Béatrice Jérôme A l’ombre de l’immense tour Utrillo vide, à l’entrée du marché des Bosquets de Clichy-sous-Bois, ce mercredi 25 mars, Pierre Laporte ne se laisse pas décourager par l’indifférence des passantes en foulard qui jettent un œil distrait sur ses tracts. « Dimanche, il faut voter ! Il faut faire barrage au Front national ! », lance, casquette de cuir vissée sur la tête et moustache en brosse, ce vieux routier des campagnes électorales, candidat Front de gauche à un quatrième mandat au conseil départemental. Lui, l’ancien PCF devenu proche de José Bové, n’imaginait pas qu’un jour il devrait livrer bataille au pied des tours des quartiers les plus populaires de la Seine-Saint-Denis pour barrer la route au FN.Dans ce canton de Tremblay-en-France-Montfermeil, Jordan Bardella, le secrétaire départemental du FN, est arrivé en tête (30,33 % des suffrages) au premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars, devant M. Laporte (29,38 %), et pourrait l’emporter au second tour. « Entre nous, c’est Front contre Front, résume le candidat FN. Nous sommes francophiles face au Front de gauche, parti francophobe, » assène ce proche de Florian Philippot – vice-président de son parti – qui vient de vivre, à 19 ans, son baptême du feu électoral.« Le laboratoire d’une banlieue patriote »Arpentant lui aussi le marché des Bosquets, Olivier Klein, maire (PS) de Clichy et en campagne dans le canton, « ne veut pas croire à la victoire d’un élu FN en Seine-Saint-Denis » dimanche. Mais ce proche de Claude Bartolone, l’ancien patron du département, reconnaît que le discours frontiste est « bien fait ». « Il se veut protecteur, c’est habile », relève-t-il avant de boire un thé à la menthe, et de serrer les mains des clients qui prennent une chorba près des étals.« Nous voulons faire de la Seine-Saint-Denis le laboratoire d’une banlieue patriote, explique M. Bardella, reprenant un concept forgé par la direction du FN. Nous ne sommes pas pour la ségrégation, nous voulons lutter contre le communautarisme. Nous voulons en finir avec la politique de la ville qui n’empêche pas le chômage mais nous pensons que le département doit rester un bouclier social », décline cet étudiant à la Sorbonne qui vit à Saint-Denis.Lire aussi :Un an après, quel bilan pour les mairies FN ?Ce programme frontiste remixé pour séduire l’électorat des quartiers ne peut à lui seul expliquer la percée du FN. Avec une ville UMP (Montfermeil), deux communes UDI (Combron et Vaujours) et une seule municipalité communiste (Tremblay), la droite aurait dû arriver en tête. « Les socialistes nous ont fait une belle saloperie, juge François Asensi, maire (PCF) de Tremblay-en-France. Estimant qu’il y avait encore trop de communistes dans le département, ils ont redécoupé le canton pour nous mettre en difficulté face à la droite. Mais ils n’avaient pas anticipé que le FN en profiterait », grince le député de Seine-Saint-Denis.Le candidat UMP Xavier Lemoine, maire de Montfermeil, pourtant héraut d’une ligne dure au sein de la droite, a été sèchement éliminé au premier tour (26,99 %). En binôme avec une candidate UDI, il n’est arrivé en tête que dans sa commune et à Coubron. « Les électeurs ont préféré l’original à la copie », ironise l’entourage de M. Asensi, en se référant aux positions de M. Lemoine, favorable à un rapprochement entre l’UMP et le FN.« Défendre le cadre de vie »Le FN a aussi trouvé un terreau fertile dans le tissu périurbain du canton. A Vaujours et à Coubron, « on est dans la France périphérique dont parle le géographe Christophe Guilluy, repère M. Bardella. Les habitants qui ont fait des sacrifices pour trouver un havre de paix apprécient qu’on propose de défendre leur cadre de vie ». Autre explication du score du FN : « la déception terrible des électeurs de gauche face à la politique du gouvernement », selon Dominique Dullac, candidate en binôme avec Pierre Laporte (Front de gauche). A Tremblay, qui compte 28 % de logements sociaux, le FN a presque triplé son score par rapport à 2008.Pour sauver son siège, le Front de gauche mise sur un réflexe « républicain » face à l’extrême droite. Mais le scénario est loin d’être écrit. Depuis sa défaite, le maire UMP de Montfermeil s’est contenté d’encourager, selon Le Parisien, les électeurs « à bien réfléchir à l’avenir qu’ils veulent pour eux-mêmes, pour leurs enfants et leurs petits-enfants ». Le patron de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, député de la Seine-Saint-Denis, a appelé au soir du premier tour les électeurs de son parti à « faire barrage à l’extrême droite » en utilisant le « bulletin républicain ».Lire aussi :Départementales : à gauche, une union dictée par les circonstancesMais aucun élu UDI du canton n’a donné de consigne en faveur de M. Laporte. « Les maires de Vaujours et de Coubron ont peur d’être désavoués par leur population s’ils prennent position contre le FN, analyse M. Asensi. Ils se taisent en espérant les amadouer. Ils n’ont pas compris qu’ils finiront par se faire manger. » A gauche, le PS local a battu le rappel. Stéphane Troussel, le président (PS) du conseil départemental, « m’a appelé pour me dire qu’il me soutenait », se félicite M. Laporte. « Troussel a été très correct », salue M. Asensi. EELV a également appelé à voter pour le Front de gauche.Le résultat du second tour dépendra « de la mobilisation des électeurs de gauche de Tremblay », pronostique M. Asensi. Réélu avec près de 69 % des voix au premier tour aux municipales de 2014, le maire communiste de la plus grande ville du canton vivrait, soupire-t-il, comme « un affront la victoire du Front ».Lire aussi :Départementales : en Haute-Vienne, le redécoupage des cantons affaiblit les communistesBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Zilbertin Elle est de gauche. Il se dit « de centre droit ». Elle est maire « sans étiquette » de Taurignan-Vieux, dans l’Ariège. Deux cents habitants avec vue imprenable sur les Pyrénées. Il est maire de Lasserre, deux cents âmes, un peu plus haut dans le nord du département, et – jusqu’à dimanche du moins – conseiller général UMP du canton de Sainte-Croix-Volvestre. Magalie Bernère, 45 ans, Alain Bari, 57 ans, se sont présentés ensemble aux élections départementales. En binôme autrement dit, liant pour de bon leurs destins politiques. Un tandem plutôt inhabituel, du coup, version double mixité. Mélange des genres et cocktail politique. La chose n’est pas si répandue.Dans le canton des Portes du Couserans, dimanche 22 mars, au premier tour, Magalie Bernère et Alain Bari ont obtenu 44,75 % des voix. Tout se jouera au second tour, ce dimanche 29 mars, face au PS, ses 40,15 %, et le report des 15 % de « divers gauche ».C’est le souhait d’en finir avec les habituelles fractures politiques qui a poussé le tandem vers cette candidature. L’idée était peut-être « un peu audacieuse », admet Magalie Bernère. Mais elle est avant tout apparue comme une évidence et une nécessité aux yeux des deux élus. Comme une urgence presque, face « au constat d’échec de la politique binaire, et à la déception qui conduit les citoyens vers l’abstention et le Front national », expliquent d’une seule voix le duo.Écoute et respectLes deux maires de l’Ariège se connaissent depuis longtemps et collaborent régulièrement dans différentes instances locales. « Nous n’avons jamais eu d’opposition franche », constate Alain Bari. Au contraire : chacun a pu apprécier chez l’autre le sens de la mesure, l’écoute et le respect. Alors, le duo « s’est formé naturellement », soudé par « l’intérêt commun pour le territoire » et le désir de « faire avancer les choses ». Loin des partis et des états-majors, sans bannière à brandir, sans logo à apposer, sans consignes à attendre, Magalie Bernère et Alain Barri ont pu constater que tout avançait plus vite.Collaborer. Mais sans renier ses convictions. L’exercice réclame bien sûr un peu de souplesse et le bon usage de la concession. Mais on reste « entre gens modérés », remarque Magalie Bernère, et « l’appartenance à un parti politique passe après les intérêts du territoire », confirme Alain Bari.Un avis partagé à 800 km de là, dans l’Eure. « Nous prenons des décisions qui ne sont ni de droite ni de gauche, et 96 % des dossiers sont votés à l’unanimité », détaille ainsi Joël Hervieu, 63 ans, maire centriste d’Acon, dans l’Eure. Successeur de Jean-Louis Debré au conseil général, canton de Nonencourt, président de la Communauté de communes rurales du sud de l’Eure, Joël Hervieu a lui aussi rangé ses casaques UMP et MoDem des élections passées pour ces départementales.Cette fois, c’est avec Delphine Lepeltier qu’il a mené campagne, jeune élue de 38 ans, adjointe au maire de Verneuil-sur-Avre. Adjointe PS. Leur slogan : « Ensemble, dépassons les clivages politiques. Agissons pour le sud de l’Eure ». Tout un programme. Le point d’harmonie a été d’autant moins difficile à atteindre que les deux élus se revendiquent de droite comme de gauche « modérée ».« Attention, je ne dis pas que droite et gauche c’est la même chose », prévient Delphine Lepeltier. Mais ici comme dans l’Ariège, loin des consignes et des pressions, l’exercice politique de proximité, ses exigences et ses évidences, ses nécessités, incline sans doute plus à l’écoute, au partenariat, à la synthèse.L’analyse des résultats du premier tour a permis à Joël Hervieu de noter que le message de l’unité, dans sa circonscription du moins, passait mieux dans les zones urbaines que dans les zones rurales. Le binôme constitué du maire divers droite d’Acon et de l’adjointe divers gauche de Verneuil-sur-Avre a récolté 27,29 % des suffrages, dimanche 22 mars. Le tandem aurait pu se maintenir, au risque de faire gagner le Front national. Ils ont décidé immédiatement de se retirer, « au nom des valeurs républicaines » qu’ils partagent. Et d’un commun accord.Olivier ZilbertinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Georges Chatain (Limoges, correspondant) C’est avec une extrême circonspection que la fédération socialiste de la Haute-Vienne commente, depuis dimanche 22 mars, les résultats au premier tour des départementales, qui lui donnent pourtant quelques raisons de se réjouir. De se rassurer en tout cas, après le traumatisme qu’avait été pour elle, aux élections municipales de mars 2014, la perte de Limoges.L’alliance UMP-UDI-divers droite est arrivée en tête dans 5 des 9 cantons de la ville, mais le PS reste premier dans 15 des 21 cantons du département. Avec 20 % des suffrages, le FN a confirmé son implantation, spécialement en milieu urbain : les 8 cantons dans lesquels il reste en lice sont ceux des agglomérations principales du département. Dans le seul par lequel il puisse espérer faire son entrée dans l’assemblée départementale – Limoges-4 –, le quartier nord des cités et des records de chômage où habitent beaucoup d’immigrés, il reste derrière le PS avec 28,7 % contre 30,4 %.Villes socialistes, campagnes communistesLe Front de gauche est le perdant du scrutin. Il avait 11 cantons dans l’assemblée sortante, il ne peut en espérer, au mieux, que 3 dans la prochaine. Dans un département dont, voici une génération, les trois députés étaient communistes, ce qui laissait au PCF l’espoir de conquérir le conseil général, cette régression est conforme aux évolutions nationales. Mais elle a une explication complémentaire, liée à des singularités locales, et notamment au nouveau découpage des cantons.L’hégémonie politique de la gauche avait en Limousin une dualité particulière : villes socialistes, campagnes communistes. La « paysannerie rouge » venait du Plateau de Millevaches, des Monts d’Ambazac, des bocages de la Basse Marche et des forêts de la Châtaigneraie ; autant de cantons ruraux que la réforme vient de fusionner avec des cantons plus urbains, dont les chefs-lieux sont majoritairement gérés par des municipalités socialistes. Les bases du communisme rural ont ainsi été diluées.Lire aussi :Les bastions communistes font de la résistanceLe scrutin en cours marque une étape nouvelle dans la recomposition de la gauche de la gauche. Le Front de gauche y a réuni le PCF, EELV, des personnalités non encartées et ADS, Alternative démocratie socialisme, le parti fondé en 1992 par des dissidents du PCF. ADS avait entraîné la quasi-totalité des élus communistes haut-viennois, et reste aujourd’hui la structure principale de la nébuleuse à la gauche du PS.Aujourd’hui, les ruptures sont oubliées. Pierre Allard, maire ADS de Saint-Junien, deuxième ville (12 000 habitants) du département, est en binôme avec Sylvie Tuyéras, maire PCF de Saint-Brice. Ils ont obtenu 49,5 % des voix au premier tour. C’est le FN (21,3 %) qui l’affrontera pour le principe au second.Main tendue du FN à l’UMPLes deux autres cantons où le Front de gauche estime garder ses chances présentent des situations différentes. Le canton d’Eymoutiers reste dans une double tradition bien limousine : l’affrontement socialiste-communiste et l’émiettement à gauche de la gauche. Le binôme soutenu pas le PS y précède (avec 31,1 %) le binôme ADS-PCF (29,5 %).Autre cas : le duel Front de gauche-divers droite de Châteauponsac. Le binôme Front de gauche s’y est trouvé devancé par celui de la droite (24,7 % contre 36,4 %), mais peut espérer les reports de voix des électeurs qui ont voté pour les candidats divers gauche au premier tour (14,1 %). Par ailleurs le FN n’a pas présenté de candidature et décidé de soutenir d’entrée la candidate divers droite Yvonne Jardel. Cela peut s’avérer contre-productif, et l’intéressée a pris ses distances avec cette main tendue : « Ce soutien, dont tous les journaux ont parlé, est ridicule. Nous ne sommes pas Front national et le débat pourrait porter sur autre chose. » Mais son associé Gérard Rumeau s’en est réjoui : « Le soutien du FN a certainement joué en ma faveur et nous sommes ravis de réaliser un tel résultat. »Lire aussi :A Perpignan, Nicolas Sarkozy tente de charmer une dernière fois les électeurs du FNLes statistiques donnent au PS de bonnes chances de conserver le département. Mais, avec le comportement de l’électorat FN, l’attitude de l’opposition départementale UMP-UDI est l’autre inconnue de taille. Jean-Marc Gabouty, sénateur UDI, a précisé la position de son organisation : « On se maintiendra partout où il n’y a pas de risque FN. En cas de duel, nous restons sur la ligne nationale, nous appellerons à voter républicain. » L’UMP est restée silencieuse. Il y aura, au second tour, cinq duels PS-FN et un duel Front de gauche-FN.[Photo : Leo Leibovici/CC BY 2.0]Georges Chatain (Limoges, correspondant)Journaliste au Monde Clarisse Fabre Le Théâtre sortieOuest, situé sur le canton 1 de Béziers, est au cœur d’un combat politique et culturel. Jean-Michel Du Plaa, candidat socialiste aux élections départementales dans ce canton, affrontera en duel, dimanche 29 mars, l’élu du Front national, Henri Bec. Au soir du premier tour, le 22 mars, le FN a totalisé plus de 44 % des voix sur ce canton, devant le PS (25 %) et l’UMP (19 %). Précisons, pour compléter le tableau, que Jean-Michel Du Plaa, vice-président du conseil général, est aussi le président de l’association qui gère le Théâtre sortieOuest – une scène conventionnée avec le département, l’Etat et la région, installée sur le domaine de Bayssan, au milieu d’un parc.Les phrases de l’entre deux-tours ont le mérite d’être claires, dans la ville dirigée par Robert Ménard depuis mars 2014, sous l’étiquette Rassemblement Bleu Marine. Voici ce qu’a déclaré, jeudi 26 mars, dans le quotidien La Marseillaise/L’Hérault du Jour, l’élu FN Henri Bec. Interrogé sur le devenir du Théâtre sortieOuest, fortement soutenu par le conseil général (PS), à hauteur d’un million d’euros, l’élu qui se dit monarchiste, tendance « orléaniste », a répondu avec détachement : « Cela ne me dérangerait pas que ce site ferme. On dépense trop pour la culture, on pourrait réduire les impôts en dépensant moins. » Dès avant le premier tour, la divers droite Fatima Allaoui, candidate sur le canton 3, ancienne de l’UMP évincée pour son appartenance au Siel, proche du FN, avait inscrit « la suppression » de sortieOuest dans ses promesses électorales – « un site qui coûte trop cher » – proposant son rapatriement dans le centre-ville avec une programmation comprenant « 50 % d’artistes locaux ». Depuis le 22 mars, elle a appelé à voter pour le candidat FN.« Eviter un désert culturel à Béziers »Pour Jean Varela, directeur de sortieOuest, ce sont les valeurs véhiculées par la scène contemporaine qui indisposent l’extrême-droite. « On nous attaque pour ce que nous sommes : un lieu de programmation exigeante, où la parole circule librement. Il y a d’autres scènes qui coûtent de l’argent sur le territoire, et qui font du divertissement. Elles ne sont pas du tout inquiétées », dit-il. Il rappelle l’histoire de ce théâtre, et l’enjeu pour le territoire. « C’est le conseil général qui a pris l’initiative de créer cette scène conventionnée, en 2006, pour éviter un désert culturel à Béziers, qui autrefois était un foyer artistique. Le président de notre association, Jean-Michel Du Plaa, est un homme de culture, très apprécié ici », poursuit Jean Varela, qui dirige par ailleurs le Printemps des Comédiens.Lors des précédentes élections, en 2011 (les anciennes cantonales), le combat avait été ardu : Jean-Michel Duplaa l’avait emporté avec 170 voix d’avance, face au frontiste Guillaume Vouzellaud. Le scrutin du 29 mars s’annonce serré. Sur les deux autres cantons de Béziers, l’avance du FN est encore plus nette, tout particulièrement dans le canton 3 où il a totalisé 46,86 % des voix. Pour la presse locale, l’affaire semble ici pliée.Une programmation « à caractère militant »Jean Varela tire la sonnette d’alarme : « Ce n’est pas possible que Béziers soit représenté au conseil général uniquement par des élus Front national », s’inquiète-t-il. Il dit avoir reçu du soutien de certains élus de droite, mais d’autres à l’UMP ne cachent pas leur aversion pour la politique culturelle du département, sortieOuest compris. Ainsi, le député UMP Elie Aboud a abrité sur sa page d’accueil la lettre d’un auteur bitterrois, Jean-Pierre Pelaez, s’indignant de ne pas être programmé à sortieOuest, théâtre « grassement » financé par le département, écrit-il, et « engloutissant des budgets énormes » pour mener une programmation « à caractère militant ».Jean-Pierre Pelaez a déjà été reçu au cabinet du président du conseil général, le socialiste André Vézinhet. « Nous lui avons dit deux choses : un, Jean Varela a une liberté de programmation, selon ses choix esthétiques, et l’on ne peut en aucune sorte imposer une préférence nationale en direction d’artistes locaux. Deux, le conseil général n'est pas du tout indifférent au sort des artistes locaux, puisqu’il soutient entre soixante et quatre-vingts compagnies sur son territoire », indique-t-on dans l’entourage d’André Vézinhet.Une campagne sur les réseaux sociauxJean Varela défend sa programmation : « Les spectacles ont lieu sous un chapiteau, pour abolir la barrière symbolique entre la scène et le public. Nous menons une programmation hors-les-murs, appelée Le Grand Tour ; nous organisons une manifestation littéraire (Chapiteaux du livre), nous touchons un public de 35 000 personnes, dont 7 000 scolaires et étudiants. »La campagne s’organise à présent sur les réseaux sociaux. Alors que la ville de Béziers accueille depuis le 24 février, et jusqu’au 23 août, l’exposition intitulée Gaulois : une expo renversante, conçue par la Cité des sciences, les partisans du candidat PS, lequel fait alliance avec la communiste Roselyne Pesteil, ont réalisé une affiche dans l’esprit gaulois. Jean-Michel Du Plaa est dans la peau d’Obélix – il en a la corpulence –, et porte sur son dos un dolmen coiffé du visage de la candidate PCF. Avec ce slogan : « La République contre-attaque ». Dans le journal municipal, Robert Ménard, lui, communique à sa façon sur l’exposition dédiée aux Gaulois : « C’est l’éternel retour du grand blond », indique le titre de l’article, complété par ce bandeau : « Comment nos élites réécrivent le passé ».Clarisse FabreReporter culture et cinémaSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles van Kote  Editorial du « Monde ». Il n’y aura aucun défilé organisé contre le Front national. Le FN a pourtant obtenu plus de 25 % des voix au premier tour des départementales, dix mois après avoir terminé en tête des élections européennes de 2014. Et comment avons-nous réagi, comment la société française a-t-elle réagi à ce résultat sans précédent à des élections locales ? Par une forme de tétanie, d’indifférence… Au soir du premier tour, dimanche 22 mars, certains ont même paru soulagés de constater que le Front national restait loin des 30 % que lui avaient promis certains sondages. Les mêmes se rassureront probablement au soir du second tour, en insistant sur la victoire de l’UMP.Lire aussi :Le FN présent au second tour dans un canton sur deuxC’est une erreur. La situation est bien plus grave que le 21 avril 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen s’était qualifié pour le second tour de la présidentielle avec 17 % des voix. D’abord parce qu’à l’époque la société avait montré son rejet d’un mouvement xénophobe, anti-européen, rétrograde, dangereux. Nous – près de deux millions de personnes – avions marché le 1er mai 2002. Et nous avions voté massivement le 5 mai : 80 % des voix en faveur du candidat républicain, Jacques Chirac. Rien de tout cela en 2014 ou en 2015 : les républicains, de droite comme de gauche, assistent à la montée du FN, dos au mur, entre passivité et panique.Marine Le Pen veut conquérir le pouvoirEnsuite parce que Jean-Marie Le Pen, à l’époque, ne visait pas vraiment la victoire, se contentant de mener ses campagnes présidentielles sans réelle stratégie, sans travail d’implantation en profondeur. Depuis le passage de témoin à sa fille, en janvier 2011, la situation est radicalement différente : Marine Le Pen veut conquérir le pouvoir. Et elle s’en donne les moyens.Sa stratégie est claire : se placer au centre des débats – c’est réussi, au point de dominer l’agenda médiatique et politique depuis trois ans ; donner l’image d’un parti qui se banalise – l’opération fonctionne et les digues cèdent les unes après les autres ; s’implanter à l’occasion des élections locales – c’est en cours, avec des progressions historiques à chaque fois.La situation est bien plus grave que le 21 avril 2002. Parce que l’avènement du FN déstabilise les équilibres de la Ve République comme il menace les fondements de la société et de notre économie. Manuel Valls et Nicolas Sarkozy, chacun à sa façon, l’ont bien compris, évoquant le risque mortel pour leur parti respectif d’une élimination dès le premier tour d’une élection présidentielle.On connaît les causes de cette situation. Celles qui relèvent d’un système politique à bout de souffle, marqué par l’abstention de masse, le discrédit de la parole politique, les promesses intenables, la sclérose du monde politique. Et celles qui tiennent à la société française elle-même : cette grande peur du déclassement des classes moyennes, la profonde colère des classes populaires, le sentiment diffus que la France a perdu sa place et que l’Europe est menacée par la montée en puissance des pays émergents et les fractures du monde musulman.Il faut se mobiliser dimancheQue faire ? Il faut se mobiliser dimanche et voter pour la droite ou la gauche, contre le FN, c’est une évidence. Mais cela ne suffit plus. Il faut désormais considérer que le FN peut, un jour, gagner une élection présidentielle. Il faut s’attaquer à son programme, sur le fond, méthodiquement, pour en montrer tous les dangers. C’est le rôle des médias, des intellectuels, des experts, mais cela ne suffit pas non plus.La droite a une responsabilité particulière. C’est à elle de proposer un projet d’alternance au pouvoir en place. Or, depuis trois ans, l’UMP est minée par les guerres intestines, le refus d’analyser les raisons de ses échecs et l’incapacité à travailler sur les moyens de transformer la France. Quel projet ? Quel programme ? Quelle méthode ? C’est dans l’opposition que se prépare une éventuelle alternance, or la droite a déjà perdu beaucoup de temps. Républicains de droite et du centre, au travail !La gauche a encore moins le choix. Alors que François Hollande est tenté par l’immobilisme, le gouvernement doit, au contraire, prolonger les réformes, les approfondir, les amplifier, pour moderniser notre économie, la rendre plus compétitive. Avec plus de 5 millions de chômeurs, il n’a pas le choix. Sauf à prendre le risque – et la responsabilité – d’ouvrir les portes de l’Elysée au Front national.Gilles van KoteDirecteur du MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.03.2015 à 11h49 • Mis à jour le27.03.2015 à 12h36 | Nicolas Chapuis   Au lendemain des départementales qui s’annoncent catastrophiques pour la gauche, les socialistes veulent tenter de rouvrir le dialogue avec leurs partenaires. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, va ainsi proposer des « réunions au sommet » aux autres partis de gauche, pour « baliser l’avenir ». Les écologistes ont déjà donné leur accord.La rencontre entre les deux états-majors, qui devrait durer deux à trois heures, aura lieu lundi 30 mars dans l’après-midi. La même proposition sera ensuite faite aux communistes, aux radicaux, et à toutes les formations de gauche qui le souhaiteront.Dans la discussion, les socialistes veulent mettre en avant deux éléments, qui permettent de « reprendre espoir » : le fait que « le bloc de gauche uni dans les urnes est devant la droite et l’extrême droite » et « le léger mieux économique » entraperçu ces dernières semaines. « Le temps d’une mise à plat des convergences et des divergences est arrivé, le temps de la réflexion ensemble sur les échéances à venir est advenu », estime Jean-Christophe Cambadélis.Derrière cette démarche de ouverture du dialogue, la question du retour des écologistes au gouvernement affleure. En marge d’un meeting à Tours, jeudi 26 mars au soir, Manuel Valls a réaffirmé qu’il était « favorable à l’entrée des Verts », mais pas à n’importe quelles conditions.Lire aussi :Les écologistes relégués au rang de figurantsDessein personnel« La seule exigence que nous avons avec le président de la République, est la cohérence et la loyauté », a-t-il prévenu, tout en rappelant qu’« il n’y aura pas de changement de cap économique ». Au sein d’EELV, on attend donc de voir la direction prise après l’élection. « Ils n’ont pas l’air pressés pour un remaniement, note un dirigeant du parti. François Hollande ne pense qu’à une chose, 2017. Et Jean-Christophe Cambadélis, à son congrès. C’est tout ce qui compte pour eux. »Avec cette proposition de « réunion au sommet », le premier secrétaire du PS a en effet également un dessein personnel. Alors que l’échéance du congrès du Parti socialiste approche, il veut cultiver cette image de dirigeant capable de rassembler les partenaires. Une tentative de couper l’herbe sous le pied à la gauche du parti qui estime que la politique menée par le gouvernement et soutenue par l’actuelle direction du PS, empêche l’union avec les écologistes et les communistes, seule voie pour une victoire de la gauche en 2017.Lire aussi :EELV : Emmanuelle Cosse, chef de file des non alignés Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.03.2015 à 00h25 • Mis à jour le27.03.2015 à 07h26 | Bastien Bonnefous Manuel Valls veut encore y croire. « Rien n'est joué », assure-t-il à trois jours du second tour des élections départementales, lors d'un meeting à Tours (Indre-et-Loire). Le premier ministre a tenté de « mobiliser et convaincre les électeurs jusqu'au dernier moment ». Dans ce département, le PS est arrivé en troisième position au premier tour, avec 21 %, derrière le Front national (23 %) et l'UMP (35 %). Le risque est donc grand pour les socialistes de voir dimanche 29 mars le conseil général basculer à droite.Consulter notre carte : Départementales 2015 : la carte des duels et triangulaires du second tourIci, comme dans le reste du pays, Manuel Valls refuse tout défaitisme. « Ce ne sont pas les commentateurs, les pronostiqueurs qui font les élections, ce sont les électeurs », a-t-il lancé devant quelques centaines de militants du PS réunis sous les ors de la salle des fêtes de la mairie. Comme au soir du premier tour, dimanche 22 mars, le chef du gouvernement maintient que son parti et la gauche dans son ensemble ont réalisé des « résultats honorables ». Il ne regrette rien de son implication totale dans la campagne électorale et de sa « stigmatisation » personnelle du FN. « Je suis fier d'avoir mené cette campagne, il n'y avait pas d'autre choix que de s'engager », a-t-il expliqué, prévenant déjà qu'il « poursuivra le combat » contre l'extrême droite après les élections.Si le parti de Marine Le Pen a totalisé 25 % des suffrages au premier tour, et non 30 % comme annoncé dans les sondages, c'est donc en partie selon M. Valls grâce à sa stratégie de dramatisation. « Il fallait s'engager à fond pour politiser la campagne, il fallait que je le fasse, sinon on m'aurait reproché une forme de cynisme », a-t-il expliqué à la presse dans le TGV qui le menait de Paris à Tours dans l'après-midi. Il récuse toute forme de « déni » de sa part et affirme que « le bloc gauche est à égalité avec le bloc droite », au risque d'additionner dans un même ensemble les résultats du PS et du Front de gauche, pourtant difficilement conciliables politiquement. Mais le premier ministre se dit aussi « extrêmement lucide » sur le niveau historique atteint par le FN. « Le vote Front national s'installe, s'implante, se banalise. Ses idées progressent dans nos villes, nos quartiers, dans nos territoires périurbains et ruraux », reconnaît-il, confiant même que l'extrême droite et le nouveau tripartisme sont « installés pour longtemps » dans la vie politique nationale.Mais M. Valls refuse de s'avouer vaincu. Il est possible, selon lui, que le PS perde « 20 à 30 départements » dimanche soir, soit près la moitié de son capital territorial actuel dans la pire des hypothèses. L'impact serait immense, surtout si des départements symboliques, comme l'Essonne, sa terre d'élection, ou la Corrèze, celle de François Hollande, basculaient à droite. Mais le chef du gouvernement croit encore à un réveil de la gauche au second tour. Mieux, il ne pense pas que le second tour des départementales va amplifier les résultats du premier. « Je peux me tromper, mais je ne sens pas que la campagne du second tour a démarré la tête sur le billot », comme il y a un an pour le PS, lors des élections municipales de mars 2014, explique-t-il.Sarkozy, cible privilégiée de VallsPour cela, il entend toujours mobiliser l'électorat de gauche et notamment les abstentionnistes du 22 mars. « Je lance un appel solennel à tous ceux qui ont voté pour la gauche en 2012, à tous ceux qui doutent parce que c'est difficile, à tous ceux qui se sont abstenus. Je leur dis : l'heure du choix est venue, venez voter dimanche, hommes et femmes de gauche et républicains ! » a-t-il déclaré à la tribune.Quoi de mieux dès lors pour mobiliser l'électorat socialiste de 2012 que d'agiter l'épouvantail Nicolas Sarkozy ? « Dimanche, les hommes et les femmes de gauche doivent aussi dire clairement qu'ils ne veulent plus d'un retour de Nicolas Sarkozy », a demandé le premier ministre. Une fois encore, l'ancien président de la République, sorti vainqueur du premier tour grâce au bon score de l'UMP, a été la cible privilégiée de son discours. M. Valls a accusé M. Sarkozy, en meeting à Perpignan le même soir, de « mentir aux Français » et surtout de « courir derrière le Front national ». « On n'attaque pas le Front national quand on reprend des polémiques nauséabondes sur l'identité et la laïcité. On ne l'attaque pas : on montre qu'on est plus faible et qu'il est plus fort », a-t-il reproché au président de l'UMP.Lire aussi le compte-rendu du meeting de Nicolas Sarkozy : A Perpignan, Nicolas Sarkozy tente de charmer une dernière fois les électeurs du FNMais, pour tenter d'amortir la vague bleue qui s'annonce au second tour, le chef du gouvernement sait également que la gauche doit réussir à se rassembler. « Les résultats du premier tour montrent que pour l'emporter, la gauche doit savoir se retrouver, se rassembler », a-t-il pointé. Le chantier est immense tant la gauche est partie divisée à ces élections. C'est, pour Manuel Valls, « une des leçons électorales et politiques à retenir » de ces départementales : « Maintenant, on sait ! Les électeurs et les partis l'ont compris », affirme-t-il à propos du risque de défaite pour la gauche en cas de division. Le premier ministre en est sûr : « les conséquences politiques de cette élection sont majeures sur les stratégies politiques des partis. »L'union est la seule planche de salut de la gauche pour la présidentielle de 2017. Lui promet qu'il n'a aucun problème avec les partenaires du PS, il est même « favorable à l'entrée des Verts » au gouvernement. Mais pas à n'importe quelles conditions : « la seule exigence que nous avons avec le président de la République est la cohérence et la loyauté », prévient M. Valls.Si un remaniement doit intervenir dans les prochains mois, « il n'y aura pas de changement de cap économique », martèle-t-il, en réponse à Cécile Duflot qui a conditionné le retour des écologistes au gouvernement à un « changement de cap ». Le chef du gouvernement ne semble pas pressé, il préfère laisser « maturer » chacun : les Verts doivent se réunir la semaine prochaine pour discuter de leur positionnement au sortir des départementales, et le PS va entrer dans la préparation de son congrès en juin à Poitiers. « La gauche a son destin en main, elle peut gagner en 2017, mais c'est à elle de décider », précise-t-il, comme une injonction faite à chacun pour les deux années qui viennent.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar A moins de trois jours du second tour des élections départementales, hors de question de changer de stratégie. Jeudi 26 mars, à Perpignan (Pyrénées-Orientales), Nicolas Sarkozy a réutilisé son triptyque devenu habituel depuis le début de la campagne : dénoncer les « mensonges » de François Hollande, définir sa vision d’une République assimilatrice qui défend un « mode de vie » et appeler au vote utile pour contrer le système « FNPS ». « A ceux qui en ont assez des charges, je leur dis : il y a deux personnes qui veulent le smic à 2 000 euros, c’est M. Mélenchon et Mme Le Pen. Aimez avec votre cœur mais réfléchissez avec votre tête ! », a lancé l’ancien président de la République en s’adressant aux « commerçants, aux artisans, aux retraités » tentés par le vote Front national (FN).Pour son dernier meeting de campagne, le premier en commun avec Jean-Christophe Lagarde, président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), M. Sarkozy a donc ciblé une nouvelle fois la présidente du Front national, « complice » de l’arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012. A l’époque, Marine Le Pen avait refusé de choisir entre le candidat socialiste et le président de la République sortant. Le président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) sait que la vague bleue attendue, dimanche 29 mars, peut être atténuée par la poussée du FN. Pour ce second tour, les binômes de droite se retrouvent en effet en duel face à l’extrême droite dans 538 cantons (682 duels face à la gauche) et dans 256 triangulaires où sont présents des candidats frontistes. L’UMP a donc dû pendant des semaines mener une campagne contre le Parti socialiste sans oublier de cibler l’extrême droite.Lire notre article sur le meeting de Manuel Valls mercredi soir à Tours : Pour mobiliser l'électorat de gauche, Manuel Valls agite l'épouvantail SarkozyUne ligne qui aurait freiné le FNA chacun de ses meetings, Nicolas Sarkozy a déroulé le même discours pour tenter d’attirer à nouveau les électeurs frontistes. Il critique d’abord une immigration pas assez contenue. « Nous n’avons plus de travail, plus d’argent et plus de logements à distribuer. (…) Dès que nous accueillons une vague, une autre arrive », a-t-il répété jeudi. Souvent, il s’adresse aux Français ruraux qui « se sont sentis abandonnés » alors que « l’on déversait des milliards dans les quartiers » avant de défendre un « mode vie transmis par nos parents » et qui serait protégé par l’assimilation. « On est prêts à accueillir de nouveaux Français, mais c’est ceux qu’on accueille qui doivent s’adapter », a-t-il expliqué. A chaque fois, le président de l’UMP évoque la question de l’islam qui ne doit pas se vivre « dans les caves et les garages », car dans notre pays « ce sont les religions qui s’adaptent à la République, pas la République qui s’adapte à la religion ».Des passages très applaudis par les militants, comme jeudi soir, dans les Pyrénées-Orientales, un département où l’UMP est dépassé par le FN. Ici, les binômes frontistes ont accédé au second tour dans seize des dix-sept cantons. L’entourage de Nicolas Sarkozy estime que cette ligne a freiné la dynamique du FN. Depuis quelques jours, la question du Front national a en tout cas continué à animer la campagne de l’entre-deux-tours. Les socialistes ont fait pression sur l’UMP. Manuel Valls a ainsi parlé de « faute politique et morale » au sujet des candidats de droite qui ne se retiraient pas des triangulaires où ils ont terminé en troisième position pour faire barrage au FN.Cimentée par la perspective de la conquête de nombreux départements, l’UMP ne s’est pas désunie. Dans l’Aisne et dans le Gard, certains candidats de droite ont préféré se retirer pour faire barrage au FN, mais cela n’a pas provoqué de remous, seulement quelques moqueries de la part de Brice Hortefeux, conseiller de M. Sarkozy, évoquant des « tartemuches ». Les dirigeants du parti de la rue de Vaugirard ne se sont pas non plus déchirés sur la question du ni-ni, qui avait enflammé le bureau politique après le premier tour de la législative partielle du Doubs début février. Hostile à cette stratégie, Alain Juppé a écrit sur son blog qu’il respectait la consigne du parti. Quelques voix se sont tout de même élevées. Le maire UMP de Nîmes, Jean-Paul Fournier, a ainsi appelé à voter « front républicain » et a qualifié dans un tweet le ni-ni de « manque de courage politique ».Lire aussi :Ces élus UMP qui n’écoutent pas les consignes de SarkozyAvant le second tour, Nicolas Sarkozy a, lui, mobilisé tout en se tournant vers les abstentionnistes qu’il a appelé à venir voter, sinon « cela revient à être dans une voiture sans donner son avis sur le conducteur ». Dimanche, chaque voix comptera. Matthieu GoarJournaliste au Monde Samuel Laurent « Le FN, premier parti de France », martèlent ses partisans. « Faux », répondent ses détracteurs qui, de l'UMP à Europe Ecologie-Les Verts en passant par le Front de gauche, dénoncent un étiquetage « partisan », voire « manipulateur », des candidats aux élections départementales, qui rend difficile la lecture des résultats. Lire : Le ministère de l'intérieur fait-il valser les étiquettes politiques ?Comment, alors, savoir qui a vraiment « gagné » ce premier tour ? Pour arriver à un résultat plus fin, il faut s'émanciper des grandes « nuances politiques » attribuées aux binômes candidats, pour s'intéresser aux étiquettes politiques individuelles de chaque candidat.Comment nous avons travailléPour écrire cet article, nous avons travaillé à partir d'un fichier fourni par le ministère de l'intérieur détaillant les étiquettes politiques individuelles de chaque candidat aux départementales. Nous l'avons croisé avec les résultats du premier tour, qui portaient seulement sur les binômes de candidats.1. L'imbroglio des étiquettes et des nuancesPour ce scrutin, un nouveau mode d'élection a été introduit : les candidats fonctionnaient par binômes paritaires – un homme et une femme. Mais rien ne leur imposait de concourir sous les couleurs d'un même parti. Se sont donc présentés des « couples » de candidats issus de partis différents (bien que politiquement proches).Comment, dans ce cas, étiqueter les binômes ? C'est le ministère de l'intérieur qui a procédé à son propre regroupement, dans 12 grandes nuances classiques. Un binôme regroupant une candidate UMP et un candidat « sans étiquette » pouvait être considéré comme « Union de la droite », un socialiste et un communiste associés à la nuance « Union de la gauche », et ainsi de suite. Un écologiste pouvait être étiqueté sous la nuance « Verts, écologistes, citoyens » s'il était candidat avec un collègue EELV, mais comme « divers gauche » s'il concourait avec un binôme Front de gauche.Derrière ces grandes masses partisanes, près de 200 étiquettes individuelles différentes, choisies par les candidats eux-mêmes, permettent de dresser un portrait beaucoup plus fin des candidats. Sur le graphe ci-dessous, les 178 étiquettes individuelles (à gauche) sont reliées aux 12 nuances établies par le ministère. Un point saute aux yeux : quand UMP, UDI ou PS présentaient des candidats sous une foule d'étiquettes différentes, le FN présentait tous ses candidats sous ses propres couleurs. #alluvial path:hover{ stroke-opacity:1!important; }Front de gaucheFront de gaucheFront nationalFront nationalModemModemParti de gaucheParti de gaucheRadicaux de gaucheRadicaux de gaucheSocialistesSocialistesUnion de la droiteUnion de la droiteUnion de la gaucheUnion de la gaucheUnion des démocrates et indépendantsUnion des démocrates et indépendantsUnion du centreUnion du centreUnion pour un mouvement populaireUnion pour un mouvement populaireVerts écologistes citoyensVerts écologistes citoyensA GAUCHE AUTREMENTA GAUCHE AUTREMENTAlliance CentristeAlliance CentristeAlliance pour le FinistèreAlliance pour le FinistèreAutreAutreAutre EcologisteAutre EcologisteCAP 21CAP 21Centre gaucheCentre gaucheCentre National Indépendants et PaysansCentre National Indépendants et PaysansCentristeCentristeCentriste MODEMCentriste MODEMCouleurs LandesCouleurs LandesDebout la FranceDebout la FranceDEMOCRATIE REELLEDEMOCRATIE REELLEDiversDiversDIVERS AUTRE ECOLOGISTEDIVERS AUTRE ECOLOGISTEDivers droiteDivers droiteDIVERS GAUCHEDIVERS GAUCHEDroit, centre et indépendantsDroit, centre et indépendantsDroiteDroiteEELVEELVEnsemble pour les YvelinesEnsemble pour les YvelinesENTENTE REPUBLICAINEENTENTE REPUBLICAINEEURE AVENIREURE AVENIRForce Européenne DémocrateForce Européenne DémocrateForces de ProgrèsForces de ProgrèsFront de gaucheFront de gaucheFRONT DEMOCRATEFRONT DEMOCRATEFront Démocrate Social et EcologiqueFront Démocrate Social et EcologiqueFront NationalFront NationalgauchegaucheGénération EcologieGénération EcologieIndépendantIndépendantLA FORCE DU 13 / PRGLA FORCE DU 13 / PRGLa Gauche DépartementaleLa Gauche DépartementaleLA NIEVRE S'ENGAGELA NIEVRE S'ENGAGELa Politique AutrementLa Politique AutrementListe Union de la GaucheListe Union de la GaucheLMDMLMDMMaj. départementale Droite Centre Indé.Maj. départementale Droite Centre Indé.Majorité Dép. Socialiste RépublicaineMajorité Dép. Socialiste RépublicaineMajorité DépartementaleMajorité DépartementaleMajorité Départementale Divers DroiteMajorité Départementale Divers DroiteMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTEMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTEMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTE PRGMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTE PRGMajorité départementale UMP-UDIMajorité départementale UMP-UDIMajorité DépartemetnaleMajorité DépartemetnaleMAJORITE REPUBLICAINEMAJORITE REPUBLICAINEModemModemMouvement des progressistesMouvement des progressistesMouvement Ecologiste IndépendantMouvement Ecologiste IndépendantMouvement Pour la FranceMouvement Pour la FranceMouvement Républicain et CitoyenMouvement Républicain et CitoyenNIEVRE A VENIRNIEVRE A VENIRNouveau CentreNouveau CentreNouveau Parti AnticapitalisteNouveau Parti AnticapitalisteNouvelle DonneNouvelle DonneOuvertureOuvertureParti Chrétien DémocrateParti Chrétien DémocrateParti de GaucheParti de GaucheParti Libéral DémocrateParti Libéral DémocrateParti Ouvrier IndépendantParti Ouvrier IndépendantParti RadicalParti RadicalParti Radical de GaucheParti Radical de GauchePARTI RADICAL VALOISIENPARTI RADICAL VALOISIENPARTI SOCIALISTE DE GAUCHEPARTI SOCIALISTE DE GAUCHEPCFPCFPSPSRadicaux de gaucheRadicaux de gaucheRassemblement CitoyenRassemblement CitoyenRassemblement des Forces de ProgrèsRassemblement des Forces de ProgrèsRégionalistesRégionalistesSANS ETIQUETTESANS ETIQUETTESANS ETIQUETTE NIEVRE A VENIRSANS ETIQUETTE NIEVRE A VENIRSociété CivileSociété CivileSouveraineté, Indépendance Et LibertésSouveraineté, Indépendance Et LibertésSYMPATHISANTE PCFSYMPATHISANTE PCFUDDUDDUDIUDIUDI - UMP Union de la droiteUDI - UMP Union de la droiteUDI FRANCE ECOLOGIEUDI FRANCE ECOLOGIEUDI-MODEMUDI-MODEMUMPUMPUMP - Majorité DépartementaleUMP - Majorité DépartementaleUMP CPNT MPF UDI MODEMUMP CPNT MPF UDI MODEMUMP MODEMUMP MODEMUMP UDI MODEMUMP UDI MODEMUMP-UDIUMP-UDIUMP-UDI-INDÉPENDANTUMP-UDI-INDÉPENDANTUMP-Union pour le NordUMP-Union pour le NordUnion démocratique BretonneUnion démocratique BretonneUNION POUR LE lOIR ET CHERUNION POUR LE lOIR ET CHERUnion Pour le NordUnion Pour le NordUnion Républicaine du BourbonnaisUnion Républicaine du BourbonnaisVECVECVIVE LA NIEVREVIVE LA NIEVREVIVRE LA NIEVREVIVRE LA NIEVRE2. Le FN a avancé groupé quand les autres se dispersaientEpargné par l'éparpillement des voix, la nuance Front national a donc recueilli le plus de voix au soir du premier tour, quand la plupart des autres partis voyaient leurs suffrages se répartir entre plusieurs nuances. Les candidats UDI ou EELV battaient ainsi la campagne sous quatre étendards différents. #container_1427296897789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427296897789{ height:500px; } #container_1427296897789 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427296897789 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427296897789 .subtitre{ display:block; }Nombre de voix obtenues par nuance politiqueSelon la nomenclature du ministère de l'intérieur(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427296897789", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Front national","Union de la droite","Socialistes","Union de la gauche","Divers droite","Divers gauche","Union pour un mouvement populaire","Front de gauche","Verts écologistes citoyens","Divers","Communistes","Union des démocrates et indépendants","Debout la France","Modem","Radicaux de gauche","Union du centre","Extrême gauche","Extrême droite","Parti de gauche"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de voix obtenues", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 10283794 ], [ "", 8510800 ], [ "", 5416852 ], [ "", 3326932 ], [ "", 2767138 ], [ "", 2765326 ], [ "", 2678824 ], [ "", 1921402 ], [ "", 825458 ], [ "", 549142 ], [ "", 539346 ], [ "", 526418 ], [ "", 163942 ], [ "", 144820 ], [ "", 124744 ], [ "", 117970 ], [ "", 29446 ], [ "", 26764 ], [ "", 24054 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Pour obtenir une meilleure visibilité sur les rapports de force partisans, on peut, comme nous l'avons fait au lendemain du premier tour, regrouper les tendances en grands blocs... #container_1427303368904{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427303368904{ height:500px; } #container_1427303368904 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427303368904 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427303368904 .subtitre{ display:block; }Voix obtenues par regroupement de nuances"Gauche socialiste" regroupe PS, union de la gauche, PRG ; Droite républicaine regroupe UMP, union de la droite, debout la France, Gauche non socialiste regroupe PC, Front de gauche, parti de gauche, EELV, centre regroupe UDI, Modem, union du centre. On a laissé divers droite et gauche à part faute de pouvoir déterminer les préférences de leurs candidats.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427303368904", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Front national + extrême droite","Gauche socialiste","Gauche non socialiste","Droite Républicaine","Centre","Divers","Divers droite","Divers gauche"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de voix", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 10310558 ], [ "", 8868528 ], [ "", 6051532 ], [ "", 11353566 ], [ "", 789208 ], [ "", 549142 ], [ "", 2767138 ], [ "", 2765326 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);... mais cette méthode posait de nombreuses questions : l'UDI doit-elle être comptée dans le centre ou à droite ? Ne doit-on pas associer « divers gauche » et « divers droite » respectivement à la gauche socialiste et à la droite républicaine ?Pour remédier à ces écueils, nous avons recompté le nombre de voix en fonction des étiquettes individuelles. Et avec ce calcul, le FN reste le premier parti du premier tour, devant le PS et l'UMP. #container_1427299948467{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427299948467{ height:500px; } #container_1427299948467 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427299948467 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427299948467 .subtitre{ display:block; }Nombre de voix obtenues par chaque étiquette individuelleScore des 20 étiquettes individuelles ayant obtenu le plus de voix.On a divisé par deux les voix obtenues par chaque binôme afin de ne compter que celles d'un candidat parmi les deux. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427299948467", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Front National","PS","UMP","Sans étiquette","Divers droite","Front de gauche","UDI","Divers gauche","EELV","PCF","Modem","Parti Radical de Gauche","Divers","Majorité Départementale","Debout la France","Parti de Gauche","Union Républicaine du Bourbonnais","Nouvelle Donne","Unser Land","UMP-UDI-INDÉPENDANT"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de voix obtenues", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 5112979.5 ], [ "", 3085293.5 ], [ "", 2808530.5 ], [ "", 2726779 ], [ "", 1271393 ], [ "", 987380 ], [ "", 983803.5 ], [ "", 841618 ], [ "", 690462 ], [ "", 444261.5 ], [ "", 163852 ], [ "", 157036 ], [ "", 155501 ], [ "", 66884.5 ], [ "", 64585.5 ], [ "", 58994.5 ], [ "", 44169 ], [ "", 31953 ], [ "", 31694 ], [ "", 27358.5 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Il est également le parti qui a qualifié le plus de candidats pour le second tour : 2 203, contre 1 480 pour le PS et 1 170 pour l'UMP. #container_1427291966213{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427291966213{ height:600px; } #container_1427291966213 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427291966213 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427291966213 .subtitre{ display:block; }Etiquettes individuelles des candidatsLe graphique présente ci-dessous les 30 étiquettes individuelles les plus utilisées, par au moins 20 candidats, sur un total de 178 étiquettes différentes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427291966213", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: {pointPadding:0,groupPadding:0.1, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Front National","SANS ETIQUETTE","PS","Front de gauche","UMP","Divers droite","EELV","DIVERS GAUCHE","PCF","UDI","Debout la France","Divers","Modem","Parti Radical de Gauche","Parti de Gauche","Nouvelle Donne","Majorité Départementale","Régionalistes","Majorité Départemetnale","Union démocratique Bretonne","Union Républicaine du Bourbonnais","Lutte Ouvrière","Mouvement Républicain et Citoyen","Unser Land","Union Populaire Républicaine","Euskal Herria Bai","Nous Citoyens","UMP-UDI-INDÉPENDANT"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre total de candidats", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3802 ], [ "", 2415 ], [ "", 2226 ], [ "", 1803 ], [ "", 1599 ], [ "", 1058 ], [ "", 1025 ], [ "", 862 ], [ "", 768 ], [ "", 665 ], [ "", 255 ], [ "", 204 ], [ "", 162 ], [ "", 144 ], [ "", 120 ], [ "", 75 ], [ "", 53 ], [ "", 52 ], [ "", 49 ], [ "", 45 ], [ "", 34 ], [ "", 33 ], [ "", 29 ], [ "", 29 ], [ "", 26 ], [ "", 23 ], [ "", 21 ], [ "", 20 ] ], "color": "#0386c3" }, {nd tour", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 2203 ], [ "", 1152 ], [ "", 1480 ], [ "", 114 ], [ "", 1170 ], [ "", 612 ], [ "", 80 ], [ "", 407 ], [ "", 87 ], [ "", 410 ], [ "", 2 ], [ "", 95 ], [ "", 76 ], [ "", 77 ], [ "", 9 ], [ "", 1 ], [ "", 24 ], [ "", 3 ], [ "", 29 ], [ "", 3 ], [ "", 32 ], [ "", null ], [ "", 8 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 9 ], [ "", 1 ], [ "", 12 ] ], "color": "#FFc832" }, {er tour", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 75 ], [ "", 26 ], [ "", 1 ], [ "", 59 ], [ "", 66 ], [ "", null ], [ "", 14 ], [ "", 4 ], [ "", 24 ], [ "", null ], [ "", 9 ], [ "", 1 ], [ "", 3 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 3 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ] ], "color": "#ff3232" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);3. Performances : avantage à droiteLe parti de Marine Le Pen n'est pas pour autant premier partout. Sa position dominante résulte en partie du fait qu'il était présent dans la quasi-totalité des cantons (1 909 sur 2 054), quand les autres grands partis avaient laissé de la place à leurs alliés sur des candidatures communes (l'UDI avec l'UMP, ou le PRG avec le PS).Score moyen : avantage UMP. Si l'on s'intéresse seulement aux cantons dans lesquels chaque parti avait des candidats, on s'aperçoit que l'UMP réalise le meilleur score moyen, avec 32,2 % des suffrages exprimés, devant l'UDI (28,1 %), les divers droite (27 %) et le PS (26,7 %). Avec 26,2 %, le FN est cinquième. #container_1427374805540{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427374805540{ height:500px; } #container_1427374805540 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427374805540 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427374805540 .subtitre{ display:block; }Score moyen des candidats par étiquetteCalcul théorique réalisé en rapportant la moyenne des voix obtenues par les listes dont faisaient partis les candidats par étiquette au total des suffrages exprimés dans les cantons où ils étaient candidats.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427374805540", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["UMP","UDI","Divers droite","PS","Front National","Parti Radical de Gauche","Divers gauche","Modem","PCF","EELV","Parti de Gauche","Front de gauche","Nouvelle Donne","Debout la France"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Score moyen (ratio voix/résultat)", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 32.24 ], [ "", 28.13 ], [ "", 26.99 ], [ "", 26.68 ], [ "", 26.2 ], [ "", 24.16 ], [ "", 22.71 ], [ "", 19.58 ], [ "", 12.07 ], [ "", 11.56 ], [ "", 10.37 ], [ "", 10.3 ], [ "", 7.41 ], [ "", 3.96 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Taux de succès : le PS pas si dépassé. Parmi les grands partis, c'est encore l'UMP qui réussit, sur ses candidats étiquetés, la meilleure performance : 76,8 % de ceux qui se présentaient ont vu leur liste qualifiée ou élue dès le 1er tour. Le PS (67,7 %), l'UDI (65,3 %), ou les divers droite (64 %) font également de bonnes performances. Le FN aligne un ratio de 58,2 % de candidats issus de ses listes qualifiés pour le second tour, soit un peu plus de 2 200 sur 3 802 qui avaient cette étiquette individuelle. #container_1427374543626{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427374543626{ height:500px; } #container_1427374543626 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427374543626 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427374543626 .subtitre{ display:block; }Taux de succès des candidats par étiquetteRatio entre le nombre de candidats d'une étiquette et le nombre de qualifiés pour le second tour ou élus(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427374543626", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["UMP","PS","UDI","Divers droite","Front National","Parti Radical de Gauche","Divers gauche","Modem","PCF","EELV","Parti de Gauche","Front de gauche","Nouvelle Donne","Debout la France"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux de succès", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 76.86 ], [ "", 67.65 ], [ "", 65.26 ], [ "", 64.08 ], [ "", 58.15 ], [ "", 55.56 ], [ "", 48.84 ], [ "", 47.53 ], [ "", 11.85 ], [ "", 7.8 ], [ "", 7.5 ], [ "", 6.38 ], [ "", 1.33 ], [ "", 0.78 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Le score moyen permet aussi aux formations très éclatées au sein des nuances du ministère d'améliorer leurs performances : 19,58 % pour le Modem, 11,56 % pour les candidats étiquetés Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et 10,3 % pour ceux du Front de gauche ou du Parti de gauche.MéthodologieLes deux derniers graphiques ont été réalisés en réaffectant les résultats du premier tour aux étiquettes individuelles, plutôt qu'aux 12 grandes nuances politiques. Pour réduire le nombre de nuances, nous avons opéré quelques regroupements évidents (en associant les déclinaisons locales à leur parti de tutelle national, ou en regroupant le FN et le Rassemblement bleu marine, par exemple). Nous avons également écarté les micropartis ou mouvements locaux présents dans un très faible nombre de cantons, pour lequel un taux de réussite n'est guère significatif.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici La séance de négociation salariale dans le transport routier de marchandises du jeudi 26 mars a abouti à un échec, tout comme la précédente, le 9 février. La réouverture du dialogue social avait été demandée par Alain Vidalies, secrétaire d’Etat au transport au lendemain de l’organisation, le 15 mars, par l’intersyndicale du transport CGT-CFDT-CFTC-CGC-FO, de nouveaux barrages routiers.La négociation a achoppé pour les mêmes motifs qu’il y a un mois et demi, même si les bases de départ avaient un peu changé. L’intersyndicale, qui demandait jusqu’à présent une hausse de 5 % des minima de branche, a abaissé ses exigences, à 4 %. Mais la partie patronale a jugé ce niveau tout aussi « inatteignable » que le précédent.Les organisations d’employeurs (FNTR, TLF et Unostra) n’avaient, elles, pas modifié leur proposition, soit une augmentation allant de 1 %, pour le coefficient le plus élevé, à 2 %. Inacceptable pour les syndicats.Aucune augmentation conventionnelle depuis 2012Le patronat proposait aussi l’ouverture de nouveaux chantiers de négociations, telle qu’une réduction du délai de carence des arrêts maladie. Mais les syndicats veulent tout d’abord régler la question salariale pour en finir avec « la smicardisation de la profession », disent-ils. Depuis 2012, aucune augmentation conventionnelle n’a été appliquée faute d’accord. Si bien qu’actuellement, quatre grilles sur cinq démarrent au-dessous du smic.De son côté, la fédération patronale des PME (OTRE) a avancé des propositions nouvelles. A une hausse initiale, entre 1,4 % et 2,2 % selon les coefficients, s’ajouterait « une seconde augmentation entre 0,4 % et 0,6 % au 1er octobre », si l’amendement de lutte contre le dumping social de la loi Macron, prévoyant que les chauffeurs routiers étrangers travaillant dans l’Hexagone soient payés au smic français, rentrait en application, a indiqué Jérôme Vérité, de la CGT Transports.Lire aussi :Ces routiers étrangers qui ne comprennent pas la grève« Irrecevable, pour Thierry Douine, président de la fédération des transports CFTC. Je ne vais pas signer un accord conditionné au vote d’une loi ! » Une proposition, qui « n’a aucun sens », abonde Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).Salle envahie« C’est terminé, on n’aura rien en 2015, et en 2016, avec l’augmentation du smic, la grille va encore se tasser en dessous », déplore M. Douine. Pour lui, « les salariés ne se sont pas assez bougés » lors des multiples actions (barrages et opérations escargot), qui ont lieu depuis janvier, et « les patrons n’ont pas senti de pression ».Jeudi, certains routiers ont envahi la salle de la Direction régionale du travail et de l’emploi (Direccte) d’Ile-de-France, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), où se tenait la négociation. « Environ 200 militants ont pénétré dans la salle, ont voulu séquestrer les patrons, cela a duré deux heures », indique M. Douine.« Je condamne ces débordements syndicaux », indique M. Paulissen, pour qui cette action « n’est pas spontanée ». « On avait appelé à une manifestation devant les locaux de la Direccte. Après des interruptions de séances, des salariés en colère ont envahi la salle. Ils étaient énervés, raconte M. Douine. Mais c’est logique : ils font face au dogmatisme profond des patrons qui ont pourtant la capacité de faire décoller les grilles du smic. On a essayé de dire à nos militants qu’il valait mieux nous laisser faire et ils sont partis. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Il a l’impression de s’être cogné contre un mur. D’avoir été tenu à la lisière d’un tout petit monde qui ne voulait pas de lui. Il y a une douzaine d’années, Frédéric Puig a souhaité changer de métier. Son ambition : devenir greffier d’un tribunal de commerce. Il en avait côtoyé régulièrement dans son activité de responsable juridique à la chambre des métiers de Bourg-en-Bresse. « La profession m’intéressait », explique-t-il.Dès le départ, il a dû batailler. D’abord pour être dispensé de l’examen d’entrée, ce qui était normal, à ses yeux, compte tenu de son expérience et de son bagage universitaire – un DEA en droit privé. Le tribunal administratif lui a donné gain de cause, après moult péripéties. Ensuite, il a toqué à la porte de plusieurs greffiers. Certains n’avaient besoin de personne. D’autres l’ont éconduit car ils comptaient, à terme, intégrer un de leurs enfants ou deux nièces. Au bout du compte, rien : « J’ai essuyé des fins de non-recevoir. »Frédéric Puig en déduit que l’accès à cette profession est « fermé » à double tour. Ou plutôt strictement corseté par une règle qui remonte à la Restauration : le droit de présentation. Inscrit dans l’article 91 de la loi du 28 avril 1816, elle permet à plusieurs catégories de professionnels du droit, parmi lesquels les greffiers de commerce, de soumettre le nom de leur successeur à l’agrément du garde des sceaux. Généralement, la chancellerie entérine la suggestion qui lui est faite.7 noms de famille pour 21 greffes... sur 134 en FranceFrédéric Puig trouve cette disposition contraire à la Constitution, parce qu’elle viole, selon lui, le principe d’égale admissibilité aux « dignités, places et emplois publics » énoncé par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Il a d’ailleurs soumis au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). La haute juridiction a rendu sa décision, jeudi 26 mars – soit, curieusement, un jour plus tôt qu’annoncé au départ : à ses yeux, le mécanisme contesté est conforme à la Constitution.Un recours strictement identique avait été engagé, il y a quelques mois, au sujet des notaires, qui jouissent eux aussi du droit de présentation ; et il s’était soldé par la même décision.Pourtant, nombreux sont ceux qui militent pour faire table rase de cette pratique, synonyme à leurs yeux de cooptation. Dans un rapport remis en décembre 2014, la députée PS Cécile Untermaier a préconisé un changement de ces « règles d’installation » qui produisent des « effets malthusiens » car les professions concernées auraient tendance à se replier sur elles-mêmes. A l’appui de son propos, elle cite des extraits d’un autre rapport, remis en mars 2013 par l’Inspection générale des finances (IGF), d’après lequel l’organisation des greffiers de tribunaux de commerce « est marquée par le poids des familles qui organisent la transmission des structures entre parents et enfants, sans réelle possibilité de refus de l’administration ». Ainsi, les greffes de Nanterre et de Bobigny, « parmi les plus importants de France », se caractérisent « par l’association d’un greffier et de deux ou trois de ses enfants ». L’IGF ne le précise pas mais il s’agit, en l’espèce, des Doucède, également présents dans les greffes de Nevers, Troyes et Toulon. « Sept noms de familles sont associés à 21 greffes sur les 134 que compte le pays », ajoute l’IGF.« Il n’y a aucune raison de maintenir le système actuel dont on peut dire sans exagération qu’il est à la fois anachronique et opaque »Quelques-uns sont dans la profession depuis des lustres. Ainsi des Bahans, à Bordeaux : leur ancêtre, Michel Sanfourche-Laroze, avait été désigné greffier en 1777. Une « situation unique » en France, souligne Me Jean-Marc Bahans ; autrement dit, n’en faisons pas une généralité. A ceux qui s’élèvent contre le pouvoir des « sept familles », un greffier de l’Est de la France objecte : « Ce qu’il faut retenir, c’est la qualité des gens. » Dans ce milieu, certifie-t-il, il y a des « pointures » et les enfants Doucède « ne sont pas des fils à papas mais d’excellents professionnels ».C’est très possible, mais l’argument ne suffit pas à dissiper toutes les critiques. Dans une note diffusée en 2013, le Club des juristes qualifie de « dynastique » le monde des greffiers de commerce. Et de conclure par cette sentence cruelle : « Il n’y a aucune raison de maintenir le système actuel dont on peut dire sans exagération qu’il est à la fois anachronique et opaque. » Un tissu d’« injures » et d’« absurdités juridiques », tacle un greffier. Comment peut-on parler d’opacité alors que la profession est étroitement contrôlée ?, plaide un autre.Ainsi va la vie pour les quelque 236 personnes – des hommes, en très nette majorité – qui exercent cette mission en France. Le public ignore tout ou presque de leur travail et les rares fois où l’on parle d’elles, c’est pour en dire du mal, bien souvent. La commission Attali, dans son rapport rendu en 2008, avait donné le ton : « L’existence même de greffes privés près les tribunaux de commerce constitue une étrangeté », même une « anomalie », qui doit être supprimée.« Sans cela, un monde de bandits »En dehors des vieilles règles de désignation, ce qui insupporte chez ces professionnels, c’est leur statut et leur modèle économique très particuliers. Comme les notaires, les huissiers et les commissaires-priseurs judiciaires, les greffiers de commerce sont des officiers publics et ministériels qui assurent une délégation de service public dans un cadre libéral (excepté en Alsace-Moselle et dans les outre-mer où ce sont des fonctionnaires d’Etat).Leurs attributions se situent schématiquement sur deux plans. D’abord, ils assistent les juges consulaires, conservent les actes et archives de la juridiction, authentifient et délivrent des copies des décisions rendues par celle-ci. En outre, ils tiennent le registre du commerce et des sociétés. Une prérogative très importante, qui leur donne un rôle d’officier d’état civil du monde des affaires : lorsqu’une entreprise voit le jour, elle doit se déclarer auprès du greffe, qui vérifie les informations communiquées ; à partir de ces données sont notamment établis les extraits Kbis – la carte d’identité des entreprises qui recèle divers renseignements (noms des dirigeants, adresse, existence éventuelle d’un redressement judiciaire…). Cette masse gigantesque de données peut ensuite être consultée, moyennant rémunération, par le biais d’Infogreffe, un groupement d’intérêt économique fondé par les greffiers de commerce il y a presque trente ans.Cette fonction-là de recueil et de diffusion d’informations est cruciale pour la vie économique : « Sans ça, nous serions dans un monde de bandits », résume un greffier. Elle permet aussi à ces professionnels d’empocher de jolies sommes. D’après l’IGF, leur revenu net mensuel médian en 2010 s’élevait à 29 177 euros. Une bonne partie de leur chiffre d’affaires provient d’Infogreffe : « 23 % par greffe » en 2013, peut-on lire dans un avis de l’Autorité de la concurrence publié en janvier. Avec des écarts assez importants d’une juridiction à une autre (13 % à Montauban, 40 % à Evry).Durant la période 2010-2012, le « taux de rentabilité moyen » est estimé à 45 % par l’Insee, un ratio très élevéCertains chiffres sont sujets à caution, met en garde Me Philippe Bobet, le président du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce (CNGTC). D’après lui, le rapport de l’IGF « n’est pas clair sur sa méthode » quand il calcule le revenu net mensuel médian : « Les régimes fiscaux sont complexes et varient fortement en fonction de la structure d’exercice. Obtenir un chiffre global fiable me paraît être un numéro d’équilibriste sans filet. » Me Bobet tient aussi à rappeler l’ampleur des investissements de sa profession pour se moderniser. Et la qualité du service, nettement supérieure à celle des greffes fonctionnarisés en Alsace-Moselle et, surtout, dans les outre-mer, où les dysfonctionnements sont légion. La Cour des comptes l’a d’ailleurs elle-même admis en 2013 dans une lettre à la garde des sceaux, Christiane Taubira : Infogreffe joue un « rôle efficace ». Enfin, insiste le président du CNGTC, n’oublions pas que les tarifs des greffiers sont fixés par la chancellerie. Et ceux-ci ont accepté de faire des concessions, il y a deux ans : baisse de la rémunération sur l’immatriculation d’une société commerciale et gratuité s’agissant des auto-entrepreneurs, réduction des prix pratiqués sur la transmission de certains documents, etc. Me Bobet reconnaît cependant que lui et ses pairs gagnent bien leur vie.Une bonne partie du « problème » vient de là. La commission Attali a éreinté les greffes, les décrivant comme de « véritables rentes (…) qui réalisent le plus souvent des marges considérables sans lien avec l’activité concurrentielle normale ». L’Autorité de la concurrence a qualifié d’« injustifié » leur niveau de profitabilité. Durant la période 2010-2012, le « taux de rentabilité moyen » est estimé à 45 % par l’Insee, soit un ratio plus élevé que pour les huissiers, commissaires-priseurs, notaires, administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires – qui sont déjà eux-mêmes bien portants. Les hauts fonctionnaires ont une formule très parlante : le service rendu aux usagers est « surrémunéré », écrivent-ils dans l’étude d’impact réalisée pour le projet de loi Macron, qui cherche précisément à réformer les professions réglementées.Le texte, qui va être examiné en séance par les sénateurs à partir du 7 avril, chamboule pas mal de choses pour les greffiers. Leurs règles tarifaires, mais aussi leurs conditions d’installation : à l’avenir, ils seront recrutés par concours. En outre, la diffusion des données du registre des commerces et des sociétés (RCS) va être revue de fond en comble et les greffiers craignent d’y laisser des plumes en termes de chiffres d’affaires. Ils espèrent que la discussion au Palais du Luxembourg permettra de corriger le tir.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Neuf candidats déclarés, sans parler des postulants restés dans l’ombre, comme la procédure le permet. Malgré la difficulté de la mission, la présidence de France Télévisions continue d’attirer les vocations. Jeudi 26 mars, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a réceptionné les derniers dossiers de candidatures et plusieurs personnalités se sont publiquement dévoilées.La première d’entre elles n’est pas une surprise. Dans un message adressé aux 10 000 salariés de France Télévisions, l’actuel président, Rémy Pflimlin, a confirmé sa candidature à sa propre succession. Nommé en 2010 par Nicolas Sarkozy, M. Pflimlin, 61 ans, compte défendre son bilan et le besoin de stabilité pour France Télévisions, confrontée à de lourdes réformes depuis plusieurs années.L’une de ses principales concurrentes est issue de l’audiovisuel public. Marie-Christine Saragosse, 55 ans, présidente de France Médias Monde (France 24, RFI…), a officialisé sa candidature, jeudi, dans un message interne. Diplômée de l’ENA, ancienne dirigeante de TV5 Monde, elle a été nommée par François Hollande en 2012 à la tête de l’audiovisuel extérieur de la France, qu’elle a apaisé après la bataille entre Christine Ockrent et Alain de Pouzilhac. « Si ma candidature n’est pas retenue (…), nous continuerons notre chemin ensemble », a-t-elle écrit à ses équipes, tout en esquissant l’idée de « nouveaux liens » entre France Médias Monde et France Télévisions… une idée qui pourrait faire mouche.Autre figure issue du secteur public, Eric Garandeau, ancien président du Centre national du cinéma français et de l’image animée (CNC) et conseiller culture auprès de Nicolas Sarkozy, de 2008 à 2010. « Même si mes chances sont réduites, je souhaite concourir, car je suis passionné par le service public et très mobilisé par les enjeux de la transformation numérique dans le secteur audiovisuel », a-t-il déclaré au Monde. Jeune énarque, il a déjà travaillé un an à France Télévisions, sous Marc Tessier, et a été administrateur de l’entreprise.Parcours variésDe son côté, Christophe Beaux, PDG de la Monnaie de Paris, a annoncé sa candidature dans un entretien aux Echos, jeudi. Il s’appuie sur son bilan au sein de l’établissement qu’il dirige depuis 2007 et qu’il a redressé, en appliquant des méthodes inspirées du secteur privé. Au conseil d’administration de France Télévisions, où il siège depuis 2011, M. Beaux s’est régulièrement positionné en opposition à la direction actuelle, refusant par exemple de voter le budget 2015.L’expérience est l’atout mis en avant par Didier Quillot, âgé de 55 ans, qui a été PDG d’Orange France, puis, à partir de 2006, président du directoire de Lagardère Active. M. Quillot met en avant son expérience de gestionnaire et de conduite du changement dans des entreprises de grande taille et souligne sa double casquette télécoms et médias.Alexandre Michelin, 50 ans, directeur général de Microsoft MSN pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique, s’est déclaré fin février. Il a été directeur des programmes ou directeur général à Paris Première, à Canal+ et France 5.Parmi les autres candidats déclarés, on recense Serge Cimino, 51 ans, délégué syndical SNJ de France Télévisions, Nacer Kettane, président et fondateur du réseau Beur FM, et Cyril Hanouna, animateur sur D8.Issue de l’univers des médias, Nathalie Collin, 50 ans, directrice générale adjointe de La Poste, chargée de la communication et du numérique, est également candidate, selon nos informations. Diplômée de l’Essec, elle est aussi ancienne présidente du directoire de Libération et directrice du Nouvel Observateur et s’est investie dans des organisations professionnelles. Autre surprise, Robin Leproux, ancien vice-président du directoire du groupe M6, ex-patron du Paris Saint-Germain et de RTL, est aussi sur les rangs. L’homme peut mettre en avant un parcours varié dans l’univers des médias, avec une spécialité dans la génération de recettes, une des problématiques de France Télévisions.Pascal Josèphe, 60 ans, qui a travaillé pour le cabinet de conseil IMCA et été dirigeant de TF1, La Cinq, France 2 ou France 3, postule également à la tête de France Télévisions. Tout comme Cyrille du Peloux, 61 ans, cadre dans le groupe de services collectifs Veolia depuis douze ans, qui a été dirigeant de TF1 ou Paris Première dans les années 1980 et 1990.Delphine Ernotte, directrice exécutive d’Orange France, ne s’est toujours pas exprimée. Mais son ombre continue de planer sur la campagne. Ingénieure de formation, elle a fait toute sa carrière chez l’opérateur. Pendant la précampagne, des échos de presse ont rappelé qu’elle y travaillait à l’époque de la mise en place du « plan Next », à laquelle on a attribué le suicide d’employés, mais son entourage rappelle que la longue instruction sur l’affaire n’a pas mis en cause Mme Ernotte. Souvent cité, Emmanuel Hoog, PDG de l’AFP, garde lui aussi le silence sur ses intentions.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.03.2015 à 14h39 • Mis à jour le26.03.2015 à 16h49 | Romain Imbach A l'issue du premier tour des départementales, 149 binômes ont déjà été élus. Le second tour se déroulera donc dans 1 905 des 2 054 cantons. Ce scrutin donnera lieu à 1 614 duels, 278 triangulaires et à 13 situations particulières dans laquelle un seul binôme se maintient. Découvrez les principales configurations que rencontreront les électeurs dimanche 29 mars :ENTRE MARSEILLE ET CARCASSONNE, LE PS AFFRONTERA LE FNDans près de 80 % des cantons, le scrutin sera constitué d'un duel entre deux binômes. La majorité de ces duels opposera un binôme de gauche à un binôme de droite (682), ou un binôme de droite à un binôme d'extrême droite (538). On dénombre néanmoins 294 duels entre binômes de gauche et d'extrême gauche. Les duels gauche-droite se présentent principalement sur la façade ouest de la France (Bretagne, Centre et Sud-Ouest) et dans l'agglomération parisienne, terres traditionnellement moins portées sur le vote extrême.  Les duels opposant droite et extrême droite se concentrent dans quatre principales poches homogènes : une large couronne autour de l'agglomération parisienne (du Nord de la Bourgogne au Nord-Pas-de-Calais en passant par la Champagne),  l'Alsace et la Lorraine, la grande couronne de la métropole lyonnaise jusqu'au sud du Jura et à la Haute-Savoie, et la Côte d'Azur et son arrière-pays.Si les duels entre gauche et extrême droite sont diffus sur l'ensemble du territoire, une poche se dégage sur la partie occidentale du littoral méditerranéen et de son arrière-pays, du nord de Marseille à Carcassonne, en passant par Montpellier. Cette situation témoigne de la forte progression du Front national dans une terre traditionnellement à gauche. Enfin, certains duels sont plus disséminés : 39 duels droite-droite comme en Savoie, ou 36 duels gauche-gauche, comme dans les DOM ou l'Ariège.DES TRIANGULAIRES GAUCHE-DROITE-FNA l'issue du premier tour, 278 triangulaires se dérouleront dans 13,5 % des cantons, et opposeront dans l'immense majorité des cas (256) des binômes de gauche, de droite et d'extrême droite. Ces situations se retrouvent notamment sur la façade atlantique, en Franche-Comté et dans l'Est de la Bourgogne, dans les interstices entre les zones de duels gauche-droite.Le second tour de dimanche donnera également lieu à la situation singulière dans laquelle les électeurs n'auront à se prononcer que sur un seul binôme, dans 13 cantons. Cette situation concernera 12 binômes de gauche et un de droite, et reflète principalement le retrait d'un des deux binômes de gauche au profit de l'autre, ou dans le cas de deux cantons, le non-dépôt de la candidature de droite alors que le binôme était en ballottage.Romain ImbachJournaliste au Monde Luc Leroux (Marseille, correspondant) La construction et la gestion de l’incinérateur qui brûle les 410 000 tonnes annuelles de déchets ménagers de Marseille et de dix-sept autres communes de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) sont bel et bien irrégulières. La cour administrative d’appel de Marseille a annulé, jeudi 12 mars, la délibération de MPM qui approuvait le montage mis en place en 2005, à savoir la délégation au groupement espagnol Urbaser-Valorga du service public de l’élimination des déchets par la construction et l’exploitation pour vingt-cinq ans d’un incinérateur doublé d’une ligne de méthanisation.Malgré de très vives oppositions et un long combat mené par la municipalité de Fos-sur-Mer et des associations de défense de l’environnement, cette usine a, en 2010, pris le relais de la décharge d’Entressen sur la plaine de la Crau. Longtemps considérée comme « la poubelle la plus vaste d’Europe », cette décharge a été fermée sous la pression des autorités européennes.C’est Jean-Claude Gaudin, maire (UMP) de Marseille, à l’époque président de MPM, qui avait fait le choix du site : un terrain appartenant au Port autonome de Marseille sur le territoire de Fos-sur-Mer, une commune de l’étang de Berre. Afin d’empêcher la mairie de Fos d’user de son droit de préemption en cas de cession du terrain entre le port et MPM, le choix était fait d’un bail à construction cédé ensuite à l’exploitant, la société Evéré, filiale d’Urbaser.La joie du maire de FosL’argumentaire est technique, mais l’effet est ravageur. Les juges estiment qu’en affectant un terrain appartenant au domaine privé du port – qui est un établissement public – au service public du traitement des déchets ménagers, le site tombe juridiquement dans le domaine public. Du coup, la cession du bail à construction à l’exploitant, l’hypothèque prise au profit du groupe de financeurs sont « incompatibles avec le principe d’inaliénabilité du domaine public », écrit la cour administrative d’appel.Cette décision provoque la joie du maire de Fos et des opposants à l’incinérateur qui avaient ferraillé contre les élus marseillais, en manifestant à de multiples reprises et en engageant pas moins d’une vingtaine de procès. « C’est la reconnaissance d’une honte, d’un déni de démocratie qui consistait à construire chez le voisin un incinérateur que les élus marseillais n’avaient pas le courage de construire chez eux », se félicite René Raimondi, maire (PS) de Fos-sur-Mer.Le président (UMP) de Marseille Provence Métropole, Guy Teissier va devoir trouver une solution à ce pataquès juridique. Depuis un jugement du tribunal administratif de Marseille rendu le 4 juillet 2014, dont le sens vient d’être confirmé par la cour d’appel, le trésorier-payeur général refuse, en l’absence de fondement juridique, de régler à Evéré la redevance d’exploitation (1,3 million d’euros par mois) et aux organismes prêteurs la redevance financière (2 millions d’euros par mois). Guy Teissier doit régulièrement soumettre au vote des conseillers un protocole transactionnel afin de payer les factures d’Evéré.SurcoûtsInitialement prévu à 283 millions d’euros, le coût de l’incinérateur de Fos risque par ailleurs de flamber. De très discrètes négociations sont conduites entre MPM et Evéré qui réclame, en raison de divers retards, de travaux non prévisibles et de surcoûts d’exploitation, une rallonge de 273 millions d’euros. Dans une expertise conduite à la demande d’un juge d’instruction marseillais qui s’était intéressé à l’environnement de ce marché public, un expert judiciaire disait « ne pas comprendre comment une société comme Evéré, filiale d’un grand groupe industriel a pu réaliser un tel montant de travaux supplémentaires sans avoir auparavant obtenu un accord formel de Marseille Provence Métropole ». Evéré n’a pas souhaité répondre à nos questions.La collectivité, qui avait demandé l’arbitrage du tribunal administratif sur ces éventuels surcoûts, s’apprêterait à passer un accord transactionnel avec l’exploitant et à en soumettre l’homologation au juge administratif. Un avenant au contrat de délégation de service public serait dans les tuyaux afin de remédier au déficit structurel d’exploitation. Le prédécesseur de Guy Teissier, le socialiste Eugène Caselli, avait indiqué que MPM ne paierait pas un euro de plus que la somme qu’arrêterait le tribunal.Fort de la décision de la cour administrative d’appel, le maire de Fos-sur-Mer propose la fermeture de l’incinérateur. « Cette usine qui a en partie été détruite par un incendie en novembre 2013 réclame de l’argent pour compenser ses surcoûts et veut voir sa redevance d’exploitation augmenter. Est-ce que ce n’est pas l’occasion d’en finir avec une erreur du passé ? », demande-t-il. En attendant une solution, l’incinérateur continuera néanmoins de fonctionner.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 12.03.2015 à 14h42 • Mis à jour le12.03.2015 à 15h15 | Bastien Bonnefous   Saint-Jean-de-Soudain (Isère), envoyé spécial Pendant que Manuel Valls se démène comme il peut dans la très difficile campagne des départementales pour les socialistes, François Hollande, lui, parcourt « la France qui gagne ». Le chef de l’Etat s’est rendu jeudi 12 mars en Isère pour visiter deux entreprises locales en bonne santé économique, symboles selon lui de « l’excellence française ».Après Dassault Aviation à Mérignac (Gironde) le 4 mars, puis une entreprise numérique parisienne mardi, le président de la République a donc continué sa tournée du monde du travail, en visitant les chaînes de montage d’un des leaders mondiaux dans le transport par câbles, installé dans la commune de Veyrins-Thuellin, puis d’un fabricant de matériaux composites de haute technologie, dans la ville voisine de Saint-Jean-de-Soudain.Ces deux firmes dégagent des marges d’investissement, embauchent et gagnent des marchés en France et à l’étranger. Une aubaine pour François Hollande qui a estimé vendredi dernier au Luxembourg que « la reprise est là » et qui veut désormais « amplifier » et « stimuler » ce frémissement.L’économie française se remet à espérer« Je suis venu en Isère pour montrer que la France est capable d’exporter, de créer des emplois et d’investir, qu’elle est capable de grandes choses à condition qu’elle soit consciente de ses atouts », a déclaré sur place le président de la République, qui a une nouvelle fois répété que « la croissance revient » et que « nous sommes dans un contexte économique meilleur même si c’est toujours fragile ». Un déplacement très politiqueDerrière sa façade économique, ce déplacement présidentiel est en réalité très politique. À dix jours du premier tour des départementales, M. Hollande a voulu envoyer des signaux positifs à ses concitoyens. L’Isère, terre socialiste de son ami et secrétaire d’Etat à la réforme territoriale André Vallini, est menacée de basculer à droite après les élections. Le chef de l’Etat n’oublie pas ce risque politique, mais il entend y répondre par l’économie.« Regardez ces entreprises qui exportent, si on fermait les frontières, si on sortait de la zone euro, quel serait leur destin ? »S’adressant à des ouvriers de Saint-Jean-de-Soudain, il envoie un message subliminal contre le discours anti-européen et protectionniste du Front national. « Vous travaillez dans une entreprise qui exporte et en même temps, vous êtes bien implantés dans votre territoire. S’il n’y avait pas l’Europe, le marché ouvert, vous seriez moins compétitifs », leur glisse-t-il. Un message qu’il répétera plus tard lors d’une table ronde avec des entrepreneurs du département. « Regardez ces entreprises qui exportent, si on fermait les frontières, si on sortait de la zone euro, quel serait leur destin ? », déclare-t-il.À Manuel Valls qui a exprimé dimanche sa « peur » de voir le FN l’emporter aux élections, le chef de l’Etat a répondu qu’il avait eu « raison de dire qu’il y avait une menace ». Mais François Hollande refuse de verser dans l’« angoisse » exprimée par son premier ministre. Au contraire, lui veut pointer le verre à moitié plein. Question de tempérament. « Il ne faut rien nier de la réalité, mais il est très important de dire aux Français qu’ils doivent avoir confiance en eux. C’est en ayant confiance dans ce que nous pouvons porter ensemble que nous n’aurons plus peur », a-t-il expliqué. « C’est la positive attitude », résume un de ses proches dans la délégation.Hollande se cramponne avant la tempête Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.03.2015 à 12h04 • Mis à jour le12.03.2015 à 12h05 | Bertrand Bissuel Le recours aux conseils extérieurs est une aide précieuse pour l’Etat mais il doit être mieux encadré. C’est en résumé les enseignements que tirent Albéric de Montgolfier, rapporteur général (UMP) de la commission des finances du Sénat, et Philippe Dallier, secrétaire (UMP) de cette même commission, d’une enquête commandée à la Cour des comptes et rendue publique jeudi 12 mars. Pour la première fois, le rôle de ces cabinets fait l’objet d’une expertise globale, minutieuse, assortie de nombreuses statistiques et d’anecdotes édifiantes, parfois. Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ils avaient été très critiqués, à cause de leurs émoluments, plutôt salés, et de leur pouvoir d’influence, jugé exorbitant, dans la mise en œuvre de la révision générale des politiques publiques (RGPP).L’administration y a recours pour des raisons diverses : réorganisation, évaluation de politiques publiques, communication stratégique, aide à la décision… « Les bénéfices d’un regard extérieur sont largement reconnus », souligne M. de Montgolfier, pour qui l’action des entreprises de conseil est complémentaire de l’expertise apportée par les grands corps d’inspection et de contrôle.1,1 milliard d’euros en 2011A la différence d’autres pays européens, la France consomme avec modération ce type de prestations : la dépense pour l’ensemble des administrations publiques s’élevait en 2011 à 1,1 milliard d’euros soit quatre fois moins qu’au Royaume-Uni et presque trois fois moins qu’en Allemagne. « L’enjeu budgétaire n’est pas énorme », commentent les deux sénateurs, en indiquant que ces sommes ont baissé en 2012, lorsque la RGPP a pris fin après la victoire de la gauche, avant de repartir à la hausse en 2013.Si l’analyse se limite au périmètre de l’Etat (services centraux et déconcentrés), la facture se monte « au minimum à 469 millions d’euros en autorisations d’engagement » pour la période 2011-2013, soit un peu plus de 150 millions d’euros par an. Mais il ne s’agit que d’une estimation, faute « de suivi budgétaire centralisé », ce que la Cour des comptes trouve « préoccupant », en particulier au ministère de la défense où « les dépenses de conseil n’ont pas pu être précisément chiffrées » – du fait, notamment, de l’éparpillement des « pouvoirs adjudicateurs » (ils sont environ une centaine).De tous les ministères, c’est Bercy qui s’adjoint le plus ces conseils, notamment pour l’Agence des participations de l’Etat (APE), chargée du suivi des parts de l’Etat dans des entreprises. Les plus gros fournisseurs, sur 2011-2013, sont Capgemini (près de 56 millions d’euros facturés), BearingPoint (19 millions) et McKinsey & Company (19 millions également).Tarifs « globalement maîtrisés »En dépit de leur complexité, les tarifs semblent « globalement maîtrisés » et « seraient » même inférieurs de 20 % à 30 % par rapport « aux niveaux moyens de facturation à des clients privés », écrit la Cour dans son rapport. Cela tient à « la fermeté de la négociation des services de l’Etat » mais aussi au souhait des opérateurs « de pouvoir se prévaloir de la référence d’opérations » pour le compte de l’Etat, ajoute-t-elle.Certains ministères ont tendance à se tourner vers les mêmes cabinets depuis de longues années. Exemple : la Défense, qui sollicite régulièrement BearingPoint et Capgemini. La relation est si ancrée que des consultants, théoriquement extérieurs aux services, y ont « même une adresse de messagerie interne »… Une situation non dénuée de risque juridique car elle pourrait être assimilée à du prêt de main-d’œuvre, ce qui est contraire au code du travail.La Cour relève plusieurs cas où le recours à de tels prestataires est discutable. D’abord parce qu’il peut affaiblir graduellement les capacités d’« expertises internes de l’Etat » et amoindrir son aptitude à piloter des « projets stratégiques ». Ainsi, il arrive que l’administration délègue à ces sociétés la rédaction de textes réglementaires alors même que c’est « son “cœur de métier” » : cela s’est produit pour la mise en place de l’écotaxe ou l’extinction du Crédit immobilier de France. Une situation inquiétante, pour les deux sénateurs : ils ne comprennent pas pourquoi l’Etat peut avoir besoin de s’entourer de conseils plus compétents que lui en la matière.Renforcer les règles déontologiquesAutre sujet de préoccupation : les hauts fonctionnaires sont réduits à « acheter la mémoire » - selon la formule de la Cour - que des entreprises ont acquise grâce aux missions qui leur étaient confiées. Ainsi, l’APE s’adresse fréquemment « à un avocat doté d’une solide expérience en matière de privatisation d’entreprises publiques ». Le phénomène s’avère encore plus massif au ministère de la défense où les « chantiers de modernisation » ont été « investis » par les consultants : leur maîtrise de ces dossiers est supérieure à celle des services. « La question du secret-défense ne saurait être éludée », estiment les deux sénateurs UMP. De façon plus globale, ils regrettent que l’administration se retrouve parfois « dans une situation de dépendance ».Certaines interventions s’effectuent au mépris du code des marchés publics. Le constat vaut, selon la Cour des comptes, pour l’APE qui recrute des conseils sans forcément les avoir mis en concurrence, au préalable. Cet organe a rétorqué, lors d’une audition au Sénat, qu’il pouvait s’affranchir du recours à l’appel d’offre, en faisant valoir la confidentialité de ses travaux et les intérêts économiques de la nation. MM. de Montgolfier et Dallier aimeraient qu’une réflexion à l’échelle européenne soit menée sur l’étendue des dérogations aux règles relatives aux marchés publics, en matière financière.Enfin, tout comme la Cour des comptes, MM. de Montgolfier et Dallier réclament un renforcement des règles déontologiques pour prévenir les conflits d’intérêt. La question se pose en particulier en matière de concessions d’autoroutes : le faible nombre des acteurs et des experts peut conduire l’Etat à être conseillé par un cabinet ayant déjà eu des relations d’affaires avec des majors du secteur.A ce titre, la commission de déontologie a un rôle crucial à jouer puisqu’elle est chargée de contrôler le départ des agents publics dans le secteur privé et dans le secteur public concurrentiel. Le cas échéant, elle rend un avis défavorable si le fonctionnaire s’apprête à exercer une activité trop proche de ses missions quand il était dans l’administration. Mais, regrette la Cour, elle « ne dispose pas des moyens de vérifier le respect de ses avis ou de les faire appliquer ». Le projet de loi sur les droits et devoirs des fonctionnaires, présenté en conseil des ministres en juillet 2013, pourrait apporter des solutions. Reste à savoir à quel moment il sera examiné par le Parlement.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Lucie Soullier (Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir) - envoyée spéciale) Ni champagne ni gueule de bois. Dimanche 22 mars, il n’y aura pas de suspense pour les militants socialistes de Saint-Lubin-des-Joncherets. La débâcle annoncée au niveau national a déjà eu lieu dans ce canton d’Eure-et-Loir. Comme dans trois autres des 15 cantons du département, le Parti socialiste n’y présente aucun candidat. « Ce n’est pas qu’il n’y a pas de gauche, il y a des militants », positive-t-on au standard de la permanence fédérale du PS.Pourtant, personne n’a voulu « y aller » parmi les militants de la ville qui a donné son nom au canton. Patrick Coffinet, cinq mandats de conseiller municipal à son actif, pensait « sincèrement qu’il y aurait une liste, surtout avec la réunion des quatre anciens cantons » qui forment le nouveau. Mais pas lui. « Pas cette fois. » Geneviève Nespoulous, elle, se sentait « trop vieille ». Difficile de le lui reprocher, à 84 ans. « On a donné pas mal, déjà », soupire-t-elle. Et il n’y a pas de jeunes pour prendre la relève. C’est peut-être le seul regret commun aux deux militants. « Maintenant, admet l’octogénaire, on est bien embêtés. »« C’est quand même triste »Mais le désert n’est pas que socialiste, insiste Jean-Jacques Châtel, premier secrétaire fédéral du parti : « Les autres partis de gauche n’ont pas trouvé non plus. » Le canton de Saint-Lubin-des-Joncherets, plus de 33 000 habitants, est l’un des deux d’Eure-et-Loir où la gauche est complètement absente, dès le premier tour, pour n’avoir pas réussi à réunir deux candidats et deux suppléants.Mais après tout, le canton était déjà perdu, justifie M. Châtel, pour qui ce vide est « regrettable, mais pas handicapant » pour gagner le département. Pour le maire socialiste de Mainvilliers, huit cantons restent accrochables pour la gauche. Sacrifier une bataille pour pouvoir gagner la guerre ? La perche était trop belle pour le binôme FN, qui représente la seule alternative à la majorité en place. Et la candidate frontiste, Pascale Van der Bauvede, l’attrape : « Les électeurs de gauche ont été abandonnés dans ce canton, on leur dit quand on les croise. »A Saint-Lubin-des-Joncherets, la droite fait d’abord campagne contre l’abstention« C’est quand même triste », soupire Geneviève Nespoulous. D’autant que la gauche était bien implantée, « avant ». Elle est bien placée pour le savoir, puisque c’est son mari, décédé en 1992, qui a tenu la mairie pendant plus de trente ans. Cette année, ce sera la première fois qu’elle ne tractera pas. Mais alors, c’est quoi, être un militant de gauche sans candidat ? « Un état d’esprit », répond Mme Nespoulous, du tac au tac. Celui du front républicain ? Pas certain.  Au niveau fédéral, l’instruction est de « faire barrage à tous les candidats non républicains », répète M. Châtel qui tient tout de même à dire que le vote FN est loin d’être une découverte dans l’Eure-et-Loir. Ici, l’extrême droite rappelle de mauvais souvenirs à la gauche. Celui de 1983, où FN et RPR avaient fait alliance et ravi la mairie de Dreux aux socialistes. Puis celui du retrait de la gauche aux municipales de 1996, pourtant qualifiée au second tour. Un retrait amer et sans consigne, mais dans le but de faire barrage au FN, au profit de celui qui est toujours maire de Dreux, Gérard Hamel. Alors Patrick Coffinet n’a « pas de leçon de front républicain à recevoir ». Parce que « nous, ici, on l’a fait ».« En son âme et conscience »Le militant fidèle au PS depuis 1978 participera à la réunion prévue vendredi 13 mars avec l’ensemble des sympathisants de gauche du canton. « Pour expliquer pourquoi il n’y a pas de candidats », mais aussi pour décider d’une position commune. Geneviève Nespoulous aussi y sera. « On va voir combien il reste de gens de gauche », blague celle qui garde précieusement un plat en inox offert par Pierre Mendès France à son mariage.Au-delà des instructions de parti, chacun décidera, seul dans l’isoloir. M. Coffinet votera « en [son] âme et conscience. Mais de là à vous dire pour qui »… Pour Mme Nespoulous, « cela ne va pas être simple ». Malgré tout, elle finira sûrement par opter pour le bulletin divers droite sur lequel apparaît Gérard Sourisseau, le maire de Saint-Lubin-des-Joncherets où elle réside. « Je n’ai pas grand-chose à lui reprocher finalement. A part d’être de droite. »Lucie Soullier (Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir) - envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Zilbertin Le résultat des élections départementales fin mars n’y fera donc rien. On ne changera pas de politique, pas plus qu’on ne changera de premier ministre. Le président de la République François Hollande l’a dit et répété. Aux « frondeurs » du PS. Au magazine Challenges.Croissance, emploi : François Rebsamen pense que 2015 marquera « le tournant »« C’est de l’aveuglement, s’est emporté Pierre Laurent, le secrétaire national du Parti communiste (PCF), jeudi 12 mars sur France Info. Bien sûr qu’il faudra changer de politique et le plus tôt sera le mieux parce que celle menée actuellement nous conduit droit au désastre. » Pour le sénateur de Paris, la politique actuelle non seulement « ne réussit pas économiquement », mais elle provoque de surcroît « un désastre politique dans le pays ». A l’optimisme affiché par ceux qui notent une sensible amélioration de la situation économique, Pierre Laurent a opposé « les faits, c’est une dégradation de la situation ».Sur le terrain, le dirigeant communiste rencontre surtout « des Français inquiets ». Et si la gauche est aujourd’hui divisée, le dirigeant communiste n’en continue pas moins d’espérer « mobiliser des forces en mesure de travailler ensemble pour changer de politique ». Le secrétaire national a ainsi fait remarquer que son parti présentait « beaucoup de candidatures communes avec les écolos » aux départementales et qu’avec eux, tout comme avec le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, les communistes affichaient de fréquentes « convergences ».Reconstruire à la gauche de la gauche ? Pas facile. D’autant que sur Radio Classique, Barbara Pompili, coprésidente du groupe Europe Ecologie-Les Verts à l’Assemblée nationale a précisé que, pour sa part, elle ne partageait pas « cette volonté de faire un nouveau parti à la gauche de la gauche », contrairement à Cécile Duflot.Des Verts au gouvernement, mais à quel prix ?Au contraire, elle s’est déclarée favorable à un retour des Verts au gouvernement. « A condition bien sûr que les écologistes puissent jouer un rôle et réellement peser » sur la politique. A condition aussi que « le président de la République le demande. On a un besoin urgent de l’écologie pour changer la politique économique du pays », a insisté Barbara Pompili.Cécile Duflot : la stratégie des deux fers au feuOlivier ZilbertinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.03.2015 à 08h24 • Mis à jour le12.03.2015 à 11h38 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Que l’on parle de « troïka », des « institutions » ou désormais du « groupe de Bruxelles », le résultat est le même. Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir à Athènes, fin janvier, le gouvernement d’Alexis Tsipras a accepté d’entrer dans des discussions techniques avec les représentants des principaux créanciers de la Grèce, la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne. Et ces discussions auront lieu, pour partie, sur le sol grec.Jeudi 12 mars, des experts du « groupe de Bruxelles » seront ainsi présents à Athènes. C’est ce qui a été décidé mercredi, lors d’un premier rendez-vous, à Bruxelles, entre des équipes du gouvernement grec et des représentants de l’ex-« troïka ». Ce déplacement dans la capitale grecque a pour objectif de récolter directement les données des ministères et des administrations grecques pour commencer à se faire une idée précise de l’état des finances publiques. « Impossible de tout faire depuis Bruxelles, il faut aller dans les administrations publiques, les ministères », insiste-t-on chez les créanciers d’Athènes.Cette perspective provoque toutefois des crispations côté grec, M. Tsipras n’ayant eu de cesse de répéter que la « troïka » ne reviendrait pas en Grèce. Dans un entretien à la télévision grecque, mercredi soir tard, le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, a exclu toute visite dans les ministères. Par conséquent, les rencontres, jeudi, se dérouleront « dans un lieu dévolu à Athènes », a expliqué M. Varoufakis. « Probablement un hôtel », a-t-il ajouté.Athènes espère « conclure l’évaluation d’ici au 20 avril »Pour les créanciers, il s’agit de mener une “revue” des finances de l’Etat grec, comme celles qui étaient conduites du temps de la « troïka » et de négocier un paquet de réformes à mettre en place en échange de la poursuite de l’aide financière internationale.La grande inconnue de l’état réel des finances grecques« Les Grecs auraient voulu, mercredi, qu’on discute tout de suite de la liste préliminaire de réformes envoyées début mars par M. Varoufakis, mais ce n’est pas la manière de procéder que souhaitent les Européens », croit savoir une source européenne.De son côté, M. Varoufakis a confirmé que « l’on avait plus parlé de la méthode que des réformes elles-mêmes », tout en espérant « conclure l’évaluation d’ici au 20 avril » pour obtenir au plus vite la dernière tranche de prêts (7,2 milliards d’euros) à laquelle la Grèce peut prétendre. « Nous devons sécuriser de toutes les façons possibles des liquidités pour les trois prochains mois », a précisé le ministre grec des finances mercredi soir.6 milliards d’euros en remboursements de prêtsLors de son entretien à la télévision grecque, M. Varoufakis est resté vague sur l’état du budget grec, refusant de préciser si un excédent primaire (avant la charge des intérêts de la dette) était ou non encore possible. Il a aussi précisé qu’il attendait entre 6 et 8 milliards d’euros de rentrées fiscales liées à la TVA et à une nouvelle loi restant encore à voter organisant le recouvrement en mensualités des impayés d’impôts.Le pays doit faire face, pour le seul mois de mars, à environ 6 milliards d’euros en remboursements de prêts. Yanis Varoufakis a déclaré qu’il avait de quoi payer retraites et salaires pour mars, mais laisse ouvert la perspective de ne pas payer certaines factures à des fournisseurs ou des retours sur impôts.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.03.2015 à 17h59 • Mis à jour le11.03.2015 à 19h18 | Françoise Fressoz Le chômage va-t-il enfin baisser en France cette année ? François Rebsamen n’en prend pas formellement l’engagement mais il « l’espère » et le « pense ». Invité mercredi 11 mars de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le ministre du travail estime que 2015 marquera « le tournant ».« J’espère qu’on va assister à une stabilisation puis à une régression » du chômage, a-t-il indiqué en évoquant l’effet combiné du pacte de compétitivité, de la politique de l’emploi et des éléments extérieurs − baisse du prix du pétrole et de l’euro − qui favorisent la reprise. « ll semblerait que nous allons avoir un petit surcroît de croissance, j’espère qu’il va être encore plus important que prévu. J’espère qu’on aura plus de 1 % de croissance cette année », a-t-il précisé.Chômage : une bonne nouvelle à relativiserAlors que la gauche se présente divisée aux élections départementales, François Rebsamen a récusé l’idée d’un « tournant social » au lendemain du scrutin pour satisfaire les frondeurs. La politique mise en place est, dit-il, en train de « porter ses fruits ». « Il faut que nous amplifiions, que nous accélérions encore les réformes » a -t il ajouté en reconnaissant une impatience dont le président de la République est conscient : « Il le rappelle tous les jours : il faut aller plus vite. »« Politiser le combat contre le FN »A l’unisson du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, le ministre du travail a qualifié de « suicidaires » les divisions de la gauche en jugeant que « si celle-ci se rassemblait, elle pourrait être en tête au premier tour de l’élection départementale ». Au lieu de quoi « la division voulue par le Front de gauche, les élus communistes et par des écologistes va entraîner la quasi-disparition d’élus communistes en France ».« Si le Front national devenait le premier parti aux élections départementales, cela affaiblirait le pays. »Inquiet de la poussée du Front national, François Rebsamen s’est dit pleinement en phase avec la dramatisation opérée par le premier ministre, Manuel Valls, qui avait déclaré dimanche : « J’ai peur que mon pays se fracasse contre le FN. »« Le premier ministre s’est très bien exprimé. Il faut politiser », a-t-il réagi. « Demain, si le Front national devenait le premier parti aux élections départementales, cela affaiblirait le pays, cela remettrait en cause les politiques de solidarité dans les départements », a-t-il jugé en accusant l’UMP de s’être « elle-même affaiblie en abaissant les barrières idéologiques qui existaient entre l’UMP et le FN ». François Rebsamen a mis en cause la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, « marquée par l’influence néfaste de M. Buisson ». « On a abaissé les murs, les défenses, les barrières idéologiques qui existaient. Ce faisant, on a facilité les transferts », a-t-il accusé.Défendant depuis toujours la mise en place d’un scrutin proportionnel aux élections législatives afin de faciliter les coalitions de gouvernement, le ministre du travail a constaté que le scrutin majoritaire en vigueur risquait d’amplifier les gains du FN. Il n’a pas dévoilé l’état des discussions sur ce sujet avec le président de la République. « Je travaille sur mon secteur », a-t-il botté en touche.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Lucie Soullier (Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir) - envoyée spéciale) Ici, pas de « FNPS ». Pas de PS du tout, d’ailleurs. Dans le canton de Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir), une finale avant l’heure se tiendra dès le premier tour des départementales, dimanche 22 mars. Les électeurs auront pour mission, s’ils l’acceptent et se déplacent, de choisir entre un binôme divers droite et un autre Front national. La gauche, elle, n’a pas réussi à réunir quatre volontaires pour composer un binôme (deux candidats et deux suppléants). C’est le cas dans deux cantons du département, qui se voient ainsi privés d’offre politique à gauche.Ce canton où la gauche n’a pas de candidatMême le candidat divers droite Gérard Sourisseau, maire de Saint-Lubin-des-Joncherets et conseilleur général, ne s’y attendait pas. Jusqu’au bout, il a cru à un ticket de gauche, « même très large ». Finalement, les panneaux électoraux ne portent pas de troisième numéro. Le FN se voit propulsé au rang de seul parti d’opposition. Mais mardi 10 mars, au lendemain du lancement officiel de la campagne, l’affiche du binôme divers droite trônait encore seule dans les rues du canton, offrant un spectacle peu propice à la mobilisation.Au comptoir du Saint-Lubin, les habitués reprennent à peine leur routine après deux semaines de fermeture du bar-Loto-Rapido. Au cœur des discussions : les vacances d’Isabelle, « trop courtes » évidemment, qui intéressent davantage que le scrutin à venir. Qui se présente ? « Ah ça, il y a le maire, c’est sûr. » Il faut dire que cela fait longtemps qu’ils le croisent dans l’isoloir. M. Sourisseau est maire depuis vingt ans, conseiller général depuis quatorze. « Mais en même temps, s’il n’y a personne d’autre qui y va…, concède Isabelle en laissant glisser un verre. Je ne suis décidément pas plus adroite qu’avant les vacances. » N’y voyez aucun jeu de mot sur le bulletin qu’elle choisira, elle n’habite même pas le canton. Avec une offre politique si limitée, « ça va encore être la grosse surprise », ironise l’un de ses clients en quête d’une pièce pour gratter un Astro. Serait-ce gagné d’avance pour le binôme divers droite qui réunit Christelle Minard et Gérard Sourisseau ? Ces derniers ne veulent surtout pas voir cette idée se propager. Car en face, la candidate FN Pascale van der Bauvede y croit : « Dans le contexte actuel, on peut faire un bon score. » Aux européennes de 2014, le parti d’extrême droite est devenu le premier parti d’Eure-et-Loir, avec 27,12 % des voix exprimées, soit quatre points de plus que l’UMP.L’ombre d’un DoubsA cela, il faut ajouter que les départementales (anciennement cantonales) ne sont pas réputées pour faire s’envoler le taux de participation et que les sympathisants de gauche n’iront pas tous s’engager dans un front républicain. « Tout ça combiné, cela peut donner un résultat serré », prévient M. Sourisseau. Plane alors l’ombre d’un « Doubs à l’envers » – un face à face droite-extrême droite – qui se terminerait mal pour la droite.Au point que son tract annonce qu’il n’y aura pas de deuxième tour dans le canton, alors que les deux mêmes tickets pourraient très bien se retrouver pour un nouveau duel, un dimanche plus tard, faute d’avoir réuni les 25 % d’inscrits nécessaires pour être élu dès le premier. « C’est un peu exagéré, mais c’est justement pour mobiliser » dès le premier tour, justifie Christelle Minard, également maire UMP de Tremblay-les-Villages. Et éviter de voir des électeurs qui devraient être acquis ne pas se déplacer.Regarder la vidéo : Comprendre le scrutin des départementales en cinq minutes Pour la même raison, le binôme divers droite organise des « rendez-vous de proximité » dans les 47 communes du canton, auprès des élus municipaux et des habitants. Avec un seul credo, répété par Mme Minard à Rohaire, lundi soir : « Dites à votre entourage d’aller voter. » Pour sa liste, bien sûr. Mais pas pour faire barrage au FN. Car l’argument est compliqué à brandir dans de nombreux villages où l’extrême droite a passé aisément la barre des 30 % aux européennes : 45,21 % à Serazereux, 35,68 % à Senonches, 37,12 % à Saint-Lubin-des-Joncherets… « Je ne peux tout de même pas dire que près de 40 % de mes administrés ne sont pas républicains », constate M. Sourisseau.MJC et retraitésLe duo divers droite préfère donc mener sa campagne contre l’abstention, en mobilisant sur des questions très locales : « Pour que les gens ne se trompent pas d’élection. » Cette tournée des villages est notamment l’occasion de rappeler à quoi servent les départements. En réveillant à Rohaire (161 habitants) le souvenir d’une aide pour le lancement d’une MJC ; en écoutant à Morvilliers (134 habitants) la petite dizaine de personnes présentes s’inquiéter du manque de médecins, de l’isolement des personnes âgées, d’un réseau de bus parcellaire, d’un accès à Internet quasi inexistant… Des questions auxquelles les deux maires candidats n’ont pas toujours la réponse. « On ne peut pas faire de miracle », confesse M. Sourisseau.Lire aussi : Adoption, hébergement, handicap : quelles compétences sociales restera-t-il au département ?En face, même s’il habite également le canton, le binôme FN surfe davantage sur la situation nationale. Avec son nom au recto et son visage au verso, Marine Le Pen fait presque figure de suppléante sur leur tract. Ancien sympathisant UMP désormais candidat FN, Christophe Rouaud confirme : « Notre avantage principal, c’est la flamme. »Lucie Soullier (Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir) - envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Guibert De Vigipirate à la cyberguerre, du budget au droit d’association des militaires, les armées sont de nouveau en chantier, moins de deux ans après la publication du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. Une révision de la loi de programmation militaire 2014-2019 aura lieu à l’été, notamment pour garantir les ressources promises aux armées et tenir compte des nouvelles missions qui leur sont attribuées en matière de protection du territoire national. Voici les dix principaux chantiers présentés par le ministre Jean-Yves Le Drian mercredi 11 mars.Une nouvelle loi de programmation militaire pour juinPlus de soldats sur le territoireDécidé après les attentats de janvier, l’engagement de 10 000 militaires en appui des forces du ministère de l’intérieur est maintenu, a décidé le président de la République au cours d’un conseil de défense mercredi matin. Il sera maintenu « au minimum jusqu'au début de l'été, date à laquelle il sera réévalué », a ensuite précisé le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, lors d'une conférence de presse.Cet effectif comprendra 7 000 soldats pour la protection « dans la durée » des sites confessionnels juifs et 3 000 autres en renfort possible. Aujourd’hui, 682 sites sont protégés par des militaires dont 604 lieux communautaires. Le dispositif des gardes statiques va évoluer, confirme le ministre, avec des patrouilles mobiles plus nombreuses et un allégement de la protection de certains locaux quand ils sont vides.Autre mesure : le développement des réserves. « Les travaux que nous menons visent à disposer d’un réservoir de 40 000 réservistes contre 28 000 aujourd’hui », annonce M. Le Drian. L’objectif étant de « pouvoir déployer 1 000 réservistes en permanence ». Il reste à les financer.L’armée parmi nousMoins de coupes dans les effectifsLes armées devaient supprimer 34 000 emplois entre 2014 et 2019, selon la loi de programmation militaire. En janvier, tirant les leçons des attentats, le chef de l’Etat avait déjà décidé de sauver 7 500 postes militaires et civils dans la défense. Mercredi, il a décidé d’aller « au-delà ». La défense espère en sauver jusqu’à 23 000. Dans ce cadre, parallèlement, l’armée de terre va être réorganisée. Son nouveau modèle sera dévoilé début avril.Hollande prêt à revoir la baisse des effectifs militairesDe nouveaux moyens pour la cyberguerreLes priorités décidées en 2013 dans le cadre du Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale sont « accentuées », annonce le ministre. Ainsi, les effectifs du volet cyber de la stratégie de défense « seront accrus ». La programmation 2014-2019 avait prévu un investissement de 1 milliard d’euros et l’embauche de 500 spécialistes, dans les états-majors et à la direction générale de l’armement. Cet effectif supplémentaire doit être doublé.Contre l’Etat islamique, l’armée active une cellule de contre-propagandeDe nouveaux moyens de renseignementUne autre priorité du Livre blanc, le renseignement, est confortée. Le ministre confirme plusieurs projets : la réalisation avec l’Allemagne d’un troisième satellite d’observation (elle doit être actée lors d’un conseil franco-allemand le 31 mars) ; le lancement des études relatives au futur drone européen envisagé pour 2025 avec l’Italie et l’Allemagne ; la commande « à l’été » de trois nouveaux drones américains Reaper.Lors de sa conférence de presse, il a, en outre, annoncé la création d’une « autorité administrative indépendante » afin d’encadrer les pratiques des services.Des sociétés de projet pour boucler le budget 2015Pour obtenir les ressources allouées à la défense en 2015, soit 31,4 milliards d’euros, les crédits budgétaires doivent être complétés par 2,3 milliards de recettes exceptionnelles. Elles seront apportées par des « sociétés de projet », créées en juillet lors de la promulgation de la loi Macron sur la croissance et l’activité. Ces sociétés, montées par l’Etat, cèderont des armements aux industriels concernés en échange de cash, avant de relouer aussitôt ces équipements. Trois futures frégates multi-missions (FREMM) du constructeur naval DCNS et 4 avions A400M sont concernés.Le groupe d’armement naval DCNS accuse une perte de 336 millions d’euros en 2014Des associations professionnelles pour les militairesL’actualisation de la loi de programmation militaire comportera un volet social. Après la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme en raison de l’interdiction absolue des syndicats dans les armées, le ministère va organiser « la possibilité pour les militaires de constituer des associations professionnelles ».Un premier syndicat bien policé pour les gendarmesLe Conseil constitutionnel ayant par ailleurs récemment rappelé que les militaires en activité avaient le droit d’être élus dans les conseils municipaux, la loi sera adaptée en ce sens.Un service volontaire pour les jeunesLes armées présenteront en mai un projet pour expérimenter un « service militaire adapté », inspiré de celui qui existe dans les départements d’outre-mer pour les jeunes sans qualification. Un millier de places seront offertes « dès l’automne 2015 ». Intégré au dispositif général du service civique, il comprendrait une formation professionnelle. Trois pistes sont étudiées : un partenariat avec les régions, un accord avec une branche professionnelle ou un montage avec une grande entreprise.Service civique : l’Etat face à lui-mêmeUn nouveau logiciel de paieLa page du logiciel défecteux Louvois, qui a totalement désorganisé depuis quatre ans la paie des militaires, se tourne, promet le ministre de la défense. Trois prototypes ont été présentés par la Direction générale de l’armement (DGA) en décembre pour remplacer Louvois. « D’ici à cet été, nous choisirons le meilleur », précise le ministre de la défense. En décembre sera présenté un nouveau logiciel pilote baptisé Source solde. Les tests grandeur nature ne commenceront qu’en 2016.Paie des militaires : comment sortir du cauchemar LouvoisLe Pentagone français inauguré à l’automneLe déménagement et le regroupement des services centraux de la défense dans « l’Hexagone Balard », version française du Pentagone, sera bouclé à la fin 2015. L’inauguration formelle du nouveau siège aura lieu en octobre, au moment de l’installation de la DGA. « L’état-major des armées aura réalisé sa bascule pour le mois de juillet, c’est à cette date que le nouveau centre des opérations sera en service », affirme le ministre.Un retrait confirmé de CentrafriqueLes opérations extérieures mobilisent environ 10 000 soldats.« En Centrafrique, l’amorce d’un dialogue national confirme notre perspective d’un désengagement de l’opération “Sangaris×” dans le courant du deuxième semestre », déclare M. Le Drian. L’état-major avait planifié une baisse des effectifs, autour de 1 700 soldats aujourd’hui, pour les ramener à moins d’un millier à l’été, puis à terme autour de 500, le volume déployé par la France avant les événements de décembre 2013. Cette cible n’est pas confirmée, mais la décrue se fera progressivement au cours de l’année 2015.Pour la France, un impossible tournant stratégiqueLa priorité reste la lutte contre la « menace terroriste d’inspiration djihadiste ». Le ministre a rappelé que 1 400 Français ont été à ce jour impliqués dans le djihad au Moyen-Orient, dont 90 sont morts et 200 sont rentrés en France.Au Sahel, l’opération « Barkhane » se poursuit et les effectifs militaires français vont « légèrement » augmenter. La base avancée de Madama, dans le nord du Niger, « sera pleinement opérationnelle au 1er juillet », annonce le ministre.Lire : La France va augmenter « légèrement » ses effectifs au SahelNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.03.2015 à 14h44 • Mis à jour le12.03.2015 à 11h37 | Alexandre Lemarié, Madjid Zerrouky et Jérémie Baruch Le gouvernement cherche-t-il à minorer à l'avance le score de l'UMP aux élections départementales en jouant sur les étiquettes des candidats ? C'est ce qu'affirme le parti de Nicolas Sarkozy, accusant le ministre de l'intérieur d'avoir requalifié certains de ses candidats en « union de la droite » et « divers droite » pour tenter de minimiser l'ampleur de la vague bleue attendue au soir du 29 mars.Pour Laurent Wauquiez, secrétaire général du l'UMP, pas de doute : cet étiquetage des candidats vise à minimiser le score de sa formation. Il demande à Bernard Cazeneuve de « remédier au plus vite à cette erreur manifeste » qui aboutirait, selon lui, à un résultat « sans rapport avec la réalité ».Quand l'UMP se plaint d'être requalifiée en divers droiteCe n'est pas la première fois que l'UMP utilise cet angle d'attaque. Le 23 février, le porte-parole du parti, Sébastien Huyghe, avait déjà accusé le gouvernement de « requalifier » des candidats de l'UMP en divers droite pour tenter de « limiter la catastrophe annoncée » pour la gauche à ce scrutin. Quant à savoir quels sont les candidats concernés, MM. Wauquiez et Huyghe ne citent qu'un seul cas concret : celui du secrétaire départemental UMP du Calvados, Cédric Nouvelot, qui se présente sur le canton de Courseulles-sur-Mer. « Il souhaitait se présenter sous l'étiquette UMP mais a été requalifié en tant que divers droite », affirme M. Huyghe. Interrogée par Le Monde, la direction du parti de Nicolas Sarkozy n'a pas donné davantage de précisions sur l'identité d'autres candidats concernés par ce supposé mauvais étiquetage.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426068108783 .graphe").css("height", 400)$("#container_1426068108783 .title").empty()if ("Nombre de binômes candidats selon la définition du ministère de l'intérieur"!= ""){Nombre de binômes candidats selon la définition du ministère de l'intérieur")}$("#container_1426068108783 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426068108783 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Parti communiste","Divers","Debout la France","Divers droite","Divers gauche","Extrême droite","Extrême gauche","Front de gauche","Front national","Modem","Parti de gauche","Radicaux de gauche","Parti socialiste","Union du centre","Union de la droite","Union des démocrates et indépendants","Union de la gauche","Union pour un mouvement populaire","EELV",""], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Binômes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 274 ], [ "", 306 ], [ "", 145 ], [ "", 754 ], [ "", 871 ], [ "", 21 ], [ "", 39 ], [ "", 930 ], [ "", 1909 ], [ "", 55 ], [ "", 15 ], [ "", 39 ], [ "", 998 ], [ "", 32 ], [ "", 590 ], [ "", 127 ], [ "", 592 ], [ "", 423 ], [ "", 387 ], [ "", null ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1426068108783 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Du côté du ministère de l'intérieur, on assume une grille des nuances établie de façon à assurer « l'information des citoyens sur les résultats du scrutin » ainsi qu'« analyser le rapport de forces (...) et les équilibres départementaux et nationaux ». La difficulté résidant dans la caractérisation des « binômes » « qui sont l'expression d'alliances de candidats dont la nuance politique individuelle n'est pas nécessairement identique ». Les candidats doivent en effet se présenter en binôme composé d'une femme et d'un homme pour ces départementales.Et le ministère de conclure : « Dans le même temps, l'attribution d'une nuance politique individuelle permettra toujours, au terme du scrutin, de totaliser le nombre de sièges obtenus par chaque nuance. Tel était déjà le cas dans le cadre des élections cantonales. »  Il reviendra donc aux partis politiques de faire eux-mêmes leur compte d'élus dans les conseils départementaux... a posteriori.Binômes et étiquettesConcrètement, pour établir ses grilles, la place Beauvau dit s'être fondée sur « les clivages politiques issus des scrutins passés et de l'actualité politique » .Les binômes « union de la gauche » doivent ainsi avoir été investis par au moins deux partis de gauche, dont le Parti socialiste ; les binômes « union de la droite » doivent être investis par l'UMP ET L'UDI.  Les binômes « union de la gauche » doivent ainsi avoir été investis par au moins deux partis de gauche, dont le Parti socialiste ; les binômes « union de la droite » doivent être investis par l'UMP et l'UDI.Résultat,  la division de la gauche augmente mécaniquement le nombre de binômes estampillés Parti socialiste, qui part donc sous ses propres couleurs dans 998 cantons ; un nombre auquel il fait rajouter les 592 binômes « union de la gauche » qui seront à mettre au crédit du PS (investiture du PS + au moins un parti de gauche  – EELV, PRG, PCF, Parti de gauche) au soir du scrutin.Dans l'Ain, une définition parfois étrange de l'« union de la gauche »Mais pour le seul département de l'Ain, Le Monde.fr a identifié 4 cas où la domination « union de la gauche » est abusive en se basant sur le Répertoire national des élus (RNE), qui recense tous les élus de France  : un binôme radical de gauche/divers gauche (sans le PS) ; deux binômes Parti socialiste/divers gauche (sans la présence d'un deuxième parti de gauche) et même un binôme divers gauche et… divers droite (20e canton).En s'affranhissant de leur propre grille, les services de l'intérieur ont-ils  dans ces cas précis choisi de favoriser l'exposition de binômes PS/union de la gauche ? Contacté, le ministère botte en touche : « La corrélation entre le RNE et les nuances individuelles des candidats n'est pas automatique. La nuance attribuée à un scrutin peut refléter l'évolution politique du candidat (…) à partir de l'ensemble des éléments connus de celui-ci... ».Les candidats auraient ainsi changé d'appartenance politique en un mois et demi… la dernière mise à jour du RNE datant du mois de janvier.Le Front de gauche en 4 morceauxVendredi 5 mars, c'est le PCF qui émettait de vives protestations, allant jusqu'à sommer le ministère de publier une liste nominative de candidats avec leur étiquette politique individuelle (ce qui n'est pas le cas dans la liste actuelle). En cause : « l'acrobatique nomenclature "divers gauche" de la place Beauvau ». La veille, Olivier Dartignolles, porte-parole du PCF, accusait le ministère d'entretenir délibérément le flou pour que soient sous-estimés les résultats de la gauche radicale à l'issue du scrutin. Selon le ministère de l'intérieur, un binôme « Front de gauche » ne peut être constitué que de deux candidats investis par le PCF et le Parti de gauche. Si les deux candidats sont communistes, le binôme est étiqueté « communiste » ; « Parti de gauche » s'ils sont membres du PG ; et si un candidat est membre d'une autre composante du Front de gauche (Ensemble, par exemple), le binôme bascule en « divers gauche ». Divers gauche toujours : les 192 tickets Front de gauche et écologistes d'EELV.Enfin, en se basant sur la liste de candidats soutenus par le PCF, des binômes PCF-PG (normalement Front de gauche), voire PCF-PCF (communiste) ont été par exemple été requalifiés en « divers gauche » dans une dizaine de cantons de la Drôme, de l'Oise et de l'Yonne.Un droit de rectificationInscrire les nuances politiques des binômes lors des élections départementales est une obligation définie par la loi organique du 17 mai 2013 relative à l'élection des conseillers municipaux, des conseillers communautaires et des conseillers départementaux.Le ministère de l'intérieur rappelle que « sur le formulaire de candidature qu'il signe, le candidat est informé de l'attribution de la nuance conformément au droit en vigueur. La grille des nuances lui est également notifiée. Selon le décret précité, les candidats et élus (...) peuvent demander rectification, avant l'élection, de leur nuance dans le cadre d'un recours devant l'autorité administrative, puis le cas échéant devant le juge administratif. » Appliquée pour la première fois à l'occasion des municipales de mars 2014 –en calquant le mode de scrutin des villes de 1 000 à 3 500 habitants sur celui en vigueur dans celles de plus de 3 500 habitants –, elle avait déjà suscité la colère de candidats courroucés par la couleur politique qui leur avait été attribuée.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Abel Mestre Plusieurs frontistes sont visés par une vaste enquête européenne pour fraude, comme l’a révélé Le Monde dans son édition datée du 11 mars. Ainsi, 29 assistants des 23 députés européens du Front national sont suspectés de bénéficier de rémunérations versées par le Parlement européen, tout en travaillant exclusivement pour le FN sur le territoire français.Alerté de ces soupçons, le président du Parlement européen, l’allemand Martin Schulz, a saisi lundi l’Office européen antifraude, l’OLAF, et alerté dans le même temps la ministre française de la justice, Christiane Taubira, de faits pouvant s’apparenter à un financement illicite de parti politique. Le parquet national financier devrait être saisi de ce dossier. Pour le moment, Marine Le Pen rejette avec force toute accusation de fraude et promet déposer une plainte contre Martin Schulz pour « dénonciation calomnieuse ».Le FN au cœur d’une enquête pour fraudeSi les situations des vingt-neuf personnes concernées ne sont pas toutes les mêmes – certains ne viennent jamais au FN et entretiennent des relations plus que distantes avec le parti –, les cas les plus problématiques pour le parti d’extrême droite sont les vingt cadres figurant sur son nouvel organigramme, qui date de fin février. Ces derniers sont soit des assistants d’élus au Parlement européen – quatre étant des assistants « accrédités », donc censément basés dans les institutions à Bruxelles ou Strasbourg –, soit des assistants « locaux », c’est-à-dire implantés dans les circonscriptions. Parmi eux, plusieurs proches des dirigeants du FN.Le cabinet entier de Jean-Marie Le Pen est concernéGuillaume L’Huillier, directeur de cabinet du vieux chef, et Micheline Bruna, sa secrétaire particulière, sont tous deux des assistants « locaux » d’élus européens. Le premier auprès de Bruno Gollnisch, élu dans le Sud-Est, la seconde auprès de M. Le Pen lui-même. Gérald Gérin, un intime de M. Le Pen est, lui, l’assistant parlementaire de Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du parti et proche de la famille Le Pen.L’entourage de Marine Le Pen n’est pas épargnéPlusieurs conseillers de la présidente du FN sont des assistants « locaux » – comme Bruno Bilde et l’économiste Philippe Murer. Le cas de M. Bilde illustre la raison des soupçons des services de l’europarlement : il est adjoint au maire d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) et est, malgré tout, rattaché à Sophie Montel, eurodéputée du Grand-Est. « Je redige les interventions orales et écrites de Mme Montel. Je viens de signer mon contrat et je suis encore en période d’essai... En plus je vais systématiquement au Parlement! Cette enquête me semble complètement aberrante! », se défend pour sa part Bruno Bilde.Autre proche de Marine Le Pen repérée par les services du parlement : Florence Lagarde. Si cette inconnue du grand public n’occupe aucune fonction au sein du FN, elle est la présidente de Jeanne, le microparti de Marine Le Pen. Cette structure est au centre d’une enquête ouverte en avril 2014 par les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi. Les magistrats s’interrogent sur le rôle joué auprès des candidats FN par Jeanne et la société Riwal, fondée par Frédéric Chatillon, un proche de Mme Le Pen et de Mme Lagarde.Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen, a été mis en examenLes amis de Florian Philippot sont aussi visésHuit cadres sur les quinze qui dépendent du numéro 2 du FN dans l’organigramme frontiste sont sur la liste du Parlement européen. Parmi eux, se trouvent des très proches de Florian Philippot. Il en va ainsi de Joffrey Bollée son « directeur de cabinet, chargé de mission aux affaires régaliennes et responsables argumentaires », assistant local de M. Philippot et Aloïs Navarro, « chargé de mission aux affaires économiques », rattaché à Sophie Montel. Marie-Amélie Dutheil de la Rochère, « chargée de mission aux affaires européennes et internationales », est, quant à elle, l’assistante parlementaire de M. Philippot. « C’est scandaleux de soupçonner une fraude, j’assiste Florian Philipot dans ses fonctions de vice-président et de députés. J’ai un double contrat: l’un du FN l’autre du parlement. Ce sont deux temps partiels. C’est une manipulation politique », tient préciser M. Bollée.Avant le premier tour des élections départementales, fixé au 22 mars, cette enquête pourrait, en tout cas, constituer un sérieux problème politique pour le FN qui n’hésite jamais à pointer et vilipender les supposés errements des autres partis, notamment le Parti socialiste, accusé par Marion Maréchal Le Pen, de « voler les Français ».Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé En ce début d'année, le travail des lobbys de notaires a défrayé la chronique : 2 383 des 3 194 amendements au projet de loi Macron, du nom du ministre de l'économie Emmanuel Macron, étaient le fruit d'une vaste opération de lobbying.Les 174 députés signataires de ces amendements avaient en effet été aidés dans leur démarche par le Conseil supérieur du notariat. Travail de sape efficace puisque le dispositif d'encadrement des tarifs des professions du droit, disposition la plus menaçante de la loi selon les notaires, n'a finalement pas été intégré au texte.Cette activité de lobbying n'a été révélée que parce que, très agressive, elle a été dénoncée par plusieurs députés exaspérés. Le ministre avait par ailleurs dit avoir reçu des « menaces de mort de certains officiers publics ministériels », catégorie dont font partie les notaires.Lire : Le lobbying « sans précédent » des notaires contre la loi MacronQu'est-ce que le lobbying ?Le lobbying est une activité consistant à faire valoir au législateur un point de vue (technique ou idéologique) sur une question à laquelle le lobbyiste est intéressé. Le terme vient des couloirs (« lobby », en anglais) ou pièces attenantes à la Chambre des communes dans lesquels les groupes d'intérêt pouvaient venir discuter avec les parlementaires britanniques au XIXe siècle. Cette activité peut être le fait d'une entreprise, d'une corporation réunissant les acteurs d'un même secteur ou de citoyens unis par un intérêt commun (« non profit group », en anglais). Le terme utilisé est alors plutôt celui de « plaidoyer » tandis que les structures privées qualifient le lobbying de « relations institutionnelles » ou « affaires publiques ».Peu de barrières légales en FranceTransparency International rappelle sur son site que, « pendant la dernière campagne présidentielle, François Hollande s'est engagé à "encadrer le lobbying à tous les niveaux de la décision publique et faciliter la participation des citoyens et de la société civile" ».Un premier pas a été franchi, reconnaît l'association, avec la signature par les membres du gouvernement d'une charte de déontologie. Celle-ci pose comme règle la consultation des partenaires institutionnels et du grand public sur Internet et fait de l'open data une règle de gouvernement.Transparency International France souligne toutefois que cette charte « n'a pas de valeur juridique, que les modalités de contrôle n'ont pas été précisées et, enfin, qu’elle ne s'applique pas aux collaborateurs des ministres (ou dans des conditions qui ne sont pas connues) ».Concrètement, les lobbyistes peuvent aujourd'hui contacter comme ils le souhaitent un acteur public, l'inviter à déjeuner et lui soumettre des arguments sur un sujet en discussion au Parlement ou au gouvernement.Seules restrictions, pour accéder à certaines salles de l'Assemblée ou du Sénat, il faut s'inscrire sur un registre. Ainsi, depuis 2009, on obtient un badge pour circuler librement au Palais Bourbon en remplissant un formulaire assez succint, rendu public sur le site Internet de l'Assemblée. La procédure est la même pour le Sénat, mais on ne peut voir les déclarations que sur une période restreinte (lien vers un fichier .xls).Des lobbys efficacesPour améliorer cet effort de transparence, François Hollande a annoncé, lors de ses vœux aux corps constitués et aux bureaux des Assemblées, avoir confié à Michel Sapin, ministre des finances, l'élaboration d'un projet de loi qui devrait être présenté avant l'été.Nous n'avons pas obtenu davantage d'informations auprès du ministère. Mais le rapport Nadal (du nom du président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, Jean-Louis Nadal) pourrait inspirer la création d'un grand registre consultable sur Internet, réunissant toutes les démarches des « représentants d'intérêt », y compris auprès du gouvernement, et de façon obligatoire.Michel Sapin connaît bien le sujet du lobbying puisqu'il a promu une loi « à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques » il y a vingt ans – quand il était à Bercy, en 1993, sous Bérégovoy.Une loi Sapin 2 serait pourtant nécessaire car Bercy ne brille pas toujours par sa résistance aux arguments des lobbyistes. En octobre, après quelques jours de lobbying patronal intense, le gouvernement a décidé de renoncer à soumettre certains dividendes au paiement de cotisations sociales.De même, la taxe sur le trading haute fréquence a fini par être abandonnée : le rapporteur de la commission des finances, auteur de l'amendement qui introduisait cette taxe (Christian Eckert, aujourd'hui secrétaire d'Etat au budget) ayant retiré son texte après une bronca de la corporation financière. La taxe sur les transactions financières a également été torpillée par Bercy et repoussée aux calendes bruxelloises.Lire notre enquête : Comment les lobbys détricotent la taxe sur les transactions financièresQuant à la loi de séparation des activités bancaires (afin d'isoler les activités les plus risquées), elle a été vidée de sa substance : Christophe Nijdam, secrétaire général de l'association Finance Watch, estime ainsi que l'impact de la loi française représentait moins de 0,5 % du chiffre d'affaires des banques concernées.Une activité qui concerne tous les bords politiquesL'influence des lobbyistes concerne tous les groupes politiques : les députés du groupe communiste avaient déposé un amendement pour s'opposer au passage en open data d'Infogreffe (amendement finalement non soutenu). Cet amendement reprenait les termes mêmes qu'avait employés Florian Pochet, directeur du groupement d'intérêt économique Infogreffe dans nos entretiens.Autre exemple, lors de la discussion du projet de loi contre le terrorisme, qui impliquait de mettre à contribution les fournisseurs d'accès à Internet, ces derniers se sont activés pour arrondir les angles de l'article les concernant, notamment en envoyant des amendements clé en main repris tels quels par certains députés.Lire : Loi antiterrorisme : les lobbys des télécoms ont l'oreille des députésPour Tangui Morlier, administrateur du collectif Regards citoyens, « la grande majorité des amendements viennent des administrations de l'Etat ou des lobbys », et ce dans tous les domaines du législateur : « Les parlementaires, qui disposent de ressources humaines limitées, n'ont pas les moyens d'écrire des amendements qui tiennent la route juridiquement. »« Dans une démocratie, ajoute-t-il, il est normal que les entreprises fassent part de leur point de vue. Mais il faudrait plus de transparence, et que députés et sénateurs cessent de faire perdurer le mythe d'un parlementaire qui écrit lui-même ses amendements. »En Europe, la question de l'encadrement du lobbying progresse : l'instauration de nouvelles règles de transparence par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a permis au registre de s'enrichir de nouvelles déclarations. C'est encore trop peu : le registre européen comptait environ 8 000 entités enregistrées au 13 mars sur les 30 000 lobbys estimés à Bruxelles.Lire (édition abonnés) : Bruxelles, paradis des lobbysLe Québec, modèle de transparenceLa province canadienne a la législation la plus avancée en matière d'encadrement du lobbying : depuis 2012, un commissaire au lobbying peut conduire des enquêtes et prononcer des sanctions pénales en cas de manquement à la loi. Cette dernière oblige à inscrire sur un registre non seulement son nom et son organisation mais aussi les personnes visées par ce lobbying et la position qui sera défendue. En outre, il est interdit à un fonctionnaire d'exercer des activités de lobbying auprès des institutions avec lesquelles il était en relation pendant les deux années qui suivent sa sortie de fonction.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof (Marseille - correspondance) Il n’y aura finalement aucun représentant de l’Union des démocrates musulmans français (UDMF) aux élections départementales des 22 et 29 mars. Bruno Perez et Houria Medjbar, les deux candidats de ce micro-parti dans le canton Marseille 1, ont déposé jeudi 12 mars un courrier à la préfecture des Bouches-du-Rhône pour annoncer qu’ils « suspendaient » leur action et « ne déposeraient pas de bulletins de vote » dans les bureaux le 22 mars. Alors que la direction de l’UDMF, créée en 2012, avait annoncé, le 12 février, sa présence inédite « dans sept ou huit cantons » sur l’ensemble du territoire, ce binôme marseillais était le seul à avoir réellement fait acte de candidature. Une expérience très éphémère.Un fils de pieds-noirs candidat sous l’étiquette « musulmans de France »« Nous avons confondu vitesse et précipitation », estime Bruno Perez, qui évoque aussi « des problèmes de santé personnels » pour expliquer son désistement. Le candidat de l’UDMF dénonce également de très mystérieuses « pressions », dont il ne veut pas donner les détails, tout en reconnaissant ne « pas en avoir été directement victime ».« La direction de notre parti est informée, assure-t-il. La décision a été collégiale, nous sommes tous dans le même état d’esprit. » « Il n’y a rien à dire de plus », confirme, expéditive, sa colistière Houria Medjbar.Peu connusLa candidature de M. Perez avait soulevé de nombreuses interrogations à Marseille. Gaulliste auto-affirmé, ancien du RPR et candidat du Rassemblement pour la France de Charles Pasqua en 2001, ce pied-noir de 52 ans né en Algérie, dit s’être converti à l’islam il y a sept ans. Il a expliqué au Monde avoir été contacté « trois semaines avant le dépôt de candidature » par l’UDMF, parti dont il « ne connaissai(t) pas, jusqu’alors, l’existence ».Dans la communauté musulmane de Marseille, les noms de M. Perez et Mme Medjbar semblent également très peu connus. « Depuis le début de la campagne, nous ne les avons jamais vus sur le terrain, s’étonne encore Benoît Payan, candidat PS dans ce canton très disputé du centre-ville de Marseille. On ne peut que se dire que leur candidature était téléguidée… Mais par qui ? » Face aux très nombreux doutes qui entourent son expérience éphémère, Bruno Perez assure de sa bonne foi. Et promet qu’il sera « présent lors de prochains scrutins avec l’UDMF ». Le communiqué de l'UDMFGilles Rof (Marseille - correspondance)Journaliste au Monde Lucie Soullier Ils accompagnent les scrutins électoraux comme l’orage avant la tempête. Les sondages sur les intentions de vote des Français se succèdent à l’approche des départementales des 22 et 29 mars. Avec le Front national en tête, le plus souvent.Mais alors, à quoi bon voter ? Pourquoi ne pas calquer les résultats sur les travaux des sondeurs ? Pour une raison simple : les sondages ne sont pas des prédictions. « On l’écrit noir sur blanc sur tous nos rapports », soupire Frédéric Dabi, directeur général de l’IFOP. Les résultats peuvent donc venir les contredire.Lire le décryptage : Comment juger de la pertinence d’un sondage ?A quoi sert un sondage, si ce n’est à prévoir les résultats ? « C’est une information comme une autre, pour M. Dabi. Cela sert à établir un rapport de force à un moment donné. » Autrement dit, plus on s’approche de l’élection, plus il a de chances de donner le bon résultat.Le sondage est d’autant plus fiable que l’échantillon est représentatif, les réponses des personnes interrogées devant ensuite être « redressées » en fonction des différences observées aux élections précédentes entre leurs réponses et les résultats réels. Les sondeurs ont donc besoin que vous alliez voter pour tenter de savoir ce que vous allez voter la prochaine fois. Vous suivez ?Le taux de chômage comme indicateurDes chercheurs en économie proposent une alternative qui permettrait de connaître la tendance d’un scrutin plus tôt que les sondages. Ni cartomancie ni lecture dans le marc de café, mais des modèles qui partent de l’idée que « les électeurs considèrent les élections comme un référendum sur la gestion des sortants », explique Christine Fauvelle-Aymar, maître de conférences à l’université de Tours. S’ils sont satisfaits, ils le reconduisent, sinon, ils votent pour l’opposition.Pour savoir comment les électeurs vont se comporter, ces modèles politico-économiques prennent en compte, outre les élections passées, le taux de chômage − reflet de la situation économique − et la popularité du pouvoir en place. Le « modèle de l’Iowa », développé par Mme Fauvelle-Aymar et Michael S. Lewis Beck, avait ainsi réussi à prévoir la défaite de la droite aux législatives de 1997.Maître de conférences à l’université Paris-Sud, Véronique Jérôme-Speziari a développé un modèle similaire avec Bruno Jérôme, également maître de conférences spécialiste en économie publique, qu’ils détaillent sur leur site ElectionScope. Appliqué aux départementales, il place l’opposition (droite, centre, FN) à 57,7 % des voix au premier tour, avec une marge d’erreur qui s’étale de 56,4 à 59 %. Le FN seul monterait à 26 %.Le couple de chercheurs s’est également risqué à une analyse par département, pronostiquant ceux qui vont basculer à droite, ceux qui resteront à gauche et ceux où le match sera serré. Résultat : le bleu domine.Quant aux prévisions par canton, n’y comptez pas. Ceux-ci ayant été modifiés, il faudrait reprendre les résultats des précédentes élections dans chaque bureau de vote pour recréer le passé sur les nouveaux cantons. Un casse-tête qui explique que personne ne s’y soit aventuré.Le facteur FNMais cette méthode probabiliste fonctionne-t-elle vraiment ? Si l’exercice est salué, même par Frédéric Dabi, pour qui « tout travail d’analyse est un apport au débat politique », quelques critiques pointent ses limites.Pour Christine Fauvelle-Aymar, « aujourd’hui, le vote FN est trop fort pour le fusionner à la droite et considérer ces deux oppositions comme un bloc homogène. On est entré dans un système tripartite ». Or le modèle se base sur une hypothèse bipartisane : l’électeur reconduit la majorité ou la sanctionne en votant pour l’opposition. Un postulat qui reste défendable pour Véronique Jérôme-Speziari, car le FN n’est pas un parti de gouvernement et que « le bloc centre plus droite est encore plus fort que le FN ».Bruno Cautrès, chercheur du CNRS au Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, est quant à lui gêné par les variables locales oubliées, comme le nombre de binômes qui se présentent, les divisions à l’intérieur des camps, l’ancrage territorial des candidats…Mais « leur approche est intéressante en complément d’autres modèles explicatifs », soutient ce spécialiste des élections et du vote. Notamment car elle pointe l’aspect national d’une élection locale qui arrive, à quelques mois près, à la moitié du mandat de François Hollande. « Les électeurs, notamment de gauche dans ce cas, profitent des élections de mi-mandat pour sanctionner le pouvoir exécutif, mais reviennent dans leur camp à l’échéance nationale », précise-t-il. Un vote « sanction » dont la majorité avait déjà fait l’expérience aux élections municipale et européenne.Sur Twitter, « toute publicité est une bonne publicité »Ce qui « amuserait » Mme Fauvelle-Aymar, quant à elle, serait de créer un modèle qui tient compte de l’offre politique locale, du nombre de partis de droite et de gauche face au FN. « Si elle avait le temps », s’empresse-t-elle d’ajouter.Internet pourrait-il lui en faire gagner ? Des chercheurs s’intéressent depuis quelques années au potentiel de Google et des réseaux sociaux dans la prévision électorale.Des études qui paraissent biaisées d’avance. D’une part, car les internautes ne sont pas représentatifs de l’ensemble de l’électorat, et qu’il semble difficile de faire le tri entre les recherches sur Google, afin de déterminer lesquelles pèsent concrètement sur le vote. Il en va de même pour les propos ironiques sur Twitter. Pourtant, ces études donnent parfois les bons résultats. Des économistes de Glasgow avaient ainsi prédit, cinq jours avant le référendum de septembre 2014, que le oui à l’indépendance écossaise ne récolterait que 45 % des voix.Autre exemple : en 2010, des chercheurs de l’université de l’Indiana avaient prévu les résultats de 404 des 435 élections au Congrès américain. Et ce en se basant simplement sur un échantillon de 542 969 tweets mentionnant un candidat démocrate ou républicain. L’un d’eux, le professeur de sociologie Fabio Rojas, expliquait alors dans le Washington Post que ce qui importait n’était pas que les gens parlent du candidat en bien, mais simplement qu’ils en parlent.« Si les gens parlent de vous, même en mal, c’est un signal qu’un candidat est sur le point de gagner. L’attention accordée aux vainqueurs crée une situation dans laquelle toute publicité est une bonne publicité. »Simple hasard ou potentiel réel de prédiction ? Reste à trouver un poulpe capable de dire à quelle étude se fier. Ou à attendre le 29 mars.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous La campagne après le bitume. Une semaine à peine après la présentation du plan de son gouvernement pour les banlieues, Manuel Valls a organisé, vendredi 13 mars, un comité interministériel sur la ruralité à Laon, dans l’Aisne. Pour l’occasion, c’est quasiment un conseil des ministres bis, mais sans le président de la République, qui a été délocalisé.Lire : Manuel Valls annonce plusieurs mesures pour rapprocher les services publics des campagnesLe premier ministre s’est déplacé avec pas moins de onze ministres et secrétaires d’Etat pour présenter les résultats des « assises de la ruralité » qu’il avait mises en place en septembre 2014. En plus de ce comité, le gouvernement a ensuite déjeuné avec des représentants du monde agricole axonais et visité la Maison des services publics dans la commune voisine de Vailly-sur-Aisne.En se rendant dans l’Aisne, le premier ministre combat le FN, dont il a fait son adversaire numéro un, sur ses terresA dix jours du premier tour des élections départementales et après son meeting lundi dans l’Oise, le premier ministre ne ménage donc pas ses efforts et entend multiplier les signaux en direction de la France rurale et périurbaine, de plus en plus tentée par le vote Front national. Pas question de laisser ses habitants penser que le gouvernement ne se soucierait que des banlieues.Le département de l’Aisne n’a pas été non plus choisi au hasard pour l’annonce du plan ruralité. Il recouvre une diversité de zones rurales et de villes moyennes, aux difficultés multiples, mais le FN y a surtout réalisé un de ses meilleurs scores aux élections européennes de mai 2014, dépassant les 40 %. La formation de Marine Le Pen est par ailleurs en bonne position pour remporter le conseil départemental ou faire élire un grand nombre de conseillers après le 29 mars.Apathie citoyenneM. Valls vient donc combattre sur ses terres le parti qu’il a désigné comme son adversaire numéro un depuis le début de la campagne pour les départementales. Le soir, il devait tenir un nouveau meeting dans les Côtes-d’Armor, près de Saint-Brieuc, un autre bout de France empreint d’un mélange de colère sociale contre les élites et d’apathie citoyenne devant la crise économique.Pas question pour l’exécutif de laisser penser qu’il ne s’inquiéterait que du sort des banlieuesLe chef du gouvernement veut adresser un message aux classes populaires et moyennes qui habitent et travaillent dans ces territoires de province. Frappés par le chômage, la disparition des services publics et la crainte du déclassement et de l’insécurité, ces Français se vivent souvent comme les perdants de la mondialisation et les « oubliés » des politiques publiques. Grands déçus du hollandisme au pouvoir, ils se réfugient depuis 2012 dans l’abstention ou le vote pour le FN, et il n’est pas sûr que le seul rappel des valeurs républicaines face à la menace de l’extrême droite suffise pour les convaincre de revenir dans le giron de l’électorat socialiste.A Laon, M. Valls a présenté tout un ensemble de mesures censées améliorer leur accès aux services publics, leur prise en charge sanitaire dans les déserts médicaux, et leur droit à une meilleure couverture numérique, qui répondent à la fois à « un besoin dans la vie quotidienne de chaque habitant et dans le développement économique de ces territoires », explique Matignon.La formation de Marine Le Pen gagne de plus en plus de terrain au cœur de ces milieux agricoles et périurbains qui considèrent que le pouvoir central oppose encore trop souvent territoires ruraux et grandes villes et métropoles. Le gouvernement aimerait casser cette dynamique, mais la tâche est rude. « Il faut expliquer aux agriculteurs qu’avec le FN, on devra quitter la politique agricole commune pour une politique agricole française, ce qui veut dire faire sauter les règles d’harmonisation et s’exposer à des risques de concurrence déloyale. La politique de redistribution et de cohésion de la PAC, qui bénéficie surtout aux pays d’Europe centrale, profite aussi en retour aux pays européens les plus exportateurs, donc l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l’Italie », explique Stéphane Le Foll. Pour le ministre de l’agriculture, le programme protectionniste du FN nuirait en la matière aux agriculteurs. « Nous sommes une puissance exportatrice donc en fermant les frontières, on se fermerait des capacités de marchés », assure-t-il.Départementales : à Merdrignac, les thèmes FN imprègnent les espritsInterpellé mardi à l’Assemblée nationale par la députée frontiste Marion Maréchal-Le Pen (Vaucluse), M. Valls a accusé le FN de « tromper les petites gens, les ouvriers, les agriculteurs (…) ceux qui souffrent ». Mais le choix du premier ministre de « stigmatiser » le parti lepéniste pour « politiser » l’enjeu des élections départementales, n’assure pas pour l’instant une garantie de succès aux socialistes. « Le vote FN est un vote de contestation, d’humeur, il est donc difficile de ramener les gens vers la raison », reconnaît un membre du gouvernement. « Il y a une partie des Français qui ont décidé de foutre en l’air la table, reste à en connaître la proportion », abonde un élu socialiste.En déplacement jeudi dans l’Isère pour visiter deux entreprises locales de haute technologie en bonne santé économique, François Hollande a, lui, fait le choix de la promotion optimiste de « la France qui gagne » pour tenter de convaincre celle qui souffre. « C’est en ayant confiance dans ce que nous pouvons porter ensemble que nous n’aurons plus peur », a expliqué le chef de l’Etat, comme une réponse à l’« angoisse » de son premier ministre que la France, notamment rurale, « se fracasse contre le FN ».Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.03.2015 à 09h05 • Mis à jour le13.03.2015 à 14h30 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Pour leur retour à Athènes, jeudi 12 mars, les experts de l’ex-« troïka », désormais baptisée « Groupe de Bruxelles », ont deux priorités : obtenir une image claire de l’état des finances publiques grecques, ainsi qu’une explication détaillée de la manière dont le gouvernement d’Alexis Tsipras entend faire face aux besoins financiers du pays, confronté à de lourdes échéances de remboursement de prêts dans les semaines qui viennent.Ce n’est qu’après avoir fait cette évaluation que les experts des créanciers de la Grèce s’attaqueront à l’analyse de l’état d’avancement des réformes promises par Athènes. Ce volet de la mission devrait débuter la semaine prochaine.Jeudi, M. Tsipras et le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), José Angel Gurria, ont annoncé un partenariat sur la mise en place de réformes (sur la fiscalité ou la concurrence, par exemple), dont Athènes espère qu'il sera une preuve de sa bonne volonté réformatrice.Jeu de pistesC’est un drôle de jeu de pistes, qui s’est ouvert, jeudi, pour tenter de localiser les représentants des créanciers de la Grèce. Le ministre des finances, Yanis Varoufakis, a déclaré, mercredi, que ces représentants de la Commissions européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) seront maintenus à l’abri des regards, « dans un lieu dédié » de la capitale – « probablement leur hôtel », a précisé M. Varoufakis –, où leur seront livrées les « données » nécessaires à l’évaluation de l’état des finances grecques.En soit, rien de bien différent de la façon dont fonctionnaient déjà les experts de l’ex-« troïka », souvent confinés par le précédent gouvernement au Hilton, et qui ne sortaient de cet hôtel de luxe d’Athènes que pour aller rencontrer le ministre des finances.La « troïka » est de retour à AthènesPlus d’accès aux données depuis décembre 2014Le premier objectif de cette mission est d’obtenir une image claire de l’état des finances grecques, alors que plus aucune information ne remontait à Bruxelles depuis décembre 2014 et le début du processus électoral qui a porté, le 25 janvier, le parti de la gauche radicale Syriza au pouvoir.La Grèce doit également préciser à ses partenaires de quelle manière seront couverts les besoins financiers du pays jusqu’à fin mars, mois durant lequel d’importantes échéances se succèdent avec 6 milliards d’euros à rembourser, dont 1,5 milliard au FMI.De lourdes échéancesAprès un premier versement de près de 300 millions effectué vendredi 6 mars, le FMI, qui a prêté 32 milliards d’euros au total à la Grèce, attendait un deuxième remboursement de 334 millions d’euros vendredi 13 mars, puis un troisième, le 16 mars et encore un autre le 20 mars.Le pays devra aussi rembourser au FMI 420 millions d’euros en avril, 900 millions en mai et 1,45 milliard en juin. Juillet et août seront aussi compliqués, car la BCE attendra alors 6,7 milliards d’euros.Selon le ministère des finances, la Grèce a dégagé en janvier un excédent primaire (hors charge de la dette) s’élevant à 419 millions d’euros. Il était encore de 1,8 milliard d’euros sur la même période un an plus tôt.Quatre sources de revenusPour financer ces échéances, le gouvernement d’Alexis Tsipras compte sur quatre sources de revenus. Il entend d’abord continuer à utiliser les bons du Trésor : le pays a levé, mercredi 11 mars, 1,3 milliard d’euros à trois mois, à un taux d’intérêt encore en hausse par rapport à la précédente émission.Les principales acheteuses de ces obligations sont les banques grecques dont les liquidités restent soumises au bon vouloir de la BCE. Celle-ci a toutefois procédé jeudi à un nouveau relèvement de 600 millions d’euros du plafond du financement d’urgence (ELA) dont peuvent bénéficier les établissements grecs, portant à 69,4 milliards d’euros la somme disponible.Selon des données publiées, jeudi, par la Banque de Grèce, les prêts ELA qu’elle-même effectue ont représenté 65,64 milliards d’euros en février, contre 5,2 milliards en janvier. Dans le même temps, la BCE n’acceptant plus la dette souveraine grecque comme collatéral depuis le 4 février, les prêts de l’institution monétaire de Francfort contre garantie ont chuté de 53 %, à 38,61 milliards d’euros contre 82,24 milliards en janvier.Le gouvernement grec veut aussi « emprunter » aux caisses de sécurité sociale du pays. C’est pourquoi il a déposé, jeudi 12 mars, un amendement au projet de loi sur la gestion de la crise humanitaire actuellement en cours d’examen au Parlement, permettant de transférer au Fonds commun de la Banque de Grèce quelque 2 milliards d’euros de liquidités bancaires de ces organismes (caisses de retraite, sécurité sociale, agence pour l’emploi, etc.).Troisième piste : augmenter les recettes fiscales. Un projet de loi vient d’être soumis, jeudi, à la consultation publique. Il vise à permettre le remboursement d’impayés d’impôts en 100 mensualités et prévoyant une amnistie pour les contribuables décidant de rembourser l’ensemble de leurs dettes fiscales d’un coup.Bruxelles n’a pas été prévenu de cette initiative, qui devrait commencer à être étudiée par le « Groupe de Bruxelles », car il faut faire rentrer très vite de l’argent dans les caisses grecques.Enfin, et surtout, la Grèce espère pouvoir, d’ici au 20 avril, bénéficier de la dernière tranche de prêts (7,2 milliards d’euros) prévue dans le cadre de la prolongation de l’accord d’aide financière, décidée le 20 février lors d’une réunion de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro).Escalade verbale entre Athènes et BerlinAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.03.2015 à 19h55 • Mis à jour le13.03.2015 à 17h30 | Maxime Vaudano, Alexandre Pouchard et Samuel Laurent Les eurodéputés Front national (FN) et leurs assistants sont dans le viseur de Martin Schulz. Comme le révélait Le Monde le 10 mars, le président social-démocrate du Parlement européen a saisi les instances anti-fraude de l'Union européenne (UE) des cas d'une vingtaine de collaborateurs. Ils sont soupçonnés d'être rémunérés par l'Europe tout en faisant autre chose que travailler pour le mandat européen de leur député. Le préjudice pourrait atteindre 7,5 millions d'euros.Lire : Qui sont les frontistes visés par l’enquête européenne pour fraude ?Ce type de pratique n'est pas nouveau. En 2011, le Parlement avait traîné des pieds avant de rendre public un rapport dénonçant ce type d'abus. Certains partis et députés profitaient de la manne offerte par le Parlement pour rémunérer des salariés employés à faire autre chose. Depuis, l'assemblée strasbourgeoise a tenté de mieux réguler le rôle et le statut des assistants.Néanmoins, comme nous l'avons découvert en passant au crible les 234 assistants des 74 eurodéputés français, les pratiques douteuses subsistent, et pas seulement au FN. Comment nous avons travaillé Nous avons récupéré sur le site du Parlement européen la liste des assistants déclarés par chaque eurodéputé français, qu'ils soient « locaux » ou accrédités au Parlement. Puis nous avons recherché, nom par nom, s'ils exerçaient d'autres fonctions, en nous concentrant sur deux activités : les responsabilités qu'ils pouvaient avoir au sein du parti de leur eurodéputé et l'exercice éventuel d'autres mandats électifs.Cliquez ici pour accéder aux données1. Des assistants aux rôles et statuts différents selon les partisQuel budget pour les assistants ? Chaque eurodéputé dispose d'une somme mensuelle de 21 500 euros pour rémunérer des assistants. Il est libre d'en embaucher le nombre qu'il veut, dans certaines limites. Certains n'en ont que trois, d'autres cinq. La moyenne pour les eurodéputés français est plutôt de quatre.De même, ils peuvent avoir deux statuts : accrédités au Parlement ou locaux. Là encore, une certaine disparité règne : certains eurodéputés n'ont aucun assistant local, d'autres à l'inverse en ont plus en local qu'au Parlement.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426169459190 .graphe").css("height", 450)$("#container_1426169459190 .title").empty()if ("Nombre et statut des assistants parlementaires"!= ""){Nombre et statut des assistants parlementaires")}$("#container_1426169459190 .subtitle").empty()if ("Par formation politique française"!= ""){Par formation politique française")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426169459190 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Parti Radical - UDI","Sans étiquette","Europe Écologie","L'union pour les Outremer","MoDem","PRG","PS","FN-RBM","UMP","Front de Gauche","Nous Citoyens","UDI"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Assistants accrédités", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3 ], [ "", 5 ], [ "", 18 ], [ "", 3 ], [ "", 8 ], [ "", 2 ], [ "", 27 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ], [ "", 7 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Assistants locaux", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", 1 ], [ "", 6 ], [ "", 1 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ], [ "", 16 ], [ "", 25 ], [ "", 26 ], [ "", 7 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1426169459190 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}C'est une première différence entre les partis : chez les eurodéputés français écologistes, on compte en moyenne 3 assistants accrédités pour un local quand au Front de gauche ou au FN, ils se répartissent à égalité entre les deux échelles.2. Assistant parlementaire et… élu régional : les cumuls du FN17/63 En faisant le compte des mandats électifs exercés par des assistants parlementaires d'eurodéputés, un parti se détache nettement des autres : le Front national. Sur 63 assistants, pas moins de 17 sont élus locaux ! Si l'on compare avec l'UMP, qui compte 65 assistants, seuls six ont un mandat local. De même pour le PS (43 assistants, 3 mandats locaux).if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426169486405 .graphe").css("height", 450)$("#container_1426169486405 .title").empty()if ("Assistants parlementaires ayant un mandat électif ou une fonction dans le parti"!= ""){Assistants parlementaires ayant un mandat électif ou une fonction dans le parti")}$("#container_1426169486405 .subtitle").empty()if ("Nombre d'assistants par formation politique"!= ""){Nombre d'assistants par formation politique")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426169486405 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Europe Écologie","Front de Gauche","FN-RBM","L'union pour les Outremer","Mouvement Démocrate","Nous Citoyens","Parti Radical - UDI","Parti radical de gauche","Parti socialiste","Sans étiquette","UDI","UMP"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Mandats électifs", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 4 ], [ "", 17 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", 6 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Fonctions au sein du parti", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3 ], [ "", 5 ], [ "", 23 ], [ "", null ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", 1 ], [ "", 7 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 4 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1426169486405 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Surtout, concernant le FN, on trouve des cas qui posent question : outre des conseillers municipaux élus de petites communes, on compte également quatre conseillers régionaux (Frédéric Boccaletti élu en PACA, France Jamet en Languedoc-Roussillon, Eric Vilain en Lorraine et Bruno Bilde dans le Nord-Pas-de-Calais).Or, si l'on peut concevoir aisément qu'un mandat de conseiller d'un village soit compatible avec des fonctions d'assistant parlementaire, c'est moins vrai pour un conseiller régional, qui constitue un travail à part entière, rémunéré entre 1 500 et 2 600 euros brut par mois.Le Front national n'est cependant pas le seul dans ce cas : François Delapierre, assistant de Jean-Luc Mélenchon, est également conseiller régional en Ile-de-France.Autre cas répandu : le cumul des activités d'assistant parlementaire et de conseiller municipal de grandes villes. Là encore, le FN se distingue, avec des élus à Perpignan (Alexandre Bolo, assistant de Louis Aliot, dont le mandat n'es pas rémunéré), à Suresnes (Laurent Salles), Rambouillet (Philippe Chevrier), Givors, Toulon…Mais là encore, il n'est pas seul dans ce cas. Le Front de gauche et, dans une moindre mesure, le PS ou l'UMP comptent plusieurs cas de cumul d'un mandat municipal d'une ville de taille importante et d'une fonction d'assistant parlementaire.3. Des assistants qui travaillent pour le partiOutre ces mandats électifs, l'autre sujet qui attise les soupçons de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) est celui des responsabilités exercées par les assistants au sein des partis. L'OLAF s'est étonné que 20 assistants de députés frontistes figurent dans l'organigramme de la direction nationale du FN. Là encore, si le FN n'est pas le seul dont les collaborateurs d'eurodéputés ont des occupations multiples, il se distingue clairement.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426169512116 .graphe").css("height", 450)$("#container_1426169512116 .title").empty()if ("Part d'assistants ayant une fonction partisane ou un mandat électoral"!= ""){Part d'assistants ayant une fonction partisane ou un mandat électoral")}$("#container_1426169512116 .subtitle").empty()if ("Par formation au parlement européen"!= ""){Par formation au Parlement européen")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426169512116 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["L'Union pour les Outremer","Parti Radical ","UDI","Sans étiquette","UMP","Europe Écologie","Parti socialiste","Mouvement Démocrate","Parti radical de gauche","FN-RBM","Front de Gauche","Nous Citoyens"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-90 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"% ", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Part d'assistants ayant un mandat électoral", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 16.67 ], [ "", 6.15 ], [ "", 4.17 ], [ "", 6.98 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 28.57 ], [ "", 28.57 ], [ "", null ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Part d'assistants ayant une fonction partisane", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 7.69 ], [ "", 12.5 ], [ "", 16.28 ], [ "", 16.67 ], [ "", 33.33 ], [ "", 36.51 ], [ "", 42.86 ], [ "", 50 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1426169512116 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}24/63 Nous avons compté 24 assistants exerçant par ailleurs des responsabilités partisanes sur les 63 collaborateurs d'élus FN ou RBM.C'est nettement plus que le PS (7 cas sur 43 assistants), le Front de gauche (6 cas sur 24) ou l'UMP (5 cas sur 65).Parmi les exemples les plus frappants, citons Bruno Bilde (conseiller spécial de Marine Le Pen, membre du bureau politique, de la commission d'investiture et du comité central du parti) ; Catherine Griset, chef de son secrétariat ; Guillaume l'Huillier, directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen ; ou Micheline Bruna, secrétaire personnelle du président d'honneur du parti frontiste.Si le FN est clairement au-dessus des autres formations par le volume d'assistants ayant des responsabilités dans le parti, il n'est pas le seul. Tous deux assistants de Jean-Luc Mélenchon, Aigline de Vincens de Causans et François Delapierre occupent également des fonctions dans la direction du Parti de gauche. La première comme élu au bureau national, le second comme secrétaire national. Deux de leurs collègues y occupent des fonctions moins stratégiques : Juliette Prados comme attachée de presse et Laurent Maffeïs, l'ex-directeur de cabinet de M. Mélenchon, comme responsable du secteur « études » du parti.On peut aussi citer le cas d'Isabelle Sicart, chef de cabinet de François Bayrou à la présidence du MoDem et assistante parlementaire de Marielle de Sarnez. Ou encore celui de Lionel Moisy de Cala, conseiller en communication du député UMP Bernard Accoyer et assistant parlementaire de Renaud Muselier.Au PS, on compte des cas qui posent question aussi, comme Frédéric Faravel, à la fois membre du bureau fédéral du Val-d'Oise, du bureau du comité régional d'Ile-de-France, du bureau national des adhésions et assistant parlementaire au Sénat de Marie-Noëlle Lienemann, tout en étant également collaborateur de l'eurodéputé Emmanuel Maurel.1/3 Des assistants candidats. Autre comptage qui pose question : pas moins de 19 des assistants parlementaires du Front national sont candidats aux élections départementales, sur un total de 63. Ce chiffre est largement supérieur à celui du PS, par exemple (2 candidats sur 43 assistants) ou de l'UMP (aucun). 4. Des irrégularités pas forcément illégalesCes cas posent question. Sont-ils pour autant illégaux ? Ce sera aux instances européennes de trancher. Mais il semble difficile d'estimer la réalité du travail d'un assistant parlementaire, et ce qu'il peut faire ou non sur son temps de travail ou en dehors. A quel moment travaille-t-il pour le parti plutôt que pour le mandat européen de son élu ? Et comment le certifier ?Longtemps flou, le statut des assistants parlementaires est étroitement réglementé depuis 2008. Le règlement applicable reconnaît deux catégories de collaborateurs parlementaires :Les assistants « accrédités », « en poste » dans l'un des trois lieux de travail du Parlement européen (Strasbourg, Bruxelles, Luxembourg) pour y exercer « des tâches qui sont directement liées aux travaux accomplis par un ou plusieurs députés dans l'exercice de leurs fonctions [...] au Parlement européen ». Leur contrat est directement pris en charge par l'assemblée strasbourgeoise.Les assistants « locaux » qui « assistent » les eurodéputés dans leur Etat membre d'élection. Ils sont directement en contrat avec leur député.Le code de conduite sur lequel s'est appuyé le Parlement européen pour déclencher son enquête contre les assistants du FN précise que « seuls peuvent être pris en charge les frais correspondant à l'assistance nécessaire et directement liée à l'exercice du mandat parlementaire des députés ». « Ces dépenses ne peuvent en aucun cas couvrir des frais liés à la sphère privée des députés ». Le document stipule plus loin que le Parlement européen ne saurait financer « les contrats conclus avec les groupes ou partis politiques » représentés dans l'Hémicycle : l'argent public européen ne doit donc pas alimenter leurs dépenses courantes des mouvements politiques en tant que tel.Pour condamner d'éventuels députés fraudeurs, l'OLAF devra donc établir que leurs assistants se consacrent effectivement à d'autres tâches que celles pour lesquelles ils sont rémunérés par les fonds de l'UE.La question des rémunérations est à cet égard la clé. En décembre, Le Parisien avait interrogé le FN pour savoir si, dans plusieurs cas de cumul, les assistants percevaient une double rémunération. Ce dernier n'avait pas souhaité répondre.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.03.2015 à 17h55 • Mis à jour le12.03.2015 à 18h49 | Luc Leroux (Marseille, correspondant) La construction et la gestion de l’incinérateur qui brûle les 410 000 tonnes annuelles de déchets ménagers de Marseille et de dix-sept autres communes de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) sont bel et bien irrégulières. La cour administrative d’appel de Marseille a annulé, jeudi 12 mars, la délibération de MPM qui approuvait le montage mis en place en 2005, à savoir la délégation au groupement espagnol Urbaser-Valorga du service public de l’élimination des déchets par la construction et l’exploitation pour vingt-cinq ans d’un incinérateur doublé d’une ligne de méthanisation.Malgré de très vives oppositions et un long combat mené par la municipalité de Fos-sur-Mer et des associations de défense de l’environnement, cette usine a, en 2010, pris le relais de la décharge d’Entressen sur la plaine de la Crau. Longtemps considérée comme « la poubelle la plus vaste d’Europe », cette décharge a été fermée sous la pression des autorités européennes.C’est Jean-Claude Gaudin, maire (UMP) de Marseille, à l’époque président de MPM, qui avait fait le choix du site : un terrain appartenant au Port autonome de Marseille sur le territoire de Fos-sur-Mer, une commune de l’étang de Berre. Afin d’empêcher la mairie de Fos d’user de son droit de préemption en cas de cession du terrain entre le port et MPM, le choix était fait d’un bail à construction cédé ensuite à l’exploitant, la société Evéré, filiale d’Urbaser.La joie du maire de FosL’argumentaire est technique, mais l’effet est ravageur. Les juges estiment qu’en affectant un terrain appartenant au domaine privé du port – qui est un établissement public – au service public du traitement des déchets ménagers, le site tombe juridiquement dans le domaine public. Du coup, la cession du bail à construction à l’exploitant, l’hypothèque prise au profit du groupe de financeurs sont « incompatibles avec le principe d’inaliénabilité du domaine public », écrit la cour administrative d’appel.Cette décision provoque la joie du maire de Fos et des opposants à l’incinérateur qui avaient ferraillé contre les élus marseillais, en manifestant à de multiples reprises et en engageant pas moins d’une vingtaine de procès. « C’est la reconnaissance d’une honte, d’un déni de démocratie qui consistait à construire chez le voisin un incinérateur que les élus marseillais n’avaient pas le courage de construire chez eux », se félicite René Raimondi, maire (PS) de Fos-sur-Mer.Le président (UMP) de Marseille Provence Métropole, Guy Teissier va devoir trouver une solution à ce pataquès juridique. Depuis un jugement du tribunal administratif de Marseille rendu le 4 juillet 2014, dont le sens vient d’être confirmé par la cour d’appel, le trésorier-payeur général refuse, en l’absence de fondement juridique, de régler à Evéré la redevance d’exploitation (1,3 million d’euros par mois) et aux organismes prêteurs la redevance financière (2 millions d’euros par mois). Guy Teissier doit régulièrement soumettre au vote des conseillers un protocole transactionnel afin de payer les factures d’Evéré.SurcoûtsInitialement prévu à 283 millions d’euros, le coût de l’incinérateur de Fos risque par ailleurs de flamber. De très discrètes négociations sont conduites entre MPM et Evéré qui réclame, en raison de divers retards, de travaux non prévisibles et de surcoûts d’exploitation, une rallonge de 273 millions d’euros. Dans une expertise conduite à la demande d’un juge d’instruction marseillais qui s’était intéressé à l’environnement de ce marché public, un expert judiciaire disait « ne pas comprendre comment une société comme Evéré, filiale d’un grand groupe industriel a pu réaliser un tel montant de travaux supplémentaires sans avoir auparavant obtenu un accord formel de Marseille Provence Métropole ». Evéré n’a pas souhaité répondre à nos questions.La collectivité, qui avait demandé l’arbitrage du tribunal administratif sur ces éventuels surcoûts, s’apprêterait à passer un accord transactionnel avec l’exploitant et à en soumettre l’homologation au juge administratif. Un avenant au contrat de délégation de service public serait dans les tuyaux afin de remédier au déficit structurel d’exploitation. Le prédécesseur de Guy Teissier, le socialiste Eugène Caselli, avait indiqué que MPM ne paierait pas un euro de plus que la somme qu’arrêterait le tribunal.Fort de la décision de la cour administrative d’appel, le maire de Fos-sur-Mer propose la fermeture de l’incinérateur. « Cette usine qui a en partie été détruite par un incendie en novembre 2013 réclame de l’argent pour compenser ses surcoûts et veut voir sa redevance d’exploitation augmenter. Est-ce que ce n’est pas l’occasion d’en finir avec une erreur du passé ? », demande-t-il. En attendant une solution, l’incinérateur continuera néanmoins de fonctionner.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 12.03.2015 à 14h42 • Mis à jour le12.03.2015 à 15h15 | Bastien Bonnefous   Saint-Jean-de-Soudain (Isère), envoyé spécial Pendant que Manuel Valls se démène comme il peut dans la très difficile campagne des départementales pour les socialistes, François Hollande, lui, parcourt « la France qui gagne ». Le chef de l’Etat s’est rendu jeudi 12 mars en Isère pour visiter deux entreprises locales en bonne santé économique, symboles selon lui de « l’excellence française ».Après Dassault Aviation à Mérignac (Gironde) le 4 mars, puis une entreprise numérique parisienne mardi, le président de la République a donc continué sa tournée du monde du travail, en visitant les chaînes de montage d’un des leaders mondiaux dans le transport par câbles, installé dans la commune de Veyrins-Thuellin, puis d’un fabricant de matériaux composites de haute technologie, dans la ville voisine de Saint-Jean-de-Soudain.Ces deux firmes dégagent des marges d’investissement, embauchent et gagnent des marchés en France et à l’étranger. Une aubaine pour François Hollande qui a estimé vendredi dernier au Luxembourg que « la reprise est là » et qui veut désormais « amplifier » et « stimuler » ce frémissement.L’économie française se remet à espérer« Je suis venu en Isère pour montrer que la France est capable d’exporter, de créer des emplois et d’investir, qu’elle est capable de grandes choses à condition qu’elle soit consciente de ses atouts », a déclaré sur place le président de la République, qui a une nouvelle fois répété que « la croissance revient » et que « nous sommes dans un contexte économique meilleur même si c’est toujours fragile ». Un déplacement très politiqueDerrière sa façade économique, ce déplacement présidentiel est en réalité très politique. À dix jours du premier tour des départementales, M. Hollande a voulu envoyer des signaux positifs à ses concitoyens. L’Isère, terre socialiste de son ami et secrétaire d’Etat à la réforme territoriale André Vallini, est menacée de basculer à droite après les élections. Le chef de l’Etat n’oublie pas ce risque politique, mais il entend y répondre par l’économie.« Regardez ces entreprises qui exportent, si on fermait les frontières, si on sortait de la zone euro, quel serait leur destin ? »S’adressant à des ouvriers de Saint-Jean-de-Soudain, il envoie un message subliminal contre le discours anti-européen et protectionniste du Front national. « Vous travaillez dans une entreprise qui exporte et en même temps, vous êtes bien implantés dans votre territoire. S’il n’y avait pas l’Europe, le marché ouvert, vous seriez moins compétitifs », leur glisse-t-il. Un message qu’il répétera plus tard lors d’une table ronde avec des entrepreneurs du département. « Regardez ces entreprises qui exportent, si on fermait les frontières, si on sortait de la zone euro, quel serait leur destin ? », déclare-t-il.À Manuel Valls qui a exprimé dimanche sa « peur » de voir le FN l’emporter aux élections, le chef de l’Etat a répondu qu’il avait eu « raison de dire qu’il y avait une menace ». Mais François Hollande refuse de verser dans l’« angoisse » exprimée par son premier ministre. Au contraire, lui veut pointer le verre à moitié plein. Question de tempérament. « Il ne faut rien nier de la réalité, mais il est très important de dire aux Français qu’ils doivent avoir confiance en eux. C’est en ayant confiance dans ce que nous pouvons porter ensemble que nous n’aurons plus peur », a-t-il expliqué. « C’est la positive attitude », résume un de ses proches dans la délégation.Hollande se cramponne avant la tempête Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.03.2015 à 12h04 • Mis à jour le12.03.2015 à 12h05 | Bertrand Bissuel Le recours aux conseils extérieurs est une aide précieuse pour l’Etat mais il doit être mieux encadré. C’est en résumé les enseignements que tirent Albéric de Montgolfier, rapporteur général (UMP) de la commission des finances du Sénat, et Philippe Dallier, secrétaire (UMP) de cette même commission, d’une enquête commandée à la Cour des comptes et rendue publique jeudi 12 mars. Pour la première fois, le rôle de ces cabinets fait l’objet d’une expertise globale, minutieuse, assortie de nombreuses statistiques et d’anecdotes édifiantes, parfois. Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ils avaient été très critiqués, à cause de leurs émoluments, plutôt salés, et de leur pouvoir d’influence, jugé exorbitant, dans la mise en œuvre de la révision générale des politiques publiques (RGPP).L’administration y a recours pour des raisons diverses : réorganisation, évaluation de politiques publiques, communication stratégique, aide à la décision… « Les bénéfices d’un regard extérieur sont largement reconnus », souligne M. de Montgolfier, pour qui l’action des entreprises de conseil est complémentaire de l’expertise apportée par les grands corps d’inspection et de contrôle.1,1 milliard d’euros en 2011A la différence d’autres pays européens, la France consomme avec modération ce type de prestations : la dépense pour l’ensemble des administrations publiques s’élevait en 2011 à 1,1 milliard d’euros soit quatre fois moins qu’au Royaume-Uni et presque trois fois moins qu’en Allemagne. « L’enjeu budgétaire n’est pas énorme », commentent les deux sénateurs, en indiquant que ces sommes ont baissé en 2012, lorsque la RGPP a pris fin après la victoire de la gauche, avant de repartir à la hausse en 2013.Si l’analyse se limite au périmètre de l’Etat (services centraux et déconcentrés), la facture se monte « au minimum à 469 millions d’euros en autorisations d’engagement » pour la période 2011-2013, soit un peu plus de 150 millions d’euros par an. Mais il ne s’agit que d’une estimation, faute « de suivi budgétaire centralisé », ce que la Cour des comptes trouve « préoccupant », en particulier au ministère de la défense où « les dépenses de conseil n’ont pas pu être précisément chiffrées » – du fait, notamment, de l’éparpillement des « pouvoirs adjudicateurs » (ils sont environ une centaine).De tous les ministères, c’est Bercy qui s’adjoint le plus ces conseils, notamment pour l’Agence des participations de l’Etat (APE), chargée du suivi des parts de l’Etat dans des entreprises. Les plus gros fournisseurs, sur 2011-2013, sont Capgemini (près de 56 millions d’euros facturés), BearingPoint (19 millions) et McKinsey & Company (19 millions également).Tarifs « globalement maîtrisés »En dépit de leur complexité, les tarifs semblent « globalement maîtrisés » et « seraient » même inférieurs de 20 % à 30 % par rapport « aux niveaux moyens de facturation à des clients privés », écrit la Cour dans son rapport. Cela tient à « la fermeté de la négociation des services de l’Etat » mais aussi au souhait des opérateurs « de pouvoir se prévaloir de la référence d’opérations » pour le compte de l’Etat, ajoute-t-elle.Certains ministères ont tendance à se tourner vers les mêmes cabinets depuis de longues années. Exemple : la Défense, qui sollicite régulièrement BearingPoint et Capgemini. La relation est si ancrée que des consultants, théoriquement extérieurs aux services, y ont « même une adresse de messagerie interne »… Une situation non dénuée de risque juridique car elle pourrait être assimilée à du prêt de main-d’œuvre, ce qui est contraire au code du travail.La Cour relève plusieurs cas où le recours à de tels prestataires est discutable. D’abord parce qu’il peut affaiblir graduellement les capacités d’« expertises internes de l’Etat » et amoindrir son aptitude à piloter des « projets stratégiques ». Ainsi, il arrive que l’administration délègue à ces sociétés la rédaction de textes réglementaires alors même que c’est « son “cœur de métier” » : cela s’est produit pour la mise en place de l’écotaxe ou l’extinction du Crédit immobilier de France. Une situation inquiétante, pour les deux sénateurs : ils ne comprennent pas pourquoi l’Etat peut avoir besoin de s’entourer de conseils plus compétents que lui en la matière.Renforcer les règles déontologiquesAutre sujet de préoccupation : les hauts fonctionnaires sont réduits à « acheter la mémoire » - selon la formule de la Cour - que des entreprises ont acquise grâce aux missions qui leur étaient confiées. Ainsi, l’APE s’adresse fréquemment « à un avocat doté d’une solide expérience en matière de privatisation d’entreprises publiques ». Le phénomène s’avère encore plus massif au ministère de la défense où les « chantiers de modernisation » ont été « investis » par les consultants : leur maîtrise de ces dossiers est supérieure à celle des services. « La question du secret-défense ne saurait être éludée », estiment les deux sénateurs UMP. De façon plus globale, ils regrettent que l’administration se retrouve parfois « dans une situation de dépendance ».Certaines interventions s’effectuent au mépris du code des marchés publics. Le constat vaut, selon la Cour des comptes, pour l’APE qui recrute des conseils sans forcément les avoir mis en concurrence, au préalable. Cet organe a rétorqué, lors d’une audition au Sénat, qu’il pouvait s’affranchir du recours à l’appel d’offre, en faisant valoir la confidentialité de ses travaux et les intérêts économiques de la nation. MM. de Montgolfier et Dallier aimeraient qu’une réflexion à l’échelle européenne soit menée sur l’étendue des dérogations aux règles relatives aux marchés publics, en matière financière.Enfin, tout comme la Cour des comptes, MM. de Montgolfier et Dallier réclament un renforcement des règles déontologiques pour prévenir les conflits d’intérêt. La question se pose en particulier en matière de concessions d’autoroutes : le faible nombre des acteurs et des experts peut conduire l’Etat à être conseillé par un cabinet ayant déjà eu des relations d’affaires avec des majors du secteur.A ce titre, la commission de déontologie a un rôle crucial à jouer puisqu’elle est chargée de contrôler le départ des agents publics dans le secteur privé et dans le secteur public concurrentiel. Le cas échéant, elle rend un avis défavorable si le fonctionnaire s’apprête à exercer une activité trop proche de ses missions quand il était dans l’administration. Mais, regrette la Cour, elle « ne dispose pas des moyens de vérifier le respect de ses avis ou de les faire appliquer ». Le projet de loi sur les droits et devoirs des fonctionnaires, présenté en conseil des ministres en juillet 2013, pourrait apporter des solutions. Reste à savoir à quel moment il sera examiné par le Parlement.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Lucie Soullier (Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir) - envoyée spéciale) Ni champagne ni gueule de bois. Dimanche 22 mars, il n’y aura pas de suspense pour les militants socialistes de Saint-Lubin-des-Joncherets. La débâcle annoncée au niveau national a déjà eu lieu dans ce canton d’Eure-et-Loir. Comme dans trois autres des 15 cantons du département, le Parti socialiste n’y présente aucun candidat. « Ce n’est pas qu’il n’y a pas de gauche, il y a des militants », positive-t-on au standard de la permanence fédérale du PS.Pourtant, personne n’a voulu « y aller » parmi les militants de la ville qui a donné son nom au canton. Patrick Coffinet, cinq mandats de conseiller municipal à son actif, pensait « sincèrement qu’il y aurait une liste, surtout avec la réunion des quatre anciens cantons » qui forment le nouveau. Mais pas lui. « Pas cette fois. » Geneviève Nespoulous, elle, se sentait « trop vieille ». Difficile de le lui reprocher, à 84 ans. « On a donné pas mal, déjà », soupire-t-elle. Et il n’y a pas de jeunes pour prendre la relève. C’est peut-être le seul regret commun aux deux militants. « Maintenant, admet l’octogénaire, on est bien embêtés. »« C’est quand même triste »Mais le désert n’est pas que socialiste, insiste Jean-Jacques Châtel, premier secrétaire fédéral du parti : « Les autres partis de gauche n’ont pas trouvé non plus. » Le canton de Saint-Lubin-des-Joncherets, plus de 33 000 habitants, est l’un des deux d’Eure-et-Loir où la gauche est complètement absente, dès le premier tour, pour n’avoir pas réussi à réunir deux candidats et deux suppléants.Mais après tout, le canton était déjà perdu, justifie M. Châtel, pour qui ce vide est « regrettable, mais pas handicapant » pour gagner le département. Pour le maire socialiste de Mainvilliers, huit cantons restent accrochables pour la gauche. Sacrifier une bataille pour pouvoir gagner la guerre ? La perche était trop belle pour le binôme FN, qui représente la seule alternative à la majorité en place. Et la candidate frontiste, Pascale Van der Bauvede, l’attrape : « Les électeurs de gauche ont été abandonnés dans ce canton, on leur dit quand on les croise. »A Saint-Lubin-des-Joncherets, la droite fait d’abord campagne contre l’abstention« C’est quand même triste », soupire Geneviève Nespoulous. D’autant que la gauche était bien implantée, « avant ». Elle est bien placée pour le savoir, puisque c’est son mari, décédé en 1992, qui a tenu la mairie pendant plus de trente ans. Cette année, ce sera la première fois qu’elle ne tractera pas. Mais alors, c’est quoi, être un militant de gauche sans candidat ? « Un état d’esprit », répond Mme Nespoulous, du tac au tac. Celui du front républicain ? Pas certain.Au niveau fédéral, l’instruction est de « faire barrage à tous les candidats non républicains », répète M. Châtel qui tient tout de même à dire que le vote FN est loin d’être une découverte dans l’Eure-et-Loir. Ici, l’extrême droite rappelle de mauvais souvenirs à la gauche. Celui de 1983, où FN et RPR avaient fait alliance et ravi la mairie de Dreux aux socialistes. Puis celui du retrait de la gauche aux municipales de 1996, pourtant qualifiée au second tour. Un retrait amer et sans consigne, mais dans le but de faire barrage au FN, au profit de celui qui est toujours maire de Dreux, Gérard Hamel. Alors Patrick Coffinet n’a « pas de leçon de front républicain à recevoir ». Parce que « nous, ici, on l’a fait ».« En son âme et conscience »Le militant fidèle au PS depuis 1978 participera à la réunion prévue vendredi 13 mars avec l’ensemble des sympathisants de gauche du canton. « Pour expliquer pourquoi il n’y a pas de candidats », mais aussi pour décider d’une position commune. Geneviève Nespoulous aussi y sera. « On va voir combien il reste de gens de gauche », blague celle qui garde précieusement un plat en inox offert par Pierre Mendès France à son mariage.Au-delà des instructions de parti, chacun décidera, seul dans l’isoloir. M. Coffinet votera « en [son] âme et conscience. Mais de là à vous dire pour qui »… Pour Mme Nespoulous, « cela ne va pas être simple ». Malgré tout, elle finira sûrement par opter pour le bulletin divers droite sur lequel apparaît Gérard Sourisseau, le maire de Saint-Lubin-des-Joncherets où elle réside. « Je n’ai pas grand-chose à lui reprocher finalement. A part d’être de droite. »Lucie Soullier (Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir) - envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Zilbertin Le résultat des élections départementales fin mars n’y fera donc rien. On ne changera pas de politique, pas plus qu’on ne changera de premier ministre. Le président de la République François Hollande l’a dit et répété. Aux « frondeurs » du PS. Au magazine Challenges.Croissance, emploi : François Rebsamen pense que 2015 marquera « le tournant »« C’est de l’aveuglement, s’est emporté Pierre Laurent, le secrétaire national du Parti communiste (PCF), jeudi 12 mars sur France Info. Bien sûr qu’il faudra changer de politique et le plus tôt sera le mieux parce que celle menée actuellement nous conduit droit au désastre. » Pour le sénateur de Paris, la politique actuelle non seulement « ne réussit pas économiquement », mais elle provoque de surcroît « un désastre politique dans le pays ». A l’optimisme affiché par ceux qui notent une sensible amélioration de la situation économique, Pierre Laurent a opposé « les faits, c’est une dégradation de la situation ».Sur le terrain, le dirigeant communiste rencontre surtout « des Français inquiets ». Et si la gauche est aujourd’hui divisée, le dirigeant communiste n’en continue pas moins d’espérer « mobiliser des forces en mesure de travailler ensemble pour changer de politique ». Le secrétaire national a ainsi fait remarquer que son parti présentait « beaucoup de candidatures communes avec les écolos » aux départementales et qu’avec eux, tout comme avec le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, les communistes affichaient de fréquentes « convergences ».Reconstruire à la gauche de la gauche ? Pas facile. D’autant que sur Radio Classique, Barbara Pompili, coprésidente du groupe Europe Ecologie-Les Verts à l’Assemblée nationale a précisé que, pour sa part, elle ne partageait pas « cette volonté de faire un nouveau parti à la gauche de la gauche », contrairement à Cécile Duflot.Des Verts au gouvernement, mais à quel prix ?Au contraire, elle s’est déclarée favorable à un retour des Verts au gouvernement. « A condition bien sûr que les écologistes puissent jouer un rôle et réellement peser » sur la politique. A condition aussi que « le président de la République le demande. On a un besoin urgent de l’écologie pour changer la politique économique du pays », a insisté Barbara Pompili.Cécile Duflot : la stratégie des deux fers au feuOlivier ZilbertinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.03.2015 à 08h24 • Mis à jour le12.03.2015 à 11h38 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Que l’on parle de « troïka », des « institutions » ou désormais du « groupe de Bruxelles », le résultat est le même. Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir à Athènes, fin janvier, le gouvernement d’Alexis Tsipras a accepté d’entrer dans des discussions techniques avec les représentants des principaux créanciers de la Grèce, la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne. Et ces discussions auront lieu, pour partie, sur le sol grec.Jeudi 12 mars, des experts du « groupe de Bruxelles » seront ainsi présents à Athènes. C’est ce qui a été décidé mercredi, lors d’un premier rendez-vous, à Bruxelles, entre des équipes du gouvernement grec et des représentants de l’ex-« troïka ». Ce déplacement dans la capitale grecque a pour objectif de récolter directement les données des ministères et des administrations grecques pour commencer à se faire une idée précise de l’état des finances publiques. « Impossible de tout faire depuis Bruxelles, il faut aller dans les administrations publiques, les ministères », insiste-t-on chez les créanciers d’Athènes.Cette perspective provoque toutefois des crispations côté grec, M. Tsipras n’ayant eu de cesse de répéter que la « troïka » ne reviendrait pas en Grèce. Dans un entretien à la télévision grecque, mercredi soir tard, le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, a exclu toute visite dans les ministères. Par conséquent, les rencontres, jeudi, se dérouleront « dans un lieu dévolu à Athènes », a expliqué M. Varoufakis. « Probablement un hôtel », a-t-il ajouté.Athènes espère « conclure l’évaluation d’ici au 20 avril »Pour les créanciers, il s’agit de mener une “revue” des finances de l’Etat grec, comme celles qui étaient conduites du temps de la « troïka » et de négocier un paquet de réformes à mettre en place en échange de la poursuite de l’aide financière internationale.La grande inconnue de l’état réel des finances grecques« Les Grecs auraient voulu, mercredi, qu’on discute tout de suite de la liste préliminaire de réformes envoyées début mars par M. Varoufakis, mais ce n’est pas la manière de procéder que souhaitent les Européens », croit savoir une source européenne.De son côté, M. Varoufakis a confirmé que « l’on avait plus parlé de la méthode que des réformes elles-mêmes », tout en espérant « conclure l’évaluation d’ici au 20 avril » pour obtenir au plus vite la dernière tranche de prêts (7,2 milliards d’euros) à laquelle la Grèce peut prétendre. « Nous devons sécuriser de toutes les façons possibles des liquidités pour les trois prochains mois », a précisé le ministre grec des finances mercredi soir.6 milliards d’euros en remboursements de prêtsLors de son entretien à la télévision grecque, M. Varoufakis est resté vague sur l’état du budget grec, refusant de préciser si un excédent primaire (avant la charge des intérêts de la dette) était ou non encore possible. Il a aussi précisé qu’il attendait entre 6 et 8 milliards d’euros de rentrées fiscales liées à la TVA et à une nouvelle loi restant encore à voter organisant le recouvrement en mensualités des impayés d’impôts.Le pays doit faire face, pour le seul mois de mars, à environ 6 milliards d’euros en remboursements de prêts. Yanis Varoufakis a déclaré qu’il avait de quoi payer retraites et salaires pour mars, mais laisse ouvert la perspective de ne pas payer certaines factures à des fournisseurs ou des retours sur impôts.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent FN, UMP, PS... Chaque parti affirme avoir progressé lors du premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars, mettant en avant le nombre de voix obtenues lors du scrutin. Qu'en est-il vraiment ?Pour y voir plus clair, nous avons repris les résultats nationaux du dimanche 22 mars, et les avons comparés aux deux élections de 2014 : municipales et européennes. Puis nous avons établi un premier classement en grands « blocs » partisans : gauche, droite, centre, extrême droite.Dynamique en voix faible pour l'extrême droiteCe faisant, nous avons pu établir un premier constat : entre les élections européennes et départementales, la progression est bien plus spectaculaire pour le bloc de droite que pour l'extrême droite. Le bloc de droite récupère en effet 44,2 % de voix en plus (7,32 millions contre 5,07 millions) quand l'extrême droite se contente d'une progression de 9,3 % (5,15 millions contre 4,71 millions). Le bloc de gauche progresse en réalité davantage, avec 16,06 % (de 6,45 à 7,48 millions de voix). #container_1427108100194{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427108100194{ height:500px; } #container_1427108100194 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427108100194 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427108100194 .subtitre{ display:block; }Score en nombre de voix par blocs partisansL'UDI est comptée comme "centre" pour les municipales et les européennes, mais à droite pour les départementales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427108100194", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Gauche","Centre","Droite ","Extrême droite","Divers"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" voix", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Municipales 2014 1er tour", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 8531580 ], [ "", 724168 ], [ "", 9477733 ], [ "", 1072693 ], [ "", null ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Européennes 2014", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 6452242 ], [ "", 1884565 ], [ "", 5077630 ], [ "", 4713798 ], [ "", 827526 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Départementales 2015 1er tour", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 7488740 ], [ "", 131395 ], [ "", 7325107 ], [ "", 5155279 ], [ "", 271065 ] ], "color": "#ff3232" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);* Précision : le score de l'extrême droite au premier tour des Municipales 2014 s'explique par le fait que le FN n'était présent que dans près de 600 villes de plus de 1 000 habitants. Attention cependant, ce classement par voix ne doit pas faire oublier la réalité du scrutin : ce qui compte, c'est bien le score relativement aux autres, donc pas les voix de manière absolue. Ces chiffres sont néanmoins un indicateur de dynamique. Un parti qui gagne des électeurs quand, de manière générale, il y en a moins à se partager du fait de l'abstention, connaît une progression réelle.Autre précision : pour des raisons de rapidité et de praticité, nous n'avons pas retiré les voix de Paris, Lyon, Martinique et Guadeloupe, où l'on ne votait pas aux départementales, des scrutins présidentiels et européens précédents, ce qui représente un total de moins d'un million de voix, considérant que l'écart se répercuterait grosso modo sur toutes les listes.La gauche et la droite perdent des électeursAvec la même méthodologie, et en prenant pour base les municipales, le résultat est également intéressant : tous les blocs, sauf le FN (qui n'était pas présent dans toutes les villes) et le centre, perdent des voix : - 12,2 % à gauche et - 22,7 % à droite.On peut tracer des courbes d'évolution, en ajoutant la présidentielle à l'équation. On se rend alors compte qu'en termes de suffrages, le FN a surtout moins baissé entre 2012 et aujourd'hui, quand la gauche et la droite ont perdu des électeurs. Néanmoins, en termes de dynamique, on peut relativiser celle du Front national, qui ne convainc pas un nombre très supérieur d'électeurs. #container_1427115121629{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427115121629{ height:500px; } #container_1427115121629 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427115121629 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427115121629 .subtitre{ display:block; }Evolution en voix par blocs partisansDes municipales 2014 aux départementales 2015(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427115121629", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#f71933","#FFc832","#23a6de","#1c00f2","#a3a3a3","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Présidentielle 2012 1er tour","Municipales 2014 1er tour","Européennes 2014","Départementales 2015"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-45 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" voix", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 15699580 ], [ "", 8531580 ], [ "", 6452242 ], [ "", 7488740 ] ], "color": "#f71933" }, { "name": "Centre", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3275122 ], [ "", 724168 ], [ "", 1884565 ], [ "", 131395 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Droite ", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 10397536 ], [ "", 9477733 ], [ "", 5077630 ], [ "", 7325107 ] ], "color": "#23a6de" }, { "name": "Extrême droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 6421426 ], [ "", 1072693 ], [ "", 4713798 ], [ "", 5155279 ] ], "color": "#1c00f2" }, { "name": "Divers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 89545 ], [ "", null ], [ "", 827526 ], [ "", 271065 ] ], "color": "#a3a3a3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Autre élément de cette analyse en « blocs », elle permet de relativiser la chute du PS en regardant la gauche dans son entier, qui ne s'effondre en réalité pas. Le graphique montre bien la progression à droite (UMP, UDI et divers, ici) qui, sans retrouver son niveau des municipales ni de la présidentielle, progresse nettement depuis les européennes.Sur le graphique ci-dessous, on a mesuré la progression du nombre de voix obtenues par une étiquette par rapport à deux élections : la présidentielle de 2012 et les européennes de 2014. On le voit, la dynamique qu'affiche le FN est faible dans les deux sens : peu de gains par rapport aux européennes, peu de perte par rapport à la présidentielle. A l'inverse, le PS fait mieux qu'aux européennes, mais nettement moins bien qu'à la présidentielle. #container_1427118861357{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427118861357{ height:500px; } #container_1427118861357 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427118861357 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427118861357 .subtitre{ display:block; }Evolution selon l'étiquette partisane depuis la présidentielleOn mesure, en %, la progression ou la régression nationale, en voix, d'une étiquette donnée en fonction d'une élection.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427118861357", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Listes Extrême gauche","Listes Front de Gauche, PC, PG","Listes PS/Union de la Gauche/PRG","Listes Divers gauche","Listes Europe-Ecologie-Les Verts","Listes Union du Centre / Modem / UDI","Listes UMP / Union de la droite","Listes Divers droite","Listes Front National"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Progression entre européennes 2014 et départementales 2015", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", -95.13186261 ], [ "", 3.580622513 ], [ "", 67.30817773 ], [ "", 129.6748764 ], [ "", -75.67090416 ], [ "", -79.06126878 ], [ "", 41.82856769 ], [ "", 22.28360811 ], [ "", 9.112775681 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Progression entre présidentielle 2012 et départementales 2015", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", -97.60097636 ], [ "", -68.78891956 ], [ "", -56.83450464 ], [ "", null ], [ "", -50.17426314 ], [ "", -87.95147173 ], [ "", -42.65250401 ], [ "", 115.3206907 ], [ "", -19.92593234 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Effondrement du PS, stabilité de la gauche, dynamique à droiteSi on tente d'observer les progressions par étiquette, voici ce que cela donne pour le bloc de gauche : #container_1427116469814{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427116469814{ height:500px; } #container_1427116469814 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427116469814 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427116469814 .subtitre{ display:block; }Scores en voix à gauche, par étiquette partisane(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427116469814", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#ba1818","#fa0c14","#f23f99","#F19300","#32d93d","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Présidentielle 2012","Municipales 2014","Européennes 2014","Départementales"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" voix", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Listes Extrême gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 613708 ], [ "", 132121 ], [ "", 302436 ], [ "", 14723 ] ], "color": "#ba1818" }, { "name": "Listes Front de Gauche, PC, PG", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3984822 ], [ "", 417617 ], [ "", 1200713 ], [ "", 1243706 ] ], "color": "#fa0c14" }, { "name": "Listes PS/Union de la Gauche/PRG", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 10272705 ], [ "", 2507363 ], [ "", 2650357 ], [ "", 4434264 ] ], "color": "#f23f99" }, { "name": "Listes Divers gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", 3493514 ], [ "", 602294 ], [ "", 1383318 ] ], "color": "#F19300" }, { "name": "Listes Europe-Ecologie-Les Verts", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 828345 ], [ "", 254828 ], [ "", 1696442 ], [ "", 412729 ] ], "color": "#32d93d" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);On constate bien l'effondrement entre présidentielle et municipales, qui s'accompagne d'une hausse forte des voix allant aux « divers gauche » non étiquetés. On voit aussi la chute des listes Front de gauche, PC, PG, qui ne retrouvent jamais leur niveau de 2012. Europe Ecologie avait connu un mieux entre présidentielle et européennes, et chute à nouveau ici (même si les questions d'étiquetages des binômes jouent).Regardons maintenant à droite : #container_1427117280614{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427117280614{ height:500px; } #container_1427117280614 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427117280614 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427117280614 .subtitre{ display:block; }Scores en voix, à droite, par étiquette partisane(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427117280614", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#a5d1e6","#3392ff","#839ae6","#001cf0","#baafa4","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Présidentielle 2012","Municipales 2014","Européennes 2014","Départementales"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-45 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" voix", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Listes Union du Centre / Modem / UDI", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3275122 ], [ "", 724168 ], [ "", 1884565 ], [ "", 394604 ] ], "color": "#a5d1e6" }, { "name": "Listes UMP / Union de la droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 9753629 ], [ "", 1518657 ], [ "", 3943819 ], [ "", 5593462 ] ], "color": "#3392ff" }, { "name": "Listes Divers droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 643907 ], [ "", 5404968 ], [ "", 1133811 ], [ "", 1386465 ] ], "color": "#839ae6" }, { "name": "Listes Front National", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 6421426 ], [ "", 1046603 ], [ "", 4712461 ], [ "", 5141897 ] ], "color": "#001cf0" }, { "name": "Listes Extrême droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", 26090 ], [ "", 1337 ], [ "", 13382 ] ], "color": "#baafa4" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Ici aussi, on constate une progression modérée du score FN en voix, quand les listes UMP connaissent une réelle dynamique.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Morgane Tual Si les chiffres distinguent clairement les résultats des principales formations politiques au premier tour des élections départementales, sur le plan de la communication, aucun parti n'endosse le rôle de grand perdant et chacun se félicite de ses réussites, plus ou moins flagrantes.Voir la situation de chaque parti à l'issue du premier tourL'UMP confortée dans sa stratégieSur le plan des chiffres, l'UMP est le vainqueur incontesté de ce premier tour. Nicolas Sarkozy n'a pas caché sa satisfaction lors de son discours au siège de l'UMP, dimanche 22 mars, après l'annonce des résultats.Lire : Pour Sarkozy, « l’alternance est en marche » après la victoire de l’UMP aux départementales« L'alternance est en marche et rien ne l'arrêtera ! », a-t-il déclaré, considérant que les chiffres de cette élection confortaient sa stratégie de rassemblement. Pas de triomphalisme néanmoins pour l'ancien chef de l'Etat, qui a souhaité se montrer mesuré face au « désarroi de nos compatriotes » avant de tendre la main aux électeurs de Marine Le Pen.Au FN, triomphalisme exacerbéMarine Le Pen n'a pas remporté son pari : le FN n'est pas devenu le premier parti de France.Lire : Un FN solide mais pas triomphantEt pourtant, depuis l'annonce des résultats, la présidente du Front national enchaîne les déclarations triomphantes, allant jusqu'à parler d'« exploit », dans son discours à l'issue des résultats dimanche soir.« C'est un vrai succès », a-t-elle déclaré lundi matin sur RMC, « le Front national est le seul parti qui augmente ses voix par rapport aux européennes ». Marine Le Pen évoque même des scores « spectaculaires » dans les villes FN. « Ça veut dire que le FN, l'essayer c'est l'adopter. » Pour elle, pas de doute : « Nous sommes les seuls gagnants du premier tour. »Le PS se satisfait d'avoir barré la route au FN« On fait mieux que résister » : voilà comment le PS analyse son score moyen au premier tour des départementales.Lire : Le PS minimise sa dérouteSi les mots sont du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, d'autres ténors du parti les ont répétés ces dernières heures, à commencer par le premier ministre Manuel Valls, lundi matin sur RTL. « Le PS a mieux résisté que ce qui était prévu. (...) Le FN n'est ni la première, ni la deuxième force du pays. Le PS et ses alliés sont au-dessus du Front national, il faut aussi dire les choses clairement. »La grande victoire du PS semble donc être, selon ses représentants, d'avoir contribué à barrer la route au FN et d'avoir évité le désastre annoncé. Les socialistes rappellent qu'ils ont fait 10 points de plus qu'aux européennes et 5 points de mieux qu'aux municipales. De quoi se contenter de « scores honorables ».Chez les écologistes aussi, on minimiseAvec 2,02 % des voix, Europe Ecologie-Les Verts fait encore moins bien que les 2,31 % d'Eva Joly à la présidentielle de 2012.Lire : Les écologistes relégués au rang de figurantsEt pourtant, les chiffres revendiqués par les écologistes eux-mêmes semblent bien différents. Certains, comme le délégué aux élections David Cormand, évoquent même 10 % des voix dans les cantons « où nous étions présents ».L'opération pipotage du ministère de l'intérieur sur les 2% de #Eelv ne dissimule pas que nous sommes a 10% là ou nous étions présents.— David Cormand (@DavidCormand)require(["twitter/widgets"]);Le score attribué à EELV par le ministère de l'intérieur ne prend en effet en compte que les candidatures autonomes d'ELLV.  Ce faible score est renforcé par deux facteurs : la classification du ministère, qui range sous l'étiquette « divers gauche » les alliances entre les écologistes et le Front de gauche, ainsi que la faible présence – 950 cantons sur 2 054 – d'EELV pour ce scrutin. Une confusion qui permet aux écologistes de s'enorgueillir de chiffres bien plus avantageux.Morgane TualJournaliste au Monde Alexandre Pouchard Au lendemain du premier tour des élections départementales, lundi 23 mars, l'UMP paraît en bonne position pour emporter une large victoire. Le parti de droite et ses alliés sont en tête dans plus de 800 cantons sur 2 000 et en ballottage dans plus de 1 200.Le Front national a enregistré un score historique pour une élection locale, en parvenant à se maintenir en ballottage dans la moitié des cantons et à prendre la tête de plus de 350 d'entre eux. Le parti d'extrême droite, qui n'avait que 2 élus à l'issue des dernières cantonales, a même réussi à obtenir 8 conseillers départementaux dès le premier tour.La gauche, elle, est en ballottage dans un peu plus d'un millier de cantons, et arrive en tête dans plus de 500. En revanche, la formation au pouvoir a été éliminée dès le premier tour dans un quart des cantons (506 exactement)36 % Pour autant, l'étude des résultats des « blocs politiques » lors des trois dernières élections (municipales, européennes et premier tour des départementales) montre que la gauche, prise dans son ensemble, résiste face au bloc de droite, également pris dans son ensemble – ils remportent 36 % des suffrages exprimés chacun. Le bloc d'extrême droite se situe, lui, en troisième position à environ 25 % des voix – sauf lors des élections municipales où le FN ne présentait pas de candidats dans l'ensemble des 36 000 communes.Contourner les subtilités de l'étiquetageCe constat tend à accréditer l'analyse formulée par le Parti socialiste, pour qui l'éparpillement des voix de gauche renforce la victoire de la droite et de l'extrême droite, alors que des alliances entre partis de gauche permettraient tout au moins de limiter la défaite. Ce sera tout l'enjeu de cette semaine d'entre-deux-tours. #container_1427106894817{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427106894817{ height:500px; } #container_1427106894817 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427106894817 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427106894817 .subtitre{ display:block; }Les scores des blocs de gauche et de droite aux dernières électionsEn % des suffrages exprimés. Les scores des partis, notamment du Modem, peuvent varier en fonction des alliances choisies lors des élections.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427106894817", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.interieur.gouv.fr/Elections", "_blank" ); } } } }, colors:["#ff3232","#f19300","#0386c3","#285a82","#a2a9ae","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Municipales 1er tour","Municipales 2d tour","Européennes","Départementales"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 38.79 ], [ "", 41.62 ], [ "", 34.04 ], [ "", 36.85 ] ], "color": "#ff3232" }, { "name": "Centre", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 0.97 ], [ "", 0.69 ], [ "", 9.94 ], [ "", 0.65 ] ], "color": "#f19300" }, { "name": "Droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 45.41 ], [ "", 44.95 ], [ "", 26.79 ], [ "", 35.91 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Extrême droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 4.88 ], [ "", 6.87 ], [ "", 24.87 ], [ "", 25.26 ] ], "color": "#285a82" }, { "name": "Divers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 9.97 ], [ "", 5.87 ], [ "", 4.37 ], [ "", 1.34 ] ], "color": "#a2a9ae" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Cette étude du scrutin par blocs permet de contourner le problème des étiquetages des binômes qui se présentaient aux départementales. Comme nous l'avons expliqué avant l'élection, le nouveau mode de scrutin, qui amène à présenter deux candidats et non un seul comme auparavant, complique la donne. Par exemple, dans le scénario le plus simple, deux candidats PS conduisent à étiqueter le binôme en PS. Mais si l'un est PS et l'autre EELV, le binôme sera estampillé « union de la gauche ».Les scores de chaque parti sont ainsi « éclatés » sous différentes étiquettes (union de la droite/de la gauche, divers droite/gauche). D'où un comptage en « UMP et ses alliés », « PS et ses alliés... ». Le Front national, lui, n'avait pas conclu d'alliance pour ce premier tour : tous ses binômes étaient uniquement étiquetés FN et le score du parti seul est donc logiquement plus élevé que celui des autres.Lire : Départementales : le ministère de l'intérieur fait-il valser les étiquettes politiques ?L'UMP prédominant à droiteMais la lecture par bloc a l'inconvénient d'associer des partis qui, dans les faits, sont opposés, notamment au sein de la gauche, où le Front de gauche et les écologistes se démarquent de plus en plus nettement de la majorité socialiste. La décomposition des voix de gauche par partis ne permet pas de dégager une lecture claire, notamment en raison des stratégies d'alliances différentes lors des élections : #container_1427106802528{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427106802528{ height:500px; } #container_1427106802528 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427106802528 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427106802528 .subtitre{ display:block; }Les scores des partis de gauche lors des dernières électionsEn % des suffrages exprimés. Plusieurs partis, dont le PS et le PCF, se sont présentés aux européennes sous des listes d'union de la gauche et n'apparaissent donc pas en tant que tels.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427106802528", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.interieur.gouv.fr/Elections", "_blank" ); } } } }, colors:["#9c090f","#d40000","#c44545","#db4d4d","#80b904","#f96996","#e0809e","#cc6888"], credits:{ enabled:true, text:"Ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Municipales 1er tour","Municipales 2d tour","Européennes","Départementales"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Extrême gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 0.6 ], [ "", 0.05 ], [ "", 1.6 ], [ "", 0.07 ] ], "color": "#9c090f" }, { "name": "Front de gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1.9 ], [ "", 0.93 ], [ "", 6.33 ], [ "", 4.73 ] ], "color": "#d40000" }, { "name": "Parti de gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 0.32 ], [ "", 0.11 ], [ "", null ], [ "", 0.06 ] ], "color": "#c44545" }, { "name": "PCF", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 0.91 ], [ "", 0.8 ], [ "", null ], [ "", 1.3 ] ], "color": "#db4d4d" }, { "name": "EELV", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1.16 ], [ "", 0.47 ], [ "", 8.95 ], [ "", 2.03 ] ], "color": "#80b904" }, { "name": "PS", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 6.62 ], [ "", 5.73 ], [ "", null ], [ "", 13.34 ] ], "color": "#f96996" }, { "name": "Union de la gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 11.4 ], [ "", 21.88 ], [ "", 13.98 ], [ "", 8.2 ] ], "color": "#e0809e" }, { "name": "Divers gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 15.88 ], [ "", 11.65 ], [ "", 3.18 ], [ "", 6.81 ] ], "color": "#cc6888" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Au sein de la droite, le poids de l'UMP reste très largement prédominant face à des partis comme l'UDI et Debout la République. #container_1427118320951{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427118320951{ height:500px; } #container_1427118320951 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427118320951 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427118320951 .subtitre{ display:block; }Les scores des partis de droite lors des dernières électionsEn % des suffrages exprimés. Certains partis, comme l'UDI, se sont présentés aux européennes sous des listes d'union de la gauche et n'apparaissent donc pas en tant que tels.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427118320951", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.interieur.gouv.fr/Elections", "_blank" ); } } } }, colors:["#5bc1f4","#2c59a8","#3d9fcc","#0386c3","#285a82","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Municipales 1er tour","Municipales 2d tour","Européennes","Départementales"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "UDI", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 2.33 ], [ "", 1.32 ], [ "", null ], [ "", 1.3 ] ], "color": "#5bc1f4" }, { "name": "UMP", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 6.9 ], [ "", 7.24 ], [ "", 20.81 ], [ "", 6.51 ] ], "color": "#2c59a8" }, { "name": "Union de la droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 11.61 ], [ "", 19.72 ], [ "", null ], [ "", 20.94 ] ], "color": "#3d9fcc" }, { "name": "Divers droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 24.57 ], [ "", 16.67 ], [ "", 5.98 ], [ "", 6.76 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Debout la France", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 0.4 ] ], "color": "#285a82" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);A l'extrême droite, sans surprise, le Front national domine très largement le « bloc » d'extrême droite face à des partis comme la Ligue du Sud de Jacques Bompard, et se maintient aux alentours de 25 %, c'est-à-dire au même niveau que celui des élections européennes.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano Alors que les résultats complets du premier tour des élections départementales sont arrivés, lundi 23 mars, voici tous les chiffres qu'il faut retenir pour y voir clair avant le second tour.Nous avons ci-dessous visualisé les résultats en rapportant la situation de chaque bloc et parti (nombre de binômes élus dès le premier tour, en ballottage et éliminés) à 100 carrés. Voir tous nos contenu sur les élections départementalesMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.03.2015 à 11h37 • Mis à jour le23.03.2015 à 15h12 Admissibles. Parmi les 18 192 candidats aux élections départementales, trois ministres ont passé l'épreuve du premier tour, dimanche 23 mars. S'ils n'ont pas été élus directement, ils arrivent tous trois en tête dans leur canton.Le binôme formé par le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner, par ailleurs ancien président du conseil général du Nord, et Marie-Christine Staniec-Wavrant s'est largement qualifié pour le second tour, avec 37,6 % des suffrages exprimés. Ils devront battre l'union de la droite pour que la gauche conserve le canton de Lille 5, dimanche 29 mars. Dans le département, le Parti socialiste est éliminé dans 27 des 41 cantons.  Lire aussi : Qui sont les cumulards qui se présentent aux départementales ?André Vallini, secrétaire d'Etat chargé de la réforme territoriale, remettait également son mandat de conseiller général de l'Isère en jeu sur le canton de Tullins. Après avoir réuni 40,87 % des voix au premier tour aux côtés d'Amélie Girerd, il affrontera le Front national au second tour, le binôme Union pour un mouvement populaire (UMP) ayant été éliminé. Si le ministre et sa colistière sont dans une situation favorable dans son canton, la gauche, éliminée dans 11 des 28 cantons, devrait perdre ce département qu'elle détient depuis 2001.Secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion, Ségolène Neuville, aura la tâche plus ardue sur le canton du Canigou, dans les Pyrénées-Orientales. Son binôme avec Alexandre Reynal a pris la tête du premier tour avec 37,92 % des voix. Elle devra néanmoins se débattre dans une triangulaire au second, face au binôme divers droite et au Front national (FN) également qualifiés. Le FN est d'ailleurs arrivé largement en tête du premier tour dans ce département dirigé depuis dix-sept ans par le Parti socialiste (PS).Lire aussi : PS, UMP, UDI : les consignes de vote face au FNElus au premier tourPas de second tour pour Henri Emmanuelli, président socialiste sortant du conseil général des Landes, qui se présentait avec Odile Lafitte. Réélu dès le premier tour avec 50,77 %  des suffrages exprimés, il devance de plus de 25 points l'union de la droite sur son canton de Coteau de Chalosse. Avec une majorité de cantons en ballottage favorable, le PS n'est pas mal parti pour conserver les Landes, l'un de ses fiefs.Même satisfaction pour le binôme formé par le président du Parti radical de gauche (PRG) , Jean-Michel Baylet, et Christiane Le Corre. Président sortant du conseil général du Tarn-et-Garonne depuis 1985, M. Baylet a été réélu dès le premier tour sur le canton de Valence.Retrouvez notre carte avec l'ensemble des résultatsA droite, Patrick Devedjian, président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine, pourra soutenir sa candidature à sa succession. Avec 51,03 % des voix, son binôme formé avec Véronique Bergerol a largement devancé celui de l'union de la gauche (19,18 %). La droite, déjà forte dans l'ancien département de Nicolas Sarkozy, sort renforcée du premier tour dans les Hauts-de-Seine.Le président UMP sortant des Alpes-Maritimes Eric Ciotti et sa colistière Caroline Migliore franchissent également la barre des 50 % et des 25 % d'inscrits pour être élus au premier tour. Egalement député du département, M. Ciotti a annoncé son élection sur le canton de Tourette-Levens, dimanche 22 mars peu après 20 heures, sur Twitter :Je suis heureux d'annoncer mon élection au premier tour des #départementales2015. #CG06 #AlpesMaritimes— Eric Ciotti ن (@ECiotti)require(["twitter/widgets"]);Devront passer l'épreuve du second tour :Dans l'Essonne, le binôme Jérôme Guedj - Rafika Rezgui est arrivé en tête sur le canton de Massy. Le président socialiste du conseil général affrontera au second tour un binôme d'union de la droite. Dimanche soir, il a appelé au rassemblement des voix de gauche, en mauvaise posture dans le département. En Savoie, fief de la droite, le président du conseil général sortant Hervé Gaymard (UMP) et sa binôme Martine Berthet (DVD) dépassent même les 55 % dans le canton d'Albertville 1. Cependant, l'ancien ministre devra affronter un duo socialiste lors du second tour, puisque moins de 25 % des inscrits ont voté dans le canton.Lire l'analyse (édition abonnés) : L’Essonne de Manuel Valls sur le point de basculerChef de file des « bonnets rouges » et maire de Carhaix, dans le Finistère, le binôme de Christian Troadec et Corinne Nicole est parvenu à se hisser à la première place dans le canton de Carhaix-Plouguer, avec 35,56 % des voix soit largement devant l'Union de la droite (19,04 %) et l'extrême gauche (16,77 %). A Rambouillet, dans les Yvelines, la présidente du parti chrétien démocrate, Christine Boutin, arrive en tête des suffrages. Son binôme avec l'UMP Georges Bénizé, étiqueté divers droite, affrontera celui du Front national au second tour.Pour sa dernière campagne, Bernadette Chirac est remplaçante de Lilith Pittman sur le canton de Brive-la-Gaillarde 2, en Corrèze. Cette dernière est arrivée en tête du premier tour, avec 49,46 % des voix, aux côtés de Francis Colasson. Un ballottage favorable, puisque le binôme socialiste qualifié au second tour n'en a réuni que 23,93 %.Lire aussi le reportage (édition abonnés) : Le canton de Brive 2 ou l'ultime combat de Bernadette Chirac Audrey Garric et Laetitia Van Eeckhout Après sept jours consécutifs de pollution de l’air en Ile-de-France et une longue tergiversation liée aux élections départementales, le gouvernement a finalement mis en place la circulation alternée à Paris, lundi 23 mars, pour la troisième fois seulement en dix-huit ans. Seuls les véhicules ayant une immatriculation impaire peuvent ainsi rouler aujourd’hui, ainsi que ceux bénéficiant d’une dérogation (véhicules transportant plus de trois personnes, véhicules propres, ambulances, taxis, etc.).Lire les précisions : Qui est concerné par la circulation alternée lundi Cette mesure d’urgence – accompagnée d’autres obligations comme le contournement de l’agglomération parisienne par les poids lourds en transit ou la réduction de la vitesse maximale de 20 km/h – devrait permettre de contrer le pic de pollution. Le précédent dispositif de circulation alternée, instauré le 17 mars 2014, à la veille des élections municipales, avait permis de réduire le trafic routier de 18 % dans la capitale, de 13 % dans la petite couronne et de 9 % dans la grande couronne, selon le bilan dressé deux mois plus tard par Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air en Ile-de-France.Résultat : la concentration de particules fines PM10 (d’un diamètre inférieur à 10 microns) avait diminué de 6 % et celle de dioxyde d’azote de 10 %. Pour autant, si l’agence relevait un « impact quantifiable et visible » de la circulation alternée, elle émettait quelques réserves sur le dispositif et appelait à « une action pérenne de grande envergure sur le trafic » pour s’attaquer à la pollution chronique. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a elle-même insisté, samedi 21 mars, sur « la nécessité d’apporter des réponses globales dans la durée ».Les véhicules les plus polluants ne sont pas ciblésPour Airparif, viser les véhicules en fonction de leur plaque d’immatriculation n’est pas la bonne méthode. « En visant les véhicules de plaque paire ou impaire, [la circulation alternée] ne permet pas de cibler de façon sélective les véhicules les plus polluants, relevait l’observatoire en mai 2014. De ce fait, des véhicules très émetteurs aux plaques impaires ont circulé ce jour et des véhicules moins émetteurs aux plaques pairs ont été interdits dans la zone. »En France, les véhicules diesel les plus polluants, ceux d’avant 2000, sont au nombre de 19 millions, soit 27 % du parc en circulation. La dernière norme européenne réglementant les émissions des polluants atmosphériques des moteurs, Euro 6, entrera en vigueur le 1er septembre. Quant aux filtres à particules, ils concernent seulement 15 % du parc automobile français, selon les calculs d’Eric Champarnaud, associé du cabinet de conseil BIPE, chargé de la pratique automobile.Lire : Que sort-il des pots d’échappement des voitures diesel ?Au-delà des pics, la pollution sévit au quotidienEn dehors des pics, la pollution chronique reste problématique en Ile-de-France : chaque année, entre 1 et 4 millions de Franciliens sont potentiellement exposés à des niveaux de pollution qui ne respectent pas la réglementation, principalement le long du trafic et dans le cœur de l’agglomération, selon Airparif.« Les pics de pollution peuvent déclencher des crises d’asthme, des irritations de la gorge ou des yeux, ou avoir des répercussions plus graves. Mais 95 % de l’impact sanitaire de la pollution de l’air sont provoqués par la pollution de tous les jours, prévenait Sylvia Medina, coordinatrice du programme de surveillance Air et santé de l’Institut de veille sanitaire (InVS), lors du pic de pollution de mars 2014. Or ce risque est sous-estimé car il n’est pas directement visible. » Pourtant, la liste des maux est longue : asthme, bronchite chronique, cancer du poumon, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, problèmes placentaires ou altération des fonctions cognitives.Fin 2013, la pollution de l’air extérieur a été classée parmi les « cancérogènes certains » pour les humains par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé. La Commission européenne avait chiffré – avec des données toutefois anciennes – à 42 000 morts prématurées en France, et 386 000 en Europe, l’impact sanitaire des particules fines. Une étude de la Commission des comptes de l’économie et de l’environnement, publiée en juillet 2012, évaluait de son côté « a minima » le coût des dommages sanitaires de la pollution (décès prématurés, hospitalisations, bronchites chroniques, journées d’activité restreinte…) pour la France métropolitaine à entre 20 et 30 milliards d’euros par an.Favoriser les transports et mobilités durablesConscientes de la nécessité de réduire le niveau de particules encombrant l’air citadin tout au long de l’année, de plus en plus de villes développent des politiques de mobilité durable. Elles consistent non seulement à renforcer le réseau des transports en commun, à mettre en place des dispositifs d’autopartage, à développer les pistes cyclables, mais aussi à rétablir une conduite plus apaisée en ville, en réduisant la vitesse autorisée de 50 à 30 km/h.Réduire la vitesse entraîne une diminution de la consommation de carburant et des émissions d’oxydes d’azote et de particules, en limitant notamment les freinages soudains et les accélérations. Ce type de mesure incite aussi à privilégier la marche et le vélo pour les déplacements de proximité. « Dans les villes développant la circulation à 30 km/h, on observe un fort développement de ce mode de transport », constate Frédéric Héran, économiste des transports urbains.Le projet de loi sur la transition énergétique, adopté en première lecture par l’Assemblée nationale et le Sénat, entend également favoriser les véhicules propres. Il prévoit 7 millions de points de recharge pour les voitures électriques d’ici à 2030. Le gouvernement espère développer ce marché en majorant la prime à l’achat d’un véhicule propre lorsque celui-ci s’accompagne de la mise au rebut d’un véhicule diesel : à compter du 1er avril, ce bonus est porté à 10 000 euros pour un véhicule électrique et 4 000 euros pour un hybride. Toutefois, le marché des véhicules électriques, bien qu’en hausse de 20 % en 2014, reste anecdotique. Il représente 0,59 % du 1,79 million de voitures neuves immatriculées l’an passé, selon les chiffres du Comité des constructeurs français d’automobiles.Vers des « zones à circulation restreinte »En France, les initiatives pour lutter contre la pollution restent néanmoins très insuffisantes. Ailleurs en Europe, plus de 200 villes ont déjà fait le choix de s’attaquer au cœur du problème en interdisant les véhicules les plus polluants, voire en restreignant la circulation automobile dans leur centre-ville.Lire : En Europe, deux cents villes restreignent leur accès aux véhicules polluantsS’inspirant de cette initiative, le projet de loi sur la transition énergétique prévoit la mise en place de « zones à circulation restreinte », qui consistent à interdire l’accès de tout ou partie d’un territoire aux véhicules polluants. Le dispositif a « des effets mesurables sur les émissions d’oxyde d’azote et de particules », souligne Gilles Aymoz, responsable du service qualité de l’air à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), auteur d’une étude sur ces zones de faibles émissions. Des baisses de 40 % des particules fines ont notamment été enregistrées.Un appel à projets « Villes respirables », lancé le 21 mars par la ministre de l’écologie, doit également inciter les grandes agglomérations et régions à « bâtir des plans d’actions sur cinq ans », s’attaquant à toutes les sources de pollution, celle venant du trafic mais aussi de l’industrie, de l’agriculture, du chauffage.Audrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Madjid Zerrouky et Samuel Laurent Sans surprise, la publication des résultats du premier tour des cantonales et leur interprétation ont provoqué la colère dans la plupart des formations politiques, et ont suscité des commentaires agacés des internautes dans notre couverture en direct des départementales. En cause, les choix opérés par le ministère de l'intérieur pour désigner  et classer l'appartenance politique de chacun des candidats de ce nouveau scrutin par binôme.Voici les résultats uniquement en prenant les étiquettes politiques des binômes : #container_1427100876672{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427100876672{ height:500px; } #container_1427100876672 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427100876672 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427100876672 .subtitre{ display:block; }Cantons remportés, en ballottage et en tête par étiquetteSur 97 départements dépouillés(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427100876672", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["UD","SOC","FN","UMP","DVD","UG","DVG","UDI","FG","COM","RDG","DIV","MDM","UC","VEC","DLF","PG","EXG","EXD"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de cantons où un binôme est en ballottage", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 887 ], [ "", 643 ], [ "", 1070 ], [ "", 308 ], [ "", 311 ], [ "", 386 ], [ "", 206 ], [ "", 58 ], [ "", 55 ], [ "", 16 ], [ "", 21 ], [ "", 32 ], [ "", 13 ], [ "", 11 ], [ "", 6 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", 3 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Nombre de cantons où un binôme est en tête", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 578 ], [ "", 326 ], [ "", 322 ], [ "", 209 ], [ "", 194 ], [ "", 185 ], [ "", 90 ], [ "", 35 ], [ "", 25 ], [ "", 14 ], [ "", 12 ], [ "", 11 ], [ "", 6 ], [ "", 5 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Nombre de cantons où un binôme a été élu", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 58 ], [ "", 12 ], [ "", 4 ], [ "", 19 ], [ "", 28 ], [ "", 6 ], [ "", 9 ], [ "", 5 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 3 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ] ], "color": "#ff3232" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Dans ce scrutin d'un genre nouveau ne pouvaient se présenter que des binômes constitués d'un homme et d'une femme, qui n'étaient pas obligatoirement issus du même parti politique. A charge pour le ministère et les préfectures de déterminer les binômes socialistes (PS), Union pour un mouvement populaire (UMP), écologistes (EELV), Front national (FN), et surtout les cas, plus complexes, d'unions : « union de la gauche », « union de la droite », « divers gauche », etc.Des alliances variables au niveau des binômesInterrogé par Le Monde avant le premier tour, le ministère de l'intérieur expliquait s'être fondé, pour établir ses grilles, sur « les clivages politiques issus des scrutins passés et de l'actualité politique ». Celles-ci précisaient par exemple que les binômes intitulés « union de la gauche » devaient avoir été investis par deux partis de gauche, dont le PS, quand ceux d'« union de la droite » devaient avoir reçu l'investiture à la fois de l'UMP et de l'UDI. Subtilité supplémentaire : le ministère distinguait les listes estampillées « union de la gauche » des listes « divers gauche » où aucun des deux candidats n'a été investi par le PS.Or la gauche se présentait plutôt divisée au scrutin, avec des alliances assez variables : PS et parti communiste (PCF), PS et EELV, EELV et Parti de gauche (PG)... Ce morcellement augmentait mécaniquement le poids relatif du Parti socialiste, qui partait sous ses propres couleurs dans 998 cantons ; un nombre auquel il faut ajouter les 592 binômes « union de la gauche » qui ont été mis au crédit du PS (investiture du PS plus au moins un parti de gauche – EELV, PRG, PCF, PG) au soir du scrutin.Les plaintes d'EELV, du PCF ou du Front de gauche étaient donc assez prévisibles. Les écologistes arguent ainsi qu'ils récoltent un score national assez faible (2 %) alors que dans les cantons où leurs candidats se présentaient seuls, ils ont obtenu autour de 10 %. Mais ils ne précisent pas qu'il faudrait distinguer les cas où ils étaient présents sous l'étiquette « union de la gauche » aux côtés d'un candidat socialiste, de ceux où ils étaient estampillés « divers gauche » ou des cas où ils se présentaient sous leur seul nom.Autre cas litigieux, celui du Front de gauche – qui n'est pas un parti, mais une coalition de partis parmi lesquels le Parti de gauche ou le Parti communiste français. Selon le ministère de l'intérieur, un binôme Front de gauche ne pouvait être constitué que de deux candidats investis par le PCF et le Parti de gauche. Si les deux candidats sont communistes, le binôme est étiqueté « communiste» ; « Parti de gauche » s'ils sont membres du PG ; et si un candidat est membre d'une autre composante du Front de gauche (Ensemble, par exemple), le binôme bascule en « divers gauche ». Sont également classés en « divers gauche » les 192 tickets unissant Front de gauche et écologistes d'EELV.Dans l'Ain, une définition variable de l'« union de la gauche »Mais pour le seul département de l'Ain, sur lequel Le Monde s'est penché avant le premier tour, quatre cas litigieux ont été recensés. En se basant sur le Répertoire national des élus (RNE), qui recense tous les élus de France, on pouvait trouver, sous l'étiquette « union de la gauche » un binôme radical de gauche-divers gauche (sans le PS) ; deux binômes Parti socialiste-divers gauche (sans la présence d'un deuxième parti de gauche) et même un binôme divers gauche et… divers droite (dans le 20e canton).En s'affranchissant de leur propre grille, les services du ministère de l'intérieur ont-ils dans ces cas précis choisi de favoriser l'exposition de binômes PS-union de la gauche ? Contacté, le ministère botte en touche : « La corrélation entre le RNE et les nuances individuelles des candidats n'est pas automatique. La nuance attribuée à un scrutin peut refléter l'évolution politique du candidat (…) à partir de l'ensemble des éléments connus de celui-ci... »Les candidats auraient ainsi changé d'appartenance politique en un mois et demi… la dernière mise à jour du RNE datant du mois de janvier.Quand l'UMP se plaignait d'être requalifiée en divers droiteLa question s'est également posée à droite, même si la victoire a limité les plaintes. Un mois avant le scrutin, le 23 février, le porte-parole du parti, Sébastien Huyghe, avait accusé le gouvernement de « requalifier » des candidats de l'UMP en divers droite pour tenter de « limiter la catastrophe annoncée » pour la gauche à ce scrutin. Il ne citait qu'un seul cas concret, celui du secrétaire départemental UMP du Calvados, Cédric Nouvelot, qui se présentait dans le canton de Courseulles-sur-Mer. « Il souhaitait se présenter sous l'étiquette UMP mais a été requalifié en tant que divers droite », affirme M. Huyghe. Interrogée par Le Monde, la direction du parti de Nicolas Sarkozy n'avait pas donné davantage de précisions sur l'identité d'autres candidats concernés par ce supposé mauvais étiquetage.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426068108783 .graphe").css("height", 400)$("#container_1426068108783 .title").empty()if ("Nombre de binômes candidats selon la définition du ministère de l'intérieur"!= ""){Nombre de binômes candidats selon la définition du ministère de l'intérieur")}$("#container_1426068108783 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426068108783 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Parti communiste","Divers","Debout la France","Divers droite","Divers gauche","Extrême droite","Extrême gauche","Front de gauche","Front national","Modem","Parti de gauche","Radicaux de gauche","Parti socialiste","Union du centre","Union de la droite","Union des démocrates et indépendants","Union de la gauche","Union pour un mouvement populaire","EELV",""], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Binômes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 274 ], [ "", 306 ], [ "", 145 ], [ "", 754 ], [ "", 871 ], [ "", 21 ], [ "", 39 ], [ "", 930 ], [ "", 1909 ], [ "", 55 ], [ "", 15 ], [ "", 39 ], [ "", 998 ], [ "", 32 ], [ "", 590 ], [ "", 127 ], [ "", 592 ], [ "", 423 ], [ "", 387 ], [ "", null ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1426068108783 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Le ministère assume et se défendDu côté du ministère de l'intérieur, on assume une grille des nuances établie de façon à assurer « l'information des citoyens sur les résultats du scrutin » et permettant d'« analyser le rapport de forces (...) et les équilibres départementaux et nationaux ». La difficulté réside dans la caractérisation des binômes « qui sont l'expression d'alliances de candidats dont la nuance politique individuelle n'est pas nécessairement identique ». Et le ministère de conclure : « Dans le même temps, l'attribution d'une nuance politique individuelle permettra toujours, au terme du scrutin, de totaliser le nombre de sièges obtenus par chaque nuance. Tel était déjà le cas dans le cadre des élections cantonales. »  Il reviendra donc aux partis politiques de faire eux-mêmes leur compte d'élus dans les conseils départementaux... a posteriori.Un droit de rectificationInscrire les nuances politiques des binômes lors des élections départementales est une obligation définie par la loi organique du 17 mai 2013 relative à l'élection des conseillers municipaux, des conseillers communautaires et des conseillers départementaux.Le ministère de l'intérieur rappelle que « sur le formulaire de candidature qu'il signe, le candidat est informé de l'attribution de la nuance conformément au droit en vigueur. La grille des nuances lui est également notifiée. Selon le décret précité, les candidats et élus (...) peuvent demander rectification, avant l'élection, de leur nuance dans le cadre d'un recours devant l'autorité administrative, puis le cas échéant devant le juge administratif ».Appliquée pour la première fois à l'occasion des municipales de mars 2014 – en calquant le mode de scrutin des villes de 1 000 à 3 500 habitants sur celui en vigueur dans celles de plus de 3 500 habitants –, elle avait déjà suscité des réactions de candidats courroucés par la couleur politique qui leur avait été attribuée.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.03.2015 à 10h13 • Mis à jour le23.03.2015 à 10h35 Le « ni-ni » de l'Union pour un mouvement popualire (UMP) est une « faute morale et politique ». Le premier ministre, Manuel Valls, a enfoncé le clou au lendemain du premier tour des élections départementales. Invité par RTL, lundi 23 mars 2015, M. Valls a répété sa consigne pour les cantons où la gauche est éliminée au second tour :« Quand on a à choisir entre un candidat républicain et le Front national, on n'hésite pas. La gauche, elle, n'hésite pas. »Dès les premiers résultats annonçant la défaite de la gauche, dimanche, Manuel Valls avait appelé « tous les républicains à faire barrage à l'extrême droite au second tour » et la gauche, « trop dispersée au premier tour », à se rassembler au second.Voir les résultats par cantonUne consigne suivie, notamment par Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, qui a appelé la droite à « clarifier sa position vis-à-vis du FN [Front national] » sur Twitter. Mais aussi par le frondeur et ancien ministre socialiste Benoît Hamon, qui a regretté dimanche soir sur France 2 que « l'UMP joue une nouvelle fois la carte du “ni-ni” »."Que l'UMP considère que le @partisocialiste soit un parti aussi toxique que le FN, cela me gène." #departementale2015 sur @France2tv— benoithamon (@benoithamon)require(["twitter/widgets"]);Le « ni-ni » de SarkozyDimanche soir, l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a en effet appelé depuis le siège de l'UMP à ne voter « ni pour le Front national ni pour la gauche » dans les départements où les candidats UMP seront éliminés. Le président de l'UMP a toutefois précisé que son parti, arrivé en tête lors du premier tour, ne conclurait « aucun accord » avec le FN.« Dans les cantons où nos candidats ne sont pas présents au second tour, cas peu fréquent, l'UMP n'appellera à voter ni pour le Front national, avec lequel nous n'avons rien en commun, ni pour les candidats de gauche, dont nous combattons la politique. »Lire le décryptage : Ce qu'il faut retenir des résultats des élections départementalesUne position partagée par Bruno Le Maire. Le député UMP a expliqué sur France 3 que donner une consigne de vote « n'[était] pas la bonne façon de combattre le Front national ». Sur Twitter, le maire de Bordeaux et ancien président de l'UMP Alain Juppé a lui aussi affirmé respecter la ligne fixée par le bureau politique de l'UMP en cas de duel entre le FN et le Parti socialiste (PS) tout en soulignant que sa « priorité [était] de faire barrage au FN ».Chacun connaît ma position qui n’a pas varié : pour moi, la priorité est de faire barrage au FN et de poursuivre le travail de pédagogie 1/2— Alain Juppé (@alainjuppe)require(["twitter/widgets"]);UDI et UMP divisées sur le front républicainUn « ni-ni » auquel n'adhère pas l'Union des démocrates et indépendants (UDI), alliée de l'UMP au premier tour. Son président, Jean-Christophe Lagarde, a en effet appelé dès dimanche soir sur i-Télé à « faire barrage au Front national » au second tour des élections départementales dans les cantons où les candidats de la droite sont éliminés.« Nous sommes, comme Jacques Chirac en son temps, très très clairs : il reste sur la table un bulletin républicain et nous appelons donc à faire barrage à l'extrême droite en utilisant ce bulletin républicain. »« On considère que le FN et le PS, ce n'est pas la même chose », a confirmé le député UDI Yves Jégo au micro de France Info.Une division qui « fait partie des différences qui justifient qu'il y ait deux partis, deux organisations politiques qui sont différentes mais qui peuvent gouverner ensemble », selon M. Lagarde. Mais qui trahit une « explosion » de l'alliance entre les deux partis selon le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambélis.L'UMP - UDI -MODEM explose sur la consigne de 2ème tour face au #FN. #departementales2015— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis)require(["twitter/widgets"]);A gauche, le secrétaire national du Parti communiste (PCF), Pierre Laurent, a appelé dimanche au « rassemblement de toutes et tous face à la droite ou à l'extrême droite » au deuxième tour des élections départementales.Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) a quant à lui invité à faire battre le FN au second tour des départementales s'il est opposé à la gauche, tout en refusant de préférer l'UMP au parti de Marine Le Pen. « Se prêter au jeu du “front républicain” auquel invite le Parti socialiste en votant pour l'UMP quand celle-ci est face au FN serait un leurre, un piège », estime le parti d'extrême gauche dans un communiqué. Françoise Fressoz Le chômage va-t-il enfin baisser en France cette année ? François Rebsamen n’en prend pas formellement l’engagement mais il « l’espère » et le « pense ». Invité mercredi 11 mars de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le ministre du travail estime que 2015 marquera « le tournant ».« J’espère qu’on va assister à une stabilisation puis à une régression » du chômage a-t-il indiqué en évoquant l’effet combiné du pacte de compétitivité, de la politique de l’emploi et des éléments extérieurs − baisse du prix du pétrole et de l’euro − qui favorisent la reprise. « ll semblerait que nous allons avoir un petit surcroît de croissance, j’espère qu’il va être encore plus important que prévu. J’espère qu’on aura plus de 1 % de croissance cette année » a-t-il précisé.Chômage : une bonne nouvelle à relativiserAlors que la gauche se présente divisée aux élections départementales, François Rebsamen a récusé l’idée d’un « tournant social » au lendemain du scrutin pour satisfaire les frondeurs. La politique mise en place est, dit-il, en train de « porter ses fruits ». « Il faut que nous amplifiions, que nous accélérions encore les réformes » a -t il ajouté en reconnaissant une impatience dont le président de la République est conscient « Il le rappelle tous les jours : il faut aller plus vite ».« Politiser le combat contre le FN »A l’unisson du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, le ministre du travail, a qualifié de « suicidaires » les divisions de la gauche en jugeant que « si celle-ci se rassemblait, elle pourrait être en tête au premier tour de l’élection départementale. » Au lieu de quoi « la division voulue par le Front de gauche, les élus communistes et par des écologistes va entraîner la quasi-disparition d’élus communistes en France. »« Si le Front national devenait le premier parti aux élections départementales, cela affaiblirait le pays »Inquiet de la poussée du Front national, François Rebsamen s’est dit pleinement en phase avec la dramatisation opérée par le premier ministre, Manuel Valls, qui avait déclaré dimanche : « j’ai peur que mon pays se fracasse contre le FN ».« Le premier ministre s’est très bien exprimé. Il faut politiser » a-t-il réagi. « Demain, si le Front national devenait le premier parti aux élections départementales, cela affaiblirait le pays, cela remettrait en cause les politiques de solidarité dans les départements », a-t-il jugé en accusant l’UMP de s’être « elle-même affaiblie en abaissant les barrières idéologiques qui existaient entre l’UMP et le FN ». François Rebsamen a mis en cause la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy « marquée par l’influence néfaste de Monsieur Buisson ». « On a abaissé les murs, les défenses, les barrières idéologiques qui existaient. Ce faisant, on a facilité les transferts, » a-t-il accusé.Défendant depuis toujours la mise en place d’un scrutin proportionnel aux élections législatives afin de faciliter les coalitions de gouvernement, le ministre du travail a constaté que le scrutin majoritaire en vigueur risquait d’amplifier les gains du FN. Il n’a pas dévoilé l’état des discussions sur ce sujet avec le président de la République. « Je travaille sur mon secteur », a-t-il botté en touche.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Lucie Soullier Ici, pas de « FNPS ». Pas de PS du tout, d’ailleurs. Dans le canton de Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir), une finale avant l’heure se tiendra dès le premier tour des départementales, dimanche 22 mars. Les électeurs auront pour mission, s’ils l’acceptent et se déplacent, de choisir entre un binôme divers droite et un autre Front national. La gauche, elle, n’a pas réussi à réunir quatre volontaires pour composer un binôme (deux candidats et deux suppléants). C’est le cas dans deux cantons du département, qui se voient ainsi privés d’offre politique à gauche.Même le candidat divers droite Gérard Sourisseau, maire de Saint-Lubin-des-Joncherets et conseilleur général, ne s’y attendait pas. Jusqu’au bout, il a cru à un ticket de gauche, « même très large ». Finalement, les panneaux électoraux ne portent pas de troisième numéro. Le FN se voit propulsé au rang de seul parti d’opposition. Mais mardi 10 mars, au lendemain du lancement officiel de la campagne, l’affiche du binôme divers droite trônait encore seule dans les rues du canton, offrant un spectacle peu propice à la mobilisation. Au comptoir du Saint-Lubin, les habitués reprennent à peine leur routine après deux semaines de fermeture du bar-Loto-Rapido. Au cœur des discussions : les vacances d’Isabelle, « trop courtes » évidemment, qui intéressent davantage que le scrutin à venir. Qui se présente ? « Ah ça, il y a le maire, c’est sûr. » Il faut dire que cela fait longtemps qu’ils le croisent dans l’isoloir. M. Sourisseau est maire depuis vingt ans, conseiller général depuis quatorze. « Mais en même temps, s’il n’y a personne d’autre qui y va…, concède Isabelle en laissant glisser un verre. Je ne suis décidément pas plus adroite qu’avant les vacances. » N’y voyez aucun jeu de mot sur le bulletin qu’elle choisira, elle n’habite même pas le canton.Avec une offre politique si limitée, « ça va encore être la grosse surprise », ironise l’un de ses clients en quête d’une pièce pour gratter un Astro. Serait-ce gagné d’avance pour le binôme divers droite qui réunit Christelle Minard et Gérard Sourisseau ? Ces derniers ne veulent surtout pas voir cette idée se propager. Car en face, la candidate FN Pascale van der Bauvede y croit : « Dans le contexte actuel, on peut faire un bon score. » Aux européennes de 2014, le parti d’extrême droite est devenu le premier parti d’Eure-et-Loir, avec 27,12 % des voix exprimées, soit quatre points de plus que l’UMP.L’ombre d’un DoubsA cela, il faut ajouter que les départementales (anciennement cantonales) ne sont pas réputées pour faire s’envoler le taux de participation et que les sympathisants de gauche n’iront pas tous s’engager dans un front républicain. « Tout ça combiné, cela peut donner un résultat serré », prévient M. Sourisseau. Plane alors l’ombre d’un « Doubs à l’envers » – un face à face droite-extrême droite – qui se terminerait mal pour la droite.Au point que son tract annonce qu’il n’y aura pas de deuxième tour dans le canton, alors que les deux mêmes tickets pourraient très bien se retrouver pour un nouveau duel, un dimanche plus tard, faute d’avoir réuni les 25 % d’inscrits nécessaires pour être élu dès le premier. « C’est un peu exagéré, mais c’est justement pour mobiliser » dès le premier tour, justifie Christelle Minard, également maire UMP de Tremblay-les-Villages. Et éviter de voir des électeurs qui devraient être acquis ne pas se déplacer.Regarder la vidéo : Comprendre le scrutin des départementales en cinq minutes Pour la même raison, le binôme divers droite organise des « rendez-vous de proximité » dans les 47 communes du canton, auprès des élus municipaux et des habitants. Avec un seul credo, répété par Mme Minard à Rohaire, lundi soir : « Dites à votre entourage d’aller voter. » Pour sa liste, bien sûr. Mais pas pour faire barrage au FN. Car l’argument est compliqué à brandir dans de nombreux villages où l’extrême droite a passé aisément la barre des 30 % aux européennes : 45,21 % à Serazereux, 35,68 % à Senonches, 37,12 % à Saint-Lubin-des-Joncherets… « Je ne peux tout de même pas dire que près de 40 % de mes administrés ne sont pas républicains », constate M. Sourisseau.MJC et retraitésLe duo divers droite préfère donc mener sa campagne contre l’abstention, en mobilisant sur des questions très locales : « Pour que les gens ne se trompent pas d’élection. » Cette tournée des villages est notamment l’occasion de rappeler à quoi servent les départements. En réveillant à Rohaire (161 habitants) le souvenir d’une aide pour le lancement d’une MJC ; en écoutant à Morvilliers (134 habitants) la petite dizaine de personnes présentes s’inquiéter du manque de médecins, de l’isolement des personnes âgées, d’un réseau de bus parcellaire, d’un accès à Internet quasi inexistant… Des questions auxquelles les deux maires candidats n’ont pas toujours la réponse. « On ne peut pas faire de miracle », confesse M. Sourisseau.Lire aussi : Adoption, hébergement, handicap : quelles compétences sociales restera-t-il au département ?En face, même s’il habite également le canton, le binôme FN surfe davantage sur la situation nationale. Avec son nom au recto et son visage au verso, Marine Le Pen fait presque figure de suppléante sur leur tract. Ancien sympathisant UMP désormais candidat FN, Christophe Rouaud confirme : « Notre avantage principal, c’est la flamme. »Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Guibert De Vigipirate à la cyberguerre, du budget au droit d’association des militaires, les armées sont de nouveau en chantier, moins de deux ans après la publication du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. Une révision de la loi de programmation militaire 2014-2019 aura lieu à l’été, notamment pour garantir les ressources promises aux armées et tenir compte des nouvelles missions qui leur sont attribuées en matière de protection du territoire national. Voici les dix principaux chantiers présentés par le ministre Jean-Yves Le Drian mercredi 11 mars.Une nouvelle loi de programmation militaire pour juinPlus de soldats sur le territoireDécidé après les attentats de janvier, l’engagement de 10 000 militaires en appui des forces du ministère de l’intérieur est maintenu, a décidé le président de la République au cours d’un conseil de défense mercredi matin. Il sera maintenu « au minimum jusqu'au début de l'été, date à laquelle il sera réévalué », a ensuite précisé le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, lors d'une conférence de presse.Cet effectif comprendra 7 000 soldats pour la protection « dans la durée » des sites confessionnels juifs, et 3 000 autres en renfort possible. Aujourd’hui, 682 sites sont protégés par des militaires dont 604 lieux communautaires. Le dispositif des gardes statiques va évoluer, confirme le ministre, avec des patrouilles mobiles plus nombreuses et un allégement de la protection de certains locaux quand ils sont vides.Autre mesure : le développement des réserves. « Les travaux que nous menons visent à disposer d’un réservoir de 40 000 réservistes contre 28 000 aujourd’hui », annonce M. Le Drian. L’objectif étant de « pouvoir déployer 1 000 réservistes en permanence ». Il reste à les financer.L’armée parmi nousMoins de coupes dans les effectifsLes armées devaient supprimer 34 000 emplois entre 2014 et 2019, selon la loi de programmation militaire. En janvier, tirant les leçons des attentats, le chef de l’Etat avait déjà décidé de sauver 7 500 postes militaires et civils dans la défense. Mercredi, il a décidé d’aller « au-delà ». La défense espère en sauver jusqu’à 23 000. Dans ce cadre, parallèlement, l’armée de terre va être réorganisée. Son nouveau modèle sera dévoilé début avril.Hollande prêt à revoir la baisse des effectifs militairesDe nouveaux moyens pour la cyberguerreLes priorités décidées en 2013 dans le cadre du Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale sont « accentuées » annonce le ministre. Ainsi les effectifs du volet cyber de la stratégie de défense « seront accrus ». La programmation 2014-2019 avait prévu un investissement de 1 milliard d’euros et l’embauche de 500 spécialistes, dans les états-majors et à la direction générale de l’armement. Cet effectif supplémentaire doit être doublé.Contre l’Etat islamique, l’armée active une cellule de contre-propagandeDe nouveaux moyens de renseignementUne autre priorité du Livre blanc, le renseignement, est confortée. Le ministre confirme plusieurs projets : la réalisation avec l’Allemagne d’un troisième satellite d’observation (elle doit être actée lors d’un conseil franco-allemand le 31 mars) ; le lancement des études relatives au futur drone européen envisagé pour 2025 avec l’Italie et l’Allemagne ; la commande « à l’été » de trois nouveaux drones américains Reaper.Lors de sa conférence de presse, il a en outre annoncé la création d’une « autorité administrative indépendante » afin d’encadrer les pratiques des services.Des sociétés de projet pour boucler le budget 2015Pour obtenir les ressources allouées à la défense en 2015, soit 31,4 milliards d’euros, les crédits budgétaires doivent être complétés par 2,3 milliards de recettes exceptionnelles. Elles seront apportées par des « sociétés de projet », créées en juillet lors de la promulgation de la loi Macron sur la croissance et l’activité. Ces sociétés, montées par l’Etat, cèderont des armements aux industriels concernés en échange de cash, avant de relouer aussitôt ces équipements. Trois futures frégates multi-missions (FREMM) du constructeur naval DCNS et 4 avions A400M sont concernés.Le groupe d’armement naval DCNS accuse une perte de 336 millions d’euros en 2014Des associations professionnelles pour les militairesL’actualisation de la loi de programmation militaire comportera un volet social. Après la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme en raison de l’interdiction absolue des syndicats dans les armées, le ministère va organiser « la possibilité pour les militaires de constituer des associations professionnelles ».Un premier syndicat bien policé pour les gendarmesLe Conseil constitutionnel ayant par ailleurs récemment rappelé que les militaires en activité avaient le droit d’être élus dans les conseils municipaux, la loi sera adaptée en ce sens.Un service volontaire pour les jeunesLes armées présenteront en mai un projet pour expérimenter un « service militaire adapté », inspiré de celui qui existe dans les départements d’outre-mer pour les jeunes sans qualification. Un millier de places seront offertes « dès l’automne 2015 ». Intégré au dispositif général du service civique, il comprendrait une formation professionnelle. Trois pistes sont étudiées : un partenariat avec les régions, un accord avec une branche professionnelle ou un montage avec une grande entreprise.Service civique : l’Etat face à lui-mêmeUn nouveau logiciel de paieLa page du logiciel défecteux Louvois, qui a totalement désorganisé depuis quatre ans la paie des militaires, se tourne, promet le ministre de la défense. Trois prototypes ont été présentés par la Direction générale de l’armement (DGA) en décembre pour remplacer Louvois. « D’ici à cet été nous choisirons le meilleur », précise le ministre de la défense. En décembre sera présenté un nouveau logiciel pilote baptisé « Source solde ». Les tests grandeur nature ne commenceront qu’en 2016.Paie des militaires : comment sortir du cauchemar LouvoisLe Pentagone français inauguré à l’automneLe déménagement et le regroupement des services centraux de la défense dans « l’Hexagone Balard », version française du Pentagone, sera bouclé à la fin 2015. L’inauguration formelle du nouveau siège aura lieu en octobre, au moment de l’installation de la DGA. « L’état-major des armées aura réalisé sa bascule pour le mois de juillet, c’est à cette date que le nouveau centre des opérations sera en service », affirme le ministre.Un retrait confirmé de CentrafriqueLes opérations extérieures mobilisent environ 10 000 soldats.« En Centrafrique, l’amorce d’un dialogue national confirme notre perspective d’un désengagement de l’opération Sangaris dans le courant du deuxième semestre », déclare M. Le Drian. L’état-major avait planifié une baisse des effectifs, autour de 1700 soldats aujourd’hui, pour les ramener à moins d’un millier à l’été, puis à terme autour de 500, le volume déployé par la France avant les évènements de décembre 2013. Cette cible n’est pas confirmée mais la décrue se fera progressivement au cours de l’année 2015.Pour la France, un impossible tournant stratégiqueLa priorité reste la lutte contre la « menace terroriste d’inspiration djihadiste ». Le ministre a rappelé que 1400 Français ont été à ce jour impliqués dans le djihad au Moyen-Orient, dont 90 sont morts et 200 sont rentrés en France.Au Sahel, l’opération Barkhane se poursuit et les effectifs militaires français vont « légèrement » augmenter. La base avancée de Madama, dans le nord du Niger, « sera pleinement opérationnelle au 1er juillet », annonce le ministre.Lire : La France va augmenter « légèrement » ses effectifs au SahelNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.03.2015 à 14h44 • Mis à jour le11.03.2015 à 18h44 | Alexandre Lemarié, Madjid Zerrouky et Jérémie Baruch Le gouvernement cherche-t-il à minorer à l'avance le score de l'UMP aux élections départementales en jouant sur les étiquettes des candidats ? C'est ce qu'affirme le parti de Nicolas Sarkozy, accusant le ministre de l'intérieur d'avoir requalifié certains de ses candidats en divers droite pour tenter de minimiser l'ampleur de la vague bleue attendue au soir du 29 mars prochain.Pour Laurent Wauquiez, secrétaire général du l'UMP, pas de doute : cet étiquetage des candidats vise à minimiser le score de sa formation. Il demande à Bernard Cazeneuve de « remédier au plus vite à cette erreur manifeste » qui aboutirait, selon lui, à un résultat « sans rapport avec la réalité ».Quand l'UMP se plaint d'être requalifiée en divers droiteCe n'est pas la première fois que l'UMP utilise cet angle d'attaque. Le 23 février, le porte-parole du parti, Sébastien Huyghe, avait déjà accusé le gouvernement de « requalifier » des candidats de l'UMP en divers droite pour tenter de « limiter la catastrophe annoncée » pour la gauche à ce scrutin. Quant à savoir quels sont les candidats concernés, MM. Wauquiez et Huyghe ne citent qu'un seul cas concret : celui du secrétaire départemental UMP du Calvados, Cédric Nouvelot, qui se présente sur le canton de Courseulles-sur-Mer. « Il souhaitait se présenter sous l'étiquette UMP mais a été requalifié en tant que divers droite », affirme M. Huyghe. Interrogée par Le Monde, la direction du parti de Nicolas Sarkozy n'a pas donné davantage de précisions sur l'identité d'autres candidats concernés par ce supposé mauvais étiquetage.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426068108783 .graphe").css("height", 400)$("#container_1426068108783 .title").empty()if ("Nombre de binômes candidats selon la définition du ministère de l'intérieur"!= ""){Nombre de binômes candidats selon la définition du ministère de l'intérieur")}$("#container_1426068108783 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426068108783 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Parti communiste","Divers","Debout la France","Divers droite","Divers gauche","Extrême droite","Extrême gauche","Front de gauche","Front national","Modem","Parti de gauche","Radicaux de gauche","Parti socialiste","Union du centre","Union de la droite","Union des démocrates et indépendants","Union de la gauche","Union pour un mouvement populaire","EELV",""], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Binômes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 274 ], [ "", 306 ], [ "", 145 ], [ "", 754 ], [ "", 871 ], [ "", 21 ], [ "", 39 ], [ "", 930 ], [ "", 1909 ], [ "", 55 ], [ "", 15 ], [ "", 39 ], [ "", 998 ], [ "", 32 ], [ "", 590 ], [ "", 127 ], [ "", 592 ], [ "", 423 ], [ "", 387 ], [ "", null ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1426068108783 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Du côté du ministère de l'intérieur, on assume une grille des nuances établie de façon à assurer « l'information des citoyens sur les résultats du scrutin » ainsi qu'« analyser le rapport de forces (...) et les équilibres départementaux et nationaux ». La difficulté résidant dans la caractérisation des « binômes » « qui sont l'expression d'alliances de candidats dont la nuance politique individuelle n'est pas nécessairement identique ». Les candidats doivent en effet se présenter en binôme composé d'une femme et d'un homme pour ses départementales.Et le ministère de conclure : « Dans le même temps, l'attribution d'une nuance politique individuelle permettra toujours, au terme du scrutin, de totaliser le nombre de sièges obtenus par chaque nuance. Tel était déjà le cas dans le cadre des élections cantonales. »  Il reviendra donc aux partis politiques de faire eux-mêmes leur compte d'élus dans les conseils départementaux... a posteriori.Binômes et étiquettesConcrètement, pour établir ses grilles, la place Beauvau dit s'être fondée sur « les clivages politiques issus des scrutins passés et de l'actualité politique » .Les binômes « union de la gauche » doivent ainsi avoir été investis par au moins deux partis de gauche, dont le Parti socialiste ; les binômes « union de la droite » doivent être investis par l'UMP ET L'UDI.  Les binômes « union de la gauche » doivent ainsi avoir été investis par au moins deux partis de gauche, dont le Parti socialiste ; les binômes « union de la droite » doivent être investis par l'UMP et l'UDI.Résultat,  la division de la gauche augmente mécaniquement le nombre de binômes estampillés Parti socialiste, qui part donc sous ses propres couleurs dans 998 cantons ; un nombre auquel il fait rajouter les 592 binômes « union de la gauche » qui seront à mettre au crédit du PS (investiture du PS + au moins un parti de gauche  – EELV, PRG, PCF, Parti de gauche) au soir du scrutin.Dans l'Ain, une définition parfois étrange de l'« union de la gauche »Mais pour le seul département de l'Ain, Le Monde.fr a identifié 4 cas où la domination « union de la gauche » est abusive en se basant sur le Répertoire national des élus (RNE), qui recense tous les élus de France  : un binôme radical de gauche/divers gauche (sans le PS) ; deux binômes Parti socialiste/divers gauche (sans la présence d'un deuxième parti de gauche) et même un binôme divers gauche et… divers droite (20e canton).En s'affranhissant de leur propre grille, les services de l'intérieur ont-ils  dans ces cas précis choisi de favoriser l'exposition de binômes PS/union de la gauche ? Contacté, le ministère botte en touche : « La corrélation entre le RNE et les nuances individuelles des candidats n'est pas automatique. La nuance attribuée à un scrutin peut refléter l'évolution politique du candidat (…) à partir de l'ensemble des éléments connus de celui-ci... ».Les candidats auraient ainsi changé d'appartenance politique en un mois et demi… la dernière mise à jour du RNE datant du mois de janvier.Le Front de gauche en 4 morceauxVendredi 5 mars, c'est le PCF qui émettait de vives protestations, allant jusqu'à sommer le ministère de publier une liste nominative de candidats avec leur étiquette politique individuelle (ce qui n'est pas le cas dans la liste actuelle). En cause : « l'acrobatique nomenclature "divers gauche" de la place Beauvau ». La veille, Olivier Dartignolles, porte-parole du PCF, accusait le ministère d'entretenir délibérément le flou pour que soient sous-estimés les résultats de la gauche radicale à l'issue du scrutin. Selon le ministère de l'intérieur, un binôme « Front de gauche » ne peut être constitué que de deux candidats investis par le PCF et le Parti de gauche. Si les deux candidats sont communistes, le binôme est étiqueté « communiste » ; « Parti de gauche » s'ils sont membres du PG ; et si un candidat est membre d'une autre composante du Front de gauche (Ensemble, par exemple), le binôme bascule en « divers gauche ». Divers gauche toujours : les 192 tickets Front de gauche et écologistes d'EELV.Enfin, en se basant sur la liste de candidats soutenus par le PCF, des binômes PCF-PG (normalement Front de gauche), voire PCF-PCF (communiste) ont été par exemple été requalifiés en « divers gauche » dans une dizaine de cantons de la Drôme, de l'Oise et de l'Yonne.Un droit de rectificationInscrire les nuances politiques des binômes lors des élections départementales est une obligation définie par la loi organique du 17 mai 2013 relative à l'élection des conseillers municipaux, des conseillers communautaires et des conseillers départementaux.Le ministère de l'intérieur rappelle que « sur le formulaire de candidature qu'il signe, le candidat est informé de l'attribution de la nuance conformément au droit en vigueur. La grille des nuances lui est également notifiée. Selon le décret précité, les candidats et élus (...) peuvent demander rectification, avant l'élection, de leur nuance dans le cadre d'un recours devant l'autorité administrative, puis le cas échéant devant le juge administratif. » Appliquée pour la première fois à l'occasion des municipales de mars 2014 –en calquant le mode de scrutin des villes de 1 000 à 3 500 habitants sur celui en vigueur dans celles de plus de 3 500 habitants –, elle avait déjà suscité la colère de candidats courroucés par la couleur politique qui leur avait été attribuée.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Abel Mestre Plusieurs frontistes sont visés par une vaste enquête européenne pour fraude, comme l’a révélé Le Monde dans son édition datée du 11 mars. Ainsi, 29 assistants des 23 députés européens du Front national sont suspectés de bénéficier de rémunérations versées par le Parlement européen, tout en travaillant exclusivement pour le FN sur le territoire français.Alerté de ces soupçons, le président du Parlement européen, l’allemand Martin Schulz, a saisi lundi l’Office européen antifraude, l’OLAF, et alerté dans le même temps la ministre française de la justice, Christiane Taubira, de faits pouvant s’apparenter à un financement illicite de parti politique. Le parquet national financier devrait être saisi de ce dossier. Pour le moment, Marine Le Pen rejette avec force toute accusation de fraude et promet déposer une plainte contre Martin Schulz pour « dénonciation calomnieuse ».Le FN au cœur d’une enquête pour fraudeSi les situations des vingt-neuf personnes concernées ne sont pas toutes les mêmes – certains ne viennent jamais au FN et entretiennent des relations plus que distantes avec le parti –, les cas les plus problématiques pour le parti d’extrême droite sont les vingt cadres figurant sur son nouvel organigramme, qui date de fin février. Ces derniers sont soit des assistants d’élus au Parlement européen – quatre étant des assistants « accrédités », donc censément basés dans les institutions à Bruxelles ou Strasbourg –, soit des assistants « locaux », c’est-à-dire implantés dans les circonscriptions. Parmi eux, plusieurs proches des dirigeants du FN.Le cabinet entier de Jean-Marie Le Pen est concernéGuillaume L’Huillier, directeur de cabinet du vieux chef, et Micheline Bruna, sa secrétaire particulière, sont tous deux des assistants « locaux » d’élus européens. Le premier auprès de Bruno Gollnisch, élu dans le Sud-Est, la seconde auprès de M. Le Pen lui-même. Gérald Gérin, un intime de M. Le Pen est, lui, l’assistant parlementaire de Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du parti et proche de la famille Le Pen.L’entourage de Marine Le Pen n’est pas épargnéPlusieurs conseillers de la présidente du FN sont des assistants « locaux » – comme Bruno Bilde et l’économiste Philippe Murer. Le cas de M. Bilde illustre la raison des soupçons des services de l’europarlement : il est adjoint au maire d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) et est, malgré tout, rattaché à Sophie Montel, eurodéputée du Grand-Est. « Je redige les interventions orales et écrites de Mme Montel. Je viens de signer mon contrat et je suis encore en période d’essai... En plus je vais systématiquement au Parlement! Cette enquête me semble complètement aberrante! », se défend pour sa part Bruno Bilde.Autre proche de Marine Le Pen repérée par les services du parlement : Florence Lagarde. Si cette inconnue du grand public n’occupe aucune fonction au sein du FN, elle est la présidente de Jeanne, le microparti de Marine Le Pen. Cette structure est au centre d’une enquête ouverte en avril 2014 par les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi. Les magistrats s’interrogent sur le rôle joué auprès des candidats FN par Jeanne et la société Riwal, fondée par Frédéric Chatillon, un proche de Mme Le Pen et de Mme Lagarde.Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen, a été mis en examenLes amis de Florian Philippot sont aussi visésHuit cadres sur les quinze qui dépendent du numéro 2 du FN dans l’organigramme frontiste sont sur la liste du Parlement européen. Parmi eux, se trouvent des très proches de Florian Philippot. Il en va ainsi de Joffrey Bollée son « directeur de cabinet, chargé de mission aux affaires régaliennes et responsables argumentaires », assistant local de M. Philippot et Aloïs Navarro, « chargé de mission aux affaires économiques », rattaché à Sophie Montel. Marie-Amélie Dutheil de la Rochère, « chargée de mission aux affaires européennes et internationales », est, quant à elle, l’assistante parlementaire de M. Philippot.Avant le premier tour des élections départementales, fixé au 22 mars, cette enquête pourrait, en tout cas, constituer un sérieux problème politique pour le FN qui n’hésite jamais à pointer et vilipender les supposés errements des autres partis, notamment le Parti socialiste, accusé par Marion Maréchal Le Pen, de « voler les Français ».Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.03.2015 à 19h29 Seize hommes, dont un mineur, proches du mouvement dissous Troisième Voie, ont été placés en garde à vue après un coup de filet lundi 9 mars dans le milieu de l'ultra-droite en Picardie, a-t-on appris mardi auprès du parquet d'Amiens. Les enquêteurs soupçonnent des faits de tentative d'homicide, violences, vols, reconstitution de groupes de combat, incendies et infractions à la législation sur les stupéfiants, a déclaré le procureur Bernard Farret, confirmant une information du Courrier picard.« La majeure partie des personnes placées en garde à vue sont proches de la mouvance ultra et de la Troisième Voie », a-t-il ajouté, sans donner de précision sur la tentative d'homicide reprochée à un ou plusieurs des gardés à vue. Le coup de filet a eu lieu essentiellement dans la Somme, dans le cadre d'une information judiciaire qui avait été ouverte en mai 2014, selon le procureur. Etant donné la nature des faits, la garde à vue peut durer jusqu'à 96 heures.D'après le Courrier picard, les interpellations ont été faites à Ham, dans la Somme, ainsi qu'à Chauny (Aisne) et à Compiègne (Oise). Les personnes placées en garde à vue ont pour la majorité entre 20 et 30 ans, tandis que deux ont plus de 40 ans et qu'un autre est mineur, a précisé le procureur.« Milices privées »En juillet 2014, le Conseil d'État avait confirmé la dissolution, décidée par le gouvernement en juillet 2013, de Troisième Voie, groupuscule fondé en 2010 par Serge Ayoub, alias Batskin, ancien chef des skinheads d'extrême droite parisiens, et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR). Ces dissolutions, ordonnées après l'émotion suscitée par la mort du militant d'extrême gauche Clément Méric, le 5 juin 2013, avaient été prises sur décret au motif que Troisième Voie et les JNR constituaient des « milices privées » et « provoquaient à la haine, à la discrimination et à la violence », selon le Conseil d'État.Lire aussi (en édition abonnés) : Serge Ayoub dissout ses deux groupes d'extrême droiteEn septembre 2014, Esteban Morillo, sympathisant de Troisième Voie et principal suspect dans la mort de Clément Méric au cours d'une rixe, a été remis en liberté par la cour d'appel de Paris, soumis à un contrôle judiciaire strict dans l'attente d'un jugement. Esteban Morillo a grandi dans un village de l'Aisne, à Neuilly Saint-Front. 10.03.2015 à 17h01 • Mis à jour le11.03.2015 à 12h07 | Laetitia Clavreul et François Béguin C’est l’histoire d’une promesse de campagne si habilement formulée que chacun y a lu ce qu’il voulait y voir. Lorsque le 26 janvier 2012, à la Maison des métallos, à Paris, le candidat François Hollande présente parmi ses soixante engagements pour la France une mesure, la vingt-et-unième, prévoyant une « assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité », les partisans de l’euthanasie ne doutent pas que si le candidat socialiste est élu, une aide active à mourir sera mise en place. Certes, il s’est déclaré opposé à l’euthanasie, mais à l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), on croit que seul le mot lui fait peur.Un peu plus de trois ans plus tard, le texte qui va être débattu à l’Assemblée, mardi 10 et mercredi 11 mars, n’autorise ni l’euthanasie ni le suicide assisté. La proposition de loi, présentée par un député UMP, Jean Leonetti, et un PS, Alain Claeys, instaure un nouveau droit, celui d’une sédation profonde et continue en toute fin de vie, pour pouvoir être endormi avant de mourir. Une véritable avancée qui place la volonté du patient au centre. Mais pour bon nombre de députés PS, ce n’est là que le minimum de ce qui était envisageable.Presque à la surprise générale, à la veille de l’examen du texte, 120 d’entre eux ont signé un amendement qui prévoit une aide médicalisée active à mourir. « Notre amendement ne trahit pas la pensée de la proposition 21 », explique Catherine Lemorton, la présidente PS de la commission des affaires sociales, signataire de cet amendement. Elle ajoute : « Nous n’avons pas un rendez-vous sur la fin de vie tous les jours. Mon souci n’est pas de savoir ce que voulait le chef de l’Etat. »Hollande « a joué sur l’ambiguïté »De son côté, le président de la République ne s’est pas dédit. La proposition de loi Claeys-Leonetti est bien conforme à l’engagement 21 : « Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Une formule compatible avec la proposition de loi que soutient le chef de l’Etat… comme d’autres options auraient pu l’être.« Dans cette phrase, il y a tout ce qu’on peut imaginer et son contraire », reconnaît le député (PS, Val-d’Oise) Gérard Sebaoun, partisan d’une aide active à mourir. Pendant la campagne, alors que M. Hollande refusait de se montrer davantage précis, Jean Leonetti lui reprochait d’ailleurs de « flouter ses positions ».Fin de vie : les quatre points qui font débatFrançois Hollande « a incontestablement joué sur l’ambiguïté » que permettait la formulation de son engagement, juge aujourd’hui Jean-Luc Romero, le président de l’ADMD, « déçu ». La présence, dans l’équipe de campagne du candidat, de Manuel Valls et Marisol Touraine, partisans d’une aide active à mourir, qui avaient poussé le candidat à s’emparer du sujet, a pu y contribuer. En 2009, tous deux, ainsi que Laurent Fabius notamment, avaient signé (et même porté, pour l’actuel premier ministre), une proposition de loi en ce sens.La démarche de l’Elysée elle-même a pu laisser planer un certain flou sur les intentions de M. Hollande. Après son élection, le nouveau président donne le sentiment de vouloir aller vite, voire fort, sur cette question. En juillet 2012, il laisse six mois au professeur Didier Sicard, l’ancien président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), pour mener une mission de réflexion dans toute la France.« Le climat doit être apaisé »Après la remise de ce rapport, en décembre 2012, le chef de l’Etat saisit immédiatement le CCNE et lui demande de s’interroger sur les directives anticipées – ces consignes écrites laissées par chacun concernant sa fin de vie –, sur la manière de « rendre plus dignes les derniers moments d’un patient dont les traitements ont été interrompus », mais aussi sur les « modalités et conditions strictes » qui permettraient « l’assistance médicalisée au suicide ».L’exécutif est-il prêt à s’engager sur cette piste ? Certains conseillers du président y sont favorables. Elle présente un avantage notamment : faire un pas, sans pour autant embarrasser les médecins et le milieu hospitalier. En effet, si le patient reconnu en fin de vie se voit livrer une ordonnance et prend à domicile les médicaments qui déclencheront sa mort comme dans l’Etat de l’Oregon aux Etats-Unis, pas besoin d’une présence médicale.Lire aussi : Légalisation de l’euthanasie : où en sont les pays européens ?En ce début d’année 2013, à l’Elysée, où l’on souhaite donner le temps nécessaire à la réflexion sur ce sujet sensible qui concerne chaque Français individuellement, on évalue aussi la situation en termes politiques. Comment répondre aux attentes de la société sans heurter, sans diviser ? L’ampleur des manifestations contre le mariage pour tous qui, de novembre 2012 à mai 2013, ont fait descendre dans la rue des centaines de milliers de Français a surpris, et fait réfléchir à la manière de procéder. Au printemps, le sujet « fin de vie » est en mis en sourdine. « Le climat doit être apaisé pour que l’on puisse aborder de telles questions », reconnaît alors un conseiller. Du projet de loi qui avait été promis pour juin, on ne parle plus vraiment.Janvier 2014 marque un tournant. Lors d’une conférence de presse, François Hollande annonce de nouveau qu’un texte sera déposé. Il le place sous le signe du rassemblement. La France en a besoin, et les municipales approchent. « Je souhaite que ce texte puisse être élaboré sans polémiques, sans divisions et simplement dans l’idée qu’un cheminement est possible pour rassembler toute la société », déclare le chef de l’Etat.Un « sujet présidentiel »François Hollande annonce que des consultations seront menées par Marisol Touraine pour entendre les médecins, les intellectuels, les religieux. Mais la ministre de la santé, à qui le sujet tient à cœur – elle est en fait plutôt séduite par la mise en place du suicide assisté –, n’en aura pas l’occasion. En juin, une mission parlementaire est nommée, qui prend la main. La ministre, comme Manuel Valls, devenu premier ministre, ne sont pas aux commandes. C’est un « sujet présidentiel ». L’hôte de Matignon, qui auparavant appelait à « sortir de l’hypocrisie » sur la fin de vie, estime, dans son discours de politique générale, qu’« un consensus peut être trouvé dans le prolongement de la loi Leonetti ».Dans l’entourage du président, c’est progressivement devenu une évidence. Le texte doit être porté par deux parlementaires des deux grands partis, PS et UMP. Alain Claeys et Jean Leonetti sont les seuls deux noms évoqués. Deux modérés, deux spécialistes reconnus des questions éthiques, qui pourront trouver un terrain d’entente.C’est là sans doute que la fracture s’est faite avec une bonne partie des députés, qui n’auront pas accepté la nomination de Jean Leonetti, dont la loi en vigueur sur la fin de vie porte le nom. Trop prévisible, trop marqué. N’a-t-il pas, dès avril 2013, présenté sa propre proposition de loi où il indiquait comment améliorer « sa » loi de 2005 avec notamment une sédation en phase terminale ?Ce qui ressortira de la mission Claeys-Leonetti est en phase avec le résultat de la mission Sicard, et toute la longue réflexion menée par le CCNE, dont le rapport final constate qu’il y a en France consensus sur la nécessité d’améliorer les directives anticipées et la sédation en phase terminale, mais pas sur les notions de suicide assisté et de l’euthanasie. Mais à l’Elysée, on ne semble pas avoir pris la mesure de cette déception. On s’attendait bien à des amendements des écologistes ou des radicaux de gauche, pas à 120 signataires socialistes sur une proposition d’aide active à mourir.Personne ne sait au final ce que le président pense au fond. Sur les sujets personnels, et la fin de vie concerne justement chacun dans son intimité, François Hollande est très réservé. Tout juste sait-on qu’il aura abordé le sujet avec bon nombre de ses visiteurs, vu des films qui traitent de la question comme Hippocrate et Quelques heures de printemps. Mais s’il soutient fortement la proposition de loi, ce doit être qu’il s’y retrouve.Au PS comme au gouvernement, à la veille de l’examen, tout le monde tombait cependant d’accord pour dire que le futur texte ne serait qu’une « étape ».Laetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre Les loyers des nouveaux baux, conclus dans le secteur locatif privé en France en 2014, ont augmenté de 1 % sur un an, c’est-à-dire à peine plus que l’inflation (0,5 %), selon l’observatoire Clameur, qui fédère les données issues des administrateurs de biens (Foncia, Century 21, Belvia, Oralia) et des propriétaires institutionnels (Icade, Gecina), soit près de 300 000 baux signés en 2014.Depuis le début de cette année, la baisse est de 0,9 %. Cette sagesse des loyers est à l’œuvre depuis 2007. La progression a été de 1,4 % par an entre 2006 et 2014. Dans les vingt villes de 150 000 habitants, seules Le Mans et Reims ont vu les loyers progresser, de respectivement de 1,7 % et 0,6 %. Deux villes, Saint-Etienne et Marseille, sont quasi stables et les seize autres ont enregistré des baisses de loyers, parfois au-delà de – 3 %, comme à Paris (– 3,5 %), Nice (– 3,4 %) ou Le Havre (– 3,3 %).Les prix reculent de 2,2 % à Rennes, de 1,7 % à Angers ou 1,3 % à Bordeaux. Depuis début 2015, les loyers sont en repli à Amiens, Caen, Limoges, Nancy, Perpignan, Rouen, Dijon Grenoble, Toulouse, Strasbourg ou Toulon. En région parisienne la baisse concerne des villes comme Boulogne-Billancourt, Montreuil ou Argenteuil. PRÈS D’UN TIERS DES LOGEMENTS A CHANGÉ D’OCCUPANTSCes ajustements de prix se réalisent dans un marché dynamique : 29 % des appartements ont changé d’occupants sur les premiers mois de l’année 2015, contre 27 % en 2014 et 26,7 % en 2013.Avec 30 % de mobilité, les experts considèrent que le marché est fluide, car les locataires, qui cherchent un logement, ont souvent eux-mêmes libéré une place.« On assiste à une reprise parfois vigoureuse du marché de la location, sans dérapage des prix », se félicite Michel Mouillart, économiste spécialiste du logement, qui anime cet observatoire privé des loyers.En revanche, cette mobilité se dégrade encore en Rhône Alpes et Ile-de-France : elle est de moins de 17 % dans la capitale, réduisant l’offre de 19 % comparée à 2009. Les durées de relocation entre deux occupants s’allongent atteignant 7,8 semaines, soit 1,7 semaine de plus qu’en 2013, « Cela équivaut à une perte annuelle de recettes de 4,3 % pour les bailleurs », résume M. Mouillart.En Bretagne, cette vacance dépasse 16 semaines, 12 dans les Pays de la Loire et 7,5 semaines en région parisienne, où elle a progressé de 50 %.Résultat : les bailleurs sans perspectives de revalorisation des loyers sont de plus en plus réticents à engager des travaux. Leur effort d’amélioration ne concerne que 12 % des logements à l’occasion d’un changement de locataire, contre 32 % en 2012.« A terme, 30 000 à 40 000 logements seront retirés du marché pour cause d’obsolescence », alerte François Davy, le directeur général de Foncia et président de Clameur.« Il est plus facile de convaincre un bailleur d’ajuster son prix que de mettre une cuisine équipée ou de rafraîchir son appartement, des points sur lesquels les nouveaux locataires se montrent de plus en plus exigeants », relève-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laetitia Van Eeckhout 231 000 Parisiens, soit 11 % des habitants de la capitale sont « potentiellement exposés » à un niveau sonore supérieur à 68 décibels (dB) en moyenne par jour, le seuil limite réglementaire. C’est ce que révèle la cartographie des nuisances sonores établie par la municipalité parisienne qui soumettra au conseil de Paris, lundi 16 mars, un plan antibruit pour les années 2015-2020.Pas un des vingt arrondissements de Paris n’est épargné. Dans chacun, des habitants subissent des nuisances sonores, généralement le long des axes routiers les plus empruntés, et tout particulièrement aux abords du périphérique. 112 écoles, 11 crèches, 20 établissements de santé sont également touchés.« Enjeu de santé publique »« Au-delà des questions de confort et de qualité de vie, l’environnement sonore constitue un enjeu de santé publique », souligne Célia Blauel, adjointe au maire (EELV) chargée de l’environnement, qui doit présenter le plan mardi 10 mars. Exposés à un niveau sonore au-delà de la valeur limite de 62 dB la nuit, 109 150 Parisiens (5,2 %) risquent ainsi des perturbations du sommeil. L’exposition chronique aux bruits de l’environnement peut aussi entraîner troubles comportementaux et problèmes cardiovasculaires.En Europe, selon l’Agence européenne de l’environnement, les nuisances sonores sont à l’origine de plus de 10 000 décès prématurés par an. Quelque 6 700 victimes du bruit ambiant succomberaient à des crises cardiaques et 3 300 à des accidents vasculaires cérébraux (AVC). En France, le coût de l’impact sanitaire du bruit des transports s’élèverait à 1 milliard d’euros.Périphérique et acoustiqueLe plan de prévention du bruit de la Mairie de Paris comprend 34 mesures et se décline en trois axes : « évaluer, sensibiliser, agir ». Le réseau de mesure du bruit routier va passer de six à huit stations ; une campagne de mesure des émissions sonores des deux-roues motorisés sera lancée ; un baromètre de l’environnement sonore, reposant sur une enquête de ressenti tous les deux ans auprès des Parisiens, sera mis en place. La sensibilisation s’adressera au grand public mais aussi aux conducteurs des véhicules d’urgence, pompiers, policiers, ambulanciers, à qui il sera demandé de faire usage de leur sirène « avec le plus de modération possible ». Sur le plan des actions, la priorité est donnée au boulevard périphérique, principal émetteur de bruit avec un trafic de plus de 1 million de véhicules chaque jour. Le renouvellement de la chaussée de cette autoroute urbaine avec une nouvelle couverture acoustique va être accéléré. 5 millions d’euros sont déjà provisionnés. L’objectif est de couvrir d’ici à 2020 l’ensemble des tronçons mitoyens des zones d’habitation. Déjà appliqué porte de Vincennes et porte Maillot notamment, le procédé a entraîné, selon l’« observatoire » du bruit en Ile-de-France Bruitparif, une baisse de près de 4 décibels, soit l’équivalent d’un trafic diminué de plus de la moitié. Cette nouvelle couverture phonique sera également expérimentée sur les grands axes de circulation intramuros.C’est aussi en réduisant la vitesse de circulation et en diminuant le trafic avec des zones de restrictions que Paris entend lutter contre le bruit. « Le plan antibruit est étroitement lié au plan antipollution atmosphérique. La priorité est de sortir de la logique du tout-voiture », insiste Célia Blauel. Les mesures de soutien aux mobilités douces moins polluantes et plus silencieuses, prévues par le Plan Air adopté le 9 février par le conseil de Paris, doivent ainsi participer à la réduction du bruit dans la ville : instauration d’une « zone à circulation restreinte » intramuros, dont l’accès sera progressivement interdit à tous les véhicules polluants, et développement de « zones à trafic limité » réservées aux seuls piétons, vélos, transports en communs, livraisons et riverains. De la même façon, toutes les opérations de rénovation énergétique et les grands chantiers d’aménagement devront intégrer une dimension acoustique.« Ce plan antibruit, ouvert à la consultation du public, peut encore être enrichi avant son adoption définitive en septembre », souligne Célia Blauel. Après avoir été soumis au conseil de Paris le 16 mars, il sera consultable en ligne et dans les mairies d’arrondissement volontaires.Des mesures sont également mises en place par le Bureau d’action contre les nuisances sonores de la Préfecture, pour lutter contre des problèmes de musique amplifiée diffusée par les bars ou des bruits de soufflerie par exemple. Le Monde.fr a suivi une de ses équipes.Comment Anne Hidalgo veut réduire la pollution à ParisLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Le porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Julien Bayou a envoyé, vendredi 27 mars, un courrier au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour se plaindre du traitement réservé à Cécile Duflot lors de l’émission « Le Grand rendez-vous » Europe 1/I-Télé/Le Monde diffusée dimanche 15 mars. Son initiative est soutenue par la direction d’EELV.Dans son courrier, M. Bayou dénonce « le ton hargneux et les multiples coupures » dont la députée de Paris aurait selon lui été l’objet. « En 42 minutes d’interview, Cécile Duflot a été coupée plus de… 140 fois, soit toutes les vingt secondes en moyenne, et dénigrée ou tournée en dérision plus de 10 fois. Je ne m’étends pas plus sur les qualificatifs qu’il est d’usage (machiste) de ne réserver qu’aux femmes politiques qui seraient forcément caractérielles, narcissiques ou véhémentes », écrit le porte-parole d’EELV dans son adresse au CSA.« Traitement spécial réservé à une femme politique »Le conseiller régional d’Ile-de-France souligne trois points problématiques à ses yeux : l’absence de parité du « panel d’invités et de journalistes » réuni en règle générale dans cette émission, le « dénigrement des idées écologistes » qui aurait eu cours ce jour-là en particulier, et le « traitement spécial » qu’auraient réservé les trois journalistes hommes « à une femme politique par rapport aux hommes invités précédemment dans l’émission ».« Cette initiative est liée à l’exaspération de nombreux militants. On est loin au-delà du machisme et de l’anti écologisme primaire classiques, explique M. Bayou. Et au-delà du cas ponctuel de cette émission spécifique avec Cécile Duflot, je pense que le CSA doit se positionner sur la question de la parité dans les médias. » Il note que neuf hommes ont été invités dans « Le Grand rendez-vous » depuis le début de l’année, contre seulement deux femmes.Contacté par Le Monde, le CSA assure ne pas avoir encore pris connaissance du contenu de cette lettre, et attend de la consulter avant de se prononcer sur l’ouverture éventuelle d’une procédure. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel rappelle par ailleurs que la loi d’août 2014 sur l’égalité hommes-femmes est censée renforcer la parité dans les médias.Olivier Faye 31.03.2015 à 15h09 • Mis à jour le31.03.2015 à 16h15 Trois jours après la déroute d'envergure des socialistes aux élections départementales – avec la perte de 28 départements sur les 61 que dirigeait la gauche avant le 29 mars –, Manuel Valls, qui considère avoir le soutien des Français pour rester à son poste de premier ministre, faisait face mardi 31 mars aux députés, à l'Assemblée, lors de la séance de questions au gouvernement. Le premier ministre est arrivé à Matignon il y a tout juste un an, à la faveur d'un remaniement après l'important revers enregistré par les socialistes aux municipales.Après la défaite, qu'il a reconnue être un « net recul » dimanche soir, Manuel Valls a annulé in extremis son déplacement prévu mardi en Allemagne pour se rendre devant le groupe socialiste à l'Assemblée mardi matin, puis à la séance des questions au gouvernement l'après-midi, où il a appelé au rassemblement à gauche, comme en a rendu compte, sur Twitter, la journaliste parlementaire du Monde."Le pays a plus que jamais besoin d'apaisement et d'unité", dit Valls qui ponctue toutes ses phrases du mot "rassemblement" #qag— Helene Bekmezian (@Bekouz) 31 Mars 2015Valls: "Si la gauche se rassemble, alors nous pourrons recréer l'espérance et faire en sorte que les Français reviennent à la vie politique"— Helene Bekmezian (@Bekouz) 31 Mars 2015« Partir à la reconquête »« Ma place est aujourd'hui auprès de vous pour faire bloc », a-t-il ainsi déclaré lors de la réunion avec son groupe dans la matinée, assurant qu'il était « à l'écoute » et appelant à « partir à la reconquête » et à « recréer une espérance » en conciliant compétitivité et justice sociale, selon des participants.Le premier ministre se trouve devant une équation compliquée. D'un côté, il estime qu'il ne peut pas changer le cap de sa route réformiste, au risque de perdre toute crédibilité, de l'autre, il doit aussi travailler au rassemblement de la gauche en vue des régionales de décembre, et surtout de la présidentielle de 2017.Lire toute notre analyse (édition abonnés) : Un an après, les limites de la méthode VallsLa porte du gouvernement ouverte aux VertsDivisés sur l'hypothèse d'un retour au gouvernement, les écologistes ont de leur côté profité de la séance des questions au gouvernement pour demander au premier ministre ce qu'il « met derrière [le] terme » de « nouveau pacte » au sein de la majorité. « La place des écologistes, elle est dans la majorité, et j'ai déjà eu l'occasion de le dire elle est pleinement au gouvernement, c'était le cas il y a un an », a réaffirmé le premier ministre au groupe EELV. Valls a Pompili : "la place des écologistes elle est dans la majorité" #qag— Helene Bekmezian (@Bekouz) 31 Mars 2015Manuel Valls a fait valoir que la majorité avait déjà « bien avancé » sur la transition écologique et sur la biodiversité « avec l'engagement de Ségolène Royal ». « Il ne s'agit jamais de s'enfermer, il s'agit d'être à l'écoute des uns des autres », a déclaré Manuel Valls, réassurant – comme il l'avait fait dans la matinée mais en posant des conditions –, que « la porte est ouverte » et « la main tendue » pour un retour des écologistes dans l'exécutif.>> Lire aussi notre entretien avec Cécile Duflot : « Le logiciel de Manuel Valls est périmé » 31.03.2015 à 14h27 • Mis à jour le31.03.2015 à 17h56 | Gérard Courtois Le poids des chiffres est accablant. Au premier tour du scrutin départemental, le 22 mars, l’ensemble de la gauche avait recueilli à peine plus du tiers des suffrages, un des étiages les plus bas de son histoire contemporaine. Au second tour, elle a perdu 28 départements, soit près de la moitié de ceux qu’elle détenait depuis 2011.Le choc des symboles n’est pas moins éloquent. Quand des forteresses du socialisme tombent, comme le Nord et les Bouches-du-Rhône, quand de vieilles terres de conquête comme les Côtes-d’Armor de Claudy Lebreton basculent à droite, quand sont perdus les fiefs de François Hollande (Corrèze), de Laurent Fabius (Seine-Maritime), de Ségolène Royal (Deux-Sèvres), de Manuel Valls et du frondeur Jérôme Guedj (Essonne), de Martine Aubry (Nord) ou d’Arnaud Montebourg (Saône-et-Loire), quand le Territoire de Belfort, autrefois apanage de Jean-Pierre Chevènement, s’effondre, quand le Parti communiste ne conserve plus qu’un seul département (Val-de-Marne), c’est toute la gauche qui est touchée de plein fouet.D’autant que cette lourde défaite est la quatrième en un an, après les municipales désastreuses de mars 2014, les européennes calamiteuses de mai et les sénatoriales perdues de septembre. Voilà quelques mois, le premier ministre et le premier secrétaire du PS avaient sonné le tocsin, dans l’espoir de rameuter leurs troupes : « La gauche peut mourir », avaient alerté Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis. Chaque scrutin, désormais, semble accréditer cette sombre prophétie.Renaître de ses cendresLes plus optimistes – y compris à l’Elysée – peuvent bien se raccrocher au constat que ces élections intermédiaires sont le plus souvent cruelles pour la majorité au pouvoir, accusée de tous les maux du moment. Les mêmes peuvent tenter de se rassurer en rappelant que la gauche a connu pires raclées électorales, comme aux cantonales, législatives et européennes de 1992-1994, avant de renaître de ses cendres dès 1997. L’on assisterait, en quelque sorte, à une fin de cycle douloureuse certes, mais pas dramatique.On peut en douter, tant le mal semble profond. Tout y contribue. Une sévère crise de résultats, d’abord, qui ruine la crédibilité du pouvoir exécutif. Il faudra bien plus que les timides signes d’amélioration actuels pour effacer le bilan des trois premières années de mandat de François Hollande : un demi-million de chômeurs supplémentaires, une croissance atone, une brutale ponction fiscale, des déficits et une dette publique incompressibles. Impuissante face à la crise et ses ravages sociaux, tétanisée par la mondialisation, incapable de redéfinir ce que pourrait être une politique économique à la fois conforme à ses valeurs et adaptée aux enjeux du temps présent, la gauche de gouvernement apparaît, au choix, inopérante ou obsolète. Elle en paye lourdement le prix dans les urnes.S’y ajoute une profonde crise structurelle. Depuis un quart de siècle, le communisme municipal et cantonal avait été largement rayé de la carte politique. Aujourd’hui, c’est le socle historique – existentiel pourrait-on dire – du socialisme municipal et départemental qui est ébranlé, voire menacé. Aux municipales de 2014, le PS a perdu, en solde net, 133 des 371 villes de plus de 9 000 habitants (sur les 1 018 que compte la France) qu’il administrait jusque-là. En un an, le PS aura perdu quelque deux mille conseillers municipaux et plusieurs centaines de conseillers départementaux. Autant de précieux cadres intermédiaires et relais locaux qui lui feront défaut à l’avenir.Divisions mortifèresQuant au désormais mythique « peuple de gauche », il a fondu comme neige au soleil. Au premier tour de la présidentielle de 2012, l’ensemble des candidats de gauche ne rassemblait plus que 41 % du vote des ouvriers (29 % pour M. Hollande) et 46 % du vote des employés (28 % pour M. Hollande). A l’inverse, le Front national s’est imposé, depuis vingt ans, comme le premier parti ouvrier de France et il ambitionne de le devenir chez les employés.Et que dire de la crise strictement politique qui mine aujourd’hui la gauche et le PS ! Plus que jamais, leurs divisions ont pesé dans leur échec aux départementales. Les lendemains de défaite n’étant jamais propices aux réconciliations, chacun, déjà, réitère les griefs ressassés depuis des mois : le premier ministre pour dénoncer les divisions mortifères, les frondeurs socialistes pour réclamer urgemment un changement de cap économique, le Front de gauche pour fustiger un gouvernement qui n’a, à ses yeux, plus rien de gauche, tandis que les écologistes ne savent plus à quel saint se vouer.Or, ces aigreurs tenaces témoignent de désaccords qui sont trop sérieux pour n’être pas durables. Sur la politique économique, le rôle et les moyens de l’Etat-providence, sur la construction européenne toujours plus décriée, sur l’école qui ne parvient pas à tenir sa promesse émancipatrice, sur la laïcité, enfin, qui peine à faire barrage aux communautarismes, les divergences idéologiques se creusent, de plus en plus inexorables.Chacun sait que la forte progression du FN chamboule les habitudes électorales : en 2017, il n’y aura que deux places pour trois au second tour de la présidentielle. C’est donc dès le premier tour que les candidats de la gauche, de la droite et de l’extrême droite devront rassembler leur camp pour ne pas être éliminé. La gauche, à l’évidence, n’en prend pas le chemin. Il faut « refonder totalement le PS, tout recommencer à zéro », a conclu le socialiste Julien Dray, lundi 30 mars. Il reste à peine deux ans pour réussir cette résurrection. Ou plutôt cette prouesse.Gérard CourtoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.03.2015 à 10h45 • Mis à jour le31.03.2015 à 14h12 | Alexandre Pouchard Alors que le Front national se targuait d'être « le premier parti de France » après les élections municipales et les européennes de 2014, la droite républicaine et ses alliés sont sortis largement victorieux des élections départementales, dont le second tour se déroulait dimanche 29 mars. A l'issue de ce scrutin local, qui peut revendiquer le titre de premier parti de France ?1. L'UMP domine les conseils départementauxL'UMP sort large gagnante des élections départementales. En comptant Paris, la Guyane et la Martinique (des départements qui ne votaient pas dimanche), le parti d'opposition compte 1 138 conseillers sous sa propre étiquette et dirigera 67 départements grâce aux nombreux élus étiquetés « divers droite » (899) ou UDI (379).Le PS arrive en deuxième position avec 1 008 élus et dirigera 34 départements avec les 448 conseillers « divers gauche » et les 65 radicaux de gauche.Le Front de gauche (qui rassemble le Parti communiste et le Parti de gauche) totalise quant à lui 156 élus, soit davantage que le FN, qui obtient 62 élus. Le Parti frontiste compte toutefois davantage d'édiles qu'après les précédentes élections cantonales où il n'avait obtenu que deux élus. #container_1427788128837{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427788128837{ height:500px; } #container_1427788128837 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427788128837 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427788128837 .subtitre{ display:block; }Départementales : les élus par partiRésultats définitifs sur l'ensemble des cantons renouvelés les 22 et 29 mars. En comptant Paris, la Guyane et la Martinique, départements qui ne votaient pas.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427788128837", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["UMP","PS","Divers droite","Divers gauche","UDI","Front de gauche (PCF + PG)","Radicaux de gauche","FN","Divers","Modem","EELV","Régionaux","Extrême droite","Autres écolos","Debout la France"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Cons. départementaux", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1138 ], [ "", 1008 ], [ "", 899 ], [ "", 448 ], [ "", 379 ], [ "", 156 ], [ "", 65 ], [ "", 62 ], [ "", 56 ], [ "", 54 ], [ "", 48 ], [ "", 12 ], [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);2. Nombre de voix : le FN premier partiLa lecture en nombre de voix obtenues par les candidats de chaque parti donne toutefois une toute autre lecture. Puisque de nombreux binômes associaient deux candidats aux étiquettes politiques différentes, nous avons décompté les suffrages recueillis en divisant par deux les voix récoltées par le binôme – partant du principe qu'un électeur votant pour le binôme donnait sa voix à moitié au premier candidat, à moitié au second. Il s'agit là certainement d'un biais mais que nous estimons mineur.Aux deux tours, le Front national a été le parti qui a obtenu le plus de voix : plus de 5,1 millions au premier tour, plus de 4 millions au second.Au premier tour, c'est le PS qui est arrivé en deuxième position (3,3 millions de voix, contre 3,2 millions à l'UMP) mais les socialistes ont ensuite été devancés par le principal parti de l'opposition au tour suivant (3,9 millions de voix contre 3,5 millions).Il faut toutefois noter que l'offre politique n'était pas la même dans tous les cantons. Le Front national présentait des cantons dans 95 % des cantons, ce qui n'était pas le cas de tous les partis. De la même façon, la gauche a été éliminée dès le premier tour dans plus de 500 cantons, réduisant forcément sa capacité à réunir des voix au second tour. #container_1427723234978{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427723234978{ height:500px; } #container_1427723234978 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427723234978 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427723234978 .subtitre{ display:block; }Le FN a obtenu le plus de voix aux départementalesTotal du nombre de voix obtenu par chaque candidat (sur la base du nombre de voix récoltées par le binôme divisé par deux).(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427723234978", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["FN","PS","UMP","Divers droite","Divers gauche","Front de gauche (PCF + PG)","UDI","EELV","Divers","Modem","Radicaux de gauche","Régionaux","Debout la France","Autres écologistes","Extrême droite (hors FN)","Extrême gauche"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "2nd tour", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 4067157 ], [ "", 3595594 ], [ "", 3964181 ], [ "", 2771450 ], [ "", 1391866 ], [ "", 509400 ], [ "", 1329651 ], [ "", 212114 ], [ "", 169718 ], [ "", 219340 ], [ "", 177636 ], [ "", 38664 ], [ "", 5273 ], [ "", 17434 ], [ "", 12851 ], [ "", null ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "1er tour", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 5131927 ], [ "", 3333160 ], [ "", 3218206 ], [ "", 2713162 ], [ "", 1654388 ], [ "", 1518338 ], [ "", 1169658 ], [ "", 726892 ], [ "", 235662 ], [ "", 229944 ], [ "", 182776 ], [ "", 106156 ], [ "", 76994 ], [ "", 42421 ], [ "", 14398 ], [ "", 17973 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);3. Total des élus : le PS encore devantTous échelons confondus, si l'on excepte les très nombreux « divers droite », « divers gauche » et « divers », le Parti socialiste reste toutefois le premier parti en termes d'élus. Le PS en compte plus de 18 300, principalement parmi les conseils municipaux (16 500). Il devance l'UMP et ses 15 200 élus, dont 13 400 conseillers municipaux.Toujours selon cette grille de lecture, l'Union des démocrates et indépendants est le troisième parti de France avec près de 7 000 personnes siégeant dans des exécutifs locaux et une trentaine de parlementaires. Le FN, lui, est loin d'être le premier parti de France, arrivant en 7e position des formations politiques comptant le plus d'élus avec 1 624 édiles. #container_1427802655107{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427802655107{ height:500px; } #container_1427802655107 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427802655107 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427802655107 .subtitre{ display:block; }Le PS a encore le plus d'élus en France tous échelons confondusHors "divers droite", "divers gauche" et "divers", qui représentent la majorité des élus étiquetés. Vous pouvez faire apparaître les conseillers municipaux en cliquant sur la légende sous le graphique.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427802655107", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#ffc832","#ffd966","#f19300","#ff3232","#0386c3","#80b904","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Répertoire national des élus / ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["PS","UMP","UDI","Front de gauche (PCF + PG)","EELV","FN","Modem","Radicaux de gauche","Régionaux","Extrême gauche","Extrême droite"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Cons. départementaux", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 958 ], [ "", 1089 ], [ "", 368 ], [ "", 142 ], [ "", 32 ], [ "", 62 ], [ "", 48 ], [ "", 63 ], [ "", 12 ], [ "", null ], [ "", 4 ] ], "color": "#ffc832" }, { "name": "Cons. municipaux","visible":false, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 16499 ], [ "", 13428 ], [ "", 6509 ], [ "", 4887 ], [ "", 1420 ], [ "", 1419 ], [ "", 1502 ], [ "", 878 ], [ "", 842 ], [ "", 196 ], [ "", 96 ] ], "color": "#ffd966" }, { "name": "Cons. régionaux", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 548 ], [ "", 337 ], [ "", 111 ], [ "", 99 ], [ "", 256 ], [ "", 115 ], [ "", 12 ], [ "", 52 ], [ "", 24 ], [ "", 5 ], [ "", 2 ] ], "color": "#f19300" }, { "name": "Députés", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 274 ], [ "", 197 ], [ "", 30 ], [ "", 10 ], [ "", 16 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 11 ], [ "", 2 ], [ "", null ], [ "", 1 ] ], "color": "#ff3232" }, { "name": "Sénateurs", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 106 ], [ "", 138 ], [ "", 44 ], [ "", 20 ], [ "", 9 ], [ "", 2 ], [ "", 3 ], [ "", 4 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Eurodéputés", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 12 ], [ "", 20 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 6 ], [ "", 24 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ] ], "color": "#80b904" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);4. Militants : l'UMP en ordre de batailleComparer les partis politiques à l'aide du nombre des adhérents est toujours périlleux, car ces chiffres sont toujours déclaratifs, peu vérifiables et, surtout, reflètent beaucoup moins l'importance d'une formation que ses résultats électoraux.A ce jeu-là, l'UMP semble toutefois être en tête avec 268 000 adhérents inscrits fin 2014 lors de l'élection de son président. Le Parti socialiste, qui voit le nombre de ses militants fondre au fil des mois, assurait récemment disposer d'un fichier de 150 000 noms, dont 60 000 à jour de leur cotisation. Le PCF revendiquait, lui, plus de 130 000 adhérents en 2013, quand le FN a récemment affirmé rassembler 80 000 militants pour la première fois de son histoire. Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Enora Ollivier La sévère défaite de la gauche aux élections départementales risque de coûter cher au Parti socialiste. Un an après l'échec aux municipales, ce nouveau revers, dimanche 29 mars, est une nouvelle fois synonyme pour le parti au pouvoir d'un recul sur le plan local.Les socialistes et leurs alliés (PRG, EELV) avaient jusqu'ici près de 1 600 conseillers généraux. Au lendemain du 29 mars, ils sont moins de 1 000. Le coût de cette défaite est en premier lieu politique : la gauche perd là des exécutifs locaux qu'elle avait mis des années à conquérir.Lire aussi l'analyse Scrutin après scrutin, Hollande perd ce qu’il a gagnéLire le point de vue (édition abonnés) : L’irrésistible autodestruction du PSMais les mauvais résultats du PS vont également avoir des conséquences financières, puisque chaque élu est tenu de verser une contribution à sa fédération départementale. La part de ce financement dans les recettes totales du parti est loin d'être négligeable : en 2013, par exemple, le montant des contributions de l'ensemble des élus locaux (conseillers municipaux, départementaux, régionaux) s'élevait à 16,3 millions d'euros sur les 60,7 millions d'euros d'entrées, selon la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP). D'après Le Figaro, la défaite aux départementales pourrait coûter 2 millions d'euros au parti. #container_1427710987281{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427710987281{ height:500px; } #container_1427710987281 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427710987281 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427710987281 .subtitre{ display:block; }Sources de financement du Parti socialiste en 2013(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427710987281", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.cnccfp.fr/docs/partis/comptes/cnccfp_comptes_2013.pdf", "_blank" ); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Ces chiffres ne prennent pas en compte la diminution du nombre d'élus socialistes en 2014 : lors des élections municipales, le PS avait en effet déjà laissé filer une manne financière, en perdant 155 villes de plus 9 000 habitants.Or le parti fait également face à une baisse de son nombre d'adhérents. Fin 2014, seuls 60 000 des 150 000 militants du PS étaient à jour de cotisation, loin des 170 000 adhérents revendiqués à la fin de l'année 2013, selon L'Express. De quoi entraîner des économies de fonctionnement au sein du parti.Enora OllivierJournaliste au Monde Olivier Faye Au lendemain des départementales, la députée EELV de Paris Cécile Duflot appelle François Hollande à tenir compte du message des électeurs et à « changer de modèle ».Comment analysez-vous la déroute de la gauche aux départementales ?La Ve République est entrée en phase terminale. Il y a une aggravation de la distance entre les élites et le peuple. Il y a une bipolarisation entre une droite extrémisée – il n’y a plus qu’une feuille de papier buvard entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen – et une gauche fragilisée. Un an après la claque des municipales, la même politique a été accélérée. Elle est de nouveau sanctionnée. Le cap qui a été choisi par le gouvernement et la manière d’exercer l’autorité sont les deux facteurs de cet échec.Manuel Valls a dit qu’il n’entendait pas changer de cap…La détermination est une qualité, mais l’entêtement peut être une faute. Il faut aujourd’hui reconstruire l’espoir. Cela exige une volonté et un engagement. Aujourd’hui, on ne demande pas aux partenaires de se rassembler, mais de s’aligner. Historiquement, la droite peut se satisfaire d’une caporalisation autour d’un homme fort mais la gauche, elle, a besoin d’un projet fédérateur.Manuel Valls ne peut pas incarner ce rassemblement ?Le veut-il ? L’accentuation des inégalités, territoriales et sociales ainsi que la crise écologique semblent être des points aveugles de sa pensée. Il a le verbe haut, mais où sont les résultats ? Ses objectifs, à savoir faire baisser le Front national, améliorer le score de la gauche, et résorber le chômage, ne sont pas atteints aujourd’hui. Son logiciel est périmé.Vous étiez à Tunis, dimanche, avec François Hollande. Vous le trouvez plus réceptif à vos arguments ?Je lui ai dit ce que je répète sans cesse. Nous avons besoin d’un changement de modèle pour trouver le chemin d’une prospérité sans croissance et d’une refondation démocratique – avec la proportionnelle – pour restaurer la confiance. La discussion se poursuit avec le président de la République, à l’élection duquel les écologistes ont contribué. Je ne me lasserai jamais d’essayer de convaincre. Les choses ne sont jamais figées. Et en tant qu’écologiste je sais que nous ne pouvons plus perdre de temps. La conférence sur le climat à la fin de l’année est une occasion historique de changer le cours de nos sociétés.Selon l’exécutif, ces départementales prouveraient qu’il n’y a pas d’« envie » de gauche…Il y a manifestement l’envie d’une autre politique. Il y a un besoin d’alternative et de reconquête culturelle. L’écologie doit être au cœur de cette nouvelle offre politique à forger. Voilà pourquoi nous devons travailler à une nouvelle force citoyenne capable de bousculer le paysage. Nous devons aussi nous rappeler que ce qui nous a permis de gagner des élections, c’est l’unité dans la diversité, le rassemblement franc autour d’un projet partagé. Je ne crois pas à la guerre des gauches, et je suis prête au rassemblement, mais je ne crois pas non plus que la modernité, ce soit d’abdiquer sur chacun des acquis sociaux et d’avoir un projet conservateur.Que répondez-vous à l’appel de Jean-Luc Mélenchon à faire une alliance à gauche sans le PS ?J’entends ce que dit Jean-Luc, mais il se trompe sur le fait de considérer comme prioritaire la bagarre entre deux gauches. Ce qui est prioritaire, c’est de construire l’espoir autour d’un projet, pas en s’opposant les uns aux autres. Le projet des écologistes ne rentre pas dans les vieux rangements, il n’est pas plus ou moins à gauche, il dépasse même les clivages droite-gauche sur certains sujets.Vous voyez fréquemment les frondeurs…Nous partageons de nombreuses analyses sur la panne politique du quinquennat. J’ai lu leur texte sur un nouveau contrat de gouvernement, il est fortement nourri d’écologie.Allez-vous assister à la réunion des écologistes pro-Hollande, le 4 avril, qui menacent EELV d’une scission ?Quand on veut se rassembler et qu’on parle de scission, il y a quelque chose de contradictoire. Pour ma part, je veux rassembler les écologistes dans les faits, pas dans le journal. C’est notre ancrage durable qui m’intéresse, pas les petites bisbilles factices. Les écologistes ont mal vécu cette image de division.Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV, sera, elle aussi, présente…Je n’ai pas de jugements à porter sur ce que fait Emmanuelle Cosse.Serez-vous candidate aux régionales ?Ce n’est pas mon intention. En 2010, nous avions des listes écologistes au premier tour, et une vraie dynamique de rassemblement qui a permis de conserver presque toutes les régions. Nous allons proposer avec les mouvements citoyens un vrai projet de transformation écologique dans les régions qui crée des emplois et s’attaque aux difficultés du quotidien. Dans les régions où le FN sera fort, nous pouvons gérer intelligemment ces situations, mais le rassemblement ne se décrète pas, il se construit avec respect. Olivier Faye 31.03.2015 à 09h57 • Mis à jour le31.03.2015 à 17h42 | Abel Mestre Le Front national vient d’officialiser, mardi 31 mars, sa « charte d’engagement politique pour le département ». Le parti d’extrême droite y expose huit points non négociables à soumettre aux futurs candidats à la présidence des conseils départementaux. Après le second tour des élections dimanche 29 mars, les présidents des assemblées départementales seront désignés jeudi 2 avril. Si ces derniers acceptent de ratifier le texte, le FN leur apportera leurs voix dans les 14 assemblées où le FN a des élus.Lire aussi : Le FN présentera des candidats à la présidence de 14 départements« Le Front national et ses représentants sont ouverts à d’éventuels accords visant à constituer une majorité départementale avec d’autres élus qui, à titre individuel, s’engageraient à respecter les principes d’actions suivants dans le cadre de la gestion du département », précise le texte frontiste.Ces « principes d’actions », donc, n’ont rien d’inédit – un texte similaire avait été écrit pour les élections municipales de 2014 – et correspondent aux principaux axes programmatiques du FN pour les élections départementales.Mettre l’UMP au pied du murOn y trouve pêle-mêle, la promotion d’« une organisation territoriale fondée sur le département » ; le refus de « toute augmentation de la fiscalité pendant toute la durée de la mandature » ; « le maintien de services publics de proximité et de qualité » ; « développer les aides et les dispositifs départementaux en faveur des personnes âgées et handicapées » ; un engagement ferme contre la « fraude sociale (au RSA notamment) » ou encore l’organisation de référendums locaux.Le point le plus développé – et le plus polémique aussi – concerne « le communautarisme ». Le FN conditionne tout accord à l’engagement de « refuser toute subvention et toute aide à des organisations ou des projets communautaristes » mais aussi à « défendre rigoureusement la laïcité républicaine dans tous les secteurs de la vie départementale (cantines scolaires, collèges, etc.) et interdire le port du voile dans les crèches ».Avec ce texte, Mme Le Pen entend, en fait, mettre l’UMP au pied du mur dans les départements les plus serrés – notamment le Gard, le Vaucluse ou l’Aisne – où les voix frontistes pourraient éviter une cogestion avec la gauche. « Si on peut faire tomber les masques de l’UMPS, on le fera. On verra bien s’il y a des accords ou non entre eux, estime Marine Le Pen. On verra si l’UMP est de bonne foi ou non. Soit ils acceptent notre texte, soit ils nous envoient paître mais ils devront assumer de cogérer le département avec le camp adverse »Lire aussi :Le Front national rate son second tourAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.03.2015 à 09h17 • Mis à jour le31.03.2015 à 14h52 Trois jours après la défaite du Parti socialiste aux élections départementales, Manuel Valls ne dévie pas de sa ligne politique : il faut rassembler la gauche, mais pas question de revenir sur les grandes orientations économiques décidées par son gouvernement.Interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur RMC-BFMTV, mardi 31 mars, le premier ministre s’est notamment prononcé sur un possible remaniement qui ferait entrer des écologistes au sein de l’exécutif : « On n’entre pas au gouvernement comme ça. On ne peut le faire que s’il y a un pacte entre les socialistes et Europe écologie-Les Verts », a-t-il déclaré, sans préciser les contours de ce pacte. Manuel Valls s’est félicité que, « grâce à Jean-Christophe Cambadélis, socialistes et Verts se parlent à nouveau ». Le premier secrétaire du PS a rencontré lundi les responsables écologistes. M. Valls assure également avoir « toujours souhaité que les Verts restent au gouvernement », qu’ils ont quitté en avril 2014 juste après sa nomination à Matignon.Une telle réunion serait un premier pas vers le « rassemblement » que le premier ministre appelle de ses vœux, mais celui-ci ne saurait avoir pour corollaire une inflexion de la ligne sociale-libérale qu’il a décidée. Ce qu’il a à nouveau martelé mardi : « J’ai une majorité, nous avons une majorité à l’Assemblée nationale. La division mène à la défaite. Elle ne fait pas gagner la gauche de la gauche. Ni les Verts ni les communistes ne s’en sortent [aux départementales] », a souligné le premier ministre, qui a balayé l’hypothèse de son départ de Matignon – « ma démission ajouterait une crise politique à cette situation. »Lire aussi :Un an après, les limites de la méthode Valls« Que fait-on d’autre » si on ne suit pas la ligne du gouvernement ?, a-t-il demandé. « Il y a une alternative, c’est celle de l’extrême droite, sortir de l’euro », qui reviendrait à mener le pays à sa ruine, selon lui. « L’autre alternative, c’est celle de l’UMP, économiser 120 ou 150 milliards d’euros, et là on a moins de policiers, moins de services publics », a-t-il poursuivi.Pas de remise en cause du CDIPar conséquent, « ce qui est important, c’est que le cap économique soit poursuivi, approfondi », a insisté Manuel Valls, qui « espère qu’à la fin de l’année nous serons autour de 1,5 % de croissance, le niveau qui permet de faire baisser le chômage ». La priorité de l’exécutif demeure d’« améliorer la compétitivité », de favoriser « l’investissement et le travail pour un seul objectif, l’emploi ». « Il faut lever le frein de la peur à l’embauche », dans les petites et moyennes enteprises, a-t-il souligné. Il a également dit attendre les propositions du député du Gard Fabrice Verdier (PS) sur les moyens de réformer le régime social des indépendants (RSI), qui concerne 2,8 millions de personnes et que les cotisants fustigent.Soucieux de ne pas apparaître trop libéral, le chef du gouvernement a toutefois précisé que « la remise en cause du CDI n’est pas dans les projets du gouvernement ». Il a aussi insité sur la fusion entre le RSA et la prime pour l’emploi « pour faciliter le retour à l’emploi des travailleurs pauvres ». Ainsi, « il y a à la fois cette politique économique et cette justice sociale qui est indispensable », a-t-il conclu, appelant à un mixte entre « flexibilité et sécurité » de l’emploi. Abel Mestre Le Front national veut prendre date. Le parti d'extrême droite présentera, jeudi 2 avril, des candidats à la présidence dans les 14 départements où il a des élus. « Notre stratégie, c'est d'être présents partout où on peut l'être, par respect pour nos électeurs, déclare Marine Le Pen au Monde. Si on peut faire tomber les masques de l'UMPS, on le fera. On verra bien s'il y a des accords ou non entre eux. »Mme Le Pen entend, en fait, mettre l'UMP au pied du mur en lui proposant un soutien contre la ratification d'une charte – qui sera rendue publique mardi – comportant des points non négociables sur la fiscalité ou le refus du « communautarisme ».Lire aussi : Le FN ne profite pas des triangulairesDans les départements les plus serrés – notamment le Gard, le Vaucluse ou l'Aisne –, l'UMP et PS pourraient bien devoir diriger le département ensemble. « On verra si l'UMP est de bonne foi ou non. Soit ils acceptent notre texte, soit ils nous envoient paître mais ils devront assumer de cogérer le département avec le camp adverse », poursuit l'eurodéputée.« Nous ne serons pas des supplétifs »La consigne est, en tout cas, déjà passée à la base du parti. Aussi bien Marion Maréchal-Le Pen (Vaucluse) que Franck Briffaut (Aisne) ou Frédéric Boccaletti (Var) ont justifié la présence d'un candidat FN jeudi, lors de l'élection des présidents des conseils départementaux. « Nous mènerons la bataille jusqu'au bout, c'est une question de principe. Nous ne serons pas des supplétifs », prévient M. Briffaut qui entend montrer son « opposition à la holding UMPS ».M. Boccaletti assure de son côté qu'aucun contact n'a eu lieu entre lui et la droite. « C'est mal me connaître que de penser le contraire », précise-t-il. « La charte, si elle est adoptée, permettra de voter pour un candidat autre que le Front s'il s'engage à respecter quelques points non négociables, explique de son côté Marion Maréchal-Le Pen. Quant aux votes durant la mandature, ils seront décidés comme toujours dans les assemblées locales : en fonction de l'intérêt général. »Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.03.2015 à 18h41 • Mis à jour le30.03.2015 à 18h59 | Nicolas Chapuis Il faudra un peu plus qu'une discussion – même longue de deux heures et demie – pour combler le gouffre qui sépare aujourd'hui les socialistes et les écologistes. Au lendemain d'élections départementales catastrophiques pour la gauche, le PS et EELV ont voulu afficher, lundi 30 mars, leur intention commune de reconstruire leur relation. « Le dialogue est renoué », a estimé Jean-Christophe Cambadelis, qui avait convié à Solférino son homologue écologiste Emmanuelle Cosse, ainsi que les responsables des groupes parlementaires des deux camps.Mais le premier secrétaire du PS a aussi convenu que la discussion avait été « sans concession ». La dirigeante d'EELV avait expliqué, quelques instants plus tôt sur le perron du siège du parti socialiste, que la rencontre avait tourné autour d'une question : « Qu'est-ce qui doit être au cœur du nouvel acte du quinquennat de François Hollande ? » Alors que les appels à l'union de la gauche ont fait florès depuis dimanche soir, Mme Cosse a estimé que les injonctions ne suffiraient pas. « Le rassemblement ça se construit, avec du dialogue mais aussi avec des actes. Il faut un projet pour répondre aux angoisses des Français. »« On ne peut pas rester sans rien changer quand on a perdu quatre élections »Manuel Valls a pourtant réaffirmé à l'issue du second tour son intention de ne pas bouger de ligne. « On ne peut pas rester sans rien changer quand on a perdu quatre élections » lui a répondu Mme Cosse, en référence aux défaites aux municipales, aux européennes, aux sénatoriales et ce week-end aux départementales.Côté PS, pour tenter de retisser des liens, le premier secrétaire était venu avec la proposition de mettre en place quatre groupes de travail communs. EELV en a accepté le principe.Le premier portera sur l'évaluation de la situation économique, que les socialistes jugent en progrès, contrairement à leurs partenaires. Le deuxième s'intéressera aux questions écologiques pour faire le bilan des politiques menées jusque là, mais aussi des « ratés », selon les mots de Mme Cosse. Le troisième se penchera sur le Front national et la réflexion sur la rénovation des institutions. Mais c'est le quatrième groupe qui devrait focaliser toutes les attentions.Il sera chargé de discuter des questions électorales et de l'épineux problème des régionales à venir. Les socialistes espèrent a minima une alliance dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en PACA, où le FN semble en position de force. « Les départementales ont agi comme un révélateur pour la gauche, veut croire M. Cambadélis. Si on continue à se diviser on sera tous marginalisés par la droite et l'extrême droite. »Les Verts ont, eux, soigneusement évité d'entrer dans les détails. Tout comme sur la question de leur retour au gouvernement. Alors que les semaines prochaines s'annoncent tendues au niveau des négociations, les écologistes préfèrent dissimuler leur jeu le plus longtemps possible.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérémie Baruch Sur les quelque 18 000 candidats aux élections départementales, 2 189 candidats étaient des conseillers généraux sortants sollicitant un nouveau mandat. Deux-tiers d'entre eux (66,7 %) ont réussi à se faire réélire, et ils représentent à eux-seuls plus d'un tiers (36 %) des nouveaux conseillers départementaux.Lire : Qui sont ces conseillers généraux sur le point de disparaître ?Près de 40 % des élus PS n'ont pas réussi à renouveller leur mandat, tandis que les candidats étiquetés UMP ont eu moins de mal à réussir leur pari. De manière plus générale, les partis de droite ont mieux réussi que les partis de gauche sur ce plan.Sur le graphique ci-dessous, les rectangles noirs sur la gauche représentent tous ces candidats sortants, par nuance politique. Les bandes de couleur permettent de visualiser leur taux de succès dans le renouvellement de leur mandat. Survolez-le pour plus de détails :Jérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent On a compté 278 triangulaires au second tour des élections départementales, un chiffre en très nette hausse : il n'y en avait que 5 lors des cantonales de 2011. Le FN participait à l'immense majorité d'entre elles – dans 273 cas –, dans des scrutins où s'affrontaient le Parti frontiste, l'UMP (ou des formations apparentées) et le PS.Une défaite du FN dans la grande majorité des cas268 à 5 Dans leur grande majorité, ces triangulaires n'ont pas profité au FN : le Parti frontiste en a perdu 268, et gagné seulement 5, dans les Bouches-du-Rhône, la Haute-Marne, la Marne, la Meuse et la Somme. Ces cinq victoires sont acquises en moyenne avec 39,58 % des voix pour le candidat du FN, dans un contexte de participation légèrement plus élevée que la moyenne nationale – autour de 54 %.Dans l'ensemble des cantons où il était présent, le FN obtient des scores moyens lors des triangulaires : 26,68 %, là où l'UMP affiche 35,4 % et le PS 37,5 %.Le Front national souvent troisième214 Triomphant au soir du premier tour, le parti de Marine Le Pen n'a pourtant pas toujours transformé l'essai. On le constate dans les triangulaires : le FN n'arrive en tête (et gagne) on l'a dit, que dans cinq cas, mais il n'est pas forcément bien placé par ailleurs. Il n'est second que dans 54 triangulaires, et se place troisième dans les 214 scrutins restants. #container_1427716622491{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427716622491{ height:500px; } #container_1427716622491 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427716622491 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427716622491 .subtitre{ display:block; }Performance du FN dans les triangulairesSur 273 triangulaires auxquel ses candidats participaient, le Fn est arrivé... (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427716622491", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["En tête (victoire)","En deuxième position","En troisième position"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" triangulaires", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre d'élections", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 5 ], [ "", 54 ], [ "", 214 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Seul parti à perdre des voix dans l'entre-deux-toursLes triangulaires provoquent-elles un sursaut de participation ? En moyenne, on observe une hausse modérée de la participation de 4,29 % entre premier et second tour lorsque le second est une triangulaire comportant un binôme FN. #container_1427719427673{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427719427673{ height:500px; } #container_1427719427673 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427719427673 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427719427673 .subtitre{ display:block; }Gain de voix moyen entre les deux tours dans le cas d'une triangulaire avec le FN(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427719427673", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Communistes","Divers","Divers droite","Divers gauche","Front de gauche","Front national","Modem","Radicaux de gauche","PS","Union du centre","Union de la droite","UDI","Union de la gauche","UMP","EELV"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hausse ou baisse du nombre de voix entre deux tours", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 26.1543760752 ], [ "", 19.3516082823 ], [ "", 18.8424498787 ], [ "", 22.0869594599 ], [ "", 8.3818393481 ], [ "", -2.8372409284 ], [ "", 8.0128205128 ], [ "", 33.7299808658 ], [ "", 26.4862259753 ], [ "", 23.7598849748 ], [ "", 20.2808271622 ], [ "", 24.795609168 ], [ "", 22.5923158307 ], [ "", 17.1173130768 ], [ "", 32.1225382932 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Quand ils sont opposés au FN lors de triangulaires, les binômes de gauche sont ceux qui remobilisent le plus leur électorat : 32 % de voix en plus pour les listes écologistes, 33 % pour les radicaux de gauche, 26 % pour le PS. En revanche, le Front de gauche ne peut compter que sur 8 % de voix supplémentaires. Quant à l'UMP, elle ne peut compter que sur 17,12 % de suffrages en plusLe FN est la seule formation qui perd légèrement des voix, en moyenne, entre les deux tours, dans le cas d'une triangulaire : -2,84%. Signe peut-être qu'une partie de son électorat de premier tour, qui veut envoyer un message, ne souhaite pas pour autant le voir emporter les élections.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Le troisième tour s'annonce très compliqué dans l'Essonne, département remporté par la droite dimanche. Dimanche, Georges Tron, maire de Draveil et élu sur son canton, avait annoncé qu'il briguerait bien la présidence du conseil départemental. Mais certains élus de son propre camp semblaient de plus en plus gênés par la candidature de l'ancien secrétaire d'Etat, dont le renvoi aux assises pour viol et agressions sexuelles doit être examiné, mercredi 2 avril, par la Cour de cassation. « Nous aurons suffisamment de talents autour de la table pour trouver un président qui nous représente dignement », avait ainsi déclaré, vendredi 27 mars, sur France Bleu François Durovray, maire UMP de Montgeron et candidat sur le canton de Vigneux-sur-Seine.Lundi matin, les quinze binômes de conseillers départementaux de droite se sont réunis pour se départager. Et la candidature de M. Tron a été rejetée par les autres élus de droite lors d'un vote lundi 30 mars. Les élus départementaux de la nouvelle majorité ont préféré apporter leur soutien par 15 voix contre douze à M. Durovray, proche de Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout la France. M. Durovray devait donc être le candidat UMP à la présidence de l'Essonne lors du vote de l'ensemble des conseillers départementaux, jeudi.« Je n'ai strictement aucune amertume »M. Tron a d'abord semblé accepter sa défaite. « Certains ont sans doute été sensibles à ma situation personnelle », a soupiré devant les élus l'ancien secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy, qui va contester mercredi devant la Cour de cassation son renvoi aux assises pour viols sur deux anciennes salariées de sa mairie de Draveil – une affaire qui le poursuit depuis 2011. « Je n'ai strictement aucune amertume, strictement aucun sentiment de revanche » après ce vote, a insisté M. Tron. « Ce que je veux, c'est sortir blanchi de cette affaire. »Lire nos explications : Georges Tron sous la menace d’un procès aux assises« En l'état, je serai candidat jeudi »Mais, contacté par Le Monde dans l'après-midi, M. Tron a expliqué qu'il réfléchissait à maintenir sa candidature. « Je tiens à garder ma liberté de parole. Et ce n'est pas la voix de Debout la France, c'est-à-dire la voix de l'extrême droite qui va peser au sein de notre majorité. En l'état, je serai candidat, jeudi », déclare l'élu qui a bien confirmé auprès de l'AFP quelques heures plus tard qu'il serait candidat, jeudi.Si le maire de Draveil maintient ses ambitions, la bataille devrait être fratricide à droite. « Georges Tron a lui-même fixé les règles en faisant signer une charte à tous les candidats. Il y est stipulé qu'ils doivent soutenir la candidature décidée à l'issue du premier tour. il est le premier à ne pas la respecter », analyse M. Durovray qui veut encore tenter de convaincre M. Tron. Ce dernier, président de la fédération UMP de l'Essonne, a précisé qu'il comptait également quitter son parti.Le PS, qui avait annoncé dimanche qu'il tenterait de faire barrage à l'éventuelle candidature de M. Tron à la présidence du département, ne s'opposera pas à celle de M. Durovray. Le conseil général de l'Essonne était dirigé depuis 2011 par le socialiste Jérôme Guedj, qui devra céder son fauteuil malgré sa réélection dans le canton de Massy.Matthieu GoarJournaliste au Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme   Le parquet de Paris a ordonné, mardi 24 mars, une enquête préliminaire visant le Front national, pour abus de confiance. L’enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).Le parquet général de Paris avait été saisi, mercredi 11 mars, d’une dénonciation émanant du Parlement européen, visant le statut de 29 assistants des 23 députés européens du parti d’extrême droite. Le Monde avait révélé, lundi 9 mars, les soupçons nourris par les services financiers du Parlement européen, à l’égard de ces assistants, suspectés de bénéficier de rémunérations versées par Bruxelles, tout en travaillant exclusivement pour le FN sur le territoire français. L’office européen anti-fraude (OLAF), avait été saisi de ces faits concernant « seulement » 20 assistants de députés FN, mais le président allemand du Parlement européen, Martin Schulz, avait accompagné cette initiative d’une lettre adressée à la ministre française de la justice, Christiane Taubira.Lire aussi :Le FN au cœur d’une enquête pour fraudeLire aussi :Qui sont les frontistes visés par l’enquête européenne pour fraude ?Le parquet de Paris a donc souhaité ouvrir de son côté une enquête judiciaire, assimilant ces rémunérations communautaires à un financement illégal de parti politique. Les investigations, dans ce cadre strictement français, sont élargies à 29 assistants du FN. Parmi les cas suspects, on trouve trois membres du cabinet du président d’honneur du FN, Jean-Marie Le Pen – dont son directeur Guillaume L’Huillier –, et cinq proches de la présidente du parti, Marine Le Pen, parmi lesquels deux de ses conseillers spéciaux, Bruno Bilde et Julien Odoul.Cela faisait plusieurs mois déjà que les services financiers du Parlement européen nourrissaient des doutes à l’égard des pratiques du Front national. A la fin du mois de février, ces mêmes services ont eu connaissance du nouvel organigramme de la direction du FN. Ils ont constaté que, sur les 82 personnes occupant des fonctions officielles dans cet organigramme, vingt étaient des assistants d’élus au Parlement européen – quatre étant des assistants « accrédités », donc censément basés dans les institutions à Bruxelles ou Strasbourg, et seize des assistants « locaux », c’est-à-dire implantés dans les circonscriptions.Neuf autres assistants « locaux »En poursuivant leurs investigations, les services financiers ont même découvert que neuf assistants « locaux » bénéficiaient également d’un contrat de travail les rattachant au siège du FN. N’apparaissant pas dans l’organigramme officiel du FN, leurs cas n’ont pas été soumis à l’OLAF, mais ils ont en revanche été révélés aux autorités judiciaires françaises.Les mesures d’application du statut des députés européens prévoient (article 33, alinéa 2) que « seuls peuvent être pris en charge les frais correspondant à l’assistance nécessaire et directement liée à l’exercice du mandat parlementaire des députés » par le budget du Parlement européen. « Ces dépenses ne peuvent en aucun cas couvrir les frais liés à la sphère privée des députés. » L’article 43 précise que les salaires versés aux assistants par le Parlement « ne peuvent servir directement ou indirectement à financer des contrats établis avec des groupes politiques du Parlement ou des partis politiques ».Il apparaît que parmi les vingt assistants locaux dénoncés à l’OLAF, dix ont conclu un contrat de travail qui indique comme adresse d’exécution le 78, rue des Suisses, à Nanterre, c’est-à-dire l’adresse du siège du Front national. C’est également le cas des neuf assistants d’élus au Parlement européen n’apparaissant pas dans l’organigramme et signalés à la justice française.Un préjudice de 1,5 million d’euros par anLe coût individuel le plus élevé pour le budget européen s’élève à 10 535 euros par mois. La masse salariale globale des 20 assistants parlementaires dont le cas vient d’être soumis à l’OLAF représente 1,5 million d’euros par an, ce qui équivaudrait à un préjudice global de 7,5 millions d’euros pour la totalité de la législature en cours. Un montant supérieur si l’on y ajoute les neuf autres contrats suspects signalés à la justice française…Dès la révélation de l’affaire par Le Monde. fr, lundi 9 mars en début de soirée, Marine Le Pen avait réagi sur Twitter : « Le président du Parlement européen sort la grosse caisse (…). Une plainte sera déposée contre lui pour dénonciation calomnieuse. »Sur son compte Twitter, le vice-président du Front national, Florian Philippot, avait aussi accusé Manuel Valls d’être à l’origine de cette saisie et d’avoir sollicité le président du Parlement, Martin Schulz, pour « monter une affaire bidon ». « Dans le fond, Schulz a raison. Nos assistants ne travaillent pas pour l’Union européenne mais contre elle », avait ironisé le député européen, dont plusieurs assistants seront eux-mêmes concernés par les enquêtes à venir.Lire aussi :Vingt assistants du FN au Parlement européen visés par une procédure pour fraudeFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.03.2015 à 11h32 • Mis à jour le30.03.2015 à 16h07 Et maintenant ? Au lendemain du second tour des élections départementales, Parti socialiste (PS), Union pour un mouvement populaire (UMP) et Front national (FN) tentent de tirer des leçons des résultats. Et de se projeter vers la suite des réformes à mener et les scrutins à venir.Au Parti socialiste, on fustige les divisions de la gauche. Invité sur France Info lundi 30 mars, Bruno Le Roux, chef de file de la majorité socialiste à l'Assemblée nationale, critique ainsi « la division de la gauche (…) en grande partie responsable de la défaite ». Lire aussi : Départementales : la gauche encaisse une sévère défaiteMême constat pour le frondeur Benoît Hamon au micro de RTL. Mais pour le député socialiste des Yvelines « maintenant, il faut comprendre les raisons de cette division. Et la principale raison, (…) c'est que les résultats se font attendre » : « Les classes populaires, les employés les petits retraités nous ont quittés. C'est à eux qu'il faut s'adresser. »S'il pense « qu'il se trompe », M. Hamon se dit « prêt à travailler avec le gouvernement », en appelant à des mesures audacieuses, notamment sur les retraites.Quelle solution pour le PS ? « Recommencer tout à zéro », répond Julien Dray au micro d'Europe 1. Pour le vice-président socialiste du conseil régional d'Ile-de-France, « le discours qui consiste simplement à diaboliser le FN ne marche pas ».Le « danger » du FN pour l'UMPA l'UMP, qui sort grande vainqueure des élections avec ses alliés en ravissant 28 départements à la gauche, Nicolas Sarkozy avait évoqué un « désaveu sans appel » du gouvernement en place, dimanche soir. Un discours repris par Luc Chatel sur France Info, lundi matin. Le député UMP de Haute-Marne voit ainsi dans les résultats du second tour une « sanction personnelle pour le premier ministre ».Lire aussi : Le binôme Hollande-Valls, principal artisan de la défaite de la gauche ?Dans le Nord, Gérald Darmanin ne boude pas son plaisir. Le député-maire de Tourcoing a ainsi salué sur i-Télé la « grande victoire » de son parti, « surtout dans les fiefs symboliques pour la gauche ». C'est d'ailleurs le cas de son département, qui bascule à droite après vingt-trois ans à gauche.Bruno Le Maire se veut moins triomphaliste. Invité sur RTL, le député UMP prévient qu'« il faut de l'humilité » face au « danger » que représente, selon lui, le Front national. Nathalie Kosciusko-Morizet a d'ailleurs rappelé sur France 2 qu'il n'y aurait « pas d'alliance entre l'UMP et le Front national, ni locale, ni nationale (…) C'est très clair ». Au contraire, la vice présidente de l'UMP encense l'union formée entre la droite et le centre.Le président de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde, a quant à lui estimé sur Radio Classique que « ces élections [allaie]nt nous permettre de commencer à débloquer [le pays] au niveau départemental » avant les régionales.Le FN vers la présidentielleMarine Le Pen regarde dans la même direction. La présidente du Front national a expliqué sur RTL que si son parti n'avait obtenu aucun département malgré les bons scores obtenus, cela était dû aux « magouilles électorales entre l'UMP et le PS ». Pour Mme Le Pen, le mode de scrutin binominal à deux tours « est fait pour empêcher le Front national, et donc ses électeurs, des millions de Français, d'avoir des représentants ».Mais elle regarde déjà vers le scrutin suivant, exprimant ses « espoirs de gains très sérieux dans quatre à cinq régions » en décembre. Elle affirme qu'elle prendra une décision quant à sa candidature aux régionales « dans les prochaines semaines ». « Ma décision est liée au choc de calendrier » avec la présidentielle, poursuit-elle, car « je serai candidate à l'élection présidentielle. » 30.03.2015 à 10h10 • Mis à jour le30.03.2015 à 14h21 Editorial du « Monde » Aux soirs du premier comme du second tour des élections départementales, Nicolas Sarkozy a utilisé la même formule, qui dit assez l’horizon et l’ambition du président de l’UMP : « L’alternance est en marche, rien ne l’arrêtera. » Le cap de la présidentielle de 2017 est clairement tracé.De fait, sur le plan local, l’alternance s’est opérée à marche forcée. Un an après la reconquête des municipales, où l’ensemble des partis de droite avaient enregistré un gain net de 160 villes de plus de 9 000 habitants, un basculement de même ampleur s’est produit au niveau départemental : l’UMP et ses alliés centristes et divers droite l’emportent dans 67 départements, soit un gain net de 27 départements. Quatre mois après son retour mitigé à la tête de l’UMP, cette vague bleue constitue pour M. Sarkozy un incontestable succès. Il s’impose, désormais, comme le chef de l’opposition.Lire aussi :Sarkozy s’approprie la victoire de l’UMPMais quand bien même les victoires locales constituent souvent le socle des conquêtes présidentielles ultérieures – ce fut le cas pour François Mitterrand en 1981, pour Jacques Chirac en 1995 ou pour François Hollande en 2012 –, la route sera encore longue d’ici à 2017. Pour espérer aller au bout de l’alternance qu’il espère, le président de l’UMP va devoir franchir plusieurs étapes importantes.La première est, dès cette semaine, celle du « troisième tour » des départementales, c’est-à-dire l’élection des présidents de département, avec le risque qu’elle soit entachée par des alliances locales avec le Front national. Contrairement à ce qui pouvait être redouté, elle devrait être franchie sans difficulté, compte tenu des scores respectifs de la droite et de l’extrême droite.Bâtir un projetLa deuxième étape aura lieu lors du congrès refondateur du grand parti de droite, à la fin du mois de mai. Pour Nicolas Sarkozy, c’est une échéance déterminante, puisqu’il entend rebâtir un mouvement moderne et conquérant, doté d’un nouveau nom, de nouveaux statuts et de nouveaux cadres locaux. Après trois ans d’une impitoyable guerre des chefs, l’enjeu est décisif. Car si le président de l’UMP est le premier bénéficiaire du succès de son camp le 29 mars, il n’a pas éclipsé ses concurrents.La troisième étape sera celle des élections régionales de décembre. Il lui faudra, autant que possible, y confirmer la vague bleue des municipales et des départementales. Or le mode de scrutin régional proportionnel est a priori plus favorable au Front national que celui des départementales. S’il n’a pas atteint ses objectifs les plus ambitieux le 29 mars, le mouvement de Marine Le Pen a démontré sa détermination et sa capacité à s’enraciner dans tous les territoires ou presque. Cette menace est donc très loin d’être écartée.Parallèlement, l’UMP va devoir proposer aux Français un projet d’alternance convaincant. Nicolas Sarkozy entend qu’il soit « fort, réaliste et profondément nouveau ». Pour l’instant, en effet, la droite bénéficie pleinement du désaveu à l’égard du pouvoir exécutif et du rejet de la gauche. C’est une condition nécessaire mais non suffisante pour l’emporter en 2017, surtout avec un Front national en embuscade.Enfin viendra, à l’automne 2016, la primaire chargée de désigner le champion de la droite pour 2017. Rien ne garantit, pour l’heure, que l’UMP saura surmonter les rivalités qui l’ont minée ces dernières années et qui continuent de la traverser. L’alternance est en marche, veut croire Nicolas Sarkozy. Ce sera une longue marche.  30.03.2015 à 09h13 • Mis à jour le30.03.2015 à 13h32 | Abel Mestre Le Front national n’a pas réussi à transformer l’essai du premier tour des élections départementales. Alors que le parti d’extrême droite était arrivé en tête dans 43 départements, dimanche 22 mars, il n’est pas parvenu à en conquérir un seul au soir du second tour, une semaine après. Son seul sortant, Laurent Lopez, est même battu dans son canton de Brignoles (Var). En tout, le FN dispose désormais de 62 conseillers départementaux. Un chiffre inédit, même s’il reste très modeste au regard des 4 000 élus sur tout le territoire. Jamais le FN n’avait eu autant d’élus territoriaux à l’issue d’une élection départementale qui ne lui est, traditionnellement, pas favorable.Lire aussi : Ce que l’on peut retenir du second tour des élections départementalesLa formation nationaliste pouvait espérer l’emporter dans l’Aisne ou le Vaucluse. A ces deux endroits, et malgré des scores dépassant ou avoisinant les 40 % des suffrages, les lepénistes n’ont glané respectivement que 6 et 4 sièges. Le département qui a élu le plus de conseillers étiquetés FN est le Pas-de-Calais avec un groupe de 12 élus.Malgré ces résultats décevants, le FN pourrait tout de même avoir un rôle à jouer lors des « troisièmes tours », c’est-à-dire l’élection des présidents des conseils départementaux, qui auront lieu jeudi 2 avril. Dans les départements à la majorité incertaine, le FN pourrait monnayer son soutien à la droite. Dans ce sens, une charte comportant les points d’accords essentiels doit être révélée lundi 30 mars, à l’issue du bureau politique.« La marche était trop haute »Pour autant, dimanche soir, Marine Le Pen estimait que ces résultats marquaient une progression de son parti. « Je ne m’attendais pas à en gagner, ce n’était pas dans mes pronostics. La marche était trop haute avec un seul élu sortant. Nous sommes extrêmement hauts dans des territoires extrêmement variés, déclare-t-elle au Monde. En 2007, nous faisions 4,5 % aux législatives. On augmente notre score aux cantonales de 2011 de 10 points… Ce n’est pas rien. Nous sommes au seuil de la bascule. Ce qui se passe est un basculement majeur de la vie politique depuis quarante ans. Toutes les cartes sont rebattues. » Marine Le Pen : « Toutes les cartes sont rebattues »Le paradoxe pour le parti de Marine Le Pen est de réaliser d’excellents scores sans pour autant faire élire des binômes FN. Cas typique, l’Aude où malgré 39 % des suffrages, le FN n’a aucun élu. La faute au mode de scrutin majoritaire qui a toujours desservi les frontistes, notamment en cas de duels, bénéficiant de très peu de reports de voix.Mme Le Pen paye, à la vérité, sa stratégie « ni droite ni gauche » et de refus systématique d’alliance. Son message très virulent contre ce qu’elle appelle « l’UMPS », lui permet de capter un vote de rejet au premier tour. Mais cela s’avère insuffisant pour gagner au second, notamment quand le FN se retrouve face à l’UMP. « Malgré son bon score du premier tour, le FN n’est pas parvenu à remporter beaucoup de cantons. Il y a une progression indiscutable, mais ces résultats agissent aussi comme un révélateur des freins à l’ascension frontiste : le mode de scrutin, mais aussi de son positionnement d’isolement politique », note Alexandre Dézé, maître de conférences à Montpellier-II et chercheur au Centre d’études politiques de l’Europe latine. Pour élargir son socle électoral, Marine Le Pen est donc face à un dilemme. Soit elle passe des alliances, mais en sacrifiant son discours de rejet du système qui fait son originalité. Soit, elle accentue la dédiabolisation, au risque de devenir un parti banal, comme les autres formations. Pour l’heure aucun de ces deux scénarios n’est retenu par les dirigeants frontistes.L’espoir des régionalesProblème pour Marine Le Pen : le « ni droite ni gauche » est au cœur même de sa stratégie politique. Selon l’eurodéputée, la France est devant un nouveau type de bipartisme. Avec, un FN unique force d’opposition au « système UMPS », présenté comme un seul et unique parti, qui se partage les postes, les alternances et qui mène la même politique. Pour elle, tout n’est question que de temps avant que le « système » ne s’effondre sous les coups de boutoir répétés de son parti. « On évolue d’élection en élection. Mais, cette fois, nous sommes à un niveau historique au niveau local », se rassure-t-elle.Elle compte sur les élections régionales, dont le mode de scrutin est proportionnel avec une prime majoritaire, pour faire éclater le jeu politique. « La question est de savoir ce qu’il va se passer aux régionales. Soit la fusion au second tour entre UMP et PS est là, et c’est un cataclysme pour les présidentielles. Soit le retrait, et une étiquette disparaît pendant six ans dans des régions de plusieurs millions d’habitants. Le piège se refermera sur eux. Et ils le savent », prédit-elle, visant même la conquête de quatre régions, Nord-Pas-de-Calais-Picardie ; Provence-Alpes-Côte-Azur ; Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.Mais peut-être que Marine Le Pen pêche par trop d’optimisme. Car, lors du second tour des départementales, il semble qu’une sorte de nouveau cordon sanitaire se soit mis en place autour du FN. L’UMP a bien tenu sur la ligne du « ni-ni » se maintenant dans la grande majorité des cas. Ce qui a empêché le FN de profiter du report de voix de droite dans les triangulaires. Ainsi, seuls cinq sièges ont été conquis à la faveur des triangulaires. La prétendante à l’Elysée récuse, de son côté, tout « plafond de verre » l’empêchant de gagner, mais explique son échec par le manque de « notoriété » des candidats et une implantation locale encore imparfaite.Lire aussi : Nicolas Sarkozy confirme la règle du « ni-ni »La stratégie de Nicolas Sarkozy semble, en tout cas, payante, notamment dans les départements du sud où une porosité existe dans les électorats de droite et d’extrême droite. Un constat partagé jusque dans les rangs du FN. « Dans le sud de la France, le problème est d’avoir un discours à droite toute et de se retrouver en duel face à l’UMP. On perd forcément. Les gens préfèrent toujours l’original à la copie », estime Bruno Bilde, conseiller spécial de Marine Le Pen et implanté dans le Pas-de-Calais.Marine Le Pen, quant à elle, minimise ce phénomène. « On arrive à 40 ou 45 % dans certains départements… C’est un cordon sanitaire pas très efficace. C’est le même que celui que l’on a vécu à Hénin-Beaumont et la fois d’après, on a gagné au premier tour », ironise-t-elle. Les conseillers FN élusLe Front national envoie des élus dans ses bastions traditionnels du Nord et du Sud-Est. Le plus gros contingent frontiste se trouve dans le Pas-de-Calais, avec 12 conseillers départementaux. Les binômes FN ont réalisé de très bons scores dans le bassin minier, y compris à Lens jusqu’alors place forte de la gauche. Selon les cadres de la formation nationaliste, les candidats frontistes ont bénéficié de ce qu’ils nomment « un effet Hénin-Beaumont », du nom de la ville où Steeve Briois a été élu maire dès le premier tour en 2014. L’Aisne, que le FN considérait comme département gagnable voit lui, 4 binômes élus, soit 8 conseillers.Dans le Sud, l’Hérault, le Var et le Vaucluse ont chacun 6 élus frontistes. Dans ce dernier département, le FN a pâti des candidatures concurrentes de la Ligue du Sud, parti d’extrême droite de Jacques Bompard, le maire d’Orange. Ce petit parti bien implanté dans le nord-Vaucluse, a, en effet réussi à faire élire 4 conseillers.A noter aussi, les bons résultats du parti d’extrême droite en Haute-Marne (4 élus) et dans le département voisin de la Marne (2 élus).En revanche, malgré de bons - voire de très bons - scores de premier tour, le FN n’a pas réussi à faire élire des conseillers sur la façade ouest-sud-ouest du pays. Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.03.2015 à 09h32 • Mis à jour le28.03.2015 à 13h09 | Les Décodeurs Les élections départementales, qui remplacent cette année les anciennes cantonales, ont apporté dès le premier tour leur lot de nouveautés et de surprises, à la fois au niveau du mode de scrutin et des nouveaux équilibres politiques.Nous avons listé les principaux enjeux, avant le second tour de dimanche 29 mars, qui se déroulera dans 1 905 cantons, puisque 149 binômes de conseillers départementaux ont déjà été élus au premier tour.Retrouvez tous les résultats par départementLes enseignements du premier tourLa surprise du taux de participationElection considérée comme « mineure », mode de scrutin peu lisible, défiance vis-à-vis de la politique... plusieurs éléments laissaient présager une participation très faible. Pourtant, le 22 mars, le taux d'abstention s'est élevé à 49,83 %, selon le ministère de l'intérieur, soit nettement moins que les européennes de 2014 (57,6 %) et que les élections cantonales de 2011 (55,7 %), même s'il reste élevé. Reste à savoir si ce relatif sursaut citoyen se maintiendra au second tour.Voir la vidéo : Pourquoi l’abstention est-elle moins élevée que prévu ?Un imbroglio dans les étiquetages politiquesLe mode de scrutin inauguré lors des départementales oblige les candidats à se présenter par binôme composé d'un homme et d'une femme, qui peuvent, par le jeu des alliances politiques, ne pas être issus d'un même parti. Le ministère de l'intérieur a donc procédé à des étiquetages généraux « divers gauche/droite » ou « union de la gauche/droite » pour ces binômes mixtes (UMP-UDI ou Front de gauche-EELV par exemple). Après le second tour, dans les conseils départementaux, chaque élu retrouvera son étiquette partisane, rendant plus lisible les résultats pour les formations politiques.Lire : « Divers gauche » ou « union de la gauche », le flou des étiquetages agace les partisUne poussée inédite de l'extrême droiteLe Front national, qui présentait des candidats dans presque tous les cantons, s'est targué d'être le « premier parti de France » à l'issue du scrutin. Cette poussée politique est notable tant dans leurs bastions traditionnels (nord-est de la France, pourtour méditerranéen) que dans les marges de la région parisienne et les territoires ruraux partout en France.Voir la vidéo : Score du FN aux départementales : « Plus grave qu'un 21 Avril bis »Contrairement aux partis de droite et de gauche, dont l'étiquetage était « dilué » par les systèmes d'alliances, le Front national se présentait le plus souvent en binômes homogènes, ce qui renforçait encore leur visibilité. Néanmoins, lorsqu'on s'intéresse à chacun des candidats pris individuellement, le Front national reste le premier parti en termes de voix, même si l'UMP s'en sort mieux en performance moyenne là où il présentait des candidats.Lire : Départementales : qui a vraiment gagné le premier tour ?De nombreuses triangulaires et des configurations inéditesLa grande nouveauté du scrutin 2015, directement liée à la présence du Front national au second tour dans plus de 1 100 cantons (sur 2054 au total), est le grand nombre de triangulaires : 278 cantons. A titre de comparaison, en 2011, on n'en comptait qu'une cinquantaine, alors que l'élection portait sur la moitié des cantons.Par ailleurs, le FN fait voler en éclat le classique modèle bipartisan droite-gauche. De très nombreux duels opposeront la gauche à l'extrême droite, ou même la droite à l'extrême droite, comme on peut le constater dans la carte ci-dessous, qui répertorie toutes les configurations canton par canton :LES ENJEUX DU SECOND TOURFront républicain ou « ni-ni »Face au Front national, le Parti socialiste est resté sur la position classique du « front républicain » au second tour : se désister et appeler à voter pour la droite pour « faire barrage » à l'extrême droite.A droite, la réciproque n'est pas vraie. Le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy s'est clairement positionné dès le soir du premier tour en faveur du « ni-ni » : pas d'alliance avec le FN, mais pas avec la gauche non plus. Un choix critiqué à l'intérieur de son propre parti, notamment par Alain Juppé, et au niveau de ses alliés de l'UDI.Lire : PS, UMP, UDI : les consignes de vote face au FN et Le « ni-ni » de l’UMP n’enchante pas son alliée l’UDIMais les consignes de vote des Etats-majors des partis ont-ils une véritable portée sur le terrain ? A gauche, plusieurs binômes socialistes ont bravé la consigne de désistement pour se maintenir au second tour. A droite au contraire, 4 binômes UMP se sont désistés en dépit du mot d'ordre de « ni-ni ». Autre inconnue : les électeurs suivront-ils les orientations du parti pour lequel ils ont voté au premier tour ?Le Front national espère arriver en tête dans le département du Vaucluse, le Pas-de-Calais ou le Gard.La gauche à la peinePénalisée par son éparpillement en différentes formations le 22 mars, la gauche a tenté durant tout l'entre-deux-tours, d'appeler à l'union, en multipliant meetings ou distributions de tracts communs entre PS, PC et EELV. Toutefois, le Parti socialiste estime qu'au moins une vingtaine de départements seront perdus sur les 61 jusqu'à présent détenus par la gauche.Lire : Départementales : la gauche pénalisée par son éparpillementL'analyse (en édition abonnés): L’impossible équation de l’union de la gauche et l'entretien : « 2015 va être une année terrible pour la gauche »La droite anticipe une large victoireLes formations de droite, UMP en tête, comptent, comme au premier tour, sur le vote sanction pour remporter près d'une vingtaine de départements, dont des fiefs historiques du Parti socialiste, comme les Bouches-du-Rhône et le Nord, le département communiste du Val-de-Marne, ou l'Essonne, département du premier ministre Manuel Valls.Lire : Pour Sarkozy, « l’alternance est en marche » après la victoire de l’UMP aux départementalesUn « troisième tour » dans les conseils générauxDimanche soir, on connaîtra le nombre d'élus de chaque parti dans les cantons, et le rapport de force politique national entre les partis, mais la véritable couleur politique de chaque département ne se décidera en réalité que le jeudi 2 avril, jour où tous les conseillers départementaux éliront leur président. Il sera alors intéressant de suivre les tractations et les éventuels jeux d'alliances avec le Front national.Lire : Les trois dates auxquelles se jouent les élections départementalesLes DécodeursJournaliste au Monde 27.03.2015 à 19h38 • Mis à jour le27.03.2015 à 19h40 | Alexandre Pouchard et Samuel Laurent On comptera 278 triangulaires, dimanche 29 mars, lors du second tour des élections départementales. Dans la grande majorité des cas (256), elles opposeront des binômes socialistes ou assimilés à d'autres issus de l'UMP ou de ses alliés, et à un troisième binôme FN.Pourtant, il y aurait pu en avoir plus encore. Au soir du premier tour, 328 cantons étaient susceptibles de voir une triangulaire au tour suivant. Mais 50 binômes qui auraient pu être candidats se sont finalement désistés. Nous avons comparé les résultats complets du premier tour avec les binômes candidats au second. #container_1427474187789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427474187789{ height:500px; } #container_1427474187789 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427474187789 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427474187789 .subtitre{ display:block; }Les désistements dans l'entre-deux-tours des départementales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427474187789", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"cantons" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear",gauche","Diversgauche","Uniongauche","PS","Modem","UMP","Uniondroite","Diversdroite","FN","Divers"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Désistements", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 3 ], [ "", 4 ], [ "", 14 ], [ "", 6 ], [ "", 2 ], [ "", 4 ], [ "", 5 ], [ "", 7 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);A gauche : Au total, six binômes socialistes, 14 étiquetés « Union de la gauche », 4 « divers gauche », 3 Front de gauche et 1 communiste se sont désistés alors que le FN était présent au second tour et que leurs chances de gagner étaient maigres, sinon nulles. « Là où l'UMP est confrontée au Front national, le Parti socialiste a appelé au désistement républicain et notre électorat le suivra », assurait dans le Journal du dimanche son patron, Jean-Christophe Cambadélis. Le « désistement républicain » a une longue histoire derrière lui, liée à la notion de « front républicain », et qui remonte aux années 1950, et consiste, dans une élection face à un parti jugé non républicain, à soutenir au second tour la formation la mieux placée à l'issue du premier. Cette notion a surtout eu cours à gauche, et consistait en un rassemblement des gauches, dont pouvaient être exclues les formations de droite.Face au FN, la gauche a presque toujours pratiqué ce désistement de ses candidats lorsqu'ils sont les moins bien placés dans une triangulaire avec le FN en lice. Le point d'orgue fut atteint au deuxième tour de la présidentielle 2002, l'essentiel des forces de gauche appelant à voter Chirac pour contrer Jean-Marie Le Pen. Cet événement a été rappelé de nombreuses fois, durant la campagne des départementales, par des responsables socialistes.Pour comprendre les étiquettes, lire notre article : Départementales : « divers gauche » ou « union de la gauche », le flou des étiquetages agace les partisA droite : alors que la ligne officielle de l'UMP en cas d'opposition entre la gauche et l'extrême droite est la non prise de position, deux binômes candidats du parti sont allés à son encontre et ont choisi de se désister pour laisser le PS affronter le FN (dans la Somme et dans le Vaucluse). Deux autres binômes UMP se sont désistés, mais au profit de leur allié de l'UDI. Cinq binômes « divers droite » et sept « union de la droite » se sont également désistés dans l'entre-deux-tours.A l'extrême droite : seuls deux binômes FN se sont désistés dans l'entre-deux-tours. L'un dans le Vaucluse au profit d'une autre formation d'extrême droite, la Ligue du Sud de Jacques Bompard, et l'autre dans la Meuse, arrivé troisième deux binômes divers droite.Arrivés troisièmes, ils se maintiennentSi la consigne de Solférino est plutôt suivie, le PS compte malgré tout nombre de binômes candidats qui ont fait le choix de se maintenir au deuxième tour d'une triangulaire où le FN est présent alors qu'ils sont arrivés en troisième position. Nous en avons dénombré 32, sans compter les 21 « union de la gauche » et les « 16 divers gauche » dans lesquels des candidats socialistes peuvent être présents avec un membre d'un autre parti. #container_1427473551529{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427473551529{ height:500px; } #container_1427473551529 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427473551529 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427473551529 .subtitre{ display:block; }Les binômes arrivés 3e au premier tour des départementales et maintenus dans une triangulaire(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427473551529", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"cantons avec une triangulaire" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear",gauche","Uniongauche","PS","Radicauxgauche","UDI","UMP","Uniondroite","Diversdroite"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Face au FN", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 15 ], [ "", 21 ], [ "", 32 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 16 ], [ "", 39 ], [ "", 13 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Autres configurations", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", 3 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);En réalité, la position du PS est plus compliquée car le parti entretient une ambiguïté. Ainsi, dans la plupart des cantons où un socialiste s'est maintenu alors qu'il était en troisième position, Solférino a tenu compte de l'ensemble des voix de gauche et parié sur un bon report des voix, lui laissant espérer une victoire au second tour. C'est notamment le cas dans la Drôme, où des binômes socialistes ou Union de la gauche ont décidé de se maintenir dans quatre cantons, bien qu'arrivés en troisième position.Raison pour laquelle « le PS prend délibérément le risque de faire élire huit élus FN », accuse Gérald Darmanin, responsable des élections à l'UMP. Suivant la (non) consigne de l'UMP, de nombreux binômes de droite se sont maintenus bien qu'arrivés en troisième position. Dans la très grande majorité des cas, il s'agit d'une triangulaire où le FN est présent.Lire : Un second tour avec 278 triangulairesVoir l'intégralité des duels et triangulaires du second tour : Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes D’un extrême à l’autre. Et de l’art de réviser du tout au tout ses stratégies de campagne. Pour les départementales, l’exécutif a pris le parti d’adopter la tactique inverse de celle qu’il avait retenue en 2014 en vue des municipales. « Valls a fait du benchmarking, note un proche du premier ministre. On avait essayé la “localisation” des enjeux en 2014, et cela n’avait pas marché. On a donc tenté autre chose. » Pour le même résultat ?Flashback : à quelques semaines des municipales, François Hollande ambitionnait, et ne s’en cachait guère, d’enjamber le scrutin. Au point que celui-ci avait été envisagé, au mieux avec une légèreté certaine, au pire avec une forme d’inconscience. Pendant la campagne, « le pouvoir n’avait pas bougé », rappelle un ténor de la majorité. Le parti pris de l’époque : ne surtout pas nationaliser la bataille pour éviter aux candidats locaux de subir l’impopularité du gouvernement – en rester à des enjeux strictement municipaux. En termes d’implication, les ministres, à commencer par le premier d’entre eux, s’étaient montrés fort économes de leurs déplacements. Et les experts socialistes de la carte électorale avaient très largement sous-estimé les pertes possibles.« Front nationaliser » le débatD’où un choc d’une grande violence, avec plus de 150 villes de plus de 9 000 habitants perdues par la gauche au second tour. Loin d’enjamber le vote, le président avait trébuché, contraint de se séparer de Jean-Marc Ayrault pour le remplacer par Manuel Valls.L’exécutif, cette fois, a abordé les opérations électorales à l’envers. Manuel Valls a entrepris de nationaliser, et même de « front nationaliser » l’enjeu, le score du FN étant devenu central dans le discours de l’exécutif. Le premier ministre entendait faire peur, et ramener ainsi aux urnes les électeurs socialistes qui ne s’étaient pas déplacés un an plus tôt. François Hollande est également descendu dans l’arène, à sa façon, annonçant l’imminence du retour de la croissance. Les ministres se sont dépensés sans compter, jusqu’à cette semaine d’entre-deux-tours. Et les pronostics des spécialistes de la rue de Solférino, cette fois, étaient particulièrement alarmistes, certains allant jusqu’à annoncer la chute de 35 conseils généraux socialistes.Voilà qui permettra sans doute cette fois à l’exécutif, avec des pertes estimées allant de 20 à 30 départements au second tour, d’annoncer que sa stratégie a permis de « déjouer les pronostics ». « A force, on finit par maîtriser la société de communication dans laquelle on vit », s’amuse un ami du chef du gouvernement. Dans la bataille d’interprétation des résultats, l’efficacité de la tactique du premier ministre sera bien sûr discutée et disputée, certains hurlant au « déni de réalité » électorale, d’autres soulignant l’impact positif de l’implication du premier ministre. « Si Valls n’avait pas fait ça, nous n’aurions pas atteint les 20 % dans certaines régions », juge un poids lourd du groupe PS à l’Assemblée. Le débat ne manquera pas de rebondir dans les prochains jours.Pas de « bougé politique »Il y a cependant une exception à ce retournement intégral de stratégie : en 2015, comme en 2014, l’Elysée annonce un minimum d’évolutions au gouvernement – mais vingt-quatre heures après le second tour des municipales, Jean-Marc Ayrault sautait. Cette fois encore, François Hollande l’a claironné lui-même : il n’y aura « pas de changement, ni de ligne ni de premier ministre ». « Il ne se passera rien la semaine prochaine en termes de bougé politique », annonce déjà un proche du président. « On n’est pas du tout sur des changements substantiels », pense un ministre, qui attend « le mouvement de fond, avec des équilibres politiques différents et des personnalités comme les écologistes qui rentrent de manière significative, plutôt après les régionales. »Cette stabilité annoncée résistera-t-elle à une défaite de plus grande ampleur, dimanche soir ? Nonobstant le renversement de tactique, on peut déjà repérer une constante entre les départementales et les municipales : la défaite, même si elle se révèle moins retentissante, demeure au bout de la campagne.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme A l’ombre de l’immense tour Utrillo vide, à l’entrée du marché des Bosquets de Clichy-sous-Bois, ce mercredi 25 mars, Pierre Laporte ne se laisse pas décourager par l’indifférence des passantes en foulard qui jettent un œil distrait sur ses tracts. « Dimanche, il faut voter ! Il faut faire barrage au Front national ! », lance, casquette de cuir vissée sur la tête et moustache en brosse, ce vieux routier des campagnes électorales, candidat Front de gauche à un quatrième mandat au conseil départemental. Lui, l’ancien PCF devenu proche de José Bové, n’imaginait pas qu’un jour il devrait livrer bataille au pied des tours des quartiers les plus populaires de la Seine-Saint-Denis pour barrer la route au FN.Dans ce canton de Tremblay-en-France-Montfermeil, Jordan Bardella, le secrétaire départemental du FN, est arrivé en tête (30,33 % des suffrages) au premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars, devant M. Laporte (29,38 %), et pourrait l’emporter au second tour. « Entre nous, c’est Front contre Front, résume le candidat FN. Nous sommes francophiles face au Front de gauche, parti francophobe, » assène ce proche de Florian Philippot – vice-président de son parti – qui vient de vivre, à 19 ans, son baptême du feu électoral.« Le laboratoire d’une banlieue patriote »Arpentant lui aussi le marché des Bosquets, Olivier Klein, maire (PS) de Clichy et en campagne dans le canton, « ne veut pas croire à la victoire d’un élu FN en Seine-Saint-Denis » dimanche. Mais ce proche de Claude Bartolone, l’ancien patron du département, reconnaît que le discours frontiste est « bien fait ». « Il se veut protecteur, c’est habile », relève-t-il avant de boire un thé à la menthe, et de serrer les mains des clients qui prennent une chorba près des étals.« Nous voulons faire de la Seine-Saint-Denis le laboratoire d’une banlieue patriote, explique M. Bardella, reprenant un concept forgé par la direction du FN. Nous ne sommes pas pour la ségrégation, nous voulons lutter contre le communautarisme. Nous voulons en finir avec la politique de la ville qui n’empêche pas le chômage mais nous pensons que le département doit rester un bouclier social », décline cet étudiant à la Sorbonne qui vit à Saint-Denis.Lire aussi :Un an après, quel bilan pour les mairies FN ?Ce programme frontiste remixé pour séduire l’électorat des quartiers ne peut à lui seul expliquer la percée du FN. Avec une ville UMP (Montfermeil), deux communes UDI (Combron et Vaujours) et une seule municipalité communiste (Tremblay), la droite aurait dû arriver en tête. « Les socialistes nous ont fait une belle saloperie, juge François Asensi, maire (PCF) de Tremblay-en-France. Estimant qu’il y avait encore trop de communistes dans le département, ils ont redécoupé le canton pour nous mettre en difficulté face à la droite. Mais ils n’avaient pas anticipé que le FN en profiterait », grince le député de Seine-Saint-Denis.Le candidat UMP Xavier Lemoine, maire de Montfermeil, pourtant héraut d’une ligne dure au sein de la droite, a été sèchement éliminé au premier tour (26,99 %). En binôme avec une candidate UDI, il n’est arrivé en tête que dans sa commune et à Coubron. « Les électeurs ont préféré l’original à la copie », ironise l’entourage de M. Asensi, en se référant aux positions de M. Lemoine, favorable à un rapprochement entre l’UMP et le FN.« Défendre le cadre de vie »Le FN a aussi trouvé un terreau fertile dans le tissu périurbain du canton. A Vaujours et à Coubron, « on est dans la France périphérique dont parle le géographe Christophe Guilluy, repère M. Bardella. Les habitants qui ont fait des sacrifices pour trouver un havre de paix apprécient qu’on propose de défendre leur cadre de vie ». Autre explication du score du FN : « la déception terrible des électeurs de gauche face à la politique du gouvernement », selon Dominique Dullac, candidate en binôme avec Pierre Laporte (Front de gauche). A Tremblay, qui compte 28 % de logements sociaux, le FN a presque triplé son score par rapport à 2008.Pour sauver son siège, le Front de gauche mise sur un réflexe « républicain » face à l’extrême droite. Mais le scénario est loin d’être écrit. Depuis sa défaite, le maire UMP de Montfermeil s’est contenté d’encourager, selon Le Parisien, les électeurs « à bien réfléchir à l’avenir qu’ils veulent pour eux-mêmes, pour leurs enfants et leurs petits-enfants ». Le patron de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, député de la Seine-Saint-Denis, a appelé au soir du premier tour les électeurs de son parti à « faire barrage à l’extrême droite » en utilisant le « bulletin républicain ».Lire aussi :Départementales : à gauche, une union dictée par les circonstancesMais aucun élu UDI du canton n’a donné de consigne en faveur de M. Laporte. « Les maires de Vaujours et de Coubron ont peur d’être désavoués par leur population s’ils prennent position contre le FN, analyse M. Asensi. Ils se taisent en espérant les amadouer. Ils n’ont pas compris qu’ils finiront par se faire manger. » A gauche, le PS local a battu le rappel. Stéphane Troussel, le président (PS) du conseil départemental, « m’a appelé pour me dire qu’il me soutenait », se félicite M. Laporte. « Troussel a été très correct », salue M. Asensi. EELV a également appelé à voter pour le Front de gauche.Le résultat du second tour dépendra « de la mobilisation des électeurs de gauche de Tremblay », pronostique M. Asensi. Réélu avec près de 69 % des voix au premier tour aux municipales de 2014, le maire communiste de la plus grande ville du canton vivrait, soupire-t-il, comme « un affront la victoire du Front ».Lire aussi :Départementales : en Haute-Vienne, le redécoupage des cantons affaiblit les communistesBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Zilbertin Elle est de gauche. Il se dit « de centre droit ». Elle est maire « sans étiquette » de Taurignan-Vieux, dans l’Ariège. Deux cents habitants avec vue imprenable sur les Pyrénées. Il est maire de Lasserre, deux cents âmes, un peu plus haut dans le nord du département, et – jusqu’à dimanche du moins – conseiller général UMP du canton de Sainte-Croix-Volvestre. Magalie Bernère, 45 ans, Alain Bari, 57 ans, se sont présentés ensemble aux élections départementales. En binôme autrement dit, liant pour de bon leurs destins politiques. Un tandem plutôt inhabituel, du coup, version double mixité. Mélange des genres et cocktail politique. La chose n’est pas si répandue.Dans le canton des Portes du Couserans, dimanche 22 mars, au premier tour, Magalie Bernère et Alain Bari ont obtenu 44,75 % des voix. Tout se jouera au second tour, ce dimanche 29 mars, face au PS, ses 40,15 %, et le report des 15 % de « divers gauche ».C’est le souhait d’en finir avec les habituelles fractures politiques qui a poussé le tandem vers cette candidature. L’idée était peut-être « un peu audacieuse », admet Magalie Bernère. Mais elle est avant tout apparue comme une évidence et une nécessité aux yeux des deux élus. Comme une urgence presque, face « au constat d’échec de la politique binaire, et à la déception qui conduit les citoyens vers l’abstention et le Front national », expliquent d’une seule voix le duo.Écoute et respectLes deux maires de l’Ariège se connaissent depuis longtemps et collaborent régulièrement dans différentes instances locales. « Nous n’avons jamais eu d’opposition franche », constate Alain Bari. Au contraire : chacun a pu apprécier chez l’autre le sens de la mesure, l’écoute et le respect. Alors, le duo « s’est formé naturellement », soudé par « l’intérêt commun pour le territoire » et le désir de « faire avancer les choses ». Loin des partis et des états-majors, sans bannière à brandir, sans logo à apposer, sans consignes à attendre, Magalie Bernère et Alain Barri ont pu constater que tout avançait plus vite.Collaborer. Mais sans renier ses convictions. L’exercice réclame bien sûr un peu de souplesse et le bon usage de la concession. Mais on reste « entre gens modérés », remarque Magalie Bernère, et « l’appartenance à un parti politique passe après les intérêts du territoire », confirme Alain Bari.Un avis partagé à 800 km de là, dans l’Eure. « Nous prenons des décisions qui ne sont ni de droite ni de gauche, et 96 % des dossiers sont votés à l’unanimité », détaille ainsi Joël Hervieu, 63 ans, maire centriste d’Acon, dans l’Eure. Successeur de Jean-Louis Debré au conseil général, canton de Nonencourt, président de la Communauté de communes rurales du sud de l’Eure, Joël Hervieu a lui aussi rangé ses casaques UMP et MoDem des élections passées pour ces départementales.Cette fois, c’est avec Delphine Lepeltier qu’il a mené campagne, jeune élue de 38 ans, adjointe au maire de Verneuil-sur-Avre. Adjointe PS. Leur slogan : « Ensemble, dépassons les clivages politiques. Agissons pour le sud de l’Eure ». Tout un programme. Le point d’harmonie a été d’autant moins difficile à atteindre que les deux élus se revendiquent de droite comme de gauche « modérée ».« Attention, je ne dis pas que droite et gauche c’est la même chose », prévient Delphine Lepeltier. Mais ici comme dans l’Ariège, loin des consignes et des pressions, l’exercice politique de proximité, ses exigences et ses évidences, ses nécessités, incline sans doute plus à l’écoute, au partenariat, à la synthèse.L’analyse des résultats du premier tour a permis à Joël Hervieu de noter que le message de l’unité, dans sa circonscription du moins, passait mieux dans les zones urbaines que dans les zones rurales. Le binôme constitué du maire divers droite d’Acon et de l’adjointe divers gauche de Verneuil-sur-Avre a récolté 27,29 % des suffrages, dimanche 22 mars. Le tandem aurait pu se maintenir, au risque de faire gagner le Front national. Ils ont décidé immédiatement de se retirer, « au nom des valeurs républicaines » qu’ils partagent. Et d’un commun accord.Olivier ZilbertinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Georges Chatain (Limoges, correspondant) C’est avec une extrême circonspection que la fédération socialiste de la Haute-Vienne commente, depuis dimanche 22 mars, les résultats au premier tour des départementales, qui lui donnent pourtant quelques raisons de se réjouir. De se rassurer en tout cas, après le traumatisme qu’avait été pour elle, aux élections municipales de mars 2014, la perte de Limoges.L’alliance UMP-UDI-divers droite est arrivée en tête dans 5 des 9 cantons de la ville, mais le PS reste premier dans 15 des 21 cantons du département. Avec 20 % des suffrages, le FN a confirmé son implantation, spécialement en milieu urbain : les 8 cantons dans lesquels il reste en lice sont ceux des agglomérations principales du département. Dans le seul par lequel il puisse espérer faire son entrée dans l’assemblée départementale – Limoges-4 –, le quartier nord des cités et des records de chômage où habitent beaucoup d’immigrés, il reste derrière le PS avec 28,7 % contre 30,4 %.Villes socialistes, campagnes communistesLe Front de gauche est le perdant du scrutin. Il avait 11 cantons dans l’assemblée sortante, il ne peut en espérer, au mieux, que 3 dans la prochaine. Dans un département dont, voici une génération, les trois députés étaient communistes, ce qui laissait au PCF l’espoir de conquérir le conseil général, cette régression est conforme aux évolutions nationales. Mais elle a une explication complémentaire, liée à des singularités locales, et notamment au nouveau découpage des cantons.L’hégémonie politique de la gauche avait en Limousin une dualité particulière : villes socialistes, campagnes communistes. La « paysannerie rouge » venait du Plateau de Millevaches, des Monts d’Ambazac, des bocages de la Basse Marche et des forêts de la Châtaigneraie ; autant de cantons ruraux que la réforme vient de fusionner avec des cantons plus urbains, dont les chefs-lieux sont majoritairement gérés par des municipalités socialistes. Les bases du communisme rural ont ainsi été diluées.Lire aussi :Les bastions communistes font de la résistanceLe scrutin en cours marque une étape nouvelle dans la recomposition de la gauche de la gauche. Le Front de gauche y a réuni le PCF, EELV, des personnalités non encartées et ADS, Alternative démocratie socialisme, le parti fondé en 1992 par des dissidents du PCF. ADS avait entraîné la quasi-totalité des élus communistes haut-viennois, et reste aujourd’hui la structure principale de la nébuleuse à la gauche du PS.Aujourd’hui, les ruptures sont oubliées. Pierre Allard, maire ADS de Saint-Junien, deuxième ville (12 000 habitants) du département, est en binôme avec Sylvie Tuyéras, maire PCF de Saint-Brice. Ils ont obtenu 49,5 % des voix au premier tour. C’est le FN (21,3 %) qui l’affrontera pour le principe au second.Main tendue du FN à l’UMPLes deux autres cantons où le Front de gauche estime garder ses chances présentent des situations différentes. Le canton d’Eymoutiers reste dans une double tradition bien limousine : l’affrontement socialiste-communiste et l’émiettement à gauche de la gauche. Le binôme soutenu pas le PS y précède (avec 31,1 %) le binôme ADS-PCF (29,5 %).Autre cas : le duel Front de gauche-divers droite de Châteauponsac. Le binôme Front de gauche s’y est trouvé devancé par celui de la droite (24,7 % contre 36,4 %), mais peut espérer les reports de voix des électeurs qui ont voté pour les candidats divers gauche au premier tour (14,1 %). Par ailleurs le FN n’a pas présenté de candidature et décidé de soutenir d’entrée la candidate divers droite Yvonne Jardel. Cela peut s’avérer contre-productif, et l’intéressée a pris ses distances avec cette main tendue : « Ce soutien, dont tous les journaux ont parlé, est ridicule. Nous ne sommes pas Front national et le débat pourrait porter sur autre chose. » Mais son associé Gérard Rumeau s’en est réjoui : « Le soutien du FN a certainement joué en ma faveur et nous sommes ravis de réaliser un tel résultat. »Lire aussi :A Perpignan, Nicolas Sarkozy tente de charmer une dernière fois les électeurs du FNLes statistiques donnent au PS de bonnes chances de conserver le département. Mais, avec le comportement de l’électorat FN, l’attitude de l’opposition départementale UMP-UDI est l’autre inconnue de taille. Jean-Marc Gabouty, sénateur UDI, a précisé la position de son organisation : « On se maintiendra partout où il n’y a pas de risque FN. En cas de duel, nous restons sur la ligne nationale, nous appellerons à voter républicain. » L’UMP est restée silencieuse. Il y aura, au second tour, cinq duels PS-FN et un duel Front de gauche-FN.[Photo : Leo Leibovici/CC BY 2.0]Georges Chatain (Limoges, correspondant)Journaliste au Monde Clarisse Fabre Le Théâtre sortieOuest, situé sur le canton 1 de Béziers, est au cœur d’un combat politique et culturel. Jean-Michel Du Plaa, candidat socialiste aux élections départementales dans ce canton, affrontera en duel, dimanche 29 mars, l’élu du Front national, Henri Bec. Au soir du premier tour, le 22 mars, le FN a totalisé plus de 44 % des voix sur ce canton, devant le PS (25 %) et l’UMP (19 %). Précisons, pour compléter le tableau, que Jean-Michel Du Plaa, vice-président du conseil général, est aussi le président de l’association qui gère le Théâtre sortieOuest – une scène conventionnée avec le département, l’Etat et la région, installée sur le domaine de Bayssan, au milieu d’un parc.Les phrases de l’entre deux-tours ont le mérite d’être claires, dans la ville dirigée par Robert Ménard depuis mars 2014, sous l’étiquette Rassemblement Bleu Marine. Voici ce qu’a déclaré, jeudi 26 mars, dans le quotidien La Marseillaise/L’Hérault du Jour, l’élu FN Henri Bec. Interrogé sur le devenir du Théâtre sortieOuest, fortement soutenu par le conseil général (PS), à hauteur d’un million d’euros, l’élu qui se dit monarchiste, tendance « orléaniste », a répondu avec détachement : « Cela ne me dérangerait pas que ce site ferme. On dépense trop pour la culture, on pourrait réduire les impôts en dépensant moins. » Dès avant le premier tour, la divers droite Fatima Allaoui, candidate sur le canton 3, ancienne de l’UMP évincée pour son appartenance au Siel, proche du FN, avait inscrit « la suppression » de sortieOuest dans ses promesses électorales – « un site qui coûte trop cher » – proposant son rapatriement dans le centre-ville avec une programmation comprenant « 50 % d’artistes locaux ». Depuis le 22 mars, elle a appelé à voter pour le candidat FN.« Eviter un désert culturel à Béziers »Pour Jean Varela, directeur de sortieOuest, ce sont les valeurs véhiculées par la scène contemporaine qui indisposent l’extrême-droite. « On nous attaque pour ce que nous sommes : un lieu de programmation exigeante, où la parole circule librement. Il y a d’autres scènes qui coûtent de l’argent sur le territoire, et qui font du divertissement. Elles ne sont pas du tout inquiétées », dit-il. Il rappelle l’histoire de ce théâtre, et l’enjeu pour le territoire. « C’est le conseil général qui a pris l’initiative de créer cette scène conventionnée, en 2006, pour éviter un désert culturel à Béziers, qui autrefois était un foyer artistique. Le président de notre association, Jean-Michel Du Plaa, est un homme de culture, très apprécié ici », poursuit Jean Varela, qui dirige par ailleurs le Printemps des Comédiens.Lors des précédentes élections, en 2011 (les anciennes cantonales), le combat avait été ardu : Jean-Michel Duplaa l’avait emporté avec 170 voix d’avance, face au frontiste Guillaume Vouzellaud. Le scrutin du 29 mars s’annonce serré. Sur les deux autres cantons de Béziers, l’avance du FN est encore plus nette, tout particulièrement dans le canton 3 où il a totalisé 46,86 % des voix. Pour la presse locale, l’affaire semble ici pliée.Une programmation « à caractère militant »Jean Varela tire la sonnette d’alarme : « Ce n’est pas possible que Béziers soit représenté au conseil général uniquement par des élus Front national », s’inquiète-t-il. Il dit avoir reçu du soutien de certains élus de droite, mais d’autres à l’UMP ne cachent pas leur aversion pour la politique culturelle du département, sortieOuest compris. Ainsi, le député UMP Elie Aboud a abrité sur sa page d’accueil la lettre d’un auteur bitterrois, Jean-Pierre Pelaez, s’indignant de ne pas être programmé à sortieOuest, théâtre « grassement » financé par le département, écrit-il, et « engloutissant des budgets énormes » pour mener une programmation « à caractère militant ».Jean-Pierre Pelaez a déjà été reçu au cabinet du président du conseil général, le socialiste André Vézinhet. « Nous lui avons dit deux choses : un, Jean Varela a une liberté de programmation, selon ses choix esthétiques, et l’on ne peut en aucune sorte imposer une préférence nationale en direction d’artistes locaux. Deux, le conseil général n'est pas du tout indifférent au sort des artistes locaux, puisqu’il soutient entre soixante et quatre-vingts compagnies sur son territoire », indique-t-on dans l’entourage d’André Vézinhet.Une campagne sur les réseaux sociauxJean Varela défend sa programmation : « Les spectacles ont lieu sous un chapiteau, pour abolir la barrière symbolique entre la scène et le public. Nous menons une programmation hors-les-murs, appelée Le Grand Tour ; nous organisons une manifestation littéraire (Chapiteaux du livre), nous touchons un public de 35 000 personnes, dont 7 000 scolaires et étudiants. »La campagne s’organise à présent sur les réseaux sociaux. Alors que la ville de Béziers accueille depuis le 24 février, et jusqu’au 23 août, l’exposition intitulée Gaulois : une expo renversante, conçue par la Cité des sciences, les partisans du candidat PS, lequel fait alliance avec la communiste Roselyne Pesteil, ont réalisé une affiche dans l’esprit gaulois. Jean-Michel Du Plaa est dans la peau d’Obélix – il en a la corpulence –, et porte sur son dos un dolmen coiffé du visage de la candidate PCF. Avec ce slogan : « La République contre-attaque ». Dans le journal municipal, Robert Ménard, lui, communique à sa façon sur l’exposition dédiée aux Gaulois : « C’est l’éternel retour du grand blond », indique le titre de l’article, complété par ce bandeau : « Comment nos élites réécrivent le passé ».Clarisse FabreReporter culture et cinémaSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles van Kote  Editorial du « Monde ». Il n’y aura aucun défilé organisé contre le Front national. Le FN a pourtant obtenu plus de 25 % des voix au premier tour des départementales, dix mois après avoir terminé en tête des élections européennes de 2014. Et comment avons-nous réagi, comment la société française a-t-elle réagi à ce résultat sans précédent à des élections locales ? Par une forme de tétanie, d’indifférence… Au soir du premier tour, dimanche 22 mars, certains ont même paru soulagés de constater que le Front national restait loin des 30 % que lui avaient promis certains sondages. Les mêmes se rassureront probablement au soir du second tour, en insistant sur la victoire de l’UMP.Lire aussi :Le FN présent au second tour dans un canton sur deuxC’est une erreur. La situation est bien plus grave que le 21 avril 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen s’était qualifié pour le second tour de la présidentielle avec 17 % des voix. D’abord parce qu’à l’époque la société avait montré son rejet d’un mouvement xénophobe, anti-européen, rétrograde, dangereux. Nous – près de deux millions de personnes – avions marché le 1er mai 2002. Et nous avions voté massivement le 5 mai : 80 % des voix en faveur du candidat républicain, Jacques Chirac. Rien de tout cela en 2014 ou en 2015 : les républicains, de droite comme de gauche, assistent à la montée du FN, dos au mur, entre passivité et panique.Marine Le Pen veut conquérir le pouvoirEnsuite parce que Jean-Marie Le Pen, à l’époque, ne visait pas vraiment la victoire, se contentant de mener ses campagnes présidentielles sans réelle stratégie, sans travail d’implantation en profondeur. Depuis le passage de témoin à sa fille, en janvier 2011, la situation est radicalement différente : Marine Le Pen veut conquérir le pouvoir. Et elle s’en donne les moyens.Sa stratégie est claire : se placer au centre des débats – c’est réussi, au point de dominer l’agenda médiatique et politique depuis trois ans ; donner l’image d’un parti qui se banalise – l’opération fonctionne et les digues cèdent les unes après les autres ; s’implanter à l’occasion des élections locales – c’est en cours, avec des progressions historiques à chaque fois.La situation est bien plus grave que le 21 avril 2002. Parce que l’avènement du FN déstabilise les équilibres de la Ve République comme il menace les fondements de la société et de notre économie. Manuel Valls et Nicolas Sarkozy, chacun à sa façon, l’ont bien compris, évoquant le risque mortel pour leur parti respectif d’une élimination dès le premier tour d’une élection présidentielle.On connaît les causes de cette situation. Celles qui relèvent d’un système politique à bout de souffle, marqué par l’abstention de masse, le discrédit de la parole politique, les promesses intenables, la sclérose du monde politique. Et celles qui tiennent à la société française elle-même : cette grande peur du déclassement des classes moyennes, la profonde colère des classes populaires, le sentiment diffus que la France a perdu sa place et que l’Europe est menacée par la montée en puissance des pays émergents et les fractures du monde musulman.Il faut se mobiliser dimancheQue faire ? Il faut se mobiliser dimanche et voter pour la droite ou la gauche, contre le FN, c’est une évidence. Mais cela ne suffit plus. Il faut désormais considérer que le FN peut, un jour, gagner une élection présidentielle. Il faut s’attaquer à son programme, sur le fond, méthodiquement, pour en montrer tous les dangers. C’est le rôle des médias, des intellectuels, des experts, mais cela ne suffit pas non plus.La droite a une responsabilité particulière. C’est à elle de proposer un projet d’alternance au pouvoir en place. Or, depuis trois ans, l’UMP est minée par les guerres intestines, le refus d’analyser les raisons de ses échecs et l’incapacité à travailler sur les moyens de transformer la France. Quel projet ? Quel programme ? Quelle méthode ? C’est dans l’opposition que se prépare une éventuelle alternance, or la droite a déjà perdu beaucoup de temps. Républicains de droite et du centre, au travail !La gauche a encore moins le choix. Alors que François Hollande est tenté par l’immobilisme, le gouvernement doit, au contraire, prolonger les réformes, les approfondir, les amplifier, pour moderniser notre économie, la rendre plus compétitive. Avec plus de 5 millions de chômeurs, il n’a pas le choix. Sauf à prendre le risque – et la responsabilité – d’ouvrir les portes de l’Elysée au Front national.Gilles van KoteDirecteur du MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.03.2015 à 11h49 • Mis à jour le27.03.2015 à 12h36 | Nicolas Chapuis   Au lendemain des départementales qui s’annoncent catastrophiques pour la gauche, les socialistes veulent tenter de rouvrir le dialogue avec leurs partenaires. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, va ainsi proposer des « réunions au sommet » aux autres partis de gauche, pour « baliser l’avenir ». Les écologistes ont déjà donné leur accord.La rencontre entre les deux états-majors, qui devrait durer deux à trois heures, aura lieu lundi 30 mars dans l’après-midi. La même proposition sera ensuite faite aux communistes, aux radicaux, et à toutes les formations de gauche qui le souhaiteront.Dans la discussion, les socialistes veulent mettre en avant deux éléments, qui permettent de « reprendre espoir » : le fait que « le bloc de gauche uni dans les urnes est devant la droite et l’extrême droite » et « le léger mieux économique » entraperçu ces dernières semaines. « Le temps d’une mise à plat des convergences et des divergences est arrivé, le temps de la réflexion ensemble sur les échéances à venir est advenu », estime Jean-Christophe Cambadélis.Derrière cette démarche de ouverture du dialogue, la question du retour des écologistes au gouvernement affleure. En marge d’un meeting à Tours, jeudi 26 mars au soir, Manuel Valls a réaffirmé qu’il était « favorable à l’entrée des Verts », mais pas à n’importe quelles conditions.Lire aussi :Les écologistes relégués au rang de figurantsDessein personnel« La seule exigence que nous avons avec le président de la République, est la cohérence et la loyauté », a-t-il prévenu, tout en rappelant qu’« il n’y aura pas de changement de cap économique ». Au sein d’EELV, on attend donc de voir la direction prise après l’élection. « Ils n’ont pas l’air pressés pour un remaniement, note un dirigeant du parti. François Hollande ne pense qu’à une chose, 2017. Et Jean-Christophe Cambadélis, à son congrès. C’est tout ce qui compte pour eux. »Avec cette proposition de « réunion au sommet », le premier secrétaire du PS a en effet également un dessein personnel. Alors que l’échéance du congrès du Parti socialiste approche, il veut cultiver cette image de dirigeant capable de rassembler les partenaires. Une tentative de couper l’herbe sous le pied à la gauche du parti qui estime que la politique menée par le gouvernement et soutenue par l’actuelle direction du PS, empêche l’union avec les écologistes et les communistes, seule voie pour une victoire de la gauche en 2017.Lire aussi :EELV : Emmanuelle Cosse, chef de file des non alignés Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.03.2015 à 00h25 • Mis à jour le27.03.2015 à 07h26 | Bastien Bonnefous Manuel Valls veut encore y croire. « Rien n'est joué », assure-t-il à trois jours du second tour des élections départementales, lors d'un meeting à Tours (Indre-et-Loire). Le premier ministre a tenté de « mobiliser et convaincre les électeurs jusqu'au dernier moment ». Dans ce département, le PS est arrivé en troisième position au premier tour, avec 21 %, derrière le Front national (23 %) et l'UMP (35 %). Le risque est donc grand pour les socialistes de voir dimanche 29 mars le conseil général basculer à droite.Consulter notre carte : Départementales 2015 : la carte des duels et triangulaires du second tourIci, comme dans le reste du pays, Manuel Valls refuse tout défaitisme. « Ce ne sont pas les commentateurs, les pronostiqueurs qui font les élections, ce sont les électeurs », a-t-il lancé devant quelques centaines de militants du PS réunis sous les ors de la salle des fêtes de la mairie. Comme au soir du premier tour, dimanche 22 mars, le chef du gouvernement maintient que son parti et la gauche dans son ensemble ont réalisé des « résultats honorables ». Il ne regrette rien de son implication totale dans la campagne électorale et de sa « stigmatisation » personnelle du FN. « Je suis fier d'avoir mené cette campagne, il n'y avait pas d'autre choix que de s'engager », a-t-il expliqué, prévenant déjà qu'il « poursuivra le combat » contre l'extrême droite après les élections.Si le parti de Marine Le Pen a totalisé 25 % des suffrages au premier tour, et non 30 % comme annoncé dans les sondages, c'est donc en partie selon M. Valls grâce à sa stratégie de dramatisation. « Il fallait s'engager à fond pour politiser la campagne, il fallait que je le fasse, sinon on m'aurait reproché une forme de cynisme », a-t-il expliqué à la presse dans le TGV qui le menait de Paris à Tours dans l'après-midi. Il récuse toute forme de « déni » de sa part et affirme que « le bloc gauche est à égalité avec le bloc droite », au risque d'additionner dans un même ensemble les résultats du PS et du Front de gauche, pourtant difficilement conciliables politiquement. Mais le premier ministre se dit aussi « extrêmement lucide » sur le niveau historique atteint par le FN. « Le vote Front national s'installe, s'implante, se banalise. Ses idées progressent dans nos villes, nos quartiers, dans nos territoires périurbains et ruraux », reconnaît-il, confiant même que l'extrême droite et le nouveau tripartisme sont « installés pour longtemps » dans la vie politique nationale.Mais M. Valls refuse de s'avouer vaincu. Il est possible, selon lui, que le PS perde « 20 à 30 départements » dimanche soir, soit près la moitié de son capital territorial actuel dans la pire des hypothèses. L'impact serait immense, surtout si des départements symboliques, comme l'Essonne, sa terre d'élection, ou la Corrèze, celle de François Hollande, basculaient à droite. Mais le chef du gouvernement croit encore à un réveil de la gauche au second tour. Mieux, il ne pense pas que le second tour des départementales va amplifier les résultats du premier. « Je peux me tromper, mais je ne sens pas que la campagne du second tour a démarré la tête sur le billot », comme il y a un an pour le PS, lors des élections municipales de mars 2014, explique-t-il.Sarkozy, cible privilégiée de VallsPour cela, il entend toujours mobiliser l'électorat de gauche et notamment les abstentionnistes du 22 mars. « Je lance un appel solennel à tous ceux qui ont voté pour la gauche en 2012, à tous ceux qui doutent parce que c'est difficile, à tous ceux qui se sont abstenus. Je leur dis : l'heure du choix est venue, venez voter dimanche, hommes et femmes de gauche et républicains ! » a-t-il déclaré à la tribune.Quoi de mieux dès lors pour mobiliser l'électorat socialiste de 2012 que d'agiter l'épouvantail Nicolas Sarkozy ? « Dimanche, les hommes et les femmes de gauche doivent aussi dire clairement qu'ils ne veulent plus d'un retour de Nicolas Sarkozy », a demandé le premier ministre. Une fois encore, l'ancien président de la République, sorti vainqueur du premier tour grâce au bon score de l'UMP, a été la cible privilégiée de son discours. M. Valls a accusé M. Sarkozy, en meeting à Perpignan le même soir, de « mentir aux Français » et surtout de « courir derrière le Front national ». « On n'attaque pas le Front national quand on reprend des polémiques nauséabondes sur l'identité et la laïcité. On ne l'attaque pas : on montre qu'on est plus faible et qu'il est plus fort », a-t-il reproché au président de l'UMP.Lire aussi le compte-rendu du meeting de Nicolas Sarkozy : A Perpignan, Nicolas Sarkozy tente de charmer une dernière fois les électeurs du FNMais, pour tenter d'amortir la vague bleue qui s'annonce au second tour, le chef du gouvernement sait également que la gauche doit réussir à se rassembler. « Les résultats du premier tour montrent que pour l'emporter, la gauche doit savoir se retrouver, se rassembler », a-t-il pointé. Le chantier est immense tant la gauche est partie divisée à ces élections. C'est, pour Manuel Valls, « une des leçons électorales et politiques à retenir » de ces départementales : « Maintenant, on sait ! Les électeurs et les partis l'ont compris », affirme-t-il à propos du risque de défaite pour la gauche en cas de division. Le premier ministre en est sûr : « les conséquences politiques de cette élection sont majeures sur les stratégies politiques des partis. »L'union est la seule planche de salut de la gauche pour la présidentielle de 2017. Lui promet qu'il n'a aucun problème avec les partenaires du PS, il est même « favorable à l'entrée des Verts » au gouvernement. Mais pas à n'importe quelles conditions : « la seule exigence que nous avons avec le président de la République est la cohérence et la loyauté », prévient M. Valls.Si un remaniement doit intervenir dans les prochains mois, « il n'y aura pas de changement de cap économique », martèle-t-il, en réponse à Cécile Duflot qui a conditionné le retour des écologistes au gouvernement à un « changement de cap ». Le chef du gouvernement ne semble pas pressé, il préfère laisser « maturer » chacun : les Verts doivent se réunir la semaine prochaine pour discuter de leur positionnement au sortir des départementales, et le PS va entrer dans la préparation de son congrès en juin à Poitiers. « La gauche a son destin en main, elle peut gagner en 2017, mais c'est à elle de décider », précise-t-il, comme une injonction faite à chacun pour les deux années qui viennent.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar A moins de trois jours du second tour des élections départementales, hors de question de changer de stratégie. Jeudi 26 mars, à Perpignan (Pyrénées-Orientales), Nicolas Sarkozy a réutilisé son triptyque devenu habituel depuis le début de la campagne : dénoncer les « mensonges » de François Hollande, définir sa vision d’une République assimilatrice qui défend un « mode de vie » et appeler au vote utile pour contrer le système « FNPS ». « A ceux qui en ont assez des charges, je leur dis : il y a deux personnes qui veulent le smic à 2 000 euros, c’est M. Mélenchon et Mme Le Pen. Aimez avec votre cœur mais réfléchissez avec votre tête ! », a lancé l’ancien président de la République en s’adressant aux « commerçants, aux artisans, aux retraités » tentés par le vote Front national (FN).Pour son dernier meeting de campagne, le premier en commun avec Jean-Christophe Lagarde, président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), M. Sarkozy a donc ciblé une nouvelle fois la présidente du Front national, « complice » de l’arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012. A l’époque, Marine Le Pen avait refusé de choisir entre le candidat socialiste et le président de la République sortant. Le président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) sait que la vague bleue attendue, dimanche 29 mars, peut être atténuée par la poussée du FN. Pour ce second tour, les binômes de droite se retrouvent en effet en duel face à l’extrême droite dans 538 cantons (682 duels face à la gauche) et dans 256 triangulaires où sont présents des candidats frontistes. L’UMP a donc dû pendant des semaines mener une campagne contre le Parti socialiste sans oublier de cibler l’extrême droite.Lire notre article sur le meeting de Manuel Valls mercredi soir à Tours : Pour mobiliser l'électorat de gauche, Manuel Valls agite l'épouvantail SarkozyUne ligne qui aurait freiné le FNA chacun de ses meetings, Nicolas Sarkozy a déroulé le même discours pour tenter d’attirer à nouveau les électeurs frontistes. Il critique d’abord une immigration pas assez contenue. « Nous n’avons plus de travail, plus d’argent et plus de logements à distribuer. (…) Dès que nous accueillons une vague, une autre arrive », a-t-il répété jeudi. Souvent, il s’adresse aux Français ruraux qui « se sont sentis abandonnés » alors que « l’on déversait des milliards dans les quartiers » avant de défendre un « mode vie transmis par nos parents » et qui serait protégé par l’assimilation. « On est prêts à accueillir de nouveaux Français, mais c’est ceux qu’on accueille qui doivent s’adapter », a-t-il expliqué. A chaque fois, le président de l’UMP évoque la question de l’islam qui ne doit pas se vivre « dans les caves et les garages », car dans notre pays « ce sont les religions qui s’adaptent à la République, pas la République qui s’adapte à la religion ».Des passages très applaudis par les militants, comme jeudi soir, dans les Pyrénées-Orientales, un département où l’UMP est dépassé par le FN. Ici, les binômes frontistes ont accédé au second tour dans seize des dix-sept cantons. L’entourage de Nicolas Sarkozy estime que cette ligne a freiné la dynamique du FN. Depuis quelques jours, la question du Front national a en tout cas continué à animer la campagne de l’entre-deux-tours. Les socialistes ont fait pression sur l’UMP. Manuel Valls a ainsi parlé de « faute politique et morale » au sujet des candidats de droite qui ne se retiraient pas des triangulaires où ils ont terminé en troisième position pour faire barrage au FN.Cimentée par la perspective de la conquête de nombreux départements, l’UMP ne s’est pas désunie. Dans l’Aisne et dans le Gard, certains candidats de droite ont préféré se retirer pour faire barrage au FN, mais cela n’a pas provoqué de remous, seulement quelques moqueries de la part de Brice Hortefeux, conseiller de M. Sarkozy, évoquant des « tartemuches ». Les dirigeants du parti de la rue de Vaugirard ne se sont pas non plus déchirés sur la question du ni-ni, qui avait enflammé le bureau politique après le premier tour de la législative partielle du Doubs début février. Hostile à cette stratégie, Alain Juppé a écrit sur son blog qu’il respectait la consigne du parti. Quelques voix se sont tout de même élevées. Le maire UMP de Nîmes, Jean-Paul Fournier, a ainsi appelé à voter « front républicain » et a qualifié dans un tweet le ni-ni de « manque de courage politique ».Lire aussi :Ces élus UMP qui n’écoutent pas les consignes de SarkozyAvant le second tour, Nicolas Sarkozy a, lui, mobilisé tout en se tournant vers les abstentionnistes qu’il a appelé à venir voter, sinon « cela revient à être dans une voiture sans donner son avis sur le conducteur ». Dimanche, chaque voix comptera. Matthieu GoarJournaliste au Monde Samuel Laurent « Le FN, premier parti de France », martèlent ses partisans. « Faux », répondent ses détracteurs qui, de l'UMP à Europe Ecologie-Les Verts en passant par le Front de gauche, dénoncent un étiquetage « partisan », voire « manipulateur », des candidats aux élections départementales, qui rend difficile la lecture des résultats. Lire : Le ministère de l'intérieur fait-il valser les étiquettes politiques ?Comment, alors, savoir qui a vraiment « gagné » ce premier tour ? Pour arriver à un résultat plus fin, il faut s'émanciper des grandes « nuances politiques » attribuées aux binômes candidats, pour s'intéresser aux étiquettes politiques individuelles de chaque candidat.Comment nous avons travailléPour écrire cet article, nous avons travaillé à partir d'un fichier fourni par le ministère de l'intérieur détaillant les étiquettes politiques individuelles de chaque candidat aux départementales. Nous l'avons croisé avec les résultats du premier tour, qui portaient seulement sur les binômes de candidats.1. L'imbroglio des étiquettes et des nuancesPour ce scrutin, un nouveau mode d'élection a été introduit : les candidats fonctionnaient par binômes paritaires – un homme et une femme. Mais rien ne leur imposait de concourir sous les couleurs d'un même parti. Se sont donc présentés des « couples » de candidats issus de partis différents (bien que politiquement proches).Comment, dans ce cas, étiqueter les binômes ? C'est le ministère de l'intérieur qui a procédé à son propre regroupement, dans 12 grandes nuances classiques. Un binôme regroupant une candidate UMP et un candidat « sans étiquette » pouvait être considéré comme « Union de la droite », un socialiste et un communiste associés à la nuance « Union de la gauche », et ainsi de suite. Un écologiste pouvait être étiqueté sous la nuance « Verts, écologistes, citoyens » s'il était candidat avec un collègue EELV, mais comme « divers gauche » s'il concourait avec un binôme Front de gauche.Derrière ces grandes masses partisanes, près de 200 étiquettes individuelles différentes, choisies par les candidats eux-mêmes, permettent de dresser un portrait beaucoup plus fin des candidats. Sur le graphe ci-dessous, les 178 étiquettes individuelles (à gauche) sont reliées aux 12 nuances établies par le ministère. Un point saute aux yeux : quand UMP, UDI ou PS présentaient des candidats sous une foule d'étiquettes différentes, le FN présentait tous ses candidats sous ses propres couleurs. #alluvial path:hover{ stroke-opacity:1!important; }Front de gaucheFront de gaucheFront nationalFront nationalModemModemParti de gaucheParti de gaucheRadicaux de gaucheRadicaux de gaucheSocialistesSocialistesUnion de la droiteUnion de la droiteUnion de la gaucheUnion de la gaucheUnion des démocrates et indépendantsUnion des démocrates et indépendantsUnion du centreUnion du centreUnion pour un mouvement populaireUnion pour un mouvement populaireVerts écologistes citoyensVerts écologistes citoyensA GAUCHE AUTREMENTA GAUCHE AUTREMENTAlliance CentristeAlliance CentristeAlliance pour le FinistèreAlliance pour le FinistèreAutreAutreAutre EcologisteAutre EcologisteCAP 21CAP 21Centre gaucheCentre gaucheCentre National Indépendants et PaysansCentre National Indépendants et PaysansCentristeCentristeCentriste MODEMCentriste MODEMCouleurs LandesCouleurs LandesDebout la FranceDebout la FranceDEMOCRATIE REELLEDEMOCRATIE REELLEDiversDiversDIVERS AUTRE ECOLOGISTEDIVERS AUTRE ECOLOGISTEDivers droiteDivers droiteDIVERS GAUCHEDIVERS GAUCHEDroit, centre et indépendantsDroit, centre et indépendantsDroiteDroiteEELVEELVEnsemble pour les YvelinesEnsemble pour les YvelinesENTENTE REPUBLICAINEENTENTE REPUBLICAINEEURE AVENIREURE AVENIRForce Européenne DémocrateForce Européenne DémocrateForces de ProgrèsForces de ProgrèsFront de gaucheFront de gaucheFRONT DEMOCRATEFRONT DEMOCRATEFront Démocrate Social et EcologiqueFront Démocrate Social et EcologiqueFront NationalFront NationalgauchegaucheGénération EcologieGénération EcologieIndépendantIndépendantLA FORCE DU 13 / PRGLA FORCE DU 13 / PRGLa Gauche DépartementaleLa Gauche DépartementaleLA NIEVRE S'ENGAGELA NIEVRE S'ENGAGELa Politique AutrementLa Politique AutrementListe Union de la GaucheListe Union de la GaucheLMDMLMDMMaj. départementale Droite Centre Indé.Maj. départementale Droite Centre Indé.Majorité Dép. Socialiste RépublicaineMajorité Dép. Socialiste RépublicaineMajorité DépartementaleMajorité DépartementaleMajorité Départementale Divers DroiteMajorité Départementale Divers DroiteMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTEMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTEMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTE PRGMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTE PRGMajorité départementale UMP-UDIMajorité départementale UMP-UDIMajorité DépartemetnaleMajorité DépartemetnaleMAJORITE REPUBLICAINEMAJORITE REPUBLICAINEModemModemMouvement des progressistesMouvement des progressistesMouvement Ecologiste IndépendantMouvement Ecologiste IndépendantMouvement Pour la FranceMouvement Pour la FranceMouvement Républicain et CitoyenMouvement Républicain et CitoyenNIEVRE A VENIRNIEVRE A VENIRNouveau CentreNouveau CentreNouveau Parti AnticapitalisteNouveau Parti AnticapitalisteNouvelle DonneNouvelle DonneOuvertureOuvertureParti Chrétien DémocrateParti Chrétien DémocrateParti de GaucheParti de GaucheParti Libéral DémocrateParti Libéral DémocrateParti Ouvrier IndépendantParti Ouvrier IndépendantParti RadicalParti RadicalParti Radical de GaucheParti Radical de GauchePARTI RADICAL VALOISIENPARTI RADICAL VALOISIENPARTI SOCIALISTE DE GAUCHEPARTI SOCIALISTE DE GAUCHEPCFPCFPSPSRadicaux de gaucheRadicaux de gaucheRassemblement CitoyenRassemblement CitoyenRassemblement des Forces de ProgrèsRassemblement des Forces de ProgrèsRégionalistesRégionalistesSANS ETIQUETTESANS ETIQUETTESANS ETIQUETTE NIEVRE A VENIRSANS ETIQUETTE NIEVRE A VENIRSociété CivileSociété CivileSouveraineté, Indépendance Et LibertésSouveraineté, Indépendance Et LibertésSYMPATHISANTE PCFSYMPATHISANTE PCFUDDUDDUDIUDIUDI - UMP Union de la droiteUDI - UMP Union de la droiteUDI FRANCE ECOLOGIEUDI FRANCE ECOLOGIEUDI-MODEMUDI-MODEMUMPUMPUMP - Majorité DépartementaleUMP - Majorité DépartementaleUMP CPNT MPF UDI MODEMUMP CPNT MPF UDI MODEMUMP MODEMUMP MODEMUMP UDI MODEMUMP UDI MODEMUMP-UDIUMP-UDIUMP-UDI-INDÉPENDANTUMP-UDI-INDÉPENDANTUMP-Union pour le NordUMP-Union pour le NordUnion démocratique BretonneUnion démocratique BretonneUNION POUR LE lOIR ET CHERUNION POUR LE lOIR ET CHERUnion Pour le NordUnion Pour le NordUnion Républicaine du BourbonnaisUnion Républicaine du BourbonnaisVECVECVIVE LA NIEVREVIVE LA NIEVREVIVRE LA NIEVREVIVRE LA NIEVRE2. Le FN a avancé groupé quand les autres se dispersaientEpargné par l'éparpillement des voix, la nuance Front national a donc recueilli le plus de voix au soir du premier tour, quand la plupart des autres partis voyaient leurs suffrages se répartir entre plusieurs nuances. Les candidats UDI ou EELV battaient ainsi la campagne sous quatre étendards différents. #container_1427296897789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427296897789{ height:500px; } #container_1427296897789 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427296897789 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427296897789 .subtitre{ display:block; }Nombre de voix obtenues par nuance politiqueSelon la nomenclature du ministère de l'intérieur(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427296897789", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Front national","Union de la droite","Socialistes","Union de la gauche","Divers droite","Divers gauche","Union pour un mouvement populaire","Front de gauche","Verts écologistes citoyens","Divers","Communistes","Union des démocrates et indépendants","Debout la France","Modem","Radicaux de gauche","Union du centre","Extrême gauche","Extrême droite","Parti de gauche"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de voix obtenues", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 10283794 ], [ "", 8510800 ], [ "", 5416852 ], [ "", 3326932 ], [ "", 2767138 ], [ "", 2765326 ], [ "", 2678824 ], [ "", 1921402 ], [ "", 825458 ], [ "", 549142 ], [ "", 539346 ], [ "", 526418 ], [ "", 163942 ], [ "", 144820 ], [ "", 124744 ], [ "", 117970 ], [ "", 29446 ], [ "", 26764 ], [ "", 24054 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Pour obtenir une meilleure visibilité sur les rapports de force partisans, on peut, comme nous l'avons fait au lendemain du premier tour, regrouper les tendances en grands blocs... #container_1427303368904{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427303368904{ height:500px; } #container_1427303368904 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427303368904 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427303368904 .subtitre{ display:block; }Voix obtenues par regroupement de nuances"Gauche socialiste" regroupe PS, union de la gauche, PRG ; Droite républicaine regroupe UMP, union de la droite, debout la France, Gauche non socialiste regroupe PC, Front de gauche, parti de gauche, EELV, centre regroupe UDI, Modem, union du centre. On a laissé divers droite et gauche à part faute de pouvoir déterminer les préférences de leurs candidats.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427303368904", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Front national + extrême droite","Gauche socialiste","Gauche non socialiste","Droite Républicaine","Centre","Divers","Divers droite","Divers gauche"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de voix", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 10310558 ], [ "", 8868528 ], [ "", 6051532 ], [ "", 11353566 ], [ "", 789208 ], [ "", 549142 ], [ "", 2767138 ], [ "", 2765326 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);... mais cette méthode posait de nombreuses questions : l'UDI doit-elle être comptée dans le centre ou à droite ? Ne doit-on pas associer « divers gauche » et « divers droite » respectivement à la gauche socialiste et à la droite républicaine ?Pour remédier à ces écueils, nous avons recompté le nombre de voix en fonction des étiquettes individuelles. Et avec ce calcul, le FN reste le premier parti du premier tour, devant le PS et l'UMP. #container_1427299948467{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427299948467{ height:500px; } #container_1427299948467 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427299948467 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427299948467 .subtitre{ display:block; }Nombre de voix obtenues par chaque étiquette individuelleScore des 20 étiquettes individuelles ayant obtenu le plus de voix.On a divisé par deux les voix obtenues par chaque binôme afin de ne compter que celles d'un candidat parmi les deux. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427299948467", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Front National","PS","UMP","Sans étiquette","Divers droite","Front de gauche","UDI","Divers gauche","EELV","PCF","Modem","Parti Radical de Gauche","Divers","Majorité Départementale","Debout la France","Parti de Gauche","Union Républicaine du Bourbonnais","Nouvelle Donne","Unser Land","UMP-UDI-INDÉPENDANT"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de voix obtenues", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 5112979.5 ], [ "", 3085293.5 ], [ "", 2808530.5 ], [ "", 2726779 ], [ "", 1271393 ], [ "", 987380 ], [ "", 983803.5 ], [ "", 841618 ], [ "", 690462 ], [ "", 444261.5 ], [ "", 163852 ], [ "", 157036 ], [ "", 155501 ], [ "", 66884.5 ], [ "", 64585.5 ], [ "", 58994.5 ], [ "", 44169 ], [ "", 31953 ], [ "", 31694 ], [ "", 27358.5 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Il est également le parti qui a qualifié le plus de candidats pour le second tour : 2 203, contre 1 480 pour le PS et 1 170 pour l'UMP. #container_1427291966213{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427291966213{ height:600px; } #container_1427291966213 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427291966213 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427291966213 .subtitre{ display:block; }Etiquettes individuelles des candidatsLe graphique présente ci-dessous les 30 étiquettes individuelles les plus utilisées, par au moins 20 candidats, sur un total de 178 étiquettes différentes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427291966213", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: {pointPadding:0,groupPadding:0.1, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Front National","SANS ETIQUETTE","PS","Front de gauche","UMP","Divers droite","EELV","DIVERS GAUCHE","PCF","UDI","Debout la France","Divers","Modem","Parti Radical de Gauche","Parti de Gauche","Nouvelle Donne","Majorité Départementale","Régionalistes","Majorité Départemetnale","Union démocratique Bretonne","Union Républicaine du Bourbonnais","Lutte Ouvrière","Mouvement Républicain et Citoyen","Unser Land","Union Populaire Républicaine","Euskal Herria Bai","Nous Citoyens","UMP-UDI-INDÉPENDANT"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre total de candidats", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3802 ], [ "", 2415 ], [ "", 2226 ], [ "", 1803 ], [ "", 1599 ], [ "", 1058 ], [ "", 1025 ], [ "", 862 ], [ "", 768 ], [ "", 665 ], [ "", 255 ], [ "", 204 ], [ "", 162 ], [ "", 144 ], [ "", 120 ], [ "", 75 ], [ "", 53 ], [ "", 52 ], [ "", 49 ], [ "", 45 ], [ "", 34 ], [ "", 33 ], [ "", 29 ], [ "", 29 ], [ "", 26 ], [ "", 23 ], [ "", 21 ], [ "", 20 ] ], "color": "#0386c3" }, {nd tour", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 2203 ], [ "", 1152 ], [ "", 1480 ], [ "", 114 ], [ "", 1170 ], [ "", 612 ], [ "", 80 ], [ "", 407 ], [ "", 87 ], [ "", 410 ], [ "", 2 ], [ "", 95 ], [ "", 76 ], [ "", 77 ], [ "", 9 ], [ "", 1 ], [ "", 24 ], [ "", 3 ], [ "", 29 ], [ "", 3 ], [ "", 32 ], [ "", null ], [ "", 8 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 9 ], [ "", 1 ], [ "", 12 ] ], "color": "#FFc832" }, {er tour", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 75 ], [ "", 26 ], [ "", 1 ], [ "", 59 ], [ "", 66 ], [ "", null ], [ "", 14 ], [ "", 4 ], [ "", 24 ], [ "", null ], [ "", 9 ], [ "", 1 ], [ "", 3 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 3 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ] ], "color": "#ff3232" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);3. Performances : avantage à droiteLe parti de Marine Le Pen n'est pas pour autant premier partout. Sa position dominante résulte en partie du fait qu'il était présent dans la quasi-totalité des cantons (1 909 sur 2 054), quand les autres grands partis avaient laissé de la place à leurs alliés sur des candidatures communes (l'UDI avec l'UMP, ou le PRG avec le PS).Score moyen : avantage UMP. Si l'on s'intéresse seulement aux cantons dans lesquels chaque parti avait des candidats, on s'aperçoit que l'UMP réalise le meilleur score moyen, avec 32,2 % des suffrages exprimés, devant l'UDI (28,1 %), les divers droite (27 %) et le PS (26,7 %). Avec 26,2 %, le FN est cinquième. #container_1427374805540{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427374805540{ height:500px; } #container_1427374805540 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427374805540 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427374805540 .subtitre{ display:block; }Score moyen des candidats par étiquetteCalcul théorique réalisé en rapportant la moyenne des voix obtenues par les listes dont faisaient partis les candidats par étiquette au total des suffrages exprimés dans les cantons où ils étaient candidats.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427374805540", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["UMP","UDI","Divers droite","PS","Front National","Parti Radical de Gauche","Divers gauche","Modem","PCF","EELV","Parti de Gauche","Front de gauche","Nouvelle Donne","Debout la France"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Score moyen (ratio voix/résultat)", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 32.24 ], [ "", 28.13 ], [ "", 26.99 ], [ "", 26.68 ], [ "", 26.2 ], [ "", 24.16 ], [ "", 22.71 ], [ "", 19.58 ], [ "", 12.07 ], [ "", 11.56 ], [ "", 10.37 ], [ "", 10.3 ], [ "", 7.41 ], [ "", 3.96 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Taux de succès : le PS pas si dépassé. Parmi les grands partis, c'est encore l'UMP qui réussit, sur ses candidats étiquetés, la meilleure performance : 76,8 % de ceux qui se présentaient ont vu leur liste qualifiée ou élue dès le 1er tour. Le PS (67,7 %), l'UDI (65,3 %), ou les divers droite (64 %) font également de bonnes performances. Le FN aligne un ratio de 58,2 % de candidats issus de ses listes qualifiés pour le second tour, soit un peu plus de 2 200 sur 3 802 qui avaient cette étiquette individuelle. #container_1427374543626{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427374543626{ height:500px; } #container_1427374543626 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427374543626 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427374543626 .subtitre{ display:block; }Taux de succès des candidats par étiquetteRatio entre le nombre de candidats d'une étiquette et le nombre de qualifiés pour le second tour ou élus(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427374543626", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["UMP","PS","UDI","Divers droite","Front National","Parti Radical de Gauche","Divers gauche","Modem","PCF","EELV","Parti de Gauche","Front de gauche","Nouvelle Donne","Debout la France"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux de succès", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 76.86 ], [ "", 67.65 ], [ "", 65.26 ], [ "", 64.08 ], [ "", 58.15 ], [ "", 55.56 ], [ "", 48.84 ], [ "", 47.53 ], [ "", 11.85 ], [ "", 7.8 ], [ "", 7.5 ], [ "", 6.38 ], [ "", 1.33 ], [ "", 0.78 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Le score moyen permet aussi aux formations très éclatées au sein des nuances du ministère d'améliorer leurs performances : 19,58 % pour le Modem, 11,56 % pour les candidats étiquetés Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et 10,3 % pour ceux du Front de gauche ou du Parti de gauche.MéthodologieLes deux derniers graphiques ont été réalisés en réaffectant les résultats du premier tour aux étiquettes individuelles, plutôt qu'aux 12 grandes nuances politiques. Pour réduire le nombre de nuances, nous avons opéré quelques regroupements évidents (en associant les déclinaisons locales à leur parti de tutelle national, ou en regroupant le FN et le Rassemblement bleu marine, par exemple). Nous avons également écarté les micropartis ou mouvements locaux présents dans un très faible nombre de cantons, pour lequel un taux de réussite n'est guère significatif.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici La séance de négociation salariale dans le transport routier de marchandises du jeudi 26 mars a abouti à un échec, tout comme la précédente, le 9 février. La réouverture du dialogue social avait été demandée par Alain Vidalies, secrétaire d’Etat au transport au lendemain de l’organisation, le 15 mars, par l’intersyndicale du transport CGT-CFDT-CFTC-CGC-FO, de nouveaux barrages routiers.La négociation a achoppé pour les mêmes motifs qu’il y a un mois et demi, même si les bases de départ avaient un peu changé. L’intersyndicale, qui demandait jusqu’à présent une hausse de 5 % des minima de branche, a abaissé ses exigences, à 4 %. Mais la partie patronale a jugé ce niveau tout aussi « inatteignable » que le précédent.Les organisations d’employeurs (FNTR, TLF et Unostra) n’avaient, elles, pas modifié leur proposition, soit une augmentation allant de 1 %, pour le coefficient le plus élevé, à 2 %. Inacceptable pour les syndicats.Aucune augmentation conventionnelle depuis 2012Le patronat proposait aussi l’ouverture de nouveaux chantiers de négociations, telle qu’une réduction du délai de carence des arrêts maladie. Mais les syndicats veulent tout d’abord régler la question salariale pour en finir avec « la smicardisation de la profession », disent-ils. Depuis 2012, aucune augmentation conventionnelle n’a été appliquée faute d’accord. Si bien qu’actuellement, quatre grilles sur cinq démarrent au-dessous du smic.De son côté, la fédération patronale des PME (OTRE) a avancé des propositions nouvelles. A une hausse initiale, entre 1,4 % et 2,2 % selon les coefficients, s’ajouterait « une seconde augmentation entre 0,4 % et 0,6 % au 1er octobre », si l’amendement de lutte contre le dumping social de la loi Macron, prévoyant que les chauffeurs routiers étrangers travaillant dans l’Hexagone soient payés au smic français, rentrait en application, a indiqué Jérôme Vérité, de la CGT Transports.Lire aussi :Ces routiers étrangers qui ne comprennent pas la grève« Irrecevable, pour Thierry Douine, président de la fédération des transports CFTC. Je ne vais pas signer un accord conditionné au vote d’une loi ! » Une proposition, qui « n’a aucun sens », abonde Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).Salle envahie« C’est terminé, on n’aura rien en 2015, et en 2016, avec l’augmentation du smic, la grille va encore se tasser en dessous », déplore M. Douine. Pour lui, « les salariés ne se sont pas assez bougés » lors des multiples actions (barrages et opérations escargot), qui ont lieu depuis janvier, et « les patrons n’ont pas senti de pression ».Jeudi, certains routiers ont envahi la salle de la Direction régionale du travail et de l’emploi (Direccte) d’Ile-de-France, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), où se tenait la négociation. « Environ 200 militants ont pénétré dans la salle, ont voulu séquestrer les patrons, cela a duré deux heures », indique M. Douine.« Je condamne ces débordements syndicaux », indique M. Paulissen, pour qui cette action « n’est pas spontanée ». « On avait appelé à une manifestation devant les locaux de la Direccte. Après des interruptions de séances, des salariés en colère ont envahi la salle. Ils étaient énervés, raconte M. Douine. Mais c’est logique : ils font face au dogmatisme profond des patrons qui ont pourtant la capacité de faire décoller les grilles du smic. On a essayé de dire à nos militants qu’il valait mieux nous laisser faire et ils sont partis. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Ils étaient 7 000, selon la police, venus de toute la France. Les mécontents du régime social des indépendants (RSI), surtout des petits commerçants, ont défilé au cœur de Paris avec grand fracas, lundi 9 mars, pour protester contre les ratés de ce système de sécurité sociale qui assure plus de six millions de personnes. Depuis sa création en 2006, le RSI rencontre de graves difficultés de gestion, notamment dans ses appels à cotisation, régulièrement erronés, ou dans le calcul des retraites.La manifestation, entre le Sénat et l’Assemblée nationale, organisée par plusieurs collectifs de petits patrons créés sur Internet, a débordé les syndicats patronaux, qui ont refusé de s’associer à la protestation. Pascal Geay, leader du collectif Sauvons nos entreprises, et ancien dirigeant d’une PME à La Rochelle, a d’ailleurs fait huer la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME) et l’Union professionnelle artisanale (UPA), en les accusant d’inertie.Contre « les taxes »Il a demandé sous les applaudissements « un moratoire » contre le RSI, qui consisterait en une « suspension » des cotisations, le temps qu’une « enquête » soit menée et que les « responsables » soient « attrapés et mis en prison ».Dans le cortège, les slogans allaient toutefois bien au-delà des simples ratés de gestion du RSI. La plupart des manifestants étaient là pour protester contre « les taxes » et le rôle de l’Etat en général. « L’artisanat, première pute de France », proclamait une affiche. « RSI proxénète », « Plus besoin de sexe, l’Etat m’encule tous les jours », était-il écrit sur d’autres. Dans une ambiance relativement tendue et chaotique, les manifestants ont hurlé « RSI, assassins » et chanté La Marseillaise.La métaphore sexuelle a décidément du succès #rsi http://t.co/7H9D4wWoS4— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);« Un mec au RSA touche plus que moi, je n’ai même pas les moyens de me verser un salaire », explique Emmanuel Brigand, restaurateur de 37 ans, venu de Bourgogne. Sur sa pancarte en forme de cercueil, il est écrit « Nous ne sommes pas les putes de l’Etat ». « Ras-le-bol du RSI, ras-le-bol de payer toutes ces taxes », abonde Chantal, conductrice de train touristique au Tréport (Seine-Maritime). « Cela me rappelle la belle époque du CDCA », a célébré un des orateurs à la tribune, en hommage à ce syndicat poujadiste de « défense » des commerçants et artisans qui avait mené un combat d’ampleur contre la Sécurité sociale dans les années 1990."Un mec au RSA touche + que moi" E Brigand, restaurateur bourguignon http://t.co/X8DGcCIyea— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);Le Front national a officiellement soutenu la manifestation, Marine Le Pen appuyant « très fermement les indépendants dans leur demande d’un allégement de la fiscalité et de la bureaucratie ». Marion Maréchal Le Pen et Gilbert Collard, les deux députés FN, ont d’ailleurs fait une brève apparition en début de cortège. Alors que M. Geay avait assuré vendredi qu’il leur laisserait prendre la parole, il est revenu sur sa décision au cours du week-end en raison de divergences de vues entre organisateurs. « On a décidé de pas donner la parole aux politiques sinon ça allait partir en couille », a-t-il expliqué.Vendredi, Pascal Geay se réjouissait de la présence du #fn. Ajd il dit qu'il leur a demandé de ne pas s'exprimer http://t.co/HLNA8w33mx— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);M. Collard et Mme Maréchal-Le Pen ont reçu un accueil mitigé, certains manifestants dénonçant la « récupération ». Ils ont quitté la manifestation avant même son départ. « On n’a jamais demandé à prendre la parole et on n’avait aucune intention de la faire, on n’a donc été empêché de rien du tout », affirme cependant Gilbert Collard, auprès du Monde. Le leader de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, a lui défilé avec les indépendants, l’écharpe tricolore en bandoulière. Tout comme Daniel Fasquelle, député UMP du Pas-de-Calais ou Alexandre Rassaërt, maire UMP de Gisors (Eure). « Il ne faut pas abandonner ce sujet au FN », ont-ils assuré, à l’unisson.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Euzen A l'approche des élections départementales des 22 et 29 mars, les électeurs, comme les candidats, sont dans le flou : le redécoupage des cantons va modifier le rapport de force entre les partis, le mode de scrutin a évolué, et même les compétences des conseils généraux restent à définir dans le cadre de la loi NOTRe, après les élections…Lire : Cinq choses à savoir sur les élections départementalesJusque-là, les conseils départementaux étaient dotés des compétences importantes. Ils étaient ainsi chargés de la gestion de la construction, de l'entretien et de l'équipement des collèges, des transports routiers non urbains et scolaires, de la création et de la gestion de bibliothèques et de musées, de la protection du patrimoine. Ils peuvent également accorder des aides au développement économique.Lire : Le puzzle des départementalesMais leur compétence principale est d'assurer la solidarité en aidant notamment les plus fragiles et les personnes âgées. La loi du 27 janvier 2014 désigne en effet les départements comme « chefs de file » dans le domaine de l'action sociale, qui représente près de 50 % de leurs dépenses. Ils gèrent notamment le revenu de solidarité active (RSA) et l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) versée aux personnes âgées en perte d'autonomie. Ils s'occupent de la protection maternelle et infantile (PMI), du soutien aux familles en difficulté, des services d'adoption, de l'hébergement et de l'insertion sociale des personnes handicapées, ou encore de la création et la gestion de maisons de retraite. « Le projet de loi NOTRe ne remet pas en cause ces compétences », assure la ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu.Suivre : les élections départementales dans le Val-de-MarneL'exemple du canton de Choisy-le-RoiSur ces thématiques sociales, les candidats aux départementales prennent des positions très tranchées. En témoigne les programmes des différentes formations politiques dans le Val-de-Marne, fief communiste qui pourrait basculer à droite.Dans ce département, le Conseil général s'est donné pour mission de « défendre et développer les solidarités face à la crise », fin 2014. Dans son programme,  le président du Conseil, le communiste Christian Favier, candidat dans le canton de Champigny-sur-Marne 1 en binôme avec Jeannick Le Lagadec (Parti de gauche), annonce vouloir « poursuivre l'ensemble des politiques de solidarité menées par le département ». Il craint qu'un basculement à droite et à l'extrême droite ne remette « en cause toutes les politiques solidaires » menées jusque-là.Parmi celles-ci, il cite la carte Améthyste, qui permet la gratuité des transports publics pour les plus de 60 ans non imposables, l'aide financière aux familles pour l'accès aux restaurants scolaires des collégiens ou les investissements en matière de logement social « pour tous » : 30 millions d'euros investis pour la création et la rénovation du logement social, 220 millions pour le renouvellement urbain, ou l'aide de milliers de familles en difficultés pour payer leur loyer ou leurs factures d'énergie et d'eau grâce au Fonds de solidarité habitat (FSH). Il entend, en plus, développer les places en crèche, créér de nouveaux établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, renforcer les équipes d'éducateurs de rue…Pour l'UMP du Val-de-Marne, qui fait alliance dans la plupart des cantons du département avec l'UDI, il faut réduire certaines de ces dépenses. Dans le contexte financier « inquiétant pour les territoires et leurs habitants », marqué par la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités territoriales, il est nécessaire de « maîtriser les dépenses de fonctionnement, de moins recourir à l'emprunt et de privilégier l'investissement », déclarait le président du groupe UMP au conseil général, Olivier Capitano, en décembre 2014. Aujourd'hui candidat dans le canton de Maisons-Alfort, Olivier Capitanio estime qu'« il faut arrêter de construire du logement social dans les villes qui sont au-delà de 40 % - 50 % et réorienter les crédits vers la réhabilitation ».« Préférence étrangère »Le Front national du Val-de-Marne est plus radical. Il veut que ces dépenses soient largement réduites, en rognant notamment sur les aides accordées « aux étrangers », déplorant, comme il l'avait fait pour les municipales, une « préférence étrangère » dans l'attribution de ces aides – concept largement relayé au Front national et régulièrement invalidé par les médias.Selon Dominique Joly, secrétaire départemental du FN dans le Val-de-Marne et candidat dans le canton de Choisy-le-Roi, cette pratique qui privilégierait les étrangers « au détriment des Français » serait « organisée de façon éhontée » par le département et « ses complices UMP ». Il cite les camps de Roms et leur relogement « prioritaire » dans le parc social, ou le chèque solidarité mis en place par le conseil général du Val-de-Marne pour toute personne non imposable vivant dans le département qui serait, dit-il, distribué pour 40 % à des étrangers.Le FN du Val-de-Marne demande donc qu'il  soit mis fin à ce « chèque solidarité  » ainsi qu'à plusieurs autres aides sociales : l'accueil au-delà du quota imposé par l'Etat des mineurs isolés étrangers, le village d'accueil des Roms mené à Orly, la semaine de solidarité internationale ou encore le soutien aux associations menant des projets humanitaires internationaux…Ce concept n'est pas nouveau. Le Front national l'utilise depuis plusieurs années. Il a pourtant été plusieurs fois décrypté par les médias pour montrer qu'il repose sur de fausses assertions. Marine Le Pen l'a par exemple évoqué en 2013, et Jean-Marie Le Pen en 2005 pour justifier une réforme du droit du sol, ou en 2010 pour dénoncer « la politique sarkozyenne de discrimination positive ».Nicolas Sarkozy se rendra, lundi 9 mars, à Saint-Maur-des-Fossés pour soutenir les candidats de la droite et du centre aux élections départementales. Peut-être prendra-t-il lui aussi part à ces débats sur les aides allouées aux étrangers, comme il a pu le faire sur le financement des soins aux immigrés en situation irrégulière.Lire : Les erreurs de Nicolas Sarkozy sur l'aide médicale d'EtatPhilippe EuzenJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno La difficulté que rencontrent les Etats à taxer les entreprises du numérique fait consensus. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Commission européenne planchent chacune de leur côté pour corriger les failles du système fiscal européen et international. Mais le chantier est colossal, comme l’affirme le document réalisé par dix économistes à la demande de France Stratégie, un organisme placé auprès de Matignon, et remis lundi 9 mars à Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat au numérique.Issus des écoles d’économie de Paris et de Toulouse et de l’institut Mines-Télécom, ces économistes ont élaboré une sorte de boîte à idées, à la disposition du gouvernement. Ils lui suggèrent trois leviers possibles, à défaut de pouvoir obtenir rapidement une modification de la fiscalité des bénéfices des entreprises au niveau mondial.Modifier la fiscalité des bénéfices prendrait trop de temps« L’imposition du profit des entreprises réalisé au niveau national repose sur la présence d’un établissement stable (…). Ce critère, fondé sur la présence physique, n’est pas adapté à l’économie du numérique. Dès lors, une modification des règles de répartition du bénéfice mondial entre les différentes localisations doit être envisagée », écrivent les auteurs du rapport.Mais c’est pour souligner aussitôt qu’« une telle modification de la fiscalité des bénéfices passe par une refonte globale des conventions fiscales internationales, quelque 140 traités bilatéraux en ce qui concerne la France ». Par conséquent, « il ne peut donc s’agir que d’un objectif de long terme », relèvent-ils.Les experts sollicités par France Stratégie sont convaincus que la meilleure taxation serait celle qui serait assise sur les bénéfices. Mais ils reconnaissent aussi qu’une harmonisation européenne prendrait trop de temps.Bruxelles détaille son « agenda numérique »Jouer sur les revenus publicitaires, l’activité de la plate-forme ou l’origine des revenusMême si une première mesure a vu le jour au 1er janvier, avec l’application en Europe de la TVA dans le pays du client d’un bien ou d’un service acheté sur Internet et non plus dans le pays du vendeur, la France entend aller plus loin et plus vite.Alors que Bercy expertise déjà l’idée – portée par la ministre de la culture, Fleur Pellerin – d’une taxe assise sur la bande passante, le gouvernement va pouvoir puiser dans la boîte à idées fournie par les économistes.La taxe Internet qui oppose Paris et BruxellesCeux-ci défendent trois pistes principales, applicables à court terme :- instaurer une taxe sur les revenus publicitaires des entreprises, lesquels seraient appréhendés comme une approximation des profits générés dans un pays donné.- À défaut, mettre en place une taxe unitaire, fondée sur l’activité de la plate-forme, mesurée par le nombre d’utilisateurs sur le territoire (annonceurs ou internautes) ou par le flux de données échangées.- Différencier le taux d’imposition en fonction de l’origine des revenus. Il s’agirait d’appliquer « un taux plus faible pour les revenus produits par le simple accès au site [vente, recettes publicitaires liées à un mot-clé de recherche] que pour ceux générés grâce à des données stockées [revente de données sur les recherches à des tiers, stockage de données de vente pour une tarification ou une publicité ciblée] ».Lire aussi : Le Royaume-Uni veut instituer une « taxe Google »Créer des outils pour mieux mesurer l’activité de plates-formesCes propositions se heurtent à au moins deux obstacles : le manque de données relatives à ces entreprises ; et le risque que, ainsi taxées, elles tentent de compenser l’impact de ces impositions en collectant de manière plus intensive des données, en instaurant des services payants ou en excluant des utilisateurs.Sur le premier point, le rapport préconise la création d’un nouvel appareil statistique.Il s’agirait de doter la puissance publique des moyens de mesurer les activités des entreprises visées, « en particulier en ce qui concerne les flux de données [flux aux points d’interconnexion des principaux acteurs, données collectées auprès des utilisateurs] et les flux monétaires [commerce électronique, revenus publicitaires, données douanières…] ».Sur le second sujet, les économistes suggèrent de fixer le taux de la taxe à un « niveau assez faible », non précisé, et de mettre en place « un seuil en deçà duquel l’entreprise ne serait pas taxée ».Dans l’entourage d’Axelle Lemaire, ce rapport est salué car « il permet d’éviter la petite musique du “on ne peut rien faire” ». Le gouvernement français devrait soumettre ces pistes de réflexion à ses partenaires européens.Anne EvenoJournaliste au Monde Laurie Moniez (Lille, correspondance) L’éparpillement des voix de gauche au premier tour, l’abstention, la montée du Front national : les socialistes du Nord ont de quoi redouter les prochaines élections départementales. Lors d’un point presse, lundi 9 mars, à la Fédération socialiste du Nord à Lille, Martine Aubry a tenu à s’exprimer sur les dangers de cette élection dans un département présidé par les socialistes depuis 1998 : « Si on ne vote pas au premier tour pour les candidats de gauche de la majorité départementale, nos candidats ne seront pas au deuxième tour. La solidarité va en prendre un coup et il ne faudra pas se plaindre après. Il ne faudra pas dire le lendemain “je n’ai pas compris”, comme en 2002. »Comment le FN a séduit le Nord-Pas-de-Calais-PicardieDépartementales : Solférino redoute une bérézina dès le premier tourLes socialistes du Nord regrettent qu’aucun accord n’ait été trouvé avec leurs partenaires que sont les Verts, les communistes et les élus du Front de gauche. « Certains font de la politique avec des paroles, d’autres agissent. Les pieds dans la glaise, les mains dans la boue, on travaille, a indiqué Martine Aubry. Nos partenaires, malgré nos efforts, n’ont pas souhaité faire alliance. Ils prennent le risque que le département ne soit plus à gauche. » Le département était présidé par Patrick Kanner depuis 2011. Après sa nomination au ministère de la ville, de la jeunesse et des sports, l’élu (candidat dans le 5e canton lillois) a cédé sa place à Didier Manier. Ce dernier a insisté sur le rôle de « bouclier social » du conseil général du Nord. « Le FN, c’est l’impasse, a-t-il ajouté. Le deuxième ennemi, c’est la droite, qui avait mis en place entre 1992 et 1998 un système de bons jaunes pour aller chez le médecin, une véritable régression sociale. » « Une honte », ajoute Martine Aubry, qui enfonce le clou contre la droite : « Quand je vois que Nicolas Sarkozy peut accorder une longue interview sans dire un mot sur les élections départementales, c’est que la solidarité il n’aime pas ça. »La maire de Lille a par ailleurs précisé que « le premier ministre a raison de dire que le Front national n’apporte aucune solution aux inquiétudes des Français. Mais il ne faut pas avoir peur et il faut combattre. Il faut dire que l’on comprend que les Français puissent être en colère ou désespérés mais ils se trompent en votant pour des candidats qui portent la haine. »Manuel Valls : « J’ai peur pour mon pays. J’ai peur qu’il se fracasse contre le FN » Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 09.03.2015 à 13h16 • Mis à jour le09.03.2015 à 14h25 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le ministre des finances néerlandais, Jeroen Dijsselbloem, s’est déclaré officiellement candidat à un deuxième mandat à la tête de l’Eurogroupe, l’instance qui réunit les ministres des finances de la zone euro, lundi 9 mars, dans le journal néerlandais Volkskrant.Le seul candidat déclaré jusqu’à présent était le ministre espagnol de l’économie, Luis de Guindos. Ce dernier a reçu le soutien de la chancelière allemande, Angela Merkel, en août 2014. Le renouvellement n’a lieu qu’en juillet.Art du compromisM. Dijsselbloem avait succédé à Jean-Claude Juncker à la tête de l’Eurogroupe début 2013. Ce social-démocrate avait été choisi notamment parce qu’il sait se montrer ferme, tout en privilégiant l’écoute et l’art du compromis.Il a d’ailleurs plutôt bien géré ces dernières semaines le dossier grec : il a su faire le grand écart entre les plus apposés au premier ministre grec, Alexis Tsipras (c’est-à-dire les Allemands et les Espagnols), et à son ministre des finances, YanisVaroufakis.Lire aussi : Jeroen Dijsselbloem, l’inconnu réputé fin négociateurJean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, a agité, dimanche 8 mars, la menace d’organiser un référendum si les propositions de réforme faites par Athènes pour débloquer une aide financière ne sont pas acceptées. Mais les Grecs, eux, considèrent, à une large majorité, que le gouvernement d’Alexis Tsipras doit vite trouver un « compromis honorable » avec ses partenaires européens pour éviter une sortie de la zone euro. C’est ce que révèle un sondage publié, lundi, par le quotidien Efimerida Ton Syntakton.Selon cette enquête, 69,9 % des personnes interrogées pensent qu’Athènes devrait rechercher un « compromis honorable » pour résoudre la crise, contre 27,4 % qui pensent, au contraire, que M. Tsipras doit refuser tout compromis, au risque de devoir abandonner l’euro.La publication de ce sondage survient quelques heures avant que M. Varoufakis revienne plaider sa cause devant ses homologues de la zone euro : il doit leur présenter, au cours d’une réunion de l’Eurogroupe à Bruxelles, un plan de réformes, conformément à l’engagement pris, le 21 février, par le gouvernement grec, en échange d’une prolongation de quatre mois de l’actuel plan d’aide financière. Etablir la liste des réformes à réaliserLa réunion de l’Eurogroupe, lundi, est la cinquième, depuis le 11 février, consacrée au « cas grec ». La question centrale y sera la suivante : quelles mesures mettre sur les rails ? Comment les financer, sachant que l’Eurogroupe exige que, globalement, elles ne grèvent pas les finances publiques grecques ?Il s’agit aussi de s’accorder sur la "revue", la mission que la « troïka » des créanciers de la Grèce (Banque centrale et Commission européennes, Fonds monétaire international) doit mener pour que le pays reçoive les 7 milliards d’euros du programme d'aide qui restent à verser.Vendredi 6 mars, M. Varoufakis a fait parvenir à Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, une première liste de sept réformes : un paquet d’aides pour les foyers grecs les plus démunis (rétablissement de l’électricité, accès aux soins, etc.), une mesure visant à augmenter les recettes de l’Etat par l’allocation de licences à des sites de paris en ligne, un projet d’amnistie fiscale pour régler en partie le problème des énormes arriérés d’impôts (76 milliards d’euros)…M. Varoufakis fait même une proposition inattendue pour lutter contre la fraude à la TVA : former des agents du fisc amateurs pour des missions ponctuelles, y compris en recrutant des touristes traquant en caméra cachée les commerçants…Obtenir un feu vert de la « troïka » avant tout accord politique européenLes propositions faites par le gouvernement grec vont plutôt dans le sens de ce que demande la zone euro, qui considère prioritaire une réforme fiscale pour mettre fin à des années d’impéritie des gouvernements grecs en la matière, et de faire entrer de manière substantielle l’impôt dans les caisses de l’Etat.Pourtant, cette liste de réformes ne devrait pas être examinée formellement en Eurogroupe, lundi. En effet, elle doit d’abord « être discutée plus avant et détaillée avec la troïka » des créanciers, rappelle-t-on dans l’entourage de Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe.La « précondition » au déblocage de fonds pour la Grèce « est une conclusion des discussions avec la troïka et un avis positif de ces institutions », a renchéri le secrétaire d’Etat allemand aux finances, Steffen Kampeter, à la radio publique Deutschlandfunk.Un aval technique avant un feu vert politique, en clair. Et non l’inverse. C’est aussi ce que veulent les créanciers.Le problème, c’est que le gouvernement grec n’a cessé, ces derniers mois, de dénoncer les méthodes de la troïka. Alors, certes, le terme de « troïka » a été officiellement gommé au profit de celui d’« institutions ». Mais, ces derniers jours, si les contacts ont été intenses, les négociations n’ont à proprement parler pas commencé dans le format « institutions ».« On a déjà perdu deux semaines [depuis le dernier Eurogroupe], il faut se mettre au travail, et plutôt aujourd'hui que demain », a déclaré M. Dijsselbloem en arrivant à Bruxelles, lundi.L’urgence, selon les créanciers, est donc d’aller à Athènes chercher les chiffres qui permettront d’avoir une idée précise de l’état de santé financier du pays - vérifer notamment que l'Etat dégage encore un surplus primaire (avant remboursement des intérêts de la dette).Mais il n’est pas question que la Grèce négocie avec les institutions les unes et les autres séparément. La revue doit être menée par toutes les institutions, formant équipe.Pas de versement d’aide envisagé à ce stadeCôté européen, il n’est pas question, à ce stade, de discuter du versement d’une aide financière. Le message reste le même : la Grèce ne peut espérer toucher par anticipation la dernière tranche du deuxième plan d’aide (un peu plus de 7 milliards d’euros) que si elle avance concrètement sur les réformes.Quant à l’ouverture d’une discussion le plus vite possible, comme demandé par M. Varoufakis, sur un troisième plan d’aide à la Grèce, elle n’est pas non plus au menu de lundi.Grèce : la BCE veut voir, avant de croire et… financerProblème : en ajoutant les besoins de fonctionnement de l’Etat et les remboursements d’emprunts au FMI, ce sont près de 6 milliards d’euros qu’Athènes va devoir décaisser au total en mars. Une somme considérable pour un pays financièrement fragile : la presse fait notamment état d’un retard de 2 milliards d’euros dans les recettes de l’Etat.La Grèce face à un calendrier serré et chargé de remboursementsCertaines sources européennes laissent toutefois entendre qu’en Grèce, certaines administrations ont du cash, qui pourrait-être utilisé dans l'urgence, si besoin. Et que, par ailleurs, en ce qui concerne les dépôts dans les banques et les flux de capitaux, la situation fluctuante : flux positifs certains jours, négatifs d’autres jours.« Nous devons faire attention à ce que la situation ne continue pas à se détériorer en Grèce. Ce qui m’inquiète, c’est que tout le monde n’a pas encore compris, au sein de l’Union européenne, le sérieux de la situation en Grèce », a toutefois prévenu, dimanche, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans un entretien au journal allemand Die Welt.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.03.2015 à 12h01 • Mis à jour le09.03.2015 à 14h03 L'enquête préliminaire sur une éventuelle prise illégale d'intérêts en lien avec des laboratoires pharmaceutiques visant Aquilino Morelle, ancien conseiller du président François Hollande, a été classée sans suite, a-t-on appris lundi 9 mars de source judiciaire. La révélation de ces liens avait conduit le 18 avril 2014 le conseiller politique de François Hollande à la démission.Dans un entretien au Parisien, Aquilino Morelle juge que la procédure contre lui « n'a jamais eu le moindre fondement. Elle n'était qu'une calomnie destinée à me contraindre à quitter mes fonctions », affirme-t-il au quotidien.Lire (édition abonnés) : Aquilino Morelle : « Ma présence à l'Elysée exaspérait »CONTRAINT À LA DÉMISSIONL'ancien conseiller de l'Elysée avait été contraint à la démission après avoir été mis en cause dans une enquête de Mediapart, selon laquelle il avait été rémunéré 12 500 euros en 2007 par un laboratoire danois, Lundbeck, alors qu'il travaillait à l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS).Lire notre récit : La chute d'Aquilino Morelle, le conseiller politique de HollandeLe journal en ligne avait également rapporté une scène plus symbolique et embarrassante d'un M. Morelle faisant cirer ses nombreuses et luxueuses chaussures dans un salon de l'hôtel Marigny, tout proche de l'Elysée. Une image assassine pour celui qui inspira très largement le fameux discours du Bourget de janvier 2012 dans lequel le candidat Hollande clamait que son « principal adversaire » était « le monde de la finance » et promettait de ramener l'argent au rang de « serviteur et non d'un maître ».La prise illégale d'intérêt est notamment définie par le code pénal comme le fait, pour un fonctionnaire chargé de contrôler une entreprise privée, de prendre ou de recevoir une participation par travail ou conseil dans une de ces entreprises dans un délai de trois ans après la cessation de ces fonctions. Un délit passible de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende.Lire aussi : Aquilino Morelle soupçonné de conflit d'intérêts François Béguin et Laetitia Clavreul Avant l’examen du projet de loi santé en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, le 17 mars, la ministre de la santé, Marisol Touraine, annonce, lundi 9 mars, ses arbitrages après la remise des conclusions de quatre groupes de travail. Tout en procédant en deux temps, elle maintient la généralisation du tiers payant d’ici à 2017, mesure vivement contestée par les médecins. Mme Touraine s’engage notamment à ce que l’Assurance-maladie acquitte des pénalités aux médecins si elle met plus de sept jours à les payer.Quels sont vos arbitrages finaux, notamment sur la mise en place du tiers payant, la mesure la plus contestée par les médecins ?Marisol Touraine : Le tiers payant sera bien étendu à tous les Français. Il le sera de manière progressive, et avec des garanties de paiement aux professionnels. Sur le terrain, beaucoup de médecins m’ont dit qu’ils pouvaient avoir du mal à se faire payer lorsqu’ils le pratiquent. Ce n’est pas acceptable. J’inscrirai dans la loi une garantie de paiement aux professionnels de sept jours maximum pour les feuilles de soins électroniques. Si ce délai n’est pas respecté, l’Assurance-maladie paiera des pénalités de retard au médecin. Les complémentaires prendront de leur côté des engagements sur les délais de remboursement aux médecins.Nous allons procéder par étapes. Au 1er juillet 2016, les médecins disposeront du système technique qui leur permettra de proposer le tiers payant à tous les patients pris en charge à 100 % par l’Assurance-maladie – femmes enceintes, personnes en maladie de longue durée ou en maladie professionnelle –, soit 15 millions de personnes qui sont celles qui ont le plus souvent et le plus besoin de voir un médecin. Cela représente la moitié des consultations. Pendant six mois, les praticiens pourront tester et s’approprier le système technique. Et, au 31 décembre, cela deviendra un droit pour tous les patients pris en charge à 100 %.Tiers payant généralisé : dernière ligne droite pour trouver un accordEt pour le reste des patients, l’objectif de 2017 est-il maintenu ?Oui, car le tiers payant n’est pas seulement une mesure sociale. J’ai demandé à l’Assurance-maladie et aux complémentaires santé de proposer d’ici à quelques mois un système coordonné qui sera mis à disposition des médecins le 1er janvier 2017. De la même manière, les médecins disposeront de temps pour s’approprier le dispositif et, avant la fin de l’année 2017, le tiers payant deviendra un droit pour tous les Français.Les médecins qui refuseraient de le pratiquer seront-ils sanctionnés ?Je ne fais pas le pari du refus et de l’échec. Dès lors qu’il est simple et sans délai de paiement, je suis convaincue que le tiers payant s’imposera rapidement comme une évidence.Autre point de crispation des médecins, les pharmaciens seront-ils autorisés à vacciner les patients ?Ma préoccupation, c’est que les Français se vaccinent davantage. Il y a sur ce point une défiance qui monte et un défaut de vaccination parfois préoccupant. Cet hiver, seulement 43 % des plus de 65 ans se sont vaccinés contre la grippe. Pour répondre à cela, les autres pays ont diversifié les modes de vaccination. Comme il y a chez nous des inquiétudes, nous proposerons des expérimentations. Ma volonté n’est pas de détricoter le métier de médecin.Entre médecins et gouvernement, la tension monteOn vous a beaucoup reproché de privilégier l’hôpital public au détriment des cliniques, notamment par le biais du label service public hospitalier, qui pourrait les exclure de certaines activités. Allez-vous l’amender ?La grande inquiétude des cliniques, c’est que la non-appartenance à ce service public hospitalier leur ferme des portes. Il sera donc inscrit dans la loi que comme aujourd’hui, cela ne conditionnera pas le droit à avoir tel ou tel matériel. Mais le service public hospitalier n’est pas seulement un slogan, ce sont aussi des obligations, dont celle, réaffirmée dans la loi, de ne pas pratiquer de dépassements d’honoraires. Ce sont aussi des spécificités, comme l’accueil de tous les patients ou la permanence des soins, et cela mérite d’être reconnu.Lire l’intégralité de l’entretien en édition abonnés : Marisol Touraine : « Le tiers payant s’imposera »Laetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.03.2015 à 10h24 • Mis à jour le09.03.2015 à 10h53 | Philippe Jacqué Cette fois, cela devrait bien être la dernière grève contre la réforme ferroviaire, votée à l’été 2014. A partir de lundi 9 mars à 19 heures jusqu’à mercredi 8 heures, la CGT, la première organisation syndicale de la SNCF, appelle, seule, à un arrêt de travail « carré » (non reconductible). Une sorte de baroud d’honneur à l’occasion du comité central d’entreprise (CCE) du groupe public qui donnera son avis, mardi 10 mars, sur la réforme.La CGT dénonce la réforme ferroviaire et ses futurs effetsPour la CGT, il ne fallait pas manquer ce jour-là pour redire tout le mal qu’elle pense de la réforme ferroviaire. Le syndicat, qui représente 35 % des cheminots, critique depuis toujours cette loi qui ne règle pas à ses yeux le financement du système ferroviaire et son endettement.Ce dernier s’élevait, fin 2014, à près de 45 milliards d’euros. Pour la centrale, cette réforme entraîne le groupe public dans une « une recherche effrénée d’économies pour autofinancer la réforme » dont « les cheminots et les usagers paient le prix ».Fin février, le CCE de la SNCF, dominé par la CGT, a publié une étude sur les conséquences de la loi qui évoque la suppression de 9 000 à 10 000 équivalents temps plein sur les 149 000 emplois que compte la compagnie.Lire sur cette étude : La SNCF pourrait supprimer 10 000 emplois d’ici 2020« Une prévision super noire », a contesté Guillaume Pepy, le président de la SNCF. « Nous visons la croissance de nos activités, précise-t-on dans l’entreprise publique. A ce titre, nous voulons recruter à l’avenir, pas supprimer de postes. »Reste que, depuis 2003, le groupe a supprimé, par des non-remplacements de départs en retraite, plus de 25 000 postes de cheminots.« Le système ferroviaire est opérationnellement déficitaire. La réforme a dit qu’il fallait stabiliser la dette, donc supprimer les pertes notamment en passant par des efforts de productivité. C’est vrai, mais sans réforme, ces efforts auraient tout de même été lancés », rappelle un connaisseur du système.La CGT « joue » l’étape d’après, celle des prochaines élections professionnelles« Depuis des mois, la CGT fait traîner les choses. Le débat sur la loi, c’était au printemps 2014 qu’il fallait le mener. Aujourd’hui, la loi est votée. On doit avancer », juge un syndicaliste opposé à la CGT.En réalité, la CGT cherche à repousser le plus tard possible l’organisation des élections professionnelles internes, car elle pense pouvoir mieux en tirer parti avec le temps. Le syndicat fait le pari que la réorganisation du temps de travail des cheminots, qui doit être discutée courant 2016, poussera les salariés vers lui.Les syndicats réformistes poussent, pour leur part, à des élections au plus tôt en novembre comme la direction de la SNCF propose de l’organiser. En fait, c’est moins l’avenir du système ferroviaire que leur poids respectif en son sein que se disputent les syndicats.La mobilisation s’annonce limitée, avec quelques « pointes » localesDimanche, la SNCF prévoyait un trafic quasi normal pour les TGV, mais aussi pour intercités – les trains qui assurent les liaisons de moyenne distance.En Ile-de-France, le RER B devrait être perturbé, tandis que dans les régions, huit TER sur dix sont prévus en moyenne. Mais cela cache de fortes disparités. En Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, région où la mobilisation est la plus forte, à peine 40 % de l’offre ferroviaire sera assurée. L’Aquitaine, la région Centre ou le Limousin devraient aussi connaître d’importantes perturbations.Lire sur les prévisions : Grève SNCF : les premières prévisions de trafic pour lundi soirPhilippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.03.2015 à 22h58 Cécile Duflot écarte tout retour des écologistes au sein d'un gouvernement qui « ne porte pas de solutions susceptibles de combattre la crise écologique et sociale », dans une interview à paraître lundi 8 mars dans Libération. A quelques semaines des élections départementales, et alors que le gouvernement envisage un éventuel retour des écologistes à l'issue des scrutins des 22 et 29 mars, la députée de Paris déplore que « la situation de notre pays s'aggrave et [qu']aucune idée neuve ne soit proposée ».« Si demain un nouveau gouvernement faisait une politique qui répond aux besoins de la société française, nous y mettrons toute notre énergie », assure l'ancienne dirigeante d'Europe Ecologie-Les Verts, dont plusieurs membres souhaitent un retour au gouvernement, près d'un an après le refus des écologistes de participer au gouvernement de Manuel Valls. Lire aussi (en édition abonnés) : Des Verts au gouvernement, mais à quel prix ?« Individuellement, oui, certains sont tentés d'y participer. Mais une addition d'individus ne fait pas une histoire collective », juge Mme Duflot. Selon elle, « il faudrait un changement de modèle, où l'écologie soit centrale », alors que « ce gouvernement est prisonnier de vieux schémas » comme l'attachement au nucléaire. L'attitude de Jean-Vincent Placé, en particulier, est surveillée de près au sein d'EELV. Le sénateur de l'Essonne ne cache pas ses ambitions ni ses contacts, réguliers selon lui, avec MM. Hollande et Valls.Emmanuelle Cosse : « Il faut des marges de manoeuvres »Dans Libération, Mme Duflot, ironise au passage à propos de « certains » membres de son parti pour qui, « quelle que soit la politique menée, il faut quand même des écologistes au gouvernement pour empêcher de petites catastrophes ». « Avoir les clés d'un ministère sans accord sur le cap général, c'est posséder un couteau sans lame. Si, au moins, le chômage, le taux de pauvreté et le vote d'extrême droite étaient aujourd'hui en recul... C'est le contraire ! », fustige-t-elle.Le bureau exécutif d'EELV a décidé, mardi, à l'unanimité, que le conseil fédéral – le parlement du parti, fort de 120 délégués – serait amené à se prononcer par un vote électronique sur toute proposition d'entrée au gouvernement. Charge à leur secrétaire nationale Emmanuelle Cosse, et aux parlementaires, de mener les discussions en amont pour obtenir un contrat de gouvernement acceptable.Lire aussi (en édition abonnés) : PS ou Front de gauche ? Les hésitations de Cécile Duflot« Ce que je souhaite, c'est que notre pays change de politique (...) et que l'écologie soit au cœur du jeu. Et pour cela, il faut des marges de manoeuvres », a ainsi déclaré dimanche Emmanuelle Cosse, interrogée lors de l'émission « Tous politiques » (France Inter, Le Parisien Aujourd'hui, France 3).« Aujourd'hui, la question est de savoir si demain, nous aurons des moyens d'agir, pour quoi faire, et surtout si nous aurons une légitimité d'action réelle (...) », a-t-elle poursuivi. Interrogée sur le fait de savoir si elle était en contact avec le président de la République, Emmanuelle Cosse a répondu seulement qu'elle parlait « avec tout le monde, c'est mon rôle, y compris avec le chef de l'Etat, le premier ministre, à l'ensemble de ses ministres, y compris avec des chefs d'entreprises ».Lire aussi : Daniel Cohn-Bendit, l’indépassable modèle des Verts 07.03.2015 à 17h31 • Mis à jour le07.03.2015 à 18h40 | Olivier Faye Boris Nemtsov, l’opposant russe assassiné à Moscou, vendredi 27 février, sous les fenêtres du Kremlin, était-il un « inconnu », un « libéral fanatique », un « voyou politique ordinaire » de l’ère Eltsine ? Le président russe Vladimir Poutine est-il, « après ce mort et sa malheureuse famille, la première victime politique » du décès de ce détracteur de la politique russe en Ukraine, qui a notamment abouti à l’annexion de la Crimée ?« L’extrême droite russe », poussée par « les provocateurs nord-américains », pourrait-elle être à l’origine de cet assassinat ? C’est l’avis défendu par Jean-Luc Mélenchon dans un article publié sur son blog, mercredi 4 mars. Une opinion qui suscite la controverse et n’a pas l’heur de plaire à ses partenaires du Front de gauche.« La première victime, c’est la démocratie »« Nemtsov a été un personnage politique discutable, il a organisé la prise de pouvoir par les oligarques, je n’en fais pas un héros. Mais la première victime, ici, c’est Nemtsov. La première victime, c’est la démocratie », estime Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français (PCF).« Etre lucide sur le jeu des Etats-Unis est une chose. Mais de là à laisser penser qu’il s’agirait d’une opération des services secrets américains, il y a un pas que les responsables politiques ne devraient pas franchir car il nourrit l’approche complotiste », abonde Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble, dans un entretien à Libération.Divergences sur la CriméeDepuis le début de la crise ukrainienne, le Front de gauche s’efforce de faire entendre une voix qui n’oppose pas « les « gentils Ukrainiens » aux « méchants Russes » », comme le résume Mme Autain. Pour autant, il peine à délivrer un propos unanime. Si le PCF s’oppose par moments aux discours « bellicistes » de l’OTAN, tout comme à la perspective de livrer des armes aux Ukrainiens, il ne va pas aussi loin que M. Mélenchon dans sa défense de Vladimir Poutine.Dès mars 2014, Jean-Luc Mélenchon donnait ainsi raison à M. Poutine dans sa volonté d’annexer la Crimée. « Les ports de Crimée sont vitaux pour la sécurité de la Russie. Les Russes (...) sont en train de prendre des mesures de protection contre un pouvoir putschiste aventurier, dans lequel les néonazis ont une influence tout à fait détestable », résumait alors l’ancien candidat à la présidentielle. Pierre Laurent, lui, jugeait au même moment cette annexion « inquiétante ».« Poutine n’est ni mon ami ni ma tasse de thé »« Poutine n’est ni mon ami ni ma tasse de thé, explique aujourd’hui le secrétaire national du PCF. Je suis hostile au climat de guerre froide qu’on est en train de créer en Europe, mais ça ne me fait pas oublier les très graves problèmes démocratiques du régime de Poutine. Les lectures binaires ne fonctionnent pas. » Une prévenance partagée par Clémentine Autain. « Ne soyons pas naïfs [...]. Le président russe et son entourage préfèrent la violence à la démocratie. Ils ont noué des liens étroits avec les réseaux d’extrême droite en Europe », explique-t-elle à Libération.Alors que le Front de gauche, traversé par les divisions, ne se porte pas très fort à deux semaines des élections départementales, ce genre de débats ne va pas l’aider à aller de l’avant. « Notre cadre collectif est aujourd’hui en panne », reconnaît Clémentine Autain. « Les débats du Front de gauche n’empêchent pas ce qui domine, construire un rassemblement avec d’autres forces », veut croire quant à lui Pierre Laurent. Une recherche d’ouverture qui revient, de fait, à acter pour l’instant l’incapacité du cartel à aller plus loin.Olivier Faye David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial) Le président est d’humeur badine. « Ça fait vingt-trois ans qu’il n y a pas eu de visite d’un président. Parce que c’était trop près, sans doute », tacle-t-il à l’intention de ses prédécesseurs Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, qui n’avaient pas fait le déplacement, à la différence de François Mitterrand. François Hollande se déplaçait au Luxembourg, vendredi 6 mars, sous un soleil presque printanier et dans une atmosphère d’entente totalement cordiale. Loin, très loin, des polémiques sur l’optimisation fiscale et les pratiques du Grand-Duché en la matière.Pas de vagues, donc. Dès son accueil par le grand duc et la grande duchesse, devant le palais de Luxembourg-Ville, le président a pu appliquer et constater cette aimable position en saluant les badauds agglutinés. Des Français, pour la plupart – plus de 40 000 ressortissants résident dans le pays (sur un total de 550 000 habitants) et plus de 80 000 transfrontaliers y travaillent. Et plutôt affables. « Les Français vous accueillent avec le soleil et avec le sourire. Ça change », dit l’un. « Ça fait plaisir d’avoir un président comme vous », dit l’autre. « Je suis là depuis soixante-cinq ans, c’est un petit paradis. C’est beau de vous voir comme ça », ajoute une troisième personne. Mais pas question d’évoquer d’emblée le thème du « paradis » fiscal et de répondre aux questions qui fâchent. Du moins pas avant l’entretien, en son palais, avec le grand duc.« Le Luxembourg ne bloquera rien »« Quand on a des amis, on va les voir », réitère François Hollande, un peu plus tard devant le Monument national de la solidarité, après une cérémonie d’hommage aux morts de la seconde guerre mondiale. Après avoir symboliquement trempé la pointe d’un sabre dans les flammes, le président en profite pour délivrer, pour la première fois depuis plusieurs mois, un pronostic optimiste sur l’imminence d’un retour de la croissance : « Il y a des nouvelles qui sont plutôt bonnes, mais pas encore confirmées. Ce dont nous devons nous assurer, c’est d’accompagner, amplifier, la reprise qui maintenant est là. »Pour François Hollande, « la reprise est là »Quant au premier ministre luxembourgeois, le libéral Xavier Bettel, après avoir accueilli et salué un à un tous les journalistes français, il ne tarit pas d’éloges sur son hôte du jour : « Vous êtes un grand président », lâche-t-il devant la presse, flagorneur, en référence à son action diplomatique sur le dossier ukrainien.Ce n’est qu’après un déjeuner avec M. Bettel, au château de Senningen, que la question de l’optimisation fiscale est posée, à l’occasion d’une conférence de presse commune. Le premier ministre, de bonne guerre, défend les pas accomplis par le Grand-Duché en la matière, en l’occurence l’autorisation de l’échange automatique d’informations fiscales à partir de 2017 : « Ce pays est un pays en évolution. On a décidé l’échange d’informations. C’est réducteur de croire que le Luxembourg, ce n’est que ça. La plus grosse boîte au Luxembourg, c’est Arcelor Mittal. » Et M. Bettel, qui gouverne en coalition un pays qui prendra la présidence de l’Union européenne au deuxième semestre 2015, d’assurer : « Croyez-moi, que ce soit au niveau européen ou international, le Luxembourg ne bloquera rien. »Signature de contratsSaluant ces évolutions du Grand-Duché, le président se montre sur ce point fort urbain : « Il y a eu des progrès considérables accomplis, notamment ces derniers mois, car il y a eu la volonté d’avoir, en Europe, les mêmes règles pour que la fraude puisse être effectivement combattue. » Mais M. Hollande tempère tout de même : « J’appelle le Luxembourg à aller aussi loin que possible. » Après quoi l’exercice de questions-réponses est interrompu plus vite que prévu puisque, comme le rappelle M. Bettel, « le grand duc nous attend ».L’impressionnant cortège officiel serpente sur une petite route de campagne, entre des collines verdoyantes. Direction le siège de la Société européenne des satellites (SES), pour une visite du site et la signature de deux contrats entre SES et Airbus Defense and Space, pour la réalisation d’un satellite, d’une part, et entre SES et Arianespace de l’autre, pour le lancement d’un autre engin.Après quoi le président français et les dirigeants luxembourgeois se rendent sur le site d’Esch-Belval, présenté comme un modèle de reconversion de friche industrielle en logements, entreprises et pôle universitaire. « On ne va pas parler que de fiscalité, la dimension industrielle est très importante », prévenait l’Elysée avant la visite au Luxembourg, dont plus de 30 % du PIB est constitué par le secteur financier.Ce programme a été parfaitement respecté. L’escapade présidentielle devait s’achever vendredi soir avec la traditionnelle rencontre avec la communauté française, puis le dîner offert par le couple grand-ducal au palais. Entre bons amis, et sans aucun motif de fâcherie.David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Madjid Zerrouky « Un apartheid territorial, social, ethnique » est à l'œuvre dans les quartiers populaires. Au lendemain des attentats de Paris, le premier ministre, Manuel Valls, avait voulu frapper un grand coup et rompre avec un discours convenu sur les banlieues.Alors que M. Valls préside ce vendredi 6 mars un comité interministériel à la citoyenneté et à l'égalité, le député PS du Val-d'Oise Philippe Doucet a de son côté rendu publiques ses « 24 propositions pour lutter vraiment contre l'apartheid ».Outre autoriser les statistiques ethniques, permettre le « teasing » en entretien d'embauche ou tripler le nombre de fonctionnaires de police issus de l'immigration, Philippe Doucet suggère également dans sa proposition n° 23 de rendre le vote obligatoire afin de « lutter contre la logique de relégation (…) qui conduit nombre d'habitants à s'abstenir lors des élections » :« Rendre le vote obligatoire, comme cela se fait en Belgique, au Luxembourg, en Grèce, en Australie, etc., et rendre automatique l'inscription sur les listes électorales. »L'approche française : le vote est un droitEn France, de fait, le vote obligatoire ne s'applique que pour les élections sénatoriales : les grands électeurs qui s'abstiennent sans raison valable étant condamnés au paiement d'une amende de 100 euros par le tribunal de grande instance, selon l'article 318 du code électoral.Une exception, car selon l'approche française, le vote est un droit : depuis l'adoption – sans remise en cause ultérieure – du suffrage universel masculin en 1848, complété par celui des femmes en 1944, tout citoyen jouissant de ses droits civiques est libre de participer à un scrutin comme de s'abstenir d'aller voter.Sauf que la montée continue du taux d'abstention (56 % aux dernières européennes, 38 % aux municipales, 43 % lors des législatives de 2012), qui montre qu'une part grandissante de l'électorat rejette l'offre politique en refusant de se déplacer à un bureau de vote, fait régulièrement revenir la question de la reconnaissance du vote blanc comme celle du vote obligatoire.Principaux arguments des promoteurs de ce dernier : les candidats, les partis, les leaders auraient aujourd'hui le souci de répondre aux demandes de l'électorat réel, bien plus qu'aux demandes de ceux qui ne votent pas. En clair, si tout le monde votait, les programmes politiques s'en trouveraient infléchis pour répondre aux souhaits du plus grand nombre, et les élus – aujourd'hui majoritairement des hommes d'un niveau social favorisé – plus représentatifs de leur électorat.Lire : Vive le vote obligatoire !Si la prise en compte du vote blanc a été appliquée aux dernières élections européennes à travers la loi du 21 février 2014, aucun projet de loi sur le vote obligatoire n'a franchi l'étape de la commission des lois.La proposition de M. Doucet n'est en effet pas nouvelle. Plusieurs parlementaires, de gauche comme de droite, ont déposé des propositions de loi visant à rendre le vote obligatoire depuis une décennie, la dernière soutenue par un groupe de 10 sénateurs socialistes, centristes et UMP – dont l'ancien président du Sénat Christian Poncelet. Qui citait déjà en exemple l'expérience de la Belgique ou de l'Australie – parmi la dizaine de pays chez qui voter est un devoir.En Belgique, le vote est un devoirLa Belgique est l'exemple le plus ancien, l'obligation de voter y ayant été mise en place en 1893. Au dernier scrutin européen, 89,64 % des Belges se sont déplacés aux urnes. Vitalité démocratique ou peur du bâton ?Selon le code électoral, tout citoyen belge doit s'inscrire sur les listes électorales, et tout électeur s'abstenant de se rendre aux urnes est passible d'une amende de 30 à 60 euros la première fois ; jusqu'à 150 euros si récidive.Et la loi ne se contente pas de frapper l'abstentionniste au porte-monnaie, puisqu'elle peut priver de vote pendant dix ans toute personne qui aurait négligé l'obligation de se rendre aux urnes à quatre reprises sur une période de quinze ans. L'abstentionniste ne peut recevoir pendant ce laps de temps ni nomination, ni promotion, ni distinction émanant d'une autorité publique.Entre les récalcitrants et les personnes ayant motivé leur non-vote pour des raisons médicales ou professionnelles, le taux d'abstention moyen en Belgique se situe autour 10 %.Mais qu'en serait-il, si, comme en France, l'électeur était libre de s'abstenir ? Selon une enquête du Baromètre social de la Wallonie, en 2013, seuls 60 % des électeurs Wallons se seraient déplacés à coup sûr lors d'élections communales, contre 53 % pour des élections fédérales, 51 % pour des régionales et 47 % pour des européennes si le vote n'avait pas été obligatoire. Des chiffres globalement stables par rapport à une précédente étude en 2007.La crainte de voir le taux de participation chuter lourdement semble paralyser les tentatives de réforme menées par les opposants au vote obligatoire en Belgique.En Australie, 93 % de participationEn Australie aussi, le trésor public se charge de demander des comptes aux abstentionnistes. Pris en défaut, l'électeur réfractaire devra justifier son absence dans l'isoloir et pourra recevoir une amende allant jusqu'à 100 dollars (71 euros), voire, dans des cas extrêmement rares, une peine de prison.Instaurée en 1924, l'obligation de voter permet aujourd'hui au pays d'afficher des taux de participation records : 93,28 % aux dernières législatives de 2013. Mais une minorité résiste : nombre d'électeurs australiens potentiels échappent à leur devoir... en faisant les morts. En effet, l'absence sur les listes électorales n'est plus sanctionnée par une amende.Ainsi à l'occasion du centenaire de l'inscription obligatoire sur les listes électorales, en 2012, le site de la commission électorale australienne révélait que quelque 1,5 million d'Australiens éligibles manquaient à l'appel sur les listes électorales (pour 13 millions de votants en 2013).Mais la contestation s'intensifie. Certains activistes vont jusqu'à refuser de payer leur amende, refusant que la démocratie participative se résume à une contrainte.Autre critique, celle qui émane des petits partis, qui craignent que le vote obligatoire ne pousse vers les partis de premier plan des électeurs en manque de connaissances et d'intérêt pour la politique. Reste que plus de 70 % des Australiens se disent attachés au vote obligatoire, quel que soit leur milieu social. Un chiffre qui n'a pas baissé depuis plus de quarante ans.Lire : En Australie, le vote obligatoire est contestéEn France, l'institut de sondage IFOP a interrogé, pour Valeurs actuelles, ceux qui s'apprêtaient à s'abstenir aux élections européennes du 25 mai 2014. En cas de vote obligatoire, les abstentionnistes auraient voté... comme ceux qui ont voté, le FN faisant la course en tête, devant l'UMP et le PS.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.03.2015 à 16h53 • Mis à jour le06.03.2015 à 16h54 | Matthieu Goar Petit à petit, Jean-François Copé réapparaît. Surtout pour dire qu’il ne veut pas réapparaître tout de suite. Vendredi 6 mars, l’ancien président de l’UMP, a activé un nouveau blog où il confie d’abord ses doutes passés. « En juin 2014, je me suis demandé si je devais tout arrêter. Renoncer face à la violence des attaques, l’ampleur des calomnies. Bien sûr, j’avais parfois été caricatural. Mais là, j’étais tellement caricaturé, sali. À quoi bon continuer ? En avais-je l’envie, la capacité, la force même ? », s’interroge l’ancien chef de la rue de Vaugirard poussé à la démission après les révélations sur l’affaire Bygmalion.Et visiblement, le maire de Meaux a quand même décidé de continuer sa vie politique, mais de façon différente. « Je me suis astreint à une discipline : du silence, du travail, du terrain. Plus de politique politicienne. Plus de médias. Du fond. Prendre le temps », explique celui qui avait promis, dans un livre écrit en 2006 d’arrêter la langue de bois.M. Copé aurait mûri cette réflexion en parcourant cette « France dite ’périphérique’, (…) si belle, mais parfois délaissée où les Français qui y vivent se sentent souvent tenus à l’écart ». Celui qui a toujours rêvé de devenir président de la République confie qu’il croit de moins en moins à « l’homme providentiel » mais veut dialoguer avec les internautes et « plus tard, une fois cette réflexion achevée, viendra à nouveau, le temps de l’action ».Une actualité judiciaireLe député de Seine-et-Marne doit réunir son club de réflexion, Génération France, le 25 mars et il continue à participer aux bureaux politiques de son parti. Mais son actualité est aussi judiciaire car l’ancien président de l’UMP a été mis en examen, le mardi 3 février 2015, pour « abus de confiance » dans l’enquête sur les pénalités infligées à Nicolas Sarkozy et payées par l’UMP après le rejet des comptes de la campagne présidentielle de 2012.Ce n’est pas la première fois que M. Copé explique son envie de prendre du recul. « J’ai décidé de prendre du recul par rapport à la scène médiatique. Je préfère poursuivre mon engagement politique de façon différente, en consacrant davantage de temps à l’écoute et à la réflexion, tout particulièrement dans les mois qui viennent », avait-il écrit à Benoist Apparu, député (UMP) de la Marne dans une lettre datée du 2 septembre 2014. Bygmalion : de nouveaux éléments fragilisent la défense de CopéMatthieu GoarJournaliste au Monde Bertrand Bissuel Le parquet de Paris a requis un non-lieu dans une affaire de harcèlement moral au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Elle avait vu le jour, il y a un an et demi, après une plainte déposée par un ex-cadre, Jean-Pierre Ferron, qui s’estimait malmené par sa hiérarchie. Passée inaperçue jusqu’à présent, la décision du ministère public a été prise le 20 janvier, après l’audition de plusieurs personnes demandée par la victime des faits.Le dossier n’est pas clos pour autant. Courant février, la juge d’instruction Marie-Christine Fritsch-Garnier a été désignée à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile déposée en 2014 par M. Ferron. La magistrate a deux options : soit elle prend l’initiative de poursuivre les investigations en ouvrant une information judiciaire ; soit elle suit l’avis du parquet et rend une « ordonnance de non-informer » si elle considère que les éléments recueillis durant l’enquête préliminaire ne sont pas probants.Un contexte de profond malaiseIntégré au CESE en 1986, M. Ferron était chef du service de la logistique et responsable des travaux. Il a déposé une première plainte durant l’été 2013, considérant avoir été injustement traité par la secrétaire générale du CESE, Annie Podeur. Il a également prétendu avoir été soumis à des pressions constantes pour prendre sa retraite. Ce qu’il s’est d’ailleurs résigné à faire, en août 2013, sa santé physique et psychologique se dégradant.L’action en justice de M. Ferron est intervenue dans un contexte de profond malaise au CESE. La part des agents déclarant « être en souffrance au travail » avait augmenté entre 2011 et 2012, d’après un constat du médecin de prévention. Un mal-être pour partie imputable aux changements orchestrés par la direction du CESE : remise à plat de la politique sociale, réorganisation des services, redéfinition de la gestion des ressources humaines…La Cour des comptes épingle le temps de travail des agents du Conseil économique et socialPour résoudre la crise, le CESE a confié au cabinet Technologia, spécialisé dans les risques psycho-sociaux, une mission afin d’analyser les tensions et de proposer des solutions. La diffusion des résultats de son audit a créé de gros remous au sein du CESE. A l’origine de cette polémique, un document d’une centaine de pages produit par Technologia dont le contenu a été exposé, en mars 2014, à la direction du CESE et à des représentants du personnel. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du CESE – instance au sein de laquelle siègent des syndicalistes – a finalement décidé de ne communiquer qu’une « synthèse » du diagnostic – et non pas l’étude in extenso. Un choix extrêmement controversé.Certains agents reprochent au CHSCT d’avoir cédé aux pressions de la direction qui aurait fait part de son opposition au déballage de l’intégralité des constats dressés par Technologia. Des conseillers du CESE, de leur côté, se demandent s’il n’y a pas eu un « marchandage » entre la direction et les syndicats, la décision du CHSCT intervenant après la signature d’un accord social qui a modifié le régime indemnitaire des agents du CESE et amélioré leur rémunération, en particulier de ceux les moins bien payés.« Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore le président du CESE.Ces allégations invérifiables et formulées sous le sceau de l’anonymat témoignent d’un climat exécrable. Elles ont prospéré pendant les mois précédant les élections professionnelles de décembre 2014, au CESE et dans le reste de la fonction publique. La bataille entre syndicats était alors vive. « Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore Jean-Paul Delevoye. Le président du CESE réfute l’idée selon laquelle il aurait influencé les syndicats. « Manipulations », dit-il.Sollicités par Lemonde.fr, les syndicalistes pointés du doigt n’ont pas souhaité réagir publiquement. Selon nos informations, l’une d’elle, pendant une réunion du CHSCT, a expliqué que si le document d’une centaine de pages réalisé par Technologia fuitait dans la presse, l’effet serait désastreux pour l’image du CESE, mais aussi pour certains de ses collègues, car ceux-ci seraient identifiables. Elle a aussi indiqué qu’il était inutile de relancer une polémique stérile, les relations sociales au CESE étant en train de s’améliorer même s’il y a encore des progrès à accomplir.La « confiance mutuelle » est « altérée »Une chose est sûre : la synthèse de l’audit de Technologia, que Lemonde.fr a pu consulter, dresse un tableau préoccupant. Rappelant que plusieurs « chantiers » avaient été lancés par l’équipe de direction afin d’améliorer l’« efficience » du CESE, Technologia observe que « la méthode employée [a] été mal perçue en interne ». « Le changement a ainsi été ressenti comme brutal (…) et déployé sans une écoute suffisante, en méconnaissant les pratiques et les savoir-faire », relève l’audit. La « confiance mutuelle » est « altérée », ce qui contribue « à une diminution de la fierté d’appartenance ».Bon nombre d’agents trouvent que l’activité de l’institution « n’est pas assez mise en valeur ». Le « discours » de la direction générale sur le CESE « est perçu comme fortement démobilisateur, parfois dévalorisant ». Les personnels « sont en demande de sens dans leur travail et aussi d’entraide, de partage (…). Ils considèrent que “l’esprit de corps” a disparu ». Au total, c’est « un sentiment de gâchis qui prédomine, (…) la politique de gestion et de pilotage [ayant] conduit à développer un environnement professionnel très anxiogène ».M. Delevoye ne nie pas les difficultés mais il entend regarder vers l’avenir. Il souligne être très attentif à la mise en œuvre d’un plan d’actions pour réduire les risques psycho-sociaux au CESE. Pour sa part, M. Ferron a demandé que l’intégralité des constats établis par Technologia soit transmise à la justice. A l’heure actuelle, ce ne serait toujours pas le cas.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.03.2015 à 12h56 • Mis à jour le06.03.2015 à 18h07 Le 6 février, un professeur a été renvoyé de l’université Paris-XIII après avoir refusé de faire cours devant une étudiante voilée. La secrétaire d’Etat aux droits des femmes est favorable à l’interdiction du voile sur le campus. Partisans et opposants s’affrontent.- Respectons les libertés de chacun, par Nicolas Gardères, avocat et maître de conférences à Sciences Po. Les étudiants sont des citoyens adultes, pas des mineurs. La seule neutralité dans l’université est axiologique.- Etablissons des normes communes à tous, par Pierre-Henri Bovis, adjoint au maire d’Achères et délégué national des Jeunes UMP et Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes et président du conseil général des Alpes-Maritimes. Contre ce qui nous divise, il faut réaffirmer avec force la place centrale du principe de laïcité dans le fonctionnement des institutions françaises. David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial) « La reprise est là. » La petite histoire du quinquennat de François Hollande retiendra que c’est depuis Luxembourg-Ville, vendredi 6 mars en fin de matinée, que le président s’est à nouveau risqué, après des mois d’abstinence sur ce terrain, à un pronostic économique optimiste. « Il y a des nouvelles qui sont plutôt bonnes, mais pas encore confirmées. Ce dont nous devons nous assurer, c’est d’accompagner, amplifier la reprise qui maintenant est là », a assuré le chef de l’Etat en marge de sa visite officielle au Grand Duché.Certes, « ce serait une erreur de dire que les choses sont faites », a tempéré M. Hollande, qui a en mémoire ses précédentes incantations au chapitre économiques et sociales. « Le retournement économique arrive », s’était-il ainsi risqué à avancer dans Le Journal du Dimanche, le 3 mai 2014, deux ans après son accession à l’Elysée. Au risque d’être sévèrement démenti par les faits. « Une reprise est toujours fragile. Quand je l’avais évoqué, des mesures prises par des pays européens ont ralenti », le processus, s’est-il défendu depuis le Luxembourg à propos de cette prédiction passée.« Les choses s’améliorent »Mais le fait que François Hollande se risque à s’avancer à nouveau sur ce terrain est significatif. En effet, après s’être prononcé sur l’imminence d’une reprise, et depuis la déconvenue essuyée à propos de sa promesse d’inversion de la courbe du chômage, le président avait évité de prendre le risque d’être démenti par les faits. Il avait même pris le parti d’esquiver soigneusement toute question à ce sujet lors de sa conférence de presse du 5 janvier et, plus généralement le terrain économique depuis les attentats de janvier. Faire retour à l’économie, qui plus est en s’engageant à nouveau, représente donc un changement notable eu égard à son positionnement des derniers mois.Egrénant une série d’indicateurs économiques positifs ou de décisions politiques au niveau européen et français – « consommation », « moral », « investissements », « plan Juncker », « annonces de la BCE », « cours de l’euro », « prix du pétrole », « pacte de responsabilité » – M. Hollande a donc fait à nouveau assaut de positivisme. « Tout cela peut faire confluence », a estimé le président. « Je suis plutôt dans l’esprit que les choses s’améliorent », a-t-il assuré, même si « les Français n’en auront peut-être pas conscience tout de suite ». Des déclarations qui correspondent à une stratégie récemment élaborée à l’Elysée, qui vise à souligner les signes extérieurs de l’imminence d’une reprise pour conforter, psychologiquement, entrepreneurs et ménages.David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Quel est le budget décent pour un célibataire ou un couple avec deux enfants permettant une participation à la vie sociale dans la France de 2015 ? C’est à cette question de fond que s’est attelé pour la première fois l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES). Dans une étude qui doit être rendue publique vendredi 6 mars, l’organisme indépendant s’est penché sur les besoins incontournables au quotidien, et la distance avec le réel du quotidien des Français. Il faut ainsi entre 1 424 euros et 3 515 euros selon la composition du ménage et son type de logement (social ou privé). Bien loin des minima sociaux. La méthode est nouvelle : des chercheurs français ont réuni 200 ménages vivant dans deux villes moyennes (Tours et Dijon), de tous niveaux sociaux, pour leur demander pour chaque situation sociale quel serait le budget en deçà duquel on ne vit pas décemment. Ils ont ainsi évalué le « panier de biens et de services » nécessaire dans tous les domaines : logement, transports, alimentation, vie sociale, habillement, équipement, hygiène, santé, garde d’enfants… Faut-il disposer d’une chambre pour les enfants de sexe différents, d’une voiture ? Quels soins sont incontournables pour participer à la vie sociale ? Partir en vacances une semaine par an, inviter des amis, prendre un repas à l’extérieur, est-ce indispensable ?L’ONPES évalue ainsi le budget de référence d’un couple avec deux enfants logeant dans le parc social à 3 284 euros, celui d’une famille monoparentale logée dans le privé à 2 830 euros. Un retraité devra disposer d’au moins 1 816 euros s’il habite le privé, plus qu’un célibataire dans le même cas (1 571). Les résultats surprenants de l’étude qualitative sont corroborés par les études plus classiques de l’Insee ou celle du ministère des affaires sociales. Mais au lieu de dessiner la France des pauvres, elle met en lumière celle qui a peur de tomber dans la pauvreté. Qui, sans dans le besoin, s’astreint à des restrictions dues à la crise. Logiquement, ce sont les familles monoparentales - des femmes seules avec enfants - et les retraités qui sont le plus touchés par ces économies forcées : les premières sont à 55 % en situation de pauvreté et à 40 % avec des moyens insuffisants pour vivre décemment. Les personnes retraitées vivant seules sont dans une situation également inquiétante, avec des taux de 14 % et 45 %. Les autres catégories ne sont cependant pas florissantes. « Ceux qui se serrent la ceinture représentent près de 40 % de la population », précise Didier Gelot, secrétaire général de l’organisme C’est dans le détail des tableaux de l’étude que se nichent les enseignements les plus précieux sur les économies forcées réalisées par les différents ménages. Si on savait que ce sont les budgets loisir, santé, et vie sociale qui sont les premiers amputés, les résultats diffèrent selon la composition de la famille. Les familles monoparentales rognent pour moitié sur leurs besoins en matière de soins, et dépensent près de trois fois moins que ce dont elles auraient besoin en frais de garde d’enfants et de cantine scolaire. Les retraités, eux, font aussi des économies sur le poste santé, plus encore quand ils sont en couple ; ils dépensent proportionnellement plus en habillement. Les couples actifs avec ou sans enfant ont des dépenses en transports deux fois supérieures aux budgets de référence.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.03.2015 à 10h37 • Mis à jour le06.03.2015 à 14h19 José Bové, député européen Europe écologie - Les Verts, était l'invité de la matinale de France Inter, vendredi 6 mars. Il a réaffirmé sa position de « modéré » conciliateur dans le conflit entourant le barrage de Sivens. Les élus du Tarn se prononcent vendredi matin sur les alternatives au projet de barrage controversé.« Il faut entériner la fin de ce projet, a-t-il répété, il faut que le conseil général dise 'on y renonce', l'alternative on la remet au prochain exécutif départemental. » Le contexte politique actuel se prête selon lui mal aux décisions radicales. « Si j'étais le président du conseil général, je me demanderais si c'est à moi de choisir, on est à trois semaines des élections. » A choisir, il préférerait que la solution des « retenues latérales », une des alternatives à l'étude, soit choisie, « c'est l'alternative la plus cohérente » car elle peut « se mettre en place rapidement ».>> Lire aussi : Sivens : pour remplacer le barrage, le président du Tarn veut une retenue plus petiteMais « il serait plus sage de s'en remettre à la ministre de l'écologie pour que le nouveau département [issu des élections de fin mars] et le ministère se mettent d'accord sur une solution ». José Bové a réitéré ses critiques contre le processus de décision entourant le projet de barrage : « Pour que la démocratie fonctionne, il faut que l'information soit correcte. Ça n'a pas été le cas, cela a été reconnu par les experts nommés en octobre par Ségolène Royal. »Le « problème fondamental en France », a-t-il déploré est que même « si ce barrage est déclaré illégal [après sa construction], il ne sera jamais démoli. » « En France, on est en panne par rapport à la démocratie », un « processus lent », souligne-t-il.  ApaisementInterrogé sur l'occupation de la zone par des militants anti-barrage, dont l'un d'entre eux a perdu la vie lors d'affrontements en octobre, José Bové a une fois de plus joué la confiance et l'appaisement.« Je fais le pari que si le président du conseil général annonce l'abandon du projet et si la ministre de l'écologie annonce l'annulation de la déclaration d'utilité publique, ça veut dire qu'il n'y a plus de risque dans la vallée, les occupants penseront qu'il n'y a plus de raison d'occuper le terrain, et le terrain pourra revenir à l'agriculture et à la forêt. »Lire aussi : Face-à-face tendu entre anti et pro-barrage à SivensRépondant à une question d'auditeur, José Bové a dénoncé la volonté de « surdimmensionner » des projets par les élus locaux, alliés aux entreprises de BTP. « Personne ne conteste les besoins, la question est comment on l'organise », « il est plus juteux de mettre du béton que de mettre une retenue collinaire qu'une entreprise locale peut faire », a-t-il déploré. Anne Bringault (Collectif Les Acteurs en Transition énergétique) Le collectif des « Acteurs en transition énergétique », qui rassemble entreprises et groupements professionnels, collectivités et associations de collectivités, syndicats, ONG et associations, ne peut pas accepter que soit avalisée une loi de transition énergétique vidée de son ambition. Nous sommes convaincus que le projet que nous défendons est une chance à saisir et non un handicap. Nous appelons à une évolution désormais nécessaire, source d’emplois et de bien-être.Le Sénat fait revenir en force le nucléaire dans la loi de transition énergétiqueL’adoption en octobre 2014 du projet de loi sur la transition énergétique par l’Assemblée nationale a lancé un espoir raisonnable de tenir des objectifs ambitieux à moyen et long terme. Le président Hollande, lors de sa conférence de presse du 5 février 2015, a insisté sur le rôle de leader que devait tenir la France en matière de transition énergétique, alors que notre pays accueillera la conférence internationale sur le climat (COP 21) en fin d’année. La loi sur la transition énergétique doit en être l’illustration la plus exemplaire.Nous déplorons par conséquent les coups de canif apportés au projet de loir par la majorité sénatoriale.Transition énergétique : comment le Sénat a changé la loiEn supprimant l’échéance de 2025 pour ramener à 50 % la part de l’électricité d’origine nucléaire et en autorisant l’augmentation de la puissance nucléaire installée en France, la diversification du mix électrique semble toujours repoussée ! Comment encourager le développement des énergies renouvelables, secteur d’avenir dans lequel la France piétine, en restant sur des positions aussi passéistes ?70 milliards d’euros chaque année par les fenêtresLe Sénat semble ignorer que plus on s’acharne avec le nucléaire, plus le coût global renchérit. Alors que la tendance, dans le secteur des énergies renouvelables, est à la baisse des coûts ! Modifier de 500 mètres à 1 kilomètre la distance minimum entre une éolienne et une habitation n’a pas de sens du point de vue physique, et prive nos territoires de la chance de se doter de cette énergie, alors même qu’elle montre sa pertinence via des croissances rapides en Europe, en Chine et aux Etats-Unis, à des coûts particulièrement compétitifs.Pour une politique européenne « Climat-Transports »De même, en supprimant l’objectif intermédiaire de réduction de la consommation énergétique d’ici 2030, pourtant indispensable, le Sénat a oublié une évidence : l’efficacité énergétique est un gisement de productivité pour tous les acteurs économiques dans l’industrie, l’agriculture et le tertiaire, et un immense gisement d’emplois locaux pour le bâtiment, les matériaux, les réseaux intelligents et les nouveaux process. Réduire la consommation énergétique, c’est favoriser une croissance qualitative. Si cela entraîne un « déclin », c’est celui du gaspillage !Outre la réduction du déficit commercial de notre pays, exacerbé chaque année par les importations de combustibles fossiles et d’uranium, la transition énergétique impactera positivement l’ensemble des secteurs de l’économie. La majorité sénatoriale veut-elle continuer à jeter 70 milliards d’euros chaque année par les fenêtres ? Alors qu’elle l’assume, si elle l’ose, devant les citoyens et devant nos enfants !Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique, plus de 11 millions de personnes souffrent de cette situation, qui affecte aussi bien leur porte-monnaie que leur bien-être et leur santé. La rénovation thermique des bâtiments permettrait de modifier les conditions d’habitat.Changer de capLes économies d’énergie réalisées par les ménages grâce à ces investissements vertueux se répercuteraient en partie sur leur pouvoir d’achat. L’activité économique de notre pays en sortirait donc gagnante, d’autant que la transition vers un modèle énergétiquement plus soutenable aurait pour effet de créer des centaines de milliers d’emplois supplémentaires à un horizon qui n’est pas si lointain.Il faut désormais changer de cap, car notre système actuel n’est plus tenable. L’urgence s’impose et le coût de l’inaction deviendra vite insupportable, en particulier pour les populations les plus vulnérables !Ne laissons pas la suspicion et la peur du changement nous envahir. Au contraire soyons ambitieux et agissons vite !Nous pouvons et devons engager le chantier de l’habitat sain et économe, des mobilités durables et disponibles pour tous, d’une économie relocalisée et plus humaine. Privilégions un modèle pérenne et soutenable. Pour le bien de tous, il est temps pour les parlementaires et le gouvernement de faire des choix clairs vers la transition énergétique, sans demi-mesure.Collectif Les Acteurs en Transition énergétique - liste des signataires sur http://transitionenergetique.org/les-signataires/Anne Bringault (Collectif Les Acteurs en Transition énergétique) Hélène Bekmezian Il y a plus d’un mois, suite aux attentats de Paris, Manuel Valls, avait jeté cette expression controversée dans l’espace public : un « apartheid territorial, social, ethnique » qui se serait « imposé à notre pays » dans les banlieues et quartiers populaires. Vendredi 6 mars, alors que le premier ministre doit présider un comité interministériel à la citoyenneté et à l’égalité et faire des annonces sur la politique de la ville, le député socialiste du Val-d’Oise, Philippe Doucet, a décidé de rendre publiques de son côté ses « 24 propositions pour lutter vraiment contre l’apartheid ».Maire d’Argenteuil de 2008 à 2014, ce dernier a voulu s’« engouffrer dans la brèche ouverte par Manuel Valls » et coucher sur le papier son « vécu d’élu local depuis des années ». A Matignon, si l’on assure que le premier ministre a bien pris connaissance de la « lettre ouverte » du député et que « son expérience d’élu local et son imagination de responsable politique l’intéressent », on se garde bien d’avaliser l’intégralité de ses propositions, dont certaines ne font pas l’unanimité à gauche. La dernière d’entre elle, également prônée par Malek Boutih (PS, Essonne), a d’ailleurs déjà suscité son lot de polémiques : il s’agit de « permettre, dans les quartiers en situation d’urgence sécuritaire et/ou sociale, la mise sous tutelle temporaire par l’État ».Autoriser les statistiques ethniquesD’autres sont plus consensuelles à gauche comme la mise en place d’un « service civique obligatoire d’une durée de 6 mois » pour tous les jeunes de 16 à 18 ans ou l’« ouverture de la naturalisation pour les personnes âgées de plus de 65 ans qui ont vécu 25 ans en France et qui ont un enfant français ». Mais le député va plus loin en suggérant également de rendre le vote obligatoire et l’inscription sur les listes électorales automatique.Pour lutter contre l’« apartheid ethnique » et « rompre avec la ghettoïsation des populations d’origine immigrée », Philippe Doucet propose en outre, d’autoriser, « sous le contrôle de la CNIL, le recours aux statistiques ethniques, notamment dans les attributions de logements par les bailleurs sociaux ». Dans la même thématique, il suggère de « tripler en cinq ans le nombre de fonctionnaires de police issus de l’immigration ».Ancien membre du courant de la Gauche populaire et désormais rattaché au pôle des « réformateurs » du PS, l’élu veut rompre avec « trois décennies de ghettoïsation rampante » en relevant les seuils de logements sociaux prévus par la loi SRU à 30 % dès 2020 (contre 25 % en 2025 à l’heure actuelle) tout en les plafonnant à 50 %.Permettre le « testing » en entretien d’embaucheConcernant l’école, il suggère de « généraliser les expérimentations de “busing” à la française », dont le but est d’emmener les écoliers des quartiers défavorisés dans les établissements voisins et ainsi « forcer la mixité sociale ». Pour davantage associer les parents d’élèves, une « école des parents » pourrait être créée et les rencontres parent-professeur rendues obligatoire sur un rythme trimestriel. « Il faut accepter qu’il y ait plusieurs éducations nationales », explique par ailleurs l’élu qui plaide pour un système d’incitation financière pour les professeurs qui, en retour, devront s’engager dans une certaine durée pour enseigner dans ces quartiers.Enfin, afin de garantir un égal accès à l’emploi de tous, Philippe Doucet propose, entre autres, d’ouvrir la possibilité aux associations de lutte contre le racisme de « procéder à de vastes campagnes de “testing” en entretien d’embauche, comme cela existe depuis longtemps pour les entrées en boîte de nuit ». « Il suffit d’un cas par an et d’un peu de médiatisation pour faire bouger les choses, les entreprises font attention à leur image de marque », veut-il croire. Des propositions pour lutter contre l'apartheid4propositions Apartheid Philippe DoucetHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.03.2015 à 22h43 • Mis à jour le06.03.2015 à 00h27 | Matthieu Goar Un bain de foule et quelques selfies à la sortie d'un déjeuner au restaurant avec des élus, une rencontre avec des Français autour d'une thématique précise et un meeting dans une salle chauffée à blanc… A deux semaines des élections départementales, la mécanique Nicolas Sarkozy commence à se roder. Après avoir arpenté les chemins de Bourgogne à la rencontre des agriculteurs, le 18 février, le président de l'UMP, s'est rendu dans les Bouches-du-Rhône, jeudi 5 mars, pour y évoquer le logement. Mais surtout pour mobiliser ses électeurs à l'approche d'une échéance importante sur la longue route qui doit le mener jusqu'à la primaire de 2016.Et l'air de la campagne semble vivifiant. « C'est un rajeunissement… Mais ce n'est pas ma première campagne », déclare-t-il, compressé entre journalistes et habitants de Salon-de-Provence, dont un qui le supplie de se représenter à la présidentielle. « Il y en aura donc une autre alors... », répond le président de l'UMP avant de filer évoquer « la création de logements tombée à trois cent mille par an » et le « poids des normes qui fait que l'on construit 15 % plus cher et en trois fois plus de temps qu'en Allemagne ».L'Elysée, une échéance encore trop lointaineL'Elysée ? L'échéance est encore trop lointaine, même le matin en se rasant. Le temps est à la réussite collective. Car Nicolas Sarkozy sait que son destin est lié à celui de son parti, dont il a voulu redevenir la tête de proue. L'ancien président de la République le répète souvent en privé : les élections départementales de 2015 sont la première étape de la longue reconquête du pouvoir. Et lui doit être le garant de l'unité de la famille quand d'autres ont des cartes plus personnelles à jouer. « On s'expliquera au moment de la primaire. Avant 2017, il y a 2015 et puis il y a 2016 », a-t-il estimé à Marseille devant Jean-Claude Gaudin, maire de la ville, lors d'une réunion publique au Palais des Congrès du parc Chanot, où quinze cents personnes s'étaient réunies. Et à l'approche de ces élections départementales, l'ancien chef de l’Etat sait qu'il doit se battre sur deux fronts : être le premier opposant à François Hollande et contenir le vote d'extrême droite, notamment dans ce département où le frontiste Stéphane Ravier a conquis en 2014 la mairie du 7e secteur, avant de devenir sénateur du département. « La seule capacité d'alternative à la politique folle du Parti socialiste, c'est nous qui l'incarnons. (...) Il ne s'agit pas de leçons de morale, d'idéologie, il s'agit de faits précis, implacables. Si vous votez pour nos candidats, vous aurez des candidats de l'alternance, si vous votez pour les candidats du FN, vous aurez la poursuite de la politique socialiste », a lancé M. Sarkozy, répétant une nouvelle fois l'expression « FNPS » devant Martine Vassal, la tête de file des candidats UMP-UDI, qui devra faire face à Jean-Noël Guérini, président sortant et démissionnaire du PS, lors d'un troisième tour où les éventuels élus frontistes pourraient peser lourd.Porosité des électorats du FN et de l’UMPComme il l'a fait lors de son interview au Figaro lundi, M. Sarkozy continue à dérouler une campagne anti-FN en appelant au vote utile. Les candidats UMP-UDI pourraient en effet se retrouver en duel face à des candidats d'extrême droite dans six cents à sept cents cantons lors des seconds tours, sur les deux mille cinquante-quatre de cette élection. Et l'entourage du président du parti s'inquiète de la porosité entre les deux électorats, notamment d'une enquête Odoxa pour le Parisien, qui affirmait, à la mi-février, que 42 % des électeurs sondés de Nicolas Sarkozy étaient prêts à voter pour le FN lors d'une élection locale. Le président de l'UMP croit que sa reconstruction de l'UMP endiguera cette fuite. « Sans unité, nous sommes inaudibles. (…) Ici, vous avez su dépasser les querelles d'ambition. Pour la France, c'est pareil. Mettez-vous à la place de ces électeurs exaspéré par la politique du PS et qui nous voyaient nous diviser, ils n'ont pas été vers le choix du cœur, ils ont été vers le choix de la colère », a analysé M. Sarkozy, qui se voit comme le rassembleur de la droite, avant de dérouler certains de ses thèmes de prédilection depuis l'automne : la maîtrise des flux migratoires, l'assimilation, la convergence fiscale avec l'Allemagne et le réquisitoire contre un François Hollande, « arbitre des sectes du PS ». « En mentant comme il l'a fait, M. Hollande a semé la colère. Je ne veux pas que cette colère sème la violence dans notre pays », a dit M. Sarkozy, qui va intensifier sa campagne. La semaine prochaine, il fera deux déplacements, et son équipe travaille à un meeting en Corrèze, fief du président de la République, lors de l'entre-deux tours.Matthieu GoarJournaliste au Monde 05.03.2015 à 18h36 • Mis à jour le05.03.2015 à 18h38 Une enquête pour détournement de fonds publics portant sur le financement d'un meeting de Nicolas Sarkozy à Toulon, le 1er décembre 2011, a été classée sans suite par le parquet national financier, révèle le site Mediapart jeudi 5 mars, une information dont Le Monde a eu confirmation.Cette enquête préliminaire avait été ouverte en octobre 2013, à la suite d'une plainte d'un militant écologiste. Encore président de la République, Nicolas Sarkozy n'était pas encore officiellement candidat à sa réelection, et le coût de la réunion n'avait pas été inscrit dans les dépenses de campagne. Le Conseil constitutionnel avait cependant estimé que cette réunion publique ne pouvait être regardée comme s'inscrivant dans « l'exercice du mandat présidentiel » de M. Sarkozy. Cette irrégularité avait nourri le dossier qui a abouti à l'invalidation des comptes de campagne du candidat Sarkozy.L'enquête avait d'abord été prise en charge par l'office central de lutte contre les infractions financières et fiscales de la police judiciaire. Un an plus tard, le parquet national financier, qui a pris la procédure en charge, a estimé que l'infraction de détournement de fonds publics n'était « pas caractérisée », faute d'« élément intentionnel démontré », selon Mediapart. L'enquête a été classée le 29 décembre. Selon le site :Les magistrats ne contestent pas que Nicolas Sarkozy s'est comporté ce jour-là davantage en candidat qu'en président, vu le nombre de phrases consacrées aux enjeux électoraux plutôt que régaliens. Ils ne contestent pas non plus que Nicolas Sarkozy aurait dû rembourser, après coup, une partie des frais à l'Elysée.Mais l'équipe du candidat a fait valoir aux enquêteurs qu'elle avait bien tenté — malheureusement sans succès — de défrayer la présidence. Surtout, le parquet n'a trouvé aucun élément susceptible de démontrer que le président Sarkozy aurait planifié son discours de Toulon avec l'intention préalable de lui conférer un caractère électoral. Subtile ligne de crête.Le coût de ce meeting était évalué par le Conseil constitutionnel à 155 715 euros.Nicolas Sarkozy reste inquiété dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Bygmalion. Les juges enquêtent sur un système de fausses factures, à hauteur de 18,5 millions d'euros, qui aurait permis d'imputer frauduleusement à l'UMP des dépenses de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de telle sorte que son budget n'explose pas le plafond autorisé de 22,5 millions d'euros. Ces factures pour des conventions de l'UMP, dont certaines étaient fictives, étaient émises par Event and Cie, filiale de la société Bygmalion, chargée des meetings de Nicolas Sarkozy.M. Sarkozy devrait également être entendu prochainement par des juges d'instruction pour le règlement litigieux de ses amendes infligées par le Conseil constitutionnel à la suite de l'invalidation de ses comptes de campagne, et réglées par l'UMP.body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 6; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next() 04.03.2015 à 15h57 • Mis à jour le04.03.2015 à 16h56 | Pierre Le Hir Et maintenant ? Que va devenir le projet de loi sur la transition énergétique adopté en première lecture par les sénateurs, mardi 3 mars, cinq mois après son vote par les députés ? Le Sénat, à majorité de droite, ayant largement remanié le texte approuvé par l'Assemblée nationale, à majorité de gauche, il revient à une commission mixte paritaire (CMP) composée de sept parlementaires de chacune des deux Chambres, désignés à la proportionnelle des différents groupes politiques, de tenter d'élaborer une rédaction convergente. Cette tentative de conciliation aura lieu mardi 10 mars, à huis clos.Lire aussi : Le Sénat adopte une loi de transition énergétique renucléariséeA priori, rapprocher les positions des députés et des sénateurs – pour faire simple, de la majorité et de l'opposition – est mission impossible, tant leurs divergences portent sur des articles cruciaux du projet de loi. C'est le cas pour l'atome : le Sénat a gardé l'objectif d'une baisse de 75 % à 50 % de la part d'électricité d'origine nucléaire, mais il a supprimé l'échéance de 2025, sur laquelle s'est engagé François Hollande. Il a aussi rehaussé le plafonnement de la capacité du parc atomique hexagonal (de 63,2 à 64,85 gigawatts), pour que la mise en service de l'EPR de Flamanville (Manche), en 2017, n'entraîne la fermeture d'aucun des 58 réacteurs actuels, contrairement, là encore, à un engagement du chef de l'Etat.Éoliennes et ruminants Mais ce ne sont pas les seuls désaccords. Les sénateurs ont également rayé l'objectif d'une baisse de 20 % de la consommation d'énergie en 2030, comme étape sur la voie d'une réduction de 50 % au milieu du siècle. Gommé l'obligation, pour les entreprises d'au moins 100 salariés, de mettre en place des plans de mobilité favorisant le covoiturage, cette mesure ne s'appliquant plus qu'aux entreprises de plus de 250 employés. Ecarté les émissions de méthane entérique, naturellement produit par les ruminants, de la « stratégie bas carbone » qui fixe, par périodes de cinq ans, le plafond national des émissions de gaz à effet de serre – alors que ce méthane entérique représente 30 % des émissions carbonées du secteur agricole.La haute assemblée a encore porté de 500 mètres à 1 kilomètre la distance minimale à respecter entre une éolienne et des habitations, une contrainte qui, « si elle était imposée aux parcs éoliens en cours de construction, toucherait 90 % des projets, dont la plupart seraient contraints à l'abandon », a alerté mardi le Syndicat des énergies renouvelables. Enfin, elle a supprimé le suivi annuel des moyens financiers consacrés à la transition énergétique par le Parlement, le Conseil économique, social et environnemental ainsi que le Comité national de la transition écologique.« Revenir au texte initial »Autant de reculs dénoncés par les ONG. « Si la France sort une loi sans objectif de réduction des consommations et qui, en plus, freine le développement des énergies renouvelables, elle fera pâle figure au moment de la conférence de Paris consacrée aux dérèglements climatiques en décembre », estime France Nature Environnement. « La France ne peut pas se permettre une lois au rabais », renchérit la Fondation Nicolas Hulot. Quant au collectif Les Acteurs en transition énergétique, qui fédère plus de 200 organisations, il juge que le Sénat « a déstructuré le texte » et appelle les parlementaires à ne pas se satisfaire de « demi-mesures ».Sur tous ces points de discorde, la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, a signifié, lors d'une conférence de presse tenue dans la foulée du vote sénatorial, « sa volonté de revenir à son texte initial, enrichi des amendements [parlementaires] », lors de la CMP. Mais, dans le même temps, elle a salué « le vote magnifique [des Sénateurs] qui engrange des avancées décisives », et la « portée historique d'une loi dépassant les clivages politiques ». Les sujets de litige ne concernent que « cinq ou six alinéas sur le millier d'alinéas des près de 70 articles du texte de loi », considère-t-elle, et sont donc « très marginaux par rapport à la globalité du projet ». La ministre souligne que 80 % des 250 amendements adoptés par les sénateurs, qui ont notamment apporté des améliorations sur la rénovation énergétique des logements et sur les transports propres, ont fait l'objet d'un avis favorable du gouvernement.« Rapprocher les points de vue »Sur la réintégration de l'échéance de 2025 pour la baisse de la part de l'atome, comme sur le niveau de plafonnement du parc nucléaire, Mme Royal se montre particulièrement évasive. « Je défends le texte initial, mais j'écoute, j'accompagne », dit-elle, ajoutant : « Je ne veux pas que des postures idéologiques sur le nucléaire prennent la loi en otage. Nous n'allons pas opposer les énergies les unes aux autres. » A ses yeux, « il y a peut-être d'autres formulations à trouver » que la mention explicite de 2025 pour parvenir à un rééquilibrage du mix électrique à cet horizon : l'objectif de 40 % d'électricité d'origine renouvelable en 2030, inscrit dans la loi, permettrait, selon elle, d'arriver au même résultat.Pour la ministre, qui veut « s'efforcer de rapprocher les légitimes différences de point de vue d'ici l'adoption définitive de la loi », un accord en CMP aurait un double avantage. Celui de la rapidité d'abord : le texte n'aurait plus qu'à être voté dans les mêmes termes par l'Assemblée nationale et par le Sénat pour être définitivement adopté. Celui du consensus ensuite : le gouvernement pourrait se prévaloir d'une loi adoubée par les deux Chambres et se présenter ainsi, comme le souhaite Mme Royal, « en position exemplaire » en vue de la conférence mondiale sur le climat de Paris, en décembre. « J'ai confiance, assure la ministre. Je pense que ce texte sera rapidement finalisé pour donner une impulsion rapide à la croissance verte. » Les écologistes en sentinelleMais les parlementaires écologistes, de l'Assemblée nationale comme du Sénat, l'ont mise en garde. Ils ne cautionneront pas un compromis issu de la CMP qui remettrait en cause les grands objectifs de la loi, notamment sur le nucléaire. Certains parlementaires socialistes y sont eux aussi farouchement opposés, à commencer par le président de la commission du développement durable de l'Assemblée nationale, Jean-Paul Chanteguet (Indre), qui a annoncé qu'il voterait « contre un texte ne respectant pas les engagements du président de la République ».Faute d'accord en CMP, le texte reviendrait, pour une nouvelle lecture complète (avec passage en commissions), devant les députés puis les sénateurs, l'Assemblée ayant le dernier mot. « Si la CMP ne dégage pas d'accord, l'Assemblée reviendra aux positions que j'ai défendues. Je maîtriserai jusqu'au bout ce débat parlementaire », affirme Mme Royal. Mais l'adoption de la loi de transition serait alors repoussée au mois de mai ou de juin. Et sans le consensus espéré.Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.03.2015 à 12h36 • Mis à jour le04.03.2015 à 12h37 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Et si l’Allemagne enregistrait cette année une croissance de 2 % ? Après le rebond de + 0,7 % du dernier trimestre de l’année 2014, cette hypothèse optimiste ne paraît plus invraisemblable. « L’Allemagne croit au boom », titre, mercredi 4 mars, le Handelsblatt, quotidien des affaires. Deux instituts ont d’ailleurs déjà sauté le pas. La Deutsche Bank, qui prévoit une croissance de 2 %, et Allianz, qui mise sur 2,1 %. Sur l’ensemble de l’année 2014, le produit intérieur brut (PIB) avait progressé de 1,6 %D’autres instituts s’apprêteraient dans les semaines à venir à réviser à la hausse leurs propres prévisions. Le gouvernement a relevé les siennes, fin janvier, à 1,5 %, contre 1,3 % précédemment. L’augmentation de 3,4 % des salaires annuels, accordée la semaine dernière dans la métallurgie, montre que le patronat est également optimiste.Plusieurs raisons à cela. D’abord il apparaît que la stagnation de la croissance au troisième trimestre 2014, qui avait surpris tout le monde, était en partie due à Volkswagen. Non que le géant de l’automobile aille mal, au contraire. Mais, en 2014, les vacances scolaires en Basse-Saxe ne se sont terminées que le 11 septembre. Résultat : l’usine de Wolfsburg, cœur industriel du groupe, a tourné au ralenti jusque mi-septembre, impactant l’ensemble de l’économie allemande.Plus fondamentalement, la croissance s’avère soutenue par la consommation. La baisse du pétrole a permis aux Allemands d’économiser 3,5 milliards d’euros au second semestre, a calculé la Bundesbank. Surtout, non seulement les salaires réels grimpent mais l’emploi augmente.Selon une étude publiée, mardi 3 mars, par les chercheurs de l’agence pour l’emploi, en 2014, non seulement le nombre d’actifs augmente (de 0,9 %, à 42,7 millions d’actifs), mais chacun travaille en moyenne davantage. (1 371 heures, + 0,6 %). La baisse du chômage ne repose donc pas uniquement sur l’emploi précaire. Le volume d’heures travaillées (58,5 milliards d’heures, +1,5 %) n’a jamais été aussi élevé depuis 1992.INVESTISSEMENTS PUBLICS SUPPÉMENTAIRESPar ailleurs, le gouvernement soutient également la demande. L’année 2014 s’est achevée sur un excédent public plus élevé qu’annoncé initialement. L’an passé, les comptes publics allemands (Etat fédéral, états régionaux, communes et caisses de sécurité sociale) ont dégagé un excédent de 18 milliards d’euros, contre 100 millions en 2013. Pour la première fois, même l’Etat fédéral est excédentaire.Résultat : le ministre des finances, Wolfgang Schäuble, peut lâcher du lest, tout en préservant le sacro-saint équilibre budgétaire. Mardi, il a annoncé qu’il consacrerait 5 milliards d’euros (d’ici à 2018) supplémentaires pour les investissements publics. Une somme qui s’ajoute aux 10 milliards déjà annoncés en 2014.Quinze milliards d’euros sur trois ans, cela commence à ne pas être négligeable : le ministère des finances les compare aux 30 milliards d’investissements publics réalisés jusqu’ici chaque année.Par ailleurs, sans avoir fourni de chiffre, le ministère des finances a indiqué qu’étant données les tensions internationales, « la sécurité intérieure et extérieure » bénéficieraient d’un coup de pouce dans le budget 2017, une fois que le ministère de la Défense aura clairement indiqué ses besoins.Enfin, l’euro faible continue de favoriser les exportations. Les nouvelles commandes à l’industrie ont enregistré, en février, leur plus forte hausse en sept mois, indique ce mercredi l’enquête de l’institut Markit réalisée auprès des directeurs d’achat.« Même si les taux de croissance restent inférieurs aux niveaux observés à la fin de l’an dernier, l’amélioration du sentiment économique et l’euro faible devraient favoriser la demande au cours des mois à venir », estime cet institut.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Fournier Un sondage Odoxa pour Le Parisien, publié dimanche 1er mars, donne 33 % d’intentions de vote en faveur du Front national pour le premier tour des départementales, le 22 mars. C’est le dernier d’une série d’études plaçant le parti de Marine Le Pen en pole position. Des études qui font régulièrement l’objet de critiques, à la fois au sein des partis, mais aussi chez les politologues, dont plusieurs ont dénoncé, via des tribunes, des études « biaisées » et responsables d’un « effet de loupe » lié aux reprises dans les médias.« On ne peut nier que l’on assiste plusieurs années à une dynamique favorable au Front national, mais on ne sait pas vraiment si elle est endogène, explique Joël Gombin, politologue spécialiste de la stratégie électorale du FN (Université de Picardie - Jules Verne). Les sondages ne font-ils qu’enregistrer un mouvement qui existe bel et bien, ou est-ce que cet outil de mesure participe à alimenter la vague ? Le débat n’est pas tranché. »Il l’est beaucoup plus du côté des sondeurs, qui malgré les difficultés inédites rencontrées pour établir des prévisions portant sur les départementales, estiment avoir mis au point des instruments suffisamment fiables pour avoir une photographie correcte, à un instant T, du rapport de forces politique en présence.Une élection inéditeLes départementales, telles qu’elles auront lieu fin mars, sont une première : la carte électorale, basée sur des cantons qui n’ont pour la plupart pas bougé depuis deux siècles, a été largement remaniée en 2014, avec à la clé une diminution de moitié du nombre de circonscriptions (2054, métropole et outre-mer) mais une très légère hausse du nombre de conseillers par rapport à l’ancien système (4108 désormais).Première difficulté : les cantons ayant été redessinés, beaucoup d’électeurs ont changé de circonscription, souvent sans le savoir. Ils ne sont donc pas forcément au fait des candidatures sur lesquelles ils vont devoir se prononcer. Seconde difficulté : les configurations de candidats possibles présentent une grande diversité : un binôme peut être composé de deux personnes issus de partis différents, et tous les partis ne sont pas représentés dans tous les cantons. Sauf un : le Front national, qui aligne des binômes dans près de 95 % des circonscriptions, ce qui facilite considérablement la tâche des sondeurs.« Avant, on ’précodait’ toutes les configurations possibles, explique Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et stratégies d’entreprise à l’IFOP, mais depuis que les cantons ont été redessinés, mettre l’électorat et les configurations électorales l’une face à l’autre est devenu très compliqué. Du coup, on teste des configurations qui ne vont pas forcément exister dans tel ou tel canton, juste pour se donner une idée du ’poids moyen’ de chaque groupe. Mais pour le FN, c’est plus facile, car ils présentent des candidats partout. » Méthode « occulte »Les sondages en ligne ont, selon lui, permis de mieux cerner l’électorat du Front, qui pâtissait auparavant d’une sous-déclaration, les sondés ayant du mal à « avouer », en face à face ou au téléphone, qu’ils votent pour le parti des Le Pen. Cette sous-déclaration a désormais quasiment disparu, sans toutefois qu’elle ne se transforme en « surdéclaration » : le « redressement », technique des sondeurs qui met en relation la réponse du sondé et ses précédents votes, permet de pondérer les résultats et de parvenir à des reconstitutions fidèles du paysage électoral.« La méthode des quotas n’est pas adaptée aux sondages sur Internet »Un avis que ne partage pas Alexandre Dezé, maître de conférences en science politique à l'Université Montpellier 1, qui estime au contraire que la méthodologie − « occulte » selon lui − des institutes de sondage comporte trop de biais pour être fiable : « La méthode des quotas n’est pas adaptée aux sondages sur Internet, explique-t-il, et souvent il manque beaucoup de catégories d’électeurs pour avoir un échantillon fiable ! »« L’écart entre les estimations des différents instituts en ce qui concerne les intentions de vote pour le FN aux européennes de 2014, est monté jusqu’à 5 points, rappelle-t-il. C’est un écart important qui montre qu’ils sont incapables de mesurer précisément le potentiel électoral frontiste. » Et le chercheur de regretter que les sondages représentent, à l’heure actuelle, « l’étalon de l’analyse politique », notamment dans la presse.Si entrevoir un score élevé pour le FN aux départementales n’est pas absurde, les intentions de vote pour ce parti se sont toujours révélées supérieures à la réalité, même si, souligne Joël Gombin, « la multiplication des sondages qui placent le FN au centre des débats contribue à définir un agenda politique », et crée forcément une dynamique qui peut lui profiter.Alexandre Dezé dénonce à ce titre le rôle des sondages dans la construction médiatique de la popularité du Front national après l’arrivée aux manettes de Marine Le Pen (la « dédiabolisation »), alors que les fondements idéologiques du parti ainsi que la nature de son électorat n’ont, pour lui, absolument pas changé depuis.Le Front national, maître du jeu ?Elections départementales : un sympathisant UMP sur deux favorable à des alliances avec le FNAudrey Fournier 04.03.2015 à 09h57 • Mis à jour le04.03.2015 à 17h00 | Benoît Floc'h Geneviève Fioraso veut quitter le gouvernement. Le départ de la secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche pourrait être annoncé par communiqué prochainement.Le départ de Geneviève Fioraso tombe à un mauvais moment. Un mouvement national est organisé, jeudi, à l’appel des principaux syndicats du supérieur contre « le désengagement de l’Etat du service public d’enseignement supérieur et de recherche ». Mais l’état de santé de la secrétaire d’Etat a poussé celle-ci à demander à être déchargée de ses fonctions, pour la seconde fois depuis décembre. Le président de la République souhaitait initialement qu’elle reste à son poste jusqu’aux élections départementales des 22 et 29 mars.De nombreux noms circulentLa question de sa succession sera vraisemblablement tranchée après les élections, l’exécutif envisageant très sérieusement un remaniement gouvernemental. Dans un premier temps, le portefeuille de Geneviève Fioraso pourrait être repris par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, déjà « tutelle » de Mme Fioraso pour l’enseignement supérieur et la recherche.Pour le remplacement de Mme Fioraso après les départementales, quelques noms circulent d’ores et déjà, dont celui d’Alain Claeys. Député socialiste de la Vienne, il est un spécialiste des questions d’enseignement supérieur. « Il a beaucoup de supporteurs, note une source au sein de l’exécutif. Mais c’est un homme, et le gouvernement souhaite continuer dans le sens de la parité. »Le même argument pourrait porter préjudice à Jean-Yves Le Déaut ou Vincent Feltesse. Le premier, député socialiste de Meurthe-et-Moselle depuis 1986, est un ancien professeur d’université. Il est l’auteur du rapport « Refonder l’université, dynamiser la recherche - Mieux coopérer pour réussir ». Quant au second, député socialiste de la Gironde de 2012 à 2014, il est conseiller à l’Elysée depuis mai 2014 et a été rapporteur de la loi sur l’enseignement supérieur.On évoque également Bertrand Monthubert, l’actuel président de l’université Paul-Sabatier-Toulouse-III. Proche d’Arnaud Montebourg, fondateur du collectif Sauvons la recherche, il fut secrétaire national à l'enseignement supérieur et à la recherche à la direction du Parti socialiste. Sa nomination aurait la préférence de Najat Vallaud-Belkacem.Finalement, celle qui tirera peut-être avantage de cette situation pourraît être Marie-Christine Lemardeley. L’ancienne présidente de l’université Sorbonne-Nouvelle est chargée des questions d’enseignement supérieur à la Mairie de Paris, après avoir échoué de peu à se faire élire maire du 5e arrondissement de Paris en 2014.Quel que soit le successeur de Geneviève Fioraso, il héritera du lourd dossier du financement des universités. Depuis quelques années, entre les conséquences de l’autonomie accordée en 2007 et les restrictions imposées par la rigueur budgétaire, la communauté universitaire dénonce régulièrement le manque de moyens. L’entourage de Mme Fioraso assure de son côté que le budget du supérieur a augmenté de 2,5 % entre 2012 et 2015 et met en avant son bilan. Au premier rang duquel, la loi du 22 juillet 2013, et ses mesures phares : la simplification de l’offre de licences et de masters ou le rapprochement des universités et des grandes écoles au sein de vingt-cinq « communautés » partout sur le territoire.Ariane 6Le cabinet de la secrétaire d’Etat rappelle également que 5 000 postes ont été financés et que « 458 millions d’euros ont été investis en trois ans pour les bourses étudiantes, ce qui permet aujourd’hui à un étudiant sur trois de bénéficier d’une bourse ». Par ailleurs, 42 916 nouveaux logements étudiants seront livrés au 1er janvier 2018. Sans compter la loi qui réglemente les stages, votée en juin 2014. Passionnée par l’espace, Geneviève Fioraso a également négocié, avec succès, la création d’un nouveau lanceur spatial : Ariane 6.« J’ai beaucoup d’admiration pour ce qu’elle a fait, confie Vincent Berger, conseiller de François Hollande pour l’enseignement supérieur. Ses réformes, on en parlera encore dans dix ans, qu’il s’agisse de la transformation du paysage universitaire ou d’Ariane 6. » « J’ai beaucoup apprécié son engagement en faveur des universités pendant cette période difficile, commente aussi Alain Beretz, président de l’université de Strasbourg. Elle a toujours su défendre nos budgets, même si je ne suis pas ravi de notre situation. J’ai apprécié la manière dont elle est allée vers les universités pour les comprendre et les soutenir. »D’autres opinions sont nettement moins flatteuses. « L’un des points marquants, c’est l’absence de dialogue avec les personnels », pointe Claudine Kahane, cosecrétaire générale du Snesup-FSU, le principal syndicat du supérieur. Mais la question qui focalise l’attention est « l’austérité budgétaire grandissante, relève Mme Kahane. Le budget 2015 des universités ne leur a toujours pas été notifié. C’est extravagant. D’une manière générale, la communication de Mme Fioraso est en complet décalage avec la réalité de terrain. »L'augmentation des crédits du supérieur est vivement contesté par le « Groupe Jean-Pierre Vernant », un collectif d'universitaires de gauche. Citant le rapport de la députée socialiste du Lot-et-Garonne Valérie Rabault, ils affirment que le budget de l'enseignement et de la recherche universitaire a, en réalité, été amputé de 689 millions d'euros en 2014.C’est d’ailleurs également cette question lancinante qui explique, pour l’UNEF, « le basculement politique » vécu depuis 2012. « Au début du quinquennat, explique William Martinet, président du syndicat, on pouvait négocier. Mais aujourd’hui, à cause du mur de l’austérité, on ne négocie plus de rien. Le message, c’est que la lutte contre la précarité étudiante est terminée. » C’est à cette aune budgétaire que le successeur de Mme Fioraso commencera son action. Autant dire que celle-ci risque, à deux ans de la présidentielle, d’être limitée.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.03.2015 à 08h54 • Mis à jour le04.03.2015 à 12h59 | Matthieu Goar Lors des élections départementales, la bataille devrait également se jouer sur le front de la fiscalité. Mardi 3 mars, Jérôme Chartier, député du Val-d’Oise, a présenté à ses collègues une note sur les hausses et les baisses d’impôts depuis le début du quinquennat de François Holande. Un travail qui sera relayé sur le terrain par les candidats UMP aux prochaines élections.Selon ce proche de François Fillon, la majorité socialiste a décidé, depuis la première loi de finance rectificative de l’été 2012, 103 mesures de hausses d’impôts ou de création de taxes et 48 mesures de baisses d’impôts ou de suppression de de taxes. Toujours selon ses calculs, le total cumulé aurait abouti à 9 milliards d’euros de charges supplémentaires sur l’ensemble des entreprises et à 80 milliards d’euros « ponctionnés » sur le pouvoir d’achat directement auprès des Français.Lire la note de M. Chartier sur les hausses d’impôts et celle sur les baissesBataille dans l’hémicycle et sur le terrainAussitôt, Jérôme Chartier a relayé cet argumentaire lors de la séance des questions au gouvernement en accusant les socialistes de ne pas faire assez d’économies et de vouloir augmenter les impôts après les prochaines échéances électorales. « Monsieur le député, je vous le dis très clairement, le président de la République l’a dit, le Premier ministre l’a confirmé, il n’y aura pas de nouvelles hausses d’impôts, et celui qui vous parle en sera le greffier », lui a répondu le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, qui a assuré que « les dépenses de l’Etat en 2014 ont diminué de 3,3 milliards d’euros par rapport à l’exécution 2013 ».Mais ce document va être utilisé en dehors de l’Assemblée nationale. Les députés UMP ont eu la consigne de le relayer à de nombreux cadres et candidats aux élections départementales. Ces derniers doivent s’en servir lors de la campagne électorale dans les cantons. Comme lors des municipales de 2014, l’UMP a en effet l’intention d’utiliser l’agument de la fiscalité pour contrer les candidats socialistes à un niveau local. C’est le message qu’a d’ailleurs fait passer Nicolas Sarkozy lors de son entretien au Figaro, lundi 2 mars. « Si vous voulez arrêter l’explosion des impôts locaux, tous les candidats de l’UMP se sont engagés à diminuer les dépenses des départements, à réduire le nombre des fonctionnaires locaux », a lancé le président de l’UMP à ses sympathisants en décrivant un pays « écrasé » d’impôts.Lire aussi notre article sur François Hollande et la fiscalitéLire aussi notre article sur l’évolution de l’impôt sur le revenu depuis 100 ansSe battre sur deux frontsCette thématique devrait être le nerf de l’affrontement entre l’UMP et le PS. Mais le parti de Nicolas Sarkozy sait qu’il doit batailler sur un deuxième front. Selon les estimations des dirigeants de la rue de Vaugirard, les candidats socialistes pourraient être éliminés dès le premier tour dans plus de la moitié des 2054 cantons. Et les candidats UMP pourraient par contre se retrouver en duel face à frontistes dans 500 à 1000 cantons. « Ce qui nous étonne le plus, c’est qu’ils ont réussi à présenter des candidats presque partout. Dans mon département, ils sont présent dans tous les cantons avec des candidats ouvriers, employés ou agriculteurs. Cela montre une réelle décomplexion », témoigne Philippe Gosselin, député de la Manche.A écouter les parlementaires qui reviennent de leur circonscription, les militants UMP commencent à sentir que le FN menace directement l’existence de leur parti. Inquiets par la porosité entre les deux électorats, les dirigeants de l’UMP tentent quant à eux de ramener leurs électeurs à la raison en les suppliant de ne pas tomber dans un piège qui serait, selon eux, tendu par les socialistes. « Le PS n'arrête pas de parler du FN. La réussite de l'un entraîne le maintien de l'autre », a lancé Sébastien Huyghe, porte-parole du part, lundi 2 mars. Et ils multiplient les appels au vote utile. « Voter pour le FN au premier tour, c’est faire gagner la gauche au second », a déclaré M. Sarkozy, lundi, avant de dénoncer le système « FNPS ». Un positionnement qui n’est pas partagé par tous. «  A titre personnel, je ne place pas le FN et le PS au même niveau », a expliqué la député des Yvelines, Valérie Pécresse, mardi 3 mars, sur France 2.Matthieu GoarJournaliste au Monde Maryline Baumard Un pas est franchi. Les victimes de discriminations pourront bientôt faire condamner ensemble en justice les structures coupables. Dans un entretien accordé aux lecteurs du Parisien, ce 4 mars, François Hollande prend l’engagement que l’action de groupe, aujourd’hui réservée aux biens et aux services, sera bientôt possible pour des particuliers s’estimant discriminés.« Le racisme n’est pas que dans les stades de football. Il peut aussi être dans les transports, ou sur les lieux de travail. Je n’accepterai jamais sa banalisation », a affirmé M. Hollande. « Quand les actes se multiplient, les victimes se découragent et ne portent pas toujours plainte (…) Il ne doit y avoir aucune faiblesse face à de tels actes. Le gouvernement a introduit ce que l’on appelle l’action de groupe : elle permet à une catégorie de consommateurs ou de locataires qui se considèrent lésés par une décision d’aller ensemble en justice. Désormais, face aux discriminations, je souhaite que l’action de groupe soit également possible », a-t-il ajouté.Le chef de l’Etat approuve ainsi sa ministre de la justice, Christiane Taubira, qui a annoncé le 18 février sa volonté de présenter prochainement au Parlement un projet d’action de groupe s’appliquant à la lutte contre les discriminations. D’ailleurs, une proposition de loi, défendue par le député de Seine-Saint-Denis Razzy Hammadi, est déjà prête à l’emploi.Le texte donne la possibilité à plusieurs personnes s’estimant victimes d’une discrimination liée à l’origine, le sexe, le handicap, l’âge ou encore les appartenances religieuse, politique et syndicale, de saisir collectivement la justice pour obtenir réparation. Rien ne garantissait que cette idée, dans l’air depuis des années, ne voit le jour avant 2017, même si elle faisait partie des propositions du candidat Hollande en 2012.Lutter contre les « inégalités structurelles »À l’origine, l’action de groupe, version française de la « class action » américaine, avait été lancée en France en 2007, par le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) et son président Louis-Georges Tin. « C’était pendant la campagne présidentielle, et de nombreuses associations ont travaillé avec nous autour de cette idée que nous avons lancée », rappelle-t-il, aujourd’hui, heureux que ce dossier, que le CRAN n’a jamais abandonné, avance enfin.Ensuite, l’idée a été reprise pour être portée politiquement. D’abord par la sénatrice EELV Esther Benbassa, qui a déposé, en 2013, une proposition de loi allant dans ce sens. Ensuite, des députés socialistes lui ont emboîté le pas.Après les attentats de janvier, cette loi devient un moyen de lutter contre la persistance « d’inégalités structurelles ». Cette action pourra se faire par l’intermédiaire d’une association, d’un syndicat représentatif ou du défenseur des droits. Outre le fait de se prononcer sur la responsabilité de la structure, le juge créera un groupe de victimes bénéficiant de l’indemnisation. Tout cela rend la procédure moins lourde, moins onéreuse et plus sûre d’aboutir.Simplifier la démarche pourrait permettre à la moitié des victimes qui jusqu’alors ne se manifestaient pas, selon une enquête du défenseur des droits et du Bureau international du travail, de porter collectivement un dossier. Ce qui pourrait en retour, estime Razzy Hammadi « créer un effet dissuasif fort, autrement dit une incitation majeure en faveur de l’équité, notamment auprès des établissements publics ou des sociétés qui avaient des pratiques condamnables ».Si le député espère voir son texte discuté avant l’été, il n’est pas certain que le calendrier parlementaire le permette. Louis-Georges Tin, lui, sera vigilant aux discussions. « Des amendements peuvent tuer un texte », estime-t-il, pourtant confiant dans la qualité de la proposition.Un rapport du Conseil de l’Europe s'inquiète « du recul de la tolérance » en FranceMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.03.2015 à 21h44 • Mis à jour le04.03.2015 à 10h13 | Simon Piel Le 18 mars, le bureau de l’Assemblée nationale devra se prononcer sur la demande de levée de l’immunité du député UMP des Hauts-de-Seine, Patrick Balkany, formulée par des magistrats du pôle financier. Le Monde a pris connaissance du document de neuf pages, daté du 11 février, rédigé par les juges Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon et adressé au parquet financier, à la chancellerie puis à l’Assemblée nationale. Ils y exposent dans le détail les soupçons qui pèsent sur le patrimoine des époux Balkany et qui les ont conduits à mettre en examen Mme Balkany le 22 mai 2014 pour blanchiment de fraude fiscale et M. Balkany le 21 octobre 2014 pour corruption passive, blanchiment de corruption et blanchiment de fraude fiscale.L’enquête porte notamment sur les conditions d’acquisition de leur propriété à Giverny (Eure) mais aussi sur celles de trois villas : deux acquises à Saint-Martin en 1989 et 1997, baptisée Serena et Pamplemousse, par le biais de montages financiers au Liechtenstein, et une acquise à Marrakech, au Maroc, au travers de montages au Luxembourg et un compte à Singapour.» Lire : Comment Isabelle Balkany a avoué posséder la villa de Saint-MartinL’objet de la demande des juges est multiple. Afin de poursuivre leurs investigations au Maroc, en Suisse, à Singapour et au Liechtenstein, les juges souhaitent notamment que M. Balkany leur remette son passeport pour qu’il ne puisse pas quitter le territoire français, « afin d’éviter qu’il ne soustraie des éléments de preuve ou fasse pression sur des témoins ». Les magistrats veulent aussi éviter que M. Balkany ne puisse entrer en contact avec d’autres protagonistes du dossier. Autant de mesures coercitives qui ne peuvent passer que par la levée de son immunité parlementaire.» Lire : La justice demande la levée de l’immunité parlementaire du député UMP Patrick BalkanyMasquer le « véritable acquéreur de la villa »L’un des montages les plus complexes mis au jour par les juges concerne la villa de Marrakech. Une ingénierie financière qui met jusqu’ici en scène Jean-Pierre Aubry, directeur général de la Semarelp à l’époque, une société d’économie mixte de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) présidée alors par Patrick Balkany, l’avocat Arnaud Claude, par ailleurs associé de Nicolas Sarkozy, l’industriel belge George Forrest ou encore Mohamed Bin Issa Al-Jaber, un homme d’affaires saoudien.« Pour masquer le véritable acquéreur de la villa, écrivent les juges, MM. Aubry et Claude ont demandé à la fiduciaire Gestrust de mettre à leur disposition deux sociétés panaméennes, l’une pour acquérir la villa (société Hayridge), l’autre pour en assurer le financement occulte (société Himola). »Toujours selon les magistrats, « l’implication de M. Balkany est confortée par plusieurs éléments ». D’abord par « sa proximité avec M. Aubry » mais aussi par « le fait que M. Forrest lui ait versé 5 millions de dollars au titre d’une commission pour apporteur d’affaires et que M. Balkany lui ait communiqué les références du compte Himola ouvert à Singapour dont M. Aubry, son collaborateur, est le bénéficiaire économique et qui a été utilisé pour le financement occulte de la villa ».Les juges notent par ailleurs que « le montage est similaire à la villa de Saint-Martin dont Mme Balkany a reconnu être la véritable propriétaire, alors que comme pour celle de Marrakech, les époux Balkany apparaissaient comme locataires occasionnels d’une société off shore ». Enfin, l’attitude de M. Aubry au cours de l’enquête a soulevé des interrogations. Celui-ci a « refusé de répondre aux questions sur le véritable propriétaire » tout en affirmant « qu’il n’avait personnellement bénéficié de la villa ni du compte de Singapour ».> Lire sur les Décodeurs : Villa Pamplemousse, riad de Marrakech… comprendre l’affaire Balkany en une infographiePar ailleurs, des explications données par le responsable de la fiduciaire sont venues conforter l’hypothèse des juges. Son responsable, Marc Angst, a notamment expliqué que « le 12 février 2014, il s’était rendu à Paris chez Me Claude où M. Aubry avait alors expliqué qu’il portait les titres (des sociétés panaméennes) pour le compte de son ami M. Balkany, mais qu’il ne le dirait pas, car il lui devait beaucoup ».C’est notamment sur la base de ces éléments que les membres du bureau de l’Assemblée nationale devront se prononcer. Quelques jours avant, une commission composée de membres du bureau et présidée par la vice-présidente Catherine Vautrin (UMP) auditionnera M. Balkany. Ensuite, lors de la réunion du 18 mars, Mme Vautrin présentera son rapport et proposera ou non la levée. Le vote devrait s’effectuer à main levée sauf si l’un des membres demande un vote à bulletin secret. Depuis l’année 2012, il n’y a eu que trois demandes de levée d’immunité. Celle de Bernard Brochand, refusée à 12 voix contre 8, celle de Lionnel Luca, refusée à l’unanimité et enfin celle de Philippe Briand, accordée à la demande de l’intéressé.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.03.2015 à 17h03 • Mis à jour le04.03.2015 à 11h51 | Alice Fabre La loi sur la transition énergétique, adoptée en octobre à l'Assemblée nationale, a été votée mardi 3 mars par le Sénat. Entre autres changements (réduction de la part du nucléaire repoussée, rénovation énergétique des bâtiments accélérée…), le sénateur UMP Christian Cambon a introduit un amendement qui rétablirait la légalité des coupures d'eau en cas d'impayés, mesure qui avait été interdite en 2013.Lire : Transition énergétique : comment le Sénat a changé la loiQue dit la loi actuelle ?En France, la loi Brottes votée en avril 2013 interdit aux distributeurs de couper l'eau aux consommateurs qui ne paient pas leurs factures. La loi précise :« En cas de non-paiement des factures, la fourniture d'énergie, d'eau ainsi que d'un service téléphonique restreint est maintenue jusqu'à ce qu'il ait été statué sur la demande d'aide. »L'objectif du texte est de protéger les personnes qui connaissent des difficultés financières et de privilégier d'autres moyens de recours en cas d'impayés.La reconnaissance de l'accès à l'eau courante comme droit fondamental remonte aux années quatre-vingt-dix en France. En juillet 1992, la loi réformant le revenu minimum d'insertion (RMI) assurait à « toute personne ou famille éprouvant des difficultés particulières du fait d'une situation de précarité » le « droit à une aide de la collectivité pour accéder ou préserver son accès à une fourniture d'eau et d'énergie ».Puis, en novembre 1996, est signée la charte solidarité-eau, qui met en place des commissions pour aider les particuliers à s'acquitter de leurs factures d'eau. Le droit à l'eau potable est définitivement inscrit dans la loi française en décembre 2006. A leur tour, les Nations unies reconnaissent ce droit fondamental en juillet 2010.De plus, la loi Brottes prévoit la mise en place d'un tarif social de l'eau. Un dispositif expérimental que les collectivités locales volontaires peuvent instaurer pendant cinq ans. Il s'agit d'aides sociales au paiement de la facture d'eau ainsi qu'une tarification progressive selon les revenus ou le nombre de personnes composant le foyer.Lire en édition abonnés : Les coupures d'eau en cas d'impayés devraient désormais être évitéesL'amendement polémiquePourtant, le Sénat souhaite faire machine arrière. Lors de l'examen de la loi sur la transition énergétique en février, un amendement remettant en cause cette interdiction a été adopté.« Le présent amendement corrige une erreur résultant des dispositions adoptées dans le cadre de la loi n° 2013312 du 15 avril 2013 visant à préparer la transition vers un système énergétique sobre et portant diverses dispositions sur la tarification de l'eau et sur les éoliennes, et qui contrevient à l'intention du législateur. »L'amendement a été déposé par le sénateur UMP Christian Cambon, qui est aussi vice-président du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (le Sedif), un important distributeur d'eau.Il considère que la loi de 2013, qui interdit les coupures d'eau pour toutes les résidences principales, sans distinction de revenus, inciterait les consommateurs à ne pas payer leurs factures.Christian Cambon assure ainsi qu'au Royaume-Uni, où les coupures d'eau sont aussi interdites, les impayés ont été multipliés par cinq, ce qui aurait conduit à une hausse de 3 % des tarifs pour l'ensemble des usagers.Pour faire la différence entre les personnes en situation précaire et les mauvais payeurs volontaires, l'amendement prévoit toutefois de maintenir l'interdiction des coupures d'eau pour « les familles en difficulté tout au long de l'année ». Mais le texte ne dit pas quels sont les critères pour être qualifié de « famille en difficulté ».En revanche, l'amendement ne remet pas en cause l'expérimentation du tarif social de l'eau, et souhaite au contraire effectuer un bilan avant de « dégager des solutions généralisables ».Le revirement de Ségolène RoyalLa ministre de l'écologie Ségolène Royal a soutenu le texte déposé par le sénateur Cambon, affirmant « qu'on ne pouvait pas laisser appliquer un système qui privilégie le non-paiement systématique ».L'association de défense des consommateurs CLCV est montée au créneau. Dans une lettre datée du 27 février et adressée à la ministre, sa présidente Reine-Claude Mader demande le retrait de l'amendement Cambon qui constitue, avertit-elle, « un réel retour en arrière ». L'association note qu'aujourd'hui seul 1 % des factures d'eau restent impayées.Mardi matin, Ségolène Royal a effectué un revirement sur la question en annonçant sur Twitter qu'il n'y aurait « aucun recul » sur la question de l'accès à l'eau et que le texte serait « rétabli ».Je tiens à rassurer sur la question de l'accès à l'eau. Après expertise, j'annonce qu'il n'y aura aucun recul et que le texte sera rétabli.— Ségolène Royal (@RoyalSegolene)require(["twitter/widgets"]);Et maintenant ?Après avoir été adoptée au Sénat, la loi sur la transition énergétique va repartir à l'Assemblée nationale. Une commission mixte paritaire (CMP) va alors être mise en place pour aboutir à une version commune du texte entre sénateurs et députés. Car outre la partie sur les coupures d'eau, le Sénat a modifié le texte initial sur d'autres sujets (baisse de la consommation énergétique, conditions d'implantation des éoliennes…).En cas d'échec en commission, c'est l'Assemblée nationale qui aura le dernier mot. Il serait alors peu probable que cet amendement figure dans le texte final. Que se passe-t-il en cas de non-paiement ?Les factures d’eau doivent être réglées dans un délai de quatorze jours. Si le particulier bénéficie d’une aide du fonds solidarité logement, le délai est rallongé de 15 à 30 jours. En cas de non-paiement de la facture, le fournisseur doit informer le client par courrier qu’il peut saisir à tout moment le fonds de solidarité pour le logement. Si la facture reste impayée, le fournisseur peut envoyer une mise en demeure au client, puis saisir la justice pour demander au juge une injonction de payer. Le particulier peut alors soit s’acquitter du paiement, soit contester cette injonction devant la justice. Ce sera alors au juge de trancher.Alice FabreJournaliste au Monde 03.03.2015 à 13h01 • Mis à jour le03.03.2015 à 15h43 Lors de sa rencontre avec des responsables musulmans à la grande mosquée de Strasbourg, mardi 3 mars, le premier ministre, Manuel Valls, a expliqué vouloir s'attaquer au « défi » de « tout ce qui retarde un islam de France », même si celui-ci est déjà une « réalité ».« Je souhaite agir, nous souhaitons agir. (…) Et nous souhaitons que tout le monde, vous les premiers, voie la profondeur des problèmes qu'il faut aujourd'hui traiter. » « Les choses petit à petit se structurent. Des mosquées plus grandes, plus dignes, se sont construites », a souligné le premier ministre. « A présent, c'est le champ de la formation qu'il faut investir. (…) Et l'Etat veut y mettre des moyens », a affirmé le chef du gouvernement, qui devait ensuite préciser ce point lors d'une visite à l'université de Strasbourg.« Dangers majeurs pour la république »L'extrémisme islamiste et l'extrême droite sont deux « dangers majeurs pour la République » qui se « nourrissent l'un l'autre », a déclaré Manuel Valls. « Il ne faut pas se cacher des défis auxquels nous faisons face. La montée des populismes, la montée de l'extrême droite, en Europe et dans notre pays, s'alimentent bien sûr aussi de la montée du djihadisme, du terrorisme et de l'extrémisme radical. » « La seule réponse, la seule, à ces deux dangers qui se nourrissent l'un de l'autre (…) c'est la République. La seule réponse, c'est la laïcité, c'est l'éducation, c'est l'université, c'est le savoir, c'est l'intelligence, c'est la capacité de vivre ensemble », a poursuivi le premier ministre.Dans le cadre de l'annonce de la création d'une nouvelle « instance de dialogue » avec l'islam de France, le gouvernement a annoncé son intention de porter à douze, contre six actuellement, le nombre des établissements (dont celui de Strasbourg) dispensant des formations à la laïcité, pour les responsables religieux notamment.« La question des financements« Prolongeant des propos tenus au Sénat à la mi-février, Manuel Valls a dit vouloir « traiter la question des financements » de la construction de mosquées en France.« Je souhaite, et nous souhaitons, que des solutions existent en France lorsque des responsables cultuels cherchent un soutien et des moyens pour construire un lieu de culte ou un centre culturel. Je souhaite que ce réflexe consistant à demander le soutien d'Etats étrangers se perde. (…) Il y a en France toutes les énergies et les ressources nécessaires au développement de l'islam. »Le premier ministre était accompagné de la ministre de l'éducation, Najat Vallaud-Belkacem, et du ministre de l'intérieur et des cultes, Bernard Cazeneuve, chargé du nouveau plan du gouvernement concernant l'islam en France.Lire (édition abonnés) : Manuel Valls remet en chantier l’organisation du culte musulman 07.03.2015 à 17h31 • Mis à jour le07.03.2015 à 18h40 | Olivier Faye Boris Nemtsov, l’opposant russe assassiné à Moscou, vendredi 27 février, sous les fenêtres du Kremlin, était-il un « inconnu », un « libéral fanatique », un « voyou politique ordinaire » de l’ère Eltsine ? Le président russe Vladimir Poutine est-il, « après ce mort et sa malheureuse famille, la première victime politique » du décès de ce détracteur de la politique russe en Ukraine, qui a notamment abouti à l’annexion de la Crimée ?« L’extrême droite russe », poussée par « les provocateurs nord-américains », pourrait-elle être à l’origine de cet assassinat ? C’est l’avis défendu par Jean-Luc Mélenchon dans un article publié sur son blog, mercredi 4 mars. Une opinion qui suscite la controverse et n’a pas l’heur de plaire à ses partenaires du Front de gauche.« La première victime, c’est la démocratie »« Nemtsov a été un personnage politique discutable, il a organisé la prise de pouvoir par les oligarques, je n’en fais pas un héros. Mais la première victime, ici, c’est Nemtsov. La première victime, c’est la démocratie », estime Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français (PCF).« Etre lucide sur le jeu des Etats-Unis est une chose. Mais de là à laisser penser qu’il s’agirait d’une opération des services secrets américains, il y a un pas que les responsables politiques ne devraient pas franchir car il nourrit l’approche complotiste », abonde Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble, dans un entretien à Libération.Divergences sur la CriméeDepuis le début de la crise ukrainienne, le Front de gauche s’efforce de faire entendre une voix qui n’oppose pas « les « gentils Ukrainiens » aux « méchants Russes » », comme le résume Mme Autain. Pour autant, il peine à délivrer un propos unanime. Si le PCF s’oppose par moments aux discours « bellicistes » de l’OTAN, tout comme à la perspective de livrer des armes aux Ukrainiens, il ne va pas aussi loin que M. Mélenchon dans sa défense de Vladimir Poutine.Dès mars 2014, Jean-Luc Mélenchon donnait ainsi raison à M. Poutine dans sa volonté d’annexer la Crimée. « Les ports de Crimée sont vitaux pour la sécurité de la Russie. Les Russes (...) sont en train de prendre des mesures de protection contre un pouvoir putschiste aventurier, dans lequel les néonazis ont une influence tout à fait détestable », résumait alors l’ancien candidat à la présidentielle. Pierre Laurent, lui, jugeait au même moment cette annexion « inquiétante ».« Poutine n’est ni mon ami ni ma tasse de thé »« Poutine n’est ni mon ami ni ma tasse de thé, explique aujourd’hui le secrétaire national du PCF. Je suis hostile au climat de guerre froide qu’on est en train de créer en Europe, mais ça ne me fait pas oublier les très graves problèmes démocratiques du régime de Poutine. Les lectures binaires ne fonctionnent pas. » Une prévenance partagée par Clémentine Autain. « Ne soyons pas naïfs [...]. Le président russe et son entourage préfèrent la violence à la démocratie. Ils ont noué des liens étroits avec les réseaux d’extrême droite en Europe », explique-t-elle à Libération.Alors que le Front de gauche, traversé par les divisions, ne se porte pas très fort à deux semaines des élections départementales, ce genre de débats ne va pas l’aider à aller de l’avant. « Notre cadre collectif est aujourd’hui en panne », reconnaît Clémentine Autain. « Les débats du Front de gauche n’empêchent pas ce qui domine, construire un rassemblement avec d’autres forces », veut croire quant à lui Pierre Laurent. Une recherche d’ouverture qui revient, de fait, à acter pour l’instant l’incapacité du cartel à aller plus loin.Olivier Faye Olivier Faye (Angers (Maine-et-Loire) envoyé spécial) Pierre Laurent le reconnaît volontiers : « Les gens voient la différence de tonalité entre Jean-Luc Mélenchon et moi. » Cette semaine, le secrétaire national du PCF a pourtant usé de certains accents que n’aurait pas reniés son partenaire du Front de gauche. Fait rare le concernant, tant l’équanimité de son caractère ne l’y prédispose pas, le sénateur de Paris a poussé un « coup de gueule », lundi 2 mars, sur la manière dont se déroule la campagne des élections départementales. M. Laurent a reproché au gouvernement de ne pas assez communiquer sur les enjeux du scrutin des 22 et 29 mars, et aux médias de faire peu de cas de ses candidats sur leurs antennes. Une critique d’ordinaire plutôt formulée par M. Mélenchon.Le secrétaire national du PCF a également fait du Front national un point de fixation de la campagne de son parti pour les élections départementales. Une pratique, là encore, que ne renierait pas le fondateur du Parti de gauche. « Matin et soir le poison de la haine, du racisme, de la division et de la séparation des Français est distillé sans réaction. Au déni démocratique s’ajoute l’irresponsabilité politique », a dénoncé M. Laurent. Les communistes ont dressé une liste non exhaustive des candidats frontistes coupables de dérapages, racistes notamment, sur les réseaux sociaux.22,6 % de salariés et d’employés chez les candidats FNEn déplacement à Angers (Maine-et-Loire), vendredi 6 janvier, dans le cadre d’un tour de France engagé depuis six mois, le chef de file du Parti communiste a de nouveau placé le Front national au cœur de son propos. « Il y a un discours de promotion, de banalisation du Front national de la part de responsables politiques qui le mettent au centre du jeu, estime-t-il. Nicolas Sarkozy a fait beaucoup pour sa banalisation et certains à gauche ont cru pouvoir l’utiliser comme un repoussoir utile. Ils jouent avec le feu, ils entretiennent une situation périlleuse pour la démocratie, un jeu à trois qui occulte nos candidats. » L’enjeu est de taille pour le Front de gauche, qui voit depuis des années le FN lui tailler des croupières.Pierre Laurent est attablé face à des salariés de Thyssenkrupp, une entreprise de fabrication d’ascenseurs où un plan social menace 258 emplois. L’édition du jour de Ouest-France trône au milieu de la table. Un article y détaille le profil des candidats aux élections départementales : 22,6 % de ceux portant les couleurs du FN au niveau national émargent parmi les employés et les ouvriers ; seuls 13,7 % des candidats du Front de gauche appartiennent à la même catégorie. Une situation révélatrice du glissement d’une partie de l’électorat populaire vers l’extrême droite.« C’est une farce, mais ça prend »« Les gens ont l’impression que toutes les solutions ont été épuisées. L’extrême droite parle comme eux, on sait que c’est une farce, mais ça prend », déplore Odile Coquereau, candidate pour le Front de gauche dans le canton d’Angers-6. Cette ancienne salariée de Technicolor a perdu son emploi suite à la fermeture du site angevin du groupe, fin 2012. L’usine, un emblème de la ville, avait été ouverte en 1957. « Chez Bull, ils ont perdu des emplois, et HP a fermé son usine aussi », raconte Mme Coquereau.Le grand Ouest, et le Maine-et-Loire en particulier, ont beau avoir été longtemps épargnés par le chômage, la situation s’est dégradée ces dernières années. Dans le département, le taux de chômage a grimpé à 9,3 % en 2014, contre 5,8 % en 2008.Le FN sur une courbe ascendanteLe Front national, qui sera présent dans tous les cantons du département, prospère sur ce terreau malgré la tradition démocrate-chrétienne de la région. A Angers, Odile Coquereau va affronter un frontiste tout juste démissionnaire de la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens), un syndicat qui n’accepte pas l’engagement politique de ses membres, en particulier à l’extrême droite.« Ils suivent une courbe ascendante, reconnaît Laurent Girard, candidat Front de gauche sur le canton de Chemillé. C’est troublant pour les ouvriers, car le discours du FN remet en cause l’austérité. Mais quand on voit son programme, il ne remet pas en cause le système libéral pour autant. Les meilleurs défenseurs des ouvriers, c’est nous. »Présent dans 1517 cantons, soit les trois quarts du territoire, le Front de gauche va tenter de faire mentir des sondages qui lui sont défavorables. « Les Français ont le sentiment d’être méprisés, pas écoutés, et ça provoque de l’écœurement. Mais ils sont disponibles pour un débat d’une autre nature, veut croire Pierre Laurent. Je n’ai pas poussé un coup de gueule pour qu’on parle du FN mais pour que l’on parle de nous. »Olivier Faye (Angers (Maine-et-Loire) envoyé spécial) Sylvia Zappi Ce devait être le troisième temps de réponse aux attentats de janvier et à la forte mobilisation citoyenne qui s’en était suivie. Après le volet police-justice et les mesures de renforcement des moyens de sécurité intérieure et de renseignement, le volet éducation avec les mesures pour la citoyenneté à l’école, Manuel Valls avait annoncé un ensemble de mesures fortes pour la politique de la ville lors d’un comité interministériel.Le premier ministre avait lui-même souligné le 20 janvier l’urgence d’agir en faveur des banlieues en stigmatisant « l’apartheid territorial, social, ethnique qui s’est imposé à notre pays », dénonçant « la relégation périurbaine, les ghettos ».Vendredi 6 mars, le M. Valls a réuni pas moins de 16 ministres et secrétaires d’Etat pour l’exercice. Mais le comité interministériel des villes annoncé s’est transformé en opération de communication sur « l’égalité et la citoyenneté ». Sans grands moyens financiers – 1 milliard d’euros sur trois ans – ni mesures chocs en direction des quartiers populaires.Manuel Valls, l’apartheid et les banlieuesA quinze jours des élections départementales, avec la menace de scores records du Front national, le gouvernement n’a pas voulu afficher de politique spécifique en faveur des banlieues. C’est une « réponse globale » pour répondre au « profond malaise social et démocratique » exprimé lors des rassemblements du 11 janvier que le chef du gouvernement a voulu apporter. « Il ne s’agit pas d’un “plan banlieues”, ce serait un contresens, mais un plan d’ensemble, un projet de société répondant aux exigences des Français exprimées le 11 janvier », a martelé M. Valls. Les mesures présentées – qui reprennent pour beaucoup des annonces déjà faites depuis quelques semaines par les différents ministères – doivent affirmer la volonté du gouvernement de montrer « une République ferme mais bienveillante, forte et généreuse », selon ses termes.Au milieu d’un long catalogue de mesures qui vont du service civique à l’affirmation de la laïcité dans les services publics, du renforcement de la maîtrise de la langue française en maternelle et primaire à la diversification de l’accès à la fonction publique, de la création d’un label de « grande école du numérique » au lancement d’une Agence de développement économique des territoires ou au prolongement du dispositif des zones de sécurité prioritaires (ZSP), le gouvernement a voulu innover en matière de « politique du peuplement », selon les mots utilisés par le premier ministre le 22 janvier. C’était la grande affaire qui bruissait dans les cabinets ministériels depuis ce discours à Matignon sur la nécessité de « casser les ghettos ». Mais là encore, il semble que le gouvernement soit resté au milieu du gué.Les plus pauvres n’iront plus dans les quartiers les plus pauvresPremière annonce, le « renforcement de la loi SRU » : pour pallier la construction déficitaire de logements sociaux dans certaines communes qui ne remplissent pas leurs obligations légales, les préfets sont appelés à prendre des arrêtés de carence, et à prendre la main en délivrant eux-mêmes des permis de construire et en préemptant le foncier ou des immeubles existants. La possibilité existait déjà dans la loi ALUR. Un délégué interministériel, Thierry Repentin, sera nommé pour les épauler dans leur tâche avec un objectif de 30 % fixé pour le prochain plan triennal. Dans le même temps, les communes des quartiers prioritaires seront incitées à produire une « offre diversifiée » de logements. Ce qu’elles font déjà autant que leurs moyens le permettent.Pour tenter de parvenir à une meilleure mixité sociale sur les territoires, les attributions sont réorganisées à l’échelle intercommunale : jusqu’à présent, les contingents étaient gérés de manière séparée par les mairies, préfectures ou bailleurs. Ces acteurs devront s’entendre pour adopter une « stratégie commune » de peuplement et répartir les familles sur l’ensemble d’un territoire. L’application de cette mesure apparaît compliquée en région parisienne où certains départements – comme la Seine-Saint-Denis – concentrent déjà, sur l’ensemble de leur territoire, logements sociaux en nombre et populations démunies.Pour appuyer cette volonté de meilleure répartition, les opérateurs et bailleurs sociaux sont appelés à revoir leur politique de loyers : les loyers des logements qui se libèrent seront fixés en fonction des revenus des personnes à loger et non plus en fonction de leur financement initial. Cela permettra, espère le gouvernement, de minorer le loyer d’un logement dans les zones favorisées pour l’attribuer à des familles modestes.Trouver des solutions alternativesEnfin, les familles les plus pauvres éligibles au droit au logement opposable (DALO) ne pourront plus être envoyées systématiquement dans les communes les plus pauvres. C’était la demande pressante des élus de banlieues : François Pupponi, maire PS de Sarcelles (Val-d’Oise) et président de l’ANRU, s’était fait leur porte-parole en réclamant un « moratoire » sur plusieurs années, afin de laisser le temps au rééquilibrage territorial. Les banlieues populaires sont, en effet, les communes qui disposent de l’essentiel du parc HLM avec les logements les moins chers et attirent donc les populations les plus modestes.Le gouvernement réforme le droit au logement opposableLes élus de banlieue n’ont pas été complètement entendus ; le ministère du logement, appuyé par les associations, s’y est opposé, faisant valoir que cette interdiction contreviendrait au droit au logement. Le gouvernement a coupé la poire en deux : toutes les personnes dont le revenu est au-dessous du seuil de pauvreté (987 euros par mois) ne pourront plus être envoyées dans une commune faisant partie des 1 300 quartiers prioritaires de la politique de la ville.Des solutions alternatives devront être « prioritairement trouvées » hors de ces quartiers. Mais tant que les communes plus riches n’auront pas construit de HLM pouvant héberger ces familles les plus pauvres – soit 51 % des DALO –, la mesure risque de rester un vœu pieux. Et les bénéficiaires du DALO d’avoir encore plus de mal à trouver un logement. « Où va-t-on loger les plus pauvres ? », s’est alarmée ainsi l’association Droit au logement.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial) Le président est d’humeur badine. « Ça fait vingt-trois ans qu’il n y a pas eu de visite d’un président. Parce que c’était trop près, sans doute », tacle-t-il à l’intention de ses prédécesseurs Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, qui n’avaient pas fait le déplacement, à la différence de François Mitterrand. François Hollande se déplaçait au Luxembourg, vendredi 6 mars, sous un soleil presque printanier et dans une atmosphère d’entente totalement cordiale. Loin, très loin, des polémiques sur l’optimisation fiscale et les pratiques du Grand-Duché en la matière.Pas de vagues, donc. Dès son accueil par le grand duc et la grande duchesse, devant le palais de Luxembourg-Ville, le président a pu appliquer et constater cette aimable position en saluant les badauds agglutinés. Des Français, pour la plupart – plus de 40 000 ressortissants résident dans le pays (sur un total de 550 000 habitants) et plus de 80 000 transfrontaliers y travaillent. Et plutôt affables. « Les Français vous accueillent avec le soleil et avec le sourire. Ça change », dit l’un. « Ça fait plaisir d’avoir un président comme vous », dit l’autre. « Je suis là depuis soixante-cinq ans, c’est un petit paradis. C’est beau de vous voir comme ça », ajoute une troisième personne. Mais pas question d’évoquer d’emblée le thème du « paradis » fiscal et de répondre aux questions qui fâchent. Du moins pas avant l’entretien, en son palais, avec le grand duc.« Le Luxembourg ne bloquera rien »« Quand on a des amis, on va les voir », réitère François Hollande, un peu plus tard devant le Monument national de la solidarité, après une cérémonie d’hommage aux morts de la seconde guerre mondiale. Après avoir symboliquement trempé la pointe d’un sabre dans les flammes, le président en profite pour délivrer, pour la première fois depuis plusieurs mois, un pronostic optimiste sur l’imminence d’un retour de la croissance : « Il y a des nouvelles qui sont plutôt bonnes, mais pas encore confirmées. Ce dont nous devons nous assurer, c’est d’accompagner, amplifier, la reprise qui maintenant est là. »Pour François Hollande, « la reprise est là »Quant au premier ministre luxembourgeois, le libéral Xavier Bettel, après avoir accueilli et salué un à un tous les journalistes français, il ne tarit pas d’éloges sur son hôte du jour : « Vous êtes un grand président », lâche-t-il devant la presse, flagorneur, en référence à son action diplomatique sur le dossier ukrainien.Ce n’est qu’après un déjeuner avec M. Bettel, au château de Senningen, que la question de l’optimisation fiscale est posée, à l’occasion d’une conférence de presse commune. Le premier ministre, de bonne guerre, défend les pas accomplis par le Grand-Duché en la matière, en l’occurence l’autorisation de l’échange automatique d’informations fiscales à partir de 2017 : « Ce pays est un pays en évolution. On a décidé l’échange d’informations. C’est réducteur de croire que le Luxembourg, ce n’est que ça. La plus grosse boîte au Luxembourg, c’est Arcelor Mittal. » Et M. Bettel, qui gouverne en coalition un pays qui prendra la présidence de l’Union européenne au deuxième semestre 2015, d’assurer : « Croyez-moi, que ce soit au niveau européen ou international, le Luxembourg ne bloquera rien. »Signature de contratsSaluant ces évolutions du Grand-Duché, le président se montre sur ce point fort urbain : « Il y a eu des progrès considérables accomplis, notamment ces derniers mois, car il y a eu la volonté d’avoir, en Europe, les mêmes règles pour que la fraude puisse être effectivement combattue. » Mais M. Hollande tempère tout de même : « J’appelle le Luxembourg à aller aussi loin que possible. » Après quoi l’exercice de questions-réponses est interrompu plus vite que prévu puisque, comme le rappelle M. Bettel, « le grand duc nous attend ».L’impressionnant cortège officiel serpente sur une petite route de campagne, entre des collines verdoyantes. Direction le siège de la Société européenne des satellites (SES), pour une visite du site et la signature de deux contrats entre SES et Airbus Defense and Space, pour la réalisation d’un satellite, d’une part, et entre SES et Arianespace de l’autre, pour le lancement d’un autre engin.Après quoi le président français et les dirigeants luxembourgeois se rendent sur le site d’Esch-Belval, présenté comme un modèle de reconversion de friche industrielle en logements, entreprises et pôle universitaire. « On ne va pas parler que de fiscalité, la dimension industrielle est très importante », prévenait l’Elysée avant la visite au Luxembourg, dont plus de 30 % du PIB est constitué par le secteur financier.Ce programme a été parfaitement respecté. L’escapade présidentielle devait s’achever vendredi soir avec la traditionnelle rencontre avec la communauté française, puis le dîner offert par le couple grand-ducal au palais. Entre bons amis, et sans aucun motif de fâcherie.David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Madjid Zerrouky « Un apartheid territorial, social, ethnique » est à l'œuvre dans les quartiers populaires. Au lendemain des attentats de Paris, le premier ministre, Manuel Valls, avait voulu frapper un grand coup et rompre avec un discours convenu sur les banlieues.Alors que M. Valls préside ce vendredi 6 mars un comité interministériel à la citoyenneté et à l'égalité, le député PS du Val-d'Oise Philippe Doucet a de son côté rendu publiques ses « 24 propositions pour lutter vraiment contre l'apartheid ».Outre autoriser les statistiques ethniques, permettre le « teasing » en entretien d'embauche ou tripler le nombre de fonctionnaires de police issus de l'immigration, Philippe Doucet suggère également dans sa proposition n° 23 de rendre le vote obligatoire afin de « lutter contre la logique de relégation (…) qui conduit nombre d'habitants à s'abstenir lors des élections » :« Rendre le vote obligatoire, comme cela se fait en Belgique, au Luxembourg, en Grèce, en Australie, etc., et rendre automatique l'inscription sur les listes électorales. »L'approche française : le vote est un droitEn France, de fait, le vote obligatoire ne s'applique que pour les élections sénatoriales : les grands électeurs qui s'abstiennent sans raison valable étant condamnés au paiement d'une amende de 100 euros par le tribunal de grande instance, selon l'article 318 du code électoral.Une exception, car selon l'approche française, le vote est un droit : depuis l'adoption – sans remise en cause ultérieure – du suffrage universel masculin en 1848, complété par celui des femmes en 1944, tout citoyen jouissant de ses droits civiques est libre de participer à un scrutin comme de s'abstenir d'aller voter.Sauf que la montée continue du taux d'abstention (56 % aux dernières européennes, 38 % aux municipales, 43 % lors des législatives de 2012), qui montre qu'une part grandissante de l'électorat rejette l'offre politique en refusant de se déplacer à un bureau de vote, fait régulièrement revenir la question de la reconnaissance du vote blanc comme celle du vote obligatoire.Principaux arguments des promoteurs de ce dernier : les candidats, les partis, les leaders auraient aujourd'hui le souci de répondre aux demandes de l'électorat réel, bien plus qu'aux demandes de ceux qui ne votent pas. En clair, si tout le monde votait, les programmes politiques s'en trouveraient infléchis pour répondre aux souhaits du plus grand nombre, et les élus – aujourd'hui majoritairement des hommes d'un niveau social favorisé – plus représentatifs de leur électorat.Lire : Vive le vote obligatoire !Si la prise en compte du vote blanc a été appliquée aux dernières élections européennes à travers la loi du 21 février 2014, aucun projet de loi sur le vote obligatoire n'a franchi l'étape de la commission des lois.La proposition de M. Doucet n'est en effet pas nouvelle. Plusieurs parlementaires, de gauche comme de droite, ont déposé des propositions de loi visant à rendre le vote obligatoire depuis une décennie, la dernière soutenue par un groupe de 10 sénateurs socialistes, centristes et UMP – dont l'ancien président du Sénat Christian Poncelet. Qui citait déjà en exemple l'expérience de la Belgique ou de l'Australie – parmi la dizaine de pays chez qui voter est un devoir.En Belgique, le vote est un devoirLa Belgique est l'exemple le plus ancien, l'obligation de voter y ayant été mise en place en 1893. Au dernier scrutin européen, 89,64 % des Belges se sont déplacés aux urnes. Vitalité démocratique ou peur du bâton ?Selon le code électoral, tout citoyen belge doit s'inscrire sur les listes électorales, et tout électeur s'abstenant de se rendre aux urnes est passible d'une amende de 30 à 60 euros la première fois ; jusqu'à 150 euros si récidive.Et la loi ne se contente pas de frapper l'abstentionniste au porte-monnaie, puisqu'elle peut priver de vote pendant dix ans toute personne qui aurait négligé l'obligation de se rendre aux urnes à quatre reprises sur une période de quinze ans. L'abstentionniste ne peut recevoir pendant ce laps de temps ni nomination, ni promotion, ni distinction émanant d'une autorité publique.Entre les récalcitrants et les personnes ayant motivé leur non-vote pour des raisons médicales ou professionnelles, le taux d'abstention moyen en Belgique se situe autour 10 %.Mais qu'en serait-il, si, comme en France, l'électeur était libre de s'abstenir ? Selon une enquête du Baromètre social de la Wallonie, en 2013, seuls 60 % des électeurs Wallons se seraient déplacés à coup sûr lors d'élections communales, contre 53 % pour des élections fédérales, 51 % pour des régionales et 47 % pour des européennes si le vote n'avait pas été obligatoire. Des chiffres globalement stables par rapport à une précédente étude en 2007.La crainte de voir le taux de participation chuter lourdement semble paralyser les tentatives de réforme menées par les opposants au vote obligatoire en Belgique.En Australie, 93 % de participationEn Australie aussi, le trésor public se charge de demander des comptes aux abstentionnistes. Pris en défaut, l'électeur réfractaire devra justifier son absence dans l'isoloir et pourra recevoir une amende allant jusqu'à 100 dollars (71 euros), voire, dans des cas extrêmement rares, une peine de prison.Instaurée en 1924, l'obligation de voter permet aujourd'hui au pays d'afficher des taux de participation records : 93,28 % aux dernières législatives de 2013. Mais une minorité résiste : nombre d'électeurs australiens potentiels échappent à leur devoir... en faisant les morts. En effet, l'absence sur les listes électorales n'est plus sanctionnée par une amende.Ainsi à l'occasion du centenaire de l'inscription obligatoire sur les listes électorales, en 2012, le site de la commission électorale australienne révélait que quelque 1,5 million d'Australiens éligibles manquaient à l'appel sur les listes électorales (pour 13 millions de votants en 2013).Mais la contestation s'intensifie. Certains activistes vont jusqu'à refuser de payer leur amende, refusant que la démocratie participative se résume à une contrainte.Autre critique, celle qui émane des petits partis, qui craignent que le vote obligatoire ne pousse vers les partis de premier plan des électeurs en manque de connaissances et d'intérêt pour la politique. Reste que plus de 70 % des Australiens se disent attachés au vote obligatoire, quel que soit leur milieu social. Un chiffre qui n'a pas baissé depuis plus de quarante ans.Lire : En Australie, le vote obligatoire est contestéEn France, l'institut de sondage IFOP a interrogé, pour Valeurs actuelles, ceux qui s'apprêtaient à s'abstenir aux élections européennes du 25 mai 2014. En cas de vote obligatoire, les abstentionnistes auraient voté... comme ceux qui ont voté, le FN faisant la course en tête, devant l'UMP et le PS.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.03.2015 à 16h53 • Mis à jour le06.03.2015 à 16h54 | Matthieu Goar Petit à petit, Jean-François Copé réapparaît. Surtout pour dire qu’il ne veut pas réapparaître tout de suite. Vendredi 6 mars, l’ancien président de l’UMP, a activé un nouveau blog où il confie d’abord ses doutes passés. « En juin 2014, je me suis demandé si je devais tout arrêter. Renoncer face à la violence des attaques, l’ampleur des calomnies. Bien sûr, j’avais parfois été caricatural. Mais là, j’étais tellement caricaturé, sali. À quoi bon continuer ? En avais-je l’envie, la capacité, la force même ? », s’interroge l’ancien chef de la rue de Vaugirard poussé à la démission après les révélations sur l’affaire Bygmalion.Et visiblement, le maire de Meaux a quand même décidé de continuer sa vie politique, mais de façon différente. « Je me suis astreint à une discipline : du silence, du travail, du terrain. Plus de politique politicienne. Plus de médias. Du fond. Prendre le temps », explique celui qui avait promis, dans un livre écrit en 2006 d’arrêter la langue de bois.M. Copé aurait mûri cette réflexion en parcourant cette « France dite ’périphérique’, (…) si belle, mais parfois délaissée où les Français qui y vivent se sentent souvent tenus à l’écart ». Celui qui a toujours rêvé de devenir président de la République confie qu’il croit de moins en moins à « l’homme providentiel » mais veut dialoguer avec les internautes et « plus tard, une fois cette réflexion achevée, viendra à nouveau, le temps de l’action ».Une actualité judiciaireLe député de Seine-et-Marne doit réunir son club de réflexion, Génération France, le 25 mars et il continue à participer aux bureaux politiques de son parti. Mais son actualité est aussi judiciaire car l’ancien président de l’UMP a été mis en examen, le mardi 3 février 2015, pour « abus de confiance » dans l’enquête sur les pénalités infligées à Nicolas Sarkozy et payées par l’UMP après le rejet des comptes de la campagne présidentielle de 2012.Ce n’est pas la première fois que M. Copé explique son envie de prendre du recul. « J’ai décidé de prendre du recul par rapport à la scène médiatique. Je préfère poursuivre mon engagement politique de façon différente, en consacrant davantage de temps à l’écoute et à la réflexion, tout particulièrement dans les mois qui viennent », avait-il écrit à Benoist Apparu, député (UMP) de la Marne dans une lettre datée du 2 septembre 2014. Bygmalion : de nouveaux éléments fragilisent la défense de CopéMatthieu GoarJournaliste au Monde Bertrand Bissuel Le parquet de Paris a requis un non-lieu dans une affaire de harcèlement moral au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Elle avait vu le jour, il y a un an et demi, après une plainte déposée par un ex-cadre, Jean-Pierre Ferron, qui s’estimait malmené par sa hiérarchie. Passée inaperçue jusqu’à présent, la décision du ministère public a été prise le 20 janvier, après l’audition de plusieurs personnes demandée par la victime des faits.Le dossier n’est pas clos pour autant. Courant février, la juge d’instruction Marie-Christine Fritsch-Garnier a été désignée à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile déposée en 2014 par M. Ferron. La magistrate a deux options : soit elle prend l’initiative de poursuivre les investigations en ouvrant une information judiciaire ; soit elle suit l’avis du parquet et rend une « ordonnance de non-informer » si elle considère que les éléments recueillis durant l’enquête préliminaire ne sont pas probants.Un contexte de profond malaiseIntégré au CESE en 1986, M. Ferron était chef du service de la logistique et responsable des travaux. Il a déposé une première plainte durant l’été 2013, considérant avoir été injustement traité par la secrétaire générale du CESE, Annie Podeur. Il a également prétendu avoir été soumis à des pressions constantes pour prendre sa retraite. Ce qu’il s’est d’ailleurs résigné à faire, en août 2013, sa santé physique et psychologique se dégradant.L’action en justice de M. Ferron est intervenue dans un contexte de profond malaise au CESE. La part des agents déclarant « être en souffrance au travail » avait augmenté entre 2011 et 2012, d’après un constat du médecin de prévention. Un mal-être pour partie imputable aux changements orchestrés par la direction du CESE : remise à plat de la politique sociale, réorganisation des services, redéfinition de la gestion des ressources humaines…La Cour des comptes épingle le temps de travail des agents du Conseil économique et socialPour résoudre la crise, le CESE a confié au cabinet Technologia, spécialisé dans les risques psycho-sociaux, une mission afin d’analyser les tensions et de proposer des solutions. La diffusion des résultats de son audit a créé de gros remous au sein du CESE. A l’origine de cette polémique, un document d’une centaine de pages produit par Technologia dont le contenu a été exposé, en mars 2014, à la direction du CESE et à des représentants du personnel. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du CESE – instance au sein de laquelle siègent des syndicalistes – a finalement décidé de ne communiquer qu’une « synthèse » du diagnostic – et non pas l’étude in extenso. Un choix extrêmement controversé.Certains agents reprochent au CHSCT d’avoir cédé aux pressions de la direction qui aurait fait part de son opposition au déballage de l’intégralité des constats dressés par Technologia. Des conseillers du CESE, de leur côté, se demandent s’il n’y a pas eu un « marchandage » entre la direction et les syndicats, la décision du CHSCT intervenant après la signature d’un accord social qui a modifié le régime indemnitaire des agents du CESE et amélioré leur rémunération, en particulier de ceux les moins bien payés.« Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore le président du CESE.Ces allégations invérifiables et formulées sous le sceau de l’anonymat témoignent d’un climat exécrable. Elles ont prospéré pendant les mois précédant les élections professionnelles de décembre 2014, au CESE et dans le reste de la fonction publique. La bataille entre syndicats était alors vive. « Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore Jean-Paul Delevoye. Le président du CESE réfute l’idée selon laquelle il aurait influencé les syndicats. « Manipulations », dit-il.Sollicités par Lemonde.fr, les syndicalistes pointés du doigt n’ont pas souhaité réagir publiquement. Selon nos informations, l’une d’elle, pendant une réunion du CHSCT, a expliqué que si le document d’une centaine de pages réalisé par Technologia fuitait dans la presse, l’effet serait désastreux pour l’image du CESE, mais aussi pour certains de ses collègues, car ceux-ci seraient identifiables. Elle a aussi indiqué qu’il était inutile de relancer une polémique stérile, les relations sociales au CESE étant en train de s’améliorer même s’il y a encore des progrès à accomplir.La « confiance mutuelle » est « altérée »Une chose est sûre : la synthèse de l’audit de Technologia, que Lemonde.fr a pu consulter, dresse un tableau préoccupant. Rappelant que plusieurs « chantiers » avaient été lancés par l’équipe de direction afin d’améliorer l’« efficience » du CESE, Technologia observe que « la méthode employée [a] été mal perçue en interne ». « Le changement a ainsi été ressenti comme brutal (…) et déployé sans une écoute suffisante, en méconnaissant les pratiques et les savoir-faire », relève l’audit. La « confiance mutuelle » est « altérée », ce qui contribue « à une diminution de la fierté d’appartenance ».Bon nombre d’agents trouvent que l’activité de l’institution « n’est pas assez mise en valeur ». Le « discours » de la direction générale sur le CESE « est perçu comme fortement démobilisateur, parfois dévalorisant ». Les personnels « sont en demande de sens dans leur travail et aussi d’entraide, de partage (…). Ils considèrent que “l’esprit de corps” a disparu ». Au total, c’est « un sentiment de gâchis qui prédomine, (…) la politique de gestion et de pilotage [ayant] conduit à développer un environnement professionnel très anxiogène ».M. Delevoye ne nie pas les difficultés mais il entend regarder vers l’avenir. Il souligne être très attentif à la mise en œuvre d’un plan d’actions pour réduire les risques psycho-sociaux au CESE. Pour sa part, M. Ferron a demandé que l’intégralité des constats établis par Technologia soit transmise à la justice. A l’heure actuelle, ce ne serait toujours pas le cas.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.03.2015 à 12h56 • Mis à jour le06.03.2015 à 18h07 Le 6 février, un professeur a été renvoyé de l’université Paris-XIII après avoir refusé de faire cours devant une étudiante voilée. La secrétaire d’Etat aux droits des femmes est favorable à l’interdiction du voile sur le campus. Partisans et opposants s’affrontent.- Respectons les libertés de chacun, par Nicolas Gardères, avocat et maître de conférences à Sciences Po. Les étudiants sont des citoyens adultes, pas des mineurs. La seule neutralité dans l’université est axiologique.- Etablissons des normes communes à tous, par Pierre-Henri Bovis, adjoint au maire d’Achères et délégué national des Jeunes UMP et Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes et président du conseil général des Alpes-Maritimes. Contre ce qui nous divise, il faut réaffirmer avec force la place centrale du principe de laïcité dans le fonctionnement des institutions françaises. David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial) « La reprise est là. » La petite histoire du quinquennat de François Hollande retiendra que c’est depuis Luxembourg-Ville, vendredi 6 mars en fin de matinée, que le président s’est à nouveau risqué, après des mois d’abstinence sur ce terrain, à un pronostic économique optimiste. « Il y a des nouvelles qui sont plutôt bonnes, mais pas encore confirmées. Ce dont nous devons nous assurer, c’est d’accompagner, amplifier la reprise qui maintenant est là », a assuré le chef de l’Etat en marge de sa visite officielle au Grand Duché.Certes, « ce serait une erreur de dire que les choses sont faites », a tempéré M. Hollande, qui a en mémoire ses précédentes incantations au chapitre économiques et sociales. « Le retournement économique arrive », s’était-il ainsi risqué à avancer dans Le Journal du Dimanche, le 3 mai 2014, deux ans après son accession à l’Elysée. Au risque d’être sévèrement démenti par les faits. « Une reprise est toujours fragile. Quand je l’avais évoqué, des mesures prises par des pays européens ont ralenti », le processus, s’est-il défendu depuis le Luxembourg à propos de cette prédiction passée.« Les choses s’améliorent »Mais le fait que François Hollande se risque à s’avancer à nouveau sur ce terrain est significatif. En effet, après s’être prononcé sur l’imminence d’une reprise, et depuis la déconvenue essuyée à propos de sa promesse d’inversion de la courbe du chômage, le président avait évité de prendre le risque d’être démenti par les faits. Il avait même pris le parti d’esquiver soigneusement toute question à ce sujet lors de sa conférence de presse du 5 janvier et, plus généralement le terrain économique depuis les attentats de janvier. Faire retour à l’économie, qui plus est en s’engageant à nouveau, représente donc un changement notable eu égard à son positionnement des derniers mois.Egrénant une série d’indicateurs économiques positifs ou de décisions politiques au niveau européen et français – « consommation », « moral », « investissements », « plan Juncker », « annonces de la BCE », « cours de l’euro », « prix du pétrole », « pacte de responsabilité » – M. Hollande a donc fait à nouveau assaut de positivisme. « Tout cela peut faire confluence », a estimé le président. « Je suis plutôt dans l’esprit que les choses s’améliorent », a-t-il assuré, même si « les Français n’en auront peut-être pas conscience tout de suite ». Des déclarations qui correspondent à une stratégie récemment élaborée à l’Elysée, qui vise à souligner les signes extérieurs de l’imminence d’une reprise pour conforter, psychologiquement, entrepreneurs et ménages.David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Quel est le budget décent pour un célibataire ou un couple avec deux enfants permettant une participation à la vie sociale dans la France de 2015 ? C’est à cette question de fond que s’est attelé pour la première fois l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES). Dans une étude qui doit être rendue publique vendredi 6 mars, l’organisme indépendant s’est penché sur les besoins incontournables au quotidien, et la distance avec le réel du quotidien des Français. Il faut ainsi entre 1 424 euros et 3 515 euros selon la composition du ménage et son type de logement (social ou privé). Bien loin des minima sociaux. La méthode est nouvelle : des chercheurs français ont réuni 200 ménages vivant dans deux villes moyennes (Tours et Dijon), de tous niveaux sociaux, pour leur demander pour chaque situation sociale quel serait le budget en deçà duquel on ne vit pas décemment. Ils ont ainsi évalué le « panier de biens et de services » nécessaire dans tous les domaines : logement, transports, alimentation, vie sociale, habillement, équipement, hygiène, santé, garde d’enfants… Faut-il disposer d’une chambre pour les enfants de sexe différents, d’une voiture ? Quels soins sont incontournables pour participer à la vie sociale ? Partir en vacances une semaine par an, inviter des amis, prendre un repas à l’extérieur, est-ce indispensable ?L’ONPES évalue ainsi le budget de référence d’un couple avec deux enfants logeant dans le parc social à 3 284 euros, celui d’une famille monoparentale logée dans le privé à 2 830 euros. Un retraité devra disposer d’au moins 1 816 euros s’il habite le privé, plus qu’un célibataire dans le même cas (1 571). Les résultats surprenants de l’étude qualitative sont corroborés par les études plus classiques de l’Insee ou celle du ministère des affaires sociales. Mais au lieu de dessiner la France des pauvres, elle met en lumière celle qui a peur de tomber dans la pauvreté. Qui, sans dans le besoin, s’astreint à des restrictions dues à la crise. Logiquement, ce sont les familles monoparentales - des femmes seules avec enfants - et les retraités qui sont le plus touchés par ces économies forcées : les premières sont à 55 % en situation de pauvreté et à 40 % avec des moyens insuffisants pour vivre décemment. Les personnes retraitées vivant seules sont dans une situation également inquiétante, avec des taux de 14 % et 45 %. Les autres catégories ne sont cependant pas florissantes. « Ceux qui se serrent la ceinture représentent près de 40 % de la population », précise Didier Gelot, secrétaire général de l’organisme C’est dans le détail des tableaux de l’étude que se nichent les enseignements les plus précieux sur les économies forcées réalisées par les différents ménages. Si on savait que ce sont les budgets loisir, santé, et vie sociale qui sont les premiers amputés, les résultats diffèrent selon la composition de la famille. Les familles monoparentales rognent pour moitié sur leurs besoins en matière de soins, et dépensent près de trois fois moins que ce dont elles auraient besoin en frais de garde d’enfants et de cantine scolaire. Les retraités, eux, font aussi des économies sur le poste santé, plus encore quand ils sont en couple ; ils dépensent proportionnellement plus en habillement. Les couples actifs avec ou sans enfant ont des dépenses en transports deux fois supérieures aux budgets de référence.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Benoît Hopquin A l’approche des ­­élections départementales des 22 et 29 mars, le parti de Marine Le Pen recrute tous azimuts.au sein de l’UDI. Il est aujourd’hui ­candidat du Front national sur le canton au sein de l’UDI. Il est aujourd’hui ­candidat du Front national sur le canton Est-ce une sincère conversion idéologique ou, plus prosaïquement, l’irrésistible fumet de la soupe ? Alors que les sondages lui sont favorables, Marine Le Pen a annoncé en février que de nombreuses « personnalités » d’autres partis avaient rallié les listes du Front national pour les prochaines élections départementales (qui remplacent désormais les cantonales), les 22 et 29 mars.Ils viennent de toutes les formations, de tous les syndicats, assure la présidente, faisant le décompte de ces transfuges : trois anciens socialistes, quinze de l’UMP, quatre du MoDem, six de Debout la République, quatre de l’UDI, etc. Des « prises de guerre » à rapporter bien sûr aux 7 648 titulaires et suppléants présentés par le FN dans toute la France.« C’est le PS qui s’est éloigné de mes valeurs »Certains noms ont défrayé la chronique locale ces ­dernières semaines. A Amiens (Somme), la candidate Céline Maillard est une professeure de musi­que et une ex-élue socialiste connue jusque-là sous son nom d’épouse, Céline Bouziani. Elle avait quitté le PS en 2009 et s’était présentée aux cantonales en 2011 sur une liste du communiste dissident Maxime Gremetz. « C’est le PS qui s’est éloigné de mes valeurs, justifie-t-elle. Le Front national est aujourd’hui le seul parti à s’adresser au peuple. »A Pont-sur-Yonne (Yonne), dans un canton où le FN était déjà au second tour en 2011, se présente Julien Odoul, un ancien de l’UDI. Ce jeune homme a été mannequin, faisant les couvertures de magazines, notamment celle du mensuel gay Têtu. Titulaire d’une maîtrise d’histoire, il est entré au PS en 2006 et en est ressorti moins d’un an plus tard. Il a intégré en 2009 le camp centriste, est devenu un proche collaborateur d’André Santini, député-maire d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). En décembre 2014, il est entré au cabinet de Marine Le Pen et se présente donc dans l’Yonne. Il y défendra « la France des oubliés ».A Beauvais (Oise) se présente Sébastien Chenu, un ancien UMP, militant de la cause homosexuelle qui a rejoint le Rassemblement bleu Marine (RBM) en décembre 2014. Par ailleurs, ces transfuges expliquent tous que leur nouveau dévouement au FN n’a que peu à voir avec le fait que ce parti s’annonce comme grand favori dans nombre de cantons.Sébastien Chenu, modèle du transfuge présentableDe tels ralliements ne sont pas nouveaux. A chaque élection, des candidats venus d’autres formations ­apparaissent soudain dans la sphère lepéniste. Parfois, ce ne sont que de brefs passages. Séduits par le discours plus rond de Marine Le Pen, chouchoutés par ­la direction nationale, ces petits nouveaux ­affrontent localement l’hostilité des vieux adhérents. Ces derniers, purs et durs abonnés aux amères défaites dans les années obscures, supportent mal, alors que le vent semble tourner, d’être supplantés par ceux qu’ils considèrent comme des arrivistes. Les impétrants, eux, découvrent au contact des militants de base des harangues assez loin de la rhétorique policée prônée désormais à Paris.Anna Rosso-Roig, ancienne candidate du Front de gauche, s’était ainsi présentée aux municipales de 2014 à Marseille sous l’étiquette RBM, puis retirée avant le scrutin, regrettant la « brutalité » du discours. Les ex-UMP Arnaud Cléré, à Gamaches (Somme), et Nadia Portheault, à Saint-Alban (Haute-Garonne), avaient aussi rompu les bans en 2014, dénonçant des propos homophobes et xénophobes.Lire aussi le post du blog Droite(s) extrême(s) : Ce que révèle le nouvel organigramme du FNBenoît HopquinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.03.2015 à 10h37 • Mis à jour le06.03.2015 à 14h19 José Bové, député européen Europe écologie - Les Verts, était l'invité de la matinale de France Inter, vendredi 6 mars. Il a réaffirmé sa position de « modéré » conciliateur dans le conflit entourant le barrage de Sivens. Les élus du Tarn se prononcent vendredi matin sur les alternatives au projet de barrage controversé.« Il faut entériner la fin de ce projet, a-t-il répété, il faut que le conseil général dise 'on y renonce', l'alternative on la remet au prochain exécutif départemental. » Le contexte politique actuel se prête selon lui mal aux décisions radicales. « Si j'étais le président du conseil général, je me demanderais si c'est à moi de choisir, on est à trois semaines des élections. » A choisir, il préférerait que la solution des « retenues latérales », une des alternatives à l'étude, soit choisie, « c'est l'alternative la plus cohérente » car elle peut « se mettre en place rapidement ».>> Lire aussi : Sivens : pour remplacer le barrage, le président du Tarn veut une retenue plus petiteMais « il serait plus sage de s'en remettre à la ministre de l'écologie pour que le nouveau département [issu des élections de fin mars] et le ministère se mettent d'accord sur une solution ». José Bové a réitéré ses critiques contre le processus de décision entourant le projet de barrage : « Pour que la démocratie fonctionne, il faut que l'information soit correcte. Ça n'a pas été le cas, cela a été reconnu par les experts nommés en octobre par Ségolène Royal. »Le « problème fondamental en France », a-t-il déploré est que même « si ce barrage est déclaré illégal [après sa construction], il ne sera jamais démoli. » « En France, on est en panne par rapport à la démocratie », un « processus lent », souligne-t-il.  ApaisementInterrogé sur l'occupation de la zone par des militants anti-barrage, dont l'un d'entre eux a perdu la vie lors d'affrontements en octobre, José Bové a une fois de plus joué la confiance et l'appaisement.« Je fais le pari que si le président du conseil général annonce l'abandon du projet et si la ministre de l'écologie annonce l'annulation de la déclaration d'utilité publique, ça veut dire qu'il n'y a plus de risque dans la vallée, les occupants penseront qu'il n'y a plus de raison d'occuper le terrain, et le terrain pourra revenir à l'agriculture et à la forêt. »Lire aussi : Face-à-face tendu entre anti et pro-barrage à SivensRépondant à une question d'auditeur, José Bové a dénoncé la volonté de « surdimmensionner » des projets par les élus locaux, alliés aux entreprises de BTP. « Personne ne conteste les besoins, la question est comment on l'organise », « il est plus juteux de mettre du béton que de mettre une retenue collinaire qu'une entreprise locale peut faire », a-t-il déploré. 28.02.2015 à 18h07 • Mis à jour le01.03.2015 à 09h33 | Abel Mestre Marine Le Pen se voit comme le centre de la politique française. Elle l'a d'ailleurs redit samedi 28 février, lors de son discours clôturant la convention du Front national pour les élections départementales. « Nous sommes le centre de gravité de la vie politique », a-t-elle ainsi lancé lors d'une intervention de 45 minutes devant plusieurs centaine de militants et futurs candidats réunis à Paris, dans le 15e arrondissement. Ajoutant : « Le FN est plus que jamais le premier parti de France. »Selon elle, tout est fait contre son parti puisqu'ils est au centre de tout. Le mode de scrutin aux départementales ? Contre le FN. Le redécoupage ? Contre le FN. Les chiffres du chômage ? Truqués, pour faire baisser le FN. Tout, aux yeux de Mme Le Pen, est fait pour nuire à son parti.Lire notre éclairage (édition abonnés) : Le redécoupage des cantons devrait profiter à la droite« Venin de Manuel Valls »La présidente du parti d'extrême droite a surtout désigné sa cible prioritaire : Manuel Valls. Une petite vidéo avant son discours montrait d'ailleurs à de nombreuses reprises le premier ministre – mais aussi François Hollande, Nicolas Sarkozy, Arnaud Montebourg ou Jean-Luc Mélenchon – déclenchant de fortes huées du public. Mme Le Pen a également évoqué « le venin » de M. Valls « contre les Français qui votent mal ». « Manuel Valls n'a-t-il pas dit que son "seul et unique adversaire est le FN" ? Pour une fois nous sommes d'accord ! », a-t-elle encore ironisé.Lire : Cinq choses à savoir sur les élections départementalesPour Mme Le Pen, il y aurait même un « nouveau programme commun », mais cette fois entre l'UMP et le PS. Un « programme commun contre le FN », cela va sans dire. « Le FN monte, monte, monte. Ils sortent la grosse Bertha pour canonner le FN. Ils sont tous allés au salon de l'agriculture où on a eu droit à un festival de déclarations contre nous , s'est amusée l'eurodéputée. Pendant qu'ils combattent le FN, nous, on se bat pour la France et les Français ».Mme Le Pen s'est également présentée samedi comme la seule politique défendant la vraie France, celle « oubliée », des « zones rurales ». A l'écouter, les autres politiques sont hors-sol, déconnectés du monde réel. « Ils méprisent les Français, les classent dans telle ou telle minorité. François Hollande les appellent les "sans-dents", Macron les traite d'"illettrés" », a-t-elle ainsi pointé.Marine Le Pen a même pris en exemple la dernière chanson des Enfoirés, « Toute la vie » – « une attaque cynique contre la jeunesse française » – pour prouver « qu'ils [les élites] ne savent même pas comment les Français vivent. Ils sont totalement étranger à la France profonde ».Un marchepied avant la « grande ligne droite vers 2017 »Toujours campée sur sa ligne « ni droite, ni gauche », Mme Le Pen a ensuite planté ses banderilles sur l'UMP et Nicolas Sarkozy. « Face aux choix stupides et mortifères du gouvernement, l'UMP a fait le choix de se taire. Nous refusons, nous, à nous soumettre au gouvernement. Nicolas Sarkozy est inaudible. Il cherche à tromper les Français comme en 2007. La véritable opposition, c'est nous », a avancé Mme Le Pen qui a ensuite, de nouveau, fait l'inventaire du bilan des années Sarkozy.Marine Le Pen espère beaucoup des élections départementales. Pour elle, ce sont, à l'image des municipales, le marchepied pour la « reconquête » qu'elle appelle de ses vœux, c'est-à-dire son arrivée à l'Elysée. « Après les départementales et les régionales, ce sera la grande ligne droite vers 2017. Si nous le voulons, nous pourrons tenir tête à Berlin, Washington et Bruxelles », a-t-elle promis.Mais avant la prise du palais de l'Elysée, il lui faut gagner les départementales, ou au moins y faire une percée. « Les 22 et 29 mars, pour tous ceux qui en ont marre du délire UMPS, un seul mot d'ordre : aux urnes et votez pour les candidats patriotes, a-t-elle continué. L' abstention est notre pire ennemie. Si nous arrivons à dépasser la barre des 20 %, nous atteindrons un seuil fracassant et nous serons les maîtres de l'élection et nous pourrons influencer la politique menée dans les départements. (…) Les assemblées départementales doivent regorger de nos propositions ».Sur la géopolitique du redécoupage, voir également notre visuel : Le puzzle des départementalesAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand La prime pour l’emploi (PPE) et le RSA activité sont bientôt morts, bienvenue à la nouvelle « prime d’activité ». Le Monde a eu connaissance des modalités précises de cette nouvelle prestation, qui devraient être présentées mardi 3 mars par le premier ministre, Manuel Valls. Elle entérine la fusion des dispositifs du PPE et du RSA, dont la complexité et le manque d’efficacité étaient critiqués depuis longtemps, mais qui avait jusqu’ici toujours été ajournée par crainte de faire trop de perdants.Fin de la PPE et du RSA activitéLa PPE, qui consiste en un crédit d’impôt versé en septembre, bénéficie en effet à 6,3 millions de foyers qui gagnent entre 0,3 et 1,3 smic, mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros. Trop de bénéficiaires pour un montant trop faible, versé trop tard : la PPE était critiquée pour son absence d’effet incitatif. Elle sera versée pour la dernière fois en septembre 2015. De son côté, le RSA activité (à différencier du RSA socle pour les personnes qui ne travaillent pas du tout et qui va continuer d’exister) bénéficiait lui à seulement 700 000 personnes, mais pour un montant moyen de 176 euros.Jugée trop complexe, cette prestation est sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en font la demande. « Le bénéficiaire doit effectuer deux déplacements physiques, remplir 6 pages de formulaires et fournir de nombreuses pièces justificatives pour déposer une demande », dénonçait le député PS Christophe Sirugue, dans un rapport remis en juillet 2013 et qui a servi de base à la réforme du gouvernement.Entre 215 et 250 euros maximumSelon les informations du Monde, M. Valls devrait annoncer que la nouvelle prime, dont le fonctionnement sera très proche du RSA activité, sera concentrée sur les travailleurs gagnant entre 570 et 1 360 euros net, soit entre 0,5 et 1,2 smic. Tous les bénéficiaires actuels de la PPE au-delà de ce seuil ne percevront plus rien, mais le gouvernement estime que la perte sera très faible, de l’ordre de quelques dizaines d’euros par an.La prime d’activité sera bien versée dès le 1er euro gagné mais les salariés touchant jusqu’à 0,5 smic (soit environ 570 euros) ne devraient pas voir de grand bouleversement, le montant de la nouvelle prime d’activité restant pour eux à peu près le même que celui du RSA activité. « Il s’agit de ne pas inciter les tout petits contrats à temps partiel » justifie un des acteurs du dossier. « Le dispositif doit fonctionner comme une incitation à travailler davantage », abonde Matignon. Quitte à ne pas aider les travailleurs les plus pauvres. Le montant devrait être maximum pour les salariés gagnant autour de 800 euros. Le collectif Alerte, qui regroupe les associations de lutte contre la pauvreté, a demandé que ce maximum soit de 250 euros, mais le rapport Sirugue n’évoque de son côté qu’un montant de 215 euros.Fin des trop-perçus La simplification devrait être acquise car les CAF, qui géreront le dispositif, cesseront de demander aux salariés ayant « trop » travaillé les mois précédents de rembourser de l’argent. La situation sera en effet réexaminée tous les trois mois, et le montant de la prime évoluera seulement pour les trois mois suivant. Contrairement au RSA activité, le montant de la prime ne dépendra plus non plus de complexes barèmes de ressources selon la structure du foyer, mais sera le même quelle que soit la situation familiale. La prime ne sera toutefois versée qu’en dessous d’un certain plafond de revenu du foyer. Pour éviter de désavantager les parents de famille monoparentale, qui auraient perdu pour cette raison dans la fusion, ceux-ci bénéficieront d’une allocation majorée.Accessible aux jeunesLa prime d’activité sera ouverte aux jeunes entre 18 et 25 ans, qui n’ont aujourd’hui pas accès au RSA. Selon le rapport Sirugue, environ 300 000 jeunes pourraient ainsi toucher cette prestation. Mais les derniers arbitrages du gouvernement pourraient finalement être bien moins généreux car les jeunes résidant chez leurs parents verront les revenus de l’ensemble du foyer fiscal pris en compte. « Nous voulons que les jeunes de moins de 25 ans qui travaillent puissent en bénéficier quoi qu’il arrive de manière autonome, sinon seulement 200 000 jeunes pourront en profiter », critique François Soulage, président du collectif Alerte. Le gouvernement s’y oppose pour l’instant, mais serait prêt à faire un geste pour les apprentis, qui au départ ne devaient pas bénéficier de la prime. « C’est un point qui pourra bouger lors de l’examen parlementaire [prévu cet été] et faire l’objet d’amendement », confirme Matignon.Cette nouvelle prime, qui entrera en vigueur début 2016, devrait coûter environ 4 milliards d’euros par an, le même coût que la PPE et le RSA cumulés. Environ 7 millions de personnes y seraient éligibles, mais Matignon a fondé ses calculs sur le fait que seulement 50 % des bénéficiaires potentiels en feront au final la demande. En revanche, l’allocation spécifique de solidarité (ASS), versée par Pôle emploi à 450 000 chômeurs en fin de droit, ne sera pas incluse dans la réforme et gardera donc pour l’instant son − complexe − fonctionnement propre. Au grand regret des associations de lutte contre la pauvreté.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.02.2015 à 12h07 • Mis à jour le27.02.2015 à 15h46 | Alexandre Lemarié Cinq mois après son retour en politique, Nicolas Sarkozy peine à convaincre les Français. Si le président de l’UMP ne parvient pas à emporter l’adhésion d’une majorité d’électeurs, c’est d’abord parce qu’il n’a pas montré qu’il disposait de pistes de réformes novatrices.Son programme reste flou. Hormis l’abrogation de certaines réformes mises en place par le pouvoir actuel (mariage pour tous, réforme territoriale), il n’a fait, depuis septembre 2014, que recycler ses vieux thèmes de campagne ou ses anciennes mesures : renégociation de l’espace Schengen, défiscalisation des heures supplémentaires, lutte contre l’assistanat… Mais pas de recettes pour faire baisser le chômage ou augmenter le pouvoir d’achat.Lire aussi : Toutes les lois adoptées sous Hollande que Sarkozy veut abrogerEmmanuelle Mignon « n’a plus le temps »Sa stratégie électorale n’est pas non plus clairement définie : l’attitude à adopter vis-à-vis du FN et du centre reste en débat. Si, en apparence, il a remis l’UMP au travail, la réflexion sur le fond reste insuffisante depuis son élection. Principalement par manque de moyens humains.A l’époque de Jean-François Copé, au moins cinq personnes travaillaient au bureau des études afin d’alimenter la machine en notes. Le directeur de cette instance, Franck-Philippe Georgin, proche de Claude Guéant, est aujourd’hui tout seul. M. Sarkozy s’en est plaint lorsqu’il a reçu des dizaines de collaborateurs parlementaires, le 27 janvier.M. Sarkozy n’a plus une armée de « cerveaux » autour de lui à l’UMP, susceptibles de l’alimenter, comme par le passé. Sa « boîte à idées », Emmanuelle Mignon, qui avait rédigé le programme de la campagne de 2007, vient d’intégrer un cabinet d’avocats d’affaires et confie ne plus « avoir le temps de s’occuper » du projet de l’ex-chef de l’Etat.Son ancien conseiller venu de l’extrême droite, Patrick Buisson, a été répudié. Son ex-conseiller pour la presse, Franck Louvrier, a pris du champ. M. Sarkozy ne consulte plus qu’une poignée de ses ex-collaborateurs de l’Elysée – sans qu’ils soient présents au quotidien –, comme sa plume Henri Guaino, le sondeur Pierre Giacometti, le conseiller économique Sébastien Proto ou celui sur les affaires européennes Fabien Raynaud.Et si Sarkozy n’était plus « Sarko » ? Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis (Manille, envoyé spécial) Avec François Hollande, même quand il s'agit de climat, le prisme économique n'est jamais loin. Au second jour de son déplacement aux Philippines, le chef de l'Etat avait choisi d'illustrer, en faisant arrêt à Guiuan, port de pêche ravagé par le typhon Haiyan en 2013, la capacité de « résilience » du pays hôte.Un mot bric-à-brac, répété à l'envi lors de ces quarante-huit heures, qui permet d'évoquer les drames liés aux réchauffement climatique, mais aussi d'envisager l'étape d'après, celle de la reconstruction, génératrice de croissance et d'investissements.Lors de sa déambulation dans cette ville côtière de 47 000 habitants, François Hollande a pu constater par lui-même les stigmates encore visibles de la tempête qui a détruit la quasi-totalité des habitations. Les ruines de l'église du village, superbe ouvrage du XVIe siècle, témoignent de la violence des éléments. Sur le port, les cases des pêcheurs sont quasiment toutes bâchées avec des toiles marquées du sceau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Au cœur de la foule rassemblée dans la cour de la principale école de la ville, beaucoup de Philippins arborent les tee-shirts colorés des grandes ONG venues participer à la reconstruction de la ville. Le président s'est adressé aux habitants :« Je voulais montrer au monde entier ce qu'était votre courage, ce qu'était votre force, votre capacité de résilience : ici vous avez subi, mais ici vous avez agi. »Et d'ajouter : « Il faut reconstruire en évitant de nouveaux drames. Notre responsabilité, ce n'est pas seulement de vous aider, c'est d'éviter que cela se reproduise. » En conclusion, le chef de l'Etat tente même quelques mots dans un anglais poussif, qui rappelle celui de ses prédécesseurs. Mais le discours est bien accueilli par une foule ravie de l'intérêt porté à la ville. François Hollande s'affiche qui plus est à la tribune avec le maire de la ville, Christopher Sheen Gonzales, célébré en héros par le pays pour son attitude lors du passage du typhon. Peu avant, il a annoncé une contribution de 1,5 million d'euros à l'ONG française Acted, impliquée dans la reconstruction de la ville.Lire aussi : Climat : Hollande veut « entraîner, mobiliser et engager »Un témoignage de solidarité pour les pays du Sud Dans le cortège qui suit François Hollande dans les rues de Guiuan, on retrouve plusieurs responsables d'entreprises françaises dans le domaine de l'énergie, des transports et de la santé. Une centaine de compagnies sont installées dans le pays et emploient près de 40 000 Philippins. Pour décrocher un succès lors de la COP21, la France a décidé de mettre au cœur de sa stratégie les partenariats avec les entreprises qui voient dans la lutte contre le réchauffement climatique un potentiel de développement. « Si les entreprises basculent vers la croissance verte, c'est gagné, explique Ségolène Royal, la ministre de l'environnement. Et pour elles, ça devient positif, on ne parle plus de nouvelles taxes. »Une première capitalisation financée par les Etats à hauteur de 10 milliards d'euros a été actée pour le Fonds vert pour le climat, qui doit participer à la transition énergétique des pays émergents. Mais pour parvenir à l'objectif des 100 milliards d'euros par an à l'horizon 2020, une implication du secteur privé est nécessaire. « Il est absolument crucial pour nous de travailler dès le début avec tous les acteurs, les gouvernements, les ONG mais aussi les entreprises privées, les établissements bancaires et la société civile, pour faire jouer tous les leviers de croissance », estime Hela Cheikhrouhou, la directrice exécutive du Fonds vert, qui était du voyage.Pour Nicolas Hulot, qui a en partie organisé le voyage présidentiel aux Philippines, l'étape à Guiuan est un signe envoyé au reste du monde de l'importance des investissements à effectuer : « Ce voyage est un vrai témoignage de solidarité pour les pays du Sud, et on a besoin d'eux pour réussir la conférence climat. » Et de saluer lui aussi la « résilience » des Philippins, mais cette fois-ci psychologique : « Ce qui est frappant ici, c'est la dignité, la chaleur humaine. On ne soupçonnerait pas, au vu des visages, qu'il y a eu un drame ici. » Nicolas Chapuis (Manille, envoyé spécial)Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous « Bon alors, comment ça va le moral ? » Dans la petite pièce éclairée par de méchants néons qui jouxte la salle polyvalente de Palaja (Aude) où il s'apprête à tenir son meeting, jeudi 26 février, Manuel Valls prend le pouls politique local avec les 38 candidats socialistes et radicaux de gauche aux élections départementales. Après la séance photo avec chacun des dix-neuf binômes homme-femme qui se présentent les 22 et 29 mars, André Viola, le président sortant du conseil général, tente de le rassurer : « Manuel, l'Aude ne va pas vaciller, le rural, ici, va bien tenir, mais le gros enjeu, ce sont les deux grandes villes, Carcassonne et Narbonne, où la situation est plus difficile. »Le premier ministre a justement choisi de commencer sa tournée pour les départementales par cette commune de quelque 2 500 habitants, mi-rurale mi-urbaine, collée à la ville de Carcassonne qui a basculé à droite lors des municipales de mars 2014. Pendant les vingt prochains jours, M. Valls va enchaîner une quinzaine de déplacements électoraux, partout en France et en région parisienne : dès vendredi 27 février, il devait se rendre pour un nouveau meeting en Ille-et-Vilaine, avant d'aller, entre autres, en Indre-et-Loire, en Corrèze ou en Haute-Vienne le 5 mars en compagnie du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.Manuel Valls l'avoue : « J'ai toujours aimé faire campagne », explique-t-il jeudi dans l'avion qui le conduit dans le Sud-Ouest. Mais il sait que l'issue des départementales est loin d'être acquise. « C'est un scrutin incertain, reconnaît-il. C'est la première fois qu'on vote en même temps dans tous les cantons, et il y a aussi le changement majeur de la parité intégrale. Tout cela a des effets qui sont difficiles à imaginer par avance. »TROISIÈME POSITIONSurtout, les intentions de vote ne sont pas bonnes pour les socialistes, donnés en troisième position derrière le FN et l'UMP. Résultat, M. Valls a demandé à l'ensemble des ministres de son gouvernement de s'impliquer dans la campagne. Pas pour nationaliser ces élections locales, mais pour les politiser. « Il faut politiser pour mobiliser notre électorat », explique-t-il, s'appuyant sur l'exemple de la législative partielle dans le Doubs, les 1er et 8 février, au cours de laquelle il s'est rendu lui-même sur place à deux reprises en neuf jours.« L'élection de Frédéric Barbier face au FN a pu avoir lieu parce que les électeurs socialistes se sont mobilisés lors des deux tours. Il faut absolument mobiliser notre électorat dès le premier tour, car l'extrême droite, elle, le fait », précise le premier ministre.Le vote pour le Front national sera un des angles d'attaque de la tournée de M. Valls. « Je vais beaucoup cibler le FN et le danger qu'il représente, annonce-t-il, en se faisant l'avocat d'un vote utile et crédible à gauche. » « Contre l'extrême droite, l'UMP avec sa position incompréhensible du ni ni n'est pas crédible. Les socialistes sont généralement les seuls à gauche capables d'être présents au second tour et de l'emporter », affirme-t-il. Devant les 500 militants du PS réunis jeudi soir à Palaja, M. Valls s'en est donc pris fortement au parti frontiste. « L'extrême droite est notre adversaire principal, non seulement de la gauche, mais de la République », a-t-il lancé sous les applaudissements. Dénonçant « un parti qui exploite les frustrations, le racisme et la violence », il a attaqué la formation de Marine Le Pen. « Le Front national n'aime pas la France, il n'aime pas la démocratie, il verse de l'huile sur le feu, il mène à la ruine du pays, à la sortie de l'Europe et de l'histoire », a-t-il déclaré. Face à ce « défi », Manuel Valls a lancé « un appel à tous les républicains : pour battre le FN dans chaque canton, il n'y a qu'un seul bulletin de vote, une seule position claire, celle des candidats socialistes », a-t-il expliqué.POSTURES STÉRILESPendant les quarante minutes de son discours, il a aussi longuement défendu le bilan de la gauche au pouvoir. Vaste gageure tant le rejet de l'exécutif par les Français est important depuis le début du quinquennat. « Je ne serai jamais dans le camp des résignés », a-t-il indiqué, listant aussi bien la retraite à 60 ans que la réforme de l'école, les mesures de lutte contre l'insécurité, la « baisse des impôts pour les classes moyennes et modestes », ou la mise en place du pacte de responsabilité.« Nous menons une politique cohérente, qui donne des signes positifs », a-t-il expliqué, s'appuyant sur les récents bons chiffres de l'emploi en janvier qui sont « un encouragement à poursuivre notre action ».Manuel Valls en a profité pour envoyer un message à sa propre majorité après le vote de la loi Macron à l'Assemblée, rendu possible par le recours du gouvernement au 49-3. « Je trace ma route, je ne me laisse pas impressionner car ce qui se joue en ce moment est bien plus grand que nous », a-t-il déclaré, faisant référence à « l'esprit du 11 janvier qui nous oblige à être à la hauteur ».« Les Français soutiennent la loi Macron, car eux, ils ne se trompent pas », a-t-il lancé aux frondeurs socialistes. A l'avenir, M. Valls ne tolérera plus de division dans son propre camp. Face à la droite qui est « l'opposition sans aucune proposition », uniquement mue par le « désir de revanche de Nicolas Sarkozy sur la gauche et sur les Français qui n'ont pas voulu de lui en 2012 », le chef du gouvernement a demandé aux socialistes de cesser leurs batailles internes. « Les Français ne supportent plus les postures stériles. Il n'y a pas un mouvement qui monte à notre gauche, le risque FN est immense, c'est donc irresponsable de nous diviser entre socialistes », a-t-il prévenu.Lire notre séquence spéciale : Elections départementales : les enjeux département par départementBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.02.2015 à 12h18 • Mis à jour le26.02.2015 à 13h15 L’Aude jeudi 26 février, l’Ille-et-Vilaine vendredi 27. Le premier ministre, Manuel Valls, entame une tournée pour soutenir les candidats socialistes aux élections départementales de mars. Première étape jeudi, où il se rendra à Palaja, près de Carcassonne. Cette dernière a été perdue par le PS lors des municipales de mars 2014. La gauche espère conserver sa majorité dans le département, mais risque de voir son hégémonie menacée.Au total, le chef du gouvernement devrait effectuer une dizaine de déplacements en région dans les vingt prochains jours. Il devrait notamment aller en Corrèze, le fief de François Hollande, dont la perte – possible – serait un symbole majeur pour le PS.Consulter notre séquence spéciale : Elections départementales : les enjeux département par département« Elargir la base politique »Le premier ministre a déjà en tête l’après-scrutin. La question d’un remaniement dans les semaines qui suivent l’élection, pour faire entrer au gouvernement des écologistes mais aussi des proches de Martine Aubry, se pose toujours.Et pour rendre possible une telle hypothèse, mieux vaut chercher des terrains de consensus que creuser sans cesse des lignes de fracture au sein de la majorité. « Valls et Hollande ont compris qu’ils doivent élargir leur base politique s’ils ne veulent pas que tout explose au moment du congrès, et le meilleur moyen d’éteindre un incendie est de jeter du sable dessus, pas de l’essence », analyse un dirigeant socialiste.Valls joue le social contre les frondeurs 05.03.2015 à 18h28 | Olivier Faye   Demandez à nombre de militants écologistes le nom de la personne qu’ils aimeraient voir les représenter lors de l’élection présidentielle de 2017. Certains répondront Nicolas Hulot, d’autres Cécile Duflot. Quelques-uns, peut-être, parieront sur Jean-Vincent Placé, l’essayiste écolo Pierre Rabhi, ou encore, si vous cherchez bien, Jean-Luc Mélenchon ou François Hollande. Mais pour la majorité d’entre eux, un seul nom revient en boucle : Daniel Cohn-Bendit.« Dany », ses yeux bleus, ses cheveux blonds en pagaille et sa mine d’éternel sale gosse, malgré ses presque 70 ans. « Dany », ses fulgurances qui ont porté par moments la maison écolo, et ses foucades, qui par d’autres l’ont minée. Bien que retiré de la vie politique active depuis juin 2014 et son départ du Parlement européen, l’ancien chef de file de Mai-68 reste un modèle indépassable au sein d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). « Un mec comme ça, il n’y en a qu’un tous les trente ans, il est hors norme, juge le numéro deux d’EELV, David Cormand, prêt à tout lui pardonner. C’est Maradona, il a le droit de marquer de la main. »« Flexibilité »Demandez à Daniel Cohn-Bendit le nom de la personne qu’il verrait, lui, pour enfiler le costume de candidat écologiste à la présidentielle, et la réponse peut étonner. « Le rempart face à Marine Le Pen, c’est Alain Juppé. Juppé contre Le Pen au second tour, toute la gauche vote comme un seul homme, assure l’ancien député européen. Dans la France d’aujourd’hui, Juppé est un point d’équilibre qui donne pas mal de garanties d’éviter le pire. Et son outing écolo montre qu’il a compris certains trucs. »De là à dire que le Maradona des Verts se serait rallié à la cause du « meilleur d’entre nous »… « Que ce soit Sarkozy, Valls, Hollande ou Juppé, le problème de la transition énergétique reste le même pour le prochain président. Les écolos ont tout intérêt à montrer une flexibilité politique », juge-t-il.Il y a quelques mois encore, Daniel Cohn-Bendit envisageait d’écrire un livre au titre provocateur : Vive l’UMPS. Le temps lui a manqué, mais l’idée est restée. Persuadé que la présidente du Front national peut l’emporter au second tour de la prochaine présidentielle, et qu’un gouvernement doit additionner « le meilleur des deux » entre la gauche et la droite, il voudrait que ses camarades d’EELV proposent une « plateforme écologiste » aux modérés des deux camps. Celle-ci les forcerait à s’engager sur un agenda environnemental.« Il ne faut pas que ce soit simplement porté par le parti, mais aussi par des personnalités extérieures, ancrées dans l’écologie, explique-t-il. Je ne veux plus entendre les écologistes dire 'je suis de gauche’, ça ne veut rien dire. On n’a pas besoin d’être de gauche pour être écologiste, il faut se mettre au centre du jeu. » Qu’importe que l’idée rouvre le débat du « ni droite ni gauche » qui a vampirisé le mouvement au cours des années 80 et 90.« Je ne veux plus entendre les écologistes dire 'je suis de gauche’, ça ne veut rien dire »Aujourd’hui chroniqueur sur Europe 1 et auteur de documentaire - son film, Futebol, tourné au Brésil pendant la dernière Coupe du monde, est diffusé début mars sur Arte - Daniel Cohn-Bendit n’entend pas retourner sur le devant de la scène politique. « Hulot pourrait se présenter à la primaire de la gauche ou à la primaire de la droite avec la plateforme écolo, estime-t-il. J’ai démontré mon incapacité à structurer une force politique. Après 2009, j’aurais dû aller à la primaire de la gauche, c’était possible de prendre les 20 % de Montebourg. » 2009, année mythique durant laquelle Europe Écologie, cette alliance des Verts et de la société civile dont il était le moteur, a talonné le Parti socialiste aux élections européennes. « On bousculait le paysage politique, on définissait les termes du débat. Cet immense espoir, nous l’avons détruit. »Un exemple revendiquéD’autres tentent désormais de la jouer comme « Dany ». Jean-Vincent Placé et Cécile Duflot, malgré deux stratégies opposées, n’hésitent ainsi pas à se revendiquer de l’exemple de l’ex-député européen. L’un comme l’autre se sont souvent écharpés avec leur modèle par le passé. Qu’importe. Le premier, favorable à François Hollande, dit vouloir rassembler tous les écologistes jusqu’au centre, et espère rencontrer prochainement Daniel Cohn-Bendit, avec lequel il revendique une proximité politique. Après tout, l’ancien bras droit de ce dernier, Nadir Saïfi, vient parfois s’asseoir au premier rang du public dans ses émissions de radio.« Je suis comme Dany : je l’ouvre, mais dans la ligne du parti », s’amuse de son côté Cécile Duflot, trop heureuse d’avoir recouvré sa liberté de parole en quittant le gouvernement. « Dany » assure qu’elle aussi a cherché à le rencontrer. Tout comme lui, l’ancienne ministre veut rassembler l’ensemble des écologistes, mais sur une ligne de fracture entre « productivistes » et « antiproductivistes ». À la différence notable de Jean-Vincent Placé - et de Daniel Cohn-Bendit -, Jean-Luc Mélenchon entre pour elle dans son champ de vision.« Europe Ecologie, ils y sont allés à reculons, assure un ancien de la maison verte qui connaît bien Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé. Il y a un peuple de l’écologie, des entrepreneurs, des universitaires, des travailleurs sociaux, mais ils sont incapables de les fédérer. » Même si on les autorise à marquer de la main ?Daniel Cohn-Bendit suggère un candidat vert pour la primaire à gauche… et à droite Olivier Faye Olivier Faye   Doullens (Somme), envoyé spécialMarine Le Pen assure avoir « très envie » de se présenter aux régionales en décembre. Au détour d'un déplacement en Picardie dans le cadre de la campagne pour les élections départementales des 22 et 29 mars, la présidente du Front national est revenue sur sa possible candidature aux régionales, en décembre, dans la nouvelle région Nord-Pas-de Calais-Picardie.« J'ai très envie de partir à cette bataille, a assuré Mme Le Pen, jeudi 5 mars, à Doullens (Somme). Je suis attachée aux habitants de cette région. Je suis une battante, et quand on est une battante on a toujours envie de partir à la bataille. » Les chances de victoire du FN dans cette région, où il devra notamment affronter l'UMP Xavier Bertrand, sont grandes.La présidentielle reste la prioritéLa présidente du FN a néanmoins précisé que son choix n'était pas encore arrêté. « Cette décision engage l'ensemble du mouvement car ces élections interfèrent avec la campagne présidentielle en terme de calendrier », explique-t-elle. Les têtes de liste du Front national pour ce scrutin seront investies fin avril par le bureau politique du mouvement, date à laquelle Mme Le Pen devrait faire part de sa décision.La gestion de la région pourrait être compliquée en raison de la fusion opérée entre Nord-Pas-de-Calais et Picardie dans le cadre de la réforme territoriale, explique-t-on au FN. Une donnée qui n'incite pas à se lancer dans la bataille à tout juste 18 mois de l'élection présidentielle, véritable priorité de Marine Le Pen.« Le FN est devenu le parti du prolétariat du secteur privé » Olivier Faye Audrey Fournier   « Dany a toujours des idées iconoclastes et parfois visionnaires. » Le sénateur Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Jean-Vincent Placé, a accueilli avec amusement les suggestions de Daniel Cohn-Bendit dans le cadre de la chronique quotidienne de celui-ci sur Europe 1.Jeudi 5 mars, l’ancien député européen a proposé que les écologistes présentent un candidat – le même – aux primaires à droite comme à gauche. Ces primaires, qui seront organisées du côté de l’UMP en 2016, mais sont toujours en débat du côté du PS, ont pour objectif de désigner les candidats à l’élection présidentielle de 2017.« Je pense que les écologistes doivent avoir un programme autonome qui dise : “Ce programme, on en a besoin, que ce soit la gauche ou la droite qui gouverne.” Il y a urgence, il faut faire avec la majorité qui est au pouvoir aujourd’hui et celle qui sera au pouvoir dans cinq ans, a-t-il expliqué, les primaires sont une initiative qui permet de défendre un point de vue. »« Je suis au moins d’accord à 50 % avec cette idée, mais l’idée de participer à une primaire à droite me laisse plus perplexe, a nuancé Jean-Vincent Placé. Je dois le voir la semaine prochaine, nous allons en parler. »« Dépasser les clivages politiques »« Si c’est lui le candidat, alors je suis d’accord !, a quant à lui confié David Cormand, numéro 2 du parti, chargé des élections. C’est amusant, mais ça ne correspond pas à la réalité, ça n’est pas faisable, nous sommes malheureusement dans un système bipartite, ou plutôt tripartite aujourd’hui, qui ne nous le permet pas. »La sortie de « Dany » n’est cependant pas inutile, estime-t-il, « le débat est intéressant, car l’écologie a vocation à dépasser les clivages politiques ».« Le débat est intéressant, car l’écologie a vocation à dépasser les clivages politiques »La présidentielle est un sujet sensible et central pour le parti, qui cherche sa place entre PS et gauche radicale, et lutte contre la division. Les membres du parti s’interrogent sur l’opportunité de présenter un candidat ou de former une alliance.La question est tout aussi sensible au PS. En novembre 2014, le secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat, Thierry Mandon, avait jeté un pavé dans la mare en se déclarant favorable à une primaire « élargie aux radicaux, écologistes, et à tous ceux qui voudront y participer » pour l’élection présidentielle de 2017.Le rassemblement n’est pas acquis. En février, une liste PS et une liste regroupant le reste de la gauche se sont affrontées lors de la législative partielle dans le Doubs, et ce malgré la menace du FN.PS ou Front de gauche ? Les Verts se déchirentJean-Vincent Placé avait exprimé, lundi 2 mars sur RTL, ses inquiétudes concernant une possible élimination de la gauche et des écologistes dans « près de la moitié des cantons » lors du premier tour des élections départementales du 22 mars : « Il vaut mieux s’unir et se rassembler que présenter des candidatures éparpillées. » Son parti a présenté des candidats dans 950 cantons (sur 2 054), a choisi dans 20 % des cas d’y aller avec le PS, et dans 43 % avec un candidat du Front de gauche.« C’est aussi compliqué de comprendre les Verts que l’Iran », disait Daniel Cohn-Bendit en ouverture de sa chronique… Audrey Fournier Patrick Roger   Nommé mercredi 4 mars en conseil des ministres au secrétariat général du gouvernement, où il succède à Serge Lasvignes, qui va prendre la présidence du Centre Pompidou, Marc Guillaume va être remplacé au secrétariat général du Conseil constitutionnel par Laurent Vallée.Sa succession, qui devrait être annoncée dans les prochains jours, a été réglée de concert par le président de la République, François Hollande, le premier ministre, Manuel Valls, et le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, dont le mandat s’achèvera en mars 2016.Laurent Vallée, 44 ans, maître des requêtes au Conseil d’Etat, a rejoint le groupe Canal+ en mars 2013 au poste de secrétaire général. Enarque, issu de la promotion Cyrano de Bergerac (1997-1999), il a été directeur des affaires civiles et du sceau au ministère de la justice à partir de 2010. Il est également membre du conseil d’administration de la Ligue de football professionnel.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.03.2015 à 11h09 • Mis à jour le05.03.2015 à 11h16 Le gouvernement va débloquer une enveloppe de 170 millions d'euros pour accélérer le nombre de contrats aidés d'ici à l'été, révèlent Les Echos jeudi 5 mars, et dont Le Monde a eu confirmation. Le financement se fera « non pas en prévoyant de nouvelles entrées en plus des 445 000 déjà budgétées pour l'année mais en accélérant le calendrier », et donc en finançant certains contrats sur une durée plus longue que prévu en 2015, explique le journal.Lire nos explications : A quoi servent vraiment les contrats aidés ?Cette rallonge financière devrait « permettre d'avancer le lancement de quelque 30 000 contrats aidés ». Par conséquent, elle devrait éviter au stock total de contrats aidés de baisser en cours d'année. Le nombre total de contrats signés en 2015 restera donc le même, mais ils démarreront plus tôt. Une baisse du stock de contrats aidés en cours d'année aurait en effet pu avoir un impact négatif sur les chiffres du chômage.En 2014, le gouvernement a concentré sa politique de l'emploi sur « les plus exposés au risque d'exclusion du marché du travail », rappelait en janvier le ministère du travail en faisant état notamment de près de 97 000 emplois d'avenir pour les jeunes, près de 310 000 contrats aidés non marchands et 48 000 dans le secteur marchand.Voir notre visuel interactif : A qui s’adressent réellement les contrats aidés ? Matthieu Goar et Nicolas Chapuis   Face aux prévisions plus que sombres pour les élections départementales, le PS tente de mobiliser ses troupes dans la dernière ligne droite. Le premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis, a tenu une conférence de presse jeudi 5 mars, destinée à relancer la machine socialiste, à deux semaines du premier tour. « Il y a comme un frémissement dans le pays », veut croire le patron de Solférino, qui voit dans les chiffres du chômage de janvier (baisse de 19 100 inscrits en catégorie A) un encouragement à poursuivre la politique menée depuis un an. « Le redressement est en marche. C’est la différence avec les élections municipales, où il n’était même pas perceptible, là où la colère, elle, l’était. »Mais les socialistes savent bien que, si les indicateurs macroéconomiques montrent des signes de redressement, cela ne poussera pas une partie de leur électorat traditionnel, qui s’abstient depuis 2012, à se rendre aux urnes.D’où la volonté de donner un contenu politique à ces départementales, qui en manquent cruellement aux yeux des votants. « Une gestion de gauche ou de droite, ce n’est pas la même chose, ni en termes de priorités ni en termes de lutte contre les inégalités, estime M. Cambadélis. La marque socialiste, c’est la protection et l’action, c’est l’intérêt général. »61 départements tenus par la gaucheL’inquiétude des socialistes porte tout particulièrement sur le premier tour. A Solférino, on redoute que nombre de candidats, balayés dès le 22 mars, n’aient même pas l’occasion d’aller défendre leurs chances au second tour. Le responsable socialiste des élections estime à 500 sur 2054 le nombre de cantons où le PS risque l’élimination au premier tour, surtout dans les endroits où la gauche est très divisée.Un Parti socialiste éparpillé façon puzzleSi le score du FN – qui pourrait arriver en tête en nombre de voix au soir du premier tour – est un problème pour le PS, Solférino ne veut pas en faire le juge de paix de l’élection.« Ce n’est pas négligeable, mais ce n’est pas l’enjeu de l’élection : au final, le résultat sera non pas le niveau du FN au premier tour, mais le nombre de conseillers départementaux et de conseils départementaux remportés », explique M. Cambadélis. Sur les 61 départements tenus par la gauche, le PS a identifié trois groupes : un premier tiers de conseils généraux conquis de haute lutte en 2011, qu’il sera quasiment impossible de conserver ; un deuxième tiers de « fiefs », que les socialistes devraient conserver malgré tout ; et enfin une vingtaine de départements où tout est possible.Entre 600 et 700 duels UMP/UDI-FNLes prévisions des dirigeants de l’UMP, qui ont compilé sondages et remontées de terrain, sont encore plus sévères pour le parti au gouvernement. « Au premier tour, cela peut être une hécatombe pour le PS », prédit Eric Ciotti, président du conseil général des Alpes-Maritimes. Après avoir beaucoup critiqué le redécoupage des cantons, certains députés de droite estiment aujourd’hui que le PS va pâtir de cette réforme et se la prendre comme un « boomerang ». « Avec l’agrandissement des cantons, ils vont même perdre des fiefs », poursuit M. Ciotti.Le sénateur du Loiret, Eric Doligé, coordonnateur des élections départementales pour le parti de droite, a réalisé une étude sur les 2 054 cantons de cette élection. Selon ses derniers calculs, il devrait y avoir entre 800 et 1 000 duels PS - UMP-UDI et entre 600 et 700 duels UMP-UDI - FN lors du second tour. Si cette prédiction se vérifie, les dirigeants de la rue de Vaugirard espèrent que cela amplifiera la victoire de leur camp grâce au réflexe de front républicain toujours à l’œuvre chez les sympathisants de gauche.Ce tripartisme change en tout cas la physionomie de cette élection pour la droite, obligée de mener une campagne sur deux fronts en dénonçant le matraquage fiscal de la majorité socialiste et en appelant au vote utile contre le FN.A demi-mots, certains députés se félicitent déjà de la bérézina du PS, qui masquera le grignotage de leur électorat par l’extrême droite. « On parle tout le temps du FN qui empiète sur la droite républicaine. Mais après ces élections, le vrai sujet sera le PS où ça va souffler très fort. S’ils ne conservent que 300 à 500 conseillers départementaux, l’actualité tournera en boucle sur un remaniement ou sur le maintien de Manuel Valls », déclare M. Ciotti.Départements : le PS se résigne à la défaite Matthieu GoarJournaliste au MondeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.03.2015 à 19h30 | Françoise Fressoz François Bayrou a critiqué, mercredi 4 mars, la façon dont l’UMP et le PS font campagne contre le Front national. « Quand vous faites d’un courant politique le sujet central de la vie politique, vous lui donnez une capacité d’entraînement qui est plus importante que son poids réel », a-t-il déclaré lors de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP. Avant d’ajouter : « demandez-vous ce que Marine Le Pen voudrait qu’on fasse, elle voudrait qu’on parle d’elle 24 heures sur 24, 365 jours sur 365, et qu’on la présente comme l’ennemi public numéro 1 ».Le président du MoDem estime également contreproductif de transformer le combat anti-FN en « une leçon de morale » car ce qui explique la montée de Marine Le Pen, c’est, dit-il, « l’impuissance conjointe des deux partis de gouvernement, leur incapacité depuis vingt ans à prendre des décisions, à les maintenir, à expliquer aux Français les exigences du moment ». François Bayrou juge le moment dangereux car « si le Front national l’emportait, ses idées et ses thèses sont mortelles pour la France », mais il pense avoir trouver la parade : il veut l’établissement d’un scrutin législatif proportionnel. « La proportionnelle, explique le maire de Pau, permet trois choses : elle assure la justice qui est de représenter tous les grands courants d’opinion ; elle permet des majorités d’idées sur quelques grandes réformes ; elle garantit que face à des partis politiques qui apparaissent comme dangereux, les autres formations prendront leurs responsabilités. » Le combat du centriste n’est pas nouveau : ces dernières années, François Bayrou a tenté en vain de convaincre Nicolas Sarkozy puis François Hollande d’adopter le scrutin proportionnel. Mais il estime que la poussée du FN va finir par lui donner raison. La règle du scrutin majoritaire, explique-t-il, est devenue « dangereuse » car « sous un certain seuil, elle empêche la représentation, mais au-dessus, elle multiplie la représentation ». Autrement dit, le Front national pourrait devenir le grand bénéficiaire du scrutin majoritaire si Marine Le Pen amplifie sa poussée.« Pas d’excuse, pas de regret d’avoir voté François Hollande »Interrogé sur l’élection présidentielle de 2017, le centriste s’est insurgé contre « le mouvement de communication qui tend à faire croire que le destin de la France va se jouer dans un choix ternaire entre Hollande, Sarkozy, Le Pen ». Il dit vouloir rompre avec « cette espèce de fatalité-là, les mêmes caricatures, les mêmes simplismes, les mêmes réflexes » et renouvelle son soutien à Alain Juppé dont il approuve « la ligne de réformes et de rassemblement ».Alors que la plupart des dirigeants de l’UMP lui demandent de s’excuser d’avoir voté François Hollande au deuxième tour de la présidentielle de 2012, François Bayrou rétorque : « pas d’excuse, pas de regret. J’ai été déçu depuis deux ans et demi par François Hollande très souvent et pour des raisons profondes. J’ai été en désaccord avec lui. Et cependant, ce choix de l’alternance était fondé pour le pays. » Sinon, dit- il, en citant Alain Minc, « l’ami de Nicolas Sarkozy », il y aurait eu « des violences » dans le pays.François Bayrou ne se laisse guère intimider non plus par les militants UMP qui sifflent son nom dans les réunions publiques : « Je les ai vues, ces mêmes sensibilités, siffler Nicolas Sarkozy et même cracher sur lui quand il avait “trahi” Jacques Chirac pour aller avec Edouard Balladur. Les mots les plus horribles, les condamnations les plus blessantes c’était à Nicolas Sarkozy qu’elles s’adressaient », s’est-il exclamé. De quoi relativiser.Voir : L’émission « Questions d’info » sur LCP du 4 mars avec François BayrouFrançoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Duvoux (Sociologue et maître de conférences à l’université Paris-Descartes, chercheur associé au Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques de Sciences Po) La création d’une prime d’activité pour se substituer au revenu de solidarité active (RSA) et à la prime pour l’emploi (PPE), présentée par le premier ministre le 3 mars, vient symboliquement marquer la fin d’une période ouverte par la réforme du revenu minimum d’insertion (RMI) voulue par Martin Hirsch et adoptée en 2008, au début de l’ère Sarkozy.Sous cette rupture avec un dispositif qui devait incarner le « travailler plus pour gagner plus » dans les politiques sociales, il existe une forte continuité dans la gestion de la pauvreté. Cette continuité ignore ou dissimule plusieurs dimensions qui font de cette réalité dramatique une question fondamentalement politique.Trois points peuvent être soulignés.Le premier est la continuité dans une approche qui fait de l’accès au marché du travail l’alpha et l’omega de la lutte contre la pauvreté. La chanson des « Enfoirés » pour l’année 2015 a fait polémique, notamment parce que les aînés y disent à leurs cadets qu’il leur faudrait « se bouger ». En réalité, depuis une quinzaine d’années, les principes du retour au travail comme solution à la pauvreté se sont imposés, au détriment de tout débat de fond sur les causes de la fragilisation des salariés les plus modestes.Deux tendances convergentes sont à l’œuvre.Il y a, d’une part, l’autonomisation des débats techniques relatifs aux moyens – les politiques publiques – par rapport au débat politique d’ensemble et, d’autre part, l’avènement d’un nouveau consensus sur les fins.Dépolitisation du traitement de la pauvretéLa seule nuance entre la gauche et la droite porte ici sur l’attention portée à l’hyperprécarité : la gauche souhaitant éviter d’encourager de manière indirecte les emplois à temps très partiel en accordant des aides à ceux qui les occupent  ; la droite valorisant l’accès, au premier euro gagné, de tous aux dispositifs de soutien.De ce point de vue, la création de la prime d’activité incarne un parfait consensus entre ces deux options : soutien au premier euro gagné d’un côté mais limitation du soutien aux travailleurs très modestes de l’autre.Cette dépolitisation du traitement de la pauvreté nie la relation profonde qui existe entre l’état du marché du travail, les transferts sociaux et la régulation de la pauvreté, réduite à être l’appendice d’un ensemble de débats qui n’y sont que pas ou peu reliés.Ni le dialogue social qui a pourtant débouché sur des évolutions sensibles depuis le début du quinquennat – avec l’accord national interprofessionnel (ANI) par exemple –, ni les réformes des retraites ou du système de santé, ni même l’adoption de la loi Macron ne sont mis en relation avec la pauvreté et son augmentation continue dans la société française depuis une dizaine d’années. Or, toutes ces réformes et tous ces débats peuvent et doivent être mis en lien avec la situation des plus défavorisés.Tout se passe comme si le lien entre le centre et la périphérie de la société avait été perdu, comme si les maigres gains financiers que pouvaient escompter les travailleurs pauvres dans les dispositifs qui leur sont dévolus suffisaient à résoudre la question. On mesure là la profondeur du fossé qui sépare la manière dont la pauvreté est appréhendée par les politiques publiques et les rapports sociaux qui la produisent.La vulnérabilité socialeAvec près de quinze pour cent de pauvres, un dixième des salariés qui vivent dans un état d’insécurité structurelle, un taux de chômage de longue durée en constante augmentation, une exclusion des jeunes des quartiers populaires, la vulnérabilité sociale a pris racine et structure des conflits larvés. Les jeunes y sont désavantagés par rapport aux aînés, qui pourtant voient leur situation se dégrader à mesure que les cohortes touchées par la précarité sortent du marché du travail.Les grands ensembles se paupérisent en même temps qu’ils s’ethnicisent. En même temps, les « avantages » dont ils bénéficient (par exemple, la politique de la ville) sont contestés. La dépendance des jeunes envers des familles déjà fragilisées n’est pas remise en question. Le sort des familles monoparentales est réglé à coups de majoration des prestations sans que les dimensions familiales de la précarité soient énoncées, sinon combattues par des mesures de soutien aux jeunes parents. A force de négliger la dimension sociale des problèmes de la société française, ceux-ci sont déplacés sur le terrain de la racialisation ou de la morale.Des solutions fantasmées et inopérantes se substituent ainsi à la mise en relation de la pauvreté avec l’ensemble des problèmes (famille, discrimination ethno-raciale, absence de qualification, institutionnalisation de la précarité) qui la font grossir.Cet oubli du social dans une société fracturée n’aide pas, et c’est le moins que l’on puisse dire, à entrevoir les voies et moyens d’une gestion productive des antagonismes qui traversent la France. Exprimer, sans excès ni caricature, le lien entre la pauvreté et de nombreux autres débats permettrait d’intégrer un critère de justice sociale dans leur gestion.Cela contribuerait, en outre, à sortir de la crise de l’avenir qui traverse la société française. Nul ne doute que derrière les chiffres, la pauvreté de masse est une plaie qui taraude les personnes concernées et la société. Elle est d’autant plus menaçante qu’elle n’est ni mise en mots ni réellement combattue.Nicolas Duvoux (Sociologue et maître de conférences à l’université Paris-Descartes, chercheur associé au Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques de Sciences Po) Joël Gombin (Politologue, université de Picardie-Jules Verne) L’approche des élections départementales, la perspective des régionales et les sondages d’intention de vote d’ici là remettent le Front national (FN) sur le devant de la scène. Les niveaux envisagés conduisent alors à s’interroger sur les perspectives du FN à moyen terme.Le baromètre d’image du FN réalisé récemment par la TNS Sofres pour France Info, Canal+ et Le Monde permet de dresser un état des lieux de la place de ce parti dans le champ politique français, qui tranche quelque peu avec le storytelling rebattu de la déferlante frontiste.Il semble que les effets d’un premier cycle de dédiabolisation se soient à peu près épuisés, plaçant ainsi le FN face à un réel dilemme stratégique. C’est d’abord la faiblesse des thèmes majeurs du FN qui frappe. A peine plus de la moitié des sympathisants FN déclarés sont favorables à la sortie de l’euro – au sein de l’ensemble des répondants, ils ne sont que 25 %, et ce chiffre ne cesse de chuter depuis 2011.Il en va de même pour la préférence nationale, qui n’est réclamée que par 53 % des sympathisants FN, et dont l’acceptation au sein de la société française (entre 20 et 25 %) est stable depuis quinze ans. A rebours donc d’un discours sur le durcissement de la société dans un contexte de grande crise économique, on n’observe rien de tel.Proximité des électeurs de Nicolas SarkozyOn relève en revanche que depuis 2011 la société se durcit sur des questions d’autorité, de défense des valeurs traditionnelles et d’identité. Sur ces trois thèmes, on constate une forme de continuité entre l’électorat de l’UMP et celui du FN, ce dernier n’étant alors qu’une forme extrême de la droite. Ainsi, 73 % des sondés pensent qu’« on ne défend pas assez les valeurs traditionnelles de la France », contre 63 % en 2011.Ils sont 85 % parmi les sympathisants UMP et 89 % parmi ceux du FN. Sur l’item « il y a trop d’immigrés en France », bien que l’accord général soit aujourd’hui de 10 points inférieur à ce qu’il était en 2005, on constate aussi une forme de proximité des électeurs de Nicolas Sarkozy (67 % d’accord) et de ceux de Marine Le Pen (93 % d’accord) qui les oppose à ceux de gauche et du centre (entre 24 et 33 %).On retrouve un schéma comparable sur des questions portant sur la perception de l’islam ou encore l’idée qu’« on ne se sent plus chez soi en France », qui reposent d’ailleurs sur un clivage sociologique fort organisé autour du niveau d’éducation. Bref, sur les thèmes que le FN mariniste place au cœur de sa réflexion, l’opinion est peu convaincue et divisée jusque parmi les sympathisants frontistes. Sur des thèmes qui relèvent peut-être plus du « vieux » FN, l’approbation est beaucoup plus large, et la capacité à obtenir des ralliements d’électeurs de l’UMP plus grande.On peut alors s’interroger sur la stratégie du FN mariniste. Serait-elle irrationnelle ? Disons plutôt que les thèmes mis en avant depuis quelques années permettent au FN de solidifier un noyau dur électoral d’électeurs conservateurs sur le plan de l’identité et de l’autorité, et antilibéraux sur le plan économique. Une stratégie de premier tour en quelque sorte : il s’agit de maximiser la pénétration électorale du FN au sein d’un cœur de cible constitué de classes populaires et de petits indépendants. Gageons que le parti lepéniste n’est pas loin d’avoir réalisé le maximum de son potentiel électoral de ce point de vue.Demande autoritaire et identitaireCette stratégie « nationale-républicaine », comme aiment à l’appeler les partisans de Florian Philippot, est pourtant limitée en comparaison avec les ambitions de Marine Le Pen. En effet, comme on l’a encore vu dans le Doubs récemment, même si le FN parvient à élargir son électorat lorsqu’il parvient au deuxième tour en duel, cela ne lui suffit pas pour l’instant à l’emporter.On peut alors s’interroger sur la pertinence de la ligne défendue par Florian Philippot et endossée par Marine Le Pen, comme en témoigne le nouvel organigramme du parti : cette ligne n’est-elle pas en décalage avec la demande autoritaire et identitaire des opinions publiques, qui seules semblent à même de permettre au FN de réunir une majorité d’électeurs – au besoin en siphonnant électoralement l’UMP, comme celui-ci n’avait pas hésité à le faire au détriment du FN en 2007 ? D’ailleurs, les électeurs de l’UMP (à 50 %), et plus encore ceux du FN (à 81 %) ne réclament-ils pas une alliance des droites sur cette base ?On peut sans doute disserter sans fin sur l’état des relations psychologiques entre Marine Le Pen, son principal conseiller, son père ou sa nièce. Mais l’essentiel est ailleurs : si Marine Le Pen entend sérieusement devenir un jour présidente de la République, elle n’a qu’une solution : réorganiser le bloc des droites, en faisant de son parti la principale force de ce bloc. Pour cela, il lui faut consolider son socle d’électeurs fidèles, réaliser les meilleurs scores de premier tour possible pour faire du FN non pas le « premier parti de France », ce qui a fort peu d’importance, mais le premier parti de la droite. A ce moment-là seulement, elle a des chances de parvenir à faire éclater l’UMP et à dicter ses conditions à une alliance avec la droite traditionnelle.C’est d’ailleurs ce qui se produit de fait dans un département comme le Vaucluse où la réorganisation des droites, pour être chaotique, est déjà bien avancée. Et où la chef locale du FN peut affirmer sans ambages que son parti est de droite, sans que Mme Le Pen s’en émeuve : c’est que la ligne dite « libérale-conservatrice » du FN du Sud ne s’oppose pas à celle « antilibérale » du Nord, elle en est la continuation logique dans des conditions stratégiques différentes.C’est en gardant ce schéma présent à l’esprit qu’on peut comprendre pourquoi Marine Le Pen tient tant à présenter le FN comme n’étant « ni droite ni gauche » et refuse toute alliance avec la droite en dépit des pressions de sa base électorale. Le Vaucluse est ainsi un laboratoire de ce que pourrait être la situation politique au plan national si le FN devait définitivement s’imposer devant l’UMP, ce qui n’a pour l’heure rien de certain.Joël Gombin est membre de l’Observatoire des radicalités politiques (ORAP) de la Fondation Jean-Jaurès.Joël Gombin (Politologue, université de Picardie-Jules Verne) 04.03.2015 à 15h57 • Mis à jour le04.03.2015 à 16h56 | Pierre Le Hir Et maintenant ? Que va devenir le projet de loi sur la transition énergétique adopté en première lecture par les sénateurs, mardi 3 mars, cinq mois après son vote par les députés ? Le Sénat, à majorité de droite, ayant largement remanié le texte approuvé par l'Assemblée nationale, à majorité de gauche, il revient à une commission mixte paritaire (CMP) composée de sept parlementaires de chacune des deux Chambres, désignés à la proportionnelle des différents groupes politiques, de tenter d'élaborer une rédaction convergente. Cette tentative de conciliation aura lieu mardi 10 mars, à huis clos.Lire aussi : Le Sénat adopte une loi de transition énergétique renucléariséeA priori, rapprocher les positions des députés et des sénateurs – pour faire simple, de la majorité et de l'opposition – est mission impossible, tant leurs divergences portent sur des articles cruciaux du projet de loi. C'est le cas pour l'atome : le Sénat a gardé l'objectif d'une baisse de 75 % à 50 % de la part d'électricité d'origine nucléaire, mais il a supprimé l'échéance de 2025, sur laquelle s'est engagé François Hollande. Il a aussi rehaussé le plafonnement de la capacité du parc atomique hexagonal (de 63,2 à 64,85 gigawatts), pour que la mise en service de l'EPR de Flamanville (Manche), en 2017, n'entraîne la fermeture d'aucun des 58 réacteurs actuels, contrairement, là encore, à un engagement du chef de l'Etat.Éoliennes et ruminants Mais ce ne sont pas les seuls désaccords. Les sénateurs ont également rayé l'objectif d'une baisse de 20 % de la consommation d'énergie en 2030, comme étape sur la voie d'une réduction de 50 % au milieu du siècle. Gommé l'obligation, pour les entreprises d'au moins 100 salariés, de mettre en place des plans de mobilité favorisant le covoiturage, cette mesure ne s'appliquant plus qu'aux entreprises de plus de 250 employés. Ecarté les émissions de méthane entérique, naturellement produit par les ruminants, de la « stratégie bas carbone » qui fixe, par périodes de cinq ans, le plafond national des émissions de gaz à effet de serre – alors que ce méthane entérique représente 30 % des émissions carbonées du secteur agricole.La haute assemblée a encore porté de 500 mètres à 1 kilomètre la distance minimale à respecter entre une éolienne et des habitations, une contrainte qui, « si elle était imposée aux parcs éoliens en cours de construction, toucherait 90 % des projets, dont la plupart seraient contraints à l'abandon », a alerté mardi le Syndicat des énergies renouvelables. Enfin, elle a supprimé le suivi annuel des moyens financiers consacrés à la transition énergétique par le Parlement, le Conseil économique, social et environnemental ainsi que le Comité national de la transition écologique.« Revenir au texte initial »Autant de reculs dénoncés par les ONG. « Si la France sort une loi sans objectif de réduction des consommations et qui, en plus, freine le développement des énergies renouvelables, elle fera pâle figure au moment de la conférence de Paris consacrée aux dérèglements climatiques en décembre », estime France Nature Environnement. « La France ne peut pas se permettre une lois au rabais », renchérit la Fondation Nicolas Hulot. Quant au collectif Les Acteurs en transition énergétique, qui fédère plus de 200 organisations, il juge que le Sénat « a déstructuré le texte » et appelle les parlementaires à ne pas se satisfaire de « demi-mesures ».Sur tous ces points de discorde, la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, a signifié, lors d'une conférence de presse tenue dans la foulée du vote sénatorial, « sa volonté de revenir à son texte initial, enrichi des amendements [parlementaires] », lors de la CMP. Mais, dans le même temps, elle a salué « le vote magnifique [des Sénateurs] qui engrange des avancées décisives », et la « portée historique d'une loi dépassant les clivages politiques ». Les sujets de litige ne concernent que « cinq ou six alinéas sur le millier d'alinéas des près de 70 articles du texte de loi », considère-t-elle, et sont donc « très marginaux par rapport à la globalité du projet ». La ministre souligne que 80 % des 250 amendements adoptés par les sénateurs, qui ont notamment apporté des améliorations sur la rénovation énergétique des logements et sur les transports propres, ont fait l'objet d'un avis favorable du gouvernement.« Rapprocher les points de vue »Sur la réintégration de l'échéance de 2025 pour la baisse de la part de l'atome, comme sur le niveau de plafonnement du parc nucléaire, Mme Royal se montre particulièrement évasive. « Je défends le texte initial, mais j'écoute, j'accompagne », dit-elle, ajoutant : « Je ne veux pas que des postures idéologiques sur le nucléaire prennent la loi en otage. Nous n'allons pas opposer les énergies les unes aux autres. » A ses yeux, « il y a peut-être d'autres formulations à trouver » que la mention explicite de 2025 pour parvenir à un rééquilibrage du mix électrique à cet horizon : l'objectif de 40 % d'électricité d'origine renouvelable en 2030, inscrit dans la loi, permettrait, selon elle, d'arriver au même résultat.Pour la ministre, qui veut « s'efforcer de rapprocher les légitimes différences de point de vue d'ici l'adoption définitive de la loi », un accord en CMP aurait un double avantage. Celui de la rapidité d'abord : le texte n'aurait plus qu'à être voté dans les mêmes termes par l'Assemblée nationale et par le Sénat pour être définitivement adopté. Celui du consensus ensuite : le gouvernement pourrait se prévaloir d'une loi adoubée par les deux Chambres et se présenter ainsi, comme le souhaite Mme Royal, « en position exemplaire » en vue de la conférence mondiale sur le climat de Paris, en décembre. « J'ai confiance, assure la ministre. Je pense que ce texte sera rapidement finalisé pour donner une impulsion rapide à la croissance verte. » Les écologistes en sentinelleMais les parlementaires écologistes, de l'Assemblée nationale comme du Sénat, l'ont mise en garde. Ils ne cautionneront pas un compromis issu de la CMP qui remettrait en cause les grands objectifs de la loi, notamment sur le nucléaire. Certains parlementaires socialistes y sont eux aussi farouchement opposés, à commencer par le président de la commission du développement durable de l'Assemblée nationale, Jean-Paul Chanteguet (Indre), qui a annoncé qu'il voterait « contre un texte ne respectant pas les engagements du président de la République ».Faute d'accord en CMP, le texte reviendrait, pour une nouvelle lecture complète (avec passage en commissions), devant les députés puis les sénateurs, l'Assemblée ayant le dernier mot. « Si la CMP ne dégage pas d'accord, l'Assemblée reviendra aux positions que j'ai défendues. Je maîtriserai jusqu'au bout ce débat parlementaire », affirme Mme Royal. Mais l'adoption de la loi de transition serait alors repoussée au mois de mai ou de juin. Et sans le consensus espéré.Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.03.2015 à 12h36 • Mis à jour le05.03.2015 à 11h19 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Et si l’Allemagne enregistrait cette année une croissance de 2 % ? Après le 0,7 % du dernier trimestre de l’année 2014, cette hypothèse ne paraît plus invraisemblable. Deux instituts ont déjà sauté le pas : Allianz, qui mise sur 2,1 %, et la Deutsche Bank, qui prévoit une croissance de 2 % (au lieu de 1,4 % précédemment). D’autres instituts s’apprêteraient dans les semaines à venir à réviser leurs prévisions à la hausse. Le gouvernement a relevé les siennes fin janvier à 1,5 %. L’augmentation de 3,4 % des salaires annuels accordée fin février aux 4 millions de métallurgistes montre que le patronat est également optimiste.Plusieurs raisons à cela. D’abord, il apparaît que la stagnation de la croissance au troisième trimestre 2014 qui a surpris tout le monde était en partie due à Volkswagen. Non que le géant de l’automobile aille mal, au contraire. Mais en 2014, les vacances scolaires en Basse-Saxe ne se sont terminées que le 11 septembre. Résultat : l’usine de Wolfsburg, cœur industriel du groupe, a tourné au ralenti jusqu’à la mi-septembre, impactant l’ensemble de l’économie allemande.Plus fondamentalement, la croissance s’avère soutenue par la consommation. La baisse du pétrole a permis aux Allemands d’économiser 3,5 milliards d’euros au second semestre, a calculé la Bundesbank. Surtout, non seulement les salaires réels grimpent depuis 2012, mais cela ne semble pas fini. Les 3,4 % accordés aux métallurgistes correspondent à la plus forte augmentation de salaires réels consentie depuis des décennies dans cette branche.Cela n’empêche pas l’emploi d’augmenter. BMW vient d’annoncer son intention de créer 5 000 emplois en Allemagne en 2015 dont 2 000 à Ratisbonne (Bavière) où le taux de chômage n’est que de 3,5 %. Plus généralement, selon une étude publiée mardi 3 mars par les chercheurs de l’agence pour l’emploi, non seulement le nombre d’actifs augmente en 2014 (de 0,9 % à 42,7 millions d’actifs) mais chacun travaille en moyenne davantage. (1 371 heures, + 0,6 %).La baisse du chômage ne repose donc pas uniquement sur les petits boulots. En fait, tant l’emploi stable (environ 30 millions de personnes) que l’emploi précaire augmentent. Au niveau national, le chômage est repassé en février sous la barre des 7 % (6,9 %). Le volume d’heures travaillées (58,5 milliards d’heures, + 1,5 %) n’a jamais été aussi élevé depuis 1992. Les Allemands sont d’autant plus enclins à consommer qu’ils sont optimistes et que la baisse des taux d’intérêt rend leurs placements moins attractifs. « L’Allemagne joue enfin son rôle de locomotive. (…) C’est de bon augure pour 2015 », commentait mercredi Philippe Waechter, économiste chez Natixis.A la faveur d’un euro faibleDe son côté, le gouvernement soutient également la demande. L’année 2014 s’est achevée avec un excédent public plus élevé qu’annoncé initialement. L’an passé, les comptes publics allemands (Etat fédéral, Etats régionaux, communes et caisses de sécurité sociale) ont engrangé un excédent de 18 milliards d’euros, contre 100 millions en 2013. Pour la première fois, même l’Etat fédéral est excédentaire. Résultat : le ministre des finances, Wolfgang Schäuble, peut lâcher du lest tout en préservant le sacro-saint équilibre budgétaire.Mardi, il a annoncé qu’il consacrerait 5 milliards d’euros (d’ici à 2018) supplémentaires aux investissements publics. Une somme qui s’ajoute aux 10 milliards déjà annoncés en 2014. 15 milliards sur trois ans, cela commence à ne pas être négligeable : le ministère des finances les compare aux 30 milliards d’investissements publics réalisés jusqu’ici chaque année. Les allocations familiales devraient également recevoir sous peu un coup de pouce. Par ailleurs, sans avoir fourni de chiffre, le ministère des finances a indiqué qu’étant donné les tensions internationales, « la sécurité intérieure et extérieure » bénéficierait de plus de crédits dans le budget 2017, une fois que le ministère de la défense aura clairement indiqué ses besoins.Enfin l’euro faible continue de favoriser les exportations. Les nouvelles commandes à l’industrie ont enregistré en février leur plus forte hausse en sept mois, indiquait mercredi l’enquête de l’institut Markit réalisée auprès des directeurs d’achat. « Même si les taux de croissance restent inférieurs aux niveaux observés à la fin de 2014, l’amélioration du sentiment économique et l’euro faible devraient favoriser la demande au cours des mois à venir », estime cet institut.Mais attention à l’euphorie : « Le rythme de croissance sous-jacente de l’économie allemande est plus faible que ce que les derniers chiffres suggèrent », affirme Ferdinand Fichtner de l’institut d’économie allemande (DIW) de Berlin. A ses yeux, tant les tensions dans la zone euro autour de la Grèce que le conflit avec la Russie constituent des dangers qui sont loin d’être négligeables. Pour le seul premier trimestre, le DIW prévoit, malgré tout, une croissance de 0,5 %.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Audrey Fournier Un sondage Odoxa pour Le Parisien, publié dimanche 1er mars, donne 33 % d’intentions de vote en faveur du Front national pour le premier tour des départementales, le 22 mars. C’est le dernier d’une série d’études plaçant le parti de Marine Le Pen en pole position. Des études qui font régulièrement l’objet de critiques, à la fois au sein des partis, mais aussi chez les politologues, dont plusieurs ont dénoncé, via des tribunes, des études « biaisées » et responsables d’un « effet de loupe » lié aux reprises dans les médias.« On ne peut nier que l’on assiste plusieurs années à une dynamique favorable au Front national, mais on ne sait pas vraiment si elle est endogène, explique Joël Gombin, politologue spécialiste de la stratégie électorale du FN (Université de Picardie - Jules Verne). Les sondages ne font-ils qu’enregistrer un mouvement qui existe bel et bien, ou est-ce que cet outil de mesure participe à alimenter la vague ? Le débat n’est pas tranché. »Il l’est beaucoup plus du côté des sondeurs, qui malgré les difficultés inédites rencontrées pour établir des prévisions portant sur les départementales, estiment avoir mis au point des instruments suffisamment fiables pour avoir une photographie correcte, à un instant T, du rapport de forces politique en présence.Une élection inéditeLes départementales, telles qu’elles auront lieu fin mars, sont une première : la carte électorale, basée sur des cantons qui n’ont pour la plupart pas bougé depuis deux siècles, a été largement remaniée en 2014, avec à la clé une diminution de moitié du nombre de circonscriptions (2054, métropole et outre-mer) mais une très légère hausse du nombre de conseillers par rapport à l’ancien système (4108 désormais).Première difficulté : les cantons ayant été redessinés, beaucoup d’électeurs ont changé de circonscription, souvent sans le savoir. Ils ne sont donc pas forcément au fait des candidatures sur lesquelles ils vont devoir se prononcer. Seconde difficulté : les configurations de candidats possibles présentent une grande diversité : un binôme peut être composé de deux personnes issus de partis différents, et tous les partis ne sont pas représentés dans tous les cantons. Sauf un : le Front national, qui aligne des binômes dans près de 95 % des circonscriptions, ce qui facilite considérablement la tâche des sondeurs.« Avant, on ’précodait’ toutes les configurations possibles, explique Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et stratégies d’entreprise à l’IFOP, mais depuis que les cantons ont été redessinés, mettre l’électorat et les configurations électorales l’une face à l’autre est devenu très compliqué. Du coup, on teste des configurations qui ne vont pas forcément exister dans tel ou tel canton, juste pour se donner une idée du ’poids moyen’ de chaque groupe. Mais pour le FN, c’est plus facile, car ils présentent des candidats partout. » Méthode « occulte »Les sondages en ligne ont, selon lui, permis de mieux cerner l’électorat du Front, qui pâtissait auparavant d’une sous-déclaration, les sondés ayant du mal à « avouer », en face à face ou au téléphone, qu’ils votent pour le parti des Le Pen. Cette sous-déclaration a désormais quasiment disparu, sans toutefois qu’elle ne se transforme en « surdéclaration » : le « redressement », technique des sondeurs qui met en relation la réponse du sondé et ses précédents votes, permet de pondérer les résultats et de parvenir à des reconstitutions fidèles du paysage électoral.« La méthode des quotas n’est pas adaptée aux sondages sur Internet »Un avis que ne partage pas Alexandre Dezé, maître de conférences en science politique à l'Université Montpellier 1, qui estime au contraire que la méthodologie − « occulte » selon lui − des institutes de sondage comporte trop de biais pour être fiable : « La méthode des quotas n’est pas adaptée aux sondages sur Internet, explique-t-il, et souvent il manque beaucoup de catégories d’électeurs pour avoir un échantillon fiable ! »« L’écart entre les estimations des différents instituts en ce qui concerne les intentions de vote pour le FN aux européennes de 2014, est monté jusqu’à 5 points, rappelle-t-il. C’est un écart important qui montre qu’ils sont incapables de mesurer précisément le potentiel électoral frontiste. » Et le chercheur de regretter que les sondages représentent, à l’heure actuelle, « l’étalon de l’analyse politique », notamment dans la presse.Si entrevoir un score élevé pour le FN aux départementales n’est pas absurde, les intentions de vote pour ce parti se sont toujours révélées supérieures à la réalité, même si, souligne Joël Gombin, « la multiplication des sondages qui placent le FN au centre des débats contribue à définir un agenda politique », et crée forcément une dynamique qui peut lui profiter.Alexandre Dezé dénonce à ce titre le rôle des sondages dans la construction médiatique de la popularité du Front national après l’arrivée aux manettes de Marine Le Pen (la « dédiabolisation »), alors que les fondements idéologiques du parti ainsi que la nature de son électorat n’ont, pour lui, absolument pas changé depuis.Le Front national, maître du jeu ?Elections départementales : un sympathisant UMP sur deux favorable à des alliances avec le FNAudrey Fournier 17.03.2015 à 16h13 • Mis à jour le17.03.2015 à 18h12 Après deux jours de débats, mardi 10 et mercredi 11 mars, la proposition de loi sur la fin de vie a été adoptée ce mardi 17 mars à l'Assemblée nationale, par 436 voix pour, 34 contre et 83 abstentions. Le texte, porté par les députés Alain Claeys (PS, Vienne) et Jean Leonetti (UMP, Alpes-Maritimes), n’autorise ni euthanasie ni suicide assisté, mais instaure un droit à une sédation « profonde et continue » jusqu’au décès pour les malades en phase terminale et rend contraignantes les « directives anticipées ».Ce vote a été perturbé par un bref incident, des inconnus ayant jeté depuis les tribunes sur des députés de gauche des bouts de papier, sur lesquels était imprimé « Non à l'euthanasie » et « R comme résistance ».Juste avant le vote sur le texte fin de vie, ces petits prospectus ont été jeté depuis les tribunes du public http://t.co/Bknz6X8ctp— Bekouz (@Helene Bekmezian)require(["twitter/widgets"]);Les directives anticipées permettent à toute personne majeure et capable de faire connaître ses souhaits relatifs à sa fin de vie et notamment son refus de tout acharnement thérapeutique pour le cas où elle serait un jour hors d'état d'exprimer sa volonté. Elles existaient déjà dans la loi Leonetti de 2005, mais n'étaient valables que trois ans et pouvaient ne pas être suivies par le médecin.Le nouveau texte prévoit qu'elles s'imposeront au médecin « sauf en cas d'urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation », et qu'elles seront sans limite de validité mais révisables et révocables à tout moment.Personne de confianceLa version initiale de la proposition de loi prévoyait que leur existence serait signalée sur la carte vitale, mais l'Assemblée a remplacé cette disposition par un amendement du gouvernement prévoyant que « les directives anticipées sont notamment conservées sur un registre national faisant l'objet d'un traitement automatisé ». Alors qu'elles étaient jusqu'à présent rédigées sur papier libre, un modèle officiel va voir le jour, pour éviter les imprécisions compliquant la tâche des médecins.Fin de vie : les quatre points qui font débatLes députés ont aussi adopté les dispositions de la proposition de loi donnant un rôle accru à une personne de confiance, désignée pour exprimer la volonté du patient s'il ne peut plus s'exprimer.Enfin, l'Assemblée a voté un amendement socialiste prévoyant que le gouvernement remettra chaque année au parlement un rapport évaluant les conditions d'application de la loi ainsi que la politique de développement des soins palliatifs.« Dormir avant de mourir pour ne pas souffrir » : c’est ainsi que Jean Leonetti, déjà auteur de la loi de 2005 contre l'acharnement thérapeutique, résume la proposition de loi, censée être la deuxième grande réforme sociale de François Hollande, après le mariage « pour tous ».Pourtant, au sein de la majorité, certains jugent le texte trop timoré, en deçà de l’engagement du candidat Hollande en 2012, qui prévoyait une « assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Ainsi, 122 députés socialistes ont apporté leur soutien à un amendement déposé par Jean-Louis Touraine (PS, Rhône) en faveur d’une aide médicalisée active à mourir. Cet amendement, et deux autres déposés par des écologistes et des radicaux de gauche, a été rejeté le 11 mars à une assez courte majorité. Les élus de ces deux groupes, ainsi que 21 députés socialistes et 25 UMP se sont abstenus.Une alliance de députés PS et UMP cause le rejet de l’aide active à mourirLa ministre de la santé Marisol Touraine, qui avait défendu en 2009, au côté de Manuel Valls, une proposition de loi en faveur d’une aide active à mourir, a appelé à ne « pas brusquer la société française sur cette question » et à accepter « l’avancée significative » proposée par la loi Claeys-Leonetti.« Aujourd’hui nous faisons évoluer le droit. Peut-être d’autres étapes viendront-elles ensuite ? », avait-elle interrogé. Ce à quoi Jean Leonetti avait répondu : « Je ne considère pas qu’il y a une évolution inéluctable vers l’euthanasie ou le suicide assisté. »Des promesses de campagne à la loi sur la fin de vie : un grand malentendu ?« Risques de dérive euthanasique »L’UMP, comme le PS, a massivement voté pour le projet. Selon le président du groupe, Christian Jacob, le texte est « dans la continuité de la loi de 2005 ». Les élus de l’Entente parlementaire pour la famille, relayant les réticences des représentants des religions, estiment toutefois, comme le démocrate-chrétien Jean-Frédéric Poisson, que « les risques de dérive euthanasique sont toujours présents ».#findevie #directAN Guy Geoffroy (UMP) : "Cette loi n'est pas une loi d'euthanasie, ce n'est pas la loi du suicide assisté."— FrancoisBeguin (@François Béguin)require(["twitter/widgets"]);Les centristes de l'UDI ont également, dans leur « grande majorité », voté pour. « Le texte est équilibré, même si on aurait aimé un peu plus d'engagement du gouvernement sur les soins palliatifs », juge leur chef de file Philippe Vigier. Le Front de gauche a voté pour.#findevie #directAN Véronique Massonneau (EELV) : "Tout ce temps et tous ces espoirs pour en arriver là. Vous comprendrez notre déception"— FrancoisBeguin (@François Béguin)require(["twitter/widgets"]);#findevie #directAN Véronique Massonneau (EELV) : "le gouvernement a eu la crainte d'une mobilisation sociale qui n'existe pas sur ce sujet"— FrancoisBeguin (@François Béguin)require(["twitter/widgets"]);Le texte doit être examiné au Sénat avant l'été. 17.03.2015 à 12h48 • Mis à jour le17.03.2015 à 15h37 | Maxime Vaudano A cinq jours du premier tour, dimanche 22 mars, la campagne pour les élections départementales peine à intéresser les Français. Sur l'échiquier politique, le gros des débats restent focalisés sur la poussée attendue du FN, l'UMP et le PS se renvoyant déjà la balle pour en assumer la responsabilité. Pourtant, le score du parti frontiste n'est pas le seul intérêt de ces élections.Lire notre dossier consacré aux élections départementales 20151. Parce que ce sera la première élection paritaire de l'histoire de FranceEh oui. Même si la parité électorale est rentrée dans la loi en 2000, les mécanismes en place n'ont jamais permis  d'atteindre l'égalité parfaite entre les hommes et les femmes lors d'une élection.Si les partis sont soumis à une obligation de présenter en alternance des hommes et des femmes sur leurs listes aux municipales, aux régionales, aux européennes et aux sénatoriales, la tendance à promouvoir davantage d'hommes en première position défavorise les femmes - sans compter que certains partis s'arrangent avec les règles pour faire élire leurs hommes. Quant aux législatives, aucune règle ne contraint les partis à respecter la parité - ils sont simplement pénalisés financièrement s'ils ne présentent pas suffisamment de femmes ou de hommes.18 % de femmesLes élections départementales, qu'on appelait jusqu'à 2014 « cantonales », fonctionnaient jusqu'à présent sur le principe du « ticket paritaire », chaque candidat devant présenter un suppléant de l'autre sexe. Cela n'avait guère d'impact sur la composition des assemblées, puisque les suppléantes devaient attendre la mort ou la démission de leur titulaire pour accéder au mandat. Résultat : début 2015, les conseils généraux étaient les assemblées les moins paritaires de la République, avec 18 % de femmes, selon les chiffres du Répertoire national des élus (RNE) que Le Monde s'est procuré auprès du ministère de l'intérieur.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426498154189 .graphe").css("height", 450)$("#container_1426498154189 .title").empty()if ("Les dix films d'animation les plus rentables"!= ""){La parité dans les assemblées élues en France")}$("#container_1426498154189 .subtitle").empty()if ("a"!= ""){Chiffres extraits par le ministère de l'intérieur le 13 février 2015.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426498154189 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ /*load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.boxofficemojo.com/", _blank ); } }*/ }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Répertoire national des élus / Le Monde", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"percent", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, dataLabels: { style: { textShadow: 'none', fontFamily: "arial" }, align:'center', enabled: true, formatter:function(){ return Highcharts.numberFormat(this.point.percentage,0)+" %" } } }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:100, endOnTick:true, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}],xAxis:{ /*type:"linear",*/ categories:["Conseillers régionaux","Eurodéputés français","Conseillers municipaux","Conseillers communautaires","Députés","Sénateurs","Conseillers généraux"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-60 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true,{series.name} : {point.y} ({point.percentage:.0f} %)', shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"top", align:"center", y:-10},series:[ { name: 'Hommes', data: [944,43,311556,53679,425,261,3300], color: '#0386c3', yAxis: 0 },{ name: 'Femmes', data: [905,31,210393,26803,151,87,715], color: '#F19300', yAxis: 0 }]})});var chart = $('#container_1426498154189 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Le nouveau mode de scrutin imposera une stricte parité dans les conseils départementaux, puisque les Français seront amenés à voter pour des binômes hommes-femmes, qui ne pourront être séparés : soit ils sont élus ensemble, soit ils perdent ensemble.En revanche, rien ne garantit que les femmes élues se verront offrir les postes à responsabilité au sein des futurs conseils départementaux, comme les vice-présidences ou les présidences. Actuellement, seuls 5 départements sur 100 (6 si l'on y ajoute le Conseil de Paris) sont dirigés par une femme.Lire : Les femmes à la conquête des départements 2. Parce que le personnel politique devrait être profondément renouveléSelon nos calculs, basés sur le RNE, seuls 2 033 des 4 015 conseillers généraux actuels se représentent lors de ces élections départementales. S'ils étaient tous élus, le renouvellement serait donc au minimum de 50 %.Mais bien entendu, cela ne sera pas le cas, car une partie d'entre eux seront battus par les quelque 16 000 nouveaux candidats qui se présentent. Mal en point dans les sondages, le PS et ses alliés du PRG (les deux formations totalisent plus de 800 conseillers généraux actuels qui se représentent) devraient selon toute vraisemblance perdre des plumes, entamant leur important tissu d'élus locaux, déjà malmené par les municipales de 2014.Lire : Le PS anticipe une déroute aux départementalesif (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426504220896 .graphe").css("height", 450)$("#container_1426504220896 .title").empty()if ("Les conseillers généraux sortants par étiquette"!= ""){Les conseillers généraux sortants par étiquette")}$("#container_1426504220896 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426504220896 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Répertoire national des élus / Le Monde", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, dataLabels:{ enabled:true,style: { textShadow: 'none'} }, }, pie:{ showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:1500, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["PS","UMP et centre-droit","Extrême gauche","PRG","Modem","EELV","Extrême droite","Autres"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Nombre de conseillers généraux", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ { name:"", y:1439, color:'#F96996' }, { name:"", y:1043, color:'#2C59A8 ' }, { name:"", y:230, color:'#9C090F' }, { name:"", y:102, color:'#F96996' }, { name:"", y:59, color:'#FB6B02' }, { name:"", y:43, color:'#80B904' }, { name:"", y:3, color:'#04103F' }, { name:"", y:1096, color:'#A2A9AE' }, ] }]})});var chart = $('#container_1426504220896 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Quant au Front national, si la poussée que les sondages annoncent se concrétise, il devrait placer dans les assemblées départementales de nombreux nouveaux élus, car il ne compte actuellement que deux conseillers cantonaux, dans le Var et le Vaucluse, outre le dissident Jacques Bompard.3. Parce ces élections devraient bouleverser les équilibres partisansOutre la possible percée du FN, qui peut prétendre à la conquête de quatre départements, le grand gagnant du scrutin devrait être l'union de la droite et du centre, qui devrait emporter la majorité des présidences - jusqu'à une soixantaine sur 98 (Paris, la Guyane et la Martinique n'ont pas de conseils départementaux).Le PS et ses alliés, qui en détenaient jusqu'alors 60 (sans compter Paris), pourraient en perdre une grosse vingtaine. Le Parti communiste est également menacé de voir son seul département (l'Allier) conquis par l'UMP. Après le Parlement européen en 2009, les grandes villes et le Sénat en 2014, la gauche abandonnerait donc un nouveau bastion, qu'elle tenait depuis 2004. Voir l'infographie : Depuis 2009, la gauche abandonne ses bastions de pouvoirAu-delà de ces bouleversements locaux, les élections départementales pourront être analysées comme une première répétition avant les échéances nationales de 2017. Il faudra notamment observer le comportement de l'UMP et du PS dans les situations de duels ou de triangulaires qui pourraient conduire à la victoire du FN. Mais surtout, il faudra prêter attention au « troisième tour » de l'élection, c'est à dire à l'élection du président de département. Si aucune majorité claire ne se dégage dans les conseils départementaux, certains élus de droite pourraient être tentés de conclure des alliances avec le FN en dépit des consignes fermes du président de l'UMP Nicolas Sarkozy sur ce point.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alice Fabre et Alexandre Pouchard A quelques jours du premier tour des élections départementales, le 22 mars, 18 192 candidats sont dans la dernière ligne droite pour figurer parmi les 3 990 conseillers élus. Pour nombre d'entre eux, la campagne consiste d'abord à informer sur les élections, alors que l'abstention s'annonce très importante. Tracts, affiches, réunions publiques : comment les candidats financent-ils leur campagne ? A quel remboursement peuvent-ils prétendre ?1. Dépenses électorales : quels moyens de propagande ?La loi définit précisément ce que les candidats peuvent faire pour convaincre leurs électeurs lors de cette campagne départementale. Ce sont les « dépenses de propagande ».La propagande dite officielle : sont ici concernés les circulaires (envoyées par courrier à tous les électeurs avant l'élection) et les bulletins de vote. L'impression de ces moyens de propagande est à la charge des candidats, la loi définissant précisément les modalités (papier entre 60 et 80 grammes, fond blanc pour les bulletins, etc.).Les autres moyens de propagande : les candidats peuvent choisir d'imprimer des affiches et des tracts, d'organiser des réunions publiques ou encore de créer des sites Internet ou des blogs.Ce qui est interdit : la communication des collectivités territoriales est surveillée et doit rester neutre : toute promotion d'un binôme ou d'un candidat est interdite. Par ailleurs, il est, entre autres, interdit d'acheter de la publicité dans la presse, dans des médias audiovisuels ou sur Internet (y compris mots-clés et liens sponsorisés), de coller des affiches électorales en dehors des emplacements réservés ou encore de distribuer des tracts la veille et le jour du scrutin.2. Qui avance les frais ?Le nouveau mode de scrutin, par binôme, ne change rien à la procédure pour se faire rembourser une partie de ses frais de campagne. Les deux candidats désignent un mandataire financier, qui ouvre un compte réservé aux dépenses de campagne. Ce mandataire peut aussi bien être une personne physique qu'une association.Une nouveauté cependant cette année : le principe de solidarité. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) analyse les comptes d'un binôme et non de deux candidats. Les dépenses de l'un engagent l'autre et vice versa. Quant au remboursement des dépenses, le virement est effectué  sur un seul compte. C'est ensuite aux deux candidats de se mettre d'accord pour se répartir la somme versée en fonction de leur apport personnel. Mieux vaut donc bien s'entendre avec son partenaire.C'est par ailleurs toujours bien aux candidats d'avancer leurs frais de campagne. Ils peuvent pour cela souscrire un prêt dans une banque ou se faire prêter de l'argent par leur parti. Le Front national propose ainsi des prêts (avec intérêts) aux candidats, la plupart du temps via le microparti de financement Jeanne, afin qu'ils puissent s'acquitter du kit de campagne du parti, obligatoire pour qui veut se lancer dans les départementales.D'autres partis n'accordent pas de prêt à leurs candidats. C'est par exemple le cas du Parti socialiste, même s'il arrive que des fédérations apportent une aide financière. C'est aux binômes d'assumer le financement de leur campagne de bout en bout. Le PS national prend juste en charge les déplacements des ministres et du premier ministre, ce qui représente environ 50 000 euros pour la campagne.3. A combien le financement public s'élève-t-il ?5 % Un binôme peut prétendre à un remboursement de ses dépenses de propagande dès lors qu'il a récolté au moins 5 % des suffrages exprimés à au moins l'un des deux tours du scrutin.Il se voit alors rembourser d'une part ses frais de propagande dits officiels (bulletins de vote, affiches, circulaires…) mais aussi une partie de ses dépenses de propagande dite libre (réunions publiques, tracts…).Les dépenses de chaque binôme sont toutefois plafonnées. Le montant de ce plafond varie en fonction du nombre d'habitants du canton. Ainsi dans un canton de 15 000 habitants, les candidats ayant dépassé le seuil des 5 % perçoivent 0,64 euro par habitant et les frais de campagne ne pourront pas dépasser 9 600 euros.Il est strictement interdit de dépasser ce plafond de dépenses, inscrit dans la loi, au risque de voir ses comptes de campagne invalidés – c'est ce qui est arrivé à Nicolas Sarkozy en 2013 pour ses comptes de campagne de l'élection présidentielle de 2012.47,5 % Le remboursement des dépenses de propagande libre se fait dans la limite de 47,5 % du montant du plafond. Dans le cas du canton de 15 000 habitants, l'Etat rembourse donc jusqu'à 4 560 euros de dépenses. Au-delà, les frais sont à la charge du candidat.Chaque parti donne des consignes aux binômes concernant leurs dépenses de campagne. Europe Ecologie-Les Verts (EELV) préconise ainsi depuis une dizaine d'années de ne pas dépenser plus que ce que l'Etat pourra rembourser, dans un souci d'économies budgétaires. Des campagnes alimentées par des donsTous les dons doivent être versés directement sur le compte bancaire du mandataire financier. Il ne peut pas y avoir d'intermédiaire qui entre en jeu, ce qui exclut donc le crowdfunding (financement participatif) et les systèmes de paiement électronique. Chaque don est plafonné à 4 600 euros, 150 euros s'il est versé en espèces. Les associations, les entreprises ou encore les collectivités n'ont pas le droit de contribuer financièrement aux campagnes électorales.Alice FabreJournaliste au MondeAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.03.2015 à 11h35 | Jean-Baptiste Chastand Combien de temps va-t-il falloir pour que syndicats et patronat trouvent enfin une solution ? Alors que les partenaires sociaux devaient se retrouver mercredi 18 mars pour corriger les graves anomalies de certaines règles de la nouvelle convention d’assurance-chômage entrée en vigueur en octobre 2014, le Medef a décidé lundi 16 mars d’annuler la réunion en raison de ses divergences internes sur les contreparties à demander en échange de ces corrections.Depuis octobre, la nouvelle règle dite des « droits rechargeables » qui devait normalement permettre aux chômeurs d’être certains de ne pas perdre de droits en reprenant une activité, pénalise en fait plusieurs milliers d’entre eux. Selon cette règle, au fonctionnement plutôt complexe et un brin absurde, un chômeur doit en effet d’abord épuiser la totalité des droits qui lui ont été ouverts lors de son inscription, avant de pouvoir bénéficier du « rechargement » de ses droits, calculés, eux, sur l’activité temporaire qu’il a pu reprendre au cours de sa période de chômage.500 000 chômeurs désavantagésLe problème est que cette règle « bloque » certains chômeurs avec de très faibles allocations pendant une longue durée, avant de pouvoir bénéficier d’une meilleure indemnisation. Typiquement, un étudiant ayant travaillé à temps partiel peut toucher après ses études une très faible allocation pendant plusieurs années, même s’il a eu entre-temps un CDD de cadre bien mieux rémunéré qui lui aurait permis de toucher une allocation plus élevée. Ces effets pervers des droits rechargeables ont été rapidement dénoncés par la CGT, et le Medef comme la CFDT, signataires de l’accord Unedic de mars 2014, ont promis le 16 janvier de chercher une solution. Selon l’Unedic, 30 000 chômeurs seraient fortement perdants avec ces nouvelles règles, mais près de 500 000 seraient en realité désavantagés, si on prend en compte un chiffrage plus large de l’Unedic.Après plus de deux mois de discussions, les partenaires sociaux semblaient s’être entendus pour ouvrir un « droit d’option » à certains de ces chômeurs. Selon Les Echos du mardi 17 mars, la CFDT et le Medef entendent permettre à ceux perdant plus de 30 % de leur niveau d’indemnisation la possibilité « d’opter » pour le droit le plus généreux, en perdant celui moins bien rémunéré. Mais le problème est que cette solution coûterait « entre 180 et 200 millions d’euros », alors que l’Unedic affiche déjà 4 milliards d’euros de déficit.Le Medef comptait donc bien demander en échange des mesures ailleurs pour ne pas l’alourdir. Après avoir envisagé de baisser les droits de certains chômeurs proches de la retraite, le camp patronal a notamment évoqué une baisse de l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE), qui permet à un chômeur souhaitant se lancer dans l’entreprenariat de toucher d’un bloc la moitié des allocations-chômage restantes avant sa fin de droits. Mais cette solution semble avoir été retoquée par le conseil exécutif du Medef, lundi 16 mars, ce qui a obligé les négociateurs patronaux à repousser sine die la réunion du 18 mars. Il semblait en effet difficile pour le Medef de réduire les aides aux demandeurs d’emploi souhaitant créer leur propre activité. Reste qu’en attendant, les milliers de chômeurs victimes des droits rechargeables vont devoir encore patienter.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Suc Les services français de renseignement vont pouvoir travailler en toute légalité sur le territoire national. Le projet de loi sur le renseignement, présenté jeudi 19 mars en conseil des ministres, rend légales et encadre des pratiques jusqu’ici utilisées sous le manteau par les agents des six services de renseignement. En dehors de toute enquête judiciaire, donc sans être placés sous le contrôle d’un juge, les agents pourront désormais sonoriser des véhicules, des habitations, des bureaux, y placer des caméras, poser des balises de géolocalisation, consulter le contenu des ordinateurs et des messageries sur Internet.Débuts difficiles pour le blocage des sites Internet djihadistesEn réalité, ces méthodes étaient déjà couramment utilisées, mais sans que cela soit prévu par la loi, au risque de fragiliser l’action des services. Anticipant des critiques sur de possibles atteintes à la vie privée et au secret des correspondances, le gouvernement met en avant le rôle d’une nouvelle autorité administrative indépendante, qui sera chargée de contrôler « la proportionnalité » des moyens employés au regard de la menace encourue.Le premier contrôle parlementaire du renseignement ménage les servicesComme un symbole de la priorité donnée au renseignement depuis les attentats de janvier, le projet de loi sera présenté en conseil des ministres et défendu sur les bancs de l’Assemblée nationale par le premier ministre, Manuel Valls, lui-même, et non par le ministre de l’intérieur. Une première sous ce gouvernement.En préparation depuis près d’un an, le texte – dont Le Monde a pu se procurer la version soumise au Conseil d’Etat pour avis – offre aux services de renseignement de nouveaux moyens d’investigation. Ils auront le droit d’utiliser notamment des Imsi-catchers, ces appareils qui permettent de capter toutes les communications dans un périmètre donné, celles du suspect poursuivi mais aussi celles de toutes les personnes se trouvant dans son voisinage.Les services de renseignement devraient avoir également la possibilité « pour les seuls besoins de la prévention du terrorisme » d’éplucher en temps réel les données informatiques, y compris les conversations sur Skype, les messages instantanés sur Facebook et Twitter. Enfin, le gouvernement veut également contraindre les entreprises gérant les réseaux sociaux et les moteurs de recherche sur Internet, peu enclines à livrer les données de leurs clients, à signaler toute dérive.Ainsi il est prévu que le premier ministre puisse « ordonner aux opérateurs de communications électroniques et aux fournisseurs de services de détecter, par un traitement automatique, une succession suspecte de données de connexion » sous réserve que l’anonymat des utilisateurs « ne soit levé qu’en cas de révélation d’une menace terroriste ». En l’espèce, il s’agit de tirer les enseignements des événements de janvier et d’avertir les services de renseignement dès lors que, comme Amedy Coulibaly, le tueur de l’Hyper cacher de la porte de Vincennes, un internaute effectue des recherches ciblées sur différents lieux ayant pour seul point commun d’être fréquentés par la communauté juive.« Une avancée considérable »La plupart de ces outils sont déjà utilisés en toute illégalité. Ils seront dorénavant accessibles sur simple autorisation administrative. Le gouvernement est parti du constat dressé dans un rapport de mai 2013 (PDF). Ses auteurs, le président (PS) de la commission des lois de l’Assemblée nationale Jean-Jacques Urvoas et le député (UMP) Patrice Verchère, y soulignaient que l’absence de texte de loi précisant les contours juridiques du travail de renseignement « expose notre pays, mais aussi ses services et leurs agents, au risque d’une condamnation par les juridictions nationales comme par la Cour européenne des droits de l’Homme ».La France a d’ailleurs déjà été condamnée par la CEDH, dans l’arrêt « Vetter contre France » du 31 mai 2005, pour avoir procédé, en 1997, à la sonorisation d’un appartement sans base juridique suffisamment précise. Le présent projet de loi vient donc combler un vide. « Pour nous, c’est une avancée considérable. Jusqu’ici, nous étions complètement hors la loi », avoue un haut gradé de la police spécialisé dans le renseignement.Le texte présenté par Manuel Valls insiste à plusieurs reprises : si les moyens des services de renseignement sont renforcés, c’est toujours « dans le strict respect des libertés individuelles ». Et non, ce n’est pas un Patriot Act à la française, jurent différents contributeurs du projet de loi, en référence aux mesures antiterroristes prises par les Etats-Unis après les attaques du 11 septembre 2001.Pour Manuel Valls, il faut envisager de « nouveaux dispositifs » en matière de sécuritéPour garantir le respect des libertés publiques, le gouvernement crée une nouvelle autorité administrative indépendante, la commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), appelée à remplacer la commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS). La CNCTR sera chargée de vérifier la proportionnalité des moyens, qui ne pourront être engagés qu’après son avis favorable. Un contrôle a priori, donc.Toutefois le projet de loi prévoit le cas d’un contrôle a posteriori, qui prend bien soin de ne pas dire son nom : « En cas d’urgence liée à une menace imminente ou à un risque très élevé de ne pouvoir effectuer l’opération ultérieurement, le dispositif peut être mis en œuvre immédiatement. » Avec deux garde-fous pour le moins limités. Le premier, imprécis, précise que le premier ministre et la CNCTR doivent en être informés « sans délai ». Le second paraît peu probable : « le premier ministre peut ordonner sa cessation immédiate ».En revanche, si des citoyens pensent être surveillés, ils pourront saisir la commission ou le conseil d’Etat qui pourra, le cas échéant, « annuler une autorisation jugée irrégulière, ordonner la destruction des renseignements recueillis et indemniser le requérant ». Céline Berthon, secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la Police nationale (SCPN), se veut rassurante : « Il est nécessaire de sortir d’une mystification : il ne s’agit pas de donner de blanc-seing à des barbouzes. Dès lors que les modalités de contrôle sont cohérentes et adaptées, les services de renseignement sont au contraire en demande pour sortir du système imparfait actuel. »Avec un cadre juridique sécurisé et des moyens techniques supplémentaires, l’action des services se trouve renforcée. À condition de ne pas oublier l’essence du métier de renseignement - l’analyse et la filature. Au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo, les « failles » évoquées par Manuel Valls dans la surveillance des frères Kouachi n’étaient pas de nature technologique mais humaine.Matthieu SucJournaliste au Monde Hélène Bekmezian   Jean-Marc Ayrault ne semble pas amer, ou rancunier. Un peu interdit plutôt, meurtri aussi, par ces deux années à Matignon et par la façon dont elles se sont terminées. C’est sa fille, Elise, qui, au terme du documentaire qu’elle lui consacre - « Mon père, ce Ayrault », diffusé en avril sur France 3 - le dit : pour elle, sa démission fut un « soulagement ». « Tu souffrais pour moi… », relance l’intéressé.C’est la première fois que l’enfer de Matignon est ainsi raconté, vu par les yeux d’une enfant de premier ministre remercié, comme d’autres avant lui, et sans grande délicatesse ce dernier jour de mars 2014. Ses blessures, ses regrets, ses incompréhensions, Jean-Marc Ayrault ne les cache pas à l’objectif de sa fille. « Les journalistes ont dit que Manuel Valls avait tout fait pour prendre ta place, notamment manœuvrer avec Arnaud Montebourg, Aquilino Morelle, Benoît Hamon… », l’interroge cette dernière.« Oui, ça, c’est vrai », répond-il sans détour avant de se défendre : « ce n’est pas un problème d’autorité » mais une « dérive de la communication plus que de l’information [qui] ne facilite pas l’exercice de la responsabilité politique ». « Navrant », juge-t-il également, cette façon de faire de François Hollande, qui « donne des consignes à des ministres par-dessus la tête du premier ministre et par SMS ».Des scènes plus intimesLa caméra tourne également lorsque l’ancien maire de Nantes, énervé après l’annonce d’un redécoupage régional prévoyant une fusion de sa région, les Pays-de-la-Loire, avec le Poitou-Charentes, reçoit un appel du chef de l’Etat. L’échange est court, tendu et, au bout du fil, on entend la voix d’un président un peu désemparé, arguant que « la Bretagne ne veut pas de fusion avec Pays-de-la-Loire » mais que « rien n’est encore tranché ». « Il m’a appelé avant que je m’exprime, c’est trop tard, je ne peux plus m’exprimer maintenant », conclut, rageur, M. Ayrault, qui finira par se contenter d’une courte déclaration sur Twitter.Des scènes politiques entrecoupées d’autres plus intimes, qui pourraient être issues de n’importe quel caméscope familial. On y voit sa femme, Brigitte, noyée au milieu des cartons de déménagement de Matignon qui envahissent le petit salon de la maison à Nantes ; la grand-mère, Georgette, « qui collectionne les caricatures » du « pauvre Jean-Marc » ou encore la petite fille qui s’enquiert de savoir comment s’est passée « la première journée » de son grand-père à l’Assemblée. Lui réapprend à bêcher son jardin, nettoie son combi Volkswagen ou regarde la série américaine « House of Cards » dans le train entre Nantes et Paris.À part François Hollande et brièvement Michel Rocard, aucun autre responsable politique n’est interrogé. Sans contradiction apportée à ses propos, Jean-Marc Ayrault garde le beau rôle : il s’humanise et apparaît désintéressé des jeux de cour du cénacle politico-parisien sans en être dupe non plus. Le titre, finalement, prend tout son sens ; pour sa fille, il n’est pas qu’un jeu de mot.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.03.2015 à 01h26 • Mis à jour le17.03.2015 à 14h11 Le premier ministre, Manuel Valls, et l'ancien président Nicolas Sarkozy se sont affrontés, lundi 16 mars au soir, à quelques kilomètres de distance et à quelques heures d'intervalle, ce qui a permis au premier de répondre aux attaques formulées un peu plus tôt par le second.Venu à Palaiseau (Essonne) pour soutenir la candidature de l'ancien secrétaire d'Etat UMP Georges Tron, affaibli dans cette campagne par son renvoi aux assises pour viol et agression sexuelle. M. Sarkozy s'est livré à une critique en règle de l'action du gouvernement. Le président de l'UMP a notamment ironisé sur les envolées et les charges de Manuel Valls à l'encontre de l'opposition.« La France n'est plus gouvernée puisque M. Valls préfère l'excès des mots, l'excès des postures là où les Français attendent de l'action, du sang-froid et des résultats. »Lire : Nicolas Sarkozy cible « l’excès des mots » et les « postures » de Manuel Valls« Ni colonne vertébrale ni convictions »« Ce n'est pas un duel de personnes, ce n'est pas un duel de coqs à distance de quelques kilomètres. C'est un combat pour le pays », a rétorqué le premier ministre devant plusieurs centaines de personnes réunies à Evry, dans l'Essonne, en soutien à Jérôme Guedj, président du conseil général et candidat à sa réélection.« Nicolas Sarkozy m'a demandé de garder mes nerfs, c'est un spécialiste de la question [...] Mais, quand il est incapable de choisir entre l'extrême droite et les républicains, entre le Front national et la gauche, il démontre que, non seulement il n'a pas de nerfs, mais qu'il n'a ni colonne vertébrale ni convictions », a poursuivi Manuel Valls, suscitant des rires dans la salle.« Il faut être, M. Sarkozy, à la hauteur des enjeux [...] Ce que je demande à tous les responsables politiques, c'est d'être à la hauteur de la situation », a insisté Manuel Valls, soulignant l'importance des scrutins des 22 et 29 mars.« Aujourd'hui, la droite française est sans vision (...) Quand on veut le bien de son pays, on ne se donne pas pour seul programme celui de défaire systématiquement ce qui a été fait. On n'organise pas le grand recul en arrière. » « Aujourd'hui, malheureusement, le programme de la droite, ou en tout cas d'une grande partie, c'est devenu une hésitation coupable, le refus de choisir clairement le camp de la République. »Propositions « dangereuses » du FNLe premier ministre s'en est également pris aussi aux propositions « dangereuses et insensées » du Front national (FN). « Il faut que les Français ouvrent leurs yeux, les candidats [du FN] sont à l'image de ce qu'est le FN, les candidats sont à l'image de ce qu'est la famille Le Pen, les candidats sont à l'image de ce qu'est Jean-Marie Le Pen aux calembours insupportables », a-t-il poursuivi après avoir dénoncé les propos « antisémites, racistes, homophobes » de « dizaines et dizaines » de candidats FN.Manuel Valls est aussi revenu sur sa « peur » du Front national, qui lui a valu de nombreuses critiques, y compris dans son camp. « Moi, j'ai peur de ceux qui n'ont jamais peur, de ceux qui disent que “tout va très bien, suivez-moi, je réglerai tout”. Non, il faut affronter la réalité, c'est ma marque de fabrique », a-t-il lancé.Lire aussi : « J’ai peur pour mon pays. J’ai peur qu’il se fracasse contre le FN »Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, assistait à ce meeting, ainsi que la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, et des représentants du Parti communiste français et du Parti radical de gauche. Un meeting où de nombreux orateurs ont insisté sur la nécessité de l'union de la gauche et des écologistes. Matthieu Goar A moins de sept jours du premier tour des élections départementales, Nicolas Sarkozy a encore durci son discours contre l’exécutif. Lundi 16 mars, le président de l’UMP a tenu une réunion publique à Palaiseau, dans le département de l’Essonne, située à une vingtaine de kilomètres d’Evry, le fief de Manuel Valls. L’occasion était trop belle de viser le premier ministre, très actif pendant cette campagne. « La France n’est plus gouvernée puisque M. Valls préfère l’excès des mots, l’excès des postures là où les Français attendent de l’action, du sang-froid et des résultats », a lancé l’ancien président de la République avant de décrire un « premier ministre qui doit avoir du temps libre, et qui supplée un premier secrétaire du PS aux abonnés absents et paniqué ».Lire aussi : Valls et Sarkozy en meeting dans l’Essonne, le département où les coups pleuventAlors que l’UMP espère contrôler 60 % des départements à la fin de ces élections, Nicolas Sarkozy a concentré l’essentiel de son propos à la critique d’une majorité en déliquescence, selon lui, obligée de recourir à l’usage du 49-3 pour faire passer la « coquille vide » de la loi Macron mais obnubilée par l’idée de « conserver des postes » dans les collectivités. « Ce soir il y a une autre réunion, une réunion bien singulière, puisque ce sera un meeting commun avec des gens qui n’ont plus rien en commun. Moins ils partagent d’idées, plus ils sont ensemble, ça leur tient chaud », a lancé l’ancien président de la République à propos du meeting d’Evry qui devait réunir M. Valls, Jérôme Guedj, candidat socialiste et ancien député frondeur et Emmanuel Cosse, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts.Accompagner la grogne socialeLe président de l’UMP a assumé une nouvelle fois l’expression « FNPS » afin de mobiliser les électeurs indécis et tentés par le vote frontiste. Mais l’ancien chef de l’Etat a passé beaucoup moins de temps à évoquer Marine Le Pen que dans ses précédents meetings. Il a au contraire insisté sur les aspects économiques et décrit une France où « les dépenses publiques n’ont jamais été aussi lourdes et où le matraquage fiscal n’a jamais été aussi brutal ». Une façon de viser directement son successeur. « M. Hollande a tout compris, il va visiter la France qui gagne. Voilà une bonne idée pour quelqu’un qui n’aimait pas les riches. (….) Que reste-t-il du “moi président” ? Il ne reste que le “moi” car le président a disparu », a-t-il moqué.Depuis que Manuel Valls s’est investi dans cette campagne, les dirigeants de l’UMP ont choisi de l’attaquer. A de nombreux points presse du parti, les porte-parole, Isabelle Le Callennec et Sébastien Huyghe, se sont étonnés de voir un premier ministre en meeting alors que la France rencontre des difficultés économiques. Lundi 16 mars, M. Huyghe s’est également emporté contre les récentes annonces du gouvernement (mesures en faveur de la ruralité, plan pauvreté, le comité interministériel sur la politique de la ville) à quelques jours du premier tour. « Nous voyons une vraie panique. (…) Manuel Valls a décidé de jouer le Père Noël à Pâques », a-t-il déclaré alors que le projet de loi sur le renseignement doit être présenté en conseil des ministres, jeudi 19 mars.A une semaine du premier tour, la droite a également la volonté d’accompagner la grogne sociale. Lundi 16 mars, Nicolas Sarkozy a promis qu’il reverrait de « fond en comble le système du RSI (régime social des indépendants) », si la droite revenait au pouvoir. Une annonce qui ne doit rien au hasard, à quelques jours de la spectaculaire manifestation de travailleurs indépendants, d’artisans et de commerçants à Paris, le 9 mars contre le RSI. Même préoccupation pour les professions de santé qui ont défilé, dimanche 15 mars à Paris. « Allez expliquer en 2015 que la grande réforme, c’est le tiers-payant généralisé, c’est irresponsable », a estimé M. Sarkozy qui a retrouvé des accents de sa campagne de 2007 axée sur le travail. « Nous sommes la majorité silencieuse qui en a plus qu’assez. Le génie français c’est le travail, c’est l’effort, c’est le mérite », a-t-il conclu.Matthieu GoarJournaliste au Monde Abel Mestre et Olivier Faye Marine Le Pen n'aime rien moins qu'être dans la position du favori. Depuis plus de quarante ans, le Front national (FN) fut, au minimum, un groupuscule anecdotique donné pour mort à plusieurs reprises, et au maximum, un « outsider » à prendre en considération mais qui ne pourrait jamais accéder au pouvoir. A moins d'une semaine du premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars, la situation du FN n'est plus la même. Plusieurs sondages donnent le parti d'extrême droite en tête des intentions de vote. A tel point que la situation en devient... inconfortable.« On préfère ne pas être donné en tête. Vaut mieux créer la bonne surprise que la mauvaise », se lamente une figure locale. A l'écouter, la formation nationaliste n'a pas le choix : il lui faut gagner un département ou il apparaîtrait comme le perdant de l'élection.« Guerre au peuple »Pour conjurer ce drôle de sort, Marine Le Pen joue donc à fond la carte de la victimisation. Une partition classique du FN. En déplacement dans le Var, à Six-Fours-les-Plages, lundi 16 mars, la dirigeante a donc fustigé la « rediabolisation » du FN faite, selon elle, par Manuel Valls. Le premier ministre serait, donc, le représentant de la « caste », déconnectée du « vrai pays » et qui aurait « déclaré la guerre » au peuple. Mme Le Pen a même évoqué « un racisme de classe ».« Pour la première fois un gouvernement se sert des moyens de l'Etat pour combattre le premier parti d'opposition. C'est lamentable », a fustigé la dirigeante d'extrême droite lors d'un meeting rassemblant un millier de sympathisants, entassés dans une salle André-Malraux pleine à craquer. Elle a également dénoncé « le mépris » de « Valls la fureur », « éructant sa haine ». De la même manière, les nombreuses déclarations polémiques de plusieurs candidats FN aurait un écho « inconsidéré » dans la presse, qui agirait de concert avec le pouvoir en place, pour empêcher le FN d'accéder au pouvoir et apporter « le changement ».« Changement »Prédisant « une bonne fessée » pour le PS aux élections départementales, la présidente du FN a répété que le seul « vote utile » pour « éjecter le PS dès le premier tour » est le vote frontiste. Pour convaincre les électeurs, Mme Le Pen s'appuie sur la gestion des villes FN, demandant « que les Français nous donnent l'occasion de démontrer que le FN est capable de mener une autre politique. Ils verront qu'il n'y a pas de fatalité. »Mais, lundi soir, la dirigeante a aussi brièvement évoqué la situation politique locale. Le Var reste, en effet, un département que le FN estime gagnable. Sur ces terres de droite, Mme Le Pen a donc insisté sur la dénonciation de la corruption qui serait le fait de tous les partis, sauf le FN évidemment : « Scandale, corruption et magouilles électorales de l'UMPS locale. […] Le Var est la caricature du système. On se partage le pouvoir et les renvois d'ascenseur. »La tournée de Marine Le Pen en Provence-Alpes-Côte d'Azur continuera mardi à Avignon et au Pontet (Vaucluse) et mercredi à Marseille (Bouches-du-Rhône).Olivier FayeJournaliste au MondeAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof (La Valette (Var) envoyé spécial) Au Vox, à La Valette-du-Var, les affiches annoncent la venue prochaine du groupe métal Moonspell et de sa tournée « Road to extinction ». Quand, sur le coup de 19 heures, Frédéric Boccaletti entre dans cette salle située dans une des nombreuses zones industrielles qui bordent l’agglomération toulonnaise, il est plutôt persuadé d’être en route vers le succès.Le responsable de la fédération FN dans le Var évoque immédiatement les bonnes nouvelles qu’il vient de recevoir. « A Fréjus, on pourrait avoir deux élus dès le 1er tour, assure-t-il, en saluant les militants présents. Et à Draguignan, qui est loin de nous être favorables, on est en tête dans tous les cantons. »A 20 heures, le coup de froid des estimations nationales plombe l’ambiance. « Les sondages nous plaçaient à 30 % et là, nous sommes à 24 %… Forcément, on est déçus, lance Michel Raynaud, secrétaire fédéral adjoint. Heureusement, dans le Var, c’est beaucoup mieux. » L’annonce de la victoire au premier tour des candidats FN, Julie Lechanteux et Richard Sert, dans le canton de Fréjus – ville dont le maire est David Rachline – avec 51,17 % des votants (et 25,5 % des inscrits), vient confirmer ses pronostics. « On double déjà notre score », lâche une militante, faisant référence au seul conseiller général que le FN avait jusqu’alors.Elections départementales : la droite en tête devant le FN, qui fait le meilleur score de son histoire « Le Front national, l’essayer, c’est l’adopter », assure Marc-Etienne Lansalde, maire frontiste de Cogolin, qui annonce fièrement que dans sa ville, le binôme FN a récolté 53 % des voix. « On va faire un très beau score, complète Frédéric Boccaletti. Nous sommes en tête à la moyenne départementale et présents au deuxième tour dans les 22 cantons restants. Dimanche prochain, nous pouvons en gagner cinq ou six, même si l’UMP a déjà commencé à négocier avec ses amis socialistes et verts. »Remporter le département ? Malgré la satisfaction de résultats inédits, le leitmotiv de la campagne FN ne semble plus à l’ordre du jour même si M. Boccaletti assure que « le Front a encore un réservoir de voix ».Un FN solide mais pas triomphant« Le FN est souvent en tête, mais seulement aux alentours de 40 %, explique Mireille Peirano, première secrétaire du PS dans le Var. Et comme nous allons appeler clairement à voter contre lui, cela sera dur pour lui d’avoir plus d’élus. Le Var devrait rester à l’UMP. »Dans la journée, le sénateur et maire de Toulon, Hubert Falco, patron de la droite varoise, s’était fait discret. A la mairie, les premières estimations l’ont sûrement rassuré. « Nous sommes largement en tête dans tous les cantons de la ville et même sur l’ensemble du territoire de l’agglomération de Toulon Provence Méditerranée, assure le patron de la droite varoise. On nous prédisait un raz-de-marée mais la digue Falco a tenu ! Et vous verrez que dimanche prochain, le FN ne gagnera pas plus de cantons ici que dans d’autres départements. »Comme prévu, la gauche, qui comptait dix sortants, ne garde plus beaucoup d’espoir pour le deuxième tour. Le binôme d’union de la gauche, réunissant une frondeuse socialiste et un communiste, dans le canton de la Seyne Nord pourrait être le seul à décrocher une victoire.Gilles Rof (La Valette (Var) envoyé spécial)Journaliste au Monde Service politique « Un score honorable. » L’adjectif qualificatif utilisé par le premier ministre Manuel Valls, peu après 20 heures, pour qualifier le résultat du PS lors du premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars, ne trompe personne : les socialistes encaissent là une cuisante défaite, sans doute l’une des plus sérieuses de leur histoire électorale, même s’il faudra attendre le soir du deuxième tour, dimanche 29 mars, pour mesurer l’exacte étendue des dégâts. Selon Jean-Marie Le Guen, ministre des relations avec le Parlement, la gauche serait absente « dans 500 cantons » au second tour.Selon la totalisation nationale en voix établie peu avant 21 heures par le ministère de l’Intérieur, le PS recueille en effet 12,16 % des suffrages (1 486 396 voix), les listes d’union de la gauche 7,93 % (968 748 voix) et le PRG 0,39 % (48 021 voix). Soit un total de 20,48 %, en dehors du résultat des candidats divers gauche, qui représente 7,25 % (886 660 voix).Suivre les résultats en directDifficile, dans la traditionnelle bataille d’interprétation des résultats qui s’est ouverte dès 20 heures, d’expliquer sérieusement que les socialistes ont résisté à la droite. L’UMP recueille en effet 6,45 % (788 918 voix), l’UDI 1,56 % (190 978 voix) et les listes d’union de la droite 19,84 % (2 424 913 voix). Un total de 27,85 %, donc, sans tenir compte des candidats divers droite, qui totalisent 8,41 % (1 028 475 voix).Si une incertitude régnait encore dimanche quant à l’identité de la formation, Front national ou Parti socialiste, qui occuperait la deuxième place à l’issue du scrutin, ce qui permettait aux ténors de la Rue de Solférino déployés sur les plateaux de télévision d’insister sur ce point, et donc de relativiser l’ampleur de la déroute, celle-ci devrait, dimanche prochain, se révéler cruelle. Les responsables de l’exécutif et du parti ont donc persévéré dans leurs efforts de mobilisation en vue de cet entre-deux tours.Etonnement de certains cadres« Tous les républicains font face à leurs responsabilités », a ainsi indiqué M. Valls, manière de dramatiser encore un peu et de poursuivre la campagne de mise sous tension face au FN qui a été celle du chef de gouvernement dans cette campagne. « J’appelle chacun à adopter une position claire et à faire voter pour le candidat républicain de gauche, ou de droite quand il fait face seul à l’extrême droite », a poursuivi le chef du gouvernement.« Là où la gauche ne peut concourir, j’appelle au désistement républicain et je demande la réciproque », a martelé, en écho, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui a appelé « les électeurs de gauche à se mobiliser pour le second tour, il s’agit de construire ensemble les digues pour la défense de la solidarité face à la droite et pour la défense de la République face à l’extrême droite dans chaque département. C’est une cause d’intérêt général ». Si la demande à peu de chances d’être entendue, on estime à Solférino que l’UMP va être gênée sur le sujet toute la semaine.Rue de Solferino, où aucune soirée électorale n’avait été organisée, l’ambiance était studieuse. Les premières estimations ont provoqué l’étonnement de certains cadres qui voyaient l’extrême droite beaucoup plus haut. S’attendant à une claque électorale, les socialistes affectent de se montrer quasiment satisfaits de ce score, qui les place pourtant en troisième position (sans compter les divers gauche). « On fait mieux que résister », estime M. Cambadélis. Au rayon des satisfactions, les socialistes retiennent qu’ils ont fait 10 points de plus qu’aux européennes et 5 points de mieux qu’aux municipales.« La sanction n’est pas là »Lors de la réunion du bureau national, peu avant 19 heures, Jean-Christophe Cambadélis a pris la parole, estimant que la « carte électorale du tripartisme » était en train de se mettre en place. Le premier secrétaire du PS a eu au téléphone la plupart des dirigeants des autres partis de gauche pour les appeler au rassemblement en vue du second tour. En privé, les responsables du PS pointent le faible score de la gauche radicale et des écologistes. « C’est la bérézina pour eux, l’échec du soit disant effet Syriza », explique un pilier du parti.En revanche, la droite a elle atteint ses objectifs et semble en mesure d’inverser la proportion de départements jusque-là par la gauche. « Ils sont quand même perplexes face à notre résistance », veut croire un cadre du PS qui veut croire que « la sanction n’est pas là ». Pour l’heure, les socialistes, déjà frappés par un plan social d’importance avec la déroute encaissée aux municipales de mars 2014 et soucieux de limiter celui qui s’annonce avec ces départementales, font front commun. Y compris les frondeurs, comme le député des Français de l’étranger Pouria Amirshahi : « Un seul mot d’ordre : mobilisation de tous pour le second tour. Un avertissement très fort a été donné au premier tour. Il faut maintenant que les électeurs et les électrices de gauche se mobilisent pour garder des politiques progressistes dans leur département et éviter la présence massive d’élus FN. On tirera les bilans au second tour. » Mais pas sûr que cette bonne tenue résiste à une élimination des socialistes au-delà du seuil acceptable par l’appareil.Départementales : nationaliser le scrutin est un « choix périlleux »Le premier ministre Manuel Valls a ainsi insisté sur le fait que « l’extrême droite, même si elle est trop haute, n’est pas la première formation politique de France ». Et de rappeler : « Je m’en félicite parce que je me suis personnellement engagé. » Reste que le débat sur l’efficacité de la stratégie adoptée par le chef du gouvernement, et au-delà sur la ligne de l’exécutif, en cas de défaite cinglante confirmée dimanche 29 mars, devrait évidemment s’ouvrir promptement.Service politiqueJournaliste au Monde Alexandre Lemarié « L’alternance est en marche et rien ne l’arrêtera ! » Nicolas Sarkozy n’a pas caché sa satisfaction lors de son intervention au siège de l’UMP, dimanche 22 mars, à la suite des premiers résultats du premier tour des élections départementales, qui donnent son parti en tête. Sans vouloir en faire une victoire personnelle, le président du parti de droite estime que ce succès conforte sa stratégie de rassemblement. « Je continuerai à faire de l’unité et du rassemblement de notre famille politique notre priorité », a-t-il déclaré, car, selon lui, « cette unité est la condition préalable aux yeux des Français pour incarner l’alternative républicaine qu’ils attendent avec impatience ».Elections départementales : la droite en tête devant le FN, qui fait le meilleur score de son histoireL’ancien chef de l’Etat s’est posé en force d’alternance, sans vouloir faire preuve de triomphalisme : « Il faut entendre le désarroi de nos compatriotes et y apporter des réponses claires et rapides. (…) Voter pour les candidats de la droite et du centre est la seule façon de préparer l’alternance », a-t-il dit, en soulignant qu’il a « conscience de la responsabilité qui pèse » sur sa formation.Le numéro un de l’UMP a de nouveau tendu la main aux électeurs de Marine Le Pen, qu’il a tenté de séduire pendant toute la campagne : « A tous ceux qui ont fait le choix de voter pour le FN, nous entendons leurs exaspérations. Mais ce parti n’apportera aucune réponse aux difficultés des Français au contraire, il les aggravera. » Avant de réaffirmer que son parti ne nouera « aucun accord local ou national » avec le parti d’extrême droite. Quant aux duels PS-FN au second tour, M. Sarkozy a réaffirmé la ligne officielle de son parti du « ni-ni », en affirmant que l’UMP « n’appellera à voter ni pour le Front national, avec qui [il n’a] rien en commun, ni pour le PS, dont [il] ne partage pas les choix ». Les soutiens du patron de l’UMP estiment que ce succès renforce leur candidat dans la perspective de la primaire à droite pour la présidentielle. « Pour Nicolas Sarkozy, c’est formidable ! », s’emballe le sénateur sarkozyste Pierre Charon. « C’est incontestablement une victoire pour lui car c’est la première étape de la reconstruction qu’il porte », renchérit Laurent Wauquiez, le secrétaire général de l’UMP.Pour ses partisans, réunis dimanche soir au siège de l’UMP, cette victoire valide la ligne à droite toute du président de l’UMP : « Le choix de Nicolas Sarkozy de ne pas se compromettre avec le FN tout en ayant des propositions fortes a payé », affirme M. Wauquiez. « Cela montre qu’une droite offensive, qui répond à la colère des Français, peut l’emporter », abonde un sarkozyste du premier cercle. Tous pensent que cette validation d’une ligne de droite décomplexée signe, à l’inverse, « une défaite » pour Alain Juppé, qui a multiplié les mises en garde contre une UMP « à droite toute » pendant la campagne. « Cette victoire donne raison à la stratégie de Nicolas Sarkozy et donne tort à tous ses concurrents », juge M. Charon.» Suivre les résultats en directAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Abel Mestre Dans un entretien exclusif au Monde, la présidente du Front national estime que le score de son parti au premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars, est un « exploit ».Un FN solide mais pas triomphantCes résultats sont-ils un coup d’arrêt pour vous ?Je suis toujours restée prudente sur les sondages. Les élections locales sont liées à l’implantation. Et nous avons un déficit d’implantation, alors que nous sommes confrontés à des candidats qui sont souvent des sortants. J’ai toujours dit que réussir à faire le score des européennes [25 %] était un triomphe, et on dépasse ce score ce soir.C’est un très grand exploit et la confirmation de la fin d’un Front national capable de faire de bons scores aux élections nationales et qui avait du mal aux élections locales. C’est terminé. L’implantation locale des municipales a permis les résultats de ce soir. Et les résultats de ce soir feront ceux des régionales.Vous n’arrivez pas à déloger Nicolas Sarkozy du rôle de principal opposant…Cette lecture nationale n’a pas de sens. Celui que l’on a délogé, c’est le PS. On l’a délogé de mille cantons !Vous payez votre politique d’isolement. Quand il y a une dynamique d’alliance comme avec l’UMP et l’UDI, cela permet d’engranger plus de voix… Il y a surtout une dynamique de sortants. On passe de zéro implantation locale, avec un seul élu, à de nombreux seconds tours, c’est spectaculaire ! Que notre score rassure tout le monde, cela montre que notre normalisation est arrivée à un tel point que certains soufflent quand on fait 27 %.Votre dynamique semble tout de même enrayée…Pas du tout ! On fait plus qu’aux européennes ! Aux européennes, on a des têtes d’affiche qui tirent les listes. Là, l’immense majorité de nos candidats sont des inconnus. Et on arrive à consolider un vote national à la proportionnelle. Je n’ai aucune raison d’être déçue ce soir. Aucune. Les candidats vont être hypermotivés sur le terrain, ça va donner envie aux gens de s’investir, de s’implanter…Que vous-a-t-il manqué pour ne pas prendre le leadership à droite ?La notoriété des candidats. On a rattrapé une implantation locale inexistante. Mais regardez nos scores dans les villes frontistes. C’est impressionnant. Cela prouve que quand on est implanté, ça marche.Les résultats du PS sont une défaite pour Manuel Valls ?Le parti au pouvoir éliminé de la moitié dès le premier tour ! C’est une défaite personnelle. Il aurait un minimum de sens des responsabilités, il en tirerait les conclusions. Mais lui, il appelle à voter pour l’UMP ! Quand on est socialiste, c’est quand même particulier.Aujourd’hui, votre adversaire principal, c’est Manuel Valls ou Nicolas Sarkozy ?Je ne considère pas Manuel Valls comme mon adversaire principal. Mon adversaire principal, c’est un candidat à la présidentielle. C’est Hollande et Sarkozy.Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.03.2015 à 20h28 • Mis à jour le22.03.2015 à 22h16 | Alexandre Lemarié Ce soir, le premier parti de France n'est pas le Front national, comme annoncé ces dernières semaines, mais bien l'UMP de Nicolas Sarkozy. Selon les estimations de plusieurs instituts de sondage, le bloc UMP-UDI se situe entre 29,2 % et 32 %, l'installant comme la première force d'opposition au pouvoir.« L'alternance est en marche, rien ne l'arrêtera », a aussitôt réagi Nicolas Sarkozy quelques minutes après 20 heures. Pour le président de l'UMP, qui voit dans cette première place une validation de sa stratégie dure de campagne, « les conditions d'un basculement massif » à droite sont « réunies (…) dans un grand nombre de départements ». « Nous sommes le premier parti de France et incarnons l'alternance, se félicite Gérald Darmanin, secrétaire général adjoint de l'UMP en charge des élections. Cette victoire assez large de l'UMP montre que nos électeurs recommencent à nous faire confiance et que nous n'avons pas été submergés par la vague FN comme certains le prédisaient. » « Ce succès montre que l'UMP et l'UDI sont les seuls à incarner l'alternance au gouvernement », renchérit le porte-parole de l'UMP, Sébastien Huyghe.Suivre les résultats en directLes ténors de l'UMP y voient une défaite majeure pour l'exécutif, mais aussi une victoire personnelle pour leur chef Nicolas Sarkozy. « C'est une bérézina pour le PS », résume M. Darmanin. « En adressant un carton rouge à la politique de François Hollande, les Français montrent qu'il veulent l'alternance », selon M. Huyghe. « C'est une belle vague bleue et une formidable victoire pour Nicolas Sarkozy. La victoire lui revient car il a réussi à rassembler le parti et à le mettre en ordre de marche pour cette élection », ajoute le sénateur Pierre Charon, proche de l'ancien chef de l'Etat.« Il faut relativiser le scrutin »Cette victoire électorale ne peut que renforcer le président de l'UMP pour son premier test électoral depuis son élection à la tête du parti. « Nicolas Sarkozy a été capable de rassembler le parti et d'être un bon chef d'orchestre pour cette campagne », estime le porte-parole du parti. « Nicolas Sarkozy est le président d'un parti victorieux donc c'est toujours bon à prendre pour lui », observe M. Darmanin, avant de souligner que ce résultat ne donne pas un avantage définitif à l'ancien chef de l'Etat pour la présidentielle de 2017 : « Il faut relativiser car le scrutin d'aujourd'hui rassemble seulement près de 45 % des votants, alors qu'une présidentielle réunit près de 80 % des Français. »Mais le résultat du premier tour conforte logiquement Nicolas Sarkozy. « Ce premier tour montre la profonde aspiration des Français à un changement clair qui commence par les départements », a-t-il déclaré dimanche soir.Alors que, dès l'annonce des résultats, Manuel Valls a appelé « tous les républicains à faire barrage à l'extrême droite » au second tour dimanche prochain, Nicolas Sarkozy a répondu que côté UMP, « il n'y aura[it] aucun accord local ou national avec les dirigeants du FN », mais l'ancien président de la République a répété que son parti appliquerait la règle du « ni ni » en cas de duel PS-FN.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Service politique Marine Le Pen n’aura pas remporté son pari. Non, au soir du premier tour des élections départementales, le Front national ne s’installe pas comme le premier parti de France. Avec un score situé entre 23 % et 26 % des suffrages exprimés, selon les premières estimations, le parti d’extrême droite se classe troisième au niveau national, derrière les blocs UMP-UDI et PS-PRG, qui totalisent respectivement autour de 38 % et 27 % des voix.Elections départementales : la droite en tête devant le FN, qui fait le meilleur score de son histoireCes résultats sont donc loin de l’objectif – non avoué mais qui courait au sein du parti d’extrême droite – d’atteindre la barre des 30 % et d’être « le premier parti de France », que Mme Le Pen revendiquait depuis les élections européennes de mai 2014, où elle avait rassemblé un peu moins de 25 % des voix.Toutefois, la présidente du parti n’a pas hésité à parler d’« exploit », en commentant les résultats dans la soirée. « Le FN réussit l’exploit de dépasser son score des européennes. Ce vote qui s’enracine montre que les Français veulent retrouver leur liberté et ont compris qu’une autre politique est possible », a-t-elle déclaré depuis le siège du parti à Nanterre.Se retrouvant derrière l’UMP, Mme Le Pen ne parvient pas à prendre le leadership de l’opposition au Parti socialiste. Surtout, elle perd son duel à distance avec Nicolas Sarkozy et son parti, qu’elle donnait pour mort politiquement il y a encore quelques jours. Elle ne pourra pas donc inverser le rapport de forces au sein de la droite. Mme Le Pen comptait, en effet, sur la pole position pour devenir une force d’attraction pour des élus UMP de terrains déboussolés et qui souhaiteraient garder leurs sièges.« La hausse de la participation montre que le FN est le seul à ramener les Français aux urnes », a malgré tout lancé Marine Le Pen, estimant que ces résultats étaient « un désaveu cinglant pour le premier ministre qui a cru pouvoir prendre la tête d’une campagne contre le peuple ». « Manuel Valls doit démissionner compte tenu du faible résultat du PS », a-t-elle encore ajouté.Nombreuses triangulairesCependant, il ne faut pas faire de ces résultats une défaite pour les frontistes. Loin de là. Avec un seul sortant, le FN va voir considérablement augmenter son nombre de conseillers départementaux. Cela va lui faciliter son travail de maillage territorial et favoriser son implantation dans les territoires. Il confirme sa place de troisième parti de France dans le paysage politique français et serait en position de se maintenir dans de nombreuses triangulaires, réalisant le meilleur score de son histoire à une élection locale. Pour Marine Le Pen, « ces nombreux seconds tours constituent une opportunité unique d’imposer un vrai changement » et de « briser le bipartisme ».Dans le détail, son parti renforce son implantation dans les territoires qui l’avaient vu remporter des mairies lors des élections municipales. Ainsi, à Béziers (Hérault), les listes investies par le FN et le maire de la ville, Robert Ménard, obtiendraient entre 45 % et 50 % des voix. Sur l’un des trois cantons, le FN serait même proche d’être élu dès le premier tour. Dans le Var, il confirme également sa poussée : le leader local et candidat à la présidence du conseil départemental, Frédéric Boccaletti, parle de possible élection dès le premier tour dans le canton de Fréjus, dirigé par un maire frontiste, David Rachline.Dans le Var, l’UMP et le FN à couteaux tirésA Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où le maire Steve Briois avait été élu dès le premier tour des municipales, il réalise également des scores très importants. Outre cet enracinement, le FN serait en passe de conquérir de nouveaux bastions, notamment dans l’Aisne et la Somme.Service politiqueJournaliste au Monde Service politique Une France bleu horizon. La très nette victoire de l’UMP, à en juger par la tendance nationale que dessinent les estimations des instituts de sondage, constitue le principal enseignement du premier tour des élections départementales, qui s’est achevé à 20 heures dimanche 22 mars. Des estimations qui confirment également l’installation et l’enracinement du Front national, qui, s’il échoue à s’installer dans la position du « premier parti de France » qu’ambitionnait d’occuper Marine Le Pen, fait le meilleur score de son histoire dans des élections locales, avec environ 26 % des votes.Selon le ministère de l’intérieur, sur la base de 85 % des votes dépouillés, la droite a remporté 98 cantons dès le premier tour, la gauche 25, et le Front national 3. Le ministère a également établi à la même heure le taux de participation à 51, 27 %. Sur cette même évaluation, le ministère affirme que le bloc droite obtient environ 36,5 % des voix, le bloc gauche 35,1 % et le FN 25,8 % des voix. L'abstention s'élevait à 48,93 %, selon le ministère.Peu après la divulgation des premières estimations, Nicolas Sarlozy s’est félicité que, dans un grand nombre de départements, « les conditions d’un basculement massif en faveur de la droite et du centre sont réunies ». Le président de l’UMP a appelé à la mobilisation pour le second tour, le 29 mars, afin de « conforter la dynamique » en faveur de la droite.Lire aussi : L’UMP se réjouit d’une victoire « assez large »Le patron de l’UMP a confirmé qu’il n’y aurait « aucun accord national ou local avec les dirigeants du FN ». Et de préciser la consigne : « Dans les cantons dans lesquels nos candidats ne sont pas présents au second tour, l’UMP n’appellera à voter ni pour le FN, avec qui nous n’avons rien en commun, ni pour le PS, dont nous ne partageons pas les choix. »Le chef de l’UMP s’est adressé aux électeurs qui se sont tournés vers le parti d’extrême droite : « Aux électeurs du FN, je dis que nous entendons leur exaspération. Mais ce parti, qui a le même programme que l’extrême gauche, qui s’est félicité de l’élection de l’extrême gauche en Grèce, n’apportera aucune solution aux Français. » Suivre en direct les résultats des élections départementalesPour les responsables de la droite, cette victoire électorale ne peut que renforcer le président de l’UMP pour son premier test électoral depuis son élection à la tête du parti. « Nicolas Sarkozy a été capable de rassembler le parti et d’être un bon chef d’orchestre pour cette campagne », estime le porte-parole du parti. « Nicolas Sarkozy est le président d’un parti victorieux, donc c’est toujours bon à prendre pour lui », observe M. Darmanin, avant de souligner que ce résultat ne donne pas un avantage définitif à l’ancien chef de l’Etat pour 2017 : « Il faut relativiser, car le scrutin d’aujourd’hui rassemble seulement près de 45 % des votants, alors qu’une présidentielle réunit près de 80 % des Français. »« Ce n’est pas l’énorme défaite »Sans surprise, le Parti socialiste, n’arrive que troisième, avec environ 21 % des votes selon le ministère de l’intérieur à 22 heures. « Ce n’est pas l’énorme défaite, pas si catastrophique », assurait-on contre toute évidence rue de Solférino, en argumentant que ce résultat, qui confirmait l’installation du tripartisme, « incitait au rassemblement de la gauche dès le premier tour ». « Le bloc de gauche résiste mieux que prévu », voulait croire Carlos Da Silva, porte-parole du PS et proche du premier ministre. « Il va falloir que les autres partis de gauche comprennent qu’on est entré dans une phase de tripartisme, et donc qu’il faut se rassembler. Dans beaucoup d’endroits, si vous additionnez les scores de la gauche, on aurait été largement en tête. »Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, a affirmé que les candidats de gauche seraient absents dans 500 cantons au second tour des élections départementales.Dès 20 h 6, Manuel Valls a été le premier à commenter les résultats, et à se « féliciter » de voir que « le Front national n’est pas la première force politique de France ». Le premier ministre, très impliqué dans la campagne, a rappelé que « rien n’est joué » avant le second tour, soulignant que le bloc de gauche est « à peu près équivalent à celui de droite », soit un « score honorable ».Selon nos informations, le premier ministre estime que sa stratégie pendant la campagne est un succès : le FN, dont il n’a cessé de pointer le « danger » ces dernières semaines, n’est pas ce soir le premier parti de France. Le score plus bas que prévu du parti d’extrême droite valide donc en creux son discours.Le Front national, donné à 24,5 % par CSA et à 23 % par Ipsos, n’empoche pas le triomphe annoncé par Marine Le Pen, mais s’enracine. Marine Le Pen a pris la parole pour se réjouir de « l’exploit » réalisé par le Front national, qui est parvenu à « dépasser son score des européennes ». « Ce vote qui s’enracine montre que les Français veulent retrouver leur liberté et ont compris qu’une autre politique est possible », a affirmé la dirigeante du FN, lors d’une déclaration au siège de son parti. Marine Le Pen a affirmé que « le nombre impressionnant de seconds tours auxquels seront présents des candidats FN et l’éviction des candidats PS de mille cantons montrent notre succès ».Lire aussi l’analyse : Un FN solide mais pas triomphantLe Front de gauche et ses alliés recueilleraient pour leur part 9,7 % des suffrages, selon CSA, et 7,5 %, selon Ipsos.Service politiqueJournaliste au Monde Gilles Rof (Var, envoyé spécial) La rencontre était fortuite, mais elle a été électrique. Résumé parfait de la tension qui règne dans le Var entre l’UMP – 30 ans de règne à la tête du département –, et le Front national, challenger ambitieux. Comme un symbole, ce dimanche de premier tour des départementales a commencé par un bref coup de chaud entre Frédéric Boccaletti, leader FN et candidat affirmé à la présidence du conseil départemental, et le maire UMP de Six-Fours-les-Plages, Jean-Sébastien Vialatte, venu soutenir son binôme.A 10 heures, dans le petit bureau de vote des Playes, école maternelle entourée d’un océan de lotissements, il n’a pas fallu plus de cinq minutes à M. Vialatte pour faire enrager celui qu’il a battu aux municipales en mars 2014. Une allusion au « passé judiciaire de M. Boccaletti », à l’attention d’un journaliste, et voilà le leader frontiste exaspéré, promettant lui aussi de « sortir les casseroles ». « Le FN veut faire de Six-Fours un laboratoire ? Cela fait vingt ans que j’entends ça, et vingt ans que je suis élu, poursuit M. Vialatte, pas mécontent d’avoir irrité son adversaire. Pendant les campagnes, ma ville a droit à la visite de toute la famille Le Pen… Cette fois encore c’était Jean-Marie, Marine et Marion. »Frédéric Boccaletti, « grand mamamouchi » FN du VarQuelques minutes plus tard, calmé, Frédéric Boccaletti jugeait l’attitude de son rival municipal comme « la preuve que l’UMP du Var est très inquiète devant la poussée du FN… Je vois surtout que j’ai un accueil encore plus chaleureux que d’habitude dans les bureaux de vote. On peut avoir une très belle surprise dès ce premier tour. » Le leader frontiste voit ses troupes « présentes dans 20 des 23 cantons » dimanche 29 mars.« Grande désespérance »Dans le canton de Toulon 4, près des plages du Mourillon, c’est la 1re adjointe d’Hubert Falco, le sénateur (UMP, Var) et maire de la ville, qui fait la tournée des bureaux. La députée UMP Geneviève Levy est au premier rang pour entendre les électeurs, perdus, se plaindre du redécoupage et de la « panique que cela provoque ». « Si on voulait pousser certains indécis à ne pas aller voter, on n’aurait pas fait autrement… », peste-t-elle. Candidate remplaçante sur le canton de Toulon 1, Mme Levy se dit « sereine face au FN ».« Nous avons quand même été élus au premier tour il y a à peine un an », se rassure-t-elle tout en reconnaissant qu’elle a senti ces dernières semaines « une grande désespérance chez les électeurs qui pourrait les pousser vers le Front »… « Ce serait quand même un comble à Toulon, où on a déjà payé pour voir ce que le FN peut faire quand il est au pouvoir », conclut Geneviève Levy. A côté d’elle, sur la table du bureau de vote, aucun bulletin ne porte le logo du PS ou de l’UMP. La droite s’affiche « majorité départementale ». Les socialistes, eux, ont laissé le canton aux écologistes.A Roquebrune-sur-Argens, Luc Jousse préside le bureau de vote numéro 1. Dans ce canton, les autres partis ont laissé UMP et FN seuls en duel dès le premier tour. M. Jousse, démissionnaire de l’UMP en janvier, a clairement fait campagne pour les candidats du Rassemblement Bleu Marine. « Je soutiens mon adjoint aux sports qui est remplaçant sur cette liste, assure le maire, qui aura, mi-avril, deux rendez-vous avec la justice pour provocation à la haine raciale et détournement de fonds publics. S’il avait été sur une liste de gauche, j’aurais fait la même chose. »Sur ce canton, l’UMP a investi François Cavallier et Josette Mimouni. Cette dernière, élue d’opposition à M. Jousse à Roquebrune, est celle par qui les problèmes judiciaires du maire sont arrivés. A la tête d’une association de défense des contribuables, elle a dénoncé des irrégularités dans la gestion de la ville. « Au-delà du duel FN-UMP que vous trouvez partout dans ce département, il y a ici aussi une confrontation entre personnes », note cette retraitée qui se présente comme une « citoyenne sans étiquette ». « Nous avons fait campagne en dénonçant l’affairisme, et il est étonnant de voir le manque de cohérence du Front national qui donne des leçons de probité mais accepte le soutien de M. Jousse. »Gilles Rof (Var, envoyé spécial)Journaliste au Monde Lucie Soullier (Calvados, envoyée spéciale) « Ah bon ? Y a une marée spectaculaire ? » Assise sur le sable de Deauville, dans le Calvados, Olivia est au courant des élections départementales, mais pas de la grande marée qui a agité tout le week-end la mer qui lui fait face. Pour autant, elle n'a pas voté dimanche 22 mars. Inscrite sur les listes électorales de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) alors qu'elle vit désormais à Pontoise (Val-d'Oise), elle n'allait « de toute façon » pas déposer son bulletin elle-même. Et elle a oublié de faire une procuration. Alors « autant profiter de l'air marin ».Les téléphones viennent de sonner pour alerter sur une participation faible mais meilleure qu'en 2011 : 18,02 % à la mi-journée. Il est à peine midi, pourtant Paul-Alexis Thiebot range déjà les jouets de plage de ses deux enfants. Pas question pour lui d'être en retard pour aller voter à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine.Exactement ce qu'avait prévu Nathalie. Voir la grande marée au Havre, samedi, et repartir de Deauville dimanche avant 13 heures pour arriver à temps : « C'était le plan. » Mais, à l'heure dite, elle n'a pas encore déjeuné et sa fille de 3 ans vient d'attraper le pompon sur le manège de la digue. C'est reparti pour un tour pour la fillette. Nathalie, elle, ratera le sien. Pour la première fois, l'élection « se fera sans [elle] ». Car pour tenter d'éviter les bouchons elle repartira finalement vers 18 heures. A la même heure, son bureau de vote de Condé-Sainte-Libiaire (Seine-et-Marne) fermera ses portes.Lire : Un premier tour à quatre inconnues« Un dernier petit tour sur la plage »Au port voisin, les trois isoloirs du bureau de vote no 1 sont vides. Sur les 4 010 inscrits de Trouville-sur-Mer, 28,15 % se sont déplacés avant 14 heures. Ils étaient autant aux élections européennes de 2014 à la même heure (28,11 %)… Mais 8 % de plus aux cantonales de 2008 (36,34 %).Le contraste est saisissant avec les terrasses des restaurants. « C'est un très bon week-end », sourit Marie-Thérèse Gibourdel, derrière le comptoir du salon de thé de son fils. La grande marée a attiré les touristes, « presque autant qu'une bonne météo ». Le marché aux poissons a lui aussi rempli ses tables. Céline Averty et Eric Charbonnier sont venus des Yvelines pour y partager une douzaine d'huîtres. Avant d'aller voter ? « C'est prévu », promet l'enseignante. Le couple est confiant. Leur bureau ferme à 20 heures, alors ils ont encore le temps de se mettre en route. Une fois la dernière huître avalée ? « Euh non, on va faire un dernier petit tour sur la plage avant. » Sur la promenade, ils sont loin d'être seuls à retarder l'heure du départ.À Trouville-sur-Mer, contraste entre le bureau de vote No1 et le marché aux poissons juste en face. #Dep2015 http://t.co/RpRcg2kGne— Lucie Soullier (@LucieSoullier)require(["twitter/widgets"]);Le patron d'un stand de poissons, lui, « n'aura pas le temps » d'aller voter avant 18 heures. « On ira demain », lance-t-il, avouant ne pas se sentir très concerné. « Mais ne dites pas mon nom, ça pourrait être mauvais pour les affaires. » Sur la promenade Savignac de Trouville-sur-Mer, deux couples profitent d'un rayon de soleil pour acheter des glaces. « Je vous dis qu'on ne va jamais rentrer avant ce soir, prédit l'une des jeunes femmes. On va finir au casino. »Lucie Soullier (Calvados, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici La séance de négociation salariale dans le transport routier de marchandises du jeudi 26 mars a abouti à un échec, tout comme la précédente, le 9 février. La réouverture du dialogue social avait été demandée par Alain Vidalies, secrétaire d’Etat au transport au lendemain de l’organisation, le 15 mars, par l’intersyndicale du transport CGT-CFDT-CFTC-CGC-FO, de nouveaux barrages routiers.La négociation a achoppé pour les mêmes motifs qu’il y a un mois et demi, même si les bases de départ avaient un peu changé. L’intersyndicale, qui demandait jusqu’à présent une hausse de 5 % des minima de branche, a abaissé ses exigences, à 4 %. Mais la partie patronale a jugé ce niveau tout aussi « inatteignable » que le précédent.Les organisations d’employeurs (FNTR, TLF et Unostra) n’avaient, elles, pas modifié leur proposition, soit une augmentation allant de 1 %, pour le coefficient le plus élevé, à 2 %. Inacceptable pour les syndicats.Aucune augmentation conventionnelle depuis 2012Le patronat proposait aussi l’ouverture de nouveaux chantiers de négociations, telle qu’une réduction du délai de carence des arrêts maladie. Mais les syndicats veulent tout d’abord régler la question salariale pour en finir avec « la smicardisation de la profession », disent-ils. Depuis 2012, aucune augmentation conventionnelle n’a été appliquée faute d’accord. Si bien qu’actuellement, quatre grilles sur cinq démarrent au-dessous du smic.De son côté, la fédération patronale des PME (OTRE) a avancé des propositions nouvelles. A une hausse initiale, entre 1,4 % et 2,2 % selon les coefficients, s’ajouterait « une seconde augmentation entre 0,4 % et 0,6 % au 1er octobre », si l’amendement de lutte contre le dumping social de la loi Macron, prévoyant que les chauffeurs routiers étrangers travaillant dans l’Hexagone soient payés au smic français, rentrait en application, a indiqué Jérôme Vérité, de la CGT Transports.Lire aussi :Ces routiers étrangers qui ne comprennent pas la grève« Irrecevable, pour Thierry Douine, président de la fédération des transports CFTC. Je ne vais pas signer un accord conditionné au vote d’une loi ! » Une proposition, qui « n’a aucun sens », abonde Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).Salle envahie« C’est terminé, on n’aura rien en 2015, et en 2016, avec l’augmentation du smic, la grille va encore se tasser en dessous », déplore M. Douine. Pour lui, « les salariés ne se sont pas assez bougés » lors des multiples actions (barrages et opérations escargot), qui ont lieu depuis janvier, et « les patrons n’ont pas senti de pression ».Jeudi, certains routiers ont envahi la salle de la Direction régionale du travail et de l’emploi (Direccte) d’Ile-de-France, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), où se tenait la négociation. « Environ 200 militants ont pénétré dans la salle, ont voulu séquestrer les patrons, cela a duré deux heures », indique M. Douine.« Je condamne ces débordements syndicaux », indique M. Paulissen, pour qui cette action « n’est pas spontanée ». « On avait appelé à une manifestation devant les locaux de la Direccte. Après des interruptions de séances, des salariés en colère ont envahi la salle. Ils étaient énervés, raconte M. Douine. Mais c’est logique : ils font face au dogmatisme profond des patrons qui ont pourtant la capacité de faire décoller les grilles du smic. On a essayé de dire à nos militants qu’il valait mieux nous laisser faire et ils sont partis. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Il a l’impression de s’être cogné contre un mur. D’avoir été tenu à la lisière d’un tout petit monde qui ne voulait pas de lui. Il y a une douzaine d’années, Frédéric Puig a souhaité changer de métier. Son ambition : devenir greffier d’un tribunal de commerce. Il en avait côtoyé régulièrement dans son activité de responsable juridique à la chambre des métiers de Bourg-en-Bresse. « La profession m’intéressait », explique-t-il.Dès le départ, il a dû batailler. D’abord pour être dispensé de l’examen d’entrée, ce qui était normal, à ses yeux, compte tenu de son expérience et de son bagage universitaire – un DEA en droit privé. Le tribunal administratif lui a donné gain de cause, après moult péripéties. Ensuite, il a toqué à la porte de plusieurs greffiers. Certains n’avaient besoin de personne. D’autres l’ont éconduit car ils comptaient, à terme, intégrer un de leurs enfants ou deux nièces. Au bout du compte, rien : « J’ai essuyé des fins de non-recevoir. »Frédéric Puig en déduit que l’accès à cette profession est « fermé » à double tour. Ou plutôt strictement corseté par une règle qui remonte à la Restauration : le droit de présentation. Inscrit dans l’article 91 de la loi du 28 avril 1816, elle permet à plusieurs catégories de professionnels du droit, parmi lesquels les greffiers de commerce, de soumettre le nom de leur successeur à l’agrément du garde des sceaux. Généralement, la chancellerie entérine la suggestion qui lui est faite.7 noms de famille pour 21 greffes... sur 134 en FranceFrédéric Puig trouve cette disposition contraire à la Constitution, parce qu’elle viole, selon lui, le principe d’égale admissibilité aux « dignités, places et emplois publics » énoncé par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Il a d’ailleurs soumis au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). La haute juridiction doit se prononcer vendredi 27 mars. Un recours strictement identique avait été engagé, il y a quelques mois, au sujet des notaires, qui jouissent eux aussi du droit de présentation ; le Conseil avait jugé ce mécanisme conforme à la Constitution.Sa décision sera-t-elle la même s’agissant des greffiers ? Nombreux, en tout cas, sont ceux qui militent pour faire table rase de cette pratique, synonyme à leurs yeux de cooptation. Dans un rapport remis en décembre 2014, la députée PS Cécile Untermaier a préconisé un changement de ces « règles d’installation » qui produisent des « effets malthusiens » car les professions concernées auraient tendance à se replier sur elles-mêmes. A l’appui de son propos, elle cite des extraits d’un autre rapport, remis en mars 2013 par l’Inspection générale des finances (IGF), d’après lequel l’organisation des greffiers de tribunaux de commerce « est marquée par le poids des familles qui organisent la transmission des structures entre parents et enfants, sans réelle possibilité de refus de l’administration ». Ainsi, les greffes de Nanterre et de Bobigny, « parmi les plus importants de France », se caractérisent « par l’association d’un greffier et de deux ou trois de ses enfants ». L’IGF ne le précise pas mais il s’agit, en l’espèce, des Doucède, également présents dans les greffes de Nevers, Troyes et Toulon. « Sept noms de familles sont associés à 21 greffes sur les 134 que compte le pays », ajoute l’IGF.« Il n’y a aucune raison de maintenir le système actuel dont on peut dire sans exagération qu’il est à la fois anachronique et opaque »Quelques-uns sont dans la profession depuis des lustres. Ainsi des Bahans, à Bordeaux : leur ancêtre, Michel Sanfourche-Laroze, avait été désigné greffier en 1777. Une « situation unique » en France, souligne Me Jean-Marc Bahans ; autrement dit, n’en faisons pas une généralité. A ceux qui s’élèvent contre le pouvoir des « sept familles », un greffier de l’Est de la France objecte : « Ce qu’il faut retenir, c’est la qualité des gens. » Dans ce milieu, certifie-t-il, il y a des « pointures » et les enfants Doucède « ne sont pas des fils à papas mais d’excellents professionnels ».C’est très possible, mais l’argument ne suffit pas à dissiper toutes les critiques. Dans une note diffusée en 2013, le Club des juristes qualifie de « dynastique » le monde des greffiers de commerce. Et de conclure par cette sentence cruelle : « Il n’y a aucune raison de maintenir le système actuel dont on peut dire sans exagération qu’il est à la fois anachronique et opaque. » Un tissu d’« injures » et d’« absurdités juridiques », tacle un greffier. Comment peut-on parler d’opacité alors que la profession est étroitement contrôlée ?, plaide un autre.Ainsi va la vie pour les quelque 236 personnes – des hommes, en très nette majorité – qui exercent cette mission en France. Le public ignore tout ou presque de leur travail et les rares fois où l’on parle d’elles, c’est pour en dire du mal, bien souvent. La commission Attali, dans son rapport rendu en 2008, avait donné le ton : « L’existence même de greffes privés près les tribunaux de commerce constitue une étrangeté », même une « anomalie », qui doit être supprimée.« Sans cela, un monde de bandits »En dehors des vieilles règles de désignation, ce qui insupporte chez ces professionnels, c’est leur statut et leur modèle économique très particuliers. Comme les notaires, les huissiers et les commissaires-priseurs judiciaires, les greffiers de commerce sont des officiers publics et ministériels qui assurent une délégation de service public dans un cadre libéral (excepté en Alsace-Moselle et dans les outre-mer où ce sont des fonctionnaires d’Etat).Leurs attributions se situent schématiquement sur deux plans. D’abord, ils assistent les juges consulaires, conservent les actes et archives de la juridiction, authentifient et délivrent des copies des décisions rendues par celle-ci. En outre, ils tiennent le registre du commerce et des sociétés. Une prérogative très importante, qui leur donne un rôle d’officier d’état civil du monde des affaires : lorsqu’une entreprise voit le jour, elle doit se déclarer auprès du greffe, qui vérifie les informations communiquées ; à partir de ces données sont notamment établis les extraits Kbis – la carte d’identité des entreprises qui recèle divers renseignements (noms des dirigeants, adresse, existence éventuelle d’un redressement judiciaire…). Cette masse gigantesque de données peut ensuite être consultée, moyennant rémunération, par le biais d’Infogreffe, un groupement d’intérêt économique fondé par les greffiers de commerce il y a presque trente ans.Cette fonction-là de recueil et de diffusion d’informations est cruciale pour la vie économique : « Sans ça, nous serions dans un monde de bandits », résume un greffier. Elle permet aussi à ces professionnels d’empocher de jolies sommes. D’après l’IGF, leur revenu net mensuel médian en 2010 s’élevait à 29 177 euros. Une bonne partie de leur chiffre d’affaires provient d’Infogreffe : « 23 % par greffe » en 2013, peut-on lire dans un avis de l’Autorité de la concurrence publié en janvier. Avec des écarts assez importants d’une juridiction à une autre (13 % à Montauban, 40 % à Evry).Durant la période 2010-2012, le « taux de rentabilité moyen » est estimé à 45 % par l’Insee, un ratio très élevéCertains chiffres sont sujets à caution, met en garde Me Philippe Bobet, le président du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce (CNGTC). D’après lui, le rapport de l’IGF « n’est pas clair sur sa méthode » quand il calcule le revenu net mensuel médian : « Les régimes fiscaux sont complexes et varient fortement en fonction de la structure d’exercice. Obtenir un chiffre global fiable me paraît être un numéro d’équilibriste sans filet. » Me Bobet tient aussi à rappeler l’ampleur des investissements de sa profession pour se moderniser. Et la qualité du service, nettement supérieure à celle des greffes fonctionnarisés en Alsace-Moselle et, surtout, dans les outre-mer, où les dysfonctionnements sont légion. Le président du CNGTC évoque des concessions sur les tarifs en 2013 : baisse de la rémunération sur l’immatriculation d’une société commerciale et gratuité s’agissant des auto-entrepreneurs, réduction des tarifs pratiqués sur la transmission de certains documents, etc. Il reconnaît cependant que lui et ses pairs gagnent bien leur vie.Une bonne partie du « problème » vient de là. La commission Attali a éreinté les greffes, les décrivant comme de « véritables rentes (…) qui réalisent le plus souvent des marges considérables sans lien avec l’activité concurrentielle normale ». L’Autorité de la concurrence a qualifié d’« injustifié » leur niveau de profitabilité. Durant la période 2010-2012, le « taux de rentabilité moyen » est estimé à 45 % par l’Insee, soit un ratio plus élevé que pour les huissiers, commissaires-priseurs, notaires, administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires – qui sont déjà eux-mêmes bien portants. Les hauts fonctionnaires ont une formule très parlante : le service rendu aux usagers est « surrémunéré », écrivent-ils dans l’étude d’impact réalisée pour le projet de loi Macron, qui cherche précisément à réformer les professions réglementées.Le texte, qui va être examiné en séance par les sénateurs à partir du 7 avril, chamboule pas mal de choses pour les greffiers. Leurs règles tarifaires, mais aussi leurs conditions d’installation : à l’avenir, ils seront recrutés par concours. En outre, la diffusion des données du registre des commerces et des sociétés (RCS) va être revue de fond en comble et les greffiers craignent d’y laisser des plumes en termes de chiffres d’affaires. Ils espèrent que la discussion au Palais du Luxembourg permettra de corriger le tir.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Les candidat(e)s à la présidence de France Télévisions devaient remettre leur dossier au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) avant 17 heures, jeudi 26 mars. La « campagne » a été jusqu’ici très feutrée, voire illisible, et l’incertitude subsiste sur le nombre et l’identité des postulants. Sept personnalités seulement se sont officiellement dévoilées. Il est vrai que le CSA a laissé aux candidat(e)s la liberté de ne pas se faire connaître, espérant ainsi attirer de grands cadres de l’audiovisuel privé.A ce stade, le CSA a réceptionné les dossiers sous enveloppe. L’autorité les ouvrira, mercredi 1er avril, mais ne communiquera que le nombre de plis reçus, pas les noms. Elle établira ensuite la liste des candidats retenus, qui seront auditionnés pour une nomination prévue entre le 22 avril et le 22 mai. Mais là encore, aucun nom ne sera rendu public si un seul candidat s’y oppose. Les déclarésChristophe Beaux, PDG de la Monnaie de Paris et administrateur de France Télévisions depuis 2011, a annoncé sa candidature dans un entretien aux Echos, jeudi. Il s’appuie sur son bilan à la Monnaie de Paris, qu’il a redressée.Serge Cimino, 51 ans, est journaliste au service politique intérieure de la rédaction nationale de France 3, chargé de suivre le premier ministre et les partis de gauche. Il dit s’être présenté au nom du Syndicat national des journalistes (SNJ). Il est lui-même délégué syndical SNJ.Nacer Kettane, président et fondateur du réseau Beur FM, a annoncé lui aussi sa candidature, jeudi.Alexandre Michelin, 50 ans, actuel directeur général de Microsoft MSN pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique, s’est déclaré candidat, fin février. Il a été directeur des programmes de Paris Première, avant d’en devenir le directeur général. Il a travaillé pour le groupe Canal + (directeur des contenus numériques, puis directeur des programmes et services) et dirigé France 5 durant trois ans sous la présidence de Marc Tessier. Il a rejoint Microsoft en 2007.Lire aussi :France Télévisions doit incarner la RépubliqueDidier Quillot a confirmé, jeudi 26 mars, avoir déposé sa candidature. Ingénieur de formation, âgé de 55 ans, il a démarré sa carrière chez Thalès avant de devenir directeur général de Tonna Electronique, filiale de Canal+, puis de rejoindre, en 1994, France Télécom où il est devenu directeur général de Telecom Mobiles Services, puis PDG d’Orange France. En 2006, il devient président du directoire de Lagardère Active (magazines et télévisions). Depuis 2012, il a rejoint le fonds d’investissement de la famille Benetton et présidé pendant deux ans la société Coyote System. M. Quillot met en avant son expérience de gestionnaire et de conduite du changement dans des entreprises de grande taille. Il souligne aussi sa double expérience dans les télécoms et les médias.Rémy Pflimlin a confirmé, jeudi, sa candidature à sa propre succession, dans un message interne à France Télévisions. M. Pflimlin, 61 ans, estime que ses chances ne sont pas nulles, car aucun nom ne sort du lot parmi les candidats évoqués dans la presse. Il compte défendre son bilan et le besoin de continuité pour France Télévisions.Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde (France 24, RFI…), a elle aussi officialisé sa candidature jeudi dans un message interne. « Si ma candidature n’est pas retenue, nous continuerons notre chemin ensemble, écrit-elle à ses équipes. (...) Si elle est retenue, (...) nous tisserons de nouveaux liens. »France Televisions : Marie-Christine Saragosse (France medias monde) candidate, elle l'officialise dans un message interne— alexandre piquard (@apiquard) 26 Mars 2015Les probablesPlusieurs autres noms circulent, mais les intéressés ne commentent pas, comme ceux de Delphine Ernotte, directrice exécutive d’Orange France, Cyrille du Peloux, cadre chez Veolia et ancien de TF1 ou Paris Première, Pascal Josèphe, du cabinet de conseil IMCA et ancien de France Télévisions, Emmanuel Hoog, PDG de l’agence de presse AFP, Nathalie Collin, directrice générale adjointe de La Poste.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Romain Imbach A l'issue du premier tour des départementales, 149 binômes ont déjà été élus. Le second tour se déroulera donc dans 1 905 des 2 054 cantons. Ce scrutin donnera lieu à 1 614 duels, 278 triangulaires et à 13 situations particulières dans laquelle un seul binôme se maintient. Découvrez les principales configurations que rencontreront les électeurs dimanche 29 mars :ENTRE MARSEILLE ET CARCASSONNE, LE PS AFFRONTERA LE FNDans près de 80 % des cantons, le scrutin sera constitué d'un duel entre deux binômes. La majorité de ces duels opposera un binôme de gauche à un binôme de droite (682), ou un binôme de droite à un binôme d'extrême droite (538). On dénombre néanmoins 294 duels entre binômes de gauche et d'extrême gauche. Les duels gauche-droite se présentent principalement sur la façade ouest de la France (Bretagne, Centre et Sud-Ouest) et dans l'agglomération parisienne, terres traditionnellement moins portées sur le vote extrême.  Les duels opposant droite et extrême droite se concentrent dans quatre principales poches homogènes : une large couronne autour de l'agglomération parisienne (du Nord de la Bourgogne au Nord-Pas-de-Calais en passant par la Champagne),  l'Alsace et la Lorraine, la grande couronne de la métropole lyonnaise jusqu'au sud du Jura et à la Haute-Savoie, et la Côte d'Azur et son arrière-pays.Si les duels entre gauche et extrême droite sont diffus sur l'ensemble du territoire, une poche se dégage sur la partie occidentale du littoral méditerranéen et de son arrière-pays, du nord de Marseille à Carcassonne, en passant par Montpellier. Cette situation témoigne de la forte progression du Front national dans une terre traditionnellement à gauche. Enfin, certains duels sont plus disséminés : 39 duels droite-droite comme en Savoie, ou 36 duels gauche-gauche, comme dans les DOM ou l'Ariège.DES TRIANGULAIRES GAUCHE-DROITE-FNA l'issue du premier tour, 278 triangulaires se dérouleront dans 13,5 % des cantons, et opposeront dans l'immense majorité des cas (256) des binômes de gauche, de droite et d'extrême droite. Ces situations se retrouvent notamment sur la façade atlantique, en Franche-Comté et dans l'Est de la Bourgogne, dans les interstices entre les zones de duels gauche-droite.Le second tour de dimanche donnera également lieu à la situation singulière dans laquelle les électeurs n'auront à se prononcer que sur un seul binôme, dans 13 cantons. Cette situation concernera 12 binômes de gauche et un de droite, et reflète principalement le retrait d'un des deux binômes de gauche au profit de l'autre, ou dans le cas de deux cantons, le non-dépôt de la candidature de droite alors que le binôme était en ballottage.Romain ImbachJournaliste au Monde 26.03.2015 à 08h30 • Mis à jour le26.03.2015 à 11h39 | Florence Moreau (Bordeaux, correspondance) C'est une figure du Parti socialiste en Gironde qui est tombée à l'audience. Lors du procès, mercredi 25 mars 2015, devant le tribunal correctionnel de Bordeaux qui l'a condamné à un an de prison avec sursis et deux ans d'interdiction de droit civiques pour harcèlement moral, Ludovic Freygefond, ex-numéro un du PS girondin jusqu'en novembre 2014, a dû dévoiler son attirance, et surtout son obsession destructrice pour un autre homme : son ancien directeur de cabinet à la mairie du Taillan-Médoc.« J'étais éperdument amoureux de ce garçon », reconnaît-il à la barre. Au fil de plus de 330 e-mails directs et directifs adressés à Alexandre Metzinger, l'élu a quitté le champ politique et professionnel pour gagner un terrain plus personnel et intime : il se révèle alors envahissant, pesant, cru, intrusif, insistant voire menaçant et tyrannique.Il y exprime ses sentiments, mais aussi les faveurs sexuelles qu'il souhaiterait que son directeur de cabinet lui accorde ; se fait parfois cajoleur – comme lorsqu'il fait miroiter la succession à la mairie à son subordonné –, mais aussi inquiétant, comme en 2012, lorsqu'il dissuade le jeune homme de chercher un poste politique en Gironde.Contraint de démissionnerLa présidente, Cécile Ramonatxo, le dispense de la lecture publique et embarrassante des messages. Ils constituent la base de la plainte déposée en septembre 2012 par la victime, Alexandre Metzinger, qui, pour se protéger de ces assauts lancés à toute heure, n'avait trouvé d'autre solution que de démissionner.« Il n'a jamais vraiment dit stop. Il y a des réponses à mes mails qui ne sont pas dans le dossier », assure Ludovic Freygefond. Après avoir encensé en privé l'objet de son « amour », il le dénigre publiquement à l'audience. Avant d'entrer dans la chronique judiciaire, il a pourtant un temps occupé le devant de la scène politique locale.Maire du Taillan-Médoc depuis 2001, il a finalement été sanctionné dans les urnes en 2014, ne conservant que son mandat de vice-président du conseil régional – sa seule source de revenu à l'heure actuelle. Ludovic Freygefond était aussi le premier secrétaire fédéral du parti socialiste girondin. Un poste dont il a démissionné en 2014, suite à une condamnation à dix-huit mois de prison avec sursis et à cinq ans d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêts et corruption passive.Lire : Condamné pour corruption, le numéro un du PS en Gironde démissionneExplosion de son coupleL'édile avait un poids politique, le pouvoir de peser sur l'avenir de certains collaborateurs, de faire et défaire des carrières. A plusieurs reprises, il a donc promis un bel avenir politique à son poulain, programmé pour lui succéder à la mairie du Taillan-Médoc. Coincé entre la volonté de plaire professionnellement et le harcèlement de son patron, l'ambitieux Alexandre Metzinger d'alors explique avoir alterné pirouettes, silences et mises au point pour calmer les ardeurs de Ludovic Freygefond, aux côtés duquel il est resté près de trois ans, pour le ramener et le contenir dans un cadre professionnel.Tous ces mails l'ont indéniablement perturbé. Restait aux enquêteurs de la division des affaires criminelles de la Direction interrégionale de la police judiciaire de Bordeaux, à démontrer si ces écrits ont été de nature ou non à dégrader les conditions de travail d'Alexandre Metzinger, élément constitutif de l'infraction de harcèlement moral.Dépression, explosion de son couple, démission, route vers un nouveau poste dans la politique barrée : pour Me François de Contencin : « C'est du harcèlement moral et plus si affinités. » Désignant son client, replié sur lui-même sur le banc des parties civiles, reconverti dans le théâtre « pour reprendre sa respiration », le conseil parle de « fracas ». « Il n'est pas animé par un esprit de vengeance, il veut juste se reconstruire ».70 000 euros de dommages et intérêtsL'avocat, tout comme le vice-procureur Jean-Louis Rey, a relevé que c'est bien pour « harcèlement sexuel » qu'aurait dû être jugé l'élu, prévention non retenue en raison du vide juridique qui subsista quelques mois, en 2012, entre l'abrogation de ce délit, et la promulgation d'une loi redéfinissant le harcèlement sexuel.Au titre des préjudices matériel et moral, le tribunal a accordé près de 70 000 euros de dommages et intérêts à l'ex-directeur de cabinet.Les six mois de prison avec sursis requis par le vice-procureur étaient déjà de trop pour la défense. Me Jean Gonthier a soutenu jusqu'au bout que le dossier était « plus nuancé et moins unilatéral qu'on ne veut bien le laisser croire ». Fustigeant « la vision caricaturale de l'accusation », assurant que « les rapports entre ces deux hommes étaient plus ambigus qu'il n'y paraît. Cela relevait en tout cas de la sphère privée, cela n'avait pas à être déballé sur la place publique, car cela ne constitue absolument pas une infraction pénale ».Se déclarant « atterré mais combatif » à l'issue de l'audience, Ludovic Freygefond a déjà annoncé son intention de faire appel.Florence Moreau (Bordeaux, correspondance)Journaliste au Monde 26.03.2015 à 07h30 • Mis à jour le26.03.2015 à 11h57 | Patrick Roger Le déficit public en 2014, intégrant le budget de l’Etat, la Sécurité sociale et les collectivités territoriales, s’établit à 4 % en 2014, selon les chiffres communiqués jeudi 26 mars par l’Insee, au lieu de 4,4 % prévu en loi de finances rectificative.Une bonne nouvelle pour le gouvernement avant le nouveau rendez-vous européen fixé en avril, lors duquel les Etats membres vont devoir présenter leur programme de stabilité budgétaire et un programme national de réformes. Ce résultat va permettre aux responsables français d’aborder l’échéance dans de meilleures conditions alors que la Commission européenne, dans ses recommandations rendues publiques le 27 février, demandait à la France des efforts plus significatifs en 2015 et en 2016 pour ramener son déficit sous les 3 % en 2017.Dépenses moindres que prévuCe petit pas – le déficit était de 4,1 % en 2013 – n’en est pas moins accueilli avec satisfaction par le gouvernement. Dès mercredi soir, Manuel Valls ne résistait pas au plaisir de laisser entendre que le résultat de 2014 serait meilleur que prévu. « On avait prévu 4,4 %, ce sera sans doute autour de 4 % », annonçait le premier ministre, invité sur France 3. Il s’est dit persuadé que 2015 verrait « le retour de la croissance et de la confiance ».Lire aussi :L’heureuse surprise du déficit public en 2014Pour le ministre des finances, Michel Sapin, ce résultat montre que « nous avons fait des efforts normaux et nécessaires ». Pour les trois quarts, en effet, cette réduction du déficit est due à des dépenses moins élevées que prévu, alors que le montant des prélèvements obligatoires, lui, reste globalement stable. Le gouvernement se trouve ainsi conforté vis-à-vis de Bruxelles. Alors que la trajectoire des finances publiques transmise à Bruxelles prévoyait 4,1 % de déficit en 2015 – la Commission, quant à elle, recommandait un objectif de 4 % –, M. Sapin table désormais sur un déficit public de 3,8 % en 2015. #container_1427367423559{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427367423559{ height:500px; } #container_1427367423559 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427367423559 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427367423559 .subtitre{ display:block; }Le déficit public de la France 2006-2014(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427367423559", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Insee ", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Déficit public en % du PIB", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 2.5 ], [ "", 2.7 ], [ "", 3.4 ], [ "", 7.5 ], [ "", 7 ], [ "", 5.2 ], [ "", 4.8 ], [ "", 4.3 ], [ "", 4 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window); Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Marine Le Pen a peu goûté la présentation qui a été faite des résultats du premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars. « Le système a tenté de manipuler l’annonce de ces résultats », a dénoncé la présidente du Front national lors d’un meeting à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), mercredi 25 mars, à quatre jours du second tour des départementales. « Les menteurs savent chiffrer, mais les chiffres ne mentent pas : le FN était, au soir du premier tour, le premier parti de France. »Un temps annoncé en troisième position au soir du premier tour, avec des résultats décevants en comparaison de certains sondages qui lui promettaient 30 % des suffrages, le Front national a finalement recueilli 25 % des voix au niveau national, et s’est classé deuxième du scrutin, derrière la coalition formée par l’UMP et l’UDI. Pour le FN, qui n’avait jamais atteint un tel niveau dans cette élection, la fête a été gâchée. Et la faute en revient selon lui au « système UMPS », contre lequel la présidente du parti d’extrême droite a porté ses coups les plus durs pendant une vingtaine de minutes.« Cette campagne a révélé la vraie nature de nos adversaires : la haine, la violence. Nicolas Sarkozy a refusé de débattre avec moi, il préfère m’insulter de loin », s’est-elle plainte, avant de dénoncer la volonté de Manuel Valls de « stigmatiser » le FN. « Ils sont déjà dans la magouille, dans la manœuvre : tu te retires là, je me retire là. Ils pourraient faire des meetings communs, ils disent la même chose. On pourrait renommer l’UMPS le club du havane : ils aiment fumer de gros cigares, les pieds sur leur bureau, repus de leur suffisance », a-t-elle raillé.Stratégie de victimisation Cette stratégie de victimisation face à un « système » prétendument homogène, amplement utilisée en son temps par Jean-Marie Le Pen, a trouvé de quoi s’alimenter à Hénin-Beaumont. Tôt, mercredi matin, des individus auraient en effet pénétré par effraction au rez-de-chaussée de la mairie et provoqué un début d’incendie volontaire. Deux scooters ont été détruits par le feu ; les murs, le sol et le plafond d’une salle sont, eux, calcinés ; des inscriptions confuses ont été écrites sur un mur, visiblement dirigées contre le maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois, et son adjoint à l’économie et aux sports, Laurent Brice. « C’est clairement politique comme acte, ce n’est pas personnel. Si quelqu’un est capable de faire ça, ses menaces, il peut les traduire en actes », s’inquiète M. Brice. Steeve Briois a, lui, formulé auprès de la préfecture une demande de protection policière.Dans son discours, Mme Le Pen s’en est prise aux charges de ses adversaires contre elle et ses candidats. Une attitude qui alimenterait, selon elle, ce genre de délit. « Incontestablement, cela a des conséquences sur le comportement des esprits faibles, comme celui qui est allé incendier la mairie d’Hénin-Beaumont », a-t-elle jugé.Durant cette campagne d’entre-deux tours des élections départementales, la présidente du Front a décidé de ne tenir qu’un seul meeting. Pas dans l’Aisne ni le Vaucluse, deux des départements les plus à même de tomber dans l’escarcelle du Front national à l’occasion du second tour, dimanche 29 mars, mais dans cette ville d’Hénin-Beaumont qu’elle qualifie d’« avant-garde » du FN. Elle en a profité pour féliciter Steeve Briois, élu maire de l’année par le jury du trombinoscope, composé de journalistes politiques. « Ils ont eu du mal à la lâcher, cette récompense. Et qu’est-ce que c’est mérité, pourtant », s’est-elle réjouie. Et ce, malgré le fait que cette récompense soit allouée par le « système » qu’elle pourfend.Olivier Faye Françoise Fressoz Florian Philippot, vice-président du Front national, s’en est vivement pris mercredi à Manuel Valls, accusant le premier ministre d’avoir créé « une ambiance » de « stigmatisation du FN », après une tentative d’incendie à la mairie FN d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).Interrogé lors de l’émission « Questions » d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le député européen a mis en cause « les propos scandaleux et anti-républicains de M. Valls qui a revendiqué de stigmatiser un parti politique et ses électeurs ».« Je pense que Manuel Valls devrait reprendre ses nerfs, il devrait se calmer, il nous aura démontré pendant cette campagne – il n’est pas le seul d’ailleurs – qu’il n’a pas l’étoffe d’un homme d’Etat », a-t-il poursuivi avant de réagir tout aussi vivement aux propos de Nicolas Sarkozy qui, la veille, avait sonné l’alerte à l’UMP en déclarant : « Il faut attaquer le FN brutalement, frontalement, c’est une question de vie ou de mort. »« Nicolas Sarkozy se “vallsise”, a déclaré Florian Philippot, les deux hommes se ressemblent beaucoup, ils ont fait leurs armes Place Beauvau, leurs armes de communication et d’enfumage, parce qu’ils s’agitent, ils parlent beaucoup, ils saturent les médias, mais ça produit zéro résultat, c’est de l’enfumage. »Selon lui, le président de l’UMP « perd ses nerfs » parce que son parti, allié à l’UDI, ne parvient pas à « incarner l’alternance » par rapport au PS. Quand « le total des voix de droite et du centre fait 36 % ou 37 % alors que dans la même situation d’opposition, la gauche faisait 50 % en 2011 aux dernières départementales, c’est un très mauvais résultat », a-t-il estimé en jugeant que Nicolas Sarkozy n’a « aucune possibilité de se remettre en selle… Les Français l’ont trop vu ».Refusant de dire le nom et le nombre de départements que le FN espère emporter dimanche 29 mars, Florian Philippot a confirmé que son parti était prêt à des alliances dans les exécutifs où ses élus peuvent faire la bascule. « Nous proposerons une charte qui portera notamment sur la baisse des impôts, la lutte contre le communautarisme, les solidarités » et « nous dirons que nous sommes prêts à apporter nos voix, si cette charte est respectée », a-t-il précisé. Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.03.2015 à 16h08 • Mis à jour le26.03.2015 à 10h53 | Maxime Vaudano En cette période de défiance aigüe à l'égard de la classe politique, c'est un sujet sensible, qui n'a pas manqué pas d'affoler le compteur de l'indignation. Selon l'association Contribuables associés, les parlementaires français se seraient mis d'accord à l'unanimité pour se voter un « parachute doré », en « doublant l'indemnisation des élus à la fin de leur mandat ». Une information reprise par de nombreux sites des sphères libéral-conservatrice et d'extrême droite, qui a également rassemblé plus de 11 000 signatures autour d'une pétition de Contribuables associés, au mépris des vérifications factuelles les plus élémentaires qui s'imposaient.Ce que dit Contribuables associés :Que la loi sur le statut de l'élu local adoptée par l'Assemblée nationale le 19 mars à l'unanimité prévoit de doubler de six mois à un an la durée d'indemnisation des élus en cas de défaite électorale. Qu'il obligera une entreprise privée à réintégrer l'élu à la fin de son mandat, la privant de sa liberté de recrutement.En outre, l'association s'interroge sur le hasard du calendrier qui veut que la loi ait été votée à quelques jours des départementales, qui annonçaient une défaite sévère pour le PS, mettant en danger des centaines d'élus socialistes.De quoi parle-t-on ?La loi sur le statut de l'élu local votée en mars contient un catalogue de mesures visant notamment, selon son rapporteur (PS) Philippe Doucet, à diversifier le profil des élus et à « ouvrir l'accès » aux mandats, trop souvent réservés aux hommes et aux retraités. En renforçant certains avantages ou en les étendant aux petites communes, elle doit notamment faciliter l'engagement au niveau local des salariés du secteur privé et des femmes.Sur cette loi, lire le post de blog : Un meilleur statut pour les élus locauxPourquoi les critiques sont exagéréesLe site Slate.fr a très bien expliqué pourquoi parler de « parachute doré » était approximatif et excessif, en s'appuyant notamment sur les remarques publiées sur Twitter par Pierre Januel, collaborateur des députés écologistes à l'Assemblée.1. La loi ne concerne que certains élus locauxPremière précision : contrairement aux raccourcis de Contribuables associés et de ses relais, la « loi visant à faciliter l'exercice, par les élus locaux, de leur mandat » ne concerne pas tous les élus mais, comme son nom l'indique, les seuls élus locaux. Toutefois, comme l'association le souligne, la plupart des parlementaires (qui ont voté le texte) exercent aussi un mandat local et pourraient donc théoriquement en bénéficier.Ensuite, le « parachute doré » en question n'est pas attribué à tous les élus locaux défaits électoralement. Cette « allocation différentielle de fin de mandat », qui existe déjà depuis longtemps, est réservée aux élus battus qui se retrouvent à Pôle emploi (or, comme le rappelle le rapporteur PS du texte, Philippe Doucet, un mandat électoral n'ouvre pas le droit à des indemnités chômage) ou reprennent une activité professionnelle leur rapportant des revenus moindres que leur indemnité de mandat local.Premier gros bémol : un parlementaire (député ou sénateur) qui perd son mandat local conserve son mandat national, et la rémunération qui va avec, et qui est supérieure à celle du mandat local. Donc des députés ou des sénateurs qui perdraient leur mandat local ne bénéficieraient pas de la mesure dénoncée par « Contribuables », car ils gagneraient trop à côté, grâce à leur indemnité parlementaire et/ou leurs activités annexes.2. C'est la durée, et non le montant de l'indemnité qui est doubléeCe que la récente loi a changé, ce n'est pas le montant de cette indemnité, comme certains l'ont dit, mais la durée pendant laquelle les élus peuvent y prétendre : un an au lieu de six mois.Le montant reste inchangé sur les six premiers mois : au maximum 80 % des anciennes indemnités de mandat de l'élu, avec une dégressivité si l'élu retrouve un travail moins bien payé. La nouvelle loi prévoit que le taux passe à 40 % pour les six mois supplémentaires qu'elle ajoute.Exemple n°1 : Mme Dupont, ancienne conseillère générale d'un petit département, se retrouve à Pôle emploi et sans aucun revenu. Elle peut prétendre pendant six mois à une allocation s'élevant à 80 % de son ancienne indemnité de 1 520,59 €, soit 1 216 € brut mensuels. Si elle ne trouve toujours pas d'emploi au bout de six mois, elle conservera une allocation de 40 % de son ancienne indemnité : 608 €. Le tout étant imposable.Exemple n°2 : M. Martin, ancien maire d'une ville de plus de 100 000 habitants, retrouve un petit emploi dans un fast-food payé 1 200 € brut par mois. Il gagne donc 4 312 € de moins qu'avec son ancienne indemnité de 5 512,30 €. Il peut prétendre pendant six mois à une allocation de 80 % de cette différence (3 450 €), puis pendant les six mois suivants à 40 % de cette différence (1 725 €) en complément de son salaire.En outre, pour être tout à fait complet, il faut noter que la loi ne fait pas que des « cadeaux » aux élus : elle impose aussi une modulation des indemnités des élus locaux en fonction de leur absentéisme, ce qui peut entraîner un manque à gagner pour les moins assidus.3. La liberté de recrutement n'a rien à voir là-dedansL'« obligation » pour les entreprises de réintégrer l'élu à la fin de son mandat n'a encore une fois rien de nouveau. Cela s'appelle le « droit à la réinsertion », un système qui autorise depuis longtemps les élus à « suspendre » leur contrat de travail pendant leur mandat et à bénéficier, à leur retour, d'une réintégration – avec, s'ils le souhaitent, un stage de remise à niveau, une formation professionnelle et/ou un bilan de compétences. Cette disposition est censée inciter les personnes de la société civile à s'engager dans la vie politique sans craindre de compromettre leur carrière professionnelle.La nouvelle loi se contente d'étendre le droit à la réinsertion aux élus des communes de plus de 10 000 habitants (contre 20 000 jusqu'à présent) et à le rendre applicable pendant au maximum deux mandats, au lieu d'un. Si la réintégration d'un salarié au terme de 12 ans d'absence peut ne pas plaire à l'employeur, il ne s'agit en aucun cas d'une question de « recrutement », car le salarié est toujours sous contrat, même s'il ne travaille plus dans l'entreprise.De même, le « congé électif », qui permet à un salarié d'être libéré une vingtaine de jours lorsqu'il est candidat à une élection, est étendu par la nouvelle loi aux communes de plus de 1 000 habitants, contre 3 500 actuellement. Enfin, le texte place les élus locaux les plus importants (maires et adjoints de grandes communes et membres des exécutifs départementaux et régionaux) qui conservent leur activité professionnelle sous le statut des « salariés protégés », à l'instar des délégués syndicaux – rendant beaucoup plus difficile leur licenciement.4. La loi n'a aucun lien avec les départementalesContrairement aux insinuations de la pétition de Contribuables associés, on ne peut guère soupçonner les parlementaires d'avoir fait voter cette réforme du statut de l'élu local pour anticiper leur défaite, ou celle de leurs amis, lors des élections départementales des 22 et 29 mars. En effet, la proposition de loi est dans les tuyaux du Parlement depuis novembre 2012.En outre, la nouvelle loi n'entrant en vigueur qu'au 1er janvier 2016, elle ne sera pas applicable pour les élus battus lors de ces élections départementales, ni même lors des régionales de décembre 2015.5. Cela ne coûte pas grand-chose ?La gestion de l'indemnité de fin de mandat des élus est confiée depuis 2002 à la Caisse des dépôts et consignations. Pour la financer, un Fonds d'allocation des élus en fin de mandat (FAEFM) est alimenté par une cotisation obligatoire des collectivités territoriales. Mais comme très peu d'élus recourent à ce fond, celui-ci est en excédent d'environ 3,5 millions d'euros. Résultat : depuis 2010, le montant de la cotisation a été réduit à... 0 %. Depuis cette date, le FAEFM ne coûte donc plus rien à la collectivité, à l'exception de ses frais de gestion, d'un peu moins de 50 000 euros par an. #container_1427282850364{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427282850364{ height:500px; } #container_1427282850364 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427282850364 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427282850364 .subtitre{ display:block; }Les comptes de l'allocation des élus en fin de mandat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427282850364", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.cdc.retraites.fr/portail/spip.php?page=article&id_article=350#pos", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Rapports annuels du FAEFM", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, line:{ dataLabels:{ enabled:true }, showInLegend:true }, column:{ tooltip:{ valueSuffix:" €", }, } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} €" }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, min:0, max: 150, showEmpty:false, title:{ text:"" }, gridLineWidth:0, labels:{ enabled: false, format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Montant versé", "type": "column", "data": [ [ "", 1129407 ], [ "", 8889.18 ], [ "", 152051.47 ], [ "", 43364.16 ], [ "", null ], [ "", 11085.06 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Nombre de bénéficiaires", "type": "line", "yAxis": "droit", "data": [ [ "", 134 ], [ "", 1 ], [ "", 12 ], [ "", 4 ], [ "", 0 ], [ "", 1 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Si la réforme augmentera mécaniquement le nombre de bénéficiaires et les montants versés, le surcoût devrait donc être limité.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard « Le Conseil a demandé au président Mathieu Gallet, auquel il maintient sa confiance, de lui communiquer l’ensemble des orientations élaborées pour faire face aux déséquilibres financiers de Radio France en prenant en compte l’intérêt de ses personnels. » Le communiqué du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) est intervenu après une discussion en séance plénière, mercredi 25 mars, à propos de l’entreprise publique, qui connaît son septième jour de grève et dont le président est critiqué pour ses dépenses.Pouvoir de révocationLe CSA, qui a nommé Mathieu Gallet début 2014, s’exprime quelques heures après que la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a mis la pression sur le président de Radio France. La ministre de tutelle a jugé trop peu abouties les propositions d’économies formulées par son président, confronté à une crise financière. « Je dois pouvoir me prononcer sur un projet stratégique et financier stable, documenté et incarné », a-t-elle exigé, demandant des documents sous quinze jours.Lire aussi :Fleur Pellerin juge insuffisantes les propositions de Mathieu Gallet pour Radio FranceLe communiqué du CSA, présidé par Olivier Schrameck, utilise des mot pesés : il demande des éclaircissements à Mathieu Gallet qui estime, contrairement à ce que dit la ministre, avoir proposé des pistes précises. Pour le CSA, c’est une façon d’être présent dans un face-à-face tendu entre Radio France et le gouvernement. Face à l’aggravation de la crise, l’autorité a une démarche qui se veut suivre celle du gouvernement : à la fin de la semaine dernière, après les révélations du Canard enchaîné, l’institution estimait plutôt ne pas être directement concernée, notant que la tutelle, pour les affaires économiques, était assurée par le ministère.Mais le CSA, au passage, assure renouveler sa confiance à Mathieu Gallet, au moment où le mécontentement à Radio France croît. Et où le gouvernement ne semble pas chercher à aider particulièrement le président nommé il y a un an par l’autorité indépendante. Alors que certains dans le secteur posent en privé la question du maintien de Mathieu Gallet, le CSA assure ne pas vouloir user pour l’heure de son pouvoir de révocation.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Depuis dimanche, le Front national assure être le « premier parti de France » sur la foi des résultats du premier tour des cantonales. Un titre qui a été contesté mais qui s'appuie sur les étiquetages politiques des binômes de candidats.Pourquoi cet imbroglio ? Pour ces élections, une nouvelle règle a été mise en place : dans chaque canton se présentaient des binômes, un homme et une femme, qui n'avaient pas forcément la même étiquette politique. On pouvait associer un candidat UMP et une candidate UDI, une PS et un PRG, une PCF et un EELV...Présence éclatée des candidats Pour y voir plus clair, le ministère de l'intérieur a donc décidé d'attribuer des étiquettes non pas à chaque candidat mais aux binômes : « union de la droite », « union de la gauche », socialistes, front de gauche... Evidemment, ce choix a fait des mécontents, parfois à juste titre. Le cas le plus emblématique est celui des élus communistes ou du parti de gauche, qui partaient souvent alliés aux écologistes d'EELV. Leurs listes étaient donc parfois classées comme « divers gauche », parfois « communistes », parfois « parti de gauche »...Le même scénario s'est joué à droite : les candidats de l'UMP faisaient souvent équipe avec l'UDI, mais aussi avec d'autres sensibilités politiques, « divers droite », « sans étiquette »... D'où une présence éclatée entre tendances UMP, « union de la droite », UDI ou « divers droite ».Lire : « Divers gauche » ou « union de la gauche », le flou des étiquetages agace les partis. Dans cette confusion, un seul parti a présenté sous la même étiquette, des binômes de candidats qui ont été rassemblés dans la même nuance : le Front national.Nous avons récupéré les étiquettes individuelles de chaque candidat parmi les 4 000 binômes qui se sont présentés dimanche. Dans la datavisualisation ci-dessous, ces étiquettes sont à droite ; le groupe de nuance auxquelles elles étaient rattachées par le ministère, à gauche.La taille des traits de couleur montre le nombre de candidats qui avaient cette étiquette. On le constate d'un coup d'œil : le FN était celui qui présentait, de loin, le plus de candidats étiquetés à son nom, quand les autres étaient bien plus dispersés. Là où il était complexe de compter les résultats de l'UMP, par exemple, puisqu'une bonne partie était comptée comme « union de la droite » voire « divers droite », ceux du FN étaient plus faciles à lire. #alluvial path:hover{ stroke-opacity:1!important; }Front de gaucheFront de gaucheFront nationalFront nationalModemModemParti de gaucheParti de gaucheRadicaux de gaucheRadicaux de gaucheSocialistesSocialistesUnion de la droiteUnion de la droiteUnion de la gaucheUnion de la gaucheUnion des démocrates et indépendantsUnion des démocrates et indépendantsUnion du centreUnion du centreUnion pour un mouvement populaireUnion pour un mouvement populaireVerts écologistes citoyensVerts écologistes citoyensA GAUCHE AUTREMENTA GAUCHE AUTREMENTAlliance CentristeAlliance CentristeAlliance pour le FinistèreAlliance pour le FinistèreAutreAutreAutre EcologisteAutre EcologisteCAP 21CAP 21Centre gaucheCentre gaucheCentre National Indépendants et PaysansCentre National Indépendants et PaysansCentristeCentristeCentriste MODEMCentriste MODEMCouleurs LandesCouleurs LandesDebout la FranceDebout la FranceDEMOCRATIE REELLEDEMOCRATIE REELLEDiversDiversDIVERS AUTRE ECOLOGISTEDIVERS AUTRE ECOLOGISTEDivers droiteDivers droiteDIVERS GAUCHEDIVERS GAUCHEDroit, centre et indépendantsDroit, centre et indépendantsDroiteDroiteEELVEELVEnsemble pour les YvelinesEnsemble pour les YvelinesENTENTE REPUBLICAINEENTENTE REPUBLICAINEEURE AVENIREURE AVENIRForce Européenne DémocrateForce Européenne DémocrateForces de ProgrèsForces de ProgrèsFront de gaucheFront de gaucheFRONT DEMOCRATEFRONT DEMOCRATEFront Démocrate Social et EcologiqueFront Démocrate Social et EcologiqueFront NationalFront NationalgauchegaucheGénération EcologieGénération EcologieIndépendantIndépendantLA FORCE DU 13 / PRGLA FORCE DU 13 / PRGLa Gauche DépartementaleLa Gauche DépartementaleLA NIEVRE S'ENGAGELA NIEVRE S'ENGAGELa Politique AutrementLa Politique AutrementListe Union de la GaucheListe Union de la GaucheLMDMLMDMMaj. départementale Droite Centre Indé.Maj. départementale Droite Centre Indé.Majorité Dép. Socialiste RépublicaineMajorité Dép. Socialiste RépublicaineMajorité DépartementaleMajorité DépartementaleMajorité Départementale Divers DroiteMajorité Départementale Divers DroiteMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTEMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTEMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTE PRGMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTE PRGMajorité départementale UMP-UDIMajorité départementale UMP-UDIMajorité DépartemetnaleMajorité DépartemetnaleMAJORITE REPUBLICAINEMAJORITE REPUBLICAINEModemModemMouvement des progressistesMouvement des progressistesMouvement Ecologiste IndépendantMouvement Ecologiste IndépendantMouvement Pour la FranceMouvement Pour la FranceMouvement Républicain et CitoyenMouvement Républicain et CitoyenNIEVRE A VENIRNIEVRE A VENIRNouveau CentreNouveau CentreNouveau Parti AnticapitalisteNouveau Parti AnticapitalisteNouvelle DonneNouvelle DonneOuvertureOuvertureParti Chrétien DémocrateParti Chrétien DémocrateParti de GaucheParti de GaucheParti Libéral DémocrateParti Libéral DémocrateParti Ouvrier IndépendantParti Ouvrier IndépendantParti RadicalParti RadicalParti Radical de GaucheParti Radical de GauchePARTI RADICAL VALOISIENPARTI RADICAL VALOISIENPARTI SOCIALISTE DE GAUCHEPARTI SOCIALISTE DE GAUCHEPCFPCFPSPSRadicaux de gaucheRadicaux de gaucheRassemblement CitoyenRassemblement CitoyenRassemblement des Forces de ProgrèsRassemblement des Forces de ProgrèsRégionalistesRégionalistesSANS ETIQUETTESANS ETIQUETTESANS ETIQUETTE NIEVRE A VENIRSANS ETIQUETTE NIEVRE A VENIRSociété CivileSociété CivileSouveraineté, Indépendance Et LibertésSouveraineté, Indépendance Et LibertésSYMPATHISANTE PCFSYMPATHISANTE PCFUDDUDDUDIUDIUDI - UMP Union de la droiteUDI - UMP Union de la droiteUDI FRANCE ECOLOGIEUDI FRANCE ECOLOGIEUDI-MODEMUDI-MODEMUMPUMPUMP - Majorité DépartementaleUMP - Majorité DépartementaleUMP CPNT MPF UDI MODEMUMP CPNT MPF UDI MODEMUMP MODEMUMP MODEMUMP UDI MODEMUMP UDI MODEMUMP-UDIUMP-UDIUMP-UDI-INDÉPENDANTUMP-UDI-INDÉPENDANTUMP-Union pour le NordUMP-Union pour le NordUnion démocratique BretonneUnion démocratique BretonneUNION POUR LE lOIR ET CHERUNION POUR LE lOIR ET CHERUnion Pour le NordUnion Pour le NordUnion Républicaine du BourbonnaisUnion Républicaine du BourbonnaisVECVECVIVE LA NIEVREVIVE LA NIEVREVIVRE LA NIEVREVIVRE LA NIEVRESamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Bruxelles dévoile ses ambitions en matière de numérique. Mercredi 25 mars, le vice-président de la commission européenne en charge du numérique, Andrus Ansip, a présenté les grandes orientations de l’institution communautaire en la matière.Le numérique fait partie des priorités du président Jean-Claude Juncker, entré en fonction en novembre dernier. Parmi les principaux chantiers : une réforme du copyright, la question de la régulation des plates-formes ou la lutte contre le « géoblocking ». Le but étant de créer un vrai marché intérieur du numérique alors qu’aujourd’hui, il est morcelé entre autant d’États membres.« Les gens doivent pouvoir être capables, en ligne, de traverser les frontières aussi facilement qu’ils le font dans la vie réelle. Les sociétés du numérique doivent être aidées afin que leur marché soit aux dimensions de l’Union et non limité à son marché national » a déclaré M. Ansip, mercredi. Le commissaire est originaire d’Estonie, un des pays considérés comme les plus connectés au monde.Territorialité des droitsConcernant la réforme du copyright, l’idée est de permettre qu’un bien culturel en ligne (film, vidéo, etc.) puisse être consommé (acheté au besoin), quel que soit le pays de localisation de l’internaute. Actuellement, les abonnements à de la vidéo à la demande ne sont le plus souvent pas « exportables » : même s’il paie son abonnement, un client ne peut consommer que s’il se trouve dans le pays où il a acheté son service. En cause, le modèle économique du cinéma et d’une partie de l’audiovisuel : la territorialité des droits. Les droits de diffusion d’un film sont achetés pays par pays.Pour remédier à cette situation, certains, à la Commission, plaidaient, ces dernières semaines, pour une remise à plat complète de ces droits. Au Parlement européen, l’unique députée du Parti pirate, Julia Reda, a publié un rapport remarqué, en février, prônant la création de licences universelles.Mais Les associations d’ayants-droits, notamment en France, sont montées au créneau avec constance, ces dernières semaines, pour dénoncer des changements qui mettraient à mal de manière irrémédiable, le modèle économique notamment du cinéma.Il semble qu’ils aient été en partie entendus : attachée à prendre en compte la rémunération des auteurs et des éditeurs, la commission ne prévoit pas de légiférer avant l’automne prochain (et non avant l’été comme prévu initialement).Consultation publiqueBruxelles veut aussi s’attaquer au « géoblocking », le fait que certains services ou produits en ligne puissent être achetés depuis certains pays et pas d’autres. Ou que le prix des biens, sur un même site, diffère considérablement selon le pays de l’acheteur. Ainsi des locations de voiture, en Belgique, par exemple, dont le prix peut varier du simple au double, selon la localisation du loueur au moment où il effectue sa transaction. C’est un sujet plutôt consensuel mais qui nécessite pas mal d’ingénierie réglementaire.Autre gros projet, plus polémique, lui, la « régulation des plates-formes ». C’est-à-dire, même si ce n’est pas évoqué frontalement par la commission, la régulation des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), ces quatre géants du web américain dont les chiffres d’affaires cumulés sont supérieurs au PIB du Danemark…La question est, entre autres, de savoir s’il faut considérer ces géants de l’internet uniquement au travers du prisme de la concurrence (comment mieux les réguler pour faire en sorte de corriger ce que d’aucuns pointent comme des distorsions, voire des abus). Ou alors estimer que ces groupes, devenus presque aussi puissants que des États, doivent désormais être considérés comme des sociétés faisant peser un risque systémique aux économies (comme les banques).La commission devrait lancer une consultation publique sur le sujet dans les semaines qui viennent. Dans l’institution, les avis sont partagés : il y a les tenants du laissez faire (Irlande, Danemark, Pays-Bas, Royaume-Uni) et les autres – France, Allemagne, Italie, Espagne, attachés à une meilleure répartition des profits entre les géants du net et les autres acteurs du numérique), et qui ne voudraient pas que le débat soit enterré.La décision finale – réguler ou pas les plates-formes dépendra aussi des conclusions de l’enquête que la commission mène depuis maintenant cinq ans sur Google pour abus de position dominante. Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Pour comprendre le fort taux d’abstention enregistré au premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars, et pour saisir une partie de la désillusion dont se nourrit le Front national, il faut écouter ceux que l’on n’entend pas : travailleurs pauvres, chômeurs en fin de droits, mères seules avec enfants… Une douzaine de chercheurs ont réalisé une centaine d’entretiens approfondis avec des bénéficiaires d’aides sociales et caritatives lors de la campagne présidentielle de 2012. Articulée aux résultats d’un sondage post-électoral intégrant divers indicateurs de précarité, l’analyse de ces témoignages vient de paraître dans un livre intitulé Les Inaudibles – Sociologie politique des précaires (Presses de Sciences Po, 292 p., 24 euros). Céline Braconnier, professeure de science politique et directrice de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, a codirigé cet ouvrage avec Nonna Mayer.Les témoignages rassemblés dans ce livre ont été recueillis en 2012. Dans quelle mesure peuvent-ils éclairer les résultats du premier tour des élections départementales ?Nous avons travaillé pendant une campagne présidentielle, car c’est la seule échéance qui suscite l’intérêt, au moins a minima, du plus grand nombre. Même ceux qui se tiennent habituellement à distance du politique, comme c’est le cas de nombre de précaires, la suivent alors un peu. Parce qu’elles sont nettement moins mobilisatrices, les élections départementales mettent davantage en évidence la très faible participation électorale des individus en situation de précarité. S’il est moindre que ce que l’on pouvait craindre, le taux d’abstention enregistré le 22 mars confirme bien l’ampleur du non-vote qui affecte en particulier les plus fragiles. Notamment du fait de leur instabilité résidentielle particulièrement forte, nombre d’entre eux ne sont pas inscrits sur les listes électorales ou bien sont mal inscrits, à une ancienne adresse. Les précaires doutent aussi, comme l’ensemble des milieux populaires, de la capacité des élus à améliorer leur vie, et même désormais de leur volonté de le faire. Le vote a presque quelque chose d’incongru pour ceux qui savent, dès le milieu du mois, qu’ils seront dans l’incapacité de payer leurs factures et de manger à leur faim.Quel est l’impact de leur abstention dans un tel scrutin ?Dans les quartiers populaires et largement précarisés de Saint-Denis, bastions de gauche où nous avons mené une partie de notre enquête, l’abstention a dépassé 70 % le 22 mars. Dans un tel contexte, il suffit au FN d’obtenir une poignée de voix pour faire aussi bien que le PS ou le Front de gauche. Mais c’est surtout à la prochaine présidentielle que l’on risque de mesurer les effets de la déception engendrée par la gauche au pouvoir. En 2012, les trois quarts des précaires s’étaient rendus aux urnes portés par l’espoir d’un changement : François Hollande était parvenu à capter un tiers de leurs suffrages au premier tour, et presque les deux tiers au second. On peut douter qu’en 2017, le candidat socialiste bénéficie d’un tel soutien.Lire aussi :Dans l’Aisne, miroir d’une France coupée en troisLa présidente du Front national, Marine Le Pen, prétend s’adresser aux « oubliés ». Sa parole trouve-t-elle un écho parmi ceux que vous appelez « les inaudibles » ?  Chez ceux qui disposent de la nationalité française, la sympathie pour Marine Le Pen croît avec le niveau de précarité, de même que le partage de ses idées sur l’immigration : qu’il y aurait trop d’immigrés en France, qu’ils constitueraient une menace pour l’emploi et viendraient profiter des allocations. C’est du coût de la vie et du chômage que nos enquêtés souffrent et parlent le plus. Parce qu’ils sont en situation de concurrence pour les aides, ils reprennent la rhétorique du bouc émissaire livrée par l’extrême droite. Le faux pauvre est une figure omniprésente dans les entretiens. C’est la voisine qui vit des aides sociales et dont les enfants ont accès à la cantine gratuitement quand les travailleurs pauvres en sont privés du fait d’un tarif prohibitif ; ce sont les Roms installés gratuitement dans des camps dès leur arrivée, alors qu’il est impossible aux immigrés de longue date d’obtenir des HLM dans la ville où ils sont installés depuis des décennies ; ce sont les tricheurs qui profiteraient de la générosité des banques alimentaires en dissimulant la réalité de leur situation…Dimanche, l’extrême droite a confirmé sa capacité à mobiliser un vote de ressentiment dans les fractions fragilisées des milieux populaires. Chez les employés et plus encore chez les ouvriers, le vote FN est d’abord le fait des travailleurs pauvres, qui ont le sentiment d’être exploités par ceux d’en haut et de payer pour ceux d’en bas.Quel est le poids des « inaudibles » dans la société française ? La précarité n’est plus seulement aux marges, elle frappe des segments jusque-là intégrés de la population qui « basculent » après une série de coups durs : la perte d’un emploi, une séparation, une maladie. En prenant comme critères non seulement la pauvreté monétaire mais aussi l’isolement et la privation de biens non matériels, ce sont 17 millions de personnes – soit un tiers de la population française – qui sont affectées aujourd’hui à des degrés divers par la précarité. L’ensemble des groupes sociaux est concerné : plus de la moitié des ouvriers sont des précaires mais c’est aussi le cas de 42 % des employés, 47 % des petits commerçants et artisans, 37 % des agriculteurs…Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard, Elvire Camus et Alice Fabre A trois semaines des élections départementales, Nicolas Sarkozy lance l'offensive contre le Parti socialiste et contre le gouvernement, dans un entretien au Figaro du lundi 2 mars.Lire : Nicolas Sarkozy contre-attaque sur le terrain économiqueL'ancien président de la République tire un bilan catastrophiste de son successeur François Hollande, en citant des chiffres en pagaille. Quitte, parfois, à utiliser des raccourcis ou à avoir la mémoire courte.Chômage : l'amnésieCe qu'il a dit :« La baisse de 19 100 chômeurs à la fin du mois de janvier dans la seule catégorie A n'est rien comparée à la hausse de 193 400 chômeurs enregistrée au cours de la seule année 2014 et à celle des quelque 590 000 chômeurs supplémentaires depuis l'élection de François Hollande en mai 2012. » Pourquoi c'est trompeurEn pointant le mauvais bilan de François Hollande dans sa lutte contre le chômage, Nicolas Sarkozy cherche, en creux, à valoriser le sien… qui n'est pas plus flatteur.Malgré une baisse du chômage en ce mois de janvier, le gouvernement socialiste n'est pas parvenu à réduire de manière durable le nombre de demandeurs d'emploi. Fin 2014, ces derniers, en catégorie A (sans aucune activité), étaient 189 000 de plus que fin 2013, soit un chiffre proche de ce qu'évoque Nicolas Sarkozy. Depuis l'élection de François Hollande, en mai 2012, ils sont 558 400 de plus – et non 590 000 comme l'affirme M. Sarkozy. Les chiffres donnés par l'ancien chef de l'Etat sont donc globalement exacts, ou tout du moins dans le bon ordre de grandeur.Mais ce qu'il ne dit pas, c'est que son propre bilan n'est pas meilleur. Entre mai 2007, date de l'élection de M. Sarkozy à l'Elysée, et janvier 2010 (pour reprendre une période similaire à celle retenue pour le bilan de François Hollande), le nombre de demandeurs d'emploi sans activité avait augmenté de 520 700. Soit un ordre de grandeur assez semblable. Au terme du quinquennat, en mai 2012, les chômeurs de catégorie A étaient 783 300 de plus qu'en mai 2007.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1425295070511 .graphe").css("height", 450)$("#container_1425295070511 .title").empty()if ("Evolution du chômage depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007"!= ""){Evolution du chômage depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007")}$("#container_1425295070511 .subtitle").empty()if ("Nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A en France métropolitaine"!= ""){Nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A en France métropolitaine")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1425295070511 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/xls/ser_nat_CVS-NZE88.xls", _blank ); 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Cela s'est traduit par des hausses d'impôts importantes dans les budgets successifs de ces dernières années. Ainsi, plus de 40 milliards d'euros de hausses d'impôts ont été votées, pour les entreprises et les ménages, depuis 2012.Mais la tendance à la hausse des impôts avait été initiée… pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. En 2011, les plans de rigueur élaborés par le gouvernement Fillon ont conduit à 16 milliards d'euros de hausse cette année-là, à 13 milliards d'euros en 2012 et 1,8 milliard en 2013, selon le rapport sur les prélèvements obligatoires publié chaque année en annexe du budget.Dépenses publiques : un niveau jamais atteintCe qu'il a dit« C'est encore la première fois que les dépenses publiques représentent 57 % du PIB et les prélèvements obligatoires 45 %. L'écart par rapport aux autres pays européens est devenu énorme : 7 points de PIB (...) par an d'écart en matière de dépenses publiques par rapport à la moyenne européenne et près de 8 points de PIB en matière de prélèvements obligatoires. »C'EST VRAI MAIS...Comme le souligne Nicolas Sarkozy, c'est effectivement la première fois que les dépenses publiques atteignent un niveau aussi important, à 57 % du PIB. Mais la tendance n'est pas nouvelle : elles ont augmenté entre 2007 et 2012, quand M. Sarkozy était au pouvoir – avec toutefois une parenthèse de deux années de baisse en 2010 et 2011 (– 0,8 % au total). Sous la présidence Hollande, les dépenses publiques ont continué à progresser.M. Sarkozy dit vrai quand il parle d'un écart de 7 points du PIB par rapport à la moyenne européenne. Depuis 2009, la part des dépenses publiques de la zone euro reste stable (autour de 50 % du PIB). La France continue donc de creuser l'écart.Les prélèvements obligatoires (impôts, taxes, cotisations), eux non plus, n'ont jamais été aussi élevés, à 44,7 % du PIB en 2013. Mais l'ancien chef de l'Etat semble oublier qu'il a contribué à cette hausse progressive pendant qu'il était président. Ainsi, après une sensible baisse de 40,7 milliards d'euros entre 2008 et 2009 (notamment due à l'effet de la crise et à la récession en France cette année-là), les prélèvements obligatoires ont de nouveau augmenté à partir de 2009 pour atteindre 43,7 % du PIB en 2012. Cela a représenté une hausse de 94,4 milliards d'euros entre 2007 et 2012.Il est difficile de comparer les chiffres des prélèvements obligatoires en France et au niveau européen. Dans son calcul du PIB français, l'institut européen de statistique Eurostat tient compte des activités illégales comme la prostitution ou le trafic de drogues. Des variables exclues par l'Insee en France, ce qui explique que, selon les chiffres d'Eurostat, les prélèvements obligatoires représentent 47 % du PIB français. D'après la même source, ils se situent ainsi 7 points au-dessus que la moyenne européenne (40,6 %), comme le dit M. Sarkozy.De plus, les comparaisons internationales des prélèvements obligatoires sont toujours délicates. D'une part, la stricte étude de ce paramètre ne tient pas compte des systèmes sociaux spécifiques à chaque pays (sécurité sociale, retraite, etc.), et d'autre part l'Etat a d'autres moyens d'intervenir que l'impôt ou les cotisations, comme le recours à l'emprunt.La loi Macron n'en fait pas assez pour les entreprisesCe qu'il a dit :Nicolas Sarkozy fustige également la loi sur l'activité et la croissance, dite « loi Macron » du nom du ministre de l'économie. Il juge que ce texte ne permettra « [pas] d'augmenter la croissance » et ironise sur une loi trop anecdotique et pas assez en faveur des entreprises :« Les chefs d'entreprise ont besoin de baisses massives de charges et le gouvernement leur parle de la libéralisation du transport en autocar. Cherchez l'erreur. »Pourquoi c'est exagéréLa loi défendue par le ministre Emmanuel Macron, dont l'objectif est de déverrouiller les règles qui empêchent l'initiative, la concurrence et la baisse des prix, comporte plusieurs volets favorables aux entreprises, comme la simplification du droit au licenciement. L'article 101, consacré à cette réforme, précise que les indemnités données aux salariés dans le cadre de plans sociaux devront désormais être proportionnelles aux moyens de l'entreprise en difficulté et non plus aux moyens du groupe auquel cette entreprise appartient. Or, une société en redressement ou en liquidation dispose par définition de très peu de moyens, ce qui réduit presque systématiquement les indemnités aux salariés. L'article 101 rend également possible un licenciement plus rapide des salariés.Lire les explications : Loi Macron : un détricotage discret du droit du licenciement économiqueCe texte a d'ailleurs été salué par le Medef, principale organisation patronale. En décembre 2014, dans un entretien à RFI, le président du pôle entrepreneuriat du syndicat, Thibault Lanxade affirmait que « ce que propose aujourd'hui Emmanuel Macron [allait] véritablement dans la bonne direction ».Au sujet de la loi Macron, Nicolas Sarkozy accuse également le gouvernement d'avoir voulu « régler le sort des notaires », alors que le ministre de l'économie a cédé à la pression des professions réglementées en renonçant, début février, au dispositif tarifaire pour les professions juridiques.Croissance : trois années en berne pour la FranceCe qu'il a dit :« Depuis que les statistiques existent, c'est la première fois que la France enchaîne trois années de croissance quasi nulle : 0,3 % en 2012, 0,3 % en 2013 et 0,4 % en 2014. »C'est vraiAprès une croissance de 2,1 % en 2011, l'Insee a observé une progression quasi-nulle du produit intérieur brut (PIB) pendant trois ans d'affilée : 0,3 % en 2012, 0,3 % en 2013 et 0,4 % en 2014. Depuis 1950, date des premières statistiques de l'institut disponibles sur l'évolution du PIB, c'est effectivement la première fois que le pays enregistre une croissance durablement aussi faible.Cependant, Nicolas Sarkozy a lui aussi connu des années compliquées au cours de son quinquennat. La croissance économique, qui s'établissait à 2,4 % en 2007, a chuté en 2008 à 0,2 % avant d'être très nettement négative en 2009 (– 2,9 %) au plus fort de la crise économique mondiale. Ces deux années difficiles ont été suivies d'une reprise, avec une croissance de 2 % en 2010 et 2,1 % en 2011.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1425292177441 .graphe").css("height", 450)$("#container_1425292177441 .title").empty()if ("La croissance française depuis 1950"!= ""){La croissance française depuis 1950")}$("#container_1425292177441 .subtitle").empty()if ("Le pays a connu seulement trois années (1975, 1993 et 2009) de baisse nette du PIB, mais la croissance est très faible depuis 2012"!= ""){Le pays a connu seulement trois années (1975, 1993 et 2009) de baisse nette du PIB, mais la croissance est très faible depuis 2012")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1425292177441 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&id=159", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Insee, comptes nationaux, base 2010. 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(...) En cinq années, nous n'avons pas retiré un seul texte sous la pression de la rue ou utilisé une seule fois l'article 49-3 au Parlement. »C'est plutôt vraiFace au mécontentement d'une partie des députés socialistes « frondeurs » face à certaines dispositions de la loi Macron, le gouvernement a utilisé l'article 49, alinéa 3 de la Constitution. Ce dernier permet de mettre en jeu la responsabilité du gouvernement pour faire adopter un texte : soit la motion de censure est rejetée et le projet de loi est ainsi adopté en bloc, soit, dans le cas inverse, la loi est rejetée et le gouvernement est renversé, ce qui oblige le président à nommer un nouveau premier ministre. Cette « arme » part du principe que des députés de la majorité pourraient voter contre un texte du gouvernement mais sans aller jusqu'à le renverser.Au cours de son quinquennat, Nicolas Sarkozy n'a effectivement jamais utilisé le « 49-3 ». .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1424192711331 .graphe").css("height", 450)$("#container_1424192711331 .title").empty()if ("La gauche a plus utilisé le 49-3 que la droite"!= ""){La gauche a plus utilisé le 49-3 que la droite")}$("#container_1424192711331 .subtitle").empty()if ("Nombre de recours au 49-3 par gouvernement dans la Ve République"!= ""){Nombre de recours au 49-3 par gouvernement dans la Ve République")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1424192711331 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:30, endOnTick:true, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Michel Debré","Georges Pompidou","Maurice Couve de Murville","Jacques Chaban-Delmas","Pierre Messmer","Jacques Chirac","Raymond Barre","Pierre Mauroy","Laurent Fabius","Jacques Chirac","Michel Rocard","Édith Cresson","Pierre Bérégovoy","Édouard Balladur","Alain Juppé","Lionel Jospin","Jean-Pierre Raffarin","Dominique de Villepin","François Fillon","Jean-Marc Ayrault","Manuel Valls"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Recours", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 4 ], [ "", 6 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 8 ], [ "", 7 ], [ "", 4 ], [ "", 8 ], [ "", 28 ], [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", null ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 1 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1424192711331 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Depuis la révision constitutionnelle de 2008 portée par… Nicolas Sarkozy, l'utilisation du « 49-3 » a été limitée. Son usage n'est désormais autorisé qu'une fois par session parlementaire pour une loi ordinaire – mais il peut l'être pour les textes budgétaires. Il est donc vrai que le gouvernement ne pourra plus utiliser ce procédé pour une loi autre que le budget, avant la fin de l'actuelle session parlementaire, qui court jusqu'en juillet.Seul bémol : Nicolas Sarkozy affirme que le gouvernement ne pourra plus « faire passer de réformes ». C'est exagéré : le gouvernement bénéficie encore d'une (faible) majorité, qui pourrait être mise en défaut uniquement dans le cadre de textes divisant jusque dans son propre camp, et non pour l'ensemble des réformes.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1424254576984 .graphe").css("height", 450)$("#container_1424254576984 .title").empty()if ("Les socialistes à un député de la majorité absolue"!= ""){Les socialistes à un député de la majorité absolue")}$("#container_1424254576984 .subtitle").empty()if ("Nombre de députés par groupe au 18 février."!= ""){Nombre de députés par groupe au 18 février.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1424254576984 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#285a82","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"289", to:"291", label:{ useHTML:true, text:"  Majorité absolue", align:"right", verticalAlign:"middle", textAlign:"left" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Socialiste, républicain et citoyen","Union pour un Mouvement Populaire","Union des démocrates et indépendants","Radical, républicain, démocrate et progressiste","Écologiste","Gauche démocrate et républicaine","Députés non inscrits"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "right", verticalAlign: "middle", textAlign:"left" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Députés", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 288 ], [ "", 198 ], [ "", 30 ], [ "", 18 ], [ "", 18 ], [ "", 15 ], [ "", 9 ] ], "color": "#285a82" }]})});var chart = $('#container_1424254576984 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Lire : Loi Macron : pourquoi la motion de censure avait très peu de chances de passerAlice FabreJournaliste au MondeElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Barroux A quatre jours de la décision finale du conseil général du Tarn sur l’avenir du projet de barrage à Sivens, la tension est très forte autour de la zone humide du Testet, occupée en partie par des militants hostiles au chantier. Lundi 2 mars, une centaine d’agriculteurs, à l’appel notamment des structures départementales de la FNSEA, bloquaient les deux routes permettant l’accès à cette zone boisée et vallonnée, encerclant de fait la « zone à défendre » (ZAD) tenue depuis quinze mois par des militants écologistes et « antisystème ».280 gendarmes séparent les deux camps Entre les deux camps, très remontés, deux cents gendarmes mobiles ont été déployés. Quatre-vingt gendarmes supplémentaires étaient attendus dans l’après-midi de lundi et d’autres renforts pourraient arriver dans les prochains jours, selon le lieutenant-colonel Sylvain Renier. « Malgré quelques noms d’oiseaux prononcés par les deux camps et un contact visuel entre eux, la situation est restée calme, a-t-il expliqué au Monde. Nous avons empêché les agriculteurs d’accéder à la ZAD. Ils restent sur leurs barrages. »L’objectif de ces agriculteurs est de peser sur le choix du conseil général. Ils espèrent encore que le projet de barrage se réalisera, apportant ainsi une irrigation abondante pour leurs cultures, du maïs notamment. Les militants des fédérations départementales de la FNSEA voisines ont annoncé vouloir rester « jour et nuit », jusqu’à vendredi, et attendent le départ des occupants qui seraient actuellement, selon des militants de la ZAD, une cinquantaine sur la zone.Deux solutions au choixLe conseil général va devoir choisir entre deux solutions proposées par les experts mandatés par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, Nicolas Forray et Pierre-Alain Roche. Deux scénarios restent en balance. La première alternative serait une réduction du barrage, initialement prévu pour stocker 1,5 million de mètres cubes d’eau. La capacité du nouvel ouvrage serait de 750 000 m³ dont 560 000 pour les exploitants, le reste étant destiné à soutenir le débit d’eau en période sèche. Cette solution épargnerait 7 hectares de zones humides, soit un peu plus de la moitié de la surface visée initialement. Ce barrage réduit serait construit à quelques centaines de mètres en amont sur le cours d’eau.L’autre proposition consiste en un ensemble d’ouvrages qui éviterait la construction d’un barrage sur la rivière : une retenue latérale de 300 000 m³ serait complétée par des réserves collinaires, nombreuses dans la zone et alimentées principalement par la pluie et les eaux de ruissellement.Intervention des forces de l’ordre délicateQuelle que soit la solution choisie par le conseil général, il est probable qu’aucun des deux camps, écologistes ou agriculteurs, ne s’en satisfasse. Et la tension, déjà ancienne, risque de demeurer vive dans les prochains jours, d’autant que les pro-barrages – élus, agriculteurs – ne désirent dorénavant qu’une seule chose : l’évacuation de la zone par les occupants. Ségolène Royal a aussi annoncé son souhait de voir, dès la communication de la décision du conseil général, les zadistes quitter les lieux. Mais la mort d’un jeune militant écologiste, Rémi Fraisse, tué par une grenade lancée par les forces de l’ordre, le 26 octobre 2014, complique la donne. Et rend toute intervention des forces de l’ordre délicate.D’ici à vendredi, les camps s’organisent donc. A Sivens, des militants solidaires des antibarrages commencent à rejoindre la zone. Lundi soir, un rassemblement de soutien à la ZAD du Testet devait être organisé devant le siège de la FNSEA à Paris, notamment par des militants du collectif francilien de soutien à Notre-Dame-des-Landes. Mercredi, en début d’après -midi, c’est un convoi « alimentaire », destiné à ravitailler les zadistes encerclés, qui doit quitter Gaillac pour rejoindre le Testet.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian, Nicolas Chapuis et Jean-Baptiste Chastand Oubliée la loi Macron ? Lundi 2 mars, après une semaine de suspension parlementaire, c’est désormais sur le projet de loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (loi Notre) que planchent les députés. Pourtant la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques et son passage en force grâce à l’utilisation du « 49-3 » par le gouvernement, le 17 février, sont encore dans tous les esprits.A l’Assemblée, le calme après la tempêteDans leur cartable, les « frondeurs » du PS emporteront sûrement le sondage Odoxa paru dans Le Parisien, la veille, qui indique que 65 % des Français trouvent « normal » qu’ils s’opposent au gouvernement et 70 % que le PS doit « rappeler à François Hollande ses engagements de campagne ». Avec 55 % de bonnes opinions et 59 % des Français qui les jugent « courageux » et « utiles », ce sondage « montre à tout le moins que les Français nous comprennent mieux que le gouvernement », commente le député Pouria Amirshahi (Français de l’étranger), l’un des leaders de la fronde.Toutefois, le projet qui fait de la région et de l’intercommunalité les pivots de la décentralisation ne devrait pas autant cristalliser les passions que la loi Macron. Pour preuve, à ceux qui voient dans son retour sur la scène une manœuvre tactique, l’ex-ministre Benoît Hamon rétorque : « Si on avait discuté [en janvier] de la loi sur les régions, vous ne m’auriez pas autant entendu. C’est le contenu de la loi Macron qui justifie que je m’exprime. »L’ex-ministre Hamon veut incarner l’opposition de gauche à VallsL’examen de la loi Notre se fait malgré tout dans un contexte relativement houleux pour le gouvernement. Un sentiment renforcé par le fait que le texte soit débattu en pleine campagne pour les départementales, les électeurs devant voter pour des candidats sans savoir quelles seront exactement leurs attributions. « On est un mois avant les élections départementales, et c’est seulement maintenant qu’on se préoccupe de ça », dénonce Isabelle Le Callennec, la porte-parole de l’UMP.’Ensuite, lors de l’examen à l’Assemblée, débuté le 17 février et interrompu avant la semaine de vacances parlementaires, le gouvernement a déjà dû renoncer à plusieurs de ses projets face à des coalitions hétéroclites de parlementaires de droite et de gauche, après avoir vu son texte détricoté au Sénat. Par exemple, si les députés ont bien adopté la fin de la compétence générale des régions, qu’ils avaient rétablie en 2014, ils ont refusé de transférer la gestion de la voirie, qui restera départementale.Les députés tentent de démêler les compétences des collectivitésFace à tout cela à l’Elysée, on rabâche les mêmes éléments de langage qu’avant : « La majorité a toujours été là et elle sera là à l’avenir. Tous les textes présentés auront une majorité. » De toute façon, le gouvernement n’a pas d’autre choix : il ne peut plus faire appel au 49-3 pour cette session parlementaire.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.02.2015 à 21h24 • Mis à jour le28.02.2015 à 22h21 La ministre de la santé, Marisol Touraine, a arrêté début février la répartition du plan d'économies de 3 milliards d'euros prévu pour les hôpitaux d'ici à 2017, selon un document ministériel publié vendredi 27 février par Challenges.La maîtrise de la masse salariale devrait rapporter à elle seule 860 millions d'euros, soit l'équivalent de 22 000 postes et 2 % des effectifs de la fonction publique hospitalière, selon l'hebdomadaire. Par ailleurs, « la mutualisation des achats des hôpitaux et l'obtention de meilleurs tarifs auprès des fournisseurs » devraient dégager 1,2 milliard, et « les rapprochements entre hôpitaux voisins quelque 450 millions d'euros ». Le développement de la chirurgie ambulatoire, qui permet une sortie de l'hôpital le jour de l'intervention, « doit générer 400 millions » d'euros et « la réduction des durées d'hospitalisations 600 millions ».Un frein à la hausse des dépensesLe ministère de la Santé a précisé que « les économies doivent s'entendre non pas comme une réduction des dépenses mais comme une évolution maîtrisée de l'augmentation des dépenses ». Les efforts ne vont donc pas forcément se traduire par des coupes budgétaires ou des réductions de personnels, mais par un frein à la hausse des dépenses de santé.Celles-ci augmentent naturellement chaque année en raison du vieillissement de la population et de l'augmentation des pathologies chroniques. Leur progression est limitée chaque année par l'objectif national des dépenses de l'Assurance maladie (Ondam). Elle a été fixée par le gouvernement à 2,1 % pour 2015, contre 3,1 % l'an passé.Lire notre éclairage : Le « trou de la Sécu » expliqué en quatre pointsCes efforts s'inscrivent dans le cadre du plan d'économies de 50 milliards qui doit financer d'ici 2017 le pacte de responsabilité et la réduction du déficit public. 10 milliards doivent être économisés sur trois ans par la seule Sécurité sociale : outre les efforts des hôpitaux, le gouvernement compte boucler ce plan d'économies en agissant sur le prix des médicaments et en limitant les « actes inutiles ou redondants ».Lire également (édition abonnés) : Santé : des pistes d'économies très sensibles Abel Mestre Marine Le Pen se voit comme le centre de la politique française. Elle l'a d'ailleurs redit samedi 28 février, lors de son discours clôturant la convention du Front national pour les élections départementales. « Nous sommes le centre de gravité de la vie politique », a-t-elle ainsi lancé lors d'une intervention de 45 minutes devant plusieurs centaine de militants et futurs candidats réunis à Paris, dans le 15e arrondissement. Ajoutant : « Le FN est plus que jamais le premier parti de France. »Selon elle, tout est fait contre son parti puisqu'ils est au centre de tout. Le mode de scrutin aux départementales ? Contre le FN. Le redécoupage ? Contre le FN. Les chiffres du chômage ? Truqués, pour faire baisser le FN. Tout, aux yeux de Mme Le Pen, est fait pour nuire à son parti.Lire notre éclairage (édition abonnés) : Le redécoupage des cantons devrait profiter à la droite« Venin de Manuel Valls »La présidente du parti d'extrême droite a surtout désigné sa cible prioritaire : Manuel Valls. Une petite vidéo avant son discours montrait d'ailleurs à de nombreuses reprises le premier ministre – mais aussi François Hollande, Nicolas Sarkozy, Arnaud Montebourg ou Jean-Luc Mélenchon – déclenchant de fortes huées du public. Mme Le Pen a également évoqué « le venin » de M. Valls « contre les Français qui votent mal ». « Manuel Valls n'a-t-il pas dit que son "seul et unique adversaire est le FN" ? Pour une fois nous sommes d'accord ! », a-t-elle encore ironisé.Lire : Cinq choses à savoir sur les élections départementalesPour Mme Le Pen, il y aurait même un « nouveau programme commun », mais cette fois entre l'UMP et le PS. Un « programme commun contre le FN », cela va sans dire. « Le FN monte, monte, monte. Ils sortent la grosse Bertha pour canonner le FN. Ils sont tous allés au salon de l'agriculture où on a eu droit à un festival de déclarations contre nous , s'est amusée l'eurodéputée. Pendant qu'ils combattent le FN, nous, on se bat pour la France et les Français ».Mme Le Pen s'est également présentée samedi comme la seule politique défendant la vraie France, celle « oubliée », des « zones rurales ». A l'écouter, les autres politiques sont hors-sol, déconnectés du monde réel. « Ils méprisent les Français, les classent dans telle ou telle minorité. François Hollande les appellent les "sans-dents", Macron les traite d'"illettrés" », a-t-elle ainsi pointé.Marine Le Pen a même pris en exemple la dernière chanson des Enfoirés, « Toute la vie » – « une attaque cynique contre la jeunesse française » – pour prouver « qu'ils [les élites] ne savent même pas comment les Français vivent. Ils sont totalement étranger à la France profonde ».Un marchepied avant la « grande ligne droite vers 2017 »Toujours campée sur sa ligne « ni droite, ni gauche », Mme Le Pen a ensuite planté ses banderilles sur l'UMP et Nicolas Sarkozy. « Face aux choix stupides et mortifères du gouvernement, l'UMP a fait le choix de se taire. Nous refusons, nous, à nous soumettre au gouvernement. Nicolas Sarkozy est inaudible. Il cherche à tromper les Français comme en 2007. La véritable opposition, c'est nous », a avancé Mme Le Pen qui a ensuite, de nouveau, fait l'inventaire du bilan des années Sarkozy.Marine Le Pen espère beaucoup des élections départementales. Pour elle, ce sont, à l'image des municipales, le marchepied pour la « reconquête » qu'elle appelle de ses vœux, c'est-à-dire son arrivée à l'Elysée. « Après les départementales et les régionales, ce sera la grande ligne droite vers 2017. Si nous le voulons, nous pourrons tenir tête à Berlin, Washington et Bruxelles », a-t-elle promis.Mais avant la prise du palais de l'Elysée, il lui faut gagner les départementales, ou au moins y faire une percée. « Les 22 et 29 mars, pour tous ceux qui en ont marre du délire UMPS, un seul mot d'ordre : aux urnes et votez pour les candidats patriotes, a-t-elle continué. L' abstention est notre pire ennemie. Si nous arrivons à dépasser la barre des 20 %, nous atteindrons un seuil fracassant et nous serons les maîtres de l'élection et nous pourrons influencer la politique menée dans les départements. (…) Les assemblées départementales doivent regorger de nos propositions ».Sur la géopolitique du redécoupage, voir également notre visuel : Le puzzle des départementalesAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand La prime pour l’emploi (PPE) et le RSA activité sont bientôt morts, bienvenue à la nouvelle « prime d’activité ». Le Monde a eu connaissance des modalités précises de cette nouvelle prestation, qui devraient être présentées mardi 3 mars par le premier ministre, Manuel Valls. Elle entérine la fusion des dispositifs du PPE et du RSA, dont la complexité et le manque d’efficacité étaient critiqués depuis longtemps, mais qui avait jusqu’ici toujours été ajournée par crainte de faire trop de perdants.Fin de la PPE et du RSA activitéLa PPE, qui consiste en un crédit d’impôt versé en septembre, bénéficie en effet à 6,3 millions de foyers qui gagnent entre 0,3 et 1,3 smic, mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros. Trop de bénéficiaires pour un montant trop faible, versé trop tard : la PPE était critiquée pour son absence d’effet incitatif. Elle sera versée pour la dernière fois en septembre 2015. De son côté, le RSA activité (à différencier du RSA socle pour les personnes qui ne travaillent pas du tout et qui va continuer d’exister) bénéficiait lui à seulement 700 000 personnes, mais pour un montant moyen de 176 euros.Jugée trop complexe, cette prestation est sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en font la demande. « Le bénéficiaire doit effectuer deux déplacements physiques, remplir 6 pages de formulaires et fournir de nombreuses pièces justificatives pour déposer une demande », dénonçait le député PS Christophe Sirugue, dans un rapport remis en juillet 2013 et qui a servi de base à la réforme du gouvernement.Entre 215 et 250 euros maximumSelon les informations du Monde, M. Valls devrait annoncer que la nouvelle prime, dont le fonctionnement sera très proche du RSA activité, sera concentrée sur les travailleurs gagnant entre 570 et 1 360 euros net, soit entre 0,5 et 1,2 smic. Tous les bénéficiaires actuels de la PPE au-delà de ce seuil ne percevront plus rien, mais le gouvernement estime que la perte sera très faible, de l’ordre de quelques dizaines d’euros par an.La prime d’activité sera bien versée dès le 1er euro gagné mais les salariés touchant jusqu’à 0,5 smic (soit environ 570 euros) ne devraient pas voir de grand bouleversement, le montant de la nouvelle prime d’activité restant pour eux à peu près le même que celui du RSA activité. « Il s’agit de ne pas inciter les tout petits contrats à temps partiel » justifie un des acteurs du dossier. « Le dispositif doit fonctionner comme une incitation à travailler davantage », abonde Matignon. Quitte à ne pas aider les travailleurs les plus pauvres. Le montant devrait être maximum pour les salariés gagnant autour de 800 euros. Le collectif Alerte, qui regroupe les associations de lutte contre la pauvreté, a demandé que ce maximum soit de 250 euros, mais le rapport Sirugue n’évoque de son côté qu’un montant de 215 euros.Fin des trop-perçus La simplification devrait être acquise car les CAF, qui géreront le dispositif, cesseront de demander aux salariés ayant « trop » travaillé les mois précédents de rembourser de l’argent. La situation sera en effet réexaminée tous les trois mois, et le montant de la prime évoluera seulement pour les trois mois suivant. Contrairement au RSA activité, le montant de la prime ne dépendra plus non plus de complexes barèmes de ressources selon la structure du foyer, mais sera le même quelle que soit la situation familiale. La prime ne sera toutefois versée qu’en dessous d’un certain plafond de revenu du foyer. Pour éviter de désavantager les parents de famille monoparentale, qui auraient perdu pour cette raison dans la fusion, ceux-ci bénéficieront d’une allocation majorée.Accessible aux jeunesLa prime d’activité sera ouverte aux jeunes entre 18 et 25 ans, qui n’ont aujourd’hui pas accès au RSA. Selon le rapport Sirugue, environ 300 000 jeunes pourraient ainsi toucher cette prestation. Mais les derniers arbitrages du gouvernement pourraient finalement être bien moins généreux car les jeunes résidant chez leurs parents verront les revenus de l’ensemble du foyer fiscal pris en compte. « Nous voulons que les jeunes de moins de 25 ans qui travaillent puissent en bénéficier quoi qu’il arrive de manière autonome, sinon seulement 200 000 jeunes pourront en profiter », critique François Soulage, président du collectif Alerte. Le gouvernement s’y oppose pour l’instant, mais serait prêt à faire un geste pour les apprentis, qui au départ ne devaient pas bénéficier de la prime. « C’est un point qui pourra bouger lors de l’examen parlementaire [prévu cet été] et faire l’objet d’amendement », confirme Matignon.Cette nouvelle prime, qui entrera en vigueur début 2016, devrait coûter environ 4 milliards d’euros par an, le même coût que la PPE et le RSA cumulés. Environ 7 millions de personnes y seraient éligibles, mais Matignon a fondé ses calculs sur le fait que seulement 50 % des bénéficiaires potentiels en feront au final la demande. En revanche, l’allocation spécifique de solidarité (ASS), versée par Pôle emploi à 450 000 chômeurs en fin de droit, ne sera pas incluse dans la réforme et gardera donc pour l’instant son − complexe − fonctionnement propre. Au grand regret des associations de lutte contre la pauvreté.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.02.2015 à 12h07 • Mis à jour le27.02.2015 à 15h46 | Alexandre Lemarié Cinq mois après son retour en politique, Nicolas Sarkozy peine à convaincre les Français. Si le président de l’UMP ne parvient pas à emporter l’adhésion d’une majorité d’électeurs, c’est d’abord parce qu’il n’a pas montré qu’il disposait de pistes de réformes novatrices.Son programme reste flou. Hormis l’abrogation de certaines réformes mises en place par le pouvoir actuel (mariage pour tous, réforme territoriale), il n’a fait, depuis septembre 2014, que recycler ses vieux thèmes de campagne ou ses anciennes mesures : renégociation de l’espace Schengen, défiscalisation des heures supplémentaires, lutte contre l’assistanat… Mais pas de recettes pour faire baisser le chômage ou augmenter le pouvoir d’achat.Lire aussi : Toutes les lois adoptées sous Hollande que Sarkozy veut abrogerEmmanuelle Mignon « n’a plus le temps »Sa stratégie électorale n’est pas non plus clairement définie : l’attitude à adopter vis-à-vis du FN et du centre reste en débat. Si, en apparence, il a remis l’UMP au travail, la réflexion sur le fond reste insuffisante depuis son élection. Principalement par manque de moyens humains.A l’époque de Jean-François Copé, au moins cinq personnes travaillaient au bureau des études afin d’alimenter la machine en notes. Le directeur de cette instance, Franck-Philippe Georgin, proche de Claude Guéant, est aujourd’hui tout seul. M. Sarkozy s’en est plaint lorsqu’il a reçu des dizaines de collaborateurs parlementaires, le 27 janvier.M. Sarkozy n’a plus une armée de « cerveaux » autour de lui à l’UMP, susceptibles de l’alimenter, comme par le passé. Sa « boîte à idées », Emmanuelle Mignon, qui avait rédigé le programme de la campagne de 2007, vient d’intégrer un cabinet d’avocats d’affaires et confie ne plus « avoir le temps de s’occuper » du projet de l’ex-chef de l’Etat.Son ancien conseiller venu de l’extrême droite, Patrick Buisson, a été répudié. Son ex-conseiller pour la presse, Franck Louvrier, a pris du champ. M. Sarkozy ne consulte plus qu’une poignée de ses ex-collaborateurs de l’Elysée – sans qu’ils soient présents au quotidien –, comme sa plume Henri Guaino, le sondeur Pierre Giacometti, le conseiller économique Sébastien Proto ou celui sur les affaires européennes Fabien Raynaud.Et si Sarkozy n’était plus « Sarko » ? Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis (Manille, envoyé spécial) Avec François Hollande, même quand il s'agit de climat, le prisme économique n'est jamais loin. Au second jour de son déplacement aux Philippines, le chef de l'Etat avait choisi d'illustrer, en faisant arrêt à Guiuan, port de pêche ravagé par le typhon Haiyan en 2013, la capacité de « résilience » du pays hôte.Un mot bric-à-brac, répété à l'envi lors de ces quarante-huit heures, qui permet d'évoquer les drames liés aux réchauffement climatique, mais aussi d'envisager l'étape d'après, celle de la reconstruction, génératrice de croissance et d'investissements.Lors de sa déambulation dans cette ville côtière de 47 000 habitants, François Hollande a pu constater par lui-même les stigmates encore visibles de la tempête qui a détruit la quasi-totalité des habitations. Les ruines de l'église du village, superbe ouvrage du XVIe siècle, témoignent de la violence des éléments. Sur le port, les cases des pêcheurs sont quasiment toutes bâchées avec des toiles marquées du sceau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Au cœur de la foule rassemblée dans la cour de la principale école de la ville, beaucoup de Philippins arborent les tee-shirts colorés des grandes ONG venues participer à la reconstruction de la ville. Le président s'est adressé aux habitants :« Je voulais montrer au monde entier ce qu'était votre courage, ce qu'était votre force, votre capacité de résilience : ici vous avez subi, mais ici vous avez agi. »Et d'ajouter : « Il faut reconstruire en évitant de nouveaux drames. Notre responsabilité, ce n'est pas seulement de vous aider, c'est d'éviter que cela se reproduise. » En conclusion, le chef de l'Etat tente même quelques mots dans un anglais poussif, qui rappelle celui de ses prédécesseurs. Mais le discours est bien accueilli par une foule ravie de l'intérêt porté à la ville. François Hollande s'affiche qui plus est à la tribune avec le maire de la ville, Christopher Sheen Gonzales, célébré en héros par le pays pour son attitude lors du passage du typhon. Peu avant, il a annoncé une contribution de 1,5 million d'euros à l'ONG française Acted, impliquée dans la reconstruction de la ville.Lire aussi : Climat : Hollande veut « entraîner, mobiliser et engager »Un témoignage de solidarité pour les pays du Sud Dans le cortège qui suit François Hollande dans les rues de Guiuan, on retrouve plusieurs responsables d'entreprises françaises dans le domaine de l'énergie, des transports et de la santé. Une centaine de compagnies sont installées dans le pays et emploient près de 40 000 Philippins. Pour décrocher un succès lors de la COP21, la France a décidé de mettre au cœur de sa stratégie les partenariats avec les entreprises qui voient dans la lutte contre le réchauffement climatique un potentiel de développement. « Si les entreprises basculent vers la croissance verte, c'est gagné, explique Ségolène Royal, la ministre de l'environnement. Et pour elles, ça devient positif, on ne parle plus de nouvelles taxes. »Une première capitalisation financée par les Etats à hauteur de 10 milliards d'euros a été actée pour le Fonds vert pour le climat, qui doit participer à la transition énergétique des pays émergents. Mais pour parvenir à l'objectif des 100 milliards d'euros par an à l'horizon 2020, une implication du secteur privé est nécessaire. « Il est absolument crucial pour nous de travailler dès le début avec tous les acteurs, les gouvernements, les ONG mais aussi les entreprises privées, les établissements bancaires et la société civile, pour faire jouer tous les leviers de croissance », estime Hela Cheikhrouhou, la directrice exécutive du Fonds vert, qui était du voyage.Pour Nicolas Hulot, qui a en partie organisé le voyage présidentiel aux Philippines, l'étape à Guiuan est un signe envoyé au reste du monde de l'importance des investissements à effectuer : « Ce voyage est un vrai témoignage de solidarité pour les pays du Sud, et on a besoin d'eux pour réussir la conférence climat. » Et de saluer lui aussi la « résilience » des Philippins, mais cette fois-ci psychologique : « Ce qui est frappant ici, c'est la dignité, la chaleur humaine. On ne soupçonnerait pas, au vu des visages, qu'il y a eu un drame ici. » Nicolas Chapuis (Manille, envoyé spécial)Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous « Bon alors, comment ça va le moral ? » Dans la petite pièce éclairée par de méchants néons qui jouxte la salle polyvalente de Palaja (Aude) où il s'apprête à tenir son meeting, jeudi 26 février, Manuel Valls prend le pouls politique local avec les 38 candidats socialistes et radicaux de gauche aux élections départementales. Après la séance photo avec chacun des dix-neuf binômes homme-femme qui se présentent les 22 et 29 mars, André Viola, le président sortant du conseil général, tente de le rassurer : « Manuel, l'Aude ne va pas vaciller, le rural, ici, va bien tenir, mais le gros enjeu, ce sont les deux grandes villes, Carcassonne et Narbonne, où la situation est plus difficile. »Le premier ministre a justement choisi de commencer sa tournée pour les départementales par cette commune de quelque 2 500 habitants, mi-rurale mi-urbaine, collée à la ville de Carcassonne qui a basculé à droite lors des municipales de mars 2014. Pendant les vingt prochains jours, M. Valls va enchaîner une quinzaine de déplacements électoraux, partout en France et en région parisienne : dès vendredi 27 février, il devait se rendre pour un nouveau meeting en Ille-et-Vilaine, avant d'aller, entre autres, en Indre-et-Loire, en Corrèze ou en Haute-Vienne le 5 mars en compagnie du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.Manuel Valls l'avoue : « J'ai toujours aimé faire campagne », explique-t-il jeudi dans l'avion qui le conduit dans le Sud-Ouest. Mais il sait que l'issue des départementales est loin d'être acquise. « C'est un scrutin incertain, reconnaît-il. C'est la première fois qu'on vote en même temps dans tous les cantons, et il y a aussi le changement majeur de la parité intégrale. Tout cela a des effets qui sont difficiles à imaginer par avance. »TROISIÈME POSITIONSurtout, les intentions de vote ne sont pas bonnes pour les socialistes, donnés en troisième position derrière le FN et l'UMP. Résultat, M. Valls a demandé à l'ensemble des ministres de son gouvernement de s'impliquer dans la campagne. Pas pour nationaliser ces élections locales, mais pour les politiser. « Il faut politiser pour mobiliser notre électorat », explique-t-il, s'appuyant sur l'exemple de la législative partielle dans le Doubs, les 1er et 8 février, au cours de laquelle il s'est rendu lui-même sur place à deux reprises en neuf jours.« L'élection de Frédéric Barbier face au FN a pu avoir lieu parce que les électeurs socialistes se sont mobilisés lors des deux tours. Il faut absolument mobiliser notre électorat dès le premier tour, car l'extrême droite, elle, le fait », précise le premier ministre.Le vote pour le Front national sera un des angles d'attaque de la tournée de M. Valls. « Je vais beaucoup cibler le FN et le danger qu'il représente, annonce-t-il, en se faisant l'avocat d'un vote utile et crédible à gauche. » « Contre l'extrême droite, l'UMP avec sa position incompréhensible du ni ni n'est pas crédible. Les socialistes sont généralement les seuls à gauche capables d'être présents au second tour et de l'emporter », affirme-t-il. Devant les 500 militants du PS réunis jeudi soir à Palaja, M. Valls s'en est donc pris fortement au parti frontiste. « L'extrême droite est notre adversaire principal, non seulement de la gauche, mais de la République », a-t-il lancé sous les applaudissements. Dénonçant « un parti qui exploite les frustrations, le racisme et la violence », il a attaqué la formation de Marine Le Pen. « Le Front national n'aime pas la France, il n'aime pas la démocratie, il verse de l'huile sur le feu, il mène à la ruine du pays, à la sortie de l'Europe et de l'histoire », a-t-il déclaré. Face à ce « défi », Manuel Valls a lancé « un appel à tous les républicains : pour battre le FN dans chaque canton, il n'y a qu'un seul bulletin de vote, une seule position claire, celle des candidats socialistes », a-t-il expliqué.POSTURES STÉRILESPendant les quarante minutes de son discours, il a aussi longuement défendu le bilan de la gauche au pouvoir. Vaste gageure tant le rejet de l'exécutif par les Français est important depuis le début du quinquennat. « Je ne serai jamais dans le camp des résignés », a-t-il indiqué, listant aussi bien la retraite à 60 ans que la réforme de l'école, les mesures de lutte contre l'insécurité, la « baisse des impôts pour les classes moyennes et modestes », ou la mise en place du pacte de responsabilité.« Nous menons une politique cohérente, qui donne des signes positifs », a-t-il expliqué, s'appuyant sur les récents bons chiffres de l'emploi en janvier qui sont « un encouragement à poursuivre notre action ».Manuel Valls en a profité pour envoyer un message à sa propre majorité après le vote de la loi Macron à l'Assemblée, rendu possible par le recours du gouvernement au 49-3. « Je trace ma route, je ne me laisse pas impressionner car ce qui se joue en ce moment est bien plus grand que nous », a-t-il déclaré, faisant référence à « l'esprit du 11 janvier qui nous oblige à être à la hauteur ».« Les Français soutiennent la loi Macron, car eux, ils ne se trompent pas », a-t-il lancé aux frondeurs socialistes. A l'avenir, M. Valls ne tolérera plus de division dans son propre camp. Face à la droite qui est « l'opposition sans aucune proposition », uniquement mue par le « désir de revanche de Nicolas Sarkozy sur la gauche et sur les Français qui n'ont pas voulu de lui en 2012 », le chef du gouvernement a demandé aux socialistes de cesser leurs batailles internes. « Les Français ne supportent plus les postures stériles. Il n'y a pas un mouvement qui monte à notre gauche, le risque FN est immense, c'est donc irresponsable de nous diviser entre socialistes », a-t-il prévenu.Lire notre séquence spéciale : Elections départementales : les enjeux département par départementBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Nicolas Sarkozy déploie ses éléments de langage pour l'entre-deux-tours des élections départementales. D'une part, la gauche ferait « monter le FN ». D'autre part, la question des programmes, qui est double. Le patron de l'UMP, invité de RTL mardi 24 mars, renvoie dos à dos le FN et le parti de Jean-Luc Mélenchon.Ce qu'il a dit :« Tout nous sépare du FN, Marine Le Pen a le programme de Jean-Luc Mélenchon » L'UMP n'a « aucun point commun programmatique avec le FN »En résumé, selon Nicolas Sarkozy : Son parti n'a aucun élément de programme en commun avec le FNLe FN et le Front de gauche ont en revanche le même programme économiquePourquoi c'est faux1. UMP et FN ont des éléments de programme en communPremier point, les cohérences programmatiques. On se souvient que la campagne présidentielle de M. Sarkozy, conçue sous l'influence de Patrick Buisson, avait effectué un « virage à droite » assez serré dans sa dernière partie. M. Sarkozy, à la recherche des voix du FN, avait multiplié les propositions supposées parler à cette frange des électeurs, dont la possibilité d'un référendum pour permettre à la justice administrative de prononcer les décisions d'expulsion, ce qui se voulait être une réponse à l'attente d'un « référendum sur l'immigration ».Plus récemment, M. Sarkozy a demandé qu'on mette fin aux menus de substitution au porc dans les cantines, position que partageait jusqu'ici… Marine Le Pen, avant de changer d'avis.Mais au-delà, il suffit de comparer les programmes détaillés de Nicolas Sarkozy et de Marine Le Pen en 2012 pour trouver un certain nombre de points communs. Nous en avons trouvé au moins 13, dans des domaines variés. Notre comparateur de programmes présidentielsCentrage du crédit impôt recherche sur les PME / PMI« Small Business Act » européenMinimum vieillesse réservé aux étrangers en France depuis 10 ans et ayant 5 ans de cotisationsModulation de l'impôt sur les sociétésFin du collège uniqueAutonomie des directeurs de collèges et principaux de lycéesArrêt du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux dans l'éducation nationaleApprentissage dès 14 ansService civique obligatoireCarte vitale biométriqueRefus du mariage et de l'adoption pour les couples gaysProportionnelle à certaines électionsEfforts financiers accrus des collectivités locales2. Front de gauche et FN ne disent pas la même chose sur l'économieQuant au FN et au Front de gauche, il semble difficile de dire qu'ils ont « le même programme économique ». Si les deux formations ont en commun certaines propositions, on ne peut pas estimer qu'ils disent la même chose sur l'économie. Là encore, il suffit de comparer.Par exemple, sur l'emploi : le FN prône une réindustrialisation, veut permettre de négocier sur le temps de travail dans les entreprises, de mieux surveiller les chômeurs ou de réserver des postes aux personnes de plus de 45 ans dans la fonction publique. Le Front de gauche, lui, propose le rétablissement des 35 heures, une hausse du smic, un salaire maximum dans les entreprises.Les deux partis souhaitent réindustrialiser la France et relancer des programmes de planification opérés par « l'Etat stratège ». Mais le Front de gauche souhaite que l'Etat revienne au capital des grandes entreprises, pas le FN. Le parti de Jean-Luc Mélenchon évoque également le contrôle des banques, une hausse de l'ISF ou la taxation des revenus financiers. Le FN, lui, souhaite à l'inverse supprimer l'ISF au profit d'un « impôt progressif unique sur le patrimoine ».Sur l'Europe, FN et Front de gauche ont certaines convergences. Ainsi, tous deux évoquent une « désobéissance » à certaines règles (concurrence ou politiques d'austérité), mais Jean-Luc Mélenchon ne parle pas de la quitter ni de revenir au franc, ce qui demeure au cœur du programme de Marine Le Pen.Nos confrères de Libération avaient publié en avril 2014 un comparatif plus détaillé, montrant qu'il y avait certes des convergences, mais que sur l'essentiel, Front de gauche et FN restaient en désaccord. Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.03.2015 à 17h06 | Eric Nunès Les propos de Nicolas Sarkozy réaffirmant, mardi 24 mars sur RTL, sa position en faveur de l'interdiction des menus de substitution dans les cantines solaires, sont loin de faire l'unanimité parmi les élus UMP ou UDI. Plusieurs présidents de conseils généraux de droite se disent « abasourdis ». Chargés de la restauration scolaire dans les collèges, aucun patron des exécutifs départementaux interrogés par Lemonde.fr n'envisage de suivre la recommandation de l'ancien président de la République. Selon le chef de l'UMP, la mesure viserait à répondre aux « tensions entre les communautés ».>> Lire aussi : Laïcité à l’école : du vivre-ensemble à l’exclusion« La question ne se pose même pas », tranche François Goulard, le président UMP du conseil général du Morbihan. « Servir un repas a un enfant, quelle que soit son origine, c'est juste de l'humanité et du bon sens », poursuit-il.Idem dans la Haute-Marne, où le FN a dépassé les 35 % lors du premier tour des départementales, dimanche 22 mars. « La polémique n'a pas lieu d'être et elle ne ramènera pas les électeurs frontistes vers l'UMP », estime Bruno Sido, le président UMP du conseil général et candidat à sa succession. « Ici, les gens votent Marine Le Pen sans croire à ses promesses de campagne. Les candidats frontistes tutoient les 40 % sans faire campagne. Personne ne les connaît, ils ont juste un tract et une affiche et remportent des sièges. Doit-on proposer un repas sans porc dans les cantines ? Mais personne ne pose cette question ! Nous respectons tout le monde et nous proposerons des repas pour que chacun puisse manger. Il n'y a pas de débat. »La corde de l'exclusionSelon M. Sido, le président de l'UMP ferait fausse route en jouant sur la corde de l'exclusion pour attirer les électeurs du FN : « Le vote Front national est un vote de protestation, il ne s'agit pas d'un vote raciste. Ici, les gens me parlent de chômage pour les uns, de la peur de perdre leur emploi pour les autres. » « Lancer ce sujet en pleine campagne départementale est une connerie », s'exaspère Christian Namy, le président UDI du conseil général de la Meuse. Hors de question pour lui de revoir la politique de son exécutif et de ne pas proposer aux collégiens juifs ou musulmans une alternative au porc. « Le tutoiement de Nicolas Sarkozy avec Patrick Buisson [ex-conseiller d'extrême droite de l'ancien président] a déjà été un désastre, déplore-t-il. Il n'est pas possible de vouloir profiter de tout pour en tirer un avantage politique. »Pour François Goulard, observateur expérimenté des stratégies politiciennes, Nicolas Sarkozy s'applique à « nationaliser » un scrutin local pour que la victoire « le replace comme leader de l'UMP ». Au-delà de la posture, la suppression des repas différenciés dans les départements UMP à l'issue des élections départementales est « impensable », estime-t-il.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Abel Mestre Marine Le Pen a tenu à répondre à Nicolas Sarkozy lors d’une conférence de presse, mardi 24 mars à Melun. Le président de l’UMP est un « homme du passé », a-t-elle jugé après que celui-ci, un peu plus tôt dans la journée, a déclaré devant les députés UMP qu’il fallait « attaquer brutalement le FN », ajoutant que c’était « une question de vie ou de mort ». Pour la présidente du Front national, cette sortie prouve la fébrilité dans l’ancien président de la République. « La campagne se tend et l’hystérie de Valls doit être contagieuse : elle vient de toucher Nicolas Sarkozy », a-t-elle estimé, parlant d’une « guerre » contre le FN menée par Manuel Valls et Nicolas Sarkozy. « C’est une question de vie ou de mort politique : la survivance d’un système que nous combattons sans violence, sans outrance, juste avec l’absolue fermeté de nos convictions », a-t-elle ajouté.« Petites manœuvres »« Nous sommes dans des débats politiques, a poursuivi Mme Le Pen. Il est malheureux de voir cette outrance et cette dérive d’un ancien président et d’un premier ministre qui jettent leur force brutale contre des Français. Nous, on se bat projet contre projet. On veut convaincre, ils cherchent à intimider. » Et de poursuivre : « Le barrage UMPS se remet en place. Mais ça fait remonter le niveau de l’eau, les barrages. »Lire aussi :Ces élus UMP qui n’écoutent pas les consignes de SarkozyMme Le Pen a aussi vertement critiqué la consigne du « ni PS ni FN » défendue par M. Sarkozy avant le second tour des départementales, dimanche 29 mars. « Le “ni-ni” s’est déjà effondré. Nicolas Sarkozy menace d’exclusion ceux qui appelleraient à voter pour un binôme FN. Mais pour ceux qui appellent à voter PS, il n’y a pas d’exclusion », a-t-elle continué, dénonçant des « petites manœuvres politiciennes d’appareil que les Français veulent renvoyer aux poubelles de la politique ».Lire aussi :Le « ni-ni » de l’UMP n’enchante pas son alliée l’UDIAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.03.2015 à 15h05 • Mis à jour le24.03.2015 à 18h09 | Audrey Garric et Martine Valo « Créer une nouvelle harmonie entre la nature et les humains. » C'est le sens que la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, donne au projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, qui a été voté en première lecture à l'Assemblée nationale, mardi 24 mars, à une large majorité, par 325 voix contre 189.Si l'ensemble des groupes de gauche ont voté, à l'exception de deux députés PRG, pour le projet de loi, la quasi totalité des députés UMP (5 se sont abstenus) ont voté contre un texte jugé « de racolage » envers les écologistes mais pénalisant pour les agriculteurs et chasseurs.Longue attenteL'ambition du projet de loi tranche avec la lenteur mise à finaliser ce texte sans cesse repoussé : annoncé dès 2012 par François Hollande, il avait été présenté en conseil des ministres en mars 2014 par Philippe Martin, le prédécesseur de Mme Royal, puis examiné en commission développement durable de l’Assemblée en juin.Après une si longue attente, les associations environnementales affichent aujourd’hui leur satisfaction. Même si, à leurs yeux, cette loi de 73 articles – la première d’envergure depuis celle de 1976 sur la protection de la nature – aurait pu « aller encore plus loin », après quatre jours de débats dans l'hémicycle.Lire : La France dépoussière sa protection de la biodiversitéPrincipe de solidarité écologiqueL'esprit de la loi n'a pas changé à l'issue des débats : protéger la biodiversité de « manière dynamique » sans la figer ou la mettre sous cloche. Le « principe de solidarité écologique », qui sera introduit dans le code de l’environnement, appelle à prendre en compte les écosystèmes dans toute décision publique. Il s'agit d'« éviter, réduire et compenser » les atteintes à la nature. Car les « services » rendus par la biodiversité sont cruciaux, qu’il s’agisse de la pollinisation par les insectes butineurs, de la productivité des terres, de la qualité de l’air et de l’eau ou encore du rôle des forêts pour stocker le CO2 et endiguer l’érosion côtière.Or la France a une responsabilité particulière en matière de biodiversité. Grâce à ses territoires d’outre-mer et à l’importance de son espace maritime – le deuxième au monde avec 11 millions de km2 –, elle est l'un des pays au monde les plus remarquables par la richesse de sa diversité animale et végétale. Mais elle se classe en contrepartie au sixième rang mondial des Etats hébergeant le plus grand nombre d’espèces en danger, du fait de la destruction des habitats naturels, du braconnage, de l’introduction d’espèces envahissantes ou encore du changement climatique.Lire : En France, une biodiversité sous haute pressionCréation d'une Agence française pour la biodiversitéParmi les mesures phares du projet de loi figure la création, au 1er janvier 2016, d'une Agence française pour la biodiversité (AFB), parrainée par l'astrophysicien Hubert Reeves. Dotée d'une enveloppe de 226 millions d'euros, elle s'appuiera sur les 1 200 agents et sur les moyens de quatre structures existantes : l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema) – le pilier le plus important −, l'Atelier technique des espaces naturels, l'Agence des aires marines protégées et l'établissement des Parcs nationaux de France. Les ONG comme la rapporteure du projet elle-même, Geneviève Gaillard (PS, Deux-Sèvres), regrettent toutefois que l'AFB n'inclut pas l'Office national de la chasse et de la faune sauvage, dont les agents sont engagés dans des missions d'expertise et de police de la biodiversité terrestre.Au titre des autres dispositions, le projet de loi renforce les sanctions destinées à lutter contre le commerce illicite d'espèces protégées. Il établit un principe de compensation plus clair et mieux encadré qu'aujourd'hui, lorsqu'il s'agit de répondre aux dégâts causés à la biodiversité par un projet d'aménagement, un grand chantier. Il transcrit en outre dans la loi française le protocole international de Nagoya, qui encadre l'exploitation de ressources génétiques naturelles.Voir notre visuel interactif : De la plante au médicament, ou comment le protocole de Nagoya veut changer le rapport entre la biodiversité et l’industrie pharmaceutiqueInterdiction des néonicotinoïdes Des mangroves et des récifs coralliens ultramarins aux bâches publicitaires interdites sur les monuments classés, l'Assemblée a accentué l'effort en faveur du maintien de la biodiversité et des paysages dans des sphères très variées. Au total, sur quelque 1 400 amendements déposés lors de l'examen des 73 articles du texte, plus de 200 ont été adoptés. Certains d'entre eux ont suscité des débat animés dans l'hémicycle. C'est le cas en particulier des pesticides de type néonicotinoïde, dont l'usage sera banni à partir du 1er janvier 2016.Si trois de ces substances font déjà l'objet d'un moratoire européen, il est temps d'interdire cinq autres molécules de cette famille de pesticides qui agissent sur le système nerveux des insectes, désorientant notamment les abeilles, ont plaidé avec succès les députés socialistes Gérard Bapt (Haute-Garonne) et Delphine Batho (Deux-Sèvres).Réorganisation de la politique de l'eauL'ancienne ministre de l'écologie s'est en outre saisie de l'occasion pour revenir sur la politique de l'eau en France, ce que ne prévoyait pas le texte initial du projet de loi. L'organisation de la gestion et des choix stratégiques qui visent à préserver et à répartir la ressource sur le territoire a donné lieu à beaucoup de critiques ces derniers temps, en particulier avec l'affaire du barrage de Sivens, dans le Tarn, et à la suite du rapport annuel de la Cour des comptes de février, qui consacrait un chapitre sévère aux agences de l'eau.Aussi Delphine Batho a-t-elle convaincu la majorité de l'Assemblée de modifier la composition des comités de bassin qui influent directement sur les choix des agences de l'eau et d'y faire une plus large place aux représentants des consommateurs, pêcheurs, associations de défense de l'environnement. Dans le mouvement, cinq amendements ont été adoptés : ils touchent à la transparence des aides financières qu'accordent les agences de l'eau, à la prévention des conflits d'intérêts en leur sein, voire à l'impossiblité d'y participer pour certains porteurs de casquettes multiples.Autre sujet très débattu : l'article visant à étendre à l'animal sauvage les sanctions pour sévices prévues par le code pénal, a été retiré du texte, par le vote d'amendements identiques de députés UMP, PS, PRG, Front de Gauche. « Ces blocages sur le caractère sensible de l'animal sauvage vont à l'encontre de l'opinion des Français qui ont, eux, depuis longtemps compris que si un chien est un animal sensible, un renard l'est aussi », regrette l'ONG France Nature Environnement dans un communiqué.Etape décisive du Sénat« Le projet de loi a plutôt bien été amélioré, reconnaît Christophe Aubel, directeur de l'association Humanité et biodiversité. Il y a eu une bonne résistance aux lobbies, au vu des nombreux amendements déposés pour amoindrir le texte, qui voulaient, par exemple, revenir sur l'interdiction de la chasse à la glu ou de la chasse des mammifères pendant leur période de reproduction. »L'enjeu réside maintenant dans l'examen du projet de loi par le Sénat, où l'UMP, majoritaire, risque de repasser à l'offensive. Le texte n'y a pas encore été programmé, mais pourrait être annoncé lors de la prochaine conférence des présidents, le 8 avril. « Si l'on veut que l'Agence pour la biodiversité démarre ses travaux au 1er janvier 2016, il faut faire vite, plaide M. Aubel. Dans tous les cas, on risque des retours en arrière dans les mois qui viennent. »Audrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMartine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano Après un premier tour marqué par une forte poussée de la droite, un score inédit pour le Front national et une déconvenue du Parti socialiste, la campagne des départementales se poursuit durant l'entre-deux tours. Il faudra attendre le 2 avril et les élections des présidents des conseils départementaux pour tirer les leçons précises de ce scrutin, tant au niveau local qu'au niveau national. Mais d'ici là, plusieurs temps forts sont à attendre.Lire : Ce qu'il faut retenir des résultats des élections départementalesMardi 24 mars : les candidatures pour le second tourLes candidats en ballottage (qui ont obtenu un score supérieur à 12,5 % des inscrits au premier tour et sont donc qualifiés pour le second) ont jusqu'au mardi 24 mars à 16 heures pour déposer leur candidature pour le second tour. Dans les situations de triangulaires (c'est-à-dire où trois candidats sont qualifiés), le candidat le moins bien placé peut être tenté de se désister pour faire barrage à l'un de ses adversaires (souvent issu du FN).L'enjeu C'est à cette occasion que les stratégies fixées par les états-majors des partis seront mises à l'épreuve… ou que les ambiguïtés seront dissipées.A droite, le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, a appelé tous les candidats de son parti à se maintenir dans les triangulaires, au risque de favoriser l'élection d'un candidat FN. Pour le créateur de la doctrine du « ni-ni », pas question de se désister en faveur d'un candidat de gauche. Plus inspirés par l'idée du « front républicain », portée par Alain Juppé ou Nathalie Kosciusko-Morizet, certains candidats pourraient être tentés de braver cette consigne pour barrer la route au FN. D'autres pourraient au contraire choisir de se désister en faveur du candidat frontiste à la faveur d'alliances locales.Lire : « Ni-ni », « front républicain » : comprendre le malaise de l'UMP face au FNA l'UDI, la stratégie est moins arrêtée. Philippe Vigier, chef de file des députés centristes, estime que le choix du désistement se fera au cas par cas.A gauche, de la même façon, les situations de triangulaires seront étudiées au cas par cas pour déterminer si le candidat du PS doit se désister ou non, selon Christophe Borgel, secrétaire national du Parti socialiste chargé des élections.La réponse à toutes ces interrogations arrivera mercredi 25 mars au matin, quand le ministère de l'intérieur communiquera la liste définitive des candidats pour le second tour.Voir nos cartes : les victoires et les défaites du PS, de l'UMP et du FN au premier tourDimanche 29 mars : le second tourC'est dans la soirée du dimanche 29 mars que l'on connaîtra le résultat des batailles électorales qui se livrent dans les 1 905 cantons qui n'ont pas élu de conseiller départemental dès le premier tour.Les enjeuxIls sont nombreux. On peut citer :le nombre de départements perdus par la gauche (elle en détient actuellement une soixantaine, dont 49 pour le seul PS, et risque d'en perdre une quarantaine) ;le nombre d'élus placés par le FN dans les conseils départementaux (il n'en compte actuellement que deux), et la conquête éventuelle de départements complets (notamment le Vaucluse et l'Aisne où le parti frontiste est en bonne position) ;l'ampleur de la victoire annoncée de l'alliance entre l'UMP et l'UDI.Autant d'enjeux qui devraient dépendre du respect des consignes de vote par les électeurs du PS et de l'UMP dans les situations de triangulaires.Jeudi 2 avril : le « troisième tour »C'est ce jour-là que, dans les 98 départements où ont lieu des élections, se déroulera l'élection du nouveau président ou de la nouvelle présidente du conseil départemental. Celle-ci se jouera à la majorité absolue des membres du conseil départemental (le candidat qui obtient 50 % des voix + 1 est déclaré vainqueur) ou, si celle-ci n'est pas réunie à l'issue de deux tours, à la majorité relative (le candidat qui arrive en tête des suffrages est élu).L'enjeu Ces scrutins dissiperont les derniers doutes qui pourraient subsister le soir du second tour sur la couleur politique des nouveaux conseils départementaux. Dans les départements où aucune majorité claire ne se dégage (par exemple, qui voterait à un tiers pour des élus de gauche, à un tiers pour des élus de droite et à un tiers pour des élus d'extrême droite), ils pourraient donner lieu à des alliances de circonstances entre différents partis. Il faudra notamment observer :le comportement des élus divers gauche ou divers droite, comme les troupes de Jean-Noël Guérini dans les Bouches-du-Rhône : noueront-ils des alliances contre-nature pour conserver le département ?l'attitude des élus UMP, qui pourraient être tentés de s'allier avec le FN dans certains conseils départementaux pour en prendre la tête, comme lors des élections régionales de 1998. Seraient-ils immédiatement exclus de l'UMP, comme les en a menacés Nicolas Sarkozy ?Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar et Alexandre Lemarié A l’UMP, tous les élus ne suivent pas la consigne nationale de Nicolas Sarkozy, qui prône le « ni-ni » (ni Parti socialiste ni Front national) pour le second tour des élections départementales, dimanche 29 mars, et appelle tous les candidats UMP à se maintenir lors des triangulaires.Dans le Gard, où le FN est arrivé largement en tête avec plus 35,54 % des voix et où il peut logiquement espérer faire basculer ce département détenu jusque-là par la gauche, le secrétaire départemental de l’UMP se dit favorable au front républicain. Jean-Paul Fournier, sénateur et maire de Nîmes, appelle à voter en faveur du candidat de gauche lors des sept duels gauche-FN qui ont lieu dans les 23 cantons du département : Bagnols-sur-Cèze, Beaucaire, Calvisson, Pont-Saint-Esprit, Quissac, Roquemaure et Vauvert.« Je ne veux pas que le Front national accède au pouvoir dans ce département et je ferai tout pour l’empêcher, a affirmé M. Fournier à France bleu, mardi 24 mars. Dans tous les cantons où il y aura un candidat FN contre un candidat de gauche, j’en appelle au front républicain. »« C’est une question de morale personnelle »Autre exemple de la liberté prise par des candidats UMP par rapport aux consignes nationales de leur parti : dans l’Aisne, où le FN risque également de l’emporter, trois binômes de droite ont décidé de se désister du second tour, alors qu’ils pouvaient se maintenir en triangulaires. Arrivés troisième à l’issue du premier tour, les candidats de droite des cantons de Essômes-sur-Marne, Vervins et Guise ont choisi de se retirer pour empêcher l’élection du candidat de l’extrême droite, annonce au Monde le secrétaire départemental UMP de l’Aisne, Christophe Coulon. Celui de Ribemont se maintient en revanche.Dans le canton d’Essômes-sur-Marne, les candidats UDI-UMP, Elisabeth Clobourse et Eric Mangin, ont décidé de retirer leur candidature alors qu’ils ont accédé à la triangulaire du second tour en terminant en troisième position (25,04 %) derrière le FN (39,72 %) et le PS (25,61 %). La décision s’est prise d’un commun accord entre les deux membres du binôme qui vont appeler à voter pour les socialistes au second tour.« Nous voulons donner toutes ses chances au parti républicain. C’est une question de morale personnelle. Ici, nous avons une candidate FN qui habite Marseille, que personne ne connaît et qui peut être élu. Et quand j’entends les propos de Marine Le Pen absente des marches après les attentats subis par la France, j’estime qu’il vaut mieux le PS, même si je les combats au niveau départemental », confie M. Mangin qui ne se reconnaît pas dans le « ni-ni » prôné par Paris : « Les dirigeants nationaux ont une vision globale à partir des sondages mais chaque structuration locale est différente. Ici, l’écart est trop important entre nous et le FN. »« Je ne veux pas être celui qui fait élire le FN »Olivier Cambraye, candidat divers droite dans le canton de Guise, a réuni sa binôme et les deux candidats remplaçants, lundi 23 mars. Au bout d’une 1h30 de réunion, ils ont convenu à l’unanimité de retirer leur candidature de la triangulaire malgré les appels de certains maires qui leur demandaient de se maintenir pour faire battre le conseil général socialiste. Sauf que le FN est sorti en tête du premier tour, avec 37,69 % des voix. « Je ne veux pas être le bouc-émissaire, celui qui a fait élire le FN. Et en tant qu’élu d’un village de 150 habitants, j’aurai besoin de relais sérieux dans le futur conseil départemental. Ce n’est pas le FN, dont une des candidates est étudiante à Tourcoing, qui va m’apporter cette garantie », explique M. Cambraye.Dans le canton de Vervins, toujours dans l’Aisne, le binôme UMP Marie-Claude Didier et Frédéric Meura s’est lui aussi retiré de la triangulaire pour laisser un binôme UDI affronter le FN au second tour. « A un moment, il faut pouvoir juger de la qualité d’un candidat au niveau local et je ne laisserai pas ces frontistes représenter le canton », estime M. Meura rejoint par Nicolas Fricoteaux, l’un des centristes qui va bénéficier de ce retrait : « Chaque canton est particulier et chaque candidat connaît le terrain et la réalité des reports. Et une consigne nationale ne peut englober toutes ces réalités. »Lire aussi :Le « ni-ni » de l’UMP n’enchante pas son alliée l’UDILe secrétaire départemental UMP de l’Aisne regrette leurs décisions. « Je déplore que ces candidats se désistent car lorsqu’on est au second tour, c’est que les électeurs l’ont voulu. Ils avaient vocation à se maintenir », déclare M. Coulon au Monde, en s’interrogeant sur l’effet de ces désistements : « Je me demande si cela ne va pas finalement favoriser l’extrême droite car des électeurs ayant voté pour l’UMP au premier tour peuvent très bien se reporter sur le FN, au lieu de voter pour la gauche au second tour. »Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aurélie Collas Le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, l’a réaffirmé mardi 24 mars, au lendemain du premier tour des élections départementales : il est favorable à la suppression des menus de substitution dans les cantines scolaires pour les enfants ne mangeant pas de porc. « Il y a une crise républicaine grave, a affirmé sur RTL l’ancien chef de l’Etat. La République, c’est la laïcité, et la laïcité ne doit pas souffrir d’exception. »Lire aussi :« Votre Bible, à vous, ce sont les programmes »Comme toujours quand la République est perçue comme menacée, c’est l’école qu’on appelle au secours. D’où, depuis les attentats de janvier, l’insistance sur le « sanctuaire laïque » que devrait être l’école. Un discours accentué par le contexte des élections et la tentation de séduire les électeurs du Front national.C’est le maire UMP de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Gilles Platret, qui a relancé le débat sur les cantines en annonçant le 10 mars, à quelques jours des élections départementales, sa décision de supprimer les menus de substitution les jours où est servi du porc. Il s’est mis à voir, dans cette pratique en vigueur depuis plus de trente ans, une « discrimination » qui « ne peut être acceptée dans le cadre d’une République laïque ». Sur ce sujet, l’ancien premier ministre François Fillon a indiqué lundi qu’il était en « désaccord » avec Nicolas Sarkozy et estimé que la laïcité « n’est pas l’oppression des religions, c’est le respect des différences ».Lire aussi :Cantines scolaires : Christian Jacob se démarque du maire UMP de Chalon-sur-SaôneLire aussi :Inquiet de la montée du FN, Nicolas Sarkozy dénonce le système d’intégration français« Parler de laïcité devient une façon de revendiquer une France blanche et chrétienne »C’est aussi « au nom de la laïcité » que le débat sur le voile à l’université a refait surface. Nicolas Sarkozy s’en est emparé, affirmant qu’il ne voyait pas « la cohérence d’un système où on interdirait le voile à l’école et où on l’autoriserait à l’université ». Peu de temps avant, le Parti radical de gauche avait déposé une proposition de loi visant à interdire le port du voile dans les crèches privées.Mais de quelle laïcité parle-t-on ? « Manifestement, il ne s’agit plus de celle qui garantit la liberté de conscience et de pratiquer sa religion. C’est au contraire celle qui dit : “En France, on mange du porc !” », observe, effaré, le sociologue François Dubet. Pour lui, la suppression des menus de substitution dans les cantines scolaires est révélatrice d’un « glissement du thème laïc au thème national ». « Parler de laïcité devient une façon de revendiquer une France blanche et chrétienne, où tout le monde partage la même culture et les mêmes mœurs. Une façon de dire qu’on ne veut pas des musulmans. »DurcissementLe maire de Chalon-sur-Saône n’est pas le premier édile à vouloir faire des cantines des « espaces de neutralité », au prétexte d’être en accord avec les principes de l’école laïque. C’est méconnaître que le père fondateur de cette école était, contre des laïcs intransigeants, un fervent défenseur de la liberté de conscience, incluant la liberté religieuse. « Pour Jules Ferry, la République n’était pas dans l’assiette !, ironise l’historien de l’éducation Claude Lelièvre. Il était anticlérical, au sens où il se méfiait du rôle politique de l’Eglise, mais pas anti-religieux. Pour lui, il n’était pas question de heurter les sentiments religieux. » D’où la « vacance » du jeudi pour permettre la tenue du catéchisme ou la présence des aumôniers dans les lycées.C’est cette laïcité « soft » qui, à l’école, a triomphé des tendances plus combatives à l’égard des religions. Force est de constater qu’un durcissement s’opère. Il se manifeste depuis plusieurs années et revient en force ces dernières semaines. « Ce qui me frappe dans le débat public, c’est une définition implicite de la laïcité qui ne correspond en rien à celle de notre Constitution, du droit européen et international, observe le sociologue Pierre Merle. Une laïcité qui interdit les manifestations religieuses plutôt que de les respecter, qui conduit à des logiques d’exclusion au lieu de favoriser le vivre-ensemble. »Dans les faits aussi, le champ des interdits gagne du terrain depuis la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles à l’école. Il ne se limite plus au voile et à ce qui se porte sur la tête – bandanas, bonnets… Voilà que les jupes longues, les tenues sombres ou amples sont suspectées d’être des signes religieux. « On est passé à un autre niveau de surveillance, qui concerne l’apparence de façon générale, rapporte Lila Charef, responsable juridique du Collectif contre l’islamophobie en France. Or, il faut le rappeler, tant l’islam est méconnu : il n’y a pas de tenuereligieuse à proprement parler dans la religion musulmane. Le principe est celui d’une tenue décente et pudique. »« Un vulgaire racisme »S’ils ne font pas forcément l’objet d’une interdiction à proprement parler, ces « signes » suscitent, par endroits, des agacements, des crispations. Ils donnent lieu à des contrôles, des convocations, des pressions. « On en vient à dire à des jeunes filles originaires d’Albanie ou du Moyen-Orient que leurs jupes sont trop longues, qu’on ne s’habille pas comme ça en France ! Je ne peux pas y voir autre chose qu’un vulgaire racisme », dénonce François Dubet.Les crispations se portent aussi à l’encontre des familles. Ici, on se demande si l’on peut accepter dans l’enceinte de l’école les grandes sœurs qui viennent chercher les plus petits avec le voile. Là, si l’on peut autoriser les mères voilées à siéger dans les instances des établissements ou à accompagner les sorties scolaires.La ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a déclaré, le 16 mars dans un entretien au Figaro, qu’il « valait mieux permettre aux mères en foulard, volontaires pour aider l’école », de participer aux sorties, puisqu’en tant qu’usagers du service public, elles ne sont pas soumises au principe de neutralité. Reste que dans les faits, il est toujours possible de s’en référer à la circulaire de 2012 dite « Chatel » – du nom de l’ancien ministre de l’éducation de Nicolas Sarkozy – pour les exclure des sorties scolaires.Cette focalisation sur l’habit est doublement dommageable. Outre qu’elle conduit au résultat inverse de ce qui est attendu – exclure au lieu d’intégrer –, elle détourne l’attention des vrais problèmes : l’échec scolaire, l’inégalité des chances, la ghettoïsation de certains établissements, le sentiment d’injustice et d’abandon chez les jeunes des quartiers déshérités. Autant de sujets absents de la campagne électorale.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.03.2015 à 09h46 • Mis à jour le24.03.2015 à 10h40 | Eric Nunès « Je pense que les conseils généraux ont vécu. » Cette phrase de François Hollande date du 6 mai 2014, il y a presqu'un an. Le chef de l'Etat rêvait alors d'un « big bang territorial » transférant certaines des compétences du département vers la région, et notamment celles des collèges. Voici ce qui s'est finalement passé...Lire également : Les conseillers généraux se sentent « punis » par François HollandeQuelles étaient jusqu'à maintenant les compétences des conseils généraux concernant les collèges ?Qu'il s'agisse de remplacer les ampoules fatiguées d'une salle de classe ou de reconstruire entièrement un établissement construit trop vite et à moindres frais : c'est le conseil général qui s'en occupe. La construction d'un nouvel établissement, la restauration de l'existant, les projets d'agrandissement et simplement l'entretien sont en effet sous sa responsabilité. Même chose pour ce qui concerne le matériel informatique, les logiciels, et tous les autres équipements nécessaires à l'enseignement et aux échanges entre les membres de la communauté éducative.La cantine ? C'est aussi la responsabilité des conseils généraux devenus départementaux, qu'il s'agisse du contenu des assiettes, des locaux dédiés à la restauration et de l'équipement nécessaire à la réalisation ou au transport quotidien de millions de repas dans des conditions d'hygiène irréprochables.Quand la cloche sonne et que les collèges se vident de ses occupants, les responsabilités des départements ne cessent pas : ils gèrent en effet le transport scolaire, une compétence particulièrement importante dans les zones rurales où chacun doit pouvoir scolariser ses enfants.Quels changements ont été envisagés ?Dans la mesure où les régions sont chargées des lycées, de leurs cantines et de leurs transports scolaires, confier à celles-ci la centralisation et la coordination de l'action des fonctionnaires territoriaux liés aux affaires scolaires semblait faire sens dans la chasse aux doublons administratifs que François Hollande annonçait. Au total, 93 587 agents répartis sur 5 200 collèges et 2 600 lycées auraient été concernés par des mesures de rationalisation. Mais il n'en sera rien.Devant le lobbying des « départementalistes », Manuel Valls a finalement reculé. Le 6 novembre 2014, le premier ministre se mue, à l'occasion du congrès de l'Assemblée des départements de France, en ardent défenseur de la cause départementale et souligne le « besoin de cet échelon intermédiaire » entre les régions et les communes.Lire aussi :  Suppression des départements, la volte-face de Manuel VallsUn virage sur l'aile du gouvernement qui le conduit à saluer, le 10 mars, l'adoption en première lecture à l'Assemblée nationale du projet de loi portant la nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe), où il n'est plus question d'un transfert de compétences sur la gestion des collèges des départements aux régions.Que va-t-il se passer à l'issue des départementales dimanche prochain ?Rien de changera pour les collèges, sinon le nom de leur institution de tutelle. Régions et collèges pourront continuer à gérer des compétences communes chacune de son côté sans s'inquiéter des doublons. Le maintien de compétences de solidarité (protection de l'enfance, allocations, éducation) aux conseils départementaux, « c'est le choix de l'efficacité », écrit le gouvernement dans un communiqué du 10 mars 2015.Lire notre reportage : Pour éviter l'exclusion, des élèves tenus à de bonnes actions Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Suc Et de quinze. C’est le nombre de policiers interpellés dans le cadre de quatre dossiers différents depuis le début de cette année. Personne n’est épargné, du simple gardien de la paix au sommet du « 36 », le temple de la PJ parisienne. Lundi 23 mars, dans l’après-midi, ce sont cinq policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Stains, en Seine-Saint-Denis, qui ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire conduite par un juge d’instruction du tribunal de grande instance de Bobigny pour « vol et violences aggravés, association de malfaiteurs en vue de se livrer au trafic de stupéfiants ».Interpellés pour certains sur leur lieu de travail par l’inspection générale de la police nationale, ils sont suspectés d’avoir, depuis au moins deux ans, volé des trafiquants de drogue, les délestant de leurs produits comme de leur argent. Selon une information du Point.fr, la drogue était ensuite revendue par des fournisseurs protégés. Les présumés « ripoux » se seraient servis dans les scellés et auraient volé 10 000 euros dans une fourrière.Ils se seraient également livrés à des « perquisitions à la mexicaine », qui n’avaient jamais été ordonnées par la justice, « en simulant un cadre légal » pour se servir chez leurs victimes, a précisé une source judiciaire citée par l’AFP. Les investigations portent également sur des soupçons de « modification d’une scène de crime ».Lire : L’année noire du « 36 »D’après nos informations, cette affaire trouve son origine dans celle qui a valu l’incarcération, en octobre 2014, de deux fonctionnaires de la BAC départementale de Seine-Saint-Denis, suspectés de participer à un trafic de voitures volées. Les deux hommes établissaient de faux procès-verbaux de découverte de voitures, afin de les faire sortir du fichier des véhicules volés. En réalité, ceux-ci étaient toujours aux mains des malfrats qui pouvaient alors circuler en toute impunité.L’enquête a établi que les consultations informatiques avaient été effectuées depuis des ordinateurs du commissariat de Stains. La jeune commissaire alors en poste avait fait part de ses doutes à l’égard de certains de ses hommes à la direction territoriale de la sécurité de proximité de Seine-Saint-Denis, qui avait saisi en mai 2014 le parquet de Bobigny.Vol de cocaïne« La police dénonce les agissements de ses policiers qui franchissent la ligne jaune, se félicite un haut gradé. Nous ne pouvions pas rester avec un doute. Si le grand public veut avoir confiance dans sa police, nous devons nettoyer les écuries d’Augias ! » Mais cette opération mains propres a un prix. La commissaire de Stains a été nommée en Gironde le 20 mars. Les policiers n’auraient pas hésité à menacer physiquement leur supérieure, la poussant à demander sa mutation.Lundi soir, le ministre de l’intérieur a réagi vivement. « Les faits dont ils sont suspectés sont extrêmement graves », a déclaré Bernard Cazeneuve dans un communiqué. « Si ces faits sont avérés », le ministre « prendra des sanctions disciplinaires d’une grande sévérité ».Mi-janvier, cinq policiers ont été interpellés dans le cadre du vol de 52 kg de cocaïne au 36, quai des Orfèvres. Ils sont suspectés d’avoir aidé le principal suspect, un enquêteur de la brigade des stupéfiants de Paris. Dimanche 25 janvier, deux fonctionnaires de la police aux frontières ont été arrêtés sur le tarmac de l’aéroport de Roissy - Charles-de-Gaulle avec 39 kg de cocaïne dans le coffre de leur voiture de fonction. En 2012, sept douaniers de Roissy avaient déjà été interpellés, soupçonnés d’avoir, des années durant, pillé les millions des trafiquants de drogue qui transitaient par l’aéroport.Enfin, dans une affaire n’ayant rien à voir avec le trafic de drogue, mais portant sur la régularisation de deux femmes sans papiers, le patron de la PJ parisienne, Bernard Petit, et son chef de cabinet, suspectés de « violation de secret de l’instruction », ont été mis en examen et limogés dans la foulée, début février.Dans son rapport sur la criminalité organisée, en France, en 2013-2014, le service d’information, de renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) stigmatisait la corruption des « avocats, conseils en gestion de patrimoine, banquiers » dans le cadre de trafics de drogue générant plusieurs dizaines de millions d’euros de bénéfices. Le prochain rapport pourra étudier la corruption des fonctionnaires de police. Le Sirasco dispose de tous les cas d’espèce nécessaires.Matthieu SucJournaliste au Monde Gilles Rof Une soixantaine de départs, la fusion de plusieurs éditions locales, une hausse du prix de vente du quotidien : le plan de sauvegarde de l’emploi de La Provence, doublé d’un plan stratégique de développement, sera détaillé mercredi 25 mars à Marseille devant les représentants du personnel, lors d’un comité d’entreprise extraordinaire. Il cible des économies tous azimuts et une réorientation des équipes rédactionnelles sur l’information régionale.Le groupe de presse, installé à Marseille et propriété de Bernard Tapie, vit depuis plusieurs années une forte érosion de son lectorat. En décembre 2014, il vendait moins de 108 000 exemplaires par jour. Depuis 2010, le quotidien a perdu plus de 17 % de ses lecteurs. L’an dernier, il a également vu ses recettes publicitaires fondre de 14 % et fait face à une situation économique compliquée. « Grâce à des reprises de provisions, nous avons fini 2014 presque à l’équilibre… Mais il y a bien 3,5 millions d’euros annuels d’économies à trouver pour ne pas se retrouver en situation d’urgence », explique Claude Perrier, le nouveau président directeur général du groupe, nommé le 20 février.Bernard Tapie a hésitéDans un paysage médiatique marseillais en plein marasme – le quotidien La Marseillaise et le mensuel Le Ravi sont en redressement judiciaire, le site d’infos Marsactu a été liquidé le 4 mars –, La Provence n’a pas le choix : « Il faut réduire fortement les coûts et travailler sur une relance par les revenus », expose le patron du groupe, ancien directeur du réseau radiophonique France Bleu.« La stratégie était identifiée depuis juillet [2014], confie un haut cadre de La Provence, mais Bernard Tapie a beaucoup hésité… Il ne savait pas trop ce qu’il voulait. » L’actionnaire principal, en difficulté dans le cadre de l’arbitrage de l’affaire Crédit lyonnais-Adidas, a finalement donné son accord mi-février pour lancer les grandes manœuvres. « M. Tapie a fortement investi dans le plan de relance du journal », assure M. Perrier, sans vouloir donner de chiffres.Diffusée sur trois départements, La Provence compte actuellement treize éditions locales différentes. Une poignée d’entre elles devraient être fusionnées pour réduire les coûts d’impression, notamment dans le nord du Vaucluse, le pourtour de l’étang de Berre ou la zone Aubagne-La Ciotat. Cette réduction doit permettre au journal, imprimé dans son siège sur ses propres rotatives, de faire également baisser les effectifs d’ouvriers du livre qu’il emploie quotidiennement.« Relance par le contenu » « La baisse des effectifs du journal est une obligation… Mais nous ferons tout pour qu’elle se déroule uniquement sur la base du volontariat », assure Michel Clau, le directeur des ressources humaines. Comptant actuellement 700 salariés – 950 en intégrant les effectifs de Corse-Matin, également possession de M. Tapie –, La Provence vise une soixantaine de départs, dans tous les secteurs de l’entreprise : administratif, technique et rédactionnel. « Le dialogue social a déjà été fructueux », assure, à ce sujet, M. Perrier. Un avis que ne partagent pas forcément les syndicats. « Nous manquons encore de visibilité, tempère Romain Luongo, responsable FO journalistes. Notamment sur le nombre de réunions de négociation que nous aurons et sur la façon dont la rédaction sera réorganisée. »S’il souhaite concentrer le nombre de ses éditions locales, le quotidien du sud-est promet que le contenu ne subira pas de nouvelle cure d’amincissement. « Nous sommes persuadés qu’il y a encore une place pour le papier, à condition de jouer la carte de la valeur ajoutée », note M. Perrier. Depuis quelques mois, La Provence étudie toutefois la possibilité d’acheter des contenus nationaux et internationaux à des quotidiens parisiens. « L’hypothèse a été abandonnée, promet le nouveau PDG. Nous savons produire de l’information nationale. Il n’y aucune raison pour que nos équipes soient privées de ce travail, même si notre ADN, comme c’était le cas pour France Bleu, est avant tout l’information locale. »La nouvelle direction compte aussi beaucoup sur ses projets numériques – « y compris la Web-télé et la radio » – et un secteur événementiel qui a déjà rapporté 1,5 million d’euros en 2014. Une hausse du tarif de vente (1,10 euro actuellement) est aussi prévue. « Nous avons atteint un tel niveau de lecteurs que, aujourd’hui, les gens qui nous achètent encore ne sont plus sensibles à une petite augmentation de prix », juge-t-on à la tête de l’entreprise. En 2014, une hausse a déjà touché une partie des éditions du journal. « Il n’y a pas eu d’effet marquant sur les ventes par rapport aux zones où nous avons gardé le prix inchangé », rappelle-t-on.Lire aussi : « La Provence » face à l’inconnue TapieLe plan de réduction des coûts ne devrait pas frapper trop brutalement les effectifs de la rédaction de La Provence. Avec 39 départs chez les journalistes en 2014, à la suite du rachat par M. Tapie, le nombre des journalistes est tombé autour de 175. « Un point bas », reconnaît-on à la direction du groupe, où l’on précise que « des départs volontaires pourraient avoir lieu ». « Les journalistes, c’est le cœur du réacteur », assure M. Clau, lui-même issu de la rédaction.Bernard Tapie a, semble-t-il, trouvé une autre manière de faire des économies sur le poste journalistes. A sa demande, La Provence a décidé de remettre en cause les jugements de la Commission arbitrale des journalistes fixant les indemnités dues à une trentaine de salariés ayant quitté le groupe en 2014 en clause de cession. « Lors des passages devant la commission, nous avons prévenu que la situation économique de l’entreprise ne permettait pas de payer ces indemnités supplémentaires aux salariés, explique M. Clau. Nous avons donc formé un recours en annulation contre l’ensemble des sentences devant la cour d’appel de Paris, ce que nous autorise à faire le code du travail. » « Nos décisions n’ouvrent droit à aucun recours ni à aucun appel », s’étonne-t-on à la Commission, où l’on assure que cette remise en question est inédite. La somme due par La Provence à ces salariés avoisinerait, selon le groupe, près de 2 millions d’euros.  Gilles RofJournaliste au Monde Isabelle Rey-Lefebvre Un an après son adoption, la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) du 24 mars 2014, voulue par Cécile Duflot, alors ministre du logement, tarde à être mise en œuvre. Le texte est touffu : il compte 177 articles qui touchent à la location, la copropriété, la vente, la réglementation des professionnels de l’immobilier ou encore l’urbanisme. Il nécessite, pour être pleinement applicable de multiples mesures réglementaires que le ministère avait réuni en 80 futurs décrets.Or, un an après l’adoption de la loi Alur, seuls 13 ont été publiés. Et seuls six textes sont en cours d’examen par le Conseil d’Etat – passablement embouteillé – et devraient paraître avant l’été… « Nous avons donné la priorité aux mesures qui ont un impact sur le quotidien des ménages, sur la location ou sur la copropriété », explique un conseiller au ministère.L’encadrement des loyers retardéA ainsi été publié, le 1er août 2014, le décret qui plafonne les honoraires que les agents immobiliers peuvent facturer lors de la signature d’un contrat de location, une mesure entrée en vigueur le 15 septembre 2014. La caution locative pour les étudiants qui n’ont pas de garant fonctionne aussi depuis la rentrée 2014.En revanche, l’une des mesures phares de la loi Duflot, l’encadrement des loyers – limité dans un premier temps à Paris –, attend toujours son texte d’application. Le projet, dont la rédaction a été particulièrement laborieuse, a été transmis au Conseil d’Etat pour une publication espérée à l’été. L’encadrement ne devrait concerner que les nouvelles locations (c’est-à-dire celle dont le locataire change) et les baux renouvelés, mais pas ceux tacitement reconduits.Pour calculer les loyers médians de chaque quartier et de chaque type de logement qui vont servir de référence, l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne a été dûment agréé le 26 décembre dernier. Mais celui de Lille, deuxième ville où devrait s’appliquer cet encadrement, attend encore son agrément. Un modèle de bail-type plus complet et plus informatif est lui aussi attendu dans les prochaines semaines, ainsi que la liste des documents que le bailleur est autorisé à réclamer avant d’accepter un locataire. La liste des meubles pour qu’un appartement soit réellement considéré comme meublé est elle aussi en cours.La copropriété mieux encadréeTrès attendues elles aussi, les mesures concernant la copropriété et notamment le nouveau contrat-type des syndicats. Ce document doit définir très précisément les tâches qui incombent aux syndics et celles incluses ou non dans son tarif forfaitaire. De quoi permettre de comparer facilement les offres concurrentes et de dégonfler les multiples suppléments d’honoraires qui exaspèrent les copropriétaires.À compter du 24 mars 2015, les copropriétés devront être dotées d’un compte bancaire séparé lors du la nomination du syndic ou de son renouvellement, là encore une mesure de transparence.A aussi été créé, le 25 juillet 2014, le Conseil national de la transaction et de la gestion immobilière, consulté sur tout ce qui concerne les professions immobilières. Cette instance paritaire travaille d’arrache-pied, sous la présidence de Bernard Vorms, l’ancien directeur de l’Agence nationale pour l’information sur le logement, sur un code de déontologie. Les agents immobiliers devront le respecter sous peine de sanctions administrées par une future commission de contrôle qui sera présidée par un magistrat – mais là encore, le décret doit venir très bientôt…La location HLMAutre texte en préparation, la dématérialisation des fichiers des demandeurs de logements sociaux, qui seront partagés entre les organismes et les collectivités locales et connectés au fichier national, afin de mieux appréhender la demande. D’autres mesures déjà en vigueur concernent la vente des HLM, instaurant la suspension du versement des allocations logements lorsque l’appartement est trop vétuste, voire considéré comme indigne.La loi Alur contient donc une foule de dispositions souvent très concrètes et populaires auprès des usagers, au risque d’inquiéter ou d’irriter les professionnels. L’Union des syndicats de l’immobilier crie ainsi « à la folie réglementaire ». Le ministère du logement espère achever tous les décrets à la fin de l’année 2015.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent FN, UMP, PS... Chaque parti affirme avoir progressé lors du premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars, mettant en avant le nombre de voix obtenues lors du scrutin. Qu'en est-il vraiment ?Pour y voir plus clair, nous avons repris les résultats nationaux du dimanche 22 mars, et les avons comparés aux deux élections de 2014 : municipales et européennes. Puis nous avons établi un premier classement en grands « blocs » partisans : gauche, droite, centre, extrême droite.Dynamique en voix faible pour l'extrême droiteCe faisant, nous avons pu établir un premier constat : entre les élections européennes et départementales, la progression est bien plus spectaculaire pour le bloc de droite que pour l'extrême droite. Le bloc de droite récupère en effet 44,2 % de voix en plus (7,32 millions contre 5,07 millions) quand l'extrême droite se contente d'une progression de 9,3 % (5,15 millions contre 4,71 millions). Le bloc de gauche progresse en réalité davantage, avec 16,06 % (de 6,45 à 7,48 millions de voix). #container_1427108100194{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427108100194{ height:500px; } #container_1427108100194 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427108100194 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427108100194 .subtitre{ display:block; }Score en nombre de voix par blocs partisansL'UDI est comptée comme "centre" pour les municipales et les européennes, mais à droite pour les départementales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427108100194", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Gauche","Centre","Droite ","Extrême droite","Divers"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" voix", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Municipales 2014 1er tour", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 8531580 ], [ "", 724168 ], [ "", 9477733 ], [ "", 1072693 ], [ "", null ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Européennes 2014", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 6452242 ], [ "", 1884565 ], [ "", 5077630 ], [ "", 4713798 ], [ "", 827526 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Départementales 2015 1er tour", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 7488740 ], [ "", 131395 ], [ "", 7325107 ], [ "", 5155279 ], [ "", 271065 ] ], "color": "#ff3232" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);* Précision : le score de l'extrême droite au premier tour des Municipales 2014 s'explique par le fait que le FN n'était présent que dans près de 600 villes de plus de 1 000 habitants.Attention cependant, ce classement par voix ne doit pas faire oublier la réalité du scrutin : ce qui compte, c'est bien le score relativement aux autres, donc pas les voix de manière absolue. Ces chiffres sont néanmoins un indicateur de dynamique. Un parti qui gagne des électeurs quand, de manière générale, il y en a moins à se partager du fait de l'abstention, connaît une progression réelle.Autre précision : pour des raisons de rapidité et de praticité, nous n'avons pas retiré les voix de Paris, Lyon, Martinique et Guadeloupe, où l'on ne votait pas aux départementales, des scrutins présidentiels et européens précédents, ce qui représente un total de moins d'un million de voix, considérant que l'écart se répercuterait grosso modo sur toutes les listes.La gauche et la droite perdent des électeursAvec la même méthodologie, et en prenant pour base les municipales, le résultat est également intéressant : tous les blocs, sauf le FN (qui n'était pas présent dans toutes les villes) et le centre, perdent des voix : - 12,2 % à gauche et - 22,7 % à droite.On peut tracer des courbes d'évolution, en ajoutant la présidentielle à l'équation. On se rend alors compte qu'en termes de suffrages, le FN a surtout moins baissé entre 2012 et aujourd'hui, quand la gauche et la droite ont perdu des électeurs. Néanmoins, en termes de dynamique, on peut relativiser celle du Front national, qui ne convainc pas un nombre très supérieur d'électeurs. #container_1427115121629{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427115121629{ height:500px; } #container_1427115121629 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427115121629 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427115121629 .subtitre{ display:block; }Evolution en voix par blocs partisansDes municipales 2014 aux départementales 2015(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427115121629", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#f71933","#FFc832","#23a6de","#1c00f2","#a3a3a3","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Présidentielle 2012 1er tour","Municipales 2014 1er tour","Européennes 2014","Départementales 2015"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-45 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" voix", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 15699580 ], [ "", 8531580 ], [ "", 6452242 ], [ "", 7488740 ] ], "color": "#f71933" }, { "name": "Centre", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3275122 ], [ "", 724168 ], [ "", 1884565 ], [ "", 131395 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Droite ", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 10397536 ], [ "", 9477733 ], [ "", 5077630 ], [ "", 7325107 ] ], "color": "#23a6de" }, { "name": "Extrême droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 6421426 ], [ "", 1072693 ], [ "", 4713798 ], [ "", 5155279 ] ], "color": "#1c00f2" }, { "name": "Divers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 89545 ], [ "", null ], [ "", 827526 ], [ "", 271065 ] ], "color": "#a3a3a3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Autre élément de cette analyse en « blocs », elle permet de relativiser la chute du PS en regardant la gauche dans son entier, qui ne s'effondre en réalité pas. Le graphique montre bien la progression à droite (UMP, UDI et divers, ici) qui, sans retrouver son niveau des municipales ni de la présidentielle, progresse nettement depuis les européennes.Sur le graphique ci-dessous, on a mesuré la progression du nombre de voix obtenues par une étiquette par rapport à deux élections : la présidentielle de 2012 et les européennes de 2014. On le voit, la dynamique qu'affiche le FN est faible dans les deux sens : peu de gains par rapport aux européennes, peu de perte par rapport à la présidentielle. A l'inverse, le PS fait mieux qu'aux européennes, mais nettement moins bien qu'à la présidentielle. #container_1427118861357{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427118861357{ height:500px; } #container_1427118861357 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427118861357 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427118861357 .subtitre{ display:block; }Evolution selon l'étiquette partisane depuis la présidentielleOn mesure, en %, la progression ou la régression nationale, en voix, d'une étiquette donnée en fonction d'une élection.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427118861357", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Listes Extrême gauche","Listes Front de Gauche, PC, PG","Listes PS/Union de la Gauche/PRG","Listes Divers gauche","Listes Europe-Ecologie-Les Verts","Listes Union du Centre / Modem / UDI","Listes UMP / Union de la droite","Listes Divers droite","Listes Front National"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Progression entre européennes 2014 et départementales 2015", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", -95.13186261 ], [ "", 3.580622513 ], [ "", 67.30817773 ], [ "", 129.6748764 ], [ "", -75.67090416 ], [ "", -79.06126878 ], [ "", 41.82856769 ], [ "", 22.28360811 ], [ "", 9.112775681 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Progression entre présidentielle 2012 et départementales 2015", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", -97.60097636 ], [ "", -68.78891956 ], [ "", -56.83450464 ], [ "", null ], [ "", -50.17426314 ], [ "", -87.95147173 ], [ "", -42.65250401 ], [ "", 115.3206907 ], [ "", -19.92593234 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Effondrement du PS, stabilité de la gauche, dynamique à droiteSi on tente d'observer les progressions par étiquette, voici ce que cela donne pour le bloc de gauche : #container_1427116469814{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427116469814{ height:500px; } #container_1427116469814 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427116469814 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427116469814 .subtitre{ display:block; }Scores en voix à gauche, par étiquette partisane(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427116469814", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#ba1818","#fa0c14","#f23f99","#F19300","#32d93d","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Présidentielle 2012","Municipales 2014","Européennes 2014","Départementales"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" voix", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Listes Extrême gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 613708 ], [ "", 132121 ], [ "", 302436 ], [ "", 14723 ] ], "color": "#ba1818" }, { "name": "Listes Front de Gauche, PC, PG", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3984822 ], [ "", 417617 ], [ "", 1200713 ], [ "", 1243706 ] ], "color": "#fa0c14" }, { "name": "Listes PS/Union de la Gauche/PRG", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 10272705 ], [ "", 2507363 ], [ "", 2650357 ], [ "", 4434264 ] ], "color": "#f23f99" }, { "name": "Listes Divers gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", 3493514 ], [ "", 602294 ], [ "", 1383318 ] ], "color": "#F19300" }, { "name": "Listes Europe-Ecologie-Les Verts", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 828345 ], [ "", 254828 ], [ "", 1696442 ], [ "", 412729 ] ], "color": "#32d93d" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);On constate bien l'effondrement entre présidentielle et municipales, qui s'accompagne d'une hausse forte des voix allant aux « divers gauche » non étiquetés. On voit aussi la chute des listes Front de gauche, PC, PG, qui ne retrouvent jamais leur niveau de 2012. Europe Ecologie avait connu un mieux entre présidentielle et européennes, et chute à nouveau ici (même si les questions d'étiquetages des binômes jouent).Regardons maintenant à droite : #container_1427117280614{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427117280614{ height:500px; } #container_1427117280614 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427117280614 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427117280614 .subtitre{ display:block; }Scores en voix, à droite, par étiquette partisane(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427117280614", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#a5d1e6","#3392ff","#839ae6","#001cf0","#baafa4","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Présidentielle 2012","Municipales 2014","Européennes 2014","Départementales"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-45 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" voix", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Listes Union du Centre / Modem / UDI", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3275122 ], [ "", 724168 ], [ "", 1884565 ], [ "", 394604 ] ], "color": "#a5d1e6" }, { "name": "Listes UMP / Union de la droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 9753629 ], [ "", 1518657 ], [ "", 3943819 ], [ "", 5593462 ] ], "color": "#3392ff" }, { "name": "Listes Divers droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 643907 ], [ "", 5404968 ], [ "", 1133811 ], [ "", 1386465 ] ], "color": "#839ae6" }, { "name": "Listes Front National", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 6421426 ], [ "", 1046603 ], [ "", 4712461 ], [ "", 5141897 ] ], "color": "#001cf0" }, { "name": "Listes Extrême droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", 26090 ], [ "", 1337 ], [ "", 13382 ] ], "color": "#baafa4" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Ici aussi, on constate une progression modérée du score FN en voix, quand les listes UMP connaissent une réelle dynamique.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.03.2015 à 17h01 • Mis à jour le10.03.2015 à 18h17 | Laetitia Clavreul et François Béguin C’est l’histoire d’une promesse de campagne si habilement formulée que chacun y a lu ce qu’il voulait y voir. Lorsque le 26 janvier 2012, à la Maison des métallos, à Paris, le candidat François Hollande présente parmi ses soixante engagements pour la France une mesure, la vingt-et-unième, prévoyant une « assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité », les partisans de l’euthanasie ne doutent pas que si le candidat socialiste est élu, une aide active à mourir sera mise en place. Certes, il s’est déclaré opposé à l’euthanasie, mais à l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), on croit que seul le mot lui fait peur.Un peu plus de trois ans plus tard, le texte qui va être débattu à l’Assemblée, mardi 10 et mercredi 11 mars, n’autorise ni l’euthanasie ni le suicide assisté. La proposition de loi, présentée par un député UMP, Jean Leonetti, et un PS, Alain Claeys, instaure un nouveau droit, celui d’une sédation profonde et continue en toute fin de vie, pour pouvoir être endormi avant de mourir. Une véritable avancée qui place la volonté du patient au centre. Mais pour bon nombre de députés PS, ce n’est là que le minimum de ce qui était envisageable.Presque à la surprise générale, à la veille de l’examen du texte, 120 d’entre eux ont signé un amendement qui prévoit une aide médicalisée active à mourir. « Notre amendement ne trahit pas la pensée de la proposition 21 », explique Catherine Lemorton, la présidente PS de la commission des affaires sociales, signataire de cet amendement. Elle ajoute : « Nous n’avons pas un rendez-vous sur la fin de vie tous les jours. Mon souci n’est pas de savoir ce que voulait le chef de l’Etat. »Hollande « a joué sur l’ambiguïté »De son côté, le président de la République ne s’est pas dédit. La proposition de loi Claeys-Leonetti est bien conforme à l’engagement 21 : « Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Une formule compatible avec la proposition de loi que soutient le chef de l’Etat… comme d’autres options auraient pu l’être.« Dans cette phrase, il y a tout ce qu’on peut imaginer et son contraire », reconnaît le député (PS, Val-d’Oise) Gérard Sebaoun, partisan d’une aide active à mourir. Pendant la campagne, alors que M. Hollande refusait de se montrer davantage précis, Jean Leonetti lui reprochait d’ailleurs de « flouter ses positions ».Fin de vie : les quatre points qui font débatFrançois Hollande « a incontestablement joué sur l’ambiguïté » que permettait la formulation de son engagement, juge aujourd’hui Jean-Luc Romero, le président de l’ADMD, « déçu ». La présence, dans l’équipe de campagne du candidat, de Manuel Valls et Marisol Touraine, partisans d’une aide active à mourir, qui avaient poussé le candidat à s’emparer du sujet, a pu y contribuer. En 2009, tous deux, ainsi que Laurent Fabius notamment, avaient signé (et même porté, pour l’actuel premier ministre), une proposition de loi en ce sens.La démarche de l’Elysée elle-même a pu laisser planer un certain flou sur les intentions de M. Hollande. Après son élection, le nouveau président donne le sentiment de vouloir aller vite, voire fort, sur cette question. En juillet 2012, il laisse six mois au professeur Didier Sicard, l’ancien président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), pour mener une mission de réflexion dans toute la France.« Le climat doit être apaisé »Après la remise de ce rapport, en décembre 2012, le chef de l’Etat saisit immédiatement le CCNE et lui demande de s’interroger sur les directives anticipées – ces consignes écrites laissées par chacun concernant sa fin de vie –, sur la manière de « rendre plus dignes les derniers moments d’un patient dont les traitements ont été interrompus », mais aussi sur les « modalités et conditions strictes » qui permettraient « l’assistance médicalisée au suicide ».L’exécutif est-il prêt à s’engager sur cette piste ? Certains conseillers du président y sont favorables. Elle présente un avantage notamment : faire un pas, sans pour autant embarrasser les médecins et le milieu hospitalier. En effet, si le patient reconnu en fin de vie se voit livrer une ordonnance et prend à domicile les médicaments qui déclencheront sa mort comme dans l’Etat de l’Oregon aux Etats-Unis, pas besoin d’une présence médicale.Lire aussi : Légalisation de l’euthanasie : où en sont les pays européens ?En ce début d’année 2013, à l’Elysée, où l’on souhaite donner le temps nécessaire à la réflexion sur ce sujet sensible qui concerne chaque Français individuellement, on évalue aussi la situation en termes politiques. Comment répondre aux attentes de la société sans heurter, sans diviser ? L’ampleur des manifestations contre le mariage pour tous qui, de novembre 2012 à mai 2013, ont fait descendre dans la rue des centaines de milliers de Français a surpris, et fait réfléchir à la manière de procéder. Au printemps, le sujet « fin de vie » est en mis en sourdine. « Le climat doit être apaisé pour que l’on puisse aborder de telles questions », reconnaît alors un conseiller. Du projet de loi qui avait été promis pour juin, on ne parle plus vraiment.Janvier 2014 marque un tournant. Lors d’une conférence de presse, François Hollande annonce de nouveau qu’un texte sera déposé. Il le place sous le signe du rassemblement. La France en a besoin, et les municipales approchent. « Je souhaite que ce texte puisse être élaboré sans polémiques, sans divisions et simplement dans l’idée qu’un cheminement est possible pour rassembler toute la société », déclare le chef de l’Etat.Un « sujet présidentiel »François Hollande annonce que des consultations seront menées par Marisol Touraine pour entendre les médecins, les intellectuels, les religieux. Mais la ministre de la santé, à qui le sujet tient à cœur – elle est en fait plutôt séduite par la mise en place du suicide assisté –, n’en aura pas l’occasion. En juin, une mission parlementaire est nommée, qui prend la main. La ministre, comme Manuel Valls, devenu premier ministre, ne sont pas aux commandes. C’est un « sujet présidentiel ». L’hôte de Matignon, qui auparavant appelait à « sortir de l’hypocrisie » sur la fin de vie, estime, dans son discours de politique générale, qu’« un consensus peut être trouvé dans le prolongement de la loi Leonetti ».Dans l’entourage du président, c’est progressivement devenu une évidence. Le texte doit être porté par deux parlementaires des deux grands partis, PS et UMP. Alain Claeys et Jean Leonetti sont les seuls deux noms évoqués. Deux modérés, deux spécialistes reconnus des questions éthiques, qui pourront trouver un terrain d’entente.C’est là sans doute que la fracture s’est faite avec une bonne partie des députés, qui n’auront pas accepté la nomination de Jean Leonetti, dont la loi en vigueur sur la fin de vie porte le nom. Trop prévisible, trop marqué. N’a-t-il pas, dès avril 2013, présenté sa propre proposition de loi où il indiquait comment améliorer « sa » loi de 2005 avec notamment une sédation en phase terminale ?Ce qui ressortira de la mission Claeys-Leonetti est en phase avec le résultat de la mission Sicard, et toute la longue réflexion menée par le CCNE, dont le rapport final constate qu’il y a en France consensus sur la nécessité d’améliorer les directives anticipées et la sédation en phase terminale, mais pas sur les notions de suicide assisté et de l’euthanasie. Mais à l’Elysée, on ne semble pas avoir pris la mesure de cette déception. On s’attendait bien à des amendements des écologistes ou des radicaux de gauche, pas à 120 signataires socialistes sur une proposition d’aide active à mourir.Personne ne sait au final ce que le président pense au fond. Sur les sujets personnels, et la fin de vie concerne justement chacun dans son intimité, François Hollande est très réservé. Tout juste sait-on qu’il aura abordé le sujet avec bon nombre de ses visiteurs, vu des films qui traitent de la question comme Hippocrate et Quelques heures de printemps. Mais s’il soutient fortement la proposition de loi, ce doit être qu’il s’y retrouve.Au PS comme au gouvernement, à la veille de l’examen, tout le monde tombait cependant d’accord pour dire que le futur texte ne serait qu’une « étape ».Laetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre Les loyers des nouveaux baux, conclus dans le secteur locatif privé en France en 2014, ont augmenté de 1 % sur un an, c’est-à-dire à peine plus que l’inflation (0,5 %), selon l’observatoire Clameur, qui fédère les données issues des administrateurs de biens (Foncia, Century 21, Belvia, Oralia) et des propriétaires institutionnels (Icade, Gecina), soit près de 300 000 baux signés en 2014.Depuis le début de cette année, la baisse est de 0,9 %. Cette sagesse des loyers est à l’œuvre depuis 2007. La progression a été de 1,4 % par an entre 2006 et 2014. Dans les vingt villes de 150 000 habitants, seules Le Mans et Reims ont vu les loyers progresser, de respectivement de 1,7 % et 0,6 %. Deux villes, Saint-Etienne et Marseille, sont quasi stables et les seize autres ont enregistré des baisses de loyers, parfois au-delà de – 3 %, comme à Paris (– 3,5 %), Nice (– 3,4 %) ou Le Havre (– 3,3 %).Les prix reculent de 2,2 % à Rennes, de 1,7 % à Angers ou 1,3 % à Bordeaux. Depuis début 2015, les loyers sont en repli à Amiens, Caen, Limoges, Nancy, Perpignan, Rouen, Dijon Grenoble, Toulouse, Strasbourg ou Toulon. En région parisienne la baisse concerne des villes comme Boulogne-Billancourt, Montreuil ou Argenteuil. PRÈS D’UN TIERS DES LOGEMENTS A CHANGÉ D’OCCUPANTSCes ajustements de prix se réalisent dans un marché dynamique : 29 % des appartements ont changé d’occupants sur les premiers mois de l’année 2015, contre 27 % en 2014 et 26,7 % en 2013.Avec 30 % de mobilité, les experts considèrent que le marché est fluide, car les locataires, qui cherchent un logement, ont souvent eux-mêmes libéré une place.« On assiste à une reprise parfois vigoureuse du marché de la location, sans dérapage des prix », se félicite Michel Mouillart, économiste spécialiste du logement, qui anime cet observatoire privé des loyers.En revanche, cette mobilité se dégrade encore en Rhône Alpes et Ile-de-France : elle est de moins de 17 % dans la capitale, réduisant l’offre de 19 % comparée à 2009. Les durées de relocation entre deux occupants s’allongent atteignant 7,8 semaines, soit 1,7 semaine de plus qu’en 2013, « Cela équivaut à une perte annuelle de recettes de 4,3 % pour les bailleurs », résume M. Mouillart.En Bretagne, cette vacance dépasse 16 semaines, 12 dans les Pays de la Loire et 7,5 semaines en région parisienne, où elle a progressé de 50 %.Résultat : les bailleurs sans perspectives de revalorisation des loyers sont de plus en plus réticents à engager des travaux. Leur effort d’amélioration ne concerne que 12 % des logements à l’occasion d’un changement de locataire, contre 32 % en 2012.« A terme, 30 000 à 40 000 logements seront retirés du marché pour cause d’obsolescence », alerte François Davy, le directeur général de Foncia et président de Clameur.« Il est plus facile de convaincre un bailleur d’ajuster son prix que de mettre une cuisine équipée ou de rafraîchir son appartement, des points sur lesquels les nouveaux locataires se montrent de plus en plus exigeants », relève-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laetitia Van Eeckhout 231 000 Parisiens, soit 11 % des habitants de la capitale sont « potentiellement exposés » à un niveau sonore supérieur à 68 décibels (dB) en moyenne par jour, le seuil limite réglementaire. C’est ce que révèle la cartographie des nuisances sonores établie par la municipalité parisienne qui soumettra au conseil de Paris, lundi 16 mars, un plan antibruit pour les années 2015-2020.Pas un des vingt arrondissements de Paris n’est épargné. Dans chacun, des habitants subissent des nuisances sonores, généralement le long des axes routiers les plus empruntés, et tout particulièrement aux abords du périphérique. 112 écoles, 11 crèches, 20 établissements de santé sont également touchés.« Enjeu de santé publique »« Au-delà des questions de confort et de qualité de vie, l’environnement sonore constitue un enjeu de santé publique », souligne Célia Blauel, adjointe au maire (EELV) chargée de l’environnement, qui doit présenter le plan mardi 10 mars. Exposés à un niveau sonore au-delà de la valeur limite de 62 dB la nuit, 109 150 Parisiens (5,2 %) risquent ainsi des perturbations du sommeil. L’exposition chronique aux bruits de l’environnement peut aussi entraîner troubles comportementaux et problèmes cardiovasculaires.En Europe, selon l’Agence européenne de l’environnement, les nuisances sonores sont à l’origine de plus de 10 000 décès prématurés par an. Quelque 6 700 victimes du bruit ambiant succomberaient à des crises cardiaques et 3 300 à des accidents vasculaires cérébraux (AVC). En France, le coût de l’impact sanitaire du bruit des transports s’élèverait à 1 milliard d’euros.Périphérique et acoustiqueLe plan de prévention du bruit de la Mairie de Paris comprend 34 mesures et se décline en trois axes : « évaluer, sensibiliser, agir ». Le réseau de mesure du bruit routier va passer de six à huit stations ; une campagne de mesure des émissions sonores des deux-roues motorisés sera lancée ; un baromètre de l’environnement sonore, reposant sur une enquête de ressenti tous les deux ans auprès des Parisiens, sera mis en place. La sensibilisation s’adressera au grand public mais aussi aux conducteurs des véhicules d’urgence, pompiers, policiers, ambulanciers, à qui il sera demandé de faire usage de leur sirène « avec le plus de modération possible ». Sur le plan des actions, la priorité est donnée au boulevard périphérique, principal émetteur de bruit avec un trafic de plus de 1 million de véhicules chaque jour. Le renouvellement de la chaussée de cette autoroute urbaine avec une nouvelle couverture acoustique va être accéléré. 5 millions d’euros sont déjà provisionnés. L’objectif est de couvrir d’ici à 2020 l’ensemble des tronçons mitoyens des zones d’habitation. Déjà appliqué porte de Vincennes et porte Maillot notamment, le procédé a entraîné, selon l’« observatoire » du bruit en Ile-de-France Bruitparif, une baisse de près de 4 décibels, soit l’équivalent d’un trafic diminué de plus de la moitié. Cette nouvelle couverture phonique sera également expérimentée sur les grands axes de circulation intramuros.C’est aussi en réduisant la vitesse de circulation et en diminuant le trafic avec des zones de restrictions que Paris entend lutter contre le bruit. « Le plan antibruit est étroitement lié au plan antipollution atmosphérique. La priorité est de sortir de la logique du tout-voiture », insiste Célia Blauel. Les mesures de soutien aux mobilités douces moins polluantes et plus silencieuses, prévues par le Plan Air adopté le 9 février par le conseil de Paris, doivent ainsi participer à la réduction du bruit dans la ville : instauration d’une « zone à circulation restreinte » intramuros, dont l’accès sera progressivement interdit à tous les véhicules polluants, et développement de « zones à trafic limité » réservées aux seuls piétons, vélos, transports en communs, livraisons et riverains. De la même façon, toutes les opérations de rénovation énergétique et les grands chantiers d’aménagement devront intégrer une dimension acoustique.« Ce plan antibruit, ouvert à la consultation du public, peut encore être enrichi avant son adoption définitive en septembre », souligne Célia Blauel. Après avoir été soumis au conseil de Paris le 16 mars, il sera consultable en ligne et dans les mairies d’arrondissement volontaires.Des mesures sont également mises en place par le Bureau d’action contre les nuisances sonores de la Préfecture, pour lutter contre des problèmes de musique amplifiée diffusée par les bars ou des bruits de soufflerie par exemple. Le Monde.fr a suivi une de ses équipes.Comment Anne Hidalgo veut réduire la pollution à ParisLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Fort d'une dynamique créée lors des élections municipales puis européennes, le Front national mise beaucoup sur les élections départementales des 22 et 29 mars. Le parti d'extrême droite présente des candidats dans 95 % des 2 054 cantons, une première dans son histoire. C'est dans cette optique qu'il a diffusé début mars un tract au niveau national – quand les autres partis privilégient des supports de communication locaux.Par ce document, le FN entend notamment dénoncer la situation de la France, qui subit un chômage élevé et des hausses d'impôts de ces dernières années. Quitte à utiliser une visualisation trompeuse.1. Impôts et taxes : un graphique raccourci C'est également l'un des principaux angles d'attaque de l'UMP : les hausses d'impôts successives ces dernières années. Par « taxes et impôts », le FN évoque ici les prélèvements obligatoires, qui incluent également les cotisations (assurance maladie, retraites, etc.).Il est vrai que ces derniers ont augmenté ces dernières années, comme l'indique l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Les chiffres 2014 ne sont pas encore disponibles, mais l'augmentation constatée ces dernières années provient bien de mesures fiscales, dans les lois de finances et de financement de la sécurité sociale.La visualisation choisie par le Front national souffre toutefois de trois biais :le premier est que l'axe des ordonnées ne commence pas à zéro, comme cela doit normalement être le cas, mais à 818,3 milliards d'euros. Cela donne une courbe à la « pente » beaucoup plus forte que réellement.le deuxième biais est qu'il manque deux années, 2009 et 2010. Choix étonnant… sauf lorsqu'on constate que ces prélèvements obligatoires ont diminué en 2009 (795,8 milliards d'euros), avant de recommencer à augmenter en 2010 (825,1 milliards d'euros) et de dépasser en 2011 le niveau de 2008. La baisse de 2009 est due à la récession qui a frappé le pays cette année-là (- 2,9 %).le troisième biais est que ces prélèvements obligatoires sont exprimés en volume (milliards d'euros). Or ils sont dépendants du produit intérieur brut (PIB) et de sa croissance : si le pays est en récession, comme en 2009, alors le volume diminue, comme on l'a constaté précédemment. Si le pays est en croissance, et donc s'enrichit, alors les prélèvements obligatoires augmenteront sans forcément que leur taux augmente. Il est plus judicieux de visualiser ces changements en mesurant la part de ces prélèvements obligatoires dans le PIB. Cela étant, dans ce cas, l'augmentation reste nette, de 42,1 % en 2007 à 44,7 % en 2013 – un niveau jamais atteint auparavant.Le graphique réel :if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1425914225160 .graphe").css("height", 450)$("#container_1425914225160 .title").empty()if ("Evolution des prélèvements obligatoires depuis 2007"!= ""){Evolution des prélèvements obligatoires depuis 2007")}$("#container_1425914225160 .subtitle").empty()if ("En part du produit intérieur brut (PIB)"!= ""){En part du produit intérieur brut (PIB)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1425914225160 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=nattef08308®_id=0", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Insee", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"(% du PIB)" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: "%Y"},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Prélèvements obligatoires (% du PIB)", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1167609600000, 42.1 ], [ 1199145600000, 41.9 ], [ 1230768000000, 41 ], [ 1262304000000, 41.3 ], [ 1293840000000, 42.6 ], [ 1325376000000, 43.7 ], [ 1356998400000, 44.7 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1425914225160 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()} 2. Chômage : un graphique lui aussi trompeur Dans un second graphique, le Front national dénonce l'explosion du nombre de chômeurs, passé de 3,1 millions en décembre 2007 à 5,2 millions en décembre 2014. Le parti a ici choisi de retenir le nombre de chômeurs toutes catégories confondues : à la fois la catégorie A (aucune activité) et les catégories B et C (activité réduite). Ces chiffres, issus du ministère du travail, sont vrais.La visualisation qui en est faite, elle, laisse à désirer. Le graphique souffre d'un double problème :comme celui sur les prélèvements obligatoires, l'axe des ordonnées ne commence pas non plus à zéro, donnant la même impression d'une augmentation plus élevée qu'en réalité.les points de référence choisis sont tous égaux (un an, de décembre à décembre)... sauf l'avant-dernier, juillet 2014 venant troubler la visualisation.Le graphique réel :if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1425898287693 .graphe").css("height", 450)$("#container_1425898287693 .title").empty()if ("Le chômage, toutes catégories confondues, à un an d'intervalle"!= ""){Le chômage, toutes catégories confondues, à un an d'intervalle")}$("#container_1425898287693 .subtitle").empty()if ("Chiffres agglomérant les chômeurs sans aucune activité (catégorie A) et avec une activité réduite (B et C)."!= ""){Chiffres agglomérant les chômeurs sans aucune activité (catégorie A) et avec une activité réduite (B et C).")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1425898287693 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "spline", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://travail-emploi.gouv.fr/etudes-recherches-statistiques-de,76/statistiques,78/chomage,79/les-demandeurs-d-emploi-inscrits-a,264/les-series-mensuelles-nationales,14871.html", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Ministère du travail", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%d/%m/%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" personnes", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%d/%m/%Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Chômage (catégories A, B, C)", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1196467200000, 3089200 ], [ 1228089600000, 3247000 ], [ 1259625600000, 3843800 ], [ 1291161600000, 4028700 ], [ 1322697600000, 4248600 ], [ 1354320000000, 4627700 ], [ 1385856000000, 4905300 ], [ 1417392000000, 5216000 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1425898287693 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()} 3. Des propositions qui n'ont rien à voir avec les conseils générauxDans son tract, le Front national mentionne plusieurs de ces propositions phares, comme « arrêter l'immigration », « mettre en place le patriotisme économique », « cesser la politique d'austérité » ou encore « faire de vastes économies sur l'immigration, la fraude fiscale et l'Union européenne ».Problème : toutes ces thématiques ne sont aucunement du ressort des conseils généraux – et des futurs conseils départementaux. Ces derniers ont des compétences en matière d'aide sociale (soutiens en famille en difficulté, aux personnes handicapées, aux personnes âgées…), d'éducation (gestion des collèges), de culture (bibliothèques, musées) ou encore d'aménagement du territoire.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.03.2015 à 00h55 • Mis à jour le10.03.2015 à 12h34 | Bastien Bonnefous Creuser son sillon quoi que l'on en dise. Vingt-quatre heures après avoir suscité un débat politique en avouant sa « peur » et son « angoisse » face à la victoire possible du Front national (FN) aux élections départementales des 22 et 29 mars, Manuel Valls a persisté lundi soir, à Bresles, dans l'Oise, dans son « alerte » face au « danger » frontiste.Lire (éditions abonnés) : La charge de Valls contre le FN fait débat à gaucheAccompagné par le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, et la secrétaire d'Etat chargée de la famille, Laurence Rossignol, le premier ministre n'a pas choisi ce département au hasard. Ici, dans l'Oise, l'implantation du FN date de plusieurs années, et la formation de Marine Le Pen y a réalisé quelques-uns de ses meilleurs scores aux élections européennes de mai 2014.« Il faut sonner l'alerte »Avec 38 % des voix, le parti d'extrême droite est arrivé largement en tête devant l'Union pour un mouvement populaire (UMP) à 20 % et le Parti socialiste (PS) qui n'avait même pas réussi à passer la barre des 10 % (9,7 %). Pire, à Bresles même, commune d'environ 4 000 habitants, symbole de ces territoires périurbains où le FN engrange des voix scrutin après scrutin, la déroute socialiste avait été encore plus grande, l'organisation frontiste gonflant son score de 10 points, à 48 %, contre l'UMP (17,65 %) et le PS (8,87 %).Devant une salle remplie de quelque 350 militants socialistes, Manuel Valls a consacré près des trois quarts d'heure de son discours au Front national. Face à la « menace terroriste » qui est « devant nous » deux mois après les attentats de janvier, le chef du gouvernement a pointé « un autre danger, immense, évident », celui du FN qui « est en passe de devenir le premier parti de France ».Dénonçant « un étrange débat » qui lui serait fait en ciblant autant le parti de Marine Le Pen depuis le début de la campagne, M. Valls a défendu son choix. « Certains se demandent, en effet, si en en parlant, je ne fais pas le jeu du Front national, si je ne le mets pas au centre des débats. Mais enfin ! L'extrême droite s'y est mise elle-même, en étant en tête des sondages ! Et c'est pour cela qu'il faut sonner l'alerte », a-t-il lancé à la tribune.M. Valls a réfuté tout « calcul politicien » dans sa démarche et assume sa « peur », n'en déplaise à ceux au PS qui, comme Martine Aubry, ont émis des réserves sur l'emploi du terme. « La peur, il ne faut pas la fuir, il faut la regarder en face. Le courage en politique, c'est d'accepter cette peur et de la dépasser », a-t-il répondu. Le premier ministre prévient, il ne « remiser[a] jamais [ses] convictions » et refuse de « fuir les sujets ». « Je prends mes risques », a-t-il martelé.Mais le chef du gouvernement a néanmoins complété ses attaques morales du week-end contre le FN par un discours plus politique contre le parti extrémiste. « Condamner ne suffit pas. Il faut déconstruire le programme du Front national, il faut expliquer méthodiquement, patiemment, le piège que tend l'extrême droite », a-t-il précisé.« Le FN n'est pas un parti républicain »Estimant que « le FN n'est pas un parti républicain », M. Valls a dénoncé ses « propos antisémites, racistes, homophobes, sexistes » et sa « tromperie » des classes moyennes et populaires. A l'UMP et à son président, Nicolas Sarkozy, qui a parlé récemment du « FNPS », il a rétorqué que « quand on met le PS et le FN dans le même mot, alors on a déjà perdu la bataille morale ». Face au « scepticisme général », le premier ministre a défendu les réformes de son gouvernement qui « commencent à porter leurs fruits », selon lui.La semaine prochaine, il a prévu d'intensifier encore sa participation à la campagne départementale, en tenant un meeting par jour jusqu'au premier tour. Il sera notamment lundi dans son fief électoral d'Evry (Essonne), avant de se rendre dans le Nord et le Pas-de-Calais avec Martine Aubry mercredi, puis en Corrèze le lendemain sur les terres de François Hollande.« Moi, je ne crois pas aux estimations » a-t-il déclaré aux militants de l'Oise, où le PS est en très mauvaise position pour conserver le conseil général gagné il y a onze ans. « Perdu d'avance, dans une élection, cela n'existe pas ! Jusqu'à la dernière minute, tout est toujours possible ! », a tenté de les exhorter Manuel Valls, les invitant même à s'« enrôler » pour mobiliser les abstentionnistes de gauche. « S'abstenir, quand on est de gauche, c'est favoriser le FN », a-t-il conclu.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Fabrice Lhomme et Gérard Davet Déjà visé par une enquête judiciaire à Paris, ouverte pour blanchiment en bande organisée, le Front National va devoir faire face à un deuxième front. Les instances du parlement européen ont en effet saisi, lundi 9 mars, l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), des cas litigieux de 20 assistants parlementaires engagés par les 24 députés européens du parti dirigé par Marine Le Pen.Ces assistants sont pour la plupart présents dans l’organigramme du FN, certains d’entre eux occupant des postes stratégiques : conseillers spéciaux de Marine Le Pen – cinq assistants européens – , ou au cabinet du président d’honneur du FN, Jean-Marie Le Pen, - 3 assistants européens. Les adresses figurant dans leurs contrats d’exécution donnent même, pour 19 d’entre eux, les coordonnées du siége du FN, à Nanterre.Un préjudice qui dépasserait 7, 5 millions d’eurosOr, ces assistants, qu’ils soient locaux, c’est-à-dire implantés dans les circonscriptions, ou accrédités, c’est-à-dire censément basés dans les institutions européennes, à Bruxelles ou Strasbourg, sont fortement suspectés de ne jamais travailler sur le front européen. Un peu comme leurs députés, connus pour leur abstentéisme. Ils sont pourtant appointés sur le budget européen, l’un d’entre eux coûtant à la communauté, par exemple, 10 535 euros bruts mensuels.Le préjudice dépasserait sur la législature actuelle un montant de 7 500 000 euros. Le président du Parlement européen, l’Allemand Martin Schulz, a donc décidé de saisir les organes d’enquête de cette possible fraude au budget européen, en vertu de ses prérogatives. En effet, ces pratiques vont à l’encontre du règlement interne du Parlement européen – soit les mesures d’application du statut du député européen, et notamment l’article 33-2.Par ailleurs, dans un courrier qu’il adresse à Christiane Taubira, la ministre française de la justice, il l’avertit de son initiative, et lui révèle des faits qui pourraient inciter le parquet national financier à se saisir du dossier. Les pratiques décrites pourraient être assimilées à du financement illicite d’un parti politique.Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Ils étaient 7 000, selon la police, venus de toute la France. Les mécontents du régime social des indépendants (RSI), surtout des petits commerçants, ont défilé au cœur de Paris avec grand fracas, lundi 9 mars, pour protester contre les ratés de ce système de sécurité sociale qui assure plus de six millions de personnes. Depuis sa création en 2006, le RSI rencontre de graves difficultés de gestion, notamment dans ses appels à cotisation, régulièrement erronés, ou dans le calcul des retraites.La manifestation, entre le Sénat et l’Assemblée nationale, organisée par plusieurs collectifs de petits patrons créés sur Internet, a débordé les syndicats patronaux, qui ont refusé de s’associer à la protestation. Pascal Geay, leader du collectif Sauvons nos entreprises, et ancien dirigeant d’une PME à La Rochelle, a d’ailleurs fait huer la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME) et l’Union professionnelle artisanale (UPA), en les accusant d’inertie.Contre « les taxes »Il a demandé sous les applaudissements « un moratoire » contre le RSI, qui consisterait en une « suspension » des cotisations, le temps qu’une « enquête » soit menée et que les « responsables » soient « attrapés et mis en prison ».Dans le cortège, les slogans allaient toutefois bien au-delà des simples ratés de gestion du RSI. La plupart des manifestants étaient là pour protester contre « les taxes » et le rôle de l’Etat en général. « L’artisanat, première pute de France », proclamait une affiche. « RSI proxénète », « Plus besoin de sexe, l’Etat m’encule tous les jours », était-il écrit sur d’autres. Dans une ambiance relativement tendue et chaotique, les manifestants ont hurlé « RSI, assassins » et chanté La Marseillaise.La métaphore sexuelle a décidément du succès #rsi http://t.co/7H9D4wWoS4— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);« Un mec au RSA touche plus que moi, je n’ai même pas les moyens de me verser un salaire », explique Emmanuel Brigand, restaurateur de 37 ans, venu de Bourgogne. Sur sa pancarte en forme de cercueil, il est écrit « Nous ne sommes pas les putes de l’Etat ». « Ras-le-bol du RSI, ras-le-bol de payer toutes ces taxes », abonde Chantal, conductrice de train touristique au Tréport (Seine-Maritime). « Cela me rappelle la belle époque du CDCA », a célébré un des orateurs à la tribune, en hommage à ce syndicat poujadiste de « défense » des commerçants et artisans qui avait mené un combat d’ampleur contre la Sécurité sociale dans les années 1990."Un mec au RSA touche + que moi" E Brigand, restaurateur bourguignon http://t.co/X8DGcCIyea— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);Le Front national a officiellement soutenu la manifestation, Marine Le Pen appuyant « très fermement les indépendants dans leur demande d’un allégement de la fiscalité et de la bureaucratie ». Marion Maréchal Le Pen et Gilbert Collard, les deux députés FN, ont d’ailleurs fait une brève apparition en début de cortège. Alors que M. Geay avait assuré vendredi qu’il leur laisserait prendre la parole, il est revenu sur sa décision au cours du week-end en raison de divergences de vues entre organisateurs. « On a décidé de pas donner la parole aux politiques sinon ça allait partir en couille », a-t-il expliqué.Vendredi, Pascal Geay se réjouissait de la présence du #fn. Ajd il dit qu'il leur a demandé de ne pas s'exprimer http://t.co/HLNA8w33mx— jbchastand (@JB Chastand)require(["twitter/widgets"]);M. Collard et Mme Maréchal-Le Pen ont reçu un accueil mitigé, certains manifestants dénonçant la « récupération ». Ils ont quitté la manifestation avant même son départ. « On n’a jamais demandé à prendre la parole et on n’avait aucune intention de la faire, on n’a donc été empêché de rien du tout », affirme cependant Gilbert Collard, auprès du Monde. Le leader de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, a lui défilé avec les indépendants, l’écharpe tricolore en bandoulière. Tout comme Daniel Fasquelle, député UMP du Pas-de-Calais ou Alexandre Rassaërt, maire UMP de Gisors (Eure). « Il ne faut pas abandonner ce sujet au FN », ont-ils assuré, à l’unisson.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Euzen A l'approche des élections départementales des 22 et 29 mars, les électeurs, comme les candidats, sont dans le flou : le redécoupage des cantons va modifier le rapport de force entre les partis, le mode de scrutin a évolué, et même les compétences des conseils généraux restent à définir dans le cadre de la loi NOTRe, après les élections…Lire : Cinq choses à savoir sur les élections départementalesJusque-là, les conseils départementaux étaient dotés des compétences importantes. Ils étaient ainsi chargés de la gestion de la construction, de l'entretien et de l'équipement des collèges, des transports routiers non urbains et scolaires, de la création et de la gestion de bibliothèques et de musées, de la protection du patrimoine. Ils peuvent également accorder des aides au développement économique.Lire : Le puzzle des départementalesMais leur compétence principale est d'assurer la solidarité en aidant notamment les plus fragiles et les personnes âgées. La loi du 27 janvier 2014 désigne en effet les départements comme « chefs de file » dans le domaine de l'action sociale, qui représente près de 50 % de leurs dépenses. Ils gèrent notamment le revenu de solidarité active (RSA) et l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) versée aux personnes âgées en perte d'autonomie. Ils s'occupent de la protection maternelle et infantile (PMI), du soutien aux familles en difficulté, des services d'adoption, de l'hébergement et de l'insertion sociale des personnes handicapées, ou encore de la création et la gestion de maisons de retraite. « Le projet de loi NOTRe ne remet pas en cause ces compétences », assure la ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu.Suivre : les élections départementales dans le Val-de-MarneL'exemple du canton de Choisy-le-RoiSur ces thématiques sociales, les candidats aux départementales prennent des positions très tranchées. En témoigne les programmes des différentes formations politiques dans le Val-de-Marne, fief communiste qui pourrait basculer à droite.Dans ce département, le Conseil général s'est donné pour mission de « défendre et développer les solidarités face à la crise », fin 2014. Dans son programme,  le président du Conseil, le communiste Christian Favier, candidat dans le canton de Champigny-sur-Marne 1 en binôme avec Jeannick Le Lagadec (Parti de gauche), annonce vouloir « poursuivre l'ensemble des politiques de solidarité menées par le département ». Il craint qu'un basculement à droite et à l'extrême droite ne remette « en cause toutes les politiques solidaires » menées jusque-là.Parmi celles-ci, il cite la carte Améthyste, qui permet la gratuité des transports publics pour les plus de 60 ans non imposables, l'aide financière aux familles pour l'accès aux restaurants scolaires des collégiens ou les investissements en matière de logement social « pour tous » : 30 millions d'euros investis pour la création et la rénovation du logement social, 220 millions pour le renouvellement urbain, ou l'aide de milliers de familles en difficultés pour payer leur loyer ou leurs factures d'énergie et d'eau grâce au Fonds de solidarité habitat (FSH). Il entend, en plus, développer les places en crèche, créér de nouveaux établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, renforcer les équipes d'éducateurs de rue…Pour l'UMP du Val-de-Marne, qui fait alliance dans la plupart des cantons du département avec l'UDI, il faut réduire certaines de ces dépenses. Dans le contexte financier « inquiétant pour les territoires et leurs habitants », marqué par la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités territoriales, il est nécessaire de « maîtriser les dépenses de fonctionnement, de moins recourir à l'emprunt et de privilégier l'investissement », déclarait le président du groupe UMP au conseil général, Olivier Capitano, en décembre 2014. Aujourd'hui candidat dans le canton de Maisons-Alfort, Olivier Capitanio estime qu'« il faut arrêter de construire du logement social dans les villes qui sont au-delà de 40 % - 50 % et réorienter les crédits vers la réhabilitation ».« Préférence étrangère »Le Front national du Val-de-Marne est plus radical. Il veut que ces dépenses soient largement réduites, en rognant notamment sur les aides accordées « aux étrangers », déplorant, comme il l'avait fait pour les municipales, une « préférence étrangère » dans l'attribution de ces aides – concept largement relayé au Front national et régulièrement invalidé par les médias.Selon Dominique Joly, secrétaire départemental du FN dans le Val-de-Marne et candidat dans le canton de Choisy-le-Roi, cette pratique qui privilégierait les étrangers « au détriment des Français » serait « organisée de façon éhontée » par le département et « ses complices UMP ». Il cite les camps de Roms et leur relogement « prioritaire » dans le parc social, ou le chèque solidarité mis en place par le conseil général du Val-de-Marne pour toute personne non imposable vivant dans le département qui serait, dit-il, distribué pour 40 % à des étrangers.Le FN du Val-de-Marne demande donc qu'il  soit mis fin à ce « chèque solidarité  » ainsi qu'à plusieurs autres aides sociales : l'accueil au-delà du quota imposé par l'Etat des mineurs isolés étrangers, le village d'accueil des Roms mené à Orly, la semaine de solidarité internationale ou encore le soutien aux associations menant des projets humanitaires internationaux…Ce concept n'est pas nouveau. Le Front national l'utilise depuis plusieurs années. Il a pourtant été plusieurs fois décrypté par les médias pour montrer qu'il repose sur de fausses assertions. Marine Le Pen l'a par exemple évoqué en 2013, et Jean-Marie Le Pen en 2005 pour justifier une réforme du droit du sol, ou en 2010 pour dénoncer « la politique sarkozyenne de discrimination positive ».Nicolas Sarkozy se rendra, lundi 9 mars, à Saint-Maur-des-Fossés pour soutenir les candidats de la droite et du centre aux élections départementales. Peut-être prendra-t-il lui aussi part à ces débats sur les aides allouées aux étrangers, comme il a pu le faire sur le financement des soins aux immigrés en situation irrégulière.Lire : Les erreurs de Nicolas Sarkozy sur l'aide médicale d'EtatPhilippe EuzenJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Eveno La difficulté que rencontrent les Etats à taxer les entreprises du numérique fait consensus. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Commission européenne planchent chacune de leur côté pour corriger les failles du système fiscal européen et international. Mais le chantier est colossal, comme l’affirme le document réalisé par dix économistes à la demande de France Stratégie, un organisme placé auprès de Matignon, et remis lundi 9 mars à Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat au numérique.Issus des écoles d’économie de Paris et de Toulouse et de l’institut Mines-Télécom, ces économistes ont élaboré une sorte de boîte à idées, à la disposition du gouvernement. Ils lui suggèrent trois leviers possibles, à défaut de pouvoir obtenir rapidement une modification de la fiscalité des bénéfices des entreprises au niveau mondial.Modifier la fiscalité des bénéfices prendrait trop de temps« L’imposition du profit des entreprises réalisé au niveau national repose sur la présence d’un établissement stable (…). Ce critère, fondé sur la présence physique, n’est pas adapté à l’économie du numérique. Dès lors, une modification des règles de répartition du bénéfice mondial entre les différentes localisations doit être envisagée », écrivent les auteurs du rapport.Mais c’est pour souligner aussitôt qu’« une telle modification de la fiscalité des bénéfices passe par une refonte globale des conventions fiscales internationales, quelque 140 traités bilatéraux en ce qui concerne la France ». Par conséquent, « il ne peut donc s’agir que d’un objectif de long terme », relèvent-ils.Les experts sollicités par France Stratégie sont convaincus que la meilleure taxation serait celle qui serait assise sur les bénéfices. Mais ils reconnaissent aussi qu’une harmonisation européenne prendrait trop de temps.Bruxelles détaille son « agenda numérique »Jouer sur les revenus publicitaires, l’activité de la plate-forme ou l’origine des revenusMême si une première mesure a vu le jour au 1er janvier, avec l’application en Europe de la TVA dans le pays du client d’un bien ou d’un service acheté sur Internet et non plus dans le pays du vendeur, la France entend aller plus loin et plus vite.Alors que Bercy expertise déjà l’idée – portée par la ministre de la culture, Fleur Pellerin – d’une taxe assise sur la bande passante, le gouvernement va pouvoir puiser dans la boîte à idées fournie par les économistes.La taxe Internet qui oppose Paris et BruxellesCeux-ci défendent trois pistes principales, applicables à court terme :- instaurer une taxe sur les revenus publicitaires des entreprises, lesquels seraient appréhendés comme une approximation des profits générés dans un pays donné.- À défaut, mettre en place une taxe unitaire, fondée sur l’activité de la plate-forme, mesurée par le nombre d’utilisateurs sur le territoire (annonceurs ou internautes) ou par le flux de données échangées.- Différencier le taux d’imposition en fonction de l’origine des revenus. Il s’agirait d’appliquer « un taux plus faible pour les revenus produits par le simple accès au site [vente, recettes publicitaires liées à un mot-clé de recherche] que pour ceux générés grâce à des données stockées [revente de données sur les recherches à des tiers, stockage de données de vente pour une tarification ou une publicité ciblée] ».Lire aussi : Le Royaume-Uni veut instituer une « taxe Google »Créer des outils pour mieux mesurer l’activité de plates-formesCes propositions se heurtent à au moins deux obstacles : le manque de données relatives à ces entreprises ; et le risque que, ainsi taxées, elles tentent de compenser l’impact de ces impositions en collectant de manière plus intensive des données, en instaurant des services payants ou en excluant des utilisateurs.Sur le premier point, le rapport préconise la création d’un nouvel appareil statistique.Il s’agirait de doter la puissance publique des moyens de mesurer les activités des entreprises visées, « en particulier en ce qui concerne les flux de données [flux aux points d’interconnexion des principaux acteurs, données collectées auprès des utilisateurs] et les flux monétaires [commerce électronique, revenus publicitaires, données douanières…] ».Sur le second sujet, les économistes suggèrent de fixer le taux de la taxe à un « niveau assez faible », non précisé, et de mettre en place « un seuil en deçà duquel l’entreprise ne serait pas taxée ».Dans l’entourage d’Axelle Lemaire, ce rapport est salué car « il permet d’éviter la petite musique du “on ne peut rien faire” ». Le gouvernement français devrait soumettre ces pistes de réflexion à ses partenaires européens.Anne EvenoJournaliste au Monde Mathilde Damgé Alors que les élections départementales mettent en lumière des situations budgétaires problématiques, les « emprunts toxiques » s'invitent dans la campagne. Exemples dans le Rhône, l'Ain et la Seine-Saint-Denis.L'histoire de ces produits financiers et des affres dans lesquelles ils ont plongé près de 1 500 collectivités publiques – communes, départements, hôpitaux – commence dans les années 1990. Avec la décentralisation, les collectivités voient leurs attributions augmenter et s'endettent en recourant à des produits à la mode sur les marchés financiers, des produits dits « structurés ».Lire : Tout comprendre des emprunts toxiques en dix questionsCes produits financiers étaient très attractifs parce qu'ils proposaient dans un premier temps des taux d'intérêt bien plus intéressants que le marché, mais ils comportaient une deuxième phase qui se déclenchait au bout de quelques années et comprenait une part de risque importante, liée à l'évolution d'indices, de monnaies...Un risque qui s'est matérialisé avec la crise financière de 2008 : les taux explosent et les collectivités se retrouvent au bord du gouffre. Un paradoxe cruel : alors qu'aujourd'hui les taux d'emprunt sont au plus bas (le taux directeur de la Banque centrale européenne est descendu près de zéro), certaines collectivités doivent faire face à des taux d'intérêts qui atteignent jusqu'à 56 % (dans le cas du syndicat des ordures de la ville de Saint-Germain-en-Laye, le Sidru). L'exemple du RhôneDans le Rhône, les taux d'intérêts à régler par le conseil général ont grimpé jusqu'à plus de 27 % sur un premier prêt, près de 20 % pour un deuxième et 9 % avec le troisième. Les trois emprunts, qui ont financé en partie le musée des Confluences, à Lyon, ont été contractés auprès de la SFIL, la structure qui a remplacé Dexia après que celle-ci eut fait faillite, et indexés sur l'évolution de l'euro par rapport au franc suisse, qui s'est envolé dans les derniers mois.Deux autres emprunts, avec Dexia cette fois, et indexés sur l'évolution du dollar par rapport au yen, ont été soldés en 2013 avec des pénalités totales de 36 millions d'euros. Au total, il resterait 135 millions d'euros d'emprunts toxiques, si l'on se fie au budget primitif 2015 du département – transférés en partie à la métropole de Lyon depuis sa création, le 1er janvier.Une situation moins dramatique qu'en 2009, quand la ville avait huit emprunts structurés pour un total de 460 millions d'euros de crédits. Mais qui reste une question centrale dans l'élection à venir, l'UMP Christophe Guilloteau, qui n'a jamais participé à l'exécutif départemental, ne manquant pas de pointer la responsabilité de son adversaire centriste Daniel Pomeret.Le département est en contentieux avec la banque sur les trois prêts encore en cours. Cette dernière demande 380 milllions d'euros pour annuler les emprunts ; le tribunal de Nanterre tranchera le 26 mars.Indemnités délirantes380 millions d'euros d'indemnités pour annuler 135 millions d'emprunt... La situation, aussi ubuesque qu'elle apparaisse, n'est pas isolée : dans l'Ain, c'est le Crédit agricole qui est à l'origine d'un des prêts les plus risqués. Un emprunt sur 20 ans, une durée qui dépasse largement celle du mandat. La banque mutualiste demande 34 millions d'euros d'indemnités pour rembourser par anticipation le capital restant dû, qui est lui de 14 millions.Les taux continuant de s'envoler (près de 30 %), le département de l'Ain a décidé de suspendre unilatéralement une partie de ses remboursements sur ce prêt et a porté l'affaire en justice. Il est aussi en contentieux avec la SFIL concernant un autre prêt de 16 millions d'euros. A fin 2014, il reste au total 133 millions d'euros d'emprunts toxiques dans les comptes de l'Ain, soit 41 % de la dette.Les collectivités les plus touchées sont souvent tentées de passer par les tribunaux qui, pour l'instant, leur donnent plutôt raison. Les instances chargées de la surveillance des comptes publics sont en revanche moins claires dans leurs décisions : ainsi, la chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes a intimé au département de l'Ain de rembourser sa dette au Crédit agricole, jugeant qu'il s'était enferré dans son erreur, alors qu'elle avait pris une décision contraire dans le cas de la commune de Sassenage, située dans la même région.Lire aussi : Collectivités locales : alerte aux déficitsPas de garde-fouPlus grave, certaines de ces chambres régionales n'ont pas du tout vu venir le problème. Département emblématique de la lutte contre les emprunts toxiques, la Seine-Saint-Denis incarne ainsi les limites de la puissance publique en termes de supervision : si les élus ont été bernés, les autorités de surveillance auraient dû tirer la sonnette d'alarme.Or, il n'y a pas eu de garde-fou efficace puisque dans un premier temps, la chambre régionale des comptes passe complètement à côté des emprunts toxiques souscrits par les équipes financières du conseil général. Dans un rapport de 2006, elle note que « le département a bénéficié de la baisse significative des frais financiers résultant de la baisse des taux d'intérêt ».Du côté du citoyen, qui peut demander des comptes à ses élus, il est certes possible de consulter le budget primitif et le compte administratif, comme pour les communes, mais il faut encore savoir lire ces tableaux et y débusquer les emprunts toxiques.La puissance publique juge et partieLe cas du « 93 » est aussi révélateur des contradictions de la puissance publique, laquelle se retrouve juge et partie depuis qu'elle a sauvé Dexia. En somme, l'Etat, actionnaire de la SFIL, décidera comment indemniser les victimes de cette dernière.« J'avais découvert, lorsque je fus élu à la présidence du conseil général de Seine-Saint-Denis en 2008, que 97 % de la dette du département contractée par mes prédécesseurs était constituée d'emprunts toxiques », explique Claude Bartolone sur son blog.Le second département le plus endetté de France (1,13 milliard d'euros) est l'un des seuls à publier, comme le demande la puissance publique, un état détaillé de sa dette : cette dernière montre que le département a encore une exposition au risque bien supérieure à la moyenne nationale. Mais la Seine-Saint-Denis a réussi à assècher considérablement son volume d'emprunts toxiques : il n'en resterait plus qu'environ 150 millions d'euros.Or depuis qu'il a été nommé à la présidence de l'Assemblée nationale, le socialiste Claude Bartolone a singulièrement changé d'attitude à l'égard des victimes des emprunts toxiques – au rang desquelles il rangeait son département.« La loi du 29 juillet 2014 sur les emprunts structurés est une victoire de la présente majorité contre la finance folle. Elle est une victoire contre les menaces qui inquiétaient les collectivités locales victimes des spéculateurs financiers, en créant un fonds ad hoc destiné à les apaiser », explique-t-il encore. Cette loi entérine la validation rétroactive de ces emprunts à risque et préserve les intérêts de l'Etat.Elle avait d'ailleurs scandalisé ses camarades d'Acteurs publics contre les emprunts toxiques (Apcet), l'association qu'il a créée pour venir en aide aux collectivités victimes de ces produits financiers. Apcet avait jugé cette loi « désastreuse pour les finances locales [...] au moment même où plusieurs décisions de justice donnaient raison aux collectivités, en ramenant le taux d'intérêt de leurs prêts [...] au taux d'intérêt légal proche de 0 % ».Concernant le fonds lui-même, en dépit de son doublement fin février, il est loin de faire l'unanimité. Les modalités d'accession restent problématiques : la collectivité doit en effet renoncer à tout recours aux tribunaux sans savoir combien le fonds de soutien pourra lui verser.Surtout, ajoute David Barthès, attaché du groupe majoritaire au conseil général de l'Ain et responsable de la communication d'Apcet, « le montant consacré par le fonds, 3 milliards d'euros sur 15 ans, est dérisoire par rapport aux sommes en jeu : les responsables publics les chiffrent entre 13 et 18 milliards d'euros pour l'ensemble des collectivité territoriales ». L'ardoise des emprunts toxiques est donc encore loin d'être effacée.60 départements apparaissent touchés par les emprunts toxiques au 31 décembre 2009, si l'on se fie au fichier que s'était procuré Le Monde il y a cinq ans. Et deux collectivités ultramarines : Nouvelles-Calédonie et Polynésie française.Le combat de l'Etat et des collectivités en 5 dates8 février 2013 : le tribunal de grande instance de Nanterre donne raison au département de la Seine-Saint-Denis, qui attaque Dexia Crédit local – la banque franco-belge auprès de laquelle elle a souscrit des emprunts toxiques – au motif que le contrat de prêt a été conclu sur la base de documents ne mentionnant pas le taux effectif global (TEG).25 septembre 2013 : le projet de loi de finances intègre un dispositif destiné à « apporter une solution pérenne et globale au problème des emprunts structurés les plus risqués » ; un dispositif qui protège les établissements de crédit contre des recours éventuels en justice.29 décembre 2013 : le Conseil constitutionnel censure ce dispositif car la validation, telle qu'elle est formulée, recouvre « un champ d'application extrêmement large », ce dont se félicitent les collectivités qui critiquaient une « amnistie bancaire ».17 juillet 2014 : le Parlement adopte un nouveau projet de loi de protection des intérêts de l'Etat, validant la légitimité de ces emprunts.24 juillet 2014 : le Conseil constitutionnel, saisi par le groupe UMP de l'Assemblée nationale, valide la loi, qui est promulguée le 29 juillet.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.03.2015 à 21h47 • Mis à jour le21.03.2015 à 09h27 | Matthieu Goar Dans cette campagne marquée par les débats sur la montée du Front national, Nicolas Sarkozy a accaparé en force les thèmes chers à l’extrême droite. Et le président de l’UMP a encore intensifié son propos lors de son dernier meeting avant le premier tour, vendredi 20 mars, à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne). Entre une dénonciation du « matraquage fiscal » et des mots de soutien aux médecins futurs « fonctionnaires de la Sécurité sociale », il a consacré la moitié de son propos aux questions d’identité et d’immigration. « On n’a pas d’argent, plus d’emplois. Notre système d’intégration est complètement à l’arrêt, car nous accueillons plus de monde que nous ne pouvons en intégrer », a déclaré l’ancien président de la République.Inquiet de la porosité entre les électorats de l’UMP et du FN, M. Sarkozy a défendu une nouvelle fois le modèle de l’assimilation plutôt que celui de l’intégration, où l’étranger « qui nous rejoint vient comme il est ». « Nous voulons garder notre mode de vie. Celui qui nous rejoint doit s’assimiler, adopter notre mode de vie, notre culture. (…) Garde-t-on ses chaussures quand on visite une mosquée à l’étranger ? », a lancé M. Sarkozy, avant de se féliciter d’avoir refusé l’intégration de la Turquie à l’Union européenne et de critiquer l’accord de Schengen, qui a permis « d’abolir les frontières » et, dit-il, de laisser des étrangers venir profiter des « prestations sociales plus généreuses » en France. « Nous souhaitons que ceux que nous continuons à recevoir prennent en compte notre mode de vie, celui que nos grands-parents, nos parents, nous ont transmis et que nous souhaitons transmettre à nos enfants », a-t-il argumenté. Des propos que Patrick Buisson n’aurait pas reniésAprès ces propos, que son ancien conseiller, Patrick Buisson, l’inspirateur du débat sur l’identité nationale, n’aurait pas reniés, le président de l’UMP a aussitôt enchaîné sur sa volonté de mettre en place un « islam de France ». « Ce débat-là, il faut qu’on l’ait pour avoir un islam de France qui intègre les valeurs de la République », a déclaré M. Sarkozy, tout en critiquant à de nombreuses reprises Marine Le Pen pour ses idées économiques « d’extrême gauche » et en répétant que tout élu qui passerait un accord avec le FN serait exclu. « Nous sommes un pays aux racines chrétiennes, qui appartient à une civilisation, la civilisation européenne », a conclu M. Sarkozy. Des déclarations pesées et réfléchies pour contrer le FN à moins de quarante-huit heures d’un vote où Marine Le Pen ambitionne d’arriver devant l’UMP en nombre de suffrages sur l’ensemble du territoire.Depuis le début de ses déplacements dans les départements, le 29 janvier à Tourcoing (Nord), M. Sarkozy a semblé obsédé par le FN. Il s’est d’abord rendu dans les lieux où le Front national progresse, par exemple dans les zones rurales lors d’un déplacement en Bourgogne, le 19 février, mais aussi dans les Bouches-du-Rhône, le 5 mars. Il a ensuite dégainé sa formule du « FNPS » pour appeler les électeurs de droite à voter utile. Sur le fond, il a beaucoup évoqué sa vision d’une « république forte », protectrice d’un « mode de vie » et de « terroirs qu’on ne transporte pas ». Un air de ressemblance avec la campagne de 2012, axée sur la thématique des « frontières ». Lors de cette ultime semaine, Nicolas Sarkozy a encore insisté sur la question de l’identité, jusqu’à provoquer l’incompréhension de sa propre famille. Mardi 17 mars, au cours d’une interview au « 20 Heures » de TF1, le président de l’UMP a affirmé qu’il était opposé au port du voile à l’université et aux repas de substitution dans les cantines scolaires. « Si vous voulez que vos enfants aient des habitudes alimentaires confessionnelles, vous allez dans l’enseignement privé confessionnel », a-t-il répondu à une question.Lire aussi : Nicolas Sarkozy dispute la campagne au FNLa belle unité se fissureEn s’emparant de ces sujets, Nicolas Sarkozy, qui se pose en rassembleur de l’opposition, a réussi à se mettre à dos de nombreuses personnalités de son parti. Même ses plus proches. « Je pense que c’est un sujet qu’on ferait mieux d’aborder après les échéances électorales et pas la veille. On vit dans un climat d’hystérie terrifiant, tout le monde a le devoir d’apaiser et de faire très attention aux emballements électoralistes », a ainsi estimé son ancienne plume à l’Elysée, Henri Guaino, sur France Inter, jeudi 19 mars. Le député des Yvelines a un rôle important dans ce débat, puisque M. Sarkozy lui a confié, le 7 février, la rédaction d’un rapport pour préparer la journée que l’UMP va consacrer à l’islam en avril.Ses adversaires probables à la primaire de l’UMP se sont également opposés à ses opinions en utilisant tous le même registre. « Ne faisons pas de l’extrémisme à tous crins. A l’université, il s’agit d’adultes », a expliqué le maire de Bordeaux, Alain Juppé, au Parisien, jeudi 19 mars. Même analyse pour François Fillon dans les colonnes du Figaro : « L’université a toujours été un espace de liberté et accueille des adultes. On ne peut pas traiter la question des choix religieux de millions de citoyens d’un revers de la main. » Lors d’un échange avec les internautes, l’ancien candidat à la primaire de l’UMP Bruno Le Maire s’est lui aussi dit contre une « nouvelle loi à l’université, parce que ce sont des étudiantes adultes et parce qu’il y a aussi des étudiantes étrangères ». A quelques heures du premier tour, la belle unité s’est légèrement fissurée, et le positionnement de M. Sarkozy promet des débats houleux dans les mois à venir.Matthieu GoarJournaliste au Monde 20.03.2015 à 19h16 | Béatrice Jérôme « Les oranges, c’est pour Patrick », lui lance en rigolant une de ses amies en agitant un sac d’agrumes sur le trottoir d’un quartier de tours HLM de Clichy-la-Garenne. La mise chic, mocassins anglais et cravate de soie, Didier Schuller, le « Monte Cristo des Hauts-de-Seine », comme il se présente dans French Corruption (Stock 2013), un livre écrit par deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, racontant les coulisses du financement occulte du RPR puis de l’UMP par le biais des marchés des HLM du département, éclate de rire. Il a été « vraiment très content » d’apprendre la levée de l’immunité parlementaire de Patrick Balkany, député (UMP) et maire de Levallois, mercredi 18 mars.« La justice va pouvoir enfin s’intéresser au vrai responsable du système », assure-t-il, en rappelant le passé de M. Balkany, président de l’office HLM du département dans les années 1980 et 1990 quand il en était directeur général. Surtout, M. Schuller ne pouvait espérer meilleure nouvelle pour relancer sa campagne contre son adversaire, Rémi Muzeau, candidat UMP aux départementales et suppléant de M. Balkany à l’Assemblée nationale.Made in BalkanyLes deux hommes s’affrontent pour la conquête du canton de Clichy-la-Garenne, s’accusant mutuellement d’être moralement compromis par leur proximité avec M. Balkany. « Muzeau, c’est made in Balkany, attaque M. Schuller, il lui doit tout pour sa carrière ». « S’il y en a un qui fut employé par le maire de Levallois, c’est bien Schuller. Moi je n’ai rien à voir avec Balkany », riposte M. Muzeau, qui arpente le pavé clichois depuis des années en chef de file de l’opposition.La guerre entre MM. Schuller et Muzeau se joue sous l’œil du maire PS, Gilles Catoire, conseiller général sortant et candidat à sa réélection. M. Catoire « compte les points », dit-il, entre ses adversaires de droite, et les renvoie dos à dos en les accusant d’incarner l’un et l’autre « deux branches du balkanysme ». L’édile espère profiter de la division à droite pour garder son siège au conseil général.Aux dernières municipales, M. Muzeau a pourtant failli conquérir la mairie au terme d’une première bataille acharnée entre les mêmes trois acteurs. Candidat UMP, M. Muzeau avait talonné M. Catoire avec moins de 200 voix d’écart et plus de 31 % des voix. Mais, faute d’avoir passé un accord de désistement avec lui pour qu’il accepte de se désister en sa faveur, M. Schuller, arrivé derrière lui au premier tour, s’est maintenu au second. Ce qui a conduit à la victoire de M. Catoire, avec moins de 33 % des voix.IntègreM. Schuller n’en est pas à sa première tentative de conquête à Clichy. En 1994, il avait été élu conseiller général RPR face à M. Catoire. Mais il avait démissionné de son mandat en 1996 pour fuir les poursuites judiciaires contre lui liée à l’enquête sur son rôle dans le financement de son parti. Condamné en 2007 pour financement illégal de ses activités politiques, à un an de prison et à la privation de ses droits civiques, M. Schuller a vu sa condamnation effacée et ses droits civiques rétablis en 2010.M. Schuller affirme « être le seul à pouvoir battre Catoire, comme en 1994 », rappelle-t-il. Il table sur son alliance avec Mireille Gitton, candidate UDI qui se présente en binôme avec lui. Longtemps adjointe (PRG) de M. Catoire, Mme Gitton a quitté la majorité municipale en conflit ouvert avec le maire.Cela n’empêche pas Patrick Devedjian, patron (UMP) du conseil départemental, d’affirmer qu’il « ne souhaite pas »  la victoire de M. Schuller. M. Devedjian soutient M.Muzeau. Pour en attester, le candidat (UMP) clichois tend un tract sur lequel est imprimé une citation du patron des Hauts-de-Seine, où est indiqué son souhait qu’il « intègre », avec sa binôme (MoDem) Alice Le Moal, la majorité départementale. Commentaire de M. Muzeau : « Devedjian a choisi exprès d’écrire “intègre” en m’expliquant que ce n’était pas un mot du vocabulaire de M. Balkany. »Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.03.2015 à 18h57 • Mis à jour le20.03.2015 à 20h16 | Maxime Vaudano Ils disparaîtront en même temps que leurs cantons, à l'issue du second tour des élections départementales, le 29 mars. Les 3 996 conseillers généraux sortants, héritiers d'un mandat existant depuis les années 1830, laisseront leur place à de nouveaux conseillers départementaux, élus en binôme paritaire dans un conseil départemental aux compétences encore floues.Un bouleversement de la paritéComme nous l'avons déjà écrit, ce scrutin devrait entraîner un important renouvellement du personnel politique départemental, notamment en raison de l'instauration des binômes homme-femme. En se transformant en conseils départementaux, les conseils généraux passeront mécaniquement de 18 à 50 % de femmes élues. #container_1326498154188{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1326498154188{ height:500px; } #container_1326498154188 .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } #container_1326498154188 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1326498154188 .subtitre{ display:block; }La parité dans les assemblées élues en France(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({chart:{ renderTo:"graphe_1326498154188", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column"},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Répertoire national des élus / Le Monde", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"percent", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, dataLabels: { style: { textShadow: 'none', fontFamily: "arial" }, align:'center', enabled: true, formatter:function(){ return Highcharts.numberFormat(this.point.percentage,0)+" %" } } }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:100, endOnTick:true, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}],xAxis:{ /*type:"linear",*/ categories:["Conseillers régionaux","Eurodéputés français","Conseillers municipaux","Conseillers communautaires","Députés","Sénateurs","Conseillers généraux"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-60 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true,{series.name} : {point.y} ({point.percentage:.0f} %)', shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"top", align:"center", y:-10},series:[ { name: 'Hommes', data: [944,43,311556,53679,425,261,3289], color: '#0386c3', yAxis: 0 },{ name: 'Femmes', data: [905,31,210393,26803,151,87,707], color: '#F19300', yAxis: 0 }]})};if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Rien ne garantit toutefois que les postes exécutifs (vice-présidences), et à plus forte raison les présidences de départements seront réparties de façon totalement paritaire. Aujourd'hui, ces postes sont encore moins ouverts aux femmes que ceux de simples conseillers. #container_1426694912551 .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } #container_1426694912551 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1426694912551 .subtitre{ display:block; }La parité dans les conseils généraux Les postes exécutifs comprennent la présidence et les vice-présidences de départements.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s);},initCharts = function(){Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({chart:{ renderTo:"graphe_1426694912551", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", "_blank" ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Répertoire national des élus / Le Monde", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { dataLabels:{ enabled:true, formatter:function(){ return Highcharts.numberFormat(this.point.percentage,0)+" %" } }, connectNulls:true, stacking:"percent", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Tous conseillers","Postes exécutifs","Présidences"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", enabled: true, shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, formatter:function(){' + this.x + ''; for(var i = 0; i ' + this.points[i].series.name + ' : ' + this.points[i].point.y + ' ('+Highcharts.numberFormat(this.points[i].point.percentage,1)+' %)'; } return s; }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Hommes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3289 ], [ "", 920 ], [ "", 95 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Femmes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 707 ], [ "", 174 ], [ "", 5 ] ], "color": "#F19300" }]})};if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);70 présidents en campagneMalgré l'exigence de parité dans les candidatures aux élections départementales, selon nos calculs, un peu plus de la moitié des conseillers généraux actuels (51 %) prétendent à un nouveau mandat. Cette tendance est particulièrement forte au PS, qui représente près de 800 de ses 1 438 sortants, dont 35 de ses 49 présidents de département. Toutes étiquettes confondues, 70 des 100 présidents de conseil général sortants se sont relancés dans la bataille. #container_1426849388024{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1426849388024{ height:500px; } #container_1426849388024 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1426849388024 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1426849388024 .subtitre{ display:block; }Qui se représente ?Répartition des conseillers généraux qui se représentent ou non par parti.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1426849388024", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#28beaa","#a2a9ae","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Répertoire national des élus / Le Monde et ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { dataLabels:{ enabled:true, inside:false, allowOverlap: true, padding:0, align:'left', formatter:function(){ return Highcharts.numberFormat(this.y,0)+" " } }, pointPadding:0, groupPadding:0.1, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["PS","UMP et centre-droit","Gauche radicale","PRG","Modem","EELV","Extrême-droite","Autres"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, formatter:function(){' + this.x + ' - '+Highcharts.numberFormat(eval(this.points[0].point.y+this.points[1].point.y),0)+' élus sortants :'; for(var i = 0; i › ' + ' + this.points[i].series.name.toLowerCase() + ' ('+Highcharts.numberFormat(eval(this.points[i].point.y*100/(this.points[0].point.y+this.points[1].point.y)),1)+' %)'; } return s; }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", reversed: true, verticalAlign:"top", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[{ "name": "Ne se représentent pas", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 660 ], [ "", 484 ], [ "", 116 ], [ "", 46 ], [ "", 26 ], [ "", 16 ], [ "", 1 ], [ "", 616 ] ], "color": "#a2a9ae" }, { "name": "Se représentent", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 778 ], [ "", 542 ], [ "", 114 ], [ "", 54 ], [ "", 33 ], [ "", 27 ], [ "", 2 ], [ "", 481 ] ], "color": "#28beaa" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Profil-type : un homme retraité de 61 ansHasard ou non, les conseillers généraux font partie des plus vieux élus. Avec une moyenne d'âge de 61 ans et 10 mois, ils se situent juste derrière les sénateurs (62 ans), et loin devant les conseillers municipaux (51 ans et 11 mois). Résultat : seul un conseiller général sur dix a aujourd'hui moins de 48 ans. #container_1426867158121{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1426867158121{ height:370px; } #container_1426867158121 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1426867158121 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1426867158121 .subtitre{ display:block; }L'âge moyen des différentes catégories d'élus(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1426867158121", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Répertoire national des élus / Le Monde", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", pointPadding:0, dataLabels:{ enabled:true, inside: false, formatter:function(){ return Highcharts.numberFormat(this.y,1)+" ans" }, style:{ textShadow: 'none', color:'#000' } }, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:75, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Sénateurs","Conseillers généraux","Députés","Conseillers communautaires","Eurodéputés","Conseillers régionaux","Conseillers municipaux"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true,enabled: false, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Âge moyen", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 62.03 ], { name:"", y:61.83, color:'#28beaa' }, [ "", 57.15 ], [ "", 57.03 ], [ "", 55.75 ], [ "", 54.86 ], [ "", 51.89 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Le parti qui affiche la plus jeune moyenne d'âge parmi les conseillers généraux est Europe Ecologie-Les Verts : 55 ans. Les élus radicaux de gauche affichent de leur côté une moyenne de près de 64 ans, quand les élus PS ont vécu en moyenne 60 printemps. Les chiffres de l'extrême droite (un peu moins de 58 ans) ne sont pour l'instant guère significatifs, car ils ne sont calculés que sur la base de trois élus en France. #container_1426693392982 .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } #container_1426693392982 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1426693392982 .subtitre{ display:block; }La moyenne d'âge des conseillers généraux sortants(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s);},initCharts = function(){Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({chart:{ renderTo:"graphe_1426693392982", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", "_blank" ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Répertoire national des élus / Le Monde", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { pointPadding:0, groupPadding:0.1, series: { connectNulls:true, stacking:null,dataLabels:{ enabled:true, inside: false, formatter:function(){ return Highcharts.numberFormat(this.y,1)+" ans" },style:{textShadow: 'none'} }, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:80, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["PRG","PCF / Parti de gauche","UMP et centre-droit","Modem","PS","Extrême-droite","Europe Ecologie"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" ans", shared:false,enabled: false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 1, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Moyenne d'âge", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ { name:"", y:64.1, color:'#F96996' }, { name:"", y:62.4, color:'#D40000' }, { name:"", y:60.8, color:'#2C59A8' }, { name:"", y:60.5, color:'#FB6B02' }, { name:"", y:60.1, color:'#F96996' }, { name:"", y:57.3, color:'#04103F' }, { name:"", y:55.2, color:'#80B904' } ], "color": "#0386c3" }]})}; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Une artiste, un marin et trois étudiantsL'étude des catégories socioprofessionnelles déclarées par les élus montre sans surprise une grande prédominance des retraités, dont la plupart ont fait carrière dans l'enseignement. Ils représentent près de 40 % des élus. Suivent les salariés et cadres du privé, puis les enseignants. 127 conseillers généraux se déclarent sans profession. #container_1426844134055 .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } #container_1426844134055 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1426844134055 .subtitre{ display:block; }Les groupes professionnels des conseillers généraux sortants(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1426844134055", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Répertoire national des élus / Le Monde", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { dataLabels:{ enabled:true, inside: false, style:{ textShadow: 'none', color: '#000' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:2000, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear",du privé","Enseignement","Fonction publique","Médical","Agriculture","Professions libérales","Autres professions","Sans profession déclarée","Entreprise publique","Permanents politiques","Ingénieurs","Agents techniqueet techniciens","Journalistes etautres médias","Assistantes sociales","Magistrats","Conseillers juridiques","Etudiants","Propriétaires","Hommes delettres et artistes","Marins"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false,enabled: false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Conseillers cantonaux sortants ", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1574 ], [ "", 627 ], [ "", 346 ], [ "", 343 ], [ "", 240 ], [ "", 187 ], [ "", 138 ], [ "", 127 ], [ "", 127 ], [ "", 89 ], [ "", 80 ], [ "", 47 ], [ "", 28 ], [ "", 15 ], [ "", 9 ], [ "", 6 ], [ "", 5 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ] ], "color": "#28beaa" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Une seule conseillère générale est enregistrée comme artiste : Nelly Heuze est chanteuse lyrique et metteuse en scène en parallèle de son mandat (PS) dans la Sarthe. On trouve également trois étudiants. Outre Jean Sarkozy (28 ans), fils de l'ancien président, élu dans les Hauts-de-Seine, Audrey Jenback (27 ans, UMP, Hauts-de-Seine) et Sabrina Ghallal (33 ans, PS, Marne) sont inscrites sous ce statut. Enfin, le conseil général de Martinique dispose à la tête de sa commission pêche d'un connaisseur, en la personne de Luc de Grandmaison, unique marin parmi les 3 996 conseillers généraux sortants.Quant aux 80 permanents politiques, ils sont pour la plupart issus du PS (33), comme l'ancien premier secrétaire Henri Emmanuelli, et de l'UMP (20), comme l'ancien bras droit de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux.>> A suivre dans l'épisode 2 (semaine du 23 mars) : la France des élus FNCombien de conseillers généraux ?Vous lirez sûrement dans différents articles (y compris au sein du Monde) un décompte différent du nombre de conseillers généraux sortants. C'est parce que ces chiffres intègrent généralement les conseillers territoriaux de Saint-Pierre-et-Miquelon (qui n'est pourtant plus considéré comme un conseil général depuis 2007) et les conseillers de Paris (non élus, car le conseil municipal de la ville de Paris fait également office de conseil général du département de Paris). Nous avons choisi de ne pas les intégrer à nos calculs pour cet article.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.03.2015 à 13h27 • Mis à jour le20.03.2015 à 21h10 La circulation alternée sera mise en place à Paris lundi 23 mars, sauf en cas de baisse de la pollution dans la capitale ce week-end. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a fait cette annonce vendredi 20 mars au soir, après plusieurs jours de passes d’armes avec la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, et les écologistes.D'ici là, les transports publics seront gratuits dès samedi en Ile-de-France, a ajouté Mme Royal.Les échanges s’étaient considérablement tendus au sujet de la circulation alternée, réclamée par Mme Hidalgo et par plusieurs élus franciliens, mais jusqu’ici rejetée par l’Etat. François Hollande est lui-même intervenu dans la journée pour assurer que des décisions seraient prises « dès la fin de l’après-midi ».Vendredi, Anne Hidalgo, avait réitéré sa demande de mise en place de la circulation alternée pour samedi, en raison de la persistance d’un pic de pollution aux particules fines PM10. Ses requêtes avaient jusqu’ici été refusées.Je demande à l’État de prendre les mesures d’urgence prévues par la réglementation, avec la mise en place samedi de la circulation alternée— Anne_Hidalgo (@Anne Hidalgo)require(["twitter/widgets"]);La maire de Paris a aussi demandé à l’Etat de mettre en place le contournement de l’Ile-de-France par les poids lourds en transit, déclarant que « la santé des Parisiens ne se négocie pas ».« Pas respectueux et pas raisonnable », pour Mme RoyalMme Royal avait tenté de justifier le refus de mettre en place la circulation alternée, estimant sur LCP qu’« il ne faut pas prendre de décision intempestive ». Elle a également défendu sur Twitter le bien-fondé de sa ligne en commentant des articles de presse consacrés à se sujet. La ministre a notamment estimé qu’« imposer du jour au lendemain à la banlieue la circulation alternée » n’était « pas respectueux » et « pas raisonnable ».@libe imposer du jour au lendemain à la banlieue la circul alternée : pas respectueux. Demander d'abord aux parisiens de prendre transports.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Mme Royal précisait toutefois que « si le pic de pollution continue », la circulation alternée serait bien organisée lundi.Ces déclarations, loin d’éteindre les critiques, n’ont fait qu’en susciter de nouvelles des élus parisiens, écologistes et socialistes.Vendredi, des membres du Front de gauche et d’Europe écologie-Les Verts (EELV), dont sa secrétaire nationale, Emmanuelle Cosse, se sont ainsi rassemblés devant le ministère de l’écologie pour « demander des mesures d’urgence contre le pic de pollution ». L'adjoint aux transports de la mairie de Paris, Christophe Najdovski, le député Denis Baupin et Mme Cosse — tous écologistes — ont été reçus par Ségolène Royal dans l’après-midi.Rassemblés devant le ministère de l'écologie pour demander des mesures d'urgence contre le pic de pollution http://t.co/oxR47DJ68P— emmacosse (@Emmanuelle Cosse)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi : Lutte contre la pollution : pas de circulation alternée à Paris vendredi« Inconscience écologique »Le matin même, l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot s’était agacée sur Europe 1 du refus de l’Etat d’accepter la demande de la mairie de Paris, voyant dans cette décision « une erreur, incompréhensible et consternante ». Pour la députée EELV de Paris, « c’est de l’inconscience écologique ». Elle s’est également dite « surprise » par les dernières décisions de Ségolène Royal. « Il y a ceux qui ont compris et ceux qui n’ont pas compris la gravité de la situation », a-t-elle ajouté.Une critique que n’a pas laissée passer Ségolène Royal, qui lui a répondu sur Twitter.@CecileDuflot @Europe1 qu'est ce qui a été fait de concret dans la circonscription où elle est élue pour le transport propre tous les jours?— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);@leLab_E1 ce qu'il faut à Paris et grandes villes c'est 1 vraie politique du transport propre pour ts les jours.Pas des décisions punitives.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Plusieurs élus parisiens de gauche avaient également critiqué la décision de ne pas mettre en place la circulation alternée et l’attitude de Mme Royal. « On étouffe et la ministre regarde ailleurs… », a ainsi réagi Christophe Najdovski sur Twitter.Comme ça le gvt refuse application réglementation & mise en place circulation alternée demain. On étouffe et la ministre regarde ailleurs...— C_Najdovski (@Christophe Najdovski)require(["twitter/widgets"]);L’adjoint au maire chargé des sports et du tourisme, Jean-François Martins (groupe radical de gauche, centre et indépendants), ainsi que le maire PS du 10e arrondissement de Paris, Rémi Féraud, ont également interpellé directement la ministre."Hey madame la Ministre y'a un pic de pollution à Paris" - "On verra plus tard là je m'occupe de faire jouer au tennis au Parc des Princes"— jfmartins (@J-Francois Martins)require(["twitter/widgets"]); Damien Leloup et Lucie Soullier Cet article a commencé un peu comme un défi. Pourrait-on voter en toute connaissance de cause si l'on apprenait l'existence des élections départementales deux jours avant le premier tour du 22 mars 2015 ? Peut-on se faire une idée précise des programmes, des candidats, quel que soit le canton, sur le Web ?Nous en avons tiré un mode d'emploi pour ceux qui n'ont rien suivi à cette campagne électorale. Vous ne savez pas qui sont vos candidats, ni même dans quel canton vous habitez ? Pas de panique, voici cinq liens à consulter avant d'aller voter les 22 et 29 mars. Mais d'abord, regardez la vidéo ci-dessous qui vous explique le fonctionnement du vote.1- Dans quel canton j'erre ?Pour faire votre choix, il vous faut tout d'abord savoir quel est votre canton. Car oui, les élections ont beau porter le nom de « départementales », vous votez par canton.Ne comptez pas sur votre carte électorale – qui ne présente que l'adresse de votre bureau de vote – ni sur vos souvenirs : la plupart des cantons ont vu leurs frontières changer lors de la dernière réforme.Si vous habitez dans une grande ville, votre canton porte peut-être son nom. Mais une même ville peut être divisée en plusieurs cantons, un canton peut rassembler plusieurs villes et une ville peut appartenir à plusieurs cantons… Dans tous les cas, mieux vaut vérifier sur notre carte des départements et cantons ce qu'il en est.Le mieux restant de lever les yeux de l'écran de son ordinateur ou de son smartphone, et d'aller fouiller dans son courrier pour retrouver le nom et le numéro du canton inscrits sur les tracts électoraux reçus.Exemple : Si vous habitez à Rousson, dans le Gard, votre canton était celui d'Alès-Nord-Est, qui comportait une partie de la ville d'Alès et plusieurs communes proches. Mais désormais, les habitants de Rousson votent pour élire le représentant du canton de Rousson, qui regroupe de nombreuses communes mais où ne vote désormais plus un seul habitant d'Alès. Facile.2- Qui sont mes candidats ?Bonne nouvelle si vous n'avez pas envie de faire de longues recherches : dans la plupart des cantons, il y a peu de candidats. Plus de la moitié d'entre eux (1 173 cantons sur 2 074) comptent deux à quatre binômes se présentant au premier tour. Pour la liste détaillée, vous pouvez là encore consulter notre carte ou le site de votre département.En revanche, pas de chance si vous êtes inscrit à Marseille-1, qui compte, avec onze binômes, le plus grand nombre de candidats au premier tour.Exemple : Dans le canton de Rousson, trois binômes s'affronteront dimanche : celui de Cathy Chaulet et de Jacky Valy (sortants, PCF), celui de Nathalie Blandina et de Jean-Pierre de Faria (divers) et celui de Niza Girardi et de Daniel Ranc (FN).3- Quel est l'enjeu dans mon canton ?Aujourd'hui, la majorité des conseils généraux est détenue par la gauche. Mais une vague bleue est annoncée à l'issue des élections. La droite, qui contrôle 41 départements sur 101, espère en faire basculer une vingtaine de plus, notamment l'Essonne, l'Allier ou l'Indre-et-Loire.>> Consulter les enjeux de chaque départementLe Front national, favori des sondages depuis le lancement de la campagne, pourrait également tirer son épingle du jeu. Notamment dans le Sud-Est et le Nord, où un certain nombre de candidats du Front national affrontent dès le premier tour une liste de gauche et une liste de droite. Si le FN emporte plusieurs cantons dans ces départements, il pourrait prendre le contrôle de ces conseils généraux.>> Voir aussi le visuel interactif : Dans les Côtes-d’Armor, le FN des campagnes fait son nidBien sûr, les enjeux sont également locaux : financement d'un projet important, maintien ou non de la majorité sortante… La presse régionale est alors le meilleur moyen de faire le point.Exemple : A Rousson, on apprend grâce au site d'actualité locale Objectif Gard que dans ce bastion communiste, le score du conseiller général sortant Jacky Valy face aux candidats frontistes est l'un des principaux enjeux du scrutin.Sur les enjeux au niveau national, lire nos trois bonnes raisons de s'intéresser aux élections départementales4- Où trouver le programme des candidats ?C'est l'étape la plus compliquée, car il n'existe pas de base de données centralisée des programmes de tous les candidats et que tous n'ont pas de site de campagne. Pour les candidats des grands partis, vous pouvez vous faire une idée générale de leur programme sur le site de leur formation – mais cela ne vous dira pas quelle est la position de leurs candidats sur le dossier local qui vous tient à cœur. Par ailleurs, certains se présentent sans étiquette, avec souvent une coloration à gauche ou à droite, mais il est difficile d'en savoir plus.Dans tous les cas, il est plus fiable d'effectuer quelques recherches rapides sur Internet dans votre moteur de recherche préféré, voire sur Facebook, pour vous faire une idée de leurs positions. Mais attention aux homonymes. Pour les éviter, vous pouvez faire une recherche « en expression exacte » sur les deux noms du binôme, par exemple (avec les guillemets) « Jeanne Dupont » + « Jean Durand » : vous obtiendrez alors des pages Web mentionnant les deux candidats.Mais là encore, c'est en général votre quotidien local, votre radio ou votre site d'information régional qui vous fournira les informations les plus détaillées.Exemple : Dans le canton de Rousson, toujours, le binôme PCF Valy-Chaulet n'a pas de site de campagne, ni de page Facebook, mais a donné plusieurs interviews à Objectif Gard où il détaille ses positions. Une recherche en expression exacte sur le ticket Blandina-de Faria permet de lire plusieurs articles détaillés sur leur programme.5- Je peux voter de chez moi ?Non, il faudra impérativement que vous sortiez de chez vous. Sauf si vous n'habitez plus là où vous êtes inscrit, si vous êtes en déplacement les deux dimanches du scrutin (les 22 et 29 mars) ou si vous êtes très bon en négociation. Vous pourrez alors envoyer quelqu'un voter pour vous, pourvu qu'il soit inscrit dans la même commune que vous.Pour cela, vous disposez d'une alliée : la procuration par Internet. Il vous suffit d'imprimer ce formulaire, de le remplir et de le déposer au tribunal d'instance, au commissariat ou à la gendarmerie la plus proche de chez vous ou de votre lieu de travail. Si vous travaillez chez vous et que vous vous faites livrer vos courses, on ne peut plus rien pour vous.N'oubliez pas que la personne que vous envoyez voter pour vous ne vote peut-être pas dans le même bureau que vous.Cependant, pour le premier tour, nous sommes au grand regret de vous annoncer que votre procrastination a eu raison de votre sens civique. Car s'il est légalement possible de faire une procuration à la dernière minute, techniquement, le ministère rappelle qu'il vaut mieux compter trois jours ouvrables pour qu'elle soit prise en compte. Essayez d'y penser avant mercredi 25 mars pour le deuxième tour.— (@)require(["twitter/widgets"]);Post-scriptum adressé aux Parisiens, aux Lyonnais, aux Guyanais et aux Martiniquais : vous ne votez pas. Oubliez tout et allez plutôt voir la mer. Il paraît que la marée sera historique ce week-end sur la côte atlantique.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis et Service politique C’est une drôle de campagne qui raconte une France prête à tout instant à verser dans l’irrationalité. Comme cet homme qui interpelle sa conseillère générale dans le Tarn-et-Garonne, à propos de l’impossible édification de son pigeonnier pour cause de zone inondable. « Qu’est ce que vous allez faire pour moi ? », lance-t-il comme une supplique. Quand l’élue lui répond que cela ne relève pas des compétences du conseil général, il rétorque, désabusé : « Décidément, il n’y a que Marine qui s’occupe de nous… »Drôle d’élection, ces départementales faites de petites scènes locales et de grandes déclarations nationales. Comme celle de Manuel Valls qui dit le 8 mars, lors du « Grand rendez-vous » Europe 1-Le Monde-iTélé, sa « peur » de voir la France « se fracasser contre le Front national ». Les mots brutaux sont faits pour secouer cette gauche qui regarde, sidérée, la vague arriver. Avec ses 61 départements, elle ne peut que repartir laminée du scrutin des 22 et 29 mars. Pour mobiliser ses troupes et les électeurs, le premier ministre a donc délibérément choisi de faire du combat contre l’extrême droite l’enjeu majeur de cette élection, qui peinait jusque-là à démarrer.« Le tandem Budd Spencer-Terence Hill, j’ai du mal à comprendre. Valls fout la trouille à tout le monde en expliquant que le FN va prendre le pouvoir pendant que Hollande explique au contraire que tout va mieux »La stratégie pour mettre cette campagne sur les rails est calculée en haut lieu. Le premier ministre tente le tout pour le tout, en dramatisant la situation, quand François Hollande s’attache de son côté à réinsuffler un minimum de confiance, à quelques jours du scrutin, dans la perspective de lendemains qui chanteraient à nouveau sur le plan économique et social. Division des tâches entre le bon et le mauvais flic. « Manuel Valls fait campagne, vraiment, avec engagement, ténacité, c’est lui qui aura marqué la campagne », souligne-t-on à l’Elysée. « Le président peut moins descendre dans l’arène, même s’il s’est autorisé à le faire, mais il parle plus aux électeurs de l’extrême-droite en général » qu’il ne cible directement le FN. Le choix est osé pour le premier ministre, qui, en s’impliquant autant, prend le risque de subir les conséquences d’une lourde défaite. « Qu’il fasse campagne ou pas, on lui présentera l’addition, résume Philippe Doucet, député PS du Val d'Oise. Autant faire en sorte qu’elle soit la moins salée possible. »Départementales : nationaliser le scrutin est un « choix périlleux »L’efficacité de la méthode ne convainc pas tout le monde au PS. « Leur tandem Budd Spencer-Terence Hill, j’ai un peu de mal à le comprendre, sourit un député socialiste. Valls fout la trouille à tout le monde en expliquant que le FN va prendre le pouvoir pendant que Hollande explique au contraire que tout va mieux. C’est assez difficile de suivre… » Plusieurs responsables, comme Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry, ont regretté que l’on offre à Marine Le Pen le rôle central de la campagne. « Elle l’occupe déjà, il n’y a qu’à regarder les sondages », répond-on dans l’entourage de M. Valls.La campagne aura été marquée par ces vagues d’études plaçant systématiquement le FN à la première place. Omniprésence sondagière et médiatique qui contraste avec l’absence des candidats frontistes sur le terrain, constatée un peu partout. Comme sur ce marché de Villejuif (Val-de-Marne), où tous les candidats chargent les bras des passants de tracts en tout genre, à l’exception du FN. « Ils ne sont pas là, ils ne sont jamais là », assure une militante PS, qui ajoute, amère : « Ils n’en ont pas besoin, il suffit d’allumer la télé le matin pour entendre tous les jours le vice-président du FN, Florian Philippot. »« Plus ils nous tapent, plus nous montons »Même discours au Havre, où Agnès Firmin Le Bodo, conseillère générale UMP et candidate à sa succession, assure, en désignant des panneaux électoraux dans la rue, que « les candidats FN n’ont toujours pas collé leurs affiches à trois jours du premier tour. Les médias se chargent de faire leur campagne électorale alors que nous passons quatre à six heures par jour sur le terrain ! » Les multiples dérapages racistes, homophobes ou autres de candidats investis par le FN n’ont pas enrayé la dynamique de la campagne, qui s’appuie davantage sur un rejet des autres partis que sur un programme départemental que même Jean-Marie Le Pen, invité sur France Inter le 17 mars, est incapable de décliner.Dans leurs meetings, les dirigeants frontistes jubilent, comme Louis Aliot, star d’une soirée le 10 mars à Kintzheim (Bas-Rhin), bourg de 1 600 habitants, où les 200 sièges de la salle des fêtes sont occupés. Le vice-président du FN à l’accent méridional fait rire le public en évoquant « les pantins à la tête de l’Etat » et fait peur en parlant de cette Europe « soumise à des intérêts étrangers ». Surtout, il balaie les stratégies de ses adversaires : « Plus ils nous tapent dessus et plus nous montons. Plus ils nous excluent et plus nous ne ressemblons pas aux autres. » Le FN sait qu’il a très peu de chances de diriger un département. Sa victoire est ailleurs. Il a polarisé le débat autour de son ascension et s’est imposé comme l’adversaire principal pour la majorité, mais aussi pour l’opposition de droite. Ainsi de Nicolas Sarkozy, dont le fait marquant de campagne aura été, dans une interview au Figaro le 2 mars, la reprise du slogan « FNPS », calqué sur la rhétorique de l’« UMPS » de Marine Le Pen et inventé par Jean-François Copé. « Voter pour le FN au premier tour, c’est faire gagner la gauche au second », argue-t-il, jouant de la ficelle du vote utile. Dans les bureaux de la Rue de Vaugirard, les experts de l’UMP, notamment Alain Marleix, député du Cantal, et Eric Doligé, responsable des élections départementales, lui ont fait remonter les chiffres qui s’annoncent excellents pour la droite. L’UMP pourrait contrôler 60 départements, 85 selon les estimations les plus optimistes.Nicolas Sarkozy mise tout sur les départementalesDésireux de prendre part à cette orgie électorale annoncée, les ténors se démultiplient. Bruno Le Maire se rend deux fois par semaine dans les territoires « soutenir les candidats », annonce son agenda. Idem pour les candidats à la primaire, Alain Juppé, François Fillon et Xavier Bertrand, qui prennent le train et la voiture pour dénoncer cette France qui « ne va pas bien car elle n’est pas bien gouvernée » et cette réforme territoriale « sans ambition, ni vision », selon le maire de Bordeaux. Nicolas Sarkozy laboure lui les terres tentées par le vote frontiste. « Ils regardent la même télé que nous. Ils voient que l’on donne plus de place à ceux qui crient et à ceux qui cassent. Ils ont l’impression d’avoir été oubliés. Il faut les écouter », explique-t-il en Bourgogne après avoir visité une étable puis discuté à bâtons rompus avec une dizaine de viticulteurs. Sur les tribunes, il ressort son argumentaire de l’automne 2014 contre l’Europe de Schengen, pour une République des valeurs et de l’« assimilation » et tape sur François Hollande, « l’homme du mensonge », et sur la présidente du FN qui a appelé à voter contre lui en 2012. Mais, écartelée entre la dénonciation du matraquage fiscal et les attaques contre Marine Le Pen, la campagne de l’UMP n’est pas réellement audible au niveau national. C’est l’un des paradoxes les plus frappants de cette élection : la droite n’aura jamais réussi avant le premier tour à faire le récit de cette victoire annoncée.L’UMP, la victoire dans tous les casLa gauche en revanche n’a eu de cesse de mettre en scène sa propre défaite. Les socialistes ont beau alterner entre les tubes Get Lucky des Daft Punk et Happy de Pharrell Williams pour lancer leurs meeting, le cœur n’y est pas vraiment. Un responsable socialiste confesse chaque jour, à mesure que la campagne avance, son angoisse devant la progression irrépressible du FN : « Lorsqu’on débat avec les électeurs tentés par le FN, il n’y a plus aucune prise, plus rien ne marche. A tel point que je finis par me dire parfois qu’il faudrait presque en passer par là, par une victoire de l’extrême droite, et qu’il vaut mieux que cela se fasse au niveau territorial plutôt qu’en 2017. »Le doute a gagné jusqu’aux Côtes-d’Armor, département à gauche depuis 1976, où une génération de Bretons passe la main. « Un parti doit aider à structurer une pensée… Mais aujourd’hui, quand on se réclame du PS, on ne sait pas trop de quel PS il s’agit, ni où il se situe », soupire le vice-président sortant Michel Brémont, qui se dit « bien content d’arrêter » son mandat.Départementales : à Merdrignac, les thèmes FN imprègnent les espritsMartine Aubry pourrait quasiment signer ces déclarations. En campagne à Denain (Nord), le 18 mars, elle est confrontée à la virulence du désamour des sympathisants socialistes pour le gouvernement : « Toi ça va, mais l’autre là, Macron, qu’est ce qu’il a de gauche ? », l’interpelle une électrice en colère. Face à la charge, la maire de Lille, tenante d’une inflexion à gauche de la ligne économique, reste muette, se retenant à grand-peine d’opiner du chef. Dans la matinée, elle s’était entretenue près d’une heure avec Manuel Valls et l’avait quitté peu rassurée sur ses chances d’être entendue après le second tour.Symbole de cette gauche hallucinée, même dans les terres industrielles du Nord-Pas-de-Calais, socialistes, communistes et écologistes font bande à part. La fracture s’étale sur les panneaux électoraux où les affiches des listes se revendiquant de gauche se multiplient, souvent sans logo, brouillant les lignes politiques. Face à ce patchwork de rose, de rouge, de vert, illisible pour les électeurs, toujours le même visuel barré de la flamme frontiste et de la figure de Marine Le Pen. Le Val-de-Marne est le parfait exemple de ces gauches qui n’arrivent plus à s’entendre. La désunion au premier tour dans ce département, l’un des derniers sous la bannière communiste, risque de conduire à des duels FN-UMP au second tour dans de nombreux cantons. Dans cette banlieue rouge – pour encore quelques jours –, l’atmosphère s’est teintée d’une « mélancolie fataliste », selon une responsable écologiste.Départementales : la fin de la banlieue rouge ?Même constat à Angers, où Pierre Laurent a pu mesurer par lui-même la morosité ambiante. « Les gens ont l’impression que toutes les solutions ont été épuisées. L’extrême droite parle comme eux, on sait que c’est une farce, mais ça prend », lui a expliqué Odile Coquereau, candidate pour le Front de gauche. Le secrétaire national du PCF a entendu le message : « Les Français ont le sentiment d’être méprisés, pas écoutés, et ça provoque de l’écœurement. Mais ils sont disponibles pour un débat d’une autre nature », veut-il se persuader.Le sénateur de Paris place beaucoup d’espoir dans les alliances du Front de gauche avec Europe Ecologie-Les Verts, qui représentent 14 % des tickets de son mouvement. Comme une rupture des alliances traditionnelles, Cécile Duflot a appelé au cours de la campagne, dans un entretien à Libération, à la création d’une « force politique » nouvelle rassemblant tous les « progressistes ». Jean-Luc Mélenchon, aux abonnés absents dans les débats, espère lui aussi se relancer grâce à cette alliance qui se dessine en pointillés.la gauche en est réduite à espérer un sursaut de participation dans ce scrutin qui passionne beaucoup les partis, un peu les médias, et quasiment pas les électeursMais pour atténuer la débâcle annoncée, la gauche en est surtout réduite à espérer un sursaut de participation dans ce scrutin qui passionne beaucoup les partis, un peu les médias, et quasiment pas les électeurs. Carole Delga, la secrétaire d’Etat au commerce, qui a multiplié les déplacements en province ces dernières semaines, s’inquiète de ce désintérêt : « J’ai senti l’abstention sur le terrain et ce sont surtout des électeurs de chez nous. Ils disent '“on en a marre, rien ne change pour nous dans notre vie, donc on ne va pas voter”. » Ils sont nombreux, ces militants à raconter les mains qui ne se tendent pas pour saisir les tracts, les portes qui se ferment lors des tournées.Rue de Solférino, on veut croire qu’en nationalisant le scrutin dans le sillage de Manuel Valls, des électeurs de gauche vont se remobiliser. Le discours ressemble furieusement à celui qui précédait les municipales et les européennes. Election après élection, cette foule de sympathisants qui se réfugieraient dans l’abstention commence à ressembler à un électorat fantasmé. Car, le jour où ces citoyens retourneront aux urnes, rien ne garantit qu’ils voteront toujours pour le même camp.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterService politiqueJournaliste au Monde Patrick Roger Un petit pas pour le socialisme mais un grand pas pour celui qui, bien que n’ayant pas en poche la carte du parti du même nom, tenait meeting, jeudi 19 mars, pour les élections départementales. Certes, la salle était modeste, mais elle était pleine. Deux cents personnes s’étaient déplacées à Fresnes (Val-de-Marne), tout autant pour encourager les candidats du PS, dans ce département – un des deux derniers – dirigé par le PCF, que pour écouter la tête d’affiche du jour : Emmanuel Macron.Jamais cette commune, dont la réputation repose essentiellement sur son centre pénitentiaire, n’avait accueilli de meeting électoral du PS. Quant au ministre de l’économie, c’était bien la première fois qu’il battait l’estrade de la sorte. Parce que ni les élus ni les candidats socialistes ne se bousculent pour réclamer sa présence ? Non, assure-t-il, simplement un problème d’agenda.« Va voir les salariés »Alors, ayant réussi à dégager une case dans son emploi du temps surchargé, comment le ministre dont le projet de loi a nécessité l’usage du 49-3 faute d’avoir emporté l’adhésion de sa majorité allait-il passer l’épreuve de la confrontation publique ? Le tour de parole des candidats vient à peine de débuter que, du fond de la salle, un contradicteur le prend à partie sur l’extension du travail du dimanche. Alors que la salle manifeste sa réprobation, lui s’empare du micro, se lève et saisit l’occasion pour défendre, sans complexes, sa loi. « Cette loi, je peux avec fierté te l’expliquer. Va voir les salariés, ils te diront merci si tu leur dis la vérité », conclut-il sous les applaudissements de la salle. Ce sera la seule anicroche.Macron déplore le double jeu du PSSon discours tranche singulièrement avec l’habituelle rhétorique de campagne. Lui explique le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, le pacte de responsabilité, « des choix pas faciles »… Au fil des minutes, le discours gagne en intensité, sans rien céder à la facilité. Il parle de « reconquête », de « fierté », de « droits réels », mais il parle de ce que fait le gouvernement, sans détours, pas de ce qu’il faudrait faire, qui pourrait être fait, qu’il aurait fallu faire…Son auditoire accroche, malgré l’aridité du propos. Le courant passe. Et lui se laisse griser par cette stimulation de la scène, jusqu’à donner du « chers camarades » à son public. C’est par un « je compte sur vous » qu’il conclut son message, salué debout par une salle conquise, qui se presse pour obtenir un souvenir photographique de son passage. L’examen de passage est concluant et lui, visiblement, y a pris goût. Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat La France ne renouera peut-être pas avec son glorieux passé minier, mais elle peut relancer ce secteur où l’or, le plomb, le zinc, l’antimoine ou le tungstène (la fracturation hydraulique nécessaire à l’extraction des gaz de schiste a été écartée) n’ont pas disparu.Le gouvernement veut accompagner une éventuelle relance de ces activités en conciliant deux exigences : rendre compatibles l’exploitation des mines avec des règles de protection de l’environnement de plus en plus contraignantes ; et assurer une meilleure sécurité juridique aux entreprises minières.Les ministres de l’écologie, Ségolène Royal, et de l’économie, Emmanuel Macron, ont lancé, mercredi 18 mars, des « consultations formelles » et publiques sur l’avant-projet de loi de réforme d’un code qui date de 1810.Démarche assez rare, le texte a été élaboré par un conseiller d’Etat, Thierry Tuot, après des mois de concertation au sein d’un groupe de travail, qui a réuni des représentants de l’Etat, des juristes, des entreprises, des collectivités locales, des syndicats et des associations écologistes. Le gouvernement souhaite présenter un projet en conseil des ministres « avant la fin de l’année », indique-t-on dans l’entourage de M. Macron. La réforme devrait être faite par ordonnances.L’affaire Shell en Guyane comme point de départC’est la polémique suscitée par l’octroi des projets d’exploration pétrolière de Shell au large de la Guyane, qui avait poussé le gouvernement à rouvrir le dossier en juillet 2012. Les opposants à cette campagne de forages jugeaient que la majorité précédente avait fait la part trop belle aux entreprises, au mépris de la protection de la faune et de la flore.Le gouvernement Ayrault avait confié une première mission à M. Tuot sur le code minier. La réforme a pris du retard en raison du limogeage sans préavis de deux ministres, Delphine Batho (écologie), en juillet 2013, et Arnaud Montebourg (économie), en août 2014, de la complexité des enjeux et d’oppositions tranchées sur certains points entre industriels et écologistes.Le texte soumis aujourd’hui au débat compte 47 articles, soit deux fois moins qu’une première mouture datant de la fin 2013. Il réaffirme d’emblée le maintien du modèle minier français dans lequel l’Etat délivre les titres d’exploitation et où les ressources du sous-sol restent propriétés publiques. Il n’a jamais été question d’accorder aux particuliers la propriété du sous-sol, comme c’est la règle aux Etats-Unis.Renforcer les protectionsSi le gouvernement a écarté l’idée de fusionner le code minier avec celui de l’environnement, il veut renforcer les protections et associer les riverains des projets très en amont des travaux miniers. Ainsi leur ouverture sera soumise aux mêmes règles – contraignantes – que celles qui s’appliquent aux « installations classées pour la protection de l’environnement » (ICPE).Les exploitants devront faire davantage d’efforts pour réparer les dégâts causés par leurs activités et la loi prévoit de renforcer les droits à indemnisation de ceux qui en ont été victimes, même si les exploitants ont disparu.Pour les exploitations minières, il est prévu d’assurer « le haut niveau de sécurité juridique qu’elles requièrent », indique le gouvernement. La loi crée un Haut Conseil des mines où toutes les parties prenantes pourront débattre, ainsi qu’un « schéma national de valorisation et de préservation des ressources minérales et fossiles » (mis à jour tous les dix ans) qui définira ce qui sera exploitable ou non, où, et dans quelles conditions.Quant à la fiscalité minière, elle sera rénovée sur la base des propositions remises par plusieurs services d’ici à l’été, notamment par l’inspection générale des finances. Objectif : une « meilleure répartition des produits fiscaux entre l’Etat et les collectivités ».Des compétences, mais souvent en jachèreLa France a de grandes compétences minières, mais elles sont souvent en jachère. La dernière mine de fer a fermé en 1998, le charbon s’est éteint en avril 2004, d’autres minerais ont suivi au fil des ans.Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a perdu de son lustre d’antan, mais il dispose d’un patrimoine d’études considérable. L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) peut apporter aussi un appui irremplaçable pour les ressources marines.Total ou la compagnie de géophysique CGG ont également de grands savoir-faire, mais ils les exploitent à l’étranger. La société Eramet, qui extrait le nickel et le manganèse, est pour sa part à la peine. Et Areva souffre, entre autres maux, de l’effondrement de l’uranium et des incertitudes sur l’avenir du nucléaire.Le gouvernement avait envisagé, en 2012, la création d’une Compagnie nationale des mines de France. Ce projet, alors défendu par Arnaud Montebourg, a été remis à plus tard, les pouvoirs publics n’ayant pas tranché sur la nécessité de créer une telle société publique. Quant aux experts, ils sont divisés sur la rentabilité – et donc l’intérêt – de l’exploitation minière en France. : Montebourg retourne au charbonJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.03.2015 à 19h31 • Mis à jour le19.03.2015 à 20h55 L'Assemblée nationale a décidé de maintenir son agrément aux groupes d'amitié parlementaires avec des pays jugés non démocratiques, notamment à celui avec la Syrie. Le bureau de la chambre basse précise néanmoins qu'elle ne souhaite pas que leur activité puisse être interprétée comme une caution du gouvernement en place, précise-t-il dans un communiqué diffusé jeudi 19 mars.Cette mise au point de l'institution est une conséquence directe du déplacement controversé, à la fin de février, de quatre parlementaires français en Syrie. Trois d'entre eux s'étaient alors entretenus avec le président Bachar Al-Assad. Une initiative vivement dénoncée par l'exécutif français. Le président du groupe socialiste de l'Assemblée, Bruno Le Roux, s'était déclaré favorable à une « suspension » du groupe d'amitié France-Syrie.Lire aussi : Les zones d’ombre d’un voyage « privé » à DamasAu début de mars, son président, le socialiste Gérard Bapt, qui avait fait partie de la délégation à Damas, avait aussi plaidé en ce sens. « Il peut en effet sembler contradictoire de ne plus avoir de relations diplomatiques avec la Syrie de Bachar Al-Assad et de maintenir un groupe d'amitié. Mais il reviendra à l'Assemblée nationale (…) de statuer sur ce sujet », avait estimé de son côté le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis. 18.03.2015 à 16h44 • Mis à jour le18.03.2015 à 16h56 | Alexandre Pouchard Le bureau de l'Assemblée nationale a levé, mercredi 18 mars, l'immunité parlementaire du député UMP des Hauts-de-Seine Patrick Balkany. Celui qui est également maire de Levallois-Perret, mis en examen en octobre pour « blanchiment de fraude fiscale » et « corruption », a aussitôt répondu à cette décision dans un communiqué.Assurant ne s'être « jamais prévalu de [son] immunité parlementaire pour [s'opposer] à des démarches engagées au cours des enquêtes », avoir « toujours répondu aux questions qui [lui] ont été posées » et ne s'être « jamais opposé aux différentes perquisitions », il s'est interrogé sur le bien-fondé de la requête des juges.Lire : Tout comprendre à l’affaire BalkanyCe qu'il a dit :Prenant « acte » de la décision du bureau de l'Assemblée nationale, Patrick Balkany suggère des motivations politiques de la part des juges.« L'instruction n'ayant jamais été entravée de quelle que [sic] manière que ce soit par mon statut de parlementaire, force est donc de se demander ce qui a conduit les magistrats à solliciter la levée de mon immunité, précisément dans la semaine précédant le premier tour des élections départementales. »Pourquoi c'est trompeurUne demande déposée le 11 févrierAncien conseiller général mais non candidat aux élections départementales dans le canton de Levallois-Perret, Patrick Balkany feint de découvrir la démarche des juges et fait le lien avec le contexte électoral. Pourtant, la demande de levée d'immunité parlementaire par les juges Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon ne date pas d'aujourd'hui. Comme l'avait révélé Le Monde le 3 mars, elle a été déposée dès le 11 février.La date de la décision a ensuite été fixée par le bureau de l'Assemblée nationale, composé de parlementaires de tous bords politiques. Quelques jours avant, une commission présidée par la vice-présidente Catherine Vautrin (UMP) a auditionné M. Balkany. Sur la base de son rapport, les députés ont décidé mercredi à l'unanimité de lever son immunité.Une demande argumentéePatrick Balkany met en avant sa bonne foi, rappelle qu'il a déjà répondu aux convocations des juges et accepté la perquisition de son bureau de maire. Il aurait effectivement pu s'y opposer en mettant en avant son immunité parlementaire, comme d'autres l'ont fait avant lui (Serge Dassault, Jean-Noël Guérini...). Cette immunité permet notamment au législateur d'être protégé de pressions de la part du pouvoir politique, judiciaire ou venant d'intérêts privés et d'assurer ainsi son indépendance face au vote.Lire : Qu'est-ce que l'immunité parlementaire, levée pour Balkany ?Pour autant, les magistrats ont bien motivé leur demande sur le fond et la levée de l'immunité a un but précis. Suspectant les époux Balkany d'être les bénéficiaires d'un « schéma sophistiqué de fraude » qui lui aurait notamment permis d'acquérir deux somptueuses villas à Saint-Martin et au Maroc, ils ont rédigé un argumentaire de neuf pages dont Le Monde a pris connaissance. Ils y expliquent notamment vouloir retirer à Patrick Balkany son passeport pour qu'il ne puisse pas quitter le territoire français, « afin d'éviter qu'il ne soustraie des éléments de preuve ou fasse pression sur des témoins ». L'enquête est en effet en cours à l'étranger, comme au Maroc, en Suisse, à Singapour ou encore au Liechtenstein. Contrairement à une convocation, à laquelle le parlementaire peut choisir de se rendre ou non, ces démarches coercitives, de même qu'une garde à vue par exemple, ne sont possibles qu'avec l'accord de l'Assemblée nationale et donc avec la levée de l'immunité parlementaire.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.03.2015 à 15h49 Entre un MoDem qui peine à se réiventer et une UDI tentée par la droite, le centre n'a jamais été aussi flou et aussi peu présent dans les débats. Ses représentants se sont peu exprimés pendant la campagne électorale, et ont majoritairement choisi de s'allier avec l'UMP.Le choix de l'alliance à droite L'Union des démocrates et indépendants (UDI), créée fin 2012, a élu en novembre Jean-Christophe Lagarde, le successeur de son fondateur Jean-Louis Borloo, retiré de la vie politique depuis le printemps 2014. Un temps tiraillée entre sa volonté d'indépendance et la tentation de s'allier avec l'UMP et/ou le Modem, l'UDI a fait le choix de s'allier avec des candidats UMP.Elle apparaît aujourd'hui comme une force non négligeable sur l'échiquier politique, et Jean-Christophe Lagarde ne fait pas mystère de son souhait de présenter un candidat à la présidentielle de 2017.Lire aussi : Que pèse au juste l'UDI ?Le MoDem a lui aussi choisi l'alliance à droite. Le parti de François Bayrou (qui a voté François Hollande à la présidentielle) n'a formé aucune alliance à gauche. Les 342 candidats MoDem seront majoritairement en binôme avec l'UMP ou l'UDI, une cinquantaine de binômes seront purement étiquetés MoDem. Les appels du pied de Manuel Valls en direction du centre sont pour l'instant restés lettre morte. François Bayrou a d'ores et déjà prévenu qu'il soutiendrait Alain Juppé face à Nicolas Sarkozy dans la bataille de la primaire à l'UMP.Une critique récurrente de la proportionelleFrançois Bayrou est un des plus fervents critiques de ce scrutin qui, expliquait-il encore début mars, « sous un certain seuil, empêche la représentation, mais au-dessus, multiplie la représentation ». Et de pointer les risques qui pèsent en cas de percée du Front national aux départementales.Lire aussi : Face à la menace FN, François Bayrou veut la proportionnelleUne couverture électorale en reculLe nombre de candidats est en chute par rapport aux dernières élections cantonales, en 2011. Pour cette échéance, les binômes portant les couleurs de l'UDI et du MoDem exlusivement ne couvrent pas plus de 10 % des cantons.Un sondage IFOP pour le Journal du dimanche, publié mi-février, révèle que 8 % des Français souhaitent une victoire des candidats du MoDem, contre 25 % pour les candidats UMP-UDI. Voir notre infographie : Les enjeux département par département 18.03.2015 à 15h46 A quelques jours du premier tour des élections départementales, le 22 mars, la série de sondages plaçant le FN en tête des intentions de vote ferait presque oublier que l'UMP sera vraissemblablement le grand gagnant de ce scrutin. La droite, qui compte 40 départements sur 101, veut en reprendre une vingtaine à la gauche pour s'emparer des deux tiers des conseils généraux. Pourtant, l'UMP ne s'est pas lancée dans la campagne en ordre resserré. Ses membres se divisent, notamment, sur la question du « front républicain ».  « Vote utile » et pression fiscale au coeur d'une campagne sans entrain  L'UMP a placé la fiscalité au cœur de sa campagne en se basant notamment sur une note de Jérôme Chartier, député du Val-d'Oise, qui dénonce les hausses d'impôts mises en place sous François Hollande. Son argumentaire, présenté début mars, a été repris par les candidats sur le terrain pendant la campagne. Comme lors des élections municipales de 2014, l'UMP a l'intention d'utiliser cette note pour contrer les candidats socialistes au niveau local.Lire aussi : Les hausses d’impôts, au cœur de l’argumentaire de l’UMP pour les départementalesAutre thème de campagne, bien moins porteur, celui du « vote utile ». La tentation du vote frontiste est suffisamment forte chez les électeurs de droite pour effrayer les cadres de l'UMP. Ceux-ci sont donc priés d'inviter les électeurs à contenir leur frustration et à ne pas voter Front national, ce qui ne peut, selon Nicolas Sarkozy, que favoriser le PS.Lire aussi : Sarkozy et le « FNPS » : un argument classique à droiteStopper la fuite des voix vers le FN ?Officiellement, l'UMP campe sur la position du « ni ni », adoptée par le bureau politique du parti en février, pour le second tour de l'élection législative partielle du Doubs. Cette position avait été définie par Nicolas Sarkozy, sous l'influence de Patrick Buisson, son ancien conseiller venu de l'extrême droite. Pour les observateurs, il s'agit d'une conséquence directe de la porosité croissante entre électeurs UMP et électeurs du FN.Celle-ci est de plus en plus forte, malgré ce que pourrait laisser penser l'emploi de l'expression « FNPS » par certains dirigeants du parti. Selon une étude, lors de la législative partielle du Doubs, début février, 49 % des électeurs du candidat UMP au premier tour ont fait le choix du FN au second – un niveau bien plus élevé que pour le PS. Nicolas Sarkozy, nouveau chef de l'UMP, a fait de la reconquête de cet électorat une priorité. Lire aussi : Comment le « ni-ni » s’est imposé à l'UMP ?Mais les divisions internes risquent de rejaillir entre les tenants du «ni-ni » (tels Laurent Wauquiez ou Bruno Le Maire) et ceux du « front républicain » (Nathalie Kosciusko-Morizet ou Alain Juppé) dans le cas de seconds tours PS-FN. Les débats internes s'annoncent encore plus tendus lors des « troisièmes tours », lorsqu'il s'agira d'élire les présidents de conseils départementaux, jeudi 2 avril.M. Sarkozy refuse tout accord avec le FN et assure que tout élu de son camp passant une alliance avec ce parti serait exclu. En privé, des ténors de l'UMP redoutent que des conseillers départementaux de leur parti nouent une alliance avec le parti lepéniste dans les départements où aucun parti ne disposerait d'une majorité absolue à l'issue du second tour. De quoi alimenter la fracture entre l'aile modérée et l'aile droitière de l'UMP.Lire aussi : L’électorat de l’UMP attiré par les thèses du FNUn échauffement pour la primaireL'échéance des départementales est pour le parti l'occasion de lancer officiellement la campagne pour la primaire, qui déterminera en 2016 qui sera le candidat de l'UMP pour la présidentielle de l'année suivante. Le retour de Nicolas Sarkozy dans le jeu politique n'a pas pour l'instant suscité le raz-de-marée escompté, faute d'idées nouvelles et d'une équipe étoffée pour y réfléchir. L'ancien président tourne autour des mêmes thèmes : renégociation de l'espace Schengen, défiscalisation des heures supplémentaires, lutte contre l'assistanat…Mais aucune piste neuve pour faire baisser le chômage ou augmenter le pouvoir d'achat. Pis, chez les sarkozystes, beaucoup disent ne plus reconnaître leur « Nicolas », celui des formules chocs et des propositions audacieuses. La campagne pourrait être toutefois l'occasion de « remettre la machine en marche ». Lire aussi : Et si Sarkozy n’était plus « Sarko » ? et La semaine où Sarkozy a perdu de son auraAlain Juppé bénéficie de son côté d'un regain de popularité à droite comme à gauche. Le maire de Bordeaux s'est officiellement lancé dans la course à l'Elysée fin janvier, en débutant une série de déplacements dans l'optique de la présidentielle de 2017, et au cours desquels il se démarque le plus souvent des positions de Nicolas Sarkozy. Ses déclarations sur l'opportunité d'une alliance de la droite et du centre pour faire barrage au FN divisent néanmoins la base militante de l'UMP. Lire aussi : Alain Juppé entre en primaire et Juppé à contre-courant de la base UMP 18.03.2015 à 12h37 | Bertrand Bissuel Le financement des lieux de culte devrait être rendu plus transparent, grâce à une « meilleure traçabilité » des flux d’argent ayant permis la construction d’édifices religieux. C’est l’une des principales recommandations du « rapport d’information » adopté à l’unanimité, mardi 17 mars, par la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales – un organe dans lequel siègent des élus issus de tous les groupes. Coordonné par Hervé Maurey (UDI-UC, Eure), ce rapport entend « relayer une demande des élus locaux », qui sont nombreux à réclamer un contrôle renforcé.Une telle préconisation vaut pour toutes les confessions, précise M. Maurey, mais elle concerne, au premier chef, l’islam, « la deuxième religion du pays », qui reste confronté à « un retard historique en matière d’immobilier cultuel », selon l’une des personnalités auditionnées dans le cadre de la réalisation du rapport.Etant « en phase de rattrapage », les musulmans veulent édifier des mosquées, en particulier « dans les zones urbanisées et dans les grandes métropoles » où les besoins s’avèrent les plus importants, ce qui n’est pas forcément regardé d’un œil favorable par tous les riverains. Pour contribuer à « l’apaisement dans le déploiement de certains projets », il conviendrait donc de faire la lumière sur les sommes d’argent qu’ils ont mobilisées : le rapport suggère d’obliger les maîtres d’ouvrage à « produire un plan de financement avec un contrôle de l’origine des fonds par un commissaire aux comptes ».Dons des fidèles« Nous n’avons aucune information (…) sur la manière dont les lieux de culte sont financés, en premier lieu les mosquées », déclare M. Maurey, dans un entretien à Libération de mercredi. Or, ajoute-t-il, « nous avons besoin de savoir si certains doutes sont fondés ou non », en faisant une allusion – très vague – à des interrogations de Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy. Le rapport, de son côté, relève la difficulté à « identifier précisément l’origine des fonds des porteurs de projets (…), notamment lorsqu’il s’agit d’espèces ».En revanche, M. Maurey ne souhaite pas, à ce stade, que la France s’inspire de l’Autriche, qui vient d’interdire les financements étrangers pour édifier des mosquées. Lors d’un déplacement à Strasbourg, le 3 mars, Manuel Valls avait déclaré que « des solutions existent en France lorsque des responsables cultuels cherchent un soutien et des moyens pour construire un lieu de culte ou un centre culturel ». « Je souhaite que ce réflexe consistant à demander le soutien d’Etats étrangers se perde », avait-il ajouté.Le rapport de M. Maurey tord le cou à une idée très répandue : les subsides accordés par des pays tiers « vers des lieux de culte musulmans en France ne représentent qu’une part minoritaire du financement total des cultes, assurés en majorité par les dons des fidèles ». En règle générale, l’argent octroyé par ces Etats porte « sur des projets d’envergure mais (…) ponctuels » et les flux sont déclarés à l’administration. Parmi les principaux bailleurs de fonds figure l’Algérie dont les aides financières en faveur des musulmans de France ont atteint 1,8 million d’euros en 2013. Le Maroc, lui, a versé « environ 4 millions d’euros » dont grosso modo un tiers pour la construction et la rénovation de mosquées (Saint-Etienne, Strasbourg, Blois, Evry…). L’Arabie Saoudite a également mis la main à la poche pour celle de Mantes-la-Jolie (Yvelines).Mais l’essentiel du financement des lieux de prière provient de donateurs privés (particuliers, organisations non gouvernementales), de l’entraide entre associations, de prêts et du soutien apporté par les fédérations musulmanes, énumère M. Maurey.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Lucie Soullier En haut des marches, Nasreddinne Yahya salue son public. Son meeting devrait déjà avoir commencé, mais il savoure chaque bonjour. Et « le tramway a eu un bug », alors il fallait bien attendre les retardataires, qui arriveront pour certains plus d’une heure après le rendez-vous fixé. Il regarde les 150 chaises disposées dans le gymnase El Ouafi de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et son sourire en dit long. Nasreddinne Yahya a rempli son Zénith.Dans la salle, tout le monde se salue, bises et mains sur la poitrine. Ils se connaissent tous, ou presque. Lui, les connaît vraiment tous. Impliqué dans la vie associative et professeur des écoles à La Courneuve, le voilà aujourd’hui candidat aux élections départementales, sur une liste citoyenne : « Ensemble, construisons “un notre” 93 ». Et c’est pour les soutenir, lui et son équipe de campagne, que la cité s’est déplacée.Sortir des clichés« Applaudissez-vous d’être là », lance Abasse Alhamidi, le directeur de campagne. Il faut dire que ce n’était pas gagné. Difficile de mobiliser sur l’ensemble du canton, à Dugny et au Bourget. Dans la salle, tous sont de La Courneuve, la très grande majorité de la cité des 4 000. « C’est déjà ça si on arrive à faire baisser un tout petit peu l’abstention à La Courneuve », soutient Nabil Mayouf, suppléant de Nasreddinne Yahya. C’est gagné pour Daby Coulibaly. A 29 ans, cet agent comptable ira voter pour la première fois, le 22 mars.Pourtant, se présenter n’a pas été une étape pas si évidente à franchir pour M. Yahya. « Je ne voulais pas faire de la politique, mais par défaut j’ai bien dû y aller », explique-t-il. Car l’ancien sympathisant communiste ne se reconnaissait plus dans les partis traditionnels. « Cela fait des décennies que l’on entend les mêmes discours et on attend toujours que La Courneuve sorte des clichés. »Il a d’abord voulu changer les choses au niveau associatif, en organisant par exemple la Dictée des cités en septembre 2014, ou par l’éducation, à travers son métier. Mais « ceux qui décident, finalement, ce sont les élus », a-t-il fini par se résoudre. Alors sa popularité est devenue une responsabilité : à 31 ans, il devait le faire « pour les petits ». Et les plus jeunes le suivent, au vu de l’âge moyen du gymnase. « Je pourrais donner le nom de chacun », lâche-t-il à la tribune.« Ils ne croyaient pas qu’on irait jusqu’au bout »Nasreddine Yahya enseigne à la cité des 4 000 de La Courneuve. Dans l’école Joséphine-Baker qui a été construite à l’emplacement exact de l’immeuble où il a grandi. La barre Ravel, détruite en 2004. « C’est fou le destin. » Mais le destin, il l’a un peu provoqué. Après une escale à Paris, près de la place Stalingrad, il est revenu à La Courneuve. Pour montrer qu’on pouvait réussir ici. D’ailleurs, sur l’estrade de son meeting, se succèdent responsables associatifs, professeur, médecin… Tous venus de Seine-Saint-Denis pour soutenir la liste sans étiquette, citoyenne, mais tendance de gauche devine-t-on aux huées qui accompagnent l’évocation de l’UMP dans le gymnase. « Nous, on a baigné dans la gauche, explique M. Yahya. Mais les intérêts partisans empêchent l’essor de la Seine-Saint-Denis. »Ne craignent-ils pas de faire perdre des voix à la gauche, et qu’elle ne passe pas le premier tour ? « Il est hors de question que demain, ils nous reprochent leur propre échec, met en garde Djafare Alhamidi, un des piliers de l’équipe de campagne. Les jeunes de Seine-Saint-Denis ne se sentent pas représentés par eux, il n’y a qu’à voir l’abstention. » S’il n’est pas candidat cette fois, il amène son expérience passée : celle des municipales de 2014 où il était inscrit sur une liste citoyenne.Pour l’équipe de campagne, tous des amis d’enfance, l’aspect citoyen de la démarche est important. « Le but n’est pas d’en faire un métier », souligne le supplétant, Nabil Mayouf, chauffeur de taxis. Mais « qu’on arrête de nous prendre pour des spécialistes des fêtes de quartiers et des barbecues. On a des idées et on va les défendre. » La petite équipe citoyenne est venue mettre un coup de pied dans le jeu de cartes des grands partis. « Ils ne croyaient pas qu’on irait jusqu’au bout », sourit-il. Petite équipe deviendra grande.« Islamiste »Lui avait soutenu Stéphane Troussel, actuel président socialiste du conseil général, en 2008. Déçu, M. Mayouf prône désormais « l’émancipation citoyenne » : non partisane, non encartée. Alors oui, cela pose quelques difficultés, notamment financières. Dans l’équipe, « chacun met 50 euros par mois. Et on a demandé aux gens de donner ce qu’ils avaient au premier repas citoyen ». Tout est compté, donc les affiches déchirées les affectent particulièrement. « On a même découpé mes yeux et ma bouche, raconte M. Yahya. Et pauvre Troussel [qui se présente aussi à La Courneuve], ils lui ont fait une dent noire. » Pour leur première campagne, ils apprennent aussi à encaisser les coups. « Je ne me suis jamais fait autant insulter de ma vie », soupire le candidat.La pire attaque, il la raconte avec colère. « Islamiste. » On l’a accusé de vouloir imposer la viande halal dans les cantines. « Moi, alors que je suis professeur des écoles de la République. » A l’accusation de communautarisme, il répond qu’il n’a jamais mis sa religion en avant dans cette campagne. Qu’il n’est pas là parce qu’il est musulman, mais parce qu’il a la nationalité française. « Alors, c’est qui le plus communautaire ? »« On fait ça pour que nos petits frères aillent plus loin »Pour Nasreddinne Yahya, « on ne peut combattre le Front national qu’avec un programme ». Alors il appelle les présents à lire le sien. D’ailleurs, pour prouver qu’il mise sur ses idées et non sur sa popularité, il montre son tract. « Une toute petite photo » contre des lignes et des lignes de programme, comme pour prouver, s’il le fallait encore, que sa candidature est légitime.Que propose-t-il ? Un plan d’urgence pour l’école, la construction de structures adaptées aux personnes âgées et aux handicapés, 4 000 places en crèches supplémentaires… Des projets ambitieux, à l’image de « l’argent que l’Etat doit » à la Seine-Saint-Denis. Car la première chose qu’il réclame est la compensation totale des dépenses sociales mises à la charge des département depuis 2004. « Je ne vais pas vous mentir, sans cet argent, on va continuer de stagner », lance-t-il à la salle. Gagner le 22 mars, il n’y pense même pas. « Ce sera juste un premier pas », insiste M. Yahya. Evidemment, il aimerait faire un bon score. Mais sinon, ce sera pour la prochaine fois. Ou celle encore d’après. « Nous sommes allés plus loin que nos grands frères, et on fait ça pour que nos petits frères aillent plus loin que nous », explique Djafare Alhamidi. Les fruits de leur engagement, cette génération ne les récoltera peut-être pas. « Ce n’est pas évident à expliquer aux gens », admet M. Alhamidi.Mebrouka Hadjadj, candidate aux côtés de Nasreddine Yahya explique quelle s’est « mise sur la liste des jeunes pour passer le flambeau à ceux qui le passeront à leurs enfants » A 56 ans, elle ne peut pas monter sur l’estrade, car « rien n’est adapté aux handicapés ». Ce qui ne l’empêche pas d’appeller à la mobilisation citoyenne dans un slam, où elle fait entendre sa colère contre la discrimination. « Ils nous mettent tous dans le même panier, entassés dans des cités/On est montrés du doigt, pourquoi on est montrés du doigt ? »Refus du clientélismeEt le discours prend dans la salle auprès de Mohamed Bensaïd. Né en France il y a 29 ans, il se sent toujours considéré comme un étranger. Alors il va voter pour avoir une vraie voix. « Y’en a marre d’être des moutons, nous aussi on veut être des bergers. » Des bergers qui chantent eux aussi La Marseillaise à la fin d’un meeting.« Voter pour moi, c’est voter pour dans 20-30 ans. » Nasreddinne Yahya sait que son slogan est difficile à entendre. « Les gens ont des problèmes dans leur quotidien, alors ils votent pour celui qui leur promet un logement ou un travail. » Un clientélisme auquel il refuse d’adhérer. « Je ne travaille pas dans l’immobilier », plaisante-t-il. Ce qu’il sait faire, en revanche, c’est « accompagner les gens pour qu’ils s’en sortent » Dalila, 46 ans, est consciente que « Didine » ne pourra pas lui trouver l’appartement qu’elle attend, en dessous du deuxième étage pour des raisons médicales. Elle votera tout de même pour lui parce qu’elle n’a jamais rien vu bouger à La Courneuve, « à part le paysage ». Car si les barres sont tombées, le département reste le plus pauvre de France. Le plus jeune aussi, souligne le candidat. « On y arrivera. Regardez le Front national, ils ont mis trente ans. » Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.03.2015 à 09h39 • Mis à jour le18.03.2015 à 17h27 | Hélène Bekmezian Une seule demande aura suffi. Alors que les juges avaient dû s’y reprendre à trois fois pour faire lever l’immunité parlementaire du sénateur UMP Serge Dassault, de nouveau épinglé par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique pour une irrégularité patrimoniale, celle du député UMP Patrick Balkany n’aura pas résisté longtemps. Mercredi 18 mars au matin, le bureau de l’Assemblée nationale a décidé de lever son immunité parlementaire à l’unanimité, sur la base du rapport de la vice-présidente UMP, Catherine Vautrin (Marne).Lire : Pourquoi les juges demandent la levée de l’immunité parlementaire de Patrick BalkanyMis en examen pour corruption passive, blanchiment de corruption et blanchiment de fraude fiscale, le maire de Levallois-Perret est dans le viseur des magistrats du pôle financier. Ceux-ci aimeraient notamment lui retirer son passeport pour qu’il ne puisse pas quitter le territoire français, « afin d’éviter qu’il ne soustraie des éléments de preuve ou fasse pression sur des témoins », comme ils le formulent dans leur demande adressée au parquet financier. Une mesure coercitive qui ne peut être effectuée sans la levée de l’immunité de l’élu.C’est la première fois, depuis 2012, que l’Assemblée accède à une telle demande des juges contre l’avis de l’intéressé – Patrick Balkany avait même écrit, mardi, au président de l’Assemblée, Claude Bartolone, pour plaider sa cause. En avril 2014, la levée de l’immunité de l’UMP Bernard Brochant avait été refusée à 12 voix contre 8 tout comme celle de son collègue Lionnel Luca, refusée à l’unanimité en mai de la même année. Seule celle du député UMP Philippe Briand avait été levée, en janvier dernier, mais à la demande de l'intéressé.Lire le décryptage : Qu'est-ce que l'immunité parlementaire ?« Jeté aux chiens »Patrick Balkany n'a pas tardé à réagir : dans un texte publié sur sa page Facebook, il dit sa douleur d'être ainsi « jeté aux chiens », dénonçant « une sorte de justice en place publique qui rappelle les plus sombres périodes de notre histoire ». Le député use de sous-entendus, s'interrogeant sur « ce qui a conduit les magistrats à solliciter la levée de [son] immunité précisément dans la semaine précédant le 1er tour des élections départementales », oubliant au passage de mentionner que la requête des juges est datée du 11 février.Lire : Tout comprendre à l’affaire Balkanybody { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.tt2_capital{ line-height:3.2rem; padding: 0 20px;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Résumé de l'affaire Le député UMP des Hauts-de-Seine et maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, a été mis en examen le 21 octobre pour « blanchiment de fraude fiscale », « corruption » et « blanchiment de corruption ». Officiellement, lui et sa femme Isabelle, première adjointe au maire de Levallois, déclarent des revenus d'environ 145 000 euros. Problème : les enquêteurs mettent en lumière un train de vie beaucoup plus important qu'annoncé. La seule déclaration de rémunération des employés à domicile pour l'année 2012 s'élève ainsi à… 127 000 euros. L'enquête du pôle financier cible ainsi le patrimoine supposé important des Balkany (comprenant notamment trois propriétés, dont une au Maroc et une à Saint-Martin, île des Antilles), qui aurait été acquis par « un schéma sophistiqué de fraude » par le biais de sociétés écrans et de comptes offshore. L'étude des comptes du couple montre également un train de vie faramineux (voyages, dépenses diverses). Lire : Tout comprendre à l'affaire Balkany Au Sénat, le bureau a également levé l'immunité de l’UDI Aymeri de Montesquiou, visé par une enquête sur des soupçons de commissions perçues en marge de contrats conclus avec le Kazakhstan sous la présidence de Nicolas Sarkozy, pour un montant total de 2 milliards d'euros.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurie Moniez (Lille, correspondance) Après l’annonce surprise de l’installation à Lille de l’ancien ministre de la ville François Lamy, le 15 novembre 2014, les rumeurs allaient bon train sur l’avenir de l’ancien conseiller municipal d’opposition de Palaiseau (Essonne). Martine Aubry préparait-elle sa succession en mairie de Lille ? A défaut de clarifier ses intentions pour les élections municipales de 2020, l’ancien ministre du gouvernement Ayrault a confirmé son intention de prendre place de manière durable dans la capitale des Flandres.Mardi 17 mars au soir, Martine Aubry a détaillé, lors d’un point presse à Lille-Moulins, la mission qu’elle avait confié à son fidèle lieutenant : établir un bilan des politiques municipales mises en place dans les dix quartiers lillois et proposer des réponses pour « améliorer la vie quotidienne et le vivre ensemble à Lille ». Martine Aubry s’explique : « On a besoin d’un œil neuf, de quelqu’un qui nous bouscule un peu. »Dans la lettre de mission rendue publique, Martine Aubry rappelle que la question du vivre ensemble est au cœur de son action municipale depuis qu’elle est maire (2001). Or « la crise persistante, les événements récents, ont rendu les phénomènes de repli sur soi, d’individualisme, et de communautarisme encore plus prégnants ». Martine Aubry, se disant inquiète de l’état de la France et des tensions extrêmes de la société, espère apporter des réponses à la question « A-t-on encore envie de faire société ensemble ? », en s’appuyant sur l’expertise de François Lamy. Pour ce dernier, cette mission dépasse le cadre lillois : « Il y a un enjeu national qui dépasse Lille sur ce que doit être la France de demain. Il y a une remise en cause de la mixité sociale que je sens poindre, même à gauche. »Martine Aubry appelle « à comprendre comment notre société a pu éclater ainsi »A défaut de mandat d’élu local, certains ne manqueront pas de voir dans ce rôle de « consultant » un tremplin idéal pour ancrer François Lamy dans la vie politique lilloise. D’autant que le député socialiste de l’Essonne disposera de l’appui des services de la ville pour exercer sa mission (« Qui ne fera l’objet ni d’indemnisation ni de remboursement de frais », précise Martine Aubry). Mais lui préfère ne pas s’avancer sur sa succession sous le Beffroi : « Je ne bâtis pas de plan de carrière. Qui aurait imaginé la séquence politique qui s’est passée depuis sept mois ? Qui peut dire ce que je ferai plus tard ? »« Tout est possible »Quant à Martine Aubry, qui avait annoncé que son troisième mandat à la tête de la ville de Lille serait le dernier, elle a un peu plus brouillé les pistes : « Si la décision (qu’il soit candidat aux prochaines municipales) était prise, elle serait annoncée. Le sujet, c’est que la ville continue à se développer. Qu’est ce qui passera dans deux ans, six ans… ? Peut-être que je serai en pleine forme et que je ferai un quatrième mandat. Tout est possible. Si la ville allait mal, je resterais. »En attendant, Martine Aubry resserre les rangs de ses lieutenants autour d’elle, bien décidée à trouver pour Lille des recettes miracles qu’elle pourrait ensuite appliquer dans tout le pays. Politique de logement, plan éducatif global dans les écoles, mise en place du circuit court pour l’emploi des jeunes, plan local d’action pour le développement du commerce et de l’artisanat : Lille a toujours été un laboratoire d’idées pour l’élue socialiste.Martine Aubry : « Ne réduisons pas l’existence à la consommation »Et l’heure est venue de mettre en place de nouveaux projets. D’autant que les proches du maire confirment que Martine Aubry s’attend à une déroute de la gauche aux élections départementales des 22 et 29 mars.Départementales : « Il ne faudra pas se plaindre » si la gauche perd dans le Nord, prévient AubryLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La Commission européenne a présenté, mercredi 18 mars, sa réponse législative au scandale LuxLeaks, révélé, en novembre 2014, par un certain nombre de médias, dont Le Monde. Le commissaire chargé des affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, en charge du dossier fiscalité, propose d’amender la directive « Coopération administrative » en introduisant l’échange automatique et obligatoire entre Etats membres de leurs « tax rulings », c’est-à-dire de leurs décisions fiscales « anticipées » concernant les entreprises.Il n’est pas question d’interdire ces pratiques. Mais de remédier à une situation où les Etats membres de l’Union ignorent les pratiques fiscales de leurs voisins concernant des entreprises, notamment en matière transfrontalière (prix de transfert entre deux filiales d’une société, par exemple), ce qui peut avoir des conséquences dommageables sur leurs assiettes fiscales.Certaines entreprises exploitent ce manque de transparence en vue de réduire artificiellement leur contribution fiscale.Evasion fiscale : tout sur les secrets du LuxembourgPayer là où sont faits les bénéficesPratiquement, pour éviter ces effets d’aubaine, la Commission propose de fixer un calendrier strict : « Tous les trois mois, les autorités fiscales nationales devront envoyer à tous les autres Etats membres un rapport succinct sur toutes les décisions fiscales en matière transfrontière qu’elles ont délivrées », explique-t-elle. Les Etats membres pourront alors demander des précisions sur telle ou telle décision.Cet échange systématisé d’informations sur les décisions fiscales « devrait permettre aux Etats membres de détecter certaines pratiques fiscales abusives imputables à certaines entreprises et de réagir en prenant les mesures qui s’imposent », estime la commission.« Nous ne tolérerons plus les entreprises qui évitent de payer leur juste part d’impôts ni les régimes fiscaux qui permettent de tels comportements. Nous devons garantir que le lieu où les entreprises réalisent réellement leurs bénéfices est aussi le lieu où elles sont imposées », déclare Pierre Moscovici.La Commission européenne lance une enquête sur des « tax rulings » en BelgiqueLe texte de la commission va être soumis au Conseil (Etats membres) et au Parlement européen. Etant donné le "momentum" politique créé par l’affaire LuxLeaks, il pourrait ne pas y rencontrer trop de résistances.Définir une assiette commune pour l’impôt sur les sociétésCe sera une autre histoire concernant la proposition que la Commission a dit aussi vouloir mettre à l’étude, mercredi : l’introduction de nouvelles mesures de transparence, consistant à obliger les multinationales à rendre publics les profits réalisés par leurs filiales, pays par pays. En amendant la directive « Droit des actionnaires », par exemple.Cette mesure est défendue, au Parlement européen, par le groupe des Verts. Mais en collège, à la Commission, elle suscite déjà des interrogations. Et elle est vue d’un mauvais œil par les lobbies des multinationales.Enfin, « avant l’été », la Commission veut s’attaquer à un autre chantier encore plus compliqué : comme elle s’y était engagée lors de la révélation des LuxLeaks, elle souhaite remettre en discussion une proposition de directive sur l’assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés (ACCIS).Présentée une première fois par la Commission en 2011, cette proposition s’est jusqu’à présent heurtée à la mauvaise volonté d’une partie des Etats membres, Royaume-Uni, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas. Or, aucune disposition fiscale ne peut être définitivement adoptée, dans l’Union, sans l’unanimité de ses membres.LuxLeaks : le Parlement européen met en place une commission « spéciale »La "commission spéciale" du Parlement européen sur les LuxLeaks aidera peut-être : son président, l’eurodéputé français Alain Lamassoure (UMP), a dit qu’une de ses priorités sera, précisément, de rouvrir le débat sur l’assiette fiscale consolidée.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.03.2015 à 21h34 • Mis à jour le17.03.2015 à 21h44 Invité au 20 heures de TF1, Nicolas Sarkozy a mené mardi 17 mars une offensive sur la laïcité. L'ancien chef de l'Etat a ainsi affirmé pour la première fois qu'il était pour « l'interdiction du voile à l'université ». « Je ne vois pas la cohérence d'un système où l'on n'autoriserait pas le voile à l'école et où on l'autoriserait à l'université », a-t-il justifié.Nicolas Sarkozy s'est ainsi nettement démarqué de certains ténors de l'UMP, notamment Alain Juppé, qui s'était dit opposé à une telle mesure contre des citoyens majeurs.Le président de l'UMP a également apporté un soutien appuyé au maire UMP de Chalon-sur-Saône, qui a décidé de supprimer le menu de substitution à la cantine proposé quand un plat contenant du porc est servi aux enfants. « Dans les cantines d'écoles publiques, je suis opposé à ce qu'on appelle les repas de substitution, où en fonction des origines des enfants ou des religions des parents, on choisit des repas différents », a lancé le président de l'UMP sur le plateau du journal télévisé de TF1.« Si vous voulez que vos enfants aient des habitudes alimentaires confessionnelles, vous allez dans l'enseignement privé confessionnel », a développé l'ancien chef de l'Etat, ajoutant :« Quand vous allez dans un établissement public (...), c'est l'enseignement de la République, la République est laïque, et nous refusons absolument – c'est notre tradition, c'est notre façon de vivre, c'est notre idéal – qu'on fasse la différence entre des personnes, dans le service public, en fonction de leur appartenance religieuse ou de leur origine. »Lundi, le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, a « décidé de mettre un terme à [une] pratique installée dans la collectivité depuis trente et un ans » en supprimant les menus de substitution. Proposer un plat différent quand du porc est servi, « c'est opérer une discrimination entre les enfants, ce qui ne peut être accepté dans le cadre d'une République laïque », a-t-il argumenté.La mesure a été critiquée par la ministre de l'éducation, Najat Vallaud-Belkacem, pour qui « c'est une façon, en réalité, d'interdire l'accès de la cantine à certains enfants ».  17.03.2015 à 16h13 • Mis à jour le17.03.2015 à 18h12 Après deux jours de débats, mardi 10 et mercredi 11 mars, la proposition de loi sur la fin de vie a été adoptée ce mardi 17 mars à l'Assemblée nationale, par 436 voix pour, 34 contre et 83 abstentions. Le texte, porté par les députés Alain Claeys (PS, Vienne) et Jean Leonetti (UMP, Alpes-Maritimes), n’autorise ni euthanasie ni suicide assisté, mais instaure un droit à une sédation « profonde et continue » jusqu’au décès pour les malades en phase terminale et rend contraignantes les « directives anticipées ».Ce vote a été perturbé par un bref incident, des inconnus ayant jeté depuis les tribunes sur des députés de gauche des bouts de papier, sur lesquels était imprimé « Non à l'euthanasie » et « R comme résistance ».Juste avant le vote sur le texte fin de vie, ces petits prospectus ont été jeté depuis les tribunes du public http://t.co/Bknz6X8ctp— Bekouz (@Helene Bekmezian)require(["twitter/widgets"]);Les directives anticipées permettent à toute personne majeure et capable de faire connaître ses souhaits relatifs à sa fin de vie et notamment son refus de tout acharnement thérapeutique pour le cas où elle serait un jour hors d'état d'exprimer sa volonté. Elles existaient déjà dans la loi Leonetti de 2005, mais n'étaient valables que trois ans et pouvaient ne pas être suivies par le médecin.Le nouveau texte prévoit qu'elles s'imposeront au médecin « sauf en cas d'urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation », et qu'elles seront sans limite de validité mais révisables et révocables à tout moment.Personne de confianceLa version initiale de la proposition de loi prévoyait que leur existence serait signalée sur la carte vitale, mais l'Assemblée a remplacé cette disposition par un amendement du gouvernement prévoyant que « les directives anticipées sont notamment conservées sur un registre national faisant l'objet d'un traitement automatisé ». Alors qu'elles étaient jusqu'à présent rédigées sur papier libre, un modèle officiel va voir le jour, pour éviter les imprécisions compliquant la tâche des médecins.Fin de vie : les quatre points qui font débatLes députés ont aussi adopté les dispositions de la proposition de loi donnant un rôle accru à une personne de confiance, désignée pour exprimer la volonté du patient s'il ne peut plus s'exprimer.Enfin, l'Assemblée a voté un amendement socialiste prévoyant que le gouvernement remettra chaque année au parlement un rapport évaluant les conditions d'application de la loi ainsi que la politique de développement des soins palliatifs.« Dormir avant de mourir pour ne pas souffrir » : c’est ainsi que Jean Leonetti, déjà auteur de la loi de 2005 contre l'acharnement thérapeutique, résume la proposition de loi, censée être la deuxième grande réforme sociale de François Hollande, après le mariage « pour tous ».Pourtant, au sein de la majorité, certains jugent le texte trop timoré, en deçà de l’engagement du candidat Hollande en 2012, qui prévoyait une « assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Ainsi, 122 députés socialistes ont apporté leur soutien à un amendement déposé par Jean-Louis Touraine (PS, Rhône) en faveur d’une aide médicalisée active à mourir. Cet amendement, et deux autres déposés par des écologistes et des radicaux de gauche, a été rejeté le 11 mars à une assez courte majorité. Les élus de ces deux groupes, ainsi que 21 députés socialistes et 25 UMP se sont abstenus.Une alliance de députés PS et UMP cause le rejet de l’aide active à mourirLa ministre de la santé Marisol Touraine, qui avait défendu en 2009, au côté de Manuel Valls, une proposition de loi en faveur d’une aide active à mourir, a appelé à ne « pas brusquer la société française sur cette question » et à accepter « l’avancée significative » proposée par la loi Claeys-Leonetti.« Aujourd’hui nous faisons évoluer le droit. Peut-être d’autres étapes viendront-elles ensuite ? », avait-elle interrogé. Ce à quoi Jean Leonetti avait répondu : « Je ne considère pas qu’il y a une évolution inéluctable vers l’euthanasie ou le suicide assisté. »Des promesses de campagne à la loi sur la fin de vie : un grand malentendu ?« Risques de dérive euthanasique »L’UMP, comme le PS, a massivement voté pour le projet. Selon le président du groupe, Christian Jacob, le texte est « dans la continuité de la loi de 2005 ». Les élus de l’Entente parlementaire pour la famille, relayant les réticences des représentants des religions, estiment toutefois, comme le démocrate-chrétien Jean-Frédéric Poisson, que « les risques de dérive euthanasique sont toujours présents ».#findevie #directAN Guy Geoffroy (UMP) : "Cette loi n'est pas une loi d'euthanasie, ce n'est pas la loi du suicide assisté."— FrancoisBeguin (@François Béguin)require(["twitter/widgets"]);Les centristes de l'UDI ont également, dans leur « grande majorité », voté pour. « Le texte est équilibré, même si on aurait aimé un peu plus d'engagement du gouvernement sur les soins palliatifs », juge leur chef de file Philippe Vigier. Le Front de gauche a voté pour.#findevie #directAN Véronique Massonneau (EELV) : "Tout ce temps et tous ces espoirs pour en arriver là. Vous comprendrez notre déception"— FrancoisBeguin (@François Béguin)require(["twitter/widgets"]);#findevie #directAN Véronique Massonneau (EELV) : "le gouvernement a eu la crainte d'une mobilisation sociale qui n'existe pas sur ce sujet"— FrancoisBeguin (@François Béguin)require(["twitter/widgets"]);Le texte doit être examiné au Sénat avant l'été. 20.03.2015 à 13h27 • Mis à jour le20.03.2015 à 16h40 François Hollande prend les choses en main. Le chef de l’Etat a annoncé vendredi 20 mars que des décisions concernant la circulation alternée à Paris seraient prises « dès la fin de l’après-midi ».Le président répond ainsi à la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui, plus tôt dans la journée, avait réitéré sa demande de mise en place de la circulation alternée pour samedi, en raison de la persistance du pic de pollution aux particules fines PM10. Ses requêtes ont jusqu’ici été refusées.Je demande à l’État de prendre les mesures d’urgence prévues par la réglementation, avec la mise en place samedi de la circulation alternée— Anne_Hidalgo (@Anne Hidalgo)require(["twitter/widgets"]);La maire de Paris a aussi demandé à l’Etat de mettre en place le contournement de l’Ile-de-France par les poids lourds en transit, déclarant que « la santé des Parisiens ne se négocie pas ».« Pas respectueux et pas raisonnable » pour RoyalLes déclarations du chef de l’Etat interviennent alors que le ton est monté entre Mme Hidalgo et les élus franciliens d’une part et la ministre de l’écologie Ségolène Royal d’autre part.Mme Royal a tenté de justifier le refus de mettre en place la circulation alternée, estimant sur LCP qu’« il ne faut pas prendre de décision intempestive ». Elle a également défendu sur Twitter le bien-fondé de cette décision, en commentant des articles de presse consacrés à se sujet. La ministre a notamment estimé qu’« imposer du jour au lendemain à la banlieue la circulation alternée » n’était « pas respectueux » et « pas raisonnable ».@libe imposer du jour au lendemain à la banlieue la circul alternée : pas respectueux. Demander d'abord aux parisiens de prendre transports.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Mme Royal a toutefois précisé, sur son compte Twitter, vendredi en début d’après-midi, que « si le pic de pollution continue », la circulation alternée sera organisée lundi.Si le pic de pollution continue la circulation alternée sera préparée et organisée en respect des conditions d'organisation pour lundi.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Ces déclarations, loin d’éteindre les critiques, n’ont fait qu’en susciter de nouvelles de la part des élus parisiens, écologistes et socialistes.Vendredi, des membres du Front de gauche et d’Europe écologie-Les Verts (EELV), dont sa secrétaire nationale, Emmanuelle Cosse, se sont ainsi rassemblés devant le ministère de l’écologie pour « demander des mesures d’urgence contre le pic de pollution ». L'adjoint aux transports de la mairie de Paris Christophe Najdovski, le député Denis Baupin et Mme Cosse – tous écologistes – ont été reçus par Ségolène Royal.Rassemblés devant le ministère de l'écologie pour demander des mesures d'urgence contre le pic de pollution http://t.co/oxR47DJ68P— emmacosse (@Emmanuelle Cosse)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi : Lutte contre la pollution : pas de circulation alternée à Paris vendredi« Inconscience écologique »L’ancienne ministre Cécile Duflot a déclaré sur Europe 1 vendredi matin que ce refus de l’Etat d’accepter la demande de la mairie de Paris est « une erreur, incompréhensible et consternante ». Pour la députée EELV de Paris, « c’est de l’inconscience écologique ». Elle s’est également dite « surprise » par les dernières décisions de Ségolène Royal. « Il y a ceux qui ont compris et ceux qui n’ont pas compris la gravité de la situation », a-t-elle ajouté.Une critique que n’a pas laissé passer Ségolène Royal, qui lui a répondu sur Twitter.@CecileDuflot @Europe1 qu'est ce qui a été fait de concret dans la circonscription où elle est élue pour le transport propre tous les jours?— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);@leLab_E1 ce qu'il faut à Paris et grandes villes c'est 1 vraie politique du transport propre pour ts les jours.Pas des décisions punitives.— RoyalSegolene (@Ségolène Royal)require(["twitter/widgets"]);Plusieurs élus parisiens de gauche avaient également fustigé la décision de ne pas mettre en place la circulation alternée et l’attitude de Mme Royal. « On étouffe et la ministre regarde ailleurs… », a ainsi réagi Christophe Najdovski, maire adjoint EELV de Paris chargé des transports, des déplacements et de l’espace public, sur Twitter.Comme ça le gvt refuse application réglementation & mise en place circulation alternée demain. On étouffe et la ministre regarde ailleurs...— C_Najdovski (@Christophe Najdovski)require(["twitter/widgets"]);L’adjoint au maire chargé des sports et du tourisme, Jean-François Martins (groupe radical de gauche, centre et indépendants), ainsi que le maire PS du 10e arrondissement de Paris, Rémi Féraud, ont également interpellé directement la ministre."Hey madame la Ministre y'a un pic de pollution à Paris" - "On verra plus tard là je m'occupe de faire jouer au tennis au Parc des Princes"— jfmartins (@J-Francois Martins)require(["twitter/widgets"]); Damien Leloup et Lucie Soullier Cet article a commencé un peu comme un défi. Pourrait-on voter en toute connaissance de cause si l'on apprenait l'existence des élections départementales deux jours avant le premier tour du 22 mars 2015 ? Peut-on se faire une idée précise des programmes, des candidats, quel que soit le canton, sur le Web ?Nous en avons tiré un mode d'emploi pour ceux qui n'ont rien suivi à cette campagne électorale. Vous ne savez pas qui sont vos candidats, ni même dans quel canton vous habitez ? Pas de panique, voici cinq liens à consulter avant d'aller voter les 22 et 29 mars. Mais d'abord, regardez la vidéo ci-dessous qui vous explique le fonctionnement du vote.1- Dans quel canton j'erre ?Pour faire votre choix, il vous faut tout d'abord savoir quel est votre canton. Car oui, les élections ont beau porter le nom de « départementales », vous votez par canton.Ne comptez pas sur votre carte électorale – qui ne présente que l'adresse de votre bureau de vote – ni sur vos souvenirs : la plupart des cantons ont vu leurs frontières changer lors de la dernière réforme.Si vous habitez dans une grande ville, votre canton porte peut-être son nom. Mais une même ville peut être divisée en plusieurs cantons, un canton peut rassembler plusieurs villes et une ville peut appartenir à plusieurs cantons… Dans tous les cas, mieux vaut vérifier sur notre carte des départements et cantons ce qu'il en est.Le mieux restant de lever les yeux de l'écran de son ordinateur ou de son smartphone, et d'aller fouiller dans son courrier pour retrouver le nom et le numéro du canton inscrits sur les tracts électoraux reçus.Exemple : Si vous habitez à Rousson, dans le Gard, votre canton était celui d'Alès-Nord-Est, qui comportait une partie de la ville d'Alès et plusieurs communes proches. Mais désormais, les habitants de Rousson votent pour élire le représentant du canton de Rousson, qui regroupe de nombreuses communes mais où ne vote désormais plus un seul habitant d'Alès. Facile.2- Qui sont mes candidats ?Bonne nouvelle si vous n'avez pas envie de faire de longues recherches : dans la plupart des cantons, il y a peu de candidats. Plus de la moitié d'entre eux (1 173 cantons sur 2 074) comptent deux à quatre binômes se présentant au premier tour. Pour la liste détaillée, vous pouvez là encore consulter notre carte ou le site de votre département.En revanche, pas de chance si vous êtes inscrit à Marseille-1, qui compte, avec onze binômes, le plus grand nombre de candidats au premier tour.Exemple : Dans le canton de Rousson, trois binômes s'affronteront dimanche : celui de Cathy Chaulet et de Jacky Valy (sortants, PCF), celui de Nathalie Blandina et de Jean-Pierre de Faria (divers) et celui de Niza Girardi et de Daniel Ranc (FN).3- Quel est l'enjeu dans mon canton ?Aujourd'hui, la majorité des conseils généraux est détenue par la gauche. Mais une vague bleue est annoncée à l'issue des élections. La droite, qui contrôle 41 départements sur 101, espère en faire basculer une vingtaine de plus, notamment l'Essonne, l'Allier ou l'Indre-et-Loire.>> Consulter les enjeux de chaque départementLe Front national, favori des sondages depuis le lancement de la campagne, pourrait également tirer son épingle du jeu. Notamment dans le Sud-Est et le Nord, où un certain nombre de candidats du Front national affrontent dès le premier tour une liste de gauche et une liste de droite. Si le FN emporte plusieurs cantons dans ces départements, il pourrait prendre le contrôle de ces conseils généraux.>> Voir aussi le visuel interactif : Dans les Côtes-d’Armor, le FN des campagnes fait son nidBien sûr, les enjeux sont également locaux : financement d'un projet important, maintien ou non de la majorité sortante… La presse régionale est alors le meilleur moyen de faire le point.Exemple : A Rousson, on apprend grâce au site d'actualité locale Objectif Gard que dans ce bastion communiste, le score du conseiller général sortant Jacky Valy face aux candidats frontistes est l'un des principaux enjeux du scrutin.4- Où trouver le programme des candidats ?C'est l'étape la plus compliquée, car il n'existe pas de base de données centralisée des programmes de tous les candidats et que tous n'ont pas de site de campagne. Pour les candidats des grands partis, vous pouvez vous faire une idée générale de leur programme sur le site de leur formation – mais cela ne vous dira pas quelle est la position de leurs candidats sur le dossier local qui vous tient à cœur. Par ailleurs, certains se présentent sans étiquette, avec souvent une coloration à gauche ou à droite, mais il est difficile d'en savoir plus.Dans tous les cas, il est plus fiable d'effectuer quelques recherches rapides sur Internet dans votre moteur de recherche préféré, voire sur Facebook, pour vous faire une idée de leurs positions. Mais attention aux homonymes. Pour les éviter, vous pouvez faire une recherche « en expression exacte » sur les deux noms du binôme, par exemple (avec les guillemets) « Jeanne Dupont » + « Jean Durand » : vous obtiendrez alors des pages Web mentionnant les deux candidats.Mais là encore, c'est en général votre quotidien local, votre radio ou votre site d'information régional qui vous fournira les informations les plus détaillées.Exemple : Dans le canton de Rousson, toujours, le binôme PCF Valy-Chaulet n'a pas de site de campagne, ni de page Facebook, mais a donné plusieurs interviews à Objectif Gard où il détaille ses positions. Une recherche en expression exacte sur le ticket Blandina-de Faria permet de lire plusieurs articles détaillés sur leur programme.5- Je peux voter de chez moi ?Non, il faudra impérativement que vous sortiez de chez vous. Sauf si vous n'habitez plus là où vous êtes inscrit, si vous êtes en déplacement les deux dimanches du scrutin (les 22 et 29 mars) ou si vous êtes très bon en négociation. Vous pourrez alors envoyer quelqu'un voter pour vous, pourvu qu'il soit inscrit dans la même commune que vous.Pour cela, vous disposez d'une alliée : la procuration par Internet. Il vous suffit d'imprimer ce formulaire, de le remplir et de le déposer au tribunal d'instance, au commissariat ou à la gendarmerie la plus proche de chez vous ou de votre lieu de travail. Si vous travaillez chez vous et que vous vous faites livrer vos courses, on ne peut plus rien pour vous.N'oubliez pas que la personne que vous envoyez voter pour vous ne vote peut-être pas dans le même bureau que vous.Cependant, pour le premier tour, nous sommes au grand regret de vous annoncer que votre procrastination a eu raison de votre sens civique. Car s'il est légalement possible de faire une procuration à la dernière minute, techniquement, le ministère rappelle qu'il vaut mieux compter trois jours ouvrables pour qu'elle soit prise en compte. Essayez d'y penser avant mercredi 25 mars pour le deuxième tour.— (@)require(["twitter/widgets"]);Post-scriptum adressé aux Parisiens, aux Lyonnais, aux Guyanais et aux Martiniquais : vous ne votez pas. Oubliez tout et allez plutôt voir la mer. Il paraît que la marée sera historique ce week-end sur la côte atlantique.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Un petit pas pour le socialisme mais un grand pas pour celui qui, bien que n’ayant pas en poche la carte du parti du même nom, tenait meeting, jeudi 19 mars, pour les élections départementales. Certes, la salle était modeste, mais elle était pleine. Deux cents personnes s’étaient déplacées à Fresnes (Val-de-Marne), tout autant pour encourager les candidats du PS, dans ce département – un des deux derniers – dirigé par le PCF, que pour écouter la tête d’affiche du jour : Emmanuel Macron.Jamais cette commune, dont la réputation repose essentiellement sur son centre pénitentiaire, n’avait accueilli de meeting électoral du PS. Quant au ministre de l’économie, c’était bien la première fois qu’il battait l’estrade de la sorte. Parce que ni les élus ni les candidats socialistes ne se bousculent pour réclamer sa présence ? Non, assure-t-il, simplement un problème d’agenda.« Va voir les salariés »Alors, ayant réussi à dégager une case dans son emploi du temps surchargé, comment le ministre dont le projet de loi a nécessité l’usage du 49-3 faute d’avoir emporté l’adhésion de sa majorité allait-il passer l’épreuve de la confrontation publique ? Le tour de parole des candidats vient à peine de débuter que, du fond de la salle, un contradicteur le prend à partie sur l’extension du travail du dimanche. Alors que la salle manifeste sa réprobation, lui s’empare du micro, se lève et saisit l’occasion pour défendre, sans complexes, sa loi. « Cette loi, je peux avec fierté te l’expliquer. Va voir les salariés, ils te diront merci si tu leur dis la vérité », conclut-il sous les applaudissements de la salle. Ce sera la seule anicroche.Macron déplore le double jeu du PSSon discours tranche singulièrement avec l’habituelle rhétorique de campagne. Lui explique le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, le pacte de responsabilité, « des choix pas faciles »… Au fil des minutes, le discours gagne en intensité, sans rien céder à la facilité. Il parle de « reconquête », de « fierté », de « droits réels », mais il parle de ce que fait le gouvernement, sans détours, pas de ce qu’il faudrait faire, qui pourrait être fait, qu’il aurait fallu faire…Son auditoire accroche, malgré l’aridité du propos. Le courant passe. Et lui se laisse griser par cette stimulation de la scène, jusqu’à donner du « chers camarades » à son public. C’est par un « je compte sur vous » qu’il conclut son message, salué debout par une salle conquise, qui se presse pour obtenir un souvenir photographique de son passage. L’examen de passage est concluant et lui, visiblement, y a pris goût. Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Michel Bezat La France ne renouera peut-être pas avec son glorieux passé minier, mais elle peut relancer ce secteur où l’or, le plomb, le zinc, l’antimoine ou le tungstène (la fracturation hydraulique nécessaire à l’extraction des gaz de schiste a été écartée) n’ont pas disparu.Le gouvernement veut accompagner une éventuelle relance de ces activités en conciliant deux exigences : rendre compatibles l’exploitation des mines avec des règles de protection de l’environnement de plus en plus contraignantes ; et assurer une meilleure sécurité juridique aux entreprises minières.Les ministres de l’écologie, Ségolène Royal, et de l’économie, Emmanuel Macron, ont lancé, mercredi 18 mars, des « consultations formelles » et publiques sur l’avant-projet de loi de réforme d’un code qui date de 1810.Démarche assez rare, le texte a été élaboré par un conseiller d’Etat, Thierry Tuot, après des mois de concertation au sein d’un groupe de travail, qui a réuni des représentants de l’Etat, des juristes, des entreprises, des collectivités locales, des syndicats et des associations écologistes. Le gouvernement souhaite présenter un projet en conseil des ministres « avant la fin de l’année », indique-t-on dans l’entourage de M. Macron. La réforme devrait être faite par ordonnances.L’affaire Shell en Guyane comme point de départC’est la polémique suscitée par l’octroi des projets d’exploration pétrolière de Shell au large de la Guyane, qui avait poussé le gouvernement à rouvrir le dossier en juillet 2012. Les opposants à cette campagne de forages jugeaient que la majorité précédente avait fait la part trop belle aux entreprises, au mépris de la protection de la faune et de la flore.Le gouvernement Ayrault avait confié une première mission à M. Tuot sur le code minier. La réforme a pris du retard en raison du limogeage sans préavis de deux ministres, Delphine Batho (écologie), en juillet 2013, et Arnaud Montebourg (économie), en août 2014, de la complexité des enjeux et d’oppositions tranchées sur certains points entre industriels et écologistes.Le texte soumis aujourd’hui au débat compte 47 articles, soit deux fois moins qu’une première mouture datant de la fin 2013. Il réaffirme d’emblée le maintien du modèle minier français dans lequel l’Etat délivre les titres d’exploitation et où les ressources du sous-sol restent propriétés publiques. Il n’a jamais été question d’accorder aux particuliers la propriété du sous-sol, comme c’est la règle aux Etats-Unis.Renforcer les protectionsSi le gouvernement a écarté l’idée de fusionner le code minier avec celui de l’environnement, il veut renforcer les protections et associer les riverains des projets très en amont des travaux miniers. Ainsi leur ouverture sera soumise aux mêmes règles – contraignantes – que celles qui s’appliquent aux « installations classées pour la protection de l’environnement » (ICPE).Les exploitants devront faire davantage d’efforts pour réparer les dégâts causés par leurs activités et la loi prévoit de renforcer les droits à indemnisation de ceux qui en ont été victimes, même si les exploitants ont disparu.Pour les exploitations minières, il est prévu d’assurer « le haut niveau de sécurité juridique qu’elles requièrent », indique le gouvernement. La loi crée un Haut Conseil des mines où toutes les parties prenantes pourront débattre, ainsi qu’un « schéma national de valorisation et de préservation des ressources minérales et fossiles » (mis à jour tous les dix ans) qui définira ce qui sera exploitable ou non, où, et dans quelles conditions.Quant à la fiscalité minière, elle sera rénovée sur la base des propositions remises par plusieurs services d’ici à l’été, notamment par l’inspection générale des finances. Objectif : une « meilleure répartition des produits fiscaux entre l’Etat et les collectivités ».Des compétences, mais souvent en jachèreLa France a de grandes compétences minières, mais elles sont souvent en jachère. La dernière mine de fer a fermé en 1998, le charbon s’est éteint en avril 2004, d’autres minerais ont suivi au fil des ans.Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a perdu de son lustre d’antan, mais il dispose d’un patrimoine d’études considérable. L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) peut apporter aussi un appui irremplaçable pour les ressources marines.Total ou la compagnie de géophysique CGG ont également de grands savoir-faire, mais ils les exploitent à l’étranger. La société Eramet, qui extrait le nickel et le manganèse, est pour sa part à la peine. Et Areva souffre, entre autres maux, de l’effondrement de l’uranium et des incertitudes sur l’avenir du nucléaire.Le gouvernement avait envisagé, en 2012, la création d’une Compagnie nationale des mines de France. Ce projet, alors défendu par Arnaud Montebourg, a été remis à plus tard, les pouvoirs publics n’ayant pas tranché sur la nécessité de créer une telle société publique. Quant aux experts, ils sont divisés sur la rentabilité – et donc l’intérêt – de l’exploitation minière en France. : Montebourg retourne au charbonJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.03.2015 à 19h31 • Mis à jour le19.03.2015 à 20h55 L'Assemblée nationale a décidé de maintenir son agrément aux groupes d'amitié parlementaires avec des pays jugés non démocratiques, notamment à celui avec la Syrie. Le bureau de la chambre basse précise néanmoins qu'elle ne souhaite pas que leur activité puisse être interprétée comme une caution du gouvernement en place, précise-t-il dans un communiqué diffusé jeudi 19 mars.Cette mise au point de l'institution est une conséquence directe du déplacement controversé, à la fin de février, de quatre parlementaires français en Syrie. Trois d'entre eux s'étaient alors entretenus avec le président Bachar Al-Assad. Une initiative vivement dénoncée par l'exécutif français. Le président du groupe socialiste de l'Assemblée, Bruno Le Roux, s'était déclaré favorable à une « suspension » du groupe d'amitié France-Syrie.Lire aussi : Les zones d’ombre d’un voyage « privé » à DamasAu début de mars, son président, le socialiste Gérard Bapt, qui avait fait partie de la délégation à Damas, avait aussi plaidé en ce sens. « Il peut en effet sembler contradictoire de ne plus avoir de relations diplomatiques avec la Syrie de Bachar Al-Assad et de maintenir un groupe d'amitié. Mais il reviendra à l'Assemblée nationale (…) de statuer sur ce sujet », avait estimé de son côté le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis. 19.03.2015 à 17h55 • Mis à jour le20.03.2015 à 11h19 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) En plein conflit entre Athènes et ses partenaires européens, une fondation allemande apporte de l’eau au moulin des Grecs, sans les exonérer de leurs responsabilités. Jeudi 19 mars, la fondation Hans Böckler, proche de la confédération syndicale DGB, a présenté une étude portant sur l’évolution des revenus en Grèce, de 2008 à 2013.Pour ce faire, deux universitaires, Tassos Giannitsis (université d’Athènes) et Stavros Zografakis (université agricole d’Athènes), ont épluché les données de 260 000 foyers fiscaux représentatifs. Tassos Giannitsis est très connu en Grèce. Sans être membre du Pasok, cet intellectuel a été conseiller du premier ministre Konstantinos Simitis, de 2000 à 2004.Selon cette étude, les revenus des ménages grecs, qui étaient en moyenne de 23 100 euros avant impôts en 2008, sont tombés à 17 900 euros en 2012, soit une baisse de 23 %. Sur la période allant de 2009 à 2013, le recul des salaires et des revenus est de 19 %. En raison de la chute du salaire minimum et de l’affaiblissement des conventions collectives, les salariés des entreprises publiques ont même perdu 25 % de leurs revenus. Certes, les salaires avaient auparavant augmenté bien davantage que les gains de productivité mais les chercheurs estiment que la moitié environ de cette chute des revenus n’est pas justifiée par un éventuel nécessaire « rattrapage ». Ils soulignent aussi que les effets de ce recul du pouvoir d’achat sur l’économie réelle ont été plus importants que ce qu’avaient prévu les institutions internationales. « Comparée à 2009, la masse salariale de 2013 a été inférieure de 25 milliards d’euros et la demande intérieure a même chuté de 53 milliards d’euros. En revanche, les exportations n’ont progressé que de 3,8 milliards, une augmentation particulièrement faible au vu des réductions du coût de travail imposées », notent-ils.Surtout, plus les Grecs sont pauvres, plus ils ont vu leur revenu fondre. Les deux chercheurs ont en effet étudié l’évolution de chaque décile. Les 10 % des foyers les plus modestes (le 1er décile) ont vu leurs revenus avant impôt s’effondrer de 86 % entre 2008 et 2012. Pour les 2e et 3e déciles, la baisse a été respectivement de 51 % et de 31 %. Entre le 4e et le 7e décile, la baisse a été comprise entre 25 % et 18 %. Quant aux 30 % des foyers les plus riches, ils ont perdu entre 20 % et 17 %. En 2012, près d’un tiers des foyers disposaient d’un revenu annuel inférieur à 7000 euros.Les réformes fiscales n’ont rien arrangé. Les impôts directs ont, selon les chercheurs, progressé de 53 % depuis le début de la crise et les impôts indirects de 22 %. Mais, plutôt que de s’en prendre aux professions exonérées d’impôts ou à la fraude fiscale – phénomènes qui se chiffrent, selon M. Giannitsis entre 6 % et 8 % du PIB –, les gouvernements ont surtout davantage imposé les Grecs les plus modestes. Selon les deux chercheurs, les 50 % des Grecs les moins riches ont vu leur pression fiscale bondir de 337 %, alors que l’autre moitié a vu la sienne progresser de 9 % seulement.Si tous les Grecs ont souffert, tous n’ont donc pas été logés à la même enseigne. Les fonctionnaires n’ont perdu « que » 8 % de leurs revenus de 2009 à 2013. Soit parce que, dans les faits, les baisses de salaire n’ont pas pu être mises en œuvre, soit parce que la justice s’y est opposée. Du coup, les fonctionnaires, qui gagnaient déjà en moyenne 35 % de plus que les employés du secteur privé en 2009, touchaient 45 % de plus que ces derniers quatre ans plus tard. Et comme les gouvernements ont cherché à protéger les fonctionnaires, dont ils avaient considérablement augmenté le nombre avant la crise, l’effort a été massivement supporté par le secteur privéAutre phénomène peu connu : à côté du taux de chômage, qui a bondi de 7 % à 26 % entre 2008 et 2014, la Grèce a connu une explosion des préretraites. Dans le secteur privé, celles-ci ont progressé de 14 % et même 48 % dans l’administration. Une façon pour les gouvernements de répondre à l’une des exigences de la Troïka (Fonds monétaire international, banque centrale européenne, Commission européenne) à savoir réduire le nombre de fonctionnaires, tout en préservant la paix sociale. Résultat : les caisses de retraites sont aujourd’hui dans une situation extrêmement difficile.À Berlin, M. Giannitsis a jugé que la situation de la Grèce était autant due aux gouvernements grecs qu’à la « Troïka ». Si celle-ci n’a pas créé les problèmes de la Grèce, elle ne les a pas résolus, estime-t-il. Moins diplomate, Gustav Horn, directeur scientifique de la fondation Hans Böckler juge, lui, « inévitable » un troisième plan d’aide à la Grèce.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.03.2015 à 13h48 • Mis à jour le20.03.2015 à 12h17 | Petros Stangos (Professeur de droit européen à l’université Aristote de Thessaloniki) Avec la victoire électorale de Syriza, le 25 janvier, et la formation, deux jours après, d’un gouvernement largement dominé par lui, c’en est fini de la gauche grecque, telle que nous la connaissions jusqu’à aujourd’hui.L’accession de Syriza à un pouvoir gouvernemental quasi monopolistique (délimité par le jeu de la démocratie parlementaire) marque la fin de la longue période de l’« alternance de régime », qui a débuté en Grèce, en 1974, avec la chute du régime dictatorial militaire, lui-même héritier du régime oppressif de la démocratie parlementaire « couronnée », stabilisé après la défaite de la gauche communiste à l’issue de la sanglante guerre civile des années 1946-1949. Il est légitime qu’on qualifie les « quarante glorieuses » de l’alternance de régime comme une période de surenchère à gauche.Au cours de celles-ci, les hommes politiques, voire les citoyens ordinaires, appartenant à la gauche ou au centre, si ce n’est à la droite, se sont tous sentis obligés d’adhérer à des approches « progressistes » ou « sensibles au social », même si de pareilles prises de position relevaient du non-sens, même si elles étaient, d’évidence, préjudiciables à l’intérêt général et collectif.Patchwork étrangeÊtre de gauche était devenu, en Grèce, toutes ces années, l’équivalent d’appartenir à un patchwork étrange. Ceux qui se disaient de gauche n’étaient ni communistes, ni socialistes, ni anarchistes. Ils partageaient une vision confuse du monde, combinant sensibilité, romantisme et utopie avec des solutions pratiques. Ils s’efforçaient de combiner la rectitude politique avec le radicalisme, ce qui créait une pagaille intellectuelle complète. Ils pouvaient tout à la fois affecter des comportements marginalisés et bénéficier de l’appui des entreprises les plus puissantes et des familles les plus riches du pays.Syriza, en prenant en mains les rênes du pays, est maintenant mis au défi de se pencher sur les problèmes profonds de la Grèce, non résolus tout au long de ces décennies, dont la gauche elle-même est en grande partie responsable. Non pas parce qu’elle a, pendant ce temps, gouverné, mais tout au contraire parce qu’elle n’exerçait aucun pouvoir politique central et se contentait de représenter une force politique d’opposition sans limites.L’exemple de ses prises de position vis-à-vis de l’accueil des investissements étrangers en Grèce est très révélateur. Lorsque Syriza était dans l’opposition, il avait fomenté des actes de vandalisme contre les installations de l’entreprise canadienne qui exploite les riches minerais d’or de la Chalcidique et de la Thrace.Quelques jours après la formation du nouveau gouvernement, le ministre compétent a annoncé que le retrait de la concession des minerais aux Canadiens, qui avaient pourtant procédé à des investissements colossaux, demeure une priorité absolue pour Syriza. Or, afin de relancer l’économie du pays par le biais d’investissements étrangers, Syriza a joué la carte de la position géopolitique privilégiée de la Grèce et négocier avec les Russes et les Chinois, qui s’intéressent vivement d’avoir accès au marché européen avec comme tremplin le territoire grec, des concessions des ports, des aéroports d’Athènes et de Héraklion de Crète, de certaines autoroutes et des lignes centrales du réseau ferré.Vie en utopie impossibleSyriza deviendra-t-il un disciple des investissements étrangers en Grèce ? Les Canadiens sauvegarderont-ils les concessions de Chalcidique ou seront-ils traités de « mauvais capitalistes » en opposition aux « bons capitalistes » que seront les Chinois et les Russes ?Syriza aura désormais en face de lui d’autres formations de la gauche anticapitaliste, qui ne font pas partie de l’alliance rassemblée par Syriza. Celles-là n’aspirent pas à gouverner, sachant qu’une participation à l’exercice du pouvoir politique sonnerait la fin de l’utopie de gauche dont elles se réclament, leur interdirait de s’opposer à toute décision gouvernementale, de critiquer tout, sans aucun frais.C’est le tour de ces groupes et partis politiques de gauche de se faire taper sur les doigts. Et progressivement, Syriza et ses électeurs, ainsi que plusieurs milliers de citoyens hellènes, finiront par prendre conscience que ce dont ils ont rêvé pendant des décennies, mener une vie en utopie, est impossible, et qu’il faut prendre des engagements responsables, c’est-à-dire réalisables.L’immunité dont a bénéficié la gauche en Grèce n’a perduré aussi longtemps que parce qu’elle n’a jamais gouverné le pays. En le gouvernant, elle cessera d’être la gauche confuse qu’elle a été pendant plus d’un demi-siècle. Elle surmontera ses « maladies infantiles » (c’est le langage dont elle se sert pour dénoncer ses propres approches utopiques), et la Grèce tout entière sera affranchie de l’illusion de l’utopie.Vivre en communCette perspective n’est cependant réalisable que si l’Europe cesse de considérer qu’il n’y a chez elle que des règles juridiques qu’il faut à tout prix respecter, et que les aspirations d’un peuple, telles que celles des Hellènes exprimées par Syriza, ne valent rien. Si l’Europe ne se décampe pas de cette orthodoxie politico-juridique, elle impliquera que chaque pays membre dont la situation économique et financière est mise sous la surveillance de l’Union doit suspendre tout recours au verdict populaire aussi longtemps que la surveillance de l’Union perdure.Il est impératif que l’Europe façonne un compromis réaliste avec Syriza. Celui qui a été élaboré par l’Eurogroupe, le 20 février, ne possède pas cette qualité. Il est si vague et équivoque, que les Allemands le lisent comme s’il ordonnait la capitulation de Syriza aux obligations issues du programme, tandis que Syriza le lit comme s’il ouvrait la voie pour la renégociation globale des rapports de la Grèce, en tant que pays débiteur, avec cette Europe des créanciers mal-aimée.Si l’Europe refuse d’entrer dans un compromis viable, Syriza risque fort de tirer de cette promesse non tenue la matière d’une nouvelle utopie, qui piégera toute la société grecque dans un processus de régression continue.Par contre, d’une gouvernance exercée par un Syriza conforté par l’Europe, peut en revanche émerger, chez les Hellènes, une nouvelle perception largement acceptée, réaliste et moderne, de la vie qu’ils aspirent à vivre, et cette nouvelle perception se traduire par des actes de vivre en commun. Ceci s’accompagnant d’une érosion des partis politiques prétendant traditionnellement au pouvoir, ceux-là même qui avaient enfoncé la société dans l’immobilisme et la dépression. Et favorisant l’avènement au pouvoir d’une nouvelle génération de responsables, dotée de représentations nouvelles, et de comportements propres à l’édification de l’avenir.Petros Stangos est chercheur-résident à l’Institut d’études avancées de Nantes (2014-2015).Petros Stangos (Professeur de droit européen à l’université Aristote de Thessaloniki) Cédric Pietralunga Il l’avait promis, c’est désormais chose faite. Débarqué avec fracas du gouvernement l’été dernier, Arnaud Montebourg rejoint le privé. Jeudi 19 mars, l’ancien ministre de l’économie a été nommé vice-président du conseil de surveillance de la chaîne d’ameublement Habitat, reprise en 2011 par le groupe français Cafom et actuellement en plein redéploiement.« Je vais m’occuper de tous les sujets liés à l’innovation, explique au Monde M. Montebourg. Habitat est une marque emblématique avec un potentiel extraordinaire, qui a fait de la relocalisation en France l’un des axes majeurs de son développement. Ce sont des valeurs que je partage et je compte mettre toute mon énergie au service de cette aventure. »Concrètement, M. Montebourg ne sera pas salarié de l’enseigne. « Il touchera une indemnité, comme les cinq autres membres du conseil de surveillance », précise Hervé Giaoui, PDG de Cafom et président d’Habitat Design International, la structure de tête des magasins d’ameublement. « Mais il s’agit d’un engagement enthousiaste, assure le chantre du « made in France ». Je veux tenter dans le privé ce que je n’ai pas réussi dans le public, tout en gardant l’esprit d’audace créative que j’ai essayé d’insuffler lorsque j’étais ministre. »Les prémices de cette étonnante association remontent au 31 janvier 2014, lorsque M. Montebourg, alors ministre du redressement productif, était venu visiter l’atelier de design de la célèbre enseigne, situé à Paris. L’élu socialiste avait notamment vanté les mérites de M. Giaoui, « un génie du commerce », qui venait d’annoncer sa volonté de s’approvisionner avec davantage de produits fabriqués en France.Un mandat de trois ans« Après son départ du gouvernement, Arnaud Montebourg m’a rappelé et nous avons dîné ensemble en décembre [2014], raconte M. Giaoui. Il avait manifestement travaillé car il avait plein d’idées sur de nouvelles façons de distribuer de l’ameublement. C’est pour cela que nous lui avons proposé de nous rejoindre : pour nous apporter une vision différente. »Afin d’éviter tout risque de conflit d’intérêts, M. Montebourg a sollicité l’autorisation de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique avant de rejoindre le marchand de canapés. Il a obtenu son feu vert le 19 février, après un examen d’un mois. La durée de son mandat au conseil de surveillance d’Habitat Design International, qui emploie 831 salariés, a été fixée à trois ans.Pour enthousiaste qu’il soit, l’homme à la marinière n’a pas choisi la voie la plus facile. Racheté en 2011 au fonds de retournement britannique Hilco, qui l’avait lui-même acquis en 2009 auprès de la famille du Suédois Ingvar Kamprad, le fondateur d’Ikea, Habitat traîne une image de chat noir de l’ameublement. Créée en 1964 à Londres par Terence Conran, l’enseigne a toujours oscillé entre design branché et prix abordables.Spécialiste de la distribution discount, avec d’importantes franchises But et Darty dans les DOM-TOM et plusieurs sites Internet d’ameublement, Cafom, coté à la Bourse de Paris depuis 2005, a lourdement restructuré le réseau Habitat après son rachat. Plusieurs magasins déficitaires ont été fermés, en France et en Espagne. En 2013, un plan de suppression de 175 postes a été lancé. « Nous n’avons licencié qu’une cinquantaine de personnes, assure M. Giaoui. Les autres ont été reclassées ou sont parties à la retraite. »72 magasins dans dix-huit paysLors de son dernier exercice, clos en septembre 2014, Habitat, qui revendique 72 magasins dans 18 pays, a réalisé un chiffre d’affaires de 138 millions d’euros, en progression de 4 %. Mais il a encore perdu 5 millions d’euros et son retour à l’équilibre, prévu l’an dernier, n’est pas attendu avant l’exercice 2015-2016. « Les attentats de janvier à Paris nous ont fait beaucoup de mal, les magasins ont été désertés, explique le patron de l’enseigne. Nous anticipons une perte de 2 millions d’euros sur l’exercice en cours. »Pour se relancer, Habitat compte multiplier les ouvertures, en France (Reims, Avignon, Metz, Montpellier) mais surtout en Asie, notamment en Chine, où un premier point de vente a été inauguré en décembre 2014, à Singapour, en Thaïlande, à Hongkong, aux Philippines… Pour limiter les risques, l’enseigne fait à chaque fois appel à des franchisés. « Nous ne sommes pas assez riches pour tout assumer nous-mêmes, les banques sont exigeantes, on fait avec nos moyens », reconnaît M. Giaoui, qui table sur réseau de 80 magasins à la fin de l’année.Afin de séduire la clientèle asiatique, l’enseigne a fait du « made in France » un axe majeur de son développement. « En Asie, vendre un produit avec le label “fabriqué en France”, cela a beaucoup de valeur », assure M. Montebourg, farouche promoteur des relocalisations lors de son passage à Bercy. Déjà, le groupe travaille avec la marque Le Jacquard français (linge de maison), l’industriel lyonnais Poncin Metal (lampes) ou l’alsacien Céramique culinaire de France (plats). « Plus de 10 % de nos achats sont aujourd’hui réalisés en France, contre 3 % lors de notre reprise de l’enseigne », assure M. Giaoui.Pragmatique, M. Montebourg ne compte néanmoins pas travailler à plein temps pour Habitat. Le 9 janvier, l’ex-ministre a créé en toute discrétion une société appelée « Les équipes du made in France », installée à Paris. « Il ne s’agit pas d’une société de conseil mais d’une société de constitution d’équipes, précise le Bourguignon. Je réunis des experts, des financiers, des industriels, pour les faire travailler ensemble et créer ou racheter des entreprises. » Selon ses proches, un dossier de reprise serait sur le point d’être finalisé.De même, M. Montebourg n’entend pas déserter le champ politique, même s’il ne dispose plus de mandat électif. « Mais je m’exprimerai comme un citoyen ordinaire, qui doit gagner sa vie et qui est chaque jour confronté à la vie réelle, plus comme un professionnel de la politique », affirme l’ancien ministre. L’ébauche d’un programme pour 2017 ?Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.03.2015 à 16h08 • Mis à jour le25.03.2015 à 16h14 | Maxime Vaudano En cette période de défiance aigüe à l'égard de la classe politique, c'est un sujet sensible, qui n'a pas manqué pas d'affoler le compteur de l'indignation. Selon l'association Contribuables associés, les parlementaires français se seraient mis d'accord à l'unanimité pour se voter un « parachute doré », en « doublant l'indemnisation des élus à la fin de leur mandat ». Une information reprise par de nombreux sites des sphères libéral-conservatrice et d'extrême droite, qui a également rassemblé plus de 11 000 signatures autour d'une pétition de Contribuables associés, au mépris des vérifications factuelles les plus élémentaires qui s'imposaient.Ce que dit Contribuables associés :Que la loi sur le statut de l'élu local adoptée par l'Assemblée nationale le 19 mars à l'unanimité prévoit de doubler de six mois à un an la durée d'indemnisation des élus en cas de défaite électorale. Qu'il obligera une entreprise privée à réintégrer l'élu à la fin de son mandat, la privant de sa liberté de recrutement.En outre, l'association s'interroge sur le hasard du calendrier qui veut que la loi ait été votée à quelques jours des départementales, qui annonçaient une défaite sévère pour le PS, mettant en danger des centaines d'élus socialistes.De quoi parle-t-on ?La loi sur le statut de l'élu local votée en mars contient un catalogue de mesures visant notamment, selon son rapporteur (PS) Philippe Doucet, à diversifier le profil des élus et à « ouvrir l'accès » aux mandats, trop souvent réservés aux hommes et aux retraités. En renforçant certains avantages ou en les étendant aux petites communes, elle doit notamment faciliter l'engagement au niveau local des salariés du secteur privé et des femmes.Sur cette loi, lire le post de blog : Un meilleur statut pour les élus locauxPourquoi les critiques sont exagéréesLe site Slate.fr a très bien expliqué pourquoi parler de « parachute doré » était approximatif et excessif, en s'appuyant notamment sur les remarques publiées sur Twitter par Pierre Januel, collaborateur des députés écologistes à l'Assemblée.1. La loi ne concerne que certains élus locauxPremière précision : contrairement aux raccourcis de Contribuables associés et de ses relais, la « loi visant à faciliter l'exercice, par les élus locaux, de leur mandat » ne concerne pas tous les élus mais, comme son nom l'indique, les seuls élus locaux. Toutefois, comme l'association le souligne, la plupart des parlementaires (qui ont voté le texte) exercent aussi un mandat local et pourraient donc théoriquement en bénéficier.Ensuite, le « parachute doré » en question n'est pas attribué à tous les élus locaux défaits électoralement. Cette « allocation différentielle de fin de mandat », qui existe déjà depuis longtemps, est réservée aux élus battus qui se retrouvent à Pôle emploi (or, comme le rappelle le rapporteur PS du texte, Philippe Doucet, un mandat électoral n'ouvre pas le droit à des indemnités chômage) ou reprennent une activité professionnelle leur rapportant des revenus moindres que leur indemnité de mandat local.Premier gros bémol : un parlementaire (député ou sénateur) qui perd son mandat local conserve son mandat national, et la rémunération qui va avec, et qui est supérieure à celle du mandat local. Donc des députés ou des sénateurs qui perdraient leur mandat local ne bénéficieraient pas de la mesure dénoncée par « Contribuables », car ils gagneraient trop à côté, grâce à leur indemnité parlementaire et/ou leurs activités annexes.2. C'est la durée, et non le montant de l'indemnité qui est doubléeCe que la récente loi a changé, ce n'est pas le montant de cette indemnité, comme certains l'ont dit, mais la durée pendant laquelle les élus peuvent y prétendre : un an au lieu de six mois.Le montant reste inchangé sur les six premiers mois : au maximum 80 % des anciennes indemnités de mandat de l'élu, avec une dégressivité si l'élu retrouve un travail moins bien payé. La nouvelle loi prévoit que le taux passe à 40 % pour les six mois supplémentaires qu'elle ajoute.Exemple n°1 : Mme Dupont, ancienne conseillère générale d'un petit département, se retrouve à Pôle emploi et sans aucun revenu. Elle peut prétendre pendant six mois à une allocation s'élevant à 80 % de son ancienne indemnité de 1 520,59 €, soit 1 216 € brut mensuels. Si elle ne trouve toujours pas d'emploi au bout de six mois, elle conservera une allocation de 40 % de son ancienne indemnité : 608 €. Le tout étant imposable.Exemple n°2 : M. Martin, ancien maire d'une ville de plus de 100 000 habitants, retrouve un petit emploi dans un fast-food payé 1 200 € brut par mois. Il gagne donc 4 312 € de moins qu'avec son ancienne indemnité de 5 512,30 €. Il peut prétendre pendant six mois à une allocation de 80 % de cette différence (3 450 €), puis pendant les six mois suivants à 40 % de cette différence (1 725 €) en complément de son salaire.En outre, pour être tout à fait complet, il faut noter que la loi ne fait pas que des « cadeaux » aux élus : elle impose aussi une modulation des indemnités des élus locaux en fonction de leur absentéisme, ce qui peut entraîner un manque à gagner pour les moins assidus.3. La liberté de recrutement n'a rien à voir là-dedansL'« obligation » pour les entreprises de réintégrer l'élu à la fin de son mandat n'a encore une fois rien de nouveau. Cela s'appelle le « droit à la réinsertion », un système qui autorise depuis longtemps les élus à « suspendre » leur contrat de travail pendant leur mandat et à bénéficier, à leur retour, d'une réintégration – avec, s'ils le souhaitent, un stage de remise à niveau, une formation professionnelle et/ou un bilan de compétences. Cette disposition est censée inciter les personnes de la société civile à s'engager dans la vie politique sans craindre de compromettre leur carrière professionnelle.La nouvelle loi se contente d'étendre le droit à la réinsertion aux élus des communes de plus de 10 000 habitants (contre 20 000 jusqu'à présent) et à le rendre applicable pendant au maximum deux mandats, au lieu d'un. Si la réintégration d'un salarié au terme de 12 ans d'absence peut ne pas plaire à l'employeur, il ne s'agit en aucun cas d'une question de « recrutement », car le salarié est toujours sous contrat, même s'il ne travaille plus dans l'entreprise.De même, le « congé électif », qui permet à un salarié d'être libéré une vingtaine de jours lorsqu'il est candidat à une élection, est étendu par la nouvelle loi aux communes de plus de 1 000 habitants, contre 3 500 actuellement. Enfin, le texte place les élus locaux les plus importants (maires et adjoints de grandes communes et membres des exécutifs départementaux et régionaux) qui conservent leur activité professionnelle sous le statut des « salariés protégés », à l'instar des délégués syndicaux – rendant beaucoup plus difficile leur licenciement.4. La loi n'a aucun lien avec les départementalesContrairement aux insinuations de la pétition de Contribuables associés, on ne peut guère soupçonner les parlementaires d'avoir fait voter cette réforme du statut de l'élu local pour anticiper leur défaite, ou celle de leurs amis, lors des élections départementales des 22 et 29 mars. En effet, la proposition de loi est dans les tuyaux du Parlement depuis novembre 2012.En outre, la nouvelle loi n'entrant en vigueur qu'au 1er janvier 2016, elle ne sera pas applicable pour les élus battus lors de ces élections départementales, ni même lors des régionales de décembre 2015.5. Cela ne coûte pas grand-chose ?La gestion de l'indemnité de fin de mandat des élus est confiée depuis 2002 à la Caisse des dépôts et consignations. Pour la financer, un Fonds d'allocation des élus en fin de mandat (FAEFM) est alimenté par une cotisation obligatoire des collectivités territoriales. Mais comme très peu d'élus recourent à ce fond, celui-ci est en excédent d'environ 3,5 millions d'euros. Résultat : depuis 2010, le montant de la cotisation a été réduit à... 0 %. Depuis cette date, le FAEFM ne coûte donc plus rien à la collectivité, à l'exception de ses frais de gestion, d'un peu moins de 50 000 euros par an. #container_1427282850364{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427282850364{ height:500px; } #container_1427282850364 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427282850364 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427282850364 .subtitre{ display:block; }Les comptes de l'allocation des élus en fin de mandat(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427282850364", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.cdc.retraites.fr/portail/spip.php?page=article&id_article=350#pos", "_blank" ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"Rapports annuels du FAEFM", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, line:{ dataLabels:{ enabled:true }, showInLegend:true }, column:{ tooltip:{ valueSuffix:" €", }, } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} €" }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, min:0, max: 150, showEmpty:false, title:{ text:"" }, gridLineWidth:0, labels:{ enabled: false, format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Montant versé", "type": "column", "data": [ [ "", 1129407 ], [ "", 8889.18 ], [ "", 152051.47 ], [ "", 43364.16 ], [ "", null ], [ "", 11085.06 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Nombre de bénéficiaires", "type": "line", "yAxis": "droit", "data": [ [ "", 134 ], [ "", 1 ], [ "", 12 ], [ "", 4 ], [ "", 0 ], [ "", 1 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Si la réforme augmentera mécaniquement le nombre de bénéficiaires et les montants versés, le surcoût devrait donc être limité.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard « Le Conseil a demandé au président Mathieu Gallet, auquel il maintient sa confiance, de lui communiquer l’ensemble des orientations élaborées pour faire face aux déséquilibres financiers de Radio France en prenant en compte l’intérêt de ses personnels. » Le communiqué du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) est intervenu après une discussion en séance plénière, mercredi 25 mars, à propos de l’entreprise publique, qui connaît son septième jour de grève et dont le président est critiqué pour ses dépenses.Pouvoir de révocationLe CSA, qui a nommé Mathieu Gallet début 2014, s’exprime quelques heures après que la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a mis la pression sur le président de Radio France. La ministre de tutelle a jugé trop peu abouties les propositions d’économies formulées par son président, confronté à une crise financière. « Je dois pouvoir me prononcer sur un projet stratégique et financier stable, documenté et incarné », a-t-elle exigé, demandant des documents sous quinze jours.Lire aussi :Fleur Pellerin juge insuffisantes les propositions de Mathieu Gallet pour Radio FranceLe communiqué du CSA, présidé par Olivier Schrameck, utilise des mot pesés : il demande des éclaircissements à Mathieu Gallet qui estime, contrairement à ce que dit la ministre, avoir proposé des pistes précises. Pour le CSA, c’est une façon d’être présent dans un face-à-face tendu entre Radio France et le gouvernement. Face à l’aggravation de la crise, l’autorité a une démarche qui se veut suivre celle du gouvernement : à la fin de la semaine dernière, après les révélations du Canard enchaîné, l’institution estimait plutôt ne pas être directement concernée, notant que la tutelle, pour les affaires économiques, était assurée par le ministère.Mais le CSA, au passage, assure renouveler sa confiance à Mathieu Gallet, au moment où le mécontentement à Radio France croît. Et où le gouvernement ne semble pas chercher à aider particulièrement le président nommé il y a un an par l’autorité indépendante. Alors que certains dans le secteur posent en privé la question du maintien de Mathieu Gallet, le CSA assure ne pas vouloir user pour l’heure de son pouvoir de révocation.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Depuis dimanche, le Front national assure être le « premier parti de France » sur la foi des résultats du premier tour des cantonales. Un titre qui a été contesté mais qui s'appuie sur les étiquetages politiques des binômes de candidats.Pourquoi cet imbroglio ? Pour ces élections, une nouvelle règle a été mise en place : dans chaque canton se présentaient des binômes, un homme et une femme, qui n'avaient pas forcément la même étiquette politique. On pouvait associer un candidat UMP et une candidate UDI, une PS et un PRG, une PCF et un EELV...Présence éclatée des candidats Pour y voir plus clair, le ministère de l'intérieur a donc décidé d'attribuer des étiquettes non pas à chaque candidat mais aux binômes : « union de la droite », « union de la gauche », socialistes, front de gauche... Evidemment, ce choix a fait des mécontents, parfois à juste titre. Le cas le plus emblématique est celui des élus communistes ou du parti de gauche, qui partaient souvent alliés aux écologistes d'EELV. Leurs listes étaient donc parfois classées comme « divers gauche », parfois « communistes », parfois « parti de gauche »...Le même scénario s'est joué à droite : les candidats de l'UMP faisaient souvent équipe avec l'UDI, mais aussi avec d'autres sensibilités politiques, « divers droite », « sans étiquette »... D'où une présence éclatée entre tendances UMP, « union de la droite », UDI ou « divers droite ».Lire : « Divers gauche » ou « union de la gauche », le flou des étiquetages agace les partis. Dans cette confusion, un seul parti a présenté sous la même étiquette, des binômes de candidats qui ont été rassemblés dans la même nuance : le Front national.Nous avons récupéré les étiquettes individuelles de chaque candidat parmi les 4 000 binômes qui se sont présentés dimanche. Dans la datavisualisation ci-dessous, ces étiquettes sont à droite ; le groupe de nuance auxquelles elles étaient rattachées par le ministère, à gauche.La taille des traits de couleur montre le nombre de candidats qui avaient cette étiquette. On le constate d'un coup d'œil : le FN était celui qui présentait, de loin, le plus de candidats étiquetés à son nom, quand les autres étaient bien plus dispersés. Là où il était complexe de compter les résultats de l'UMP, par exemple, puisqu'une bonne partie était comptée comme « union de la droite » voire « divers droite », ceux du FN étaient plus faciles à lire. #alluvial path:hover{ stroke-opacity:1!important; }Front de gaucheFront de gaucheFront nationalFront nationalModemModemParti de gaucheParti de gaucheRadicaux de gaucheRadicaux de gaucheSocialistesSocialistesUnion de la droiteUnion de la droiteUnion de la gaucheUnion de la gaucheUnion des démocrates et indépendantsUnion des démocrates et indépendantsUnion du centreUnion du centreUnion pour un mouvement populaireUnion pour un mouvement populaireVerts écologistes citoyensVerts écologistes citoyensA GAUCHE AUTREMENTA GAUCHE AUTREMENTAlliance CentristeAlliance CentristeAlliance pour le FinistèreAlliance pour le FinistèreAutreAutreAutre EcologisteAutre EcologisteCAP 21CAP 21Centre gaucheCentre gaucheCentre National Indépendants et PaysansCentre National Indépendants et PaysansCentristeCentristeCentriste MODEMCentriste MODEMCouleurs LandesCouleurs LandesDebout la FranceDebout la FranceDEMOCRATIE REELLEDEMOCRATIE REELLEDiversDiversDIVERS AUTRE ECOLOGISTEDIVERS AUTRE ECOLOGISTEDivers droiteDivers droiteDIVERS GAUCHEDIVERS GAUCHEDroit, centre et indépendantsDroit, centre et indépendantsDroiteDroiteEELVEELVEnsemble pour les YvelinesEnsemble pour les YvelinesENTENTE REPUBLICAINEENTENTE REPUBLICAINEEURE AVENIREURE AVENIRForce Européenne DémocrateForce Européenne DémocrateForces de ProgrèsForces de ProgrèsFront de gaucheFront de gaucheFRONT DEMOCRATEFRONT DEMOCRATEFront Démocrate Social et EcologiqueFront Démocrate Social et EcologiqueFront NationalFront NationalgauchegaucheGénération EcologieGénération EcologieIndépendantIndépendantLA FORCE DU 13 / PRGLA FORCE DU 13 / PRGLa Gauche DépartementaleLa Gauche DépartementaleLA NIEVRE S'ENGAGELA NIEVRE S'ENGAGELa Politique AutrementLa Politique AutrementListe Union de la GaucheListe Union de la GaucheLMDMLMDMMaj. départementale Droite Centre Indé.Maj. départementale Droite Centre Indé.Majorité Dép. Socialiste RépublicaineMajorité Dép. Socialiste RépublicaineMajorité DépartementaleMajorité DépartementaleMajorité Départementale Divers DroiteMajorité Départementale Divers DroiteMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTEMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTEMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTE PRGMAJORITE DEPARTEMENTALE SOCIALISTE PRGMajorité départementale UMP-UDIMajorité départementale UMP-UDIMajorité DépartemetnaleMajorité DépartemetnaleMAJORITE REPUBLICAINEMAJORITE REPUBLICAINEModemModemMouvement des progressistesMouvement des progressistesMouvement Ecologiste IndépendantMouvement Ecologiste IndépendantMouvement Pour la FranceMouvement Pour la FranceMouvement Républicain et CitoyenMouvement Républicain et CitoyenNIEVRE A VENIRNIEVRE A VENIRNouveau CentreNouveau CentreNouveau Parti AnticapitalisteNouveau Parti AnticapitalisteNouvelle DonneNouvelle DonneOuvertureOuvertureParti Chrétien DémocrateParti Chrétien DémocrateParti de GaucheParti de GaucheParti Libéral DémocrateParti Libéral DémocrateParti Ouvrier IndépendantParti Ouvrier IndépendantParti RadicalParti RadicalParti Radical de GaucheParti Radical de GauchePARTI RADICAL VALOISIENPARTI RADICAL VALOISIENPARTI SOCIALISTE DE GAUCHEPARTI SOCIALISTE DE GAUCHEPCFPCFPSPSRadicaux de gaucheRadicaux de gaucheRassemblement CitoyenRassemblement CitoyenRassemblement des Forces de ProgrèsRassemblement des Forces de ProgrèsRégionalistesRégionalistesSANS ETIQUETTESANS ETIQUETTESANS ETIQUETTE NIEVRE A VENIRSANS ETIQUETTE NIEVRE A VENIRSociété CivileSociété CivileSouveraineté, Indépendance Et LibertésSouveraineté, Indépendance Et LibertésSYMPATHISANTE PCFSYMPATHISANTE PCFUDDUDDUDIUDIUDI - UMP Union de la droiteUDI - UMP Union de la droiteUDI FRANCE ECOLOGIEUDI FRANCE ECOLOGIEUDI-MODEMUDI-MODEMUMPUMPUMP - Majorité DépartementaleUMP - Majorité DépartementaleUMP CPNT MPF UDI MODEMUMP CPNT MPF UDI MODEMUMP MODEMUMP MODEMUMP UDI MODEMUMP UDI MODEMUMP-UDIUMP-UDIUMP-UDI-INDÉPENDANTUMP-UDI-INDÉPENDANTUMP-Union pour le NordUMP-Union pour le NordUnion démocratique BretonneUnion démocratique BretonneUNION POUR LE lOIR ET CHERUNION POUR LE lOIR ET CHERUnion Pour le NordUnion Pour le NordUnion Républicaine du BourbonnaisUnion Républicaine du BourbonnaisVECVECVIVE LA NIEVREVIVE LA NIEVREVIVRE LA NIEVREVIVRE LA NIEVRESamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Bruxelles dévoile ses ambitions en matière de numérique. Mercredi 25 mars, le vice-président de la commission européenne en charge du numérique, Andrus Ansip, a présenté les grandes orientations de l’institution communautaire en la matière.Le numérique fait partie des priorités du président Jean-Claude Juncker, entré en fonction en novembre dernier. Parmi les principaux chantiers : une réforme du copyright, la question de la régulation des plates-formes ou la lutte contre le « géoblocking ». Le but étant de créer un vrai marché intérieur du numérique alors qu’aujourd’hui, il est morcelé entre autant d’États membres.« Les gens doivent pouvoir être capables, en ligne, de traverser les frontières aussi facilement qu’ils le font dans la vie réelle. Les sociétés du numérique doivent être aidées afin que leur marché soit aux dimensions de l’Union et non limité à son marché national » a déclaré M. Ansip, mercredi. Le commissaire est originaire d’Estonie, un des pays considérés comme les plus connectés au monde.Territorialité des droitsConcernant la réforme du copyright, l’idée est de permettre qu’un bien culturel en ligne (film, vidéo, etc.) puisse être consommé (acheté au besoin), quel que soit le pays de localisation de l’internaute. Actuellement, les abonnements à de la vidéo à la demande ne sont le plus souvent pas « exportables » : même s’il paie son abonnement, un client ne peut consommer que s’il se trouve dans le pays où il a acheté son service. En cause, le modèle économique du cinéma et d’une partie de l’audiovisuel : la territorialité des droits. Les droits de diffusion d’un film sont achetés pays par pays.Pour remédier à cette situation, certains, à la Commission, plaidaient, ces dernières semaines, pour une remise à plat complète de ces droits. Au Parlement européen, l’unique députée du Parti pirate, Julia Reda, a publié un rapport remarqué, en février, prônant la création de licences universelles.Mais Les associations d’ayants-droits, notamment en France, sont montées au créneau avec constance, ces dernières semaines, pour dénoncer des changements qui mettraient à mal de manière irrémédiable, le modèle économique notamment du cinéma.Il semble qu’ils aient été en partie entendus : attachée à prendre en compte la rémunération des auteurs et des éditeurs, la commission ne prévoit pas de légiférer avant l’automne prochain (et non avant l’été comme prévu initialement).Consultation publiqueBruxelles veut aussi s’attaquer au « géoblocking », le fait que certains services ou produits en ligne puissent être achetés depuis certains pays et pas d’autres. Ou que le prix des biens, sur un même site, diffère considérablement selon le pays de l’acheteur. Ainsi des locations de voiture, en Belgique, par exemple, dont le prix peut varier du simple au double, selon la localisation du loueur au moment où il effectue sa transaction. C’est un sujet plutôt consensuel mais qui nécessite pas mal d’ingénierie réglementaire.Autre gros projet, plus polémique, lui, la « régulation des plates-formes ». C’est-à-dire, même si ce n’est pas évoqué frontalement par la commission, la régulation des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), ces quatre géants du web américain dont les chiffres d’affaires cumulés sont supérieurs au PIB du Danemark…La question est, entre autres, de savoir s’il faut considérer ces géants de l’internet uniquement au travers du prisme de la concurrence (comment mieux les réguler pour faire en sorte de corriger ce que d’aucuns pointent comme des distorsions, voire des abus). Ou alors estimer que ces groupes, devenus presque aussi puissants que des États, doivent désormais être considérés comme des sociétés faisant peser un risque systémique aux économies (comme les banques).La commission devrait lancer une consultation publique sur le sujet dans les semaines qui viennent. Dans l’institution, les avis sont partagés : il y a les tenants du laissez faire (Irlande, Danemark, Pays-Bas, Royaume-Uni) et les autres – France, Allemagne, Italie, Espagne, attachés à une meilleure répartition des profits entre les géants du net et les autres acteurs du numérique), et qui ne voudraient pas que le débat soit enterré.La décision finale – réguler ou pas les plates-formes dépendra aussi des conclusions de l’enquête que la commission mène depuis maintenant cinq ans sur Google pour abus de position dominante. Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvie Kerviel Jacques Cressard, ancien député d'Ille-et-Vilaine, est décédé dimanche 8 mars à Rennes (Ille-et-Vilaine), où il vivait, à l'âge de 79 ans. Il est mort des suites d’une opération après s’être brisé le col du fémur. Gaulliste de conviction, membre de l’Union des démocrates pour la République (UDR) puis du Rassemblement pour la République (RPR), il est l'auteur de la loi Cressard du 4 juillet 1974, reconnaissant aux journalistes pigistes le statut de journaliste professionnel et leur accordant des indemnités de licenciement.Né en avril 1934, Jacques Cressard fait son entrée à l’Assemblée nationale en 1968, à 33 ans, après avoir réussi à battre aux élections législatives le centriste Henri Fréville, alors maire de Rennes et député sortant. Il sera réélu deux fois, en 1973 et 1978, avant d'être battu par le socialiste Edmond Hervé en 1981, lors de la vague rose.Jacques Cressard a aussi été vice-président du conseil général d'Ille-et-Vilaine, conseiller régional et conseiller municipal de Rennes.Des droits pour les pigistesFils de Pierre Cressard, journaliste à Ouest-France, issu d’une fratrie de onze enfants dont plusieurs ont opté pour ce métier, à l’instar d’Armelle Cressard, qui fut journaliste au Monde, le député permettra aux journalistes pigistes, au statut précaire, d’obtenir des droits. La loi portant son nom, datée du 4 juillet 1974, reconnaît aux journalistes pigistes le statut de journaliste professionnel et notamment le droit à des indemnités de licenciement en cas de fin de collaboration. « Toute convention par laquelle une entreprise de presse s'assure, moyennant rémunération, le concours d'un journaliste professionnel est présumée être un contrat de travail quels que soient le montant et le mode de la rémunération », indique le texte, voté à l’unanimité.A l’Assemblée, Jacques Cressard s’était aussi distingué en prenant position dès 1969 en faveur de l’abolition de la peine de mort.En 1981, après avoir perdu les élections, il reprit son métier de professeur d'histoire-géographie, qui le passionnait, notamment au collège public Anne-de-Bretagne de Rennes. Il est l’auteur de plusieurs livres, parmi lesquels Monsieur Henri, la Cancalaise (éditions L’Amitié par le Livre, 1966), l'histoire d'une femme bourreau, co-écrit avec son père. Il avait aussi participé à une émission littéraire, « Lu et approuvé », à l'ORTF. Sylvie KervielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Rémy Pflimlin est candidat à sa propre succession à la présidence de France Télévisions, selon nos informations qui confirment celles des Echos publiées mercredi 25 mars. Certes, la direction de l’entreprise ne confirme pas et il n’a pas encore déposé de dossier au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui doit procéder à la nomination, entre le 22 avril et le 22 mai. Mais l’affaire ne fait plus de doute.Le président de France Télévisions avait dit qu’il attendrait pour se décider la publication, début mars, du « rapport Schwartz », dont le gouvernement s’est inspiré afin d’écrire une feuille de route pour l’entreprise d’audiovisuel public. Dans la foulée de sa publication, les ministres ont affiché des priorités – renforcer l’information, soutenir la création, renouer avec la jeunesse – qui semblent compatibles avec les orientations de la direction actuelle de France Télévisions.Besoin de continuitéLe « rapport Schwartz » lui est en tout cas moins hostile que le pré-rapport rédigé par le CSA sur le bilan des quatre années de mandat de Rémy Pflimlin : fuité dans la presse, il avait été jugé trop à charge, obligeant le CSA à reporter sa publication du document final, plus équilibré.Le président Pflimlin estime que ses chances ne sont pas nulles, car aucun nom ne sort du lot parmi les candidats évoqués dans la presse. Il compte défendre son bilan et le besoin de continuité pour France Télévisions. Le choix de Mathieu Gallet comme président de Radio France, en 2014, avait été interprété par certains comme un pari sur la jeunesse et un profil de pur gestionnaire. Ses difficultés actuelles pourraient servir les intérêts de Rémy Pflimlin.Il reste un défi de taille pour Rémy Pflimlin : faire oublier qu’il a été nommé en 2010 par le président de la République Nicolas Sarkozy, une procédure de désignation avec laquelle François Hollande a voulu rompre, pour se démarquer de son prédécesseur. Le président socialiste a tenu à confier ce pouvoir à une autorité autonome, le CSA. Les deux procédures n’ont qu’un point commun : jamais aucun président de France Télévisions n’a été renouvelé. Le rappeler est pour Rémy Pflimlin une arme à double tranchant.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.03.2015 à 10h07 • Mis à jour le25.03.2015 à 10h17 | Isabelle Rey-Lefebvre La crise s’éternise pour le secteur du bâtiment qui s’apprête, en 2015, à vivre sa huitième année consécutive de déprime. Les prévisions de la Fédération française du bâtiment (FFB), annoncées mercredi 25 mars, sont, en effet, moroses. Après un recul de l’activité de 5,1 % en 2014, soit de 20 % depuis 2008, elle s’attend à un nouveau repli de 1,5 % et redoute la disparition de 30 000 emplois, qui s’ajoutent aux 28 700 perdus en 2014, sur un effectif global de 1,1 million de salariés.Des faillites en sérieLa profession souffre, avec des marges au plus bas, de 1,5 % au mieux, et la baisse des prix de quelques matières premières ou du pétrole ne se fait pas encore vraiment sentir dans le prix de revient des travaux. « Parmi les sociétés en faillite, en France, 30 % sont des entreprises de bâtiment, mais ce qui est nouveau, c’est qu’elles arrivent devant le tribunal sans fonds propres ni trésorerie et sont mises immédiatement en liquidation, sans passer par la phase du redressement », constate-t-il. La FFB appelle, par ailleurs, les pouvoirs publics à lutter contre la fraude, la concurrence déloyale des travailleurs détachés : « Tout le monde y a recours, les grands groupes comme les particuliers », se désole Jacques Chanut.Les artisans, réunis au sein de la Confédération des artisans et petites entreprises du bâtiment (Capeb), tirent aussi la sonnette d’alarme et ont rencontré, mardi 24 mars, le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, pour demander, entre autres, la prolongation du CITE (Crédit d’impôt pour la Transition énergétique) jusqu’en 2017. « L’artisanat du bâtiment a perdu des emplois, au rythme de 30 par jour, en 2014. Nos carnets de commandes sont vides. En ce moment difficile, nous avons besoin d’un engagement fort de l’Etat, notamment de contrôles contre la concurrence déloyale », plaide Patrick Liébus, son président.Les travaux publics en plein « marasme »Dans les travaux publics, « c’est carrément le marasme… ou la catastrophe, je ne sais plus quel terme employer », soupire Bruno Cavagné, président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). La profession a réalisé en 2014, en France, un chiffre d’affaires de 42,5 milliards d’euros, en retrait de 5 % par rapport à 2013, avec 8 000 emplois perdus, et s’attend à une accélération de la baisse en 2015, soit un nouveau recul de 8 % et 16 000 postes en moins, sur un effectif de 280 000 salariés. Elle est bien loin du pic de 49,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires de 2007 : « Nous retrouvons le niveau d’activité de 1984. Seules les activités à l’export progressent légèrement et sauvent les grands groupes », commente M. Cavagné.Tout se conjugue pour faire plonger ce secteur des travaux publics, soutenu à 75 % par les commandes des collectivités locales qui, elles, s’effondrent, dans le contexte de baisse annoncée de la dotation de l’Etat de 12 milliards d’euros. La situation est telle que la FNTP, après avoir alerté les ministres de tutelle et le premier d’entre eux, en a appelé au président de la République lui-même, qui a longuement reçu ses représentants, le 3 mars, une première pour ces professionnels.Le logement neuf épargnéLa FFB pronostique 360 000 logements mis en chantier, autant qu’en 2014 (356 000). Les promoteurs ont engrangé beaucoup de réservations, mais les travaux ne devraient commencer qu’en fin d’année. Les constructeurs de maisons sentent aussi un léger frémissement (+ 2 %) des ventes. « Nous sommes, en revanche, inquiets sur le secteur du bureau, le non-résidentiel, qui devrait accuser un fort recul de 9,4 % : le marché ne redémarre pas », craint Jacques Chanut, président de la FFB.Le vivier de la réhabilitationLes professionnels reportent tous leurs espoirs sur la réhabilitation, notamment la rénovation énergétique que le gouvernement encourage avec des mesures sans précédent : l’éco-prêt à taux zéro, la TVA à 5,5 % et le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), de 30 % des dépenses (plafonnées à 16 000 euros pour un couple), programmé pour la seule année 2015. « Nous avons mené une campagne d’information, du 9 au 22 mars, pour faire connaître ces dispositifs et nous allons chercher les clients mais, même si nous observons un certain intérêt et recevons des appels sur nos plateformes, les commandes ne sont pas encore signées », déplore M. Chanut.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Des responsables de la zone euro ont jugé que la Grèce ne pouvait pas légalement prétendre à la restitution de 1,2 milliard d’euros que réclame son gouvernement au Fonds européen de stabilité financière (FESF). La décision a été prise après discussion, mercredi 25 mars, entre des responsables du groupe de travail de l’Eurogroupe, qui prépare les réunions des ministres de Finances de la zone euro.Besoin urgentCela signifie qu’Athènes ne peut pas compter dans l’immédiat sur ces liquidités, dont elle a pourtant un besoin urgent. Suite à l’accord de l’Eurogroupe du 20 février sur l’extension de quatre mois du plan d’aide internationale à la Grèce (en tout 240 milliards d’euros dont il ne reste que 7 milliards de prêts à verser), la Grèce a, comme convenu, rendu au FESF 10,9 milliards d’euros d’obligations émises par le Fonds entre 2012 et 2014. Ces obligations n’avaient pas été utilisées : elles étaient destinées à recapitaliser les banques grecques qui n’en ont finalement pas eu besoin. Mais ces derniers jours, le gouvernement de la gauche radicale grecque, qui cherche désespérément de l’argent, a estimé qu’il avait rendu plus que nécessaire au FESF.La somme de 1,2 milliard, si Athènes avait réussi à la récupérer, aurait été un ballon d’oxygène bienvenu qui aurait rendu moins urgente la conclusion d’un accord en Eurogroupe. Elle aurait en effet pu permettre au gouvernement Tsipras, qui cherche désespérément des fonds, de « passer » le mois d’avril en évitant un défaut de paiement, aux conséquences politiques et économiques désastreuses.Lire aussi :Athènes reconnaît « un problème de liquidité » avant un sommet de crise européenAthènes pourrait se trouver à court d’argent dès le mois d’avril. Certains parlent du 8, d’autres du 20, personne ne sait vraiment à ce stade, selon plusieurs sources européennes haut placées. Le pays doit encore assurer un remboursement de 420 millions d’euros au FMI le 8 avril. Il faut aussi trouver, plus immédiatement, 1,5 milliard d’euros pour payer les salaires des fonctionnaires fin mars…La BCE fait pressionCependant, selon une information reprise par l’agence Reuters, mardi 24 mars, la Banque centrale européenne (BCE) a demandé aux banques grecques de ne pas augmenter leur exposition à la dette souveraine du pays, y compris en bons du Trésor. La BCE accroît ainsi la pression sur le gouvernement grec pour qu’il conclue un accord définitif avec ses principaux créanciers (Commission européenne – au travers du FESF, BCE, FMI).Selon une source proche du dossier : cet avertissement est en ligne avec les décisions déjà prises concernant la Grece en matière de politique monétaire. La BCE et la Banque de Grèce ont déjà fait savoir que les banques grecques ne devaient pas augmenter davantage leur exposition à la dette d’Etat grecque pour des raisons prudentielles.Après une période de très fortes tensions, mi-mars, les discussions ont repris à Athènes entre les représentants des créanciers du pays et les experts du gouvernement Tsipras. Ce dernier doit soumettre une liste de réformes « crédibles », « faisables », dans les jours qui viennent. Au plus tard lundi 30 mars a fait savoir Athènes, mardi. Tant que cette liste n’aura pas été validée en Eurogroupe, la Grèce ne pourra pas bénéficier des 7,2 milliards d’euros de prêts à verser encore dans le cadre du deuxième plan d’aide, qui se termine fin juin.Lire aussi :La grande inconnue de l’état réel des finances grecquesCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.03.2015 à 09h25 • Mis à jour le25.03.2015 à 10h53 Les ministres se sont succédé aux micros des journalistes pour livrer les dernières informations sur l'accident de l'A320. Une « pause » dans la campagne a été annoncée par Jean-Christophe Cambadélis.Bernard Cazeneuve fait le point sur le crash Le ministre de l'intérieur s'est exprimé dans la matinale de RTL, mercredi 25 mars, et est longuement revenu sur les circonstances du crash du vol Germanwings survenu mardi dans les Alpes-de-Haute-Provence :« Il y avait des mesures à prendre, d'abord sécuriser la zone du crash ; ce qui est indispensable pour éviter que d'autres personnes que les enquêteurs accèdent aux lieux du drame. Ensuite, il faut que l'enquête commence dès aujourd'hui, il faut des compétences de médecine légale, dix médecins vont arriver aujourd'hui. Enfin il y a l'accueil des familles, c'est notre rôle que l'accueil des familles soit fait dans les meilleures conditions. »« La majorité des passagers sont espagnols, allemands, mais il y a aussi d'autres nationalités, a-t-il fait savoir. Je ne veux pas donner d'information plus précise, le Quai d'Orsay fait son travail. » « L'hypothèse terroriste n'est pas privilégiée, a-t-il expliqué. L'avion n'a vraisemblablement pas explosé. »  La boîte noire retrouvée sur les lieux de l'accident (enregistreur phonique), est, a-t-il confirmé, « exploitable » et a été envoyée « dès mardi soir » au Bureau d'enquête et analyse.Il a rapidement rappelé le scénario des événements : « Cet avion perd sa trajectoire, le contrôle aérien essaie de prendre contact, constate que la trajectoire est déviée et que l'avion chute. A ce moment-là, on déclenche immédiatement le dispositif Sater [sauvetage auto-terrestre]. » Et de saluer « la rapidité avec laquelle les forces locales se sont mobilisées ». Lire : « Tout est pulvérisé, on ne peut même pas distinguer un avion »Ségolène Royal précise le scénario du crash de l'Airbus A320La minsitre de tutelle des transports, interviewée sur RMC mercredi matin, a affirmé que « toutes les hypothèses [étaient] envisageables », pour expliquer l'accident de l'A320, mais que la piste terroriste n'était « pas la piste privilégiée aujourd'hui ». Elle a également confirmé que « la boîte noire retrouvée sur les lieux du drame était bien “l'enregistreur phonique”, ce n'est pas encore la boîte noire des paramètres techniques ». « On saura dans la journée quel est le degré possible d'exploitation de cette boîte noire », a-t-elle précisé.Ségolène Royal a souligné avoir reçu un premier « rapport » des « contrôleurs aériens du centre d'Aix-en-Provence » présentant une chronologie « assez précise » de l'accident.« A 10 h 30, l'avion est pris en charge par le centre de navigation aérienne d'Aix-en-Provence. Il est à ce moment-là à 11 400 mètres d'altitude au-dessus de Bandol [Var]. Lors de ce dernier contact radio, le contrôle aérien avait indiqué au pilote de maintenir le niveau de vol à 11 400 mètres et de le recontacter ultérieurement. Et à ce moment-là, le pilote a confirmé. (…) Et une minute après, l'avion commence à descendre sans autorisation, donc il est rappelé par le contrôleur aérien, et à ce moment-là, il n'y a pas de réponse. (…) L'avion continue à descendre, le contrôle aérien donne l'alerte, à 10 h 35. A 10 h 40, l'avion n'est plus qu'à 2 000 mètres d'altitude et, à ce moment-là, il disparaît des radars. »Jean-Christophe Cambadélis optimiste et confiant à la veille du second tour des départementalesLe secrétaire général du Parti socialiste (PS), invité de la matinale de Radio Classique-LCI, a fait savoir qu'il avait « décidé de suspendre la campagne l'espace d'un après-midi, je ne me voyais pas polémiquer avec Nicolas Sarkozy » au lendemain de l'accident aérien qui a coûté la vie à 150 personnes.Il s'est néanmoins montré combatif face à ses adversaires en vue du second tour des élections départementales : « Je pense que Sarkozy est à la rue ; le matin, il est sur le “ni ni” ; le midi, il dit qu'il faut attaquer brutalement… Il pense qu'il faut faire “le ni ni”, mais il est contesté ! », s'est-il exclamé.« Je ne dis pas que nous allons gagner les départementales, mais il y a une contradiction entre le résultat national et le résultat départemental, a-t-il dit, préférant voir le verre à moitié plein, « je ne suis pas persuadé que ce que l'on a perçu au premier tour se verra au deuxième. » Interpellé sur la probable déroute du PS dans le Nord, il a répliqué : « S'il n'y avait pas eu la division, nous serions en tête de tous les cantons dans le Nord. » « J'observe que la gauche est unie au second tour, et que la droite est désunie. Il faut monter les digues pour lutter contre l'extrême droite. Vous verrrez que le nombre de conseillers du FN [Front national] sera au-dessous de 100, il y a un plafond de verre, dans ce pays, de gens qui n'acceptent pas la xénophobie du FN. »Récusant toute aveu d'échec du gouvernement dans l'issue de ces élections, il a souligné que « ce n'est pas le sort du gouvernement qui est en jeu, c'est celui des majorités ». Et « les gens ont apprécié que les socialistes aient imposé des binômes homme-femme ». « C'est normal que Manuel Valls reste, car les résultats économiques et sociaux sont là ; c'est un début, ça fait deux ans qu'on éponge les déficits de Nicolas Sarkozy », a-t-il conclu.  24.03.2015 à 19h39 • Mis à jour le25.03.2015 à 18h04 | Alexandre Pouchard Le premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars, a confirmé la dynamique du Front national. Le parti d'extrême droite, qui présentait des candidats dans la quasi-totalité des 2 054 cantons – une première –, sera présent au second tour dans 1 120 d'entre eux. Il était même en tête au soir du premier tour dans 343 cantons.Lire : Départementales : les chiffres-clés à retenir du premier tourLa position des autres partis sera essentielle avant le 29 mars. Le Parti socialiste a exhorté ses candidats arrivés en troisième position d'une des 327 triangulaires de se désister pour favoriser la victoire de la droite face à l'extrême droite – c'est le « front républicain ».L'UMP, elle, reste arc-boutée sur sa position du « ni-ni » : « Ni pour le FN, avec qui nous n'avons rien en commun, ni pour le PS, dont nous ne partageons pas les choix », a expliqué Nicolas Sarkozy le soir du 22 mars. Une position vivement critiquée par le premier ministre le lendemain, Manuel Valls fustigeant une « faute politique et morale » du président de l'UMP. Réponse (classique) de ce dernier : c'est la gauche qui fait monter le FN.Lire : Face au FN, les partis peinent à accorder leurs consignes de vote Ce qu'il a dit :Nicolas Sarkozy était l'invité de RTL, mardi 24 mars, lui donnant notamment l'occasion de répliquer aux critiques de Manuel Valls.« Chaque fois que la gauche est aux responsabilités du pouvoir, le Front national monte. Chaque fois. Ce n'est pas un avis que je donne, ce n'est pas un conseil, ce n'est même pas une analyse, c'est un fait. M. Valls devrait se poser la question, pourquoi quand la gauche est au pouvoir, le Front national monte. »Jean-Michel Aphatie : « Il monte même quand vous êtes au pouvoir. »M. Sarkozy : « Ce n'est pas vrai. J'ai été deux fois candidat à la présidentielle, une fois face à Mme Le Pen, une fois face à son père. Les deux fois, le candidat du Front national était dix points derrière moi. Pour les européennes de 2008 [sic], le Front national a fait un score inférieur à 10 %. Je ne dis pas du tout qu'à moi tout seul je règle la question du Front national, ce serait absurde, mais la gauche instrumentalise le Front national. » Pourquoi c'est fauxL'argument est récurrent à l'UMP. Face aux critiques sur la porosité de la frontière avec le Front national, que ce soit en termes de programme, de rhétorique et d'électorat, le principal parti d'opposition renvoie la balle dans le camp de la gauche.Si on prend les scores du FN à toutes les élections depuis 1974, on le constate aisément : ses percées ont lieu autant lorsque la majorité est à droite que lorsqu'elle est à gauche.  Si le FN a obtenu son meilleur score historique lors des départementales de 2014, poursuivant sa lancée des européennes au niveau national, on ne peut pas dire qu'il a été maintenu bas entre 2002 et 2012 ; décennie où l'UMP était au pouvoir. Avant les européennes de mai 2014, son meilleur score historique datait de la présidentielle 2012.Sur les quatorze scrutins où le FN a dépassé 10 % depuis 1984, la gauche était au gouvernement sept fois et la droite sept fois également.Mégret n'était pas candidat en 2007Suite de l'entretien, et deuxième intox :Jean-Michel Aphatie lui oppose le fait que « Jean-Marie Le Pen a fait 10 % en 2007, Marine Le Pen a fait 18 % en 2012 », soit le début et la fin de son quinquennat.M. Sarkozy : « Ça n'est pas exact. Il y avait d'autres candidats de l'extrême droite en 2007, notamment M. Mégret. »Pourquoi c'est fauxQuand Jean-Michel Aphatie lui oppose la progression du Front national entre l'élection présidentielle de 2007 (10,44 % pour Jean-Marie Le Pen) et celle de 2012 (17,9 % pour Marine Le Pen), soit au début et à la fin de son quinquennat, Nicolas Sarkozy assure que c'est faux et justifie cette différence par la présence d'autres candidats d'extrême droite, citant Bruno Mégret. Sous-entendu : l'extrême droite était déjà élevée en 2007 mais ses voix étaient « simplement » dispersées entre plusieurs candidats.C'est totalement faux. Il n'y avait aucun autre candidat d'extrême droite que Jean-Marie Le Pen lors de la présidentielle 2007. Bruno Mégret, fondateur du Mouvement national républicain (MNR), s'est bien présenté à une présidentielle… mais celle de 2002. Il avait obtenu 667 043 voix au premier tour, soit 2,34 % des suffrages, contre 4,8 millions pour Jean-Marie Le Pen (16,86 %), score qui l'avait qualifié pour le second tour contre Jacques Chirac.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Nicolas Sarkozy déploie ses éléments de langage pour l'entre-deux-tours des élections départementales. D'une part, la gauche ferait « monter le FN » (lire notre vérification). D'autre part, la question des programmes, qui est double. Le patron de l'UMP, invité de RTL mardi 24 mars, renvoie dos à dos le FN et le parti de Jean-Luc Mélenchon.Ce qu'il a dit :« Tout nous sépare du FN, Marine Le Pen a le programme de Jean-Luc Mélenchon » L'UMP n'a « aucun point commun programmatique avec le FN »En résumé, selon Nicolas Sarkozy : Son parti n'a aucun élément de programme en commun avec le FNLe FN et le Front de gauche ont en revanche le même programme économiquePourquoi c'est faux1. UMP et FN ont des éléments de programme en communPremier point, les cohérences programmatiques. On se souvient que la campagne présidentielle de M. Sarkozy, conçue sous l'influence de Patrick Buisson, avait effectué un « virage à droite » assez serré dans sa dernière partie. M. Sarkozy, à la recherche des voix du FN, avait multiplié les propositions supposées parler à cette frange des électeurs, dont la possibilité d'un référendum pour permettre à la justice administrative de prononcer les décisions d'expulsion, ce qui se voulait être une réponse à l'attente d'un « référendum sur l'immigration ».Plus récemment, M. Sarkozy a demandé qu'on mette fin aux menus de substitution au porc dans les cantines, position que partageait jusqu'ici… Marine Le Pen, avant de changer d'avis.Mais au-delà, il suffit de comparer les programmes détaillés de Nicolas Sarkozy et de Marine Le Pen en 2012 pour trouver un certain nombre de points communs. Nous en avons trouvé au moins 13, dans des domaines variés. Notre comparateur de programmes présidentielsCentrage du crédit impôt recherche sur les PME / PMI« Small Business Act » européenMinimum vieillesse réservé aux étrangers en France depuis 10 ans et ayant 5 ans de cotisationsModulation de l'impôt sur les sociétésFin du collège uniqueAutonomie des directeurs de collèges et principaux de lycéesArrêt du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux dans l'éducation nationaleApprentissage dès 14 ansService civique obligatoireCarte vitale biométriqueRefus du mariage et de l'adoption pour les couples gaysProportionnelle à certaines électionsEfforts financiers accrus des collectivités locales2. Front de gauche et FN ne disent pas la même chose sur l'économieQuant au FN et au Front de gauche, il semble difficile de dire qu'ils ont « le même programme économique ». Si les deux formations ont en commun certaines propositions, on ne peut pas estimer qu'ils disent la même chose sur l'économie. Là encore, il suffit de comparer.Par exemple, sur l'emploi : le FN prône une réindustrialisation, veut permettre de négocier sur le temps de travail dans les entreprises, de mieux surveiller les chômeurs ou de réserver des postes aux personnes de plus de 45 ans dans la fonction publique. Le Front de gauche, lui, propose le rétablissement des 35 heures, une hausse du smic, un salaire maximum dans les entreprises.Les deux partis souhaitent réindustrialiser la France et relancer des programmes de planification opérés par « l'Etat stratège ». Mais le Front de gauche souhaite que l'Etat revienne au capital des grandes entreprises, pas le FN. Le parti de Jean-Luc Mélenchon évoque également le contrôle des banques, une hausse de l'ISF ou la taxation des revenus financiers. Le FN, lui, souhaite à l'inverse supprimer l'ISF au profit d'un « impôt progressif unique sur le patrimoine ».Sur l'Europe, FN et Front de gauche ont certaines convergences. Ainsi, tous deux évoquent une « désobéissance » à certaines règles (concurrence ou politiques d'austérité), mais Jean-Luc Mélenchon ne parle pas de la quitter ni de revenir au franc, ce qui demeure au cœur du programme de Marine Le Pen.Nos confrères de Libération avaient publié en avril 2014 un comparatif plus détaillé, montrant qu'il y avait certes des convergences, mais que sur l'essentiel, Front de gauche et FN restaient en désaccord. Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Abel Mestre Pourquoi le Front national retire-t-il son binôme du second tour des départementales dans le canton de Bollène (Vaucluse) ? Officiellement, pour « faire barrage aux socialistes ». Dimanche 22 mars, la gauche est en effet arrivée en tête lors du premier tour avec 36,45 % des suffrages, suivie par la Ligue du Sud, représentée notamment par Marie-Claude Bompard, maire de Bollène et épouse de Jacques Bompard, ancien membre du FN et fondateur du mouvement. Ce microparti d'extrême droite, implanté dans le nord du département, a récolté 32,66 % des voix, contre 30,89 % pour le FN. Le binôme Ligue du Sud a donc toutes les chances de l'emporter dimanche 29 mars pour le second tour.Le retrait du FN est pourtant étonnant car les relations entre les deux partis d'extrême droite sont exécrables, notamment entre la famille Le Pen et Mme Bompard.Lire : Le Vaucluse, espoir du FN« Au lendemain du premier tour, j'ai contacté le président de la Ligue du sud en vue d'obtenir un accord équitable consistant à obtenir des désistements respectifs de nos candidats à Bollène et des leurs à Orange, où nous sommes arrivés en première position, écrit Marion Maréchal Le Pen, députée frontiste du Vaucluse, dans un communiqué. Une fois de plus, je me vis opposer un refus et reçus la proposition aberrante du retrait de nos deux binômes en échange de l'apparentage des élus Ligue du Sud au groupe FN. » Pour Mme Maréchal-Le Pen, « ce microparti empêche toute négociation raisonnable. Manifestement dépourvu de stratégie, il préfère s'enfermer dans une solitude coupable mue par les règlements de compte personnels en favorisant ainsi la gauche au détriment des idées patriotes ».En se désistant face à l'adversaire honni qu'est la gauche, le FN espère en fait en finir avec la Ligue du Sud. L'idée est simple : en leur tendant la main et en se voyant adresser une fin de non-recevoir, le FN espère convaincre les électeurs et les militants de la Ligue du Sud – peu nombreux mais implantés – de rejoindre le principal parti nationaliste en arguant du sectarisme des Bompard.Mais Marion Maréchal-Le Pen et son équipe pensent surtout à une éventuelle victoire du FN dans le département. Le jeu peut se présenter très serré avec la gauche et chaque siège comptera. Au final, faire élire deux élus de La Ligue du Sud peut surtout faire perdre la gauche en l'empêchant d'avoir une majorité. Suivre : les élections départementales dans le VaucluseAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Les propos de Nicolas Sarkozy réaffirmant, mardi 24 mars sur RTL, sa position en faveur de l'interdiction des menus de substitution dans les cantines solaires, sont loin de faire l'unanimité parmi les élus UMP ou UDI. Plusieurs présidents de conseils généraux de droite se disent « abasourdis ». Chargés de la restauration scolaire dans les collèges, aucun patron des exécutifs départementaux interrogés par Lemonde.fr n'envisage de suivre la recommandation de l'ancien président de la République. Selon le chef de l'UMP, la mesure viserait à répondre aux « tensions entre les communautés ».>> Lire aussi : Laïcité à l’école : du vivre-ensemble à l’exclusion« La question ne se pose même pas », tranche François Goulard, le président UMP du conseil général du Morbihan. « Servir un repas a un enfant, quelle que soit son origine, c'est juste de l'humanité et du bon sens », poursuit-il.Idem dans la Haute-Marne, où le FN a dépassé les 35 % lors du premier tour des départementales, dimanche 22 mars. « La polémique n'a pas lieu d'être et elle ne ramènera pas les électeurs frontistes vers l'UMP », estime Bruno Sido, le président UMP du conseil général et candidat à sa succession. « Ici, les gens votent Marine Le Pen sans croire à ses promesses de campagne. Les candidats frontistes tutoient les 40 % sans faire campagne. Personne ne les connaît, ils ont juste un tract et une affiche et remportent des sièges. Doit-on proposer un repas sans porc dans les cantines ? Mais personne ne pose cette question ! Nous respectons tout le monde et nous proposerons des repas pour que chacun puisse manger. Il n'y a pas de débat. »La corde de l'exclusionSelon M. Sido, le président de l'UMP ferait fausse route en jouant sur la corde de l'exclusion pour attirer les électeurs du FN : « Le vote Front national est un vote de protestation, il ne s'agit pas d'un vote raciste. Ici, les gens me parlent de chômage pour les uns, de la peur de perdre leur emploi pour les autres. » « Lancer ce sujet en pleine campagne départementale est une connerie », s'exaspère Christian Namy, le président UDI du conseil général de la Meuse. Hors de question pour lui de revoir la politique de son exécutif et de ne pas proposer aux collégiens juifs ou musulmans une alternative au porc. « Le tutoiement de Nicolas Sarkozy avec Patrick Buisson [ex-conseiller d'extrême droite de l'ancien président] a déjà été un désastre, déplore-t-il. Il n'est pas possible de vouloir profiter de tout pour en tirer un avantage politique. »Pour François Goulard, observateur expérimenté des stratégies politiciennes, Nicolas Sarkozy s'applique à « nationaliser » un scrutin local pour que la victoire « le replace comme leader de l'UMP ». Au-delà de la posture, la suppression des repas différenciés dans les départements UMP à l'issue des élections départementales est « impensable », estime-t-il.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Devailly (Béziers, envoyée spéciale) Il n'y a plus à Béziers de « rue du 19 mars 1962 », date des accords d'Evian qui ont mis fin à la guerre d'Algérie. Dans l'après-midi du 14 mars, au cours d'une cérémonie officielle, le maire extrême-droite de la ville, Robert Ménard, a procédé au changement de nom, décision votée en janvier en conseil municipal. Un baptême houleux pour la désormais « rue Commandant Hélie-de-Saint-Marc », un officier mort en 2013, dont le nom reste associé à la torture en Algérie et au putsch des généraux en 1961. Condamné pour cet acte à dix ans de prison, le gradé avait été gracié en 1966 et réhabilité en 1978.Pour parer à tout débordement, les forces de l'ordre de Béziers ont déployé des moyens considérables. Un cordon de sécurité séparaient ainsi les pro-Algérie française et la contre-manifestation, représentant l'ensemble des forces de gauche.Près de 2 000 enthousiastes, anciens parachutistes, militaires ayant fait la guerre d'Algérie et membre de l'association des anciens de l'OAS, l'ADIMAD, avaient fait le déplacement depuis Bordeaux, Toulouse, Nîmes, Grenoble ou Lyon. La préfecture attendait 25 cars, ils n'y étaient sans doute pas. Parmi les Biterrois, des pieds-noirs, des harkis et des représentants de la Ligue du Midi, arboraient des drapeaux et banderoles marquées « Maîtres chez nous ».Beaucoup de bérets, de médailles, de drapeaux tricolores (avec ou sans l'empreinte de pieds noirs sur la bande blanche) se distinguaient dans cette foule où la moyenne d'âge dépassait nettement les 70 ans. Un public qui a attendu patiemment les discours au son de la marche du 1er Zouave diffusés par hauts-parleurs : « Sous le soleil brûlant de l'Algérie, notre étendard flottait calme et vainqueur ».« je ne veux plus que nous soyons dans la repentance »Le maire est arrivé, entouré du président du cercle algérianiste national et de Blandine de Bellecombe, fille du commandant de Saint Marc. Robert Ménard, lui-même né à Oran, a été le dernier à prendre la parole, très ému, ne cachant pas sa nostalgie de l'Algérie, « notre paradis à nous, comme disait et dit toujours ma mère ». « Oser dire que la guerre d'Algérie s'est terminée le 19 mars, ce n'est pas seulement un mensonge, c'est une ignominie, une insulte à la mémoire de tous (jeunes du contingent, harkis) qui ont été torturés. L'Algérie, ce n'est pas ce qu'un Benjamin Stora ne cesse d'écrire », a-t-il ajouté, brocardant l'historien dont le nom a été sifflé. Et de poursuivre, à l'intention des contre-manifestants : « Ils ont voulu hier l'Algérie algérienne. Ils ne veulent pas aujourd'hui de la France française ».« Non, je ne veux plus que nous soyons dans la repentance, je veux dire notre vérité à ceux qui armaient le bras des assassins des harkis, aux bourreaux qui nourrissent encore une haine de la France. (...) Pour nos frères musulmans, il ne faut pas occulter la réalité de notre histoire, Hélie de Saint Marc était de ceux qui pouvaient mourir pour des idées, pour eux », a conclu l'élu, achevant son discours sous les acclamations et les slogans « Algérie française ». « Le Chant des Africains », rengaine militaire reprise pendant la guerre d'Algérie par les pieds-noirs et les partisans de l'Algérie française, a été entonné.Pendant tous les discours, maintenus à l'écart à 100 mètres de la célébration, les forces de gauche, élus en tête, ont crié leur colère, huant « Ménard facho, Ménard assassin ! ». Parmi eux : le député socialiste Sébastien Denaja et le candidat PS défait par Robert Ménard aux dernières élections municipales, Jean-Michel Du Plaa. Des drapeaux algériens et des étandards communistes, syndicaux, arc-en-ciel, NPA, ont été brandis Les contre-manifestants ont même chanté une Marseillaise pour montrer que Robert Ménard n'a pas le monopole du chant national.Ils n'étaient que quelques centaines de Béziers et des alentours, l'un des responsables expliquant que les responsables ont dissuadé les jeunes de venir. « Robert Ménard fait de la provocation. Pas la peine d'entrer dans son jeu ».« La nostalgie de l'Algérie française n'apporte rien de bon », a réagi samedi le premier ministre, en marge d'un déplacement à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). « Le Front national n'aime pas la France, le Front national n'est pas un parti républicain, c'est rance, c'est triste », a-t-il ajouté.Depuis son élection à Béziers sous l'étiquette du Rassemblement bleu marine, proche du Front national, Robert Ménard a régulièrement suscité des polémiques, en installant une crèche catholique à la mairie, en interdisant le linge aux fenêtres ou en armant les policiers municipaux.Lire : Le roman-photo des adresses très politiquesAnne Devailly (Béziers, envoyée spéciale)Journaliste au Monde Hélène Bekmezian Aux élections départementales des 22 et 29 mars prochains, attendez-vous à voir prendre le chemin des urnes des personnes plutôt âgées, au niveau d’éducation élevé ou issues de zones rurales. Les autres, pour beaucoup, resteront chez elles lors de ce scrutin qui s’annonce très peu mobilisateur.Voir l’infographie : Les territoires de l’abstentionOn le sait, à part la présidentielle, toutes les élections suscitent, en France, une participation qui s’érode d’année en année. Alors que 80 % des inscrits étaient allés voter pour le premier tour de la présidentielle en 2012, 64 % se sont déplacés pour les municipales de 2014 et 42 % pour les européennes. En 2011, ils étaient 44 % à aller voter aux cantonales. Pourquoi ? « Nous avons souvent tendance à surestimer les motifs politiques de l’abstention, alors que la composante sociologique est également très forte », répond Vincent Pons, chercheur en sciences politiques et cofondateur de la société de conseil électoral Liegey Muller Pons, qui a essayé de décrypter les raisons de cette abstention.Pour mieux les expliquer, il s’est penché sur le département des Pyrénées-Orientales et sur son chef-lieu, Perpignan, ainsi que sur l’élection présidentielle et les élections européennes, ces dernières étant les plus semblables, en termes de participation, aux départementales. Le territoire choisi n’a, lui, rien de particulier. Mais il apporte des enseignements qui se vérifient à l’échelle de la France.Prisme sociologiqueLe premier couple de cartes, représentant l’évolution de la participation entre 2012 et 2014 à l’échelle du département, permet tout d’abord de constater que plus la participation est faible, plus elle est disparate au sein du territoire. Sur la carte de 2012, les couleurs sont uniformes, ce qui témoigne de faibles variations de participation : à l’échelle nationale, celle-ci va de 64 % à 94 %, soit un écart maximal de 30 points entre les endroits où on vote le moins et ceux où on vote le plus. Aux européennes de 2014, en revanche, la participation varie de 34 % à 82 %, soit un écart de 50 points, ce qui se traduit par une plus grande mosaïque de couleurs sur la seconde carte.Pour Vincent Pons, ces chutes de participation sont à analyser à travers un prisme politique mais aussi sociologique : « L’âge, les revenus ou le niveau d’éducation sont déterminants et ces facteurs jouent d’autant plus que l’intensité de l’élection et l’intérêt qu’elle suscite sont faibles et peu relayés médiatiquement. » D’après les données publiques qu’il a collectées, lorsque la participation est très faible, elle repose surtout sur les personnes âgées : « La participation augmente linéairement avec l’âge jusqu’à 70-75 ans, et cette corrélation se voit nettement pour les européennes, mais pas pour la présidentielle », note le chercheur, qui constate le même schéma avec le niveau d’éducation.Marée haute et marée basseAutre biais d’analyse : la typologie du territoire, selon qu’il s’agisse d’une ville, d’une banlieue ou d’une zone rurale. Là encore, les disparités sont d’autant plus grandes que l’abstention est forte, et ce sont les zones rurales qui résistent le mieux quand la participation s’effondre. « Au niveau national, lors de la présidentielle, il y avait une différence de seulement 4 points entre les zones rurales et urbaines. Aux européennes, la différence était de 9 points », précise M. Pons.Viennent ensuite les explications politiques aux aléas de la participation, examinées avec un plus grand zoom, à l’échelle des bureaux de vote dans la commune de Perpignan. Les cartes exposant ces données sont assez claires : les zones foncées représentant les fortes chutes de participation sur l’une correspondent aux zones foncées représentant un fort recul de la gauche sur l’autre. C’est la « théorie de la marée haute/marée basse », pour reprendre l’expression de Vincent Pons. « A la présidentielle, celui qui gagne est celui qui a réussi à mobiliser plus d’électeurs dans son camp : c’est la marée haute. Puis, lors des élections intermédiaires suivantes, le parti arrivé au pouvoir subit un reflux, d’une part parce que les électeurs qu’il avait réussi à mobiliser exceptionnellement ne votent pas habituellement, et d’autre part parce que certains électeurs de son camp sont déçus : c’est la marée basse. »Ce phénomène avait frappé Nicolas Sarkozy et l’UMP dès les municipales de 2008. Il a frappé François Hollande et le PS aux municipales et aux européennes de 2014. Une preuve de plus, s’il en fallait, que l’enjeu des départementales portera sur la mobilisation plus que sur la nécessité de convaincre.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.03.2015 à 11h13 • Mis à jour le15.03.2015 à 18h03 | Matthieu Goar (Bas-Rhin, envoyé spécial) Serpentant entre les champs, au pied d’une prison construite dans une ancienne caserne de la ligne Maginot, le cours d’eau fait à peine cinq mètres de large. Une petite rivière comme il en existe des milliers en France. L’Eichel est pourtant une double frontière. D’un côté, le département du Bas-Rhin, de l’autre celui de la Moselle. Sur une rive, l’Alsace ; sur l’autre, la Lorraine, deux régions qui fusionneront prochainement dans l’entité « ALCA », diminutif d’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne.Voilà le genre de frontière qui intéresse peu de monde. A part les préfets, les élus et la famille Schmitz. Coincée dans ce millefeuille territorial, la maison des Schmitz est à un jet de pierre du village d’Oermingen, mais elle est rattachée à la commune de Kalhausen, située « de l’autre côté de la colline ». Géographiquement dans le Bas-Rhin, administrativement en Moselle. « Dès que l’on voulait faire quelque chose, on se heurtait à des blocages, à des tracas. Le tiers provisionnel qui n’arrive pas car le facteur ne vient pas jusque-là, mes enfants qui doivent payer le car parce qu’ils n’habitent pas le même département… », raconte Théo Schmitz. Après avoir fait remonter son affaire compliquée jusqu’au Conseil d’Etat, il a laissé tomber. « A quoi bon… », balaie-t-il sous les yeux de Denis Lieb, figure du mouvement autonomiste alsacien.Identité « diluée »Ce genre d’histoires dans lesquelles une famille se trouve empêtrée dans les méandres de l’administration, « victime » des méfaits de Paris et des collectivités, irrite M. Lieb. Ancien conseiller général RPR, il a, depuis, rejoint Unser Land. Fondé en 2009, ce mouvement autonomiste, fédéraliste, écologiste et centriste joue sur les peurs liées à la réforme territoriale. A l’occasion des départementales des 22 et 29 mars, il a réussi à présenter vingt binômes sur les quarante cantons que comptent les deux départements alsaciens. Presque autant que le PS. « Comme disait Napoléon, on doit faire la politique de sa géographie. Plus nous aurons des compétences locales, plus nous serons flexibles. Sinon, en France, on se heurte toujours à un préfet », explique M. Lieb.Favorables à une fusion des deux départements alsaciens et éventuellement de la Moselle, ses militants sont opposés à la création d’une grande région dans laquelle leur identité serait « diluée » et leur économie « plombée » par les départements plus pauvres. Et ils agitent l’idée que les spécificités alsaciennes conservées après le rattachement du « Reichsland » à la France (concordat, jours fériés, bilinguisme, etc.), au lendemain de la Grande Guerre, pourraient disparaître dans cette nouvelle entité décidée par la « vieille France », selon les mots d’Andrée Munchenbach, présidente du mouvement. « L’Alsace a été lâchée par les partis nationaux et il faut renouveler le personnel politique pour peser. Nous sommes une alternative à l’abstention et au vote de rejet FN », veut-elle croire.L’opposition à la réforme territoriale est toujours intense en Alsace. Après des mois de mobilisation, une nouvelle manifestation devait avoir lieu samedi 14 mars. Une pétition est toujours en cours pour contraindre le conseil régional à organiser un référendum. Et les deux partis forts de la région, l’UMP et le FN, sont obligés de composer avec cette angoisse identitaire, tout en ménageant la suite. A l’automne 2014, le président UMP de la région Alsace, Philippe Richert, avait ainsi été accusé d’avoir mis en place des tarifs de TER à cinq euros pour permettre aux opposants de la réforme de se rendre au grand rassemblement qui avait réuni le 11 octobre 7 000 personnes selon la police (20 000 selon les organisateurs). Marché électoral de l’exaspérationVenu en meeting à Mulhouse (Haut-Rhin) le 6 novembre, Nicolas Sarkozy avait promis qu’en cas de retour au pouvoir il reviendrait sur la réforme territoriale. Cette promesse, réitérée par le président de l’UMP, mercredi 11 mars, devant le comité des maires de son parti, est relativisée par ses propres lieutenants alsaciens. « De toute façon, nous mettrions un quinquennat à défaire cette loi, explique M. Richert au Monde. Oui, cette réforme a été faite en dépit du bon sens. Mais maintenant, il faut s’organiser pour gagner cette région. Vous croyez que je vais laisser Florian Philippot conquérir l’Est sans combattre ? », poursuit le président de la région, qui estimait encore en décembre que cette fusion était « l’événement le plus grave, pour l’Alsace, depuis la fin de la guerre ». Les barons locaux ont l’appétit aiguisé par cette région mastodonte et ils ne veulent plus insulter l’avenir en accompagnant les jusqu’au-boutistes, très actifs sur les réseaux sociaux.« Ils auraient quand même pu mettre quelques drapeaux alsaciens »Le FN, qui sera au second tour face à l’UMP dans la majorité des cantons, le 29 mars, surveille du coin de l’œil la campagne d’Unser Land. Le FN, qui sera au second tour face à l’UMP dans la majorité des cantons, le 29 mars, surveille du coin de l’œil la campagne d’Unser Land. Il espère que ce mouvement ne lui grappillera pas des parts sur le marché électoral de l’exaspération. Sauf que les frontistes sont coincés par la doctrine de leur parti, hostile aux régions et attaché aux trois autres échelons (communes, département, Etat). Cela entraîne parfois l’incompréhension. « Ils auraient quand même pu mettre quelques drapeaux alsaciens », s’étonnait ainsi un sympathisant frontiste, venu assister à une réunion dans la commune de Kintzheim, mardi 10 mars. « Le problème de l’identité régionale est corrélé à celui de l’immigration et nos thématiques nationales répondent à ces questionnements », veut croire Laurent Gnaedig, candidat FN dans le canton de Reichshoffen.Noyé dans cette guerre des droites, le PS a concentré ses forces sur les six cantons strasbourgeois. Porte après porte, Jean-Baptiste Mathieu, candidat socialiste, vante la rénovation urbaine, tout en estimant que « la question sur l’identité nationale et locale monte en puissance, même chez des gens de gauche ». « Il est toujours dangereux de jouer avec la peur », prévient Anne-Pernelle Richardot, conseillère régionale socialiste, qui a porté plainte en janvier après avoir reçu des menaces de mort sur les forums d’opposants à la fusion. Départementales : à Merdrignac, les thèmes FN imprègnent les espritsLe gouvernement fait campagne aux champsMatthieu Goar (Bas-Rhin, envoyé spécial)Journaliste au Monde Laetitia Clavreul et François Béguin Après des mois de « guérilla », l’heure de la grande confrontation a enfin sonné pour les opposants au projet de loi santé. Médecins, chirurgiens, pharmaciens, infirmiers, dentistes, étudiants en médecine, internes… Plusieurs dizaines de syndicats professionnels et d’organisations étudiantes médicales ont appelé à une manifestation, dimanche 15 mars, à Paris, pour exprimer leur refus du texte de loi porté par la ministre de la santé, Marisol Touraine, deux jours avant son examen en commission des affaires sociales, à l’Assemblée nationale.Suivez la manifestation sur le compte Twitter de notre envoyé spécial :Tweets de @FrancoisBeguin!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Pour les organisateurs, qui espèrent dépasser la barre des 20 000 participants et ainsi obtenir une réécriture du texte, ce défilé s’annonce d’ores et déjà « historique », et la mobilisation « sans précédent ». Il faut remonter à 1991 pour trouver trace d’une telle mobilisation commune des professionnels de santé libéraux. « Le gouvernement a la pétoche de cette manifestation, assure un responsable syndical. Quand vous mettez les jeunes dans la rue, vous ne savez jamais comment cela va évoluer… »   Les organisateurs espèrent dépasser la barre des 20 000 participants et ainsi obtenir une réécriture du texteJusqu’à présent, les syndicats de médecins, généralistes notamment, avaient été les seuls à mener le combat contre le texte et sa mesure phare, la généralisation du tiers payant. Mais ni la fermeture de leurs cabinets, fin décembre 2014, ni la grève larvée de la télétransmission des feuilles de soins électroniques depuis le 5 janvier ne sont parvenues à faire plier Mme Touraine.Celle-ci a même réaffirmé le maintien de la généralisation du tiers-payant pour 2017, avant d’annoncer une baisse des tarifs des cliniques privées de 2,5 % pour 2015. « La ministre a fait beaucoup d’efforts pour que cette manifestation soit un succès, ironise Jean-Paul Hamon, le président de la Fédération des médecins de France (FMF). Mais ce qu’elle ne mesure pas, c’est le degré de révolte de la profession médicale. Les médecins n’ont plus rien à perdre. »Dimanche, les praticiens seront rejoints par d’autres professions libérales de santé. Le milieu ressemble à « une bouilloire en ébullition », selon un acteur historique du secteur. Si les représentants syndicaux se sont mis d’accord sur un slogan commun (« Non au projet de loi de santé – Tous unis pour la santé de demain »), le cortège va rassembler des attentes très diverses, et faire cohabiter des syndicats et des professions peu ou pas habitués à défiler côte à côte.Le casse-tête des franchises médicales« Agglomération de craintes »Certains demandent le retrait pur et simple du texte ; d’autres, sa réécriture totale ou partielle. Certains s’inquiètent d’une étatisation du système de santé, quand d’autres voient les risques de privatisation. « Il y a là une agglomération de craintes qui n’ont rien à voir les unes avec les autres, analyse Didier Tabuteau, titulaire de la chaire santé de Sciences Po. Ce double mot d’ordre montre une inquiétude très forte sur l’évolution du système de santé. » Pour Jean-Paul Ortiz, le leader de la CSMF, le principal syndicat chez les médecins libéraux, « Mme Touraine a réussi le tour de force de mettre tout le monde d’accord contre sa loi ».Tous les acteurs le reconnaissent : si la mobilisation s’annonce si forte dimanche, c’est en raison du « malaise » de la médecine libérale. « En 2004, la précédente loi de santé publique n’avait pas mis tout le monde dans la rue, rappelle Michel Chassang, qui a longtemps présidé la CSMF. Mais le monde de 2015 n’est pas celui d’il y a dix ans : la pression économique est plus forte, et la mise en place des agences régionales de santé est passée par là. Ces agences gagnent aujourd’hui du terrain sur l’Assurance-maladie et la politique de négociations conventionnelles. » Dans ce contexte, le tiers payant généralisé est devenu « un point de cristallisation qui masque des enjeux plus larges et plus structurels », souligne Patrick Hassenteufel, professeur de science politique à l’université de Versailles-Saint-Quentin.Marisol Touraine : « Le tiers payant s’imposera »Dimanche, chacun aura en tête ce qui est considéré comme la préférence de la ministre pour le secteur public et son choix de rétablir dans la loi la notion de « service public hospitalier ». La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), qui représente les cliniques, a annoncé qu’elle participerait au défilé pour « dénoncer la mise à mort de l’hospitalisation privée et de la médecine libérale ».Ce climat électrique a aussi une autre explication : les élections professionnelles à la fin de l’année. « Ceux qui les gagnent sont toujours ceux qui sont contre, pas ceux qui sont pour », rappelle un syndicaliste sous couvert d’anonymat, qui ajoute : « Et quand un gouvernement socialiste est au pouvoir, c’est toujours motivant ».« Le dialogue s’est résumé à de l’explication de texte. On continue de nous dire qu’on n’a pas compris le projet de loi »Mais cette échéance n’explique cependant pas tout. Le manque d’écoute de la ministre est régulièrement mis en avant. « On est arrivé à un stade important de crispation et d’exaspération avec elle, constate Mélanie Marquet, la présidente de l’Intersyndicat national des internes. Le dialogue s’est jusqu’à maintenant résumé à de l’explication de texte. On continue de nous dire qu’on n’a pas compris le projet de loi. » « Grande conférence santé »Chez les pharmaciens, les dentistes et les infirmiers, on regrette que seuls les médecins aient été invités à participer aux quatre groupes de travail mis en place le 20 janvier. « Quand on est sur une loi santé, on ne doit pas parler qu’aux médecins, on doit parler à tout le monde », fait valoir Gilles Bonnefond, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). De nombreux syndicalistes font état d’une ministre qui connaît bien ses dossiers, mais n’a pas le contact facile, certains la jugeant même rigide.Face au conflit qui s’éternise, Manuel Valls a annoncé, mardi, « une grande conférence santé pour tracer des pistes sur l’avenir à moyen terme de notre système de santé ». De quoi faire sourire, alors qu’avant la rédaction du projet de loi, un grand chantier de réflexion avait été lancé par le gouvernement, en février 2013. Le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, s’en est de nouveau pris au projet de loi, vendredi, à un peu plus d’une semaine des élections départementales. Sur France Info, il a dénoncé la « vision administrative de l’organisation de la santé » portée par la ministre de la santé, jugeant « très curieux cette volonté de fonctionnariser tous les médecins ».Pour Claude Pigement, ex-responsable de la santé au PS, cette politisation du dossier peut paradoxalement servir sa cause. « On est progressivement passé d’une loi technique, qui parlait peu à la population, à une loi politique qui, parce qu’elle est clivante, revient dans le schéma classique gauche-droite, explique-t-il. Et sur ce texte, Mme Touraine a toute la gauche derrière elle, dont les Verts et les communistes. Un soutien qui est une denrée rare dans les circonstances actuelles. »Laetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé En ce début d'année, le travail des lobbys de notaires a défrayé la chronique : 2 383 des 3 194 amendements au projet de loi Macron, du nom du ministre de l'économie Emmanuel Macron, étaient le fruit d'une vaste opération de lobbying.Les 174 députés signataires de ces amendements avaient en effet été aidés dans leur démarche par le Conseil supérieur du notariat. Travail de sape efficace puisque le dispositif d'encadrement des tarifs des professions du droit, disposition la plus menaçante de la loi selon les notaires, n'a finalement pas été intégré au texte.Cette activité de lobbying n'a été révélée que parce que, très agressive, elle a été dénoncée par plusieurs députés exaspérés. Le ministre avait par ailleurs dit avoir reçu des « menaces de mort de certains officiers publics ministériels », catégorie dont font partie les notaires.Lire : Le lobbying « sans précédent » des notaires contre la loi MacronQu'est-ce que le lobbying ?Le lobbying est une activité consistant à faire valoir au législateur un point de vue (technique ou idéologique) sur une question à laquelle le lobbyiste est intéressé. Le terme vient des couloirs (« lobby », en anglais) ou pièces attenantes à la Chambre des communes dans lesquels les groupes d'intérêt pouvaient venir discuter avec les parlementaires britanniques au XIXe siècle. Cette activité peut être le fait d'une entreprise, d'une corporation réunissant les acteurs d'un même secteur ou de citoyens unis par un intérêt commun (« non profit group », en anglais). Le terme utilisé est alors plutôt celui de « plaidoyer » tandis que les structures privées qualifient le lobbying de « relations institutionnelles » ou « affaires publiques ».Peu de barrières légales en FranceTransparency International rappelle sur son site que, « pendant la dernière campagne présidentielle, François Hollande s'est engagé à "encadrer le lobbying à tous les niveaux de la décision publique et faciliter la participation des citoyens et de la société civile" ».Un premier pas a été franchi, reconnaît l'association, avec la signature par les membres du gouvernement d'une charte de déontologie. Celle-ci pose comme règle la consultation des partenaires institutionnels et du grand public sur Internet et fait de l'open data une règle de gouvernement.Transparency International France souligne toutefois que cette charte « n'a pas de valeur juridique, que les modalités de contrôle n'ont pas été précisées et, enfin, qu’elle ne s'applique pas aux collaborateurs des ministres (ou dans des conditions qui ne sont pas connues) ».Concrètement, les lobbyistes peuvent aujourd'hui contacter comme ils le souhaitent un acteur public, l'inviter à déjeuner et lui soumettre des arguments sur un sujet en discussion au Parlement ou au gouvernement.Seules restrictions, pour accéder à certaines salles de l'Assemblée ou du Sénat, il faut s'inscrire sur un registre. Ainsi, depuis 2009, on obtient un badge pour circuler librement au Palais Bourbon en remplissant un formulaire assez succint, rendu public sur le site Internet de l'Assemblée. La procédure est la même pour le Sénat, mais on ne peut voir les déclarations que sur une période restreinte (lien vers un fichier .xls).Des lobbys efficacesPour améliorer cet effort de transparence, François Hollande a annoncé, lors de ses vœux aux corps constitués et aux bureaux des Assemblées, avoir confié à Michel Sapin, ministre des finances, l'élaboration d'un projet de loi qui devrait être présenté avant l'été.Nous n'avons pas obtenu davantage d'informations auprès du ministère. Mais le rapport Nadal (du nom du président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, Jean-Louis Nadal) pourrait inspirer la création d'un grand registre consultable sur Internet, réunissant toutes les démarches des « représentants d'intérêt », y compris auprès du gouvernement, et de façon obligatoire.Michel Sapin connaît bien le sujet du lobbying puisqu'il a promu une loi « à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques » il y a vingt ans – quand il était à Bercy, en 1993, sous Bérégovoy.Une loi Sapin 2 serait pourtant nécessaire car Bercy ne brille pas toujours par sa résistance aux arguments des lobbyistes. En octobre, après quelques jours de lobbying patronal intense, le gouvernement a décidé de renoncer à soumettre certains dividendes au paiement de cotisations sociales.De même, la taxe sur le trading haute fréquence a fini par être abandonnée : le rapporteur de la commission des finances, auteur de l'amendement qui introduisait cette taxe (Christian Eckert, aujourd'hui secrétaire d'Etat au budget) ayant retiré son texte après une bronca de la corporation financière. La taxe sur les transactions financières a également été torpillée par Bercy et repoussée aux calendes bruxelloises.Lire notre enquête : Comment les lobbys détricotent la taxe sur les transactions financièresQuant à la loi de séparation des activités bancaires (afin d'isoler les activités les plus risquées), elle a été vidée de sa substance : Christophe Nijdam, secrétaire général de l'association Finance Watch, estime ainsi que l'impact de la loi française représentait moins de 0,5 % du chiffre d'affaires des banques concernées.Une activité qui concerne tous les bords politiquesL'influence des lobbyistes concerne tous les groupes politiques : les députés du groupe communiste avaient déposé un amendement pour s'opposer au passage en open data d'Infogreffe (amendement finalement non soutenu). Cet amendement reprenait les termes mêmes qu'avait employés Florian Pochet, directeur du groupement d'intérêt économique Infogreffe dans nos entretiens.Autre exemple, lors de la discussion du projet de loi contre le terrorisme, qui impliquait de mettre à contribution les fournisseurs d'accès à Internet, ces derniers se sont activés pour arrondir les angles de l'article les concernant, notamment en envoyant des amendements clé en main repris tels quels par certains députés.Lire : Loi antiterrorisme : les lobbys des télécoms ont l'oreille des députésPour Tangui Morlier, administrateur du collectif Regards citoyens, « la grande majorité des amendements viennent des administrations de l'Etat ou des lobbys », et ce dans tous les domaines du législateur : « Les parlementaires, qui disposent de ressources humaines limitées, n'ont pas les moyens d'écrire des amendements qui tiennent la route juridiquement. »« Dans une démocratie, ajoute-t-il, il est normal que les entreprises fassent part de leur point de vue. Mais il faudrait plus de transparence, et que députés et sénateurs cessent de faire perdurer le mythe d'un parlementaire qui écrit lui-même ses amendements. »En Europe, la question de l'encadrement du lobbying progresse : l'instauration de nouvelles règles de transparence par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a permis au registre de s'enrichir de nouvelles déclarations. C'est encore trop peu : le registre européen comptait environ 8 000 entités enregistrées au 13 mars sur les 30 000 lobbys estimés à Bruxelles.Lire (édition abonnés) : Bruxelles, paradis des lobbysLe Québec, modèle de transparenceLa province canadienne a la législation la plus avancée en matière d'encadrement du lobbying : depuis 2012, un commissaire au lobbying peut conduire des enquêtes et prononcer des sanctions pénales en cas de manquement à la loi. Cette dernière oblige à inscrire sur un registre non seulement son nom et son organisation mais aussi les personnes visées par ce lobbying et la position qui sera défendue. En outre, il est interdit à un fonctionnaire d'exercer des activités de lobbying auprès des institutions avec lesquelles il était en relation pendant les deux années qui suivent sa sortie de fonction.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof (Marseille - correspondance) Il n’y aura finalement aucun représentant de l’Union des démocrates musulmans français (UDMF) aux élections départementales des 22 et 29 mars. Bruno Perez et Houria Medjbar, les deux candidats de ce micro-parti dans le canton Marseille 1, ont déposé jeudi 12 mars un courrier à la préfecture des Bouches-du-Rhône pour annoncer qu’ils « suspendaient » leur action et « ne déposeraient pas de bulletins de vote » dans les bureaux le 22 mars. Alors que la direction de l’UDMF, créée en 2012, avait annoncé, le 12 février, sa présence inédite « dans sept ou huit cantons » sur l’ensemble du territoire, ce binôme marseillais était le seul à avoir réellement fait acte de candidature. Une expérience très éphémère.Un fils de pieds-noirs candidat sous l’étiquette « musulmans de France »« Nous avons confondu vitesse et précipitation », estime Bruno Perez, qui évoque aussi « des problèmes de santé personnels » pour expliquer son désistement. Le candidat de l’UDMF dénonce également de très mystérieuses « pressions », dont il ne veut pas donner les détails, tout en reconnaissant ne « pas en avoir été directement victime ».« La direction de notre parti est informée, assure-t-il. La décision a été collégiale, nous sommes tous dans le même état d’esprit. » « Il n’y a rien à dire de plus », confirme, expéditive, sa colistière Houria Medjbar.Peu connusLa candidature de M. Perez avait soulevé de nombreuses interrogations à Marseille. Gaulliste auto-affirmé, ancien du RPR et candidat du Rassemblement pour la France de Charles Pasqua en 2001, ce pied-noir de 52 ans né en Algérie, dit s’être converti à l’islam il y a sept ans. Il a expliqué au Monde avoir été contacté « trois semaines avant le dépôt de candidature » par l’UDMF, parti dont il « ne connaissai(t) pas, jusqu’alors, l’existence ».Dans la communauté musulmane de Marseille, les noms de M. Perez et Mme Medjbar semblent également très peu connus. « Depuis le début de la campagne, nous ne les avons jamais vus sur le terrain, s’étonne encore Benoît Payan, candidat PS dans ce canton très disputé du centre-ville de Marseille. On ne peut que se dire que leur candidature était téléguidée… Mais par qui ? » Face aux très nombreux doutes qui entourent son expérience éphémère, Bruno Perez assure de sa bonne foi. Et promet qu’il sera « présent lors de prochains scrutins avec l’UDMF ». Le communiqué de l'UDMFGilles Rof (Marseille - correspondance)Journaliste au Monde Lucie Soullier Ils accompagnent les scrutins électoraux comme l’orage avant la tempête. Les sondages sur les intentions de vote des Français se succèdent à l’approche des départementales des 22 et 29 mars. Avec le Front national en tête, le plus souvent.Mais alors, à quoi bon voter ? Pourquoi ne pas calquer les résultats sur les travaux des sondeurs ? Pour une raison simple : les sondages ne sont pas des prédictions. « On l’écrit noir sur blanc sur tous nos rapports », soupire Frédéric Dabi, directeur général de l’IFOP. Les résultats peuvent donc venir les contredire.Lire le décryptage : Comment juger de la pertinence d’un sondage ?A quoi sert un sondage, si ce n’est à prévoir les résultats ? « C’est une information comme une autre, pour M. Dabi. Cela sert à établir un rapport de force à un moment donné. » Autrement dit, plus on s’approche de l’élection, plus il a de chances de donner le bon résultat.Le sondage est d’autant plus fiable que l’échantillon est représentatif, les réponses des personnes interrogées devant ensuite être « redressées » en fonction des différences observées aux élections précédentes entre leurs réponses et les résultats réels. Les sondeurs ont donc besoin que vous alliez voter pour tenter de savoir ce que vous allez voter la prochaine fois. Vous suivez ?Le taux de chômage comme indicateurDes chercheurs en économie proposent une alternative qui permettrait de connaître la tendance d’un scrutin plus tôt que les sondages. Ni cartomancie ni lecture dans le marc de café, mais des modèles qui partent de l’idée que « les électeurs considèrent les élections comme un référendum sur la gestion des sortants », explique Christine Fauvelle-Aymar, maître de conférences à l’université de Tours. S’ils sont satisfaits, ils le reconduisent, sinon, ils votent pour l’opposition.Pour savoir comment les électeurs vont se comporter, ces modèles politico-économiques prennent en compte, outre les élections passées, le taux de chômage − reflet de la situation économique − et la popularité du pouvoir en place. Le « modèle de l’Iowa », développé par Mme Fauvelle-Aymar et Michael S. Lewis Beck, avait ainsi réussi à prévoir la défaite de la droite aux législatives de 1997.Maître de conférences à l’université Paris-Sud, Véronique Jérôme-Speziari a développé un modèle similaire avec Bruno Jérôme, également maître de conférences spécialiste en économie publique, qu’ils détaillent sur leur site ElectionScope. Appliqué aux départementales, il place l’opposition (droite, centre, FN) à 57,7 % des voix au premier tour, avec une marge d’erreur qui s’étale de 56,4 à 59 %. Le FN seul monterait à 26 %.Le couple de chercheurs s’est également risqué à une analyse par département, pronostiquant ceux qui vont basculer à droite, ceux qui resteront à gauche et ceux où le match sera serré. Résultat : le bleu domine.Quant aux prévisions par canton, n’y comptez pas. Ceux-ci ayant été modifiés, il faudrait reprendre les résultats des précédentes élections dans chaque bureau de vote pour recréer le passé sur les nouveaux cantons. Un casse-tête qui explique que personne ne s’y soit aventuré.Le facteur FNMais cette méthode probabiliste fonctionne-t-elle vraiment ? Si l’exercice est salué, même par Frédéric Dabi, pour qui « tout travail d’analyse est un apport au débat politique », quelques critiques pointent ses limites.Pour Christine Fauvelle-Aymar, « aujourd’hui, le vote FN est trop fort pour le fusionner à la droite et considérer ces deux oppositions comme un bloc homogène. On est entré dans un système tripartite ». Or le modèle se base sur une hypothèse bipartisane : l’électeur reconduit la majorité ou la sanctionne en votant pour l’opposition. Un postulat qui reste défendable pour Véronique Jérôme-Speziari, car le FN n’est pas un parti de gouvernement et que « le bloc centre plus droite est encore plus fort que le FN ».Bruno Cautrès, chercheur du CNRS au Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, est quant à lui gêné par les variables locales oubliées, comme le nombre de binômes qui se présentent, les divisions à l’intérieur des camps, l’ancrage territorial des candidats…Mais « leur approche est intéressante en complément d’autres modèles explicatifs », soutient ce spécialiste des élections et du vote. Notamment car elle pointe l’aspect national d’une élection locale qui arrive, à quelques mois près, à la moitié du mandat de François Hollande. « Les électeurs, notamment de gauche dans ce cas, profitent des élections de mi-mandat pour sanctionner le pouvoir exécutif, mais reviennent dans leur camp à l’échéance nationale », précise-t-il. Un vote « sanction » dont la majorité avait déjà fait l’expérience aux élections municipale et européenne.Sur Twitter, « toute publicité est une bonne publicité »Ce qui « amuserait » Mme Fauvelle-Aymar, quant à elle, serait de créer un modèle qui tient compte de l’offre politique locale, du nombre de partis de droite et de gauche face au FN. « Si elle avait le temps », s’empresse-t-elle d’ajouter.Internet pourrait-il lui en faire gagner ? Des chercheurs s’intéressent depuis quelques années au potentiel de Google et des réseaux sociaux dans la prévision électorale.Des études qui paraissent biaisées d’avance. D’une part, car les internautes ne sont pas représentatifs de l’ensemble de l’électorat, et qu’il semble difficile de faire le tri entre les recherches sur Google, afin de déterminer lesquelles pèsent concrètement sur le vote. Il en va de même pour les propos ironiques sur Twitter. Pourtant, ces études donnent parfois les bons résultats. Des économistes de Glasgow avaient ainsi prédit, cinq jours avant le référendum de septembre 2014, que le oui à l’indépendance écossaise ne récolterait que 45 % des voix.Autre exemple : en 2010, des chercheurs de l’université de l’Indiana avaient prévu les résultats de 404 des 435 élections au Congrès américain. Et ce en se basant simplement sur un échantillon de 542 969 tweets mentionnant un candidat démocrate ou républicain. L’un d’eux, le professeur de sociologie Fabio Rojas, expliquait alors dans le Washington Post que ce qui importait n’était pas que les gens parlent du candidat en bien, mais simplement qu’ils en parlent.« Si les gens parlent de vous, même en mal, c’est un signal qu’un candidat est sur le point de gagner. L’attention accordée aux vainqueurs crée une situation dans laquelle toute publicité est une bonne publicité. »Simple hasard ou potentiel réel de prédiction ? Reste à trouver un poulpe capable de dire à quelle étude se fier. Ou à attendre le 29 mars.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Un an après, la surprise grenobloise s’est transformée en machine bien huilée. Candidats avenants et disponibles, slogans simples mais novateurs (« Respect ! »), visuels de campagne à l’esthétique soignée… Le Rassemblement, l’alliance des écologistes, du Parti de gauche (PG) et de la société civile qui avait triomphé aux municipales à Grenoble en mars 2014, auquel s’ajoute aujourd’hui Nouvelle Donne, a l’ambition de conquérir l’Isère lors des élections départementales des 22 et 29 mars.Ce lundi 9 mars, Eric Piolle, le maire de Grenoble, est assis à côté de Cécile Duflot pour une conférence de presse. L’ambiance est décontractée comme un vendredi à la Défense : pas de cravates, mais les cols de chemise sont fermés. « Il y a le même esprit, il y a de l’enthousiasme. La matière à mobiliser et à porter des dynamiques positives est là », se réjouit M. Piolle. « L’esprit de Grenoble, c’est de construire autour d’un projet. Il va continuer de souffler, j’espère sur l’Isère, et beaucoup plus largement ensuite », poursuit la députée de Paris. Comme l’année dernière, l’objectif est affiché : passer devant le Parti socialiste. « Nous voulons avoir plus d’élus qu’eux pour prendre le leadership de la majorité à gauche », explique Lionel Coiffard, coordinateur de la campagne.Les projets de tunnel sous la colline de Grenoble et d’un Center Parcs à Roybon ont semé la division entre Verts et PSPrésent dans 23 des 29 cantons du département, et soutenant des candidats dans deux autres, Le Rassemblement se montre volontiers optimiste. L’addition des scores d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et du Front de gauche aux élections européennes de juin 2014 fait un total supérieur au résultat du PS dans tous les cantons de l’Isère. « La dynamique est de notre côté. Nous visons la victoire dans neuf cantons, voire plus », assure Olivier Bertrand (EELV), candidat dans le canton de Grenoble 1.Depuis 2001, le département est dirigé par le Parti socialiste et son chef de file, André Vallini, qui a laissé sa place à Alain Cottalorda quand il est entré au gouvernement en 2014. Un an plus tôt, les écologistes siégeaient encore avec eux au sein de la majorité. Mais certains projets, comme celui de creuser un tunnel sous la colline de la Bastille à Grenoble pour faire passer la rocade, ou encore l’érection d’un Center Parcs sur le site de Roybon, ont semé la division. « Le PS, c’est une succession de renoncements sur les deux dernières années. Ils ont augmenté le bugdet des routes et diminué celui des transports en commun. Nous n’avions jamais vu ça, sous la droite ou sous la gauche », s’étrangle Olivier Bertrand.Départementales : à Merdrignac, les thèmes FN imprègnent les espritsDu côté du PS, dont le seul allié est le Parti communiste, cette concurrence à gauche a du mal à passer. « Tout ça est bien regrettable. Quand on dirige un département pendant quatorze ans ensemble, les gens ne comprennent pas que l’on ne reparte pas ensemble », déplore André Vallini. Le secrétaire d’Etat à la réforme territoriale est l’un des trois seuls ministres à se présenter à ces élections. « Par attachement à mon canton natal », dit-il. Par volonté de retrouver la présidence du département en cas de départ du gouvernement, persiflent ses adversaires. Pour l’ancien sénateur, le risque de basculement à droite du département est important. En effet, l’UMP, l’UDI et le MoDem se présentent unis pour ce scrutin. La mode étant à la « société civile », la droite, comme le PS d’ailleurs, revendique présenter des candidats non encartés.Comme le PS, aussi, l’UMP cible les écologistes, coupables, selon eux, de « blocages » et de « dogmatisme ». « Nous avons la crainte de voir élue une majorité PS-EELV où le PS ne serait pas majoritaire. Ce serait une catastrophe », estime le député UMP Jean-Pierre Barbier, candidat déclaré à la présidence du département en cas de victoire de son camp. L’adversaire principal de la droite reste néanmoins le Front national, qui espère enlever trois cantons dans le nord du département. « C’est là où nous faisons nos meilleurs scores », note Mireille d’Ornano, députée européenne FN et candidate dans un de ces cantons, à Charvieu-Chavagneux. Le parti frontiste pourrait aussi être présent au second tour dans plusieurs cantons de la banlieue grenobloise.Départementales : dans l’Hérault, la gauche au bord du « suicide collectif »A gauche, les appels à l’unité sont rejetés. « Le PS n’arrive pas à accepter que l’on soit devant. Ce discours sur la division de la gauche va se retourner contre eux », veut croire Alain Dontaine, candidat du Rassemblement à Grenoble et issu du Parti de gauche. Comme l’écologiste Olivier Bertrand, M. Dontaine compte se présenter à la présidence en cas de victoire. « Un maire peut faire du vélo et bien gérer sa ville », assure Cécile Duflot à propos d’Eric Piolle. Pour un département, la prise de pouvoir d’un écologiste serait en tout cas une première.Olivier Faye Bastien Bonnefous La campagne après le bitume. Une semaine à peine après la présentation du plan de son gouvernement pour les banlieues, Manuel Valls a organisé, vendredi 13 mars, un comité interministériel sur la ruralité à Laon, dans l’Aisne. Pour l’occasion, c’est quasiment un conseil des ministres bis, mais sans le président de la République, qui a été délocalisé.Lire : Manuel Valls annonce plusieurs mesures pour rapprocher les services publics des campagnesLe premier ministre s’est déplacé avec pas moins de onze ministres et secrétaires d’Etat pour présenter les résultats des « assises de la ruralité » qu’il avait mises en place en septembre 2014. En plus de ce comité, le gouvernement a ensuite déjeuné avec des représentants du monde agricole axonais et visité la Maison des services publics dans la commune voisine de Vailly-sur-Aisne.En se rendant dans l’Aisne, le premier ministre combat le FN, dont il a fait son adversaire numéro un, sur ses terresA dix jours du premier tour des élections départementales et après son meeting lundi dans l’Oise, le premier ministre ne ménage donc pas ses efforts et entend multiplier les signaux en direction de la France rurale et périurbaine, de plus en plus tentée par le vote Front national. Pas question de laisser ses habitants penser que le gouvernement ne se soucierait que des banlieues.Le département de l’Aisne n’a pas été non plus choisi au hasard pour l’annonce du plan ruralité. Il recouvre une diversité de zones rurales et de villes moyennes, aux difficultés multiples, mais le FN y a surtout réalisé un de ses meilleurs scores aux élections européennes de mai 2014, dépassant les 40 %. La formation de Marine Le Pen est par ailleurs en bonne position pour remporter le conseil départemental ou faire élire un grand nombre de conseillers après le 29 mars.Apathie citoyenneM. Valls vient donc combattre sur ses terres le parti qu’il a désigné comme son adversaire numéro un depuis le début de la campagne pour les départementales. Le soir, il devait tenir un nouveau meeting dans les Côtes-d’Armor, près de Saint-Brieuc, un autre bout de France empreint d’un mélange de colère sociale contre les élites et d’apathie citoyenne devant la crise économique.Pas question pour l’exécutif de laisser penser qu’il ne s’inquiéterait que du sort des banlieuesLe chef du gouvernement veut adresser un message aux classes populaires et moyennes qui habitent et travaillent dans ces territoires de province. Frappés par le chômage, la disparition des services publics et la crainte du déclassement et de l’insécurité, ces Français se vivent souvent comme les perdants de la mondialisation et les « oubliés » des politiques publiques. Grands déçus du hollandisme au pouvoir, ils se réfugient depuis 2012 dans l’abstention ou le vote pour le FN, et il n’est pas sûr que le seul rappel des valeurs républicaines face à la menace de l’extrême droite suffise pour les convaincre de revenir dans le giron de l’électorat socialiste.A Laon, M. Valls a présenté tout un ensemble de mesures censées améliorer leur accès aux services publics, leur prise en charge sanitaire dans les déserts médicaux, et leur droit à une meilleure couverture numérique, qui répondent à la fois à « un besoin dans la vie quotidienne de chaque habitant et dans le développement économique de ces territoires », explique Matignon.La formation de Marine Le Pen gagne de plus en plus de terrain au cœur de ces milieux agricoles et périurbains qui considèrent que le pouvoir central oppose encore trop souvent territoires ruraux et grandes villes et métropoles. Le gouvernement aimerait casser cette dynamique, mais la tâche est rude. « Il faut expliquer aux agriculteurs qu’avec le FN, on devra quitter la politique agricole commune pour une politique agricole française, ce qui veut dire faire sauter les règles d’harmonisation et s’exposer à des risques de concurrence déloyale. La politique de redistribution et de cohésion de la PAC, qui bénéficie surtout aux pays d’Europe centrale, profite aussi en retour aux pays européens les plus exportateurs, donc l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l’Italie », explique Stéphane Le Foll. Pour le ministre de l’agriculture, le programme protectionniste du FN nuirait en la matière aux agriculteurs. « Nous sommes une puissance exportatrice donc en fermant les frontières, on se fermerait des capacités de marchés », assure-t-il.Départementales : à Merdrignac, les thèmes FN imprègnent les espritsInterpellé mardi à l’Assemblée nationale par la députée frontiste Marion Maréchal-Le Pen (Vaucluse), M. Valls a accusé le FN de « tromper les petites gens, les ouvriers, les agriculteurs (…) ceux qui souffrent ». Mais le choix du premier ministre de « stigmatiser » le parti lepéniste pour « politiser » l’enjeu des élections départementales, n’assure pas pour l’instant une garantie de succès aux socialistes. « Le vote FN est un vote de contestation, d’humeur, il est donc difficile de ramener les gens vers la raison », reconnaît un membre du gouvernement. « Il y a une partie des Français qui ont décidé de foutre en l’air la table, reste à en connaître la proportion », abonde un élu socialiste.En déplacement jeudi dans l’Isère pour visiter deux entreprises locales de haute technologie en bonne santé économique, François Hollande a, lui, fait le choix de la promotion optimiste de « la France qui gagne » pour tenter de convaincre celle qui souffre. « C’est en ayant confiance dans ce que nous pouvons porter ensemble que nous n’aurons plus peur », a expliqué le chef de l’Etat, comme une réponse à l’« angoisse » de son premier ministre que la France, notamment rurale, « se fracasse contre le FN ».Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.03.2015 à 09h05 • Mis à jour le13.03.2015 à 14h30 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Pour leur retour à Athènes, jeudi 12 mars, les experts de l’ex-« troïka », désormais baptisée « Groupe de Bruxelles », ont deux priorités : obtenir une image claire de l’état des finances publiques grecques, ainsi qu’une explication détaillée de la manière dont le gouvernement d’Alexis Tsipras entend faire face aux besoins financiers du pays, confronté à de lourdes échéances de remboursement de prêts dans les semaines qui viennent.Ce n’est qu’après avoir fait cette évaluation que les experts des créanciers de la Grèce s’attaqueront à l’analyse de l’état d’avancement des réformes promises par Athènes. Ce volet de la mission devrait débuter la semaine prochaine.Jeudi, M. Tsipras et le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), José Angel Gurria, ont annoncé un partenariat sur la mise en place de réformes (sur la fiscalité ou la concurrence, par exemple), dont Athènes espère qu'il sera une preuve de sa bonne volonté réformatrice.Jeu de pistesC’est un drôle de jeu de pistes, qui s’est ouvert, jeudi, pour tenter de localiser les représentants des créanciers de la Grèce. Le ministre des finances, Yanis Varoufakis, a déclaré, mercredi, que ces représentants de la Commissions européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) seront maintenus à l’abri des regards, « dans un lieu dédié » de la capitale – « probablement leur hôtel », a précisé M. Varoufakis –, où leur seront livrées les « données » nécessaires à l’évaluation de l’état des finances grecques.En soit, rien de bien différent de la façon dont fonctionnaient déjà les experts de l’ex-« troïka », souvent confinés par le précédent gouvernement au Hilton, et qui ne sortaient de cet hôtel de luxe d’Athènes que pour aller rencontrer le ministre des finances.La « troïka » est de retour à AthènesPlus d’accès aux données depuis décembre 2014Le premier objectif de cette mission est d’obtenir une image claire de l’état des finances grecques, alors que plus aucune information ne remontait à Bruxelles depuis décembre 2014 et le début du processus électoral qui a porté, le 25 janvier, le parti de la gauche radicale Syriza au pouvoir.La Grèce doit également préciser à ses partenaires de quelle manière seront couverts les besoins financiers du pays jusqu’à fin mars, mois durant lequel d’importantes échéances se succèdent avec 6 milliards d’euros à rembourser, dont 1,5 milliard au FMI.De lourdes échéancesAprès un premier versement de près de 300 millions effectué vendredi 6 mars, le FMI, qui a prêté 32 milliards d’euros au total à la Grèce, attendait un deuxième remboursement de 334 millions d’euros vendredi 13 mars, puis un troisième, le 16 mars et encore un autre le 20 mars.Le pays devra aussi rembourser au FMI 420 millions d’euros en avril, 900 millions en mai et 1,45 milliard en juin. Juillet et août seront aussi compliqués, car la BCE attendra alors 6,7 milliards d’euros.Selon le ministère des finances, la Grèce a dégagé en janvier un excédent primaire (hors charge de la dette) s’élevant à 419 millions d’euros. Il était encore de 1,8 milliard d’euros sur la même période un an plus tôt.Quatre sources de revenusPour financer ces échéances, le gouvernement d’Alexis Tsipras compte sur quatre sources de revenus. Il entend d’abord continuer à utiliser les bons du Trésor : le pays a levé, mercredi 11 mars, 1,3 milliard d’euros à trois mois, à un taux d’intérêt encore en hausse par rapport à la précédente émission.Les principales acheteuses de ces obligations sont les banques grecques dont les liquidités restent soumises au bon vouloir de la BCE. Celle-ci a toutefois procédé jeudi à un nouveau relèvement de 600 millions d’euros du plafond du financement d’urgence (ELA) dont peuvent bénéficier les établissements grecs, portant à 69,4 milliards d’euros la somme disponible.Selon des données publiées, jeudi, par la Banque de Grèce, les prêts ELA qu’elle-même effectue ont représenté 65,64 milliards d’euros en février, contre 5,2 milliards en janvier. Dans le même temps, la BCE n’acceptant plus la dette souveraine grecque comme collatéral depuis le 4 février, les prêts de l’institution monétaire de Francfort contre garantie ont chuté de 53 %, à 38,61 milliards d’euros contre 82,24 milliards en janvier.Le gouvernement grec veut aussi « emprunter » aux caisses de sécurité sociale du pays. C’est pourquoi il a déposé, jeudi 12 mars, un amendement au projet de loi sur la gestion de la crise humanitaire actuellement en cours d’examen au Parlement, permettant de transférer au Fonds commun de la Banque de Grèce quelque 2 milliards d’euros de liquidités bancaires de ces organismes (caisses de retraite, sécurité sociale, agence pour l’emploi, etc.).Troisième piste : augmenter les recettes fiscales. Un projet de loi vient d’être soumis, jeudi, à la consultation publique. Il vise à permettre le remboursement d’impayés d’impôts en 100 mensualités et prévoyant une amnistie pour les contribuables décidant de rembourser l’ensemble de leurs dettes fiscales d’un coup.Bruxelles n’a pas été prévenu de cette initiative, qui devrait commencer à être étudiée par le « Groupe de Bruxelles », car il faut faire rentrer très vite de l’argent dans les caisses grecques.Enfin, et surtout, la Grèce espère pouvoir, d’ici au 20 avril, bénéficier de la dernière tranche de prêts (7,2 milliards d’euros) prévue dans le cadre de la prolongation de l’accord d’aide financière, décidée le 20 février lors d’une réunion de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro).Escalade verbale entre Athènes et BerlinAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.03.2015 à 19h55 • Mis à jour le13.03.2015 à 17h30 | Maxime Vaudano, Alexandre Pouchard et Samuel Laurent Les eurodéputés Front national (FN) et leurs assistants sont dans le viseur de Martin Schulz. Comme le révélait Le Monde le 10 mars, le président social-démocrate du Parlement européen a saisi les instances anti-fraude de l'Union européenne (UE) des cas d'une vingtaine de collaborateurs. Ils sont soupçonnés d'être rémunérés par l'Europe tout en faisant autre chose que travailler pour le mandat européen de leur député. Le préjudice pourrait atteindre 7,5 millions d'euros.Lire : Qui sont les frontistes visés par l’enquête européenne pour fraude ?Ce type de pratique n'est pas nouveau. En 2011, le Parlement avait traîné des pieds avant de rendre public un rapport dénonçant ce type d'abus. Certains partis et députés profitaient de la manne offerte par le Parlement pour rémunérer des salariés employés à faire autre chose. Depuis, l'assemblée strasbourgeoise a tenté de mieux réguler le rôle et le statut des assistants.Néanmoins, comme nous l'avons découvert en passant au crible les 234 assistants des 74 eurodéputés français, les pratiques douteuses subsistent, et pas seulement au FN. Comment nous avons travaillé Nous avons récupéré sur le site du Parlement européen la liste des assistants déclarés par chaque eurodéputé français, qu'ils soient « locaux » ou accrédités au Parlement. Puis nous avons recherché, nom par nom, s'ils exerçaient d'autres fonctions, en nous concentrant sur deux activités : les responsabilités qu'ils pouvaient avoir au sein du parti de leur eurodéputé et l'exercice éventuel d'autres mandats électifs.Cliquez ici pour accéder aux données1. Des assistants aux rôles et statuts différents selon les partisQuel budget pour les assistants ? Chaque eurodéputé dispose d'une somme mensuelle de 21 500 euros pour rémunérer des assistants. Il est libre d'en embaucher le nombre qu'il veut, dans certaines limites. Certains n'en ont que trois, d'autres cinq. La moyenne pour les eurodéputés français est plutôt de quatre.De même, ils peuvent avoir deux statuts : accrédités au Parlement ou locaux. Là encore, une certaine disparité règne : certains eurodéputés n'ont aucun assistant local, d'autres à l'inverse en ont plus en local qu'au Parlement.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426169459190 .graphe").css("height", 450)$("#container_1426169459190 .title").empty()if ("Nombre et statut des assistants parlementaires"!= ""){Nombre et statut des assistants parlementaires")}$("#container_1426169459190 .subtitle").empty()if ("Par formation politique française"!= ""){Par formation politique française")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426169459190 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Parti Radical - UDI","Sans étiquette","Europe Écologie","L'union pour les Outremer","MoDem","PRG","PS","FN-RBM","UMP","Front de Gauche","Nous Citoyens","UDI"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Assistants accrédités", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3 ], [ "", 5 ], [ "", 18 ], [ "", 3 ], [ "", 8 ], [ "", 2 ], [ "", 27 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ], [ "", 7 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Assistants locaux", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", 1 ], [ "", 6 ], [ "", 1 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ], [ "", 16 ], [ "", 25 ], [ "", 26 ], [ "", 7 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1426169459190 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}C'est une première différence entre les partis : chez les eurodéputés français écologistes, on compte en moyenne 3 assistants accrédités pour un local quand au Front de gauche ou au FN, ils se répartissent à égalité entre les deux échelles.2. Assistant parlementaire et… élu régional : les cumuls du FN17/63 En faisant le compte des mandats électifs exercés par des assistants parlementaires d'eurodéputés, un parti se détache nettement des autres : le Front national. Sur 63 assistants, pas moins de 17 sont élus locaux ! Si l'on compare avec l'UMP, qui compte 65 assistants, seuls six ont un mandat local. De même pour le PS (43 assistants, 3 mandats locaux).if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426169486405 .graphe").css("height", 450)$("#container_1426169486405 .title").empty()if ("Assistants parlementaires ayant un mandat électif ou une fonction dans le parti"!= ""){Assistants parlementaires ayant un mandat électif ou une fonction dans le parti")}$("#container_1426169486405 .subtitle").empty()if ("Nombre d'assistants par formation politique"!= ""){Nombre d'assistants par formation politique")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426169486405 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Europe Écologie","Front de Gauche","FN-RBM","L'union pour les Outremer","Mouvement Démocrate","Nous Citoyens","Parti Radical - UDI","Parti radical de gauche","Parti socialiste","Sans étiquette","UDI","UMP"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Mandats électifs", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 4 ], [ "", 17 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", 6 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Fonctions au sein du parti", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3 ], [ "", 5 ], [ "", 23 ], [ "", null ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", 1 ], [ "", 7 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 4 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1426169486405 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Surtout, concernant le FN, on trouve des cas qui posent question : outre des conseillers municipaux élus de petites communes, on compte également quatre conseillers régionaux (Frédéric Boccaletti élu en PACA, France Jamet en Languedoc-Roussillon, Eric Vilain en Lorraine et Bruno Bilde dans le Nord-Pas-de-Calais).Or, si l'on peut concevoir aisément qu'un mandat de conseiller d'un village soit compatible avec des fonctions d'assistant parlementaire, c'est moins vrai pour un conseiller régional, qui constitue un travail à part entière, rémunéré entre 1 500 et 2 600 euros brut par mois.Le Front national n'est cependant pas le seul dans ce cas : François Delapierre, assistant de Jean-Luc Mélenchon, est également conseiller régional en Ile-de-France.Autre cas répandu : le cumul des activités d'assistant parlementaire et de conseiller municipal de grandes villes. Là encore, le FN se distingue, avec des élus à Perpignan (Alexandre Bolo, assistant de Louis Aliot, dont le mandat n'es pas rémunéré), à Suresnes (Laurent Salles), Rambouillet (Philippe Chevrier), Givors, Toulon…Mais là encore, il n'est pas seul dans ce cas. Le Front de gauche et, dans une moindre mesure, le PS ou l'UMP comptent plusieurs cas de cumul d'un mandat municipal d'une ville de taille importante et d'une fonction d'assistant parlementaire.3. Des assistants qui travaillent pour le partiOutre ces mandats électifs, l'autre sujet qui attise les soupçons de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) est celui des responsabilités exercées par les assistants au sein des partis. L'OLAF s'est étonné que 20 assistants de députés frontistes figurent dans l'organigramme de la direction nationale du FN. Là encore, si le FN n'est pas le seul dont les collaborateurs d'eurodéputés ont des occupations multiples, il se distingue clairement.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426169512116 .graphe").css("height", 450)$("#container_1426169512116 .title").empty()if ("Part d'assistants ayant une fonction partisane ou un mandat électoral"!= ""){Part d'assistants ayant une fonction partisane ou un mandat électoral")}$("#container_1426169512116 .subtitle").empty()if ("Par formation au parlement européen"!= ""){Par formation au Parlement européen")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426169512116 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["L'Union pour les Outremer","Parti Radical ","UDI","Sans étiquette","UMP","Europe Écologie","Parti socialiste","Mouvement Démocrate","Parti radical de gauche","FN-RBM","Front de Gauche","Nous Citoyens"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-90 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"% ", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Part d'assistants ayant un mandat électoral", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 16.67 ], [ "", 6.15 ], [ "", 4.17 ], [ "", 6.98 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 28.57 ], [ "", 28.57 ], [ "", null ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Part d'assistants ayant une fonction partisane", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 7.69 ], [ "", 12.5 ], [ "", 16.28 ], [ "", 16.67 ], [ "", 33.33 ], [ "", 36.51 ], [ "", 42.86 ], [ "", 50 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1426169512116 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}24/63 Nous avons compté 24 assistants exerçant par ailleurs des responsabilités partisanes sur les 63 collaborateurs d'élus FN ou RBM.C'est nettement plus que le PS (7 cas sur 43 assistants), le Front de gauche (6 cas sur 24) ou l'UMP (5 cas sur 65).Parmi les exemples les plus frappants, citons Bruno Bilde (conseiller spécial de Marine Le Pen, membre du bureau politique, de la commission d'investiture et du comité central du parti) ; Catherine Griset, chef de son secrétariat ; Guillaume l'Huillier, directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen ; ou Micheline Bruna, secrétaire personnelle du président d'honneur du parti frontiste.Si le FN est clairement au-dessus des autres formations par le volume d'assistants ayant des responsabilités dans le parti, il n'est pas le seul. Tous deux assistants de Jean-Luc Mélenchon, Aigline de Vincens de Causans et François Delapierre occupent également des fonctions dans la direction du Parti de gauche. La première comme élu au bureau national, le second comme secrétaire national. Deux de leurs collègues y occupent des fonctions moins stratégiques : Juliette Prados comme attachée de presse et Laurent Maffeïs, l'ex-directeur de cabinet de M. Mélenchon, comme responsable du secteur « études » du parti.On peut aussi citer le cas d'Isabelle Sicart, chef de cabinet de François Bayrou à la présidence du MoDem et assistante parlementaire de Marielle de Sarnez. Ou encore celui de Lionel Moisy de Cala, conseiller en communication du député UMP Bernard Accoyer et assistant parlementaire de Renaud Muselier.Au PS, on compte des cas qui posent question aussi, comme Frédéric Faravel, à la fois membre du bureau fédéral du Val-d'Oise, du bureau du comité régional d'Ile-de-France, du bureau national des adhésions et assistant parlementaire au Sénat de Marie-Noëlle Lienemann, tout en étant également collaborateur de l'eurodéputé Emmanuel Maurel.1/3 Des assistants candidats. Autre comptage qui pose question : pas moins de 19 des assistants parlementaires du Front national sont candidats aux élections départementales, sur un total de 63. Ce chiffre est largement supérieur à celui du PS, par exemple (2 candidats sur 43 assistants) ou de l'UMP (aucun). 4. Des irrégularités pas forcément illégalesCes cas posent question. Sont-ils pour autant illégaux ? Ce sera aux instances européennes de trancher. Mais il semble difficile d'estimer la réalité du travail d'un assistant parlementaire, et ce qu'il peut faire ou non sur son temps de travail ou en dehors. A quel moment travaille-t-il pour le parti plutôt que pour le mandat européen de son élu ? Et comment le certifier ?Longtemps flou, le statut des assistants parlementaires est étroitement réglementé depuis 2008. Le règlement applicable reconnaît deux catégories de collaborateurs parlementaires :Les assistants « accrédités », « en poste » dans l'un des trois lieux de travail du Parlement européen (Strasbourg, Bruxelles, Luxembourg) pour y exercer « des tâches qui sont directement liées aux travaux accomplis par un ou plusieurs députés dans l'exercice de leurs fonctions [...] au Parlement européen ». Leur contrat est directement pris en charge par l'assemblée strasbourgeoise.Les assistants « locaux » qui « assistent » les eurodéputés dans leur Etat membre d'élection. Ils sont directement en contrat avec leur député.Le code de conduite sur lequel s'est appuyé le Parlement européen pour déclencher son enquête contre les assistants du FN précise que « seuls peuvent être pris en charge les frais correspondant à l'assistance nécessaire et directement liée à l'exercice du mandat parlementaire des députés ». « Ces dépenses ne peuvent en aucun cas couvrir des frais liés à la sphère privée des députés ». Le document stipule plus loin que le Parlement européen ne saurait financer « les contrats conclus avec les groupes ou partis politiques » représentés dans l'Hémicycle : l'argent public européen ne doit donc pas alimenter leurs dépenses courantes des mouvements politiques en tant que tel.Pour condamner d'éventuels députés fraudeurs, l'OLAF devra donc établir que leurs assistants se consacrent effectivement à d'autres tâches que celles pour lesquelles ils sont rémunérés par les fonds de l'UE.La question des rémunérations est à cet égard la clé. En décembre, Le Parisien avait interrogé le FN pour savoir si, dans plusieurs cas de cumul, les assistants percevaient une double rémunération. Ce dernier n'avait pas souhaité répondre.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.03.2015 à 17h55 • Mis à jour le12.03.2015 à 18h49 | Luc Leroux (Marseille, correspondant) La construction et la gestion de l’incinérateur qui brûle les 410 000 tonnes annuelles de déchets ménagers de Marseille et de dix-sept autres communes de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) sont bel et bien irrégulières. La cour administrative d’appel de Marseille a annulé, jeudi 12 mars, la délibération de MPM qui approuvait le montage mis en place en 2005, à savoir la délégation au groupement espagnol Urbaser-Valorga du service public de l’élimination des déchets par la construction et l’exploitation pour vingt-cinq ans d’un incinérateur doublé d’une ligne de méthanisation.Malgré de très vives oppositions et un long combat mené par la municipalité de Fos-sur-Mer et des associations de défense de l’environnement, cette usine a, en 2010, pris le relais de la décharge d’Entressen sur la plaine de la Crau. Longtemps considérée comme « la poubelle la plus vaste d’Europe », cette décharge a été fermée sous la pression des autorités européennes.C’est Jean-Claude Gaudin, maire (UMP) de Marseille, à l’époque président de MPM, qui avait fait le choix du site : un terrain appartenant au Port autonome de Marseille sur le territoire de Fos-sur-Mer, une commune de l’étang de Berre. Afin d’empêcher la mairie de Fos d’user de son droit de préemption en cas de cession du terrain entre le port et MPM, le choix était fait d’un bail à construction cédé ensuite à l’exploitant, la société Evéré, filiale d’Urbaser.La joie du maire de FosL’argumentaire est technique, mais l’effet est ravageur. Les juges estiment qu’en affectant un terrain appartenant au domaine privé du port – qui est un établissement public – au service public du traitement des déchets ménagers, le site tombe juridiquement dans le domaine public. Du coup, la cession du bail à construction à l’exploitant, l’hypothèque prise au profit du groupe de financeurs sont « incompatibles avec le principe d’inaliénabilité du domaine public », écrit la cour administrative d’appel.Cette décision provoque la joie du maire de Fos et des opposants à l’incinérateur qui avaient ferraillé contre les élus marseillais, en manifestant à de multiples reprises et en engageant pas moins d’une vingtaine de procès. « C’est la reconnaissance d’une honte, d’un déni de démocratie qui consistait à construire chez le voisin un incinérateur que les élus marseillais n’avaient pas le courage de construire chez eux », se félicite René Raimondi, maire (PS) de Fos-sur-Mer.Le président (UMP) de Marseille Provence Métropole, Guy Teissier va devoir trouver une solution à ce pataquès juridique. Depuis un jugement du tribunal administratif de Marseille rendu le 4 juillet 2014, dont le sens vient d’être confirmé par la cour d’appel, le trésorier-payeur général refuse, en l’absence de fondement juridique, de régler à Evéré la redevance d’exploitation (1,3 million d’euros par mois) et aux organismes prêteurs la redevance financière (2 millions d’euros par mois). Guy Teissier doit régulièrement soumettre au vote des conseillers un protocole transactionnel afin de payer les factures d’Evéré.SurcoûtsInitialement prévu à 283 millions d’euros, le coût de l’incinérateur de Fos risque par ailleurs de flamber. De très discrètes négociations sont conduites entre MPM et Evéré qui réclame, en raison de divers retards, de travaux non prévisibles et de surcoûts d’exploitation, une rallonge de 273 millions d’euros. Dans une expertise conduite à la demande d’un juge d’instruction marseillais qui s’était intéressé à l’environnement de ce marché public, un expert judiciaire disait « ne pas comprendre comment une société comme Evéré, filiale d’un grand groupe industriel a pu réaliser un tel montant de travaux supplémentaires sans avoir auparavant obtenu un accord formel de Marseille Provence Métropole ». Evéré n’a pas souhaité répondre à nos questions.La collectivité, qui avait demandé l’arbitrage du tribunal administratif sur ces éventuels surcoûts, s’apprêterait à passer un accord transactionnel avec l’exploitant et à en soumettre l’homologation au juge administratif. Un avenant au contrat de délégation de service public serait dans les tuyaux afin de remédier au déficit structurel d’exploitation. Le prédécesseur de Guy Teissier, le socialiste Eugène Caselli, avait indiqué que MPM ne paierait pas un euro de plus que la somme qu’arrêterait le tribunal.Fort de la décision de la cour administrative d’appel, le maire de Fos-sur-Mer propose la fermeture de l’incinérateur. « Cette usine qui a en partie été détruite par un incendie en novembre 2013 réclame de l’argent pour compenser ses surcoûts et veut voir sa redevance d’exploitation augmenter. Est-ce que ce n’est pas l’occasion d’en finir avec une erreur du passé ? », demande-t-il. En attendant une solution, l’incinérateur continuera néanmoins de fonctionner.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 13.03.2015 à 17h27 • Mis à jour le13.03.2015 à 17h41 | Mathilde Damgé En ce début d'année, le travail des lobbys de notaires a défrayé la chronique : 2 383 des 3 194 amendements au projet de loi Macron, du nom du ministre de l'économie Emmanuel Macron, étaient le fruit d'une vaste opération de lobbying.Les 174 députés signataires de ces amendements avaient en effet été aidés dans leur démarche par le Conseil supérieur du notariat. Travail de sape efficace puisque le dispositif d'encadrement des tarifs des professions du droit, disposition la plus menaçante de la loi selon les notaires, n'a finalement pas été intégré au texte.Cette activité de lobbying n'a été révélée que parce que, très agressive, elle a été dénoncée par plusieurs députés exaspérés. Le ministre avait par ailleurs dit avoir reçu des « menaces de mort de certains officiers publics ministériels », catégorie dont font partie les notaires.Lire : Le lobbying « sans précédent » des notaires contre la loi MacronQu'est-ce que le lobbying ?Le lobbying est une activité consistant à faire valoir au législateur un point de vue (technique ou idéologique) sur une question à laquelle le lobbyiste est intéressé. Le terme vient des couloirs (« lobby », en anglais) ou pièces attenantes à la Chambre des communes dans lesquels les groupes d'intérêt pouvaient venir discuter avec les parlementaires britanniques au XIXe siècle. Cette activité peut être le fait d'une entreprise, d'une corporation réunissant les acteurs d'un même secteur ou de citoyens unis par un intérêt commun (« non profit group », en anglais). Le terme utilisé est alors plutôt celui de « plaidoyer » tandis que les structures privées qualifient le lobbying de « relations institutionnelles » ou « affaires publiques ».Peu de barrières légales en FranceTransparency International rappelle sur son site que, « pendant la dernière campagne présidentielle, François Hollande s'est engagé à "encadrer le lobbying à tous les niveaux de la décision publique et faciliter la participation des citoyens et de la société civile" ».Un premier pas a été franchi, reconnaît l'association, avec la signature par les membres du gouvernement d'une charte de déontologie. Celle-ci pose comme règle la consultation des partenaires institutionnels et du grand public sur Internet et fait de l'open data une règle de gouvernement.Transparency International France souligne toutefois que cette charte « n'a pas de valeur juridique, que les modalités de contrôle n'ont pas été précisées et, enfin, qu’elle ne s'applique pas aux collaborateurs des ministres (ou dans des conditions qui ne sont pas connues) ».Concrètement, les lobbyistes peuvent aujourd'hui contacter comme ils le souhaitent un acteur public, l'inviter à déjeuner et lui soumettre des arguments sur un sujet en discussion au Parlement ou au gouvernement.Seules restrictions, pour accéder à certaines salles de l'Assemblée ou du Sénat, il faut s'inscrire sur un registre. Ainsi, depuis 2009, on obtient un badge pour circuler librement au Palais Bourbon en remplissant un formulaire assez succint, rendu public sur le site Internet de l'Assemblée. La procédure est la même pour le Sénat, mais on ne peut voir les déclarations que sur une période restreinte (lien vers un fichier .xls).Des lobbys efficacesPour améliorer cet effort de transparence, François Hollande a annoncé, lors de ses vœux aux corps constitués et aux bureaux des Assemblées, avoir confié à Michel Sapin, ministre des finances, l'élaboration d'un projet de loi qui devrait être présenté avant l'été.Nous n'avons pas obtenu davantage d'informations auprès du ministère. Mais le rapport Nadal (du nom du président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, Jean-Louis Nadal) pourrait inspirer la création d'un grand registre consultable sur Internet, réunissant toutes les démarches des « représentants d'intérêt », y compris auprès du gouvernement, et de façon obligatoire.Michel Sapin connaît bien le sujet du lobbying puisqu'il a promu une loi « à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques » il y a vingt ans – quand il était à Bercy, en 1993, sous Bérégovoy.Une loi Sapin 2 serait pourtant nécessaire car Bercy ne brille pas toujours par sa résistance aux arguments des lobbyistes. En octobre, après quelques jours de lobbying patronal intense, le gouvernement a décidé de renoncer à soumettre certains dividendes au paiement de cotisations sociales.De même, la taxe sur le trading haute fréquence a fini par être abandonnée : le rapporteur de la commission des finances, auteur de l'amendement qui introduisait cette taxe (Christian Eckert, aujourd'hui secrétaire d'Etat au budget) ayant retiré son texte après une bronca de la corporation financière. La taxe sur les transactions financières a également été torpillée par Bercy et repoussée aux calendes bruxelloises.Lire notre enquête : Comment les lobbys détricotent la taxe sur les transactions financièresQuant à la loi de séparation des activités bancaires (afin d'isoler les activités les plus risquées), elle a été vidée de sa substance : Christophe Nijdam, secrétaire général de l'association Finance Watch, estime ainsi que l'impact de la loi française représentait moins de 0,5 % du chiffre d'affaires des banques concernées.Une activité qui concerne tous les bords politiquesL'influence des lobbyistes concerne tous les groupes politiques : les députés du groupe communiste avaient déposé un amendement pour s'opposer au passage en open data d'Infogreffe (amendement finalement non soutenu). Cet amendement reprenait les termes mêmes qu'avait employés Florian Pochet, directeur du groupement d'intérêt économique Infogreffe dans nos entretiens.Autre exemple, lors de la discussion du projet de loi contre le terrorisme, qui impliquait de mettre à contribution les fournisseurs d'accès à Internet, ces derniers se sont activés pour arrondir les angles de l'article les concernant, notamment en envoyant des amendements clé en main repris tels quels par certains députés.Lire : Loi antiterrorisme : les lobbys des télécoms ont l'oreille des députésPour Tangui Morlier, administrateur du collectif Regards citoyens, « la grande majorité des amendements viennent des administrations de l'Etat ou des lobbys », et ce dans tous les domaines du législateur : « Les parlementaires, qui disposent de ressources humaines limitées, n'ont pas les moyens d'écrire des amendements qui tiennent la route juridiquement. »« Dans une démocratie, ajoute-t-il, il est normal que les entreprises fassent part de leur point de vue. Mais il faudrait plus de transparence, et que députés et sénateurs cessent de faire perdurer le mythe d'un parlementaire qui écrit lui-même ses amendements. »En Europe, la question de l'encadrement du lobbying progresse : l'instauration de nouvelles règles de transparence par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a permis au registre de s'enrichir de nouvelles déclarations. C'est encore trop peu : le registre européen comptait environ 8 000 entités enregistrées au 13 mars sur les 30 000 lobbys estimés à Bruxelles.Lire (édition abonnés) : Bruxelles, paradis des lobbysLe Québec, modèle de transparenceLa province canadienne a la législation la plus avancée en matière d'encadrement du lobbying : depuis 2012, un commissaire au lobbying peut conduire des enquêtes et prononcer des sanctions pénales en cas de manquement à la loi. Cette dernière oblige à inscrire sur un registre non seulement son nom et son organisation mais aussi les personnes visées par ce lobbying et la position qui sera défendue. En outre, il est interdit à un fonctionnaire d'exercer des activités de lobbying auprès des institutions avec lesquelles il était en relation pendant les deux années qui suivent sa sortie de fonction.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof (Marseille - correspondance) Il n’y aura finalement aucun représentant de l’Union des démocrates musulmans français (UDMF) aux élections départementales des 22 et 29 mars. Bruno Perez et Houria Medjbar, les deux candidats de ce micro-parti dans le canton Marseille 1, ont déposé jeudi 12 mars un courrier à la préfecture des Bouches-du-Rhône pour annoncer qu’ils « suspendaient » leur action et « ne déposeraient pas de bulletins de vote » dans les bureaux le 22 mars. Alors que la direction de l’UDMF, créée en 2012, avait annoncé, le 12 février, sa présence inédite « dans sept ou huit cantons » sur l’ensemble du territoire, ce binôme marseillais était le seul à avoir réellement fait acte de candidature. Une expérience très éphémère.Un fils de pieds-noirs candidat sous l’étiquette « musulmans de France »« Nous avons confondu vitesse et précipitation », estime Bruno Perez, qui évoque aussi « des problèmes de santé personnels » pour expliquer son désistement. Le candidat de l’UDMF dénonce également de très mystérieuses « pressions », dont il ne veut pas donner les détails, tout en reconnaissant ne « pas en avoir été directement victime ».« La direction de notre parti est informée, assure-t-il. La décision a été collégiale, nous sommes tous dans le même état d’esprit. » « Il n’y a rien à dire de plus », confirme, expéditive, sa colistière Houria Medjbar.Peu connusLa candidature de M. Perez avait soulevé de nombreuses interrogations à Marseille. Gaulliste auto-affirmé, ancien du RPR et candidat du Rassemblement pour la France de Charles Pasqua en 2001, ce pied-noir de 52 ans né en Algérie, dit s’être converti à l’islam il y a sept ans. Il a expliqué au Monde avoir été contacté « trois semaines avant le dépôt de candidature » par l’UDMF, parti dont il « ne connaissai(t) pas, jusqu’alors, l’existence ».Dans la communauté musulmane de Marseille, les noms de M. Perez et Mme Medjbar semblent également très peu connus. « Depuis le début de la campagne, nous ne les avons jamais vus sur le terrain, s’étonne encore Benoît Payan, candidat PS dans ce canton très disputé du centre-ville de Marseille. On ne peut que se dire que leur candidature était téléguidée… Mais par qui ? » Face aux très nombreux doutes qui entourent son expérience éphémère, Bruno Perez assure de sa bonne foi. Et promet qu’il sera « présent lors de prochains scrutins avec l’UDMF ». Le communiqué de l'UDMFGilles Rof (Marseille - correspondance)Journaliste au Monde Lucie Soullier Ils accompagnent les scrutins électoraux comme l’orage avant la tempête. Les sondages sur les intentions de vote des Français se succèdent à l’approche des départementales des 22 et 29 mars. Avec le Front national en tête, le plus souvent.Mais alors, à quoi bon voter ? Pourquoi ne pas calquer les résultats sur les travaux des sondeurs ? Pour une raison simple : les sondages ne sont pas des prédictions. « On l’écrit noir sur blanc sur tous nos rapports », soupire Frédéric Dabi, directeur général de l’IFOP. Les résultats peuvent donc venir les contredire.Lire le décryptage : Comment juger de la pertinence d’un sondage ?A quoi sert un sondage, si ce n’est à prévoir les résultats ? « C’est une information comme une autre, pour M. Dabi. Cela sert à établir un rapport de force à un moment donné. » Autrement dit, plus on s’approche de l’élection, plus il a de chances de donner le bon résultat.Le sondage est d’autant plus fiable que l’échantillon est représentatif, les réponses des personnes interrogées devant ensuite être « redressées » en fonction des différences observées aux élections précédentes entre leurs réponses et les résultats réels. Les sondeurs ont donc besoin que vous alliez voter pour tenter de savoir ce que vous allez voter la prochaine fois. Vous suivez ?Le taux de chômage comme indicateurDes chercheurs en économie proposent une alternative qui permettrait de connaître la tendance d’un scrutin plus tôt que les sondages. Ni cartomancie ni lecture dans le marc de café, mais des modèles qui partent de l’idée que « les électeurs considèrent les élections comme un référendum sur la gestion des sortants », explique Christine Fauvelle-Aymar, maître de conférences à l’université de Tours. S’ils sont satisfaits, ils le reconduisent, sinon, ils votent pour l’opposition.Pour savoir comment les électeurs vont se comporter, ces modèles politico-économiques prennent en compte, outre les élections passées, le taux de chômage − reflet de la situation économique − et la popularité du pouvoir en place. Le « modèle de l’Iowa », développé par Mme Fauvelle-Aymar et Michael S. Lewis Beck, avait ainsi réussi à prévoir la défaite de la droite aux législatives de 1997.Maître de conférences à l’université Paris-Sud, Véronique Jérôme-Speziari a développé un modèle similaire avec Bruno Jérôme, également maître de conférences spécialiste en économie publique, qu’ils détaillent sur leur site ElectionScope. Appliqué aux départementales, il place l’opposition (droite, centre, FN) à 57,7 % des voix au premier tour, avec une marge d’erreur qui s’étale de 56,4 à 59 %. Le FN seul monterait à 26 %.Le couple de chercheurs s’est également risqué à une analyse par département, pronostiquant ceux qui vont basculer à droite, ceux qui resteront à gauche et ceux où le match sera serré. Résultat : le bleu domine.Quant aux prévisions par canton, n’y comptez pas. Ceux-ci ayant été modifiés, il faudrait reprendre les résultats des précédentes élections dans chaque bureau de vote pour recréer le passé sur les nouveaux cantons. Un casse-tête qui explique que personne ne s’y soit aventuré.Le facteur FNMais cette méthode probabiliste fonctionne-t-elle vraiment ? Si l’exercice est salué, même par Frédéric Dabi, pour qui « tout travail d’analyse est un apport au débat politique », quelques critiques pointent ses limites.Pour Christine Fauvelle-Aymar, « aujourd’hui, le vote FN est trop fort pour le fusionner à la droite et considérer ces deux oppositions comme un bloc homogène. On est entré dans un système tripartite ». Or le modèle se base sur une hypothèse bipartisane : l’électeur reconduit la majorité ou la sanctionne en votant pour l’opposition. Un postulat qui reste défendable pour Véronique Jérôme-Speziari, car le FN n’est pas un parti de gouvernement et que « le bloc centre plus droite est encore plus fort que le FN ».Bruno Cautrès, chercheur du CNRS au Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, est quant à lui gêné par les variables locales oubliées, comme le nombre de binômes qui se présentent, les divisions à l’intérieur des camps, l’ancrage territorial des candidats…Mais « leur approche est intéressante en complément d’autres modèles explicatifs », soutient ce spécialiste des élections et du vote. Notamment car elle pointe l’aspect national d’une élection locale qui arrive, à quelques mois près, à la moitié du mandat de François Hollande. « Les électeurs, notamment de gauche dans ce cas, profitent des élections de mi-mandat pour sanctionner le pouvoir exécutif, mais reviennent dans leur camp à l’échéance nationale », précise-t-il. Un vote « sanction » dont la majorité avait déjà fait l’expérience aux élections municipale et européenne.Sur Twitter, « toute publicité est une bonne publicité »Ce qui « amuserait » Mme Fauvelle-Aymar, quant à elle, serait de créer un modèle qui tient compte de l’offre politique locale, du nombre de partis de droite et de gauche face au FN. « Si elle avait le temps », s’empresse-t-elle d’ajouter.Internet pourrait-il lui en faire gagner ? Des chercheurs s’intéressent depuis quelques années au potentiel de Google et des réseaux sociaux dans la prévision électorale.Des études qui paraissent biaisées d’avance. D’une part, car les internautes ne sont pas représentatifs de l’ensemble de l’électorat, et qu’il semble difficile de faire le tri entre les recherches sur Google, afin de déterminer lesquelles pèsent concrètement sur le vote. Il en va de même pour les propos ironiques sur Twitter. Pourtant, ces études donnent parfois les bons résultats. Des économistes de Glasgow avaient ainsi prédit, cinq jours avant le référendum de septembre 2014, que le oui à l’indépendance écossaise ne récolterait que 45 % des voix.Autre exemple : en 2010, des chercheurs de l’université de l’Indiana avaient prévu les résultats de 404 des 435 élections au Congrès américain. Et ce en se basant simplement sur un échantillon de 542 969 tweets mentionnant un candidat démocrate ou républicain. L’un d’eux, le professeur de sociologie Fabio Rojas, expliquait alors dans le Washington Post que ce qui importait n’était pas que les gens parlent du candidat en bien, mais simplement qu’ils en parlent.« Si les gens parlent de vous, même en mal, c’est un signal qu’un candidat est sur le point de gagner. L’attention accordée aux vainqueurs crée une situation dans laquelle toute publicité est une bonne publicité. »Simple hasard ou potentiel réel de prédiction ? Reste à trouver un poulpe capable de dire à quelle étude se fier. Ou à attendre le 29 mars.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Un an après, la surprise grenobloise s’est transformée en machine bien huilée. Candidats avenants et disponibles, slogans simples mais novateurs (« Respect ! »), visuels de campagne à l’esthétique soignée… Le Rassemblement, l’alliance des écologistes, du Parti de gauche (PG) et de la société civile qui avait triomphé aux municipales à Grenoble en mars 2014, auquel s’ajoute aujourd’hui Nouvelle Donne, a l’ambition de conquérir l’Isère lors des élections départementales des 22 et 29 mars.Ce lundi 9 mars, Eric Piolle, le maire de Grenoble, est assis à côté de Cécile Duflot pour une conférence de presse. L’ambiance est décontractée comme un vendredi à la Défense : pas de cravates, mais les cols de chemise sont fermés. « Il y a le même esprit, il y a de l’enthousiasme. La matière à mobiliser et à porter des dynamiques positives est là », se réjouit M. Piolle. « L’esprit de Grenoble, c’est de construire autour d’un projet. Il va continuer de souffler, j’espère sur l’Isère, et beaucoup plus largement ensuite », poursuit la députée de Paris. Comme l’année dernière, l’objectif est affiché : passer devant le Parti socialiste. « Nous voulons avoir plus d’élus qu’eux pour prendre le leadership de la majorité à gauche », explique Lionel Coiffard, coordinateur de la campagne.Les projets de tunnel sous la colline de Grenoble et d’un Center Parcs à Roybon ont semé la division entre Verts et PSPrésent dans 23 des 29 cantons du département, et soutenant des candidats dans deux autres, Le Rassemblement se montre volontiers optimiste. L’addition des scores d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et du Front de gauche aux élections européennes de juin 2014 fait un total supérieur au résultat du PS dans tous les cantons de l’Isère. « La dynamique est de notre côté. Nous visons la victoire dans neuf cantons, voire plus », assure Olivier Bertrand (EELV), candidat dans le canton de Grenoble 1.Depuis 2001, le département est dirigé par le Parti socialiste et son chef de file, André Vallini, qui a laissé sa place à Alain Cottalorda quand il est entré au gouvernement en 2014. Un an plus tôt, les écologistes siégeaient encore avec eux au sein de la majorité. Mais certains projets, comme celui de creuser un tunnel sous la colline de la Bastille à Grenoble pour faire passer la rocade, ou encore l’érection d’un Center Parcs sur le site de Roybon, ont semé la division. « Le PS, c’est une succession de renoncements sur les deux dernières années. Ils ont augmenté le bugdet des routes et diminué celui des transports en commun. Nous n’avions jamais vu ça, sous la droite ou sous la gauche », s’étrangle Olivier Bertrand.Départementales : à Merdrignac, les thèmes FN imprègnent les espritsDu côté du PS, dont le seul allié est le Parti communiste, cette concurrence à gauche a du mal à passer. « Tout ça est bien regrettable. Quand on dirige un département pendant quatorze ans ensemble, les gens ne comprennent pas que l’on ne reparte pas ensemble », déplore André Vallini. Le secrétaire d’Etat à la réforme territoriale est l’un des trois seuls ministres à se présenter à ces élections. « Par attachement à mon canton natal », dit-il. Par volonté de retrouver la présidence du département en cas de départ du gouvernement, persiflent ses adversaires. Pour l’ancien sénateur, le risque de basculement à droite du département est important. En effet, l’UMP, l’UDI et le MoDem se présentent unis pour ce scrutin. La mode étant à la « société civile », la droite, comme le PS d’ailleurs, revendique présenter des candidats non encartés.Comme le PS, aussi, l’UMP cible les écologistes, coupables, selon eux, de « blocages » et de « dogmatisme ». « Nous avons la crainte de voir élue une majorité PS-EELV où le PS ne serait pas majoritaire. Ce serait une catastrophe », estime le député UMP Jean-Pierre Barbier, candidat déclaré à la présidence du département en cas de victoire de son camp. L’adversaire principal de la droite reste néanmoins le Front national, qui espère enlever trois cantons dans le nord du département. « C’est là où nous faisons nos meilleurs scores », note Mireille d’Ornano, députée européenne FN et candidate dans un de ces cantons, à Charvieu-Chavagneux. Le parti frontiste pourrait aussi être présent au second tour dans plusieurs cantons de la banlieue grenobloise.Départementales : dans l’Hérault, la gauche au bord du « suicide collectif »A gauche, les appels à l’unité sont rejetés. « Le PS n’arrive pas à accepter que l’on soit devant. Ce discours sur la division de la gauche va se retourner contre eux », veut croire Alain Dontaine, candidat du Rassemblement à Grenoble et issu du Parti de gauche. Comme l’écologiste Olivier Bertrand, M. Dontaine compte se présenter à la présidence en cas de victoire. « Un maire peut faire du vélo et bien gérer sa ville », assure Cécile Duflot à propos d’Eric Piolle. Pour un département, la prise de pouvoir d’un écologiste serait en tout cas une première.Olivier Faye Bastien Bonnefous La campagne après le bitume. Une semaine à peine après la présentation du plan de son gouvernement pour les banlieues, Manuel Valls a organisé, vendredi 13 mars, un comité interministériel sur la ruralité à Laon, dans l’Aisne. Pour l’occasion, c’est quasiment un conseil des ministres bis, mais sans le président de la République, qui a été délocalisé.Lire : Manuel Valls annonce plusieurs mesures pour rapprocher les services publics des campagnesLe premier ministre s’est déplacé avec pas moins de onze ministres et secrétaires d’Etat pour présenter les résultats des « assises de la ruralité » qu’il avait mises en place en septembre 2014. En plus de ce comité, le gouvernement a ensuite déjeuné avec des représentants du monde agricole axonais et visité la Maison des services publics dans la commune voisine de Vailly-sur-Aisne.En se rendant dans l’Aisne, le premier ministre combat le FN, dont il a fait son adversaire numéro un, sur ses terresA dix jours du premier tour des élections départementales et après son meeting lundi dans l’Oise, le premier ministre ne ménage donc pas ses efforts et entend multiplier les signaux en direction de la France rurale et périurbaine, de plus en plus tentée par le vote Front national. Pas question de laisser ses habitants penser que le gouvernement ne se soucierait que des banlieues.Le département de l’Aisne n’a pas été non plus choisi au hasard pour l’annonce du plan ruralité. Il recouvre une diversité de zones rurales et de villes moyennes, aux difficultés multiples, mais le FN y a surtout réalisé un de ses meilleurs scores aux élections européennes de mai 2014, dépassant les 40 %. La formation de Marine Le Pen est par ailleurs en bonne position pour remporter le conseil départemental ou faire élire un grand nombre de conseillers après le 29 mars.Apathie citoyenneM. Valls vient donc combattre sur ses terres le parti qu’il a désigné comme son adversaire numéro un depuis le début de la campagne pour les départementales. Le soir, il devait tenir un nouveau meeting dans les Côtes-d’Armor, près de Saint-Brieuc, un autre bout de France empreint d’un mélange de colère sociale contre les élites et d’apathie citoyenne devant la crise économique.Pas question pour l’exécutif de laisser penser qu’il ne s’inquiéterait que du sort des banlieuesLe chef du gouvernement veut adresser un message aux classes populaires et moyennes qui habitent et travaillent dans ces territoires de province. Frappés par le chômage, la disparition des services publics et la crainte du déclassement et de l’insécurité, ces Français se vivent souvent comme les perdants de la mondialisation et les « oubliés » des politiques publiques. Grands déçus du hollandisme au pouvoir, ils se réfugient depuis 2012 dans l’abstention ou le vote pour le FN, et il n’est pas sûr que le seul rappel des valeurs républicaines face à la menace de l’extrême droite suffise pour les convaincre de revenir dans le giron de l’électorat socialiste.A Laon, M. Valls a présenté tout un ensemble de mesures censées améliorer leur accès aux services publics, leur prise en charge sanitaire dans les déserts médicaux, et leur droit à une meilleure couverture numérique, qui répondent à la fois à « un besoin dans la vie quotidienne de chaque habitant et dans le développement économique de ces territoires », explique Matignon.La formation de Marine Le Pen gagne de plus en plus de terrain au cœur de ces milieux agricoles et périurbains qui considèrent que le pouvoir central oppose encore trop souvent territoires ruraux et grandes villes et métropoles. Le gouvernement aimerait casser cette dynamique, mais la tâche est rude. « Il faut expliquer aux agriculteurs qu’avec le FN, on devra quitter la politique agricole commune pour une politique agricole française, ce qui veut dire faire sauter les règles d’harmonisation et s’exposer à des risques de concurrence déloyale. La politique de redistribution et de cohésion de la PAC, qui bénéficie surtout aux pays d’Europe centrale, profite aussi en retour aux pays européens les plus exportateurs, donc l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l’Italie », explique Stéphane Le Foll. Pour le ministre de l’agriculture, le programme protectionniste du FN nuirait en la matière aux agriculteurs. « Nous sommes une puissance exportatrice donc en fermant les frontières, on se fermerait des capacités de marchés », assure-t-il.Départementales : à Merdrignac, les thèmes FN imprègnent les espritsInterpellé mardi à l’Assemblée nationale par la députée frontiste Marion Maréchal-Le Pen (Vaucluse), M. Valls a accusé le FN de « tromper les petites gens, les ouvriers, les agriculteurs (…) ceux qui souffrent ». Mais le choix du premier ministre de « stigmatiser » le parti lepéniste pour « politiser » l’enjeu des élections départementales, n’assure pas pour l’instant une garantie de succès aux socialistes. « Le vote FN est un vote de contestation, d’humeur, il est donc difficile de ramener les gens vers la raison », reconnaît un membre du gouvernement. « Il y a une partie des Français qui ont décidé de foutre en l’air la table, reste à en connaître la proportion », abonde un élu socialiste.En déplacement jeudi dans l’Isère pour visiter deux entreprises locales de haute technologie en bonne santé économique, François Hollande a, lui, fait le choix de la promotion optimiste de « la France qui gagne » pour tenter de convaincre celle qui souffre. « C’est en ayant confiance dans ce que nous pouvons porter ensemble que nous n’aurons plus peur », a expliqué le chef de l’Etat, comme une réponse à l’« angoisse » de son premier ministre que la France, notamment rurale, « se fracasse contre le FN ».Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.03.2015 à 09h05 • Mis à jour le13.03.2015 à 14h30 | Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Pour leur retour à Athènes, jeudi 12 mars, les experts de l’ex-« troïka », désormais baptisée « Groupe de Bruxelles », ont deux priorités : obtenir une image claire de l’état des finances publiques grecques, ainsi qu’une explication détaillée de la manière dont le gouvernement d’Alexis Tsipras entend faire face aux besoins financiers du pays, confronté à de lourdes échéances de remboursement de prêts dans les semaines qui viennent.Ce n’est qu’après avoir fait cette évaluation que les experts des créanciers de la Grèce s’attaqueront à l’analyse de l’état d’avancement des réformes promises par Athènes. Ce volet de la mission devrait débuter la semaine prochaine.Jeudi, M. Tsipras et le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), José Angel Gurria, ont annoncé un partenariat sur la mise en place de réformes (sur la fiscalité ou la concurrence, par exemple), dont Athènes espère qu'il sera une preuve de sa bonne volonté réformatrice.Jeu de pistesC’est un drôle de jeu de pistes, qui s’est ouvert, jeudi, pour tenter de localiser les représentants des créanciers de la Grèce. Le ministre des finances, Yanis Varoufakis, a déclaré, mercredi, que ces représentants de la Commissions européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) seront maintenus à l’abri des regards, « dans un lieu dédié » de la capitale – « probablement leur hôtel », a précisé M. Varoufakis –, où leur seront livrées les « données » nécessaires à l’évaluation de l’état des finances grecques.En soit, rien de bien différent de la façon dont fonctionnaient déjà les experts de l’ex-« troïka », souvent confinés par le précédent gouvernement au Hilton, et qui ne sortaient de cet hôtel de luxe d’Athènes que pour aller rencontrer le ministre des finances.La « troïka » est de retour à AthènesPlus d’accès aux données depuis décembre 2014Le premier objectif de cette mission est d’obtenir une image claire de l’état des finances grecques, alors que plus aucune information ne remontait à Bruxelles depuis décembre 2014 et le début du processus électoral qui a porté, le 25 janvier, le parti de la gauche radicale Syriza au pouvoir.La Grèce doit également préciser à ses partenaires de quelle manière seront couverts les besoins financiers du pays jusqu’à fin mars, mois durant lequel d’importantes échéances se succèdent avec 6 milliards d’euros à rembourser, dont 1,5 milliard au FMI.De lourdes échéancesAprès un premier versement de près de 300 millions effectué vendredi 6 mars, le FMI, qui a prêté 32 milliards d’euros au total à la Grèce, attendait un deuxième remboursement de 334 millions d’euros vendredi 13 mars, puis un troisième, le 16 mars et encore un autre le 20 mars.Le pays devra aussi rembourser au FMI 420 millions d’euros en avril, 900 millions en mai et 1,45 milliard en juin. Juillet et août seront aussi compliqués, car la BCE attendra alors 6,7 milliards d’euros.Selon le ministère des finances, la Grèce a dégagé en janvier un excédent primaire (hors charge de la dette) s’élevant à 419 millions d’euros. Il était encore de 1,8 milliard d’euros sur la même période un an plus tôt.Quatre sources de revenusPour financer ces échéances, le gouvernement d’Alexis Tsipras compte sur quatre sources de revenus. Il entend d’abord continuer à utiliser les bons du Trésor : le pays a levé, mercredi 11 mars, 1,3 milliard d’euros à trois mois, à un taux d’intérêt encore en hausse par rapport à la précédente émission.Les principales acheteuses de ces obligations sont les banques grecques dont les liquidités restent soumises au bon vouloir de la BCE. Celle-ci a toutefois procédé jeudi à un nouveau relèvement de 600 millions d’euros du plafond du financement d’urgence (ELA) dont peuvent bénéficier les établissements grecs, portant à 69,4 milliards d’euros la somme disponible.Selon des données publiées, jeudi, par la Banque de Grèce, les prêts ELA qu’elle-même effectue ont représenté 65,64 milliards d’euros en février, contre 5,2 milliards en janvier. Dans le même temps, la BCE n’acceptant plus la dette souveraine grecque comme collatéral depuis le 4 février, les prêts de l’institution monétaire de Francfort contre garantie ont chuté de 53 %, à 38,61 milliards d’euros contre 82,24 milliards en janvier.Le gouvernement grec veut aussi « emprunter » aux caisses de sécurité sociale du pays. C’est pourquoi il a déposé, jeudi 12 mars, un amendement au projet de loi sur la gestion de la crise humanitaire actuellement en cours d’examen au Parlement, permettant de transférer au Fonds commun de la Banque de Grèce quelque 2 milliards d’euros de liquidités bancaires de ces organismes (caisses de retraite, sécurité sociale, agence pour l’emploi, etc.).Troisième piste : augmenter les recettes fiscales. Un projet de loi vient d’être soumis, jeudi, à la consultation publique. Il vise à permettre le remboursement d’impayés d’impôts en 100 mensualités et prévoyant une amnistie pour les contribuables décidant de rembourser l’ensemble de leurs dettes fiscales d’un coup.Bruxelles n’a pas été prévenu de cette initiative, qui devrait commencer à être étudiée par le « Groupe de Bruxelles », car il faut faire rentrer très vite de l’argent dans les caisses grecques.Enfin, et surtout, la Grèce espère pouvoir, d’ici au 20 avril, bénéficier de la dernière tranche de prêts (7,2 milliards d’euros) prévue dans le cadre de la prolongation de l’accord d’aide financière, décidée le 20 février lors d’une réunion de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro).Escalade verbale entre Athènes et BerlinAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.03.2015 à 19h55 • Mis à jour le13.03.2015 à 17h30 | Maxime Vaudano, Alexandre Pouchard et Samuel Laurent Les eurodéputés Front national (FN) et leurs assistants sont dans le viseur de Martin Schulz. Comme le révélait Le Monde le 10 mars, le président social-démocrate du Parlement européen a saisi les instances anti-fraude de l'Union européenne (UE) des cas d'une vingtaine de collaborateurs. Ils sont soupçonnés d'être rémunérés par l'Europe tout en faisant autre chose que travailler pour le mandat européen de leur député. Le préjudice pourrait atteindre 7,5 millions d'euros.Lire : Qui sont les frontistes visés par l’enquête européenne pour fraude ?Ce type de pratique n'est pas nouveau. En 2011, le Parlement avait traîné des pieds avant de rendre public un rapport dénonçant ce type d'abus. Certains partis et députés profitaient de la manne offerte par le Parlement pour rémunérer des salariés employés à faire autre chose. Depuis, l'assemblée strasbourgeoise a tenté de mieux réguler le rôle et le statut des assistants.Néanmoins, comme nous l'avons découvert en passant au crible les 234 assistants des 74 eurodéputés français, les pratiques douteuses subsistent, et pas seulement au FN. Comment nous avons travaillé Nous avons récupéré sur le site du Parlement européen la liste des assistants déclarés par chaque eurodéputé français, qu'ils soient « locaux » ou accrédités au Parlement. Puis nous avons recherché, nom par nom, s'ils exerçaient d'autres fonctions, en nous concentrant sur deux activités : les responsabilités qu'ils pouvaient avoir au sein du parti de leur eurodéputé et l'exercice éventuel d'autres mandats électifs.Cliquez ici pour accéder aux données1. Des assistants aux rôles et statuts différents selon les partisQuel budget pour les assistants ? Chaque eurodéputé dispose d'une somme mensuelle de 21 500 euros pour rémunérer des assistants. Il est libre d'en embaucher le nombre qu'il veut, dans certaines limites. Certains n'en ont que trois, d'autres cinq. La moyenne pour les eurodéputés français est plutôt de quatre.De même, ils peuvent avoir deux statuts : accrédités au Parlement ou locaux. Là encore, une certaine disparité règne : certains eurodéputés n'ont aucun assistant local, d'autres à l'inverse en ont plus en local qu'au Parlement.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426169459190 .graphe").css("height", 450)$("#container_1426169459190 .title").empty()if ("Nombre et statut des assistants parlementaires"!= ""){Nombre et statut des assistants parlementaires")}$("#container_1426169459190 .subtitle").empty()if ("Par formation politique française"!= ""){Par formation politique française")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426169459190 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Parti Radical - UDI","Sans étiquette","Europe Écologie","L'union pour les Outremer","MoDem","PRG","PS","FN-RBM","UMP","Front de Gauche","Nous Citoyens","UDI"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Assistants accrédités", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3 ], [ "", 5 ], [ "", 18 ], [ "", 3 ], [ "", 8 ], [ "", 2 ], [ "", 27 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ], [ "", 7 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Assistants locaux", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", 1 ], [ "", 6 ], [ "", 1 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ], [ "", 16 ], [ "", 25 ], [ "", 26 ], [ "", 7 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1426169459190 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}C'est une première différence entre les partis : chez les eurodéputés français écologistes, on compte en moyenne 3 assistants accrédités pour un local quand au Front de gauche ou au FN, ils se répartissent à égalité entre les deux échelles.2. Assistant parlementaire et… élu régional : les cumuls du FN17/63 En faisant le compte des mandats électifs exercés par des assistants parlementaires d'eurodéputés, un parti se détache nettement des autres : le Front national. Sur 63 assistants, pas moins de 17 sont élus locaux ! Si l'on compare avec l'UMP, qui compte 65 assistants, seuls six ont un mandat local. De même pour le PS (43 assistants, 3 mandats locaux).if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426169486405 .graphe").css("height", 450)$("#container_1426169486405 .title").empty()if ("Assistants parlementaires ayant un mandat électif ou une fonction dans le parti"!= ""){Assistants parlementaires ayant un mandat électif ou une fonction dans le parti")}$("#container_1426169486405 .subtitle").empty()if ("Nombre d'assistants par formation politique"!= ""){Nombre d'assistants par formation politique")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426169486405 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Europe Écologie","Front de Gauche","FN-RBM","L'union pour les Outremer","Mouvement Démocrate","Nous Citoyens","Parti Radical - UDI","Parti radical de gauche","Parti socialiste","Sans étiquette","UDI","UMP"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Mandats électifs", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 4 ], [ "", 17 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", 6 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Fonctions au sein du parti", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 3 ], [ "", 5 ], [ "", 23 ], [ "", null ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", 1 ], [ "", 7 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 4 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1426169486405 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Surtout, concernant le FN, on trouve des cas qui posent question : outre des conseillers municipaux élus de petites communes, on compte également quatre conseillers régionaux (Frédéric Boccaletti élu en PACA, France Jamet en Languedoc-Roussillon, Eric Vilain en Lorraine et Bruno Bilde dans le Nord-Pas-de-Calais).Or, si l'on peut concevoir aisément qu'un mandat de conseiller d'un village soit compatible avec des fonctions d'assistant parlementaire, c'est moins vrai pour un conseiller régional, qui constitue un travail à part entière, rémunéré entre 1 500 et 2 600 euros brut par mois.Le Front national n'est cependant pas le seul dans ce cas : François Delapierre, assistant de Jean-Luc Mélenchon, est également conseiller régional en Ile-de-France.Autre cas répandu : le cumul des activités d'assistant parlementaire et de conseiller municipal de grandes villes. Là encore, le FN se distingue, avec des élus à Perpignan (Alexandre Bolo, assistant de Louis Aliot, dont le mandat n'es pas rémunéré), à Suresnes (Laurent Salles), Rambouillet (Philippe Chevrier), Givors, Toulon…Mais là encore, il n'est pas seul dans ce cas. Le Front de gauche et, dans une moindre mesure, le PS ou l'UMP comptent plusieurs cas de cumul d'un mandat municipal d'une ville de taille importante et d'une fonction d'assistant parlementaire.3. Des assistants qui travaillent pour le partiOutre ces mandats électifs, l'autre sujet qui attise les soupçons de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) est celui des responsabilités exercées par les assistants au sein des partis. L'OLAF s'est étonné que 20 assistants de députés frontistes figurent dans l'organigramme de la direction nationale du FN. Là encore, si le FN n'est pas le seul dont les collaborateurs d'eurodéputés ont des occupations multiples, il se distingue clairement.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426169512116 .graphe").css("height", 450)$("#container_1426169512116 .title").empty()if ("Part d'assistants ayant une fonction partisane ou un mandat électoral"!= ""){Part d'assistants ayant une fonction partisane ou un mandat électoral")}$("#container_1426169512116 .subtitle").empty()if ("Par formation au parlement européen"!= ""){Par formation au Parlement européen")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426169512116 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["L'Union pour les Outremer","Parti Radical ","UDI","Sans étiquette","UMP","Europe Écologie","Parti socialiste","Mouvement Démocrate","Parti radical de gauche","FN-RBM","Front de Gauche","Nous Citoyens"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:-90 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"% ", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Part d'assistants ayant un mandat électoral", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 16.67 ], [ "", 6.15 ], [ "", 4.17 ], [ "", 6.98 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 28.57 ], [ "", 28.57 ], [ "", null ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Part d'assistants ayant une fonction partisane", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 7.69 ], [ "", 12.5 ], [ "", 16.28 ], [ "", 16.67 ], [ "", 33.33 ], [ "", 36.51 ], [ "", 42.86 ], [ "", 50 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1426169512116 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}24/63 Nous avons compté 24 assistants exerçant par ailleurs des responsabilités partisanes sur les 63 collaborateurs d'élus FN ou RBM.C'est nettement plus que le PS (7 cas sur 43 assistants), le Front de gauche (6 cas sur 24) ou l'UMP (5 cas sur 65).Parmi les exemples les plus frappants, citons Bruno Bilde (conseiller spécial de Marine Le Pen, membre du bureau politique, de la commission d'investiture et du comité central du parti) ; Catherine Griset, chef de son secrétariat ; Guillaume l'Huillier, directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen ; ou Micheline Bruna, secrétaire personnelle du président d'honneur du parti frontiste.Si le FN est clairement au-dessus des autres formations par le volume d'assistants ayant des responsabilités dans le parti, il n'est pas le seul. Tous deux assistants de Jean-Luc Mélenchon, Aigline de Vincens de Causans et François Delapierre occupent également des fonctions dans la direction du Parti de gauche. La première comme élu au bureau national, le second comme secrétaire national. Deux de leurs collègues y occupent des fonctions moins stratégiques : Juliette Prados comme attachée de presse et Laurent Maffeïs, l'ex-directeur de cabinet de M. Mélenchon, comme responsable du secteur « études » du parti.On peut aussi citer le cas d'Isabelle Sicart, chef de cabinet de François Bayrou à la présidence du MoDem et assistante parlementaire de Marielle de Sarnez. Ou encore celui de Lionel Moisy de Cala, conseiller en communication du député UMP Bernard Accoyer et assistant parlementaire de Renaud Muselier.Au PS, on compte des cas qui posent question aussi, comme Frédéric Faravel, à la fois membre du bureau fédéral du Val-d'Oise, du bureau du comité régional d'Ile-de-France, du bureau national des adhésions et assistant parlementaire au Sénat de Marie-Noëlle Lienemann, tout en étant également collaborateur de l'eurodéputé Emmanuel Maurel.1/3 Des assistants candidats. Autre comptage qui pose question : pas moins de 19 des assistants parlementaires du Front national sont candidats aux élections départementales, sur un total de 63. Ce chiffre est largement supérieur à celui du PS, par exemple (2 candidats sur 43 assistants) ou de l'UMP (aucun). 4. Des irrégularités pas forcément illégalesCes cas posent question. Sont-ils pour autant illégaux ? Ce sera aux instances européennes de trancher. Mais il semble difficile d'estimer la réalité du travail d'un assistant parlementaire, et ce qu'il peut faire ou non sur son temps de travail ou en dehors. A quel moment travaille-t-il pour le parti plutôt que pour le mandat européen de son élu ? Et comment le certifier ?Longtemps flou, le statut des assistants parlementaires est étroitement réglementé depuis 2008. Le règlement applicable reconnaît deux catégories de collaborateurs parlementaires :Les assistants « accrédités », « en poste » dans l'un des trois lieux de travail du Parlement européen (Strasbourg, Bruxelles, Luxembourg) pour y exercer « des tâches qui sont directement liées aux travaux accomplis par un ou plusieurs députés dans l'exercice de leurs fonctions [...] au Parlement européen ». Leur contrat est directement pris en charge par l'assemblée strasbourgeoise.Les assistants « locaux » qui « assistent » les eurodéputés dans leur Etat membre d'élection. Ils sont directement en contrat avec leur député.Le code de conduite sur lequel s'est appuyé le Parlement européen pour déclencher son enquête contre les assistants du FN précise que « seuls peuvent être pris en charge les frais correspondant à l'assistance nécessaire et directement liée à l'exercice du mandat parlementaire des députés ». « Ces dépenses ne peuvent en aucun cas couvrir des frais liés à la sphère privée des députés ». Le document stipule plus loin que le Parlement européen ne saurait financer « les contrats conclus avec les groupes ou partis politiques » représentés dans l'Hémicycle : l'argent public européen ne doit donc pas alimenter leurs dépenses courantes des mouvements politiques en tant que tel.Pour condamner d'éventuels députés fraudeurs, l'OLAF devra donc établir que leurs assistants se consacrent effectivement à d'autres tâches que celles pour lesquelles ils sont rémunérés par les fonds de l'UE.La question des rémunérations est à cet égard la clé. En décembre, Le Parisien avait interrogé le FN pour savoir si, dans plusieurs cas de cumul, les assistants percevaient une double rémunération. Ce dernier n'avait pas souhaité répondre.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.03.2015 à 17h55 • Mis à jour le12.03.2015 à 18h49 | Luc Leroux (Marseille, correspondant) La construction et la gestion de l’incinérateur qui brûle les 410 000 tonnes annuelles de déchets ménagers de Marseille et de dix-sept autres communes de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) sont bel et bien irrégulières. La cour administrative d’appel de Marseille a annulé, jeudi 12 mars, la délibération de MPM qui approuvait le montage mis en place en 2005, à savoir la délégation au groupement espagnol Urbaser-Valorga du service public de l’élimination des déchets par la construction et l’exploitation pour vingt-cinq ans d’un incinérateur doublé d’une ligne de méthanisation.Malgré de très vives oppositions et un long combat mené par la municipalité de Fos-sur-Mer et des associations de défense de l’environnement, cette usine a, en 2010, pris le relais de la décharge d’Entressen sur la plaine de la Crau. Longtemps considérée comme « la poubelle la plus vaste d’Europe », cette décharge a été fermée sous la pression des autorités européennes.C’est Jean-Claude Gaudin, maire (UMP) de Marseille, à l’époque président de MPM, qui avait fait le choix du site : un terrain appartenant au Port autonome de Marseille sur le territoire de Fos-sur-Mer, une commune de l’étang de Berre. Afin d’empêcher la mairie de Fos d’user de son droit de préemption en cas de cession du terrain entre le port et MPM, le choix était fait d’un bail à construction cédé ensuite à l’exploitant, la société Evéré, filiale d’Urbaser.La joie du maire de FosL’argumentaire est technique, mais l’effet est ravageur. Les juges estiment qu’en affectant un terrain appartenant au domaine privé du port – qui est un établissement public – au service public du traitement des déchets ménagers, le site tombe juridiquement dans le domaine public. Du coup, la cession du bail à construction à l’exploitant, l’hypothèque prise au profit du groupe de financeurs sont « incompatibles avec le principe d’inaliénabilité du domaine public », écrit la cour administrative d’appel.Cette décision provoque la joie du maire de Fos et des opposants à l’incinérateur qui avaient ferraillé contre les élus marseillais, en manifestant à de multiples reprises et en engageant pas moins d’une vingtaine de procès. « C’est la reconnaissance d’une honte, d’un déni de démocratie qui consistait à construire chez le voisin un incinérateur que les élus marseillais n’avaient pas le courage de construire chez eux », se félicite René Raimondi, maire (PS) de Fos-sur-Mer.Le président (UMP) de Marseille Provence Métropole, Guy Teissier va devoir trouver une solution à ce pataquès juridique. Depuis un jugement du tribunal administratif de Marseille rendu le 4 juillet 2014, dont le sens vient d’être confirmé par la cour d’appel, le trésorier-payeur général refuse, en l’absence de fondement juridique, de régler à Evéré la redevance d’exploitation (1,3 million d’euros par mois) et aux organismes prêteurs la redevance financière (2 millions d’euros par mois). Guy Teissier doit régulièrement soumettre au vote des conseillers un protocole transactionnel afin de payer les factures d’Evéré.SurcoûtsInitialement prévu à 283 millions d’euros, le coût de l’incinérateur de Fos risque par ailleurs de flamber. De très discrètes négociations sont conduites entre MPM et Evéré qui réclame, en raison de divers retards, de travaux non prévisibles et de surcoûts d’exploitation, une rallonge de 273 millions d’euros. Dans une expertise conduite à la demande d’un juge d’instruction marseillais qui s’était intéressé à l’environnement de ce marché public, un expert judiciaire disait « ne pas comprendre comment une société comme Evéré, filiale d’un grand groupe industriel a pu réaliser un tel montant de travaux supplémentaires sans avoir auparavant obtenu un accord formel de Marseille Provence Métropole ». Evéré n’a pas souhaité répondre à nos questions.La collectivité, qui avait demandé l’arbitrage du tribunal administratif sur ces éventuels surcoûts, s’apprêterait à passer un accord transactionnel avec l’exploitant et à en soumettre l’homologation au juge administratif. Un avenant au contrat de délégation de service public serait dans les tuyaux afin de remédier au déficit structurel d’exploitation. Le prédécesseur de Guy Teissier, le socialiste Eugène Caselli, avait indiqué que MPM ne paierait pas un euro de plus que la somme qu’arrêterait le tribunal.Fort de la décision de la cour administrative d’appel, le maire de Fos-sur-Mer propose la fermeture de l’incinérateur. « Cette usine qui a en partie été détruite par un incendie en novembre 2013 réclame de l’argent pour compenser ses surcoûts et veut voir sa redevance d’exploitation augmenter. Est-ce que ce n’est pas l’occasion d’en finir avec une erreur du passé ? », demande-t-il. En attendant une solution, l’incinérateur continuera néanmoins de fonctionner.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 12.03.2015 à 14h42 • Mis à jour le12.03.2015 à 15h15 | Bastien Bonnefous   Saint-Jean-de-Soudain (Isère), envoyé spécial Pendant que Manuel Valls se démène comme il peut dans la très difficile campagne des départementales pour les socialistes, François Hollande, lui, parcourt « la France qui gagne ». Le chef de l’Etat s’est rendu jeudi 12 mars en Isère pour visiter deux entreprises locales en bonne santé économique, symboles selon lui de « l’excellence française ».Après Dassault Aviation à Mérignac (Gironde) le 4 mars, puis une entreprise numérique parisienne mardi, le président de la République a donc continué sa tournée du monde du travail, en visitant les chaînes de montage d’un des leaders mondiaux dans le transport par câbles, installé dans la commune de Veyrins-Thuellin, puis d’un fabricant de matériaux composites de haute technologie, dans la ville voisine de Saint-Jean-de-Soudain.Ces deux firmes dégagent des marges d’investissement, embauchent et gagnent des marchés en France et à l’étranger. Une aubaine pour François Hollande qui a estimé vendredi dernier au Luxembourg que « la reprise est là » et qui veut désormais « amplifier » et « stimuler » ce frémissement.L’économie française se remet à espérer« Je suis venu en Isère pour montrer que la France est capable d’exporter, de créer des emplois et d’investir, qu’elle est capable de grandes choses à condition qu’elle soit consciente de ses atouts », a déclaré sur place le président de la République, qui a une nouvelle fois répété que « la croissance revient » et que « nous sommes dans un contexte économique meilleur même si c’est toujours fragile ». Un déplacement très politiqueDerrière sa façade économique, ce déplacement présidentiel est en réalité très politique. À dix jours du premier tour des départementales, M. Hollande a voulu envoyer des signaux positifs à ses concitoyens. L’Isère, terre socialiste de son ami et secrétaire d’Etat à la réforme territoriale André Vallini, est menacée de basculer à droite après les élections. Le chef de l’Etat n’oublie pas ce risque politique, mais il entend y répondre par l’économie.« Regardez ces entreprises qui exportent, si on fermait les frontières, si on sortait de la zone euro, quel serait leur destin ? »S’adressant à des ouvriers de Saint-Jean-de-Soudain, il envoie un message subliminal contre le discours anti-européen et protectionniste du Front national. « Vous travaillez dans une entreprise qui exporte et en même temps, vous êtes bien implantés dans votre territoire. S’il n’y avait pas l’Europe, le marché ouvert, vous seriez moins compétitifs », leur glisse-t-il. Un message qu’il répétera plus tard lors d’une table ronde avec des entrepreneurs du département. « Regardez ces entreprises qui exportent, si on fermait les frontières, si on sortait de la zone euro, quel serait leur destin ? », déclare-t-il.À Manuel Valls qui a exprimé dimanche sa « peur » de voir le FN l’emporter aux élections, le chef de l’Etat a répondu qu’il avait eu « raison de dire qu’il y avait une menace ». Mais François Hollande refuse de verser dans l’« angoisse » exprimée par son premier ministre. Au contraire, lui veut pointer le verre à moitié plein. Question de tempérament. « Il ne faut rien nier de la réalité, mais il est très important de dire aux Français qu’ils doivent avoir confiance en eux. C’est en ayant confiance dans ce que nous pouvons porter ensemble que nous n’aurons plus peur », a-t-il expliqué. « C’est la positive attitude », résume un de ses proches dans la délégation.Hollande se cramponne avant la tempête Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.03.2015 à 12h04 • Mis à jour le12.03.2015 à 12h05 | Bertrand Bissuel Le recours aux conseils extérieurs est une aide précieuse pour l’Etat mais il doit être mieux encadré. C’est en résumé les enseignements que tirent Albéric de Montgolfier, rapporteur général (UMP) de la commission des finances du Sénat, et Philippe Dallier, secrétaire (UMP) de cette même commission, d’une enquête commandée à la Cour des comptes et rendue publique jeudi 12 mars. Pour la première fois, le rôle de ces cabinets fait l’objet d’une expertise globale, minutieuse, assortie de nombreuses statistiques et d’anecdotes édifiantes, parfois. Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ils avaient été très critiqués, à cause de leurs émoluments, plutôt salés, et de leur pouvoir d’influence, jugé exorbitant, dans la mise en œuvre de la révision générale des politiques publiques (RGPP).L’administration y a recours pour des raisons diverses : réorganisation, évaluation de politiques publiques, communication stratégique, aide à la décision… « Les bénéfices d’un regard extérieur sont largement reconnus », souligne M. de Montgolfier, pour qui l’action des entreprises de conseil est complémentaire de l’expertise apportée par les grands corps d’inspection et de contrôle.1,1 milliard d’euros en 2011A la différence d’autres pays européens, la France consomme avec modération ce type de prestations : la dépense pour l’ensemble des administrations publiques s’élevait en 2011 à 1,1 milliard d’euros soit quatre fois moins qu’au Royaume-Uni et presque trois fois moins qu’en Allemagne. « L’enjeu budgétaire n’est pas énorme », commentent les deux sénateurs, en indiquant que ces sommes ont baissé en 2012, lorsque la RGPP a pris fin après la victoire de la gauche, avant de repartir à la hausse en 2013.Si l’analyse se limite au périmètre de l’Etat (services centraux et déconcentrés), la facture se monte « au minimum à 469 millions d’euros en autorisations d’engagement » pour la période 2011-2013, soit un peu plus de 150 millions d’euros par an. Mais il ne s’agit que d’une estimation, faute « de suivi budgétaire centralisé », ce que la Cour des comptes trouve « préoccupant », en particulier au ministère de la défense où « les dépenses de conseil n’ont pas pu être précisément chiffrées » – du fait, notamment, de l’éparpillement des « pouvoirs adjudicateurs » (ils sont environ une centaine).De tous les ministères, c’est Bercy qui s’adjoint le plus ces conseils, notamment pour l’Agence des participations de l’Etat (APE), chargée du suivi des parts de l’Etat dans des entreprises. Les plus gros fournisseurs, sur 2011-2013, sont Capgemini (près de 56 millions d’euros facturés), BearingPoint (19 millions) et McKinsey & Company (19 millions également).Tarifs « globalement maîtrisés »En dépit de leur complexité, les tarifs semblent « globalement maîtrisés » et « seraient » même inférieurs de 20 % à 30 % par rapport « aux niveaux moyens de facturation à des clients privés », écrit la Cour dans son rapport. Cela tient à « la fermeté de la négociation des services de l’Etat » mais aussi au souhait des opérateurs « de pouvoir se prévaloir de la référence d’opérations » pour le compte de l’Etat, ajoute-t-elle.Certains ministères ont tendance à se tourner vers les mêmes cabinets depuis de longues années. Exemple : la Défense, qui sollicite régulièrement BearingPoint et Capgemini. La relation est si ancrée que des consultants, théoriquement extérieurs aux services, y ont « même une adresse de messagerie interne »… Une situation non dénuée de risque juridique car elle pourrait être assimilée à du prêt de main-d’œuvre, ce qui est contraire au code du travail.La Cour relève plusieurs cas où le recours à de tels prestataires est discutable. D’abord parce qu’il peut affaiblir graduellement les capacités d’« expertises internes de l’Etat » et amoindrir son aptitude à piloter des « projets stratégiques ». Ainsi, il arrive que l’administration délègue à ces sociétés la rédaction de textes réglementaires alors même que c’est « son “cœur de métier” » : cela s’est produit pour la mise en place de l’écotaxe ou l’extinction du Crédit immobilier de France. Une situation inquiétante, pour les deux sénateurs : ils ne comprennent pas pourquoi l’Etat peut avoir besoin de s’entourer de conseils plus compétents que lui en la matière.Renforcer les règles déontologiquesAutre sujet de préoccupation : les hauts fonctionnaires sont réduits à « acheter la mémoire » - selon la formule de la Cour - que des entreprises ont acquise grâce aux missions qui leur étaient confiées. Ainsi, l’APE s’adresse fréquemment « à un avocat doté d’une solide expérience en matière de privatisation d’entreprises publiques ». Le phénomène s’avère encore plus massif au ministère de la défense où les « chantiers de modernisation » ont été « investis » par les consultants : leur maîtrise de ces dossiers est supérieure à celle des services. « La question du secret-défense ne saurait être éludée », estiment les deux sénateurs UMP. De façon plus globale, ils regrettent que l’administration se retrouve parfois « dans une situation de dépendance ».Certaines interventions s’effectuent au mépris du code des marchés publics. Le constat vaut, selon la Cour des comptes, pour l’APE qui recrute des conseils sans forcément les avoir mis en concurrence, au préalable. Cet organe a rétorqué, lors d’une audition au Sénat, qu’il pouvait s’affranchir du recours à l’appel d’offre, en faisant valoir la confidentialité de ses travaux et les intérêts économiques de la nation. MM. de Montgolfier et Dallier aimeraient qu’une réflexion à l’échelle européenne soit menée sur l’étendue des dérogations aux règles relatives aux marchés publics, en matière financière.Enfin, tout comme la Cour des comptes, MM. de Montgolfier et Dallier réclament un renforcement des règles déontologiques pour prévenir les conflits d’intérêt. La question se pose en particulier en matière de concessions d’autoroutes : le faible nombre des acteurs et des experts peut conduire l’Etat à être conseillé par un cabinet ayant déjà eu des relations d’affaires avec des majors du secteur.A ce titre, la commission de déontologie a un rôle crucial à jouer puisqu’elle est chargée de contrôler le départ des agents publics dans le secteur privé et dans le secteur public concurrentiel. Le cas échéant, elle rend un avis défavorable si le fonctionnaire s’apprête à exercer une activité trop proche de ses missions quand il était dans l’administration. Mais, regrette la Cour, elle « ne dispose pas des moyens de vérifier le respect de ses avis ou de les faire appliquer ». Le projet de loi sur les droits et devoirs des fonctionnaires, présenté en conseil des ministres en juillet 2013, pourrait apporter des solutions. Reste à savoir à quel moment il sera examiné par le Parlement.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Lucie Soullier (Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir) - envoyée spéciale) Ni champagne ni gueule de bois. Dimanche 22 mars, il n’y aura pas de suspense pour les militants socialistes de Saint-Lubin-des-Joncherets. La débâcle annoncée au niveau national a déjà eu lieu dans ce canton d’Eure-et-Loir. Comme dans trois autres des 15 cantons du département, le Parti socialiste n’y présente aucun candidat. « Ce n’est pas qu’il n’y a pas de gauche, il y a des militants », positive-t-on au standard de la permanence fédérale du PS.Pourtant, personne n’a voulu « y aller » parmi les militants de la ville qui a donné son nom au canton. Patrick Coffinet, cinq mandats de conseiller municipal à son actif, pensait « sincèrement qu’il y aurait une liste, surtout avec la réunion des quatre anciens cantons » qui forment le nouveau. Mais pas lui. « Pas cette fois. » Geneviève Nespoulous, elle, se sentait « trop vieille ». Difficile de le lui reprocher, à 84 ans. « On a donné pas mal, déjà », soupire-t-elle. Et il n’y a pas de jeunes pour prendre la relève. C’est peut-être le seul regret commun aux deux militants. « Maintenant, admet l’octogénaire, on est bien embêtés. »« C’est quand même triste »Mais le désert n’est pas que socialiste, insiste Jean-Jacques Châtel, premier secrétaire fédéral du parti : « Les autres partis de gauche n’ont pas trouvé non plus. » Le canton de Saint-Lubin-des-Joncherets, plus de 33 000 habitants, est l’un des deux d’Eure-et-Loir où la gauche est complètement absente, dès le premier tour, pour n’avoir pas réussi à réunir deux candidats et deux suppléants.Mais après tout, le canton était déjà perdu, justifie M. Châtel, pour qui ce vide est « regrettable, mais pas handicapant » pour gagner le département. Pour le maire socialiste de Mainvilliers, huit cantons restent accrochables pour la gauche. Sacrifier une bataille pour pouvoir gagner la guerre ? La perche était trop belle pour le binôme FN, qui représente la seule alternative à la majorité en place. Et la candidate frontiste, Pascale Van der Bauvede, l’attrape : « Les électeurs de gauche ont été abandonnés dans ce canton, on leur dit quand on les croise. »A Saint-Lubin-des-Joncherets, la droite fait d’abord campagne contre l’abstention« C’est quand même triste », soupire Geneviève Nespoulous. D’autant que la gauche était bien implantée, « avant ». Elle est bien placée pour le savoir, puisque c’est son mari, décédé en 1992, qui a tenu la mairie pendant plus de trente ans. Cette année, ce sera la première fois qu’elle ne tractera pas. Mais alors, c’est quoi, être un militant de gauche sans candidat ? « Un état d’esprit », répond Mme Nespoulous, du tac au tac. Celui du front républicain ? Pas certain.Au niveau fédéral, l’instruction est de « faire barrage à tous les candidats non républicains », répète M. Châtel qui tient tout de même à dire que le vote FN est loin d’être une découverte dans l’Eure-et-Loir. Ici, l’extrême droite rappelle de mauvais souvenirs à la gauche. Celui de 1983, où FN et RPR avaient fait alliance et ravi la mairie de Dreux aux socialistes. Puis celui du retrait de la gauche aux municipales de 1996, pourtant qualifiée au second tour. Un retrait amer et sans consigne, mais dans le but de faire barrage au FN, au profit de celui qui est toujours maire de Dreux, Gérard Hamel. Alors Patrick Coffinet n’a « pas de leçon de front républicain à recevoir ». Parce que « nous, ici, on l’a fait ».« En son âme et conscience »Le militant fidèle au PS depuis 1978 participera à la réunion prévue vendredi 13 mars avec l’ensemble des sympathisants de gauche du canton. « Pour expliquer pourquoi il n’y a pas de candidats », mais aussi pour décider d’une position commune. Geneviève Nespoulous aussi y sera. « On va voir combien il reste de gens de gauche », blague celle qui garde précieusement un plat en inox offert par Pierre Mendès France à son mariage.Au-delà des instructions de parti, chacun décidera, seul dans l’isoloir. M. Coffinet votera « en [son] âme et conscience. Mais de là à vous dire pour qui »… Pour Mme Nespoulous, « cela ne va pas être simple ». Malgré tout, elle finira sûrement par opter pour le bulletin divers droite sur lequel apparaît Gérard Sourisseau, le maire de Saint-Lubin-des-Joncherets où elle réside. « Je n’ai pas grand-chose à lui reprocher finalement. A part d’être de droite. »Lucie Soullier (Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir) - envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.03.2015 à 17h55 • Mis à jour le19.03.2015 à 18h08 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) En plein conflit entre Athènes et ses partenaires européens, une fondation allemande apporte de l’eau au moulin des Grecs. Jeudi 19 mars, la fondation Hans Böckler, proche de la confédération syndicale DGB, a présenté une étude portant sur l’évolution des revenus en Grèce, de 2008 à 2013.Pour ce faire, deux universitaires, Tassos Giannitsis (université d’Athènes) et Stavros Zografakis (université agricole d’Athènes), ont épluché les données de 260 000 foyers fiscaux représentatifs. Tassos Giannitsis est très connu en Grèce. Sans être membre du Pasok, cet intellectuel a été un des conseillers du premier ministre Konstantinos Simitis, de 2000 à 2004.Les revenus ont chuté de 23 % entre 2008 et 2012Selon cette étude, les revenus des ménages grecs, qui étaient en moyenne de 23 100 euros avant impôts en 2008, sont tombés à 17 900 euros en 2012, soit une baisse de 23 %. Sur la période allant de 2009 à 2013, le recul des salaires et revenus est de 19 %. En raison de la chute du salaire minimum et de l’affaiblissement des conventions collectives, les salariés des entreprises publiques ont même perdu 25 % de leurs revenus.Si les chercheurs reconnaissent que les salaires avaient auparavant davantage augmenté que les gains de productivité, ils estiment que la moitié environ de cette chute des revenus n’est pas justifiée par un éventuel nécessaire « rattrapage ».Ils soulignent aussi que les effets de ce recul du pouvoir d’achat sur l’économie réelle ont été plus importants que ce qu’avaient prévu les institutions internationales.« Comparée à 2009, la masse salariale de 2013 a été inférieure de 25 milliards d’euros et la demande intérieure a même chuté de 53 milliards d’euros. En revanche, les exportations n’ont progressé que de 3,8 milliards, une augmentation particulièrement faible au vu des réductions du coût de travail imposées », notent-ils.Les 10 % de ménages les plus pauvres ont été les plus affectésPlus les Grecs sont pauvres, plus ils ont vu leur revenu fondre. Les deux chercheurs ont en effet étudié l’évolution de chaque décile. Les 10 % des foyers les plus modestes (le 1er décile) ont vu leurs revenus s’effondrer de 86 % entre 2008 et 2012.Pour les 2e et 3e déciles, la baisse a été respectivement de 51 % et de 31 %. Entre le 4e et le 7e décile, la baisse a été comprise entre 25 % et 18 %.Quant aux 30 % des foyers les plus riches, ils ont perdu entre 20 % et 17 %.La pression fiscale a été plus forte sur la population la moins richeLes réformes fiscales mises en œuvre ont, elles aussi, eu des effets très variés selon les catégories sociales. Les impôts directs ont, selon les chercheurs, progressé de 53 % depuis le début de la crise et les impôts indirects de 22 %.Mais, plutôt que de s’en prendre aux professions exonérées d’impôts ou à la fraude fiscale – phénomènes qui se chiffrent, selon M. Giannitsis entre 6 % et 8 % du PIB –, les gouvernements ont surtout davantage imposé les Grecs les plus modestes.Selon les deux chercheurs, les 50 % des Grecs les moins riches ont vu leur pression fiscale bondir de 339 %, alors que l’autre moitié a vu la sienne progresser de 9 % seulement.Les fonctionnaires ont été moins pénalisés que les salariés du privésSi tous les Grecs ont souffert, tous n’ont pas été logés à la même enseigne, loin de là. Selon les deux chercheurs, les fonctionnaires n’ont perdu « que » 8 % de leurs revenus de 2009 à 2013. Soit parce que, dans les faits, les baisses de salaire n’ont pas pu être mises en œuvre, soit parce que la justice s’y est opposée.Du coup, les fonctionnaires, qui gagnaient déjà en moyenne 35 % de plus que les employés du secteur privé en 2009, touchaient 45 % de plus que ces derniers quatre ans plus tard. Et comme les gouvernements ont cherché à protéger les fonctionnaires, dont ils avaient considérablement augmenté le nombre avant la crise, l’effort a été massivement supporté par le secteur privé.Les préretraites ont explosé, notamment dans le secteur publicAutre phénomène peu connu : à côté du taux de chômage, qui a bondi de 7 % à 2 % entre 2008 et 2014, la Grèce a connu une explosion des préretraites. Dans le secteur privé, celles-ci ont progressé de 14 %, un chiffre qui atteint même 48 % dans l’administration.Sans doute une façon pour les gouvernements grecs de répondre à l’une des exigences de la troïka, à savoir réduire le nombre de fonctionnaires, tout en préservant la paix sociale. Résultat : les caisses de retraites sont aujourd’hui dans une situation extrêmement difficile.À Berlin, M. Giannitsis n’a voulu commenter ni la crise actuelle ni la politique de Yanis Varoufakis, le ministre des finances, « mon collègue de l’université ».Il a jugé que la situation de la Grèce était autant due aux gouvernements grecs qu’à la « Troïka » de ses créanciers (Fonds monétaire international, banque centrale européenne, Commission européenne). Si celle-ci n’a pas créé les problèmes de la Grèce, elle ne les a pas résolus, estime-t-il.Moins diplomate, le professeur Gustav Horn, directeur de la fondation Hans Böckler juge, lui, « inévitable » un troisième plan d’aide à la Grèce.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.03.2015 à 12h26 • Mis à jour le19.03.2015 à 14h19 | Cédric Pietralunga Il l’avait promis, c’est désormais chose faite. Débarqué avec fracas du gouvernement l’été dernier, Arnaud Montebourg rejoint le privé. Jeudi 19 mars, l’ancien ministre de l’économie a été nommé vice-président du conseil de surveillance de la chaîne d’ameublement Habitat, reprise en 2011 par le groupe français Cafom et actuellement en plein redéploiement.« Je vais m’occuper de tous les sujets liés à l’innovation, explique au Monde M. Montebourg. Habitat est une marque emblématique avec un potentiel extraordinaire, qui a fait de la relocalisation en France l’un des axes majeurs de son développement. Ce sont des valeurs que je partage et je compte mettre toute mon énergie au service de cette aventure. »Concrètement, M. Montebourg ne sera pas salarié de l’enseigne. « Il touchera une indemnité, comme les cinq autres membres du conseil de surveillance », précise Hervé Giaoui, PDG de Cafom et président d’Habitat Design International, la structure de tête des magasins d’ameublement. « Mais il s’agit d’un engagement enthousiaste, assure le chantre du « made in France ». Je veux tenter dans le privé ce que je n’ai pas réussi dans le public, tout en gardant l’esprit d’audace créative que j’ai essayé d’insuffler lorsque j’étais ministre. »Les prémices de cette étonnante association remontent au 31 janvier 2014, lorsque M. Montebourg, alors ministre du redressement productif, était venu visiter l’atelier de design de la célèbre enseigne, situé à Paris. L’élu socialiste avait notamment vanté les mérites de M. Giaoui, « un génie du commerce », qui venait d’annoncer sa volonté de s’approvisionner avec davantage de produits fabriqués en France.Un mandat de trois ans« Après son départ du gouvernement, Arnaud Montebourg m’a rappelé et nous avons dîné ensemble en décembre [2014], raconte M. Giaoui. Il avait manifestement travaillé car il avait plein d’idées sur de nouvelles façons de distribuer de l’ameublement. C’est pour cela que nous lui avons proposé de nous rejoindre : pour nous apporter une vision différente. »Afin d’éviter tout risque de conflit d’intérêts, M. Montebourg a sollicité l’autorisation de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique avant de rejoindre le marchand de canapés. Il a obtenu son feu vert le 19 février, après un examen d’un mois. La durée de son mandat au conseil de surveillance d’Habitat Design International, qui emploie 831 salariés, a été fixée à trois ans.Pour enthousiaste qu’il soit, l’homme à la marinière n’a pas choisi la voie la plus facile. Racheté en 2011 au fonds de retournement britannique Hilco, qui l’avait lui-même acquis en 2009 auprès de la famille du Suédois Ingvar Kamprad, le fondateur d’Ikea, Habitat traîne une image de chat noir de l’ameublement. Créée en 1964 à Londres par Terence Conran, l’enseigne a toujours oscillé entre design branché et prix abordables.Spécialiste de la distribution discount, avec d’importantes franchises But et Darty dans les DOM-TOM et plusieurs sites Internet d’ameublement, Cafom, coté à la Bourse de Paris depuis 2005, a lourdement restructuré le réseau Habitat après son rachat. Plusieurs magasins déficitaires ont été fermés, en France et en Espagne. En 2013, un plan de suppression de 175 postes a été lancé. « Nous n’avons licencié qu’une cinquantaine de personnes, assure M. Giaoui. Les autres ont été reclassées ou sont parties à la retraite. »72 magasins dans dix-huit paysLors de son dernier exercice, clos en septembre 2014, Habitat, qui revendique 72 magasins dans 18 pays, a réalisé un chiffre d’affaires de 138 millions d’euros, en progression de 4 %. Mais il a encore perdu 5 millions d’euros et son retour à l’équilibre, prévu l’an dernier, n’est pas attendu avant l’exercice 2015-2016. « Les attentats de janvier à Paris nous ont fait beaucoup de mal, les magasins ont été désertés, explique le patron de l’enseigne. Nous anticipons une perte de 2 millions d’euros sur l’exercice en cours. »Pour se relancer, Habitat compte multiplier les ouvertures, en France (Reims, Avignon, Metz, Montpellier) mais surtout en Asie, notamment en Chine, où un premier point de vente a été inauguré en décembre 2014, à Singapour, en Thaïlande, à Hongkong, aux Philippines… Pour limiter les risques, l’enseigne fait à chaque fois appel à des franchisés. « Nous ne sommes pas assez riches pour tout assumer nous-mêmes, les banques sont exigeantes, on fait avec nos moyens », reconnaît M. Giaoui, qui table sur réseau de 80 magasins à la fin de l’année.Afin de séduire la clientèle asiatique, l’enseigne a fait du « made in France » un axe majeur de son développement. « En Asie, vendre un produit avec le label “fabriqué en France”, cela a beaucoup de valeur », assure M. Montebourg, farouche promoteur des relocalisations lors de son passage à Bercy. Déjà, le groupe travaille avec la marque Le Jacquard français (linge de maison), l’industriel lyonnais Poncin Metal (lampes) ou l’alsacien Céramique culinaire de France (plats). « Plus de 10 % de nos achats sont aujourd’hui réalisés en France, contre 3 % lors de notre reprise de l’enseigne », assure M. Giaoui.Pragmatique, M. Montebourg ne compte néanmoins pas travailler à plein temps pour Habitat. Le 9 janvier, l’ex-ministre a créé en toute discrétion une société appelée « Les équipes du made in France », installée à Paris. « Il ne s’agit pas d’une société de conseil mais d’une société de constitution d’équipes, précise le Bourguignon. Je réunis des experts, des financiers, des industriels, pour les faire travailler ensemble et créer ou racheter des entreprises. » Selon ses proches, un dossier de reprise serait sur le point d’être finalisé.De même, M. Montebourg n’entend pas déserter le champ politique, même s’il ne dispose plus de mandat électif. « Mais je m’exprimerai comme un citoyen ordinaire, qui doit gagner sa vie et qui est chaque jour confronté à la vie réelle, plus comme un professionnel de la politique », affirme l’ancien ministre. L’ébauche d’un programme pour 2017 ?Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.03.2015 à 10h48 • Mis à jour le19.03.2015 à 13h22 | Lucie Soullier L’ancienne banlieue rouge a pris quelques bleus. Dirigée pendant quarante et un ans par les communistes, puis par les socialistes depuis 2008, la Seine-Saint-Denis est un bastion de la gauche depuis la naissance du département, en 1968. « D’habitude, on connaît l’issue des élections à l’avance », confirme Stéphane Troussel, le président socialiste du conseil général. La gauche ou la gauche. Mais si celle-ci reste favorite pour le scrutin départemental des 22 et 29 mars, prévient-il, « l’incertitude existe avec la droite ».Branle-bas de combat. En à peine sept ans, la Seine-Saint-Denis pourrait donc passer des mains des communistes à celles de la droite. « Pour la première fois, c’est possible », jubile Philippe Dallier. Selon le sénateur UMP du département, la victoire ou la défaite se jouera à un ou deux cantons près.Lire aussi : Départementales : en meeting à La Courneuve, la gauche en alerteAlors la droite n’a pas pris de risque, elle a fait alliance. Dès le premier tour, UMP et UDI ne présentent qu’un binôme dans chacun des 21 cantons. « Le contraire aurait été suicidaire », admet M. Dallier. Une union réaliste, dans le département métropolitain où François Hollande a fait son meilleur score à la présidentielle de 2012, avec 65 % des voix. Seul accroc à leur accord : à Saint-Ouen, le maire UDI, William Delannoy, a été investi par l’alliance de la droite et du centre. Mais le conseiller général sortant et maire d’Epinay-sur-Seine, le centriste Hervé Chevreau, a également présenté un duo, estampillé divers droite.PS et PC tractent séparémentLe président UDI au conseil général, Stéphane Salini, croit plus que jamais à la prise du département. « Ce n’est déjà plus la ceinture rouge », note celui qui est également candidat à Drancy. La preuve, selon lui : six villes sont passées aux mains de la droite et du centre après les municipales de 2014. Parmi elles, Bobigny, où le maire UDI Stéphane de Paoli arborait un grand sourire sur le marché de l’Abreuvoir, dimanche 15 mars. « Bien sûr qu’on y croit, pourquoi ce ne serait pas le cas ? » D’autant qu’en face, PS et Front de gauche tractent séparément.Le candidat socialiste du canton de Bobigny-Noisy-le-Sec, Fouad Ben Ahmed, s’est justement engagé en politique en 2008, par peur que la ville ne passe à droite. Cette fois, soupire-t-il, « je sais qu’on va… qu’on risque de perdre le département ». Un lapsus qui trahit ses doutes. Alors pour sa première candidature, il aurait préféré une union de toute la gauche.A La Courneuve, « si on arrive à faire baisser l’abstention, c’est déjà ça »Mais dans ce canton comme dans tous les autres du département, le Parti socialiste a fait alliance avec Europe Ecologie - les Verts (EELV), le Parti radical de gauche, le Mouvement républicain et citoyen et le Mouvement gauche citoyenne ; le PCF, lui, a joint ses forces avec le Front de gauche. Tout en distribuant des tracts, un militant se dit « déçu » de cette poire coupée en deux. Pas son candidat, le communiste Abdel Sadi, pour qui « c’est bien comme ça, qu’on soit chacun présent au premier tour ». Au risque de ne pas le passer. « Et que tout le travail fait ensemble au département, notamment sur les questions sociales, soit perdu », craint M. Ben Ahmed.Les communistes « se trompent d’élection » Et encore, Bobigny-Noisy-le-Sec semble bien loti avec ses deux binômes de gauche. A Saint-Denis-2, ce ne sont pas moins de cinq duos (extrême gauche, Front de gauche, divers gauche, PS, divers écologistes) qui s’affrontent, face à l’union de la droite et au FN.Un morcellement qui n’empêche pas M. Troussel d’affirmer que la gauche n’a jamais été aussi rassemblée au premier tour derrière les socialistes. Et de citer EELV, avec qui « c’est la première fois que l’on trouve un accord partout ». Il faut dire que face aux saillies de la droite, la nécessité se fait sentir pour la première fois. Quant aux communistes, ils « se trompent d’élection ». Si le PS affirme leur avoir tendu la main, d’autant plus qu’ils appartiennent à la majorité de l’actuel conseil général, pas question pour les communistes d’être associés au gouvernement.Candidat Front de gauche à Tremblay-en-France, Pierre Laporte confirme qu’il ne voit pas comment il aurait pu s’unir aux socialistes dont il ne partage pas la politique nationale, laquelle « a des conséquences sur le département ». Et si la droite passe ? Le quatrième vice-président du conseil général refuse d’en être tenu pour responsable. « Ce qui crée le risque de basculement à droite, à l’extrême droite et la démobilisation à gauche, c’est la politique menée par le gouvernement. » Pour éviter un vote sanction, il mise donc sur « une alternative » à gauche.Têtes d’affiche contre vote sanctionPour mobiliser ses sympathisants, le PS capitalise de son côté sur ses têtes d’affiche dans le département. D’autant que, souligne M. Troussel, « le poids des personnalités locales est plus fort aux départementales qu’aux européennes » où le Front national était arrivé en tête en Seine-Saint-Denis, avec 20,66 % des voix en mai 2014. Alors il se déplace dans les meetings des candidats du rassemblement de la gauche et des écologistes.« Son bilan est bon, il a rassemblé la gauche… Stéphane Troussel a fait toutes les figures imposées », défend son prédécesseur à la présidence du conseil général, Claude Bartolone. Reste l’inconnue du vote. Voilà pourquoi M. Bartolone, désormais président de l’Assemblée nationale, s’est déplacé mercredi soir au meeting de la gauche à La Courneuve pour appuyer M. Troussel. Cécile Duflot était également de la partie, pour soutenir un rassemblement local qui n’est « pas un alignement ».Mais la gauche le sait, elle doit aller chercher chaque voix en Seine-Saint-Denis. M. Bartolone résume : « La véritable réponse aux craintes électorales de la gauche est de donner envie à ses électeurs d’aller voter. » D’où l’importance, pour elle, des rendez-vous de proximité où elle explique les enjeux d’un scrutin peu connu des électeurs. « Soit ils ne votent pas, soit ils se lâchent pour envoyer un message », résume Emmanuel Constant, président du groupe socialiste au conseil général et candidat sur le canton de Noisy-le-Grand. Education, personnes âgées, handicap… Jusqu’à dimanche, jour du premier tour, il va donc continuer de répéter à quoi sert le département. « Mais je ne sais pas si ça suffira. » Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Françoise Fressoz Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, s’est démarqué mercredi 18 mars, du maire UMP de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Gilles Platret, qui a décidé de supprimer le menu de substitution dans les cantines scolaires les jours où du porc est servi, et qui avait reçu, dans la foulée, le soutien de Nicolas Sarkozy.Lire aussi : Nicolas Sarkozy est « opposé aux repas de substitution » dans les cantines d’écoles publiquesInvité de l’émission « Questions d’infos » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, Christian Jacob a estimé que le choix des menus dans les cantines scolaires relevait de « la liberté des maires ». Dans sa ville de Provins (Seine-et-Marne), « il y a des menus avec du porc, et il y a la possibilité d’avoir un menu alternatif. Quand on sert du porc, il y a également du blanc de poulet », a- t- il précisé.Christian Jacob refuse de faire de ce sujet « un combat national » et conteste l’idée d’une « législation nationale », alors que la pression exercée par le Front national devient de plus en plus forte.Jacob croit à un « effet Sarkozy »A quatre jours du premier tour des élections départementales, l’élu UMP a mis sur le compte de « l’effondrement total du PS », la montée attendue du parti de Marine Le Pen. « A chaque fois que la gauche est au pouvoir, le Front national monte. Mais là, on n’a jamais assisté à un tel effondrement de la gauche, leurs candidats ne mettent même pas le logo PS sur leurs professions de foi », s’est- il exclamé.Le président du groupe UMP s’en est vivement pris au premier ministre omniprésent dans la campagne : « Quel est le bilan de Manuel Valls ? Rien. Ce monsieur a voulu à tout prix être premier ministre, il a violemment attaqué son prédécesseur pour devenir premier ministre, il a fait exploser la majorité présidentielle, et maintenant il n’y a plus un seul vote où la gauche et les Verts et les radicaux votent de la même façon », a- t- il accusé.Christian Jacob a aussi attaqué les candidats du FN qu’il ne voit pas sur le terrain : « Ils ne tiennent pas de réunion publique, ils sont terrés chez eux, ils sont incapables de faire campagne sur aucun sujet. Jamais un parti politique n’a autant méprisé les Français et les électeurs ! »L’élu croit à un « effet Sarkozy » et pense que la victoire de l’UMP au lendemain des élections départementales ne fait pas de doute. « Notre famille est rassemblée. Cela contribue à rassurer l’électorat de droite, à les remettre en confiance, à bâtir et à préparer les victoires à venir, pour les futures échéances », a- t-il déclaré.Mais pour 2017, le choix de ce chiraquien n’est pas encore fait.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar et Alexandre Lemarié Place au travail sur le programme. L’UMP a organisé, mercredi 18 mars, sa première convention thématique depuis le retour à la présidence du parti de Nicolas Sarkozy. Conviés au siège parisien du parti, les principaux dirigeants ont présenté leurs propositions pour relancer la politique du logement après avoir fustigé l’action du pouvoir actuel.« Les politiques publiques n’ont pas enrayé la crise du secteur malgré 41 milliards d’euros de dépenses publiques dans ce secteur, soit 2,1 % de PIB, faisant de la France la championne d’Europe des dépenses dans ce secteur », a déclaré Nicolas Sarkozy, accusant François Hollande de « ne pas avoir tenu ses promesses » dans ce domaine. « Le système est à bout de souffle », a dénoncé le président de l’UMP, en fustigeant la « responsabilité » de son successeur dans cet « échec ». « La politique du logement du gouvernement socialiste s’est caractérisée par une vision hémiplégique et idéologique », s’est-il indigné, en reprochant au pouvoir de « ne promouvoir que la construction de logements sociaux » et d’être allé « trop loin dans la protection du locataire ».M. Sarkozy a fustigé la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR), instaurée par l’ancienne ministre écologiste, Cécile Duflot, en jugeant que cette réforme avait « cassé la confiance » des acteurs du logement. Jugeant « urgent » d’abroger cette mesure votée en mars 2014, qui prévoyait notamment l’instauration de l’encadrement des loyers en « zones tendues », le numéro un de l’UMP a estimé que « seule une relance de la production de logements, à hauteur de plus de 500 000 logements neufs annuels, permettra une baisse durable des prix immobiliers ». « Il faut redonner de la liberté aux acteurs du logement, en passant d’une logique de défiance à une logique de confiance », a-t-il résumé.Le ministère a retrouvé plus de 58 000 logements neufs construits en 2014Nicolas Sarkozy a notamment proposé de réduire le taux de TVA de 20 % à 5,5 % dans la construction neuve pour les primo-accédants, afin de faciliter l’accès à la propriété pour ces derniers. Le patron de l’UMP a aussi prôné « une refonte totale de la politique du logement social », en proposant de développer « l’offre de nouveaux logements libres et intermédiaires ». Il a enfin proposé de « donner au ministre du logement le poids d’un ministère régalien, en rassemblant toutes les compétences “habitat” dans un seul ministère pour éviter la dilution des responsabilités ».Le Medef veut réformer Action LogementDurant cette convention, l’ancien ministre du logement, Marc-Philippe Daubresse, a présenté une vingtaine de mesures pour résoudre « la crise du logement » et enclencher un « choc de confiance » dans le secteur. Parmi les principales idées figure la mise en place d’un plan « Orsec » pour simplifier les démarches des maires lorsqu’ils veulent rendre un terrain constructible mais aussi la redéfinition complète de la loi SRU.Des villes toujours rétives aux logements sociauxTous les dirigeants ont critiqué la loi ALUR de Cécile Duflot. « Elle n’aura fait qu’aggraver la politique du logement. C’est sans précédent : depuis 2012, les locataires voient leurs loyers augmenter sans cesse », a dénoncé Nathalie Kosciusko-Morizet, en introduction. Cécile Duflot ? « Un ovni de la vie politique, qui a mené une loi ubuesque », a abondé Marc-Philippe Daubresse, selon lequel il est possible de « créer près de 400 000 emplois dans le secteur du logement, en créant un choc de confiance ».« Le logement est le symbole de l’échec du gouvernement », a tranché Eric Woerth, reprochant au pouvoir d’avoir « opposé propriétaires et locataires ». « Cet échec pèse sur les plus démunis et les primo-accédants, qui n’arrivent plus à accéder à un logement », s’est indigné l’ex-ministre du budget.Cécile Duflot ? « Un ovni de la vie politique, qui a mené une loi ubuesque », selon l’ancien ministre du logement Marc-Philippe Daubresse« La loi ALUR restera comme l’une des lois parmi les plus néfastes du quinquennat », a dénoncé à son tour François Fillon, en estimant nécessaire d’abroger cette loi qui a, selon lui, « paralysé le secteur ». L’ex-premier ministre propose « une politique de l’offre » pour relancer le secteur du logement, en préconisant la suppression de l’encadrement des loyers, la simplification des normes, la baisse du plafond de ressources donnant accès au logement social ou la mise en place d’une prestation sociale unique dans laquelle seront intégrées les aides au logement.Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, Eric Woerth et Marc-Philippe Daubresse avaient préparé cette convention en rencontrant les 3 et 4 mars des professionnels du secteur (le président de la confédération de l’artisanat et des petites entreprises, le président de l’Union des constructeurs Immobiliers, les présidents de Century 21, de la Fnaim et de Nexity). Certains ont participé aux quatre tables rondes organisées devant les militants.Le lobby des agents immobiliers torpille l’encadrement des loyersCette réunion est la première d’une série de conventions thématiques programmées jusqu’à la fin de l’année. Les conclusions de ces travaux thématiques serviront de base au programme du nouveau parti qui doit être finalisé au début de l’année 2016, comme le souhaite M. Sarkozy. Lors de la campagne pour la présidence interne de l’UMP, l’ancien président de la République avait promis que les militants voteraient sur les conclusions de chacune de ces conventions. Cela ne sera pas le cas pour la thématique du logement, car le système informatique n’est pas encore prêt, selon une source interne du parti.  La convention logement de l'UMPMatthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes Le numéro 2 débarque vendredi, avec "La grande confession de @fhollande", mais aussi #Ukraine et @TheDangelo... pic.twitter.com/vZ4Yv2ZbPe— Society Magazine (@SocietyOfficiel) 18 Mars 2015Par petites touches, François Hollande, à l’approche du troisième anniversaire de son élection, s’emploie à corriger son image. Et sur des supports de plus en plus inattendus. Entre confidences personnelles et vision régalienne, le président accorde ainsi un entretien fleuve au tout nouveau magazine Society, dans son deuxième numéro, à paraître vendredi 20 mars. Un média apparemment décalé pour une stratégie de présentation de lui-même qui se précise, visant à souligner une forme de présidentialité acquise lors des attentats de janvier sans pour autant gommer un sens de la proximité, qui, en campagne, avait constitué l’une de ses forces.De « So Foot» à « Society», Franck Annese change de division« Voilà ce qui vous change : la mort habite la fonction présidentielle. Le président est le chef de la famille française. Il doit partager les douleurs. Chaque drame laisse une marque indélébile », explique François Hollande, évoquant, à travers le premier militaire français tué lors de l’opération « Serval » de janvier 2013 au Mali, l’opération des services lancée en Somalie au même moment, ou encore l’assassinat de l’otage Hervé Gourdel en Algérie, ce qui l’a, selon lui, changé. M. Hollande se présente comme un chef de l’Etat au contact des citoyens et dit « recevoir des Français régulièrement, seul à seul, à l’Elysée. Ils me disent leurs appréhensions, leurs attentes et leurs espoirs. Ils me font part de leurs doléances et me font des propositions ».Flegme revendiquéAprès une première moitié de quinquennat marquée par le « Hollande bashing », le principal intéressé affecte de prendre de la hauteur : « Je ne suis ni insensible aux bassesses ni indifférent aux outrances. Mais je ne montre rien car le chef de l’Etat doit mettre ses sentiments personnels de côté. » « Nul ne m’a forcé à devenir président », semble-t-il relativiser.Il revient néanmoins sur les commentaires ayant accompagné son déplacement sous la pluie à l’Ile-de-Sein (Finistère), le 25 août 2014, un épisode qui à l’évidence lui a fortement déplu : « C’est un terrible manque d’élégance : il n’y avait pas de place en cette circonstance pour ce genre de considération. J’étais là, avec eux [les résistants]. Se protéger sous un parapluie m’aurait paru déplacé. Je revendique cette image car elle est forte et je suis fier du discours que j’ai prononcé ce jour-là. »Lire aussi : De l’île de Sein à Paris, un président impassible et ruisselant dans la tempêtePour autant, le président assume — et revendique — une forme de flegme. « Céder à la colère, c’est déjà céder. Je peux avoir une colère intérieure, je peux bouillir, il m’arrive d’être ulcéré par l’injustice, la trahison, la vilenie ou encore récemment les attaques contre Christiane Taubira, dont on voit bien les relents qu’elles peuvent porter, tout cela est insupportable… »« Une bataille intellectuelle, idéologique et économique »A trois jours du premier tour d’élections départementales qui devraient être marquées par des scores significatifs pour le Front national, M. Hollande aborde aussi longuement, sans pourtant la citer, la formation d’extrême droite : « Ma responsabilité, ce n’est pas simplement de dénoncer et même d’expliquer, c’est d’agir pour démontrer que le pays peut avancer sans renoncer à ses valeurs, à sa promesse républicaine. C’est une bataille intellectuelle et idéologique, mais aussi économique », estime-t-il. Avant de brandir à nouveau l’« esprit du 11 janvier », contre le FN cette fois : « Il nous appartient, comme ce fut le cas le 11 janvier, de relever la tête et de défendre l’idée que nous nous faisons de notre patrie, qui n’est pas d’exclure, d’empêcher ou de diviser, mais d’unir dans un projet qui nous dépasse tous. »Lire aussi : Hollande : une conférence de presse animée par « l’esprit du 11 janvier »Quant à la suite des opérations, et la perspective de la campagne présidentielle de 2017, François Hollande assure ne pas se leurrer sur les fondamentaux de celle-ci : « C’est sur l’économie, sur l’emploi et sur les améliorations de la vie des Français que le jugement se fera à la fin du mandat. Il n’y a aucune réussite internationale aussi forte soit-elle qui assure une victoire électorale. Ce n’est pas sur cette dimension de son action qu’un président est éventuellement reconduit, mais sur sa capacité à faire réussir le pays, à lui donner une direction qui inspire confiance. »Et le président de livrer une réflexion des plus hollandaises quant aux imprévus qui conditionnent non seulement l’exercice, mais aussi la conquête du pouvoir : « Il ne faut jamais penser que tout est organisé, prémédité. Il y a des concours de circonstances. Il faut croire au hasard. »David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.03.2015 à 06h54 • Mis à jour le19.03.2015 à 13h12 | François Béguin Il aura fallu attendre 3 h 30 du matin, dans la nuit de mercredi à jeudi 19 mars, pour que l’article le plus controversé du projet de loi santé soit adopté par quinze députés en commission des affaires sociales. Le tiers payant généralisé a été voté quelques heures avant que le premier ministre, Manuel Valls, ne reçoive à Matignon les responsables des principaux syndicats de médecins libéraux et des internes, avec qui il doit parler de la future « grande conférence de la santé » annoncée le 10 mars, mais dont le contenu est pour l’instant encore flou. Une première étape importante pour la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui a connu dimanche une importante manifestation de milliers de professionnels de santé libéraux hostiles à la mesure phare son projet de loi.Forte mobilisation contre le projet de loi santéDans la soirée, Mme Touraine a présenté un amendement rectificatif dans lequel elle détaille toutes les conditions de mise en place de cette dispense d’avance de frais. Pour la première fois, il est écrit noir sur blanc que « l’Assurance maladie assume la mission générale de pilotage du déploiement et de l’application du tiers payant ». Très concrètement, c’est la CNAM qui devrait s’occuper du « flux unique » par lequel le médecin libéral sera payé pour ses consultations. Sa « responsabilité de premier rang » et sa part « prépondérante », selon l’expression de la ministre, sont désormais affirmées dans la conduite de cette réforme. Un rapport définissant toutes les « modalités opérationnelles » et précisant la « solution technique commune » entre la CNAM et les complémentaires devra être remis avant le 31 octobre.Dans les couloirs de l’Assemblée, mercredi soir, il se murmurait que la ministre avait obtenu grâce à ce mécanisme le soutien des internes et du syndicat MG France, majoritaire chez les médecins généralistes. Claude Leicher, son président, a toujours assuré qu’il serait favorable au tiers payant généralisé si celui-ci était pris en charge par la CNAM, qu’il était non obligatoire et le paiement simple et garanti. L’article prévoit qu’une pénalité soit versée au professionnel si le paiement excède un certain délai. Mme Touraine avait annoncé sept jours. La ministre a par ailleurs toujours refusé de dire clairement si les médecins qui n’appliqueraient pas ce tiers payant généralisé seraient sanctionnés ou non. Mais, dès jeudi, MG France publiait un communiqué pour refuser « le dispositif du tiers-payant proposé par le gouvernement » au motif que celui-ci est « inacceptable et inapplicable ». Et d’expliquer : « MG France refuse que le professionnel de santé soit pénalisé par une décision politique qui manque de courage en n’obligeant pas les régimes d’assurance à mettre en place un dispositif acceptable par les professionnels. »Marisol Touraine : « Le tiers payant s’imposera »L’UMP dénonce une « folie »La décision annoncée mercredi soir pourrait ne pas satisfaire non plus La Mutualité française, qui représente la quasi-totalité des mutuelles et complémentaires santé et avait certifié qu’elle pourrait proposer son propre dispositif pour 2017. « La mise en place du tiers payant généralisé ne se traduira par aucune main mise des complémentaires sur les conditions d’exercice ou de prescription des médecins », a répété Mme Touraine, pour tenter de rassurer les médecins inquiets.Les franchises médicales et forfaits, dont le montant est d’environ 800 millions, seront payées directement par l’assuré à l’Assurance maladie, par le biais d’un prélèvement sur le compte bancaire de l’assuré après qu’il a donné son autorisation ou encore récupérée « par l’organisme d’assurance maladie sur les prestations de toute nature à venir », indique l’amendement.Le casse-tête des franchises médicalesLes députés de l’opposition ont sévèrement critiqué la mesure, qui était une promesse de campagne de François Hollande. « C’est juste une décision politique, un marqueur », a dénoncé le député UMP Bernard Accoyer, avant d’ajouter : « Nous vous disons : “c’est de la folie. Cette mesure est insupportable pour les médecins, la décision du gouvernement est irresponsable.” » « Ce tiers payant pose de nombreuses questions techniques et vous le savez », a lancé Jean-Pierre Door (UMP). « Est-ce que cette mesure n’est pas l’assurance-vie de Mme Touraine au sein du gouvernement ? », a demandé le député UDI Arnaud Richard avant de concéder que le texte proposé était « bien meilleur que le texte initial ». Le projet de loi doit être discuté dans l’hémicycle à partir du 31 mars.Le casse-tête des franchises médicales François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Lucie Soullier « On croyait que tu t'étais mariée avec Mélenchon. » Cécile Duflot s'amuse des réactions qu'a suscité l'annonce de son déplacement à La Courneuve, mercredi 18 mars. « Pourquoi vas-tu soutenir les socialistes ? Tu es redevenue copine avec Manuel Valls ? » Car l'ancienne ministre a accepté de danser dans un bal aux ballons roses et verts en Seine-Saint-Denis, dix jours après avoir écarté tout retour au gouvernement dans un entretien à Libération.Ce soir, elle est venue applaudir Stéphane Troussel, président socialiste du conseil général de Seine-Saint-Denis et candidat sur le canton de La Courneuve-Dugny-Le Bourget. Dans ce département, la gauche et les écologistes se sont unis dès le premier tour. Mais « un rassemblement n'est pas un alignement, c'est la construction d'un programme ensemble et le respect des engagements », insiste celle qui a passé près de deux ans au sein des gouvernements Ayrault.« Avec la droite, c'est toujours la même chose : à la fin, l'écologie, ça commence à bien faire. Avec la gauche, ça dépend des fois. On espère toujours. Parfois on est déçus, mais parfois on gagne des combats ensemble. »Et c'est bien pour faire gagner Stéphane Troussel et Zaïnaba Saïd Anzum dans leur canton et tous les candidats du rassemblement de la gauche et des écologistes qu'elle s'est déplacée. Tout comme la maire de Paris, Anne Hidalgo, et le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, également présents à La Courneuve.Lire aussi : A La Courneuve, « si on arrive à faire baisser l’abstention, c’est déjà ça »Risque de basculement à droiteDes têtes d'affiche qui ne mâchent pas leurs mots contre le Front national. « Bête immonde », pour Cécile Duflot, « pas digne de la République », selon Mme Hidalgo. Une extrême droite qui n'a pas changé, affirme l'ancien président du conseil général du département, Claude Bartolone. « Pendant que la fille essaie de nous la faire Sœur Sourire, le père continue à éructer ce que nous aurions aimé ne plus jamais entendre dans notre République. »Ce qui a changé, c'est que pour la première fois de son histoire, la Seine-Saint-Denis risque de basculer à droite. Aux mains des communistes pendant quarante et un ans puis des socialistes depuis 2008, le département vit pour la première fois une hésitation électorale, non pas au sein de la gauche, mais entre la droite et la gauche. Aux élections municipales de 2014, la droite a conquis six villes dans le département. Alors Stéphane Troussel réveille la plaie et ses soutiens appuient dessus.« Non, une Seine-Saint-Denis de gauche et une Seine-Saint-Denis de droite, ce n'est pas la même chose », insiste le candidat. Une droite que Cécile Duflot rapproche de l'extrême. « L'UMP que veut Nicolas Sarkozy est bleue à l'extérieur, mais elle brunit à l'intérieur », lance-t-elle, citant en exemple le discours qu'il a tenu la veille à Palaiseau, dans l'Essonne, et au cours duquel il a affirmé être en faveur de l'interdiction du voile à l'université et pour le repas unique à la cantine.« L'extrême droite n'est pas digne de la République. Ne l'oubliez pas. Mais ne l'oubliez pas non plus, la droite ne pourra rien pour cette France diverse », conclut Anne Hidalgo, rappelant qu'elle-même a été naturalisée à l'âge de 14 ans. Face à « la porosité que la droite installe avec l'extrême droite », Claude Bartolone répond par l'anaphore. « Ensemble », répète-t-il près de 20 fois durant son discours. Ensemble, Paris et Seine-Saint-Denis. Ensemble, socialistes et écologistes. Mais le mot de la fin est laissé à l'actuel président du conseil général, qui aimerait le rester. « Certains ici veulent diviser la gauche. Mais demain, nous les mettront face à leurs responsabilités. » Un avertissement qui semble adressé aux communistes et au Front de gauche, qui ont fait eux aussi alliance, mais de leur côté. Pour ne pas être associés à la politique du gouvernement.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis (Lille, envoyé spécial) Les situations désespérées nécessitent souvent des mesures d’exception. Alors que les élections départementales s’annoncent catastrophiques pour le PS, Martine Aubry et Manuel Valls ont donc mis leurs divergences politiques de côté le temps d’une photo de famille dans le Nord, mercredi 18 mars. Le premier ministre et la maire de Lille ont profité de la signature d’un contrat de plan Etat-région à la préfecture pour donner l’image du rassemblement de la famille socialiste dans ce département qui risque pour la première fois depuis 17 ans de basculer à droite. « Nous nous connaissons bien, nous nous parlons souvent », a expliqué le chef du gouvernement, pour couper court à toute question sur le fossé qui le sépare de l’ancienne première secrétaire du PS. Elle avait elle-même envoyé un message identique un peu plus tôt : « On a toujours été ensemble, il n’y a aucun problème entre nous. »Seul accroc dans la communication, les deux socialistes n’avaient pas réussi à s’entendre pour faire un grand meeting commun. Manuel Valls avait prévu de se rendre dans le Pas-de-Calais à Carvin, quand Martine Aubry avait planifié une réunion publique à Denain, dans la banlieue de Valenciennes (Nord). « Vous aurez deux rassemblements pour le prix d’un », a lancé le premier ministre à la tribune. Même son du côté de la maire de Lille, pressée par les journalistes : « Nous avons convenu ensemble qu’il valait mieux que les forces soient réparties, ne vous en déplaise. » Dans l’assemblée personne n’était dupe de ce pas de deux, surtout parmi les élus de Picardie et du Nord-Pas-de-Calais, cette future grande région où il est déjà presque de coutume de détester cordialement son voisin.Aubry parle localPas question donc de se différencier dans le discours de façade. Mais la façon de faire campagne ne trompe pas : il y a bien des lignes divergentes au PS. Manuel Valls a axé sa communication dans la dernière ligne droite sur le combat frontal à mener contre le FN. Martine Aubry, en tournée dans le Valenciennois toute l’après-midi, ne prononce quasiment pas le nom du parti d’extrême droite. L’ancienne patronne des socialistes préfère insister sur les fondamentaux de cette élection locale, en décrivant la différence entre un conseil départemental tenu par la droite et un par la gauche. « C’est la collectivité de la solidarité et de la proximité », répète-t-elle, défendant la gestion actuelle du président Didier Manier. « La droite n’a ni projet ni bilan à défendre ici, pour eux la solidarité, c’est l’assistance. »Aubry parle local, mais ses mots ont forcément une résonance au-delà. Comme quand elle glisse à propos de l’économie : « C’est vrai que ça frémit, mais les gens ne peuvent pas s’en rendre compte donc inutile d’en parler. Pour les gens ça va toujours mal. » Un conseil à François Hollande qui affiche un optimisme à toute épreuve ces derniers jours. Pareil quand la maire de Lille, qui n’a pas apprécié que Manuel Valls évoque une gauche « passéiste » à l’automne dernier, assume ironiquement le « côté ringard de présenter un projet ». « Ici, on sait ce que c’est la gauche, la gauche c’est être moderne dans un monde où il n’y a pas de règle, où règne la loi du plus fort. La gauche c’est donner des règles, pour donner les mêmes chances à chacun. » Et de rappeler le rôle joué par la région dans le développement industriel de la France, et le prix payé au moment de la mutation économique.Conférence de presse à Anzin, visite à Haveluy et Lourches, réunion publique à Denain… Martine Aubry tente bien de se démultiplier dans la dernière ligne droite. Mais en privé elle confie à ses proches son pessimisme. La fédération du Nord a fait ses calculs et ils ne sont pas bons. Les socialistes qui détenaient une majorité absolue assez large au conseil général pourraient cette fois-ci se retrouver au coude à coude avec la droite. L’absence d’entente préalable avec les verts et les communistes, qui refusent de cautionner la politique du gouvernement, pourrait conduire à l’élimination de plusieurs candidats dès le premier tour. L’actuel président du conseil général du Nord, Didier Manier, le sait bien. En cette journée où tout le monde ne parle que de la poignée de main entre Manuel Valls et Martine Aubry, il n’oublie donc pas de ramener in fine le scrutin à sa dimension locale. « Ce sont des départementales, pas une session de rattrapage des législatives ou à l’inverse un quitus donné au gouvernement. » Un message aux déçus de la gauche dont le niveau de remobilisation dans les urnes déterminera le score final.Aubry brouille les pistes sur sa succession à LilleLa semaine à hauts risques de Manuel VallsNicolas Chapuis (Lille, envoyé spécial)Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.03.2015 à 16h44 • Mis à jour le18.03.2015 à 16h56 | Alexandre Pouchard Le bureau de l'Assemblée nationale a levé, mercredi 18 mars, l'immunité parlementaire du député UMP des Hauts-de-Seine Patrick Balkany. Celui qui est également maire de Levallois-Perret, mis en examen en octobre pour « blanchiment de fraude fiscale » et « corruption », a aussitôt répondu à cette décision dans un communiqué.Assurant ne s'être « jamais prévalu de [son] immunité parlementaire pour [s'opposer] à des démarches engagées au cours des enquêtes », avoir « toujours répondu aux questions qui [lui] ont été posées » et ne s'être « jamais opposé aux différentes perquisitions », il s'est interrogé sur le bien-fondé de la requête des juges.Lire : Tout comprendre à l’affaire BalkanyCe qu'il a dit :Prenant « acte » de la décision du bureau de l'Assemblée nationale, Patrick Balkany suggère des motivations politiques de la part des juges.« L'instruction n'ayant jamais été entravée de quelle que [sic] manière que ce soit par mon statut de parlementaire, force est donc de se demander ce qui a conduit les magistrats à solliciter la levée de mon immunité, précisément dans la semaine précédant le premier tour des élections départementales. »Pourquoi c'est trompeurUne demande déposée le 11 févrierAncien conseiller général mais non candidat aux élections départementales dans le canton de Levallois-Perret, Patrick Balkany feint de découvrir la démarche des juges et fait le lien avec le contexte électoral. Pourtant, la demande de levée d'immunité parlementaire par les juges Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon ne date pas d'aujourd'hui. Comme l'avait révélé Le Monde le 3 mars, elle a été déposée dès le 11 février.La date de la décision a ensuite été fixée par le bureau de l'Assemblée nationale, composé de parlementaires de tous bords politiques. Quelques jours avant, une commission présidée par la vice-présidente Catherine Vautrin (UMP) a auditionné M. Balkany. Sur la base de son rapport, les députés ont décidé mercredi à l'unanimité de lever son immunité.Une demande argumentéePatrick Balkany met en avant sa bonne foi, rappelle qu'il a déjà répondu aux convocations des juges et accepté la perquisition de son bureau de maire. Il aurait effectivement pu s'y opposer en mettant en avant son immunité parlementaire, comme d'autres l'ont fait avant lui (Serge Dassault, Jean-Noël Guérini...). Cette immunité permet notamment au législateur d'être protégé de pressions de la part du pouvoir politique, judiciaire ou venant d'intérêts privés et d'assurer ainsi son indépendance face au vote.Lire : Qu'est-ce que l'immunité parlementaire, levée pour Balkany ?Pour autant, les magistrats ont bien motivé leur demande sur le fond et la levée de l'immunité a un but précis. Suspectant les époux Balkany d'être les bénéficiaires d'un « schéma sophistiqué de fraude » qui lui aurait notamment permis d'acquérir deux somptueuses villas à Saint-Martin et au Maroc, ils ont rédigé un argumentaire de neuf pages dont Le Monde a pris connaissance. Ils y expliquent notamment vouloir retirer à Patrick Balkany son passeport pour qu'il ne puisse pas quitter le territoire français, « afin d'éviter qu'il ne soustraie des éléments de preuve ou fasse pression sur des témoins ». L'enquête est en effet en cours à l'étranger, comme au Maroc, en Suisse, à Singapour ou encore au Liechtenstein. Contrairement à une convocation, à laquelle le parlementaire peut choisir de se rendre ou non, ces démarches coercitives, de même qu'une garde à vue par exemple, ne sont possibles qu'avec l'accord de l'Assemblée nationale et donc avec la levée de l'immunité parlementaire.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.03.2015 à 13h02 • Mis à jour le29.03.2015 à 17h43 | Lucie Soullier (Envoyée spéciale à hénin-Beaumont) Hénin-Beaumont s’est réveillée une heure plus tôt pour le deuxième tour des élections départementales. A l’heure d’été, mais sous la pluie. Au bureau de vote no 12, on tente d’oublier le temps maussade et le sommeil perdu. Pour tromper le ciel, un soleil a même été peint au fond de la cour de l’école Jean-Jacques-Rousseau.[Vue de bureau de vote] Qui a dit qu'il n'y avait pas de soleil dans le Pas-de-Calais ? #Dep2015 #HeninBeaumont pic.twitter.com/5VmjlMPLvk— Lucie Soullier (@LucieSoullier) 29 Mars 2015Il est à peine 8 h 30, et une dizaine d’électeurs matinaux a déjà choisi entre les deux bulletins, Parti socialiste (PS) ou Front national (FN), présentés devant un collage enfantin sur les fonds marins. « C’est calme », constate Valérie, l’assesseuse de gauche. « Ne t’inquiète pas, à 11 heures, il y aura de l’animation », s’amuse la secrétaire. C’est l’heure qu’a choisie Marine Le Pen, la présidente du Front national, pour venir voter parmi les 1 293 inscrits de ce bureau. Au premier tour, le binôme de son parti a devancé de près de 16 points celui des socialistes dans le canton d’Hénin-Beaumont 1.Lire aussi le reportage : Dans le Pas-de-Calais, « on est passés de Jean Jaurès à Jean-Marie » « Les journalistes, c’est derrière les barrières »Plus de deux heures avant son arrivée, la chaîne d’information en continu BFM-TV installe déjà son antenne. La candidate frontiste du canton voisin d’Hénin-Beaumont 2, Aurélia Beigneux, préside le bureau de l’école Jean-Jacques-Rousseau. Elle sait déjà qu’elle va devoir contenir les photographes : « Les journalistes, c’est derrière les barrières ! » Une électrice acquiesce. Elle rappelle qu’au dépouillement du premier tour, à la salle des fêtes d’Hénin-Beaumont, « on était écrasés par les caméras ». Pour le moment, les cinq isoloirs n’ont pas encore été remplis par plus de deux personnes à la fois.Les conversations de la petite équipe sont entrecoupées par les mêmes gestes répétés à chaque nouvel entrant. « Bonjour ! Numéro 858. A voté. Merci ! Bon dimanche ! » Dounyazade, l’assesseuse de droite, distribue des tartelettes aux fruits. Et sa consœur de gauche profite d’un des nombreux moments de calme pour annoncer qu’elle va être « à nouveau tata ».Enfin, peu avant 10 heures, la queue s’allonge. Cinq personnes attendent derrière un homme qui s’est trompé de case d’émargement. « Il faut le mettre au procès-verbal, si jamais ils contestent. » La présidente veut être irréprochable. En attendant, une électrice attend patiemment que l’on trouve son nom. La semaine dernière, elle n’a pas pu voter. Arrivée à 18 heures dans une autre école de la ville où elle avait l’habitude de voter, elle a appris qu’elle avait changé de bureau de vote. Trop tard.Les Femen, moustachues et seins nus  Les isoloirs commencent à se remplir par séries de cinq. Sans compter les chiens et les enfants qui s’y succèdent, ou ceux qui tentent de l’éviter. « Ah non, monsieur, il faut passer par l’isoloir ! » La présidente tente de garder un semblant d’organisation alors que photographes et caméramans se placent pour capturer le moment qui les a réunis. Il reste trente minutes avant l’arrivée de Marine Le Pen, et de l’autre côté de la salle le journaliste de BFM fait les cent pas en récitant son texte.Mais ce sont d’autres pas qui font courir les journalistes hors de la salle. Ceux de la marche militaire des Femen, dont le chant « Marine, nous voilà ! » est accompagné du bruit de leurs bottes. Moustachues et seins nus, les six jeunes femmes tiennent des pancartes « Je suis fasciste », copiées sur celles brandies après l’attentat contre Charlie hebdo.« Elles vont attraper la crève », s’inquiète Valérie, alors que la marche des Femen s’éloigne déjà. Le bureau no 12 peut reprendre la sienne, pour quelques minutes seulement avant l’arrivée de celle qui a transformé l’école Jean-Jacques-Rousseau en salle de presse.« La voilà ! » 10 h 59. Un couple entre, sans savoir qu’il précède de quelques secondes l’arrivée de Marine Le Pen. Ils voteront face à une dizaine de journalistes, qui les observent déposer leur bulletin.« La voilà ! » Le signal est donné : les caméras se tournent vers l’entrée. La présidente du Front national entre, accompagnée de Steeve Briois, le maire frontiste d’Hénin-Beaumont. Marine Le Pen, no 554, vote au son des clics des photographes. La scène a duré à peine deux minutes, temps d’isoloir compris. Les journalistes et les politiques sont déjà sortis, laissant un homme à l’air perdu, enveloppe à la main, debout à côté des isoloirs.Le bureau de vote no 12 d’Hénin-Beaumont peut reprendre une activité normale. Et Monique, voter sans photographe : « Une bonne chose de faite ! » Lucie Soullier (Envoyée spéciale à hénin-Beaumont)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Lemaignen Le second tour des élections départementales, qui verront l’élection de 1905 binômes de conseillers départementaux (149 ont été élus dès le premier tour), aura lieu dimanche 29 mars. A mi-parcours, les partis peuvent se faire une idée plus précise et peaufiner leurs ambitions.Parti socialiste : limiter la débâcleNe se faisant plus d’illusion sur la possibilité d’emporter le moindre département, le PS cherche à limiter la casse. Il devrait considérer avoir limité la débâcle s’il perdait au maximum 20 départements, sur les 51 qu’il contrôle aujourd’hui. Le seuil d’une véritable bérézina est fixé autour de 30 départements perdus.Lire la synthèse : La déroute annoncée du PSLe Nord, vieux bastion socialiste, est d’ores et déjà perdu. Au premier tour, le PS s’est fait éliminer dans 27 des 41 cantons et l’UMP pense au final remporter de 23 à 26 cantons.A l’inverse, dans les Pyrénées-Orientales, le PS conserve un mince espoir. La pression que le FN exerce sur la droite pourrait permettre à la gauche de sauver sa présidence de département face au bloc UMP-UDI.En fonction des résultats locaux, le PS pourra ou non maintenir sa stratégie de communication adoptée dès le soir du premier tour. L’interprétation hautement tactique, étayée notamment par un score frontiste moins élevé que celui prévu par les sondages, est toutefois déjà contestée par une partie des socialistes eux-mêmes.Avant le second tour, les appels au rassemblement de la gauche se sont multipliés pour contenir la poussée de la droite. Mais cette union semble plutôt dictée par les circonstances. Limiter les dégâts mettrait l’exécutif en position favorable pour appeler à se rassembler autour d’une ligne sociale-libérale que Manuel Valls n’entend pas modifier, face aux frondeurs de la majorité, aux communistes et à une partie des écologistes qui appellent à une inflexion.Lire aussi :Départementales : à gauche, une union dictée par les circonstances  UMP : inverser le rapport de forces Dès le début de la campagne, le principal parti d’opposition a affiché comme objectif d’inverser le rapport de forces actuel, qui est de 40 exécutifs départementaux détenus par la droite contre 61 par la gauche. La débandade du PS a occulté le résultat déjà enregistré par l’UMP dimanche 22 mars. Ce sont jusqu’à 24 départements qui sont susceptibles de basculer à droite.Outre sa victoire assurée dans le Nord contre le PS, le parti de Nicolas Sarkozy peut espérer d’autres succès symboliques, notamment dans les Côtes-d’Armor, terre traditionnellement ancrée à gauche où PS, UMP et FN ont obtenu autour de 18 % au premier tour. Dans les Bouches-du-Rhône, l’UMP a également une occasion historique de mettre un terme à la mainmise de l’ex-socialiste Jean-Noël Guérini. L’alliance UMP-UDI peut aussi espérer remporter la Corrèze, présidée par François Hollande de 2008 à 2012, ou l’Essonne, terre d’élection de Manuel Valls.Enfin, le succès attendu de la droite devrait permettre à l’ex-chef de l’Etat de légitimer la ligne droitière qu’il a imprimée à son parti, et le conforter avant la primaire à droite en 2016 face aux tenants d’un rapprochement avec le centre.Lire la synthèse : La victoire n’est pas le seul défi pour l’UMP Front national : s’implanter à défaut de gagnerDiriger un département serait une première historique pour le FN. Le parti espère même en emporter deux, l’Aisne et le Vaucluse. Dans l’Aisne, il est arrivé en tête dimanche avec 38,7 % des voix, a gagné un canton dès le premier tour et se maintient dans tous les autres. Dans le Vaucluse, le parti d’extrême droite a obtenu 37,4 % des voix. A l’inverse, dans le Var, malgré un score de 38,9 % des voix, le FN devrait être devancé par l’UMP au second tour.L’autre enjeu pour le parti frontiste est de poursuivre son implantation locale. Outre le Sud-Est et le Nord-Est, où il est désormais bien installé, le FN pourrait consolider sa percée dans le Grand Ouest. Le parti a connu, au premier tour, une forte poussée dans l’Orne, le Calvados, l’Eure-et-Loir, la Sarthe et le Maine-et-Loire. En Ille-et-Vilaine, dans une région longtemps ancrée à gauche et jusqu’alors véritable « terre de mission » pour le parti lepéniste, il a obtenu 18,39 % des voix et peut jouer le rôle d’arbitre dans six cantons.A l’échelle nationale, Le FN escompte aussi ravir à l’UMP le label de principal opposant à la majorité socialiste. Même si, avec 25 % des suffrages, son parti est arrivé deuxième derrière l’alliance UMP-UDI au premier tour, Marine Le Pen avait déjà fait du FN le « premier parti de France » dimanche soir.Lire la synthèse : Le FN, acteur incontournable des départementales Les écologistes effacés, le PCF bousculéAvec 2 % des suffrages exprimés au premier tour, Europe écologie-Les Verts, qui comptait une quarantaine d’élus dans les conseils généraux, ne peut pas espérer grand-chose du second. Entre candidature autonome, alliances avec le Front de gauche ou avec le PS, les stratégies locales ont fait écho aux divergences sur la ligne politique, entre le soutien à Manuel Valls et la dissidence. Ce débat continuera donc d’agiter le parti dans les semaines à venir, notamment dans l’hypothèse d’une entrée d’écologistes au gouvernement.Le PCF, de son côté, ambitionne de conserver ses deux conseils départementaux. Mais le résultat apparaît incertain, tant dans le Val-de-Marne que dans l’Allier, où les triangulaires pourraient jouer un rôle décisif.Lire la synthèse : L’alliance à risque du Front de gauche et d’EELVLe poids des 278 triangulairesLes résultats du premier tour rendaient possibles la tenue de 328 triangulaires au second. Retraits et désistements obligent, seules 278 devraient avoir lieu. Nicolas Sarkozy prône le « ni-ni » (ni Parti socialiste ni Front national) lors des duels gauche-FN et appelle tous les candidats UMP à se maintenir lors des triangulaires. Ses alliés de l’UDI ont également décidé de se maintenir, mais appellent à faire « barrage à l’extrême droite » en cas de duel FN-PS. Refuser de choisir au second tour entre PS et FN est « une faute morale », s’est insurgé le premier ministre Manuel Valls.Soucieux de ne pas faire élire le FN, plusieurs candidats UMP ont décidé de ne pas suivre la consigne édictée par M. Sarkozy. Dans l’Aisne notamment, trois binômes UMP se sont retirés, et quatre binômes PS ont fait de même. Il n’y aura donc plus qu’une triangulaire alors que huit étaient possibles.Marine Le Pen, qui campe – comme l’UMP – sur une stratégie de « ni droite ni gauche », ne veut pas faire de cadeaux à la droite. Pas question donc, de favoriser l’élection de conseillers UMP. Le FN n’a donc décidé aucun retrait, sauf à Bollène, dans le Vaucluse, au nom d’une stratégie toute locale qui vise autant à faire perdre la gauche qu’à tendre la main aux électeurs de la Ligue du Sud, le parti nationaliste concurrent de Jacques Bompard.Julien LemaignenJournaliste au Monde 29.03.2015 à 06h36 • Mis à jour le29.03.2015 à 12h43 Pas de changement de ligne mais de légères réorientations. Manuel Valls affirme que « le remaniement n'est pas l'urgence », au Journal du dimanche, lors de son voyage pour son dernier meeting dans le cadre des élections départementales dans le Gard.Lire : Tout ce qu'il faut savoir avant le deuxième tour des départementalesLe premier ministre estime ainsi que les socialistes ont plutôt bien résisté et qu'ils ont même réalisé une « performance » au premier tour. « Il n'y aura pas de zigzag. Le cap sera maintenu », s'est-il confié au JDD, dimanche 29 mars. « Le gouvernement ne change pas. Peut-on s'ouvrir à d'autres et notamment aux écologistes ? C'est à eux d'en décider », a précisé le premier ministre.Pour lui, « la division est mortelle, on l'a vu dans plusieurs départements. L'expérience de Grenoble n'a pas fonctionné, l'idée d'un Podemos [le parti antilibéral espagnol] à la française n'a pas marché. Il faut préparer le rassemblement des régionales, c'est le travail des partis » a-t-il observé. 28.03.2015 à 09h32 • Mis à jour le29.03.2015 à 18h07 | Les Décodeurs Les élections départementales, qui remplacent cette année les anciennes cantonales, ont apporté dès le premier tour leur lot de nouveautés et de surprises, à la fois au niveau du mode de scrutin et des nouveaux équilibres politiques.Nous avons listé les principaux enjeux, avant le second tour de dimanche 29 mars, qui se déroulera dans 1 905 cantons, puisque 149 binômes de conseillers départementaux ont déjà été élus au premier tour.Retrouvez tous les résultats par départementLes enseignements du premier tourLa surprise du taux de participationElection considérée comme « mineure », mode de scrutin peu lisible, défiance vis-à-vis de la politique... plusieurs éléments laissaient présager une participation très faible. Pourtant, le 22 mars, le taux d'abstention s'est élevé à 49,83 %, selon le ministère de l'intérieur, soit nettement moins que les européennes de 2014 (57,6 %) et que les élections cantonales de 2011 (55,7 %), même s'il reste élevé. Reste à savoir si ce relatif sursaut citoyen se maintiendra au second tour.Voir la vidéo : Pourquoi l’abstention est-elle moins élevée que prévu ?Un imbroglio dans les étiquetages politiquesLe mode de scrutin inauguré lors des départementales oblige les candidats à se présenter par binôme composé d'un homme et d'une femme, qui peuvent, par le jeu des alliances politiques, ne pas être issus d'un même parti. Le ministère de l'intérieur a donc procédé à des étiquetages généraux « divers gauche/droite » ou « union de la gauche/droite » pour ces binômes mixtes (UMP-UDI ou Front de gauche-EELV par exemple). Après le second tour, dans les conseils départementaux, chaque élu retrouvera son étiquette partisane, rendant plus lisible les résultats pour les formations politiques.Lire : « Divers gauche » ou « union de la gauche », le flou des étiquetages agace les partisUne poussée inédite de l'extrême droiteLe Front national, qui présentait des candidats dans presque tous les cantons, s'est targué d'être le « premier parti de France » à l'issue du scrutin. Cette poussée politique est notable tant dans leurs bastions traditionnels (nord-est de la France, pourtour méditerranéen) que dans les marges de la région parisienne et les territoires ruraux partout en France.Voir la vidéo : Score du FN aux départementales : « Plus grave qu'un 21 Avril bis »Contrairement aux partis de droite et de gauche, dont l'étiquetage était « dilué » par les systèmes d'alliances, le Front national se présentait le plus souvent en binômes homogènes, ce qui renforçait encore leur visibilité. Néanmoins, lorsqu'on s'intéresse à chacun des candidats pris individuellement, le Front national reste le premier parti en termes de voix, même si l'UMP s'en sort mieux en performance moyenne là où il présentait des candidats.Lire : Départementales : qui a vraiment gagné le premier tour ?De nombreuses triangulaires et des configurations inéditesLa grande nouveauté du scrutin 2015, directement liée à la présence du Front national au second tour dans plus de 1 100 cantons (sur 2054 au total), est le grand nombre de triangulaires : 278 cantons. A titre de comparaison, en 2011, on n'en comptait qu'une cinquantaine, alors que l'élection portait sur la moitié des cantons.Par ailleurs, le FN fait voler en éclat le classique modèle bipartisan droite-gauche. De très nombreux duels opposeront la gauche à l'extrême droite, ou même la droite à l'extrême droite, comme on peut le constater dans la carte ci-dessous, qui répertorie toutes les configurations canton par canton :LES ENJEUX DU SECOND TOURFront républicain ou « ni-ni »Face au Front national, le Parti socialiste est resté sur la position classique du « front républicain » au second tour : se désister et appeler à voter pour la droite pour « faire barrage » à l'extrême droite.A droite, la réciproque n'est pas vraie. Le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy s'est clairement positionné dès le soir du premier tour en faveur du « ni-ni » : pas d'alliance avec le FN, mais pas avec la gauche non plus. Un choix critiqué à l'intérieur de son propre parti, notamment par Alain Juppé, et au niveau de ses alliés de l'UDI.Lire : PS, UMP, UDI : les consignes de vote face au FN et Le « ni-ni » de l’UMP n’enchante pas son alliée l’UDIMais les consignes de vote des Etats-majors des partis ont-ils une véritable portée sur le terrain ? A gauche, plusieurs binômes socialistes ont bravé la consigne de désistement pour se maintenir au second tour. A droite au contraire, 4 binômes UMP se sont désistés en dépit du mot d'ordre de « ni-ni ». Autre inconnue : les électeurs suivront-ils les orientations du parti pour lequel ils ont voté au premier tour ?Le Front national espère arriver en tête dans le département du Vaucluse, le Pas-de-Calais ou le Gard.La gauche à la peinePénalisée par son éparpillement en différentes formations le 22 mars, la gauche a tenté durant tout l'entre-deux-tours, d'appeler à l'union, en multipliant meetings ou distributions de tracts communs entre PS, PC et EELV. Toutefois, le Parti socialiste estime qu'au moins une vingtaine de départements seront perdus sur les 61 jusqu'à présent détenus par la gauche.Lire : Départementales : la gauche pénalisée par son éparpillementL'analyse (en édition abonnés): L’impossible équation de l’union de la gauche et l'entretien : « 2015 va être une année terrible pour la gauche »La droite anticipe une large victoireLes formations de droite, UMP en tête, comptent, comme au premier tour, sur le vote sanction pour remporter près d'une vingtaine de départements, dont des fiefs historiques du Parti socialiste, comme les Bouches-du-Rhône et le Nord, le département communiste du Val-de-Marne, ou l'Essonne, département du premier ministre Manuel Valls.Lire : Pour Sarkozy, « l’alternance est en marche » après la victoire de l’UMP aux départementalesUn « troisième tour » dans les conseils générauxDimanche soir, on connaîtra le nombre d'élus de chaque parti dans les cantons, et le rapport de force politique national entre les partis, mais la véritable couleur politique de chaque département ne se décidera en réalité que le jeudi 2 avril, jour où tous les conseillers départementaux éliront leur président. Il sera alors intéressant de suivre les tractations et les éventuels jeux d'alliances avec le Front national.Lire : Les trois dates auxquelles se jouent les élections départementalesLes DécodeursJournaliste au Monde 27.03.2015 à 19h38 • Mis à jour le27.03.2015 à 19h40 | Alexandre Pouchard et Samuel Laurent On comptera 278 triangulaires, dimanche 29 mars, lors du second tour des élections départementales. Dans la grande majorité des cas (256), elles opposeront des binômes socialistes ou assimilés à d'autres issus de l'UMP ou de ses alliés, et à un troisième binôme FN.Pourtant, il y aurait pu en avoir plus encore. Au soir du premier tour, 328 cantons étaient susceptibles de voir une triangulaire au tour suivant. Mais 50 binômes qui auraient pu être candidats se sont finalement désistés. Nous avons comparé les résultats complets du premier tour avec les binômes candidats au second. #container_1427474187789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427474187789{ height:500px; } #container_1427474187789 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427474187789 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427474187789 .subtitre{ display:block; }Les désistements dans l'entre-deux-tours des départementales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427474187789", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"cantons" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear",gauche","Diversgauche","Uniongauche","PS","Modem","UMP","Uniondroite","Diversdroite","FN","Divers"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Désistements", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 3 ], [ "", 4 ], [ "", 14 ], [ "", 6 ], [ "", 2 ], [ "", 4 ], [ "", 5 ], [ "", 7 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);A gauche : Au total, six binômes socialistes, 14 étiquetés « Union de la gauche », 4 « divers gauche », 3 Front de gauche et 1 communiste se sont désistés alors que le FN était présent au second tour et que leurs chances de gagner étaient maigres, sinon nulles. « Là où l'UMP est confrontée au Front national, le Parti socialiste a appelé au désistement républicain et notre électorat le suivra », assurait dans le Journal du dimanche son patron, Jean-Christophe Cambadélis. Le « désistement républicain » a une longue histoire derrière lui, liée à la notion de « front républicain », et qui remonte aux années 1950, et consiste, dans une élection face à un parti jugé non républicain, à soutenir au second tour la formation la mieux placée à l'issue du premier. Cette notion a surtout eu cours à gauche, et consistait en un rassemblement des gauches, dont pouvaient être exclues les formations de droite.Face au FN, la gauche a presque toujours pratiqué ce désistement de ses candidats lorsqu'ils sont les moins bien placés dans une triangulaire avec le FN en lice. Le point d'orgue fut atteint au deuxième tour de la présidentielle 2002, l'essentiel des forces de gauche appelant à voter Chirac pour contrer Jean-Marie Le Pen. Cet événement a été rappelé de nombreuses fois, durant la campagne des départementales, par des responsables socialistes.Pour comprendre les étiquettes, lire notre article : Départementales : « divers gauche » ou « union de la gauche », le flou des étiquetages agace les partisA droite : alors que la ligne officielle de l'UMP en cas d'opposition entre la gauche et l'extrême droite est la non prise de position, deux binômes candidats du parti sont allés à son encontre et ont choisi de se désister pour laisser le PS affronter le FN (dans la Somme et dans le Vaucluse). Deux autres binômes UMP se sont désistés, mais au profit de leur allié de l'UDI. Cinq binômes « divers droite » et sept « union de la droite » se sont également désistés dans l'entre-deux-tours.A l'extrême droite : seuls deux binômes FN se sont désistés dans l'entre-deux-tours. L'un dans le Vaucluse au profit d'une autre formation d'extrême droite, la Ligue du Sud de Jacques Bompard, et l'autre dans la Meuse, arrivé troisième deux binômes divers droite.Arrivés troisièmes, ils se maintiennentSi la consigne de Solférino est plutôt suivie, le PS compte malgré tout nombre de binômes candidats qui ont fait le choix de se maintenir au deuxième tour d'une triangulaire où le FN est présent alors qu'ils sont arrivés en troisième position. Nous en avons dénombré 32, sans compter les 21 « union de la gauche » et les « 16 divers gauche » dans lesquels des candidats socialistes peuvent être présents avec un membre d'un autre parti. #container_1427473551529{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427473551529{ height:500px; } #container_1427473551529 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427473551529 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427473551529 .subtitre{ display:block; }Les binômes arrivés 3e au premier tour des départementales et maintenus dans une triangulaire(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427473551529", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"cantons avec une triangulaire" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear",gauche","Uniongauche","PS","Radicauxgauche","UDI","UMP","Uniondroite","Diversdroite"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Face au FN", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 15 ], [ "", 21 ], [ "", 32 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 16 ], [ "", 39 ], [ "", 13 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Autres configurations", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", 3 ] ], "color": "#FFc832" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);En réalité, la position du PS est plus compliquée car le parti entretient une ambiguïté. Ainsi, dans la plupart des cantons où un socialiste s'est maintenu alors qu'il était en troisième position, Solférino a tenu compte de l'ensemble des voix de gauche et parié sur un bon report des voix, lui laissant espérer une victoire au second tour. C'est notamment le cas dans la Drôme, où des binômes socialistes ou Union de la gauche ont décidé de se maintenir dans quatre cantons, bien qu'arrivés en troisième position.Raison pour laquelle « le PS prend délibérément le risque de faire élire huit élus FN », accuse Gérald Darmanin, responsable des élections à l'UMP. Suivant la (non) consigne de l'UMP, de nombreux binômes de droite se sont maintenus bien qu'arrivés en troisième position. Dans la très grande majorité des cas, il s'agit d'une triangulaire où le FN est présent.Lire : Un second tour avec 278 triangulairesVoir l'intégralité des duels et triangulaires du second tour : Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes D’un extrême à l’autre. Et de l’art de réviser du tout au tout ses stratégies de campagne. Pour les départementales, l’exécutif a pris le parti d’adopter la tactique inverse de celle qu’il avait retenue en 2014 en vue des municipales. « Valls a fait du benchmarking, note un proche du premier ministre. On avait essayé la “localisation” des enjeux en 2014, et cela n’avait pas marché. On a donc tenté autre chose. » Pour le même résultat ?Flashback : à quelques semaines des municipales, François Hollande ambitionnait, et ne s’en cachait guère, d’enjamber le scrutin. Au point que celui-ci avait été envisagé, au mieux avec une légèreté certaine, au pire avec une forme d’inconscience. Pendant la campagne, « le pouvoir n’avait pas bougé », rappelle un ténor de la majorité. Le parti pris de l’époque : ne surtout pas nationaliser la bataille pour éviter aux candidats locaux de subir l’impopularité du gouvernement – en rester à des enjeux strictement municipaux. En termes d’implication, les ministres, à commencer par le premier d’entre eux, s’étaient montrés fort économes de leurs déplacements. Et les experts socialistes de la carte électorale avaient très largement sous-estimé les pertes possibles.« Front nationaliser » le débatD’où un choc d’une grande violence, avec plus de 150 villes de plus de 9 000 habitants perdues par la gauche au second tour. Loin d’enjamber le vote, le président avait trébuché, contraint de se séparer de Jean-Marc Ayrault pour le remplacer par Manuel Valls.L’exécutif, cette fois, a abordé les opérations électorales à l’envers. Manuel Valls a entrepris de nationaliser, et même de « front nationaliser » l’enjeu, le score du FN étant devenu central dans le discours de l’exécutif. Le premier ministre entendait faire peur, et ramener ainsi aux urnes les électeurs socialistes qui ne s’étaient pas déplacés un an plus tôt. François Hollande est également descendu dans l’arène, à sa façon, annonçant l’imminence du retour de la croissance. Les ministres se sont dépensés sans compter, jusqu’à cette semaine d’entre-deux-tours. Et les pronostics des spécialistes de la rue de Solférino, cette fois, étaient particulièrement alarmistes, certains allant jusqu’à annoncer la chute de 35 conseils généraux socialistes.Voilà qui permettra sans doute cette fois à l’exécutif, avec des pertes estimées allant de 20 à 30 départements au second tour, d’annoncer que sa stratégie a permis de « déjouer les pronostics ». « A force, on finit par maîtriser la société de communication dans laquelle on vit », s’amuse un ami du chef du gouvernement. Dans la bataille d’interprétation des résultats, l’efficacité de la tactique du premier ministre sera bien sûr discutée et disputée, certains hurlant au « déni de réalité » électorale, d’autres soulignant l’impact positif de l’implication du premier ministre. « Si Valls n’avait pas fait ça, nous n’aurions pas atteint les 20 % dans certaines régions », juge un poids lourd du groupe PS à l’Assemblée. Le débat ne manquera pas de rebondir dans les prochains jours.Pas de « bougé politique »Il y a cependant une exception à ce retournement intégral de stratégie : en 2015, comme en 2014, l’Elysée annonce un minimum d’évolutions au gouvernement – mais vingt-quatre heures après le second tour des municipales, Jean-Marc Ayrault sautait. Cette fois encore, François Hollande l’a claironné lui-même : il n’y aura « pas de changement, ni de ligne ni de premier ministre ». « Il ne se passera rien la semaine prochaine en termes de bougé politique », annonce déjà un proche du président. « On n’est pas du tout sur des changements substantiels », pense un ministre, qui attend « le mouvement de fond, avec des équilibres politiques différents et des personnalités comme les écologistes qui rentrent de manière significative, plutôt après les régionales. »Cette stabilité annoncée résistera-t-elle à une défaite de plus grande ampleur, dimanche soir ? Nonobstant le renversement de tactique, on peut déjà repérer une constante entre les départementales et les municipales : la défaite, même si elle se révèle moins retentissante, demeure au bout de la campagne.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme A l’ombre de l’immense tour Utrillo vide, à l’entrée du marché des Bosquets de Clichy-sous-Bois, ce mercredi 25 mars, Pierre Laporte ne se laisse pas décourager par l’indifférence des passantes en foulard qui jettent un œil distrait sur ses tracts. « Dimanche, il faut voter ! Il faut faire barrage au Front national ! », lance, casquette de cuir vissée sur la tête et moustache en brosse, ce vieux routier des campagnes électorales, candidat Front de gauche à un quatrième mandat au conseil départemental. Lui, l’ancien PCF devenu proche de José Bové, n’imaginait pas qu’un jour il devrait livrer bataille au pied des tours des quartiers les plus populaires de la Seine-Saint-Denis pour barrer la route au FN.Dans ce canton de Tremblay-en-France-Montfermeil, Jordan Bardella, le secrétaire départemental du FN, est arrivé en tête (30,33 % des suffrages) au premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars, devant M. Laporte (29,38 %), et pourrait l’emporter au second tour. « Entre nous, c’est Front contre Front, résume le candidat FN. Nous sommes francophiles face au Front de gauche, parti francophobe, » assène ce proche de Florian Philippot – vice-président de son parti – qui vient de vivre, à 19 ans, son baptême du feu électoral.« Le laboratoire d’une banlieue patriote »Arpentant lui aussi le marché des Bosquets, Olivier Klein, maire (PS) de Clichy et en campagne dans le canton, « ne veut pas croire à la victoire d’un élu FN en Seine-Saint-Denis » dimanche. Mais ce proche de Claude Bartolone, l’ancien patron du département, reconnaît que le discours frontiste est « bien fait ». « Il se veut protecteur, c’est habile », relève-t-il avant de boire un thé à la menthe, et de serrer les mains des clients qui prennent une chorba près des étals.« Nous voulons faire de la Seine-Saint-Denis le laboratoire d’une banlieue patriote, explique M. Bardella, reprenant un concept forgé par la direction du FN. Nous ne sommes pas pour la ségrégation, nous voulons lutter contre le communautarisme. Nous voulons en finir avec la politique de la ville qui n’empêche pas le chômage mais nous pensons que le département doit rester un bouclier social », décline cet étudiant à la Sorbonne qui vit à Saint-Denis.Lire aussi :Un an après, quel bilan pour les mairies FN ?Ce programme frontiste remixé pour séduire l’électorat des quartiers ne peut à lui seul expliquer la percée du FN. Avec une ville UMP (Montfermeil), deux communes UDI (Combron et Vaujours) et une seule municipalité communiste (Tremblay), la droite aurait dû arriver en tête. « Les socialistes nous ont fait une belle saloperie, juge François Asensi, maire (PCF) de Tremblay-en-France. Estimant qu’il y avait encore trop de communistes dans le département, ils ont redécoupé le canton pour nous mettre en difficulté face à la droite. Mais ils n’avaient pas anticipé que le FN en profiterait », grince le député de Seine-Saint-Denis.Le candidat UMP Xavier Lemoine, maire de Montfermeil, pourtant héraut d’une ligne dure au sein de la droite, a été sèchement éliminé au premier tour (26,99 %). En binôme avec une candidate UDI, il n’est arrivé en tête que dans sa commune et à Coubron. « Les électeurs ont préféré l’original à la copie », ironise l’entourage de M. Asensi, en se référant aux positions de M. Lemoine, favorable à un rapprochement entre l’UMP et le FN.« Défendre le cadre de vie »Le FN a aussi trouvé un terreau fertile dans le tissu périurbain du canton. A Vaujours et à Coubron, « on est dans la France périphérique dont parle le géographe Christophe Guilluy, repère M. Bardella. Les habitants qui ont fait des sacrifices pour trouver un havre de paix apprécient qu’on propose de défendre leur cadre de vie ». Autre explication du score du FN : « la déception terrible des électeurs de gauche face à la politique du gouvernement », selon Dominique Dullac, candidate en binôme avec Pierre Laporte (Front de gauche). A Tremblay, qui compte 28 % de logements sociaux, le FN a presque triplé son score par rapport à 2008.Pour sauver son siège, le Front de gauche mise sur un réflexe « républicain » face à l’extrême droite. Mais le scénario est loin d’être écrit. Depuis sa défaite, le maire UMP de Montfermeil s’est contenté d’encourager, selon Le Parisien, les électeurs « à bien réfléchir à l’avenir qu’ils veulent pour eux-mêmes, pour leurs enfants et leurs petits-enfants ». Le patron de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, député de la Seine-Saint-Denis, a appelé au soir du premier tour les électeurs de son parti à « faire barrage à l’extrême droite » en utilisant le « bulletin républicain ».Lire aussi :Départementales : à gauche, une union dictée par les circonstancesMais aucun élu UDI du canton n’a donné de consigne en faveur de M. Laporte. « Les maires de Vaujours et de Coubron ont peur d’être désavoués par leur population s’ils prennent position contre le FN, analyse M. Asensi. Ils se taisent en espérant les amadouer. Ils n’ont pas compris qu’ils finiront par se faire manger. » A gauche, le PS local a battu le rappel. Stéphane Troussel, le président (PS) du conseil départemental, « m’a appelé pour me dire qu’il me soutenait », se félicite M. Laporte. « Troussel a été très correct », salue M. Asensi. EELV a également appelé à voter pour le Front de gauche.Le résultat du second tour dépendra « de la mobilisation des électeurs de gauche de Tremblay », pronostique M. Asensi. Réélu avec près de 69 % des voix au premier tour aux municipales de 2014, le maire communiste de la plus grande ville du canton vivrait, soupire-t-il, comme « un affront la victoire du Front ».Lire aussi :Départementales : en Haute-Vienne, le redécoupage des cantons affaiblit les communistesBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Zilbertin Elle est de gauche. Il se dit « de centre droit ». Elle est maire « sans étiquette » de Taurignan-Vieux, dans l’Ariège. Deux cents habitants avec vue imprenable sur les Pyrénées. Il est maire de Lasserre, deux cents âmes, un peu plus haut dans le nord du département, et – jusqu’à dimanche du moins – conseiller général UMP du canton de Sainte-Croix-Volvestre. Magalie Bernère, 45 ans, Alain Bari, 57 ans, se sont présentés ensemble aux élections départementales. En binôme autrement dit, liant pour de bon leurs destins politiques. Un tandem plutôt inhabituel, du coup, version double mixité. Mélange des genres et cocktail politique. La chose n’est pas si répandue.Dans le canton des Portes du Couserans, dimanche 22 mars, au premier tour, Magalie Bernère et Alain Bari ont obtenu 44,75 % des voix. Tout se jouera au second tour, ce dimanche 29 mars, face au PS, ses 40,15 %, et le report des 15 % de « divers gauche ».C’est le souhait d’en finir avec les habituelles fractures politiques qui a poussé le tandem vers cette candidature. L’idée était peut-être « un peu audacieuse », admet Magalie Bernère. Mais elle est avant tout apparue comme une évidence et une nécessité aux yeux des deux élus. Comme une urgence presque, face « au constat d’échec de la politique binaire, et à la déception qui conduit les citoyens vers l’abstention et le Front national », expliquent d’une seule voix le duo.Écoute et respectLes deux maires de l’Ariège se connaissent depuis longtemps et collaborent régulièrement dans différentes instances locales. « Nous n’avons jamais eu d’opposition franche », constate Alain Bari. Au contraire : chacun a pu apprécier chez l’autre le sens de la mesure, l’écoute et le respect. Alors, le duo « s’est formé naturellement », soudé par « l’intérêt commun pour le territoire » et le désir de « faire avancer les choses ». Loin des partis et des états-majors, sans bannière à brandir, sans logo à apposer, sans consignes à attendre, Magalie Bernère et Alain Barri ont pu constater que tout avançait plus vite.Collaborer. Mais sans renier ses convictions. L’exercice réclame bien sûr un peu de souplesse et le bon usage de la concession. Mais on reste « entre gens modérés », remarque Magalie Bernère, et « l’appartenance à un parti politique passe après les intérêts du territoire », confirme Alain Bari.Un avis partagé à 800 km de là, dans l’Eure. « Nous prenons des décisions qui ne sont ni de droite ni de gauche, et 96 % des dossiers sont votés à l’unanimité », détaille ainsi Joël Hervieu, 63 ans, maire centriste d’Acon, dans l’Eure. Successeur de Jean-Louis Debré au conseil général, canton de Nonencourt, président de la Communauté de communes rurales du sud de l’Eure, Joël Hervieu a lui aussi rangé ses casaques UMP et MoDem des élections passées pour ces départementales.Cette fois, c’est avec Delphine Lepeltier qu’il a mené campagne, jeune élue de 38 ans, adjointe au maire de Verneuil-sur-Avre. Adjointe PS. Leur slogan : « Ensemble, dépassons les clivages politiques. Agissons pour le sud de l’Eure ». Tout un programme. Le point d’harmonie a été d’autant moins difficile à atteindre que les deux élus se revendiquent de droite comme de gauche « modérée ».« Attention, je ne dis pas que droite et gauche c’est la même chose », prévient Delphine Lepeltier. Mais ici comme dans l’Ariège, loin des consignes et des pressions, l’exercice politique de proximité, ses exigences et ses évidences, ses nécessités, incline sans doute plus à l’écoute, au partenariat, à la synthèse.L’analyse des résultats du premier tour a permis à Joël Hervieu de noter que le message de l’unité, dans sa circonscription du moins, passait mieux dans les zones urbaines que dans les zones rurales. Le binôme constitué du maire divers droite d’Acon et de l’adjointe divers gauche de Verneuil-sur-Avre a récolté 27,29 % des suffrages, dimanche 22 mars. Le tandem aurait pu se maintenir, au risque de faire gagner le Front national. Ils ont décidé immédiatement de se retirer, « au nom des valeurs républicaines » qu’ils partagent. Et d’un commun accord.Olivier ZilbertinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Georges Chatain (Limoges, correspondant) C’est avec une extrême circonspection que la fédération socialiste de la Haute-Vienne commente, depuis dimanche 22 mars, les résultats au premier tour des départementales, qui lui donnent pourtant quelques raisons de se réjouir. De se rassurer en tout cas, après le traumatisme qu’avait été pour elle, aux élections municipales de mars 2014, la perte de Limoges.L’alliance UMP-UDI-divers droite est arrivée en tête dans 5 des 9 cantons de la ville, mais le PS reste premier dans 15 des 21 cantons du département. Avec 20 % des suffrages, le FN a confirmé son implantation, spécialement en milieu urbain : les 8 cantons dans lesquels il reste en lice sont ceux des agglomérations principales du département. Dans le seul par lequel il puisse espérer faire son entrée dans l’assemblée départementale – Limoges-4 –, le quartier nord des cités et des records de chômage où habitent beaucoup d’immigrés, il reste derrière le PS avec 28,7 % contre 30,4 %.Villes socialistes, campagnes communistesLe Front de gauche est le perdant du scrutin. Il avait 11 cantons dans l’assemblée sortante, il ne peut en espérer, au mieux, que 3 dans la prochaine. Dans un département dont, voici une génération, les trois députés étaient communistes, ce qui laissait au PCF l’espoir de conquérir le conseil général, cette régression est conforme aux évolutions nationales. Mais elle a une explication complémentaire, liée à des singularités locales, et notamment au nouveau découpage des cantons.L’hégémonie politique de la gauche avait en Limousin une dualité particulière : villes socialistes, campagnes communistes. La « paysannerie rouge » venait du Plateau de Millevaches, des Monts d’Ambazac, des bocages de la Basse Marche et des forêts de la Châtaigneraie ; autant de cantons ruraux que la réforme vient de fusionner avec des cantons plus urbains, dont les chefs-lieux sont majoritairement gérés par des municipalités socialistes. Les bases du communisme rural ont ainsi été diluées.Lire aussi :Les bastions communistes font de la résistanceLe scrutin en cours marque une étape nouvelle dans la recomposition de la gauche de la gauche. Le Front de gauche y a réuni le PCF, EELV, des personnalités non encartées et ADS, Alternative démocratie socialisme, le parti fondé en 1992 par des dissidents du PCF. ADS avait entraîné la quasi-totalité des élus communistes haut-viennois, et reste aujourd’hui la structure principale de la nébuleuse à la gauche du PS.Aujourd’hui, les ruptures sont oubliées. Pierre Allard, maire ADS de Saint-Junien, deuxième ville (12 000 habitants) du département, est en binôme avec Sylvie Tuyéras, maire PCF de Saint-Brice. Ils ont obtenu 49,5 % des voix au premier tour. C’est le FN (21,3 %) qui l’affrontera pour le principe au second.Main tendue du FN à l’UMPLes deux autres cantons où le Front de gauche estime garder ses chances présentent des situations différentes. Le canton d’Eymoutiers reste dans une double tradition bien limousine : l’affrontement socialiste-communiste et l’émiettement à gauche de la gauche. Le binôme soutenu pas le PS y précède (avec 31,1 %) le binôme ADS-PCF (29,5 %).Autre cas : le duel Front de gauche-divers droite de Châteauponsac. Le binôme Front de gauche s’y est trouvé devancé par celui de la droite (24,7 % contre 36,4 %), mais peut espérer les reports de voix des électeurs qui ont voté pour les candidats divers gauche au premier tour (14,1 %). Par ailleurs le FN n’a pas présenté de candidature et décidé de soutenir d’entrée la candidate divers droite Yvonne Jardel. Cela peut s’avérer contre-productif, et l’intéressée a pris ses distances avec cette main tendue : « Ce soutien, dont tous les journaux ont parlé, est ridicule. Nous ne sommes pas Front national et le débat pourrait porter sur autre chose. » Mais son associé Gérard Rumeau s’en est réjoui : « Le soutien du FN a certainement joué en ma faveur et nous sommes ravis de réaliser un tel résultat. »Lire aussi :A Perpignan, Nicolas Sarkozy tente de charmer une dernière fois les électeurs du FNLes statistiques donnent au PS de bonnes chances de conserver le département. Mais, avec le comportement de l’électorat FN, l’attitude de l’opposition départementale UMP-UDI est l’autre inconnue de taille. Jean-Marc Gabouty, sénateur UDI, a précisé la position de son organisation : « On se maintiendra partout où il n’y a pas de risque FN. En cas de duel, nous restons sur la ligne nationale, nous appellerons à voter républicain. » L’UMP est restée silencieuse. Il y aura, au second tour, cinq duels PS-FN et un duel Front de gauche-FN.[Photo : Leo Leibovici/CC BY 2.0]Georges Chatain (Limoges, correspondant)Journaliste au Monde Clarisse Fabre Le Théâtre sortieOuest, situé sur le canton 1 de Béziers, est au cœur d’un combat politique et culturel. Jean-Michel Du Plaa, candidat socialiste aux élections départementales dans ce canton, affrontera en duel, dimanche 29 mars, l’élu du Front national, Henri Bec. Au soir du premier tour, le 22 mars, le FN a totalisé plus de 44 % des voix sur ce canton, devant le PS (25 %) et l’UMP (19 %). Précisons, pour compléter le tableau, que Jean-Michel Du Plaa, vice-président du conseil général, est aussi le président de l’association qui gère le Théâtre sortieOuest – une scène conventionnée avec le département, l’Etat et la région, installée sur le domaine de Bayssan, au milieu d’un parc.Les phrases de l’entre deux-tours ont le mérite d’être claires, dans la ville dirigée par Robert Ménard depuis mars 2014, sous l’étiquette Rassemblement Bleu Marine. Voici ce qu’a déclaré, jeudi 26 mars, dans le quotidien La Marseillaise/L’Hérault du Jour, l’élu FN Henri Bec. Interrogé sur le devenir du Théâtre sortieOuest, fortement soutenu par le conseil général (PS), à hauteur d’un million d’euros, l’élu qui se dit monarchiste, tendance « orléaniste », a répondu avec détachement : « Cela ne me dérangerait pas que ce site ferme. On dépense trop pour la culture, on pourrait réduire les impôts en dépensant moins. » Dès avant le premier tour, la divers droite Fatima Allaoui, candidate sur le canton 3, ancienne de l’UMP évincée pour son appartenance au Siel, proche du FN, avait inscrit « la suppression » de sortieOuest dans ses promesses électorales – « un site qui coûte trop cher » – proposant son rapatriement dans le centre-ville avec une programmation comprenant « 50 % d’artistes locaux ». Depuis le 22 mars, elle a appelé à voter pour le candidat FN.« Eviter un désert culturel à Béziers »Pour Jean Varela, directeur de sortieOuest, ce sont les valeurs véhiculées par la scène contemporaine qui indisposent l’extrême-droite. « On nous attaque pour ce que nous sommes : un lieu de programmation exigeante, où la parole circule librement. Il y a d’autres scènes qui coûtent de l’argent sur le territoire, et qui font du divertissement. Elles ne sont pas du tout inquiétées », dit-il. Il rappelle l’histoire de ce théâtre, et l’enjeu pour le territoire. « C’est le conseil général qui a pris l’initiative de créer cette scène conventionnée, en 2006, pour éviter un désert culturel à Béziers, qui autrefois était un foyer artistique. Le président de notre association, Jean-Michel Du Plaa, est un homme de culture, très apprécié ici », poursuit Jean Varela, qui dirige par ailleurs le Printemps des Comédiens.Lors des précédentes élections, en 2011 (les anciennes cantonales), le combat avait été ardu : Jean-Michel Duplaa l’avait emporté avec 170 voix d’avance, face au frontiste Guillaume Vouzellaud. Le scrutin du 29 mars s’annonce serré. Sur les deux autres cantons de Béziers, l’avance du FN est encore plus nette, tout particulièrement dans le canton 3 où il a totalisé 46,86 % des voix. Pour la presse locale, l’affaire semble ici pliée.Une programmation « à caractère militant »Jean Varela tire la sonnette d’alarme : « Ce n’est pas possible que Béziers soit représenté au conseil général uniquement par des élus Front national », s’inquiète-t-il. Il dit avoir reçu du soutien de certains élus de droite, mais d’autres à l’UMP ne cachent pas leur aversion pour la politique culturelle du département, sortieOuest compris. Ainsi, le député UMP Elie Aboud a abrité sur sa page d’accueil la lettre d’un auteur bitterrois, Jean-Pierre Pelaez, s’indignant de ne pas être programmé à sortieOuest, théâtre « grassement » financé par le département, écrit-il, et « engloutissant des budgets énormes » pour mener une programmation « à caractère militant ».Jean-Pierre Pelaez a déjà été reçu au cabinet du président du conseil général, le socialiste André Vézinhet. « Nous lui avons dit deux choses : un, Jean Varela a une liberté de programmation, selon ses choix esthétiques, et l’on ne peut en aucune sorte imposer une préférence nationale en direction d’artistes locaux. Deux, le conseil général n'est pas du tout indifférent au sort des artistes locaux, puisqu’il soutient entre soixante et quatre-vingts compagnies sur son territoire », indique-t-on dans l’entourage d’André Vézinhet.Une campagne sur les réseaux sociauxJean Varela défend sa programmation : « Les spectacles ont lieu sous un chapiteau, pour abolir la barrière symbolique entre la scène et le public. Nous menons une programmation hors-les-murs, appelée Le Grand Tour ; nous organisons une manifestation littéraire (Chapiteaux du livre), nous touchons un public de 35 000 personnes, dont 7 000 scolaires et étudiants. »La campagne s’organise à présent sur les réseaux sociaux. Alors que la ville de Béziers accueille depuis le 24 février, et jusqu’au 23 août, l’exposition intitulée Gaulois : une expo renversante, conçue par la Cité des sciences, les partisans du candidat PS, lequel fait alliance avec la communiste Roselyne Pesteil, ont réalisé une affiche dans l’esprit gaulois. Jean-Michel Du Plaa est dans la peau d’Obélix – il en a la corpulence –, et porte sur son dos un dolmen coiffé du visage de la candidate PCF. Avec ce slogan : « La République contre-attaque ». Dans le journal municipal, Robert Ménard, lui, communique à sa façon sur l’exposition dédiée aux Gaulois : « C’est l’éternel retour du grand blond », indique le titre de l’article, complété par ce bandeau : « Comment nos élites réécrivent le passé ».Clarisse FabreReporter culture et cinémaSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles van Kote  Editorial du « Monde ». Il n’y aura aucun défilé organisé contre le Front national. Le FN a pourtant obtenu plus de 25 % des voix au premier tour des départementales, dix mois après avoir terminé en tête des élections européennes de 2014. Et comment avons-nous réagi, comment la société française a-t-elle réagi à ce résultat sans précédent à des élections locales ? Par une forme de tétanie, d’indifférence… Au soir du premier tour, dimanche 22 mars, certains ont même paru soulagés de constater que le Front national restait loin des 30 % que lui avaient promis certains sondages. Les mêmes se rassureront probablement au soir du second tour, en insistant sur la victoire de l’UMP.Lire aussi :Le FN présent au second tour dans un canton sur deuxC’est une erreur. La situation est bien plus grave que le 21 avril 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen s’était qualifié pour le second tour de la présidentielle avec 17 % des voix. D’abord parce qu’à l’époque la société avait montré son rejet d’un mouvement xénophobe, anti-européen, rétrograde, dangereux. Nous – près de deux millions de personnes – avions marché le 1er mai 2002. Et nous avions voté massivement le 5 mai : 80 % des voix en faveur du candidat républicain, Jacques Chirac. Rien de tout cela en 2014 ou en 2015 : les républicains, de droite comme de gauche, assistent à la montée du FN, dos au mur, entre passivité et panique.Marine Le Pen veut conquérir le pouvoirEnsuite parce que Jean-Marie Le Pen, à l’époque, ne visait pas vraiment la victoire, se contentant de mener ses campagnes présidentielles sans réelle stratégie, sans travail d’implantation en profondeur. Depuis le passage de témoin à sa fille, en janvier 2011, la situation est radicalement différente : Marine Le Pen veut conquérir le pouvoir. Et elle s’en donne les moyens.Sa stratégie est claire : se placer au centre des débats – c’est réussi, au point de dominer l’agenda médiatique et politique depuis trois ans ; donner l’image d’un parti qui se banalise – l’opération fonctionne et les digues cèdent les unes après les autres ; s’implanter à l’occasion des élections locales – c’est en cours, avec des progressions historiques à chaque fois.La situation est bien plus grave que le 21 avril 2002. Parce que l’avènement du FN déstabilise les équilibres de la Ve République comme il menace les fondements de la société et de notre économie. Manuel Valls et Nicolas Sarkozy, chacun à sa façon, l’ont bien compris, évoquant le risque mortel pour leur parti respectif d’une élimination dès le premier tour d’une élection présidentielle.On connaît les causes de cette situation. Celles qui relèvent d’un système politique à bout de souffle, marqué par l’abstention de masse, le discrédit de la parole politique, les promesses intenables, la sclérose du monde politique. Et celles qui tiennent à la société française elle-même : cette grande peur du déclassement des classes moyennes, la profonde colère des classes populaires, le sentiment diffus que la France a perdu sa place et que l’Europe est menacée par la montée en puissance des pays émergents et les fractures du monde musulman.Il faut se mobiliser dimancheQue faire ? Il faut se mobiliser dimanche et voter pour la droite ou la gauche, contre le FN, c’est une évidence. Mais cela ne suffit plus. Il faut désormais considérer que le FN peut, un jour, gagner une élection présidentielle. Il faut s’attaquer à son programme, sur le fond, méthodiquement, pour en montrer tous les dangers. C’est le rôle des médias, des intellectuels, des experts, mais cela ne suffit pas non plus.La droite a une responsabilité particulière. C’est à elle de proposer un projet d’alternance au pouvoir en place. Or, depuis trois ans, l’UMP est minée par les guerres intestines, le refus d’analyser les raisons de ses échecs et l’incapacité à travailler sur les moyens de transformer la France. Quel projet ? Quel programme ? Quelle méthode ? C’est dans l’opposition que se prépare une éventuelle alternance, or la droite a déjà perdu beaucoup de temps. Républicains de droite et du centre, au travail !La gauche a encore moins le choix. Alors que François Hollande est tenté par l’immobilisme, le gouvernement doit, au contraire, prolonger les réformes, les approfondir, les amplifier, pour moderniser notre économie, la rendre plus compétitive. Avec plus de 5 millions de chômeurs, il n’a pas le choix. Sauf à prendre le risque – et la responsabilité – d’ouvrir les portes de l’Elysée au Front national.Gilles van KoteDirecteur du MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julie Bienvenu A une semaine du premier tour des départementales, l’IFOP a publié, dimanche 15 mars, un sondage pour Europe 1 et Le Figaro, plaçant « droite et FN au coude-à-coude » dans les intentions de vote.Pour ce sondage, l’IFOP a mis en place une méthode spécifique adaptée aux élections départementales : présenter à son panel de personnes interrogées l’« offre réelle » à laquelle elles seront confrontées dans les urnes le 22 mars et non plus les principales étiquettes politiques nationales.L’objectif est d’éviter, par exemple, qu’un électeur déclare voter pour le PS alors que le parti n’a pas de candidat dans son canton. « Nous avons sélectionné 205 cantons – soit un canton sur 10 – représentatifs géographiquement, mais aussi en matière de configuration politique – partis réellement en présence et noms des candidats, car la notoriété est un enjeu important dans les élections locales », explique Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d’entreprise à l’IFOP.Départementales : les sondages font-ils le jeu du FN ?Cette méthodologie avait déjà été utilisée pour les élections européennes de mai 2014. Mais l’échelle était différente car il y avait alors 8 grandes circonscriptions, alors que l’on compte 2 054 cantons pour ces départementales. Cette technique permet d’évaluer le poids réel des partis qui n’ont pas de candidats dans tous les cantons. « C’est notamment le cas pour Europe Ecologie-Les Verts, parti qui est aujourd’hui systématiquement proposé au panel d’électeurs alors qu’il n’est présent que dans 15 % des cantons, selon les chiffres du ministère de l’intérieur », souligne M. Fourquet.« Les scores de ce sondage sont proches de ce qui a été publié jusque-là avec 29 % pour l’UMP-UDI et 30 % pour le FN, rappelle M. Fourquet. On est dans la marge d’erreur, on ne peut pas désigner de vainqueur. Le vrai enjeu sera donc sur les 5 % étiquetés “divers droite”, dont certains le sont réellement alors que d’autres (qu’on estime à 40 %) ont l’appui de l’UMP, ce qui pourrait placer le FN ou l’UMP en tête au soir du premier tour. »Lire aussi : Départementales : le ministère de l’intérieur fait-il valser les étiquettes politiques ?Julie BienvenuJournaliste au Monde Francine Aizicovici Les barrages routiers mis en place pour une durée indéterminée depuis dimanche soir 15 mars ou lundi matin à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-FO-CGC pour des revendications salariales se levaient petit à petit, lundi en fin de journée. Ce « repli » faisait suite à la demande d’organiser une nouvelle réunion de négociations faite, en début d’après-midi, par le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies.Après plusieurs semaines d’actions syndicales, le dialogue social avait été rompu, le 9 février, sur un constat d’échec. « Les conditions du dialogue doivent être retrouvées », a déclaré M. Vidalies dans un communiqué, précisant avoir « demandé au président de la commission mixte paritaire d’organiser, dans les meilleurs délais, une nouvelle réunion de négociation ».« On n’en connaît pas encore la date précise. Cela devrait être le 26 ou le 27 mars », indique Thierry Douine, président de la fédération CFTC des transports, qui ajoute qu’il n’est donc pas question de « laisser nos gars sur les barrages jusque-là. »« Pas de grévistes au sein des entreprises »Lors du précédent mouvement, l’intersyndicale du transport routier de marchandise réclamait 5 % d’augmentation pour tous les coefficients de la grille conventionnelle, dont la plupart sont inférieurs au smic. Le patronat était, lui, opposé à toute revalorisation supérieure à 2 %.Depuis, compte tenu de l’échec des premières discussions, les syndicats ont revu leurs prétentions à la baisse, renonçant à réclamer un minimum salarial de 10 euros bruts de l’heure pour les plus bas coefficients (actuellement à 9,43 euros). Ils proposent désormais 9,82 euros, un montant supérieur à celui consenti par la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), soit 9,62 euros, ce qui correspond à un centime de plus que le smic.Les nouvelles propositions syndicales « ne sont pas sérieuses puisque, au lieu de 5 %, ils réclament une augmentation entre 4 % et 4,5 % », constate le délégué général de la FNTR, Nicolas Paulissen, qui reste sur une hausse maximum de 2 %. Le mouvement syndical « ne change rien », ajoute-t-il.A ses yeux, il ne se serait par ailleurs presque rien passé depuis dimanche soir. « Les entreprises ne sont absolument pas touchées » par les actions des routiers, assure M. Paulissen. « Il n’y a pas de grévistes au sein des entreprises. Ceux qui mènent des actions spectaculaires leur sont extérieurs », ajoute-t-il.Le syndicat patronal OTRE prêt à négocierPour le moment, seule l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), qui réunit des TPE et des PME, se dit prête à négocier. « Les nouvelles propositions syndicales sont inaccessibles pour les entreprises que nous représentons, mais elles démontrent une volonté des syndicats à trouver un point d’équilibre », observe Jean-Marc Rivera, secrétaire général adjoint de l’OTRE.Son organisation propose une augmentation de 2,2 % pour les coefficients les plus bas, ce qui les ramènerait à 9,64 euros bruts de l’heure, et de 1,4 % pour les coefficients les plus hauts, soit 9,93 euros de l’heure. Ce qui est encore loin des demandes syndicales. « Nous pourrions avoir de nouvelles évolutions » au cours de la négociation, ajoute M. Rivera.L’OTRE souligne aussi un point « extrêmement important » : l’amendement gouvernemental antidumping social de la loi Macron, qui prévoit que les routiers étrangers travaillant temporairement en France soient rémunérés au moins au smic, avec le statut de travailleur détaché, les cotisations sociales restant, elles, payées dans le pays d’origine.Pour lutter contre le dumping, la France impose un Smic aux routiers étrangersCe dispositif « ouvre de nouvelles perspectives » salariales, estime M. Rivera. Cette mesure, votée par le Parlement le 14 février, est « une bonne chose, juge Patrice Clos, de la fédération Force ouvrière des transports. Mais qui va contrôler les statuts des routiers étrangers, quand on supprime des postes dans l’administration chargée des contrôles ? »Déjà des accords dans les branches fonds et voyageursA l’issue de la négociation, si seule l’OTRE trouvait une solution avec l’intersyndicale, rien n’interdirait qu’un accord soit signé avec elle seule. La représentativité des diverses organisations patronales n’étant pas encore établie.Des accords de ce type sont d’ailleurs déjà signés dans la branche du transport de fonds et dans celle du transport de voyageurs. Pour l’heure, ils ne s’appliquent qu’aux entreprises qui adhérent à l’OTRE, en attendant leur éventuelle extension aux autres entreprises par le ministère du travail. Mais cette procédure « dure six à douze mois », souligne Patrice Clos.Dans ce cadre, la FNTR et ses organisations partenaires (TNF et Unostra) engagerait une démarche de contestation de l’extension, comme ils l’ont déjà fait dans les autres branches du transport. Sans résultat pour l’instant, les procédures étant toujours en cours.Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-5507146025948'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 6\r\n \r\n \r\nL\u2019aire de repos de Galande-la-Sabli\u00e8re, en Seine-et-Marne.\r\nCr\u00e9dits : © simone perolari\/luzphoto pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"L\u2019aire de repos de Galande-la-Sabli\u00e8re, en Seine-et-Marne.","source":"\u00a9 simone perolari\/luzphoto pour Le Monde","index":0,"position":1,"total_count":6,"item_lie":null,"link":"\/economie\/portfolio\/2015\/03\/16\/alexandru-et-laurenciu-deux-chauffeurs-roumains-low-cost-sur-les-routes-francaises_4594375_3234.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 6\r\n \r\n \r\nLa circulation des poids-lourds \u00e9tant en partie interdite pendant le week-end, de gros camions immatricul\u00e9s en Pologne et en Roumanie ont \u00e9lu domicile sur l'aire francilienne.\r\nCr\u00e9dits : © simone perolari\/Luzphoto pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"La circulation des poids-lourds \u00e9tant en partie interdite pendant le week-end, de gros camions immatricul\u00e9s en Pologne et en Roumanie ont \u00e9lu domicile sur l'aire francilienne.","source":"\u00a9 simone perolari\/Luzphoto pour Le Monde","index":1,"position":2,"total_count":6,"item_lie":null,"link":"\/economie\/portfolio\/2015\/03\/16\/alexandru-et-laurenciu-deux-chauffeurs-roumains-low-cost-sur-les-routes-francaises_4594375_3234_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 6\r\n \r\n \r\nLes routiers venus d'Europe orientale d\u00e9pensent peu. 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Les deux hommes disent gagner environ 1 300 euros, primes et frais inclus. Ils travaillent 90 heures maximum sur deux semaines, et se reposent en Roumanie une semaine tous les mois.\r\nCr\u00e9dits : © simone perolari\/Luzphoto pour Le Monde\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"\"Le chauffeur roumain ne refuse rien, il fait 1 100 kilom\u00e8tres et il est peu pay\u00e9 \u00bb, d\u00e9clare Laurenciu. Les deux hommes disent gagner environ 1 300 euros, primes et frais inclus. 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Néanmoins, ces élections voient également quelques personnalités briguer le suffrage des électeurs, dont en premier lieu des élus d'envergure nationale.Pour ces élections, on comptera ainsi 64 députés et 46 sénateurs candidats, ainsi que les maires de trois grandes villes : les socialistes Alain Millot et Dominique Gros, respectivement maire de Dijon (Côte-d'Or) et de Metz (Moselle), et l'UMP Pierre-Christophe Baguet, maire de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).Outre ces élus, trois membres de l'actuel gouvernement seront candidats. Il s'agit du ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner, et de deux secrétaires d'Etat, André Vallini (réforme territoriale) et Ségolène Neuville (personnes handicapées, lutte contre l'exclusion). 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Et dans un certain nombre de cas, ils sont en situation de cumul des mandats : sur 42 présidents de départements à se représenter, pas moins de 33 cumulent ! Plus précisément, 23 sont sénateurs et présidents de conseil général, et 10 sont à la fois députés et présidents de conseil général.En termes de couleur politique, le PS, qui a pourtant fait voter – certes dans la douleur – une loi contre le cumul, se distingue par le nombre de ses élus qui sont également candidats aux départementales : 79 personnes au total, plus que l'UMP (45 personnes). Dans le détail, 34 députés socialistes (dont quatre présidents sortants de conseils généraux), deux maires de grandes villes et 18 sénateurs du parti (dont 10 présidents sortants de conseils généraux) sont candidats.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1426513120448 .graphe").css("height", 450)$("#container_1426513120448 .title").empty()if ("Nombre de candidats déjà élus par nuance politique"!= ""){Nombre de candidats déjà élus par nuance politique")}$("#container_1426513120448 .subtitle").empty()if ("Ne figurent que les candidats élus d'instances nationales ou de grandes villes"!= ""){Ne figurent que les candidats élus d'instances nationales ou de grandes villes")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1426513120448 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["PC","DVD","DVG","FN","Modem","RDG","SOC","UDI","UMP"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" personnes", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Elus nationaux candidats aux cantonales", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 2 ], [ "", 6 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 5 ], [ "", 79 ], [ "", 16 ], [ "", 45 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1426513120448 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}On dénombre donc dix sénateurs et quatre députés PS, présidents de conseils généraux sortants, qui se représentent aux départementales. Au temps pour le non-cumul. Du côté de l'UMP, sept sénateurs et quatre députés qui président un département sont à nouveau candidats.Voici le tableau de tous les élus candidats :Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Dupont Les mannequins trop maigres seront-ils bientôt interdits de podiums et bannis des magazines ? C’est ce que souhaite le rapporteur (PS, Isère) du projet de loi sur la santé, Olivier Véran, qui a déposé deux amendements destinés à combattre la course à la minceur extrême chez les jeunes filles en particulier. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a d’ores et déjà annoncé son soutien à cette initiative. Les amendements ont donc de bonnes chances d’être adoptés lors du débat en commission des affaires sociales, qui a lieu du mardi 17 au jeudi 19 mars. La ministre ne s’est cependant pas prononcée sur le détail des dispositions, qui sont donc susceptibles d’évoluer.« Il faut donner un coup d’arrêt à l’idée que pour être belle une femme doit quasiment disparaître », explique M. Véran. Première proposition : interdire aux agences de mannequinat de recourir à des jeunes femmes dont l’indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 18 (par exemple 55 kg pour 1,75 m), ce qui signale un état de dénutrition. « L’Espagne ou l’Italie, qui ont un rôle important dans la mode, l’ont fait », précise M. Véran. La sanction pourrait aller jusqu’à six mois de prison et 75 000 euros d’amende. Mais qui empêchera les candidates de se faire établir des certificats médicaux de complaisance ? « Comme toute loi, celle-ci pourrait être contournée, cela ne doit pas empêcher de légiférer », répond le député, lui-même médecin.Des gages de bonne volontéLes magazines féminins sont régulièrement accusés de donner une image irréaliste des corps féminins en choisissant des mannequins très maigres. Certains donnent des gages de bonne volonté, en consacrant quelques numéros sporadiques à la mode « spécial rondes ». Mais un rapide feuilletage de quelques titres sur papier glacé permet de mesurer une domination persistante des mannequins filiformes. Ceci alors que l’IMC moyen des Françaises est de 23 et les tailles commerciales les plus fréquentes le 40 et le 42. Mais elles sont nombreuses à se juger en surpoids : l’IMC « idéal » pour les femmes est estimé à 19,5 selon une étude de l’Institut national d’études démographiques publiée en 2009.De plus, les magazines féminins suscitent et entretiennent ce désir de minceur en amaigrissant leurs mannequins grâce aux logiciels de retouches photographiques. La délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, qui a inspiré les amendements de M. Véran, souhaitait également que ce point soit traité par la loi, soit en imposant la mention « silhouette retouchée » sur les photos, soit en punissant ces retouches d’amendes. « On voit trop de jeunes filles qui s’affament pour ressembler à des images qui ne sont que des images, pas des femmes réelles, justifie la députée (PS) de l’Essonne Maud Olivier. C’est une atteinte au psychisme. » M. Véran n’a cependant pas repris cette idée. L’amendement sera néanmoins présenté par la députée.L’éternelle retouche des photos du corps fémininDeuxième proposition du rapporteur : créer un délit « d’apologie de l’anorexie », qui vise notamment les sites Internet, forums, ou blogs « pro ana » (raccourci de pro anorexia) faisant la promotion de l’extrême maigreur et donnant des conseils pour y parvenir. Mme Olivier cite l’exemple du « thigh gap » (espace entre les cuisses), un critère de beauté populaire qui ne peut être atteint qu’en s’amaigrissant fortement. « Il faut arrêter cette promotion de normes qui ne sont pas des normes de santé », affirme la députée.Faut-il pour cela interdire de nouveaux sites, au mépris des libertés sur Internet ? « J’entends cette objection, répond M. Véran. Mais 30 000 à 40 000 personnes souffrent d’anorexie en France, en majorité des adolescentes. L’enjeu est important et je suis prêt à défendre ma position. » Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Garric et Pierre Le Hir « Créer une nouvelle harmonie entre la nature et les humains. » C’est le sens que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, donne au projet de loi sur la biodiversité, examiné par l’Assemblée nationale, en première lecture, du lundi 16 au jeudi 19 mars.Une forte ambition, qui tranche avec la lenteur mise à finaliser ce texte sans cesse repoussé : annoncé dès 2012 par François Hollande, il avait été présenté en conseil des ministres en mars 2014 par Philippe Martin, le prédécesseur de Mme Royal, puis examiné en commission développement durable de l’Assemblée en juin.Après une si longue attente, les associations environnementales affichent aujourd’hui leur satisfaction. Même si, à leurs yeux, cette loi de 73 articles – la première d’envergure depuis celle de 1976 sur la protection de la nature – « reste au milieu du gué ».Grâce à l’importance de son espace maritime, la France abrite une très grande diversité d’espèces animales et végétalesEn matière de biodiversité, la France a « une responsabilité particulière », souligne la ministre. Grâce à ses territoires d’outre-mer et à l’importance de son espace maritime – le deuxième au monde avec 11 millions de km2 –, elle abrite une très grande diversité d’espèces animales et végétales. Mais ces écosystèmes font partie des « points chauds » de la planète, c’est-à-dire les endroits où ce patrimoine est le plus menacé par la destruction des habitats naturels, la surexploitation et le braconnage, l’introduction d’espèces envahissantes, les pollutions de toutes sortes et le changement climatique. La France se classe ainsi au sixième rang des pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces en danger au niveau mondial.Lire : En France, une biodiversité sous haute pressionPour autant, s’il s’agit de « conserver, restaurer et valoriser la biodiversité terrestre et maritime », l’objectif « n’est pas de la figer en la mettant sous cloche ». Le projet de loi met en avant une approche « dynamique » des écosystèmes. C’est l’esprit du « principe de solidarité écologique » qui sera introduit dans le code de l’environnement : il « appelle à prendre en compte, dans toute prise de décision publique ayant une incidence sur l’environnement, les interactions des écosystèmes, des êtres vivants et des milieux naturels ou aménagés ». Car les « services » rendus par la biodiversité sont cruciaux, qu’il s’agisse de la pollinisation, de la productivité des terres, de la qualité de l’air et de l’eau, ou encore du rôle des forêts pour stocker le CO2 ou endiguer l’érosion côtière.« Un interlocuteur unique »Afin de protéger plus efficacement ce patrimoine naturel, le projet de loi prévoit, dans ses mesures phares, la création d’une Agence française pour la biodiversité (AFB), programmée pour 2016, qui constituera un appui technique, de conseil et d’expertise, pour les collectivités, les entreprises ou les associations de protection de la nature. Parrainée par l’astrophysicien Hubert Reeves, elle regroupera les 1 200 agents de quatre structures existantes : l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), l’Atelier technique des espaces naturels, l’Agence des aires marines protégées et l’établissement des Parcs nationaux de France. « Cette agence permettra de changer le rapport de force : avoir un interlocuteur unique qui pèse beaucoup plus lourd, se réjouit Benoît Hartmann, porte-parole de l’ONG France nature environnement. Dans le dossier de Sivens, elle aurait pu convaincre les autorités de ne pas construire le barrage, alors que l’Onema n’y est pas parvenue. »Mais pour les ONG comme pour la rapporteure du projet elle-même, Geneviève Gaillard, le périmètre de l’AFB, qui n’inclut ni l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ni l’Office national des forêts (ONF), pose question. La députée PS des Deux-Sèvres déplore : « Il manque une jambe à l’Agence, car les experts de l’ONCFS ont des missions d’expertise et de police en matière de biodiversité terrestre. Derrière cette absence, il y a le lobby des chasseurs. »Pour Ségolène Royal, ce choix, tranché par le président de la ­République, s’explique par un problème d’équilibre : « Avec 1 800 agents, l’ONCFS aurait ­absorbé l’AFB. A la place, une convention sera passée entre les deux établissements pour qu’il y ait des actions et des équipes communes. » Quant à l’ONF et ses 9 000 agents, « il s’agit d’un établissement public à caractère industriel et commercial, censé équilibrer ses comptes sur la vente de bois », rappelle le ministère de l’écologie.Eviter la biopiraterieAutre point d’inquiétude des ONG : l’Agence française de la biodiversité sera dotée d’une enveloppe de 226 millions d’euros – soit le budget de fonctionnement actuel des quatre établissements publics qui la composeront –, alors qu’il avait été calculé qu’elle nécessitait 200 millions supplémentaires de crédits d’intervention. Jeudi 12 mars, Ségolène Royal a annoncé que l’AFB bénéficierait, lors de sa première année d’exercice, de 60 millions d’euros de plus, au titre des investissements d’avenir, pour financer des projets centrés autour de l’eau et de la biodiversité. « Avec l’aide de l’Europe et des régions, et un effet levier, nous pouvons parvenir aux 200 millions d’euros », veut-elle croire. En revanche, le conseil d’administration de l’agence, composé de 39 membres, « risque d’être ingouvernable », craint Christophe Aubel, directeur de l’association Humanité et biodiversité.Pour plus d’efficacité, le projet de loi prévoit de regrouper les nombreuses instances administratives en charge de la protection de la nature. Un comité national de la biodiversité, sorte de « Parlement de la biodiversité », les rassemblera pour définir les grandes orientations et donner des avis – consultatifs – aux pouvoirs publics.Le texte transpose aussi dans le droit français le protocole de Nagoya, ratifié par 59 pays et entré en vigueur en octobre 2014, sur l’accès aux ressources génétiques (des plantes, des animaux ou des bactéries) et sur le « partage équitable », avec les pays et les populations locales, des avantages tirés de leur exploitation économique. Il s’agit d’éviter le « pillage » de ces ressources – la biopiraterie – qui intéressent au premier chef les industries pharmaceutique, cosmétique et agroalimentaire.Pas question pour autant de « freiner » la recherche et l’innovation, insiste la ministre. Elle voit dans la protection et la mise en valeur du patrimoine naturel – « notre assurance sur la vie » – un gisement « d’activités nouvelles et d’emplois durables ». De la biodiversité au service, aussi, de la croissance.Audrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme Pour Anne Hidalgo, les quartiers populaires doivent devenir des « we go zones  », en référence aux fameuses « no-go zones », les soi-disant « zones interdites » évoquées par la chaîne américaine Fox News après les attentats de janvier. La maire de Paris veut rendre ces quartiers plus « attractifs », en investissant de nouveaux moyens pour lutter contre le chômage, l’échec scolaire et la marginalisation des jeunes qui y vivent.Face à « la menace de radicalisation communautaire », il faut « davantage d’écoute, de soutien et d’entraide », devait-elle affirmer, en soumettant, lundi 16 mars, au conseil de Paris, un plan de trente mesures à mettre en œuvre avec l’Etat à travers un « contrat de ville » prévu pour la période 2015 à 2020.Anne Hidalgo appelle les Parisiens à agir dans les « quartiers populaires »Les maux des banlieues existent aussi à Paris. Dans le cadre de ce nouveau contrat de ville signé avec la mairie, le gouvernement injectera des moyens spécifiques dans vingt quartiers dont les 150 460 habitants ont un revenu médian inférieur à 12 800 euros par an.La loi Lamy de février 2014 a divisé par deux la population parisienne éligible à cette politique, en modifiant les critères de pauvreté. Jusqu’en 2014, Paris comptait 339 221 habitants dans la géographie prioritaire. Mais le gouvernement a prévu la même enveloppe budgétaire que par le passé, soit 26 millions d’euros par an pour les vingt quartiers. « Au moins en 2015 », souffle-t-on à la mairie de Paris.De son côté, la ville maintiendra son effort à 26 millions d’euros par an jusqu’en 2020. Elle les consacrera y compris aux quartiers exclus du nouveau zonage. « Nous voulons éviter un effet de couperet sur des projets engagés », explique Colombe Brossel, adjointe à la politique de la ville.Le contrat de ville vise à favoriser l’insertion des populations les plus fragiles. Il poursuit le même objectif que l’ancien « contrat urbain de cohésion sociale » (2007-2014). Mais les recettes ont changé : la ville sort de son tête-à-tête avec l’Etat pour impliquer d’autres acteurs publics et privés. Pôle emploi s’engage ainsi à ouvrir « un point de contact physique » dans les vingt quartiers. Les entreprises seront incitées à recruter davantage de jeunes de ces quartiers et à s’y implanter. Pour les exclus du système scolaire, des bénévoles seront enrôlés pour offrir du soutien dans les écoles le samedi.Des points d’accueil fermésMme Hidalgo entend surtout trouver la parade pour qu’une frange des jeunes n’échappe plus à l’accompagnement social au risque d’être tentée par une « radicalisation ». « Plus que jamais depuis les attentats, nous avons le devoir d’aller vers les jeunes dans la rue », confie Bruno Julliard, premier adjoint de la maire de Paris. Il faut, dit-il, leur proposer des activités « hors les murs », organiser « des expositions ou spectacles à l’extérieur des musées ou des théâtres, dans les espaces publics ».Malgré les mesures annoncées par la mairie, les responsables des structures de prévention observent que trois antennes jeunes sur treize vont fermer, sur décision de la ville. Et que quatre points d’accueil écoute jeunes (PAEJ) ont été supprimés depuis 2001. « La ville pense que certaines de ces structures sont dépassées, alors qu’elles ont une pratique éprouvée de l’accompagnement des jeunes passés par la prison ou des circuits d’économie parallèle dont personne d’autre ne veut s’occuper », regrette Elisabeth Monnerat, ancienne directrice du PAEJ du 18e arrondissement, fermé en décembre 2014 faute de moyens.Dans le 19e arrondissement, l’antenne jeunes de l’avenue de Flandre accueille « de plus en plus de mineurs étrangers isolés, de jeunes sans papiers, explique sa directrice, Sophie Pétru. Ils sont rejetés par les associations dont la mission est normalement de faire face à l’urgence sociale mais qui sont elles aussi démunies ».« Nous cherchons à adapter le travail des animateurs et des éducateurs aux nouvelles problématiques des jeunes, en aucun cas à faire des économies », répond Pauline Véron, adjointe chargée de la jeunesse. Cet été, la ville prévoit de présenter une réforme des missions de l’ensemble des lieux d’accueil des jeunes de la capitale.Le plan du gouvernement contre l’apartheid, sans mesures chocs ni gros moyensBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.03.2015 à 09h49 • Mis à jour le16.03.2015 à 18h26 Pour la présidente du FN, invitée du « forum France Bleu-France Info » lundi 16 mars, «  le meilleur vote contre le PS en l’occurence, c’est le vote Front national ». Marine Le Pen répondait aux propos de Nicolas Sarkozy vendredi lors de la même émission, qui avait réitéré sa phrase : « Un vote pour le FN, c’est un élu PS de plus. »Nicolas Sarkozy : « Un vote pour le FN, c’est un élu PS de plus »« C’est complètement stupide comme analyse, a attaqué Marine Le Pen. Pour elle, le vote FN est « le seul vote utile et urgent » car « le gouvernement se moque totalement des résultats de l’UMP et de l’UDI. Ce vote ne sert donc à rien, car il ne fera pas bouger les lignes du gouvernement ».« Un certain nombre pensent encore qu’en s’abstenant ils expriment leur contestation de la politique. Il ne faut surtout pas le faire, il faut aller voter, pas s’abstenir », a-t-elle poursuivit. Elle a toutefois critiqué l’idée de rendre le vote obligatoire : « Commençons par mettre la proportionnelle à toutes élections et vous verrez que l’abstention fondra comme neige au soleil. »Manuel Valls « a perdu ses nerfs »Marine Le Pen est également revenue sur les propos répétés de Manuel Valls revendiquant sa « stigmatisation » et celle du FN. « On voit bien qu’il a perdu ses nerfs qu’il ne maîtrise plus la situation. Mais à partir du moment où il a pris la tête de la campagne socialiste, si le PS subit un lourd échec, je ne vois pas d’autre possibilité pour lui que de quitter son poste. »Lire aussi : FN : Valls persiste et « stigmatise jusqu'au bout »La présidente du FN estime qu’« il a fait campagne d’une manière incroyable d’abord dans la forme, cette haine, ces injures quotidiennes, contre 30 % des Français ne sont évidemment pas admissibles dans une République, surtout que ce monsieur passe sa vie à donner des leçons de République et de démocratie à la terre entière ».« Faire nos preuves »Un récent sondage IFOP crédite le FN de 30 % des intentions de vote aux départementales. « Si nous gagnons un departement, ça sera un gain absolument extraordinaire car passer de 1 conseiller général à 1 département, ça serait évidemment la démonstration d’une dynamique foncièrement puissante et nous aurions ainsi la possiblité de démontrer que nous sommes capables de faire nos preuves comme nous l’avons fait dans les municipalités. » Anne Devailly (Béziers, envoyée spéciale) Il n'y a plus à Béziers de « rue du 19 mars 1962 », date des accords d'Evian qui ont mis fin à la guerre d'Algérie. Dans l'après-midi du 14 mars, au cours d'une cérémonie officielle, le maire extrême-droite de la ville, Robert Ménard, a procédé au changement de nom, décision votée en janvier en conseil municipal. Un baptême houleux pour la désormais « rue Commandant Hélie-de-Saint-Marc », un officier mort en 2013, dont le nom reste associé à la torture en Algérie et au putsch des généraux en 1961. Condamné pour cet acte à dix ans de prison, le gradé avait été gracié en 1966 et réhabilité en 1978.Pour parer à tout débordement, les forces de l'ordre de Béziers ont déployé des moyens considérables. Un cordon de sécurité séparaient ainsi les pro-Algérie française et la contre-manifestation, représentant l'ensemble des forces de gauche.Près de 2 000 enthousiastes, anciens parachutistes, militaires ayant fait la guerre d'Algérie et membre de l'association des anciens de l'OAS, l'ADIMAD, avaient fait le déplacement depuis Bordeaux, Toulouse, Nîmes, Grenoble ou Lyon. La préfecture attendait 25 cars, ils n'y étaient sans doute pas. Parmi les Biterrois, des pieds-noirs, des harkis et des représentants de la Ligue du Midi, arboraient des drapeaux et banderoles marquées « Maîtres chez nous ».Beaucoup de bérets, de médailles, de drapeaux tricolores (avec ou sans l'empreinte de pieds noirs sur la bande blanche) se distinguaient dans cette foule où la moyenne d'âge dépassait nettement les 70 ans. Un public qui a attendu patiemment les discours au son de la marche du 1er Zouave diffusés par hauts-parleurs : « Sous le soleil brûlant de l'Algérie, notre étendard flottait calme et vainqueur ».« je ne veux plus que nous soyons dans la repentance »Le maire est arrivé, entouré du président du cercle algérianiste national et de Blandine de Bellecombe, fille du commandant de Saint Marc. Robert Ménard, lui-même né à Oran, a été le dernier à prendre la parole, très ému, ne cachant pas sa nostalgie de l'Algérie, « notre paradis à nous, comme disait et dit toujours ma mère ». « Oser dire que la guerre d'Algérie s'est terminée le 19 mars, ce n'est pas seulement un mensonge, c'est une ignominie, une insulte à la mémoire de tous (jeunes du contingent, harkis) qui ont été torturés. L'Algérie, ce n'est pas ce qu'un Benjamin Stora ne cesse d'écrire », a-t-il ajouté, brocardant l'historien dont le nom a été sifflé. Et de poursuivre, à l'intention des contre-manifestants : « Ils ont voulu hier l'Algérie algérienne. Ils ne veulent pas aujourd'hui de la France française ».« Non, je ne veux plus que nous soyons dans la repentance, je veux dire notre vérité à ceux qui armaient le bras des assassins des harkis, aux bourreaux qui nourrissent encore une haine de la France. (...) Pour nos frères musulmans, il ne faut pas occulter la réalité de notre histoire, Hélie de Saint Marc était de ceux qui pouvaient mourir pour des idées, pour eux », a conclu l'élu, achevant son discours sous les acclamations et les slogans « Algérie française ». « Le Chant des Africains », rengaine militaire reprise pendant la guerre d'Algérie par les pieds-noirs et les partisans de l'Algérie française, a été entonné.Pendant tous les discours, maintenus à l'écart à 100 mètres de la célébration, les forces de gauche, élus en tête, ont crié leur colère, huant « Ménard facho, Ménard assassin ! ». Parmi eux : le député socialiste Sébastien Denaja et le candidat PS défait par Robert Ménard aux dernières élections municipales, Jean-Michel Du Plaa. Des drapeaux algériens et des étandards communistes, syndicaux, arc-en-ciel, NPA, ont été brandis Les contre-manifestants ont même chanté une Marseillaise pour montrer que Robert Ménard n'a pas le monopole du chant national.Ils n'étaient que quelques centaines de Béziers et des alentours, l'un des responsables expliquant que les responsables ont dissuadé les jeunes de venir. « Robert Ménard fait de la provocation. Pas la peine d'entrer dans son jeu ».« La nostalgie de l'Algérie française n'apporte rien de bon », a réagi samedi le premier ministre, en marge d'un déplacement à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). « Le Front national n'aime pas la France, le Front national n'est pas un parti républicain, c'est rance, c'est triste », a-t-il ajouté.Depuis son élection à Béziers sous l'étiquette du Rassemblement bleu marine, proche du Front national, Robert Ménard a régulièrement suscité des polémiques, en installant une crèche catholique à la mairie, en interdisant le linge aux fenêtres ou en armant les policiers municipaux.Lire : Le roman-photo des adresses très politiquesAnne Devailly (Béziers, envoyée spéciale)Journaliste au Monde Hélène Bekmezian Aux élections départementales des 22 et 29 mars prochains, attendez-vous à voir prendre le chemin des urnes des personnes plutôt âgées, au niveau d’éducation élevé ou issues de zones rurales. Les autres, pour beaucoup, resteront chez elles lors de ce scrutin qui s’annonce très peu mobilisateur.Voir l’infographie : Les territoires de l’abstentionOn le sait, à part la présidentielle, toutes les élections suscitent, en France, une participation qui s’érode d’année en année. Alors que 80 % des inscrits étaient allés voter pour le premier tour de la présidentielle en 2012, 64 % se sont déplacés pour les municipales de 2014 et 42 % pour les européennes. En 2011, ils étaient 44 % à aller voter aux cantonales. Pourquoi ? « Nous avons souvent tendance à surestimer les motifs politiques de l’abstention, alors que la composante sociologique est également très forte », répond Vincent Pons, chercheur en sciences politiques et cofondateur de la société de conseil électoral Liegey Muller Pons, qui a essayé de décrypter les raisons de cette abstention.Pour mieux les expliquer, il s’est penché sur le département des Pyrénées-Orientales et sur son chef-lieu, Perpignan, ainsi que sur l’élection présidentielle et les élections européennes, ces dernières étant les plus semblables, en termes de participation, aux départementales. Le territoire choisi n’a, lui, rien de particulier. Mais il apporte des enseignements qui se vérifient à l’échelle de la France.Prisme sociologiqueLe premier couple de cartes, représentant l’évolution de la participation entre 2012 et 2014 à l’échelle du département, permet tout d’abord de constater que plus la participation est faible, plus elle est disparate au sein du territoire. Sur la carte de 2012, les couleurs sont uniformes, ce qui témoigne de faibles variations de participation : à l’échelle nationale, celle-ci va de 64 % à 94 %, soit un écart maximal de 30 points entre les endroits où on vote le moins et ceux où on vote le plus. Aux européennes de 2014, en revanche, la participation varie de 34 % à 82 %, soit un écart de 50 points, ce qui se traduit par une plus grande mosaïque de couleurs sur la seconde carte.Pour Vincent Pons, ces chutes de participation sont à analyser à travers un prisme politique mais aussi sociologique : « L’âge, les revenus ou le niveau d’éducation sont déterminants et ces facteurs jouent d’autant plus que l’intensité de l’élection et l’intérêt qu’elle suscite sont faibles et peu relayés médiatiquement. » D’après les données publiques qu’il a collectées, lorsque la participation est très faible, elle repose surtout sur les personnes âgées : « La participation augmente linéairement avec l’âge jusqu’à 70-75 ans, et cette corrélation se voit nettement pour les européennes, mais pas pour la présidentielle », note le chercheur, qui constate le même schéma avec le niveau d’éducation.Marée haute et marée basseAutre biais d’analyse : la typologie du territoire, selon qu’il s’agisse d’une ville, d’une banlieue ou d’une zone rurale. Là encore, les disparités sont d’autant plus grandes que l’abstention est forte, et ce sont les zones rurales qui résistent le mieux quand la participation s’effondre. « Au niveau national, lors de la présidentielle, il y avait une différence de seulement 4 points entre les zones rurales et urbaines. Aux européennes, la différence était de 9 points », précise M. Pons.Viennent ensuite les explications politiques aux aléas de la participation, examinées avec un plus grand zoom, à l’échelle des bureaux de vote dans la commune de Perpignan. Les cartes exposant ces données sont assez claires : les zones foncées représentant les fortes chutes de participation sur l’une correspondent aux zones foncées représentant un fort recul de la gauche sur l’autre. C’est la « théorie de la marée haute/marée basse », pour reprendre l’expression de Vincent Pons. « A la présidentielle, celui qui gagne est celui qui a réussi à mobiliser plus d’électeurs dans son camp : c’est la marée haute. Puis, lors des élections intermédiaires suivantes, le parti arrivé au pouvoir subit un reflux, d’une part parce que les électeurs qu’il avait réussi à mobiliser exceptionnellement ne votent pas habituellement, et d’autre part parce que certains électeurs de son camp sont déçus : c’est la marée basse. »Ce phénomène avait frappé Nicolas Sarkozy et l’UMP dès les municipales de 2008. Il a frappé François Hollande et le PS aux municipales et aux européennes de 2014. Une preuve de plus, s’il en fallait, que l’enjeu des départementales portera sur la mobilisation plus que sur la nécessité de convaincre.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.03.2015 à 11h13 • Mis à jour le15.03.2015 à 18h03 | Matthieu Goar (Bas-Rhin, envoyé spécial) Serpentant entre les champs, au pied d’une prison construite dans une ancienne caserne de la ligne Maginot, le cours d’eau fait à peine cinq mètres de large. Une petite rivière comme il en existe des milliers en France. L’Eichel est pourtant une double frontière. D’un côté, le département du Bas-Rhin, de l’autre celui de la Moselle. Sur une rive, l’Alsace ; sur l’autre, la Lorraine, deux régions qui fusionneront prochainement dans l’entité « ALCA », diminutif d’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne.Voilà le genre de frontière qui intéresse peu de monde. A part les préfets, les élus et la famille Schmitz. Coincée dans ce millefeuille territorial, la maison des Schmitz est à un jet de pierre du village d’Oermingen, mais elle est rattachée à la commune de Kalhausen, située « de l’autre côté de la colline ». Géographiquement dans le Bas-Rhin, administrativement en Moselle. « Dès que l’on voulait faire quelque chose, on se heurtait à des blocages, à des tracas. Le tiers provisionnel qui n’arrive pas car le facteur ne vient pas jusque-là, mes enfants qui doivent payer le car parce qu’ils n’habitent pas le même département… », raconte Théo Schmitz. Après avoir fait remonter son affaire compliquée jusqu’au Conseil d’Etat, il a laissé tomber. « A quoi bon… », balaie-t-il sous les yeux de Denis Lieb, figure du mouvement autonomiste alsacien.Identité « diluée »Ce genre d’histoires dans lesquelles une famille se trouve empêtrée dans les méandres de l’administration, « victime » des méfaits de Paris et des collectivités, irrite M. Lieb. Ancien conseiller général RPR, il a, depuis, rejoint Unser Land. Fondé en 2009, ce mouvement autonomiste, fédéraliste, écologiste et centriste joue sur les peurs liées à la réforme territoriale. A l’occasion des départementales des 22 et 29 mars, il a réussi à présenter vingt binômes sur les quarante cantons que comptent les deux départements alsaciens. Presque autant que le PS. « Comme disait Napoléon, on doit faire la politique de sa géographie. Plus nous aurons des compétences locales, plus nous serons flexibles. Sinon, en France, on se heurte toujours à un préfet », explique M. Lieb.Favorables à une fusion des deux départements alsaciens et éventuellement de la Moselle, ses militants sont opposés à la création d’une grande région dans laquelle leur identité serait « diluée » et leur économie « plombée » par les départements plus pauvres. Et ils agitent l’idée que les spécificités alsaciennes conservées après le rattachement du « Reichsland » à la France (concordat, jours fériés, bilinguisme, etc.), au lendemain de la Grande Guerre, pourraient disparaître dans cette nouvelle entité décidée par la « vieille France », selon les mots d’Andrée Munchenbach, présidente du mouvement. « L’Alsace a été lâchée par les partis nationaux et il faut renouveler le personnel politique pour peser. Nous sommes une alternative à l’abstention et au vote de rejet FN », veut-elle croire.L’opposition à la réforme territoriale est toujours intense en Alsace. Après des mois de mobilisation, une nouvelle manifestation devait avoir lieu samedi 14 mars. Une pétition est toujours en cours pour contraindre le conseil régional à organiser un référendum. Et les deux partis forts de la région, l’UMP et le FN, sont obligés de composer avec cette angoisse identitaire, tout en ménageant la suite. A l’automne 2014, le président UMP de la région Alsace, Philippe Richert, avait ainsi été accusé d’avoir mis en place des tarifs de TER à cinq euros pour permettre aux opposants de la réforme de se rendre au grand rassemblement qui avait réuni le 11 octobre 7 000 personnes selon la police (20 000 selon les organisateurs). Marché électoral de l’exaspérationVenu en meeting à Mulhouse (Haut-Rhin) le 6 novembre, Nicolas Sarkozy avait promis qu’en cas de retour au pouvoir il reviendrait sur la réforme territoriale. Cette promesse, réitérée par le président de l’UMP, mercredi 11 mars, devant le comité des maires de son parti, est relativisée par ses propres lieutenants alsaciens. « De toute façon, nous mettrions un quinquennat à défaire cette loi, explique M. Richert au Monde. Oui, cette réforme a été faite en dépit du bon sens. Mais maintenant, il faut s’organiser pour gagner cette région. Vous croyez que je vais laisser Florian Philippot conquérir l’Est sans combattre ? », poursuit le président de la région, qui estimait encore en décembre que cette fusion était « l’événement le plus grave, pour l’Alsace, depuis la fin de la guerre ». Les barons locaux ont l’appétit aiguisé par cette région mastodonte et ils ne veulent plus insulter l’avenir en accompagnant les jusqu’au-boutistes, très actifs sur les réseaux sociaux.« Ils auraient quand même pu mettre quelques drapeaux alsaciens »Le FN, qui sera au second tour face à l’UMP dans la majorité des cantons, le 29 mars, surveille du coin de l’œil la campagne d’Unser Land. Le FN, qui sera au second tour face à l’UMP dans la majorité des cantons, le 29 mars, surveille du coin de l’œil la campagne d’Unser Land. Il espère que ce mouvement ne lui grappillera pas des parts sur le marché électoral de l’exaspération. Sauf que les frontistes sont coincés par la doctrine de leur parti, hostile aux régions et attaché aux trois autres échelons (communes, département, Etat). Cela entraîne parfois l’incompréhension. « Ils auraient quand même pu mettre quelques drapeaux alsaciens », s’étonnait ainsi un sympathisant frontiste, venu assister à une réunion dans la commune de Kintzheim, mardi 10 mars. « Le problème de l’identité régionale est corrélé à celui de l’immigration et nos thématiques nationales répondent à ces questionnements », veut croire Laurent Gnaedig, candidat FN dans le canton de Reichshoffen.Noyé dans cette guerre des droites, le PS a concentré ses forces sur les six cantons strasbourgeois. Porte après porte, Jean-Baptiste Mathieu, candidat socialiste, vante la rénovation urbaine, tout en estimant que « la question sur l’identité nationale et locale monte en puissance, même chez des gens de gauche ». « Il est toujours dangereux de jouer avec la peur », prévient Anne-Pernelle Richardot, conseillère régionale socialiste, qui a porté plainte en janvier après avoir reçu des menaces de mort sur les forums d’opposants à la fusion. Départementales : à Merdrignac, les thèmes FN imprègnent les espritsLe gouvernement fait campagne aux champsMatthieu Goar (Bas-Rhin, envoyé spécial)Journaliste au Monde Laetitia Clavreul et François Béguin Après des mois de « guérilla », l’heure de la grande confrontation a enfin sonné pour les opposants au projet de loi santé. Médecins, chirurgiens, pharmaciens, infirmiers, dentistes, étudiants en médecine, internes… Plusieurs dizaines de syndicats professionnels et d’organisations étudiantes médicales ont appelé à une manifestation, dimanche 15 mars, à Paris, pour exprimer leur refus du texte de loi porté par la ministre de la santé, Marisol Touraine, deux jours avant son examen en commission des affaires sociales, à l’Assemblée nationale.Suivez la manifestation sur le compte Twitter de notre envoyé spécial :Tweets de @FrancoisBeguin!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Pour les organisateurs, qui espèrent dépasser la barre des 20 000 participants et ainsi obtenir une réécriture du texte, ce défilé s’annonce d’ores et déjà « historique », et la mobilisation « sans précédent ». Il faut remonter à 1991 pour trouver trace d’une telle mobilisation commune des professionnels de santé libéraux. « Le gouvernement a la pétoche de cette manifestation, assure un responsable syndical. Quand vous mettez les jeunes dans la rue, vous ne savez jamais comment cela va évoluer… »   Les organisateurs espèrent dépasser la barre des 20 000 participants et ainsi obtenir une réécriture du texteJusqu’à présent, les syndicats de médecins, généralistes notamment, avaient été les seuls à mener le combat contre le texte et sa mesure phare, la généralisation du tiers payant. Mais ni la fermeture de leurs cabinets, fin décembre 2014, ni la grève larvée de la télétransmission des feuilles de soins électroniques depuis le 5 janvier ne sont parvenues à faire plier Mme Touraine.Celle-ci a même réaffirmé le maintien de la généralisation du tiers-payant pour 2017, avant d’annoncer une baisse des tarifs des cliniques privées de 2,5 % pour 2015. « La ministre a fait beaucoup d’efforts pour que cette manifestation soit un succès, ironise Jean-Paul Hamon, le président de la Fédération des médecins de France (FMF). Mais ce qu’elle ne mesure pas, c’est le degré de révolte de la profession médicale. Les médecins n’ont plus rien à perdre. »Dimanche, les praticiens seront rejoints par d’autres professions libérales de santé. Le milieu ressemble à « une bouilloire en ébullition », selon un acteur historique du secteur. Si les représentants syndicaux se sont mis d’accord sur un slogan commun (« Non au projet de loi de santé – Tous unis pour la santé de demain »), le cortège va rassembler des attentes très diverses, et faire cohabiter des syndicats et des professions peu ou pas habitués à défiler côte à côte.Le casse-tête des franchises médicales« Agglomération de craintes »Certains demandent le retrait pur et simple du texte ; d’autres, sa réécriture totale ou partielle. Certains s’inquiètent d’une étatisation du système de santé, quand d’autres voient les risques de privatisation. « Il y a là une agglomération de craintes qui n’ont rien à voir les unes avec les autres, analyse Didier Tabuteau, titulaire de la chaire santé de Sciences Po. Ce double mot d’ordre montre une inquiétude très forte sur l’évolution du système de santé. » Pour Jean-Paul Ortiz, le leader de la CSMF, le principal syndicat chez les médecins libéraux, « Mme Touraine a réussi le tour de force de mettre tout le monde d’accord contre sa loi ».Tous les acteurs le reconnaissent : si la mobilisation s’annonce si forte dimanche, c’est en raison du « malaise » de la médecine libérale. « En 2004, la précédente loi de santé publique n’avait pas mis tout le monde dans la rue, rappelle Michel Chassang, qui a longtemps présidé la CSMF. Mais le monde de 2015 n’est pas celui d’il y a dix ans : la pression économique est plus forte, et la mise en place des agences régionales de santé est passée par là. Ces agences gagnent aujourd’hui du terrain sur l’Assurance-maladie et la politique de négociations conventionnelles. » Dans ce contexte, le tiers payant généralisé est devenu « un point de cristallisation qui masque des enjeux plus larges et plus structurels », souligne Patrick Hassenteufel, professeur de science politique à l’université de Versailles-Saint-Quentin.Marisol Touraine : « Le tiers payant s’imposera »Dimanche, chacun aura en tête ce qui est considéré comme la préférence de la ministre pour le secteur public et son choix de rétablir dans la loi la notion de « service public hospitalier ». La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), qui représente les cliniques, a annoncé qu’elle participerait au défilé pour « dénoncer la mise à mort de l’hospitalisation privée et de la médecine libérale ».Ce climat électrique a aussi une autre explication : les élections professionnelles à la fin de l’année. « Ceux qui les gagnent sont toujours ceux qui sont contre, pas ceux qui sont pour », rappelle un syndicaliste sous couvert d’anonymat, qui ajoute : « Et quand un gouvernement socialiste est au pouvoir, c’est toujours motivant ».« Le dialogue s’est résumé à de l’explication de texte. On continue de nous dire qu’on n’a pas compris le projet de loi »Mais cette échéance n’explique cependant pas tout. Le manque d’écoute de la ministre est régulièrement mis en avant. « On est arrivé à un stade important de crispation et d’exaspération avec elle, constate Mélanie Marquet, la présidente de l’Intersyndicat national des internes. Le dialogue s’est jusqu’à maintenant résumé à de l’explication de texte. On continue de nous dire qu’on n’a pas compris le projet de loi. » « Grande conférence santé »Chez les pharmaciens, les dentistes et les infirmiers, on regrette que seuls les médecins aient été invités à participer aux quatre groupes de travail mis en place le 20 janvier. « Quand on est sur une loi santé, on ne doit pas parler qu’aux médecins, on doit parler à tout le monde », fait valoir Gilles Bonnefond, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). De nombreux syndicalistes font état d’une ministre qui connaît bien ses dossiers, mais n’a pas le contact facile, certains la jugeant même rigide.Face au conflit qui s’éternise, Manuel Valls a annoncé, mardi, « une grande conférence santé pour tracer des pistes sur l’avenir à moyen terme de notre système de santé ». De quoi faire sourire, alors qu’avant la rédaction du projet de loi, un grand chantier de réflexion avait été lancé par le gouvernement, en février 2013. Le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, s’en est de nouveau pris au projet de loi, vendredi, à un peu plus d’une semaine des élections départementales. Sur France Info, il a dénoncé la « vision administrative de l’organisation de la santé » portée par la ministre de la santé, jugeant « très curieux cette volonté de fonctionnariser tous les médecins ».Pour Claude Pigement, ex-responsable de la santé au PS, cette politisation du dossier peut paradoxalement servir sa cause. « On est progressivement passé d’une loi technique, qui parlait peu à la population, à une loi politique qui, parce qu’elle est clivante, revient dans le schéma classique gauche-droite, explique-t-il. Et sur ce texte, Mme Touraine a toute la gauche derrière elle, dont les Verts et les communistes. Un soutien qui est une denrée rare dans les circonstances actuelles. »Laetitia ClavreulJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé En ce début d'année, le travail des lobbys de notaires a défrayé la chronique : 2 383 des 3 194 amendements au projet de loi Macron, du nom du ministre de l'économie Emmanuel Macron, étaient le fruit d'une vaste opération de lobbying.Les 174 députés signataires de ces amendements avaient en effet été aidés dans leur démarche par le Conseil supérieur du notariat. Travail de sape efficace puisque le dispositif d'encadrement des tarifs des professions du droit, disposition la plus menaçante de la loi selon les notaires, n'a finalement pas été intégré au texte.Cette activité de lobbying n'a été révélée que parce que, très agressive, elle a été dénoncée par plusieurs députés exaspérés. Le ministre avait par ailleurs dit avoir reçu des « menaces de mort de certains officiers publics ministériels », catégorie dont font partie les notaires.Lire : Le lobbying « sans précédent » des notaires contre la loi MacronQu'est-ce que le lobbying ?Le lobbying est une activité consistant à faire valoir au législateur un point de vue (technique ou idéologique) sur une question à laquelle le lobbyiste est intéressé. Le terme vient des couloirs (« lobby », en anglais) ou pièces attenantes à la Chambre des communes dans lesquels les groupes d'intérêt pouvaient venir discuter avec les parlementaires britanniques au XIXe siècle. Cette activité peut être le fait d'une entreprise, d'une corporation réunissant les acteurs d'un même secteur ou de citoyens unis par un intérêt commun (« non profit group », en anglais). Le terme utilisé est alors plutôt celui de « plaidoyer » tandis que les structures privées qualifient le lobbying de « relations institutionnelles » ou « affaires publiques ».Peu de barrières légales en FranceTransparency International rappelle sur son site que, « pendant la dernière campagne présidentielle, François Hollande s'est engagé à "encadrer le lobbying à tous les niveaux de la décision publique et faciliter la participation des citoyens et de la société civile" ».Un premier pas a été franchi, reconnaît l'association, avec la signature par les membres du gouvernement d'une charte de déontologie. Celle-ci pose comme règle la consultation des partenaires institutionnels et du grand public sur Internet et fait de l'open data une règle de gouvernement.Transparency International France souligne toutefois que cette charte « n'a pas de valeur juridique, que les modalités de contrôle n'ont pas été précisées et, enfin, qu’elle ne s'applique pas aux collaborateurs des ministres (ou dans des conditions qui ne sont pas connues) ».Concrètement, les lobbyistes peuvent aujourd'hui contacter comme ils le souhaitent un acteur public, l'inviter à déjeuner et lui soumettre des arguments sur un sujet en discussion au Parlement ou au gouvernement.Seules restrictions, pour accéder à certaines salles de l'Assemblée ou du Sénat, il faut s'inscrire sur un registre. Ainsi, depuis 2009, on obtient un badge pour circuler librement au Palais Bourbon en remplissant un formulaire assez succint, rendu public sur le site Internet de l'Assemblée. La procédure est la même pour le Sénat, mais on ne peut voir les déclarations que sur une période restreinte (lien vers un fichier .xls).Des lobbys efficacesPour améliorer cet effort de transparence, François Hollande a annoncé, lors de ses vœux aux corps constitués et aux bureaux des Assemblées, avoir confié à Michel Sapin, ministre des finances, l'élaboration d'un projet de loi qui devrait être présenté avant l'été.Nous n'avons pas obtenu davantage d'informations auprès du ministère. Mais le rapport Nadal (du nom du président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, Jean-Louis Nadal) pourrait inspirer la création d'un grand registre consultable sur Internet, réunissant toutes les démarches des « représentants d'intérêt », y compris auprès du gouvernement, et de façon obligatoire.Michel Sapin connaît bien le sujet du lobbying puisqu'il a promu une loi « à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques » il y a vingt ans – quand il était à Bercy, en 1993, sous Bérégovoy.Une loi Sapin 2 serait pourtant nécessaire car Bercy ne brille pas toujours par sa résistance aux arguments des lobbyistes. En octobre, après quelques jours de lobbying patronal intense, le gouvernement a décidé de renoncer à soumettre certains dividendes au paiement de cotisations sociales.De même, la taxe sur le trading haute fréquence a fini par être abandonnée : le rapporteur de la commission des finances, auteur de l'amendement qui introduisait cette taxe (Christian Eckert, aujourd'hui secrétaire d'Etat au budget) ayant retiré son texte après une bronca de la corporation financière. La taxe sur les transactions financières a également été torpillée par Bercy et repoussée aux calendes bruxelloises.Lire notre enquête : Comment les lobbys détricotent la taxe sur les transactions financièresQuant à la loi de séparation des activités bancaires (afin d'isoler les activités les plus risquées), elle a été vidée de sa substance : Christophe Nijdam, secrétaire général de l'association Finance Watch, estime ainsi que l'impact de la loi française représentait moins de 0,5 % du chiffre d'affaires des banques concernées.Une activité qui concerne tous les bords politiquesL'influence des lobbyistes concerne tous les groupes politiques : les députés du groupe communiste avaient déposé un amendement pour s'opposer au passage en open data d'Infogreffe (amendement finalement non soutenu). Cet amendement reprenait les termes mêmes qu'avait employés Florian Pochet, directeur du groupement d'intérêt économique Infogreffe dans nos entretiens.Autre exemple, lors de la discussion du projet de loi contre le terrorisme, qui impliquait de mettre à contribution les fournisseurs d'accès à Internet, ces derniers se sont activés pour arrondir les angles de l'article les concernant, notamment en envoyant des amendements clé en main repris tels quels par certains députés.Lire : Loi antiterrorisme : les lobbys des télécoms ont l'oreille des députésPour Tangui Morlier, administrateur du collectif Regards citoyens, « la grande majorité des amendements viennent des administrations de l'Etat ou des lobbys », et ce dans tous les domaines du législateur : « Les parlementaires, qui disposent de ressources humaines limitées, n'ont pas les moyens d'écrire des amendements qui tiennent la route juridiquement. »« Dans une démocratie, ajoute-t-il, il est normal que les entreprises fassent part de leur point de vue. Mais il faudrait plus de transparence, et que députés et sénateurs cessent de faire perdurer le mythe d'un parlementaire qui écrit lui-même ses amendements. »En Europe, la question de l'encadrement du lobbying progresse : l'instauration de nouvelles règles de transparence par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a permis au registre de s'enrichir de nouvelles déclarations. C'est encore trop peu : le registre européen comptait environ 8 000 entités enregistrées au 13 mars sur les 30 000 lobbys estimés à Bruxelles.Lire (édition abonnés) : Bruxelles, paradis des lobbysLe Québec, modèle de transparenceLa province canadienne a la législation la plus avancée en matière d'encadrement du lobbying : depuis 2012, un commissaire au lobbying peut conduire des enquêtes et prononcer des sanctions pénales en cas de manquement à la loi. Cette dernière oblige à inscrire sur un registre non seulement son nom et son organisation mais aussi les personnes visées par ce lobbying et la position qui sera défendue. En outre, il est interdit à un fonctionnaire d'exercer des activités de lobbying auprès des institutions avec lesquelles il était en relation pendant les deux années qui suivent sa sortie de fonction.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof (Marseille - correspondance) Il n’y aura finalement aucun représentant de l’Union des démocrates musulmans français (UDMF) aux élections départementales des 22 et 29 mars. Bruno Perez et Houria Medjbar, les deux candidats de ce micro-parti dans le canton Marseille 1, ont déposé jeudi 12 mars un courrier à la préfecture des Bouches-du-Rhône pour annoncer qu’ils « suspendaient » leur action et « ne déposeraient pas de bulletins de vote » dans les bureaux le 22 mars. Alors que la direction de l’UDMF, créée en 2012, avait annoncé, le 12 février, sa présence inédite « dans sept ou huit cantons » sur l’ensemble du territoire, ce binôme marseillais était le seul à avoir réellement fait acte de candidature. Une expérience très éphémère.Un fils de pieds-noirs candidat sous l’étiquette « musulmans de France »« Nous avons confondu vitesse et précipitation », estime Bruno Perez, qui évoque aussi « des problèmes de santé personnels » pour expliquer son désistement. Le candidat de l’UDMF dénonce également de très mystérieuses « pressions », dont il ne veut pas donner les détails, tout en reconnaissant ne « pas en avoir été directement victime ».« La direction de notre parti est informée, assure-t-il. La décision a été collégiale, nous sommes tous dans le même état d’esprit. » « Il n’y a rien à dire de plus », confirme, expéditive, sa colistière Houria Medjbar.Peu connusLa candidature de M. Perez avait soulevé de nombreuses interrogations à Marseille. Gaulliste auto-affirmé, ancien du RPR et candidat du Rassemblement pour la France de Charles Pasqua en 2001, ce pied-noir de 52 ans né en Algérie, dit s’être converti à l’islam il y a sept ans. Il a expliqué au Monde avoir été contacté « trois semaines avant le dépôt de candidature » par l’UDMF, parti dont il « ne connaissai(t) pas, jusqu’alors, l’existence ».Dans la communauté musulmane de Marseille, les noms de M. Perez et Mme Medjbar semblent également très peu connus. « Depuis le début de la campagne, nous ne les avons jamais vus sur le terrain, s’étonne encore Benoît Payan, candidat PS dans ce canton très disputé du centre-ville de Marseille. On ne peut que se dire que leur candidature était téléguidée… Mais par qui ? » Face aux très nombreux doutes qui entourent son expérience éphémère, Bruno Perez assure de sa bonne foi. Et promet qu’il sera « présent lors de prochains scrutins avec l’UDMF ». Le communiqué de l'UDMFGilles Rof (Marseille - correspondance)Journaliste au Monde Lucie Soullier Ils accompagnent les scrutins électoraux comme l’orage avant la tempête. Les sondages sur les intentions de vote des Français se succèdent à l’approche des départementales des 22 et 29 mars. Avec le Front national en tête, le plus souvent.Mais alors, à quoi bon voter ? Pourquoi ne pas calquer les résultats sur les travaux des sondeurs ? Pour une raison simple : les sondages ne sont pas des prédictions. « On l’écrit noir sur blanc sur tous nos rapports », soupire Frédéric Dabi, directeur général de l’IFOP. Les résultats peuvent donc venir les contredire.Lire le décryptage : Comment juger de la pertinence d’un sondage ?A quoi sert un sondage, si ce n’est à prévoir les résultats ? « C’est une information comme une autre, pour M. Dabi. Cela sert à établir un rapport de force à un moment donné. » Autrement dit, plus on s’approche de l’élection, plus il a de chances de donner le bon résultat.Le sondage est d’autant plus fiable que l’échantillon est représentatif, les réponses des personnes interrogées devant ensuite être « redressées » en fonction des différences observées aux élections précédentes entre leurs réponses et les résultats réels. Les sondeurs ont donc besoin que vous alliez voter pour tenter de savoir ce que vous allez voter la prochaine fois. Vous suivez ?Le taux de chômage comme indicateurDes chercheurs en économie proposent une alternative qui permettrait de connaître la tendance d’un scrutin plus tôt que les sondages. Ni cartomancie ni lecture dans le marc de café, mais des modèles qui partent de l’idée que « les électeurs considèrent les élections comme un référendum sur la gestion des sortants », explique Christine Fauvelle-Aymar, maître de conférences à l’université de Tours. S’ils sont satisfaits, ils le reconduisent, sinon, ils votent pour l’opposition.Pour savoir comment les électeurs vont se comporter, ces modèles politico-économiques prennent en compte, outre les élections passées, le taux de chômage − reflet de la situation économique − et la popularité du pouvoir en place. Le « modèle de l’Iowa », développé par Mme Fauvelle-Aymar et Michael S. Lewis Beck, avait ainsi réussi à prévoir la défaite de la droite aux législatives de 1997.Maître de conférences à l’université Paris-Sud, Véronique Jérôme-Speziari a développé un modèle similaire avec Bruno Jérôme, également maître de conférences spécialiste en économie publique, qu’ils détaillent sur leur site ElectionScope. Appliqué aux départementales, il place l’opposition (droite, centre, FN) à 57,7 % des voix au premier tour, avec une marge d’erreur qui s’étale de 56,4 à 59 %. Le FN seul monterait à 26 %.Le couple de chercheurs s’est également risqué à une analyse par département, pronostiquant ceux qui vont basculer à droite, ceux qui resteront à gauche et ceux où le match sera serré. Résultat : le bleu domine.Quant aux prévisions par canton, n’y comptez pas. Ceux-ci ayant été modifiés, il faudrait reprendre les résultats des précédentes élections dans chaque bureau de vote pour recréer le passé sur les nouveaux cantons. Un casse-tête qui explique que personne ne s’y soit aventuré.Le facteur FNMais cette méthode probabiliste fonctionne-t-elle vraiment ? Si l’exercice est salué, même par Frédéric Dabi, pour qui « tout travail d’analyse est un apport au débat politique », quelques critiques pointent ses limites.Pour Christine Fauvelle-Aymar, « aujourd’hui, le vote FN est trop fort pour le fusionner à la droite et considérer ces deux oppositions comme un bloc homogène. On est entré dans un système tripartite ». Or le modèle se base sur une hypothèse bipartisane : l’électeur reconduit la majorité ou la sanctionne en votant pour l’opposition. Un postulat qui reste défendable pour Véronique Jérôme-Speziari, car le FN n’est pas un parti de gouvernement et que « le bloc centre plus droite est encore plus fort que le FN ».Bruno Cautrès, chercheur du CNRS au Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, est quant à lui gêné par les variables locales oubliées, comme le nombre de binômes qui se présentent, les divisions à l’intérieur des camps, l’ancrage territorial des candidats…Mais « leur approche est intéressante en complément d’autres modèles explicatifs », soutient ce spécialiste des élections et du vote. Notamment car elle pointe l’aspect national d’une élection locale qui arrive, à quelques mois près, à la moitié du mandat de François Hollande. « Les électeurs, notamment de gauche dans ce cas, profitent des élections de mi-mandat pour sanctionner le pouvoir exécutif, mais reviennent dans leur camp à l’échéance nationale », précise-t-il. Un vote « sanction » dont la majorité avait déjà fait l’expérience aux élections municipale et européenne.Sur Twitter, « toute publicité est une bonne publicité »Ce qui « amuserait » Mme Fauvelle-Aymar, quant à elle, serait de créer un modèle qui tient compte de l’offre politique locale, du nombre de partis de droite et de gauche face au FN. « Si elle avait le temps », s’empresse-t-elle d’ajouter.Internet pourrait-il lui en faire gagner ? Des chercheurs s’intéressent depuis quelques années au potentiel de Google et des réseaux sociaux dans la prévision électorale.Des études qui paraissent biaisées d’avance. D’une part, car les internautes ne sont pas représentatifs de l’ensemble de l’électorat, et qu’il semble difficile de faire le tri entre les recherches sur Google, afin de déterminer lesquelles pèsent concrètement sur le vote. Il en va de même pour les propos ironiques sur Twitter. Pourtant, ces études donnent parfois les bons résultats. Des économistes de Glasgow avaient ainsi prédit, cinq jours avant le référendum de septembre 2014, que le oui à l’indépendance écossaise ne récolterait que 45 % des voix.Autre exemple : en 2010, des chercheurs de l’université de l’Indiana avaient prévu les résultats de 404 des 435 élections au Congrès américain. Et ce en se basant simplement sur un échantillon de 542 969 tweets mentionnant un candidat démocrate ou républicain. L’un d’eux, le professeur de sociologie Fabio Rojas, expliquait alors dans le Washington Post que ce qui importait n’était pas que les gens parlent du candidat en bien, mais simplement qu’ils en parlent.« Si les gens parlent de vous, même en mal, c’est un signal qu’un candidat est sur le point de gagner. L’attention accordée aux vainqueurs crée une situation dans laquelle toute publicité est une bonne publicité. »Simple hasard ou potentiel réel de prédiction ? Reste à trouver un poulpe capable de dire à quelle étude se fier. Ou à attendre le 29 mars.Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.03.2015 à 17h03 • Mis à jour le03.03.2015 à 17h16 | Alice Fabre La loi sur la transition énergétique, adoptée en octobre à l'Assemblée nationale, a été votée mardi 3 mars par le Sénat. Entre autres changements (réduction de la part du nucléaire repoussée, rénovation énergétique des bâtiments accélérée…), le sénateur UMP Christian Cambon a introduit un amendement qui rétablirait la légalité des coupures d'eau en cas d'impayés, mesure qui avait été interdite en 2013.Lire : Transition énergétique : comment le Sénat a changé la loiQue dit la loi actuelle ?En France, la loi Brottes votée en avril 2013 interdit aux distributeurs de couper l'eau aux consommateurs qui ne paient pas leurs factures. La loi précise :« En cas de non-paiement des factures, la fourniture d'énergie, d'eau ainsi que d'un service téléphonique restreint est maintenue jusqu'à ce qu'il ait été statué sur la demande d'aide. »L'objectif du texte est de protéger les personnes qui connaissent des difficultés financières et de privilégier d'autres moyens de recours en cas d'impayés.La reconnaissance de l'accès à l'eau courante comme droit fondamental remonte aux années quatre-vingt-dix en France. En juillet 1992, la loi réformant le revenu minimum d'insertion (RMI) assurait à « toute personne ou famille éprouvant des difficultés particulières du fait d'une situation de précarité » le « droit à une aide de la collectivité pour accéder ou préserver son accès à une fourniture d'eau et d'énergie ».Puis, en novembre 1996, est signée la charte solidarité-eau, qui met en place des commissions pour aider les particuliers à s'acquitter de leurs factures d'eau. Le droit à l'eau potable est définitivement inscrit dans la loi française en décembre 2006. A leur tour, les Nations unies reconnaissent ce droit fondamental en juillet 2010.De plus, la loi Brottes prévoit la mise en place d'un tarif social de l'eau. Un dispositif expérimental que les collectivités locales volontaires peuvent instaurer pendant cinq ans. Il s'agit d'aides sociales au paiement de la facture d'eau ainsi qu'une tarification progressive selon les revenus ou le nombre de personnes composant le foyer.Lire en édition abonnés : Les coupures d'eau en cas d'impayés devraient désormais être évitéesL'amendement polémiquePourtant, le Sénat souhaite faire machine arrière. Lors de l'examen de la loi sur la transition énergétique en février, un amendement remettant en cause cette interdiction a été adopté.« Le présent amendement corrige une erreur résultant des dispositions adoptées dans le cadre de la loi n° 2013312 du 15 avril 2013 visant à préparer la transition vers un système énergétique sobre et portant diverses dispositions sur la tarification de l'eau et sur les éoliennes, et qui contrevient à l'intention du législateur. »L'amendement a été déposé par le sénateur UMP Christian Cambon, qui est aussi vice-président du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (le Sedif), un important distributeur d'eau.Il considère que la loi de 2013, qui interdit les coupures d'eau pour toutes les résidences principales, sans distinction de revenus, inciterait les consommateurs à ne pas payer leurs factures.Christian Cambon assure ainsi qu'au Royaume-Uni, où les coupures d'eau sont aussi interdites, les impayés ont été multipliés par cinq, ce qui aurait conduit à une hausse de 3 % des tarifs pour l'ensemble des usagers.Pour faire la différence entre les personnes en situation précaire et les mauvais payeurs volontaires, l'amendement prévoit toutefois de maintenir l'interdiction des coupures d'eau pour « les familles en difficulté tout au long de l'année ». Mais le texte ne dit pas quels sont les critères pour être qualifié de « famille en difficulté ».En revanche, l'amendement ne remet pas en cause l'expérimentation du tarif social de l'eau, et souhaite au contraire effectuer un bilan avant de « dégager des solutions généralisables ».Le revirement de Ségolène RoyalLa ministre de l'écologie Ségolène Royal a soutenu le texte déposé par le sénateur Cambon, affirmant « qu'on ne pouvait pas laisser appliquer un système qui privilégie le non-paiement systématique ».L'association de défense des consommateurs CLCV est montée au créneau. Dans une lettre datée du 27 février et adressée à la ministre, sa présidente Reine-Claude Mader demande le retrait de l'amendement Cambon qui constitue, avertit-elle, « un réel retour en arrière ». L'association note qu'aujourd'hui seul 1 % des factures d'eau restent impayées.Mardi matin, Ségolène Royal a effectué un revirement sur la question en annonçant sur Twitter qu'il n'y aurait « aucun recul » sur la question de l'accès à l'eau et que le texte serait « rétabli ».Je tiens à rassurer sur la question de l'accès à l'eau. Après expertise, j'annonce qu'il n'y aura aucun recul et que le texte sera rétabli.— Ségolène Royal (@RoyalSegolene)require(["twitter/widgets"]);Et maintenant ?Après avoir été adoptée au Sénat, la loi sur la transition énergétique va repartir à l'Assemblée nationale. Une commission mixte paritaire (CMP) va alors être mise en place pour aboutir à une version commune du texte entre sénateurs et députés. Car outre la partie sur les coupures d'eau, le Sénat a modifié le texte initial sur d'autres sujets (baisse de la consommation énergétique, conditions d'implantation des éoliennes…).En cas d'échec en commission, c'est l'Assemblée nationale qui aura le dernier mot, et l'amendement sur les coupures d'eau ne sera donc pas retenu.Que se passe-t-il en cas de non-paiement ?Les factures d’eau doivent être réglées dans un délai de quatorze jours. Si le particulier bénéficie d’une aide du fonds solidarité logement, le délai est rallongé de 15 à 30 jours. En cas de non-paiement de la facture, le fournisseur doit informer le client par courrier qu’il peut saisir à tout moment le fonds de solidarité pour le logement. Si la facture reste impayée, le fournisseur peut envoyer une mise en demeure au client, puis saisir la justice pour demander au juge une injonction de payer. Le particulier peut alors soit s’acquitter du paiement, soit contester cette injonction devant la justice. Ce sera alors au juge de trancher.Alice FabreJournaliste au Monde 03.03.2015 à 13h01 • Mis à jour le03.03.2015 à 15h43 Lors de sa rencontre avec des responsables musulmans à la grande mosquée de Strasbourg, mardi 3 mars, le premier ministre, Manuel Valls, a expliqué vouloir s'attaquer au « défi » de « tout ce qui retarde un islam de France », même si celui-ci est déjà une « réalité ».« Je souhaite agir, nous souhaitons agir. (…) Et nous souhaitons que tout le monde, vous les premiers, voie la profondeur des problèmes qu'il faut aujourd'hui traiter. » « Les choses petit à petit se structurent. Des mosquées plus grandes, plus dignes, se sont construites », a souligné le premier ministre. « A présent, c'est le champ de la formation qu'il faut investir. (…) Et l'Etat veut y mettre des moyens », a affirmé le chef du gouvernement, qui devait ensuite préciser ce point lors d'une visite à l'université de Strasbourg.« Dangers majeurs pour la république »L'extrémisme islamiste et l'extrême droite sont deux « dangers majeurs pour la République » qui se « nourrissent l'un l'autre », a déclaré Manuel Valls. « Il ne faut pas se cacher des défis auxquels nous faisons face. La montée des populismes, la montée de l'extrême droite, en Europe et dans notre pays, s'alimentent bien sûr aussi de la montée du djihadisme, du terrorisme et de l'extrémisme radical. » « La seule réponse, la seule, à ces deux dangers qui se nourrissent l'un de l'autre (…) c'est la République. La seule réponse, c'est la laïcité, c'est l'éducation, c'est l'université, c'est le savoir, c'est l'intelligence, c'est la capacité de vivre ensemble », a poursuivi le premier ministre.Dans le cadre de l'annonce de la création d'une nouvelle « instance de dialogue » avec l'islam de France, le gouvernement a annoncé son intention de porter à douze, contre six actuellement, le nombre des établissements (dont celui de Strasbourg) dispensant des formations à la laïcité, pour les responsables religieux notamment.« La question des financements« Prolongeant des propos tenus au Sénat à la mi-février, Manuel Valls a dit vouloir « traiter la question des financements » de la construction de mosquées en France.« Je souhaite, et nous souhaitons, que des solutions existent en France lorsque des responsables cultuels cherchent un soutien et des moyens pour construire un lieu de culte ou un centre culturel. Je souhaite que ce réflexe consistant à demander le soutien d'Etats étrangers se perde. (…) Il y a en France toutes les énergies et les ressources nécessaires au développement de l'islam. »Le premier ministre était accompagné de la ministre de l'éducation, Najat Vallaud-Belkacem, et du ministre de l'intérieur et des cultes, Bernard Cazeneuve, chargé du nouveau plan du gouvernement concernant l'islam en France.Lire (édition abonnés) : Manuel Valls remet en chantier l’organisation du culte musulman Jean-Baptiste Chastand S’il ne recule pas encore officiellement, le gouvernement se ménage en tout cas de plus en plus ouvertement la possibilité de le faire. Dispenser les patients d’avancer le prix de leur consultation chez le médecin est une des principales promesses électorales de François Hollande. L’abandonner face à l’opposition des syndicats de médecins signifierait un nouveau renoncement sur une mesure symbolique pour la gauche.Marisol Touraine, la ministre de la santé, est montée au créneau lundi pour démentir cette information publiée lundi 2 mars par Les Echos. Selon la ministre, il n’y aurait « ni recul ni renoncement ». Toutefois, selon d’autres sources proches de ce dossier, face à la complexité de la mise en œuvre de cette mesure, toutes les pistes de réflexion seraient bel et bien désormais sur la table. Pour preuve, la ministre s’est bien gardée de répéter que cette généralisation interviendrait quoi qu’il arrive en 2017, comme s’y était engagé M. Hollande. Lequel avait déjà prévenu, lors de sa conférence de presse du 6 février : « Le tiers payant ne sera mis en place que si un mécanisme simple est trouvé pour les professionnels de santé. »Les syndicats de médecins jugent la mesure inapplicable pour les petits cabinets. Ils comptent manifester le 15 marsPour trouver une solution, un groupe de concertation a été lancé en janvier, et doit se conclure juste après le début de l’examen du projet de loi santé à l’Assemblée, prévue le 17 mars. Les syndicats de médecins sont ressortis de la dernière réunion de ce groupe, jeudi 26 février, renforcés dans leur conviction que la mesure est inapplicable pour les petits cabinets et déterminés à appeler à manifester le 15 mars. « Rien que sur la Sécurité sociale de base, il y a beaucoup de problèmes de continuité des droits entre régimes, de passage d’une caisse à l’autre, de carte Vitale à refaire ou d’erreurs des caisses. Et on n’a pas encore parlé des complémentaires », assure Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, principal syndicat de médecins et opposé par principe à la mesure.« Les politiques nous accusent d’avoir pris une position idéologique, mais ils n’avaient pas conscience que le dossier est aussi fragile », abonde Claude Leicher, président du syndicat de médecins généralistes MG France, qui dit ne pas être contre le tiers payant. « Mais pour faire un tiers payant qui marche, il faudrait faire un régime universel et unifié d’assurance-maladie, selon lui. Or on n’a pas entendu parler du début d’une telle réforme. » Problème : si les médecins sont souvent accusés de corporatisme, on admet – même au sein de la majorité – que certains de leurs arguments ne sont pas totalement dénués de bon sens. « Le tiers payant est très complexe à mettre en œuvre », convient notamment Olivier Véran, futur rapporteur PS du projet de loi santé à l’Assemblée.Un « groupement unifié » ?Le principal souci est notamment l’articulation des remboursements entre régime de base et régimes complémentaires. Les médecins s’inquiètent d’avoir à faire des démarches auprès d’un trop grand nombre d’acteurs pour être certains d’être payés. Selon eux, ces procédures coûtent cher en temps et en argent aux pharmaciens, qui assurent déjà le tiers payant. Un peu moins de 2 % des actes ne seraient jamais payés. Pour les rassurer, la Mutualité française promet qu’elle est en mesure de mettre en place d’ici à 2017 un groupement unifié qui garantirait automatiquement les droits des patients et le remboursement de leurs médecins.Mais, même au sein de l’assurance-maladie, on doute de la constitutionnalité et de l’agenda d’un tel groupement. De quoi justifier un éventuel repoussement de la généralisation de la mesure après 2017, en passant d’abord par une application pour les étudiants par exemple. « Si c’est remis à 2018, c’est-à-dire après la présidentielle, tout le monde éclaterait de rire, s’inquiète toutefois un proche de Mme Touraine. Et politiquement, Hollande sait bien que la loi santé va être votée par les frondeurs et rassemblera toute la gauche. C’est une denrée rare actuellement. »François Hollande fixe ses conditions sur le tiers payantJean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.03.2015 à 07h50 • Mis à jour le03.03.2015 à 12h25 | Audrey Fournier  Alors qu'une série de sondages crédite le parti d'extrême droite d'intentions de vote sans précédent, le Front national (FN) aborde les élections départementales des 22 et 29 mars avec une grande confiance.Un nombre inédit de candidatsSelon les chiffres compilés par le ministère de l'intérieur, le FN sera présent dans pas moins de 1 909 cantons (métropoles et outre-mer), soit environ 95 % des circonscriptions, contre seulement 1 035 en 2008. C'est la première fois que le FN présente autant de ses membres à l'épreuve des urnes. Lire : Départementales : le FN fait cantons pleinsParmi les candidats frontistes, beaucoup sont des conseillers municipaux, élus à la faveur des élections municipales de 2014. Cette présence massive, si elle ne débouche pas forcément sur un basculement du canton, voire plus, devrait conférer à un certain nombre d'entre eux la possiblité de jouer les « faiseurs de rois », et leur permettre de peser davantage sur la vie politique locale, à travers les départements. Un changement de cap stratégique qui était déjà palpable pendant les municipales et qui consiste à recentrer les efforts du FN sur les élections locales et l'implantation en milieu rural.Des sondages favorablesLa série d'études qui entrevoit un large succès du FN ne relève pas du sursaut momentané. Dernier en date, un sondage Odoxa pour Le Parisien donne un tiers des votes au premier tour en faveur des candidats du parti de Marine Le Pen. Même si le nombre de voix exprimées ne se traduira pas forcément en nombre de conseillers départementaux élus, scrutin majoritaire oblige, ces études traduisent un phénomène de fond, estiment les sondeurs.« Dans le Doubs par exemple, le FN a progressé entre les deux tours de la législative partielle, c'est-à-dire qu'il a pris des voix à la fois chez les abstentionnistes et chez les éliminés du premier tour, explique Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et Stratégies d'entreprise à l'IFOP. Et il progresse quel que soit l'adversaire. » Lire l'analyse : Les leçons du « séisme souterrain » du vote FN lors de l'élection législative partielle du DoubsJoël Gombin, politologue spécialiste de la stratégie électorale du FN, tient cependant à relativiser ces lectures de l'opinion : « On assiste depuis plusieurs années à une dynamique favorable au FN. Mais on ne sait pas vraiment si elle est endogène : les sondages ne font-ils qu'enregistrer un mouvement qui existe bel et bien, ou est-ce que cet outil de mesure participe à alimenter la vague ? »Même prudence du côté d'Alexandre Dezé, maître de conférences en sciences politiques à l'université Montpellier-I, qui prévenait dès décembre dans une tribune que certains sondages ne prenaient pas assez en compte la nature de l'élection en question. « Quelle est la valeur des résultats d'un sondage qui cherche à mesurer des intentions de vote pour un scrutin dont les singularités sont en l'occurrence complètement ignorées ? On ne peut que regretter cette tendance désormais systématique à la surenchère sondagière et médiatique autour du parti : (...) elle contribue à surévaluer l'importance politique du FN en laissant à penser, par exemple, qu'il se trouverait désormais "aux portes du pouvoir", alors qu'il n'a que 2 députés sur 577, 2 sénateurs sur 348, environ 1 500 conseillers municipaux sur 520 000, etc. »Jérôme Fourquet de l'IFOP répond néanmoins que les projections sur le FN sont plus faciles à établir au niveau national, car le parti aligne des candidats à peu près partout.Lire : Comment juger de la pertinence d'un sondage ? Lire aussi : Marine Le Pen en tête en 2017, des sondages à lire avec prudenceLe FN grignote des voix à droiteContrairement à ce que laisse entendre la reprise de la formule « FNPS » par Nicolas Sarkozy dans Le Figaro du 2 mars, la porosité entre électeurs du FN et électeurs de la droite traditionnelle est de plus en plus marquée.Selon le baromètre 2015 d'image du FN, réalisé par TNS Sofres pour France Info, Le Monde et Canal+, 50 % des sympathisants UMP interrogés souhaitent des « alliances au cas par cas, au plan local » avec le FN pour le scrutin de la fin mars. C'est 10 points de plus qu'il y a un an – la question portait alors sur les municipales. 43 % souhaitent même un « accord électoral national » entre les deux partis de droite.Dans un climat d'abstention marquée, le FN se retrouve par ailleurs avantagé, grâce à un électorat mieux mobilisé, qui fait massivement le déplacement aux urnes.  Lire aussi : Le Front national séduit de plus en plus à droite Des départements peuvent être remportésIl n'est pas du tout certain que le FN parvienne à mettre la main sur un département. Mais il peut raisonnablement espérer conquérir le Var – où le parti a remporté plusieurs villes lors des municipales – le Vaucluse et le Pas-de-Calais. Dans ce dernier, le report des voix UMP, faible dans ce département, devra se faire en faveur du FN pour que celui-ci l'emporte. Le FN pourrait également se maintenir au second tour dans tous les cantons de l'Aisne, ainsi que dans une partie de ceux de l'Oise.  Lire aussi : L’extrême droite se déchire dans le VaucluseDes obstacles importantsPour préparer l'échéance, le FN a dû trouver des solutions pour combler le manque de cadres intermédiaires, résultat du retard pris dans la préparation des élections locales. Le nombre de candidats présentés pour les 22 et 29 mars laissent imaginer les efforts consentis par le parti pour aller chercher des candidats, au risque de se retrouver avec des personnalités ingérables.Plusieurs candidats (Mikaël Pinton à Vitré, Jonathan Vivien à Arras, par exemple) risquent l'exclusion du parti pour des propos racistes ou injurieux. Par ailleurs, la nature de cette élection, peu idéologique car très liée aux enjeux locaux, a tendance à favoriser les notabilités locales. Or les candidats présentés par le FN sont généralement peu connus.  Dans le Vaucluse, dont Marion Maréchal-Le Pen est députée et où le FN réalise des scores importants, la Ligue du Sud de Jacques Bompard (ex-cadre du FN et maire d'Orange) pourrait par exemple venir jouer les trouble-fête. Lire aussi : Le FN se prépare aux batailles électorales de 2015Audrey Fournier Journaliste Nouvelles TechnologiesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard, Elvire Camus et Alice Fabre A trois semaines des élections départementales, Nicolas Sarkozy lance l'offensive contre le Parti socialiste et contre le gouvernement, dans un entretien au Figaro du lundi 2 mars.Lire : Nicolas Sarkozy contre-attaque sur le terrain économiqueL'ancien président de la République tire un bilan catastrophiste de son successeur François Hollande, en citant des chiffres en pagaille. Quitte, parfois, à utiliser des raccourcis ou à avoir la mémoire courte.Chômage : l'amnésieCe qu'il a dit :« La baisse de 19 100 chômeurs à la fin du mois de janvier dans la seule catégorie A n'est rien comparée à la hausse de 193 400 chômeurs enregistrée au cours de la seule année 2014 et à celle des quelque 590 000 chômeurs supplémentaires depuis l'élection de François Hollande en mai 2012. » Pourquoi c'est trompeurEn pointant le mauvais bilan de François Hollande dans sa lutte contre le chômage, Nicolas Sarkozy cherche, en creux, à valoriser le sien… qui n'est pas plus flatteur.Malgré une baisse du chômage en ce mois de janvier, le gouvernement socialiste n'est pas parvenu à réduire de manière durable le nombre de demandeurs d'emploi. Fin 2014, ces derniers, en catégorie A (sans aucune activité), étaient 189 000 de plus que fin 2013, soit un chiffre proche de ce qu'évoque Nicolas Sarkozy. Depuis l'élection de François Hollande, en mai 2012, ils sont 558 400 de plus – et non 590 000 comme l'affirme M. Sarkozy. Les chiffres donnés par l'ancien chef de l'Etat sont donc globalement exacts, ou tout du moins dans le bon ordre de grandeur.Mais ce qu'il ne dit pas, c'est que son propre bilan n'est pas meilleur. Entre mai 2007, date de l'élection de M. Sarkozy à l'Elysée, et janvier 2010 (pour reprendre une période similaire à celle retenue pour le bilan de François Hollande), le nombre de demandeurs d'emploi sans activité avait augmenté de 520 700. Soit un ordre de grandeur assez semblable. Au terme du quinquennat, en mai 2012, les chômeurs de catégorie A étaient 783 300 de plus qu'en mai 2007.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1425295070511 .graphe").css("height", 450)$("#container_1425295070511 .title").empty()if ("Evolution du chômage depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007"!= ""){Evolution du chômage depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007")}$("#container_1425295070511 .subtitle").empty()if ("Nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A en France métropolitaine"!= ""){Nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A en France métropolitaine")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1425295070511 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/xls/ser_nat_CVS-NZE88.xls", _blank ); 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Cela s'est traduit par des hausses d'impôts importantes dans les budgets successifs de ces dernières années. Ainsi, plus de 40 milliards d'euros de hausses d'impôts ont été votées, pour les entreprises et les ménages, depuis 2012.Mais la tendance à la hausse des impôts avait été initiée… pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. En 2011, les plans de rigueur élaborés par le gouvernement Fillon ont conduit à 16 milliards d'euros de hausse cette année-là, à 13 milliards d'euros en 2012 et 1,8 milliard en 2013, selon le rapport sur les prélèvements obligatoires publié chaque année en annexe du budget.Dépenses publiques : un niveau jamais atteintCe qu'il a dit« C'est encore la première fois que les dépenses publiques représentent 57 % du PIB et les prélèvements obligatoires 45 %. L'écart par rapport aux autres pays européens est devenu énorme : 7 points de PIB (...) par an d'écart en matière de dépenses publiques par rapport à la moyenne européenne et près de 8 points de PIB en matière de prélèvements obligatoires. »C'EST VRAI MAIS...Comme le souligne Nicolas Sarkozy, c'est effectivement la première fois que les dépenses publiques atteignent un niveau aussi important, à 57 % du PIB. Mais la tendance n'est pas nouvelle : elles ont augmenté entre 2007 et 2012, quand M. Sarkozy était au pouvoir – avec toutefois une parenthèse de deux années de baisse en 2010 et 2011 (– 0,8 % au total). Sous la présidence Hollande, les dépenses publiques ont continué à progresser.M. Sarkozy dit vrai quand il parle d'un écart de 7 points du PIB par rapport à la moyenne européenne. Depuis 2009, la part des dépenses publiques de la zone euro reste stable (autour de 50 % du PIB). La France continue donc de creuser l'écart.Les prélèvements obligatoires (impôts, taxes, cotisations), eux non plus, n'ont jamais été aussi élevés, à 44,7 % du PIB en 2013. Mais l'ancien chef de l'Etat semble oublier qu'il a contribué à cette hausse progressive pendant qu'il était président. Ainsi, après une sensible baisse de 40,7 milliards d'euros entre 2008 et 2009 (notamment due à l'effet de la crise et à la récession en France cette année-là), les prélèvements obligatoires ont de nouveau augmenté à partir de 2009 pour atteindre 43,7 % du PIB en 2012. Cela a représenté une hausse de 94,4 milliards d'euros entre 2007 et 2012.Il est difficile de comparer les chiffres des prélèvements obligatoires en France et au niveau européen. L'institut européen de statistique Eurostat a une méthode de calcul différente qui aboutit à un niveau de prélèvement légèrement supérieur que celui de l'Insee (47 %). Avec cette source, la France se situe 7 points au-dessus que la moyenne européenne (40,6 %), comme le dit M. Sarkozy.De plus, les comparaisons internationales des prélèvements obligatoires sont toujours délicates. D'une part, la stricte étude de ce paramètre ne tient pas compte des systèmes sociaux spécifiques à chaque pays (sécurité sociale, retraite, etc.), et d'autre part l'Etat a d'autres moyens d'intervenir que l'impôt ou les cotisations, comme le recours à l'emprunt.La loi Macron n'en fait pas assez pour les entreprisesCe qu'il a dit :Nicolas Sarkozy fustige également la loi sur l'activité et la croissance, dite « loi Macron » du nom du ministre de l'économie. Il juge que ce texte ne permettra « [pas] d'augmenter la croissance » et ironise sur une loi trop anecdotique et pas assez en faveur des entreprises :« Les chefs d'entreprise ont besoin de baisses massives de charges et le gouvernement leur parle de la libéralisation du transport en autocar. Cherchez l'erreur. »Pourquoi c'est exagéréLa loi défendue par le ministre Emmanuel Macron, dont l'objectif est de déverrouiller les règles qui empêchent l'initiative, la concurrence et la baisse des prix, comporte plusieurs volets favorables aux entreprises, comme la simplification du droit au licenciement. L'article 101, consacré à cette réforme, précise que les indemnités données aux salariés dans le cadre de plans sociaux devront désormais être proportionnelles aux moyens de l'entreprise en difficulté et non plus aux moyens du groupe auquel cette entreprise appartient. Or, une société en redressement ou en liquidation dispose par définition de très peu de moyens, ce qui réduit presque systématiquement les indemnités aux salariés. L'article 101 rend également possible un licenciement plus rapide des salariés.Lire les explications : Loi Macron : un détricotage discret du droit du licenciement économiqueCe texte a d'ailleurs été salué par le Medef, principale organisation patronale. En décembre 2014, dans un entretien à RFI, le président du pôle entrepreneuriat du syndicat, Thibault Lanxade affirmait que « ce que propose aujourd'hui Emmanuel Macron [allait] véritablement dans la bonne direction ».Au sujet de la loi Macron, Nicolas Sarkozy accuse également le gouvernement d'avoir voulu « régler le sort des notaires », alors que le ministre de l'économie a cédé à la pression des professions réglementées en renonçant, début février, au dispositif tarifaire prévu au départ pour les professions juridiques.Croissance : trois années en berne pour la FranceCe qu'il a dit :« Depuis que les statistiques existent, c'est la première fois que la France enchaîne trois années de croissance quasi nulle : 0,3 % en 2012, 0,3 % en 2013 et 0,4 % en 2014. »C'est vraiAprès une croissance de 2,1 % en 2011, l'Insee a observé une progression quasi-nulle du produit intérieur brut (PIB) pendant trois ans d'affilée : 0,3 % en 2012, 0,3 % en 2013 et 0,4 % en 2014. Depuis 1950, date des premières statistiques de l'institut disponibles sur l'évolution du PIB, c'est effectivement la première fois que le pays enregistre une croissance durablement aussi faible.Cependant, Nicolas Sarkozy a lui aussi connu des années compliquées au cours de son quinquennat. La croissance économique, qui s'établissait à 2,4 % en 2007, a chuté en 2008 à 0,2 % avant d'être très nettement négative en 2009 (– 2,9 %) au plus fort de la crise économique mondiale. Ces deux années difficiles ont été suivies d'une reprise, avec une croissance de 2 % en 2010 et 2,1 % en 2011.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1425292177441 .graphe").css("height", 450)$("#container_1425292177441 .title").empty()if ("La croissance française depuis 1950"!= ""){La croissance française depuis 1950")}$("#container_1425292177441 .subtitle").empty()if ("Le pays a connu seulement trois années (1975, 1993 et 2009) de baisse nette du PIB, mais la croissance est très faible depuis 2012"!= ""){Le pays a connu seulement trois années (1975, 1993 et 2009) de baisse nette du PIB, mais la croissance est très faible depuis 2012")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1425292177441 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&id=159", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Insee, comptes nationaux, base 2010. 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(...) En cinq années, nous n'avons pas retiré un seul texte sous la pression de la rue ou utilisé une seule fois l'article 49-3 au Parlement. »C'est plutôt vraiFace au mécontentement d'une partie des députés socialistes « frondeurs » face à certaines dispositions de la loi Macron, le gouvernement a utilisé l'article 49, alinéa 3 de la Constitution. Ce dernier permet de mettre en jeu la responsabilité du gouvernement pour faire adopter un texte : soit la motion de censure est rejetée et le projet de loi est ainsi adopté en bloc, soit, dans le cas inverse, la loi est rejetée et le gouvernement est renversé, ce qui oblige le président à nommer un nouveau premier ministre. Cette « arme » part du principe que des députés de la majorité pourraient voter contre un texte du gouvernement mais sans aller jusqu'à le renverser.Au cours de son quinquennat, Nicolas Sarkozy n'a effectivement jamais utilisé le « 49-3 ». .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1424192711331 .graphe").css("height", 450)$("#container_1424192711331 .title").empty()if ("La gauche a plus utilisé le 49-3 que la droite"!= ""){La gauche a plus utilisé le 49-3 que la droite")}$("#container_1424192711331 .subtitle").empty()if ("Nombre de recours au 49-3 par gouvernement dans la Ve République"!= ""){Nombre de recours au 49-3 par gouvernement dans la Ve République")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1424192711331 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:30, endOnTick:true, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Michel Debré","Georges Pompidou","Maurice Couve de Murville","Jacques Chaban-Delmas","Pierre Messmer","Jacques Chirac","Raymond Barre","Pierre Mauroy","Laurent Fabius","Jacques Chirac","Michel Rocard","Édith Cresson","Pierre Bérégovoy","Édouard Balladur","Alain Juppé","Lionel Jospin","Jean-Pierre Raffarin","Dominique de Villepin","François Fillon","Jean-Marc Ayrault","Manuel Valls"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Recours", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 4 ], [ "", 6 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 8 ], [ "", 7 ], [ "", 4 ], [ "", 8 ], [ "", 28 ], [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", null ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 1 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1424192711331 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Depuis la révision constitutionnelle de 2008 portée par… Nicolas Sarkozy, l'utilisation du « 49-3 » a été limitée. Son usage n'est désormais autorisé qu'une fois par session parlementaire pour une loi ordinaire – mais il peut l'être pour les textes budgétaires. Il est donc vrai que le gouvernement ne pourra plus utiliser ce procédé pour une loi autre que le budget, avant la fin de l'actuelle session parlementaire, qui court jusqu'en juillet.Seul bémol : Nicolas Sarkozy affirme que le gouvernement ne pourra plus « faire passer de réformes ». C'est exagéré : le gouvernement bénéficie encore d'une (faible) majorité, qui pourrait être mise en défaut uniquement dans le cadre de textes divisant jusque dans son propre camp, et non pour l'ensemble des réformes.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1424254576984 .graphe").css("height", 450)$("#container_1424254576984 .title").empty()if ("Les socialistes à un député de la majorité absolue"!= ""){Les socialistes à un député de la majorité absolue")}$("#container_1424254576984 .subtitle").empty()if ("Nombre de députés par groupe au 18 février."!= ""){Nombre de députés par groupe au 18 février.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1424254576984 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#285a82","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"289", to:"291", label:{ useHTML:true, text:"  Majorité absolue", align:"right", verticalAlign:"middle", textAlign:"left" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Socialiste, républicain et citoyen","Union pour un Mouvement Populaire","Union des démocrates et indépendants","Radical, républicain, démocrate et progressiste","Écologiste","Gauche démocrate et républicaine","Députés non inscrits"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "right", verticalAlign: "middle", textAlign:"left" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Députés", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 288 ], [ "", 198 ], [ "", 30 ], [ "", 18 ], [ "", 18 ], [ "", 15 ], [ "", 9 ] ], "color": "#285a82" }]})});var chart = $('#container_1424254576984 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Lire : Loi Macron : pourquoi la motion de censure avait très peu de chances de passerAlice FabreJournaliste au MondeElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Barroux A quatre jours de la décision finale du conseil général du Tarn sur l’avenir du projet de barrage à Sivens, la tension est très forte autour de la zone humide du Testet, occupée en partie par des militants hostiles au chantier. Lundi 2 mars, une centaine d’agriculteurs, à l’appel notamment des structures départementales de la FNSEA, bloquaient les deux routes permettant l’accès à cette zone boisée et vallonnée, encerclant de fait la « zone à défendre » (ZAD) tenue depuis quinze mois par des militants écologistes et « antisystème ».280 gendarmes séparent les deux camps Entre les deux camps, très remontés, deux cents gendarmes mobiles ont été déployés. Quatre-vingt gendarmes supplémentaires étaient attendus dans l’après-midi de lundi et d’autres renforts pourraient arriver dans les prochains jours, selon le lieutenant-colonel Sylvain Renier. « Malgré quelques noms d’oiseaux prononcés par les deux camps et un contact visuel entre eux, la situation est restée calme, a-t-il expliqué au Monde. Nous avons empêché les agriculteurs d’accéder à la ZAD. Ils restent sur leurs barrages. »L’objectif de ces agriculteurs est de peser sur le choix du conseil général. Ils espèrent encore que le projet de barrage se réalisera, apportant ainsi une irrigation abondante pour leurs cultures, du maïs notamment. Les militants des fédérations départementales de la FNSEA voisines ont annoncé vouloir rester « jour et nuit », jusqu’à vendredi, et attendent le départ des occupants qui seraient actuellement, selon des militants de la ZAD, une cinquantaine sur la zone.Deux solutions au choixLe conseil général va devoir choisir entre deux solutions proposées par les experts mandatés par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, Nicolas Forray et Pierre-Alain Roche. Deux scénarios restent en balance. La première alternative serait une réduction du barrage, initialement prévu pour stocker 1,5 million de mètres cubes d’eau. La capacité du nouvel ouvrage serait de 750 000 m³ dont 560 000 pour les exploitants, le reste étant destiné à soutenir le débit d’eau en période sèche. Cette solution épargnerait 7 hectares de zones humides, soit un peu plus de la moitié de la surface visée initialement. Ce barrage réduit serait construit à quelques centaines de mètres en amont sur le cours d’eau.L’autre proposition consiste en un ensemble d’ouvrages qui éviterait la construction d’un barrage sur la rivière : une retenue latérale de 300 000 m³ serait complétée par des réserves collinaires, nombreuses dans la zone et alimentées principalement par la pluie et les eaux de ruissellement.Intervention des forces de l’ordre délicateQuelle que soit la solution choisie par le conseil général, il est probable qu’aucun des deux camps, écologistes ou agriculteurs, ne s’en satisfasse. Et la tension, déjà ancienne, risque de demeurer vive dans les prochains jours, d’autant que les pro-barrages – élus, agriculteurs – ne désirent dorénavant qu’une seule chose : l’évacuation de la zone par les occupants. Ségolène Royal a aussi annoncé son souhait de voir, dès la communication de la décision du conseil général, les zadistes quitter les lieux. Mais la mort d’un jeune militant écologiste, Rémi Fraisse, tué par une grenade lancée par les forces de l’ordre, le 26 octobre 2014, complique la donne. Et rend toute intervention des forces de l’ordre délicate.D’ici à vendredi, les camps s’organisent donc. A Sivens, des militants solidaires des antibarrages commencent à rejoindre la zone. Lundi soir, un rassemblement de soutien à la ZAD du Testet était organisé devant le siège de la FNSEA à Paris, notamment par des militants du collectif francilien de soutien à Notre-Dame-des-Landes.Des dizaines de manifestants devant siège FNSEA à Paris, soutien à la ZAD de Sivens encerclée par des agriculteurs pic.twitter.com/ypJXs3FEBU— Rémi Barroux (@remibx) 2 Mars 2015Mercredi, en début d’après-midi, c’est un convoi « alimentaire », destiné à ravitailler les zadistes encerclés, qui doit quitter Gaillac pour rejoindre le Testet. Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian, Nicolas Chapuis et Jean-Baptiste Chastand Oubliée la loi Macron ? Lundi 2 mars, après une semaine de suspension parlementaire, c’est désormais sur le projet de loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (loi Notre) que planchent les députés. Pourtant la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques et son passage en force grâce à l’utilisation du « 49-3 » par le gouvernement, le 17 février, sont encore dans tous les esprits.A l’Assemblée, le calme après la tempêteDans leur cartable, les « frondeurs » du PS emporteront sûrement le sondage Odoxa paru dans Le Parisien, la veille, qui indique que 65 % des Français trouvent « normal » qu’ils s’opposent au gouvernement et 70 % que le PS doit « rappeler à François Hollande ses engagements de campagne ». Avec 55 % de bonnes opinions et 59 % des Français qui les jugent « courageux » et « utiles », ce sondage « montre à tout le moins que les Français nous comprennent mieux que le gouvernement », commente le député Pouria Amirshahi (Français de l’étranger), l’un des leaders de la fronde.Toutefois, le projet qui fait de la région et de l’intercommunalité les pivots de la décentralisation ne devrait pas autant cristalliser les passions que la loi Macron. Pour preuve, à ceux qui voient dans son retour sur la scène une manœuvre tactique, l’ex-ministre Benoît Hamon rétorque : « Si on avait discuté [en janvier] de la loi sur les régions, vous ne m’auriez pas autant entendu. C’est le contenu de la loi Macron qui justifie que je m’exprime. »L’ex-ministre Hamon veut incarner l’opposition de gauche à VallsL’examen de la loi Notre se fait malgré tout dans un contexte relativement houleux pour le gouvernement. Un sentiment renforcé par le fait que le texte soit débattu en pleine campagne pour les départementales, les électeurs devant voter pour des candidats sans savoir quelles seront exactement leurs attributions. « On est un mois avant les élections départementales, et c’est seulement maintenant qu’on se préoccupe de ça », dénonce Isabelle Le Callennec, la porte-parole de l’UMP.’Ensuite, lors de l’examen à l’Assemblée, débuté le 17 février et interrompu avant la semaine de vacances parlementaires, le gouvernement a déjà dû renoncer à plusieurs de ses projets face à des coalitions hétéroclites de parlementaires de droite et de gauche, après avoir vu son texte détricoté au Sénat. Par exemple, si les députés ont bien adopté la fin de la compétence générale des régions, qu’ils avaient rétablie en 2014, ils ont refusé de transférer la gestion de la voirie, qui restera départementale.Les députés tentent de démêler les compétences des collectivitésFace à tout cela à l’Elysée, on rabâche les mêmes éléments de langage qu’avant : « La majorité a toujours été là et elle sera là à l’avenir. Tous les textes présentés auront une majorité. » De toute façon, le gouvernement n’a pas d’autre choix : il ne peut plus faire appel au 49-3 pour cette session parlementaire.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.02.2015 à 21h24 • Mis à jour le28.02.2015 à 22h21 La ministre de la santé, Marisol Touraine, a arrêté début février la répartition du plan d'économies de 3 milliards d'euros prévu pour les hôpitaux d'ici à 2017, selon un document ministériel publié vendredi 27 février par Challenges.La maîtrise de la masse salariale devrait rapporter à elle seule 860 millions d'euros, soit l'équivalent de 22 000 postes et 2 % des effectifs de la fonction publique hospitalière, selon l'hebdomadaire. Par ailleurs, « la mutualisation des achats des hôpitaux et l'obtention de meilleurs tarifs auprès des fournisseurs » devraient dégager 1,2 milliard, et « les rapprochements entre hôpitaux voisins quelque 450 millions d'euros ». Le développement de la chirurgie ambulatoire, qui permet une sortie de l'hôpital le jour de l'intervention, « doit générer 400 millions » d'euros et « la réduction des durées d'hospitalisations 600 millions ».Un frein à la hausse des dépensesLe ministère de la Santé a précisé que « les économies doivent s'entendre non pas comme une réduction des dépenses mais comme une évolution maîtrisée de l'augmentation des dépenses ». Les efforts ne vont donc pas forcément se traduire par des coupes budgétaires ou des réductions de personnels, mais par un frein à la hausse des dépenses de santé.Celles-ci augmentent naturellement chaque année en raison du vieillissement de la population et de l'augmentation des pathologies chroniques. Leur progression est limitée chaque année par l'objectif national des dépenses de l'Assurance maladie (Ondam). Elle a été fixée par le gouvernement à 2,1 % pour 2015, contre 3,1 % l'an passé.Lire notre éclairage : Le « trou de la Sécu » expliqué en quatre pointsCes efforts s'inscrivent dans le cadre du plan d'économies de 50 milliards qui doit financer d'ici 2017 le pacte de responsabilité et la réduction du déficit public. 10 milliards doivent être économisés sur trois ans par la seule Sécurité sociale : outre les efforts des hôpitaux, le gouvernement compte boucler ce plan d'économies en agissant sur le prix des médicaments et en limitant les « actes inutiles ou redondants ».Lire également (édition abonnés) : Santé : des pistes d'économies très sensibles Abel Mestre Marine Le Pen se voit comme le centre de la politique française. Elle l'a d'ailleurs redit samedi 28 février, lors de son discours clôturant la convention du Front national pour les élections départementales. « Nous sommes le centre de gravité de la vie politique », a-t-elle ainsi lancé lors d'une intervention de 45 minutes devant plusieurs centaine de militants et futurs candidats réunis à Paris, dans le 15e arrondissement. Ajoutant : « Le FN est plus que jamais le premier parti de France. »Selon elle, tout est fait contre son parti puisqu'ils est au centre de tout. Le mode de scrutin aux départementales ? Contre le FN. Le redécoupage ? Contre le FN. Les chiffres du chômage ? Truqués, pour faire baisser le FN. Tout, aux yeux de Mme Le Pen, est fait pour nuire à son parti.Lire notre éclairage (édition abonnés) : Le redécoupage des cantons devrait profiter à la droite« Venin de Manuel Valls »La présidente du parti d'extrême droite a surtout désigné sa cible prioritaire : Manuel Valls. Une petite vidéo avant son discours montrait d'ailleurs à de nombreuses reprises le premier ministre – mais aussi François Hollande, Nicolas Sarkozy, Arnaud Montebourg ou Jean-Luc Mélenchon – déclenchant de fortes huées du public. Mme Le Pen a également évoqué « le venin » de M. Valls « contre les Français qui votent mal ». « Manuel Valls n'a-t-il pas dit que son "seul et unique adversaire est le FN" ? Pour une fois nous sommes d'accord ! », a-t-elle encore ironisé.Lire : Cinq choses à savoir sur les élections départementalesPour Mme Le Pen, il y aurait même un « nouveau programme commun », mais cette fois entre l'UMP et le PS. Un « programme commun contre le FN », cela va sans dire. « Le FN monte, monte, monte. Ils sortent la grosse Bertha pour canonner le FN. Ils sont tous allés au salon de l'agriculture où on a eu droit à un festival de déclarations contre nous , s'est amusée l'eurodéputée. Pendant qu'ils combattent le FN, nous, on se bat pour la France et les Français ».Mme Le Pen s'est également présentée samedi comme la seule politique défendant la vraie France, celle « oubliée », des « zones rurales ». A l'écouter, les autres politiques sont hors-sol, déconnectés du monde réel. « Ils méprisent les Français, les classent dans telle ou telle minorité. François Hollande les appellent les "sans-dents", Macron les traite d'"illettrés" », a-t-elle ainsi pointé.Marine Le Pen a même pris en exemple la dernière chanson des Enfoirés, « Toute la vie » – « une attaque cynique contre la jeunesse française » – pour prouver « qu'ils [les élites] ne savent même pas comment les Français vivent. Ils sont totalement étranger à la France profonde ».Un marchepied avant la « grande ligne droite vers 2017 »Toujours campée sur sa ligne « ni droite, ni gauche », Mme Le Pen a ensuite planté ses banderilles sur l'UMP et Nicolas Sarkozy. « Face aux choix stupides et mortifères du gouvernement, l'UMP a fait le choix de se taire. Nous refusons, nous, à nous soumettre au gouvernement. Nicolas Sarkozy est inaudible. Il cherche à tromper les Français comme en 2007. La véritable opposition, c'est nous », a avancé Mme Le Pen qui a ensuite, de nouveau, fait l'inventaire du bilan des années Sarkozy.Marine Le Pen espère beaucoup des élections départementales. Pour elle, ce sont, à l'image des municipales, le marchepied pour la « reconquête » qu'elle appelle de ses vœux, c'est-à-dire son arrivée à l'Elysée. « Après les départementales et les régionales, ce sera la grande ligne droite vers 2017. Si nous le voulons, nous pourrons tenir tête à Berlin, Washington et Bruxelles », a-t-elle promis.Mais avant la prise du palais de l'Elysée, il lui faut gagner les départementales, ou au moins y faire une percée. « Les 22 et 29 mars, pour tous ceux qui en ont marre du délire UMPS, un seul mot d'ordre : aux urnes et votez pour les candidats patriotes, a-t-elle continué. L' abstention est notre pire ennemie. Si nous arrivons à dépasser la barre des 20 %, nous atteindrons un seuil fracassant et nous serons les maîtres de l'élection et nous pourrons influencer la politique menée dans les départements. (…) Les assemblées départementales doivent regorger de nos propositions ».Sur la géopolitique du redécoupage, voir également notre visuel : Le puzzle des départementalesAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Boris Nemtsov, l’opposant russe assassiné à Moscou, vendredi 27 février, sous les fenêtres du Kremlin, était-il un « inconnu », un « libéral fanatique », un « voyou politique ordinaire » de l’ère Eltsine ? Le président russe Vladimir Poutine est-il, « après ce mort et sa malheureuse famille, la première victime politique » du décès de ce détracteur de la politique russe en Ukraine, qui a notamment abouti à l’annexion de la Crimée ?« L’extrême droite russe », poussée par « les provocateurs nord-américains », pourrait-elle être à l’origine de cet assassinat ? C’est l’avis défendu par Jean-Luc Mélenchon dans un article publié sur son blog, mercredi 4 mars. Une opinion qui suscite la controverse et n’a pas l’heur de plaire à ses partenaires du Front de gauche.« La première victime, c’est la démocratie »« Nemtsov a été un personnage politique discutable, il a organisé la prise de pouvoir par les oligarques, je n’en fais pas un héros. Mais la première victime, ici, c’est Nemtsov. La première victime, c’est la démocratie », estime Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français (PCF).« Etre lucide sur le jeu des Etats-Unis est une chose. Mais de là à laisser penser qu’il s’agirait d’une opération des services secrets américains, il y a un pas que les responsables politiques ne devraient pas franchir car il nourrit l’approche complotiste », abonde Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble, dans un entretien à Libération.Divergences sur la CriméeDepuis le début de la crise ukrainienne, le Front de gauche s’efforce de faire entendre une voix qui n’oppose pas « les « gentils Ukrainiens » aux « méchants Russes » », comme le résume Mme Autain. Pour autant, il peine à délivrer un propos unanime. Si le PCF s’oppose par moments aux discours « bellicistes » de l’OTAN, tout comme à la perspective de livrer des armes aux Ukrainiens, il ne va pas aussi loin que M. Mélenchon dans sa défense de Vladimir Poutine.Dès mars 2014, Jean-Luc Mélenchon donnait ainsi raison à M. Poutine dans sa volonté d’annexer la Crimée. « Les ports de Crimée sont vitaux pour la sécurité de la Russie. Les Russes (...) sont en train de prendre des mesures de protection contre un pouvoir putschiste aventurier, dans lequel les néonazis ont une influence tout à fait détestable », résumait alors l’ancien candidat à la présidentielle. Pierre Laurent, lui, jugeait au même moment cette annexion « inquiétante ».« Poutine n’est ni mon ami ni ma tasse de thé »« Poutine n’est ni mon ami ni ma tasse de thé, explique aujourd’hui le secrétaire national du PCF. Je suis hostile au climat de guerre froide qu’on est en train de créer en Europe, mais ça ne me fait pas oublier les très graves problèmes démocratiques du régime de Poutine. Les lectures binaires ne fonctionnent pas. » Une prévenance partagée par Clémentine Autain. « Ne soyons pas naïfs [...]. Le président russe et son entourage préfèrent la violence à la démocratie. Ils ont noué des liens étroits avec les réseaux d’extrême droite en Europe », explique-t-elle à Libération.Alors que le Front de gauche, traversé par les divisions, ne se porte pas très fort à deux semaines des élections départementales, ce genre de débats ne va pas l’aider à aller de l’avant. « Notre cadre collectif est aujourd’hui en panne », reconnaît Clémentine Autain. « Les débats du Front de gauche n’empêchent pas ce qui domine, construire un rassemblement avec d’autres forces », veut croire quant à lui Pierre Laurent. Une recherche d’ouverture qui revient, de fait, à acter pour l’instant l’incapacité du cartel à aller plus loin.Olivier Faye Olivier Faye (Angers (Maine-et-Loire) envoyé spécial) Pierre Laurent le reconnaît volontiers : « Les gens voient la différence de tonalité entre Jean-Luc Mélenchon et moi. » Cette semaine, le secrétaire national du PCF a pourtant usé de certains accents que n’aurait pas reniés son partenaire du Front de gauche. Fait rare le concernant, tant l’équanimité de son caractère ne l’y prédispose pas, le sénateur de Paris a poussé un « coup de gueule », lundi 2 mars, sur la manière dont se déroule la campagne des élections départementales. M. Laurent a reproché au gouvernement de ne pas assez communiquer sur les enjeux du scrutin des 22 et 29 mars, et aux médias de faire peu de cas de ses candidats sur leurs antennes. Une critique d’ordinaire plutôt formulée par M. Mélenchon.Le secrétaire national du PCF a également fait du Front national un point de fixation de la campagne de son parti pour les élections départementales. Une pratique, là encore, que ne renierait pas le fondateur du Parti de gauche. « Matin et soir le poison de la haine, du racisme, de la division et de la séparation des Français est distillé sans réaction. Au déni démocratique s’ajoute l’irresponsabilité politique », a dénoncé M. Laurent. Les communistes ont dressé une liste non exhaustive des candidats frontistes coupables de dérapages, racistes notamment, sur les réseaux sociaux.22,6 % de salariés et d’employés chez les candidats FNEn déplacement à Angers (Maine-et-Loire), vendredi 6 janvier, dans le cadre d’un tour de France engagé depuis six mois, le chef de file du Parti communiste a de nouveau placé le Front national au cœur de son propos. « Il y a un discours de promotion, de banalisation du Front national de la part de responsables politiques qui le mettent au centre du jeu, estime-t-il. Nicolas Sarkozy a fait beaucoup pour sa banalisation et certains à gauche ont cru pouvoir l’utiliser comme un repoussoir utile. Ils jouent avec le feu, ils entretiennent une situation périlleuse pour la démocratie, un jeu à trois qui occulte nos candidats. » L’enjeu est de taille pour le Front de gauche, qui voit depuis des années le FN lui tailler des croupières.Pierre Laurent est attablé face à des salariés de Thyssenkrupp, une entreprise de fabrication d’ascenseurs où un plan social menace 258 emplois. L’édition du jour de Ouest-France trône au milieu de la table. Un article y détaille le profil des candidats aux élections départementales : 22,6 % de ceux portant les couleurs du FN au niveau national émargent parmi les employés et les ouvriers ; seuls 13,7 % des candidats du Front de gauche appartiennent à la même catégorie. Une situation révélatrice du glissement d’une partie de l’électorat populaire vers l’extrême droite.« C’est une farce, mais ça prend »« Les gens ont l’impression que toutes les solutions ont été épuisées. L’extrême droite parle comme eux, on sait que c’est une farce, mais ça prend », déplore Odile Coquereau, candidate pour le Front de gauche dans le canton d’Angers-6. Cette ancienne salariée de Technicolor a perdu son emploi suite à la fermeture du site angevin du groupe, fin 2012. L’usine, un emblème de la ville, avait été ouverte en 1957. « Chez Bull, ils ont perdu des emplois, et HP a fermé son usine aussi », raconte Mme Coquereau.Le grand Ouest, et le Maine-et-Loire en particulier, ont beau avoir été longtemps épargnés par le chômage, la situation s’est dégradée ces dernières années. Dans le département, le taux de chômage a grimpé à 9,3 % en 2014, contre 5,8 % en 2008.Le FN sur une courbe ascendanteLe Front national, qui sera présent dans tous les cantons du département, prospère sur ce terreau malgré la tradition démocrate-chrétienne de la région. A Angers, Odile Coquereau va affronter un frontiste tout juste démissionnaire de la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens), un syndicat qui n’accepte pas l’engagement politique de ses membres, en particulier à l’extrême droite.« Ils suivent une courbe ascendante, reconnaît Laurent Girard, candidat Front de gauche sur le canton de Chemillé. C’est troublant pour les ouvriers, car le discours du FN remet en cause l’austérité. Mais quand on voit son programme, il ne remet pas en cause le système libéral pour autant. Les meilleurs défenseurs des ouvriers, c’est nous. »Présent dans 1517 cantons, soit les trois quarts du territoire, le Front de gauche va tenter de faire mentir des sondages qui lui sont défavorables. « Les Français ont le sentiment d’être méprisés, pas écoutés, et ça provoque de l’écœurement. Mais ils sont disponibles pour un débat d’une autre nature, veut croire Pierre Laurent. Je n’ai pas poussé un coup de gueule pour qu’on parle du FN mais pour que l’on parle de nous. »Olivier Faye (Angers (Maine-et-Loire) envoyé spécial) Sylvia Zappi Ce devait être le troisième temps de réponse aux attentats de janvier et à la forte mobilisation citoyenne qui s’en était suivie. Après le volet police-justice et les mesures de renforcement des moyens de sécurité intérieure et de renseignement, le volet éducation avec les mesures pour la citoyenneté à l’école, Manuel Valls avait annoncé un ensemble de mesures fortes pour la politique de la ville lors d’un comité interministériel.Le premier ministre avait lui-même souligné le 20 janvier l’urgence d’agir en faveur des banlieues en stigmatisant « l’apartheid territorial, social, ethnique qui s’est imposé à notre pays », dénonçant « la relégation périurbaine, les ghettos ».Vendredi 6 mars, le M. Valls a réuni pas moins de 16 ministres et secrétaires d’Etat pour l’exercice. Mais le comité interministériel des villes annoncé s’est transformé en opération de communication sur « l’égalité et la citoyenneté ». Sans grands moyens financiers – 1 milliard d’euros sur trois ans – ni mesures chocs en direction des quartiers populaires.Manuel Valls, l’apartheid et les banlieuesA quinze jours des élections départementales, avec la menace de scores records du Front national, le gouvernement n’a pas voulu afficher de politique spécifique en faveur des banlieues. C’est une « réponse globale » pour répondre au « profond malaise social et démocratique » exprimé lors des rassemblements du 11 janvier que le chef du gouvernement a voulu apporter. « Il ne s’agit pas d’un “plan banlieues”, ce serait un contresens, mais un plan d’ensemble, un projet de société répondant aux exigences des Français exprimées le 11 janvier », a martelé M. Valls. Les mesures présentées – qui reprennent pour beaucoup des annonces déjà faites depuis quelques semaines par les différents ministères – doivent affirmer la volonté du gouvernement de montrer « une République ferme mais bienveillante, forte et généreuse », selon ses termes.Au milieu d’un long catalogue de mesures qui vont du service civique à l’affirmation de la laïcité dans les services publics, du renforcement de la maîtrise de la langue française en maternelle et primaire à la diversification de l’accès à la fonction publique, de la création d’un label de « grande école du numérique » au lancement d’une Agence de développement économique des territoires ou au prolongement du dispositif des zones de sécurité prioritaires (ZSP), le gouvernement a voulu innover en matière de « politique du peuplement », selon les mots utilisés par le premier ministre le 22 janvier. C’était la grande affaire qui bruissait dans les cabinets ministériels depuis ce discours à Matignon sur la nécessité de « casser les ghettos ». Mais là encore, il semble que le gouvernement soit resté au milieu du gué.Les plus pauvres n’iront plus dans les quartiers les plus pauvresPremière annonce, le « renforcement de la loi SRU » : pour pallier la construction déficitaire de logements sociaux dans certaines communes qui ne remplissent pas leurs obligations légales, les préfets sont appelés à prendre des arrêtés de carence, et à prendre la main en délivrant eux-mêmes des permis de construire et en préemptant le foncier ou des immeubles existants. La possibilité existait déjà dans la loi ALUR. Un délégué interministériel, Thierry Repentin, sera nommé pour les épauler dans leur tâche avec un objectif de 30 % fixé pour le prochain plan triennal. Dans le même temps, les communes des quartiers prioritaires seront incitées à produire une « offre diversifiée » de logements. Ce qu’elles font déjà autant que leurs moyens le permettent.Pour tenter de parvenir à une meilleure mixité sociale sur les territoires, les attributions sont réorganisées à l’échelle intercommunale : jusqu’à présent, les contingents étaient gérés de manière séparée par les mairies, préfectures ou bailleurs. Ces acteurs devront s’entendre pour adopter une « stratégie commune » de peuplement et répartir les familles sur l’ensemble d’un territoire. L’application de cette mesure apparaît compliquée en région parisienne où certains départements – comme la Seine-Saint-Denis – concentrent déjà, sur l’ensemble de leur territoire, logements sociaux en nombre et populations démunies.Pour appuyer cette volonté de meilleure répartition, les opérateurs et bailleurs sociaux sont appelés à revoir leur politique de loyers : les loyers des logements qui se libèrent seront fixés en fonction des revenus des personnes à loger et non plus en fonction de leur financement initial. Cela permettra, espère le gouvernement, de minorer le loyer d’un logement dans les zones favorisées pour l’attribuer à des familles modestes.Trouver des solutions alternativesEnfin, les familles les plus pauvres éligibles au droit au logement opposable (DALO) ne pourront plus être envoyées systématiquement dans les communes les plus pauvres. C’était la demande pressante des élus de banlieues : François Pupponi, maire PS de Sarcelles (Val-d’Oise) et président de l’ANRU, s’était fait leur porte-parole en réclamant un « moratoire » sur plusieurs années, afin de laisser le temps au rééquilibrage territorial. Les banlieues populaires sont, en effet, les communes qui disposent de l’essentiel du parc HLM avec les logements les moins chers et attirent donc les populations les plus modestes.Le gouvernement réforme le droit au logement opposableLes élus de banlieue n’ont pas été complètement entendus ; le ministère du logement, appuyé par les associations, s’y est opposé, faisant valoir que cette interdiction contreviendrait au droit au logement. Le gouvernement a coupé la poire en deux : toutes les personnes dont le revenu est au-dessous du seuil de pauvreté (987 euros par mois) ne pourront plus être envoyées dans une commune faisant partie des 1 300 quartiers prioritaires de la politique de la ville.Des solutions alternatives devront être « prioritairement trouvées » hors de ces quartiers. Mais tant que les communes plus riches n’auront pas construit de HLM pouvant héberger ces familles les plus pauvres – soit 51 % des DALO –, la mesure risque de rester un vœu pieux. Et les bénéficiaires du DALO d’avoir encore plus de mal à trouver un logement. « Où va-t-on loger les plus pauvres ? », s’est alarmée ainsi l’association Droit au logement.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial) Le président est d’humeur badine. « Ça fait vingt-trois ans qu’il n y a pas eu de visite d’un président. Parce que c’était trop près, sans doute », tacle-t-il à l’intention de ses prédécesseurs Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, qui n’avaient pas fait le déplacement, à la différence de François Mitterrand. François Hollande se déplaçait au Luxembourg, vendredi 6 mars, sous un soleil presque printanier et dans une atmosphère d’entente totalement cordiale. Loin, très loin, des polémiques sur l’optimisation fiscale et les pratiques du Grand-Duché en la matière.Pas de vagues, donc. Dès son accueil par le grand duc et la grande duchesse, devant le palais de Luxembourg-Ville, le président a pu appliquer et constater cette aimable position en saluant les badauds agglutinés. Des Français, pour la plupart – plus de 40 000 ressortissants résident dans le pays (sur un total de 550 000 habitants) et plus de 80 000 transfrontaliers y travaillent. Et plutôt affables. « Les Français vous accueillent avec le soleil et avec le sourire. Ça change », dit l’un. « Ça fait plaisir d’avoir un président comme vous », dit l’autre. « Je suis là depuis soixante-cinq ans, c’est un petit paradis. C’est beau de vous voir comme ça », ajoute une troisième personne. Mais pas question d’évoquer d’emblée le thème du « paradis » fiscal et de répondre aux questions qui fâchent. Du moins pas avant l’entretien, en son palais, avec le grand duc.« Le Luxembourg ne bloquera rien »« Quand on a des amis, on va les voir », réitère François Hollande, un peu plus tard devant le Monument national de la solidarité, après une cérémonie d’hommage aux morts de la seconde guerre mondiale. Après avoir symboliquement trempé la pointe d’un sabre dans les flammes, le président en profite pour délivrer, pour la première fois depuis plusieurs mois, un pronostic optimiste sur l’imminence d’un retour de la croissance : « Il y a des nouvelles qui sont plutôt bonnes, mais pas encore confirmées. Ce dont nous devons nous assurer, c’est d’accompagner, amplifier, la reprise qui maintenant est là. »Pour François Hollande, « la reprise est là »Quant au premier ministre luxembourgeois, le libéral Xavier Bettel, après avoir accueilli et salué un à un tous les journalistes français, il ne tarit pas d’éloges sur son hôte du jour : « Vous êtes un grand président », lâche-t-il devant la presse, flagorneur, en référence à son action diplomatique sur le dossier ukrainien.Ce n’est qu’après un déjeuner avec M. Bettel, au château de Senningen, que la question de l’optimisation fiscale est posée, à l’occasion d’une conférence de presse commune. Le premier ministre, de bonne guerre, défend les pas accomplis par le Grand-Duché en la matière, en l’occurence l’autorisation de l’échange automatique d’informations fiscales à partir de 2017 : « Ce pays est un pays en évolution. On a décidé l’échange d’informations. C’est réducteur de croire que le Luxembourg, ce n’est que ça. La plus grosse boîte au Luxembourg, c’est Arcelor Mittal. » Et M. Bettel, qui gouverne en coalition un pays qui prendra la présidence de l’Union européenne au deuxième semestre 2015, d’assurer : « Croyez-moi, que ce soit au niveau européen ou international, le Luxembourg ne bloquera rien. »Signature de contratsSaluant ces évolutions du Grand-Duché, le président se montre sur ce point fort urbain : « Il y a eu des progrès considérables accomplis, notamment ces derniers mois, car il y a eu la volonté d’avoir, en Europe, les mêmes règles pour que la fraude puisse être effectivement combattue. » Mais M. Hollande tempère tout de même : « J’appelle le Luxembourg à aller aussi loin que possible. » Après quoi l’exercice de questions-réponses est interrompu plus vite que prévu puisque, comme le rappelle M. Bettel, « le grand duc nous attend ».L’impressionnant cortège officiel serpente sur une petite route de campagne, entre des collines verdoyantes. Direction le siège de la Société européenne des satellites (SES), pour une visite du site et la signature de deux contrats entre SES et Airbus Defense and Space, pour la réalisation d’un satellite, d’une part, et entre SES et Arianespace de l’autre, pour le lancement d’un autre engin.Après quoi le président français et les dirigeants luxembourgeois se rendent sur le site d’Esch-Belval, présenté comme un modèle de reconversion de friche industrielle en logements, entreprises et pôle universitaire. « On ne va pas parler que de fiscalité, la dimension industrielle est très importante », prévenait l’Elysée avant la visite au Luxembourg, dont plus de 30 % du PIB est constitué par le secteur financier.Ce programme a été parfaitement respecté. L’escapade présidentielle devait s’achever vendredi soir avec la traditionnelle rencontre avec la communauté française, puis le dîner offert par le couple grand-ducal au palais. Entre bons amis, et sans aucun motif de fâcherie.David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Madjid Zerrouky « Un apartheid territorial, social, ethnique » est à l'œuvre dans les quartiers populaires. Au lendemain des attentats de Paris, le premier ministre, Manuel Valls, avait voulu frapper un grand coup et rompre avec un discours convenu sur les banlieues.Alors que M. Valls préside ce vendredi 6 mars un comité interministériel à la citoyenneté et à l'égalité, le député PS du Val-d'Oise Philippe Doucet a de son côté rendu publiques ses « 24 propositions pour lutter vraiment contre l'apartheid ».Outre autoriser les statistiques ethniques, permettre le « teasing » en entretien d'embauche ou tripler le nombre de fonctionnaires de police issus de l'immigration, Philippe Doucet suggère également dans sa proposition n° 23 de rendre le vote obligatoire afin de « lutter contre la logique de relégation (…) qui conduit nombre d'habitants à s'abstenir lors des élections » :« Rendre le vote obligatoire, comme cela se fait en Belgique, au Luxembourg, en Grèce, en Australie, etc., et rendre automatique l'inscription sur les listes électorales. »L'approche française : le vote est un droitEn France, de fait, le vote obligatoire ne s'applique que pour les élections sénatoriales : les grands électeurs qui s'abstiennent sans raison valable étant condamnés au paiement d'une amende de 100 euros par le tribunal de grande instance, selon l'article 318 du code électoral.Une exception, car selon l'approche française, le vote est un droit : depuis l'adoption – sans remise en cause ultérieure – du suffrage universel masculin en 1848, complété par celui des femmes en 1944, tout citoyen jouissant de ses droits civiques est libre de participer à un scrutin comme de s'abstenir d'aller voter.Sauf que la montée continue du taux d'abstention (56 % aux dernières européennes, 38 % aux municipales, 43 % lors des législatives de 2012), qui montre qu'une part grandissante de l'électorat rejette l'offre politique en refusant de se déplacer à un bureau de vote, fait régulièrement revenir la question de la reconnaissance du vote blanc comme celle du vote obligatoire.Principaux arguments des promoteurs de ce dernier : les candidats, les partis, les leaders auraient aujourd'hui le souci de répondre aux demandes de l'électorat réel, bien plus qu'aux demandes de ceux qui ne votent pas. En clair, si tout le monde votait, les programmes politiques s'en trouveraient infléchis pour répondre aux souhaits du plus grand nombre, et les élus – aujourd'hui majoritairement des hommes d'un niveau social favorisé – plus représentatifs de leur électorat.Lire : Vive le vote obligatoire !Si la prise en compte du vote blanc a été appliquée aux dernières élections européennes à travers la loi du 21 février 2014, aucun projet de loi sur le vote obligatoire n'a franchi l'étape de la commission des lois.La proposition de M. Doucet n'est en effet pas nouvelle. Plusieurs parlementaires, de gauche comme de droite, ont déposé des propositions de loi visant à rendre le vote obligatoire depuis une décennie, la dernière soutenue par un groupe de 10 sénateurs socialistes, centristes et UMP – dont l'ancien président du Sénat Christian Poncelet. Qui citait déjà en exemple l'expérience de la Belgique ou de l'Australie – parmi la dizaine de pays chez qui voter est un devoir.En Belgique, le vote est un devoirLa Belgique est l'exemple le plus ancien, l'obligation de voter y ayant été mise en place en 1893. Au dernier scrutin européen, 89,64 % des Belges se sont déplacés aux urnes. Vitalité démocratique ou peur du bâton ?Selon le code électoral, tout citoyen belge doit s'inscrire sur les listes électorales, et tout électeur s'abstenant de se rendre aux urnes est passible d'une amende de 30 à 60 euros la première fois ; jusqu'à 150 euros si récidive.Et la loi ne se contente pas de frapper l'abstentionniste au porte-monnaie, puisqu'elle peut priver de vote pendant dix ans toute personne qui aurait négligé l'obligation de se rendre aux urnes à quatre reprises sur une période de quinze ans. L'abstentionniste ne peut recevoir pendant ce laps de temps ni nomination, ni promotion, ni distinction émanant d'une autorité publique.Entre les récalcitrants et les personnes ayant motivé leur non-vote pour des raisons médicales ou professionnelles, le taux d'abstention moyen en Belgique se situe autour 10 %.Mais qu'en serait-il, si, comme en France, l'électeur était libre de s'abstenir ? Selon une enquête du Baromètre social de la Wallonie, en 2013, seuls 60 % des électeurs Wallons se seraient déplacés à coup sûr lors d'élections communales, contre 53 % pour des élections fédérales, 51 % pour des régionales et 47 % pour des européennes si le vote n'avait pas été obligatoire. Des chiffres globalement stables par rapport à une précédente étude en 2007.La crainte de voir le taux de participation chuter lourdement semble paralyser les tentatives de réforme menées par les opposants au vote obligatoire en Belgique.En Australie, 93 % de participationEn Australie aussi, le trésor public se charge de demander des comptes aux abstentionnistes. Pris en défaut, l'électeur réfractaire devra justifier son absence dans l'isoloir et pourra recevoir une amende allant jusqu'à 100 dollars (71 euros), voire, dans des cas extrêmement rares, une peine de prison.Instaurée en 1924, l'obligation de voter permet aujourd'hui au pays d'afficher des taux de participation records : 93,28 % aux dernières législatives de 2013. Mais une minorité résiste : nombre d'électeurs australiens potentiels échappent à leur devoir... en faisant les morts. En effet, l'absence sur les listes électorales n'est plus sanctionnée par une amende.Ainsi à l'occasion du centenaire de l'inscription obligatoire sur les listes électorales, en 2012, le site de la commission électorale australienne révélait que quelque 1,5 million d'Australiens éligibles manquaient à l'appel sur les listes électorales (pour 13 millions de votants en 2013).Mais la contestation s'intensifie. Certains activistes vont jusqu'à refuser de payer leur amende, refusant que la démocratie participative se résume à une contrainte.Autre critique, celle qui émane des petits partis, qui craignent que le vote obligatoire ne pousse vers les partis de premier plan des électeurs en manque de connaissances et d'intérêt pour la politique. Reste que plus de 70 % des Australiens se disent attachés au vote obligatoire, quel que soit leur milieu social. Un chiffre qui n'a pas baissé depuis plus de quarante ans.Lire : En Australie, le vote obligatoire est contestéEn France, l'institut de sondage IFOP a interrogé, pour Valeurs actuelles, ceux qui s'apprêtaient à s'abstenir aux élections européennes du 25 mai 2014. En cas de vote obligatoire, les abstentionnistes auraient voté... comme ceux qui ont voté, le FN faisant la course en tête, devant l'UMP et le PS.Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.03.2015 à 16h53 • Mis à jour le06.03.2015 à 16h54 | Matthieu Goar Petit à petit, Jean-François Copé réapparaît. Surtout pour dire qu’il ne veut pas réapparaître tout de suite. Vendredi 6 mars, l’ancien président de l’UMP, a activé un nouveau blog où il confie d’abord ses doutes passés. « En juin 2014, je me suis demandé si je devais tout arrêter. Renoncer face à la violence des attaques, l’ampleur des calomnies. Bien sûr, j’avais parfois été caricatural. Mais là, j’étais tellement caricaturé, sali. À quoi bon continuer ? En avais-je l’envie, la capacité, la force même ? », s’interroge l’ancien chef de la rue de Vaugirard poussé à la démission après les révélations sur l’affaire Bygmalion.Et visiblement, le maire de Meaux a quand même décidé de continuer sa vie politique, mais de façon différente. « Je me suis astreint à une discipline : du silence, du travail, du terrain. Plus de politique politicienne. Plus de médias. Du fond. Prendre le temps », explique celui qui avait promis, dans un livre écrit en 2006 d’arrêter la langue de bois.M. Copé aurait mûri cette réflexion en parcourant cette « France dite ’périphérique’, (…) si belle, mais parfois délaissée où les Français qui y vivent se sentent souvent tenus à l’écart ». Celui qui a toujours rêvé de devenir président de la République confie qu’il croit de moins en moins à « l’homme providentiel » mais veut dialoguer avec les internautes et « plus tard, une fois cette réflexion achevée, viendra à nouveau, le temps de l’action ».Une actualité judiciaireLe député de Seine-et-Marne doit réunir son club de réflexion, Génération France, le 25 mars et il continue à participer aux bureaux politiques de son parti. Mais son actualité est aussi judiciaire car l’ancien président de l’UMP a été mis en examen, le mardi 3 février 2015, pour « abus de confiance » dans l’enquête sur les pénalités infligées à Nicolas Sarkozy et payées par l’UMP après le rejet des comptes de la campagne présidentielle de 2012.Ce n’est pas la première fois que M. Copé explique son envie de prendre du recul. « J’ai décidé de prendre du recul par rapport à la scène médiatique. Je préfère poursuivre mon engagement politique de façon différente, en consacrant davantage de temps à l’écoute et à la réflexion, tout particulièrement dans les mois qui viennent », avait-il écrit à Benoist Apparu, député (UMP) de la Marne dans une lettre datée du 2 septembre 2014. Bygmalion : de nouveaux éléments fragilisent la défense de CopéMatthieu GoarJournaliste au Monde Bertrand Bissuel Le parquet de Paris a requis un non-lieu dans une affaire de harcèlement moral au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Elle avait vu le jour, il y a un an et demi, après une plainte déposée par un ex-cadre, Jean-Pierre Ferron, qui s’estimait malmené par sa hiérarchie. Passée inaperçue jusqu’à présent, la décision du ministère public a été prise le 20 janvier, après l’audition de plusieurs personnes demandée par la victime des faits.Le dossier n’est pas clos pour autant. Courant février, la juge d’instruction Marie-Christine Fritsch-Garnier a été désignée à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile déposée en 2014 par M. Ferron. La magistrate a deux options : soit elle prend l’initiative de poursuivre les investigations en ouvrant une information judiciaire ; soit elle suit l’avis du parquet et rend une « ordonnance de non-informer » si elle considère que les éléments recueillis durant l’enquête préliminaire ne sont pas probants.Un contexte de profond malaiseIntégré au CESE en 1986, M. Ferron était chef du service de la logistique et responsable des travaux. Il a déposé une première plainte durant l’été 2013, considérant avoir été injustement traité par la secrétaire générale du CESE, Annie Podeur. Il a également prétendu avoir été soumis à des pressions constantes pour prendre sa retraite. Ce qu’il s’est d’ailleurs résigné à faire, en août 2013, sa santé physique et psychologique se dégradant.L’action en justice de M. Ferron est intervenue dans un contexte de profond malaise au CESE. La part des agents déclarant « être en souffrance au travail » avait augmenté entre 2011 et 2012, d’après un constat du médecin de prévention. Un mal-être pour partie imputable aux changements orchestrés par la direction du CESE : remise à plat de la politique sociale, réorganisation des services, redéfinition de la gestion des ressources humaines…La Cour des comptes épingle le temps de travail des agents du Conseil économique et socialPour résoudre la crise, le CESE a confié au cabinet Technologia, spécialisé dans les risques psycho-sociaux, une mission afin d’analyser les tensions et de proposer des solutions. La diffusion des résultats de son audit a créé de gros remous au sein du CESE. A l’origine de cette polémique, un document d’une centaine de pages produit par Technologia dont le contenu a été exposé, en mars 2014, à la direction du CESE et à des représentants du personnel. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du CESE – instance au sein de laquelle siègent des syndicalistes – a finalement décidé de ne communiquer qu’une « synthèse » du diagnostic – et non pas l’étude in extenso. Un choix extrêmement controversé.Certains agents reprochent au CHSCT d’avoir cédé aux pressions de la direction qui aurait fait part de son opposition au déballage de l’intégralité des constats dressés par Technologia. Des conseillers du CESE, de leur côté, se demandent s’il n’y a pas eu un « marchandage » entre la direction et les syndicats, la décision du CHSCT intervenant après la signature d’un accord social qui a modifié le régime indemnitaire des agents du CESE et amélioré leur rémunération, en particulier de ceux les moins bien payés.« Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore le président du CESE.Ces allégations invérifiables et formulées sous le sceau de l’anonymat témoignent d’un climat exécrable. Elles ont prospéré pendant les mois précédant les élections professionnelles de décembre 2014, au CESE et dans le reste de la fonction publique. La bataille entre syndicats était alors vive. « Nous sommes dans une maison de rumeurs, où tout le monde soupçonne tout le monde », déplore Jean-Paul Delevoye. Le président du CESE réfute l’idée selon laquelle il aurait influencé les syndicats. « Manipulations », dit-il.Sollicités par Lemonde.fr, les syndicalistes pointés du doigt n’ont pas souhaité réagir publiquement. Selon nos informations, l’une d’elle, pendant une réunion du CHSCT, a expliqué que si le document d’une centaine de pages réalisé par Technologia fuitait dans la presse, l’effet serait désastreux pour l’image du CESE, mais aussi pour certains de ses collègues, car ceux-ci seraient identifiables. Elle a aussi indiqué qu’il était inutile de relancer une polémique stérile, les relations sociales au CESE étant en train de s’améliorer même s’il y a encore des progrès à accomplir.La « confiance mutuelle » est « altérée »Une chose est sûre : la synthèse de l’audit de Technologia, que Lemonde.fr a pu consulter, dresse un tableau préoccupant. Rappelant que plusieurs « chantiers » avaient été lancés par l’équipe de direction afin d’améliorer l’« efficience » du CESE, Technologia observe que « la méthode employée [a] été mal perçue en interne ». « Le changement a ainsi été ressenti comme brutal (…) et déployé sans une écoute suffisante, en méconnaissant les pratiques et les savoir-faire », relève l’audit. La « confiance mutuelle » est « altérée », ce qui contribue « à une diminution de la fierté d’appartenance ».Bon nombre d’agents trouvent que l’activité de l’institution « n’est pas assez mise en valeur ». Le « discours » de la direction générale sur le CESE « est perçu comme fortement démobilisateur, parfois dévalorisant ». Les personnels « sont en demande de sens dans leur travail et aussi d’entraide, de partage (…). Ils considèrent que “l’esprit de corps” a disparu ». Au total, c’est « un sentiment de gâchis qui prédomine, (…) la politique de gestion et de pilotage [ayant] conduit à développer un environnement professionnel très anxiogène ».M. Delevoye ne nie pas les difficultés mais il entend regarder vers l’avenir. Il souligne être très attentif à la mise en œuvre d’un plan d’actions pour réduire les risques psycho-sociaux au CESE. Pour sa part, M. Ferron a demandé que l’intégralité des constats établis par Technologia soit transmise à la justice. A l’heure actuelle, ce ne serait toujours pas le cas.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.03.2015 à 12h56 • Mis à jour le06.03.2015 à 18h07 Le 6 février, un professeur a été renvoyé de l’université Paris-XIII après avoir refusé de faire cours devant une étudiante voilée. La secrétaire d’Etat aux droits des femmes est favorable à l’interdiction du voile sur le campus. Partisans et opposants s’affrontent.- Respectons les libertés de chacun, par Nicolas Gardères, avocat et maître de conférences à Sciences Po. Les étudiants sont des citoyens adultes, pas des mineurs. La seule neutralité dans l’université est axiologique.- Etablissons des normes communes à tous, par Pierre-Henri Bovis, adjoint au maire d’Achères et délégué national des Jeunes UMP et Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes et président du conseil général des Alpes-Maritimes. Contre ce qui nous divise, il faut réaffirmer avec force la place centrale du principe de laïcité dans le fonctionnement des institutions françaises. David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial) « La reprise est là. » La petite histoire du quinquennat de François Hollande retiendra que c’est depuis Luxembourg-Ville, vendredi 6 mars en fin de matinée, que le président s’est à nouveau risqué, après des mois d’abstinence sur ce terrain, à un pronostic économique optimiste. « Il y a des nouvelles qui sont plutôt bonnes, mais pas encore confirmées. Ce dont nous devons nous assurer, c’est d’accompagner, amplifier la reprise qui maintenant est là », a assuré le chef de l’Etat en marge de sa visite officielle au Grand Duché.Certes, « ce serait une erreur de dire que les choses sont faites », a tempéré M. Hollande, qui a en mémoire ses précédentes incantations au chapitre économiques et sociales. « Le retournement économique arrive », s’était-il ainsi risqué à avancer dans Le Journal du Dimanche, le 3 mai 2014, deux ans après son accession à l’Elysée. Au risque d’être sévèrement démenti par les faits. « Une reprise est toujours fragile. Quand je l’avais évoqué, des mesures prises par des pays européens ont ralenti », le processus, s’est-il défendu depuis le Luxembourg à propos de cette prédiction passée.« Les choses s’améliorent »Mais le fait que François Hollande se risque à s’avancer à nouveau sur ce terrain est significatif. En effet, après s’être prononcé sur l’imminence d’une reprise, et depuis la déconvenue essuyée à propos de sa promesse d’inversion de la courbe du chômage, le président avait évité de prendre le risque d’être démenti par les faits. Il avait même pris le parti d’esquiver soigneusement toute question à ce sujet lors de sa conférence de presse du 5 janvier et, plus généralement le terrain économique depuis les attentats de janvier. Faire retour à l’économie, qui plus est en s’engageant à nouveau, représente donc un changement notable eu égard à son positionnement des derniers mois.Egrénant une série d’indicateurs économiques positifs ou de décisions politiques au niveau européen et français – « consommation », « moral », « investissements », « plan Juncker », « annonces de la BCE », « cours de l’euro », « prix du pétrole », « pacte de responsabilité » – M. Hollande a donc fait à nouveau assaut de positivisme. « Tout cela peut faire confluence », a estimé le président. « Je suis plutôt dans l’esprit que les choses s’améliorent », a-t-il assuré, même si « les Français n’en auront peut-être pas conscience tout de suite ». Des déclarations qui correspondent à une stratégie récemment élaborée à l’Elysée, qui vise à souligner les signes extérieurs de l’imminence d’une reprise pour conforter, psychologiquement, entrepreneurs et ménages.David Revault d'Allonnes (Luxembourg, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Quel est le budget décent pour un célibataire ou un couple avec deux enfants permettant une participation à la vie sociale dans la France de 2015 ? C’est à cette question de fond que s’est attelé pour la première fois l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES). Dans une étude qui doit être rendue publique vendredi 6 mars, l’organisme indépendant s’est penché sur les besoins incontournables au quotidien, et la distance avec le réel du quotidien des Français. Il faut ainsi entre 1 424 euros et 3 515 euros selon la composition du ménage et son type de logement (social ou privé). Bien loin des minima sociaux. La méthode est nouvelle : des chercheurs français ont réuni 200 ménages vivant dans deux villes moyennes (Tours et Dijon), de tous niveaux sociaux, pour leur demander pour chaque situation sociale quel serait le budget en deçà duquel on ne vit pas décemment. Ils ont ainsi évalué le « panier de biens et de services » nécessaire dans tous les domaines : logement, transports, alimentation, vie sociale, habillement, équipement, hygiène, santé, garde d’enfants… Faut-il disposer d’une chambre pour les enfants de sexe différents, d’une voiture ? Quels soins sont incontournables pour participer à la vie sociale ? Partir en vacances une semaine par an, inviter des amis, prendre un repas à l’extérieur, est-ce indispensable ?L’ONPES évalue ainsi le budget de référence d’un couple avec deux enfants logeant dans le parc social à 3 284 euros, celui d’une famille monoparentale logée dans le privé à 2 830 euros. Un retraité devra disposer d’au moins 1 816 euros s’il habite le privé, plus qu’un célibataire dans le même cas (1 571). Les résultats surprenants de l’étude qualitative sont corroborés par les études plus classiques de l’Insee ou celle du ministère des affaires sociales. Mais au lieu de dessiner la France des pauvres, elle met en lumière celle qui a peur de tomber dans la pauvreté. Qui, sans dans le besoin, s’astreint à des restrictions dues à la crise. Logiquement, ce sont les familles monoparentales - des femmes seules avec enfants - et les retraités qui sont le plus touchés par ces économies forcées : les premières sont à 55 % en situation de pauvreté et à 40 % avec des moyens insuffisants pour vivre décemment. Les personnes retraitées vivant seules sont dans une situation également inquiétante, avec des taux de 14 % et 45 %. Les autres catégories ne sont cependant pas florissantes. « Ceux qui se serrent la ceinture représentent près de 40 % de la population », précise Didier Gelot, secrétaire général de l’organisme C’est dans le détail des tableaux de l’étude que se nichent les enseignements les plus précieux sur les économies forcées réalisées par les différents ménages. Si on savait que ce sont les budgets loisir, santé, et vie sociale qui sont les premiers amputés, les résultats diffèrent selon la composition de la famille. Les familles monoparentales rognent pour moitié sur leurs besoins en matière de soins, et dépensent près de trois fois moins que ce dont elles auraient besoin en frais de garde d’enfants et de cantine scolaire. Les retraités, eux, font aussi des économies sur le poste santé, plus encore quand ils sont en couple ; ils dépensent proportionnellement plus en habillement. Les couples actifs avec ou sans enfant ont des dépenses en transports deux fois supérieures aux budgets de référence.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.03.2015 à 10h37 • Mis à jour le06.03.2015 à 14h19 José Bové, député européen Europe écologie - Les Verts, était l'invité de la matinale de France Inter, vendredi 6 mars. Il a réaffirmé sa position de « modéré » conciliateur dans le conflit entourant le barrage de Sivens. Les élus du Tarn se prononcent vendredi matin sur les alternatives au projet de barrage controversé.« Il faut entériner la fin de ce projet, a-t-il répété, il faut que le conseil général dise 'on y renonce', l'alternative on la remet au prochain exécutif départemental. » Le contexte politique actuel se prête selon lui mal aux décisions radicales. « Si j'étais le président du conseil général, je me demanderais si c'est à moi de choisir, on est à trois semaines des élections. » A choisir, il préférerait que la solution des « retenues latérales », une des alternatives à l'étude, soit choisie, « c'est l'alternative la plus cohérente » car elle peut « se mettre en place rapidement ».>> Lire aussi : Sivens : pour remplacer le barrage, le président du Tarn veut une retenue plus petiteMais « il serait plus sage de s'en remettre à la ministre de l'écologie pour que le nouveau département [issu des élections de fin mars] et le ministère se mettent d'accord sur une solution ». José Bové a réitéré ses critiques contre le processus de décision entourant le projet de barrage : « Pour que la démocratie fonctionne, il faut que l'information soit correcte. Ça n'a pas été le cas, cela a été reconnu par les experts nommés en octobre par Ségolène Royal. »Le « problème fondamental en France », a-t-il déploré est que même « si ce barrage est déclaré illégal [après sa construction], il ne sera jamais démoli. » « En France, on est en panne par rapport à la démocratie », un « processus lent », souligne-t-il.  ApaisementInterrogé sur l'occupation de la zone par des militants anti-barrage, dont l'un d'entre eux a perdu la vie lors d'affrontements en octobre, José Bové a une fois de plus joué la confiance et l'appaisement.« Je fais le pari que si le président du conseil général annonce l'abandon du projet et si la ministre de l'écologie annonce l'annulation de la déclaration d'utilité publique, ça veut dire qu'il n'y a plus de risque dans la vallée, les occupants penseront qu'il n'y a plus de raison d'occuper le terrain, et le terrain pourra revenir à l'agriculture et à la forêt. »Lire aussi : Face-à-face tendu entre anti et pro-barrage à SivensRépondant à une question d'auditeur, José Bové a dénoncé la volonté de « surdimmensionner » des projets par les élus locaux, alliés aux entreprises de BTP. « Personne ne conteste les besoins, la question est comment on l'organise », « il est plus juteux de mettre du béton que de mettre une retenue collinaire qu'une entreprise locale peut faire », a-t-il déploré. Anne Bringault (Collectif Les Acteurs en Transition énergétique) Le collectif des « Acteurs en transition énergétique », qui rassemble entreprises et groupements professionnels, collectivités et associations de collectivités, syndicats, ONG et associations, ne peut pas accepter que soit avalisée une loi de transition énergétique vidée de son ambition. Nous sommes convaincus que le projet que nous défendons est une chance à saisir et non un handicap. Nous appelons à une évolution désormais nécessaire, source d’emplois et de bien-être.Le Sénat fait revenir en force le nucléaire dans la loi de transition énergétiqueL’adoption en octobre 2014 du projet de loi sur la transition énergétique par l’Assemblée nationale a lancé un espoir raisonnable de tenir des objectifs ambitieux à moyen et long terme. Le président Hollande, lors de sa conférence de presse du 5 février 2015, a insisté sur le rôle de leader que devait tenir la France en matière de transition énergétique, alors que notre pays accueillera la conférence internationale sur le climat (COP 21) en fin d’année. La loi sur la transition énergétique doit en être l’illustration la plus exemplaire.Nous déplorons par conséquent les coups de canif apportés au projet de loir par la majorité sénatoriale.Transition énergétique : comment le Sénat a changé la loiEn supprimant l’échéance de 2025 pour ramener à 50 % la part de l’électricité d’origine nucléaire et en autorisant l’augmentation de la puissance nucléaire installée en France, la diversification du mix électrique semble toujours repoussée ! Comment encourager le développement des énergies renouvelables, secteur d’avenir dans lequel la France piétine, en restant sur des positions aussi passéistes ?70 milliards d’euros chaque année par les fenêtresLe Sénat semble ignorer que plus on s’acharne avec le nucléaire, plus le coût global renchérit. Alors que la tendance, dans le secteur des énergies renouvelables, est à la baisse des coûts ! Modifier de 500 mètres à 1 kilomètre la distance minimum entre une éolienne et une habitation n’a pas de sens du point de vue physique, et prive nos territoires de la chance de se doter de cette énergie, alors même qu’elle montre sa pertinence via des croissances rapides en Europe, en Chine et aux Etats-Unis, à des coûts particulièrement compétitifs.Pour une politique européenne « Climat-Transports »De même, en supprimant l’objectif intermédiaire de réduction de la consommation énergétique d’ici 2030, pourtant indispensable, le Sénat a oublié une évidence : l’efficacité énergétique est un gisement de productivité pour tous les acteurs économiques dans l’industrie, l’agriculture et le tertiaire, et un immense gisement d’emplois locaux pour le bâtiment, les matériaux, les réseaux intelligents et les nouveaux process. Réduire la consommation énergétique, c’est favoriser une croissance qualitative. Si cela entraîne un « déclin », c’est celui du gaspillage !Outre la réduction du déficit commercial de notre pays, exacerbé chaque année par les importations de combustibles fossiles et d’uranium, la transition énergétique impactera positivement l’ensemble des secteurs de l’économie. La majorité sénatoriale veut-elle continuer à jeter 70 milliards d’euros chaque année par les fenêtres ? Alors qu’elle l’assume, si elle l’ose, devant les citoyens et devant nos enfants !Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique, plus de 11 millions de personnes souffrent de cette situation, qui affecte aussi bien leur porte-monnaie que leur bien-être et leur santé. La rénovation thermique des bâtiments permettrait de modifier les conditions d’habitat.Changer de capLes économies d’énergie réalisées par les ménages grâce à ces investissements vertueux se répercuteraient en partie sur leur pouvoir d’achat. L’activité économique de notre pays en sortirait donc gagnante, d’autant que la transition vers un modèle énergétiquement plus soutenable aurait pour effet de créer des centaines de milliers d’emplois supplémentaires à un horizon qui n’est pas si lointain.Il faut désormais changer de cap, car notre système actuel n’est plus tenable. L’urgence s’impose et le coût de l’inaction deviendra vite insupportable, en particulier pour les populations les plus vulnérables !Ne laissons pas la suspicion et la peur du changement nous envahir. Au contraire soyons ambitieux et agissons vite !Nous pouvons et devons engager le chantier de l’habitat sain et économe, des mobilités durables et disponibles pour tous, d’une économie relocalisée et plus humaine. Privilégions un modèle pérenne et soutenable. Pour le bien de tous, il est temps pour les parlementaires et le gouvernement de faire des choix clairs vers la transition énergétique, sans demi-mesure.Collectif Les Acteurs en Transition énergétique - liste des signataires sur http://transitionenergetique.org/les-signataires/Anne Bringault (Collectif Les Acteurs en Transition énergétique) Hélène Bekmezian Il y a plus d’un mois, suite aux attentats de Paris, Manuel Valls, avait jeté cette expression controversée dans l’espace public : un « apartheid territorial, social, ethnique » qui se serait « imposé à notre pays » dans les banlieues et quartiers populaires. Vendredi 6 mars, alors que le premier ministre doit présider un comité interministériel à la citoyenneté et à l’égalité et faire des annonces sur la politique de la ville, le député socialiste du Val-d’Oise, Philippe Doucet, a décidé de rendre publiques de son côté ses « 24 propositions pour lutter vraiment contre l’apartheid ».Maire d’Argenteuil de 2008 à 2014, ce dernier a voulu s’« engouffrer dans la brèche ouverte par Manuel Valls » et coucher sur le papier son « vécu d’élu local depuis des années ». A Matignon, si l’on assure que le premier ministre a bien pris connaissance de la « lettre ouverte » du député et que « son expérience d’élu local et son imagination de responsable politique l’intéressent », on se garde bien d’avaliser l’intégralité de ses propositions, dont certaines ne font pas l’unanimité à gauche. La dernière d’entre elle, également prônée par Malek Boutih (PS, Essonne), a d’ailleurs déjà suscité son lot de polémiques : il s’agit de « permettre, dans les quartiers en situation d’urgence sécuritaire et/ou sociale, la mise sous tutelle temporaire par l’État ».Autoriser les statistiques ethniquesD’autres sont plus consensuelles à gauche comme la mise en place d’un « service civique obligatoire d’une durée de 6 mois » pour tous les jeunes de 16 à 18 ans ou l’« ouverture de la naturalisation pour les personnes âgées de plus de 65 ans qui ont vécu 25 ans en France et qui ont un enfant français ». Mais le député va plus loin en suggérant également de rendre le vote obligatoire et l’inscription sur les listes électorales automatique.Pour lutter contre l’« apartheid ethnique » et « rompre avec la ghettoïsation des populations d’origine immigrée », Philippe Doucet propose en outre, d’autoriser, « sous le contrôle de la CNIL, le recours aux statistiques ethniques, notamment dans les attributions de logements par les bailleurs sociaux ». Dans la même thématique, il suggère de « tripler en cinq ans le nombre de fonctionnaires de police issus de l’immigration ».Ancien membre du courant de la Gauche populaire et désormais rattaché au pôle des « réformateurs » du PS, l’élu veut rompre avec « trois décennies de ghettoïsation rampante » en relevant les seuils de logements sociaux prévus par la loi SRU à 30 % dès 2020 (contre 25 % en 2025 à l’heure actuelle) tout en les plafonnant à 50 %.Permettre le « testing » en entretien d’embaucheConcernant l’école, il suggère de « généraliser les expérimentations de “busing” à la française », dont le but est d’emmener les écoliers des quartiers défavorisés dans les établissements voisins et ainsi « forcer la mixité sociale ». Pour davantage associer les parents d’élèves, une « école des parents » pourrait être créée et les rencontres parent-professeur rendues obligatoire sur un rythme trimestriel. « Il faut accepter qu’il y ait plusieurs éducations nationales », explique par ailleurs l’élu qui plaide pour un système d’incitation financière pour les professeurs qui, en retour, devront s’engager dans une certaine durée pour enseigner dans ces quartiers.Enfin, afin de garantir un égal accès à l’emploi de tous, Philippe Doucet propose, entre autres, d’ouvrir la possibilité aux associations de lutte contre le racisme de « procéder à de vastes campagnes de “testing” en entretien d’embauche, comme cela existe depuis longtemps pour les entrées en boîte de nuit ». « Il suffit d’un cas par an et d’un peu de médiatisation pour faire bouger les choses, les entreprises font attention à leur image de marque », veut-il croire. Des propositions pour lutter contre l'apartheid4propositions Apartheid Philippe DoucetHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.06.2015 à 18h26 • Mis à jour le26.06.2015 à 18h52 | Patrick Roger Comme il l’avait annoncé le 19 avril, François Hollande a saisi le Conseil constitutionnel, jeudi 25 juin, pour qu’il se prononce sur la loi relative au renseignement que le Sénat et l’Assemblée nationale ont définitivement adoptée les 23 et 24 juin. C’est la première fois qu’un président de la République fait usage du deuxième alinéa de l’article 61 de la Constitution qui lui permet de déférer une loi au Conseil avant sa promulgation. Simultanément, le président du Sénat, Gérard Larcher, a lui aussi soumis le texte à l’examen des juges constitutionnels. Le Monde a pris connaissance de ces deux lettres. La veille, 106 députés de tous bords, dans une démarche alliant des LR, des UDI, des écologistes et des FN, avaient également adressé un recours.Deux saisines et un recours pour un même texte, la démarche est pour le moins inhabituelle. A ceci près que, si les députés, sur 24 pages, énoncent les griefs qu’ils portent à l’encontre de la loi, le chef de l’Etat et le président du Sénat, dont les saisines tiennent sur deux pages et demie, demandent simplement au Conseil constitutionnel d’examiner le texte de loi, dans sa globalité, « au regard du droit au respect de la vie privée, de la liberté de communication et du droit à un recours au juridictionnel effectif », pour le premier ; « afin qu’il puisse être garanti que, dès sa promulgation, le dispositif adopté répondra pleinement aux exigences, en matière de protection des libertés, du bloc de constitutionnalité », pour le second. Ce qui est qualifié de « saisine blanche » – il appartient au Conseil constitutionnel de déterminer ce qui, dans la loi, lui semble contraire aux principes constitutionnels. Dès lors, les dispositions qui auront été jugées conformes ne pourront plus, par la suite, faire l’objet d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), « sauf changement des circonstances ».« Protection particulière »Dans sa missive, le président de la République estime que « le Parlement a pris soin de maintenir l’équilibre (…) entre la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la nation auxquels concourt l’action des services de renseignement et la protection des droits et libertés constitutionnellement garantis ». « La loi définit les conditions générales de mise en œuvre des techniques de renseignement et leur contrôle », assure-t-il. « Les finalités pour lesquelles les services de renseignement pourront être autorisés, dans le strict respect du principe de proportionnalité et pour le seul exercice de leurs missions respectives, à mettre en œuvre les techniques prévues par la loi » sont déterminées dans le texte. Il rappelle que leur mise en œuvre est « soumise à autorisation préalable du premier ministre après avis d’une autorité administrative indépendante, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement [CNCTR] », même si le premier ministre a la possibilité d’en décider immédiatement « en cas d’urgence absolue ».La loi prévoit, souligne M. Hollande, « une protection particulière » pour les parlementaires, les magistrats, les avocats et les journalistes. Elle précise des durées de conservation applicables aux renseignements collectés. Elle prévoit également que « le Conseil d’Etat peut être saisi par la CNCTR ainsi que par toute personne souhaitant vérifier qu’aucune technique de renseignement n’est irrégulièrement mise en œuvre à son égard ».« Peu de références juridiques »N’ignorant pas le débat soulevé sur le respect de la vie privée, le chef de l’Etat énumère dans son texte les articles de loi définissant les conditions d’emploi des techniques de renseignement. « Pour chacune de ces techniques, la loi a prévu des garanties spécifiques visant à assurer le caractère proportionné de sa mise en œuvre », écrit-il.Tout au long de sa saisine, le président de la République anticipe ainsi les griefs formulés à l’encontre de la loi en invitant le Conseil constitutionnel à s’assurer que la loi déférée n’enfreint aucun principe fondamental. La décision du Conseil sera majeure car, comme le rappelle M. Larcher, « concernant ces nouvelles technologies, peu de références juridiques pertinentes permettent d’apprécier la constitutionnalité du cadre légal ». Ainsi le Conseil n’a-t-il été saisi ni de la loi du 10 juillet 1991 relative au secret des correspondances électroniques, ni de la loi de programmation militaire 2014-2019. « Autant les limites de l’action judiciaire répressive sont connues, autant celles de l’action administrative de prévention pour la sauvegarde de la sécurité nationale demeurent imprécises », constate-t-il.La loi sur le renseignement ainsi que les saisines et le recours dont elle fait l’objet prennent un relief particulier dans le contexte actuel, encore marqué, vendredi, par l’attentat de Saint-Quentin-Fallavier. La décision du Conseil constitutionnel sera d’autant plus attendue.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.06.2015 à 12h30 • Mis à jour le26.06.2015 à 13h41 La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a annoncé vendredi 26 juin avoir saisi le parquet de Paris au sujet des déclarations de patrimoine des députés Thierry Robert (MoDem), élu de La Réunion, et Josette Pons (Les Républicains), élue du Var.La Haute Autorité estime « qu’il existe un doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité de leurs déclarations de situation patrimoniale, du fait de la sous-évaluation manifeste de certains actifs et de l’omission de certains biens immobiliers », selon un communiqué.Thierry Robert, maire de Saint-Leu et chef de file du MoDem pour les élections régionales de décembre à La Réunion, avait dès la semaine dernière rendu publics ses échanges avec la HATVP, dénonçant des « erreurs d’appréciation » et même une délibération « diffamatoire et de nature à constituer une dénonciation calomnieuse ».Sa déclaration de situation patrimoniale « omet de mentionner plusieurs biens immobiliers d’un montant d’environ 5 millions d’euros et comporte des omissions et des sous-évaluations de son patrimoine bâti et non bâti », avait écrit la HATVP à ce chef d’entreprise, qui a déclaré des parts dans 18 sociétés.Lire aussi :La Haute Autorité de la transparence s’intéresse au patrimoine du couple BalkanyQuant à la députée Josette Pons, également vice-présidente du conseil général du Var, elle serait sans profession, d’après sa déclaration d’intérêts qui est publique, à la différence des déclarations de patrimoine.La Haute Autorité a transmis leurs deux dossiers au procureur de la République de Paris, les déclarations mensongères étant « susceptibles de constituer des infractions pénales ».Lire aussi :Vingt propositions pour plus de transparence dans la vie publique Julia Pascual Deux ans se sont écoulés depuis la promulgation, en mai 2013, de la loi instaurant le mariage pour tous, et samedi 27 juin, la traditionnelle Gay Pride se déroulera dans les rues de Paris.« Multiples et indivisibles », le mot d’ordre général retenu cette année par l’inter-associative lesbienne, gay, bi et trans (Inter-LGBT), sonnerait presque un peu creux… Les années précédentes, ceux choisis paraissaient en tout cas plus vindicatifs : « L’Égalité n’attend plus ! » (2012), « Droits des LGBT : allons au bout de l’égalité » (2013), « Nos vies, nos corps, nos familles : plus de droits pour tou-te-s » (2014).Que s’est-il passé depuis ? Le mariage pour tous a été adopté et Nicolas Rividi, porte-parole de l’Inter-LGBT, reconnaît que certains militants se sont « démobilisés ». « C’est toujours comme ça dans les mouvements militants après une grande victoire, assure-t-il. Il faut un peu de temps pour repartir. C’est ce qu’on fait. »Désaccord autour de la GPAQuels « nouveaux combats » l’Inter-LGBT va-t-elle réussir à porter lors de cette marche des fiertés ? La légalisation de la gestation pour autrui (GPA) n’en fait en tout cas pas partie, en l’absence totale de consensus sur le sujet. « Sortez ces juges de nos culottes », « Une loi, zéro bla bla, PMA »… Les slogans en faveur du droit des transsexuels à changer d’état civil ou de l’ouverture à toutes les femmes de la procréation médicalement assistée (PMA) devraient être repris.Pour sa part, le gouvernement semble déterminé à ne pas rouvrir le débat, en dépit, notamment, des promesses de campagne de 2012. Les échéances électorales et le spectre de La Manif pour tous n’y sont certainement pas étrangers.L’enjeu de samedi sera donc de mobiliser, malgré ces données. L’an dernier, quelque 100 000 personnes s’étaient réunies.Julia PascualJournaliste au Monde Amandine Réaux Condenser l’information, rendre les chiffres digestes. Les vertus de l’infographie n’ont pas échappé aux politiques, même s’ils n’en maîtrisent pas encore tous les codes. Valérie Pécresse, candidate Les Républicains (LR) à la présidence du conseil régional d’Ile-de-France, a pris la chose au sérieux : son site de campagne compte pas moins d’une vingtaine d’infographies multicolores dans chacune des douze rubriques (transports, logement, budget). Pourtant, certaines informations sont simplifiées, voire fausses.1. Combien coûtent les locaux du conseil régional ? Pourquoi c’est discutable ?Cette carte est trompeuse, puisque sa légende évoque les loyers, alors qu’elle localise à la fois les sites dont le conseil régional est propriétaire (huit au total) et d’autres qu’il loue (huit également).De plus, elle ne montre que les sites implantés dans le 7e arrondissement de Paris, et omet de géolocaliser les cinq sites restant : un dans le 15e, ainsi que quatre antennes territoriales à Boulogne-Billancourt et Nanterre (92), Fontenay-sous-Bois (94) et Pantin (93).Parmi les bâtiments loués par la région (au nombre de huit, en rouge sur notre carte), seulement trois sont situés dans le 7e arrondissement : deux rue du Bac (unités communication, société, affaires internationales et développement) et un rue du Général-Bertrand (unité lycées). Tous les autres locaux du 7e arrondissement appartiennent à la région (en jaune sur notre carte).Concernant les loyers, Valérie Pécresse se base sur des chiffres de 2010 (le total des loyers était alors de 26,5 millions d’euros par an). En 2014, ils représentaient une dépense de 21,8 millions d’euros à la suite de l’achat en 2012 de l’hôtel particulier rue Barbet-de-Jouy.Le 21 février, la candidate Les Républicains affirmait sur BFM Business que son chiffre comprenait également la prise en charge de logements de fonctionnaires dans le 7e arrondissement. « C’est complètement faux » , réplique le service de presse de la région : « La région ne prend en charge le loyer d’habitation d’aucun de ses fonctionnaires. »Le conseil régional est-il situé dans « le quartier le plus cher de Paris » ?Nous avons délimité les différents quartiers administratifs dans lesquels les bâtiments du conseil régional se trouvent : Invalides (en bleu sur la carte), Ecole militaire (en violet) et Saint-Thomas-d’Aquin (en gris). Selon le classement de la chambre des notaires de Paris portant sur les prix médians des ventes au 1er trimestre 2015, le quartier Saint-Thomas-d’Aquin, dans lequel la région loue les deux sites de la rue du Bac, est le deuxième quartier le plus cher de Paris (12 420 euros le mètre carré), juste derrière Odéon dans le 6e arrondissement voisin (12 810 euros le mètre carré). Invalides se place en troisième position (12 180 euros le mètre carré au 1er trimestre 2015), mais la région est propriétaire de tous les bâtiments qu’elle occupe dans ce quartier. Enfin, le troisième site en location se trouve dans le quartier Ecole militaire, le onzième quartier le plus cher (10 260 euros le mètre carré).S’ils sont situés dans des arrondissements plutôt huppés, les sites du conseil régional ne se trouvent donc pas stricto sensu dans « le quartier le plus cher de Paris ». En revanche, le 7e arrodissement s’octroie une place de choix dans le classement des arrondissements en arrivant deuxième (11 920 euros le mètre carré en moyenne) derrière le très chic 6e (12 390 euros le mètre carré), selon le classement de Challenges.Ajoutons que cinq des sept rues dans lesquelles le conseil régional est implanté font partie des rues les plus chères de Paris : rue Barbet-de-Jouy (12e position avec 13 770 €/m²), rue Vaneau (37e place, 12 546 €/m²), boulevard des Invalides (39e, 12 506 €/m²), rue du Bac (40e, 12 453 €/m²), et rue de Babylone (42e, 12 440 €/m²).Jean-Paul Huchon refuse-t-il de quitter le 7e arrondissement ?En 2012, la majorité lance le projet d’un hôtel de région qui réunirait tous les services du siège dans un lieu unique. Un projet suspendu pour deux raisons, explique le service de presse. Tout d’abord, en raison d’un manque d’informations sur les futures compétences des régions avec la réforme territoriale (loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République — NOTRe).« L’éventualité d’une disparition des départements au profit des régions et métropoles a été évoquée. Ainsi, il n’est pas possible de se lancer dans un projet de cette envergure sans connaître le nombre d’agents qui devront exercer dans ce futur siège de région ».D’autre part, la majorité estime que « c’est un véritable projet de mandature ». Si la gauche conserve la région, elle pourrait remettre ce projet sur pied. C’est en tout cas ce que souhaite le président sortant, Jean-Paul Huchon. Mais le candidat socialiste, Claude Bartolone, ne s’est pas exprimé sur le sujet.Parmi les sites envisagés, on retient les noms d’Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux ou Aubervilliers (en vert sur notre carte).Quelles économies dans le cas d’un déménagement en banlieue ?Valérie Pécresse suggère que la « vente des deux hôtels particuliers achetés par Jean-Paul Huchon » générerait « 40 millions d’euros de recettes exceptionnelles ». Or, la région n’a acquis qu’un seul hôtel particulier pendant le mandat de l’actuel président : les numéros 29 et 31 de la rue Barbet-de-Jouy, soit l’autre moitié de l’hôtel particulier que la région occupait déjà depuis 1963 (numéros 27 et 31). Comme le montre le procès-verbal que Le Monde s’est procuré, le montant a été fixé à 19,1 millions d’euros (dont 200 000 euros de frais de notaire). On est donc loin des 40 millions d’euros évoqués par Mme Pécresse.Sur BFM Business, la candidate LR affirmait que quitter le 7e arrondissement générerait « 26 millions d’euros d’économie par an ». Nous avons vu que les loyers ne représentaient en fait que 21,8 millions d’euros, et même 19,3 millions sans les antennes territoriales, non concernées par un déménagement. Or, dans le cas d’un déménagement, cet argent économisé devrait être réinvesti dans l’achat de nouveaux locaux. Comme l’explique la communication de la région, « les différentes offres immobilières présentées en 2013 ont montré un coût entre 315 millions d’euros [pour un site à Ivry-sur-Seine] et 837 millions d’euros [pour un site à Paris 15e] ». La valeur des sites en propriété étant estimée à 206 millions d’euros en 2013, l’amortissement s’effectuerait en six ans au minimum.2. Les charges de personnel ont-elles augmenté démesurément ? Pourquoi c’est exagéréComme le rapporte la Cour des comptes, le montant des charges de personnel a « plus que doublé », passant de 162 millions d’euros en 2007 à 402 millions en 2012 et 416 millions en 2013. Notons tout d’abord que l’augmentation de 165 % a eu lieu entre 2007 et 2013 et non 2012, donc un peu moins rapidement.Or, comme le précise le rapport et comme l’élude soigneusement Valérie Pécresse, cette hausse est due au transfert en 2008-2009, par l’Etat à la région, de la gestion des personnels techniciens, ouvriers et de service des lycées, en application de la loi sur la décentralisation (2004). Si on prend en compte les charges de personnel sans les agents de lycée, on s’aperçoit que les dépenses n’ont augmenté « que » de 27 %, un chiffre comparable à celui de l’Aquitaine.3. Le budget alloué à la sécurité est-il vraiment dérisoire ? Pourquoi c’est plutôt fauxLa région n’a pas de compétences sécuritaires à proprement parler, contrairement à ce que prétend le slogan « La sécurité, c’est aussi l’affaire de la région ». La sécurité civile s’exerce principalement au niveau national, à l’exception des sapeurs-pompiers, qui sont des fonctionnaires territoriaux. Cependant, le conseil régional s’en occupe indirectement en soutenant un programme d’actions, renforçant par exemple la sécurité des lycées et des transports (pour lesquels la région est compétente).Le budget primitif 2015 prévoit que l’Ile-de-France y consacre 14,3 millions d’euros sur un budget total de 4,949 milliards, soit 0,29 %, et non 0,003 %, comme le montre l’infographie, qui a donc oublié de passer son chiffre en pourcentage…En revanche, il est vrai que la part du budget alloué à la sécurité chute : constante entre 2012 et 2014 autour de 30 millions d’euros, soit 0,6 % du budget total, elle a diminué de moitié en 2015. #container_14347298881{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14347298881{ height:500px; } #container_14347298881 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14347298881 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14347298881 .subtitre{ display:block; 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Un taux proche de celui du budget 2014 de l’Ile de France.Amandine RéauxJournaliste au Monde Pierre Breteau, Mathilde Damgé, Samuel Laurent et Alexandre Pouchard Le site WikiLeaks, avec Libération et Mediapart, a révélé mardi 23 juin que trois présidents français, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ont été régulièrement et directement espionnés par les Etats-Unis, avec la mise sur écoute de leurs téléphones ainsi que de ceux de membres du gouvernement et de la haute administration. La publication de ces informations surnommées « FrenchLeaks » ont entraîné l'organisation d'un conseil de défense à l'Elysée, mercredi matin, et la convocation au Quai d'Orsay de l'ambassadrice américaine à Paris.Ces nouvelles « fuites » de documents confidentiels issus de l'agence nationale de sécurité américaine (NSA) seront-elles suivies d'effets ? Les opérations de ce genre, souvent réalisées par des collaborations internationales entre médias, se multiplient depuis quelques années. Passage en revue des précédentes révélations massives.Juin 1971 : « Pentagon papers », aux origines du « leak »Octobre 2006 : naissance de WikiLeaksMai 2009 : le scandale des notes de frais des députés britanniquesAvril 2010 : la vidéo du « meurtre collatéral » en IrakOctobre 2010 : les « war logs » des guerres en Irak et en AfghanistanNovembre 2010 : le « Cablegate » révèle les dessous de la diplomatie américaineJanvier 2014 : « ChinaLeaks » et les révélations sur les « princes rouges »Novembre 2014 : les « Sony Leaks »Les fuites bancaires : « Offshore Leaks », « LuxLeaks », « SwissLeaks » Juin 1971 : « Pentagon papers », aux origines du « leak »En 1971, un analyste de la RAND Corporation qui travaille pour l'Etat, Daniel Ellsberg, communique au New York Times des extraits des 7 000 pages d'un rapport top-secret (en anglais) du département à la défense américain consacré aux relations entre le Vietnam et les Etats-Unis.Ces documents, connus depuis sous le nom de « Pentagon papers » (en anglais), étaient au départ une étude commandée par le secrétaire à la défense du président Johnson, Robert McNamara. Tout au long des 48 volumes de l'étude, les auteurs militaires et civils décrivent l'implication – aussi bien politique que militaire – des Etats-Unis dans la guerre du Vietnam de 1945 à 1967.Qu'apprend-on ?Les « papers » révèlent entre autres que le gouvernement américain a délibérément provoqué une escalade du conflit, bien avant l'engagement officiel des armées US en 1965, en bombardant d'abord le Nord-Vietnam puis secrètement le Laos. Le New York Times suggère que dès l'année 1964 – avant la présidentielle de novembre – le président Johnson avait impliqué les forces armées dans une escalade programmée, alors qu'il avait affirmé l'inverse lors de la campagne.Quelles conséquences ?Sortis pendant la présidence de Richard Nixon, les « Pentagon papers » ont eu des conséquences assez faibles sur le gouvernement alors en place – même si la presse a révélé que la publication a rendu Nixon fou de rage : « Mettons ces fils de pute en prison », avait-il demandé à son conseiller Henry Kissinger.En revanche, l'affaire prise en charge par la Cour suprême des Etats-Unis donne raison à la presse (en anglais) sur la publication des documents top-secrets. Les actions initiées par le procureur général Mitchell – l'équivalent américain du garde des sceaux – contre Daniel Ellsberg se terminent en 1973 – en plein scandale du Watergate – avec la levée de toutes les charges à l'endroit de l'ancien analyste. Octobre 2006 : naissance de WikiLeaksAu milieu des années 2000, une communauté de militants, autour notamment de Julian Assange, crée WikiLeaks, un site qui veut servir de plateforme mondiale, permettant à qui le souhaite d'y dévoiler des documents confidentiels.Qu'apprend-on ?Dès son lancement fin 2006, WikiLeaks publie des révélations embarrassantes, sur la corruption d'un ancien leader kenyan, mais aussi sur le fait que les Etats-Unis soustraient certains détenus de Guantanamo à la vue de la Croix-Rouge.En 2008, WikiLeaks publie des documents évoquant des activités illégales de la Banque Suisse, ce qui lui vaut un procès et sa suspension temporaire. La même année, les courriels de Sarah Palin, co-candidate républicaine avec John McCain à la présidence, sont publiés sur la plateforme. L'année suivante, WikiLeaks révèle encore des séries de documents, atour d'un scandale pétrolier au Pérou, ou sur les banques d'Islande.Quelles conséquences ?Dès cette époque, WikiLeaks suscite la méfiance des autorités de nombreux pays. Certaines de ses révélations, notamment sur la mauvaise gestion des banques islandaises, ont des conséquences concrètes. Mais le sujet deviendra bien plus important l'année suivante avec les « cable leaks ». Mai 2009 : le scandale des notes de frais des députés britanniquesEn juillet 2008, une taupe (dont on apprendra plus tard qu'elle agit par réaction contre le train de vie des parlementaires alors que les soldats vivent dans des conditions beaucoup plus difficiles) s'empare d'un CD-ROM contenant le détail des notes de frais des députés et le vend au journal le plus offrant. Le Daily Telegraph débourse 150 000 livres sterling pour obtenir le précieux support informatique et en fait un feuilleton à rebondissements, publiant des extraits de notes de frais toujours plus scandaleuses. Ce sera le début d'un scandale politique aboutissant à la démission de plusieurs députés et membres du gouvernement de Gordon Brown.Qu'apprend-on ?Les députés s'en donnent à cœur joie quand il s'agit de se faire rembourser les dépenses les plus farfelues : les factures dévoilées par les médias forment une véritable liste à la Prévert. Maison pour canards, nettoyage de douves, achats de films pornographiques et de barres chocolatées...Quelles conséquences ?Les notes de frais sont publiées dans leur intégralité sur le site du Parlement (mais certains éléments jugés sensibles, dont les adresses, ont été floutés). Une instance indépendante est également mise en place, l'Independent Parliamentary Standards Authority (Ipsa), mais elle a depuis été généreusement critiquée pour son inefficacité et son coût. Avril 2010 : la vidéo du « meurtre collatéral » en IrakC'est la vidéo qui va révéler WikiLeaks au grand public. Rendue publique en avril 2010, cet enregistrement pris depuis un hélicoptère Apache de l'armée américaine montre comment une dizaine de personnes, dont deux salariés de l'agence de presse Reuters, sont tuées car les militaires ont confondu un appareil photo avec un lance-grenade.Qu'apprend-on ?WikiLeaks publie une vidéo datant de 2007, où l'on voit une frappe aérienne américaine tuer par erreur deux journalistes de l'agence Reuters, puis une famille irakienne venue tenter d'aider, ce qui peut constituer un crime de guerre.A l'époque, l'armée américaine avait indiqué que les victimes avaient été tuées lors de combats avec des insurgés. La vidéo démontre le mensonge.Quelles conséquences ?L'armée américaine avait minimisé sa responsabilité dans la mort des journalistes, estimant, après enquête, que les pilotes avaient respecté les « règles d'engagement ». Même si les pilotes de l'hélicoptère Apache ne seront au final pas inquiétés, la vidéo contribue à lever le voile sur les bavures de l'armée américaine en Irak. Elle est obligée de s'expliquer.Autre conséquence : la « taupe » qui a envoyé cette vidéo à WikiLeaks, le soldat Manning, s'était confiée à un hacker qui l'avait ensuite dénoncé car les documents qui ont fuité « auraient pu coûter des vies directement ou indirectement ». Octobre 2010 : les « war logs » des guerres en Irak et en AfghanistanDébut 2010, le site publie, toujours grâce au soldat Manning, les « war logs », une série de documents de l'armée américaine autour de la guerre en Afghanistan et en Irak de 2004 à 2009. La fuite est conséquente et très embarrassante pour l'armée américaine, mais aussi pour la Maison Blanche : on peut y lire que les talibans gagnent du terrain en Afghanistan, mais les rapports routiniers montrent les bavures quotidiennes d'une armée en campagne.Qu'apprend-on ?Ces « war logs » détaillent plus de 100 000 morts en Irak, principalement civiles (plus de 66 000) mais également combattantes (24 000) ou encore des bavures au sein de la coalition internationales (près de 4 000). Mais ils montrent également les ratages réguliers d'une armée d'occupation : un sourd-muet abattu à un checkpoint pour ne pas avoir entendu un ordre (21 mars 2007) ou des bombardements de civils dûs à de mauvais renseignements. Les rapports montrent que dans ces bavures, l'autorité militaire cherche systématiquement à masquer sa responsabilité.Quelles conséquences ?La principale réaction des Etats-Unis a été, et continue d'être, de dénoncer la publication de ces documents, affirmant qu'ils portaient atteinte à l'effort de guerre. Le FBI a ainsi ouvert une enquête pour atteinte à la sécurité nationale contre WikiLeaks et son fondateur, Julian Assange. La NSA a par ailleurs demandé à ce que l'association soit classée comme « agent étranger malveillant », ce qui permettrait de la surveiller plus activement sans restriction, notamment concernant ses liens avec des citoyens américains. Novembre 2010 : le « Cablegate » révèle les dessous de la diplomatie américaineEn 2010, WikiLeaks change de méthode, et collabore avec plusieurs médias mondiaux pour publier le « Cablegate » : 250 000 messages confidentiels envoyés par les ambassades américaines à Washington.Qu’apprend-on ?Alors que les précédentes révélations de WikiLeaks n'avaient pas provoqué de répercussions majeures, le « Cablegate » fait l'effet d'une bombe. On peut en effet y lire la « vision du monde » de Washington au travers des propos, parfois durs, de ses ambassadeurs. L'administration américaine est dans l'embarras, et réagit en s'en prenant fortement à WikiLeaks. Mais des détracteurs du site estiment également que la diplomatie a besoin du secret, et qu'il est dommageable que ces câbles diplomatiques soient ainsi publiés.Quelles conséquences ?Le site est l'objet d'une énorme pression de la part des autorités américaines : Amazon, son hébergeur, décide de ne plus accueillir WikiLeaks sur ses serveurs, sans décision de justice à l'appui. Idem pour le prestataire de noms de domaine du site. WikiLeaks fait appel à la solidarité mondiale pour créer des « sites miroirs » hébergés un peu partout dans le monde. Janvier 2014 : « ChinaLeaks » et les révélations sur les « princes rouges »En janvier 2014, c'est la Chine et ses riches élites qui sont visées par une « fuite » massive. Une vaste enquête est publiée par le consortium international de journalistes d'investigation (ICIJ), en collaboration avec de nombreux journaux, dont Le Monde en France.Qu'apprend-on ?L'enquête révèle que plus de 20 000 clients de Chine ou de Hongkong sont liés à des compagnies offshore dans des paradis fiscaux. Parmi eux, de nombreux responsables du tout-puissant Parti communiste chinois (PCC) et leurs proches, comme Deng Jiagui, beau-frère du président Xi Jinping, ou encore Wen Jiabao, premier ministre de 2003 à 2013.Quelles conséquences ?Aussitôt après ces révélations, de nombreux sites de journaux impliqués dans les « ChinaLeaks », dont LeMonde.fr, ont été bloqués en Chine. Mais les accusations n'ont pas donné lieu à quelque poursuite que ce soit. Novembre 2014 : les « Sony Leaks »Le novembre 2014, Sony Pictures Entertainment (SPE), filiale américaine du groupe japonais, est victime d'un piratage massif de ses courriels et de ses documents internes. Dans la foulée, cinq films pas encore sortis et distribués par la société font leur apparition sur des sites pirates.Cinq mois plus tard, en avril 2015, WikiLeaks publie 30 000 documents et 173 000 courriels ainsi qu'une application en ligne pour chercher parmi toutes ces données. Le site justifie la publication de ces données par l'intérêt de voir « les rouages internes d'une entreprise multinationale influente ».Qu'apprend-on ?Ce « leak » donne des informations sur les visées stratégiques du groupe. On y apprend aussi des choses plus triviales comme le fait que les employés de SPE s'énervent de voir Adam Sandler à l'écran. On y trouve également des commentaires à l'endroit de l'égo d'Angelina Jolie ou sur la mise sur pied du biopic sur Steve Jobs.Quelles conséquences ?Première conséquence, la vice-présidente de SPE, Amy Pascal, a démissionné après la révélation d'un sous-entendu raciste à propos de Barack Obama dans un échange de courriels. Parmi les révélations du « leak », on trouve la fiche d'identité de Spider-Man qui selon l'accord entre SPE et Marvel doit être blanc, hétérosexuel, ne pas fumer, boire peu, etc.Dans ces courriels, on découvre également que des actrices comme Amy Adams ou Jennifer Lawrence ont droit à un pourcentage inférieur à celui de leurs collègues masculins sur les bénéfices du film American Bluff (ou American Hustle en anglais). Ces révélations ont alimenté un débat sur l'égalité des salaires entre hommes et femmes aux Etats-Unis.Au rayon des surprises, les courriels révèlent que l'acteur et réalisateur Ben Affleck a fait censurer un documentaire consacré à l'esclavage dans lequel les auteurs révélaient qu'un de ses ancêtres avait eu des esclaves.A la suite de ces attaques, les Etats-Unis – qui soupçonnent la Corée du Nord – ont annoncé de nouvelles sanctions économiques contre le régime de Kim Jong-Un, particulièrement dix personnalités et trois institutions. 2013-2015 : les fuites bancaires : « Offshore Leaks », « LuxLeaks », « SwissLeaks »Dans tous les cas, le principe est le même : rendre publics les mécanismes d'évasion fiscale dont profitent des individus et des entreprises.« OffshoreLeaks » en avril 2013. Dans l'ordre, les premières révélations sur les paradis fiscaux prennent forme grâce aux informations mises en commun par plusieurs datajournalistes et journalistes spécialisés réunis dans le cadre de l'ICIJ (le Consortium indépendant des journalistes d'investigation). Ce dernier a reçu près de 2,5 millions de documents (courriers électroniques, copies de papiers d'identités, lettres) par l'intermédiaire d'anciens salariés de deux entreprises de services financiers offshore.« Luxleaks » en novembre 2014. L'ICIJ est à nouveau à l'œuvre dans le scandale « LuxLeaks », qui a publié des accords fiscaux confidentiels provenant du cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers (PwC) mais aussi d'autres sociétés d'audits et de cabinets d'avocats au Luxembourg, en novembre 2014.« SwissLeaks » en février 2015. « SwissLeaks » est le dernier volet en date des enquêtes sur l'évasion fiscale européenne par l'ICIJ. Il se base sur les archives numérisées dérobées chez HSBC Private Bank par Hervé Falciani, ancien employé de la banque.Qu'apprend-on ?BNP Paribas et Crédit Agricole ont aidé à la création de sociétés offshore dans des paradis fiscaux dans les années 1990 et 2000. Des noms connus s'égrènent : Rothschild, Ricci, le roi du Maroc… Dans le cas de « LuxLeaks » , l'affaire a mis en lumière les centaines de « tax rulings », ces décisions anticipées conclues au Luxembourg lorsque Jean-Claude Juncker, l'actuel président de la Commission, était premier ministre, et qui permettent aux multinationales de quasiment échapper à l'impôt. Avec « SwissLeaks », on apprend que 180,6 milliards d'euros auraient transité, à Genève, par les comptes HSBC de plus de 100 000 clients et de 20 000 sociétés offshore, entre novembre 2006 et mars 2007.Quelles conséquences ?La base de données d'« Offshore Leaks » sera ouverte au public, ouvrant la voie à d'autres révélations. Le patron d'une grande banque néerlandaise démissionne. Dans l'Hexagone, la sphère politique prendra acte de la pression publique et commencera à intensifier sa lutte contre la fraude fiscale.Avec « LuxLeaks », sous la pression de Bruxelles, Amazon va désormais déclarer ses revenus par pays et non dans son siège fiscal européen, le Luxembourg.Conséquence plus dommageable pour la liberté d'expression, le Français Edouard Perrin, qui a révélé le scandale « LuxLeaks », a été inculpé le 23 avril au Luxembourg, notamment pour « vol domestique » et « blanchiment ». Cette mise en examen est la troisième au Luxembourg, après celle d'un ancien collaborateur du cabinet d'audit PwC, Antoine Deltour, en décembre 2014, et d'un autre employé de PwC en janvier, d'où proviennent une grande partie des documents du LuxLeaks.Avec « SwissLeaks », l'enquête contre HSBC en France s'est accélérée : sa filiale suisse, HSBC Private Bank, a été mise en examen pour « complicité de blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « complicité de démarchage illégal ». Au Royaume-Uni, les députés ont ouvert une enquête sur les pratiques d'HSBC. Au Brésil, une enquête a été ouverte par la justice. La banque négocie dans les autres pays (Suisse et Belgique). Elle a aussi fermé des comptes de non résidents à Jersey, une première.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laura Wojcik Après une semaine d’épreuves du bac, c’est à présent au tour de 835 000 élèves de troisième de plancher sur leurs trois épreuves du brevet des collèges jeudi 25 juin et vendredi 26 juin. Et cette année, le syndicat d’enseignants Snalc, sans étiquette mais dit de droite, a appelé les enseignants à boycotter l’examen afin de protester contre la réforme des collèges programmée pour la rentrée 2016.Vous passez le brevet et vous vous inquiétez de ne pas pouvoir plancher dans de bonnes conditions ? Voilà ce que vous devez savoir à propos de la mobilisation à venir et du dispositif mis en place par les académies.Une mobilisation incertaineFrançois Portzer, président national du Snalc, affirme que son syndicat sera rejoint par le SNES-FSU à Lille et Reims, et par SUD à Montpellier. Impossible néanmoins d’obtenir un chiffre concernant la mobilisation à venir : « On a donné la consigne aux enseignants de ne pas signaler leur désir de faire grève au préalable, donc l’ampleur de la mobilisation dépendra surtout du militantisme local » précise François Portzer. Le syndicat souhaite surtout perturber la correction du brevet, qui fait appel à des enseignants qualifiés, et ne peut pas être confiée à n’importe quel personnel non gréviste, contrairement à la surveillance des épreuves.Pas de chiffres exacts non plus du côté du ministère de l’éducation nationale. Mais la Rue de Grenelle tient à rassurer les parents inquiets et dit avoir « pris ses dispositions pour que l’examen se tienne dans de bonnes conditions ». « D’autres correcteurs seront mobilisés en cas de besoin », affirme le ministère.Des académies organiséesL’académie de Lille a déjà tout prévu en cas de mouvement très suivi : « A chaque examen, on rappelle aux centres d’examen de prévoir plus de personnes pour surveiller les épreuves. Là, on a mobilisé encore plus de remplaçants en cas de grève. » L’ampleur de la grève durant la surveillance des écrits permettra de donner un premier indice à l’académie, qui pourra mieux cibler le nombre d’enseignants remplaçants à appeler. Le rectorat s’abstient néanmoins de donner plus d’informations concernant la phase des corrections.L’académie de Reims a aussi demandé aux centres d’examen de prévoir plus de personnel de surveillance, tout en tentant d’obtenir plus d’informations quant à l’importance de la grève. « Aucune information de mobilisation d’ampleur n’est remontée », précise le rectorat, qui se veut confiant : « Pour l’instant, rien ne suggère des retards ou des perturbations. »Laura WojcikJournaliste au Monde Bastien Bonnefous Son diagnostic est sans appel : « L’espoir de transformer les choses de l’intérieur, que ce soit au sein du PS ou du groupe parlementaire à l’Assemblée, s’est peu à peu évanoui », explique au Monde Philippe Noguès, député socialiste du Morbihan. L’élu a donc pris une décision « irrévocable » : il quitte le Parti socialiste (PS) et le groupe socialiste au Palais-Bourbon. Membre du parti depuis avril 2006, élu député en juin 2012, cet ancien cadre d’une multinationale américaine de 60 ans a décidé de siéger parmi les non-inscrits à l’Assemblée.Lire aussi :A l’Assemblée Nationale, les frondeurs reprennent de la vigueurPhilippe Noguès doit en informer par courrier vendredi 25 juin Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l’Assemblée, comme Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du parti. Ce « frondeur » breton fait « le choix de la liberté et de la loyauté à [ses] convictions », mais il n’a pas l’intention pour autant d’être « dans l’opposition systématique ». « Je soutiendrai les projets de lois qui me sembleront aller dans le bon sens et je continuerai à combattre la droite », précise-t-il. Mais que l’on ne compte plus sur lui pour être un élu bon élève de la politique gouvernementale.« Nos efforts pour infléchir la ligne ont été vains »« Depuis de longs mois, avec mes camarades frondeurs, je me bats pour infléchir la ligne économique du gouvernement. Force est de constater que nos efforts ont jusqu’ici été vains, le chemin tracé vers une société de plus en plus libérale n’a pas varié », regrette-t-il. S’il a bien l’intention de se représenter aux législatives, en juin 2017, il ne veut plus d’ici là participer aux enjeux d’appareils du PS. « Je suis socialiste, je le reste, mais je ne crois plus que le PS, en tant que structure politique, puisse être le moteur d’un nouveau départ », affirme-t-il.Lire aussi :Après trois ans de Hollande, le contre-projet des frondeurs du PSM. Noguès espère que son initiative fasse école chez ses collègues socialistes pour monter à terme un groupe autonome à l’Assemblée. « Beaucoup de députés socialistes sont comme moi en désaccord avec la politique que l’on mène, mais ils n’osent pas franchir le pas », explique-t-il, confiant que son choix a été « douloureux ». Mais il ajoute l’avoir fait « par respect pour les électeurs qui [l]’ont élu en 2012 ». « Depuis trois ans, on n’a pas de résultats, on n’améliore pas la vie des Français, et nos manques et nos reniements nourrissent en partie la montée du Front national, il faut donc réagir », conclut le député.Lire aussi :Le Parti socialiste pourrait devenir ingouvernableBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Et un bug de plus. Les statistiques du chômage pour le mois de mai, rendues publiques mercredi 24 juin, ont encore progressé. De combien ? La réponse est tout sauf évidente car la collecte des données a été affectée par un « événement inhabituel » qui amène Pôle emploi et le ministère du travail à présenter deux types de chiffres : ceux effectivement observés et ceux issus d’« estimations » pour tenir compte de l’aléa qui s’est produit. Cet épisode survient presque deux ans après l’incident survenu en août 2013 : à l’époque, l’opérateur de télécommunication SFR avait commis un énorme « loupé » dans la relance par SMS des chômeurs, ce qui avait entraîné une forte hausse des sorties des listes de Pôle emploi.Cette fois, le pépin est différent : le nombre de personnes « extraites » des listings de Pôle emploi pour ne pas avoir mis à jour leur dossier a diminué dans des proportions atypiques, comparativement à ce qui se passe en temps ordinaire, en moyenne. Autrement dit, le nombre de demandeurs d’emplois a été artificiellement gonflé, du fait de cette évolution particulière : ceux qui n’ont aucune activité (catégorie A) sont désormais 3,552 millions en métropole (+ 16 200 par rapport à avril). Si on y ajoute ceux qui ont travaillé occasionnellement en mai (catégories B et C), leur nombre dans l’Hexagone est passé à 5,414 millions (+69 200 en un mois), soit un nouveau record (5,718 millions en incluant les outre-mer).Pôle emploi et le ministre du travail, François Rebsamen, ont insisté, mercredi, sur le fait que ces données ne pouvaient pas être prises telles quelles : ayant été polluées par un phénomène sortant de l’ordinaire, elles doivent être réajustées, ont-ils expliqué. « Si les comportements d’actualisation des demandeurs d’emploi avaient été identiques à ceux habituellement observés », le nombre de chômeurs en catégorie A se serait accru de 7 000 à 10 000 en métropole au mois de mai, indique M. Rebsamen. Si on regarde les catégories A, B et C, l’augmentation est évaluée dans une fourchette comprise entre 32 000 et 42 000.Redressement de l’intérimQuels que soient les chiffres retenus, un constat s’impose : le chômage continue de s’étendre pour atteindre des niveaux inégalés. Mais M. Rebsamen ne perd pas espoir. Dans son communiqué diffusé mercredi, il met en avant « la tendance mieux orientée de l’économie et l’amélioration progressive de l’emploi ». Il se fonde notamment sur les déclarations d’embauche de plus d’un mois, qui « ont progressé de 1,3 % » au cours des trois derniers mois, et sur le redressement de l’intérim.L’optimisme du ministre du travail n’est pas totalement incongru. De nombreux économistes tablent, pour les tout prochains mois, sur un recul du chômage. Il s’amorcerait, selon les dernières prévisions de l’Unedic, « à partir du milieu de 2015 ». Mais pas au point d’effacer la hausse du premier semestre : le nombre de chômeurs resterait légèrement supérieur, en fin d’année, à son niveau de janvier (+ 12 000). En revanche, il devrait diminuer l’an prochain (-68 000). Toutefois, ces évolutions positives comportent une grosse zone d’ombre : l’amplification du sous-emploi puisque le nombre de chômeurs exerçant une activité occasionnelle (catégories B et C) poursuivrait sa progression (+ 134 000 en 2015 ; + 38 000 en 2016). Au total, le taux de chômage (au sens du Bureau international du travail), qui atteignait 10 % en métropole au premier trimestre, redescendrait à 9,9 % fin décembre, et à 9,7 % fin 2016, d’après l’Unedic.« Nous nous attendons à une amélioration au second semestre », renchérit Bruno Ducoudré, en se prévalant de la dernière prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), diffusée en avril. Plusieurs facteurs contribuent à soutenir la croissance : dépréciation de l’euro qui favorise les exportations tricolores, baisse du prix du pétrole, allégement des prélèvements sur les entreprises (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l'emploi, Pacte de responsabilité), etc. Dans ce contexte, le chômage pourrait baisser à 9,8 % de la population active, en fin d’année, selon l’OFCE.L’Insee, de son côté, se montre un peu plus prudent. Il table sur un accroissement de « l’emploi total » (secteur marchand, non marchand, indépendants…) de 114 000 postes, en 2015, avec un net accroissement au second semestre (+71 000). Cette embellie devrait suffire pour stabiliser le taux de chômage à 10,4 % sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris). « Le chômage pourrait même baisser si le découragement des chômeurs seniors [perdurait] », ajoute l’Insee.Mais le marché du travail reste loin de la situation qui régnait avant la crise provoquée par l’effondrement de Lehman Brothers : fin 2007, il y avait « seulement » 1,9 million de demandeurs d’emplois en catégorie 1 (sans activité ou ayant une activité de plus de 78 heures)...Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.06.2015 à 17h26 • Mis à jour le24.06.2015 à 18h15 | David Revault d'Allonnes « Ne pas avoir d’état d’âme sur le sujet », sans pour autant calquer les méthodes et comportements de services de renseignement français sur ceux de leurs homologues américains, car ce ne sont « ni nos valeurs, ni nos méthodes » : c’est le discours qu’a tenu François Hollande, mercredi 24 juin en fin de matinée, aux parlementaires reçus à l’Elysée. Le chef de l’Etat avait décidé dans la matinée de recevoir en urgence une délégation de parlementaires, dont les présidents des deux assemblées, Gérard Larcher et Claude Bartolone, après les révélations de Mediapart et de Libération sur l’espionnage de trois présidents français, dont lui-même, par les services de renseignement américains. Et ce, le jour même du vote définitif par l’Assemblée nationale du projet de loi sur le renseignement.« Inacceptable ! » Le président a rappelé, en introduction comme en conclusion de cette réunion qui s’est tenue après un conseil de défense consacré à ce dossier et un conseil des ministres, « la nécessité de condamner ces pratiques », utilisant à nouveau les mots employés lors du communiqué de presse diffusé par l’Elysée. Le chef de l’Etat s’est félicité du consensus transpartisan qui s’est manifesté sur le sujet. Lui-même cible de l’espionnage américain, comme Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy avait depuis plusieurs semaines prôné une stratégie d’opposition frontale et radicale sur tous les sujets, y compris les moins clivants, comme la loi de programmation militaire (LPM). Mais l’ancien président, comme son entourage, se trouvait ce mercredi sur la même longueur d’ondes que son successeur.« Il faut de l’unité et du rassemblement sur ce sujet, au-delà des clivages politiques », a exhorté M. Hollande, qui a précisé qu’il évoquerait le sujet au conseil européen, jeudi à Bruxelles, mais également directement avec Barack Obama, dans les prochains jours. « Ce qu’on peut demander à un pays ami, c’est la garantie que ces pratiques ont cessé », a redit le président, qui avait déjà reçu une telle promesse de son homologue américain lors de son voyage d’Etat à Washington en février 2014. M. Hollande souhaite néanmoins éviter toute manifestation d’angélisme : « Rien n’est plus important que la protection de nos intérêts », a-t-il martelé, insistant donc sur la nécessité de « ne pas avoir d’état d’âme sur le sujet » et précisant que la coopération entre services de renseignement français et américains allait « se poursuivre ».Lire aussi :« La vie politique française est l’objet d’une attention constante des Etats-Unis »Lire aussi :Le spectaculaire retour sur scène de WikiLeaksDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) Ultimes cartouches avant un éventuel renvoi devant le tribunal correctionnel de Marseille ? Jean-Noël Guérini, ancien président (ex-PS) du conseil général des Bouches-du-Rhône, a demandé, mercredi 24 juin, à la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence d’annuler une partie d’un des deux dossiers judiciaires dans lesquels il est mis en examen, notamment pour association de malfaiteurs. Ses avocats, Mes Dominique Mattéi et Martin Reynaud, souhaitent faire reconnaître « le défaut d’impartialité et de neutralité des juges d’instruction », dont ils dénoncent également un « manque de loyauté ».Mis en examen le 8 septembre 2011 pour complicité d’obstacle à la manifestation de la vérité, prise illégale d’intérêt, trafic d’influence et association de malfaiteurs, Jean-Noël Guérini a été interrogé à trois reprises et confronté avec son directeur de cabinet, soupçonné d’avoir, en novembre 2009, fait détruire les ordinateurs de la présidence avant une perquisition.Lire aussi :Au PS des Bouches-du-Rhône, les anti-Guérini demandent des comptesDans cette instruction au long cours, son dernier interrogatoire, le 13 février 2014, fait office de récapitulatif des charges pesant sur le sénateur des Bouches-du-Rhône. Il lui est notamment reproché d’avoir toléré les immixtions de son frère Alexandre Guérini, chef d’entreprises spécialisées dans le traitement des déchets ménagers, dans la gestion et les marchés publics du département et de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, alors dirigée par le socialiste Eugène Caselli.Droit de préemptionEn onze pages, les juges d’instruction Charles Duchaine et Pierre Philipon résument les éléments leur permettant de penser que Jean-Noël Guérini aurait usé du droit de préemption de sa collectivité — au titre de la protection de l’environnement — sur un terrain de La Ciotat (Bouches-du-Rhône) dans le seul but de constituer une réserve foncière au bénéfice de son frère. Celui-ci décrochera plus tard le marché d’exploitation d’un centre d’enfouissement des déchets sur la surface préemptée. Ou encore en faisant désigner par Agglopole Provence un avocat afin de servir, non pas les intérêts de la collectivité qui le recrute, mais ceux d’Alexandre Guérini, en conflit avec cette communauté d’agglomération de Salon-de-Provence sur l’exploitation d’une décharge.Le ton de cet ultime interrogatoire traduit une forte tension et se termine par « une petite déclaration » de Jean-Noël Guérini : « J’observe, cher Monsieur le juge que loin d’instruire à charge et à décharge, vous m’avez posé des questions très longues et que vous me jugez déjà, ce qui n’est pas votre rôle. » Ailleurs, l’élu répond : « Je ne vous autorise pas, avec tout le respect que je vous dois, à dire que je mens. » Les juges se montrent offensifs : « Vous prétendez n’avoir rien à vous reprocher, alors pourquoi esquivez-vous toutes nos questions, soit en répondant à côté, soit en prétendant ne pas vous souvenir des choses ? »Les relations entre Jean-Noël Guérini et les juges ont, tout au long de l’instruction, été conflictuelles. Au point qu’une mainlevée de l’immunité parlementaire de Jean-Noël Guérini avait été accordée, le 15 mars 20012, par le Sénat pour « le contraindre par un mandat d’amener à assister aux actes d’instruction programmés ». En février 2012, M. Guérini avait claqué la porte du bureau des juges au prétexte que la presse avait été informée de sa confrontation avec son ex-directeur de cabinet.Dans leur requête en annulation, les avocats relèvent qu’à neuf reprises les juges ont asséné à leur client : « Vous mentez » ou « Vous ne dites pas la vérité »… Ils observent aussi que des pièces du second dossier judiciaire impliquant l’élu ont été versées dans la procédure. « C’est clairement une violation du droit à une procédure équitable », selon Me Mattéi.Régulière et loyaleLe parquet général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence estime, lui, que la procédure est régulière et loyale. Dans un réquisitoire écrit, la procureure générale Nadine Perrin remarque que si les juges poussent Jean-Noël Guérini dans ses retranchements en mettant en cause sa version des faits et en lui soumettant des éléments objectifs, « cette attitude n’est nullement le reflet d’une partialité. Elle n’est que l’exercice légitime de la fonction qui leur impose d’instruire à charge et à décharge. Il serait au contraire parfaitement défavorable au mis en examen de ne poser que des questions lui laissant croire que ses explications sont et donc seront par la suite devant le tribunal, admises sans contestation ».La décision sera rendue le 16 septembre. Une semaine plus tôt, la chambre de l’instruction se sera prononcée sur les nullités de procédure soulevées dans le second dossier. Dans cette affaire, M. Guérini est mis en examen aux côtés de vingt-sept autres personnes, membres présumés du milieu marseillais et financiers occultes. Une affaire « au caractère mafieux », ont écrit les juges. Si M. Guérini venait à être renvoyé devant le tribunal correctionnel, il ne comparaîtrait pas avant 2016, le parquet semblant souhaiter que les deux dossiers soient jugés dans un seul et même procès.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde David Revault d'Allonnes et Alexandre Lemarié Une impression de déjà-vu. « Il s’agit de faits inacceptables qui ont déjà donné lieu à des mises au point entre les Etats-Unis et la France », a protesté l’Elysée dans un communiqué, mercredi 24 juin au matin, après de nouvelles révélations sur des interceptions téléphoniques ayant visé trois présidents français, dont François Hollande. La réaction est tombée à l’issue d’un conseil de défense regroupant, autour du chef de l’Etat, les ministres concernés et les patrons des services de renseignement. Les engagements américains « doivent être rappelés et strictement respectés ». « La France, qui a encore renforcé son dispositif de contrôle et de protection, ne tolérera aucun agissement mettant en cause sa sécurité et la protection de ses intérêts », poursuit le communiqué.Lire aussi :Comment la NSA a espionné trois présidents françaisLe conseil de défense avait été précédé par un point dans le bureau présidentiel avec le premier ministre, Manuel Valls, et ses plus proches conseillers, le directeur de cabinet Thierry Lataste, le secrétaire général, Jean-Pierre Jouyet, le conseiller diplomatique Jacques Audibert, le général Benoît Puga, chef d’état-major particulier, et le conseiller en communication Gaspard Gantzer. A l’issue du conseil ont été décidées deux démarches entre services de renseignement d’une part et diplomates de l’autre. Le directeur de la DGSE, Bernard Bajolet, et le nouveau coordinateur du renseignement, Didier Le Bret, se rendront aux Etats-Unis dans les prochains jours. Laurent Fabius devait convoquer l’ambassadrice des Etats-Unis en France, Jane D. Hartley, mercredi en fin d’après midi.« Comme dans un vieux couple »C’est la troisième fois depuis mai 2012 que l’exécutif formule de telles protestations. « Ceci n’est évidemment pas admissible entre alliés », avait tempêté le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, dès juillet 2013. Puis, en octobre 2013, après de nouvelles révélations concernant l’écoute à grande échelle de trente-cinq hauts dirigeants européens, l’ambassadeur des Etats-Unis en France avait été convoqué au Quai d’Orsay. « Je vous écoute », avait alors dit Charles Rivkin en s’asseyant face à Alexandre Ziegler, le directeur de cabinet de M. Fabius. « C’est bien le problème », lui avait répliqué M. Ziegler…Sur l’espionnage dont il aurait potentiellement été la cible directe, en revanche, l’exécutif s’était toujours montré extrêmement discret. « Je n’ai pas d’information », avait ainsi évacué le chef de l’Etat, le 25 octobre 2013, en marge d’un conseil européen. Les contacts entre diplomates et services de renseignement consécutifs à cet épisode avaient cependant abouti, à l’occasion de la visite d’Etat de François Hollande à Barack Obama à Washington en 2014, à l’« engagement américain de ne pas écouter de façon ciblée les dirigeants français », rappelle un proche du chef de l’Etat.En pleine célébration du voyage de L’Hermione, « qui rappelle que nous avons toujours été alliés avec les Américains depuis la guerre d’Indépendance », commente un diplomate, la protestation officielle devrait être parfaitement ritualisée. « C’est comme dans un couple, quand tu apprends que tu as été trompé mais que tu es encore amoureux, poursuit cette source. Il va y avoir une scénarisation de notre mauvaise humeur. On va froncer les sourcils, rappeler que c’est inacceptable, et obtenir toutes les assurances politiques. Mais de toutes façons, on les avait déjà… »« C’est vraiment déloyal et inamical »Les mêmes protestations, au mot près, ont été formulées par l’opposition. Dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, lui aussi visé durant son quinquennat par des écoutes ciblées, on a vivement condamné l’espionnage américain. Dans la soirée de mardi, l’ancien chef de l’Etat a dénoncé, selon son entourage, « des méthodes inacceptables en règle générale et plus particulièrement entre alliés ». Lire aussi :« La vie politique française est l’objet d’une attention constante des Etats-Unis »Même tonalité chez les conseillers de l’Elysée ayant officié sous son mandat. « C’est vraiment déloyal et inamical (…) Il y a là une rupture du pacte de confiance », s’est indigné mercredi, sur RTL, l’ex-secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant, dont le numéro de téléphone figurait sur une liste de l’Agence nationale de sécurité américaine (National Security Agency, NSA). Le député Pierre Lellouche, qui a lui-même été espionné en tant que secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur (2010-2012), juge à son tour « intolérables » les méthodes de la NSA. Pour lui, c’est « un comportement indigne et lamentable entre nations démocratiques ». « C’est très choquant. Cette affaire est scandaleuse », a renchéri l’ex-ministre François Baroin, sur RMC.« La présidence des Etats-Unis devrait s’exprimer sur ce sujet (…) Il faut que les Etats-Unis s’engagent, preuve à l’appui, à ne plus pratiquer de cette façon à l’égard de leurs alliés », a estimé M. Guéant, pressant le pouvoir de « réagir à l’égard des Etats-Unis », en exprimant « son indignation » et en préconisant de « dire que ça ne se fait pas entre alliés proches ». Pour M. Lellouche, le pire serait d’en rester là : « Il faut une réaction. Cela doit nous amener à une explication de texte franche et virile avec nos alliés. La France doit demander aux Etats-Unis que ces agissements s’arrêtent. » « Il faut encadrer ces pratiques, avec un accord de bonne conduite entre alliés », propose-t-il, en jugeant nécessaire que « Barack Obama prenne la parole pour s’expliquer ».« Il faut améliorer la sécurité des communications »Certains jugent urgent de se protéger de toute tentative d’espionnage. « Cela prouve qu’il faut améliorer la sécurité des communications », estime Frédéric Péchenard, proche de M. Sarkozy et ex-directeur de la police nationale. « Nos services de renseignement doivent prendre des mesures techniques pour faire en sorte que les conversations du président de la République, du premier ministre et des membres du gouvernement ne soient plus écoutées. » « Cela doit nous amener à prendre davantage de précautions lors de nos communications, abonde M. Lellouche. On peut par exemple empêcher l’usage des téléphones portables dans certains lieux stratégiques pour éviter d’être espionné. »Au-delà, l’exécutif relativise néanmoins le caractère hautement confidentiel des conversations interceptées par les services américains, recensées dans une note de mai 2012 faisant état d’une réunion confidentielle sur le scénario – déjà – d’un « Grexit » et d’une rencontre de François Hollande avec des dirigeants du SPD allemand. « Les conversations écoutées n’ont aucun intérêt. Ce sont toujours des sujets annexes. Il n’y a jamais eu de fuites concernant la sécurité et la défense nationales », rappelle un conseiller ministériel.Les membres de l’exécutif, président, ministres et conseillers, ont toujours assuré faire preuve de la plus extrême prudence lors de leurs échanges dans les enceintes diplomatiques, Conseil européen compris, ou dans les représentations françaises à l’étranger, mais également dans toutes leurs conversations téléphoniques, théoriquement sécurisées sous l’égide du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale. « Il importe de toujours chercher à se protéger, sans angélisme », note un collaborateur du chef de l’Etat, qui précise : « Si j’ai quelque chose d’important à dire au président, je vais dans son bureau. »Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières et Yves Bordenave Dans un entretien au Monde, Jean-Luc Mélenchon, député européen du Parti de gauche, estime que « les créanciers de la Grèce céderont ». « Nous allons nécessairement gagner sur l’essentiel », déclare le candidat du Front de gauche à la présidentielle de 2012.Estimez-vous qu’Alexis Tsipras, le premier ministre grec, puisse encore imposer ses vues face aux créanciers de son pays sans se renier ?Jean-Luc Mélenchon : J’ai confiance en lui ! Je connais aussi la dureté de ce qu’il affronte. La dette grecque a cessé depuis longtemps d’être une question financière : elle est exclusivement politique. Il s’agit de prouver qu’on ne peut désobéir aux libéraux. Mais si, par les violences de la Banque centrale, le système bancaire grec s’effondre, si la Grèce est mise en banqueroute, les Français devront payer 40 milliards d’euros et les Allemands 60 milliards. C’est inenvisageable. Si on trouve l’accord technique qui permet d’effacer la dette grecque par des mécanismes de rééchelonnement, tout le monde s’épargnera cette épreuve absurde. La responsabilité intégrale du danger repose sur Merkel et Schäuble [la chancelière et le ministre des finances allemands], qui ont parié sur la tension et l’inertie de Hollande. Julia Pascual Dix-huit mois de navette parlementaire plus loin, la loi renforçant la lutte contre la prostitution a été adoptée, vendredi 12 juin, en seconde lecture à l’Assemblée nationale. La pénalisation du client, qui prévoit la mise en place d’une contravention de 5e classe (1 500 euros d’amende), a été entérinée, de même que la suppression du délit de racollage, contestée par quelques élus Républicains présents. L’examen n’a pas trainé dans un hémyclique vide comme un vendredi, où le député PS Pascal Cherki comptabilisait sur Twitter seulement trois hommes socialistes.Un troisième homme socialiste nous rejoint dans l'hémicycle c'est @BrunoLeRoux— pascalcherki (@Pascal Cherki)require(["twitter/widgets"]);Pour faire taire les critiques qui continuent de s’exprimer, notamment dans certains milieux associatifs (Aides, Médecins du monde, Strass...), les élues socialistes Catherine Coutelle et Maud Olivier se sont défendues d’appuyer une « loi moralisatrice », rappelant en même temps la position « abolitionniste » de la France. Le président de la commission spéciale chargée de l’examen du texte, Guy Geoffroy (LR), s’est joint à elles pour « dénoncer le dogme inacceptable du besoin irrépressible de l’homme » et promettre de ne jamais cesser « la lutte contre l’abominable ».Le député UDI Charles de Courson a cité à cette occasion le Nouveau Testament lorsque Jésus s’adresse à une prostituée : « Je ne te condamne pas, va et ne pèche plus. » « Un temps ridiculement court »Durant cet examen d’un peu moins de quatre heures, c’est surtout Sergio Coronado (EELV) qui a apporté la contradiction aux auteurs de la loi. Le député des Français de l'étranger (Amérique Latine et Caraïbes) a fait adopter un amendement, avec le soutien du gouvernement, qui supprime la possibilité de blocage administratif des sites proposant un accès à la prostitution.La discussion s’est enfin attardée sur l’article de la loi qui prévoit la mise en place d’un « parcours de sortie » de la prostitution grâce, notamment, à la possibilité d’obtenir – sur décision du préfet – un titre provisoire de séjour. La durée de ce titre a été ramenée d’un an à six mois pour ne pas encourager les réseaux à exploiter les titres de séjour. Marie-Georges Buffet (PCF) a regretté « un temps ridiculement court. (...) On met les personnes en état d’insécurité ». M. Coronado a appuyé : « C’est une méconnaissance du parcours de sortie de la prostitution. »Au terme des débats, les députés socialistes et le Front de gauche ont voté pour la proposition de loi, les écologistes contre et Les Républicains se sont abstenus. « L’adage “le client est roi” n’est plus », s’est félicitée Maud Olivier. La loi n’est pas encore définitivement adoptée puisqu’elle doit encore passer devant une commission mixte paritaire où députés et sénateurs tenteront de s’accorder sur un texte commun. A terme, les députés auront le dernier mot. Les auteurs du texte tablent sur une adoption avant la fin de l’année.Lire aussi (abonnés) :« Délit de racolage ou pénalisation du client, c’est bonnet blanc et blanc bonnet  »Julia PascualJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes Le faire, plus que jamais. Mais en convenir, surtout pas. Engagé dans une intense série de déplacements (onze en quatre jours, de Nantes à Alger en passant par Le Mans, Bordeaux ou encore Vitry-sur-Seine), François Hollande a nié toute arrière-pensée politique et électorale. Contre toute évidence, et alors même que son agenda ressemble de plus en plus à une partie de campagne.« Ceux qui gagnent, c’est ceux qui sont capables d’accélérer au moment décisif », a-t-il déclaré, vendredi 12 juin au cours d’une visite du salon de l’objet connecté à Angers, dans une métaphore visant à souligner, face à un parterre d’entrepreneurs en nouvelles technologies, les bienfaits de la réactivité économique. Mais un peu plus tard, quittant le salon, il a démenti toute visée électoraliste, précisant qu’il ne s’exprimait là qu’en termes de politiques publiques et de résultats. « Depuis le début de mon quinquennat, je dis qu’il faut accélérer. Il y a des urgences insupportables et nous n’avons pas atteint les résultats, c’est le moins qu’on puisse dire », a ainsi expliqué le chef de l’Etat.« Aucun rêve n’est fou »M. Hollande, qui était vendredi matin au congrès de la Mutualité française à Nantes et qui effectuait une visite culturelle à Vitry-sur-Seine en fin d’après-midi, se défend d’être déjà en campagne : « Il n’y a pas d’accélération par rapport à une échéance, a-t-il assuré. Ça n’a pas de sens. Ce serait une erreur, une faute et un grand malentendu de vouloir accélérer parce qu’il y a une échéance », en l’occurrence 2017.Alors que le président se multiplie sur le terrain, et que son staff commence à tirer la langue devant le caractère de plus en plus stakhanoviste de son programme de déplacement, le principal intéressé dément, en dépit des apparences, s’installer déjà dans le costume d’un candidat à sa réélection. « Je fais ce que j’ai à faire, je ne suis pas dans un déplacement frénétique. Ce n’est pas pour des raisons politiques, mais pour des raisons économiques », a juré M. Hollande. Un peu plus tôt, dans son discours, il avait déclaré, lyrique : « Aucun rêve n’est fou. Le seul rêve qui est fou est un rêve qui n’aboutit pas. » On imagine que le président ne songeait pas là à sa réélection.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.06.2015 à 13h06 • Mis à jour le12.06.2015 à 13h09 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) « Sans ambiguïté, Martine Filleul est devant. J’ai donc pris la décision personnellement, puis avec mes amis, de me retirer du second tour. » Libéré, Gilles Pargneaux affiche son soutien à la nouvelle secrétaire fédérale, Martine Filleul. Réunis vendredi 12 juin dans les locaux de la fédération socialiste du Nord, l’ancien et la nouvelle chef des socialistes répètent d’une même voix que l’heure est à « l’apaisement, au rassemblement ».Ce vendredi, les militants retourneront voter pour la seule candidate en lice. Après une longue nuit, la deuxième fédération socialiste, après Paris, doit poser les armes et se réunir pour lancer le combat des régionales. « Nous avons vécu des moments de division, c’est la vie, la démocratie interne », reconnaît Gilles Pargneaux, qui rappelle qu’il ne voulait pas être candidat. « Il y a de l’usure, confie-t-il après sa défaite. Dix ans à la tête de la fédération, c’est beaucoup. »Lire aussi (abonnés) :PS: Aubry perd le NordSoutenue par les anti-Aubry, Martine Filleul a annoncé son souhait de gérer autrement la fédération « pour que les militants puissent s’exprimer ». L’ancienne adjointe lilloise de Martine Aubry veut mettre en place une équipe de campagne pour les régionales aux côtés de Pierre de Saintignon, le candidat des régionales, fidèle de Martine Aubry. Elle précise qu’elle ne touchera pas à la liste des régionales. « Je vais assurer Pierre de Saintignon de mon soutien et de mon entière disponibilité. »« Il y aura la parité »Dès lundi 15 juin, après la passation de pouvoir, Martine Filleul va œuvrer à la mise en place d’un secrétariat resserré autour d’une quinzaine de personnes, avec chacune des sensibilités représentées. « On proposera des noms, précise Gilles Pargneaux. Ce ne sera que des jeunes, des trentenaires, et il y aura la parité. » L’ex-patron du PS du Nord a compris la demande des militants : renouveler en profondeur. De son côté, Martine Filleul, soutenue par Bernard Roman, Bernard Derosier, Michel Delebarre ou encore Patrick Kanner, n’annonce aucun nom. « Il y aura des gens qui ont fait campagne avec moi… », dit-elle.A midi, Gilles Pargneaux devait déjeuner avec Martine Aubry dont le silence était lourd de sens. « Je vais l’appeler lundi », indiquait Martine Filleul. Sans rancune ?Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Samuel Laurent Revoilà les chiffres de la délinquance. Comme chaque mois, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a fourni son bulletin, qui rend compte de l’activité des services de police et de gendarmerie. Et à chaque fois, c’est l’occasion pour l’opposition d’utiliser ces chiffres comme argument contre le gouvernement, et précisément contre l’une de ses cibles préférées, la garde des sceaux, Christiane Taubira.Cette fois, c’est le maire Les Républicains d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, ancien patron du syndicat policier Synergie, qui s’y colle, à l’aide d’une petite infographie :Notre pays ne doit plus faire les frais de l’idéologie du désarmement pénal. @lesRepublicains http://t.co/an319mtqR1 http://t.co/237rBfzKsZ— brunobeschizza (@Bruno Beschizza)require(["twitter/widgets"]); Pourquoi c’est partial ? 1. Un indicateur à prendre avec précautionDisons-le d’emblée : les chiffres cités par M. Beschizza sont exacts. Ils correspondent, pour être précis, à une moyenne entre ceux donnés pour les zones couvertes par la police et pour celles sous l’autorité de la gendarmerie. Ils rendent bien compte de la hausse, sur 12 mois glissants, de trois items : vols simples, violences non crapuleuses et violences sexuelles.Rappelons ensuite ce que nous avons expliqué à de très nombreuses reprises : l’ONDRP ne mesure pas la délinquance, mais bien l’activité policière contre la délinquance. N’y sont recensés que les faits qui ont donné lieu à une plainte, ou les flagrants délits. Un vol ou un viol non signalés n’y apparaîtront pas.Autre rappel nécessaire : l’ONDRP ne cesse, mois après mois, de mettre en garde contre l’exploitation abusive des chiffres qu’elle collecte. Elle a notamment constaté des ruptures statistiques sérieuses, au fil des ans, qui rendent l’interprétation desdits chiffres sinon impossible, du moins très limitée.Dernier point : rien ne permet d’attribuer au « désarmement pénal » supposément pratiqué par Mme Taubira la hausse de vols ou des violences physiques non crapuleuses. Un voleur consulte rarement le Journal officiel pour mesurer les risques et les conséquences avant de commettre son forfait.Quant aux violences sexuelles, M. Beschizza semble ignorer qu’autant sont commises au sein d’un ménage qu’en dehors, là encore, le plus souvent sans que l’auteur ait en tête la dernière réforme pénale.2. « Tous les voyants » ne sont pas « au rouge »M. Beschizza assure en effet que « tous les voyants sont au rouge », et cite à l’appui trois chiffres en hausse. Or il suffit d’ouvrir le bulletin d’avril de l’ONDRP pour constater qu’on trouve également de nombreux autres indicateurs… en baisse.Nous en avons retenu trois : cambriolages, vols avec violences et violences physiques crapuleuses. En appliquant la même méthode que M. Beschizza, nous parvenons à des baisses, parfois importantes (-12,9 %). Nous avons donc « corrigé » l’infographie de M. Beschizza. Cela ne signifie pas pour autant que la délinquance baisse. Simplement que les choses sont moins simples que des chiffres et des flèches, que la délinquance a de multiples facettes. Il n’est pas rigoureux, pour décrire ce phénomène complexe, de prendre trois mauvais chiffres pour en faire une généralité.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.06.2015 à 09h20 • Mis à jour le12.06.2015 à 13h46 Les députés n’en démordent pas. Ils ont pour la seconde fois voté pour la pénalisation des clients de prostitués, vendredi 12 juin, en adoptant la proposition de loi renforçant la lutte contre la prostitution qui était examinée en secondre lecture à l’Assemblée nationale. Une pénalisation contre laquelle les sénateurs avaient voté en mars dernier.Que contient le texte ?La navette parlementaire est parfois faite de détricotage et de remaillage. Ainsi en décembre 2013, l’Assemblée nationale avait déjà adopté en première lecture la proposition de loi de « lutte contre le système prostitutionnel ». Le texte introduisait alors deux mesures phare : la pénalisation des clients de prostitués par une amende de 1 500 euros et la suppression du délit de racolage, institué en 2003 par Nicolas Sarkozy et décrié par l’ensemble des associations présentes sur le terrain.Mais en mars 2015 les sénateurs, majoritairement à droite, vidaient le texte de sa substance, supprimant l’amende aux clients et rétablissant le délit de racolage passif. Soit un texte de statut quo, conforme à la législation actuelle.Ce qui était mal connaître les députés, qui ont rétabli ce que les sénateurs avaient défait, en commission, mercredi 3 juin.A l’Assemblée nationale, ils ont été une majorité à suivre cette commission, en votant, vendredi 12 juin, en deuxième lecture un texte visant à pénaliser les clients d’actes sexuels et à supprimer le délit de racolage, très semblable celui qu’ils avaient adopté en première lecture.La balle est désormais, à nouveau, dans le camp du Sénat. En cas de désaccord persistant entre les deux chambres, l’Assemblée nationale aura le dernier mot.Lire aussi :Prostitution : l’Assemblée refait ce que le Sénat avait défaitOutre l’interdiction d’achat d’actes sexuels et la dépénalisation des personnes prostituées, le texte prévoit le renforcement de la lutte contre le proxénétisme et une politique de prévention auprès des jeunes.Pourquoi la pénalisation des clients fait-elle débat ?La pénalisation des clients de prostitués cristallise le débat entre les deux chambres et au sein de la société.Les pour. La mesure a le soutien des associations prônant l’abolition de la prostitution, et du gouvernement. Le Mouvement du Nid, spécialisé dans la défense des prostitués, appelle notamment par la voix de son secrétaire général, Grégoire Théry, à « mettre définitivement fin à (…) à l’impunité des clients ».La ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, a quant à elle appelé jeudi les députés à rétablir les amendes pour les clients avant d’ajouter :« Ce sont aussi aux hommes de réfléchir à ce qu’ils font, à la manière dont ils se comportent. »Les contre. Les associations de prostitués qui défendent la prostitution comme une activité volontaire, et d’autres qui leur viennent en aide, comme Act Up ou Médecins du monde, combattent l’adoption de cette mesure. Ces associations, qui ont manifesté vendredi dernier à Paris, craignent en effet de voir les prostitués poussés vers davantage de clandestinité et de précarité, et encore plus à la merci des clients. Des craintes qui ont convaincu les députés écologistes, en majorité opposés au texte.Combien de prostitués en France ?Si la difficulté à établir un chiffre est soulignée par toutes les études, un rapport publié par Mouvement du Nid en mai 2015 estime entre 30 000 et 44 000 le nombre de personnes qui se prostituent en France. L’organisme précise qu’environ 37 000 d’entre elles exercent à « temps plein », soulignant une autre difficulté : chiffrer la prostitution occasionnelle.Parmi les prostitués de l’étude menée par le Nid, 85 % sont des femmes, 10 % des hommes et 5 % des personnes transgenres. Désormais, seulement 30 % de la prostitution s’exerce dans la rue, ajoute le rapport, contre 62 % sur Internet et 8 % dans des bars à « hotesses » ou des salons de massages.Lire aussi :Peut-on évaluer le coût réel de la prostitution ? Laurie Moniez (Lille, correspondance) et Nicolas Chapuis C’est un petit séisme local qui pourrait avoir de grandes répercussions nationales. Martine Aubry a perdu dans la nuit de jeudi à vendredi le contrôle de la fédération socialiste du Nord. Son candidat, Gilles Pargneaux, a été défait pour l’élection du premier secrétaire par Martine Filleul, conseillère générale et ancienne adjointe à la mairie de Lille.Derrière ce duel lillois se profile une bataille d’une autre envergure. D’un côté, Martine Aubry donc, qui avait accepté de se rallier pour le congrès du PS à la motion majoritaire de Jean-Christophe Cambadélis avec l’accord implicite de François Hollande pour conserver son bastion nordiste. De l’autre, Patrick Kanner, ministre de la ville et ancien président du conseil général du Nord, qui a fait émerger la candidature alternative de Martine Filleul, avec le soutien du député Bernard Roman et du sénateur Michel Delebarre, tous farouches opposants à la maire de Lille. M. Kanner, sous la pression de l’exécutif, a finalement retiré son soutien à Mme Filleul à un jour du vote. « Un double jeu », dénoncent en chœur les soutiens de Mme Aubry qui y voit derrière la main de Manuel Valls, le premier ministre qui n’aurait eu « qu’un coup de fil à passer »pour que tout cela cesse.On annonçait un vote serré entre M. Pargneaux, premier secrétaire fédéral sortant, et Mme Filleul, avec le troisième candidat, Rémi Lefebvre, issu de la motion B des frondeurs, en position d’arbitre. La soirée a d’ailleurs été agitée dans les sections. Le premier secrétaire fédéral sortant a même émis des doutes sur la sincérité du scrutin. « Nous avons des suspicions très fortes dans certaines villes, confiait-il au Monde au cours de la nuit. Pourquoi y a-t-il une quinzaine de votants, tous pour Martine Filleul, dans des sections en sommeil, dans lesquelles il n’y avait pas eu de votes pour les motions ? »Mais le dépouillement des 3 600 bulletins a donné une nette avance dès le premier tour à Mme Filleul. Selon la direction du PS, elle a obtenu 47,31 % des voix contre 41,60 % pour Gilles Pargneaux. « Nous sortons par le haut de cette élection, avec pour la première fois une femme pour piloter cette grande fédération ». La conseillère générale a manifestement bénéficié d’un important report de voix de la motion B, qui avait réalisé environ 22 % lors du vote de mai alors que son candidat Rémi Lefebvre n’a cette fois-ci rassemblé que 10,47 % des scrutins.« Le match retour de l’arrivée de Martine dans le Nord »A quatre heures du matin, Gilles Pargneaux a fini par jeter l’éponge. « C’est une attitude digne, confie un militant. Ça évite de mettre la fédé à feu et à sang. » Un accord a été trouvé entre les partisans de Martine Aubry et Patrick Kanner pour éviter un deuxième tour arbitré par la motion des frondeurs. Martine Filleul prendra la tête de la fédération. Roger Vicot, proche de Martine Aubry, qui en cas de victoire devait succéder à M. Pargneaux en cours de mandat, sera le numéro deux de la fédération, en charge des élections. Le poste est stratégique car la fédération a la main sur les investitures. Selon nos informations, l’accord passé dans la nuit indique que les listes pour les régionales, déjà constituées, ne seront pas remises en cause.D'après l'accord conclu cette nuit entre les proches d'Aubry et de Kanner, les listes régionales ds le Nord ne seront pas modifiées #PS59— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Après des semaines de coups bas, d’insultes, de petites phrases assassines, les ennemis d’hier vont donc diriger collégialement le PS du Nord. Car la campagne a été très violente. « C’est le match retour de l’arrivée de Martine dans le Nord », il y a désormais 20 ans explique un pilier du PS. La candidature de Martine Filleul a en effet fédéré les partisans d’un renouvellement des têtes – après dix ans de mandat de M. Pargneaux – et les anciens barons locaux en quête de revanche sur la maire de Lille. L’arrivée dans le Nord du plus proche conseiller de Martine Aubry, François Lamy, en vue de l’élection municipale de 2020, a également cristallisé les mécontentements.Martine Filleul a joué à plein la carte de la base contre les élites, faisant de sa candidature « un acte témoin d’un mal être des militants », elle qui était pourtant soutenue par un membre du gouvernement. « On voulait du renouvellement, explique Latifa Kechemir, adjointe lilloise. La mayonnaise a pris très vite autour de la candidature de Martine Filleul. Ca témoigne d’une attente des militants d’être davantage dans la concertation et le dialogue ».Martine Aubry a tenté à deux jours du vote d’inverser la tendance en envoyant un courrier aux militants dans lequel elle dénonçait la « campagne d’insulte » du camp adverse et appelait ses camarades « à refuser la crise fédérale ». Ses soutiens avaient prévenu que si la candidature de Mme Filleul l’emportait, cela provoquerait une scission profonde dans la fédération du Nord.Si l’accord passé dans la nuit devrait apaiser les choses, le coup politique est rude pour Martine Aubry. Le vote est avant tout un désaveu pour Gilles Pargneaux, mais la maire de Lille est directement touchée par ce renversement des rapports de force dans sa propre fédération. Car au Parti socialiste, toute figure nationale se doit d’abord de tenir d’une main de fer son appareil local.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 11.06.2015 à 18h49 • Mis à jour le11.06.2015 à 20h52 François Aubey (PS, Calvados), Aymeri de Montesquiou (UDI, Gers), Jean-Patrick Courtois (Les Républicains, Saône-et-Loire) et Pierre Jarlier (UDI, Cantal) ont été « déclarés démissionnaires d’office » par le Conseil constitutionnel jeudi 11 juin pour des irrégularités dans leurs comptes de campagne. Ils sont inéligibles pour une durée d’un an.Le Conseil constitutionnel reproche aux parlementaires élus en septembre 2014 d’avoir « réglé directement, sans le truchement de leur mandataire financier, une part substantielle des dépenses engagées en vue de l’élection ».Deux élections partiellesL’élection d’un cinquième sénateur, Marc Laménie (Les Républicains, Ardennes), dont les comptes avaient été rejetés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) n’a en revanche pas été invalidée. Le Conseil constitutionnel a, en effet, jugé que « le total des dépenses qu’il avait réglé directement était négligeable au regard du plafond des dépenses autorisées ».Le groupe UDI-UC au Sénat, qui perd deux de ses membres, a déploré l’inéligibilité de MM. de Montesquiou et Jarlier « pour des raisons purement formelles ». « Aucune dépense n’est illégitime au regard du droit ou de la morale, aucun acte n’a altéré la sincérité du scrutin », poursuit le président du groupe, François Zochetto, dans un communiqué.Des élections partielles vont être organisées dans un délai de trois mois dans le Gers et le Cantal, où MM. de Montesquiou et Jarlier avaient été élus au scrutin uninominal. En revanche, ce sont les numéros 2 des listes de MM. Aubey et Courtois qui vont désormais siéger au Sénat, les deux hommes ayant été élus au scrutin de liste.Aymeri de Montesquiou a perdu son immunité parlementaire en mars, dans une autre affaire, l’enquête sur des soupçons de commissions perçues dans le cadre de contrats avec le Kazakhstan. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a, par ailleurs, transmis son dossier au parquet national financier en raison de soupçons de sous-évaluation de son patrimoine. 11.06.2015 à 15h51 • Mis à jour le11.06.2015 à 15h58 Après avoir utilisé des fonds publics pour se rendre en Falcon assister à la finale de la Ligue des champions entre le FC Barcelone et la Juventus de Turin, samedi 6 juin, Manuel Valls rompt-il avec la « République exemplaire » voulue par le chef de l'Etat ?- « L’avion de Valls est une non-affaire, le problème est l’impunité de la politique», par Alain Garrigou, professeur en science politique à l’université Paris Ouest – Nanterre-la-Défense. Les hommes politiques et les journalistes qui critiquent le plus sont eux-mêmes des habitués des carrés VIP.- Le premier ministre doit s’excuser publiquement, par le politologue Thomas Guénolé. Après son voyage controversé à Berlin, Manuel Valls doit reconnaître son erreur auprès des contribuables. Le temps est venu d’instaurer une transparence totale des dépenses publiques.- Voyage à Berlin : Valls remboursera la part de ses enfants, par Bastien Bonnefous.- Poitiers-Berlin : la faute du premier ministre (éditorial).- L'escapade berlinoise de Manuel Valls est-elle une « faute politique » ?, par Jérémie Baruch, Samuel Laurent et Maxime Vaudano. 11.06.2015 à 11h46 • Mis à jour le11.06.2015 à 17h36 | Matthieu Goar et Alexandre Lemarié Le président du MoDem et maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques), François Bayrou, réaffirme sa volonté de soutenir Alain Juppé pour l’élection présidentielle. A l’inverse, il laisse entendre qu’il se dressera sur la route de Nicolas Sarkozy, en se présentant face à lui en 2017 si l’ancien chef de l’Etat remportait la primaire.Vous aviez conseillé à Manuel Valls de rembourser son aller-retour à Berlin, son annonce est-elle suffisante?C'était la seule décision à prendre, une manière de faire amende honorable sans trop se renier, une manière aussi de mettre un point final à cet incident. Les facilités que le pouvoir offre aux gouvernants sont une tentation sournoise devant laquelle il faut être perpétuellement être vigilant et bien armé pour résister.Lire aussi :Aller-retour à Berlin : Valls se résigne à un mea culpaApprouvez-vous les annonces du gouvernement en faveur des TPE et des PME ?L’inspiration est plutôt juste. Mais les montages sont toujours compliqués. Pourquoi une prime pour le premier emploi, donc à nouveau des dossiers et des paperasses, et pas simplement une suppression des charges ? Le vrai problème de l’entreprise en France, c’est que son environnement, au sens écologique du terme, son biotope, son écosystème ne sont pas favorables. Trop de complexités, trop de charges, trop de normes, trop de seuils, trop de soupçons et des changements constants. Notre code du travail fait 2 000 pages. Qui peut le connaître ? Et les articles changent constamment. L’instabilité juridique ou fiscale crée du stress et nuit à l’investissement et à l’emploi.Que proposez-vous pour relancer la croissance ?Il faut déjà partir d’un principe simple : les problèmes de la France ne viennent pas de l’extérieur, pas de l’Europe, pas de l’euro, pas de Berlin. Ils viennent de nos choix nationaux, des erreurs accumulées au travers du temps. Il dépend de nous et de nous seuls que nous les corrigions.Etes-vous favorable au prélèvement de l’impôt à la source ?Oui, tous les pays européens l’ont fait. C’est une modernisation intéressante. Mais le gouvernement l’annonce pour… 2018. Comme les élections sont en 2017, ça ne mange pas de pain comme on dit.Seriez-vous toujours prêt à travailler avec Manuel Valls, comme vous l’affirmiez en octobre 2014 ?C’est devenu impossible. Le Parti socialiste a choisi de ne rien changer à la stérilité de notre système politique. Une loi électorale injuste empêche de constituer des majorités réformistes. Et le gouvernement accumule les erreurs d’orientation, par exemple avec la réforme du collège.C’est-à-dire ?C’est une « réforme » idéologique. Son principe est l’égalitarisme, sa méthode le nivellement par le bas. Elle supprime les parcours différenciés qui permettaient à ceux qui le voulaient et le pouvaient d’aller plus loin, d’où qu’ils viennent. Elle supprime les classes européennes, les classes bilingues, la place garantie aux langues anciennes. Elle réduit les disciplines au profit d’une interdisciplinarité molle et floue, un saupoudrage désordonné.L’appel pour un collège de l’exigence, que nous avons lancé avec Jean-Pierre Chevènement, Luc Ferry, Jacques Julliard, Pascal Bruckner, Michel Onfray, a recueilli en cinq jours près de 25 000 signatures. Les signataires sont blessés par cette réforme, et humiliés qu’on prétende qu’ils ne la connaissent pas, comme s’ils ne savaient pas lire. Certains m’accusent de faire le choix du conservatisme. J’assume d’être farouchement conservateur de ce qui marche et tire le pays vers le haut, et farouchement réformateur de ce qui ne marche pas et tire vers le bas.Regrettez-vous d’avoir voté pour François Hollande en 2012 ?Regret est un mot stérile. J’ai choisi l’alternance en 2012, comme trois ou quatre millions de Français qui n’étaient pas de gauche, parce que la campagne de Nicolas Sarkozy recherchait la division du pays sur les thèmes les plus dangereux, l’origine, la religion, les frontières. Un pays en crise ne peut pas se relever de ces divisions. Mais ma déception est immense devant la manière dont François Hollande conçoit la politique du pays. On ressent une absence de vision, une incapacité à saisir les grands choix historiques et à entraîner notre pays vers un destin commun.Nicolas Sarkozy sort-il renforcé du lancement des Républicains ?Les Républicains sont-ils différents de l’UMP ? Non. On n’a changé que le nom. Mais ce sont les mêmes dirigeants, les mêmes postures, et le même style. Juppé et Fillon mis à part, tous les discours au congrès prétendaient que la politique de Hollande était la seule cause des difficultés actuelles. Alors que le rythme de la dégradation dans tous les domaines est exactement le même qu’avant 2012, et que la responsabilité est évidemment partagée entre les deux majorités.Comment expliquez-vous que Nicolas Sarkozy tienne des propos offensants à votre égard ?Il n’arrive pas à admettre que sa défaite de 2012 ne vient pas des autres, mais de lui-même, de ses attitudes et de ses choix. Et il n’aime pas qu’on lui résiste.Que pensez-vous de sa ligne politique ?Nicolas Sarkozy a choisi de porter sa rivalité avec le Front national sur le terrain même du Front national, de ses thèmes et de ses obsessions. Alain Juppé et François Fillon se situent, eux, sur une ligne plus rassembleuse.Votre participation à la primaire de la droite et du centre pour 2017 est-elle envisageable ?Sauf tremblement de terre, non. Je suis très réservé sur le principe de cette primaire. D’abord, parce que c’est la primaire d’un camp. Or, pour le centre, se ranger dans un des deux camps, c’est se renier. De plus, une telle primaire donne une prime considérable au noyau le plus dur et le plus agressif. Regardez l’influence du Tea Party dans les primaires de la droite américaine. J’ai sur cette question de la primaire une différence d’appréciation avec Alain Juppé.Avez-vous toujours l’intention de le soutenir à la primaire ?Oui. Alain Juppé est aujourd’hui le mieux placé des réformistes pour faire naître la majorité dont la France a besoin. Il est estimable, il a de l’expérience, sa personnalité est volontaire et ses réflexes politiques modérés. Beaucoup d’électeurs du centre et de déçus du PS veulent se prononcer en sa faveur.S’il gagne la primaire, vous ne serez pas candidat à la présidentielle ?C’est le scénario qui a ma préférence.Et, si Nicolas Sarkozy l’emporte, serez-vous candidat en 2017 ?Je serai libre.Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (Mayotte, envoyé spécial) Le folklore parfois peut être très politique. Manuel Valls en a fait l'expérience à son arrivée, samedi 13 juin, à Mayotte, dans la foulée de son déplacement de deux jours à La Réunion. Le premier ministre, accompagné par la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et la ministre des outremer, George Pau-Langevin, a été accueilli au conseil départemental de Mamoudzou par des chants et des danses traditionnels mahorais : le « déba » qui exprime des louanges religieuses au prophète – Mayotte est un territoire à 95 % de confession musulmane – et le « chigoma », habituellement réservé aux cérémonies de mariage.Mais derrière l'ambiance festive, les tenues d'apparat colorées, les colliers de fleurs de jasmin et les sourires, les habitants ont glissé quelques messages politiques dans leurs paroles. « Ça suffit (Passi Ivo) les clandestins, ça suffit la vie chère », ont-ils notamment chanté en mahorais, faisant référence à la fois au niveau de vie très bas mais aussi à l'immigration clandestine importante sur l'île. Même si aucun chiffre officiel n'existe, les pouvoirs publics considèrent qu'environ 70 000 personnes y sont actuellement en situation irrégulière, pour l'essentiel des ressortissants voisins des Comores.Maîtrisant peu la langue locale, Manuel Valls n'a pas directement répondu à ces injonctions. Paradoxalement, le premier ministre n'a pas souhaité vraiment mettre l'accent durant sa visite sur la lutte contre l'immigration clandestine. Seule la toute fin de son programme de la journée a été consacrée à ce sujet, avec la visite éclair du poste de commandement de l'action de l'Etat en mer chargé d'intercepter les bateaux de clandestins. En 2014 pourtant, près de 20 000 étrangers en situation irrégulière ont été expulsés de Mayotte, soit plus que le nombre d'éloignements forcés sur l'ensemble de la métropole pour la même année.« La France a une grande ambition pour Mayotte »Devant le conseil départemental, M. Valls a préféré mettre en avant « l'avenir » de l'île, en détaillant l'investissement de l'Etat auprès de ce territoire devenu en 2011 le 101e département français, avec la signature du plan stratégique « Mayotte 2025 ». Ce pacte, lancé par François Hollande lors de sa venue sur l'île en août 2014, dote le territoire mahorais de 320 millions d'euros, auxquels s'ajoutent les 378 millions du contrat de plan Etat-région signé également samedi matin. « Mayotte 2025 n'est ni un slogan, ni un mot magique, mais une feuille de route pour les années qui viennent. C'est la preuve que la France a une grande ambition pour Mayotte », a déclaré M. Valls.Formidable accueil de nos compatriotes mahorais. Mayotte, comme toutes nos outre-mer, fait rayonner la France. http://t.co/BiuSMxY3jT— manuelvalls (@Manuel Valls)require(["twitter/widgets"]);C'est surtout un minimum financier pour ce territoire confronté à des défis majeurs. Avec un taux de chômage de 17,6 % et un PIB par habitant de 6 575 euros – près de cinq fois moins élevé que dans l'Hexagone – Mayotte est un des départements d'outremer les plus pauvres, malgré une croissance annuelle de 11 %. La moitié de ses 219 000 habitants a moins de 20 ans et l'âge moyen sur l'île est de 17 ans. Les Mahorais ont donc des besoins considérables en matière d'éducation et de développement.« Mayotte doit faire face à deux défis fondamentaux, a expliqué Soibahadine Ibrahim Ramadani, le président du conseil départemental. Il faut mettre en place l'égalité réelle des droits par rapport à la métropole, et il faut lutter contre l'insécurité qui est un poison pour la société. » La multiplication des violences et des cambriolages, principalement dans les villes, est autant un problème que le décalage entre le niveau des minima sociaux (salaire minimum, allocations sociales et familiales) nettement inférieur au niveau en métropole ou même chez le voisin réunionnais.Lagon et arrivée de la « course de pneu »Pour tenter de répondre à ces différents enjeux, Manuel Valls a annoncé « le relèvement et l'alignement de plusieurs allocations » sur le niveau hexagonal. Il a également promis l'arrivée d'un peloton de gendarmerie supplémentaire (16 gendarmes) dès le mois d'août et l'affectation de 44 agents de la police de l'air et des frontières en septembre. En revanche, il a fermé la porte à la création d'une zone de sécurité prioritaire (ZSP) à Mayotte, malgré la demande de M. Ibrahim Ramadani. Pour favoriser le tourisme, il a annoncé la mise en place à partir de juin 2016 de liaisons directes de la compagnie aérienne Air Austral – trois par semaine – entre Paris et Mayotte, et a apporté son soutien aux autorités locales pour que le lagon mahorais soit classé au patrimoine mondial de l'Unesco.Au fil des heures, le premier ministre est apparu de plus en plus détendu, plaisantant à plusieurs reprises sur la chaleur écrasante et profitant des comités d'accueil très expansifs de la population à chaque étape de sa visite. A Mamoudzou, il a assisté à l'arrivée de la « course de pneu », une attraction très populaire sur l'île où les participants courent en poussant devant eux un pneu avec deux baguettes en bois. S'offrant une traversée personnelle du lagon, il a vanté « des moments inoubliables » durant lesquels « on ressent des choses ».Comme à La Réunion les deux jours auparavant, Manuel Valls a multiplié les inaugurations officielles, comme un futur hôpital à Petite-Terre et un internat au lycée agricole de la ville de Coconi, dans le centre de l'île. Il a également visité la nouvelle cantine scolaire d'une école élémentaire à Chirongui, dans le sud. « Merci pour votre accueil très chaleureux, c'est très émouvant », a déclaré à plusieurs reprises le premier ministre devant les Mahorais. Un accueil toutefois très préparé par les autorités insulaires, puisque par exemple, la route qui mène à l'école de Chirongui avait été goudronnée à la hâte vendredi.Bastien Bonnefous (Mayotte, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Pacary (Le Mans, envoyée spéciale) Du jamais-vu depuis 1972. François Hollande est le premier président de la République en exercice depuis quarante-trois ans et Georges Pompidou à assister au départ des 24 Heures du Mans. Le rendez-vous est fixé à 15 heures pour le top départ de la plus grande course d'endurance au monde. Plus de 250 000 spectateurs sont attendus ce week-end autour du mythique Circuit des 24 Heures, long de 13,629 km et dont la fameuse ligne droite des Hunaudières est utilisée, le reste de l'année, par les conducteurs de tous les jours.Une visite plus mouvementée que prévue puisque le chef de l’Etat s’est vu copieusement sifflé par une partie des spectateurs, lorsque, accompagné des ministres de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, et de l'agriculture, Stéphane Le Foll, il remontait la longue ligne droite des stands.Quelques minutes plus tôt, M. Hollande avait expliqué les raisons de sa visite au micro de BFM TV : « Que le président de la République vienne pour un évènement comme les 24H, c’est, je crois, une belle reconnaissance de cet évènement qui est mondial. (…) Moi aussi j’ai 24 heures tous les jours à vivre, et donc j’essaye d’utiliser mon temps le mieux possible, pas pour mon plaisir mais pour les Français », a-t-il précisé dans une référence à peine voilée au déplacement controversé de Manuel Valls, le 6 juin, pour aller assister à la finale de la Ligue des champions à Berlin.Lire aussi :Voyage à Berlin : Valls reconnaît une erreur de communication, mais « aucune faute »Le chef de l’Etat a également tenu à préciser que ce n’était pas un déplacement d’une éventuelle « précampagne présidentielle ». « C'est pas la saison, il n'y a pas de campagne qui soit prévue », a-t-il déclaré.Sur le circuit, il fut accueilli sur le « pitwark », l’allée des paddocks, par le président de la Fédération internationale de l’automobile, Jean Todt, et par Pierre Fillon, qui dirige l’Automobile Club de l’Ouest (AC0) et qui est accessoirement le frère de l’ancien premier ministre François Fillon. Avec M. Todt, François Hollande a parlé sécurité routière, le seul sujet automobile qui passionne désormais l’ex-patron de la Scuderia Ferrari ; avec M. Fillon, il devait faire un tour de circuit.Le président s'est ensuite rendu dans le stand Alpine, alors que le retour de la célèbre voiture de Renault est périodiquement annoncé. Alpine a d’ailleurs engagé cette année une voiture équipée de moteur Nissan (numéro 36), avec un équipage 100 % français : Neslon Panciatici, Paul Loup Chatin et Vincent Capillaire. La venue de François Hollande a, en tout cas, quelque peu modifié l’ambiance des à-côtés de la course : beaucoup plus d’embouteillages qu’à l’ordinaire, un ballet d’hélicoptères encore plus intense que les autres années, des sacs fouillés méticuleusement, plus d’hommes en costume noir, lunettes et oreillettes...Pas de quoi, malgré tout, perturber les badauds qui défilent sous les gradins principaux. Les passionnés cherchent leur écurie préférée ou leur pilote favori. Très prisée, Porsche, 16 fois victorieux au Mans mais qui a échoué à l’emporter en 2014, compte bien cette fois l’emporter. Jeudi et vendredi, ses trois 919 Hybride, pilotées par Neel Jani, Romain Dumas et Marc Lieb, ont en effet réalisé les trois meilleures performances des séances qualificatives.Stars de cinémaSur la grille de départ, derrière les trois Porsche, les trois Audi – la marque allemande domine la course depuis quinze ans. Puis Toyota va s’aligner aux 7e et 8e places. Les spectateurs – dont certains ont retenu leur place depuis la veille – observent depuis les gradins ou au bord du circuit, les mécanos, pour lesquels chaque geste est chronométré ainsi que les pilotes, de plus en plus concentrés à mesure que l’heure du départ approche. Cet engouement populaire pour les 24 Heures du Mans s’explique par une particularité de la course, celle d’aligner trois types de véhicules, de puissances et caractéristiques différentes, en même temps : les LMP1 (pour Le Mans Prototype), les LMP2 et les LM GTE (Grand tourisme pro, pour professionnel, et Am, pour amateur). C’est aussi grâce à cette dernière catégorie que Le Mans a construit sa légende. Car cela permet – idée géniale – de faire courir des stars, amoureux de la vitesse.C’est ainsi qu’en 1969, Steve McQueen, après avoir tourné Virages, se prend de passion pour Le Mans, s’investissant au point de réaliser un documentaire sur la course. Un autre acteur américain ne cache pas sa passion automobile : Paul Newman court au Mans en 1979, à 54 ans. Juste avant le Français Jean-Louis Trintignan.Cette année, c’est l’acteur américain Patrick Dempsey, le docteur Sheperd de Grey’s Anatomy qui, pour sa quatrième participation aux 24 Heures, espère bien un podium. Une ambition réaliste après sa quatrième place de l’an dernier.Catherine Pacary (Le Mans, envoyée spéciale)Journaliste au Monde Bastien Bonnefous (Saint-Denis (La Réunion), envoyé spécial) « Je ne suis pas le Père Noël, je ne viens pas avec des annonces gadgets, ni avec des cadeaux. » Manuel Valls annonce la couleur. Le premier ministre est en effet arrivé à La Réunion avec peu de nouvelles mesures en poche, pour sa visite de deux jours sur l’île avant de s’envoler pour Mayotte. « Je suis toujours étonné qu’on attende du premier ministre qu’il vienne à chaque fois avec des annonces et qu’il ouvre son portefeuille. Ce qui compte, c’est avoir la bonne analyse », a-t-il déclaré, rappelant que « l’Etat consacre 4,4 milliards d’euros pour le développement de La Réunion ».Seule véritable nouveauté de son déplacement : la création de 4 400 emplois aidés supplémentaires pour le département ultramarin lourdement frappé par le chômage. A la fin de l’année, l’ensemble de ce type de contrats subventionnés devrait concerner 40 000 emplois pour La Réunion et ses 849 000 habitants. « C’est la preuve que l’Etat est là », a affirmé M. Valls à Saint-Joseph, fief du député PS et maire Patrick Lebreton, dans le sud de l’île, où il a signé une charte pour l’emploi local avec neuf entreprises privées et s’est offert un de ses rares et rapides bains de foule avec une population largement constituée pour l’occasion de militants socialistes.« Sans formations, ça ne sert pas à grand chose »Mais le coup de pouce supplémentaire du gouvernement est loin de répondre aux attentes des Réunionnais. « Les contrats aidés, c’est très bien, mais s’ils ne sont pas accompagnés de formations, ça ne sert pas à grand chose », estime un habitant qui manifestait, vendredi 12 juin au matin, devant la mairie de Saint-Denis pour protester contre le manque de formations professionnelles sur l’île. « Du coup, quand on est en contrat aidé, on est encore plus souvent précarisé car on ne coûte pas cher au patron et il en profite », ajoute son voisin.Pour tenter d’endiguer le chômage chronique à La Réunion, près de trois fois plus élevé qu’en métropole (30 %, dont 60 % chez les jeunes), Manuel Valls a également annoncé la signature d’une ordonnance d’ici à la fin de l’année pour inscrire dans les appels d’offres de marchés publics une clause favorisant les entreprises qui emploient des Réunionnais, ainsi que la mise en place à partir du 1er janvier 2016 d’une expérimentation permettant au préfet de moduler les différents dispositifs d’aide à l’emploi en fonction des besoins sur le territoire.L’essentiel de la visite de M. Valls a consisté en des inaugurations officielles dans les domaines économiques ou sociaux : une centrale de production d’électricité par des panneaux photovoltaïques, la visite d’un centre d’encadrement militaire de jeunes en difficulté qui se flatte d’un taux d’insertion de plus 70 %, un abattoir de volailles flambant neuf d’un coût de 73 millions d’euros dont 28 millions d’aides publiques via la défiscalisation, ou l’extension de l’aérogare de l’aéroport de Saint-Denis…Le premier ministre a également visité dans l’est de l’île, à Saint-Benoît, une école primaire en compagnie de la ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Le duo a assisté, dans une classe de CM2, à une leçon sur « les valeurs de la République » au cours de laquelle M. Valls a pu constater, avec le sourire, qu’il était le « modèle » de Mathis, un des élèves.Maigre récolteMais il n’a pratiquement pas évoqué durant son séjour les dossiers sécuritaires, alors qu’un coup de filet antiterroriste, le 2 juin à Saint-Denis, a conduit à l’arrestation de deux hommes, frères jumeaux âgés de 18 ans, convertis à l’islam et radicalisés, qui sont soupçonnés d’avoir préparé un départ en Syrie pour faire le djihad. Mis à part l’octroi d’une prime pour les planteurs de canne à sucre frappés par la chute des prix et la libéralisation des marchés, déjà promise en août dernier par François Hollande lors de sa venue sur l’île, la récolte réunionnaise du chef du gouvernement est assez maigre.M. Valls a surtout fait sur place le service après-vente des réformes de son gouvernement – le plan PME-TPE, la réforme du collège, le pacte de responsabilité ou le CICE – ou répondu favorablement aux demandes de certains grands groupes réunionnais, comme l’augmentation de la flotte de la compagnie aérienne Air Austral. Il a également pris fait et cause pour les entrepreneurs qui réclament la construction d’une nouvelle route longeant le littoral à Saint-Denis. Un chantier polémique, d’un montant de plus d’1,6 milliard d’euros, combattu par les écologistes locaux et qui est devenu un enjeu politique à l’approche des élections régionales de décembre. « C’est un chantier spectaculaire qui doit aller au bout tout en étant exemplaire sur le plan environnemental », s’est contenté de répondre Manuel Valls.Bastien Bonnefous (Saint-Denis (La Réunion), envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre La trêve hivernale à peine achevée (le 31 mars), les associations membres du Comité de suivi de la loi dite « Dalo » (Droit au logement opposable) tirent déjà la sonnette d’alarme. Elles ont en effet enregistré 74 cas de ménages, pourtant reconnus prioritaires, menacés d’une exécution d’expulsion ordonnée par la justice. C’est 39 % de plus qu’en 2014 à la même époque. « Et ce ne sont que les dossiers dont nous avons connaissance, s’inquiète René Dutrey, délégué général du comité. Il y en a sans doute beaucoup plus. Et la circulaire Valls-Duflot, d’octobre 2012, qui recommandait aux préfets de reloger un ménage avant de faire intervenir la force publique, reste lettre morte. Nous nous attendons à une importante vague d’expulsions en juillet, les autorités attendant généralement la fin de l’année scolaire pour les familles avec enfants », se désole-t-il.L’empressement des préfets s’explique par au moins deux raisons. Le nombre de ménages reconnus bénéficiaires du Dalo mais non relogés ne cesse de croître : en mars, ils étaient 59 502, dont 44 013 en Ile-de-France – preuve que ce droit, instauré en 2007, n’existe pas vraiment. Une autre raison, plus prosaïque cette fois, motive également les préfets : économiser l’argent de l’Etat qui, faute d’exécuter des décisions de justice, se voit régulièrement condamné à verser des indemnités aux bailleurs lésés.Epargner les deniers publicsPour ce motif, l’Etat a déboursé, en 2012, 38 millions d’euros. En 2010, la somme s’élevait à 55 millions. La raison ? Les préfets ont largement refusé le concours de la force publique, suivant en cela les orientations de la loi sur le Droit au logement opposable mais faisant mécaniquement grimper les indemnités versées aux propriétaires. La loi de finances pour 2015 n’a prévu que 40 millions d’euros, incitant donc les pouvoirs publics à prêter main-forte aux expulsions pour épargner les deniers publics : un objectif parfaitement contradictoire avec la circulaire d’octobre 2012 cosignée par Manuel Valls et Cécile DuflotLa France, pays plutôt réticent à expulser, serait-elle en train d’adopter la culture anglo-saxonne plus brutale avec les locataires défaillants ? Les statistiques démentent cette tendance. Le nombre d’expulsions menées par la police, qui représente moins de 10 % des décisions des tribunaux a, certes, progressé. Celles-ci sont passées de 10 637 en 2007 à 11 508 en 2012. Mais cette hausse est en ligne avec le nombre de décisions des tribunaux ordonnant une expulsion : de 110 000 en 2007 à 119 000 en 2012. L’Union sociale de l’habitat, fédération des bailleurs sociaux, qui détient 50 % du parc locatif, annonce 5 000 expulsions par an. Un chiffre stable, et un peu moins élevé que le parc privé.Le « maintien illicite dans le domicile d’autrui » devient un délitLes députés ont achevé, jeudi 11 juin, la discussion d’une proposition de loi sur « l’infraction de violation de domicile » portée par Natacha Bouchart, la sénatrice (Les Républicains) du Nord et maire de Calais, ville confrontée à un développement du squat. Le texte vise à sanctionner plus sévèrement les squatters. La récente affaire de Rennes, où une propriétaire de 83 ans s’est trouvée face à des squatters qui occupaient sa maison abandonnée depuis des années, a plané sur les débats. Les parlementaires ont créé, à côté de l’infraction du domicile déjà réprimée par l’article 226-4 du code pénal, un nouveau délit de « maintien illicite dans le domicile d’autrui », qui peut donc être constaté à tout moment facilitant l’évacuation par la police des intrus. « Les parlementaires ont voulu montrer aux Français avant leur départ en vacances qu’ils travaillent à protéger leur domicile », a commenté Jean Baptiste Ayrault, porte-parole de Droit au logement.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual Dix-huit mois de navette parlementaire plus loin, la loi renforçant la lutte contre la prostitution a été adoptée, vendredi 12 juin, en seconde lecture à l’Assemblée nationale. La pénalisation du client, qui prévoit la mise en place d’une contravention de 5e classe (1 500 euros d’amende), a été entérinée, de même que la suppression du délit de racollage, contestée par quelques élus Républicains présents. L’examen n’a pas trainé dans un hémyclique vide comme un vendredi, où le député PS Pascal Cherki comptabilisait sur Twitter seulement trois hommes socialistes.Un troisième homme socialiste nous rejoint dans l'hémicycle c'est @BrunoLeRoux— pascalcherki (@Pascal Cherki)require(["twitter/widgets"]);Pour faire taire les critiques qui continuent de s’exprimer, notamment dans certains milieux associatifs (Aides, Médecins du monde, Strass...), les élues socialistes Catherine Coutelle et Maud Olivier se sont défendues d’appuyer une « loi moralisatrice », rappelant en même temps la position « abolitionniste » de la France. Le président de la commission spéciale chargée de l’examen du texte, Guy Geoffroy (LR), s’est joint à elles pour « dénoncer le dogme inacceptable du besoin irrépressible de l’homme » et promettre de ne jamais cesser « la lutte contre l’abominable ».Le député UDI Charles de Courson a cité à cette occasion le Nouveau Testament lorsque Jésus s’adresse à une prostituée : « Je ne te condamne pas, va et ne pèche plus. » « Un temps ridiculement court »Durant cet examen d’un peu moins de quatre heures, c’est surtout Sergio Coronado (EELV) qui a apporté la contradiction aux auteurs de la loi. Le député des Français de l'étranger (Amérique Latine et Caraïbes) a fait adopter un amendement, avec le soutien du gouvernement, qui supprime la possibilité de blocage administratif des sites proposant un accès à la prostitution.La discussion s’est enfin attardée sur l’article de la loi qui prévoit la mise en place d’un « parcours de sortie » de la prostitution grâce, notamment, à la possibilité d’obtenir – sur décision du préfet – un titre provisoire de séjour. La durée de ce titre a été ramenée d’un an à six mois pour ne pas encourager les réseaux à exploiter les titres de séjour. Marie-Georges Buffet (PCF) a regretté « un temps ridiculement court. (...) On met les personnes en état d’insécurité ». M. Coronado a appuyé : « C’est une méconnaissance du parcours de sortie de la prostitution. »Au terme des débats, les députés socialistes et le Front de gauche ont voté pour la proposition de loi, les écologistes contre et Les Républicains se sont abstenus. « L’adage “le client est roi” n’est plus », s’est félicitée Maud Olivier. La loi n’est pas encore définitivement adoptée puisqu’elle doit encore passer devant une commission mixte paritaire où députés et sénateurs tenteront de s’accorder sur un texte commun. A terme, les députés auront le dernier mot. Les auteurs du texte tablent sur une adoption avant la fin de l’année.Lire aussi (abonnés) :« Délit de racolage ou pénalisation du client, c’est bonnet blanc et blanc bonnet  »Julia PascualJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes Le faire, plus que jamais. Mais en convenir, surtout pas. Engagé dans une intense série de déplacements (onze en quatre jours, de Nantes à Alger en passant par Le Mans, Bordeaux ou encore Vitry-sur-Seine), François Hollande a nié toute arrière-pensée politique et électorale. Contre toute évidence, et alors même que son agenda ressemble de plus en plus à une partie de campagne.« Ceux qui gagnent, c’est ceux qui sont capables d’accélérer au moment décisif », a-t-il déclaré, vendredi 12 juin au cours d’une visite du salon de l’objet connecté à Angers, dans une métaphore visant à souligner, face à un parterre d’entrepreneurs en nouvelles technologies, les bienfaits de la réactivité économique. Mais un peu plus tard, quittant le salon, il a démenti toute visée électoraliste, précisant qu’il ne s’exprimait là qu’en termes de politiques publiques et de résultats. « Depuis le début de mon quinquennat, je dis qu’il faut accélérer. Il y a des urgences insupportables et nous n’avons pas atteint les résultats, c’est le moins qu’on puisse dire », a ainsi expliqué le chef de l’Etat.« Aucun rêve n’est fou »M. Hollande, qui était vendredi matin au congrès de la Mutualité française à Nantes et qui effectuait une visite culturelle à Vitry-sur-Seine en fin d’après-midi, se défend d’être déjà en campagne : « Il n’y a pas d’accélération par rapport à une échéance, a-t-il assuré. Ça n’a pas de sens. Ce serait une erreur, une faute et un grand malentendu de vouloir accélérer parce qu’il y a une échéance », en l’occurrence 2017.Alors que le président se multiplie sur le terrain, et que son staff commence à tirer la langue devant le caractère de plus en plus stakhanoviste de son programme de déplacement, le principal intéressé dément, en dépit des apparences, s’installer déjà dans le costume d’un candidat à sa réélection. « Je fais ce que j’ai à faire, je ne suis pas dans un déplacement frénétique. Ce n’est pas pour des raisons politiques, mais pour des raisons économiques », a juré M. Hollande. Un peu plus tôt, dans son discours, il avait déclaré, lyrique : « Aucun rêve n’est fou. Le seul rêve qui est fou est un rêve qui n’aboutit pas. » On imagine que le président ne songeait pas là à sa réélection.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.06.2015 à 13h06 • Mis à jour le12.06.2015 à 13h09 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) « Sans ambiguïté, Martine Filleul est devant. J’ai donc pris la décision personnellement, puis avec mes amis, de me retirer du second tour. » Libéré, Gilles Pargneaux affiche son soutien à la nouvelle secrétaire fédérale, Martine Filleul. Réunis vendredi 12 juin dans les locaux de la fédération socialiste du Nord, l’ancien et la nouvelle chef des socialistes répètent d’une même voix que l’heure est à « l’apaisement, au rassemblement ».Ce vendredi, les militants retourneront voter pour la seule candidate en lice. Après une longue nuit, la deuxième fédération socialiste, après Paris, doit poser les armes et se réunir pour lancer le combat des régionales. « Nous avons vécu des moments de division, c’est la vie, la démocratie interne », reconnaît Gilles Pargneaux, qui rappelle qu’il ne voulait pas être candidat. « Il y a de l’usure, confie-t-il après sa défaite. Dix ans à la tête de la fédération, c’est beaucoup. »Lire aussi (abonnés) :PS: Aubry perd le NordSoutenue par les anti-Aubry, Martine Filleul a annoncé son souhait de gérer autrement la fédération « pour que les militants puissent s’exprimer ». L’ancienne adjointe lilloise de Martine Aubry veut mettre en place une équipe de campagne pour les régionales aux côtés de Pierre de Saintignon, le candidat des régionales, fidèle de Martine Aubry. Elle précise qu’elle ne touchera pas à la liste des régionales. « Je vais assurer Pierre de Saintignon de mon soutien et de mon entière disponibilité. »« Il y aura la parité »Dès lundi 15 juin, après la passation de pouvoir, Martine Filleul va œuvrer à la mise en place d’un secrétariat resserré autour d’une quinzaine de personnes, avec chacune des sensibilités représentées. « On proposera des noms, précise Gilles Pargneaux. Ce ne sera que des jeunes, des trentenaires, et il y aura la parité. » L’ex-patron du PS du Nord a compris la demande des militants : renouveler en profondeur. De son côté, Martine Filleul, soutenue par Bernard Roman, Bernard Derosier, Michel Delebarre ou encore Patrick Kanner, n’annonce aucun nom. « Il y aura des gens qui ont fait campagne avec moi… », dit-elle.A midi, Gilles Pargneaux devait déjeuner avec Martine Aubry dont le silence était lourd de sens. « Je vais l’appeler lundi », indiquait Martine Filleul. Sans rancune ?Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Samuel Laurent Revoilà les chiffres de la délinquance. Comme chaque mois, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a fourni son bulletin, qui rend compte de l’activité des services de police et de gendarmerie. Et à chaque fois, c’est l’occasion pour l’opposition d’utiliser ces chiffres comme argument contre le gouvernement, et précisément contre l’une de ses cibles préférées, la garde des sceaux, Christiane Taubira.Cette fois, c’est le maire Les Républicains d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, ancien patron du syndicat policier Synergie, qui s’y colle, à l’aide d’une petite infographie :Notre pays ne doit plus faire les frais de l’idéologie du désarmement pénal. @lesRepublicains http://t.co/an319mtqR1 http://t.co/237rBfzKsZ— brunobeschizza (@Bruno Beschizza)require(["twitter/widgets"]); Pourquoi c’est partial ? 1. Un indicateur à prendre avec précautionDisons-le d’emblée : les chiffres cités par M. Beschizza sont exacts. Ils correspondent, pour être précis, à une moyenne entre ceux donnés pour les zones couvertes par la police et pour celles sous l’autorité de la gendarmerie. Ils rendent bien compte de la hausse, sur 12 mois glissants, de trois items : vols simples, violences non crapuleuses et violences sexuelles.Rappelons ensuite ce que nous avons expliqué à de très nombreuses reprises : l’ONDRP ne mesure pas la délinquance, mais bien l’activité policière contre la délinquance. N’y sont recensés que les faits qui ont donné lieu à une plainte, ou les flagrants délits. Un vol ou un viol non signalés n’y apparaîtront pas.Autre rappel nécessaire : l’ONDRP ne cesse, mois après mois, de mettre en garde contre l’exploitation abusive des chiffres qu’elle collecte. Elle a notamment constaté des ruptures statistiques sérieuses, au fil des ans, qui rendent l’interprétation desdits chiffres sinon impossible, du moins très limitée.Dernier point : rien ne permet d’attribuer au « désarmement pénal » supposément pratiqué par Mme Taubira la hausse de vols ou des violences physiques non crapuleuses. Un voleur consulte rarement le Journal officiel pour mesurer les risques et les conséquences avant de commettre son forfait.Quant aux violences sexuelles, M. Beschizza semble ignorer qu’autant sont commises au sein d’un ménage qu’en dehors, là encore, le plus souvent sans que l’auteur ait en tête la dernière réforme pénale.2. « Tous les voyants » ne sont pas « au rouge »M. Beschizza assure en effet que « tous les voyants sont au rouge », et cite à l’appui trois chiffres en hausse. Or il suffit d’ouvrir le bulletin d’avril de l’ONDRP pour constater qu’on trouve également de nombreux autres indicateurs… en baisse.Nous en avons retenu trois : cambriolages, vols avec violences et violences physiques crapuleuses. En appliquant la même méthode que M. Beschizza, nous parvenons à des baisses, parfois importantes (-12,9 %). Nous avons donc « corrigé » l’infographie de M. Beschizza. Cela ne signifie pas pour autant que la délinquance baisse. Simplement que les choses sont moins simples que des chiffres et des flèches, que la délinquance a de multiples facettes. Il n’est pas rigoureux, pour décrire ce phénomène complexe, de prendre trois mauvais chiffres pour en faire une généralité.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.06.2015 à 09h20 • Mis à jour le12.06.2015 à 13h46 Les députés n’en démordent pas. Ils ont pour la seconde fois voté pour la pénalisation des clients de prostitués, vendredi 12 juin, en adoptant la proposition de loi renforçant la lutte contre la prostitution qui était examinée en secondre lecture à l’Assemblée nationale. Une pénalisation contre laquelle les sénateurs avaient voté en mars dernier.Que contient le texte ?La navette parlementaire est parfois faite de détricotage et de remaillage. Ainsi en décembre 2013, l’Assemblée nationale avait déjà adopté en première lecture la proposition de loi de « lutte contre le système prostitutionnel ». Le texte introduisait alors deux mesures phare : la pénalisation des clients de prostitués par une amende de 1 500 euros et la suppression du délit de racolage, institué en 2003 par Nicolas Sarkozy et décrié par l’ensemble des associations présentes sur le terrain.Mais en mars 2015 les sénateurs, majoritairement à droite, vidaient le texte de sa substance, supprimant l’amende aux clients et rétablissant le délit de racolage passif. Soit un texte de statut quo, conforme à la législation actuelle.Ce qui était mal connaître les députés, qui ont rétabli ce que les sénateurs avaient défait, en commission, mercredi 3 juin.A l’Assemblée nationale, ils ont été une majorité à suivre cette commission, en votant, vendredi 12 juin, en deuxième lecture un texte visant à pénaliser les clients d’actes sexuels et à supprimer le délit de racolage, très semblable celui qu’ils avaient adopté en première lecture.La balle est désormais, à nouveau, dans le camp du Sénat. En cas de désaccord persistant entre les deux chambres, l’Assemblée nationale aura le dernier mot.Lire aussi :Prostitution : l’Assemblée refait ce que le Sénat avait défaitOutre l’interdiction d’achat d’actes sexuels et la dépénalisation des personnes prostituées, le texte prévoit le renforcement de la lutte contre le proxénétisme et une politique de prévention auprès des jeunes.Pourquoi la pénalisation des clients fait-elle débat ?La pénalisation des clients de prostitués cristallise le débat entre les deux chambres et au sein de la société.Les pour. La mesure a le soutien des associations prônant l’abolition de la prostitution, et du gouvernement. Le Mouvement du Nid, spécialisé dans la défense des prostitués, appelle notamment par la voix de son secrétaire général, Grégoire Théry, à « mettre définitivement fin à (…) à l’impunité des clients ».La ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, a quant à elle appelé jeudi les députés à rétablir les amendes pour les clients avant d’ajouter :« Ce sont aussi aux hommes de réfléchir à ce qu’ils font, à la manière dont ils se comportent. »Les contre. Les associations de prostitués qui défendent la prostitution comme une activité volontaire, et d’autres qui leur viennent en aide, comme Act Up ou Médecins du monde, combattent l’adoption de cette mesure. Ces associations, qui ont manifesté vendredi dernier à Paris, craignent en effet de voir les prostitués poussés vers davantage de clandestinité et de précarité, et encore plus à la merci des clients. Des craintes qui ont convaincu les députés écologistes, en majorité opposés au texte.Combien de prostitués en France ?Si la difficulté à établir un chiffre est soulignée par toutes les études, un rapport publié par Mouvement du Nid en mai 2015 estime entre 30 000 et 44 000 le nombre de personnes qui se prostituent en France. L’organisme précise qu’environ 37 000 d’entre elles exercent à « temps plein », soulignant une autre difficulté : chiffrer la prostitution occasionnelle.Parmi les prostitués de l’étude menée par le Nid, 85 % sont des femmes, 10 % des hommes et 5 % des personnes transgenres. Désormais, seulement 30 % de la prostitution s’exerce dans la rue, ajoute le rapport, contre 62 % sur Internet et 8 % dans des bars à « hotesses » ou des salons de massages.Lire aussi :Peut-on évaluer le coût réel de la prostitution ? Laurie Moniez (Lille, correspondance) et Nicolas Chapuis C’est un petit séisme local qui pourrait avoir de grandes répercussions nationales. Martine Aubry a perdu dans la nuit de jeudi à vendredi le contrôle de la fédération socialiste du Nord. Son candidat, Gilles Pargneaux, a été défait pour l’élection du premier secrétaire par Martine Filleul, conseillère générale et ancienne adjointe à la mairie de Lille.Derrière ce duel lillois se profile une bataille d’une autre envergure. D’un côté, Martine Aubry donc, qui avait accepté de se rallier pour le congrès du PS à la motion majoritaire de Jean-Christophe Cambadélis avec l’accord implicite de François Hollande pour conserver son bastion nordiste. De l’autre, Patrick Kanner, ministre de la ville et ancien président du conseil général du Nord, qui a fait émerger la candidature alternative de Martine Filleul, avec le soutien du député Bernard Roman et du sénateur Michel Delebarre, tous farouches opposants à la maire de Lille. M. Kanner, sous la pression de l’exécutif, a finalement retiré son soutien à Mme Filleul à un jour du vote. « Un double jeu », dénoncent en chœur les soutiens de Mme Aubry qui y voit derrière la main de Manuel Valls, le premier ministre qui n’aurait eu « qu’un coup de fil à passer »pour que tout cela cesse.On annonçait un vote serré entre M. Pargneaux, premier secrétaire fédéral sortant, et Mme Filleul, avec le troisième candidat, Rémi Lefebvre, issu de la motion B des frondeurs, en position d’arbitre. La soirée a d’ailleurs été agitée dans les sections. Le premier secrétaire fédéral sortant a même émis des doutes sur la sincérité du scrutin. « Nous avons des suspicions très fortes dans certaines villes, confiait-il au Monde au cours de la nuit. Pourquoi y a-t-il une quinzaine de votants, tous pour Martine Filleul, dans des sections en sommeil, dans lesquelles il n’y avait pas eu de votes pour les motions ? »Mais le dépouillement des 3 600 bulletins a donné une nette avance dès le premier tour à Mme Filleul. Selon la direction du PS, elle a obtenu 47,31 % des voix contre 41,60 % pour Gilles Pargneaux. « Nous sortons par le haut de cette élection, avec pour la première fois une femme pour piloter cette grande fédération ». La conseillère générale a manifestement bénéficié d’un important report de voix de la motion B, qui avait réalisé environ 22 % lors du vote de mai alors que son candidat Rémi Lefebvre n’a cette fois-ci rassemblé que 10,47 % des scrutins.« Le match retour de l’arrivée de Martine dans le Nord »A quatre heures du matin, Gilles Pargneaux a fini par jeter l’éponge. « C’est une attitude digne, confie un militant. Ça évite de mettre la fédé à feu et à sang. » Un accord a été trouvé entre les partisans de Martine Aubry et Patrick Kanner pour éviter un deuxième tour arbitré par la motion des frondeurs. Martine Filleul prendra la tête de la fédération. Roger Vicot, proche de Martine Aubry, qui en cas de victoire devait succéder à M. Pargneaux en cours de mandat, sera le numéro deux de la fédération, en charge des élections. Le poste est stratégique car la fédération a la main sur les investitures. Selon nos informations, l’accord passé dans la nuit indique que les listes pour les régionales, déjà constituées, ne seront pas remises en cause.D'après l'accord conclu cette nuit entre les proches d'Aubry et de Kanner, les listes régionales ds le Nord ne seront pas modifiées #PS59— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Après des semaines de coups bas, d’insultes, de petites phrases assassines, les ennemis d’hier vont donc diriger collégialement le PS du Nord. Car la campagne a été très violente. « C’est le match retour de l’arrivée de Martine dans le Nord », il y a désormais 20 ans explique un pilier du PS. La candidature de Martine Filleul a en effet fédéré les partisans d’un renouvellement des têtes – après dix ans de mandat de M. Pargneaux – et les anciens barons locaux en quête de revanche sur la maire de Lille. L’arrivée dans le Nord du plus proche conseiller de Martine Aubry, François Lamy, en vue de l’élection municipale de 2020, a également cristallisé les mécontentements.Martine Filleul a joué à plein la carte de la base contre les élites, faisant de sa candidature « un acte témoin d’un mal être des militants », elle qui était pourtant soutenue par un membre du gouvernement. « On voulait du renouvellement, explique Latifa Kechemir, adjointe lilloise. La mayonnaise a pris très vite autour de la candidature de Martine Filleul. Ca témoigne d’une attente des militants d’être davantage dans la concertation et le dialogue ».Martine Aubry a tenté à deux jours du vote d’inverser la tendance en envoyant un courrier aux militants dans lequel elle dénonçait la « campagne d’insulte » du camp adverse et appelait ses camarades « à refuser la crise fédérale ». Ses soutiens avaient prévenu que si la candidature de Mme Filleul l’emportait, cela provoquerait une scission profonde dans la fédération du Nord.Si l’accord passé dans la nuit devrait apaiser les choses, le coup politique est rude pour Martine Aubry. Le vote est avant tout un désaveu pour Gilles Pargneaux, mais la maire de Lille est directement touchée par ce renversement des rapports de force dans sa propre fédération. Car au Parti socialiste, toute figure nationale se doit d’abord de tenir d’une main de fer son appareil local.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 11.06.2015 à 18h49 • Mis à jour le11.06.2015 à 20h52 François Aubey (PS, Calvados), Aymeri de Montesquiou (UDI, Gers), Jean-Patrick Courtois (Les Républicains, Saône-et-Loire) et Pierre Jarlier (UDI, Cantal) ont été « déclarés démissionnaires d’office » par le Conseil constitutionnel jeudi 11 juin pour des irrégularités dans leurs comptes de campagne. Ils sont inéligibles pour une durée d’un an.Le Conseil constitutionnel reproche aux parlementaires élus en septembre 2014 d’avoir « réglé directement, sans le truchement de leur mandataire financier, une part substantielle des dépenses engagées en vue de l’élection ».Deux élections partiellesL’élection d’un cinquième sénateur, Marc Laménie (Les Républicains, Ardennes), dont les comptes avaient été rejetés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) n’a en revanche pas été invalidée. Le Conseil constitutionnel a, en effet, jugé que « le total des dépenses qu’il avait réglé directement était négligeable au regard du plafond des dépenses autorisées ».Le groupe UDI-UC au Sénat, qui perd deux de ses membres, a déploré l’inéligibilité de MM. de Montesquiou et Jarlier « pour des raisons purement formelles ». « Aucune dépense n’est illégitime au regard du droit ou de la morale, aucun acte n’a altéré la sincérité du scrutin », poursuit le président du groupe, François Zochetto, dans un communiqué.Des élections partielles vont être organisées dans un délai de trois mois dans le Gers et le Cantal, où MM. de Montesquiou et Jarlier avaient été élus au scrutin uninominal. En revanche, ce sont les numéros 2 des listes de MM. Aubey et Courtois qui vont désormais siéger au Sénat, les deux hommes ayant été élus au scrutin de liste.Aymeri de Montesquiou a perdu son immunité parlementaire en mars, dans une autre affaire, l’enquête sur des soupçons de commissions perçues dans le cadre de contrats avec le Kazakhstan. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a, par ailleurs, transmis son dossier au parquet national financier en raison de soupçons de sous-évaluation de son patrimoine. David Revault d'Allonnes Alors que la dramaturgie des négociations se poursuit, le rôle que François Hollande entend endosser se précise : celui de l’équilibriste. « Les bases d’un accord sont aujourd’hui réunies », assurait le président de la République, lundi 22 juin, au terme d’un nouveau round de discussions entre la Grèce, les pays de la zone euro et ses créanciers. Dans cette crise, M. Hollande a tenté de s’installer dans sa position de prédilection, celle du facilitateur. La posture politique vaut sur la scène européenne, où sa méthode du « trait d’union », qui n’a pas toujours été couronnée de succès, semble, sur le dossier grec, fonctionner plus efficacement qu’avant. Et aussi au niveau national où, engagé dans les prémisses d’un rassemblement de la gauche en vue de 2017, le président pense disposer d’un levier pour conserver le lien avec celle-ci.Le dossier grec a toujours été au cœur de la relation entre M. Hollande et Mme Merkel. Et ce dès le premier déplacement du président français à Berlin, le 15 mai 2012, le jour même de son investiture. A l’époque, celui-ci ambitionne déjà de jouer le point d’équilibre entre l’Allemagne et les pays nordiques, arc-boutés sur les règles budgétaires bruxelloises, et les pays du Sud. Mais face à la réalité des rapports de force au Conseil européen, les habiletés de M. Hollande, qui avait juré pendant sa campagne de « réorienter l’Europe » vers la croissance, avaient rapidement tourné court.Culture du compromisTrois ans plus tard, l’arrivée d’Alexis Tsipras au pouvoir aurait-elle changé la donne pour le président français ? Un diplomate raconte : « Quand Tsipras est arrivé, il y a eu chez les dirigeants européens un temps de positionnement et d’adaptation. Les conservateurs, aussi bien du Nord, qui voyaient avec une grande défiance la gauche radicale, que du Sud de l’Europe, qui craignaient une contagion chez eux, considéraient que la Grèce dans l’euro avec Syriza n’était pas viable. Et qu’il fallait donc faire tomber Syriza. »En fin tacticien, M. Hollande a compris que sa culture du compromis, dans ce contexte d’hostilité, se révèle un avantage concurrentiel. Il est l’un des premiers à recevoir le nouveau chef du gouvernement grec à l’Elysée, le 4 février. Mais M. Hollande, en social-démocrate désormais décomplexé, n’a pas la moindre intention de présenter un front commun avec l’héritier des communistes grecs. Son discours à M. Tsipras repose sur quelques principes : respect du pluralisme et du choix des électeurs grecs, mais aussi de la dette et des règles de la zone euro.Un conseiller du chef de l’Etat résume : « Dans son esprit, ce n’était pas l’alliance des gauches, ou “France-Grèce : même combat”. Mais ce n’était pas non plus une position dure et conservatrice. » M. Hollande conseille à M. Tsipras de se rendre sans tarder à Berlin. Si l’Elysée rechigne à utiliser le terme, peu valorisant, d’« intermédiaire », le président français, assurément, joue ce rôle. Les 19 pays de la zone euro sont officiellement impliqués dans les négociations. Mais, dans la réalité, M. Hollande, aux côtés de Mme Merkel, Jean-Claude Juncker, Mario Draghi et Christine Lagarde, occupe l’un des premiers rôles : celui du « bon flic ». « Le président joue un rôle de pivot entre la Grèce et les autres pays tenants d’une ligne plus dure », vante-t-on à l’Elysée.Les positions, au fil des mois, ont cependant évolué. « Merkel a fait très attention à ne pas s’isoler, à ne pas prendre la responsabilité de ce qui serait un échec au regard de la solution », note un diplomate français. Quant à M. Hollande, il durcit peu à peu le ton et accentue la pression sur le premier ministre grec : « C’est à toi de faire mouvement. On sera compréhensif sur les petites retraites, tu décides toi-même des réformes, mais c’est maintenant. Il faut désormais que tu clarifies », lui a-t-il encore répété dimanche 21 juin, à la veille du sommet décisif.Psychologie politiqueCroit-on vraiment, à Paris, au scénario du « Grexit » ? « Il y a un risque réel, juge le premier ministre, Manuel Valls. Il y a toujours le risque d’un énervement, d’un emportement et d’une rupture, d’un moment où les dynamiques des hommes l’emportent sur le bon sens. Il faut faire en sorte que personne ne perde la face. » Presque un travail de psychologie politique. Et la position du juste milieu, occupée par le président français, serait un atout dans la partie de poker. « Le fait que Tsipras ait pu trouver une oreille attentive dès le premier jour a joué », veut croire un conseiller du président.La tension politique persistante permet également à M. Hollande de tenter de faire fructifier cette position dans le champ français. Lundi matin, le chef de l’Etat a reçu une délégation de signataires d’un appel, publié vendredi dans Libération et demandant à la France d’être « aux côtés du peuple grec ». Cet appel a été signé par plusieurs dizaines de personnalités, comme Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), Eva Joly (EELV) ou Emmanuel Maurel (PS). « C’est presque une occasion, pour lui, de souligner le poids et la position centrale qu’il occupe au sein de l’Europe, et sa ligne économique équilibrée, qui n’est ni celle de l’austérité, ni celle d’un populisme de gauche sans fondement », explique-t-on à l’Elysée, où l’on se félicite que cette crise ait permis au président de rejouer sur tous les tableaux cet art délicat de la synthèse qu’il affectionne particulièrement.Lire aussi :La gauche appelle Hollande à être « aux côtés du peuple grec et de son gouvernement »David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger D’année en année, les dispositifs de lutte contre la fraude – fiscale et sociale – se renforcent et se perfectionnent. Les résultats suivent, ce qui, en période de disette budgétaire, n’est pas pour déplaire aux ministres chargés des comptes publics. Rendant compte, mardi 23 juin, en compagnie de plusieurs de leurs collègues du gouvernement, du bilan de la lutte contre la fraude en 2014, le ministre des finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, ont certes réaffirmé que celle-ci est « un enjeu de justice et d’égalité devant les charges publiques ». Ils ne sous-estiment pas, cependant, le rôle de « levier pour le redressement des finances publiques » qu’elle constitue : un utile complément de ressources quand il s’agit de présenter à Bruxelles une copie révisée.Ainsi, en 2014, les opérations de contrôle fiscal ont permis de rectifier 15,3 milliards d’euros de droits et d’appliquer près de 4 milliards d’euros de pénalités, soit un total de 19,3 milliards d’euros, en progression de 7 % par rapport à celui de 2013 (18 milliards d’euros). Sur ce montant, toutefois, seuls 10,4 milliards d’euros sont effectivement rentrés dans les caisses de l’Etat, du fait des délais d’encaissement, des recours juridiques ou des difficultés matérielles auxquels se heurte l’administration fiscale pour récupérer les sommes dues.Ce total inclut les sommes récupérées par le service de traitement des déclarations rectificatives (STDR), créé en juin 2013, qui accueille les demandes de régularisation des avoirs non déclarés détenus à l’étranger. Plus de 40 000 demandes ont déjà été reçues et, en 2014, le STDR a permis de récupérer plus de 1,9 milliard d’euros de recettes fiscales supplémentaires. Sur l’objectif de rendement fixé à 2,7 milliards d’euros en 2015, 1,6 milliard d’euros avaient déjà été recouvrés à la date du 1er juin.Le travail illégal, cible prioritaireLa lutte contre la fraude à la TVA revêt désormais une importance particulière, compte tenu de son ampleur, que l’administration fiscale évalue autour de 10 milliards d’euros. De nouvelles dispositions législatives ont été adoptées dans le cadre de la loi de finances rectificative du 29 décembre 2014. L’arsenal de sanctions va encore être renforcé.La fraude redressée par les organismes de Sécurité sociale en 2014 atteint quant à elle 852,6 millions d’euros, soit une progression de 34 % par rapport à 2013 (636,1 millions) : la fraude portant sur les cotisations et le travail illégal s’élève à 427,6 millions d’euros, en hausse de 38,5 % par rapport à 2013, celle aux prestations à 425 millions d’euros (+ 29,9 %).« Ces chiffres sont positifs, estime M. Sapin. Cela prouve que la mobilisation fonctionne : les échanges d’information entre services se multiplient, le ciblage des contrôles se généralise. » Le Comité national de lutte contre la fraude, réuni mardi, entend ainsi développer au cours de l’année à venir un plan de lutte contre le financement du terrorisme, en renforçant la transparence et la traçabilité des mouvements financiers, et faire de la lutte contre le travail illégal, en particulier la fraude au détachement, un axe prioritaire.Le développement du travail détaché devient en effet un enjeu majeur, tant politique qu’économique. En 2013, selon l’inspection du travail, 210 000 salariés détachés étaient dénombrés, contre 100 000 en 2009 : un chiffre qui laisse présager de l’ampleur de la sous-déclaration. Selon la Cour des comptes, la fraude au détachement représenterait un manque à gagner de 380 millions d’euros. Le ministre du travail, François Rebsamen, a annoncé à ce sujet devant le Comité national de lutte contre les fraudes (CNLF) que les préfets devront mener chaque mois à partir de fin septembre 1 000 opérations de sensibilisation et de contrôle contre la fraude au travail détaché.Plusieurs mesures ont déjà été adoptées dans le cadre de la loi contre la concurrence sociale déloyale du 10 juillet 2014. De nouvelles dispositions, plus contraignantes, annoncées le 9 juin par Manuel Valls, ont été introduites dans le projet de loi « Macron » en cours de discussion au Parlement. Les contrôles vont être mieux ciblés et les sanctions administratives renforcées. Le défaut de présentation des documents requis pourra entraîner une amende de 2 000 euros par salarié détaché, la suspension de l’activité pourra être prononcée et, surtout, les donneurs d’ordre seront tenus solidairement responsables des infractions commises par leurs sous-traitants.« D’année en année, la lutte contre la fraude s’étend à tous les domaines », se félicite M. Sapin. Les résultats de la mobilisation engagée contre la fraude révèlent aussi, hélas, l’ampleur de son développement.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent « Déni de démocratie », « idée dangereuse »… Difficile de trouver un député ou un sénateur pour défendre la proposition faite dans un rapport remis au ministre de la ville, Patrick Kanner, de mettre à la retraite les élus à partir de 70 ans.Ce rapport, titré « Reconnaître, valoriser, encourager l’engagement des jeunes », a été rédigé par deux universitaires, Béligh Nabli et Marie-Cécile Naves. Cette proposition figure parmi 25 autres destinées à concrétiser la promesse de François Hollande de « faire de la jeunesse une priorité » de son mandat.Gauche et droite contre l’idéeMais à peine émise, cette idée a déclenché une pluie de réactions d’élus, de gauche comme de droite, tous vent debout contre cette idée. Citons pêle-mêle :A droite : Bernard Debré, député Les Républicains de Paris (70 ans), s’insurge contre « un déni de démocratie », estimant que « ce sont aux électeurs de choisir » qui ils élisent.A gauche, Michèle Delaunay, députée PS et ancienne ministre (68 ans), refuse cette proposition, arguant qu’« interdire à un citoyen de plus de 70 ans de se présenter aux élections ce serait comme l’avoir interdit aux plus de 50 ans en 1945 ». Jérôme Guedj (43 ans), député PS de l’Essonne, dénonce « une vraie discrimination, de l’âgisme. Et après ? Un âge limite pour conduire, voter… ? ». Seul le député PS Jean Glavany (66 ans) estime que ce n’est « pas une mauvaise idée » car « il faut encourager la transmission en politique ». L’hostilité affichée à cette réforme s’explique sans doute en partie par… l’âge des élus français, parmi les plus vieux en Europe : les députés ont 59 ans en moyenne, les sénateurs en avaient 66 en 2012 (62 ans depuis le renouvellement de septembre), contre 49 et 50 ans respectivement en Allemagne et en Grande-Bretagne.60 % des parlementaires ont plus de 60 ansNous avons représenté sur ce graphe les âges des parlementaires français, fournis par l’Assemblée (sur 556 députés et non 577) en 2012 et le Sénat. #container_14349848512{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14349848512{ height:500px; } #container_14349848512 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14349848512 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14349848512 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14349848512 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de députés et de sénateurs par classe d'âgeSelon les données fournies par Assemblée (pour 556 députés) et Sénat en 2012 et 2014(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Ce qui peut sans doute expliquer le peu d’enthousiasme de nombre de parlementaires à soutenir cette idée.Le débat est complexe : comme l’argumentent MM. Guedj ou Debré, ce sont effectivement aux électeurs de choisir qui ils souhaitent élire, un mandat parlementaire n’étant pas un métier soumis à un âge de retraite obligatoire.D’un autre côté, la « représentation nationale » qu’incarnent les élus est-elle représentative lorsque plus de 60 % des députés et sénateurs ont plus de 60 ans, alors que c’est le cas de 23,1 % de la population dans son ensemble ?L’idée, en tout cas, en évoque une autre, aussi souvent proposée que peu appliquée : la limitation du cumul de mandats dans le temps, qui interdirait à un élu d’occuper le même mandat plus de x fois consécutives. La disposition existe déjà en France, pour le seul président de la République, limité à deux mandats.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Avant même le début d’une nouvelle réunion de négociations au sujet de l’avenir financier des régimes de retraite complémentaire (Agirc-Arrco), patronat et syndicats ont évoqué un nouveau rendez-vous « en septembre ». Les positions des partenaires sociaux restent très éloignées.Lire aussi :Retraites complémentaires : les négociations patinentUne des propositions des organisations patronales suscite particulièrement l’hostilité des syndicats : la mise en place d’une décote temporaire et dégressive pour tout départ à la retraite avant 65 ans. Selon cette proposition, à partir de 2019, un salarié arrêtant de travailler à 62 ans se verrait appliquer une décote de 30 % la première année, de 20 % la suivante, et de 10 % à 64 ans, avant de bénéficier d’une retraite à taux plein sur ses complémentaires à 65 ans.Pour bien comprendre l’impact de cette mesure sur les pensions des retraités, nous avons demandé au cabinet Opitmaretraite de réaliser cette simulation pour un salarié cadre ayant travaillé tout au long de sa carrière.Exemple : cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres)Règles actuelles : A 62 ans, il perçoit 29 290 euros de pension par an (2 440 euros par mois).Règles voulues par le Medef : A 62 ans, il toucherait 25 567 euros de pension par an (2 130 euros par mois) ; puis 26 808 euros à 63 ans ; puis 28 049 euros à 64 ans, avant de retrouver le taux plein à 65 ans.Au total, ce retraité perdrait donc 7 447 euros entre 62 et 65 ans par rapport à la situation actuelle.La perte de revenu est telle que cette mesure serait de nature à obliger les Français à partir après 62 ans. La négociation autour de l’Agirc-Arrco servirait alors à repousser de facto l’âge de départ à la retraite.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.06.2015 à 17h22 • Mis à jour le22.06.2015 à 17h32 Plusieurs livres soulignent le « fascisme » de l’architecte Le Corbusier, auquel le Centre Pompidou consacre une rétrospective jusqu’à la fin août, accusé – avec la fondation Le Corbusier - par Marc Perelman de le dissimuler. Ce dernier décrit l’architecture de Le Corbusier et son urbanisme comme « une organisation carcérale qui crée un corps unique saisi par la technologie du bâtiment moderne, vaste « machine à habiter », une pâte malléable entre les mains de l’architecte-démiurge et fasciste ».Cinquante ans après sa mort, il suscite la polémique sur son engagement politique auprès du régime de Vichy pendant la seconde guerre mondiale. « Les architectes français furent vichystes dans leur majorité », explique M. Chemetov en insistant sur le contexte de l’époque. Pour Jean-Louis Cohen, « l’opportunisme est la première loi de tous les architectes. C’est le fameux "Get the Job !", lancé par l’architecte américain Henry Hobson Richardson. » Et puis « une posture de séduction teintée de naïveté qui lui fait intérioriser les discours des pouvoirs en place ».- Le Corbusier fut-il fasciste ou démiurge ?, par Paul Chemetov, architecte et urbaniste. Plusieurs ouvrages soulignent le « fascisme » de l’architecte Le Corbusier, auquel le Centre Pompidou consacre une rétrospective. Ils font souvent fi du contexte et des relations complexes entre sa discipline et le pouvoir.- Le Corbusier, derrière la façade. Trois livres polémiques dénoncent le fascisme et l’antisémitisme de l’architecte, par Frédéric Edelmann. « Un Corbusier », celui de François Chaslin, se veut plus équilibré, mais n’est pas tendre pour autant. - Du béton et des plumes, par Michel Guerrin. Cinquante ans après la mort de Le Corbusier, trois livres dépeignent l’architecte de la Cité radieuse comme un démiurge fasciste, provoquant la discorde entre pro et anti- « Corbu »- Le fascisme architectural de Le Corbusier, Par Marc Perelman, professeur d’esthétique à l’université de Nanterre. Bien loin d’avoir régénéré l’humanisme dans l’architecture, contrairement à ce qu’affirment ses défenseurs, l’architecte, inspiré par des doctrines fascisantes, l’a enchaîné dans la gangue carcérale de son modèle théorique, le « Modulor ».- Le Corbusier, fasciste ou séducteur ?, par Jean-Louis Cohen, professeur d’histoire de l’architecture à l’Institut des Beaux-Arts de l’Université de New York. Les méandres politiques du Corbusier s’expliquent par une nécessité séductrice plutôt que par de véritables convictions.- Le Corbusier en quête de l’homme standard, par Jean-Jacques Larochelle. Au Centre Pompidou, une exposition montre les tentatives de l’architecte pour rationaliser le corps humain.- Le Corbusier s’expose au Centre Pompidou (une rétrospective des œuvres de l’architecte (1887-1965) ouvre ses portes à Paris jusqu’au 3 août,). Portefolio.- Arrêtons de diffamer Le Corbusier, icône audacieuse qui mérite notre salut. L’architecte est commémoré comme opportuniste, cupide et calculateur par les médias. Pourtant, Le Corbusier était « un architecte à idées », écrit l’architecte urbaniste Jacques Sbriglio.- Les lumières noires des années 1930 au Palais de Chaillot, par Frédéric Edelmann (4 février 1997). 22.06.2015 à 11h14 • Mis à jour le22.06.2015 à 16h45 | Bertrand Bissuel Ils continuent de dialoguer malgré la profondeur de leurs divergences. Lundi 22 juin, le patronat et les syndicats se rencontrent au sujet de l’avenir des retraites complémentaires des cadres (Agirc) et des non-cadres (Arrco). C’est la cinquième fois que les partenaires sociaux échangent, dans le cadre de négociations ouvertes début février, pour trouver des solutions susceptibles de redresser les comptes des deux régimes. La perspective d’un accord, à l’issue de cette séance de discussions, semblait très improbable, les organisations syndicales évoquant un nouveau rendez-vous « en septembre ». Bien qu’il ait amendé sa copie depuis la précédente réunion, le Medef défend une batterie de mesures dont certaines sont perçues comme des « provocations » par les organisations de salariés.Les enjeux sont loin d’être négligeables. L’Agirc « compte aujourd’hui pour 57 % dans la [pension] d’un cadre » et l’Arrco pour 31 % dans celle d’un salarié non cadre, comme le rappelle François Charpentier dans son livre Retraites complémentaires (Economica, 2014). Or les deux dispositifs sont dans le rouge depuis plusieurs années : en 2014, le déficit de l’Agirc a atteint 1,98 milliard d’euros et celui de l’Arrco 1,15 milliard (contre respectivement 1,24 milliard d’euros et 405 millions d’euros, en 2013). Les réserves accumulées par les deux régimes ont été mises à contribution afin de combler les trous mais elles pourraient s’assécher si aucune décision n’était prise.Mécanisme dégressifPour résoudre ces difficultés, le Medef a formulé plusieurs propositions dont l’une suscite l’hostilité des centrales syndicales. Elle vise à inciter les salariés « à décaler l’âge effectif de départ à la retraite » en instaurant des « abattements temporaires et dégressifs ». Ainsi, ceux qui partent à 62 ans verraient leur pension complémentaire amputée de 30 % la première année, de 20 % la deuxième, de 10 % la troisième, avant de recouvrer la plénitude de leurs droits à 65 ans.Lors de la précédente séance de discussions, le 27 mai, les solutions avancées par le Medef allaient encore plus loin : la décote était de 40 % la première année et le mécanisme, là aussi dégressif, s’appliquait jusqu’à 66 ans inclus. Devant la presse, le chef de la délégation patronale, Claude Tendil, avait justifié ces mesures en expliquant que « jouer sur le levier de l’âge » de départ à la retraite constitue « une nécessité ». Ce paramètre, dans de nombreux pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), se situe entre 65 et 70 ans, avait-il plaidé, en ajoutant que l’espérance de vie des hommes, en France, a progressé de huit ans entre 1981 et 2011. Il ne s’agit pas de « changer la loi » ou d’infliger une « punition », s’était-il défendu, mais de faire face à de gros besoins de financement.Même si la potion préparée par le patronat est, cette fois-ci, moins amère, les syndicats la rejettent en bloc. « On ne peut pas signer un tel texte en l’état, affirme Jean-Louis Malys, l’un des négociateurs de la CFDT. Il cherche à faire en sorte que les salariés ne partent plus à 62 ans. Cela revient à durcir ou à contourner les lois qui ont été promulguées en 2010 et en 2014. » Sans que le Parlement ait eu son mot à dire. « Les organisations d’employeurs veulent envoyer aux politiques un message qui consiste à leur dire : “Remontez l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans” », renchérit Philippe Pihet (Force ouvrière).« Perte de compétitivité »Les représentants des salariés sont d’autant plus exaspérés que le patronat veut « des économies portées par les salariés et par les retraités sans mettre un sou sur la table », selon la formule d’Eric Aubin (CGT). Le document transmis, le 19 juin, par le Medef aux syndicats indique, en effet, que « la période n’est pas favorable à une augmentation des cotisations » du fait « du poids des charges pesant sur les actifs et sur les entreprises » et « de la perte de compétitivité de notre économie ».Un argumentaire irrecevable aux yeux des syndicats : des efforts, mesurés, peuvent aussi être demandés aux entreprises, disent-ils. « Elles ont touché 110 milliards d’euros d’aides publiques en 2015 et en percevront 135 en 2017, lance M. Pihet. Leurs taux de marge remontent, ce dont je me réjouis. Mais il serait temps de partager les fruits de la croissance. »Pour le moment, les protagonistes campent sur leurs positions. Une nouvelle séance de discussions devrait se tenir soit avant, soit après les vacances d’été. Selon M. Tendil, la date butoir pour conclure est « la fin de l’année ». M. Pihet, lui, pense même que, « techniquement », les négociations peuvent courir jusqu’à la fin de l’hiver, puisque « les paramètres doivent être fixés à partir d’avril 2016 ». Quel que soit le délai dont ils disposent, les partenaires sociaux ont un long chemin à parcourir avant de rapprocher leurs points de vue.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.06.2015 à 19h28 • Mis à jour le21.06.2015 à 19h39 « Hello Twitter, Jack is back ! ». C’est par cette phrase énigmatique que Dominique Strauss-Kahn a marqué son arrivée sur Twitter, dimanche 21 juin.http://t.co/fsrhZvdbyl— dstrausskahn (@DSK)require(["twitter/widgets"]);Le compte serait bien officiel, certifié par Twitter France qui a relayé la création du compte de l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), un peu plus d’une semaine après la relaxe dont il a bénéficié dans le procès du Carlton.Dominique Strauss-Kahn arrive sur @TwitterFrance : vous pouvez le suivre sur @dstrausskahn https://t.co/jElRaPtGYC— TwitterFrance (@Twitter France)require(["twitter/widgets"]); Olivier Faye Marine Le Pen n’a pas encore officiellement déclaré sa candidature pour les élections régionales dans le Nord - Pas-De-Calais - Picardie. Cela n’a pas empêché la présidente du Front national (FN) de dresser, pendant plus d’une heure, dimanche 21 juin, un large panorama de la campagne à venir au niveau national, dans le cadre d’un discours prononcé face à ses militants, réunis à Vieux-Fumé (Calvados). Près de 450 personnes étaient présentes pour le lancement de la campagne de Nicolas Bay, tête de liste du parti d’extrême droite en Normandie.« Nous pouvons gagner plusieurs régions, a assuré Mme Le Pen. Il nous faut simplement arriver en tête au second tour. Sauf si le PS et l’UMP [LR – Les Républicains] fusionnent leurs listes, ce qui ne serait pas étonnant. Ce serait une œuvre de clarification à quelques mois de la présidentielle. » Plus que pour les élections municipales ou départementales, la campagne des régionales de décembre devrait se jouer sur un plan national. La députée européenne a dès lors abordé les thèmes de l’immigration – « ce sont 1,5 million de personnes qui espèrent rentrer dans l’Union européenne » – et de l’Europe, apportant son soutien à la Grèce dans le bras de fer que le pays a engagé avec l’Union européenne pour renégocier sa dette.Lire aussi :Marine Le Pen candidate aux régionales ? « C’est fait à 98 % »« Syriza est un mouvement avec lequel nous n’avons pas du tout la même vision de l’immigration, de la société, mais est-ce le plus important ? Il a pris la tête des opposants à l’Union européenne, des partisans de la liberté, de la souveraineté », a estimé Mme Le Pen.2 000 candidats Front national aux régionalesRépétant que l’ancrage local était un de ses « dadas » depuis son arrivée à la tête du FN, en 2011, la présidente du parti a enjoint à ses troupes de s’engager dans la bataille des régionales, quelques mois seulement après les élections départementales de mars. « Je ne peux rien faire sans vous. Dès les élections régionales, nous allons voir les conséquences de votre travail aux départementales », a-t-elle jugé. Près de 2 000 candidats du Front national devraient composer les listes du parti pour ce scrutin.Pour Marine Le Pen, cet appel aux militants prend une résonance particulière, alors que ses troupes sont appelées à participer à un vote interne devant réformer les statuts du parti, et en particulier supprimer la présidence d’honneur. Les 42 000 adhérents à jour de leur cotisation ont reçu, ou vont recevoir dans les jours à venir, un courrier leur demandant d’approuver ou de rejeter cette refonte de l’organisation. « Personne ne doit pouvoir donner des armes à nos adversaires pour tenter d’entraver le combat que nous menons. Chacun doit respecter la discipline, que l’on soit simple adhérent ou président d’honneur, tout le monde est logé à la même enseigne », a-t-elle affirmé, sans citer le nom de Jean-Marie Le Pen.Le cofondateur du FN a été suspendu le 4 mai de sa qualité d’adhérent, une décision qu’il conteste devant le tribunal de grande instance de Nanterre. Pour Marine Le Pen, l’enjeu est important. Bien qu’il ne soit plus considéré comme un moteur pour l’avenir, M. Le Pen conserve une certaine cote d’amour auprès des militants. « Cette révision est prise suite à des événements malheureux, tristes, qui nous ont obligés à prendre des décisions difficiles dans l’intérêt du FN », a regretté Mme Le Pen. Le résultat du vote des militants devrait être connu aux alentours du 11 juillet.Lire aussi :Le FN écarte Jean-Marie Le Pen de ses statutsOlivier Faye 11.06.2015 à 15h51 • Mis à jour le11.06.2015 à 15h58 Après avoir utilisé des fonds publics pour se rendre en Falcon assister à la finale de la Ligue des champions entre le FC Barcelone et la Juventus de Turin, samedi 6 juin, Manuel Valls rompt-il avec la « République exemplaire » voulue par le chef de l'Etat ?- « L’avion de Valls est une non-affaire, le problème est l’impunité de la politique», par Alain Garrigou, professeur en science politique à l’université Paris Ouest – Nanterre-la-Défense. Les hommes politiques et les journalistes qui critiquent le plus sont eux-mêmes des habitués des carrés VIP.- Le premier ministre doit s’excuser publiquement, par le politologue Thomas Guénolé. Après son voyage controversé à Berlin, Manuel Valls doit reconnaître son erreur auprès des contribuables. Le temps est venu d’instaurer une transparence totale des dépenses publiques.- Voyage à Berlin : Valls remboursera la part de ses enfants, par Bastien Bonnefous.- Poitiers-Berlin : la faute du premier ministre (éditorial).- L'escapade berlinoise de Manuel Valls est-elle une « faute politique » ?, par Jérémie Baruch, Samuel Laurent et Maxime Vaudano. 11.06.2015 à 11h46 • Mis à jour le11.06.2015 à 17h36 | Matthieu Goar et Alexandre Lemarié Le président du MoDem et maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques), François Bayrou, réaffirme sa volonté de soutenir Alain Juppé pour l’élection présidentielle. A l’inverse, il laisse entendre qu’il se dressera sur la route de Nicolas Sarkozy, en se présentant face à lui en 2017 si l’ancien chef de l’Etat remportait la primaire.Vous aviez conseillé à Manuel Valls de rembourser son aller-retour à Berlin, son annonce est-elle suffisante?C'était la seule décision à prendre, une manière de faire amende honorable sans trop se renier, une manière aussi de mettre un point final à cet incident. Les facilités que le pouvoir offre aux gouvernants sont une tentation sournoise devant laquelle il faut être perpétuellement être vigilant et bien armé pour résister.Lire aussi :Aller-retour à Berlin : Valls se résigne à un mea culpaApprouvez-vous les annonces du gouvernement en faveur des TPE et des PME ?L’inspiration est plutôt juste. Mais les montages sont toujours compliqués. Pourquoi une prime pour le premier emploi, donc à nouveau des dossiers et des paperasses, et pas simplement une suppression des charges ? Le vrai problème de l’entreprise en France, c’est que son environnement, au sens écologique du terme, son biotope, son écosystème ne sont pas favorables. Trop de complexités, trop de charges, trop de normes, trop de seuils, trop de soupçons et des changements constants. Notre code du travail fait 2 000 pages. Qui peut le connaître ? Et les articles changent constamment. L’instabilité juridique ou fiscale crée du stress et nuit à l’investissement et à l’emploi.Que proposez-vous pour relancer la croissance ?Il faut déjà partir d’un principe simple : les problèmes de la France ne viennent pas de l’extérieur, pas de l’Europe, pas de l’euro, pas de Berlin. Ils viennent de nos choix nationaux, des erreurs accumulées au travers du temps. Il dépend de nous et de nous seuls que nous les corrigions.Etes-vous favorable au prélèvement de l’impôt à la source ?Oui, tous les pays européens l’ont fait. C’est une modernisation intéressante. Mais le gouvernement l’annonce pour… 2018. Comme les élections sont en 2017, ça ne mange pas de pain comme on dit.Seriez-vous toujours prêt à travailler avec Manuel Valls, comme vous l’affirmiez en octobre 2014 ?C’est devenu impossible. Le Parti socialiste a choisi de ne rien changer à la stérilité de notre système politique. Une loi électorale injuste empêche de constituer des majorités réformistes. Et le gouvernement accumule les erreurs d’orientation, par exemple avec la réforme du collège.C’est-à-dire ?C’est une « réforme » idéologique. Son principe est l’égalitarisme, sa méthode le nivellement par le bas. Elle supprime les parcours différenciés qui permettaient à ceux qui le voulaient et le pouvaient d’aller plus loin, d’où qu’ils viennent. Elle supprime les classes européennes, les classes bilingues, la place garantie aux langues anciennes. Elle réduit les disciplines au profit d’une interdisciplinarité molle et floue, un saupoudrage désordonné.L’appel pour un collège de l’exigence, que nous avons lancé avec Jean-Pierre Chevènement, Luc Ferry, Jacques Julliard, Pascal Bruckner, Michel Onfray, a recueilli en cinq jours près de 25 000 signatures. Les signataires sont blessés par cette réforme, et humiliés qu’on prétende qu’ils ne la connaissent pas, comme s’ils ne savaient pas lire. Certains m’accusent de faire le choix du conservatisme. J’assume d’être farouchement conservateur de ce qui marche et tire le pays vers le haut, et farouchement réformateur de ce qui ne marche pas et tire vers le bas.Regrettez-vous d’avoir voté pour François Hollande en 2012 ?Regret est un mot stérile. J’ai choisi l’alternance en 2012, comme trois ou quatre millions de Français qui n’étaient pas de gauche, parce que la campagne de Nicolas Sarkozy recherchait la division du pays sur les thèmes les plus dangereux, l’origine, la religion, les frontières. Un pays en crise ne peut pas se relever de ces divisions. Mais ma déception est immense devant la manière dont François Hollande conçoit la politique du pays. On ressent une absence de vision, une incapacité à saisir les grands choix historiques et à entraîner notre pays vers un destin commun.Nicolas Sarkozy sort-il renforcé du lancement des Républicains ?Les Républicains sont-ils différents de l’UMP ? Non. On n’a changé que le nom. Mais ce sont les mêmes dirigeants, les mêmes postures, et le même style. Juppé et Fillon mis à part, tous les discours au congrès prétendaient que la politique de Hollande était la seule cause des difficultés actuelles. Alors que le rythme de la dégradation dans tous les domaines est exactement le même qu’avant 2012, et que la responsabilité est évidemment partagée entre les deux majorités.Comment expliquez-vous que Nicolas Sarkozy tienne des propos offensants à votre égard ?Il n’arrive pas à admettre que sa défaite de 2012 ne vient pas des autres, mais de lui-même, de ses attitudes et de ses choix. Et il n’aime pas qu’on lui résiste.Que pensez-vous de sa ligne politique ?Nicolas Sarkozy a choisi de porter sa rivalité avec le Front national sur le terrain même du Front national, de ses thèmes et de ses obsessions. Alain Juppé et François Fillon se situent, eux, sur une ligne plus rassembleuse.Votre participation à la primaire de la droite et du centre pour 2017 est-elle envisageable ?Sauf tremblement de terre, non. Je suis très réservé sur le principe de cette primaire. D’abord, parce que c’est la primaire d’un camp. Or, pour le centre, se ranger dans un des deux camps, c’est se renier. De plus, une telle primaire donne une prime considérable au noyau le plus dur et le plus agressif. Regardez l’influence du Tea Party dans les primaires de la droite américaine. J’ai sur cette question de la primaire une différence d’appréciation avec Alain Juppé.Avez-vous toujours l’intention de le soutenir à la primaire ?Oui. Alain Juppé est aujourd’hui le mieux placé des réformistes pour faire naître la majorité dont la France a besoin. Il est estimable, il a de l’expérience, sa personnalité est volontaire et ses réflexes politiques modérés. Beaucoup d’électeurs du centre et de déçus du PS veulent se prononcer en sa faveur.S’il gagne la primaire, vous ne serez pas candidat à la présidentielle ?C’est le scénario qui a ma préférence.Et, si Nicolas Sarkozy l’emporte, serez-vous candidat en 2017 ?Je serai libre.Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.06.2015 à 09h11 • Mis à jour le11.06.2015 à 16h08 | François Béguin et Laurence Girard En refusant de revenir sur un amendement adopté début mai au Sénat qui distingue information et publicité sur l’alcool, les députés ont modifié, jeudi 11 juin, la loi Evin, un texte qui encadre strictement depuis janvier 1991 la publicité sur les boissons alcoolisées en France. Ce changement, qui survient dans le cadre de l’examen en commission du projet de loi Macron, a immédiatement suscité la « colère » de la ministre de la santé, Marisol Touraine. Sollicitée par Le Monde, elle a dénoncé jeudi matin « un coup dur porté à la santé publique » et a regretté que « la loi Macron serve à détricoter la loi Evin ».Le gouvernement était pourtant monté au front dès le début de la semaine pour défendre cette loi. Marisol Touraine, puis Stéphane Le Foll, le ministre de l’agriculture et porte-parole du gouvernement, s’étaient tour à tour exprimés pour demander le statu quo. Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, s’était même engagé, lundi soir, à déposer un amendement de suppression pour maintenir l’équilibre. Renonçant finalement à le faire, il s’est contenté d’appeler les députés à voter contre la proposition introduite par le sénateur (Les Républicains) de Gironde Gérard César.Une consigne qui n’a pas été suivie par les élus. Et pour cause. Le lobby du vin a une très large emprise locale et dépasse tous les clivages politiques. Un amendement similaire avait été débattu – et finalement repoussé – au mois d’avril lors de l’examen de l’article 4 du projet de loi santé qui visait à lutter contre l’alcoolisation excessive des jeunes. La ministre de la santé avait alors donné son accord pour la mise en place d’un « groupe de travail » sur « les éventuelles difficultés d’interprétation » de la loi Evin.Claude Evin « très inquiet »Du côté du lobby du vin, on assure qu’il est difficile d’évoquer le vin et l’« œnotourisme » dans la presse. La loi Evin serait, selon lui, source d’instabilité juridique. Depuis 1991, trois articles de presse – deux en 2007 et un en 2013 – ont fait l’objet de poursuites judiciaires par l’Association de prévention de l’alcoologie et d’addictologie (Anpaa), qui regroupe les associations de santé publiques. Un chiffre qui doit être relativisé lorsqu’on le ramène aux nombres d’articles consacrés régulièrement aux vins et à l’œnotourisme dans les médias.« Cet amendement rend plus compliqué le fait de contrer un certain nombre de campagnes publicitaire, s’inquiète pour sa part Jean-Pierre Couteron, le président de la Fédération Addiction. Avec un bon avocat, les alcooliers pourraient faire passer ce qu’ils veulent. » Claude Evin, père de la loi de 1991, s’était déclaré « très inquiet » dans Le Parisien. Sous son apparence technique, l’amendement en cause libérera de facto la possibilité de faire de la publicité pour l’alcool « et ce, quasiment sans limite », expliquait-il.François Hollande au salon VinexpoSi les députés devaient finalement retenir cet amendement lors de la prochaine discussion en séance, cette adoption aurait d’abord une portée symbolique. Au-delà de sa rédaction technique, il s’agit de donner des gages à un assouplissement dans l’application de la loi Evin. Le vote de jeudi permettra par ailleurs à François Hollande d’arriver en terrain conquis, dimanche 14 juin, à Bordeaux, où il doit inaugurer le salon Vinexpo qui regroupe, tous les deux ans, le monde des vins et des spiritueux.Reste une question, la filière viticole sortira-t-elle vraiment gagnante de cette bataille ? Il y a un grand absent dans ces débats. Les grands noms des spiritueux sont étonnamment silencieux sur le sujet. Or, en termes publicitaires, ce sont les grandes marques d’alcool qui ont les moyens publicitaires. Pas les viticulteurs. Il y a bien sûr des marques de champagne, mais aussi de vodka, de whisky, de rhum ou de bière. D’ailleurs dans le cas le plus récent contesté par l’Anpaa devant les tribunaux, Paris Match avait publié la photo de Scarlett Johansson en tant qu’égérie d’une marque de champagne.Laurence GirardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Le feuilleton du conflit opposant Jean-Marie Le Pen au Front national connaîtra de nouveaux développements vendredi 12 juin. A 10 heures, le député européen doit se présenter devant le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour plaider en faveur de l’annulation de sa suspension du FN. M. Le Pen, qui estime être victime d’une « infamie », espère retrouver les prérogatives liées à sa fonction de président d’honneur : fauteuil réservé au sein des instances dirigeantes, carte de crédit, etc. Des privilèges dont il est privé depuis plus d’un mois.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen conteste en justice sa suspension du FNDans l’assignation qu’il a déposée devant la justice, le cofondateur du parti d’extrême droite fait valoir que la procédure ayant abouti à sa suspension ne serait pas régulière. Surtout, il estime que la qualité de président d’honneur n’est pas affiliée à celle de membre d’une association, et donc que sa suspension ne saurait entraîner le retrait des droits liés à cette fonction. Ces arguments, la direction du Front national les balaye d’un revers de la main. « La procédure est parfaitement régulière, je n’ai aucune inquiétude », a ainsi assuré Marine Le Pen. « Nous sommes bordés juridiquement. Et puis, même s’ils annulent la suspension, ça ne changera rien à l’assemblée générale qui va venir », juge quant à lui Wallerand de Saint-Just, ancien avocat du parti.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen dénonce les « méthodes staliniennes » du FNVote des adhérents sur le sort du président d’honneurCette procédure ne représente en effet que l’introduction judiciaire d’un chapitre dont la nature est avant tout politique. Vendredi, peu après l’audience au TGI, le bureau politique du Front national doit se réunir au siège du parti, à Nanterre, pour décider des questions qui seront soumises aux adhérents lors de l’assemblée générale extraordinaire. Ce vote par correspondance doit trancher sur le sort réservé à la fonction de président d’honneur. Initialement, le bureau exécutif du 4 mai avait « constaté », selon le communiqué de presse diffusé ce jour-là, « la nécessité de supprimer l’article 11 bis des statuts du Front national, relatif à la présidence d’honneur ». Aujourd’hui, la situation n’est plus aussi claire.Certains dirigeants souhaitent qu’un « débat tactique » s’ouvre sur cette question. « Il n’y a pas de débat sur le fond, mais les adhérents nous disent juste de ne pas trop le [M. Le Pen] maltraiter », admet un responsable du parti. « Il ne faut pas supprimer cet article, pour le passé et pour l’avenir. Marine pourrait elle-même être présidente d’honneur dans dix ou quinze ans », note un autre cadre frontiste. Un bureau exécutif, réuni mercredi soir au Parlement européen de Strasbourg, a préparé ces débats.Les quatre-vingt-trois mille adhérents revendiqués — seuls quarante-deux mille votants avaient été comptabilisés au dernier congrès, en novembre 2014 — recevront un courrier aux alentours du 20 juin. Le parti d’extrême droite espère avoir bouclé le dépouillement des votes et l’ensemble de la procédure d’ici à la mi-juillet. Jean-Marie Le Pen fait valoir de son côté que seule la réunion physique d’un congrès peut défaire son statut de président d’honneur. En 2011, c’est par acclamation, lors du congrès de Tours, qu’il avait été créé. « Je ne vois pas comment on peut supprimer cette fonction sans que son titulaire s’exprime devant les adhérents », approuve Bruno Gollnisch.Lire aussi :Pourquoi le Front national en appelle à ses adhérents contre Jean-Marie Le PenRefonte générale des statutsPour habiller la procédure, une refonte plus générale des statuts du FN va être proposée aux militants. Les membres du bureau politique ont tous été invités à formuler des propositions pour les modifier. Le comité central, sorte de mini-parlement, devrait notamment être réformé. « Le bureau exécutif et le bureau politique fonctionnent bien, mais pas le comité central. Nous réfléchissons à ce qu’il soit plus actif et à ce qu’il intègre mieux les élus », explique Nicolas Bay, secrétaire général du FN. Baptisé dans les années 1970 sous l’impulsion de l’ancien communiste Victor Barthélemy, il devrait par ailleurs être renommé, son appellation étant jugée trop connotée.Toutes ces questions vont être regroupées et feront l’objet d’une seule et même réponse. « On ne peut pas faire autrement, si on laissait voter article par article, il y aurait des incohérences », fait valoir Nicolas Bay. Quid du militant qui souhaite rénover les statuts mais veut laisser à Jean-Marie Le Pen le bénéfice de la présidence d’honneur ? « Dans ce cas-là, il gardera les vieux statuts avec Jean-Marie Le Pen », répond Marine Le Pen.Olivier Faye Bastien Bonnefous (Envoyé spécial à La Réunion)  Après plusieurs jours de polémique, Manuel Valls, le premier ministre, a tenté de reprendre la main en essayant d’éteindre lui-même, jeudi 11 juin, l’incendie déclenché par son « escapade » berlinoise du week-end. Samedi soir, le chef du gouvernement avait quitté le congrès du PS, à Poitiers, pour s’envoler en Falcon vers la capitale allemande et assister à la finale de la Ligue des champions, Juventus de Turin contre FC Barcelone, avec deux de ses enfants, en marge d’une rencontre avec le président de l’UEFA, Michel Platini, a justifié Matignon, pour évoquer l’Euro 2016 et la crise de la FIFA.Lire aussi :Polémique autour de l’aller-retour de Manuel Valls à BerlinA son arrivée à La Réunion, jeudi 11 juin, dans le cadre d’un déplacement de trois jours dans les départements de l’océan Indien, Manuel Valls a ainsi abordé spontanément le sujet devant la presse, « heureux de retrouver » sur place les médias, qui, depuis quatre jours, attendent tous sa réaction. Dans les salons de la préfecture, préparés pour l’occasion, derrière un pupitre officiel, avec calme, il a demandé à « revenir un instant sur la polémique qui dure maintenant depuis quelques jours ».« Vous connaissez ma passion pour le football. Avec Michel Platini, j’ai évoqué les enjeux et l’organisation de l’Euro 2016 et l’avenir de la FIFA. (…) C’est aussi mon rôle de représenter la France dans de grands événements sportifs », a-t-il lancé en guise de préambule. Insistant sur le fait qu’il s’agissait bien d’un « déplacement officiel », il a estimé avoir « utilisé les moyens mis normalement à la disposition du premier ministre. »Lire aussi :Aller-retour à Berlin : la défense inaudible de Manuel Valls« Si c’était à refaire, je ne le referais pas »M. Valls est ensuite revenu sur la présence à ses côtés de deux de ses enfants à bord de l’avion de la République, un des aspects les plus critiqués ses derniers jours, y compris par son camp, esquissant un mea culpa.« Deux de mes enfants m’ont accompagné, ce n’est en rien un secret. Tant sur le plan du droit que sur l’utilisation de l’argent public, il n’y avait rien d’anormal dans ce déplacement officiel. Mais je suis sensible à la réaction des Français. Je me dois d’avoir un comportement parfaitement rigoureux. Si c’était à refaire, je ne le referais pas. »Tout en maintenant qu’il n’y avait « rien d’anormal », donc, M. Valls a tout de même finalement décidé d’« assumer la prise en charge de [s] es deux enfants, soit 2 500 euros ». Le prix à payer sans doute pour tenter de mettre fin à une « polémique inutile », dont il juge que « le pays n’a pas besoin ».Lire le décryptage :L’escapade berlinoise de Manuel Valls est-elle une « faute politique » ?Interviewé dans l’après-midi sur les télévisions locales Réunion 1ère et Antenne Réunion, il a confirmé son intention de rembourser le déplacement de ses enfants « qui n'a pas coûté un centime de plus à l'Etat ». « Je voulais le faire parce qu'en ces moments de crise économique et de confiance je veux être impeccable », a-t-il ajouté. Le premier ministre a reconnu qu'il y avait eu « une erreur, une erreur de communication, une erreur de sensibilité », tout en soulignant qu'il « n'y a eu aucune faute », s'agissant d'un déplacement officiel.Michel Platini a tenté de venir au secours de Manuel Valls, mercredi, en confirmant la version officielle de la raison de ce vol Poitiers-Berlin.Lire aussi :Valls à Berlin : Platini confirme la version de MatignonBastien Bonnefous (Envoyé spécial à La Réunion)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.06.2015 à 20h39 • Mis à jour le10.06.2015 à 20h40 Les victimes de discriminations pourraient bientôt s’unir pour porter leurs cas respectifs en justice. Les députés ont approuvé mercredi 10 juin une proposition de loi socialiste visant à instaurer une action de groupe contre les discriminations, une mesure qui vise à encourager les victimes à porter plainte.Lire aussi :Discriminations : les recours collectifs en justice bientôt autorisés ?Le code pénal réprime déjà les comportements discriminatoires, mais les condamnations sont rares et « près d’une victime sur deux n’engage aucune action » du fait de la complexité, des coûts et surtout de son « isolement », a relevé Razzy Hammadi, député PS et rapporteur de la proposition de loi.A l’entreprise de prouver qu’elle n’a pas discriminéLe texte voté ne crée pas de délit nouveau mais instaure l’action de groupe, qui existe déjà dans le droit de la consommation par la loi Hamon de 2014, et a fait ses preuves dans une vingtaine de pays européens.Lire aussi :La class action à la française fait ses débutsConcrètement, la ou les personnes s’estimant discriminées devront saisir un syndicat ou une association créée depuis au moins trois ans, qui pourront agir en justice. Au vu de ces cas, le juge demandera à l’entreprise de prouver qu’elle n’a pas pratiqué de discrimination, faute de quoi elle sera considérée comme responsable.La procédure pourra viser les secteurs public et privé.Une fois la responsabilité reconnue, le juge définira le groupe de victimes, en déterminera les critères de rattachement et établira le montant des préjudices. Il en ordonnera la publicité et fixera un délai (de deux à six mois) pour que les personnes qui souhaitent appartenir à ce groupe y adhèrent. Une fois ce délai expiré, le juge établira la liste des personnes redevables à obtenir une réparation et fait appliquer la condamnation.Tous les groupes de gauche ont soutenu ce texte qui doit maintenant être étudié au Sénat. Le député Les Républicains Philippe Gosselin, seul membre de son groupe présent lors des débats, s’est quant à lui abstenu. S’il affirme « partager les objectifs » du texte, le député de la Manche a dit craindre une « communautarisation de la société, sur le modèle anglo-saxon ». Françoise Fressoz Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux a accusé mercredi 10 juin une partie de la gauche d’instrumentaliser le dossier de l’accueil des migrants pour mener « une bataille politique contre le gouvernement ».Invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le patron des députés socialistes a récusé les accusations de violence policière portées par des associations et des partis de gauche après l’opération de délogement menée lundi dans le 18e arrondissement de Paris.« Les opérations de police que l’on caricature ont permis de vérifier des statuts et de mettre sous protection des mineurs, des femmes, des personnes fragiles… Je regrette que l’on essaie de caricaturer ce que nous faisons », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Je mets en garde tous ceux qui aujourd’hui essaient de se servir des migrants pour leur dire : “Le traitement ne doit pas être individuel mais collectif, n’acceptez pas les propositions que l’on vous fait, restez dans la rue, n’acceptez pas les propositions de relogement, n’acceptez pas l’hébergement d’urgence.” » Selon lui « une partie de la gauche dit ça ». Il le « regrette ». Dans une tribune parue mercredi 10 juin dans Le Monde, l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot évoque un « Waterloo moral ».Lire aussi :Cécile Duflot : « Au nom d’une certaine idée de la France, protégeons les migrants »L’élu de Seine-Saint-Denis lui répond vertement. Il dénonce « une petite formule » qui ne veut rien dire. Il juge « indigne et faux » le parallèle fait avec l’opération de délogement des sans-papiers de l’église Saint-Bernard menée par la droite en 1996. « Nous ne sommes pas du tout dans le même contexte, dans la même situation. Nous essayons individuellement de faire en sorte que chacune des situations soit recensée », plaide-t-il.Au moment où François Hollande cherche à rassembler la gauche, Bruno Le Roux refuse cependant de proclamer la rupture avec Les Verts : « Une semaine Mme Duflot tape sur M. Mélenchon, une autre elle s’en prend au gouvernement, c’est comme cela qu’on essaie de trouver son chemin », veut-il croire en s’autorisant ce conseil : « Le chemin que nous devons trouver ensemble doit procéder de moins de formules et de plus de débats sur le fond. »Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.06.2015 à 15h34 • Mis à jour le11.06.2015 à 08h17 Un ex-responsable départemental du Front national de Seine-et-Marne a été écroué mercredi 10 juin au soir dans l’attente de son procès pour avoir incendié des voitures et inventé une agression alors qu’il dénonçait sur son blog « l’insécurité » dans sa commune.Adrien Desport, 25 ans, aujourd’hui suspendu du Front national, devait être jugé à Meaux en comparution immédiate aux côtés de cinq autres militants FN de Seine-et-Marne et du Val-d’Oise. Les prévenus ayant demandé un délai pour préparer leur défense, le procès a été renvoyé au 15 juillet. Dans l’attente, M. Desport, décrit par le ministère public comme « le plus impliqué », a été placé en détention provisoire. Les autres ont été mis sous contrôle judiciaire.A des degrés divers, la justice reproche aux six militants, âgés de 19 à 25 ans, l’incendie de voitures en Seine-et-Marne et dans le Val-d’Oise ; leur participation à une association de malfaiteurs ; la dénonciation d’une agression imaginaire ; la consommation de produits stupéfiants. Ils sont également poursuivis pour avoir tagué la voiture d’un militant de leur propre parti dans le Val-d’Oise, ainsi qu’un portail, une sonnette et une boîte aux lettres appartenant à un autre membre du FN en Seine-et-Marne, selon Le Parisien.Nourrir le discours sécuritaire de leur partiL’incendie de treize voitures dans la nuit du 8 au 9 avril à Mitry-Mory (Seine-et-Marne), qui leur est notamment imputé, avait été « largement utilisé sur les sites personnels de M. Desport pour dénoncer une montée d’insécurité dans la commune », a déclaré à l’AFP le procureur adjoint de la République de Meaux, Emmanuel Dupic.Les militants, dont certains ont reconnu les faits, se servaient de ces actes de vandalisme pour nourrir le discours sécuritaire de leur parti. Le 11 avril, Adrien Desport, ex-numéro 2 du FN 77, avait ainsi publié sur son blog politique une lettre ouverte aux habitants de Mitry-Mory dénonçant une délinquance « de plus en plus présente » et « le sentiment d’insécurité » régnant dans la ville.Et oui...7h du matin, tractage à Mitry-Mory, ville occupée par l'insécurité suite aux 20 véhicules brûlés ! #militant http://t.co/HNjZqss3tE— DesportOfficiel (@Adrien Desport)require(["twitter/widgets"]);C’est un membre du bureau national du FN qui a déposé plainte auprès du commissariat de Nanterre (Hauts-de-Seine), soupçonnant quatre de ces militants d’avoir commis ces infractions. Le secrétaire général du parti, Nicolas Bay, a indiqué que M. Desport avait été « suspendu il y a une quinzaine de jours ». Il doit « passer en commission de discipline »  prochainement, a précisé Wallerand de Saint-Just, chef de file du FN aux élections régionales de décembre en Ile-de-France et ancien avocat du FN.Lire aussi :Seize candidats du FN aux départementales définitivement exclus du parti 10.06.2015 à 11h53 • Mis à jour le10.06.2015 à 14h36 Editorial du « Monde » Manuel Valls n’est pas homme à faire amende honorable quand il a commis une faute. C’est pourtant ce qu’aurait dû faire le premier ministre, après son escapade à Berlin, samedi 6 juin, pour assister à la finale de la Ligue des champions de football entre le FC Barcelone et la Juventus de Turin.On ne saurait lui reprocher sa passion pour le football, et en particulier pour le Barça, le club de sa ville natale. Pas davantage de partager cette passion avec ses fils, qu’il a embarqués avec lui pour assister à ce match. Mais d’avoir utilisé pour cet aller-retour express un Falcon de la République, pour un coût de quelque 20 000 euros aux frais du contribuable, de n’avoir pas compris combien cela pouvait heurter le commun des mortels, et d’avoir enfin tenté de justifier ce déplacement privé de façon maladroite et pour tout dire mensongère, constitue une faute personnelle autant que politique.Chacun se souvient de la promesse présidentielle, en 2012, d’une « République exemplaire ».Il ne fait pas de doute, en effet, que le premier ministre pourra, longtemps, se mordre les doigts de sa désinvolture. Lui, si soucieux de son image, si professionnel dans sa politique de communication, si prompt à faire aux autres la leçon en matière d’éthique et de responsabilité, s’est pris les pieds dans cette affaire comme un amateur. Dès le 6 juin, à Poitiers, où il participait au congrès du PS, il a manifestement été sourd aux mises en garde de plusieurs responsables socialistes. Devant la polémique naissante, il n’a pas su ensuite mettre les choses au clair et s’est trouvé constamment en retard sur les informations qui le mettaient en porte-à-faux.Explications hasardeusesCe déplacement à Berlin était justifié, assure-t-il, par une réunion de travail avec le président de l’Union européenne de football (UEFA), Michel Platini. Mais cette réunion apparaît bien vite fantomatique, en dépit de sa confirmation par le président de la République lui-même. A peine les médias révèlent-ils que M. Valls était accompagné de ses fils, et il plaide alors le droit à un « moment de détente » pour un responsable qui « travaille beaucoup », ce dont personne ne doute. Enfin, pour tenter de sortir de cet imbroglio, il invoque l’importance des grands rendez-vous sportifs, comme l’Euro 2016 organisé en France, pour « l’attractivité et la compétitivité » du pays. Au terme de ces explications hasardeuses, c’est donc la crédibilité du premier ministre qui se trouve méchamment écornée.Lire aussi :Aller-retour à Berlin : la défense inaudible de Manuel VallsAu-delà, cette escapade berlinoise apparaît, surtout, comme une faute politique. Elle n’a pas seulement éclipsé le succès du congrès socialiste de Poitiers et le discours très œcuménique et délibérément apaisant que le premier ministre y a prononcé. Elle n’a pas seulement parasité, durant toute la journée de mardi 9 juin, l’annonce par le chef du gouvernement d’une série de mesures significatives de soutien aux petites et moyennes entreprises.Elle va, surtout, alimenter la défiance de plus en plus lourde à l’encontre des responsables politiques, attisée par le populisme ambiant. Chacun se souvient de la promesse présidentielle, en 2012, d’une « République exemplaire ». Personne n’a oublié les propos solennels de Manuel Valls, en juillet 2014 : « Quand on gouverne, on doit être exemplaire. C’est l’exemplarité qui crée la confiance entre les citoyens et celles et ceux qui ont la charge de les représenter. » Le premier ministre aurait été bien inspiré de s’appliquer à lui-même cette règle élémentaire d’éthique. Mattea Battaglia et Séverin Graveleau C’est la prochaine étape dans la mise en œuvre de la réforme dite du « collège 2016 ». Alors qu’une intersyndicale enseignante appelle à une nouvelle journée de mobilisation jeudi 11 juin – suivie, en fin de matinée, par 11,9 % des professeurs, selon le ministère de l’éducation nationale –, le ministère de l’éducation nationale a choisi de mettre en discussion, la veille, une première version de la circulaire d’application de la réforme. Soit le mode d’emploi adressé, avant la rentrée 2016, aux chefs d’établissement et aux équipes pédagogiques.A croire que l’on aime bien, rue de Grenelle, jouer avec le calendrier : c’est au lendemain de la première grève du 19 mai – 24 % d’enseignants mobilisés, selon le ministère de l’éducation – qu’avaient été publiés au Journal officiel le décret et l’arrêté officialisant la réforme. Un « geste de provocation » dénoncé, entre autres, par le syndicat majoritaire SNES-FSU.Lire aussi :Réforme du collège : Vallaud-Belkacem ne veut « plus perdre de temps »Le Snalc, autre syndicat hostile à la réforme, va jusqu’au bout de sa logique d’opposition en ne venant pas s’asseoir à la table des discussions. Le SNES-FSU, lui, y vient à reculons, après avoir laissé entendre qu’il bouderait l’invitation. Le syndicat majoritaire – comme FO d’ailleurs – dénie toute valeur au document d’une dizaine de pages que Le Monde a pu consulter, et qui a pourtant toutes les apparences d’une circulaire.Au centre du document figurent les « enseignements pratiques interdisciplinaires », ces EPI à décliner autour de huit thématiques – dont les « langues et cultures de l’Antiquité », soit le latin et le grec – et qui, depuis la présentation des grandes lignes de la réforme mi-mars, ont concentré les polémiques et les craintes d’une frange des enseignants, qui vivent mal la remise en cause de la logique « une discipline, une heure, un cours ».Elaboration collégiale des « EPI »Le projet de circulaire met l’accent sur leur élaboration collégiale au sein de chaque établissement – par les trois instances que sont le conseil d’administration, le conseil pédagogique et le conseil d’enseignement –, autrement dit, pas par les principaux de collège que les détracteurs de la réforme redoutent de voir transformés en « petits chefs ».C’est sur un autre point que le document pourrait mécontenter, au-delà de l’intersyndicale qui mène la fronde : en détaillant au moins cinq organisations possibles des futurs emplois du temps dans les collèges pour les EPI, la circulaire donne un cadre, certes non contraignant mais extrêmement précis, à des modules pourtant érigés en symbole de l’autonomie pédagogique. Dans le même esprit, un peu contradictoire avec la logique affichée de la réforme, le document flèche les disciplines – « en priorité » les sciences expérimentales, la technologie, les langues, l’enseignement moral et civique – devant bénéficier des groupes à effectifs réduits.Si ces précisions sont probablement là pour rassurer ceux qui voient dans les 20 % d’autonomie donnés au futur collège dans l’utilisation de leur dotation horaire une « déréglementation » du système, elles prennent le risque d’éveiller des inquiétudes dans le camp des « réformistes » (les syndicats SGEN-CFDT et SE-UNSA).A la lecture du projet de circulaire, la préoccupation majeure des enseignants quant au devenir de leurs « horaires disciplinaires » – vont-ils, ou non, devoir « donner » des heures aux EPI ? – ne sera sans doute pas levée. Ce n’est pas faute de tourner autour de la question. « Toutes les disciplines d’enseignement contribuent aux EPI », peut-on lire à la page 3.Message brouillé dans le camp des « antis »L’accent est mis à plusieurs reprises sur la hausse, promise, de la dotation horaire (l’enveloppe budgétaire fournie à chaque collège) au titre de la réforme. Le total d’heures hebdomadaire d’un collège pour la prise en charge de ses élèves de la 6e à la 3e gagnerait pratiquement 5 heures. Autre engagement : « une multiplication par six de la dotation horaire » dévolue au travail en groupe réduit. Une manière de souligner que des moyens sont bien investis là où d’aucuns dénoncent des économies masquées.Ce document de travail peut-il, à la veille de la grève, réduire les fractures au sein de la communauté éducative ? Si l’invitation lancée par Najat Vallaud-Balkacem aux syndicats à toutes les apparences d’une ultime tentative faite en ce sens, on ne peut que douter de sa portée. Dans le camp des « antis », le message envoyé à l’opinion publique est désormais brouillé. L’attitude du SNES-FSU – « pris dans la course à l’échalote de la radicalisation », affirme sous couvert d’anonymat un leader syndical – a perdu en lisibilité.Lire aussi :Réforme du collège : pourquoi les professeurs résistent ?Peut-on, dans le même temps, réclamer l’abrogation pure et simple des arrêté et décret d’application de la réforme, appeler à la grève en ce sens, et répondre à une invitation ministérielle qui a pour finalité leur mise en œuvre ? C’est pourtant ce que fait le SNES-FSU. « Si la ministre nous écrit, comme elle l’a fait, pour nous dire qu’elle a entendu nos points de désaccord, c’est, j’imagine, pour évoluer, affirme Roland Hubert, cosecrétaire général de ce syndicat. Dans le cas contraire, les discussions ne dureront pas de notre côté. »Le Snalc a, lui, quitté l’intersyndicale. Cette organisation dite de droite, sortie renforcée des dernières élections professionnelles, n’a pas appelé à la grève le 11 juin, préférant le faire à la fin du mois, en plein brevet. Pour ce syndicat, comme pour les réformistes, la grève de jeudi ne devrait guère être suivie. Un sondage IFOP commandé par l’association SOS-Education, – opposée à la réforme et réputée conservatrice – et divulgué le 9 juin, place pourtant les deux tiers des professeurs du secondaire dans le camp des « antis ».Séverin GraveleauJournaliste au MondeMattea BattagliaJournaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières En Ile-de-France, Emmanuelle Cosse, patronne des écologistes et tête de liste pour les régionales, a bouclé ses listes. Ces dernières seront soumises, mardi soir, au vote de la commission politique régionale. Celle-ci n’ayant à se prononcer que sur un seul scénario, le suspens est donc limité et ce dernier devrait être validé.Au final, c’est le choix de l’ouverture qui a été privilégié. « Trois têtes de liste sur huit seront réservées à des personnalités non encartées [à EELV], indique Jonathan Sorel, le directeur de cabinet de Mme Cosse. On a souhaité maintenir l’état d’esprit d’EELV car il y avait un vrai risque d’un retour à l’entre-soi. » En 2010, la liste emmenée par Cécile Duflot en Ile-de-France avait fait la part belle aux personnalités de la société civile et obtenu 16,58 % des voix.« Vision sectaire de l’écologie politique »Après un retournement de dernière minute, c’est un candidat d’ouverture qui sera tête de liste en Seine-Saint-Denis. Cette place devrait revenir au porte-parole d’AC Le Feu, Mohamed Mechmache. Exit la candidature de Stéphane Gatignon, le maire de Sevran, qui convoitait la tête de liste mais avait été mis sur la touche pour non-respect des règles internes sur le cumul des mandats.La troisième place sur le département, difficilement gagnable, lui a été proposée mais le maire de Sevran a refusé et demandé à ce que l’un de ses proches puisse l’obtenir. Pour M. Gatignon, la défaite est amère. Il dénonce une « vision sectaire de l’écologie politique » et va jusqu’à parler d’« éradication » de ses troupes. « On n’est pas dans le rassemblement des écolos, regrette-t-il. Ça augure mal du résultat pour la gauche. »Lire aussi :Le cas Gatignon, nouveau point de discorde pour les écologistesConcernant le Val-d’Oise, la tête de liste n’a pas été attribuée en attendant de trouver le « bon profil ». Un candidat fait état de « discussions avancées » avec une féministe mais refuse de donner son nom. La troisième place du Val-de-Marne, que les écolos jugent gagnable, sera aussi confiée à un représentant de la société civile.Dans l’Essonne, la tête de liste devrait revenir à Cap 21, le mouvement fondé par Corinne Lepage. L’accord est en cours de finalisation et la place devrait être attribuée à un proche de l’ancienne ministre qui ne souhaite pas se représenter. « C’est une liste qui politiquement nous convient sans Front de gauche ni extrême gauche avec des écolo-citoyens et des gens de terrain », confirme Mme Lepage, qui précise qu’il s’agit d’une solution régionale et non nationale.Chercher un électorat plus centristeChez les écologistes, ce choix est critiqué. « Emma travaille un peu toute seule avec sa petite équipe, déplore-t-on à la gauche d’EELV. Cap 21, qui ne pèse pas grand-chose, est toujours dans des alliances à géométrie variable et il y a le risque que Lepage nous tombe dessus pendant la campagne pour une déclaration qui ne lui aurait pas plu. » Cette alliance démontre en tout cas la volonté de Mme Cosse d’aller chercher un électorat plus centriste. L’enjeu est d’autant plus important que l’UDI Chantal Jouanno a retiré sa candidature pour rejoindre Valérie Pécresse suite à un accord national de son parti avec Les Républicains. « Il y a un enjeu à parler à cet électorat-là, reconnaît Mme Cosse. Des gens qui se retrouvaient dans le programme écolo de Jouanno se retrouveront totalement dans le nôtre. »Lire aussi :Les Républicains et l’UDI partiront unis aux régionalesHier allié de M. Gatignon, Jean-Vincent Placé a finalement fait cavalier seul. Il s’en sort mieux : deux de ses proches sont en position éligible dont une obtient la tête de liste dans les Hauts-de-Seine. Après avoir vanté publiquement la candidature du socialiste Claude Bartolone, le président du groupe écologiste au Sénat est rentré dans le rang.« On leur a fait comprendre qu’avec ou sans eux on avançait », indique Mme Cosse. « Il est revenu la queue entre les jambes », tacle Julien Bayou, qui sera en deuxième position derrière la secrétaire nationale sur la liste parisienne. La semaine dernière, M. Placé a participé au second comité de campagne de la tête de liste aux côtés de l’ex-ministre Cécile Duflot. « Ils étaient même assis côte à côte, s’amuse Mme Cosse. Ils seront très utiles dans la construction de la campagne. » Une première victoire dans un chemin semé d’embûches pour la patronne des écolos.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous Plusieurs élus du Parti socialiste, membres des « frondeurs » et de la motion B au congrès de Poitiers, ont décidé d’exprimer leur soutien au peuple grec avant le référendum prévu dimanche 5 juillet. Une délégation doit se rendre à Athènes ce week-end. Parmi les élus qui devraient faire le voyage : le député de Paris Pascal Cherki, les eurodéputés de l’aile gauche du PS Emmanuel Maurel et Isabelle Thomas.Lire aussi :La bataille du référendum est lancéeLa décision a été prise lundi soir lors de leur réunion de courant. « Nous voulons aller à Athènes pour exprimer notre solidarité et notre soutien moral au peuple grec et au gouvernement grec d’Alexis Tsipras qui résiste face aux créanciers », explique au Monde M. Maurel.« Retrouver le sens des priorités »Leur position va plus loin que celle plus mesurée de l’ensemble du PS, adoptée lundi soir par son bureau national. Celui-ci appelle « chacun à retrouver le sens des priorités et à faire les concessions nécessaires pour qu’un compromis soit atteint ». Un sens de l’équilibre, calqué sur celui du gouvernement et de François Hollande, qui ne satisfait pas les frondeurs. « Il n’est pas possible que sur la Grèce on soit à équidistance », estime M. Maurel.Lire aussi :Alexis Tsipras divise la gauchePar ailleurs, ces mêmes frondeurs ont décidé de préempter la rentrée politique à gauche cet été. Ils vont ainsi organiser un séminaire politique de leur courant le jeudi 27 août, la veille de la traditionnelle université d’été du PS de La Rochelle, prévue du 28 au 30 août. Leur réunion se tiendra dans la ville voisine de Marennes, en Charente-Maritime.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme Anne Hidalgo a obtenu le feu vert du conseil de Paris, mardi 30 juin, sur le projet de tour Triangle. Cet édifice de 180 mètres de haut et 42 étages, essentiellement consacré aux bureaux, devrait voir le jour sur le site du parc des Expositions, dans le 15e arrondissement, à l’horizon 2020. Il s’agissait pour les élus de se prononcer sur le « déclassement » de la parcelle, préalable à la construction. Une majorité de 13 voix (87 pour, 74 contre) aura finalement permis de l’emporter, ouvrant la voie à la mise en œuvre d’un projet qui, depuis sept mois, a été remanié par le promoteur Unibail « pour tenir compte des demandes des élus dont celles de l’UDI », insiste l’exécutif parisien.De fait, Mme Hidalgo a pu obtenir un vote favorable – malgré l’opposition des écologistes, membres de sa majorité – grâce au renfort de 6 voix de l’UDI et de six autres des Républicains. Le 17 novembre 2014, le centre et la droite s’étaient prononcés contre. Le projet avait été rejeté mais la maire de Paris avait considéré le vote « nul » parce que certains élus écologistes, du centre et de la droite avaient brandi leur bulletin en séance, alors que le scrutin devait être à bulletin secret. Le groupe socialiste avait, dans la foulée, engagé un recours devant le tribunal administratif pour obtenir l’annulation du vote. La décision devrait être rendue en juillet.A la veille du vote, le chef de file parisien de l’UDI, Eric Azière, justifiait son revirement en soulignant qu’Unibail avait pris en compte sa suggestion de prévoir un hôtel dans la tour. Trois UDI ont voté contre le projet.« Une œuvre d’art de plus »Dans un hémicycle bondé, Mme Hidalgo a défendu mardi la Tour Triangle comme « une formidable chance pour Paris et le Grand Paris, la chance de 500 millions d’euros d’investissement auxquels s’ajoutent 500 millions d’euros pour le Parc des Expositions et 5 000 emplois » pour la construire. La tour sera « une œuvre d’art de plus dans une ville qui n’a jamais cessé d’en ajouter à son formidable patrimoine », a-t-elle ajouté. Dans la majorité, le PS, le Front de Gauche et les radicaux ont voté pour au titre de « l’attractivité » et de la création d’emplois.En revanche, les écologistes ont dénoncé un projet « énergétivore » : « Des bureaux, des bureaux et encore des bureaux alors que Paris compte plus d’1 million de m2 vides », s’est exclamé Anne Souyris, coprésidente du groupe EELV, en dénonçant une « aberration ».Dans l’opposition, le MoDem, par la voix de Marielle de Sarnez, s’est attaqué à « cette tour qui n’a aucun sens et n’est pas utile » car « la modernité ne s’inscrit pas forcément dans les immeubles de grande hauteur (…) Nous ne sommes pas là pour entériner la stratégie d’un promoteur immobilier même s’il fait un chèque. »Six élus des Républicains ont soutenu le projet, malgré l’appel de Nathalie Kosciusko-Morizet, leur chef de file, à voter contre. Celle-ci a concentré ses critiques sur le montage financier. « On est plus proche de la tour de Pise tellement cette tour penche à la faveur d’Unibail », a ironisé NKM, fustigeant ce « cadeau » de la ville au promoteur « que ne justifie ni la raison, ni la morale ».120 chambres à la place de bureauxDe son côté, Philippe Goujon, le maire (LR) du 15e, s’est employé à justifier, comme en novembre, son hostilité au projet, auquel il était favorable avant 2013, soulignant que la nouvelle maquette prévoit en quasi-totalité des « bureaux en blanc » (dont les utilisateurs ne sont pas connus avant le début des travaux) aux dépens de « salles de conférence et de lieux destinés aux congrès ». A ses yeux, l’engagement de construire un hôtel de 120 chambres à la place de 7 000 m2 de bureaux, sur un total de quelque 70 000 m2, « va dans le bon sens mais n’est pas suffisant » pour justifier son ralliement, d’autant que les habitants du 15e sont « majoritairement contre la tour », selon lui.En réponse à ces attaques, Jean-Louis Missika, l’adjoint au maire chargé de l’urbanisme, a fait valoir que « 4,8 % du total du parc de bureaux est disponible à Paris ». A l’inverse, une très grande quantité de bureaux est « obsolète », d’où, selon lui, la nécessité de Triangle. Il a récusé l’existence de tout avantage accordé à Unibail.Après avoir essuyé un sérieux revers en novembre sur le dossier Triangle, le vote de mardi sonne pour Mme Hidalgo comme une revanche sur son opposante en chef NKM. Pour la maire de Paris, le projet Triangle est désormais plus qu’une tour, un totem politique.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye (Arras (Pas-de-Calais), envoyé spécial) Elle avait promis de réserver sa réponse aux habitants de la région Nord – Pas-de-Calais – Picardie, mais Marine Le Pen n’aura finalement pas attendu de se trouver sur leurs terres pour officialiser sa candidature aux élections régionales de décembre. La présidente du Front national a confirmé, mardi 30 juin, sur i-Télé, ce qui n’était déjà plus un secret depuis plusieurs semaines. « Je serai tête de liste pour cette grande et belle région de Nord – Pas-de-Calais – Picardie », a-t-elle annoncé.Lire aussi :Marine Le Pen officialise sa candidature aux régionalesQuelques heures plus tard, la députée européenne a organisé le service après-vente de sa candidature dans l’amphithéâtre d’un hôtel d’Arras (Pas-de-Calais), ville qu’elle considère comme un « trait d’union » entre le Nord – Pas-de-Calais et la Picardie. Devant une grosse centaine de ses partisans, ce qui devait être une conférence de presse s’est finalement transformé en un discours de campagne. Rythmé par un concert de casseroles organisé devant l’hôtel par des militants de gauche, l’événement tenait plus du moment de communication que de la réunion populaire.« Il n’est plus possible d’attendre »« J’ai pris le temps de réfléchir, je vous devais ce sérieux. J’ai pris en considération l’attente énorme que suscite ma candidature ici », a dit Mme Le Pen à ses sympathisants. La présidente du FN, qui doit réellement lancer sa campagne à partir de septembre, et présenter son projet en octobre, a estimé être « la mieux placée » dans son camp « pour empocher la région ». « J’ai fait le choix du courage et de la passion », a-t-elle jugé.Lire aussi :Marine Le Pen au « Monde » : « Nous avons délogé le PS »Marine Le Pen leur a assuré qu’elle n’oubliait pas ses « obligations nationales ». « Je serai votre candidate en 2017, la candidate des patriotes, et de tous les Français », a-t-elle lancé. Faisant fi des problématiques locales, son discours s’est concentré sur une dimension nationale. « Il en va dans cette région comme dans le reste de la France : il n’est plus possible d’attendre », a estimé la présidente du FN. Euro, Union européenne, terrorisme… Mme Le Pen a projeté sur la région les différents sujets d’actualité. « Notre région est frappée de tous les maux du pays, et plus durement encore. Le Nord – Pas-de-Calais – Picardie est la région qui a le plus haut taux de chômage en France, et c’est dans cette région que le taux de pauvreté est le plus élevé, a-t-elle rappelé. Tous les problèmes contre lesquels nous nous battons au niveau national sont ici exacerbés. » Et de reconnaître que les compétences des régions « sont limitées » et que « beaucoup [de ces problèmes] dépendent de la politique nationale ».« La candidate des sacrifiés de la réforme territoriale »Pour Marine Le Pen, la région Nord – Pas-de-Calais – Picardie doit constituer un point d’appui dans la campagne de son parti pour ces régionales. « Je suis la candidate des sacrifiés de la réforme territoriale », a-t-elle fait valoir, dans ce qui devrait être le mot d’ordre des candidats du FN pour ce scrutin. Elle s’est aussi projetée sur l’élection présidentielle de 2017.En petit comité, la présidente du FN a expliqué que si elle était élue, elle se mettrait « en congé » de la présidence de la région à quelques mois de l’échéance suprême, sans pour autant en démissionner. « J’ai considéré que j’étais suffisamment bien entourée », a-t-elle fait valoir. L’élu nordiste Philippe Eymery, à qui la première vice-présidence de région est promise en cas de victoire, pourrait alors gérer les affaires courantes. « Je ne serai pas la première à être en même temps présidente de région et candidate à la présidentielle, non ? » a fait valoir Mme Le Pen. Ségolène Royal, alors présidente de Poitou-Charentes, et Nicolas Sarkozy, président du conseil général des Hauts-de-Seine, avaient en leur temps assumé les deux charges de concert. C’est aussi cela, sans doute, la normalisation du Front national.Olivier Faye (Arras (Pas-de-Calais), envoyé spécial) Philippe Martin (Membre du Conseil d’analyses économiques)) et Clément Carbonnier (Membre du Conseil d’analyses économiques)) Il est facile d’opposer les métropoles aux territoires déshérités, oubliés de l’activité économique. C’est une erreur. Par leur dynamisme, les métropoles sont appelées à tirer la croissance française, et donc à solvabiliser notre système de service public et de transferts sociaux. Enrayer la croissance des métropoles au motif que l’activité devrait se répartir plus harmonieusement sur tout le territoire, c’est affaiblir notre position dans la concurrence mondiale. Il ne faut pas confondre égalité entre territoires et égalité sociale.Il importe d’assurer à chaque individu une égalité des chances sur tout le territoire, mais il serait contre-productif de chercher à tout prix à disperser l’activité. C’est ce qu’expose une note du Conseil d’analyses économiques (CAE) coécrite avec Philippe Askenazy (Philippe Askenazy et Philippe Martin, « Promouvoir l’égalité des chances à travers le territoire », note n°20, février 2015). Celle-ci se concentre sur les inégalités au niveau des régions et ne traite pas des inégalités au niveau des villes ou des quartiers qui appellent d’autres analyses.Lire aussi :La « divergence des territoires » : une erreur d’analyseNous partons d’un certain nombre de constats, dont le fait que depuis le début des années 1990, la croissance de l’activité diffuse moins vers les régions moins développées. Autrement dit, l’activité productrice a arrêté de se déconcentrer. Mais dans le même temps, par le jeu principalement des transferts mais aussi de la mobilité et de la distribution géographique des revenus du patrimoine, les inégalités interrégionales de revenu disponible des ménages ont continué à diminuer. Il y a eu ainsi une dissociation croissante entre la géographie de la production et la géographie des revenus.Les chiffres relatifs à l’Ile-de-France résument bien cela : si cette région a produit 30 % du produit intérieur brut (PIB) métropolitain en 2012, ses habitants n’ont disposé que de 22,5 % du revenu disponible des ménages. Les politiques publiques devraient-elles aller contre ce phénomène d’agglomération des activités économiques et contre ces pôles de croissance que sont les grandes métropoles ?Concentration et productivitéCe qu’on apprend de la « nouvelle géographie économique », à la suite des travaux du Prix Nobel d’économie (2008) Paul Krugman, nous amène à répondre par la négative. La concentration spatiale des activités de production et de recherche d’un secteur permet d’augmenter la productivité et donc la croissance de long terme. Les études empiriques récentes montrent que la productivité des entreprises françaises augmente lorsque d’autres entreprises du même secteur s’installent à proximité.Cela permet en effet une utilisation plus efficace des infrastructures publiques, une meilleure adéquation entre emplois et travailleurs, et aussi des externalités technologiques, en particulier pour ce qui concerne les activités de recherche. Toulouse dans le secteur aéronautique, Sophia Antipolis dans celui des technologies de l’information et de la communication sont des exemples de ce type de gains d’agglomération.Enrayer la croissance des métropoles, c’est affaiblir notre position dans la concurrence mondiale. Il ne faut pas confondre égalité entre territoires et égalité socialeEn revanche, une trop grande spécialisation territoriale peut être dangereuse en augmentant la vulnérabilité à des chocs sectoriels rendus plus probables avec la mondialisation. L’histoire a montré combien certaines régions ont souffert d’avoir lié leur destin à un seul secteur industriel. C’est justement l’avantage des grandes métropoles qui bénéficient des gains d’agglomération mais aussi d’une structure économique diversifiée.Les grandes aires urbaines ont ainsi mieux résisté à la crise que les villes de petite et moyenne taille : alors que dans les premières l’emploi a augmenté, il a baissé dans les secondes depuis 2008. Nous tirons de ces constats la conclusion que les politiques publiques ne devraient pas freiner l’émergence de pôles de croissance mais au contraire s’attaquer aux effets de congestion dans les zones en tension. L’association de règles de décision d’urbanisme à un niveau très local et d’aides à la pierre non ciblées a engendré une localisation de la construction inadaptée aux besoins.Disparités d’accès aux soinsLes priorités sur le transport public doivent aussi être réorientées sur les grandes agglomérations plutôt que sur les TGV. Rappelons qu’aujourd’hui, l’Ile-de-France représente 22 % du trafic ferroviaire et ne bénéficie que de 9 % des financements du réseau. Le projet du Grand Paris Express à l’horizon 2030 est une prise de conscience bien tardive.Il est indispensable dans le même temps, d’assurer une égalité des chances et de bien être des individus à travers tout le territoire, en termes d’accès à l’éducation, à l’emploi et à la santé et en levant les freins à la mobilité des individus. Dans les zones peu denses, il ne semble pas judicieux de chercher à installer des activités économiques de manière artificielle. Il n’est pas non plus efficace de disséminer des universités de petite taille, cela ne serait pas rendre service aux étudiants. Il faudrait plutôt faciliter leur mobilité pour permettre à tous d’accéder à un enseignement supérieur de qualité.Lire aussi :Les territoires sont de plus en plus divergentsPour ce qui est de l’enseignement primaire et secondaire, en revanche, il faut concentrer l’effort public sur les territoires les plus défavorisés. Aujourd’hui, le financement de l’apprentissage est très inégalement réparti sur le territoire car est déterminé par la localisation des entreprises. Nous proposons de fixer au niveau national une dotation que chaque apprenti apporte à son centre d’apprentissage quelle que soit sa localisation.Enfin, dans le domaine de la santé, d’importantes inégalités territoriales persistent comme le confirme le récent rapport du ministère de la santé. Ceci est en partie dû à de fortes disparités d’accès aux soins sur le territoire. Il est nécessaire de renverser la logique de financement des soins : les moyens doivent suivre les besoins des populations locales au lieu de suivre l’offre médicale comme c’est le cas actuellement.Clément Carbonnier (Membre du Conseil d’analyses économiques))Philippe Martin (Membre du Conseil d’analyses économiques)) Jean-Jacques Larrochelle Rejeté une première fois au mois de novembre 2014 pour quelques voix d’écart, le projet de tour Triangle, a été finalement approuvé, mardi 30 juin, par le Conseil de Paris. Au total, 87 conseillers de Paris ont voté en faveur de ce projet d’édifice de 180 mètres de haut, qui doit être implanté au cœur du Parc des expositions de la porte de Versailles dans le 15e arrondissement, et seulement 74 contre.Le projet a finalement réussi à rallier à sa cause d’anciens opposants issus des rangs de la droite. Un revirement qui révèle l’imbroglio politique autour d’un dossier défendu bec et ongles par la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui s’est félicitée sur son compte Twitter de l’issue du vote.Fière et heureuse que Triangle puisse voir le jour à Paris. pic.twitter.com/BcjYV13BUk— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 30 Juin 2015La #TourTriangle est symbole fort de l'attractivité de #Paris et de la Métropole. pic.twitter.com/bDweaDTu40— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 30 Juin 2015Officiellement présentée le 28 septembre 2008, la tour Triangle, conçue par l’agence d’architecture suisse Herzog et de Meuron, est devenue le projet architectural phare de la mandature de l’élue socialiste. Financée et exploitée par la société immobilière Unibail-Rodamco, elle est issue d’un processus plus général portant sur l’évolution du paysage urbain parisien sur sa couronne, une sorte d’antichambre du Grand Paris. Anne Hidalgo a rappelé, toujours sur Twitter, que la Tour Triangle créera 5 000 emplois pendant son chantier et 5 000 autres une fois construite.Lire aussi :Le promoteur de la tour Triangle dit avoir « bon espoir »Longtemps favorable à la tour Triangle, la droite parisienne avait accepté bon an mal an de se ranger derrière l’UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, opposante farouche au projet, qui en avait fait son principal cheval de campagne pour l’élection municipale de mars 2014. À l’issue de l’élection, le PS et ses alliés du PCF, favorables à l’édifice, ont perdu la majorité absolue au Conseil de Paris. Face à eux, un singulier attelage composé d’élus d’EELV, de l’UMP, de l’UDI, du Modem et du Parti de gauche, désormais majoritaire sur ce dossier.Réamégements consentisLors de la délibération de novembre 2014, Anne Hidalgo avait opté pour un vote à bulletin secret, espérant que puissent s’exprimer des sensibilités hors de toute consigne partisane. Le vote, finalement hostile au projet, ayant été entaché d’irrégularités, la maire de Paris avait introduit un recours auprès du tribunal administratif. Dans le même temps, Nathalie Kosciusko-Morizet contestait le mode de scrutin en déposant une question prioritaire de constitutionnalité qui sera finalement rejetée.La délibération du 30 juin portait sur une nouvelle mouture du projet. La tour Triangle a réduit sa surface de bureaux à 70 000 m2 et comprend notamment un hôtel 4 étoiles et un espace de coworking. Ces réaménagements consentis par Unibail-Rodamco ont facilité les revirements politiques.Dans une tribune, publiée le 24 juin sur le site Figaro Vox, sept élus UDI justifient leur prochain vote en raison des « opportunités qu’offrira cet édifice en matière de dynamisme économique ». Jérôme Dubus, conseiller de Paris Les Républicains [ex-UMP] du 17e arrondissement, enfonçait le clou, reconnaissant peu après dans le Journal du dimanche que « la tour Triangle est devenue le symbole de la future attractivité parisienne. »La droite, revenue à la « raison », ne devrait donc pas être trop affectée par ce vote favorable. A l’exception peut-être de Nathalie Kosciusko-Morizet dont l’obstination à s’opposer à un projet qui serait désormais plus consensuel risque de lui être longtemps reproché.Jean-Jacques LarrochelleJournaliste au "Monde"SuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Un déplacement de Marine Le Pen sur un marché suscite bien souvent un engouement peu commun, surtout en cette période de défiance envers la classe politique : « selfies », compliments, bousculades pour venir toucher la présidente du Front national comme si elle était une star de la chanson… Dans le Nord - Pas-de-Calais, ce phénomène est amplifié. Quand elle se rend à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), le fief où elle est implantée depuis huit ans, Mme Le Pen n’en finit plus de serrer les mains et d’embrasser les joues qu’on lui tend. C’est dire si la candidature qu’elle a annoncée, mardi 30 juin à Arras, comme tête de liste du FN pour les élections régionales de décembre en Nord - Pas-de-Calais – Picardie – la grande région issue de la nouvelle carte des territoires promulguée en janvier –, était attendue.Lire :A la veille des régionales, Marine Le Pen mène une double campagnePour la présidente du Front national, l’enjeu est de taille. La députée européenne sait qu’une défaite dans cette bataille risque de l’affaiblir à la veille de partir à la conquête de l’Elysée en 2017, son véritable objectif. Elle sait aussi qu’une éventuelle victoire serait difficile à gérer, compte tenu de la fusion des deux régions, qui s’annonce comme un véritable calvaire administratif, et de la proximité dans le temps avec la présidentielle, une fois encore. Mais cette région est aussi la plus à même de tomber dans l’escarcelle du Front national. Aux élections européennes de 2014, puis aux élections départementales de 2015, le parti d’extrême droite a largement surclassé ses adversaires en Nord - Pas-de-Calais et en Picardie. Avec 34,2 % des voix, puis 36,2 %, il a devancé Les Républicains de plus de dix points (24 % aux européennes et 25,8 % aux départementales) et le Parti socialiste de plus de quinze points (18,03 % et 23,5 %). Enfin, un sondage OpinionWay pour LCI et Le Figaro, publié mardi 30 juin, donne Mme Le Pen en tête des intentions de vote au premier tour, avec 33 % des suffrages, contre 26 % pour Xavier Bertrand, candidat Les Républicains, et 23 % pour Pierre de Saintignon, candidat PS. Dès lors, pourquoi se priver de sa meilleure locomotive ?Télescopage d’ambitionsLa présidente du FN va devoir affronter les critiques de ses adversaires sur le télescopage de ses différentes ambitions, régionale et présidentielle. Selon son entourage, la riposte est déjà prête. « Si elle est élue, elle pourrait se mettre en retrait de sa fonction pour pouvoir mener les derniers mois de la campagne présidentielle, sans doute à partir de janvier 2017 », explique un de ses proches. Marine Le Pen pourrait désigner au cours de la campagne régionale le nom de la personne qui lui succéderait à la tête de l’exécutif le temps de sa course à l’Elysée. Et son entourage de reprendre un des arguments les plus classiques des cumulards en campagne pour l’échelon supérieur : « Si elle gagne la présidentielle, elle en fera profiter les habitants de la région. Tout le monde comprend qu’elle a un destin présidentiel. Ses adversaires vont utiliser cet angle d’attaque, mais pendant ce temps-là, elle parlera de concret. » Cette candidature représente en tout cas un nouvel épisode de l’ancrage de Mme Le Pen dans la région, qui date de près de vingt ans. Avant de prendre pied à Hénin-Beaumont, la fille de Jean-Marie Le Pen s’était déjà présentée une première fois aux élections régionales dans le Nord - Pas-de-Calais, en 1998. A l’époque, elle émargeait sur les listes du Nord, et avait été élue. En 2002, aux législatives, elle traverse la frontière départementale et se présente à Lens. Mais c’est surtout à compter de 2007 que la cadette des filles Le Pen s’impose dans la région.Immigration et sécurité ne suffisent pasCette année-là, à la suite du revers cuisant essuyé par son père lors de l’élection présidentielle, Marine Le Pen est la seule candidate du FN à se qualifier pour le second tour des élections législatives. Le binôme qu’elle forme avec son suppléant Steeve Briois ne l’emporte pas, mais la défaite est alors considérée comme un événement fondateur. Pour elle, c’est même « un signal de la direction que le FN doit prendre à l’avenir. (…) Loin de vouloir se positionner sur l’échiquier politique, le Front doit rester un parti ni droite-ni gauche capable de rassembler ». Pour la future présidente du Front, une partie de sa ligne politique, en gestation depuis quelques années, se forge définitivement. « Le FN est un parti national, populaire et social. Il a vocation à attirer les électeurs déçus par le PS et le PC, qui s’occupent davantage des sans-papiers que de la défense des travailleurs », théorise à l’époque Mme Le Pen.Avec la réforme des collectivités "il y aura des perdants, des oubliés, des sacrifiés. Ils ont besoin d’un défenseur", plaide Marine Le Pen— Olivier Faye (@olivierfaye) 30 Juin 2015Bien avant la dominante souverainiste impulsée par Florian Philippot, Marine Le Pen s’est laissé convaincre, aux côtés des Héninois Steeve Briois et Bruno Bilde, que la fermeté sur l’immigration et la sécurité ne suffisait pas à convaincre les électeurs, et qu’il fallait parler « social ». Pour l’avocate, élevée dans le confort du manoir de Montretout dans les Hauts-de-Seine, le Nord - Pas-de-Calais fait office d’apprentissage accéléré de la réalité du terrain. « Parler avec ceux qui n’arrivent pas à boucler les fins de mois, ni à boucler le début d’ailleurs, je ne l’avais pas vu avant, reconnaissait-elle pendant la campagne présidentielle de 2012. J’ai vécu à Saint-Cloud, la pauvreté comme ça, la souffrance comme ça, la précarité comme ça, non, je ne l’avais jamais vue. » Aujourd’hui, c’est un terreau sur lequel elle prospère.Olivier Faye 29.06.2015 à 22h25 • Mis à jour le30.06.2015 à 14h47 Des politiques de tout bord ont réagi, lundi 29 juin au soir et mardi 30 juin, à l’annonce de la mort, à 88 ans, de Charles Pasqua, ancien ministre de l’intérieur, ex-sénateur des Hauts-de-Seine et pilier de la famille gaulliste.Dans un communiqué publié mardi par Europe 1, l’ancien président de la République et compagnon de route de Charles Pasqua Jacques Chirac a parlé de sa « très grande tristesse » de perdre « un compagnon et un ami ». Les deux hommes étaient pourtant en froid depuis 1995 et la « trahison » de Charles Pasqua, qui avait choisi de soutenir la candidature d’Edouard Balladur plutôt que celle de l’ancien maire de Paris à l’élection présidentielle.Nicolas Sarkozy, le président des Républicains, qui était ministre du budget lorsque Charles Pasqua était ministre de l’intérieur dans le gouvernement Balladur de 1993 à 1995, a fait part de sa « très vive émotion » à la mort de ce « gaulliste, homme d’engagement et de conviction, qui aura marqué de son empreinte la vie politique et publique de la Ve République » :« Le mot “gaullisme” lui allait comme une évidence, car Charles Pasqua n’était pas homme à transiger sur ses convictions, notamment sur la construction européenne. Homme de combat, il s’était engagé lors du référendum du traité de Maastricht aux côtés de Philippe Séguin contre son adoption. »Sans surprise, les premiers hommages sont venus de la famille politique de l’ancien ministre. « Les élus des Hauts-de-Seine sont tous effondrés », a déclaré sur France Info Patrick Balkany, maire Les Républicains de Levallois-Perret et député des Hauts-de-Seine. Il a précisé que Charles Pasqua avait fait un accident vasculaire cérébral dimanche soir.« Un grand patriote »Brice Hortefeux, député européen Les Républicains et proche de Nicolas Sarkozy, a pour sa part salué sur France Info un représentant de la « droite patriotique, qui avait une forte idée de la Nation et était attaché à la souveraineté nationale ».L’ancien premier ministre François Fillon a rendu hommage à celui qui « incarnait l’autorité de la République a une époque où il était de bon ton de moquer la loi » et « la souveraineté nationale en un temps où il était à la mode de célébrer la mondialisation heureuse ».Des convictions qui rendaient également Charles Pasqua populaire à l’extrême droite. Ainsi, Florian Philippot, le vice-président du Front national, a salué un « grand patriote ».Décès de Charles Pasqua, un grand patriote. Tristesse.— f_philippot (@Florian Philippot)require(["twitter/widgets"]);« C’était un patriote (…). Nous avions des rapprochements et des points de divergence », a ajouté Jean-Marie Le Pen sur BFM-TV. Député de l’Essonne et président de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan avait un temps milité à ses côtés au sein du Rassemblement pour la France (RPF).Disparition de Charles PASQUA : émotion et tristesse . J ai aimé travailler avec lui au RPF. Il nous manquera— dupontaignan (@Dupont-Aignan)require(["twitter/widgets"]);« Condoléances républicaines »Plus sobrement, des figures de gauche ont également rendu hommage à l’ancien ministre. Le président François Hollande a salué ainsi « la mémoire d’un gaulliste » qui « a animé de toute sa personnalité la vie politique (…) dans des conditions difficiles et éprouvantes ».Dans un bref communiqué, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a adressé ses « plus sincères condoléances républicaines » à celui « dont la carrière politique fut notamment marquée par deux passages au ministère de l’intérieur ». Claude Bartolone, président de l’Assemblée, lui a également rendu hommage :« Il fut un homme chaleureux, souriant, ne résistant pas à la tentation d’un mot d’esprit, d’une chansonnette ou d’une déclaration audacieuse. Gaulliste et bon vivant, admirateur de François Mitterrand et souverainiste, Charles Pasqua était l’image d’une droite historique inséparable de l’histoire politique de notre pays. »L’ombre de Malik OussekinePremière à jeter un pavé dans cette mare d’émotion, Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, a rappelé notamment un souvenir plus sombre qui a marqué le premier mandat au ministère de l’intérieur de Charles Pasqua : la mort, en 1986, de Malik Oussekine, 22 ans, lors d’une manifestation étudiante contre un projet de réforme de l’université.On évoque le résistant, la lutte contre le terrorisme, la FrançAfrique, l'anti-Maastricht. Et moi je pense à Malik Oussekine... #Pasqua— emmacosse (@Emmanuelle Cosse)require(["twitter/widgets"]);Un souvenir aussi évoqué par l’eurodéputé Jean-Luc Mélenchon, qui a décrit Charles Pasqua comme « un personnage ambigu » :Charles #Pasqua était un personnage ambigu. Ministre au moment de la mort de Malik Oussekine mais aussi un résistant et un républicain.— JLMelenchon (@Jean-Luc Mélenchon)require(["twitter/widgets"]); 29.06.2015 à 17h21 • Mis à jour le29.06.2015 à 17h40 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Angela Merkel n’avait plus eu recours à sa phrase fétiche depuis plusieurs semaines. Lundi, elle l’a répétée à trois reprises : « Si l’euro échoue, l’Europe échoue » a-t-elle dit. D’abord devant 600 invités réunis lundi matin à l’occasion des 70 ans de la CDU, puis lors de la conférence tenue dans l’après-midi aux côtés de Sigmar Gabriel (président du parti social-démocrate) à l’issue d’une réunion de crise tenue avec les dirigeants de la majorité mais aussi de l’opposition.Lire aussi :Pour Angela Merkel, c’est aux Grecs de trouver le moyen de sortir de la criseLes deux dirigeants ont tenu à mettre les Grecs en garde, tout en prenant soin de ne pas insulter l’avenir. La mise en garde : le référendum de dimanche est décisif pour le maintien de la Grèce dans la zone euro. Sigmar Gabriel, le vice-chancelier, a même été plus clair qu’Angela Merkel. Selon lui, la question posée est « oui ou non au maintien dans la zone euro ». Une formule qu’Angela Merkel, qui connaît la sensibilité des Grecs – un peuple qu’elle a qualifié de « fier » – a pris soin de ne pas employer.« Solidarité et efforts vont de pair »L’avenir : quelle que soit l’issue du référendum, les responsables européens sont prêts à « négocier ». Mais pas avant. « Une négociation avant le référendum n’a pas de sens » a indiqué dans la matinée Volker Kauder, président du groupe CDU au Bundestag. A Berlin, on dit qu’Angela Merkel n’était déjà pas favorable au sommet extraordinaire convoqué lundi 22 juin par Donald Tusk et qui, de fait, n’a pas servi à grand-chose. Elle est donc très « prudente » face à l’organisation d’un nouveau sommet européen cette semaine. Si elle veut bien négocier, l’Allemagne n’est pas prête à céder grand-chose. « La position ne changera pas : solidarité et efforts vont de pair », a indiqué Angela Merkel, qui a déploré que « la volonté de compromis [n’était] pas du côté grec » et que, dans une négociation, « personne ne peut obtenir 100 % ».Lire aussi :Pour Juncker, « un non des Grecs au référendum serait un non à l’Europe »Sigmar Gabriel a eu des mots très durs contre le gouvernement grec, estimant qu’Alexis Tsipras veut « politiquement, idéologiquement une autre zone euro ». Il a estimé que les Européens avaient déjà fait des propositions « généreuses » à la Grèce. Pas question d’aide « sans condition », a affirmé le vice-chancelier. A lire entre les lignes, il semble donc que l’Allemagne considère que l’Union européenne a davantage à perdre en faisant des concessions importantes à Athènes, pour maintenir la Grèce dans la zone euro, qu’à se montrer ferme face à M.Tsipras.Pas de voyage à Athènes pour Angela MerkelUn « Grexit » (la possibilité que la Grèce quitte l’Eurozone) ne serait donc pas forcément une catastrophe pour la zone euro. Sigmar Gabriel l’a d’ailleurs dit : « La zone euro demande plus d’engagements à ses membres et non pas moins d’engagements ». Pas question donc de céder face à Alexis Tsipras. Maintenant que le référendum est lancé, les Allemands espèrent manifestement que le oui va l’emporter, ce qui contraindrait Alexis Tsipras à démissionner.Mais, mieux que quiconque, Angela Merkel sait qu’elle n’a surtout pas intérêt à le dire ni même à le sous-entendre, car cela aurait un effet contre-productif. Interrogée sur un éventuel voyage à Athènes cette semaine, Angela Merkel a reconnu que, grâce aux « moyens de communication modernes », cela ne lui paraissait pas « utile ».Lire aussi :Comment la Grèce et la zone euro font face à l’urgenceFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Claudine Wéry (Nouméa, correspondante) Les sénateurs ont adopté, lundi 29 juin, par 343 voix pour et une contre, le projet de loi organique « relatif à la consultation sur l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté ». Ce texte modifie une autre loi organique, du 19 mars 1999, afin - entre autres - de faciliter les inscriptions sur la liste électorale spéciale en vue du référendum sur l’indédendance de l’archipel.Sur le Caillou, jadis seule colonie de peuplement de l’empire français avec l’Algérie, le périmètre du corps électoral est une question à haute tension, en partie à la source des affrontements entre Kanaks et Caldoches des années 1980.Bien que le territoire soit en paix depuis les accords de Matignon (1988), le sujet demeure explosif et provoque régulièrement des étincelles. Les dernières en date ont jailli le 26 mars, lorsque les élus non indépendantistes du Congrès (29 sur 54) sont parvenus à mettre en sourdine leurs habituelles querelles pour s’opposer en bloc à un avant-projet de loi du gouvernement.Traitant de l’automaticité de l’inscription sur la liste référendaire, le texte prévoyait d’en faire bénéficier les personnes ayant le statut civil coutumier – dont ne relèvent que des Kanaks – et celles ayant déjà participé au référendum sur l’accord de Nouméa en 1998. Tous les autres électeurs devaient faire de fastidieuses démarches pour prouver qu’ils étaient arrivés en Nouvelle-Calédonie avant décembre 1994, comme le prévoit l’accord de Nouméa.Lire aussi :A Nouméa, Hollande choisit la prudenceAbasourdie, la droite ne comprend pas que Paris n’ait pas aussi prévu l’inscription automatique de tous les natifs du pays. En conseil des ministres, le texte est pourtant adopté tel quel le 8 avril. Les partis les plus droitiers, proches du parti Les Républicains (LR), dénoncent « le trucage des listes par l’Etat socialiste, qui prépare une marche forcée vers l’indépendance ».« Il ne nous reste plus que la rue »Les esprits s’échauffent et le 24 avril, au premier jour d’une visite officielle prévue de longue date, le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, est accueilli à Nouméa par 8 000 manifestants, bleu-blanc-rouge de pied en cap, qui fustigent « le largage programmé de la Nouvelle-Calédonie ». « Il ne nous reste plus que la rue », va même jusqu’à déclarer le sénateur (LR) Pierre Frogier, tandis que le député UDI Philippe Gomès prône, lui, la discussion.Lire aussi :La Nouvelle-Calédonie peine à sortir de la crise politiqueSurpris par l’ampleur de la manifestation et la violence de certains slogans, Claude Bartolone comprend que la situation peut vite dégénérer et somme, entre quat’z-yeux, M. Frogier, de baisser d’un ton. Il propose la tenue rapide à Matignon d’un comité extraordinaire des signataires de l’accord de Nouméa, entièrement dévolu au corps électoral. Bien qu’à Nouméa cette rencontre se prépare dans la discorde, non-indépendantistes et indépendantistes parviennent contre toute attente à s’entendre le 5 juin, après un marathon de négociations et un discours offensif de Manuel Valls exhortant les partenaires calédoniens à aboutir.« L’esprit des accords de Matignon »« On a fait une avancée substantielle sur un sujet essentiel », estime Philippe Gomès, tandis que l’indépendantiste Gérard Reignier, secrétaire général de l’Union calédonienne (UC, parti du Front de libération nationale kanak et socialiste) note que « les partenaires ont décidé de cheminer ensemble même si ça peut encore bloquer ». Manuel Valls, qui a promis de s’engager « personnellement » dans le dossier calédonien, se félicite que « l’esprit des accords de Matignon souffle encore ».Outre le corps électoral référendaire, les dirigeants calédoniens ont réussi à arrêter une méthode de travail et un calendrier sur les critères d’inscription sur les listes des élections provinciales, au centre d’empoignades depuis 1998. Les dispositions adoptées, lundi, par les sénateurs prévoient l’inscription automatique pour le référendum des natifs, sous certaines conditions, ainsi qu’une réorganisation des commissions administratives, chargées de la mise à jour des listes, afin que leurs décisions ne soient plus contestables.« C'est un moment important pour la Nouvelle-Calédonie, a déclaré, lundi, la ministre des outre-mer, George Pau-Langevin. Il reste beaucoup de travail pour parvenir à un accord global, mais le gouvernement est aux côtés des partenaires pour que ce territoire soit assuré d'un avenir pacifié. » Pour que ce projet de loi organique puisse entrer en vigueur, il faut à présent qu'il soit voté dans les mêmes termes par l'Assemblée nationale. Le gouvernement a demandé la procédure accélérée, c'est-à-dire une seule lecture par chambre.Claudine Wéry (Nouméa, correspondante)Journaliste au Monde 28.06.2015 à 11h28 • Mis à jour le28.06.2015 à 11h53 « On ne peut pas s’habituer à la violence, à la barbarie, à la mort. » Invité du « Grand Rendez-vous » Europe 1, i-Télé, Le Monde, dimanche 28 juin, le premier ministre, Manuel Valls, est revenu sur l’attaque à Saint-Quentin-Fallavier, dans l’Isère, vendredi.Indiquant que l’enquête était en cours, M. Valls n’a pas souhaité donner de précisions sur d’éventuels complices de Yassin Salhi ou sur la façon dont le suspect a pu être formé.Lire aussi :Yassin Salhi, la surveillance en pointillés d’un salafiste trop discretLe premier ministre a rendu hommage à la victime, comme à celles des attentats de Sousse, en Tunisie, et du Koweït, qui ont eu lieu le même jour. « Le combat contre le terrorisme n’a pas de frontières. » Il n’est d’ailleurs pas seulement mené en France, a-t-il précisé, faisant référence à l’intervention française au Mali ou à la participation à la coalition internationale en Irak.« Guerre de civilisations »« Il faut s’attendre à une volonté de la part des organisations terroristes de s’attaquer au monde, et donc à la France. »Selon Manuel Valls, la menace terroriste sous laquelle vit la France s’inscrit désormais dans la durée. Une guerre longue s’annonce donc selon lui contre « Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique, employé par le gouvernement], son idéologie totalitaire et ses succursales qui cherchent à imposer partout sa logique ».Lire aussi :Editorial : unité face aux barbaresIl ne s’agit pas de défendre les valeurs « occidentales » mais les valeurs « humanistes », a insisté le premier ministre, rappelant que les premières victimes du terrorisme islamiste dans le monde étaient les musulmans. « La bataille se situe aussi au sein de l’islam entre un islam humaniste et un islamisme obscurantiste. »« Nous ne pouvons pas perdre cette guerre, qui est une guerre de civilisations. »Comment la mener ? Avec des moyens humains notamment, a souligné M. Valls en défendant les actions gouvernementales, chiffres à l’appui : deux lois antiterroristes depuis 2012 ; 30 000 policiers, gendarmes et militaires chargés de la protection de 5 000 lieux sensibles ; 1 830 postes supplémentaires en cours de création dont 930 affectés au renseignement…« Le terrorisme cherche à diviser »Mais la France « n’a jamais fait face à une telle menace », estime le premier ministre. Car l’ennemi est également à l’intérieur, a-t-il répété, évoquant les personnes « connues pour être en lien avec des filières djihadistes », les départs en Syrie et les retours sur le territoire. « Un phénomène incroyablement puissant. »Lire aussi :L’Etat reste mal armé contre le risque terroristeInterpellé sur la possibilité d’une nouvelle attaque en France, le premier ministre a regretté de ne pouvoir promettre « des résultats immédiats, même s’il y en a », évoquant six attentats évités en France depuis 2013.« Le terrorisme cherche à diviser », a prévenu M. Valls. Appelant à « l’unité et au rassemblement », il a salué « le sang-froid » et la réaction des Français, à l’occasion de la manifestation du 11 janvier, mais « encore hier » à Saint-Quentin-Fallavier.« Notre force c’est la démocratie, l’Etat de droit, l’unité. » Raphaëlle Besse Desmoulières C’est une surprise de taille. Un mois après avoir affirmé le contraire, Pierre Laurent a décidé de se présenter aux régionales en Ile-de-France. Le secrétaire national du Parti communiste l’annonce dans une interview au Parisien le 28 juin. « Les communistes m’ont désigné comme leur chef de file car nous estimons possible de construire un projet “l’Ile-de-France en commun”, à l’image de ce qui s’est fait à Barcelone, avec une liste faisant converger des forces politiques et citoyennes », explique-t-il.Depuis plusieurs semaines, le Parti communiste maintenait le suspens sur ses intentions en Ile-de-France. Alors que les autres partis à gauche commençaient à se mettre en ordre de marche, le PCF était à la traîne.Le 24 mai, M. Laurent avait annoncé qu’il ne se représenterait pas. « J’ai deux mandats actuellement, sénateur et conseiller régional, je vais me consacrer à mon mandat de sénateur », avait-il fait valoir. Plusieurs noms avaient alors circulé dont celui du maire de Montreuil, Patrice Bessac. Mais les décisions tardaient à être prises. En parallèle, le PCF a longtemps espéré convaincre Europe Ecologie-Les Verts de partir ensemble. En vain, leur tête de liste en Ile-de-France et patronne nationale, Emmanuelle Cosse, n’étant pas intéressée.« Ne brûlons pas les étapes »En 2010, M. Laurent avait déjà été tête de liste en Ile-de-France et avait récolté 5,84 % des voix. Début juin, il était donné à 7 % des intentions de vote dans un sondage IFOP. Le patron des communistes assure qu’il quittera son mandat au palais du Luxembourg s’il est élu à la tête de la région. Il ajoute que cette démarche s’adresse « à l’ensemble du Front de gauche et à toutes les forces disponibles » et met en avant le souhait des communistes de voir cette liste « portée par un duo paritaire avec Clémentine Autain ». Cette dernière étant la porte-parole d’Ensemble, la troisième force du Front de gauche, ce ticket permet à M. Laurent de ne pas présenter un affichage uniquement communiste. Son but, précise-t-il, est également de s’adresser aux écologistes et aux socialistes qui ne se reconnaissent plus dans la politique gouvernementale. Une assemblée régionale, le 6 juillet, sera « ouverte à tous ceux qui veulent construire cette force ».Pas sûr que le Parti de gauche (PG) se retrouve dans la démarche de M. Laurent, avec qui les relations sont déjà compliquées au conseil régional d’Ile-de-France, qui voit cohabiter deux groupes Front de gauche à la suite du refus du PG en 2010 de participer à l’exécutif. Samedi, c’est Eric Coquerel, coordinateur politique du PG, qui a été désigné par sa formation comme chef de file pour les régionales.Le tacle de MélenchonInterrogé sur les ambitions présidentielles de Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire national du PCF juge « qu’il faut d’abord faire une percée dans les 13 régions ». « Ma candidature en Ile-de-France, je la place au service de cette avancée, ajoute-t-il. Ne brûlons pas les étapes si nous voulons aller avec succès vers des constructions nouvelles en 2017. » La réponse de M. Mélenchon ne s’est pas fait attendre. L’ancien candidat à la présidentielle a confié au Journal du dimanche la façon dont il envisage 2017. Au programme : l’écosocialisme, des assemblées citoyennes et la VIe République. « Il y a plusieurs possibilités dont celle où je suis candidat sans rien demander à personne », glisse-t-il. Avant de tacler Pierre Laurent sur sa candidature aux régionales : « Il est déjà président du Parti de la gauche européenne, du PCF et sénateur. Il n’a pas compris que si Podemos existe, c’est en réaction au fait qu’en Espagne l’autre gauche était trop sous l’emprise des communistes. » Les hostilités ne font que commencer.Lire aussi :Jean-Luc Mélenchon : « Je dois travailler comme si je devais être candidat en 2017 »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.06.2015 à 18h26 • Mis à jour le26.06.2015 à 18h52 | Patrick Roger Comme il l’avait annoncé le 19 avril, François Hollande a saisi le Conseil constitutionnel, jeudi 25 juin, pour qu’il se prononce sur la loi relative au renseignement que le Sénat et l’Assemblée nationale ont définitivement adoptée les 23 et 24 juin. C’est la première fois qu’un président de la République fait usage du deuxième alinéa de l’article 61 de la Constitution qui lui permet de déférer une loi au Conseil avant sa promulgation. Simultanément, le président du Sénat, Gérard Larcher, a lui aussi soumis le texte à l’examen des juges constitutionnels. Le Monde a pris connaissance de ces deux lettres. La veille, 106 députés de tous bords, dans une démarche alliant des LR, des UDI, des écologistes et des FN, avaient également adressé un recours.Deux saisines et un recours pour un même texte, la démarche est pour le moins inhabituelle. A ceci près que, si les députés, sur 24 pages, énoncent les griefs qu’ils portent à l’encontre de la loi, le chef de l’Etat et le président du Sénat, dont les saisines tiennent sur deux pages et demie, demandent simplement au Conseil constitutionnel d’examiner le texte de loi, dans sa globalité, « au regard du droit au respect de la vie privée, de la liberté de communication et du droit à un recours au juridictionnel effectif », pour le premier ; « afin qu’il puisse être garanti que, dès sa promulgation, le dispositif adopté répondra pleinement aux exigences, en matière de protection des libertés, du bloc de constitutionnalité », pour le second. Ce qui est qualifié de « saisine blanche » – il appartient au Conseil constitutionnel de déterminer ce qui, dans la loi, lui semble contraire aux principes constitutionnels. Dès lors, les dispositions qui auront été jugées conformes ne pourront plus, par la suite, faire l’objet d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), « sauf changement des circonstances ».« Protection particulière »Dans sa missive, le président de la République estime que « le Parlement a pris soin de maintenir l’équilibre (…) entre la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la nation auxquels concourt l’action des services de renseignement et la protection des droits et libertés constitutionnellement garantis ». « La loi définit les conditions générales de mise en œuvre des techniques de renseignement et leur contrôle », assure-t-il. « Les finalités pour lesquelles les services de renseignement pourront être autorisés, dans le strict respect du principe de proportionnalité et pour le seul exercice de leurs missions respectives, à mettre en œuvre les techniques prévues par la loi » sont déterminées dans le texte. Il rappelle que leur mise en œuvre est « soumise à autorisation préalable du premier ministre après avis d’une autorité administrative indépendante, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement [CNCTR] », même si le premier ministre a la possibilité d’en décider immédiatement « en cas d’urgence absolue ».La loi prévoit, souligne M. Hollande, « une protection particulière » pour les parlementaires, les magistrats, les avocats et les journalistes. Elle précise des durées de conservation applicables aux renseignements collectés. Elle prévoit également que « le Conseil d’Etat peut être saisi par la CNCTR ainsi que par toute personne souhaitant vérifier qu’aucune technique de renseignement n’est irrégulièrement mise en œuvre à son égard ».« Peu de références juridiques »N’ignorant pas le débat soulevé sur le respect de la vie privée, le chef de l’Etat énumère dans son texte les articles de loi définissant les conditions d’emploi des techniques de renseignement. « Pour chacune de ces techniques, la loi a prévu des garanties spécifiques visant à assurer le caractère proportionné de sa mise en œuvre », écrit-il.Tout au long de sa saisine, le président de la République anticipe ainsi les griefs formulés à l’encontre de la loi en invitant le Conseil constitutionnel à s’assurer que la loi déférée n’enfreint aucun principe fondamental. La décision du Conseil sera majeure car, comme le rappelle M. Larcher, « concernant ces nouvelles technologies, peu de références juridiques pertinentes permettent d’apprécier la constitutionnalité du cadre légal ». Ainsi le Conseil n’a-t-il été saisi ni de la loi du 10 juillet 1991 relative au secret des correspondances électroniques, ni de la loi de programmation militaire 2014-2019. « Autant les limites de l’action judiciaire répressive sont connues, autant celles de l’action administrative de prévention pour la sauvegarde de la sécurité nationale demeurent imprécises », constate-t-il.La loi sur le renseignement ainsi que les saisines et le recours dont elle fait l’objet prennent un relief particulier dans le contexte actuel, encore marqué, vendredi, par l’attentat de Saint-Quentin-Fallavier. La décision du Conseil constitutionnel sera d’autant plus attendue.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.06.2015 à 12h30 • Mis à jour le26.06.2015 à 13h41 La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a annoncé vendredi 26 juin avoir saisi le parquet de Paris au sujet des déclarations de patrimoine des députés Thierry Robert (MoDem), élu de La Réunion, et Josette Pons (Les Républicains), élue du Var.La Haute Autorité estime « qu’il existe un doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité de leurs déclarations de situation patrimoniale, du fait de la sous-évaluation manifeste de certains actifs et de l’omission de certains biens immobiliers », selon un communiqué.Thierry Robert, maire de Saint-Leu et chef de file du MoDem pour les élections régionales de décembre à La Réunion, avait dès la semaine dernière rendu publics ses échanges avec la HATVP, dénonçant des « erreurs d’appréciation » et même une délibération « diffamatoire et de nature à constituer une dénonciation calomnieuse ».Sa déclaration de situation patrimoniale « omet de mentionner plusieurs biens immobiliers d’un montant d’environ 5 millions d’euros et comporte des omissions et des sous-évaluations de son patrimoine bâti et non bâti », avait écrit la HATVP à ce chef d’entreprise, qui a déclaré des parts dans 18 sociétés.Lire aussi :La Haute Autorité de la transparence s’intéresse au patrimoine du couple BalkanyQuant à la députée Josette Pons, également vice-présidente du conseil général du Var, elle serait sans profession, d’après sa déclaration d’intérêts qui est publique, à la différence des déclarations de patrimoine.La Haute Autorité a transmis leurs deux dossiers au procureur de la République de Paris, les déclarations mensongères étant « susceptibles de constituer des infractions pénales ».Lire aussi :Vingt propositions pour plus de transparence dans la vie publique Julia Pascual Deux ans se sont écoulés depuis la promulgation, en mai 2013, de la loi instaurant le mariage pour tous, et samedi 27 juin, la traditionnelle Gay Pride se déroulera dans les rues de Paris.« Multiples et indivisibles », le mot d’ordre général retenu cette année par l’inter-associative lesbienne, gay, bi et trans (Inter-LGBT), sonnerait presque un peu creux… Les années précédentes, ceux choisis paraissaient en tout cas plus vindicatifs : « L’Égalité n’attend plus ! » (2012), « Droits des LGBT : allons au bout de l’égalité » (2013), « Nos vies, nos corps, nos familles : plus de droits pour tou-te-s » (2014).Que s’est-il passé depuis ? Le mariage pour tous a été adopté et Nicolas Rividi, porte-parole de l’Inter-LGBT, reconnaît que certains militants se sont « démobilisés ». « C’est toujours comme ça dans les mouvements militants après une grande victoire, assure-t-il. Il faut un peu de temps pour repartir. C’est ce qu’on fait. »Désaccord autour de la GPAQuels « nouveaux combats » l’Inter-LGBT va-t-elle réussir à porter lors de cette marche des fiertés ? La légalisation de la gestation pour autrui (GPA) n’en fait en tout cas pas partie, en l’absence totale de consensus sur le sujet. « Sortez ces juges de nos culottes », « Une loi, zéro bla bla, PMA »… Les slogans en faveur du droit des transsexuels à changer d’état civil ou de l’ouverture à toutes les femmes de la procréation médicalement assistée (PMA) devraient être repris.Pour sa part, le gouvernement semble déterminé à ne pas rouvrir le débat, en dépit, notamment, des promesses de campagne de 2012. Les échéances électorales et le spectre de La Manif pour tous n’y sont certainement pas étrangers.L’enjeu de samedi sera donc de mobiliser, malgré ces données. L’an dernier, quelque 100 000 personnes s’étaient réunies.Julia PascualJournaliste au Monde Amandine Réaux Condenser l’information, rendre les chiffres digestes. Les vertus de l’infographie n’ont pas échappé aux politiques, même s’ils n’en maîtrisent pas encore tous les codes. Valérie Pécresse, candidate Les Républicains (LR) à la présidence du conseil régional d’Ile-de-France, a pris la chose au sérieux : son site de campagne compte pas moins d’une vingtaine d’infographies multicolores dans chacune des douze rubriques (transports, logement, budget). Pourtant, certaines informations sont simplifiées, voire fausses.1. Combien coûtent les locaux du conseil régional ? Pourquoi c’est discutable ?Cette carte est trompeuse, puisque sa légende évoque les loyers, alors qu’elle localise à la fois les sites dont le conseil régional est propriétaire (huit au total) et d’autres qu’il loue (huit également).De plus, elle ne montre que les sites implantés dans le 7e arrondissement de Paris, et omet de géolocaliser les cinq sites restant : un dans le 15e, ainsi que quatre antennes territoriales à Boulogne-Billancourt et Nanterre (92), Fontenay-sous-Bois (94) et Pantin (93).Parmi les bâtiments loués par la région (au nombre de huit, en rouge sur notre carte), seulement trois sont situés dans le 7e arrondissement : deux rue du Bac (unités communication, société, affaires internationales et développement) et un rue du Général-Bertrand (unité lycées). Tous les autres locaux du 7e arrondissement appartiennent à la région (en jaune sur notre carte).Concernant les loyers, Valérie Pécresse se base sur des chiffres de 2010 (le total des loyers était alors de 26,5 millions d’euros par an). En 2014, ils représentaient une dépense de 21,8 millions d’euros à la suite de l’achat en 2012 de l’hôtel particulier rue Barbet-de-Jouy.Le 21 février, la candidate Les Républicains affirmait sur BFM Business que son chiffre comprenait également la prise en charge de logements de fonctionnaires dans le 7e arrondissement. « C’est complètement faux » , réplique le service de presse de la région : « La région ne prend en charge le loyer d’habitation d’aucun de ses fonctionnaires. »Le conseil régional est-il situé dans « le quartier le plus cher de Paris » ?Nous avons délimité les différents quartiers administratifs dans lesquels les bâtiments du conseil régional se trouvent : Invalides (en bleu sur la carte), Ecole militaire (en violet) et Saint-Thomas-d’Aquin (en gris). Selon le classement de la chambre des notaires de Paris portant sur les prix médians des ventes au 1er trimestre 2015, le quartier Saint-Thomas-d’Aquin, dans lequel la région loue les deux sites de la rue du Bac, est le deuxième quartier le plus cher de Paris (12 420 euros le mètre carré), juste derrière Odéon dans le 6e arrondissement voisin (12 810 euros le mètre carré). Invalides se place en troisième position (12 180 euros le mètre carré au 1er trimestre 2015), mais la région est propriétaire de tous les bâtiments qu’elle occupe dans ce quartier. Enfin, le troisième site en location se trouve dans le quartier Ecole militaire, le onzième quartier le plus cher (10 260 euros le mètre carré).S’ils sont situés dans des arrondissements plutôt huppés, les sites du conseil régional ne se trouvent donc pas stricto sensu dans « le quartier le plus cher de Paris ». En revanche, le 7e arrodissement s’octroie une place de choix dans le classement des arrondissements en arrivant deuxième (11 920 euros le mètre carré en moyenne) derrière le très chic 6e (12 390 euros le mètre carré), selon le classement de Challenges.Ajoutons que cinq des sept rues dans lesquelles le conseil régional est implanté font partie des rues les plus chères de Paris : rue Barbet-de-Jouy (12e position avec 13 770 €/m²), rue Vaneau (37e place, 12 546 €/m²), boulevard des Invalides (39e, 12 506 €/m²), rue du Bac (40e, 12 453 €/m²), et rue de Babylone (42e, 12 440 €/m²).Jean-Paul Huchon refuse-t-il de quitter le 7e arrondissement ?En 2012, la majorité lance le projet d’un hôtel de région qui réunirait tous les services du siège dans un lieu unique. Un projet suspendu pour deux raisons, explique le service de presse. Tout d’abord, en raison d’un manque d’informations sur les futures compétences des régions avec la réforme territoriale (loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République — NOTRe).« L’éventualité d’une disparition des départements au profit des régions et métropoles a été évoquée. Ainsi, il n’est pas possible de se lancer dans un projet de cette envergure sans connaître le nombre d’agents qui devront exercer dans ce futur siège de région ».D’autre part, la majorité estime que « c’est un véritable projet de mandature ». Si la gauche conserve la région, elle pourrait remettre ce projet sur pied. C’est en tout cas ce que souhaite le président sortant, Jean-Paul Huchon. Mais le candidat socialiste, Claude Bartolone, ne s’est pas exprimé sur le sujet.Parmi les sites envisagés, on retient les noms d’Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux ou Aubervilliers (en vert sur notre carte).Quelles économies dans le cas d’un déménagement en banlieue ?Valérie Pécresse suggère que la « vente des deux hôtels particuliers achetés par Jean-Paul Huchon » générerait « 40 millions d’euros de recettes exceptionnelles ». Or, la région n’a acquis qu’un seul hôtel particulier pendant le mandat de l’actuel président : les numéros 29 et 31 de la rue Barbet-de-Jouy, soit l’autre moitié de l’hôtel particulier que la région occupait déjà depuis 1963 (numéros 27 et 31). Comme le montre le procès-verbal que Le Monde s’est procuré, le montant a été fixé à 19,1 millions d’euros (dont 200 000 euros de frais de notaire). On est donc loin des 40 millions d’euros évoqués par Mme Pécresse.Sur BFM Business, la candidate LR affirmait que quitter le 7e arrondissement générerait « 26 millions d’euros d’économie par an ». Nous avons vu que les loyers ne représentaient en fait que 21,8 millions d’euros, et même 19,3 millions sans les antennes territoriales, non concernées par un déménagement. Or, dans le cas d’un déménagement, cet argent économisé devrait être réinvesti dans l’achat de nouveaux locaux. Comme l’explique la communication de la région, « les différentes offres immobilières présentées en 2013 ont montré un coût entre 315 millions d’euros [pour un site à Ivry-sur-Seine] et 837 millions d’euros [pour un site à Paris 15e] ». La valeur des sites en propriété étant estimée à 206 millions d’euros en 2013, l’amortissement s’effectuerait en six ans au minimum.2. Les charges de personnel ont-elles augmenté démesurément ? Pourquoi c’est exagéréComme le rapporte la Cour des comptes, le montant des charges de personnel a « plus que doublé », passant de 162 millions d’euros en 2007 à 402 millions en 2012 et 416 millions en 2013. Notons tout d’abord que l’augmentation de 165 % a eu lieu entre 2007 et 2013 et non 2012, donc un peu moins rapidement.Or, comme le précise le rapport et comme l’élude soigneusement Valérie Pécresse, cette hausse est due au transfert en 2008-2009, par l’Etat à la région, de la gestion des personnels techniciens, ouvriers et de service des lycées, en application de la loi sur la décentralisation (2004). Si on prend en compte les charges de personnel sans les agents de lycée, on s’aperçoit que les dépenses n’ont augmenté « que » de 27 %, un chiffre comparable à celui de l’Aquitaine.3. Le budget alloué à la sécurité est-il vraiment dérisoire ? Pourquoi c’est plutôt fauxLa région n’a pas de compétences sécuritaires à proprement parler, contrairement à ce que prétend le slogan « La sécurité, c’est aussi l’affaire de la région ». La sécurité civile s’exerce principalement au niveau national, à l’exception des sapeurs-pompiers, qui sont des fonctionnaires territoriaux. Cependant, le conseil régional s’en occupe indirectement en soutenant un programme d’actions, renforçant par exemple la sécurité des lycées et des transports (pour lesquels la région est compétente).Le budget primitif 2015 prévoit que l’Ile-de-France y consacre 14,3 millions d’euros sur un budget total de 4,949 milliards, soit 0,29 %, et non 0,003 %, comme le montre l’infographie, qui a donc oublié de passer son chiffre en pourcentage…En revanche, il est vrai que la part du budget alloué à la sécurité chute : constante entre 2012 et 2014 autour de 30 millions d’euros, soit 0,6 % du budget total, elle a diminué de moitié en 2015. #container_14347298881{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14347298881{ height:500px; } #container_14347298881 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14347298881 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14347298881 .subtitre{ display:block; 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Un taux proche de celui du budget 2014 de l’Ile de France.Amandine RéauxJournaliste au Monde Pierre Breteau, Mathilde Damgé, Samuel Laurent et Alexandre Pouchard Le site WikiLeaks, avec Libération et Mediapart, a révélé mardi 23 juin que trois présidents français, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ont été régulièrement et directement espionnés par les Etats-Unis, avec la mise sur écoute de leurs téléphones ainsi que de ceux de membres du gouvernement et de la haute administration. La publication de ces informations surnommées « FrenchLeaks » ont entraîné l'organisation d'un conseil de défense à l'Elysée, mercredi matin, et la convocation au Quai d'Orsay de l'ambassadrice américaine à Paris.Ces nouvelles « fuites » de documents confidentiels issus de l'agence nationale de sécurité américaine (NSA) seront-elles suivies d'effets ? Les opérations de ce genre, souvent réalisées par des collaborations internationales entre médias, se multiplient depuis quelques années. Passage en revue des précédentes révélations massives.Juin 1971 : « Pentagon papers », aux origines du « leak »Octobre 2006 : naissance de WikiLeaksMai 2009 : le scandale des notes de frais des députés britanniquesAvril 2010 : la vidéo du « meurtre collatéral » en IrakOctobre 2010 : les « war logs » des guerres en Irak et en AfghanistanNovembre 2010 : le « Cablegate » révèle les dessous de la diplomatie américaineJanvier 2014 : « ChinaLeaks » et les révélations sur les « princes rouges »Novembre 2014 : les « Sony Leaks »Les fuites bancaires : « Offshore Leaks », « LuxLeaks », « SwissLeaks » Juin 1971 : « Pentagon papers », aux origines du « leak »En 1971, un analyste de la RAND Corporation qui travaille pour l'Etat, Daniel Ellsberg, communique au New York Times des extraits des 7 000 pages d'un rapport top-secret (en anglais) du département à la défense américain consacré aux relations entre le Vietnam et les Etats-Unis.Ces documents, connus depuis sous le nom de « Pentagon papers » (en anglais), étaient au départ une étude commandée par le secrétaire à la défense du président Johnson, Robert McNamara. Tout au long des 48 volumes de l'étude, les auteurs militaires et civils décrivent l'implication – aussi bien politique que militaire – des Etats-Unis dans la guerre du Vietnam de 1945 à 1967.Qu'apprend-on ?Les « papers » révèlent entre autres que le gouvernement américain a délibérément provoqué une escalade du conflit, bien avant l'engagement officiel des armées US en 1965, en bombardant d'abord le Nord-Vietnam puis secrètement le Laos. Le New York Times suggère que dès l'année 1964 – avant la présidentielle de novembre – le président Johnson avait impliqué les forces armées dans une escalade programmée, alors qu'il avait affirmé l'inverse lors de la campagne.Quelles conséquences ?Sortis pendant la présidence de Richard Nixon, les « Pentagon papers » ont eu des conséquences assez faibles sur le gouvernement alors en place – même si la presse a révélé que la publication a rendu Nixon fou de rage : « Mettons ces fils de pute en prison », avait-il demandé à son conseiller Henry Kissinger.En revanche, l'affaire prise en charge par la Cour suprême des Etats-Unis donne raison à la presse (en anglais) sur la publication des documents top-secrets. Les actions initiées par le procureur général Mitchell – l'équivalent américain du garde des sceaux – contre Daniel Ellsberg se terminent en 1973 – en plein scandale du Watergate – avec la levée de toutes les charges à l'endroit de l'ancien analyste. Octobre 2006 : naissance de WikiLeaksAu milieu des années 2000, une communauté de militants, autour notamment de Julian Assange, crée WikiLeaks, un site qui veut servir de plateforme mondiale, permettant à qui le souhaite d'y dévoiler des documents confidentiels.Qu'apprend-on ?Dès son lancement fin 2006, WikiLeaks publie des révélations embarrassantes, sur la corruption d'un ancien leader kenyan, mais aussi sur le fait que les Etats-Unis soustraient certains détenus de Guantanamo à la vue de la Croix-Rouge.En 2008, WikiLeaks publie des documents évoquant des activités illégales de la Banque Suisse, ce qui lui vaut un procès et sa suspension temporaire. La même année, les courriels de Sarah Palin, co-candidate républicaine avec John McCain à la présidence, sont publiés sur la plateforme. L'année suivante, WikiLeaks révèle encore des séries de documents, atour d'un scandale pétrolier au Pérou, ou sur les banques d'Islande.Quelles conséquences ?Dès cette époque, WikiLeaks suscite la méfiance des autorités de nombreux pays. Certaines de ses révélations, notamment sur la mauvaise gestion des banques islandaises, ont des conséquences concrètes. Mais le sujet deviendra bien plus important l'année suivante avec les « cable leaks ». Mai 2009 : le scandale des notes de frais des députés britanniquesEn juillet 2008, une taupe (dont on apprendra plus tard qu'elle agit par réaction contre le train de vie des parlementaires alors que les soldats vivent dans des conditions beaucoup plus difficiles) s'empare d'un CD-ROM contenant le détail des notes de frais des députés et le vend au journal le plus offrant. Le Daily Telegraph débourse 150 000 livres sterling pour obtenir le précieux support informatique et en fait un feuilleton à rebondissements, publiant des extraits de notes de frais toujours plus scandaleuses. Ce sera le début d'un scandale politique aboutissant à la démission de plusieurs députés et membres du gouvernement de Gordon Brown.Qu'apprend-on ?Les députés s'en donnent à cœur joie quand il s'agit de se faire rembourser les dépenses les plus farfelues : les factures dévoilées par les médias forment une véritable liste à la Prévert. Maison pour canards, nettoyage de douves, achats de films pornographiques et de barres chocolatées...Quelles conséquences ?Les notes de frais sont publiées dans leur intégralité sur le site du Parlement (mais certains éléments jugés sensibles, dont les adresses, ont été floutés). Une instance indépendante est également mise en place, l'Independent Parliamentary Standards Authority (Ipsa), mais elle a depuis été généreusement critiquée pour son inefficacité et son coût. Avril 2010 : la vidéo du « meurtre collatéral » en IrakC'est la vidéo qui va révéler WikiLeaks au grand public. Rendue publique en avril 2010, cet enregistrement pris depuis un hélicoptère Apache de l'armée américaine montre comment une dizaine de personnes, dont deux salariés de l'agence de presse Reuters, sont tuées car les militaires ont confondu un appareil photo avec un lance-grenade.Qu'apprend-on ?WikiLeaks publie une vidéo datant de 2007, où l'on voit une frappe aérienne américaine tuer par erreur deux journalistes de l'agence Reuters, puis une famille irakienne venue tenter d'aider, ce qui peut constituer un crime de guerre.A l'époque, l'armée américaine avait indiqué que les victimes avaient été tuées lors de combats avec des insurgés. La vidéo démontre le mensonge.Quelles conséquences ?L'armée américaine avait minimisé sa responsabilité dans la mort des journalistes, estimant, après enquête, que les pilotes avaient respecté les « règles d'engagement ». Même si les pilotes de l'hélicoptère Apache ne seront au final pas inquiétés, la vidéo contribue à lever le voile sur les bavures de l'armée américaine en Irak. Elle est obligée de s'expliquer.Autre conséquence : la « taupe » qui a envoyé cette vidéo à WikiLeaks, le soldat Manning, s'était confiée à un hacker qui l'avait ensuite dénoncé car les documents qui ont fuité « auraient pu coûter des vies directement ou indirectement ». Octobre 2010 : les « war logs » des guerres en Irak et en AfghanistanDébut 2010, le site publie, toujours grâce au soldat Manning, les « war logs », une série de documents de l'armée américaine autour de la guerre en Afghanistan et en Irak de 2004 à 2009. La fuite est conséquente et très embarrassante pour l'armée américaine, mais aussi pour la Maison Blanche : on peut y lire que les talibans gagnent du terrain en Afghanistan, mais les rapports routiniers montrent les bavures quotidiennes d'une armée en campagne.Qu'apprend-on ?Ces « war logs » détaillent plus de 100 000 morts en Irak, principalement civiles (plus de 66 000) mais également combattantes (24 000) ou encore des bavures au sein de la coalition internationales (près de 4 000). Mais ils montrent également les ratages réguliers d'une armée d'occupation : un sourd-muet abattu à un checkpoint pour ne pas avoir entendu un ordre (21 mars 2007) ou des bombardements de civils dûs à de mauvais renseignements. Les rapports montrent que dans ces bavures, l'autorité militaire cherche systématiquement à masquer sa responsabilité.Quelles conséquences ?La principale réaction des Etats-Unis a été, et continue d'être, de dénoncer la publication de ces documents, affirmant qu'ils portaient atteinte à l'effort de guerre. Le FBI a ainsi ouvert une enquête pour atteinte à la sécurité nationale contre WikiLeaks et son fondateur, Julian Assange. La NSA a par ailleurs demandé à ce que l'association soit classée comme « agent étranger malveillant », ce qui permettrait de la surveiller plus activement sans restriction, notamment concernant ses liens avec des citoyens américains. Novembre 2010 : le « Cablegate » révèle les dessous de la diplomatie américaineEn 2010, WikiLeaks change de méthode, et collabore avec plusieurs médias mondiaux pour publier le « Cablegate » : 250 000 messages confidentiels envoyés par les ambassades américaines à Washington.Qu’apprend-on ?Alors que les précédentes révélations de WikiLeaks n'avaient pas provoqué de répercussions majeures, le « Cablegate » fait l'effet d'une bombe. On peut en effet y lire la « vision du monde » de Washington au travers des propos, parfois durs, de ses ambassadeurs. L'administration américaine est dans l'embarras, et réagit en s'en prenant fortement à WikiLeaks. Mais des détracteurs du site estiment également que la diplomatie a besoin du secret, et qu'il est dommageable que ces câbles diplomatiques soient ainsi publiés.Quelles conséquences ?Le site est l'objet d'une énorme pression de la part des autorités américaines : Amazon, son hébergeur, décide de ne plus accueillir WikiLeaks sur ses serveurs, sans décision de justice à l'appui. Idem pour le prestataire de noms de domaine du site. WikiLeaks fait appel à la solidarité mondiale pour créer des « sites miroirs » hébergés un peu partout dans le monde. Janvier 2014 : « ChinaLeaks » et les révélations sur les « princes rouges »En janvier 2014, c'est la Chine et ses riches élites qui sont visées par une « fuite » massive. Une vaste enquête est publiée par le consortium international de journalistes d'investigation (ICIJ), en collaboration avec de nombreux journaux, dont Le Monde en France.Qu'apprend-on ?L'enquête révèle que plus de 20 000 clients de Chine ou de Hongkong sont liés à des compagnies offshore dans des paradis fiscaux. Parmi eux, de nombreux responsables du tout-puissant Parti communiste chinois (PCC) et leurs proches, comme Deng Jiagui, beau-frère du président Xi Jinping, ou encore Wen Jiabao, premier ministre de 2003 à 2013.Quelles conséquences ?Aussitôt après ces révélations, de nombreux sites de journaux impliqués dans les « ChinaLeaks », dont LeMonde.fr, ont été bloqués en Chine. Mais les accusations n'ont pas donné lieu à quelque poursuite que ce soit. Novembre 2014 : les « Sony Leaks »Le novembre 2014, Sony Pictures Entertainment (SPE), filiale américaine du groupe japonais, est victime d'un piratage massif de ses courriels et de ses documents internes. Dans la foulée, cinq films pas encore sortis et distribués par la société font leur apparition sur des sites pirates.Cinq mois plus tard, en avril 2015, WikiLeaks publie 30 000 documents et 173 000 courriels ainsi qu'une application en ligne pour chercher parmi toutes ces données. Le site justifie la publication de ces données par l'intérêt de voir « les rouages internes d'une entreprise multinationale influente ».Qu'apprend-on ?Ce « leak » donne des informations sur les visées stratégiques du groupe. On y apprend aussi des choses plus triviales comme le fait que les employés de SPE s'énervent de voir Adam Sandler à l'écran. On y trouve également des commentaires à l'endroit de l'égo d'Angelina Jolie ou sur la mise sur pied du biopic sur Steve Jobs.Quelles conséquences ?Première conséquence, la vice-présidente de SPE, Amy Pascal, a démissionné après la révélation d'un sous-entendu raciste à propos de Barack Obama dans un échange de courriels. Parmi les révélations du « leak », on trouve la fiche d'identité de Spider-Man qui selon l'accord entre SPE et Marvel doit être blanc, hétérosexuel, ne pas fumer, boire peu, etc.Dans ces courriels, on découvre également que des actrices comme Amy Adams ou Jennifer Lawrence ont droit à un pourcentage inférieur à celui de leurs collègues masculins sur les bénéfices du film American Bluff (ou American Hustle en anglais). Ces révélations ont alimenté un débat sur l'égalité des salaires entre hommes et femmes aux Etats-Unis.Au rayon des surprises, les courriels révèlent que l'acteur et réalisateur Ben Affleck a fait censurer un documentaire consacré à l'esclavage dans lequel les auteurs révélaient qu'un de ses ancêtres avait eu des esclaves.A la suite de ces attaques, les Etats-Unis – qui soupçonnent la Corée du Nord – ont annoncé de nouvelles sanctions économiques contre le régime de Kim Jong-Un, particulièrement dix personnalités et trois institutions. 2013-2015 : les fuites bancaires : « Offshore Leaks », « LuxLeaks », « SwissLeaks »Dans tous les cas, le principe est le même : rendre publics les mécanismes d'évasion fiscale dont profitent des individus et des entreprises.« OffshoreLeaks » en avril 2013. Dans l'ordre, les premières révélations sur les paradis fiscaux prennent forme grâce aux informations mises en commun par plusieurs datajournalistes et journalistes spécialisés réunis dans le cadre de l'ICIJ (le Consortium indépendant des journalistes d'investigation). Ce dernier a reçu près de 2,5 millions de documents (courriers électroniques, copies de papiers d'identités, lettres) par l'intermédiaire d'anciens salariés de deux entreprises de services financiers offshore.« Luxleaks » en novembre 2014. L'ICIJ est à nouveau à l'œuvre dans le scandale « LuxLeaks », qui a publié des accords fiscaux confidentiels provenant du cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers (PwC) mais aussi d'autres sociétés d'audits et de cabinets d'avocats au Luxembourg, en novembre 2014.« SwissLeaks » en février 2015. « SwissLeaks » est le dernier volet en date des enquêtes sur l'évasion fiscale européenne par l'ICIJ. Il se base sur les archives numérisées dérobées chez HSBC Private Bank par Hervé Falciani, ancien employé de la banque.Qu'apprend-on ?BNP Paribas et Crédit Agricole ont aidé à la création de sociétés offshore dans des paradis fiscaux dans les années 1990 et 2000. Des noms connus s'égrènent : Rothschild, Ricci, le roi du Maroc… Dans le cas de « LuxLeaks » , l'affaire a mis en lumière les centaines de « tax rulings », ces décisions anticipées conclues au Luxembourg lorsque Jean-Claude Juncker, l'actuel président de la Commission, était premier ministre, et qui permettent aux multinationales de quasiment échapper à l'impôt. Avec « SwissLeaks », on apprend que 180,6 milliards d'euros auraient transité, à Genève, par les comptes HSBC de plus de 100 000 clients et de 20 000 sociétés offshore, entre novembre 2006 et mars 2007.Quelles conséquences ?La base de données d'« Offshore Leaks » sera ouverte au public, ouvrant la voie à d'autres révélations. Le patron d'une grande banque néerlandaise démissionne. Dans l'Hexagone, la sphère politique prendra acte de la pression publique et commencera à intensifier sa lutte contre la fraude fiscale.Avec « LuxLeaks », sous la pression de Bruxelles, Amazon va désormais déclarer ses revenus par pays et non dans son siège fiscal européen, le Luxembourg.Conséquence plus dommageable pour la liberté d'expression, le Français Edouard Perrin, qui a révélé le scandale « LuxLeaks », a été inculpé le 23 avril au Luxembourg, notamment pour « vol domestique » et « blanchiment ». Cette mise en examen est la troisième au Luxembourg, après celle d'un ancien collaborateur du cabinet d'audit PwC, Antoine Deltour, en décembre 2014, et d'un autre employé de PwC en janvier, d'où proviennent une grande partie des documents du LuxLeaks.Avec « SwissLeaks », l'enquête contre HSBC en France s'est accélérée : sa filiale suisse, HSBC Private Bank, a été mise en examen pour « complicité de blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « complicité de démarchage illégal ». Au Royaume-Uni, les députés ont ouvert une enquête sur les pratiques d'HSBC. Au Brésil, une enquête a été ouverte par la justice. La banque négocie dans les autres pays (Suisse et Belgique). Elle a aussi fermé des comptes de non résidents à Jersey, une première.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laura Wojcik Après une semaine d’épreuves du bac, c’est à présent au tour de 835 000 élèves de troisième de plancher sur leurs trois épreuves du brevet des collèges jeudi 25 juin et vendredi 26 juin. Et cette année, le syndicat d’enseignants Snalc, sans étiquette mais dit de droite, a appelé les enseignants à boycotter l’examen afin de protester contre la réforme des collèges programmée pour la rentrée 2016.Vous passez le brevet et vous vous inquiétez de ne pas pouvoir plancher dans de bonnes conditions ? Voilà ce que vous devez savoir à propos de la mobilisation à venir et du dispositif mis en place par les académies.Une mobilisation incertaineFrançois Portzer, président national du Snalc, affirme que son syndicat sera rejoint par le SNES-FSU à Lille et Reims, et par SUD à Montpellier. Impossible néanmoins d’obtenir un chiffre concernant la mobilisation à venir : « On a donné la consigne aux enseignants de ne pas signaler leur désir de faire grève au préalable, donc l’ampleur de la mobilisation dépendra surtout du militantisme local » précise François Portzer. Le syndicat souhaite surtout perturber la correction du brevet, qui fait appel à des enseignants qualifiés, et ne peut pas être confiée à n’importe quel personnel non gréviste, contrairement à la surveillance des épreuves.Pas de chiffres exacts non plus du côté du ministère de l’éducation nationale. Mais la Rue de Grenelle tient à rassurer les parents inquiets et dit avoir « pris ses dispositions pour que l’examen se tienne dans de bonnes conditions ». « D’autres correcteurs seront mobilisés en cas de besoin », affirme le ministère.Des académies organiséesL’académie de Lille a déjà tout prévu en cas de mouvement très suivi : « A chaque examen, on rappelle aux centres d’examen de prévoir plus de personnes pour surveiller les épreuves. Là, on a mobilisé encore plus de remplaçants en cas de grève. » L’ampleur de la grève durant la surveillance des écrits permettra de donner un premier indice à l’académie, qui pourra mieux cibler le nombre d’enseignants remplaçants à appeler. Le rectorat s’abstient néanmoins de donner plus d’informations concernant la phase des corrections.L’académie de Reims a aussi demandé aux centres d’examen de prévoir plus de personnel de surveillance, tout en tentant d’obtenir plus d’informations quant à l’importance de la grève. « Aucune information de mobilisation d’ampleur n’est remontée », précise le rectorat, qui se veut confiant : « Pour l’instant, rien ne suggère des retards ou des perturbations. »Laura WojcikJournaliste au Monde Bastien Bonnefous Son diagnostic est sans appel : « L’espoir de transformer les choses de l’intérieur, que ce soit au sein du PS ou du groupe parlementaire à l’Assemblée, s’est peu à peu évanoui », explique au Monde Philippe Noguès, député socialiste du Morbihan. L’élu a donc pris une décision « irrévocable » : il quitte le Parti socialiste (PS) et le groupe socialiste au Palais-Bourbon. Membre du parti depuis avril 2006, élu député en juin 2012, cet ancien cadre d’une multinationale américaine de 60 ans a décidé de siéger parmi les non-inscrits à l’Assemblée.Lire aussi :A l’Assemblée Nationale, les frondeurs reprennent de la vigueurPhilippe Noguès doit en informer par courrier vendredi 25 juin Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l’Assemblée, comme Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du parti. Ce « frondeur » breton fait « le choix de la liberté et de la loyauté à [ses] convictions », mais il n’a pas l’intention pour autant d’être « dans l’opposition systématique ». « Je soutiendrai les projets de lois qui me sembleront aller dans le bon sens et je continuerai à combattre la droite », précise-t-il. Mais que l’on ne compte plus sur lui pour être un élu bon élève de la politique gouvernementale.« Nos efforts pour infléchir la ligne ont été vains »« Depuis de longs mois, avec mes camarades frondeurs, je me bats pour infléchir la ligne économique du gouvernement. Force est de constater que nos efforts ont jusqu’ici été vains, le chemin tracé vers une société de plus en plus libérale n’a pas varié », regrette-t-il. S’il a bien l’intention de se représenter aux législatives, en juin 2017, il ne veut plus d’ici là participer aux enjeux d’appareils du PS. « Je suis socialiste, je le reste, mais je ne crois plus que le PS, en tant que structure politique, puisse être le moteur d’un nouveau départ », affirme-t-il.Lire aussi :Après trois ans de Hollande, le contre-projet des frondeurs du PSM. Noguès espère que son initiative fasse école chez ses collègues socialistes pour monter à terme un groupe autonome à l’Assemblée. « Beaucoup de députés socialistes sont comme moi en désaccord avec la politique que l’on mène, mais ils n’osent pas franchir le pas », explique-t-il, confiant que son choix a été « douloureux ». Mais il ajoute l’avoir fait « par respect pour les électeurs qui [l]’ont élu en 2012 ». « Depuis trois ans, on n’a pas de résultats, on n’améliore pas la vie des Français, et nos manques et nos reniements nourrissent en partie la montée du Front national, il faut donc réagir », conclut le député.Lire aussi :Le Parti socialiste pourrait devenir ingouvernableBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Et un bug de plus. Les statistiques du chômage pour le mois de mai, rendues publiques mercredi 24 juin, ont encore progressé. De combien ? La réponse est tout sauf évidente car la collecte des données a été affectée par un « événement inhabituel » qui amène Pôle emploi et le ministère du travail à présenter deux types de chiffres : ceux effectivement observés et ceux issus d’« estimations » pour tenir compte de l’aléa qui s’est produit. Cet épisode survient presque deux ans après l’incident survenu en août 2013 : à l’époque, l’opérateur de télécommunication SFR avait commis un énorme « loupé » dans la relance par SMS des chômeurs, ce qui avait entraîné une forte hausse des sorties des listes de Pôle emploi.Cette fois, le pépin est différent : le nombre de personnes « extraites » des listings de Pôle emploi pour ne pas avoir mis à jour leur dossier a diminué dans des proportions atypiques, comparativement à ce qui se passe en temps ordinaire, en moyenne. Autrement dit, le nombre de demandeurs d’emplois a été artificiellement gonflé, du fait de cette évolution particulière : ceux qui n’ont aucune activité (catégorie A) sont désormais 3,552 millions en métropole (+ 16 200 par rapport à avril). Si on y ajoute ceux qui ont travaillé occasionnellement en mai (catégories B et C), leur nombre dans l’Hexagone est passé à 5,414 millions (+69 200 en un mois), soit un nouveau record (5,718 millions en incluant les outre-mer).Pôle emploi et le ministre du travail, François Rebsamen, ont insisté, mercredi, sur le fait que ces données ne pouvaient pas être prises telles quelles : ayant été polluées par un phénomène sortant de l’ordinaire, elles doivent être réajustées, ont-ils expliqué. « Si les comportements d’actualisation des demandeurs d’emploi avaient été identiques à ceux habituellement observés », le nombre de chômeurs en catégorie A se serait accru de 7 000 à 10 000 en métropole au mois de mai, indique M. Rebsamen. Si on regarde les catégories A, B et C, l’augmentation est évaluée dans une fourchette comprise entre 32 000 et 42 000.Redressement de l’intérimQuels que soient les chiffres retenus, un constat s’impose : le chômage continue de s’étendre pour atteindre des niveaux inégalés. Mais M. Rebsamen ne perd pas espoir. Dans son communiqué diffusé mercredi, il met en avant « la tendance mieux orientée de l’économie et l’amélioration progressive de l’emploi ». Il se fonde notamment sur les déclarations d’embauche de plus d’un mois, qui « ont progressé de 1,3 % » au cours des trois derniers mois, et sur le redressement de l’intérim.L’optimisme du ministre du travail n’est pas totalement incongru. De nombreux économistes tablent, pour les tout prochains mois, sur un recul du chômage. Il s’amorcerait, selon les dernières prévisions de l’Unedic, « à partir du milieu de 2015 ». Mais pas au point d’effacer la hausse du premier semestre : le nombre de chômeurs resterait légèrement supérieur, en fin d’année, à son niveau de janvier (+ 12 000). En revanche, il devrait diminuer l’an prochain (-68 000). Toutefois, ces évolutions positives comportent une grosse zone d’ombre : l’amplification du sous-emploi puisque le nombre de chômeurs exerçant une activité occasionnelle (catégories B et C) poursuivrait sa progression (+ 134 000 en 2015 ; + 38 000 en 2016). Au total, le taux de chômage (au sens du Bureau international du travail), qui atteignait 10 % en métropole au premier trimestre, redescendrait à 9,9 % fin décembre, et à 9,7 % fin 2016, d’après l’Unedic.« Nous nous attendons à une amélioration au second semestre », renchérit Bruno Ducoudré, en se prévalant de la dernière prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), diffusée en avril. Plusieurs facteurs contribuent à soutenir la croissance : dépréciation de l’euro qui favorise les exportations tricolores, baisse du prix du pétrole, allégement des prélèvements sur les entreprises (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l'emploi, Pacte de responsabilité), etc. Dans ce contexte, le chômage pourrait baisser à 9,8 % de la population active, en fin d’année, selon l’OFCE.L’Insee, de son côté, se montre un peu plus prudent. Il table sur un accroissement de « l’emploi total » (secteur marchand, non marchand, indépendants…) de 114 000 postes, en 2015, avec un net accroissement au second semestre (+71 000). Cette embellie devrait suffire pour stabiliser le taux de chômage à 10,4 % sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris). « Le chômage pourrait même baisser si le découragement des chômeurs seniors [perdurait] », ajoute l’Insee.Mais le marché du travail reste loin de la situation qui régnait avant la crise provoquée par l’effondrement de Lehman Brothers : fin 2007, il y avait « seulement » 1,9 million de demandeurs d’emplois en catégorie 1 (sans activité ou ayant une activité de plus de 78 heures)...Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le geste est salué. Mais, à ce stade, il n’est pas encore jugé suffisant. Les deux textes « de propositions » que le gouvernement grec a communiqués, lundi 8 juin, au commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, sur les réformes à mettre en place afin de débloquer une aide financière de 7,2 milliards d’euros, ne représentent pas une avancée considérable du point de vue des créanciers du pays (Banque centrale européenne, Commission européenne, Fonds monétaire international). « Dans ce dossier, on fait deux pas en avant, un pas en arrière », relève une source proche des négociations.Les négociateurs grecs avaient fait des contre-propositions au « draft » d’accord rédigé en commun par les créanciers et remis en main propre par le président de la Commission, Jean-Claude Juncker au premier ministre grec, Alexis Tsipras, mercredi 3 juin à Bruxelles. Ces contre-propositions portent sur la réforme des retraites et sur la TVA. Deux des principaux points qui opposent encore les parties, avec la question de la dette.Le « draft » d’accord demandait à Athènes d’équilibrer son régime de retraite (zéro déficit) et notamment de diminuer les primes destinées aux petites pensions. Il préconise également de soumettre les prix de l’électricité au taux de TVA de 23 %.« Combler les différends »Ces propositions avaient été qualifiées « d’absurdes » par M. Tsipras, lors d’un discours très offensif, vendredi 5 juin, devant le Parlement grec, destiné à recueillir l’assentiment des députés sur sa stratégie de négociation.Lire aussi :Athènes fait des contre-propositions à ses créanciersUne source gouvernementale grecque a aussi précisé que les deux textes supplémentaires remis lundi à Pierre Moscovici visaient « d’une part à combler les différends sur les questions de finances publiques et d’autre part à définir un plan de viabilité de la dette grecque ».Selon des sources gouvernementales grecques, les discussions ont aussi porté sur les moyens de combler le « trou » dans le financement du budget de l’Etat grec jusqu’à la fin de l’année 2016. Mais aucune proposition précise n’a filtré.Mercredi 10 juin, la chancelière allemande Angela Merkel doit s’entretenir avec le premier ministre grec.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Le plan de Manuel Valls en faveur des TPE et des PME devrait s’attaquer à l’un des dossiers les plus brûlants dans le monde des micro-entreprises : celui du régime social des indépendants (RSI), dont les dysfonctionnements, chroniques depuis des années, plongent dans une colère noire des milliers de petits patrons. Lundi 8 juin, le premier ministre s’est vu remettre un « rapport d’étape » rédigé par deux députés, Sylviane Bulteau (PS, Vendée) et Fabrice Verdier (PS, Gard).Il leur avait confié, début avril, une « mission d’évaluation » afin d’améliorer le fonctionnement de ce système de Sécurité sociale, issu de la fusion en 2006 de plusieurs caisses et qui couvre quelque 6 millions de travailleurs indépendants (artisans, commerçants, professions libérales, etc.). Certaines des trente préconisations formulées par les deux parlementaires devaient être reprises dans les annonces faites, mardi, par M. Valls.MécontentementIl y a urgence. Retards dans l’enregistrement des inscriptions, appels de cotisation erronés, relances injustifiées, services injoignables… Les ratés du RSI, même s’ils sont en nette diminution d’après le rapport de Mme Bulteau et de M. Verdier, alimentent un climat d’exaspération relayé par l’opposition.Le 9 mars, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Paris pour exprimer leur ras-le-bol ; quelques élus des Républicains s’étaient glissés dans le cortège tandis que les deux députés FN, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard, avaient fait une brève apparition au début de la manifestation.Lire aussi :Exaspérés, les petits patrons se lâchent contre le RSI... et l’Etat en généralDepuis, le mécontentement n’est pas retombé : ainsi, des commerçants et des artisans ont bloqué, lundi, les accès au siège régional du RSI à Rennes.Soucieux d’éteindre l’incendie, le premier ministre a laissé filtrer, lundi, dans un communiqué, quelques-unes des mesures « à mettre en œuvre rapidement » : généralisation des médiateurs qui avaient été expérimentés dans certaines régions pour traiter les dossiers complexes, amélioration de l’accueil téléphonique… D’autres décisions devraient suivre sur la base du rapport définitif que Mme Bulteau et M. Verdier rendront à la mi-septembre. Elles pourraient être inscrites dans un projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).« Il n’y aura pas de grand soir »Pour améliorer la couverture santé des indépendants, les deux parlementaires suggèrent de leur accorder la possibilité d’un temps partiel thérapeutique quand ils ne sont pas en mesure de travailler à temps complet à cause d’un problème de santé. Ils proposent aussi de ramener à trois le nombre de jours de carence en cas d’arrêt-maladie, afin qu’il soit identique à celui des salariés du privé.« Il n’y aura pas de grand soir du RSI », a déclaré M. Verdier, lundi, à l’issue de sa rencontre à Matignon avec le premier ministre et plusieurs membres du gouvernement. Le député du Gard a souligné la nécessité d’avancer pas à pas, dans une perspective de long terme et en soupesant les impacts de la réforme en cours. Toutes les difficultés ne seront pas résolues « en un claquement de doigt », a prévenu Mme Bulteau. Les deux parlementaires ont précisé que les hypothèses d’un rattachement du RSI au régime général de la Sécurité sociale ou à la Mutualité sociale agricole seraient étudiées, tout en rappelant que les indépendants étaient attachés à la préservation du système dans sa « configuration actuelle ».Lire aussi :Le plan Valls pour amadouer les PMEBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel, Bastien Bonnefous et Patrick Roger Une session de rattrapage. Après avoir reçu l’ensemble des partenaires sociaux, le premier ministre, Manuel Valls, entouré d’une partie de son gouvernement, a annoncé, mardi 9 juin, un important volet de mesures en faveur des très petites entreprises (TPE) et petites et moyennes entreprises (PME). Celles-ci s’estimaient les grandes oubliées des projets de loi sur la croissance et l’activité, portés par le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, et sur le dialogue social et l’emploi, défendu par le ministre du travail, François Rebsamen. Or, le gouvernement en convient, si les TPE et PME représentent un fort gisement d’emplois potentiel (les 3,1 millions de PME représentent près de 50 % de l’emploi salarié), c’est aussi là que les freins à l’embauche se font le plus sentir, malgré la – timide – reprise de l’activité et de la croissance.CDD renouvelables deux fois, prime à la première embaucheLe gouvernement est donc décidé à entraîner un mouvement en matière d’embauches dans les TPE et PME en les soulageant à la faveur d’un plan que Matignon présente comme « une sorte de “JOBS act” à la française ». S’il apporte des garanties de sécurisation aux entrepreneurs, il n’entend pas, cependant, ouvrir la boîte de Pandore du contrat de travail. Seule concession sur ce point : les contrats à durée déterminée seront désormais renouvelables deux fois, et non plus une comme actuellement, pour une durée maximale de 18 mois.Qu’est-ce que le « JOBS act » ?Le gouvernement fait référence à la loi « Jumpstart our Business Startups » (JOBS act), promulguée par Barack Obama le 4 avril 2012 aux Etats-Unis. Elle contenait un ensemble de mesures pour favoriser l'accès au capital des nouvelles entreprises et éliminer des réglementations considérées comme contraignantes pour les créateurs d'entreprises. Le texte a ainsi ouvert la voie à une généralisation du financement participatif (« crowdfunding »), assoupli les obligations d’entrée en Bourse ou encore réduit les obligations pour les start-ups pendant leurs premières années.Le premier ministre a annoncé qu’une prime de 4 000 euros va être immédiatement créée et versée aux entreprises sans aucun salarié qui effectuent leur première embauche. Cette prime, de 2 000 euros la première année et 2 000 euros la deuxième, sera versée pour tous les contrats à durée indéterminée et contrats à durée déterminée de plus de 12 mois signés entre le 9 juin 2015 et le 8 juin 2016. Sont concernées les entreprises n’ayant jamais eu de salarié ou n'en ayant pas eu depuis au moins 12 mois. Selon le ministre du travail François Rebsamen, cette mesure devrait permettre de créer 60 000 emplois pour un coût de « quelques dizaines de millions d’euros ».Barème pour les indemnités prud’homalesLe principal volet des mesures annoncées mardi porte sur les indemnités prud’homales en cas de licenciement contesté. Le projet de loi Macron avait déjà amorcé une réforme de la procédure, renforçant l’exigence de conciliation et instaurant un référentiel indicatif pour la fixation des indemnités dues par l’employeur au salarié. Cette fois, le gouvernement va plus loin en créant un barème impératif, assorti d’un plancher et d’un plafond selon la taille de l’entreprise et l’ancienneté du salarié. Celui-ci ne remet pas en cause les indemnités légales de licenciement, qui restent inchangées.Pour les entreprises de moins de 20 salariés, une ancienneté de 2 à 15 ans donnera droit à une indemnité comprise entre 2 et 6 mois. Au-delà de 15 ans d’ancienneté, elle s’étagera entre 2 et 12 mois. Pour une ancienneté inférieure à 2 ans, l’indemnité maximale sera d’un douzième de mois par mois d’ancienneté.Pour les entreprises de plus de 20 salariés, entre 2 et 15 ans d’ancienneté ouvriront droit à 4 à 10 mois d’indemnité. Au-dessus de 15 ans d’ancienneté, la fourchette sera comprise entre 4 et 20 mois d’indemnité. En dessous de 2 ans, le maximum sera fixé à un sixième de mois par mois d’ancienneté. L’examen parlementaire déterminera le montant des indemnités pour les entreprises à partir d’un seuil de 250 ou 300 salariés.Pour contourner l’obstacle constitutionnel de la liberté d’appréciation du juge, le gouvernement a donc fait le choix d’un « corridor indemnitaire ». L’exécutif soutient que les plafonds retenus sont supérieurs à la moyenne des indemnités actuellement appliquées, qui peuvent varier du simple au double, pour des cas similaires, selon les juridictions prud’homales. Les fourchettes adoptées, cependant, sont encore plus larges, pouvant varier d’un à six, avec des planchers extrêmement bas. Avant même que les détails de cette grille ne soient connus, les syndicats de salariés – y compris la CFDT – avaient dit être en désaccord avec l’idée d’un barème obligatoire. Les montants retenus par l’exécutif pourraient les conforter dans leur hostilité à un tel dispositif.Seuil de 11 salariés pour les obligations socialesL’autre dispositif majeur de ce plan porte sur les effets de seuil. Pour les TPE, les obligations sociales jusqu’à présent fixées aux entreprises de plus de 9, 10 ou 11 salariés sont uniformisées au seuil de 11 salariés. Cela concerne le versement transport, la participation à la formation continue, la contribution au financement des prestations complémentaires de prévoyance et les cotisations sociales sur les salaires des apprentis. En outre, jusqu’à 50 salariés, les seuils du régime d’imposition et les cotisations sociales seront gelés pendant trois ans.Modification de la période d’essai des apprentisDiverses mesures complètent ce volet « lever les freins à l’emploi ». Pour les apprentis, la période d’essai de 2 mois sera désormais effective à partir du premier jour passé dans l’entreprise, alors qu’actuellement est prise en compte, pour la plupart des apprentis, la période en centre de formation.Lire aussi :Des mesures d’urgence pour calmer les petits patronsMesures en cas de plan de « maintien de l’emploi »Le plan Valls revient également sur une disposition, inscrite par les parlementaires dans la loi transposant l’accord national interprofessionnel (ANI) de janvier 2013 sur l’emploi. Celle-ci prévoit que les salariés refusant de signer l’avenant à leur contrat de travail dans le cadre d’un dispositif de maintien de l’emploi sont considérés comme licenciés économiques. Les signataires de l’ANI estiment que le législateur a, sur ce point, détourné l’esprit de l’accord. Pour le gouvernement, cela a considérablement limité le nombre d’accords de maintien de l’emploi, en raison du coût pour les entreprises, contraintes de procéder à des plans sociaux dès lors que le nombre de personnes concernées dépassait dix, ce qui entravait ensuite les éventuelles embauches futures.Formations prioritairesL’Etat va porter à 100 000 le nombre de formations prioritaires pour les demandeurs d’emploi dans des métiers qui recrutent et qui manquent de candidats.Mesures contre la fraude aux détachements de travailleursEnfin, des mesures d’urgence contre la fraude aux détachements de travailleurs vont être prises pour rendre solidairement responsable le donneur d’ordre. L’accès aux commandes publiques pour les TPE et PME va être facilité, ainsi que la création ou la reprise d’entreprise. L’ensemble de ces mesures devraient être intégrées par voie d’amendements gouvernementaux dans le projet de loi Macron, dont la deuxième lecture doit commencer le 16 juin à l’Assemblée nationale, et dans le texte Rebsamen, dont le Sénat s’emparera le 22 juin.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Après le choc de simplification, voici venu le temps du choc de confiance. Mardi 9 juin, Manuel Valls dévoile une série de mesures pour « lever les freins à l’embauche » dans les TPE et les PME.Le premier ministre considère que les entreprises, petites et moyennes, peuvent créer beaucoup plus d’emplois à condition d’éliminer les obstacles psychologiques qui les dissuadent de recruter. Un exemple, très souvent mis en avant par les leaders patronaux : la crainte des employeurs d’être lourdement condamnés aux prud’hommes, après le licenciement d’un salarié.Rassurer les petits patronsL’une des annonces qui devrait être faite mardi vise précisément à dissiper ces peurs : elle se traduirait par l’instauration d’un barème d’indemnités, avec un plancher et un plafond, que la justice prud’hommale serait tenue d’appliquer en cas de rupture abusive du contrat de travail.Autre piste récemment évoquée devant les partenaire sociaux : l’harmonisation des seuils à partir desquels se déclenchent diverses obligations administratives et fiscales dans les sociétés de 9, 10 et 11 personnes. Ou la refonte des accords de maintien dans l’emploi : créés il y a deux ans, ces dispositifs reposent sur la promesse d’un chef d’entreprise, en butte à des difficultés conjoncturelles, de maintenir les effectifs, moyennant des sacrifices temporaires de son personnel sur les salaires, le temps de travail, etc. Une dizaine de « deals » de ce type, seulement, ont été conclus ; le gouvernement veut qu’il y en ait plus et pourrait, à cette fin, changer les règles du jeu.L’ambition du premier ministre est de rassurer les petits patrons sans écorner notre pacte social. Délicat numéro d’équilibriste à l’issue duquel il sera jugé par deux camps aux vues divergentes : les organisations d’employeurs, toujours promptes à estimer que l’exécutif ne va pas assez loin et qu’il n’écoute pas le monde de l’entreprise ; l’aile gauche de la majorité, jamais avare de ses critiques pour dénoncer la « dérive » libérale de l’attelage piloté par Manuel Valls.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard et Pierre Breteau Serpent de mer de la fiscalité, promesse de François Hollande en 2012, le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu débuterait en 2016. Le ministre des finances, Michel Sapin, a déclaré dimanche 7 juin que le « processus » de cette réforme dont la mise en œuvre est très complexe, évoquée depuis des années mais jamais réalisée, serait engagée à partir de l'année prochaine. Quels changements pour le contribuable ?Au lieu de déclarer ses revenus au printemps et de les régler d'un seul coup à la fin de l'automne, le contribuable serait prélevé de la même somme mais divisée en douze – comme autant de mois de l’année – et directement sur sa fiche de paye. Le salaire perçu chaque mois serait donc moins élevé, mais il n'y aurait plus le paiement automnal – ou la mensualisation sur dix mois, déjà possible actuellement.Ce système ne supprime pas la nécessité d'une déclaration de situation : pour appliquer le bon barème (qui dépend notamment de la situation familiale, du nombre d'enfants, etc.), le Trésor public devra connaître ces informations pour chaque année, après déclaration de situation des contribuables. Quels sont les avantages ?La retenue à la source de l'impôt sur le revenu est pratiquée dans la plupart des grands pays. Au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), seules la France et la Suisse pratiquent encore la déclaration de revenus. Le Canada a adopté la retenue à la source dès 1917, l'Allemagne en 1925, et les Etats-Unis en 1943. Impôt plus « indolore ». Pour promouvoir cette réforme, le gouvernement met en avant une mesure qui accentue le « consentement à l'impôt », un des principes fondateurs de la République. La retenue à la source constitue un mode de règlement « relativement simple et indolore pour le contribuable », selon la direction de l'information légale et administrative de Matignon. Fin du décalage d'un an et moins de « mauvaises surprises ». Avec ce système, le contribuable cesserait de payer son impôt sur les revenus de l'année précédente mais sur ceux de l'année en cours. Fini le décalage d'un an.Avec la réforme, l'impôt étant prélevé directement sur le salaire, il prendrait en compte immédiatement les éventuelles évolutions de revenus (notamment à la baisse, en cas de chômage, retraite ou divorce par exemple). Ce n'est pas le cas du système actuel, où le décalage d'un an peut entraîner une « mauvaise surprise » dans le calcul de l'impôt, par exemple nettement supérieur à celui de l'année précédente. La Cour des comptes estimait ainsi en février 2012 que « le prélèvement à la source permet au contribuable de disposer de son revenu librement, sans avoir à se préoccuper de constituer une épargne de précaution en prévision d'un impôt futur ». Des économies pour l'Etat. La collecte des 75 milliards d'euros de l'impôt sur le revenu mobilise actuellement plus de 26 000 agents pour un coût estimé à 1,7 milliard d'euros. Les partisans de la retenue à la source assurent que cette méthode permettrait un gain de temps et d'énergie pour les agents une fois mise en place. Mais il n’y a, à l’heure actuelle, aucune mention des ressources et effectifs qui devront être alloués au contrôle du bon versement du prélèvement par les entreprises. Le point de départ d'une remise à plat fiscale. Selon la fondation Terra Nova, cercle de réflexion proche de la gauche, cette réforme pourrait constituer le socle d'une remise à plat plus large de la fiscalité. In fine, le prélèvement de l'impôt pourrait être ainsi fusionné avec celui de la contribution sociale généralisée (CSG), déjà prélevée sur tous les salaires pour financer notamment la Sécurité sociale et le système de retraites. La retenue de l'impôt sur le revenu pourrait constituer la première étape de cette fusion maintes fois annoncée mais tout aussi souvent repoussée. Pourquoi est-ce compliqué à mettre en place ?La mise en place de la retenue de l'impôt à la source est toutefois critiquée. Dans un dossier publié le 1er juin, le principal syndicat des impôts, Solidaires finances publiques, a mis en garde contre une réforme « très complexe à mettre en œuvre ». Mardi 9 juin, le président du Medef, Pierre Gattaz, a estimé que le passage au prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu est « une très mauvaise idée sur le court terme », dans un entretien au journal les Echos. Le risque d'une « année blanche ». Si la réforme venait à être immédiatement appliquée, les contribuables paieraient deux fois plus d'impôts sur une année (ceux sur l'année précédente avec l'ancien système et ceux retenus à la source pendant l'année en cours). Cette solution n'étant pas envisageable, une autre serait d'effacer l'ardoise pendant une année et de commencer à retenir à la source sans payer les impôts sur les revenus de l'année précédente. Mais cette « année blanche » signifierait une lourde perte de recettes fiscales pour l'Etat, peu probable en ces temps de rigueur budgétaire.Pour pallier ce problème, le gouvernement envisage plutôt une mise en œuvre progressive, étalée « sur trois ou quatre ans », a expliqué le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, le 24 mai. Un calendrier confirmé le 7 juin par Michel Sapin, qui vise un système totalement opérationnel en 2018. Concrètement, la transition verrait un déploiement puis un alourdissement progressif du prélèvement à la source (10 % la première année et 25 % la deuxième par exemple), compensé par une réduction d'impôt équivalente sur le système « traditionnel ». Une confidentialité réduite vis-à-vis de l'employeur. Dans le nouveau système, ce dernier disposera de davantage d'informations sur ses employés. Le syndicat Solidaires finances publiques affirme ainsi qu'il pourra voir, par exemple, qu'« à salaire égal, deux salariés n'auront pas le même montant [de retenue à la source], ce qui donne une indication sur la situation de chacun d'entre eux ». Comment tenir compte des autres revenus et des travailleurs indépendants ? Si le système est relativement simple à comprendre pour les revenus salariaux, l'équation se corse pour les revenus d'autres types, comme ceux issus du patrimoine (dividendes, intérêts, revenus fonciers…). Par ailleurs, le calcul du barème appliqué est compliqué pour les professions libérales et les travailleurs indépendants, dont le revenu fluctue d'un mois à l'autre. Ces derniers pourraient être exemptés de la retenue à la source et rester imposés sur les revenus de l’année précédente. Davantage de risque de fraude ? Alors que le taux de recouvrement, c'est-à-dire le ratio entre les sommes effectivement perçues par le Trésor public et les montants attendus, est très élevé en France (environ 98,5 %), le syndicat Solidaires finances publiques met en garde contre l'augmentation du risque de fraude. « Les montants prélevés à la source [pourraient ne pas être] intégralement reversés par les employeurs », affirme-t-il.« Le cas de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) collectée par les entreprises puis reversée à l'Etat montre que certaines entreprises négligentes, indélicates voire fraudeuses, ne reversent pas l'intégralité des montants collectés. »Le prélèvement à la source pose également d’autres questions, comme l’effort supplémentaire demandé aux entreprises (appliquer le barème pour chaque salarié et assurer le versement du montant).Pour cette réforme difficile, le gouvernement pourra avoir en mémoire une des déclarations de l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, devenue célèbre : « Notre route est droite, mais la pente est forte. » Décryptage : qu'y a-t-il dans votre fiche de paie ?Passez votre curseur sur les parties orangées pour comprendre les différentes zones de la fiche de paie :Lire aussi le décryptage, ligne par ligne, de votre fiche de paiePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.06.2015 à 14h59 • Mis à jour le09.06.2015 à 18h42 | Jérémie Baruch, Samuel Laurent et Maxime Vaudano Qui se souvient encore qu’au début de son quinquennat, François Hollande avait fait signer à ses ministres une charte de déontologie, comportant les règles à observer, notamment en matière de déplacements ? Peut-être pas Manuel Valls. Le premier ministre doit en effet répondre à une polémique, après un déplacement, samedi 6 juin à Berlin, pour assister à la finale de la coupe d’Europe de football, entre les clubs italien de la Juventus de Turin et espagnol du FC Barcelone.1. Les faitsManuel Valls a en réalité effectué plusieurs déplacements en avion ce week-end :Un voyage aller à Poitiers pour le congrès du PS vendrediUn retour à Paris en Falcon samedi.Un voyage Paris-Berlin pour assister au match samedi soir, toujours en Falcon, avant un retour à Paris le même soir.Un nouveau déplacement de Paris à Poitiers dimanche pour retourner au congrès PS, avant de revenir dans la capitale à temps pour assister à la finale du tournoi de tennis de Roland-Garros.Le premier ministre a assuré s’être rendu à la finale de la Ligue de champions sur invitation du président de l’UEFA, Michel Platini. Une version confirmée par l’instance du football européen qui assure que M. Valls était invité « pour parler de l’Euro 2016 » ; l’UEFA ajoute que les deux hommes ont été rejoints par Jacques Lambert, le président du comité d’organisation de l’Euro 2016.En outre, on a appris mardi 9 juin que M. Valls était accompagné de deux de ses enfants à Berlin.2. Qui a payé ?Selon Matignon, le déplacement à Berlin aurait été pris en charge par l’Etat, puisqu’il s’agissait, toujours selon M. Valls et son entourage, d’une visite « officielle » à l’invitation de l’UEFA, au cours de laquelle M. Valls devait rencontrer les dirigeants du football européen pour une réunion au sujet de l’Euro 2016, qui se déroulera en France.Patrick Kanner, ministre des sports, n’était pas convié à cette réunion, confirment ses services.Toujours selon Matignon, le Parti socialiste aurait pris à sa charge le déplacement à Poitiers du samedi.Dimanche, M. Valls, de retour de Berlin, a de nouveau effectué un aller-retour à Poitiers, avant de revenir à Paris pour assister à la finale du tournoi de tennis de Roland-Garros. Là encore, le PS aurait payé ce nouveau déplacement.3. La règleEn 2012, dans la « charte de déontologie » signée par les ministres, ceux-ci étaient encouragés à « privilégier le train pour les déplacements d’une durée inférieure à trois heures ». Ce qui n’est pas le cas de Berlin, qui se trouve à presque huit heures par voie ferroviaire. En revanche, c’est bien celui de Poitiers, qui se trouve à moins de deux heures de Paris en TGV.Mais un point est à prendre en compte : la sécurité du premier ministre et sa capacité à réagir rapidement en cas d’urgence, deux éléments qui justifient que président et premier ministre puissent utiliser des avions à la place de trains. Le principe des déplacements en train est en outre caduc depuis les attentats de janvier.Reste que, depuis 2011, l’usage, formalisé par Nicolas Sarkozy après plusieurs scandales impliquant ministres et avions de la flotte gouvernementale, veut que dans le cas où il effectue un déplacement d’ordre privé, le premier ministre doit rembourser à l’Etat l’équivalent d’un billet d’avion en classe affaires. Mais il ne rembourse pas (et le PS non plus lorsque c’est lui qui paye) les salaires des personnels de sécurité qui l’entourent lors d’un déplacement. Un autre paragraphe de la « charte de déontologie » de 2012 peut également s’appliquer : « Seules les dépenses directement liées à l’exercice des fonctions sont prises en charge par l’Etat », précise le document.La question peut se poser ici : assister à une finale de coupe d’Europe peut-il être considéré comme faisant partie des fonctions d’un premier ministre ? Manuel Valls argue que oui, car il était invité par le président de l’UEFA, Michel Platini, où il devait le rencontrer « puisque dans un an nous accueillons l’Euro de football » en France.Mais ce déplacement n’était pas inscrit à son agenda de la semaine, qui s’arrêtait au vendredi 5 juin. En outre, l’organisation de la coupe d’Europe est-elle si urgente qu’il faille un déplacement primo ministériel en plein week-end ?4. Combien coûte un tel déplacement ?On peut estimer le coût d’un voyage en Falcon de l’escadron de transport, d’entraînement et de calibration (ETEC, nouvellement Escadron de transport 60). Selon Matignon, une heure de vol en Falcon revient entre 3 000 et 4 000 euros. Le voyage aurait donc représenté 12 000 à 15 000 euros.Qu’il s’agisse d’un ministre ou, a fortiori, d’un premier ministre ou du chef de l’Etat, il existe également des frais incompressibles en cas de déplacement : sécurité, personnel d’accompagnement, etc.Si on conserve la règle en place depuis 2011 et qu’on estime qu’il s’agissait ici d’un déplacement d’ordre privé, il faut surtout regarder l’équivalence sur un vol commercial, que le premier ministre aurait, théoriquement à rembourser. Si M. Valls avait voulu effectuer un aller-retour à Berlin en classe affaires, cela lui aurait coûté environ 700 euros en utilisant la compagnie allemande Lufthansa. On ignore encore combien le PS devra rembourser au gouvernement en guise de prise en charge des déplacements à Poitiers du premier ministre.5. Manuel Valls était-il à Berlin pour rencontrer les responsables de l’UEFA ?Le premier ministre a eu plusieurs réponses face à la polémique, qui a grandi tout au long du week-end.Dans un premier temps, M. Valls a mis en avant un déplacement dans le cadre de ses fonctions, pour évoquer l’organisation de l’Euro 2016 avec « les dirigeants de l’UEFA. » Avant d’ajouter : « Et j’assisterai à un beau match de football. » Quant aux moyens, il a répondu : « Je suis premier ministre. Je me déplace avec les moyens que vous connaissez. N’essayez pas de créer de faux débats. »Puis, dimanche après-midi, il a expliqué, sur BFM-TV : « Je travaille beaucoup, je m’engage beaucoup. Et puis de temps en temps, il y a aussi un moment de détente, même s’il y a de la tension et de la passion dans le sport. » Mardi, alors que Matignon confirmait que M. Valls était venu à Berlin en compagnie de ses deux enfants, l’entourage du premier ministre maintenait l’explication, assurant qu’il s’agissait d’un voyage « institutionnel et officiel » (il n’était pourtant pas à l’agenda). Depuis Elmau, en Allemagne, où il se trouve pour le G7, François Hollande a lui aussi défendu le premier ministre, assurant qu’il s’était rendu à Berlin pour « une réunion avec l’UEFA ».Si la rencontre avec Michel Platini a bien eu lieu, il paraît difficile de parler de « réunion » en bonne et due forme. L’explication risque de ne pas suffire. D’autant que le PS n’a jamais été avare de critiques concernant l’usage intensif des avions présidentiels par Nicolas Sarkozy, notamment quand il facturait 3 200 euros à son parti un déplacement entre Paris et Le Havre… en avion..@jccambadelis est arrivé à Poitiers pour le #CongresPS en train.. pas comme certains qui s'offrent des jets à 3200€! http://t.co/SptdK6587d— partisocialiste (@Parti socialiste)require(["twitter/widgets"]);Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) L’hommage à Pierre Mauroy, ancien premier ministre et maire de Lille, mort il y a deux ans, était une occasion toute trouvée pour la fédération socialiste du Nord de réunir la presse, lundi matin. Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Jean-Christophe Cambadélis, avait fait le déplacement à Lille. Avec à ses côtés Martine Aubry et son candidat à l’élection à la tête de la fédération PS du Nord, le sortant Gilles Pargneaux, il a affirmé que l’heure était venue de « se concentrer sur les enjeux essentiels et de se rassembler ».Voilà quelques semaines que le climat est particulièrement tendu à Lille. Gilles Pargneaux est contesté par une partie des militants qui ont apporté leur soutien à Martine Filleul, candidate qui bénéficie de l’appui du ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner. Ce matin, Jean-Christophe Cambadélis n’a pas souhaité prendre parti, mais sa présence aux côtés de Martine Aubry, François Lamy et Gilles Pargneaux était à elle seule un message adressé aux troupes de Patrick Kanner.« Prendre nos responsabilités »« Le congrès a été l’occasion de vérifier que dorénavant nous étions tous sur la même ligne, a souligné la maire de Lille. Les choses sont extrêmement claires. On est dans une phase difficile. Est-ce que c’est le moment de changer de premier secrétaire ? Non. »Gilles Pargneaux a toutefois assuré qu’il passerait la main après les élections régionales de décembre à Roger Vicot, le maire de Lomme. « Dans ce cas, pourquoi ne pas laisser la place à Roger Vicot tout de suite ? », a demandé un cadre socialiste, après la minute de silence en hommage à Pierre Mauroy. Etrange moment de recueillement où l’on découvre une famille socialiste divisée et meurtrie.Soutien de Martine Filleul, le député Yves Durand s’est dit « inquiet et amer » : « Après les différents échecs électoraux, on devait prendre nos responsabilités et proposer une autre gouvernance totale à la fédération du Nord. » Martine Filleul, elle, maintient sa candidature pour « défendre un projet pour la fédération du Nord dans lequel [elle] mettr[a] les militants au centre ». « Pierre Mauroy doit se retourner dans sa tombe en voyant ce triste spectacle », a conclu dans un soupir son ancienne secrétaire particulière, Danièle Defontaine.Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Patrick Roger C’est reparti pour un tour. Après l’échec – prévisible – de la commission mixte paritaire, la commission spéciale de l’Assemblée nationale a repris, lundi 8 juin, l’examen du projet de loi sur la croissance et l’activité – dit « loi Macron » –, dont la discussion en séance débutera mardi 16 juin. Même si le gouvernement et les rapporteurs du texte à l’Assemblée s’appliquent à souligner « la qualité du travail du Sénat », pour l’essentiel, c’est le retour à la version issue de l’Assemblée en première lecture qui devrait prévaloir. Le gouvernement a cependant l’intention d’introduire de nouvelles dispositions en intégrant dans le texte une partie des mesures en faveur des PME et TPE, qui devraient être dévoilées mardi par le premier ministre. Tour d’horizon des principaux points en suspens.Transport par autocarLe projet de loi permet d’ouvrir des liaisons interurbaines par autocar hors du cadre du cabotage. Les autorisations seront délivrées par une autorité organisatrice de transport (AOT) qui veillera à ce que l’ouverture d’un service interurbain, sur une distance inférieure à 100 kilomètres pour l’Assemblée, à 200 kilomètres pour le Sénat, ne compromette pas l’équilibre économique d’un service public existant.Concessions autoroutièresL’autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), créée par le projet de loi, sera associée à la négociation des contrats de concession. Son avis sera rendu public : il portera notamment sur le champ des dépenses qui ne doivent pas être couvertes par une augmentation des tarifs, sur le taux de rentabilité et sur l’impact pour les usagers. Les concessionnaires seront assujettis, pour la passation des marchés, à des règles de publicité et de concurrence.Permis de conduireL’organisation et la surveillance des épreuves du permis poids lourds pourraient être assurées par d’autres opérateurs que les inspecteurs du permis de conduire, fonctionnaires placés sous l’autorité du ministère de l’intérieur. En cas d’engorgement pour les épreuves du permis B, l’Assemblée a prévu la possibilité de recourir à des agents publics ou contractuels comme examinateurs de l’épreuve pratique. Le Sénat l’a supprimée. Subsistent en outre, sur ce point comme sur la libéralisation de voitures à double commande et les heures de formation nécessaires pour la présentation au permis, des désaccords entre le ministre de l’intérieur et celui de l’économie qui devront être arbitrés en interministériel.Professions juridiques réglementéesLe texte initial prévoyait l’instauration d’un « corridor tarifaire », sous la forme d’une fourchette comportant un maximum et un minimum pour chaque prestation, arrêtée conjointement par le ministre de la justice et le ministre de l’économie. Les députés y ont substitué une faculté de remise fortement encadrée. Ils ont imposé aux professionnels l’affichage des tarifs et prévu la création d’un fonds national de péréquation interprofessionnel. Le projet prévoit également de faciliter la création de nouveaux offices en délimitant des zones d’installation libre. Les sénateurs ont largement réécrit le texte en le vidant de sa substance. Le gouvernement, sur ce point, reste ferme et entend revenir à la version de l’Assemblée.Actionnariat salarié et épargne salariale Le projet de loi prévoit la mise en place d’un régime fiscal et social plus favorable. Les abattements pour durée de détention pourraient permettre de réduire sensiblement l’imposition au moment du gain d’acquisition. La contribution salariale spécifique serait supprimée et la contribution patronale abaissée. Le coût est estimé à 200 millions d’euros la première année et 125 millions les années suivantes. Le Sénat y a ajouté des avantages fiscaux étendus en faveur du dispositif « Madelin » d’ISF-PME, que le gouvernement juge non recevables.Tribunaux de commerce Le projet de loi prévoit la création de tribunaux de commerce spécialisés (TCS), qui auraient compétence exclusive pour les affaires importantes. Le texte initial permettait de désigner un TCS pour le ressort de plusieurs cours d’appel pour aboutir à un nombre total de huit ou neuf. Le Sénat a proposé la création d’au moins un TCS dans chaque cour d’appel, ce qui rendrait possible la désignation d’une quarantaine. Le gouvernement devrait, dans un amendement, proposer une implantation sur une base régionale, soit une quinzaine. Le seuil de salariés déterminant le renvoi à un TCS devrait être porté à 250 au niveau du groupe.Travail du dimancheLa pierre d’achoppement entre le gouvernement et une partie de sa majorité. Le texte institue des « zones touristiques internationales » (ZTI), qui bénéficient de nouvelles dérogations pour le travail du dimanche et en soirée pour les commerces qui y sont situés, sous réserve d’un accord collectif. Les « zones commerciales » se substituent aux « périmètres d’usage de consommation exceptionnel » (PUCE), créés par la loi Mallié de 2009. Le nombre de dimanches du maire, actuellement de cinq, pourrait être porté à douze. Au-delà de cinq, la décision devra être prise au niveau de l’intercommunalité. Dans tous les cas, le projet repose sur le principe « pas d’accord, pas d’ouverture ». Mais il ne fixe pas, en dehors des ZTI, de seuil de compensation salariale, ce que réclament les « frondeurs » du PS. Mardi 2 juin, devant le groupe socialiste, le ministre de l’économie s’était dit « ouvert à des propositions, à condition qu’elles restent dans l’esprit du texte et qu’elles ne pénalisent pas les petites entreprises ». Le Sénat, quant à lui, a dispensé les petits commerces de contreparties, a introduit la possibilité de passer outre l’obligation d’un accord collectif et a élargi l’ouverture dominicale aux magasins de biens culturels comme la FNAC. Ces dispositions seront expurgées à l’Assemblée.Droit d’information des salariésLe Sénat a restreint le nouveau droit pour les salariés, entré en vigueur le 1er novembre 2014 dans le cadre de la loi sur l’économie sociale et solidaire, dans les entreprises de moins de 250 salariés, d’être informés lorsque le chef d’entreprise a la volonté de vendre son entreprise. Le gouvernement devrait s’appuyer sur les conclusions du rapport de la députée (PS) de l’Hérault Fanny Dombre-Coste pour « ajuster » le dispositif législatif.Prud’hommesLe projet de loi prévoit déjà une « barémisation » des indemnités en cas de condamnation de l’employeur. Le premier ministre devrait annoncer, mardi, un dispositif de plancher et de plafonnement de ces indemnités, « afin de donner plus de lisibilité ».Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Piel et Hélène Bekmezian Mercredi 3 juin, les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi avaient convoqué Wallerand de Saint-Just pour le mettre en examen. A l’issue du rendez-vous, le trésorier du Front national, visé par une enquête sur le financement du parti, est reparti sous le simple statut de témoin assisté. En cause, une faille de la loi sur la transparence de la vie publique, votée après le scandale Cahuzac, qu’il a lui même soulevée devant les magistrats. « Ils étaient sidérés », raconte l’ancien avocat, pas mécontent de sa trouvaille. Le scénario est en effet inédit.Les deux juges d’instruction souhaitaient le mettre en examen pour « acceptation par un parti politique d’un financement par une personne morale », en l’occurrence la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen déjà mis en examen pour d’autres motifs dans cette affaire. Problème, si la société peut être condamnée en tant que donateur, le parti politique, lui, n’encourt plus de sanction en tant que bénéficiaire... Cette mesure de la loi de 1988 sur la transparence financière de la vie politique a été tout simplement effacée par la loi sur la transparence de la vie publique, adoptée en octobre 2013.Lire aussi :Financement du FN : le microparti Jeanne mis en examen pour « escroquerie »Personne, des parlementaires jusqu’aux administrateurs des deux Assemblées, en passant par les personnels qualifiés du gouvernement, les associations anticorruption, la presse judiciaire, le parquet de Paris et, in fine, les magistrats du pôle financier ne s’était rendu compte de l’existence de cette faille jusqu’ici. Voilà l’enquête sur le Front national fragilisée.Amendement anodinAu mois de mai, Jeanne, le microparti de Marine Le Pen, avait été mis en examen tout comme avant lui son représentant, Jean-François Jalkh, par ailleurs vice-président du FN. Ce chef de mise en examen est désormais caduc. La convocation du Front national comme personne morale en vue de sa mise en examen pour ce même chef est remise en question.Lire aussi :Mise en examen de Jean-François Jalkh, vice-président du Front nationalJuillet 2013. Le texte né des secousses de l’affaire Cahuzac arrive au Sénat en procédure accélérée et en pleine session d’été. Le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur, alors président de la commission des lois et rapporteur du texte, fait voter un amendement a priori anodin. Avant lui, les députés ont modifié le texte en fixant le plafond de 7 500 euros de dons annuels non plus par parti mais par personne physique. Si un particulier dépasse ce plafond en versant plusieurs petites sommes à plusieurs partis, ces derniers ne peuvent pas être comptables de son infraction. Pour M. Sueur, les partis « n’ont pas la possibilité de s’assurer du respect de la loi par leurs donateurs » et donc n’ont pas à être systématiquement condamnés.Alors que la loi de 1988 punissait ceux qui ont « versé ou accepté des dons » illégalement, la voilà modifiée pour ne punir que « ceux qui ont versé des dons », et non plus les bénéficiaires. Les sénateurs pensent bien à préciser que le bénéficiaire des dons peut quand même être sanctionné s’il reçoit plus de 7 500 euros d’une personne physique. Mais voilà qu’ils oublient de repréciser qu’il peut aussi être sanctionné s’il reçoit de l’argent d’une personne morale, pratique qui reste prohibée par la loi. C’est cet oubli qui fait qu’aujourd’hui le Front national, en tant que parti bénéficiaire d’un don de personne morale, en l’occurrence la société Riwal, n’encourt pas de sanctions, pas plus que son trésorier, Wallerand de Saint-Just.Lors de l’examen du texte en séance, personne n’a tiqué : ni les élus ni Benoît Hamon, qui représentait alors le gouvernement et qui a donné un avis favorable à l’amendement sans aucun autre commentaire.Contacté, Jean-Pierre Sueur reconnaît « une erreur, comme cela arrive dans toutes les œuvres humaines ». Il indique que les services de la commission des lois du Sénat vont réfléchir à une solution qui pourrait être celle d’un amendement dans un prochain texte. Jean-Jacques Urvoas, alors rapporteur de la loi pour l’Assemblée, a reconnu l’erreur sur son blog. Le député met en cause le rythme de travail trop soutenu du Parlement, estimant que « la qualité des lois en pâtit ». Il assure par ailleurs que « le bug (...) sera corrigé par un amendement dans un prochain texte ».Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder La bataille de 2017 a commencé et elle sera sans merci : au lendemain des congrès de l’UMP – devenue à cette occasion Les Républicains – et du PS, c’est désormais une certitude. A une semaine d’intervalle, les deux principaux partis de droite et de gauche ont sonné le début des hostilités. Et tout laisse penser qu’elles seront d’une grande violence, pour trois raisons.La première tient à la façon dont le débat s’est engagé. Un débat caricatural, où la droite et la gauche s’accusent mutuellement de « trahir » la République. Ni plus ni moins. Un débat où les attaques ad hominem fusent de chaque côté, Nicolas Sarkozy accusant François Hollande, le 30 mai, à Paris, d’être d’une « terrifiante médiocrité » ; Manuel Valls répondant, une semaine plus tard à Poitiers, que l’ancien chef de l’Etat « est déjà un problème pour le pays ».Deux ans avant l’échéance, l’atmosphère ressemble déjà à celle d’une fin de campagne, quand tous les excès sont permis et toutes les outrances autoriséesExcessifs, les mots échangés de part et d’autre, s’ils visent avant tout à souder chaque camp pour éviter les questions qui fâchent à l’intérieur de chacun d’entre eux, rendent impossibles, pour les mois à venir, tout dialogue apaisé et constructif entre la majorité et l’opposition. Deux ans avant l’élection présidentielle, l’atmosphère ressemble déjà à celle d’une fin de campagne, quand tous les excès sont permis et toutes les outrances autorisées.Lire aussi :Manuel Valls au congrès du PS à Poitiers : « Nous devons continuer à réformer »La deuxième raison pour laquelle la période qui s’ouvre promet d’être agitée est liée à la question du leadership. Elle ne se pose pas dans les mêmes termes à droite et à gauche, mais, dans les deux cas, la situation est potentiellement explosive. A droite, c’est une évidence. De ce point de vue, le congrès fondateur des Républicains a donné le ton : loin de servir de rampe de lancement pour Nicolas Sarkozy en vue de 2017, comme l’avait été le congrès de l’UMP de novembre 2004, la journée du 30 mai a pris les allures d’une veillée d’armes. Pour Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, François Fillon et Alain Juppé, le but n’était pas de faire allégeance au chef du parti mais, au contraire, de s’émanciper en vue de la primaire de 2016. Une compétition dont chacun a compris, à travers les sifflets qui visèrent M. Fillon et M. Juppé, qu’elle serait à couteaux tirés.Dans le camp d’en face, la situation est différente. Contrairement à d’autres congrès du PS, comme ceux de Metz (1979), Rennes (1990) ou Reims (2008), le congrès organisé à Poitiers du 5 au 7 juin n’a pas été le théâtre d’une bataille fratricide entre socialistes, bien au contraire. Les frondeurs, qui auraient pu profiter de l’occasion pour durcir leur opposition au gouvernement, se sont au final montrés plutôt sages. Et Manuel Valls, en prononçant un discours habile, a réussi tout à la fois à ne pas irriter l’aile gauche du parti et à faire applaudir longuement François Hollande, coupant court par là même à toute velléité de discussion sur la candidature de celui-ci en 2017.Lire aussi :« Si le PS venait à disparaître, la République perdrait sa meilleure défense »Cet équilibre n’en reste pas moins fragile. La tribune cosignée par Arnaud Montebourg et Matthieu Pigasse (actionnaire du Monde), dimanche 7 juin dans le JDD, est venue le rappeler. Opportunément publié le jour même de la clôture du congrès du PS, ce texte, qui accuse le gouvernement de conduire le pays « vers le désastre », est une véritable déclaration de guerre à MM. Hollande et Valls. Si l’ancien ministre de l’économie n’y dit rien de ses intentions pour la suite, il est clair qu’il prend date.Lutte sanglanteAu moment où le PS enterre sans le dire l’idée d’une primaire pour 2017, M. Montebourg se rappelle au bon souvenir de ses camarades et se pose en recours. Si tel était le cas, s’il décidait de se lancer dans l’aventure en marge de son parti, le jeu à gauche pourrait être beaucoup plus compliqué que prévu pour M. Hollande. Celui-ci se trouverait alors dans une situation comparable à celle de Lionel Jospin, combattu lors de la campagne présidentielle de 2002 par son ancien ministre, Jean-Pierre Chevènement. Or, dans cette hypothèse, nul doute que la lutte serait sanglante : fort du précédent de 2002, où M. Chevènement fut accusé d’avoir contribué à l’élimination de M. Jospin dès le premier tour, on imagine mal François Hollande accepter qu’Arnaud Montebourg soit candidat face à lui en 2017.Reste une dernière raison pour laquelle les deux années à venir risquent d’être rudes. Elle est liée à l’état d’impréparation dans lequel se trouvent aujourd’hui les deux principaux partis de droite et de gauche en termes de projet. Les deux congrès de ces derniers jours l’ont démontré de façon spectaculaire, l’un comme l’autre se résumant pour l’essentiel à une morne succession de discours brefs et très généraux davantage destinés à mettre en scène les orateurs qu’à creuser les sujets de fond.En organisant leurs congrès respectifs de telle sorte que soit ainsi esquivée toute discussion sérieuse, les dirigeants des deux partis ont certes évité que ces deux rassemblements soient le théâtre de leurs divisions internes. Mais ce n’est là que différer le problème. La journée sur l’islam organisée jeudi 4 juin par Les Républicains, cinq jours après leur congrès fondateur, en est l’illustration. Voulue par M. Sarkozy comme un grand moment de débat, la rencontre s’est finalement tenue à huis clos, sans les autres candidats à la primaire du parti.L’atonie des débats au PS et la difficulté d’en organiser dans le camp d’en face sont un signe inquiétant pour la suite. Faute d’idées nouvelles, faute d’une réelle volonté de la part de ces partis d’élaborer de solides projets, le risque est grand, pour l’un et l’autre, de s’atrophier peu à peu et de se couper encore davantage d’électeurs lassés par les discours creux et les jeux d’appareil. Avec une perspective à la clé : que la bataille de 2017 se résume à une lutte implacable entre des adversaires ne parlant plus qu’à eux-mêmes.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.06.2015 à 21h57 • Mis à jour le07.06.2015 à 22h13 | Béatrice Jérôme De retour du congrès du PS à Poitiers, Claude Bartolone était, dimanche 7 juin, sur le marché de la ville de Puteaux, dans les Hauts-de-Seine. Venu soutenir la liste menée par Christophe Grébert (Modem, PS et EELV) à la municipale des 14 et 21 juin, organisée à la suite de l’annulation par le Conseil d’Etat du scrutin de 2014, le candidat (PS) aux régionales en Ile-de-France en a profité pour rôder quelques thèmes de sa campagne.Accompagné de Jean-Vincent Placé, président du groupe EELV au Sénat, M. Bartolone a vanté le « rassemblement » opéré autour de M. Grébert, qui doit nous servir d’exemple bien au-delà de Puteaux », a-t-il glissé. « Nous devons éviter les divisions si nous voulons présenter une alternative crédible pour la suite » a-t-il déclaré, réaffirmant sa volonté d’un rapprochement entre le PS et les écologistes au gouvernement et derrière une éventuelle candidature de François Hollande en 2017.En revanche, M. Bartolone a confirmé qu’il ne mènerait pas aux régionales une liste d’union avec EELV au premier tour. « Je prends acte, a-t-il regretté, que les conditions mécaniques n’ont pas été réunies. Et bien ! », s’est exclamé le patron de l’Assemblée nationale, « que chacun y aille avec la volonté de défendre son projet mais avec la ferme ambition de représenter une force de rassemblement » au second tour, a-t-il prévenu.Au passage M. Bartolone a brocardé le rapprochement en cours entre Valérie Pécresse, chef de file des Républicains en Ile-de-France et Chantal Jouanno, candidate de l’UDI. « Je préfère notre démarche à la marchandisation à laquelle on assiste entre les Républicains et l’UDI, a-t-il déclaré. Entre eux, c’est “donnez-nous des têtes de listes et on fait l’union”. Où sont leurs points d’accord ? Moi je préfère dire : “on y va chacun de son côté et on se renforce au second tour”», a-t-il ajouté. De son côté, Jean-Vincent Placé, conseiller régional (EELV) s’est dit soucieux que « les écologistes restent respectueux de l’action du gouvernement », pendant la campagne. « La métropole est en panne »Député de Seine-Saint-Denis, M.Bartolone a saisi l’occasion de son déplacement à Puteaux, l’une des villes les plus riches de la région pour souhaiter de nouveau « un rééquilibrage » entre l’est et l’ouest de l’Ile-de-France. Mais c’était aussi pour mieux constater l’impuissance de la future métropole du Grand Paris (MGP) à y parvenir. « La métropole est en panne, a renchéri M. Bartolone. Il y a une alliance qui l’a réduite à la portion congrue. Si aujourd’hui on en reste là je préfère qu’on reporte » sa création, a-t-il confié.Le gouvernement a programmé la création de la MGP au 1er janvier 2016. Mais le Sénat a voté, début juin, son report au 1er janvier 2017 lors du vote en seconde lecture du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe).Reste à savoir si les députés voteront, à leur tour, le délai souhaité par le Sénat, lors du dernier l’examen du texte, en juillet. Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation, s’y était fermement opposée au Sénat. « L’idée fait son chemin », a cependant glissé M. Bartolone, dimanche.La MGP doit englober Paris, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine. Pour certains élus proches de M. Bartolone, le report de sa création permettrait d’élargir son périmètre à l’échelle de la région. Sur le marché de Puteaux, dimanche, un parlementaire PS du 92 décryptait : « Huchon [le président actuel de la région] n’a pas réussi à tuer le projet de MGP alors qu’elle torpille les pouvoirs de la collectivité régionale. Bartolone va peut-être y parvenir ». Pour le candidat PS, « il faut être de nouveau plus ambitieux. On voit bien que c’est le périmètre régional qui va jouer un rôle extrêmement important dans l’aménagement solidaire de la région » , a jugé M. Bartolone.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.06.2015 à 19h35 • Mis à jour le07.06.2015 à 20h14 Le gouvernement s’est mis en ordre de marche pour mettre en œuvre une réforme fiscale évoquée depuis des années, mais jamais concrétisée : le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, qui consiste à retrancher directement l’IR du salaire brut versé au salarié chaque mois, en le dispensant de faire un chèque au Trésor public tous les ans. Manuel Valls a promis samedi 6 juin lors du congrès du Parti socialiste à Poitiers que le gouvernement, « attentif » et « à l’écoute » des « attentes exprimées par les socialistes », allait engager cette réforme, qui figurait dans le texte de la motion A, arrivée en tête lors du vote des militants. Celle-ci devrait constituer la « première étape d'une modernisation de notre imposition », selon le premier ministre.Dimanche 7 juin, le ministre de l’économie Michel Sapin a précisé dans l’émission « Tous Politiques » que le « processus » serait engagé dès 2016, afin de rendre le prélèvement à la source opérationnel en 2018. Selon lui, la réforme serait assez populaire pour ne pas qu'une autre majorité revienne dessus en cas de victoire d'un candidat de l'opposition à la présidentielle de 2017.Lire la synthèse :Manuel Valls au congrès du PS à Poitiers : « Nous devons continuer à réformer »Pas si simple ?Le premier syndicat des agents du fisc, Solidaires-Finances publiques, a toutefois alerté samedi que ce mécanisme serait « très complexe à mettre en oeuvre » et « à gérer au quotidien », « compte tenu du quotient familial, des niches fiscales et de la structure de l'impôt sur le revenu ». « Les arguments avancés sur le niveau de recouvrement, la simplicité, n'ont pas lieu d'être », a déclaré son secrétaire général Vincent Drezet, pour qui « la modernisation de l'impôt passe d'abord par une réforme de l'impôt sur le revenu et du système fiscal en général, mais pas par la mise en place d'un mode de collecte complexe comme la retenue à la source ».Lire :Impôt sur le revenu : un prélèvement à la source « avant 2017 », selon Le Roux Nicolas Chapuis et Bastien Bonnefous C’est finalement une des seules surprises possibles du 77e congrès socialiste, qui se tient à Poitiers. Martine Aubry va-t-elle être renversée dans sa propre fédération, celle du Nord, un des bastions historiques du PS ? La réponse doit tomber jeudi 11 juin, lors de l’élection par les militants locaux des premiers secrétaires fédéraux, mais le sujet occupe déjà les esprits à Poitiers, en marge d’un congrès sans véritable enjeu. Sur le papier, Gilles Pargneaux, premier secrétaire de la fédération nordiste depuis une décennie et homme lige de Martine Aubry dans ce département, devait être reconduit sans encombre. Sa réélection était même un des points de l’accord passé au lendemain des élections départementales, en avril, par la maire de Lille avec François Hollande pour rejoindre la motion portée par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. « C’était un point tacite, car, à l’époque, personne ne pensait que cela tournerait mal », confie François Lamy, le bras droit de Mme Aubry. Mais, depuis, les événements ne se sont pas déroulés comme prévu. Face à M. Pargneaux, Patrick Kanner a encouragé la candidature d’une autre élue locale, Martine Filleul. Tous font pourtant partie de la même motion au congrès de Poitiers. Mais l’actuel ministre de la ville, ancien président du conseil général du Nord et proche à la fois de Manuel Valls et de François Hollande, a voulu pousser son avantage face à la maire de Lille, avec qui il entretient de mauvais rapports depuis son entrée au gouvernement, en septembre 2014. « C’est peu dire que les deux se détestent cordialement », confirme un dirigeant socialiste.Casus belliLe casse-tête pourrait donc tourner au casus belli. Impossible en effet pour le camp aubryste que M. Pargneaux ne soit pas désigné. « La candidature de Filleul est soutenue par un membre du gouvernement, il suffit d’un mot de Valls et de Hollande pour la débrancher, c’est simple comme un coup de fil », lâche un proche de Mme Aubry.La maire de Lille est attendue vendredi en fin de journée à Poitiers. Pour l’instant, elle n’a pas prévu de prendre la parole à la tribune samedi, mais si la situation dans le Nord ne se débloque pas d’ici là, elle pourrait s’exprimer devant les militants socialistes. Pour Mme Aubry, conserver sa stature nationale passe en effet d’abord par le fait d’asseoir son leadership dans son propre département.Mais après une défaite sévère des socialistes aux départementales, et à quelques mois d’un scrutin régional à haut risque en Nord–Pas-de-Calais–Picardie face au Front national, son autorité est de plus en plus contestée localement. Une partie des militants aspire en effet à un renouvellement des visages comme des méthodes. L’arrivée surprise de François Lamy à Lille il y a quelques mois et son quasi-adoubement par Mme Aubry pour lui succéder à la mairie en 2020 en ont choqué plus d’un. L’offensive de M. Kanner ne déplaît pas non plus aux barons socialistes nordistes opposés de longue date à Mme Aubry, tels le député Bernard Roman ou le sénateur Michel Delebarre. Enfin, l’aile gauche locale du PS reproche à la maire de Lille son ralliement à la motion majoritaire de M. Cambadélis. Finalement, l’imbroglio nordiste pourrait aboutir à un double paradoxe politique : le duel entre les deux membres de la majorité Gilles Pargneaux et Martine Filleul pourrait être arbitré par les minoritaires du parti. Et les militants nordistes, parmi les plus critiques au sein du PS envers la politique du gouvernement, donner raison à la ligne Kanner-Valls-Hollande contre Martine Aubry.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Jullien Un constat d’abord : la France affichait en 2010 le taux de syndicalisation le plus faible de l’OCDE, à l’exception de la Turquie, ce qui n’empêche pas notre pays de bénéficier d’un taux de couverture des accords collectifs de 98 % en 2012… et conduit les auteurs de Dialogue social et performance économique à considérer que ce dernier « constitue un indicateur de l’intensité du dialogue social plus fiable que le taux d’adhésion aux syndicats ». Double effet : cette faible qualité des relations sociales – corroborée par l’International Social Survey Programm selon lequel « la France est la plus mal classée pour ce qui concerne les relations entre employeurs et employés » - entraîne une « substitution de l’Etat » aux partenaires sociaux et fait obstacle aux réformes, déplorent les deux économistes.Améliorer l’informelIls rejoignent ainsi les analyses de leurs confrères Philippe Aghion, Yann Algan, Pierre Cahuc, Olivier Blanchard et Thomas Philippon qui, rappelant que « les pays où la qualité du dialogue social est plus faible connaissent des taux de chômage plus élevés », souhaitent « des évolutions substantielles de notre système de relations sociales ».Comment ? En renforçant la représentativité syndicale moyennant des contreparties, en améliorant le dialogue social informel, en développant le droit conventionnel contre le « droit réglementaire rigide » qui caractérise l’intervention de l’Etat, et en accroissant la participation des salariés aux conseils d’administration.Dialogue social et performance économique, par Marc Ferracci et Florian Guyot. Les Presses Sciences Po, coll. « Sécuriser l’emploi », 122 pages, 6 euros.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.06.2015 à 11h31 • Mis à jour le05.06.2015 à 10h00 | Nicolas Chapuis A Poitiers, les socialistes s’apprêtent à vivre un congrès à risque. Non pas, comme par le passé, à cause de la violence des affrontements politiques ou de la guerre entre les différents courants. Bien au contraire, le réel danger dans ce congrès est d’apparaître pendant trois jours comme un objet dépourvu d’intérêt qui n’a pas grand-chose à dire aux Français. La réforme des statuts a en effet vidé de sa substance le grand rendez-vous des socialistes. Les scrutins ont désormais lieu en amont. La ligne du parti a été tranchée lors du choix des motions. Celle soutenue par le gouvernement et portée par Jean-Christophe Cambadélis l’a emporté. Ce dernier a ensuite été logiquement été conforté par le vote des militants au poste de premier secrétaire. Exit la fameuse commission des résolutions qui devait aboutir à une synthèse des différents courants. Le congrès en lui-même n’est plus aujourd’hui qu’une validation administrative du vote des adhérents.Solférino planche donc depuis plusieurs semaines sur l’épineuse question : mais que diable les socialistes vont-ils pouvoir faire du 5 au 7 juin à Poitiers ? « On visitera le Futuroscope », s’amuse un député. « Entre la finale de la Ligue des champions et Roland-Garros, on devrait bien trouver à s’occuper », sourit un autre. Le premier secrétaire a opté pour un programme plus scolaire. Le vendredi sera consacré à l’Europe. Une façon de parler de réorientation de la politique économique sans franchir le Rubicon, à savoir remettre en question celle de la France. Le samedi, une adresse aux Français sera élaborée entre les différents courants du PS, version Cambadélis de la fameuse synthèse entre les différentes motions. Manuel Valls et plusieurs responsables socialistes (Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault…) prononceront des discours. Le dimanche sera le jour de la consécration pour le premier secrétaire qui prononcera son discours d’intronisation.Côté « off »Voilà pour le versant « in » du festival. Mais c’est côté « off » que se situe le seul et véritable enjeu de ce congrès. Chaque motion tient sa réunion samedi pour décider de la répartition des places au conseil national, le parlement du parti. 204 sièges (plus les 102 premiers secrétaires de fédération élus le 11 juin) qui fixent l’équilibre des forces jusqu’au prochain congrès. Au sein de la motion A, M. Cambadélis doit arbitrer entre toutes les sensibilités qui ont permis sa victoire. Les proches de Martine Aubry auraient demandé 30 % des places. Ceux du chef de l’Etat ont avancé une liste de noms et entendent bien être la première composante servie. Les amis de Manuel Valls, de Pierre Moscovici, de Ségolène Royal, de Vincent Peillon ou de Gérard Collomb espèrent tous préserver leurs positions par rapport au dernier congrès. Les différentes sensibilités se sont réunies cette semaine pour préparer les négociations. Du côté des frondeurs, le dilemme est le même. Avec 29 %, la motion B a droit à 58 sièges, à répartir entre le courant Maintenant la gauche d’Emmanuel Maurel, Un Monde d’avance de Benoît Hamon, les députés frondeurs et les amis d’Arnaud Montebourg. Ainsi perdurent les traditions, en façade du moins. Car ce congrès poursuit en réalité une mue commencée il y a 15 ans sous la férule de François Hollande. Le parti des courants a peu à peu laissé la place à une organisation beaucoup plus floue et moins idéologisée qu’auparavant. Le chef de l’Etat lui-même n’a jamais été un fervent partisan de la construction d’un courant « hollandais » puissant. « Au début du quinquennat, il ne voulait pas qu’on se réunisse, c’est nous qui avons dû faire le forcing pour nous organiser et lui expliquer l’importance d’avoir une structure à lui au sein du parti », explique l’un de ses proches.« Quelques amis très organisés »Un pilier de la rue de Solférino décrypte l’évolution : « Il n’y a plus les grandes chapelles de jadis. Aujourd’hui, vous avez deux personnes à l’Elysée et Matignon qui n’ont jamais construit de réel courant autour d’eux. Et Cambadélis non plus. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est quelques amis très organisés. » Même les aubrystes se sont toujours structurés davantage en nébuleuse que comme un bloc compact. L’époque des affrontements de ligne entre rocardiens, poperénistes, jospiniens et autres fabiusiens est révolue.La plupart des sensibilités font tourner la boutique mais sans le concours de leur champion. Pierre Moscovici est à Bruxelles ; Vincent Peillon à l’université ; Arnaud Montebourg à Habitat ; François Hollande, Manuel Valls et Ségolène Royal se concentrent sur l’exercice du pouvoir davantage que sur les questions de parti. Les frontières se sont souvent brouillées entre tous ces groupes dont les différences idéologiques ne sautent pas aux yeux. « Parfois, on ne sait même plus qui au conseil national a été élu sur le quota de qui au dernier congrès », s’amuse Jean-Christophe Cambadélis. L’actuel premier secrétaire veut faire le consensus autour d’« une liste de personnalités », plutôt qu’autour d’une répartition numérique.Lire aussi :Manuel Valls, durer plutôt que provoquerAinsi s’achève, sous Jean-Christophe Cambadélis, le triomphe du hollandisme : un parti avec une aile gauche, une aile droite et un grand marais entre les deux qui a digéré dans une large synthèse tous les courants. La structure a été conçue pour absorber tous les chocs. Mais il n’est pas sûr qu’elle soit capable d’en provoquer, pour réveiller avant 2017 un parti amorphe.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martin Untersinger Au Sénat, mercredi soir, il était sur toutes les lèvres. Les sénateurs et les ministres n’ont eu de cesse, alors qu’ils examinaient un des points les plus contestés du projet de loi sur le renseignement, de se référer à la récente adoption, par les Etats-Unis, de l’USA Freedom Act.Lire aussi :Le Sénat américain adopte une réforme symbolique des pouvoirs de la NSAIl faut dire que le hasard fait bien les choses. Alors que les sénateurs adoptaient une disposition, controversée, du projet de loi sur le renseignement qui permettra l’installation, sur les réseaux Internet français, d’algorithmes (aussi appelés « boîtes noires ») analysant les métadonnées du trafic Internet des Français et censés détecter les terroristes, leurs homologues outre-Atlantique venaient de voter un texte réduisant pour la première fois depuis le 11-Septembre les marges de manœuvre des services de renseignement.Problème : les sénateurs français n’ont pas toujours lu correctement le texte de loi adopté par les sénateurs américains.Lire aussi :Qu’est-ce que le USA Freedom Act ?Il ne remplace pas le Patriot ActLe Freedom Act, ont affirmé plusieurs sénateurs opposés à la loi sur le renseignement, remplace le Patriot Act. C’est faux. Il aménage une des multiples sections du Patriot Act, qui reste bel et bien vivant. La section en question avait été utilisée par une cour de justice secrète (la FISC) pour demander, illégalement a jugé récemment la justice américaine, que l’intégralité des métadonnées téléphoniques des Américains soit automatiquement transmises à la NSA. C’est le premier programme de surveillance qui avait été révélé, en juin 2013, par Edward Snowden.Mais il change des chosesLe USA Freedom Act, à entendre le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian, ne changerait pas grand-chose. C’est inexact : grâce au texte nouvellement voté, il ne sera plus possible à la NSA de se faire adresser automatiquement et systématiquement toutes les métadonnées téléphoniques des citoyens américains. Les données seront stockées au sein des entreprises téléphoniques seront encore accessibles, mais les autorités ne pourront interroger ces données que de manière ciblée. Par ailleurs, des mesures de transparence sur le programme de surveillance ont été prises et le fonctionnement de la cour de justice secrète FISC a été légèrement réformé.Lire aussi :NSA : un premier pas pour les libertés publiquesNon, les « boîtes noires » françaises n’existent pas aux Etats-UnisCertains sénateurs ont affirmé, comme Claure Malhuret (Allier, Les Républicains), que les boîtes noires existaient aux Etats-Unis depuis 15 ans et venaient d’être supprimées par le Freedom Act. C’est faux. Aux Etats-Unis, les entreprises téléphoniques avaient l’obligation, par une ordonnance de la cour de justice secrète, de fournir à la NSA toutes les métadonnées téléphoniques à la NSA, qui les stockaient, sans systématiquement les analyser.Dans le cas français, c’est un matériel directement implanté chez les fournisseurs d’accès à Internet (et non les entreprises téléphoniques) qui mènera l’analyse destinée à détecter les comportements terroristes en ligne. Il n’y aura, contrairement aux Etats-Unis, pas de stockage de grande ampleur. Mais l’analyse portera sur l’intégralité des données, contrairement aux Etats-Unis. Les Américains ont mis fin à une petite partie de la surveillance de masseCertains sénateurs français ont affirmé que le Freedom Act avait permis de renvoyer aux oubliettes la surveillance de masse. C’est essentiellement faux : d’un côté, ce texte empêche la surveillance de masse des métadonnées téléphoniques des Américains (sans en bloquer totalement la surveillance, qui devient un peu plus ciblée). Mais il laisse intacts de nombreux autres programmes, notamment ceux qui visent l’étranger.Lire aussi :La loi sur le renseignement mettra-t-elle en place une « surveillance de masse » ?Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.06.2015 à 16h59 • Mis à jour le04.06.2015 à 16h34 | Maxime Vaudano et Amandine Réaux Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a annoncé, mardi 2 juin, la mise en place de pastilles pour favoriser les automobiles moins polluantes. A partir de janvier 2016, les maires pourront décider d’introduire des mesures avantageuses pour les véhicules classés dans les meilleures catégories.Lire aussi :Pollution de l’air : le retour de la pastille vertePourquoi introduire ces vignettes ? Quel autocollant sera apposé à votre pare-brise et quel en sera le fonctionnement ? Réponses :Quelle pastille pour quel type de véhicule ?Les véhicules seront classés en sept catégories, et les autocollants attribués en fonction du dioxyde d’azote et des particules fines qu’ils rejettent.Suis-je obligé de me procurer une vignette ?Non, la pastille sera facultative. Le certificat, à commander sur Internet, sera gratuit dans les six mois après la mise en place de la mesure, puis sera facturé 5 euros pour un achat après cette période. Il est peu probable que les propriétaires de véhicules polluants se procurent une vignette qui ne pourra que leur restreindre l’accès à certaines zones.En revanche, les véhicules propres auront tout intérêt à arborer un macaron bleu, vert ou jaune, en l’absence duquel ils ne pourront pas bénéficier des avantages mis en place dans la commune.A quels avantages ou restrictions serai-je soumis ?Chaque maire décidera de la signification des pastilles dans sa commune. Seront probablement avantagées les trois premières catégories de véhicules (bleu, vert et jaune). Elles pourraient bénéficier d’un coût moindre des places de stationnement, voire d’une gratuité pour les véhicules électriques, et d’un accès à des voies réservées.A Paris, les véhicules propres devraient pouvoir sortir du garage librement lors des jours de circulation alternée. En revanche, l’accès aux zones de circulation restreinte pourrait être interdit aux véhicules les plus polluants.Mais toutes les villes n’adopteront pas ce type de mesures restrictives ou avantageuses. Si Grenoble a annoncé qu’elle mettrait en place le dispositif, Clermont-Ferrand ou Aix-en-Provence y sont opposées.Quel est l’objectif du gouvernement ?Améliorer la qualité de l’air en limitant la circulation de manière plus fine. En ville, la pollution atmosphérique, notamment celle liée aux particules fines, provient largement du trafic routier, comme le souligne ce rapport. Un accès restreint aux seuls véhicules propres dans certaines zones pourrait stopper l’augmentation des maladies respiratoires et cardio-vasculaires, liées à la pollution. Les vignettes ont déjà été adoptées dans plusieurs pays européens, mais avec moins de déclinaisons (trois vignettes seulement en Allemagne par exemple).Est-ce le retour de la « pastille verte » ?Le principe est semblable. Mise en place en 1998 par la ministre de l’écologie de l’époque Dominique Voynet (gouvernement Jospin), la pastille verte récompensait les véhicules dont le moteur était équipé d’un catalyseur, ainsi que les voitures électriques ou hybrides et fonctionnant au gaz naturel (GN) ou au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Seuls ces véhicules étaient autorisés à rouler librement en cas de pic de pollution. Les autres étaient soumis à la circulation alternée, en fonction du numéro de leur plaque d’immatriculation (pair ou impair).Mais avec le renouvellement du parc automobile, 80 % à 90 % des voitures particulières ont fini par posséder l’autocollant, avec notamment la généralisation des pots catalytiques. Les préfectures ont alors cessé de le distribuer en 2003.Selon la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, le nouveau dispositif sera « plus efficace », grâce à une classification en sept catégories, avec des critères bien plus sévères que ceux de la pastille verte. Les différentes couleurs devraient permettre aux contrôles d’identifier « plus facilement » les véhicules les moins polluants.« Eliminer le diesel d’ici à cinq ans »Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, le gouvernement veut également encourager le renouvellement du parc automobile. L’objectif est en effet d’éliminer le diesel d’ici à cinq ans et de favoriser les véhicules électriques.En ligne de mire : les diesels datant d’avant 2005 non équipés de filtres à particules. Depuis le mois d’avril, une aide financière est accordée aux particuliers mettant à la casse un véhicule polluant de plus de treize ans en vue d’acheter un hybride rechargeable. Le bonus est de 6 500 euros pour l’acquisition d’un véhicule d’une valeur minimale de 20 000 euros et dont les émissions de CO2 sont inférieures à 60 grammes par kilomètre. Cette prime atteint 10 000 euros si le véhicule coûte au moins 23 333 euros et émet moins de 20 grammes de CO2. Autre condition : habiter dans une zone où un plan de protection de l’atmosphère a été mis en place.En parallèle, le gouvernement envisage d’installer sept millions de points de recharge électrique d’ici à 2030. Ces bornes deviendront obligatoires dans les parkings publics, les gares, les aéroports et les centres commerciaux. Les particuliers souhaitant en installer chez eux bénéficient, jusqu’au 31 décembre, d’un avantage fiscal à hauteur de 30 %.Lire aussi : Que contient la loi sur la transition énergétique ?Amandine RéauxJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.06.2015 à 15h44 • Mis à jour le04.06.2015 à 09h59 Six anciens responsables ou conseillers de la présidence de la République sous Nicolas Sarkozy ont été placés en garde à vue mercredi 3 juin dans l’enquête sur les sondages de l’Elysée, a confirmé au Monde le parquet financier. Il s’agit des anciens secrétaires généraux de l’Elysée Claude Guéant et Xavier Musca, de l’ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, des anciens conseillers à l’Elysée Jean-Baptiste de Froment et Julien Vaulpré et du publicitaire Jean-Michel Goudard. Ils sont sortis mercredi soir.L’enquête pour favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits, menée par un juge d’instruction du pôle financier, porte sur la régularité des contrats conclus sous le quinquennat Sarkozy entre l’Elysée et neuf instituts de sondage, notamment la société Publifact de Patrick Buisson.Lire aussi : L’interminable saga des sondages de l’ElyséeUne plainte déposée dès 2010La polémique sur les sondages de l’Elysée avait commencé en 2009 après la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui épinglait une convention passée en 2007 entre l’Elysée et le cabinet de Patrick Buisson pour un coût « avoisinant 1,5 million d’euros » et sans qu’« aucune des possibilités offertes par le code des marchés publics pour respecter les règles de la mise en concurrence (…) n’ait été appliquée ».L’association de lutte contre la corruption Anticor avait porté plainte en février 2010 avant d’obtenir, à la fin de 2012, au prix d’une longue bataille procédurale, que le juge Serge Tournaire puisse enquêter.Depuis, les investigations ont été étendues à l’ensemble des contrats de conseil ou de sondages commandés durant le quinquennat de M. Sarkozy. L’instruction a été ouverte pour favoritisme et détournement de fonds publics.La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy.Lire aussi (édition abonnés) : Sondages de l’Elysée : les juges sur la piste des bandes .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). La justice a également découvert que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et Mignon Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015. Il a été placé sous le statut de témoin assisté.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMP Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard() Matthieu Goar et Cécile Chambraud C’est l’histoire d’une grande ambition qui s’est peu à peu dégonflée. Annoncée le 7 février par Nicolas Sarkozy devant le conseil national de l’UMP, la « journée de travail sur l’islam » aura certes lieu jeudi 4 juin au siège des Républicains. Mais elle se tiendra à huis clos en « petit comité, avec les élus du mouvement intéressés », selon une source du parti. Autant dire en toute discrétion…Le président du parti a d’abord rencontré une vive opposition interne. Sa vice-présidente déléguée, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait dénoncé, le 10 mai, « une mauvaise idée, parce que cette question, ce n’est pas le seul sujet ». Aucun des principaux rivaux de M. Sarkozy, comme Alain Juppé, François Fillon ou Bruno Le Maire, ne devrait d’ailleurs être présent jeudi.Les participants ne pourront pas non plus compter sur la présence de nombreuses personnalités musulmanes. Malgré un appel au boycott lancé par son organisation, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Dalil Boubakeur a répondu présent.Mardi soir, une source évoquait seulement « quelques membres des fédérations » sans citer de noms. Les deux organisateurs, les députés Henri Guaino (Yvelines) et Gérald Darmanin (Nord), espéraient pourtant faire venir une myriade d’intellectuels, des représentants d’associations, des responsables de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) et du CFCM, institution créée en 2003 par M. Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur.Une ligne de plus en plus dureLes relations entre l’ancien président de la République et le CFCM se sont nettement dégradées ces dernières semaines. Peu après le retour de M. Sarkosy à l’UMP, les représentants de l’institution chargée de représenter les musulmans avaient eu un aperçu de son état d’esprit lors d’une rencontre au siège du parti. « Il nous a dit que s’il avait été battu à la présidentielle, c’était parce que nous avions fait voter pour François Hollande », témoigne M. Zekri.M. Sarkozy a néanmoins tenté de les enrôler dans son projet de convention sur l’islam. Le 3 mars, à la sortie d’un déjeuner à la Mosquée de Paris avec le bureau du CFCM élargi à l’UOIF et aux représentants de plusieurs mosquées, il affirme publiquement vouloir obtenir un « texte commun » entre son parti et le CFCM. Pendant le repas, il n’avait pourtant pas été question de ce texte. Peu désireux de se laisser embarquer dans une initiative partisane, les responsables musulmans publient le lendemain un communiqué affirmant leur intention d’éviter « toute instrumentalisation ».C’est surtout la ligne adoptée par l’ancien chef de l’Etat, de plus en plus dure à l’égard de l’islam, qui indispose les responsables musulmans. Lors du déjeuner du 3 mars, « dans une ambiance franche », selon un proche du président du parti, M. Sarkozy a déclaré que certaines « pratiques » des musulmans devaient évoluer. Il a cité comme exemple le port du voile par les étudiantes à l’université, jugé problématique. Il a aussi affirmé que la notion d’intégration était « dépassée » et qu’il fallait maintenant parler d’« assimilation ».Déclarations « stigmatisantes »Le climat s’est encore détérioré, en avril, après une série de déclarations « stigmatisantes » de la part de certains dirigeants de l’UMP, selon la formule d’Anouar Kbibech, qui prendra la présidence du CFCM le 1er juillet. Le 26 avril, le maire de Nice, Christian Estrosi, a par exemple affirmé sur France 3 que la France devait faire face à des « cinquièmes colonnes » islamistes et qu’une « troisième guerre mondiale » était déclarée à la « civilisation judéo-chrétienne » par « l’islamo-fascisme ». « Il est entouré d’idéologues de l’islamophobie qui pensent récupérer les voix du Front national », accuse Abderrahmane Dahmane, qui fut conseiller pour la diversité à l’Elysée avant d’être limogé, en mars 2011, pour désaccord au sujet du débat sur l’islam et la laïcité.Remonter les méandres de la pensée sarkozyste sur l’islam et la laïcité peut donner le tournis. En 2004, dans son livre La République, les religions, l’espérance (éd. Cerf), celui qui est alors ministre de l’Intérieur expose sa vision d’une « laïcité positive » où les religions sont décrites comme « le support d’une espérance ». « Aujourd’hui, l’islam (…) a un nouveau rôle à jouer. Partout en France, et dans les banlieues plus encore qui concentrent toutes les désespérances, il est bien préférable que des jeunes puissent espérer spirituellement plutôt que d’avoir dans la tête, comme seule “religion”, celle de la violence, de la drogue ou de l’argent », écrit-il.Arrivé à l’Elysée en 2007, M. Sarkozy n’abandonne pas ce plaidoyer en faveur du fait religieux. Mais un glissement sémantique se dessine, puisqu’il va peu à peu y ajouter la prédominance de la chrétienté. « La laïcité positive (…) ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout », déclare-t-il lors de son discours à la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome, le 21 décembre 2007, où il s’enthousiasme pour la « profondeur de l’inscription du christianisme dans notre histoire ». Une formule va alors choquer durablement les défenseurs de la laïcité : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur. »Laïcité rigoristeRien à voir avec le Nicolas Sarkozy version 2015. De meeting en meeting, il se dresse en défenseur d’une République forte qui ne survivra que par l’application d’une laïcité rigoriste. « Ce sont les religions qui s’adaptent à la République, pas la République qui s’adapte à la religion », déclare-t-il à chacun de ses discours avant de longuement évoquer la question de l’islam. « Ce débat-là, il faut qu’on l’ait pour avoir un islam de France qui intègre les valeurs de la République », déclare-t-il lors d’un meeting à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), le 20 mars, faisant lui-même le deuil de l’action du CFCM. « Celui qui nous rejoint doit s’assimiler, adopter notre mode de vie, notre culture. (…) Garde-t-on ses chaussures quand on visite une mosquée à l’étranger ? », lance-t-il également lors de ce discours prononcé à deux jours du premier tour des élections départementales.Même s’il n’est pas pratiquant, Nicolas Sarkozy s’est toujours dit « intéressé et intrigué » par le fait religieux, selon son entourage. Mais ses analyses sont souvent conditionnées par le contexte dans lequel il s’exprime. Entre 2002 et 2007, figure montante de son parti cherchant à incarner une rupture par rapport à la droite classique, il préempte la thématique de la discrimination positive et du respect de l’islam, des thèmes assez novateurs dans sa famille politique. Un pragmatisme teinté parfois d’électoralisme. A l’approche des élections départementales de mars 2015, il durcit son discours sur l’islam « qui ne doit pas se vivre dans les caves et les garages » et se prononce contre les repas de substitution dans les cantines. Un appel du pied peu discret aux électeurs du FN. « Il ne m’apparaît pas comme un homme pétri de religion, mais il en a une vision bonapartiste, c’est-à-dire qu’il y voit un fait social important dont il faut tenir compte pour diriger les Français », analyse un de ses anciens conseillers à l’Elysée, où son entourage a toujours beaucoup pesé dans ses orientations. Patrick Buisson l’a incité sans relâche à faire référence aux racines chrétiennes de la France. Henri Guaino, qui défend une ligne assimilatrice, l’a convaincu de l’importance de la loi contre la burqa alors qu’il était plutôt dubitatif lors des premières réunions sur le sujet en 2010.Pourquoi M. Sarkozy a-t-il encore accentué son discours depuis son retour à la vie politique ? Entre 2012 et 2014, l’ancien chef de l’Etat rencontre plusieurs fois des jeunes catholiques lors de réunions informelles organisées par le médiatique abbé Grosjean. Mais il consulte peu sur le sujet de l’islam. Ses proches disent aujourd’hui qu’il a surtout été marqué par ses rencontres avec des élus qui constatent un « durcissement de l’électorat sur la question ». Il lit également le livre Allah est grand, la République aussi (ed. JC Lattès, 2014), de Lydia Guirous. Cette jeune femme d’origine kabyle y décrit une France qui a abdiqué face à la montée du communautarisme musulman. « Le prétexte de la stigmatisation est devenu le cache-misère des républicains lâches », écrit Lydia Guirous, promue mardi 2 juin porte-parole des Républicains.Matthieu GoarJournaliste au MondeCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Nathalie Kosciusko-Morizet a finalement réussi à sauver sa place dans la direction du parti Les Républicains (LR), présidé par Nicolas Sarkozy. Selon un communiqué du parti, publié mardi 2 juin, la députée de l’Essonne reste en numéro 2, à la fonction de vice-présidente déléguée. Mais elle ne s’occupera plus du projet du parti, dont hérite l’ancien ministre Eric Woerth.Lire aussi :Les Républicains : Kosciusko-Morizet et Wauquiez restent en place, Woerth est promuNKM et Sarkozy ont réussi à trouver un accord lors d’un entretien en tête-à-tête, mardi matin. Le hic, c’est que chacun n’en fait pas la même interprétation. D’après l’entourage de l’ex-chef de l’Etat, NKM s’est engagée à davantage « jouer collectif » et à ne plus exprimer des positions contraires au président du parti. Lequel ne supportait plus d’être régulièrement contredit par son ancienne porte-parole, que ce soit sur l’opportunité d’organiser une journée de réflexion sur l’islam ou sur le « ni-ni » lors de l’élection législative partielle du Doubs. Au point qu’il avait même laissé entendre qu’elle se trouvait sur la sellette.Lire aussi :Remaniement en vue chez Les Républicains : NKM sur la selletteNKM, elle, a une tout autre grille de lecture. Celle qui incarne une ligne modérée au sein du parti, à l’inverse de celle, droitière, de Laurent Wauquiez, assure que son maintien dans la direction ne restreint pas pour autant sa liberté de parole. « Je tiens absolument à conserver mon autonomie d’expression et je souhaite continuer à défendre une ligne politique qui, je le sais, n’est pas forcément la ligne majoritaire du parti », affirme-t-elle au Monde. « Le parti, ce n’est pas une caserne, c’est un espace de débat et d’action », avait-elle déjà prévenu samedi, dans son discours au congrès de refondation de l’UMP.Une liberté de parole qu’elle a l’intention d’utiliser dans l’optique de sa probable candidature à la primaire à droite pour la présidentielle, prévue en novembre 2016. Dans les mois prochains, elle compte faire plus de terrain en s’engageant pleinement dans la campagne des élections régionales de décembre 2015. Une manière de lancer sa campagne pour la primaire, tout en donnant l’impression de jouer collectif.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano Les députés ont adopté, mardi 2 juin en première lecture, le projet de loi sur le dialogue social. Cette « loi Rebsamen » aux aspects multiples modifie la vie interne des entreprises et plusieurs dispositifs adressés aux travailleurs, comme la prime d’activité ou le compte pénibilité.1. Les seuils sociaux ne bougent (presque) pasC'était l'une des pistes avancées par le ministre du travail, François Rebsamen, en 2014 : suspendre ou « lisser » les seuils sociaux, ces obligations qui s'appliquent aux entreprises quand elles dépassent un certain nombre de salariés (10, 20, 50 ou 250, par exemple). Elle n'a finalement pas été retenue, car « les responsables des centrales syndicales y étaient hostiles », contrairement au patronat, a expliqué M. Rebsamen dans une interview au Monde.Lire aussi :Rebsamen : « Je ne suis pas opposé au recours au 49-3 »La loi se contente de quelques petits ajustements, comme la possibilité de regrouper toutes les instances représentatives du personnel en une seule dans les entreprises jusqu’à 300 salariés (au lieu de 200 actuellement, sans le CHSCT) – ou même au-delà de ce seuil si les syndicats y consentent – ou la réduction des obligations de consultation du comité d'entreprise par la direction, qui ont fait bondir (en partie à tort) les associations féministes, qui craignaient que la lutte pour l'égalité hommes-femmes en pâtisse.Lire aussi :La loi Rebsamen va-t-elle accentuer les inégalités hommes-femmes au travail ?Le seul vrai bouleversement est la création d'instances régionales chargées de représenter les salariés des très petites entreprises (moins de 11 salariés), aujourd'hui dépourvues de délégués du personnel. La parité sera également obligatoire lors des élections professionnelles, et les parcours des représentants du personnel mieux reconnus et valorisés.Pour en savoir plus sur les changements, voir notre infographie interactive2. Le compte pénibilité assoupli ?La loi Rebsamen crée un « compte personnel d'activité » (CPA) qui regroupera à partir du 1er janvier 2017 les comptes pénibilité, formation et épargne-temps des travailleurs tout au long de leur vie. Les détails de ce qui est présenté comme « la grande réforme sociale du quinquennat » seront toutefois arrêtés par les partenaires sociaux lors d'une concertation qui commencera fin 2015.Le gouvernement souhaite également profiter de la loi sur le dialogue social pour assouplir le compte pénibilité, créé par la réforme des retraites de 2014, mais jugé inapplicable par le patronat. Rien n'est pour l'instant arrêté, mais des amendements devraient être introduits dans les prochains stades de la discussion parlementaire, en s'inspirant des propositions du rapport Sirugue, remis le 2 juin à Manuel Valls. Il serait notamment question d'évaluer certains critères de pénibilité du travail par rapport à des référentiels établis par branche de métiers, plutôt qu'individuellement pour chaque salarié.3. La prime d'activité crééeLa loi Rebsamen met en place la prime d'activité pour les bas salaires, annoncée par François Hollande en fin d'année dernière. Celle-ci fusionnera à partir du 1er janvier 2016 la prime pour l'emploi (PPE) et le RSA-activité, en se recentrant sur les Français les plus modestes, dans le but de créer « une incitation à travailler davantage ».Lire nos explications : Ce que va changer la nouvelle « prime d'activité »4. Le régime des intermittents consacréLe projet consacre dans la loi la spécificité du régime d'assurance des intermittents pour le péréniser, dans la lignée des discussions entamées après la grève de l'été 2014. Il donne aux organisations représentatives des métiers concernés par l'intermittence la charge de négocier des modalités d'indemnisation différentes des autres professions. Cela accroîtra leur autonomie, bien que celle-ci reste encadrée par une « trajectoire financière » fixée par l’Etat.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) En l’espace de quelques années, l’Internet est devenu l’épine dorsale de nos sociétés ainsi qu’un levier majeur de transformation économique, sociale et culturelle. Les révélations d’Edward Snowden et les attaques menées sur les réseaux ont mis en lumière les nouveaux défis auxquels sont confrontés les États, les acteurs économiques et les citoyens eux-mêmes, pour préserver leur souveraineté numérique.Plus récemment, les débats autour de la loi sur le renseignement ont mis en évidence la nécessaire maîtrise que devront acquérir les responsables politiques pour faire face aux enjeux issus des technologies. En effet, les architectes du réseau pourraient bientôt faire évoluer les formes mêmes de nos sociétés et à terme modifier le modèle démocratique européen.Lire aussi :Renseignement : la loi examinée en urgence au SénatAu moment où les instruments de la souveraineté sont devenus indiscernables des outils technologiques, développer auprès des citoyens une culture des choix technologiques deviendra une exigence démocratique. Une culture d’autant plus nécessaire qu’elle sera seule à même d’éviter que les mécanismes qui régissent nos sociétés ne deviennent à leur tour des « boîtes noires » pour les citoyens.L’affaire Snowden à l’origine d’une crise de confianceEn France, le débat sur le projet de la loi sur le renseignement intervient après deux ans durant lesquels ont été distillées les révélations sur les mesures de surveillance de masse mises en place par la National Security Agency (NSA). Ces révélations d’une ampleur inédite ont été à l’origine d’une remise en cause des « piliers fondamentaux » de la confiance sur Internet.Or la confiance constitue la clé de voûte du fonctionnement économique de l’Internet mais elle constitue aussi l’épine dorsale du fonctionnement des démocraties. En effet, parallèlement aux questions liées aux libertés publiques, avec la surveillance de masse, l’affaire Snowden a été à l’origine d’une remise en cause de la confiance dans les technologies de sécurité du réseau et en particulier dans la confidentialité des échanges.Ainsi, la création de failles ou de portes dérobées dans les algorithmes cryptographiques a créé de nouveaux risques pour l’ensemble des usagers de l’Internet. En effet, une fois qu’elles ont été conçues, ces failles sont « agnostiques » et sont aussi accessibles aux agences de sécurité… qu’aux cybercriminels. Comme le note Edward Snowden, les programmes de la NSA ont fragilisé les dispositifs de sécurité de l’Internet et ont rendu encore plus vulnérables nos entreprises, nos infrastructures critiques… et donc nos données.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usagesComme le résume la revue de la Harvard Kennedy School : « Une mauvaise crypto est mauvaise pour vous et très bonne pour les « méchants »… ». Les conséquences économiques liées à cette crise de confiance sur Internet sont devenues telles que l’agence fédérale américaine chargée d’élaborer les standards de chiffrement (NIST ou National Institute of Standards and Technology), souhaite désormais s’émanciper de la NSA.Dans le même temps, les industriels des technologies, qui ont déjà perdu d’importants contrats internationaux, en particulier en Chine, se sont adressés au gouvernement américain pour qu’il « mette fin de façon claire, nette et définitive à la surveillance de masse ».La découverte de failles introduites dans les matériels informatiques eux-mêmes pose des difficultés nouvelles. En effet, à la différence des « backdoors » [portes dérobées informatiques] présents dans les dispositifs logiciels, ces failles « hardware » nécessitent, pour être détectées, un niveau d’expertise beaucoup plus élevé et la mise en œuvre de technologies plus coûteuses.Effets de bord politiques et économiquesLa surveillance de masse a aussi pour conséquence l’établissement de nouvelles formes d’autocensures. Ainsi, comme l’ont démontré la Chine et plus récemment les États-Unis, la défiance envers les intermédiaires technologiques (comme les fournisseurs d’accès ou les fabricants de matériels informatiques) génère une autocensure diffuse et généralisée.Les conséquences de cette autocensure correspondent à un appauvrissement du débat dans les sociétés démocratiques auxquels viennent s’ajouter des effets économiques encore imprévisibles sur le développement et la diffusion des innovations. Ce que le créateur du Web, Tim Berners-Lee nomme « Les insidieux effets de refroidissement de la surveillance sur Internet… ».En plus de leurs effets de bord politiques et économiques, les mesures de surveillance de masse ne semblent pas avoir prouvé leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Si l’opinion publique française a semblé être en retrait en termes de réactions aux révélations Snowden, la montée en puissance des interrogations sur ces questions pourrait intervenir avec le débat sur la discussion sur le projet de loi sur le Renseignement et ce d’autant plus que des programmes de recueil en masse des métadonnées ont été découverts en France en amont du débat parlementaire.Une autre conséquence de cette crise aura été de démontrer l’importance stratégique des structures chargées d’élaborer les normes et technologies de l’Internet. Ce constat doit désormais pousser les acteurs européens à coordonner leurs actions dans ce domaine. Ainsi, comme le rappelait Sigmar Gabriel, le ministre fédéral allemand de l’économie et de l’énergie, les acteurs européens des technologies doivent être en mesure d’élaborer les normes sur lesquelles reposeront demain les activités des entreprises européennes et ce d’autant plus que ces technologies auront progressivement un impact sur l’ensemble des secteurs économiques.Des métadonnées plus révélatrices que les donnéesL’un des points qui a soulevé le plus de controverses lors de la préparation du projet de loi sur le renseignement est lié à l’usage par les agences de sécurité des dispositifs de « boîtes noires » permettant de collecter les métadonnées. Ces métadonnées ou « données sur les données » correspondent aux informations liées à l’activité des usagers de l’Internet. Au départ associées aux informations relatives aux données des communications téléphoniques, elles ont trop longtemps été perçues comme un sous-produit « technique » d’une importance moindre que celles des contenus transmis.La particularité de ces métadonnées est que, du fait de leur structure, elles sont plus facilement intégrables dans des algorithmes informatiques que les messages écrits ou les conversations enregistrées. En raison de la montée en puissance des capacités de traitement des données en masse (big data), ces métadonnées sont devenues plus révélatrices du comportement des usagers que le contenu de leurs courriers électroniques.Le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes pourrait accentuer la perception d’une «société boîte noire» auprès des citoyens Ces métadonnées sont désormais au cœur des modèles économiques des acteurs de l’Internet et bientôt de l’Internet des objets. Ainsi, à partir des métadonnées comme la géolocalisation, l’adresse, l’heure et la durée de connexion, et bientôt la consommation énergétique, l’activité physique ou encore les habitudes de conduite d’un véhicule, il devient possible d’établir des profils psychologiques d’utilisateurs, mais aussi de déduire leurs convictions philosophiques, religieuses ou encore leur origine ethnique…De nouvelles générations d’algorithmes peuvent ainsi être créées pour analyser ces données et aider à prévoir le comportement des usagers. Ainsi, pour l’expert en cybersécurité Bruce Schneier, la surveillance des métadonnées a beaucoup plus d’intérêt dans le cadre de la surveillance de masse des populations que lors d’enquêtes ciblées où le contenu des messages doit être analysé. Or dans le cadre d’enquêtes criminelles, ces messages sont le plus souvent analysés in fine par des opérateurs humains.Risque de capture du pouvoirLa localisation géographique des données personnelles ainsi que leurs modalités de traitement par les entreprises, restent le plus souvent inconnues des usagers. Or cette opacité devient à la fois un facteur d’incertitude et elle représente un risque d’intrusion par des acteurs étatiques dans des pays où les législations sont différentes de celle des usagers.De plus, les mutations technologiques liées à la montée en puissance des objets connectés et le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes, pourraient accentuer la perception d’une « société boîte noire » auprès des citoyens. Les politiques publiques en matière de technologies doivent permettre aux citoyens d’acquérir la maîtrise des technologies de protection de la vie privée tout en permettant que les préoccupations légitimes des services de sécurité puissent coexister avec les libertés publiques sur Internet.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usages mais qui prenne en compte les évolutions politiques et technologiques de nos sociétés. Le risque de capture du pouvoir par une techno-élite industrielle et politique, seule à même d’établir les règles des sociétés numériques, doit aussi conduire les responsables politiques à favoriser une plus large maîtrise des enjeux de ces technologies par l’ensemble des citoyens.Il s’agit d’aider les citoyens, les entreprises ainsi que l’ensemble des acteurs publics à comprendre et maîtriser les mécanismes qui régissent l’écosystème des technologies de l’Internet. Cependant, à la différence des règles qui régissent les écosystèmes environnementaux, les éléments qui constituent l’architecture des écosystèmes technologiques sont susceptibles d’évoluer à mesure que les acteurs industriels ou les États en ressentent le besoin ou l’intérêt.Dans les pays démocratiques, la souveraineté du peuple doit ainsi s’exercer sur l’ensemble des technologies qui auront un impact sur les évolutions culturelles, sociales, économiques et politiques de nos sociétés.Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) 04.06.2015 à 01h51 • Mis à jour le04.06.2015 à 11h17 | Martin Untersinger Au Sénat, mercredi soir, il était sur toutes les lèvres. Les sénateurs et les ministres n’ont eu de cesse, alors qu’ils examinaient un des points les plus contestés du projet de loi sur le renseignement, de se référer à la récente adoption, par les Etats-Unis, de l’USA Freedom Act.Lire aussi :Le Sénat américain adopte une réforme symbolique des pouvoirs de la NSAIl faut dire que le hasard fait bien les choses. Alors que les sénateurs adoptaient une disposition, controversée, du projet de loi sur le renseignement qui permettra l’installation, sur les réseaux Internet français, d’algorithmes (aussi appelés « boîtes noires ») analysant les métadonnées du trafic Internet des Français et censés détecter les terroristes, leurs homologues outre-Atlantique venaient de voter un texte réduisant pour la première fois depuis le 11-Septembre les marges de manœuvre des services de renseignement.Problème : les sénateurs français n’ont pas toujours lu correctement le texte de loi adopté par les sénateurs américains.Lire aussi :Qu’est-ce que le USA Freedom Act ?Il ne remplace pas le Patriot ActLe Freedom Act, ont affirmé plusieurs sénateurs opposés à la loi sur le renseignement, remplace le Patriot Act. C’est faux. Il aménage une des multiples sections du Patriot Act, qui reste bel et bien vivant. La section en question avait été utilisée par une cour de justice secrète (la FISC) pour demander, illégalement a jugé récemment la justice américaine, que l’intégralité des métadonnées téléphoniques des Américains soit automatiquement transmises à la NSA. C’est le premier programme de surveillance qui avait été révélé, en juin 2013, par Edward Snowden.Mais il change des chosesLe USA Freedom Act, à entendre le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian, ne changerait pas grand-chose. C’est inexact : grâce au texte nouvellement voté, il ne sera plus possible à la NSA de se faire adresser automatiquement et systématiquement toutes les métadonnées téléphoniques des citoyens américains. Les données seront stockées au sein des entreprises téléphoniques seront encore accessibles, mais les autorités ne pourront interroger ces données que de manière ciblée. Par ailleurs, des mesures de transparence sur le programme de surveillance ont été prises et le fonctionnement de la cour de justice secrète FISC a été légèrement réformé.Lire aussi :NSA : un premier pas pour les libertés publiquesNon, les « boîtes noires » françaises n’existent pas aux Etats-UnisCertains sénateurs ont affirmé, comme Claure Malhuret (Allier, Les Républicains), que les boîtes noires existaient aux Etats-Unis depuis 15 ans et venaient d’être supprimées par le Freedom Act. C’est faux. Aux Etats-Unis, les entreprises téléphoniques avaient l’obligation, par une ordonnance de la cour de justice secrète, de fournir à la NSA toutes les métadonnées téléphoniques à la NSA, qui les stockaient, sans systématiquement les analyser.Dans le cas français, c’est un matériel directement implanté chez les fournisseurs d’accès à Internet (et non les entreprises téléphoniques) qui mènera l’analyse destinée à détecter les comportements terroristes en ligne. Il n’y aura, contrairement aux Etats-Unis, pas de stockage de grande ampleur. Mais l’analyse portera sur l’intégralité des données, contrairement aux Etats-Unis. Les Américains ont mis fin à une petite partie de la surveillance de masseCertains sénateurs français ont affirmé que le Freedom Act avait permis de renvoyer aux oubliettes la surveillance de masse. C’est essentiellement faux : d’un côté, ce texte empêche la surveillance de masse des métadonnées téléphoniques des Américains (sans en bloquer totalement la surveillance, qui devient un peu plus ciblée). Mais il laisse intacts de nombreux autres programmes, notamment ceux qui visent l’étranger.Lire aussi :La loi sur le renseignement mettra-t-elle en place une « surveillance de masse » ?Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.06.2015 à 16h59 • Mis à jour le04.06.2015 à 16h34 | Maxime Vaudano et Amandine Réaux Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a annoncé, mardi 2 juin, la mise en place de pastilles pour favoriser les automobiles moins polluantes. A partir de janvier 2016, les maires pourront décider d’introduire des mesures avantageuses pour les véhicules classés dans les meilleures catégories.Lire aussi :Pollution de l’air : le retour de la pastille vertePourquoi introduire ces vignettes ? Quel autocollant sera apposé à votre pare-brise et quel en sera le fonctionnement ? Réponses :Quelle pastille pour quel type de véhicule ?Les véhicules seront classés en sept catégories, et les autocollants attribués en fonction du dioxyde d’azote et des particules fines qu’ils rejettent.Suis-je obligé de me procurer une vignette ?Non, la pastille sera facultative. Le certificat, à commander sur Internet, sera gratuit dans les six mois après la mise en place de la mesure, puis sera facturé 5 euros pour un achat après cette période. Il est peu probable que les propriétaires de véhicules polluants se procurent une vignette qui ne pourra que leur restreindre l’accès à certaines zones.En revanche, les véhicules propres auront tout intérêt à arborer un macaron bleu, vert ou jaune, en l’absence duquel ils ne pourront pas bénéficier des avantages mis en place dans la commune.A quels avantages ou restrictions serai-je soumis ?Chaque maire décidera de la signification des pastilles dans sa commune. Seront probablement avantagées les trois premières catégories de véhicules (bleu, vert et jaune). Elles pourraient bénéficier d’un coût moindre des places de stationnement, voire d’une gratuité pour les véhicules électriques, et d’un accès à des voies réservées.A Paris, les véhicules propres devraient pouvoir sortir du garage librement lors des jours de circulation alternée. En revanche, l’accès aux zones de circulation restreinte pourrait être interdit aux véhicules les plus polluants.Mais toutes les villes n’adopteront pas ce type de mesures restrictives ou avantageuses. Si Grenoble a annoncé qu’elle mettrait en place le dispositif, Clermont-Ferrand ou Aix-en-Provence y sont opposées.Quel est l’objectif du gouvernement ?Améliorer la qualité de l’air en limitant la circulation de manière plus fine. En ville, la pollution atmosphérique, notamment celle liée aux particules fines, provient largement du trafic routier, comme le souligne ce rapport. Un accès restreint aux seuls véhicules propres dans certaines zones pourrait stopper l’augmentation des maladies respiratoires et cardio-vasculaires, liées à la pollution. Les vignettes ont déjà été adoptées dans plusieurs pays européens, mais avec moins de déclinaisons (trois vignettes seulement en Allemagne par exemple).Est-ce le retour de la « pastille verte » ?Le principe est semblable. Mise en place en 1998 par la ministre de l’écologie de l’époque Dominique Voynet (gouvernement Jospin), la pastille verte récompensait les véhicules dont le moteur était équipé d’un catalyseur, ainsi que les voitures électriques ou hybrides et fonctionnant au gaz naturel (GN) ou au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Seuls ces véhicules étaient autorisés à rouler librement en cas de pic de pollution. Les autres étaient soumis à la circulation alternée, en fonction du numéro de leur plaque d’immatriculation (pair ou impair).Mais avec le renouvellement du parc automobile, 80 % à 90 % des voitures particulières ont fini par posséder l’autocollant, avec notamment la généralisation des pots catalytiques. Les préfectures ont alors cessé de le distribuer en 2003.Selon la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, le nouveau dispositif sera « plus efficace », grâce à une classification en sept catégories, avec des critères bien plus sévères que ceux de la pastille verte. Les différentes couleurs devraient permettre aux contrôles d’identifier « plus facilement » les véhicules les moins polluants.« Eliminer le diesel d’ici à cinq ans »Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, le gouvernement veut également encourager le renouvellement du parc automobile. L’objectif est en effet d’éliminer le diesel d’ici à cinq ans et de favoriser les véhicules électriques.En ligne de mire : les diesels datant d’avant 2005 non équipés de filtres à particules. Depuis le mois d’avril, une aide financière est accordée aux particuliers mettant à la casse un véhicule polluant de plus de treize ans en vue d’acheter un hybride rechargeable. Le bonus est de 6 500 euros pour l’acquisition d’un véhicule d’une valeur minimale de 20 000 euros et dont les émissions de CO2 sont inférieures à 60 grammes par kilomètre. Cette prime atteint 10 000 euros si le véhicule coûte au moins 23 333 euros et émet moins de 20 grammes de CO2. Autre condition : habiter dans une zone où un plan de protection de l’atmosphère a été mis en place.En parallèle, le gouvernement envisage d’installer sept millions de points de recharge électrique d’ici à 2030. Ces bornes deviendront obligatoires dans les parkings publics, les gares, les aéroports et les centres commerciaux. Les particuliers souhaitant en installer chez eux bénéficient, jusqu’au 31 décembre, d’un avantage fiscal à hauteur de 30 %.Lire aussi : Que contient la loi sur la transition énergétique ?Amandine RéauxJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.06.2015 à 15h44 • Mis à jour le04.06.2015 à 09h59 Six anciens responsables ou conseillers de la présidence de la République sous Nicolas Sarkozy ont été placés en garde à vue mercredi 3 juin dans l’enquête sur les sondages de l’Elysée, a confirmé au Monde le parquet financier. Il s’agit des anciens secrétaires généraux de l’Elysée Claude Guéant et Xavier Musca, de l’ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, des anciens conseillers à l’Elysée Jean-Baptiste de Froment et Julien Vaulpré et du publicitaire Jean-Michel Goudard. Ils sont sortis mercredi soir.L’enquête pour favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits, menée par un juge d’instruction du pôle financier, porte sur la régularité des contrats conclus sous le quinquennat Sarkozy entre l’Elysée et neuf instituts de sondage, notamment la société Publifact de Patrick Buisson.Lire aussi : L’interminable saga des sondages de l’ElyséeUne plainte déposée dès 2010La polémique sur les sondages de l’Elysée avait commencé en 2009 après la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui épinglait une convention passée en 2007 entre l’Elysée et le cabinet de Patrick Buisson pour un coût « avoisinant 1,5 million d’euros » et sans qu’« aucune des possibilités offertes par le code des marchés publics pour respecter les règles de la mise en concurrence (…) n’ait été appliquée ».L’association de lutte contre la corruption Anticor avait porté plainte en février 2010 avant d’obtenir, à la fin de 2012, au prix d’une longue bataille procédurale, que le juge Serge Tournaire puisse enquêter.Depuis, les investigations ont été étendues à l’ensemble des contrats de conseil ou de sondages commandés durant le quinquennat de M. Sarkozy. L’instruction a été ouverte pour favoritisme et détournement de fonds publics.La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy.Lire aussi (édition abonnés) : Sondages de l’Elysée : les juges sur la piste des bandes .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). La justice a également découvert que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et Mignon Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015. Il a été placé sous le statut de témoin assisté.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMP Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard() Matthieu Goar et Cécile Chambraud C’est l’histoire d’une grande ambition qui s’est peu à peu dégonflée. Annoncée le 7 février par Nicolas Sarkozy devant le conseil national de l’UMP, la « journée de travail sur l’islam » aura certes lieu jeudi 4 juin au siège des Républicains. Mais elle se tiendra à huis clos en « petit comité, avec les élus du mouvement intéressés », selon une source du parti. Autant dire en toute discrétion…Le président du parti a d’abord rencontré une vive opposition interne. Sa vice-présidente déléguée, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait dénoncé, le 10 mai, « une mauvaise idée, parce que cette question, ce n’est pas le seul sujet ». Aucun des principaux rivaux de M. Sarkozy, comme Alain Juppé, François Fillon ou Bruno Le Maire, ne devrait d’ailleurs être présent jeudi.Les participants ne pourront pas non plus compter sur la présence de nombreuses personnalités musulmanes. Malgré un appel au boycott lancé par son organisation, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Dalil Boubakeur a répondu présent.Mardi soir, une source évoquait seulement « quelques membres des fédérations » sans citer de noms. Les deux organisateurs, les députés Henri Guaino (Yvelines) et Gérald Darmanin (Nord), espéraient pourtant faire venir une myriade d’intellectuels, des représentants d’associations, des responsables de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) et du CFCM, institution créée en 2003 par M. Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur.Une ligne de plus en plus dureLes relations entre l’ancien président de la République et le CFCM se sont nettement dégradées ces dernières semaines. Peu après le retour de M. Sarkosy à l’UMP, les représentants de l’institution chargée de représenter les musulmans avaient eu un aperçu de son état d’esprit lors d’une rencontre au siège du parti. « Il nous a dit que s’il avait été battu à la présidentielle, c’était parce que nous avions fait voter pour François Hollande », témoigne M. Zekri.M. Sarkozy a néanmoins tenté de les enrôler dans son projet de convention sur l’islam. Le 3 mars, à la sortie d’un déjeuner à la Mosquée de Paris avec le bureau du CFCM élargi à l’UOIF et aux représentants de plusieurs mosquées, il affirme publiquement vouloir obtenir un « texte commun » entre son parti et le CFCM. Pendant le repas, il n’avait pourtant pas été question de ce texte. Peu désireux de se laisser embarquer dans une initiative partisane, les responsables musulmans publient le lendemain un communiqué affirmant leur intention d’éviter « toute instrumentalisation ».C’est surtout la ligne adoptée par l’ancien chef de l’Etat, de plus en plus dure à l’égard de l’islam, qui indispose les responsables musulmans. Lors du déjeuner du 3 mars, « dans une ambiance franche », selon un proche du président du parti, M. Sarkozy a déclaré que certaines « pratiques » des musulmans devaient évoluer. Il a cité comme exemple le port du voile par les étudiantes à l’université, jugé problématique. Il a aussi affirmé que la notion d’intégration était « dépassée » et qu’il fallait maintenant parler d’« assimilation ».Déclarations « stigmatisantes »Le climat s’est encore détérioré, en avril, après une série de déclarations « stigmatisantes » de la part de certains dirigeants de l’UMP, selon la formule d’Anouar Kbibech, qui prendra la présidence du CFCM le 1er juillet. Le 26 avril, le maire de Nice, Christian Estrosi, a par exemple affirmé sur France 3 que la France devait faire face à des « cinquièmes colonnes » islamistes et qu’une « troisième guerre mondiale » était déclarée à la « civilisation judéo-chrétienne » par « l’islamo-fascisme ». « Il est entouré d’idéologues de l’islamophobie qui pensent récupérer les voix du Front national », accuse Abderrahmane Dahmane, qui fut conseiller pour la diversité à l’Elysée avant d’être limogé, en mars 2011, pour désaccord au sujet du débat sur l’islam et la laïcité.Remonter les méandres de la pensée sarkozyste sur l’islam et la laïcité peut donner le tournis. En 2004, dans son livre La République, les religions, l’espérance (éd. Cerf), celui qui est alors ministre de l’Intérieur expose sa vision d’une « laïcité positive » où les religions sont décrites comme « le support d’une espérance ». « Aujourd’hui, l’islam (…) a un nouveau rôle à jouer. Partout en France, et dans les banlieues plus encore qui concentrent toutes les désespérances, il est bien préférable que des jeunes puissent espérer spirituellement plutôt que d’avoir dans la tête, comme seule “religion”, celle de la violence, de la drogue ou de l’argent », écrit-il.Arrivé à l’Elysée en 2007, M. Sarkozy n’abandonne pas ce plaidoyer en faveur du fait religieux. Mais un glissement sémantique se dessine, puisqu’il va peu à peu y ajouter la prédominance de la chrétienté. « La laïcité positive (…) ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout », déclare-t-il lors de son discours à la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome, le 21 décembre 2007, où il s’enthousiasme pour la « profondeur de l’inscription du christianisme dans notre histoire ». Une formule va alors choquer durablement les défenseurs de la laïcité : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur. »Laïcité rigoristeRien à voir avec le Nicolas Sarkozy version 2015. De meeting en meeting, il se dresse en défenseur d’une République forte qui ne survivra que par l’application d’une laïcité rigoriste. « Ce sont les religions qui s’adaptent à la République, pas la République qui s’adapte à la religion », déclare-t-il à chacun de ses discours avant de longuement évoquer la question de l’islam. « Ce débat-là, il faut qu’on l’ait pour avoir un islam de France qui intègre les valeurs de la République », déclare-t-il lors d’un meeting à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), le 20 mars, faisant lui-même le deuil de l’action du CFCM. « Celui qui nous rejoint doit s’assimiler, adopter notre mode de vie, notre culture. (…) Garde-t-on ses chaussures quand on visite une mosquée à l’étranger ? », lance-t-il également lors de ce discours prononcé à deux jours du premier tour des élections départementales.Même s’il n’est pas pratiquant, Nicolas Sarkozy s’est toujours dit « intéressé et intrigué » par le fait religieux, selon son entourage. Mais ses analyses sont souvent conditionnées par le contexte dans lequel il s’exprime. Entre 2002 et 2007, figure montante de son parti cherchant à incarner une rupture par rapport à la droite classique, il préempte la thématique de la discrimination positive et du respect de l’islam, des thèmes assez novateurs dans sa famille politique. Un pragmatisme teinté parfois d’électoralisme. A l’approche des élections départementales de mars 2015, il durcit son discours sur l’islam « qui ne doit pas se vivre dans les caves et les garages » et se prononce contre les repas de substitution dans les cantines. Un appel du pied peu discret aux électeurs du FN. « Il ne m’apparaît pas comme un homme pétri de religion, mais il en a une vision bonapartiste, c’est-à-dire qu’il y voit un fait social important dont il faut tenir compte pour diriger les Français », analyse un de ses anciens conseillers à l’Elysée, où son entourage a toujours beaucoup pesé dans ses orientations. Patrick Buisson l’a incité sans relâche à faire référence aux racines chrétiennes de la France. Henri Guaino, qui défend une ligne assimilatrice, l’a convaincu de l’importance de la loi contre la burqa alors qu’il était plutôt dubitatif lors des premières réunions sur le sujet en 2010.Pourquoi M. Sarkozy a-t-il encore accentué son discours depuis son retour à la vie politique ? Entre 2012 et 2014, l’ancien chef de l’Etat rencontre plusieurs fois des jeunes catholiques lors de réunions informelles organisées par le médiatique abbé Grosjean. Mais il consulte peu sur le sujet de l’islam. Ses proches disent aujourd’hui qu’il a surtout été marqué par ses rencontres avec des élus qui constatent un « durcissement de l’électorat sur la question ». Il lit également le livre Allah est grand, la République aussi (ed. JC Lattès, 2014), de Lydia Guirous. Cette jeune femme d’origine kabyle y décrit une France qui a abdiqué face à la montée du communautarisme musulman. « Le prétexte de la stigmatisation est devenu le cache-misère des républicains lâches », écrit Lydia Guirous, promue mardi 2 juin porte-parole des Républicains.Matthieu GoarJournaliste au MondeCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Nathalie Kosciusko-Morizet a finalement réussi à sauver sa place dans la direction du parti Les Républicains (LR), présidé par Nicolas Sarkozy. Selon un communiqué du parti, publié mardi 2 juin, la députée de l’Essonne reste en numéro 2, à la fonction de vice-présidente déléguée. Mais elle ne s’occupera plus du projet du parti, dont hérite l’ancien ministre Eric Woerth.Lire aussi :Les Républicains : Kosciusko-Morizet et Wauquiez restent en place, Woerth est promuNKM et Sarkozy ont réussi à trouver un accord lors d’un entretien en tête-à-tête, mardi matin. Le hic, c’est que chacun n’en fait pas la même interprétation. D’après l’entourage de l’ex-chef de l’Etat, NKM s’est engagée à davantage « jouer collectif » et à ne plus exprimer des positions contraires au président du parti. Lequel ne supportait plus d’être régulièrement contredit par son ancienne porte-parole, que ce soit sur l’opportunité d’organiser une journée de réflexion sur l’islam ou sur le « ni-ni » lors de l’élection législative partielle du Doubs. Au point qu’il avait même laissé entendre qu’elle se trouvait sur la sellette.Lire aussi :Remaniement en vue chez Les Républicains : NKM sur la selletteNKM, elle, a une tout autre grille de lecture. Celle qui incarne une ligne modérée au sein du parti, à l’inverse de celle, droitière, de Laurent Wauquiez, assure que son maintien dans la direction ne restreint pas pour autant sa liberté de parole. « Je tiens absolument à conserver mon autonomie d’expression et je souhaite continuer à défendre une ligne politique qui, je le sais, n’est pas forcément la ligne majoritaire du parti », affirme-t-elle au Monde. « Le parti, ce n’est pas une caserne, c’est un espace de débat et d’action », avait-elle déjà prévenu samedi, dans son discours au congrès de refondation de l’UMP.Une liberté de parole qu’elle a l’intention d’utiliser dans l’optique de sa probable candidature à la primaire à droite pour la présidentielle, prévue en novembre 2016. Dans les mois prochains, elle compte faire plus de terrain en s’engageant pleinement dans la campagne des élections régionales de décembre 2015. Une manière de lancer sa campagne pour la primaire, tout en donnant l’impression de jouer collectif.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano Les députés ont adopté, mardi 2 juin en première lecture, le projet de loi sur le dialogue social. Cette « loi Rebsamen » aux aspects multiples modifie la vie interne des entreprises et plusieurs dispositifs adressés aux travailleurs, comme la prime d’activité ou le compte pénibilité.1. Les seuils sociaux ne bougent (presque) pasC'était l'une des pistes avancées par le ministre du travail, François Rebsamen, en 2014 : suspendre ou « lisser » les seuils sociaux, ces obligations qui s'appliquent aux entreprises quand elles dépassent un certain nombre de salariés (10, 20, 50 ou 250, par exemple). Elle n'a finalement pas été retenue, car « les responsables des centrales syndicales y étaient hostiles », contrairement au patronat, a expliqué M. Rebsamen dans une interview au Monde.Lire aussi :Rebsamen : « Je ne suis pas opposé au recours au 49-3 »La loi se contente de quelques petits ajustements, comme la possibilité de regrouper toutes les instances représentatives du personnel en une seule dans les entreprises jusqu’à 300 salariés (au lieu de 200 actuellement, sans le CHSCT) – ou même au-delà de ce seuil si les syndicats y consentent – ou la réduction des obligations de consultation du comité d'entreprise par la direction, qui ont fait bondir (en partie à tort) les associations féministes, qui craignaient que la lutte pour l'égalité hommes-femmes en pâtisse.Lire aussi :La loi Rebsamen va-t-elle accentuer les inégalités hommes-femmes au travail ?Le seul vrai bouleversement est la création d'instances régionales chargées de représenter les salariés des très petites entreprises (moins de 11 salariés), aujourd'hui dépourvues de délégués du personnel. La parité sera également obligatoire lors des élections professionnelles, et les parcours des représentants du personnel mieux reconnus et valorisés.Pour en savoir plus sur les changements, voir notre infographie interactive2. Le compte pénibilité assoupli ?La loi Rebsamen crée un « compte personnel d'activité » (CPA) qui regroupera à partir du 1er janvier 2017 les comptes pénibilité, formation et épargne-temps des travailleurs tout au long de leur vie. Les détails de ce qui est présenté comme « la grande réforme sociale du quinquennat » seront toutefois arrêtés par les partenaires sociaux lors d'une concertation qui commencera fin 2015.Le gouvernement souhaite également profiter de la loi sur le dialogue social pour assouplir le compte pénibilité, créé par la réforme des retraites de 2014, mais jugé inapplicable par le patronat. Rien n'est pour l'instant arrêté, mais des amendements devraient être introduits dans les prochains stades de la discussion parlementaire, en s'inspirant des propositions du rapport Sirugue, remis le 2 juin à Manuel Valls. Il serait notamment question d'évaluer certains critères de pénibilité du travail par rapport à des référentiels établis par branche de métiers, plutôt qu'individuellement pour chaque salarié.3. La prime d'activité crééeLa loi Rebsamen met en place la prime d'activité pour les bas salaires, annoncée par François Hollande en fin d'année dernière. Celle-ci fusionnera à partir du 1er janvier 2016 la prime pour l'emploi (PPE) et le RSA-activité, en se recentrant sur les Français les plus modestes, dans le but de créer « une incitation à travailler davantage ».Lire nos explications : Ce que va changer la nouvelle « prime d'activité »4. Le régime des intermittents consacréLe projet consacre dans la loi la spécificité du régime d'assurance des intermittents pour le péréniser, dans la lignée des discussions entamées après la grève de l'été 2014. Il donne aux organisations représentatives des métiers concernés par l'intermittence la charge de négocier des modalités d'indemnisation différentes des autres professions. Cela accroîtra leur autonomie, bien que celle-ci reste encadrée par une « trajectoire financière » fixée par l’Etat.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) En l’espace de quelques années, l’Internet est devenu l’épine dorsale de nos sociétés ainsi qu’un levier majeur de transformation économique, sociale et culturelle. Les révélations d’Edward Snowden et les attaques menées sur les réseaux ont mis en lumière les nouveaux défis auxquels sont confrontés les États, les acteurs économiques et les citoyens eux-mêmes, pour préserver leur souveraineté numérique.Plus récemment, les débats autour de la loi sur le renseignement ont mis en évidence la nécessaire maîtrise que devront acquérir les responsables politiques pour faire face aux enjeux issus des technologies. En effet, les architectes du réseau pourraient bientôt faire évoluer les formes mêmes de nos sociétés et à terme modifier le modèle démocratique européen.Lire aussi :Renseignement : la loi examinée en urgence au SénatAu moment où les instruments de la souveraineté sont devenus indiscernables des outils technologiques, développer auprès des citoyens une culture des choix technologiques deviendra une exigence démocratique. Une culture d’autant plus nécessaire qu’elle sera seule à même d’éviter que les mécanismes qui régissent nos sociétés ne deviennent à leur tour des « boîtes noires » pour les citoyens.L’affaire Snowden à l’origine d’une crise de confianceEn France, le débat sur le projet de la loi sur le renseignement intervient après deux ans durant lesquels ont été distillées les révélations sur les mesures de surveillance de masse mises en place par la National Security Agency (NSA). Ces révélations d’une ampleur inédite ont été à l’origine d’une remise en cause des « piliers fondamentaux » de la confiance sur Internet.Or la confiance constitue la clé de voûte du fonctionnement économique de l’Internet mais elle constitue aussi l’épine dorsale du fonctionnement des démocraties. En effet, parallèlement aux questions liées aux libertés publiques, avec la surveillance de masse, l’affaire Snowden a été à l’origine d’une remise en cause de la confiance dans les technologies de sécurité du réseau et en particulier dans la confidentialité des échanges.Ainsi, la création de failles ou de portes dérobées dans les algorithmes cryptographiques a créé de nouveaux risques pour l’ensemble des usagers de l’Internet. En effet, une fois qu’elles ont été conçues, ces failles sont « agnostiques » et sont aussi accessibles aux agences de sécurité… qu’aux cybercriminels. Comme le note Edward Snowden, les programmes de la NSA ont fragilisé les dispositifs de sécurité de l’Internet et ont rendu encore plus vulnérables nos entreprises, nos infrastructures critiques… et donc nos données.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usagesComme le résume la revue de la Harvard Kennedy School : « Une mauvaise crypto est mauvaise pour vous et très bonne pour les « méchants »… ». Les conséquences économiques liées à cette crise de confiance sur Internet sont devenues telles que l’agence fédérale américaine chargée d’élaborer les standards de chiffrement (NIST ou National Institute of Standards and Technology), souhaite désormais s’émanciper de la NSA.Dans le même temps, les industriels des technologies, qui ont déjà perdu d’importants contrats internationaux, en particulier en Chine, se sont adressés au gouvernement américain pour qu’il « mette fin de façon claire, nette et définitive à la surveillance de masse ».La découverte de failles introduites dans les matériels informatiques eux-mêmes pose des difficultés nouvelles. En effet, à la différence des « backdoors » [portes dérobées informatiques] présents dans les dispositifs logiciels, ces failles « hardware » nécessitent, pour être détectées, un niveau d’expertise beaucoup plus élevé et la mise en œuvre de technologies plus coûteuses.Effets de bord politiques et économiquesLa surveillance de masse a aussi pour conséquence l’établissement de nouvelles formes d’autocensures. Ainsi, comme l’ont démontré la Chine et plus récemment les États-Unis, la défiance envers les intermédiaires technologiques (comme les fournisseurs d’accès ou les fabricants de matériels informatiques) génère une autocensure diffuse et généralisée.Les conséquences de cette autocensure correspondent à un appauvrissement du débat dans les sociétés démocratiques auxquels viennent s’ajouter des effets économiques encore imprévisibles sur le développement et la diffusion des innovations. Ce que le créateur du Web, Tim Berners-Lee nomme « Les insidieux effets de refroidissement de la surveillance sur Internet… ».En plus de leurs effets de bord politiques et économiques, les mesures de surveillance de masse ne semblent pas avoir prouvé leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Si l’opinion publique française a semblé être en retrait en termes de réactions aux révélations Snowden, la montée en puissance des interrogations sur ces questions pourrait intervenir avec le débat sur la discussion sur le projet de loi sur le Renseignement et ce d’autant plus que des programmes de recueil en masse des métadonnées ont été découverts en France en amont du débat parlementaire.Une autre conséquence de cette crise aura été de démontrer l’importance stratégique des structures chargées d’élaborer les normes et technologies de l’Internet. Ce constat doit désormais pousser les acteurs européens à coordonner leurs actions dans ce domaine. Ainsi, comme le rappelait Sigmar Gabriel, le ministre fédéral allemand de l’économie et de l’énergie, les acteurs européens des technologies doivent être en mesure d’élaborer les normes sur lesquelles reposeront demain les activités des entreprises européennes et ce d’autant plus que ces technologies auront progressivement un impact sur l’ensemble des secteurs économiques.Des métadonnées plus révélatrices que les donnéesL’un des points qui a soulevé le plus de controverses lors de la préparation du projet de loi sur le renseignement est lié à l’usage par les agences de sécurité des dispositifs de « boîtes noires » permettant de collecter les métadonnées. Ces métadonnées ou « données sur les données » correspondent aux informations liées à l’activité des usagers de l’Internet. Au départ associées aux informations relatives aux données des communications téléphoniques, elles ont trop longtemps été perçues comme un sous-produit « technique » d’une importance moindre que celles des contenus transmis.La particularité de ces métadonnées est que, du fait de leur structure, elles sont plus facilement intégrables dans des algorithmes informatiques que les messages écrits ou les conversations enregistrées. En raison de la montée en puissance des capacités de traitement des données en masse (big data), ces métadonnées sont devenues plus révélatrices du comportement des usagers que le contenu de leurs courriers électroniques.Le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes pourrait accentuer la perception d’une «société boîte noire» auprès des citoyens Ces métadonnées sont désormais au cœur des modèles économiques des acteurs de l’Internet et bientôt de l’Internet des objets. Ainsi, à partir des métadonnées comme la géolocalisation, l’adresse, l’heure et la durée de connexion, et bientôt la consommation énergétique, l’activité physique ou encore les habitudes de conduite d’un véhicule, il devient possible d’établir des profils psychologiques d’utilisateurs, mais aussi de déduire leurs convictions philosophiques, religieuses ou encore leur origine ethnique…De nouvelles générations d’algorithmes peuvent ainsi être créées pour analyser ces données et aider à prévoir le comportement des usagers. Ainsi, pour l’expert en cybersécurité Bruce Schneier, la surveillance des métadonnées a beaucoup plus d’intérêt dans le cadre de la surveillance de masse des populations que lors d’enquêtes ciblées où le contenu des messages doit être analysé. Or dans le cadre d’enquêtes criminelles, ces messages sont le plus souvent analysés in fine par des opérateurs humains.Risque de capture du pouvoirLa localisation géographique des données personnelles ainsi que leurs modalités de traitement par les entreprises, restent le plus souvent inconnues des usagers. Or cette opacité devient à la fois un facteur d’incertitude et elle représente un risque d’intrusion par des acteurs étatiques dans des pays où les législations sont différentes de celle des usagers.De plus, les mutations technologiques liées à la montée en puissance des objets connectés et le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes, pourraient accentuer la perception d’une « société boîte noire » auprès des citoyens. Les politiques publiques en matière de technologies doivent permettre aux citoyens d’acquérir la maîtrise des technologies de protection de la vie privée tout en permettant que les préoccupations légitimes des services de sécurité puissent coexister avec les libertés publiques sur Internet.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usages mais qui prenne en compte les évolutions politiques et technologiques de nos sociétés. Le risque de capture du pouvoir par une techno-élite industrielle et politique, seule à même d’établir les règles des sociétés numériques, doit aussi conduire les responsables politiques à favoriser une plus large maîtrise des enjeux de ces technologies par l’ensemble des citoyens.Il s’agit d’aider les citoyens, les entreprises ainsi que l’ensemble des acteurs publics à comprendre et maîtriser les mécanismes qui régissent l’écosystème des technologies de l’Internet. Cependant, à la différence des règles qui régissent les écosystèmes environnementaux, les éléments qui constituent l’architecture des écosystèmes technologiques sont susceptibles d’évoluer à mesure que les acteurs industriels ou les États en ressentent le besoin ou l’intérêt.Dans les pays démocratiques, la souveraineté du peuple doit ainsi s’exercer sur l’ensemble des technologies qui auront un impact sur les évolutions culturelles, sociales, économiques et politiques de nos sociétés.Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) 02.06.2015 à 14h17 • Mis à jour le02.06.2015 à 16h05 | Aude Lasjaunias et Samuel Laurent Lire aussi :Les 1001 visages des évadés fiscauxThomas Thévenoud va-t-il « payer pour les autres » ? C’est en tout cas ce qu’affirmait l’intéressé, mardi 2 juin, dans les colonnes de Libération., quelques heures avant l’annonce par le parquet de l’ouverture d’une enquête, suite à une plainte déposée par l’administration fiscale. Une plainte que M. Thevenoud estime injuste.Ce qu’il a dit : « Les exilés fiscaux ne font l’objet d’aucune poursuite pénale, ils paient les indemnités qu’ils doivent à Bercy et c’est tout. On régularise des comptes cachés sans avoir recours à la justice, alors que dans mon cas on poursuit quelqu’un dont on connaît la situation de A à Z. Tout ça est disproportionné, surtout quand on voit les sommes en jeu. »L’éphémère secrétaire d’Etat au commerce extérieur sous le gouvernement Valls 2 – son mandat a duré neuf jours, du 26 août au 4 septembre − fait donc l’objet d’une plainte pour fraude fiscale, comme l’a révélé Le Monde. Elle a été déposée le 19 mai par la Commission des infractions fiscales (CIF), la seule autorité administrative habilitée à saisir la justice en cas de fraude fiscale manifeste.Pourquoi c’est faux ?Ce que l’on reproche à M. Thévenoud L’ex-socialiste est accusé de plusieurs choses. Tout d’abord, il ne s’est pas acquitté à temps de ses impôts pendant trois ans. Selon ses dires, il a fini par régler avec pénalités son impôt sur le revenu 2012 et a été taxé d’office par l’administration en 2013.Lors de l’éclatement de « l’affaire », il expliquait aussi qu’il attendait son avis d’imposition 2014, après avoir rempli sa déclaration avec retard. Le couple Thévenoud a fait l’objet d’une procédure de recouvrement forcé pour 12 593 euros de pénalités au fisc.Celui qui est toujours député de Saône-et-Loire est par ailleurs en délicatesse avec d’autres administrations. Il n’avait par exemple pas déclaré à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) la création d’une entreprise destinée, selon lui, à payer la personne mandatée pour l’entretien de sa permanence. Il n’avait pas non plus rapporté à l’instance le fait qu’il soit administrateur de plusieurs sociétés d’économie mixte de la région dont il est élu, Le Creusot-Montceau-les-Mines. Enfin, il avait également accumulé des retards de paiement sur d’autres factures.Lire : Cinq questions sur l'affaire ThévenoudFiscalité : une double peine en cas de non-déclarationAprès plusieurs mois, Bercy a décidé de porter plainte contre l’ancien secrétaire d’Etat, qui confie, dans Libération, qu’il n’exclut pas de se représenter comme député en 2017. Thomas Thévenoud risque donc désormais un procès et une peine.Le Code général des impôts établit, dans son Livre II, chapitre 2, un double système de sanction en cas de non-paiement des impôts : d’une part le règlement d’une pénalité de retard, les fameux 30 % de majoration, d’autre part, des sanctions pénales.L’article 1 741 précise :« Quiconque s’est frauduleusement soustrait ou a tenté de se soustraire frauduleusement à l’établissement ou au paiement total ou partiel des impôts visés dans la présente codification, soit qu’il ait volontairement omis de faire sa déclaration dans les délais prescrits, soit qu’il ait volontairement dissimulé une part des sommes sujettes à l’impôt, soit qu’il ait organisé son insolvabilité ou mis obstacle par d’autres manœuvres au recouvrement de l’impôt, soit en agissant de toute autre manière frauduleuse, est passible, indépendamment des sanctions fiscales applicables, d’une amende de 500 000 euros et d’un emprisonnement de cinq ans. »La sanction est aggravée – sept ans de prison et un million d’euros d’amende – lorsque les faits « ont été réalisés ou facilités au moyen soit de comptes ouverts ou de contrats souscrits auprès d’organismes établis dans un Etat ou un territoire qui n’a pas conclu avec la France, depuis au moins cinq ans au moment des faits, une convention d’assistance administrative ».En clair, qu’on ne déclare pas ses impôts en France, ou qu’on mente sur ses revenus réels en dissimulant des avoirs à l’étranger, on est passible à la fois de sanctions fiscales et de poursuites pénales.Lire aussi :Evasion fiscale : au procès des héritières Ricci, des réquisitions pour l’exemple La plainte, une décision de la Commission des infractions fiscalesC’est à la CIF de décider si la fraude est suffisamment grave pour justifier, outre l’amende fiscale, une plainte au pénal. La possibilité de porter au pénal une fraude ou un « oubli » est définie par l’article L228 du livre des procédures fiscales :« La commission examine les affaires qui lui sont soumises par le ministre chargé du budget. » La CIF est présidée par un conseiller d’Etat, assisté de conseillers maîtres à la Cour des comptes.Un millier de plaintes en 2013La CIF laisse-t-elle systématiquement passer les exilés fiscaux rentrant en France comme l’affirme M. Thévenoud ? En réalité, elle choisit de suivre ou non les recommandations de l’administration fiscale, qui lui soumet des dossiers dont elle estime qu’ils méritent des poursuites pénales.Selon le rapport 2014 de la Direction générale des finances publiques (DGFIP), 1 018 poursuites pénales ont été engagées en 2013, après accord de la CIF. Sur ce total, plus de 300 concernaient des cas de défaut de déclaration d’impôts. Il est donc faux de dire que l’ancien secrétaire d’Etat est le seul concerné tout comme il est faux de dire qu’aucun exilé fiscal n’a fait l’objet de poursuites.Des poursuites pénales ont en effet bel et bien lieu contre des exilés fiscaux. Citons ainsi le cas récent de l’héritière Ricci, qui a été condamnée à trois ans de prison dont deux avec sursis, et d’un million d’euros d’amende, pour avoir dissimulé durant vingt ans ses avoirs en Suisse, une peine dénoncée par ses avocats comme avant tout destinée à faire un exemple.« Cellule de dégrisement » fiscalFace à l’exil fiscal, les gouvernements Fillon, puis Ayrault et Valls, ont multiplié les initiatives. En 2009, Eric Woerth, alors ministre du budget, avait ainsi mis en place une « cellule de dégrisement » destinée aux personnes désireuses de se mettre au clair avec la loi et de rapatrier leurs capitaux en France. L’initiative s’accompagnait d’une pression accrue sur les pays d’accueil comme la Suisse, encouragés à plus de transparence.Lire aussi :Les 1001 visages des évadés fiscauxLa gauche, en arrivant au pouvoir, a durci le discours. En 2013, Bernard Cazeneuve, alors au budget, a fait passer une circulaire précisant les conditions dans lesquelles un exilé pouvait échapper aux poursuites pénales (et non à l’amende). Une des conditions requises était le fait d’avoir pris l’initiative de contacter Bercy pour régulariser sa situation. La loi a en parallèle durci les sanctions pour les exilés qui ne régularisaient pas leur situation.Or, ce n’est pas le cas de M. Thévenoud. S’il n’a pas caché d’argent à l’étranger, il a « omis » durant plusieurs années de régler ses impôts. Rien ne l’empêchait pourtant de contacter l’administration fiscale afin de régulariser sa situation. Mais il a fallu que celle-ci lance une procédure « d’imposition d’office », en pratique un prélèvement direct sur comptes, pour que l’intéressé daigne réagir.En outre, il avait également de multiples retards de paiement auprès d’autres administrations. Il ne peut donc pas se comparer à un « repenti fiscal » qui aurait fait la démarche de régulariser sa situation.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAude LasjauniasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Morgane Tual Le gouvernement et les géants du Web auraient-ils trouvé un terrain d’entente pour lutter contre la radicalisation sur Internet ? Quelques jours avant le sommet de la coalition contre l’Etat islamique organisé, mardi 2 juin à Paris, ils ont, chacun de leur côté, annoncé des mesures relevant d’une stratégie similaire. Au cœur de leurs dispositifs : répondre à la propagande djihadiste par un « contre-discours » – un élément de langage qu’ils ont utilisé à plusieurs reprises.Mercredi 27 mai, le premier ministre, Manuel Valls, à l’occasion d’un débat organisé par le Huffington Post, annonçait la mise en place prochaine d’un « bataillon de community managers de l’Etat, pour opposer une parole officielle à la parole des djihadistes », afin de « ne pas leur laisser l’espace numérique ». Un community manager est une personne travaillant sur les réseaux sociaux, chargée d’y publier du contenu et d’y échanger avec les internautes.Manuel Valls a également annoncé la création d’une fondation chargée de leur fournir du contenu :« Elle fera de la recherche sur l’évolution du discours et de la propagande djihadiste, et […] produira des outils de contre-discours pour alimenter ces community managers, qui pourront ainsi croiser le fer plus efficacement avec les recruteurs djihadistes sur la Toile pour ouvrir les yeux à ceux qui sont embarqués dans [la] logique [djihadiste]. »« Casser le ″storytelling″ de la barbarie »Jusqu’ici, le gouvernement avait surtout axé sa lutte contre la radicalisation en ligne sur la suppression des contenus, avec notamment le blocage administratif des sites. Mais le gouvernement « doit aussi s’impliquer dans une stratégie d’influence », expliquait Christian Gravel, directeur du Service d’information du gouvernement, mardi 26 mai, lors d’une conférence chez Google France. « Et cela doit, entre autres, passer par le contre-discours », a-t-il souligné, avant de préciser :« L’objectif est de casser le ″storytelling″ de la barbarie. Essayer de convaincre, sans être pour autant dans la caricature, pour démonter les arguments permettant de séduire les jeunes garçons et les jeunes filles. »Première étape : la mise en ligne, fin janvier, de la plate-forme « Stop-djihadisme », qui publie des documents à destination des personnes en voie de radicalisation et de leurs proches. Objectif : « afficher l’implication de l’Etat », précise Christian Gravel, qui reconnaît néanmoins que « quand on veut s’adresser aux jeunes dans un processus de radicalisation, la parole de l’Etat est considérée comme nulle, illégitime ».Lire : Les ratés de la première vague de blocages administratifs de sites djihadistesIl fallait donc aller plus loin avec une deuxième étape. D’où le « bataillon de community managers », dont l’entrée en fonction est prévue avant la fin de l’année. Deux organisations devraient, selon Christian Gravel, cohabiter : des community managers qui parleront au nom de l’Etat, et d’autres issus du monde associatif travaillant en lien avec la fondation chargée d’élaborer le contre-discours.Facebook, Twitter et Google main dans la mainLa veille du jour de cette annonce, Google, Facebook et Twitter organisaient, de leur côté, une journée d’échanges avec des associations, entièrement consacrée… au contre-discours. Un événement rare : les trois entreprises, grandes rivales, n’ont pas pour habitude de lancer des opérations en commun.« Nous travaillons déjà sur la lutte contre ces contenus », a expliqué à cette occasion Benoît Tabaka, porte-parole de Google France, « Mais cela ne suffit pas, il faut imaginer autre chose ». Objectif affiché de cette journée : « Aider les associations à élaborer un contre-discours, et à le diffuser sur nos plateformes. Car si nous avons l’expertise technique, nous n’avons pas celle des contenus. » Pour cela, des youtubeurs comme Mathieu Sommet de « Salut les geeks » sont venus présenter leur travail et donner des conseils sur la réalisation et la diffusion des vidéos en ligne.« On veut former les associations aux techniques propres à chacun de nos services, pour les aider à faire monter en puissance leur discours », a expliqué Delphine Reyre, directrice des affaires publiques chez Facebook France.Opération de communicationCes deux opérations, annoncées à quelques heures d’intervalle, sont-elles issues d’une stratégie concertée entre le gouvernement et les grands acteurs du numérique ? « Non », assure au Monde Christian Gravel, présent lors de la journée d’échanges organisée par ces derniers. Il le promet : la simultanéité de ces deux annonces relève du « hasard ».Même son de cloche côté Facebook : « Il n’y a pas eu de décision commune », soutient un représentant du réseau social, qui « applaudit » au passage l’initiative du gouvernement sur le contre-discours.Cette stratégie a pour mérite de mettre tout le monde d’accord. Notamment du côté des acteurs du numérique, qui préfèrent jouer sur le terrain du contre-discours, qui peut être tenu aussi bien par l’Etat que par les associations, plutôt que sur celui du contrôle des contenus, qui repose en grande partie sur leurs épaules.Divergences persistantesMais derrière ces astucieuses opérations de communication, les divergences demeurent. En février 2015, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait rencontré les vice-présidents de Google, Facebook et Twitter aux États-Unis pour les appeler à plus de vigilance concernant les messages de propagande djihadiste, et « responsabiliser les acteurs de l’Internet ».Quelques jours après les attentats de janvier, le gouvernement avait pointé du doigt les réseaux sociaux, « plus que jamais utilisés pour l’embrigadement, la mise en contact et l’acquisition de techniques permettant de passer à l’acte », selon Manuel Valls. Bernard Cazeneuve avait également critiqué leur politique de censure :« Quand je vois sur certains réseaux sociaux des propos qui sont de véritables appels à la haine, de l’antisémitisme mais aussi de l’islamophobie, je me demande, pourquoi laisser ces phrases qui blessent ? »Lire : Facebook précise pourquoi, et comment, il supprime des photos et messages litigieuxOr, il est toujours hors de question, pour les entreprises du Web, de modifier leurs algorithmes pour censurer ou valoriser du contenu. Le moteur de recherche Google, qui laisse apparaître des sites djihadistes en première position selon certaines requêtes, est ainsi régulièrement la cible de critiques. « Ces sites remontent grâce à leur notoriété », répond Benoît Tabaka. Et pour lui, la censure n’est pas la solution : « La meilleure manière de lutter, c’est d’élaborer un contenu qui viendra se positionner au dessus. »Lire : Djihadisme sur le Web : les exagérations de Bernard CazeneuveMorgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Place au remaniement. Après avoir lancé Les Républicains, samedi 30 mai à Paris, Nicolas Sarkozy met sur pied la nouvelle direction de son parti. Principale surprise : l’ex-chef de l’Etat a finalement décidé de maintenir Nathalie Kosciusko-Morizet en numéro deux, à la fonction de vice-présidente déléguée, selon un communiqué diffusé mardi 2 juin.Ces derniers jours, Nicolas Sarkozy n’avait pas caché être agacé par la « liberté de parole » que Mme Kosciusko-Morizet revendique et dont elle abuse à ses yeux depuis qu’il l’a nommée, à la fin de 2014. Il avait même laissé entendre qu’elle se trouvait sur la sellette.Lire aussi :Remaniement en vue chez Les Républicains : NKM sur la sellette« Nicolas Sarkozy a décidé de garder NKM pour ne pas ouvrir un front avec elle. Cela lui permet d’obtenir la paix intérieure », explique un proche du président du parti.D’après l’entourage de M. Sarkozy, elle a sauvé son poste en s’engageant à ne plus contredire le président du parti publiquement : « Elle ne peut pas à la fois être dans l’organigramme et avoir une liberté de parole totale. Elle doit s’astreindre au minimum de collectif que suppose le poste de numéro deux. »Joint par Le Monde, NKM a une autre grille de lecture. Celle qui incarne une ligne modérée au sein du parti, à l’inverse de celle droitière de Laurent Wauquiez, assure que son maintien dans la direction ne restreint pas pour autant sa liberté de parole. « Je tiens absolument à conserver mon autonomie d’expression et je souhaite continuer à défendre une ligne politique qui, je le sais, n’est pas forcément la ligne majoritaire du parti », affirme-t-elle au Monde.Lire aussi :NKM veut « conserver son autonomie d’expression » chez Les RépublicainsSeule certitude : la députée de l’Essonne ne sera plus chargée de la rédaction du projet présidentiel du parti, qui sera confié à Eric Woerth. L’ex-ministre du budget, qui vient d’être blanchi dans l’affaire Bettencourt, est promu délégué général au projet.Lire aussi :Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie BanierIl sera assisté de la députée filloniste, Isabelle Le Callennec, qui est promue déléguée générale adjointe au projet, et quitte son poste de porte-parole. Elle sera remplacée dans cette fonction par Lydia Guirous, ex-secrétaire nationale de l’UMP chargée des valeurs de la République et de la laïcité. Elle portera la parole du mouvement avec le député Sébastien Huyghe, qui poursuit sa mission.De son côté, le numéro trois du parti, Laurent Wauquiez, est reconduit dans ses fonctions. Le maire du Puy-en-Velay, qui s’apprête à être tête de liste pour les élections régionales en Rhône-Alpes-Auvergne en décembre, reste secrétaire général. Autre reconduction : les ex-ministres Luc Chatel et Brice Hortefeux demeurent conseillers politiques de M. Sarkozy.D’autres nominations sont prévues dans les jours prochains. La navigatrice Maud Fontenoy, qui vient de s’engager dans le parti Les Républicains, pourrait par exemple être nommée secrétaire nationale à l’environnement.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.06.2015 à 14h59 • Mis à jour le08.06.2015 à 18h34 | Jérémie Baruch, Samuel Laurent et Maxime Vaudano Qui se souvient encore qu’au début de son quinquennat, François Hollande avait fait signer à ses ministres une charte de déontologie, comportant les règles à observer, notamment en matière de déplacements ? Peut-être pas Manuel Valls. Le premier ministre doit en effet répondre à une polémique, après un déplacement, samedi 6 juin à Berlin, pour assister à la finale de la coupe d’Europe de football, entre les clubs italien de la Juventus de Turin et espagnol du FC Barcelone.1. Les faitsManuel Valls a en réalité effectué plusieurs déplacements en avion ce week-end :Un voyage aller à Poitiers pour le congrès du PS vendrediUn retour à Paris en Falcon samedi.Un voyage Paris-Berlin pour assister au match samedi soir, toujours en Falcon, avant un retour à Paris le même soir.Un nouveau déplacement de Paris à Poitiers dimanche pour retourner au congrès PS, avant de revenir dans la capitale à temps pour assister à la finale du tournoi de tennis de Roland-Garros.2. Qui a payé ?Selon Matignon, le déplacement à Berlin aurait été pris en charge par l’Etat, puisqu’il s’agissait, toujours selon M. Valls et son entourage, d’une visite « officielle » à l’invitation de l’UEFA, au cours de laquelle M. Valls devait rencontrer les dirigeants du football européen pour une réunion au sujet de l’Euro 2016, qui se déroulera en France. Patrick Kanner, ministre des sports, n’était pas convié à cette réunion, confirment ses services.Toujours selon Matignon, le Parti socialiste aurait pris à sa charge le déplacement à Poitiers du samedi.Dimanche, M. Valls, de retour de Berlin, a de nouveau effectué un aller-retour à Poitiers, avant de revenir à Paris pour assister à la finale du tournoi de tennis de Roland-Garros. Là encore, le PS aurait payé ce nouveau déplacement.3. La règleEn 2012, dans la « charte de déontologie » signée par les ministres, ceux-ci étaient encouragés à « privilégier le train pour les déplacements d’une durée inférieure à trois heures ». Ce qui n’est pas le cas de Berlin, qui se trouve à presque huit heures par voie ferroviaire. En revanche, c’est bien celui de Poitiers, qui se trouve à moins de deux heures de Paris en TGV.Mais un point est à prendre en compte : la sécurité du premier ministre et sa capacité à réagir rapidement en cas d’urgence, deux éléments qui justifient que président et premier ministre puissent utiliser des avions à la place de trains. Le principe des déplacements en train est en outre caduc depuis les attentats de janvier.Reste que, depuis 2011, l’usage, formalisé par Nicolas Sarkozy après plusieurs scandales impliquant ministres et avions de la flotte gouvernementale, veut que dans le cas où il effectue un déplacement d’ordre privé, le premier ministre doit rembourser à l’Etat l’équivalent d’un billet d’avion en classe affaires. Mais il ne rembourse pas (et le PS non plus lorsque c’est lui qui paye) les salaires des personnels de sécurité qui l’entourent lors d’un déplacement. Un autre paragraphe de la « charte de déontologie » de 2012 peut également s’appliquer : « Seules les dépenses directement liées à l'exercice des fonctions sont prises en charge par l'Etat », précise le document.La question peut se poser ici : assister à une finale de coupe d’Europe peut-il être considéré comme faisant partie des fonctions d’un premier ministre ? Manuel Valls argue que oui, car il était invité par le président de l’UEFA, Michel Platini, où il devait le rencontrer « puisque dans un an nous accueillons l’Euro de football » en France. Mais ce déplacement n’était pas inscrit à son agenda de la semaine, qui s’arrêtait au vendredi 5 juin. En outre, l’organisation de la coupe d’Europe est-elle si urgente qu’il faille un déplacement primo ministériel en plein week-end ? 4. Combien coûte un tel déplacement ?On peut estimer le coût d’un voyage en Falcon de l’escadron de transport, d’entraînement et de calibration (ETEC, nouvellement Escadron de transport 60) : selon Europe 1, la facture (hors coût du personnel de sécurité) est d’environ 4 700 euros l’heure de vol. Un Paris-Berlin, qui représente environ quatre heures aller-retour, s’élève donc à 18 800 euros au total.Qu’il s’agisse d’un ministre ou, a fortiori, d’un premier ministre ou du chef de l’Etat, il existe également des frais incompressibles en cas de déplacement : sécurité, personnel d’accompagnement, etc.Si on conserve la règle en place depuis 2011 et qu’on estime qu’il s’agissait ici d’un déplacement d’ordre privé, il faut surtout regarder l’équivalence sur un vol commercial, que le premier ministre aurait, théoriquement à rembourser. Si M. Valls avait voulu effectuer un aller-retour à Berlin en classe affaires, cela lui aurait coûté environ 700 euros en utilisant la compagnie allemande Lufthansa. On ignore encore combien le PS devra rembourser au gouvernement en guise de prise en charge des déplacements à Poitiers du premier ministre.5. Comment se défend Manuel Valls ?Le premier ministre a eu plusieurs réponses face à la polémique, qui a grandi tout au long du week-end.Dans un premier temps, M. Valls a mis en avant un déplacement dans le cadre de ses fonctions, pour évoquer l’organisation de l'Euro 2016 : « Je vais à Berlin à l'invitation de Michel Platini qui est le président de l'UEFA. Nous aurons une rencontre – puisque dans un an nous accueillons l'Euro de football (...) –, je rencontrerai les dirigeants de l'UEFA. » Avant d’ajouter : « Et j'assisterai à un beau match de football. » Quant aux moyens, il a répondu : « Je suis premier ministre. Je me déplace avec les moyens que vous connaissez. N'essayez pas de créer de faux débats. »Puis, dimanche après-midi, il a expliqué, sur BFMTV : « Je travaille beaucoup, je m'engage beaucoup. Et puis de temps en temps, il y a aussi un moment de détente, même s'il y a de la tension et de la passion dans le sport. » Une explication qui risque de ne pas suffire. Et cela est d’autant plus compliqué que le PS n’a jamais été avare de critiques concernant l’usage intensif des avions présidentiels par Nicolas Sarkozy. Le parti n’était pas non plus avare de moqueries quand le même Nicolas Sarkozy facturait 3 200 euros à son parti un déplacement entre Paris et Le Havre... en avion..@jccambadelis est arrivé à Poitiers pour le #CongresPS en train.. pas comme certains qui s'offrent des jets à 3200€! http://t.co/SptdK6587d— partisocialiste (@Parti socialiste)require(["twitter/widgets"]);Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) L’hommage à Pierre Mauroy, ancien premier ministre et maire de Lille, mort il y a deux ans, était une occasion toute trouvée pour la fédération socialiste du Nord de réunir la presse, lundi matin. Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Jean-Christophe Cambadélis, avait fait le déplacement à Lille. Avec à ses côtés Martine Aubry et son candidat à l’élection à la tête de la fédération PS du Nord, le sortant Gilles Pargneaux, il a affirmé que l’heure était venue de « se concentrer sur les enjeux essentiels et de se rassembler ».Voilà quelques semaines que le climat est particulièrement tendu à Lille. Gilles Pargneaux est contesté par une partie des militants qui ont apporté leur soutien à Martine Filleul, candidate qui bénéficie de l’appui du ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner. Ce matin, Jean-Christophe Cambadélis n’a pas souhaité prendre parti, mais sa présence aux côtés de Martine Aubry, François Lamy et Gilles Pargneaux était à elle seule un message adressé aux troupes de Patrick Kanner.« Prendre nos responsabilités »« Le congrès a été l’occasion de vérifier que dorénavant nous étions tous sur la même ligne, a souligné la maire de Lille. Les choses sont extrêmement claires. On est dans une phase difficile. Est-ce que c’est le moment de changer de premier secrétaire ? Non. »Gilles Pargneaux a toutefois assuré qu’il passerait la main après les élections régionales de décembre à Roger Vicot, le maire de Lomme. « Dans ce cas, pourquoi ne pas laisser la place à Roger Vicot tout de suite ? », a demandé un cadre socialiste, après la minute de silence en hommage à Pierre Mauroy. Etrange moment de recueillement où l’on découvre une famille socialiste divisée et meurtrie.Soutien de Martine Filleul, le député Yves Durand s’est dit « inquiet et amer » : « Après les différents échecs électoraux, on devait prendre nos responsabilités et proposer une autre gouvernance totale à la fédération du Nord. » Martine Filleul, elle, maintient sa candidature pour « défendre un projet pour la fédération du Nord dans lequel [elle] mettr[a] les militants au centre ». « Pierre Mauroy doit se retourner dans sa tombe en voyant ce triste spectacle », a conclu dans un soupir son ancienne secrétaire particulière, Danièle Defontaine.Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Patrick Roger C’est reparti pour un tour. Après l’échec – prévisible – de la commission mixte paritaire, la commission spéciale de l’Assemblée nationale a repris, lundi 8 juin, l’examen du projet de loi sur la croissance et l’activité – dit « loi Macron » –, dont la discussion en séance débutera mardi 16 juin. Même si le gouvernement et les rapporteurs du texte à l’Assemblée s’appliquent à souligner « la qualité du travail du Sénat », pour l’essentiel, c’est le retour à la version issue de l’Assemblée en première lecture qui devrait prévaloir. Le gouvernement a cependant l’intention d’introduire de nouvelles dispositions en intégrant dans le texte une partie des mesures en faveur des PME et TPE, qui devraient être dévoilées mardi par le premier ministre. Tour d’horizon des principaux points en suspens.Transport par autocarLe projet de loi permet d’ouvrir des liaisons interurbaines par autocar hors du cadre du cabotage. Les autorisations seront délivrées par une autorité organisatrice de transport (AOT) qui veillera à ce que l’ouverture d’un service interurbain, sur une distance inférieure à 100 kilomètres pour l’Assemblée, à 200 kilomètres pour le Sénat, ne compromette pas l’équilibre économique d’un service public existant.Concessions autoroutièresL’autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), créée par le projet de loi, sera associée à la négociation des contrats de concession. Son avis sera rendu public : il portera notamment sur le champ des dépenses qui ne doivent pas être couvertes par une augmentation des tarifs, sur le taux de rentabilité et sur l’impact pour les usagers. Les concessionnaires seront assujettis, pour la passation des marchés, à des règles de publicité et de concurrence.Permis de conduireL’organisation et la surveillance des épreuves du permis poids lourds pourraient être assurées par d’autres opérateurs que les inspecteurs du permis de conduire, fonctionnaires placés sous l’autorité du ministère de l’intérieur. En cas d’engorgement pour les épreuves du permis B, l’Assemblée a prévu la possibilité de recourir à des agents publics ou contractuels comme examinateurs de l’épreuve pratique. Le Sénat l’a supprimée. Subsistent en outre, sur ce point comme sur la libéralisation de voitures à double commande et les heures de formation nécessaires pour la présentation au permis, des désaccords entre le ministre de l’intérieur et celui de l’économie qui devront être arbitrés en interministériel.Professions juridiques réglementéesLe texte initial prévoyait l’instauration d’un « corridor tarifaire », sous la forme d’une fourchette comportant un maximum et un minimum pour chaque prestation, arrêtée conjointement par le ministre de la justice et le ministre de l’économie. Les députés y ont substitué une faculté de remise fortement encadrée. Ils ont imposé aux professionnels l’affichage des tarifs et prévu la création d’un fonds national de péréquation interprofessionnel. Le projet prévoit également de faciliter la création de nouveaux offices en délimitant des zones d’installation libre. Les sénateurs ont largement réécrit le texte en le vidant de sa substance. Le gouvernement, sur ce point, reste ferme et entend revenir à la version de l’Assemblée.Actionnariat salarié et épargne salariale Le projet de loi prévoit la mise en place d’un régime fiscal et social plus favorable. Les abattements pour durée de détention pourraient permettre de réduire sensiblement l’imposition au moment du gain d’acquisition. La contribution salariale spécifique serait supprimée et la contribution patronale abaissée. Le coût est estimé à 200 millions d’euros la première année et 125 millions les années suivantes. Le Sénat y a ajouté des avantages fiscaux étendus en faveur du dispositif « Madelin » d’ISF-PME, que le gouvernement juge non recevables.Tribunaux de commerce Le projet de loi prévoit la création de tribunaux de commerce spécialisés (TCS), qui auraient compétence exclusive pour les affaires importantes. Le texte initial permettait de désigner un TCS pour le ressort de plusieurs cours d’appel pour aboutir à un nombre total de huit ou neuf. Le Sénat a proposé la création d’au moins un TCS dans chaque cour d’appel, ce qui rendrait possible la désignation d’une quarantaine. Le gouvernement devrait, dans un amendement, proposer une implantation sur une base régionale, soit une quinzaine. Le seuil de salariés déterminant le renvoi à un TCS devrait être porté à 250 au niveau du groupe.Travail du dimancheLa pierre d’achoppement entre le gouvernement et une partie de sa majorité. Le texte institue des « zones touristiques internationales » (ZTI), qui bénéficient de nouvelles dérogations pour le travail du dimanche et en soirée pour les commerces qui y sont situés, sous réserve d’un accord collectif. Les « zones commerciales » se substituent aux « périmètres d’usage de consommation exceptionnel » (PUCE), créés par la loi Mallié de 2009. Le nombre de dimanches du maire, actuellement de cinq, pourrait être porté à douze. Au-delà de cinq, la décision devra être prise au niveau de l’intercommunalité. Dans tous les cas, le projet repose sur le principe « pas d’accord, pas d’ouverture ». Mais il ne fixe pas, en dehors des ZTI, de seuil de compensation salariale, ce que réclament les « frondeurs » du PS. Mardi 2 juin, devant le groupe socialiste, le ministre de l’économie s’était dit « ouvert à des propositions, à condition qu’elles restent dans l’esprit du texte et qu’elles ne pénalisent pas les petites entreprises ». Le Sénat, quant à lui, a dispensé les petits commerces de contreparties, a introduit la possibilité de passer outre l’obligation d’un accord collectif et a élargi l’ouverture dominicale aux magasins de biens culturels comme la FNAC. Ces dispositions seront expurgées à l’Assemblée.Droit d’information des salariésLe Sénat a restreint le nouveau droit pour les salariés, entré en vigueur le 1er novembre 2014 dans le cadre de la loi sur l’économie sociale et solidaire, dans les entreprises de moins de 250 salariés, d’être informés lorsque le chef d’entreprise a la volonté de vendre son entreprise. Le gouvernement devrait s’appuyer sur les conclusions du rapport de la députée (PS) de l’Hérault Fanny Dombre-Coste pour « ajuster » le dispositif législatif.Prud’hommesLe projet de loi prévoit déjà une « barémisation » des indemnités en cas de condamnation de l’employeur. Le premier ministre devrait annoncer, mardi, un dispositif de plancher et de plafonnement de ces indemnités, « afin de donner plus de lisibilité ».Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Piel et Hélène Bekmezian Mercredi 3 juin, les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi avaient convoqué Wallerand de Saint-Just pour le mettre en examen. A l’issue du rendez-vous, le trésorier du Front national, visé par une enquête sur le financement du parti, est reparti sous le simple statut de témoin assisté. En cause, une faille de la loi sur la transparence de la vie publique, votée après le scandale Cahuzac, qu’il a lui même soulevée devant les magistrats. « Ils étaient sidérés », raconte l’ancien avocat, pas mécontent de sa trouvaille. Le scénario est en effet inédit.Les deux juges d’instruction souhaitaient le mettre en examen pour « acceptation par un parti politique d’un financement par une personne morale », en l’occurrence la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen déjà mis en examen pour d’autres motifs dans cette affaire. Problème, si la société peut être condamnée en tant que donateur, le parti politique, lui, n’encourt plus de sanction en tant que bénéficiaire... Cette mesure de la loi de 1988 sur la transparence financière de la vie politique a été tout simplement effacée par la loi sur la transparence de la vie publique, adoptée en octobre 2013.Lire aussi :Financement du FN : le microparti Jeanne mis en examen pour « escroquerie »Personne, des parlementaires jusqu’aux administrateurs des deux Assemblées, en passant par les personnels qualifiés du gouvernement, les associations anticorruption, la presse judiciaire, le parquet de Paris et, in fine, les magistrats du pôle financier ne s’était rendu compte de l’existence de cette faille jusqu’ici. Voilà l’enquête sur le Front national fragilisée.Amendement anodinAu mois de mai, Jeanne, le microparti de Marine Le Pen, avait été mis en examen tout comme avant lui son représentant, Jean-François Jalkh, par ailleurs vice-président du FN. Ce chef de mise en examen est désormais caduc. La convocation du Front national comme personne morale en vue de sa mise en examen pour ce même chef est remise en question.Lire aussi :Mise en examen de Jean-François Jalkh, vice-président du Front nationalJuillet 2013. Le texte né des secousses de l’affaire Cahuzac arrive au Sénat en procédure accélérée et en pleine session d’été. Le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur, alors président de la commission des lois et rapporteur du texte, fait voter un amendement a priori anodin. Avant lui, les députés ont modifié le texte en fixant le plafond de 7 500 euros de dons annuels non plus par parti mais par personne physique. Si un particulier dépasse ce plafond en versant plusieurs petites sommes à plusieurs partis, ces derniers ne peuvent pas être comptables de son infraction. Pour M. Sueur, les partis « n’ont pas la possibilité de s’assurer du respect de la loi par leurs donateurs » et donc n’ont pas à être systématiquement condamnés.Alors que la loi de 1988 punissait ceux qui ont « versé ou accepté des dons » illégalement, la voilà modifiée pour ne punir que « ceux qui ont versé des dons », et non plus les bénéficiaires. Les sénateurs pensent bien à préciser que le bénéficiaire des dons peut quand même être sanctionné s’il reçoit plus de 7 500 euros d’une personne physique. Mais voilà qu’ils oublient de repréciser qu’il peut aussi être sanctionné s’il reçoit de l’argent d’une personne morale, pratique qui reste prohibée par la loi. C’est cet oubli qui fait qu’aujourd’hui le Front national, en tant que parti bénéficiaire d’un don de personne morale, en l’occurrence la société Riwal, n’encourt pas de sanctions, pas plus que son trésorier, Wallerand de Saint-Just.Lors de l’examen du texte en séance, personne n’a tiqué : ni les élus ni Benoît Hamon, qui représentait alors le gouvernement et qui a donné un avis favorable à l’amendement sans aucun autre commentaire.Contacté, Jean-Pierre Sueur, reconnaît « une erreur, comme cela arrive dans toutes les œuvres humaines ». Il indique que les services de la commission des lois du Sénat vont réfléchir à une solution qui pourrait être celle d’un amendement dans un prochain texte. Jean-Jacques Urvoas, alors rapporteur de la loi pour l’Assemblée, n’a pas donné suite à nos sollicitations.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder La bataille de 2017 a commencé et elle sera sans merci : au lendemain des congrès de l’UMP – devenue à cette occasion Les Républicains – et du PS, c’est désormais une certitude. A une semaine d’intervalle, les deux principaux partis de droite et de gauche ont sonné le début des hostilités. Et tout laisse penser qu’elles seront d’une grande violence, pour trois raisons.La première tient à la façon dont le débat s’est engagé. Un débat caricatural, où la droite et la gauche s’accusent mutuellement de « trahir » la République. Ni plus ni moins. Un débat où les attaques ad hominem fusent de chaque côté, Nicolas Sarkozy accusant François Hollande, le 30 mai, à Paris, d’être d’une « terrifiante médiocrité » ; Manuel Valls répondant, une semaine plus tard à Poitiers, que l’ancien chef de l’Etat « est déjà un problème pour le pays ».Deux ans avant l’échéance, l’atmosphère ressemble déjà à celle d’une fin de campagne, quand tous les excès sont permis et toutes les outrances autoriséesExcessifs, les mots échangés de part et d’autre, s’ils visent avant tout à souder chaque camp pour éviter les questions qui fâchent à l’intérieur de chacun d’entre eux, rendent impossibles, pour les mois à venir, tout dialogue apaisé et constructif entre la majorité et l’opposition. Deux ans avant l’élection présidentielle, l’atmosphère ressemble déjà à celle d’une fin de campagne, quand tous les excès sont permis et toutes les outrances autorisées.Lire aussi :Manuel Valls au congrès du PS à Poitiers : « Nous devons continuer à réformer »La deuxième raison pour laquelle la période qui s’ouvre promet d’être agitée est liée à la question du leadership. Elle ne se pose pas dans les mêmes termes à droite et à gauche, mais, dans les deux cas, la situation est potentiellement explosive. A droite, c’est une évidence. De ce point de vue, le congrès fondateur des Républicains a donné le ton : loin de servir de rampe de lancement pour Nicolas Sarkozy en vue de 2017, comme l’avait été le congrès de l’UMP de novembre 2004, la journée du 30 mai a pris les allures d’une veillée d’armes. Pour Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, François Fillon et Alain Juppé, le but n’était pas de faire allégeance au chef du parti mais, au contraire, de s’émanciper en vue de la primaire de 2016. Une compétition dont chacun a compris, à travers les sifflets qui visèrent M. Fillon et M. Juppé, qu’elle serait à couteaux tirés.Dans le camp d’en face, la situation est différente. Contrairement à d’autres congrès du PS, comme ceux de Metz (1979), Rennes (1990) ou Reims (2008), le congrès organisé à Poitiers du 5 au 7 juin n’a pas été le théâtre d’une bataille fratricide entre socialistes, bien au contraire. Les frondeurs, qui auraient pu profiter de l’occasion pour durcir leur opposition au gouvernement, se sont au final montrés plutôt sages. Et Manuel Valls, en prononçant un discours habile, a réussi tout à la fois à ne pas irriter l’aile gauche du parti et à faire applaudir longuement François Hollande, coupant court par là même à toute velléité de discussion sur la candidature de celui-ci en 2017.Lire aussi :« Si le PS venait à disparaître, la République perdrait sa meilleure défense »Cet équilibre n’en reste pas moins fragile. La tribune cosignée par Arnaud Montebourg et Matthieu Pigasse (actionnaire du Monde), dimanche 7 juin dans le JDD, est venue le rappeler. Opportunément publié le jour même de la clôture du congrès du PS, ce texte, qui accuse le gouvernement de conduire le pays « vers le désastre », est une véritable déclaration de guerre à MM. Hollande et Valls. Si l’ancien ministre de l’économie n’y dit rien de ses intentions pour la suite, il est clair qu’il prend date.Lutte sanglanteAu moment où le PS enterre sans le dire l’idée d’une primaire pour 2017, M. Montebourg se rappelle au bon souvenir de ses camarades et se pose en recours. Si tel était le cas, s’il décidait de se lancer dans l’aventure en marge de son parti, le jeu à gauche pourrait être beaucoup plus compliqué que prévu pour M. Hollande. Celui-ci se trouverait alors dans une situation comparable à celle de Lionel Jospin, combattu lors de la campagne présidentielle de 2002 par son ancien ministre, Jean-Pierre Chevènement. Or, dans cette hypothèse, nul doute que la lutte serait sanglante : fort du précédent de 2002, où M. Chevènement fut accusé d’avoir contribué à l’élimination de M. Jospin dès le premier tour, on imagine mal François Hollande accepter qu’Arnaud Montebourg soit candidat face à lui en 2017.Reste une dernière raison pour laquelle les deux années à venir risquent d’être rudes. Elle est liée à l’état d’impréparation dans lequel se trouvent aujourd’hui les deux principaux partis de droite et de gauche en termes de projet. Les deux congrès de ces derniers jours l’ont démontré de façon spectaculaire, l’un comme l’autre se résumant pour l’essentiel à une morne succession de discours brefs et très généraux davantage destinés à mettre en scène les orateurs qu’à creuser les sujets de fond.En organisant leurs congrès respectifs de telle sorte que soit ainsi esquivée toute discussion sérieuse, les dirigeants des deux partis ont certes évité que ces deux rassemblements soient le théâtre de leurs divisions internes. Mais ce n’est là que différer le problème. La journée sur l’islam organisée jeudi 4 juin par Les Républicains, cinq jours après leur congrès fondateur, en est l’illustration. Voulue par M. Sarkozy comme un grand moment de débat, la rencontre s’est finalement tenue à huis clos, sans les autres candidats à la primaire du parti.L’atonie des débats au PS et la difficulté d’en organiser dans le camp d’en face sont un signe inquiétant pour la suite. Faute d’idées nouvelles, faute d’une réelle volonté de la part de ces partis d’élaborer de solides projets, le risque est grand, pour l’un et l’autre, de s’atrophier peu à peu et de se couper encore davantage d’électeurs lassés par les discours creux et les jeux d’appareil. Avec une perspective à la clé : que la bataille de 2017 se résume à une lutte implacable entre des adversaires ne parlant plus qu’à eux-mêmes.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.06.2015 à 21h57 • Mis à jour le07.06.2015 à 22h13 | Béatrice Jérôme De retour du congrès du PS à Poitiers, Claude Bartolone était, dimanche 7 juin, sur le marché de la ville de Puteaux, dans les Hauts-de-Seine. Venu soutenir la liste menée par Christophe Grébert (Modem, PS et EELV) à la municipale des 14 et 21 juin, organisée à la suite de l’annulation par le Conseil d’Etat du scrutin de 2014, le candidat (PS) aux régionales en Ile-de-France en a profité pour rôder quelques thèmes de sa campagne.Accompagné de Jean-Vincent Placé, président du groupe EELV au Sénat, M. Bartolone a vanté le « rassemblement » opéré autour de M. Grébert, qui doit nous servir d’exemple bien au-delà de Puteaux », a-t-il glissé. « Nous devons éviter les divisions si nous voulons présenter une alternative crédible pour la suite » a-t-il déclaré, réaffirmant sa volonté d’un rapprochement entre le PS et les écologistes au gouvernement et derrière une éventuelle candidature de François Hollande en 2017.En revanche, M. Bartolone a confirmé qu’il ne mènerait pas aux régionales une liste d’union avec EELV au premier tour. « Je prends acte, a-t-il regretté, que les conditions mécaniques n’ont pas été réunies. Et bien ! », s’est exclamé le patron de l’Assemblée nationale, « que chacun y aille avec la volonté de défendre son projet mais avec la ferme ambition de représenter une force de rassemblement » au second tour, a-t-il prévenu.Au passage M. Bartolone a brocardé le rapprochement en cours entre Valérie Pécresse, chef de file des Républicains en Ile-de-France et Chantal Jouanno, candidate de l’UDI. « Je préfère notre démarche à la marchandisation à laquelle on assiste entre les Républicains et l’UDI, a-t-il déclaré. Entre eux, c’est “donnez-nous des têtes de listes et on fait l’union”. Où sont leurs points d’accord ? Moi je préfère dire : “on y va chacun de son côté et on se renforce au second tour”», a-t-il ajouté. De son côté, Jean-Vincent Placé, conseiller régional (EELV) s’est dit soucieux que « les écologistes restent respectueux de l’action du gouvernement », pendant la campagne. « La métropole est en panne »Député de Seine-Saint-Denis, M.Bartolone a saisi l’occasion de son déplacement à Puteaux, l’une des villes les plus riches de la région pour souhaiter de nouveau « un rééquilibrage » entre l’est et l’ouest de l’Ile-de-France. Mais c’était aussi pour mieux constater l’impuissance de la future métropole du Grand Paris (MGP) à y parvenir. « La métropole est en panne, a renchéri M. Bartolone. Il y a une alliance qui l’a réduite à la portion congrue. Si aujourd’hui on en reste là je préfère qu’on reporte » sa création, a-t-il confié.Le gouvernement a programmé la création de la MGP au 1er janvier 2016. Mais le Sénat a voté, début juin, son report au 1er janvier 2017 lors du vote en seconde lecture du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe).Reste à savoir si les députés voteront, à leur tour, le délai souhaité par le Sénat, lors du dernier l’examen du texte, en juillet. Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation, s’y était fermement opposée au Sénat. « L’idée fait son chemin », a cependant glissé M. Bartolone, dimanche.La MGP doit englober Paris, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine. Pour certains élus proches de M. Bartolone, le report de sa création permettrait d’élargir son périmètre à l’échelle de la région. Sur le marché de Puteaux, dimanche, un parlementaire PS du 92 décryptait : « Huchon [le président actuel de la région] n’a pas réussi à tuer le projet de MGP alors qu’elle torpille les pouvoirs de la collectivité régionale. Bartolone va peut-être y parvenir ». Pour le candidat PS, « il faut être de nouveau plus ambitieux. On voit bien que c’est le périmètre régional qui va jouer un rôle extrêmement important dans l’aménagement solidaire de la région » , a jugé M. Bartolone.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.06.2015 à 19h35 • Mis à jour le07.06.2015 à 20h14 Le gouvernement s’est mis en ordre de marche pour mettre en œuvre une réforme fiscale évoquée depuis des années, mais jamais concrétisée : le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, qui consiste à retrancher directement l’IR du salaire brut versé au salarié chaque mois, en le dispensant de faire un chèque au Trésor public tous les ans. Manuel Valls a promis samedi 6 juin lors du congrès du Parti socialiste à Poitiers que le gouvernement, « attentif » et « à l’écoute » des « attentes exprimées par les socialistes », allait engager cette réforme, qui figurait dans le texte de la motion A, arrivée en tête lors du vote des militants. Celle-ci devrait constituer la « première étape d'une modernisation de notre imposition », selon le premier ministre.Dimanche 7 juin, le ministre de l’économie Michel Sapin a précisé dans l’émission « Tous Politiques » que le « processus » serait engagé dès 2016, afin de rendre le prélèvement à la source opérationnel en 2018. Selon lui, la réforme serait assez populaire pour ne pas qu'une autre majorité revienne dessus en cas de victoire d'un candidat de l'opposition à la présidentielle de 2017.Lire la synthèse :Manuel Valls au congrès du PS à Poitiers : « Nous devons continuer à réformer »Pas si simple ?Le premier syndicat des agents du fisc, Solidaires-Finances publiques, a toutefois alerté samedi que ce mécanisme serait « très complexe à mettre en oeuvre » et « à gérer au quotidien », « compte tenu du quotient familial, des niches fiscales et de la structure de l'impôt sur le revenu ». « Les arguments avancés sur le niveau de recouvrement, la simplicité, n'ont pas lieu d'être », a déclaré son secrétaire général Vincent Drezet, pour qui « la modernisation de l'impôt passe d'abord par une réforme de l'impôt sur le revenu et du système fiscal en général, mais pas par la mise en place d'un mode de collecte complexe comme la retenue à la source ».Lire :Impôt sur le revenu : un prélèvement à la source « avant 2017 », selon Le Roux Nicolas Chapuis et Bastien Bonnefous C’est finalement une des seules surprises possibles du 77e congrès socialiste, qui se tient à Poitiers. Martine Aubry va-t-elle être renversée dans sa propre fédération, celle du Nord, un des bastions historiques du PS ? La réponse doit tomber jeudi 11 juin, lors de l’élection par les militants locaux des premiers secrétaires fédéraux, mais le sujet occupe déjà les esprits à Poitiers, en marge d’un congrès sans véritable enjeu. Sur le papier, Gilles Pargneaux, premier secrétaire de la fédération nordiste depuis une décennie et homme lige de Martine Aubry dans ce département, devait être reconduit sans encombre. Sa réélection était même un des points de l’accord passé au lendemain des élections départementales, en avril, par la maire de Lille avec François Hollande pour rejoindre la motion portée par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. « C’était un point tacite, car, à l’époque, personne ne pensait que cela tournerait mal », confie François Lamy, le bras droit de Mme Aubry. Mais, depuis, les événements ne se sont pas déroulés comme prévu. Face à M. Pargneaux, Patrick Kanner a encouragé la candidature d’une autre élue locale, Martine Filleul. Tous font pourtant partie de la même motion au congrès de Poitiers. Mais l’actuel ministre de la ville, ancien président du conseil général du Nord et proche à la fois de Manuel Valls et de François Hollande, a voulu pousser son avantage face à la maire de Lille, avec qui il entretient de mauvais rapports depuis son entrée au gouvernement, en septembre 2014. « C’est peu dire que les deux se détestent cordialement », confirme un dirigeant socialiste.Casus belliLe casse-tête pourrait donc tourner au casus belli. Impossible en effet pour le camp aubryste que M. Pargneaux ne soit pas désigné. « La candidature de Filleul est soutenue par un membre du gouvernement, il suffit d’un mot de Valls et de Hollande pour la débrancher, c’est simple comme un coup de fil », lâche un proche de Mme Aubry.La maire de Lille est attendue vendredi en fin de journée à Poitiers. Pour l’instant, elle n’a pas prévu de prendre la parole à la tribune samedi, mais si la situation dans le Nord ne se débloque pas d’ici là, elle pourrait s’exprimer devant les militants socialistes. Pour Mme Aubry, conserver sa stature nationale passe en effet d’abord par le fait d’asseoir son leadership dans son propre département.Mais après une défaite sévère des socialistes aux départementales, et à quelques mois d’un scrutin régional à haut risque en Nord–Pas-de-Calais–Picardie face au Front national, son autorité est de plus en plus contestée localement. Une partie des militants aspire en effet à un renouvellement des visages comme des méthodes. L’arrivée surprise de François Lamy à Lille il y a quelques mois et son quasi-adoubement par Mme Aubry pour lui succéder à la mairie en 2020 en ont choqué plus d’un. L’offensive de M. Kanner ne déplaît pas non plus aux barons socialistes nordistes opposés de longue date à Mme Aubry, tels le député Bernard Roman ou le sénateur Michel Delebarre. Enfin, l’aile gauche locale du PS reproche à la maire de Lille son ralliement à la motion majoritaire de M. Cambadélis. Finalement, l’imbroglio nordiste pourrait aboutir à un double paradoxe politique : le duel entre les deux membres de la majorité Gilles Pargneaux et Martine Filleul pourrait être arbitré par les minoritaires du parti. Et les militants nordistes, parmi les plus critiques au sein du PS envers la politique du gouvernement, donner raison à la ligne Kanner-Valls-Hollande contre Martine Aubry.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Jullien Un constat d’abord : la France affichait en 2010 le taux de syndicalisation le plus faible de l’OCDE, à l’exception de la Turquie, ce qui n’empêche pas notre pays de bénéficier d’un taux de couverture des accords collectifs de 98 % en 2012… et conduit les auteurs de Dialogue social et performance économique à considérer que ce dernier « constitue un indicateur de l’intensité du dialogue social plus fiable que le taux d’adhésion aux syndicats ». Double effet : cette faible qualité des relations sociales – corroborée par l’International Social Survey Programm selon lequel « la France est la plus mal classée pour ce qui concerne les relations entre employeurs et employés » - entraîne une « substitution de l’Etat » aux partenaires sociaux et fait obstacle aux réformes, déplorent les deux économistes.Améliorer l’informelIls rejoignent ainsi les analyses de leurs confrères Philippe Aghion, Yann Algan, Pierre Cahuc, Olivier Blanchard et Thomas Philippon qui, rappelant que « les pays où la qualité du dialogue social est plus faible connaissent des taux de chômage plus élevés », souhaitent « des évolutions substantielles de notre système de relations sociales ».Comment ? En renforçant la représentativité syndicale moyennant des contreparties, en améliorant le dialogue social informel, en développant le droit conventionnel contre le « droit réglementaire rigide » qui caractérise l’intervention de l’Etat, et en accroissant la participation des salariés aux conseils d’administration.Dialogue social et performance économique, par Marc Ferracci et Florian Guyot. Les Presses Sciences Po, coll. « Sécuriser l’emploi », 122 pages, 6 euros.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérémie Baruch et Pierre Breteau Selon la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, « l’Etat, les départements, les communes et les établissements publics intercommunaux » sont tenus d’« engager les dépenses nécessaires pour l’entretien et la conservation des édifices du culte ». Ce texte ne mentionne pas le rôle du Sénat. Pourtant, parmi les 48,37 millions d’euros distribués par les sénateurs au titre de la réserve sénatoriale, 6,8 % (soit 466 projets pour 3,29 millions d’euros) sont dévolus à la restauration, à la mise aux normes ou à la réhabilitation de bâtiments religieux.La dotation d’action parlementaireLa réserve parlementaire (ou dotation d’action parlementaire) est un ensemble de subventions permettant à chaque député ou sénateur de faire financer de petits investissements dans sa circonscription, qu'il s'agisse de travaux publics, de rénovation de bâtiment ou d'aides à des associations. Longtemps très opaque, l'emploi de la réserve parlementaire est désormais mieux tracé. Pour la première fois, le Sénat a mis en ligne de sa propre initiative le contenu et le détail de cette réserve pour l’exercice 2014.La plus généreuse des donations destinées à des édifices religieux a été obtenue par le sénateur de Nouvelle-Calédonie Hilarion Vendegou (Les Républicains) : 100 000 euros pour la « restauration du presbytère de la mission de Vao ». La deuxième a été attribuée par l’ex-socialiste Jean-Noël Guerini dans les Bouches-du-Rhône. Il a débloqué 80 000 euros pour la restauration de l’église Saint-Blaise des Pennes-Mirabeau.Les écoles numérisées et réaménagéesCette réserve sénatoriale est avant tout utilisée à des fins de construction, aménagement, réhabilitation, réfection ou travaux, comme on le constate en agrégeant l’objet des sommes allouées par chaque parlementaire. Toutefois, ce n’est pas le seul usage de la réserve. Ainsi, l’« acquisition d’ordinateurs pour l’école » ou de « tablettes numériques » occupe une forte part des 6,63 millions d’euros de dotations aux groupes scolaires, lycées et collèges. Les sénateurs ont aussi œuvré pour la construction d’extensions, de centre de loisirs ou autres préaux.En la matière, le plus généreux est le sénateur sarthois Roland du Luart (Les Républicains) qui a obtenu 153 000 euros pour la construction d’un nouveau groupe scolaire dans la commune du Luart dont il a été maire de 1965 à 2001. Le reste des sommes est bien plus modeste puisque les 734 projets « scolaires » soutenus par la réserve sénatoriale ont touché en moyenne 9 032 euros.Souvent liées aux dotations scolaires de modernisation mais pas seulement, les achats de « tablettes », « ordinateurs » et autres « créations de médiathèque » représentent 1,6 million d’euros de la réserve, soit 250 projets sur les 6 164 projets soutenus par les sénateurs.Lire aussi :La réserve sénatoriale, annuaire d’une France qui s’effrite Pierre BreteauJournaliste au MondeJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.06.2015 à 18h00 • Mis à jour le01.06.2015 à 18h47 | Bertrand Bissuel Lire aussi :Pour l’Unedic, le chômage augmentera encore fortement en 2015Mois après mois, les mauvaises nouvelles continuent de tomber sur le marché du travail. En avril, le nombre de chômeurs sans aucune activité (catégorie A) s’est accru de 26 200 en métropole pour atteindre un nouveau record : 3,536 millions soit une hausse de 0,7 % d’après les chiffres rendus publics, lundi 1er juin, par le ministère du travail et par Pôle emploi.La tendance est également à la hausse en incluant les outre-mers (près de 3,795 millions personnes inscrites à Pôle emploi, soit un accroissement légèrement supérieur à 26 000). Ces statistiques montrent que l’inversion de la courbe du chômage n’est toujours pas d’actualité, malgré le rebond de la croissance observé au premier trimestre 2015 (+0,6 % selon l’Insee).Si l’on tient compte des demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite en avril (catégories B et C), les données officielles sont encore plus déprimantes : le nombre de personnes qui pointent à Pôle emploi s’élève à 5,344 millions dans l’Hexagone, soit une progression de 1 % par rapport à mars et de 7,1 % en un an. Le total atteint 5,645 millions pour l’ensemble du territoire (DOM inclus), en augmentation de 6,8 %.Indicateur particulièrement décourageant, le chômage de longue durée dont l’extension se poursuit : en métropole, le nombre d’inscrits à Pôle emploi depuis au moins un an (dans les catégories A, B et C) augmente de 1,1 % comparé au mois de mars (+10,2 % en un an). Idem pour les moins de 25 ans (+1,1 % en un mois et +4,6 % en un an) et pour les plus de 50 ans (+1,1 % et +9,8 %).Rebsamen annonce 100 000 contrats aidés supplémentairesLire aussi :Chômage : l’optimisme forcené de François RebsamenCette nouvelle aggravation de la situation n’est pas tout à fait une surprise : des économistes pensent que le mouvement de reprise, esquissé au cours des trois premiers mois de l’année, n’aura pas d’impact immédiat. C’est d’ailleurs l’analyse qu’a développée François Rebsamen dans un communiqué diffusé lundi : « Il faut (…) un délai de plusieurs mois », a indiqué le ministre du travail. En attendant, il annoncé un renforcement du traitement social du chômage « avec un renfort de 100 000 contrats aidés supplémentaires par rapport à la loi de finances initiale » ; 60 000 demandeurs d'emploi supplémentaires seront par ailleurs accueillis en formation. Pour M. Rebsamen, tout l’enjeu de la période à venir consiste à « accompagner le retour à la croissance en levant les freins au recrutement ».Une allusion directe aux rencontres qui ont lieu, lundi et mardi, à Matignon entre Manuel Valls et les partenaires sociaux. L’objet de ces entretiens est de réfléchir à des mesures susceptibles de stimuler l’embauche dans les TPE et les PME. Il n’y aura aucune annonce, les décisions du gouvernement ne devant être dévoilées que le 9 juin, à l’issue d’un conseil restreint avec les ministres concernés (économie, travail…).Lire aussi :Une faillite sans précédent dans la lutte contre le chômageA l’heure qu’il est, très peu d’indications ont filtré sur les intentions de l’exécutif. Seule une piste a réellement émergé : l’instauration d’un barème, assorti de plafonds, que les conseillers prud’homaux seraient tenus de suivre lorsqu’ils accordent des dédommagements à des salariés licenciés par leur employeur.Plusieurs leaders patronaux réclament la mise en place d’un tel dispositif, car il aurait pour effet de réduire les aléas juridiques : les chefs d’entreprises sauraient d’emblée à quoi ils s’exposent en cas de litige avec un membre du personnel. Ils n’auraient plus au-dessus de leur tête « une épée de Damoclès », pour reprendre une formule de François Asselin, le président de la CGPME. Les procédures aux prud’hommes peuvent « durer longtemps » et se solder par des dommages et intérêts « élevés », renchérit un dirigeant du Medef. Résultat : bon nombre de patrons « n’embauchent plus ou alors ils recrutent en CDD ».Lundi, M. Valls se serait déclaré ouvert à cette solution lors de ses discussions avec les partenaires sociaux. C’est en tout cas ce que confie M. Asselin. Mais aucun « engagement précis » n’a été pris, pondère le président de la CGPME.Lire aussi :Valls s’est engagé à « ne pas toucher au contrat de travail », selon la CFDT et la CGTBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Amandine Réaux Invité de la matinale de France Inter, lundi 1er juin, Henri Guaino, député UMP des Yvelines, a assuré que la justice française n’était pas tenue de suivre les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Il faisait référence à la gestation pour autrui (GPA), que l’UMP refuse de légaliser.Ce qu’il a dit : “On ne doit pas inscrire les enfants nés à l’étranger d’une GPA à l’état civil. (…) On trouve normal de détourner, de frauder à ce point la loi (…) La justice n’est pas obligée, quand ça va tellement à l’encontre de la loi française, de se coucher de cette façon [devant la Cour européenne des Droits de l’Homme].”Pourquoi c’est juridiquement fauxOpposant de longue date au mariage gay et à la gestation pour autrui (GPA), Henri Guaino laisse ici son indignation prendre le pas sur le droit.1. Un droit selon la Cour européenne des droits de l’hommeRappelons le contexte : la gestation pour autrui est interdite par la loi française, mais autorisée dans certains pays – dans certains Etats des Etats-Unis par exemple. Des parents français font donc appel à des mères porteuses dans l’un des pays où la pratique est légale. Les enfants issus de cette GPA sont ensuite adoptés légalement, dans ce même pays, par les parents « contractants ». Mais à leur retour en France, quel statut leur donner ?D’instance juridique en instance juridique, deux dossiers, ceux des époux Mennesson et Labassée, ont fini par atterrir devant la Cour européenne des droits de l’homme, dont le rôle est de faire appliquer les principes de la Convention européenne des droits de l’homme aux pays signataires – au nombre de 47, dont la France.Tous les pays signataires de la CEDH s’engagent à respecter les décisions de cette juridiction, qui peut être saisie en dernière instance sur de nombreuses questions. Et la France a été condamnée le 26 juin 2014 pour avoir refusé de transcrire à l’état civil les actes de naissance des jumelles Valentina et Fiorella Mennesson et de Juliette Labassée, toutes les trois nées de mère porteuse aux Etats-Unis, respectivement en 2000 et 2001. L’Etat a dû verser aux enfants requérants, 5 000 euros chacune pour dommage moral, et aux parents 15 000 euros pour les frais de justiceLire aussi :Comment la France évolue sur la gestation pour autruiDepuis, la Cour de cassation, plus haute instance juridique française, qui refusait jusqu’alors l’inscription à l’état civil d’enfants nés par GPA à l’étranger, a également changé de version, et recommande désormais leur inscription sous certaines conditions.2. Un bras de fer resterait possible, mais sans garantieLa CEDH n’a certes pas le pouvoir de modifier directement la loi des pays signataires. La condamnation n’oblige donc pas Paris à autoriser la GPA sur son sol. Mais ces pays sont dans l’obligation, théorique du moins, d’appliquer les arrêts qu’elle prononce. La France est donc tenue de reconnaître la filiation de tous les enfants nés à l’étranger d’une mère porteuse, et de permettre leur inscription à l’état civil.En assurant que la France peut, si elle le souhaite, ne pas respecter l’avis de la CEDH, Henri Guaino fait donc mine d’ignorer le droit. En France, une décision de la CEDH doit entraîner une modification de la législation nationale ou des pratiques juridiques en la matière.On peut certes rappeler aussi que, si en théorie, le non-respect des principes de la Cour européenne des Droits de l’Homme peut entraîner une exclusion de l’institution, dans la pratique, une telle sanction n’a jamais été prononcée. On peut donc imaginer – ce que fait peut-être Henri Guaino – qu’un Etat se lance dans un “bras de fer” en ignorant sciemment l’avis de la CEDH. Néanmoins, il ne s’agit là que d’une hypothèse, qui impliquerait que la France dénonce le rôle d’institution judiciaire supranationale de la CEDH qu’elle a contribué à mettre en place.Amandine RéauxJournaliste au Monde Denis Cosnard Patrick Modiano commence à exceller dans l’exercice qui semblait le moins fait pour lui : le discours officiel. Six mois après son texte très marquant de réception du prix Nobel à Stockholm, l’écrivain a de nouveau fait surgir l’émotion, lundi 1er juin, lors de l’inauguration de la promenade Dora Bruder, dans le 18e arrondissement de Paris.Lire aussi :Modiano, jour de gloire à StockholmDevant une petite assemblée d’élus parisiens, de membres de la famille de Dora Bruder, de représentants du monde juif et d’écoliers, Modiano a trouvé les mots simples et justes pour faire revivre l’espace d’un instant cette jeune fille déportée à Auschwitz en septembre 1942.Cette fugueuse de seize ans, qu’il a arrachée à l’oubli et à l’anonymat dans le plus poignant de ses livres, intitulé sobrement Dora Bruder (Gallimard, 1997), était une fille du quartier, a-t-il rappelé. « Ses parents se sont mariés à la mairie du 18e, elle est allée à l’école dont nous pouvons voir la façade, elle a fréquenté une autre école un peu plus haut sur la butte, elle a vécu avec ses parents rue Lamarck, boulevard Ornano », a souligné le romancier. Ses grands-parents habitaient « à quelques mètres de nous ». Lire aussi :A Paris, une promenade Dora-Bruder en mémoire des victimes du nazismeDéportée parce que juiveUne adolescente comme tant d’autres, en somme. En quelques phrases, le Prix Nobel a campé le décor. « Là où nous sommes, elle jouait avec un de ses cousins, et là aussi sans doute vers quinze ans elle donnait des rendez-vous », a-t-il dit de sa voix douce.« Les soirs d’été où les jeunes gens restaient tard sous les platanes du terre-plein à prendre le frais sur les bancs, elle a écouté les airs de guitare de ceux qu’on appelait les Gitans et dont plusieurs familles vivaient ici, parmi lesquelles la famille du musicien Django Reinhardt. Pour Dora et pour les enfants du quartier, ce terre-plein était un terrain de jeux qu’ils appelaient le talus. »A Paris, devant une école du 18e, Patrick Modiano et Anne Hidalgo dévoilent la plaque "Promenade Dora Bruder" http://t.co/7iZTk3YSqR— DenisCosnard (@Denis Cosnard)require(["twitter/widgets"]);La suite de l’histoire est beaucoup moins joyeuse. A la suite d’une fugue, Dora Bruder est arrêtée, et envoyée à Auschwitz. Déportée parce que juive. Son père et sa mère connaîtront le même sort.« Elle représente la mémoire de milliers d’enfant »Aujourd’hui, « Dora Bruder devient un symbole, a déclaré Modiano. Elle représente désormais dans la mémoire de la ville les milliers d’enfants et d’adolescents qui sont partis de France pour être assassinés à Auschwitz, celles et ceux dont Serge Klarsfeld, dans son livre  Memorial [Le mémorial des enfants juifs déportés de France, FFDJF, 1994] a rassemblé inlassablement les photos pour qu’on puisse connaître leurs visages. »L’inauguration d’un lieu à son nom est une façon de faire pièce aux souhaits des nazis, qui voulaient faire disparaître Dora Bruder et ses semblables, et effacer jusqu’à leurs noms. « Je crois que c’est la première fois qu’une adolescente qui était une anonyme est inscrite pour toujours dans la géographie parisienne », a noté Patrick Modiano.Évoquant Dora Bruder, Anne Hidalgo évoque les attentats de janvier : "70 ans après, on a entendu Mort aux juifs !" http://t.co/GW5KN0RGpZ— DenisCosnard (@Denis Cosnard)require(["twitter/widgets"]);Après l’écrivain, la maire de Paris Anne Hidalgo s’est chargée de donner un sens plus politique à cette inauguration. En janvier 2015, soixante-dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, des juifs ont de nouveau été assassinés à Paris pour ce qu’ils étaient, a-t-elle rappelé, en évoquant la tuerie de l’Hyper-Casher.« Soixante-dix ans après, on a de nouveau entendu “Mort aux juifs !” » D’où l’importance à ses yeux de comprendre le passé et de « conjurer l’oubli », comme l’a si bien fait Modiano.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.06.2015 à 12h04 • Mis à jour le01.06.2015 à 15h07 | Philippe Ridet (Rome, correspondant) La première leçon des élections régionales et municipales, qui se sont déroulées dimanche 31 mai et dont les résultats définitifs ont été connus lundi, paraît claire : un an après le triomphe du président du conseil et du Parti démocrate (PD, centre gauche), avec près de 41 % des suffrages aux élections européennes, l’étoile de Matteo Renzi pâlit. Près de 23 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dans sept régions (Ligurie, Vénétie, Toscane, Ombrie, Marches, Campanie et Pouilles) et plus de 1 000 communes.Si le centre gauche dirigera cinq exécutifs régionaux (il perd la Ligurie, gagne la Campanie alors que la Vénétie reste aux mains de la Ligue du Nord), le score total du PD se situe aux alentours de 23 % des suffrages au niveau national, selon les projections des instituts. Il devance le Mouvement 5 étoiles (18 %), le parti antieuropéen et anti-immigrés de la Ligue du Nord (12,5 %), Forza Italia (10,7 %), la formation de Silvio Berlusconi. A noter la faible participation : 52,2 % aux régionales et 65 % aux municipales. Soit, respectivement, 12 et 7 points de moins qu’aux scrutins précédents de même nature.« Loyalistes » et « frondeurs »M. Renzi a dû faire face à deux écueils qu’il n’a su éviter en tant que secrétaire du PD : un candidat dissident en Ligurie, qui a éparpillé les voix de gauche ; un candidat qualifié d’« imprésentable » en Campanie, en raison de sa condamnation en première instance pour « abus de pouvoir ». Si ce dernier, Vincenzo De Luca, s’est imposé de justesse, il risque d’être déclaré inéligible. Sa participation à ce scrutin a jeté une ombre sur un parti qui se veut exemplaire et a focalisé toute l’attention des médias sur sa personne.Ce résultat décevant est également un jugement sur sa politique et sa stratégie. Les réformes dont il se vante (marché du travail, mode de scrutin, école) et son alliance pour faire adopter certaines d’entre elles avec la droite berlusconienne ont divisé son parti entre « loyalistes » et « frondeurs » et désorienté l’électorat traditionnel de la gauche italienne. Malgré un retour de la croissance après trois ans de récession, le chômage n’a pas diminué (13 % de la population).Alors qu’il rêvait, il y a deux mois encore, d’un « grand chelem » en remportant les sept régions, il avait ramené son ambition à l’horizon d’un plus modeste « 4 à 3 ». « Ces élections ne sont pas un test pour le gouvernement », n’a-t-il cessé de répéter. Selon le quotidien la Repubblica du 1er juin, M. Renzi aurait dénoncé en privé « la gauche masochiste ».Lieux d’expérimentationPour autant, l’opposition est encore un vaste chantier. Malgré son long déclin, Silvio Berlusconi sauve les meubles, ayant réussi à imposer l’alliance de la droite (Forza Italia, Ligue du Nord et le petit parti post-fasciste Fratelli d’Italia) dans la région qu’elle a gagnée (la Ligurie) ou conservée (la Vénétie). A l’inverse, le candidat dissident de Forza Italia dans les Pouilles enregistre un résultat presque trois fois inférieur à celui du vainqueur.La nouvelle configuration sortie des urnes fait désormais de Matteo Salvini, le leader du parti anti-immigrés et anti-européen, allié du Front national au Parlement européen à Strasbourg, le pivot central d’une éventuelle et nécessaire recomposition. La Ligue distance nettement son partenaire en Ligurie, en Toscane et en Ombrie. De plus, M. Salvini n’a plus d’adversaire au sein de sa formation, puisque son rival, Flavio Tosi, candidat dissident en Vénétie, n’arrive qu’en quatrième position.Désormais, ­Matteo Salvini, le leader de la Ligue du Nord, est le pivot central d’une éventuelle recomposition de la droiteMais le vrai vainqueur de la consultation de dimanche est le Mouvement 5 étoiles (M5S). Alors que les élections locales s’étaient souvent soldées par des échecs cuisants en regard de son score obtenu aux scrutins sénatoriaux et législatifs de février 2013 (25 %), le « non-parti » fondé par le comique Beppe Grillo en 2009 confirme l’étiage que lui accordent les sondages. Dans certaines régions, et bien qu’il se soit présenté seul et sans aucune liste de soutien, il devient même le premier parti en nombre de voix.Réplique du séisme Podemos ou enracinement durable ? Les candidats du M5S ont tous confié qu’ils avaient ressenti au cours de leur campagne « une véritable adhésion » à leurs propositions, dont celle, notamment, d’un revenu minimum citoyen, et non plus la simple expression d’un vote protestataire. Mais le M5S s’est gardé de commenter les résultats du scrutin espagnol de crainte de devoir se prononcer sur une éventuelle alliance avec la gauche qu’il dénonce encore comme une « compromission ». Mais loin des feux médiatiques, les conseils régionaux dans lesquels les élus du Mouvement 5 étoiles viennent d’entrer en force pourraient se révéler de discrets lieux d’expérimentations.Philippe Ridet (Rome, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gérard Davet et Fabrice Lhomme Thomas Thévenoud pensait sans doute l’affaire derrière lui. Mais les déboires fiscaux de l’ancien secrétaire d’Etat, contraint de quitter précipitamment le gouvernement de Manuel Valls en septembre 2014, pour avoir omis de déclarer ses revenus, devraient finalement avoir un prolongement judiciaire.Selon les informations recueillies par Le Monde, le parquet de Paris vient d’être saisi du « cas Thévenoud » par la commission des infractions fiscales (CIF), qui a déposé une plainte pour « fraude fiscale ». C’est au terme d’une réunion organisée le 19 mai que la CIF a décidé de déposer plainte contre Thomas Thévenoud et sa compagne. Autorité administrative, la commission des infractions fiscales est la seule instance habilitée, lorsqu’elle le juge nécessaire, à saisir la justice en cas de fraude fiscale manifeste. Nombre de contribuables indélicats rattrapés par l’administration fiscale échappent à des poursuites judiciaires. La plainte dont vient d’être saisi le parquet de Paris traduit donc une volonté politique forte, celle de Bercy en l’occurrence, désireux de voir M. Thévenoud s’expliquer devant la justice.Lire aussi : Thomas et Sandra Thévenoud, la chute de deux ambitieuxSaisi par la CIF, le parquet de Paris – où la plainte est à l’analyse – va donc ouvrir une procédure judiciaire (enquête préliminaire ou information judiciaire) susceptible de relancer une affaire embarrassante pour l’exécutif, au moins sur le plan symbolique. La procédure va directement viser celui qui est redevenu député (désormais non inscrit) de la première circonscription de Saône-et-Loire. A la grande colère de ses (ex) collègues du Parti socialiste et de François Hollande lui-même, qui l’avait jugé « pas digne » de rester à l’Assemblée.Examen systématiqueNommé le 26 août 2014 secrétaire d’Etat au commerce extérieur, au tourisme et aux Français de l’étranger dans le deuxième gouvernement Valls, M. Thévenoud avait été poussé à la démission neuf jours plus tard, le 4 septembre, du fait de sa situation fiscale. Le secrétaire d’Etat ne payait tout simplement pas ses impôts, et ce depuis plusieurs années. Il avait déposé avec retard ses déclarations de revenus en 2012 et en 2014 et n’avait rien déclaré en 2013.Avec neuf jours de présence seulement au gouvernement, il avait égalé le record de brièveté d’un ministre ou secrétaire d’Etat sous la Ve République, détenu depuis 1988 par Léon Schwartzenberg. Il avait reconnu, dans une déclaration envoyée à l’Agence France-Presse (AFP) le soir de sa démission, des « retards de déclaration et de paiement » de ses impôts, assurant toutefois qu’ils avaient été « intégralement régularisés avec l’ensemble des pénalités qui s’y référent, conformément à la loi ».La chute du secrétaire d’Etat avait été provoquée par la Haute autorité sur la transparence de la vie publique (HATVP), qui engage systématiquement un examen fiscal des ministres dès leur nomination. « C’est cette procédure qui a conduit à la démission de M. Thévenoud », avait confirmé le président de la HATVP, Jean-Louis Nadal.Il était ensuite apparu que M. Thévenoud cumulait les retards de paiement, qu’il s’agisse de ses loyers, de frais de kinésithérapie, procès-verbaux et autres factures… Le 10 septembre 2014, il avait assuré au Canard Enchaîné qu’il souffrait de « phobie administrative ».« Je n’ai jamais fait l’objet d’aucune information judiciaire, d’aucune mise en examen, d’aucune condamnation. Si j’ai manqué à mes obligations fiscales, je n’ai jamais commis aucune infraction pénale », avait assuré M. Thévenoud après sa démission. Lundi, après l’annonce du dépôt de plainte, le député a dénoncé « une volonté manifeste d'acharnement » alors qu'il ne « doit plus un centime à l'administration fiscale » après avoir « tout régularisé depuis septembre dernier ».Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.06.2015 à 06h53 • Mis à jour le01.06.2015 à 07h22 Deux ans après l’annonce du « choc de simplification », le gouvernement présente lundi 1er juin un nouveau train de mesures pour les particuliers et les entreprises. Sur les 92 mesures dévoilées par le secrétaire d’Etat en charge de la réforme de l’Etat et de la simplification, Thierry Mandon, 40 concernent les démarches administratives des particuliers.Parmi les mesures emblématiques, l’inscription en ligne à Pôle emploi sera possible dès septembre 2015, tandis que la contestation sur Internet d’une amende routière lorsqu’une infraction détectée par un radar a été commise par un autre conducteur est annoncée pour 2016. Par ailleurs, les locataires de logements sociaux seront cette année dispensés de déposer une demande d’aide au logement et de signaler leur déménagement, les bailleurs devant désormais effectuer eux-mêmes ces démarches auprès de la caisse d’allocations familiales. Pour les personnes handicapées, une carte unique « mobilité inclusion » remplacera en 2017 les cartes de stationnement et de priorité dans les transports et lieux publics. Lors de la demande d’allocation adulte handicapé, il ne sera plus nécessaire de fournir sa carte d’invalidité dès fin 2015 et, pour les invalides à plus de 50 %, l’aide sera attribuée pour cinq ans contre deux jusqu’à présent.Les règles dans l’hôtellerie et le bâtiment allégéesLes entreprises bénéficieront pour leur part de 52 nouvelles mesures, dont le remplacement « quand cela est possible » des contrôles sur place dans les exploitations agricoles par des contrôles sur pièce à partir de janvier 2016 (par exemple pour les vérifications des surfaces).L’industrie sera également délestée de plusieurs obligations environnementales, à commencer par les analyses de rejets dans l’air et l’eau, dont la fréquence « pourrait être réduite sur la base d’une justification de l’exploitant » dès le second semestre 2015. La taxe générale sur les activités polluantes (TAGP) des installations classées pour la protection de l’environnement sera supprimée fin 2015 et le délai de recours contre les autorisations accordées à ces sites potentiellement dangereux sera réduit à six mois à compter de l’avis de publication.Dans le bâtiment, les travaux d’extension jusqu’à 40 mètres carrés pourront être effectués avec une simple déclaration préalable dans les zones couvertes par un plan local d’urbanisme. Le BTP est aussi le principal bénéficiaire de l’augmentation du temps de travail des mineurs apprentis, envisagé par le gouvernement pour le premier semestre 2016. Patronat et syndicat seront « très prochainement amenés » à discuter d’un relèvement pour ces mineurs apprentis des durées maximales de 8 à 10 heures par jour et de 35 à 40 heures par semaine, voire davantage « à titre exceptionnel ».Par ailleurs, la fiche de police établie dans l’hôtellerie pour les 31 millions de clients étrangers reçus chaque année en France ne devra plus être systématiquement transmise, mais conservée six mois. Enfin, le gouvernement prépare une réforme du régime des débits de boisson à consommer sur place, et en particulier de la célèbre licence IV « dont le nombre est fortement limité », au nom de la « revitalisation des territoires ruraux ou périurbains ». Au total, sur les 368 mesures du « choc de simplification » annoncé début 2013 par le président François Hollande, plus de la moitié est « en cours de mise en œuvre » assure Matignon et près de 40 % sont déjà effectives. Elles auraient généré « 3,3 milliards d’euros de gains depuis septembre 2013 ». 31.05.2015 à 10h45 • Mis à jour le31.05.2015 à 21h04 Le Front national est parvenu dimanche 31 mai à reconquérir Le Pontet (Vaucluse), l'une des onze villes que le parti a remportées lors des municipales de 2014, dont l'élection a été invalidée en raison de signatures litigieuses sur les listes d'émargement.Les électeurs de cette ville de 17 000 habitants proche d'Avignon ont apporté 59.43 % des suffrages au maire sortant, Joris Hébrard, dès le premier tour du scrutin. Ils s'étaient pourtant moins mobilisés qu'en mars 2014. A la clôture du scrutin, 60,86 % des inscrits s'étaient rendus aux urnes contre 65,03 % en 2014 selon le bureau centralisateur. Elu aux départementales dès le premier tour Ce kinésithérapeute, qui fête dimanche ses 33 ans, avait créé la surprise en devançant de 7 voix, sous l'étiquette Rassemblement bleu marine, le candidat UMP Claude Toutain aux élections municipales de mars 2014.Lire : Au Pontet, le maire FN va contester l'annulation de son électionM. Hébrard avait depuis été élu dès le premier tour en mars conseiller départemental, avec 53 % des voix, recueillant même 58 % des suffrages dans sa commune. Dès son arrivée à la tête de la ville, M. Hébrard avait créé la polémique en supprimant la gratuité systématique de la cantine scolaire aux foyers démunis.« La gratuité est octroyée à ceux qui en ont vraiment besoin, avec les aides sociales que touchent les familles, elles peuvent payer le demi-tarif qui est à 1,57 euro le repas », s'était justifié M. Hébrard, soulignant que « cinq-six familles en bénéficient [de la gratuité] à l'heure actuelle ». Cette mesure a permis de « rattraper 20 000 euros à 25 000 euros par an ». Pendant ses onze mois de mandat, l'édile d'extrême droite a augmenté le nombre de policiers municipaux de 11 à 17 et a imposé des heures de fermeture aux épiceries de nuit.Lisser son imageM. Hébrard a profité de cette nouvelle élection pour lisser son image, en se séparant de deux conseillers municipaux qui avaient eu maille à partir avec des élus de l'opposition et en donnant un accent social à son programme avec la création d'une mutuelle pour les habitants.Les deux anciens candidats qui avaient formé un recours auprès de la juridiction administrative, Claude Toutain (UMP) et Miliani Makhechouche (PS), qui ne se représentaient pas, avaient proposé de créer une liste unique pour faire barrage au FN. Mais ce souhait était resté vain. M. Hébrard a donc été opposé à deux novices en politique, Jean-Firmin Bardisa (SE), un directeur des services d'une ville du département âgé de 47 ans qui conduit « une liste de rassemblement citoyen » et à la candidate UMP, Caroline Joly, 53 ans, directrice des ressources humaines dans une communauté de communes vauclusienne. Alexandre Lemarié et Matthieu Goar Nicolas Sarkozy a mis son nouveau parti, « Les Républicains », sur la rampe de lancement de la reconquête de l'Elysée. Samedi 30 mai, lors d'un congrès de refondation, l'ancien président de la République a réussi son pari : offrir l’image d’un parti rassemblé autour de sa personne. Au cœur de cette grand’messe sarkozyste marquée par des huées contre les rivaux François Fillon et Alain Juppé, chaque personnalité a eu le droit à son temps de parole à la tribune. Nicolas Sarkozy a conclu par un discours de quarante minutes, où il a dépeint sa vision d'une « République de la confiance ». « La République n'est pas menacée par la force mais par la faiblesse, le renoncement, le reniement », a-t-il déclaré.Lire aussi :Une journée pour transformer l’UMP en « Les Républicains »En cette journée de baptême, devant près de 10 000 militants acquis à sa cause, Nicolas Sarkozy n'a pas apporté de grandes nouveautés à l'argumentaire qu'il déroule depuis sa campagne pour la présidence de l'UMP, à l'automne 2014. Décrire sa République idéale lui permet d'abord de dresser le réquisitoire du quinquennat de François Hollande. Alors que cette journée était consacrée à la célébration des valeurs de la droite, Nicolas Sarkozy a passé la moitié de son discours à pilonner la majorité socialiste. « La gauche ne défend pas la République, la gauche la caricature avec la théorie du genre, avec le pédagogisme, avec le “il est interdit d'interdire”, avec le nivellement, avec l'égalitarisme », a-t-il martelé, avant d’accuser son successeur de préférer « aller serrer la main de Fidel Castro au lieu d'aller rendre hommage au peuple russe ». Une référence à l'absence du président français aux cérémonies du 9 mai à Moscou.La famille, l’autorité, le travail...Mais le long développement de Nicolas Sarkozy sur la « République de la confiance » lui permet surtout de rappeler les marqueurs de la droite, en ébauchant le portrait d'une société fondée sur des valeurs comme la famille « première institution de la société », le travail qui ne doit « pas être moins payé que l'assistanat », l'autorité sans laquelle « il n'y a pas d'Etat de droit » ou encore l'école, qui « a toujours été fondée sur le mérite, sur l'effort et sur l'excellence ».Evoquant « l’héritage de la civilisation chrétienne », il a rappelé à plusieurs reprises son attachement au concept d'assimilation. « La République reste ouverte aux autres mais rappelle à celui qui vient d'arriver que c'est à lui de s'adapter à notre mode de vie et pas à nous d'en changer », a-t-il lancé sous les applaudissements et les « Nicolas, Nicolas ! » habituels. L'ancien président n'a pas hésité à peindre un tableau sombre de la situation de la France, décrivant un pays soumis à « une terrible crise de confiance » et pas si éloigné du « grand effondrement ».Lire aussi :Nicolas Sarkozy définit sa République La petite musique de la primaireAvant l'intervention finale de Nicolas Sarkozy, ses rivaux à la primaire pour la présidentielle de 2017 ont tous affirmé vouloir jouer collectif, tout en faisant entendre leur propre musique. Chacun a mis un thème en avant : la nation pour Alain Juppé, la liberté pour François Fillon, le renouveau pour Bruno Le Maire et le travail pour Xavier Bertrand.Avant son discours, Alain Juppé a été massivement sifflé par les militants sarkozystes présents lorsqu'il est monté à la tribune. De la même manière qu'il avait été chahuté lors du conseil national de l'UMP, en janvier. « Ça me fait de la peine, mais ça ne change pas ma détermination », a réagi le maire de Bordeaux, dont les partisans tentaient de couvrir les sifflets en applaudissant. Réaffirmant sa volonté d'« incarner une alternative heureuse pour la France », le principal rival de Nicolas Sarkozy a promis de « rassembler les Français autour d'un projet qui leur donne confiance ». Jugeant nécessaire de « montrer le cap », celui qui est donné vainqueur de la primaire dans certains sondages a beaucoup insisté sur le thème de la « nation », un terme qu'il a prononcé une dizaine de fois. Il a notamment appelé au « sentiment national » pour « donner au projet collectif du pays un supplément d'âme ». Selon lui, en 2017, « c'est une espérance qu'il faudra faire naître. Il faut donner un sens aux réformes », avec « deux conditions : rassembler et rassembler autour d'un projet ». M. Juppé s'est posé comme le candidat de l'apaisement, afin de se démarquer du profil plus clivant de l'ancien chef de l'Etat. « On ne fait rien de bon dans la division, ni dans la recherche méthodique du clivage », a-t-il souligné, rappelant que « le rôle d'un dirigeant n'est pas de susciter les conflits mais de les apaiser ».« Pas un ripolinage du passé »Avant le maire de Bordeaux, François Fillon a lui aussi été copieusement sifflé lorsqu'il est monté à la tribune. L’ex-premier ministre reste perçu par une large part des militants comme un traître, deux jours après le procès qui s'est tenu dans l’affaire Jouyet, où il est accusé d'avoir incité l'Elysée à mettre des bâtons dans les roues de l’ancien chef de l'Etat. Loin de se laisser démonter par cet accueil plutôt frais, M. Fillon a tenu à marquer sa singularité, en prévenant : « Notre congrès ne peut pas être un ripolinage du passé mais un nouveau départ. » « Lorsqu’on prend la République comme étendard, il ne nous est pas permis de décevoir. »Soulignant que le nouveau parti ne devait pas être « qu’une machine électorale » au service de M. Sarkozy et « une caserne où les adhérents viendraient chercher les ordres », M. Fillon a revendiqué son droit de présenter sa candidature à la primaire : « Chez nous, Républicains, tous les débats sont ouverts, toutes les compétitions possibles dès lors que le respect prévaut. Comment pourrions-nous inviter les Français à aimer davantage la liberté, si nous ne sommes pas le mouvement où chacun peut aller au bout de ses mérites et de ses convictions ? » A la fin de son discours, la salle l'a finalement chaleureusement applaudi.Autre rival de M. Sarkozy, Bruno Le Maire s'est de nouveau présenté comme le candidat incarnant une nouvelle génération à droite. « Faisons tomber les murs de cette classe politique qui ne se renouvelle jamais. Vous butez contre les mêmes visages ? Nous allons vous en offrir de nouveaux. Vous butez contre les mêmes idées ? Nous allons en défendre de nouvelles », a promis celui qui s'était présenté à la présidence de l'UMP comme « candidat du renouveau ».Lire aussi :Au congrès des Républicains, les militants mobilisés pour préparer l’alternanceMatthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié et Matthieu Goar Ils sont venus en car, en train ou avec leur voiture. Puis, ils ont fait la queue dès 8 heures du matin devant le Paris Event Center, une salle du 19e arrondissement de Paris, à deux pas du périphérique, en face de la ville populaire de Pantin (Seine-Saint-Denis). Partout, ils brandissent des drapeaux français, certains affichent des autocollants en référence à l’actualité politique (« Najat : l’école manipulée »), la plupart commencent à acheter les tee-shirts « Les Républicains » à 10 euros… Samedi 30 mai, des milliers de militants de droite ont donc convergé vers la salle du congrès, qui doit mettre fin à l’UMP et célébrer la naissance du parti Les Républicains.Lire aussi :Les militants UMP approuvent le nouveau nom du parti, « Les Républicains »Cette messe voulue par Nicolas Sarkozy a pour objectif de mettre en ordre de bataille les troupes pour préparer « l’alternance », mot présent dans de nombreux discours prononcés par les premiers intervenants. En attendant, cette journée permet aux personnalités de tester leur popularité à leur arrivée devant le lieu du meeting, où les militants de l’organisation étudiante UNI sont présents en force.Suivez le déroulé de la journée avec notre journaliste sur place :Tweets de @ThomasWieder!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Laurent Wauquiez, secrétaire général du parti, prend des photos tout en assurant devant les caméras que le nouveau nom permet d’« assumer ses valeurs ». « Tiens voilà la Nadine », glisse une militante avant d’aller écouter Nadine Morano qui s’exprime devant la presse. « Aujourd’hui, c’est une nouvelle page de notre famille politique qui s’ouvre pour préparer l’alternance », déclare la députée européenne. Candidat aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte D’Azur, Christian Estrosi est accueilli par des « Christian, Christian ! » venus de militants arborant des tee-shirts « NS avec Le Havre ».Lire aussi :Un congrès de l’UMP soumis au régime sec« Hollande en Corrèze, Sarkozy à l’Elysée ! »Selon les éléments de langage communiqués par l’équipe de Nicolas Sarkozy, ce congrès doit être « tourné vers les militants ». La matinée s’est pourtant résumée à une succession de prises de paroles des élus et des différents candidats aux élections régionales comme le politologue Dominique Réynié, qui se présente en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, Valérie Pécresse, candidate en Ile-de-France, ou encore Virginie Calmels candidate en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Le tout dans une ambiance relativement calme. Seule l’arrivée de Nicolas Sarkozy sur la scène, à 11 h 55, a suscité un tonnerre d’applaudissements. Ses rivaux pour la primaire, qui doivent s’exprimer entre 13 heures et 16 heures, arrivent au compte-gouttes. Bruno Le Maire, qui s’exprimera sur « la place de la France dans le monde », a fait une entrée remarquée vers 11 heures, entourée d’une nuée de militants et de journalistes. Quinze minutes plus tard, une cohue indescriptible avait lieu devant les portes du palais des congrès. La raison ? Nicolas Sarkozy sortait chercher un café dans un des stands installés à l’extérieur… Immédiatement, les militants de l’UNI s’époumonent : « Hollande en Corrèze, Sarkozy à l’Elysée ! » Lire aussi :Près de trois quarts des Français contre une candidature de Nicolas Sarkozy en 2017Cette semaine, les dirigeants annonçaient que plus de 20 000 personnes seraient présentes et qu’une tente extérieur permettrait d’accueillir tout le monde. En fin de matinée pourtant, les 10 000 chaises de la salle principale n’étaient pas encore toutes occupées. Les stands des nouveaux accessoires sont par contre déjà en place. Les adhérents peuvent y acheter des pancarte et des stylos à un euro ou encore des briquets à trois euros. Le prix à payer pour devenir un fervent partisan et accessoirement renflouer les caisses d’un parti endetté de 69,3 millions d’euros.Lire aussi :Une journée pour transformer l’UMP en « Les Républicains »Pas de quoi pourtant décourager les premiers adhérents installés dans la salle. Tous ceux croisés comprennent la volonté de changement de M. Sarkozy. « L’UMP évoque l’époque de Jacques Chirac. Il est normal que Nicolas Sarkozy veuille imprimer sa marque », estime Gabriel Ndinga Oba, adhérent depuis 2004. « Il fallait changer de nom pour incarner une valeur et défendre la république qui s’écroule, estime Danièle, venue de Haute-Savoie, et farouche opposante à la réforme du collège. Je ne comprends pas que l’on tire les gens vers le bas, que l’on crée des idiots solides pour défendre je ne sais quelle valeur. »Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Piel L’enquête sur le volet criminel de l’affaire Dassault s’achève. Le 21 mai, le parquet d’Evry a requis la mise en accusation devant une cour d’assises de Younès Bounouara, 42 ans, qu’il qualifie comme « une sorte d’homme de main » de l’avionneur et maire de Corbeil-Essonnes, pour répondre d’une tentative d’assassinat.L’article paru dans Le Canard enchaîné avait ému la rue corbeil-essonnoise. Il y était question de 1,7 million d’euros remis par le maire de la ville Serge Dassault à Younès Bounouara, figure locale et trait d’union de l’avionneur avec les quartiers. De l’argent supposé servir à financer un système occulte d’achat de votes qu’il n’aurait pas redistribué comme il était prévu qu’il le fasse, suscitant rancœurs et convoitises.Lire aussi : Le système Dassault raconté de l’intérieurUn scénario que Serge Dassault, entendu comme témoin assisté dans ce volet de l’enquête, a toujours nié. S’il a reconnu avoir donné « de l’argent à Younès Bounouara, c’était pour financer un projet industriel en Algérie. Concernant Younès Bounouara, le sénateur UMP avait expliqué que celui-ci s’était « mis à [s] a disposition » dès l’année 1995, ajoutant que l’on a besoin d’intermédiaires lorsqu’on fait de la politique et qu’on est maire.Mais le 19 février 2013, c’est à coups de calibres que tout s’est réglé. Armé d’un.357 Magnum, Younès Bounouara a décidé de régler ses comptes en tirant plusieurs coups de feu en direction d’une voiture où se trouvaient quatre personnes. Fatah Hou, un boxeur professionnel, était atteint de deux balles. Il était conduit à l’hôpital quand l’autre prenait la fuite en Algérie pour une cavale qui allait durer six mois.Lire aussi : Quand Serge Dassault surveillait ses lousticsAprès avoir finalement décidé de se rendre, Younès Bounouara a plusieurs fois varié dans sa défense. Mais des écoutes téléphoniques, des témoins oculaires et l’expertise balistique sont venus mettre en doute sa version. Lui conteste la préméditation. L’accusation souligne pour sa part que Younes Bounouara ne supportait plus la pression et les menaces répétées que proféraient régulièrement à son encontre Fatah Hou et sa bande, soucieux de récupérer une part de l’argent de Serge Dassault.Selon le parquet d’Evry, « il résulte de l’information judiciaire que les infractions de tentative d’assassinat et de violences volontaires avec armes […] reprochées à Younès Bounouara sont parfaitement caractérisées et lui sont imputables ».Contacté, son avocat David-Olivier Kaminsky, explique avoir « constaté qu’à la clôture du dossier, des éléments à décharge avaient été, sciemment ou non, totalement occultés. » Il précise qu’une « demande d’acte à décharge a été déposée depuis plusieurs semaines au cabinet des juges d’instruction » et dit attendre « de voir s’il ressortira une instruction équilibrée permettant de savoir et de comprendre la verité ou si le procès à venir est tronqué par le manque de volonté de vouloir poser les vraies questions ».L’avocate de Fatah Hou, Marie Dosé, a pour sa part déclaré à l’AFP que le réquisitoire était « en parfaite cohérence avec les éléments du dossier ».Si le juge d’instruction suit l’avis du parquet, l’audience promet d’être intéressante, puisqu’il sera difficile de ne pas rentrer plus en détail dans les relations troubles qu’a longtemps entretenues Serge Dassault avec quelques caïds des quartiers sensibles de la ville qu’il a dirigée pendant près de quinze ans.Lire aussi : A Corbeil, ces « grands frères » dévoyés par l’argent de DassaultSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raphaëlle Besse Desmoulières Ils ont choisi la place de la République. Pour fêter les dix ans du non au référendum sur le Traité constitutionnel européen, les communistes organisent au cœur de Paris, samedi 30 et dimanche 31 mai, un « Forum européen des alternatives ». Ont répondu présent des syndicalistes, associatifs et politiques français et européens, dont l’ex-coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, et le socialiste « frondeur » Pouria Amirshahi.« Le non français a été fondateur : tous les mouvements qui posent le changement en Europe sont nés de cette bataille, estime Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. La victoire de Syriza est une réplique de cette bataille-là, tout comme la pousée des forces de gauche en Espagne. » Côté invitations, le PCF a déroulé le tapis rouge à Syriza. Si le premier ministre, Alexis Tsipras, n’est pas du voyage, sont présents Zoé Konstantopoulou, présidente du Parlement, Georgios Katrougalos, ministre de la fonction publique, et Tasos Koronakis, secrétaire du comité central du parti.Lire aussi :Dix ans après, que sont les nonistes devenus ?Dimanche, Pierre Laurent devait lancer un « appel pour la Grèce » et une « semaine de solidarité avec les Grecs ». A l’heure où les négociations entre Athènes et ses créanciers sont entrées dans une phase aiguë, celui qui est aussi président du Parti de la gauche européenne (PGE) cherche à construire un « front anti-austérité à l’échelle de l’Europe » dans lequel son parti occuperait un rôle central. Il entend aussi renouveler « l’exigence qui est la nôtre à l’égard du gouvernement français d’appuyer le gouvernement grec dans la demande de respect du programme sur lequel il a été élu ».« Affinité culturelle »Aucun représentant de Podemos n’est attendu. Le PCF justifie cette absence par un problème d’agenda une semaine après la percée électorale de Podemos à Barcelone et Madrid. « On a un rapport privilégié avec Syriza, mais nous sommes aussi dans une construction commune avec Podemos », assure Anne Sabourin, qui représente le PCF à la direction du PGE. Les premiers partenaires du PCF en Espagne restent cependant les communistes d’Izquierda Unida, présents ce week-end à Paris. Mais ils entretiennent des rapports compliqués avec la formation de Pablo Iglesias.La proximité entre le PCF et Syriza s’explique avant tout par une « affinité culturelle », rappelle Roger Martelli, ancien dirigeant communiste et historien du parti : « Il y a un background et un langage communs. » Contrairement à Podemos qui est né du mouvement des « indignés », Syriza est l’héritier d’une dizaine de mouvements issus de la gauche radicale et notamment de Synaspismos, un parti créé par des dissidents du Parti communiste grec (KKE). Arrivé à la tête de la coalition en 2008, le tour de force de M. Tsipras a été de réussir à contenir les différents courants internes. Jusqu’à en faire un seul et même un parti qui a pris le pouvoir en Grèce sept ans plus tard.Cartel de partisLe PCF, lui, a rompu dans les années 1990 ses liens avec le KKE, jugé trop orthodoxe, pour se rapprocher de Synaspismos puis de Syriza, avec qui il a construit le PGE. « Syriza assume une identité de gauche radicale, quand Podemos refuse de s’inscrire dans la division gauche-droite, explique Fabien Escalona, enseignant à Sciences Po Grenoble. Le PCF se sent beaucoup plus à l’aise avec ça. » Malgré un PS qui se déporte vers le centre, le chemin semble encore long pour voir émerger un Syriza ou un Podemos en France, où le mouvement social est atone et la crise moins violente que celle qui a frappé l’Espagne et la Grèce. Dans ces deux pays, le souvenir des dictatures maintient pour l’instant l’extrême droite à distance, quand c’est le FN qui, en France, récupère une large part du vote contestataire.Le Front de gauche porte aussi ses responsabilités. Trois ans après l’espoir soulevé par les 11,10 % de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, la coalition de la gauche radicale n’a pas su transformer l’essai. Elle reste un cartel de partis qui s’écharpent sur des questions stratégiques. « Les succès de Syriza et Podemos sont à double tranchant, convient Ian Brossat, adjoint PCF à la Mairie de Paris. D’un côté, c’est fascinant, de l’autre ça montre nos propres difficultés à en faire autant. »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Jullien Un constat d’abord : la France affichait en 2010 le taux de syndicalisation le plus faible de l’OCDE, à l’exception de la Turquie, ce qui n’empêche pas notre pays de bénéficier d’un taux de couverture des accords collectifs de 98 % en 2012… et conduit les auteurs de Dialogue social et performance économique à considérer que ce dernier « constitue un indicateur de l’intensité du dialogue social plus fiable que le taux d’adhésion aux syndicats ». Double effet : cette faible qualité des relations sociales – corroborée par l’International Social Survey Programm selon lequel « la France est la plus mal classée pour ce qui concerne les relations entre employeurs et employés » - entraîne une « substitution de l’Etat » aux partenaires sociaux et fait obstacle aux réformes, déplorent les deux économistes.Améliorer l’informelIls rejoignent ainsi les analyses de leurs confrères Philippe Aghion, Yann Algan, Pierre Cahuc, Olivier Blanchard et Thomas Philippon qui, rappelant que « les pays où la qualité du dialogue social est plus faible connaissent des taux de chômage plus élevés », souhaitent « des évolutions substantielles de notre système de relations sociales ».Comment ? En renforçant la représentativité syndicale moyennant des contreparties, en améliorant le dialogue social informel, en développant le droit conventionnel contre le « droit réglementaire rigide » qui caractérise l’intervention de l’Etat, et en accroissant la participation des salariés aux conseils d’administration.Dialogue social et performance économique, par Marc Ferracci et Florian Guyot. Les Presses Sciences Po, coll. « Sécuriser l’emploi », 122 pages, 6 euros.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.06.2015 à 11h31 • Mis à jour le05.06.2015 à 10h00 | Nicolas Chapuis A Poitiers, les socialistes s’apprêtent à vivre un congrès à risque. Non pas, comme par le passé, à cause de la violence des affrontements politiques ou de la guerre entre les différents courants. Bien au contraire, le réel danger dans ce congrès est d’apparaître pendant trois jours comme un objet dépourvu d’intérêt qui n’a pas grand-chose à dire aux Français. La réforme des statuts a en effet vidé de sa substance le grand rendez-vous des socialistes. Les scrutins ont désormais lieu en amont. La ligne du parti a été tranchée lors du choix des motions. Celle soutenue par le gouvernement et portée par Jean-Christophe Cambadélis l’a emporté. Ce dernier a ensuite été logiquement été conforté par le vote des militants au poste de premier secrétaire. Exit la fameuse commission des résolutions qui devait aboutir à une synthèse des différents courants. Le congrès en lui-même n’est plus aujourd’hui qu’une validation administrative du vote des adhérents.Solférino planche donc depuis plusieurs semaines sur l’épineuse question : mais que diable les socialistes vont-ils pouvoir faire du 5 au 7 juin à Poitiers ? « On visitera le Futuroscope », s’amuse un député. « Entre la finale de la Ligue des champions et Roland-Garros, on devrait bien trouver à s’occuper », sourit un autre. Le premier secrétaire a opté pour un programme plus scolaire. Le vendredi sera consacré à l’Europe. Une façon de parler de réorientation de la politique économique sans franchir le Rubicon, à savoir remettre en question celle de la France. Le samedi, une adresse aux Français sera élaborée entre les différents courants du PS, version Cambadélis de la fameuse synthèse entre les différentes motions. Manuel Valls et plusieurs responsables socialistes (Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault…) prononceront des discours. Le dimanche sera le jour de la consécration pour le premier secrétaire qui prononcera son discours d’intronisation.Côté « off »Voilà pour le versant « in » du festival. Mais c’est côté « off » que se situe le seul et véritable enjeu de ce congrès. Chaque motion tient sa réunion samedi pour décider de la répartition des places au conseil national, le parlement du parti. 204 sièges (plus les 102 premiers secrétaires de fédération élus le 11 juin) qui fixent l’équilibre des forces jusqu’au prochain congrès. Au sein de la motion A, M. Cambadélis doit arbitrer entre toutes les sensibilités qui ont permis sa victoire. Les proches de Martine Aubry auraient demandé 30 % des places. Ceux du chef de l’Etat ont avancé une liste de noms et entendent bien être la première composante servie. Les amis de Manuel Valls, de Pierre Moscovici, de Ségolène Royal, de Vincent Peillon ou de Gérard Collomb espèrent tous préserver leurs positions par rapport au dernier congrès. Les différentes sensibilités se sont réunies cette semaine pour préparer les négociations. Du côté des frondeurs, le dilemme est le même. Avec 29 %, la motion B a droit à 58 sièges, à répartir entre le courant Maintenant la gauche d’Emmanuel Maurel, Un Monde d’avance de Benoît Hamon, les députés frondeurs et les amis d’Arnaud Montebourg. Ainsi perdurent les traditions, en façade du moins. Car ce congrès poursuit en réalité une mue commencée il y a 15 ans sous la férule de François Hollande. Le parti des courants a peu à peu laissé la place à une organisation beaucoup plus floue et moins idéologisée qu’auparavant. Le chef de l’Etat lui-même n’a jamais été un fervent partisan de la construction d’un courant « hollandais » puissant. « Au début du quinquennat, il ne voulait pas qu’on se réunisse, c’est nous qui avons dû faire le forcing pour nous organiser et lui expliquer l’importance d’avoir une structure à lui au sein du parti », explique l’un de ses proches.« Quelques amis très organisés »Un pilier de la rue de Solférino décrypte l’évolution : « Il n’y a plus les grandes chapelles de jadis. Aujourd’hui, vous avez deux personnes à l’Elysée et Matignon qui n’ont jamais construit de réel courant autour d’eux. Et Cambadélis non plus. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est quelques amis très organisés. » Même les aubrystes se sont toujours structurés davantage en nébuleuse que comme un bloc compact. L’époque des affrontements de ligne entre rocardiens, poperénistes, jospiniens et autres fabiusiens est révolue.La plupart des sensibilités font tourner la boutique mais sans le concours de leur champion. Pierre Moscovici est à Bruxelles ; Vincent Peillon à l’université ; Arnaud Montebourg à Habitat ; François Hollande, Manuel Valls et Ségolène Royal se concentrent sur l’exercice du pouvoir davantage que sur les questions de parti. Les frontières se sont souvent brouillées entre tous ces groupes dont les différences idéologiques ne sautent pas aux yeux. « Parfois, on ne sait même plus qui au conseil national a été élu sur le quota de qui au dernier congrès », s’amuse Jean-Christophe Cambadélis. L’actuel premier secrétaire veut faire le consensus autour d’« une liste de personnalités », plutôt qu’autour d’une répartition numérique.Lire aussi :Manuel Valls, durer plutôt que provoquerAinsi s’achève, sous Jean-Christophe Cambadélis, le triomphe du hollandisme : un parti avec une aile gauche, une aile droite et un grand marais entre les deux qui a digéré dans une large synthèse tous les courants. La structure a été conçue pour absorber tous les chocs. Mais il n’est pas sûr qu’elle soit capable d’en provoquer, pour réveiller avant 2017 un parti amorphe.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martin Untersinger Au Sénat, mercredi soir, il était sur toutes les lèvres. Les sénateurs et les ministres n’ont eu de cesse, alors qu’ils examinaient un des points les plus contestés du projet de loi sur le renseignement, de se référer à la récente adoption, par les Etats-Unis, de l’USA Freedom Act.Lire aussi :Le Sénat américain adopte une réforme symbolique des pouvoirs de la NSAIl faut dire que le hasard fait bien les choses. Alors que les sénateurs adoptaient une disposition, controversée, du projet de loi sur le renseignement qui permettra l’installation, sur les réseaux Internet français, d’algorithmes (aussi appelés « boîtes noires ») analysant les métadonnées du trafic Internet des Français et censés détecter les terroristes, leurs homologues outre-Atlantique venaient de voter un texte réduisant pour la première fois depuis le 11-Septembre les marges de manœuvre des services de renseignement.Problème : les sénateurs français n’ont pas toujours lu correctement le texte de loi adopté par les sénateurs américains.Lire aussi :Qu’est-ce que le USA Freedom Act ?Il ne remplace pas le Patriot ActLe Freedom Act, ont affirmé plusieurs sénateurs opposés à la loi sur le renseignement, remplace le Patriot Act. C’est faux. Il aménage une des multiples sections du Patriot Act, qui reste bel et bien vivant. La section en question avait été utilisée par une cour de justice secrète (la FISC) pour demander, illégalement a jugé récemment la justice américaine, que l’intégralité des métadonnées téléphoniques des Américains soit automatiquement transmises à la NSA. C’est le premier programme de surveillance qui avait été révélé, en juin 2013, par Edward Snowden.Mais il change des chosesLe USA Freedom Act, à entendre le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian, ne changerait pas grand-chose. C’est inexact : grâce au texte nouvellement voté, il ne sera plus possible à la NSA de se faire adresser automatiquement et systématiquement toutes les métadonnées téléphoniques des citoyens américains. Les données seront stockées au sein des entreprises téléphoniques seront encore accessibles, mais les autorités ne pourront interroger ces données que de manière ciblée. Par ailleurs, des mesures de transparence sur le programme de surveillance ont été prises et le fonctionnement de la cour de justice secrète FISC a été légèrement réformé.Lire aussi :NSA : un premier pas pour les libertés publiquesNon, les « boîtes noires » françaises n’existent pas aux Etats-UnisCertains sénateurs ont affirmé, comme Claure Malhuret (Allier, Les Républicains), que les boîtes noires existaient aux Etats-Unis depuis 15 ans et venaient d’être supprimées par le Freedom Act. C’est faux. Aux Etats-Unis, les entreprises téléphoniques avaient l’obligation, par une ordonnance de la cour de justice secrète, de fournir à la NSA toutes les métadonnées téléphoniques à la NSA, qui les stockaient, sans systématiquement les analyser.Dans le cas français, c’est un matériel directement implanté chez les fournisseurs d’accès à Internet (et non les entreprises téléphoniques) qui mènera l’analyse destinée à détecter les comportements terroristes en ligne. Il n’y aura, contrairement aux Etats-Unis, pas de stockage de grande ampleur. Mais l’analyse portera sur l’intégralité des données, contrairement aux Etats-Unis. Les Américains ont mis fin à une petite partie de la surveillance de masseCertains sénateurs français ont affirmé que le Freedom Act avait permis de renvoyer aux oubliettes la surveillance de masse. C’est essentiellement faux : d’un côté, ce texte empêche la surveillance de masse des métadonnées téléphoniques des Américains (sans en bloquer totalement la surveillance, qui devient un peu plus ciblée). Mais il laisse intacts de nombreux autres programmes, notamment ceux qui visent l’étranger.Lire aussi :La loi sur le renseignement mettra-t-elle en place une « surveillance de masse » ?Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.06.2015 à 16h59 • Mis à jour le04.06.2015 à 16h34 | Maxime Vaudano et Amandine Réaux Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a annoncé, mardi 2 juin, la mise en place de pastilles pour favoriser les automobiles moins polluantes. A partir de janvier 2016, les maires pourront décider d’introduire des mesures avantageuses pour les véhicules classés dans les meilleures catégories.Lire aussi :Pollution de l’air : le retour de la pastille vertePourquoi introduire ces vignettes ? Quel autocollant sera apposé à votre pare-brise et quel en sera le fonctionnement ? Réponses :Quelle pastille pour quel type de véhicule ?Les véhicules seront classés en sept catégories, et les autocollants attribués en fonction du dioxyde d’azote et des particules fines qu’ils rejettent.Suis-je obligé de me procurer une vignette ?Non, la pastille sera facultative. Le certificat, à commander sur Internet, sera gratuit dans les six mois après la mise en place de la mesure, puis sera facturé 5 euros pour un achat après cette période. Il est peu probable que les propriétaires de véhicules polluants se procurent une vignette qui ne pourra que leur restreindre l’accès à certaines zones.En revanche, les véhicules propres auront tout intérêt à arborer un macaron bleu, vert ou jaune, en l’absence duquel ils ne pourront pas bénéficier des avantages mis en place dans la commune.A quels avantages ou restrictions serai-je soumis ?Chaque maire décidera de la signification des pastilles dans sa commune. Seront probablement avantagées les trois premières catégories de véhicules (bleu, vert et jaune). Elles pourraient bénéficier d’un coût moindre des places de stationnement, voire d’une gratuité pour les véhicules électriques, et d’un accès à des voies réservées.A Paris, les véhicules propres devraient pouvoir sortir du garage librement lors des jours de circulation alternée. En revanche, l’accès aux zones de circulation restreinte pourrait être interdit aux véhicules les plus polluants.Mais toutes les villes n’adopteront pas ce type de mesures restrictives ou avantageuses. Si Grenoble a annoncé qu’elle mettrait en place le dispositif, Clermont-Ferrand ou Aix-en-Provence y sont opposées.Quel est l’objectif du gouvernement ?Améliorer la qualité de l’air en limitant la circulation de manière plus fine. En ville, la pollution atmosphérique, notamment celle liée aux particules fines, provient largement du trafic routier, comme le souligne ce rapport. Un accès restreint aux seuls véhicules propres dans certaines zones pourrait stopper l’augmentation des maladies respiratoires et cardio-vasculaires, liées à la pollution. Les vignettes ont déjà été adoptées dans plusieurs pays européens, mais avec moins de déclinaisons (trois vignettes seulement en Allemagne par exemple).Est-ce le retour de la « pastille verte » ?Le principe est semblable. Mise en place en 1998 par la ministre de l’écologie de l’époque Dominique Voynet (gouvernement Jospin), la pastille verte récompensait les véhicules dont le moteur était équipé d’un catalyseur, ainsi que les voitures électriques ou hybrides et fonctionnant au gaz naturel (GN) ou au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Seuls ces véhicules étaient autorisés à rouler librement en cas de pic de pollution. Les autres étaient soumis à la circulation alternée, en fonction du numéro de leur plaque d’immatriculation (pair ou impair).Mais avec le renouvellement du parc automobile, 80 % à 90 % des voitures particulières ont fini par posséder l’autocollant, avec notamment la généralisation des pots catalytiques. Les préfectures ont alors cessé de le distribuer en 2003.Selon la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, le nouveau dispositif sera « plus efficace », grâce à une classification en sept catégories, avec des critères bien plus sévères que ceux de la pastille verte. Les différentes couleurs devraient permettre aux contrôles d’identifier « plus facilement » les véhicules les moins polluants.« Eliminer le diesel d’ici à cinq ans »Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, le gouvernement veut également encourager le renouvellement du parc automobile. L’objectif est en effet d’éliminer le diesel d’ici à cinq ans et de favoriser les véhicules électriques.En ligne de mire : les diesels datant d’avant 2005 non équipés de filtres à particules. Depuis le mois d’avril, une aide financière est accordée aux particuliers mettant à la casse un véhicule polluant de plus de treize ans en vue d’acheter un hybride rechargeable. Le bonus est de 6 500 euros pour l’acquisition d’un véhicule d’une valeur minimale de 20 000 euros et dont les émissions de CO2 sont inférieures à 60 grammes par kilomètre. Cette prime atteint 10 000 euros si le véhicule coûte au moins 23 333 euros et émet moins de 20 grammes de CO2. Autre condition : habiter dans une zone où un plan de protection de l’atmosphère a été mis en place.En parallèle, le gouvernement envisage d’installer sept millions de points de recharge électrique d’ici à 2030. Ces bornes deviendront obligatoires dans les parkings publics, les gares, les aéroports et les centres commerciaux. Les particuliers souhaitant en installer chez eux bénéficient, jusqu’au 31 décembre, d’un avantage fiscal à hauteur de 30 %.Lire aussi : Que contient la loi sur la transition énergétique ?Amandine RéauxJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.06.2015 à 15h44 • Mis à jour le04.06.2015 à 09h59 Six anciens responsables ou conseillers de la présidence de la République sous Nicolas Sarkozy ont été placés en garde à vue mercredi 3 juin dans l’enquête sur les sondages de l’Elysée, a confirmé au Monde le parquet financier. Il s’agit des anciens secrétaires généraux de l’Elysée Claude Guéant et Xavier Musca, de l’ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, des anciens conseillers à l’Elysée Jean-Baptiste de Froment et Julien Vaulpré et du publicitaire Jean-Michel Goudard. Ils sont sortis mercredi soir.L’enquête pour favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits, menée par un juge d’instruction du pôle financier, porte sur la régularité des contrats conclus sous le quinquennat Sarkozy entre l’Elysée et neuf instituts de sondage, notamment la société Publifact de Patrick Buisson.Lire aussi : L’interminable saga des sondages de l’ElyséeUne plainte déposée dès 2010La polémique sur les sondages de l’Elysée avait commencé en 2009 après la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui épinglait une convention passée en 2007 entre l’Elysée et le cabinet de Patrick Buisson pour un coût « avoisinant 1,5 million d’euros » et sans qu’« aucune des possibilités offertes par le code des marchés publics pour respecter les règles de la mise en concurrence (…) n’ait été appliquée ».L’association de lutte contre la corruption Anticor avait porté plainte en février 2010 avant d’obtenir, à la fin de 2012, au prix d’une longue bataille procédurale, que le juge Serge Tournaire puisse enquêter.Depuis, les investigations ont été étendues à l’ensemble des contrats de conseil ou de sondages commandés durant le quinquennat de M. Sarkozy. L’instruction a été ouverte pour favoritisme et détournement de fonds publics.La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy.Lire aussi (édition abonnés) : Sondages de l’Elysée : les juges sur la piste des bandes .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). La justice a également découvert que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et Mignon Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015. Il a été placé sous le statut de témoin assisté.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMP Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard() Matthieu Goar et Cécile Chambraud C’est l’histoire d’une grande ambition qui s’est peu à peu dégonflée. Annoncée le 7 février par Nicolas Sarkozy devant le conseil national de l’UMP, la « journée de travail sur l’islam » aura certes lieu jeudi 4 juin au siège des Républicains. Mais elle se tiendra à huis clos en « petit comité, avec les élus du mouvement intéressés », selon une source du parti. Autant dire en toute discrétion…Le président du parti a d’abord rencontré une vive opposition interne. Sa vice-présidente déléguée, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait dénoncé, le 10 mai, « une mauvaise idée, parce que cette question, ce n’est pas le seul sujet ». Aucun des principaux rivaux de M. Sarkozy, comme Alain Juppé, François Fillon ou Bruno Le Maire, ne devrait d’ailleurs être présent jeudi.Les participants ne pourront pas non plus compter sur la présence de nombreuses personnalités musulmanes. Malgré un appel au boycott lancé par son organisation, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Dalil Boubakeur a répondu présent.Mardi soir, une source évoquait seulement « quelques membres des fédérations » sans citer de noms. Les deux organisateurs, les députés Henri Guaino (Yvelines) et Gérald Darmanin (Nord), espéraient pourtant faire venir une myriade d’intellectuels, des représentants d’associations, des responsables de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) et du CFCM, institution créée en 2003 par M. Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur.Une ligne de plus en plus dureLes relations entre l’ancien président de la République et le CFCM se sont nettement dégradées ces dernières semaines. Peu après le retour de M. Sarkosy à l’UMP, les représentants de l’institution chargée de représenter les musulmans avaient eu un aperçu de son état d’esprit lors d’une rencontre au siège du parti. « Il nous a dit que s’il avait été battu à la présidentielle, c’était parce que nous avions fait voter pour François Hollande », témoigne M. Zekri.M. Sarkozy a néanmoins tenté de les enrôler dans son projet de convention sur l’islam. Le 3 mars, à la sortie d’un déjeuner à la Mosquée de Paris avec le bureau du CFCM élargi à l’UOIF et aux représentants de plusieurs mosquées, il affirme publiquement vouloir obtenir un « texte commun » entre son parti et le CFCM. Pendant le repas, il n’avait pourtant pas été question de ce texte. Peu désireux de se laisser embarquer dans une initiative partisane, les responsables musulmans publient le lendemain un communiqué affirmant leur intention d’éviter « toute instrumentalisation ».C’est surtout la ligne adoptée par l’ancien chef de l’Etat, de plus en plus dure à l’égard de l’islam, qui indispose les responsables musulmans. Lors du déjeuner du 3 mars, « dans une ambiance franche », selon un proche du président du parti, M. Sarkozy a déclaré que certaines « pratiques » des musulmans devaient évoluer. Il a cité comme exemple le port du voile par les étudiantes à l’université, jugé problématique. Il a aussi affirmé que la notion d’intégration était « dépassée » et qu’il fallait maintenant parler d’« assimilation ».Déclarations « stigmatisantes »Le climat s’est encore détérioré, en avril, après une série de déclarations « stigmatisantes » de la part de certains dirigeants de l’UMP, selon la formule d’Anouar Kbibech, qui prendra la présidence du CFCM le 1er juillet. Le 26 avril, le maire de Nice, Christian Estrosi, a par exemple affirmé sur France 3 que la France devait faire face à des « cinquièmes colonnes » islamistes et qu’une « troisième guerre mondiale » était déclarée à la « civilisation judéo-chrétienne » par « l’islamo-fascisme ». « Il est entouré d’idéologues de l’islamophobie qui pensent récupérer les voix du Front national », accuse Abderrahmane Dahmane, qui fut conseiller pour la diversité à l’Elysée avant d’être limogé, en mars 2011, pour désaccord au sujet du débat sur l’islam et la laïcité.Remonter les méandres de la pensée sarkozyste sur l’islam et la laïcité peut donner le tournis. En 2004, dans son livre La République, les religions, l’espérance (éd. Cerf), celui qui est alors ministre de l’Intérieur expose sa vision d’une « laïcité positive » où les religions sont décrites comme « le support d’une espérance ». « Aujourd’hui, l’islam (…) a un nouveau rôle à jouer. Partout en France, et dans les banlieues plus encore qui concentrent toutes les désespérances, il est bien préférable que des jeunes puissent espérer spirituellement plutôt que d’avoir dans la tête, comme seule “religion”, celle de la violence, de la drogue ou de l’argent », écrit-il.Arrivé à l’Elysée en 2007, M. Sarkozy n’abandonne pas ce plaidoyer en faveur du fait religieux. Mais un glissement sémantique se dessine, puisqu’il va peu à peu y ajouter la prédominance de la chrétienté. « La laïcité positive (…) ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout », déclare-t-il lors de son discours à la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome, le 21 décembre 2007, où il s’enthousiasme pour la « profondeur de l’inscription du christianisme dans notre histoire ». Une formule va alors choquer durablement les défenseurs de la laïcité : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur. »Laïcité rigoristeRien à voir avec le Nicolas Sarkozy version 2015. De meeting en meeting, il se dresse en défenseur d’une République forte qui ne survivra que par l’application d’une laïcité rigoriste. « Ce sont les religions qui s’adaptent à la République, pas la République qui s’adapte à la religion », déclare-t-il à chacun de ses discours avant de longuement évoquer la question de l’islam. « Ce débat-là, il faut qu’on l’ait pour avoir un islam de France qui intègre les valeurs de la République », déclare-t-il lors d’un meeting à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), le 20 mars, faisant lui-même le deuil de l’action du CFCM. « Celui qui nous rejoint doit s’assimiler, adopter notre mode de vie, notre culture. (…) Garde-t-on ses chaussures quand on visite une mosquée à l’étranger ? », lance-t-il également lors de ce discours prononcé à deux jours du premier tour des élections départementales.Même s’il n’est pas pratiquant, Nicolas Sarkozy s’est toujours dit « intéressé et intrigué » par le fait religieux, selon son entourage. Mais ses analyses sont souvent conditionnées par le contexte dans lequel il s’exprime. Entre 2002 et 2007, figure montante de son parti cherchant à incarner une rupture par rapport à la droite classique, il préempte la thématique de la discrimination positive et du respect de l’islam, des thèmes assez novateurs dans sa famille politique. Un pragmatisme teinté parfois d’électoralisme. A l’approche des élections départementales de mars 2015, il durcit son discours sur l’islam « qui ne doit pas se vivre dans les caves et les garages » et se prononce contre les repas de substitution dans les cantines. Un appel du pied peu discret aux électeurs du FN. « Il ne m’apparaît pas comme un homme pétri de religion, mais il en a une vision bonapartiste, c’est-à-dire qu’il y voit un fait social important dont il faut tenir compte pour diriger les Français », analyse un de ses anciens conseillers à l’Elysée, où son entourage a toujours beaucoup pesé dans ses orientations. Patrick Buisson l’a incité sans relâche à faire référence aux racines chrétiennes de la France. Henri Guaino, qui défend une ligne assimilatrice, l’a convaincu de l’importance de la loi contre la burqa alors qu’il était plutôt dubitatif lors des premières réunions sur le sujet en 2010.Pourquoi M. Sarkozy a-t-il encore accentué son discours depuis son retour à la vie politique ? Entre 2012 et 2014, l’ancien chef de l’Etat rencontre plusieurs fois des jeunes catholiques lors de réunions informelles organisées par le médiatique abbé Grosjean. Mais il consulte peu sur le sujet de l’islam. Ses proches disent aujourd’hui qu’il a surtout été marqué par ses rencontres avec des élus qui constatent un « durcissement de l’électorat sur la question ». Il lit également le livre Allah est grand, la République aussi (ed. JC Lattès, 2014), de Lydia Guirous. Cette jeune femme d’origine kabyle y décrit une France qui a abdiqué face à la montée du communautarisme musulman. « Le prétexte de la stigmatisation est devenu le cache-misère des républicains lâches », écrit Lydia Guirous, promue mardi 2 juin porte-parole des Républicains.Matthieu GoarJournaliste au MondeCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Nathalie Kosciusko-Morizet a finalement réussi à sauver sa place dans la direction du parti Les Républicains (LR), présidé par Nicolas Sarkozy. Selon un communiqué du parti, publié mardi 2 juin, la députée de l’Essonne reste en numéro 2, à la fonction de vice-présidente déléguée. Mais elle ne s’occupera plus du projet du parti, dont hérite l’ancien ministre Eric Woerth.Lire aussi :Les Républicains : Kosciusko-Morizet et Wauquiez restent en place, Woerth est promuNKM et Sarkozy ont réussi à trouver un accord lors d’un entretien en tête-à-tête, mardi matin. Le hic, c’est que chacun n’en fait pas la même interprétation. D’après l’entourage de l’ex-chef de l’Etat, NKM s’est engagée à davantage « jouer collectif » et à ne plus exprimer des positions contraires au président du parti. Lequel ne supportait plus d’être régulièrement contredit par son ancienne porte-parole, que ce soit sur l’opportunité d’organiser une journée de réflexion sur l’islam ou sur le « ni-ni » lors de l’élection législative partielle du Doubs. Au point qu’il avait même laissé entendre qu’elle se trouvait sur la sellette.Lire aussi :Remaniement en vue chez Les Républicains : NKM sur la selletteNKM, elle, a une tout autre grille de lecture. Celle qui incarne une ligne modérée au sein du parti, à l’inverse de celle, droitière, de Laurent Wauquiez, assure que son maintien dans la direction ne restreint pas pour autant sa liberté de parole. « Je tiens absolument à conserver mon autonomie d’expression et je souhaite continuer à défendre une ligne politique qui, je le sais, n’est pas forcément la ligne majoritaire du parti », affirme-t-elle au Monde. « Le parti, ce n’est pas une caserne, c’est un espace de débat et d’action », avait-elle déjà prévenu samedi, dans son discours au congrès de refondation de l’UMP.Une liberté de parole qu’elle a l’intention d’utiliser dans l’optique de sa probable candidature à la primaire à droite pour la présidentielle, prévue en novembre 2016. Dans les mois prochains, elle compte faire plus de terrain en s’engageant pleinement dans la campagne des élections régionales de décembre 2015. Une manière de lancer sa campagne pour la primaire, tout en donnant l’impression de jouer collectif.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano Les députés ont adopté, mardi 2 juin en première lecture, le projet de loi sur le dialogue social. Cette « loi Rebsamen » aux aspects multiples modifie la vie interne des entreprises et plusieurs dispositifs adressés aux travailleurs, comme la prime d’activité ou le compte pénibilité.1. Les seuils sociaux ne bougent (presque) pasC'était l'une des pistes avancées par le ministre du travail, François Rebsamen, en 2014 : suspendre ou « lisser » les seuils sociaux, ces obligations qui s'appliquent aux entreprises quand elles dépassent un certain nombre de salariés (10, 20, 50 ou 250, par exemple). Elle n'a finalement pas été retenue, car « les responsables des centrales syndicales y étaient hostiles », contrairement au patronat, a expliqué M. Rebsamen dans une interview au Monde.Lire aussi :Rebsamen : « Je ne suis pas opposé au recours au 49-3 »La loi se contente de quelques petits ajustements, comme la possibilité de regrouper toutes les instances représentatives du personnel en une seule dans les entreprises jusqu’à 300 salariés (au lieu de 200 actuellement, sans le CHSCT) – ou même au-delà de ce seuil si les syndicats y consentent – ou la réduction des obligations de consultation du comité d'entreprise par la direction, qui ont fait bondir (en partie à tort) les associations féministes, qui craignaient que la lutte pour l'égalité hommes-femmes en pâtisse.Lire aussi :La loi Rebsamen va-t-elle accentuer les inégalités hommes-femmes au travail ?Le seul vrai bouleversement est la création d'instances régionales chargées de représenter les salariés des très petites entreprises (moins de 11 salariés), aujourd'hui dépourvues de délégués du personnel. La parité sera également obligatoire lors des élections professionnelles, et les parcours des représentants du personnel mieux reconnus et valorisés.Pour en savoir plus sur les changements, voir notre infographie interactive2. Le compte pénibilité assoupli ?La loi Rebsamen crée un « compte personnel d'activité » (CPA) qui regroupera à partir du 1er janvier 2017 les comptes pénibilité, formation et épargne-temps des travailleurs tout au long de leur vie. Les détails de ce qui est présenté comme « la grande réforme sociale du quinquennat » seront toutefois arrêtés par les partenaires sociaux lors d'une concertation qui commencera fin 2015.Le gouvernement souhaite également profiter de la loi sur le dialogue social pour assouplir le compte pénibilité, créé par la réforme des retraites de 2014, mais jugé inapplicable par le patronat. Rien n'est pour l'instant arrêté, mais des amendements devraient être introduits dans les prochains stades de la discussion parlementaire, en s'inspirant des propositions du rapport Sirugue, remis le 2 juin à Manuel Valls. Il serait notamment question d'évaluer certains critères de pénibilité du travail par rapport à des référentiels établis par branche de métiers, plutôt qu'individuellement pour chaque salarié.3. La prime d'activité crééeLa loi Rebsamen met en place la prime d'activité pour les bas salaires, annoncée par François Hollande en fin d'année dernière. Celle-ci fusionnera à partir du 1er janvier 2016 la prime pour l'emploi (PPE) et le RSA-activité, en se recentrant sur les Français les plus modestes, dans le but de créer « une incitation à travailler davantage ».Lire nos explications : Ce que va changer la nouvelle « prime d'activité »4. Le régime des intermittents consacréLe projet consacre dans la loi la spécificité du régime d'assurance des intermittents pour le péréniser, dans la lignée des discussions entamées après la grève de l'été 2014. Il donne aux organisations représentatives des métiers concernés par l'intermittence la charge de négocier des modalités d'indemnisation différentes des autres professions. Cela accroîtra leur autonomie, bien que celle-ci reste encadrée par une « trajectoire financière » fixée par l’Etat.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) En l’espace de quelques années, l’Internet est devenu l’épine dorsale de nos sociétés ainsi qu’un levier majeur de transformation économique, sociale et culturelle. Les révélations d’Edward Snowden et les attaques menées sur les réseaux ont mis en lumière les nouveaux défis auxquels sont confrontés les États, les acteurs économiques et les citoyens eux-mêmes, pour préserver leur souveraineté numérique.Plus récemment, les débats autour de la loi sur le renseignement ont mis en évidence la nécessaire maîtrise que devront acquérir les responsables politiques pour faire face aux enjeux issus des technologies. En effet, les architectes du réseau pourraient bientôt faire évoluer les formes mêmes de nos sociétés et à terme modifier le modèle démocratique européen.Lire aussi :Renseignement : la loi examinée en urgence au SénatAu moment où les instruments de la souveraineté sont devenus indiscernables des outils technologiques, développer auprès des citoyens une culture des choix technologiques deviendra une exigence démocratique. Une culture d’autant plus nécessaire qu’elle sera seule à même d’éviter que les mécanismes qui régissent nos sociétés ne deviennent à leur tour des « boîtes noires » pour les citoyens.L’affaire Snowden à l’origine d’une crise de confianceEn France, le débat sur le projet de la loi sur le renseignement intervient après deux ans durant lesquels ont été distillées les révélations sur les mesures de surveillance de masse mises en place par la National Security Agency (NSA). Ces révélations d’une ampleur inédite ont été à l’origine d’une remise en cause des « piliers fondamentaux » de la confiance sur Internet.Or la confiance constitue la clé de voûte du fonctionnement économique de l’Internet mais elle constitue aussi l’épine dorsale du fonctionnement des démocraties. En effet, parallèlement aux questions liées aux libertés publiques, avec la surveillance de masse, l’affaire Snowden a été à l’origine d’une remise en cause de la confiance dans les technologies de sécurité du réseau et en particulier dans la confidentialité des échanges.Ainsi, la création de failles ou de portes dérobées dans les algorithmes cryptographiques a créé de nouveaux risques pour l’ensemble des usagers de l’Internet. En effet, une fois qu’elles ont été conçues, ces failles sont « agnostiques » et sont aussi accessibles aux agences de sécurité… qu’aux cybercriminels. Comme le note Edward Snowden, les programmes de la NSA ont fragilisé les dispositifs de sécurité de l’Internet et ont rendu encore plus vulnérables nos entreprises, nos infrastructures critiques… et donc nos données.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usagesComme le résume la revue de la Harvard Kennedy School : « Une mauvaise crypto est mauvaise pour vous et très bonne pour les « méchants »… ». Les conséquences économiques liées à cette crise de confiance sur Internet sont devenues telles que l’agence fédérale américaine chargée d’élaborer les standards de chiffrement (NIST ou National Institute of Standards and Technology), souhaite désormais s’émanciper de la NSA.Dans le même temps, les industriels des technologies, qui ont déjà perdu d’importants contrats internationaux, en particulier en Chine, se sont adressés au gouvernement américain pour qu’il « mette fin de façon claire, nette et définitive à la surveillance de masse ».La découverte de failles introduites dans les matériels informatiques eux-mêmes pose des difficultés nouvelles. En effet, à la différence des « backdoors » [portes dérobées informatiques] présents dans les dispositifs logiciels, ces failles « hardware » nécessitent, pour être détectées, un niveau d’expertise beaucoup plus élevé et la mise en œuvre de technologies plus coûteuses.Effets de bord politiques et économiquesLa surveillance de masse a aussi pour conséquence l’établissement de nouvelles formes d’autocensures. Ainsi, comme l’ont démontré la Chine et plus récemment les États-Unis, la défiance envers les intermédiaires technologiques (comme les fournisseurs d’accès ou les fabricants de matériels informatiques) génère une autocensure diffuse et généralisée.Les conséquences de cette autocensure correspondent à un appauvrissement du débat dans les sociétés démocratiques auxquels viennent s’ajouter des effets économiques encore imprévisibles sur le développement et la diffusion des innovations. Ce que le créateur du Web, Tim Berners-Lee nomme « Les insidieux effets de refroidissement de la surveillance sur Internet… ».En plus de leurs effets de bord politiques et économiques, les mesures de surveillance de masse ne semblent pas avoir prouvé leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Si l’opinion publique française a semblé être en retrait en termes de réactions aux révélations Snowden, la montée en puissance des interrogations sur ces questions pourrait intervenir avec le débat sur la discussion sur le projet de loi sur le Renseignement et ce d’autant plus que des programmes de recueil en masse des métadonnées ont été découverts en France en amont du débat parlementaire.Une autre conséquence de cette crise aura été de démontrer l’importance stratégique des structures chargées d’élaborer les normes et technologies de l’Internet. Ce constat doit désormais pousser les acteurs européens à coordonner leurs actions dans ce domaine. Ainsi, comme le rappelait Sigmar Gabriel, le ministre fédéral allemand de l’économie et de l’énergie, les acteurs européens des technologies doivent être en mesure d’élaborer les normes sur lesquelles reposeront demain les activités des entreprises européennes et ce d’autant plus que ces technologies auront progressivement un impact sur l’ensemble des secteurs économiques.Des métadonnées plus révélatrices que les donnéesL’un des points qui a soulevé le plus de controverses lors de la préparation du projet de loi sur le renseignement est lié à l’usage par les agences de sécurité des dispositifs de « boîtes noires » permettant de collecter les métadonnées. Ces métadonnées ou « données sur les données » correspondent aux informations liées à l’activité des usagers de l’Internet. Au départ associées aux informations relatives aux données des communications téléphoniques, elles ont trop longtemps été perçues comme un sous-produit « technique » d’une importance moindre que celles des contenus transmis.La particularité de ces métadonnées est que, du fait de leur structure, elles sont plus facilement intégrables dans des algorithmes informatiques que les messages écrits ou les conversations enregistrées. En raison de la montée en puissance des capacités de traitement des données en masse (big data), ces métadonnées sont devenues plus révélatrices du comportement des usagers que le contenu de leurs courriers électroniques.Le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes pourrait accentuer la perception d’une «société boîte noire» auprès des citoyens Ces métadonnées sont désormais au cœur des modèles économiques des acteurs de l’Internet et bientôt de l’Internet des objets. Ainsi, à partir des métadonnées comme la géolocalisation, l’adresse, l’heure et la durée de connexion, et bientôt la consommation énergétique, l’activité physique ou encore les habitudes de conduite d’un véhicule, il devient possible d’établir des profils psychologiques d’utilisateurs, mais aussi de déduire leurs convictions philosophiques, religieuses ou encore leur origine ethnique…De nouvelles générations d’algorithmes peuvent ainsi être créées pour analyser ces données et aider à prévoir le comportement des usagers. Ainsi, pour l’expert en cybersécurité Bruce Schneier, la surveillance des métadonnées a beaucoup plus d’intérêt dans le cadre de la surveillance de masse des populations que lors d’enquêtes ciblées où le contenu des messages doit être analysé. Or dans le cadre d’enquêtes criminelles, ces messages sont le plus souvent analysés in fine par des opérateurs humains.Risque de capture du pouvoirLa localisation géographique des données personnelles ainsi que leurs modalités de traitement par les entreprises, restent le plus souvent inconnues des usagers. Or cette opacité devient à la fois un facteur d’incertitude et elle représente un risque d’intrusion par des acteurs étatiques dans des pays où les législations sont différentes de celle des usagers.De plus, les mutations technologiques liées à la montée en puissance des objets connectés et le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes, pourraient accentuer la perception d’une « société boîte noire » auprès des citoyens. Les politiques publiques en matière de technologies doivent permettre aux citoyens d’acquérir la maîtrise des technologies de protection de la vie privée tout en permettant que les préoccupations légitimes des services de sécurité puissent coexister avec les libertés publiques sur Internet.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usages mais qui prenne en compte les évolutions politiques et technologiques de nos sociétés. Le risque de capture du pouvoir par une techno-élite industrielle et politique, seule à même d’établir les règles des sociétés numériques, doit aussi conduire les responsables politiques à favoriser une plus large maîtrise des enjeux de ces technologies par l’ensemble des citoyens.Il s’agit d’aider les citoyens, les entreprises ainsi que l’ensemble des acteurs publics à comprendre et maîtriser les mécanismes qui régissent l’écosystème des technologies de l’Internet. Cependant, à la différence des règles qui régissent les écosystèmes environnementaux, les éléments qui constituent l’architecture des écosystèmes technologiques sont susceptibles d’évoluer à mesure que les acteurs industriels ou les États en ressentent le besoin ou l’intérêt.Dans les pays démocratiques, la souveraineté du peuple doit ainsi s’exercer sur l’ensemble des technologies qui auront un impact sur les évolutions culturelles, sociales, économiques et politiques de nos sociétés.Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) 22.06.2015 à 17h22 • Mis à jour le22.06.2015 à 17h32 Plusieurs livres soulignent le « fascisme » de l’architecte Le Corbusier, auquel le Centre Pompidou consacre une rétrospective jusqu’à la fin août, accusé – avec la fondation Le Corbusier - par Marc Perelman de le dissimuler. Ce dernier décrit l’architecture de Le Corbusier et son urbanisme comme « une organisation carcérale qui crée un corps unique saisi par la technologie du bâtiment moderne, vaste « machine à habiter », une pâte malléable entre les mains de l’architecte-démiurge et fasciste ».Cinquante ans après sa mort, il suscite la polémique sur son engagement politique auprès du régime de Vichy pendant la seconde guerre mondiale. « Les architectes français furent vichystes dans leur majorité », explique M. Chemetov en insistant sur le contexte de l’époque. Pour Jean-Louis Cohen, « l’opportunisme est la première loi de tous les architectes. C’est le fameux "Get the Job !", lancé par l’architecte américain Henry Hobson Richardson. » Et puis « une posture de séduction teintée de naïveté qui lui fait intérioriser les discours des pouvoirs en place ».- Le Corbusier fut-il fasciste ou démiurge ?, par Paul Chemetov, architecte et urbaniste. Plusieurs ouvrages soulignent le « fascisme » de l’architecte Le Corbusier, auquel le Centre Pompidou consacre une rétrospective. Ils font souvent fi du contexte et des relations complexes entre sa discipline et le pouvoir.- Le Corbusier, derrière la façade. Trois livres polémiques dénoncent le fascisme et l’antisémitisme de l’architecte, par Frédéric Edelmann. « Un Corbusier », celui de François Chaslin, se veut plus équilibré, mais n’est pas tendre pour autant. - Du béton et des plumes, par Michel Guerrin. Cinquante ans après la mort de Le Corbusier, trois livres dépeignent l’architecte de la Cité radieuse comme un démiurge fasciste, provoquant la discorde entre pro et anti- « Corbu »- Le fascisme architectural de Le Corbusier, Par Marc Perelman, professeur d’esthétique à l’université de Nanterre. Bien loin d’avoir régénéré l’humanisme dans l’architecture, contrairement à ce qu’affirment ses défenseurs, l’architecte, inspiré par des doctrines fascisantes, l’a enchaîné dans la gangue carcérale de son modèle théorique, le « Modulor ».- Le Corbusier, fasciste ou séducteur ?, par Jean-Louis Cohen, professeur d’histoire de l’architecture à l’Institut des Beaux-Arts de l’Université de New York. Les méandres politiques du Corbusier s’expliquent par une nécessité séductrice plutôt que par de véritables convictions.- Le Corbusier en quête de l’homme standard, par Jean-Jacques Larochelle. Au Centre Pompidou, une exposition montre les tentatives de l’architecte pour rationaliser le corps humain.- Le Corbusier s’expose au Centre Pompidou (une rétrospective des œuvres de l’architecte (1887-1965) ouvre ses portes à Paris jusqu’au 3 août,). Portefolio.- Arrêtons de diffamer Le Corbusier, icône audacieuse qui mérite notre salut. L’architecte est commémoré comme opportuniste, cupide et calculateur par les médias. Pourtant, Le Corbusier était « un architecte à idées », écrit l’architecte urbaniste Jacques Sbriglio.- Les lumières noires des années 1930 au Palais de Chaillot, par Frédéric Edelmann (4 février 1997). Samuel Laurent Face à la crise européenne provoquée par l’afflux de migrants, le gouvernement Valls a promis des mesures rapides. Il a proposé un plan en plusieurs points destiné à gérer l’arrivée de migrants en France : renforcement des contrôles, créations de « pôles éloignement » interservices, promotion de l’aide au retour…Lire : Un plan pour améliorer la prise en charge des migrantsMais il a également voulu répondre à l’engorgement des centres d’accueil pour demandeurs d’asile, en promettant un total de 10 500 places supplémentaires. Un chiffre qui ne suffira sans doute pas à pallier le manque de places dans les centres d’hébergement pour les demandeurs d’asile.1 - Quel accueil pour les demandeurs d’asile ?Un migrant peut demander l’asile en France si sa vie est menacée dans son pays d’origine pour des motifs politiques ou religieux, par exemple. Il dépose une demande qui doit être étudiée. Le temps de cet examen, le demandeur d’asile est, dans la mesure du possible, accueilli et hébergé.On comptait, en 2014, 25 410 places en centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA), qui sont gérées par l’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Le gouvernement avait déjà lancé la construction de 5 000 places supplémentaires, chiffre qu’il a doublé, promettant désormais 10 500 places en plus à fin 2015. Mais l’afflux de demandeurs s’élève largement au-delà : en 2014, selon les chiffres du ministère, ce sont 64 811 demandes qui ont été formulées, dont 13 859 mineurs. Les places supplémentaires n’empêcheront donc pas certains demandeurs de dormir dehors.Lire notre reportage : A la frontière franco-italienne, l’incessant va-et-vient des migrants refoulés2 - Des délais de traitement de plusieurs annéesA son arrivée sur le territoire, un migrant dispose d’un délai de 21 jours pour constituer un dossier de demande d’asile, qu’il doit ensuite remettre à l’Ofpra. En 2014, les demandes d’asile mettaient en moyenne 205 jours à être traitées par l’Ofpra, qui faisait état d’un « stock » de près de 30 000 dossiers en souffrance.Voir notre grand format : A Paris, le parcours du combattant des demandeurs d’asile se poursuitEn attendant cette réponse, un migrant reçoit une autorisation de séjour provisoire (APS) et peut demander des aides : logement dans un CADA ou auprès d’une association, et, s’il n’a aucune ressource ni autre aide, une allocation temporaire d’attente (ATA) : 11,45 euros par jour (343,5 euros par mois). #container_14346165980{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14346165980{ height:500px; } #container_14346165980 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14346165980 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14346165980 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14346165980 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Délais moyen de traitement des dossiers par l'OFPRASource : Rapport parlementaire(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14346165980", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","1er semestre 2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Délai moyen de traitement des dossiers", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 118 ], [ "", 145 ], [ "", 174 ], [ "", 186 ], [ "", 204 ], [ "", 205 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " jours", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Traitement des dossiers par l'OFPRAEt "stock" de dossiers en souffrance(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14346169995", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","1er semestre 2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "*Stock global*", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 15000 ], [ "", 19000 ], [ "", 22500 ], [ "", 24500 ], [ "", 29900 ], [ "", 29800 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Nombre de dossier traités", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 35331 ], [ "", 37667 ], [ "", 42249 ], [ "", 46020 ], [ "", 46684 ], [ "", 25080 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}3 - Recours et appelsEn outre, si sa demande d’asile n’est pas acceptée, le migrant peut se tourner vers une instance d’appel : la CNDA (Cour nationale du droit d’asile), qui peut rejeter la décision de l’Ofpra et demander un nouvel examen. Or, la CNDA est encore plus engorgée que l’Ofpra : les délais peuvent s’étaler sur deux ans, voire plus.Si la CNDA refuse elle aussi la demande, le migrant reçoit une OQTF : obligation de quitter le territoire français, sous peine d’être expulsé par la force publique. Une OQTF peut également être l’objet d’un recours devant le tribunal administratif, qui peut suspendre la procédure.Le gouvernement a lancé, depuis 2013, une réforme de l’asile, qui prévoit une série d’améliorations destinées à accélérer les procédures. La loi, votée en première lecture fin 2014 par l’Assemblée, puis le Sénat, est en cours de réexamen par les députés.4 - Combiens de demandes acceptées ?La France, contrairement à certains clichés, n’est pas très généreuse dans l’octroi de l’asile. En 2014, sur 52 053 décisions rendues par l’Ofpra, seules 8 763 étaient positives, soit 16 % environ.La CNDA n’est pas plus généreuse : en 2014, elle a traité 37 345 recours, et prononcé 5 826 annulations de la décision de l’Ofpra, soit 15 % de réponses favorables.Au total, en cumulant les données de ces deux instances de décision, chaque année, ce sont 20 à 25 % des demandes qui sont acceptées, via l’Ofpra ou la CNDA. Un taux en hausse ces dernières années, mais dont la croissance reste inférieure à celle des demandes d’asile. #container_14349674380{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14349674380{ height:500px; } #container_14349674380 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14349674380 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14349674380 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14349674380 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Demandes d'asile acceptées depuis 2008La hausse des demandes est plus rapide que la hausse des acceptationsSource : Ministère de l'intérieur(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}5 - Une vague « sans précédent » ?Au-delà de l’actuel afflux de migrants, un peu de recul historique permet de voir que cette « vague », aussi exceptionnelle soit-elle, n’est pas inédite.On le constate : les demandes connaissent des « pics » réguliers : à la fin des années 1980, au début des années 2000, et depuis 2012. #container_14307466809{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14307466809{ height:500px; } #container_14307466809 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14307466809 .titre:before{ font-size:13px; 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var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14307466809", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1980","1981","1982","1983","1984","1985","1986","1987","1988","1989","1990","1991","1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Demandes d'asile enregistrées", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 19912 ], [ "", 19863 ], [ "", 22505 ], [ "", 22350 ], [ "", 21714 ], [ "", 28925 ], [ "", 26290 ], [ "", 27672 ], [ "", 34352 ], [ "", 61422 ], [ "", 54813 ], [ "", 47380 ], [ "", 28872 ], [ "", 27564 ], [ "", 25964 ], [ "", 20170 ], [ "", 17405 ], [ "", 21400 ], [ "", 22375 ], [ "", 30907 ], [ "", 38747 ], [ "", 54290 ], [ "", 58970 ], [ "", 59770 ], [ "", 58550 ], [ "", 49730 ], [ "", 30750 ], [ "", 29390 ], [ "", 35400 ], [ "", 42120 ], [ "", 48070 ], [ "", 52150 ], [ "", 55070 ], [ "", 60230 ], [ "", 59030 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.06.2015 à 11h14 • Mis à jour le22.06.2015 à 16h45 | Bertrand Bissuel Ils continuent de dialoguer malgré la profondeur de leurs divergences. Lundi 22 juin, le patronat et les syndicats se rencontrent au sujet de l’avenir des retraites complémentaires des cadres (Agirc) et des non-cadres (Arrco). C’est la cinquième fois que les partenaires sociaux échangent, dans le cadre de négociations ouvertes début février, pour trouver des solutions susceptibles de redresser les comptes des deux régimes. La perspective d’un accord, à l’issue de cette séance de discussions, semblait très improbable, les organisations syndicales évoquant un nouveau rendez-vous « en septembre ». Bien qu’il ait amendé sa copie depuis la précédente réunion, le Medef défend une batterie de mesures dont certaines sont perçues comme des « provocations » par les organisations de salariés.Les enjeux sont loin d’être négligeables. L’Agirc « compte aujourd’hui pour 57 % dans la [pension] d’un cadre » et l’Arrco pour 31 % dans celle d’un salarié non cadre, comme le rappelle François Charpentier dans son livre Retraites complémentaires (Economica, 2014). Or les deux dispositifs sont dans le rouge depuis plusieurs années : en 2014, le déficit de l’Agirc a atteint 1,98 milliard d’euros et celui de l’Arrco 1,15 milliard (contre respectivement 1,24 milliard d’euros et 405 millions d’euros, en 2013). Les réserves accumulées par les deux régimes ont été mises à contribution afin de combler les trous mais elles pourraient s’assécher si aucune décision n’était prise.Mécanisme dégressifPour résoudre ces difficultés, le Medef a formulé plusieurs propositions dont l’une suscite l’hostilité des centrales syndicales. Elle vise à inciter les salariés « à décaler l’âge effectif de départ à la retraite » en instaurant des « abattements temporaires et dégressifs ». Ainsi, ceux qui partent à 62 ans verraient leur pension complémentaire amputée de 30 % la première année, de 20 % la deuxième, de 10 % la troisième, avant de recouvrer la plénitude de leurs droits à 65 ans.Lors de la précédente séance de discussions, le 27 mai, les solutions avancées par le Medef allaient encore plus loin : la décote était de 40 % la première année et le mécanisme, là aussi dégressif, s’appliquait jusqu’à 66 ans inclus. Devant la presse, le chef de la délégation patronale, Claude Tendil, avait justifié ces mesures en expliquant que « jouer sur le levier de l’âge » de départ à la retraite constitue « une nécessité ». Ce paramètre, dans de nombreux pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), se situe entre 65 et 70 ans, avait-il plaidé, en ajoutant que l’espérance de vie des hommes, en France, a progressé de huit ans entre 1981 et 2011. Il ne s’agit pas de « changer la loi » ou d’infliger une « punition », s’était-il défendu, mais de faire face à de gros besoins de financement.Même si la potion préparée par le patronat est, cette fois-ci, moins amère, les syndicats la rejettent en bloc. « On ne peut pas signer un tel texte en l’état, affirme Jean-Louis Malys, l’un des négociateurs de la CFDT. Il cherche à faire en sorte que les salariés ne partent plus à 62 ans. Cela revient à durcir ou à contourner les lois qui ont été promulguées en 2010 et en 2014. » Sans que le Parlement ait eu son mot à dire. « Les organisations d’employeurs veulent envoyer aux politiques un message qui consiste à leur dire : “Remontez l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans” », renchérit Philippe Pihet (Force ouvrière).« Perte de compétitivité »Les représentants des salariés sont d’autant plus exaspérés que le patronat veut « des économies portées par les salariés et par les retraités sans mettre un sou sur la table », selon la formule d’Eric Aubin (CGT). Le document transmis, le 19 juin, par le Medef aux syndicats indique, en effet, que « la période n’est pas favorable à une augmentation des cotisations » du fait « du poids des charges pesant sur les actifs et sur les entreprises » et « de la perte de compétitivité de notre économie ».Un argumentaire irrecevable aux yeux des syndicats : des efforts, mesurés, peuvent aussi être demandés aux entreprises, disent-ils. « Elles ont touché 110 milliards d’euros d’aides publiques en 2015 et en percevront 135 en 2017, lance M. Pihet. Leurs taux de marge remontent, ce dont je me réjouis. Mais il serait temps de partager les fruits de la croissance. »Pour le moment, les protagonistes campent sur leurs positions. Une nouvelle séance de discussions devrait se tenir soit avant, soit après les vacances d’été. Selon M. Tendil, la date butoir pour conclure est « la fin de l’année ». M. Pihet, lui, pense même que, « techniquement », les négociations peuvent courir jusqu’à la fin de l’hiver, puisque « les paramètres doivent être fixés à partir d’avril 2016 ». Quel que soit le délai dont ils disposent, les partenaires sociaux ont un long chemin à parcourir avant de rapprocher leurs points de vue.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.06.2015 à 19h28 • Mis à jour le21.06.2015 à 19h39 « Hello Twitter, Jack is back ! ». C’est par cette phrase énigmatique que Dominique Strauss-Kahn a marqué son arrivée sur Twitter, dimanche 21 juin.http://t.co/fsrhZvdbyl— dstrausskahn (@DSK)require(["twitter/widgets"]);Le compte serait bien officiel, certifié par Twitter France qui a relayé la création du compte de l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), un peu plus d’une semaine après la relaxe dont il a bénéficié dans le procès du Carlton.Dominique Strauss-Kahn arrive sur @TwitterFrance : vous pouvez le suivre sur @dstrausskahn https://t.co/jElRaPtGYC— TwitterFrance (@Twitter France)require(["twitter/widgets"]); Olivier Faye Marine Le Pen n’a pas encore officiellement déclaré sa candidature pour les élections régionales dans le Nord - Pas-De-Calais - Picardie. Cela n’a pas empêché la présidente du Front national (FN) de dresser, pendant plus d’une heure, dimanche 21 juin, un large panorama de la campagne à venir au niveau national, dans le cadre d’un discours prononcé face à ses militants, réunis à Vieux-Fumé (Calvados). Près de 450 personnes étaient présentes pour le lancement de la campagne de Nicolas Bay, tête de liste du parti d’extrême droite en Normandie.« Nous pouvons gagner plusieurs régions, a assuré Mme Le Pen. Il nous faut simplement arriver en tête au second tour. Sauf si le PS et l’UMP [LR – Les Républicains] fusionnent leurs listes, ce qui ne serait pas étonnant. Ce serait une œuvre de clarification à quelques mois de la présidentielle. » Plus que pour les élections municipales ou départementales, la campagne des régionales de décembre devrait se jouer sur un plan national. La députée européenne a dès lors abordé les thèmes de l’immigration – « ce sont 1,5 million de personnes qui espèrent rentrer dans l’Union européenne » – et de l’Europe, apportant son soutien à la Grèce dans le bras de fer que le pays a engagé avec l’Union européenne pour renégocier sa dette.Lire aussi :Marine Le Pen candidate aux régionales ? « C’est fait à 98 % »« Syriza est un mouvement avec lequel nous n’avons pas du tout la même vision de l’immigration, de la société, mais est-ce le plus important ? Il a pris la tête des opposants à l’Union européenne, des partisans de la liberté, de la souveraineté », a estimé Mme Le Pen.2 000 candidats Front national aux régionalesRépétant que l’ancrage local était un de ses « dadas » depuis son arrivée à la tête du FN, en 2011, la présidente du parti a enjoint à ses troupes de s’engager dans la bataille des régionales, quelques mois seulement après les élections départementales de mars. « Je ne peux rien faire sans vous. Dès les élections régionales, nous allons voir les conséquences de votre travail aux départementales », a-t-elle jugé. Près de 2 000 candidats du Front national devraient composer les listes du parti pour ce scrutin.Pour Marine Le Pen, cet appel aux militants prend une résonance particulière, alors que ses troupes sont appelées à participer à un vote interne devant réformer les statuts du parti, et en particulier supprimer la présidence d’honneur. Les 42 000 adhérents à jour de leur cotisation ont reçu, ou vont recevoir dans les jours à venir, un courrier leur demandant d’approuver ou de rejeter cette refonte de l’organisation. « Personne ne doit pouvoir donner des armes à nos adversaires pour tenter d’entraver le combat que nous menons. Chacun doit respecter la discipline, que l’on soit simple adhérent ou président d’honneur, tout le monde est logé à la même enseigne », a-t-elle affirmé, sans citer le nom de Jean-Marie Le Pen.Le cofondateur du FN a été suspendu le 4 mai de sa qualité d’adhérent, une décision qu’il conteste devant le tribunal de grande instance de Nanterre. Pour Marine Le Pen, l’enjeu est important. Bien qu’il ne soit plus considéré comme un moteur pour l’avenir, M. Le Pen conserve une certaine cote d’amour auprès des militants. « Cette révision est prise suite à des événements malheureux, tristes, qui nous ont obligés à prendre des décisions difficiles dans l’intérêt du FN », a regretté Mme Le Pen. Le résultat du vote des militants devrait être connu aux alentours du 11 juillet.Lire aussi :Le FN écarte Jean-Marie Le Pen de ses statutsOlivier Faye 20.06.2015 à 13h10 • Mis à jour le20.06.2015 à 19h23 | Raphaëlle Besse Desmoulières Atteint d’une tumeur au cerveau, François Delapierre, secrétaire national du Parti de gauche (PG), est mort, samedi 20 juin, à l’âge de 44 ans. Bras droit de Jean-Luc Mélenchon, dont il devait prendre la succession, il s’était mis en retrait depuis plusieurs mois. « Le Parti de gauche perd une partie de lui-même, a écrit sur son blog l’une de ses proches, Raquel Garrido. Doté d’une capacité d’anticipation hors du commun, fin observateur des dynamiques politiques à l’œuvre dans le monde entier, François avait imaginé puis organisé le lancement du Parti de gauche. »« Delap’» n’était jamais très loin de Jean-Luc Mélenchon. Dans ses pas, mais rarement dans la lumière. Tête froide et ton posé, l’homme à la barbe toujours bien taillée était le théoricien de la bande. Les mots, sa spécialité. Conceptualiser, anticiper, argumenter : chez lui tout était politique. Diplômé de Sciences-Po et titulaire d’un DEA de sociologie du travail, il avait construit avec M. Mélenchon la sémantique de la bataille idéologique, « le bruit et la fureur », persuadé que c’est en clivant qu’on gagne les esprits.Lire le portrait que nous consacrions à M. Delapierre, l'indispensable bras droit de M. Mélenchon en mars 2012Fils d’enseignants, son engagement commence en 1986, comme pour beaucoup de cette génération, avec les lois Devaquet, contre cette sélection programmée à l’entrée des universités. M. Delapierre rencontre alors Julien Dray, qui lui fait prendre sa carte aux Jeunes socialistes. Il fait ses classes dans les directions de la FIDL, de l’UNEF et de SOS Racisme. Puis vient la rencontre avec Jean-Luc Mélenchon à la Gauche socialiste. Débutent alors une amitié et une complicité politique sans faille. En 2000, le sénateur devenu ministre de l’enseignement professionnel le prend à ses côtés pour « fabriquer de la doctrine ». François Delapierre se rend indispensable, tout comme lors la campagne du non au traité constitutionnel européen de 2005. Trois ans plus tard, c’est lui qui organise la sortie du PS et la mise sur orbite du Parti de gauche.« Une efficacité et une capacité de décision inégalées »Comme son mentor, « Delap’» s’implante dans l’Essonne. Elu conseiller régional d’Ile-de-France en 2010, il refuse de participer à l’exécutif et de siéger avec les communistes pour former le groupe Front de gauche et alternatifs, devenu récemment Alternative citoyenne et écologique. Attaché territorial, François Delapierre demande une disponibilité pour se consacrer à la présidentielle de 2012. Le directeur de campagne de M. Mélenchon ne quitte pas le candidat et l’accompagne vers ses 11,10 % des voix.« Son rapport maîtrisé au temps et l’ambition sans limites qu’il avait pour notre mouvement lui permettaient de déployer une efficacité et une capacité de décision inégalées, que chacun a pu constater pendant cette mémorable et magnifique campagne », dit de lui Mme Garrido. Logiquement, François Delapierre aurait dû succéder à M. Mélenchon à la tête du PG lorsque ce dernier décida, en 2014, de se retirer de la coprésidence de sa formation. En son absence, c’est Eric Coquerel qui s’impose à la tête du parti.Auteur de plusieurs livres, dont Délinquance : les coupables sont à l’Intérieur, sorti en 2013, François Delapierre continuera d’écrire l’éditorial d’A gauche pour la 6e République, le bulletin interne du PG, quasi jusqu’à la fin. Au PS comme au PG, les hommages se sont multipliés samedi sur Twitter. Pour beaucoup, à commencer par M. Mélenchon, il était un point de repère et de stabilité. « Si nous disons notre douleur et si nous organisons ses funérailles, c’est pour qu’elles soient, en accord avec sa vie et nos partages, un appel à prolonger l’inépuisable combat que la mort, d’où qu’elle vienne, ne vaincra jamais », a salué l’ancien candidat à la présidentielle.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.06.2015 à 04h14 Christiane Taubira rêve « d'un monde où l'on pourrait travailler 32 heures par semaine » afin de préserver « la vie personnelle et la vie familiale », des propos en rupture avec le discours gouvernemental en plein débat sur la loi Macron.Le projet de loi pour la croissance et l'activité, qui prévoit notamment l'extension du travail dominical, a été adopté jeudi en nouvelle lecture à l'Assemblée à la suite du rejet d'une motion de censure contre le gouvernement. « J'ai signé lorsque j'étais dans l'opposition une déclaration commune qui indiquait que le dimanche est un jour particulier et je continue à le penser », a témoigné la ministre de la justice, vendredi 19 juin sur BFM TV et RMC.« Eléments de progrès d’une société »« Nous devons faire en sorte que dans les éléments de progrès d'une société, pour la vie personnelle et la vie familiale, il y ait des espaces préservés », a-t-elle poursuivi. Avant d'ajouter : « Je rêve d'un monde où le samedi et le dimanche on ne travaille pas ».« L'idéal, c'est que les gens puissent travailler 32 heures dans une semaine pour avoir du temps pour se consacrer aux autres dans les associations, pour avoir le temps d'aller au musée, sur la plage, de déambuler, de marcher de parler à ses voisins d'aller en librairie, au cinéma, au théâtre etc.. Voilà la société dont on peut rêver ».La loi Macron prévoit notamment d'autoriser jusqu'à douze ouvertures dominicales des commerces par an sur décision du maire. Des compensations sont prévues, qui seront arrêtées par accord de branche, d'entreprise ou territorial. L'extension du travail dominical est l'un des points de contentieux au sein de la majorité de gauche.Lire :Neuf points de crispation sur la loi Macron« Je ne suis pas d'accord avec tout », a justifié Christiane Taubira, répétant qu'à ses yeux le dimanche n'était pas un jour ordinaire. « Cependant, a-t-elle tempéré, dans la société il y a des lieux et des moments où il peut être intéressant que l'activité commerciale soit possible, en contrepartie il faut encadrer et c'est ce que fait ce texte-là ».Valls veut sortir des « dogmes »Prié de dire si le scénario « rêvé » de Christiane Taubira était à l'étude, Manuel Valls a répondu par la négative. « Non, les Français veulent travailler aujourd'hui », a dit le premier ministre lors d'une visite au Salon international de l'aéronautique et de l'espace du Bourget, en Seine-Saint-Denis.« Il y a un temps de travail qui existe : il y a les 35 heures, le temps effectif est de 39 heures. Les Français aujourd'hui, ce qu'ils veulent, c'est du boulot. Et le travail, c'est une valeur. » « Soyons pragmatiques, sortons des dogmes et engageons-nous pour la croissance et le travail pour notre pays », a-t-il ajouté. 19.06.2015 à 18h08 Est-ce la fin de l’exode pour les migrants du quartier de La Chapelle à Paris ? Vendredi 19 juin, plus de 200 d’entre eux, qui campaient depuis quelques jours dans le jardin d’Eole, dans le 18e arrondissement, ont été évacués en bus vers des centres d’hébergement. En milieu de matinée, le directeur l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), Pascal Brice, s’est rendu sur place pour proposer aux migrants 226 places dans six centres, dont cinq situés à Paris et un à Pantin (Seine-Saint-Denis).Lire aussi :Onze jours après leur première expulsion, les migrants s’installent près du jardin d’EoleL’opération conjointement dirigée par l’Ofpra et la ville de Paris s’est déroulée dans le calme, selon les témoins. « Rien à voir avec les événements du 2 juin. Il y avait certes quelques policiers, mais qui se tenaient éloignés », confirme Pascal Julien, élu écologiste parisien présent sur place. Le 2 juin, l’intervention musclée des forces de l’ordre pour évacuer les 350 migrants du campement de La Chapelle avait suscité une vive émotion.Lire aussi :Dans le 18e arrondissement, riverains et militants se mobilisent contre l’évacuation de migrants« Ils n’ont pas hésité très longtemps »Vendredi, le directeur de l’Ofpra a expliqué la procédure de relogement aux migrants, pour la plupart originaires du Soudan et d’Erythrée, avant de les laisser se concerter. Selon Pascal Julien, « les migrants n’ont pas hésité très longtemps » et ont accepté la proposition qui leur été faite. « Dans les jours à venir, nous allons procéder à l’étude de leur situation afin de savoir s’ils souhaitent demander l’asile en France », indique au Monde Mathias Vicherat, directeur de cabinet de la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo.« A notre connaissance, personne n’est resté sur place mais une dizaine ou une vingtaine de migrants sont arrivés après », précise Mathias Vicherat. L’opération s’est terminée à la mi-journée. Selon les chiffres de la Ville de Paris, la moitié des 470 migrants issus du campement de La Chapelle et la moitié des 110 venus de Château-Landon bénéficiaient encore vendredi d’un hébergement provisoire.« Au moins, c’est du bricolage digne »Si les élus écologistes appellent toujours à la création de lieux d’hébergement dédiés à l’accueil des migrants et demandeurs d’asile, Pascal Julien reconnaît que la situation s’améliore. « On reste sur du bricolage. Mais au moins, c’est du bricolage digne. Les migrants seront abrités jour et nuit, nourris et accompagnés dans leur demande d’asile. » Cette opération dans le 18e arrondissement intervient alors que l’exode très médiatisé de plusieurs centaines de migrants dans le Nord de la capitale a contraint le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, à présenter un plan, mercredi 17 juin, pour désengorger les structures d’accueil des demandeurs d’asile et l’hébergement d’urgence.Lire aussi :Le plan timide du gouvernement face au drame des migrantsQuelque 150 migrants continuent de camper sous la Cité de la mode, située à proximité de la gare d’Austerlitz, dans le 13e arrondissement. Ce campement pourrait lui aussi faire prochainement l’objet d’une évacuation, selon plusieurs sources.Dans un communiqué, le ministre de l’intérieur et la maire de Paris se sont félicités que « cette opération humanitaire » se soit « déroulée dans d’excellentes conditions ». En milieu d’après-midi, le périmètre du jardin d’Eole était quadrillé par les forces de l’ordre afin que les services municipaux puissent nettoyer les lieux, occupés depuis une semaine par les migrants.Benjamin DerveauxImage précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-558453dbc9398'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 9\r\n \r\n \r\nVers 18 heures, les migrants accompagn\u00e9s de militants d'extr\u00eame gauche, sont rentr\u00e9s dans la cour de la caserne, situ\u00e9e pr\u00e8s de la gare de l'Est.\r\nCr\u00e9dits : Rafael Yaghobzadeh \/ Hans Lucas pour "Le Monde"\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Vers 18 heures, les migrants accompagn\u00e9s de militants d'extr\u00eame gauche, sont rentr\u00e9s 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François Hollande l’avait promis en 2012, Michel Sapin l’a concrétisée mercredi 17 juin : le ministre des finances a annoncé que le prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source serait mis en place en 2018.Lire aussi :Prélèvement à la source : le gouvernement présente sa feuille de routeLa retenue à la source de l’impôt, c’est-à-dire la soustraction directement sur le salaire plutôt que le paiement a posteriori, est en place dans de nombreux Etats du monde. Au sein des pays développés, seuls la Suisse et Singapour appliquent encore, comme la France, le paiement de l’impôt après déclaration des revenus.Une inspectrice des finances du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), Sandra Desmettre, avait réalisé en février 2012 une comparaison internationale de pays qui pratiquent déjà la retenue à la source, certains d’entre eux avec « un impôt sur le revenu aux caractéristiques proches de celles de l’impôt français » et d’autres avec des « impôts calculés différemment ».Les 13 pays concernés par l’étude (Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni) ont une pratique relativement ancienne du prélèvement à la source. L’ancêtre du système allemand date de la Prusse de 1811. Le Canada l’a mis en place dès 1917, pendant un an seulement, avant de le réinstaurer en 1942, tandis que le plus « récent », l’Espagne, l’a fait en 1979.Un poids inégal de l’impôt sur le revenu18 % des recettes fiscales en France en 2012L’impôt sur le revenu, et donc ses modalités de prélèvement, ne revêtent pas la même importance pour tous les pays. Il est particulièrement stratégique pour certains d’entre eux, comme le Danemark, où il représentait la moitié des recettes fiscales en 2012 et même plus de 54 % l’année suivante. Il est également très important en Australie (39,2 %) et aux Etats-Unis (37,6 %).Parmi les pays étudiés, la France est celui où l’impôt sur le revenu représente la part la plus faible dans les recettes fiscales, à environ 18 % en 2012. #container_14346428287{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14346428287{ height:500px; } #container_14346428287 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14346428287 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14346428287 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14346428287 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le poids inégal de l'impôt sur le revenu selon les paysPart de l'impôt sur le revenu dans les recettes fiscales en 2012.Source : OCDE(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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En clair, vous paierez en 2017 vos impôts sur les revenus 2016 puis en 2018 les impôts sur les revenus de 2018.Lire le décryptage :Prélèvement de l’impôt à la source : « année blanche » ne veut pas dire que vous ne paierez rien Ce système d’« année blanche » avait été mis en place au Danemark en 1970 et en Nouvelle-Zélande en 1958. Pour ce dernier pays, « les contribuables ont été généralement exonérés en totalité de leur assujettissement précédent », note l’étude, qui ajoute :« Malgré cette exonération, il n’a pas été constaté de mouvement exceptionnel dans les revenus déclarés pour cette année-là. »Mais tous les États ne sont pas passés au prélèvement à la source de la même manière. Pour certains, une retenue à la source était déjà en vigueur avant l’établissement du système « moderne » (Allemagne, Belgique, Luxembourg).D’autres ont choisi une mise en place progressive, comme au Royaume-Uni (étalée sur dix-huit mois) ou aux Pays-Bas (entre trois et cinq ans au total).Des mises en place immédiates se sont déjà produites, mais dans la circonstance particulière d’une période de guerre : 1917 puis 1942 au Canada, 1942 en Australie, 1943 aux Etats-Unis…Plus l’impôt est personnalisé, plus il est complexe à gérerL’étude du Conseil des prélèvements obligatoires s’emploie à comparer les différents systèmes de retenue à la source, et leurs caractéristiques.Certains sont jugés « simples » voire « très simples », notamment en fonction du degré de personnalisation de l’impôt, c’est-à-dire de la prise en compte de la situation conjugale, des enfants à charge, etc.En France, l’impôt est collecté par ménage en appliquant des quotients familiaux pour prendre en compte les enfants à charge, qu’il faudra transcrire dans le prélèvement à la source.Au Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande ou au Danemark, un impôt totalement individuel. Ni la situation conjugale, ni les enfants à charge ne sont pris en compte dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Dans cette situation, une déclaration des contribuables n’est pas obligatoire dans la plupart des cas (uniquement pour les revenus autres que salariaux, pour les travailleurs indépendants, etc.).Au Canada, en Allemagne ou en Belgique, les entreprises informées de la situation familiale. Dans ces pays, les informations sur la conjugalité et les enfants à charge sont transmises aux employeurs. Pour eux, le système devient alors plus complexe à gérer. La question de la confidentialité des informations des contribuables fait débat en France avant la mise en place du prélèvement à la source.En Irlande ou aux Pays-Bas, un système intermédiaire. En Irlande, la situation conjugale est transmise aux entreprises mais les enfants à charge, eux, le sont à l’administration fiscale. Cette dernière doit ensuite communiquer aux employeurs le bon quotient à appliquer au salarié. D’autres encore ont choisi une autre voie : aux Pays-Bas, l’information sur les enfants à charge est transmise à l’administration fiscale, car cette donnée n’entre pas en compte dans le calcul de l’impôt sur le revenu, mais ouvre d’autres droits par ailleurs.La charge pour les entreprises, principale critiqueLa complexe gestion de la situation familiale est l’une des principales critiques formulées contre les systèmes existants de retenue à la source. C’est surtout le cas dans les pays où les employeurs sont pleinement inclus dans le processus et ont directement connaissance des informations personnelles des salariés. Les « coûts de gestion » pour les entreprises sont alors régulièrement critiqués.Les adversaires de l’impôt à la source déplorent aussi retenues trop importantes et pas assez personnalisées, ne prenant pas en compte les déductions, ou bien une lourdeur du processus de remboursement des trop-perçus. Dans certains pays, la majorité des contribuables sont concernés par ces « restitutions ». C’est le cas pour 73 % des Américains, ou des Danois.Pas de « véritable obstacle » à une mise en place en FranceAprès étude des différents systèmes proposés par les pays étudiés, le rapport du Conseil des prélèvements obligatoires assurait, en 2012, que le système français pouvait s’adapter à la retenue à la source :« Il apparaît clairement qu’aucune des caractéristiques de l’impôt sur le revenu français, que d’aucuns ont pu présenter comme rédhibitoires, ne pose de véritable obstacle à l’instauration d’un prélèvement à la source sur les salaires. En effet, la personnalisation de l’impôt – prise en compte des charges de famille et utilisation de dépenses fiscales diverses – apparaît dans cet échantillon de pays comme le cas majoritaire. Tous utilisent un barème d’imposition progressif.La retenue à la source n’empêche pas non plus l’existence de dispositifs similaires à la prime pour l’emploi, en vigueur dans la moitié des pays. »Avec des recettes différentes, chaque pays a mis en place un système qui lui est propre. Le gouvernement français a ainsi devant lui un chantier lourd, mais a priori pas insurmontable.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.06.2015 à 12h24 • Mis à jour le19.06.2015 à 15h42 Cela risque de devenir le procès de la transparence en politique. L’ancien ministre du budget Jérôme Cahuzac a été renvoyé en correctionnelle pour des faits de fraude fiscale et de blanchiment de fraude fiscale liés à son compte bancaire caché à l’étranger, a fait savoir vendredi 19 juin le parquet national financier. L’ancien élu socialiste encourt pour ces faits une peine allant jusqu'à sept ans de prison, deux millions d'euros d'amende et l'inéligibilité.Lire : Si vous n'avez rien suivi de l'affaire CahuzacAprès l’avoir nié pendant des mois, malgré les révélations du site d’information Mediapart, l’ex-ministre du budget avait été contraint de reconnaître devant les juges d’instruction, au début du mois d’avril 2013, avoir ouvert un compte en Suisse chez UBS en 1992, par l’entremise d’une de ses connaissances, l’avocat Philippe Peninque, proche de l’extrême droite.Le compte aurait été alimenté par ses revenus de chirurgien mais aussi en 1993 par deux virements du laboratoire Pfizer, pour un travail de consultant. En 2009, l'argent, passé d'UBS à la banque Reyl, avait été transféré à Singapour sur un compte au nom d'une société panaméenne, puis sur un compte d'une société enregistrée aux Seychelles. Lorsque le scandale a éclaté, M. Cahuzac avait rapatrié les quelque 600 000 euros qui se trouvaient sur le compte.Lire : Jérôme Cahuzac : l'accroc« Cette vérité était indicible »Le 19 mars 2013, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire contre X pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale. Le jour même, le ministre du budget avait quitté le gouvernement. « J'ai toujours nié » car « cette vérité était indicible », avait lâché l’élu lors d'une audition.Une attitude qui, moins d'un an après l'élection de François Hollande, avait fait beaucoup de tort à la promesse de « République exemplaire » du président de la République. Par la suite, le gouvernement a renforcé la lutte contre la fraude fiscale, créé un parquet national financier et une nouvelle instance, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).Patricia Cahuzac également poursuivieJérôme Cahuzac ne sera pas le seul à faire face à la justice. La banque genevoise Reyl, son patron, François Reyl, et le conseiller financier Philippe Houman comparaîtront également pour blanchiment de fraude fiscale. Le fondateur de Reyl, Dominique Reyl, et le gestionnaire de patrimoine Hervé Dreyfus ont bénéficié d'un non-lieu. La date de ce procès n'est pas encore fixée.Enfin, Patricia Cahuzac, l’ex-femme de l’ancien ministre, devra aussi répondre des accusations d’évasion fiscale. L'enquête des juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire ne s'est en effet pas limitée au seul compte en Suisse de Jérôme Cahuzac. Après avoir elle aussi nié, Patricia Cahuzac a reconnu à la fin de 2013 l'ouverture d'un compte avec son mari sur l'île de Man en 1997, puis d'autres en Suisse, à l'insu de M. Cahuzac. L'argent, plus de deux millions d'euros, avait servi à des placements immobiliers. M. Cahuzac a affirmé qu'il ne s'était pas occupé de ce compte sur l'île de Man, mais Mme Cahuzac, dont il est séparé, a assuré qu'il en avait eu connaissance.De plus, l'ancien ministre est aussi poursuivi pour avoir dissimulé des revenus, probablement issus de ses activités de chirurgien, sur des comptes de sa mère, des faits qui avaient été signalés par la cellule de renseignement financier Tracfin. Dans ses réquisitions, le parquet national financier, créé dans la foulée de l'affaire Cahuzac, avait estimé à environ 210 000 euros, entre 2003 et 2010, les revenus encaissés, à l'insu de sa mère et de l'administration fiscale, selon une source proche du dossier. 26.06.2015 à 12h30 • Mis à jour le26.06.2015 à 13h41 La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a annoncé vendredi 26 juin avoir saisi le parquet de Paris au sujet des déclarations de patrimoine des députés Thierry Robert (MoDem), élu de La Réunion, et Josette Pons (Les Républicains), élue du Var.La Haute Autorité estime « qu’il existe un doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité de leurs déclarations de situation patrimoniale, du fait de la sous-évaluation manifeste de certains actifs et de l’omission de certains biens immobiliers », selon un communiqué.Thierry Robert, maire de Saint-Leu et chef de file du MoDem pour les élections régionales de décembre à La Réunion, avait dès la semaine dernière rendu publics ses échanges avec la HATVP, dénonçant des « erreurs d’appréciation » et même une délibération « diffamatoire et de nature à constituer une dénonciation calomnieuse ».Sa déclaration de situation patrimoniale « omet de mentionner plusieurs biens immobiliers d’un montant d’environ 5 millions d’euros et comporte des omissions et des sous-évaluations de son patrimoine bâti et non bâti », avait écrit la HATVP à ce chef d’entreprise, qui a déclaré des parts dans 18 sociétés.Lire aussi :La Haute Autorité de la transparence s’intéresse au patrimoine du couple BalkanyQuant à la députée Josette Pons, également vice-présidente du conseil général du Var, elle serait sans profession, d’après sa déclaration d’intérêts qui est publique, à la différence des déclarations de patrimoine.La Haute Autorité a transmis leurs deux dossiers au procureur de la République de Paris, les déclarations mensongères étant « susceptibles de constituer des infractions pénales ».Lire aussi :Vingt propositions pour plus de transparence dans la vie publique Julia Pascual Deux ans se sont écoulés depuis la promulgation, en mai 2013, de la loi instaurant le mariage pour tous, et samedi 27 juin, la traditionnelle Gay Pride se déroulera dans les rues de Paris.« Multiples et indivisibles », le mot d’ordre général retenu cette année par l’inter-associative lesbienne, gay, bi et trans (Inter-LGBT), sonnerait presque un peu creux… Les années précédentes, ceux choisis paraissaient en tout cas plus vindicatifs : « L’Égalité n’attend plus ! » (2012), « Droits des LGBT : allons au bout de l’égalité » (2013), « Nos vies, nos corps, nos familles : plus de droits pour tou-te-s » (2014).Que s’est-il passé depuis ? Le mariage pour tous a été adopté et Nicolas Rividi, porte-parole de l’Inter-LGBT, reconnaît que certains militants se sont « démobilisés ». « C’est toujours comme ça dans les mouvements militants après une grande victoire, assure-t-il. Il faut un peu de temps pour repartir. C’est ce qu’on fait. »Désaccord autour de la GPAQuels « nouveaux combats » l’Inter-LGBT va-t-elle réussir à porter lors de cette marche des fiertés ? La légalisation de la gestation pour autrui (GPA) n’en fait en tout cas pas partie, en l’absence totale de consensus sur le sujet. « Sortez ces juges de nos culottes », « Une loi, zéro bla bla, PMA »… Les slogans en faveur du droit des transsexuels à changer d’état civil ou de l’ouverture à toutes les femmes de la procréation médicalement assistée (PMA) devraient être repris.Pour sa part, le gouvernement semble déterminé à ne pas rouvrir le débat, en dépit, notamment, des promesses de campagne de 2012. Les échéances électorales et le spectre de La Manif pour tous n’y sont certainement pas étrangers.L’enjeu de samedi sera donc de mobiliser, malgré ces données. L’an dernier, quelque 100 000 personnes s’étaient réunies.Julia PascualJournaliste au Monde Amandine Réaux Condenser l’information, rendre les chiffres digestes. Les vertus de l’infographie n’ont pas échappé aux politiques, même s’ils n’en maîtrisent pas encore tous les codes. Valérie Pécresse, candidate Les Républicains (LR) à la présidence du conseil régional d’Ile-de-France, a pris la chose au sérieux : son site de campagne compte pas moins d’une vingtaine d’infographies multicolores dans chacune des douze rubriques (transports, logement, budget). Pourtant, certaines informations sont simplifiées, voire fausses.1. Combien coûtent les locaux du conseil régional ? Pourquoi c’est discutable ?Cette carte est trompeuse, puisque sa légende évoque les loyers, alors qu’elle localise à la fois les sites dont le conseil régional est propriétaire (huit au total) et d’autres qu’il loue (huit également).De plus, elle ne montre que les sites implantés dans le 7e arrondissement de Paris, et omet de géolocaliser les cinq sites restant : un dans le 15e, ainsi que quatre antennes territoriales à Boulogne-Billancourt et Nanterre (92), Fontenay-sous-Bois (94) et Pantin (93).Parmi les bâtiments loués par la région (au nombre de huit, en rouge sur notre carte), seulement trois sont situés dans le 7e arrondissement : deux rue du Bac (unités communication, société, affaires internationales et développement) et un rue du Général-Bertrand (unité lycées). Tous les autres locaux du 7e arrondissement appartiennent à la région (en jaune sur notre carte).Concernant les loyers, Valérie Pécresse se base sur des chiffres de 2010 (le total des loyers était alors de 26,5 millions d’euros par an). En 2014, ils représentaient une dépense de 21,8 millions d’euros à la suite de l’achat en 2012 de l’hôtel particulier rue Barbet-de-Jouy.Le 21 février, la candidate Les Républicains affirmait sur BFM Business que son chiffre comprenait également la prise en charge de logements de fonctionnaires dans le 7e arrondissement. « C’est complètement faux » , réplique le service de presse de la région : « La région ne prend en charge le loyer d’habitation d’aucun de ses fonctionnaires. »Le conseil régional est-il situé dans « le quartier le plus cher de Paris » ?Nous avons délimité les différents quartiers administratifs dans lesquels les bâtiments du conseil régional se trouvent : Invalides (en bleu sur la carte), Ecole militaire (en violet) et Saint-Thomas-d’Aquin (en gris). Selon le classement de la chambre des notaires de Paris portant sur les prix médians des ventes au 1er trimestre 2015, le quartier Saint-Thomas-d’Aquin, dans lequel la région loue les deux sites de la rue du Bac, est le deuxième quartier le plus cher de Paris (12 420 euros le mètre carré), juste derrière Odéon dans le 6e arrondissement voisin (12 810 euros le mètre carré). Invalides se place en troisième position (12 180 euros le mètre carré au 1er trimestre 2015), mais la région est propriétaire de tous les bâtiments qu’elle occupe dans ce quartier. Enfin, le troisième site en location se trouve dans le quartier Ecole militaire, le onzième quartier le plus cher (10 260 euros le mètre carré).S’ils sont situés dans des arrondissements plutôt huppés, les sites du conseil régional ne se trouvent donc pas stricto sensu dans « le quartier le plus cher de Paris ». En revanche, le 7e arrodissement s’octroie une place de choix dans le classement des arrondissements en arrivant deuxième (11 920 euros le mètre carré en moyenne) derrière le très chic 6e (12 390 euros le mètre carré), selon le classement de Challenges.Ajoutons que cinq des sept rues dans lesquelles le conseil régional est implanté font partie des rues les plus chères de Paris : rue Barbet-de-Jouy (12e position avec 13 770 €/m²), rue Vaneau (37e place, 12 546 €/m²), boulevard des Invalides (39e, 12 506 €/m²), rue du Bac (40e, 12 453 €/m²), et rue de Babylone (42e, 12 440 €/m²).Jean-Paul Huchon refuse-t-il de quitter le 7e arrondissement ?En 2012, la majorité lance le projet d’un hôtel de région qui réunirait tous les services du siège dans un lieu unique. Un projet suspendu pour deux raisons, explique le service de presse. Tout d’abord, en raison d’un manque d’informations sur les futures compétences des régions avec la réforme territoriale (loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République — NOTRe).« L’éventualité d’une disparition des départements au profit des régions et métropoles a été évoquée. Ainsi, il n’est pas possible de se lancer dans un projet de cette envergure sans connaître le nombre d’agents qui devront exercer dans ce futur siège de région ».D’autre part, la majorité estime que « c’est un véritable projet de mandature ». Si la gauche conserve la région, elle pourrait remettre ce projet sur pied. C’est en tout cas ce que souhaite le président sortant, Jean-Paul Huchon. Mais le candidat socialiste, Claude Bartolone, ne s’est pas exprimé sur le sujet.Parmi les sites envisagés, on retient les noms d’Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux ou Aubervilliers (en vert sur notre carte).Quelles économies dans le cas d’un déménagement en banlieue ?Valérie Pécresse suggère que la « vente des deux hôtels particuliers achetés par Jean-Paul Huchon » générerait « 40 millions d’euros de recettes exceptionnelles ». Or, la région n’a acquis qu’un seul hôtel particulier pendant le mandat de l’actuel président : les numéros 29 et 31 de la rue Barbet-de-Jouy, soit l’autre moitié de l’hôtel particulier que la région occupait déjà depuis 1963 (numéros 27 et 31). Comme le montre le procès-verbal que Le Monde s’est procuré, le montant a été fixé à 19,1 millions d’euros (dont 200 000 euros de frais de notaire). On est donc loin des 40 millions d’euros évoqués par Mme Pécresse.Sur BFM Business, la candidate LR affirmait que quitter le 7e arrondissement générerait « 26 millions d’euros d’économie par an ». Nous avons vu que les loyers ne représentaient en fait que 21,8 millions d’euros, et même 19,3 millions sans les antennes territoriales, non concernées par un déménagement. Or, dans le cas d’un déménagement, cet argent économisé devrait être réinvesti dans l’achat de nouveaux locaux. Comme l’explique la communication de la région, « les différentes offres immobilières présentées en 2013 ont montré un coût entre 315 millions d’euros [pour un site à Ivry-sur-Seine] et 837 millions d’euros [pour un site à Paris 15e] ». La valeur des sites en propriété étant estimée à 206 millions d’euros en 2013, l’amortissement s’effectuerait en six ans au minimum.2. Les charges de personnel ont-elles augmenté démesurément ? Pourquoi c’est exagéréComme le rapporte la Cour des comptes, le montant des charges de personnel a « plus que doublé », passant de 162 millions d’euros en 2007 à 402 millions en 2012 et 416 millions en 2013. Notons tout d’abord que l’augmentation de 165 % a eu lieu entre 2007 et 2013 et non 2012, donc un peu moins rapidement.Or, comme le précise le rapport et comme l’élude soigneusement Valérie Pécresse, cette hausse est due au transfert en 2008-2009, par l’Etat à la région, de la gestion des personnels techniciens, ouvriers et de service des lycées, en application de la loi sur la décentralisation (2004). Si on prend en compte les charges de personnel sans les agents de lycée, on s’aperçoit que les dépenses n’ont augmenté « que » de 27 %, un chiffre comparable à celui de l’Aquitaine.3. Le budget alloué à la sécurité est-il vraiment dérisoire ? Pourquoi c’est plutôt fauxLa région n’a pas de compétences sécuritaires à proprement parler, contrairement à ce que prétend le slogan « La sécurité, c’est aussi l’affaire de la région ». La sécurité civile s’exerce principalement au niveau national, à l’exception des sapeurs-pompiers, qui sont des fonctionnaires territoriaux. Cependant, le conseil régional s’en occupe indirectement en soutenant un programme d’actions, renforçant par exemple la sécurité des lycées et des transports (pour lesquels la région est compétente).Le budget primitif 2015 prévoit que l’Ile-de-France y consacre 14,3 millions d’euros sur un budget total de 4,949 milliards, soit 0,29 %, et non 0,003 %, comme le montre l’infographie, qui a donc oublié de passer son chiffre en pourcentage…En revanche, il est vrai que la part du budget alloué à la sécurité chute : constante entre 2012 et 2014 autour de 30 millions d’euros, soit 0,6 % du budget total, elle a diminué de moitié en 2015. #container_14347298881{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14347298881{ height:500px; } #container_14347298881 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14347298881 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14347298881 .subtitre{ display:block; 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Un taux proche de celui du budget 2014 de l’Ile de France.Amandine RéauxJournaliste au Monde Pierre Breteau, Mathilde Damgé, Samuel Laurent et Alexandre Pouchard Le site WikiLeaks, avec Libération et Mediapart, a révélé mardi 23 juin que trois présidents français, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ont été régulièrement et directement espionnés par les Etats-Unis, avec la mise sur écoute de leurs téléphones ainsi que de ceux de membres du gouvernement et de la haute administration. La publication de ces informations surnommées « FrenchLeaks » ont entraîné l'organisation d'un conseil de défense à l'Elysée, mercredi matin, et la convocation au Quai d'Orsay de l'ambassadrice américaine à Paris.Ces nouvelles « fuites » de documents confidentiels issus de l'agence nationale de sécurité américaine (NSA) seront-elles suivies d'effets ? Les opérations de ce genre, souvent réalisées par des collaborations internationales entre médias, se multiplient depuis quelques années. Passage en revue des précédentes révélations massives.Juin 1971 : « Pentagon papers », aux origines du « leak »Octobre 2006 : naissance de WikiLeaksMai 2009 : le scandale des notes de frais des députés britanniquesAvril 2010 : la vidéo du « meurtre collatéral » en IrakOctobre 2010 : les « war logs » des guerres en Irak et en AfghanistanNovembre 2010 : le « Cablegate » révèle les dessous de la diplomatie américaineJanvier 2014 : « ChinaLeaks » et les révélations sur les « princes rouges »Novembre 2014 : les « Sony Leaks »Les fuites bancaires : « Offshore Leaks », « LuxLeaks », « SwissLeaks » Juin 1971 : « Pentagon papers », aux origines du « leak »En 1971, un analyste de la RAND Corporation qui travaille pour l'Etat, Daniel Ellsberg, communique au New York Times des extraits des 7 000 pages d'un rapport top-secret (en anglais) du département à la défense américain consacré aux relations entre le Vietnam et les Etats-Unis.Ces documents, connus depuis sous le nom de « Pentagon papers » (en anglais), étaient au départ une étude commandée par le secrétaire à la défense du président Johnson, Robert McNamara. Tout au long des 48 volumes de l'étude, les auteurs militaires et civils décrivent l'implication – aussi bien politique que militaire – des Etats-Unis dans la guerre du Vietnam de 1945 à 1967.Qu'apprend-on ?Les « papers » révèlent entre autres que le gouvernement américain a délibérément provoqué une escalade du conflit, bien avant l'engagement officiel des armées US en 1965, en bombardant d'abord le Nord-Vietnam puis secrètement le Laos. Le New York Times suggère que dès l'année 1964 – avant la présidentielle de novembre – le président Johnson avait impliqué les forces armées dans une escalade programmée, alors qu'il avait affirmé l'inverse lors de la campagne.Quelles conséquences ?Sortis pendant la présidence de Richard Nixon, les « Pentagon papers » ont eu des conséquences assez faibles sur le gouvernement alors en place – même si la presse a révélé que la publication a rendu Nixon fou de rage : « Mettons ces fils de pute en prison », avait-il demandé à son conseiller Henry Kissinger.En revanche, l'affaire prise en charge par la Cour suprême des Etats-Unis donne raison à la presse (en anglais) sur la publication des documents top-secrets. Les actions initiées par le procureur général Mitchell – l'équivalent américain du garde des sceaux – contre Daniel Ellsberg se terminent en 1973 – en plein scandale du Watergate – avec la levée de toutes les charges à l'endroit de l'ancien analyste. Octobre 2006 : naissance de WikiLeaksAu milieu des années 2000, une communauté de militants, autour notamment de Julian Assange, crée WikiLeaks, un site qui veut servir de plateforme mondiale, permettant à qui le souhaite d'y dévoiler des documents confidentiels.Qu'apprend-on ?Dès son lancement fin 2006, WikiLeaks publie des révélations embarrassantes, sur la corruption d'un ancien leader kenyan, mais aussi sur le fait que les Etats-Unis soustraient certains détenus de Guantanamo à la vue de la Croix-Rouge.En 2008, WikiLeaks publie des documents évoquant des activités illégales de la Banque Suisse, ce qui lui vaut un procès et sa suspension temporaire. La même année, les courriels de Sarah Palin, co-candidate républicaine avec John McCain à la présidence, sont publiés sur la plateforme. L'année suivante, WikiLeaks révèle encore des séries de documents, atour d'un scandale pétrolier au Pérou, ou sur les banques d'Islande.Quelles conséquences ?Dès cette époque, WikiLeaks suscite la méfiance des autorités de nombreux pays. Certaines de ses révélations, notamment sur la mauvaise gestion des banques islandaises, ont des conséquences concrètes. Mais le sujet deviendra bien plus important l'année suivante avec les « cable leaks ». Mai 2009 : le scandale des notes de frais des députés britanniquesEn juillet 2008, une taupe (dont on apprendra plus tard qu'elle agit par réaction contre le train de vie des parlementaires alors que les soldats vivent dans des conditions beaucoup plus difficiles) s'empare d'un CD-ROM contenant le détail des notes de frais des députés et le vend au journal le plus offrant. Le Daily Telegraph débourse 150 000 livres sterling pour obtenir le précieux support informatique et en fait un feuilleton à rebondissements, publiant des extraits de notes de frais toujours plus scandaleuses. Ce sera le début d'un scandale politique aboutissant à la démission de plusieurs députés et membres du gouvernement de Gordon Brown.Qu'apprend-on ?Les députés s'en donnent à cœur joie quand il s'agit de se faire rembourser les dépenses les plus farfelues : les factures dévoilées par les médias forment une véritable liste à la Prévert. Maison pour canards, nettoyage de douves, achats de films pornographiques et de barres chocolatées...Quelles conséquences ?Les notes de frais sont publiées dans leur intégralité sur le site du Parlement (mais certains éléments jugés sensibles, dont les adresses, ont été floutés). Une instance indépendante est également mise en place, l'Independent Parliamentary Standards Authority (Ipsa), mais elle a depuis été généreusement critiquée pour son inefficacité et son coût. Avril 2010 : la vidéo du « meurtre collatéral » en IrakC'est la vidéo qui va révéler WikiLeaks au grand public. Rendue publique en avril 2010, cet enregistrement pris depuis un hélicoptère Apache de l'armée américaine montre comment une dizaine de personnes, dont deux salariés de l'agence de presse Reuters, sont tuées car les militaires ont confondu un appareil photo avec un lance-grenade.Qu'apprend-on ?WikiLeaks publie une vidéo datant de 2007, où l'on voit une frappe aérienne américaine tuer par erreur deux journalistes de l'agence Reuters, puis une famille irakienne venue tenter d'aider, ce qui peut constituer un crime de guerre.A l'époque, l'armée américaine avait indiqué que les victimes avaient été tuées lors de combats avec des insurgés. La vidéo démontre le mensonge.Quelles conséquences ?L'armée américaine avait minimisé sa responsabilité dans la mort des journalistes, estimant, après enquête, que les pilotes avaient respecté les « règles d'engagement ». Même si les pilotes de l'hélicoptère Apache ne seront au final pas inquiétés, la vidéo contribue à lever le voile sur les bavures de l'armée américaine en Irak. Elle est obligée de s'expliquer.Autre conséquence : la « taupe » qui a envoyé cette vidéo à WikiLeaks, le soldat Manning, s'était confiée à un hacker qui l'avait ensuite dénoncé car les documents qui ont fuité « auraient pu coûter des vies directement ou indirectement ». Octobre 2010 : les « war logs » des guerres en Irak et en AfghanistanDébut 2010, le site publie, toujours grâce au soldat Manning, les « war logs », une série de documents de l'armée américaine autour de la guerre en Afghanistan et en Irak de 2004 à 2009. La fuite est conséquente et très embarrassante pour l'armée américaine, mais aussi pour la Maison Blanche : on peut y lire que les talibans gagnent du terrain en Afghanistan, mais les rapports routiniers montrent les bavures quotidiennes d'une armée en campagne.Qu'apprend-on ?Ces « war logs » détaillent plus de 100 000 morts en Irak, principalement civiles (plus de 66 000) mais également combattantes (24 000) ou encore des bavures au sein de la coalition internationales (près de 4 000). Mais ils montrent également les ratages réguliers d'une armée d'occupation : un sourd-muet abattu à un checkpoint pour ne pas avoir entendu un ordre (21 mars 2007) ou des bombardements de civils dûs à de mauvais renseignements. Les rapports montrent que dans ces bavures, l'autorité militaire cherche systématiquement à masquer sa responsabilité.Quelles conséquences ?La principale réaction des Etats-Unis a été, et continue d'être, de dénoncer la publication de ces documents, affirmant qu'ils portaient atteinte à l'effort de guerre. Le FBI a ainsi ouvert une enquête pour atteinte à la sécurité nationale contre WikiLeaks et son fondateur, Julian Assange. La NSA a par ailleurs demandé à ce que l'association soit classée comme « agent étranger malveillant », ce qui permettrait de la surveiller plus activement sans restriction, notamment concernant ses liens avec des citoyens américains. Novembre 2010 : le « Cablegate » révèle les dessous de la diplomatie américaineEn 2010, WikiLeaks change de méthode, et collabore avec plusieurs médias mondiaux pour publier le « Cablegate » : 250 000 messages confidentiels envoyés par les ambassades américaines à Washington.Qu’apprend-on ?Alors que les précédentes révélations de WikiLeaks n'avaient pas provoqué de répercussions majeures, le « Cablegate » fait l'effet d'une bombe. On peut en effet y lire la « vision du monde » de Washington au travers des propos, parfois durs, de ses ambassadeurs. L'administration américaine est dans l'embarras, et réagit en s'en prenant fortement à WikiLeaks. Mais des détracteurs du site estiment également que la diplomatie a besoin du secret, et qu'il est dommageable que ces câbles diplomatiques soient ainsi publiés.Quelles conséquences ?Le site est l'objet d'une énorme pression de la part des autorités américaines : Amazon, son hébergeur, décide de ne plus accueillir WikiLeaks sur ses serveurs, sans décision de justice à l'appui. Idem pour le prestataire de noms de domaine du site. WikiLeaks fait appel à la solidarité mondiale pour créer des « sites miroirs » hébergés un peu partout dans le monde. Janvier 2014 : « ChinaLeaks » et les révélations sur les « princes rouges »En janvier 2014, c'est la Chine et ses riches élites qui sont visées par une « fuite » massive. Une vaste enquête est publiée par le consortium international de journalistes d'investigation (ICIJ), en collaboration avec de nombreux journaux, dont Le Monde en France.Qu'apprend-on ?L'enquête révèle que plus de 20 000 clients de Chine ou de Hongkong sont liés à des compagnies offshore dans des paradis fiscaux. Parmi eux, de nombreux responsables du tout-puissant Parti communiste chinois (PCC) et leurs proches, comme Deng Jiagui, beau-frère du président Xi Jinping, ou encore Wen Jiabao, premier ministre de 2003 à 2013.Quelles conséquences ?Aussitôt après ces révélations, de nombreux sites de journaux impliqués dans les « ChinaLeaks », dont LeMonde.fr, ont été bloqués en Chine. Mais les accusations n'ont pas donné lieu à quelque poursuite que ce soit. Novembre 2014 : les « Sony Leaks »Le novembre 2014, Sony Pictures Entertainment (SPE), filiale américaine du groupe japonais, est victime d'un piratage massif de ses courriels et de ses documents internes. Dans la foulée, cinq films pas encore sortis et distribués par la société font leur apparition sur des sites pirates.Cinq mois plus tard, en avril 2015, WikiLeaks publie 30 000 documents et 173 000 courriels ainsi qu'une application en ligne pour chercher parmi toutes ces données. Le site justifie la publication de ces données par l'intérêt de voir « les rouages internes d'une entreprise multinationale influente ».Qu'apprend-on ?Ce « leak » donne des informations sur les visées stratégiques du groupe. On y apprend aussi des choses plus triviales comme le fait que les employés de SPE s'énervent de voir Adam Sandler à l'écran. On y trouve également des commentaires à l'endroit de l'égo d'Angelina Jolie ou sur la mise sur pied du biopic sur Steve Jobs.Quelles conséquences ?Première conséquence, la vice-présidente de SPE, Amy Pascal, a démissionné après la révélation d'un sous-entendu raciste à propos de Barack Obama dans un échange de courriels. Parmi les révélations du « leak », on trouve la fiche d'identité de Spider-Man qui selon l'accord entre SPE et Marvel doit être blanc, hétérosexuel, ne pas fumer, boire peu, etc.Dans ces courriels, on découvre également que des actrices comme Amy Adams ou Jennifer Lawrence ont droit à un pourcentage inférieur à celui de leurs collègues masculins sur les bénéfices du film American Bluff (ou American Hustle en anglais). Ces révélations ont alimenté un débat sur l'égalité des salaires entre hommes et femmes aux Etats-Unis.Au rayon des surprises, les courriels révèlent que l'acteur et réalisateur Ben Affleck a fait censurer un documentaire consacré à l'esclavage dans lequel les auteurs révélaient qu'un de ses ancêtres avait eu des esclaves.A la suite de ces attaques, les Etats-Unis – qui soupçonnent la Corée du Nord – ont annoncé de nouvelles sanctions économiques contre le régime de Kim Jong-Un, particulièrement dix personnalités et trois institutions. 2013-2015 : les fuites bancaires : « Offshore Leaks », « LuxLeaks », « SwissLeaks »Dans tous les cas, le principe est le même : rendre publics les mécanismes d'évasion fiscale dont profitent des individus et des entreprises.« OffshoreLeaks » en avril 2013. Dans l'ordre, les premières révélations sur les paradis fiscaux prennent forme grâce aux informations mises en commun par plusieurs datajournalistes et journalistes spécialisés réunis dans le cadre de l'ICIJ (le Consortium indépendant des journalistes d'investigation). Ce dernier a reçu près de 2,5 millions de documents (courriers électroniques, copies de papiers d'identités, lettres) par l'intermédiaire d'anciens salariés de deux entreprises de services financiers offshore.« Luxleaks » en novembre 2014. L'ICIJ est à nouveau à l'œuvre dans le scandale « LuxLeaks », qui a publié des accords fiscaux confidentiels provenant du cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers (PwC) mais aussi d'autres sociétés d'audits et de cabinets d'avocats au Luxembourg, en novembre 2014.« SwissLeaks » en février 2015. « SwissLeaks » est le dernier volet en date des enquêtes sur l'évasion fiscale européenne par l'ICIJ. Il se base sur les archives numérisées dérobées chez HSBC Private Bank par Hervé Falciani, ancien employé de la banque.Qu'apprend-on ?BNP Paribas et Crédit Agricole ont aidé à la création de sociétés offshore dans des paradis fiscaux dans les années 1990 et 2000. Des noms connus s'égrènent : Rothschild, Ricci, le roi du Maroc… Dans le cas de « LuxLeaks » , l'affaire a mis en lumière les centaines de « tax rulings », ces décisions anticipées conclues au Luxembourg lorsque Jean-Claude Juncker, l'actuel président de la Commission, était premier ministre, et qui permettent aux multinationales de quasiment échapper à l'impôt. Avec « SwissLeaks », on apprend que 180,6 milliards d'euros auraient transité, à Genève, par les comptes HSBC de plus de 100 000 clients et de 20 000 sociétés offshore, entre novembre 2006 et mars 2007.Quelles conséquences ?La base de données d'« Offshore Leaks » sera ouverte au public, ouvrant la voie à d'autres révélations. Le patron d'une grande banque néerlandaise démissionne. Dans l'Hexagone, la sphère politique prendra acte de la pression publique et commencera à intensifier sa lutte contre la fraude fiscale.Avec « LuxLeaks », sous la pression de Bruxelles, Amazon va désormais déclarer ses revenus par pays et non dans son siège fiscal européen, le Luxembourg.Conséquence plus dommageable pour la liberté d'expression, le Français Edouard Perrin, qui a révélé le scandale « LuxLeaks », a été inculpé le 23 avril au Luxembourg, notamment pour « vol domestique » et « blanchiment ». Cette mise en examen est la troisième au Luxembourg, après celle d'un ancien collaborateur du cabinet d'audit PwC, Antoine Deltour, en décembre 2014, et d'un autre employé de PwC en janvier, d'où proviennent une grande partie des documents du LuxLeaks.Avec « SwissLeaks », l'enquête contre HSBC en France s'est accélérée : sa filiale suisse, HSBC Private Bank, a été mise en examen pour « complicité de blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « complicité de démarchage illégal ». Au Royaume-Uni, les députés ont ouvert une enquête sur les pratiques d'HSBC. Au Brésil, une enquête a été ouverte par la justice. La banque négocie dans les autres pays (Suisse et Belgique). Elle a aussi fermé des comptes de non résidents à Jersey, une première.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laura Wojcik Après une semaine d’épreuves du bac, c’est à présent au tour de 835 000 élèves de troisième de plancher sur leurs trois épreuves du brevet des collèges jeudi 25 juin et vendredi 26 juin. Et cette année, le syndicat d’enseignants Snalc, sans étiquette mais dit de droite, a appelé les enseignants à boycotter l’examen afin de protester contre la réforme des collèges programmée pour la rentrée 2016.Vous passez le brevet et vous vous inquiétez de ne pas pouvoir plancher dans de bonnes conditions ? Voilà ce que vous devez savoir à propos de la mobilisation à venir et du dispositif mis en place par les académies.Une mobilisation incertaineFrançois Portzer, président national du Snalc, affirme que son syndicat sera rejoint par le SNES-FSU à Lille et Reims, et par SUD à Montpellier. Impossible néanmoins d’obtenir un chiffre concernant la mobilisation à venir : « On a donné la consigne aux enseignants de ne pas signaler leur désir de faire grève au préalable, donc l’ampleur de la mobilisation dépendra surtout du militantisme local » précise François Portzer. Le syndicat souhaite surtout perturber la correction du brevet, qui fait appel à des enseignants qualifiés, et ne peut pas être confiée à n’importe quel personnel non gréviste, contrairement à la surveillance des épreuves.Pas de chiffres exacts non plus du côté du ministère de l’éducation nationale. Mais la Rue de Grenelle tient à rassurer les parents inquiets et dit avoir « pris ses dispositions pour que l’examen se tienne dans de bonnes conditions ». « D’autres correcteurs seront mobilisés en cas de besoin », affirme le ministère.Des académies organiséesL’académie de Lille a déjà tout prévu en cas de mouvement très suivi : « A chaque examen, on rappelle aux centres d’examen de prévoir plus de personnes pour surveiller les épreuves. Là, on a mobilisé encore plus de remplaçants en cas de grève. » L’ampleur de la grève durant la surveillance des écrits permettra de donner un premier indice à l’académie, qui pourra mieux cibler le nombre d’enseignants remplaçants à appeler. Le rectorat s’abstient néanmoins de donner plus d’informations concernant la phase des corrections.L’académie de Reims a aussi demandé aux centres d’examen de prévoir plus de personnel de surveillance, tout en tentant d’obtenir plus d’informations quant à l’importance de la grève. « Aucune information de mobilisation d’ampleur n’est remontée », précise le rectorat, qui se veut confiant : « Pour l’instant, rien ne suggère des retards ou des perturbations. »Laura WojcikJournaliste au Monde Bastien Bonnefous Son diagnostic est sans appel : « L’espoir de transformer les choses de l’intérieur, que ce soit au sein du PS ou du groupe parlementaire à l’Assemblée, s’est peu à peu évanoui », explique au Monde Philippe Noguès, député socialiste du Morbihan. L’élu a donc pris une décision « irrévocable » : il quitte le Parti socialiste (PS) et le groupe socialiste au Palais-Bourbon. Membre du parti depuis avril 2006, élu député en juin 2012, cet ancien cadre d’une multinationale américaine de 60 ans a décidé de siéger parmi les non-inscrits à l’Assemblée.Lire aussi :A l’Assemblée Nationale, les frondeurs reprennent de la vigueurPhilippe Noguès doit en informer par courrier vendredi 25 juin Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l’Assemblée, comme Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du parti. Ce « frondeur » breton fait « le choix de la liberté et de la loyauté à [ses] convictions », mais il n’a pas l’intention pour autant d’être « dans l’opposition systématique ». « Je soutiendrai les projets de lois qui me sembleront aller dans le bon sens et je continuerai à combattre la droite », précise-t-il. Mais que l’on ne compte plus sur lui pour être un élu bon élève de la politique gouvernementale.« Nos efforts pour infléchir la ligne ont été vains »« Depuis de longs mois, avec mes camarades frondeurs, je me bats pour infléchir la ligne économique du gouvernement. Force est de constater que nos efforts ont jusqu’ici été vains, le chemin tracé vers une société de plus en plus libérale n’a pas varié », regrette-t-il. S’il a bien l’intention de se représenter aux législatives, en juin 2017, il ne veut plus d’ici là participer aux enjeux d’appareils du PS. « Je suis socialiste, je le reste, mais je ne crois plus que le PS, en tant que structure politique, puisse être le moteur d’un nouveau départ », affirme-t-il.Lire aussi :Après trois ans de Hollande, le contre-projet des frondeurs du PSM. Noguès espère que son initiative fasse école chez ses collègues socialistes pour monter à terme un groupe autonome à l’Assemblée. « Beaucoup de députés socialistes sont comme moi en désaccord avec la politique que l’on mène, mais ils n’osent pas franchir le pas », explique-t-il, confiant que son choix a été « douloureux ». Mais il ajoute l’avoir fait « par respect pour les électeurs qui [l]’ont élu en 2012 ». « Depuis trois ans, on n’a pas de résultats, on n’améliore pas la vie des Français, et nos manques et nos reniements nourrissent en partie la montée du Front national, il faut donc réagir », conclut le député.Lire aussi :Le Parti socialiste pourrait devenir ingouvernableBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Et un bug de plus. Les statistiques du chômage pour le mois de mai, rendues publiques mercredi 24 juin, ont encore progressé. De combien ? La réponse est tout sauf évidente car la collecte des données a été affectée par un « événement inhabituel » qui amène Pôle emploi et le ministère du travail à présenter deux types de chiffres : ceux effectivement observés et ceux issus d’« estimations » pour tenir compte de l’aléa qui s’est produit. Cet épisode survient presque deux ans après l’incident survenu en août 2013 : à l’époque, l’opérateur de télécommunication SFR avait commis un énorme « loupé » dans la relance par SMS des chômeurs, ce qui avait entraîné une forte hausse des sorties des listes de Pôle emploi.Cette fois, le pépin est différent : le nombre de personnes « extraites » des listings de Pôle emploi pour ne pas avoir mis à jour leur dossier a diminué dans des proportions atypiques, comparativement à ce qui se passe en temps ordinaire, en moyenne. Autrement dit, le nombre de demandeurs d’emplois a été artificiellement gonflé, du fait de cette évolution particulière : ceux qui n’ont aucune activité (catégorie A) sont désormais 3,552 millions en métropole (+ 16 200 par rapport à avril). Si on y ajoute ceux qui ont travaillé occasionnellement en mai (catégories B et C), leur nombre dans l’Hexagone est passé à 5,414 millions (+69 200 en un mois), soit un nouveau record (5,718 millions en incluant les outre-mer).Pôle emploi et le ministre du travail, François Rebsamen, ont insisté, mercredi, sur le fait que ces données ne pouvaient pas être prises telles quelles : ayant été polluées par un phénomène sortant de l’ordinaire, elles doivent être réajustées, ont-ils expliqué. « Si les comportements d’actualisation des demandeurs d’emploi avaient été identiques à ceux habituellement observés », le nombre de chômeurs en catégorie A se serait accru de 7 000 à 10 000 en métropole au mois de mai, indique M. Rebsamen. Si on regarde les catégories A, B et C, l’augmentation est évaluée dans une fourchette comprise entre 32 000 et 42 000.Redressement de l’intérimQuels que soient les chiffres retenus, un constat s’impose : le chômage continue de s’étendre pour atteindre des niveaux inégalés. Mais M. Rebsamen ne perd pas espoir. Dans son communiqué diffusé mercredi, il met en avant « la tendance mieux orientée de l’économie et l’amélioration progressive de l’emploi ». Il se fonde notamment sur les déclarations d’embauche de plus d’un mois, qui « ont progressé de 1,3 % » au cours des trois derniers mois, et sur le redressement de l’intérim.L’optimisme du ministre du travail n’est pas totalement incongru. De nombreux économistes tablent, pour les tout prochains mois, sur un recul du chômage. Il s’amorcerait, selon les dernières prévisions de l’Unedic, « à partir du milieu de 2015 ». Mais pas au point d’effacer la hausse du premier semestre : le nombre de chômeurs resterait légèrement supérieur, en fin d’année, à son niveau de janvier (+ 12 000). En revanche, il devrait diminuer l’an prochain (-68 000). Toutefois, ces évolutions positives comportent une grosse zone d’ombre : l’amplification du sous-emploi puisque le nombre de chômeurs exerçant une activité occasionnelle (catégories B et C) poursuivrait sa progression (+ 134 000 en 2015 ; + 38 000 en 2016). Au total, le taux de chômage (au sens du Bureau international du travail), qui atteignait 10 % en métropole au premier trimestre, redescendrait à 9,9 % fin décembre, et à 9,7 % fin 2016, d’après l’Unedic.« Nous nous attendons à une amélioration au second semestre », renchérit Bruno Ducoudré, en se prévalant de la dernière prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), diffusée en avril. Plusieurs facteurs contribuent à soutenir la croissance : dépréciation de l’euro qui favorise les exportations tricolores, baisse du prix du pétrole, allégement des prélèvements sur les entreprises (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l'emploi, Pacte de responsabilité), etc. Dans ce contexte, le chômage pourrait baisser à 9,8 % de la population active, en fin d’année, selon l’OFCE.L’Insee, de son côté, se montre un peu plus prudent. Il table sur un accroissement de « l’emploi total » (secteur marchand, non marchand, indépendants…) de 114 000 postes, en 2015, avec un net accroissement au second semestre (+71 000). Cette embellie devrait suffire pour stabiliser le taux de chômage à 10,4 % sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris). « Le chômage pourrait même baisser si le découragement des chômeurs seniors [perdurait] », ajoute l’Insee.Mais le marché du travail reste loin de la situation qui régnait avant la crise provoquée par l’effondrement de Lehman Brothers : fin 2007, il y avait « seulement » 1,9 million de demandeurs d’emplois en catégorie 1 (sans activité ou ayant une activité de plus de 78 heures)...Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.06.2015 à 17h26 • Mis à jour le24.06.2015 à 18h15 | David Revault d'Allonnes « Ne pas avoir d’état d’âme sur le sujet », sans pour autant calquer les méthodes et comportements de services de renseignement français sur ceux de leurs homologues américains, car ce ne sont « ni nos valeurs, ni nos méthodes » : c’est le discours qu’a tenu François Hollande, mercredi 24 juin en fin de matinée, aux parlementaires reçus à l’Elysée. Le chef de l’Etat avait décidé dans la matinée de recevoir en urgence une délégation de parlementaires, dont les présidents des deux assemblées, Gérard Larcher et Claude Bartolone, après les révélations de Mediapart et de Libération sur l’espionnage de trois présidents français, dont lui-même, par les services de renseignement américains. Et ce, le jour même du vote définitif par l’Assemblée nationale du projet de loi sur le renseignement.« Inacceptable ! » Le président a rappelé, en introduction comme en conclusion de cette réunion qui s’est tenue après un conseil de défense consacré à ce dossier et un conseil des ministres, « la nécessité de condamner ces pratiques », utilisant à nouveau les mots employés lors du communiqué de presse diffusé par l’Elysée. Le chef de l’Etat s’est félicité du consensus transpartisan qui s’est manifesté sur le sujet. Lui-même cible de l’espionnage américain, comme Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy avait depuis plusieurs semaines prôné une stratégie d’opposition frontale et radicale sur tous les sujets, y compris les moins clivants, comme la loi de programmation militaire (LPM). Mais l’ancien président, comme son entourage, se trouvait ce mercredi sur la même longueur d’ondes que son successeur.« Il faut de l’unité et du rassemblement sur ce sujet, au-delà des clivages politiques », a exhorté M. Hollande, qui a précisé qu’il évoquerait le sujet au conseil européen, jeudi à Bruxelles, mais également directement avec Barack Obama, dans les prochains jours. « Ce qu’on peut demander à un pays ami, c’est la garantie que ces pratiques ont cessé », a redit le président, qui avait déjà reçu une telle promesse de son homologue américain lors de son voyage d’Etat à Washington en février 2014. M. Hollande souhaite néanmoins éviter toute manifestation d’angélisme : « Rien n’est plus important que la protection de nos intérêts », a-t-il martelé, insistant donc sur la nécessité de « ne pas avoir d’état d’âme sur le sujet » et précisant que la coopération entre services de renseignement français et américains allait « se poursuivre ».Lire aussi :« La vie politique française est l’objet d’une attention constante des Etats-Unis »Lire aussi :Le spectaculaire retour sur scène de WikiLeaksDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) Ultimes cartouches avant un éventuel renvoi devant le tribunal correctionnel de Marseille ? Jean-Noël Guérini, ancien président (ex-PS) du conseil général des Bouches-du-Rhône, a demandé, mercredi 24 juin, à la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence d’annuler une partie d’un des deux dossiers judiciaires dans lesquels il est mis en examen, notamment pour association de malfaiteurs. Ses avocats, Mes Dominique Mattéi et Martin Reynaud, souhaitent faire reconnaître « le défaut d’impartialité et de neutralité des juges d’instruction », dont ils dénoncent également un « manque de loyauté ».Mis en examen le 8 septembre 2011 pour complicité d’obstacle à la manifestation de la vérité, prise illégale d’intérêt, trafic d’influence et association de malfaiteurs, Jean-Noël Guérini a été interrogé à trois reprises et confronté avec son directeur de cabinet, soupçonné d’avoir, en novembre 2009, fait détruire les ordinateurs de la présidence avant une perquisition.Lire aussi :Au PS des Bouches-du-Rhône, les anti-Guérini demandent des comptesDans cette instruction au long cours, son dernier interrogatoire, le 13 février 2014, fait office de récapitulatif des charges pesant sur le sénateur des Bouches-du-Rhône. Il lui est notamment reproché d’avoir toléré les immixtions de son frère Alexandre Guérini, chef d’entreprises spécialisées dans le traitement des déchets ménagers, dans la gestion et les marchés publics du département et de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, alors dirigée par le socialiste Eugène Caselli.Droit de préemptionEn onze pages, les juges d’instruction Charles Duchaine et Pierre Philipon résument les éléments leur permettant de penser que Jean-Noël Guérini aurait usé du droit de préemption de sa collectivité — au titre de la protection de l’environnement — sur un terrain de La Ciotat (Bouches-du-Rhône) dans le seul but de constituer une réserve foncière au bénéfice de son frère. Celui-ci décrochera plus tard le marché d’exploitation d’un centre d’enfouissement des déchets sur la surface préemptée. Ou encore en faisant désigner par Agglopole Provence un avocat afin de servir, non pas les intérêts de la collectivité qui le recrute, mais ceux d’Alexandre Guérini, en conflit avec cette communauté d’agglomération de Salon-de-Provence sur l’exploitation d’une décharge.Le ton de cet ultime interrogatoire traduit une forte tension et se termine par « une petite déclaration » de Jean-Noël Guérini : « J’observe, cher Monsieur le juge que loin d’instruire à charge et à décharge, vous m’avez posé des questions très longues et que vous me jugez déjà, ce qui n’est pas votre rôle. » Ailleurs, l’élu répond : « Je ne vous autorise pas, avec tout le respect que je vous dois, à dire que je mens. » Les juges se montrent offensifs : « Vous prétendez n’avoir rien à vous reprocher, alors pourquoi esquivez-vous toutes nos questions, soit en répondant à côté, soit en prétendant ne pas vous souvenir des choses ? »Les relations entre Jean-Noël Guérini et les juges ont, tout au long de l’instruction, été conflictuelles. Au point qu’une mainlevée de l’immunité parlementaire de Jean-Noël Guérini avait été accordée, le 15 mars 20012, par le Sénat pour « le contraindre par un mandat d’amener à assister aux actes d’instruction programmés ». En février 2012, M. Guérini avait claqué la porte du bureau des juges au prétexte que la presse avait été informée de sa confrontation avec son ex-directeur de cabinet.Dans leur requête en annulation, les avocats relèvent qu’à neuf reprises les juges ont asséné à leur client : « Vous mentez » ou « Vous ne dites pas la vérité »… Ils observent aussi que des pièces du second dossier judiciaire impliquant l’élu ont été versées dans la procédure. « C’est clairement une violation du droit à une procédure équitable », selon Me Mattéi.Régulière et loyaleLe parquet général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence estime, lui, que la procédure est régulière et loyale. Dans un réquisitoire écrit, la procureure générale Nadine Perrin remarque que si les juges poussent Jean-Noël Guérini dans ses retranchements en mettant en cause sa version des faits et en lui soumettant des éléments objectifs, « cette attitude n’est nullement le reflet d’une partialité. Elle n’est que l’exercice légitime de la fonction qui leur impose d’instruire à charge et à décharge. Il serait au contraire parfaitement défavorable au mis en examen de ne poser que des questions lui laissant croire que ses explications sont et donc seront par la suite devant le tribunal, admises sans contestation ».La décision sera rendue le 16 septembre. Une semaine plus tôt, la chambre de l’instruction se sera prononcée sur les nullités de procédure soulevées dans le second dossier. Dans cette affaire, M. Guérini est mis en examen aux côtés de vingt-sept autres personnes, membres présumés du milieu marseillais et financiers occultes. Une affaire « au caractère mafieux », ont écrit les juges. Si M. Guérini venait à être renvoyé devant le tribunal correctionnel, il ne comparaîtrait pas avant 2016, le parquet semblant souhaiter que les deux dossiers soient jugés dans un seul et même procès.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde David Revault d'Allonnes et Alexandre Lemarié Une impression de déjà-vu. « Il s’agit de faits inacceptables qui ont déjà donné lieu à des mises au point entre les Etats-Unis et la France », a protesté l’Elysée dans un communiqué, mercredi 24 juin au matin, après de nouvelles révélations sur des interceptions téléphoniques ayant visé trois présidents français, dont François Hollande. La réaction est tombée à l’issue d’un conseil de défense regroupant, autour du chef de l’Etat, les ministres concernés et les patrons des services de renseignement. Les engagements américains « doivent être rappelés et strictement respectés ». « La France, qui a encore renforcé son dispositif de contrôle et de protection, ne tolérera aucun agissement mettant en cause sa sécurité et la protection de ses intérêts », poursuit le communiqué.Lire aussi :Comment la NSA a espionné trois présidents françaisLe conseil de défense avait été précédé par un point dans le bureau présidentiel avec le premier ministre, Manuel Valls, et ses plus proches conseillers, le directeur de cabinet Thierry Lataste, le secrétaire général, Jean-Pierre Jouyet, le conseiller diplomatique Jacques Audibert, le général Benoît Puga, chef d’état-major particulier, et le conseiller en communication Gaspard Gantzer. A l’issue du conseil ont été décidées deux démarches entre services de renseignement d’une part et diplomates de l’autre. Le directeur de la DGSE, Bernard Bajolet, et le nouveau coordinateur du renseignement, Didier Le Bret, se rendront aux Etats-Unis dans les prochains jours. Laurent Fabius devait convoquer l’ambassadrice des Etats-Unis en France, Jane D. Hartley, mercredi en fin d’après midi.« Comme dans un vieux couple »C’est la troisième fois depuis mai 2012 que l’exécutif formule de telles protestations. « Ceci n’est évidemment pas admissible entre alliés », avait tempêté le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, dès juillet 2013. Puis, en octobre 2013, après de nouvelles révélations concernant l’écoute à grande échelle de trente-cinq hauts dirigeants européens, l’ambassadeur des Etats-Unis en France avait été convoqué au Quai d’Orsay. « Je vous écoute », avait alors dit Charles Rivkin en s’asseyant face à Alexandre Ziegler, le directeur de cabinet de M. Fabius. « C’est bien le problème », lui avait répliqué M. Ziegler…Sur l’espionnage dont il aurait potentiellement été la cible directe, en revanche, l’exécutif s’était toujours montré extrêmement discret. « Je n’ai pas d’information », avait ainsi évacué le chef de l’Etat, le 25 octobre 2013, en marge d’un conseil européen. Les contacts entre diplomates et services de renseignement consécutifs à cet épisode avaient cependant abouti, à l’occasion de la visite d’Etat de François Hollande à Barack Obama à Washington en 2014, à l’« engagement américain de ne pas écouter de façon ciblée les dirigeants français », rappelle un proche du chef de l’Etat.En pleine célébration du voyage de L’Hermione, « qui rappelle que nous avons toujours été alliés avec les Américains depuis la guerre d’Indépendance », commente un diplomate, la protestation officielle devrait être parfaitement ritualisée. « C’est comme dans un couple, quand tu apprends que tu as été trompé mais que tu es encore amoureux, poursuit cette source. Il va y avoir une scénarisation de notre mauvaise humeur. On va froncer les sourcils, rappeler que c’est inacceptable, et obtenir toutes les assurances politiques. Mais de toutes façons, on les avait déjà… »« C’est vraiment déloyal et inamical »Les mêmes protestations, au mot près, ont été formulées par l’opposition. Dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, lui aussi visé durant son quinquennat par des écoutes ciblées, on a vivement condamné l’espionnage américain. Dans la soirée de mardi, l’ancien chef de l’Etat a dénoncé, selon son entourage, « des méthodes inacceptables en règle générale et plus particulièrement entre alliés ». Lire aussi :« La vie politique française est l’objet d’une attention constante des Etats-Unis »Même tonalité chez les conseillers de l’Elysée ayant officié sous son mandat. « C’est vraiment déloyal et inamical (…) Il y a là une rupture du pacte de confiance », s’est indigné mercredi, sur RTL, l’ex-secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant, dont le numéro de téléphone figurait sur une liste de l’Agence nationale de sécurité américaine (National Security Agency, NSA). Le député Pierre Lellouche, qui a lui-même été espionné en tant que secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur (2010-2012), juge à son tour « intolérables » les méthodes de la NSA. Pour lui, c’est « un comportement indigne et lamentable entre nations démocratiques ». « C’est très choquant. Cette affaire est scandaleuse », a renchéri l’ex-ministre François Baroin, sur RMC.« La présidence des Etats-Unis devrait s’exprimer sur ce sujet (…) Il faut que les Etats-Unis s’engagent, preuve à l’appui, à ne plus pratiquer de cette façon à l’égard de leurs alliés », a estimé M. Guéant, pressant le pouvoir de « réagir à l’égard des Etats-Unis », en exprimant « son indignation » et en préconisant de « dire que ça ne se fait pas entre alliés proches ». Pour M. Lellouche, le pire serait d’en rester là : « Il faut une réaction. Cela doit nous amener à une explication de texte franche et virile avec nos alliés. La France doit demander aux Etats-Unis que ces agissements s’arrêtent. » « Il faut encadrer ces pratiques, avec un accord de bonne conduite entre alliés », propose-t-il, en jugeant nécessaire que « Barack Obama prenne la parole pour s’expliquer ».« Il faut améliorer la sécurité des communications »Certains jugent urgent de se protéger de toute tentative d’espionnage. « Cela prouve qu’il faut améliorer la sécurité des communications », estime Frédéric Péchenard, proche de M. Sarkozy et ex-directeur de la police nationale. « Nos services de renseignement doivent prendre des mesures techniques pour faire en sorte que les conversations du président de la République, du premier ministre et des membres du gouvernement ne soient plus écoutées. » « Cela doit nous amener à prendre davantage de précautions lors de nos communications, abonde M. Lellouche. On peut par exemple empêcher l’usage des téléphones portables dans certains lieux stratégiques pour éviter d’être espionné. »Au-delà, l’exécutif relativise néanmoins le caractère hautement confidentiel des conversations interceptées par les services américains, recensées dans une note de mai 2012 faisant état d’une réunion confidentielle sur le scénario – déjà – d’un « Grexit » et d’une rencontre de François Hollande avec des dirigeants du SPD allemand. « Les conversations écoutées n’ont aucun intérêt. Ce sont toujours des sujets annexes. Il n’y a jamais eu de fuites concernant la sécurité et la défense nationales », rappelle un conseiller ministériel.Les membres de l’exécutif, président, ministres et conseillers, ont toujours assuré faire preuve de la plus extrême prudence lors de leurs échanges dans les enceintes diplomatiques, Conseil européen compris, ou dans les représentations françaises à l’étranger, mais également dans toutes leurs conversations téléphoniques, théoriquement sécurisées sous l’égide du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale. « Il importe de toujours chercher à se protéger, sans angélisme », note un collaborateur du chef de l’Etat, qui précise : « Si j’ai quelque chose d’important à dire au président, je vais dans son bureau. »Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières et Yves Bordenave Dans un entretien au Monde, Jean-Luc Mélenchon, député européen du Parti de gauche, estime que « les créanciers de la Grèce céderont ». « Nous allons nécessairement gagner sur l’essentiel », déclare le candidat du Front de gauche à la présidentielle de 2012.Estimez-vous qu’Alexis Tsipras, le premier ministre grec, puisse encore imposer ses vues face aux créanciers de son pays sans se renier ?Jean-Luc Mélenchon : J’ai confiance en lui ! Je connais aussi la dureté de ce qu’il affronte. La dette grecque a cessé depuis longtemps d’être une question financière : elle est exclusivement politique. Il s’agit de prouver qu’on ne peut désobéir aux libéraux. Mais si, par les violences de la Banque centrale, le système bancaire grec s’effondre, si la Grèce est mise en banqueroute, les Français devront payer 40 milliards d’euros et les Allemands 60 milliards. C’est inenvisageable. Si on trouve l’accord technique qui permet d’effacer la dette grecque par des mécanismes de rééchelonnement, tout le monde s’épargnera cette épreuve absurde. La responsabilité intégrale du danger repose sur Merkel et Schäuble [la chancelière et le ministre des finances allemands], qui ont parié sur la tension et l’inertie de Hollande. Benoît Floc'h Le nouveau secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur a tout de suite donné le ton. « Il faut repartir de la vie quotidienne des étudiants et des enseignants-chercheurs », a déclaré Thierry Mandon, le jour de son installation Rue Descartes, le 17 juin. Chargé jusqu’alors de la réforme de l’Etat et de la simplification, c’est à cette aune qu’il débute son action dans l’enseignement supérieur.Début juillet, M. Mandon annoncera une soixante de mesures, « dont une grande partie », indique une source gouvernementale, visera à simplifier la vie des étudiants. Ce plan marquera la fin de la concertation conduite sur ce thème depuis fin mai.L’idée centrale est de décliner la notion de « guichet unique » sur tous les sujets, peut-être sur le site Etudiant.gouv.fr, aujourd’hui délaissé. « L’entrée dans l’enseignement supérieur relève trop souvent du parcours du combattant », justifie cette même source. Exemple : l’harmonisation du calendrier d’admission post-bac (la procédure d’entrée dans le supérieur) et celui du dossier social étudiant (qui permet de faire une demande de bourse et/ou de logement) paraît acquise. Aujourd’hui, les deux procédures sont désynchronisées. Ainsi les étudiants attendent d’être sûrs de leur inscription pour lancer leurs démarches sociales. Donc, très tard.Un seul lieuDans la même logique, le ministère planche sur la possibilité de mettre en place « un coffre-fort numérique » : l’étudiant donne tous les documents nécessaires une seule fois, puis les administrations s’arrangent entre elles pour y accéder sans avoir besoin de les redemander. Par ailleurs, lorsqu’un étudiant demande une bourse, il doit fournir l’avis fiscal de ses parents. Dorénavant, il suffirait de déclarer leurs revenus, l’administration se débrouillant pour récupérer l’avis fiscal auprès des services compétents.Même logique de guichet unique pour les étudiants étrangers. Toutes les démarches seraient regroupées en un seul lieu aux moments les plus importants de leur parcours. De même, le gouvernement envisage de construire 30 centres de santé universitaires sur les campus d’ici à 2017 (contre 17 aujourd’hui). Là encore, l’objectif est de rassembler sur un même lieu tous les services médicaux : consultations dentaires, psychologiques ou gynécologiques…Faiblesse de la culture d’accueilIl est urgent de simplifier la vie des étudiants, avait déjà insisté Monique Sassier, médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, dans son rapport annuel, publié en mai. Elle y dénonçait l’accueil défaillant des universités. C’est un point que défendent aussi les deux principales organisations étudiantes, l’UNEF et la FAGE. Celles-ci vont d’ailleurs plus loin et demandent que tout soit rassemblé dans un guichet unique (inscription, bourse, logement, couverture maladie, etc.).Les causes du problème sont connues : multiplicité des acteurs, faiblesse de la culture d’accueil… Les conséquences sont préoccupantes : « Enpremière et en deuxième année, l’université laisse les étudiants se débrouiller, expliquait Mme Sassier en mai, à un moment où ils sont les plus fragiles et où les risques de décrochage sont les plus élevés. Avec la démocratisation de l’enseignement supérieur, les universités doivent s’adapter à ceux dont les parents n’ont pas fait d’études supérieures. Si elles ne le font pas, elles créent elles-mêmes les conditions de l’échec, ou, à tout le moins, de la désespérance. »« Réforme globale du système des bourses »Or, « Si on arrive à simplifier au maximum, à limiter la mobilisation de personnels sur des tâches administratives, on dégage du temps pour améliorer l’accueil, l’accompagnement, le conseil des étudiants », acquiesce Gilles Roussel, président de l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée, en pointe sur ces questions.Mais attention, met en garde Alexandre Leroy, président de la FAGE, « la simplification est le préalable à toutes les réformes, mais non le prétexte à l’arrêt du renforcement des bourses, thème absent de la concertation ». Pour le syndicaliste étudiant, « il faut une réforme globale du système des bourses si l’on veut que le contrat passé entre François Hollande et les jeunes soit respecté. Le gouvernement y a déjà consacré 458 millions d’euros. C’est très bien. Mais, maintenant, il faut passer d’un tiers à deux tiers d’étudiants aidés ». Pour la FAGE, cette mesure d’un coût de 400 millions d’euros pourrait être financée en supprimant la demi-part fiscale accordée aux parents d’étudiants, qui « ne profite qu’aux familles qui n’en ont pas besoin », selon la FAGE. Une proposition qui a peu de chances de voir le jour en fin de mandat.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Les rapports de la Cour des comptes se suivent et se ressemblent. Fin mai, dans celui consacré au budget de l’Etat, elle fustigeait une maîtrise des dépenses en trompe-l’œil. Le rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, présenté mercredi 24 juin, s’inscrit dans la même veine. « Confrontée, comme ses partenaires, à la nécessité de consolider ses finances publiques au sortir de la crise financière, la France a effectué un effort structurel moindre, note la Cour. Au total, la dépense publique en volume a vu sa progression depuis 2010 seulement infléchie en France, alors qu’elle a baissé chez ses principaux partenaires européens. » La Cour des comptes a sa doxa, et elle n’en dévie pas.Lire aussi :Déficit de l’Etat : la Cour des comptes pointe un dérapage de 10 milliards en 2014En dépit de conditions économiques en voie d’amélioration, elle juge la réduction – « encore modérée » – du déficit prévue en 2015 « possible sans pour autant être acquise ». Cet objectif de réduction du déficit public (3,8 %) repose, à ses yeux, « sur des mesures d’économies encore mal identifiées ». La pertinence des investissements publics – qui restent élevés – n’est pas suffisamment évaluée et les instruments de programmation des finances publiques demeurent limités, pestent les magistrats financiers.Au point que le gouvernement, las de se voir sempiternellement réprimandé, nourrit sa riposte et répond point par point aux critiques formulées par la Cour. Fini le temps où l’exécutif et la majorité de gauche nouvellement élus comptaient sur le rapport commandé à la Cour des comptes sur l’état des finances publiques à leur arrivée pour engager une politique de « redressement dans la justice » des comptes publics. Oubliés les regrets de n’avoir pas suffisamment, à l’époque, pris appui sur cet audit pour justifier les efforts qui allaient ensuite être réclamés.« Une analyse incomplète »Les remontrances récurrentes des magistrats de la Rue Cambon agacent passablement Bercy. Qu’importe que l’institution financière soit présidée par un ancien député socialiste, Didier Migaud, ancien président de la commission des finances, surtout si ses saillies ont pour effet de conforter l’opposition dans ses critiques vis-à-vis de l’impuissance du gouvernement. Le ministre des finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, ont donc pris leur plume pour joindre une longue réponse aux observations de la Cour des comptes. Et contester ses conclusions.« L’analyse de la Cour propose une analyse incomplète qui minore les résultats obtenus en matière de maîtrise de la dépense publique, écrivent-ils. La Cour ne prend pas suffisamment en compte le fait que des mesures de redressement d’ampleur ont été prises dès le projet de loi de finances pour 2014 (…), que ces mesures ont été amplifiées par la suite… » Le tout est rédigé en termes technocratiques dont toute virulence est exclue. Pas suffisamment, cependant, pour masquer la divergence d’appréciation entre les magistrats financiers et Bercy. En privé, les cabinets des deux ministres se montrent beaucoup plus diserts. « La Cour des comptes émet une analyse critique. C’est bien de faire des analyses critiques ex ante. Ensuite il faut aller aux résultats et voir, ex post, si oui ou non les critiques étaient justifiées, remarque le cabinet de M. Sapin. Face à une Cour des comptes qui nous dit qu’il y a des risques, l’important est d’être en mesure de lui démontrer – c’est ce qu’on fera – que, cette année comme les années précédentes, nous tenons les enveloppes de dépense que nous nous sommes fixées. »Le budget, un débat politiqueDu côté du gouvernement, on n’apprécie guère que la Cour des comptes réduise l’évolution modérée des dépenses publiques en 2014 à deux facteurs exceptionnels : la baisse de la charge des intérêts de la dette et la diminution des dépenses d’investissement des collectivités territoriales. Et, surtout, qu’elle ignore les efforts structurels engagés. « La situation des finances publiques est certainement plus flatteuse que la tonalité générale du rapport de la Cour des comptes le laisse entendre, relève l’entourage du ministre. Dans un contexte de croissance extrêmement faible, le déficit structurel, corrigé du cycle économique, a été ramené à 2,1 % du produit intérieur brut, soit le point le plus bas depuis l’année 2000. L’effort d’économies a été réel et porté par l’ensemble des administrations publiques, à commencer par l’Etat. »Désormais, le gouvernement prend un malin plaisir à rappeler les avis, pas toujours pertinents, émis par le Haut Conseil des finances publiques, que préside également M. Migaud. « Personne n’est infaillible. Pour cette année, il jugeait que 1 % était une prévision de croissance excessive ; aujourd’hui, avec 1 %, on est au-dessous du consensus des institutions économiques, souligne-t-on à Bercy. L’important pour nous est d’être en mesure de démontrer le sérieux de notre gestion budgétaire. Depuis le début du quinquennat, ce gouvernement n’a pas à rougir de sa gestion des finances publiques. »En filigrane, le gouvernement, au-delà de sa réponse à la Cour des comptes, nourrit déjà son argumentaire vis-à-vis de la droite qui, régulièrement, l’accuse de ne pas engager de « réformes structurelles ». « Il faut bien s’entendre sur ce qu’on entend par des réformes d’économies structurelles, note l’entourage de M. Sapin. Nous faisons des réformes structurelles dans toute une série de domaines de la dépense publique, qui ne sont pas évidentes à communiquer. A écouter la droite, on a un peu le sentiment que, pour elle, ça veut dire réforme qui fait très mal et qui se voit beaucoup. » Le débat budgétaire, pour qui en douterait, est un débat très politique.Collectivités territorialesDéficit redressé Pour la première fois depuis 2010, les dépenses des collectivités territoriales (251,5 milliards d’euros) ont diminué en 2014, de 0,3 % par rapport à l’année précédente. Leurs recettes (247 milliards d’euros) ont en revanche progressé de 1,4 %. Leur déficit s’est ainsi redressé, passant de 8,5 milliards d’euros en 2013 à 4,5 milliards en 2014.Dépenses en hausse Ce recul du déficit des collectivités territoriales résulte de la baisse de 5,2 milliards (-8,6 %) de leurs dépenses d’investissement (55,2 milliards d’euros en 2014). La réforme de la fiscalité locale intervenue en 2010, le gel d’une partie des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales entre 2011 et 2013 et la baisse de ces dernières en 2014 ont infléchi le rythme d’évolution des recettes. Parallèlement, la croissance des dépenses de fonctionnement est restée soutenue. En 2014, elles ont augmenté de 2,2 %, après une hausse de 3 % en 2013. La masse salariale, quant à elle, a progressé de 3,9 % en 2014, après une augmentation de 3,2 % en 2013.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Nathalie Kosciusko-Morizet a finalement réussi à sauver sa place dans la direction du parti Les Républicains (LR), présidé par Nicolas Sarkozy. Selon un communiqué du parti, publié mardi 2 juin, la députée de l’Essonne reste en numéro 2, à la fonction de vice-présidente déléguée. Mais elle ne s’occupera plus du projet du parti, dont hérite l’ancien ministre Eric Woerth.Lire aussi :Les Républicains : Kosciusko-Morizet et Wauquiez restent en place, Woerth est promuNKM et Sarkozy ont réussi à trouver un accord lors d’un entretien en tête-à-tête, mardi matin. Le hic, c’est que chacun n’en fait pas la même interprétation. D’après l’entourage de l’ex-chef de l’Etat, NKM s’est engagée à davantage « jouer collectif » et à ne plus exprimer des positions contraires au président du parti. Lequel ne supportait plus d’être régulièrement contredit par son ancienne porte-parole, que ce soit sur l’opportunité d’organiser une journée de réflexion sur l’islam ou sur le « ni-ni » lors de l’élection législative partielle du Doubs. Au point qu’il avait même laissé entendre qu’elle se trouvait sur la sellette.Lire aussi :Remaniement en vue chez Les Républicains : NKM sur la selletteNKM, elle, a une tout autre grille de lecture. Celle qui incarne une ligne modérée au sein du parti, à l’inverse de celle, droitière, de Laurent Wauquiez, assure que son maintien dans la direction ne restreint pas pour autant sa liberté de parole. « Je tiens absolument à conserver mon autonomie d’expression et je souhaite continuer à défendre une ligne politique qui, je le sais, n’est pas forcément la ligne majoritaire du parti », affirme-t-elle au Monde. « Le parti, ce n’est pas une caserne, c’est un espace de débat et d’action », avait-elle déjà prévenu samedi, dans son discours au congrès de refondation de l’UMP.Une liberté de parole qu’elle a l’intention d’utiliser dans l’optique de sa probable candidature à la primaire à droite pour la présidentielle, prévue en novembre 2016. Dans les mois prochains, elle compte faire plus de terrain en s’engageant pleinement dans la campagne des élections régionales de décembre 2015. Une manière de lancer sa campagne pour la primaire, tout en donnant l’impression de jouer collectif.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano Les députés ont adopté, mardi 2 juin en première lecture, le projet de loi sur le dialogue social. Cette « loi Rebsamen » aux aspects multiples modifie la vie interne des entreprises et plusieurs dispositifs adressés aux travailleurs, comme la prime d’activité ou le compte pénibilité.1. Les seuils sociaux ne bougent (presque) pasC'était l'une des pistes avancées par le ministre du travail, François Rebsamen, en 2014 : suspendre ou « lisser » les seuils sociaux, ces obligations qui s'appliquent aux entreprises quand elles dépassent un certain nombre de salariés (10, 20, 50 ou 250, par exemple). Elle n'a finalement pas été retenue, car « les responsables des centrales syndicales y étaient hostiles », contrairement au patronat, a expliqué M. Rebsamen dans une interview au Monde.Lire aussi :Rebsamen : « Je ne suis pas opposé au recours au 49-3 »La loi se contente de quelques petits ajustements, comme la possibilité de regrouper toutes les instances représentatives du personnel en une seule dès qu’une entreprise atteint 50 salariés (au lieu de 200 actuellement) ou la réduction des obligations de consultation du comité d'entreprise par la direction, qui ont fait bondir (en partie à tort) les associations féministes, qui craignaient que la lutte pour l'égalité hommes-femmes en pâtisse.Lire aussi :La loi Rebsamen va-t-elle accentuer les inégalités hommes-femmes au travail ?Le seul vrai bouleversement est la création d'instances régionales chargées de représenter les salariés des très petites entreprises (moins de 11 salariés), aujourd'hui dépourvues de délégués du personnel. La parité sera également obligatoire lors des élections professionnelles, et les parcours des représentants du personnel mieux reconnus et valorisés.Pour en savoir plus sur les changements, voir notre infographie interactive2. Le compte pénibilité assoupli ?La loi Rebsamen crée un « compte personnel d'activité » (CPA) qui regroupera à partir du 1er janvier 2017 les comptes pénibilité, formation et épargne-temps des travailleurs tout au long de leur vie. Les détails de ce qui est présenté comme « la grande réforme sociale du quinquennat » seront toutefois arrêtés par les partenaires sociaux lors d'une concertation qui commencera fin 2015.Le gouvernement souhaite également profiter de la loi sur le dialogue social pour assouplir le compte pénibilité, créé par la réforme des retraites de 2014, mais jugé inapplicable par le patronat. Rien n'est pour l'instant arrêté, mais des amendements devraient être introduits dans les prochains stades de la discussion parlementaire, en s'inspirant des propositions du rapport Siruge, remis le 2 juin à Manuel Valls. Il serait notamment question d'évaluer certains critères de pénibilité du travail par rapport à des référentiels établis par branche de métiers, plutôt qu'individuellement pour chaque salarié.3. La prime d'activité crééeLa loi Rebsamen met en place la prime d'activité pour les bas salaires, annoncée par François Hollande en fin d'année dernière. Celle-ci fusionnera à partir du 1er janvier 2016 la prime pour l'emploi (PPE) et le RSA-activité, en se recentrant sur les Français les plus modestes, dans le but de créer « une incitation à travailler davantage ».Lire nos explications : Ce que va changer la nouvelle « prime d'activité »4. Le régime des intermittents consacréLe projet consacre dans la loi la spécificité du régime d'assurance des intermittents pour le péréniser, dans la lignée des discussions entamées après la grève de l'été 2014. Il donne aux organisations représentatives des métiers concernés par l'intermittence la charge de négocier des modalités d'indemnisation différentes des autres professions. Cela accroîtra leur autonomie, bien que celle-ci reste encadrée par une « trajectoire financière » fixée par l’Etat.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) En l’espace de quelques années, l’Internet est devenu l’épine dorsale de nos sociétés ainsi qu’un levier majeur de transformation économique, sociale et culturelle. Les révélations d’Edward Snowden et les attaques menées sur les réseaux ont mis en lumière les nouveaux défis auxquels sont confrontés les États, les acteurs économiques et les citoyens eux-mêmes, pour préserver leur souveraineté numérique.Plus récemment, les débats autour de la loi sur le renseignement ont mis en évidence la nécessaire maîtrise que devront acquérir les responsables politiques pour faire face aux enjeux issus des technologies. En effet, les architectes du réseau pourraient bientôt faire évoluer les formes mêmes de nos sociétés et à terme modifier le modèle démocratique européen.Lire aussi :Renseignement : la loi examinée en urgence au SénatAu moment où les instruments de la souveraineté sont devenus indiscernables des outils technologiques, développer auprès des citoyens une culture des choix technologiques deviendra une exigence démocratique. Une culture d’autant plus nécessaire qu’elle sera seule à même d’éviter que les mécanismes qui régissent nos sociétés ne deviennent à leur tour des « boîtes noires » pour les citoyens.L’affaire Snowden à l’origine d’une crise de confianceEn France, le débat sur le projet de la loi sur le renseignement intervient après deux ans durant lesquels ont été distillées les révélations sur les mesures de surveillance de masse mises en place par la National Security Agency (NSA). Ces révélations d’une ampleur inédite ont été à l’origine d’une remise en cause des « piliers fondamentaux » de la confiance sur Internet.Or la confiance constitue la clé de voûte du fonctionnement économique de l’Internet mais elle constitue aussi l’épine dorsale du fonctionnement des démocraties. En effet, parallèlement aux questions liées aux libertés publiques, avec la surveillance de masse, l’affaire Snowden a été à l’origine d’une remise en cause de la confiance dans les technologies de sécurité du réseau et en particulier dans la confidentialité des échanges.Ainsi, la création de failles ou de portes dérobées dans les algorithmes cryptographiques a créé de nouveaux risques pour l’ensemble des usagers de l’Internet. En effet, une fois qu’elles ont été conçues, ces failles sont « agnostiques » et sont aussi accessibles aux agences de sécurité… qu’aux cybercriminels. Comme le note Edward Snowden, les programmes de la NSA ont fragilisé les dispositifs de sécurité de l’Internet et ont rendu encore plus vulnérables nos entreprises, nos infrastructures critiques… et donc nos données.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usagesComme le résume la revue de la Harvard Kennedy School : « Une mauvaise crypto est mauvaise pour vous et très bonne pour les « méchants »… ». Les conséquences économiques liées à cette crise de confiance sur Internet sont devenues telles que l’agence fédérale américaine chargée d’élaborer les standards de chiffrement (NIST ou National Institute of Standards and Technology), souhaite désormais s’émanciper de la NSA.Dans le même temps, les industriels des technologies, qui ont déjà perdu d’importants contrats internationaux, en particulier en Chine, se sont adressés au gouvernement américain pour qu’il « mette fin de façon claire, nette et définitive à la surveillance de masse ».La découverte de failles introduites dans les matériels informatiques eux-mêmes pose des difficultés nouvelles. En effet, à la différence des « backdoors » [portes dérobées informatiques] présents dans les dispositifs logiciels, ces failles « hardware » nécessitent, pour être détectées, un niveau d’expertise beaucoup plus élevé et la mise en œuvre de technologies plus coûteuses.Effets de bord politiques et économiquesLa surveillance de masse a aussi pour conséquence l’établissement de nouvelles formes d’autocensures. Ainsi, comme l’ont démontré la Chine et plus récemment les États-Unis, la défiance envers les intermédiaires technologiques (comme les fournisseurs d’accès ou les fabricants de matériels informatiques) génère une autocensure diffuse et généralisée.Les conséquences de cette autocensure correspondent à un appauvrissement du débat dans les sociétés démocratiques auxquels viennent s’ajouter des effets économiques encore imprévisibles sur le développement et la diffusion des innovations. Ce que le créateur du Web, Tim Berners-Lee nomme « Les insidieux effets de refroidissement de la surveillance sur Internet… ».En plus de leurs effets de bord politiques et économiques, les mesures de surveillance de masse ne semblent pas avoir prouvé leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Si l’opinion publique française a semblé être en retrait en termes de réactions aux révélations Snowden, la montée en puissance des interrogations sur ces questions pourrait intervenir avec le débat sur la discussion sur le projet de loi sur le Renseignement et ce d’autant plus que des programmes de recueil en masse des métadonnées ont été découverts en France en amont du débat parlementaire.Une autre conséquence de cette crise aura été de démontrer l’importance stratégique des structures chargées d’élaborer les normes et technologies de l’Internet. Ce constat doit désormais pousser les acteurs européens à coordonner leurs actions dans ce domaine. Ainsi, comme le rappelait Sigmar Gabriel, le ministre fédéral allemand de l’économie et de l’énergie, les acteurs européens des technologies doivent être en mesure d’élaborer les normes sur lesquelles reposeront demain les activités des entreprises européennes et ce d’autant plus que ces technologies auront progressivement un impact sur l’ensemble des secteurs économiques.Des métadonnées plus révélatrices que les donnéesL’un des points qui a soulevé le plus de controverses lors de la préparation du projet de loi sur le renseignement est lié à l’usage par les agences de sécurité des dispositifs de « boîtes noires » permettant de collecter les métadonnées. Ces métadonnées ou « données sur les données » correspondent aux informations liées à l’activité des usagers de l’Internet. Au départ associées aux informations relatives aux données des communications téléphoniques, elles ont trop longtemps été perçues comme un sous-produit « technique » d’une importance moindre que celles des contenus transmis.La particularité de ces métadonnées est que, du fait de leur structure, elles sont plus facilement intégrables dans des algorithmes informatiques que les messages écrits ou les conversations enregistrées. En raison de la montée en puissance des capacités de traitement des données en masse (big data), ces métadonnées sont devenues plus révélatrices du comportement des usagers que le contenu de leurs courriers électroniques.Le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes pourrait accentuer la perception d’une «société boîte noire» auprès des citoyens Ces métadonnées sont désormais au cœur des modèles économiques des acteurs de l’Internet et bientôt de l’Internet des objets. Ainsi, à partir des métadonnées comme la géolocalisation, l’adresse, l’heure et la durée de connexion, et bientôt la consommation énergétique, l’activité physique ou encore les habitudes de conduite d’un véhicule, il devient possible d’établir des profils psychologiques d’utilisateurs, mais aussi de déduire leurs convictions philosophiques, religieuses ou encore leur origine ethnique…De nouvelles générations d’algorithmes peuvent ainsi être créées pour analyser ces données et aider à prévoir le comportement des usagers. Ainsi, pour l’expert en cybersécurité Bruce Schneier, la surveillance des métadonnées a beaucoup plus d’intérêt dans le cadre de la surveillance de masse des populations que lors d’enquêtes ciblées où le contenu des messages doit être analysé. Or dans le cadre d’enquêtes criminelles, ces messages sont le plus souvent analysés in fine par des opérateurs humains.Risque de capture du pouvoirLa localisation géographique des données personnelles ainsi que leurs modalités de traitement par les entreprises, restent le plus souvent inconnues des usagers. Or cette opacité devient à la fois un facteur d’incertitude et elle représente un risque d’intrusion par des acteurs étatiques dans des pays où les législations sont différentes de celle des usagers.De plus, les mutations technologiques liées à la montée en puissance des objets connectés et le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes, pourraient accentuer la perception d’une « société boîte noire » auprès des citoyens. Les politiques publiques en matière de technologies doivent permettre aux citoyens d’acquérir la maîtrise des technologies de protection de la vie privée tout en permettant que les préoccupations légitimes des services de sécurité puissent coexister avec les libertés publiques sur Internet.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usages mais qui prenne en compte les évolutions politiques et technologiques de nos sociétés. Le risque de capture du pouvoir par une techno-élite industrielle et politique, seule à même d’établir les règles des sociétés numériques, doit aussi conduire les responsables politiques à favoriser une plus large maîtrise des enjeux de ces technologies par l’ensemble des citoyens.Il s’agit d’aider les citoyens, les entreprises ainsi que l’ensemble des acteurs publics à comprendre et maîtriser les mécanismes qui régissent l’écosystème des technologies de l’Internet. Cependant, à la différence des règles qui régissent les écosystèmes environnementaux, les éléments qui constituent l’architecture des écosystèmes technologiques sont susceptibles d’évoluer à mesure que les acteurs industriels ou les États en ressentent le besoin ou l’intérêt.Dans les pays démocratiques, la souveraineté du peuple doit ainsi s’exercer sur l’ensemble des technologies qui auront un impact sur les évolutions culturelles, sociales, économiques et politiques de nos sociétés.Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) 02.06.2015 à 14h17 • Mis à jour le02.06.2015 à 16h05 | Aude Lasjaunias et Samuel Laurent Lire aussi :Les 1001 visages des évadés fiscauxThomas Thévenoud va-t-il « payer pour les autres » ? C’est en tout cas ce qu’affirmait l’intéressé, mardi 2 juin, dans les colonnes de Libération., quelques heures avant l’annonce par le parquet de l’ouverture d’une enquête, suite à une plainte déposée par l’administration fiscale. Une plainte que M. Thevenoud estime injuste.Ce qu’il a dit : « Les exilés fiscaux ne font l’objet d’aucune poursuite pénale, ils paient les indemnités qu’ils doivent à Bercy et c’est tout. On régularise des comptes cachés sans avoir recours à la justice, alors que dans mon cas on poursuit quelqu’un dont on connaît la situation de A à Z. Tout ça est disproportionné, surtout quand on voit les sommes en jeu. »L’éphémère secrétaire d’Etat au commerce extérieur sous le gouvernement Valls 2 – son mandat a duré neuf jours, du 26 août au 4 septembre − fait donc l’objet d’une plainte pour fraude fiscale, comme l’a révélé Le Monde. Elle a été déposée le 19 mai par la Commission des infractions fiscales (CIF), la seule autorité administrative habilitée à saisir la justice en cas de fraude fiscale manifeste.Pourquoi c’est faux ?Ce que l’on reproche à M. Thévenoud L’ex-socialiste est accusé de plusieurs choses. Tout d’abord, il ne s’est pas acquitté à temps de ses impôts pendant trois ans. Selon ses dires, il a fini par régler avec pénalités son impôt sur le revenu 2012 et a été taxé d’office par l’administration en 2013.Lors de l’éclatement de « l’affaire », il expliquait aussi qu’il attendait son avis d’imposition 2014, après avoir rempli sa déclaration avec retard. Le couple Thévenoud a fait l’objet d’une procédure de recouvrement forcé pour 12 593 euros de pénalités au fisc.Celui qui est toujours député de Saône-et-Loire est par ailleurs en délicatesse avec d’autres administrations. Il n’avait par exemple pas déclaré à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) la création d’une entreprise destinée, selon lui, à payer la personne mandatée pour l’entretien de sa permanence. Il n’avait pas non plus rapporté à l’instance le fait qu’il soit administrateur de plusieurs sociétés d’économie mixte de la région dont il est élu, Le Creusot-Montceau-les-Mines. Enfin, il avait également accumulé des retards de paiement sur d’autres factures.Lire : Cinq questions sur l'affaire ThévenoudFiscalité : une double peine en cas de non-déclarationAprès plusieurs mois, Bercy a décidé de porter plainte contre l’ancien secrétaire d’Etat, qui confie, dans Libération, qu’il n’exclut pas de se représenter comme député en 2017. Thomas Thévenoud risque donc désormais un procès et une peine.Le Code général des impôts établit, dans son Livre II, chapitre 2, un double système de sanction en cas de non-paiement des impôts : d’une part le règlement d’une pénalité de retard, les fameux 30 % de majoration, d’autre part, des sanctions pénales.L’article 1 741 précise :« Quiconque s’est frauduleusement soustrait ou a tenté de se soustraire frauduleusement à l’établissement ou au paiement total ou partiel des impôts visés dans la présente codification, soit qu’il ait volontairement omis de faire sa déclaration dans les délais prescrits, soit qu’il ait volontairement dissimulé une part des sommes sujettes à l’impôt, soit qu’il ait organisé son insolvabilité ou mis obstacle par d’autres manœuvres au recouvrement de l’impôt, soit en agissant de toute autre manière frauduleuse, est passible, indépendamment des sanctions fiscales applicables, d’une amende de 500 000 euros et d’un emprisonnement de cinq ans. »La sanction est aggravée – sept ans de prison et un million d’euros d’amende – lorsque les faits « ont été réalisés ou facilités au moyen soit de comptes ouverts ou de contrats souscrits auprès d’organismes établis dans un Etat ou un territoire qui n’a pas conclu avec la France, depuis au moins cinq ans au moment des faits, une convention d’assistance administrative ».En clair, qu’on ne déclare pas ses impôts en France, ou qu’on mente sur ses revenus réels en dissimulant des avoirs à l’étranger, on est passible à la fois de sanctions fiscales et de poursuites pénales.Lire aussi :Evasion fiscale : au procès des héritières Ricci, des réquisitions pour l’exemple La plainte, une décision de la Commission des infractions fiscalesC’est à la CIF de décider si la fraude est suffisamment grave pour justifier, outre l’amende fiscale, une plainte au pénal. La possibilité de porter au pénal une fraude ou un « oubli » est définie par l’article L228 du livre des procédures fiscales :« La commission examine les affaires qui lui sont soumises par le ministre chargé du budget. » La CIF est présidée par un conseiller d’Etat, assisté de conseillers maîtres à la Cour des comptes.Un millier de plaintes en 2013La CIF laisse-t-elle systématiquement passer les exilés fiscaux rentrant en France comme l’affirme M. Thévenoud ? En réalité, elle choisit de suivre ou non les recommandations de l’administration fiscale, qui lui soumet des dossiers dont elle estime qu’ils méritent des poursuites pénales.Selon le rapport 2014 de la Direction générale des finances publiques (DGFIP), 1 018 poursuites pénales ont été engagées en 2013, après accord de la CIF. Sur ce total, plus de 300 concernaient des cas de défaut de déclaration d’impôts. Il est donc faux de dire que l’ancien secrétaire d’Etat est le seul concerné tout comme il est faux de dire qu’aucun exilé fiscal n’a fait l’objet de poursuites.Des poursuites pénales ont en effet bel et bien lieu contre des exilés fiscaux. Citons ainsi le cas récent de l’héritière Ricci, qui a été condamnée à trois ans de prison dont deux avec sursis, et d’un million d’euros d’amende, pour avoir dissimulé durant vingt ans ses avoirs en Suisse, une peine dénoncée par ses avocats comme avant tout destinée à faire un exemple.« Cellule de dégrisement » fiscalFace à l’exil fiscal, les gouvernements Fillon, puis Ayrault et Valls, ont multiplié les initiatives. En 2009, Eric Woerth, alors ministre du budget, avait ainsi mis en place une « cellule de dégrisement » destinée aux personnes désireuses de se mettre au clair avec la loi et de rapatrier leurs capitaux en France. L’initiative s’accompagnait d’une pression accrue sur les pays d’accueil comme la Suisse, encouragés à plus de transparence.Lire aussi :Les 1001 visages des évadés fiscauxLa gauche, en arrivant au pouvoir, a durci le discours. En 2013, Bernard Cazeneuve, alors au budget, a fait passer une circulaire précisant les conditions dans lesquelles un exilé pouvait échapper aux poursuites pénales (et non à l’amende). Une des conditions requises était le fait d’avoir pris l’initiative de contacter Bercy pour régulariser sa situation. La loi a en parallèle durci les sanctions pour les exilés qui ne régularisaient pas leur situation.Or, ce n’est pas le cas de M. Thévenoud. S’il n’a pas caché d’argent à l’étranger, il a « omis » durant plusieurs années de régler ses impôts. Rien ne l’empêchait pourtant de contacter l’administration fiscale afin de régulariser sa situation. Mais il a fallu que celle-ci lance une procédure « d’imposition d’office », en pratique un prélèvement direct sur comptes, pour que l’intéressé daigne réagir.En outre, il avait également de multiples retards de paiement auprès d’autres administrations. Il ne peut donc pas se comparer à un « repenti fiscal » qui aurait fait la démarche de régulariser sa situation.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAude LasjauniasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Morgane Tual Le gouvernement et les géants du Web auraient-ils trouvé un terrain d’entente pour lutter contre la radicalisation sur Internet ? Quelques jours avant le sommet de la coalition contre l’Etat islamique organisé, mardi 2 juin à Paris, ils ont, chacun de leur côté, annoncé des mesures relevant d’une stratégie similaire. Au cœur de leurs dispositifs : répondre à la propagande djihadiste par un « contre-discours » – un élément de langage qu’ils ont utilisé à plusieurs reprises.Mercredi 27 mai, le premier ministre, Manuel Valls, à l’occasion d’un débat organisé par le Huffington Post, annonçait la mise en place prochaine d’un « bataillon de community managers de l’Etat, pour opposer une parole officielle à la parole des djihadistes », afin de « ne pas leur laisser l’espace numérique ». Un community manager est une personne travaillant sur les réseaux sociaux, chargée d’y publier du contenu et d’y échanger avec les internautes.Manuel Valls a également annoncé la création d’une fondation chargée de leur fournir du contenu :« Elle fera de la recherche sur l’évolution du discours et de la propagande djihadiste, et […] produira des outils de contre-discours pour alimenter ces community managers, qui pourront ainsi croiser le fer plus efficacement avec les recruteurs djihadistes sur la Toile pour ouvrir les yeux à ceux qui sont embarqués dans [la] logique [djihadiste]. »« Casser le ″storytelling″ de la barbarie »Jusqu’ici, le gouvernement avait surtout axé sa lutte contre la radicalisation en ligne sur la suppression des contenus, avec notamment le blocage administratif des sites. Mais le gouvernement « doit aussi s’impliquer dans une stratégie d’influence », expliquait Christian Gravel, directeur du Service d’information du gouvernement, mardi 26 mai, lors d’une conférence chez Google France. « Et cela doit, entre autres, passer par le contre-discours », a-t-il souligné, avant de préciser :« L’objectif est de casser le ″storytelling″ de la barbarie. Essayer de convaincre, sans être pour autant dans la caricature, pour démonter les arguments permettant de séduire les jeunes garçons et les jeunes filles. »Première étape : la mise en ligne, fin janvier, de la plate-forme « Stop-djihadisme », qui publie des documents à destination des personnes en voie de radicalisation et de leurs proches. Objectif : « afficher l’implication de l’Etat », précise Christian Gravel, qui reconnaît néanmoins que « quand on veut s’adresser aux jeunes dans un processus de radicalisation, la parole de l’Etat est considérée comme nulle, illégitime ».Lire : Les ratés de la première vague de blocages administratifs de sites djihadistesIl fallait donc aller plus loin avec une deuxième étape. D’où le « bataillon de community managers », dont l’entrée en fonction est prévue avant la fin de l’année. Deux organisations devraient, selon Christian Gravel, cohabiter : des community managers qui parleront au nom de l’Etat, et d’autres issus du monde associatif travaillant en lien avec la fondation chargée d’élaborer le contre-discours.Facebook, Twitter et Google main dans la mainLa veille du jour de cette annonce, Google, Facebook et Twitter organisaient, de leur côté, une journée d’échanges avec des associations, entièrement consacrée… au contre-discours. Un événement rare : les trois entreprises, grandes rivales, n’ont pas pour habitude de lancer des opérations en commun.« Nous travaillons déjà sur la lutte contre ces contenus », a expliqué à cette occasion Benoît Tabaka, porte-parole de Google France, « Mais cela ne suffit pas, il faut imaginer autre chose ». Objectif affiché de cette journée : « Aider les associations à élaborer un contre-discours, et à le diffuser sur nos plateformes. Car si nous avons l’expertise technique, nous n’avons pas celle des contenus. » Pour cela, des youtubeurs comme Mathieu Sommet de « Salut les geeks » sont venus présenter leur travail et donner des conseils sur la réalisation et la diffusion des vidéos en ligne.« On veut former les associations aux techniques propres à chacun de nos services, pour les aider à faire monter en puissance leur discours », a expliqué Delphine Reyre, directrice des affaires publiques chez Facebook France.Opération de communicationCes deux opérations, annoncées à quelques heures d’intervalle, sont-elles issues d’une stratégie concertée entre le gouvernement et les grands acteurs du numérique ? « Non », assure au Monde Christian Gravel, présent lors de la journée d’échanges organisée par ces derniers. Il le promet : la simultanéité de ces deux annonces relève du « hasard ».Même son de cloche côté Facebook : « Il n’y a pas eu de décision commune », soutient un représentant du réseau social, qui « applaudit » au passage l’initiative du gouvernement sur le contre-discours.Cette stratégie a pour mérite de mettre tout le monde d’accord. Notamment du côté des acteurs du numérique, qui préfèrent jouer sur le terrain du contre-discours, qui peut être tenu aussi bien par l’Etat que par les associations, plutôt que sur celui du contrôle des contenus, qui repose en grande partie sur leurs épaules.Divergences persistantesMais derrière ces astucieuses opérations de communication, les divergences demeurent. En février 2015, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait rencontré les vice-présidents de Google, Facebook et Twitter aux États-Unis pour les appeler à plus de vigilance concernant les messages de propagande djihadiste, et « responsabiliser les acteurs de l’Internet ».Quelques jours après les attentats de janvier, le gouvernement avait pointé du doigt les réseaux sociaux, « plus que jamais utilisés pour l’embrigadement, la mise en contact et l’acquisition de techniques permettant de passer à l’acte », selon Manuel Valls. Bernard Cazeneuve avait également critiqué leur politique de censure :« Quand je vois sur certains réseaux sociaux des propos qui sont de véritables appels à la haine, de l’antisémitisme mais aussi de l’islamophobie, je me demande, pourquoi laisser ces phrases qui blessent ? »Lire : Facebook précise pourquoi, et comment, il supprime des photos et messages litigieuxOr, il est toujours hors de question, pour les entreprises du Web, de modifier leurs algorithmes pour censurer ou valoriser du contenu. Le moteur de recherche Google, qui laisse apparaître des sites djihadistes en première position selon certaines requêtes, est ainsi régulièrement la cible de critiques. « Ces sites remontent grâce à leur notoriété », répond Benoît Tabaka. Et pour lui, la censure n’est pas la solution : « La meilleure manière de lutter, c’est d’élaborer un contenu qui viendra se positionner au dessus. »Lire : Djihadisme sur le Web : les exagérations de Bernard CazeneuveMorgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Place au remaniement. Après avoir lancé Les Républicains, samedi 30 mai à Paris, Nicolas Sarkozy met sur pied la nouvelle direction de son parti. Principale surprise : l’ex-chef de l’Etat a finalement décidé de maintenir Nathalie Kosciusko-Morizet en numéro deux, à la fonction de vice-présidente déléguée, selon un communiqué diffusé mardi 2 juin.Ces derniers jours, Nicolas Sarkozy n’avait pas caché être agacé par la « liberté de parole » que Mme Kosciusko-Morizet revendique et dont elle abuse à ses yeux depuis qu’il l’a nommée, à la fin de 2014. Il avait même laissé entendre qu’elle se trouvait sur la sellette.Lire aussi :Remaniement en vue chez Les Républicains : NKM sur la sellette« Nicolas Sarkozy a décidé de garder NKM pour ne pas ouvrir un front avec elle. Cela lui permet d’obtenir la paix intérieure », explique un proche du président du parti.D’après l’entourage de M. Sarkozy, elle a sauvé son poste en s’engageant à ne plus contredire le président du parti publiquement : « Elle ne peut pas à la fois être dans l’organigramme et avoir une liberté de parole totale. Elle doit s’astreindre au minimum de collectif que suppose le poste de numéro deux. »Joint par Le Monde, NKM a une autre grille de lecture. Celle qui incarne une ligne modérée au sein du parti, à l’inverse de celle droitière de Laurent Wauquiez, assure que son maintien dans la direction ne restreint pas pour autant sa liberté de parole. « Je tiens absolument à conserver mon autonomie d’expression et je souhaite continuer à défendre une ligne politique qui, je le sais, n’est pas forcément la ligne majoritaire du parti », affirme-t-elle au Monde.Lire aussi :NKM veut « conserver son autonomie d’expression » chez Les RépublicainsSeule certitude : la députée de l’Essonne ne sera plus chargée de la rédaction du projet présidentiel du parti, qui sera confié à Eric Woerth. L’ex-ministre du budget, qui vient d’être blanchi dans l’affaire Bettencourt, est promu délégué général au projet.Lire aussi :Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie BanierIl sera assisté de la députée filloniste, Isabelle Le Callennec, qui est promue déléguée générale adjointe au projet, et quitte son poste de porte-parole. Elle sera remplacée dans cette fonction par Lydia Guirous, ex-secrétaire nationale de l’UMP chargée des valeurs de la République et de la laïcité. Elle portera la parole du mouvement avec le député Sébastien Huyghe, qui poursuit sa mission.De son côté, le numéro trois du parti, Laurent Wauquiez, est reconduit dans ses fonctions. Le maire du Puy-en-Velay, qui s’apprête à être tête de liste pour les élections régionales en Rhône-Alpes-Auvergne en décembre, reste secrétaire général. Autre reconduction : les ex-ministres Luc Chatel et Brice Hortefeux demeurent conseillers politiques de M. Sarkozy.D’autres nominations sont prévues dans les jours prochains. La navigatrice Maud Fontenoy, qui vient de s’engager dans le parti Les Républicains, pourrait par exemple être nommée secrétaire nationale à l’environnement.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.06.2015 à 09h23 • Mis à jour le02.06.2015 à 10h14 | Olivier Faye Le FN continue d’essayer de se diversifier. Après avoir lancé un collectif à destination des professeurs, un autre s’adressant aux étudiants et un dernier louant les mérites des entrepreneurs, il inaugure, mardi 2 juin, son « Collectif culture, création et liberté ».Formellement rattachée au Rassemblement bleu marine, cette association a pour but de fournir des idées au FN en vue de la prochaine élection présidentielle sur les thèmes de la culture, de la presse, de la communication et du numérique. En bref, d’aider le parti d’extrême droite à prendre pied dans un monde qui ne lui est pas favorable a priori.Sans cesse annoncé puis repoussé ces derniers mois, le lancement du collectif, placé sous la gouverne de Sébastien Chenu, devait s’effectuer en présence de Marine Le Pen et d’une partie des cinquante membres revendiqués par l’association. « Il fallait attendre que nous soyons en eaux calmes, après les élections départementales et le conflit avec Jean-Marie Le Pen », justifie M. Chenu, rallié de l’UMP en grande pompe en décembre 2014.Lire aussi :Sébastien Chenu, un ralliement précieux pour Marine Le PenDe ralliements, il en est beaucoup question avec ce collectif, qui espérait drainer des têtes d’affiche. Las, pas de noms connus à revendiquer, mais quelques romanciers, peintres, administrateurs du ministère de la culture et journalistes, tel Laurent Husser, ancien chroniqueur au magazine Jalouse. Certains appartenaient déjà au FN. Seule Brigitte Bardot, qui « aime beaucoup » Mme Le Pen, comme elle le déclarait en 2014, apporte une signature connue à ce lancement avec un message de soutien. Alain Delon, autre figure du cinéma qui gravite dans l’orbite du FN, n’a pas été sollicité. « C’est un proche de Jean-Marie Le Pen, et sa manière d’exprimer les choses est un peu violente », juge M. Chenu.« Culture française classique et traditionnelle »Côté programme, où l’exception culturelle est assimilée à la préférence nationale, plusieurs idées sont défendues : création d’un ordre professionnel des journalistes, « rationalisation » du système des intermittents du spectacle, subventions prioritairement accordées aux artistes français…Comme dans d’autres domaines, la culture doit permettre d’affirmer les fondamentaux du FN. « Les gens souffrent d’une insécurité culturelle, ils ne savent plus qui ils sont. Il faut réaffirmer la culture française classique et traditionnelle, sans pour autant rejeter l’avant-garde », plaide Gabriel Robin, secrétaire général du collectif. Un nouveau groupe, consacré à la francophonie, doit rejoindre cette constellation de collectifs dans les prochaines semaines.Lire aussi :Programmes scolaires : le FN s’agiteOlivier Faye 01.06.2015 à 22h14 • Mis à jour le02.06.2015 à 07h07 | Alexandre Lemarié Place au remaniement. Après avoir lancé son nouveau parti, Les Républicains, samedi 30 mai à Paris, Nicolas Sarkozy s’attelle à la constitution de la nouvelle direction. L’ex-chef de l’Etat a prévu de mener des « consultations » sur le sujet cette semaine, avant de présenter une équipe renouvelée le 9 juin, lors du premier bureau politique du mouvement. Des ajustements sont prévus. « Une refonte de l’organigramme est nécessaire », a indiqué M. Sarkozy à un proche. « On a modifié le nom et le logo donc on ne va pas répartir avec la même équipe », précise son entourage.Lire aussi :Avec « Les Républicains », Sarkozy enterre l’UMP et prépare 2017Principal changement possible : l’éviction de la numéro deux de l’ex-UMP, Nathalie-Kosciusko-Morizet. Celle qui exerçait la fonction de vice-présidente est sur la sellette. M. Sarkozy ne supporte plus la « liberté de parole » qu’elle revendique et dont elle abuse à ses yeux depuis qu’il l’a nommée, fin 2014. « Il trouve qu’elle joue trop perso », résume un sarkozyste. Récemment, il n’a pas apprécié qu’elle se prononce publiquement pour une baisse massive des impôts de 100 milliards d’euros dès 2017 en cas d’alternance ni qu’elle assiste à la cérémonie au Panthéon, présidée par François Hollande, le 27 mai. Depuis six mois, elle n’a cessé de se démarquer des positions de M. Sarkozy, que ce soit sur l’opportunité d’organiser une journée de réflexion sur l’islam, sur l’interdiction des menus de substitution dans les cantines scolaires ou sur le « ni-ni » lors de la partielle du Doubs.Pour M. Sarkozy, un minimum de soutien de celle qui fut sa porte-parole pendant la campagne présidentielle de 2012 serait pourtant la moindre des choses, lui qui juge qu’elle lui doit tout, ou presque. « Si elle a été numéro deux, c’est parce que je l’ai voulu car elle est très minoritaire dans le parti », a-t-il remarqué devant un proche. « NKM ? Elle représente une proportion non négligeable de 1 % des adhérents de l’UMP », se moque un sarkozyste.NKM, « entièrement libre »M. Sarkozy en a tiré une conclusion : il n’entend pas maintenir NKM dans la direction si elle continue à le contredire. « On ne peut pas à la fois être dans l’organigramme et avoir une liberté de parole totale », juge-t-il. Pour autant, son départ n’est pas encore acté. Le président du parti laisse entendre que la balle serait dans le camp de NKM. Devant son entourage, il a posé la question en ces termes : « Met-elle le collectif avant sa liberté de parole ou le contraire ? A-t-elle envie de s’astreindre au minimum de collectif que suppose le poste de numéro deux ? »L’ex-chef de l’Etat hésite car, en la mettant dehors, il perdrait d’un coup tout ce que NKM incarne au sein du parti : une femme jeune et moderne qui incarne une ligne modérée à droite. « L’autre souci, c’est qu’en la virant, elle deviendrait une ennemie de l’extérieur », complète un sarkozyste.La députée de l’Essonne, elle, paraît avoir déjà intégré sa sortie, allant jusqu’à parler au passé de son travail au sein du parti. Lundi, elle a indiqué sur RTL avoir « été heureuse » d’avoir piloté la refonte des statuts du parti. Interrogée sur son maintien ou non à son poste, elle a répondu simplement : « On verra bien ! » Défendant une nouvelle fois sa liberté d’expression, elle n’a pas hésité à tenir des propos désobligeants à l’égard de M. Sarkozy. Quand France 3 a évoqué dimanche la perspective d’un match-retour Hollande-Sarkozy en 2017, elle a lâché : « Si l’Histoire a l’air de repasser les plats, ça intéressera pas… »Sortir de la direction pourrait lui permettre de prendre son autonomie vis-à-vis de M. Sarkozy, afin de voler de ses propres ailes. Décidée à défendre sa « sensibilité », NKM se dit d’ailleurs « entièrement libre » et ne cache pas son envie de se présenter à la primaire à droite pour la présidentielle. Manifestement sur le départ, elle veille toutefois à ne pas couper tous les ponts. Son entourage assure qu’elle pourrait rempiler dans l’équipe dirigeante du parti, « si on lui proposait une mission intéressante ». Comprendre : la rédaction du projet présidentiel. Sa mission sur les statuts « est terminée, il peut y en avoir d’autres », a-t-elle d’ailleurs précisé.Woerth devrait être promuDe son côté, le numéro trois du parti, Laurent Wauquiez, devrait être reconduit. M. Sarkozy vante régulièrement son « talent », soulignant que sa ligne droitière plaît aux militants. Le maire du Puy-en-Velay, qui s’apprête à être tête de liste pour les élections régionales en Rhône-Alpes-Auvergne en décembre, veut rester à son poste. « Je souhaite poursuivre ma mission. Je n’ai pas l’habitude de m’engager que pour quelques mois mais d’aller jusqu’au bout de ma mission », a-t-il déclaré dimanche, sur BFM-TV.Lire aussi :Laurent Wauquiez, le « bad boy » de la droiteL’ancien ministre du budget, Eric Woerth, qui vient d’être blanchi dans l’affaire Bettencourt, doit pour sa part être promu. M. Sarkozy ne cesse de vanter les qualités de celui qui occupe déjà le rôle de conseiller économique du président du parti. Il l’a même fait applaudir samedi, lors du congrès de refondation de l’UMP, en saluant « un très honnête homme et un républicain ».D’autres personnalités devraient monter en garde, comme le maire de Tourcoing, Gérald Darmanin, qui occupait la fonction de secrétaire général adjoint aux élections dans la précédente direction ; l’ex-ministre Pierre Lellouche, qui était délégué de l’UMP aux relations internationales ; la députée Isabelle Le Callennec, qui était porte-parole, ou encore Lydia Guirous, ex-secrétaire nationale de l’UMP aux valeurs de la République et à la laïcité, sur laquelle M. Sarkozy ne tarit pas d’éloges. La navigatrice Maud Fontenoy, qui vient de s’engager dans le parti Les Républicains, devrait quant à elle être nommée secrétaire nationale à l’environnement. Un des domaines de prédilection de… NKM.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Leila Marchand La lutte pour l'égalité hommes-femmes au travail va-t-elle subir un retour en arrière avec la loi Rebsamen sur le dialogue social, qui doit être votée, mardi 2 juin, à l’Assemblée nationale ? C'est ce que craignent plusieurs femmes politiques, dont huit anciennes ministres de tous bords, qui ont publié le 28 mai une tribune pour dénoncer le « recul du gouvernement » sur la question.Que prévoyait la loi jusqu'ici ?Aujourd'hui, lorsqu'une entreprise dépasse les 50 salariés, elle doit mener une négociation avec les syndicats afin de se mettre d'accord sur des objectifs d'égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes dans l'entreprise, ainsi que sur les mesures permettant de les atteindre.Cette négociation s'appuie sur le « rapport de situation comparée » (RSC). Celui-ci – instauré par la loi Roudy de 1983 et renforcé par la loi Génisson du 9 mai 2001 – est en fait une auto-analyse que doit livrer chaque année l'entreprise sur les inégalités entre hommes et femmes. Il répond à des critères précis (sur la base des salaires, de l'accès à la formation, du déroulement de carrière…) et propose des actions à mener.Seules les entreprises de plus de 300 salariés sont tenues de publier ce rapport. Les entreprises qui n’en comptent que de 50 à 299 peuvent s'en passer mais doivent néanmoins recueillir des informations sur l'inégalité professionnelle en leur sein et proposer des plans d'actions.Les petites entreprises – moins de 50 salariés – ne sont pas soumises à ces exigences même si elles doivent elles aussi théoriquement « prendre en compte les objectifs en matière d'égalité professionnelle » et les mesures adéquates.Depuis un décret instauré fin 2012, les entreprises concernées qui ne sont pas parvenues à un accord à la suite des négociations et qui ne proposent pas non plus de plan d'action sont sanctionnées d’une pénalité financière pouvant aller jusqu'à 1 % de la masse salariale.Que prévoit le projet de loi Rebsamen ?Dans un souci de modernisation du dialogue social, le projet de loi « relatif au dialogue social et à l'emploi », dit loi Rebsamen, supprime le « rapport de situation comparée » ainsi que les négociations collectives dédiées à la thématique de l'inégalité hommes-femmes.Cette suppression a provoqué la colère d’associations féministes. Elles craignent notamment que la pénalité financière ne soit de fait plus appliquée. Yvette Roudy, la ministre à l'origine de la loi de 1983, a elle-même lancé une pétition exigeant le rétablissement de ces obligations. La campagne, en ligne sur la plate-forme Change.org depuis le 11 mai, a recueilli près de 45 000 signatures.Qu'apportent les amendements adoptés ?Le ministre du travail, François Rebsamen, se défend d'avoir voulu remettre en cause les avancées en termes d'égalité professionnelle et parle d'un « malentendu ». Pour autant, plusieurs amendements ont été ajoutés au projet.Les négociations consacrées à l'égalité hommes-femmes ne disparaissent pas : elles sont intégrées à une des trois grandes négociations thématiques désormais imposées aux entreprises, là où on en comptait douze auparavant. « En l'absence d'accord [à l'issue des négociations], l'obligation de l'employeur de déposer un plan d'action spécifique est maintenue, souligne Marisol Touraine, ministre des affaires sociales. Les entreprises qui ne respectent pas ces obligations encourront évidemment des pénalités. »Quant au « rapport de situation comparée », il est lui aussi fondu dans un ensemble plus large, avance le gouvernement : une base de données statistique unique, que l'employeur devra tenir à jour, et qui comprend également d'autres indicateurs chiffrés, comme sur le handicap ou la pénibilité.Le ministre du travail a tenu à rappeler que son projet de loi contenait de plus « pour la première fois l'obligation d'une représentation équilibrée lors des élections professionnelles, ce qui constitue une avancée importante en matière d'égalité entre les femmes et les hommes ».Ces arguments n'ont pas suffi à convaincre les associations féministes, qui redoutent que, noyées dans ces grands ensembles, les statistiques sur l'égalité professionnelle ne soient plus aussi complètes ni aussi prioritaires. La tribune signée par plusieurs anciennes ministres – dont Cécile Duflot (EELV), Aurélie Filippetti (PS) et Rama Yade (PR) – va d'ailleurs dans ce sens et réclame de nouveau une modification du texte.Encore 27 % d'écart de salaire entre hommes et femmesPlusieurs autres lois encadrent déjà l'égalité entre hommes et femmes au travail. L'égalité de rémunération, par exemple, est inscrite dans le Code du travail depuis 1972. Pour autant, les écarts de rémunération et les inégalités professionnelles persistent.Selon une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques datant de 2009, les salaires des hommes restent en moyenne 27 % plus élevés que ceux des femmes. En équivalent temps plein, les salaires des femmes demeurent inférieurs de 20 % à ceux des hommes dans le privé et d'environ 15 % dans le public. Par ailleurs, 30 % des femmes salariées travaillent à temps partiel, contre 7 % de leurs collègues masculins.A la retraite, la situation ne s'améliore pas pour les femmes, qui perçoivent une pension d'en moyenne 1 165 euros, contre 1 749 euros pour les hommes.Quand la loi sera-t-elle adoptée ?Le projet de loi sera soumis mardi 2 juin à un vote solennel de l’Assemblée nationale. Il sera examiné au Sénat à partir du 22 juin, en vue d'une adoption définitive d'ici à la pause estivale.Leila Marchand Jérémie Baruch et Pierre Breteau Pour la première fois, les sénateurs ont publié le contenu de la réserve parlementaire qui leur est attribuée. Et parmi les 48,37 millions d’euros distribués par les sénateurs au titre de la réserve sénatoriale, ce sont 6,8 % (soit 466 projets pour 3,29 millions d’euros) qui sont dévolus à la restauration, à la mise aux normes ou à la réhabilitation de bâtiments religieux.La dotation d’action parlementaireLa réserve parlementaire (ou dotation d’action parlementaire) est un ensemble de subventions permettant à chaque député ou sénateur de faire financer de petits investissements dans sa circonscription, qu'il s'agisse de travaux publics, de rénovation de bâtiment ou d'aides à des associations. Longtemps très opaque, l'emploi de la réserve parlementaire est désormais mieux tracé. Pour la première fois, le Sénat a mis en ligne de sa propre initiative le contenu et le détail de cette réserve pour l’exercice 2014.La plus généreuse des donations destinées à des édifices religieux a été obtenue par le sénateur de Nouvelle-Calédonie Hilarion Vendegou (Les Républicains) : 100 000 euros pour la « restauration du presbytère de la mission de Vao ». La deuxième a été attribuée par l’ex-socialiste Jean-Noël Guerini dans les Bouches-du-Rhône. Il a débloqué 80 000 euros pour la restauration de l’église Saint-Blaise des Pennes-Mirabeau.Les écoles numérisées et réaménagéesCette réserve sénatoriale est avant tout utilisée à des fins de construction, aménagement, réhabilitation, réfection ou travaux, comme on le constate en agrégeant l’objet des sommes allouées par chaque parlementaire. Toutefois, ce n’est pas le seul usage de la réserve. Ainsi, l’« acquisition d’ordinateurs pour l’école » ou de « tablettes numériques » occupe une forte part des 6,63 millions d’euros de dotations aux groupes scolaires, lycées et collèges. Les sénateurs ont aussi œuvré pour la construction d’extensions, de centre de loisirs ou autres préaux.En la matière, le plus généreux est le sénateur sarthois Roland du Luart (Les Républicains) qui a obtenu 153 000 euros pour la construction d’un nouveau groupe scolaire dans la commune du Luart dont il a été maire de 1965 à 2001. Le reste des sommes est bien plus modeste puisque les 734 projets « scolaires » soutenus par la réserve sénatoriale ont touché en moyenne 9 032 euros.Souvent liées aux dotations scolaires de modernisation mais pas seulement, les achats de « tablettes », « ordinateurs » et autres « créations de médiathèque » représentent 1,6 million d’euros de la réserve, soit 250 projets sur les 6 164 projets soutenus par les sénateurs.Lire aussi :La réserve sénatoriale, annuaire d’une France qui s’effrite Pierre BreteauJournaliste au MondeJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.06.2015 à 18h00 • Mis à jour le02.06.2015 à 15h26 | Bertrand Bissuel Mois après mois, les mauvaises nouvelles continuent de tomber sur le marché du travail. En avril, le nombre de chômeurs sans aucune activité (catégorie A) s’est accru de 26 200 en métropole pour atteindre un nouveau record : 3,536 millions soit une hausse de 0,7 % d’après les chiffres rendus publics, lundi 1er juin, par le ministère du travail et par Pôle emploi.Lire aussi :Pour l’Unedic, le chômage augmentera encore fortement en 2015La tendance est également à la hausse en incluant les outre-mers (près de 3,795 millions de personnes inscrites à Pôle emploi, soit un accroissement légèrement supérieur à 26 000). Ces statistiques montrent que l’inversion de la courbe du chômage n’est toujours pas d’actualité, malgré le rebond de la croissance observé au premier trimestre 2015 (+ 0,6 % selon l’Insee).Si l’on tient compte des demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite en avril (catégories B et C), les données officielles sont encore plus déprimantes : le nombre de personnes qui pointent à Pôle emploi s’élève à 5,344 millions dans l’Hexagone, soit une progression de 1 % par rapport à mars et de 7,1 % en un an. Le total atteint 5,645 millions pour l’ensemble du territoire (DOM inclus), en augmentation de 6,8 %.Indicateur particulièrement décourageant, le chômage de longue durée dont l’extension se poursuit : en métropole, le nombre d’inscrits à Pôle emploi depuis au moins un an (dans les catégories A, B et C) augmente de 1,1 % comparé au mois de mars (+ 10,2 % en un an). Idem pour les moins de 25 ans (+ 1,1 % en un mois et + 4,6 % en un an) et pour les plus de 50 ans (+ 1,1 % et + 9,8 %).Rebsamen annonce 100 000 contrats aidés supplémentairesCette nouvelle aggravation de la situation n’est pas tout à fait une surprise : des économistes pensent que le mouvement de reprise, esquissé au cours des trois premiers mois de l’année, n’aura pas d’impact immédiat. C’est d’ailleurs l’analyse qu’a développée François Rebsamen dans un communiqué diffusé lundi : « Il faut (…) un délai de plusieurs mois », a indiqué le ministre du travail. En attendant, il a annoncé une intensification du traitement social du chômage « avec un renfort de 100 000 contrats aidés supplémentaires par rapport à la loi de finances initiale » ; 60 000 demandeurs d’emploi supplémentaires seront par ailleurs accueillis en formation. Pour M. Rebsamen, tout l’enjeu de la période à venir consiste à « accompagner le retour à la croissance en levant les freins au recrutement ».Lire aussi :Chômage : l’optimisme forcené de François RebsamenUne allusion directe aux rencontres qui ont lieu, lundi et mardi, à Matignon entre Manuel Valls et les partenaires sociaux. L’objet de ces entretiens est de réfléchir à des mesures susceptibles de stimuler l’embauche dans les TPE et les PME. Il n’y aura aucune annonce, les décisions du gouvernement ne devant être dévoilées que le 9 juin, à l’issue d’un conseil restreint avec les ministres concernés (économie, travail…).A l’heure qu’il est, très peu d’indications ont filtré sur les intentions de l’exécutif. Seule une piste a réellement émergé : l’instauration d’un barème, assorti de plafonds, que les conseillers prud’homaux seraient tenus de suivre lorsqu’ils accordent des dédommagements à des salariés abusivement licenciés par leur employeur.Lire aussi :Une faillite sans précédent dans la lutte contre le chômagePlusieurs leaders patronaux réclament la mise en place d’un tel dispositif, car il aurait pour effet de réduire les aléas juridiques : les chefs d’entreprises sauraient d’emblée à quoi ils s’exposent en cas de litige avec un membre du personnel. Ils n’auraient plus au-dessus de leur tête « une épée de Damoclès », pour reprendre une formule de François Asselin, le président de la CGPME. Les procédures aux prud’hommes peuvent « durer longtemps » et se solder par des dommages et intérêts « élevés », renchérit un dirigeant du Medef. Résultat : bon nombre de patrons « n’embauchent plus ou alors ils recrutent en CDD ».Lundi, M. Valls se serait déclaré ouvert à cette solution lors de ses discussions avec les partenaires sociaux. C’est en tout cas ce que confie M. Asselin. Mais aucun « engagement précis » n’a été pris, pondère le président de la CGPME.Lire aussi :Valls s’est engagé à « ne pas toucher au contrat de travail », selon la CFDT et la CGTBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Amandine Réaux Invité de la matinale de France Inter, lundi 1er juin, Henri Guaino, député UMP des Yvelines, a assuré que la justice française n’était pas tenue de suivre les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Il faisait référence à la gestation pour autrui (GPA), que l’UMP refuse de légaliser.Ce qu’il a dit : “On ne doit pas inscrire les enfants nés à l’étranger d’une GPA à l’état civil. (…) On trouve normal de détourner, de frauder à ce point la loi (…) La justice n’est pas obligée, quand ça va tellement à l’encontre de la loi française, de se coucher de cette façon [devant la Cour européenne des Droits de l’Homme].”Pourquoi c’est juridiquement fauxOpposant de longue date au mariage gay et à la gestation pour autrui (GPA), Henri Guaino laisse ici son indignation prendre le pas sur le droit.1. Un droit selon la Cour européenne des droits de l’hommeRappelons le contexte : la gestation pour autrui est interdite par la loi française, mais autorisée dans certains pays – dans certains Etats des Etats-Unis par exemple. Des parents français font donc appel à des mères porteuses dans l’un des pays où la pratique est légale. Les enfants issus de cette GPA sont ensuite adoptés légalement, dans ce même pays, par les parents « contractants ». Mais à leur retour en France, quel statut leur donner ?D’instance juridique en instance juridique, deux dossiers, ceux des époux Mennesson et Labassée, ont fini par atterrir devant la Cour européenne des droits de l’homme, dont le rôle est de faire appliquer les principes de la Convention européenne des droits de l’homme aux pays signataires – au nombre de 47, dont la France.Tous les pays signataires de la CEDH s’engagent à respecter les décisions de cette juridiction, qui peut être saisie en dernière instance sur de nombreuses questions. Et la France a été condamnée le 26 juin 2014 pour avoir refusé de transcrire à l’état civil les actes de naissance des jumelles Valentina et Fiorella Mennesson et de Juliette Labassée, toutes les trois nées de mère porteuse aux Etats-Unis, respectivement en 2000 et 2001. L’Etat a dû verser aux enfants requérants, 5 000 euros chacune pour dommage moral, et aux parents 15 000 euros pour les frais de justiceLire aussi :Comment la France évolue sur la gestation pour autruiDepuis, la Cour de cassation, plus haute instance juridique française, qui refusait jusqu’alors l’inscription à l’état civil d’enfants nés par GPA à l’étranger, a également changé de version, et recommande désormais leur inscription sous certaines conditions.2. Un bras de fer resterait possible, mais sans garantieLa CEDH n’a certes pas le pouvoir de modifier directement la loi des pays signataires. La condamnation n’oblige donc pas Paris à autoriser la GPA sur son sol. Mais ces pays sont dans l’obligation, théorique du moins, d’appliquer les arrêts qu’elle prononce. La France est donc tenue de reconnaître la filiation de tous les enfants nés à l’étranger d’une mère porteuse, et de permettre leur inscription à l’état civil.En assurant que la France peut, si elle le souhaite, ne pas respecter l’avis de la CEDH, Henri Guaino fait donc mine d’ignorer le droit. En France, une décision de la CEDH doit entraîner une modification de la législation nationale ou des pratiques juridiques en la matière.On peut certes rappeler aussi que, si en théorie, le non-respect des principes de la Cour européenne des Droits de l’Homme peut entraîner une exclusion de l’institution, dans la pratique, une telle sanction n’a jamais été prononcée. On peut donc imaginer – ce que fait peut-être Henri Guaino – qu’un Etat se lance dans un “bras de fer” en ignorant sciemment l’avis de la CEDH. Néanmoins, il ne s’agit là que d’une hypothèse, qui impliquerait que la France dénonce le rôle d’institution judiciaire supranationale de la CEDH qu’elle a contribué à mettre en place.Amandine RéauxJournaliste au Monde 24.06.2015 à 17h26 • Mis à jour le24.06.2015 à 18h15 | David Revault d'Allonnes « Ne pas avoir d’état d’âme sur le sujet », sans pour autant calquer les méthodes et comportements de services de renseignement français sur ceux de leurs homologues américains, car ce ne sont « ni nos valeurs, ni nos méthodes » : c’est le discours qu’a tenu François Hollande, mercredi 24 juin en fin de matinée, aux parlementaires reçus à l’Elysée. Le chef de l’Etat avait décidé dans la matinée de recevoir en urgence une délégation de parlementaires, dont les présidents des deux assemblées, Gérard Larcher et Claude Bartolone, après les révélations de Mediapart et de Libération sur l’espionnage de trois présidents français, dont lui-même, par les services de renseignement américains. Et ce, le jour même du vote définitif par l’Assemblée nationale du projet de loi sur le renseignement.« Inacceptable ! » Le président a rappelé, en introduction comme en conclusion de cette réunion qui s’est tenue après un conseil de défense consacré à ce dossier et un conseil des ministres, « la nécessité de condamner ces pratiques », utilisant à nouveau les mots employés lors du communiqué de presse diffusé par l’Elysée. Le chef de l’Etat s’est félicité du consensus transpartisan qui s’est manifesté sur le sujet. Lui-même cible de l’espionnage américain, comme Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy avait depuis plusieurs semaines prôné une stratégie d’opposition frontale et radicale sur tous les sujets, y compris les moins clivants, comme la loi de programmation militaire (LPM). Mais l’ancien président, comme son entourage, se trouvait ce mercredi sur la même longueur d’ondes que son successeur.« Il faut de l’unité et du rassemblement sur ce sujet, au-delà des clivages politiques », a exhorté M. Hollande, qui a précisé qu’il évoquerait le sujet au conseil européen, jeudi à Bruxelles, mais également directement avec Barack Obama, dans les prochains jours. « Ce qu’on peut demander à un pays ami, c’est la garantie que ces pratiques ont cessé », a redit le président, qui avait déjà reçu une telle promesse de son homologue américain lors de son voyage d’Etat à Washington en février 2014. M. Hollande souhaite néanmoins éviter toute manifestation d’angélisme : « Rien n’est plus important que la protection de nos intérêts », a-t-il martelé, insistant donc sur la nécessité de « ne pas avoir d’état d’âme sur le sujet » et précisant que la coopération entre services de renseignement français et américains allait « se poursuivre ».Lire aussi :« La vie politique française est l’objet d’une attention constante des Etats-Unis »Lire aussi :Le spectaculaire retour sur scène de WikiLeaksDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) Ultimes cartouches avant un éventuel renvoi devant le tribunal correctionnel de Marseille ? Jean-Noël Guérini, ancien président (ex-PS) du conseil général des Bouches-du-Rhône, a demandé, mercredi 24 juin, à la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence d’annuler une partie d’un des deux dossiers judiciaires dans lesquels il est mis en examen, notamment pour association de malfaiteurs. Ses avocats, Mes Dominique Mattéi et Martin Reynaud, souhaitent faire reconnaître « le défaut d’impartialité et de neutralité des juges d’instruction », dont ils dénoncent également un « manque de loyauté ».Mis en examen le 8 septembre 2011 pour complicité d’obstacle à la manifestation de la vérité, prise illégale d’intérêt, trafic d’influence et association de malfaiteurs, Jean-Noël Guérini a été interrogé à trois reprises et confronté avec son directeur de cabinet, soupçonné d’avoir, en novembre 2009, fait détruire les ordinateurs de la présidence avant une perquisition.Lire aussi :Au PS des Bouches-du-Rhône, les anti-Guérini demandent des comptesDans cette instruction au long cours, son dernier interrogatoire, le 13 février 2014, fait office de récapitulatif des charges pesant sur le sénateur des Bouches-du-Rhône. Il lui est notamment reproché d’avoir toléré les immixtions de son frère Alexandre Guérini, chef d’entreprises spécialisées dans le traitement des déchets ménagers, dans la gestion et les marchés publics du département et de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, alors dirigée par le socialiste Eugène Caselli.Droit de préemptionEn onze pages, les juges d’instruction Charles Duchaine et Pierre Philipon résument les éléments leur permettant de penser que Jean-Noël Guérini aurait usé du droit de préemption de sa collectivité — au titre de la protection de l’environnement — sur un terrain de La Ciotat (Bouches-du-Rhône) dans le seul but de constituer une réserve foncière au bénéfice de son frère. Celui-ci décrochera plus tard le marché d’exploitation d’un centre d’enfouissement des déchets sur la surface préemptée. Ou encore en faisant désigner par Agglopole Provence un avocat afin de servir, non pas les intérêts de la collectivité qui le recrute, mais ceux d’Alexandre Guérini, en conflit avec cette communauté d’agglomération de Salon-de-Provence sur l’exploitation d’une décharge.Le ton de cet ultime interrogatoire traduit une forte tension et se termine par « une petite déclaration » de Jean-Noël Guérini : « J’observe, cher Monsieur le juge que loin d’instruire à charge et à décharge, vous m’avez posé des questions très longues et que vous me jugez déjà, ce qui n’est pas votre rôle. » Ailleurs, l’élu répond : « Je ne vous autorise pas, avec tout le respect que je vous dois, à dire que je mens. » Les juges se montrent offensifs : « Vous prétendez n’avoir rien à vous reprocher, alors pourquoi esquivez-vous toutes nos questions, soit en répondant à côté, soit en prétendant ne pas vous souvenir des choses ? »Les relations entre Jean-Noël Guérini et les juges ont, tout au long de l’instruction, été conflictuelles. Au point qu’une mainlevée de l’immunité parlementaire de Jean-Noël Guérini avait été accordée, le 15 mars 20012, par le Sénat pour « le contraindre par un mandat d’amener à assister aux actes d’instruction programmés ». En février 2012, M. Guérini avait claqué la porte du bureau des juges au prétexte que la presse avait été informée de sa confrontation avec son ex-directeur de cabinet.Dans leur requête en annulation, les avocats relèvent qu’à neuf reprises les juges ont asséné à leur client : « Vous mentez » ou « Vous ne dites pas la vérité »… Ils observent aussi que des pièces du second dossier judiciaire impliquant l’élu ont été versées dans la procédure. « C’est clairement une violation du droit à une procédure équitable », selon Me Mattéi.Régulière et loyaleLe parquet général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence estime, lui, que la procédure est régulière et loyale. Dans un réquisitoire écrit, la procureure générale Nadine Perrin remarque que si les juges poussent Jean-Noël Guérini dans ses retranchements en mettant en cause sa version des faits et en lui soumettant des éléments objectifs, « cette attitude n’est nullement le reflet d’une partialité. Elle n’est que l’exercice légitime de la fonction qui leur impose d’instruire à charge et à décharge. Il serait au contraire parfaitement défavorable au mis en examen de ne poser que des questions lui laissant croire que ses explications sont et donc seront par la suite devant le tribunal, admises sans contestation ».La décision sera rendue le 16 septembre. Une semaine plus tôt, la chambre de l’instruction se sera prononcée sur les nullités de procédure soulevées dans le second dossier. Dans cette affaire, M. Guérini est mis en examen aux côtés de vingt-sept autres personnes, membres présumés du milieu marseillais et financiers occultes. Une affaire « au caractère mafieux », ont écrit les juges. Si M. Guérini venait à être renvoyé devant le tribunal correctionnel, il ne comparaîtrait pas avant 2016, le parquet semblant souhaiter que les deux dossiers soient jugés dans un seul et même procès.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde David Revault d'Allonnes et Alexandre Lemarié Une impression de déjà-vu. « Il s’agit de faits inacceptables qui ont déjà donné lieu à des mises au point entre les Etats-Unis et la France », a protesté l’Elysée dans un communiqué, mercredi 24 juin au matin, après de nouvelles révélations sur des interceptions téléphoniques ayant visé trois présidents français, dont François Hollande. La réaction est tombée à l’issue d’un conseil de défense regroupant, autour du chef de l’Etat, les ministres concernés et les patrons des services de renseignement. Les engagements américains « doivent être rappelés et strictement respectés ». « La France, qui a encore renforcé son dispositif de contrôle et de protection, ne tolérera aucun agissement mettant en cause sa sécurité et la protection de ses intérêts », poursuit le communiqué.Lire aussi :Comment la NSA a espionné trois présidents françaisLe conseil de défense avait été précédé par un point dans le bureau présidentiel avec le premier ministre, Manuel Valls, et ses plus proches conseillers, le directeur de cabinet Thierry Lataste, le secrétaire général, Jean-Pierre Jouyet, le conseiller diplomatique Jacques Audibert, le général Benoît Puga, chef d’état-major particulier, et le conseiller en communication Gaspard Gantzer. A l’issue du conseil ont été décidées deux démarches entre services de renseignement d’une part et diplomates de l’autre. Le directeur de la DGSE, Bernard Bajolet, et le nouveau coordinateur du renseignement, Didier Le Bret, se rendront aux Etats-Unis dans les prochains jours. Laurent Fabius devait convoquer l’ambassadrice des Etats-Unis en France, Jane D. Hartley, mercredi en fin d’après midi.« Comme dans un vieux couple »C’est la troisième fois depuis mai 2012 que l’exécutif formule de telles protestations. « Ceci n’est évidemment pas admissible entre alliés », avait tempêté le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, dès juillet 2013. Puis, en octobre 2013, après de nouvelles révélations concernant l’écoute à grande échelle de trente-cinq hauts dirigeants européens, l’ambassadeur des Etats-Unis en France avait été convoqué au Quai d’Orsay. « Je vous écoute », avait alors dit Charles Rivkin en s’asseyant face à Alexandre Ziegler, le directeur de cabinet de M. Fabius. « C’est bien le problème », lui avait répliqué M. Ziegler…Sur l’espionnage dont il aurait potentiellement été la cible directe, en revanche, l’exécutif s’était toujours montré extrêmement discret. « Je n’ai pas d’information », avait ainsi évacué le chef de l’Etat, le 25 octobre 2013, en marge d’un conseil européen. Les contacts entre diplomates et services de renseignement consécutifs à cet épisode avaient cependant abouti, à l’occasion de la visite d’Etat de François Hollande à Barack Obama à Washington en 2014, à l’« engagement américain de ne pas écouter de façon ciblée les dirigeants français », rappelle un proche du chef de l’Etat.En pleine célébration du voyage de L’Hermione, « qui rappelle que nous avons toujours été alliés avec les Américains depuis la guerre d’Indépendance », commente un diplomate, la protestation officielle devrait être parfaitement ritualisée. « C’est comme dans un couple, quand tu apprends que tu as été trompé mais que tu es encore amoureux, poursuit cette source. Il va y avoir une scénarisation de notre mauvaise humeur. On va froncer les sourcils, rappeler que c’est inacceptable, et obtenir toutes les assurances politiques. Mais de toutes façons, on les avait déjà… »« C’est vraiment déloyal et inamical »Les mêmes protestations, au mot près, ont été formulées par l’opposition. Dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, lui aussi visé durant son quinquennat par des écoutes ciblées, on a vivement condamné l’espionnage américain. Dans la soirée de mardi, l’ancien chef de l’Etat a dénoncé, selon son entourage, « des méthodes inacceptables en règle générale et plus particulièrement entre alliés ». Lire aussi :« La vie politique française est l’objet d’une attention constante des Etats-Unis »Même tonalité chez les conseillers de l’Elysée ayant officié sous son mandat. « C’est vraiment déloyal et inamical (…) Il y a là une rupture du pacte de confiance », s’est indigné mercredi, sur RTL, l’ex-secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant, dont le numéro de téléphone figurait sur une liste de l’Agence nationale de sécurité américaine (National Security Agency, NSA). Le député Pierre Lellouche, qui a lui-même été espionné en tant que secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur (2010-2012), juge à son tour « intolérables » les méthodes de la NSA. Pour lui, c’est « un comportement indigne et lamentable entre nations démocratiques ». « C’est très choquant. Cette affaire est scandaleuse », a renchéri l’ex-ministre François Baroin, sur RMC.« La présidence des Etats-Unis devrait s’exprimer sur ce sujet (…) Il faut que les Etats-Unis s’engagent, preuve à l’appui, à ne plus pratiquer de cette façon à l’égard de leurs alliés », a estimé M. Guéant, pressant le pouvoir de « réagir à l’égard des Etats-Unis », en exprimant « son indignation » et en préconisant de « dire que ça ne se fait pas entre alliés proches ». Pour M. Lellouche, le pire serait d’en rester là : « Il faut une réaction. Cela doit nous amener à une explication de texte franche et virile avec nos alliés. La France doit demander aux Etats-Unis que ces agissements s’arrêtent. » « Il faut encadrer ces pratiques, avec un accord de bonne conduite entre alliés », propose-t-il, en jugeant nécessaire que « Barack Obama prenne la parole pour s’expliquer ».« Il faut améliorer la sécurité des communications »Certains jugent urgent de se protéger de toute tentative d’espionnage. « Cela prouve qu’il faut améliorer la sécurité des communications », estime Frédéric Péchenard, proche de M. Sarkozy et ex-directeur de la police nationale. « Nos services de renseignement doivent prendre des mesures techniques pour faire en sorte que les conversations du président de la République, du premier ministre et des membres du gouvernement ne soient plus écoutées. » « Cela doit nous amener à prendre davantage de précautions lors de nos communications, abonde M. Lellouche. On peut par exemple empêcher l’usage des téléphones portables dans certains lieux stratégiques pour éviter d’être espionné. »Au-delà, l’exécutif relativise néanmoins le caractère hautement confidentiel des conversations interceptées par les services américains, recensées dans une note de mai 2012 faisant état d’une réunion confidentielle sur le scénario – déjà – d’un « Grexit » et d’une rencontre de François Hollande avec des dirigeants du SPD allemand. « Les conversations écoutées n’ont aucun intérêt. Ce sont toujours des sujets annexes. Il n’y a jamais eu de fuites concernant la sécurité et la défense nationales », rappelle un conseiller ministériel.Les membres de l’exécutif, président, ministres et conseillers, ont toujours assuré faire preuve de la plus extrême prudence lors de leurs échanges dans les enceintes diplomatiques, Conseil européen compris, ou dans les représentations françaises à l’étranger, mais également dans toutes leurs conversations téléphoniques, théoriquement sécurisées sous l’égide du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale. « Il importe de toujours chercher à se protéger, sans angélisme », note un collaborateur du chef de l’Etat, qui précise : « Si j’ai quelque chose d’important à dire au président, je vais dans son bureau. »Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières et Yves Bordenave Dans un entretien au Monde, Jean-Luc Mélenchon, député européen du Parti de gauche, estime que « les créanciers de la Grèce céderont ». « Nous allons nécessairement gagner sur l’essentiel », déclare le candidat du Front de gauche à la présidentielle de 2012.Estimez-vous qu’Alexis Tsipras, le premier ministre grec, puisse encore imposer ses vues face aux créanciers de son pays sans se renier ?Jean-Luc Mélenchon : J’ai confiance en lui ! Je connais aussi la dureté de ce qu’il affronte. La dette grecque a cessé depuis longtemps d’être une question financière : elle est exclusivement politique. Il s’agit de prouver qu’on ne peut désobéir aux libéraux. Mais si, par les violences de la Banque centrale, le système bancaire grec s’effondre, si la Grèce est mise en banqueroute, les Français devront payer 40 milliards d’euros et les Allemands 60 milliards. C’est inenvisageable. Si on trouve l’accord technique qui permet d’effacer la dette grecque par des mécanismes de rééchelonnement, tout le monde s’épargnera cette épreuve absurde. La responsabilité intégrale du danger repose sur Merkel et Schäuble [la chancelière et le ministre des finances allemands], qui ont parié sur la tension et l’inertie de Hollande. Benoît Floc'h Le nouveau secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur a tout de suite donné le ton. « Il faut repartir de la vie quotidienne des étudiants et des enseignants-chercheurs », a déclaré Thierry Mandon, le jour de son installation Rue Descartes, le 17 juin. Chargé jusqu’alors de la réforme de l’Etat et de la simplification, c’est à cette aune qu’il débute son action dans l’enseignement supérieur.Début juillet, M. Mandon annoncera une soixante de mesures, « dont une grande partie », indique une source gouvernementale, visera à simplifier la vie des étudiants. Ce plan marquera la fin de la concertation conduite sur ce thème depuis fin mai.L’idée centrale est de décliner la notion de « guichet unique » sur tous les sujets, peut-être sur le site Etudiant.gouv.fr, aujourd’hui délaissé. « L’entrée dans l’enseignement supérieur relève trop souvent du parcours du combattant », justifie cette même source. Exemple : l’harmonisation du calendrier d’admission post-bac (la procédure d’entrée dans le supérieur) et celui du dossier social étudiant (qui permet de faire une demande de bourse et/ou de logement) paraît acquise. Aujourd’hui, les deux procédures sont désynchronisées. Ainsi les étudiants attendent d’être sûrs de leur inscription pour lancer leurs démarches sociales. Donc, très tard.Un seul lieuDans la même logique, le ministère planche sur la possibilité de mettre en place « un coffre-fort numérique » : l’étudiant donne tous les documents nécessaires une seule fois, puis les administrations s’arrangent entre elles pour y accéder sans avoir besoin de les redemander. Par ailleurs, lorsqu’un étudiant demande une bourse, il doit fournir l’avis fiscal de ses parents. Dorénavant, il suffirait de déclarer leurs revenus, l’administration se débrouillant pour récupérer l’avis fiscal auprès des services compétents.Même logique de guichet unique pour les étudiants étrangers. Toutes les démarches seraient regroupées en un seul lieu aux moments les plus importants de leur parcours. De même, le gouvernement envisage de construire 30 centres de santé universitaires sur les campus d’ici à 2017 (contre 17 aujourd’hui). Là encore, l’objectif est de rassembler sur un même lieu tous les services médicaux : consultations dentaires, psychologiques ou gynécologiques…Faiblesse de la culture d’accueilIl est urgent de simplifier la vie des étudiants, avait déjà insisté Monique Sassier, médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, dans son rapport annuel, publié en mai. Elle y dénonçait l’accueil défaillant des universités. C’est un point que défendent aussi les deux principales organisations étudiantes, l’UNEF et la FAGE. Celles-ci vont d’ailleurs plus loin et demandent que tout soit rassemblé dans un guichet unique (inscription, bourse, logement, couverture maladie, etc.).Les causes du problème sont connues : multiplicité des acteurs, faiblesse de la culture d’accueil… Les conséquences sont préoccupantes : « Enpremière et en deuxième année, l’université laisse les étudiants se débrouiller, expliquait Mme Sassier en mai, à un moment où ils sont les plus fragiles et où les risques de décrochage sont les plus élevés. Avec la démocratisation de l’enseignement supérieur, les universités doivent s’adapter à ceux dont les parents n’ont pas fait d’études supérieures. Si elles ne le font pas, elles créent elles-mêmes les conditions de l’échec, ou, à tout le moins, de la désespérance. »« Réforme globale du système des bourses »Or, « Si on arrive à simplifier au maximum, à limiter la mobilisation de personnels sur des tâches administratives, on dégage du temps pour améliorer l’accueil, l’accompagnement, le conseil des étudiants », acquiesce Gilles Roussel, président de l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée, en pointe sur ces questions.Mais attention, met en garde Alexandre Leroy, président de la FAGE, « la simplification est le préalable à toutes les réformes, mais non le prétexte à l’arrêt du renforcement des bourses, thème absent de la concertation ». Pour le syndicaliste étudiant, « il faut une réforme globale du système des bourses si l’on veut que le contrat passé entre François Hollande et les jeunes soit respecté. Le gouvernement y a déjà consacré 458 millions d’euros. C’est très bien. Mais, maintenant, il faut passer d’un tiers à deux tiers d’étudiants aidés ». Pour la FAGE, cette mesure d’un coût de 400 millions d’euros pourrait être financée en supprimant la demi-part fiscale accordée aux parents d’étudiants, qui « ne profite qu’aux familles qui n’en ont pas besoin », selon la FAGE. Une proposition qui a peu de chances de voir le jour en fin de mandat.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Les rapports de la Cour des comptes se suivent et se ressemblent. Fin mai, dans celui consacré au budget de l’Etat, elle fustigeait une maîtrise des dépenses en trompe-l’œil. Le rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, présenté mercredi 24 juin, s’inscrit dans la même veine. « Confrontée, comme ses partenaires, à la nécessité de consolider ses finances publiques au sortir de la crise financière, la France a effectué un effort structurel moindre, note la Cour. Au total, la dépense publique en volume a vu sa progression depuis 2010 seulement infléchie en France, alors qu’elle a baissé chez ses principaux partenaires européens. » La Cour des comptes a sa doxa, et elle n’en dévie pas.Lire aussi :Déficit de l’Etat : la Cour des comptes pointe un dérapage de 10 milliards en 2014En dépit de conditions économiques en voie d’amélioration, elle juge la réduction – « encore modérée » – du déficit prévue en 2015 « possible sans pour autant être acquise ». Cet objectif de réduction du déficit public (3,8 %) repose, à ses yeux, « sur des mesures d’économies encore mal identifiées ». La pertinence des investissements publics – qui restent élevés – n’est pas suffisamment évaluée et les instruments de programmation des finances publiques demeurent limités, pestent les magistrats financiers.Au point que le gouvernement, las de se voir sempiternellement réprimandé, nourrit sa riposte et répond point par point aux critiques formulées par la Cour. Fini le temps où l’exécutif et la majorité de gauche nouvellement élus comptaient sur le rapport commandé à la Cour des comptes sur l’état des finances publiques à leur arrivée pour engager une politique de « redressement dans la justice » des comptes publics. Oubliés les regrets de n’avoir pas suffisamment, à l’époque, pris appui sur cet audit pour justifier les efforts qui allaient ensuite être réclamés.« Une analyse incomplète »Les remontrances récurrentes des magistrats de la Rue Cambon agacent passablement Bercy. Qu’importe que l’institution financière soit présidée par un ancien député socialiste, Didier Migaud, ancien président de la commission des finances, surtout si ses saillies ont pour effet de conforter l’opposition dans ses critiques vis-à-vis de l’impuissance du gouvernement. Le ministre des finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, ont donc pris leur plume pour joindre une longue réponse aux observations de la Cour des comptes. Et contester ses conclusions.« L’analyse de la Cour propose une analyse incomplète qui minore les résultats obtenus en matière de maîtrise de la dépense publique, écrivent-ils. La Cour ne prend pas suffisamment en compte le fait que des mesures de redressement d’ampleur ont été prises dès le projet de loi de finances pour 2014 (…), que ces mesures ont été amplifiées par la suite… » Le tout est rédigé en termes technocratiques dont toute virulence est exclue. Pas suffisamment, cependant, pour masquer la divergence d’appréciation entre les magistrats financiers et Bercy. En privé, les cabinets des deux ministres se montrent beaucoup plus diserts. « La Cour des comptes émet une analyse critique. C’est bien de faire des analyses critiques ex ante. Ensuite il faut aller aux résultats et voir, ex post, si oui ou non les critiques étaient justifiées, remarque le cabinet de M. Sapin. Face à une Cour des comptes qui nous dit qu’il y a des risques, l’important est d’être en mesure de lui démontrer – c’est ce qu’on fera – que, cette année comme les années précédentes, nous tenons les enveloppes de dépense que nous nous sommes fixées. »Le budget, un débat politiqueDu côté du gouvernement, on n’apprécie guère que la Cour des comptes réduise l’évolution modérée des dépenses publiques en 2014 à deux facteurs exceptionnels : la baisse de la charge des intérêts de la dette et la diminution des dépenses d’investissement des collectivités territoriales. Et, surtout, qu’elle ignore les efforts structurels engagés. « La situation des finances publiques est certainement plus flatteuse que la tonalité générale du rapport de la Cour des comptes le laisse entendre, relève l’entourage du ministre. Dans un contexte de croissance extrêmement faible, le déficit structurel, corrigé du cycle économique, a été ramené à 2,1 % du produit intérieur brut, soit le point le plus bas depuis l’année 2000. L’effort d’économies a été réel et porté par l’ensemble des administrations publiques, à commencer par l’Etat. »Désormais, le gouvernement prend un malin plaisir à rappeler les avis, pas toujours pertinents, émis par le Haut Conseil des finances publiques, que préside également M. Migaud. « Personne n’est infaillible. Pour cette année, il jugeait que 1 % était une prévision de croissance excessive ; aujourd’hui, avec 1 %, on est au-dessous du consensus des institutions économiques, souligne-t-on à Bercy. L’important pour nous est d’être en mesure de démontrer le sérieux de notre gestion budgétaire. Depuis le début du quinquennat, ce gouvernement n’a pas à rougir de sa gestion des finances publiques. »En filigrane, le gouvernement, au-delà de sa réponse à la Cour des comptes, nourrit déjà son argumentaire vis-à-vis de la droite qui, régulièrement, l’accuse de ne pas engager de « réformes structurelles ». « Il faut bien s’entendre sur ce qu’on entend par des réformes d’économies structurelles, note l’entourage de M. Sapin. Nous faisons des réformes structurelles dans toute une série de domaines de la dépense publique, qui ne sont pas évidentes à communiquer. A écouter la droite, on a un peu le sentiment que, pour elle, ça veut dire réforme qui fait très mal et qui se voit beaucoup. » Le débat budgétaire, pour qui en douterait, est un débat très politique.Collectivités territorialesDéficit redressé Pour la première fois depuis 2010, les dépenses des collectivités territoriales (251,5 milliards d’euros) ont diminué en 2014, de 0,3 % par rapport à l’année précédente. Leurs recettes (247 milliards d’euros) ont en revanche progressé de 1,4 %. Leur déficit s’est ainsi redressé, passant de 8,5 milliards d’euros en 2013 à 4,5 milliards en 2014.Dépenses en hausse Ce recul du déficit des collectivités territoriales résulte de la baisse de 5,2 milliards (-8,6 %) de leurs dépenses d’investissement (55,2 milliards d’euros en 2014). La réforme de la fiscalité locale intervenue en 2010, le gel d’une partie des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales entre 2011 et 2013 et la baisse de ces dernières en 2014 ont infléchi le rythme d’évolution des recettes. Parallèlement, la croissance des dépenses de fonctionnement est restée soutenue. En 2014, elles ont augmenté de 2,2 %, après une hausse de 3 % en 2013. La masse salariale, quant à elle, a progressé de 3,9 % en 2014, après une augmentation de 3,2 % en 2013.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.06.2015 à 22h22 • Mis à jour le24.06.2015 à 12h59 | Martin Untersinger De 2006 à 2012, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont été régulièrement espionnés par la NSA, l’agence américaine spécialisée dans le renseignement électronique, d’après des documents publiés mardi 23 juin par WikiLeaks, Mediapart et Libération.Le contenu de ces discussions confidentielles ne surprendra pas grand monde : on y lit que Nicolas Sarkozy se considérait en 2008 comme « le seul homme capable de résoudre la crise financière » ou qu’il estimait que c’était « la première fois que les États-Unis n’ont pas agi en leaders dans la gestion d’une crise mondiale et la France va maintenant prendre la main ». Mais ces documents, hautement classifiés, permettent d’avoir, pour la première fois, un aperçu de la quantité d’informations à laquelle peuvent accéder les services de renseignement américains, et ce au plus haut niveau de l’Etat français. Cet espionnage a perduré au moins jusqu’à l’accession de François Hollande à l’Elysée. Un document de la NSA daté du 22 mai 2012 — trois jours seulement après son entrée en fonctions — mentionne la volonté du nouveau président d’organiser une rencontre avec l’opposition allemande pour évoquer une sortie de la Grèce de la zone euro. Cette note de synthèse se base sur une conversation entre François Hollande et Jean-Marc Ayrault : preuve que les grandes oreilles de la NSA ont l’ouïe qui porte jusqu’au sommet de l’exécutif. Cette réunion aura bel et bien lieu un mois plus tard.A ce stade, l’Elysée n’a pas réagi officiellement à ces révélations. L’entourage de François Hollande fait cependant savoir à Mediapart que la conversation avec l’ancien premier ministre lui semble « tout à fait crédible ». Un conseil de défense sera par ailleurs réuni mercredi matin.Lire :Valls réclame un « code de bonne conduite » entre pays « alliés »Une liste de numéros de téléphoneUn document, que Libération date de 2010, liste les numéros de téléphone auxquels s’intéresse la NSA. Parmi eux, on compte celui du président, à l’époque Nicolas Sarkozy, mais également ceux de certains de ses très proches collaborateurs, comme Jean-David Levitte (conseiller diplomatique) ou Claude Guéant (secrétaire général de l’Elysée). On compte également dans cette liste celui du porte-parole des affaires étrangères, le secrétaire d’Etat au commerce extérieur (Pierre Lellouche) ou celui aux affaires européennes (Jean-Pierre Jouyet). Plus inquiétant : figure sur cette liste un poste téléphonique de l’Elysée chargé des communications internes à l’exécutif.Lire aussi :L’espionnage de l’Elysée, à la fois politique... et économiqueJacques Chirac, à la toute fin de son mandat, a également fait l’objet d’une forme de surveillance. Suffisamment en tout cas pour que les échanges avec Philippe Douste-Blazy, alors au quai d’Orsay se retrouvent dans une note de la NSA. Celle-ci explique que le président d’alors a donné à son ministre des instructions « détaillées » afin de propulser un diplomate au poste de secrétaire général adjoint de l’ONU. Dans cette note, celui qui est alors ministre des affaires étrangères en prend pour son grade : dans une phrase destinée à contextualiser le contenu de la note, l’analyste de la NSA explique que la précision de ces instructions peut être expliquée par sa « propension […], amplement démontrée dans le passé et qui explique les nombreuses réprimandes du président, à faire des remarques importunes ou inexactes ».Ces conversations ont-elles été captées depuis les dispositifs de surveillance installés, depuis longtemps, au dernier étage de l’ambassade américaine, située à un jet de pierre des jardins de l’Elysée ? Ou bien par d’autres moyens, notamment des antennes allemandes, comme croit savoir Mediapart ? Les documents publiés ce mardi sont très discrets à ce sujet.Lire aussi :Révélation après révélation, le silence de la France face à l’espionnage de la NSAMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Ils ont trouvé un terrain d’entente. Après des semaines de négociation entre le président des Républicains (LR), Nicolas Sarkozy, et celui de l’Union des démocrates indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde, les deux partis sont parvenus à nouer un accord national, mardi 23 juin, pour les élections régionales de décembre. L’accord prévoit des listes communes LR-UDI dans toutes les régions, avec l’espoir que cette union de la droite et du centre les amène à la victoire, comme ce fut le cas aux municipales de 2014 et aux départementales de mars dernier.« Nous avons trouvé un accord de partenariat équilibré », a annoncé M. Lagarde, sur i-Télé. De son côté, le bureau politique de LR a validé à l’unanimité le compromis conclu entre les présidents des deux formations. Seules quatre abstentions ont été recensées. Principal enseignement : LR cède aux centristes trois des 13 têtes de listes régionales en métropole. Hervé Morin mènera la liste en Normandie, Philippe Vigier en Centre-Val de Loire et François Sauvadet en Bourgogne-Franche-Comté où Alain Joyandet, qui faisait déjà campagne sous la bannière LR, a finalement consenti à se retirer.Lire aussi :La Normandie, une région entre deux siègesLe cas du sénateur LR a été le plus complexe à trancher. « Ça a été dur de le débrancher », explique un participant du bureau politique. Le président du Sénat, Gérard Larcher, le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, et le sénateur de la Vienne, Jean-Pierre Raffarin, ont tous défendu les intérêts de M. Joyandet. Mais rien n’y a fait : c’est bien M. Sauvadet qui mènera la liste dans cette région.Liste commune contre primaire à droite ?Le parti de M. Sarkozy a fixé une condition aux trois têtes de liste centristes : tous doivent lancer un appel en faveur de la primaire à droite pour la présidentielle de 2017. En revanche, l’accord laisse ouverte la question de la participation de l’UDI à la primaire, prévue en novembre 2016. Rien n’oblige M. Lagarde à y participer, selon les termes de l’alliance. Au grand dam de M. Sarkozy, qui le souhaitait absolument. L’ancien chef de l’Etat veut associer les centristes dans l’espoir d’apparaître en rassembleur de la droite et du centre, au cas où il remporterait la primaire.« A aucun moment la question de la primaire n’a fait partie de cette négociation », a assuré M. Lagarde, en précisant que la question de la participation – ou non – de son parti à cette élection sera tranchée par ses adhérents début 2016. MM. Morin et Vigier ont déjà assuré qu’ils soutenaient la participation à cette primaire. Concernant la répartition des forces sur les listes communes, l’accord prévoit que LR dispose d’environ 70 % des places dans les 13 régions. Sauf en Bourgogne-Franche-Comté, où le parti de droite en aura 75 %.Pécresse en Ile-de-FranceEnfin, l’autre nœud de la négociation concernait l’Ile-de-France. L’accord prévoit finalement une liste unique de la droite et du centre, conduite par Valérie Pécresse (LR). Chantal Jouanno, qui souhaitait mener une liste autonome sous la bannière de l’UDI, devrait finalement figurer en seconde position sur la liste des Hauts-de-Seine.Dernière étape : l’accord doit désormais être validé par les commissions nationales d’investiture des Républicains et de l’UDI.Lire aussi :Laurent Wauquiez, repoussoir des centristes aux régionalesAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Les sanctions infligées aux médias par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour le traitement des attentats de janvier ne passent toujours pas. Selon nos informations, la plupart des chaînes et radios qui avaient contesté leurs mises en demeure et mises en garde ne désarment pas, malgré le rejet de leur recours gracieux par l’autorité, le 1er juin. La semaine dernière, France Télévisions, BFM-TV et RMC, France 24 et RFI, RTL et Europe 1 ont déposé chacun un recours au Conseil d’Etat contre les décisions du CSA. Selon ce dernier, des personnes avaient été mises en danger et le travail des forces de l’ordre gêné.« C’est un enjeu majeur pour la liberté de travail des journalistes de service public, dont l’information est une des missions centrales », explique-t-on à France Télévisions, résumant le sentiment d’autres médias concernés. « La volonté est d’avoir un éclairage juridique sur le fond, pour l’avenir, et d’avoir un cadre légal précisé au regard de l’évolution des médias et de l’information en continu », ajoute-t-on à France Médias Monde (France 24, RFI…). Les chaînes et radios se défendent de toute action procédurière ou corporatiste.Le cas particulier de l’assaut à Dammartin-en-GoëleLe 11 février, l’institution dirigée par Olivier Schrameck avait sanctionné pas moins de 36 « manquements » divers. Certains étaient des défauts de « respect de la dignité humaine », comme dans le cas de la diffusion d’extraits de la vidéo amateur d’un policier abattu par les frères Kouachi.D’autres ont été considérés comme des atteintes à « l’ordre public » : par exemple « la diffusion d’images ou d’informations concernant le déroulement des opérations en cours, alors que les terroristes étaient encore retranchés à Dammartin-en-Goële et à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes », ou « la diffusion d’informations concernant la présence de personnes cachées dans les lieux de retranchement des terroristes, alors que les assauts n’avaient pas encore été menés par les forces de l’ordre et qu’un risque pesait donc toujours sur leur vie ».Dans leurs recours auprès du Conseil d’Etat, les médias concentrent leur argumentation sur une sanction particulière : celle visant « l’annonce que des affrontements contre les terroristes avaient lieu à Dammartin-en-Goële alors qu’Amedy Coulibaly était encore retranché à la porte de Vincennes ». « La divulgation de cette information aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour les otages de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, dans la mesure où Amedy Coulibaly avait déclaré lier leur sort à celui de ses complices de Dammartin-en-Goële », avait écrit le CSA.L’ordre public, une notion trop vague ?Il ne s’agit pas de faits avérés mais d’un risque potentiel. Le CSA considère a priori qu’il aurait pu y avoir un trouble à l’ordre public, arguent les médias concernés. A BFM-TV et RMC, ainsi qu’à France Télévisions, notamment, le recours repose sur le raisonnement suivant : la liberté d’expression définie par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme ne peut être restreinte que par des références à des infractions pénales précises (par exemple la provocation à la haine raciale, le négationnisme…). Et donc pas par une interprétation par le CSA du concept, vague, d’ordre public, cité à l’article 1er de la loi sur l’audiovisuel de 1986.« Le risque est de nous contraindre à demander au ministère de l’intérieur si une information peut porter atteinte à l’ordre public. Est-ce légitime ? C’est un problème de fond », estime-t-on à RTL. Lors du début de l’assaut à Dammartin-en-Goële, les journalistes étaient témoins directs, comme d’autres riverains, ajoute-t-on. Aucune consigne n’avait été donnée sur cette information aux médias par les forces de police, ajoute-t-on à France Télévisions.« On ne veut pas que la liberté de la presse soit réduite a priori. Il y a en France des lois pour que le juge tranche a posteriori », renchérit RTL. Plusieurs médias s’inquiètent d’une « insécurité juridique » qui pourrait mener à de « l’autocensure » et réclament un cadre au Conseil d’Etat.« Distorsion de concurrence » avec les réseaux sociaux et les sites de médiasContacté, le CSA ne souhaite pour l’instant pas réagir, ne disposant pas du contenu des recours déposés. « Nous ne sommes pas donneurs de leçons », s’était défendu Olivier Schrameck dans Le Figaro. « Il ne s’agit pas de distribuer des sanctions pour l’exemple. L’hommage que j’ai rendu aux médias pour leur rôle dans la prise de conscience collective, je le réitère », avait-il ajouté, tout en reconnaissant la « portée préventive » des sanctions.Enfin est pointée une « distorsion de concurrence » défavorable aux chaînes de télévisions et aux radios, soumises au CSA. Les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, mais aussi les sites internet de médias, qui ont pour la plupart couvert les événements en direct, ne dépendent eux pas de cette autorité. « Si une information est diffusée ailleurs mais que nous devons la taire, il risque de s’installer une défiance de nos spectateurs, qui seront tentés de s’informer à d’autres sources. Alors que nous sommes justement garants d’un professionnalisme de l’information », estime-t-on à France Télévisions, rappelant que l’entreprise a un code de déontologie.M. Schrameck avait reconnu le « problème » : « Nous avons d’un côté un champ médiatique qui est très précisément régulé et de l’autre un champ numérique qui ne l’est pas ou très peu », avait-il dit au Figaro, renvoyant la question au législateur.« Prise de conscience commune » et prudenceCes débats et ces recours interviennent dans un contexte particulier : le CSA voit son action contestée sur plusieurs points et le Conseil d’Etat a notamment cassé sa décision contre le passage en gratuit de LCI et Paris Première. Les médias concernés, eux, restent prudents dans leur expression, car ils dépendent tous de l’autorité pour diverses décisions, à l’image d’une BFM-TV qui espère ne pas voir arriver une troisième chaîne d’information en continu sur la TNT.« Il y a eu une prise de conscience commune aux médias d’information qui ont été sanctionnés, explique pourtant l’un d’eux. Ce CSA-là a pris une tournure inattendue, alors qu’Olivier Schrameck avait dit à son arrivée qu’il voulait être davantage régulateur que censeur. »Mais les médias en continu savent aussi que la bataille de l’opinion n’est pas forcément gagnée et que la couverture des attentats, dont la plupart sont fiers, a suscité des critiques. « Le climat d’insécurité et d’attaques terroristes nous fait accepter des choses qu’on aurait refusées autrement », regrette un dirigeant. Après avoir invité les médias à un débriefing ouvert, le CSA a pris en compte dans ses sanctions l’émotion du « public » : « Dans un premier temps, il veut tout savoir, mais très curieusement, très vite, il a lui-même réagi, ayant le sentiment que tout ne peut pas être dit ou montré », avait dit Nicolas About, membre du CSA, sur Europe 1.Fleur Pellerin avait, elle, apporté son soutien aux décisions : « Le CSA est dans son rôle, il doit réguler l’audiovisuel », avait déclaré la ministre de la communication. Tout en promettant un cadre « plus clair » à l’avenir.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes Alors que la dramaturgie des négociations se poursuit, le rôle que François Hollande entend endosser se précise : celui de l’équilibriste. « Les bases d’un accord sont aujourd’hui réunies », assurait le président de la République, lundi 22 juin, au terme d’un nouveau round de discussions entre la Grèce, les pays de la zone euro et ses créanciers. Dans cette crise, M. Hollande a tenté de s’installer dans sa position de prédilection, celle du facilitateur. La posture politique vaut sur la scène européenne, où sa méthode du « trait d’union », qui n’a pas toujours été couronnée de succès, semble, sur le dossier grec, fonctionner plus efficacement qu’avant. Et aussi au niveau national où, engagé dans les prémisses d’un rassemblement de la gauche en vue de 2017, le président pense disposer d’un levier pour conserver le lien avec celle-ci.Le dossier grec a toujours été au cœur de la relation entre M. Hollande et Mme Merkel. Et ce dès le premier déplacement du président français à Berlin, le 15 mai 2012, le jour même de son investiture. A l’époque, celui-ci ambitionne déjà de jouer le point d’équilibre entre l’Allemagne et les pays nordiques, arc-boutés sur les règles budgétaires bruxelloises, et les pays du Sud. Mais face à la réalité des rapports de force au Conseil européen, les habiletés de M. Hollande, qui avait juré pendant sa campagne de « réorienter l’Europe » vers la croissance, avaient rapidement tourné court.Culture du compromisTrois ans plus tard, l’arrivée d’Alexis Tsipras au pouvoir aurait-elle changé la donne pour le président français ? Un diplomate raconte : « Quand Tsipras est arrivé, il y a eu chez les dirigeants européens un temps de positionnement et d’adaptation. Les conservateurs, aussi bien du Nord, qui voyaient avec une grande défiance la gauche radicale, que du Sud de l’Europe, qui craignaient une contagion chez eux, considéraient que la Grèce dans l’euro avec Syriza n’était pas viable. Et qu’il fallait donc faire tomber Syriza. »En fin tacticien, M. Hollande a compris que sa culture du compromis, dans ce contexte d’hostilité, se révèle un avantage concurrentiel. Il est l’un des premiers à recevoir le nouveau chef du gouvernement grec à l’Elysée, le 4 février. Mais M. Hollande, en social-démocrate désormais décomplexé, n’a pas la moindre intention de présenter un front commun avec l’héritier des communistes grecs. Son discours à M. Tsipras repose sur quelques principes : respect du pluralisme et du choix des électeurs grecs, mais aussi de la dette et des règles de la zone euro.Un conseiller du chef de l’Etat résume : « Dans son esprit, ce n’était pas l’alliance des gauches, ou “France-Grèce : même combat”. Mais ce n’était pas non plus une position dure et conservatrice. » M. Hollande conseille à M. Tsipras de se rendre sans tarder à Berlin. Si l’Elysée rechigne à utiliser le terme, peu valorisant, d’« intermédiaire », le président français, assurément, joue ce rôle. Les 19 pays de la zone euro sont officiellement impliqués dans les négociations. Mais, dans la réalité, M. Hollande, aux côtés de Mme Merkel, Jean-Claude Juncker, Mario Draghi et Christine Lagarde, occupe l’un des premiers rôles : celui du « bon flic ». « Le président joue un rôle de pivot entre la Grèce et les autres pays tenants d’une ligne plus dure », vante-t-on à l’Elysée.Les positions, au fil des mois, ont cependant évolué. « Merkel a fait très attention à ne pas s’isoler, à ne pas prendre la responsabilité de ce qui serait un échec au regard de la solution », note un diplomate français. Quant à M. Hollande, il durcit peu à peu le ton et accentue la pression sur le premier ministre grec : « C’est à toi de faire mouvement. On sera compréhensif sur les petites retraites, tu décides toi-même des réformes, mais c’est maintenant. Il faut désormais que tu clarifies », lui a-t-il encore répété dimanche 21 juin, à la veille du sommet décisif.Psychologie politiqueCroit-on vraiment, à Paris, au scénario du « Grexit » ? « Il y a un risque réel, juge le premier ministre, Manuel Valls. Il y a toujours le risque d’un énervement, d’un emportement et d’une rupture, d’un moment où les dynamiques des hommes l’emportent sur le bon sens. Il faut faire en sorte que personne ne perde la face. » Presque un travail de psychologie politique. Et la position du juste milieu, occupée par le président français, serait un atout dans la partie de poker. « Le fait que Tsipras ait pu trouver une oreille attentive dès le premier jour a joué », veut croire un conseiller du président.La tension politique persistante permet également à M. Hollande de tenter de faire fructifier cette position dans le champ français. Lundi matin, le chef de l’Etat a reçu une délégation de signataires d’un appel, publié vendredi dans Libération et demandant à la France d’être « aux côtés du peuple grec ». Cet appel a été signé par plusieurs dizaines de personnalités, comme Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), Eva Joly (EELV) ou Emmanuel Maurel (PS). « C’est presque une occasion, pour lui, de souligner le poids et la position centrale qu’il occupe au sein de l’Europe, et sa ligne économique équilibrée, qui n’est ni celle de l’austérité, ni celle d’un populisme de gauche sans fondement », explique-t-on à l’Elysée, où l’on se félicite que cette crise ait permis au président de rejouer sur tous les tableaux cet art délicat de la synthèse qu’il affectionne particulièrement.Lire aussi :La gauche appelle Hollande à être « aux côtés du peuple grec et de son gouvernement »David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.06.2015 à 15h34 • Mis à jour le10.06.2015 à 17h33 Quatre adhérents du Front national (FN) sont en garde à vue depuis mardi 9 juin à Meaux (Seine-et-Marne), pour avoir, entre autres, incendié douze voitures dans une commune voisine dans la nuit du 8 au 9 avril 2015. Les compères, âgés de 21 à 26 ans, sont également poursuivis pour avoir tagué la voiture d’un militant de leur propre parti dans le Val-d’Oise, ainsi qu’un portail, une sonnette et une boîte aux lettres appartenant à une autre membre du FN en Seine-et-Marne, selon Le Parisien.Les quatre militants, qui ont reconnu les faits, se servaient de ces actes de vandalisme pour nourrir le discours sécuritaire de leur parti. Le 11 avril dernier, Adrien Desport, ex-numéro 2 du FN 77, avait ainsi publié sur son blog politique une lettre ouverte aux habitants de Mitry-Mory (Seine-et-Marne) dénonçant une délinquance « de plus en plus présente » et « le sentiment d’insécurité » régnant dans la ville. Des voitures avaient brûlé quelques jours plus tôt... incendiées par Adrien Desport et ses amis.Et oui...7h du matin, tractage à Mitry-Mory, ville occupée par l'insécurité suite aux 20 véhicules brûlés ! #militant http://t.co/HNjZqss3tE— DesportOfficiel (@Adrien Desport)require(["twitter/widgets"]);C’est un membre du bureau national du Front national qui a déposé plainte auprès du commissariat de Nanterre (Hauts-de-Seine), soupçonnant les quatre hommes d’avoir commis ces infractions. « Le parquet a ouvert une enquête pour destruction volontaire par incendie en bande organisée, dégradation volontaire de bien privé et dénonciation de délit imaginaire », a expliqué le procureur adjoint, Emmanuel Dupic. Ils seront jugés mercredi 10 juin par le tribunal correctionnel de Meaux. 10.06.2015 à 11h53 • Mis à jour le10.06.2015 à 14h36 Editorial du « Monde » Manuel Valls n’est pas homme à faire amende honorable quand il a commis une faute. C’est pourtant ce qu’aurait dû faire le premier ministre, après son escapade à Berlin, samedi 6 juin, pour assister à la finale de la Ligue des champions de football entre le FC Barcelone et la Juventus de Turin.On ne saurait lui reprocher sa passion pour le football, et en particulier pour le Barça, le club de sa ville natale. Pas davantage de partager cette passion avec ses fils, qu’il a embarqués avec lui pour assister à ce match. Mais d’avoir utilisé pour cet aller-retour express un Falcon de la République, pour un coût de quelque 20 000 euros aux frais du contribuable, de n’avoir pas compris combien cela pouvait heurter le commun des mortels, et d’avoir enfin tenté de justifier ce déplacement privé de façon maladroite et pour tout dire mensongère, constitue une faute personnelle autant que politique.Chacun se souvient de la promesse présidentielle, en 2012, d’une « République exemplaire ».Il ne fait pas de doute, en effet, que le premier ministre pourra, longtemps, se mordre les doigts de sa désinvolture. Lui, si soucieux de son image, si professionnel dans sa politique de communication, si prompt à faire aux autres la leçon en matière d’éthique et de responsabilité, s’est pris les pieds dans cette affaire comme un amateur. Dès le 6 juin, à Poitiers, où il participait au congrès du PS, il a manifestement été sourd aux mises en garde de plusieurs responsables socialistes. Devant la polémique naissante, il n’a pas su ensuite mettre les choses au clair et s’est trouvé constamment en retard sur les informations qui le mettaient en porte-à-faux.Explications hasardeusesCe déplacement à Berlin était justifié, assure-t-il, par une réunion de travail avec le président de l’Union européenne de football (UEFA), Michel Platini. Mais cette réunion apparaît bien vite fantomatique, en dépit de sa confirmation par le président de la République lui-même. A peine les médias révèlent-ils que M. Valls était accompagné de ses fils, et il plaide alors le droit à un « moment de détente » pour un responsable qui « travaille beaucoup », ce dont personne ne doute. Enfin, pour tenter de sortir de cet imbroglio, il invoque l’importance des grands rendez-vous sportifs, comme l’Euro 2016 organisé en France, pour « l’attractivité et la compétitivité » du pays. Au terme de ces explications hasardeuses, c’est donc la crédibilité du premier ministre qui se trouve méchamment écornée.Lire aussi :Aller-retour à Berlin : la défense inaudible de Manuel VallsAu-delà, cette escapade berlinoise apparaît, surtout, comme une faute politique. Elle n’a pas seulement éclipsé le succès du congrès socialiste de Poitiers et le discours très œcuménique et délibérément apaisant que le premier ministre y a prononcé. Elle n’a pas seulement parasité, durant toute la journée de mardi 9 juin, l’annonce par le chef du gouvernement d’une série de mesures significatives de soutien aux petites et moyennes entreprises.Elle va, surtout, alimenter la défiance de plus en plus lourde à l’encontre des responsables politiques, attisée par le populisme ambiant. Chacun se souvient de la promesse présidentielle, en 2012, d’une « République exemplaire ». Personne n’a oublié les propos solennels de Manuel Valls, en juillet 2014 : « Quand on gouverne, on doit être exemplaire. C’est l’exemplarité qui crée la confiance entre les citoyens et celles et ceux qui ont la charge de les représenter. » Le premier ministre aurait été bien inspiré de s’appliquer à lui-même cette règle élémentaire d’éthique. 10.06.2015 à 06h57 • Mis à jour le10.06.2015 à 11h38 En tant que président de la République, vous êtes le garant du respect des valeurs qui rassemblent notre nation citoyenne. J’ai eu l’honneur de siéger à la table du conseil des ministres sous votre autorité. Et si je n’ignore pas nos désaccords, je sais aussi que nous avons en partage une certaine idée du respect dû aux êtres humains.C’est la raison pour laquelle je m’adresse à vous pour me faire l’écho d’un trouble qui monte au sein de la population, bien au-delà des clivages partisans, concernant la politique d’asile de notre pays. Dans ce domaine, nous devons être fidèles à nos engagements, à notre humanisme, et à nos valeurs.Or, au moment même où l’actualité nous présente chaque jour les images des migrants cheminant au péril de leur vie dans des embarcations de fortune où ils sont entassés par de véritables mafias exploitant la misère du monde, la situation faite aux migrants anciennement installés à La Chapelle et désormais régulièrement dispersés par les forces de police est insupportable.Pourquoi un tel acharnement ?Qui sont-ils ? Nombre d’entre eux sont des personnes éligibles au droit d’asile, qui ont quitté leur pays pour se soustraire à des dangers avérés. Nous n’ignorons pas que leur ancien campement était insalubre et posait des problèmes en termes de santé publique et de sécurité. Mais depuis l’évacuation de ce campement, la situation a franchi un nouveau cap dans l’inhumanité de l’accueil de ces personnes.Ils font désormais l’objet d’actions régulières et permanentes des forces de police à leur encontre. La dernière d’entre elles, rue Pajol, a conduit les forces de l’ordre, dont nul n’ignore la difficulté de la mission, à faire usage de la force pour disperser les migrants et leurs soutiens. La population de l’arrondissement a pourtant manifesté sa solidarité envers les migrants déplacés. En vain.Avons-nous donc perdu et la tête et le cœur pour ne pas voir que nous faisons fausse route ?Les gaz lacrymogènes alors utilisés blessent la conception que nous avons de notre pays. Les images de migrants embarqués de force dans des rames de métro sont sinistres. Les cris de révolte et d’incompréhension n’ont pas pu ne pas parvenir jusqu’à vous, Monsieur le Président. Les questions se bousculent dans nos esprits incrédules. Pourquoi un tel acharnement contre de pauvres gens ?Comment ignorer le périple qui fut souvent le leur pour parvenir sur notre sol ? Pourquoi ne pas avoir anticipé la situation ? Pourquoi ne pas dire la vérité sur l’insuffisance de nos capacités d’hébergement, que je connais bien, en tant qu’ancienne ministre du logement ? En matière de maintien de l’ordre, comment ne pas voir que les troubles engendrés par ces évacuations sont bien pires que les maux qu’ils prétendent conjurer ? Quel en est donc le sens ?Waterloo moralQu’il me soit permis un mot plus partisan. Toute la gauche a en mémoire les tristes événements de 1996, quand la droite au pouvoir n’hésitait pas à pourchasser les migrants jusque dans les églises. Nous ne pensions pas alors que le désarroi et la colère qu’ils nous faisaient ressentir, nous les ressentirions un jour sous un gouvernement de gauche.Avons-nous donc perdu et la tête et le cœur pour ne pas voir que nous faisons fausse route ? A force de professer un pseudo-pragmatisme, nous ne réglons pas les problèmes concrets et nous perdons la bataille des valeurs. Notre politique des migrations est un Waterloo moral.Cessons d’être tétanisés par l’influence de l’extrême droite dans le champ politique. Elle se nourrit d’abord de nos reculs, de notre consentement à l’inacceptable et de notre inaptitude à redonner un sens au fracas du monde. Les migrants ne viennent pas de nulle part. Ils sont les fruits des soubresauts de notre planète. Penser que nous pouvons nous soustraire au monde commun en construisant une Europe forteresse est un mythe excluant, un mensonge halluciné, une fiction dangereuse.L’exil économique fait peur ? Le droit d’asile est en berne ? Que ferons-nous demain des réfugiés climatiques ? Les questions sont indissolublement liées, vous le savez. La lutte contre la corruption et le mal-développement, la bataille contre le djihadisme, l’engagement contre le réchauffement climatique sont autant de batailles à mener conjointement pour un ordre du monde plus juste.Les humanistes doivent relever la tête, afin que la folie de politiques migratoires indécentes et mortifères soit entravéeIl est grand temps de résister au vent mauvais de la xénophobie qui souffle sur tout le continent européen et inspire de bien mauvaises solutions aux gouvernants. Monsieur le Président de la République, j’en appelle donc à vous, à votre autorité et à votre humanité. Vous avez, dans l’immédiat, le pouvoir de régler la situation des migrants de Pajol. Agissez avec discernement, célérité, sagesse et détermination.Au-delà de la question du droit d’asile, en vérité, c’est la question de l’accueil de l’étranger qui est posée. Le moment du courage est venu. Les humanistes doivent relever la tête, afin que la folie de politiques migratoires indécentes et mortifères soit entravée.Une autre politique de l’immigration, à la fois responsable et cohérente avec nos valeurs, est possible. Ce n’est pas à l’extrême droite d’imposer ses fausses solutions en polarisant l’ensemble du débat public. C’est à vous, Monsieur le Président, qu’il revient de faire entendre votre voix pour ouvrir une autre voie.Au nom de la justice, des droits de l’homme et de la France, enclenchez un nouveau cycle politique en France et en Europe, en jetant les jalons d’une nouvelle politique de l’immigration, plus juste, plus réaliste, et plus conforme à notre histoire.Cécile Duflot (Députée EELV, ancienne ministre du logement)Lire aussi :Emoi après une évacuation de migrants à Paris Alexandre Lemarié La droite se donnera-t-elle les moyens d’organiser une primaire ouverte à près de 3 millions d’électeurs, comme l’avait réussi le PS en 2011 ? Telle est la principale crainte des rivaux de Nicolas Sarkozy dans l’optique de ce scrutin, prévu les 20 et 27 novembre 2016, visant à désigner le candidat de l’opposition « républicaine » pour l’élection présidentielle.Le sujet était à l’ordre du jour du premier bureau politique des Républicains, qui s’est réuni mardi 9 juin. Lors de cette réunion, les quelque 120 membres du « gouvernement » du parti ont voté à l’unanimité l’installation du comité d’organisation de la primaire, chargé de préciser la manière dont va se dérouler cette élection.Présidé par le député Thierry Solère, proche de Bruno Le Maire, ce comité sera composé de 14 membres. Ceux ayant participé au groupe de réflexion sur la charte de la primaire ont été reconduits : Brice Hortefeux en tant que représentant de Nicolas Sarkozy, Edouard Philippe pour Alain Juppé, Bernard Accoyer pour François Fillon, Damien Meslot pour Xavier Bertrand, Philippe Gosselin pour Hervé Mariton, ainsi que Luc Chatel et Antoine Rufenacht. A cette équipe ont été ajoutés le président du Sénat, Gérard Larcher, les présidents des deux groupes parlementaires, Bruno Retailleau et Christian Jacob, ainsi que la vice-présidente du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, le secrétaire général, Laurent Wauquiez, et le secrétaire général chargé des élections, Gérald Darmanin. Sachant que NKM et M. Wauquiez devraient à coup sûr démissionner de ce comité s’ils étaient eux-mêmes candidats à la primaire.Le calendrier, première batailleNicolas Sarkozy a par ailleurs proposé que la composition de la haute autorité de la primaire, chargée de contrôler le scrutin, soit à l’ordre du jour du premier bureau politique du mois de septembre. Au grand dam de M. Fillon, qui souhaitait que cette instance soit mise en place dès maintenant. Mais M. Sarkozy veut prendre le temps de voir si l’UDI intègre ou non la primaire. Lors du bureau politique, l’ex-chef de l’Etat a indiqué qu’il attribuerait des têtes de liste aux élections régionales à son partenaire centriste en échange de sa participation à la primaire.Le comité désormais lancé, reste l’essentiel : régler les détails pratiques de l’organisation de la primaire (logistique, finance…). En particulier la répartition géographique des 10 000 bureaux de vote prévus. Si le bureau politique s’est déroulé dans une ambiance plutôt apaisée, de l’avis général des participants, il n’en demeure pas moins que la défiance règne entre l’ex-chef de l’Etat et ses concurrents. Le 4 juin, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire et Xavier Bertrand ont envoyé un courrier commun à Nicolas Sarkozy pour lui demander de s’atteler sans attendre à la préparation de cette élection. « Il est urgent de préciser les modalités d’organisation de la primaire, qui nécessiteront un important travail », ont-ils prévenu.Tous craignent que le président du parti profite de sa position pour jouer la montre. « Le meilleur moyen d’empêcher la tenue de la primaire, c’est de laisser passer le temps sans se soucier de son organisation », prévient un soutien de Bruno Le Maire. « Comme il faut au moins un an pour que la primaire soit prête et bien organisée fin 2016, il faut s’y prendre dès aujourd’hui, insiste le maire du Havre, Edouard Philippe, proche d’Alain Juppé. C’est un énorme travail et si l’on commence à s’en occuper que début 2016, ce sera trop tard. »Elargir au maximum le corps électoralLeur initiative visait à maintenir la pression sur M. Sarkozy, dont ils doutent de la volonté de mettre sur pied une élection largement ouverte aux électeurs de la droite et du centre. Ils le suspectent de vouloir limiter la participation pour s’imposer grâce à sa popularité auprès du noyau dur des adhérents. Eux souhaitent le corps électoral le plus large possible, en espérant que le poids des sympathisants de droite et du centre sera supérieur à celui des adhérents.C’est notamment le calcul d’Alain Juppé. Ses soutiens exigent qu’un calendrier précis soit fixé, afin de contrôler l’avancée des travaux. Ils veulent par exemple que la répartition des 10 000 bureaux de vote soit définie en septembre. Ils demandent aussi que le comité précise rapidement la manière dont il compte récupérer les listes électorales nécessaires, les modalités de vote pour les Français de l’étranger… Vigilants, les juppéistes veulent que le comité d’organisation travaille dans des bureaux extérieurs au siège du parti pour gagner en indépendance.Juppé tance WauquiezPour contraindre M. Sarkozy à mettre en place les conditions d’une participation massive, M. Juppé a conditionné sa participation à la primaire à la tenue d’un scrutin ouvert, avec « suffisamment de votants », et non une primaire réservée aux seuls adhérents. Dans le cas contraire, ce sera sans lui, a-t-il prévenu. M. Fillon a lui aussi déjà prévenu qu’il se présenterait au premier tour de la présidentielle si l’organisation de la primaire était entachée d’irrégularités.Pour les rassurer, M. Sarkozy a rappelé lors du bureau politique que si 2015 n’était pas l’année de la primaire, c’était bien « celle de son organisation ». M. Juppé, lui, a pris la parole pour lancer une mise en garde : « Il n’est pas convenable d’entendre des personnalités du parti dire que la primaire n’aura pas lieu. » Une référence aux déclarations de M. Wauquiez, allié de M. Sarkozy, dimanche sur BFM-TV : « Aujourd’hui, la primaire, c’est secondaire (…) C’est presque le seul et unique danger parce que c’est la machine à refabriquer de la division. » Pas un remake de 2012Devant les parlementaires et adhérents de son mouvement Force républicaine réunis mardi soir à Paris, François Fillon a affirmé qu’il « n’abdiquera jamais » sur « la longue route » de la présidentielle. « Les Français ont droit de choisir autre chose qu’un remake de 2012 », a-t-il ajouté.Revenant sur le congrès fondateur du parti Les Républicains au cours duquel il s’est fait siffler, comme Alain Juppé, l’ancien premier ministre a lancé : « Faudra-t-il qu’il ne reste qu’une seule personne sur l’estrade pour que le silence soit assuré ? »« Il ne suffit pas de changer le nom pour faire vivre la démocratie, nous y veillerons », a-t-il averti. Et M. Fillon de conclure : « Il reste 23 mois, et en politique, c’est une éternité qui rend tous les scénarios possibles. »Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Le parquet national financier a ouvert lundi 8 juin une enquête pour blanchiment de fraude fiscale sur des soupçons de compte bancaire caché à l’étranger qui pourrait appartenir à Jean-Marie Le Pen, ce qu’il nie, a appris l’Agence France-Presse mardi de source judiciaire.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen a eu un compte caché en SuisseFin avril, Mediapart avait révélé l’existence d’un signalement de la cellule de renseignements financiers Tracfin évoquant un trust géré à Genève, dont l’ayant droit serait l’assistant personnel de Jean-Marie Le Pen, Gérald Gérin, et qui serait crédité de 2,2 millions d’euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d’or.Très proche de Jean-Marie Le Pen, qu’il accompagne dans tous ses déplacements, Gérald Gérin apparaît aussi comme le trésorier de son microparti, Cotelec. Au Parlement européen, il est l’assistant de l’eurodéputée Marie-Christine Arnautu, elle aussi très proche de l’ancien président du FN désormais suspendu du parti d’extrême droite.« On veut la peau d’un homme »« Il est incroyable qu’un site comme Mediapart donne des ordres ou des idées au parquet », s’émeut Me Frédéric Joachim, avocat de Jean-Marie Le Pen, qui nie les faits reprochés à son client. Pour l’avocat, qui n’est pas encore formellement saisi de l’affaire « il n’y a pas de dossier constitué pour la défense de M. Le Pen avant de savoir ce qu’on lui reproche ».Me Joachim estime que le contexte de la révélation de cette enquête n’est pas anodin, alors que le tribunal de grande instance de Nanterre doit examiner, vendredi 12 juin, une assignation déposée par Jean-Marie Le Pen pour remettre en cause sa suspension du Front national :« C’est un acharnement contre une personne dont on veut se priver dans le parti qu’il a fondé, trois jours avant que le TGI [tribunal de grande instance] ne nous entende. Qu’on ne nous dise pas que c’est innocent. On voudrait rendre la justice moins sereine que l’on ne s’y prendrait pas autrement. On veut la peau d’un homme. »Jean-Marie Le Pen avait reconnu en avril 2013 avoir détenu un compte en Suisse ouvert à l’UBS en 1981. Depuis fin 2013, une enquête judiciaire s’intéresse au patrimoine de M. Le Pen, qui se serait accru de 1,1 million d’euros entre 2004 et 2009. Une autre enquête vise le financement du FN et de ses campagnes électorales depuis l’accession de Marine Le Pen à la présidence du parti.Lire aussi :Financement du FN : le microparti Jeanne mis en examen pour « escroquerie »Olivier Faye 09.06.2015 à 18h21 • Mis à jour le10.06.2015 à 11h45 | Anne Rodier Le « Jobs Act » à la française annoncé, mardi 9 juin, par le premier ministre, Manuel Valls, pourrait provoquer une envolée des contrats à durée déterminée (CDD). « Notre volonté est que ce « programme » constitue à la fois un véritable levier de développement économique et un acte de confiance envers les TPE-PME [les très petites et les petites et moyennes entreprises], pour les inscrire dans une croissance durable, sereine, et riche en emplois », a déclaré le premier ministre en présentant son plan pour les PME.Parmi les mesures annoncées figure la possibilité de renouveler un contrat à durée déterminée deux fois (au lieu d’une), dans une durée maximum de dix-huit mois. Le plan propose aussi un coup de pouce financier aux créations de CDD : 4 000 euros sur deux ans seront accordés pour le recrutement d’un premier salarié en contrat à durée déterminée de plus de douze mois, signé par les entreprises sans salarié (environ 1,2 million) d’ici au 8 juin 2016. Cela vaudra aussi... Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Le geste est salué. Mais, à ce stade, il n’est pas encore jugé suffisant. Les deux textes « de propositions » que le gouvernement grec a communiqués, lundi 8 juin, au commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, sur les réformes à mettre en place afin de débloquer une aide financière de 7,2 milliards d’euros, ne représentent pas une avancée considérable du point de vue des créanciers du pays (Banque centrale européenne, Commission européenne, Fonds monétaire international). « Dans ce dossier, on fait deux pas en avant, un pas en arrière », relève une source proche des négociations.Les négociateurs grecs avaient fait des contre-propositions au « draft » d’accord rédigé en commun par les créanciers et remis en main propre par le président de la Commission, Jean-Claude Juncker au premier ministre grec, Alexis Tsipras, mercredi 3 juin à Bruxelles. Ces contre-propositions portent sur la réforme des retraites et sur la TVA. Deux des principaux points qui opposent encore les parties, avec la question de la dette.Le « draft » d’accord demandait à Athènes d’équilibrer son régime de retraite (zéro déficit) et notamment de diminuer les primes destinées aux petites pensions. Il préconise également de soumettre les prix de l’électricité au taux de TVA de 23 %.« Combler les différends »Ces propositions avaient été qualifiées « d’absurdes » par M. Tsipras, lors d’un discours très offensif, vendredi 5 juin, devant le Parlement grec, destiné à recueillir l’assentiment des députés sur sa stratégie de négociation.Lire aussi :Athènes fait des contre-propositions à ses créanciersUne source gouvernementale grecque a aussi précisé que les deux textes supplémentaires remis lundi à Pierre Moscovici visaient « d’une part à combler les différends sur les questions de finances publiques et d’autre part à définir un plan de viabilité de la dette grecque ».Selon des sources gouvernementales grecques, les discussions ont aussi porté sur les moyens de combler le « trou » dans le financement du budget de l’Etat grec jusqu’à la fin de l’année 2016. Mais aucune proposition précise n’a filtré.Mercredi 10 juin, la chancelière allemande Angela Merkel doit s’entretenir avec le premier ministre grec.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Le plan de Manuel Valls en faveur des TPE et des PME devrait s’attaquer à l’un des dossiers les plus brûlants dans le monde des micro-entreprises : celui du régime social des indépendants (RSI), dont les dysfonctionnements, chroniques depuis des années, plongent dans une colère noire des milliers de petits patrons. Lundi 8 juin, le premier ministre s’est vu remettre un « rapport d’étape » rédigé par deux députés, Sylviane Bulteau (PS, Vendée) et Fabrice Verdier (PS, Gard).Il leur avait confié, début avril, une « mission d’évaluation » afin d’améliorer le fonctionnement de ce système de Sécurité sociale, issu de la fusion en 2006 de plusieurs caisses et qui couvre quelque 6 millions de travailleurs indépendants (artisans, commerçants, professions libérales, etc.). Certaines des trente préconisations formulées par les deux parlementaires devaient être reprises dans les annonces faites, mardi, par M. Valls.MécontentementIl y a urgence. Retards dans l’enregistrement des inscriptions, appels de cotisation erronés, relances injustifiées, services injoignables… Les ratés du RSI, même s’ils sont en nette diminution d’après le rapport de Mme Bulteau et de M. Verdier, alimentent un climat d’exaspération relayé par l’opposition.Le 9 mars, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Paris pour exprimer leur ras-le-bol ; quelques élus des Républicains s’étaient glissés dans le cortège tandis que les deux députés FN, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard, avaient fait une brève apparition au début de la manifestation.Lire aussi :Exaspérés, les petits patrons se lâchent contre le RSI... et l’Etat en généralDepuis, le mécontentement n’est pas retombé : ainsi, des commerçants et des artisans ont bloqué, lundi, les accès au siège régional du RSI à Rennes.Soucieux d’éteindre l’incendie, le premier ministre a laissé filtrer, lundi, dans un communiqué, quelques-unes des mesures « à mettre en œuvre rapidement » : généralisation des médiateurs qui avaient été expérimentés dans certaines régions pour traiter les dossiers complexes, amélioration de l’accueil téléphonique… D’autres décisions devraient suivre sur la base du rapport définitif que Mme Bulteau et M. Verdier rendront à la mi-septembre. Elles pourraient être inscrites dans un projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).« Il n’y aura pas de grand soir »Pour améliorer la couverture santé des indépendants, les deux parlementaires suggèrent de leur accorder la possibilité d’un temps partiel thérapeutique quand ils ne sont pas en mesure de travailler à temps complet à cause d’un problème de santé. Ils proposent aussi de ramener à trois le nombre de jours de carence en cas d’arrêt-maladie, afin qu’il soit identique à celui des salariés du privé.« Il n’y aura pas de grand soir du RSI », a déclaré M. Verdier, lundi, à l’issue de sa rencontre à Matignon avec le premier ministre et plusieurs membres du gouvernement. Le député du Gard a souligné la nécessité d’avancer pas à pas, dans une perspective de long terme et en soupesant les impacts de la réforme en cours. Toutes les difficultés ne seront pas résolues « en un claquement de doigt », a prévenu Mme Bulteau. Les deux parlementaires ont précisé que les hypothèses d’un rattachement du RSI au régime général de la Sécurité sociale ou à la Mutualité sociale agricole seraient étudiées, tout en rappelant que les indépendants étaient attachés à la préservation du système dans sa « configuration actuelle ».Lire aussi :Le plan Valls pour amadouer les PMEBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel, Bastien Bonnefous et Patrick Roger Une session de rattrapage. Après avoir reçu l’ensemble des partenaires sociaux, le premier ministre, Manuel Valls, entouré d’une partie de son gouvernement, a annoncé, mardi 9 juin, un important volet de mesures en faveur des très petites entreprises (TPE) et petites et moyennes entreprises (PME). Celles-ci s’estimaient les grandes oubliées des projets de loi sur la croissance et l’activité, portés par le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, et sur le dialogue social et l’emploi, défendu par le ministre du travail, François Rebsamen. Or, le gouvernement en convient, si les TPE et PME représentent un fort gisement d’emplois potentiel (les 3,1 millions de PME représentent près de 50 % de l’emploi salarié), c’est aussi là que les freins à l’embauche se font le plus sentir, malgré la – timide – reprise de l’activité et de la croissance.CDD renouvelables deux fois, prime à la première embaucheLe gouvernement est donc décidé à entraîner un mouvement en matière d’embauches dans les TPE et PME en les soulageant à la faveur d’un plan que Matignon présente comme « une sorte de “JOBS act” à la française ». S’il apporte des garanties de sécurisation aux entrepreneurs, il n’entend pas, cependant, ouvrir la boîte de Pandore du contrat de travail. Seule concession sur ce point : les contrats à durée déterminée seront désormais renouvelables deux fois, et non plus une comme actuellement, pour une durée maximale de 18 mois.Le premier ministre a annoncé qu’une prime de 4 000 euros va être immédiatement créée et versée aux entreprises... Bertrand Bissuel Après le choc de simplification, voici venu le temps du choc de confiance. Mardi 9 juin, Manuel Valls dévoile une série de mesures pour « lever les freins à l’embauche » dans les TPE et les PME.Le premier ministre considère que les entreprises, petites et moyennes, peuvent créer beaucoup plus d’emplois à condition d’éliminer les obstacles psychologiques qui les dissuadent de recruter. Un exemple, très souvent mis en avant par les leaders patronaux : la crainte des employeurs d’être lourdement condamnés aux prud’hommes, après le licenciement d’un salarié.Rassurer les petits patronsL’une des annonces qui devrait être faite mardi vise précisément à dissiper ces peurs : elle se traduirait par l’instauration d’un barème d’indemnités, avec un plancher et un plafond, que la justice prud’hommale serait tenue d’appliquer en cas de rupture abusive du contrat de travail.Autre piste récemment évoquée devant les partenaire sociaux : l’harmonisation des seuils à partir desquels se déclenchent diverses obligations administratives et fiscales dans les sociétés de 9, 10 et 11 personnes. Ou la refonte des accords de maintien dans l’emploi : créés il y a deux ans, ces dispositifs reposent sur la promesse d’un chef d’entreprise, en butte à des difficultés conjoncturelles, de maintenir les effectifs, moyennant des sacrifices temporaires de son personnel sur les salaires, le temps de travail, etc. Une dizaine de « deals » de ce type, seulement, ont été conclus ; le gouvernement veut qu’il y en ait plus et pourrait, à cette fin, changer les règles du jeu.L’ambition du premier ministre est de rassurer les petits patrons sans écorner notre pacte social. Délicat numéro d’équilibriste à l’issue duquel il sera jugé par deux camps aux vues divergentes : les organisations d’employeurs, toujours promptes à estimer que l’exécutif ne va pas assez loin et qu’il n’écoute pas le monde de l’entreprise ; l’aile gauche de la majorité, jamais avare de ses critiques pour dénoncer la « dérive » libérale de l’attelage piloté par Manuel Valls.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard et Pierre Breteau Serpent de mer de la fiscalité, promesse de François Hollande en 2012, le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu débuterait en 2016. Le ministre des finances, Michel Sapin, a déclaré dimanche 7 juin que le « processus » de cette réforme dont la mise en œuvre est très complexe, évoquée depuis des années mais jamais réalisée, serait engagée à partir de l'année prochaine. Quels changements pour le contribuable ?Au lieu de déclarer ses revenus au printemps et de les régler d'un seul coup à la fin de l'automne, le contribuable serait prélevé de la même somme mais divisée en douze – comme autant de mois de l’année – et directement sur sa fiche de paye. Le salaire perçu chaque mois serait donc moins élevé, mais il n'y aurait plus le paiement automnal – ou la mensualisation sur dix mois, déjà possible actuellement.Ce système ne supprime pas la nécessité d'une déclaration de situation : pour appliquer le bon barème (qui dépend notamment de la situation familiale, du nombre d'enfants, etc.), le Trésor public devra connaître ces informations pour chaque année, après déclaration de situation des contribuables. Quels sont les avantages ?La retenue à la source de l'impôt sur le revenu est pratiquée dans la plupart des grands pays. Au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), seules la France et la Suisse pratiquent encore la déclaration de revenus. Le Canada a adopté la retenue à la source dès 1917, l'Allemagne en 1925, et les Etats-Unis en 1943. Impôt plus « indolore ». Pour promouvoir cette réforme, le gouvernement met en avant une mesure qui accentue le « consentement à l'impôt », un des principes fondateurs de la République. La retenue à la source constitue un mode de règlement « relativement simple et indolore pour le contribuable », selon la direction de l'information légale et administrative de Matignon. Fin du décalage d'un an et moins de « mauvaises surprises ». Avec ce système, le contribuable cesserait de payer son impôt sur les revenus de l'année précédente mais sur ceux de l'année en cours. Fini le décalage d'un an.Avec la réforme, l'impôt étant prélevé directement sur le salaire, il prendrait en compte immédiatement les éventuelles évolutions de revenus (notamment à la baisse, en cas de chômage, retraite ou divorce par exemple). Ce n'est pas le cas du système actuel, où le décalage d'un an peut entraîner une « mauvaise surprise » dans le calcul de l'impôt, par exemple nettement supérieur à celui de l'année précédente. La Cour des comptes estimait ainsi en février 2012 que « le prélèvement à la source permet au contribuable de disposer de son revenu librement, sans avoir à se préoccuper de constituer une épargne de précaution en prévision d'un impôt futur ». Des économies pour l'Etat. La collecte des 75 milliards d'euros de l'impôt sur le revenu mobilise actuellement plus de 26 000 agents pour un coût estimé à 1,7 milliard d'euros. Les partisans de la retenue à la source assurent que cette méthode permettrait un gain de temps et d'énergie pour les agents une fois mise en place. Mais il n’y a, à l’heure actuelle, aucune mention des ressources et effectifs qui devront être alloués au contrôle du bon versement du prélèvement par les entreprises. Le point de départ d'une remise à plat fiscale. Selon la fondation Terra Nova, cercle de réflexion proche de la gauche, cette réforme pourrait constituer le socle d'une remise à plat plus large de la fiscalité. In fine, le prélèvement de l'impôt pourrait être ainsi fusionné avec celui de la contribution sociale généralisée (CSG), déjà prélevée sur tous les salaires pour financer notamment la Sécurité sociale et le système de retraites. La retenue de l'impôt sur le revenu pourrait constituer la première étape de cette fusion maintes fois annoncée mais tout aussi souvent repoussée. Pourquoi est-ce compliqué à mettre en place ?La mise en place de la retenue de l'impôt à la source est toutefois critiquée. Dans un dossier publié le 1er juin, le principal syndicat des impôts, Solidaires finances publiques, a mis en garde contre une réforme « très complexe à mettre en œuvre ». Mardi 9 juin, le président du Medef, Pierre Gattaz, a estimé que le passage au prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu est « une très mauvaise idée sur le court terme », dans un entretien au journal les Echos. Le risque d'une « année blanche ». Si la réforme venait à être immédiatement appliquée, les contribuables paieraient deux fois plus d'impôts sur une année (ceux sur l'année précédente avec l'ancien système et ceux retenus à la source pendant l'année en cours). Cette solution n'étant pas envisageable, une autre serait d'effacer l'ardoise pendant une année et de commencer à retenir à la source sans payer les impôts sur les revenus de l'année précédente. Mais cette « année blanche » signifierait une lourde perte de recettes fiscales pour l'Etat, peu probable en ces temps de rigueur budgétaire.Pour pallier ce problème, le gouvernement envisage plutôt une mise en œuvre progressive, étalée « sur trois ou quatre ans », a expliqué le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, le 24 mai. Un calendrier confirmé le 7 juin par Michel Sapin, qui vise un système totalement opérationnel en 2018. Concrètement, la transition verrait un déploiement puis un alourdissement progressif du prélèvement à la source (10 % la première année et 25 % la deuxième par exemple), compensé par une réduction d'impôt équivalente sur le système « traditionnel ». Une confidentialité réduite vis-à-vis de l'employeur. Dans le nouveau système, ce dernier disposera de davantage d'informations sur ses employés. Le syndicat Solidaires finances publiques affirme ainsi qu'il pourra voir, par exemple, qu'« à salaire égal, deux salariés n'auront pas le même montant [de retenue à la source], ce qui donne une indication sur la situation de chacun d'entre eux ». Comment tenir compte des autres revenus et des travailleurs indépendants ? Si le système est relativement simple à comprendre pour les revenus salariaux, l'équation se corse pour les revenus d'autres types, comme ceux issus du patrimoine (dividendes, intérêts, revenus fonciers…). Par ailleurs, le calcul du barème appliqué est compliqué pour les professions libérales et les travailleurs indépendants, dont le revenu fluctue d'un mois à l'autre. Ces derniers pourraient être exemptés de la retenue à la source et rester imposés sur les revenus de l’année précédente. Davantage de risque de fraude ? Alors que le taux de recouvrement, c'est-à-dire le ratio entre les sommes effectivement perçues par le Trésor public et les montants attendus, est très élevé en France (environ 98,5 %), le syndicat Solidaires finances publiques met en garde contre l'augmentation du risque de fraude. « Les montants prélevés à la source [pourraient ne pas être] intégralement reversés par les employeurs », affirme-t-il.« Le cas de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) collectée par les entreprises puis reversée à l'Etat montre que certaines entreprises négligentes, indélicates voire fraudeuses, ne reversent pas l'intégralité des montants collectés. »Le prélèvement à la source pose également d’autres questions, comme l’effort supplémentaire demandé aux entreprises (appliquer le barème pour chaque salarié et assurer le versement du montant).Pour cette réforme difficile, le gouvernement pourra avoir en mémoire une des déclarations de l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, devenue célèbre : « Notre route est droite, mais la pente est forte. » Décryptage : qu'y a-t-il dans votre fiche de paie ?Passez votre curseur sur les parties orangées pour comprendre les différentes zones de la fiche de paie :Lire aussi le décryptage, ligne par ligne, de votre fiche de paiePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.06.2015 à 13h10 • Mis à jour le20.06.2015 à 19h23 | Raphaëlle Besse Desmoulières Atteint d’une tumeur au cerveau, François Delapierre, secrétaire national du Parti de gauche (PG), est mort, samedi 20 juin, à l’âge de 44 ans. Bras droit de Jean-Luc Mélenchon, dont il devait prendre la succession, il s’était mis en retrait depuis plusieurs mois. « Le Parti de gauche perd une partie de lui-même, a écrit sur son blog l’une de ses proches, Raquel Garrido. Doté d’une capacité d’anticipation hors du commun, fin observateur des dynamiques politiques à l’œuvre dans le monde entier, François avait imaginé puis organisé le lancement du Parti de gauche. »« Delap’» n’était jamais très loin de Jean-Luc Mélenchon. Dans ses pas, mais rarement dans la lumière. Tête froide et ton posé, l’homme à la barbe toujours bien taillée était le théoricien de la bande. Les mots, sa spécialité. Conceptualiser, anticiper, argumenter : chez lui tout était politique. Diplômé de Sciences-Po et titulaire d’un DEA de sociologie du travail, il avait construit avec M. Mélenchon la sémantique de la bataille idéologique, « le bruit et la fureur », persuadé que c’est en clivant qu’on gagne les esprits.Lire le portrait que nous consacrions à M. Delapierre, l'indispensable bras droit de M. Mélenchon en mars 2012Fils d’enseignants, son engagement commence en 1986, comme pour beaucoup de cette génération, avec les lois Devaquet, contre cette sélection programmée à l’entrée des universités. M. Delapierre rencontre alors Julien Dray, qui lui fait prendre sa carte aux Jeunes socialistes. Il fait ses classes dans les directions de la FIDL, de l’UNEF et de SOS Racisme. Puis vient la rencontre avec Jean-Luc Mélenchon à la Gauche socialiste. Débutent alors une amitié et une complicité politique sans faille. En 2000, le sénateur devenu ministre de l’enseignement professionnel le prend à ses côtés pour « fabriquer de la doctrine ». François Delapierre se rend indispensable, tout comme lors la campagne du non au traité constitutionnel européen de 2005. Trois ans plus tard, c’est lui qui organise la sortie du PS et la mise sur orbite du Parti de gauche.« Une efficacité et une capacité de décision inégalées »Comme son mentor, « Delap’» s’implante dans l’Essonne. Elu conseiller régional d’Ile-de-France en 2010, il refuse de participer à l’exécutif et de siéger avec les communistes pour former le groupe Front de gauche et alternatifs, devenu récemment Alternative citoyenne et écologique. Attaché territorial, François Delapierre demande une disponibilité pour se consacrer à la présidentielle de 2012. Le directeur de campagne de M. Mélenchon ne quitte pas le candidat et l’accompagne vers ses 11,10 % des voix.« Son rapport maîtrisé au temps et l’ambition sans limites qu’il avait pour notre mouvement lui permettaient de déployer une efficacité et une capacité de décision inégalées, que chacun a pu constater pendant cette mémorable et magnifique campagne », dit de lui Mme Garrido. Logiquement, François Delapierre aurait dû succéder à M. Mélenchon à la tête du PG lorsque ce dernier décida, en 2014, de se retirer de la coprésidence de sa formation. En son absence, c’est Eric Coquerel qui s’impose à la tête du parti.Auteur de plusieurs livres, dont Délinquance : les coupables sont à l’Intérieur, sorti en 2013, François Delapierre continuera d’écrire l’éditorial d’A gauche pour la 6e République, le bulletin interne du PG, quasi jusqu’à la fin. Au PS comme au PG, les hommages se sont multipliés samedi sur Twitter. Pour beaucoup, à commencer par M. Mélenchon, il était un point de repère et de stabilité. « Si nous disons notre douleur et si nous organisons ses funérailles, c’est pour qu’elles soient, en accord avec sa vie et nos partages, un appel à prolonger l’inépuisable combat que la mort, d’où qu’elle vienne, ne vaincra jamais », a salué l’ancien candidat à la présidentielle.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.06.2015 à 02h00 • Mis à jour le20.06.2015 à 15h04 Le maire FN de Mantes-la-Ville, dans les Yvelines, Cyril Nauth, a annoncé vendredi 19 juin qu’il allait préempter un local pour y installer la police municipale à la place d’un projet controversé de salle de prière porté par une association de musulmans.Le seul maire Front national d'Ile-de-France a présenté son projet aux élus lundi en commission des finances et jeudi en commission de l'urbanisme. Il doit être soumis au vote du conseil municipal du 29 juin. Le coût s'élèverait à 660 000 euros pour l'achat du local — l'ex-trésorerie municipale dans le quartier des Merisiers — et 100 000 euros de travaux.Lire : A Mantes-la-Ville, le maire FN veut bloquer la construction d’une salle de prièreDéjà 600 000 euros déboursés pour la mosquéeOr, l'Association des musulmans de Mantes-Sud (AMMS) a déjà déboursé 600 000 euros pour la future salle de prière, un projet soutenu par l'ex-maire socialiste, mais combattu par son successeur depuis les municipales de 2014. L'AMMS dénonce une tentative « de dernière minute » pour faire capoter le projet. « C'est un abus de pouvoir manifeste », « une attitude purement raciste et islamophobe », selon son président, Abdelaziz El Jaouhari, qui va saisir la justice administrative.De son côté, Cyril Nauth se défend de toute mesure idéologique. « Notre projet est sérieux, solide et concret », inspiré par « l'intérêt général », soutient-il, « ce qui n'est pas le cas d'un lieu de culte musulman ». Pour lui, il s'agit « de renforcer la police municipale », une de ses promesses électorales. La police municipale, qui compte dix agents et employés — et que le maire veut porter à treize —, est actuellement logée dans un pavillon de 90 m2. Si le projet du maire aboutissait, le poste serait installé dans l'ex-trésorerie, d'une surface de 300 m2, auxquels s'ajoutent 175 m2 de sous-sols pour les archives municipales.Bras de fer depuis un anDepuis plus d'un an, le dossier de la mosquée est au cœur d'un bras de fer entre l'AMMS et le maire. A la fin de 2013, la municipalité PS avait décidé de racheter ce local à la communauté d'agglomération de Mantes-en-Yvelines (CAMY) pour le revendre à l'association. Mais son successeur avait gelé la promesse de vente en mai 2014, invoquant des problèmes de stationnement et de circulation ainsi que « l'hostilité des riverains », et dénonçant une opération « politicienne et électoraliste ».Face au blocage, le préfet des Yvelines, Erard Corbin de Mangoux, a proposé à la CAMY de réexaminer la question d'une « éventuelle vente directe à l'association », sans passer par la mairie, ce que l'agglomération a accepté en mai. Parallèlement, le maire a demandé il y a plusieurs mois à la justice l'expulsion de l'association du lieu de culte actuel, dans un pavillon vétuste. Un autre projet de mosquée est par ailleurs piloté par l'association historique locale des musulmans El-Fethe, en conflit avec l'AMMS. 19.06.2015 à 16h11 • Mis à jour le19.06.2015 à 16h35 | Alexandre Pouchard L’idée refait régulièrement surface depuis plus de quarante ans. François Hollande l’avait promis en 2012, Michel Sapin l’a concrétisée mercredi 17 juin : le ministre des finances a annoncé que le prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source serait mis en place en 2018.Lire aussi :Prélèvement à la source : le gouvernement présente sa feuille de routeLa retenue à la source de l’impôt, c’est-à-dire la soustraction directement sur le salaire plutôt que le paiement a posteriori, est en place dans de nombreux Etats du monde. Au sein des pays développés, seuls la Suisse et Singapour appliquent encore, comme la France, le paiement de l’impôt après déclaration des revenus.Une inspectrice des finances du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), Sandra Desmettre, avait réalisé en février 2012 une comparaison internationale de pays qui pratiquent déjà la retenue à la source, certains d’entre eux avec « un impôt sur le revenu aux caractéristiques proches de celles de l’impôt français » et d’autres avec des « impôts calculés différemment ».Les 13 pays concernés par l’étude (Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni) ont une pratique relativement ancienne du prélèvement à la source. L’ancêtre du système allemand date de la Prusse de 1811. Le Canada l’a mis en place dès 1917, pendant un an seulement, avant de le réinstaurer en 1942, tandis que le plus « récent », l’Espagne, l’a fait en 1979.Un poids inégal de l’impôt sur le revenu18 % des recettes fiscales en France en 2012L’impôt sur le revenu, et donc ses modalités de prélèvement, ne revêtent pas la même importance pour tous les pays. Il est particulièrement stratégique pour certains d’entre eux, comme le Danemark, où il représentait la moitié des recettes fiscales en 2012 et même plus de 54 % l’année suivante. Il est également très important en Australie (39,2 %) et aux Etats-Unis (37,6 %).Parmi les pays étudiés, la France est celui où l’impôt sur le revenu représente la part la plus faible dans les recettes fiscales, à environ 18 % en 2012. #container_14346428287{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14346428287{ height:500px; } #container_14346428287 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14346428287 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14346428287 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14346428287 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le poids inégal de l'impôt sur le revenu selon les paysPart de l'impôt sur le revenu dans les recettes fiscales en 2012.Source : OCDE(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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En clair, vous paierez en 2017 vos impôts sur les revenus 2016 puis en 2018 les impôts sur les revenus de 2018.Lire le décryptage :Prélèvement de l’impôt à la source : « année blanche » ne veut pas dire que vous ne paierez rien Ce système d’« année blanche » avait été mis en place au Danemark en 1970 et en Nouvelle-Zélande en 1958. Pour ce dernier pays, « les contribuables ont été généralement exonérés en totalité de leur assujettissement précédent », note l’étude, qui ajoute :« Malgré cette exonération, il n’a pas été constaté de mouvement exceptionnel dans les revenus déclarés pour cette année-là. »Mais tous les États ne sont pas passés au prélèvement à la source de la même manière. Pour certains, une retenue à la source était déjà en vigueur avant l’établissement du système « moderne » (Allemagne, Belgique, Luxembourg).D’autres ont choisi une mise en place progressive, comme au Royaume-Uni (étalée sur dix-huit mois) ou aux Pays-Bas (entre trois et cinq ans au total).Des mises en place immédiates se sont déjà produites, mais dans la circonstance particulière d’une période de guerre : 1917 puis 1942 au Canada, 1942 en Australie, 1943 aux Etats-Unis…Plus l’impôt est personnalisé, plus il est complexe à gérerL’étude du Conseil des prélèvements obligatoires s’emploie à comparer les différents systèmes de retenue à la source, et leurs caractéristiques.Certains sont jugés « simples » voire « très simples », notamment en fonction du degré de personnalisation de l’impôt, c’est-à-dire de la prise en compte de la situation conjugale, des enfants à charge, etc.En France, l’impôt est collecté par ménage en appliquant des quotients familiaux pour prendre en compte les enfants à charge, qu’il faudra transcrire dans le prélèvement à la source.Au Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande ou au Danemark, un impôt totalement individuel. Ni la situation conjugale, ni les enfants à charge ne sont pris en compte dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Dans cette situation, une déclaration des contribuables n’est pas obligatoire dans la plupart des cas (uniquement pour les revenus autres que salariaux, pour les travailleurs indépendants, etc.).Au Canada, en Allemagne ou en Belgique, les entreprises informées de la situation familiale. Dans ces pays, les informations sur la conjugalité et les enfants à charge sont transmises aux employeurs. Pour eux, le système devient alors plus complexe à gérer. La question de la confidentialité des informations des contribuables fait débat en France avant la mise en place du prélèvement à la source.En Irlande ou aux Pays-Bas, un système intermédiaire. En Irlande, la situation conjugale est transmise aux entreprises mais les enfants à charge, eux, le sont à l’administration fiscale. Cette dernière doit ensuite communiquer aux employeurs le bon quotient à appliquer au salarié. D’autres encore ont choisi une autre voie : aux Pays-Bas, l’information sur les enfants à charge est transmise à l’administration fiscale, car cette donnée n’entre pas en compte dans le calcul de l’impôt sur le revenu, mais ouvre d’autres droits par ailleurs.La charge pour les entreprises, principale critiqueLa complexe gestion de la situation familiale est l’une des principales critiques formulées contre les systèmes existants de retenue à la source. C’est surtout le cas dans les pays où les employeurs sont pleinement inclus dans le processus et ont directement connaissance des informations personnelles des salariés. Les « coûts de gestion » pour les entreprises sont alors régulièrement critiqués.Les adversaires de l’impôt à la source déplorent aussi retenues trop importantes et pas assez personnalisées, ne prenant pas en compte les déductions, ou bien une lourdeur du processus de remboursement des trop-perçus. Dans certains pays, la majorité des contribuables sont concernés par ces « restitutions ». C’est le cas pour 73 % des Américains, ou des Danois.Pas de « véritable obstacle » à une mise en place en FranceAprès étude des différents systèmes proposés par les pays étudiés, le rapport du Conseil des prélèvements obligatoires assurait, en 2012, que le système français pouvait s’adapter à la retenue à la source :« Il apparaît clairement qu’aucune des caractéristiques de l’impôt sur le revenu français, que d’aucuns ont pu présenter comme rédhibitoires, ne pose de véritable obstacle à l’instauration d’un prélèvement à la source sur les salaires. En effet, la personnalisation de l’impôt – prise en compte des charges de famille et utilisation de dépenses fiscales diverses – apparaît dans cet échantillon de pays comme le cas majoritaire. Tous utilisent un barème d’imposition progressif.La retenue à la source n’empêche pas non plus l’existence de dispositifs similaires à la prime pour l’emploi, en vigueur dans la moitié des pays. »Avec des recettes différentes, chaque pays a mis en place un système qui lui est propre. Le gouvernement français a ainsi devant lui un chantier lourd, mais a priori pas insurmontable.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.06.2015 à 12h24 • Mis à jour le19.06.2015 à 15h42 Cela risque de devenir le procès de la transparence en politique. L’ancien ministre du budget Jérôme Cahuzac a été renvoyé en correctionnelle pour des faits de fraude fiscale et de blanchiment de fraude fiscale liés à son compte bancaire caché à l’étranger, a fait savoir vendredi 19 juin le parquet national financier. L’ancien élu socialiste encourt pour ces faits une peine allant jusqu'à sept ans de prison, deux millions d'euros d'amende et l'inéligibilité.Lire : Si vous n'avez rien suivi de l'affaire CahuzacAprès l’avoir nié pendant des mois, malgré les révélations du site d’information Mediapart, l’ex-ministre du budget avait été contraint de reconnaître devant les juges d’instruction, au début du mois d’avril 2013, avoir ouvert un compte en Suisse chez UBS en 1992, par l’entremise d’une de ses connaissances, l’avocat Philippe Peninque, proche de l’extrême droite.Le compte aurait été alimenté par ses revenus de chirurgien mais aussi en 1993 par deux virements du laboratoire Pfizer, pour un travail de consultant. En 2009, l'argent, passé d'UBS à la banque Reyl, avait été transféré à Singapour sur un compte au nom d'une société panaméenne, puis sur un compte d'une société enregistrée aux Seychelles. Lorsque le scandale a éclaté, M. Cahuzac avait rapatrié les quelque 600 000 euros qui se trouvaient sur le compte.Lire : Jérôme Cahuzac : l'accroc« Cette vérité était indicible »Le 19 mars 2013, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire contre X pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale. Le jour même, le ministre du budget avait quitté le gouvernement. « J'ai toujours nié » car « cette vérité était indicible », avait lâché l’élu lors d'une audition.Une attitude qui, moins d'un an après l'élection de François Hollande, avait fait beaucoup de tort à la promesse de « République exemplaire » du président de la République. Par la suite, le gouvernement a renforcé la lutte contre la fraude fiscale, créé un parquet national financier et une nouvelle instance, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).Patricia Cahuzac également poursuivieJérôme Cahuzac ne sera pas le seul à faire face à la justice. La banque genevoise Reyl, son patron, François Reyl, et le conseiller financier Philippe Houman comparaîtront également pour blanchiment de fraude fiscale. Le fondateur de Reyl, Dominique Reyl, et le gestionnaire de patrimoine Hervé Dreyfus ont bénéficié d'un non-lieu. La date de ce procès n'est pas encore fixée.Enfin, Patricia Cahuzac, l’ex-femme de l’ancien ministre, devra aussi répondre des accusations d’évasion fiscale. L'enquête des juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire ne s'est en effet pas limitée au seul compte en Suisse de Jérôme Cahuzac. Après avoir elle aussi nié, Patricia Cahuzac a reconnu à la fin de 2013 l'ouverture d'un compte avec son mari sur l'île de Man en 1997, puis d'autres en Suisse, à l'insu de M. Cahuzac. L'argent, plus de deux millions d'euros, avait servi à des placements immobiliers. M. Cahuzac a affirmé qu'il ne s'était pas occupé de ce compte sur l'île de Man, mais Mme Cahuzac, dont il est séparé, a assuré qu'il en avait eu connaissance.De plus, l'ancien ministre est aussi poursuivi pour avoir dissimulé des revenus, probablement issus de ses activités de chirurgien, sur des comptes de sa mère, des faits qui avaient été signalés par la cellule de renseignement financier Tracfin. Dans ses réquisitions, le parquet national financier, créé dans la foulée de l'affaire Cahuzac, avait estimé à environ 210 000 euros, entre 2003 et 2010, les revenus encaissés, à l'insu de sa mère et de l'administration fiscale, selon une source proche du dossier. 19.06.2015 à 11h10 • Mis à jour le19.06.2015 à 15h09 | Alexandre Lemarié (Bousbecque (Nord), envoyé spécial) « Votre vie, elle s’en fout. Il n’y a que votre vote qui l’intéresse. Moi, c’est le contraire ! » Xavier Bertrand a lancé sa campagne des élections régionales, jeudi 18 juin, en défiant Marine Le Pen. Alors que la présidente du Front national n’a pas encore officialisé sa probable candidature au scrutin de décembre, le député de l’Aisne se projette déjà dans un duel avec elle dans la future région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Même s’il moque ses « hésitations », l’ex-ministre est convaincu qu’elle finira par se lancer. « Il n’y a pas de suspense. Elle sera candidate, a-t-il affirmé devant près de 1 000 personnes rassemblées dans le gymnase de Bousbecque (Nord), une commune de la métropole lilloise. Après avoir voulu régler les problèmes avec son père, elle ne veut pas laisser sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, en haut de l’affiche. »Pour contrer le FN, Xavier Bertrand a trouvé le fil rouge de sa campagne : la valeur du « travail ». Il n’a plus que ce mot à la bouche et en a même fait son slogan : « Notre région au travail. » Alors que la plupart des ténors de droite jouent la surenchère face au parti frontiste, en durcissant leur discours sur l’islam et l’immigration, lui a décidé de placer l’emploi en tête de ses préoccupations. « Cette région, qui a souffert plus que d’autres, ne sortira du déclin que par le travail », explique celui qui mènera une liste d’union avec le centre, les chasseurs et des personnes de la société civile. Son projet ? Encourager la formation professionnelle et développer massivement l’apprentissage.« Cela va être très compliqué. Comme s’il montait l’Himalaya avec des tongs »L’ex-ministre pense avoir trouvé la martingale gagnante dans une région industrielle, frappée de plein fouet par la crise, qui compte plus de 300 000 demandeurs d’emplois et un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale (12,5 % contre 10 %). « Le travail, c’est une thématique de droite intéressante face au FN, car l’économie reste le principal point faible du programme de Marine Le Pen », juge le maire de Tourcoing et directeur de campagne de M. Bertrand, Gérald Darmanin, en citant la retraite à 60 ans ou la sortie de l’euro.Second axe de campagne : la proximité. Dans cette vaste région de 6 millions d’habitants, qui va devenir la troisième de France, le maire de Saint-Quentin (Aisne) ne veut pas donner l’impression de délaisser les habitants des zones rurales et périurbaines, notamment en Picardie, où le FN a pu enregistrer de bons résultats. « Nous souhaitons installer des permanences dans chaque bassin de vie pour permettre aux habitants d’être en contact avec des représentants de la région », explique le maire du Touquet, Daniel Fasquelle, chargé du projet de M. Bertrand.Lire aussi :Marine Le Pen candidate aux régionales ? « C’est fait à 98 % »L’ex-ministre élabore déjà son discours face au FN, car il sait qu’il aura fort à faire pour contrer l’émergence de l’extrême droite dans cette région. Aux européennes de 2014, Marine Le Pen avait recueilli plus de 35 % des voix dans le Nord-Pas-de-Calais et plus de 38 % en Picardie. Soit près du double du score réalisé alors par l’UMP. Pour lui, la numéro un du parti lepéniste est clairement la favorite. « Sur le papier, le FN est devant. J’ai conscience d’être le challenger et que la campagne sera très difficile », confie-t-il, sans douter de ses chances : « Je n’ai jamais perdu une élection et je n’ai pas l’intention de commencer. » « Cela va être très compliqué. C’est comme s’il montait l’Himalaya avec des tongs », sourit M. Darmanin.D’après ses calculs, la droite a 100 000 voix de retard sur le FN dans la région, si l’on prend en compte les résultats des élections départementales, et 150 000 voix par rapport à ceux des européennes. En revanche, M. Bertrand ne craint pas le candidat du PS. Un temps pressentie, Martine Aubry a finalement renoncé à se présenter. Elle a préféré laisser la place à un de ses proches, Pierre de Saintignon, le premier vice-président de la région Nord-Pas-de-Calais et premier adjoint à la maire de Lille.Reste pour M. Bertrand à concilier ses ambitions. Candidat déclaré à la primaire à droite pour la présidentielle, il compte faire entendre sa voix à ce scrutin, prévu en novembre 2016, en représentant une « droite populaire et sociale », qui croit « en la solidarité ». « Personne ne défendra ces convictions, donc je le fais », assume-t-il, déterminé. Son pari : qu’une victoire aux régionales serve de tremplin à ses aspirations nationales. Et le relance dans la course élyséenne à droite, où il reste largement distancé dans les sondages par ses rivaux pour la primaire : Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire.« S’il l’emportait aux régionales, il aurait battu le PS sur une terre sociale et le FN sur une terre ouvrière. Cela montrerait qu’il ne s’est pas lancé dans la primaire pour porter une candidature de témoignage », souligne M. Darmanin. « S’il gagne, il rentrera enfin dans les radars, car, pour l’instant, personne ne sait qu’il concourt à la primaire », ironise un sarkozyste. « C’est vrai que je ne suis ni favori pour les régionales ni pour la présidentielle », reconnaît Xavier Bertrand, avant de dresser un parallèle entre son parcours et celui de François Hollande : « Il peut y avoir des surprises… La dernière fois, c’était un an et demi avant. »Alexandre Lemarié (Bousbecque (Nord), envoyé spécial)Journaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.06.2015 à 06h49 • Mis à jour le19.06.2015 à 11h13 | Julia Pascual Ça bouillonne depuis quelques jours sur les questions de gestation pour autrui (GPA), notamment dans l’entourage du mouvement de la Manif pour tous, mais point ne sert de survendre l’événement qui s’annonce, vendredi 19 juin, la Cour de cassation ne rendra pas d’arrêt aujourd’hui. Elle mettra en délibéré sa décision.Il est en revanche certain qu’au vu de la position déjà connue de Jean-Claude Marin, le procureur général de la Cour de cassation, c’est-à-dire le plus haut magistrat du parquet, la Cour pourrait être amenée à changer de jurisprudence.Jusqu’à présent, les personnes ayant eu recours à une GPA à l’étranger n’obtenaient pas devant la Cour de cassation la transcription à l’état civil français de l’acte de naissance de l’enfant. La Cour jugeait que, la GPA étant interdite en France, la transcription d’un tel acte « était l’aboutissement d’un processus frauduleux qui ne pouvait produire aucun effet ».Ce qui a changé ? Des justiciables français ont épuisé toutes les voies de recours des juridictions du pays jusqu’à se tourner vers la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).Condamnation de la FranceLa CEDH a tranché dans deux arrêts du 26 juin 2014, et estimé que l’absence d’inscription à l’état civil français d’enfants nés de GPA à l’étranger « portait une atteinte excessive à l’intérêt supérieur de l’enfant et à son droit à la protection de sa vie privée dont l’identité est l’un des éléments ». La France a donc été condamnée.Dont acte. Les arrêts de la CEDH s’imposent à la France, à toutes ses juridictions, tout comme aux 47 pays du Conseil de l’Europe.« Le droit au respect de la vie privée de l’enfant justifie que son état civil mentionne le lien de filiation biologique à l’égard de son père », argumente de son côté M. Marin. Le procureur général recommande que la filiation biologique soit « judiciairement prouvée (par un test génétique) pour que la transcription soit possible ».Cependant, des questions restent ouvertes, que la Cour de cassation va devoir examiner. Quid de la mère porteuse ? Quid du second parent du couple ?Pour l’avocat du Défenseur des droits, Maître Patrice Spinosi, si la Cour de cassation devait suivre l’avis du procureur général, elle établirait en outre une « discrimination en fondant l’inscription sur le lien du sang ». « On établit une distinction entre ceux qui ont une filiation génétique et ceux qui n’en ont pas », alors que « 60 à 70 % des GPA concernent des parents hétérosexuels » ne pouvant avoir d’enfants, souligne l’avocat. Audience à suivre.Julia PascualJournaliste au Monde 18.06.2015 à 18h06 • Mis à jour le18.06.2015 à 21h20 Jamais une motion de censure n’a été adoptée après le recours par un gouvernement à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, et celle de l’opposition examinée jeudi 18 juin, n’a pas dérogé à la règle. Le premier ministre, Manuel Valls, avait en effet de nouveau engagé la responsabilité de son gouvernement en deuxième lecture du projet de loi Macron.Les députés ont rejeté la motion de censure du gouvernement, qui a déjà usé de deux « 49-3 » dans son parcours parlementaire, et de ce fait adopté en nouvelle lecture le projet de loi Macron à l’Assemblée. Quatre mois après l’échec d’une première motion de censure, le 19 février (234 voix), la motion des Républicains et des centristes de l’UDI n’a recueilli que 198 voix, alors que la majorité absolue est de 289 voix.Et c’est même dans une certaine indifférence que l’Assemblée a débattu de cette motion, déposée par la droite (UDI et LR), jeudi vers 16 heures. Quand le président du groupe des Républicains à l’Assemblée, Christian Jacob, est monté à la tribune, l’hémicycle était aux quatre cinquièmes vide.146 membres de l'Assemblée ont signé la #motiondecensure mais on se demande bien où ils sont #directAN— Bekouz (@Helene Bekmezian)require(["twitter/widgets"]);Les présidents des groupes Les Républicains et UDI, Christian Jacob et Philippe Vigier, en présentant à l’Assemblée leur motion de censure contre le gouvernement, ont respectivement accusé Manuel Valls d’avoir « violé la Constitution » par un « recours abusif au 49-3 » sur le projet de loi Macron et d’agir « avec brutalité ».« Vous avez engagé votre responsabilité sur un texte qui n’a jamais été présenté dans l’hémicycle, dont les amendements n’ont pas été débattus en commission et il s’agit pour certains d’entre eux d’amendements de fond qui changent complètement la nature du texte », a lancé M. Jacob au premier ministre.Le président du groupe LR à l’Assemblée faisait allusion aux amendements joints mardi à la dernière minute par le gouvernement au projet de loi, comme celui assouplissant la communication sur certains alcools dans le cadre de la loi Evin. Avant de pointer les divisions au sein de la gauche :« On se souviendra de vous ici comme le premier ministre qui a humilié et trahi sa majorité, qui a violenté le Parlement et notre Constitution pour un tout petit dessein : se maintenir coûte que coûte à Matignon. »Le centriste Philippe Vigier (UDI) a, lui, qualifié le recours au 49-3 d’« un aveu de faiblesse » d’un premier ministre « condamné à l’impuissance » par absence de majorité. Voyant dans le projet de loi Macron « et ses trop timides avancées (…) le point de rupture de [sa] majorité entre les conservateurs et ceux qui savent que l’immobilisme n’est plus tenable ».Troisième groupe à s’opposer au gouvernement, le Front de gauche, qui même s’il a échoué à réunir les 58 signatures nécessaires pour déposer sa propre motion de censure « de gauche », a annoncé, par la voix de son chef de file, le communiste André Chassaigne, qu’il voterait avec la droite."Nous votons pr le rejet de votre projet de loi", explique Chassaigne pr justifier son vote pour la #motiondecensure. La droite l'applaudit— Bekouz (@Helene Bekmezian)require(["twitter/widgets"]);La réponse de Manuel Valls a été vive. Il a accusé les députés communistes d’être « au côté des conservateurs » et l’opposition de droite de « diviser les Français ». Le premier ministre a également défendu longuement le bilan de son gouvernement et les réformes engagées, qui « commencent à porter leurs fruits ». Il a également annoncé que la majorité allait poursuivre « le mouvement de réformes à la rentrée », citant notamment le prélèvement de l’impôt à la source et le compte personnel d’activité.« Ce projet de loi, et vous le savez, est attendu par les Français. Le rejeter, c’est faire douter les Français, c’est affaiblir l’action publique. (…) Nous gouvernerons jusqu’au bout parce que c’est le mandat que les Français nous ont donné. » if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1424254576984 .graphe").css("height", 450)$("#container_1424254576984 .title").empty()if ("Les socialistes à un député de la majorité absolue"!= ""){Les socialistes à un député de la majorité absolue")}$("#container_1424254576984 .subtitle").empty()if ("Nombre de députés par groupe au 16 juin."!= ""){Nombre de députés par groupe au 16 juin.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1424254576984 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#285a82","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"289", to:"291", label:{ useHTML:true, text:" Majorité absolue", align:"right", verticalAlign:"middle", textAlign:"left" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Socialiste, républicain et citoyen","Les Républicains","Union des démocrates et indépendants","Radical, républicain, démocrate et progressiste","Écologistes","Gauche démocrate et républicaine","Députés non inscrits"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#ff3232", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "right", verticalAlign: "middle", textAlign:"left" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Députés", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 288 ], [ "", 198 ], [ "", 30 ], [ "", 18 ], [ "", 18 ], [ "", 15 ], [ "", 9 ] ], "color": "#285a82" }]})});var chart = $('#container_1424254576984 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()} Sarah Belouezzane et Martin Untersinger Elle était attendue depuis des mois. Jeudi 18 juin, le premier ministre Manuel Valls a présenté lors d’une conférence de presse rien de moins que la stratégie numérique de la France : une série de mesures visant à exposer les ambitions du gouvernement en la matière. La journée a été riche puisque M. Valls s’est aussi vu remettre un rapport du Conseil national du numérique, issu d’une consultation publique et visant à donner des recommandations pour la prochaine grande loi sur le numérique prévue pour l’automne.« Le numérique est partout, il a envahi l’économie, la société, l’école… », expliquait la veille au Monde Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat en charge de la question au gouvernement, lors d’une présentation préalable de cette stratégie numérique gouvernementale. Pour elle, la France ne peut pas « se permettre d’être passive dans cette révolution, nous devons mettre la barre le plus haut possible et imprimer le changement partout pour moderniser l’action publique ».Pour ce faire, le gouvernement a décidé d’instiller le numérique dans tous les aspects de la vie des Français : économie, tourisme, éducation, santé, gestion des données, rapport avec les administrations… Au risque d’envoyer un message confus et de noyer le public dans un véritable catalogue de bonnes intentions, dans lequel il est parfois difficile de distinguer la nouveauté de ce qui a déjà été mis en place. « Cette étape était essentielle, ceux qui critiquent la France en expliquant que nous sommes toujours en retard ne sont pas au fait de ce qui est à l’œuvre, l’idée c’est de dire : voilà ce qui est en cours et comment nous irons plus loin encore », répond la secrétaire d’Etat.Numérique : les principales mesures du gouvernementLe gouvernement a rendu public jeudi 18 juin sa stratégie numérique. Parmi les mesures qu’elle comporte, certaines sont déjà connues ou enclenchées, mais d’autres sont plus inédites.Création de données d’intérêt public : des entreprises chargées de mission de service public (transport, énergie…) seront concernées.Lancement de l’« Emploi Store » : un site et une application regroupant les services de Pôle emploi et ouvrant certains outils aux développeurs.Mise en place de la grande école du numérique : labellisation de formations (universités, collectivités, associations) centrées sur le numérique.Organisation d’une rencontre entre start-up françaises et grands financeurs à l’automne sous l’égide du président de la République.Inscription de la neutralité du Net dans la loi sans attendre l’issue des négociations à Bruxelles et après une période de concertation.Inspection par les services de la concurrence des conditions générales d’utilisation des grands sites opérant en France.Modification de la loi sur les données personnelles avant les nouveaux textes européens et instauration de la possibilité de transporter ses données personnelles d’un service à un autre.Lancement de travaux avec le Conseil de l’Europe pour établir une charte des droits du citoyen et du numérique.Le chantier de l’économiePremier grand chantier, l’économie. Avec, en tête de gondole, le développement et le financement des start-up. Mme Lemaire souhaite ainsi « montrer que la France est un pays attractif, que nous y innovons, que nos entreprises décrochent des contrats ». Son but : « capter une partie de l’argent des capitaux risqueurs internationaux », afin que les jeunes pousses françaises demeurent sur le sol national et y « créent de la croissance et de l’emploi ». Pour cela, le gouvernement souhaite faire venir en France, en octobre prochain, les plus gros fonds de la Silicon Valley pour leur montrer ce qui s’y passe.« Nous ferons, par ailleurs, venir à Paris les start-up les plus emblématiques de tout le territoire, afin qu’elles montrent aux investisseurs le niveau et la qualité de ce qu’elles font », souligne la secrétaire d’Etat.Lire aussi :Le triomphe de l’économie de l’utilitéPour ce qui est des rapports entre grands groupes et start-up, « Nous allons faire en sorte d’établir un guide des bonnes pratiques pour permettre aux grands groupes et aux start-up de travailler ensemble dans de bonnes conditions. Un forum dédié à cette alliance nouvelle sera organisé à Bercy, pour que les uns et les autres s’engagent réciproquement de manière pérenne », annonce Mme Lemaire.La secrétaire d’Etat est, en outre, très attachée à la transition numérique des TPE/PME (les « très petites » et les « petites et moyennes » entreprises). « Il faut œuvrer pour qu’internet devienne un levier de croissance plutôt qu’une menace », souligne la secrétaire d’Etat.La question épineuse de la neutralité du NetCôté éducation, le gouvernement va labelliser une cinquantaine de formations aux métiers du numérique. Afin de « former les jeunes aux emplois dont les entreprises françaises ont désespérément besoin : cela peut être développeur, concepteur de site internet, animateur de communautés en ligne… », détaille la secrétaire d’Etat.L’épineuse question de la neutralité du Net, ce principe qui consacre la non-discrimination des données sur les réseaux, actuellement en négociation à Bruxelles, est un des points clés de la stratégie présentée jeudi. Mme Lemaire souhaite « que la France puisse porter dans la loi une définition de la neutralité qui laisse la possibilité de l’innovation », avant qu’un accord ne soit trouvé au niveau européen.Lire aussi :Pour une société numérique démocratiquePar ailleurs, « le gouvernement va travailler avec le Conseil de l’Europe à la rédaction d’une charte des droits du citoyen et du numérique », annonce Axelle Lemaire qui rêve d’un protocole additionnel à la Convention européenne des droits de l’homme.Ainsi, le gouvernement pourrait faire en sorte qu’il soit interdit de couper aux consommateurs leur connexion internet.Aller plus vite que BruxellesSur les données personnelles, ces informations détenues par les géants du net comme Facebook ou Google, le gouvernement veut aller plus vite que Bruxelles : « Il y aura une loi française [sur l’encadrement de l’utilisation de ces données] avant l’entrée en vigueur du règlement européen, en 2018 au plus tôt, mais nous avons une vision française qui doit aussi influencer les négociations à Bruxelles » veut croire Axelle Lemaire. Au menu notamment, la possibilité de transférer ses propres données d’un service à l’autre. Ainsi, il sera possible de transférer ses photos ou ses informations sur un nouveau réseau social, si on veut en changer.Lire aussi :Attention aux apprentis sorciers du « Big Data »La secrétaire d’Etat souhaiterait même que les entreprises publiques comme EDF ou la SNCF partagent les données dont elles disposent jugées d’« intérêt général ». L’idée : aider à développer de nouveaux services en se servant de cette multitude d’informations disponibles.Le gouvernement veut muscler le rôle de l’administrateur général des données, un poste créé fin 2014 par décret. « Son existence sera pérennisée dans la loi pour lui donner la légitimité d’intervenir auprès des administrations et d’organiser l’ouverture des flux des données » explique la secrétaire d’Etat.Création d’un « Etat plate-forme » Autre préoccupation de l’exécutif, la cybersécurité. Il s’agit de « répondre à une angoisse et un besoin de plus en plus forts, chez les particuliers comme chez les administrations et les entreprises », selon Mme Lemaire. Une plate-forme d’assistance aux victimes de cyberattaques sera mise en place au 1er semestre 2016. Un appel à projet dédié à la protection de la vie privée sera lancé dès le mois de juillet, sans plus de précisions. « Il y a un décalage entre ce que dit la loi et le ressenti des gens sur le contrôle de leurs données. La technologie peut combler cet écart », espère la secrétaire d’Etat.Numériser les services publics semble aussi être au cœur des préoccupations du gouvernement : pour rendre « les services publics de demain plus efficaces et plus personnalisés », l’exécutif souhaite la création d’un « Etat plate-forme ». Comprendre : un endroit où les développeurs pourront trouver des API (« Application Programming Interface », ou interface d’application de programmation), c’est-à-dire des moyens pour interroger les bases de données de l’Etat et interagir avec ses systèmes informatiques pour développer de nouveaux services.« Il faut aller aussi vers une stratégie de plate-forme coordonnée pour les services publics, avec un portail d’entrée unique vers tous les services [de l’Etat] pour les usagers » note Axelle Lemaire. Plus concrètement, les citoyens pourront, par exemple, d’ici la fin de l’année refuser d’interagir avec l’administration par courrier et réclamer un échange électronique. Mme Lemaire aimerait aussi importer la culture start-up au sein du gouvernement, pour permettre aux équipes de travailler de façon plus agile.Le gouvernement oublie certaines recommandations du Conseil national du numériqueLe Conseil national du numérique a présenté son rapport issu d’une vaste concertation publique entamée il y a plusieurs mois. C’est sur cette base que le gouvernement a établi sa stratégie dévoilée ce 18 juin. Certaines dispositions ont été reprises par l’exécutif, mais d’autres ont été oubliées.Il s’agit principalement des propositions qui vont à rebours des récentes initiatives gouvernementales. Nulle trace dans les mesures annoncées de la recommandation du CNN de graver dans la loi l’obligation de passer par un juge pour bloquer un site. Le gouvernement est parvenu, à l’automne dernier, à instaurer un blocage administratif, sans juge, des sites terroristes.Aucune trace non plus de la promotion du chiffrement des données, un moyen qui peut être mis en place par les entreprises et les particuliers pour les protéger. Selon Mediapart, des dispositions contraignant l’utilisation de la cryptographie ont failli être incluses dans le projet de loi sur le renseignement.Exit aussi la volonté de s’interdire « la surveillance massive des flux et des données », pourtant préconisée par le CNN, quelques jours seulement après le vote au Parlement de la loi sur le renseignement.Avec la présentation de cette stratégie, le gouvernement semble vouloir trouver dans le numérique un second souffle, après une séquence de plusieurs mois marquée par les lois sur le terrorisme et le renseignement où Internet a été davantage vu comme une menace que comme une opportunité. « La loi numérique doit apaiser, être une loi de liberté » affirme ainsi la secrétaire d’Etat.Lire aussi :Après un débat focalisé sur le terrorisme, le Sénat vote largement la loi sur le renseignementMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Amandine Réaux Condenser l’information, rendre les chiffres digestes. Les vertus de l’infographie n’ont pas échappé aux politiques, même s’ils n’en maîtrisent pas encore tous les codes. Valérie Pécresse, candidate Les Républicains (LR) à la présidence du conseil régional d’Ile-de-France, a pris la chose au sérieux : son site de campagne compte pas moins d’une vingtaine d’infographies multicolores dans chacune des douze rubriques (transports, logement, budget). Pourtant, certaines informations sont simplifiées, voire fausses.1. Combien coûtent les locaux du conseil régional ? Pourquoi c’est discutable ?Cette carte est trompeuse, puisque sa légende évoque les loyers, alors qu’elle localise à la fois les sites dont le conseil régional est propriétaire (huit au total) et d’autres qu’il loue (huit également).De plus, elle ne montre que les sites implantés dans le 7e arrondissement de Paris, et omet de géolocaliser les cinq sites restant : un dans le 15e, ainsi que quatre antennes territoriales à Boulogne-Billancourt et Nanterre (92), Fontenay-sous-Bois (94) et Pantin (93).Parmi les bâtiments loués par la région (au nombre de huit, en rouge sur notre carte), seulement trois sont situés dans le 7e arrondissement : deux rue du Bac (unités communication, société, affaires internationales et développement) et un rue du Général-Bertrand (unité lycées). Tous les autres locaux du 7e arrondissement appartiennent à la région (en jaune sur notre carte).Concernant les loyers, Valérie Pécresse se base sur des chiffres de 2010 (le total des loyers était alors de 26,5 millions d’euros par an). En 2014, ils représentaient une dépense de 21,8 millions d’euros à la suite de l’achat en 2012 de l’hôtel particulier rue Barbet-de-Jouy.Le 21 février, la candidate Les Républicains affirmait sur BFM Business que son chiffre comprenait également la prise en charge de logements de fonctionnaires dans le 7e arrondissement. « C’est complètement faux » , réplique le service de presse de la région : « La région ne prend en charge le loyer d’habitation d’aucun de ses fonctionnaires. »Le conseil régional est-il situé dans « le quartier le plus cher de Paris » ?Nous avons délimité les différents quartiers administratifs dans lesquels les bâtiments du conseil régional se trouvent : Invalides (en bleu sur la carte), Ecole militaire (en violet) et Saint-Thomas-d’Aquin (en gris). Selon le classement de la chambre des notaires de Paris portant sur les prix médians des ventes au 1er trimestre 2015, le quartier Saint-Thomas-d’Aquin, dans lequel la région loue les deux sites de la rue du Bac, est le deuxième quartier le plus cher de Paris (12 420 euros le mètre carré), juste derrière Odéon dans le 6e arrondissement voisin (12 810 euros le mètre carré). Invalides se place en troisième position (12 180 euros le mètre carré au 1er trimestre 2015), mais la région est propriétaire de tous les bâtiments qu’elle occupe dans ce quartier. Enfin, le troisième site en location se trouve dans le quartier Ecole militaire, le onzième quartier le plus cher (10 260 euros le mètre carré).S’ils sont situés dans des arrondissements plutôt huppés, les sites du conseil régional ne se trouvent donc pas stricto sensu dans « le quartier le plus cher de Paris ». En revanche, le 7e arrodissement s’octroie une place de choix dans le classement des arrondissements en arrivant deuxième (11 920 euros le mètre carré en moyenne) derrière le très chic 6e (12 390 euros le mètre carré), selon le classement de Challenges.Ajoutons que cinq des sept rues dans lesquelles le conseil régional est implanté font partie des rues les plus chères de Paris : rue Barbet-de-Jouy (12e position avec 13 770 €/m²), rue Vaneau (37e place, 12 546 €/m²), boulevard des Invalides (39e, 12 506 €/m²), rue du Bac (40e, 12 453 €/m²), et rue de Babylone (42e, 12 440 €/m²).Jean-Paul Huchon refuse-t-il de quitter le 7e arrondissement ?En 2012, la majorité lance le projet d’un hôtel de région qui réunirait tous les services du siège dans un lieu unique. Un projet suspendu pour deux raisons, explique le service de presse. Tout d’abord, en raison d’un manque d’informations sur les futures compétences des régions avec la réforme territoriale (loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République — NOTRe).« L’éventualité d’une disparition des départements au profit des régions et métropoles a été évoquée. Ainsi, il n’est pas possible de se lancer dans un projet de cette envergure sans connaître le nombre d’agents qui devront exercer dans ce futur siège de région ».D’autre part, la majorité estime que « c’est un véritable projet de mandature ». Si la gauche conserve la région, elle pourrait remettre ce projet sur pied. C’est en tout cas ce que souhaite le président sortant, Jean-Paul Huchon. Mais le candidat socialiste, Claude Bartolone, ne s’est pas exprimé sur le sujet.Parmi les sites envisagés, on retient les noms d’Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux ou Aubervilliers (en vert sur notre carte).Quelles économies dans le cas d’un déménagement en banlieue ?Valérie Pécresse suggère que la « vente des deux hôtels particuliers achetés par Jean-Paul Huchon » générerait « 40 millions d’euros de recettes exceptionnelles ». Or, la région n’a acquis qu’un seul hôtel particulier pendant le mandat de l’actuel président : les numéros 29 et 31 de la rue Barbet-de-Jouy, soit l’autre moitié de l’hôtel particulier que la région occupait déjà depuis 1963 (numéros 27 et 31). Comme le montre le procès-verbal que Le Monde s’est procuré, le montant a été fixé à 19,1 millions d’euros (dont 200 000 euros de frais de notaire). On est donc loin des 40 millions d’euros évoqués par Mme Pécresse.Sur BFM Business, la candidate LR affirmait que quitter le 7e arrondissement générerait « 26 millions d’euros d’économie par an ». Nous avons vu que les loyers ne représentaient en fait que 21,8 millions d’euros, et même 19,3 millions sans les antennes territoriales, non concernées par un déménagement. Or, dans le cas d’un déménagement, cet argent économisé devrait être réinvesti dans l’achat de nouveaux locaux. Comme l’explique la communication de la région, « les différentes offres immobilières présentées en 2013 ont montré un coût entre 315 millions d’euros [pour un site à Ivry-sur-Seine] et 837 millions d’euros [pour un site à Paris 15e] ». La valeur des sites en propriété étant estimée à 206 millions d’euros en 2013, l’amortissement s’effectuerait en six ans au minimum.2. Les charges de personnel ont-elles augmenté démesurément ? Pourquoi c’est exagéréComme le rapporte la Cour des comptes, le montant des charges de personnel a « plus que doublé », passant de 162 millions d’euros en 2007 à 402 millions en 2012 et 416 millions en 2013. Notons tout d’abord que l’augmentation de 165 % a eu lieu entre 2007 et 2013 et non 2012, donc un peu moins rapidement.Or, comme le précise le rapport et comme l’élude soigneusement Valérie Pécresse, cette hausse est due au transfert en 2008-2009, par l’Etat à la région, de la gestion des personnels techniciens, ouvriers et de service des lycées, en application de la loi sur la décentralisation (2004). Si on prend en compte les charges de personnel sans les agents de lycée, on s’aperçoit que les dépenses n’ont augmenté « que » de 27 %, un chiffre comparable à celui de l’Aquitaine.3. Le budget alloué à la sécurité est-il vraiment dérisoire ? Pourquoi c’est plutôt fauxLa région n’a pas de compétences sécuritaires à proprement parler, contrairement à ce que prétend le slogan « La sécurité, c’est aussi l’affaire de la région ». La sécurité civile s’exerce principalement au niveau national, à l’exception des sapeurs-pompiers, qui sont des fonctionnaires territoriaux. Cependant, le conseil régional s’en occupe indirectement en soutenant un programme d’actions, renforçant par exemple la sécurité des lycées et des transports (pour lesquels la région est compétente).Le budget primitif 2015 prévoit que l’Ile-de-France y consacre 14,3 millions d’euros sur un budget total de 4,949 milliards, soit 0,29 %, et non 0,003 %, comme le montre l’infographie, qui a donc oublié de passer son chiffre en pourcentage…En revanche, il est vrai que la part du budget alloué à la sécurité chute : constante entre 2012 et 2014 autour de 30 millions d’euros, soit 0,6 % du budget total, elle a diminué de moitié en 2015. #container_14347298881{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14347298881{ height:500px; } #container_14347298881 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14347298881 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14347298881 .subtitre{ display:block; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}A titre de comparaison, le budget primitif 2013 de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur prévoyait 7,07 millions d’euros de dépenses pour la sécurité et prévention de la délinquance, sur un budget total de 1,974 milliard d’euros, soit 0,36 %. Un taux proche de celui du budget 2014 de l’Ile de France.Amandine RéauxJournaliste au Monde Pierre Breteau, Mathilde Damgé, Samuel Laurent et Alexandre Pouchard Le site WikiLeaks, avec Libération et Mediapart, a révélé mardi 23 juin que trois présidents français, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ont été régulièrement et directement espionnés par les Etats-Unis, avec la mise sur écoute de leurs téléphones ainsi que de ceux de membres du gouvernement et de la haute administration. La publication de ces informations surnommées « FrenchLeaks » ont entraîné l'organisation d'un conseil de défense à l'Elysée, mercredi matin, et la convocation au Quai d'Orsay de l'ambassadrice américaine à Paris.Ces nouvelles « fuites » de documents confidentiels issus de l'agence nationale de sécurité américaine (NSA) seront-elles suivies d'effets ? Les opérations de ce genre, souvent réalisées par des collaborations internationales entre médias, se multiplient depuis quelques années. Passage en revue des précédentes révélations massives.Juin 1971 : « Pentagon papers », aux origines du « leak »Octobre 2006 : naissance de WikiLeaksMai 2009 : le scandale des notes de frais des députés britanniquesAvril 2010 : la vidéo du « meurtre collatéral » en IrakOctobre 2010 : les « war logs » des guerres en Irak et en AfghanistanNovembre 2010 : le « Cablegate » révèle les dessous de la diplomatie américaineJanvier 2014 : « ChinaLeaks » et les révélations sur les « princes rouges »Novembre 2014 : les « Sony Leaks »Les fuites bancaires : « Offshore Leaks », « LuxLeaks », « SwissLeaks » Juin 1971 : « Pentagon papers », aux origines du « leak »En 1971, un analyste de la RAND Corporation qui travaille pour l'Etat, Daniel Ellsberg, communique au New York Times des extraits des 7 000 pages d'un rapport top-secret (en anglais) du département à la défense américain consacré aux relations entre le Vietnam et les Etats-Unis.Ces documents, connus depuis sous le nom de « Pentagon papers » (en anglais), étaient au départ une étude commandée par le secrétaire à la défense du président Johnson, Robert McNamara. Tout au long des 48 volumes de l'étude, les auteurs militaires et civils décrivent l'implication – aussi bien politique que militaire – des Etats-Unis dans la guerre du Vietnam de 1945 à 1967.Qu'apprend-on ?Les « papers » révèlent entre autres que le gouvernement américain a délibérément provoqué une escalade du conflit, bien avant l'engagement officiel des armées US en 1965, en bombardant d'abord le Nord-Vietnam puis secrètement le Laos. Le New York Times suggère que dès l'année 1964 – avant la présidentielle de novembre – le président Johnson avait impliqué les forces armées dans une escalade programmée, alors qu'il avait affirmé l'inverse lors de la campagne.Quelles conséquences ?Sortis pendant la présidence de Richard Nixon, les « Pentagon papers » ont eu des conséquences assez faibles sur le gouvernement alors en place – même si la presse a révélé que la publication a rendu Nixon fou de rage : « Mettons ces fils de pute en prison », avait-il demandé à son conseiller Henry Kissinger.En revanche, l'affaire prise en charge par la Cour suprême des Etats-Unis donne raison à la presse (en anglais) sur la publication des documents top-secrets. Les actions initiées par le procureur général Mitchell – l'équivalent américain du garde des sceaux – contre Daniel Ellsberg se terminent en 1973 – en plein scandale du Watergate – avec la levée de toutes les charges à l'endroit de l'ancien analyste. Octobre 2006 : naissance de WikiLeaksAu milieu des années 2000, une communauté de militants, autour notamment de Julian Assange, crée WikiLeaks, un site qui veut servir de plateforme mondiale, permettant à qui le souhaite d'y dévoiler des documents confidentiels.Qu'apprend-on ?Dès son lancement fin 2006, WikiLeaks publie des révélations embarrassantes, sur la corruption d'un ancien leader kenyan, mais aussi sur le fait que les Etats-Unis soustraient certains détenus de Guantanamo à la vue de la Croix-Rouge.En 2008, WikiLeaks publie des documents évoquant des activités illégales de la Banque Suisse, ce qui lui vaut un procès et sa suspension temporaire. La même année, les courriels de Sarah Palin, co-candidate républicaine avec John McCain à la présidence, sont publiés sur la plateforme. L'année suivante, WikiLeaks révèle encore des séries de documents, atour d'un scandale pétrolier au Pérou, ou sur les banques d'Islande.Quelles conséquences ?Dès cette époque, WikiLeaks suscite la méfiance des autorités de nombreux pays. Certaines de ses révélations, notamment sur la mauvaise gestion des banques islandaises, ont des conséquences concrètes. Mais le sujet deviendra bien plus important l'année suivante avec les « cable leaks ». Mai 2009 : le scandale des notes de frais des députés britanniquesEn juillet 2008, une taupe (dont on apprendra plus tard qu'elle agit par réaction contre le train de vie des parlementaires alors que les soldats vivent dans des conditions beaucoup plus difficiles) s'empare d'un CD-ROM contenant le détail des notes de frais des députés et le vend au journal le plus offrant. Le Daily Telegraph débourse 150 000 livres sterling pour obtenir le précieux support informatique et en fait un feuilleton à rebondissements, publiant des extraits de notes de frais toujours plus scandaleuses. Ce sera le début d'un scandale politique aboutissant à la démission de plusieurs députés et membres du gouvernement de Gordon Brown.Qu'apprend-on ?Les députés s'en donnent à cœur joie quand il s'agit de se faire rembourser les dépenses les plus farfelues : les factures dévoilées par les médias forment une véritable liste à la Prévert. Maison pour canards, nettoyage de douves, achats de films pornographiques et de barres chocolatées...Quelles conséquences ?Les notes de frais sont publiées dans leur intégralité sur le site du Parlement (mais certains éléments jugés sensibles, dont les adresses, ont été floutés). Une instance indépendante est également mise en place, l'Independent Parliamentary Standards Authority (Ipsa), mais elle a depuis été généreusement critiquée pour son inefficacité et son coût. Avril 2010 : la vidéo du « meurtre collatéral » en IrakC'est la vidéo qui va révéler WikiLeaks au grand public. Rendue publique en avril 2010, cet enregistrement pris depuis un hélicoptère Apache de l'armée américaine montre comment une dizaine de personnes, dont deux salariés de l'agence de presse Reuters, sont tuées car les militaires ont confondu un appareil photo avec un lance-grenade.Qu'apprend-on ?WikiLeaks publie une vidéo datant de 2007, où l'on voit une frappe aérienne américaine tuer par erreur deux journalistes de l'agence Reuters, puis une famille irakienne venue tenter d'aider, ce qui peut constituer un crime de guerre.A l'époque, l'armée américaine avait indiqué que les victimes avaient été tuées lors de combats avec des insurgés. La vidéo démontre le mensonge.Quelles conséquences ?L'armée américaine avait minimisé sa responsabilité dans la mort des journalistes, estimant, après enquête, que les pilotes avaient respecté les « règles d'engagement ». Même si les pilotes de l'hélicoptère Apache ne seront au final pas inquiétés, la vidéo contribue à lever le voile sur les bavures de l'armée américaine en Irak. Elle est obligée de s'expliquer.Autre conséquence : la « taupe » qui a envoyé cette vidéo à WikiLeaks, le soldat Manning, s'était confiée à un hacker qui l'avait ensuite dénoncé car les documents qui ont fuité « auraient pu coûter des vies directement ou indirectement ». Octobre 2010 : les « war logs » des guerres en Irak et en AfghanistanDébut 2010, le site publie, toujours grâce au soldat Manning, les « war logs », une série de documents de l'armée américaine autour de la guerre en Afghanistan et en Irak de 2004 à 2009. La fuite est conséquente et très embarrassante pour l'armée américaine, mais aussi pour la Maison Blanche : on peut y lire que les talibans gagnent du terrain en Afghanistan, mais les rapports routiniers montrent les bavures quotidiennes d'une armée en campagne.Qu'apprend-on ?Ces « war logs » détaillent plus de 100 000 morts en Irak, principalement civiles (plus de 66 000) mais également combattantes (24 000) ou encore des bavures au sein de la coalition internationales (près de 4 000). Mais ils montrent également les ratages réguliers d'une armée d'occupation : un sourd-muet abattu à un checkpoint pour ne pas avoir entendu un ordre (21 mars 2007) ou des bombardements de civils dûs à de mauvais renseignements. Les rapports montrent que dans ces bavures, l'autorité militaire cherche systématiquement à masquer sa responsabilité.Quelles conséquences ?La principale réaction des Etats-Unis a été, et continue d'être, de dénoncer la publication de ces documents, affirmant qu'ils portaient atteinte à l'effort de guerre. Le FBI a ainsi ouvert une enquête pour atteinte à la sécurité nationale contre WikiLeaks et son fondateur, Julian Assange. La NSA a par ailleurs demandé à ce que l'association soit classée comme « agent étranger malveillant », ce qui permettrait de la surveiller plus activement sans restriction, notamment concernant ses liens avec des citoyens américains. Novembre 2010 : le « Cablegate » révèle les dessous de la diplomatie américaineEn 2010, WikiLeaks change de méthode, et collabore avec plusieurs médias mondiaux pour publier le « Cablegate » : 250 000 messages confidentiels envoyés par les ambassades américaines à Washington.Qu’apprend-on ?Alors que les précédentes révélations de WikiLeaks n'avaient pas provoqué de répercussions majeures, le « Cablegate » fait l'effet d'une bombe. On peut en effet y lire la « vision du monde » de Washington au travers des propos, parfois durs, de ses ambassadeurs. L'administration américaine est dans l'embarras, et réagit en s'en prenant fortement à WikiLeaks. Mais des détracteurs du site estiment également que la diplomatie a besoin du secret, et qu'il est dommageable que ces câbles diplomatiques soient ainsi publiés.Quelles conséquences ?Le site est l'objet d'une énorme pression de la part des autorités américaines : Amazon, son hébergeur, décide de ne plus accueillir WikiLeaks sur ses serveurs, sans décision de justice à l'appui. Idem pour le prestataire de noms de domaine du site. WikiLeaks fait appel à la solidarité mondiale pour créer des « sites miroirs » hébergés un peu partout dans le monde. Janvier 2014 : « ChinaLeaks » et les révélations sur les « princes rouges »En janvier 2014, c'est la Chine et ses riches élites qui sont visées par une « fuite » massive. Une vaste enquête est publiée par le consortium international de journalistes d'investigation (ICIJ), en collaboration avec de nombreux journaux, dont Le Monde en France.Qu'apprend-on ?L'enquête révèle que plus de 20 000 clients de Chine ou de Hongkong sont liés à des compagnies offshore dans des paradis fiscaux. Parmi eux, de nombreux responsables du tout-puissant Parti communiste chinois (PCC) et leurs proches, comme Deng Jiagui, beau-frère du président Xi Jinping, ou encore Wen Jiabao, premier ministre de 2003 à 2013.Quelles conséquences ?Aussitôt après ces révélations, de nombreux sites de journaux impliqués dans les « ChinaLeaks », dont LeMonde.fr, ont été bloqués en Chine. Mais les accusations n'ont pas donné lieu à quelque poursuite que ce soit. Novembre 2014 : les « Sony Leaks »Le novembre 2014, Sony Pictures Entertainment (SPE), filiale américaine du groupe japonais, est victime d'un piratage massif de ses courriels et de ses documents internes. Dans la foulée, cinq films pas encore sortis et distribués par la société font leur apparition sur des sites pirates.Cinq mois plus tard, en avril 2015, WikiLeaks publie 30 000 documents et 173 000 courriels ainsi qu'une application en ligne pour chercher parmi toutes ces données. Le site justifie la publication de ces données par l'intérêt de voir « les rouages internes d'une entreprise multinationale influente ».Qu'apprend-on ?Ce « leak » donne des informations sur les visées stratégiques du groupe. On y apprend aussi des choses plus triviales comme le fait que les employés de SPE s'énervent de voir Adam Sandler à l'écran. On y trouve également des commentaires à l'endroit de l'égo d'Angelina Jolie ou sur la mise sur pied du biopic sur Steve Jobs.Quelles conséquences ?Première conséquence, la vice-présidente de SPE, Amy Pascal, a démissionné après la révélation d'un sous-entendu raciste à propos de Barack Obama dans un échange de courriels. Parmi les révélations du « leak », on trouve la fiche d'identité de Spider-Man qui selon l'accord entre SPE et Marvel doit être blanc, hétérosexuel, ne pas fumer, boire peu, etc.Dans ces courriels, on découvre également que des actrices comme Amy Adams ou Jennifer Lawrence ont droit à un pourcentage inférieur à celui de leurs collègues masculins sur les bénéfices du film American Bluff (ou American Hustle en anglais). Ces révélations ont alimenté un débat sur l'égalité des salaires entre hommes et femmes aux Etats-Unis.Au rayon des surprises, les courriels révèlent que l'acteur et réalisateur Ben Affleck a fait censurer un documentaire consacré à l'esclavage dans lequel les auteurs révélaient qu'un de ses ancêtres avait eu des esclaves.A la suite de ces attaques, les Etats-Unis – qui soupçonnent la Corée du Nord – ont annoncé de nouvelles sanctions économiques contre le régime de Kim Jong-Un, particulièrement dix personnalités et trois institutions. 2013-2015 : les fuites bancaires : « Offshore Leaks », « LuxLeaks », « SwissLeaks »Dans tous les cas, le principe est le même : rendre publics les mécanismes d'évasion fiscale dont profitent des individus et des entreprises.« OffshoreLeaks » en avril 2013. Dans l'ordre, les premières révélations sur les paradis fiscaux prennent forme grâce aux informations mises en commun par plusieurs datajournalistes et journalistes spécialisés réunis dans le cadre de l'ICIJ (le Consortium indépendant des journalistes d'investigation). Ce dernier a reçu près de 2,5 millions de documents (courriers électroniques, copies de papiers d'identités, lettres) par l'intermédiaire d'anciens salariés de deux entreprises de services financiers offshore.« Luxleaks » en novembre 2014. L'ICIJ est à nouveau à l'œuvre dans le scandale « LuxLeaks », qui a publié des accords fiscaux confidentiels provenant du cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers (PwC) mais aussi d'autres sociétés d'audits et de cabinets d'avocats au Luxembourg, en novembre 2014.« SwissLeaks » en février 2015. « SwissLeaks » est le dernier volet en date des enquêtes sur l'évasion fiscale européenne par l'ICIJ. Il se base sur les archives numérisées dérobées chez HSBC Private Bank par Hervé Falciani, ancien employé de la banque.Qu'apprend-on ?BNP Paribas et Crédit Agricole ont aidé à la création de sociétés offshore dans des paradis fiscaux dans les années 1990 et 2000. Des noms connus s'égrènent : Rothschild, Ricci, le roi du Maroc… Dans le cas de « LuxLeaks » , l'affaire a mis en lumière les centaines de « tax rulings », ces décisions anticipées conclues au Luxembourg lorsque Jean-Claude Juncker, l'actuel président de la Commission, était premier ministre, et qui permettent aux multinationales de quasiment échapper à l'impôt. Avec « SwissLeaks », on apprend que 180,6 milliards d'euros auraient transité, à Genève, par les comptes HSBC de plus de 100 000 clients et de 20 000 sociétés offshore, entre novembre 2006 et mars 2007.Quelles conséquences ?La base de données d'« Offshore Leaks » sera ouverte au public, ouvrant la voie à d'autres révélations. Le patron d'une grande banque néerlandaise démissionne. Dans l'Hexagone, la sphère politique prendra acte de la pression publique et commencera à intensifier sa lutte contre la fraude fiscale.Avec « LuxLeaks », sous la pression de Bruxelles, Amazon va désormais déclarer ses revenus par pays et non dans son siège fiscal européen, le Luxembourg.Conséquence plus dommageable pour la liberté d'expression, le Français Edouard Perrin, qui a révélé le scandale « LuxLeaks », a été inculpé le 23 avril au Luxembourg, notamment pour « vol domestique » et « blanchiment ». Cette mise en examen est la troisième au Luxembourg, après celle d'un ancien collaborateur du cabinet d'audit PwC, Antoine Deltour, en décembre 2014, et d'un autre employé de PwC en janvier, d'où proviennent une grande partie des documents du LuxLeaks.Avec « SwissLeaks », l'enquête contre HSBC en France s'est accélérée : sa filiale suisse, HSBC Private Bank, a été mise en examen pour « complicité de blanchiment aggravé de fraude fiscale » et « complicité de démarchage illégal ». Au Royaume-Uni, les députés ont ouvert une enquête sur les pratiques d'HSBC. Au Brésil, une enquête a été ouverte par la justice. La banque négocie dans les autres pays (Suisse et Belgique). Elle a aussi fermé des comptes de non résidents à Jersey, une première.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laura Wojcik Après une semaine d’épreuves du bac, c’est à présent au tour de 835 000 élèves de troisième de plancher sur leurs trois épreuves du brevet des collèges jeudi 25 juin et vendredi 26 juin. Et cette année, le syndicat d’enseignants Snalc, sans étiquette mais dit de droite, a appelé les enseignants à boycotter l’examen afin de protester contre la réforme des collèges programmée pour la rentrée 2016.Vous passez le brevet et vous vous inquiétez de ne pas pouvoir plancher dans de bonnes conditions ? Voilà ce que vous devez savoir à propos de la mobilisation à venir et du dispositif mis en place par les académies.Une mobilisation incertaineFrançois Portzer, président national du Snalc, affirme que son syndicat sera rejoint par le SNES-FSU à Lille et Reims, et par SUD à Montpellier. Impossible néanmoins d’obtenir un chiffre concernant la mobilisation à venir : « On a donné la consigne aux enseignants de ne pas signaler leur désir de faire grève au préalable, donc l’ampleur de la mobilisation dépendra surtout du militantisme local » précise François Portzer. Le syndicat souhaite surtout perturber la correction du brevet, qui fait appel à des enseignants qualifiés, et ne peut pas être confiée à n’importe quel personnel non gréviste, contrairement à la surveillance des épreuves.Pas de chiffres exacts non plus du côté du ministère de l’éducation nationale. Mais la Rue de Grenelle tient à rassurer les parents inquiets et dit avoir « pris ses dispositions pour que l’examen se tienne dans de bonnes conditions ». « D’autres correcteurs seront mobilisés en cas de besoin », affirme le ministère.Des académies organiséesL’académie de Lille a déjà tout prévu en cas de mouvement très suivi : « A chaque examen, on rappelle aux centres d’examen de prévoir plus de personnes pour surveiller les épreuves. Là, on a mobilisé encore plus de remplaçants en cas de grève. » L’ampleur de la grève durant la surveillance des écrits permettra de donner un premier indice à l’académie, qui pourra mieux cibler le nombre d’enseignants remplaçants à appeler. Le rectorat s’abstient néanmoins de donner plus d’informations concernant la phase des corrections.L’académie de Reims a aussi demandé aux centres d’examen de prévoir plus de personnel de surveillance, tout en tentant d’obtenir plus d’informations quant à l’importance de la grève. « Aucune information de mobilisation d’ampleur n’est remontée », précise le rectorat, qui se veut confiant : « Pour l’instant, rien ne suggère des retards ou des perturbations. »Laura WojcikJournaliste au Monde Bastien Bonnefous Son diagnostic est sans appel : « L’espoir de transformer les choses de l’intérieur, que ce soit au sein du PS ou du groupe parlementaire à l’Assemblée, s’est peu à peu évanoui », explique au Monde Philippe Noguès, député socialiste du Morbihan. L’élu a donc pris une décision « irrévocable » : il quitte le Parti socialiste (PS) et le groupe socialiste au Palais-Bourbon. Membre du parti depuis avril 2006, élu député en juin 2012, cet ancien cadre d’une multinationale américaine de 60 ans a décidé de siéger parmi les non-inscrits à l’Assemblée.Lire aussi :A l’Assemblée Nationale, les frondeurs reprennent de la vigueurPhilippe Noguès doit en informer par courrier vendredi 25 juin Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l’Assemblée, comme Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du parti. Ce « frondeur » breton fait « le choix de la liberté et de la loyauté à [ses] convictions », mais il n’a pas l’intention pour autant d’être « dans l’opposition systématique ». « Je soutiendrai les projets de lois qui me sembleront aller dans le bon sens et je continuerai à combattre la droite », précise-t-il. Mais que l’on ne compte plus sur lui pour être un élu bon élève de la politique gouvernementale.« Nos efforts pour infléchir la ligne ont été vains »« Depuis de longs mois, avec mes camarades frondeurs, je me bats pour infléchir la ligne économique du gouvernement. Force est de constater que nos efforts ont jusqu’ici été vains, le chemin tracé vers une société de plus en plus libérale n’a pas varié », regrette-t-il. S’il a bien l’intention de se représenter aux législatives, en juin 2017, il ne veut plus d’ici là participer aux enjeux d’appareils du PS. « Je suis socialiste, je le reste, mais je ne crois plus que le PS, en tant que structure politique, puisse être le moteur d’un nouveau départ », affirme-t-il.Lire aussi :Après trois ans de Hollande, le contre-projet des frondeurs du PSM. Noguès espère que son initiative fasse école chez ses collègues socialistes pour monter à terme un groupe autonome à l’Assemblée. « Beaucoup de députés socialistes sont comme moi en désaccord avec la politique que l’on mène, mais ils n’osent pas franchir le pas », explique-t-il, confiant que son choix a été « douloureux ». Mais il ajoute l’avoir fait « par respect pour les électeurs qui [l]’ont élu en 2012 ». « Depuis trois ans, on n’a pas de résultats, on n’améliore pas la vie des Français, et nos manques et nos reniements nourrissent en partie la montée du Front national, il faut donc réagir », conclut le député.Lire aussi :Le Parti socialiste pourrait devenir ingouvernableBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Et un bug de plus. Les statistiques du chômage pour le mois de mai, rendues publiques mercredi 24 juin, ont encore progressé. De combien ? La réponse est tout sauf évidente car la collecte des données a été affectée par un « événement inhabituel » qui amène Pôle emploi et le ministère du travail à présenter deux types de chiffres : ceux effectivement observés et ceux issus d’« estimations » pour tenir compte de l’aléa qui s’est produit. Cet épisode survient presque deux ans après l’incident survenu en août 2013 : à l’époque, l’opérateur de télécommunication SFR avait commis un énorme « loupé » dans la relance par SMS des chômeurs, ce qui avait entraîné une forte hausse des sorties des listes de Pôle emploi.Cette fois, le pépin est différent : le nombre de personnes « extraites » des listings de Pôle emploi pour ne pas avoir mis à jour leur dossier a diminué dans des proportions atypiques, comparativement à ce qui se passe en temps ordinaire, en moyenne. Autrement dit, le nombre de demandeurs d’emplois a été artificiellement gonflé, du fait de cette évolution particulière : ceux qui n’ont aucune activité (catégorie A) sont désormais 3,552 millions en métropole (+ 16 200 par rapport à avril). Si on y ajoute ceux qui ont travaillé occasionnellement en mai (catégories B et C), leur nombre dans l’Hexagone est passé à 5,414 millions (+69 200 en un mois), soit un nouveau record (5,718 millions en incluant les outre-mer).Pôle emploi et le ministre du travail, François Rebsamen, ont insisté, mercredi, sur le fait que ces données ne pouvaient pas être prises telles quelles : ayant été polluées par un phénomène sortant de l’ordinaire, elles doivent être réajustées, ont-ils expliqué. « Si les comportements d’actualisation des demandeurs d’emploi avaient été identiques à ceux habituellement observés », le nombre de chômeurs en catégorie A se serait accru de 7 000 à 10 000 en métropole au mois de mai, indique M. Rebsamen. Si on regarde les catégories A, B et C, l’augmentation est évaluée dans une fourchette comprise entre 32 000 et 42 000.Redressement de l’intérimQuels que soient les chiffres retenus, un constat s’impose : le chômage continue de s’étendre pour atteindre des niveaux inégalés. Mais M. Rebsamen ne perd pas espoir. Dans son communiqué diffusé mercredi, il met en avant « la tendance mieux orientée de l’économie et l’amélioration progressive de l’emploi ». Il se fonde notamment sur les déclarations d’embauche de plus d’un mois, qui « ont progressé de 1,3 % » au cours des trois derniers mois, et sur le redressement de l’intérim.L’optimisme du ministre du travail n’est pas totalement incongru. De nombreux économistes tablent, pour les tout prochains mois, sur un recul du chômage. Il s’amorcerait, selon les dernières prévisions de l’Unedic, « à partir du milieu de 2015 ». Mais pas au point d’effacer la hausse du premier semestre : le nombre de chômeurs resterait légèrement supérieur, en fin d’année, à son niveau de janvier (+ 12 000). En revanche, il devrait diminuer l’an prochain (-68 000). Toutefois, ces évolutions positives comportent une grosse zone d’ombre : l’amplification du sous-emploi puisque le nombre de chômeurs exerçant une activité occasionnelle (catégories B et C) poursuivrait sa progression (+ 134 000 en 2015 ; + 38 000 en 2016). Au total, le taux de chômage (au sens du Bureau international du travail), qui atteignait 10 % en métropole au premier trimestre, redescendrait à 9,9 % fin décembre, et à 9,7 % fin 2016, d’après l’Unedic.« Nous nous attendons à une amélioration au second semestre », renchérit Bruno Ducoudré, en se prévalant de la dernière prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), diffusée en avril. Plusieurs facteurs contribuent à soutenir la croissance : dépréciation de l’euro qui favorise les exportations tricolores, baisse du prix du pétrole, allégement des prélèvements sur les entreprises (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l'emploi, Pacte de responsabilité), etc. Dans ce contexte, le chômage pourrait baisser à 9,8 % de la population active, en fin d’année, selon l’OFCE.L’Insee, de son côté, se montre un peu plus prudent. Il table sur un accroissement de « l’emploi total » (secteur marchand, non marchand, indépendants…) de 114 000 postes, en 2015, avec un net accroissement au second semestre (+71 000). Cette embellie devrait suffire pour stabiliser le taux de chômage à 10,4 % sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris). « Le chômage pourrait même baisser si le découragement des chômeurs seniors [perdurait] », ajoute l’Insee.Mais le marché du travail reste loin de la situation qui régnait avant la crise provoquée par l’effondrement de Lehman Brothers : fin 2007, il y avait « seulement » 1,9 million de demandeurs d’emplois en catégorie 1 (sans activité ou ayant une activité de plus de 78 heures)...Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.06.2015 à 17h26 • Mis à jour le24.06.2015 à 18h15 | David Revault d'Allonnes « Ne pas avoir d’état d’âme sur le sujet », sans pour autant calquer les méthodes et comportements de services de renseignement français sur ceux de leurs homologues américains, car ce ne sont « ni nos valeurs, ni nos méthodes » : c’est le discours qu’a tenu François Hollande, mercredi 24 juin en fin de matinée, aux parlementaires reçus à l’Elysée. Le chef de l’Etat avait décidé dans la matinée de recevoir en urgence une délégation de parlementaires, dont les présidents des deux assemblées, Gérard Larcher et Claude Bartolone, après les révélations de Mediapart et de Libération sur l’espionnage de trois présidents français, dont lui-même, par les services de renseignement américains. Et ce, le jour même du vote définitif par l’Assemblée nationale du projet de loi sur le renseignement.« Inacceptable ! » Le président a rappelé, en introduction comme en conclusion de cette réunion qui s’est tenue après un conseil de défense consacré à ce dossier et un conseil des ministres, « la nécessité de condamner ces pratiques », utilisant à nouveau les mots employés lors du communiqué de presse diffusé par l’Elysée. Le chef de l’Etat s’est félicité du consensus transpartisan qui s’est manifesté sur le sujet. Lui-même cible de l’espionnage américain, comme Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy avait depuis plusieurs semaines prôné une stratégie d’opposition frontale et radicale sur tous les sujets, y compris les moins clivants, comme la loi de programmation militaire (LPM). Mais l’ancien président, comme son entourage, se trouvait ce mercredi sur la même longueur d’ondes que son successeur.« Il faut de l’unité et du rassemblement sur ce sujet, au-delà des clivages politiques », a exhorté M. Hollande, qui a précisé qu’il évoquerait le sujet au conseil européen, jeudi à Bruxelles, mais également directement avec Barack Obama, dans les prochains jours. « Ce qu’on peut demander à un pays ami, c’est la garantie que ces pratiques ont cessé », a redit le président, qui avait déjà reçu une telle promesse de son homologue américain lors de son voyage d’Etat à Washington en février 2014. M. Hollande souhaite néanmoins éviter toute manifestation d’angélisme : « Rien n’est plus important que la protection de nos intérêts », a-t-il martelé, insistant donc sur la nécessité de « ne pas avoir d’état d’âme sur le sujet » et précisant que la coopération entre services de renseignement français et américains allait « se poursuivre ».Lire aussi :« La vie politique française est l’objet d’une attention constante des Etats-Unis »Lire aussi :Le spectaculaire retour sur scène de WikiLeaksDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) Ultimes cartouches avant un éventuel renvoi devant le tribunal correctionnel de Marseille ? Jean-Noël Guérini, ancien président (ex-PS) du conseil général des Bouches-du-Rhône, a demandé, mercredi 24 juin, à la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence d’annuler une partie d’un des deux dossiers judiciaires dans lesquels il est mis en examen, notamment pour association de malfaiteurs. Ses avocats, Mes Dominique Mattéi et Martin Reynaud, souhaitent faire reconnaître « le défaut d’impartialité et de neutralité des juges d’instruction », dont ils dénoncent également un « manque de loyauté ».Mis en examen le 8 septembre 2011 pour complicité d’obstacle à la manifestation de la vérité, prise illégale d’intérêt, trafic d’influence et association de malfaiteurs, Jean-Noël Guérini a été interrogé à trois reprises et confronté avec son directeur de cabinet, soupçonné d’avoir, en novembre 2009, fait détruire les ordinateurs de la présidence avant une perquisition.Lire aussi :Au PS des Bouches-du-Rhône, les anti-Guérini demandent des comptesDans cette instruction au long cours, son dernier interrogatoire, le 13 février 2014, fait office de récapitulatif des charges pesant sur le sénateur des Bouches-du-Rhône. Il lui est notamment reproché d’avoir toléré les immixtions de son frère Alexandre Guérini, chef d’entreprises spécialisées dans le traitement des déchets ménagers, dans la gestion et les marchés publics du département et de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, alors dirigée par le socialiste Eugène Caselli.Droit de préemptionEn onze pages, les juges d’instruction Charles Duchaine et Pierre Philipon résument les éléments leur permettant de penser que Jean-Noël Guérini aurait usé du droit de préemption de sa collectivité — au titre de la protection de l’environnement — sur un terrain de La Ciotat (Bouches-du-Rhône) dans le seul but de constituer une réserve foncière au bénéfice de son frère. Celui-ci décrochera plus tard le marché d’exploitation d’un centre d’enfouissement des déchets sur la surface préemptée. Ou encore en faisant désigner par Agglopole Provence un avocat afin de servir, non pas les intérêts de la collectivité qui le recrute, mais ceux d’Alexandre Guérini, en conflit avec cette communauté d’agglomération de Salon-de-Provence sur l’exploitation d’une décharge.Le ton de cet ultime interrogatoire traduit une forte tension et se termine par « une petite déclaration » de Jean-Noël Guérini : « J’observe, cher Monsieur le juge que loin d’instruire à charge et à décharge, vous m’avez posé des questions très longues et que vous me jugez déjà, ce qui n’est pas votre rôle. » Ailleurs, l’élu répond : « Je ne vous autorise pas, avec tout le respect que je vous dois, à dire que je mens. » Les juges se montrent offensifs : « Vous prétendez n’avoir rien à vous reprocher, alors pourquoi esquivez-vous toutes nos questions, soit en répondant à côté, soit en prétendant ne pas vous souvenir des choses ? »Les relations entre Jean-Noël Guérini et les juges ont, tout au long de l’instruction, été conflictuelles. Au point qu’une mainlevée de l’immunité parlementaire de Jean-Noël Guérini avait été accordée, le 15 mars 20012, par le Sénat pour « le contraindre par un mandat d’amener à assister aux actes d’instruction programmés ». En février 2012, M. Guérini avait claqué la porte du bureau des juges au prétexte que la presse avait été informée de sa confrontation avec son ex-directeur de cabinet.Dans leur requête en annulation, les avocats relèvent qu’à neuf reprises les juges ont asséné à leur client : « Vous mentez » ou « Vous ne dites pas la vérité »… Ils observent aussi que des pièces du second dossier judiciaire impliquant l’élu ont été versées dans la procédure. « C’est clairement une violation du droit à une procédure équitable », selon Me Mattéi.Régulière et loyaleLe parquet général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence estime, lui, que la procédure est régulière et loyale. Dans un réquisitoire écrit, la procureure générale Nadine Perrin remarque que si les juges poussent Jean-Noël Guérini dans ses retranchements en mettant en cause sa version des faits et en lui soumettant des éléments objectifs, « cette attitude n’est nullement le reflet d’une partialité. Elle n’est que l’exercice légitime de la fonction qui leur impose d’instruire à charge et à décharge. Il serait au contraire parfaitement défavorable au mis en examen de ne poser que des questions lui laissant croire que ses explications sont et donc seront par la suite devant le tribunal, admises sans contestation ».La décision sera rendue le 16 septembre. Une semaine plus tôt, la chambre de l’instruction se sera prononcée sur les nullités de procédure soulevées dans le second dossier. Dans cette affaire, M. Guérini est mis en examen aux côtés de vingt-sept autres personnes, membres présumés du milieu marseillais et financiers occultes. Une affaire « au caractère mafieux », ont écrit les juges. Si M. Guérini venait à être renvoyé devant le tribunal correctionnel, il ne comparaîtrait pas avant 2016, le parquet semblant souhaiter que les deux dossiers soient jugés dans un seul et même procès.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde David Revault d'Allonnes et Alexandre Lemarié Une impression de déjà-vu. « Il s’agit de faits inacceptables qui ont déjà donné lieu à des mises au point entre les Etats-Unis et la France », a protesté l’Elysée dans un communiqué, mercredi 24 juin au matin, après de nouvelles révélations sur des interceptions téléphoniques ayant visé trois présidents français, dont François Hollande. La réaction est tombée à l’issue d’un conseil de défense regroupant, autour du chef de l’Etat, les ministres concernés et les patrons des services de renseignement. Les engagements américains « doivent être rappelés et strictement respectés ». « La France, qui a encore renforcé son dispositif de contrôle et de protection, ne tolérera aucun agissement mettant en cause sa sécurité et la protection de ses intérêts », poursuit le communiqué.Lire aussi :Comment la NSA a espionné trois présidents françaisLe conseil de défense avait été précédé par un point dans le bureau présidentiel avec le premier ministre, Manuel Valls, et ses plus proches conseillers, le directeur de cabinet Thierry Lataste, le secrétaire général, Jean-Pierre Jouyet, le conseiller diplomatique Jacques Audibert, le général Benoît Puga, chef d’état-major particulier, et le conseiller en communication Gaspard Gantzer. A l’issue du conseil ont été décidées deux démarches entre services de renseignement d’une part et diplomates de l’autre. Le directeur de la DGSE, Bernard Bajolet, et le nouveau coordinateur du renseignement, Didier Le Bret, se rendront aux Etats-Unis dans les prochains jours. Laurent Fabius devait convoquer l’ambassadrice des Etats-Unis en France, Jane D. Hartley, mercredi en fin d’après midi.« Comme dans un vieux couple »C’est la troisième fois depuis mai 2012 que l’exécutif formule de telles protestations. « Ceci n’est évidemment pas admissible entre alliés », avait tempêté le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, dès juillet 2013. Puis, en octobre 2013, après de nouvelles révélations concernant l’écoute à grande échelle de trente-cinq hauts dirigeants européens, l’ambassadeur des Etats-Unis en France avait été convoqué au Quai d’Orsay. « Je vous écoute », avait alors dit Charles Rivkin en s’asseyant face à Alexandre Ziegler, le directeur de cabinet de M. Fabius. « C’est bien le problème », lui avait répliqué M. Ziegler…Sur l’espionnage dont il aurait potentiellement été la cible directe, en revanche, l’exécutif s’était toujours montré extrêmement discret. « Je n’ai pas d’information », avait ainsi évacué le chef de l’Etat, le 25 octobre 2013, en marge d’un conseil européen. Les contacts entre diplomates et services de renseignement consécutifs à cet épisode avaient cependant abouti, à l’occasion de la visite d’Etat de François Hollande à Barack Obama à Washington en 2014, à l’« engagement américain de ne pas écouter de façon ciblée les dirigeants français », rappelle un proche du chef de l’Etat.En pleine célébration du voyage de L’Hermione, « qui rappelle que nous avons toujours été alliés avec les Américains depuis la guerre d’Indépendance », commente un diplomate, la protestation officielle devrait être parfaitement ritualisée. « C’est comme dans un couple, quand tu apprends que tu as été trompé mais que tu es encore amoureux, poursuit cette source. Il va y avoir une scénarisation de notre mauvaise humeur. On va froncer les sourcils, rappeler que c’est inacceptable, et obtenir toutes les assurances politiques. Mais de toutes façons, on les avait déjà… »« C’est vraiment déloyal et inamical »Les mêmes protestations, au mot près, ont été formulées par l’opposition. Dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, lui aussi visé durant son quinquennat par des écoutes ciblées, on a vivement condamné l’espionnage américain. Dans la soirée de mardi, l’ancien chef de l’Etat a dénoncé, selon son entourage, « des méthodes inacceptables en règle générale et plus particulièrement entre alliés ». Lire aussi :« La vie politique française est l’objet d’une attention constante des Etats-Unis »Même tonalité chez les conseillers de l’Elysée ayant officié sous son mandat. « C’est vraiment déloyal et inamical (…) Il y a là une rupture du pacte de confiance », s’est indigné mercredi, sur RTL, l’ex-secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant, dont le numéro de téléphone figurait sur une liste de l’Agence nationale de sécurité américaine (National Security Agency, NSA). Le député Pierre Lellouche, qui a lui-même été espionné en tant que secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur (2010-2012), juge à son tour « intolérables » les méthodes de la NSA. Pour lui, c’est « un comportement indigne et lamentable entre nations démocratiques ». « C’est très choquant. Cette affaire est scandaleuse », a renchéri l’ex-ministre François Baroin, sur RMC.« La présidence des Etats-Unis devrait s’exprimer sur ce sujet (…) Il faut que les Etats-Unis s’engagent, preuve à l’appui, à ne plus pratiquer de cette façon à l’égard de leurs alliés », a estimé M. Guéant, pressant le pouvoir de « réagir à l’égard des Etats-Unis », en exprimant « son indignation » et en préconisant de « dire que ça ne se fait pas entre alliés proches ». Pour M. Lellouche, le pire serait d’en rester là : « Il faut une réaction. Cela doit nous amener à une explication de texte franche et virile avec nos alliés. La France doit demander aux Etats-Unis que ces agissements s’arrêtent. » « Il faut encadrer ces pratiques, avec un accord de bonne conduite entre alliés », propose-t-il, en jugeant nécessaire que « Barack Obama prenne la parole pour s’expliquer ».« Il faut améliorer la sécurité des communications »Certains jugent urgent de se protéger de toute tentative d’espionnage. « Cela prouve qu’il faut améliorer la sécurité des communications », estime Frédéric Péchenard, proche de M. Sarkozy et ex-directeur de la police nationale. « Nos services de renseignement doivent prendre des mesures techniques pour faire en sorte que les conversations du président de la République, du premier ministre et des membres du gouvernement ne soient plus écoutées. » « Cela doit nous amener à prendre davantage de précautions lors de nos communications, abonde M. Lellouche. On peut par exemple empêcher l’usage des téléphones portables dans certains lieux stratégiques pour éviter d’être espionné. »Au-delà, l’exécutif relativise néanmoins le caractère hautement confidentiel des conversations interceptées par les services américains, recensées dans une note de mai 2012 faisant état d’une réunion confidentielle sur le scénario – déjà – d’un « Grexit » et d’une rencontre de François Hollande avec des dirigeants du SPD allemand. « Les conversations écoutées n’ont aucun intérêt. Ce sont toujours des sujets annexes. Il n’y a jamais eu de fuites concernant la sécurité et la défense nationales », rappelle un conseiller ministériel.Les membres de l’exécutif, président, ministres et conseillers, ont toujours assuré faire preuve de la plus extrême prudence lors de leurs échanges dans les enceintes diplomatiques, Conseil européen compris, ou dans les représentations françaises à l’étranger, mais également dans toutes leurs conversations téléphoniques, théoriquement sécurisées sous l’égide du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale. « Il importe de toujours chercher à se protéger, sans angélisme », note un collaborateur du chef de l’Etat, qui précise : « Si j’ai quelque chose d’important à dire au président, je vais dans son bureau. »Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières et Yves Bordenave Dans un entretien au Monde, Jean-Luc Mélenchon, député européen du Parti de gauche, estime que « les créanciers de la Grèce céderont ». « Nous allons nécessairement gagner sur l’essentiel », déclare le candidat du Front de gauche à la présidentielle de 2012.Estimez-vous qu’Alexis Tsipras, le premier ministre grec, puisse encore imposer ses vues face aux créanciers de son pays sans se renier ?Jean-Luc Mélenchon : J’ai confiance en lui ! Je connais aussi la dureté de ce qu’il affronte. La dette grecque a cessé depuis longtemps d’être une question financière : elle est exclusivement politique. Il s’agit de prouver qu’on ne peut désobéir aux libéraux. Mais si, par les violences de la Banque centrale, le système bancaire grec s’effondre, si la Grèce est mise en banqueroute, les Français devront payer 40 milliards d’euros et les Allemands 60 milliards. C’est inenvisageable. Si on trouve l’accord technique qui permet d’effacer la dette grecque par des mécanismes de rééchelonnement, tout le monde s’épargnera cette épreuve absurde. La responsabilité intégrale du danger repose sur Merkel et Schäuble [la chancelière et le ministre des finances allemands], qui ont parié sur la tension et l’inertie de Hollande. Benoît Floc'h Le nouveau secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur a tout de suite donné le ton. « Il faut repartir de la vie quotidienne des étudiants et des enseignants-chercheurs », a déclaré Thierry Mandon, le jour de son installation Rue Descartes, le 17 juin. Chargé jusqu’alors de la réforme de l’Etat et de la simplification, c’est à cette aune qu’il débute son action dans l’enseignement supérieur.Début juillet, M. Mandon annoncera une soixante de mesures, « dont une grande partie », indique une source gouvernementale, visera à simplifier la vie des étudiants. Ce plan marquera la fin de la concertation conduite sur ce thème depuis fin mai.L’idée centrale est de décliner la notion de « guichet unique » sur tous les sujets, peut-être sur le site Etudiant.gouv.fr, aujourd’hui délaissé. « L’entrée dans l’enseignement supérieur relève trop souvent du parcours du combattant », justifie cette même source. Exemple : l’harmonisation du calendrier d’admission post-bac (la procédure d’entrée dans le supérieur) et celui du dossier social étudiant (qui permet de faire une demande de bourse et/ou de logement) paraît acquise. Aujourd’hui, les deux procédures sont désynchronisées. Ainsi les étudiants attendent d’être sûrs de leur inscription pour lancer leurs démarches sociales. Donc, très tard.Un seul lieuDans la même logique, le ministère planche sur la possibilité de mettre en place « un coffre-fort numérique » : l’étudiant donne tous les documents nécessaires une seule fois, puis les administrations s’arrangent entre elles pour y accéder sans avoir besoin de les redemander. Par ailleurs, lorsqu’un étudiant demande une bourse, il doit fournir l’avis fiscal de ses parents. Dorénavant, il suffirait de déclarer leurs revenus, l’administration se débrouillant pour récupérer l’avis fiscal auprès des services compétents.Même logique de guichet unique pour les étudiants étrangers. Toutes les démarches seraient regroupées en un seul lieu aux moments les plus importants de leur parcours. De même, le gouvernement envisage de construire 30 centres de santé universitaires sur les campus d’ici à 2017 (contre 17 aujourd’hui). Là encore, l’objectif est de rassembler sur un même lieu tous les services médicaux : consultations dentaires, psychologiques ou gynécologiques…Faiblesse de la culture d’accueilIl est urgent de simplifier la vie des étudiants, avait déjà insisté Monique Sassier, médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, dans son rapport annuel, publié en mai. Elle y dénonçait l’accueil défaillant des universités. C’est un point que défendent aussi les deux principales organisations étudiantes, l’UNEF et la FAGE. Celles-ci vont d’ailleurs plus loin et demandent que tout soit rassemblé dans un guichet unique (inscription, bourse, logement, couverture maladie, etc.).Les causes du problème sont connues : multiplicité des acteurs, faiblesse de la culture d’accueil… Les conséquences sont préoccupantes : « Enpremière et en deuxième année, l’université laisse les étudiants se débrouiller, expliquait Mme Sassier en mai, à un moment où ils sont les plus fragiles et où les risques de décrochage sont les plus élevés. Avec la démocratisation de l’enseignement supérieur, les universités doivent s’adapter à ceux dont les parents n’ont pas fait d’études supérieures. Si elles ne le font pas, elles créent elles-mêmes les conditions de l’échec, ou, à tout le moins, de la désespérance. »« Réforme globale du système des bourses »Or, « Si on arrive à simplifier au maximum, à limiter la mobilisation de personnels sur des tâches administratives, on dégage du temps pour améliorer l’accueil, l’accompagnement, le conseil des étudiants », acquiesce Gilles Roussel, président de l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée, en pointe sur ces questions.Mais attention, met en garde Alexandre Leroy, président de la FAGE, « la simplification est le préalable à toutes les réformes, mais non le prétexte à l’arrêt du renforcement des bourses, thème absent de la concertation ». Pour le syndicaliste étudiant, « il faut une réforme globale du système des bourses si l’on veut que le contrat passé entre François Hollande et les jeunes soit respecté. Le gouvernement y a déjà consacré 458 millions d’euros. C’est très bien. Mais, maintenant, il faut passer d’un tiers à deux tiers d’étudiants aidés ». Pour la FAGE, cette mesure d’un coût de 400 millions d’euros pourrait être financée en supprimant la demi-part fiscale accordée aux parents d’étudiants, qui « ne profite qu’aux familles qui n’en ont pas besoin », selon la FAGE. Une proposition qui a peu de chances de voir le jour en fin de mandat.Benoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Les rapports de la Cour des comptes se suivent et se ressemblent. Fin mai, dans celui consacré au budget de l’Etat, elle fustigeait une maîtrise des dépenses en trompe-l’œil. Le rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, présenté mercredi 24 juin, s’inscrit dans la même veine. « Confrontée, comme ses partenaires, à la nécessité de consolider ses finances publiques au sortir de la crise financière, la France a effectué un effort structurel moindre, note la Cour. Au total, la dépense publique en volume a vu sa progression depuis 2010 seulement infléchie en France, alors qu’elle a baissé chez ses principaux partenaires européens. » La Cour des comptes a sa doxa, et elle n’en dévie pas.Lire aussi :Déficit de l’Etat : la Cour des comptes pointe un dérapage de 10 milliards en 2014En dépit de conditions économiques en voie d’amélioration, elle juge la réduction – « encore modérée » – du déficit prévue en 2015 « possible sans pour autant être acquise ». Cet objectif de réduction du déficit public (3,8 %) repose, à ses yeux, « sur des mesures d’économies encore mal identifiées ». La pertinence des investissements publics – qui restent élevés – n’est pas suffisamment évaluée et les instruments de programmation des finances publiques demeurent limités, pestent les magistrats financiers.Au point que le gouvernement, las de se voir sempiternellement réprimandé, nourrit sa riposte et répond point par point aux critiques formulées par la Cour. Fini le temps où l’exécutif et la majorité de gauche nouvellement élus comptaient sur le rapport commandé à la Cour des comptes sur l’état des finances publiques à leur arrivée pour engager une politique de « redressement dans la justice » des comptes publics. Oubliés les regrets de n’avoir pas suffisamment, à l’époque, pris appui sur cet audit pour justifier les efforts qui allaient ensuite être réclamés.« Une analyse incomplète »Les remontrances récurrentes des magistrats de la Rue Cambon agacent passablement Bercy. Qu’importe que l’institution financière soit présidée par un ancien député socialiste, Didier Migaud, ancien président de la commission des finances, surtout si ses saillies ont pour effet de conforter l’opposition dans ses critiques vis-à-vis de l’impuissance du gouvernement. Le ministre des finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, ont donc pris leur plume pour joindre une longue réponse aux observations de la Cour des comptes. Et contester ses conclusions.« L’analyse de la Cour propose une analyse incomplète qui minore les résultats obtenus en matière de maîtrise de la dépense publique, écrivent-ils. La Cour ne prend pas suffisamment en compte le fait que des mesures de redressement d’ampleur ont été prises dès le projet de loi de finances pour 2014 (…), que ces mesures ont été amplifiées par la suite… » Le tout est rédigé en termes technocratiques dont toute virulence est exclue. Pas suffisamment, cependant, pour masquer la divergence d’appréciation entre les magistrats financiers et Bercy. En privé, les cabinets des deux ministres se montrent beaucoup plus diserts. « La Cour des comptes émet une analyse critique. C’est bien de faire des analyses critiques ex ante. Ensuite il faut aller aux résultats et voir, ex post, si oui ou non les critiques étaient justifiées, remarque le cabinet de M. Sapin. Face à une Cour des comptes qui nous dit qu’il y a des risques, l’important est d’être en mesure de lui démontrer – c’est ce qu’on fera – que, cette année comme les années précédentes, nous tenons les enveloppes de dépense que nous nous sommes fixées. »Le budget, un débat politiqueDu côté du gouvernement, on n’apprécie guère que la Cour des comptes réduise l’évolution modérée des dépenses publiques en 2014 à deux facteurs exceptionnels : la baisse de la charge des intérêts de la dette et la diminution des dépenses d’investissement des collectivités territoriales. Et, surtout, qu’elle ignore les efforts structurels engagés. « La situation des finances publiques est certainement plus flatteuse que la tonalité générale du rapport de la Cour des comptes le laisse entendre, relève l’entourage du ministre. Dans un contexte de croissance extrêmement faible, le déficit structurel, corrigé du cycle économique, a été ramené à 2,1 % du produit intérieur brut, soit le point le plus bas depuis l’année 2000. L’effort d’économies a été réel et porté par l’ensemble des administrations publiques, à commencer par l’Etat. »Désormais, le gouvernement prend un malin plaisir à rappeler les avis, pas toujours pertinents, émis par le Haut Conseil des finances publiques, que préside également M. Migaud. « Personne n’est infaillible. Pour cette année, il jugeait que 1 % était une prévision de croissance excessive ; aujourd’hui, avec 1 %, on est au-dessous du consensus des institutions économiques, souligne-t-on à Bercy. L’important pour nous est d’être en mesure de démontrer le sérieux de notre gestion budgétaire. Depuis le début du quinquennat, ce gouvernement n’a pas à rougir de sa gestion des finances publiques. »En filigrane, le gouvernement, au-delà de sa réponse à la Cour des comptes, nourrit déjà son argumentaire vis-à-vis de la droite qui, régulièrement, l’accuse de ne pas engager de « réformes structurelles ». « Il faut bien s’entendre sur ce qu’on entend par des réformes d’économies structurelles, note l’entourage de M. Sapin. Nous faisons des réformes structurelles dans toute une série de domaines de la dépense publique, qui ne sont pas évidentes à communiquer. A écouter la droite, on a un peu le sentiment que, pour elle, ça veut dire réforme qui fait très mal et qui se voit beaucoup. » Le débat budgétaire, pour qui en douterait, est un débat très politique.Collectivités territorialesDéficit redressé Pour la première fois depuis 2010, les dépenses des collectivités territoriales (251,5 milliards d’euros) ont diminué en 2014, de 0,3 % par rapport à l’année précédente. Leurs recettes (247 milliards d’euros) ont en revanche progressé de 1,4 %. Leur déficit s’est ainsi redressé, passant de 8,5 milliards d’euros en 2013 à 4,5 milliards en 2014.Dépenses en hausse Ce recul du déficit des collectivités territoriales résulte de la baisse de 5,2 milliards (-8,6 %) de leurs dépenses d’investissement (55,2 milliards d’euros en 2014). La réforme de la fiscalité locale intervenue en 2010, le gel d’une partie des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales entre 2011 et 2013 et la baisse de ces dernières en 2014 ont infléchi le rythme d’évolution des recettes. Parallèlement, la croissance des dépenses de fonctionnement est restée soutenue. En 2014, elles ont augmenté de 2,2 %, après une hausse de 3 % en 2013. La masse salariale, quant à elle, a progressé de 3,9 % en 2014, après une augmentation de 3,2 % en 2013.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.06.2015 à 22h22 • Mis à jour le24.06.2015 à 12h59 | Martin Untersinger De 2006 à 2012, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont été régulièrement espionnés par la NSA, l’agence américaine spécialisée dans le renseignement électronique, d’après des documents publiés mardi 23 juin par WikiLeaks, Mediapart et Libération.Le contenu de ces discussions confidentielles ne surprendra pas grand monde : on y lit que Nicolas Sarkozy se considérait en 2008 comme « le seul homme capable de résoudre la crise financière » ou qu’il estimait que c’était « la première fois que les États-Unis n’ont pas agi en leaders dans la gestion d’une crise mondiale et la France va maintenant prendre la main ». Mais ces documents, hautement classifiés, permettent d’avoir, pour la première fois, un aperçu de la quantité d’informations à laquelle peuvent accéder les services de renseignement américains, et ce au plus haut niveau de l’Etat français. Cet espionnage a perduré au moins jusqu’à l’accession de François Hollande à l’Elysée. Un document de la NSA daté du 22 mai 2012 — trois jours seulement après son entrée en fonctions — mentionne la volonté du nouveau président d’organiser une rencontre avec l’opposition allemande pour évoquer une sortie de la Grèce de la zone euro. Cette note de synthèse se base sur une conversation entre François Hollande et Jean-Marc Ayrault : preuve que les grandes oreilles de la NSA ont l’ouïe qui porte jusqu’au sommet de l’exécutif. Cette réunion aura bel et bien lieu un mois plus tard.A ce stade, l’Elysée n’a pas réagi officiellement à ces révélations. L’entourage de François Hollande fait cependant savoir à Mediapart que la conversation avec l’ancien premier ministre lui semble « tout à fait crédible ». Un conseil de défense sera par ailleurs réuni mercredi matin.Lire :Valls réclame un « code de bonne conduite » entre pays alliésUne liste de numéros de téléphoneUn document, que Libération date de 2010, liste les numéros de téléphone auxquels s’intéresse la NSA. Parmi eux, on compte celui du président, à l’époque Nicolas Sarkozy, mais également ceux de certains de ses très proches collaborateurs, comme Jean-David Levitte (conseiller diplomatique) ou Claude Guéant (secrétaire général de l’Elysée). On compte également dans cette liste celui du porte-parole des affaires étrangères, le secrétaire d’Etat au commerce extérieur (Pierre Lellouche) ou celui aux affaires européennes (Jean-Pierre Jouyet). Plus inquiétant : figure sur cette liste un poste téléphonique de l’Elysée chargé des communications internes à l’exécutif.Lire aussi :L’espionnage de l’Elysée, à la fois politique... et économiqueJacques Chirac, à la toute fin de son mandat, a également fait l’objet d’une forme de surveillance. Suffisamment en tout cas pour que les échanges avec Philippe Douste-Blazy, alors au quai d’Orsay se retrouvent dans une note de la NSA. Celle-ci explique que le président d’alors a donné à son ministre des instructions « détaillées » afin de propulser un diplomate au poste de secrétaire général adjoint de l’ONU. Dans cette note, celui qui est alors ministre des affaires étrangères en prend pour son grade : dans une phrase destinée à contextualiser le contenu de la note, l’analyste de la NSA explique que la précision de ces instructions peut être expliquée par sa « propension […], amplement démontrée dans le passé et qui explique les nombreuses réprimandes du président, à faire des remarques importunes ou inexactes ».Ces conversations ont-elles été captées depuis les dispositifs de surveillance installés, depuis longtemps, au dernier étage de l’ambassade américaine, située à un jet de pierre des jardins de l’Elysée ? Ou bien par d’autres moyens, notamment des antennes allemandes, comme croit savoir Mediapart ? Les documents publiés ce mardi sont très discrets à ce sujet.Lire aussi :Révélation après révélation, le silence de la France face à l’espionnage de la NSAMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Ils ont trouvé un terrain d’entente. Après des semaines de négociation entre le président des Républicains (LR), Nicolas Sarkozy, et celui de l’Union des démocrates indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde, les deux partis sont parvenus à nouer un accord national, mardi 23 juin, pour les élections régionales de décembre. L’accord prévoit des listes communes LR-UDI dans toutes les régions, avec l’espoir que cette union de la droite et du centre les amène à la victoire, comme ce fut le cas aux municipales de 2014 et aux départementales de mars dernier.« Nous avons trouvé un accord de partenariat équilibré », a annoncé M. Lagarde, sur i-Télé. De son côté, le bureau politique de LR a validé à l’unanimité le compromis conclu entre les présidents des deux formations. Seules quatre abstentions ont été recensées. Principal enseignement : LR cède aux centristes trois des 13 têtes de listes régionales en métropole. Hervé Morin mènera la liste en Normandie, Philippe Vigier en Centre-Val de Loire et François Sauvadet en Bourgogne-Franche-Comté où Alain Joyandet, qui faisait déjà campagne sous la bannière LR, a finalement consenti à se retirer.Lire aussi :La Normandie, une région entre deux siègesLe cas du sénateur LR a été le plus complexe à trancher. « Ça a été dur de le débrancher », explique un participant du bureau politique. Le président du Sénat, Gérard Larcher, le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, et le sénateur de la Vienne, Jean-Pierre Raffarin, ont tous défendu les intérêts de M. Joyandet. Mais rien n’y a fait : c’est bien M. Sauvadet qui mènera la liste dans cette région.Liste commune contre primaire à droite ?Le parti de M. Sarkozy a fixé une condition aux trois têtes de liste centristes : tous doivent lancer un appel en faveur de la primaire à droite pour la présidentielle de 2017. En revanche, l’accord laisse ouverte la question de la participation de l’UDI à la primaire, prévue en novembre 2016. Rien n’oblige M. Lagarde à y participer, selon les termes de l’alliance. Au grand dam de M. Sarkozy, qui le souhaitait absolument. L’ancien chef de l’Etat veut associer les centristes dans l’espoir d’apparaître en rassembleur de la droite et du centre, au cas où il remporterait la primaire.« A aucun moment la question de la primaire n’a fait partie de cette négociation », a assuré M. Lagarde, en précisant que la question de la participation – ou non – de son parti à cette élection sera tranchée par ses adhérents début 2016. MM. Morin et Vigier ont déjà assuré qu’ils soutenaient la participation à cette primaire. Concernant la répartition des forces sur les listes communes, l’accord prévoit que LR dispose d’environ 70 % des places dans les 13 régions. Sauf en Bourgogne-Franche-Comté, où le parti de droite en aura 75 %.Pécresse en Ile-de-FranceEnfin, l’autre nœud de la négociation concernait l’Ile-de-France. L’accord prévoit finalement une liste unique de la droite et du centre, conduite par Valérie Pécresse (LR). Chantal Jouanno, qui souhaitait mener une liste autonome sous la bannière de l’UDI, devrait finalement figurer en seconde position sur la liste des Hauts-de-Seine.Dernière étape : l’accord doit désormais être validé par les commissions nationales d’investiture des Républicains et de l’UDI.Lire aussi :Laurent Wauquiez, repoussoir des centristes aux régionalesAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard Les sanctions infligées aux médias par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour le traitement des attentats de janvier ne passent toujours pas. Selon nos informations, la plupart des chaînes et radios qui avaient contesté leurs mises en demeure et mises en garde ne désarment pas, malgré le rejet de leur recours gracieux par l’autorité, le 1er juin. La semaine dernière, France Télévisions, BFM-TV et RMC, France 24 et RFI, RTL et Europe 1 ont déposé chacun un recours au Conseil d’Etat contre les décisions du CSA. Selon ce dernier, des personnes avaient été mises en danger et le travail des forces de l’ordre gêné.« C’est un enjeu majeur pour la liberté de travail des journalistes de service public, dont l’information est une des missions centrales », explique-t-on à France Télévisions, résumant le sentiment d’autres médias concernés. « La volonté est d’avoir un éclairage juridique sur le fond, pour l’avenir, et d’avoir un cadre légal précisé au regard de l’évolution des médias et de l’information en continu », ajoute-t-on à France Médias Monde (France 24, RFI…). Les chaînes et radios se défendent de toute action procédurière ou corporatiste.Le cas particulier de l’assaut à Dammartin-en-GoëleLe 11 février, l’institution dirigée par Olivier Schrameck avait sanctionné pas moins de 36 « manquements » divers. Certains étaient des défauts de « respect de la dignité humaine », comme dans le cas de la diffusion d’extraits de la vidéo amateur d’un policier abattu par les frères Kouachi.D’autres ont été considérés comme des atteintes à « l’ordre public » : par exemple « la diffusion d’images ou d’informations concernant le déroulement des opérations en cours, alors que les terroristes étaient encore retranchés à Dammartin-en-Goële et à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes », ou « la diffusion d’informations concernant la présence de personnes cachées dans les lieux de retranchement des terroristes, alors que les assauts n’avaient pas encore été menés par les forces de l’ordre et qu’un risque pesait donc toujours sur leur vie ».Dans leurs recours auprès du Conseil d’Etat, les médias concentrent leur argumentation sur une sanction particulière : celle visant « l’annonce que des affrontements contre les terroristes avaient lieu à Dammartin-en-Goële alors qu’Amedy Coulibaly était encore retranché à la porte de Vincennes ». « La divulgation de cette information aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour les otages de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, dans la mesure où Amedy Coulibaly avait déclaré lier leur sort à celui de ses complices de Dammartin-en-Goële », avait écrit le CSA.L’ordre public, une notion trop vague ?Il ne s’agit pas de faits avérés mais d’un risque potentiel. Le CSA considère a priori qu’il aurait pu y avoir un trouble à l’ordre public, arguent les médias concernés. A BFM-TV et RMC, ainsi qu’à France Télévisions, notamment, le recours repose sur le raisonnement suivant : la liberté d’expression définie par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme ne peut être restreinte que par des références à des infractions pénales précises (par exemple la provocation à la haine raciale, le négationnisme…). Et donc pas par une interprétation par le CSA du concept, vague, d’ordre public, cité à l’article 1er de la loi sur l’audiovisuel de 1986.« Le risque est de nous contraindre à demander au ministère de l’intérieur si une information peut porter atteinte à l’ordre public. Est-ce légitime ? C’est un problème de fond », estime-t-on à RTL. Lors du début de l’assaut à Dammartin-en-Goële, les journalistes étaient témoins directs, comme d’autres riverains, ajoute-t-on. Aucune consigne n’avait été donnée sur cette information aux médias par les forces de police, ajoute-t-on à France Télévisions.« On ne veut pas que la liberté de la presse soit réduite a priori. Il y a en France des lois pour que le juge tranche a posteriori », renchérit RTL. Plusieurs médias s’inquiètent d’une « insécurité juridique » qui pourrait mener à de « l’autocensure » et réclament un cadre au Conseil d’Etat.« Distorsion de concurrence » avec les réseaux sociaux et les sites de médiasContacté, le CSA ne souhaite pour l’instant pas réagir, ne disposant pas du contenu des recours déposés. « Nous ne sommes pas donneurs de leçons », s’était défendu Olivier Schrameck dans Le Figaro. « Il ne s’agit pas de distribuer des sanctions pour l’exemple. L’hommage que j’ai rendu aux médias pour leur rôle dans la prise de conscience collective, je le réitère », avait-il ajouté, tout en reconnaissant la « portée préventive » des sanctions.Enfin est pointée une « distorsion de concurrence » défavorable aux chaînes de télévisions et aux radios, soumises au CSA. Les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, mais aussi les sites internet de médias, qui ont pour la plupart couvert les événements en direct, ne dépendent eux pas de cette autorité. « Si une information est diffusée ailleurs mais que nous devons la taire, il risque de s’installer une défiance de nos spectateurs, qui seront tentés de s’informer à d’autres sources. Alors que nous sommes justement garants d’un professionnalisme de l’information », estime-t-on à France Télévisions, rappelant que l’entreprise a un code de déontologie.M. Schrameck avait reconnu le « problème » : « Nous avons d’un côté un champ médiatique qui est très précisément régulé et de l’autre un champ numérique qui ne l’est pas ou très peu », avait-il dit au Figaro, renvoyant la question au législateur.« Prise de conscience commune » et prudenceCes débats et ces recours interviennent dans un contexte particulier : le CSA voit son action contestée sur plusieurs points et le Conseil d’Etat a notamment cassé sa décision contre le passage en gratuit de LCI et Paris Première. Les médias concernés, eux, restent prudents dans leur expression, car ils dépendent tous de l’autorité pour diverses décisions, à l’image d’une BFM-TV qui espère ne pas voir arriver une troisième chaîne d’information en continu sur la TNT.« Il y a eu une prise de conscience commune aux médias d’information qui ont été sanctionnés, explique pourtant l’un d’eux. Ce CSA-là a pris une tournure inattendue, alors qu’Olivier Schrameck avait dit à son arrivée qu’il voulait être davantage régulateur que censeur. »Mais les médias en continu savent aussi que la bataille de l’opinion n’est pas forcément gagnée et que la couverture des attentats, dont la plupart sont fiers, a suscité des critiques. « Le climat d’insécurité et d’attaques terroristes nous fait accepter des choses qu’on aurait refusées autrement », regrette un dirigeant. Après avoir invité les médias à un débriefing ouvert, le CSA a pris en compte dans ses sanctions l’émotion du « public » : « Dans un premier temps, il veut tout savoir, mais très curieusement, très vite, il a lui-même réagi, ayant le sentiment que tout ne peut pas être dit ou montré », avait dit Nicolas About, membre du CSA, sur Europe 1.Fleur Pellerin avait, elle, apporté son soutien aux décisions : « Le CSA est dans son rôle, il doit réguler l’audiovisuel », avait déclaré la ministre de la communication. Tout en promettant un cadre « plus clair » à l’avenir.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.06.2015 à 15h03 Par Dominique de Legge et Bruno RetailleauPourquoi vouloir légiférer à nouveau sur ce qu’il est convenu d’appeler la fin de vie, alors que la législation en vigueur, dite loi Leonetti, votée à l’unanimité en 2005, est saluée comme un texte sage et équilibré, protecteur des malades, respectueux des familles comme de la communauté médicale ?Pour les uns, cette nouvelle proposition de loi tend à prolonger la loi Leonetti sans en dénaturer les visées ni l’esprit. D’autres font valoir qu’elle serait une étape, assumée comme telle, vers un « droit à mourir ». Cette ambiguïté quant à l’objectif nous incite à la prudence.Tous reconnaissent que la loi Leonetti, mal connue et reposant sur la mise en place de soins palliatifs a été peu appliquée, faute de véritables moyens dégagés pour leur mise en place tant sur le plan budgétaire que des formations. Légiférer pourrait avoir un sens s’il s’agissait d’apporter des réponses concrètes, au-delà des déclarations d’intention, à ces deux préalables. Or le texte proposé n’apporte rien de nouveau sur ces points.Enfin, de l’aveu même de ses auteurs, cette proposition de loi répond à une promesse du candidat à la présidence de la République. Essaie-t-on vraiment de combler des lacunes ou bien cherche-t-on à donner une réponse législative à une promesse politique ? Faute de moyens pour soulager la souffrance, le texte laisse entrevoir l’abrégement de la vie comme une alternative. La question de la pertinence d’une nouvelle loi est donc clairement posée.La mort n’est pas un sujet de droitLa mort ne soulève pas tant la question du sens de la vie en général - et il serait dangereux d’apporter une réponse juridique et officielle à cette question - que celle du sens de notre propre existence, et de nos certitudes ou incertitudes sur l’au-delà. En cela, elle est du domaine de l’intime par excellence. C’est la raison pour laquelle elle n’appartient à personne d’autre qu’à la personne qui s’apprête à passer de vie à trépas.S’agissant des directives anticipées, dont on propose de renforcer la portée, elles ne nous paraissent pas devoir peser d’un poids excessif sur nos derniers instants. En effet, le regard que l’on peut avoir sur sa propre mort alors que l’on n’est pas face à l’échéance, peut s’avérer bien différent une fois que l’on y est confronté. Une chose est de dire non aux souffrances de l’agonie lorsque l’on est en bonne santé, une autre est de dire non à ces souffrances au moment fatal. La fin de vie est un temps dont la mesure échappe à la notion même du temps. Quand commence la fin de vie ?Dans ces conditions, il ne nous parait pas possible que le législateur puisse donner un cadre juridique à la fin de vie sur la base de directives anticipées.Développer la culture palliativeLa loi est là pour protéger le faible en toutes circonstances. C’est pourquoi la loi de 2005 sortait la fin de vie d’une approche exclusivement médicale pour lui préférer une approche globale, relevant du « prendre soin » et non d’une improbable guérison. Aujourd’hui, faute de moyens nouveaux, le texte entend graver dans le marbre de la loi une prescription médicale d’un type particulier qui serait la « sédation profonde et continue ». Assortie d’analgésiques et de l’arrêt d’hydratation et de nutrition, désormais assimilées à des traitements, le tout forme un cocktail qui nous mène aux frontières de l’euthanasie…Soulager la souffrance par des protocoles médicaux susceptibles d’abréger la vie, est une chose. Mettre en œuvre un traitement dont la finalité est d’abréger la vie en raison d’une souffrance réfractaire en est une autre. L’intention n’est pas la même, et ouvre la porte à des dérives que nous refusons. S’il y a lieu de légiférer, c’est pour rééquilibrer les politiques entre le curatif et le palliatif. La relation médecin/malade s’en trouvera renforcée et enrichie, et le pacte de confiance naturel qui les lie sera restauré.Une vie digne jusqu’à la mortOn a beaucoup parlé dans ce débat d’une « mort digne ». Qu’y a-t-il d’indigne dans la mort ? L’indignité n’est-ce pas laisser le proche seul face à l’issue fatale ? En demandant à la médecine d’accélérer la fin, protège-t-on la dignité du malade ou répond-t-on à une demande sociale ?Comme le rappelait François Mitterrand : « Jamais le rapport à la mort n’a été si pauvre qu’en ces temps où les hommes, pressés d’exister, paraissent éluder le mystère ». Comme si le clan des vivants évacuait celui des mourants pour mieux chasser la certitude de les rejoindre un jour. Pour ne surtout pas voir la fin d’un proche, autant la précipiter ! Cette revendication du « bien mourir » ne traduit elle pas plutôt l’angoisse qu’ont les bien-portants de leur propre mort, et qui refusent ce miroir de leur fin tendu par les agonisants ! Nous voudrions être sûrs que ces appels à la dignité bénéficient vraiment aux personnes en fin de vie.C’est pourquoi nous préférons parler de « vie digne jusqu’à la mort », plutôt que de « fin de vie digne » notion très subjective. Qui peut dire quand on perd sa dignité et quel visage prend l’indignité ? Une présence humaine au côté du malade nous paraît davantage participer du respect de la dignité, que l’administration d’une prescription fatale.De l’inutilité de la vie… à la mort utileL’article 3 de la loi parle du prolongement inutile de la vie. Qui peut s’arroger le droit de déterminer l’utilité d’une existence ? Où placer la ligne d’une si terrible frontière ? Quel serait le temps imparti à une « mort imminente » ? Nous n’avons que des questions à poser, car, étant existentielles, il n’est pas possible de leur apporter de réponse objective. La loi ne saurait donc a fortiori prétendre y répondre.La volonté de légiférer dans ces domaines situés aux confins de la philosophie, de la morale, et du spirituel, est également manifeste avec le texte sur les dons d’organes dont la concomitance avec le débat sur la fin de vie nous laisse un sentiment de malaise, et une inquiétude sur les dérives qui pourraient en découler. Ainsi, le don d’organes automatique en cas d’absence de directives contraires - encore des directives anticipées - de la part de la personne en état de mort clinique, rejoindrait le dilemme de la vie inutile, en un paradoxe effrayant. Au moment où la vie, devenue inutile s’achève, la mort utile prendrait le relais avec l’utilisation des organes.Face à ce texte, nous choisissons une double position d’humilité et d’humanité. Humilité parce que nous ne nous sentons pas le droit de porter un jugement sur l’utilité d’une vie, et Humanité car face à la solitude de la mort, la réponse se situe dans une approche globale de l’individu, à la fois physique et psychique. La proposition de loi voulant faire bouger les lignes sur le premier point et ne donnant pas de réponse au deuxième, nous considérons qu’il n’y a pas lieu de légiférer à nouveau.Dominique de Legge et Bruno Retailleau sont respectivement sénateurs d’Ille-et-Vilaine (Bretagne) et de la Vendée (Pays de la Loire)Liste des signataires : http://www.lesrepublicains-senat.fr/Fin-de-vie-ou-la-legislation.html 15.06.2015 à 11h06 • Mis à jour le15.06.2015 à 14h25 | Collectif Les premiers signatairesBruno Amable (Paris 1), Jérôme Bourdieu (INRA), Laurent Cordonnier (Lille-1), Thomas Dallery (Littoral côte d’opale), Christine Erhel (Paris-1), Baptiste Françon (Lorraine), Anne Fretel (Lille-1), Jérôme Gautié (Paris-1), Mathilde Guergoat-Larivière (CNAM), Stéphane Gonzalez (Paris-1), Florence Jany-Catrice (Lille-1), Dominique Méda (Paris-Dauphine), Michel Lallement (CNAM), Stefano Palombarini (Paris-8), Bénédicte Reynaud (CNRS), Damien Sauze (Université de Bourgogne), Evelyne Serverin (CNRS), Elvire Szlapczynski (Paris-1), Julie Valentin (Paris-1), Hélène Zajdela (Paris-Nord), Michaël Zemmour (Université Lille-1)…Pour accéder à la liste complète, rendez-vous sur le site dédié à l’abandon du plafonnement des indemnités pour licenciement abusif: https://abandonmesuremacron.wordpress.com/La loi « Croissance, activité et égalité des chances économiques », dite loi Macron, dont la discussion s’achève au Parlement, contient de nombreuses dispositions tout à fait contestables et largement contestées.Parmi les motifs d’inquiétude, on retiendra l’introduction, par amendement gouvernemental, d’un plafonnement des indemnités dues en cas de licenciement reconnu dénué de cause et réelle et sérieuse. Cette mesure, déjà envisagée par les signataires de l’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2008, est lourde de menaces pour la relation salariale comme pour l’emploi.En effet, ce plafonnement est de nature à encourager les comportements abusifs, en délivrant aux employeurs peu scrupuleux une forme d’autorisation de licencier sans motif. D’un point de vue juridique, la mesure revient à supprimer le droit des salariés victimes des agissements abusifs de leur employeur à obtenir réparation de l’ensemble de leurs préjudices. L’intérêt pour l’employeur n’est pas tant de « lever l’incertitude » (les tribunaux ne sont pas moins prévisibles que le marché), que de ne pas assumer le coût complet du dommage qu’il cause.Les seniors particulièrement pénalisésEn pratique, la mesure pénalisera tout particulièrement les salariés qui subissent les préjudices les plus lourds, comme les seniors, notamment les cadres, dont le licenciement peut être à l’origine d’une coûteuse reconversion, d’une longue période de chômage ou d’une baisse durable de revenu. De ce point de vue cette mesure fonctionnera comme une incitation perverse, puisqu’elle permettra aux employeurs fautifs de faire supporter les conséquences de leurs pratiques par l’ensemble des entreprises par le biais de l’assurance chômage.Lire aussi :Indemnisation des licenciements abusifs : de la flexi-sécurité à la flexi-impunitéParadoxalement, cette mesure est soutenue au nom de l’emploi, par des arguments économiques qui ne résistent pas à l’examen : dire que l’abaissement du coût du licenciement abusif encouragerait l’embauche et réduirait le chômage est tout simplement faux.Rappelons d’abord que le chômage persistant s’explique essentiellement par le manque d’activité économique, renforcé par les politiques d’austérité françaises et européennes, non par le droit du travail. Les comparaisons internationales n’établissent d’ailleurs aucun lien univoque entre niveau d’emploi et protection des salariés ; dans bien des cas, au contraire, la protection de l’emploi a permis de freiner l’augmentation du chômage en période de crise, notamment en France.Un prix maximal non dissuasifEnsuite, cette mesure n’a aucune incidence sur les ruptures justifiées. De très nombreuses dispositions existent déjà pour les entreprises qui souhaitent licencier pour des motifs économiques réels, avec un risque contentieux qui ne dépasse pas 2,5 % des cas. L’employeur peut également licencier un salarié qui commet une faute ou n’est pas apte à remplir sa fonction. Enfin, la rupture conventionnelle, largement utilisée, permet d’ores et déjà d’encadrer le coût des ruptures acceptées par le salarié. Pourquoi alors faciliter les licenciements abusifs ?D’un point de vue économique, la mesure revient à fixer un prix maximal, non dissuasif, à n’importe quel licenciement. Un tel changement bouleversera la relation d’emploi, en plaçant le salarié dans une situation d’incertitude permanente : comment envisager, par exemple, dans ces conditions de refuser des heures supplémentaires ou de travailler le dimanche ? Comment ne pas accepter des tâches qui ne relèvent pas du poste ? Alors que les signes de souffrance au travail de tous ordres ne cessent d’augmenter, est-il vraiment urgent de diminuer les droits qui permettent encore aux salariés de discuter leurs conditions de travail ?Si le gain pour l’emploi est purement hypothétique, le risque de favoriser les abus et de dégrader encore la qualité de l’emploi et les relations sociales est bien réel. Il est urgent d’abandonner cette mesure.Collectif Vanessa Schneider Lors des attaques de janvier, Serge Moati a filmé les coulisses du ministère de l’intérieur (lundi 15 juin sur France 3 à 22 h 25)Lorsqu’il s’est installé en salle de montage pour finaliser son film sur le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, le réalisateur Serge Moati était d’humeur chagrine. Certes, il avait eu accès à la place Beauvau, aux réunions de cabinet et au bureau du ministre. L’actualité n’avait pas été morne pendant toute la durée de son tournage : projet de loi antiterroriste à l’Assemblée nationale, drame de Sivens où Rémi Fraisse a trouvé la mort… Mais Serge Moati sentait qu’il lui « manquait quelque chose ». Et là, ce que les autorités françaises redoutaient depuis de longs mois arriva : un attentat terroriste de grande ampleur sur le sol français, la tuerie de Charlie Hebdo.Le 9 janvier, alors que son film était terminé, le journaliste reprend donc sa caméra et retourne camper à Beauvau pour une plongée 24 heures sur 24 pendant ces quelques jours qui ont traumatisé la France. C’est évidemment la partie la plus intense et la plus intéressante du documentaire. La caméra de Moati s’installe alors dans les sous-sols du ministère, là où hauts gradés de la police et de la gendarmerie sont confinés dans un huis clos sous haute tension pour mener, en liaison avec des milliers de fonctionnaires sur le terrain, la traque des terroristes.Ce qui frappe d’emblée, c’est le calme de ces agents malgré la gravité des événements, le travail de fourmi opéré minute par minute, la vérification de la moindre information, de la plus petite rumeur, la coordination des différents services, les prises de décision. On y découvre aussi un Bernard Cazeneuve, inconnu du grand public avant 2012, dont la nomination au ministère de l’intérieur avait créé la surprise, qui gagne ses galons de premier flic de France à l’épreuve du feu. Sous l’œil toujours bienveillant de Serge Moati, on observe le sang-froid de Cazeneuve en liaison permanente avec François Hollande et Manuel Valls. Visage impassible et physique passe-partout, il ne décrochera un sourire que lorsqu’il saluera les agents du RAID à la fin de la prise d’otage sanglante de l’Hyper Cacher. Puis un deuxième, lorsqu’il viendra saluer ses troupes et les remercier après les manifestations monstres du 11 janvier.L’Intérieur au cœur de la crise, de Serge Moati (Fr., 2015, 70 min). Lundi 15 sur France 3 à 22 h 25.Vanessa SchneiderJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.06.2015 à 09h27 • Mis à jour le15.06.2015 à 09h27 | Collectif (Syndicat des avocats de France et Syndicat de la magistrature) Se conformant aux annonces du premier ministre, la commission spéciale de l’Assemblée nationale chargée d’examiner le projet de loi « Macron » a très vite adopté, le jeudi 11 juin, un amendement du gouvernement plafonnant la réparation des licenciements injustifiés. Une réforme passée en force, un séisme pour la justice sociale.« Lorsqu’il n’y a pas de rupture conventionnelle, une incertitude demeure avec les prud’hommes puisqu’il n’existe pas de plafond aux montants d’indemnisation prononcés », a expliqué Manuel Valls qui prétend que « renforcer la prévisibilité des décisions du juge prud’homal » sécurisera les parties au contrat de travail et, ainsi, lèvera un frein à l’embauche.Si tel est bien le calcul, aussi contestable soit-il, n’aurait-il pas été plus honnête d’admettre qu’il s’agit exclusivement de sécuriser les employeurs : ne décident-ils pas seuls des embauches comme des licenciements ?Pour favoriser les premières, il s’agirait donc de leur épargner, par privilège, les incertitudes inhérentes à toute procédure contentieuse. Car l’aléa judiciaire n’est ni réservé aux employeurs ni le fait des seuls prud’hommes, en dépit d’une rhétorique qui relève plus de l’escroquerie intellectuelle que de l’argumentation.Réparation volontairement bridéeLa même rhétorique au demeurant qui, jouant du langage courant, qualifie d’indemnités, souvent perçues comme forfaitaires, les dommages-intérêts, par nature individualisés, auxquels ouvrent droit les licenciements abusifs. Pour qui veut ouvrir les yeux, tout est là : le plafonnement de ces dommages-intérêts doit permettre à l’employeur d’évaluer par avance ce que lui coûtera le licenciement qu’un conseil de prud’hommes – ou, comme souvent, une cour d’appel – jugerait non justifié par une cause réelle et sérieuse.Car il n’est bien question, ici, que de licenciements abusifs et non de ceux qui sont dûment motivés par une difficulté économique réelle, une réorganisation légitime, ou une faute avérée du salarié.Le licenciement abusif est celui qui est contraire à la loi. Il constitue une faute de l’employeur. Une faute dont la réparation est ici volontairement bridée. Pourtant le socle protecteur du droit international qui s’impose à la France (Convention 158 de l’Organisation internationale du travail, Convention européenne des droits de l’homme, jurisprudence communautaire) tout comme les principes de la responsabilité civile, imposent la réparation intégrale du préjudice, qu’il soit matériel, moral ou caractérisé par la perte d’une chance.Faudrait-il donc que l’entreprise échappe à la règle selon laquelle « celui qui cause un dommage par sa faute s’oblige à le réparer entièrement » ? Interrogeons-nous : qui accepterait le plafonnement des réparations dues à la victime d’un accident de circulation causé par un chauffard au prétexte qu’il faudrait alléger les charges des compagnies d’assurance ? Un plafond pour la perte d’un bras, un plafond pour la perte d’un proche…Injustice et absurdeC’est pourtant bien le même principe qu’il s’agit ici d’appliquer : un plafond pour la perte d’un emploi… Ce barème au rabais gommera artificiellement l’étendue du préjudice propre à la situation de chaque salarié. Le juge prud’homal, les yeux rivés sur ses tableaux, ne pourra plus se préoccuper des pièces qui lui seront soumises, des vies qui lui seront confiées, butant sur le plafond empêchant la prise en compte de l’âge, des difficultés de réinsertion, des parcours professionnels brisés, des accusations injustement subies, des atteintes à la santé ou à la vie personnelle et familiale…À l’injustice s’ajoutera d’ailleurs l’absurde. L’inégalité entre les salariés selon la taille de leur entreprise, d’abord : prime à la manœuvre « d’optimisation sociale » des employeurs qui répartissent leurs activités en filiales de petite taille… et injustice conduisant à n’accorder qu’une misère au salarié âgé qui restera durablement privé d’emploi… L’ancienneté du salarié comme seule variable, ensuite, alors qu’elle ne cesse d’être réduite au fil de carrières de plus en plus accidentées, et qu’en outre, le salarié peut se voir licencier après avoir accepté de quitter un précédent emploi stable, victime de promesses non tenues…Pour justifier ce gâchis en forme de nouvelle et inutile concession au patronat, le gouvernement ne craint pas les contre-vérités. Indemniser les salariés à juste proportion de leurs préjudices nuirait aux embauches ? Non, le poids des condamnations prud’homales ne fait pas chavirer les entreprises en France.Moins de 2 % des licenciements économiques y sont contestés ; les salariés n’y font pas plus de recours qu’en Allemagne ; le contentieux prud’homal s’érode depuis 15 ans ; les condamnations sont très encadrées par les textes en vigueur et par le paritarisme des prud’hommes. Et l’Organisation de coopération et de développement économiques comme le Bureau international du travail confirment que l’indice de conflictualité n’a pas de répercussion réelle et significative sur les embauches en CDI.Déni de justice généraliséFaciliter les licenciements abusifs favoriserait l’emploi ? Le Medef promettait déjà en 2008 qu’assouplir la rupture des contrats allait « fluidifier le marché du travail » : à ce jour, plus d’1,8 million de contrats rompus par rupture conventionnelle, dont 80 % suivies d’une inscription à Pôle emploi.Tarifer à vil prix le coût des licenciements abusifs, c’est le premier pas vers la violation organisée de l’obligation de justifier les licenciements en décourageant les contestations des salariés, qui doivent déjà assumer les frais, les délais et la preuve dans le procès.Couplée aux délais de justice déraisonnables contre lesquels l’Etat ne fait rien, au raccourcissement de la prescription en matière prud’homale en 2013, au remboursement à Pôle emploi par les salariés d’une partie de leurs allocations en cas de succès aux prud’hommes, cette réforme est l’atteinte de trop qui organise un déni de justice généralisé.Persévérance d’un gouvernement « de gauche » appliqué à exaucer les souhaits d’un patronat insatiable. Déconstruction inexorable de notre droit du travail sacrifié aux lois du marché, au prétexte chimérique de créer des emplois. Quels emplois ? La supercherie n’est-elle pas trop criante pour ne pas pousser, enfin, au soulèvement ?Françoise Martres (Présidente du Syndicat de la magistrature) et Florian Borg (Président du Syndicat des avocats de France)Collectif (Syndicat des avocats de France et Syndicat de la magistrature) 15.06.2015 à 09h17 • Mis à jour le15.06.2015 à 12h28 | Georges Chatain (Limoges, correspondant) Le collectif « Convergence Services Publics » accueillait ce week-end à Guéret (Creuse) les associations et comités de défense qui, dans tout l’hexagone, militent pour le maintien du service public en zones rurales. A l’ordre du jour notamment : la couverture hospitalière du territoire et la désertification médicale, les services postaux, les dessertes ferroviaires. Ces trois dossiers sont ceux qui suscitent actuellement le plus de mobilisations de terrain dans les territoires. L’initiative bénéficiait de l’appui de la CGT, de la FSU, des partis et organisations du Front de Gauche – avec, en guest stars, Jean-Luc Mélenchon et Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF-, de diverses organisations écologistes et tiers-mondistes, et de la mouvance récemment émergente des « Socialistes affligés ».AnniversaireL’initiative était en quelque sorte la réédition anniversaire d’une manifestation sur le même thème : le 5 mars 2005, quelque six à sept mille participants s’étaient donné rendez-vous à Guéret, pour une initiative que « Le Monde » avait alors qualifié de « Mini Porto Alegre », suite à la démission collective de 263 élus creusois qui entendaient ainsi protester contre la disparition de plusieurs services publics. Pour cette réédition, les organisateurs espéraient dix-mille participants. Ils n’en ont eu que la moitié. C’est qu’ en 2005, le Parti socialiste, dans l’opposition, était de la mobilisation. François Hollande y était présent en personne. Dans les rangs de la manifestation qui avait alors investi les rues de la ville, il avait d’ailleurs reçu, en cet hiver rigoureux, quelques boules de neige gauchistes.La CFDT, présente elle aussi voici dix ans, n’en était pas cette fois. En plus petit nombre, les participants n’en sont pas moins venus de tout le territoire, avec des délégations syndicales arrivées par cars de Lille, de Nice, de Brest, de la région parisienne, et au-delà, de Grèce et d’Espagne. Au programme : forums et tables rondes thématiques. Ici, on évoque la défense d’un bureau de poste, là, la volonté de conserver une gare, ailleurs encore la mobilisation autour d’une maternité. Et partout, pointée du doigt, la réforme territoriale qui, selon plusieurs intervenants, « redécoupe le territoire contre nature et contre la logique économique » autour de la création de douze métropoles, toutes situées en périphérie de l’hexagone et qui « laisse en blanc l’essentiel du territoire national ». Contre les « privatiseurs du monde », ces deux journées pour les services publics ont annoncé le « lancement officiel des assises du service public du XXIe siècle ». Lesquelles doivent aboutir à la mise en forme d’un « nouveau manifeste ». Rendez-vous annoncé en juin 2016 à Paris.Georges Chatain (Limoges, correspondant)Journaliste au Monde Alexandre Lemarié C’est une véritable rupture. Une illustration de plus de la radicalisation de la droite républicaine, sous la pression du Front national. Alors qu’il s’y était toujours refusé, Nicolas Sarkozy a finalement annoncé qu’il était prêt à s’attaquer à l’un des fondements du pacte républicain : le droit du sol. « Faut-il remettre en cause le droit du sol ? Cette question, incontestablement, peut se poser », a déclaré le président du parti Les Républicains, samedi 13 juin, lors d’une réunion avec des nouveaux adhérents du mouvement. Favorable à l’ouverture d’un débat sur ce sujet, il a indiqué vouloir « consulter » les militants pour leur poser directement la question lors d’un référendum interne, avant l’été 2016.L’évolution est de taille pour l’ancien chef de l’Etat. Tout au long de sa carrière politique, celui qui a brisé beaucoup de tabous en matière d’immigration n’avait jamais osé revenir sur ce principe. « Je suis pour le droit du sol. Nous le garderons. J’ai été tout à fait constant sur cette position, même quand cela peut nous poser des problèmes. Le droit du sol, c’est la France », avait-il déclaré entre les deux tours de la campagne présidentielle de 2012. En 2003, alors ministre de l’intérieur, il s’était opposé à la revendication du FN d’instaurer le droit du sang, en arguant : « Avec le droit du sang, on a toujours un sang qui n’est pas suffisamment pur. »Proposition du FNAujourd’hui, le discours a changé. M. Sarkozy a décidé de concurrencer le parti lepéniste, en investissant son terrain. L’abolition du droit du sol, l’un des fondements de la législation française sur la nationalité, est une proposition phare du FN depuis plus de vingt-cinq ans. Elle figurait encore dans le programme présidentiel de Marine Le Pen en 2012. En reprenant cette idée à son compte, l’ex-chef de l’Etat cherche autant à donner des gages aux électeurs de droite dans l’optique de la primaire pour la présidentielle qu’à séduire ceux du parti lepéniste pour 2017. L’objectif est affiché. « Il ne faut pas laisser ce sujet être accaparé par le FN », assume le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, l’un des lieutenants de M. Sarkozy. Sa proposition de limiter le droit du sol – aujourd’hui en vigueur pour tous – aux seuls ressortissants de l’Union européenne a fait mouche auprès du président du parti, qui a évoqué l’idée de la reprendre.Lire le décryptage : « Revenir au droit du sang » : pourquoi l'idée de Ciotti est compliquéeEn France, la loi reconnaît à la fois le droit du sang et celui du sol. Dans le premier cas, un enfant né d’au moins un parent français obtient automatiquement la nationalité française, par filiation. Dans le second, un enfant né sur le sol français de parents étrangers peut acquérir automatiquement la nationalité française, lorsqu’il devient majeur, à condition qu’il ait vécu au moins cinq années dans le pays depuis l’âge de 11 ans.M. Ciotti souhaite supprimer le caractère automatique de ce dernier droit pour les non-Européens, qui doivent, selon lui, « manifester la volonté de devenir français ». « La nationalité ne peut pas s’acquérir par hasard, avec une procédure automatique. » Son idée vise à rétablir une mesure de Charles Pasqua, qui, alors ministre de l’intérieur, en 1993, était revenu sur l’automaticité de l’acquisition de la nationalité française. Pour l’obtenir, les enfants nés en France de parents étrangers devaient alors engager une démarche d’adhésion à 18 ans. Cinq ans plus tard, ces conditions avaient été supprimées par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin.« Histoire »A droite, la remise en cause du droit du sol est un serpent de mer. En 1991, l’ex-président de la République Valéry Giscard d'Estaing proposait déjà d’instaurer « le droit du sang », en dénonçant « l’immigration invasion ». La pression du FN et le contexte de surenchère à droite sur l’immigration poussent M. Sarkozy à relancer le débat sur ce « totem » républicain. Avec le risque majeur de rouvrir la fracture idéologique au sein de son parti. Car si une réforme du droit du sol est majoritairement rejetée à gauche et au centre, elle ne fait pas pour autant l’unanimité à droite, où des personnalités comme Patrick Devedjian ou Henri Guaino ne veulent pas en entendre parler.Si Hervé Mariton et Xavier Bertrand prônent une remise en cause du droit du sol, les principaux rivaux de M. Sarkozy pour la primaire – Bruno Le Maire, François Fillon et Alain Juppé – n’y sont pas non plus favorables. « La France est depuis longtemps un pays acquis au droit du sol, comme d’ailleurs la plupart de ses voisins européens. On ne rejette pas son histoire, affirme M. Fillon au Monde. Plutôt que d’engager des débats comme celui-ci, nous devons prendre des décisions concrètes : fixer des quotas d’immigrants par région du monde et par profession ou fixer un délai de deux ans pour l’accès aux prestations sociales… »Bruno Le Maire préconise, lui, de se préoccuper d’abord des conditions de l’asile en France et du regroupement familial. Même rejet de l’idée de M. Sarkozy chez le maire de Bordeaux. « Il n’y a pas de sujet tabou. Il est légitime d’ouvrir un tel débat, mais Alain Juppé n’a pas l’intention de remettre en cause le droit du sol », explique son porte-parole, le député Benoist Apparu. De quoi pimenter les débats lors de la campagne pour la primaire.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.06.2015 à 12h18 • Mis à jour le15.06.2015 à 08h32 L’éviction de Jean-Marie Le Pen, consacrée par la décision du Front national de supprimer la présidence d’honneur du parti, ne doit pas aller jusqu’à « l’humiliation de l’exclusion », a déclaré Marion Maréchal-Le Pen, lors du Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde-iTélé, dimanche 14 juin.« On en était arrivé à un tel degré de conflit, d’incompréhension et de rupture de dialogue que ça paraissait extrêmement compliqué que Jean-Marie Le Pen puisse être présent dans les instances exécutives », a justifié Marion Maréchal-Le Pen. La députée du Vaucluse a expliqué être « allée dans le sens de Marine Le Pen (…) après avoir hésité et réfléchi longuement, même si je crois malheureusement que nous n’avions plus d’autre choix vu aujourd’hui l’ampleur du conflit ».« Ce que je regrette, c’est qu’on en soit arrivé là », a-t-elle poursuivi, soulignant que Jean-Marie Le Pen avait consenti un « geste fort » en retirant à son profit sa candidature aux régionales, en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA). « Je pense qu’il y a eu peut-être des opportunités ratées de permettre une désescalade. C’était une concession importante pour lui qui est restée sans suite, malheureusement », a déploré Marion Maréchal-Le Pen.L’élue rejette l’hypothèse d’une exclusion pure et simple, parfois évoquée. « Ce serait à mon avis un signal extrêmement négatif. Déjà, c’est allé très fort et très loin », a-t-elle conclu.Jean-Marie Le Pen « n’est pas d’extrême droite »Pour Marion Maréchal-Le Pen, Jean-Marie Le Pen « n’est pas d’extrême droite ». « Si le Front national était un parti d’extrême droite, je n’y serais pas, comme Marine Le Pen n’y serait pas. L’extrême droite répond à une définition précise : l’antiparlementarisme, l’autoritarisme et la doctrine basée sur la race. Ce sont des critères de science politique et objectivement le Front national ne répond pas à ces critères. »Par ailleurs, elle a indiqué qu’elle ne s’exprimerait pas lors du vote sur la réforme des statuts du FN, soumis aux adhérents en juillet. « Je pense que je vais garder mon vote secret. J’hésite encore ». « Dans ces statuts, il y a beaucoup de choses. Il n’y a pas uniquement la suppression de la présidence d’honneur » assurée par Jean-Marie Le Pen, a-t-elle ajouté.« Il y a des choses très positives dans ces statuts, il y a une modernisation, et c’est vrai que du coup, beaucoup de gens risquent de se prononcer exclusivement là-dessus [la suppression de la présidence d’honneur] au détriment du reste des statuts », a-t-elle développé. 14.06.2015 à 08h05 • Mis à jour le15.06.2015 à 12h20 | Amandine Réaux L’Afrique, continent misogyne où les femmes n’ont pas accès aux postes politiques ? Les femmes sont de mieux en mieux représentées dans les instances politiques en Afrique, d’après l’indice de l’égalité du genre en Afrique 2015, publié par la Banque africaine de développement (BAD).Une tendance confirmée par un document de l’Union interparlementaire, « Women in parliaments, 20 years in review », qui répertorie la présence de femmes au Parlement (Chambre basse ou unique) en 1995 et en 2015.L’Afrique dans la moyenne mondialeSur les 42 pays d’Afrique pour lesquels les données étaient disponibles, les femmes constituent en moyenne 22 % des parlements en 2015, contre 8 % en 1995. Au total, 19 pays africains dépassent désormais la moyenne mondiale (22,4 %). À titre de comparaison, la France compte 26 % de députées, l’Allemagne 36 % et les États-Unis, 19 %. #container_14341199510{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14341199510{ height:850px; } #container_14341199510 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14341199510 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14341199510 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14341199510 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution de la représentation des femmes au Parlement entre 1995 et 2015(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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D’autres encore prévoient le respect de la parité sur les listes électorales (République démocratique du Congo, Angola).C’est dans ces pays que l’on a observé la plus forte hausse : près de 19 points en moyenne, allant de trois points de plus pour le Swaziland (où les quotas de 30 % ne sont pas respectés, avec seulement 6,2 % de femmes), à 59 points supplémentaires pour le Rwanda. Ce dernier se classe d’ailleurs depuis 2013 au premier rang mondial en termes de parité au Parlement, avec 64 % de femmes.Une croissance plus faible dans les pays sans quotaLes assemblées des 22 autres pays dans lesquels il n’y a pas de quota se sont également féminisées, mais l’augmentation est moindre : + 10 points en moyenne. Pour les 12 pays dans lesquels d’autres formes de quotas existent (aux élections locales ou au sein des partis politiques), on observe une hausse de 12 points, contre six points dans les pays où aucune forme de quota n’a été mise en place.Cette première carte montre le pourcentage de femmes au Parlement en 1995.Cette deuxième carte montre la situation en 2015, précisant si des quotas ont été mis en place ou non.Comme le rapporte Gretchen Bauer, l’instauration de quotas permet une meilleure reconnaissance des femmes au sein des sociétés africaines. Au Rwanda et en Tanzanie, la présence de femmes au Parlement a favorisé la défense et l’adoption de nouvelles lois sur les violences faites aux femmes, sur la famille ou sur les droits fonciers. Même si, comme partout où les quotas existent, les femmes risquent d’être reléguées au rang de parlementaires de seconde classe.Amandine RéauxJournaliste au Monde 13.06.2015 à 17h40 • Mis à jour le13.06.2015 à 19h35 | Bastien Bonnefous (Mayotte, envoyé spécial) Le folklore parfois peut être très politique. Manuel Valls en a fait l'expérience à son arrivée, samedi 13 juin, à Mayotte, dans la foulée de son déplacement de deux jours à La Réunion. Le premier ministre, accompagné par la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et la ministre des outremer, George Pau-Langevin, a été accueilli au conseil départemental de Mamoudzou par des chants et des danses traditionnels mahorais : le « déba » qui exprime des louanges religieuses au prophète – Mayotte est un territoire à 95 % de confession musulmane – et le « chigoma », habituellement réservé aux cérémonies de mariage.Mais derrière l'ambiance festive, les tenues d'apparat colorées, les colliers de fleurs de jasmin et les sourires, les habitants ont glissé quelques messages politiques dans leurs paroles. « Ça suffit (Passi Ivo) les clandestins, ça suffit la vie chère », ont-ils notamment chanté en mahorais, faisant référence à la fois au niveau de vie très bas mais aussi à l'immigration clandestine importante sur l'île. Même si aucun chiffre officiel n'existe, les pouvoirs publics considèrent qu'environ 70 000 personnes y sont actuellement en situation irrégulière, pour l'essentiel des ressortissants voisins des Comores.Maîtrisant peu la langue locale, Manuel Valls n'a pas directement répondu à ces injonctions. Paradoxalement, le premier ministre n'a pas souhaité vraiment mettre l'accent durant sa visite sur la lutte contre l'immigration clandestine. Seule la toute fin de son programme de la journée a été consacrée à ce sujet, avec la visite éclair du poste de commandement de l'action de l'Etat en mer chargé d'intercepter les bateaux de clandestins. En 2014 pourtant, près de 20 000 étrangers en situation irrégulière ont été expulsés de Mayotte, soit plus que le nombre d'éloignements forcés sur l'ensemble de la métropole pour la même année.« La France a une grande ambition pour Mayotte »Devant le conseil départemental, M. Valls a préféré mettre en avant « l'avenir » de l'île, en détaillant l'investissement de l'Etat auprès de ce territoire devenu en 2011 le 101e département français, avec la signature du plan stratégique « Mayotte 2025 ». Ce pacte, lancé par François Hollande lors de sa venue sur l'île en août 2014, dote le territoire mahorais de 320 millions d'euros, auxquels s'ajoutent les 378 millions du contrat de plan Etat-région signé également samedi matin. « Mayotte 2025 n'est ni un slogan, ni un mot magique, mais une feuille de route pour les années qui viennent. C'est la preuve que la France a une grande ambition pour Mayotte », a déclaré M. Valls.Formidable accueil de nos compatriotes mahorais. Mayotte, comme toutes nos outre-mer, fait rayonner la France. http://t.co/BiuSMxY3jT— manuelvalls (@Manuel Valls)require(["twitter/widgets"]);C'est surtout un minimum financier pour ce territoire confronté à des défis majeurs. Avec un taux de chômage de 17,6 % et un PIB par habitant de 6 575 euros – près de cinq fois moins élevé que dans l'Hexagone – Mayotte est un des départements d'outremer les plus pauvres, malgré une croissance annuelle de 11 %. La moitié de ses 219 000 habitants a moins de 20 ans et l'âge moyen sur l'île est de 17 ans. Les Mahorais ont donc des besoins considérables en matière d'éducation et de développement.« Mayotte doit faire face à deux défis fondamentaux, a expliqué Soibahadine Ibrahim Ramadani, le président du conseil départemental. Il faut mettre en place l'égalité réelle des droits par rapport à la métropole, et il faut lutter contre l'insécurité qui est un poison pour la société. » La multiplication des violences et des cambriolages, principalement dans les villes, est autant un problème que le décalage entre le niveau des minima sociaux (salaire minimum, allocations sociales et familiales) nettement inférieur au niveau en métropole ou même chez le voisin réunionnais.Lagon et arrivée de la « course de pneu »Pour tenter de répondre à ces différents enjeux, Manuel Valls a annoncé « le relèvement et l'alignement de plusieurs allocations » sur le niveau hexagonal. Il a également promis l'arrivée d'un peloton de gendarmerie supplémentaire (16 gendarmes) dès le mois d'août et l'affectation de 44 agents de la police de l'air et des frontières en septembre. En revanche, il a fermé la porte à la création d'une zone de sécurité prioritaire (ZSP) à Mayotte, malgré la demande de M. Ibrahim Ramadani. Pour favoriser le tourisme, il a annoncé la mise en place à partir de juin 2016 de liaisons directes de la compagnie aérienne Air Austral – trois par semaine – entre Paris et Mayotte, et a apporté son soutien aux autorités locales pour que le lagon mahorais soit classé au patrimoine mondial de l'Unesco.Au fil des heures, le premier ministre est apparu de plus en plus détendu, plaisantant à plusieurs reprises sur la chaleur écrasante et profitant des comités d'accueil très expansifs de la population à chaque étape de sa visite. A Mamoudzou, il a assisté à l'arrivée de la « course de pneu », une attraction très populaire sur l'île où les participants courent en poussant devant eux un pneu avec deux baguettes en bois. S'offrant une traversée personnelle du lagon, il a vanté « des moments inoubliables » durant lesquels « on ressent des choses ».Comme à La Réunion les deux jours auparavant, Manuel Valls a multiplié les inaugurations officielles, comme un futur hôpital à Petite-Terre et un internat au lycée agricole de la ville de Coconi, dans le centre de l'île. Il a également visité la nouvelle cantine scolaire d'une école élémentaire à Chirongui, dans le sud. « Merci pour votre accueil très chaleureux, c'est très émouvant », a déclaré à plusieurs reprises le premier ministre devant les Mahorais. Un accueil toutefois très préparé par les autorités insulaires, puisque par exemple, la route qui mène à l'école de Chirongui avait été goudronnée à la hâte vendredi.Bastien Bonnefous (Mayotte, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.06.2015 à 08h40 • Mis à jour le14.06.2015 à 10h13 Le prélèvement des impôts à la source sera « pleinement appliqué en 2018 », déclare dimanche François Hollande dans un entretien à Sud-Ouest Dimanche. François Hollande, qui dit n'avoir pris « aucune décision » quant à une éventuelle candidature pour la présidentielle de 2017, avait promis avant son élection en 2012 une grande réforme fiscale dont le prélèvement à la source pourrait être un instrument. Le ministre des finances, Michel Sapin, avait déjà indiqué que la réforme visant à mettre en place ce système serait engagée en 2016, mais que le dispositif ne serait pas totalement opérationnel avant 2018.Engagée dès 2016« C'est une réforme qui est à la fois attendue par les Français et souhaitable pour l'Etat », déclare François Hollande dimanche dans Sud Ouest. « Elle doit donc être bien menée pour être bien mise en œuvre, étape par étape. Et ça ne peut pas se faire en moins de trois ans. Ce sera donc engagé dès 2016 pour être pleinement appliqué en 2018 », ajoute-t-il.Faisant valoir qu'il s'agit d'une réforme « attendue par les Français et souhaitable pour l'État », le chef de l'État souligne que le prélèvement à la source ne doit « pas compliquer la vie des entreprises et encore moins solliciter le contribuable ». Cette réforme, selon lui, « doit donc être bien menée pour être bien mise en œuvre, étape par étape, et ça ne peut pas se faire en moins de trois ans ».Le président assure que le projet préparé par le gouvernement « garantira que nul n'ait à perdre quoi que ce soit. Ni les Français, ni l'Etat. » Les Français paient en année N les impôts sur les revenus perçus en année N-1 et le gouvernement doit trouver le moyen de ne pas prélever les impôts de deux années en même temps.Quant à la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, une promesse de campagne, le président Hollande élude la question. « La priorité, c'est la baisse des impôts des Français », souligne-t-il, réaffirmant que « dès cette année, plus de neuf millions de ménages vont voir diminuer leur impôt sur le revenu ».« Si nous voulons qu'il y ait demain de nouvelles réductions de prélèvements, il nous faut plus de croissance, plus d'emplois, plus d'investissements. C'est la raison pour laquelle la politique du gouvernement consiste à encourager la production, pour permettre plus de redistribution », ajoute-t-il.Tacle à MontebourgSur la proposition de son ancien ministre du redressement productif Arnaud Montebourg d'une « stratégie européenne de baisse d'impôt en faveur des ménages », François Hollande réplique : « Dois-je rappeler que notre déficit public atteint encore 4 % du PIB ? » « Les Français ont parfaitement compris que les déficits d'aujourd'hui peuvent être les impôts de demain. Moins il y aura de déficit, moins il y aura d'impôts demain », fait-il valoir.Il indique dimanche que le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), dont une partie de la gauche réclame qu'il soit réorienté, sera évalué, avec un bilan avec les partenaires sociaux, « à la fin de l'année ». « Tout doit être fait pour stimuler l'emploi et l'investissement. Les entreprises ont besoin de stabilité et de visibilité », dit-il. "La perspective doit être le basculement du CICE en baisse pérenne de charges sociales. Amandine Réaux L’Afrique, continent misogyne où les femmes n’ont pas accès aux postes politiques ? Les femmes sont de mieux en mieux représentées dans les instances politiques en Afrique, d’après l’indice de l’égalité du genre en Afrique 2015, publié par la Banque africaine de développement (BAD).Une tendance confirmée par un document de l’Union interparlementaire, « Women in parliaments, 20 years in review », qui répertorie la présence de femmes au Parlement (Chambre basse ou unique) en 1995 et en 2015.L’Afrique dans la moyenne mondialeSur les 42 pays d’Afrique pour lesquels les données étaient disponibles, les femmes constituent en moyenne 22 % des parlements en 2015, contre 8 % en 1995. Au total, 19 pays africains dépassent désormais la moyenne mondiale (22,4 %). À titre de comparaison, la France compte 26 % de députées, l’Allemagne 36 % et les États-Unis, 19 %. #container_14341199510{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14341199510{ height:850px; } #container_14341199510 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14341199510 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14341199510 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14341199510 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution de la représentation des femmes au Parlement entre 1995 et 2015(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Pour la moitié de ces pays, la hausse de la représentation des femmes s’explique par l’instauration de quotas, allant de 10 % de femmes (Niger et Djibouti) à 30 % (Tanzanie, Rwanda, Burundi, Swaziland, Burkina Faso), ou prenant la forme de sièges réservés (Kenya, Maroc, Zimbabwe et Mauritanie). D’autres encore prévoient le respect de la parité sur les listes électorales (République démocratique du Congo, Angola).C’est dans ces pays que l’on a observé la plus forte hausse : près de 19 points en moyenne, allant de trois points de plus pour le Swaziland (où les quotas de 30 % ne sont pas respectés, avec seulement 6,2 % de femmes), à 59 points supplémentaires pour le Rwanda. Ce dernier se classe d’ailleurs depuis 2013 au premier rang mondial en termes de parité au Parlement, avec 64 % de femmes.Une croissance plus faible dans les pays sans quotaLes assemblées des 22 autres pays dans lesquels il n’y a pas de quota se sont également féminisées, mais l’augmentation est moindre : + 10 points en moyenne. Pour les 12 pays dans lesquels d’autres formes de quotas existent (aux élections locales ou au sein des partis politiques), on observe une hausse de 12 points, contre six points dans les pays où aucune forme de quota n’a été mise en place.Cette première carte montre le pourcentage de femmes au Parlement en 1995.Cette deuxième carte montre la situation en 2015, précisant si des quotas ont été mis en place ou non.Comme le rapporte Gretchen Bauer, l’instauration de quotas permet une meilleure reconnaissance des femmes au sein des sociétés africaines. Au Rwanda et en Tanzanie, la présence de femmes au Parlement a favorisé la défense et l’adoption de nouvelles lois sur les violences faites aux femmes, sur la famille ou sur les droits fonciers. Même si, comme partout où les quotas existent, les femmes risquent d’être reléguées au rang de parlementaires de seconde classe.Amandine RéauxJournaliste au Monde 13.06.2015 à 17h40 • Mis à jour le13.06.2015 à 19h35 | Bastien Bonnefous (Mayotte, envoyé spécial) Le folklore parfois peut être très politique. Manuel Valls en a fait l'expérience à son arrivée, samedi 13 juin, à Mayotte, dans la foulée de son déplacement de deux jours à La Réunion. Le premier ministre, accompagné par la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et la ministre des outremer, George Pau-Langevin, a été accueilli au conseil départemental de Mamoudzou par des chants et des danses traditionnels mahorais : le « déba » qui exprime des louanges religieuses au prophète – Mayotte est un territoire à 95 % de confession musulmane – et le « chigoma », habituellement réservé aux cérémonies de mariage.Mais derrière l'ambiance festive, les tenues d'apparat colorées, les colliers de fleurs de jasmin et les sourires, les habitants ont glissé quelques messages politiques dans leurs paroles. « Ça suffit (Passi Ivo) les clandestins, ça suffit la vie chère », ont-ils notamment chanté en mahorais, faisant référence à la fois au niveau de vie très bas mais aussi à l'immigration clandestine importante sur l'île. Même si aucun chiffre officiel n'existe, les pouvoirs publics considèrent qu'environ 70 000 personnes y sont actuellement en situation irrégulière, pour l'essentiel des ressortissants voisins des Comores.Maîtrisant peu la langue locale, Manuel Valls n'a pas directement répondu à ces injonctions. Paradoxalement, le premier ministre n'a pas souhaité vraiment mettre l'accent durant sa visite sur la lutte contre l'immigration clandestine. Seule la toute fin de son programme de la journée a été consacrée à ce sujet, avec la visite éclair du poste de commandement de l'action de l'Etat en mer chargé d'intercepter les bateaux de clandestins. En 2014 pourtant, près de 20 000 étrangers en situation irrégulière ont été expulsés de Mayotte, soit plus que le nombre d'éloignements forcés sur l'ensemble de la métropole pour la même année.« La France a une grande ambition pour Mayotte »Devant le conseil départemental, M. Valls a préféré mettre en avant « l'avenir » de l'île, en détaillant l'investissement de l'Etat auprès de ce territoire devenu en 2011 le 101e département français, avec la signature du plan stratégique « Mayotte 2025 ». Ce pacte, lancé par François Hollande lors de sa venue sur l'île en août 2014, dote le territoire mahorais de 320 millions d'euros, auxquels s'ajoutent les 378 millions du contrat de plan Etat-région signé également samedi matin. « Mayotte 2025 n'est ni un slogan, ni un mot magique, mais une feuille de route pour les années qui viennent. C'est la preuve que la France a une grande ambition pour Mayotte », a déclaré M. Valls.Formidable accueil de nos compatriotes mahorais. Mayotte, comme toutes nos outre-mer, fait rayonner la France. http://t.co/BiuSMxY3jT— manuelvalls (@Manuel Valls)require(["twitter/widgets"]);C'est surtout un minimum financier pour ce territoire confronté à des défis majeurs. Avec un taux de chômage de 17,6 % et un PIB par habitant de 6 575 euros – près de cinq fois moins élevé que dans l'Hexagone – Mayotte est un des départements d'outremer les plus pauvres, malgré une croissance annuelle de 11 %. La moitié de ses 219 000 habitants a moins de 20 ans et l'âge moyen sur l'île est de 17 ans. Les Mahorais ont donc des besoins considérables en matière d'éducation et de développement.« Mayotte doit faire face à deux défis fondamentaux, a expliqué Soibahadine Ibrahim Ramadani, le président du conseil départemental. Il faut mettre en place l'égalité réelle des droits par rapport à la métropole, et il faut lutter contre l'insécurité qui est un poison pour la société. » La multiplication des violences et des cambriolages, principalement dans les villes, est autant un problème que le décalage entre le niveau des minima sociaux (salaire minimum, allocations sociales et familiales) nettement inférieur au niveau en métropole ou même chez le voisin réunionnais.Lagon et arrivée de la « course de pneu »Pour tenter de répondre à ces différents enjeux, Manuel Valls a annoncé « le relèvement et l'alignement de plusieurs allocations » sur le niveau hexagonal. Il a également promis l'arrivée d'un peloton de gendarmerie supplémentaire (16 gendarmes) dès le mois d'août et l'affectation de 44 agents de la police de l'air et des frontières en septembre. En revanche, il a fermé la porte à la création d'une zone de sécurité prioritaire (ZSP) à Mayotte, malgré la demande de M. Ibrahim Ramadani. Pour favoriser le tourisme, il a annoncé la mise en place à partir de juin 2016 de liaisons directes de la compagnie aérienne Air Austral – trois par semaine – entre Paris et Mayotte, et a apporté son soutien aux autorités locales pour que le lagon mahorais soit classé au patrimoine mondial de l'Unesco.Au fil des heures, le premier ministre est apparu de plus en plus détendu, plaisantant à plusieurs reprises sur la chaleur écrasante et profitant des comités d'accueil très expansifs de la population à chaque étape de sa visite. A Mamoudzou, il a assisté à l'arrivée de la « course de pneu », une attraction très populaire sur l'île où les participants courent en poussant devant eux un pneu avec deux baguettes en bois. S'offrant une traversée personnelle du lagon, il a vanté « des moments inoubliables » durant lesquels « on ressent des choses ».Comme à La Réunion les deux jours auparavant, Manuel Valls a multiplié les inaugurations officielles, comme un futur hôpital à Petite-Terre et un internat au lycée agricole de la ville de Coconi, dans le centre de l'île. Il a également visité la nouvelle cantine scolaire d'une école élémentaire à Chirongui, dans le sud. « Merci pour votre accueil très chaleureux, c'est très émouvant », a déclaré à plusieurs reprises le premier ministre devant les Mahorais. Un accueil toutefois très préparé par les autorités insulaires, puisque par exemple, la route qui mène à l'école de Chirongui avait été goudronnée à la hâte vendredi.Bastien Bonnefous (Mayotte, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Pacary (Le Mans, envoyée spéciale) Du jamais-vu depuis 1972. François Hollande est le premier président de la République en exercice depuis quarante-trois ans et Georges Pompidou à assister au départ des 24 Heures du Mans, la plus grande course d'endurance au monde. Plus de 250 000 spectateurs sont attendus ce week-end autour du mythique Circuit des 24 Heures, long de 13,629 km et dont la fameuse ligne droite des Hunaudières est utilisée, le reste de l'année, par les conducteurs de tous les jours.Une visite plus mouvementée que prévue puisque le chef de l’Etat a été copieusement sifflé par une partie des spectateurs, lorsque, accompagné des ministres de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, et de l'agriculture, Stéphane Le Foll, il remontait la longue ligne droite des stands.Quelques minutes plus tôt, M. Hollande avait expliqué les raisons de sa visite au micro de BFM TV : « Que le président de la République vienne pour un évènement comme les 24H, c’est, je crois, une belle reconnaissance de cet évènement qui est mondial. (…) Moi aussi j’ai 24 heures tous les jours à vivre, et donc j’essaye d’utiliser mon temps le mieux possible, pas pour mon plaisir mais pour les Français », a-t-il précisé dans une référence à peine voilée au déplacement controversé de Manuel Valls, le 6 juin, pour aller assister à la finale de la Ligue des champions à Berlin.Lire aussi :Voyage à Berlin : Valls reconnaît une erreur de communication, mais « aucune faute »Le chef de l’Etat a également tenu à préciser que ce n’était pas un déplacement d’une éventuelle « précampagne présidentielle ». « C'est pas la saison, il n'y a pas de campagne qui soit prévue », a-t-il déclaré.Sur le circuit, il fut accueilli sur le « pitwark », l’allée des paddocks, par le président de la Fédération internationale de l’automobile, Jean Todt, et par Pierre Fillon, qui dirige l’Automobile Club de l’Ouest (AC0) et qui est accessoirement le frère de l’ancien premier ministre François Fillon. Avec M. Todt, François Hollande a parlé sécurité routière, le seul sujet automobile qui passionne désormais l’ex-patron de la Scuderia Ferrari ; avec M. Fillon, il devait faire un tour de circuit. Le président de la République a d’ailleurs déjeuné samedi avec les deux frères Fillon.Le président s'est ensuite rendu dans le stand Alpine, alors que le retour de la célèbre voiture de Renault est périodiquement annoncé. Alpine a d’ailleurs engagé cette année une voiture équipée de moteur Nissan (numéro 36), avec un équipage 100 % français : Neslon Panciatici, Paul Loup Chatin et Vincent Capillaire.Lire aussi :24 H du Mans : 54 voitures en piste au quart de la courseLa venue de François Hollande a, en tout cas, quelque peu modifié l’ambiance des à-côtés de la course : beaucoup plus d’embouteillages qu’à l’ordinaire, un ballet d’hélicoptères encore plus intense que les autres années, des sacs fouillés méticuleusement, plus d’hommes en costume noir, lunettes et oreillettes...Pas de quoi, malgré tout, perturber les badauds qui défilent sous les gradins principaux. Les passionnés cherchent leur écurie préférée ou leur pilote favori. Très prisée, Porsche, 16 fois victorieux au Mans mais qui a échoué à l’emporter en 2014, compte bien cette fois l’emporter. Jeudi et vendredi, ses trois 919 Hybride, pilotées par Neel Jani, Romain Dumas et Marc Lieb, ont en effet réalisé les trois meilleures performances des séances qualificatives.Stars de cinémaSur la grille de départ, derrière les trois Porsche, les trois Audi – la marque allemande domine la course depuis quinze ans. Puis Toyota va s’aligner aux 7e et 8e places. Les spectateurs – dont certains ont retenu leur place depuis la veille – observent depuis les gradins ou au bord du circuit, les mécanos, pour lesquels chaque geste est chronométré ainsi que les pilotes, de plus en plus concentrés à mesure que l’heure du départ approche. Cet engouement populaire pour les 24 Heures du Mans s’explique par une particularité de la course, celle d’aligner trois types de véhicules, de puissances et caractéristiques différentes, en même temps : les LMP1 (pour Le Mans Prototype), les LMP2 et les LM GTE (Grand tourisme pro, pour professionnel, et Am, pour amateur). C’est aussi grâce à cette dernière catégorie que Le Mans a construit sa légende. Car cela permet – idée géniale – de faire courir des stars, amoureux de la vitesse.C’est ainsi qu’en 1969, Steve McQueen, après avoir tourné Virages, se prend de passion pour Le Mans, s’investissant au point de réaliser un documentaire sur la course. Un autre acteur américain ne cache pas sa passion automobile : Paul Newman court au Mans en 1979, à 54 ans. Juste avant le Français Jean-Louis Trintignan.Cette année, c’est l’acteur américain Patrick Dempsey, le docteur Sheperd de Grey’s Anatomy qui, pour sa quatrième participation aux 24 Heures, espère bien un podium. Une ambition réaliste après sa quatrième place de l’an dernier.Catherine Pacary (Le Mans, envoyée spéciale)Journaliste au Monde Béatrice Jérôme A l’ombre des gratte-ciel de la Défense, l’argent coule à flots. La manne des entreprises du quartier d’affaires qui tombe dans l’escarcelle budgétaire de Puteaux (Hauts-de-Seine) justifie aux yeux de sa maire, Joëlle Ceccaldi-Raynaud (Les Républicains), qu’elle distribue cadeaux et avantages en tous genres à ses habitants. Le scrutin municipal de 2014 ayant été annulé par le Conseil d’Etat en mai, les électeurs retournent aux urnes, dimanche 14 juin, pour départager cinq listes. Les opposants à la maire sortante ont beau dénoncer le « système clientéliste », tous reconnaissent qu’il empêche la prise de la citadelle communale, aux mains de la famille depuis quarante-six ans. Mme Ceccaldi-Raynaud, qui avait succédé à son père Charles en 2004, a été réélue au premier tour avec 55,98 % des voix en mars 2014.Mme Ceccaldi-Raynaud a les moyens de considérer que rien n’est trop beau ni trop cher pour les Putéoliens. Les entreprises de la Défense contribuent pour près de 65 millions d’euros à son budget de 266 millions d’euros. La commune a près de trois fois plus d’argent par habitant que la moyenne des villes de sa taille (45 000 habitants). « Tant qu’on le pourra, on continuera à chouchouter nos aînés. Ils partiront au marché de Noël sur la place Rouge » aux frais de la commune, s’est félicitée la maire en présence de Nicolas Sarkozy venu, mercredi 10 juin, la soutenir.Lire aussi :A Puteaux, Nicolas Sarkozy réunit la « famille » des Hauts-de-SeineDe l’aspirateur au robot mixeur, la distribution d’appareils électroménagers à ses administrés est une tradition qui remonte à son père, Charles Ceccaldi-Raynaud, et qu’elle perpétue. Lors de la dernière rentrée scolaire, les écoliers ont reçu de la mairie un cartable rose pour les filles, bleu pour les garçons, avec fournitures à l’intérieur. Les mamans sont fréquemment comblées d’un cadeau de la mairie pour la fête des mères.La ville possède trois centres en Haute-Savoie, en Corse et en Bretagne pour accueillir les enfants en colonie de vacances. Les familles peuvent aussi partir dans de lointains et luxueux voyages aux frais principalement de la mairie. « Notre budget profite à toute la population, sans distinction », affirme Vincent Franchi, fils de la maire de Puteaux et « super-adjoint » chargé de cinq délégations, dont celle des finances.« Blacklistés » par la municipalitéPour l’opposition, la prodigalité de la municipalité n’a qu’un objectif : s’assurer des voix des Putéoliens et étouffer la contestation. La maire « n’a aucune vision pour sa ville. Elle n’a qu’une seule politique, celle des cadeaux, qui vise à rendre les habitants redevables », accuse Christophe Grébert, candidat à la tête d’une liste (MoDem, PS, EELV). Certains candidats de sa liste assurent avoir été « blacklistés » par la municipalité. « Depuis mon engagement dans l’opposition municipale en 2008, mon gamin ne peut plus aller dans les colonies de vacances de la ville, raconte Monique Etienne, candidate sur la liste de M. Grébert. Dans l’enveloppe de demande d’inscription, j’ai eu beau mettre à la fois la candidature de mon fils et celles de quatre de ses camarades. Eux étaient pris, mon fils non ! »Figure de proue de l’opposition (divers droite), Sylvie Cancelloni affirme être, elle aussi, ostracisée par la mairie. « Lorsque j’ai voulu renouveler mon adhésion au club de golf de Puteaux, l’un des responsables m’a fait comprendre que la mairie risquait de supprimer sa subvention si j’adhérais », rapporte la cheville ouvrière de la liste Puteaux en mouvement, menée par Christophe Hautbourg et soutenue par le député (UDI) de la circonscription, Jean-Christophe Fromantin.« Perversion totale du civisme »L’autre façon qu’a Mme Ceccaldi-Raynaud de s’assurer des suffrages, selon ses adversaires, est l’attribution des logements sociaux. « La clé du scrutin est là », souligne Marie-Sophie Mozziconacci, candidate sans étiquette. La fille de la compagne de Charles Ceccaldi-Raynaud – ancien maire de la ville, brouillé de longue date avec Joëlle – dénonce « l’opacité de la commission municipale qui affecte les HLM, où ne siège aucun élu de l’opposition ». Gérard Brazon, candidat Rassemblement Bleu Marine, dépeint la politique « de surveillance » de certains habitants mise en place par la municipalité. « J’ai rencontré des gens qui avaient peur de perdre leur HLM s’ils figuraient sur ma liste », rapporte l’ancien élu municipal UMP passé au FN.A Puteaux, « il y a une perversion totale du civisme. Il est très compliqué de s’opposer, explique M. Fromantin. La ville ne tombera que le jour où elle n’aura plus autant d’argent de la Défense », assure le maire de Neuilly. La commune a « zéro dette et zéro hausse d’impôt », contre-attaque M. Franchi. A l’entendre, la « saine et bonne gestion » de la ville est la seule explication de la victoire annoncée de sa mère, à laquelle il semble se programmer pour succéder un jour.Béatrice Jérôme (avec Vincent Kranen)Lire aussi :Les Hauts-de-Seine s’offrent une série électorale pour l’étéBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous (Saint-Denis (La Réunion), envoyé spécial) « Je ne suis pas le Père Noël, je ne viens pas avec des annonces gadgets, ni avec des cadeaux. » Manuel Valls annonce la couleur. Le premier ministre est en effet arrivé à La Réunion avec peu de nouvelles mesures en poche, pour sa visite de deux jours sur l’île avant de s’envoler pour Mayotte. « Je suis toujours étonné qu’on attende du premier ministre qu’il vienne à chaque fois avec des annonces et qu’il ouvre son portefeuille. Ce qui compte, c’est avoir la bonne analyse », a-t-il déclaré, rappelant que « l’Etat consacre 4,4 milliards d’euros pour le développement de La Réunion ».Seule véritable nouveauté de son déplacement : la création de 4 400 emplois aidés supplémentaires pour le département ultramarin lourdement frappé par le chômage. A la fin de l’année, l’ensemble de ce type de contrats subventionnés devrait concerner 40 000 emplois pour La Réunion et ses 849 000 habitants. « C’est la preuve que l’Etat est là », a affirmé M. Valls à Saint-Joseph, fief du député PS et maire Patrick Lebreton, dans le sud de l’île, où il a signé une charte pour l’emploi local avec neuf entreprises privées et s’est offert un de ses rares et rapides bains de foule avec une population largement constituée pour l’occasion de militants socialistes.« Sans formations, ça ne sert pas à grand chose »Mais le coup de pouce supplémentaire du gouvernement est loin de répondre aux attentes des Réunionnais. « Les contrats aidés, c’est très bien, mais s’ils ne sont pas accompagnés de formations, ça ne sert pas à grand chose », estime un habitant qui manifestait, vendredi 12 juin au matin, devant la mairie de Saint-Denis pour protester contre le manque de formations professionnelles sur l’île. « Du coup, quand on est en contrat aidé, on est encore plus souvent précarisé car on ne coûte pas cher au patron et il en profite », ajoute son voisin.Pour tenter d’endiguer le chômage chronique à La Réunion, près de trois fois plus élevé qu’en métropole (30 %, dont 60 % chez les jeunes), Manuel Valls a également annoncé la signature d’une ordonnance d’ici à la fin de l’année pour inscrire dans les appels d’offres de marchés publics une clause favorisant les entreprises qui emploient des Réunionnais, ainsi que la mise en place à partir du 1er janvier 2016 d’une expérimentation permettant au préfet de moduler les différents dispositifs d’aide à l’emploi en fonction des besoins sur le territoire.L’essentiel de la visite de M. Valls a consisté en des inaugurations officielles dans les domaines économiques ou sociaux : une centrale de production d’électricité par des panneaux photovoltaïques, la visite d’un centre d’encadrement militaire de jeunes en difficulté qui se flatte d’un taux d’insertion de plus 70 %, un abattoir de volailles flambant neuf d’un coût de 73 millions d’euros dont 28 millions d’aides publiques via la défiscalisation, ou l’extension de l’aérogare de l’aéroport de Saint-Denis…Le premier ministre a également visité dans l’est de l’île, à Saint-Benoît, une école primaire en compagnie de la ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Le duo a assisté, dans une classe de CM2, à une leçon sur « les valeurs de la République » au cours de laquelle M. Valls a pu constater, avec le sourire, qu’il était le « modèle » de Mathis, un des élèves.Maigre récolteMais il n’a pratiquement pas évoqué durant son séjour les dossiers sécuritaires, alors qu’un coup de filet antiterroriste, le 2 juin à Saint-Denis, a conduit à l’arrestation de deux hommes, frères jumeaux âgés de 18 ans, convertis à l’islam et radicalisés, qui sont soupçonnés d’avoir préparé un départ en Syrie pour faire le djihad. Mis à part l’octroi d’une prime pour les planteurs de canne à sucre frappés par la chute des prix et la libéralisation des marchés, déjà promise en août dernier par François Hollande lors de sa venue sur l’île, la récolte réunionnaise du chef du gouvernement est assez maigre.M. Valls a surtout fait sur place le service après-vente des réformes de son gouvernement – le plan PME-TPE, la réforme du collège, le pacte de responsabilité ou le CICE – ou répondu favorablement aux demandes de certains grands groupes réunionnais, comme l’augmentation de la flotte de la compagnie aérienne Air Austral. Il a également pris fait et cause pour les entrepreneurs qui réclament la construction d’une nouvelle route longeant le littoral à Saint-Denis. Un chantier polémique, d’un montant de plus d’1,6 milliard d’euros, combattu par les écologistes locaux et qui est devenu un enjeu politique à l’approche des élections régionales de décembre. « C’est un chantier spectaculaire qui doit aller au bout tout en étant exemplaire sur le plan environnemental », s’est contenté de répondre Manuel Valls.Bastien Bonnefous (Saint-Denis (La Réunion), envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre La trêve hivernale à peine achevée (le 31 mars), les associations membres du Comité de suivi de la loi dite « Dalo » (Droit au logement opposable) tirent déjà la sonnette d’alarme. Elles ont en effet enregistré 74 cas de ménages, pourtant reconnus prioritaires, menacés d’une exécution d’expulsion ordonnée par la justice. C’est 39 % de plus qu’en 2014 à la même époque. « Et ce ne sont que les dossiers dont nous avons connaissance, s’inquiète René Dutrey, délégué général du comité. Il y en a sans doute beaucoup plus. Et la circulaire Valls-Duflot, d’octobre 2012, qui recommandait aux préfets de reloger un ménage avant de faire intervenir la force publique, reste lettre morte. Nous nous attendons à une importante vague d’expulsions en juillet, les autorités attendant généralement la fin de l’année scolaire pour les familles avec enfants », se désole-t-il.L’empressement des préfets s’explique par au moins deux raisons. Le nombre de ménages reconnus bénéficiaires du Dalo mais non relogés ne cesse de croître : en mars, ils étaient 59 502, dont 44 013 en Ile-de-France – preuve que ce droit, instauré en 2007, n’existe pas vraiment. Une autre raison, plus prosaïque cette fois, motive également les préfets : économiser l’argent de l’Etat qui, faute d’exécuter des décisions de justice, se voit régulièrement condamné à verser des indemnités aux bailleurs lésés.Epargner les deniers publicsPour ce motif, l’Etat a déboursé, en 2012, 38 millions d’euros. En 2010, la somme s’élevait à 55 millions. La raison ? Les préfets ont largement refusé le concours de la force publique, suivant en cela les orientations de la loi sur le Droit au logement opposable mais faisant mécaniquement grimper les indemnités versées aux propriétaires. La loi de finances pour 2015 n’a prévu que 40 millions d’euros, incitant donc les pouvoirs publics à prêter main-forte aux expulsions pour épargner les deniers publics : un objectif parfaitement contradictoire avec la circulaire d’octobre 2012 cosignée par Manuel Valls et Cécile DuflotLa France, pays plutôt réticent à expulser, serait-elle en train d’adopter la culture anglo-saxonne plus brutale avec les locataires défaillants ? Les statistiques démentent cette tendance. Le nombre d’expulsions menées par la police, qui représente moins de 10 % des décisions des tribunaux a, certes, progressé. Celles-ci sont passées de 10 637 en 2007 à 11 508 en 2012. Mais cette hausse est en ligne avec le nombre de décisions des tribunaux ordonnant une expulsion : de 110 000 en 2007 à 119 000 en 2012. L’Union sociale de l’habitat, fédération des bailleurs sociaux, qui détient 50 % du parc locatif, annonce 5 000 expulsions par an. Un chiffre stable, et un peu moins élevé que le parc privé.Le « maintien illicite dans le domicile d’autrui » devient un délitLes députés ont achevé, jeudi 11 juin, la discussion d’une proposition de loi sur « l’infraction de violation de domicile » portée par Natacha Bouchart, la sénatrice (Les Républicains) du Nord et maire de Calais, ville confrontée à un développement du squat. Le texte vise à sanctionner plus sévèrement les squatters. La récente affaire de Rennes, où une propriétaire de 83 ans s’est trouvée face à des squatters qui occupaient sa maison abandonnée depuis des années, a plané sur les débats. Les parlementaires ont créé, à côté de l’infraction du domicile déjà réprimée par l’article 226-4 du code pénal, un nouveau délit de « maintien illicite dans le domicile d’autrui », qui peut donc être constaté à tout moment facilitant l’évacuation par la police des intrus. « Les parlementaires ont voulu montrer aux Français avant leur départ en vacances qu’ils travaillent à protéger leur domicile », a commenté Jean Baptiste Ayrault, porte-parole de Droit au logement.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual Dix-huit mois de navette parlementaire plus loin, la loi renforçant la lutte contre la prostitution a été adoptée, vendredi 12 juin, en seconde lecture à l’Assemblée nationale. La pénalisation du client, qui prévoit la mise en place d’une contravention de 5e classe (1 500 euros d’amende), a été entérinée, de même que la suppression du délit de racollage, contestée par quelques élus Républicains présents. L’examen n’a pas trainé dans un hémyclique vide comme un vendredi, où le député PS Pascal Cherki comptabilisait sur Twitter seulement trois hommes socialistes.Un troisième homme socialiste nous rejoint dans l'hémicycle c'est @BrunoLeRoux— pascalcherki (@Pascal Cherki)require(["twitter/widgets"]);Pour faire taire les critiques qui continuent de s’exprimer, notamment dans certains milieux associatifs (Aides, Médecins du monde, Strass...), les élues socialistes Catherine Coutelle et Maud Olivier se sont défendues d’appuyer une « loi moralisatrice », rappelant en même temps la position « abolitionniste » de la France. Le président de la commission spéciale chargée de l’examen du texte, Guy Geoffroy (LR), s’est joint à elles pour « dénoncer le dogme inacceptable du besoin irrépressible de l’homme » et promettre de ne jamais cesser « la lutte contre l’abominable ».Le député UDI Charles de Courson a cité à cette occasion le Nouveau Testament lorsque Jésus s’adresse à une prostituée : « Je ne te condamne pas, va et ne pèche plus. » « Un temps ridiculement court »Durant cet examen d’un peu moins de quatre heures, c’est surtout Sergio Coronado (EELV) qui a apporté la contradiction aux auteurs de la loi. Le député des Français de l'étranger (Amérique Latine et Caraïbes) a fait adopter un amendement, avec le soutien du gouvernement, qui supprime la possibilité de blocage administratif des sites proposant un accès à la prostitution.La discussion s’est enfin attardée sur l’article de la loi qui prévoit la mise en place d’un « parcours de sortie » de la prostitution grâce, notamment, à la possibilité d’obtenir – sur décision du préfet – un titre provisoire de séjour. La durée de ce titre a été ramenée d’un an à six mois pour ne pas encourager les réseaux à exploiter les titres de séjour. Marie-Georges Buffet (PCF) a regretté « un temps ridiculement court. (...) On met les personnes en état d’insécurité ». M. Coronado a appuyé : « C’est une méconnaissance du parcours de sortie de la prostitution. »Au terme des débats, les députés socialistes et le Front de gauche ont voté pour la proposition de loi, les écologistes contre et Les Républicains se sont abstenus. « L’adage “le client est roi” n’est plus », s’est félicitée Maud Olivier. La loi n’est pas encore définitivement adoptée puisqu’elle doit encore passer devant une commission mixte paritaire où députés et sénateurs tenteront de s’accorder sur un texte commun. A terme, les députés auront le dernier mot. Les auteurs du texte tablent sur une adoption avant la fin de l’année.Lire aussi (abonnés) :« Délit de racolage ou pénalisation du client, c’est bonnet blanc et blanc bonnet  »Julia PascualJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes Le faire, plus que jamais. Mais en convenir, surtout pas. Engagé dans une intense série de déplacements (onze en quatre jours, de Nantes à Alger en passant par Le Mans, Bordeaux ou encore Vitry-sur-Seine), François Hollande a nié toute arrière-pensée politique et électorale. Contre toute évidence, et alors même que son agenda ressemble de plus en plus à une partie de campagne.« Ceux qui gagnent, c’est ceux qui sont capables d’accélérer au moment décisif », a-t-il déclaré, vendredi 12 juin au cours d’une visite du salon de l’objet connecté à Angers, dans une métaphore visant à souligner, face à un parterre d’entrepreneurs en nouvelles technologies, les bienfaits de la réactivité économique. Mais un peu plus tard, quittant le salon, il a démenti toute visée électoraliste, précisant qu’il ne s’exprimait là qu’en termes de politiques publiques et de résultats. « Depuis le début de mon quinquennat, je dis qu’il faut accélérer. Il y a des urgences insupportables et nous n’avons pas atteint les résultats, c’est le moins qu’on puisse dire », a ainsi expliqué le chef de l’Etat.« Aucun rêve n’est fou »M. Hollande, qui était vendredi matin au congrès de la Mutualité française à Nantes et qui effectuait une visite culturelle à Vitry-sur-Seine en fin d’après-midi, se défend d’être déjà en campagne : « Il n’y a pas d’accélération par rapport à une échéance, a-t-il assuré. Ça n’a pas de sens. Ce serait une erreur, une faute et un grand malentendu de vouloir accélérer parce qu’il y a une échéance », en l’occurrence 2017.Alors que le président se multiplie sur le terrain, et que son staff commence à tirer la langue devant le caractère de plus en plus stakhanoviste de son programme de déplacement, le principal intéressé dément, en dépit des apparences, s’installer déjà dans le costume d’un candidat à sa réélection. « Je fais ce que j’ai à faire, je ne suis pas dans un déplacement frénétique. Ce n’est pas pour des raisons politiques, mais pour des raisons économiques », a juré M. Hollande. Un peu plus tôt, dans son discours, il avait déclaré, lyrique : « Aucun rêve n’est fou. Le seul rêve qui est fou est un rêve qui n’aboutit pas. » On imagine que le président ne songeait pas là à sa réélection.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.06.2015 à 13h06 • Mis à jour le12.06.2015 à 13h09 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) « Sans ambiguïté, Martine Filleul est devant. J’ai donc pris la décision personnellement, puis avec mes amis, de me retirer du second tour. » Libéré, Gilles Pargneaux affiche son soutien à la nouvelle secrétaire fédérale, Martine Filleul. Réunis vendredi 12 juin dans les locaux de la fédération socialiste du Nord, l’ancien et la nouvelle chef des socialistes répètent d’une même voix que l’heure est à « l’apaisement, au rassemblement ».Ce vendredi, les militants retourneront voter pour la seule candidate en lice. Après une longue nuit, la deuxième fédération socialiste, après Paris, doit poser les armes et se réunir pour lancer le combat des régionales. « Nous avons vécu des moments de division, c’est la vie, la démocratie interne », reconnaît Gilles Pargneaux, qui rappelle qu’il ne voulait pas être candidat. « Il y a de l’usure, confie-t-il après sa défaite. Dix ans à la tête de la fédération, c’est beaucoup. »Lire aussi (abonnés) :PS: Aubry perd le NordSoutenue par les anti-Aubry, Martine Filleul a annoncé son souhait de gérer autrement la fédération « pour que les militants puissent s’exprimer ». L’ancienne adjointe lilloise de Martine Aubry veut mettre en place une équipe de campagne pour les régionales aux côtés de Pierre de Saintignon, le candidat des régionales, fidèle de Martine Aubry. Elle précise qu’elle ne touchera pas à la liste des régionales. « Je vais assurer Pierre de Saintignon de mon soutien et de mon entière disponibilité. »« Il y aura la parité »Dès lundi 15 juin, après la passation de pouvoir, Martine Filleul va œuvrer à la mise en place d’un secrétariat resserré autour d’une quinzaine de personnes, avec chacune des sensibilités représentées. « On proposera des noms, précise Gilles Pargneaux. Ce ne sera que des jeunes, des trentenaires, et il y aura la parité. » L’ex-patron du PS du Nord a compris la demande des militants : renouveler en profondeur. De son côté, Martine Filleul, soutenue par Bernard Roman, Bernard Derosier, Michel Delebarre ou encore Patrick Kanner, n’annonce aucun nom. « Il y aura des gens qui ont fait campagne avec moi… », dit-elle.A midi, Gilles Pargneaux devait déjeuner avec Martine Aubry dont le silence était lourd de sens. « Je vais l’appeler lundi », indiquait Martine Filleul. Sans rancune ?Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Samuel Laurent Revoilà les chiffres de la délinquance. Comme chaque mois, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a fourni son bulletin, qui rend compte de l’activité des services de police et de gendarmerie. Et à chaque fois, c’est l’occasion pour l’opposition d’utiliser ces chiffres comme argument contre le gouvernement, et précisément contre l’une de ses cibles préférées, la garde des sceaux, Christiane Taubira.Cette fois, c’est le maire Les Républicains d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, ancien patron du syndicat policier Synergie, qui s’y colle, à l’aide d’une petite infographie :Notre pays ne doit plus faire les frais de l’idéologie du désarmement pénal. @lesRepublicains http://t.co/an319mtqR1 http://t.co/237rBfzKsZ— brunobeschizza (@Bruno Beschizza)require(["twitter/widgets"]); Pourquoi c’est partial ? 1. Un indicateur à prendre avec précautionDisons-le d’emblée : les chiffres cités par M. Beschizza sont exacts. Ils correspondent, pour être précis, à une moyenne entre ceux donnés pour les zones couvertes par la police et pour celles sous l’autorité de la gendarmerie. Ils rendent bien compte de la hausse, sur 12 mois glissants, de trois items : vols simples, violences non crapuleuses et violences sexuelles.Rappelons ensuite ce que nous avons expliqué à de très nombreuses reprises : l’ONDRP ne mesure pas la délinquance, mais bien l’activité policière contre la délinquance. N’y sont recensés que les faits qui ont donné lieu à une plainte, ou les flagrants délits. Un vol ou un viol non signalés n’y apparaîtront pas.Autre rappel nécessaire : l’ONDRP ne cesse, mois après mois, de mettre en garde contre l’exploitation abusive des chiffres qu’elle collecte. Elle a notamment constaté des ruptures statistiques sérieuses, au fil des ans, qui rendent l’interprétation desdits chiffres sinon impossible, du moins très limitée.Dernier point : rien ne permet d’attribuer au « désarmement pénal » supposément pratiqué par Mme Taubira la hausse de vols ou des violences physiques non crapuleuses. Un voleur consulte rarement le Journal officiel pour mesurer les risques et les conséquences avant de commettre son forfait.Quant aux violences sexuelles, M. Beschizza semble ignorer qu’autant sont commises au sein d’un ménage qu’en dehors, là encore, le plus souvent sans que l’auteur ait en tête la dernière réforme pénale.2. « Tous les voyants » ne sont pas « au rouge »M. Beschizza assure en effet que « tous les voyants sont au rouge », et cite à l’appui trois chiffres en hausse. Or il suffit d’ouvrir le bulletin d’avril de l’ONDRP pour constater qu’on trouve également de nombreux autres indicateurs… en baisse.Nous en avons retenu trois : cambriolages, vols avec violences et violences physiques crapuleuses. En appliquant la même méthode que M. Beschizza, nous parvenons à des baisses, parfois importantes (-12,9 %). Nous avons donc « corrigé » l’infographie de M. Beschizza. Cela ne signifie pas pour autant que la délinquance baisse. Simplement que les choses sont moins simples que des chiffres et des flèches, que la délinquance a de multiples facettes. Il n’est pas rigoureux, pour décrire ce phénomène complexe, de prendre trois mauvais chiffres pour en faire une généralité.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Angela Merkel n’avait plus eu recours à sa phrase fétiche depuis plusieurs semaines. Lundi, elle l’a répétée à trois reprises : « Si l’euro échoue, l’Europe échoue » a-t-elle dit. D’abord devant 600 invités réunis lundi matin à l’occasion des 70 ans de la CDU, puis lors de la conférence tenue dans l’après-midi aux côtés de Sigmar Gabriel (président du parti social-démocrate) à l’issue d’une réunion de crise tenue avec les dirigeants de la majorité mais aussi de l’opposition.Lire aussi :Pour Angela Merkel, c’est aux Grecs de trouver le moyen de sortir de la criseLes deux dirigeants ont tenu à mettre les Grecs en garde, tout en prenant soin de ne pas insulter l’avenir. La mise en garde : le référendum de dimanche est décisif pour le maintien de la Grèce dans la zone euro. Sigmar Gabriel, le vice-chancelier, a même été plus clair qu’Angela Merkel. Selon lui, la question posée est « oui ou non au maintien dans la zone euro ». Une formule qu’Angela Merkel, qui connaît la sensibilité des Grecs – un peuple qu’elle a qualifié de « fier » – a pris soin de ne pas employer.« Solidarité et efforts vont de pair »L’avenir : quelle que soit l’issue du référendum, les responsables européens sont prêts à « négocier ». Mais pas avant. « Une négociation avant le référendum n’a pas de sens » a indiqué dans la matinée Volker Kauder, président du groupe CDU au Bundestag. A Berlin, on dit qu’Angela Merkel n’était déjà pas favorable au sommet extraordinaire convoqué lundi 22 juin par Donald Tusk et qui, de fait, n’a pas servi à grand-chose. Elle est donc très « prudente » face à l’organisation d’un nouveau sommet européen cette semaine. Si elle veut bien négocier, l’Allemagne n’est pas prête à céder grand-chose. « La position ne changera pas : solidarité et efforts vont de pair », a indiqué Angela Merkel, qui a déploré que « la volonté de compromis [n’était] pas du côté grec » et que, dans une négociation, « personne ne peut obtenir 100 % ».Lire aussi :Pour Juncker, « un non des Grecs au référendum serait un non à l’Europe »Sigmar Gabriel a eu des mots très durs contre le gouvernement grec, estimant qu’Alexis Tsipras veut « politiquement, idéologiquement une autre zone euro ». Il a estimé que les Européens avaient déjà fait des propositions « généreuses » à la Grèce. Pas question d’aide « sans condition », a affirmé le vice-chancelier. A lire entre les lignes, il semble donc que l’Allemagne considère que l’Union européenne a davantage à perdre en faisant des concessions importantes à Athènes, pour maintenir la Grèce dans la zone euro, qu’à se montrer ferme face à M.Tsipras.Pas de voyage à Athènes pour Angela MerkelUn « Grexit » (la possibilité que la Grèce quitte l’Eurozone) ne serait donc pas forcément une catastrophe pour la zone euro. Sigmar Gabriel l’a d’ailleurs dit : « La zone euro demande plus d’engagements à ses membres et non pas moins d’engagements ». Pas question donc de céder face à Alexis Tsipras. Maintenant que le référendum est lancé, les Allemands espèrent manifestement que le oui va l’emporter, ce qui contraindrait Alexis Tsipras à démissionner.Mais, mieux que quiconque, Angela Merkel sait qu’elle n’a surtout pas intérêt à le dire ni même à le sous-entendre, car cela aurait un effet contre-productif. Interrogée sur un éventuel voyage à Athènes cette semaine, Angela Merkel a reconnu que, grâce aux « moyens de communication modernes », cela ne lui paraissait pas « utile ».Lire aussi :Comment la Grèce et la zone euro font face à l’urgenceFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Claudine Wéry (Nouméa, correspondante) Le Sénat se penche, lundi 29 juin en fin d’après-midi, sur une modification de la loi organique de l’accord de Nouméa, consacrée au corps électoral du référendum d’autodétermination, prévu en Nouvelle-Calédonie au plus tard pour 2018. Sur le Caillou, jadis seule colonie de peuplement de l’empire français avec l’Algérie, le périmètre du corps électoral est une question à haute tension, en partie à la source des affrontements entre Kanaks et Caldoches des années 1980.Bien que le territoire soit en paix depuis les accords de Matignon (1988), le sujet demeure explosif et provoque régulièrement des étincelles. Les dernières en date ont jailli le 26 mars, lorsque les élus non indépendantistes du Congrès (29 sur 54) sont parvenus à mettre en sourdine leurs habituelles querelles pour s’opposer en bloc à un avant-projet de loi du gouvernement.Traitant de l’automaticité de l’inscription sur la liste référendaire, le texte prévoyait d’en faire bénéficier les personnes ayant le statut civil coutumier – dont ne relèvent que des Kanaks – et celles ayant déjà participé au référendum sur l’accord de Nouméa en 1998. Tous les autres électeurs devaient faire de fastidieuses démarches pour prouver qu’ils étaient arrivés en Nouvelle-Calédonie avant décembre 2014, comme le prévoit l’accord de Nouméa.Lire aussi :A Nouméa, Hollande choisit la prudenceAbasourdie, la droite ne comprend pas que Paris n’ait pas aussi prévu l’inscription automatique de tous les natifs du pays. En conseil des ministres, le texte est pourtant adopté tel quel le 8 avril. Les partis les plus droitiers, proches du parti Les Républicains (LR), dénoncent « le trucage des listes par l’Etat socialiste, qui prépare une marche forcée vers l’indépendance ».« Il ne nous reste plus que la rue »Les esprits s’échauffent et le 24 avril, au premier jour d’une visite officielle prévue de longue date, le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, est accueilli à Nouméa par 8 000 manifestants, bleu-blanc-rouge de pied en cap, qui fustigent « le largage programmé de la Nouvelle-Calédonie ». « Il ne nous reste plus que la rue », va même jusqu’à déclarer le sénateur (LR) Pierre Frogier, tandis que le député UDI Philippe Gomès prône, lui, la discussion.Lire aussi :La Nouvelle-Calédonie peine à sortir de la crise politiqueSurpris par l’ampleur de la manifestation et la violence de certains slogans, Claude Bartolone comprend que la situation peut vite dégénérer et somme, entre quat’z-yeux, M. Frogier, de baisser d’un ton. Il propose la tenue rapide à Matignon d’un comité extraordinaire des signataires de l’accord de Nouméa, entièrement dévolu au corps électoral. Bien qu’à Nouméa cette rencontre se prépare dans la discorde, non-indépendantistes et indépendantistes parviennent contre toute attente à s’entendre le 5 juin, après un marathon de négociations et un discours offensif de Manuel Valls exhortant les partenaires calédoniens à aboutir.« L’esprit des accords de Matignon »« On a fait une avancée substantielle sur un sujet essentiel », estime Philippe Gomès, tandis que l’indépendantiste Gérard Reignier, secrétaire général de l’Union calédonienne (UC, parti du Front de libération nationale kanak et socialiste) note que « les partenaires ont décidé de cheminer ensemble même si ça peut encore bloquer ». Manuel Valls, qui a promis de s’engager « personnellement » dans le dossier calédonien, se félicite que « l’esprit des accords de Matignon souffle encore ».Outre le corps électoral référendaire, les dirigeants calédoniens ont réussi à arrêter une méthode de travail et un calendrier sur les critères d’inscription sur les listes des élections provinciales, au centre d’empoignades depuis 1998. Lundi au Sénat, des amendements prévoiront donc l’inscription automatique pour le référendum des natifs, sous certaines conditions, ainsi qu’une réorganisation des commissions administratives, chargées de la mise à jour des listes, afin que leurs décisions ne soient plus contestables. « On a un bon sentiment, le Sénat n’a a priori rien touché à ce qu’on a décidé début juin à Matignon », se réjouit Grégoire Bernut, chef du groupe Rassemblement-UMP au Congrès.Claudine Wéry (Nouméa, correspondante)Journaliste au Monde Bastien Bonnefous et Patrick Roger La situation en Grèce va être « le sujet d’urgence de la semaine », explique l’Elysée, avec l’organisation dimanche 5 juillet du référendum sur le plan d’aide européen. Si François Hollande ne s’est pas entretenu durant le week-end avec le premier ministre grec, Alexis Tsipras, le chef de l’Etat a surveillé de près le risque d’un « Grexit » et la sortie du pays de la zone euro. Une réunion de travail s’est tenue dimanche en fin de journée à l’Elysée, avant un conseil restreint extraordinaire lundi 29 juin au matin.Lire aussi :Pour Juncker, « un non des Grecs au référendum serait un non à l’Europe »A l’issue de cette réunion, M. Hollande a déclaré qu’ « il y a toujours la possibilité d’un accord », précisant que la France « souhaite que la négociation puisse reprendre ». L’annonce, samedi, par M. Tsipras d’un référendum a surpris l’ensemble des dirigeants européens, mais le chef de l’Etat français s’est bien gardé de condamner publiquement cet appel au peuple grec, contrairement à son prédécesseur Nicolas Sarkozy qui avait fait pression en 2011 sur le premier ministre grec de l’époque Georges Papandréou pour qu’il renonce à son projet de référendum.« C’est le moindre des droits d’un Etat souverain que de consulter ses concitoyens », explique l’Elysée. « Quand on convoque le peuple, quand on lui demande d’exercer son choix souverain, ça ne se critique pas », a appuyé Manuel Valls dimanche matin. Le premier ministre a néanmoins regretté la décision prise de « manière unilatérale » par son homologue grec.Paris ne cache pas son amertume à l’encontre de M. Tsipras, estimant avoir toujours cherché une sortie de crise qui n’humilie pas la Grèce. « La France est le pays qui a le plus sincèrement essayé de poursuivre le dialogue. Cette voie a été rendue impossible par la décision de la Grèce d’organiser un référendum. Les Grecs ont claqué la porte, y compris à la France, alors que la position française a toujours été de défendre une solution globale et durable. Heureusement qu’on était là pour eux », s’agace Michel Sapin.« Les yeux grands ouverts »M. Hollande tente toujours de jouer un rôle de médiateur entre les responsables grecs et les autres acteurs européens, à commencer par le gouvernement allemand d’Angela Merkel. « Le président de la République se voit comme un facilitateur. Il fera tout pour que le dialogue se poursuive. Il estime qu’on peut encore trouver un point d’équilibre tout en s’inscrivant dans la dynamique collective européenne », explique son entourage.La France met néanmoins en garde les Grecs contre les conséquences d’un vote négatif le 5 juillet. « Personne ne souhaite que la Grèce sorte de la zone euro, mais c’est maintenant au peuple grec d’en décider. Il doit se prononcer les yeux grands ouverts car sa réponse sera interprétée par l’ensemble des partenaires européens ».La France plaide pour que la Banque centrale européenne continue de verser des liquidités à Athènes. « Couper les liquidités mettrait les Grecs dans une situation intenable, ça ne pourrait que davantage les pousser à voter non au référendum », s’inquiète un membre du gouvernement. Mais Paris est isolé face à ses partenaires européens, favorables à une sanction immédiate de la Grèce.Le scénario du « Grexit » est vu par l’exécutif comme la pire des solutions. A la fois pour la Grèce elle-même et pour l’avenir de l’Europe, mais aussi pour la France. D’abord pour des raisons économiques. La semaine dernière, un membre du gouvernement craignait que la sortie de la Grèce provoque « une nouvelle crise économique en Europe qui mettrait à mal le début de redémarrage de la croissance en France ».Lire aussi :Grèce : des risques de contagion limités, mais bien réelsEnsuite pour des raisons politiques. M. Hollande se verrait accuser par une partie de la gauche française, y compris jusqu’au sein de sa propre majorité, d’avoir voulu empêcher l’émergence en Europe d’une autre politique. Un procès qui compliquerait sa tâche pour rassembler la gauche à deux ans de la présidentielle. Enfin, l’exemple grec risquerait de crédibiliser le discours de Marine Le Pen qui est pour l’instant la seule à plaider pour une sortie de la France de la zone euro.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.06.2015 à 19h43 • Mis à jour le29.06.2015 à 08h56 | Aude Lasjaunias (Tripoli et Kalamata (Péloponnèse, Grèce), envoyée spéciale) « Quand on a du mal à s’endormir dans notre pays, on ne compte pas les moutons, mais les réunions de l’Eurogroupe », s’amuse Ilias. Comme la majorité des électeurs du sud du Péloponnèse, l’élégant avocat de 36 ans n’a pas voté pour Syriza aux dernières élections. A Tripoli où il réside, c’est le parti de droite Nouvelle Démocratie (ND) qui est arrivé en tête du scrutin du 25 janvier. « Je ne sais plus trop si j’ai soutenu le Pasok [Parti socialiste] ou ND », tergiverse-t-il faussement, avant d’admettre qu’il a glissé dans l’urne un bulletin de la formation de l’ancien premier ministre, Antonis Samaras. Au nom de la stabilité, argue-t-il.Lire aussi :Tsipras répond par un référendum à « l’ultimatum » européenC’est avec flegme qu’il a accueilli la décision d’Alexis Tsipras de soumettre le plan d’aide au pays à un référendum le 5 juillet. Il était dans un bar, ce samedi 27 juin, lors de l’annonce du premier ministre. « Les gens présents se sont mis instantanément à débattre, c’était impressionnant. Je vais assurément voter dimanche prochain, mais je ne sais pas encore quoi. » Dans cette ville, pourtant favorable à la droite, difficile de trouver de jeunes électeurs de l’opposition prompts à assumer explicitement leur choix.Ilias et son épouse, notaire, font partie de la frange aisée de la population et ils reconnaissent aisément que leur situation est très différente de celle de la majorité des Grecs. « Je comprends la réaction de mes concitoyens mais, personnellement, je ne veux pas que l’on quitte la zone euro », avance-t-il. Car, d’après une rumeur récurrente à droite, la formation d’Alexis Tsipras nourrit secrètement le dessein d’un retour à la drachme. « Ça serait terrible : notre monnaie serait forcément dévaluée, touchant notre pouvoir d’achat au plan international. Le fruit de notre travail perdrait de sa valeur… » Lire aussi :Référendum en Grèce : Tsipras appelle à voter « non », la crainte d’un « Grexit » s’accentueCette éventualité ne terrifie pas Yorgos, plus préoccupé par une sortie totale de l’Union européenne que par un retour de l’ancienne monnaie nationale. Attablé avec plusieurs amis dans un restaurant de Tripoli, il explique avoir lui aussi soutenu ND, formation « plus sécurisante » pour l’avenir du pays. « Le Pasok a brandi l’arme du référendum en 2011, Syriza le fait en 2015… », avance le jeune homme au regard doux et à la barbe fournie pour justifier son propos. La tenue de la consultation populaire du 5 juillet, il l’a apprise à son réveil samedi matin : « Je suis resté sans voix. » Car, pour ce vendeur de 31 ans, la véritable menace est aujourd’hui celle d’une division du peuple grec. « Je déteste l’extrémisme. Or ce vote nous pousse dans nos derniers retranchements. » Evoquant l’histoire politique douloureuse du pays, il craint que cette situation ne fasse le lit de la formation néonazie, Aube dorée. « A aucun moment le gouvernement ne nous explique qu’elles vont être les conséquences de notre choix. Il nous force à prendre une décision dans la précipitation : je suis attaché à mon pays, je ne sais pas quoi faire », déplore-t-il visiblement affecté. Après le dîner et quelques verres de raki, ses amis et lui se rendent à un distributeur de billets pour prendre une photo. D’autres jeunes gens ont eu la même idée. « Cela va devenir un collector. La vie continue, non ? », plaisantent-ils de concert.Lire aussi :A Athènes, la querelle face à « ce référendum qui va nous diviser »« A coup d’esclandre »A moins d’une centaine de kilomètres de là, à Kalamata, le fief de l’ancien premier ministre Antonis Samaras, les positions semblent plus arrêtées. Un étrange ballet se joue d’ailleurs, dimanche 28 juin, dans les rues de la ville généralement vidées de leurs habitants entre 14 heures et 17 heures. « Savez-vous où je peux trouver un distributeur de billets ? », demande comme tant d’autres une vieille dame à la mine inquiète aux passants qu’elle croise. La réponse est toujours là même : « Je ne sais pas. Celui-ci est vide. » Devant l’un des distributeurs, une file se forme progressivement. En vain. « Je suis allée chercher 1 200 euros hier, je voulais prendre 500 euros aujourd’hui », explique une femme d’une soixantaine d’années. Elle refuse de parler du référendum : « Je suis bien trop triste pour mon pays », avance-t-elle.Lire aussi :Grèce : à quoi sert le contrôle des capitaux ?Un groupe de six retraités observe la scène depuis la terrasse d’un café. Tous ont voté pour Nouvelle Démocratie aux dernières élections. L’inquiétude palpable à Kalamata, ils la partagent. « J’attends lundi pour récupérer mes fonds à la banque, expose Dimitris, 60 ans, négociant en meubles. Depuis deux ans déjà, je retire progressivement mon argent. Je n’ai plus confiance. » Lunettes de soleil sur le nez, il admet toutefois que la pression des instances internationales était devenues ingérables pour la population grecque.« Depuis la victoire de Syriza, je me sens de moins en moins en sécurité dans mon pays, renchérit son amie Marika, gracieuse sexagénaire à la toilette soignée. L’attitude du gouvernement Tsipras me conforte dans mon choix initial. Lui et ses ministres sont inconscients. Ils nous précipitent dans le mur. » Très attachée à la présence de la Grèce dans l’Union européenne et dans la zone euro, elle reconnaît les défauts des précédents exécutifs. « Mais au moins Nouvelle Démocratie était capable de dialoguer. La gauche radicale ne fonctionne qu’à coup d’esclandre. »Elle regardait un film à la télévision avec son petit-fils quand les programmes ont été interrompus pour relayer l’annonce du référendum. « J’étais paniquée, je n’en ai pas dormi de la nuit. » Le lendemain, elle a appelé l’un de ses deux fils pour parler de la situation. Employé d’une multinationale à Athènes, ce dernier, âgé de 46 ans, a accueilli la nouvelle avec la même frayeur que sa mère. Et, comme elle, il se rendra aux urnes le 5 juillet pour peser en faveur du oui. Si le non l’emporte, il partira vivre à l’étranger. A une semaine de l’échéance, ni Marika, ni ses amis n’osent prévoir l’issue du vote… « Dans tous les cas, il y aura un effet domino sur le reste de l’Europe », estiment-ils.Aude Lasjaunias (Tripoli et Kalamata (Péloponnèse, Grèce), envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.06.2015 à 11h28 • Mis à jour le28.06.2015 à 11h53 « On ne peut pas s’habituer à la violence, à la barbarie, à la mort. » Invité du « Grand Rendez-vous » Europe 1, i-Télé, Le Monde, dimanche 28 juin, le premier ministre, Manuel Valls, est revenu sur l’attaque à Saint-Quentin-Fallavier, dans l’Isère, vendredi.Indiquant que l’enquête était en cours, M. Valls n’a pas souhaité donner de précisions sur d’éventuels complices de Yassin Salhi ou sur la façon dont le suspect a pu être formé.Lire aussi :Yassin Salhi, la surveillance en pointillé d’un salafiste trop discretLe premier ministre a rendu hommage à la victime, comme à celles des attentats de Sousse, en Tunisie, et du Koweït, qui ont eu lieu le même jour. « Le combat contre le terrorisme n’a pas de frontières. » Il n’est d’ailleurs pas seulement mené en France, a-t-il précisé, faisant référence à l’intervention française au Mali ou à la participation à la coalition internationale en Irak.« Guerre de civilisations »« Il faut s’attendre à une volonté de la part des organisations terroristes de s’attaquer au monde, et donc à la France. »Selon Manuel Valls, la menace terroriste sous laquelle vit la France s’inscrit désormais dans la durée. Une guerre longue s’annonce donc selon lui contre « Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique, employé par le gouvernement], son idéologie totalitaire et ses succursales qui cherchent à imposer partout sa logique ».Lire aussi :Editorial : unité face aux barbaresIl ne s’agit pas de défendre les valeurs « occidentales » mais les valeurs « humanistes », a insisté le premier ministre, rappelant que les premières victimes du terrorisme islamiste dans le monde étaient les musulmans. « La bataille se situe aussi au sein de l’islam entre un islam humaniste et un islamisme obscurantiste. »« Nous ne pouvons pas perdre cette guerre, qui est une guerre de civilisations. »Comment la mener ? Avec des moyens humains notamment, a souligné M. Valls en défendant les actions gouvernementales, chiffres à l’appui : deux lois antiterroristes depuis 2012 ; 30 000 policiers, gendarmes et militaires chargés de la protection de 5 000 lieux sensibles ; 1 830 postes supplémentaires en cours de création dont 930 affectés au renseignement…« Le terrorisme cherche à diviser »Mais la France « n’a jamais fait face à une telle menace », estime le premier ministre. Car l’ennemi est également à l’intérieur, a-t-il répété, évoquant les personnes « connues pour être en lien avec des filières djihadistes », les départs en Syrie et les retours sur le territoire. « Un phénomène incroyablement puissant. »Lire aussi :L’Etat reste mal armé contre le risque terroristeInterpellé sur la possibilité d’une nouvelle attaque en France, le premier ministre a regretté de ne pouvoir promettre « des résultats immédiats, même s’il y en a », évoquant six attentats évités en France depuis 2013.« Le terrorisme cherche à diviser », a prévenu M. Valls. Appelant à « l’unité et au rassemblement », il a salué « le sang-froid » et la réaction des Français, à l’occasion de la manifestation du 11 janvier, mais « encore hier » à Saint-Quentin-Fallavier.« Notre force c’est la démocratie, l’Etat de droit, l’unité. » Raphaëlle Besse Desmoulières C’est une surprise de taille. Un mois après avoir affirmé le contraire, Pierre Laurent a décidé de se présenter aux régionales en Ile-de-France. Le secrétaire national du Parti communiste l’annonce dans une interview au Parisien le 28 juin. « Les communistes m’ont désigné comme leur chef de file car nous estimons possible de construire un projet “l’Ile-de-France en commun”, à l’image de ce qui s’est fait à Barcelone, avec une liste faisant converger des forces politiques et citoyennes », explique-t-il.Depuis plusieurs semaines, le Parti communiste maintenait le suspens sur ses intentions en Ile-de-France. Alors que les autres partis à gauche commençaient à se mettre en ordre de marche, le PCF était à la traîne.Le 24 mai, M. Laurent avait annoncé qu’il ne se représenterait pas. « J’ai deux mandats actuellement, sénateur et conseiller régional, je vais me consacrer à mon mandat de sénateur », avait-il fait valoir. Plusieurs noms avaient alors circulé dont celui du maire de Montreuil, Patrice Bessac. Mais les décisions tardaient à être prises. En parallèle, le PCF a longtemps espéré convaincre Europe Ecologie-Les Verts de partir ensemble. En vain, leur tête de liste en Ile-de-France et patronne nationale, Emmanuelle Cosse, n’étant pas intéressée.« Ne brûlons pas les étapes »En 2010, M. Laurent avait déjà été tête de liste en Ile-de-France et avait récolté 5,84 % des voix. Début juin, il était donné à 7 % des intentions de vote dans un sondage IFOP. Le patron des communistes assure qu’il quittera son mandat au palais du Luxembourg s’il est élu à la tête de la région. Il ajoute que cette démarche s’adresse « à l’ensemble du Front de gauche et à toutes les forces disponibles » et met en avant le souhait des communistes de voir cette liste « portée par un duo paritaire avec Clémentine Autain ». Cette dernière étant la porte-parole d’Ensemble, la troisième force du Front de gauche, ce ticket permet à M. Laurent de ne pas présenter un affichage uniquement communiste. Son but, précise-t-il, est également de s’adresser aux écologistes et aux socialistes qui ne se reconnaissent plus dans la politique gouvernementale. Une assemblée régionale, le 6 juillet, sera « ouverte à tous ceux qui veulent construire cette force ».Pas sûr que le Parti de gauche (PG) se retrouve dans la démarche de M. Laurent, avec qui les relations sont déjà compliquées au conseil régional d’Ile-de-France, qui voit cohabiter deux groupes Front de gauche à la suite du refus du PG en 2010 de participer à l’exécutif. Samedi, c’est Eric Coquerel, coordinateur politique du PG, qui a été désigné par sa formation comme chef de file pour les régionales.Le tacle de MélenchonInterrogé sur les ambitions présidentielles de Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire national du PCF juge « qu’il faut d’abord faire une percée dans les 13 régions ». « Ma candidature en Ile-de-France, je la place au service de cette avancée, ajoute-t-il. Ne brûlons pas les étapes si nous voulons aller avec succès vers des constructions nouvelles en 2017. » La réponse de M. Mélenchon ne s’est pas fait attendre. L’ancien candidat à la présidentielle a confié au Journal du dimanche la façon dont il envisage 2017. Au programme : l’écosocialisme, des assemblées citoyennes et la VIe République. « Il y a plusieurs possibilités dont celle où je suis candidat sans rien demander à personne », glisse-t-il. Avant de tacler Pierre Laurent sur sa candidature aux régionales : « Il est déjà président du Parti de la gauche européenne, du PCF et sénateur. Il n’a pas compris que si Podemos existe, c’est en réaction au fait qu’en Espagne l’autre gauche était trop sous l’emprise des communistes. » Les hostilités ne font que commencer.Lire aussi :Jean-Luc Mélenchon : « Je dois travailler comme si je devais être candidat en 2017 »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.06.2015 à 18h26 • Mis à jour le26.06.2015 à 18h52 | Patrick Roger Comme il l’avait annoncé le 19 avril, François Hollande a saisi le Conseil constitutionnel, jeudi 25 juin, pour qu’il se prononce sur la loi relative au renseignement que le Sénat et l’Assemblée nationale ont définitivement adoptée les 23 et 24 juin. C’est la première fois qu’un président de la République fait usage du deuxième alinéa de l’article 61 de la Constitution qui lui permet de déférer une loi au Conseil avant sa promulgation. Simultanément, le président du Sénat, Gérard Larcher, a lui aussi soumis le texte à l’examen des juges constitutionnels. Le Monde a pris connaissance de ces deux lettres. La veille, 106 députés de tous bords, dans une démarche alliant des LR, des UDI, des écologistes et des FN, avaient également adressé un recours.Deux saisines et un recours pour un même texte, la démarche est pour le moins inhabituelle. A ceci près que, si les députés, sur 24 pages, énoncent les griefs qu’ils portent à l’encontre de la loi, le chef de l’Etat et le président du Sénat, dont les saisines tiennent sur deux pages et demie, demandent simplement au Conseil constitutionnel d’examiner le texte de loi, dans sa globalité, « au regard du droit au respect de la vie privée, de la liberté de communication et du droit à un recours au juridictionnel effectif », pour le premier ; « afin qu’il puisse être garanti que, dès sa promulgation, le dispositif adopté répondra pleinement aux exigences, en matière de protection des libertés, du bloc de constitutionnalité », pour le second. Ce qui est qualifié de « saisine blanche » – il appartient au Conseil constitutionnel de déterminer ce qui, dans la loi, lui semble contraire aux principes constitutionnels. Dès lors, les dispositions qui auront été jugées conformes ne pourront plus, par la suite, faire l’objet d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), « sauf changement des circonstances ».« Protection particulière »Dans sa missive, le président de la République estime que « le Parlement a pris soin de maintenir l’équilibre (…) entre la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la nation auxquels concourt l’action des services de renseignement et la protection des droits et libertés constitutionnellement garantis ». « La loi définit les conditions générales de mise en œuvre des techniques de renseignement et leur contrôle », assure-t-il. « Les finalités pour lesquelles les services de renseignement pourront être autorisés, dans le strict respect du principe de proportionnalité et pour le seul exercice de leurs missions respectives, à mettre en œuvre les techniques prévues par la loi » sont déterminées dans le texte. Il rappelle que leur mise en œuvre est « soumise à autorisation préalable du premier ministre après avis d’une autorité administrative indépendante, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement [CNCTR] », même si le premier ministre a la possibilité d’en décider immédiatement « en cas d’urgence absolue ».La loi prévoit, souligne M. Hollande, « une protection particulière » pour les parlementaires, les magistrats, les avocats et les journalistes. Elle précise des durées de conservation applicables aux renseignements collectés. Elle prévoit également que « le Conseil d’Etat peut être saisi par la CNCTR ainsi que par toute personne souhaitant vérifier qu’aucune technique de renseignement n’est irrégulièrement mise en œuvre à son égard ».« Peu de références juridiques »N’ignorant pas le débat soulevé sur le respect de la vie privée, le chef de l’Etat énumère dans son texte les articles de loi définissant les conditions d’emploi des techniques de renseignement. « Pour chacune de ces techniques, la loi a prévu des garanties spécifiques visant à assurer le caractère proportionné de sa mise en œuvre », écrit-il.Tout au long de sa saisine, le président de la République anticipe ainsi les griefs formulés à l’encontre de la loi en invitant le Conseil constitutionnel à s’assurer que la loi déférée n’enfreint aucun principe fondamental. La décision du Conseil sera majeure car, comme le rappelle M. Larcher, « concernant ces nouvelles technologies, peu de références juridiques pertinentes permettent d’apprécier la constitutionnalité du cadre légal ». Ainsi le Conseil n’a-t-il été saisi ni de la loi du 10 juillet 1991 relative au secret des correspondances électroniques, ni de la loi de programmation militaire 2014-2019. « Autant les limites de l’action judiciaire répressive sont connues, autant celles de l’action administrative de prévention pour la sauvegarde de la sécurité nationale demeurent imprécises », constate-t-il.La loi sur le renseignement ainsi que les saisines et le recours dont elle fait l’objet prennent un relief particulier dans le contexte actuel, encore marqué, vendredi, par l’attentat de Saint-Quentin-Fallavier. La décision du Conseil constitutionnel sera d’autant plus attendue.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.06.2015 à 12h30 • Mis à jour le26.06.2015 à 13h41 La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a annoncé vendredi 26 juin avoir saisi le parquet de Paris au sujet des déclarations de patrimoine des députés Thierry Robert (MoDem), élu de La Réunion, et Josette Pons (Les Républicains), élue du Var.La Haute Autorité estime « qu’il existe un doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité de leurs déclarations de situation patrimoniale, du fait de la sous-évaluation manifeste de certains actifs et de l’omission de certains biens immobiliers », selon un communiqué.Thierry Robert, maire de Saint-Leu et chef de file du MoDem pour les élections régionales de décembre à La Réunion, avait dès la semaine dernière rendu publics ses échanges avec la HATVP, dénonçant des « erreurs d’appréciation » et même une délibération « diffamatoire et de nature à constituer une dénonciation calomnieuse ».Sa déclaration de situation patrimoniale « omet de mentionner plusieurs biens immobiliers d’un montant d’environ 5 millions d’euros et comporte des omissions et des sous-évaluations de son patrimoine bâti et non bâti », avait écrit la HATVP à ce chef d’entreprise, qui a déclaré des parts dans 18 sociétés.Lire aussi :La Haute Autorité de la transparence s’intéresse au patrimoine du couple BalkanyQuant à la députée Josette Pons, également vice-présidente du conseil général du Var, elle serait sans profession, d’après sa déclaration d’intérêts qui est publique, à la différence des déclarations de patrimoine.La Haute Autorité a transmis leurs deux dossiers au procureur de la République de Paris, les déclarations mensongères étant « susceptibles de constituer des infractions pénales ».Lire aussi :Vingt propositions pour plus de transparence dans la vie publique Julia Pascual Deux ans se sont écoulés depuis la promulgation, en mai 2013, de la loi instaurant le mariage pour tous, et samedi 27 juin, la traditionnelle Gay Pride se déroulera dans les rues de Paris.« Multiples et indivisibles », le mot d’ordre général retenu cette année par l’inter-associative lesbienne, gay, bi et trans (Inter-LGBT), sonnerait presque un peu creux… Les années précédentes, ceux choisis paraissaient en tout cas plus vindicatifs : « L’Égalité n’attend plus ! » (2012), « Droits des LGBT : allons au bout de l’égalité » (2013), « Nos vies, nos corps, nos familles : plus de droits pour tou-te-s » (2014).Que s’est-il passé depuis ? Le mariage pour tous a été adopté et Nicolas Rividi, porte-parole de l’Inter-LGBT, reconnaît que certains militants se sont « démobilisés ». « C’est toujours comme ça dans les mouvements militants après une grande victoire, assure-t-il. Il faut un peu de temps pour repartir. C’est ce qu’on fait. »Désaccord autour de la GPAQuels « nouveaux combats » l’Inter-LGBT va-t-elle réussir à porter lors de cette marche des fiertés ? La légalisation de la gestation pour autrui (GPA) n’en fait en tout cas pas partie, en l’absence totale de consensus sur le sujet. « Sortez ces juges de nos culottes », « Une loi, zéro bla bla, PMA »… Les slogans en faveur du droit des transsexuels à changer d’état civil ou de l’ouverture à toutes les femmes de la procréation médicalement assistée (PMA) devraient être repris.Pour sa part, le gouvernement semble déterminé à ne pas rouvrir le débat, en dépit, notamment, des promesses de campagne de 2012. Les échéances électorales et le spectre de La Manif pour tous n’y sont certainement pas étrangers.L’enjeu de samedi sera donc de mobiliser, malgré ces données. L’an dernier, quelque 100 000 personnes s’étaient réunies.Julia PascualJournaliste au Monde Amandine Réaux Condenser l’information, rendre les chiffres digestes. Les vertus de l’infographie n’ont pas échappé aux politiques, même s’ils n’en maîtrisent pas encore tous les codes. Valérie Pécresse, candidate Les Républicains (LR) à la présidence du conseil régional d’Ile-de-France, a pris la chose au sérieux : son site de campagne compte pas moins d’une vingtaine d’infographies multicolores dans chacune des douze rubriques (transports, logement, budget). Pourtant, certaines informations sont simplifiées, voire fausses.1. Combien coûtent les locaux du conseil régional ? Pourquoi c’est discutable ?Cette carte est trompeuse, puisque sa légende évoque les loyers, alors qu’elle localise à la fois les sites dont le conseil régional est propriétaire (huit au total) et d’autres qu’il loue (huit également).De plus, elle ne montre que les sites implantés dans le 7e arrondissement de Paris, et omet de géolocaliser les cinq sites restant : un dans le 15e, ainsi que quatre antennes territoriales à Boulogne-Billancourt et Nanterre (92), Fontenay-sous-Bois (94) et Pantin (93).Parmi les bâtiments loués par la région (au nombre de huit, en rouge sur notre carte), seulement trois sont situés dans le 7e arrondissement : deux rue du Bac (unités communication, société, affaires internationales et développement) et un rue du Général-Bertrand (unité lycées). Tous les autres locaux du 7e arrondissement appartiennent à la région (en jaune sur notre carte).Concernant les loyers, Valérie Pécresse se base sur des chiffres de 2010 (le total des loyers était alors de 26,5 millions d’euros par an). En 2014, ils représentaient une dépense de 21,8 millions d’euros à la suite de l’achat en 2012 de l’hôtel particulier rue Barbet-de-Jouy.Le 21 février, la candidate Les Républicains affirmait sur BFM Business que son chiffre comprenait également la prise en charge de logements de fonctionnaires dans le 7e arrondissement. « C’est complètement faux » , réplique le service de presse de la région : « La région ne prend en charge le loyer d’habitation d’aucun de ses fonctionnaires. »Le conseil régional est-il situé dans « le quartier le plus cher de Paris » ?Nous avons délimité les différents quartiers administratifs dans lesquels les bâtiments du conseil régional se trouvent : Invalides (en bleu sur la carte), Ecole militaire (en violet) et Saint-Thomas-d’Aquin (en gris). Selon le classement de la chambre des notaires de Paris portant sur les prix médians des ventes au 1er trimestre 2015, le quartier Saint-Thomas-d’Aquin, dans lequel la région loue les deux sites de la rue du Bac, est le deuxième quartier le plus cher de Paris (12 420 euros le mètre carré), juste derrière Odéon dans le 6e arrondissement voisin (12 810 euros le mètre carré). Invalides se place en troisième position (12 180 euros le mètre carré au 1er trimestre 2015), mais la région est propriétaire de tous les bâtiments qu’elle occupe dans ce quartier. Enfin, le troisième site en location se trouve dans le quartier Ecole militaire, le onzième quartier le plus cher (10 260 euros le mètre carré).S’ils sont situés dans des arrondissements plutôt huppés, les sites du conseil régional ne se trouvent donc pas stricto sensu dans « le quartier le plus cher de Paris ». En revanche, le 7e arrodissement s’octroie une place de choix dans le classement des arrondissements en arrivant deuxième (11 920 euros le mètre carré en moyenne) derrière le très chic 6e (12 390 euros le mètre carré), selon le classement de Challenges.Ajoutons que cinq des sept rues dans lesquelles le conseil régional est implanté font partie des rues les plus chères de Paris : rue Barbet-de-Jouy (12e position avec 13 770 €/m²), rue Vaneau (37e place, 12 546 €/m²), boulevard des Invalides (39e, 12 506 €/m²), rue du Bac (40e, 12 453 €/m²), et rue de Babylone (42e, 12 440 €/m²).Jean-Paul Huchon refuse-t-il de quitter le 7e arrondissement ?En 2012, la majorité lance le projet d’un hôtel de région qui réunirait tous les services du siège dans un lieu unique. Un projet suspendu pour deux raisons, explique le service de presse. Tout d’abord, en raison d’un manque d’informations sur les futures compétences des régions avec la réforme territoriale (loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République — NOTRe).« L’éventualité d’une disparition des départements au profit des régions et métropoles a été évoquée. Ainsi, il n’est pas possible de se lancer dans un projet de cette envergure sans connaître le nombre d’agents qui devront exercer dans ce futur siège de région ».D’autre part, la majorité estime que « c’est un véritable projet de mandature ». Si la gauche conserve la région, elle pourrait remettre ce projet sur pied. C’est en tout cas ce que souhaite le président sortant, Jean-Paul Huchon. Mais le candidat socialiste, Claude Bartolone, ne s’est pas exprimé sur le sujet.Parmi les sites envisagés, on retient les noms d’Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux ou Aubervilliers (en vert sur notre carte).Quelles économies dans le cas d’un déménagement en banlieue ?Valérie Pécresse suggère que la « vente des deux hôtels particuliers achetés par Jean-Paul Huchon » générerait « 40 millions d’euros de recettes exceptionnelles ». Or, la région n’a acquis qu’un seul hôtel particulier pendant le mandat de l’actuel président : les numéros 29 et 31 de la rue Barbet-de-Jouy, soit l’autre moitié de l’hôtel particulier que la région occupait déjà depuis 1963 (numéros 27 et 31). Comme le montre le procès-verbal que Le Monde s’est procuré, le montant a été fixé à 19,1 millions d’euros (dont 200 000 euros de frais de notaire). On est donc loin des 40 millions d’euros évoqués par Mme Pécresse.Sur BFM Business, la candidate LR affirmait que quitter le 7e arrondissement générerait « 26 millions d’euros d’économie par an ». Nous avons vu que les loyers ne représentaient en fait que 21,8 millions d’euros, et même 19,3 millions sans les antennes territoriales, non concernées par un déménagement. Or, dans le cas d’un déménagement, cet argent économisé devrait être réinvesti dans l’achat de nouveaux locaux. Comme l’explique la communication de la région, « les différentes offres immobilières présentées en 2013 ont montré un coût entre 315 millions d’euros [pour un site à Ivry-sur-Seine] et 837 millions d’euros [pour un site à Paris 15e] ». La valeur des sites en propriété étant estimée à 206 millions d’euros en 2013, l’amortissement s’effectuerait en six ans au minimum.2. Les charges de personnel ont-elles augmenté démesurément ? Pourquoi c’est exagéréComme le rapporte la Cour des comptes, le montant des charges de personnel a « plus que doublé », passant de 162 millions d’euros en 2007 à 402 millions en 2012 et 416 millions en 2013. Notons tout d’abord que l’augmentation de 165 % a eu lieu entre 2007 et 2013 et non 2012, donc un peu moins rapidement.Or, comme le précise le rapport et comme l’élude soigneusement Valérie Pécresse, cette hausse est due au transfert en 2008-2009, par l’Etat à la région, de la gestion des personnels techniciens, ouvriers et de service des lycées, en application de la loi sur la décentralisation (2004). Si on prend en compte les charges de personnel sans les agents de lycée, on s’aperçoit que les dépenses n’ont augmenté « que » de 27 %, un chiffre comparable à celui de l’Aquitaine.3. Le budget alloué à la sécurité est-il vraiment dérisoire ? Pourquoi c’est plutôt fauxLa région n’a pas de compétences sécuritaires à proprement parler, contrairement à ce que prétend le slogan « La sécurité, c’est aussi l’affaire de la région ». La sécurité civile s’exerce principalement au niveau national, à l’exception des sapeurs-pompiers, qui sont des fonctionnaires territoriaux. Cependant, le conseil régional s’en occupe indirectement en soutenant un programme d’actions, renforçant par exemple la sécurité des lycées et des transports (pour lesquels la région est compétente).Le budget primitif 2015 prévoit que l’Ile-de-France y consacre 14,3 millions d’euros sur un budget total de 4,949 milliards, soit 0,29 %, et non 0,003 %, comme le montre l’infographie, qui a donc oublié de passer son chiffre en pourcentage…En revanche, il est vrai que la part du budget alloué à la sécurité chute : constante entre 2012 et 2014 autour de 30 millions d’euros, soit 0,6 % du budget total, elle a diminué de moitié en 2015. #container_14347298881{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14347298881{ height:500px; } #container_14347298881 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14347298881 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14347298881 .subtitre{ display:block; 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Un taux proche de celui du budget 2014 de l’Ile de France.Amandine RéauxJournaliste au Monde Alexandre Piquard Surprise : le gouvernement a réintroduit en commission, mardi 16 juin, l’amendement qui augmente la taxe sur les reventes de chaînes de TNT, sous une forme rerédigée, a appris Le Monde d’une source gouvernementale. La semaine dernière, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, avait pourtant retiré ce texte de sa loi sur la croissance, qui doit être votée ce mardi à l’Assemblée nationale.Changement de stratégie du gouvernementM. Macron avait notamment invoqué des risques juridiques. Et il préconisait d’utiliser un autre texte pour légiférer après la revente polémique de la chaîne Numéro 23, cédée pour 90 millions d’euros à NextRadioTV par son actionnaire principal Pascal Houzelot (membre du conseil de surveillance du Monde), moins de trois ans après son attribution gratuite par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), sous une majorité de droite.Après discussion et arbitrage entre la ministre de la culture, Fleur Pellerin (qui avait initialement soutenu l’initiative de taxation à 20 %), et Bercy, sous l’égide de Matignon et de l’Elysée, il a été jugé préférable de retenir une option différente de celle envisagée par Emmanuel Macron la semaine dernière.Plafonnement de la taxation à 26 % de la plus-valueLe nouvel amendement vise à éviter le risque de voir la taxe jugée inconstitutionnelle : il plafonne son montant à 26 % de la plus-value réalisée sur la vente de la chaîne. Pour le reste, il conserve le mécanisme mis en place dans l’amendement précédent : la taxe sera de 20 % si la chaîne est cédée moins de cinq ans après son attribution, de 10 % entre cinq et dix ans et de 5 % au-delà.Jusqu’ici, le taux était de 5 % et les reventes interdites avant deux ans et demi, cette mesure adoptée en 2013 étant jugée insuffisante, à droite comme à gauche, pour éviter les « reventes spéculatives ».Les réserves initiales d’Emmanuel MacronUn autre risque, pointé par Emmanuel Macron, a finalement été jugé mineur par le gouvernement : le « risque conventionnel » car la mesure pourrait être jugée rétroactive, si elle s’applique à la vente de Numéro 23, qui a été annoncée avant l’amendement mais ne sera effective que lorsque le CSA aura donné son agrément.Le ministre de l’économie était allé plus loin, la semaine dernière, lors du débat en commission spéciale, qui a mené au retrait du premier amendement sur la taxation à 20 % : « Il faut adopter des décisions de principes plus structurantes, avait-il dit, comme l’a relevé Puremédias. Il faut pour cela définir, au moment de l’attribution des fréquences, des règles encadrant la revente et les plus-values. » Le ministre n’avait pas caché qu’il trouvait « plus adapté » d’introduire la mesure dans la future proposition de loi sur la bande des 700 MHz, portée par le président de la commission des affaires culturelles, Patrick Bloche. Tout en assurant qu’il « souscrivait à la philosophie » de lutte contre les fortes plus-values sur les fréquences gratuites. Et en rappelant que la droite avait voté contre la première taxe à 5 % en 2013. Mais M. Macron aura finalement dû adapter sa position.Des « personnalités réputés proches des cercles actuels du pouvoir »Le retrait de l’amendement introduit dans la loi Macron avait suscité de vives critiques, notamment de son auteur, la sénatrice (UDI) Catherine Morin-Desailly. L’élue de droite a appelé sur son blog la gauche à réintroduire la taxation, sous peine de devoir « assumer face aux Français d’avoir entériné des pratiques parmi les plus discutables du « monde de la finance » favorisant, qui plus est, l’enrichissement de personnalités réputées proches des cercles actuels du pouvoir ».Pascal Houzelot, qui a été lobbyiste de TF1, producteur et fondateur de la chaîne gay PinkTV, a des connexions à droite, mais aussi à gauche. Certains ont rappelé qu’il avait compté parmi les nombreux invités de ses dîners parisiens le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, mais aussi Fleur Pellerin, le premier ministre, Manuel Valls, ou le président du CSA, Olivier Schrameck (qui a succédé à Michel Boyon, qui avait attribué la fréquence de Numéro 23). Ou que son dossier avait en 2012 été défendu devant le CSA par David Kessler, ancien conseiller culture de François Hollande.M. Kessler explique aujourd’hui au Monde qu’il agissait en tant que représentant de Mathieu Pigasse qui envisageait de devenir actionnaire de Numéro 23 aux côtés d’autres investisseurs minoritaires, dont Xavier Niel, le patron de Free (tous deux sont actionnaires du Monde). Et qu’il n’a rien à voir avec la revente de Numéro 23, annoncée en avril 2015.Tensions autour de la chaîne de la « diversité »Sur le fond du projet, Numéro 23, proclamée chaîne des diversités, a été critiquée par des acteurs de la diversité comme l’ancien conseiller du CSA Rachid Arhab ou la chaîne Banlieue Diversité Média TV.De son côté, Pascal Houzelot a mis en avant d’autres acteurs réunis dans une tribune de soutien à Numéro 23. Et toujours dit que la chaîne défendait une version large de la diversité, des religions, des sexualités, des formes de familles… Une ligne éditoriale critiquée mais dont le respect a été validé par le CSA. M. Houzelot a rappelé que 40 millions des 90 millions d’euros de la vente étaient réinvestis en parts de NextRadioTV, le groupe acheteur dont M. Houzelot deviendra membre du conseil d’administration.Lire l’entretien d’Alain Weil, PDG de NextRadioTV : « Nous agissons comme TF1 ou Canal+ »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano, Alexandre Pouchard et Pierre Breteau La présidente du Front national, Marine Le Pen, a annoncé mardi 16 juin être parvenue à former un groupe au Parlement européen avec d’autres formations nationalistes et europhobes.Une nouvelle étape dans un feuilleton débuté en mai 2014 lors des élections européennes et jalonné de rebondissements.Acte I : le bon score du FN aux élections européennesLe soir du 25 mai 2014, Marine Le Pen claironne que le Front national est « le premier parti de France ». La formation d’extrême droite vient d’arriver en tête aux élections européennes avec près de 25 % des voix et 23 élus, devant l’UMP (20 élus) et le PS (13), sur les 74 sièges que compte la France.Découvrir : Qui sont les 74 nouveaux eurodéputés français ?Il manque alors deux élus au Front national pour qu’il atteigne le seuil permettant de former un groupe au Parlement européen (25 élus). D’autres formations nationalistes ont réalisé des poussées en Europe, comme le parti europhobe britannique UKIP (24 élus), la Ligue du Nord en Italie (5), le Parti pour la liberté néerlandais (PVV, 3 élus) ou encore le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, 4 élus).Acte II : les frontistes doublésUn temps courtisés par Marine Le Pen, le UKIP britannique et son chef Nigel Farage refusent de faire alliance avec le FN, dont ils estiment que l’antisémitisme reste « inscrit dans l’ADN ». Rassemblant les Italiens du mouvement 5 étoiles de Bepe Grillo et une transfuge du FN (Joëlle Bergeron), M. Farage double sa rivale française et parvient en juin 2014 à constituer un groupe europhobe plus modéré : l’Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD).Les quatre alliés du FN (la Ligue du Nord, le PVV, le FPÖ et le Vlaams Belang belge) ne suffisent pas pour créer un second groupe europhobe autour de Marine Le Pen, qui doit compter des membres dans au moins sept pays.Quelles conditions pour former un groupe au Parlement européen ?Le règlement du Parlement européen propose aux députés de « s'organiser en groupes par affinités politiques ». Dans le cas où les membres du groupe nient avoir des des affinités, le Parlement peut apprécier si le groupe a été constitué selon la règle.Chaque groupe doit avoir au moins 25 membres de plusieurs nationalités différentes, et « est composé de députés élus dans au moins un quart des Etats membres », soit sept pays, indique le règlement du Parlement.Acte III : la revanche manquéeEn octobre 2014, l’alliance hétéroclite de Nigel Farage vole en éclat avec le départ de l’écologiste lettone Iveta Grigule pour rejoindre six mois plus tard le groupe libéral de l’Alliance des démocrates et libéraux pour l’Europe. Puisque le groupe ne rassemble que les députés élus dans six pays, le groupe ELDD est obligé de se dissoudre. Marine Le Pen y voit l’opportunité de récupérer certains de ses anciens membres pour constituer enfin son groupe.Mais Nigel Farage l’emporte encore face à la Française, en ralliant quelques jours plus tard le député polonais d’extrême droite Robert Iwaszkiewicz, issu du Congrès de la nouvelle droite (KNP, aux positions négationnistes), ce qui lui permet de reconstituer le groupe ELDD et de couper de nouveau l’herbe sous le pied du FN.Acte IV : le FN rallie des élus et constitue un groupe, sans Jean-Marie Le PenNouveau revirement le 16 juin 2015 : le Front national dépose une demande de constitution de groupe auprès de la présidence du Parlement européen. Selon les informations du Monde, Marine Le Pen a réussi à convaincre deux élus du parti polonais KNP et une élue britannique, Janice Atkinson, exclue du UKIP en mars après que son assistant a été accusé de fausses factures.Avec ces trois eurodéputés de plus, le parti d’extrême droite français a désormais assez d’élus (36) et surtout suffisamment de nationalités représentées (7) pour constituer son groupe. Baptisé « Europe des nations et des libertés », il sera coprésidé par Marine Le Pen et le néerlandais Marcel de Graaff, issu du Part de la liberté de son allié Geert Wilders.Dans ce groupe ne siégeront toutefois ni l’ancien président du FN, Jean-Marie Le Pen, ni l’eurodéputé Bruno Gollnisch, dont les propos racistes et polémiques ont pu heurter des alliés européens potentiels du parti.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Amandine Réaux Sortir de Schengen était l’un des thèmes de campagne du Front national lors des élections européennes de mai 2014. Il n’est pas le seul : alors que l’accord de libre circulation des personnes vient de fêter ses 30 ans, les critiques se font aussi entendre dans le reste de la classe politique française, notamment à droite.Marine Le Pen revendique une sortie pure et simple, arguant que l’absence de contrôle aux frontières internes favorise l’immigration clandestine. Une proposition qui s’accompagne d’une volonté de sortir de la zone euro et d’une critique généralisée de l’Union européenne.Les Républicains, quant à eux, n’affichent pas de ligne claire, même si les raisons sont identiques : l’afflux de migrants en Méditerranée. Christian Estrosi veut « réformer Schengen, quitte à en sortir », alors que Nicolas Sarkozy appelle à un Schengen II, avec la possibilité de suspendre le traité pour une durée indéterminée dans le cas où les contrôles aux frontières d’un des pays membres sont « défaillants ».« Il faut suspendre immédiatement Schengen I et le remplacer par un Schengen II auquel les pays membres ne pourraient adhérer qu’après avoir préalablement adopté une même politique d’immigration. »François Fillon, quant à lui, est opposé à une sortie, dont la France n’aurait pas les moyens (cf. encadré).D’où vient cet accord ?Signé le 14 juin 1985 par cinq membres fondateurs de la Communauté économique européenne (Allemagne de l’Ouest, France, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), l’accord, qui supprime les barrières douanières et permet une circulation facilitée entre les frontières, prend le nom d’une petite commune du Luxembourg, à proximité de la frontière avec la France et l’Allemagne. La suppression des contrôles aux frontières communes doit s’accompagner d’un renforcement de la surveillance des frontières extérieures. La mesure entre en vigueur dix ans plus tard, le 26 mars 1995.L’espace Schengen est présenté comme le processus logique de l’intégration européenne, après la mise en place d’un marché commun dans le cadre de la Communauté économique européenne (CEE) en 1957, puis la réalisation de l’Union douanière en 1968.Lorsqu’en 2011, le Danemark a voulu rétablir le contrôle à ses frontières, le président du Parlement européen de l’époque, le Polonais Jerzy Buzek, a déclaré :« Nous ne devons pas détruire l’espace Schengen (…), la liberté de circulation est probablement l’aspect de l’UE le plus apprécié des Européens. »L’agence Frontex est chargée de la sécurité et des frontières extérieures de l’Union européenne. Depuis 2008, la mission de cet organisme est d’aider les Etats à contrôler leurs frontières, mais son budget est limité (85 millions d’euros par an).L’agence opère surtout dans le cadre de ses différentes missions, comme EPN-Hermès et Extension 2011 après les révolutions en Tunisie et en Libye. Mais chaque Etat membre reste responsable de la partie de frontière qui se trouve sur son territoire.Qui est concerné par l’accord ?En trente ans, Schengen concerne désormais près de 420 millions d’habitants dans 26 pays membres. Tous les Etats de l’Union européenne ont adhéré à l’espace Schengen, à l’exception du Royaume-Uni et de l’Irlande, qui n’ont pas signé la convention, et de la Roumanie, la Bulgarie, la Croatie et Chypre, qui ont signé la convention, mais où les accords ne sont pas encore appliqués. En outre, quatre pays non-membres de l’Union européenne appartiennent à cet espace : la Suisse, le Lichtenstein, la Norvège et l’Islande.Dans cette zone, on compte 1,25 milliard de trajets annuels. Au total, onze millions de personnes ont profité des accords de Schengen depuis leur signature pour vivre ou travailler dans un autre pays.Mais l’accord ne concerne pas que les pays membres. Une personne d’un pays tiers peut, sous certaines conditions, circuler dans l’espace Schengen pendant une période maximale de trois mois. Pour certains pays, il est nécessaire de se procurer un visa Schengen, une vignette unique, d’un coût de 60 euros (35 pour un enfant de moins de 12 ans, gratuit avant 6 ans), qui permet de voyager dans toute la zone comme touriste ou pour des raisons professionnelles. En 2014, plus de 16 millions de visas Schengen ont été délivrés.Comment fonctionne-t-il ?La suppression des contrôles et de l’attente aux frontières a rendu l’espace Schengen populaire. Bénéfique pour le tourisme et les affaires, il « favorise le dynamisme économique régional et culturel en Europe, et plus particulièrement dans les zones frontalières », selon un document publié sur le site de l’Union européenne. Par exemple, on estime que les exportations de la France vers l’Espagne ont augmenté de 4,8 milliards d’euros annuels.Le traité permet également un renforcement de la coopération entre les forces de police des Etats membres pour rechercher des suspects, lutter contre le terrorisme, la criminalité organisée, le trafic d’êtres humains et l’immigration clandestine.En cas de situation exceptionnelle, le contrôle aux frontières peut être rétabli, si le pays estime que l’ordre public, la sécurité ou la santé publique sont menacés. C’est le cas de l’Allemagne actuellement, qui suspend depuis mardi 26 mai et jusqu’au lundi 15 juin la libre circulation en raison du sommet du G7 en Bavière, afin d’empêcher d’éventuels manifestants violents de se rendre sur les lieux.Le rétablissement des contrôles aux frontières peut être maintenu pendant six mois et prolongé de six mois supplémentaires.Quel est le problème aujourd’hui ?Selon les détracteurs de Schengen aujourd’hui, au Front national comme chez Les Républicains, le problème n’est pas la zone de libre circulation en elle-même, mais les frontières extérieures. La pression des demandeurs d’asile est forte, et certains pays, comme la Grèce, n’ont pas les moyens d’assurer le contrôle des frontières. Les arrivées de migrants ont bondi : + 870 % entre avril 2014 et avril 2015.Le FN veut donc rétablir les frontières, avec des postes douaniers et des contrôles accrus. Les Républicains, eux, proposent plutôt de renégocier l’accord afin d’avoir des garanties plus importantes de la part des pays signataires quant aux contrôles dans leur propre espace.La gauche, officiellement, n’a pas pour projet de réformer ou de sortir de Schengen. Néanmoins, la gestion de migrants aboutit de facto à parfois s’arranger avec l’accord. Ainsi, bien que Paris se défende d’avoir suspendu l’application du traité (ce qu’un Etat signataire peut faire dans certaines circonstances), depuis quelques jours, des douaniers français refoulent les migrants à la frontière avec l’Italie.Lire aussi :Méditerranée : plus de 5 000 migrants secourus depuis vendrediEst-ce possible de sortir de Schengen ?Les Républicains et le Front national évoquent une sortie de Schengen, mais aucun des deux partis n’a communiqué sur son financement si un tel scénario se produisait.Légalement tout d’abord, les traités ne prévoient ni qu’un Etat membre soit exclu ni qu’il sorte de lui-même. Réformer ou sortir de Schengen nécessiterait un accord à l’unanimité de ses 26 membres.Economiquement, il est impossible de chiffrer une sortie de l’espace Schengen. Mais il faudrait rétablir les contrôles à la personne, et donc augmenter les effectifs de la police aux frontières. Par ailleurs, le tourisme pourrait être affecté. Les personnes originaires d’un pays tiers seraient dans l’obligation de se procurer un visa spécifique pour la France, en plus du Visa Schengen.D’ailleurs, les Français eux-mêmes seraient pénalisés ; ils devraient se procurer un passeport pour circuler à l’étranger. Ajoutons que, selon une enquête Eurobaromètre de novembre 2012, 62 % des participants considèrent que la libre circulation est le résultat le plus positif des quelque 60 ans d’intégration européenne.Amandine RéauxJournaliste au Monde 16.06.2015 à 11h41 • Mis à jour le16.06.2015 à 13h17 | Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) La maire de Montauban, Brigitte Barèges (Les Républicains) a été placée mardi 16 juin en garde à vue à Toulouse pour « détournement de fonds publics, complicité et recel de ce délit, faux et usage ». Son ancien directeur de cabinet, Stéphane Bensmaine, son ex-chargé de communication et directeur de campagne Jean-Paul Fourment, et Alain Paga, directeur du Petit Journal, quotidien proche de la mairie, sont également entendus.Contacté par Le Monde, le cabinet du maire de Montauban affime que « cette convocation était prévue de longue date » et que « Mme Barèges réagira en temps voulu ». L'enquête préliminaire confiée à la police judiciaire de Toulouse porte sur l'emploi fictif supposé qui aurait été attribué à M. Fourment, payé par la mairie pour écrire des articles favorables à Mme Barèges dans Le Petit Journal.Entendue une première fois en mars 2014, Brigitte Barèges était accusée par Jean-Paul Fourment de l'avoir rémunéré « aux frais de la collectivité » pour écrire dans Le Petit Journal ­ des articles « pro­Barèges ». En pleine campagne des élections municipales de 2014, Jean-Paul Fourment avait transmis des documents à la députée PS du Tarn­-et­-Garonne Valérie Rabault et à la tête de liste socialiste aux municipales Roland Garrigues, qui les avaient remis à la justice.Selon son avocat Me Caron, Jean­-Paul Fourment travaillait chez lui sans le moindre bureau à la mairie, ni adresse électronique officielle, mais était rémunéré par la ville environ 3 000 euros brut par mois. Il avait également été fin 2013 et pendant quelques mois directeur de la campagne municipale de Mme Barèges, avant d'être remercié.Promotion électorale déguiséeDans un dossier distinct mais qui concerne également ce quotidien du Sud-Ouest, le Conseil d'Etat avait annulé le 6 mai la condamnation à un an d'inéligibilité de Brigitte Barèges, qui conserve ainsi son mandat.L’instance avait reconnu que des fonds de la mairie avaient été utilisés pour assurer une promotion électorale déguisée de Mme Barèges, qui avait été confortablement réélue en mars 2014 au second tour des municipales, dépassant les 50 % malgré une triangulaire.« De nombreux articles, publiés entre septembre et décembre 2013 » dans l’édition tarn-et-garonnaise du Petit Journal, quotidien du Sud-Ouest, « ont valorisé l’action » de la candidate et « ont été payés par la commune de Montauban », soulignait le Conseil d’Etat.La tombeuse de BayletMais il avait estimé que ce manquement ne revêtait pas le caractère de « particulière gravité pour que le candidat soit déclaré inéligible ». Le Conseil avait cependant rejeté les comptes de campagne de l’élue.Brigitte Barèges, maire de Montauban depuis 2001, est une figure de la Droite populaire, courant de l’ex-UMP souvent décrié pour des propos jugés homophobes ou racistes. En mars, elle avait réussi à détrôner Jean-Michel Baylet, patron du Parti radical de gauche et PDG du quotidien régional La Dépêche du Midi, de la présidence du Tarn-et-Garonne. Celui-ci avait perdu la présidence d'un département qu'il dirigeait depuis trente ans au profit de Christian Astruc, ancien vice-­président et membre du PRG, élu grâce au soutien de... Brigitte Barèges.Lire aussi :Dans le Tarn-et-Garonne, la fin de la dynastie BayletPhilippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde Olivier Faye et Jean-Baptiste Chastand La question relevait du marronnier depuis un an. « Nous n’avons absolument aucune inquiétude sur l’existence future de notre groupe », assurait une Marine Le Pen bravache, le 28 mai 2014, au lendemain de la victoire de son parti aux élections européennes en France. C’est seulement mardi 16 juin que la présidente du Front national devait annoncer la création d’un groupe au Parlement européen, lors d’une conférence de presse organisée en compagnie du néerlandais Geert Wilders, leader du Parti pour la liberté (PVV).Il aura donc fallu plus d’un an pour vaincre les réticences des uns et des autres, chacun craignant d’être allié à plus infréquentable que lui. Dès le départ, le FN pouvait compter sur quatre partis (le PVV, les Italiens de la Ligue du Nord, les Autrichiens du FPÖ et un eurodéputé belge du Vlaams Belang). Mais il manquait deux partis issus de deux autres pays pour respecter l’obligation de compter au moins sept nationalités. Hors de question, en effet, de s’allier avec le Jobbik hongrois ou les Grecs d’Aube dorée, qui ne se situent pas dans la ligne de dédiabolisation souhaitée par le FN de Mme Le Pen. « Nous n’avons pas voulu former un groupe technique mais politique. Nous ne voulons pas le faire à n’importe quel prix », expliquait récemment Edouard Ferrand, chef de file de la délégation frontiste au Parlement européen.Fausses factures Selon les informations du Monde, ces cinq partis vont s’allier avec une Britannique exclue du parti europhobe UKIP en mars après que son assistant eut été suspecté de fausses factures, et deux Polonais issus du Congrès de la Nouvelle Droite (KNP). Le KNP, réputé jusque-là infréquentable, s’est débarrassé début 2015 de son encombrant chef de file, le révisionniste et homophobe Janusz Korwin-Mikke. Jusqu’ici Geert Wilder ne voulait pas s’allier avec lui. « Nous pouvons travailler avec eux, ils ont deux députés qui normalisent la ligne. Et ils s’occupent de leur vieux chef, comme nous », s’amusait il y a peu un dirigeant FN.Lire aussi :FN : le crépuscule du patriarcheL’autre partie de la solution est venue de la mise à l’écart de Jean-Marie Le Pen du FN. Ses propos sur les chambres à gaz, régulièrement qualifiés de « détail de l’histoire », ou ceux concernant une « fournée » d’artistes anti-FN, dont le chanteur d’origine juive Patrick Bruel, ont toujours heurté les alliés potentiels de sa fille. Sa suspension du parti, décidée le 4 mai, a permis de débloquer la situation. Il ne fera d’ailleurs pas partie du groupe, tout comme son fidèle compagnon de route Bruno Gollnisch. Symboliquement, le père et la fille ne seront plus assis sur le même banc.Lire aussi :Le FN écarte Jean-Marie Le Pen de ses statuts« J’ai été élu sur une liste avec Jean-Marie Le Pen : on m’a dit qu’il n’y serait pas, je n’y serai pas non plus, fait valoir M. Gollnisch. Mais je voterai comme le groupe, c’est fait en bonne intelligence avec Marine Le Pen. » En 2007, le député européen avait présidé l’éphémère groupe Identité, tradition et souveraineté. Depuis, le FN avait toujours siégé parmi les non-inscrits. L’ancien président de la délégation FN, Aymeric Chauprade, ne fait pas non plus partie des signataires de la demande déposée à la présidence du Parlement, mais son assistant assure que c’est parce qu’il est en déplacement aux Fidji. La présidence du groupe, nommé Europe des Nations et des Libertés, sera assurée par Mme Le Pen et le Néerlandais Marcel de Graaff.Avec 36 eurodéputés, il s’agira du huitième et du plus petit groupe du Parlement européen. Il s’ajoutera aux deux autres groupes eurosceptiques : celui des conservateurs et réformistes européens, autour des tories britanniques, et celui de l’Europe de la liberté et de la démocratie directe, autour du UKIP de Nigel Farage. Ce dernier, qui estimait en 2014 que « l’antisémitisme est dans l’ADN du [FN] », avait refusé de s’allier avec Mme Le Pen, mais avait débauché une eurodéputée FN tout juste élue pour créer son groupe, à la grande colère de l’entourage de la présidente du FN.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen visé par une enquête pour blanchiment de fraude fiscaleLa constitution d’un groupe permettra aux eurodéputés FN et à leurs alliés de bénéficier d’une meilleure exposition et surtout de recevoir entre 20 et 30 millions d’euros de subventions du Parlement européen dans les cinq prochaines années. Un élément crucial pour le FN, qui fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte en mars à Paris pour abus de confiance, après une dénonciation de la présidence du Parlement européen. Celle-ci suspecte 29 assistants parlementaires du parti de travailler exclusivement à Paris pour le FN, tout en étant rémunérés sur fonds européens.Quelles conditions pour former un groupe au Parlement européen ?Le règlement du Parlement européen propose aux députés de « s'organiser en groupes par affinités politiques ». Dans le cas où les membres du groupe nient avoir des des affinités, le Parlement peut apprécier si le groupe a été constitué selon la règle.Chaque groupe doit avoir au moins 25 membres de plusieurs nationalités différentes, et « est composé de députés élus dans au moins un quart des Etats membres », soit sept pays, indique le règlement du Parlement.Olivier FayeJean-Baptiste ChastandJournaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Cette fois-ci, le coup de pouce est général. Mardi 16 juin, la ministre de la fonction publique, Marylise Lebranchu, a présenté aux syndicats des propositions pour augmenter la paie de près de 5 millions d’agents titulaires, du haut cadre d’administration centrale au cantonnier employé par une petite commune.Fin 2013, des mesures allant dans ce sens avaient déjà été annoncées, mais uniquement au profit des plus bas salaires. Aujourd’hui, le gouvernement prend une initiative dont la mise en œuvre devrait débuter en 2016 et durer jusqu’en 2020. Il ne relève pas la valeur du point d’indice, ce paramètre – bloqué depuis la mi-2010 – qui sert à calculer le traitement des fonctionnaires et dont le « dégel » est réclamé par l’ensemble des organisations syndicales. La revalorisation des rémunérations passera par toute une série d’ajustements techniques, qui diffèrent suivant le niveau de recrutement.« Maintenir l’attractivité »Pour les agents de catégorie C, situés en bas de l’échelle des revenus, bon nombre d’entre eux atteignent un plafond au bout d’une quinzaine d’années, en particulier ceux qui sont embauchés sans concours (agents d’entretien, aides maternelles…). Mme Lebranchu propose de résorber ces blocages dans les déroulements de carrière en réduisant le nombre de grades, qui peuvent constituer autant de barrières infranchissables.S’agissant des agents de catégorie B, l’offre de l’exécutif consiste à mieux tenir compte de leurs qualifications au commencement de leur parcours professionnel : ainsi, un nombre plus important de points sera attribué en début de carrière aux titulaires d’un bac + 2, par rapport aux personnes qui ont des diplômes d’un niveau inférieur. Le but est aussi de « maintenir l’attractivité de la fonction publique », complète-t-on dans l’entourage de Mme Lebranchu.Les agents de la filière sociale, qui relèvent à l’heure actuelle de la catégorie B, vont graduellement basculer dans la catégorie A (à l’image des infirmières, il y a plusieurs années). Environ 200 000 personnes sont concernées par cette mesure de reclassement, qui va se traduire par une reconnaissance financière accrue. Quant aux fonctionnaires de catégorie A, leur traitement sera amélioré en début et en fin de carrière.Une partie des primes accordées aux personnels sera réintégrée dans leur traitement de base, la valeur de référence pour calculer les retraites : un tel tour de passe-passe permet de peser en faveur des pensions. Un surcroît de pouvoir d’achat différé dans le temps, en quelque sorte.Quel est le montant de l’enveloppe pour toutes ces douceurs, qui vont commencer à produire leurs premiers effets quelques mois avant le scrutin présidentiel de 2017 ? Le ministère de la fonction publique ne le précise pas, mais donne des chiffres relatifs à plusieurs cas types. Ainsi, un enseignant certifié de collège, qui perçoit aujourd’hui 1 690 euros brut par mois en début de carrière, verra son traitement mensuel amélioré de 74 euros brut début 2017. Pour un agent de propreté, l’accroissement sera de 31 euros et pour un assistant social, de 40 euros.« Rendez-vous salarial »Reste à savoir comment les syndicats vont réagir. Ils ont jusqu’à la mi-septembre pour dire s’ils acceptent l’offre du gouvernement. Pour que celle-ci soit entérinée, un accord doit être signé avec des organisations représentant au moins 50 % des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles, à l’automne 2014. Les syndicats dits « réformistes » (CFDT, UNSA, etc.) ne suffisent pas, à eux seuls : l’imprimatur d’une des fédérations réputées plus revêches (CGT, FO…) est nécessaire.Un « rendez-vous salarial » est par ailleurs prévu au printemps 2016, entre l’exécutif et les représentants des fonctionnaires. Si la situation économique le permet, l’hypothèse d’un dégel du point d’indice sera examinée.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gérard Courtois Jean-Marie Le Pen a beau tempêter contre « l’infamie » dont il s’estime victime, il a beau dénoncer la sanction « illégale » prise à son encontre par le bureau exécutif du Front national, il peut bien n’y voir qu’un « prétexte » pour « se débarrasser » de lui et ajouter, comme il l’a fait le 4 mai, « j’ai honte que la présidente du FN porte mon nom », le patriarche de l’extrême droite aura, sous peu, quitté la scène politique qu’il arpente depuis des décennies.Pathétique « sortie » ! En réitérant en avril, dans un entretien à l’hebdomadaire Rivarol, ses sempiternelles provocations pétainistes et xénophobes, et en y ajoutant une critique acide de la manière dont le FN est dirigé depuis qu’il en a transmis la présidence à sa fille Marine en 2011, le président d’honneur du Front national a déclenché une guerre politique et familiale dont il ne se relèvera pas.Le 4 mai, le bureau exécutif de son propre parti l’a sèchement suspendu de sa qualité d’adhérent et, le 12 juin, il en était réduit à contester cette décision devant le tribunal de grande instance de Nanterre, qui rendra sa décision le 2 juillet. Mais sans attendre, le bureau politique du FN vient d’engager la procédure de révision de ses statuts qui vise, notamment, à supprimer la fonction de président d’honneur, taillée sur mesure pour Jean-Marie Le Pen en 2011. Le vote par correspondance des adhérents sur cette réforme sera connu vers le 10 juillet et il ne fait aucun doute qu’il sera conforme aux vœux de la direction. Marine Le Pen vient de conclure ce duel d’une épitaphe assassine : « Dans l’esprit des militants, le cas de Jean-Marie Le Pen est déjà réglé. » Nouveauté illusoireVoilà donc la présidente du Front national bientôt débarrassée de son père et de sa présence intempestive qui menaçait de saper l’entreprise de « dédiabolisation » qu’elle mène depuis quatre ans, dans l’espoir d’accéder, demain, au pouvoir. Mais la fille de Jean-Marie Le Pen n’est pas le moins du monde émancipée du lepénisme, pour la bonne raison qu’elle en est la digne héritière.A qui en douterait, on ne saurait trop conseiller la lecture de l’excellente étude qu’Alexandre Dézé, chercheur en sciences politiques, vient de publier sous l’égide de la Fondation Jean Jaurès. Intitulée « Le “nouveau” Front national en question », cette analyse clinique démontre, précisément, en quoi cette nouveauté est illusoire et relève de la « fiction politique ».Pour l’auteur, en effet, « il existe bien plus d’invariants entre le FN mariniste et le FN lepéniste que de nouveautés ». La stratégie même de normalisation menée depuis quatre ans relève du « répertoire ordinaire » de ce parti et Marine Le Pen a « repris à son compte la plupart des actions » qui avaient été lancées au début des années 1990, lorsque le parti s’était, déjà, lancé à la conquête du pouvoir. Ainsi du Rassemblement Bleu Marine, inspiré de l’ancien Rassemblement national.Ainsi des collectifs thématiques, destinés à mobiliser la société civile (enseignants, jeunes, acteurs culturels, patrons de PME, etc.), imités des anciens « cercles nationaux ». Quant à la politique de recrutement de personnalités extérieures susceptibles de renforcer le capital de respectabilité du parti – comme l’actuel numéro deux, l’énarque Florian Philippot, à l’instar de son prédécesseur des années 1990, le polytechnicien Bruno Mégret – elle n’est pas plus originale.Fondamentaux immuablesIl en est de même du programme frontiste. A l’exception de quelques inflexions en matière économique, souligne Alexandre Dézé, ses fondamentaux d’extrême droite sont immuables : critique anti-système, préférence (ou priorité) nationale masquant une xénophobie obsessionnelle, rejet de l’immigration, dénonciation de l’insécurité, rétablissement de la peine de mort, rejet de l’Union européenne, condamnation de la mondialisation, instauration d’un Etat fort…Quant à ses indéniables succès électoraux depuis deux ans, il ne faut « pas les surévaluer », met en garde l’auteur. Ils n’en font pas « le premier parti de France », tant sa représentation reste « marginale » à tous les niveaux ; municipal, départemental, régional ou parlementaire. Et ils ne le propulsent pas davantage « aux portes du pouvoir », comme bien des commentaires le laissent entendre : le parti ne dispose pas, pour cela, du vivier nécessaire de cadres compétents assurant sa crédibilité et il n’est pas sorti d’un isolement politique rédhibitoire dans notre système dominé par le scrutin majoritaire à deux tours.Reste, et c’est la partie la plus originale de l’étude, que la perception du Front national « a considérablement évolué ces dernières années ». Tout y a contribué. Le rajeunissement et la modernisation de son image depuis l’arrivée de Marine Le Pen, certes. Mais aussi « le traitement médiatique et sondagier du FN » (qui a favorisé une « lecture oblique » de sa réalité) et la banalisation-légitimation de ses idées (notamment par une partie de la droite).C’est cette apparente métamorphose que Jean-Marie Le Pen n’a pas supportée. Comme s’il n’acceptait pas que « son » parti lui survive. Comme s’il préférait en mourir – politiquement.Gérard CourtoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Depuis un an, c’était l’Arlésienne du Parlement européen : le Front national, vainqueur des élections européennes en France en 2014, serait enfin parvenu à former un groupe à Strasbourg. Marine Le Pen devrait en faire l’annonce, mardi 16 juin, à Bruxelles.Les noms des partis formant ce groupe avec le FN n’ont pas encore été rendus publics. En tout état de cause, ses alliés de la Ligue du Nord italienne, du FPO autrichien, du PVV néerlandais et du Vlaams Belang belge devraient être de la partie. Les trois premiers forment avec le FN depuis octobre 2014 le mouvement pour l’Europe des nations et des libertés (MENL).La présidence du parlement européen a bien reçu la demande de constitution de groupe de la part du Front national lundi soir et devait encore la valider avant que le groupe soit officiellement constitué. Selon les informations du « Monde », Marine Le Pen a réussi à convaincre deux élus du parti polonais d’extrême-droite KNP et une élue britannique, Janice Atkinson, exclue du parti europhobe UKIP en mars après que sont assistant ait été accusé de fausses factures.Avec ces deux partis, Marine Le Pen et ses alliés parviennent à atteindre les sept pays requis pour former un groupe, qui sera constitué en plus des Autrichiens du FPO, des Italiens de la Ligue du Nord, des Néerlandais du PVV dirigés par Geert Wilders et des Belges du Vlaams Belang. Le groupe devrait compter 36 eurodeputes et Jean-Marie Le Pen n’en fera pas parti. Le FN assure également être en négociations avec un huitième partenaire mais que ce n’est pas encore bouclé.Négociations depuis plusieurs semainesDepuis un an, les cinq partis étaient à la recherche d’au moins deux nouveaux partenaires. Un groupe doit en effet réunir au minimum vingt-cinq députés issus de sept pays. Avec vingt-trois eurodéputés, le FN remplissait sans peine la première condition. Ces dernières semaines, les dirigeants du parti d’extrême droite disaient être en négociation avec les Polonais du KNP. Le parti lituanien Ordre et justice, membre du groupe formé autour du UKIP britannique de Nigel Farage, pourrait avoir aussi été approché. La dernière fois que le Front national avait appartenu à un groupe, c’était en 2007, avec l’éphémère rassemblement ITS (Identité tradition souveraineté), emmené par Bruno Gollnisch.Olivier Faye 15.06.2015 à 17h44 • Mis à jour le16.06.2015 à 10h25 Après avoir recouru à l’article 49, alinéa 3, de de la Constitution lors de la première lecture du projet de loi Macron, le gouvernement engagera à nouveau sa responsabilité, mardi 16 juin, pour permettre l’adoption sans vote du projet de loi « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » du ministre de l’économie, selon les informations du Monde. Même si cela n’est pas encore « certain à cent pour cent », selon une source gouvernementale, le 49-3 pourrait être engagé en fin de journée mardi, voire mercredi matin, soit un peu moins d’une semaine après l’adoption du texte en commission spéciale.Lire : Suivre en direct la journée du recours au 49-3L’examen du texte en séance publique, qui devait commencer mardi à 21 h 30, sera avancé à 16 h 15, après la séance des questions au gouvernement, afin de laisser le débat commencer à une heure où de nombreux députés sont encore présents. Emmanuel Macron devrait prendre la parole, suivi du rapporteur général Richard Ferrand (PS), et éventuellement des autres rapporteurs du texte. Puis le gouvernement devrait déposer un certain nombre d’amendements — notamment la suppression de l’article sur la loi Evin et une réécriture de l’article sur l’ouverture dominicale des commerces dans les entreprises de moins de onze salariés —, qui seront ensuite soumis aux députés selon la procédure du vote bloqué, selon l’article 44-3 de la Constitution.Lire :La loi Macron et ses nouvelles mesures adoptées en commission à l’AssembléeUne fois que ces amendements auront été intégrés au texte issu de la commission, Manuel Valls devrait donc annoncer qu’il engage la responsabilité de son gouvernement, conformément à l’article 49-3, sur le texte tel qu’il a été modifié en commission. Ce recours pourrait avoir lieu mardi, en fin d’après-midi.Lire : Le recours au 49-3 : un usage répandu sous la Ve RépubliquePlus d’un millier d’amendementsLe projet de loi, sur lequel plus d’un millier d’amendements ont été déposés par des députés dans la matinée de lundi, sera considéré comme adopté, à moins que le gouvernement ne soit renversé par une motion de censure d’ici à la fin de la semaine. A gauche, les députés communistes devraient une nouvelle fois tenter, comme il l’avaient fait sans succès en février, de déposer une motion de censure « de gauche » contre le gouvernement. A droite, le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée, Christian Jacob, a annoncé que l’opposition déposerait une motion de censure en réponse au recours au 49-3.La décision d’engager la responsabilité du gouvernement a été prise lors d’un déjeuner lundi à Matignon en présence des rapporteurs et de présidents de commissions parlementaires. Lors du congrès du parti socialiste de Poitiers, au début de juin, le premier ministre avait affirmé sa volonté « d’aller très vite » sur la loi Macron, évoquant la possibilité du recours à l’article 49-3. « Manuel Valls fait le choix du courage, de la cohérence. Les débats ont eu lieu (quatre cent trente-sept heures), libérons maintenant notre économie », a ainsi commenté sur Twitter, Hugues Fourage, porte-parole du groupe PS. Comme lui, M. Ferrand et d’autres souhaitaient eux aussi en finir rapidement avec ce texte qui a déjà occupé le Parlement pendant de longues semaines. Texte qui devra toutefois en repasser par le Sénat, avant une lecture définitive à l’Assemblée, où le 49-3 pourrait très bien être de nouveau utilisé.Lire aussi (abonnés) :Dans les rangs socialistes, pro et anti loi Macron s’accommodent du 49-3Le gouvernement avait déjà eu recours à cette arme de la Constitution en février, lors de la première lecture du texte du ministre de l’économie, face à l’opposition attendue de trente ou quarante députés PS hostiles, notamment, à l’extension de l’ouverture des commerces le dimanche.Pour les « frondeurs » socialistes, ce nouveau recours au 49-3 est le signe que l’unité affichée au congrès de Poitiers n’était que de façade. L’ancienne ministre Aurélie Filippetti, signataire de la motion B des « frondeurs » constate ainsi que « tout le congrès s’effondre comme un château de cartes ». « C’est la preuve que tout cela était faux et que, sur ce texte, il n’y a pas de majorité ni au PS ni à l’Assemblée. »La Matinale avec AFP 15.06.2015 à 12h32 • Mis à jour le15.06.2015 à 15h44 « L'islam suscite encore des incompréhensions, des a priori, du rejet chez une partie de nos concitoyens, des amalgames dont vous êtes victimes. » En ouverture de la première réunion de l’instance de dialogue avec l’islam de France, lundi 15 juin, le premier ministre, Manuel Valls, a appelé à un sursaut.« L'islam est en France pour y rester. C'est la deuxième religion de notre pays. Il faut donc mener le combat des consciences, et faire jaillir au grand jour ce qu'est la réalité de l'islam de France. Et pour gagner ce combat, c'est à chacun de prendre ses responsabilités », a-t-il martelé devant les quelque cent vingt représentants musulmans et la cinquantaine de représentants des pouvoirs publics réunis Place Beauvau. L’objet de cette rencontre est de travailler sur des thématiques comme les pratiques rituelles, la construction et la gestion des lieux de culte ou encore la lutte contre les actes antimusulmans.Lire aussi :L’Etat pose les bases du dialogue avec l’islam« Nommer l’ennemi »M. Valls a également appelé son auditoire à « nommer l’ennemi », évoquant les djihadistes et l’extrémisme, « les imams autoproclamés qui, dans nos quartiers, nos prisons, font l’apologie de la violence, du terrorisme, qui participent de cette entreprise criminelle, qui font partir des centaines de jeunes au djihad ». « Il faut le dire, tout cela n’est pas l’islam », a-t-il déclaré. En conclusion, le premier ministre a appelé à « faire la démonstration pour le monde entier que la France et l’islam sont pleinement compatibles » et a souhaité que « l’islam s’épanouisse dans notre pays ». Enfin, il a pris la défense des musulmans de France victimes d’« amalgames » après les attentats du mois de janvier à Paris et en région parisienne. « Je ne veux plus qu’on se sente accusé d’être complice d’actes qu’on n’a jamais voulus ni soutenus, bien sûr ! »C’est le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qui prononcera le discours de clôture de cette journée de concertation. L’instance de dialogue avec l’islam de France doit se réunir une ou deux fois par an.Lire aussi :Face à un panel de musulmans, Bernard Cazeneuve promeut une « République inclusive » Collectif Les premiers signatairesBruno Amable (Paris 1), Jérôme Bourdieu (INRA), Laurent Cordonnier (Lille-1), Thomas Dallery (Littoral côte d’opale), Christine Erhel (Paris-1), Baptiste Françon (Lorraine), Anne Fretel (Lille-1), Jérôme Gautié (Paris-1), Mathilde Guergoat-Larivière (CNAM), Stéphane Gonzalez (Paris-1), Florence Jany-Catrice (Lille-1), Dominique Méda (Paris-Dauphine), Michel Lallement (CNAM), Stefano Palombarini (Paris-8), Bénédicte Reynaud (CNRS), Damien Sauze (Université de Bourgogne), Evelyne Serverin (CNRS), Elvire Szlapczynski (Paris-1), Julie Valentin (Paris-1), Hélène Zajdela (Paris-Nord), Michaël Zemmour (Université Lille-1)…Pour accéder à la liste complète, rendez-vous sur le site dédié à l’abandon du plafonnement des indemnités pour licenciement abusif: https://abandonmesuremacron.wordpress.com/La loi « Croissance, activité et égalité des chances économiques », dite loi Macron, dont la discussion s’achève au Parlement, contient de nombreuses dispositions tout à fait contestables et largement contestées.Parmi les motifs d’inquiétude, on retiendra l’introduction, par amendement gouvernemental, d’un plafonnement des indemnités dues en cas de licenciement reconnu dénué de cause et réelle et sérieuse. Cette mesure, déjà envisagée par les signataires de l’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2008, est lourde de menaces pour la relation salariale comme pour l’emploi.En effet, ce plafonnement est de nature à encourager les comportements abusifs, en délivrant aux employeurs peu scrupuleux une forme d’autorisation de licencier sans motif. D’un point de vue juridique, la mesure revient à supprimer le droit des salariés victimes des agissements abusifs de leur employeur à obtenir réparation de l’ensemble de leurs préjudices. L’intérêt pour l’employeur n’est pas tant de « lever l’incertitude » (les tribunaux ne sont pas moins prévisibles que le marché), que de ne pas assumer le coût complet du dommage qu’il cause.Les seniors particulièrement pénalisésEn pratique, la mesure pénalisera tout particulièrement les salariés qui subissent les préjudices les plus lourds, comme les seniors, notamment les cadres, dont le licenciement peut être à l’origine d’une coûteuse reconversion, d’une longue période de chômage ou d’une baisse durable de revenu. De ce point de vue cette mesure fonctionnera comme une incitation perverse, puisqu’elle permettra aux employeurs fautifs de faire supporter les conséquences de leurs pratiques par l’ensemble des entreprises par le biais de l’assurance chômage.Lire aussi :Indemnisation des licenciements abusifs : de la flexi-sécurité à la flexi-impunitéParadoxalement, cette mesure est soutenue au nom de l’emploi, par des arguments économiques qui ne résistent pas à l’examen : dire que l’abaissement du coût du licenciement abusif encouragerait l’embauche et réduirait le chômage est tout simplement faux.Rappelons d’abord que le chômage persistant s’explique essentiellement par le manque d’activité économique, renforcé par les politiques d’austérité françaises et européennes, non par le droit du travail. Les comparaisons internationales n’établissent d’ailleurs aucun lien univoque entre niveau d’emploi et protection des salariés ; dans bien des cas, au contraire, la protection de l’emploi a permis de freiner l’augmentation du chômage en période de crise, notamment en France.Un prix maximal non dissuasifEnsuite, cette mesure n’a aucune incidence sur les ruptures justifiées. De très nombreuses dispositions existent déjà pour les entreprises qui souhaitent licencier pour des motifs économiques réels, avec un risque contentieux qui ne dépasse pas 2,5 % des cas. L’employeur peut également licencier un salarié qui commet une faute ou n’est pas apte à remplir sa fonction. Enfin, la rupture conventionnelle, largement utilisée, permet d’ores et déjà d’encadrer le coût des ruptures acceptées par le salarié. Pourquoi alors faciliter les licenciements abusifs ?Lire aussi :Alléger le code du travail : nécessité à droite, tabou à gaucheD’un point de vue économique, la mesure revient à fixer un prix maximal, non dissuasif, à n’importe quel licenciement. Un tel changement bouleversera la relation d’emploi, en plaçant le salarié dans une situation d’incertitude permanente : comment envisager, par exemple, dans ces conditions de refuser des heures supplémentaires ou de travailler le dimanche ? Comment ne pas accepter des tâches qui ne relèvent pas du poste ? Alors que les signes de souffrance au travail de tous ordres ne cessent d’augmenter, est-il vraiment urgent de diminuer les droits qui permettent encore aux salariés de discuter leurs conditions de travail ?Si le gain pour l’emploi est purement hypothétique, le risque de favoriser les abus et de dégrader encore la qualité de l’emploi et les relations sociales est bien réel. Il est urgent d’abandonner cette mesure.Collectif Vanessa Schneider Lors des attaques de janvier, Serge Moati a filmé les coulisses du ministère de l’intérieur (lundi 15 juin sur France 3 à 22 h 25)Lorsqu’il s’est installé en salle de montage pour finaliser son film sur le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, le réalisateur Serge Moati était d’humeur chagrine. Certes, il avait eu accès à la place Beauvau, aux réunions de cabinet et au bureau du ministre. L’actualité n’avait pas été morne pendant toute la durée de son tournage : projet de loi antiterroriste à l’Assemblée nationale, drame de Sivens où Rémi Fraisse a trouvé la mort… Mais Serge Moati sentait qu’il lui « manquait quelque chose ». Et là, ce que les autorités françaises redoutaient depuis de longs mois arriva : un attentat terroriste de grande ampleur sur le sol français, la tuerie de Charlie Hebdo.Le 9 janvier, alors que son film était terminé, le journaliste reprend donc sa caméra et retourne camper à Beauvau pour une plongée 24 heures sur 24 pendant ces quelques jours qui ont traumatisé la France. C’est évidemment la partie la plus intense et la plus intéressante du documentaire. La caméra de Moati s’installe alors dans les sous-sols du ministère, là où hauts gradés de la police et de la gendarmerie sont confinés dans un huis clos sous haute tension pour mener, en liaison avec des milliers de fonctionnaires sur le terrain, la traque des terroristes.Ce qui frappe d’emblée, c’est le calme de ces agents malgré la gravité des événements, le travail de fourmi opéré minute par minute, la vérification de la moindre information, de la plus petite rumeur, la coordination des différents services, les prises de décision. On y découvre aussi un Bernard Cazeneuve, inconnu du grand public avant 2012, dont la nomination au ministère de l’intérieur avait créé la surprise, qui gagne ses galons de premier flic de France à l’épreuve du feu. Sous l’œil toujours bienveillant de Serge Moati, on observe le sang-froid de Cazeneuve en liaison permanente avec François Hollande et Manuel Valls. Visage impassible et physique passe-partout, il ne décrochera un sourire que lorsqu’il saluera les agents du RAID à la fin de la prise d’otage sanglante de l’Hyper Cacher. Puis un deuxième, lorsqu’il viendra saluer ses troupes et les remercier après les manifestations monstres du 11 janvier.L’Intérieur au cœur de la crise, de Serge Moati (Fr., 2015, 70 min). Lundi 15 sur France 3 à 22 h 25.Vanessa SchneiderJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.06.2015 à 16h59 • Mis à jour le03.06.2015 à 17h12 | Maxime Vaudano et Amandine Réaux Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a annoncé, mardi 2 juin, la mise en place de pastilles pour favoriser les automobiles moins polluantes. A partir de janvier 2016, les maires pourront décider d’introduire des mesures avantageuses pour les véhicules classés dans les meilleures catégories.Lire aussi :Pollution de l’air : le retour de la pastille vertePourquoi introduire ces vignettes ? Quel autocollant sera apposé à votre pare-brise et quel en sera le fonctionnement ? Réponses :Quelle pastille pour quel type de véhicule ?Les véhicules seront classés en sept catégories, et les autocollants attribués en fonction du dioxyde d’azote et des particules fines qu’ils rejettent.Suis-je obligé de me procurer une vignette ?Non, la pastille sera facultative. Le certificat, à commander sur Internet, sera gratuit dans les six mois après la mise en place de la mesure, puis sera facturé 5 euros pour un achat après cette période. Il est peu probable que les propriétaires de véhicules polluants se procurent une vignette qui ne pourra que leur restreindre l’accès à certaines zones.En revanche, les véhicules propres auront tout intérêt à arborer un macaron bleu, vert ou jaune, en l’absence duquel ils ne pourront pas bénéficier des avantages mis en place dans la commune.A quels avantages ou restrictions serai-je soumis ?Chaque maire décidera de la signification des pastilles dans sa commune. Seront probablement avantagées les trois premières catégories de véhicules (bleu, vert et jaune). Elles pourraient bénéficier d’un coût moindre des places de stationnement, voire d’une gratuité pour les véhicules électriques, et d’un accès à des voies réservées.A Paris, les véhicules propres devraient pouvoir sortir du garage librement lors des jours de circulation alternée. En revanche, l’accès aux zones de circulation restreinte pourrait être interdit aux véhicules les plus polluants.Mais toutes les villes n’adopteront pas ce type de mesures restrictives ou avantageuses. Si Grenoble a annoncé qu’elle mettrait en place le dispositif, Clermont-Ferrand ou Aix-en-Provence y sont opposées.Quel est l’objectif du gouvernement ?Améliorer la qualité de l’air en limitant la circulation de manière plus fine. En ville, la pollution atmosphérique, notamment celle liée aux particules fines, provient largement du trafic routier, comme le souligne ce rapport. Un accès restreint aux seuls véhicules propres dans certaines zones pourrait stopper l’augmentation des maladies respiratoires et cardio-vasculaires, liées à la pollution. Les vignettes ont déjà été adoptées dans plusieurs pays européens, mais avec moins de déclinaisons (trois vignettes seulement en Allemagne par exemple).Est-ce le retour de la « pastille verte » ?Le principe est semblable. Mise en place en 1998 par la ministre de l’écologie de l’époque Dominique Voynet (gouvernement Jospin), la pastille verte récompensait les véhicules dont le moteur était équipé d’un catalyseur, ainsi que les voitures électriques ou hybrides et fonctionnant au gaz naturel (GN) ou au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Seuls ces véhicules étaient autorisés à rouler librement en cas de pic de pollution. Les autres étaient soumis à la circulation alternée, en fonction du numéro de leur plaque d’immatriculation (pair ou impair).Mais avec le renouvellement du parc automobile, 80 % à 90 % des voitures particulières ont fini par posséder l’autocollant, avec notamment la généralisation des pots catalytiques. Les préfectures ont alors cessé de le distribuer en 2003.Selon la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, le nouveau dispositif sera « plus efficace », grâce à une classification en sept catégories, avec des critères bien plus sévères que ceux de la pastille verte. Les différentes couleurs devraient permettre aux contrôles d’identifier « plus facilement » les véhicules les moins polluants.Amandine RéauxJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.06.2015 à 15h44 • Mis à jour le03.06.2015 à 17h20 Six anciens responsables ou conseillers de la présidence de la République sous Nicolas Sarkozy ont été placés en garde à vue mercredi 3 juin dans l’enquête sur les sondages de l’Elysée, a confirmé au Monde le parquet financier. Il s’agit des anciens secrétaires généraux de l’Elysée Claude Guéant et Xavier Musca, de l’ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, des anciens conseillers à l’Elysée Jean-Baptiste de Froment et Julien Vaulpré et du publicitaire Jean-Michel Goudard.L’enquête pour favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits, menée par un juge d’instruction du pôle financier, porte sur la régularité des contrats conclus sous le quinquennat Sarkozy entre l’Elysée et neuf instituts de sondage, notamment la société Publifact de Patrick Buisson.Lire aussi : L’interminable saga des sondages de l’ElyséeUne plainte déposée dès 2010La polémique sur les sondages de l’Elysée avait commencé en 2009 après la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui épinglait une convention passée en 2007 entre l’Elysée et le cabinet de Patrick Buisson pour un coût « avoisinant 1,5 million d’euros » et sans qu’« aucune des possibilités offertes par le code des marchés publics pour respecter les règles de la mise en concurrence (…) n’ait été appliquée ».L’association de lutte contre la corruption Anticor avait porté plainte en février 2010 avant d’obtenir, à la fin de 2012, au prix d’une longue bataille procédurale, que le juge Serge Tournaire puisse enquêter.Depuis, les investigations ont été étendues à l’ensemble des contrats de conseil ou de sondages commandés durant le quinquennat de M. Sarkozy. L’instruction a été ouverte pour favoritisme et détournement de fonds publics.La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy.Lire aussi (édition abonnés) : Sondages de l’Elysée : les juges sur la piste des bandes .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte en décembre 2012 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). La justice a également découvert que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandes Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015. Il a été placé sous le statut de témoin assisté.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMP Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard() Alexandre Lemarié Nathalie Kosciusko-Morizet a finalement réussi à sauver sa place dans la direction du parti Les Républicains (LR), présidé par Nicolas Sarkozy. Selon un communiqué du parti, publié mardi 2 juin, la députée de l’Essonne reste en numéro 2, à la fonction de vice-présidente déléguée. Mais elle ne s’occupera plus du projet du parti, dont hérite l’ancien ministre Eric Woerth.Lire aussi :Les Républicains : Kosciusko-Morizet et Wauquiez restent en place, Woerth est promuNKM et Sarkozy ont réussi à trouver un accord lors d’un entretien en tête-à-tête, mardi matin. Le hic, c’est que chacun n’en fait pas la même interprétation. D’après l’entourage de l’ex-chef de l’Etat, NKM s’est engagée à davantage « jouer collectif » et à ne plus exprimer des positions contraires au président du parti. Lequel ne supportait plus d’être régulièrement contredit par son ancienne porte-parole, que ce soit sur l’opportunité d’organiser une journée de réflexion sur l’islam ou sur le « ni-ni » lors de l’élection législative partielle du Doubs. Au point qu’il avait même laissé entendre qu’elle se trouvait sur la sellette.Lire aussi :Remaniement en vue chez Les Républicains : NKM sur la selletteNKM, elle, a une tout autre grille de lecture. Celle qui incarne une ligne modérée au sein du parti, à l’inverse de celle, droitière, de Laurent Wauquiez, assure que son maintien dans la direction ne restreint pas pour autant sa liberté de parole. « Je tiens absolument à conserver mon autonomie d’expression et je souhaite continuer à défendre une ligne politique qui, je le sais, n’est pas forcément la ligne majoritaire du parti », affirme-t-elle au Monde. « Le parti, ce n’est pas une caserne, c’est un espace de débat et d’action », avait-elle déjà prévenu samedi, dans son discours au congrès de refondation de l’UMP.Une liberté de parole qu’elle a l’intention d’utiliser dans l’optique de sa probable candidature à la primaire à droite pour la présidentielle, prévue en novembre 2016. Dans les mois prochains, elle compte faire plus de terrain en s’engageant pleinement dans la campagne des élections régionales de décembre 2015. Une manière de lancer sa campagne pour la primaire, tout en donnant l’impression de jouer collectif.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano Les députés ont adopté, mardi 2 juin en première lecture, le projet de loi sur le dialogue social. Cette « loi Rebsamen » aux aspects multiples modifie la vie interne des entreprises et plusieurs dispositifs adressés aux travailleurs, comme la prime d’activité ou le compte pénibilité.1. Les seuils sociaux ne bougent (presque) pasC'était l'une des pistes avancées par le ministre du travail, François Rebsamen, en 2014 : suspendre ou « lisser » les seuils sociaux, ces obligations qui s'appliquent aux entreprises quand elles dépassent un certain nombre de salariés (10, 20, 50 ou 250, par exemple). Elle n'a finalement pas été retenue, car « les responsables des centrales syndicales y étaient hostiles », contrairement au patronat, a expliqué M. Rebsamen dans une interview au Monde.Lire aussi :Rebsamen : « Je ne suis pas opposé au recours au 49-3 »La loi se contente de quelques petits ajustements, comme la possibilité de regrouper toutes les instances représentatives du personnel en une seule dans les entreprises jusqu’à 300 salariés (au lieu de 200 actuellement, sans le CHSCT) – ou même au-delà de ce seuil si les syndicats y consentent – ou la réduction des obligations de consultation du comité d'entreprise par la direction, qui ont fait bondir (en partie à tort) les associations féministes, qui craignaient que la lutte pour l'égalité hommes-femmes en pâtisse.Lire aussi :La loi Rebsamen va-t-elle accentuer les inégalités hommes-femmes au travail ?Le seul vrai bouleversement est la création d'instances régionales chargées de représenter les salariés des très petites entreprises (moins de 11 salariés), aujourd'hui dépourvues de délégués du personnel. La parité sera également obligatoire lors des élections professionnelles, et les parcours des représentants du personnel mieux reconnus et valorisés.Pour en savoir plus sur les changements, voir notre infographie interactive2. Le compte pénibilité assoupli ?La loi Rebsamen crée un « compte personnel d'activité » (CPA) qui regroupera à partir du 1er janvier 2017 les comptes pénibilité, formation et épargne-temps des travailleurs tout au long de leur vie. Les détails de ce qui est présenté comme « la grande réforme sociale du quinquennat » seront toutefois arrêtés par les partenaires sociaux lors d'une concertation qui commencera fin 2015.Le gouvernement souhaite également profiter de la loi sur le dialogue social pour assouplir le compte pénibilité, créé par la réforme des retraites de 2014, mais jugé inapplicable par le patronat. Rien n'est pour l'instant arrêté, mais des amendements devraient être introduits dans les prochains stades de la discussion parlementaire, en s'inspirant des propositions du rapport Siruge, remis le 2 juin à Manuel Valls. Il serait notamment question d'évaluer certains critères de pénibilité du travail par rapport à des référentiels établis par branche de métiers, plutôt qu'individuellement pour chaque salarié.3. La prime d'activité crééeLa loi Rebsamen met en place la prime d'activité pour les bas salaires, annoncée par François Hollande en fin d'année dernière. Celle-ci fusionnera à partir du 1er janvier 2016 la prime pour l'emploi (PPE) et le RSA-activité, en se recentrant sur les Français les plus modestes, dans le but de créer « une incitation à travailler davantage ».Lire nos explications : Ce que va changer la nouvelle « prime d'activité »4. Le régime des intermittents consacréLe projet consacre dans la loi la spécificité du régime d'assurance des intermittents pour le péréniser, dans la lignée des discussions entamées après la grève de l'été 2014. Il donne aux organisations représentatives des métiers concernés par l'intermittence la charge de négocier des modalités d'indemnisation différentes des autres professions. Cela accroîtra leur autonomie, bien que celle-ci reste encadrée par une « trajectoire financière » fixée par l’Etat.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) En l’espace de quelques années, l’Internet est devenu l’épine dorsale de nos sociétés ainsi qu’un levier majeur de transformation économique, sociale et culturelle. Les révélations d’Edward Snowden et les attaques menées sur les réseaux ont mis en lumière les nouveaux défis auxquels sont confrontés les États, les acteurs économiques et les citoyens eux-mêmes, pour préserver leur souveraineté numérique.Plus récemment, les débats autour de la loi sur le renseignement ont mis en évidence la nécessaire maîtrise que devront acquérir les responsables politiques pour faire face aux enjeux issus des technologies. En effet, les architectes du réseau pourraient bientôt faire évoluer les formes mêmes de nos sociétés et à terme modifier le modèle démocratique européen.Lire aussi :Renseignement : la loi examinée en urgence au SénatAu moment où les instruments de la souveraineté sont devenus indiscernables des outils technologiques, développer auprès des citoyens une culture des choix technologiques deviendra une exigence démocratique. Une culture d’autant plus nécessaire qu’elle sera seule à même d’éviter que les mécanismes qui régissent nos sociétés ne deviennent à leur tour des « boîtes noires » pour les citoyens.L’affaire Snowden à l’origine d’une crise de confianceEn France, le débat sur le projet de la loi sur le renseignement intervient après deux ans durant lesquels ont été distillées les révélations sur les mesures de surveillance de masse mises en place par la National Security Agency (NSA). Ces révélations d’une ampleur inédite ont été à l’origine d’une remise en cause des « piliers fondamentaux » de la confiance sur Internet.Or la confiance constitue la clé de voûte du fonctionnement économique de l’Internet mais elle constitue aussi l’épine dorsale du fonctionnement des démocraties. En effet, parallèlement aux questions liées aux libertés publiques, avec la surveillance de masse, l’affaire Snowden a été à l’origine d’une remise en cause de la confiance dans les technologies de sécurité du réseau et en particulier dans la confidentialité des échanges.Ainsi, la création de failles ou de portes dérobées dans les algorithmes cryptographiques a créé de nouveaux risques pour l’ensemble des usagers de l’Internet. En effet, une fois qu’elles ont été conçues, ces failles sont « agnostiques » et sont aussi accessibles aux agences de sécurité… qu’aux cybercriminels. Comme le note Edward Snowden, les programmes de la NSA ont fragilisé les dispositifs de sécurité de l’Internet et ont rendu encore plus vulnérables nos entreprises, nos infrastructures critiques… et donc nos données.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usagesComme le résume la revue de la Harvard Kennedy School : « Une mauvaise crypto est mauvaise pour vous et très bonne pour les « méchants »… ». Les conséquences économiques liées à cette crise de confiance sur Internet sont devenues telles que l’agence fédérale américaine chargée d’élaborer les standards de chiffrement (NIST ou National Institute of Standards and Technology), souhaite désormais s’émanciper de la NSA.Dans le même temps, les industriels des technologies, qui ont déjà perdu d’importants contrats internationaux, en particulier en Chine, se sont adressés au gouvernement américain pour qu’il « mette fin de façon claire, nette et définitive à la surveillance de masse ».La découverte de failles introduites dans les matériels informatiques eux-mêmes pose des difficultés nouvelles. En effet, à la différence des « backdoors » [portes dérobées informatiques] présents dans les dispositifs logiciels, ces failles « hardware » nécessitent, pour être détectées, un niveau d’expertise beaucoup plus élevé et la mise en œuvre de technologies plus coûteuses.Effets de bord politiques et économiquesLa surveillance de masse a aussi pour conséquence l’établissement de nouvelles formes d’autocensures. Ainsi, comme l’ont démontré la Chine et plus récemment les États-Unis, la défiance envers les intermédiaires technologiques (comme les fournisseurs d’accès ou les fabricants de matériels informatiques) génère une autocensure diffuse et généralisée.Les conséquences de cette autocensure correspondent à un appauvrissement du débat dans les sociétés démocratiques auxquels viennent s’ajouter des effets économiques encore imprévisibles sur le développement et la diffusion des innovations. Ce que le créateur du Web, Tim Berners-Lee nomme « Les insidieux effets de refroidissement de la surveillance sur Internet… ».En plus de leurs effets de bord politiques et économiques, les mesures de surveillance de masse ne semblent pas avoir prouvé leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Si l’opinion publique française a semblé être en retrait en termes de réactions aux révélations Snowden, la montée en puissance des interrogations sur ces questions pourrait intervenir avec le débat sur la discussion sur le projet de loi sur le Renseignement et ce d’autant plus que des programmes de recueil en masse des métadonnées ont été découverts en France en amont du débat parlementaire.Une autre conséquence de cette crise aura été de démontrer l’importance stratégique des structures chargées d’élaborer les normes et technologies de l’Internet. Ce constat doit désormais pousser les acteurs européens à coordonner leurs actions dans ce domaine. Ainsi, comme le rappelait Sigmar Gabriel, le ministre fédéral allemand de l’économie et de l’énergie, les acteurs européens des technologies doivent être en mesure d’élaborer les normes sur lesquelles reposeront demain les activités des entreprises européennes et ce d’autant plus que ces technologies auront progressivement un impact sur l’ensemble des secteurs économiques.Des métadonnées plus révélatrices que les donnéesL’un des points qui a soulevé le plus de controverses lors de la préparation du projet de loi sur le renseignement est lié à l’usage par les agences de sécurité des dispositifs de « boîtes noires » permettant de collecter les métadonnées. Ces métadonnées ou « données sur les données » correspondent aux informations liées à l’activité des usagers de l’Internet. Au départ associées aux informations relatives aux données des communications téléphoniques, elles ont trop longtemps été perçues comme un sous-produit « technique » d’une importance moindre que celles des contenus transmis.La particularité de ces métadonnées est que, du fait de leur structure, elles sont plus facilement intégrables dans des algorithmes informatiques que les messages écrits ou les conversations enregistrées. En raison de la montée en puissance des capacités de traitement des données en masse (big data), ces métadonnées sont devenues plus révélatrices du comportement des usagers que le contenu de leurs courriers électroniques.Le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes pourrait accentuer la perception d’une «société boîte noire» auprès des citoyens Ces métadonnées sont désormais au cœur des modèles économiques des acteurs de l’Internet et bientôt de l’Internet des objets. Ainsi, à partir des métadonnées comme la géolocalisation, l’adresse, l’heure et la durée de connexion, et bientôt la consommation énergétique, l’activité physique ou encore les habitudes de conduite d’un véhicule, il devient possible d’établir des profils psychologiques d’utilisateurs, mais aussi de déduire leurs convictions philosophiques, religieuses ou encore leur origine ethnique…De nouvelles générations d’algorithmes peuvent ainsi être créées pour analyser ces données et aider à prévoir le comportement des usagers. Ainsi, pour l’expert en cybersécurité Bruce Schneier, la surveillance des métadonnées a beaucoup plus d’intérêt dans le cadre de la surveillance de masse des populations que lors d’enquêtes ciblées où le contenu des messages doit être analysé. Or dans le cadre d’enquêtes criminelles, ces messages sont le plus souvent analysés in fine par des opérateurs humains.Risque de capture du pouvoirLa localisation géographique des données personnelles ainsi que leurs modalités de traitement par les entreprises, restent le plus souvent inconnues des usagers. Or cette opacité devient à la fois un facteur d’incertitude et elle représente un risque d’intrusion par des acteurs étatiques dans des pays où les législations sont différentes de celle des usagers.De plus, les mutations technologiques liées à la montée en puissance des objets connectés et le développement des algorithmes de traitement des données en masse dans la quasi-totalité des activités quotidiennes, pourraient accentuer la perception d’une « société boîte noire » auprès des citoyens. Les politiques publiques en matière de technologies doivent permettre aux citoyens d’acquérir la maîtrise des technologies de protection de la vie privée tout en permettant que les préoccupations légitimes des services de sécurité puissent coexister avec les libertés publiques sur Internet.Pour établir une meilleure transparence pour les usagers ainsi qu’une meilleure protection de leurs données, il convient de développer une culture technologique qui aille au-delà de la maîtrise des usages mais qui prenne en compte les évolutions politiques et technologiques de nos sociétés. Le risque de capture du pouvoir par une techno-élite industrielle et politique, seule à même d’établir les règles des sociétés numériques, doit aussi conduire les responsables politiques à favoriser une plus large maîtrise des enjeux de ces technologies par l’ensemble des citoyens.Il s’agit d’aider les citoyens, les entreprises ainsi que l’ensemble des acteurs publics à comprendre et maîtriser les mécanismes qui régissent l’écosystème des technologies de l’Internet. Cependant, à la différence des règles qui régissent les écosystèmes environnementaux, les éléments qui constituent l’architecture des écosystèmes technologiques sont susceptibles d’évoluer à mesure que les acteurs industriels ou les États en ressentent le besoin ou l’intérêt.Dans les pays démocratiques, la souveraineté du peuple doit ainsi s’exercer sur l’ensemble des technologies qui auront un impact sur les évolutions culturelles, sociales, économiques et politiques de nos sociétés.Bernard Benhamou (Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique) 02.06.2015 à 14h17 • Mis à jour le02.06.2015 à 16h05 | Aude Lasjaunias et Samuel Laurent Lire aussi :Les 1001 visages des évadés fiscauxThomas Thévenoud va-t-il « payer pour les autres » ? C’est en tout cas ce qu’affirmait l’intéressé, mardi 2 juin, dans les colonnes de Libération., quelques heures avant l’annonce par le parquet de l’ouverture d’une enquête, suite à une plainte déposée par l’administration fiscale. Une plainte que M. Thevenoud estime injuste.Ce qu’il a dit : « Les exilés fiscaux ne font l’objet d’aucune poursuite pénale, ils paient les indemnités qu’ils doivent à Bercy et c’est tout. On régularise des comptes cachés sans avoir recours à la justice, alors que dans mon cas on poursuit quelqu’un dont on connaît la situation de A à Z. Tout ça est disproportionné, surtout quand on voit les sommes en jeu. »L’éphémère secrétaire d’Etat au commerce extérieur sous le gouvernement Valls 2 – son mandat a duré neuf jours, du 26 août au 4 septembre − fait donc l’objet d’une plainte pour fraude fiscale, comme l’a révélé Le Monde. Elle a été déposée le 19 mai par la Commission des infractions fiscales (CIF), la seule autorité administrative habilitée à saisir la justice en cas de fraude fiscale manifeste.Pourquoi c’est faux ?Ce que l’on reproche à M. Thévenoud L’ex-socialiste est accusé de plusieurs choses. Tout d’abord, il ne s’est pas acquitté à temps de ses impôts pendant trois ans. Selon ses dires, il a fini par régler avec pénalités son impôt sur le revenu 2012 et a été taxé d’office par l’administration en 2013.Lors de l’éclatement de « l’affaire », il expliquait aussi qu’il attendait son avis d’imposition 2014, après avoir rempli sa déclaration avec retard. Le couple Thévenoud a fait l’objet d’une procédure de recouvrement forcé pour 12 593 euros de pénalités au fisc.Celui qui est toujours député de Saône-et-Loire est par ailleurs en délicatesse avec d’autres administrations. Il n’avait par exemple pas déclaré à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) la création d’une entreprise destinée, selon lui, à payer la personne mandatée pour l’entretien de sa permanence. Il n’avait pas non plus rapporté à l’instance le fait qu’il soit administrateur de plusieurs sociétés d’économie mixte de la région dont il est élu, Le Creusot-Montceau-les-Mines. Enfin, il avait également accumulé des retards de paiement sur d’autres factures.Lire : Cinq questions sur l'affaire ThévenoudFiscalité : une double peine en cas de non-déclarationAprès plusieurs mois, Bercy a décidé de porter plainte contre l’ancien secrétaire d’Etat, qui confie, dans Libération, qu’il n’exclut pas de se représenter comme député en 2017. Thomas Thévenoud risque donc désormais un procès et une peine.Le Code général des impôts établit, dans son Livre II, chapitre 2, un double système de sanction en cas de non-paiement des impôts : d’une part le règlement d’une pénalité de retard, les fameux 30 % de majoration, d’autre part, des sanctions pénales.L’article 1 741 précise :« Quiconque s’est frauduleusement soustrait ou a tenté de se soustraire frauduleusement à l’établissement ou au paiement total ou partiel des impôts visés dans la présente codification, soit qu’il ait volontairement omis de faire sa déclaration dans les délais prescrits, soit qu’il ait volontairement dissimulé une part des sommes sujettes à l’impôt, soit qu’il ait organisé son insolvabilité ou mis obstacle par d’autres manœuvres au recouvrement de l’impôt, soit en agissant de toute autre manière frauduleuse, est passible, indépendamment des sanctions fiscales applicables, d’une amende de 500 000 euros et d’un emprisonnement de cinq ans. »La sanction est aggravée – sept ans de prison et un million d’euros d’amende – lorsque les faits « ont été réalisés ou facilités au moyen soit de comptes ouverts ou de contrats souscrits auprès d’organismes établis dans un Etat ou un territoire qui n’a pas conclu avec la France, depuis au moins cinq ans au moment des faits, une convention d’assistance administrative ».En clair, qu’on ne déclare pas ses impôts en France, ou qu’on mente sur ses revenus réels en dissimulant des avoirs à l’étranger, on est passible à la fois de sanctions fiscales et de poursuites pénales.Lire aussi :Evasion fiscale : au procès des héritières Ricci, des réquisitions pour l’exemple La plainte, une décision de la Commission des infractions fiscalesC’est à la CIF de décider si la fraude est suffisamment grave pour justifier, outre l’amende fiscale, une plainte au pénal. La possibilité de porter au pénal une fraude ou un « oubli » est définie par l’article L228 du livre des procédures fiscales :« La commission examine les affaires qui lui sont soumises par le ministre chargé du budget. » La CIF est présidée par un conseiller d’Etat, assisté de conseillers maîtres à la Cour des comptes.Un millier de plaintes en 2013La CIF laisse-t-elle systématiquement passer les exilés fiscaux rentrant en France comme l’affirme M. Thévenoud ? En réalité, elle choisit de suivre ou non les recommandations de l’administration fiscale, qui lui soumet des dossiers dont elle estime qu’ils méritent des poursuites pénales.Selon le rapport 2014 de la Direction générale des finances publiques (DGFIP), 1 018 poursuites pénales ont été engagées en 2013, après accord de la CIF. Sur ce total, plus de 300 concernaient des cas de défaut de déclaration d’impôts. Il est donc faux de dire que l’ancien secrétaire d’Etat est le seul concerné tout comme il est faux de dire qu’aucun exilé fiscal n’a fait l’objet de poursuites.Des poursuites pénales ont en effet bel et bien lieu contre des exilés fiscaux. Citons ainsi le cas récent de l’héritière Ricci, qui a été condamnée à trois ans de prison dont deux avec sursis, et d’un million d’euros d’amende, pour avoir dissimulé durant vingt ans ses avoirs en Suisse, une peine dénoncée par ses avocats comme avant tout destinée à faire un exemple.« Cellule de dégrisement » fiscalFace à l’exil fiscal, les gouvernements Fillon, puis Ayrault et Valls, ont multiplié les initiatives. En 2009, Eric Woerth, alors ministre du budget, avait ainsi mis en place une « cellule de dégrisement » destinée aux personnes désireuses de se mettre au clair avec la loi et de rapatrier leurs capitaux en France. L’initiative s’accompagnait d’une pression accrue sur les pays d’accueil comme la Suisse, encouragés à plus de transparence.Lire aussi :Les 1001 visages des évadés fiscauxLa gauche, en arrivant au pouvoir, a durci le discours. En 2013, Bernard Cazeneuve, alors au budget, a fait passer une circulaire précisant les conditions dans lesquelles un exilé pouvait échapper aux poursuites pénales (et non à l’amende). Une des conditions requises était le fait d’avoir pris l’initiative de contacter Bercy pour régulariser sa situation. La loi a en parallèle durci les sanctions pour les exilés qui ne régularisaient pas leur situation.Or, ce n’est pas le cas de M. Thévenoud. S’il n’a pas caché d’argent à l’étranger, il a « omis » durant plusieurs années de régler ses impôts. Rien ne l’empêchait pourtant de contacter l’administration fiscale afin de régulariser sa situation. Mais il a fallu que celle-ci lance une procédure « d’imposition d’office », en pratique un prélèvement direct sur comptes, pour que l’intéressé daigne réagir.En outre, il avait également de multiples retards de paiement auprès d’autres administrations. Il ne peut donc pas se comparer à un « repenti fiscal » qui aurait fait la démarche de régulariser sa situation.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAude LasjauniasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Morgane Tual Le gouvernement et les géants du Web auraient-ils trouvé un terrain d’entente pour lutter contre la radicalisation sur Internet ? Quelques jours avant le sommet de la coalition contre l’Etat islamique organisé, mardi 2 juin à Paris, ils ont, chacun de leur côté, annoncé des mesures relevant d’une stratégie similaire. Au cœur de leurs dispositifs : répondre à la propagande djihadiste par un « contre-discours » – un élément de langage qu’ils ont utilisé à plusieurs reprises.Mercredi 27 mai, le premier ministre, Manuel Valls, à l’occasion d’un débat organisé par le Huffington Post, annonçait la mise en place prochaine d’un « bataillon de community managers de l’Etat, pour opposer une parole officielle à la parole des djihadistes », afin de « ne pas leur laisser l’espace numérique ». Un community manager est une personne travaillant sur les réseaux sociaux, chargée d’y publier du contenu et d’y échanger avec les internautes.Manuel Valls a également annoncé la création d’une fondation chargée de leur fournir du contenu :« Elle fera de la recherche sur l’évolution du discours et de la propagande djihadiste, et […] produira des outils de contre-discours pour alimenter ces community managers, qui pourront ainsi croiser le fer plus efficacement avec les recruteurs djihadistes sur la Toile pour ouvrir les yeux à ceux qui sont embarqués dans [la] logique [djihadiste]. »« Casser le ″storytelling″ de la barbarie »Jusqu’ici, le gouvernement avait surtout axé sa lutte contre la radicalisation en ligne sur la suppression des contenus, avec notamment le blocage administratif des sites. Mais le gouvernement « doit aussi s’impliquer dans une stratégie d’influence », expliquait Christian Gravel, directeur du Service d’information du gouvernement, mardi 26 mai, lors d’une conférence chez Google France. « Et cela doit, entre autres, passer par le contre-discours », a-t-il souligné, avant de préciser :« L’objectif est de casser le ″storytelling″ de la barbarie. Essayer de convaincre, sans être pour autant dans la caricature, pour démonter les arguments permettant de séduire les jeunes garçons et les jeunes filles. »Première étape : la mise en ligne, fin janvier, de la plate-forme « Stop-djihadisme », qui publie des documents à destination des personnes en voie de radicalisation et de leurs proches. Objectif : « afficher l’implication de l’Etat », précise Christian Gravel, qui reconnaît néanmoins que « quand on veut s’adresser aux jeunes dans un processus de radicalisation, la parole de l’Etat est considérée comme nulle, illégitime ».Lire : Les ratés de la première vague de blocages administratifs de sites djihadistesIl fallait donc aller plus loin avec une deuxième étape. D’où le « bataillon de community managers », dont l’entrée en fonction est prévue avant la fin de l’année. Deux organisations devraient, selon Christian Gravel, cohabiter : des community managers qui parleront au nom de l’Etat, et d’autres issus du monde associatif travaillant en lien avec la fondation chargée d’élaborer le contre-discours.Facebook, Twitter et Google main dans la mainLa veille du jour de cette annonce, Google, Facebook et Twitter organisaient, de leur côté, une journée d’échanges avec des associations, entièrement consacrée… au contre-discours. Un événement rare : les trois entreprises, grandes rivales, n’ont pas pour habitude de lancer des opérations en commun.« Nous travaillons déjà sur la lutte contre ces contenus », a expliqué à cette occasion Benoît Tabaka, porte-parole de Google France, « Mais cela ne suffit pas, il faut imaginer autre chose ». Objectif affiché de cette journée : « Aider les associations à élaborer un contre-discours, et à le diffuser sur nos plateformes. Car si nous avons l’expertise technique, nous n’avons pas celle des contenus. » Pour cela, des youtubeurs comme Mathieu Sommet de « Salut les geeks » sont venus présenter leur travail et donner des conseils sur la réalisation et la diffusion des vidéos en ligne.« On veut former les associations aux techniques propres à chacun de nos services, pour les aider à faire monter en puissance leur discours », a expliqué Delphine Reyre, directrice des affaires publiques chez Facebook France.Opération de communicationCes deux opérations, annoncées à quelques heures d’intervalle, sont-elles issues d’une stratégie concertée entre le gouvernement et les grands acteurs du numérique ? « Non », assure au Monde Christian Gravel, présent lors de la journée d’échanges organisée par ces derniers. Il le promet : la simultanéité de ces deux annonces relève du « hasard ».Même son de cloche côté Facebook : « Il n’y a pas eu de décision commune », soutient un représentant du réseau social, qui « applaudit » au passage l’initiative du gouvernement sur le contre-discours.Cette stratégie a pour mérite de mettre tout le monde d’accord. Notamment du côté des acteurs du numérique, qui préfèrent jouer sur le terrain du contre-discours, qui peut être tenu aussi bien par l’Etat que par les associations, plutôt que sur celui du contrôle des contenus, qui repose en grande partie sur leurs épaules.Divergences persistantesMais derrière ces astucieuses opérations de communication, les divergences demeurent. En février 2015, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait rencontré les vice-présidents de Google, Facebook et Twitter aux États-Unis pour les appeler à plus de vigilance concernant les messages de propagande djihadiste, et « responsabiliser les acteurs de l’Internet ».Quelques jours après les attentats de janvier, le gouvernement avait pointé du doigt les réseaux sociaux, « plus que jamais utilisés pour l’embrigadement, la mise en contact et l’acquisition de techniques permettant de passer à l’acte », selon Manuel Valls. Bernard Cazeneuve avait également critiqué leur politique de censure :« Quand je vois sur certains réseaux sociaux des propos qui sont de véritables appels à la haine, de l’antisémitisme mais aussi de l’islamophobie, je me demande, pourquoi laisser ces phrases qui blessent ? »Lire : Facebook précise pourquoi, et comment, il supprime des photos et messages litigieuxOr, il est toujours hors de question, pour les entreprises du Web, de modifier leurs algorithmes pour censurer ou valoriser du contenu. Le moteur de recherche Google, qui laisse apparaître des sites djihadistes en première position selon certaines requêtes, est ainsi régulièrement la cible de critiques. « Ces sites remontent grâce à leur notoriété », répond Benoît Tabaka. Et pour lui, la censure n’est pas la solution : « La meilleure manière de lutter, c’est d’élaborer un contenu qui viendra se positionner au dessus. »Lire : Djihadisme sur le Web : les exagérations de Bernard CazeneuveMorgane TualJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Place au remaniement. Après avoir lancé Les Républicains, samedi 30 mai à Paris, Nicolas Sarkozy met sur pied la nouvelle direction de son parti. Principale surprise : l’ex-chef de l’Etat a finalement décidé de maintenir Nathalie Kosciusko-Morizet en numéro deux, à la fonction de vice-présidente déléguée, selon un communiqué diffusé mardi 2 juin.Ces derniers jours, Nicolas Sarkozy n’avait pas caché être agacé par la « liberté de parole » que Mme Kosciusko-Morizet revendique et dont elle abuse à ses yeux depuis qu’il l’a nommée, à la fin de 2014. Il avait même laissé entendre qu’elle se trouvait sur la sellette.Lire aussi :Remaniement en vue chez Les Républicains : NKM sur la sellette« Nicolas Sarkozy a décidé de garder NKM pour ne pas ouvrir un front avec elle. Cela lui permet d’obtenir la paix intérieure », explique un proche du président du parti.D’après l’entourage de M. Sarkozy, elle a sauvé son poste en s’engageant à ne plus contredire le président du parti publiquement : « Elle ne peut pas à la fois être dans l’organigramme et avoir une liberté de parole totale. Elle doit s’astreindre au minimum de collectif que suppose le poste de numéro deux. »Joint par Le Monde, NKM a une autre grille de lecture. Celle qui incarne une ligne modérée au sein du parti, à l’inverse de celle droitière de Laurent Wauquiez, assure que son maintien dans la direction ne restreint pas pour autant sa liberté de parole. « Je tiens absolument à conserver mon autonomie d’expression et je souhaite continuer à défendre une ligne politique qui, je le sais, n’est pas forcément la ligne majoritaire du parti », affirme-t-elle au Monde.Lire aussi :NKM veut « conserver son autonomie d’expression » chez Les RépublicainsSeule certitude : la députée de l’Essonne ne sera plus chargée de la rédaction du projet présidentiel du parti, qui sera confié à Eric Woerth. L’ex-ministre du budget, qui vient d’être blanchi dans l’affaire Bettencourt, est promu délégué général au projet.Lire aussi :Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie BanierIl sera assisté de la députée filloniste, Isabelle Le Callennec, qui est promue déléguée générale adjointe au projet, et quitte son poste de porte-parole. Elle sera remplacée dans cette fonction par Lydia Guirous, ex-secrétaire nationale de l’UMP chargée des valeurs de la République et de la laïcité. Elle portera la parole du mouvement avec le député Sébastien Huyghe, qui poursuit sa mission.De son côté, le numéro trois du parti, Laurent Wauquiez, est reconduit dans ses fonctions. Le maire du Puy-en-Velay, qui s’apprête à être tête de liste pour les élections régionales en Rhône-Alpes-Auvergne en décembre, reste secrétaire général. Autre reconduction : les ex-ministres Luc Chatel et Brice Hortefeux demeurent conseillers politiques de M. Sarkozy.D’autres nominations sont prévues dans les jours prochains. La navigatrice Maud Fontenoy, qui vient de s’engager dans le parti Les Républicains, pourrait par exemple être nommée secrétaire nationale à l’environnement.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.06.2015 à 09h23 • Mis à jour le02.06.2015 à 10h14 | Olivier Faye Le FN continue d’essayer de se diversifier. Après avoir lancé un collectif à destination des professeurs, un autre s’adressant aux étudiants et un dernier louant les mérites des entrepreneurs, il inaugure, mardi 2 juin, son « Collectif culture, création et liberté ».Formellement rattachée au Rassemblement bleu marine, cette association a pour but de fournir des idées au FN en vue de la prochaine élection présidentielle sur les thèmes de la culture, de la presse, de la communication et du numérique. En bref, d’aider le parti d’extrême droite à prendre pied dans un monde qui ne lui est pas favorable a priori.Sans cesse annoncé puis repoussé ces derniers mois, le lancement du collectif, placé sous la gouverne de Sébastien Chenu, devait s’effectuer en présence de Marine Le Pen et d’une partie des cinquante membres revendiqués par l’association. « Il fallait attendre que nous soyons en eaux calmes, après les élections départementales et le conflit avec Jean-Marie Le Pen », justifie M. Chenu, rallié de l’UMP en grande pompe en décembre 2014.Lire aussi :Sébastien Chenu, un ralliement précieux pour Marine Le PenDe ralliements, il en est beaucoup question avec ce collectif, qui espérait drainer des têtes d’affiche. Las, pas de noms connus à revendiquer, mais quelques romanciers, peintres, administrateurs du ministère de la culture et journalistes, tel Laurent Husser, ancien chroniqueur au magazine Jalouse. Certains appartenaient déjà au FN. Seule Brigitte Bardot, qui « aime beaucoup » Mme Le Pen, comme elle le déclarait en 2014, apporte une signature connue à ce lancement avec un message de soutien. Alain Delon, autre figure du cinéma qui gravite dans l’orbite du FN, n’a pas été sollicité. « C’est un proche de Jean-Marie Le Pen, et sa manière d’exprimer les choses est un peu violente », juge M. Chenu.« Culture française classique et traditionnelle »Côté programme, où l’exception culturelle est assimilée à la préférence nationale, plusieurs idées sont défendues : création d’un ordre professionnel des journalistes, « rationalisation » du système des intermittents du spectacle, subventions prioritairement accordées aux artistes français…Comme dans d’autres domaines, la culture doit permettre d’affirmer les fondamentaux du FN. « Les gens souffrent d’une insécurité culturelle, ils ne savent plus qui ils sont. Il faut réaffirmer la culture française classique et traditionnelle, sans pour autant rejeter l’avant-garde », plaide Gabriel Robin, secrétaire général du collectif. Un nouveau groupe, consacré à la francophonie, doit rejoindre cette constellation de collectifs dans les prochaines semaines.Lire aussi :Programmes scolaires : le FN s’agiteOlivier Faye 01.06.2015 à 22h14 • Mis à jour le02.06.2015 à 07h07 | Alexandre Lemarié Place au remaniement. Après avoir lancé son nouveau parti, Les Républicains, samedi 30 mai à Paris, Nicolas Sarkozy s’attelle à la constitution de la nouvelle direction. L’ex-chef de l’Etat a prévu de mener des « consultations » sur le sujet cette semaine, avant de présenter une équipe renouvelée le 9 juin, lors du premier bureau politique du mouvement. Des ajustements sont prévus. « Une refonte de l’organigramme est nécessaire », a indiqué M. Sarkozy à un proche. « On a modifié le nom et le logo donc on ne va pas répartir avec la même équipe », précise son entourage.Lire aussi :Avec « Les Républicains », Sarkozy enterre l’UMP et prépare 2017Principal changement possible : l’éviction de la numéro deux de l’ex-UMP, Nathalie-Kosciusko-Morizet. Celle qui exerçait la fonction de vice-présidente est sur la sellette. M. Sarkozy ne supporte plus la « liberté de parole » qu’elle revendique et dont elle abuse à ses yeux depuis qu’il l’a nommée, fin 2014. « Il trouve qu’elle joue trop perso », résume un sarkozyste. Récemment, il n’a pas apprécié qu’elle se prononce publiquement pour une baisse massive des impôts de 100 milliards d’euros dès 2017 en cas d’alternance ni qu’elle assiste à la cérémonie au Panthéon, présidée par François Hollande, le 27 mai. Depuis six mois, elle n’a cessé de se démarquer des positions de M. Sarkozy, que ce soit sur l’opportunité d’organiser une journée de réflexion sur l’islam, sur l’interdiction des menus de substitution dans les cantines scolaires ou sur le « ni-ni » lors de la partielle du Doubs.Pour M. Sarkozy, un minimum de soutien de celle qui fut sa porte-parole pendant la campagne présidentielle de 2012 serait pourtant la moindre des choses, lui qui juge qu’elle lui doit tout, ou presque. « Si elle a été numéro deux, c’est parce que je l’ai voulu car elle est très minoritaire dans le parti », a-t-il remarqué devant un proche. « NKM ? Elle représente une proportion non négligeable de 1 % des adhérents de l’UMP », se moque un sarkozyste.NKM, « entièrement libre »M. Sarkozy en a tiré une conclusion : il n’entend pas maintenir NKM dans la direction si elle continue à le contredire. « On ne peut pas à la fois être dans l’organigramme et avoir une liberté de parole totale », juge-t-il. Pour autant, son départ n’est pas encore acté. Le président du parti laisse entendre que la balle serait dans le camp de NKM. Devant son entourage, il a posé la question en ces termes : « Met-elle le collectif avant sa liberté de parole ou le contraire ? A-t-elle envie de s’astreindre au minimum de collectif que suppose le poste de numéro deux ? »L’ex-chef de l’Etat hésite car, en la mettant dehors, il perdrait d’un coup tout ce que NKM incarne au sein du parti : une femme jeune et moderne qui incarne une ligne modérée à droite. « L’autre souci, c’est qu’en la virant, elle deviendrait une ennemie de l’extérieur », complète un sarkozyste.La députée de l’Essonne, elle, paraît avoir déjà intégré sa sortie, allant jusqu’à parler au passé de son travail au sein du parti. Lundi, elle a indiqué sur RTL avoir « été heureuse » d’avoir piloté la refonte des statuts du parti. Interrogée sur son maintien ou non à son poste, elle a répondu simplement : « On verra bien ! » Défendant une nouvelle fois sa liberté d’expression, elle n’a pas hésité à tenir des propos désobligeants à l’égard de M. Sarkozy. Quand France 3 a évoqué dimanche la perspective d’un match-retour Hollande-Sarkozy en 2017, elle a lâché : « Si l’Histoire a l’air de repasser les plats, ça intéressera pas… »Sortir de la direction pourrait lui permettre de prendre son autonomie vis-à-vis de M. Sarkozy, afin de voler de ses propres ailes. Décidée à défendre sa « sensibilité », NKM se dit d’ailleurs « entièrement libre » et ne cache pas son envie de se présenter à la primaire à droite pour la présidentielle. Manifestement sur le départ, elle veille toutefois à ne pas couper tous les ponts. Son entourage assure qu’elle pourrait rempiler dans l’équipe dirigeante du parti, « si on lui proposait une mission intéressante ». Comprendre : la rédaction du projet présidentiel. Sa mission sur les statuts « est terminée, il peut y en avoir d’autres », a-t-elle d’ailleurs précisé.Woerth devrait être promuDe son côté, le numéro trois du parti, Laurent Wauquiez, devrait être reconduit. M. Sarkozy vante régulièrement son « talent », soulignant que sa ligne droitière plaît aux militants. Le maire du Puy-en-Velay, qui s’apprête à être tête de liste pour les élections régionales en Rhône-Alpes-Auvergne en décembre, veut rester à son poste. « Je souhaite poursuivre ma mission. Je n’ai pas l’habitude de m’engager que pour quelques mois mais d’aller jusqu’au bout de ma mission », a-t-il déclaré dimanche, sur BFM-TV.Lire aussi :Laurent Wauquiez, le « bad boy » de la droiteL’ancien ministre du budget, Eric Woerth, qui vient d’être blanchi dans l’affaire Bettencourt, doit pour sa part être promu. M. Sarkozy ne cesse de vanter les qualités de celui qui occupe déjà le rôle de conseiller économique du président du parti. Il l’a même fait applaudir samedi, lors du congrès de refondation de l’UMP, en saluant « un très honnête homme et un républicain ».D’autres personnalités devraient monter en garde, comme le maire de Tourcoing, Gérald Darmanin, qui occupait la fonction de secrétaire général adjoint aux élections dans la précédente direction ; l’ex-ministre Pierre Lellouche, qui était délégué de l’UMP aux relations internationales ; la députée Isabelle Le Callennec, qui était porte-parole, ou encore Lydia Guirous, ex-secrétaire nationale de l’UMP aux valeurs de la République et à la laïcité, sur laquelle M. Sarkozy ne tarit pas d’éloges. La navigatrice Maud Fontenoy, qui vient de s’engager dans le parti Les Républicains, devrait quant à elle être nommée secrétaire nationale à l’environnement. Un des domaines de prédilection de… NKM.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Leila Marchand La lutte pour l'égalité hommes-femmes au travail va-t-elle subir un retour en arrière avec la loi Rebsamen sur le dialogue social, qui doit être votée, mardi 2 juin, à l’Assemblée nationale ? C'est ce que craignent plusieurs femmes politiques, dont huit anciennes ministres de tous bords, qui ont publié le 28 mai une tribune pour dénoncer le « recul du gouvernement » sur la question.Que prévoyait la loi jusqu'ici ?Aujourd'hui, lorsqu'une entreprise dépasse les 50 salariés, elle doit mener une négociation avec les syndicats afin de se mettre d'accord sur des objectifs d'égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes dans l'entreprise, ainsi que sur les mesures permettant de les atteindre.Cette négociation s'appuie sur le « rapport de situation comparée » (RSC). Celui-ci – instauré par la loi Roudy de 1983 et renforcé par la loi Génisson du 9 mai 2001 – est en fait une auto-analyse que doit livrer chaque année l'entreprise sur les inégalités entre hommes et femmes. Il répond à des critères précis (sur la base des salaires, de l'accès à la formation, du déroulement de carrière…) et propose des actions à mener.Seules les entreprises de plus de 300 salariés sont tenues de publier ce rapport. Les entreprises qui n’en comptent que de 50 à 299 peuvent s'en passer mais doivent néanmoins recueillir des informations sur l'inégalité professionnelle en leur sein et proposer des plans d'actions.Les petites entreprises – moins de 50 salariés – ne sont pas soumises à ces exigences même si elles doivent elles aussi théoriquement « prendre en compte les objectifs en matière d'égalité professionnelle » et les mesures adéquates.Depuis un décret instauré fin 2012, les entreprises concernées qui ne sont pas parvenues à un accord à la suite des négociations et qui ne proposent pas non plus de plan d'action sont sanctionnées d’une pénalité financière pouvant aller jusqu'à 1 % de la masse salariale.Que prévoit le projet de loi Rebsamen ?Dans un souci de modernisation du dialogue social, le projet de loi « relatif au dialogue social et à l'emploi », dit loi Rebsamen, supprime le « rapport de situation comparée » ainsi que les négociations collectives dédiées à la thématique de l'inégalité hommes-femmes.Cette suppression a provoqué la colère d’associations féministes. Elles craignent notamment que la pénalité financière ne soit de fait plus appliquée. Yvette Roudy, la ministre à l'origine de la loi de 1983, a elle-même lancé une pétition exigeant le rétablissement de ces obligations. La campagne, en ligne sur la plate-forme Change.org depuis le 11 mai, a recueilli près de 45 000 signatures.Qu'apportent les amendements adoptés ?Le ministre du travail, François Rebsamen, se défend d'avoir voulu remettre en cause les avancées en termes d'égalité professionnelle et parle d'un « malentendu ». Pour autant, plusieurs amendements ont été ajoutés au projet.Les négociations consacrées à l'égalité hommes-femmes ne disparaissent pas : elles sont intégrées à une des trois grandes négociations thématiques désormais imposées aux entreprises, là où on en comptait douze auparavant. « En l'absence d'accord [à l'issue des négociations], l'obligation de l'employeur de déposer un plan d'action spécifique est maintenue, souligne Marisol Touraine, ministre des affaires sociales. Les entreprises qui ne respectent pas ces obligations encourront évidemment des pénalités. »Quant au « rapport de situation comparée », il est lui aussi fondu dans un ensemble plus large, avance le gouvernement : une base de données statistique unique, que l'employeur devra tenir à jour, et qui comprend également d'autres indicateurs chiffrés, comme sur le handicap ou la pénibilité.Le ministre du travail a tenu à rappeler que son projet de loi contenait de plus « pour la première fois l'obligation d'une représentation équilibrée lors des élections professionnelles, ce qui constitue une avancée importante en matière d'égalité entre les femmes et les hommes ».Ces arguments n'ont pas suffi à convaincre les associations féministes, qui redoutent que, noyées dans ces grands ensembles, les statistiques sur l'égalité professionnelle ne soient plus aussi complètes ni aussi prioritaires. La tribune signée par plusieurs anciennes ministres – dont Cécile Duflot (EELV), Aurélie Filippetti (PS) et Rama Yade (PR) – va d'ailleurs dans ce sens et réclame de nouveau une modification du texte.Encore 27 % d'écart de salaire entre hommes et femmesPlusieurs autres lois encadrent déjà l'égalité entre hommes et femmes au travail. L'égalité de rémunération, par exemple, est inscrite dans le Code du travail depuis 1972. Pour autant, les écarts de rémunération et les inégalités professionnelles persistent.Selon une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques datant de 2009, les salaires des hommes restent en moyenne 27 % plus élevés que ceux des femmes. En équivalent temps plein, les salaires des femmes demeurent inférieurs de 20 % à ceux des hommes dans le privé et d'environ 15 % dans le public. Par ailleurs, 30 % des femmes salariées travaillent à temps partiel, contre 7 % de leurs collègues masculins.A la retraite, la situation ne s'améliore pas pour les femmes, qui perçoivent une pension d'en moyenne 1 165 euros, contre 1 749 euros pour les hommes.Quand la loi sera-t-elle adoptée ?Le projet de loi sera soumis mardi 2 juin à un vote solennel de l’Assemblée nationale. Il sera examiné au Sénat à partir du 22 juin, en vue d'une adoption définitive d'ici à la pause estivale.Leila Marchand 06.06.2015 à 19h35 • Mis à jour le06.06.2015 à 22h15 Manuel Valls a promis samedi 6 juin lors du congrès du Parti socialiste à Poitiers que le gouvernement allait engager « le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu (IR), première étape d'une modernisation de notre imposition ». Cette mesure, véritable serpent de mer depuis de nombreuses années, consiste à retrancher directement l’IR du salaire brut versé au salarié chaque mois, en le dispensant de faire un chèque au Trésor public tous les ans.Lire la synthèse :Manuel Valls au congrès du PS à Poitiers : « Nous devons continuer à réformer »« Le gouvernement est attentif, à l'écoute de ce qui se dit dans le parti, aux attentes exprimées par les socialistes », a déclaré le premier ministre, en référence à la motion A arrivée en tête lors du vote des militants socialistes, qui évoque une réforme fiscale commençant par le prélèvement à la source de l’IR et une réduction de la CSG sur les premières tranches de revenus.Pas si simple ?Le premier syndicat des agents du fisc, Solidaires-Finances publiques, a toutefois alerté samedi que ce mécanisme serait « très complexe à mettre en oeuvre » et « à gérer au quotidien », « compte tenu du quotient familial, des niches fiscales et de la structure de l'impôt sur le revenu ». « Les arguments avancés sur le niveau de recouvrement, la simplicité, n'ont pas lieu d'être », a déclaré son secrétaire général Vincent Drezet, pour qui « la modernisation de l'impôt passe d'abord par une réforme de l'impôt sur le revenu et du système fiscal en général, mais pas par la mise en place d'un mode de collecte complexe comme la retenue à la source ».La mise en place de cette mesure avait déjà évoqué au cours des dernières semaines par le patron des députés PS, Bruno Le Roux, et par le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen. Tous situaient l’entrée en vigueur de cette réforme à la fin du quinquennat, voire à 2018. Mais ses principes pourraient être inscrits dès la loi de finances 2016, qui sera discutée à l’automne 2015.Lire :Impôt sur le revenu : un prélèvement à la source « avant 2017 », selon Le Roux Nicolas Chapuis et Bastien Bonnefous C’est finalement une des seules surprises possibles du 77e congrès socialiste, qui se tient à Poitiers. Martine Aubry va-t-elle être renversée dans sa propre fédération, celle du Nord, un des bastions historiques du PS ? La réponse doit tomber jeudi 11 juin, lors de l’élection par les militants locaux des premiers secrétaires fédéraux, mais le sujet occupe déjà les esprits à Poitiers, en marge d’un congrès sans véritable enjeu. Sur le papier, Gilles Pargneaux, premier secrétaire de la fédération nordiste depuis une décennie et homme lige de Martine Aubry dans ce département, devait être reconduit sans encombre. Sa réélection était même un des points de l’accord passé au lendemain des élections départementales, en avril, par la maire de Lille avec François Hollande pour rejoindre la motion portée par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. « C’était un point tacite, car, à l’époque, personne ne pensait que cela tournerait mal », confie François Lamy, le bras droit de Mme Aubry. Mais, depuis, les événements ne se sont pas déroulés comme prévu. Face à M. Pargneaux, Patrick Kanner a encouragé la candidature d’une autre élue locale, Martine Filleul. Tous font pourtant partie de la même motion au congrès de Poitiers. Mais l’actuel ministre de la ville, ancien président du conseil général du Nord et proche à la fois de Manuel Valls et de François Hollande, a voulu pousser son avantage face à la maire de Lille, avec qui il entretient de mauvais rapports depuis son entrée au gouvernement, en septembre 2014. « C’est peu dire que les deux se détestent cordialement », confirme un dirigeant socialiste.Casus belliLe casse-tête pourrait donc tourner au casus belli. Impossible en effet pour le camp aubryste que M. Pargneaux ne soit pas désigné. « La candidature de Filleul est soutenue par un membre du gouvernement, il suffit d’un mot de Valls et de Hollande pour la débrancher, c’est simple comme un coup de fil », lâche un proche de Mme Aubry.La maire de Lille est attendue vendredi en fin de journée à Poitiers. Pour l’instant, elle n’a pas prévu de prendre la parole à la tribune samedi, mais si la situation dans le Nord ne se débloque pas d’ici là, elle pourrait s’exprimer devant les militants socialistes. Pour Mme Aubry, conserver sa stature nationale passe en effet d’abord par le fait d’asseoir son leadership dans son propre département.Mais après une défaite sévère des socialistes aux départementales, et à quelques mois d’un scrutin régional à haut risque en Nord–Pas-de-Calais–Picardie face au Front national, son autorité est de plus en plus contestée localement. Une partie des militants aspire en effet à un renouvellement des visages comme des méthodes. L’arrivée surprise de François Lamy à Lille il y a quelques mois et son quasi-adoubement par Mme Aubry pour lui succéder à la mairie en 2020 en ont choqué plus d’un. L’offensive de M. Kanner ne déplaît pas non plus aux barons socialistes nordistes opposés de longue date à Mme Aubry, tels le député Bernard Roman ou le sénateur Michel Delebarre. Enfin, l’aile gauche locale du PS reproche à la maire de Lille son ralliement à la motion majoritaire de M. Cambadélis. Finalement, l’imbroglio nordiste pourrait aboutir à un double paradoxe politique : le duel entre les deux membres de la majorité Gilles Pargneaux et Martine Filleul pourrait être arbitré par les minoritaires du parti. Et les militants nordistes, parmi les plus critiques au sein du PS envers la politique du gouvernement, donner raison à la ligne Kanner-Valls-Hollande contre Martine Aubry.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Jullien Un constat d’abord : la France affichait en 2010 le taux de syndicalisation le plus faible de l’OCDE, à l’exception de la Turquie, ce qui n’empêche pas notre pays de bénéficier d’un taux de couverture des accords collectifs de 98 % en 2012… et conduit les auteurs de Dialogue social et performance économique à considérer que ce dernier « constitue un indicateur de l’intensité du dialogue social plus fiable que le taux d’adhésion aux syndicats ». Double effet : cette faible qualité des relations sociales – corroborée par l’International Social Survey Programm selon lequel « la France est la plus mal classée pour ce qui concerne les relations entre employeurs et employés » - entraîne une « substitution de l’Etat » aux partenaires sociaux et fait obstacle aux réformes, déplorent les deux économistes.Améliorer l’informelIls rejoignent ainsi les analyses de leurs confrères Philippe Aghion, Yann Algan, Pierre Cahuc, Olivier Blanchard et Thomas Philippon qui, rappelant que « les pays où la qualité du dialogue social est plus faible connaissent des taux de chômage plus élevés », souhaitent « des évolutions substantielles de notre système de relations sociales ».Comment ? En renforçant la représentativité syndicale moyennant des contreparties, en améliorant le dialogue social informel, en développant le droit conventionnel contre le « droit réglementaire rigide » qui caractérise l’intervention de l’Etat, et en accroissant la participation des salariés aux conseils d’administration.Dialogue social et performance économique, par Marc Ferracci et Florian Guyot. Les Presses Sciences Po, coll. « Sécuriser l’emploi », 122 pages, 6 euros.Pierre JullienJournaliste généraliste Service économieSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.06.2015 à 11h31 • Mis à jour le05.06.2015 à 10h00 | Nicolas Chapuis A Poitiers, les socialistes s’apprêtent à vivre un congrès à risque. Non pas, comme par le passé, à cause de la violence des affrontements politiques ou de la guerre entre les différents courants. Bien au contraire, le réel danger dans ce congrès est d’apparaître pendant trois jours comme un objet dépourvu d’intérêt qui n’a pas grand-chose à dire aux Français. La réforme des statuts a en effet vidé de sa substance le grand rendez-vous des socialistes. Les scrutins ont désormais lieu en amont. La ligne du parti a été tranchée lors du choix des motions. Celle soutenue par le gouvernement et portée par Jean-Christophe Cambadélis l’a emporté. Ce dernier a ensuite été logiquement été conforté par le vote des militants au poste de premier secrétaire. Exit la fameuse commission des résolutions qui devait aboutir à une synthèse des différents courants. Le congrès en lui-même n’est plus aujourd’hui qu’une validation administrative du vote des adhérents.Solférino planche donc depuis plusieurs semaines sur l’épineuse question : mais que diable les socialistes vont-ils pouvoir faire du 5 au 7 juin à Poitiers ? « On visitera le Futuroscope », s’amuse un député. « Entre la finale de la Ligue des champions et Roland-Garros, on devrait bien trouver à s’occuper », sourit un autre. Le premier secrétaire a opté pour un programme plus scolaire. Le vendredi sera consacré à l’Europe. Une façon de parler de réorientation de la politique économique sans franchir le Rubicon, à savoir remettre en question celle de la France. Le samedi, une adresse aux Français sera élaborée entre les différents courants du PS, version Cambadélis de la fameuse synthèse entre les différentes motions. Manuel Valls et plusieurs responsables socialistes (Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault…) prononceront des discours. Le dimanche sera le jour de la consécration pour le premier secrétaire qui prononcera son discours d’intronisation.Côté « off »Voilà pour le versant « in » du festival. Mais c’est côté « off » que se situe le seul et véritable enjeu de ce congrès. Chaque motion tient sa réunion samedi pour décider de la répartition des places au conseil national, le parlement du parti. 204 sièges (plus les 102 premiers secrétaires de fédération élus le 11 juin) qui fixent l’équilibre des forces jusqu’au prochain congrès. Au sein de la motion A, M. Cambadélis doit arbitrer entre toutes les sensibilités qui ont permis sa victoire. Les proches de Martine Aubry auraient demandé 30 % des places. Ceux du chef de l’Etat ont avancé une liste de noms et entendent bien être la première composante servie. Les amis de Manuel Valls, de Pierre Moscovici, de Ségolène Royal, de Vincent Peillon ou de Gérard Collomb espèrent tous préserver leurs positions par rapport au dernier congrès. Les différentes sensibilités se sont réunies cette semaine pour préparer les négociations. Du côté des frondeurs, le dilemme est le même. Avec 29 %, la motion B a droit à 58 sièges, à répartir entre le courant Maintenant la gauche d’Emmanuel Maurel, Un Monde d’avance de Benoît Hamon, les députés frondeurs et les amis d’Arnaud Montebourg. Ainsi perdurent les traditions, en façade du moins. Car ce congrès poursuit en réalité une mue commencée il y a 15 ans sous la férule de François Hollande. Le parti des courants a peu à peu laissé la place à une organisation beaucoup plus floue et moins idéologisée qu’auparavant. Le chef de l’Etat lui-même n’a jamais été un fervent partisan de la construction d’un courant « hollandais » puissant. « Au début du quinquennat, il ne voulait pas qu’on se réunisse, c’est nous qui avons dû faire le forcing pour nous organiser et lui expliquer l’importance d’avoir une structure à lui au sein du parti », explique l’un de ses proches.« Quelques amis très organisés »Un pilier de la rue de Solférino décrypte l’évolution : « Il n’y a plus les grandes chapelles de jadis. Aujourd’hui, vous avez deux personnes à l’Elysée et Matignon qui n’ont jamais construit de réel courant autour d’eux. Et Cambadélis non plus. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est quelques amis très organisés. » Même les aubrystes se sont toujours structurés davantage en nébuleuse que comme un bloc compact. L’époque des affrontements de ligne entre rocardiens, poperénistes, jospiniens et autres fabiusiens est révolue.La plupart des sensibilités font tourner la boutique mais sans le concours de leur champion. Pierre Moscovici est à Bruxelles ; Vincent Peillon à l’université ; Arnaud Montebourg à Habitat ; François Hollande, Manuel Valls et Ségolène Royal se concentrent sur l’exercice du pouvoir davantage que sur les questions de parti. Les frontières se sont souvent brouillées entre tous ces groupes dont les différences idéologiques ne sautent pas aux yeux. « Parfois, on ne sait même plus qui au conseil national a été élu sur le quota de qui au dernier congrès », s’amuse Jean-Christophe Cambadélis. L’actuel premier secrétaire veut faire le consensus autour d’« une liste de personnalités », plutôt qu’autour d’une répartition numérique.Lire aussi :Manuel Valls, durer plutôt que provoquerAinsi s’achève, sous Jean-Christophe Cambadélis, le triomphe du hollandisme : un parti avec une aile gauche, une aile droite et un grand marais entre les deux qui a digéré dans une large synthèse tous les courants. La structure a été conçue pour absorber tous les chocs. Mais il n’est pas sûr qu’elle soit capable d’en provoquer, pour réveiller avant 2017 un parti amorphe.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martin Untersinger Au Sénat, mercredi soir, il était sur toutes les lèvres. Les sénateurs et les ministres n’ont eu de cesse, alors qu’ils examinaient un des points les plus contestés du projet de loi sur le renseignement, de se référer à la récente adoption, par les Etats-Unis, de l’USA Freedom Act.Lire aussi :Le Sénat américain adopte une réforme symbolique des pouvoirs de la NSAIl faut dire que le hasard fait bien les choses. Alors que les sénateurs adoptaient une disposition, controversée, du projet de loi sur le renseignement qui permettra l’installation, sur les réseaux Internet français, d’algorithmes (aussi appelés « boîtes noires ») analysant les métadonnées du trafic Internet des Français et censés détecter les terroristes, leurs homologues outre-Atlantique venaient de voter un texte réduisant pour la première fois depuis le 11-Septembre les marges de manœuvre des services de renseignement.Problème : les sénateurs français n’ont pas toujours lu correctement le texte de loi adopté par les sénateurs américains.Lire aussi :Qu’est-ce que le USA Freedom Act ?Il ne remplace pas le Patriot ActLe Freedom Act, ont affirmé plusieurs sénateurs opposés à la loi sur le renseignement, remplace le Patriot Act. C’est faux. Il aménage une des multiples sections du Patriot Act, qui reste bel et bien vivant. La section en question avait été utilisée par une cour de justice secrète (la FISC) pour demander, illégalement a jugé récemment la justice américaine, que l’intégralité des métadonnées téléphoniques des Américains soit automatiquement transmises à la NSA. C’est le premier programme de surveillance qui avait été révélé, en juin 2013, par Edward Snowden.Mais il change des chosesLe USA Freedom Act, à entendre le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian, ne changerait pas grand-chose. C’est inexact : grâce au texte nouvellement voté, il ne sera plus possible à la NSA de se faire adresser automatiquement et systématiquement toutes les métadonnées téléphoniques des citoyens américains. Les données seront stockées au sein des entreprises téléphoniques seront encore accessibles, mais les autorités ne pourront interroger ces données que de manière ciblée. Par ailleurs, des mesures de transparence sur le programme de surveillance ont été prises et le fonctionnement de la cour de justice secrète FISC a été légèrement réformé.Lire aussi :NSA : un premier pas pour les libertés publiquesNon, les « boîtes noires » françaises n’existent pas aux Etats-UnisCertains sénateurs ont affirmé, comme Claure Malhuret (Allier, Les Républicains), que les boîtes noires existaient aux Etats-Unis depuis 15 ans et venaient d’être supprimées par le Freedom Act. C’est faux. Aux Etats-Unis, les entreprises téléphoniques avaient l’obligation, par une ordonnance de la cour de justice secrète, de fournir à la NSA toutes les métadonnées téléphoniques à la NSA, qui les stockaient, sans systématiquement les analyser.Dans le cas français, c’est un matériel directement implanté chez les fournisseurs d’accès à Internet (et non les entreprises téléphoniques) qui mènera l’analyse destinée à détecter les comportements terroristes en ligne. Il n’y aura, contrairement aux Etats-Unis, pas de stockage de grande ampleur. Mais l’analyse portera sur l’intégralité des données, contrairement aux Etats-Unis. Les Américains ont mis fin à une petite partie de la surveillance de masseCertains sénateurs français ont affirmé que le Freedom Act avait permis de renvoyer aux oubliettes la surveillance de masse. C’est essentiellement faux : d’un côté, ce texte empêche la surveillance de masse des métadonnées téléphoniques des Américains (sans en bloquer totalement la surveillance, qui devient un peu plus ciblée). Mais il laisse intacts de nombreux autres programmes, notamment ceux qui visent l’étranger.Lire aussi :La loi sur le renseignement mettra-t-elle en place une « surveillance de masse » ?Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.06.2015 à 16h59 • Mis à jour le04.06.2015 à 16h34 | Maxime Vaudano et Amandine Réaux Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a annoncé, mardi 2 juin, la mise en place de pastilles pour favoriser les automobiles moins polluantes. A partir de janvier 2016, les maires pourront décider d’introduire des mesures avantageuses pour les véhicules classés dans les meilleures catégories.Lire aussi :Pollution de l’air : le retour de la pastille vertePourquoi introduire ces vignettes ? Quel autocollant sera apposé à votre pare-brise et quel en sera le fonctionnement ? Réponses :Quelle pastille pour quel type de véhicule ?Les véhicules seront classés en sept catégories, et les autocollants attribués en fonction du dioxyde d’azote et des particules fines qu’ils rejettent.Suis-je obligé de me procurer une vignette ?Non, la pastille sera facultative. Le certificat, à commander sur Internet, sera gratuit dans les six mois après la mise en place de la mesure, puis sera facturé 5 euros pour un achat après cette période. Il est peu probable que les propriétaires de véhicules polluants se procurent une vignette qui ne pourra que leur restreindre l’accès à certaines zones.En revanche, les véhicules propres auront tout intérêt à arborer un macaron bleu, vert ou jaune, en l’absence duquel ils ne pourront pas bénéficier des avantages mis en place dans la commune.A quels avantages ou restrictions serai-je soumis ?Chaque maire décidera de la signification des pastilles dans sa commune. Seront probablement avantagées les trois premières catégories de véhicules (bleu, vert et jaune). Elles pourraient bénéficier d’un coût moindre des places de stationnement, voire d’une gratuité pour les véhicules électriques, et d’un accès à des voies réservées.A Paris, les véhicules propres devraient pouvoir sortir du garage librement lors des jours de circulation alternée. En revanche, l’accès aux zones de circulation restreinte pourrait être interdit aux véhicules les plus polluants.Mais toutes les villes n’adopteront pas ce type de mesures restrictives ou avantageuses. Si Grenoble a annoncé qu’elle mettrait en place le dispositif, Clermont-Ferrand ou Aix-en-Provence y sont opposées.Quel est l’objectif du gouvernement ?Améliorer la qualité de l’air en limitant la circulation de manière plus fine. En ville, la pollution atmosphérique, notamment celle liée aux particules fines, provient largement du trafic routier, comme le souligne ce rapport. Un accès restreint aux seuls véhicules propres dans certaines zones pourrait stopper l’augmentation des maladies respiratoires et cardio-vasculaires, liées à la pollution. Les vignettes ont déjà été adoptées dans plusieurs pays européens, mais avec moins de déclinaisons (trois vignettes seulement en Allemagne par exemple).Est-ce le retour de la « pastille verte » ?Le principe est semblable. Mise en place en 1998 par la ministre de l’écologie de l’époque Dominique Voynet (gouvernement Jospin), la pastille verte récompensait les véhicules dont le moteur était équipé d’un catalyseur, ainsi que les voitures électriques ou hybrides et fonctionnant au gaz naturel (GN) ou au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Seuls ces véhicules étaient autorisés à rouler librement en cas de pic de pollution. Les autres étaient soumis à la circulation alternée, en fonction du numéro de leur plaque d’immatriculation (pair ou impair).Mais avec le renouvellement du parc automobile, 80 % à 90 % des voitures particulières ont fini par posséder l’autocollant, avec notamment la généralisation des pots catalytiques. Les préfectures ont alors cessé de le distribuer en 2003.Selon la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, le nouveau dispositif sera « plus efficace », grâce à une classification en sept catégories, avec des critères bien plus sévères que ceux de la pastille verte. Les différentes couleurs devraient permettre aux contrôles d’identifier « plus facilement » les véhicules les moins polluants.« Eliminer le diesel d’ici à cinq ans »Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, le gouvernement veut également encourager le renouvellement du parc automobile. L’objectif est en effet d’éliminer le diesel d’ici à cinq ans et de favoriser les véhicules électriques.En ligne de mire : les diesels datant d’avant 2005 non équipés de filtres à particules. Depuis le mois d’avril, une aide financière est accordée aux particuliers mettant à la casse un véhicule polluant de plus de treize ans en vue d’acheter un hybride rechargeable. Le bonus est de 6 500 euros pour l’acquisition d’un véhicule d’une valeur minimale de 20 000 euros et dont les émissions de CO2 sont inférieures à 60 grammes par kilomètre. Cette prime atteint 10 000 euros si le véhicule coûte au moins 23 333 euros et émet moins de 20 grammes de CO2. Autre condition : habiter dans une zone où un plan de protection de l’atmosphère a été mis en place.En parallèle, le gouvernement envisage d’installer sept millions de points de recharge électrique d’ici à 2030. Ces bornes deviendront obligatoires dans les parkings publics, les gares, les aéroports et les centres commerciaux. Les particuliers souhaitant en installer chez eux bénéficient, jusqu’au 31 décembre, d’un avantage fiscal à hauteur de 30 %.Lire aussi : Que contient la loi sur la transition énergétique ?Amandine RéauxJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.06.2015 à 15h44 • Mis à jour le04.06.2015 à 09h59 Six anciens responsables ou conseillers de la présidence de la République sous Nicolas Sarkozy ont été placés en garde à vue mercredi 3 juin dans l’enquête sur les sondages de l’Elysée, a confirmé au Monde le parquet financier. Il s’agit des anciens secrétaires généraux de l’Elysée Claude Guéant et Xavier Musca, de l’ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, des anciens conseillers à l’Elysée Jean-Baptiste de Froment et Julien Vaulpré et du publicitaire Jean-Michel Goudard. Ils sont sortis mercredi soir.L’enquête pour favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits, menée par un juge d’instruction du pôle financier, porte sur la régularité des contrats conclus sous le quinquennat Sarkozy entre l’Elysée et neuf instituts de sondage, notamment la société Publifact de Patrick Buisson.Lire aussi : L’interminable saga des sondages de l’ElyséeUne plainte déposée dès 2010La polémique sur les sondages de l’Elysée avait commencé en 2009 après la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui épinglait une convention passée en 2007 entre l’Elysée et le cabinet de Patrick Buisson pour un coût « avoisinant 1,5 million d’euros » et sans qu’« aucune des possibilités offertes par le code des marchés publics pour respecter les règles de la mise en concurrence (…) n’ait été appliquée ».L’association de lutte contre la corruption Anticor avait porté plainte en février 2010 avant d’obtenir, à la fin de 2012, au prix d’une longue bataille procédurale, que le juge Serge Tournaire puisse enquêter.Depuis, les investigations ont été étendues à l’ensemble des contrats de conseil ou de sondages commandés durant le quinquennat de M. Sarkozy. L’instruction a été ouverte pour favoritisme et détournement de fonds publics.La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy.Lire aussi (édition abonnés) : Sondages de l’Elysée : les juges sur la piste des bandes .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). La justice a également découvert que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et Mignon Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015. Il a été placé sous le statut de témoin assisté.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMP Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard() Matthieu Goar et Cécile Chambraud C’est l’histoire d’une grande ambition qui s’est peu à peu dégonflée. Annoncée le 7 février par Nicolas Sarkozy devant le conseil national de l’UMP, la « journée de travail sur l’islam » aura certes lieu jeudi 4 juin au siège des Républicains. Mais elle se tiendra à huis clos en « petit comité, avec les élus du mouvement intéressés », selon une source du parti. Autant dire en toute discrétion…Le président du parti a d’abord rencontré une vive opposition interne. Sa vice-présidente déléguée, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait dénoncé, le 10 mai, « une mauvaise idée, parce que cette question, ce n’est pas le seul sujet ». Aucun des principaux rivaux de M. Sarkozy, comme Alain Juppé, François Fillon ou Bruno Le Maire, ne devrait d’ailleurs être présent jeudi.Les participants ne pourront pas non plus compter sur la présence de nombreuses personnalités musulmanes. Malgré un appel au boycott lancé par son organisation, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Dalil Boubakeur a répondu présent.Mardi soir, une source évoquait seulement « quelques membres des fédérations » sans citer de noms. Les deux organisateurs, les députés Henri Guaino (Yvelines) et Gérald Darmanin (Nord), espéraient pourtant faire venir une myriade d’intellectuels, des représentants d’associations, des responsables de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) et du CFCM, institution créée en 2003 par M. Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur.Une ligne de plus en plus dureLes relations entre l’ancien président de la République et le CFCM se sont nettement dégradées ces dernières semaines. Peu après le retour de M. Sarkosy à l’UMP, les représentants de l’institution chargée de représenter les musulmans avaient eu un aperçu de son état d’esprit lors d’une rencontre au siège du parti. « Il nous a dit que s’il avait été battu à la présidentielle, c’était parce que nous avions fait voter pour François Hollande », témoigne M. Zekri.M. Sarkozy a néanmoins tenté de les enrôler dans son projet de convention sur l’islam. Le 3 mars, à la sortie d’un déjeuner à la Mosquée de Paris avec le bureau du CFCM élargi à l’UOIF et aux représentants de plusieurs mosquées, il affirme publiquement vouloir obtenir un « texte commun » entre son parti et le CFCM. Pendant le repas, il n’avait pourtant pas été question de ce texte. Peu désireux de se laisser embarquer dans une initiative partisane, les responsables musulmans publient le lendemain un communiqué affirmant leur intention d’éviter « toute instrumentalisation ».C’est surtout la ligne adoptée par l’ancien chef de l’Etat, de plus en plus dure à l’égard de l’islam, qui indispose les responsables musulmans. Lors du déjeuner du 3 mars, « dans une ambiance franche », selon un proche du président du parti, M. Sarkozy a déclaré que certaines « pratiques » des musulmans devaient évoluer. Il a cité comme exemple le port du voile par les étudiantes à l’université, jugé problématique. Il a aussi affirmé que la notion d’intégration était « dépassée » et qu’il fallait maintenant parler d’« assimilation ».Déclarations « stigmatisantes »Le climat s’est encore détérioré, en avril, après une série de déclarations « stigmatisantes » de la part de certains dirigeants de l’UMP, selon la formule d’Anouar Kbibech, qui prendra la présidence du CFCM le 1er juillet. Le 26 avril, le maire de Nice, Christian Estrosi, a par exemple affirmé sur France 3 que la France devait faire face à des « cinquièmes colonnes » islamistes et qu’une « troisième guerre mondiale » était déclarée à la « civilisation judéo-chrétienne » par « l’islamo-fascisme ». « Il est entouré d’idéologues de l’islamophobie qui pensent récupérer les voix du Front national », accuse Abderrahmane Dahmane, qui fut conseiller pour la diversité à l’Elysée avant d’être limogé, en mars 2011, pour désaccord au sujet du débat sur l’islam et la laïcité.Remonter les méandres de la pensée sarkozyste sur l’islam et la laïcité peut donner le tournis. En 2004, dans son livre La République, les religions, l’espérance (éd. Cerf), celui qui est alors ministre de l’Intérieur expose sa vision d’une « laïcité positive » où les religions sont décrites comme « le support d’une espérance ». « Aujourd’hui, l’islam (…) a un nouveau rôle à jouer. Partout en France, et dans les banlieues plus encore qui concentrent toutes les désespérances, il est bien préférable que des jeunes puissent espérer spirituellement plutôt que d’avoir dans la tête, comme seule “religion”, celle de la violence, de la drogue ou de l’argent », écrit-il.Arrivé à l’Elysée en 2007, M. Sarkozy n’abandonne pas ce plaidoyer en faveur du fait religieux. Mais un glissement sémantique se dessine, puisqu’il va peu à peu y ajouter la prédominance de la chrétienté. « La laïcité positive (…) ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout », déclare-t-il lors de son discours à la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome, le 21 décembre 2007, où il s’enthousiasme pour la « profondeur de l’inscription du christianisme dans notre histoire ». Une formule va alors choquer durablement les défenseurs de la laïcité : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur. »Laïcité rigoristeRien à voir avec le Nicolas Sarkozy version 2015. De meeting en meeting, il se dresse en défenseur d’une République forte qui ne survivra que par l’application d’une laïcité rigoriste. « Ce sont les religions qui s’adaptent à la République, pas la République qui s’adapte à la religion », déclare-t-il à chacun de ses discours avant de longuement évoquer la question de l’islam. « Ce débat-là, il faut qu’on l’ait pour avoir un islam de France qui intègre les valeurs de la République », déclare-t-il lors d’un meeting à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), le 20 mars, faisant lui-même le deuil de l’action du CFCM. « Celui qui nous rejoint doit s’assimiler, adopter notre mode de vie, notre culture. (…) Garde-t-on ses chaussures quand on visite une mosquée à l’étranger ? », lance-t-il également lors de ce discours prononcé à deux jours du premier tour des élections départementales.Même s’il n’est pas pratiquant, Nicolas Sarkozy s’est toujours dit « intéressé et intrigué » par le fait religieux, selon son entourage. Mais ses analyses sont souvent conditionnées par le contexte dans lequel il s’exprime. Entre 2002 et 2007, figure montante de son parti cherchant à incarner une rupture par rapport à la droite classique, il préempte la thématique de la discrimination positive et du respect de l’islam, des thèmes assez novateurs dans sa famille politique. Un pragmatisme teinté parfois d’électoralisme. A l’approche des élections départementales de mars 2015, il durcit son discours sur l’islam « qui ne doit pas se vivre dans les caves et les garages » et se prononce contre les repas de substitution dans les cantines. Un appel du pied peu discret aux électeurs du FN. « Il ne m’apparaît pas comme un homme pétri de religion, mais il en a une vision bonapartiste, c’est-à-dire qu’il y voit un fait social important dont il faut tenir compte pour diriger les Français », analyse un de ses anciens conseillers à l’Elysée, où son entourage a toujours beaucoup pesé dans ses orientations. Patrick Buisson l’a incité sans relâche à faire référence aux racines chrétiennes de la France. Henri Guaino, qui défend une ligne assimilatrice, l’a convaincu de l’importance de la loi contre la burqa alors qu’il était plutôt dubitatif lors des premières réunions sur le sujet en 2010.Pourquoi M. Sarkozy a-t-il encore accentué son discours depuis son retour à la vie politique ? Entre 2012 et 2014, l’ancien chef de l’Etat rencontre plusieurs fois des jeunes catholiques lors de réunions informelles organisées par le médiatique abbé Grosjean. Mais il consulte peu sur le sujet de l’islam. Ses proches disent aujourd’hui qu’il a surtout été marqué par ses rencontres avec des élus qui constatent un « durcissement de l’électorat sur la question ». Il lit également le livre Allah est grand, la République aussi (ed. JC Lattès, 2014), de Lydia Guirous. Cette jeune femme d’origine kabyle y décrit une France qui a abdiqué face à la montée du communautarisme musulman. « Le prétexte de la stigmatisation est devenu le cache-misère des républicains lâches », écrit Lydia Guirous, promue mardi 2 juin porte-parole des Républicains.Matthieu GoarJournaliste au MondeCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.12.2015 à 11h13 • Mis à jour le27.12.2015 à 13h23 C’était attendu depuis le mois de mars, mais l’Etat n’a officialisé, en toute discrétion, que jeudi 24 décembre, la suppression du projet initial du barrage de Sivens. L’arrêté a été signé en ce sens par les préfectures du Tarn et du Tarn-et-Garonne. Le sénateur divers-droite du Tarn et Garonne, François Bonhomme, a regretté que « l’Etat signe un arrêté d’abandon de la retenue de Sivens en catimini ». L’arrêté est susceptible d’un recours devant le tribunal administratif.L’Etat a accepté de donner au département du Tarn 3,4 millions d’euros en compensation, 2,1 millions pour les dépenses en pure perte et 1,3 million pour réhabiliter la zone humide.Le projet initial était d’une capacité d’1,5 million de mètres cubes, d’une longueur de 1,5 kilomètres et de 230 mètres de large. Il devait s’étendre sur une quarantaine d’hectares et 4 mètres de profondeur. Au total, 13 hectares de zone humide, riche en biodiversité, étaient menacés de destruction.Le nouveau projet est deux fois plus petit, capable de retenir 750 000 m³, situé 300 m en amont du site du projet initial. Ce « projet transactionnel » a été adopté le 11 décembre par le conseil départemental du Tarn.Pour comprendre l'évolution du projet :La construction du barrage de Sivens est toujours en suspensPour les opposants, le second projet n’est qu’un « Sivens light » En contrepartie de l’abandon du premier chantier, le Tarn s’est engagé à « compenser les atteintes environnementales » résultant de la destruction de la zone humide : la vallée de la petite rivière Tescou a en effet été totalement arasée. Près d’une centaine d’espèces protégées y vivaient. Les opposants ne veulent toujours pas entendre parler de ce nouveau projet qui doit être lancé dans les plus brefs délais et qu’ils estiment n’être qu’un « Sivens light ».Après 16 mois de présence et d’affrontements avec les autorités, les occupants de la zone à défendre (ZAD) de Sivens ont été évacués le 6 mars. C’est sur ce chantier que Rémi Fraisse, un jeune opposant, avait été tué après avoir été atteint par une grenade offensive lancée par les gendarmes.Lire notre synthèse :D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementauxRegarder notre infographie interactive : De Notre-Dame-des-Landes à Sivens, la carte de France des projets contestés 27.12.2015 à 05h38 • Mis à jour le27.12.2015 à 11h45 La décision de maintenir la déchéance de nationalité dans le projet de loi constitutionnelle voulu par François Hollande risque de laisser des traces durables à gauche.De nombreux responsables politiques, à commencer par la ministre de la justice Christiane Taubira, ont été surpris de découvrir que cette mesure - l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés en France - avait été sauvée à la dernière minute.Dans un entretien au Journal du dimanche, le premier ministre Manuel Valls justifie à nouveau cette décision et s’en prend à ceux, dans son propre camp, qui l’ont ouvertement critiquée. « La détermination est totale, nous irons jusqu’au bout », dit-il. « Que ceux qui critiquent cette décision se rendent compte », ajoute-t-il, en référence à la menace de nouveaux attentats qui se manifeste « quotidiennement » :« Une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre, et le discours du président devant le Congrès. »Lire l'éditorial du "Monde" :Déchéance de nationalité, la double faute de François HollandeHamon : « Une transhumance politique et intellectuelle qui déboussole » Parmi ceux qui ont critiqué cette mesure, Anne Hidalgo, la maire de Paris, Cécile Duflot, pour qui « l’impudicité » de la formule du premier ministre « dit tout de la gravité de ce qui se passe », ou Martine Aubry, la maire de Lille, pour qui elle représente « une rupture d’égalité » et sera « totalement inefficace, car les terroristes n’en ont rien à faire ».« C’est tout simplement inacceptable comme réforme », confiait au Monde Olivier Faure, député de Seine-et-Marne et porte-parole du PS. « C’est une mesure inefficace contre le terrorisme, ça n’a donc qu’une valeur symbolique et le symbole qui est derrière, c’est la remise en cause du droit du sol », ajoutait François Lamy, député de l’Essonne et conseiller de Martine Aubry, qui votera contre. L’ancien leader écologiste Daniel Cohn-Bendit n’a pas hésité à parler d’« une erreur morale, une faute terrible ».Dimanche, deux nouveaux opposants ont fait entendre leurs voix dans le JDD :L’ex-ministre Benoît Hamon, qui évoque une « transhumance politique et intellectuelle qui déboussole ».L’ex-député socialiste Julien Dray qui « ne [s]’explique pas la décision du président » tout en estimant que « cette mesure [lui] semble ouvrir une polémique et des divisions inutiles dans le moment actuel ».« On va avoir tous les indignés habituels… »Le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis est resté plutôt silencieux lors de ce vigoureux débat interne. C’est Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, qui a été dépêché pour faire le service après-vente sur les plateaux. Il se voulait « confiant » sur le vote de la mesure, balayant les hésitations : « On va avoir tous les indignés habituels… »Le Lab a diffusé un document, envoyé par le groupe PS à l’Assemblée nationale, présenté comme un argumentaire pour « resituer le contexte et la portée des mesures » contestées. On peut notamment y lire, à propos de l’extension de la déchéance de nationalité :« La communauté nationale est ouverte à ceux qui adhèrent à ses valeurs. Ceux qui les rejettent violemment s’en excluent d’eux-mêmes »[…] Par ailleurs, dans tous les cas, la déchéance n’est pas dépourvue d’effets concrets en privant l’intéressé des droits qui s’attachent à la qualité de Français : notamment droits politiques et accès à certaines fonctions. »La réforme constitutionnelle sera examinée début février à l’Assemblée. Pour qu’elle soit votée par une majorité des trois cinquièmes du Parlement, M. Hollande va devoir faire les comptes et espérer que la droite collabore. Car le chef de l’Etat risque de perdre le soutien d’une bonne partie de sa majorité et il n’a pas grand-chose à attendre de ses partenaires de gauche.Lire aussi :La déchéance de nationalité heurte la gauche 25.12.2015 à 11h26 • Mis à jour le25.12.2015 à 11h34 A l’occasion des fêtes de Noël, le président des Républicains (LR), Nicolas Sarkozy, a posté sur les réseaux sociaux, jeudi 24 décembre, une vidéo où il célèbre la famille et, encore une fois, les « racines chrétiennes » de la France.Installé devant un sapin bien garni, l’ancien chef de l’Etat a adressé son message aux Français, une semaine plus tôt que le président de la République, François Hollande, qui présente traditionnellement ses vœux le soir du 31 décembre.Toujours fidèle à sa ligne de défense de l’identité nationale, M. Sarkozy souhaite aussi aux Français de « rester Français ». Selon lui, cela revient à « transmettre à leurs enfants, un mode de vie, une culture, une langue, un pays, une civilisation, dont ils peuvent être fiers ». Défense des crèchesPar ailleurs, un mois après la polémique sur les crèches dans les mairies – lorsque plusieurs élus des Républicains et de l’extrême droite dénonçaient la position de l’Association des maires de France (AMF), qui a conseillé de ne pas installer de crèches dans les halls de mairie – M. Sarkozy assure à son tour : « Beaucoup de gens installent des crèches autour du sapin de Noël. Ce n’est pas forcément une geste d’appartenance religieuse, c’est un geste de fidélité culturelle aussi. » Lire aussi :Crèches de Noël dans les mairies : la droite fait monter la polémiqueAlors que l’AMF jugeait que la présence de ces crèches n’était « pas compatible avec la laïcité », le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti défend sa position dans ses vœux vidéo, sur Twitter.Je vous souhaite un très joyeux Noël !— ECiotti (@Eric Ciotti ن)require(["twitter/widgets"]);Posant devant quelques sapins enneigés et la crèche installée dans le hall du conseil départemental à Nice, il déclare : « Je m’adresse à vous devant cette crèche que j’ai souhaité installer cette année encore ». Et de rappeler : « Noël nous renvoie aux racines qui ont forgé notre histoire, aux valeurs héritées de deux mille ans d’influence chrétienne. » 24.12.2015 à 16h45 La prime d’activité pour les bas salaires entrera en vigueur le 1er janvier 2016. Elle se substituera à la fois au revenu de solidarité active (RSA) et à la prime pour l’emploi (PPE). Explications en cinq points sur ce complément de revenu, qui sera versé chaque mois, à partir du 5 février 2016, aux personnes en activité, sous conditions de ressources, soit quelque 5,6 millions d’actifs potentiellement éligibles.Pourquoi cette prime est-elle instituée ? La prime d’activité est une nouvelle aide qui vise à encourager l’activité en soutenant le pouvoir d’achat des travailleurs modestes. Elle remplacera, à partir du 1er janvier, deux dispositifs jugés trop complexes et peu efficaces : le RSA activité et la PPE. C’est l’une des mesures majeures de la loi sur le dialogue social, votée en juillet.La PPE était un crédit d’impôt attribué aux foyers fiscaux dont l’un des membres au moins exerce une activité professionnelle, sous conditions de ressources. Environ 6 millions de foyers fiscaux en bénéficiaient, soit la quasi-totalité des bénéficiaires théoriques mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros.Quant au RSA activité, c’était une aide sociale différentielle, attribuée par la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA) (comme le sera la nouvelle prime d’activité). Pour en bénéficier, il fallait d’abord établir un dossier accompagné des justificatifs nécessaires. Les moins de 25 ans n’y avaient pas accès, sauf s’ils avaient charge de famille ou s’ils avaient exercé une activité à temps plein au moins deux ans sur les trois années précédentes.Créé en 2009, c’était un aménagement du revenu minimum d’insertion (RMI) permettant de cumuler de façon pérenne l’aide sociale avec des revenus d’activité. Il ne bénéficiait qu’à seulement 700 000 personnes, pour un montant moyen de 176 euros. Cette prestation était notoirement sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en faisaient la demande.À qui cette aide est-elle destinée ? Selon la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, la cible de cette prime, « ce sont ceux qui travaillent et ont parfois le sentiment qu’ils gagnent trop pour avoir droit à des aides de solidarité nationale et pas assez pour avoir droit aux baisses d’impôt votées il y a quelques mois ». Il s’agit en l’occurrence de cibler les personnes qui gagnent moins de 1 500 euros nets par mois pour un célibataire, âgées d’au moins 18 ans. Le versement étant fonction des revenus au cours des trois derniers mois.À la différence des dispositifs précédents, les jeunes actifs de 18 à 25 ans y auront droit dans les mêmes conditions que les autres. Etudiants et apprentis seront également éligibles s’ils justifient, dans le trimestre concerné, de revenus d’activité suffisants (au moins égal à 893,25 euros par mois).Cependant, comme le gouvernement doit faire face à des restrictions budgétaires, aucun fonds supplémentaire n’est prévu pour financer cet élargissement. L’enveloppe initiale de 4 milliards d’euros annoncée par M. Valls dès mars, lors de sa présentation du plan national de lutte contre la pauvreté, est inchangée. Soit environ autant que les coûts cumulés du RSA-activité et de la PPE.Lire aussi :Ce que l’on sait de la future prime d’activitéComment savoir si vous pouvez y prétendre ? Les bénéficiaires potentiels de la prime d’activité peuvent vérifier s’ils y ont droit et combien ils percevront à partir de 2016 grâce à un simulateur en ligne, accessible sur le site de la CAF, lancé mi-décembre. Les travailleurs indépendants, eux, doivent patienter jusqu’à début janvier pour pouvoir faire une simulation.Le test prend moins de deux minutes à faire. Vingt-quatre heures après son lancement, les internautes avaient déjà réalisé près de 650 000 simulations de droits, dont plus de la moitié a conduit à une préinscription à la prime d’activité, selon la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf).Attention cependant, les montants « n’ont qu’une valeur indicative. Ils pourront être différents après calcul de votre droit par la caisse d’Allocations familiales », prévient le simulateur qui précise qu’à partir du 1er janvier, une version plus exhaustive permettra « une estimation plus fine ». Il est par ailleurs possible de laisser ses coordonnées pour être recontacté par sa CAF en janvier. Quelles démarches faut-il effectuer pour bénéficier de la prime ? Le dispositif sera géré par les CAF. Il sera donc déclaratif. Si vous remplissez les conditions pour bénéficier de cette prime, il faudra effectuer une demande en ligne sur les sites de la CAF et du MSA à partir du 6 janvier 2016. Aucun formulaire papier, aucun justificatif ne seront nécessaires et un accompagnement est prévu par les CAF.Pour 2016, le gouvernement a prévu que la moitié des ménages éligibles demanderait cette prime. Seuls les actuels bénéficiaires du RSA activité la percevront automatiquement.Quels seront les montants de ce complément de revenu ? Un célibataire sans enfant dont le salaire mensuel est de 1 300 euros nets par mois, sans autres ressources, percevra par exemple une prime d’activité de 97 euros par mois.Un couple avec deux enfants, dont les revenus mensuels sont au smic (environ 1 140 euros nets par mois à partir du 1er janvier) percevra une prime d’environ 245 euros par mois.Ces montants correspondent à des personnes qui ne sont pas propriétaires de leur logement.Lire la tribune :La prime d’activité, entre espoirs et regrets 24.12.2015 à 15h43 La maire de Lille, qui avait déjà émis des réserves lors de l’annonce de cette mesure devant le Congrès, a critiqué son maintien dans la réforme constitutionnelle par l’exécutif, estimant qu’elle représente « une rupture d’égalité » et qu’elle « est totalement inefficace, car les terroristes n’en ont rien à faire ».« C’est une remise en cause du droit du sol pour des dizaines, voire des centaines de milliers de jeunes, ou d’adultes, qui ont eu la nationalité française à la naissance car nés en France. Et donc, c’est jeter la suspicion sur un grand nombre de Français qui sont des binationaux. L’exécutif dit lui-même que c’est une mesure symbolique. On ne remet pas en cause le droit du sol pour un symbole, par une mesure portée depuis longtemps par le Front national ».   24.12.2015 à 13h17 • Mis à jour le24.12.2015 à 15h16 Editorial du Monde. François Hollande a donc tranché. Annoncé le 16 novembre devant le Congrès, trois jours après les terribles attentats djihadistes de Paris, le projet de révision de la Loi fondamentale ne vise pas seulement à constitutionnaliser l’état d’urgence. Il prévoit également la possibilité de déchoir de leur nationalité française des binationaux condamnés par la justice pour des crimes terroristes. Cette disposition existe déjà pour les binationaux qui ont acquis la nationalité française. Elle serait donc étendue à ceux qui sont nés en France.La décision du chef de l’Etat a immédiatement suscité de très vives critiques. A droite, l’on dénonce un nouveau cafouillage gouvernemental et l’on demande la démission de la ministre de la justice, qui avait annoncé l’abandon de cette mesure avant d’être démentie de manière cinglante. A gauche, les communistes, les écologistes et bon nombre de socialistes fustigent le principe même d’une telle déchéance de nationalité – unanimement condamnée par la gauche lorsque Nicolas Sarkozy, alors président, l’avait proposée, en 2010 –, mais aussi son inefficacité et les calculs politiques qui l’inspireraient.Lire aussi :En France, environ 3,3 millions de personnes ont deux nationalitésCouac gouvernementalQu’en est-il ? Le couac gouvernemental ? Il est indéniable et spectaculaire, mais reste anecdotique au regard de l’enjeu. Le chef de l’Etat avait annoncé cette mesure devant le Congrès. Il persiste et signe. C’est son pouvoir, il l’assume. Les calculs politiques ? Ils ne sont évidemment pas absents. Depuis les attentats terroristes, François Hollande s’est placé, et c’est son rôle, en premier défenseur de la sécurité des Français et de l’unité nationale, au-delà des frontières partisanes. Que cela prenne la droite et l’extrême droite à contre-pied n’est certainement pas pour lui déplaire, même s’il prend le risque de braquer sa majorité et son électorat, à dix-huit mois de l’élection présidentielle. Après tout, c’est son affaire.L’efficacité de cette mesure dans la lutte contre le terrorisme ? Le premier ministre lui-même a reconnu que ce « n’est pas l’enjeu premier ». Qui peut, en effet, imaginer qu’une telle déchéance ait quelque pouvoir dissuasif que ce soit sur un terroriste décidé à passer à l’acte ? Manuel Valls a, en revanche, souligné « le caractère hautement symbolique » de cette disposition. Et l’on peut admettre que les symboles comptent dans un pays sourdement traumatisé par les attentats du 13 novembre et la menace majeure qu’ils continuent à faire peser. C’est la responsabilité du chef de l’Etat de tout faire pour éviter que le pays ne « disjoncte » devant l’agression dont il est la cible.Lire aussi :Déchéance de nationalité : comment modifie-t-on la Constitution ?La fin ne justifie jamais tous les moyensMême au prix du renoncement à des principes fondamentaux ? La réponse est évidemment non. Car la décision présidentielle constitue une double et lourde faute. D’une part, elle porte directement atteinte au principe d’égalité des citoyens, fondement de la République inscrit à l’article 2 de la Constitution. Elle revient, en effet, à instituer deux catégories de Français, ceux qui le seraient sans conteste et ceux qui ne le seraient pas complètement au motif que leurs parents ou grands-parents ne l’étaient pas. Comme la République, la citoyenneté est indivisible. D’autre part, en reprenant à son compte une mesure réclamée depuis longtemps par le Front national, le chef de l’Etat prend la responsabilité, majeure, d’en banaliser la détestable logique xénophobe.La fin ne justifie jamais tous les moyens. Y compris dans la « guerre » contre le terrorisme.Lire aussi :La déchéance de nationalité heurte la gauche Patrick Roger Une éclaircie avant les fêtes de fin d’année sur le front du chômage. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, sans activité et tenus de rechercher un emploi, a diminué de 15 000 (– 0,4 %) en novembre, selon les chiffres publiés, jeudi 24 décembre, par Pôle emploi et le ministère du travail. Il s’établit à 3 574 800, soit une augmentation de 2,5 % sur un an.Le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C (incluant ceux qui sont en activité réduite) en France métropolitaine reste toutefois en hausse. Il s’élève à 5 442 500, soit une augmentation de 0,1 % sur un mois et de 5,1 % en un an.En France, y compris l’outre-mer, le nombre de demandeurs d’emploi est de 3 833 400 pour la catégorie A (+ 2,3 % sur un an) et de 5 743 600 pour les catégories A, B et C (+ 4,9 %).Lire nos explications :Chômage : pourquoi la courbe ne s’inverse pasExtension de la précarité et chômage de longue duréeParmi les enseignements que l’on peut tirer de ces chiffres :La diminution du nombre de demandeurs d’emploi dans la catégorie A continue de s’accompagner d’une hausse dans les autres catégories, significative d’une extension ininterrompue de la précarité.L’amélioration est toutefois plus sensible pour les jeunes de moins de 25 ans, dont le nombre d’inscrits à Pôle emploi baisse de 6 000 en un mois (– 1,1 %), soit une diminution de 4,5 % sur un an.Le chômage de longue durée continue de progresser : 2 447 300 demandeurs sont à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an, un chiffre en hausse de 9,7 % sur un an, tandis que le nombre de demandeurs inscrits depuis plus de trois ans a progressé de 16,5 %.En France métropolitaine, l’ancienneté moyenne des demandeurs d’emploi atteint 570 joursLa ministre du travail, Myriam El Khomri, voit dans ces chiffres la confirmation d’une tendance à la stabilisation, la hausse du nombre de chômeurs de catégorie A ayant été limitée à 0,1 % sur les trois derniers mois. Le problème, c’est que, depuis deux ans, aucune baisse mensuelle n’a pu être enregistrée deux mois de suite.Les résultats sur le plan de l’activité économique restent encore trop fragiles pour laisser entrevoir un recul durable du chômage, cette fameuse « inversion de la courbe » promise par François Hollande.Lire sur Les Décodeurs :Neuf graphiques qui relativisent la baisse du chômagePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.12.2015 à 04h31 • Mis à jour le24.12.2015 à 08h58 La décision de François Hollande d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français et condamnés pour terrorisme est au cœur de nombreux éditoriaux, jeudi 24 décembre. La majorité des quotidiens jugent cette mesure avec sévérité, certains s’attardant sur le fond de celle-ci, d’autres sur sa forme.Lire aussi :Réforme constitutionnelle : Hollande maintient l’extension de la déchéance de nationalitéIl n’y a guère que Le Figaro, sous la plume de Paul-Henri du Limber, pour se féliciter de l’annonce du chef de l’Etat : « François Hollande aime surprendre. Pour le pire, souvent, pour le meilleur, parfois. Dans cette affaire de déchéance de nationalité, il a choisi la seconde solution. (…) Le président a tenu bon et il faut s’en féliciter. » Dans les colonnes de L’Opinion, Nicolas Beytout se veut plus nuancé. Cette mesure est « un symbole, et n’est que cela », estime-t-il. Pourtant, ajoute-t-il, « c’est aussi cela, le but du terrorisme : nous entraîner vers le toujours plus et finir par nous diviser face à la menace. La déchéance pour tous, un pas trop loin ? ».« Consternation » de la gauche« La gauche accueille avec consternation la décision présidentielle qui déclenche un débat malsain, fort éloigné des impératifs réels de la lutte antiterroriste », résume de son côté Laurent Joffrin dans Libération, qui titre en une « Déchéance de crédibilité ». Patrick Apel-Muller, de L’Humanité, est encore plus vindicatif dans son éditorial, titré « Le choix de l’indignité » :« En constitutionnalisant l’état d’urgence, le tandem gouvernant signe sa reddition devant l’idéologie sécuritaire et une défaite pour la démocratie. » « C’est un pan de la gauche qui se sent trahi », note également Matthieu Verrier dans La Voix du Nord. « François Hollande doit très vite se remettre à sa cuisine politique », ajoute-t-il.« Il n’y a que le FN qui pavoise »Jean-Louis Hervois, pour La Charente libre, justifie ainsi l’attitude du président : « Renier un engagement prononcé dans le cadre le plus solennel de la République − le Congrès de Versailles − et dans les circonstances les plus dramatiques − au lendemain des attentats de novembre − ne pouvait que ruiner définitivement l’image d’autorité qu’il s’applique à construire. » « Tant pis si une occasion de faire de la politique autrement a encore été manquée », souligne Pierre Fréhel dans les pages du Républicain lorrain.Avec cette décision, note Bruno Dive dans Sud-Ouest, François Hollande « valorise le Front national ». « Il n’y a finalement que le FN qui pavoise, ravi du pataquès provoqué par un sujet sur lequel l’extrême droite a toujours nourri bien des fantasmes », abonde Laurent Bodin dans L’Alsace. Dans La République des Pyrénées, Jean-Marcel Bouguereau est consterné :« Le Front national annonçait que ses parlementaires allaient voter la réforme de la Constitution. La boucle est bouclée. Dramatiquement. Sinistrement. »Lire aussi :Déchéance de nationalité : comment modifie-t-on la Constitution ? 23.12.2015 à 20h56 Un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Flamanville a été arrêté mardi soir, probablement pour plusieurs semaines, a indiqué EDF, mercredi 23 décembre. Le transformateur du réacteur 2 de la centrale est « tombé en panne dans la nuit de lundi à mardi ».Un transformateur de secours a alors pris le relais, mais comme le principal n’a pu être réparé dans les délais réglementaires, le réacteur a été arrêté mardi à 18 h 15, a indiqué le service communication de la centrale.Lire notre décryptage :EPR de Flamanville : les quatre malédictions d’un chantier controversé« Il est très fortement probable que le transformateur doive être changé », une opération dont la durée se compte « en semaines et non en jours ou en mois », a-t-on précisé de même source. Ce genre d’événement s’est déjà produit dans d’autres centrales par le passé, selon EDF.« Aucun impact sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement »« Cet événement n’a aucun impact sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement », a précisé EDF dans un communiqué.L’unité de production 1 de la centrale de Flamanville est en fonctionnement et contribue à l’alimentation du réseau électrique national, selon le communiqué diffusé sur le site Internet de la centrale.La centrale de Flamanville représente, avec ses deux réacteurs, 4,5 % de la production nucléaire française, soit 80 % de la consommation électrique de la Normandie.Flamanville compte deux réacteurs habituellement en fonctionnement et un troisième en construction, de type EPR, qui cumule déboires et retards.Lire aussi :EPR de Flamanville : EDF s’offre un nouveau délai jusqu’en 2020 12.12.2015 à 07h53 | Alexandre Pouchard Un coup de tonnerre attendu, mais marquant : le Front national a réalisé un score historique dimanche 6 décembre, lors du premier tour des régionales, en obtenant 27,7 % des voix au niveau national. Les listes du parti de Marine Le Pen sont arrivées en tête dans six régions et semblent en mesure de l’emporter dans trois (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte d’Azur). Au niveau national, le FN est suivi par les listes d’union de la droite (Les Républicains, UDI, Modem, 26,6 %) et d’union de la gauche (PS-PRG, 23,1 %). Le tout, toujours, dans un contexte de forte abstention (50,09 %).Dès dimanche soir, le PS annonçait le retrait de ses listes dans les régions où, distancé, il n’était plus en mesure de l’emporter, préférant un « barrage républicain » face à l’extrême droite. Les têtes de liste ont obtempéré, à regret, dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie (Pierre de Saintignon) et en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Christophe Castaner) mais pas dans le Grand Est. Jean-Pierre Masseret s’est maintenu malgré les pressions de Solférino et de certains de ses colistiers qui ont tenté de faire annuler la liste, en vain. En réaction, le PS lui a retiré l’investiture officielle du parti. Dans la plupart des autres régions, comme l’Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes ou encore Normandie, les listes de gauche ont fusionné face à la droite et l’extrême droite.Lire :Elections régionales 2015 : le point sur les alliances, les fusions et les désistementsLes Républicains, eux, ont dès dimanche fermé la porte à tout retrait ou fusion de liste avec la gauche pour faire barrage au Front national, arguant qu’il s’agirait d’un « arrangement tactique en contradiction totale avec ce [qu’ils ont] dit aux Français ». Une position validée par le bureau du parti à la quasi-unanimité, lundi, même si son président Nicolas Sarkozy a ensuite admis qu’il « y aura un débat à ouvrir » sur la ligne idéologique de sa formation après le second tour.La COP21 vers un accordLes négociations se sont poursuivies toute la semaine au Bourget pour parvenir à un accord sur le changement climatique. Plusieurs versions du texte ont été rendues au fil des jours, le nombre de pages et de crochets (les points encore en discussion) diminuant au fur et à mesure des avancées : 48 pages et 939 crochets samedi, 29 pages et 366 crochets mercredi, 27 pages et 48 crochets jeudi… La version définitive doit être rendue et adoptée samedi. Parmi les points épineux : le plafond du réchauffement (1,5 °C ou 2 °C), la différenciation entre pays riches et pauvres, le financement international pour l’adaptation…Lire aussi :COP21 : le projet d’accord en 7 points clésLe troisième terroriste du Bataclan identifiéSi ses deux complices avaient été rapidement identifiés, il a fallu une comparaison de l’ADN du troisième terroriste mort au Bataclan – la salle de concert parisienne où 90 personnes ont été tuées le 13 novembre – avec des membres supposés de sa famille pour déterminer son identité. Il s’agit de Foued Mohamed-Aggad, un jeune Strasbourgeois de 23 ans, qui s’était rendu en Syrie fin 2013.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : le point sur les identifications, les arrestations et l’enquêteLa fusillade en Californie et l’attaque au couteau à Londres, des actes terroristesLe flou régnait sur les motivations du couple qui a abattu 14 personnes, le 2 décembre dans un centre social de San Bernardino, en Californie. L’attaque a été requalifiée en « acte de terrorisme » après la découverte de messages d’allégeance à l’organisation Etat islamique (EI) par la jeune femme, Tashfeen Malik, 29 ans, née au Pakistan. L’EI a attribué la fusillade à deux de ses « partisans ».L’attaque au couteau survenue dans le métro de Londres, samedi, est aussi considérée comme un « acte terroriste » par la police britannique. Un homme de 56 ans a été gravement blessé et l’agresseur, un homme de 29 ans, a été inculpé pour « tentative de meurtre ».Et aussi…Affaire Tapie - Crédit lyonnais. Le Monde a révélé, mardi, que Bernard Tapie a placé tout son patrimoine dans une procédure dite « de sauvegarde », qui empêche l’Etat de le saisir sans avis d’un juge-commissaire. Une opération réalisée le 30 novembre, trois jours avant la décision de la cour d’appel de Paris qui l’a condamné, le 3 décembre, à rembourser les 405 millions d’euros perçus après l’arbitrage privé de 2008 soldant son litige avec le Crédit lyonnais. Cet arbitrage a été annulé depuis par la justice, qui a estimé ensuite que l’homme d’affaires n’avait pas été lésé lors de la revente d’Adidas en 1993.Lire la synthèse des Décodeurs :Affaire Tapie : si vous avez raté un épisode« Race blanche ». Le parquet de Paris a classé sans suite la plainte de la Licra contre Nadine Morano, qui avait affirmé en septembre que la France est un « pays judéo-chrétien (…) de race blanche ». La chancellerie estime que ces propos « ne comportent aucune incitation au rejet d’un groupe de personnes déterminé, et n’appellent pas à adopter des sentiments ou comportements emprunts d’hostilité ».Uber. La société de voiture de transports avec chauffeur (VTC) a de nouveau été condamnée, en appel, pour « pratique commerciale trompeuse » pour son offre de covoiturage « UberPop », lancée en France en février 2014 et interdite par le Conseil constitutionnel en septembre.Venezuela. L’opposition de droite a remporté les législatives, dimanche, en obtenant 99 des 167 sièges, contre 46 pour le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) du président Nicolas Maduro. C’est la première défaite de la gauche depuis l’arrivée au pouvoir du défunt Hugo Chavez, en 1999.Pétrole. Le baril de brent est repassé, mardi, sous la barre des 40 dollars, son plus bas niveau depuis 2009, en raison, notamment, d’une demande moindre de la Chine.Ligue des champions. Déjà qualifié pour les huitièmes de finale, le Paris-Saint-Germain a remporté son dernier match, mardi contre les Ukrainiens du Shakhtar Donetsk (2-0), Zlatan Ibrahimovic devenant au passage le meilleur buteur de l’histoire du club en coupe d’Europe. Le lendemain, Lyon gagnait son dernier match à Valence (2-0), ce qui n’empêchait pas son élimination. En Ligue Europa, Marseille et Saint-Etienne se sont qualifiés pour les seizièmes de finale, tandis que Monaco et Bordeaux sont éliminés.Benzema. L’attaquant du Real Madrid, mis en examen dans l’affaire de la « sextape » de son coéquipier en sélection Mathieu Valbuena, a été suspendu et ne participera pas à l’Euro 2016 de football « si la situation n’a pas évolué » d’ici là, a annoncé jeudi le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët.Scandale FIFA. La suspension du président français de l’Union des associations européennes de football (UEFA), Michel Platini, a été maintenue vendredi par le tribunal arbitral du sport (TAS) pour quatre-vingt-dix jours.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.12.2015 à 18h57 • Mis à jour le11.12.2015 à 18h57 Plus de 44 millions de Français sont appelés aux urnes, dimanche 13 décembre, pour le second tour des élections régionales. 1 757 conseillers régionaux et 51 membres de l’Assemblée de Corse seront élus à cette occasion.Mais de nombreuses questions restent encore à élucider dans les treize régions – dont sept nouvelles régions fusionnées – au sortir de ces élections. Quand seront élus les présidents de régions ? Quelles compétences auront les élus régionaux ? Comment s’appelleront les nouveaux grands ensembles ? Tour d’horizon des prochaines étapes à venir dans votre région.Lire aussi :Elections régionales : sondages, rapports de force et alliances… le point avant le deuxième tourQuelles sont les prochaines échéances pour les futurs élus régionaux ? Hôtel de la région 1, rue de la Loire, Nantes Hôtel de la région 1, rue de la Loire, NantesDès dimanche soir, les rapports de force politiques dans les différents conseils régionaux seront connus. La liste qui arrive en tête de l’élection, au second tour, a droit à une prime majoritaire avec l’attribution automatique de 25 % des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle entre les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés au second tour. La liste arrivée en tête dimanche soir est donc assurée d’être majoritaire au sein du conseil régional.Un « troisième tour » est organisé après les élections pour élire le président du conseil régional. Pour les six régions métropolitaines dont le périmètre est inchangé (Ile-de-France, Corse, Centre, Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Pays de la Loire), la première réunion et le vote du président se dérouleront le vendredi 18 décembre.Lire aussi :Elections régionales : la carte des résultatsMais pour les sept nouvelles régions, une période de transition est instaurée. L’installation du nouvel exécutif n’est prévue que le 4 janvier. Jusqu’à la fin d’année, le président sortant de la région abritant le chef-lieu provisoire de la future entité aura la charge des « affaires courantes ou représentant un caractère urgent ». Par exemple, le candidat Les Républicains Philippe Richert à Strasbourg, dans le Grand Est.Malgré la réforme territoriale, et la diminution du nombre de régions, le nombre d’élus reste inchangé. C’est l’Ile-de-France qui compte le plus grand nombre de conseillers régionaux avec 209 élus. Alors que le Centre-Val de Loire, avec 77 conseillers régionaux, en compte le plus petit nombre.Enfin, les conseillers régionaux sont élus pour un mandat de six ans. A priori, les prochaines élections régionales auront donc lieu en 2021.Lire aussi :Elections régionales : fusion de listes, comment ça marche ?Le Parti socialiste sera-t-il représenté en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Nord-Pas-de-Calais-Picardie ?Quelques heures seulement après les résultats du premier tour qui ont vu le Front national arriver en tête dans six régions, le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a appelé à faire « barrage républicain » en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et en Nord-Pas-de-Calais-Picardie (NPCP) en retirant les listes socialistes. Alors que le PS présidait ces deux régions, ce désistement signifie tout simplement la disparition d’élus socialistes dans le paysage local de cette région jusqu’en 2021.Lire aussi :Au siège du conseil régional à Lille, tristesse et bureaux videsEn effet, seules les listes présentes au second tour et ayant obtenu plus de 5 % des voix auront le droit de siéger au sein des conseils régionaux. Les assemblées de PACA et de NPCP ne seront donc composées que d’élus du Front national et des Républicains.Quelles compétences pour ces grandes régions ? De nouveaux exécutifs régionaux avec de nouvelles compétences, plus élargies. La loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) du 7 août 2015, prévoit en effet un accroissement des attributions des treize grandes régions, définissant plus clairement les attributions de chaque collectivité locale. Cette loi met notamment fin à la clause de compétence générale pour les départements et les régions qui leur permettaient d’agir dans des domaines non définis lorsqu’il y avait un intérêt local.Lire aussi :Régionales : omniprésente dans les discours, la sécurité n’est pas une compétence de la régionEconomie. Les grandes régions sont désormais censées être l’échelon de référence de la décision économique, au travers notamment des schémas régionaux de développement économique. Elles ont également la compétence exclusive pour définir les régimes d’aides aux entreprises, y compris celles en difficulté.Les treize nouveaux conseils régionaux auront la main sur différents domaines tels que la qualité de l’air, la gestion des déchets, de l’énergie ou du plan d’aménagement du territoire. Les autres échelons de collectivités (communes, intercommunalités…) devront se soumettre aux directives des régions dans ces domaines.Emploi. La région est aussi un acteur central de la politique de l’emploi. Elle attribue notamment des fonds pour la formation professionnelle avec une orientation de plus en plus accrue vers la formation des demandeurs d’emploi ou des salariés issus de secteurs en difficulté. La région est aussi chargée de l’orientation professionnelle des étudiants et des adultes en reconversion.Lire aussi :Lycées, emploi, transports… à quoi servent les régions ?Transports. L’organisation des transports a, en outre, été accrue. Si les régions géraient déjà les TER, elles peuvent désormais définir la stratégie en la matière et articuler les différents moyens de transport interurbains (bus, trains…). A partir de la rentrée 2017, les régions s’occuperont également des transports scolaires, compétence jusque-là dans le giron des départements.Education. Avec la loi NOTRe, les régions ont conservé la gestion des lycées publics. Elles gèrent leur construction, leur entretien et l’embauche du personnel non enseignant ; elles proposent également des aides aux lycéens, allant du financement des manuels à l’animation de plates-formes de soutien scolaire.Lire aussi :Elections régionales : ce qu’une région aux couleurs du FN changerait pour les lycéesQuels noms et quels chefs-lieux pour les nouvelles régions ? Hôtel de Région Hôtel de RégionDans les sept nouveaux ensembles, les électeurs se sont déplacés sans connaître la capitale et le nom de leurs régions. En juillet, le premier ministre, Manuel Valls, avait annoncé les chefs-lieux provisoires et la répartition des compétences de ces grands ensembles. Mais le choix définitif des capitales et les noms des régions devront être adoptés par les exécutifs régionaux avant le 1er juillet. Ces informations devront ensuite être fixées par décret en Conseil d’Etat avant le 1er octobre.Plus que les capitales des régions, ce sont surtout les noms de ces grands ensembles qui provoquent débats ou crispations. Les candidats, ou des médias, n’ont ainsi pas attendu l’élection pour demander aux citoyens leur avis sur la question.En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, la presse locale a lancé un sondage en ligne qui a réuni plus de 200 000 votants. Le nom arrivé en tête : Occitanie. La candidate socialiste, Carole Delga, a notamment prévu une vaste consultation des citoyens si elle était élue.Les conseils régionaux d’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ont lancé un site Internet où les citoyens peuvent proposer un nom pour la grande région. Et dans le Nord, le candidat des Républicains, Xavier Bertrand, propose également aux internautes de choisir entre plusieurs propositions telles que Hauts-de-France, France-du-Nord ou Flandres-Artois-Picardie. Simon Auffret et Madjid Zerrouky Dans la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Marine Le Pen est sortie en tête du premier tour des élections régionales, le 6 décembre. Avec un total de 43 % des suffrages exprimés, la présidente du Front national, déjà candidate en Nord-Pas-de-Calais aux régionales en 2010, a devancé la liste menée par Xavier Bertrand (Les Républicains), créditée de 24,96 % des voix.Les deux conseils régionaux du territoire sont dirigés par le Parti socialiste – depuis 2006 pour la Picardie, et depuis 1998 pour le Nord-Pas-de-Calais, terre historique de la gauche.En cas de victoire au second tour, le 13 décembre, la candidate frontiste pourrait modifier profondément les orientations du nouveau conseil régional.Nous avons confronté les 28 propositions listées par son programme aux compétences des conseils régionaux. Parmi elles, 12 propositions semblent correspondre aux prérogatives de l’institution régionale, sept semblent difficilement applicables. Deux propositions, comme le démantèlement de la « jungle de Calais », ne sont pas du ressort de la région.Promesses applicablesMarine Le Pen s’est notamment emparée de deux responsabilités symboliques du conseil régional : la gestion des lycées et du réseau ferroviaire du territoire, dont elle veut renforcer la sécurité – par la mise en place de la vidéoprotection ou de portiques dans les établissements scolaires les plus touchés par la délinquance, par exemple.Promesses difficiles à tenirMarine Le Pen demande une négociation avec l’Etat en vue de l’instauration d’une police des transports au niveau régional. Cette disposition, de la responsabilité des services de l’Etat – les préfectures en région – a peu de chances d’aboutir.En NPDCP, la tête de liste frontiste a également proposé « l’installation de doubles glissières de sécurité pour la protection des motards ». Ce dispositif n’est que peu du ressort de la région, impliquée dans la gestion de la voirie uniquement dans la conception d’un schéma régional des infrastructures routières.Promesses impossibles à appliquerMesure symbolique de la campagne de Marine Le Pen, le démantèlement de « toutes les jungles de Calaisis » est une décision que ne peut prendre l’institution régionale. La préfecture de la région, et le ministère de l’intérieur sont seuls décisionnaires sur ce sujet.Quant à la proposition d’une préférence à donner aux fournisseurs locaux pour la restauration collective – notamment pour les cantines de la région –, elle est incompatible avec la législation européenne sur la concurrence.Les 29 promesses contenues dans le programme de Marine Le Pen :#pacafn #repeint{ display: flex; flex-flow: row column;}#pacafn #fnregion { flex-wrap: wrap; display: flex;}#pacafn .verdict { color: white; padding: 3px; float: right; margin:0 0 5px 5px!important;}#pacafn .promesse { /* border-top-color: #16212c!important; */ padding: 8px 1% 8px 1%; margin: 0px 0 10px; border: solid #eef1f5; border-width: 4px 1px 1px; cursor: pointer; float: left; box-sizing:border-box; position: relative;}#pacafn .promesse p { margin: 0;}#pacafn .promesse p.intitule{ padding-bottom:22px;}#pacafn .promesse p.ensavoirplus { color: white; padding: 3px; text-align: center; margin: 0; display:block; text-align: right; width:100%; position:absolute; right:0; bottom:0;}#pacafn .promesse p.ensavoirplus img { width:17px; border:0;}#pacafn .promesse:hover { background: rgba(40, 190, 170, 0.4); -webkit-transition: background 200ms ease-out 0s; -moz-transition: background 200ms ease-out 0s; -o-transition: background 200ms ease-out 0s; transition: background 200ms ease-out 0s;}#pacafn .promesse:hover .ensavoirplus { opacity: 1; color: black; -webkit-transition: color 200ms ease-out 0s; -moz-transition: color 200ms ease-out 0s; -o-transition: color 200ms ease-out 0s; transition: color 200ms ease-out 0s;}#pacafn .promesse.deplie { width: 98%; background: rgba(40, 190, 170,0.4);} p { font-weight: bold;}#pacafn .promesse .deroule { height: 0; overflow: hidden; -webkit-transition: height 1200ms linear 0s; -moz-transition: height 1200ms linear 0s; -o-transition: height 1200ms linear 0s; transition: height 1200ms linear 0s; clear:left; width:100%;}#pacafn .promesse.deplie p.ensavoirplus{ display:none;}#pacafn .promesse.deplie .deroule { height: inherit; }#pacafn .filtres{border-top-color: #16212c!important; padding: 8px 1% 8px 1%; margin: 0px 0 10px; border: solid #eef1f5; background:#eef1f5; border-width: 4px 1px 1px;}#pacafn .checkboxes label { white-space:nowrap; cursor:pointer;}#pacafn .checkboxes label span{ white-space:normal;}#pacafn .selectThematiques, .checkboxes p{ text-align: center; width:100%;}#pacafn .checkboxes p{ margin:4px 0;}#pacafn .selectThematiques{ margin:10px 0 14px 0;}#pacafn .resetFiltres { clear:left; float:left; width:100%; text-align: center; display: none; margin-bottom: 10px;}#pacafn .resetFiltres span{ background: #93a09e; color: white; border-radius: 6px; padding: 0px 5px; cursor: pointer;}#pacafn .resetFiltres span:hover{ background: #000;}#pacafn .bilan{ background: rgba(255,255,255,0.8); clear: left; float: left; width: 100%; padding:10px 0 10px 0; border: 0px; margin-bottom: 0!important; } #pacafn .bilan p{ text-align: center; } div { padding:2px 0; display:inline-block; text-align: center; color: white; font-weight: bold; height: 24px; vertical-align: top; } #pacafn .bilan span:not(:last-child){ padding-right: 8px; }@media only screen and (min-width: 526px) { #pacafn .promesse { width: 49%; margin: 0px 1% 10px 0; } #pacafn .promesse.deplie { width: 99%; }} require(["jquery", "jquery-ui/core"], function($, jqueryUICore) { var donneesProgramme = [{ "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Budget", "proposition": "Nous préserverons les services de proximité en équilibrant la région au travers de six entités administratives cohérentes", "application": "Applicable", "detailapplication": "Le siège du conseil régional devra cependant rester dans la capitale de région.", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Ecologie", "proposition": "Revoir les 2 « schémas régionaux de cohérence écologique » réalisés sans véritable concertation", "application": "Applicable", "detailapplication": "La trame vert et bleu a été adoptée en 2013 en NPDC. En Picardie, le schéma a été adopté en 2015.", "liens": "http://www.nord-pas-de-calais.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/deliberation_no_2014_1823_conseil_regional_approuvant_srce-tvb.pdf|http://www.tvb-picardie.fr/"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Education", "proposition": "Nous créerons une université des métiers de la mer", "application": "Applicable", "detailapplication": "La gestion des lycées et de l'enseignement supérieur relève de la région. 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Faire de la Picardie – Nord-Pas de Calais la région phare des métiers d’art français, vecteurs de l’excellence artisanale et du rayonnement régional.", "application": "Applicable", "detailapplication": "Le conseil régional est en chargé de la recherche et de l'enseignement supérieur, à travers des aides directes ou indirectes.", "liens": "http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=2"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Social", "proposition": "Elle refusera toute subvention régionale à quelque action que ce soit visant à aggraver cet afflux migratoire et notamment aux associations qui favorisent l’installation de nouveaux clandestins", "application": "Applicable", "detailapplication": "Les 420 000 euros attribués par la région Nord-Pas-de-Calais à des associations aidant les migrants depuis le début de l’année ne représentaient que… 0,018 % de son budget total.", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Transport", "proposition": "Sécuriser les parkings des gares", "application": "Applicable", "detailapplication": "C'est l'une des mesures de sécurité confiées au conseil régional, qui a la responsabilité des gares et des lycées.", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Transport", "proposition": "Mettre en œuvre l’intermodalité rail-fluvial pour relier notre façade maritime à l’ensemble de la région, ainsi que l’intermodalité gares routières-gares ferroviaires (janvier 2017)", "application": "Applicable", "detailapplication": "Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'Etat, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc être prise en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les CPER.", "liens": "http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Transport", "proposition": "Développer l’accessibilité des transports", "application": "Déjà en place", "detailapplication": "Au niveau national, la loi accessibilité encourage l'adaptation des batiments publics existants aux personnes en situation de handicap", "liens": "http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Accessibilite-des-batiments,867-.html"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Santé", "proposition": "La désertification médicale, non seulement dans la ruralité mais aussi dans les villes moyennes, sera un enjeu majeur dans les prochaines années", "application": "Déjà en place", "detailapplication": "Répercussion d'une législation nationale dans le cadre du pacte territoire santé, lancé par la ministre de la santé, Marisol Touraine.", "liens": "http://www.sante.gouv.fr/le-pacte-territoire-sante-pour-lutter-contre-les-deserts-medicaux,12793.html"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Santé", "proposition": "Face au désengagement de l’Etat, la défense des hôpitaux de proximité devra se doubler d’un soutien aux solutions innovantes : installation de centres de santé multidisciplinaires publics et/ou privés, téléconsultation...", "application": "Déjà en place", "detailapplication": "Le CPER signé en 2015 contient un plan hôpital numérique.", "liens": "http://www.nord-pas-de-calais.gouv.fr/content/download/5945/43319/file/CPER%20NPdC-%2010-07-2015.pdf"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Autre", "proposition": "Négocier avec l’Etat la création d’une police régionale des transports composée de fonctionnaires de Police nationale (comme en Ile-de-France)", "application": "Difficile", "detailapplication": "Seule la région Ile-de-France dispose aujourd’hui d’un tel service de police des transports. Il est géré par une sous-direction régionale, qui dépend elle-même de la préfecture de police de Paris – une institution unique en France, qui ne dépend pas de la région mais du ministère de l’intérieur. Il faudrait donc une modification de la loi (à laquelle le gouvernement n’a jamais dit qu’il était prêt) pour en faire de même avec les autres régions.", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Autre", "proposition": "Soutenir les plans d’installation de téléalarme pour les personnes âgées", "application": "Difficile", "detailapplication": "La proposition n'entre pas dans les compétences de la région, dont les prérogatives en termes de sécurité se limitent aux gares et aux lycées.", "liens": "http://lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/12/03/regionales-omnipresente-dans-les-discours-la-securite-n-est-pas-une-competence-de-la-region_4823737_4355770.html"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Ecologie", "proposition": "Accélérer le plan d’isolation des logements afin de rendre aux habitants du pouvoir d’achat par les économies d’énergie réalisées", "application": "Difficile", "detailapplication": "Le plan 100 000 logements a été récompensé par le ministère responsable pour la rénovation des logements de la région. En Picardie, le Pass rénovation a été proposé à 2 000 logements. La rénovation énergétique est l'une des compétences du conseil régional.", "liens": "http://www.nordpasdecalais.fr/jcms/c_5151/le-plan-100-000-logements|http://www.picardie.fr/La-Region-signe-le-1er-contrat"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Emploi", "proposition": "Mettre en œuvre un véritable patriotisme économique par l’utilisation de critères dans les marchés publics qui favorisent les entreprises locales et l’emploi régional, entraver l’exploitation de travailleurs détachés, et aider les petites entreprises à accéder aux appels offres régionaux par la simplification administrative des procédures et la généralisation de l’allotissement", "application": "Difficile",La règle européenne en matière d’appels d’offres et de marchés publics est le « principe d’égalité », qui interdit la préférence nationale ou localeLe Code des marchés publics dispose de « souplesses » au nom de deux critères : environnementaux (le poids carbone, par exemple) et sociaux (employer des habitants de quartiers défavorisés à proximité du chantier)Mais dans la pratique, la justice ne tolère ces exceptions que si elles jouent un rôle marginal dans l’attribution des marchés publics. Mais il est impossible d’exiger que la subvention revienne à une entreprise française ni que x % des salariés soient de nationalité française, par exemple.", "liens": "http://lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/12/04/regionales-2015-huit-promesses-de-campagne-qu-il-ne-faut-pas-croire_4825009_4355770.html"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Social", "proposition": "Favoriser les productions locales en organisant les circuits courts et promouvoir le « manger français » pour les 18 millions de repas financés par la région", "application": "Impossible", "detailapplication": "Les règles européennes de concurrence interdisent à une région de choisir une entreprise locale au seul motif qu’elle est implantée dans la région. En outre, les réglementations européennes obligent également les fournisseurs d’établissements collectifs à respecter des normes sanitaires exigeantes et à être agrémentés, ce qui n’est pas possible pour tous les éleveurs et producteurs.", "liens": "http://lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/12/04/regionales-2015-huit-promesses-de-campagne-qu-il-ne-faut-pas-croire_4825009_4355770.html"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Transport", "proposition": "Participer au financement de l'installation de doubles glissières de sécurité pour la protection des motards", "application": "Difficile", "detailapplication": "Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'Etat, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les CPER.", "liens": "http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Transport", "proposition": "Soutenir les investissements routiers délaissés sous la pression idéologique des Verts", "application": "Difficile", "detailapplication": "Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'Etat, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les CPER.", "liens": "http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Autre", "proposition": "Marine Le Pen exigera l’application de la loi républicaine, le renvoi chez eux de tous les clandestins et le démantèlement de toutes les jungles du Calaisis", "application": "Impossible", "detailapplication": "Dans tous les cas, les régions n’ont nul pouvoir de police. Marine Le Pen ne peut qu'interpeller le gouvernement.", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Emploi", "proposition": "Les collectivités locales doivent donner l’exemple et s‘investir résolument comme maîtres d’apprentissage", "application": "Impossible", "detailapplication": "Le conseil régional ne peut imposer ce type de dispositif aux communes, EPCI ou aux départements.", "liens": "http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=2"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Budget", "proposition": "Nous organiserons une évaluation systématique des actions entreprises par la région", "application": "Invérifiable", "detailapplication": "", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Budget", "proposition": "Notre engagement est d’initier la décrue fiscale pour les habitants dès la première année et de faire de la région, en un mandat, l’une des moins imposées de France", "application": "Invérifiable", "detailapplication": "Le conseil régional ne touche aucun impôt directement assumé par les contribuables. Son pouvoir fiscal se réduit à débattre chaque année du montant régional de la taxe sur la carte grise et de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). Quelles que soient leurs décisions, les nouveaux présidents de région ne devraient donc pas bouleverser le budget des ménages.", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Social", "proposition": "Chaque territoire et chaque habitant conservera une attention égale de la part du conseil régional", "application": "Invérifiable", "detailapplication": "", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Transport", "proposition": "Trouver les financements et les partenariats pour la réalisation des grands projets de transports indispensables (canal Seine-Nord, réseau express Grand-Lille, barreau Creil-Roissy, etc.)", "application": "Invérifiable", "detailapplication": "", "liens": ""}] var verdicts = { "Applicable": ["applicables", "#80a309", "✓", 0], "Difficile": ["difficiles", "#fb7102", "✓", 0], "Déjà en place": ["déjà en place", "#A2A9AE", "✓", 0], "Invérifiable": ["invérifiables", "#A2A9AE", "?", 0], "Impossible": ["impossibles", "#ad1629", "✕", 0], } /* PROMESSES */ html = ""; /* FILTRES */ \ \Filtrer les promesses : \Applicable \Difficile à appliquer \Déjà appliquée \Application impossible \Application invérifiable \Toutes les thématiques----------------"; var thematiques = []; $.each(donneesProgramme, function(i, d) { thematiques_split = d["thematique"].split("|"); $.each(thematiques_split, function(j, e) { if (thematiques.indexOf(e) == -1) thematiques.push(e) }) }) thematiques.sort() $.each(thematiques, function(i, d) {' + d + ''; }) \X Effacer les filtres"; html += filtres; $.each(donneesProgramme, function(i, d) { verdicts[d["application"]][3]++; \' + (verdicts[d["application"]] ? verdicts[d["application"]][2] : "") + ' ' + d["application"] + ' ' + d["proposition"] + ' \En savoir plus \ \' + d["detailapplication"] + ' \Source de la promesse' : "") + ' \ \'; })"; bilan_jauge = ""; $.each(verdicts,function(j,e){ 0) {"+e[3]+" "+(j == "Applicable" ? "promesses " : "")+e[0]+"";"+e[2]+""; } })"+bilan_jauge+""; $("#fnregion").append(bilan+html) // Sélection des filtres $(".selectThematiques select").change(function(){ filtrerPromesses() }) $(".checkboxes input").change(function(){ filtrerPromesses() }) $(".resetFiltres").click(function(){ $(".checkboxes input").prop("checked","checked") $("select option:eq(0)").prop("selected", true); filtrerPromesses() }) // Déplier/replier les promesses $(".promesse").click(function() { if ($(this).hasClass("deplie")) { $(this).removeClass("deplie") } else { $(".promesse.deplie").removeClass("deplie") $(this).addClass("deplie") } }) function filtrerPromesses(filtreRegion) { console.log("phil") var filtreVerdict = []; $(".checkboxes input:checked").each(function() { filtreVerdict.push($(this).val()) }) filtreThematique = $("option:selected").val() $(".promesse").removeClass("deplie") // On filtre $(".promesse").each(function(i, d) { that = $(this); thematiques_split = $(this).data("thematique").split("|"); verdict = $(this).data("verdict"); visible = false; -1) { if (filtreThematique == "tous") { visible = true; } else { $.each(thematiques_split, function(j, e) { if ((e.toLowerCase().trim() == filtreThematique.toLowerCase().trim())) visible = true; }) } } if (visible) that.show(); else that.hide(); }) nbResultats = $(".promesse:visible").length; 1 ? "s" : "")*/ if (nbResultats == 0) {Aucune promesse ne correspond à ces critères") } /*else {" + nbResultats + " promesse" + nbResultatsPluriel + " affichée" + nbResultatsPluriel + ". Cliquez dessus pour en savoir plus.") }*/ if (filtreThematique == "tous" && $(".checkboxes input:not(:checked)").length == 0) { $(".resetFiltres").hide() } else { $(".resetFiltres").show() } } // FIN DE filtrerPromesses() $(".checkboxes input").click(function() { if ($(this).prop("checked")) $(this).attr("checked", "checked") }) function thousandsSeparator(n) { var rx = /(\d+)(\d{3})/; return String(n).replace(/^\d+/, function(w) { while (rx.test(w)) { w = w.replace(rx, '\ item'); } return w; }); } }) // FIN DE REQUIRESimon AuffretJournaliste au MondeMadjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marlène Duretz Et voilà le grand-père qui s’écharpe pour la énième fois avec son gendre, qualifiant de tous les noms d’oiseaux les hommes politiques du camp adverse, celui -là même que son cadet a l’affront de défendre, bec et ongles, à la table endimanchée ! Scène ordinaire de la vie familiale ? Beaucoup le diront. Il n’est pas toujours heureux d’inviter le sujet politique dans le cercle familial. Les sensibilités s’exacerbent, et les couleurs politiques disparates ne sont pas toujours heureuses à mélanger, les réunions de famille s’en allant en eau de boudin. Mais les conversations incendiaires ne sont pas le lot commun, comme en témoignent les lecteurs du Monde.fr, sollicités par un appel à témoignages. Il peut y avoir aussi des silences convenus ou encore des échanges complices.« Nous avons compris qu’un débat politique au sein de notre famille, c’est écouter l’autre poliment mais ne jamais être d’accord », admet Martin, 26 ans. Les membres de la famille de Nathan, cadet d’une famille de six enfants, sont aussi « presque tous d’avis différents, abstentionniste (moi-même), anarchiste (mon père), de gauche (ma mère) et anti-FN (mon grand-frère) ». Mais « les débats sont le lieu de confronter nos idées, écrit-il, et peut-être même faire changer d’avis certains d’entre nous ». Lire aussi :« Voter ne sert à rien » : les abstentionnistes expliquent leur choixMarie-Hélène savoure désormais les soirées électorales avec son fils de 16 ans : « Quand il était petit, cela me permettait d’expliquer ; désormais, nous analysons ensemble ! Nos soirées électorales sont toujours très paisibles. »De l’ombre des méchants et des gentilsLa famille est indéniablement le lieu privilégié pour faire ses premiers pas en politique, où l’opinion se forge et la nécessité de voter s’insuffle, ou pas. S’il est réducteur d’affirmer que les enfants votent comme leurs parents, « la famille reste en effet un creuset de l’orientation idéologique des individus », estime Anne Muxel, spécialiste des phénomènes de socialisation et de transmission des valeurs au Cevipof (« Les contours de l’expérience des jeunes », 2009).« La première élection dont je me souviens bien remonte à celle de Jacques Chirac, en 2002, écrit Julie. J’avais alors 10 ans et ma mère avait résumé l’histoire en disant qu’il y avait un méchant et un gentil et qu’il fallait, bien sûr, que le gentil gagne ». L’étudiante de 23 ans se remémore avec nostalgie sa fébrilité au moment du décompte, tout comme Jojo pour qui « il y a une part d’excitation liée à un certain suspense, un peu comme au moment des résultats d’un examen ou d’un entretien d’embauche ». Mais, regrette Julie, « aujourd’hui c’est beaucoup moins la fête parce qu’on n’est plus tellement sûr que le gentil gagne ». La même inquiétude gagne Claudio. Ce père de 36 ans avoue la partager avec ses enfants parce qu’il « n’arrive pas à la cacher ».La politique en héritageLa notion de transmission et d’héritage est centrale pour de nombreux contributeurs. Pauline, 32 ans, ne suit désormais plus les soirées électorales en famille, « ni même avec mon chat », précise-t-elle. Mais, « c’est bien en famille que je suis entrée pour la première fois dans un bureau de vote, que j’ai appris la cérémonie du vote, la confidentialité du scrutin, l’émotion des résultats… et plus largement le partage des idées autour de la table, les accords et les désaccords sur les questions de société », convient celle qui, dimanche, « passera son tour ».« Les soirées électorales sont une tradition familiale qui date de l’enfance et qui est maintenue », relate C. Simone, ingénieur, 47 ans. D’un côté, les adultes, de l’autre les enfants qui « s’amusent en général dans une autre pièce (…) Mais, dès qu’ils manifestent un intérêt pour la soirée, les discussions et les débats, ils sont alors les bienvenus ».Paul et sa femme, parents de trois filles de 12 à 17 ans, aimeraient être pédagogues, mais ils ont beau « se retrouver sur des valeurs de base », ils débattent et s’énervent beaucoup, car « les avis de chacun sont assez tranchés » et leurs filles un brin provocatrices !Eugénie, 23 ans, a mis à contribution les nouvelles technologies pour renouer avec la tradition familiale. « Ma famille est partagée entre Paris et Lisbonne mais le dimanche des résultats, c’est comme si nous étions tous ensemble. À coup de Skype, Whatsapp et téléphone, on trouve toujours une façon d’échanger, de débattre, d’exprimer nos victoires, déceptions ou incompréhensions, explique-t-elle. Le plus petit d’entre nous a 13 ans, c’est important pour nous de l’entourer et de le plonger là-dedans, qu’il se sente concerné même s’il ne peut pas encore voter ».« La politique a toujours été un grand sujet de débat familial », admet aussi Céline. « Toute petite, je voyais les adultes s’apostropher, argumenter, crier… et c’était l’apogée au moment d’élections », se souvient celle qui s’endormait épuisée, dans le canapé, après tant d’attentes et d’émotions à l’issue des scrutins dont elle n’a manqué aucun. « J’ai emmené mes enfants mettre l’enveloppe dans l’urne, nous sommes allés au dépouillement, on a fait les soirées électorales à la maison, avec force amis, cris et bon vin. Aujourd’hui, mon fils de 19 ans vote à son tour et il tarde à ma fille de 15 ans de pouvoir s’exprimer avec un bulletin, et pas seulement en criant plus fort que les autres lors des soirées électorales autour de la télévision ».Lire aussi :Régionales : ce qu’il faut savoir avant le 2e tourMarlène DuretzJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Auffret et Madjid Zerrouky Ayant pris la tête du premier tour des élections régionales avec 40,55 % des voix, Marion Maréchal-Le Pen, à seulement 26 ans, pourrait devenir la plus jeune présidente d’un conseil régional le 13 décembre. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, région dirigée par Michel Vauzelle (Parti socialiste) depuis 1998, la tête de liste du Front national a devancé de près de 14 points son principal adversaire issu des Républicains, Christian Estrosi — crédité de 26,48 % des suffrages exprimés.Nous avons confronté les 92 propositions que liste le projet de Marion Maréchal-Le Pen — ainsi que celles de Marine Le Pen dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie et de Florian Phillipot en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine — aux compétences des conseils régionaux. Parmi elles, 43 sont compatibles avec le fonctionnement de l’institution régionale, 26 seront difficiles à mettre en œuvre, et trois promesses semblent impossibles à appliquer.Le projet de la députée frontiste est principalement orienté vers un « patriotisme économique régional ». Une politique qui passe par l’attribution des aides du conseil régional à des critères sociaux — comme l’emploi d’un apprenti pour « favoriser les entreprises locales face aux grands groupes » — ou environnementaux — en exigeant une empreinte carbone faible, ce qui privilégie les entreprises du territoire.Des promesses applicablesMarion Maréchal-Le Pen est la tête de liste ayant délivré le programme le plus volumineux des trois régions que nous avons pu vérifier, en mettant l’accent sur les thèmes identitaires du Front national, immigration et questions sécuritaires en premier lieu. Mettre en place un « grand projet de spectacle historique régional inspiré du succès du parc du Puy-du-Fou », jouer de l’arme des subventions au monde associatif en supprimant celles « versées aux associations communautaristes », empêcher tout financement du planning familial par le conseil régional : les exemples de ce type de propositions sont nombreux.Ces mesures côtoient, autre exemple, le projet d’abandon du programme « MED CAP accueil » permettant à des étudiants étrangers — originaires du Maroc, d’Algérie, ou des Territoires palestiniens — de venir, pour une période donnée, dans une université de la région. L’utilisation possible pour le conseil régional du référendum local, sur des « grandes questions » concernant l’action de la région, est évoquée.Le projet du Front national en PACA propose par ailleurs un prêt à taux zéro pour « la rénovation énergétique des bâtiments » ou le retour de la gratuité des cartes grises pour les véhicules électriques, abolie par la majorité précédente.Des promesses difficiles à tenirPlusieurs promesses, parfois communes aux trois programmes du Front national que nous avons pu vérifier, semblent plus compliquées à mettre en œuvre par un conseil régional.Les nombreuses propositions de Marion Maréchal-Le Pen concernant le fonctionnement du système ferroviaire en région PACA dépendront en grande partie de la négociation d’un nouveau contrat « SNCF-Région » signé avec l’entreprise publique gestionnaire des voies ferrées, et prévu pour 2016 : rien ne peut donc être garanti pour l’instant. L’instauration d’une police régionale des transports n’est, elle, pas du ressort du conseil régional, mais des services de la préfecture.Le « refus des exigences religieuses dans les cantines » est une autre promesse difficilement tenable, sauf dans les lycées, placés sous la responsabilité directe de la région.Des promesses impossibles à appliquerDes promesses du projet de Marion Maréchal-Le Pen sont impossibles à appliquer en cas d’accès du parti d’extrême droite à la présidence de la région PACA : le soutien au circuit court « à travers les cantines de nos lycées » déroge par exemple à la législation européenne portant sur la concurrence. La promesse avait également été formulée par Emmanuelle Cosse, tête de liste d’Europe Ecologie les Verts (EELV) en Ile-de-France.L’opposition à « l’implantation d’éoliennes défigurant nos paysages » paraît, elle aussi, difficile à faire respecter. La conception d’un schéma régional éolien, en collaboration avec les services de la préfecture, contraint les régions à développer cette ressource renouvelable. L’objectif de production électrique est de 545 MW d’électricité produite par l’éolien à l’horizon 2020 pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.Les 92 promesses contenues dans le programme de Marion Maréchal-Le Pen :#pacafn #repeint{ display: flex; flex-flow: row column;}#pacafn #fnregion { flex-wrap: wrap; display: flex;}#pacafn .verdict { color: white; padding: 3px; float: right; margin:0 0 5px 5px!important;}#pacafn .promesse { /* border-top-color: #16212c!important; */ padding: 8px 1% 8px 1%; margin: 0px 0 10px; border: solid #eef1f5; border-width: 4px 1px 1px; cursor: pointer; float: left; box-sizing:border-box; position: relative;}#pacafn .promesse p { margin: 0;}#pacafn .promesse p.intitule{ padding-bottom:22px;}#pacafn .promesse p.ensavoirplus { color: white; padding: 3px; text-align: center; margin: 0; display:block; text-align: right; width:100%; position:absolute; right:0; bottom:0;}#pacafn .promesse p.ensavoirplus img { width:17px; border:0;}#pacafn .promesse:hover { background: rgba(40, 190, 170, 0.4); -webkit-transition: background 200ms ease-out 0s; -moz-transition: background 200ms ease-out 0s; -o-transition: background 200ms ease-out 0s; transition: background 200ms ease-out 0s;}#pacafn .promesse:hover .ensavoirplus { opacity: 1; color: black; -webkit-transition: color 200ms ease-out 0s; -moz-transition: color 200ms ease-out 0s; -o-transition: color 200ms ease-out 0s; transition: color 200ms ease-out 0s;}#pacafn .promesse.deplie { width: 98%; background: rgba(40, 190, 170,0.4);} p { font-weight: bold;}#pacafn .promesse .deroule { height: 0; overflow: hidden; -webkit-transition: height 1200ms linear 0s; -moz-transition: height 1200ms linear 0s; -o-transition: height 1200ms linear 0s; transition: height 1200ms linear 0s; clear:left; width:100%;}#pacafn .promesse.deplie p.ensavoirplus{ display:none;}#pacafn .promesse.deplie .deroule { height: inherit; }#pacafn .filtres{border-top-color: #16212c!important; padding: 8px 1% 8px 1%; margin: 0px 0 10px; border: solid #eef1f5; background:#eef1f5; border-width: 4px 1px 1px;}#pacafn .checkboxes label { white-space:nowrap; cursor:pointer;}#pacafn .checkboxes label span{ white-space:normal;}#pacafn .selectThematiques, .checkboxes p{ text-align: center; width:100%;}#pacafn .checkboxes p{ margin:4px 0;}#pacafn .selectThematiques{ margin:10px 0 14px 0;}#pacafn .resetFiltres { clear:left; float:left; width:100%; text-align: center; display: none; margin-bottom: 10px;}#pacafn .resetFiltres span{ background: #93a09e; color: white; border-radius: 6px; padding: 0px 5px; cursor: pointer;}#pacafn .resetFiltres span:hover{ background: #000;}#pacafn .bilan{ background: rgba(255,255,255,0.8); clear: left; float: left; width: 100%; padding:10px 0 10px 0; border: 0px; margin-bottom: 0!important; } #pacafn .bilan p{ text-align: center; } div { padding:2px 0; display:inline-block; text-align: center; color: white; font-weight: bold; height: 24px; vertical-align: top; } #pacafn .bilan span:not(:last-child){ padding-right: 8px; }@media only screen and (min-width: 526px) { #pacafn .promesse { width: 49%; margin: 0px 1% 10px 0; } #pacafn .promesse.deplie { width: 99%; }} require(["jquery", "jquery-ui/core"], function($, jqueryUICore) { var donneesProgramme = [{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Nous stopperons l’inflation perpétuelle de la dette [...] par le non-remplacement des départs à la retraite","application":"Applicable","detailapplication":"Mme Le Pen reprend ici une préconisation de la Cour des comptes (p. 152) dans son rapport sur les finances publiques locales, publié en octobre 2015. L'institution appelait à réduire la masse salariale […] au moyen du non-remplacement intégral des agents partant à la retraite.","liens":"http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/Les-finances-publiques-locales3"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Nous stopperons l’inflation perpétuelle de la dette [...] par la réduction des frais de représentation des élus","application":"Applicable","detailapplication":"L'allocation d'un budget à ce poste de dépense est à la charge de l'assemblée régionale.","liens":"http://www.regionpaca.fr/vivre-ensemble/subventions-en-ligne.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Nous stopperons l’inflation perpétuelle de la dette [...] pour aider davantage les associations œuvrant réellement dans l’intérêt général","application":"Applicable","detailapplication":"L'allocation de subventions aux associations de la région à la charge de l'assemblée régionale.","liens":"http://www.regionpaca.fr/vivre-ensemble/subventions-en-ligne.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Nous réduirons la fracture démocratique creusée par nos prédécesseurs en consultant la population à travers l’usage du référendum local pour les grandes questions, et notamment les choix structurants qui engagent durablement l’argent public","application":"Applicable","detailapplication":"Le référendum est ouvert à toutes les collectivités territoriales depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003 (art. 72-1 al. 2 de la Constitution). Les domaines concernés sont ceux couverts par les compétences du conseil régional.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/collectivites-territoriales/democratie-locale/quoi-consiste-referendum-local.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Augmentation de l’intervention régionale en matière de financement de la recherche et de l’enseignement supérieur de 50 % en 6 ans (45 millions d’euros à 68 millions d’euros)","application":"Applicable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Priorité aux entreprises s’inscrivant dans cet élan de réindustrialisation pour l’attribution des fonds européens (FSE, FE, DER, FEADER) alloués au développement économiques","application":"Applicable","detailapplication":"En 2015, les conseils régionaux se sont vu attribués la répartition d'une partie des fonds européens.","liens":"http://europe.regionpaca.fr/leurope-sengage-en-provence-alpes-cote-dazur-accueil/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Meilleure mobilisation des fonds européens au service de nos entreprises, plusieurs millions d’euros n’étant pas utilisés aujourd’hui","application":"Applicable","detailapplication":"En 2015, les conseils régionaux se sont vu attribués la répartition d'une partie des fonds européens.","liens":"http://europe.regionpaca.fr/leurope-sengage-en-provence-alpes-cote-dazur-accueil/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Priorité d’accès aux marchés publics de la région aux entreprises employant au moins un apprenti pour favoriser les entreprises locales face aux grands groupes et aux entreprises étrangères tout en développant l’apprentissage","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional peut voter un ensemble de condition sociale à remplir dans le cadre d'attribution des marchés publics.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Création d’un comité régional de tourisme montagnes du moyen et haut-pays","application":"Applicable","detailapplication":"Jusqu'ici géré par le comité régional du tourisme Côte 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l’Etat et à la toute-puissance des intercommunalités et métropoles","application":"Applicable","detailapplication":"La création des vice-présidences est à la charge du président du conseil régional.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000006392178&dateTexte=&categorieLien=cid"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien au cinéma et au spectacle itinérant dans les zones rurales et en montagne","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations culturelles.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien à la rénovation du patrimoine bâti à dimension culturelle ou historique aux côtés des collectivités ou de particuliers","application":"Applicable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Développement d’une application smartphone de géolocalisation à vocation culturelle et touristique permettant à tout moment de découvrir les trésors historiques, architecturaux, et naturels qui nous entourent","application":"Applicable","detailapplication":"Plusieurs régions développent déjà leurs applications, de transport notamment. ","liens":"http://www.paysdelaloire.fr/actualites/applications-mobiles/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Label régional « patrimoine Provence-Alpes-Côte d’Azur » pluridisciplinaire pouvant être décerné à des artisans, cuisiniers, artistes, etc. portant à travers leur action le patrimoine régional","application":"Applicable","detailapplication":"Dans la région Languedoc-Roussillon, le label Sud de France est soutenu par le conseil régional.","liens":"http://www.tourisme-suddefrance-pro.com/web/guest/presentation-du-label"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien à la création culturelle enracinée à travers les subventions accordées par la région","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations culturelles.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Grand projet de spectacle historique régional inspiré du succès du parc du Puy-du-Fou","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations culturelles.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Création d’un observatoire régional des cultures et traditions de PACA (provençale, alpine, dauphinoise, nissarde) impliquant acteurs associatifs et institutionnels","application":"Applicable","detailapplication":"Un observatoire de la langue et de la culture provencale existe déjà dans la région, mais n'englobe pas toutes les cultures du territoire. 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La constitution d'un plan régional de gestion des déchets pourrait donner au conseil régional la possibilité d'une telle mesure, en collaboration avec les enseignes de la grande distribution. Le cas Corse est différent, le statut d'assemblée régionale de l'institution régionale de l'ile ne possède pas les mêmes compétences.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/2015/8/7/RDFX1412429L/jo/texte|http://www.novethic.fr/empreinte-terre/dechets/isr-rse/la-corse-bannit-les-sacs-plastiques-38121.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Maintien d’instituts de formation professionnelle et de centres de formation d’apprentis sur l’ensemble des territoires contre la tendance au regroupement actuellement à l’œuvre","application":"Applicable","detailapplication":"La gestion de la formation professionnelle est une compétence du conseil régional.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Mise en place de projets alimentaires territoriaux en partenariat avec les collectivités locales, les coopératives, et les producteurs afin d’encourager le recours aux circuits courts et de maintenir une activité économique de proximité, durable, et portée par la population","application":"Applicable","detailapplication":"L'article 39 de la loi pour l'avenir de l'agriculture demande la mise en place d'un plan alimentaire territorial (PAT) résultant d'une collaboration entre les différentes collectivités. Ses enjeux au niveau national sont semblables à ceux proposés par Mme Le Pen.","liens":"http://agriculture.gouv.fr/telecharger/56046?token=d5e0a24b62273ac02c8ad4c3eff10361"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Bourse au mérite régionale venant compenser la diminution de moitié de celle-ci par le gouvernement socialiste","application":"Applicable","detailapplication":"La gestion des lycées et de l'enseignement supérieur est à la charge de la région. ","liens":"http://www.regionpaca.fr/se-former/vie-lyceenne-et-apprentie/developper-des-dispositifs-en-faveur-des-jeunes.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Suppression du programme « MED CAP accueil » et réaffectation des économies réalisées à la nouvelle bourse régionale","application":"Applicable","detailapplication":"Le programme MED CAP accueil permet à des étudiants de régions partenaires de la région PACA – wilaya d’Alger (Algérie), région de Tanger-Tétouan (Maroc), gouvernorats de Khan-Younis, de Ramallah et d’Hébron (Territoires palestiniens), notamment – de venir étudier pour une période donnée en France. Le montant de la bourse accordée est de 600 € par mois et par étudiant.","liens":"http://www.regionpaca.fr/uploads/media/MED_CAP_ACCUEIL_2014-2015.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Concours annuel pour l’obtention d’une bourse de 50 000 € pour un projet porté par des jeunes de 16 à 25 ans (culture, sport, entreprise, innovation scientifique)","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Lycée des métiers de la mer offrant une formation jusqu’à la licence professionnelle","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent en matière d'enseignement supérieur.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=2"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Effort accru sur l’information auprès des lycées situés en zones littorales et auprès des usagers des plages pendant les périodes estivales","application":"Applicable","detailapplication":"La gestion des lycées et de l'enseignement supérieur est à la charge de la région. ","liens":"http://www.regionpaca.fr/se-former/vie-lyceenne-et-apprentie/developper-des-dispositifs-en-faveur-des-jeunes.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Développement de filières de formation sanitaire et sociale dans les montagnes et zones rurales afin de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent en matière d'enseignement supérieur. Les filières de formation dans ce domaine sont plus nombreuses sur le littoral.","liens":"http://www.regionpaca.fr/uploads/media/SITES_FORMATION_SASO2014.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Soutien aux entreprises faisant face à des difficultés de trésorerie passagères : prêt au taux de l’inflation sur 6 à 24 mois","application":"Applicable","detailapplication":"Avec Initiative France, la région PACA a pu accorder 1 778 prêts d'honneur à des entreprises de son territoire.","liens":"http://www.regionpaca.fr/economie-emploi/pme-et-createurs-dentreprise/createurs-dentreprises.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Fonds d’amorçage pour les entreprises innovantes dont le siège social est en PACA : prise de participation pour une durée maximale de 2 ans","application":"Applicable","detailapplication":"La prise de participation au capital d'une entreprise est possible, notamment celles dont l'objet social est la production d'énergies renouvelables par des installations situées sur leur territoire, selon le code général des collectivité territoriales.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000006392287&dateTexte=&categorieLien=cid"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Plate-forme de financement participatif : mise en relation des TPE/PME-PMI locales et des particuliers ou d’autres entreprises","application":"Applicable","detailapplication":"Par un dispositif d'aide directe ou indirecte, la région peut soutenir la création d'une plateforme de financement participatif.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Multiplication des partenariats entre recherche publique et recherche privée afin de favoriser l’industrialisation des nouveaux savoir-faire et des nouveaux brevets","application":"Applicable","detailapplication":"Les partenariats publics-privés sont possibles pour le conseil régional, qui est cependant la collectivité à utiliser le moins ce dispositif, selon la Cour des comptes.","liens":"https://www.ccomptes.fr/content/download/79160/1980604/version/1/file/125-RPA2015-partenariats-public-prive.pdf#page=9"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Proposition de conventions de partenariat public/privé afin de mutualiser les moyens pour un moindre coût et plus d’efficacité","application":"Applicable","detailapplication":"Deux fonds d'investissements pour l'innovation des entreprises – PACA Investissement et Jeremie (Joint European Resources for Micro to Medium-sized) – font appel à un partenariat public-privé dans la région.","liens":"http://www.regionpaca.fr/economie-emploi/innovation-et-recherche/strategie-regionale-dinnovation-sri.html?jumpurl=uploads%2Fmedia%2FSRI_0314.pdf&juSecure=1&mimeType=application%2Fpdf&locationData=18717%3Att_news%3A34026&juHash=34a15e826ffd5e441b839d0ac2017c815c68e012"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Soutien au maintien des commerces de proximité à travers l’action du fonds de partenariat des entreprises","application":"Applicable","detailapplication":"Le Fonds PACA Emergence, destiné à l'aide au développement des PME et TPE, est le dispositif régional se rapprochant le plus de cette proposition. Mais il n'est pas fait particulièrement mention des commerces de proximité.","liens":"http://www.pacaemergence.com/o/qui-sommes-nous"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Sport","proposition":"Grand prix de formule E (électrique) pour prolonger la saison touristique et promouvoir ce sport mécanique novateur","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations sportives.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Sport","proposition":"Centres de préparation sportive, de rééducation, de reconversion pour bénéficier de débouchés économiques liés aux grands clubs professionnels de PACA et à notre environnement naturel unique","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations sportives.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Evaluation de la qualité de service par une autorité indépendante de la SNCF","application":"Applicable","detailapplication":"Allocation d'un budget à la charge du conseil régional.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Développement des transports maritimes et fluviaux de proximité en s’appuyant sur les expériences menées à Toulon et à Marseille","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est responsable des ports fluviaux. L'installation de ces lignes devra se faire en collaboration avec les communes concernées.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/competences-des-collectivites-territoriales-matiere-transports"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Etude de la réouverture du tunnel-canal du Rove permettant de relier à nouveau le port de Marseille et le Rhône","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans la création de canaux fluviaux. Le projet devra se faire en collaboration avec les communes concernées.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=6"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Titre de transport combiné permettant d’emprunter l’ensemble des transports régionaux avec un seul ticket pour se rendre d’un point à un autre","application":"Applicable","detailapplication":"Plusieurs régions ont mis en place ce type de dispositif, dont la Bretagne et la région Auvergne-Rhône-Alpes.","liens":"http://www.rhonealpes.fr/TPL_CODE/TPL_ADM/IDA/6-transports/18-les-aides-de-la-region-rhone-alpes.htm|http://www.star.fr/fr/titres-et-tarifs/carte-korrigo/la-carte-bretonne-des-deplacements.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport|Education","proposition":"Prêt à taux zéro pour le permis de conduire des 18-25 résidant en zone de revitalisation rurale","application":"Applicable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien à l’accessibilité des sites culturels pour les personnes à mobilité réduite","application":"Déjà en place","detailapplication":"Au niveau national, la loi accessibilité encourage l'adaptation des batiments publics existants aux personnes en situation de handicap.","liens":"http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Accessibilite-des-batiments,867-.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Valorisation des traditions et des savoir-faire de nos territoires à travers la communication (institutionnelle, publicitaire, touristique, en particulier à l’international) de la région","application":"Déjà en place","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Plan d’urgence pour la filière bois visant l’accroissement de la mobilisation du bois régional (en particulier le bois énergie), la préservation de l’approvisionnement des petites et moyennes chaufferies, et la modernisation de l’outil de sciage","application":"Déjà en place","detailapplication":"La région propose déjà un panel d'aides destinées aux entreprises de la filière","liens":"http://www.regionpaca.fr/uploads/media/DISPOSITIF_FORET_2011.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Modification de la fonction, la mission, et la composition de l’observatoire régional des métiers désormais chargé d’élaborer chaque année une cartographie des métiers en tension et de produire des rapports prospectifs permettant d’anticiper au maximum les évolutions","application":"Déjà en place","detailapplication":"La mission de l'Observatoire régional emploi-formation (OREF) est définié au niveau national et constitue à « contribuer à l’observation, l’analyse et la prospective sur les évolutions de l’emploi, des compétences, des qualifications, de la formation et de la relation emploi-formation, ainsi que sur les évolutions des besoins et attentes des publics, et ce en prenant en compte les mutations économiques, démographiques et sociales ». Chaque année, plusieurs publications retracent un tableau de bord de la sectorisation de l'emploi sur le territoire.","liens":"http://www.orm-paca.org/IMG/pdf/ra2014_vf-2.pdf#page=3"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Santé","proposition":"Juste répartition des efforts sur tout le territoire dans le cadre de l’Agence régionale de santé pour lutter contre les déserts médicaux","application":"Déjà en place","detailapplication":"Répercution d'une législation nationale dans le cadre du pacte territoire santé, lancé par la ministre de la santé, Marisol Touraine.","liens":"http://www.sante.gouv.fr/le-pacte-territoire-sante-pour-lutter-contre-les-deserts-medicaux,12793.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Social","proposition":"Fin des zones blanches, réduction de la fracture numérique et développement du télétravail dans les territoires alpins","application":"Déjà en place","detailapplication":"Au niveau national, le plan numérique 2012-2020 vise à développer la présence du numérique sur le territoire français.","liens":"http://www.economie.gouv.fr/files/files/import/2011_france_numerique_consultation/2011_plan_france_numerique2020.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Accessibilité des gares aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes","application":"Déjà en place","detailapplication":"Au niveau national, la loi accessibilité encourage l'adaptation des batiments publics existants aux personnes en situation de handicap.","liens":"http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Accessibilite-des-batiments,867-.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Lignes de bus alternatives dans les secteurs mal desservis par les trains ou à certains horaires","application":"Déjà en place","detailapplication":"Des lignes express régionales existent déjà en complément du réseau ferré et le réseau peut être étendu.","liens":"http://www.info-ler.fr/fr"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Doublement du budget dévolu au soutien aux entreprises grâce aux économies réalisées et aux réaffectations budgétaires","application":"Difficile","detailapplication":"Techniquement possible si le budget nécessaire est dégagé.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Suppression des subventions versées aux associations communautaristes ou aux organismes d’aide à l’immigration clandestine et redéploiement des sommes ainsi économisées","application":"Difficile","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Priorité aux artistes de PACA dans l’action du Fonds régional d’art contemporain (FRAC) afin de favoriser la création","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil d’administration du fonds régional d'art contemporain (FRAC) est composé de huit membres fondateurs (quatre élus régionaux et quatre représentants de l’Etat, sept membres associés reconnus pour leurs compétences dans le domaine des arts plastiques et de sept membres partenaires. Les décisions sur les orientations stratégiques de la structure se feront donc en collaboration avec ces acteurs.","liens":"http://www.fracpaca.org/le-frac-l-equipe"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Exportation et diffusion dans l’ensemble de la région des créations culturelles telles que celles de la Villa Arson (06), de l’Opéra de Nice ou encore des ballets de Marseille ainsi que des expositions du FRAC ou du Mamac de Nice","application":"Difficile","detailapplication":"","liens":"http://www.fracpaca.org/le-frac-l-equipe|http://www.opera-nice.org/documents/Saison_15-16.pdf|"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Affirmation de nos traditions populaires et de notre héritage civilisationnel notamment en installant des crèches dans l’ensemble des bâtiments de la région en période de Noël","application":"Difficile","detailapplication":"Le débat autour de la présence de crèches dans les batiments publics a donné lieu à des décisions de justice diverses : le conseil départemental de Vendée a dû enlever l'installation de son siège, en 2014. La même année, la mairie de Béziers a vu la justice lui accorder le droit d'installer une crèche dans son hall d'entrée. Le conseil régional est soumis à la même législation.","liens":"http://lemonde.fr/societe/article/2014/12/20/le-debat-autour-des-creches-de-noel-dans-les-batiments-publics-relance-par-le-tribunal-de-montpellier_4544209_3224.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Soutien à l’installation de pompes à eaux noires dans les ports de la région","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional n'est responsable que des ports fluviaux. Les ports maritimes sont à la charge des départements et des communes, sauf s'ils ont été rachetés par l'Etat.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/competences-des-collectivites-territoriales-matiere-transports"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Refus des exigences religieuses dans les cantines qui ne sont que l’avant-garde d’autres revendications","application":"Difficile","detailapplication":"L'interdiction des plats de substitutions n'est possible - pour le conseil régional - uniquement dans les lycées.","liens":"http://lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/28/debat-regional-dans-le-nord-pas-de-calais-picardie-qui-dit-vrai-qui-dit-faux_4798514_4355770.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Faire face au chômage en réorganisant la formation professionnelle en fonction de la demande réelle des entreprises et du monde du travail","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est responsable de la formation professionnelle sur son territoire.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Sport","proposition":"Subventions aux associations sportives soumises au bon comportement pour en finir avec la racaille qui pollue le sport amateur","application":"Difficile","detailapplication":"Les compétences en matière de culture, de sport, de tourisme, de promotion des langues régionales et d'éducation populaire sont partagées entre les communes, les départements, les régions. Le conseil régional décide de l'allocation de subventions aux associations sportives en assemblée régionale. ","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Renégociation du contrat SNCF-région avec des clauses très fermes en matière de ponctualité, de qualité de service, de propreté, et de sécurité lors de la nouvelle convention en 2016","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, au cours de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Introduction de critères de sécurisation dans le nouveau contrat SNCF-région en imposant notamment la présence de contrôleurs dans les trains sur certaines lignes et à certains horaires","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, en 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Nouveau contrat limité dans le temps (3 ans) pour une réévaluation rapide et la prise en compte de l’ouverture prochaine à la concurrence","application":"Difficile","detailapplication":"La loi sur la solidarité et renouvellement urbains (SRU), en 2000, a transféré la compétence de la gestion des lignes ferroviaires aux conseils régionaux, en ne fixant pas de durée obligatoire pour la convention signée entre la région et la SNCF pour l'exploitation et la maintenance des lignes. Au minimum, ces conventions ont duré cinq ans.","liens":"http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/094000560.pdf#page=18"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Représentants des usagers associés à la préparation de la nouvelle convention pour coller au plus près des problèmes et des préoccupations","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Aggravation des pénalités payées par la SNCF lorsque les dysfonctionnements interviennent aux heures de pointe","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Décentralisation d’une partie de la maintenance et de la gestion dans les Alpes-Maritimes pour plus d’efficacité","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Augmentation des rames aux heures de pointe pour prendre en compte la réalité du flux de passagers","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Trajets plus courts sur certains segments avec un système de navette permettant d’augmenter la fréquence des trains","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional. http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Police régionale des transports pilotant l’ensemble de la sécurité sur le réseau ferré de PACA","application":"Difficile","detailapplication":"Seule la région Ile-de-France dispose aujourd’hui d’un tel service de police des transports. Il est géré par une sous-direction régionale qui dépend elle-même de la préfecture de police de Paris – une institution unique en France, qui ne dépend pas de la région mais du ministère de l’intérieur. Il faudrait donc une modification de la loi (à laquelle le gouvernement n’a jamais dit qu’il était prêt) pour faire de même avec les autres régions.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Soutien à des projets prioritaires d’infrastructures routières permettant le désenclavement, le contournement de villes ou le désengorgement de certains secteurs (contournement de Manosque, liaison Est-Ouest à Avignon...)","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'Etat, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les contrats de plan Etat-région (CPER).","liens":"http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Davantage de rames TER pouvant accueillir des vélos pour favoriser les modes de transport respectueux de l’environnement","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de 10 ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.\thttp://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Abandon de la LGV PACA irréaliste, coûteuse, et déjà dépassée","application":"Difficile","detailapplication":"Le projet, débuté dans les années 1990, est divisé en trois phases – priorité 1, priorité 2, ambition – dont la première a été validée par le secrétaire d'Etat chargé des transports, Frédéric Cuvilier, en 2014. Un engagement fort semble donc être pris sur la phase 1 – nœuds ferroviaire marseillais et azuréen – qu'il paraît donc difficile d'abandonner.","liens":"http://www.lgvpaca.fr.prod1.rff.lbn.fr/pages/une-ligne-nouvelle-realiser-par-etapes|http://www.lignenouvelle-provencecotedazur.fr/sites/lgvpaca.fr/files/20140507_-_decision_ministerielle_ln_pca_-_prefet.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Etude d’une ligne Nice-Turin pouvant permettre demain de rejoindre Lyon et même Paris","application":"Difficile","detailapplication":"La ligne reliant Nice à Turin est régie par une convention internationale signée entre la France et l'Italie en 1970. Le CPER signé par le conseil régional en 2015 fait état de 29 millions d'euros consacrés au développement de la ligne. ","liens":"http://www.senat.fr/questions/base/2015/qSEQ150114600.html|http://www.lesechos.fr/08/11/2012/LesEchos/21308-028-ECH_menaces-sur-la-ligne-ferroviaire-nice-tende-turin.htm"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Guichet automatique SNCF en gare de Vintimille (Italie)","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Réouverture de la ligne maritime Toulon-Rome (Civita Vecchia) et réflexion sur le développement d’« autoroutes de la mer » avec l’Italie","application":"Difficile","detailapplication":"La création de lignes maritimes ne fait pas partie des compétences du conseil régional.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/competences-des-collectivites-territoriales-matiere-transports"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Achèvement de l’A51 Sisteron-Grenoble par une deux fois deux voies plus adaptée au territoire et moins coûteuse, et réalisation du contournement de Manosque","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'Etat, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les CPER.","liens":"http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Utilisation de la nouvelle compétence en matière de route pour développer un réseau de fibres optiques enterrées et le relouer ensuite aux opérateurs télécoms","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'état, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les CPER.","liens":"http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Agriculture","proposition":"Le soutien à la pêche, l’agriculture et l’élevage raisonnés ainsi qu’aux circuits courts à travers les cantines de nos lycées et les projets alimentaires territoriaux","application":"Impossible","detailapplication":"« Afin de favoriser le tissu économique local, le bon sens commanderait de faire profiter en priorité (et pourquoi pas même en exclusivité ?) les entreprises de PACA des marchés publics passés par la région. Pourtant, l’Union européenne nous l’interdit ! » Les règles de la concurrence au niveau européen interdisent en effet de privilégier des fournisseurs locaux dans le cadre d'un appel d'offre public. Mme Le Pen propose de contourner cette législation en imposant un bilan carbone réduit - favorable aux fournisseurs les plus proches.","liens":"http://lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/12/04/regionales-2015-huit-promesses-de-campagne-qu-il-ne-faut-pas-croire_4825009_4355770.html#huit-anchor-8-100-de-bio-et-loca"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Refus de l’implantation d’éoliennes défigurant nos paysages","application":"Impossible","detailapplication":"L'installation et l'exploitation de sources d'énergie renouvelables est possible pour chaque collectivité territoriale (commune, département, région) si celle-ci s'engage à racheter l'électricité produite par ces équipements. Le conseil régional ne peut s'opposer à une construction engagée par une autre collectivité. De plus, la loi Grenelle II a demandé aux territoires régionaux de concevoir un schéma régional éolien. En PACA, c'est la préfecture – par l'intermédiaire de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) – qui a constitué ce document, fixant l'objectif éolien de la région à 545 MW en 2010. La capacité était de 45 MW en 2011.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000006390407&dateTexte=&categorieLien=cid|http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do?idArticle=JORFARTI000022471073&cidTexte=JORFTEXT000022470434|http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/sre_cle09ad1f.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Santé","proposition":"Soutien à l’installation de médecins et dentistes itinérants dans les zones éloignées des grandes villes","application":"Impossible","detailapplication":"Si le soutien par subvention est possible, la mise en place d'un tel dispositif doit s'effectuer dans le cadre d'une dérogation au code de la santé publique, dérogation qui ne peux être autorisée que par les conseils départementaux.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006913081&cidTexte=LEGITEXT000006072665&dateTexte="},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Véritable choc de simplification : audit complet des dispositifs préexistants, fusion et mutualisation, suppression des dispositifs inefficaces","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Mise en place d’un agenda culturel cohérent afin d’éviter au maximum le chevauchement des événements","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Développement du mécénat culturel pour sortir du « tout-subvention » (plate-forme internet de financement participatif, « club des mécènes », etc.)","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Objectif 50 % minimum de produits locaux dans les cantines de nos lycées en nous appuyant sur les normes environnementales (bilan carbone) et sociales (réduction du nombre d’intermédiaires) dans les appels d’offres","application":"Invérifiable","detailapplication":"Utilisation détournée de la législation interdisant une préférence par nationalité ou territoire dans l'accord des marchés publics.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Viager économique pour favoriser la transmission des entreprises mais aussi des compétences","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Accompagnement de secteurs d’avenir comme la filière bois ou le démantèlement de navires dans les Bouches-du-Rhône (Fos) ou le Var (la-Seyne-sur-Mer)","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Accent sur le développement des services à la personne et de l’aide à domicile, emplois non délocalisables par essence","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Patriotisme économique régional à travers les normes environnementales et sociales intégrées dans les appels d’offres des marchés publics de la région","application":"Invérifiable","detailapplication":"Détournement de la législation interdisant une préférence par nationalité ou territoire dans l'accord des marchés publics.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Accent sur la croissance bleue et verte : recherche, pêche et agriculture raisonnées, métiers de la mer, agrotourisme et pescatourisme, énergie solaire, biomasse, micro-algues, thalassothermie, etc","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Recherche","proposition":"Les nouvelles technologies comme moteur de développement économique et d’emploi, notamment avec une véritable ambition pour le retour du cinéma en PACA","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Recherche","proposition":"Etude d’un redéploiement et d’une requalification du site de Sophia-Antipolis (06) pour en faire la Silicon Valley française qu’il devrait être depuis longtemps","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Social","proposition":"Lutte contre l’urbanisation anarchique, l’étalement urbain et la bétonnisation en particulier en zone inondable. En PACA, trois habitants sur quatre vivent sur 10 % du territoire, une hyperconcentration délirante","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""}] var verdicts = { "Applicable": ["applicables", "#80a309", "✓", 0], "Difficile": ["difficiles", "#fb7102", "✓", 0], "Déjà en place": ["déjà en place", "#A2A9AE", "✓", 0], "Invérifiable": ["invérifiables", "#A2A9AE", "?", 0], "Impossible": ["impossibles", "#ad1629", "✕", 0], } /* PROMESSES */ html = ""; /* FILTRES */ \ \Filtrer les promesses : \Applicable \Difficile à appliquer \Déjà appliquée \Application impossible \Application invérifiable \Toutes les thématiques----------------"; var thematiques = []; $.each(donneesProgramme, function(i, d) { thematiques_split = d["thematique"].split("|"); $.each(thematiques_split, function(j, e) { if (thematiques.indexOf(e) == -1) thematiques.push(e) }) }) thematiques.sort() $.each(thematiques, function(i, d) {' + d + ''; }) \X Effacer les filtres"; html += filtres; $.each(donneesProgramme, function(i, d) { verdicts[d["application"]][3]++; \' + (verdicts[d["application"]] ? verdicts[d["application"]][2] : "") + ' ' + d["application"] + ' ' + d["proposition"] + ' \En savoir plus \ \' + d["detailapplication"] + ' \Source de la promesse' : "") + ' \ \'; })"; bilan_jauge = ""; $.each(verdicts,function(j,e){ 0) {"+e[3]+" "+(j == "Applicable" ? 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Cliquez dessus pour en savoir plus.") }*/ if (filtreThematique == "tous" && $(".checkboxes input:not(:checked)").length == 0) { $(".resetFiltres").hide() } else { $(".resetFiltres").show() } } // FIN DE filtrerPromesses() $(".checkboxes input").click(function() { if ($(this).prop("checked")) $(this).attr("checked", "checked") }) function thousandsSeparator(n) { var rx = /(\d+)(\d{3})/; return String(n).replace(/^\d+/, function(w) { while (rx.test(w)) { w = w.replace(rx, '\ item'); } return w; }); } }) // FIN DE REQUIRESimon AuffretJournaliste au MondeMadjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs, Maxime Vaudano et Pierre Breteau Au cours des cinq dernières années, le Parti socialiste a eu toute latitude pour prouver l’efficacité de sa gestion au niveau régional, puisqu’il dirige actuellement vingt des vingt-deux régions métropolitaines (elle n’en avait conquis que 19 aux élections, mais c’est un élu PS qui a pris le contrôle du Languedoc Roussillon après la mort du radical George Frèche). En 2010, la formation alors dirigée par Martine Aubry s’était engagée à metter en oeuvre vingt-cinq propositions dans le cadre d’un « contrat socialiste » pour les régions. A la veille du nouveau scrutin régional, nous avons vérifié la réalisation de ces promesses en partenariat avec neuf écoles de journalisme dans le cadre de l’opération « Bilan des sortants ».Lire :Elections régionales 2015 : le président de votre région a-t-il tenu ses promesses ?En engageant ses candidats sur le logement, l’emploi ou la santé, le PS se présentait en 2010 comme un « bouclier social » ou un « amortisseur de crise », marquant ses distances avec le gouvernement de droite de François Fillon. Force est constater que peu de ces marqueurs de gauche ont finalement été respectés dans l’ensemble des régions socialistes.Tantôt remisées au placard car trop « gadget » (le « cartable numérique », le « pack autonomie »), tantôt abandonnées à cause des circonstances (la « bonne gestion » budgétaire), beaucoup de ces promesses sont finalement aujourd’hui devenues invérifiables, car elles relevaient davantage à l’époque du concept vague que de la mesure précise. Ainsi en est-il des « contrats d’accès à la qualification » (CAQ) ou des « contrats d’appui et de développement » (CAD), jamais clairement définis pendant la campagne, et mis en oeuvre de façon très disparate dans les différentes régions.Ce qui tendrait à sauver le bilan du « contrat socialiste » pour les régions de 2010 est finalement l’arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012, qui a concrétisé au niveau national plusieurs des mesures promises par son parti à l’échelle régionale. C’est le cas des contrats pour lutter contre les déserts médicaux, de la règle des « trois tiers » pour favoriser les logements à loyers modestes ou du droit au retour en formation pour les jeunes sans qualification..bilandessortants_ps .btn_bleu { background-color: #0386c3; background-image: -webkit-linear-gradient(top, #0386c3, #02608c); background-image: linear-gradient(to bottom, #0386c3, #02608c); border-color: #333; color: #fff; padding: 8px 12px; font-size: 1.7rem; vertical-align: middle; border: 1px solid #ccc; border-radius: 4px; box-shadow: inset 0 1px 0 rgba(255, 255, 255, 0.2), 0 1px 2px rgba(0, 0, 0, 0.05); cursor: pointer; font-weight: bold; display: inline-block;}.bilandessortants_ps .btn_bleu:hover,.bilandessortants_ps .btn_bleu:focus,.bilandessortants_ps .btn_bleu[disabled] { color: #fff; background-color: #026b9C; text-decoration: none; background-position: 0 -15px; transition: background-position 0.1s linear;}.bilandessortants_ps span.questionmark { display: inline-block; margin: 0!important; overflow: hidden; background: white; color: #0386c3; border-radius: 90px; text-align: center; vertical-align: middle; width: 24px;}.bilandessortants_ps .boite_deroule { border: 1px solid #eef1f5; background-color: #fafbfc; padding: 16px!important; margin-top: 10px; display: none; clear: left;}.bilandessortants_ps .boite_deroule p { margin: 15px 0;}.bilandessortants_ps .boite_deroule ul li,.bilandessortants_ps .boite_deroule ul li p { margin: 0 0 0px 10px;}200 000 contrats de continuité professionnelle en six ans« La formation pour rebondir professionnellement plutôt que le chômage : il sera proposé aux salariés victimes ou menacés de licenciement une formation qualifiante et, le cas échéant, un complément de revenu en liaison avec les partenaires sociaux et l'Etat. »Engagement tenu… par le gouvernementCe que le PS proposait pour ses régions, c'est le gouvernement (UMP) de François Fillon qui l'a mis en place en créant en juillet 2011 les contrats de sécurisation professionnelle (CSP). Ces contrats de 12 à 15 mois permettent aux salariés licenciés de bénéficier d'une allocation et d'une formation dans le but de retrouver un emploi.Les conseils régionaux pouvaient toutefois compléter ces dispositifs avec des « pactes régionaux de continuité professionnelle » — par exemple pour financer des formations à l'issue de la période couverte par le CSP. Signés par les régions, les partenaires sociaux et l'Etat en 2009, ces pactes ont été renouvelés en 2011 — et de la volonté politique des conseils régionaux dépendait l'effort consenti pour les salariés. Ainsi, la région Nord-Pas-de-Calais de Daniel Percheron a-t-elle accompagné 19 700 salariés sur la période 2011-2015, quand le Centre de François Bonneau en aidait un peu plus de 10 000. Mais la plupart des régions socialistes n'ayant pas suivi, il est fort improbable que 200 000 contrats de ce type aient été signés — bien qu'aucun bilan national n'ait été établi.Signe de ce bilan en demi-teinte : le PS a repris dans son programme 2015 l'idée d'une « garantie formation professionnelle » pour tous les salariés en cours de reconversion.Voir le détail, région par région +Nord-Pas-de-Calais : tenu (19 700 salariés formés dans le cadre du pacte régional de continuité professionnelle sur 2011-2015, 24 688 sur 2009-2015)Centre : tenu (52 conventions de pactes de continuité professionnelle, soit 10 350 personnes aidées entre 2011 et 2014)Aquitaine : ?PACA : ?Midi-Pyrénées : ?Poitou-Charentes : ?Franche-Comté : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Lorraine : ?Picardie : ?Bretagne : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Ile-de-France : ?Pays de la Loire : ?Rhône-Alpes : ?Créer une mission régionale de lutte contre les discriminations dans chaque régionCette mission sera chargée de « prévenir les discriminations (accords avec les entreprises et les bailleurs) et de les combattre, grâce à un soutien juridique proposé en lien avec les communes, les missions locales, les partenaires sociaux et la Halde. »Engagement globalement non tenuLa promesse était symbolique, mais elle était censée attester de l'engagement du PS en faveur de la lutte contre les discriminations. Finalement, seules trois des 19 régions dirigées par les socialistes ont mis en place une mission régionale consacrée à cette question : l'Auvergne de René Souchon en 2010, la région PACA de Michel Vauzelle en 2012 et l'Aquitaine d'Alain Rousset, qui s'en était déjà dotée dès 2007. La plupart des autres régions se sont contentées d'actions de « sensibilisation », de chartes ou de « plans d'action » pour lutter contre les discriminations. Voir le détail, région par région +PACA : tenu (mission créée en 2012)Auvergne : tenu (mission créée en 2010 et appel à projets annuel pour la lutte contre les discriminations)Aquitaine : déjà tenu (une commission régionale existait déjà depuis 2007, son pouvoir a été renforcé en 2011)Nord-Pas-de-Calais : inachevé (un référent discriminations à l'Union régionale des centres sociaux depuis 2015)Ile-de-France : non tenu (pas de mission, mais une formation-action gratuite ouverte à tous les Franciliens)Lorraine : non tenu (pas de mission à part entière, mais plusieurs en faveur de la lutte contre les discriminations sont en œuvre)Midi-Pyrénées : non tenu (pas de mission)Poitou-Charentes : non tenu (pas de mission créée, mais des initiatives soutenues)Haute-Normandie : non tenu (les missions locales ont été sensibilisées)Franche-Comté : non tenuCentre : non tenu (pas de mission, mais un plan d'action de lutte contre les discriminations liées à l'origine en formation initiale)Pays de la Loire : non tenu (pas de mission, mais un fonds régional de luttre contre les discriminations)Picardie : non tenu (pas de mission)Bretagne : non tenu (un guide et un réseau en constitution, mais pas de mission)Basse-Normandie : non tenu (pas de mission)Champagne-Ardenne : non tenuBourgogne : non tenuLimousin : non tenuRhône-Alpes : non tenu (mais une charte de lutte contre les discriminations)100 000 entreprises nouvelles grâce aux aides des régions« Nos régions amplifieront leurs aides à la création d'entreprise pour permettre notamment aux jeunes de créer leur emploi et d'être accompagnés. »Engagement invérifiableIl s'agit de l'une de ces promesses qui font mouche pendant une campagne électorale, sans guère engager leur auteur. Comment, en effet, déterminer combien d'entreprises ont été créées en six ans uniquement grâce à l'appui des régions ? Si les programmes régionaux de création d'entreprise sont nombreux, il est difficile de vérifier leur efficacité, sauf à croire sur parole les exécutifs sortants, qui se prévalent ici de 50 000 entreprises soutenues (dans l'Ile-de-France de Jean-Paul Huchon) ou là de 120 000 entreprises créées (en Nord-Pas-de-Calais de Daniel Percheron). En outre, même de bons chiffres peuvent masquer des réalités contrastées, comme une forte proportion d'autoentreprises (plus de la moitié des créations dans la région nordiste) ou des entreprises peu durables.Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Poitou-Charentes : ?Rhône-Alpes : ?Midi-Pyrénées : ?Aquitaine : ?Lorraine : ?Nord-Pas-de-Calais : ?PACA : ?Ile-de-France : ? (la région affirme soutenir tous les ans 10 000 entreprises, soit 50 000 en 5 ans)Franche-Comté : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Picardie : ?Bretagne : ?Basse-Normandie : non tenu (pas de mission)Champagne-Ardenne : non tenuBourgogne : non tenuLimousin : non tenuAides régionales sous condition« Soumettre le versement des aides régionales à des clauses strictes qui imposeront le remboursement en cas de non-respect des engagements pris en matière d'emploi ; critères sociaux et environnementaux pour ces aides. »Engagement partiellement tenuSeules cinq régions socialistes ont, à notre connaissance, mis en oeuvre ce principe de conditionnement impératif des aides régionales pour « permettre la relocalisation des activités de production » (sans pour autant le généraliser) : la Haute-Normandie, la Picardie, le Limousin, Champagne-Ardenne et Nord-Pas-de-Calais peuvent désormais contraindre les entreprises qui perçoivent certaines aides et subventions à les rembourser si certains critères environnementaux ou sociaux ne sont pas respectés.Un principe repris récemment par le gouvernement socialiste dans la loi Florange, qui a rendu possible un remboursement partiel ou total des aides perçues par les entreprises qui ne respectent pas l'obligation de recherche d'un repreneur en cas de fermeture d'un site industriel. Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (contrats d'objectifs avec engagements sur le maintien des investissements)Nord-Pas-de-Calais : tenu (une commission de suivi créée et neuf entreprises contraintes de rembourser leurs subventions)Picardie : tenu (une commission d'audit peut contraindre les entreprises à rembourser les aides)Limousin : tenu (le dispositif pour le maintien de l'emploi impose un remboursement en cas de non-respect des clauses)Champagne-Ardenne : tenu (le remboursement des aides aux SCOP est demandé en cas de non-respect des clauses)Rhône-Alpes : non tenuLorraine : non tenu (des clauses sociales pour l'attribution de marchés et de certaines subventions, mais aucune clause environnementale ; en outre, pas de remboursement prévu)PACA : non tenu (pas de critère social ou environnemental dans le guide des demandes d'aide ou de subvention)Ile-de-France : non tenu (des critères sociaux et environnementaux pour certaines aides, mais pas de remboursement)Franche-Comté : non tenu (seulement des conditions pour les aides liées aux apprentis)Midi-Pyrénées : ?Poitou-Charentes : ?Aquitaine : ?Centre : ?Basse-Normandie : ?Pays de la Loire : ?Bretagne : ?Auvergne : ?Bourgogne : ?50 000 contrats d'appui et de développement (CAD) pour les jeunes entreprisesEngagement peu tenuLe PS entendait mettre en place des « fonds de capital développement » et des « aides à la gestion et à l'exportation » pour aider les PME à « passer le cap des cinq ans ». Toutefois, le terme « contrat d'appui et de développement » ne correspondant alors à aucun dispositif particulier, il est difficile de vérifier dans quelles régions l'esprit de la promesse socialiste a été respecté.Seule la Picardie a formellement créé un CAD sous ce nom en 2012, signant depuis quelque 1 000 contrats avec les entreprises picardes. La région Nord-Pas-de-Calais, la Bourgogne et Champagne-Ardenne ont quant à elles mis sur pied des « contrats de développement » aux contours similaires, quand Midi-Pyrénées optait pour un « contrat d'appui ». Un maquis de dispositifs d'aide aux jeunes entreprises existant dans les autres régions, il est difficile d'aboutir à un total de contrats signés dans l'ensemble des régions socialistes, mais il est très improbable qu'il atteigne 50 000.Voir le détail, région par région +Nord-Pas-de-Calais : tenu (178 PME aidées par les contrats de développement)Picardie : tenu (1 000 contrats signés depuis 2012 pour soutenir des entreprises sous la forme d'aides)Champagne-Ardenne : tenu (un contrat de développement mis en place)Auvergne : tenu (un contrat de développement mis en place)Limousin : ? (de nombreuses aides, mais pas de CAD à proprement parler)Bourgogne : ? (de nombreuses aides, mais pas de CAD à proprement parler)Franche-Comté : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Rhône-Alpes : ?Lorraine : ?PACA : ?Aquitaine : ?Midi-Pyrénées : tenu (mise en place d'un contrat d'appui)Ile-de-France : ?Poitou-Charentes : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Bretagne : ?Chaque région sera dotée d'un fonds régional d'investissement pour les PME« Ces fonds pourront prendre des participations pour soutenir et développer les entreprises et réindustrialiser les sites. »Engagement majoritairement tenuQuasi toutes les régions gérées par le PS ont créé au cours de la mandature (quand ce n'était pas déjà le cas) des fonds d'investissement, souvent avec l'appui de BPIFrance ou de la Banque européenne d'investissement. Ces fonds disposent toutefois de marges de manœuvre limitées, souvent quelques dizaines de millions d'euros d'investissements, et prennent rarement des participations pour « réindustrialiser » les sites. Certaines régions ont choisi de se concentrer sur l'économie verte (Centre), les investissements énergétiques sobres (Nord-Pas-de-Calais) ou les énergies renouvelables (Aquitaine). Voir le détail, région par région +Picardie : déjà tenu (actionnaire de Picardie Investissement, créé en 1985)Champagne-Ardenne : déjà tenu (déjà plusieurs fonds depuis 2000)Franche-Comté : tenu (participation de 3 millions au fonds interrégional Rhin-Rhône)PACA : tenu (un fonds d'investissements de 19,5 millions, dont la moitié de la région, créé en 2011)Aquitaine : tenu (déjà un fonds depuis 1998, et un nouveau consacré aux énergies renouvelables lancé en 2015)Ile-de-France : tenu (fonds régional de co-investissement créé en 2011)Auvergne : tenu (un fonds d'investissement a soutenu 530 entreprises depuis 2012)Poitou-Charentes : tenu (fonds de co-investissement créé en 2010)Pays de la Loire : tenu (participation au fonds Grand Ouest Capital Amorçage)Basse-Normandie : tenu (participation au fonds Grand Ouest Capital Amorçage)Limousin : tenu (un fonds de co-investissement créé en 2011 avec 15 millions de la région)Bourgogne : tenu (participation de 3 millions au fonds interrégional Rhin-Rhône et fonds régional d'innovation)Haute-Normandie : tenu (plusieurs fonds mis en place pour la création, le développement et la transmission des entreprises et l'investissement)Centre : inachevé (un fonds d'investissement pour l'économie verte de 300 millions mis en place avec la BEI en 2012)Bretagne : inachevé (un fonds de co-investissement de 10 millions en cours de création, et participation au fonds Grand Ouest Capital Amorçage)Midi-Pyrénées : inachevé (participation depuis 1999 au fonds Sud-Ouest Capital-Risque Innovation, partagé avec la région Aquitaine)Nord-Pas-de-Calais : inachevé (un fonds pour le climat de 2,5 millions d'euros mis en place en 2012, et un nouveau annoncé fin 2015)Lorraine : ?Rhône-Alpes : ?Fonds de recherche-innovation pour soutenir les entreprises qui investissent dans l'avenir et dans la mutation écologique de nos industries et de nos entreprises« Cette mesure concernera surtout la croissance écologique pour accélérer la mutation écologique de nos industries et de nos entreprises. »Engagement plutôt tenuLa plupart des régions se sont dotées de fonds destinés à investir dans la recherche et l'innovation, parfois en partenariat avec BPIFrance (la Banque publique d'investissement) pour constituer un fonds régional d'investissement (FRI). Voir le détail, région par région +Poitou-Charentes : tenu (la région et la BPI ont lancé le fonds régional pour l'innovation en juillet 2015).Rhône-Alpes : inachevé (un fonds créé en 2011 a été doté de 30 millions d'euros, dont 9 millions apportés par la région, sans cibler spécifiquement l'innovation)Lorraine : déjà tenu (existait depuis 2006)Nord-Pas-de-Calais : tenu (un fonds de 2,5 millions d'euros mis en place en 2012, et un nouveau annoncé à la fin de 2015)PACA : tenu (un fonds a été mis en place en 2014)Aquitaine : tenu (un fonds est chargé de la question)Franche-Comté : déjà tenu (en 2006)Ile-de-France : déjà tenu (une aide à l'innovation responsable depuis 2009)Centre : tenu (souscription au fonds commun de placement Emergence Innovation 1)Pays de la Loire : inachevé (un fonds de 20 millions d'euros cofinancé par l'Etat et la région)Picardie : déjà tenu (fonds Freme créé en 2009)Bretagne :  ?Midi-Pyrénées :  ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?300 000 contrats d'accès à la qualification par anIl s'agit d'une « formation pour les jeunes sortis du système scolaire sans qualification. »Engagement inégalement tenuPeu de régions socialistes ont mis en place des dispositifs de formation spécifiquement tournés vers les jeunes sans diplôme. C'est notamment le cas en Nord-Pas-de-Calais, en PACA ou en Ile-de-France.Dans les autres régions, les carences doivent être palliées par le « droit au retour en formation » mis en place au niveau national par le gouvernement Valls en 2014 pour les jeunes de 16 à 25 ans sans qualification. Il s'agit d'un accompagnement et d'un droit à une durée complémentaire de formation qualifiante (à l'école, en alternance ou comme stagiaire de la formation continue).Signe que le PS ne juge pas son bilan suffisant, le parti a repris dans son programme 2015 l'idée d'une « garantie formation professionnelle » pour tous les jeunes sortis du système scolaire sans qualification. Voir le détail, région par région +Nord-Pas-de-Calais : tenu (39 500 certifications dans le cadre de deux plans régionaux)PACA : tenu (12 450 jeunes bénéficiaires de ces contrats entre la mi-2012 et la fin de 2014)Ile-de-France : tenu (le dispositif « avenir jeunes » a bénéficié à 9 192 jeunes en 2012)Poitou-Charentes : déjà tenu (un dispositif créé en 2007, qui bénéficiait à 457 jeunes en 2012)Franche-Comté : inachevé (1 450 contrats de professionnalisation signés)Centre : inachevé (aide réorientée après trois ans en 2012)Aquitaine : inachevé (un « chèque régional : qualification jeunes » a été mis en place, pas de chiffres néanmoins)Bretagne : tenu (plusieurs dispositifs, dont 1 600 contrats d'accès à la qualification en 2013)Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Rhône-Alpes : ?Poitou-Charentes : ?Lorraine : ?Pays de la Loire : ?Picardie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?3 % du budget des régions consacrés à la recherche et à l'innovationEngagement inégalement tenuLes promesses budgétaires sont toujours difficiles à évaluer, car l'affectation des dépenses à tel ou tel poste budgétaire relève souvent de la manœuvre politique. Ainsi, quand certaines régions mettent fièrement en avant leur budget recherche et innovation, d'autres le dispersent dans diverses catégories, compliquant la vérification.Sur les 10 régions socialistes où celle-ci est possible, la promesse est tenue dans la majorité des cas. Voir le détail, région par région +Lorraine : tenu (3 % du budget)Aquitaine : tenu (10 % du budget)Bretagne : tenu (3,06 % du budget)Poitou-Charentes : tenu (3,3 % du budget)Centre : tenu (3,21 % en 2015)Pays de la Loire : tenu (3,38 % du budget)Nord-Pas-de-Calais : tenu (4,4 % du budget)PACA : non tenu (moins de 3 % du budget)Franche-Comté : non tenu (moins de 1 % du budget)Rhône-Alpes : non tenu (entre 2,6 et 2,5 % sur la mandature)Midi-Pyrénées : ?Basse-Normandie : ?Ile-de-France : ?Picardie : ?Haute-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Gratuité des fournitures scolaires pour les lycéens et les apprentis sous condition de ressources« Les coûts liés à la scolarité ne doivent plus être un frein à l'accès au savoir. Les familles seront aidées sur la base d'une liste type définie avec les associations de parents d'élèves, sous condition de ressources. »Engagement non tenuAucune région socialiste n'a mis en place la gratuité complète des fournitures. La plupart se sont contentées d'aides financières ou de réductions, le plus souvent pour les manuels scolaires. Voir le détail, région par région +Rhône-Alpes : non tenu (quelques réductions sur les fournitures et manuels avec la carte M'ra)Lorraine : non tenu (seulement des bons d'achat de livres entre 40 et 100 euros avec la carte multipasse)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (pas de gratuité mais deux dispositifs d'aide pour les lycéens et les apprentis)PACA : non tenu (fonds régional d'acquisition du premier équipement individuel pour certaines formations, mais pas pour les lycées)Aquitaine : non tenu (aide financière de 90 à 615 euros selon les filières)Ile-de-France : non tenu (aide à l'équipement et gratuité des manuels scolaires, mais pas de gratuité des fournitures)Franche-Comté : non tenu (gratuité des manuels et subvention au premier équipement des lycéens et apprentis, mais pas de gratuité des fournitures)Centre : non tenu (chèque au premier équipement, mais pas de gratuité)Pays de la Loire : non tenu (gratuité des manuels, mais pas des fournitures)Picardie : non tenu (carte « Cursus » pour manuels, dictionnaires et œuvres à étudier, mais pas pour les fournitures ou calculatrices)Haute-Normandie : non tenu (crédits utilisables par lycéens et apprentis pour des fournitures, des livres ou des places culturelles, mais pas de gratuité)Midi-Pyrénées : non tenu (seulement une gratuité pour les manuels scolaires)Poitou-Charentes : non tenu (participation au financement du premier équipement professionnel des apprentis, pas de gratuité des fournitures)Bretagne : non tenu (seulement un chèque livre de 60 euros aux lycéens)Basse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Droit à un séjour linguistique de 7 jours pour chaque lycéen« Concrètement, la région participera au financement de séjours scolaires en aidant les familles (sous condition de ressources). »Engagement non tenuSeules deux régions socialistes ont mis en place ce droit : la Haute-Normandie (avec des stages d'immersion en langues étrangères pour les classes de seconde) et le Centre (séjour d'une semaine pour chaque lycéen). Toutes les autres se sont contentées de bourses de mobilité ou d'aides ponctuelles au voyage, rarement généralisées à l'ensemble des jeunes. Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (la région propose chaque année à plusieurs centaines de jeunes de seconde une semaine d'immersion totale en langues anglaise, allemande ou espagnole)Centre : tenu (avec le dispositif « Trans'Europe Centre », qui prend en charge une semaine à l'étranger pour les lycéens, sauf pour les repas)Rhône-Alpes : non tenu (la bourse Explo'ra Sup fournit une aide financière aux séjours à l'étranger, dans le cadre d'études ou d'un stage)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (un système de bourses aide ponctuellement lycéens, apprentis et étudiants à partir à l'étranger).PACA : non tenu (programmes et bourses de mobilité, mais pas de « droit »)Picardie : non tenu (le programme « Phileas » finance une partie des frais de séjour, et participe aussi aux frais de voyage dans la limite de 150 à 300 euros)Ile-de-France : non tenu (un voyage linguistique de deux semaines offert aux seuls étudiants en première année de BTS titulaires d'un bac professionnel)Lorraine : non tenuAquitaine : non tenuMidi-Pyrénées : non tenuBretagne : non tenuFranche-Comté : non tenu (dispositifs et bourses aidant au voyage, mais pas de « droit »)Poitou-Charentes : non tenuPays de la Loire : non tenuBasse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Passe contraception« Sous le contrôle d'un médecin ou d'une infirmière scolaire, ce passe permettra à toutes les jeunes filles inscrites dans un lycée ou un établissement de formation relevant des conseils régionaux d'avoir accès gratuitement à une consultation médicale, à tous les modes de contraception et, si nécessaire, à des analyses médicales. »Engagement partiellement tenuCette mesure, lancée en 2009 en Poitou-Charentes, a été reprise dans le « contrat socialiste » par toutes les autres équipes socialistes. Il a été globalement tenu, dans 12 des 19 régions dirigées par le PS. Voir le détail, région par région +Poitou-Charentes : déjà tenu (passe mis en place dès 2009)Rhône-Alpes : tenu (passe créé en 2011)PACA : tenu (un chéquier à destination des moins de 26 ans permet l'accès gratuit à des prestations de prévention et de contraception)Ile-de-France : tenu (6 coupons pour diverses prestations de prévention et de contraception pendant six mois)Pays de la Loire : tenu (chéquier de 7 coupons pour diverses prestations de prévention et de contraception)Haute-Normandie : tenu (création d'un Passe Région-Santé, qui inclut la contraception)Aquitaine : tenu (à disposition des jeunes âgés de 16 à 25 ans pour une durée de deux ans)Bourgogne : tenu (passe mis en place en 2014)Champagne-Ardenne : tenu (passe mis en place en 2012)Limousin : tenu (passe mis en place en 2014)Franche-Comté : non tenu (un passe en Haute-Saône mis en place par le conseil général et l'Agence régionale de santé, qui ne dépend pas de la région)Picardie : non tenu (dispositif abandonné)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (projet abandonné)Bretagne : non tenuCentre : non tenuMidi-Pyrénées : non tenu (seulement des séances d'information sur la contraception)Lorraine : non tenu (pas de gratuité, mais la région soutient des organismes intervenant pour la santé, notamment sur la thématique de la contraception)Basse-Normandie : non tenuAuvergne : non tenuPlafonner le coût des abonnements intrarégionaux domicile-travail avec un objectif de 1 euro par trajet« Concrètement, les régions socialistes accompagneront les plans de déplacement d'entreprise avec pour objectif que le coût des transports collectifs intrarégionaux à la charge des salariés ne dépasse pas 1 euro par trajet ou 50 % du coût  global pour les transports interrégionaux. »Engagement peu tenuC'est la région qui décide du coût des TER  : la promesse était donc tout à fait réalisable.On se demande s'il faut prendre en compte le remboursement de la moitié de l'abonnement par l'employeur (prime transport). Pourtant, seuls les Pays de la Loire et Poitou-Charentes ont instauré un tel plafonnement à 1 euro (en prenant en compte le remboursement obligatoire de 50 % des frais des transports par les employeurs). Sans instaurer de plafonnement en tant que tel, Jean-Paul Huchon est arrivé au même résultat en « dézonant » le passe Navigo en Ile-de-France. Voir le détail, région par région +Pays de la Loire : tenu (abonnements plafonnés à 1 euro par trajet après déduction de la prime transport)Poitou-Charentes : tenu (le passe mobilité plafonne le coût de l'abonnement travail-domicile à 80 euros par mois, l'employeur étant obligé de prendre en charge la moitié de cette somme, chaque trajet revient à 1 euro)Ile-de-France : tenu (le passe Navigo dézoné depuis la rentrée 2015 revient à 1,60 euro par trajet, donc 0,80 euro après déduction de la prime transport)Midi-Pyrénées : non tenu (testé sur un trajet Montauban-Toulouse)Rhône Alpes : non tenu (les abonnements domicile-travail reviennent à au moins 1,45 euro par trajet après déduction de la prime transport, et sont limités aux trajets de 75 kilomètres)Lorraine : non tenu (certains abonnements coûtent plus de 2 euros par trajet après déduction de la prime transport)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (certains abonnements coûtent plus de 1 euro par trajet après déduction de la prime transport)PACA : non tenu (certains abonnements coûtent plus de 1 euros par trajet même après après déduction de la prime transport)Centre : non tenu (abonnements plafonnés à 1,87 euro par trajet après déduction de la prime transport)Picardie : non tenu (un abonnement Abancourt-Beauvais revient à 1,10 euro par trajet après déduction de la prime transport)Bretagne : inachevé (des aides sont en place mais le tarif moyen reste supérieur à 1 euro)Aquitaine : non tenu (malgré la mise en place d'une carte de réduction, un trajet domicile-travail coûte toujours plus de 1 euro).Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Franche-Comté : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?30 % de rames nouvelles et 50 % de voyageurs en plus grâce à un investissement de 15 milliards d'euros en six ans dans les transports collectifs régionaux« Nous investirons également pour le confort, pour développer de nouvelles lignes, moderniser les gares et les infrastructures, offrir de nouveaux services (billet unique avec les transports urbains) et soutenir le fret. Nous prolongerons ainsi la rénovation des transports régionaux (TER, STIF…) qui étaient dans un état déplorable lorsque l'Etat nous en a transféré la responsabilité. »Engagement invérifiableContactée par Le Monde, la SNCF n'a pas été en mesure de nous fournir des chiffres nationaux pour la période 2010-2015. La plupart de ceux qui nous ont été fournis l'ont été par les régions directement. Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (dix nouvelles rames Régiolis commandées, 400 millions d'euros consacrés à la rénovation du parc TER)Poitou-Charentes : inachevé (25 % des rames en cours de renouvellement et 30 % de voyageurs supplémentaires)Midi-Pyrénées : inachevé (26,4 % de rames nouvelles en 2015 et 25 % de voyageurs supplémentaires)Rhône-Alpes : non tenu (20 % de trains supplémentaires entre 2007 et 2014)Nord-Pas-de-Calais : tenu (le seuil de 30 % sera atteint à la livraison des 13 dernières rames commandées)Ile-de-France : inachevé (80 % des rames de train sont neuves, récentes ou rénovées ; investissements dans les métros et les tramways).Franche-Comté : non tenu (30 % de voyageurs supplémentaires)Pays de la Loire : inachevé (17 % de rames supplémentaires, 6 % de voyageurs supplémentaires)Bretagne : inachevé, la région a mis en service 17 nouvelles rames (augmentation de 20 % du trafic seulement).Picardie : ?Basse-Normandie : ?Picardie : ?Centre : ?PACA : ?Lorraine : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Réduction de la pollution carbone« Réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre des régions d'ici à 2016 pour atteindre 30 % en 2020 sur des activités dépendant des conseils régionaux ou soutenues par eux »Engagement invérifiableLes rapports sur les émissions de gaz à effet de serre des régions sont très rares – à plus forte raison si on s'intéresse à la période récente. Quant aux données spécifiques sur les émissions liées aux activités dépendant des conseils régionaux ou soutenues par eux, elles n'existent pas. On aurait pu attendre des régions socialistes la commande de tels rapports pour vérifier la réalisation de leur promesse, mais ça n'a pas été le cas.Augmentation de 50 % des budgets consacrés au développement des énergies renouvelablesEngagement invérifiableComme indiqué plus haut, les promesses budgétaires sont toujours difficiles à évaluer, car l'affectation des dépenses à tel ou tel poste budgétaire relève souvent de la manœuvre politique (et la thématique « développement des énergies renouvelables » n'est pas toujours détaillée dans les budgets).Toutefois nos calculs suggèrent que trois régions socialistes ont tenu cette promesse, certaines l'ayant engagée sans pour autant y parvenir. Voir le détail, région par région +Franche-Comté : tenu (70 % d'augmentation)Pays de la Loire : tenu (66 % d'augmentation)Centre : tenu (200 % d'augmentation)Poitou-Charentes : inachevé (33 % d'augmentation)Bretagne : inachevé (augmentation de 32 %)Midi-Pyrénées : non tenu (10 % de baisse)Rhône-Alpes : non tenu (le budget énergie et climat a baissé de 24,4 à 16 millions d'euros entre 2010 et 2015).PACA : non tenu (baisse du budget du programme AGIR entre les périodes 2007-2010 et 2011-2014)Ile-de-France : non tenu (baisse de 22 à 21 millions d'euros)Lorraine : ?Aquitaine : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Nord-Pas-de-Calais : ? (pas de poste spécifique dans le budget)Picardie : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Généralisation des écobâtiments« Tous les bâtiments relevant de la région, et d'abord les lycées, seront progressivement rénovés pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre et répondre aux critères écologiques les plus stricts. »Engagement inégalement tenuCette promesse a été rapidement devancée par la loi Grenelle 2 de juillet 2010, qui impose la généralisation des constructions de batiments à basse consommation pour 2012, et de bâtiments à énergie positive pour 2020. La rapidité de la mise en œuvre de ces objectifs dépendait toutefois des efforts des conseils régionaux. Voir le détail, région par région +Lorraine : tenu (un prêt à taux zéro et des aides aux particuliers mis en place)PACA : tenu (accompagnement technique et financier aux projets luttant contre le changement climatique)Franche-Comté : tenu (plan signé en 2013, avec un dispositif dédié)Centre : tenu (plates-formes locales de rénovation énergétiques de l'habitat dans plusieurs agglomérations)Pays de la Loire : tenu (normes de basse consommation imposées pour toute construction de bâtiments neufs)Rhône-Alpes : non tenu (quelques appels à manifestation d'intérêt dans le domaine, mais pas de généralisation)Picardie : non tenu (identification d'entreprises et de structures qui favorisent l'écoconstruction)Ile-de-France : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Aquitaine : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Midi-Pyrénées :  ?Bretagne : ?Poitou-Charentes : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Règle des trois tiers dans les programmes immobiliers soutenus par les régions« Un tiers de logements sociaux, un tiers de logements à loyers modérés, un tiers de logements au prix du marché. »Promesse invérifiableIl n'a pas été possible de vérifier si certaines régions socialistes avaient fait respecter ces obligations, mais, quoi qu'il en soit, toutes ne l'ont pas fait. Dans le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, le président, Daniel Percheron, a expliqué aux étudiants de l'ESJ Lille qui l'ont interrogé que cette promesse se situait « en dehors du champ de compétence des régions ».En effet, la région est la seule collectivité qui n'a pas de compétence obligatoire sur le logement, même si, dans les faits, un certain nombre de régions interviennent en soutien des collectivités au moyen d'aides financières. Théoriquement rien ne les empêcherait alors de poser des conditions, comme la règle des trois tiers, pour leurs financements.Au niveau national, une circulaire de 2013 oblige de toute façon l'association Foncière logement, garante pour les bailleurs sociaux de la diversité en zone urbaine, de respecter cette règle des trois tiers.Faire baisser les charges de chauffage« Concrètement, nous subventionnerons et nous signerons avec les bailleurs sociaux et les propriétaires des contrats d'objectif visant à mieux isoler les logements, à améliorer le rendement énergétique, à diminuer les consommations d'eau, pour réduire les charges des locataires. »Engagement plutôt tenuLes régions socialistes ont globalement toutes lancé ce dispositif d'aide aux bailleurs et aux propriétaires pour mieux isoler les logements. Ce sont 12 des 15 régions que nous avons pu vérifier qui sont concernées, à des degrés divers.Signe que le PS ne juge pas son bilan suffisant, le parti a repris dans son programme 2015 l'idée d'« aides financières pour l'amélioration thermique et écologique des bâtiments ». Voir le détail, région par région +Rhône-Alpes : tenu (supervision d'une aide d'Etat pour la réhabilitation énergétique de 12 000 logements défavorisés)Franche-Comté : tenu (dispositif Effilogis)Ile-de-France : tenu (aides aux particuliers, aux copropriétés et aux bailleurs sociaux)Centre : tenu (plusieurs milliers de logements rénovés et lancement du plan Isolaris)Pays de la Loire : tenu (aide régionale aux travaux de réhabilitation énergétique pour les particuliers et soutien aux bailleurs sociaux)Picardie : tenu (« passe rénovation »)Bretagne : inachevé (création d'un fonds régional de maîtrise de l'énergie pour les particuliers, et soutien aux investissements des programmes de réhabilitation énergétique pour le parc de logement social)Lorraine : inachevé (le conseil général participe seulement à la subvention de travaux d'isolation)Nord-Pas-de-Calais : inachevé (pas de contrats d'objectifs, mais un plan pour financer la réhabilitation énergétique et environnementale de 100 000 logements)Aquitaine : inachevé (diverses aides, mais pas d'accord avec les bailleurs sociaux)Poitou-Charentes : inachevé (aides aux particuliers, mais pas aux bailleurs)Midi-Pyrénées : inachevé (mise en place du programme « Habiter mieux »)PACA : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Lutte contre les déserts médicaux« Concrètement, les régions signeront dès 2010 des "contrats contre les déserts médicaux" avec les communes et les praticiens qui feront le choix d'exercer dans des zones peu médicalisées, et elles favoriseront le regroupement en maisons médicales et la constitution de réseaux de soins assurant une offre médicale complète et les missions de prévention. »Engagement tenu… par le gouvernementAucun contrat de ce type n'a été signé avec les conseils régionaux socialistes. C'est une législation nationale, soutenue en 2013 par la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui a abouti à la signature de contrats de praticien territorial de médecine générale, pour inciter les jeunes médecins à s'installer dans les déserts médicaux. La répartition des contrats par région est fixée par décret, avec l'intervention des agences régionales de santé (ARS).Toutefois on peut noter que l'Ile-de-France est allée plus loin que ce dispositif, en proposant une aide financière supplémentaire, jusqu'à 1 000 euros, pour les étudiants qui s'installeront dans un désert médical. En outre, certaines régions ont mis en place des maisons de santé (que le PS promet dans son programme 2015 de généraliser).  require(['jquery'], function($) { $(".clic_deroule").click(function() { deroule = $(this).parent().children(".boite_deroule"); if(deroule.hasClass("deplie")) { deroule.slideUp(400); deroule.removeClass("deplie") } else{ deroule.slideDown(400); deroule.addClass("deplie") } }) });.bilandessortants_ps .btn_bleu { background-color: #0386c3; background-image: -webkit-linear-gradient(top, #0386c3, #02608c); background-image: linear-gradient(to bottom, #0386c3, #02608c); border-color: #333; color: #fff; padding: 8px 12px; font-size: 1.7rem; vertical-align: middle; border: 1px solid #ccc; border-radius: 4px; box-shadow: inset 0 1px 0 rgba(255, 255, 255, 0.2), 0 1px 2px rgba(0, 0, 0, 0.05); cursor: pointer; font-weight: bold; display: inline-block;}.bilandessortants_ps .btn_bleu:hover,.bilandessortants_ps .btn_bleu:focus,.bilandessortants_ps .btn_bleu[disabled] { color: #fff; 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ce qui permet de maintenir la dette à un niveau faible – et en diminution)PACA : non tenu (la région a baissé ses investissements et augmenté ses dépenses de fonctionnement, par ailleurs sa capacité à se désendetter s'est dégradée)Champagne-Ardenne : tenu (la région est dans une phase de désendettement et a défini les transports comme objectif principal)Limousin : tenu (le fait que la région consacre chaque année 15 millions d'euros à son désendettement nuit finalement à sa capacité d'investir).Bretagne : non tenu (la région a vu sa dette augmenter depuis 2009, passant de 209 euros à 285 euros en 2015 ; ce qui dégrade sa capacité à se désendetter)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (la dette est passée de 352 euros par habitant à 491 euros par habitant entre 2009 et 2014)Bourgogne : non tenu (la dette bourguignonne a augmenté de 30 % depuis 2009, passant de 375 millions d'euros à 492, et ce essentiellement pour combler ses besoins d'investissement) ?Un « pack pour l'autonomie des jeunes » pour l'accès au logement, à la santé ou au permis de conduireEngagement inégalement tenuDans aucune région les exécutifs socialistes n'ont pas tenu leur promesse d'accorder « dès la rentrée 2010 […] aux jeunes qui sortent du lycée et aux apprentis qui ont fini leur apprentissage un "pack" pour les aider à entrer dans la vie ». Toutefois, beaucoup ont mis en place séparemment les mesures qui devaient figurer dans ce « pack » au cours de la mandature. Voir le détail, région par région +Aquitaine :  tenu (caution logement, aide à la mobilité et au permis)Bretagne : tenu (plusieurs dispositifs mis en place)Centre : tenu (aide de 200 à 400 euros pour passer le permis, financement de la mutuelle et diverses aides pour le logement)Ile-de-France : tenu (aides à la santé, au logement et au permis de conduire)Midi-Pyrénées : tenu (en additionnant les différentes aides, ainsi que le « passe mutuelle », le dispositif existe en Midi-Pyrénées mais n'est pas un « pack » unique)Haute-Normandie : inachevé (aide au permis de conduire par les Missions locales)Poitou-Charentes : inachevé (caution pour le logement, aides au permis mais pas d'aides santé)Lorraine : inachevé (le dispositif « Loj'Toît » accompagne les jeunes en recherche de logement, mais aucun dispositif pour la santé et le permis)PACA : inachevé (un fonds régional de soutien au logement des jeunes, des engagements sur la santé, mais pas le permis)Rhone-Alpes : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Franche-Comté : ?Picardie : ?Basse-Normandie : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Le « cartable numérique » pour les lycéens et les apprentisEngagement peu tenu« Accès à un « cartable numérique » pour les lycéens et les apprentis permettant de se connecter, depuis le domicile ou l'établissement, à des espaces d'échange avec leur classe et leurs professeurs, à un agenda partagé, à des informations concernant l'orientation, à des bibliothèques numériques et à des contenus culturels en téléchargement libre ou à tarifs réduits. Une aide sera prévue pour les lycéens d'origine modeste pour accéder aux matériels et aux liaisons internet nécessaires. »Inégalement mis en place dans les régions, parfois déjà mis en œuvre par les conseil généraux (comme dans les Landes), cette mesure est celle qui a le plus suscité de jeux de mots dans les esprits des conseils régionaux : LOL (pour Lycée OnLine) en Poitou-Charentes, ToutaTICE en Bretagne ou encore Lycorhn en Haute-Normandie. Voir le détail, région par région +Bretagne : tenu (portail « Toutatice »)Lorraine : tenu (un espace numérique de travail mis en place dans tout le secondaire)Poitou-Charentes : tenu (avec le dispositif LOL)Ile-de-France : déjà tenu (l'espace numérique de travail Lilie existait depuis 2009)Haute-Normandie : inachevé (dispositif « Lycorhn » avec messagerie, agenda et forums, mais ni bibliothèque numérique, ni contenus culturels, ni coupons de tarifs réduits)PACA : non tenu (seulement un catalogue de ressources en ligne)Basse-Normandie : ?Midi-Pyrénées : ?Aquitaine : ?Rhone-Alpes : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Picardie : ?Franche-Comté : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Développer l'équipement informatique des lycées et des centres de formation professionnelle et généraliser les laboratoires de langues dans les établissementsEngagement inégalement tenuLa gestion des lycées fait partie des compétences phare de la région ; si l'équipement informatique des lycées s'est développé partout où l'on a trouvé des données, l'installation de laboratoires de langues semble avoir été moins prioritaire. Voir le détail, région par région +PACA : tenu (moins de 3 élèves par ordinateur à la rentrée 2013)Lorraine : tenu (financement de la région pour les serveurs d'établissements et les équipements en poste de travail)Midi-Pyrénées : tenu (la région a dépensé 1,2 million d'euros pour équiper les lycées en labos de langues)Bretagne : inachevé (13 millions d'euros pour le parc informatique breton, mais pas de généralisation des labos de langues)Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Poitou-Charentes : ?Aquitaine :  ?Rhone-Alpes : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Franche-Comté : ?Ile-de-France : ?Picardie : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Accompagner les agriculteurs face à la mutation de leur métier« Les régions favoriseront le développement d'une agriculture durable favorisant les circuits courts, la production locale, les filières de qualité, les AOC, les AMAP, ainsi que l'agriculture biologique. »Engagement tenuAide aux associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP), à la reconversion biologique ou à la vente directe, les exécutifs socialistes ont joué le jeu et ont créé une série d'aides pour la reconversion du monde agricole dans presque toutes les régions dont la présidence était assurée par un(e) socialiste.Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (plusieurs aides de soutien aux investissements et à l'installation)Poitou-Charentes : tenu (1 500 aides à la construction ou modernisation de bâtiments d'élevage et développement des circuits courts)Midi-Pyrénées : tenu (aide à l'installation des jeunes agriculteurs)Lorraine : tenu (plusieurs dispositifs soutenus par le conseil régional depuis 2012)PACA : tenu (subventions à la recherche et l'expérimentation pour l'agriculture durable)Centre : tenu (aides jusqu'à cinq ans et 15 000 euros pour les exploitations bio)Picardie : tenu (série de mesures favorisant la fourniture des cantines par l'agriculture de proximité et/ou bio)Bretagne : tenu (dispositif « pass bio » accompagnant la conversion d'exploitations s'orientant vers les systèmes d'agriculture biologique et herbager)Pays de la Loire : tenu (la région a créé différentes aides, soit pécuniaires, soit techniques pour la conversion au bio, la protection des races menacées)Aquitaine : tenu (la région a créé un série d'aides pour la reconversion et le maintien en agriculture biologique : en amont, aussi bien d'un point de vue technique que pécuniaire)Franche-Comté : ?Ile-de-France : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Rhone-Alpes : ?Basse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Consultez notre bilan des promesses des sortants, région par régionLire aussi le making of : Comment nous avons vérifié un millier de promesses électoralesLes DécodeursJournaliste au MondePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Le Front national confirmera-t-il son score du premier tour ? La droite parviendra-t-elle à le dominer ? Combien de régions la gauche conservera-t-elle ? Les résultats des élections régionales, dimanche 13 décembre, s’annoncent particulièrement indécis, notamment avec les triangulaires, et même une quadrangulaire.Lire aussi :Elections régionales : sondages, rapports de force et alliances… le point avant le deuxième tourLe Front national l’a emporté dans six régions au 1er tour avec un peu plus de 6 millions de voix. Un score qui confirme une explosion en dix ans.Elections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune.La plupart des candidats des autres régions se sont alliés avec d’autres partis pour constituer de nouvelles listes au 2e tour, notamment Europe-Ecologie-les Verts et le Front de gauche avec le Parti socialiste.Lire aussi :Elections régionales : fusion de listes, comment ça marche ?Si le FN l’emportait dans une seule région au second tour, ce serait un cas de figure inédit en Europe, où jusqu’à présent seules des coalitions ont permis à l’extrême droite de participer au pouvoir.Qu’est-ce que le FN changerait à votre région ? En région PACA, Marion Maréchal-Le Pen ne pourrait mettre en place qu’une partie de ses 92 propositions de campagne en cas de victoire le 13 décembre. En région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Marine Le Pen a formulé 29 propositions dans son programme, dont neuf semblent difficiles à appliquer. En région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Florian Philippot ne pourrait mettre en place que 7 promesses.Argument souvent utilisé par la droite, et réutilisé par Nicolas Sarkozy cette semaine, la gauche ferait progresser l’extrême droite. C’est faux : en réalité, sur les vingt scrutins où le FN a dépassé 10 % des suffrages exprimés depuis 1984, la gauche était au gouvernement dix fois… contre dix pour la droite.Lire :Elections régionales : « La gauche fait monter le FN », argument récurrent (et faux) de Nicolas SarkozyIl a aussi souvent été dit que l’abstention avait été un autre soutien de l’extrême droite. En fait, ce n’est pas évident. Le 6 décembre, le parti de Marine Le Pen a réalisé l’un de ses meilleurs scores, dans un contexte de très forte abstention. Mais son plus gros succès, à la présidentielle 2012, s’est fait avec une abstention très faible.Lire :Elections régionales : montée du FN et abstention, pourquoi ce n’est pas si simpleReste que la baisse de la participation des citoyens aux scrutins, notamment chez les plus jeunes (18-24 ans), est préoccupante. D’autant plus que les solutions évoquées pour lutter contre l’abstention ne changeraient pas grand-chose au problème.Lire :Elections régionales : quelles solutions pour contrer l’abstention ?Dimanche, pour ne pas vous faire avoir, nous avons listé huit promesses de campagne qu’il ne faut pas croire.Lire :Régionales 2015 : huit promesses de campagne qu’il ne faut pas croireMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.12.2015 à 15h55 • Mis à jour le11.12.2015 à 16h15 | Bertrand Bissuel (La Machine (Nièvre) - envoyé spécial) Au soir du premier tour des régionales, dimanche 6 décembre, Daniel Barbier dit avoir été « choqué ». Le maire (PS) de La Machine (Nièvre) s’était préparé à un score élevé du Front national (FN). Mais pas à le voir arriver en tête sur « sa » commune, avec 36 % des voix. Ni à constater un tel « manque d’appétence civique » : 40,7 % de participation, soit l’un des niveaux les plus faibles dans le département.Les résultats du scrutin ont surpris dans cette ville d’environ 3 600 habitants, où l’on a extrait du charbon durant près de deux cents ans avant que le dernier puits ne ferme, en 1970. Depuis des temps immémoriaux, les Machinois penchent nettement à gauche. La municipalité a été dirigée alternativement par des équipes PCF-PS ou par une seule de ces formations. Ici, « on avait du rouge et ce n’était pas du huit degrés », plaisante Daniel Barbier, pour souligner la vigueur, passée, de l’électorat ouvrier.Aujourd’hui, c’est l’extrême droite qui a le vent dans le dos. « Ça fait mal de voir ce parti si haut », soupire André Lavergne, une figure locale du PCF, dont l’épouse, Paulette, fut maire de La Machine entre 1989 et 1995.« Les problèmes d’intégration, ce n’est pas chez nous »Lors des départementales, en mars, un petit signal d’alerte avait clignoté : en lice pour un quatrième mandat, Daniel Barbier avait dû disputer, en compagnie de son binôme, un second tour face à un tandem FN. Une première pour cet élu, dont le bureau en mairie est décoré d’un portait de Jean Jaurès et d’une photo de Pierre Bérégovoy. Un comble, aussi, pour la commune dont l’histoire est aux antipodes de la préférence nationale : sur son sol ont déferlé des vagues de Polonais, de Tchécoslovaques, de Chinois, d’Italiens, qui ont donné leurs bras aux houillères. « Les problèmes d’intégration, ce n’est pas chez nous », résume Daniel Barbier.La délinquance non plus, apparemment : la fleuriste en face de l’église laisse tous ses pots sur le trottoir lorsqu’elle ferme boutique pour la pause méridienne. Dans les pavillons parsemés sur le territoire communal, les portes de garage sont souvent grandes ouvertes. De temps à autre, il y a du chapardage, concède l’édile, mais pas de quoi se claquemurer chez soi, à double tours. Alors que s’est-il passé, le 6 décembre ?Lire aussi :Il n’y a plus de portrait-type de l’électeur frontisteLa Machine a eu du mal à se remettre de la liquidation de l’activité minière. Quelques « unités familiales », selon la formule du maire, ont pris le relais dans l’industrie, la mécano-soudure... Mais « on a beaucoup de chômeurs », affirme Daniel Barbier, sans en connaître exactement le nombre. La population ne roule pas sur l’or. Le revenu fiscal moyen par foyer s’élevait à 16 557 euros en 2013 contre 20 398 euros dans la Nièvre et 24 244 euros en France. Quant au pourcentage de foyers non imposables, il était nettement supérieur à la moyenne, cette année-là : 59 % contre 49,2 % dans la Nièvre et 44,6 % en France. « Pour beaucoup de nos concitoyens, les fins de mois se jouent à 50 euros », complète Daniel Barbier.Christophe, qui témoigne sous un prénom d’emprunt, fait partie de ceux qui peinent à joindre les deux bouts. Il travaille à temps partiel comme agent d’entretien pour un salaire net de 980 euros par mois. Sa femme est au chômage. Leur fils, scolarisé dans un lycée professionnel, vit encore chez eux. « Nous en sommes réduits à aller aux Restos du cœur, au Secours populaire, confie-t-il. Nous demandons aussi de l’aide pour le bois de chauffage. »Un « ras-le-bol total »La première fois qu’il a donné sa voix au FN, c’était en 2002, lors de la présidentielle. « Pour faire chier, pour râler. » Ensuite, ses choix ont varié au fil des scrutins. En 2007, pour la présidentielle, il s’est prononcé en faveur de Nicolas Sarkozy. Aux municipales de 2014, son suffrage est tombé dans l’escarcelle du maire sortant, le socialiste Daniel Barbier. « Il fait ce qu’il y a à faire, explique-t-il. La commune n’a pas de dette. C’est un très bon gestionnaire. Il y a un contact humain avec lui. Je n’ai rien à lui reprocher et c’est pour ça que j’ai voté en sa faveur. »Aux régionales, Christophe a, de nouveau, opté pour le Front national. Mais cette fois-ci, il a voté « pour la personne et pour le discours », précise-t-il en faisant allusion à Marine Le Pen et à Marion Maréchal-Le Pen (bien qu’elles ne soient pas en lice en Bourgogne-Franche-Comté). Une décision qui se nourrit d’un « ras-le-bol total ». Il en a assez de voir sa fille de vingt-deux ans « qui galère ». « Elle ne trouve pas de travail, alors qu’elle a obtenu un bac pro en 2013, raconte-t-il. Elle n’a droit à aucune aide, même pas au RSA parce qu’elle n’a pas 25 ans. »Parallèlement, enchaîne Christophe, il y a « les migrants », auxquels « un logement » et une couverture-maladie sont donnés. « Je me dis : “Merde, il n’y a pas de justice !” » « La priorité » doit revenir « aux Français de souche française avant les personnes entrées dans notre pays ». « On ne peut plus accueillir toute la misère, on n’a plus les moyens, ce n’est plus possible, justifie-t-il. La Sécu est en déficit, on n’a plus de quoi payer nos retraites. Trop c’est trop. »Lire aussi :Voyage à l’intérieur du peuple FNIl reproche aussi au gouvernement son manque de vigilance face aux jeunes Français qui sont partis en Syrie et revenus dans l’Hexagone pour y commettre des attentats : « On les connaissait mais on voit qu’ils arrivent à passer nos frontières, il n’y a pas les contrôles nécessaires. On a voulu faire l’Europe et voilà. »C’est « la colère des profondeurs », estime Daniel Barbier. Un mécontentement aux origines diverses : « La stagnation du pouvoir d’achat, les emplois qui manquent, les peurs imaginaires de l’étranger », énumère le maire. Il pense aussi aux « retraités qui regardent les chaînes d’information continue à longueur de journées ». Et s’abreuvent jusqu’à plus soif d’images anxiogènes.Il y a plusieurs semaines, la commune s’est déclarée prête à recevoir des réfugiés. Une position adoptée à l’unanimité du conseil municipal, d’après Daniel Barbier. Et qui n’est nullement remise en cause, aujourd’hui : « On ira au bout, assure-t-il. Je préfère perdre une élection plutôt que de renoncer, on a des fondamentaux. Si une commune de 3 600 habitants ne peut pas accueillir 20 personnes, où va-t-on ? »Lire aussi :Elections régionales : à Laguépie, la peur d’être reléguéBertrand Bissuel (La Machine (Nièvre) - envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Faustine Vincent (Envoyée spéciale à Nangis et Meaux) De Nangis, petite commune rurale de Seine-et-Marne, ce que ses habitants connaissent le mieux, c’est sans doute la gare. Chaque matin, c’est la même bataille pour trouver une place sur le parking, devenu bien trop petit, puis un siège pendant le trajet jusqu’à Paris, en espérant que le train fonctionne. En un demi-siècle, cette « ville à la campagne, à 45 minutes de la capitale, à prix accessible », comme la décrivent les agents immobiliers, a vu sa population tripler pour atteindre aujourd’hui un peu plus de 8 000 habitants. Parfois, la cohabitation avec les nouveaux venus est difficile. Est-ce pour cela que cette ville de tradition communiste s’est réveillée lundi avec un score de 41,15 % pour le FN ? Entre autres.Lire aussi :Les calculs de Hollande face au désastre des régionalesLes Nangissiens au chômage (8 % selon les dernières données disponibles de l’Insee) se plaignent de ne trouver aucun travail dans le secteur, frappé par la désindustrialisation, et pâtissant de la baisse des dotations de l’Etat. « Le seul moyen, c’est de faire deux à trois heures de transport par jour pour aller à Paris », râle Eric, en recherche depuis six ans. Les retraités se sentent eux aussi malmenés. Beaucoup peinent à joindre les deux bouts et accusent les politiques de « donner trop à certains et pas assez à ceux qui le méritent ». De son côté, Claude*, agriculteur « installé depuis quatre générations » dans le coin, n’a pas de mots assez durs contre la « faune » du quartier HLM de la commune, qui viendrait perturber la tranquillité des habitants.La France des périphéries est ici, dans ce département aux deux-tiers rural, grand comme la moitié de l’Ile-de-France, et dominé par un immense sentiment d’abandon. Dimanche dernier, la Seine-et-Marne a donné 30,9 % de ses suffrages au Front national, un record en Ile-de-France, où le parti de Marine Le Pen a été contenu à 18 %. C’est 17 points de plus qu’aux élections régionales de 2010, et presque trois fois plus en nombre de voix. L’abstention, de 55 %, ne semble pas directement en cause : en 2010, elle était plus importante encore (58 %).« Ras-le-bol général »Sur place, personne n’est surpris par de tels scores, d’autant que le FN avait entamé sa percée dès les années 1990 dans l’est du département, la partie la plus rurale. Vingt-cinq ans plus tard, élus locaux comme habitants pointent le « ras-le-bol général » pour expliquer sa progression. À l’image de ces trois femmes, venues faire leur marché à Nangis en ce mercredi matin. Il y a la mère, Nicole, la fille, Virginie, et sa belle-mère, Martine. Cette dernière est la plus volubile. Et la plus remontée. « Moi je n’ai pas à m’en cacher, j’ai voté Le Pen [Wallerand de Saint-Just, candidat du FN en Ile-de-France] au premier tour et je vais recommencer, parce qu’il y en a marre des injustices ! » Handicapée après un accident, Martine vivote avec 500 euros par mois et s’indigne que la mairie lui ait refusé un bon alimentaire. « Il faut s’appeler Mohamed pour avoir quelque chose », soutient-elle, appelant à faire « un bon balayage ».Sa belle-fille, qui ne parvient pas à retrouver du travail dans les environs, a voté FN pour la première fois dimanche dernier. « J’ai vu ce qui s’est passé avec Sarkozy, puis Hollande, et tout ce qui se passe en France en ce moment, avec les attentats, l’immigration, etc. J’en ai marre », dit-elle posément. À ses côtés, sa mère ne se dépare pas de son sourire puis confie : « Vous savez, on est d’une famille communiste. Je suis née à Verdun. Mon père était résistant, il a été fait prisonnier. Moi je n’ai pas voté FN, j’aurais peur que Marine [Le Pen] devienne comme son père, et qu’on ait une guerre civile. » Elle a voté pour Les Républicains au premier tour, même si « ce n’est pas (sa) tasse de thé non plus ». Toutes trois avaient voté François Hollande en 2012. « Moi je vote pas, ça sert à rien »A la Mare aux curées, le quartier HLM de la ville, le parti communiste a transformé la maison de quartier en permanence politique provisoire. Après le premier tour, la grande affiche en carton du Front de Gauche qui trônait à l’entrée a été rangée. La mairie appelle désormais à voter Claude Bartolone, tête de liste PS en Ile-de-France. Quelques jeunes passent devant le local sans jeter un regard. « Moi je vote pas, ça sert à rien », glisse l’un d’eux avant de s’esquiver.À l’intérieur, la photocopieuse marche à plein régime. « On imprime 3 800 tracts pour le second tour », explique Claude Godart, trésorier du PC de Nangis, devant les piles qui s’étalent sur la table. Dans le quartier, l’abstention a atteint 77 %. « On essaye d’inciter les jeunes à voter mais c’est très difficile, soupire le vieux militant. Dès que la discussion devient politique, ils restent sur leurs difficultés, sachant qu’on ne peut pas les aider beaucoup. Ils nous le reprochent. » À Nangis, c’est surtout l’abstention qui a profité au FN, dont le nombre de voix est assez constant – autour de 900 à chaque élection depuis 2002. Le maire-sénateur, Michel Billout, compte d’ailleurs « travailler avec la majorité d’abstentionnistes pour leur redonner confiance en la politique », mais a renoncé à tenter d’inverser le vote des électeurs frontistes.Lire aussi :Elections régionales : gauche et droite rechignent à se remettre en cause face au FNAu pied d’un immeuble, une jeune femme vêtue d’une abaya noire presse son fils. Accaparée par le quotidien, Stéphanie* a « oublié » de voter au premier tour. Mais elle compte bien se rattraper dimanche prochain. « C’est normal, tant qu’on a le droit de vote, il faut le faire ! ». Depuis les attentats, la jeune musulmane a senti des regards différents sur elle, qui porte le voile depuis ses 19 ans. « Je comprends que ça fasse peur mais il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac ». Avec le score du FN, elle se pose « plein de questions ». Elle prend sa respiration, et se lance, un peu fébrile : « Je suis 100 % Française. Si Marine Le Pen arrive au pouvoir, est-ce qu’elle peut m’expulser quand même ? »Le FN s’implante dans les zones urbainesLa nouveauté, en Seine-et-Marne, c’est l’implantation importante du FN dans les zones urbaines, et plus seulement dans les territoires ruraux. À Chelles, Melun ou Meaux, le parti d’extrême droite a dépassé les 25 %, contre moins de 14 % en 2010.A Meaux, la ville de Jean-François Copé, l’ancien président de l’UMP, le FN arrive en deuxième position (26 %) derrière la droite (32 %). Béatrice Roullaud, qui a mené la campagne localement pour le FN, se targue d’avoir fait du « bon travail » en multipliant le tract et le porte-à-porte, et d’avoir capté une partie de l’électorat de gauche comme de droite. Elle vante surtout l’aspect « visionnaire » de « Marine », à laquelle les événements récents auraient « donné raison ».Dans son bureau à Meaux, où trône un portrait de Charles de Gaulle au milieu de centaines de boîtes de petites voitures, le bras droit de M. Copé, Jean-François Parigi (LR), tente lui aussi une explication. « En milieu urbain, c’est le vote traditionnellement à gauche qui s’est tourné vers le FN ». Lors des élections départementales en mars dernier, le PS avait été éliminé dès le premier tour, largement distancé par le parti de Marine Le Pen. Mais, au-delà, « le vote d’extrême droite en Seine-et-Marne est surtout le reflet de ce qu’on voit dans le reste du pays. C’est une accumulation ». L’adjoint au maire l’assure : non, à Meaux, le FN n’a quasiment pas fait campagne. La tête entre les mains, M. Parigi soupire : « Il n’a même pas besoin de le faire. C’est ça qui est grave ».Sentiment d’impuissanceLes élus locaux, qu’ils soient de droite ou de gauche, avouent tous leur sentiment d’impuissance face au « rouleau compresseur idéologique » du Front national. Et reconnaissent, à mi-mot, le désaveu de la classe politique que représente ce vote, conjugué à une forte abstention. Les arguments de campagne à l’échelle régionale ne trouvent plus d’écho. « Je ne suis jamais interpellé sur un point de contenu du programme de Valérie Pécresse, se désole Jean-Louis Thiériot, conseiller départemental LR. On a le sentiment d’un refus d’écouter et d’un désir de chamboule-tout ».Tout chambouler, c’est bien ce qu’espère faire Frédérique*. Cette « vieille Meldoise » apprêtée, qui se dit « Gauloise » et a toujours voté pour la droite républicaine, a glissé un bulletin Front national pour la première fois dimanche dernier. « Avec les attentats, j’ai eu un éclair de lucidité, dit-elle. Alors je vote Marine, parce que c’est une femme de caractère. Et après, on verra ce que ça donne ». Comme si tout cela était un grand coup de poker.*Les prénoms ont été changésFaustine Vincent (Envoyée spéciale à Nangis et Meaux)Journaliste au Monde Matthieu Goar « Alors, ça se passe bien, cet oral de rattrapage ? », lance l’un des assesseurs venu prendre son tour de garde au bureau no 191 de l’hôtel de ville de Metz (Moselle). Après les résultats du premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre, où le candidat Front national, Florian Philippot, est arrivé largement en tête, avec 36,06 % des suffrages, le Grand Est va vivre dans l’expectative jusqu’à 20 heures dimanche soir. En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, le second tour se résume à deux questions pour les électeurs : le frontiste est-il en mesure de gagner cette élection ? faut-il alors voter utile pour lui faire barrage ? Un dilemme particulièrement compliqué pour les sympathisants de gauche, puisque le candidat socialiste, Jean-Pierre Masseret, a décidé de maintenir sa liste, contrairement à ses homologues des régions Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Povence-Alpes-Côte d’Azur.Lire aussi :Jean-Pierre Masseret, le marathonien de la politique« Obligée de voter de façon utile »En face de la cathédrale de Metz et de sa grande roue dressée pour les fêtes de fin d’année, les bureaux no 191 et 192 de l’hôtel de ville de Metz ont vu M. Masseret arriver en tête du premier tour (30,40 % et 32,50 %). Une percée rose dans une région qui a largement penché à droite et à l’extrême droite. Malgré ses 16,11 % au premier tour sur l’ensemble de la région et les consignes de retrait, venues de la Rue de Solférino, M. Masseret s’est maintenu. « S’il l’emporte ici, le FN pourra remercier M. Masseret, mais aussi M. Hollande et sa politique, qui ressemble de plus en plus à celle de la droite », estime Jamila, qui avait tout de même voté pour le PS avant de reporter son choix au second tour sur le candidat de la droite et du centre, Philippe Richert. Un choix contraint, décidé pour faire barrage : « Même si je commence à en avoir un peu marre que mon choix soit dicté par le score du FN. »Lire aussi :Dans le Grand Est, les rebelles au front républicain font de la résistanceMême analyse et même attitude pour Josyane, sympathisante socialiste au premier tour qui ne comprend pas ce système électoral. « Tant que le vote blanc n’est pas pris en compte, je me sens obligée de voter de façon utile pour empêcher l’arrivée du FN », explique-t-elle, avant de critiquer la prime de 25 % de sièges, attribuée au parti arrivé en première position : « Les gens votent en fonction des enjeux nationaux, alors que c’est une élection locale. S’il n’y avait pas cette prime, les autres partis pourraient faire des alliances pour gouverner la région ensemble, ce serait plus logique. » Une grande partie des électeurs socialistes du premier tour, rencontrés dimanche matin, a ainsi choisi de voter contre le FN.La mobilisation des abstentionnistesUne impression qui confirme la dernière enquête d’opinions. Selon l’unique sondage de l’entre-deux-tours dans la région, M. Masseret recueillerait 16 % des intentions de vote. Un score qui serait équivalent à celui du premier tour. Comme il bénéficiera du report des voix d’une partie des listes écologistes et de l’extrême gauche, le président du conseil régional de Lorraine devrait donc perdre certains de ses électeurs du premier tour en cours de route. « Pas la peine de tergiverser. Masseret n’a aucune chance, sauf celle d’avoir quelques sièges au conseil régional pour six ans. Je dois voter contre mes convictions, car cette région a trop souffert des extrêmes pendant les guerres », confie Robert.Ce n’est pas le cas de Jean-Philippe. Lui a glissé un bulletin socialiste. « La droite n’a fait aucun signe d’ouverture vers les autres partis à cause des ordres venus de Paris. Le vote FN est un coup de semonce, mais j’ai l’impression qu’ils ne l’entendent pas », analyse cet homme convaincu en 2007 par l’idée de François Bayrou de gouverner de façon transpartisane. L’élection dans le Grand Est, où M. Richert a dix points de retard sur le FN, se jouera sur la façon dont les voix se reporteront, mais aussi sur la mobilisation des abstentionnistes. Dans le bureau de vote no 191, la participation était en hausse de 3,5 points à midi. Les assesseurs confient qu’ils voient des gens différents de la semaine dernière. Comme Nicolas, absent de l’isoloir le jour du premier tour : « Nous sommes en train de nous enfoncer, notamment au niveau de l’emploi. De quoi aurions-nous l’air en Europe avec une région gouvernée par le FN ? » Les régionales en Alsace - Champagne-Ardenne - LorraineMatthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.12.2015 à 17h34 • Mis à jour le13.12.2015 à 07h50 Dix triangulaires, deux duels et une quadrangulaire sont au programme du second tour des élections régionales, dimanche 13 décembre. Arrivé en tête dans six régions au premier tour, le Front national pourrait peut-être, pour la première fois, conquérir une ou plusieurs régions. Mais au vu des différents sondages publiés dans la semaine, le scrutin s’annonce très serré dans de nombreuses régions. Participation et reports de voix demeurent les grandes inconnues de cette élection.Lire aussi :Elections régionales : sondages, rapports de force et alliances… le point avant le deuxième tourXavier Bertrand légèrement devant en Nord-Pas-de-Calais-PicardieDans la grande région du Nord, trois sondages donnent une légère avance à Xavier Bertrand (Les Républicains) face à la présidente du Front national, Marine Le Pen. M. Bertand profite notamment du « barrage républicain » et du désistement du socialiste Pierre de Saintignon.Selon une étude TNS Sofres publiée mercredi 9 décembre, M. Bertrand obtiendrait 53 % des intentions de vote contre 47 % pour Mme Le Pen. D’après l’institut, 77 % des personnes interrogées dans la région ayant voté pour une liste de gauche au premier tour déposeront un bulletin Xavier Bertrand dimanche.D’après un sondage Odoxa publié jeudi, le candidat des Républicains obtiendrait 52 % des voix contre 48 % pour son adversaire. Enfin, BVA donnait vendredi Xavier Bertrand en tête (53 %) devant Marine Le Pen (47 %).Lire aussi :Elections régionales : dans le Nord, Les Républicains à la pêche aux électeurs de gauche et aux abstentionnistesEn Ile-de-France, Claude Bartolone et Valérie Pécresse au coude à coudeEn Ile-de-France, ce second tour s’annonce encore plus serré. Dans un sondage Elabe, publié mercredi, le candidat socialiste est donné vainqueur avec 41,5 % des intentions de vote contre 41 % pour Valérie Pécresse (Les Républicains) et 17,5 % pour Wallerand de Saint-Just (FN). M. Bartolone bénéficierait au second tour d’un bon report des voix des électeurs du Front de gauche (77 %) et d’Europe Ecologie-Les Verts (72 %) du premier tour.Dans une étude Odoxa, le rapport de force s’inverse. Mme Pécresse arriverait en tête avec 42 % des voix contre 40 % pour M. Bartolone. Le candidat d’extrême droite M. de Saint-Just serait à 18 %.Lire aussi :Fin de campagne tendue en Ile-de-FranceEn Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Estrosi devancerait Marion Maréchal-Le PenPas moins de quatre sondages ont été réalisés en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où s’affrontent en duel Marion Maréchal-Le Pen (FN) et Christian Estrosi (Les Républicains). Tous donnent M. Estrosi vainqueur. Mercredi, l’institut Odoxa a publié un sondage selon lequel ce dernier, avec 52 % des intentions de vote, devancerait d’une courte tête Mme Maréchal-Le Pen (48 %).D’après une étude de Harris interactive, publiée jeudi, M. Estrosi gagnerait également de peu face à Mme Maréchal-Le Pen, avec 51 % contre 49 %. Même score dans un sondage BVA, publié vendredi.Enfin, dans une étude réalisée par TNS Sofres, Christian Estrosi l’emporterait avec une marge assez importante face à son adversaire, avec 54 % des intentions de vote contre 46 %.Lire aussi :Dilemme à gauche en PACA : « Voter Estrosi, je ne peux pas »Philippe Richert favori face à Florian Philippot dans le Grand EstUn seul sondage de l’institut Elabe a été publié, jeudi, en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Il donne Philippe Richert (Les Républicains) vainqueur avec 43 % des intentions de vote contre 41 % pour Florian Philippot (FN).Le candidat des Républicains ne pâtirait donc pas du maintien au second tour du socialiste Philippe Masseret. Ce dernier obtiendrait 16 % des voix, après avoir refusé de retirer sa liste comme l demandait son parti, qui lui a retiré l’investiture. Selon l’institut, les électeurs de M. Masseret au premier tour seraient 46 % à voter pour M. Richert, dimanche.Lire aussi :Elections régionales : dans le Grand Est, l’ex-PS Masseret a résisté à la pression de ses colistiersEn Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, Carole Delga gagnerait assez largementArrivée deuxième du premier tour, la socialiste Carole Delga profiterait de la fusion avec les listes Front de gauche et Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV) pour remporter ces élections régionales, d’après une étude d’opinion publiée vendredi par l’IFOP.La liste Delga recueillerait 43 % des intentions de vote, devant celle de Louis Aliot (35 %) et celle de Dominique Reynié (Les Républicains-UDI-Modem), qui rassemble 22 % des intentions de vote.Lire aussi :Elections régionales : la gauche de la gauche se range derrière le Parti socialisteEgalité parfaite en Normandie entre le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol et le centriste Hervé Morin Les listes de droite et de gauche pourraient se retrouver au coude-à-coude dimanche lors du second tour des régionales en Normandie, avec chacune 36 % des intentions de vote, devant la liste Front national (28 %), selon un sondage BVA paru vendredi.L’institut explique la remontée de la liste de la gauche unie par la fusion avec les listes du Front de gauche et d’EELV. Ainsi 72 % des électeurs Front de gauche au premier tour déclarent avoir l’intention de voter en faveur de la liste de gauche au second tour, tout comme 62 % des électeurs ayant voté pour EELV au premier tour.Lire aussi :En Normandie, la droite et la gauche sont au coude-à-coudeLe second tour s’annonce serré en Auvergne-Rhône-Alpes entre Laurent Wauquiez et Jean-Jack QueyranneLa liste de droite emmenée par Laurent Wauquiez compterait un point d’avance sur celle dirigée par le socialiste Jean-Jack Queyranne (38 % contre 37 %) en vue du second tour, dimanche, selon un sondage publié jeudi par l’IFOP pour Le Progrès.Lire aussi :Un élu FN de Clermont-Ferrand suspendu pour avoir appelé à voter WauquiezLe score de la liste Front national, conduite par Christophe Boudot, devrait s’élever à 25 %. Mais d’après l’institut, l’écart entre les deux listes n’est pas significatif, puisqu’il est inférieur à la marge d’erreur, qui est de trois points. L’issue du vote, comme dans les douze autres régions métropolitaines, reste donc très incertaine. Alexandre Pouchard Un coup de tonnerre attendu, mais marquant : le Front national a réalisé un score historique dimanche 6 décembre, lors du premier tour des régionales, en obtenant 27,7 % des voix au niveau national. Les listes du parti de Marine Le Pen sont arrivées en tête dans six régions et semblent en mesure de l’emporter dans trois (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte d’Azur). Au niveau national, le FN est suivi par les listes d’union de la droite (Les Républicains, UDI, Modem, 26,6 %) et d’union de la gauche (PS-PRG, 23,1 %). Le tout, toujours, dans un contexte de forte abstention (50,09 %).Dès dimanche soir, le PS annonçait le retrait de ses listes dans les régions où, distancé, il n’était plus en mesure de l’emporter, préférant un « barrage républicain » face à l’extrême droite. Les têtes de liste ont obtempéré, à regret, dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie (Pierre de Saintignon) et en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Christophe Castaner) mais pas dans le Grand Est. Jean-Pierre Masseret s’est maintenu malgré les pressions de Solférino et de certains de ses colistiers qui ont tenté de faire annuler la liste, en vain. En réaction, le PS lui a retiré l’investiture officielle du parti. Dans la plupart des autres régions, comme l’Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes ou encore Normandie, les listes de gauche ont fusionné face à la droite et l’extrême droite.Lire :Elections régionales 2015 : le point sur les alliances, les fusions et les désistementsLes Républicains, eux, ont dès dimanche fermé la porte à tout retrait ou fusion de liste avec la gauche pour faire barrage au Front national, arguant qu’il s’agirait d’un « arrangement tactique en contradiction totale avec ce [qu’ils ont] dit aux Français ». Une position validée par le bureau du parti à la quasi-unanimité, lundi, même si son président Nicolas Sarkozy a ensuite admis qu’il « y aura un débat à ouvrir » sur la ligne idéologique de sa formation après le second tour.La COP21 vers un accordLes négociations se sont poursuivies toute la semaine au Bourget pour parvenir à un accord sur le changement climatique. Plusieurs versions du texte ont été rendues au fil des jours, le nombre de pages et de crochets (les points encore en discussion) diminuant au fur et à mesure des avancées : 48 pages et 939 crochets samedi, 29 pages et 366 crochets mercredi, 27 pages et 48 crochets jeudi… La version définitive doit être rendue et adoptée samedi. Parmi les points épineux : le plafond du réchauffement (1,5 °C ou 2 °C), la différenciation entre pays riches et pauvres, le financement international pour l’adaptation…Lire aussi :COP21 : le projet d’accord en 7 points clésLe troisième terroriste du Bataclan identifiéSi ses deux complices avaient été rapidement identifiés, il a fallu une comparaison de l’ADN du troisième terroriste mort au Bataclan – la salle de concert parisienne où 90 personnes ont été tuées le 13 novembre – avec des membres supposés de sa famille pour déterminer son identité. Il s’agit de Foued Mohamed-Aggad, un jeune Strasbourgeois de 23 ans, qui s’était rendu en Syrie fin 2013.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : le point sur les identifications, les arrestations et l’enquêteLa fusillade en Californie et l’attaque au couteau à Londres, des actes terroristesLe flou régnait sur les motivations du couple qui a abattu 14 personnes, le 2 décembre dans un centre social de San Bernardino, en Californie. L’attaque a été requalifiée en « acte de terrorisme » après la découverte de messages d’allégeance à l’organisation Etat islamique (EI) par la jeune femme, Tashfeen Malik, 29 ans, née au Pakistan. L’EI a attribué la fusillade à deux de ses « partisans ».L’attaque au couteau survenue dans le métro de Londres, samedi, est aussi considérée comme un « acte terroriste » par la police britannique. Un homme de 56 ans a été gravement blessé et l’agresseur, un homme de 29 ans, a été inculpé pour « tentative de meurtre ».Et aussi…Affaire Tapie - Crédit lyonnais. Le Monde a révélé, mardi, que Bernard Tapie a placé tout son patrimoine dans une procédure dite « de sauvegarde », qui empêche l’Etat de le saisir sans avis d’un juge-commissaire. Une opération réalisée le 30 novembre, trois jours avant la décision de la cour d’appel de Paris qui l’a condamné, le 3 décembre, à rembourser les 405 millions d’euros perçus après l’arbitrage privé de 2008 soldant son litige avec le Crédit lyonnais. Cet arbitrage a été annulé depuis par la justice, qui a estimé ensuite que l’homme d’affaires n’avait pas été lésé lors de la revente d’Adidas en 1993.Lire la synthèse des Décodeurs :Affaire Tapie : si vous avez raté un épisode« Race blanche ». Le parquet de Paris a classé sans suite la plainte de la Licra contre Nadine Morano, qui avait affirmé en septembre que la France est un « pays judéo-chrétien (…) de race blanche ». La chancellerie estime que ces propos « ne comportent aucune incitation au rejet d’un groupe de personnes déterminé, et n’appellent pas à adopter des sentiments ou comportements emprunts d’hostilité ».Uber. La société de voiture de transports avec chauffeur (VTC) a de nouveau été condamnée, en appel, pour « pratique commerciale trompeuse » pour son offre de covoiturage « UberPop », lancée en France en février 2014 et interdite par le Conseil constitutionnel en septembre.Venezuela. L’opposition de droite a remporté les législatives, dimanche, en obtenant 99 des 167 sièges, contre 46 pour le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) du président Nicolas Maduro. C’est la première défaite de la gauche depuis l’arrivée au pouvoir du défunt Hugo Chavez, en 1999.Pétrole. Le baril de brent est repassé, mardi, sous la barre des 40 dollars, son plus bas niveau depuis 2009, en raison, notamment, d’une demande moindre de la Chine.Ligue des champions. Déjà qualifié pour les huitièmes de finale, le Paris-Saint-Germain a remporté son dernier match, mardi contre les Ukrainiens du Shakhtar Donetsk (2-0), Zlatan Ibrahimovic devenant au passage le meilleur buteur de l’histoire du club en coupe d’Europe. Le lendemain, Lyon gagnait son dernier match à Valence (2-0), ce qui n’empêchait pas son élimination. En Ligue Europa, Marseille et Saint-Etienne se sont qualifiés pour les seizièmes de finale, tandis que Monaco et Bordeaux sont éliminés.Benzema. L’attaquant du Real Madrid, mis en examen dans l’affaire de la « sextape » de son coéquipier en sélection Mathieu Valbuena, a été suspendu et ne participera pas à l’Euro 2016 de football « si la situation n’a pas évolué » d’ici là, a annoncé jeudi le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët.Scandale FIFA. La suspension du président français de l’Union des associations européennes de football (UEFA), Michel Platini, a été maintenue vendredi par le tribunal arbitral du sport (TAS) pour quatre-vingt-dix jours.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger Le scrutin du 13 décembre nourrit de multiples inconnues. Un résultat incertain qui, combiné à la possibilité pour le Front national de conquérir pour la première fois une ou plusieurs régions, pourrait avoir pour premier effet d’inciter les électeurs à se déplacer plus massivement qu’au premier tour.Un retour vers les urnes ?La participation au premier tour, le 6 décembre, se situait juste en deçà de la moitié des inscrits. Lors des deux précédentes élections régionales, en 2004 et en 2010, l’abstention entre les deux tours avait reculé d’un peu moins de 5 points. Le rebond de participation pourrait être plus important, cette fois, du fait du « choc » provoqué par les résultats du FN au premier tour. Ces derniers jours, des queues ininterrompues, notamment de jeunes, se sont formées devant les commissariats pour établir des procurations, dont on peut supposer qu’elles sont essentiellement motivées par la volonté de contrer la poussée de l’extrême droite.Lors de l’élection législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs, en février 2015, l’abstention avait chuté de près de 10 points entre les deux tours, ce qui avait permis au candidat PS de l’emporter alors qu’un déficit de près de 4 points le séparait, au départ, de la candidate frontiste. Ce regain de participation avait également été observé, à un moindre degré, lors des élections législatives partielles dans la 3e circonscription de Lot-et-Garonne, en juin 2013 (+ 6,5 points), ou dans la 2e de l’Oise, en mars 2013 (+ 2,5 points), qui opposaient alors au second tour des candidats de l’UMP et du FN et avaient également permis aux premiers de l’emporter. Cependant, dans les deux cas, les candidats lepénistes avaient progressé entre les deux tours de plus de 20 points.Quid des reports de voix ?Pour la première fois dans un scrutin de cette nature, la gauche sera absente du second tour dans deux grandes régions, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte D’Azur, après la décision du PS de retirer ses listes. Aux élections départementales de mars, un peu plus de la moitié des électeurs qui avaient voté à gauche au premier tour s’étaient reportés, au second, sur le candidat de la droite dans le cas d’un duel droite-FN, près de quatre sur dix ayant choisi de s’abstenir ou de voter blanc ou nul. La droite avait alors gagné 535 de ses 538 duels avec le FN.Tant en Nord-Pas-de-Calais-Picardie qu’en PACA, les responsables politiques de gauche ont appelé à faire barrage à l’extrême droite. Toutefois, si les instituts de sondages évaluent aux deux tiers les électeurs du PS qui se reporteront sur les listes de droite, cette proportion est beaucoup plus faible pour ceux qui se sont portés au premier tour sur les listes écologistes et/ou du Front de gauche. En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, où le candidat socialiste, Jean-Pierre Masseret, a décidé de maintenir sa liste, contre les consignes nationales du PS, environ la moitié de ses électeurs, selon un sondage Elabe, se reporterait sur la liste de droite ; en revanche, il récupérerait deux tiers des électeurs du Front de gauche et un tiers des écologistes.L’autre question concerne la qualité des reports au sein de la gauche, que celle-ci ait réussi à fusionner ses listes entre les deux tours ou non. Même si elle s’est globalement rassemblée au second tour – à l’exception de la Bretagne –, les profondes divergences au plan de la politique économique du gouvernement, et qui se sont exprimées tout au long de la campagne, risquent de laisser des traces.L’extrême droite aux portes des régions ?Au premier tour, le FN est arrivé en tête dans six régions : Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine (36,06 %), Bourgogne-Franche-Comté (31,48 %), Centre-Val de Loire (30,49 %), Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (31,83 %), Nord-Pas-de-Calais-Picardie (40,64 %), PACA (40,55 %). Ses espoirs de conquête au second tour se situent entre zéro et quatre régions. Malgré la confortable avance dont elles disposent sur les listes de droite, respectivement 15 points pour Marine Le Pen dans le Nord et 14 points pour Marion Maréchal Le Pen au sud, les deux figures de proue frontistes ne sont pas assurées de l’emporter au second tour après la décision du PS de « sacrifier » ses représentants.La situation semble plus favorable pour Florian Philippot, arrivé avec 10 points d’avance sur la liste de Philippe Richert (LR) en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, où le maintien de la liste de Jean-Pierre Masseret (PS) pourrait lui permettre de conserver une courte marge sur son concurrent de droite. Le jeu reste très ouvert en Bourgogne-Franche-Comté où la liste du FN a devancé celle de la droite de 7,5 points au premier tour et celle du PS de 8,5 points, avec une liste de Debout la France qui a obtenu plus de 5 % et dont une partie des électeurs pourrait se reporter sur la candidate lepéniste Sophie Montel. Une seule région conquise par le FN serait déjà un coup de tonnerre, même si elle ne tombe pas forcément dans l’escarcelle d’une des deux héritières de la dynastie Le Pen.La gauche peut-elle sauver les meubles ?A l’issue du premier tour et des fusions intervenues entre les deux tours, la gauche paraît en mesure de l’emporter en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Toutefois, la poussée du FN au détriment de la droite peut aussi lui permettre de rafler la mise in extremis en Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Ile-de-France et Normandie. Sur le papier, dans ces quatre régions, le total des voix de gauche dépasse celui de ses rivales, mais l’écart reste très serré. La tâche apparaît plus ardue en Auvergne-Rhône-Alpes, quoique pas impossible, alors que la droite semble disposer d’une marge suffisante dans les Pays de la Loire, même si le résultat sera plus disputé qu’attendu.La Corse présente la particularité de proposer une quadrangulaire entre les listes de gauche, de droite, d’extrême droite et nationaliste dont il est difficile de prévoir l’issue. Outre-mer, si le président sortant de la Guyane, Rodolphe Alexandre, à la tête d’une coalition de droite et de gauche, paraît quasi assuré de conserver son siège, d’improbables coalitions se sont constituées en Martinique et à La Réunion pour faire pièce aux présidents sortants, Serge Letchimy (app. PS) et Didier Robert (LR), qui troublent le jeu, tandis qu’en Guadeloupe Victorin Lurel (PS), devancé au premier tour par Ary Chalus (divers gauche), est en situation délicate.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.12.2015 à 18h57 • Mis à jour le13.12.2015 à 15h43 Plus de 44 millions de Français sont appelés aux urnes, dimanche 13 décembre, pour le second tour des élections régionales. 1 757 conseillers régionaux et 51 membres de l’Assemblée de Corse seront élus à cette occasion.Mais de nombreuses questions restent encore à élucider dans les treize régions – dont sept nouvelles régions fusionnées – au sortir de ces élections. Quand seront élus les présidents de régions ? Quelles compétences auront les élus régionaux ? Comment s’appelleront les nouveaux grands ensembles ? Tour d’horizon des prochaines étapes à venir dans votre région.Suivez les dernières informations sur le second tour des régionalesQuelles sont les prochaines échéances pour les futurs élus régionaux ? Dès dimanche soir, les rapports de force politiques dans les différents conseils régionaux seront connus. La liste qui arrive en tête de l’élection, au second tour, a droit à une prime majoritaire avec l’attribution automatique de 25 % des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle entre les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés au second tour. La liste arrivée en tête dimanche soir est donc assurée d’être majoritaire au sein du conseil régional.Un « troisième tour » est organisé après les élections pour élire le président du conseil régional. Pour les six régions métropolitaines dont le périmètre est inchangé (Ile-de-France, Corse, Centre, Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Pays de la Loire), la première réunion et le vote du président se dérouleront le vendredi 18 décembre.Lire aussi :Elections régionales : la carte des résultatsMais pour les sept nouvelles régions, une période de transition est instaurée. L’installation du nouvel exécutif n’est prévue que le 4 janvier. Jusqu’à la fin d’année, le président sortant de la région abritant le chef-lieu provisoire de la future entité aura la charge des « affaires courantes ou représentant un caractère urgent ». Par exemple, le candidat Les Républicains Philippe Richert à Strasbourg, dans le Grand Est.Malgré la réforme territoriale, et la diminution du nombre de régions, le nombre d’élus reste inchangé. C’est l’Ile-de-France qui compte le plus grand nombre de conseillers régionaux avec 209 élus. Alors que le Centre-Val de Loire, avec 77 conseillers régionaux, en compte le plus petit nombre.Enfin, les conseillers régionaux sont élus pour un mandat de six ans. A priori, les prochaines élections régionales auront donc lieu en 2021.Lire aussi :Elections régionales : fusion de listes, comment ça marche ?Le Parti socialiste sera-t-il représenté en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Nord-Pas-de-Calais-Picardie ?Quelques heures seulement après les résultats du premier tour qui ont vu le Front national arriver en tête dans six régions, le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a appelé à faire « barrage républicain » en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et en Nord-Pas-de-Calais-Picardie (NPCP) en retirant les listes socialistes. Alors que le PS présidait ces deux régions, ce désistement signifie tout simplement la disparition d’élus socialistes dans le paysage local de cette région jusqu’en 2021.Lire aussi :Au siège du conseil régional à Lille, tristesse et bureaux videsEn effet, seules les listes présentes au second tour et ayant obtenu plus de 5 % des voix auront le droit de siéger au sein des conseils régionaux. Les assemblées de PACA et de NPCP ne seront donc composées que d’élus du Front national et des Républicains.Quelles compétences pour ces grandes régions ? De nouveaux exécutifs régionaux avec de nouvelles compétences, plus élargies. La loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) du 7 août 2015, prévoit en effet un accroissement des attributions des treize grandes régions, définissant plus clairement les attributions de chaque collectivité locale. Cette loi met notamment fin à la clause de compétence générale pour les départements et les régions qui leur permettaient d’agir dans des domaines non définis lorsqu’il y avait un intérêt local.Lire aussi :Régionales : omniprésente dans les discours, la sécurité n’est pas une compétence de la régionEconomie. Les grandes régions sont désormais censées être l’échelon de référence de la décision économique, au travers notamment des schémas régionaux de développement économique. Elles ont également la compétence exclusive pour définir les régimes d’aides aux entreprises, y compris celles en difficulté.Les treize nouveaux conseils régionaux auront la main sur différents domaines tels que la qualité de l’air, la gestion des déchets, de l’énergie ou du plan d’aménagement du territoire. Les autres échelons de collectivités (communes, intercommunalités…) devront se soumettre aux directives des régions dans ces domaines.Emploi. La région est aussi un acteur central de la politique de l’emploi. Elle attribue notamment des fonds pour la formation professionnelle avec une orientation de plus en plus accrue vers la formation des demandeurs d’emploi ou des salariés issus de secteurs en difficulté. La région est aussi chargée de l’orientation professionnelle des étudiants et des adultes en reconversion.Lire aussi :Lycées, emploi, transports… à quoi servent les régions ?Transports. L’organisation des transports a, en outre, été accrue. Si les régions géraient déjà les TER, elles peuvent désormais définir la stratégie en la matière et articuler les différents moyens de transport interurbains (bus, trains…). A partir de la rentrée 2017, les régions s’occuperont également des transports scolaires, compétence jusque-là dans le giron des départements.Education. Avec la loi NOTRe, les régions ont conservé la gestion des lycées publics. Elles gèrent leur construction, leur entretien et l’embauche du personnel non enseignant ; elles proposent également des aides aux lycéens, allant du financement des manuels à l’animation de plates-formes de soutien scolaire.Lire aussi :Elections régionales : ce qu’une région aux couleurs du FN changerait pour les lycéesQuels noms et quels chefs-lieux pour les nouvelles régions ? Dans les sept nouveaux ensembles, les électeurs se sont déplacés sans connaître la capitale et le nom de leurs régions. En juillet, le premier ministre, Manuel Valls, avait annoncé les chefs-lieux provisoires et la répartition des compétences de ces grands ensembles. Mais le choix définitif des capitales et les noms des régions devront être adoptés par les exécutifs régionaux avant le 1er juillet. Ces informations devront ensuite être fixées par décret en Conseil d’Etat avant le 1er octobre.Plus que les capitales des régions, ce sont surtout les noms de ces grands ensembles qui provoquent débats ou crispations. Les candidats, ou des médias, n’ont ainsi pas attendu l’élection pour demander aux citoyens leur avis sur la question.En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, la presse locale a lancé un sondage en ligne qui a réuni plus de 200 000 votants. Le nom arrivé en tête : Occitanie. La candidate socialiste, Carole Delga, a notamment prévu une vaste consultation des citoyens si elle était élue.Les conseils régionaux d’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ont lancé un site Internet où les citoyens peuvent proposer un nom pour la grande région. Et dans le Nord, le candidat des Républicains, Xavier Bertrand, propose également aux internautes de choisir entre plusieurs propositions telles que Hauts-de-France, France-du-Nord ou Flandres-Artois-Picardie.Lire aussi :Elections régionales : sondages, rapports de force et alliances… le point avant le deuxième tour Simon Auffret et Madjid Zerrouky Dans la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Marine Le Pen est sortie en tête du premier tour des élections régionales, le 6 décembre. Avec un total de 43 % des suffrages exprimés, la présidente du Front national, déjà candidate en Nord-Pas-de-Calais aux régionales en 2010, a devancé la liste menée par Xavier Bertrand (Les Républicains), créditée de 24,96 % des voix.Les deux conseils régionaux du territoire sont dirigés par le Parti socialiste – depuis 2006 pour la Picardie, et depuis 1998 pour le Nord-Pas-de-Calais, terre historique de la gauche.En cas de victoire au second tour, le 13 décembre, la candidate frontiste pourrait modifier profondément les orientations du nouveau conseil régional.Nous avons confronté les 28 propositions listées par son programme aux compétences des conseils régionaux. Parmi elles, 12 propositions semblent correspondre aux prérogatives de l’institution régionale, sept semblent difficilement applicables. Deux propositions, comme le démantèlement de la « jungle de Calais », ne sont pas du ressort de la région.Promesses applicablesMarine Le Pen s’est notamment emparée de deux responsabilités symboliques du conseil régional : la gestion des lycées et du réseau ferroviaire du territoire, dont elle veut renforcer la sécurité – par la mise en place de la vidéoprotection ou de portiques dans les établissements scolaires les plus touchés par la délinquance, par exemple.Promesses difficiles à tenirMarine Le Pen demande une négociation avec l’Etat en vue de l’instauration d’une police des transports au niveau régional. Cette disposition, de la responsabilité des services de l’Etat – les préfectures en région – a peu de chances d’aboutir.En NPDCP, la tête de liste frontiste a également proposé « l’installation de doubles glissières de sécurité pour la protection des motards ». Ce dispositif n’est que peu du ressort de la région, impliquée dans la gestion de la voirie uniquement dans la conception d’un schéma régional des infrastructures routières.Promesses impossibles à appliquerMesure symbolique de la campagne de Marine Le Pen, le démantèlement de « toutes les jungles de Calaisis » est une décision que ne peut prendre l’institution régionale. La préfecture de la région, et le ministère de l’intérieur sont seuls décisionnaires sur ce sujet.Quant à la proposition d’une préférence à donner aux fournisseurs locaux pour la restauration collective – notamment pour les cantines de la région –, elle est incompatible avec la législation européenne sur la concurrence.Les 29 promesses contenues dans le programme de Marine Le Pen :#pacafn #repeint{ display: flex; flex-flow: row column;}#pacafn #fnregion { flex-wrap: wrap; display: flex;}#pacafn .verdict { color: white; padding: 3px; float: right; margin:0 0 5px 5px!important;}#pacafn .promesse { /* border-top-color: #16212c!important; */ padding: 8px 1% 8px 1%; margin: 0px 0 10px; border: solid #eef1f5; border-width: 4px 1px 1px; cursor: pointer; float: left; box-sizing:border-box; position: relative;}#pacafn .promesse p { margin: 0;}#pacafn .promesse p.intitule{ padding-bottom:22px;}#pacafn .promesse p.ensavoirplus { color: white; padding: 3px; text-align: center; margin: 0; display:block; text-align: right; width:100%; position:absolute; right:0; bottom:0;}#pacafn .promesse p.ensavoirplus img { width:17px; border:0;}#pacafn .promesse:hover { background: rgba(40, 190, 170, 0.4); -webkit-transition: background 200ms ease-out 0s; -moz-transition: background 200ms ease-out 0s; -o-transition: background 200ms ease-out 0s; transition: background 200ms ease-out 0s;}#pacafn .promesse:hover .ensavoirplus { opacity: 1; color: black; -webkit-transition: color 200ms ease-out 0s; -moz-transition: color 200ms ease-out 0s; -o-transition: color 200ms ease-out 0s; transition: color 200ms ease-out 0s;}#pacafn .promesse.deplie { width: 98%; background: rgba(40, 190, 170,0.4);} p { font-weight: bold;}#pacafn .promesse .deroule { height: 0; overflow: hidden; -webkit-transition: height 1200ms linear 0s; -moz-transition: height 1200ms linear 0s; -o-transition: height 1200ms linear 0s; transition: height 1200ms linear 0s; clear:left; width:100%;}#pacafn .promesse.deplie p.ensavoirplus{ display:none;}#pacafn .promesse.deplie .deroule { height: inherit; }#pacafn .filtres{border-top-color: #16212c!important; padding: 8px 1% 8px 1%; margin: 0px 0 10px; border: solid #eef1f5; background:#eef1f5; border-width: 4px 1px 1px;}#pacafn .checkboxes label { white-space:nowrap; cursor:pointer;}#pacafn .checkboxes label span{ white-space:normal;}#pacafn .selectThematiques, .checkboxes p{ text-align: center; width:100%;}#pacafn .checkboxes p{ margin:4px 0;}#pacafn .selectThematiques{ margin:10px 0 14px 0;}#pacafn .resetFiltres { clear:left; float:left; width:100%; text-align: center; display: none; margin-bottom: 10px;}#pacafn .resetFiltres span{ background: #93a09e; color: white; border-radius: 6px; padding: 0px 5px; cursor: pointer;}#pacafn .resetFiltres span:hover{ background: #000;}#pacafn .bilan{ background: rgba(255,255,255,0.8); clear: left; float: left; width: 100%; padding:10px 0 10px 0; border: 0px; margin-bottom: 0!important; } #pacafn .bilan p{ text-align: center; } div { padding:2px 0; display:inline-block; text-align: center; color: white; font-weight: bold; height: 24px; vertical-align: top; } #pacafn .bilan span:not(:last-child){ padding-right: 8px; }@media only screen and (min-width: 526px) { #pacafn .promesse { width: 49%; margin: 0px 1% 10px 0; } #pacafn .promesse.deplie { width: 99%; }} require(["jquery", "jquery-ui/core"], function($, jqueryUICore) { var donneesProgramme = [{ "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Budget", "proposition": "Nous préserverons les services de proximité en équilibrant la région au travers de six entités administratives cohérentes", "application": "Applicable", "detailapplication": "Le siège du conseil régional devra cependant rester dans la capitale de région.", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Ecologie", "proposition": "Revoir les 2 « schémas régionaux de cohérence écologique » réalisés sans véritable concertation", "application": "Applicable", "detailapplication": "La trame vert et bleu a été adoptée en 2013 en NPDC. 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Faire de la Picardie – Nord-Pas de Calais la région phare des métiers d’art français, vecteurs de l’excellence artisanale et du rayonnement régional.", "application": "Applicable", "detailapplication": "Le conseil régional est en chargé de la recherche et de l'enseignement supérieur, à travers des aides directes ou indirectes.", "liens": "http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=2"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Social", "proposition": "Elle refusera toute subvention régionale à quelque action que ce soit visant à aggraver cet afflux migratoire et notamment aux associations qui favorisent l’installation de nouveaux clandestins", "application": "Applicable", "detailapplication": "Les 420 000 euros attribués par la région Nord-Pas-de-Calais à des associations aidant les migrants depuis le début de l’année ne représentaient que… 0,018 % de son budget total.", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Transport", "proposition": "Sécuriser les parkings des gares", "application": "Applicable", "detailapplication": "C'est l'une des mesures de sécurité confiées au conseil régional, qui a la responsabilité des gares et des lycées.", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Transport", "proposition": "Mettre en œuvre l’intermodalité rail-fluvial pour relier notre façade maritime à l’ensemble de la région, ainsi que l’intermodalité gares routières-gares ferroviaires (janvier 2017)", "application": "Applicable", "detailapplication": "Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'Etat, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc être prise en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les CPER.", "liens": "http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Transport", "proposition": "Développer l’accessibilité des transports", "application": "Déjà en place", "detailapplication": "Au niveau national, la loi accessibilité encourage l'adaptation des batiments publics existants aux personnes en situation de handicap", "liens": "http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Accessibilite-des-batiments,867-.html"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Santé", "proposition": "La désertification médicale, non seulement dans la ruralité mais aussi dans les villes moyennes, sera un enjeu majeur dans les prochaines années", "application": "Déjà en place", "detailapplication": "Répercussion d'une législation nationale dans le cadre du pacte territoire santé, lancé par la ministre de la santé, Marisol Touraine.", "liens": "http://www.sante.gouv.fr/le-pacte-territoire-sante-pour-lutter-contre-les-deserts-medicaux,12793.html"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Santé", "proposition": "Face au désengagement de l’Etat, la défense des hôpitaux de proximité devra se doubler d’un soutien aux solutions innovantes : installation de centres de santé multidisciplinaires publics et/ou privés, téléconsultation...", "application": "Déjà en place", "detailapplication": "Le CPER signé en 2015 contient un plan hôpital numérique.", "liens": "http://www.nord-pas-de-calais.gouv.fr/content/download/5945/43319/file/CPER%20NPdC-%2010-07-2015.pdf"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Autre", "proposition": "Négocier avec l’Etat la création d’une police régionale des transports composée de fonctionnaires de Police nationale (comme en Ile-de-France)", "application": "Difficile", "detailapplication": "Seule la région Ile-de-France dispose aujourd’hui d’un tel service de police des transports. Il est géré par une sous-direction régionale, qui dépend elle-même de la préfecture de police de Paris – une institution unique en France, qui ne dépend pas de la région mais du ministère de l’intérieur. Il faudrait donc une modification de la loi (à laquelle le gouvernement n’a jamais dit qu’il était prêt) pour en faire de même avec les autres régions.", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Autre", "proposition": "Soutenir les plans d’installation de téléalarme pour les personnes âgées", "application": "Difficile", "detailapplication": "La proposition n'entre pas dans les compétences de la région, dont les prérogatives en termes de sécurité se limitent aux gares et aux lycées.", "liens": "http://lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/12/03/regionales-omnipresente-dans-les-discours-la-securite-n-est-pas-une-competence-de-la-region_4823737_4355770.html"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Ecologie", "proposition": "Accélérer le plan d’isolation des logements afin de rendre aux habitants du pouvoir d’achat par les économies d’énergie réalisées", "application": "Difficile", "detailapplication": "Le plan 100 000 logements a été récompensé par le ministère responsable pour la rénovation des logements de la région. En Picardie, le Pass rénovation a été proposé à 2 000 logements. La rénovation énergétique est l'une des compétences du conseil régional.", "liens": "http://www.nordpasdecalais.fr/jcms/c_5151/le-plan-100-000-logements|http://www.picardie.fr/La-Region-signe-le-1er-contrat"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Emploi", "proposition": "Mettre en œuvre un véritable patriotisme économique par l’utilisation de critères dans les marchés publics qui favorisent les entreprises locales et l’emploi régional, entraver l’exploitation de travailleurs détachés, et aider les petites entreprises à accéder aux appels offres régionaux par la simplification administrative des procédures et la généralisation de l’allotissement", "application": "Difficile",La règle européenne en matière d’appels d’offres et de marchés publics est le « principe d’égalité », qui interdit la préférence nationale ou localeLe Code des marchés publics dispose de « souplesses » au nom de deux critères : environnementaux (le poids carbone, par exemple) et sociaux (employer des habitants de quartiers défavorisés à proximité du chantier)Mais dans la pratique, la justice ne tolère ces exceptions que si elles jouent un rôle marginal dans l’attribution des marchés publics. Mais il est impossible d’exiger que la subvention revienne à une entreprise française ni que x % des salariés soient de nationalité française, par exemple.", "liens": "http://lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/12/04/regionales-2015-huit-promesses-de-campagne-qu-il-ne-faut-pas-croire_4825009_4355770.html"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Social", "proposition": "Favoriser les productions locales en organisant les circuits courts et promouvoir le « manger français » pour les 18 millions de repas financés par la région", "application": "Impossible", "detailapplication": "Les règles européennes de concurrence interdisent à une région de choisir une entreprise locale au seul motif qu’elle est implantée dans la région. En outre, les réglementations européennes obligent également les fournisseurs d’établissements collectifs à respecter des normes sanitaires exigeantes et à être agrémentés, ce qui n’est pas possible pour tous les éleveurs et producteurs.", "liens": "http://lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/12/04/regionales-2015-huit-promesses-de-campagne-qu-il-ne-faut-pas-croire_4825009_4355770.html"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Transport", "proposition": "Participer au financement de l'installation de doubles glissières de sécurité pour la protection des motards", "application": "Difficile", "detailapplication": "Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'Etat, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les CPER.", "liens": "http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Transport", "proposition": "Soutenir les investissements routiers délaissés sous la pression idéologique des Verts", "application": "Difficile", "detailapplication": "Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'Etat, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les CPER.", "liens": "http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Autre", "proposition": "Marine Le Pen exigera l’application de la loi républicaine, le renvoi chez eux de tous les clandestins et le démantèlement de toutes les jungles du Calaisis", "application": "Impossible", "detailapplication": "Dans tous les cas, les régions n’ont nul pouvoir de police. Marine Le Pen ne peut qu'interpeller le gouvernement.", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Emploi", "proposition": "Les collectivités locales doivent donner l’exemple et s‘investir résolument comme maîtres d’apprentissage", "application": "Impossible", "detailapplication": "Le conseil régional ne peut imposer ce type de dispositif aux communes, EPCI ou aux départements.", "liens": "http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=2"}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Budget", "proposition": "Nous organiserons une évaluation systématique des actions entreprises par la région", "application": "Invérifiable", "detailapplication": "", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Budget", "proposition": "Notre engagement est d’initier la décrue fiscale pour les habitants dès la première année et de faire de la région, en un mandat, l’une des moins imposées de France", "application": "Invérifiable", "detailapplication": "Le conseil régional ne touche aucun impôt directement assumé par les contribuables. Son pouvoir fiscal se réduit à débattre chaque année du montant régional de la taxe sur la carte grise et de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). Quelles que soient leurs décisions, les nouveaux présidents de région ne devraient donc pas bouleverser le budget des ménages.", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Social", "proposition": "Chaque territoire et chaque habitant conservera une attention égale de la part du conseil régional", "application": "Invérifiable", "detailapplication": "", "liens": ""}, { "sourcepromesse": "POUR NOTRE RÉGION VOTEZ !", "sourcepromesselien": "https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32eXpyQUdDWGJ4eHc/view?usp=sharing", "thematique": "Transport", "proposition": "Trouver les financements et les partenariats pour la réalisation des grands projets de transports indispensables (canal Seine-Nord, réseau express Grand-Lille, barreau Creil-Roissy, etc.)", "application": "Invérifiable", "detailapplication": "", "liens": ""}] var verdicts = { "Applicable": ["applicables", "#80a309", "✓", 0], "Difficile": ["difficiles", "#fb7102", "✓", 0], "Déjà en place": ["déjà en place", "#A2A9AE", "✓", 0], "Invérifiable": ["invérifiables", "#A2A9AE", "?", 0], "Impossible": ["impossibles", "#ad1629", "✕", 0], } /* PROMESSES */ html = ""; /* FILTRES */ \ \Filtrer les promesses : \Applicable \Difficile à appliquer \Déjà appliquée \Application impossible \Application invérifiable \Toutes les thématiques----------------"; var thematiques = []; $.each(donneesProgramme, function(i, d) { thematiques_split = d["thematique"].split("|"); $.each(thematiques_split, function(j, e) { if (thematiques.indexOf(e) == -1) thematiques.push(e) }) }) thematiques.sort() $.each(thematiques, function(i, d) {' + d + ''; }) \X Effacer les filtres"; html += filtres; $.each(donneesProgramme, function(i, d) { verdicts[d["application"]][3]++; \' + (verdicts[d["application"]] ? verdicts[d["application"]][2] : "") + ' ' + d["application"] + ' ' + d["proposition"] + ' \En savoir plus \ \' + d["detailapplication"] + ' \Source de la promesse' : "") + ' \ \'; })"; bilan_jauge = ""; $.each(verdicts,function(j,e){ 0) {"+e[3]+" "+(j == "Applicable" ? 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Cliquez dessus pour en savoir plus.") }*/ if (filtreThematique == "tous" && $(".checkboxes input:not(:checked)").length == 0) { $(".resetFiltres").hide() } else { $(".resetFiltres").show() } } // FIN DE filtrerPromesses() $(".checkboxes input").click(function() { if ($(this).prop("checked")) $(this).attr("checked", "checked") }) function thousandsSeparator(n) { var rx = /(\d+)(\d{3})/; return String(n).replace(/^\d+/, function(w) { while (rx.test(w)) { w = w.replace(rx, '\ item'); } return w; }); } }) // FIN DE REQUIRESimon AuffretJournaliste au MondeMadjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marlène Duretz Et voilà le grand-père qui s’écharpe pour la énième fois avec son gendre, qualifiant de tous les noms d’oiseaux les hommes politiques du camp adverse, celui -là même que son cadet a l’affront de défendre, bec et ongles, à la table endimanchée ! Scène ordinaire de la vie familiale ? Beaucoup le diront. Il n’est pas toujours heureux d’inviter le sujet politique dans le cercle familial. Les sensibilités s’exacerbent, et les couleurs politiques disparates ne sont pas toujours heureuses à mélanger, les réunions de famille s’en allant en eau de boudin. Mais les conversations incendiaires ne sont pas le lot commun, comme en témoignent les lecteurs du Monde.fr, sollicités par un appel à témoignages. Il peut y avoir aussi des silences convenus ou encore des échanges complices.« Nous avons compris qu’un débat politique au sein de notre famille, c’est écouter l’autre poliment mais ne jamais être d’accord », admet Martin, 26 ans. Les membres de la famille de Nathan, cadet d’une famille de six enfants, sont aussi « presque tous d’avis différents, abstentionniste (moi-même), anarchiste (mon père), de gauche (ma mère) et anti-FN (mon grand-frère) ». Mais « les débats sont le lieu de confronter nos idées, écrit-il, et peut-être même faire changer d’avis certains d’entre nous ». Lire aussi :« Voter ne sert à rien » : les abstentionnistes expliquent leur choixMarie-Hélène savoure désormais les soirées électorales avec son fils de 16 ans : « Quand il était petit, cela me permettait d’expliquer ; désormais, nous analysons ensemble ! Nos soirées électorales sont toujours très paisibles. »De l’ombre des méchants et des gentilsLa famille est indéniablement le lieu privilégié pour faire ses premiers pas en politique, où l’opinion se forge et la nécessité de voter s’insuffle, ou pas. S’il est réducteur d’affirmer que les enfants votent comme leurs parents, « la famille reste en effet un creuset de l’orientation idéologique des individus », estime Anne Muxel, spécialiste des phénomènes de socialisation et de transmission des valeurs au Cevipof (« Les contours de l’expérience des jeunes », 2009).« La première élection dont je me souviens bien remonte à celle de Jacques Chirac, en 2002, écrit Julie. J’avais alors 10 ans et ma mère avait résumé l’histoire en disant qu’il y avait un méchant et un gentil et qu’il fallait, bien sûr, que le gentil gagne ». L’étudiante de 23 ans se remémore avec nostalgie sa fébrilité au moment du décompte, tout comme Jojo pour qui « il y a une part d’excitation liée à un certain suspense, un peu comme au moment des résultats d’un examen ou d’un entretien d’embauche ». Mais, regrette Julie, « aujourd’hui c’est beaucoup moins la fête parce qu’on n’est plus tellement sûr que le gentil gagne ». La même inquiétude gagne Claudio. Ce père de 36 ans avoue la partager avec ses enfants parce qu’il « n’arrive pas à la cacher ».La politique en héritageLa notion de transmission et d’héritage est centrale pour de nombreux contributeurs. Pauline, 32 ans, ne suit désormais plus les soirées électorales en famille, « ni même avec mon chat », précise-t-elle. Mais, « c’est bien en famille que je suis entrée pour la première fois dans un bureau de vote, que j’ai appris la cérémonie du vote, la confidentialité du scrutin, l’émotion des résultats… et plus largement le partage des idées autour de la table, les accords et les désaccords sur les questions de société », convient celle qui, dimanche, « passera son tour ».« Les soirées électorales sont une tradition familiale qui date de l’enfance et qui est maintenue », relate C. Simone, ingénieur, 47 ans. D’un côté, les adultes, de l’autre les enfants qui « s’amusent en général dans une autre pièce (…) Mais, dès qu’ils manifestent un intérêt pour la soirée, les discussions et les débats, ils sont alors les bienvenus ».Paul et sa femme, parents de trois filles de 12 à 17 ans, aimeraient être pédagogues, mais ils ont beau « se retrouver sur des valeurs de base », ils débattent et s’énervent beaucoup, car « les avis de chacun sont assez tranchés » et leurs filles un brin provocatrices !Eugénie, 23 ans, a mis à contribution les nouvelles technologies pour renouer avec la tradition familiale. « Ma famille est partagée entre Paris et Lisbonne mais le dimanche des résultats, c’est comme si nous étions tous ensemble. À coup de Skype, Whatsapp et téléphone, on trouve toujours une façon d’échanger, de débattre, d’exprimer nos victoires, déceptions ou incompréhensions, explique-t-elle. Le plus petit d’entre nous a 13 ans, c’est important pour nous de l’entourer et de le plonger là-dedans, qu’il se sente concerné même s’il ne peut pas encore voter ».« La politique a toujours été un grand sujet de débat familial », admet aussi Céline. « Toute petite, je voyais les adultes s’apostropher, argumenter, crier… et c’était l’apogée au moment d’élections », se souvient celle qui s’endormait épuisée, dans le canapé, après tant d’attentes et d’émotions à l’issue des scrutins dont elle n’a manqué aucun. « J’ai emmené mes enfants mettre l’enveloppe dans l’urne, nous sommes allés au dépouillement, on a fait les soirées électorales à la maison, avec force amis, cris et bon vin. Aujourd’hui, mon fils de 19 ans vote à son tour et il tarde à ma fille de 15 ans de pouvoir s’exprimer avec un bulletin, et pas seulement en criant plus fort que les autres lors des soirées électorales autour de la télévision ».Lire aussi :Régionales : ce qu’il faut savoir avant le 2e tourMarlène DuretzJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Auffret et Madjid Zerrouky Ayant pris la tête du premier tour des élections régionales avec 40,55 % des voix, Marion Maréchal-Le Pen, à seulement 26 ans, pourrait devenir la plus jeune présidente d’un conseil régional le 13 décembre. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, région dirigée par Michel Vauzelle (Parti socialiste) depuis 1998, la tête de liste du Front national a devancé de près de 14 points son principal adversaire issu des Républicains, Christian Estrosi — crédité de 26,48 % des suffrages exprimés.Nous avons confronté les 92 propositions que liste le projet de Marion Maréchal-Le Pen — ainsi que celles de Marine Le Pen dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie et de Florian Phillipot en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine — aux compétences des conseils régionaux. Parmi elles, 43 sont compatibles avec le fonctionnement de l’institution régionale, 26 seront difficiles à mettre en œuvre, et trois promesses semblent impossibles à appliquer.Le projet de la députée frontiste est principalement orienté vers un « patriotisme économique régional ». Une politique qui passe par l’attribution des aides du conseil régional à des critères sociaux — comme l’emploi d’un apprenti pour « favoriser les entreprises locales face aux grands groupes » — ou environnementaux — en exigeant une empreinte carbone faible, ce qui privilégie les entreprises du territoire.Des promesses applicablesMarion Maréchal-Le Pen est la tête de liste ayant délivré le programme le plus volumineux des trois régions que nous avons pu vérifier, en mettant l’accent sur les thèmes identitaires du Front national, immigration et questions sécuritaires en premier lieu. Mettre en place un « grand projet de spectacle historique régional inspiré du succès du parc du Puy-du-Fou », jouer de l’arme des subventions au monde associatif en supprimant celles « versées aux associations communautaristes », empêcher tout financement du planning familial par le conseil régional : les exemples de ce type de propositions sont nombreux.Ces mesures côtoient, autre exemple, le projet d’abandon du programme « MED CAP accueil » permettant à des étudiants étrangers — originaires du Maroc, d’Algérie, ou des Territoires palestiniens — de venir, pour une période donnée, dans une université de la région. L’utilisation possible pour le conseil régional du référendum local, sur des « grandes questions » concernant l’action de la région, est évoquée.Le projet du Front national en PACA propose par ailleurs un prêt à taux zéro pour « la rénovation énergétique des bâtiments » ou le retour de la gratuité des cartes grises pour les véhicules électriques, abolie par la majorité précédente.Des promesses difficiles à tenirPlusieurs promesses, parfois communes aux trois programmes du Front national que nous avons pu vérifier, semblent plus compliquées à mettre en œuvre par un conseil régional.Les nombreuses propositions de Marion Maréchal-Le Pen concernant le fonctionnement du système ferroviaire en région PACA dépendront en grande partie de la négociation d’un nouveau contrat « SNCF-Région » signé avec l’entreprise publique gestionnaire des voies ferrées, et prévu pour 2016 : rien ne peut donc être garanti pour l’instant. L’instauration d’une police régionale des transports n’est, elle, pas du ressort du conseil régional, mais des services de la préfecture.Le « refus des exigences religieuses dans les cantines » est une autre promesse difficilement tenable, sauf dans les lycées, placés sous la responsabilité directe de la région.Des promesses impossibles à appliquerDes promesses du projet de Marion Maréchal-Le Pen sont impossibles à appliquer en cas d’accès du parti d’extrême droite à la présidence de la région PACA : le soutien au circuit court « à travers les cantines de nos lycées » déroge par exemple à la législation européenne portant sur la concurrence. La promesse avait également été formulée par Emmanuelle Cosse, tête de liste d’Europe Ecologie les Verts (EELV) en Ile-de-France.L’opposition à « l’implantation d’éoliennes défigurant nos paysages » paraît, elle aussi, difficile à faire respecter. La conception d’un schéma régional éolien, en collaboration avec les services de la préfecture, contraint les régions à développer cette ressource renouvelable. L’objectif de production électrique est de 545 MW d’électricité produite par l’éolien à l’horizon 2020 pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.Les 92 promesses contenues dans le programme de Marion Maréchal-Le Pen :#pacafn #repeint{ display: flex; flex-flow: row column;}#pacafn #fnregion { flex-wrap: wrap; display: flex;}#pacafn .verdict { color: white; padding: 3px; float: right; margin:0 0 5px 5px!important;}#pacafn .promesse { /* border-top-color: #16212c!important; */ padding: 8px 1% 8px 1%; margin: 0px 0 10px; border: solid #eef1f5; border-width: 4px 1px 1px; cursor: pointer; float: left; box-sizing:border-box; position: relative;}#pacafn .promesse p { margin: 0;}#pacafn .promesse p.intitule{ padding-bottom:22px;}#pacafn .promesse p.ensavoirplus { color: white; padding: 3px; text-align: center; margin: 0; display:block; text-align: right; width:100%; position:absolute; right:0; bottom:0;}#pacafn .promesse p.ensavoirplus img { width:17px; border:0;}#pacafn .promesse:hover { background: rgba(40, 190, 170, 0.4); -webkit-transition: background 200ms ease-out 0s; -moz-transition: background 200ms ease-out 0s; -o-transition: background 200ms ease-out 0s; transition: background 200ms ease-out 0s;}#pacafn .promesse:hover .ensavoirplus { opacity: 1; color: black; -webkit-transition: color 200ms ease-out 0s; -moz-transition: color 200ms ease-out 0s; -o-transition: color 200ms ease-out 0s; transition: color 200ms ease-out 0s;}#pacafn .promesse.deplie { width: 98%; background: rgba(40, 190, 170,0.4);} p { font-weight: bold;}#pacafn .promesse .deroule { height: 0; overflow: hidden; -webkit-transition: height 1200ms linear 0s; -moz-transition: height 1200ms linear 0s; -o-transition: height 1200ms linear 0s; transition: height 1200ms linear 0s; clear:left; width:100%;}#pacafn .promesse.deplie p.ensavoirplus{ display:none;}#pacafn .promesse.deplie .deroule { height: inherit; }#pacafn .filtres{border-top-color: #16212c!important; padding: 8px 1% 8px 1%; margin: 0px 0 10px; border: solid #eef1f5; background:#eef1f5; border-width: 4px 1px 1px;}#pacafn .checkboxes label { white-space:nowrap; cursor:pointer;}#pacafn .checkboxes label span{ white-space:normal;}#pacafn .selectThematiques, .checkboxes p{ text-align: center; width:100%;}#pacafn .checkboxes p{ margin:4px 0;}#pacafn .selectThematiques{ margin:10px 0 14px 0;}#pacafn .resetFiltres { clear:left; float:left; width:100%; text-align: center; display: none; margin-bottom: 10px;}#pacafn .resetFiltres span{ background: #93a09e; color: white; border-radius: 6px; padding: 0px 5px; cursor: pointer;}#pacafn .resetFiltres span:hover{ background: #000;}#pacafn .bilan{ background: rgba(255,255,255,0.8); clear: left; float: left; width: 100%; padding:10px 0 10px 0; border: 0px; margin-bottom: 0!important; } #pacafn .bilan p{ text-align: center; } div { padding:2px 0; display:inline-block; text-align: center; color: white; font-weight: bold; height: 24px; vertical-align: top; } #pacafn .bilan span:not(:last-child){ padding-right: 8px; }@media only screen and (min-width: 526px) { #pacafn .promesse { width: 49%; margin: 0px 1% 10px 0; } #pacafn .promesse.deplie { width: 99%; }} require(["jquery", "jquery-ui/core"], function($, jqueryUICore) { var donneesProgramme = [{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Nous stopperons l’inflation perpétuelle de la dette [...] par le non-remplacement des départs à la retraite","application":"Applicable","detailapplication":"Mme Le Pen reprend ici une préconisation de la Cour des comptes (p. 152) dans son rapport sur les finances publiques locales, publié en octobre 2015. L'institution appelait à réduire la masse salariale […] au moyen du non-remplacement intégral des agents partant à la retraite.","liens":"http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/Les-finances-publiques-locales3"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Nous stopperons l’inflation perpétuelle de la dette [...] par la réduction des frais de représentation des élus","application":"Applicable","detailapplication":"L'allocation d'un budget à ce poste de dépense est à la charge de l'assemblée régionale.","liens":"http://www.regionpaca.fr/vivre-ensemble/subventions-en-ligne.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Nous stopperons l’inflation perpétuelle de la dette [...] pour aider davantage les associations œuvrant réellement dans l’intérêt général","application":"Applicable","detailapplication":"L'allocation de subventions aux associations de la région à la charge de l'assemblée régionale.","liens":"http://www.regionpaca.fr/vivre-ensemble/subventions-en-ligne.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Nous réduirons la fracture démocratique creusée par nos prédécesseurs en consultant la population à travers l’usage du référendum local pour les grandes questions, et notamment les choix structurants qui engagent durablement l’argent public","application":"Applicable","detailapplication":"Le référendum est ouvert à toutes les collectivités territoriales depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003 (art. 72-1 al. 2 de la Constitution). Les domaines concernés sont ceux couverts par les compétences du conseil régional.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/collectivites-territoriales/democratie-locale/quoi-consiste-referendum-local.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Augmentation de l’intervention régionale en matière de financement de la recherche et de l’enseignement supérieur de 50 % en 6 ans (45 millions d’euros à 68 millions d’euros)","application":"Applicable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Priorité aux entreprises s’inscrivant dans cet élan de réindustrialisation pour l’attribution des fonds européens (FSE, FE, DER, FEADER) alloués au développement économiques","application":"Applicable","detailapplication":"En 2015, les conseils régionaux se sont vu attribués la répartition d'une partie des fonds européens.","liens":"http://europe.regionpaca.fr/leurope-sengage-en-provence-alpes-cote-dazur-accueil/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Meilleure mobilisation des fonds européens au service de nos entreprises, plusieurs millions d’euros n’étant pas utilisés aujourd’hui","application":"Applicable","detailapplication":"En 2015, les conseils régionaux se sont vu attribués la répartition d'une partie des fonds européens.","liens":"http://europe.regionpaca.fr/leurope-sengage-en-provence-alpes-cote-dazur-accueil/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Priorité d’accès aux marchés publics de la région aux entreprises employant au moins un apprenti pour favoriser les entreprises locales face aux grands groupes et aux entreprises étrangères tout en développant l’apprentissage","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional peut voter un ensemble de condition sociale à remplir dans le cadre d'attribution des marchés publics.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Création d’un comité régional de tourisme montagnes du moyen et haut-pays","application":"Applicable","detailapplication":"Jusqu'ici géré par le comité régional du tourisme Côte d'Azur","liens":"http://www.cotedazur-tourisme.com/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Recentrage de l’action des comités régionaux de tourisme sur la coordination et la promotion touristique notamment à l’international","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent pour fixer le statut du comité régional du tourisme, qui élabore le schéma régional du tourisme et des loisirs.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=3"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Vice-présidence dédiée à l’aide aux communes face au désengagement de l’Etat et à la toute-puissance des intercommunalités et métropoles","application":"Applicable","detailapplication":"La création des vice-présidences est à la charge du président du conseil régional.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000006392178&dateTexte=&categorieLien=cid"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien au cinéma et au spectacle itinérant dans les zones rurales et en montagne","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations culturelles.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien à la rénovation du patrimoine bâti à dimension culturelle ou historique aux côtés des collectivités ou de particuliers","application":"Applicable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Développement d’une application smartphone de géolocalisation à vocation culturelle et touristique permettant à tout moment de découvrir les trésors historiques, architecturaux, et naturels qui nous entourent","application":"Applicable","detailapplication":"Plusieurs régions développent déjà leurs applications, de transport notamment. ","liens":"http://www.paysdelaloire.fr/actualites/applications-mobiles/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Label régional « patrimoine Provence-Alpes-Côte d’Azur » pluridisciplinaire pouvant être décerné à des artisans, cuisiniers, artistes, etc. portant à travers leur action le patrimoine régional","application":"Applicable","detailapplication":"Dans la région Languedoc-Roussillon, le label Sud de France est soutenu par le conseil régional.","liens":"http://www.tourisme-suddefrance-pro.com/web/guest/presentation-du-label"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien à la création culturelle enracinée à travers les subventions accordées par la région","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations culturelles.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Grand projet de spectacle historique régional inspiré du succès du parc du Puy-du-Fou","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations culturelles.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Création d’un observatoire régional des cultures et traditions de PACA (provençale, alpine, dauphinoise, nissarde) impliquant acteurs associatifs et institutionnels","application":"Applicable","detailapplication":"Un observatoire de la langue et de la culture provencale existe déjà dans la région, mais n'englobe pas toutes les cultures du territoire. ","liens":"http://observatoire-provence.com/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Vice-présidence à l’identité coordonnant toutes les actions visant à la préservation, la promotion, et la transmission","application":"Applicable","detailapplication":"La création des vice-présidences est à la charge du président du conseil régional.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000006392178&dateTexte=&categorieLien=cid"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Retour à la gratuité des cartes grises pour les véhicules électriques, abolie par la majorité PS-EELV","application":"Applicable","detailapplication":"Effectivement, jusqu'en 2010, l'immatriculation des véhicules propres – dont électriques – était gratuite.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Prêt à taux zéro pour la rénovation énergétique des bâtiments","application":"Applicable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Abandon progressif des sacs plastique sur toute la bande littorale au profit de cabas en tissu ou de sacs en papier biodégradables (comme c’est le cas en Corse)","application":"Applicable","detailapplication":"La loi NOTRe attribue au conseil régional la possibilité d'effectuer des référendums sur des sujets compris dans ses compétences. La constitution d'un plan régional de gestion des déchets pourrait donner au conseil régional la possibilité d'une telle mesure, en collaboration avec les enseignes de la grande distribution. Le cas Corse est différent, le statut d'assemblée régionale de l'institution régionale de l'ile ne possède pas les mêmes compétences.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/2015/8/7/RDFX1412429L/jo/texte|http://www.novethic.fr/empreinte-terre/dechets/isr-rse/la-corse-bannit-les-sacs-plastiques-38121.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Maintien d’instituts de formation professionnelle et de centres de formation d’apprentis sur l’ensemble des territoires contre la tendance au regroupement actuellement à l’œuvre","application":"Applicable","detailapplication":"La gestion de la formation professionnelle est une compétence du conseil régional.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Mise en place de projets alimentaires territoriaux en partenariat avec les collectivités locales, les coopératives, et les producteurs afin d’encourager le recours aux circuits courts et de maintenir une activité économique de proximité, durable, et portée par la population","application":"Applicable","detailapplication":"L'article 39 de la loi pour l'avenir de l'agriculture demande la mise en place d'un plan alimentaire territorial (PAT) résultant d'une collaboration entre les différentes collectivités. Ses enjeux au niveau national sont semblables à ceux proposés par Mme Le Pen.","liens":"http://agriculture.gouv.fr/telecharger/56046?token=d5e0a24b62273ac02c8ad4c3eff10361"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Bourse au mérite régionale venant compenser la diminution de moitié de celle-ci par le gouvernement socialiste","application":"Applicable","detailapplication":"La gestion des lycées et de l'enseignement supérieur est à la charge de la région. ","liens":"http://www.regionpaca.fr/se-former/vie-lyceenne-et-apprentie/developper-des-dispositifs-en-faveur-des-jeunes.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Suppression du programme « MED CAP accueil » et réaffectation des économies réalisées à la nouvelle bourse régionale","application":"Applicable","detailapplication":"Le programme MED CAP accueil permet à des étudiants de régions partenaires de la région PACA – wilaya d’Alger (Algérie), région de Tanger-Tétouan (Maroc), gouvernorats de Khan-Younis, de Ramallah et d’Hébron (Territoires palestiniens), notamment – de venir étudier pour une période donnée en France. Le montant de la bourse accordée est de 600 € par mois et par étudiant.","liens":"http://www.regionpaca.fr/uploads/media/MED_CAP_ACCUEIL_2014-2015.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Concours annuel pour l’obtention d’une bourse de 50 000 € pour un projet porté par des jeunes de 16 à 25 ans (culture, sport, entreprise, innovation scientifique)","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Lycée des métiers de la mer offrant une formation jusqu’à la licence professionnelle","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent en matière d'enseignement supérieur.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=2"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Effort accru sur l’information auprès des lycées situés en zones littorales et auprès des usagers des plages pendant les périodes estivales","application":"Applicable","detailapplication":"La gestion des lycées et de l'enseignement supérieur est à la charge de la région. ","liens":"http://www.regionpaca.fr/se-former/vie-lyceenne-et-apprentie/developper-des-dispositifs-en-faveur-des-jeunes.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Développement de filières de formation sanitaire et sociale dans les montagnes et zones rurales afin de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent en matière d'enseignement supérieur. Les filières de formation dans ce domaine sont plus nombreuses sur le littoral.","liens":"http://www.regionpaca.fr/uploads/media/SITES_FORMATION_SASO2014.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Soutien aux entreprises faisant face à des difficultés de trésorerie passagères : prêt au taux de l’inflation sur 6 à 24 mois","application":"Applicable","detailapplication":"Avec Initiative France, la région PACA a pu accorder 1 778 prêts d'honneur à des entreprises de son territoire.","liens":"http://www.regionpaca.fr/economie-emploi/pme-et-createurs-dentreprise/createurs-dentreprises.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Fonds d’amorçage pour les entreprises innovantes dont le siège social est en PACA : prise de participation pour une durée maximale de 2 ans","application":"Applicable","detailapplication":"La prise de participation au capital d'une entreprise est possible, notamment celles dont l'objet social est la production d'énergies renouvelables par des installations situées sur leur territoire, selon le code général des collectivité territoriales.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000006392287&dateTexte=&categorieLien=cid"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Plate-forme de financement participatif : mise en relation des TPE/PME-PMI locales et des particuliers ou d’autres entreprises","application":"Applicable","detailapplication":"Par un dispositif d'aide directe ou indirecte, la région peut soutenir la création d'une plateforme de financement participatif.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Multiplication des partenariats entre recherche publique et recherche privée afin de favoriser l’industrialisation des nouveaux savoir-faire et des nouveaux brevets","application":"Applicable","detailapplication":"Les partenariats publics-privés sont possibles pour le conseil régional, qui est cependant la collectivité à utiliser le moins ce dispositif, selon la Cour des comptes.","liens":"https://www.ccomptes.fr/content/download/79160/1980604/version/1/file/125-RPA2015-partenariats-public-prive.pdf#page=9"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Proposition de conventions de partenariat public/privé afin de mutualiser les moyens pour un moindre coût et plus d’efficacité","application":"Applicable","detailapplication":"Deux fonds d'investissements pour l'innovation des entreprises – PACA Investissement et Jeremie (Joint European Resources for Micro to Medium-sized) – font appel à un partenariat public-privé dans la région.","liens":"http://www.regionpaca.fr/economie-emploi/innovation-et-recherche/strategie-regionale-dinnovation-sri.html?jumpurl=uploads%2Fmedia%2FSRI_0314.pdf&juSecure=1&mimeType=application%2Fpdf&locationData=18717%3Att_news%3A34026&juHash=34a15e826ffd5e441b839d0ac2017c815c68e012"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Soutien au maintien des commerces de proximité à travers l’action du fonds de partenariat des entreprises","application":"Applicable","detailapplication":"Le Fonds PACA Emergence, destiné à l'aide au développement des PME et TPE, est le dispositif régional se rapprochant le plus de cette proposition. Mais il n'est pas fait particulièrement mention des commerces de proximité.","liens":"http://www.pacaemergence.com/o/qui-sommes-nous"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Sport","proposition":"Grand prix de formule E (électrique) pour prolonger la saison touristique et promouvoir ce sport mécanique novateur","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations sportives.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Sport","proposition":"Centres de préparation sportive, de rééducation, de reconversion pour bénéficier de débouchés économiques liés aux grands clubs professionnels de PACA et à notre environnement naturel unique","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations sportives.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Evaluation de la qualité de service par une autorité indépendante de la SNCF","application":"Applicable","detailapplication":"Allocation d'un budget à la charge du conseil régional.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Développement des transports maritimes et fluviaux de proximité en s’appuyant sur les expériences menées à Toulon et à Marseille","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est responsable des ports fluviaux. L'installation de ces lignes devra se faire en collaboration avec les communes concernées.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/competences-des-collectivites-territoriales-matiere-transports"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Etude de la réouverture du tunnel-canal du Rove permettant de relier à nouveau le port de Marseille et le Rhône","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans la création de canaux fluviaux. Le projet devra se faire en collaboration avec les communes concernées.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=6"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Titre de transport combiné permettant d’emprunter l’ensemble des transports régionaux avec un seul ticket pour se rendre d’un point à un autre","application":"Applicable","detailapplication":"Plusieurs régions ont mis en place ce type de dispositif, dont la Bretagne et la région Auvergne-Rhône-Alpes.","liens":"http://www.rhonealpes.fr/TPL_CODE/TPL_ADM/IDA/6-transports/18-les-aides-de-la-region-rhone-alpes.htm|http://www.star.fr/fr/titres-et-tarifs/carte-korrigo/la-carte-bretonne-des-deplacements.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport|Education","proposition":"Prêt à taux zéro pour le permis de conduire des 18-25 résidant en zone de revitalisation rurale","application":"Applicable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien à l’accessibilité des sites culturels pour les personnes à mobilité réduite","application":"Déjà en place","detailapplication":"Au niveau national, la loi accessibilité encourage l'adaptation des batiments publics existants aux personnes en situation de handicap.","liens":"http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Accessibilite-des-batiments,867-.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Valorisation des traditions et des savoir-faire de nos territoires à travers la communication (institutionnelle, publicitaire, touristique, en particulier à l’international) de la région","application":"Déjà en place","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Plan d’urgence pour la filière bois visant l’accroissement de la mobilisation du bois régional (en particulier le bois énergie), la préservation de l’approvisionnement des petites et moyennes chaufferies, et la modernisation de l’outil de sciage","application":"Déjà en place","detailapplication":"La région propose déjà un panel d'aides destinées aux entreprises de la filière","liens":"http://www.regionpaca.fr/uploads/media/DISPOSITIF_FORET_2011.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Modification de la fonction, la mission, et la composition de l’observatoire régional des métiers désormais chargé d’élaborer chaque année une cartographie des métiers en tension et de produire des rapports prospectifs permettant d’anticiper au maximum les évolutions","application":"Déjà en place","detailapplication":"La mission de l'Observatoire régional emploi-formation (OREF) est définié au niveau national et constitue à « contribuer à l’observation, l’analyse et la prospective sur les évolutions de l’emploi, des compétences, des qualifications, de la formation et de la relation emploi-formation, ainsi que sur les évolutions des besoins et attentes des publics, et ce en prenant en compte les mutations économiques, démographiques et sociales ». Chaque année, plusieurs publications retracent un tableau de bord de la sectorisation de l'emploi sur le territoire.","liens":"http://www.orm-paca.org/IMG/pdf/ra2014_vf-2.pdf#page=3"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Santé","proposition":"Juste répartition des efforts sur tout le territoire dans le cadre de l’Agence régionale de santé pour lutter contre les déserts médicaux","application":"Déjà en place","detailapplication":"Répercution d'une législation nationale dans le cadre du pacte territoire santé, lancé par la ministre de la santé, Marisol Touraine.","liens":"http://www.sante.gouv.fr/le-pacte-territoire-sante-pour-lutter-contre-les-deserts-medicaux,12793.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Social","proposition":"Fin des zones blanches, réduction de la fracture numérique et développement du télétravail dans les territoires alpins","application":"Déjà en place","detailapplication":"Au niveau national, le plan numérique 2012-2020 vise à développer la présence du numérique sur le territoire français.","liens":"http://www.economie.gouv.fr/files/files/import/2011_france_numerique_consultation/2011_plan_france_numerique2020.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Accessibilité des gares aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes","application":"Déjà en place","detailapplication":"Au niveau national, la loi accessibilité encourage l'adaptation des batiments publics existants aux personnes en situation de handicap.","liens":"http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Accessibilite-des-batiments,867-.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Lignes de bus alternatives dans les secteurs mal desservis par les trains ou à certains horaires","application":"Déjà en place","detailapplication":"Des lignes express régionales existent déjà en complément du réseau ferré et le réseau peut être étendu.","liens":"http://www.info-ler.fr/fr"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Doublement du budget dévolu au soutien aux entreprises grâce aux économies réalisées et aux réaffectations budgétaires","application":"Difficile","detailapplication":"Techniquement possible si le budget nécessaire est dégagé.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Suppression des subventions versées aux associations communautaristes ou aux organismes d’aide à l’immigration clandestine et redéploiement des sommes ainsi économisées","application":"Difficile","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Priorité aux artistes de PACA dans l’action du Fonds régional d’art contemporain (FRAC) afin de favoriser la création","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil d’administration du fonds régional d'art contemporain (FRAC) est composé de huit membres fondateurs (quatre élus régionaux et quatre représentants de l’Etat, sept membres associés reconnus pour leurs compétences dans le domaine des arts plastiques et de sept membres partenaires. Les décisions sur les orientations stratégiques de la structure se feront donc en collaboration avec ces acteurs.","liens":"http://www.fracpaca.org/le-frac-l-equipe"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Exportation et diffusion dans l’ensemble de la région des créations culturelles telles que celles de la Villa Arson (06), de l’Opéra de Nice ou encore des ballets de Marseille ainsi que des expositions du FRAC ou du Mamac de Nice","application":"Difficile","detailapplication":"","liens":"http://www.fracpaca.org/le-frac-l-equipe|http://www.opera-nice.org/documents/Saison_15-16.pdf|"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Affirmation de nos traditions populaires et de notre héritage civilisationnel notamment en installant des crèches dans l’ensemble des bâtiments de la région en période de Noël","application":"Difficile","detailapplication":"Le débat autour de la présence de crèches dans les batiments publics a donné lieu à des décisions de justice diverses : le conseil départemental de Vendée a dû enlever l'installation de son siège, en 2014. La même année, la mairie de Béziers a vu la justice lui accorder le droit d'installer une crèche dans son hall d'entrée. Le conseil régional est soumis à la même législation.","liens":"http://lemonde.fr/societe/article/2014/12/20/le-debat-autour-des-creches-de-noel-dans-les-batiments-publics-relance-par-le-tribunal-de-montpellier_4544209_3224.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Soutien à l’installation de pompes à eaux noires dans les ports de la région","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional n'est responsable que des ports fluviaux. Les ports maritimes sont à la charge des départements et des communes, sauf s'ils ont été rachetés par l'Etat.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/competences-des-collectivites-territoriales-matiere-transports"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Refus des exigences religieuses dans les cantines qui ne sont que l’avant-garde d’autres revendications","application":"Difficile","detailapplication":"L'interdiction des plats de substitutions n'est possible - pour le conseil régional - uniquement dans les lycées.","liens":"http://lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/28/debat-regional-dans-le-nord-pas-de-calais-picardie-qui-dit-vrai-qui-dit-faux_4798514_4355770.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Faire face au chômage en réorganisant la formation professionnelle en fonction de la demande réelle des entreprises et du monde du travail","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est responsable de la formation professionnelle sur son territoire.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Sport","proposition":"Subventions aux associations sportives soumises au bon comportement pour en finir avec la racaille qui pollue le sport amateur","application":"Difficile","detailapplication":"Les compétences en matière de culture, de sport, de tourisme, de promotion des langues régionales et d'éducation populaire sont partagées entre les communes, les départements, les régions. Le conseil régional décide de l'allocation de subventions aux associations sportives en assemblée régionale. ","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Renégociation du contrat SNCF-région avec des clauses très fermes en matière de ponctualité, de qualité de service, de propreté, et de sécurité lors de la nouvelle convention en 2016","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, au cours de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Introduction de critères de sécurisation dans le nouveau contrat SNCF-région en imposant notamment la présence de contrôleurs dans les trains sur certaines lignes et à certains horaires","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, en 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Nouveau contrat limité dans le temps (3 ans) pour une réévaluation rapide et la prise en compte de l’ouverture prochaine à la concurrence","application":"Difficile","detailapplication":"La loi sur la solidarité et renouvellement urbains (SRU), en 2000, a transféré la compétence de la gestion des lignes ferroviaires aux conseils régionaux, en ne fixant pas de durée obligatoire pour la convention signée entre la région et la SNCF pour l'exploitation et la maintenance des lignes. Au minimum, ces conventions ont duré cinq ans.","liens":"http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/094000560.pdf#page=18"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Représentants des usagers associés à la préparation de la nouvelle convention pour coller au plus près des problèmes et des préoccupations","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Aggravation des pénalités payées par la SNCF lorsque les dysfonctionnements interviennent aux heures de pointe","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Décentralisation d’une partie de la maintenance et de la gestion dans les Alpes-Maritimes pour plus d’efficacité","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Augmentation des rames aux heures de pointe pour prendre en compte la réalité du flux de passagers","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Trajets plus courts sur certains segments avec un système de navette permettant d’augmenter la fréquence des trains","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional. http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Police régionale des transports pilotant l’ensemble de la sécurité sur le réseau ferré de PACA","application":"Difficile","detailapplication":"Seule la région Ile-de-France dispose aujourd’hui d’un tel service de police des transports. Il est géré par une sous-direction régionale qui dépend elle-même de la préfecture de police de Paris – une institution unique en France, qui ne dépend pas de la région mais du ministère de l’intérieur. Il faudrait donc une modification de la loi (à laquelle le gouvernement n’a jamais dit qu’il était prêt) pour faire de même avec les autres régions.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Soutien à des projets prioritaires d’infrastructures routières permettant le désenclavement, le contournement de villes ou le désengorgement de certains secteurs (contournement de Manosque, liaison Est-Ouest à Avignon...)","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'Etat, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les contrats de plan Etat-région (CPER).","liens":"http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Davantage de rames TER pouvant accueillir des vélos pour favoriser les modes de transport respectueux de l’environnement","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de 10 ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.\thttp://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Abandon de la LGV PACA irréaliste, coûteuse, et déjà dépassée","application":"Difficile","detailapplication":"Le projet, débuté dans les années 1990, est divisé en trois phases – priorité 1, priorité 2, ambition – dont la première a été validée par le secrétaire d'Etat chargé des transports, Frédéric Cuvilier, en 2014. Un engagement fort semble donc être pris sur la phase 1 – nœuds ferroviaire marseillais et azuréen – qu'il paraît donc difficile d'abandonner.","liens":"http://www.lgvpaca.fr.prod1.rff.lbn.fr/pages/une-ligne-nouvelle-realiser-par-etapes|http://www.lignenouvelle-provencecotedazur.fr/sites/lgvpaca.fr/files/20140507_-_decision_ministerielle_ln_pca_-_prefet.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Etude d’une ligne Nice-Turin pouvant permettre demain de rejoindre Lyon et même Paris","application":"Difficile","detailapplication":"La ligne reliant Nice à Turin est régie par une convention internationale signée entre la France et l'Italie en 1970. Le CPER signé par le conseil régional en 2015 fait état de 29 millions d'euros consacrés au développement de la ligne. ","liens":"http://www.senat.fr/questions/base/2015/qSEQ150114600.html|http://www.lesechos.fr/08/11/2012/LesEchos/21308-028-ECH_menaces-sur-la-ligne-ferroviaire-nice-tende-turin.htm"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Guichet automatique SNCF en gare de Vintimille (Italie)","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Réouverture de la ligne maritime Toulon-Rome (Civita Vecchia) et réflexion sur le développement d’« autoroutes de la mer » avec l’Italie","application":"Difficile","detailapplication":"La création de lignes maritimes ne fait pas partie des compétences du conseil régional.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/competences-des-collectivites-territoriales-matiere-transports"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Achèvement de l’A51 Sisteron-Grenoble par une deux fois deux voies plus adaptée au territoire et moins coûteuse, et réalisation du contournement de Manosque","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'Etat, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les CPER.","liens":"http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Utilisation de la nouvelle compétence en matière de route pour développer un réseau de fibres optiques enterrées et le relouer ensuite aux opérateurs télécoms","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'état, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les CPER.","liens":"http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Agriculture","proposition":"Le soutien à la pêche, l’agriculture et l’élevage raisonnés ainsi qu’aux circuits courts à travers les cantines de nos lycées et les projets alimentaires territoriaux","application":"Impossible","detailapplication":"« Afin de favoriser le tissu économique local, le bon sens commanderait de faire profiter en priorité (et pourquoi pas même en exclusivité ?) les entreprises de PACA des marchés publics passés par la région. Pourtant, l’Union européenne nous l’interdit ! » Les règles de la concurrence au niveau européen interdisent en effet de privilégier des fournisseurs locaux dans le cadre d'un appel d'offre public. Mme Le Pen propose de contourner cette législation en imposant un bilan carbone réduit - favorable aux fournisseurs les plus proches.","liens":"http://lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/12/04/regionales-2015-huit-promesses-de-campagne-qu-il-ne-faut-pas-croire_4825009_4355770.html#huit-anchor-8-100-de-bio-et-loca"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Refus de l’implantation d’éoliennes défigurant nos paysages","application":"Impossible","detailapplication":"L'installation et l'exploitation de sources d'énergie renouvelables est possible pour chaque collectivité territoriale (commune, département, région) si celle-ci s'engage à racheter l'électricité produite par ces équipements. Le conseil régional ne peut s'opposer à une construction engagée par une autre collectivité. De plus, la loi Grenelle II a demandé aux territoires régionaux de concevoir un schéma régional éolien. En PACA, c'est la préfecture – par l'intermédiaire de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) – qui a constitué ce document, fixant l'objectif éolien de la région à 545 MW en 2010. La capacité était de 45 MW en 2011.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000006390407&dateTexte=&categorieLien=cid|http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do?idArticle=JORFARTI000022471073&cidTexte=JORFTEXT000022470434|http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/sre_cle09ad1f.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Santé","proposition":"Soutien à l’installation de médecins et dentistes itinérants dans les zones éloignées des grandes villes","application":"Impossible","detailapplication":"Si le soutien par subvention est possible, la mise en place d'un tel dispositif doit s'effectuer dans le cadre d'une dérogation au code de la santé publique, dérogation qui ne peux être autorisée que par les conseils départementaux.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006913081&cidTexte=LEGITEXT000006072665&dateTexte="},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Véritable choc de simplification : audit complet des dispositifs préexistants, fusion et mutualisation, suppression des dispositifs inefficaces","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Mise en place d’un agenda culturel cohérent afin d’éviter au maximum le chevauchement des événements","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Développement du mécénat culturel pour sortir du « tout-subvention » (plate-forme internet de financement participatif, « club des mécènes », etc.)","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Objectif 50 % minimum de produits locaux dans les cantines de nos lycées en nous appuyant sur les normes environnementales (bilan carbone) et sociales (réduction du nombre d’intermédiaires) dans les appels d’offres","application":"Invérifiable","detailapplication":"Utilisation détournée de la législation interdisant une préférence par nationalité ou territoire dans l'accord des marchés 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région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Accent sur le développement des services à la personne et de l’aide à domicile, emplois non délocalisables par essence","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Patriotisme économique régional à travers les normes environnementales et sociales intégrées dans les appels d’offres des marchés publics de la région","application":"Invérifiable","detailapplication":"Détournement de la législation interdisant une préférence par nationalité ou territoire dans l'accord des marchés publics.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Accent sur la croissance bleue et verte : recherche, pêche et agriculture raisonnées, métiers de la mer, agrotourisme et pescatourisme, énergie solaire, biomasse, micro-algues, thalassothermie, etc","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Recherche","proposition":"Les nouvelles technologies comme moteur de développement économique et d’emploi, notamment avec une véritable ambition pour le retour du cinéma en PACA","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre 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Cliquez dessus pour en savoir plus.") }*/ if (filtreThematique == "tous" && $(".checkboxes input:not(:checked)").length == 0) { $(".resetFiltres").hide() } else { $(".resetFiltres").show() } } // FIN DE filtrerPromesses() $(".checkboxes input").click(function() { if ($(this).prop("checked")) $(this).attr("checked", "checked") }) function thousandsSeparator(n) { var rx = /(\d+)(\d{3})/; return String(n).replace(/^\d+/, function(w) { while (rx.test(w)) { w = w.replace(rx, '\ item'); } return w; }); } }) // FIN DE REQUIRESimon AuffretJournaliste au MondeMadjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs, Maxime Vaudano et Pierre Breteau Au cours des cinq dernières années, le Parti socialiste a eu toute latitude pour prouver l’efficacité de sa gestion au niveau régional, puisqu’il dirige actuellement vingt des vingt-deux régions métropolitaines (elle n’en avait conquis que 19 aux élections, mais c’est un élu PS qui a pris le contrôle du Languedoc Roussillon après la mort du radical George Frèche). En 2010, la formation alors dirigée par Martine Aubry s’était engagée à metter en oeuvre vingt-cinq propositions dans le cadre d’un « contrat socialiste » pour les régions. A la veille du nouveau scrutin régional, nous avons vérifié la réalisation de ces promesses en partenariat avec neuf écoles de journalisme dans le cadre de l’opération « Bilan des sortants ».Lire :Elections régionales 2015 : le président de votre région a-t-il tenu ses promesses ?En engageant ses candidats sur le logement, l’emploi ou la santé, le PS se présentait en 2010 comme un « bouclier social » ou un « amortisseur de crise », marquant ses distances avec le gouvernement de droite de François Fillon. Force est constater que peu de ces marqueurs de gauche ont finalement été respectés dans l’ensemble des régions socialistes.Tantôt remisées au placard car trop « gadget » (le « cartable numérique », le « pack autonomie »), tantôt abandonnées à cause des circonstances (la « bonne gestion » budgétaire), beaucoup de ces promesses sont finalement aujourd’hui devenues invérifiables, car elles relevaient davantage à l’époque du concept vague que de la mesure précise. Ainsi en est-il des « contrats d’accès à la qualification » (CAQ) ou des « contrats d’appui et de développement » (CAD), jamais clairement définis pendant la campagne, et mis en oeuvre de façon très disparate dans les différentes régions.Ce qui tendrait à sauver le bilan du « contrat socialiste » pour les régions de 2010 est finalement l’arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012, qui a concrétisé au niveau national plusieurs des mesures promises par son parti à l’échelle régionale. C’est le cas des contrats pour lutter contre les déserts médicaux, de la règle des « trois tiers » pour favoriser les logements à loyers modestes ou du droit au retour en formation pour les jeunes sans qualification..bilandessortants_ps .btn_bleu { background-color: #0386c3; background-image: -webkit-linear-gradient(top, #0386c3, #02608c); background-image: linear-gradient(to bottom, #0386c3, #02608c); border-color: #333; color: #fff; padding: 8px 12px; font-size: 1.7rem; vertical-align: middle; border: 1px solid #ccc; border-radius: 4px; box-shadow: inset 0 1px 0 rgba(255, 255, 255, 0.2), 0 1px 2px rgba(0, 0, 0, 0.05); cursor: pointer; font-weight: bold; display: inline-block;}.bilandessortants_ps .btn_bleu:hover,.bilandessortants_ps .btn_bleu:focus,.bilandessortants_ps .btn_bleu[disabled] { color: #fff; background-color: #026b9C; text-decoration: none; background-position: 0 -15px; transition: background-position 0.1s linear;}.bilandessortants_ps span.questionmark { display: inline-block; margin: 0!important; overflow: hidden; background: white; color: #0386c3; border-radius: 90px; text-align: center; vertical-align: middle; width: 24px;}.bilandessortants_ps .boite_deroule { border: 1px solid #eef1f5; background-color: #fafbfc; padding: 16px!important; margin-top: 10px; display: none; clear: left;}.bilandessortants_ps .boite_deroule p { margin: 15px 0;}.bilandessortants_ps .boite_deroule ul li,.bilandessortants_ps .boite_deroule ul li p { margin: 0 0 0px 10px;}200 000 contrats de continuité professionnelle en six ans« La formation pour rebondir professionnellement plutôt que le chômage : il sera proposé aux salariés victimes ou menacés de licenciement une formation qualifiante et, le cas échéant, un complément de revenu en liaison avec les partenaires sociaux et l'Etat. »Engagement tenu… par le gouvernementCe que le PS proposait pour ses régions, c'est le gouvernement (UMP) de François Fillon qui l'a mis en place en créant en juillet 2011 les contrats de sécurisation professionnelle (CSP). Ces contrats de 12 à 15 mois permettent aux salariés licenciés de bénéficier d'une allocation et d'une formation dans le but de retrouver un emploi.Les conseils régionaux pouvaient toutefois compléter ces dispositifs avec des « pactes régionaux de continuité professionnelle » — par exemple pour financer des formations à l'issue de la période couverte par le CSP. Signés par les régions, les partenaires sociaux et l'Etat en 2009, ces pactes ont été renouvelés en 2011 — et de la volonté politique des conseils régionaux dépendait l'effort consenti pour les salariés. Ainsi, la région Nord-Pas-de-Calais de Daniel Percheron a-t-elle accompagné 19 700 salariés sur la période 2011-2015, quand le Centre de François Bonneau en aidait un peu plus de 10 000. Mais la plupart des régions socialistes n'ayant pas suivi, il est fort improbable que 200 000 contrats de ce type aient été signés — bien qu'aucun bilan national n'ait été établi.Signe de ce bilan en demi-teinte : le PS a repris dans son programme 2015 l'idée d'une « garantie formation professionnelle » pour tous les salariés en cours de reconversion.Voir le détail, région par région +Nord-Pas-de-Calais : tenu (19 700 salariés formés dans le cadre du pacte régional de continuité professionnelle sur 2011-2015, 24 688 sur 2009-2015)Centre : tenu (52 conventions de pactes de continuité professionnelle, soit 10 350 personnes aidées entre 2011 et 2014)Aquitaine : ?PACA : ?Midi-Pyrénées : ?Poitou-Charentes : ?Franche-Comté : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Lorraine : ?Picardie : ?Bretagne : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Ile-de-France : ?Pays de la Loire : ?Rhône-Alpes : ?Créer une mission régionale de lutte contre les discriminations dans chaque régionCette mission sera chargée de « prévenir les discriminations (accords avec les entreprises et les bailleurs) et de les combattre, grâce à un soutien juridique proposé en lien avec les communes, les missions locales, les partenaires sociaux et la Halde. »Engagement globalement non tenuLa promesse était symbolique, mais elle était censée attester de l'engagement du PS en faveur de la lutte contre les discriminations. Finalement, seules trois des 19 régions dirigées par les socialistes ont mis en place une mission régionale consacrée à cette question : l'Auvergne de René Souchon en 2010, la région PACA de Michel Vauzelle en 2012 et l'Aquitaine d'Alain Rousset, qui s'en était déjà dotée dès 2007. La plupart des autres régions se sont contentées d'actions de « sensibilisation », de chartes ou de « plans d'action » pour lutter contre les discriminations. Voir le détail, région par région +PACA : tenu (mission créée en 2012)Auvergne : tenu (mission créée en 2010 et appel à projets annuel pour la lutte contre les discriminations)Aquitaine : déjà tenu (une commission régionale existait déjà depuis 2007, son pouvoir a été renforcé en 2011)Nord-Pas-de-Calais : inachevé (un référent discriminations à l'Union régionale des centres sociaux depuis 2015)Ile-de-France : non tenu (pas de mission, mais une formation-action gratuite ouverte à tous les Franciliens)Lorraine : non tenu (pas de mission à part entière, mais plusieurs en faveur de la lutte contre les discriminations sont en œuvre)Midi-Pyrénées : non tenu (pas de mission)Poitou-Charentes : non tenu (pas de mission créée, mais des initiatives soutenues)Haute-Normandie : non tenu (les missions locales ont été sensibilisées)Franche-Comté : non tenuCentre : non tenu (pas de mission, mais un plan d'action de lutte contre les discriminations liées à l'origine en formation initiale)Pays de la Loire : non tenu (pas de mission, mais un fonds régional de luttre contre les discriminations)Picardie : non tenu (pas de mission)Bretagne : non tenu (un guide et un réseau en constitution, mais pas de mission)Basse-Normandie : non tenu (pas de mission)Champagne-Ardenne : non tenuBourgogne : non tenuLimousin : non tenuRhône-Alpes : non tenu (mais une charte de lutte contre les discriminations)100 000 entreprises nouvelles grâce aux aides des régions« Nos régions amplifieront leurs aides à la création d'entreprise pour permettre notamment aux jeunes de créer leur emploi et d'être accompagnés. »Engagement invérifiableIl s'agit de l'une de ces promesses qui font mouche pendant une campagne électorale, sans guère engager leur auteur. Comment, en effet, déterminer combien d'entreprises ont été créées en six ans uniquement grâce à l'appui des régions ? Si les programmes régionaux de création d'entreprise sont nombreux, il est difficile de vérifier leur efficacité, sauf à croire sur parole les exécutifs sortants, qui se prévalent ici de 50 000 entreprises soutenues (dans l'Ile-de-France de Jean-Paul Huchon) ou là de 120 000 entreprises créées (en Nord-Pas-de-Calais de Daniel Percheron). En outre, même de bons chiffres peuvent masquer des réalités contrastées, comme une forte proportion d'autoentreprises (plus de la moitié des créations dans la région nordiste) ou des entreprises peu durables.Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Poitou-Charentes : ?Rhône-Alpes : ?Midi-Pyrénées : ?Aquitaine : ?Lorraine : ?Nord-Pas-de-Calais : ?PACA : ?Ile-de-France : ? (la région affirme soutenir tous les ans 10 000 entreprises, soit 50 000 en 5 ans)Franche-Comté : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Picardie : ?Bretagne : ?Basse-Normandie : non tenu (pas de mission)Champagne-Ardenne : non tenuBourgogne : non tenuLimousin : non tenuAides régionales sous condition« Soumettre le versement des aides régionales à des clauses strictes qui imposeront le remboursement en cas de non-respect des engagements pris en matière d'emploi ; critères sociaux et environnementaux pour ces aides. »Engagement partiellement tenuSeules cinq régions socialistes ont, à notre connaissance, mis en oeuvre ce principe de conditionnement impératif des aides régionales pour « permettre la relocalisation des activités de production » (sans pour autant le généraliser) : la Haute-Normandie, la Picardie, le Limousin, Champagne-Ardenne et Nord-Pas-de-Calais peuvent désormais contraindre les entreprises qui perçoivent certaines aides et subventions à les rembourser si certains critères environnementaux ou sociaux ne sont pas respectés.Un principe repris récemment par le gouvernement socialiste dans la loi Florange, qui a rendu possible un remboursement partiel ou total des aides perçues par les entreprises qui ne respectent pas l'obligation de recherche d'un repreneur en cas de fermeture d'un site industriel. Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (contrats d'objectifs avec engagements sur le maintien des investissements)Nord-Pas-de-Calais : tenu (une commission de suivi créée et neuf entreprises contraintes de rembourser leurs subventions)Picardie : tenu (une commission d'audit peut contraindre les entreprises à rembourser les aides)Limousin : tenu (le dispositif pour le maintien de l'emploi impose un remboursement en cas de non-respect des clauses)Champagne-Ardenne : tenu (le remboursement des aides aux SCOP est demandé en cas de non-respect des clauses)Rhône-Alpes : non tenuLorraine : non tenu (des clauses sociales pour l'attribution de marchés et de certaines subventions, mais aucune clause environnementale ; en outre, pas de remboursement prévu)PACA : non tenu (pas de critère social ou environnemental dans le guide des demandes d'aide ou de subvention)Ile-de-France : non tenu (des critères sociaux et environnementaux pour certaines aides, mais pas de remboursement)Franche-Comté : non tenu (seulement des conditions pour les aides liées aux apprentis)Midi-Pyrénées : ?Poitou-Charentes : ?Aquitaine : ?Centre : ?Basse-Normandie : ?Pays de la Loire : ?Bretagne : ?Auvergne : ?Bourgogne : ?50 000 contrats d'appui et de développement (CAD) pour les jeunes entreprisesEngagement peu tenuLe PS entendait mettre en place des « fonds de capital développement » et des « aides à la gestion et à l'exportation » pour aider les PME à « passer le cap des cinq ans ». Toutefois, le terme « contrat d'appui et de développement » ne correspondant alors à aucun dispositif particulier, il est difficile de vérifier dans quelles régions l'esprit de la promesse socialiste a été respecté.Seule la Picardie a formellement créé un CAD sous ce nom en 2012, signant depuis quelque 1 000 contrats avec les entreprises picardes. La région Nord-Pas-de-Calais, la Bourgogne et Champagne-Ardenne ont quant à elles mis sur pied des « contrats de développement » aux contours similaires, quand Midi-Pyrénées optait pour un « contrat d'appui ». Un maquis de dispositifs d'aide aux jeunes entreprises existant dans les autres régions, il est difficile d'aboutir à un total de contrats signés dans l'ensemble des régions socialistes, mais il est très improbable qu'il atteigne 50 000.Voir le détail, région par région +Nord-Pas-de-Calais : tenu (178 PME aidées par les contrats de développement)Picardie : tenu (1 000 contrats signés depuis 2012 pour soutenir des entreprises sous la forme d'aides)Champagne-Ardenne : tenu (un contrat de développement mis en place)Auvergne : tenu (un contrat de développement mis en place)Limousin : ? (de nombreuses aides, mais pas de CAD à proprement parler)Bourgogne : ? (de nombreuses aides, mais pas de CAD à proprement parler)Franche-Comté : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Rhône-Alpes : ?Lorraine : ?PACA : ?Aquitaine : ?Midi-Pyrénées : tenu (mise en place d'un contrat d'appui)Ile-de-France : ?Poitou-Charentes : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Bretagne : ?Chaque région sera dotée d'un fonds régional d'investissement pour les PME« Ces fonds pourront prendre des participations pour soutenir et développer les entreprises et réindustrialiser les sites. »Engagement majoritairement tenuQuasi toutes les régions gérées par le PS ont créé au cours de la mandature (quand ce n'était pas déjà le cas) des fonds d'investissement, souvent avec l'appui de BPIFrance ou de la Banque européenne d'investissement. Ces fonds disposent toutefois de marges de manœuvre limitées, souvent quelques dizaines de millions d'euros d'investissements, et prennent rarement des participations pour « réindustrialiser » les sites. Certaines régions ont choisi de se concentrer sur l'économie verte (Centre), les investissements énergétiques sobres (Nord-Pas-de-Calais) ou les énergies renouvelables (Aquitaine). Voir le détail, région par région +Picardie : déjà tenu (actionnaire de Picardie Investissement, créé en 1985)Champagne-Ardenne : déjà tenu (déjà plusieurs fonds depuis 2000)Franche-Comté : tenu (participation de 3 millions au fonds interrégional Rhin-Rhône)PACA : tenu (un fonds d'investissements de 19,5 millions, dont la moitié de la région, créé en 2011)Aquitaine : tenu (déjà un fonds depuis 1998, et un nouveau consacré aux énergies renouvelables lancé en 2015)Ile-de-France : tenu (fonds régional de co-investissement créé en 2011)Auvergne : tenu (un fonds d'investissement a soutenu 530 entreprises depuis 2012)Poitou-Charentes : tenu (fonds de co-investissement créé en 2010)Pays de la Loire : tenu (participation au fonds Grand Ouest Capital Amorçage)Basse-Normandie : tenu (participation au fonds Grand Ouest Capital Amorçage)Limousin : tenu (un fonds de co-investissement créé en 2011 avec 15 millions de la région)Bourgogne : tenu (participation de 3 millions au fonds interrégional Rhin-Rhône et fonds régional d'innovation)Haute-Normandie : tenu (plusieurs fonds mis en place pour la création, le développement et la transmission des entreprises et l'investissement)Centre : inachevé (un fonds d'investissement pour l'économie verte de 300 millions mis en place avec la BEI en 2012)Bretagne : inachevé (un fonds de co-investissement de 10 millions en cours de création, et participation au fonds Grand Ouest Capital Amorçage)Midi-Pyrénées : inachevé (participation depuis 1999 au fonds Sud-Ouest Capital-Risque Innovation, partagé avec la région Aquitaine)Nord-Pas-de-Calais : inachevé (un fonds pour le climat de 2,5 millions d'euros mis en place en 2012, et un nouveau annoncé fin 2015)Lorraine : ?Rhône-Alpes : ?Fonds de recherche-innovation pour soutenir les entreprises qui investissent dans l'avenir et dans la mutation écologique de nos industries et de nos entreprises« Cette mesure concernera surtout la croissance écologique pour accélérer la mutation écologique de nos industries et de nos entreprises. »Engagement plutôt tenuLa plupart des régions se sont dotées de fonds destinés à investir dans la recherche et l'innovation, parfois en partenariat avec BPIFrance (la Banque publique d'investissement) pour constituer un fonds régional d'investissement (FRI). Voir le détail, région par région +Poitou-Charentes : tenu (la région et la BPI ont lancé le fonds régional pour l'innovation en juillet 2015).Rhône-Alpes : inachevé (un fonds créé en 2011 a été doté de 30 millions d'euros, dont 9 millions apportés par la région, sans cibler spécifiquement l'innovation)Lorraine : déjà tenu (existait depuis 2006)Nord-Pas-de-Calais : tenu (un fonds de 2,5 millions d'euros mis en place en 2012, et un nouveau annoncé à la fin de 2015)PACA : tenu (un fonds a été mis en place en 2014)Aquitaine : tenu (un fonds est chargé de la question)Franche-Comté : déjà tenu (en 2006)Ile-de-France : déjà tenu (une aide à l'innovation responsable depuis 2009)Centre : tenu (souscription au fonds commun de placement Emergence Innovation 1)Pays de la Loire : inachevé (un fonds de 20 millions d'euros cofinancé par l'Etat et la région)Picardie : déjà tenu (fonds Freme créé en 2009)Bretagne :  ?Midi-Pyrénées :  ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?300 000 contrats d'accès à la qualification par anIl s'agit d'une « formation pour les jeunes sortis du système scolaire sans qualification. »Engagement inégalement tenuPeu de régions socialistes ont mis en place des dispositifs de formation spécifiquement tournés vers les jeunes sans diplôme. C'est notamment le cas en Nord-Pas-de-Calais, en PACA ou en Ile-de-France.Dans les autres régions, les carences doivent être palliées par le « droit au retour en formation » mis en place au niveau national par le gouvernement Valls en 2014 pour les jeunes de 16 à 25 ans sans qualification. Il s'agit d'un accompagnement et d'un droit à une durée complémentaire de formation qualifiante (à l'école, en alternance ou comme stagiaire de la formation continue).Signe que le PS ne juge pas son bilan suffisant, le parti a repris dans son programme 2015 l'idée d'une « garantie formation professionnelle » pour tous les jeunes sortis du système scolaire sans qualification. Voir le détail, région par région +Nord-Pas-de-Calais : tenu (39 500 certifications dans le cadre de deux plans régionaux)PACA : tenu (12 450 jeunes bénéficiaires de ces contrats entre la mi-2012 et la fin de 2014)Ile-de-France : tenu (le dispositif « avenir jeunes » a bénéficié à 9 192 jeunes en 2012)Poitou-Charentes : déjà tenu (un dispositif créé en 2007, qui bénéficiait à 457 jeunes en 2012)Franche-Comté : inachevé (1 450 contrats de professionnalisation signés)Centre : inachevé (aide réorientée après trois ans en 2012)Aquitaine : inachevé (un « chèque régional : qualification jeunes » a été mis en place, pas de chiffres néanmoins)Bretagne : tenu (plusieurs dispositifs, dont 1 600 contrats d'accès à la qualification en 2013)Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Rhône-Alpes : ?Poitou-Charentes : ?Lorraine : ?Pays de la Loire : ?Picardie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?3 % du budget des régions consacrés à la recherche et à l'innovationEngagement inégalement tenuLes promesses budgétaires sont toujours difficiles à évaluer, car l'affectation des dépenses à tel ou tel poste budgétaire relève souvent de la manœuvre politique. Ainsi, quand certaines régions mettent fièrement en avant leur budget recherche et innovation, d'autres le dispersent dans diverses catégories, compliquant la vérification.Sur les 10 régions socialistes où celle-ci est possible, la promesse est tenue dans la majorité des cas. Voir le détail, région par région +Lorraine : tenu (3 % du budget)Aquitaine : tenu (10 % du budget)Bretagne : tenu (3,06 % du budget)Poitou-Charentes : tenu (3,3 % du budget)Centre : tenu (3,21 % en 2015)Pays de la Loire : tenu (3,38 % du budget)Nord-Pas-de-Calais : tenu (4,4 % du budget)PACA : non tenu (moins de 3 % du budget)Franche-Comté : non tenu (moins de 1 % du budget)Rhône-Alpes : non tenu (entre 2,6 et 2,5 % sur la mandature)Midi-Pyrénées : ?Basse-Normandie : ?Ile-de-France : ?Picardie : ?Haute-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Gratuité des fournitures scolaires pour les lycéens et les apprentis sous condition de ressources« Les coûts liés à la scolarité ne doivent plus être un frein à l'accès au savoir. Les familles seront aidées sur la base d'une liste type définie avec les associations de parents d'élèves, sous condition de ressources. »Engagement non tenuAucune région socialiste n'a mis en place la gratuité complète des fournitures. La plupart se sont contentées d'aides financières ou de réductions, le plus souvent pour les manuels scolaires. Voir le détail, région par région +Rhône-Alpes : non tenu (quelques réductions sur les fournitures et manuels avec la carte M'ra)Lorraine : non tenu (seulement des bons d'achat de livres entre 40 et 100 euros avec la carte multipasse)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (pas de gratuité mais deux dispositifs d'aide pour les lycéens et les apprentis)PACA : non tenu (fonds régional d'acquisition du premier équipement individuel pour certaines formations, mais pas pour les lycées)Aquitaine : non tenu (aide financière de 90 à 615 euros selon les filières)Ile-de-France : non tenu (aide à l'équipement et gratuité des manuels scolaires, mais pas de gratuité des fournitures)Franche-Comté : non tenu (gratuité des manuels et subvention au premier équipement des lycéens et apprentis, mais pas de gratuité des fournitures)Centre : non tenu (chèque au premier équipement, mais pas de gratuité)Pays de la Loire : non tenu (gratuité des manuels, mais pas des fournitures)Picardie : non tenu (carte « Cursus » pour manuels, dictionnaires et œuvres à étudier, mais pas pour les fournitures ou calculatrices)Haute-Normandie : non tenu (crédits utilisables par lycéens et apprentis pour des fournitures, des livres ou des places culturelles, mais pas de gratuité)Midi-Pyrénées : non tenu (seulement une gratuité pour les manuels scolaires)Poitou-Charentes : non tenu (participation au financement du premier équipement professionnel des apprentis, pas de gratuité des fournitures)Bretagne : non tenu (seulement un chèque livre de 60 euros aux lycéens)Basse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Droit à un séjour linguistique de 7 jours pour chaque lycéen« Concrètement, la région participera au financement de séjours scolaires en aidant les familles (sous condition de ressources). »Engagement non tenuSeules deux régions socialistes ont mis en place ce droit : la Haute-Normandie (avec des stages d'immersion en langues étrangères pour les classes de seconde) et le Centre (séjour d'une semaine pour chaque lycéen). Toutes les autres se sont contentées de bourses de mobilité ou d'aides ponctuelles au voyage, rarement généralisées à l'ensemble des jeunes. Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (la région propose chaque année à plusieurs centaines de jeunes de seconde une semaine d'immersion totale en langues anglaise, allemande ou espagnole)Centre : tenu (avec le dispositif « Trans'Europe Centre », qui prend en charge une semaine à l'étranger pour les lycéens, sauf pour les repas)Rhône-Alpes : non tenu (la bourse Explo'ra Sup fournit une aide financière aux séjours à l'étranger, dans le cadre d'études ou d'un stage)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (un système de bourses aide ponctuellement lycéens, apprentis et étudiants à partir à l'étranger).PACA : non tenu (programmes et bourses de mobilité, mais pas de « droit »)Picardie : non tenu (le programme « Phileas » finance une partie des frais de séjour, et participe aussi aux frais de voyage dans la limite de 150 à 300 euros)Ile-de-France : non tenu (un voyage linguistique de deux semaines offert aux seuls étudiants en première année de BTS titulaires d'un bac professionnel)Lorraine : non tenuAquitaine : non tenuMidi-Pyrénées : non tenuBretagne : non tenuFranche-Comté : non tenu (dispositifs et bourses aidant au voyage, mais pas de « droit »)Poitou-Charentes : non tenuPays de la Loire : non tenuBasse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Passe contraception« Sous le contrôle d'un médecin ou d'une infirmière scolaire, ce passe permettra à toutes les jeunes filles inscrites dans un lycée ou un établissement de formation relevant des conseils régionaux d'avoir accès gratuitement à une consultation médicale, à tous les modes de contraception et, si nécessaire, à des analyses médicales. »Engagement partiellement tenuCette mesure, lancée en 2009 en Poitou-Charentes, a été reprise dans le « contrat socialiste » par toutes les autres équipes socialistes. Il a été globalement tenu, dans 12 des 19 régions dirigées par le PS. Voir le détail, région par région +Poitou-Charentes : déjà tenu (passe mis en place dès 2009)Rhône-Alpes : tenu (passe créé en 2011)PACA : tenu (un chéquier à destination des moins de 26 ans permet l'accès gratuit à des prestations de prévention et de contraception)Ile-de-France : tenu (6 coupons pour diverses prestations de prévention et de contraception pendant six mois)Pays de la Loire : tenu (chéquier de 7 coupons pour diverses prestations de prévention et de contraception)Haute-Normandie : tenu (création d'un Passe Région-Santé, qui inclut la contraception)Aquitaine : tenu (à disposition des jeunes âgés de 16 à 25 ans pour une durée de deux ans)Bourgogne : tenu (passe mis en place en 2014)Champagne-Ardenne : tenu (passe mis en place en 2012)Limousin : tenu (passe mis en place en 2014)Franche-Comté : non tenu (un passe en Haute-Saône mis en place par le conseil général et l'Agence régionale de santé, qui ne dépend pas de la région)Picardie : non tenu (dispositif abandonné)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (projet abandonné)Bretagne : non tenuCentre : non tenuMidi-Pyrénées : non tenu (seulement des séances d'information sur la contraception)Lorraine : non tenu (pas de gratuité, mais la région soutient des organismes intervenant pour la santé, notamment sur la thématique de la contraception)Basse-Normandie : non tenuAuvergne : non tenuPlafonner le coût des abonnements intrarégionaux domicile-travail avec un objectif de 1 euro par trajet« Concrètement, les régions socialistes accompagneront les plans de déplacement d'entreprise avec pour objectif que le coût des transports collectifs intrarégionaux à la charge des salariés ne dépasse pas 1 euro par trajet ou 50 % du coût  global pour les transports interrégionaux. »Engagement peu tenuC'est la région qui décide du coût des TER  : la promesse était donc tout à fait réalisable.On se demande s'il faut prendre en compte le remboursement de la moitié de l'abonnement par l'employeur (prime transport). Pourtant, seuls les Pays de la Loire et Poitou-Charentes ont instauré un tel plafonnement à 1 euro (en prenant en compte le remboursement obligatoire de 50 % des frais des transports par les employeurs). Sans instaurer de plafonnement en tant que tel, Jean-Paul Huchon est arrivé au même résultat en « dézonant » le passe Navigo en Ile-de-France. Voir le détail, région par région +Pays de la Loire : tenu (abonnements plafonnés à 1 euro par trajet après déduction de la prime transport)Poitou-Charentes : tenu (le passe mobilité plafonne le coût de l'abonnement travail-domicile à 80 euros par mois, l'employeur étant obligé de prendre en charge la moitié de cette somme, chaque trajet revient à 1 euro)Ile-de-France : tenu (le passe Navigo dézoné depuis la rentrée 2015 revient à 1,60 euro par trajet, donc 0,80 euro après déduction de la prime transport)Midi-Pyrénées : non tenu (testé sur un trajet Montauban-Toulouse)Rhône Alpes : non tenu (les abonnements domicile-travail reviennent à au moins 1,45 euro par trajet après déduction de la prime transport, et sont limités aux trajets de 75 kilomètres)Lorraine : non tenu (certains abonnements coûtent plus de 2 euros par trajet après déduction de la prime transport)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (certains abonnements coûtent plus de 1 euro par trajet après déduction de la prime transport)PACA : non tenu (certains abonnements coûtent plus de 1 euros par trajet même après après déduction de la prime transport)Centre : non tenu (abonnements plafonnés à 1,87 euro par trajet après déduction de la prime transport)Picardie : non tenu (un abonnement Abancourt-Beauvais revient à 1,10 euro par trajet après déduction de la prime transport)Bretagne : inachevé (des aides sont en place mais le tarif moyen reste supérieur à 1 euro)Aquitaine : non tenu (malgré la mise en place d'une carte de réduction, un trajet domicile-travail coûte toujours plus de 1 euro).Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Franche-Comté : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?30 % de rames nouvelles et 50 % de voyageurs en plus grâce à un investissement de 15 milliards d'euros en six ans dans les transports collectifs régionaux« Nous investirons également pour le confort, pour développer de nouvelles lignes, moderniser les gares et les infrastructures, offrir de nouveaux services (billet unique avec les transports urbains) et soutenir le fret. Nous prolongerons ainsi la rénovation des transports régionaux (TER, STIF…) qui étaient dans un état déplorable lorsque l'Etat nous en a transféré la responsabilité. »Engagement invérifiableContactée par Le Monde, la SNCF n'a pas été en mesure de nous fournir des chiffres nationaux pour la période 2010-2015. La plupart de ceux qui nous ont été fournis l'ont été par les régions directement. Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (dix nouvelles rames Régiolis commandées, 400 millions d'euros consacrés à la rénovation du parc TER)Poitou-Charentes : inachevé (25 % des rames en cours de renouvellement et 30 % de voyageurs supplémentaires)Midi-Pyrénées : inachevé (26,4 % de rames nouvelles en 2015 et 25 % de voyageurs supplémentaires)Rhône-Alpes : non tenu (20 % de trains supplémentaires entre 2007 et 2014)Nord-Pas-de-Calais : tenu (le seuil de 30 % sera atteint à la livraison des 13 dernières rames commandées)Ile-de-France : inachevé (80 % des rames de train sont neuves, récentes ou rénovées ; investissements dans les métros et les tramways).Franche-Comté : non tenu (30 % de voyageurs supplémentaires)Pays de la Loire : inachevé (17 % de rames supplémentaires, 6 % de voyageurs supplémentaires)Bretagne : inachevé, la région a mis en service 17 nouvelles rames (augmentation de 20 % du trafic seulement).Picardie : ?Basse-Normandie : ?Picardie : ?Centre : ?PACA : ?Lorraine : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Réduction de la pollution carbone« Réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre des régions d'ici à 2016 pour atteindre 30 % en 2020 sur des activités dépendant des conseils régionaux ou soutenues par eux »Engagement invérifiableLes rapports sur les émissions de gaz à effet de serre des régions sont très rares – à plus forte raison si on s'intéresse à la période récente. Quant aux données spécifiques sur les émissions liées aux activités dépendant des conseils régionaux ou soutenues par eux, elles n'existent pas. On aurait pu attendre des régions socialistes la commande de tels rapports pour vérifier la réalisation de leur promesse, mais ça n'a pas été le cas.Augmentation de 50 % des budgets consacrés au développement des énergies renouvelablesEngagement invérifiableComme indiqué plus haut, les promesses budgétaires sont toujours difficiles à évaluer, car l'affectation des dépenses à tel ou tel poste budgétaire relève souvent de la manœuvre politique (et la thématique « développement des énergies renouvelables » n'est pas toujours détaillée dans les budgets).Toutefois nos calculs suggèrent que trois régions socialistes ont tenu cette promesse, certaines l'ayant engagée sans pour autant y parvenir. Voir le détail, région par région +Franche-Comté : tenu (70 % d'augmentation)Pays de la Loire : tenu (66 % d'augmentation)Centre : tenu (200 % d'augmentation)Poitou-Charentes : inachevé (33 % d'augmentation)Bretagne : inachevé (augmentation de 32 %)Midi-Pyrénées : non tenu (10 % de baisse)Rhône-Alpes : non tenu (le budget énergie et climat a baissé de 24,4 à 16 millions d'euros entre 2010 et 2015).PACA : non tenu (baisse du budget du programme AGIR entre les périodes 2007-2010 et 2011-2014)Ile-de-France : non tenu (baisse de 22 à 21 millions d'euros)Lorraine : ?Aquitaine : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Nord-Pas-de-Calais : ? (pas de poste spécifique dans le budget)Picardie : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Généralisation des écobâtiments« Tous les bâtiments relevant de la région, et d'abord les lycées, seront progressivement rénovés pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre et répondre aux critères écologiques les plus stricts. »Engagement inégalement tenuCette promesse a été rapidement devancée par la loi Grenelle 2 de juillet 2010, qui impose la généralisation des constructions de batiments à basse consommation pour 2012, et de bâtiments à énergie positive pour 2020. La rapidité de la mise en œuvre de ces objectifs dépendait toutefois des efforts des conseils régionaux. Voir le détail, région par région +Lorraine : tenu (un prêt à taux zéro et des aides aux particuliers mis en place)PACA : tenu (accompagnement technique et financier aux projets luttant contre le changement climatique)Franche-Comté : tenu (plan signé en 2013, avec un dispositif dédié)Centre : tenu (plates-formes locales de rénovation énergétiques de l'habitat dans plusieurs agglomérations)Pays de la Loire : tenu (normes de basse consommation imposées pour toute construction de bâtiments neufs)Rhône-Alpes : non tenu (quelques appels à manifestation d'intérêt dans le domaine, mais pas de généralisation)Picardie : non tenu (identification d'entreprises et de structures qui favorisent l'écoconstruction)Ile-de-France : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Aquitaine : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Midi-Pyrénées :  ?Bretagne : ?Poitou-Charentes : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Règle des trois tiers dans les programmes immobiliers soutenus par les régions« Un tiers de logements sociaux, un tiers de logements à loyers modérés, un tiers de logements au prix du marché. »Promesse invérifiableIl n'a pas été possible de vérifier si certaines régions socialistes avaient fait respecter ces obligations, mais, quoi qu'il en soit, toutes ne l'ont pas fait. Dans le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, le président, Daniel Percheron, a expliqué aux étudiants de l'ESJ Lille qui l'ont interrogé que cette promesse se situait « en dehors du champ de compétence des régions ».En effet, la région est la seule collectivité qui n'a pas de compétence obligatoire sur le logement, même si, dans les faits, un certain nombre de régions interviennent en soutien des collectivités au moyen d'aides financières. Théoriquement rien ne les empêcherait alors de poser des conditions, comme la règle des trois tiers, pour leurs financements.Au niveau national, une circulaire de 2013 oblige de toute façon l'association Foncière logement, garante pour les bailleurs sociaux de la diversité en zone urbaine, de respecter cette règle des trois tiers.Faire baisser les charges de chauffage« Concrètement, nous subventionnerons et nous signerons avec les bailleurs sociaux et les propriétaires des contrats d'objectif visant à mieux isoler les logements, à améliorer le rendement énergétique, à diminuer les consommations d'eau, pour réduire les charges des locataires. »Engagement plutôt tenuLes régions socialistes ont globalement toutes lancé ce dispositif d'aide aux bailleurs et aux propriétaires pour mieux isoler les logements. Ce sont 12 des 15 régions que nous avons pu vérifier qui sont concernées, à des degrés divers.Signe que le PS ne juge pas son bilan suffisant, le parti a repris dans son programme 2015 l'idée d'« aides financières pour l'amélioration thermique et écologique des bâtiments ». Voir le détail, région par région +Rhône-Alpes : tenu (supervision d'une aide d'Etat pour la réhabilitation énergétique de 12 000 logements défavorisés)Franche-Comté : tenu (dispositif Effilogis)Ile-de-France : tenu (aides aux particuliers, aux copropriétés et aux bailleurs sociaux)Centre : tenu (plusieurs milliers de logements rénovés et lancement du plan Isolaris)Pays de la Loire : tenu (aide régionale aux travaux de réhabilitation énergétique pour les particuliers et soutien aux bailleurs sociaux)Picardie : tenu (« passe rénovation »)Bretagne : inachevé (création d'un fonds régional de maîtrise de l'énergie pour les particuliers, et soutien aux investissements des programmes de réhabilitation énergétique pour le parc de logement social)Lorraine : inachevé (le conseil général participe seulement à la subvention de travaux d'isolation)Nord-Pas-de-Calais : inachevé (pas de contrats d'objectifs, mais un plan pour financer la réhabilitation énergétique et environnementale de 100 000 logements)Aquitaine : inachevé (diverses aides, mais pas d'accord avec les bailleurs sociaux)Poitou-Charentes : inachevé (aides aux particuliers, mais pas aux bailleurs)Midi-Pyrénées : inachevé (mise en place du programme « Habiter mieux »)PACA : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Lutte contre les déserts médicaux« Concrètement, les régions signeront dès 2010 des "contrats contre les déserts médicaux" avec les communes et les praticiens qui feront le choix d'exercer dans des zones peu médicalisées, et elles favoriseront le regroupement en maisons médicales et la constitution de réseaux de soins assurant une offre médicale complète et les missions de prévention. »Engagement tenu… par le gouvernementAucun contrat de ce type n'a été signé avec les conseils régionaux socialistes. C'est une législation nationale, soutenue en 2013 par la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui a abouti à la signature de contrats de praticien territorial de médecine générale, pour inciter les jeunes médecins à s'installer dans les déserts médicaux. La répartition des contrats par région est fixée par décret, avec l'intervention des agences régionales de santé (ARS).Toutefois on peut noter que l'Ile-de-France est allée plus loin que ce dispositif, en proposant une aide financière supplémentaire, jusqu'à 1 000 euros, pour les étudiants qui s'installeront dans un désert médical. En outre, certaines régions ont mis en place des maisons de santé (que le PS promet dans son programme 2015 de généraliser).  require(['jquery'], function($) { $(".clic_deroule").click(function() { deroule = $(this).parent().children(".boite_deroule"); if(deroule.hasClass("deplie")) { deroule.slideUp(400); deroule.removeClass("deplie") } else{ deroule.slideDown(400); deroule.addClass("deplie") } }) });.bilandessortants_ps .btn_bleu { background-color: #0386c3; background-image: -webkit-linear-gradient(top, #0386c3, #02608c); background-image: linear-gradient(to bottom, #0386c3, #02608c); border-color: #333; color: #fff; padding: 8px 12px; font-size: 1.7rem; vertical-align: middle; border: 1px solid #ccc; border-radius: 4px; box-shadow: inset 0 1px 0 rgba(255, 255, 255, 0.2), 0 1px 2px rgba(0, 0, 0, 0.05); cursor: pointer; font-weight: bold; display: inline-block;}.bilandessortants_ps .btn_bleu:hover,.bilandessortants_ps .btn_bleu:focus,.bilandessortants_ps .btn_bleu[disabled] { color: #fff; 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ce qui permet de maintenir la dette à un niveau faible – et en diminution)PACA : non tenu (la région a baissé ses investissements et augmenté ses dépenses de fonctionnement, par ailleurs sa capacité à se désendetter s'est dégradée)Champagne-Ardenne : tenu (la région est dans une phase de désendettement et a défini les transports comme objectif principal)Limousin : tenu (le fait que la région consacre chaque année 15 millions d'euros à son désendettement nuit finalement à sa capacité d'investir).Bretagne : non tenu (la région a vu sa dette augmenter depuis 2009, passant de 209 euros à 285 euros en 2015 ; ce qui dégrade sa capacité à se désendetter)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (la dette est passée de 352 euros par habitant à 491 euros par habitant entre 2009 et 2014)Bourgogne : non tenu (la dette bourguignonne a augmenté de 30 % depuis 2009, passant de 375 millions d'euros à 492, et ce essentiellement pour combler ses besoins d'investissement) ?Un « pack pour l'autonomie des jeunes » pour l'accès au logement, à la santé ou au permis de conduireEngagement inégalement tenuDans aucune région les exécutifs socialistes n'ont pas tenu leur promesse d'accorder « dès la rentrée 2010 […] aux jeunes qui sortent du lycée et aux apprentis qui ont fini leur apprentissage un "pack" pour les aider à entrer dans la vie ». Toutefois, beaucoup ont mis en place séparemment les mesures qui devaient figurer dans ce « pack » au cours de la mandature. Voir le détail, région par région +Aquitaine :  tenu (caution logement, aide à la mobilité et au permis)Bretagne : tenu (plusieurs dispositifs mis en place)Centre : tenu (aide de 200 à 400 euros pour passer le permis, financement de la mutuelle et diverses aides pour le logement)Ile-de-France : tenu (aides à la santé, au logement et au permis de conduire)Midi-Pyrénées : tenu (en additionnant les différentes aides, ainsi que le « passe mutuelle », le dispositif existe en Midi-Pyrénées mais n'est pas un « pack » unique)Haute-Normandie : inachevé (aide au permis de conduire par les Missions locales)Poitou-Charentes : inachevé (caution pour le logement, aides au permis mais pas d'aides santé)Lorraine : inachevé (le dispositif « Loj'Toît » accompagne les jeunes en recherche de logement, mais aucun dispositif pour la santé et le permis)PACA : inachevé (un fonds régional de soutien au logement des jeunes, des engagements sur la santé, mais pas le permis)Rhone-Alpes : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Franche-Comté : ?Picardie : ?Basse-Normandie : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Le « cartable numérique » pour les lycéens et les apprentisEngagement peu tenu« Accès à un « cartable numérique » pour les lycéens et les apprentis permettant de se connecter, depuis le domicile ou l'établissement, à des espaces d'échange avec leur classe et leurs professeurs, à un agenda partagé, à des informations concernant l'orientation, à des bibliothèques numériques et à des contenus culturels en téléchargement libre ou à tarifs réduits. Une aide sera prévue pour les lycéens d'origine modeste pour accéder aux matériels et aux liaisons internet nécessaires. »Inégalement mis en place dans les régions, parfois déjà mis en œuvre par les conseil généraux (comme dans les Landes), cette mesure est celle qui a le plus suscité de jeux de mots dans les esprits des conseils régionaux : LOL (pour Lycée OnLine) en Poitou-Charentes, ToutaTICE en Bretagne ou encore Lycorhn en Haute-Normandie. Voir le détail, région par région +Bretagne : tenu (portail « Toutatice »)Lorraine : tenu (un espace numérique de travail mis en place dans tout le secondaire)Poitou-Charentes : tenu (avec le dispositif LOL)Ile-de-France : déjà tenu (l'espace numérique de travail Lilie existait depuis 2009)Haute-Normandie : inachevé (dispositif « Lycorhn » avec messagerie, agenda et forums, mais ni bibliothèque numérique, ni contenus culturels, ni coupons de tarifs réduits)PACA : non tenu (seulement un catalogue de ressources en ligne)Basse-Normandie : ?Midi-Pyrénées : ?Aquitaine : ?Rhone-Alpes : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Picardie : ?Franche-Comté : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Développer l'équipement informatique des lycées et des centres de formation professionnelle et généraliser les laboratoires de langues dans les établissementsEngagement inégalement tenuLa gestion des lycées fait partie des compétences phare de la région ; si l'équipement informatique des lycées s'est développé partout où l'on a trouvé des données, l'installation de laboratoires de langues semble avoir été moins prioritaire. Voir le détail, région par région +PACA : tenu (moins de 3 élèves par ordinateur à la rentrée 2013)Lorraine : tenu (financement de la région pour les serveurs d'établissements et les équipements en poste de travail)Midi-Pyrénées : tenu (la région a dépensé 1,2 million d'euros pour équiper les lycées en labos de langues)Bretagne : inachevé (13 millions d'euros pour le parc informatique breton, mais pas de généralisation des labos de langues)Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Poitou-Charentes : ?Aquitaine :  ?Rhone-Alpes : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Franche-Comté : ?Ile-de-France : ?Picardie : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Accompagner les agriculteurs face à la mutation de leur métier« Les régions favoriseront le développement d'une agriculture durable favorisant les circuits courts, la production locale, les filières de qualité, les AOC, les AMAP, ainsi que l'agriculture biologique. »Engagement tenuAide aux associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP), à la reconversion biologique ou à la vente directe, les exécutifs socialistes ont joué le jeu et ont créé une série d'aides pour la reconversion du monde agricole dans presque toutes les régions dont la présidence était assurée par un(e) socialiste.Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (plusieurs aides de soutien aux investissements et à l'installation)Poitou-Charentes : tenu (1 500 aides à la construction ou modernisation de bâtiments d'élevage et développement des circuits courts)Midi-Pyrénées : tenu (aide à l'installation des jeunes agriculteurs)Lorraine : tenu (plusieurs dispositifs soutenus par le conseil régional depuis 2012)PACA : tenu (subventions à la recherche et l'expérimentation pour l'agriculture durable)Centre : tenu (aides jusqu'à cinq ans et 15 000 euros pour les exploitations bio)Picardie : tenu (série de mesures favorisant la fourniture des cantines par l'agriculture de proximité et/ou bio)Bretagne : tenu (dispositif « pass bio » accompagnant la conversion d'exploitations s'orientant vers les systèmes d'agriculture biologique et herbager)Pays de la Loire : tenu (la région a créé différentes aides, soit pécuniaires, soit techniques pour la conversion au bio, la protection des races menacées)Aquitaine : tenu (la région a créé un série d'aides pour la reconversion et le maintien en agriculture biologique : en amont, aussi bien d'un point de vue technique que pécuniaire)Franche-Comté : ?Ile-de-France : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Rhone-Alpes : ?Basse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Consultez notre bilan des promesses des sortants, région par régionLire aussi le making of : Comment nous avons vérifié un millier de promesses électoralesLes DécodeursJournaliste au MondePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.12.2015 à 16h14 | Mathilde Damgé Le projet de réforme de la Constitution, qui avait été annoncé par le président François Hollande devant le Congrès réuni à Versailles trois jours après les attentats sanglants de Paris du 13 novembre, inclura l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés français reconnus coupables de faits de terrorisme. Le texte, intitulé « projet de loi constitutionnelle de protection de la nation » et présenté, mercredi 23 décembre, en conseil des ministres, propose aussi de constitutionnaliser les conditions de déclenchement de l’état d’urgence.Lire aussi :Réforme constitutionnelle : Hollande maintient l’extension de la déchéance de nationalitéCette réforme du texte fondateur de la Ve République répond à plusieurs règles précises.L’initiative de la révision appartient au président de la République et aux membres du Parlement (mais elle est alors qualifiée de « proposition » et non de « projet » de loi).En outre, l’initiative doit être partagée au sein même de l’exécutif : ni le président ni le premier ministre ne peut engager seul une procédure de révision ; le président doit attendre – ou solliciter – la proposition du premier ministre, et, en retour, le premier ministre doit attendre la réponse du président à sa proposition.L’adoption du projet de loi constitutionnelle doit être identique dans les deux assemblées. « Les deux assemblées ont un égal pouvoir ; en maintenant sa rédaction, en refusant de prendre en compte les modifications de l’autre, chacune peut faire durer les débats indéfiniment et, de fait, bloquer la révision », explique Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, qui rappelle que « plusieurs projets ont ainsi échoué à ce stade, par obstruction du Sénat : l’extension du champ du référendum (1984), le droit pour les justiciables de soulever devant les juridictions ordinaires la question d’inconstitutionnalité (1990, 1993)… »La ratification est du ressort du Congrès (quand les deux assemblées sont réunies à Versailles) ou du peuple, par référendum. Dans le premier cas, députés et sénateurs doivent voter le projet à la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés pour qu’il soit ratifié. Dans le second, il n’est suivi d’effet qu’en cas de réponse positive (majoritaire) des Français.La Constitution a connu 24 révisions en un demi-siècle d’existence.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.12.2015 à 11h50 • Mis à jour le23.12.2015 à 13h44 | Service politique Christiane Taubira peut-elle encore rester au gouvernement ? La ministre de la justice a dû une nouvelle fois avaler son chapeau, mercredi 23 décembre, en apprenant que François Hollande entendait malgré tout maintenir l’extension de la déchéance de nationalité dans la Constitution.Lors d’une conférence de presse à l’issue du conseil des ministres, le premier ministre, Manuel Valls, a pourtant assuré que Mme Taubira défendra ce texte devant les élus :« C’est son rôle au sein du gouvernement comme garde des sceaux, nous défendrons ensemble ce texte devant le Parlement. »Mme Taubira, elle-même présente à cette conférence de presse, a déclaré :« La parole première est celle du président de la République. Elle a été prononcée au congrès à Versailles. La parole dernière est celle du président de la République, elle a été prononcée ce matin en conseil des ministres et c’est le point final. »« La seule fois où je me suis exprimée sur la déchéance de nationalité (…), je n’ai pas hésité à dire que ceux qui retournent leurs armes contre leurs compatriotes s’excluent eux-mêmes de la communauté nationale. »Lire aussi :Réforme constitutionnelle  : Hollande maintient la déchéance de nationalitéUne déclaration désavouéeEn voyage officiel en Algérie, dimanche 20 et lundi 21 décembre, Mme Taubira avait pourtant cru la disposition définitivement écartée. Elle l’avait indiqué à la radio algérienne Chaîne 3, qui a diffusé son intervention mardi 22 décembre. La garde des sceaux évoquait « un sujet qui va s’éteindre » : « Je vous indique par exemple que le projet de révision constitutionnelle qui sera présenté en conseil des ministres mercredi ne retient pas cette disposition », avait déclaré la ministre. Elle avait d’ailleurs estimé, à titre personnel, que cette réforme « posait un problème de fond sur le principe fondamental qu’est le droit du sol », auquel elle est « profondément attachée ».Elle a appris en revenant à Paris que la question n’était pas définitivement tranchée, et que les derniers arbitrages devaient avoir lieu mardi dans la nuit – des arbitrages auxquels elle n’était pas conviée. Ce nouveau désaveu est aujourd’hui un casus belli.Depuis des mois, Christiane Taubira s’inquiète de la dérive du gouvernement auquel elle appartient ; elle a failli une première fois claquer la porte quand sa réforme du droit des mineurs a été reportée sine die. Elle a obtenu qu’elle soit inscrite au calendrier parlementaire en 2016 – et n’est plus bien certaine aujourd’hui que ce soit encore le cas.Les limites de son influenceLa position de la ministre était ainsi devenue très inconfortable : devenue une sorte d’alibi au gouvernement pour rassurer un électorat de gauche décontenancé par le virage sécuritaire du chef de l’Etat, elle avait pour consigne de se taire – elle n’avait le droit que de s’exprimer sur les victimes des attentats. Elle espérait en coulisse se faire entendre pour contenir ce qui lui apparaissait comme des excès des ministres de la défense et de l’intérieur. Le maintien de la déchéance de nationalité signe clairement les limites de son influence.Christiane Taubira est devenue une sorte d’alibi au gouvernement pour rassurer un électorat de gauche décontenancé par le virage sécuritaire du chef de l’Etat.La crise remonte au discours du président de la République, le 16 novembre, devant le Congrès réuni à Versailles. La plupart des ministres ont appris en même temps que les Français que le chef de l’Etat entendait inscrire l’état d’urgence et la déchéance de nationalité dans la Constitution : aucune réunion interministérielle n’avait évoqué la question auparavant. Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales, et Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat à la famille, ont demandé à Christiane Taubira si elle était au courant, elle a bien dû avouer que non.Le mardi suivant, le 1er décembre, les ministres rencontrent le groupe socialiste, qui ne réagit pas réellement. Pascal Cherki, le député de Paris d’ordinaire très vif, fait part de ses réserves, mais les parlementaires sont encore sous le choc des attentats. François Hollande convoque alors quelques-uns de ses ministres, samedi 28 novembre, à une réunion consacrée à la révision de la Constitution. Il y a là Marc Guillaume, le secrétaire général du gouvernement, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, Christiane Taubira et le président.Marc Guillaume, conseiller d’Etat et ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, explique qu’il a discrètement sondé ces deux institutions et qu’il existe un risque sérieux que la déchéance de nationalité ne soit pas constitutionnelle : il est donc impérieux de réviser la loi suprême. Cazeneuve, Valls et Hollande tombent tous les trois d’accord, et se félicitent sans fard de couper l’herbe sous le pied de la droite, qui va s’enferrer dans le piège tendu par le gouvernement.Fort mal à l’aiseChristiane Taubira est fort mal à l’aise. Elle estimait déjà que soumettre au Conseil d’Etat la proposition de Laurent Wauquiez (Les Républicains), qui visait à créer des camps d’internement pour les suspects, était déjà une façon de la légitimer, et essaie ce samedi de convaincre le président, en quatre points.Elle a dit à François Hollande qu’elle avait relu son discours du Congrès, et qu’il n’avait en réalité pas annoncé formellement qu’il allait inscrire la déchéance dans la Constitution : il était donc encore temps de s’abstenir. Elle a ensuite rappelé que la déchéance de nationalité n’avait aucune efficacité ni contre des kamikazes ni contre des jeunes qui brûlent leur passeport avant de partir en Syrie.La ministre a rappelé que la déchéance de nationalité n’avait aucune efficacité ni contre des kamikazes ni contre des jeunes qui brûlent leur passeport avant de partir en Syrie.En revanche, et c’était son troisième point, la ministre a rappelé que la déchéance avait une charge symbolique très lourde. La gauche a toujours été contre, et même tout récemment, le 4 décembre 2014, lors de la discussion à l’Assemblée de la proposition de loi de Philippe Meunier (Les Républicains), qui visait à déchoir les individus portant les armes contre la police ou l’armée. « Dans quelle situation tu vas placer les députés de la majorité ? », a demandé Mme Taubira, avant de souligner que la déchéance de nationalité portait atteinte au droit du sol, une vraie valeur pour la gauche.La ministre a été la dernière à parler, Bernard Cazeneuve a échangé une plaisanterie avec elle en partant, il a été cependant décidé d’envoyer le projet de révision au Conseil d’Etat, qui a donné un avis favorable. Paradoxalement, les jours suivants, tant le premier ministre que le ministre de l’intérieur ont semblé avoir des doutes, et Christiane Taubira est partie en Algérie avec le sentiment que l’affaire était enterrée. La ministre doit partir une petite semaine en vacances en Guyane. Et ne manquera de réfléchir à son très proche avenir, si le gouvernement lui en laisse le choix.Lire aussi :Faut-il constitutionnaliser l’état d’urgence ? 10 tribunes pour y réfléchirService politiqueJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes L’extension de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français reconnus coupables de faits de terrorisme figure bien dans le « projet de loi constitutionnelle de protection de la Nation », présenté, mercredi 23 décembre au conseil des ministres.Plusieurs rumeurs et informations de presse, voire déclarations de ministre, avaient pourtant laissé entendre que le gouvernement se préparait à reculer sur cette disposition symbolique et controversée, annoncée par François Hollande dans son discours de « guerre », prononcé devant le Congrès réuni à Versailles le 16 novembre.Après le conseil des ministres, le premier ministre Manuel Valls a justifié ces mesures, promettant que l’état d’urgence tel qu’il est envisagé par l’exécutif « n’est pas un régime d’opacité » et que son inscription dans la Constitution permettra d’éviter « toute dérive partisane ». Quant à la déchéance de nationalité, c’est « une mesure hautement symbolique » que M. Hollande s’est engagé à prendre devant le Parlement, et dont « l’efficacité n’est pas l’enjeu premier ». L’ensemble de ces mesures seront débattues devant l’Assemblée à partir du 3 février.Que dit le projet de loi sur le déclenchement de l’État d’urgence ?C’est l’article 1 du projet de réforme constitutionnelle qui porte sur l’état d’urgence. Il suit l’avis du Conseil d’Etat d’adapter ce régime datant de 1955 et de le constitutionnaliser afin d’éviter toute mise en défaut, notamment par le biais d’une QPC.« Quand on a un régime dérogatoire et d’exception, dans une démocratie, on respecte la hiérarchie des normes. Les régimes d’exception doivent donc être inscrits dans la Constitution », indique-t-on à Matignon.Le gouvernement propose de constitutionnaliser ces conditions de déclenchement de l’État d’urgence, qui doivent rester exceptionnelles et bien encadrées. « Il ne s’agit absolument pas de dériver vers l’état d’urgence permanent », poursuit la même source. Il suit l’avis du Conseil d’Etat, peu favorable à un dispositif de sortie progressive de l’état d’urgence.Lire aussi :Réforme constitutionnelle  : Hollande maintient la déchéance de nationalitéQuand la déchéance pour les binationaux nés Français s’appliquera-t-elle ?L’article 2 inscrit la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français dans la révision de la Constitution. Celle-ci ne sera possible qu’en cas de « crime terroriste », et non de délit, après une « décision de justice exécutoire ».Là encore, l’exécutif suit l’avis du Conseil d’Etat, qui ne s’était pas opposé à une mesure avant tout symbolique. « Mais les symboles, dans la République, ça compte, explique Matignon. C’est une sanction lourde que la nation a légitimement le droit d’infliger à des gens qui commettent des actes terroristes, qui ont trahi et renié la nation. Celle-ci a le droit de se défendre. »Et ce conseiller, par avance, de contester l’argument d’une citoyenneté de seconde zone :« Il ne s’agit pas de créer deux catégories de Français. La rupture d’égalité existe déjà entre les binationaux, ceux nés étrangers qui peuvent être déchus, et ceux nés Français qui ne pouvaient l’être. »Lire aussi :Fiche S, déchéance de nationalité, expulsions : 11 propositions « sécuritaires » passées au criblePourquoi Hollande a-t-il choisi de maintenir la mesure sur la déchéance, très critiquée ? « Le président et le premier ministre étaient fermement décidés à tenir bon par rapport à l’engagement fixé dans son discours au Congrès », explique-t-on à l’Elysée. « L’enjeu était le respect de la parole politique du président », confirme-t-on à Matignon.C’est ce paramètre qui, dans la délicate équation politique posée par cette question, a primé. Bien davantage que les remous qu’elle ne manquera pas, à gauche, de susciter.L’objectif politique de la manœuvre est bien sûr d’offrir l’image, via cette proposition mais également celle de la constitutionnalisation de l’état d’urgence, d’un incontestable durcissement sécuritaire après les 130 morts du 13 novembre. Et, aussi, celle d’un exécutif ouvert à toutes propositions et prêt à réellement appliquer le principe de l’union sacrée post attentats.Lire aussi :Christiane Taubira plus fragilisée que jamaisDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Le Conseil constitutionnel a jugé, mardi 22 décembre, que le régime d’assignation à résidence fixé par l’état d’urgence après les attentats du 13 novembre était conforme à la Constitution. La haute juridiction avait été saisie le 11 décembre à la suite du recours déposé par un des sept militants écologistes visés préventivement, avant la tenue de la COP21, par l’article 6 de la loi du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence dans sa rédaction résultant de la loi du 20 novembre 2015 adoptée après les attentats.Celui-ci autorise le ministre de l’intérieur à « prononcer l’assignation à résidence, dans le lieu qu’il fixe, de toute personne (…) à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». Le Conseil constitutionnel a estimé que la législation répondait à un motif d’intérêt général et ne contrevenait pas aux droits et libertés garantis par la Constitution, notamment au droit de manifester, car l’assignation à résidence ne pouvait être confondue avec un confinement domiciliaire.Ce que contestaient les avocats des requérants lors de l’audience qui s’est tenue le 17 décembre. Les militants assignés à résidence étaient en effet tenus de pointer trois fois par jour au commissariat et de rester chez eux de 20 heures à 8 heures. Pour leurs défenseurs, ce régime était clairement destiné à les empêcher d’exercer leur droit de manifester et constituait une mesure privative de liberté. Ils soulignaient que ces décisions d’assignation à résidence avaient été prises sur la seule base de « notes blanches » des services de renseignement, non datées et non signées, faisant état de leur « appartenance à une mouvance radicale » et de leur possible participation aux manifestations prévues contre la COP21.« Une zone grise »Pour Me Alexandre Faro, un des défenseurs des militants écologistes, « la loi confère des pouvoirs exorbitants à l’administration ». « L’état d’urgence est une zone grise dans l’état du droit », avait plaidé Me Patrice Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l’homme (LDH), mettant en garde contre des « interprétations extensives » et des « dérives sécuritaires ». Le Conseil constitutionnel ne les a pas suivis.La haute juridiction fonde toutefois sa décision sur des considérants qui sont autant de bornes à l’usage des assignations à résidence dans le cadre de l’état d’urgence. En premier lieu, précise le Conseil, « la plage horaire maximale de l’astreinte à domicile dans le cadre de l’assignation à résidence, fixée à douze heures par jour, ne saurait être allongée sans que l’assignation à résidence soit alors regardée comme une mesure privative de liberté ».En outre, il revient au juge administratif de s’assurer que cette mesure est « adaptée, nécessaire et proportionnée à la finalité qu’elle poursuit ». Enfin, le Conseil constitutionnel prévient que, « si le législateur prolonge l’état d’urgence par une nouvelle loi, les mesures d’assignation à résidence prises antérieurement ne peuvent être prolongées sans être renouvelées ». Une précision qui signifie que les mesures d’assignation à résidence ne peuvent excéder la durée de l’état d’urgence et exclut de fait une prolongation transitoire des mesures coercitives, comme cela avait été évoqué. Le gouvernement, dans son projet de loi, a écarté cette option.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel C’est une nouvelle plutôt bonne, au sein d’une conjoncture bien morose. Selon les chiffres publiés mercredi 23 décembre par l’Insee, le pouvoir d’achat des Français a en effet rebondi de 0,9 % au troisième trimestre, après avoir reculé de 0,3 % sur les trois précédents mois. Sur l’ensemble de 2015, il devrait ainsi progresser de 1,6 %, prévoit l’institut, après 1,1 % en 2014.Hausse du salaire moyenLa raison de ce petit rebond ? Le revenu disponible brut des ménages a lui aussi accéléré au troisième trimestre, de 0,7 %, après une hausse de 0,2 % sur le trimestre précédent. En d’autres termes : les salaires ont un peu augmenté. « La masse salariale reçue par les ménages a crû davantage qu’au trimestre précédent, de 0,4 % après 0,2 % », détaille l’Insee. Le salaire moyen par tête versé par les sociétés non financières a ainsi progressé de 0,3 %, après avoir stagné au deuxième trimestre.Ce n’est pas tout : les prestations sociales en espèces notamment touchées par les foyers les moins aisés ont également augmenté un peu (+ 0,3 % après + 0,2 % au deuxième trimestre), tandis qu’à l’inverse, les impôts sur le revenu et le patrimoine se sont repliés sur le trimestre (– 2 % après + 0,4 %).Recul de la consommation en novembreSur le troisième trimestre, les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 0,3 %, après avoir stagné au deuxième trimestre. En revanche, note l’Insee, la consommation a reculé de 1,1 % en novembre, après le léger recul de 0,2 % en octobre. Il s’agit de sa plus forte contraction depuis janvier 2014.Faut-il y voir l’effet des attentats du 13 novembre ? L’Insee n’y fait aucune référence. Ses économistes soulignent en revanche que cette chute des dépenses est en grande partie liée à la douceur des températures enregistrée ces dernières semaines.Celle-ci s’est en effet traduite par une baisse de la consommation de chauffage et donc, d’énergie (– 5,6 %). Mais aussi, par un net recul des dépenses d’habillement (– 4,7 %).Légère augmentation des marges des entreprisesAutre chiffre positif relevé par l’Insee, qui confirme également que l’économie française a crû de 0,3 % au troisième trimestre : le taux de marge des sociétés non financières. Celui-ci a progressé de 0,2 %, pour atteindre 31,2 %. Et cela, grâce au recul des prix de l’énergie, qui a plus que compensé la progression des salaires réels. « Les marges des entreprises ont retrouvé leur plus haut niveau depuis le premier trimestre 2011, c’est une bonne nouvelle, car il s’agit d’un élément essentiel à la reprise de l’investissement », conclut Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture au sein du groupe Xerfi.Lire aussi :La croissance n’aura pas droit à l’erreur en 2016Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mattea Battaglia et François Béguin La promesse de campagne de la nouvelle présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (Les Républicains), qui prévoit le financement dans les lycées franciliens de « tests salivaires de dépistage de consommation de drogue », est sur les rails. Dans la ligne de mire de l’élue, l’usage de cannabis, un « phénomène massif qui se développe et résiste aux stratégies classiques de prévention », selon Annie Genevard, chargée de l’éducation au sein du parti Les Républicains.Mardi 22 décembre, Frédéric Péchenard, vice-président du conseil régional d’Ile-de-France, a promis sur France Info une mise en place « dès que possible » – en 2016 – du dispositif, assurant qu’il se ferait « dans le respect absolu » des élèves et de leurs familles. Concrètement, la région s’engage à proposer aux 470 lycées franciliens de financer ces tests – entre 10 et 12 euros l’unité – « à partir du moment où le conseil d’administration de l’établissement a voté en sa faveur », précise-t-on dans l’entourage de Mme Pécresse.« Problèmes juridiques »Des associations agréées ou la médecine scolaire seraient chargées de les faire passer à des « classes ou des cohortes » et non à des lycéens individuellement. Les élèves dépistés positifs et leurs parents seraient avertis. Le proviseur n’aurait accès qu’à des résultats statistiques globaux et anonymisés.Ce plan n’est pas sans rappeler la proposition de loi déposée en janvier 2014 par le député (LR) des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, et qui prévoyait un dépistage au moins une fois par an de tous les lycéens. Mme Pécresse peut-elle aujourd’hui s’affranchir d’un texte de loi pour concrétiser son plan ? Non, assurent aussi bien le ministère de l’éducation que des juristes.« Rien dans la loi ne permet ce type de dépistage en dehors d’une procédure judiciaire », affirme-t-on au cabinet de Najat Vallaud-Belkacem. « Ces tests appliqués dans le cadre scolaire posent plusieurs problèmes juridiques, précise l’avocate Valérie Piau. En droit, c’est aux officiers de police de les faire passer. Sans compter qu’ils touchent à la liberté individuelle et à l’intégrité physique d’élèves, qui plus est mineurs… Il faudrait l’accord des parents. »A la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), on est moins catégorique. Si ces tests respectent un certain nombre de conditions (anonymat, décision du chef d’établissement), ils peuvent être pratiqués, y fait-on valoir. Mais « il y a peu de chances qu’un chef d’établissement y ait recours », précise-t-on, car « cela ne s’inscrit en aucun cas dans les orientations générales de lutte contre les conduites addictives ». Interrogés, les chefs d’établissement n’estiment d’ailleurs pas avoir ce pouvoir. « Les seuls qui l’ont, ce sont les autorités judiciaires et policières », soutient Philippe Tournier, du SNPDEN-UNSA, le principal syndicat de proviseurs.Efficacité contestéeAlors que du côté des Républicains, on assure que « ce dispositif, s’il est convaincant, pourrait être repris par d’autres régions », les membres de la communauté éducative ne cachent pas leurs réserves. « On part de l’idée que la jeunesse est coupable par avance et que si un lycéen refuse de se soumettre au test, il sera d’office considéré comme positif, regrette Christian Chevalier, du syndicat d’enseignants SE-UNSA (réformiste). Contrôler la jeunesse : on est bien là dans les vieilles rengaines de la droite… »L’opposition ne porte pas que sur les principes et les valeurs : la méthode et l’efficacité d’une telle mesure sont aussi contestées, comme le pointent les infirmières scolaires. « Se concentrer sur le dépistage, c’est se situer en bout de chaîne, c’est vouloir prendre l’élève sur le fait », réagit Béatrice Martinez, du syndicat Snies-UNSA, qui revendique une démarche de prévention. « Que fait-on du résultat, c’est la question cruciale, souligne Olivier Phan, addictologue à la consultation jeune consommateur de la Croix-Rouge. Le kit salivaire permet de détecter une prise récente de cannabis, jusqu’à vingt heures, sans faire la différence entre le consommateur occasionnel ou régulier. » Jean-Pierre Couteron, le président de la Fédération Addiction se dit lui aussi « sceptique » et « inquiet » que l’on puisse faire comme si on « repartait de zéro » sur ce sujet, rappelant « l’effort fait depuis deux ou trois ans pour consolider les consultations jeunes consommateurs et développer l’intervention précoce pour aller à la rencontre des jeunes ». D’autres objections portent enfin sur le coût du dispositif, le nécessaire respect du « secret médical » même pour des mineurs… Balayant ces critiques, la nouvelle présidence de la région assure que son plan ne se résume pas aux tests et prévoit, aussi, la mise en place de « référents addiction » dans les lycées, ou la « sécurisation » de leurs abords avec les forces de police.Lire aussi :Dépénalisation, légalisation du cannabis : le débat impossible à droite comme à gaucheMattea BattagliaJournaliste au MondeFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.12.2015 à 18h00 • Mis à jour le23.12.2015 à 06h47 | Patrick Roger Le Conseil constitutionnel a jugé, mardi 22 décembre, que le régime d’assignation à résidence fixé par l’état d’urgence après les attentats du 13 novembre était conforme à la Constitution. La haute juridiction avait été saisie le 11 décembre à la suite du recours déposé par un des sept militants écologistes visés préventivement, avant la tenue de la COP21, par l’article 6 de la loi du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence dans sa rédaction résultant de la loi du 20 novembre 2015 adoptée après les attentats.Celui-ci autorise le ministre de l’intérieur à « prononcer l’assignation à résidence, dans le lieu qu’il fixe, de toute personne (…) à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ».Le Conseil constitutionnel a estimé que la législation répondait à un motif d’intérêt général et ne contrevenait pas aux droits et libertés garantis par la Constitution, notamment au droit de manifester, car l’assignation à résidence ne pouvait être confondue avec un confinement domiciliaire.Lire aussi :Etat d’urgence : la carte des perquisitions administrativesL’Etat d’urgence, une « zone grise »Ce que contestaient les avocats des requérants lors de l’audience qui s’est tenue le jeudi 17 décembre. Les militants assignés à résidence étaient en effet tenus de pointer trois fois par jour au commissariat et de rester chez eux de 20 heures à 8 heures.Pour leurs défenseurs, ce régime était clairement destiné à les empêcher d’exercer leur droit de manifester et constituait une mesure privative de liberté. Ils soulignaient que ces décisions d’assignation à résidence avaient été prises sur la seule base de « notes blanches » des services de renseignement, non datées et non signées, faisant état de leur « appartenance à une mouvance radicale » et de leur possible participation aux manifestations prévues contre la COP21.Lire aussi :Les militants de la COP21, cibles de l’état d’urgencePour Me Alexandre Faro, un des défenseurs des militants écologistes, « la loi confère des pouvoirs exorbitants à l’administration ». « L’état d’urgence est une zone grise dans l’état du droit », avait plaidé Me Patrice Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l’homme (LDH), mettant en garde contre des « interprétations extensives » et des « dérives sécuritaires ». Le Conseil constitutionnel ne les a pas suivis.Lire aussi :Réforme de la Constitution : des doutes... y compris à gauchePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.12.2015 à 16h58 Le défenseur des droits, Jacques Toubon, s’est prononcé contre la pénalisation des clients de prostituées, et ne souhaite pas sa réintrégration dans la proposition de loi qui sera de nouveau discutée en janvier à l’Assemblée, dans un avis rendu public mardi 22 décembre.Pour le défenseur, « l’interdiction de l’achat d’un acte sexuel basée sur le modèle suédois n’est pas la mesure la plus efficace pour “réduire la prostitution et pour dissuader les réseaux de traite et de proxénétisme de s’implanter sur les territoires”, et encore moins “la solution la plus protectrice pour les personnes qui resteront dans la prostitution”, comme annoncé dans la proposition de loi ».La pénalisation des clients « accentue la précarité »Il souligne notamment « que le modèle suédois cité en référence est aujourd’hui fortement controversé » et juge que « l’impact d’une telle disposition sur le phénomène prostitutionnel en France s’annonce limité, voire nul ». De plus, la France comme la Suède manquent « de chiffres fiables » permettant « de quantifier les effets de la loi sur le système prostitutionnel », insiste-t-il.Dans son avis, il « relève avec satisfaction la suppression de l’article » instaurant la pénalisation des clients, décidée par les sénateurs en octobre, et « ne souhaite pas sa réintégration ».Lire :Prostitution : les députés rétablissent la pénalisation du clientCependant, après l’échec des députés et sénateurs à s’accorder mi-novembre sur une version commune de la proposition de loi, les députés ont rétabli pour l’essentiel, le 15 décembre en commission, leur version du texte, et donc la pénalisation des clients. Ils prévoient de sanctionner l’achat d’actes sexuels d’une contravention de 1 500 euros.Jacques Toubon souligne que la pénalisation des clients « accentuera la précarité des personnes prostituées en les forçant à davantage de clandestinité », « rendra plus difficile l’action des services de police dans la lutte contre la traite et le proxénétisme », exposera « davantage les prostitué-e-s à la violence de certains clients et aux contaminations au VIH et/ou aux hépatites virales », et les forcera « à accepter certaines pratiques ou rapports non protégés ».Les députés auront le dernier mot sur ce texte, qui fera un nouveau passage devant l’Assemblée le 27 janvier, avant une nouvelle lecture du Sénat, puis un éventuel ultime vote des députés, si le Sénat ne vote pas le texte conforme.Lire aussi :« Délit de racolage ou pénalisation du client, c’est bonnet blanc et blanc bonnet  » 22.12.2015 à 14h10 • Mis à jour le22.12.2015 à 15h13 Le gazole continue à battre des records à la baisse. Le prix moyen en stations-service est tombé à 1,0018 euro le litre, soit 4,59 centimes de moins par rapport à la semaine précédente, d’après les relevés hebdomadaires du ministère de l’énergie, lundi 21 décembre. Le prix de l’essence, et encore plus celui du fioul domestique, sont aussi en chute.Cette baisse des prix des produits pétroliers découle du fort repli des cours du brut, qui évoluent à leurs niveaux les plus bas depuis plusieurs années, pénalisés par une offre surabondante face à une demande manquant de vigueur. Le baril de Brent a ainsi dégringolé à environ 36 dollars lundi à Londres, son prix le plus bas depuis onze ans et demi.Et, bonne nouvelle pour les automobilistes, aucune réelle embellie n’est attendue sur ce front au cours des prochains mois. La baisse est telle qu’on parle de « Noël avant l’heure » et pour l’Association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV), il s’agit de « la meilleure nouvelle » de l’année en ce qui concerne le pouvoir d’achat.- 25 %C’est l’ampleur de la baisse du prix du gazole depuis 2014. Selon les chiffres publiés lundi 21 décembre, le prix moyen en stations-service est tombé à son plus bas niveau depuis six ans et demi (soit depuis mi-juillet 2009). Déjà, le 31 août, le prix du gazole était « au plus bas depuis cinq ans ».Voici, ci-dessous, les prix comparés d’un litre de diesel et d’un litre de sans-plomb 95, à la pompe, depuis début 2014. Le gazole a baissé de 25 %. Le diesel reste le carburant préféré des Français avec environ 80 % des volumes de carburants écoulés dans l’Hexagone du fait de la forte prévalence des véhicules à moteur diesel dans le parc automobile national.Quant à l’essence sans plomb, les prix bas sont aussi au rendez-vous. Le SP95, deuxième carburant le plus vendu, valait 1,2586 euro le litre, lundi 21 décembre, un niveau plancher depuis la fin décembre 2009. Le SP98 valait, lui, 1,3202 euro le litre en moyenne, un plus bas en près de six ans. #container_14507809626{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14507809626{ height:500px; } #container_14507809626 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14507809626 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14507809626 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14507809626 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Prix à la pompe depuis janvier 2014En euro par litre, en France métropolitaine, hors Corse.Source : Ministère de l'écologie et de l'énergierequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: 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domestique en deux ans. Le fioul domestique étant largement moins taxé que le gazole (et surtout l’essence), la baisse des cours du brut se fait plus fortement sentir. Celui-ci s’écoule moins bien ces dernières semaines en raison de la douceur des températures. C’est ce qui fait dire à la CLCV que ces baisses de prix sur les carburants profitent surtout aux ménages ruraux, qui se chauffent au fioul et utilisent beaucoup la voiture. #container_14507817854{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14507817854{ height:500px; } #container_14507817854 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14507817854 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14507817854 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14507817854 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le prix du fioul domestique depuis avril 2014En euro par litre, en France métropolitaine, hors Corse.Source : Ministère de l'écologie et de l'énergierequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14507817854", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: 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Principalement constituée de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), elle est en 2015 de 0,624 euro par litre d’essence, de 0,468 euro par litre de gazole routier et seulement de 0,08 euro par litre de fioul domestique. #container_14443059207{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443059207{ height:500px; } #container_14443059207 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443059207 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443059207 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443059207 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taxe intérieure sur la consommation énergétique par type de carburantTaxe pour un litre de carburant en 2015Source : Ministère du développement durablerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443059207", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Supercarbuarnt sans plomb (sp95 - E10)","Gazole","GPL carburant","Superéthanol E 85","Gazole non routier","Fioul domestique","Fioul lourd","Gaz naturel carburant","Gaz naturel combustible (PCI)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taxe au litre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.6241 ], [ "", 0.4682 ], [ "", 0.13 ], [ "", 0.1262 ], [ "", 0.1084 ], [ "", 0.0764 ], [ "", 0.0453 ], [ "", 0.0309 ], [ "", 0.0293 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});3,5 centimesC’est le montant (par litre) de la hausse de la taxe sur le gazole, prévue le 1er janvier. La taxation de l’essence classique, le sans-plomb 95, devrait augmenter de 2 centimes par litre. Cependant la baisse du prix des barils – qui compte seulement pour près d’un quart du prix des carburants à la pompe – est telle que les automobilistes devraient toujours rester gagnants.Même si la fiscalité du diesel et celle de l’essence ne devraient finalement pas se rapprocher aussi vite que prévu – le gouvernement avait annoncé dans un premier temps une baisse de la taxe sur l’essence d’un centime et une hausse du même montant de celle sur le gazole, afin de mettre fin au « traitement fiscal favorable » du gazole – il ne faut pas oublier un élément qui permet de voir tout ça de façon un peu plus positive : la taxation de carburant, même si peu populaire, est beaucoup plus efficace pour l’environnement que les normes de consommation de carburant. Le transport étant responsable de 20 % des émissions mondiales des gaz à effet de serre, ce n’est pas anodin pour la qualité de l’air.Lire aussi :Climat : la taxe sur les carburants plus efficace que les normes Matthieu Goar A force de ne pas vouloir effrayer sa gauche, François Hollande va-t-il s’aliéner le soutien de la droite  ? Devant les doutes ressentis par certains des membres de sa majorité, le président de la République a – selon une source gouvernementale qui l’a confirmé au Monde – décidé de renoncer à déchoir de la nationalité française des binationaux nés français condamnés pour terrorisme. Déjà, le 15 décembre, le premier ministre, Manuel Valls, avait confié son scepticisme   : «  Est-ce que le symbole en vaut la peine  ?  », s’était-il interrogé devant quelques journalistes.Lire aussi :Le piège de la déchéance de nationalitéCette mesure ne figurera donc pas dans le projet de réforme constitutionnelle présenté, mercredi 23 décembre, en conseil des ministres. François Hollande recule sur cette disposition qu’il avait pourtant lui-même annoncée lors de son discours devant le Congrès, le 16 novembre.Trois jours après les attentats du 13 novembre, le président de la République voulait s’afficher en garant de l’unité nationale, donnant des gages à la droite, qui avait déjà réclamé la déchéance de nationalité après les attaques terroristes de janvier. En stratège politique, le chef de l’Etat savait qu’il aurait besoin d’une partie des votes de l’opposition pour obtenir les trois cinquièmes des voix de parlementaires nécessaires à l’adoption de sa réforme constitutionnelle.L’annonce du retrait de cette mesure symbolique irrite les principales figures de l’opposition. «  Cela voudrait dire que le discours du Congrès était insincère, qu’il était prononcé sous le coup de l’émotion des attentats. S’il recule, cela veut dire que sa fermeté était factice, que l’unité nationale n’était qu’un paravent politique pour placer le chef de l’Etat au centre du jeu et au final une manœuvre électorale avant les élections régionales  », estime Eric Ciotti, député Les Républicains (LR) des Alpes-Maritimes et président de la commission d’enquête parlementaire sur la surveillance des filières djihadistes.«  Deux mesures indispensables  »D’autres élus de droite, notamment des sénateurs, expriment des critiques. «  François Hollande choisit la gauche plutôt que l’unité nationale, estime Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat. La constitutionnalisation de l’état d’urgence sans la mise en place d’autres mesures tient plus de l’esthétique. Le recul sur la déchéance serait un signal négatif. Et si on sent l’habileté politicienne, ce sera alors beaucoup plus compliqué d’avoir un groupe unanime.  » Depuis l’annonce lors du Congrès de cette réforme constitutionnelle, la droite a posé des conditions à son vote. «  Sur le principe, je ne suis pas contre une réforme constitutionnelle, mais tout dépendra de ce qu’il y aura dedans  », avait déclaré Nicolas Sarkozy au Monde, le 19 novembre.Lire aussi :Nicolas Sarkozy : « Trop de temps a été perdu » depuis « Charlie Hebdo »L’ancien président de la République appelait de ses vœux «  deux mesures indispensables  » : l’assignation à résidence, avec port d’un bracelet électronique, des individus fichés «  S  », et l’extension de la rétention de sûreté aux terroristes, à l’issue de leur peine de prison. «  Si ces deux mesures soulèvent des obstacles constitutionnels en l’état du droit actuel, la révision de la Constitution permettra précisément de les lever », avait poursuivi l’ancien chef de l’Etat.« Obstacles constitutionnels »La déchéance de nationalité des binationaux nés français faisait partie des prérequis à un vote favorable de l’opposition. Nicolas Sarkozy est depuis longtemps partisan d’un élargissement des conditions de son application. Il l’avait déjà évoquée lors de son discours de Grenoble en 2010 pour les individus qui «  auraient volontairement porté atteinte à la vie d’un fonctionnaire de police ou d’un militaire de la gendarmerie  ».Après les attentats de janvier, l’UMP avait proposé douze mesures pour renforcer la sécurité des Français : la déchéance de nationalité pour les djihadistes binationaux figurait en première ligne.Au lendemain du 13 novembre, M.  Sarkozy avait pris acte des annonces de son successeur mais s’était méfié d’une manœuvre politique. Le président des Républicains avait alors mis en place un observatoire, présidé par Eric Woerth et composé de plusieurs parlementaires, destiné à contrôler l’application des mesures annoncées par le gouvernement.Dans une tribune publiée dans Le Monde du 22 décembre, l’un des membres de cet observatoire, Guillaume Larrivé, député de l’Yonne et spécialiste des questions pénales, regrettait que «  le projet de révision ne donne à l’Etat aucun nouveau pouvoir pour mieux protéger les Français et ne crée aucune garantie nouvelle pour mieux assurer l’exercice des libertés  ». Il insistait pour qu’un amendement soit introduit afin de faciliter «  durablement des mesures de perquisition, d’assignation, de placement sous surveillance électronique et de rétention  ».Lire aussi :Révision de la Constitution et état d’urgence : une manoeuvre de triangulation du PSMatthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marlène Duretz Et voilà le grand-père qui s’écharpe pour la énième fois avec son gendre, qualifiant de tous les noms d’oiseaux les hommes politiques du camp adverse, celui -là même que son cadet a l’affront de défendre, bec et ongles, à la table endimanchée ! Scène ordinaire de la vie familiale ? Beaucoup le diront. Il n’est pas toujours heureux d’inviter le sujet politique dans le cercle familial. Les sensibilités s’exacerbent, et les couleurs politiques disparates ne sont pas toujours heureuses à mélanger, les réunions de famille s’en allant en eau de boudin. Mais les conversations incendiaires ne sont pas le lot commun, comme en témoignent les lecteurs du Monde.fr, sollicités par un appel à témoignages. Il peut y avoir aussi des silences convenus ou encore des échanges complices.« Nous avons compris qu’un débat politique au sein de notre famille, c’est écouter l’autre poliment mais ne jamais être d’accord », admet Martin, 26 ans. Les membres de la famille de Nathan, cadet d’une famille de six enfants, sont aussi « presque tous d’avis différents, abstentionniste (moi-même), anarchiste (mon père), de gauche (ma mère) et anti-FN (mon grand-frère) ». Mais « les débats sont le lieu de confronter nos idées, écrit-il, et peut-être même faire changer d’avis certains d’entre nous ». Lire aussi :« Voter ne sert à rien » : les abstentionnistes expliquent leur choixMarie-Hélène savoure désormais les soirées électorales avec son fils de 16 ans : « Quand il était petit, cela me permettait d’expliquer ; désormais, nous analysons ensemble ! Nos soirées électorales sont toujours très paisibles. »De l’ombre des méchants et des gentilsLa famille est indéniablement le lieu privilégié pour faire ses premiers pas en politique, où l’opinion se forge et la nécessité de voter s’insuffle, ou pas. S’il est réducteur d’affirmer que les enfants votent comme leurs parents, « la famille reste en effet un creuset de l’orientation idéologique des individus », estime Anne Muxel, spécialiste des phénomènes de socialisation et de transmission des valeurs au Cevipof (« Les contours de l’expérience des jeunes », 2009).« La première élection dont je me souviens bien remonte à celle de Jacques Chirac, en 2002, écrit Julie. J’avais alors 10 ans et ma mère avait résumé l’histoire en disant qu’il y avait un méchant et un gentil et qu’il fallait, bien sûr, que le gentil gagne ». L’étudiante de 23 ans se remémore avec nostalgie sa fébrilité au moment du décompte, tout comme Jojo pour qui « il y a une part d’excitation liée à un certain suspense, un peu comme au moment des résultats d’un examen ou d’un entretien d’embauche ». Mais, regrette Julie, « aujourd’hui c’est beaucoup moins la fête parce qu’on n’est plus tellement sûr que le gentil gagne ». La même inquiétude gagne Claudio. Ce père de 36 ans avoue la partager avec ses enfants parce qu’il « n’arrive pas à la cacher ».La politique en héritageLa notion de transmission et d’héritage est centrale pour de nombreux contributeurs. Pauline, 32 ans, ne suit désormais plus les soirées électorales en famille, « ni même avec mon chat », précise-t-elle. Mais, « c’est bien en famille que je suis entrée pour la première fois dans un bureau de vote, que j’ai appris la cérémonie du vote, la confidentialité du scrutin, l’émotion des résultats… et plus largement le partage des idées autour de la table, les accords et les désaccords sur les questions de société », convient celle qui, dimanche, « passera son tour ».« Les soirées électorales sont une tradition familiale qui date de l’enfance et qui est maintenue », relate C. Simone, ingénieur, 47 ans. D’un côté, les adultes, de l’autre les enfants qui « s’amusent en général dans une autre pièce (…) Mais, dès qu’ils manifestent un intérêt pour la soirée, les discussions et les débats, ils sont alors les bienvenus ».Paul et sa femme, parents de trois filles de 12 à 17 ans, aimeraient être pédagogues, mais ils ont beau « se retrouver sur des valeurs de base », ils débattent et s’énervent beaucoup, car « les avis de chacun sont assez tranchés » et leurs filles un brin provocatrices !Eugénie, 23 ans, a mis à contribution les nouvelles technologies pour renouer avec la tradition familiale. « Ma famille est partagée entre Paris et Lisbonne mais le dimanche des résultats, c’est comme si nous étions tous ensemble. À coup de Skype, Whatsapp et téléphone, on trouve toujours une façon d’échanger, de débattre, d’exprimer nos victoires, déceptions ou incompréhensions, explique-t-elle. Le plus petit d’entre nous a 13 ans, c’est important pour nous de l’entourer et de le plonger là-dedans, qu’il se sente concerné même s’il ne peut pas encore voter ».« La politique a toujours été un grand sujet de débat familial », admet aussi Céline. « Toute petite, je voyais les adultes s’apostropher, argumenter, crier… et c’était l’apogée au moment d’élections », se souvient celle qui s’endormait épuisée, dans le canapé, après tant d’attentes et d’émotions à l’issue des scrutins dont elle n’a manqué aucun. « J’ai emmené mes enfants mettre l’enveloppe dans l’urne, nous sommes allés au dépouillement, on a fait les soirées électorales à la maison, avec force amis, cris et bon vin. Aujourd’hui, mon fils de 19 ans vote à son tour et il tarde à ma fille de 15 ans de pouvoir s’exprimer avec un bulletin, et pas seulement en criant plus fort que les autres lors des soirées électorales autour de la télévision ».Lire aussi :Régionales : ce qu’il faut savoir avant le 2e tourMarlène DuretzJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Auffret et Madjid Zerrouky Ayant pris la tête du premier tour des élections régionales avec 40,55 % des voix, Marion Maréchal-Le Pen pourrait devenir la plus jeune présidente d’un conseil régional, à seulement 26 ans, le 13 décembre. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, région dirigée par Michel Vauzelle (Parti socialiste) depuis 1998, la tête de liste du Front national a devancé de près de 14 points son principal adversaire issu des Républicains, Christian Estrosi – crédité de 26,48 % des suffrages exprimés.Nous avons confronté les 92 propositions que liste le projet de Marion Maréchal-Le Pen – ainsi que ceux de Marine Le Pen dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie et de Florian Phillipot en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine – aux compétences des Conseils régionaux. Parmi elles, 43 sont compatibles avec le fonctionnement de l’institution régionale, 26 seront difficiles à mettre en œuvre, et trois promesses semblent impossibles à appliquer.Le projet de la députée frontiste est principalement orienté vers un « patriotisme économique régional ». Une politique qui passe par l’attribution des aides du conseil régional à des critères sociaux – comme l’emploi d’un apprenti pour « favoriser les entreprises locales face aux grands groupes » – ou environnementaux – en exigeant une empreinte carbone faible, ce qui privilégie les entreprises du territoire.Des promesses applicablesMarion Maréchal-Le Pen est la tête de liste ayant délivré le programme le plus volumineux des trois régions que nous avons pu vérifier, en mettant l’accent sur les thèmes identitaires du Front national, immigration et questions sécuritaires en premier lieu. Mettre en place d’un « grand projet de spectacle historique régional inspiré du succès du parc du Puy-du-Fou », jouer de l’arme des subventions au monde associatif en supprimant celles « versées aux associations communautaristes », empêcher tout financement du planning familial par le conseil régional : les exemples de ce type de propositions sont nombreux.Ces mesures côtoient, autre exemple, le projet d’abandon du programme « MED CAP accueil » permettant à des étudiants étrangers – originaires du Maroc, d’Algérie, ou des Territoires palestiniens – de venir, pour une période donnée, dans une université de la région. L’utilisation possible pour le conseil régional du référendum local, sur des « grandes questions » concernant l’action de la région, est évoquée.Le projet du Front national en PACA propose par ailleurs un prêt à taux zéro pour « la rénovation énergétique des bâtiments » ou le retour de la gratuité des cartes grises pour les véhicules électriques, abolie par la majorité précédente.Des promesses difficiles à tenirPlusieurs promesses, parfois communes aux trois programmes du Front national que nous avons pu vérifier, semblent plus compliquées à mettre en œuvre par un conseil régional.Les nombreuses propositions de Marion Maréchal-Le Pen concernant le fonctionnement du système ferroviaire en région PACA vont dépendre en grande partie de la négociation d’un nouveau contrat « SNCF-Région » signé avec l’entreprise publique gestionnaire des voies ferrées, et prévu pour 2016 : rien ne peut donc être garanti pour l’instant. L’instauration d’une police régionale des transports n’est, elle, pas du ressort du conseil régional, mais des services de la préfecture.Le « refus des exigences religieuses dans les cantines » est une autre promesse difficilement applicable, sauf dans les lycées, placés sous la responsabilité directe de la Région.Des promesses impossibles à appliquerDes promesses du projet de Marion Maréchal-Le Pen sont impossibles à appliquer en cas d’accès à la présidence de la région PACA : le soutien au circuit court « à travers les cantines de nos lycées » déroge par exemple à la législation européenne portant sur la concurrence. La promesse avait également été formulée par Emmanuelle Cosse, tête de liste d’Europe Ecologie les Verts (EELV) en Ile-de-France.L’opposition à « l’implantation d’éoliennes défigurant nos paysages » paraît, elle aussi, difficile à faire respecter. La conception d’un schéma régional éolien, en collaboration avec les services de la préfecture, contraint les régions à développer cette ressource renouvelable. L’objectif de production électrique est de 545 MW d’électricité produite par l’éolien à l’horizon 2020 pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.Les 92 promesses contenues dans le programme de Marion Maréchal-Le Pen :#pacafn #repeint{ display: flex; flex-flow: row column;}#pacafn #fnregion { flex-wrap: wrap; display: flex;}#pacafn .verdict { color: white; padding: 3px; float: right; margin:0 0 5px 5px!important;}#pacafn .promesse { /* border-top-color: #16212c!important; */ padding: 8px 1% 8px 1%; margin: 0px 0 10px; border: solid #eef1f5; border-width: 4px 1px 1px; cursor: pointer; float: left; box-sizing:border-box; position: relative;}#pacafn .promesse p { margin: 0;}#pacafn .promesse p.intitule{ padding-bottom:22px;}#pacafn .promesse p.ensavoirplus { color: white; padding: 3px; text-align: center; margin: 0; display:block; text-align: right; width:100%; position:absolute; right:0; bottom:0;}#pacafn .promesse p.ensavoirplus img { width:17px; border:0;}#pacafn .promesse:hover { background: rgba(40, 190, 170, 0.4); -webkit-transition: background 200ms ease-out 0s; -moz-transition: background 200ms ease-out 0s; -o-transition: background 200ms ease-out 0s; transition: background 200ms ease-out 0s;}#pacafn .promesse:hover .ensavoirplus { opacity: 1; color: black; -webkit-transition: color 200ms ease-out 0s; -moz-transition: color 200ms ease-out 0s; -o-transition: color 200ms ease-out 0s; transition: color 200ms ease-out 0s;}#pacafn .promesse.deplie { width: 98%; background: rgba(40, 190, 170,0.4);} p { font-weight: bold;}#pacafn .promesse .deroule { height: 0; overflow: hidden; -webkit-transition: height 1200ms linear 0s; -moz-transition: height 1200ms linear 0s; -o-transition: height 1200ms linear 0s; transition: height 1200ms linear 0s; clear:left; width:100%;}#pacafn .promesse.deplie p.ensavoirplus{ display:none;}#pacafn .promesse.deplie .deroule { height: inherit; }#pacafn .filtres{border-top-color: #16212c!important; padding: 8px 1% 8px 1%; margin: 0px 0 10px; border: solid #eef1f5; background:#eef1f5; border-width: 4px 1px 1px;}#pacafn .checkboxes label { white-space:nowrap; cursor:pointer;}#pacafn .checkboxes label span{ white-space:normal;}#pacafn .selectThematiques, .checkboxes p{ text-align: center; width:100%;}#pacafn .checkboxes p{ margin:4px 0;}#pacafn .selectThematiques{ margin:10px 0 14px 0;}#pacafn .resetFiltres { clear:left; float:left; width:100%; text-align: center; display: none; margin-bottom: 10px;}#pacafn .resetFiltres span{ background: #93a09e; color: white; border-radius: 6px; padding: 0px 5px; cursor: pointer;}#pacafn .resetFiltres span:hover{ background: #000;}#pacafn .bilan{ background: rgba(255,255,255,0.8); clear: left; float: left; width: 100%; padding:10px 0 10px 0; border: 0px; margin-bottom: 0!important; } #pacafn .bilan p{ text-align: center; } div { padding:2px 0; display:inline-block; text-align: center; color: white; font-weight: bold; height: 24px; vertical-align: top; } #pacafn .bilan span:not(:last-child){ padding-right: 8px; }@media only screen and (min-width: 526px) { #pacafn .promesse { width: 49%; margin: 0px 1% 10px 0; } #pacafn .promesse.deplie { width: 99%; }} require(["jquery", "jquery-ui/core"], function($, jqueryUICore) { var donneesProgramme = [{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Nous stopperons l’inflation perpétuelle de la dette [...] par le non-remplacement des départs à la retraite","application":"Applicable","detailapplication":"Mme Le Pen reprend ici une préconisation de la Cour des comptes (p. 152) dans son rapport sur les finances publiques locales, publié en octobre 2015. L'institution appelait à réduire la masse salariale […] au moyen du non-remplacement intégral des agents partant à la retraite.","liens":"http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/Les-finances-publiques-locales3"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Nous stopperons l’inflation perpétuelle de la dette [...] par la réduction des frais de représentation des élus","application":"Applicable","detailapplication":"L'allocation d'un budget à ce poste de dépense est à la charge de l'assemblée régionale.","liens":"http://www.regionpaca.fr/vivre-ensemble/subventions-en-ligne.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Nous stopperons l’inflation perpétuelle de la dette [...] pour aider davantage les associations œuvrant réellement dans l’intérêt général","application":"Applicable","detailapplication":"L'allocation de subventions aux associations de la région à la charge de l'assemblée régionale.","liens":"http://www.regionpaca.fr/vivre-ensemble/subventions-en-ligne.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Nous réduirons la fracture démocratique creusée par nos prédécesseurs en consultant la population à travers l’usage du référendum local pour les grandes questions, et notamment les choix structurants qui engagent durablement l’argent public","application":"Applicable","detailapplication":"Le référendum est ouvert à toutes les collectivités territoriales depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003 (art. 72-1 al. 2 de la Constitution). Les domaines concernés sont ceux couverts par les compétences du conseil régional.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/collectivites-territoriales/democratie-locale/quoi-consiste-referendum-local.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Augmentation de l’intervention régionale en matière de financement de la recherche et de l’enseignement supérieur de 50 % en 6 ans (45 millions d’euros à 68 millions d’euros)","application":"Applicable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Priorité aux entreprises s’inscrivant dans cet élan de réindustrialisation pour l’attribution des fonds européens (FSE, FE, DER, FEADER) alloués au développement économiques","application":"Applicable","detailapplication":"En 2015, les conseils régionaux se sont vu attribués la répartition d'une partie des fonds européens.","liens":"http://europe.regionpaca.fr/leurope-sengage-en-provence-alpes-cote-dazur-accueil/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Meilleure mobilisation des fonds européens au service de nos entreprises, plusieurs millions d’euros n’étant pas utilisés aujourd’hui","application":"Applicable","detailapplication":"En 2015, les conseils régionaux se sont vu attribués la répartition d'une partie des fonds européens.","liens":"http://europe.regionpaca.fr/leurope-sengage-en-provence-alpes-cote-dazur-accueil/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Priorité d’accès aux marchés publics de la région aux entreprises employant au moins un apprenti pour favoriser les entreprises locales face aux grands groupes et aux entreprises étrangères tout en développant l’apprentissage","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional peut voter un ensemble de condition sociale à remplir dans le cadre d'attribution des marchés publics.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Création d’un comité régional de tourisme montagnes du moyen et haut-pays","application":"Applicable","detailapplication":"Jusqu'ici géré par le comité régional du tourisme Côte d'Azur","liens":"http://www.cotedazur-tourisme.com/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Recentrage de l’action des comités régionaux de tourisme sur la coordination et la promotion touristique notamment à l’international","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent pour fixer le statut du comité régional du tourisme, qui élabore le schéma régional du tourisme et des loisirs.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=3"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Vice-présidence dédiée à l’aide aux communes face au désengagement de l’Etat et à la toute-puissance des intercommunalités et métropoles","application":"Applicable","detailapplication":"La création des vice-présidences est à la charge du président du conseil régional.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000006392178&dateTexte=&categorieLien=cid"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien au cinéma et au spectacle itinérant dans les zones rurales et en montagne","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations culturelles.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien à la rénovation du patrimoine bâti à dimension culturelle ou historique aux côtés des collectivités ou de particuliers","application":"Applicable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Développement d’une application smartphone de géolocalisation à vocation culturelle et touristique permettant à tout moment de découvrir les trésors historiques, architecturaux, et naturels qui nous entourent","application":"Applicable","detailapplication":"Plusieurs régions développent déjà leurs applications, de transport notamment. ","liens":"http://www.paysdelaloire.fr/actualites/applications-mobiles/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Label régional « patrimoine Provence-Alpes-Côte d’Azur » pluridisciplinaire pouvant être décerné à des artisans, cuisiniers, artistes, etc. portant à travers leur action le patrimoine régional","application":"Applicable","detailapplication":"Dans la région Languedoc-Roussillon, le label Sud de France est soutenu par le conseil régional.","liens":"http://www.tourisme-suddefrance-pro.com/web/guest/presentation-du-label"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien à la création culturelle enracinée à travers les subventions accordées par la région","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations culturelles.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Grand projet de spectacle historique régional inspiré du succès du parc du Puy-du-Fou","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations culturelles.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Création d’un observatoire régional des cultures et traditions de PACA (provençale, alpine, dauphinoise, nissarde) impliquant acteurs associatifs et institutionnels","application":"Applicable","detailapplication":"Un observatoire de la langue et de la culture provencale existe déjà dans la région, mais n'englobe pas toutes les cultures du territoire. ","liens":"http://observatoire-provence.com/"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Vice-présidence à l’identité coordonnant toutes les actions visant à la préservation, la promotion, et la transmission","application":"Applicable","detailapplication":"La création des vice-présidences est à la charge du président du conseil régional.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000006392178&dateTexte=&categorieLien=cid"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Retour à la gratuité des cartes grises pour les véhicules électriques, abolie par la majorité PS-EELV","application":"Applicable","detailapplication":"Effectivement, jusqu'en 2010, l'immatriculation des véhicules propres – dont électriques – était gratuite.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Prêt à taux zéro pour la rénovation énergétique des bâtiments","application":"Applicable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Abandon progressif des sacs plastique sur toute la bande littorale au profit de cabas en tissu ou de sacs en papier biodégradables (comme c’est le cas en Corse)","application":"Applicable","detailapplication":"La loi NOTRe attribue au conseil régional la possibilité d'effectuer des référendums sur des sujets compris dans ses compétences. La constitution d'un plan régional de gestion des déchets pourrait donner au conseil régional la possibilité d'une telle mesure, en collaboration avec les enseignes de la grande distribution. Le cas Corse est différent, le statut d'assemblée régionale de l'institution régionale de l'ile ne possède pas les mêmes compétences.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/2015/8/7/RDFX1412429L/jo/texte|http://www.novethic.fr/empreinte-terre/dechets/isr-rse/la-corse-bannit-les-sacs-plastiques-38121.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Maintien d’instituts de formation professionnelle et de centres de formation d’apprentis sur l’ensemble des territoires contre la tendance au regroupement actuellement à l’œuvre","application":"Applicable","detailapplication":"La gestion de la formation professionnelle est une compétence du conseil régional.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Mise en place de projets alimentaires territoriaux en partenariat avec les collectivités locales, les coopératives, et les producteurs afin d’encourager le recours aux circuits courts et de maintenir une activité économique de proximité, durable, et portée par la population","application":"Applicable","detailapplication":"L'article 39 de la loi pour l'avenir de l'agriculture demande la mise en place d'un plan alimentaire territorial (PAT) résultant d'une collaboration entre les différentes collectivités. Ses enjeux au niveau national sont semblables à ceux proposés par Mme Le Pen.","liens":"http://agriculture.gouv.fr/telecharger/56046?token=d5e0a24b62273ac02c8ad4c3eff10361"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Bourse au mérite régionale venant compenser la diminution de moitié de celle-ci par le gouvernement socialiste","application":"Applicable","detailapplication":"La gestion des lycées et de l'enseignement supérieur est à la charge de la région. ","liens":"http://www.regionpaca.fr/se-former/vie-lyceenne-et-apprentie/developper-des-dispositifs-en-faveur-des-jeunes.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Suppression du programme « MED CAP accueil » et réaffectation des économies réalisées à la nouvelle bourse régionale","application":"Applicable","detailapplication":"Le programme MED CAP accueil permet à des étudiants de régions partenaires de la région PACA – wilaya d’Alger (Algérie), région de Tanger-Tétouan (Maroc), gouvernorats de Khan-Younis, de Ramallah et d’Hébron (Territoires palestiniens), notamment – de venir étudier pour une période donnée en France. Le montant de la bourse accordée est de 600 € par mois et par étudiant.","liens":"http://www.regionpaca.fr/uploads/media/MED_CAP_ACCUEIL_2014-2015.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Concours annuel pour l’obtention d’une bourse de 50 000 € pour un projet porté par des jeunes de 16 à 25 ans (culture, sport, entreprise, innovation scientifique)","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Lycée des métiers de la mer offrant une formation jusqu’à la licence professionnelle","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent en matière d'enseignement supérieur.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=2"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Effort accru sur l’information auprès des lycées situés en zones littorales et auprès des usagers des plages pendant les périodes estivales","application":"Applicable","detailapplication":"La gestion des lycées et de l'enseignement supérieur est à la charge de la région. ","liens":"http://www.regionpaca.fr/se-former/vie-lyceenne-et-apprentie/developper-des-dispositifs-en-faveur-des-jeunes.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Développement de filières de formation sanitaire et sociale dans les montagnes et zones rurales afin de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent en matière d'enseignement supérieur. Les filières de formation dans ce domaine sont plus nombreuses sur le littoral.","liens":"http://www.regionpaca.fr/uploads/media/SITES_FORMATION_SASO2014.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Soutien aux entreprises faisant face à des difficultés de trésorerie passagères : prêt au taux de l’inflation sur 6 à 24 mois","application":"Applicable","detailapplication":"Avec Initiative France, la région PACA a pu accorder 1 778 prêts d'honneur à des entreprises de son territoire.","liens":"http://www.regionpaca.fr/economie-emploi/pme-et-createurs-dentreprise/createurs-dentreprises.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Fonds d’amorçage pour les entreprises innovantes dont le siège social est en PACA : prise de participation pour une durée maximale de 2 ans","application":"Applicable","detailapplication":"La prise de participation au capital d'une entreprise est possible, notamment celles dont l'objet social est la production d'énergies renouvelables par des installations situées sur leur territoire, selon le code général des collectivité territoriales.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000006392287&dateTexte=&categorieLien=cid"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Plate-forme de financement participatif : mise en relation des TPE/PME-PMI locales et des particuliers ou d’autres entreprises","application":"Applicable","detailapplication":"Par un dispositif d'aide directe ou indirecte, la région peut soutenir la création d'une plateforme de financement participatif.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Multiplication des partenariats entre recherche publique et recherche privée afin de favoriser l’industrialisation des nouveaux savoir-faire et des nouveaux brevets","application":"Applicable","detailapplication":"Les partenariats publics-privés sont possibles pour le conseil régional, qui est cependant la collectivité à utiliser le moins ce dispositif, selon la Cour des comptes.","liens":"https://www.ccomptes.fr/content/download/79160/1980604/version/1/file/125-RPA2015-partenariats-public-prive.pdf#page=9"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Proposition de conventions de partenariat public/privé afin de mutualiser les moyens pour un moindre coût et plus d’efficacité","application":"Applicable","detailapplication":"Deux fonds d'investissements pour l'innovation des entreprises – PACA Investissement et Jeremie (Joint European Resources for Micro to Medium-sized) – font appel à un partenariat public-privé dans la région.","liens":"http://www.regionpaca.fr/economie-emploi/innovation-et-recherche/strategie-regionale-dinnovation-sri.html?jumpurl=uploads%2Fmedia%2FSRI_0314.pdf&juSecure=1&mimeType=application%2Fpdf&locationData=18717%3Att_news%3A34026&juHash=34a15e826ffd5e441b839d0ac2017c815c68e012"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Soutien au maintien des commerces de proximité à travers l’action du fonds de partenariat des entreprises","application":"Applicable","detailapplication":"Le Fonds PACA Emergence, destiné à l'aide au développement des PME et TPE, est le dispositif régional se rapprochant le plus de cette proposition. Mais il n'est pas fait particulièrement mention des commerces de proximité.","liens":"http://www.pacaemergence.com/o/qui-sommes-nous"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Sport","proposition":"Grand prix de formule E (électrique) pour prolonger la saison touristique et promouvoir ce sport mécanique novateur","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations sportives.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Sport","proposition":"Centres de préparation sportive, de rééducation, de reconversion pour bénéficier de débouchés économiques liés aux grands clubs professionnels de PACA et à notre environnement naturel unique","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans l'attribution de subventions aux associations sportives.","liens":"http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/repartition-competences-entre-collectivites-territoriales-etat.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Evaluation de la qualité de service par une autorité indépendante de la SNCF","application":"Applicable","detailapplication":"Allocation d'un budget à la charge du conseil régional.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Développement des transports maritimes et fluviaux de proximité en s’appuyant sur les expériences menées à Toulon et à Marseille","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est responsable des ports fluviaux. L'installation de ces lignes devra se faire en collaboration avec les communes concernées.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/competences-des-collectivites-territoriales-matiere-transports"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Etude de la réouverture du tunnel-canal du Rove permettant de relier à nouveau le port de Marseille et le Rhône","application":"Applicable","detailapplication":"Le conseil régional est compétent dans la création de canaux fluviaux. Le projet devra se faire en collaboration avec les communes concernées.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=6"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Titre de transport combiné permettant d’emprunter l’ensemble des transports régionaux avec un seul ticket pour se rendre d’un point à un autre","application":"Applicable","detailapplication":"Plusieurs régions ont mis en place ce type de dispositif, dont la Bretagne et la région Auvergne-Rhône-Alpes.","liens":"http://www.rhonealpes.fr/TPL_CODE/TPL_ADM/IDA/6-transports/18-les-aides-de-la-region-rhone-alpes.htm|http://www.star.fr/fr/titres-et-tarifs/carte-korrigo/la-carte-bretonne-des-deplacements.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport|Education","proposition":"Prêt à taux zéro pour le permis de conduire des 18-25 résidant en zone de revitalisation rurale","application":"Applicable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Soutien à l’accessibilité des sites culturels pour les personnes à mobilité réduite","application":"Déjà en place","detailapplication":"Au niveau national, la loi accessibilité encourage l'adaptation des batiments publics existants aux personnes en situation de handicap.","liens":"http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Accessibilite-des-batiments,867-.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Valorisation des traditions et des savoir-faire de nos territoires à travers la communication (institutionnelle, publicitaire, touristique, en particulier à l’international) de la région","application":"Déjà en place","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Plan d’urgence pour la filière bois visant l’accroissement de la mobilisation du bois régional (en particulier le bois énergie), la préservation de l’approvisionnement des petites et moyennes chaufferies, et la modernisation de l’outil de sciage","application":"Déjà en place","detailapplication":"La région propose déjà un panel d'aides destinées aux entreprises de la filière","liens":"http://www.regionpaca.fr/uploads/media/DISPOSITIF_FORET_2011.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Modification de la fonction, la mission, et la composition de l’observatoire régional des métiers désormais chargé d’élaborer chaque année une cartographie des métiers en tension et de produire des rapports prospectifs permettant d’anticiper au maximum les évolutions","application":"Déjà en place","detailapplication":"La mission de l'Observatoire régional emploi-formation (OREF) est définié au niveau national et constitue à « contribuer à l’observation, l’analyse et la prospective sur les évolutions de l’emploi, des compétences, des qualifications, de la formation et de la relation emploi-formation, ainsi que sur les évolutions des besoins et attentes des publics, et ce en prenant en compte les mutations économiques, démographiques et sociales ». Chaque année, plusieurs publications retracent un tableau de bord de la sectorisation de l'emploi sur le territoire.","liens":"http://www.orm-paca.org/IMG/pdf/ra2014_vf-2.pdf#page=3"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Santé","proposition":"Juste répartition des efforts sur tout le territoire dans le cadre de l’Agence régionale de santé pour lutter contre les déserts médicaux","application":"Déjà en place","detailapplication":"Répercution d'une législation nationale dans le cadre du pacte territoire santé, lancé par la ministre de la santé, Marisol Touraine.","liens":"http://www.sante.gouv.fr/le-pacte-territoire-sante-pour-lutter-contre-les-deserts-medicaux,12793.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Social","proposition":"Fin des zones blanches, réduction de la fracture numérique et développement du télétravail dans les territoires alpins","application":"Déjà en place","detailapplication":"Au niveau national, le plan numérique 2012-2020 vise à développer la présence du numérique sur le territoire français.","liens":"http://www.economie.gouv.fr/files/files/import/2011_france_numerique_consultation/2011_plan_france_numerique2020.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Accessibilité des gares aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes","application":"Déjà en place","detailapplication":"Au niveau national, la loi accessibilité encourage l'adaptation des batiments publics existants aux personnes en situation de handicap.","liens":"http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Accessibilite-des-batiments,867-.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Lignes de bus alternatives dans les secteurs mal desservis par les trains ou à certains horaires","application":"Déjà en place","detailapplication":"Des lignes express régionales existent déjà en complément du réseau ferré et le réseau peut être étendu.","liens":"http://www.info-ler.fr/fr"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Doublement du budget dévolu au soutien aux entreprises grâce aux économies réalisées et aux réaffectations budgétaires","application":"Difficile","detailapplication":"Techniquement possible si le budget nécessaire est dégagé.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Suppression des subventions versées aux associations communautaristes ou aux organismes d’aide à l’immigration clandestine et redéploiement des sommes ainsi économisées","application":"Difficile","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Priorité aux artistes de PACA dans l’action du Fonds régional d’art contemporain (FRAC) afin de favoriser la création","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil d’administration du fonds régional d'art contemporain (FRAC) est composé de huit membres fondateurs (quatre élus régionaux et quatre représentants de l’Etat, sept membres associés reconnus pour leurs compétences dans le domaine des arts plastiques et de sept membres partenaires. Les décisions sur les orientations stratégiques de la structure se feront donc en collaboration avec ces acteurs.","liens":"http://www.fracpaca.org/le-frac-l-equipe"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Exportation et diffusion dans l’ensemble de la région des créations culturelles telles que celles de la Villa Arson (06), de l’Opéra de Nice ou encore des ballets de Marseille ainsi que des expositions du FRAC ou du Mamac de Nice","application":"Difficile","detailapplication":"","liens":"http://www.fracpaca.org/le-frac-l-equipe|http://www.opera-nice.org/documents/Saison_15-16.pdf|"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Affirmation de nos traditions populaires et de notre héritage civilisationnel notamment en installant des crèches dans l’ensemble des bâtiments de la région en période de Noël","application":"Difficile","detailapplication":"Le débat autour de la présence de crèches dans les batiments publics a donné lieu à des décisions de justice diverses : le conseil départemental de Vendée a dû enlever l'installation de son siège, en 2014. La même année, la mairie de Béziers a vu la justice lui accorder le droit d'installer une crèche dans son hall d'entrée. Le conseil régional est soumis à la même législation.","liens":"http://lemonde.fr/societe/article/2014/12/20/le-debat-autour-des-creches-de-noel-dans-les-batiments-publics-relance-par-le-tribunal-de-montpellier_4544209_3224.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Soutien à l’installation de pompes à eaux noires dans les ports de la région","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional n'est responsable que des ports fluviaux. Les ports maritimes sont à la charge des départements et des communes, sauf s'ils ont été rachetés par l'Etat.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/competences-des-collectivites-territoriales-matiere-transports"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Education","proposition":"Refus des exigences religieuses dans les cantines qui ne sont que l’avant-garde d’autres revendications","application":"Difficile","detailapplication":"L'interdiction des plats de substitutions n'est possible - pour le conseil régional - uniquement dans les lycées.","liens":"http://lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/28/debat-regional-dans-le-nord-pas-de-calais-picardie-qui-dit-vrai-qui-dit-faux_4798514_4355770.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Faire face au chômage en réorganisant la formation professionnelle en fonction de la demande réelle des entreprises et du monde du travail","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est responsable de la formation professionnelle sur son territoire.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Sport","proposition":"Subventions aux associations sportives soumises au bon comportement pour en finir avec la racaille qui pollue le sport amateur","application":"Difficile","detailapplication":"Les compétences en matière de culture, de sport, de tourisme, de promotion des langues régionales et d'éducation populaire sont partagées entre les communes, les départements, les régions. Le conseil régional décide de l'allocation de subventions aux associations sportives en assemblée régionale. ","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Renégociation du contrat SNCF-région avec des clauses très fermes en matière de ponctualité, de qualité de service, de propreté, et de sécurité lors de la nouvelle convention en 2016","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, au cours de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Introduction de critères de sécurisation dans le nouveau contrat SNCF-région en imposant notamment la présence de contrôleurs dans les trains sur certaines lignes et à certains horaires","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, en 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Nouveau contrat limité dans le temps (3 ans) pour une réévaluation rapide et la prise en compte de l’ouverture prochaine à la concurrence","application":"Difficile","detailapplication":"La loi sur la solidarité et renouvellement urbains (SRU), en 2000, a transféré la compétence de la gestion des lignes ferroviaires aux conseils régionaux, en ne fixant pas de durée obligatoire pour la convention signée entre la région et la SNCF pour l'exploitation et la maintenance des lignes. Au minimum, ces conventions ont duré cinq ans.","liens":"http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/094000560.pdf#page=18"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Représentants des usagers associés à la préparation de la nouvelle convention pour coller au plus près des problèmes et des préoccupations","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Aggravation des pénalités payées par la SNCF lorsque les dysfonctionnements interviennent aux heures de pointe","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Décentralisation d’une partie de la maintenance et de la gestion dans les Alpes-Maritimes pour plus d’efficacité","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Augmentation des rames aux heures de pointe pour prendre en compte la réalité du flux de passagers","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Trajets plus courts sur certains segments avec un système de navette permettant d’augmenter la fréquence des trains","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional. http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Police régionale des transports pilotant l’ensemble de la sécurité sur le réseau ferré de PACA","application":"Difficile","detailapplication":"Seule la région Ile-de-France dispose aujourd’hui d’un tel service de police des transports. Il est géré par une sous-direction régionale qui dépend elle-même de la préfecture de police de Paris – une institution unique en France, qui ne dépend pas de la région mais du ministère de l’intérieur. Il faudrait donc une modification de la loi (à laquelle le gouvernement n’a jamais dit qu’il était prêt) pour faire de même avec les autres régions.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Soutien à des projets prioritaires d’infrastructures routières permettant le désenclavement, le contournement de villes ou le désengorgement de certains secteurs (contournement de Manosque, liaison Est-Ouest à Avignon...)","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'Etat, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les contrats de plan Etat-région (CPER).","liens":"http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Davantage de rames TER pouvant accueillir des vélos pour favoriser les modes de transport respectueux de l’environnement","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de 10 ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.\thttp://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Abandon de la LGV PACA irréaliste, coûteuse, et déjà dépassée","application":"Difficile","detailapplication":"Le projet, débuté dans les années 1990, est divisé en trois phases – priorité 1, priorité 2, ambition – dont la première a été validée par le secrétaire d'Etat chargé des transports, Frédéric Cuvilier, en 2014. Un engagement fort semble donc être pris sur la phase 1 – nœuds ferroviaire marseillais et azuréen – qu'il paraît donc difficile d'abandonner.","liens":"http://www.lgvpaca.fr.prod1.rff.lbn.fr/pages/une-ligne-nouvelle-realiser-par-etapes|http://www.lignenouvelle-provencecotedazur.fr/sites/lgvpaca.fr/files/20140507_-_decision_ministerielle_ln_pca_-_prefet.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Etude d’une ligne Nice-Turin pouvant permettre demain de rejoindre Lyon et même Paris","application":"Difficile","detailapplication":"La ligne reliant Nice à Turin est régie par une convention internationale signée entre la France et l'Italie en 1970. Le CPER signé par le conseil régional en 2015 fait état de 29 millions d'euros consacrés au développement de la ligne. ","liens":"http://www.senat.fr/questions/base/2015/qSEQ150114600.html|http://www.lesechos.fr/08/11/2012/LesEchos/21308-028-ECH_menaces-sur-la-ligne-ferroviaire-nice-tende-turin.htm"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Guichet automatique SNCF en gare de Vintimille (Italie)","application":"Difficile","detailapplication":"Les propositions concernant la mission confiée à la SNCF de gestion des lignes ferroviaires régionales devront être renégociées lors du renouvellement du contrat, lors de l'année 2016. Signé pour une période de dix ans, en 2006, le précédent plan avait été critiqué par l'opposition au conseil régional.","liens":"http://www.laprovence.com/article/actualites/3625383/pour-sa-derniere-a-la-region-vauzelle-face-a-son-bilan.html"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Réouverture de la ligne maritime Toulon-Rome (Civita Vecchia) et réflexion sur le développement d’« autoroutes de la mer » avec l’Italie","application":"Difficile","detailapplication":"La création de lignes maritimes ne fait pas partie des compétences du conseil régional.","liens":"http://www.collectivites-locales.gouv.fr/competences-des-collectivites-territoriales-matiere-transports"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Achèvement de l’A51 Sisteron-Grenoble par une deux fois deux voies plus adaptée au territoire et moins coûteuse, et réalisation du contournement de Manosque","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'Etat, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les CPER.","liens":"http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Transport","proposition":"Utilisation de la nouvelle compétence en matière de route pour développer un réseau de fibres optiques enterrées et le relouer ensuite aux opérateurs télécoms","application":"Difficile","detailapplication":"Le conseil régional est désormais responsable de l'élaboration d'un schéma régional définissant notamment les priorités d'action en ce qui concerne les infrastructure routières. Mais l'état, les communes et les départements se partagent la responsabilité et la maintenance de la majorité du réseau routier. Toute décision doit donc se faire en collaboration avec les autres institutions. Plusieurs aménagements sont également définis dans les CPER.","liens":"http://www.fnepaca.fr/download.php?file=file/actions/transports/ressources_documentaires/200611_region_paca_schema_regional_des_transports.pdf#page=95|http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/tableau_repartition_competences_valideCILapublier.pdf#page=8"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Agriculture","proposition":"Le soutien à la pêche, l’agriculture et l’élevage raisonnés ainsi qu’aux circuits courts à travers les cantines de nos lycées et les projets alimentaires territoriaux","application":"Impossible","detailapplication":"« Afin de favoriser le tissu économique local, le bon sens commanderait de faire profiter en priorité (et pourquoi pas même en exclusivité ?) les entreprises de PACA des marchés publics passés par la région. Pourtant, l’Union européenne nous l’interdit ! » Les règles de la concurrence au niveau européen interdisent en effet de privilégier des fournisseurs locaux dans le cadre d'un appel d'offre public. Mme Le Pen propose de contourner cette législation en imposant un bilan carbone réduit - favorable aux fournisseurs les plus proches.","liens":"http://lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/12/04/regionales-2015-huit-promesses-de-campagne-qu-il-ne-faut-pas-croire_4825009_4355770.html#huit-anchor-8-100-de-bio-et-loca"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Refus de l’implantation d’éoliennes défigurant nos paysages","application":"Impossible","detailapplication":"L'installation et l'exploitation de sources d'énergie renouvelables est possible pour chaque collectivité territoriale (commune, département, région) si celle-ci s'engage à racheter l'électricité produite par ces équipements. Le conseil régional ne peut s'opposer à une construction engagée par une autre collectivité. De plus, la loi Grenelle II a demandé aux territoires régionaux de concevoir un schéma régional éolien. En PACA, c'est la préfecture – par l'intermédiaire de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) – qui a constitué ce document, fixant l'objectif éolien de la région à 545 MW en 2010. La capacité était de 45 MW en 2011.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070633&idArticle=LEGIARTI000006390407&dateTexte=&categorieLien=cid|http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do?idArticle=JORFARTI000022471073&cidTexte=JORFTEXT000022470434|http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/sre_cle09ad1f.pdf"},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Santé","proposition":"Soutien à l’installation de médecins et dentistes itinérants dans les zones éloignées des grandes villes","application":"Impossible","detailapplication":"Si le soutien par subvention est possible, la mise en place d'un tel dispositif doit s'effectuer dans le cadre d'une dérogation au code de la santé publique, dérogation qui ne peux être autorisée que par les conseils départementaux.","liens":"http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006913081&cidTexte=LEGITEXT000006072665&dateTexte="},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Budget","proposition":"Véritable choc de simplification : audit complet des dispositifs préexistants, fusion et mutualisation, suppression des dispositifs inefficaces","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Mise en place d’un agenda culturel cohérent afin d’éviter au maximum le chevauchement des événements","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Culture","proposition":"Développement du mécénat culturel pour sortir du « tout-subvention » (plate-forme internet de financement participatif, « club des mécènes », etc.)","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Ecologie","proposition":"Objectif 50 % minimum de produits locaux dans les cantines de nos lycées en nous appuyant sur les normes environnementales (bilan carbone) et sociales (réduction du nombre d’intermédiaires) dans les appels d’offres","application":"Invérifiable","detailapplication":"Utilisation détournée de la législation interdisant une préférence par nationalité ou territoire dans l'accord des marchés publics.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Viager économique pour favoriser la transmission des entreprises mais aussi des compétences","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Accompagnement de secteurs d’avenir comme la filière bois ou le démantèlement de navires dans les Bouches-du-Rhône (Fos) ou le Var (la-Seyne-sur-Mer)","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Accent sur le développement des services à la personne et de l’aide à domicile, emplois non délocalisables par essence","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Patriotisme économique régional à travers les normes environnementales et sociales intégrées dans les appels d’offres des marchés publics de la région","application":"Invérifiable","detailapplication":"Détournement de la législation interdisant une préférence par nationalité ou territoire dans l'accord des marchés publics.","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Emploi","proposition":"Accent sur la croissance bleue et verte : recherche, pêche et agriculture raisonnées, métiers de la mer, agrotourisme et pescatourisme, énergie solaire, biomasse, micro-algues, thalassothermie, etc","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Recherche","proposition":"Les nouvelles technologies comme moteur de développement économique et d’emploi, notamment avec une véritable ambition pour le retour du cinéma en PACA","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Recherche","proposition":"Etude d’un redéploiement et d’une requalification du site de Sophia-Antipolis (06) pour en faire la Silicon Valley française qu’il devrait être depuis longtemps","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""},{"sourcepromesse":"Avec Marion, une nouvelle chance pour notre région.","sourcepromesselien":"https://drive.google.com/file/d/0BzrJyi7gtT32SFdSRzdOeHZheW8/view?usp=sharing","thematique":"Social","proposition":"Lutte contre l’urbanisation anarchique, l’étalement urbain et la bétonnisation en particulier en zone inondable. En PACA, trois habitants sur quatre vivent sur 10 % du territoire, une hyperconcentration délirante","application":"Invérifiable","detailapplication":"","liens":""}] var verdicts = { "Applicable": ["applicables", "#80a309", "✓", 0], "Difficile": ["difficiles", "#fb7102", "✓", 0], "Déjà en place": ["déjà en place", "#A2A9AE", "✓", 0], "Invérifiable": ["invérifiables", "#A2A9AE", "?", 0], "Impossible": ["impossibles", "#ad1629", "✕", 0], } /* PROMESSES */ html = ""; /* FILTRES */ \ \Filtrer les promesses : \Applicable \Difficile à appliquer \Déjà appliquée \Application impossible \Application invérifiable \Toutes les thématiques----------------"; var thematiques = []; $.each(donneesProgramme, function(i, d) { thematiques_split = d["thematique"].split("|"); $.each(thematiques_split, function(j, e) { if (thematiques.indexOf(e) == -1) thematiques.push(e) }) }) thematiques.sort() $.each(thematiques, function(i, d) {' + d + ''; }) \X Effacer les filtres"; html += filtres; $.each(donneesProgramme, function(i, d) { verdicts[d["application"]][3]++; \' + (verdicts[d["application"]] ? verdicts[d["application"]][2] : "") + ' ' + d["application"] + ' ' + d["proposition"] + ' \En savoir plus \ \' + d["detailapplication"] + ' \Source de la promesse' : "") + ' \ \'; })"; bilan_jauge = ""; $.each(verdicts,function(j,e){ 0) {"+e[3]+" "+(j == "Applicable" ? 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Cliquez dessus pour en savoir plus.") }*/ if (filtreThematique == "tous" && $(".checkboxes input:not(:checked)").length == 0) { $(".resetFiltres").hide() } else { $(".resetFiltres").show() } } // FIN DE filtrerPromesses() $(".checkboxes input").click(function() { if ($(this).prop("checked")) $(this).attr("checked", "checked") }) function thousandsSeparator(n) { var rx = /(\d+)(\d{3})/; return String(n).replace(/^\d+/, function(w) { while (rx.test(w)) { w = w.replace(rx, '\ item'); } return w; }); } }) // FIN DE REQUIRESimon AuffretJournaliste au MondeMadjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs, Maxime Vaudano et Pierre Breteau Au cours des cinq dernières années, le Parti socialiste a eu toute latitude pour prouver l’efficacité de sa gestion au niveau régional, puisqu’il dirige actuellement vingt des vingt-deux régions métropolitaines (elle n’en avait conquis que 19 aux élections, mais c’est un élu PS qui a pris le contrôle du Languedoc Roussillon après la mort du radical George Frèche). En 2010, la formation alors dirigée par Martine Aubry s’était engagée à metter en oeuvre vingt-cinq propositions dans le cadre d’un « contrat socialiste » pour les régions. A la veille du nouveau scrutin régional, nous avons vérifié la réalisation de ces promesses en partenariat avec neuf écoles de journalisme dans le cadre de l’opération « Bilan des sortants ».Lire :Elections régionales 2015 : le président de votre région a-t-il tenu ses promesses ?En engageant ses candidats sur le logement, l’emploi ou la santé, le PS se présentait en 2010 comme un « bouclier social » ou un « amortisseur de crise », marquant ses distances avec le gouvernement de droite de François Fillon. Force est constater que peu de ces marqueurs de gauche ont finalement été respectés dans l’ensemble des régions socialistes.Tantôt remisées au placard car trop « gadget » (le « cartable numérique », le « pack autonomie »), tantôt abandonnées à cause des circonstances (la « bonne gestion » budgétaire), beaucoup de ces promesses sont finalement aujourd’hui devenues invérifiables, car elles relevaient davantage à l’époque du concept vague que de la mesure précise. Ainsi en est-il des « contrats d’accès à la qualification » (CAQ) ou des « contrats d’appui et de développement » (CAD), jamais clairement définis pendant la campagne, et mis en oeuvre de façon très disparate dans les différentes régions.Ce qui tendrait à sauver le bilan du « contrat socialiste » pour les régions de 2010 est finalement l’arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012, qui a concrétisé au niveau national plusieurs des mesures promises par son parti à l’échelle régionale. C’est le cas des contrats pour lutter contre les déserts médicaux, de la règle des « trois tiers » pour favoriser les logements à loyers modestes ou du droit au retour en formation pour les jeunes sans qualification..bilandessortants_ps .btn_bleu { background-color: #0386c3; background-image: -webkit-linear-gradient(top, #0386c3, #02608c); background-image: linear-gradient(to bottom, #0386c3, #02608c); border-color: #333; color: #fff; padding: 8px 12px; font-size: 1.7rem; vertical-align: middle; border: 1px solid #ccc; border-radius: 4px; box-shadow: inset 0 1px 0 rgba(255, 255, 255, 0.2), 0 1px 2px rgba(0, 0, 0, 0.05); cursor: pointer; font-weight: bold; display: inline-block;}.bilandessortants_ps .btn_bleu:hover,.bilandessortants_ps .btn_bleu:focus,.bilandessortants_ps .btn_bleu[disabled] { color: #fff; background-color: #026b9C; text-decoration: none; background-position: 0 -15px; transition: background-position 0.1s linear;}.bilandessortants_ps span.questionmark { display: inline-block; margin: 0!important; overflow: hidden; background: white; color: #0386c3; border-radius: 90px; text-align: center; vertical-align: middle; width: 24px;}.bilandessortants_ps .boite_deroule { border: 1px solid #eef1f5; background-color: #fafbfc; padding: 16px!important; margin-top: 10px; display: none; clear: left;}.bilandessortants_ps .boite_deroule p { margin: 15px 0;}.bilandessortants_ps .boite_deroule ul li,.bilandessortants_ps .boite_deroule ul li p { margin: 0 0 0px 10px;}200 000 contrats de continuité professionnelle en six ans« La formation pour rebondir professionnellement plutôt que le chômage : il sera proposé aux salariés victimes ou menacés de licenciement une formation qualifiante et, le cas échéant, un complément de revenu en liaison avec les partenaires sociaux et l'Etat. »Engagement tenu… par le gouvernementCe que le PS proposait pour ses régions, c'est le gouvernement (UMP) de François Fillon qui l'a mis en place en créant en juillet 2011 les contrats de sécurisation professionnelle (CSP). Ces contrats de 12 à 15 mois permettent aux salariés licenciés de bénéficier d'une allocation et d'une formation dans le but de retrouver un emploi.Les conseils régionaux pouvaient toutefois compléter ces dispositifs avec des « pactes régionaux de continuité professionnelle » — par exemple pour financer des formations à l'issue de la période couverte par le CSP. Signés par les régions, les partenaires sociaux et l'Etat en 2009, ces pactes ont été renouvelés en 2011 — et de la volonté politique des conseils régionaux dépendait l'effort consenti pour les salariés. Ainsi, la région Nord-Pas-de-Calais de Daniel Percheron a-t-elle accompagné 19 700 salariés sur la période 2011-2015, quand le Centre de François Bonneau en aidait un peu plus de 10 000. Mais la plupart des régions socialistes n'ayant pas suivi, il est fort improbable que 200 000 contrats de ce type aient été signés — bien qu'aucun bilan national n'ait été établi.Signe de ce bilan en demi-teinte : le PS a repris dans son programme 2015 l'idée d'une « garantie formation professionnelle » pour tous les salariés en cours de reconversion.Voir le détail, région par région +Nord-Pas-de-Calais : tenu (19 700 salariés formés dans le cadre du pacte régional de continuité professionnelle sur 2011-2015, 24 688 sur 2009-2015)Centre : tenu (52 conventions de pactes de continuité professionnelle, soit 10 350 personnes aidées entre 2011 et 2014)Aquitaine : ?PACA : ?Midi-Pyrénées : ?Poitou-Charentes : ?Franche-Comté : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Lorraine : ?Picardie : ?Bretagne : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Ile-de-France : ?Pays de la Loire : ?Rhône-Alpes : ?Créer une mission régionale de lutte contre les discriminations dans chaque régionCette mission sera chargée de « prévenir les discriminations (accords avec les entreprises et les bailleurs) et de les combattre, grâce à un soutien juridique proposé en lien avec les communes, les missions locales, les partenaires sociaux et la Halde. »Engagement globalement non tenuLa promesse était symbolique, mais elle était censée attester de l'engagement du PS en faveur de la lutte contre les discriminations. Finalement, seules trois des 19 régions dirigées par les socialistes ont mis en place une mission régionale consacrée à cette question : l'Auvergne de René Souchon en 2010, la région PACA de Michel Vauzelle en 2012 et l'Aquitaine d'Alain Rousset, qui s'en était déjà dotée dès 2007. La plupart des autres régions se sont contentées d'actions de « sensibilisation », de chartes ou de « plans d'action » pour lutter contre les discriminations. Voir le détail, région par région +PACA : tenu (mission créée en 2012)Auvergne : tenu (mission créée en 2010 et appel à projets annuel pour la lutte contre les discriminations)Aquitaine : déjà tenu (une commission régionale existait déjà depuis 2007, son pouvoir a été renforcé en 2011)Nord-Pas-de-Calais : inachevé (un référent discriminations à l'Union régionale des centres sociaux depuis 2015)Ile-de-France : non tenu (pas de mission, mais une formation-action gratuite ouverte à tous les Franciliens)Lorraine : non tenu (pas de mission à part entière, mais plusieurs en faveur de la lutte contre les discriminations sont en œuvre)Midi-Pyrénées : non tenu (pas de mission)Poitou-Charentes : non tenu (pas de mission créée, mais des initiatives soutenues)Haute-Normandie : non tenu (les missions locales ont été sensibilisées)Franche-Comté : non tenuCentre : non tenu (pas de mission, mais un plan d'action de lutte contre les discriminations liées à l'origine en formation initiale)Pays de la Loire : non tenu (pas de mission, mais un fonds régional de luttre contre les discriminations)Picardie : non tenu (pas de mission)Bretagne : non tenu (un guide et un réseau en constitution, mais pas de mission)Basse-Normandie : non tenu (pas de mission)Champagne-Ardenne : non tenuBourgogne : non tenuLimousin : non tenuRhône-Alpes : non tenu (mais une charte de lutte contre les discriminations)100 000 entreprises nouvelles grâce aux aides des régions« Nos régions amplifieront leurs aides à la création d'entreprise pour permettre notamment aux jeunes de créer leur emploi et d'être accompagnés. »Engagement invérifiableIl s'agit de l'une de ces promesses qui font mouche pendant une campagne électorale, sans guère engager leur auteur. Comment, en effet, déterminer combien d'entreprises ont été créées en six ans uniquement grâce à l'appui des régions ? Si les programmes régionaux de création d'entreprise sont nombreux, il est difficile de vérifier leur efficacité, sauf à croire sur parole les exécutifs sortants, qui se prévalent ici de 50 000 entreprises soutenues (dans l'Ile-de-France de Jean-Paul Huchon) ou là de 120 000 entreprises créées (en Nord-Pas-de-Calais de Daniel Percheron). En outre, même de bons chiffres peuvent masquer des réalités contrastées, comme une forte proportion d'autoentreprises (plus de la moitié des créations dans la région nordiste) ou des entreprises peu durables.Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Poitou-Charentes : ?Rhône-Alpes : ?Midi-Pyrénées : ?Aquitaine : ?Lorraine : ?Nord-Pas-de-Calais : ?PACA : ?Ile-de-France : ? (la région affirme soutenir tous les ans 10 000 entreprises, soit 50 000 en 5 ans)Franche-Comté : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Picardie : ?Bretagne : ?Basse-Normandie : non tenu (pas de mission)Champagne-Ardenne : non tenuBourgogne : non tenuLimousin : non tenuAides régionales sous condition« Soumettre le versement des aides régionales à des clauses strictes qui imposeront le remboursement en cas de non-respect des engagements pris en matière d'emploi ; critères sociaux et environnementaux pour ces aides. »Engagement partiellement tenuSeules cinq régions socialistes ont, à notre connaissance, mis en oeuvre ce principe de conditionnement impératif des aides régionales pour « permettre la relocalisation des activités de production » (sans pour autant le généraliser) : la Haute-Normandie, la Picardie, le Limousin, Champagne-Ardenne et Nord-Pas-de-Calais peuvent désormais contraindre les entreprises qui perçoivent certaines aides et subventions à les rembourser si certains critères environnementaux ou sociaux ne sont pas respectés.Un principe repris récemment par le gouvernement socialiste dans la loi Florange, qui a rendu possible un remboursement partiel ou total des aides perçues par les entreprises qui ne respectent pas l'obligation de recherche d'un repreneur en cas de fermeture d'un site industriel. Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (contrats d'objectifs avec engagements sur le maintien des investissements)Nord-Pas-de-Calais : tenu (une commission de suivi créée et neuf entreprises contraintes de rembourser leurs subventions)Picardie : tenu (une commission d'audit peut contraindre les entreprises à rembourser les aides)Limousin : tenu (le dispositif pour le maintien de l'emploi impose un remboursement en cas de non-respect des clauses)Champagne-Ardenne : tenu (le remboursement des aides aux SCOP est demandé en cas de non-respect des clauses)Rhône-Alpes : non tenuLorraine : non tenu (des clauses sociales pour l'attribution de marchés et de certaines subventions, mais aucune clause environnementale ; en outre, pas de remboursement prévu)PACA : non tenu (pas de critère social ou environnemental dans le guide des demandes d'aide ou de subvention)Ile-de-France : non tenu (des critères sociaux et environnementaux pour certaines aides, mais pas de remboursement)Franche-Comté : non tenu (seulement des conditions pour les aides liées aux apprentis)Midi-Pyrénées : ?Poitou-Charentes : ?Aquitaine : ?Centre : ?Basse-Normandie : ?Pays de la Loire : ?Bretagne : ?Auvergne : ?Bourgogne : ?50 000 contrats d'appui et de développement (CAD) pour les jeunes entreprisesEngagement peu tenuLe PS entendait mettre en place des « fonds de capital développement » et des « aides à la gestion et à l'exportation » pour aider les PME à « passer le cap des cinq ans ». Toutefois, le terme « contrat d'appui et de développement » ne correspondant alors à aucun dispositif particulier, il est difficile de vérifier dans quelles régions l'esprit de la promesse socialiste a été respecté.Seule la Picardie a formellement créé un CAD sous ce nom en 2012, signant depuis quelque 1 000 contrats avec les entreprises picardes. La région Nord-Pas-de-Calais, la Bourgogne et Champagne-Ardenne ont quant à elles mis sur pied des « contrats de développement » aux contours similaires, quand Midi-Pyrénées optait pour un « contrat d'appui ». Un maquis de dispositifs d'aide aux jeunes entreprises existant dans les autres régions, il est difficile d'aboutir à un total de contrats signés dans l'ensemble des régions socialistes, mais il est très improbable qu'il atteigne 50 000.Voir le détail, région par région +Nord-Pas-de-Calais : tenu (178 PME aidées par les contrats de développement)Picardie : tenu (1 000 contrats signés depuis 2012 pour soutenir des entreprises sous la forme d'aides)Champagne-Ardenne : tenu (un contrat de développement mis en place)Auvergne : tenu (un contrat de développement mis en place)Limousin : ? (de nombreuses aides, mais pas de CAD à proprement parler)Bourgogne : ? (de nombreuses aides, mais pas de CAD à proprement parler)Franche-Comté : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Rhône-Alpes : ?Lorraine : ?PACA : ?Aquitaine : ?Midi-Pyrénées : tenu (mise en place d'un contrat d'appui)Ile-de-France : ?Poitou-Charentes : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Bretagne : ?Chaque région sera dotée d'un fonds régional d'investissement pour les PME« Ces fonds pourront prendre des participations pour soutenir et développer les entreprises et réindustrialiser les sites. »Engagement majoritairement tenuQuasi toutes les régions gérées par le PS ont créé au cours de la mandature (quand ce n'était pas déjà le cas) des fonds d'investissement, souvent avec l'appui de BPIFrance ou de la Banque européenne d'investissement. Ces fonds disposent toutefois de marges de manœuvre limitées, souvent quelques dizaines de millions d'euros d'investissements, et prennent rarement des participations pour « réindustrialiser » les sites. Certaines régions ont choisi de se concentrer sur l'économie verte (Centre), les investissements énergétiques sobres (Nord-Pas-de-Calais) ou les énergies renouvelables (Aquitaine). Voir le détail, région par région +Picardie : déjà tenu (actionnaire de Picardie Investissement, créé en 1985)Champagne-Ardenne : déjà tenu (déjà plusieurs fonds depuis 2000)Franche-Comté : tenu (participation de 3 millions au fonds interrégional Rhin-Rhône)PACA : tenu (un fonds d'investissements de 19,5 millions, dont la moitié de la région, créé en 2011)Aquitaine : tenu (déjà un fonds depuis 1998, et un nouveau consacré aux énergies renouvelables lancé en 2015)Ile-de-France : tenu (fonds régional de co-investissement créé en 2011)Auvergne : tenu (un fonds d'investissement a soutenu 530 entreprises depuis 2012)Poitou-Charentes : tenu (fonds de co-investissement créé en 2010)Pays de la Loire : tenu (participation au fonds Grand Ouest Capital Amorçage)Basse-Normandie : tenu (participation au fonds Grand Ouest Capital Amorçage)Limousin : tenu (un fonds de co-investissement créé en 2011 avec 15 millions de la région)Bourgogne : tenu (participation de 3 millions au fonds interrégional Rhin-Rhône et fonds régional d'innovation)Haute-Normandie : tenu (plusieurs fonds mis en place pour la création, le développement et la transmission des entreprises et l'investissement)Centre : inachevé (un fonds d'investissement pour l'économie verte de 300 millions mis en place avec la BEI en 2012)Bretagne : inachevé (un fonds de co-investissement de 10 millions en cours de création, et participation au fonds Grand Ouest Capital Amorçage)Midi-Pyrénées : inachevé (participation depuis 1999 au fonds Sud-Ouest Capital-Risque Innovation, partagé avec la région Aquitaine)Nord-Pas-de-Calais : inachevé (un fonds pour le climat de 2,5 millions d'euros mis en place en 2012, et un nouveau annoncé fin 2015)Lorraine : ?Rhône-Alpes : ?Fonds de recherche-innovation pour soutenir les entreprises qui investissent dans l'avenir et dans la mutation écologique de nos industries et de nos entreprises« Cette mesure concernera surtout la croissance écologique pour accélérer la mutation écologique de nos industries et de nos entreprises. »Engagement plutôt tenuLa plupart des régions se sont dotées de fonds destinés à investir dans la recherche et l'innovation, parfois en partenariat avec BPIFrance (la Banque publique d'investissement) pour constituer un fonds régional d'investissement (FRI). Voir le détail, région par région +Poitou-Charentes : tenu (la région et la BPI ont lancé le fonds régional pour l'innovation en juillet 2015).Rhône-Alpes : inachevé (un fonds créé en 2011 a été doté de 30 millions d'euros, dont 9 millions apportés par la région, sans cibler spécifiquement l'innovation)Lorraine : déjà tenu (existait depuis 2006)Nord-Pas-de-Calais : tenu (un fonds de 2,5 millions d'euros mis en place en 2012, et un nouveau annoncé à la fin de 2015)PACA : tenu (un fonds a été mis en place en 2014)Aquitaine : tenu (un fonds est chargé de la question)Franche-Comté : déjà tenu (en 2006)Ile-de-France : déjà tenu (une aide à l'innovation responsable depuis 2009)Centre : tenu (souscription au fonds commun de placement Emergence Innovation 1)Pays de la Loire : inachevé (un fonds de 20 millions d'euros cofinancé par l'Etat et la région)Picardie : déjà tenu (fonds Freme créé en 2009)Bretagne :  ?Midi-Pyrénées :  ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?300 000 contrats d'accès à la qualification par anIl s'agit d'une « formation pour les jeunes sortis du système scolaire sans qualification. »Engagement inégalement tenuPeu de régions socialistes ont mis en place des dispositifs de formation spécifiquement tournés vers les jeunes sans diplôme. C'est notamment le cas en Nord-Pas-de-Calais, en PACA ou en Ile-de-France.Dans les autres régions, les carences doivent être palliées par le « droit au retour en formation » mis en place au niveau national par le gouvernement Valls en 2014 pour les jeunes de 16 à 25 ans sans qualification. Il s'agit d'un accompagnement et d'un droit à une durée complémentaire de formation qualifiante (à l'école, en alternance ou comme stagiaire de la formation continue).Signe que le PS ne juge pas son bilan suffisant, le parti a repris dans son programme 2015 l'idée d'une « garantie formation professionnelle » pour tous les jeunes sortis du système scolaire sans qualification. Voir le détail, région par région +Nord-Pas-de-Calais : tenu (39 500 certifications dans le cadre de deux plans régionaux)PACA : tenu (12 450 jeunes bénéficiaires de ces contrats entre la mi-2012 et la fin de 2014)Ile-de-France : tenu (le dispositif « avenir jeunes » a bénéficié à 9 192 jeunes en 2012)Poitou-Charentes : déjà tenu (un dispositif créé en 2007, qui bénéficiait à 457 jeunes en 2012)Franche-Comté : inachevé (1 450 contrats de professionnalisation signés)Centre : inachevé (aide réorientée après trois ans en 2012)Aquitaine : inachevé (un « chèque régional : qualification jeunes » a été mis en place, pas de chiffres néanmoins)Bretagne : tenu (plusieurs dispositifs, dont 1 600 contrats d'accès à la qualification en 2013)Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Rhône-Alpes : ?Poitou-Charentes : ?Lorraine : ?Pays de la Loire : ?Picardie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?3 % du budget des régions consacrés à la recherche et à l'innovationEngagement inégalement tenuLes promesses budgétaires sont toujours difficiles à évaluer, car l'affectation des dépenses à tel ou tel poste budgétaire relève souvent de la manœuvre politique. Ainsi, quand certaines régions mettent fièrement en avant leur budget recherche et innovation, d'autres le dispersent dans diverses catégories, compliquant la vérification.Sur les 10 régions socialistes où celle-ci est possible, la promesse est tenue dans la majorité des cas. Voir le détail, région par région +Lorraine : tenu (3 % du budget)Aquitaine : tenu (10 % du budget)Bretagne : tenu (3,06 % du budget)Poitou-Charentes : tenu (3,3 % du budget)Centre : tenu (3,21 % en 2015)Pays de la Loire : tenu (3,38 % du budget)Nord-Pas-de-Calais : tenu (4,4 % du budget)PACA : non tenu (moins de 3 % du budget)Franche-Comté : non tenu (moins de 1 % du budget)Rhône-Alpes : non tenu (entre 2,6 et 2,5 % sur la mandature)Midi-Pyrénées : ?Basse-Normandie : ?Ile-de-France : ?Picardie : ?Haute-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Gratuité des fournitures scolaires pour les lycéens et les apprentis sous condition de ressources« Les coûts liés à la scolarité ne doivent plus être un frein à l'accès au savoir. Les familles seront aidées sur la base d'une liste type définie avec les associations de parents d'élèves, sous condition de ressources. »Engagement non tenuAucune région socialiste n'a mis en place la gratuité complète des fournitures. La plupart se sont contentées d'aides financières ou de réductions, le plus souvent pour les manuels scolaires. Voir le détail, région par région +Rhône-Alpes : non tenu (quelques réductions sur les fournitures et manuels avec la carte M'ra)Lorraine : non tenu (seulement des bons d'achat de livres entre 40 et 100 euros avec la carte multipasse)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (pas de gratuité mais deux dispositifs d'aide pour les lycéens et les apprentis)PACA : non tenu (fonds régional d'acquisition du premier équipement individuel pour certaines formations, mais pas pour les lycées)Aquitaine : non tenu (aide financière de 90 à 615 euros selon les filières)Ile-de-France : non tenu (aide à l'équipement et gratuité des manuels scolaires, mais pas de gratuité des fournitures)Franche-Comté : non tenu (gratuité des manuels et subvention au premier équipement des lycéens et apprentis, mais pas de gratuité des fournitures)Centre : non tenu (chèque au premier équipement, mais pas de gratuité)Pays de la Loire : non tenu (gratuité des manuels, mais pas des fournitures)Picardie : non tenu (carte « Cursus » pour manuels, dictionnaires et œuvres à étudier, mais pas pour les fournitures ou calculatrices)Haute-Normandie : non tenu (crédits utilisables par lycéens et apprentis pour des fournitures, des livres ou des places culturelles, mais pas de gratuité)Midi-Pyrénées : non tenu (seulement une gratuité pour les manuels scolaires)Poitou-Charentes : non tenu (participation au financement du premier équipement professionnel des apprentis, pas de gratuité des fournitures)Bretagne : non tenu (seulement un chèque livre de 60 euros aux lycéens)Basse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Droit à un séjour linguistique de 7 jours pour chaque lycéen« Concrètement, la région participera au financement de séjours scolaires en aidant les familles (sous condition de ressources). »Engagement non tenuSeules deux régions socialistes ont mis en place ce droit : la Haute-Normandie (avec des stages d'immersion en langues étrangères pour les classes de seconde) et le Centre (séjour d'une semaine pour chaque lycéen). Toutes les autres se sont contentées de bourses de mobilité ou d'aides ponctuelles au voyage, rarement généralisées à l'ensemble des jeunes. Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (la région propose chaque année à plusieurs centaines de jeunes de seconde une semaine d'immersion totale en langues anglaise, allemande ou espagnole)Centre : tenu (avec le dispositif « Trans'Europe Centre », qui prend en charge une semaine à l'étranger pour les lycéens, sauf pour les repas)Rhône-Alpes : non tenu (la bourse Explo'ra Sup fournit une aide financière aux séjours à l'étranger, dans le cadre d'études ou d'un stage)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (un système de bourses aide ponctuellement lycéens, apprentis et étudiants à partir à l'étranger).PACA : non tenu (programmes et bourses de mobilité, mais pas de « droit »)Picardie : non tenu (le programme « Phileas » finance une partie des frais de séjour, et participe aussi aux frais de voyage dans la limite de 150 à 300 euros)Ile-de-France : non tenu (un voyage linguistique de deux semaines offert aux seuls étudiants en première année de BTS titulaires d'un bac professionnel)Lorraine : non tenuAquitaine : non tenuMidi-Pyrénées : non tenuBretagne : non tenuFranche-Comté : non tenu (dispositifs et bourses aidant au voyage, mais pas de « droit »)Poitou-Charentes : non tenuPays de la Loire : non tenuBasse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Passe contraception« Sous le contrôle d'un médecin ou d'une infirmière scolaire, ce passe permettra à toutes les jeunes filles inscrites dans un lycée ou un établissement de formation relevant des conseils régionaux d'avoir accès gratuitement à une consultation médicale, à tous les modes de contraception et, si nécessaire, à des analyses médicales. »Engagement partiellement tenuCette mesure, lancée en 2009 en Poitou-Charentes, a été reprise dans le « contrat socialiste » par toutes les autres équipes socialistes. Il a été globalement tenu, dans 12 des 19 régions dirigées par le PS. Voir le détail, région par région +Poitou-Charentes : déjà tenu (passe mis en place dès 2009)Rhône-Alpes : tenu (passe créé en 2011)PACA : tenu (un chéquier à destination des moins de 26 ans permet l'accès gratuit à des prestations de prévention et de contraception)Ile-de-France : tenu (6 coupons pour diverses prestations de prévention et de contraception pendant six mois)Pays de la Loire : tenu (chéquier de 7 coupons pour diverses prestations de prévention et de contraception)Haute-Normandie : tenu (création d'un Passe Région-Santé, qui inclut la contraception)Aquitaine : tenu (à disposition des jeunes âgés de 16 à 25 ans pour une durée de deux ans)Bourgogne : tenu (passe mis en place en 2014)Champagne-Ardenne : tenu (passe mis en place en 2012)Limousin : tenu (passe mis en place en 2014)Franche-Comté : non tenu (un passe en Haute-Saône mis en place par le conseil général et l'Agence régionale de santé, qui ne dépend pas de la région)Picardie : non tenu (dispositif abandonné)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (projet abandonné)Bretagne : non tenuCentre : non tenuMidi-Pyrénées : non tenu (seulement des séances d'information sur la contraception)Lorraine : non tenu (pas de gratuité, mais la région soutient des organismes intervenant pour la santé, notamment sur la thématique de la contraception)Basse-Normandie : non tenuAuvergne : non tenuPlafonner le coût des abonnements intrarégionaux domicile-travail avec un objectif de 1 euro par trajet« Concrètement, les régions socialistes accompagneront les plans de déplacement d'entreprise avec pour objectif que le coût des transports collectifs intrarégionaux à la charge des salariés ne dépasse pas 1 euro par trajet ou 50 % du coût  global pour les transports interrégionaux. »Engagement peu tenuC'est la région qui décide du coût des TER  : la promesse était donc tout à fait réalisable.On se demande s'il faut prendre en compte le remboursement de la moitié de l'abonnement par l'employeur (prime transport). Pourtant, seuls les Pays de la Loire et Poitou-Charentes ont instauré un tel plafonnement à 1 euro (en prenant en compte le remboursement obligatoire de 50 % des frais des transports par les employeurs). Sans instaurer de plafonnement en tant que tel, Jean-Paul Huchon est arrivé au même résultat en « dézonant » le passe Navigo en Ile-de-France. Voir le détail, région par région +Pays de la Loire : tenu (abonnements plafonnés à 1 euro par trajet après déduction de la prime transport)Poitou-Charentes : tenu (le passe mobilité plafonne le coût de l'abonnement travail-domicile à 80 euros par mois, l'employeur étant obligé de prendre en charge la moitié de cette somme, chaque trajet revient à 1 euro)Ile-de-France : tenu (le passe Navigo dézoné depuis la rentrée 2015 revient à 1,60 euro par trajet, donc 0,80 euro après déduction de la prime transport)Midi-Pyrénées : non tenu (testé sur un trajet Montauban-Toulouse)Rhône Alpes : non tenu (les abonnements domicile-travail reviennent à au moins 1,45 euro par trajet après déduction de la prime transport, et sont limités aux trajets de 75 kilomètres)Lorraine : non tenu (certains abonnements coûtent plus de 2 euros par trajet après déduction de la prime transport)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (certains abonnements coûtent plus de 1 euro par trajet après déduction de la prime transport)PACA : non tenu (certains abonnements coûtent plus de 1 euros par trajet même après après déduction de la prime transport)Centre : non tenu (abonnements plafonnés à 1,87 euro par trajet après déduction de la prime transport)Picardie : non tenu (un abonnement Abancourt-Beauvais revient à 1,10 euro par trajet après déduction de la prime transport)Bretagne : inachevé (des aides sont en place mais le tarif moyen reste supérieur à 1 euro)Aquitaine : non tenu (malgré la mise en place d'une carte de réduction, un trajet domicile-travail coûte toujours plus de 1 euro).Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Franche-Comté : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?30 % de rames nouvelles et 50 % de voyageurs en plus grâce à un investissement de 15 milliards d'euros en six ans dans les transports collectifs régionaux« Nous investirons également pour le confort, pour développer de nouvelles lignes, moderniser les gares et les infrastructures, offrir de nouveaux services (billet unique avec les transports urbains) et soutenir le fret. Nous prolongerons ainsi la rénovation des transports régionaux (TER, STIF…) qui étaient dans un état déplorable lorsque l'Etat nous en a transféré la responsabilité. »Engagement invérifiableContactée par Le Monde, la SNCF n'a pas été en mesure de nous fournir des chiffres nationaux pour la période 2010-2015. La plupart de ceux qui nous ont été fournis l'ont été par les régions directement. Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (dix nouvelles rames Régiolis commandées, 400 millions d'euros consacrés à la rénovation du parc TER)Poitou-Charentes : inachevé (25 % des rames en cours de renouvellement et 30 % de voyageurs supplémentaires)Midi-Pyrénées : inachevé (26,4 % de rames nouvelles en 2015 et 25 % de voyageurs supplémentaires)Rhône-Alpes : non tenu (20 % de trains supplémentaires entre 2007 et 2014)Nord-Pas-de-Calais : tenu (le seuil de 30 % sera atteint à la livraison des 13 dernières rames commandées)Ile-de-France : inachevé (80 % des rames de train sont neuves, récentes ou rénovées ; investissements dans les métros et les tramways).Franche-Comté : non tenu (30 % de voyageurs supplémentaires)Pays de la Loire : inachevé (17 % de rames supplémentaires, 6 % de voyageurs supplémentaires)Bretagne : inachevé, la région a mis en service 17 nouvelles rames (augmentation de 20 % du trafic seulement).Picardie : ?Basse-Normandie : ?Picardie : ?Centre : ?PACA : ?Lorraine : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Réduction de la pollution carbone« Réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre des régions d'ici à 2016 pour atteindre 30 % en 2020 sur des activités dépendant des conseils régionaux ou soutenues par eux »Engagement invérifiableLes rapports sur les émissions de gaz à effet de serre des régions sont très rares – à plus forte raison si on s'intéresse à la période récente. Quant aux données spécifiques sur les émissions liées aux activités dépendant des conseils régionaux ou soutenues par eux, elles n'existent pas. On aurait pu attendre des régions socialistes la commande de tels rapports pour vérifier la réalisation de leur promesse, mais ça n'a pas été le cas.Augmentation de 50 % des budgets consacrés au développement des énergies renouvelablesEngagement invérifiableComme indiqué plus haut, les promesses budgétaires sont toujours difficiles à évaluer, car l'affectation des dépenses à tel ou tel poste budgétaire relève souvent de la manœuvre politique (et la thématique « développement des énergies renouvelables » n'est pas toujours détaillée dans les budgets).Toutefois nos calculs suggèrent que trois régions socialistes ont tenu cette promesse, certaines l'ayant engagée sans pour autant y parvenir. Voir le détail, région par région +Franche-Comté : tenu (70 % d'augmentation)Pays de la Loire : tenu (66 % d'augmentation)Centre : tenu (200 % d'augmentation)Poitou-Charentes : inachevé (33 % d'augmentation)Bretagne : inachevé (augmentation de 32 %)Midi-Pyrénées : non tenu (10 % de baisse)Rhône-Alpes : non tenu (le budget énergie et climat a baissé de 24,4 à 16 millions d'euros entre 2010 et 2015).PACA : non tenu (baisse du budget du programme AGIR entre les périodes 2007-2010 et 2011-2014)Ile-de-France : non tenu (baisse de 22 à 21 millions d'euros)Lorraine : ?Aquitaine : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Nord-Pas-de-Calais : ? (pas de poste spécifique dans le budget)Picardie : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Généralisation des écobâtiments« Tous les bâtiments relevant de la région, et d'abord les lycées, seront progressivement rénovés pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre et répondre aux critères écologiques les plus stricts. »Engagement inégalement tenuCette promesse a été rapidement devancée par la loi Grenelle 2 de juillet 2010, qui impose la généralisation des constructions de batiments à basse consommation pour 2012, et de bâtiments à énergie positive pour 2020. La rapidité de la mise en œuvre de ces objectifs dépendait toutefois des efforts des conseils régionaux. Voir le détail, région par région +Lorraine : tenu (un prêt à taux zéro et des aides aux particuliers mis en place)PACA : tenu (accompagnement technique et financier aux projets luttant contre le changement climatique)Franche-Comté : tenu (plan signé en 2013, avec un dispositif dédié)Centre : tenu (plates-formes locales de rénovation énergétiques de l'habitat dans plusieurs agglomérations)Pays de la Loire : tenu (normes de basse consommation imposées pour toute construction de bâtiments neufs)Rhône-Alpes : non tenu (quelques appels à manifestation d'intérêt dans le domaine, mais pas de généralisation)Picardie : non tenu (identification d'entreprises et de structures qui favorisent l'écoconstruction)Ile-de-France : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Aquitaine : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Midi-Pyrénées :  ?Bretagne : ?Poitou-Charentes : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Règle des trois tiers dans les programmes immobiliers soutenus par les régions« Un tiers de logements sociaux, un tiers de logements à loyers modérés, un tiers de logements au prix du marché. »Promesse invérifiableIl n'a pas été possible de vérifier si certaines régions socialistes avaient fait respecter ces obligations, mais, quoi qu'il en soit, toutes ne l'ont pas fait. Dans le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, le président, Daniel Percheron, a expliqué aux étudiants de l'ESJ Lille qui l'ont interrogé que cette promesse se situait « en dehors du champ de compétence des régions ».En effet, la région est la seule collectivité qui n'a pas de compétence obligatoire sur le logement, même si, dans les faits, un certain nombre de régions interviennent en soutien des collectivités au moyen d'aides financières. Théoriquement rien ne les empêcherait alors de poser des conditions, comme la règle des trois tiers, pour leurs financements.Au niveau national, une circulaire de 2013 oblige de toute façon l'association Foncière logement, garante pour les bailleurs sociaux de la diversité en zone urbaine, de respecter cette règle des trois tiers.Faire baisser les charges de chauffage« Concrètement, nous subventionnerons et nous signerons avec les bailleurs sociaux et les propriétaires des contrats d'objectif visant à mieux isoler les logements, à améliorer le rendement énergétique, à diminuer les consommations d'eau, pour réduire les charges des locataires. »Engagement plutôt tenuLes régions socialistes ont globalement toutes lancé ce dispositif d'aide aux bailleurs et aux propriétaires pour mieux isoler les logements. Ce sont 12 des 15 régions que nous avons pu vérifier qui sont concernées, à des degrés divers.Signe que le PS ne juge pas son bilan suffisant, le parti a repris dans son programme 2015 l'idée d'« aides financières pour l'amélioration thermique et écologique des bâtiments ». Voir le détail, région par région +Rhône-Alpes : tenu (supervision d'une aide d'Etat pour la réhabilitation énergétique de 12 000 logements défavorisés)Franche-Comté : tenu (dispositif Effilogis)Ile-de-France : tenu (aides aux particuliers, aux copropriétés et aux bailleurs sociaux)Centre : tenu (plusieurs milliers de logements rénovés et lancement du plan Isolaris)Pays de la Loire : tenu (aide régionale aux travaux de réhabilitation énergétique pour les particuliers et soutien aux bailleurs sociaux)Picardie : tenu (« passe rénovation »)Bretagne : inachevé (création d'un fonds régional de maîtrise de l'énergie pour les particuliers, et soutien aux investissements des programmes de réhabilitation énergétique pour le parc de logement social)Lorraine : inachevé (le conseil général participe seulement à la subvention de travaux d'isolation)Nord-Pas-de-Calais : inachevé (pas de contrats d'objectifs, mais un plan pour financer la réhabilitation énergétique et environnementale de 100 000 logements)Aquitaine : inachevé (diverses aides, mais pas d'accord avec les bailleurs sociaux)Poitou-Charentes : inachevé (aides aux particuliers, mais pas aux bailleurs)Midi-Pyrénées : inachevé (mise en place du programme « Habiter mieux »)PACA : ?Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Lutte contre les déserts médicaux« Concrètement, les régions signeront dès 2010 des "contrats contre les déserts médicaux" avec les communes et les praticiens qui feront le choix d'exercer dans des zones peu médicalisées, et elles favoriseront le regroupement en maisons médicales et la constitution de réseaux de soins assurant une offre médicale complète et les missions de prévention. »Engagement tenu… par le gouvernementAucun contrat de ce type n'a été signé avec les conseils régionaux socialistes. C'est une législation nationale, soutenue en 2013 par la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui a abouti à la signature de contrats de praticien territorial de médecine générale, pour inciter les jeunes médecins à s'installer dans les déserts médicaux. La répartition des contrats par région est fixée par décret, avec l'intervention des agences régionales de santé (ARS).Toutefois on peut noter que l'Ile-de-France est allée plus loin que ce dispositif, en proposant une aide financière supplémentaire, jusqu'à 1 000 euros, pour les étudiants qui s'installeront dans un désert médical. En outre, certaines régions ont mis en place des maisons de santé (que le PS promet dans son programme 2015 de généraliser).  require(['jquery'], function($) { $(".clic_deroule").click(function() { deroule = $(this).parent().children(".boite_deroule"); if(deroule.hasClass("deplie")) { deroule.slideUp(400); deroule.removeClass("deplie") } else{ deroule.slideDown(400); deroule.addClass("deplie") } }) });.bilandessortants_ps .btn_bleu { background-color: #0386c3; background-image: -webkit-linear-gradient(top, #0386c3, #02608c); background-image: linear-gradient(to bottom, #0386c3, #02608c); border-color: #333; color: #fff; padding: 8px 12px; font-size: 1.7rem; vertical-align: middle; border: 1px solid #ccc; border-radius: 4px; box-shadow: inset 0 1px 0 rgba(255, 255, 255, 0.2), 0 1px 2px rgba(0, 0, 0, 0.05); cursor: pointer; font-weight: bold; display: inline-block;}.bilandessortants_ps .btn_bleu:hover,.bilandessortants_ps .btn_bleu:focus,.bilandessortants_ps .btn_bleu[disabled] { color: #fff; 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ce qui permet de maintenir la dette à un niveau faible – et en diminution)PACA : non tenu (la région a baissé ses investissements et augmenté ses dépenses de fonctionnement, par ailleurs sa capacité à se désendetter s'est dégradée)Champagne-Ardenne : tenu (la région est dans une phase de désendettement et a défini les transports comme objectif principal)Limousin : tenu (le fait que la région consacre chaque année 15 millions d'euros à son désendettement nuit finalement à sa capacité d'investir).Bretagne : non tenu (la région a vu sa dette augmenter depuis 2009, passant de 209 euros à 285 euros en 2015 ; ce qui dégrade sa capacité à se désendetter)Nord-Pas-de-Calais : non tenu (la dette est passée de 352 euros par habitant à 491 euros par habitant entre 2009 et 2014)Bourgogne : non tenu (la dette bourguignonne a augmenté de 30 % depuis 2009, passant de 375 millions d'euros à 492, et ce essentiellement pour combler ses besoins d'investissement) ?Un « pack pour l'autonomie des jeunes » pour l'accès au logement, à la santé ou au permis de conduireEngagement inégalement tenuDans aucune région les exécutifs socialistes n'ont pas tenu leur promesse d'accorder « dès la rentrée 2010 […] aux jeunes qui sortent du lycée et aux apprentis qui ont fini leur apprentissage un "pack" pour les aider à entrer dans la vie ». Toutefois, beaucoup ont mis en place séparemment les mesures qui devaient figurer dans ce « pack » au cours de la mandature. Voir le détail, région par région +Aquitaine :  tenu (caution logement, aide à la mobilité et au permis)Bretagne : tenu (plusieurs dispositifs mis en place)Centre : tenu (aide de 200 à 400 euros pour passer le permis, financement de la mutuelle et diverses aides pour le logement)Ile-de-France : tenu (aides à la santé, au logement et au permis de conduire)Midi-Pyrénées : tenu (en additionnant les différentes aides, ainsi que le « passe mutuelle », le dispositif existe en Midi-Pyrénées mais n'est pas un « pack » unique)Haute-Normandie : inachevé (aide au permis de conduire par les Missions locales)Poitou-Charentes : inachevé (caution pour le logement, aides au permis mais pas d'aides santé)Lorraine : inachevé (le dispositif « Loj'Toît » accompagne les jeunes en recherche de logement, mais aucun dispositif pour la santé et le permis)PACA : inachevé (un fonds régional de soutien au logement des jeunes, des engagements sur la santé, mais pas le permis)Rhone-Alpes : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Franche-Comté : ?Picardie : ?Basse-Normandie : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Le « cartable numérique » pour les lycéens et les apprentisEngagement peu tenu« Accès à un « cartable numérique » pour les lycéens et les apprentis permettant de se connecter, depuis le domicile ou l'établissement, à des espaces d'échange avec leur classe et leurs professeurs, à un agenda partagé, à des informations concernant l'orientation, à des bibliothèques numériques et à des contenus culturels en téléchargement libre ou à tarifs réduits. Une aide sera prévue pour les lycéens d'origine modeste pour accéder aux matériels et aux liaisons internet nécessaires. »Inégalement mis en place dans les régions, parfois déjà mis en œuvre par les conseil généraux (comme dans les Landes), cette mesure est celle qui a le plus suscité de jeux de mots dans les esprits des conseils régionaux : LOL (pour Lycée OnLine) en Poitou-Charentes, ToutaTICE en Bretagne ou encore Lycorhn en Haute-Normandie. Voir le détail, région par région +Bretagne : tenu (portail « Toutatice »)Lorraine : tenu (un espace numérique de travail mis en place dans tout le secondaire)Poitou-Charentes : tenu (avec le dispositif LOL)Ile-de-France : déjà tenu (l'espace numérique de travail Lilie existait depuis 2009)Haute-Normandie : inachevé (dispositif « Lycorhn » avec messagerie, agenda et forums, mais ni bibliothèque numérique, ni contenus culturels, ni coupons de tarifs réduits)PACA : non tenu (seulement un catalogue de ressources en ligne)Basse-Normandie : ?Midi-Pyrénées : ?Aquitaine : ?Rhone-Alpes : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Picardie : ?Franche-Comté : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Développer l'équipement informatique des lycées et des centres de formation professionnelle et généraliser les laboratoires de langues dans les établissementsEngagement inégalement tenuLa gestion des lycées fait partie des compétences phare de la région ; si l'équipement informatique des lycées s'est développé partout où l'on a trouvé des données, l'installation de laboratoires de langues semble avoir été moins prioritaire. Voir le détail, région par région +PACA : tenu (moins de 3 élèves par ordinateur à la rentrée 2013)Lorraine : tenu (financement de la région pour les serveurs d'établissements et les équipements en poste de travail)Midi-Pyrénées : tenu (la région a dépensé 1,2 million d'euros pour équiper les lycées en labos de langues)Bretagne : inachevé (13 millions d'euros pour le parc informatique breton, mais pas de généralisation des labos de langues)Haute-Normandie : ?Basse-Normandie : ?Poitou-Charentes : ?Aquitaine :  ?Rhone-Alpes : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Franche-Comté : ?Ile-de-France : ?Picardie : ?Centre : ?Pays de la Loire : ?Auvergne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Bourgogne : ?Accompagner les agriculteurs face à la mutation de leur métier« Les régions favoriseront le développement d'une agriculture durable favorisant les circuits courts, la production locale, les filières de qualité, les AOC, les AMAP, ainsi que l'agriculture biologique. »Engagement tenuAide aux associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP), à la reconversion biologique ou à la vente directe, les exécutifs socialistes ont joué le jeu et ont créé une série d'aides pour la reconversion du monde agricole dans presque toutes les régions dont la présidence était assurée par un(e) socialiste.Voir le détail, région par région +Haute-Normandie : tenu (plusieurs aides de soutien aux investissements et à l'installation)Poitou-Charentes : tenu (1 500 aides à la construction ou modernisation de bâtiments d'élevage et développement des circuits courts)Midi-Pyrénées : tenu (aide à l'installation des jeunes agriculteurs)Lorraine : tenu (plusieurs dispositifs soutenus par le conseil régional depuis 2012)PACA : tenu (subventions à la recherche et l'expérimentation pour l'agriculture durable)Centre : tenu (aides jusqu'à cinq ans et 15 000 euros pour les exploitations bio)Picardie : tenu (série de mesures favorisant la fourniture des cantines par l'agriculture de proximité et/ou bio)Bretagne : tenu (dispositif « pass bio » accompagnant la conversion d'exploitations s'orientant vers les systèmes d'agriculture biologique et herbager)Pays de la Loire : tenu (la région a créé différentes aides, soit pécuniaires, soit techniques pour la conversion au bio, la protection des races menacées)Aquitaine : tenu (la région a créé un série d'aides pour la reconversion et le maintien en agriculture biologique : en amont, aussi bien d'un point de vue technique que pécuniaire)Franche-Comté : ?Ile-de-France : ?Nord-Pas-de-Calais : ?Rhone-Alpes : ?Basse-Normandie : ?Bourgogne : ?Champagne-Ardenne : ?Limousin : ?Auvergne : ?Consultez notre bilan des promesses des sortants, région par régionLire aussi le making of : Comment nous avons vérifié un millier de promesses électoralesLes DécodeursJournaliste au MondePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Le Front national confirmera-t-il son score du premier tour ? La droite parviendra-t-elle à le dominer ? Combien de régions la gauche conservera-t-elle ? Les résultats des élections régionales, dimanche 13 décembre, s’annoncent particulièrement indécis, notamment avec les triangulaires, et même une quadrangulaire.Lire aussi :Elections régionales : sondages, rapports de force et alliances… le point avant le deuxième tourLe Front national l’a emporté dans six régions au 1er tour avec un peu plus de 6 millions de voix. Un score qui confirme une explosion en dix ans.Elections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune.La plupart des candidats des autres régions se sont alliés avec d’autres partis pour constituer de nouvelles listes au 2e tour, notamment Europe-Ecologie-les Verts et le Front de gauche avec le Parti socialiste.Lire aussi :Elections régionales : fusion de listes, comment ça marche ?Si le FN l’emportait dans une seule région au second tour, ce serait un cas de figure inédit en Europe, où jusqu’à présent seules des coalitions ont permis à l’extrême droite de participer au pouvoir.Qu’est-ce que le FN changerait à votre région ? En région PACA, Marion Maréchal-Le Pen ne pourrait mettre en place qu’une partie de ses 92 propositions de campagne en cas de victoire le 13 décembre. En région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Marine Le Pen a formulé 29 propositions dans son programme, dont neuf semblent difficiles à appliquer. En région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Florian Philippot ne pourrait mettre en place que 7 promesses.Argument souvent utilisé par la droite, et réutilisé par Nicolas Sarkozy cette semaine, la gauche ferait progresser l’extrême droite. C’est faux : en réalité, sur les vingt scrutins où le FN a dépassé 10 % des suffrages exprimés depuis 1984, la gauche était au gouvernement dix fois… contre dix pour la droite.Lire :Elections régionales : « La gauche fait monter le FN », argument récurrent (et faux) de Nicolas SarkozyIl a aussi souvent été dit que l’abstention avait été un autre soutien de l’extrême droite. En fait, ce n’est pas évident. Le 6 décembre, le parti de Marine Le Pen a réalisé l’un de ses meilleurs scores, dans un contexte de très forte abstention. Mais son plus gros succès, à la présidentielle 2012, s’est fait avec une abstention très faible.Lire :Elections régionales : montée du FN et abstention, pourquoi ce n’est pas si simpleReste que la baisse de la participation des citoyens aux scrutins, notamment chez les plus jeunes (18-24 ans), est préoccupante. D’autant plus que les solutions évoquées pour lutter contre l’abstention ne changeraient pas grand-chose au problème.Lire :Elections régionales : quelles solutions pour contrer l’abstention ?Dimanche, pour ne pas vous faire avoir, nous avons listé huit promesses de campagne qu’il ne faut pas croire.Lire :Régionales 2015 : huit promesses de campagne qu’il ne faut pas croireMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.12.2015 à 15h55 • Mis à jour le11.12.2015 à 16h15 | Bertrand Bissuel (La Machine (Nièvre) - envoyé spécial) Au soir du premier tour des régionales, dimanche 6 décembre, Daniel Barbier dit avoir été « choqué ». Le maire (PS) de La Machine (Nièvre) s’était préparé à un score élevé du Front national (FN). Mais pas à le voir arriver en tête sur « sa » commune, avec 36 % des voix. Ni à constater un tel « manque d’appétence civique » : 40,7 % de participation, soit l’un des niveaux les plus faibles dans le département.Les résultats du scrutin ont surpris dans cette ville d’environ 3 600 habitants, où l’on a extrait du charbon durant près de deux cents ans avant que le dernier puits ne ferme, en 1970. Depuis des temps immémoriaux, les Machinois penchent nettement à gauche. La municipalité a été dirigée alternativement par des équipes PCF-PS ou par une seule de ces formations. Ici, « on avait du rouge et ce n’était pas du huit degrés », plaisante Daniel Barbier, pour souligner la vigueur, passée, de l’électorat ouvrier.Aujourd’hui, c’est l’extrême droite qui a le vent dans le dos. « Ça fait mal de voir ce parti si haut », soupire André Lavergne, une figure locale du PCF, dont l’épouse, Paulette, fut maire de La Machine entre 1989 et 1995.« Les problèmes d’intégration, ce n’est pas chez nous »Lors des départementales, en mars, un petit signal d’alerte avait clignoté : en lice pour un quatrième mandat, Daniel Barbier avait dû disputer, en compagnie de son binôme, un second tour face à un tandem FN. Une première pour cet élu, dont le bureau en mairie est décoré d’un portait de Jean Jaurès et d’une photo de Pierre Bérégovoy. Un comble, aussi, pour la commune dont l’histoire est aux antipodes de la préférence nationale : sur son sol ont déferlé des vagues de Polonais, de Tchécoslovaques, de Chinois, d’Italiens, qui ont donné leurs bras aux houillères. « Les problèmes d’intégration, ce n’est pas chez nous », résume Daniel Barbier.La délinquance non plus, apparemment : la fleuriste en face de l’église laisse tous ses pots sur le trottoir lorsqu’elle ferme boutique pour la pause méridienne. Dans les pavillons parsemés sur le territoire communal, les portes de garage sont souvent grandes ouvertes. De temps à autre, il y a du chapardage, concède l’édile, mais pas de quoi se claquemurer chez soi, à double tours. Alors que s’est-il passé, le 6 décembre ?Lire aussi :Il n’y a plus de portrait-type de l’électeur frontisteLa Machine a eu du mal à se remettre de la liquidation de l’activité minière. Quelques « unités familiales », selon la formule du maire, ont pris le relais dans l’industrie, la mécano-soudure... Mais « on a beaucoup de chômeurs », affirme Daniel Barbier, sans en connaître exactement le nombre. La population ne roule pas sur l’or. Le revenu fiscal moyen par foyer s’élevait à 16 557 euros en 2013 contre 20 398 euros dans la Nièvre et 24 244 euros en France. Quant au pourcentage de foyers non imposables, il était nettement supérieur à la moyenne, cette année-là : 59 % contre 49,2 % dans la Nièvre et 44,6 % en France. « Pour beaucoup de nos concitoyens, les fins de mois se jouent à 50 euros », complète Daniel Barbier.Christophe, qui témoigne sous un prénom d’emprunt, fait partie de ceux qui peinent à joindre les deux bouts. Il travaille à temps partiel comme agent d’entretien pour un salaire net de 980 euros par mois. Sa femme est au chômage. Leur fils, scolarisé dans un lycée professionnel, vit encore chez eux. « Nous en sommes réduits à aller aux Restos du cœur, au Secours populaire, confie-t-il. Nous demandons aussi de l’aide pour le bois de chauffage. »Un « ras-le-bol total »La première fois qu’il a donné sa voix au FN, c’était en 2002, lors de la présidentielle. « Pour faire chier, pour râler. » Ensuite, ses choix ont varié au fil des scrutins. En 2007, pour la présidentielle, il s’est prononcé en faveur de Nicolas Sarkozy. Aux municipales de 2014, son suffrage est tombé dans l’escarcelle du maire sortant, le socialiste Daniel Barbier. « Il fait ce qu’il y a à faire, explique-t-il. La commune n’a pas de dette. C’est un très bon gestionnaire. Il y a un contact humain avec lui. Je n’ai rien à lui reprocher et c’est pour ça que j’ai voté en sa faveur. »Aux régionales, Christophe a, de nouveau, opté pour le Front national. Mais cette fois-ci, il a voté « pour la personne et pour le discours », précise-t-il en faisant allusion à Marine Le Pen et à Marion Maréchal-Le Pen (bien qu’elles ne soient pas en lice en Bourgogne-Franche-Comté). Une décision qui se nourrit d’un « ras-le-bol total ». Il en a assez de voir sa fille de vingt-deux ans « qui galère ». « Elle ne trouve pas de travail, alors qu’elle a obtenu un bac pro en 2013, raconte-t-il. Elle n’a droit à aucune aide, même pas au RSA parce qu’elle n’a pas 25 ans. »Parallèlement, enchaîne Christophe, il y a « les migrants », auxquels « un logement » et une couverture-maladie sont donnés. « Je me dis : “Merde, il n’y a pas de justice !” » « La priorité » doit revenir « aux Français de souche française avant les personnes entrées dans notre pays ». « On ne peut plus accueillir toute la misère, on n’a plus les moyens, ce n’est plus possible, justifie-t-il. La Sécu est en déficit, on n’a plus de quoi payer nos retraites. Trop c’est trop. »Lire aussi :Voyage à l’intérieur du peuple FNIl reproche aussi au gouvernement son manque de vigilance face aux jeunes Français qui sont partis en Syrie et revenus dans l’Hexagone pour y commettre des attentats : « On les connaissait mais on voit qu’ils arrivent à passer nos frontières, il n’y a pas les contrôles nécessaires. On a voulu faire l’Europe et voilà. »C’est « la colère des profondeurs », estime Daniel Barbier. Un mécontentement aux origines diverses : « La stagnation du pouvoir d’achat, les emplois qui manquent, les peurs imaginaires de l’étranger », énumère le maire. Il pense aussi aux « retraités qui regardent les chaînes d’information continue à longueur de journées ». Et s’abreuvent jusqu’à plus soif d’images anxiogènes.Il y a plusieurs semaines, la commune s’est déclarée prête à recevoir des réfugiés. Une position adoptée à l’unanimité du conseil municipal, d’après Daniel Barbier. Et qui n’est nullement remise en cause, aujourd’hui : « On ira au bout, assure-t-il. Je préfère perdre une élection plutôt que de renoncer, on a des fondamentaux. Si une commune de 3 600 habitants ne peut pas accueillir 20 personnes, où va-t-on ? »Lire aussi :Elections régionales : à Laguépie, la peur d’être reléguéBertrand Bissuel (La Machine (Nièvre) - envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Faustine Vincent (Envoyée spéciale à Nangis et Meaux) De Nangis, petite commune rurale de Seine-et-Marne, ce que ses habitants connaissent le mieux, c’est sans doute la gare. Chaque matin, c’est la même bataille pour trouver une place sur le parking, devenu bien trop petit, puis un siège pendant le trajet jusqu’à Paris, en espérant que le train fonctionne. En un demi-siècle, cette « ville à la campagne, à 45 minutes de la capitale, à prix accessible », comme la décrivent les agents immobiliers, a vu sa population tripler pour atteindre aujourd’hui un peu plus de 8 000 habitants. Parfois, la cohabitation avec les nouveaux venus est difficile. Est-ce pour cela que cette ville de tradition communiste s’est réveillée lundi avec un score de 41,15 % pour le FN ? Entre autres.Lire aussi :Les calculs de Hollande face au désastre des régionalesLes Nangissiens au chômage (8 % selon les dernières données disponibles de l’Insee) se plaignent de ne trouver aucun travail dans le secteur, frappé par la désindustrialisation, et pâtissant de la baisse des dotations de l’Etat. « Le seul moyen, c’est de faire deux à trois heures de transport par jour pour aller à Paris », râle Eric, en recherche depuis six ans. Les retraités se sentent eux aussi malmenés. Beaucoup peinent à joindre les deux bouts et accusent les politiques de « donner trop à certains et pas assez à ceux qui le méritent ». De son côté, Claude*, agriculteur « installé depuis quatre générations » dans le coin, n’a pas de mots assez durs contre la « faune » du quartier HLM de la commune, qui viendrait perturber la tranquillité des habitants.La France des périphéries est ici, dans ce département aux deux-tiers rural, grand comme la moitié de l’Ile-de-France, et dominé par un immense sentiment d’abandon. Dimanche dernier, la Seine-et-Marne a donné 30,9 % de ses suffrages au Front national, un record en Ile-de-France, où le parti de Marine Le Pen a été contenu à 18 %. C’est 17 points de plus qu’aux élections régionales de 2010, et presque trois fois plus en nombre de voix. L’abstention, de 55 %, ne semble pas directement en cause : en 2010, elle était plus importante encore (58 %).« Ras-le-bol général »Sur place, personne n’est surpris par de tels scores, d’autant que le FN avait entamé sa percée dès les années 1990 dans l’est du département, la partie la plus rurale. Vingt-cinq ans plus tard, élus locaux comme habitants pointent le « ras-le-bol général » pour expliquer sa progression. À l’image de ces trois femmes, venues faire leur marché à Nangis en ce mercredi matin. Il y a la mère, Nicole, la fille, Virginie, et sa belle-mère, Martine. Cette dernière est la plus volubile. Et la plus remontée. « Moi je n’ai pas à m’en cacher, j’ai voté Le Pen [Wallerand de Saint-Just, candidat du FN en Ile-de-France] au premier tour et je vais recommencer, parce qu’il y en a marre des injustices ! » Handicapée après un accident, Martine vivote avec 500 euros par mois et s’indigne que la mairie lui ait refusé un bon alimentaire. « Il faut s’appeler Mohamed pour avoir quelque chose », soutient-elle, appelant à faire « un bon balayage ».Sa belle-fille, qui ne parvient pas à retrouver du travail dans les environs, a voté FN pour la première fois dimanche dernier. « J’ai vu ce qui s’est passé avec Sarkozy, puis Hollande, et tout ce qui se passe en France en ce moment, avec les attentats, l’immigration, etc. J’en ai marre », dit-elle posément. À ses côtés, sa mère ne se dépare pas de son sourire puis confie : « Vous savez, on est d’une famille communiste. Je suis née à Verdun. Mon père était résistant, il a été fait prisonnier. Moi je n’ai pas voté FN, j’aurais peur que Marine [Le Pen] devienne comme son père, et qu’on ait une guerre civile. » Elle a voté pour Les Républicains au premier tour, même si « ce n’est pas (sa) tasse de thé non plus ». Toutes trois avaient voté François Hollande en 2012. « Moi je vote pas, ça sert à rien »A la Mare aux curées, le quartier HLM de la ville, le parti communiste a transformé la maison de quartier en permanence politique provisoire. Après le premier tour, la grande affiche en carton du Front de Gauche qui trônait à l’entrée a été rangée. La mairie appelle désormais à voter Claude Bartolone, tête de liste PS en Ile-de-France. Quelques jeunes passent devant le local sans jeter un regard. « Moi je vote pas, ça sert à rien », glisse l’un d’eux avant de s’esquiver.À l’intérieur, la photocopieuse marche à plein régime. « On imprime 3 800 tracts pour le second tour », explique Claude Godart, trésorier du PC de Nangis, devant les piles qui s’étalent sur la table. Dans le quartier, l’abstention a atteint 77 %. « On essaye d’inciter les jeunes à voter mais c’est très difficile, soupire le vieux militant. Dès que la discussion devient politique, ils restent sur leurs difficultés, sachant qu’on ne peut pas les aider beaucoup. Ils nous le reprochent. » À Nangis, c’est surtout l’abstention qui a profité au FN, dont le nombre de voix est assez constant – autour de 900 à chaque élection depuis 2002. Le maire-sénateur, Michel Billout, compte d’ailleurs « travailler avec la majorité d’abstentionnistes pour leur redonner confiance en la politique », mais a renoncé à tenter d’inverser le vote des électeurs frontistes.Lire aussi :Elections régionales : gauche et droite rechignent à se remettre en cause face au FNAu pied d’un immeuble, une jeune femme vêtue d’une abaya noire presse son fils. Accaparée par le quotidien, Stéphanie* a « oublié » de voter au premier tour. Mais elle compte bien se rattraper dimanche prochain. « C’est normal, tant qu’on a le droit de vote, il faut le faire ! ». Depuis les attentats, la jeune musulmane a senti des regards différents sur elle, qui porte le voile depuis ses 19 ans. « Je comprends que ça fasse peur mais il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac ». Avec le score du FN, elle se pose « plein de questions ». Elle prend sa respiration, et se lance, un peu fébrile : « Je suis 100 % Française. Si Marine Le Pen arrive au pouvoir, est-ce qu’elle peut m’expulser quand même ? »Le FN s’implante dans les zones urbainesLa nouveauté, en Seine-et-Marne, c’est l’implantation importante du FN dans les zones urbaines, et plus seulement dans les territoires ruraux. À Chelles, Melun ou Meaux, le parti d’extrême droite a dépassé les 25 %, contre moins de 14 % en 2010.A Meaux, la ville de Jean-François Copé, l’ancien président de l’UMP, le FN arrive en deuxième position (26 %) derrière la droite (32 %). Béatrice Roullaud, qui a mené la campagne localement pour le FN, se targue d’avoir fait du « bon travail » en multipliant le tract et le porte-à-porte, et d’avoir capté une partie de l’électorat de gauche comme de droite. Elle vante surtout l’aspect « visionnaire » de « Marine », à laquelle les événements récents auraient « donné raison ».Dans son bureau à Meaux, où trône un portrait de Charles de Gaulle au milieu de centaines de boîtes de petites voitures, le bras droit de M. Copé, Jean-François Parigi (LR), tente lui aussi une explication. « En milieu urbain, c’est le vote traditionnellement à gauche qui s’est tourné vers le FN ». Lors des élections départementales en mars dernier, le PS avait été éliminé dès le premier tour, largement distancé par le parti de Marine Le Pen. Mais, au-delà, « le vote d’extrême droite en Seine-et-Marne est surtout le reflet de ce qu’on voit dans le reste du pays. C’est une accumulation ». L’adjoint au maire l’assure : non, à Meaux, le FN n’a quasiment pas fait campagne. La tête entre les mains, M. Parigi soupire : « Il n’a même pas besoin de le faire. C’est ça qui est grave ».Sentiment d’impuissanceLes élus locaux, qu’ils soient de droite ou de gauche, avouent tous leur sentiment d’impuissance face au « rouleau compresseur idéologique » du Front national. Et reconnaissent, à mi-mot, le désaveu de la classe politique que représente ce vote, conjugué à une forte abstention. Les arguments de campagne à l’échelle régionale ne trouvent plus d’écho. « Je ne suis jamais interpellé sur un point de contenu du programme de Valérie Pécresse, se désole Jean-Louis Thiériot, conseiller départemental LR. On a le sentiment d’un refus d’écouter et d’un désir de chamboule-tout ».Tout chambouler, c’est bien ce qu’espère faire Frédérique*. Cette « vieille Meldoise » apprêtée, qui se dit « Gauloise » et a toujours voté pour la droite républicaine, a glissé un bulletin Front national pour la première fois dimanche dernier. « Avec les attentats, j’ai eu un éclair de lucidité, dit-elle. Alors je vote Marine, parce que c’est une femme de caractère. Et après, on verra ce que ça donne ». Comme si tout cela était un grand coup de poker.*Les prénoms ont été changésFaustine Vincent (Envoyée spéciale à Nangis et Meaux)Journaliste au Monde Mathilde Damgé Ce sont des chiffres qui ont animé les réseaux sociaux : le véritable vainqueur du premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre, serait… l’abstention. Un constat imparable, qui permet à certains de relativiser la montée du Front national, même si cette lecture est contestable.Comme après chaque élection ou presque, nombreux sont ceux qui assurent qu’il est urgent de trouver une solution pour réduire l’abstention et faire revenir aux urnes les électeurs, notamment les jeunes (les 18-34 ans), qui sont plus de deux tiers à ne pas voter. Mais les solutions proposées sont souvent difficilement applicables. Passage en revue.Lire les témoignages :« Voter ne sert à rien » : les abstentionnistes expliquent leur choixCompter les votes blancs : compliquéD’après les comptes du ministère de l’intérieur, les votes blancs (un bulletin vierge ou une enveloppe vide) représentent 1,2 % des inscrits et 2,41 % des votants au premier tour des régionales. Les bulletins déchirés ou annotés sont considérés comme « nuls » et comptabilisés à part (1,58 % des votants dimanche dernier) depuis le 1er avril 2014, alors que blancs et nuls n’étaient, auparavant, pas distingués.Les parlementaires entendaient, grâce à la loi qui a instauré cette comptabilisation des votes blancs, lutter contre le développement de l’abstention, voire « dégonfler les votes pour les extrêmes, l’électeur disposant d’une voix nouvelle pour faire entendre son insatisfaction à l’égard de l’offre politique et pour appeler au renouvellement de celle-ci ».Toutefois, cette loi ne va pas très loin : les votes blancs ne sont pas comptabilisés dans les suffrages exprimés (donc ceux qui comptent). En clair, les votes blancs restent une indication, comme l’abstention, mais n’ont aucune conséquence sur le résultat du vote.Ce qui évite de modifier les seuils pour atteindre la majorité absolue ou pour se maintenir au second tour. Une présidentielle (élection à la majorité absolue des suffrages exprimés) deviendrait par exemple très difficile à remporter, car le candidat arrivé en tête au second tour devrait alors rassembler plus de suffrages que son adversaire et les bulletins blancs réunis.Mais cette loi décourage aussi peut-être certains électeurs qui voudraient voir le résultat de leur vote blanc parmi ceux affichés au sortir d’une élection.Forcer les gens à voter : pas de résultat fiableDans certains pays, le vote est obligatoire, sous peine d’amende. Ce système est lié à la théorie de l’électorat-fonction, selon laquelle le droit de vote n’est pas seulement un droit, qu’il est possible ou non d’exercer, mais une véritable fonction que la nation confie aux citoyens.Grâce à cette obligation, les pays concernés affichent un taux de participation supérieur à la moyenne européenne. #container_14497371540{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14497371540{ height:500px; } #container_14497371540 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14497371540 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14497371540 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14497371540 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Une forte obligation de voter n'entraîne pas forcément une forte participationPlus l'obligation (suivi des électeurs, montant de l'amende) est forte, plus la couleur est foncée.Source : Parlement européenrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = ["A Chypre, l'abstention est passible d'une amende de 342 euros et d'une peine allant jusqu'à 6 mois de prison ferme mais cette loi n'est pas appliquée.","En Grèce, le vote est obligatoire, mais les abstentionnistes ne paient pas d'amende. Ils ont cependant moins de chance d’obtenir un emploi administratif, un permis de conduire ou un passeport.","Au Luxembourg, tout électeur qui se trouve dans l'impossibilité de prendre part à un scrutin communal, législatif ou européen doit faire connaître ses motifs d'abstention au procureur d'Etat du tribunal d'arrondissement compétent. Une première abstention non justifiée peut être punie d’une amende de 100 à 250 euros. En cas de récidive dans les 5 ans de la condamnation, l’amende est alourdie, de 500 à 1 000 euros.","En Autriche, l'article 13 de la constitution du land du Vorarlberg prévoit que le droit de vote s'accompagne de l'obligation de prendre part à toutes les consultations électorales. Le maire établit une liste des abstentionnistes et les invite à justifier leur abstention dans les huit jours qui suivent le vote. Les électeurs qui n'ont pas voté et qui n'ont pas présenté d'excuse valable doivent payer une amende, dont le montant varie selon la nature les élections : 400 euros pour les élections municipales et 700 euros pour les autres élections.", "En Belgique, l’abstention est constitutive d’une infraction, qui, sans excuse valable, s’accompagne d’une sanction pénale (amende de 30 à 60 euros la première fois et de 150 euros si récidive). Outre la sanction pénale, l’abstention est sanctionnée aussi par des mesures administratives. 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D’ailleurs, elle est même parfois contre-productive : hors d’Europe, en Australie, certains activistes vont jusqu’à refuser de payer leur amende, refusant que la démocratie participative se résume à une contrainte.Lire : Le vote obligatoire changerait-il quelque chose ?L’obligation de vote existe en France pour les « grands électeurs », les électeurs sénatoriaux (députés, conseillers régionaux, généraux, maires et délégués des communes) étant tenus de participer aux opérations électorales. Faute de quoi, ils sont condamnés à une amende de 100 euros, en application de l’article 318 du code électoral. Aux dernières élections, ils sont à peine 1 % à s’être abstenus.Faciliter la procuration : déjà faitLe gouvernement a voulu simplifier le vote par procuration en 2013, avec la possibilité de télécharger la procuration avant de se présenter au guichet d’un commissariat de police ou de gendarmerie, ou encore au tribunal d’instance.La possibilité d’établir sa procuration auprès des services communaux n’a par contre pas été retenue.Quoi qu’il en soit, pour Baptiste Coulmont, sociologue, maître de conférences à l’université Paris-VIII, « donner une procuration à quelqu’un, c’est dire je suis satisfait de l’offre électorale, c’est le signe d’une surmobilisation électorale. La procuration facilite le vote de ceux qui sont déjà électoralement mobilisés, mais pas le vote des abstentionnistes ».Même argument pour le vote par correspondance, qui a été supprimé en France en 1975. Il est en vigueur en Grande-Bretagne, mais aussi en Espagne et en Allemagne où les frais de port sont pris en charge par l’Etat.Voter par anticipation : une question de citoyennetéLe citoyen danois empêché de voter le jour du scrutin peut s’exprimer jusqu’à trois semaines avant. Le lieu du scrutin dépend de la nature de l’empêchement : prison, maison de retraite, monastère… ou à domicile quand les personnes ne peuvent se déplacer.Outre le fait que cette mesure ne vise pas la majorité de la population, son succès est dépendant de la culture politique et citoyenne du pays. Au Danemark, la participation est habituellement élevée, s’établissant en moyenne à 85 % alors qu’elle ne fait que décroître en France.Selon une étude réalisée en 2002, 98 % des Danois estiment qu’il est important qu’une très grande majorité d’électeurs exercent leur droit de vote afin de préserver la démocratie, 96 % sont d’accord pour dire que toute personne qui croit en la démocratie a l’obligation de voter et 92 % ressentent une forte obligation de voter.Rendre le vote électronique : problème de secret et de vérifiabilitéEn 2007, 83 villes françaises avaient adopté des machines à voter électroniques (Brest, Mulhouse, Le Havre, Courbevoie, Nevers…) pour un million et demi d’électeurs, soit 3 % du corps électoral. Cependant, à la suite de plusieurs problèmes techniques et juridiques, un moratoire a été instauré, interdisant l’adoption de ce système par de nouvelles communes.Selon un sondage réalisé à la fin d’octobre par Harris Interactive pour le quotidien Le Parisien, 58 % des abstentionnistes lors des précédents scrutins déclarent que s’ils pouvaient voter par Internet, ils le feraient. Et ce nombre grimpe à 79 % chez les 18-25 ans.Mais pour Véronique Cortier, chercheuse au laboratoire lorrain en recherche informatique et ses applications, qui travaille au développement de Belenios, un logiciel de vote par Internet, le vote informatique risque d’être bloqué par l’absence de deux éléments essentiels de tout scrutin politique : « Le secret du vote, qui interdit de pouvoir établir un lien entre un votant et son bulletin, et la vérifiabilité, qui assure au votant que son bulletin a bel et bien été pris en compte pendant le dépouillement. »Autre test : à l’occasion des élections législatives de 2012 et consulaires de 2014, les Français résidant à l’étranger ont pu voter par Internet. Un votant sur deux s’est exprimé en ligne lors de ces législatives, mais sans effet notable sur le taux de participation, contrairement à ce qui était espéré.En Europe, le vote électronique stagne ou recule (sauf en Estonie, pays qui investit beaucoup dans les services électroniques mis à la disposition de ses citoyens), notamment en raison d’un manque de fiabilité des machines à voter. Aux Etats-Unis, où ces machines sont assez communes, plusieurs cas de machines défectueuses avaient défrayé la chronique, En 2012, on a ainsi pu voir une machine à voter choisir l’adversaire du candidat choisi.Mutualiser les votes : une question de culture politiqueAutre possibilité pour mobiliser l’électorat, le faire voter pour plusieurs scrutins en même temps. Un mode opératoire qui est d’ailleurs facilité par le vote électronique ; certains Etats américains font voter leurs citoyens pour une dizaine de scrutins en même temps.Dans une étude publiée en juin 2014, le Cevipof, le centre de recherche de Sciences Po, montre que l’organisation concomitante d’autres élections a renforcé très nettement la participation au scrutin européen. « La Belgique, l’Irlande, la Grèce et la Lituanie sont concernées, mais aussi l’Allemagne, qui a organisé des élections dans dix de ses Länder, ou encore, bien que de façon moins nette, le Royaume-Uni, qui organisait des élections locales le 22 mai. »Mais il n’est pas garanti que ce mode opératoire fonctionne en France, où le citoyen n’est pas habitué à voter pour plusieurs scrutins à la fois. Le ministère de l’intérieur l’affirmait ainsi dans une réponse à un sénateur : « Le regroupement des élections cantonales avec d’autres élections locales (…) n’a aucun impact sur l’évolution du taux d’abstention. Pour les quatre élections cantonales organisées concomitamment avec des élections régionales ou municipales, la moyenne est de 34,9 % (…). Pour les autres élections cantonales (moins celles de 1988), la moyenne est de 34,7 %. »Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Marion Garreau Savoir précisément quel candidat propose quoi : une gageure lors des élections régionales. Deux plateformes en ligne, nées d’initiatives citoyennes, permettent d’y voir plus clair. Un Front national en tête, avec près de 28 % des suffrages obtenus, et une abstention toujours sensiblement égale à la moitié du corps électoral (en 2015 et 2010) : les résultats du premier tour des élections régionales, le 6 décembre, traduisent une indéniable fracture politique… qu’un certain nombre d’initiatives populaires tentent toutefois de résoudre, en s’efforçant de rendre plus visibles les propositions des candidats et d’éclairer les enjeux des élections.Ainsi, le comparateur de la plateforme Voxe.org, lancé en 2012, permet, pour ces régionales, de sélectionner deux candidats et d’évaluer leurs propositions sur un thème choisi. Elle donne également accès à de nombreux contenus sur le conseil régional, le budget des régions ou encore la décentralisation.“Pour nous, il était important d’afficher clairement les positionnements des candidats, de travailler pour la transparence.” Léonore de Roquefeuil, présidente de VoxeGrâce à un partenariat avec onze médias, qui hébergent le comparateur, Voxe a attiré 392 000 visiteurs uniques la semaine précédant le premier tour des élections régionales, avec un gros pic le jour du vote. « Traditionnellement, les élections régionales ne ­mobilisent pas énormément les électeurs, estime la présidente de Voxe, Léonore de Roquefeuil. Pour nous, il était important d’afficher clairement les positionnements des candidats, de travailler pour la transparence. Près de 400 000 visiteurs sur notre site, c’est autant de personnes qui désirent voter sur le fond. »La plateforme Les Sans culottes, lancée, elle, lors de ces régionales, ne concerne que l’Ile-de-France. Elle permettait de comparer jusqu’aux treize listes en compétition au premier tour, et proposait d’évaluer les propositions des candidats « à l’aveugle », sans en connaître les émetteurs. Ne fonctionnant qu’avec des bénévoles, elle a rassemblé 1 500 visiteurs la semaine précédant le premier tour, dont les deux tiers à Paris et la moitié âgée de 25 à 34 ans. Les thématiques les plus prisées ont été les transports, l’environnement, puis l’économie, l’emploi et l’innovation. La sécurité n’est apparue qu’en cinquième position et la santé en dernière place.Une vie après les électionsPour la cofondatrice du site, Vanessa Avila, les freins au vote sont autant la méconnaissance des enjeux et des candidats que le sentiment que les programmes ne sont jamais respectés. C’est pourquoi Les Sans culottes veulent persévérer dans le suivi de la politique francilienne, par exemple en scrutant les propositions du candidat élu ou en devenant une interface de dialogue entre électeurs et politiques.Voxe prévoit également de lancer, en 2016, une application mobile qui donnerait aux citoyens des clés pour comprendre et des pistes pour agir – pétitions à signer, présentation ­d’associations engagées dans le débat politique.Marion GarreauJournaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières (Laguépie, Tarn-et-Garonne, envoyée spéciale) Arriver à Laguépie se mérite. Une heure et demie de route depuis Toulouse pour parvenir dans ce joli village du Tarn-et-Garonne qui se love entre deux rivières, l’Aveyron et le Viaur. La commune, qui compte 700 habitants, s’anime surtout l’été mais n’est pas pour autant désertée l’hiver. A l’année, une carrière et une petite usine de chaussures de sécurité font vivre la bourgade.Dans le département, le Parti radical de gauche a longtemps régné en maître mais les temps changent. Dimanche, à Laguépie, c’est l’écologiste Gérard Onesta, à la tête d’une liste EELV et Front de gauche, qui est arrivé en tête du premier tour des régionales, avec 34,30 % des voix. Un score qui doit beaucoup à sa tête de liste départementale. Serge Regourd, un professeur de droit non encarté, est une figure locale.Deux mandats communistes dans les années 1970Son père fut le maire communiste du village pendant deux mandats dans les années 1970. L’universitaire, qui vit à Toulouse, y conserve une maison de vacances. Au second tour, résultat de la fusion des listes écologistes et socialistes, il est désormais candidat en Haute-Garonne et ne cache pas son inquiétude pour dimanche. « Une dizaine de personnes m’ont contacté pour me dire qu’elles avaient voté pour moi au premier tour car elles me connaissaient mais qu’elles donneront leur voix au FN au second », se désole-t-il.La liste de Louis Aliot, le vice-président du Front national, est arrivée en seconde position dans le village avec 27,20 % des suffrages. Soit vingt points de plus qu’aux régionales de 2010. Soixante-six voix pour le FN dimanche dernier : le chiffre, que plusieurs habitants citent spontanément, en a choqué plus d’un - surtout que le compagnon de Marine Le Pen a pris la première place au niveau régional devant la socialiste Carole Delga. « On est sidérés !, raconte Marlène Renard. Dans ma famille, ça nous a mis un gros coup de bambou. » La jeune femme, qui travaillait dimanche dernier et ne s’était pas rendue aux urnes, a posé sa journée pour pouvoir voter au second tour.« Les gens me disent : “On se sent abandonnés, on va crever”, rapporte Serge Regourd. Ici, on est au bout du département. Les Guépiens ont une peur bleue que l’usine ferme. Ils ont vu la Poste être transformée pour devenir un petit bureau aux horaires réduits. Il y a aussi des rumeurs sur le train qui pourrait ne plus s’arrêter. » Laguépie n’est pourtant pas dépourvue de commerces avec sa boulangerie, sa boucherie, sa supérette, sa quincaillerie, ses deux restaurants… Si Serge Regourd juge que sa candidature a permis de contenir le vote FN au premier tour, elle n’aura cependant pas suffi à faire reculer le taux d’abstention, qui frôle les 50 %. Beaucoup de ceux qui ne sont pas allés voter expriment une forte défiance envers les politiques. « Les grands » contre « les petits », ceux qui « se gavent » et ceux qui « triment ».« On paierait moins de taxes »C’est une des raisons qui ont poussé André, un commerçant de 55 ans, à choisir Serge Regourd dimanche dernier. « C’est un enfant du pays, on peut lui faire confiance pour que notre voix ne soit pas oubliée à Toulouse », souligne-t-il. Lui n’est pas étonné du score du parti de Marine Le Pen dans le village – il acceptera d’en parler à condition qu’on ne puisse pas le reconnaître. « Ce n’est pas une présidentielle, il n’y a aucun risque de voter pour le FN au premier tour », affirme-t-il.Selon lui, il s’agit avant tout pour lui d’un vote de protestation face à des conditions de vie qui se dégradent. « Tout a augmenté depuis l’arrivée de Hollande : les charges comme le chômage. Les gens en ont ras-le-bol de payer pour les autres, ils veulent mettre un coup de pied pour que ça change, assure-t-il. Quand on voit l’argent qu’on gaspille pour le social pour le donner à des gens qui n’ont jamais cotisé en France, beaucoup trouvent ça scandaleux. Il y a pas mal d’Anglais dans le coin, pourquoi ils peuvent se soigner gratuitement ? » André finira par lâcher que lui-même, dans l’isoloir, choisit régulièrement un bulletin FN depuis 2012.Pour Patrice, 47 ans, donner sa voix au Front national est un vote d’adhésion. Longtemps partisan de Philippe de Villiers, l’ancien président du conseil général de la Vendée (1988 à 2010), cet artisan maçon dit haut et fort pour qui il vote, même s’il préfère que son nom de famille ne soit pas cité. « Le FN, il faut qu’il passe, ça changerait, on paierait moins de taxes, s’exclame-t-il. Sarkozy avait dit qu’il aiderait les entreprises mais il nous a plombés. »Ce père de famille juge que les attaques terroristes du 13 novembre ont « tout déclenché » chez ceux qui ont voté pour la première fois FN. « On veut être protégés, protéger nos enfants, raconte-t-il. Il faut fermer les frontières comme le dit Marine Le Pen. On accueille tout le monde et après ils se font péter. Les terroristes qui ont fait ça, ce sont des Français, OK, mais pas dans leurs noms. Quand je parle des étrangers, moi, je veux dire les Arabes. » Et de préciser : « Je ne suis pas raciste mais je ne les aime pas. »« Ils n’en connaissent même pas »Ghislaine Martinez, la maire sans étiquette du village, ne s’explique pas le score du FN. « Il n’y a pas d’insécurité ici, même pas un cambriolage par an », indique-t-elle. Elle aussi juge que les attentats ont eu un impact non négligeable dans ce résultat. « Le rejet de l’islam, des musulmans, c’est ça qui a joué, alors qu’ici, ils n’en connaissent même pas », se désespère-t-elle.Cette infirmière à la retraite espère que le parti d’extrême droite ne progressera pas dimanche soir. Elle n’hésite d’ailleurs pas à glisser que les voix de Serge Regourd doivent se reporter sur celles de Carole Delga. Jeudi, André, le commerçant, ne savait toujours pas pour qui il voterait dimanche. Jusqu’à présent, il n’a jamais donné sa voix au parti de Marine Le Pen au second tour. « Ils font toujours des bons scores au premier mais se font balader au deuxième, relève-t-il. Mais si nos politiques continuent à ne pas réagir, les gens finiront par voter pour le FN aux deux tours. »Raphaëlle Besse Desmoulières (Laguépie, Tarn-et-Garonne, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Vanessa Schneider Marie-Thérèse Mercier, représentante du patronat à Montpellier, figure sur la liste d’union de la gauche en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Un paradoxe qu’elle justifie par la crédibilité du projet de la socialiste Carole Delga. C’est l’une des petites curiosités des élections régionales : responsable du Medef à Montpellier, Marie-Thérèse Mercier est sur la liste d’union de la gauche de Carole Delga. Marie-Thérèse Mercier n’a, a priori, rien d’une rebelle. A 51 ans, cette experte-comptable était jusqu’alors bien vue de ses pairs. Mais son engagement au côté de la socialiste Carole Delga pour les élections régionales a mis en transe le petit monde patronal local, traditionnellement à droite.Une représentante du Medef sur une liste de gauche, incompréhensible et choquant pour un certain nombre d’acteurs économiques de la ville ! La candidate, qui figure en position éligible sur la liste Delga, bien placée pour l’emporter au second tour dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, a été sommée de s’expliquer et de mettre entre parenthèses ses activités au Medef.Une double casquette qui ne durera pasC’est la première fois que cette quinqua s’engage en politique. Son choix a été longuement mûri, explique-t-elle. « Je me suis beaucoup impliquée sur la fusion des deux régions et j’ai eu l’occasion de rencontrer tous les candidats. Le projet de Carole Delga était le plus convaincant et le plus crédible, elle a une vraie vision pour la grande région. » La patronne du Medef avait également été sollicitée par les équipes de Dominique Reynié, tête de liste de la droite.Elle a beau répéter que ce n’est pas le Medef qui a choisi la gauche, mais elle, en son nom propre, les attaques ne se sont pas calmées. Face au tollé qu’elle a provoqué, Marie-Thérèse Mercier joue l’apaisement. « Je venais d’être réélue, je comprends que certains s’étonnent que je parte vers un engagement politique. » Ce qui l’a davantage surprise est « la violence de certaines personnes », de celles notamment qui ont demandé sa démission immédiate. Elle n’a pas cédé, mais a promis d’abandonner ses fonctions au Medef le 25 janvier. A cette date, elle sera probablement élue et veut éviter tout conflit d’intérêts. « Si j’étais partie sur une liste de droite, cela aurait sûrement provoqué moins d’émois », glisse-t-elle, pas dupe.Vanessa SchneiderJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.12.2015 à 14h13 • Mis à jour le31.12.2015 à 14h16 L’Etat français a récupéré 2,6 milliards d’euros en 2015 grâce à la régularisation des dossiers de personnes détenant un compte bancaire non déclaré à l’étranger, a confirmé le ministère des finances après que le quotidien Les Echos a dévoilé l’information, mercredi.Après avoir récupéré la somme de 1,9 milliard en 2014, les services du ministère des finances a traité « plus de 8 800 nouveaux dossiers en 2015 », précise une source citée par Reuters. C’était le rendement attendu pour cette année, du fait de la régularisation des comptes à l’étranger.« Nous en sommes à un peu moins de 45 000 dossiers reçus »Dans son projet de loi de finances pour 2016, le ministère avait tablé sur 2,4 milliards d’euros de recettes grâce aux régularisations des repentis fiscaux.  « Le renforcement des moyens que nous y consacrons y a contribué », a indiqué le ministre Michel Sapin aux Echos. Depuis le 1er juin, devant l’afflux des demandes, sept pôles interrégionaux ont été créés pour renforcer le Service de traitement des déclarations rectificatives (STDR). Ils sont situés à Paris, Vanves, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg, Bordeaux, Lyon et Marseille.« Nous en sommes à un peu moins de 45 000 dossiers reçus », depuis la création du STDR en 2013. Au total, un peu moins de 12 000 dossiers représentant un peu plus de 15 milliards d’euros d’avoirs détenus à l’étranger ont été traités, ce qui fait une moyenne de l’ordre de 800 000 euros par dossier. « En 2016, nous anticipons encore 2,4 milliards d’euros de rendement », a précisé à Reuters M. Sapin.« Cet argent qui rentre, c’est une question de justice. C’est aussi un financement significatif qui permet de baisser l’impôt des contribuables à revenus modestes ou moyens. »Lire aussi :Petit mode d’emploi pour les repentis fiscaux Antoine Albertini (Ajaccio - envoyé spécial) La Corse n’est que paradoxe. Au terme d’une année marquée, sur le plan national, par la double série d’attaques terroristes de Paris, en janvier et novembre, 2015 aura marqué dans l’île un véritable tournant sur les fronts de la délinquance, de la criminalité et des attentats, comme en témoignent les chiffres rendus publics par le ministère de l’intérieur mercredi 30 décembre 2015, en marge de la visite-éclair de Bernard Cazeneuve à Ajaccio.Pour la première fois en trente-neuf ans – depuis la création du Front de libération nationale corse (FLNC) – le nombre des attentats s’établit ainsi sous la barre de la dizaine :Deux tentatives et cinq plasticages « seulement » ont été enregistrés en 2015, et aucun de ces faits, selon la Place Beauvau, « n’a donné lieu à revendication ni n’a revêtu de caractère terroriste ».Cette franche décrue se double d’une nette baisse du nombre d’homicides commis en Corse, au plus bas depuis 2007 :Neuf pour l’année 2015 contre treize en 2014 et, en moyenne, vingt-quatre par an depuis 1988. Affinée, la statistique montre que deux de ces assassinats peuvent être attribués à des règlements de comptes dans le milieu, contre six en 2014.Enfin, les vols à main armée se sont effondrés de 66,7 %. Douze braquages et trois tentatives ont été recensés, soit le tiers des faits de même nature commis en 2014 (48) et le niveau le plus bas enregistré depuis quinze ans dans l’île : en 2000, 111 attaques avaient été comptabilisées.Lire aussi :A Ajaccio, Cazeneuve tempère les propos de VallsDépôt des armesCes résultats, « excellents », selon Bernard Cazeneuve, ne s’expliquent pas seulement par une activité subitement redoublée des services de sécurité : avec le dépôt des armes du FLNC en juin 2014, la réorientation de la stratégie de l’Etat en matière de lutte contre le crime organisé a permis de libérer des moyens humains et matériels jusque-là souvent monopolisés par les impératifs de la lutte antiterroriste.« Notre action et celles des collègues policiers a contribué à sortir les clandestins du jeu en multipliant les interpellations, analysait, mercredi, un gendarme à Ajaccio. Mais si les plasticages ont pratiquement cessé, il ne faut pas se mentir, c’est parce que le FLNC a déposé les armes il y a un an et demi : mécaniquement, nous avons plus de temps et plus d’effectifs pour nous consacrer à la délinquance et la criminalité de droit commun. »L’effort, promet Nicolas Lerner, le coordonnateur des services de sécurité en Corse, se poursuivra « dans un certain nombre de domaines, comme la lutte contre le trafic de stupéfiants, le contrôle de la commande publique, la spéculation immobilière et le blanchiment de capitaux sales ».Certains membres des forces de l’ordre, relativisent toutefois la portée de ce bilan. « Pour les réglos [les règlements de comptes liés au grand banditisme], explique un policier, le combat s’est interrompu faute de combattants : pas mal de gros voyous ont été assassinés. Mais ça peut reprendre d’un jour à l’autre, le temps que les équipes se reconstituent ou que de nouvelles fassent leur apparition. »Lire aussi :A Ajaccio, Cazeneuve tempère les propos de VallsAntoine Albertini (Ajaccio - envoyé spécial)Journaliste au Monde 31.12.2015 à 06h40 • Mis à jour le31.12.2015 à 09h27 | Thomas Wieder Entre sept et huit minutes. C’est la durée annoncée par l’Elysée pour les vœux télévisés que prononcera François Hollande, à 20 heures, ce jeudi 31 décembre. La forme comptant autant que le fond dans ce genre d’exercice, c’est depuis le salon Napoléon III que le chef de l’Etat s’exprimera – « là où il était intervenu solennellement après les attentats de janvier et de novembre », précise son entourage.Tout l’esprit de ces vœux, les avant-derniers du quinquennat, est résumé dans ce choix de décor. On le comprend à travers les éléments de langage distillés en amont par la présidence de la République aux journalistes. « Ces vœux concluront une année marquée du sceau de la tragédie (…) Ils seront graves, solennels et tout empreints des drames que nous avons vécus », annonçait, mercredi soir, un conseiller.Sauf surprise, trois thèmes devraient être mis en avant par le chef de l’Etat. « La protection des Français contre le terrorisme », d’abord, M. Hollande entendant rappeler l’ensemble des mesures décidées au lendemain des attentats du 13 novembre, celles qui concernent « le renforcement de la sécurité intérieure » autant que « l’intensification de l’intervention de la France contre Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] en Irak et en Syrie ».La nécessité de l’unité et du rassemblementLe deuxième axe de l’intervention devrait porter sur les « réformes ». Comme l’explique son entourage, M. Hollande souhaite convaincre les Français que « l’énergie déployée contre le terrorisme, il la faut aussi contre le chômage et pour la croissance et l’emploi ». En la matière, le chef de l’Etat devrait se contenter de « rappeler les grandes orientations » que sont « la formation professionnelle, l’apprentissage, la simplification du droit du travail et les “nouvelles opportunités économiques” » chères à son ministre de l’économie, Emmanuel Macron. Les annonces précises, elles, viendront plus tard : sans doute le 18 janvier, jour où M. Hollande a prévu de présenter ses vœux aux forces économiques et sociales devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE).Enfin, le chef de l’Etat compte marteler une idée qui lui est chère et sur laquelle tous ses prédécesseurs ont insisté lors de leurs vœux télévisés : la nécessité de l’unité et du rassemblement, « condition pour réussir les deux premiers défis que sont la lutte contre le terrorisme et le retour de la croissance », précise l’Elysée. « Le rassemblement, c’est la réponse politique à tous ceux qui veulent diviser et opposer les Français, ceux qui veulent les emmurer », précise un conseiller.Entre les lignes et au-delà des formules convenues, chacun sera attentif, comme il est de rigueur lors de ce genre de rituels, à ces messages plus ou moins subliminaux qui en disent parfois plus longs que l’explicite du discours. Il en sera ainsi de la déchéance de nationalité : M. Hollande citera-t-elle cette mesure controversée, la justifiera-t-il et si oui avec vigueur – au risque de braquer encore plus la gauche – ou mollement – au risque d’inciter la droite à crier au reniement ?Lire aussi :Déchéance de nationalité : Hollande et Valls ont un mois pour convaincre leur majoritéUne chose est sûre : ce qu’il dira sur ce point précis déterminera largement la suite des événements, et notamment les relations à venir entre l’exécutif et sa majorité parlementaire. Car le chef de l’Etat sait qu’il joue gros : compte tenu de la tournure prise par le débat ces derniers jours, tout ce qu’il dira sur la « déchéance de nationalité » et son inclusion dans la révision constitutionnelle promise après les attentats de novembre peut lui coûter très cher politiquement. Et colorer d’une façon déterminante l’entrée dans l’année 2016, c’est-à-dire la véritable entrée dans la campagne présidentielle.@ThomasWiederThomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.12.2015 à 15h31 • Mis à jour le31.12.2015 à 15h12 | Nicolas Bastuck (Metz, correspondant) L’ancien président du conseil régional de Lorraine, qui a maintenu sa liste au second tour des régionales, estime qu’il a « montré qu’une autre voie était possible » face au FN.« Le Front national est battu et la gauche sera représentée. Que demande le peuple ? » Jean-Pierre Masseret a « fait le job », il a l’air content de lui et du mauvais tour qu’il vient de jouer à Matignon et au Parti socialiste.Satisfait, le président sortant du conseil régional de Lorraine et chef de file de la liste socialiste aux élections régionales l’est d’autant plus qu’il revient de loin. Après s’être maintenu contre l’avis du parti, il a conservé ses positions (15,51 % au second tour, 16,11 % au premier) et le candidat de la droite Philippe Richert, pour lequel il avait refusé de se désister, a emporté haut la main la présidence du conseil régional de l’Alsace-Champagne- Ardenne-Lorraine. « Si le FN avait eu le malheur de l’emporter, j’aurais été l’homme à abattre, le bouc émissaire à jeter aux chiens », soupire-t-il, quelques jours avant la première séance plénière de la nouvelle assemblée, le 4 janvier. « Je n’ose imaginer si Florian Philippot avait été élu. On nous aurait fusillés avec des balles rouillées pour être bien sûr qu’elles nous refilent le tétanos », renchérit son colistier et ami Edouard Martin, ancienne figure syndicale d’ArcelorMittal, aujourd’hui député européen. « Je pense les avoir niqués », l’avait-on entendu jubiler au soir du 13 décembre, dans un aparté viril avec une journaliste saisi par « Le Petit Journal » (voir ci-dessous).On le retrouve trois semaines plus tard, requinqué, dans son bureau déjà vide de l’abbaye Saint-Clément, siège messin de l’ex-région Lorraine. En des termes plus policés, le sénateur Masseret se félicite d’avoir pu « démontrer aux politiques, aux médias, au Grand Orient, à tous les bien-pensants que (sa) stratégie était la bonne », que « c’est en combattant et non par l’évitement que l’on fait barrage au FN ».Mais quelle mouche a bien pu piquer cet apparatchik de 71 ans au physique d’éternel jeune homme pour braver ainsi les ordres de cet appareil, le PS, qu’il a si longtemps servi, et qui lui a si souvent servi pour accéder, en quarante ans de carrière, à tous les postes qu’offre la République (sénateur, maire, secrétaire d’Etat, président de région…) ?« Je mesure la haine que les gens nourrissent à l’égard des élus. Ils attendent des solutions qu’on ne leur apporte pas et ce sentiment d’abandon nourrit le FN »Sa motivation serait, d’abord, politique. « Je vois la difficulté qu’ont beaucoup de gens à envisager leur avenir au-delà du 20 du mois, je mesure la haine qu’ils nourrissent à l’égard des élus. C’est vachement violent. Ils attendent des solutions qu’on ne leur apporte pas et ce sentiment d’abandon nourrit le FN. » Abandonner « tous ces gens » en rase campagne ? « Je ne pouvais m’y résoudre, c’était plus fort que moi. Dans tous mes meetings, je m’étais engagé à aller jusqu’au bout, tous les mecs de la liste étaient d’accord. »Depuis quelque temps, ses amis l’entendaient dire que « le PS est mort », une idée qui l’a conforté dans sa démarche. « Alors que la droite se déchire, Jean-Christophe Cambadélis (patron du PS) cherche à créer une nouvelle alliance composée de socialistes, de dissidents communistes, d’écolos et de figures de la société civile pour assurer une majorité à François Hollande. Valls, lui, tente une ouverture vers le centre droit. Centrale, la question du front républicain va se poser à nouveau. J’ai montré qu’une autre voie était possible. Alors forcément, je gêne. Je suis le petit caillou qu’il faut écraser. » Lui qui croyait être revenu de tout s’est dit « choqué » par les pressions qu’il a subies entre les deux tours : menaces sur ses colistiers, chantage aux postes, désinformation, insultes (« Malek Boutih m’a traité de collabo »), « torrent de boue » sur les réseaux sociaux… « L’opinion que je me fais des hommes politiques n’a pas grandi durant cette séquence. J’ai vu ce qu’était le vrai pouvoir. Je me suis dit : au fond, tu es un pion qui doit obéir. C’est un méchant constat, assez désespérant. »Il y aurait donc une part de désenchantement dans la démarche de Jean-Pierre Masseret, mais aussi une forme de résilience. « Il sait que sa carrière est derrière lui et en même temps, je l’ai toujours entendu dire qu’il mourrait s’il devait arrêter la politique », confie un proche. S’abandonner au vertige du sacrifice pour mieux refaire surface. Pulsion de mort, pulsion de vie… Il sourit : « Je n’étais pas allé aussi loin dans l’analyse. » « Jean-Pierre aime surtout la castagne », explique, plus prosaïque, un autre fidèle.Des centaines de SMS de soutienAncien marathonien, cet adepte des douches écossaises connaît la solitude du coureur de fond. « Elle offre un moment de reconstitution. » Il appartient à cette catégorie de politiques qui se laisse griser par la conquête du pouvoir, mais qui s’ennuie assez vite une fois aux affaires. Au fond, toute cette agitation lui a peut-être offert la dose d’adrénaline dont il a besoin pour conjurer sa peur du vide.« Bien sûr », le doute et l’angoisse d’avoir à endosser la responsabilité d’une victoire frontiste l’ont saisi entre les deux tours. « Jusqu’au mardi, j’ai ressenti ça très fort. » Il a vu le secrétaire d’Etat aux anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, avec lequel il a fait toutes les guerres, « participer aux pressions ». Il a accusé le coup en apprenant par l’AFP que le PS lui retirait son investiture. « Et puis, j’ai vu des gens venir vers moi et me remercier. J’ai reçu des centaines de SMS gentils. Je me suis dit : continue, vas-y, c’est bien ! »Une nouvelle bataille commence pour la présidence du groupe socialiste à la région, qu’il revendiquera lundi 4 janvier. Il feint de ne pas en vouloir à ses colistiers qui, entre les deux tours, l’ont lâché en appelant à voter Richert. Ils étaient 71 à vouloir se retirer, il en aurait fallu 95 pour empêcher la liste de se maintenir. Ils sont aujourd’hui une petite dizaine, sur 19 sortants, à avoir été élus contre leur gré. Il les a surnommés les « malgré nous ». Deux ont démissionné ; les autres se revendiquent du « j’y suis, j’y reste » tout en contestant sa légitimité.« Ils ont été élus avec des voix dont ils voulaient priver les électeurs, mais je ne les juge pas, ce n’est pas facile de résister à l’appareil », grince Masseret. « Bien sûr, s’ils le souhaitent », il les accueillera dans son groupe.Vidéo. Quand Jean-Pierre Masseret se lâche sur le PS : « Je pense les avoir niqués » (« Petit Journal » du 14 décembre 2015, à écouter à partir de 6’35’’)Les régionales - Le Petit Journal du 14/12Nicolas Bastuck (Metz, correspondant)Journaliste au Monde 29.12.2015 à 12h32 • Mis à jour le29.12.2015 à 18h52 | Patrick Roger Le point principal de la loi de finances pour 2016 sur lequel le Conseil constitutionnel devait se prononcer, mardi 29 décembre, concernait l’article 34 bis, devenu article 77 dans le texte final, introduit par voie d’amendement à l’Assemblée nationale. Celui-ci, défendu par Jean-Marc Ayrault et Pierre-Alain Muet, vise à substituer une partie de la prime d’activité par une réduction dégressive de la contribution sociale généralisée (CSG) pour les salariés gagnant jusqu’à 1,34 fois le smic. Le gouvernement n’y était pas favorable mais avait dû s’incliner devant sa majorité.Le Conseil constitutionnel a déclaré cet article contraire à la Constitution en ce qu’il « traite différemment des personnes se trouvant dans des situations identiques ». Il a ainsi donné droit aux parlementaires de l’opposition qui l’avaient saisi.Lire aussi :CSG : le gouvernement pris à revers par sa majoritéPour les députés et les sénateurs de l’opposition, cet article « méconnaît le principe d’égalité devant les charges publiques en instituant des différences de traitement ». Ils estiment que le calcul de la réduction dégressive de CSG sur les revenus d’activité ne tient pas compte des revenus du contribuable autres que ceux tirés d’une activité, ni des revenus des autres membres du foyer, ni des personnes à charge.Des disparités entre salariés et non-salariésPour les requérants, s’appuyant sur la décision du Conseil constitutionnel du 19 décembre 2000 qui avait censuré une précédente tentative d’instaurer une ristourne dégressive de la CSG, l’introduction d’une dose de progressivité dans un impôt strictement proportionnel implique de raisonner comme en matière d’impôt sur le revenu, c’est-à-dire par foyer fiscal.Ils considèrent en outre que cet article introduit des disparités entre salariés et non-salariés, ces derniers étant exclus du bénéfice de la réduction de CSG alors qu’ils sont éligibles à la prime d’activité. Enfin, ils constatent que les allocations familiales et les aides au logement – dispositifs qui ne sont pas assujettis à la CSG – sont prises en compte dans la « base ressources » de la prime d’activité. Il en résulte, selon eux, que « deux contribuables dans une situation identique [bénéficiant par là d’un montant identique de prime d’activité] pourraient avoir à acquitter un montant différent de CSG ».Lire aussi :La CSG, un impôt qui rapporte 90 milliards d’euros par anDans un mémoire en amicus curiae – dont Le Monde a eu connaissance – adressé au Conseil constitutionnel, MM. Ayrault et Muet réfutent ces griefs. Tout d’abord, ils rappellent que leur amendement vise à préciser que le système d’imposition des revenus repose sur deux composantes complémentaires : l’impôt sur le revenu des personnes physiques et la CSG. Ce point n’a pas soulevé de question constitutionnelle. Dès lors, estiment-ils, « CSG et CRDS peuvent (voire doivent) évoluer en suivant les règles fiscales plutôt que “les principes fondamentaux de la Sécurité sociale” ».Sur la mise en œuvre de la prime d’activité, ils rappellent que l’objectif de l’article 77 est d’accroître son taux de recours alors que le gouvernement table sur 50 % de taux de recours à la prime d’activité. « Ce critère justifie de mettre en place un mode complémentaire de versement d’une fraction de la prime directement sur la fiche de paie, compensé via une réduction dégressive de la CSG collectée par l’employeur », défendent-ils.« Un dogmatisme extrême »Contestant une rupture d’égalité devant les charges publiques, ils se félicitent « que soit soumise au Conseil cette question décisive pour la modernisation de notre système fiscalo-social de la juste articulation entre revenu immédiat connu “sur une base individuelle” et “prise en compte de l’ensemble des revenus de la personne et de sa situation familiale” ». Leur dispositif, rappellent-ils, prévoit une régularisation a posteriori des écarts avec la situation individuelle. Sur ce point, ils jugent la saisine des requérants d’« un dogmatisme extrême ».Quant au grief de rupture d’égalité devant la loi, le dispositif ne concernant pas les non-salariés, agriculteurs, professionnels libéraux, commerçants ou artisans, dont certains peuvent être éligibles à la prime d’activité, ils rappellent que la jurisprudence en matière de loi fiscale ne s’oppose pas à ce que le législateur règle de façon différente des situations différentes. De toutes les manières, « le versement direct sur la feuille de paie introduit par cet article demeurera sans incidence sur le montant même de prime que chacun est susceptible de recevoir globalement ».« Depuis quinze ans, concluent MM. Ayrault et Muet, au croisement du social et du fiscal, on cherche à surmonter la dialectique entre les objectifs d’intérêt général (…) et des exigences de droit (…). Il nous a semblé qu’on approcherait au mieux cet optimum en insérant dans le dispositif de la prime d’activité un autre module d’apparence plus fiscale, croisant le temps réel de la CSG et une régularisation par l’IR. » C’est pourquoi la décision du Conseil constitutionnel sur cet article était particulièrement attendue car, sur la jurisprudence qu’elle établit, de nouvelles pistes de rapprochement de l’IR et de la CSG semblent désormais de plus en plus exclues.Le Conseil constitutionnel a en outre censuré l’article 30 de la loi de finances qui visait à inclure les opérations intrajournalières dans le champ de la taxe sur les transactions financières, considérant que cet article avait été adopté selon une procédure contraire à la Constitution.Lire aussi :Un boulet fiscal dont le gouvernement ne parvient pas à se libérerPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Lucie Soullier De plus en plus isolé à gauche, le couple exécutif défend son projet d’étendre la déchéance de nationalité à tous les binationaux, y compris ceux « nés français ». Une mesure que les deux hommes dénonçaient pourtant il y a quelques années lorsqu’ils étaient dans l’opposition.François Hollande, de la tradition républicaine à la déchéance de nationalitéMalgré les rumeurs d’abandon, alimentées par la ministre de la justice, Christiane Taubira, elle-même, le chef de l’Etat compte bien étendre la déchéance de nationalité pour les binationaux « nés français » reconnus coupables de faits de terrorisme. Cette mesure figure dans le « projet de loi constitutionnelle de protection de la nation », présenté le 23 décembre en conseil des ministres et qui sera soumis au Parlement. Cette mesure, le chef de l’Etat l’avait annoncée le 16 novembre devant le Congrès réuni à Versailles, soit trois jours après les attentats de Paris.Lire aussi :Déchéance de nationalité, la double faute de François HollandePourtant, en 2010 sur France 5, François Hollande jugeait l’extension voulue par le chef de l’Etat d’alors « attentatoire à ce qu’est finalement la tradition républicaine et en aucune façon protecteur pour les citoyens ». Nicolas Sarkozy avait en effet proposé, dans son discours de Grenoble, prononcé en juillet 2010, de retirer la nationalité française « à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un gendarme ou de toute personne dépositaire de l’autorité publique ».Invité sur France 5, le François Hollande d’opposition posait alors une série de questions qui lui sont aujourd’hui renvoyées par son propre camp :« Est-ce que ça va améliorer en quoi que ce soit la protection et la sécurité de nos concitoyens ? Est-ce que c’est conforme à notre histoire, nos traditions, notre Constitution, quand on sait que depuis 1889 la nationalité française s’exerce par la naissance et s’acquiert par mariage au bout de quelques années après un contrôle ? »Alors député socialiste de Corrèze et maire de Tulle, il avait également cosigné une tribune dans Libération dénonçant notamment « une atteinte intolérable aux principes constitutifs de la nation ». Un appel pour « un traitement digne et égal pour tous », signé également par Charb, directeur de la publication de Charlie Hebdo assassiné lors des attentats de janvier 2015, Martine Aubry, alors première secrétaire du Parti socialiste et toujours opposée au projet, ou encore Manuel Valls.Lire aussi :Déchéance de la nationalité : la gauche se fractureManuel Valls, des principes républicains à la gauche qui s’égareLe Manuel Valls d’opposition multipliait, en 2010, les arguments contre l’extension de la déchéance de nationalité voulue par la droite au pouvoir. Il expliquait ainsi sur BFM que la possibilité de déchoir de sa nationalité une personne qui avait « porté atteinte aux intérêts de la nation » existait déjà dans la loi. « Il faut en rester là », assénait-il alors, dénonçant « un jeu politique où on essaie de faire croire qu’immigration et insécurité, c’est lié. C’est insupportable et ce n’est pas la France ».« Est-ce que c’est ça qui empêchera les meurtres ? » s’interrogeait encore Manuel Valls sur l’antenne de RMC. Une critique sur l’efficacité sécuritaire de l’extension de la déchéance de nationalité que le maire d’Evry, devenu premier ministre, balaie désormais, affirmant que l’acte n’a pour autre but que d’être « symbolique ».Pourtant, il expliquait en 2010 sur RTL ne pas y être favorable « parce que c’est contraire à nos principes républicains, à nos valeurs ». Des valeurs justement mises en avant en 2015 par les opposants de gauche au projet de révision constitutionnelle… mais désormais également écartées par Manuel Valls, qui affirmait dans Le Journal du dimanche le 27 décembre qu’« une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre, et le discours du président devant le Congrès ».Cinq ans plus tard, Manuel Valls ne ménage pas sa peine pour défendre l’extension de la déchéance de nationalité. Après une première déclaration à la sortie du conseil des ministres le 23 décembre et un entretien au JDD, le premier ministre justifiait à nouveau cette décision dans une tribune publiée sur Facebook, lundi 28 décembre :« Priver de la nationalité française ceux qui tuent aveuglément d’autres Français au nom d’une idéologie de terreur est un acte symbolique fort qui sanctionne ceux qui se sont eux-mêmes exclus de la communauté nationale. Rien de moins, rien de plus. »#parlementaires { width: 100%; margin-bottom:10px;}#parlementaires tr { display: table-row; vertical-align: inherit; border-color: inherit;}#parlementaires .table-bordered th,.table-bordered td { border-left: 1px solid #ddd;}#parlementaires .table th,.table td { padding: 8px; line-height: 20px; text-align: left; vertical-align: top; border-top: 1px solid #ddd;}.active>a,.active>span { color: #999; cursor: default;}li>a:hover,.active>a,.active>span { background-color: #f5f5f5;}li>a,li>span { float: left; padding: 4px 12px; line-height: 20px; text-decoration: none; background-color: #fff; border: 1px solid #ddd;}#parlementaires .pagination { width: auto!important; padding-top:5px;}#parlementaires .next, #parlementaires .prev { display:none;}#parlementaires #parlementaires .dataTables_wrapper { position: relative; clear: both; zoom: 1}#parlementaires .dataTables_processing { position: absolute; top: 50%; left: 50%; width: 250px; height: 30px; margin-left: 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historiens spécialistes des années sombres. Cosigné par Manuel Valls, Laurent Fabius, Christiane Taubira, Jean-Yves Le Drian, Bernard Cazeneuve et Fleur Pellerin, le texte prévoit « la libre consultation, avant l’expiration des délais prévus [dans le] code du patrimoine, d’archives relatives à la seconde guerre mondiale émanant principalement des ministères des affaires étrangères, de la justice et de l’intérieur ».Au total, des milliers de documents sont concernés. Il s’agit notamment des archives des juridictions d’exception instaurées par le régime de Vichy puis par le Gouvernement provisoire de la République française, des dossiers d’enquêtes réalisées par la police judiciaire pendant la guerre, mais aussi des documents relatifs à la poursuite et au jugement des criminels de guerre dans les zones d’occupation française en Allemagne et en Autriche. Tout un pan de la mémoire judiciaire et policière de l’Occupation, en somme, mais aussi de l’« épuration » qui suivit la Libération.La décision du gouvernement est l’aboutissement d’un combat engagé au printemps par des spécialistes de la période déplorant les excès bureaucratiques qui entravaient leurs recherches. Dans une lettre adressée au président de la République peu avant le 70e anniversaire du 8-Mai 1945 et signée par plus d’une centaine d’universitaires, ceux-ci pointaient deux obstacles.Le premier concernait le problème des « dérogations », autrement dit le fait de devoir formellement demander aux administrations concernées l’autorisation de consulter tel ou tel document. Une pratique qui, selon eux, « soumet les chercheurs à une paperasserie permanente et fastidieuse, et nécessite des délais d’attente ». Le second obstacle était lié à l’évolution de la législation sur les archives qui, depuis un texte voté en 2008, avait eu pour conséquence de refermer l’accès aux fonds de la police judiciaire en les rendant consultables au bout de soixante-quinze ans et non plus de soixante ans, comme c’était le cas auparavant.« Ne pas s’attendre à des scoops incroyables »La réponse de François Hollande n’a pas tardé. Le 8 mai, deux jours après un rendez-vous organisé à l’Elysée avec deux des historiens à l’origine du mouvement, Gilles Morin et Sophie Cœuré, le chef de l’Etat profita de la remise des prix du concours national de la Résistance et de la déportation pour annoncer la publication d’une circulaire permettant que « les archives publiques, principalement celles du ministère de l’intérieur, relatives à la période 1940-1945, [soient] rendues accessibles aux historiens ». Sept mois plus tard, c’est donc chose faite.Pour la connaissance historique, quelles seront les conséquences de cette décision ? Sur ce point, les spécialistes de la période se veulent nuancés. C’est le cas de Henry Rousso, ancien directeur de l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP) et auteur de nombreux travaux sur la mémoire de la seconde guerre mondiale. « Il ne faut pas croire que cela va tout à coup donner accès à des millions d’archives secrètes jusque-là cadenassées. Beaucoup de documents concernés ont déjà été consultés par les chercheurs. Mais cela va fluidifier le travail en permettant de surmonter les lenteurs et les blocages des administrations générés par le système des dérogations individuelles », explique l’historien. Celui-ci se souvient des difficultés qu’il rencontra quand il travaillait, au début des années 1990, sur l’épuration.« Il ne faut pas s’attendre à des scoops incroyables », confirme Gilles Morin, chercheur associé au Centre d’histoire sociale du XXe siècle (université Paris-I-CNRS). Pour cet historien, qui travaille sur le Rassemblement national populaire, un parti engagé dans la Collaboration fondé en 1941 par l’ancien socialiste Marcel Déat, la décision du gouvernement devrait avoir pour principal mérite de stimuler des recherches jusque-là considérées comme périlleuses.« Vu la difficulté d’accès à certaines sources, on réfléchissait à deux fois avant de mettre les étudiants sur certains sujets. Désormais, il y aura moins d’hésitation », explique Gilles Morin, qui cite notamment le cas de la Cagoule, un groupe d’extrême droite des années 1930 dont les membres suivirent des itinéraires très différents après la défaite de 1940 et dont l’histoire devrait désormais être plus simple à écrire.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger La décision de François Hollande d’étendre la déchéance de la nationalité à tous les binationaux, y compris ceux nés en France, ne cesse de creuser une véritable fracture à gauche. Y compris dans des cercles proches du président de la République, pour lesquels cette mesure va à l’encontre de toutes leurs valeurs.Comme l’a rappelé l’avocat Jean-Pierre Mignard, ami de longue date de M. Hollande et président de la Haute Autorité éthique du PS, « la déchéance de la nationalité française a une longue et mauvaise histoire ». « La déchéance de la nationalité pour les binationaux nés en France : rétablissement régressif des Français de souche et du droit du sang », a-t-il ajouté sur Twitter.La #decheance de nationalite pour les binationaux nes en France: rétablissement régressif des Français de souche, et du droit du sang.— jpmignard (@Jean-Pierre Mignard)require(["twitter/widgets"]);Fait rare, l’ancien premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a réagi, dimanche 27 décembre, aux propos de son successeur, Manuel Valls, qui, dans Le Journal du dimanche, affirmait que « la détermination est totale, [qu’ils] iron [t] jusqu’au bout, et que chacun à gauche en soit bien convaincu ». A l’appui de ses propos, le premier ministre citait l’historien Pierre Nora : « La France est en péril de paix. » « Si la France est en “péril de paix”, alors, ne la divisons pas davantage ! Egalité de tous les Français devant la loi », lui a répondu son prédécesseur à Matignon, sur son compte Twitter.Si la France est "en péril de paix", alors ne la divisons pas davantage! #égalitédetouslesFrançaisdevantlaloi #decheancedenationalite— jeanmarcayrault (@Jean-Marc Ayrault)require(["twitter/widgets"]);Proche du chef de l’Etat, avec qui il s’entretient régulièrement, l’ancien cofondateur de SOS-Racisme, Julien Dray, avoue également, dans un entretien au JDD, ne pas s’expliquer la décision de M. Hollande. « Cette mesure me semble ouvrir une polémique et des divisions inutiles dans le moment actuel, estime-t-il. On a choisi de garder la cohérence au prix du risque d’une rupture avec la gauche militante. On doit faire autrement. »« Rupture », « schisme »… C’est ce terme qu’emploie l’ancien ministre de l’éducation nationale, Benoît Hamon, dans le même journal. « Avec la déchéance de la nationalité inscrite dans la Constitution, ce n’est plus la protection de la nation qui est en jeu », estime le député des Yvelines. Et l’ancien ministre de lancer une charge lourde contre le président de la République : « Commencer le quinquennat par la promesse du droit de vote aux étrangers lors des élections locales et le terminer sur la déchéance de la nationalité des binationaux, une telle transhumance politique et intellectuelle déboussole. Cette décision va provoquer un schisme au sein du peuple de gauche, mais aussi dans la communauté nationale, prévient-il. Je connais les enjeux politiques du pouvoir. Mais la fin ne justifie pas les moyens ! » M. Hamon annonce qu’il votera contre cette proposition : « C’est une question de valeur et de conscience. »« Soyez maudits »Sur son blog, le cofondateur du Parti du gauche Jean-Luc Mélenchon assure, lui, « davantage que [par] l’indignation ou le dégoût », être saisi par la « nausée », « la nausée absolue ». « Cette fois-ci, c’est la fois de trop, s’insurge l’ancien candidat à l’élection présidentielle. Ils auront tout démoli. (…) Soyez maudits pour cette ignominie sans précédent. »Tandis que M. Hollande observe pour l’instant le silence – il s’exprimera le 31 décembre à 20 heures pour présenter ses vœux aux Français –, M. Valls a réagi à cette vague de contestations – dès mercredi, d’autres personnalités de gauche s’étaient déjà exprimées, comme la maire de Paris, Anne Hidalgo, ou la députée écologiste Cécile Duflot (Le Monde du 25 décembre). « Une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre, et le discours du président devant le Congrès », a balayé le premier ministre dans Le JDD.Ce commentaire de M. Valls a déclenché une nouvelle rafale de réactions sur les réseaux sociaux. A commencer par celle de la maire de Lille, Martine Aubry, qui écrit : « Je défends des valeurs républicaines et de gauche. C’est le propre de la politique et j’en suis fière ! »Je défends des valeurs républicaines et de gauche: c'est le propre de la politique et j'en suis fière !— MartineAubry (@Martine Aubry)require(["twitter/widgets"]);Proche de cette dernière, l’ancien ministre de la ville, François Lamy, député de l’Essonne, revendique qu’« on ne s’égare jamais en défendant ses valeurs, c’est même l’inverse ».D’autres voix se sont élevées à la suite de ces propos. Pierre-Alain Muet, député (PS) du Rhône, a répondu à M. Valls que « c’est en oubliant ses valeurs qu’on s’égare ». Pour Bruno Julliard, premier adjoint (PS) de la maire de Paris, « mieux vaut défendre de “grandes valeurs” que s’égarer dans de petites manœuvres irresponsables ». Enfin, Christian Paul, député (PS) de la Nièvre et chef de file des « frondeurs », se dit convaincu que « ceux qui oublient leurs valeurs perdront leur honneur ».« Un vase qui vient de déborder »Dans Libération, lundi 28 décembre, le président de SOS-Racisme, Dominique Sopo, s’est adressé à son tour au président de la République. « Contre l’idéal républicain, contre votre parti et contre votre parcours, vous avez décidé de faire figurer cette annonce indigne dans un projet de loi portant réforme de la Constitution. “Vous n’avez pas honte ?”, serais-je tenté de vous demander alors que vous venez d’offrir le troisième tour des élections régionales au FN », écrit-il.Rarement la déchirure au sein de la gauche aura paru aussi profonde. Dans un billet publié sur son blog, intitulé « Enfin pouvoir me regarder dans la glace en me rasant », Jean-Marie Darmian, vice-président du conseil départemental de la Gironde et adhérent du PS depuis quarante ans, a annoncé qu’il se mettait en congé de son parti. « Je ne supporte plus les gouttes successives accumulées ces derniers temps dans un vase qui vient de déborder. Le liquide ressemble à de la ciguë pour ma conscience », déplore-t-il.Le malaise et l’indignation vont, désormais, bien au-delà des déclarations des dirigeants politiques. Ils traversent l’ensemble des sphères militantes, associatives et des simples citoyens. Le choix de M. Hollande sème un trouble profond dans le « peuple de gauche », voire inspire un véritable rejet. Au risque de provoquer une rupture irréversible.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.12.2015 à 12h45 • Mis à jour le27.12.2015 à 12h47 Christian Jacob juge "inacceptables" les... par Europe1frLe patron des députés Les Républicains, Christian Jacob, a demandé dimanche 27 décembre au ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, de « faire la transparence sur la hiérarchie des ordres qui ont été donnés » lors des incidents de ces derniers jours à Ajaccio. « Qui a donné des instructions au préfet ? A quel moment ? De quelle façon se sont passées les choses ? », a-t-il poursuivi lors du « Grand Rendez-vous » Europe 1 - Le Monde - i-Télé.« Les actes de violence, d’où qu’elle vienne, sont inacceptables sur le sol de la République ! L’attaque contre les pompiers a fait réagir beaucoup de Français. C’est le respect de l’uniforme, des gens qui sont là pour sauver des vies et qui se font tabasser, caillasser. C’est inacceptable ! »Lire aussi :Les responsables musulmans condamnent des « actes inqualifiables et intolérables »Jacob d’accord « sur le principe » de la déchéance de nationalitéM. Jacob a ensuite refusé de dire s’il voterait ou non la réforme constitutionnelle, même s’il est d’accord « sur le principe » avec la possibilité de déchoir de leur nationalité française les binationaux condamnés pour des actes de terroriste.« Regardons comment elle se mettra en application, et ça, ça ne se décide pas sur un coin de table entre Noël et le 1er janvier. Au début de l’année, nous allons faire le point avec nos deux groupes de travail, à l’Assemblée nationale et au Sénat, regarder de près cette réforme constitutionnelle et regarder comment les débats vont évoluer, compte tenu de la division profonde de la majorité, et même du gouvernement. »La réforme constitutionnelle visant à introduire cette mesure controversée, annoncée mercredi à l’issue du conseil des ministres, doit être présentée le 3 février à l’Assemblée nationale. Pour être inscrite dans la Constitution, elle doit être adoptée par les deux chambres séparément, puis par une majorité des trois cinquièmes au Parlement réuni en congrès à Versailles.Lire aussi :Le PS se déchire sur la déchéance de nationalité 27.12.2015 à 09h55 • Mis à jour le27.12.2015 à 10h20 Le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale et député de Seine-et-Marne répond dimanche aux journalistes d’Europe 1, du « Monde » et d’i-Télé. 30.12.2015 à 11h30 • Mis à jour le30.12.2015 à 11h39 Claude Gewerc, président sortant du conseil régional de Picardie, a annoncé mercredi 30 décembre qu’il quittait le Parti socialiste (PS) auquel il reproche d’avoir « imposé » Pierre de Saintignon comme candidat unique en Nord-Pas-de-Calais-Picardie lors des élections régionales.Cette campagne a été organisée « en dépit du bon sens », a-t-il estimé. « On nous a imposé un candidat unique, en nous expliquant qu’il fallait l’aider, et voilà le résultat des courses. » Dans un entretien au Courrier picard, qui a révélé son départ, Claude Gewerc a aussi qualifié de « minable » le score de Pierre de Saintignon – 18 % au premier tour, le 6 décembre – et dit son incompréhension face au retrait du PS entre les deux tours au profit du candidat Les Républicains (LR), Xavier Bertrand.« Le parti m’a quitté »« Je me demande si c’est moi qui quitte la parti ou si le parti m’a quitté », ironise Claude Gewerc, 68 ans, qui avait conquis pour la gauche la région Picardie en 2004 avant d’être réélu en 2010. Il brocarde des « pratiques d’un autre âge » concernant la manière dont s’est déroulée la campagne :« Le premier secrétaire du parti [Jean-Christophe Cambadélis] a dit, une dizaine de jours avant la date prévue pour la réception des candidatures, on a de la chance, on a un bon candidat, Pierre de Saintignon. Mes amis de mon département et de la région, pour avoir des places, se sont ralliés à cette hypothèse. Puis je n’ai pas eu de coup de fil du national pendant huit mois. Jusqu’au moment où on a senti que la campagne ne prenait pas et où on m’a demandé de donner un coup de main. J’ai dit non. »Le 4 janvier, Xavier Bertrand devrait être élu président de la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, après sa victoire au second tour, le 13 décembre, où il a battu la candidate du Front nationale (FN), Marine Le Pen.Lire aussi :« Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, l’affaiblissement de la gauche est une tendance de fond » Patrick Roger Le point principal de la loi de finances pour 2016 sur lequel le Conseil constitutionnel devait se prononcer, mardi 29 décembre, concernait l’article 34 bis, devenu article 77 dans le texte final, introduit par voie d’amendement à l’Assemblée nationale. Celui-ci, défendu par Jean-Marc Ayrault et Pierre-Alain Muet, vise à substituer une partie de la prime d’activité par une réduction dégressive de la contribution sociale généralisée (CSG) pour les salariés gagnant jusqu’à 1,34 fois le smic. Le gouvernement n’y était pas favorable mais avait dû s’incliner devant sa majorité.Le Conseil constitutionnel a déclaré cet article contraire à la Constitution en ce qu’il « traite différemment des personnes se trouvant dans des situations identiques ». Il a ainsi donné droit aux parlementaires de l’opposition qui l’avaient saisi.Lire aussi :CSG : le gouvernement pris à revers par sa majoritéPour les députés et les sénateurs de l’opposition, cet article « méconnaît le principe d’égalité devant les charges publiques en instituant des différences de traitement ». Ils estiment que le calcul de la réduction dégressive de CSG sur les revenus d’activité ne tient pas compte des revenus du contribuable autres que ceux tirés d’une activité, ni des revenus des autres membres du foyer, ni des personnes à charge.Des disparités entre salariés et non-salariésPour les requérants, s’appuyant sur la décision du Conseil constitutionnel du 19 décembre 2000 qui avait censuré une précédente tentative d’instaurer une ristourne dégressive de la CSG, l’introduction d’une dose de progressivité dans un impôt strictement proportionnel implique de raisonner comme en matière d’impôt sur le revenu, c’est-à-dire par foyer fiscal.Ils considèrent en outre que cet article introduit des disparités entre salariés et non-salariés, ces derniers étant exclus du bénéfice de la réduction de CSG alors qu’ils sont éligibles à la prime d’activité. Enfin, ils constatent que les allocations familiales et les aides au logement – dispositifs qui ne sont pas assujettis à la CSG – sont prises en compte dans la « base ressources » de la prime d’activité. Il en résulte, selon eux, que « deux contribuables dans une situation identique [bénéficiant par là d’un montant identique de prime d’activité] pourraient avoir à acquitter un montant différent de CSG ».Lire aussi :La CSG, un impôt qui rapporte 90 milliards d’euros par anDans un mémoire en amicus curiae – dont Le Monde a eu connaissance – adressé au Conseil constitutionnel, MM. Ayrault et Muet réfutent ces griefs. Tout d’abord, ils rappellent que leur amendement vise à préciser que le système d’imposition des revenus repose sur deux composantes complémentaires : l’impôt sur le revenu des personnes physiques et la CSG. Ce point n’a pas soulevé de question constitutionnelle. Dès lors, estiment-ils, « CSG et CRDS peuvent (voire doivent) évoluer en suivant les règles fiscales plutôt que “les principes fondamentaux de la Sécurité sociale” ».Sur la mise en œuvre de la prime d’activité, ils rappellent que l’objectif de l’article 77 est d’accroître son taux de recours alors que le gouvernement table sur 50 % de taux de recours à la prime d’activité. « Ce critère justifie de mettre en place un mode complémentaire de versement d’une fraction de la prime directement sur la fiche de paie, compensé via une réduction dégressive de la CSG collectée par l’employeur », défendent-ils.« Un dogmatisme extrême »Contestant une rupture d’égalité devant les charges publiques, ils se félicitent « que soit soumise au Conseil cette question décisive pour la modernisation de notre système fiscalo-social de la juste articulation entre revenu immédiat connu “sur une base individuelle” et “prise en compte de l’ensemble des revenus de la personne et de sa situation familiale” ». Leur dispositif, rappellent-ils, prévoit une régularisation a posteriori des écarts avec la situation individuelle. Sur ce point, ils jugent la saisine des requérants d’« un dogmatisme extrême ».Quant au grief de rupture d’égalité devant la loi, le dispositif ne concernant pas les non-salariés, agriculteurs, professionnels libéraux, commerçants ou artisans, dont certains peuvent être éligibles à la prime d’activité, ils rappellent que la jurisprudence en matière de loi fiscale ne s’oppose pas à ce que le législateur règle de façon différente des situations différentes. De toutes les manières, « le versement direct sur la feuille de paie introduit par cet article demeurera sans incidence sur le montant même de prime que chacun est susceptible de recevoir globalement ».« Depuis quinze ans, concluent MM. Ayrault et Muet, au croisement du social et du fiscal, on cherche à surmonter la dialectique entre les objectifs d’intérêt général (…) et des exigences de droit (…). Il nous a semblé qu’on approcherait au mieux cet optimum en insérant dans le dispositif de la prime d’activité un autre module d’apparence plus fiscale, croisant le temps réel de la CSG et une régularisation par l’IR. » C’est pourquoi la décision du Conseil constitutionnel sur cet article était particulièrement attendue car, sur la jurisprudence qu’elle établit, de nouvelles pistes de rapprochement de l’IR et de la CSG semblent désormais de plus en plus exclues.Le Conseil constitutionnel a en outre censuré l’article 30 de la loi de finances qui visait à inclure les opérations intrajournalières dans le champ de la taxe sur les transactions financières, considérant que cet article avait été adopté selon une procédure contraire à la Constitution.Lire aussi :Un boulet fiscal dont le gouvernement ne parvient pas à se libérerPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Lucie Soullier De plus en plus isolé à gauche, le couple exécutif défend son projet d’étendre la déchéance de nationalité à tous les binationaux, y compris ceux « nés français ». Une mesure que les deux hommes dénonçaient pourtant il y a quelques années lorsqu’ils étaient dans l’opposition.François Hollande, de la tradition républicaine à la déchéance de nationalitéMalgré les rumeurs d’abandon, alimentées par la ministre de la justice, Christiane Taubira, elle-même, le chef de l’Etat compte bien étendre la déchéance de nationalité pour les binationaux « nés français » reconnus coupables de faits de terrorisme. Cette mesure figure dans le « projet de loi constitutionnelle de protection de la nation », présenté le 23 décembre en conseil des ministres et qui sera soumis au Parlement. Cette mesure, le chef de l’Etat l’avait annoncée le 16 novembre devant le Congrès réuni à Versailles, soit trois jours après les attentats de Paris.Lire aussi :Déchéance de nationalité, la double faute de François HollandePourtant, en 2010 sur France 5, François Hollande jugeait l’extension voulue par le chef de l’Etat d’alors « attentatoire à ce qu’est finalement la tradition républicaine et en aucune façon protecteur pour les citoyens ». Nicolas Sarkozy avait en effet proposé, dans son discours de Grenoble, prononcé en juillet 2010, de retirer la nationalité française « à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un gendarme ou de toute personne dépositaire de l’autorité publique ».Invité sur France 5, le François Hollande d’opposition posait alors une série de questions qui lui sont aujourd’hui renvoyées par son propre camp :« Est-ce que ça va améliorer en quoi que ce soit la protection et la sécurité de nos concitoyens ? Est-ce que c’est conforme à notre histoire, nos traditions, notre Constitution, quand on sait que depuis 1889 la nationalité française s’exerce par la naissance et s’acquiert par mariage au bout de quelques années après un contrôle ? »Alors député socialiste de Corrèze et maire de Tulle, il avait également cosigné une tribune dans Libération dénonçant notamment « une atteinte intolérable aux principes constitutifs de la nation ». Un appel pour « un traitement digne et égal pour tous », signé également par Charb, directeur de la publication de Charlie Hebdo assassiné lors des attentats de janvier 2015, Martine Aubry, alors première secrétaire du Parti socialiste et toujours opposée au projet, ou encore Manuel Valls.Lire aussi :Déchéance de la nationalité : la gauche se fractureManuel Valls, des principes républicains à la gauche qui s’égareLe Manuel Valls d’opposition multipliait, en 2010, les arguments contre l’extension de la déchéance de nationalité voulue par la droite au pouvoir. Il expliquait ainsi sur BFM que la possibilité de déchoir de sa nationalité une personne qui avait « porté atteinte aux intérêts de la nation » existait déjà dans la loi. « Il faut en rester là », assénait-il alors, dénonçant « un jeu politique où on essaie de faire croire qu’immigration et insécurité, c’est lié. C’est insupportable et ce n’est pas la France ».« Est-ce que c’est ça qui empêchera les meurtres ? » s’interrogeait encore Manuel Valls sur l’antenne de RMC. Une critique sur l’efficacité sécuritaire de l’extension de la déchéance de nationalité que le maire d’Evry, devenu premier ministre, balaie désormais, affirmant que l’acte n’a pour autre but que d’être « symbolique ».Pourtant, il expliquait en 2010 sur RTL ne pas y être favorable « parce que c’est contraire à nos principes républicains, à nos valeurs ». Des valeurs justement mises en avant en 2015 par les opposants de gauche au projet de révision constitutionnelle… mais désormais également écartées par Manuel Valls, qui affirmait dans Le Journal du dimanche le 27 décembre qu’« une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre, et le discours du président devant le Congrès ».Cinq ans plus tard, Manuel Valls ne ménage pas sa peine pour défendre l’extension de la déchéance de nationalité. Après une première déclaration à la sortie du conseil des ministres le 23 décembre et un entretien au JDD, le premier ministre justifiait à nouveau cette décision dans une tribune publiée sur Facebook, lundi 28 décembre :« Priver de la nationalité française ceux qui tuent aveuglément d’autres Français au nom d’une idéologie de terreur est un acte symbolique fort qui sanctionne ceux qui se sont eux-mêmes exclus de la communauté nationale. Rien de moins, rien de plus. »#parlementaires { width: 100%; margin-bottom:10px;}#parlementaires tr { display: table-row; vertical-align: inherit; border-color: inherit;}#parlementaires .table-bordered th,.table-bordered td { border-left: 1px solid #ddd;}#parlementaires .table th,.table td { padding: 8px; line-height: 20px; text-align: left; vertical-align: top; border-top: 1px solid #ddd;}.active>a,.active>span { color: #999; cursor: default;}li>a:hover,.active>a,.active>span { background-color: #f5f5f5;}li>a,li>span { float: left; padding: 4px 12px; line-height: 20px; text-decoration: none; background-color: #fff; border: 1px solid #ddd;}#parlementaires .pagination { width: auto!important; padding-top:5px;}#parlementaires .next, #parlementaires .prev { display:none;}#parlementaires #parlementaires .dataTables_wrapper { position: relative; clear: both; zoom: 1}#parlementaires .dataTables_processing { position: absolute; top: 50%; left: 50%; width: 250px; height: 30px; margin-left: 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historiens spécialistes des années sombres. Cosigné par Manuel Valls, Laurent Fabius, Christiane Taubira, Jean-Yves Le Drian, Bernard Cazeneuve et Fleur Pellerin, le texte prévoit « la libre consultation, avant l’expiration des délais prévus [dans le] code du patrimoine, d’archives relatives à la seconde guerre mondiale émanant principalement des ministères des affaires étrangères, de la justice et de l’intérieur ».Au total, des milliers de documents sont concernés. Il s’agit notamment des archives des juridictions d’exception instaurées par le régime de Vichy puis par le Gouvernement provisoire de la République française, des dossiers d’enquêtes réalisées par la police judiciaire pendant la guerre, mais aussi des documents relatifs à la poursuite et au jugement des criminels de guerre dans les zones d’occupation française en Allemagne et en Autriche. Tout un pan de la mémoire judiciaire et policière de l’Occupation, en somme, mais aussi de l’« épuration » qui suivit la Libération.La décision du gouvernement est l’aboutissement d’un combat engagé au printemps par des spécialistes de la période déplorant les excès bureaucratiques qui entravaient leurs recherches. Dans une lettre adressée au président de la République peu avant le 70e anniversaire du 8-Mai 1945 et signée par plus d’une centaine d’universitaires, ceux-ci pointaient deux obstacles.Le premier concernait le problème des « dérogations », autrement dit le fait de devoir formellement demander aux administrations concernées l’autorisation de consulter tel ou tel document. Une pratique qui, selon eux, « soumet les chercheurs à une paperasserie permanente et fastidieuse, et nécessite des délais d’attente ». Le second obstacle était lié à l’évolution de la législation sur les archives qui, depuis un texte voté en 2008, avait eu pour conséquence de refermer l’accès aux fonds de la police judiciaire en les rendant consultables au bout de soixante-quinze ans et non plus de soixante ans, comme c’était le cas auparavant.« Ne pas s’attendre à des scoops incroyables »La réponse de François Hollande n’a pas tardé. Le 8 mai, deux jours après un rendez-vous organisé à l’Elysée avec deux des historiens à l’origine du mouvement, Gilles Morin et Sophie Cœuré, le chef de l’Etat profita de la remise des prix du concours national de la Résistance et de la déportation pour annoncer la publication d’une circulaire permettant que « les archives publiques, principalement celles du ministère de l’intérieur, relatives à la période 1940-1945, [soient] rendues accessibles aux historiens ». Sept mois plus tard, c’est donc chose faite.Pour la connaissance historique, quelles seront les conséquences de cette décision ? Sur ce point, les spécialistes de la période se veulent nuancés. C’est le cas de Henry Rousso, ancien directeur de l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP) et auteur de nombreux travaux sur la mémoire de la seconde guerre mondiale. « Il ne faut pas croire que cela va tout à coup donner accès à des millions d’archives secrètes jusque-là cadenassées. Beaucoup de documents concernés ont déjà été consultés par les chercheurs. Mais cela va fluidifier le travail en permettant de surmonter les lenteurs et les blocages des administrations générés par le système des dérogations individuelles », explique l’historien. Celui-ci se souvient des difficultés qu’il rencontra quand il travaillait, au début des années 1990, sur l’épuration.« Il ne faut pas s’attendre à des scoops incroyables », confirme Gilles Morin, chercheur associé au Centre d’histoire sociale du XXe siècle (université Paris-I-CNRS). Pour cet historien, qui travaille sur le Rassemblement national populaire, un parti engagé dans la Collaboration fondé en 1941 par l’ancien socialiste Marcel Déat, la décision du gouvernement devrait avoir pour principal mérite de stimuler des recherches jusque-là considérées comme périlleuses.« Vu la difficulté d’accès à certaines sources, on réfléchissait à deux fois avant de mettre les étudiants sur certains sujets. Désormais, il y aura moins d’hésitation », explique Gilles Morin, qui cite notamment le cas de la Cagoule, un groupe d’extrême droite des années 1930 dont les membres suivirent des itinéraires très différents après la défaite de 1940 et dont l’histoire devrait désormais être plus simple à écrire.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger La décision de François Hollande d’étendre la déchéance de la nationalité à tous les binationaux, y compris ceux nés en France, ne cesse de creuser une véritable fracture à gauche. Y compris dans des cercles proches du président de la République, pour lesquels cette mesure va à l’encontre de toutes leurs valeurs.Comme l’a rappelé l’avocat Jean-Pierre Mignard, ami de longue date de M. Hollande et président de la Haute Autorité éthique du PS, « la déchéance de la nationalité française a une longue et mauvaise histoire ». « La déchéance de la nationalité pour les binationaux nés en France : rétablissement régressif des Français de souche et du droit du sang », a-t-il ajouté sur Twitter.La #decheance de nationalite pour les binationaux nes en France: rétablissement régressif des Français de souche, et du droit du sang.— jpmignard (@Jean-Pierre Mignard)require(["twitter/widgets"]);Fait rare, l’ancien premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a réagi, dimanche 27 décembre, aux propos de son successeur, Manuel Valls, qui, dans Le Journal du dimanche, affirmait que « la détermination est totale, [qu’ils] iron [t] jusqu’au bout, et que chacun à gauche en soit bien convaincu ». A l’appui de ses propos, le premier ministre citait l’historien Pierre Nora : « La France est en péril de paix. » « Si la France est en “péril de paix”, alors, ne la divisons pas davantage ! Egalité de tous les Français devant la loi », lui a répondu son prédécesseur à Matignon, sur son compte Twitter.Si la France est "en péril de paix", alors ne la divisons pas davantage! #égalitédetouslesFrançaisdevantlaloi #decheancedenationalite— jeanmarcayrault (@Jean-Marc Ayrault)require(["twitter/widgets"]);Proche du chef de l’Etat, avec qui il s’entretient régulièrement, l’ancien cofondateur de SOS-Racisme, Julien Dray, avoue également, dans un entretien au JDD, ne pas s’expliquer la décision de M. Hollande. « Cette mesure me semble ouvrir une polémique et des divisions inutiles dans le moment actuel, estime-t-il. On a choisi de garder la cohérence au prix du risque d’une rupture avec la gauche militante. On doit faire autrement. »« Rupture », « schisme »… C’est ce terme qu’emploie l’ancien ministre de l’éducation nationale, Benoît Hamon, dans le même journal. « Avec la déchéance de la nationalité inscrite dans la Constitution, ce n’est plus la protection de la nation qui est en jeu », estime le député des Yvelines. Et l’ancien ministre de lancer une charge lourde contre le président de la République : « Commencer le quinquennat par la promesse du droit de vote aux étrangers lors des élections locales et le terminer sur la déchéance de la nationalité des binationaux, une telle transhumance politique et intellectuelle déboussole. Cette décision va provoquer un schisme au sein du peuple de gauche, mais aussi dans la communauté nationale, prévient-il. Je connais les enjeux politiques du pouvoir. Mais la fin ne justifie pas les moyens ! » M. Hamon annonce qu’il votera contre cette proposition : « C’est une question de valeur et de conscience. »« Soyez maudits »Sur son blog, le cofondateur du Parti du gauche Jean-Luc Mélenchon assure, lui, « davantage que [par] l’indignation ou le dégoût », être saisi par la « nausée », « la nausée absolue ». « Cette fois-ci, c’est la fois de trop, s’insurge l’ancien candidat à l’élection présidentielle. Ils auront tout démoli. (…) Soyez maudits pour cette ignominie sans précédent. »Tandis que M. Hollande observe pour l’instant le silence – il s’exprimera le 31 décembre à 20 heures pour présenter ses vœux aux Français –, M. Valls a réagi à cette vague de contestations – dès mercredi, d’autres personnalités de gauche s’étaient déjà exprimées, comme la maire de Paris, Anne Hidalgo, ou la députée écologiste Cécile Duflot (Le Monde du 25 décembre). « Une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre, et le discours du président devant le Congrès », a balayé le premier ministre dans Le JDD.Ce commentaire de M. Valls a déclenché une nouvelle rafale de réactions sur les réseaux sociaux. A commencer par celle de la maire de Lille, Martine Aubry, qui écrit : « Je défends des valeurs républicaines et de gauche. C’est le propre de la politique et j’en suis fière ! »Je défends des valeurs républicaines et de gauche: c'est le propre de la politique et j'en suis fière !— MartineAubry (@Martine Aubry)require(["twitter/widgets"]);Proche de cette dernière, l’ancien ministre de la ville, François Lamy, député de l’Essonne, revendique qu’« on ne s’égare jamais en défendant ses valeurs, c’est même l’inverse ».D’autres voix se sont élevées à la suite de ces propos. Pierre-Alain Muet, député (PS) du Rhône, a répondu à M. Valls que « c’est en oubliant ses valeurs qu’on s’égare ». Pour Bruno Julliard, premier adjoint (PS) de la maire de Paris, « mieux vaut défendre de “grandes valeurs” que s’égarer dans de petites manœuvres irresponsables ». Enfin, Christian Paul, député (PS) de la Nièvre et chef de file des « frondeurs », se dit convaincu que « ceux qui oublient leurs valeurs perdront leur honneur ».« Un vase qui vient de déborder »Dans Libération, lundi 28 décembre, le président de SOS-Racisme, Dominique Sopo, s’est adressé à son tour au président de la République. « Contre l’idéal républicain, contre votre parti et contre votre parcours, vous avez décidé de faire figurer cette annonce indigne dans un projet de loi portant réforme de la Constitution. “Vous n’avez pas honte ?”, serais-je tenté de vous demander alors que vous venez d’offrir le troisième tour des élections régionales au FN », écrit-il.Rarement la déchirure au sein de la gauche aura paru aussi profonde. Dans un billet publié sur son blog, intitulé « Enfin pouvoir me regarder dans la glace en me rasant », Jean-Marie Darmian, vice-président du conseil départemental de la Gironde et adhérent du PS depuis quarante ans, a annoncé qu’il se mettait en congé de son parti. « Je ne supporte plus les gouttes successives accumulées ces derniers temps dans un vase qui vient de déborder. Le liquide ressemble à de la ciguë pour ma conscience », déplore-t-il.Le malaise et l’indignation vont, désormais, bien au-delà des déclarations des dirigeants politiques. Ils traversent l’ensemble des sphères militantes, associatives et des simples citoyens. Le choix de M. Hollande sème un trouble profond dans le « peuple de gauche », voire inspire un véritable rejet. Au risque de provoquer une rupture irréversible.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.12.2015 à 12h45 • Mis à jour le27.12.2015 à 12h47 Christian Jacob juge "inacceptables" les... par Europe1frLe patron des députés Les Républicains, Christian Jacob, a demandé dimanche 27 décembre au ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, de « faire la transparence sur la hiérarchie des ordres qui ont été donnés » lors des incidents de ces derniers jours à Ajaccio. « Qui a donné des instructions au préfet ? A quel moment ? De quelle façon se sont passées les choses ? », a-t-il poursuivi lors du « Grand Rendez-vous » Europe 1 - Le Monde - i-Télé.« Les actes de violence, d’où qu’elle vienne, sont inacceptables sur le sol de la République ! L’attaque contre les pompiers a fait réagir beaucoup de Français. C’est le respect de l’uniforme, des gens qui sont là pour sauver des vies et qui se font tabasser, caillasser. C’est inacceptable ! »Lire aussi :Les responsables musulmans condamnent des « actes inqualifiables et intolérables »Jacob d’accord « sur le principe » de la déchéance de nationalitéM. Jacob a ensuite refusé de dire s’il voterait ou non la réforme constitutionnelle, même s’il est d’accord « sur le principe » avec la possibilité de déchoir de leur nationalité française les binationaux condamnés pour des actes de terroriste.« Regardons comment elle se mettra en application, et ça, ça ne se décide pas sur un coin de table entre Noël et le 1er janvier. Au début de l’année, nous allons faire le point avec nos deux groupes de travail, à l’Assemblée nationale et au Sénat, regarder de près cette réforme constitutionnelle et regarder comment les débats vont évoluer, compte tenu de la division profonde de la majorité, et même du gouvernement. »La réforme constitutionnelle visant à introduire cette mesure controversée, annoncée mercredi à l’issue du conseil des ministres, doit être présentée le 3 février à l’Assemblée nationale. Pour être inscrite dans la Constitution, elle doit être adoptée par les deux chambres séparément, puis par une majorité des trois cinquièmes au Parlement réuni en congrès à Versailles.Lire aussi :Le PS se déchire sur la déchéance de nationalité 27.12.2015 à 09h55 • Mis à jour le27.12.2015 à 10h20 Le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale et député de Seine-et-Marne répond dimanche aux journalistes d’Europe 1, du « Monde » et d’i-Télé. 26.12.2015 à 17h35 • Mis à jour le27.12.2015 à 10h52 La maire de Calais, Natacha Bouchart (Les Républicains), a annoncé samedi 26 décembre qu’elle démissionnait de son poste de sénatrice – qu’elle occupait depuis 2011 – pour se « consacrer entièrement » à sa ville et à la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, dont elle prendra la vice-présidence le 4 janvier, aux côtés de Xavier Bertrand. Elle sera remplacée au Sénat par Jean-François Rapin, maire de Merlimont (Pas-de-Calais).« Je quitte mon mandat [de sénatrice] avec peine, mais j’ai un nouveau défi à la région », a-t-elle déclaré. « L’urgence, c’est la région, l’emploi et le développement du territoire », a-t-elle expliqué, décrivant 2016 comme « l’année du combat, du conflit et pas du renoncement ».Le défi de la crise migratoireElle a néanmoins précisé qu’elle n’excluait pas de redevenir un jour sénatrice, « si la situation s’améliore à Calais », ville fortement touchée par la crise migratoire européenne, avec des milliers de migrants vivant dans un bidonville surnommé la « Jungle ».Pour tenter d’apporter des solutions à cette problématique, elle a dit vouloir concentrer toutes ses forces « pour un bras de fer avec l’Angleterre », en l’incitant notamment à accueillir sur son sol des migrants. Elle est également revenue sur les incidents survenus la veille, où plusieurs centaines de migrants avaient tenté de s’introduire sur le site d’Eurotunnel pour rejoindre la Grande-Bretagne. « J’appelle l’ensemble du gouvernement et l’armée à venir à Calais ! Jusqu’à quand vont-ils attendre ? Je comprends l’attitude des Calaisiens », a-t-elle poursuivi.Lire aussi :Des migrants ont tenté de s’introduire dans le tunnel sous la Manche 24.12.2015 à 16h48 • Mis à jour le25.12.2015 à 13h37 « François Le Pen » Tous ne vont pas jusqu’au titre choc du quotidien communiste italien Il Manifesto, mais plusieurs titres de la presse étrangère ont commenté, jeudi 24 décembre, la décision du président de la République d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité à l’encontre des binationaux nés français condamnés pour terrorisme.#laprima natalizia del manifesto di domani sulla riforma della Costituzione francese https://t.co/wrStKbZP18 https://t.co/adubjxiG90— ilmanifesto (@il manifesto)require(["twitter/widgets"]);Dans son édition européenne, le Wall Street Journal titre sur le « changement en France » provoqué par les attaques terroristes. Et le quotidien économique américain d’expliquer que le pays s’est vu forcé de « reconsidérer les principes qui soutiennent son identité nationale » : après la volonté d’inscrire l’état d’urgence dans la Constitution, l’Etat français, « fondé sur la devise “Liberté, Egalité, Fraternité”, s’adapte » à la menace.Parlant de cette mesure comme du résultat « des attaques de la droite contre les idéaux français », le site saoudien Arab News dénonce un « cadeau idéologique au Front national », et craint que l’extension de la déchéance de nationalité « n’isole les musulmans » de France. Car, « première cible de la lutte contre le terrorisme », les musulmans risquent de vivre dans la crainte de perdre leur nationalité, poursuit l’éditorial du site saoudien. Et de conclure : « Un tel changement de la Constitution ne fera que renforcer le statut de citoyens de seconde zone dont beaucoup de musulmans français ont souffert. »Lire notre éditorial :Déchéance de nationalité, la double faute de François Hollande« Coup de poker » ou « boulet »« Le président-protecteur a de nouveau laissé place, en France, au président-gaffeur », attaque le journal suisse Le Temps. Reconnaissant être « tombé dans le panneau » comme les autres médias après les annonces de Christiane Taubira en Algérie, le quotidien helvète y voit « une erreur qui en dit long sur les fractures au sein du gouvernement français, et sur l’autorité contestée de François Hollande ». Et Le Temps s’interroge : la garde des sceaux a-t-elle tenté de « forcer la main » au président ? Un président qui risque de « perdre son âme » avec ce « nouveau boulet politique », conclut le correspondant du quotidien.La déchéance de nationalité, nouveau boulet politique pour François Hollande https://t.co/UQYou9K4H7 https://t.co/BTge5Vfclf— letemps (@Le Temps)require(["twitter/widgets"]);Vu de Belgique, le président français « prend le risque de cabrer la gauche », écrit le correspondant de La Libre Belgique, qui souligne que la « cohérence » qu’invoque Manuel Valls pour justifier cette mesure « est relative ». « Ce projet confirmé est, certes, dans la continuité de la promesse de François Hollande au Congrès de Versailles, […] mais il contredit à la fois les propos publics de la ministre de la justice, Christiane Taubira, mardi, et les confidences de Manuel Valls aux médias, ces jours-ci. » En somme, conclut-il, « le chef de l’Etat tente un coup de poker », espérant trouver à droite les voix qui lui manqueront à gauche pour voter cette réforme.Hormis les proches voisins (francophones), en cette veille de Noël, la décision de François Hollande n’a cependant pas fortement inspiré les éditorialistes étrangers. Du Guardian au New York Times, en passant par El Mundo, l’information est donnée sans grande prise de position. 24.12.2015 à 16h14 • Mis à jour le25.12.2015 à 09h43 Parallèlement aux territoires urbains qui apparaissent épisodiquement, avec fracas, à la une des médias, il existe d’autres territoires, des territoires ruraux, des villages, des petites villes qui se défont lentement, régulièrement depuis des décennies, dans le silence.Ici les populations vieillissent, les jeunes s’en vont avec les entreprises qui disparaissent et les services publics qui ferment et ceux qui restent sans l’avoir choisi ou désiré, vivent souvent dans une grande désespérance.Même si les responsabilités sont partagées, l’Etat n’a pas su mettre un frein à cette évolution qui traverse de nombreux pays. Ce délitement s’est doublé d’un phénomène de métropolisation, créant autour des quelques grandes villes en développement un vide parfois terrifiant.AbandonAujourd’hui, malgré les mises en garde et les appels, cet abandon d’une vaste partie du territoire apparaît au grand jour et se manifeste par des votes de colère. Pourtant, comme les territoires de banlieue, les territoires ruraux représentent des potentiels de développement qu’il faut savoir reconnaître, soutenir, libérer. Ils sont porteurs de richesses patrimoniales immenses, de paysages uniques en Europe et surtout d’initiatives sociales, culturelles, économiques sur lesquelles il est temps de s’appuyer.Ces territoires portent en eux un modèle de développement issu des volontés locales, fondé sur des partenariats construits localement entre acteurs de terrain, et avec des entreprises, des établissements nationaux. Ce sont ces volontés, ces initiatives locales qui peuvent transformer un monde trop cloisonné et refermé sur lui-même.Comment faire comprendre que l’innovation, le progrès sont liés à la transversalité et aux alliances, à l’ouverture et à l’envie de découvrir, aux modifications des comportements, et donc à l’éducation, à la formation permanente, et à la politique culturelle ? Au cœur des politiques à entreprendre pour favoriser ce modèle de développement territorial, il y a un double travail à envisager : développer une offre culturelle permanente encore souvent absente et, là où elles existent, soutenir les initiatives culturelles qui contribuent à fédérer les dynamiques transversales.Pour cela, on peut compter sur l’engagement d’artistes, de compagnies de théâtre ou d’ensembles musicaux, de centres d’arts visuels, d’associations ou structures itinérantes… Plus que les œuvres en elles-mêmes, ce sont le processus partagé avec les habitants et les étapes franchies pour arriver au spectacle, à la création, qui enrichissent le territoire.En milieu rural depuis 40 ansCes modalités bousculent souvent les fonctionnements habituels du monde culturel et les repères institutionnels, s’inscrivant parfois elles-mêmes à la périphérie des politiques culturelles. Parmi ces acteurs, il existe un réseau national structurant qui œuvre essentiellement en milieu rural depuis 40 ans, celui des Centres culturels de rencontre, aujourd’hui en plein développement.Créés par des initiatives locales, ces Centres sont situés dans des sites patrimoniaux remarquables qui leur procurent une assise et une visibilité fortes. Ils ont pour vocation l’accueil en résidences d’artistes et l’organisation d’événements qui attirent un large public autour d’un projet culturel.Reconnus par un label national du ministère de la culture et de la communication et soutenus par les collectivités locales, ils mettent en œuvre une politique transversale de développement à partir de la culture, du patrimoine, de la création. Ils y associent le tourisme, le monde économique et universitaire, l’insertion professionnelle des jeunes talents, l’ouverture à l’international, le maillage avec le tissu associatif, la médiation vers les enfants, les familles, les personnes âgées…En lien avec l’Éducation nationale, ils mènent en direction des jeunes, des actions concrètes et régulières de découverte du monde de la création et de participation à des activités culturelles. En somme, ils contribuent, avec d’autres réseaux et partenaires, à redonner vie aux territoires qu’ils habitent.Une chance à saisirLa présence d’un tel Centre culturel de rencontre a parfois permis, en lien avec les différents acteurs territoriaux, de maintenir des emplois, quelques familles, la poste, la petite école d’un village, l’arrêt du bus… Plus largement, c’est cette synergie des différentes politiques – économique, sociale, éducative, solidaire, environnementale… et culturelle – qui peut transformer la dynamique des territoires.Plus que jamais, dans le contexte d’isolement et de perte de confiance vécus par les habitants, ces acteurs et équipements culturels représentent des chances à saisir, des perspectives d’avenir. Les Centres culturels de rencontre, en particulier, sont de nature à créer un climat d’innovation, une ouverture vers d’autres réseaux, une image positive, une attractivité. Le projet de loi « relatif à la liberté de création, à l’architecture, au patrimoine » est une chance à saisir pour soutenir ce réseau et ces centres.Avec eux, les collectivités locales et notamment les grandes régions disposent d’outils modernes en faveur de la renaissance culturelle des territoires ruraux. Elles devront les prendre en compte dans le cadre des schémas d’aménagement dont elles ont la responsabilité.Yves Dauge (Président de l’Association des Centres culturels de rencontre) et Isabelle Battioni (Déléguée générale de l’Association des Centres culturels de rencontre)Cosignataires de cette tribune. Les directrices et directeurs des Centres culturels de rencontre de: Abbaye aux Dames, la cité musicale ; Saintes Abbaye de Noirlac – Centre culturel de rencontre ; Abbaye royale de Saint-Jean-d’Angély*; Abbaye royale de Saint-Riquier ; Abbaye de Sylvanès ; Abbaye de Vaucelles*; Ambronay – Centre culturel de rencontre ; Centre culturel du Château de Goutelas ; Chartreuse de Neuville-sous-Montreuil*; Chartreuse de Villeneuve lez Avignon – Centre national des écritures du spectacle ; Château de l’Esparrou*; La Corderie royale – Centre international de la mer ; Domaine de Fonds-Saint-Jacques ; Domaine de Kerguéhennec ; Domaine de la Vergne – Maison du comédien Maria Casarès ; Les Dominicains de Haute-Alsace ; IMEC- Abbaye d’Ardenne ; Parc Jean-Jacques Rousseau – Ermenonville ; Le Prieuré de la Charité-sur-Loire – Cité du mot ; Royaumont − abbaye & fondation ; La Saline royale d’Arc et Senans ; Sylvart* (*Projets pris en considération pour devenir Centre culturel de rencontre). Patrick Roger La décision de François Hollande d’étendre la déchéance de nationalité à tous les binationaux, y compris ceux nés en France, ne cesse de creuser une véritable fracture à gauche. Y compris dans des cercles proches du président de la République, pour lesquels cette mesure va à l’encontre de toutes leurs valeurs.Comme l’a rappelé l’avocat Jean-Pierre Mignard, ami de longue date de M. Hollande et président de la Haute Autorité éthique du PS, « la déchéance de la nationalité française a une longue et mauvaise histoire ». « La déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France : rétablissement régressif des Français de souche, et du droit du sang », a-t-il ajouté sur Twitter.La #decheance de nationalite pour les binationaux nes en France: rétablissement régressif des Français de souche, et du droit du sang.— jpmignard (@Jean-Pierre Mignard)require(["twitter/widgets"]);Fait rare, l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault a réagi, dimanche 27 décembre, aux propos de son successeur, Manuel Valls, qui, dans le Journal du dimanche, affirmait que « la détermination est totale, [qu’ils] iron[t] jusqu’au bout, et que chacun à gauche en soit bien convaincu ». A l’appui de ses propos, le premier ministre citait l’historien Pierre Nora : « La France est en péril de paix. » « Si la France est en “péril de paix” alors ne la divisons pas davantage ! Egalité de tous les Français devant la loi », lui a répondu son prédécesseur à Matignon, sur son compte Twitter.Si la France est "en péril de paix", alors ne la divisons pas davantage! #égalitédetouslesFrançaisdevantlaloi #decheancedenationalite— jeanmarcayrault (@Jean-Marc Ayrault)require(["twitter/widgets"]);Proche du chef de l’Etat, avec qui il s’entretient régulièrement, l’ancien cofondateur de SOS-Racisme, Julien Dray, avoue également, dans un entretien au JDD, ne pas s’expliquer la décision de M. Hollande. « Cette mesure me semble ouvrir une polémique et des divisions inutiles dans le moment actuel, estime-t-il. On a choisi de garder la cohérence au prix du risque d’une rupture avec la gauche militante. On doit faire autrement. »« Rupture », « schisme »… C’est ce terme qu’emploie l’ancien ministre de l’éducation nationale, Benoît Hamon, dans le même journal. « Avec la déchéance de nationalité inscrite dans la Constitution, ce n’est plus la protection de la nation qui est en jeu », estime le député des Yvelines. Et l’ancien ministre de lancer une charge lourde contre le président de la République : « Commencer le quinquennat par la promesse du droit de vote aux étrangers lors des élections locales et le terminer sur la déchéance de nationalité des binationaux, une telle transhumance politique et intellectuelle déboussole. Cette décision va provoquer un schisme au sein du peuple de gauche mais aussi dans la communauté nationale, prévient-il. Je connais les enjeux politiques du pouvoir. Mais la fin ne justifie pas les moyens ! » M. Hamon annonce qu’il votera contre cette proposition : « C’est une question de valeur et de conscience. »« Soyez maudits »Sur son blog, le cofondateur du Parti du gauche Jean-Luc Mélenchon assure, lui, « davantage que [par] l’indignation ou le dégoût », être saisi par la « nausée », « la nausée absolue ». « Cette fois-ci, c’est la fois de trop, s’insurge l’ancien candidat à l’élection présidentielle. Ils auront tout démoli. (…) Soyez maudits pour cette ignominie sans précédent. »Tandis que M. Hollande observe pour l’instant le silence – il s’exprimera le 31 décembre à 20 heures pour présenter ses vœux aux Français –, M. Valls a réagi à cette vague de contestation – dès mercredi, d’autres personnalités de gauche s’étaient déjà exprimées, comme la maire de Paris, Anne Hidalgo, ou la députée écologiste Cécile Duflot (Le Monde du 25 décembre). « Une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre, et le discours du président devant le Congrès », a balayé le premier ministre dans le JDD.Ce commentaire de M. Valls a déclenché une nouvelle rafale de réactions sur les réseaux sociaux. A commencer par celle de la maire de Lille, Martine Aubry, qui écrit : « Je défends des valeurs républicaines et de gauche. C’est le propre de la politique et j’en suis fière ! »Je défends des valeurs républicaines et de gauche: c'est le propre de la politique et j'en suis fière !— MartineAubry (@Martine Aubry)require(["twitter/widgets"]);Proche de cette dernière, l’ancien ministre de la ville, François Lamy, député de l’Essonne, revendique qu’« on ne s’égare jamais en défendant ses valeurs, c’est même l’inverse ».D’autres voix se sont élevées à la suite de ces propos. Pierre-Alain Muet, député (PS) du Rhône, a répondu à M. Valls que « c’est en oubliant ses valeurs qu’on s’égare ». Pour Bruno Julliard, premier adjoint (PS) de la maire de Paris, « mieux vaut défendre de “grandes valeurs” que s’égarer dans de petites manœuvres irresponsables ». Enfin, Christian Paul, député (PS) de la Nièvre et chef de file des « frondeurs », se dit convaincu que « ceux qui oublient leurs valeurs perdront leur honneur ».« Un vase qui vient de déborder »Dans Libération, lundi 28 décembre, le président de SOS-Racisme, Dominique Sopo, s’est adressé à son tour au président de la République. « Contre l’idéal républicain, contre votre parti et contre votre parcours, vous avez décidé de faire figurer cette annonce indigne dans un projet de loi portant réforme de la Constitution. “Vous n’avez pas honte ?”, serais-je tenté de vous demander alors que vous venez d’offrir le troisième tour des élections régionales au FN », écrit-il.Rarement la déchirure au sein de la gauche aura paru aussi profonde. Dans un billet publié sur son blog, intitulé « Enfin pouvoir me regarder dans la glace en me rasant », Jean-Marie Darmian, vice-président du conseil départemental de la Gironde et adhérent du PS depuis quarante ans, a annoncé qu’il se mettait en congé de son parti. « Je ne supporte plus les gouttes successives accumulées ces derniers temps dans un vase qui vient de déborder. Le liquide ressemble à de la ciguë pour ma conscience », déplore-t-il.Le malaise et l’indignation vont désormais bien au-delà des déclarations des dirigeants politiques. Ils traversent l’ensemble des sphères militantes, associatives et des simples citoyens. Le choix de M. Hollande sème un trouble profond dans le « peuple de gauche », voire un véritable rejet. Au risque de provoquer une rupture irréversible.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.12.2015 à 11h13 • Mis à jour le28.12.2015 à 06h53 C’était attendu depuis le mois de mars, mais l’Etat n’a officialisé, en toute discrétion, que jeudi 24 décembre, la suppression du projet initial du barrage de Sivens. L’arrêté a été signé en ce sens par les préfectures du Tarn et du Tarn-et-Garonne. Le sénateur divers droite du Tarn-et-Garonne, François Bonhomme, a regretté que « l’Etat signe un arrêté d’abandon de la retenue de Sivens en catimini ». L’arrêté est susceptible d’un recours devant le tribunal administratif.L’Etat a accepté de donner au département du Tarn 3,4 millions d’euros en compensation, 2,1 millions pour les dépenses en pure perte et 1,3 million pour réhabiliter la zone humide.Le projet initial était d’une capacité d’1,5 million de mètres cubes, d’une longueur de 1,5 kilomètre et de 230 mètres de large. Il devait s’étendre sur une quarantaine d’hectares et 4 mètres de profondeur. Au total, 13 hectares de zone humide, riche en biodiversité, étaient menacés de destruction.Le nouveau projet est deux fois plus petit, capable de retenir 750 000 m³, situé 300 mètres en amont du site du projet initial. Ce « projet transactionnel » a été adopté le 11 décembre par le conseil départemental du Tarn.Pour comprendre l'évolution du projet :La construction du barrage de Sivens est toujours en suspensPour les opposants, le second projet n’est qu’un « Sivens light » En contrepartie de l’abandon du premier chantier, le Tarn s’est engagé à « compenser les atteintes environnementales » résultant de la destruction de la zone humide : la vallée de la petite rivière Tescou a en effet été totalement arasée. Près d’une centaine d’espèces protégées y vivaient. Les opposants ne veulent toujours pas entendre parler de ce nouveau projet qui doit être lancé dans les plus brefs délais et qu’ils estiment n’être qu’un « Sivens light ».Après seize mois de présence et d’affrontements avec les autorités, les occupants de la zone à défendre (ZAD) de Sivens ont été évacués le 6 mars. C’est sur ce chantier que Rémi Fraisse, un jeune opposant, avait été tué après avoir été atteint par une grenade offensive lancée par les gendarmes.Lire notre synthèse :D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementauxRegarder notre infographie interactive : De Notre-Dame-des-Landes à Sivens, la carte de France des projets contestés 27.12.2015 à 05h38 • Mis à jour le28.12.2015 à 10h31 La décision de maintenir la déchéance de nationalité dans le projet de loi constitutionnelle voulu par François Hollande risque de laisser des traces durables à gauche.De nombreux responsables politiques, à commencer par la ministre de la justice, Christiane Taubira, ont été surpris de découvrir que cette mesure – l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés en France – avait été sauvée à la dernière minute.Dans un entretien au Journal du dimanche, le premier ministre, Manuel Valls, justifie à nouveau cette décision et s’en prend à ceux, dans son propre camp, qui l’ont ouvertement critiquée. « La détermination est totale, nous irons jusqu’au bout », dit-il. « Que ceux qui critiquent cette décision se rendent compte », ajoute-t-il, en référence à la menace de nouveaux attentats qui se manifeste « quotidiennement » :« Une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre, et le discours du président devant le Congrès. »Lire l'éditorial du « Monde » :Déchéance de nationalité, la double faute de François HollandeHamon : « Une transhumance politique et intellectuelle qui déboussole » Parmi ceux qui ont critiqué cette mesure : la maire de Paris, Anne Hidalgo, Cécile Duflot, pour qui « l’impudicité » de la formule du premier ministre « dit tout de la gravité de ce qui se passe », ou la maire de Lille, Martine Aubry, qui a affirmé sur Twitter « défendre les valeurs républicaines et de gauche » : « C’est le propre de la politique et j’en suis fière ! »L’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault a également pris ses distances avec Manuel Valls, qui a montré sa détermination en reprenant dans le JDD une phrase de l’historien Pierre Nora : « La France est en péril de paix. »Si la France est "en péril de paix", alors ne la divisons pas davantage! #égalitédetouslesFrançaisdevantlaloi #decheancedenationalite— jeanmarcayrault (@Jean-Marc Ayrault)require(["twitter/widgets"]);« C’est tout simplement inacceptable comme réforme », confiait au Monde Olivier Faure, député de Seine-et-Marne et porte-parole du PS. « C’est une mesure inefficace contre le terrorisme, ça n’a donc qu’une valeur symbolique et le symbole qui est derrière, c’est la remise en cause du droit du sol », ajoutait François Lamy, député de l’Essonne et conseiller de Martine Aubry, qui votera contre. L’ancien leader écologiste Daniel Cohn-Bendit n’a pas hésité à parler d’« une erreur morale, une faute terrible ».Dimanche, deux nouveaux opposants ont fait entendre leurs voix dans le JDD :L’ancien ministre, Benoît Hamon, qui évoque une « transhumance politique et intellectuelle qui déboussole ».L’ex-député socialiste, Julien Dray, qui « ne [s]’explique pas la décision du président » tout en estimant que « cette mesure [lui] semble ouvrir une polémique et des divisions inutiles dans le moment actuel ».« On va avoir tous les indignés habituels… »Le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, est resté plutôt silencieux lors de ce vigoureux débat interne. C’est Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, qui a été dépêché pour faire le service après-vente sur les plateaux. Il se voulait « confiant » sur le vote de la mesure, balayant les hésitations : « On va avoir tous les indignés habituels… »Le Lab a diffusé un document, envoyé par le groupe PS à l’Assemblée nationale, présenté comme un argumentaire pour « resituer le contexte et la portée des mesures » contestées. On peut notamment y lire, à propos de l’extension de la déchéance de nationalité :« La communauté nationale est ouverte à ceux qui adhèrent à ses valeurs. Ceux qui les rejettent violemment s’en excluent d’eux-mêmes […]. Par ailleurs, dans tous les cas, la déchéance n’est pas dépourvue d’effets concrets en privant l’intéressé des droits qui s’attachent à la qualité de Français : notamment droits politiques et accès à certaines fonctions. »La réforme constitutionnelle sera examinée début février à l’Assemblée. Pour qu’elle soit votée par une majorité des trois cinquièmes du Parlement, M. Hollande va devoir faire les comptes et espérer que la droite collabore. Car le chef de l’Etat risque de perdre le soutien d’une bonne partie de sa majorité et il n’a pas grand-chose à attendre de ses partenaires de gauche.Lire aussi :La déchéance de nationalité heurte la gauche 25.12.2015 à 11h26 • Mis à jour le25.12.2015 à 11h34 A l’occasion des fêtes de Noël, le président des Républicains (LR), Nicolas Sarkozy, a posté sur les réseaux sociaux, jeudi 24 décembre, une vidéo où il célèbre la famille et, encore une fois, les « racines chrétiennes » de la France.Installé devant un sapin bien garni, l’ancien chef de l’Etat a adressé son message aux Français, une semaine plus tôt que le président de la République, François Hollande, qui présente traditionnellement ses vœux le soir du 31 décembre.Toujours fidèle à sa ligne de défense de l’identité nationale, M. Sarkozy souhaite aussi aux Français de « rester Français ». Selon lui, cela revient à « transmettre à leurs enfants, un mode de vie, une culture, une langue, un pays, une civilisation, dont ils peuvent être fiers ». Défense des crèchesPar ailleurs, un mois après la polémique sur les crèches dans les mairies – lorsque plusieurs élus des Républicains et de l’extrême droite dénonçaient la position de l’Association des maires de France (AMF), qui a conseillé de ne pas installer de crèches dans les halls de mairie – M. Sarkozy assure à son tour : « Beaucoup de gens installent des crèches autour du sapin de Noël. Ce n’est pas forcément une geste d’appartenance religieuse, c’est un geste de fidélité culturelle aussi. » Lire aussi :Crèches de Noël dans les mairies : la droite fait monter la polémiqueAlors que l’AMF jugeait que la présence de ces crèches n’était « pas compatible avec la laïcité », le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti défend sa position dans ses vœux vidéo, sur Twitter.Je vous souhaite un très joyeux Noël !— ECiotti (@Eric Ciotti ن)require(["twitter/widgets"]);Posant devant quelques sapins enneigés et la crèche installée dans le hall du conseil départemental à Nice, il déclare : « Je m’adresse à vous devant cette crèche que j’ai souhaité installer cette année encore ». Et de rappeler : « Noël nous renvoie aux racines qui ont forgé notre histoire, aux valeurs héritées de deux mille ans d’influence chrétienne. » 24.12.2015 à 16h45 La prime d’activité pour les bas salaires entrera en vigueur le 1er janvier 2016. Elle se substituera à la fois au revenu de solidarité active (RSA) et à la prime pour l’emploi (PPE). Explications en cinq points sur ce complément de revenu, qui sera versé chaque mois, à partir du 5 février 2016, aux personnes en activité, sous conditions de ressources, soit quelque 5,6 millions d’actifs potentiellement éligibles.Pourquoi cette prime est-elle instituée ? La prime d’activité est une nouvelle aide qui vise à encourager l’activité en soutenant le pouvoir d’achat des travailleurs modestes. Elle remplacera, à partir du 1er janvier, deux dispositifs jugés trop complexes et peu efficaces : le RSA activité et la PPE. C’est l’une des mesures majeures de la loi sur le dialogue social, votée en juillet.La PPE était un crédit d’impôt attribué aux foyers fiscaux dont l’un des membres au moins exerce une activité professionnelle, sous conditions de ressources. Environ 6 millions de foyers fiscaux en bénéficiaient, soit la quasi-totalité des bénéficiaires théoriques mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros.Quant au RSA activité, c’était une aide sociale différentielle, attribuée par la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA) (comme le sera la nouvelle prime d’activité). Pour en bénéficier, il fallait d’abord établir un dossier accompagné des justificatifs nécessaires. Les moins de 25 ans n’y avaient pas accès, sauf s’ils avaient charge de famille ou s’ils avaient exercé une activité à temps plein au moins deux ans sur les trois années précédentes.Créé en 2009, c’était un aménagement du revenu minimum d’insertion (RMI) permettant de cumuler de façon pérenne l’aide sociale avec des revenus d’activité. Il ne bénéficiait qu’à seulement 700 000 personnes, pour un montant moyen de 176 euros. Cette prestation était notoirement sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en faisaient la demande.À qui cette aide est-elle destinée ? Selon la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, la cible de cette prime, « ce sont ceux qui travaillent et ont parfois le sentiment qu’ils gagnent trop pour avoir droit à des aides de solidarité nationale et pas assez pour avoir droit aux baisses d’impôt votées il y a quelques mois ». Il s’agit en l’occurrence de cibler les personnes qui gagnent moins de 1 500 euros nets par mois pour un célibataire, âgées d’au moins 18 ans. Le versement étant fonction des revenus au cours des trois derniers mois.À la différence des dispositifs précédents, les jeunes actifs de 18 à 25 ans y auront droit dans les mêmes conditions que les autres. Etudiants et apprentis seront également éligibles s’ils justifient, dans le trimestre concerné, de revenus d’activité suffisants (au moins égal à 893,25 euros par mois).Cependant, comme le gouvernement doit faire face à des restrictions budgétaires, aucun fonds supplémentaire n’est prévu pour financer cet élargissement. L’enveloppe initiale de 4 milliards d’euros annoncée par M. Valls dès mars, lors de sa présentation du plan national de lutte contre la pauvreté, est inchangée. Soit environ autant que les coûts cumulés du RSA-activité et de la PPE.Lire aussi :Ce que l’on sait de la future prime d’activitéComment savoir si vous pouvez y prétendre ? Les bénéficiaires potentiels de la prime d’activité peuvent vérifier s’ils y ont droit et combien ils percevront à partir de 2016 grâce à un simulateur en ligne, accessible sur le site de la CAF, lancé mi-décembre. Les travailleurs indépendants, eux, doivent patienter jusqu’à début janvier pour pouvoir faire une simulation.Le test prend moins de deux minutes à faire. Vingt-quatre heures après son lancement, les internautes avaient déjà réalisé près de 650 000 simulations de droits, dont plus de la moitié a conduit à une préinscription à la prime d’activité, selon la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf).Attention cependant, les montants « n’ont qu’une valeur indicative. Ils pourront être différents après calcul de votre droit par la caisse d’Allocations familiales », prévient le simulateur qui précise qu’à partir du 1er janvier, une version plus exhaustive permettra « une estimation plus fine ». Il est par ailleurs possible de laisser ses coordonnées pour être recontacté par sa CAF en janvier. Quelles démarches faut-il effectuer pour bénéficier de la prime ? Le dispositif sera géré par les CAF. Il sera donc déclaratif. Si vous remplissez les conditions pour bénéficier de cette prime, il faudra effectuer une demande en ligne sur les sites de la CAF et du MSA à partir du 6 janvier 2016. Aucun formulaire papier, aucun justificatif ne seront nécessaires et un accompagnement est prévu par les CAF.Pour 2016, le gouvernement a prévu que la moitié des ménages éligibles demanderait cette prime. Seuls les actuels bénéficiaires du RSA activité la percevront automatiquement.Quels seront les montants de ce complément de revenu ? Un célibataire sans enfant dont le salaire mensuel est de 1 300 euros nets par mois, sans autres ressources, percevra par exemple une prime d’activité de 97 euros par mois.Un couple avec deux enfants, dont les revenus mensuels sont au smic (environ 1 140 euros nets par mois à partir du 1er janvier) percevra une prime d’environ 245 euros par mois.Ces montants correspondent à des personnes qui ne sont pas propriétaires de leur logement.Lire la tribune :La prime d’activité, entre espoirs et regrets 24.12.2015 à 15h43 La maire de Lille, qui avait déjà émis des réserves lors de l’annonce de cette mesure devant le Congrès, a critiqué son maintien dans la réforme constitutionnelle par l’exécutif, estimant qu’elle représente « une rupture d’égalité » et qu’elle « est totalement inefficace, car les terroristes n’en ont rien à faire ».« C’est une remise en cause du droit du sol pour des dizaines, voire des centaines de milliers de jeunes, ou d’adultes, qui ont eu la nationalité française à la naissance car nés en France. Et donc, c’est jeter la suspicion sur un grand nombre de Français qui sont des binationaux. L’exécutif dit lui-même que c’est une mesure symbolique. On ne remet pas en cause le droit du sol pour un symbole, par une mesure portée depuis longtemps par le Front national ».   24.12.2015 à 13h17 • Mis à jour le24.12.2015 à 15h16 Editorial du Monde. François Hollande a donc tranché. Annoncé le 16 novembre devant le Congrès, trois jours après les terribles attentats djihadistes de Paris, le projet de révision de la Loi fondamentale ne vise pas seulement à constitutionnaliser l’état d’urgence. Il prévoit également la possibilité de déchoir de leur nationalité française des binationaux condamnés par la justice pour des crimes terroristes. Cette disposition existe déjà pour les binationaux qui ont acquis la nationalité française. Elle serait donc étendue à ceux qui sont nés en France.La décision du chef de l’Etat a immédiatement suscité de très vives critiques. A droite, l’on dénonce un nouveau cafouillage gouvernemental et l’on demande la démission de la ministre de la justice, qui avait annoncé l’abandon de cette mesure avant d’être démentie de manière cinglante. A gauche, les communistes, les écologistes et bon nombre de socialistes fustigent le principe même d’une telle déchéance de nationalité – unanimement condamnée par la gauche lorsque Nicolas Sarkozy, alors président, l’avait proposée, en 2010 –, mais aussi son inefficacité et les calculs politiques qui l’inspireraient.Lire aussi :En France, environ 3,3 millions de personnes ont deux nationalitésCouac gouvernementalQu’en est-il ? Le couac gouvernemental ? Il est indéniable et spectaculaire, mais reste anecdotique au regard de l’enjeu. Le chef de l’Etat avait annoncé cette mesure devant le Congrès. Il persiste et signe. C’est son pouvoir, il l’assume. Les calculs politiques ? Ils ne sont évidemment pas absents. Depuis les attentats terroristes, François Hollande s’est placé, et c’est son rôle, en premier défenseur de la sécurité des Français et de l’unité nationale, au-delà des frontières partisanes. Que cela prenne la droite et l’extrême droite à contre-pied n’est certainement pas pour lui déplaire, même s’il prend le risque de braquer sa majorité et son électorat, à dix-huit mois de l’élection présidentielle. Après tout, c’est son affaire.L’efficacité de cette mesure dans la lutte contre le terrorisme ? Le premier ministre lui-même a reconnu que ce « n’est pas l’enjeu premier ». Qui peut, en effet, imaginer qu’une telle déchéance ait quelque pouvoir dissuasif que ce soit sur un terroriste décidé à passer à l’acte ? Manuel Valls a, en revanche, souligné « le caractère hautement symbolique » de cette disposition. Et l’on peut admettre que les symboles comptent dans un pays sourdement traumatisé par les attentats du 13 novembre et la menace majeure qu’ils continuent à faire peser. C’est la responsabilité du chef de l’Etat de tout faire pour éviter que le pays ne « disjoncte » devant l’agression dont il est la cible.Lire aussi :Déchéance de nationalité : comment modifie-t-on la Constitution ?La fin ne justifie jamais tous les moyensMême au prix du renoncement à des principes fondamentaux ? La réponse est évidemment non. Car la décision présidentielle constitue une double et lourde faute. D’une part, elle porte directement atteinte au principe d’égalité des citoyens, fondement de la République inscrit à l’article 2 de la Constitution. Elle revient, en effet, à instituer deux catégories de Français, ceux qui le seraient sans conteste et ceux qui ne le seraient pas complètement au motif que leurs parents ou grands-parents ne l’étaient pas. Comme la République, la citoyenneté est indivisible. D’autre part, en reprenant à son compte une mesure réclamée depuis longtemps par le Front national, le chef de l’Etat prend la responsabilité, majeure, d’en banaliser la détestable logique xénophobe.La fin ne justifie jamais tous les moyens. Y compris dans la « guerre » contre le terrorisme.Lire aussi :La déchéance de nationalité heurte la gauche Patrick Roger Une éclaircie avant les fêtes de fin d’année sur le front du chômage. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, sans activité et tenus de rechercher un emploi, a diminué de 15 000 (– 0,4 %) en novembre, selon les chiffres publiés, jeudi 24 décembre, par Pôle emploi et le ministère du travail. Il s’établit à 3 574 800, soit une augmentation de 2,5 % sur un an.Le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C (incluant ceux qui sont en activité réduite) en France métropolitaine reste toutefois en hausse. Il s’élève à 5 442 500, soit une augmentation de 0,1 % sur un mois et de 5,1 % en un an.En France, y compris l’outre-mer, le nombre de demandeurs d’emploi est de 3 833 400 pour la catégorie A (+ 2,3 % sur un an) et de 5 743 600 pour les catégories A, B et C (+ 4,9 %).Lire nos explications :Chômage : pourquoi la courbe ne s’inverse pasExtension de la précarité et chômage de longue duréeParmi les enseignements que l’on peut tirer de ces chiffres :La diminution du nombre de demandeurs d’emploi dans la catégorie A continue de s’accompagner d’une hausse dans les autres catégories, significative d’une extension ininterrompue de la précarité.L’amélioration est toutefois plus sensible pour les jeunes de moins de 25 ans, dont le nombre d’inscrits à Pôle emploi baisse de 6 000 en un mois (– 1,1 %), soit une diminution de 4,5 % sur un an.Le chômage de longue durée continue de progresser : 2 447 300 demandeurs sont à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an, un chiffre en hausse de 9,7 % sur un an, tandis que le nombre de demandeurs inscrits depuis plus de trois ans a progressé de 16,5 %.En France métropolitaine, l’ancienneté moyenne des demandeurs d’emploi atteint 570 joursLa ministre du travail, Myriam El Khomri, voit dans ces chiffres la confirmation d’une tendance à la stabilisation, la hausse du nombre de chômeurs de catégorie A ayant été limitée à 0,1 % sur les trois derniers mois. Le problème, c’est que, depuis deux ans, aucune baisse mensuelle n’a pu être enregistrée deux mois de suite.Les résultats sur le plan de l’activité économique restent encore trop fragiles pour laisser entrevoir un recul durable du chômage, cette fameuse « inversion de la courbe » promise par François Hollande.Lire sur Les Décodeurs :Neuf graphiques qui relativisent la baisse du chômagePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.12.2015 à 04h31 • Mis à jour le24.12.2015 à 08h58 La décision de François Hollande d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français et condamnés pour terrorisme est au cœur de nombreux éditoriaux, jeudi 24 décembre. La majorité des quotidiens jugent cette mesure avec sévérité, certains s’attardant sur le fond de celle-ci, d’autres sur sa forme.Lire aussi :Réforme constitutionnelle : Hollande maintient l’extension de la déchéance de nationalitéIl n’y a guère que Le Figaro, sous la plume de Paul-Henri du Limber, pour se féliciter de l’annonce du chef de l’Etat : « François Hollande aime surprendre. Pour le pire, souvent, pour le meilleur, parfois. Dans cette affaire de déchéance de nationalité, il a choisi la seconde solution. (…) Le président a tenu bon et il faut s’en féliciter. » Dans les colonnes de L’Opinion, Nicolas Beytout se veut plus nuancé. Cette mesure est « un symbole, et n’est que cela », estime-t-il. Pourtant, ajoute-t-il, « c’est aussi cela, le but du terrorisme : nous entraîner vers le toujours plus et finir par nous diviser face à la menace. La déchéance pour tous, un pas trop loin ? ».« Consternation » de la gauche« La gauche accueille avec consternation la décision présidentielle qui déclenche un débat malsain, fort éloigné des impératifs réels de la lutte antiterroriste », résume de son côté Laurent Joffrin dans Libération, qui titre en une « Déchéance de crédibilité ». Patrick Apel-Muller, de L’Humanité, est encore plus vindicatif dans son éditorial, titré « Le choix de l’indignité » :« En constitutionnalisant l’état d’urgence, le tandem gouvernant signe sa reddition devant l’idéologie sécuritaire et une défaite pour la démocratie. » « C’est un pan de la gauche qui se sent trahi », note également Matthieu Verrier dans La Voix du Nord. « François Hollande doit très vite se remettre à sa cuisine politique », ajoute-t-il.« Il n’y a que le FN qui pavoise »Jean-Louis Hervois, pour La Charente libre, justifie ainsi l’attitude du président : « Renier un engagement prononcé dans le cadre le plus solennel de la République − le Congrès de Versailles − et dans les circonstances les plus dramatiques − au lendemain des attentats de novembre − ne pouvait que ruiner définitivement l’image d’autorité qu’il s’applique à construire. » « Tant pis si une occasion de faire de la politique autrement a encore été manquée », souligne Pierre Fréhel dans les pages du Républicain lorrain.Avec cette décision, note Bruno Dive dans Sud-Ouest, François Hollande « valorise le Front national ». « Il n’y a finalement que le FN qui pavoise, ravi du pataquès provoqué par un sujet sur lequel l’extrême droite a toujours nourri bien des fantasmes », abonde Laurent Bodin dans L’Alsace. Dans La République des Pyrénées, Jean-Marcel Bouguereau est consterné :« Le Front national annonçait que ses parlementaires allaient voter la réforme de la Constitution. La boucle est bouclée. Dramatiquement. Sinistrement. »Lire aussi :Déchéance de nationalité : comment modifie-t-on la Constitution ? 23.12.2015 à 20h56 Un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Flamanville a été arrêté mardi soir, probablement pour plusieurs semaines, a indiqué EDF, mercredi 23 décembre. Le transformateur du réacteur 2 de la centrale est « tombé en panne dans la nuit de lundi à mardi ».Un transformateur de secours a alors pris le relais, mais comme le principal n’a pu être réparé dans les délais réglementaires, le réacteur a été arrêté mardi à 18 h 15, a indiqué le service communication de la centrale.Lire notre décryptage :EPR de Flamanville : les quatre malédictions d’un chantier controversé« Il est très fortement probable que le transformateur doive être changé », une opération dont la durée se compte « en semaines et non en jours ou en mois », a-t-on précisé de même source. Ce genre d’événement s’est déjà produit dans d’autres centrales par le passé, selon EDF.« Aucun impact sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement »« Cet événement n’a aucun impact sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement », a précisé EDF dans un communiqué.L’unité de production 1 de la centrale de Flamanville est en fonctionnement et contribue à l’alimentation du réseau électrique national, selon le communiqué diffusé sur le site Internet de la centrale.La centrale de Flamanville représente, avec ses deux réacteurs, 4,5 % de la production nucléaire française, soit 80 % de la consommation électrique de la Normandie.Flamanville compte deux réacteurs habituellement en fonctionnement et un troisième en construction, de type EPR, qui cumule déboires et retards.Lire aussi :EPR de Flamanville : EDF s’offre un nouveau délai jusqu’en 2020 09.12.2015 à 17h09 • Mis à jour le09.12.2015 à 17h15 | Etienne Lehmann (Centre de recherches en économie et droit, Cred/Paris-II), Olivier Bargain (Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) et Alain Trannoy (Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Même si la communication en a été déficiente, le chantier fiscal amorcé au début de ce quinquennat n’a pas cessé. Les derniers développements (et l’échéance présidentielle) nous font cependant craindre de tomber à nouveau dans une longue période d’inaction, laissant la réforme fiscale au milieu du gué.D’une part, le prélèvement à la source annoncé pour le 1er janvier 2018 (avec année blanche en 2017) n’est peut-être pas porté par Bercy autant qu’il le faudrait (c’est un euphémisme). D’autre part, la fusion de la prime pour l’emploi (PPE) et du revenu de solidarité active (RSA) en une prime d’activité au 1er janvier 2016 n’apporte aucune solution au problème du non-recours : tout comme le RSA « activité », la prime ne sera pas perçue par une majorité de travailleurs. Au total, ceci correspondrait à presque cinq milliards d’aide non transférés aux bas revenus.Dans ce contexte, l’amendement Ayrault-Muet est courageux et salutaire. Voté en première lecture à l’Assemblé Nationale, présenté en deuxième lecture jeudi 10 décembre, menacé de disparition pure et simple par des arguments budgétaires, il propose de remplacer une partie de la prime d’activité par un paiement mensuel « à la source » sous forme d’une baisse de la CSG, jusqu’à 1,34 SMIC. Par exemple, pour un SMIC temps plein, le contribuable, éligible à une prime de 132 euros et redevable d’une CSG/CRDS de 115 euros, bénéficierait d’un dégrèvement de cet impôt de presque 100 euros, sous forme d’une avance sur la prime. Au salarié de faire ensuite les démarches auprès des CAF pour obtenir (trimestriellement) les 3 x 15 euros restant (ou plus, si la prime à laquelle il a droit est supérieure à 132 euros du fait de la présence d’enfant à charge).Il y a deux lectures possibles de cette réforme.La première est celle d’une CSG progressive. En effet, il s’agit bien d’un reprofilage de la progressivité d’ensemble du système de prélèvement direct, avec une CSG rendue progressive dans le bas de la distribution et un barème progressif d’Impôt sur le Revenu (IR) dans le haut. La réforme Ayrault-Muet propose entre autre un taux minimal d’imposition citoyenne (une CSG/CRDS minimale) de 1,5 %, proche des 2 % que préconisaient Thomas Piketty et ses coauteurs dans « la Révolution Fiscale ». La réforme préfigure donc ce que pourrait être, en deçà du seuil d’imposition actuel de l’IR, le barème d’un impôt unifié. En tout cas, elle anticipe la discussion sur ce point – celle qui devra avoir lieu en prévision de 2018, quand deux lignes figureront sur la feuille de salaire, une pour la CSG et une pour l’IR.Impôt négatifL’autre lecture est celle du mode de perception de la prime d’activité. Le salarié percevrait une partie de la prime directement sur sa feuille de paie. L’avantage est double : la contemporanéité (paiement mensuel et non plus trimestriel avec le RSA, ou décalé d’un an avec la PPE) et l’automaticité. Ce dernier point permet de régler une partie du non-recours qui grève actuellement l’effet redistributif du RSA. Une partie seulement, car le reste de la prime d’activité (3x15 euros dans notre calcul, mais beaucoup plus pour des smicards à mi- temps) ne sera probablement pas demandée par les intéressés. Dans cette lecture, on ne voit d’ailleurs pas ce qui empêcherait de verser toute la partie non-liée à des critères familiaux de la prime sur la feuille de salaire, et autoriser ainsi que le total CSG+prime devienne (virtuellement) négatif.Ainsi, l’amendement Ayrault-Muet va dans la bonne direction, mais doit n’être vue que comme une première étape. En tant que CSG progressive, il doit n’être que la première phase d’un reprofilage complet du système IR-CSG mieux intégré, disposant d’un traitement cohérent de la dimension familiale tout le long de la distribution des revenus. En tant que mode direct et automatique de versement des aides en emploi, on peut aussi aller plus loin et rêver d’un impôt moderne fusionnant CSG+IR avec la prime d’activité (mais aussi les allocations familiales et les aides au logement) en un « impôt négatif ». Ceci aurait le mérite de rendre le système final plus transparent pour les citoyens, en clarifiant l’action gouvernementale de lutte contre la pauvreté. Plus intelligible aussi pour les bénéficiaires, ce qui permettrait d’améliorer le caractère incitatif du dispositif d’ensemble, notamment en rendant tangible le fait que ce supplément de revenu – prime ou impôt négatif – est bien lié à une activité salariale.L’amendement Ayrault-Muet a le mérite d’initier une correction de notre système redistributif en aidant les plus pauvres. Elle ne modifie en rien ce à quoi les allocataires ont droit : en théorie, personne ne gagne plus avant qu’après. Mais en transférant une partie de la prime sur une baisse de CSG, elle redonne 1 milliard sur les 5 milliards de prime d’activité non perçus du fait du non-recours. Elle diminue à due concurrence l’apparence d’“assistance” de la prime d’activité pour les travailleurs à bas salaires. Si cette réforme est votée en deuxième lecture le jeudi 10 décembre, elle contribuera à réduire la pauvreté en emploi tout en augmentant les incitations au travail. Elle constituera aussi un espoir, celui d’une continuité dans les réformes dont la France a besoin.Olivier Bargain (Institut d’économie publique, Idep/Aix-Marseille Université), Alain Trannoy (Institut d’économie publique, Idep/Aix-Marseille Université), Etienne Lehmann (Centre de recherches en économie et droit, Cred/Paris-II).Etienne Lehmann (Centre de recherches en économie et droit, Cred/Paris-II)Olivier Bargain (Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille)Alain Trannoy (Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Manon Rescan Le 22 janvier 2015, quinze jours après la fusillade à Charlie Hebdo, et alors que la minute de silence avait été sporadiquement contestée par des élèves dans les collèges et les lycées, Najat Vallaud-Belkacem présentait la « Grande Mobilisation de l’école pour les valeurs de la République ». Une série de onze grands axes de mesures pour replacer la laïcité au centre des programmes scolaires, développer la citoyenneté et combattre les inégalités.Enseignement de la laïcité, réserve citoyenne, signalement des élèves radicalisés… les mesures se sont additionnées, recouvrant parfois des chantiers déjà en cours, mais la mise en place de certaines d’entre elles patine encore.Le plan de formation continue pour les enseignants sur les questions de laïcité Le ministère de l’éducation nationale assure que les 1 000 premiers formateurs ont été formés au printemps, lors de huit séminaires interacadémiques. Ceux-ci ont été à leur tour chargés de former des collègues de leur académie, avec l’objectif d’atteindre les 300 000 enseignants touchés d’ici à la fin de l’année 2015, soit moins d’un sur deux. « L’objectif sera atteint », assure le ministère, sans donner plus de détails. Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, principal syndicat d’enseignants des écoles primaires, est plus sceptique. « On est au milieu du gué », résume-t-il. « Les cadres intermédiaires de l’éducation nationale ont été formés, mais pour ce qui est des enseignants, si quelques-uns ont eu une courte formation sur des mercredis après-midi, la majorité n’a rien eu. »Des outils pédagogiques ont été mis à la disposition des enseignants : un module d’autoformation en ligne et des « livrets laïcité », d’une trentaine de pages, distribués à l’automne aux chefs d’établissement pour accompagner les équipes éducatives.Lire aussi :A l’école, « il faut rappeler que la laïcité est un combat qui rassemble »Mise en place d’un parcours citoyen d’enseignement moral et civique (EMC) et de cours d’éducation aux médias et à l’informationL’enseignement de la morale civique et laïque s’est installé dans les emplois du temps des élèves à la rentrée, avec un programme qui s’échelonne du CP à la Terminale, qui a pour ambition, lit-on sur le site du ministère, de :« Transmettre un socle de valeurs communes : la dignité, la liberté, l’égalité, la solidarité, la laïcité, l’esprit de justice, le respect de la personne, l’égalité entre les femmes et les hommes, la tolérance et l’absence de toute forme de discrimination. Il doit développer le sens moral et l’esprit critique et permettre à l’élève d’apprendre à adopter un comportement réfléchi. Il prépare à l’exercice de la citoyenneté et sensibilise à la responsabilité individuelle et collective. »Des enseignants ont toutefois regretté d’avoir vu les programmes d’EMC n’être diffusés que très tard en fin d’année scolaire dernière, limitant leur capacité à s’approprier ces nouveaux enseignements avant la rentrée.Lire aussi :Dans une classe de 4e : « La laïcité, ça rend libre de quoi  ? »Première journée de la laïcitéLe 9 décembre marque la première « journée de la laïcité », et fait partie des « rites républicains » que le gouvernement souhaitait voir établir après les attentats de janvier. Le choix de cette date marque le 110e anniversaire de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, adoptée le 9 décembre 1905.Lire aussi :Après les attentats, l’école exalte la laïcitéEvaluation des candidats aux concours de l’enseignement sur leur capacité à faire partager les valeurs de la RépubliqueLes questions de la laïcité ou encore de la transmission des valeurs de la République font partie des thèmes qui peuvent être abordés avec les candidats à l’oral dans les épreuves du premier comme du second degré. D’après des témoignages recueillis par Le Monde, la place des questions sur ce domaine varie selon les candidats, les jurys et les académies. A noter que l’ECM fait partie des domaines d’enseignement que les candidats aux concours du premier degré peuvent choisir de mettre en avant lors de leur oral.Formation renforcée des chefs d’établissement à la détection des signes précurseurs des pratiques de repli et de radicalisation« La formation des référents radicalisation se poursuit », indique le ministère, ajoutant que « chaque académie organise également des formations en direction de ses personnels ». Une fiche « prévention de la radicalisation » est également mise à disposition des enseignants.Création d’une « réserve citoyenne » de l’éducation nationaleCette initiative devait permettre à tout citoyen de s’engager bénévolement auprès des enseignants pour « transmettre et faire vivre les valeurs de la République » en intervenant en classe. Elle avait suscité un véritable engouement, le ministère de l’éducation nationale ayant recensé à la rentrée 4 660 pré-inscriptions de réservistes depuis le mois de janvier. Les enseignants devaient ensuite pouvoir puiser dans cette réserve pour des interventions en classe.Des réunions de rencontre avec les réservistes ont eu lieu dans certaines académies mais « pour le moment on ne sent pas du tout une dynamique », confie Moïse Kissous, éditeur parisien qui fait partie de cette réserve. Il a monté le « collectif de la réserve citoyenne » afin de mutualiser des outils entre réservistes mais, affirme-t-il, « parmi les gens que je connais, personne n’a encore été invité dans des classes ». Et de s’interroger sur la qualité de la communication au sujet de la réserve auprès des enseignants.De son côté, le ministère affirme avoir envoyé un courriel à l’ensemble des enseignants le 1er décembre pour « mieux faire connaître la réserve et inciter les personnels à y recourir » mais ne pas avoir de « remontées sur les interventions en classe ». Sébastien Sirh confirme le « peu d’engouement » du côté des enseignants. Il l’explique de deux manières : le « peu d’informations » adressées dans les écoles au sujet de la réserve et l’habitude, antérieure, qu’ont les enseignants de « faire appel à des grands témoins pour venir dans leurs classes », sans avoir à faire appel à ce dispositif.Lire aussi :De la Réserve citoyenne à la « garde nationale »Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.12.2015 à 13h46 • Mis à jour le09.12.2015 à 17h08 | Alexandre Pouchard Les responsables du Front national n’ont pas manqué de se féliciter après le score historique réalisé par leur parti lors du premier tour des élections régionales, le 6 décembre. Arrivé en tête dans six régions, il semble en bonne position pour remporter deux ou trois d’entre elles à l’issue du second tour (Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Provence-Alpes-Côte d’Azur).Pour défendre leur crédibilité en tant que gestionnaires, les responsables frontistes ont un argument qu’ils martèlent : selon eux, les douze villes dirigées par le FN ou leurs alliés ont plébiscité dimanche les candidats d’extrême droite. D’où ce slogan choc : « Essayer le FN, c’est l’adopter. »Une forte progression des suffrages exprimésEn apparence, le Front national réalise en effet une forte progression par rapport aux élections municipales : + 9 points (59,36 %) à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où Steeve Briois avait été élu dès le premier tour aux municipales 2014 avec 50,25 %. A Beaucaire, dans le Gard, le FN enregistre + 20 points par rapport au 2e tour de ces mêmes municipales ; à Camaret-sur-Aigues, dans le Vaucluse, cette hausse est de 17 points… #container_14496537935{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14496537935{ height:500px; } #container_14496537935 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14496537935 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14496537935 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14496537935 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Dans les villes frontistes, la forte progression du FN en part des suffrages exprimésSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Pas vraiment. Explications.Moins d’électeurs FN qu’aux municipalesNous ne regardons ici que la part des suffrages exprimés, c’est-à-dire les voix obtenues par le parti d’extrême droite par rapport à l’ensemble des bulletins déposés dans les urnes. Ce score est relatif à la participation, donc au total des électeurs qui sont allés voter.Si l’on regarde maintenant le nombre de suffrages obtenus par rapport au nombre total d’inscrits sur les listes électorales dans la commune, et donc à tous les électeurs potentiels, le constat est tout autre : le FN est en baisse dans la plupart des villes (- 2 points à Hénin-Beaumont, - 11 points à Béziers, - 4 points à Villers-Cotterêts…) sauf à Beaucaire (+ 0,6 point), Camaret-sur-Aigues (Vaucluse, + 7 points) et Le Pontet (Vaucluse, + 3,1 points). #container_14495795349{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14495795349{ height:500px; } #container_14495795349 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14495795349 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14495795349 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14495795349 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le FN ne progresse pas dans les villes FN par rapport aux électeurs potentielsPart des suffrages obtenus aux municipales et régionales par rapport au nombre d'inscrits dans la commune.Source : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14495795349", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Beaucaire (Gard)","Fréjus (Var)","Hayange (Moselle)","Mantes-la-Ville (Yvelines)","Marseille 7e secteur","Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais)","Villers-Cotterêts (Aisne)","Camaret-sur-Aigues (Vaucluse)","Béziers (Hérault)","Le Pontet (Vaucluse)","Le Luc (Var)","Cogolin (Var)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Municipales 1er tour ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 22.94 ], [ "", 26.87 ], [ "", 14.93 ], [ "", 10.52 ], [ "", 15.68 ], [ "", 31.53 ], [ "", 19.25 ], [ "", 21.71 ], [ "", 27.56 ], [ "", 21.67 ], [ "", 23.96 ], [ "", 26.06 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Municipales 2e tour ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 29.78 ], [ "", 30.68 ], [ "", 19.11 ], [ "", 16.85 ], [ "", 19.48 ], [ "", null ], [ "", 27.24 ], [ "", 36.61 ], [ "", 31.36 ], [ "", 28.07 ], [ "", 28.18 ], [ "", 35.31 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Régionales 1er tour ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 29.76 ], [ "", 26.06 ], [ "", 16.66 ], [ "", 13.09 ], [ "", 17.33 ], [ "", 29.46 ], [ "", 23.54 ], [ "", 29.15 ], [ "", 20.55 ], [ "", 30.16 ], [ "", 25.37 ], [ "", 27.35 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});La conclusion est logiquement la même lorsque l’on regarde le nombre de voix effectivement apportées au FN et donc le nombre d’électeurs frontistes dans ces villes. Le FN a perdu des suffrages dans quasiment toutes les villes sauf au Pontet (+ 224 voix sur 6 500 votants), à Camaret-sur-Aigues (+ 114 voix sur 2 095 votants) et à Beaucaire (+ 30 voix sur 5 500 votants). A Béziers, ville dirigée par Robert Ménard, le FN perd 5 300 voix (sur 21 600 votants), 1 600 dans le 7e secteur de Marseille (sur 34 150 votants) et le même chiffre à Fréjus (sur 19 000 votants)… #container_14495794729{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14495794729{ height:500px; } #container_14495794729 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14495794729 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14495794729 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14495794729 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Régionales : le FN a perdu des voix dans presque toutes les villes frontistesSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14495794729", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} voix", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} voix", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Beaucaire (Gard)","Fréjus (Var)","Hayange (Moselle)","Mantes-la-Ville (Yvelines)","Marseille 7e secteur","Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais)","Villers-Cotterêts (Aisne)","Camaret-sur-Aigues (Vaucluse)","Béziers (Hérault)","Le Pontet (Vaucluse)","Le Luc (Var)","Cogolin (Var)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Municipales 1er tour ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 2375 ], [ "", 9504 ], [ "", 1789 ], [ "", 1266 ], [ "", 12857 ], [ "", 6006 ], [ "", 1316 ], [ "", 792 ], [ "", 13068 ], [ "", 2446 ], [ "", 1648 ], [ "", 1966 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Municipales 2e tour ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 3083 ], [ "", 10852 ], [ "", 2290 ], [ "", 2027 ], [ "", 15971 ], [ "", null ], [ "", 1862 ], [ "", 971 ], [ "", 14867 ], [ "", 3141 ], [ "", 1938 ], [ "", 2664 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Régionales 1er tour ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 3113 ], [ "", 9276 ], [ "", 1977 ], [ "", 1555 ], [ "", 14365 ], [ "", 5596 ], [ "", 1625 ], [ "", 1085 ], [ "", 9540 ], [ "", 3365 ], [ "", 1767 ], [ "", 2004 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " voix", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});En clair, le Front national progresse de manière relative au nombre de votants, mais pas de manière absolue. En cela, il n’est pas le seul : la gauche comme la droite ont également perdu des voix par rapport aux élections municipales. #container_14496557682{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14496557682{ height:500px; } #container_14496557682 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14496557682 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14496557682 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14496557682 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Droite et gauche ont aussi perdu des voix depuis les municipales dans les villes FNSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14496557682", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#0386c3","#0386c3","#ff3232","#ff3232","#ff3232","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} voix", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, 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(Moselle)","Mantes-la-Ville (Yvelines)","Marseille 7e secteur","Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais)","Villers-Cotterêts (Aisne)","Camaret-sur-Aigues (Vaucluse)","Béziers (Hérault)","Le Pontet (Vaucluse)","Le Luc (Var)","Cogolin (Var)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Municipales 1er tour (droite) ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3801 ], [ "", 10402 ], [ "", 1200 ], [ "", 1640 ], [ "", 10882 ], [ "", 464 ], [ "", 1110 ], [ "", 1040 ], [ "", 8783 ], [ "", 3686 ], [ "", 1077 ], [ "", 2103 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Municipales 2e tour (droite) ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 4129 ], [ "", 12971 ], [ "", 1869 ], [ "", 810 ], [ "", 14529 ], [ "", null ], [ "", 1067 ], [ "", 815 ], [ "", 10957 ], [ "", 4228 ], [ "", 1887 ], [ "", 2353 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Régionales 1er tour (droite) ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 638 ], [ "", 5408 ], [ "", 698 ], [ "", 1086 ], [ "", 6673 ], [ "", 1264 ], [ "", 932 ], [ "", 335 ], [ "", 3945 ], [ "", 1078 ], [ "", 796 ], [ "", 862 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Municipales 1er tour (gauche) ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 873 ], [ "", 3675 ], [ "", 2110 ], [ "", 2939 ], [ "", 15358 ], [ "", 5480 ], [ "", 1162 ], [ "", 707 ], [ "", 7265 ], [ "", 926 ], [ "", 1736 ], [ "", 968 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Municipale 2e tour (gauche) ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 531 ], [ "", null ], [ "", 1797 ], [ "", 3861 ], [ "", 14696 ], [ "", null ], [ "", 1554 ], [ "", 866 ], [ "", 5817 ], [ "", null ], [ "", 786 ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Régionales 1er tour (gauche) ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 1354 ], [ "", 3461 ], [ "", 1518 ], [ "", 1713 ], [ "", 11516 ], [ "", 2515 ], [ "", 763 ], [ "", 436 ], [ "", 7066 ], [ "", 1667 ], [ "", 736 ], [ "", 760 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " voix", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});L’abstention, grande gagnanteLa progression du FN se fait donc dans un contexte d’abstention élevée. Celle-ci est beaucoup plus importante lors des élections régionales (50,09 % au niveau national) que des municipales (36,45 % au premier tour, 37,87 % au second). #container_14495797302{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14495797302{ height:500px; } #container_14495797302 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14495797302 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14495797302 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14495797302 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Forte abstention dans les villes FN au premier tour des régionalesSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14495797302", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Beaucaire (Gard)","Fréjus (Var)","Hayange (Moselle)","Mantes-la-Ville (Yvelines)","Marseille 7e secteur","Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais)","Villers-Cotterêts (Aisne)","Camaret-sur-Aigues (Vaucluse)","Béziers (Hérault)","Le Pontet (Vaucluse)","Le Luc (Var)","Cogolin (Var)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Municipales 1er tour ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 28.6 ], [ "", 31.53 ], [ "", 49.47 ], [ "", 49.88 ], [ "", 50.72 ], [ "", 35.41 ], [ "", 38.05 ], [ "", 27.91 ], [ "", 36.74 ], [ "", 35.6 ], [ "", 33.47 ], [ "", 31.73 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Municipales 2e tour ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 23.66 ], [ "", 28.54 ], [ "", 43.31 ], [ "", 42.6 ], [ "", 43.13 ], [ "", null ], [ "", 32 ], [ "", 25.5 ], [ "", 31.49 ], [ "", 31.31 ], [ "", 30.52 ], [ "", 28.62 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Régionales 1er tour ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 47.76 ], [ "", 46.74 ], [ "", 62.32 ], [ "", 60.71 ], [ "", 58.8 ], [ "", 48.88 ], [ "", 49.88 ], [ "", 43.71 ], [ "", 53.47 ], [ "", 41.85 ], [ "", 50.29 ], [ "", 47.86 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});L’abstention de l’électorat des villes frontistes se situe globalement dans la moyenne départementale ou régionale, à l’exception notable de Béziers (Hérault), Hayange (Moselle), Mantes-la-Ville (Yvelines), Marseille 7e secteur (Bouches-du-Rhône), où l’abstention a été nettement plus importante. #container_14496643667{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14496643667{ height:500px; } #container_14496643667 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14496643667 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14496643667 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14496643667 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Abstention : les villes frontistes globalement dans la moyenneSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14496643667", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Beaucaire (Gard)","Fréjus (Var)","Hayange (Moselle)","Mantes-la-Ville (Yvelines)","Marseille 7e secteur","Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais)","Villers-Cotterêts (Aisne)","Camaret-sur-Aigues (Vaucluse)","Béziers (Hérault)","Le Pontet (Vaucluse)","Le Luc (Var)","Cogolin (Var)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ville ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 47.76 ], [ "", 46.74 ], [ "", 62.32 ], [ "", 60.71 ], [ "", 58.8 ], [ "", 48.88 ], [ "", 49.88 ], [ "", 43.71 ], [ "", 53.47 ], [ "", 41.85 ], [ "", 50.29 ], [ "", 47.86 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Département ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 49.37 ], [ "", 48.13 ], [ "", 56.64 ], [ "", 51.82 ], [ "", 50.18 ], [ "", 42.99 ], [ "", 44.56 ], [ "", 45.41 ], [ "", 48.78 ], [ "", 45.41 ], [ "", 48.13 ], [ "", 48.13 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Région ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 47.76 ], [ "", 48.06 ], [ "", 52.09 ], [ "", 54.1 ], [ "", 48.06 ], [ "", 45.19 ], [ "", 45.19 ], [ "", 48.06 ], [ "", 47.76 ], [ "", 48.06 ], [ "", 48.06 ], [ "", 48.06 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});S’il est indéniable qu’il réalise des scores en hausse, le Front national ne peut donc pas se targuer d’avoir convaincu davantage d’électeurs que lors des élections municipales – du moins, pas après ce premier tour des élections régionales.Lire aussi :Elections régionales : pourquoi les abstentionnistes n’auraient rien changé au résultatElections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) « No Pasaran ». C’était il y a un mois. Bruno Bonduelle, l’un des bâtisseurs de l’empire international de légumes en boîtes, tirait la sonnette d’alarme. Ce chef d’entreprise à la retraite prenait la plume pour crier son angoisse de voir le Front national remporter les élections dans la nouvelle grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. « Comment peut-on prôner la fermeture des frontières alors que notre économie régionale est immergée dans le monde, avec un salarié sur quatre qui travaille dans une entreprise aux capitaux étrangers, alors que nous vantons dans nos brochures ce carrefour transfrontalier ouvert aux quatre vents de l’Europe, nos succès à l’exportation ? », écrivait Bruno Bonduelle.Lire aussi :Le patronat divisé face au vote Front nationalSon billet d’humeur se terminait par une supplique à l’adresse des élus qui affronteraient Marine Le Pen au second tour : « De grâce, ne laissez pas notre économie sombrer dans le repli sur soi ! »Ce cri du cœur est devenu prophétie. Mais la pythie a perdu sa voix. Contacté, l’ancien grand patron du Nord ne souhaite pas commenter la situation. Sa sortie dans les médias n’a pas été sans conséquence. Des consommateurs ont écrit au groupe en menaçant de boycotter les produits Bonduelle. Des agriculteurs de la région qui fournissent les usines ont menacé de ne plus les approvisionner en légumes si Bruno Bonduelle, ou d’autres, prenaient encore position. L’ancien patron se dit « effondré ». « Ils ont déjà réussi à instaurer la terreur », ajoute-t-il. Christophe Bonduelle, l’actuel PDG, a été contraint de se désolidariser des propos de l’ancien président du groupe.Lire aussi :« Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, l’affaiblissement de la gauche est une tendance de fond »Il n’est visiblement pas simple d’affronter le sujet de l’extrême droite quand on est patron. Dans le Nord, les dirigeants d’Auchan, Roquette, Lesaffre, OVH, Decathlon, et bien d’autres ont choisi de ne pas nous répondre. « On ne peut pas laisser la chaise vide, regrette Luc Doublet, président de Nord France Invest, agence de promotion régionale. Ils ont tort de ne pas parler. » Conseiller régional pendant quinze ans, le président du conseil de surveillance du groupe Doublet, leader européen dans la fabrication de drapeaux, craint tout haut pour l’attractivité internationale de la région. « Il est possible que des cadres ne veuillent pas venir travailler ici », dit-il. Il évoque aussi la question du tourisme d’affaires ou des politiques de développement à l’export. Et, surtout, il est préoccupé par la coopération internationale que Marine Le Pen veut supprimer à la région alors que les relations avec l’Afrique offrent des perspectives aux entreprises nordistes.Eviter d’« ajouter du désespoir au désespoir »« Le silence des patrons est terrifiant, soupire André Dupon, président du groupe Vitamine T, présent à la fois dans le recyclage et les services. Je ne comprends pas. Le sujet n’est plus de choisir untel ou untel. » Selon lui, ils ont peur. « Personne n’est à l’abri, d’autant que Marine Le Pen considère que le grand patronat est proche des socialistes. » Ce pionnier de l’entrepreunariat social, proche du socialiste Pierre de Saintignon, s’interroge lui aussi sur l’attractivité régionale et sur les investissements étrangers. « D’autant que c’est par l’activité économique qu’on lutte contre le chômage. »Lire aussi :Ces énarques et autres centraliens qui se mettent au service du FNSon groupe, qui réalise 50 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, compte 2 500 salariés, des ex-sans emploi cassés par la vie et fiers de relever la tête. André Dupon pense aux hommes et femmes remis sur pied par Vitamine T : « J’espère que la politique d’aides à l’insertion de la Région ne sera pas réduite à sa simple expression. » Dimanche 13 décembre, André Dupon, l’homme de gauche, votera pour Xavier Bertrand (LR). « Je suis sûr que certains ouvriers de notre usine ont voté FN. Et pour ces gens-là, j’ai envie de décupler mon énergie. » André Dupon s’est même mis en tête de créer 500 emplois supplémentaires. Pour lui, la seule manière de contrer le FN est de « redonner de l’espérance ». Ne pas « jouer la politique du pire »Un avis partagé par Philippe Vasseur, le président de la CCI Nord de France. Comme d’autres décideurs, l’ancien ministre a choisi de ne pas « jouer la politique du pire » pour ne pas « ajouter du désespoir au désespoir ». Il faudra bien que la vie continue, entend-il autour de lui. Mais Philippe Vasseur partage avec Luc Doublet cette impression d’être dans un piège, quelle que soit l’attitude adoptée. « Je ne prends pas position. De toute façon, ce qui a été fait par la Voix du Nord (qui s’est engagée contre le FN) ou Bruno Bonduelle a plutôt renforcé Marine Le Pen, estime M. Vasseur. Son discours, c’est le peuple contre les élites. La vraie question, c’est de dire que tout ça est de notre faute, et c’est un « nous » collectif. On aurait dû prendre conscience des problèmes plus tôt. Là, on est inaudibles. »Lire aussi :Le FN tente de séduire les patronsLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Bertrand Bissuel Un nouveau traitement va être testé pour combattre le chômage de longue durée. Mercredi 9 décembre, l’Assemblée nationale examine une proposition de loi « d’expérimentation territoriale » visant à ramener à « zéro » le nombre de personnes qui cherchent un emploi depuis au moins un an.Porté par Laurent Grandguillaume, député PS de Côte-d’Or, ce texte, qui fait globalement consensus – avec quelques bémols à droite –, prévoit d’offrir à des chômeurs de longue durée un poste en CDI, rémunéré au moins à hauteur du smic, dans des activités socialement utiles. Le dispositif devrait s’appliquer dans une dizaine de territoires, pendant cinq ans ; si le bilan s’avérait concluant, il pourrait être étendu.Le phénomène n’a cessé de prendre de l’ampleur, au fil des années : fin octobre, quelque 2,43 millions de personnes cherchaient un emploi depuis au moins un an en métropole, qu’elles aient exercé une activité ou non durant le mois écoulé (catégories A, B et C). En janvier 2009, il n’y en avait « que » 1,01 million, d’après un rapport rédigé par M. Grandguillaume, qui cite des chiffres du ministère du travail. Soit une multiplication par 2,4 en moins de sept ans. Aujourd’hui, les chômeurs de longue durée représentent un peu plus de 43 % des inscrits à Pôle emploi, soit dix points de plus que début 2009.Dans ce contexte, « la recherche de solutions doit s’intensifier », estime M. Granguillaume, dans son rapport, car la privation durable d’emploi engendre des effets délétères « sur les personnes qui en sont victimes et sur le fonctionnement global de l’économie ». La proposition de loi s’inspire d’une idée soutenue, depuis des années, par le mouvement ATQ Quart Monde et l’un des responsables de son pôle emploi-formation, Patrick Valentin. Celui-ci a travaillé dans la métallurgie en tant que cadre avant de bifurquer vers le monde du travail adapté aux personnes handicapées. En 1993, il avait publié un livre Chômage d’exclusion… Comment faire autrement (édition chronique sociale).1000 à 1500 embauchesLe texte part d’un double constat : d’un côté, il y a des bataillons de chômeurs « qui sont prêts à travailler, contrairement aux idées reçues », souligne M. Valentin ; de l’autre, il y a une demande, de services de proximité en particulier, qui n’est satisfaite ni par les entreprises ni par le secteur public ou associatif. Plutôt que de consacrer des milliards d’euros au soutien financier des demandeurs d’emploi, mieux vaut « rediriger ce coût » pour développer les activités manquantes, selon ATD Quart Monde. D’après une étude réalisée en 2013 par l’association, la France dépense 33 milliards d’euros par an pour prendre en charge « la privation d’emplois » (RSA, allocation logement, manque à gagner en impôts et en cotisations, etc.) ; le chiffre n’englobe pas les indemnités-chômage.La proposition de loi défendue par M. Grandguillaume et plusieurs députés socialistes prévoit de mettre en place un « fonds national » pour lancer le dispositif. Doté d’une dizaine de millions d’euros, il permettra de financer des postes dans des entreprises relevant de l’économie sociale et solidaire. De 1 000 à 1 500 personnes pourraient être embauchées dans une dizaine de territoires, plutôt situés dans le monde rural ou en zone péri-urbaine. Les activités ainsi développées sont diverses : aide aux devoirs, petits travaux de jardinage, etc.Point très important, un comité local, composé d’élus, de représentants des entreprises et du monde associatif, veille à ce que les emplois créés ne concurrencent pas des activités déjà existantes. Des expérimentations de ce type sont déjà sur les rails dans cinq collectivités locales : Colombey-les-Belles (Meurthe-et-Moselle), Jouques (Bouches-du-Rhône), Mauléon (Deux-Sèvres), Pipriac (Ille-et-Vilaine), Prémery (Nièvre). C’est un « travail de longue haleine », qui vise à « promouvoir un changement de regard », confie M. Valentin. Le texte, qui bénéficie du soutien du gouvernement, devrait être adopté sans difficultés.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Perrine Mouterde Devant la petite école de Rebreuve-sur-Canche, qui accueille des élèves de la maternelle au CP, Virginie, 33 ans, mère de trois enfants, veut y croire. « La gauche et la droite vont tout faire pour que le FN ne passe pas, ils ont trop peur. Mais ça me dérange : ils ont déjà fait leur temps, ils n’y sont pas arrivés. Il faut qu’ils laissent leur chance aux autres. »« Marine Le Pen a du courage, insiste Céline Lavergne, 30 ans, autoentrepreneuse dans le domaine de l’habillement pour enfants. Avec les autres partis, rien ne bouge. Et il y a les étrangers… Ma sœur s’est mariée à l’un d’eux et elle respecte plus ses coutumes que celles de la France. Ils ne travaillent pas, ils touchent le RSA [revenu de solidarité active]. Ils ne fêtent pas Noël mais ils vont toucher la prime de Noël [versée par les caisses d’allocations familiales aux allocataires du RSA] », plaide la mère de famille pour justifier son vote au premier tour des élections régionales.« Ce sont les gens qui décident pour qui voter »Lire aussi :Elections régionales : en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, le Front national en tête, le PS se retireDans ce village de 220 habitants, le Front national (FN) a récolté 85 des 122 suffrages exprimés, soit 69,67 % des voix. Un record pour le département du Pas-de-Calais. Seul Noyelles-lès-Humières, un village de 50 habitants, a fait mieux, avec 70,83 %. Dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la liste du FN menée par sa présidente, Marine Le Pen, est arrivée en tête au premier tour avec 40,64 % des voix. Le Parti socialiste (PS) a retiré sa liste pour faire barrage à la formation d’extrême droite.A Rebreuve, des maisons dépareillées s’étalent le long de la route départementale, au milieu de champs et de bâtiments agricoles. Autrefois, les habitants pratiquaient la polyculture et l’élevage. Aujourd’hui, certains travaillent à Saint-Pol-sur-Ternoise, à une vingtaine de kilomètres, ou à Arras, à 40 km.Dominique Carbonnier, 40 ans et employé municipal, bricole devant chez lui. Beaucoup de maisons du village, en briques rouges, semblent cossues. Ce n’est pas le cas de sa petite bâtisse blanche à la cheminée fumante. Lui a toujours voté pour la formation d’extrême droite. Cette fois, il croit à sa victoire. Le front républicain, l’appel de la gauche à voter pour les Républicains, il juge cela « ridicule ». « Les gens votent ce qu’ils veulent, ce sont eux qui décident, pas les responsables », dit-il.« Les communes rurales sont oubliées » Le maire du village, Daniel Bonnelle, réélu en 2014, a voté au premier tour pour la liste Debout la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan, et votera blanc au second.« On a l’impression que ceux qui sont au pouvoir veulent tout décider pour nous, avance Daniel Bonnelle pour tenter d’expliquer le vote de ses concitoyens. On nous demande notre avis mais personne n’en tient compte. Les petites communes rurales sont oubliées. » Le maire raconte que quelques jours plus tôt, les gendarmes sont venus lui poser des questions au sujet d’un couple né dans le village, et dont l’un des enfants serait fiché S. « On croit que nous sommes tranquilles dans les petits villages mais des choses peuvent aussi arriver. »« Il n’y a pas de problème d’immigration, pas de problème de sécurité ni de problème d’argent ici, rétorque un père de famille en allant chercher son fils. Mais les gens sont mal informés et confondent tout. »Lire aussi :Elections régionales : comment en est-on arrivé là ?Le FN en force dans l’ex-bassin minierL’immigration, l’emploi. Ces thèmes sont aussi les premiers à être mis en avant par les électeurs frontistes d’Auchel, une commune de près de 11 000 habitants située au nord de Rebeuve-sur-Canche, dans le Pas-de-Calais. Là aussi, le FN a fait un très bon score au premier tour des régionales : 52,67 % des voix.Assesseur dans un bureau de vote le 6 décembre, Bruno Roux a vu un électeur sur deux déposer un bulletin de vote « pour lui ». Conseiller municipal FN, il est aussi fils et petit-fils de mineur. Sa belle-famille était communiste, a milité avec Georges Marchais. Auchel est une ville populaire, ouvrière, située dans l’ancien bassin minier et industriel, qui fut aussi un fief socialiste. Depuis, les usines ont cessé ou réduit leur activité – Auchelaine (laine), Forecia (automobile)… –, le chômage s’est enraciné. Pour Bruno Roux, artisan pâtissier qui a créé son entreprise il y a 32 ans, l’argent guide ses choix politiques. Après avoir voté pour François Mitterrand en 1981, il a ensuite voté Jacques Chirac après que celui-ci a supprimé la vignette automobile, puis Nicolas Sarkozy pour la suppression de la taxe professionnelle. Engagé dans les rangs du FN depuis 2012, il attend, de la part du parti d’extrême droite, une réforme du régime social des indépendants (RSI).Marine Le Pen a en tout cas déjà « sauvé » une entreprise, la sienne : depuis qu’il est connu dans la région pour son engagement politique, il assure avoir davantage de clients, même si les fins de mois sont toujours difficiles.Lire aussi :Elections régionales : gauche et droite rechignent à se remettre en cause face au FNPerrine MouterdeJournaliste au Monde Manon Rescan Comment expliquer l’interdiction des signes religieux à l’école, la séparation de l’Eglise et de l’Etat ? Que la laïcité, parfois vécue comme un interdit, est une garantie de la liberté de culte ? Après les attentats de janvier, ces questions ont taraudé les enseignants, parfois démunis face à la profonde remise en cause de ses principes par certains de leurs élèves. Des cours d’enseignement moral et civique (EMC) ont, depuis, été ajoutés par le gouvernement dans les programmes scolaires pour aborder ces questions. A l’occasion de la première journée de la laïcité, mercredi 9 décembre, Jean Baubérot, sociologue, auteur avec Rokhaya Diallo de Comment parler de laïcité aux enfants (Le Baron perché, 2015) revient sur cette initiative.Lire aussi :Après les attentats, l’école exalte la laïcitéPourquoi la question de l’enseignement de la laïcité à l’école a-t-elle ressurgi cette année ?Après les attentats de janvier, les enseignants se sont retrouvés en difficulté face à des élèves qui s’étaient construit une mauvaise image de la laïcité, qu’ils voyaient comme un concept s’opposant à la religion. Dans les débats politico-médiatiques, on en a parlé comme d’un catalogue d’interdits, on en a fait le synonyme de la neutralité religieuse, ce qui n’est pas le cas. C’est pour cela qu’il faut renforcer la formation permanente des professeurs sur cette question. Des formations accélérées (de 1 000 enseignants avant juillet) ont eu lieu, mais il faut aller plus loin.En quoi consiste ce nouvel enseignement ?Jusqu’ici, la laïcité était abordée de manière moins formelle, en cours d’histoire en abordant les lois édictées par Jules Ferry, ou en cours d’instruction civique. Depuis la rentrée, elle est abordée dans le cadre des heures d’enseignement moral et civique, ajoutées par le gouvernement aux programmes scolaires. Celles-ci abordent la laïcité en mettant l’accent sur sa définition fondamentale : la liberté de croire ou de ne pas croire. C’est important d’insister sur cette définition car les terroristes cherchent justement à attaquer cette liberté de conscience. Aujourd’hui, les querelles sur les menus de substitution à la cantine, sous couvert de laïcité, sont contre-productifs. C’est une forme de laïcité rabougrie qui dresse les Français les uns contre les autres. La laïcité est avant tout un combat rassembleur pour la liberté et l’égalité de chacun, quelle que soit sa croyance. Ce recentrage sur les fondamentaux est selon moi la seule manière de faire en sorte que ce concept soit audible pour les élèves.Dans votre livre, vous proposez des fiches pratiques à destination des enseignants. Quels conseils leur donnez-vous ? Celui de lever les confusions : la religion est une affaire privée et personnelle, cela veut donc dire que l’Etat ne peut pas imposer une religion aux citoyens. Mais cela ne signifie pas que la religion est réduite à la sphère privée et donc qu’elle ne peut pas s’exprimer en public. Il faut la présenter comme une liberté pour tous, mais qui doit respecter la liberté de l’autre et qui a des limites, comme toute liberté.Pour l’expliquer aux enfants de 12 à 15 ans, nous comparons le rôle de l’Etat à celui d’un arbitre en sport. L’arbitre ne tape pas dans le ballon, il ne porte pas le maillot, mais il est là pour faire respecter les règles, même si chaque équipe a toujours l’impression qu’il favorise son adversaire.L’interdiction du port de certains signes religieux fait particulièrement débat chez certains élèves. Comment leur répondre ?J’étais à titre personnel très réservé sur l’interdiction du foulard à l’école, et partisan d’une solution intermédiaire en autorisant notamment le port du bandana, qui n’est pas nécessairement un signe religieux. Je regrette beaucoup de n’avoir pas été entendu par la commission Stasi [commission de réflexion sur la laïcité mise en place par Jacques Chirac en 2003] sur ce point. Reste que la loi c’est la loi.Si j’étais enseignant, j’expliquerais que la loi de 2004 a été votée peu après 2001, dans le contexte de l’après 11-Septembre : les passions religieuses étaient fortes. Elle avait vocation à calmer le jeu. Je rappellerais aussi que c’est aux enseignants de ne pas outrepasser la loi de 2004, sur les signes religieux autorisés ou non [définis par la circulaire du 18 mai 2004]. A eux, donc, de ne pas faire la chasse aux jupes longues ni au voile chez les mamans qui accompagnent les sorties scolaires, car ceux-ci ne sont pas interdits. Et j’insisterais sur le fait que même si c’est une loi qui fait débat, on n’a pas d’autres choix que de la respecter, qu’on soit d’accord ou non. Car ce qui fait le lien social et qui permet de faire société, c’est justement le respect des lois.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raphaëlle Besse Desmoulières (Propos recueillis par) Il a pris son temps pour s’exprimer. Trois jours après le premier tour des élections régionales, Jean-Luc Mélenchon prend la parole. Si le député européen du Parti de gauche soutient l’ex-socialiste Jean-Pierre Masseret dans sa volonté de se maintenir au second tour dans le Grand Est, il se refuse à donner une consigne de vote en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où le FN peut l’emporter.Lire aussi :Jean-Luc Mélenchon refuse de donner une consigne de voteComment analysez-vous les résultats de dimanche soir ?C’est une terrible insurrection froide. Elle se traduit par un niveau d’abstention record. Plus d’un Français sur deux n’a pas voté, 60 % des ouvriers et 70 % des jeunes ! Dans ce contexte, la prime va à ceux qui se mobilisent le mieux. Aujourd’hui, c’est le FN. La société se détourne de ses représentants politiques traditionnels et des institutions. Ce mécanisme, c’est celui qui fait monter l’exigence : « Qu’ils s’en aillent tous ! ». Ma déception, c’est que cela passe par le FN et non par nous. Si nous avions mobilisé nos électeurs comme le FN, nous serions au coude à coude avec le PS et la gauche à 40 %. Je ne suis pas naïf, je sais aussi que la montée du FN arrange beaucoup de monde.Dans les régions où le PS a retiré ses listes, en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte d’Azur, quelle attitude adopter ?Dans ces deux régions, où il n’existe plus de vote de gauche possible, je me garderai bien de donner des consignes. Le choix de chacun n’est plus politique, mais moral et philosophique. Chaque personne doit se demander si elle peut violer sa conscience politique au profit d’un impératif réputé supérieur. Plutôt la droite que le FN ? A condition qu’il y ait une différence ! Ce n’est pas à nous de la proclamer. Si M. Estrosi veut mériter des votes de gauche, c’est à lui de montrer qu’il est radicalement différent du FN et non pas identique comme beaucoup de gens le pensent dans nos rangs. Idem pour Xavier Bertrand.« Faire barrage à l’extrême droite » sans aucune exigence ni engagement préalable sur les principes essentiels est un blanc-seing très dangereux. Le seul choix honorable en démocratie, c’est d’assumer le combat d’idées en faisant confiance à l’intelligence du peuple souverain. La réaction d’honneur blessé de Jean-Pierre Masseret, qui n’est pas un militant révolutionnaire, atteint beaucoup de socialistes dans le pays. C’est dorénavant au cœur du PS que les questions se posent, davantage que sur sa gauche où étaient les frondeurs. D’ailleurs, ils ont disparu !Est-ce que le Front de gauche peut survivre à son résultat de dimanche soir, soit 4,15 % des voix ?Sous cette forme-là, non. Aux régionales, nous étions illisibles et dispersés en quatre combinaisons différentes pour treize régions ! Nous sommes la seule famille politique qui n’a pas fait une campagne nationale. Une présidentielle qui serait menée dans les mêmes conditions, c’est-à-dire découpée en 570 circonscriptions législatives où chacun ferait sa popote sur son petit feu, est condamnée d’avance. Il faut reconquérir notre visibilité et notre capacité d’entraînement, changer nos méthodes et notre relation au pays. Je ne m’attendais pas à nous voir, cinq ans après, quasiment revenus à la case départ.Elections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune.Raphaëlle Besse Desmoulières (Propos recueillis par)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié (Rochefort, envoyé spécial) Nicolas Sarkozy a lancé une véritable opération de charme en direction des électeurs du FN en vue du second tour des élections régionales, mardi 8 décembre, lors d’un meeting à Rochefort (Charente-Maritime).« Il y a 6 millions de Français qui ont voté pour le Front national. Je veux leur dire une chose : le vote pour le FN n’est pas un vote contre la République car si c’est un vote contre la République, pourquoi la République autorise-t-elle depuis trente ans des candidats du FN à se présenter ? », a demandé le président des Républicains (LR) lors de son premier meeting de l’entre-deux-tours, après que son parti a été devancé par la formation d’extrême droite dimanche.Affirmer que le vote FN « n’est pas contre la République » rappelle une précédente phrase de M. Sarkozy lors de la campagne de 2012, quand il avait déclaré : « Le Pen est compatible avec la République. » La citation en question avait notamment figuré à la « une » de Libération du 25 avril 2012.« Trop c’est trop »Tendant ouvertement la main aux électeurs du parti de Marine Le Pen, l’ancien chef de l’Etat a encore demandé :« Le vote pour le FN n’est pas immoral car si ce n’est pas moral, pourquoi la République accepte-t-elle depuis trente ans qu’autant de citoyens français fassent ce choix ? » Il a aussi décliné les prises de position reprenant les thèmes traditionnels du parti frontiste. Et parfois ses accents. L’immigration ? « Trop, c’est trop !, a-t-il tonné. On ne pourra pas continuer à accueillir tous ceux qui veulent venir sur le territoire de la République alors que nous n’avons plus d’argent, plus d’emplois, plus de logements… » Les réfugiés syriens ? « Ils ont vocation à rentrer dans leurs pays une fois que la guerre sera finie. »Pour dissuader les habitants des campagnes de voter en faveur du FN, M. Sarkozy a aussi insisté sur « la ruralité, qui se sent abandonnée ». Et a promis : « Dans le projet d’alternance de l’opposition, il faudra un plan Marshall pour la ruralité comme Jacques Chirac en a fait un pour la banlieue. »Lire aussi :Elections régionales : Sarkozy admet qu’« il y aura un débat à ouvrir » sur la ligne idéologique de LRPS et FN renvoyés dos à dosAutre phrase marquante du meeting de M. Sarkozy en soutien à Virginie Calmels, tête de liste LR-UDI-MoDem en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, par laquelle le président de LR met sur le même pied le Parti socialiste et le Front national : « Dans une région comme la vôtre, voter Rousset [le candidat du PS] ou voter FN, c’est la même chose (…). Si vous avez envie que cela change, vous n’avez qu’une possibilité : voter pour Virginie Calmels. » Une manière de reprendre son slogan du « PSFN » qu’il avait abondamment utilisé lors de la campagne des départementales, en mars.Lire aussi :Elections régionales : « La gauche fait monter le FN », argument récurrent (et faux) de Nicolas SarkozyAvant M. Sarkozy, Virginie Calmels avait tenté de mobiliser ses troupes en vue du second tour. « Nous allons faire basculer cette région, censée être imprenable, du rose au bleu ! », a lancé la protégée d’Alain Juppé devant près d’un millier de personnes. Mais celle-ci se retrouve en mauvaise posture pour l’emporter au second tour, dimanche prochain : arrivée en seconde position au premier tour avec 27,2 %, l’ex-patronne d’Endemol France a été distancée de plus de trois points par son concurrent socialiste, Alain Rousset (30,4 %).La victoire de Mme Calmels dans une triangulaire (PS-LR-FN) paraît compliquée car celle-ci dispose de peu de réserves de voix, contrairement au président PS sortant de la région, qui peut espérer des reports de voix venus des écologistes (6 % au premier tour) et du Parti de gauche (4,7 %). « Je crois toujours en la victoire », a-t-elle juré, en disant compter en particulier sur un renfort de voix des abstentionnistes. « Le deuxième tour est une nouvelle élection », a-t-elle estimé, en assumant – elle aussi – de « s’adresser aux électeurs du FN » pour tenter de rattraper son retard.Lire aussi :Elections régionales 2015 : le président de votre région a-t-il tenu ses promesses ?« Le vote FN conduit à une impasse complète », a mis en garde de son côté le député de Charente-Maritime Dominique Bussereau. Quant au sénateur de la Vienne Jean-Pierre Raffarin, il a appelé à la mobilisation pour la candidate de droite, en prévenant : « Les voix qui pourraient s’égarer n’auraient qu’une conséquence : maintenir les socialistes. Or il faut envoyer le message aux socialistes que ça suffit ! Et le changement, c’est voter Virginie Calmels. » Elections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune.Alexandre Lemarié (Rochefort, envoyé spécial)Journaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau Et si la France avait gardé ses 22 régions métropolitaines, sans les fusionner pour en former 13 nouvelles, quels auraient été les résultats du premier tour des élections régionales du 6 décembre ?Lire : Régionales 2015 : commune par commune, la liste qui est arrivée en têteEn analysant les résultats commune par commune, le résultat serait resté favorable, voire aurait été plus favorable encore au Front national, qui se serait placé en tête dans 11 régions sur 22 (contre 6 sur 13 dimanche). En revanche il y a quelques différences notables :Dans la nouvelle région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées – où le FN est arrivé en tête dimanche –, la position de chaque parti n’aurait pas changé en Languedoc-Roussillon, mais les Midi-Pyrénéens se seraient différenciés de leurs voisins, en plaçant en tête la liste d’union de la gauche.En Normandie : La Haute-Normandie se serait détachée de sa voisine en plaçant en tête le FN. En Basse-Normandie, c’est l’union de la droite qui serait arrivée en tête dimanche dernier. Les deux régions réunies ont placé la droite en tête.#infog_dcdr { margin: 0; padding: 0; width: 100%;}#infog_dcdr .region { stroke: #fff; cursor: pointer;}.ui-widget-content { border: 2px solid #ccd0d3!important; background: #ffffff!important; color: #222222;}.ui-tooltip { border-radius: 4px; padding: 8px; position: absolute; z-index: 9999; max-width: 350px; -webkit-box-shadow: none!important; box-shadow: none!important;}.montooltip p:before { color: #a2a9ae; content: '› '; font-family: arial; display: inline-block; font-size: inherit; left: 0; position: relative; width: 9px; font-weight: normal;} #infog_dcdr #legende { padding: 8px; } div{ float:left; clear:left; width:100%; border-bottom: 1px solid #ccc; padding: 2px 0; }#infog_dcdr .souslegende ul{ margin:0; } #infog_dcdr .premier li{ border-top-width:0!important; }#infog_dcdr li.key { border-top-width: 15px; border-top-style: solid; border-top-color:transparent; font-size: .75em; width: calc(1*(100% - 250px)/4); padding-left: 0; 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function franceDom() { var ε = 1e-6; function france(coordinates) { var x = coordinates[0], y = coordinates[1]; point = null; france.areasValues.some(function(d) { d.clip[0][0] && x d.clip[1][1]) { point = d.projection(coordinates); return point; } }); if (point === null) { return france.areas.metropole.projection(coordinates); } return point; } france.areas = {}; france.areasMap = d3.map(); france.areasValues = []; france.defineAreas = function(showFrance) { france.areas = { metropole: { clip: [ [-6.50, 51.50], [+11.00, 40.70] ], scale: 1.17, projection: d3.geo.conicConformal().center([-0.4, 46.87]).rotate([-5.5, 0, 1]).parallels([44, 49]) }/*, guadeloupe: { center: [-3.8, 46.2], clip: [ [-61.95, 16.60], [-60.86, 15.77] ], scale: 1.5, projection: d3.geo.conicEqualArea().rotate([61.5, 0]).center([0, 16.25]).parallels([8, 18]) }, martinique: { center: [-3.1, 44.8], clip: [ [-61.40, 15.00], [-60.70, 14.30] ], scale: 1.5, projection: d3.geo.conicEqualArea().rotate([60.7, 0]).center([0, 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Dans la configuration actuelle (Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes), c’est la gauche qui est en tête.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.12.2015 à 18h08 • Mis à jour le09.12.2015 à 16h07 | Simon Auffret En tête dans six des treize régions françaises, le Front national a devancé la droite et le Parti socialiste, lors du premier tour des élections régionales, le 6 décembre. En Ile-de-France, la liste du parti présidé par Marine Le Pen, menée par Wallerand de Saint-Just, a terminé la soirée en troisième position, derrière les listes de Valérie Pécresse (Les Républicains) et Claude Bartolone (Parti socialiste et alliés).La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, s’est déclarée le même jour sur Twitter « fière du peuple de Paris qui a défié la peur », et a accordé ses « félicitations aux Parisiens qui ont une fois de plus maintenu le FN très en deçà de ses résultats nationaux ».A Paris, le parti d’extrême droite culmine en effet à 9,65 %, en quatrième position, derrière la liste écologiste menée par Emmanuelle Cosse (10,92 %). Un résultat bien inférieur au reste de la France : selon les résultats du ministère de l’intérieur, le FN recueille 27,96 % des suffrages exprimés au niveau national.Sur l’ensemble de la capitale, le Front national est en dessous de 10 % dans 11 arrondissements. Le parti fait ses meilleurs scores dans les 13e et 15e arrondissements, en totalisant 10,86 % des voix.Le FN minoritaire mais en progressionCréditée de 18,41 % en Ile-de-France, la liste menée par Wallerand de Saint-Just a peiné à conquérir l’électorat parisien. Cependant, il a fait un peu mieux que la dernière candidate frontiste aux élections régionales : en 2010, Marie-Christine Arnautu avait récolté 9,29 % des suffrages exprimés - et 6,1 % à Paris. Dans tous les arrondissements, le Front national a gagné des voix lors du premier tour des élections régionales, par rapport à celles de 2010 : #container_14495822538{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14495822538{ height:500px; } #container_14495822538 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14495822538 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14495822538 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14495822538 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le Front national en progression dans tous les arrondissements1er tour du scrutin des régionales, en 2010 et en 2015Source : Ville de Parisrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14495822538", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Arr 1","Arr 2","Arr 3","Arr 4","Arr 5","Arr 6","Arr 7","Arr 8","Arr 9","Arr 10","Arr 11","Arr 12","Arr 13","Arr 14","Arr 15","Arr 16","Arr 17","Arr 18","Arr 19","Arr 20"], title: { text: "Arrondissement" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 2015, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 520 ], [ "", 443 ], [ "", 783 ], [ "", 773 ], [ "", 1515 ], [ "", 999 ], [ "", 1654 ], [ "", 1215 ], [ "", 1385 ], [ "", 1811 ], [ "", 3165 ], [ "", 4545 ], [ "", 5545 ], [ "", 3923 ], [ "", 7682 ], [ "", 4843 ], [ "", 4597 ], [ "", 4390 ], [ "", 4217 ], [ "", 4977 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": 2010, "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 261 ], [ "", 233 ], [ "", 354 ], [ "", 414 ], [ "", 913 ], [ "", 641 ], [ "", 925 ], [ "", 676 ], [ "", 834 ], [ "", 1074 ], [ "", 1865 ], [ "", 2659 ], [ "", 3079 ], [ "", 2274 ], [ "", 4271 ], [ "", 2842 ], [ "", 2777 ], [ "", 2821 ], [ "", 2493 ], [ "", 3030 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " voix", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Ce gain est à relativiser face à la hausse nationale – le FN est passé de 11 % des voix en 2010, à 27,96 % en 2015 – mais reste conséquent. D’autant qu’avec 59 002 voix, Wallerand de Saint-Just fait mieux que la candidate du parti aux régionales de 2004 : Marine Le Pen, désormais présidente du FN, avait récolté les voix de 57 185 parisiens.Au second tour, la candidate, en 2015, à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie avait terminé en troisième position, cumulant 6,11 % des suffrages. Les résultats de Wallerand de Saint-Just devraient être supérieurs, face aux listes menées par Valérie Pécresse (Les Républicains) et Claude Bartolone (Parti socialiste et alliés).Un indicateur a depuis particulièrement varié et pourrait avoir son importance lors du second tour : l’abstention, mesurée à 34,70 % en 2004, était de 54,10 % lors du premier tour, le dimanche 6 décembre.Simon AuffretJournaliste au Monde 08.12.2015 à 16h41 • Mis à jour le08.12.2015 à 21h01 Le vent d’insoumission a soufflé en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Dans cette région, le candidat socialiste Jean-Pierre Masseret a refusé d’obéir aux consignes nationales de retrait, malgré sa troisième place au premier tour, et décidé de maintenir sa liste, qu’il a déposée dès lundi.La fronde qui a gagné certains de ses colistiers n’a finalement pas eu raison de sa candidature, après plusieurs heures d’incertitude. Arrivée à 17 h 46 à la préfecture, Anne-Pernelle Richardot, tête de liste dans le Bas-Rhin, a finalement annoncé, peu après 18 heures, qu’elle n’avait recueilli que 71 signatures de désistement sur les 189 membres de la liste, et ne peut donc pas demander son invalidation.Le nombre de 95 signataires devait être atteint pour valider l’annulation de la candidature de M. Masseret. Selon l’article L. 352 du code électoral, en effet, si la majorité des membres signaient une déclaration de retrait, la liste serait, de fait, invalidée.Après plus d’une demi-heure passée avec les fonctionnaires de la préfecture, Mme Richardot est ressortie faire une déclaration à la presse :« Officiellement, le compte n’y est pas, mais je demande à M. Masseret d’entendre l’appel des socialistes et de retirer sa liste. »L’intéressé lui a répondu, vers 19 heures, en confirmant qu’il se maintenait et mènerait « son combat jusqu’au bout ». Le PS a de nouveau appelé M. Masseret à la « responsabilité » et à se « retirer » de la campagne pour le second tour, avant face à son refus, de lui retirer officiellement son investiture socialiste.La porte-parole du PS, Corinne Narassiguin, a déclaré :« Une claire majorité absolue des colistiers socialistes sont candidats contre leur gré, ils refusent de participer de quelque manière que ce soit à une victoire du FN dans leur région. Il revient maintenant à Jean-Pierre Masseret de retrouver son sens des responsabilités dans la défense des valeurs de la République, en se retirant de la campagne du deuxième tour »Lire aussi :Dans le Grand Est, les rebelles au front républicain font de la résistance« Personne ne peut comprendre qu’on puisse favoriser la victoire de Philippot » Depuis vingt-quatre heures, des socialistes de la région, appuyés par la direction de Solférino, qui a décidé de ne pas lui attribuer l’étiquette socialiste, appelaient chacun des colistiers pour leur proposer de retirer leur candidature.Il fallait à chaque fois signer une lettre manuscrite ou envoyer un « scan » à la fédération socialiste de son département. Quatre-vingt-dix signatures avaient été récoltées mais elles n’ont pas toutes été acceptées. Les partisans d’un retrait espéraient que des e-mails envoyés à la préfecture puissent compléter le total.Le maire socialiste de Verdun, Samuel Hazard, sur la liste, avait fait savoir dès lundi qu’il voterait pour le candidat d’union de la droite, Philippe Richert, arrivé deuxième (25,83 %). L’ex-ministre et ancienne eurodéputée Catherine Trautmann, candidate dans le Bas-Rhin, s’était aussi prononcée pour le retrait, de même que le président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, Mathieu Klein.Lundi soir au « 20 Heures » de TF1, le premier ministre, Manuel Valls, a appelé les électeurs du Grand Est à voter pour M. Richert, le mieux placé pour battre le Front national (FN). En parallèle, le Parti socialiste (PS) et le premier ministre font pression sur les candidats et les électeurs socialistes pour les convaincre de faire barrage au FN. « Personne ne peut comprendre qu’on puisse favoriser la victoire de Philippot », a répété le premier ministre mardi devant les députés PS.Une position contestée dans le parti par le chef de file des députés frondeurs, Christian Paul, et la majorité des têtes de liste socialistes de la région, ainsi que par des premiers fédéraux du parti, qui ont majoritairement donné raison à M. Masseret lors d’un vote interne (13 voix pour le maintien et 7 voix contre). « Dimanche prochain je vote Masseret ! », a de même clamé l’eurodéputé PS Edouard Martin, qui juge « suicidaire » de se priver d’élus de gauche dans la future assemblée. Elections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune. Philippe Euzen Les voyageurs sortent du RER D, franchissent les barrières de chantier éventrées et se dispersent dans les rues jouxtant la gare de Garges-Sarcelles (Val-d’Oise). Un flot continu se dirige vers les bus, croise sans le remarquer un militant Les Républicains (LR) qui distribue des tracts pour l’élection régionale en Ile-de-France. « Cela ne les intéresse pas. De toute façon, beaucoup ne votent pas », se lamente Philippe.Ce 13 novembre, le sentiment que la mobilisation va être faible lors de l’élection des 6 et 13 décembre se fait déjà ressentir. Les attentats, qui auront lieu quelques heures plus tard, au Stade de France, à Saint-Denis, et à Paris ne feront que le renforcer dans la totalité de ce département extrêmement hétérogène.Mo-bi-li-ser. Tel aura donc été le mot jusqu’à la veille du scrutin. Tant à gauche qu’à droite. Avec, pour chaque camp, quelques prismes géographiques.Lire aussi : Régionales en Ile-de-France : les clés du scrutinDeux zones opposéesCar le Val-d’Oise constitue « une petite France », comme l’explique le chef de file de la liste socialiste dans le département, Rachid Temal. Deux zones opposées géographiquement, socialement et politiquement, séparées par une multitude de villes résidentielles.Au nord et à l’ouest du département, à la lisière de l’Oise et de l’Eure, on trouve des communes comme Le Plessis-Luzarches, Epinay-Champlâtreux ou Le Plessis-Gassot, situées dans ou à proximité de deux parcs naturels. Ici, sur le plan politique, le vote est fortement ancré à droite et la mobilisation électorale plus élevée que la moyenne.À l’inverse, Sarcelles, Villiers-le-Bel et Garges-lès-Gonesse, dans le sud du département, constituent un ensemble de villes populaires à proximité de la Seine-Saint-Denis où la participation électorale est toujours faible, voire très faible lors des élections comme les régionales. Et là, l’enjeu est de taille pour la gauche : ces villes représentent un réservoir important de voix, mais celui-ci est très difficile de mobiliser.Le Parti socialiste (PS) est donc très actif dans ces communes – « mais pas exclusivement », tiennent à préciser ses militants –, tandis que la droite privilégie les villes plus cossues du centre et de l’ouest du département. #container_14492384789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14492384789{ height:500px; } #container_14492384789 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14492384789 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14492384789 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14492384789 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Participation aux élections régionales et présidentielles dans le Val d'OiseLa différence de participation entre les communes est plus importante pour les régionalesSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14492384789", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 100, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Régionales 2004","Régionales 2010","Présidentielle 2007","Présidentielle 2012"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Sarcelles", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 53.82 ], [ "", 33.4 ], [ "", 81.81 ], [ "", 76.44 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Garges-lès-Gonesse", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 56.58 ], [ "", 34.43 ], [ "", 82.8 ], [ "", 76.79 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Villiers-le-Bel", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 55.73 ], [ "", 35.67 ], [ "", 81.76 ], [ "", 72.08 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Le Plessis-Luzarches", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 74.49 ], [ "", 76.42 ], [ "", 91 ], [ "", 92.31 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Epinay-Champlâtreux", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", 76.36 ], [ "", 66.67 ], [ "", 97.87 ], [ "", 85.11 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Le Plessis-Gassot", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 68.97 ], [ "", 63.83 ], [ "", 84.48 ], [ "", 92.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});« On part de loin »« Ici [à Villiers-le-Bel] on part de très loin. On a une abstention de plus en plus importante », explique Ali Soumaré, conseiller régional socialiste et ancien « porte-parole » des familles et des quartiers lors des émeutes de Villiers-le-Bel, en novembre 2007. Youssef, militant PS, confirme la grande difficulté de mobiliser les habitants, malgré un sursaut lors de l’élection présidentielle de 2012. « Cette année-là, ils nous écoutaient beaucoup, il y avait un réel engouement. »Mais, depuis, beaucoup ont été déçus par François Hollande. Dans le quartier de la ZAC, d’où étaient parties les émeutes, s’est développée l’impression que rien ne change, que la gauche et la droite « c’est pareil ».Lire aussi : Régionales 2015 : on a vérifié le bilan de Jean-Paul Huchon en Ile-de-FranceLes socialistes font donc, tous les jours, « de la pédagogie » sur les marchés et en porte-à-porte, répétant : « S’ils vont voter, ils voteront pour nous ! » Ils expliquent dans les quartiers ce que les décisions prises par le conseil régional sortant ont pu avoir comme impact positif sur le quotidien, comme, par exemple, la mise en place du tarif unique dans les transports, « que Valérie Pécresse veut supprimer ». Et ils présentent certaines de leurs propositions en matière d’emploi qui pourraient bénéficier à ces habitants.Lire aussi :Ile-de-France : une région-capitale dynamique jusqu’à présent favorable à la gaucheUn contexte « qui démobilise »A priori, l’élection pourrait paraître plus aisée pour Les Républicains. D’autant que, selon le politologue Jean-Yves Dormagen, les électeurs de la majorité ont « tendance à plus s’abstenir que ceux des partis d’opposition ». Pour autant, depuis les attentats du 13 novembre, à droite, on s’inquiète aussi du comportement des potentiels électeurs. « L’intérêt de la campagne est plus difficile à faire sentir, explique la cheffe de file LR dans le département, Stéphanie Von Euw. Elle est noyée dans un contexte qui les démobilise. »Dès lors, pour les militants des Républicains, l’objectif principal est également de mobiliser les troupes, sans pour autant changer le fond de la campagne – « la sécurité faisait déjà partie intégrante de nos propositions » –, assure un cadre de la campagne de Valérie Pécresse.Depuis, ils mènent des actions, tous les jours, sur les marchés et devant les gares des villes remportées lors des dernières municipales : dans le Vexin, à Ermont, Eaubonne, Franconville, Pontoise ou Argenteuil. Quitte à assumer cette « logique de sectorisation », qui consiste à privilégier certaines villes par rapport à d’autres, selon leur potentiel électoral.Les jeunes républicains du #Valdoise en nb ce soir à la gare d'Ermont Eaubonne. Chapeau! #JaiChoisiValerie https://t.co/Zr7ZAZTkJU— sve83 (@Stéphanie Von Euw)require(["twitter/widgets"]);Pour s’organiser au mieux, les militants LR s’appuient sur les maires portant l’étiquette du parti, chargés d’organiser la campagne sur leur commune, et, en parallèle, sur un logiciel (Federavox), qui leur permet de savoir, à partir de données socio-économiques et électorales, dans quels quartiers se trouvent leurs « réserves d’abstentionnistes ». « Cela nous permet d’avoir une campagne très efficace, et de ne pas aller dans les quartiers inutiles », explique Stéphanie Von Euw. Des citoyens « plus attentifs »Depuis la reprise de la campagne, deux semaines après les attentats du 13 novembre, les socialistes de Villiers-le-Bel sortent tous les jours pour distribuer la lettre du candidat régional, Claude Bartolone, dans laquelle ce dernier réagit aux attentats. « Les dimanches 6 et 13 décembre, votez […] et faites de votre bulletin un bouclier contre la terreur et un glaive pour la liberté », écrit-il.Lundi 30 novembre, le candidat du Front national pour l’Ile-de-France, Wallerand de Saint-Just, accompagné de sa tête de liste départementale, Jean-Michel Dubois, a une nouvelle fois accusé ses opposants de gauche dans la région, Emmanuelle Cosse (EELV) et Claude Bartolone, d’avoir une « responsabilité à l’égard des victimes des attentats ». Il est crédité de 21 % des intentions de vote pour le premier tour en Ile-de-France et ce sont ses sympathisants qui sont, pour l’instant, les plus nombreux à être sûrs d’aller voter et à être sûrs de leur choix de vote.Lire aussi :Elections régionales : le FN en tête des intentions de vote au premier tour dans 6 régionsMoins d’une semaine avant le premier tour de l’élection, Ali Soumaré croit voir néanmoins du positif dans l’évolution de la campagne. Les personnes qu’il rencontre, assure-t-il, sont « au courant et plus attentifs ». L’ancien maire de la ville Didier Vaillant pense même qu’il commence à y avoir une prise de conscience face au FN qui va favoriser la participation.Lire aussi :Régionales : le Front de gauche espère séduire les déçus du PS en Ile-de-FrancePhilippe EuzenJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Courtois L’enjeu central des élections régionales du 6 et du 13 décembre est de désigner les équipes qui gouverneront les régions pour les six prochaines années. Mais avant de choisir entre les principales listes capables de l’emporter (gauche, droite ou Front national), encore faut-il participer au scrutin. Or, on constate depuis une bonne vingtaine d’années que la participation électorale ne cesse de baisser.Ce n’est pas le cas pour l’élection reine, la présidentielle, où le taux d’abstention excède rarement 20 %. En revanche, elle dépasse désormais régulièrement 30 % aux municipales (39 % en mars 2014), et elle atteint 40 % aux législatives. Pour les autres scrutins, vécus comme moins décisifs, de l’ordre d’un électeur sur deux ne se déplace plus. Cela a été le cas aux départementales de mars 2015 (50 % d’abstention) et aux européennes de 2014 (57 %).Qu’en sera-t-il lors du scrutin régional de dimanche ? Le record d’abstention de 2010 (53,6 %) ne devrait pas être battu. Selon la dernière enquête d’intentions de vote réalisée par l’institut Ipsos entre le 29 novembre et le 2 décembre, « l’indice de participation » est de 49 % (soit un taux d’abstention de 51 %). Cette estimation de la participation a sensiblement progressé depuis huit jours (+ 4 points) et, plus encore, depuis la fin octobre (+ 9 points).Réponse civiqueCette mobilisation croissante des électeurs à l’approche du scrutin est un phénomène classique. La campagne électorale, les débats et meetings, la couverture médiatique y contribuent logiquement. Ils renforcent la perception des enjeux du scrutin et l’intérêt des électeurs pour cette compétition. En outre, les attentats du 13 novembre ont indéniablement accentué le mouvement, sans bouleverser pour autant les tendances lourdes de l’électorat. Au-delà de la sidération initiale, ils ont « réveillé » un certain nombre d’électeurs, jusque-là indifférents et désormais désireux d’exprimer par leur vote une forme de réponse civique au terrorisme qui a frappé la France.Mais cette mobilisation est « différentielle », comme disent les spécialistes de sciences politiques. En clair, elle varie selon les sympathies politiques des uns et des autres. D’après la dernière enquête d’Ipsos, 52 % des électeurs socialistes ou du Front de gauche ont l’intention d’aller voter le 6 décembre, et 42 % des électeurs écologistes. Au total, 50 % des électeurs de gauche devraient se rendre aux urnes, alors que la mobilisation est sensiblement plus forte chez les électeurs de droite (57 %) et du Front national (58 %). En revanche, elle est beaucoup plus faible (30 %) chez les moins politisés, qui ne se déclarent proches d’aucun parti.Lire aussi :Le PS et LR redoutent l’entre-deux-toursSur ce point, les attentats terroristes ont eu un impact plus fort sur les sympathisants du Front national : entre fin octobre et début décembre, leur indice de participation a progressé de 15 points (passant de 43 % à 58 %), contre une progression de 6 points seulement pour les électeurs de gauche ou de droite. Cette mobilisation accrue explique largement la dynamique favorable au FN dont témoignent toutes les enquêtes préélectorales de ces derniers jours.Quant au très fort regain de confiance dont bénéficie le président de la République depuis les attentats (+ 10 à 20 points, selon les sondages), son effet reste faible sur les intentions de vote. Sur le plan national, les listes socialistes ont progressé de 3 points depuis la fin octobre, quand les listes FN progressaient de 3,5 points et les listes de droite baissaient de 3,5 points. Mais dans plusieurs régions, cette modeste amélioration peut, demain, faire la différence.MODE DE SCRUTINLes élections régionales ont lieu au scrutin proportionnel à deux tours avec une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête. Les listes sont régionales, paritaires et sont constituées de sections départementales comprenant un nombre de candidats proportionnel au poids démographique de chaque département.L’élection est acquise au premier tour si une liste recueille la majorité des suffrages exprimés. Dans le cas contraire, il est procédé à un second tour. Pour qu’une liste puisse se présenter au second tour, elle doit avoir obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés au premier. La composition des listes peut être modifiée entre les deux tours en incluant des candidats de listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages.La liste qui recueille la majorité se voir attribuer automatiquement un quart des sièges à pourvoir ; les autres sièges sont répartis selon la règle de la plus forte moyenne entre toutes les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés.Lire aussi :Régionales : comment lire les résultats du premier tourGérard CourtoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Auffret, Manon Rescan, Samuel Laurent et Maxime Vaudano La campagne pour les élections régionales des 6 et 13 décembre a une nouvelle fois démontré le peu de scrupules de certains candidats à multiplier les promesses électorales… sans se soucier de leur réalisme. Voici huit propositions fortement médiatisées des dernières semaines qui sont en partie, ou totalement inapplicables, car elles ne relèvent pas des compétences des régions.1. La région peut jouer un rôle important pour résoudre la crise des migrants2. Créer une police des transports régionale sur le modèle de ce qui se fait en Ile-de-France3. Ne pas augmenter les impôts régionaux durant les six prochaines années4. Mettre en place des dépistages de cannabis dans les lycées5. Mettre en place une « préférence régionale dans les marchés publics » et lutter contre les travailleurs détachés dans les chantiers régionaux6. Mettre en place une écotaxe régionale pour les poids lourds7. Revenir sur la réforme territoriale8. 100 % de bio et local dans les cantines scolaires et l’ensemble de la restauration collective de la région1. La région peut jouer un rôle important pour résoudre la crise des migrantsMarine Le Pen en Nord-Pas-de-Calais-Picardie (FN)Un rôle marginal de la régionMême si le parti d’extrême droite fait campagne sur la régulation du flux migratoire, la région n’a qu’un rôle très limité en la matière. Tout juste peut-elle, comme le met en avant le Front national, décider de ne pas attribuer de subvention à des associations qui viendraient en aide aux migrants. Reste que celles-ci ne représentent qu’une part très mineure de leurs budgets.Par exemple, si la Lorraine a décidé d’attribuer 200 000 euros d’aide aux communes pour l’accueil de réfugiés, cette somme ne représente que 0,02 % de son budget total de 2015 (qui s’élève à plus d’un milliard d’euros).De la même manière, les 3 millions d’euros débloqués par la région PACA pour l’aide à des associations humanitaires ne représentent que 0,14 % du budget de 2,105 milliards d’euros de la région. Quant aux 420 000 euros attribués par la région Nord-Pas-de-Calais à des associations aidant les migrants depuis le début de l’année, ils ne représentaient que… 0,018 % de son budget total.Dans tous les cas, les régions n’ont nul pouvoir pour permettre le « rétablissement des frontières », comme le sous-entend, pourtant, un tract distribué par le FN dans le Pas-de-Calais appelant à voter Marine Le Pen.Lire aussi :Le Front national se déchaîne sur les migrants2. Créer une police des transports régionale sur le modèle de ce qui se fait en Ile-de-FranceDebout la France en Normandie, Christian Estrosi (LR) et Marion-Maréchal Le Pen (FN) en PACAImpossibleSeule la région Ile-de-France dispose aujourd’hui d’un tel service de police des transports. Il est géré par une sous-direction régionale qui dépend elle-même de la préfecture de police de Paris – une institution unique en France, qui ne dépend pas de la région mais du ministère de l’intérieur. Il faudrait donc une modification de la loi (à laquelle le gouvernement n’a jamais dit qu’il était prêt) pour en faire de même avec les autres régions.Même dans la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République), votée en juillet 2015, la région ne « récupère » aucune compétence de sécurité. La seule solution pour les exécutifs régionaux serait d’embaucher des agents de sécurité – qui n’ont rien de policiers – pour les TER dont elle a la gestion.Lire aussi notre décryptage :Régionales : omniprésente dans les discours, la sécurité n’est pas une compétence de la région3. « Je m’engage à ne pas augmenter les impôts régionaux durant les six prochaines années »Christophe Clergeau (PS) dans les Pays de la Loire et de nombreux candidats dans toutes les régionsFacile à direSi, comme M. Clergeau, vous comptez la taxe sur la carte grise et la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) parmi les principales dépenses fiscales, alors, oui, Ligériens, Ligériennes, vous pouvez écouter cette promesse. Toutefois, le conseil régional ne touche aucun impôt directement assumé par les contribuables. Son pouvoir fiscal se réduit à débattre chaque année du montant régional de ces deux taxes décidées par l’Etat :la taxe sur la carte grise (désormais appelée « certificat d’immatriculation »), dont le niveau fixé par les conseils régionaux varie aujourd’hui entre 27 euros par cheval fiscal pour la Corse et 51,20 euros pour PACA (soit 1 400 à 2 700 euros pour les véhicules ayant la plus grande puissance fiscale, hors voitures de luxe). #container_14492333796{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14492333796{ height:500px; } #container_14492333796 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14492333796 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14492333796 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14492333796 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Montant de la taxe sur le certificat d'immatriculation par régionEn mars 2015.Source : ANTSrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = ["50 % exonéré pour les véhicules propres","100 % exonéré pour les véhicules propres","100 % exonéré pour les véhicules propres","100 %  exonéré pour les véhicules propres","100 % exonéré pour les véhicules 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Actuellement, à l’exception de la Corse et du Poitou-Charentes, toutes les régions appliquent déjà la majoration maximale de 2,5 centimes : il serait donc matériellement impossible pour Christophe Clergeau d’augmenter davantage cette taxe dans les Pays de la Loire, même s’il le voulait.Quelles que soient leurs décisions, les nouveaux présidents de région ne devraient donc pas bouleverser le budget des ménages.4. Mettre en place des dépistages de cannabis dans les lycéesValérie Pécresse (LR) en Ile-de-FranceDifficileLa proposition d’un dépistage systématique du cannabis dans les lycées, outre qu’elle est très critiquée sur le fond par les professionnels de santé et les spécialistes des questions d’addiction (comme ce panel d’experts qui n’y voyait en 2008 aucune efficacité pédagogique), se heurte à plusieurs obstacles.La région ne disposant pas de pouvoir de police, elle n’a aucun moyen d’imposer ces tests de dépistage salivaires aux élèves des 470 lycées d’Ile-de-France. Seul l’Etat pourrait le faire, comme l’a suggéré le député LR Eric Ciotti dans une proposition de loi de 2014 restée lettre morte. Ce que Valérie Pécresse reconnaît en précisant que son conseil régional se contenterait de proposer de financer ces tests aux conseils d’administration des établissements, qui pourraient accepter ou décliner la proposition.En outre, en raison du secret médical, les résultats ne pourraient être transmis qu’aux lycéens eux-mêmes, et à leur famille s’ils sont mineurs. La direction des établissements devrait se contenter de données statistiques globales anonymisées, ce qui permettrait, selon Mme Pécresse, de déclencher dans les lycées à forte consommation un plan de lutte contre les dealers, axé autour de la vidéosurveillance et d’une présence policière renforcée.En revanche, on voit mal comment la candidate LR compte mettre à exécution sa menace : « Si un lycéen refuse, il sera considéré comme positif.  » Le chef d’établissement ne dispose pas en effet du pouvoir de contraindre les élèves à de tels tests. Ceux-ci sont effectués par les médecins scolaires dans un but éducatif et préventif, et non par des forces de l’ordre dans une visée répressive. Il est donc impossible de condamner des élèves pour refus d’obtempérer, même si les chefs d’établissement conservent la possibilité de leur infliger un avertissement, un blâme ou une exclusion temporaire.5. Mettre en place une « préférence régionale dans les marchés publics » et lutter contre les travailleurs détachés dans les chantiers régionauxLaurent Wauquiez (LR) en Auvergne-Rhône-Alpes et Jean-Philippe Tanguy (Debout la France) en Nord-Pas-de-Calais-PicardieDifficileLa droite et l’extrême droite se retrouvent généralement sur les propositions visant à favoriser les entreprises locales et dénoncer le dumping social permis par le statut des travailleurs détachés (qui permet à un employeur d’un autre pays européen de faire travailler en France des étrangers avec les conditions sociales du pays d’origine, et donc à moindre coût).La règle européenne en matière d’appels d’offres et des marchés publics est pourtant le « principe d’égalité », qui interdit la préférence nationale ou locale : par définition, toutes les offres, y compris venant d’autres pays de l’Union, doivent être examinées sur le même plan. La région n’aurait donc pas le droit de privilégier exclusivement les entreprises locales ou d’exclure les entreprises employant des travailleurs détachés de ses appels d’offres : « elle doit se contenter de choisir l’offre qui propose le meilleur rapport qualité-prix », confirme le professeur de droit public Grégory Kalfèche.Certes, comme le fait remarquer M. Wauquiez dans son programme, le Code des marchés publics dispose de « souplesses » que les régions peuvent utiliser pour contourner ces règles. Deux critères peuvent en effet justifier le contournement du principe d’égalité :Les critères environnementaux (c’est celle que prône par exemple le socialiste Pierre de Saintignon dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie sous la dénomination « clause sur le poids carbone d’un travailleur »)Les critères sociaux (employer des habitants de quartiers défavorisés à proximité du chantier, par exemple)Mais dans la pratique, la justice ne tolère ces exceptions que si elles jouent un rôle marginal dans l’attribution des marchés publics, comme le rappelle M. Kalfèche : « A la rigueur, la région pourrait réclamer un petit quota de travailleurs employés localement, autour de 10 %, mais cela se fait déjà souvent », explique-t-il. Pas de quoi mettre un terme au recours aux travailleurs détachés.Mais surtout, il faut garder à l’esprit que la région est rarement maître d’œuvre des grands chantiers qui s’organisent sur son territoire. Dans le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, les chantiers du canal Seine-Nord et du terminal méthanier de Dunkerque, souvent pris en exemple par les candidats, sont gérés par des opérateurs publics (les voies navigables de France) ou privés (EDF) : le conseil régional n’aurait donc que la carotte du financement pour inciter ces opérateurs à privilégier des entreprises locales.La seule véritable manière d’autoriser la préférence régionale ou d’empêcher l’emploi de travailleurs détachés serait donc de modifier les règles européennes – ce qui supposerait qu’un gouvernement français l’impose à ses 27 partenaires, où qu’il quitte l’Union européenne.6. Mettre en place une écotaxe régionale pour les poids lourdsClaude Bartolone (PS), Valérie Pécresse (LR) et Emmanuelle Cosse (EELV) en Ile-de-France, Philippe Richert (LR) en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et Carole Delga (PS) en Languedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesImprobableQu’ils soient de droite ou de gauche, les candidats qui proposent le retour de la défunte « écotaxe » par la région pour réduire la pollution dans leur région et financer des infrastructures de transport savent qu’ils ne peuvent guère attendre de soutien du gouvernement. Ce dernier a écarté en juillet le recours à toute forme de taxation régionale sur les poids lourds. Or, sans le vote d’une loi, la région ne peut s’octroyer elle-même de nouvelles ressources fiscales. Ces promesses ont donc peu de chances d’aboutir tant que le gouvernement actuel sera en place.En outre, on voit mal comment la mise en place de cette nouvelle taxe pourrait être compatible avec l’engagement de Claude Bartolone de ne pas augmenter la fiscalité pour les ménages franciliens et les entreprises – car les entreprises franciliennes de transport y seraient soumises.Pour contourner cette contradiction, la candidate socialiste dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Carole Delga, propose que cette écotaxe ne frappe que les poids lourds en transit international.7. Revenir sur la réforme territorialeJean-Georges Trouillet (Unser Land) en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et Marc Le Fur (LR) et Christian Troadec (Mouvement Bretagne et Progrès) en BretagneTrès improbableDans le Grand Est, les régionalistes d’Unser Land font campagne sur le rétablissement des trois anciennes régions fusionnées par la récente réforme territoriale : l’Alsace, la Champagne-Ardenne et la Lorraine. Or, la loi ne donne pas aux régions le pouvoir de se rediviser, mais seulement de se regrouper (avec l’aval du Conseil d’Etat). Seul un nouveau redécoupage voté par le Parlement pourrait donc rétablir les trois anciennes régions du Grand Est.Quant au candidat de droite Marc Le Fur et au régionaliste Christian Troadec, ils réclament la « réunification » de la Bretagne, avec le rattachement de la Loire-Atlantique, aujourd’hui située dans les Pays de la Loire. Le changement de rattachement d’un département est une possibilité qu’a introduite la récente réforme territoriale. Mais pour aboutir, le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne devrait être accepté à la majorité des trois cinquièmes par son conseil départemental et par les conseils régionaux des deux régions concernées… le tout avant le 1er mars 2019, date à laquelle ce « droit d’option » des départements prendra fin. Autant dire que la seule bonne volonté de MM. Le Fur et Troadec ne suffira certainement pas. C’est peut-être pourquoi le candidat socialiste Jean-Yves Le Drian, partisan de longue date de la réunification, a préféré se contenter d’indiquer dans son programme que la réunification restait « un objectif ».8. 100 % de bio et local dans les cantines scolaires et l’ensemble de la restauration collective de la régionEmmanuelle Cosse (EELV) en Ile-de-FranceQuasi impossiblePlusieurs régions, Rhône-Alpes, l’Auvergne ou encore la Picardie, expérimentent déjà, avec certaines cantines, le recours à des fournisseurs locaux. Mais si des encouragements sont adressés aux établissements volontaires, aucune région ne l’a généralisé à l’ensemble de ses cantines. En effet, les règles européennes de concurrence interdisent à une région de choisir une entreprise locale au seul motif qu’elle est implantée dans la région, comme nous l’expliquions au point n° 5.En outre, les réglementations européennes obligent également les fournisseurs d’établissements collectifs à respecter des normes sanitaires exigeantes et à être agrémentés, ce qui n’est pas possible pour tous les éleveurs et producteurs.Il sera donc impossible, comme le promet Emmanuelle Cosse, d’aboutir à 100 % de bio et local à l’horizon 2020, à moins de modifier toutes ces règles européennes.Régionales 2015 : les bilans des présidents sortants vérifiés région par régionSimon AuffretJournaliste au MondeManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme L’entourage de Nicolas Sarkozy évoque sa participation à un meeting en Ile-de-France entre les deux tours des régionales. Mais dans l’équipe de Valérie Pécresse, tête de liste pour le parti Les Républicains (LR), les réticences sont manifestes. « Elle mène un combat régional. On n’a pas besoin de papa-maman pour nous tenir la main », confiait un des lieutenants de la candidate, jeudi 3 décembre, en marge de son meeting à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).Des réserves s’expriment aussi parmi ses colistiers. « Valérie doit personnaliser au maximum sa campagne entre les deux tours. Pour cette raison, je ne suis pas favorable à la venue de M. Sarkozy en meeting », confie une des têtes de liste départementales de la droite. Mme Pécresse veut éviter le parasitage de sa campagne par les débats sur la primaire qui doit désigner le candidat de la droite à la présidentielle de 2017.François Fillon, lui, était pourtant invité à son meeting de Rueil-Malmaison. Dans son discours, l’ancien premier ministre, candidat à la primaire, a longuement ciblé François Hollande et expliqué qu’il faudrait « une alternative sérieuse » en 2017.« On décidera en fonction du climat »« Fillon est député de Paris », fait valoir un proche de Mme Pécresse pour justifier sa présence. L’ancienne ministre du budget entretient une grande proximité avec l’ex-premier ministre. Son directeur de campagne, Patrick Stefanini, est aussi secrétaire général de Force républicaine, l’association politique de M. Fillon. Mme Pécresse a placé Gérard Larcher, président du Sénat à la tête de son comité de soutien. Elu des Yvelines, M. Larcher est aussi très proche de l’ancien premier ministre.Le 1er décembre, Alain Juppé est venu également soutenir Mme Pécresse. Le maire de Bordeaux, élu de Paris sous la mandature de Jacques Chirac, « s’est rendu sur ses anciennes terres du 18e arrondissement », souligne-t-on du côté de la candidate. Il n’en est pas moins candidat à la primaire…Mercredi 9 décembre, Mme Pécresse a prévu un meeting à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), ancien département d’élection de Nicolas Sarkozy. L’ex-chef de l’Etat y participera-t-il ? « On décidera en fonction du climat et des résultats du premier tour », élude l’entourage de Mme Pécresse. « Un format visite de terrain » avec M. Sarkozy serait « préférable », suggère un conseiller de la candidate.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Où vont nos régions ? Le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) a analysé l’héritage politique, les équilibres actuels et les basculements potentiels dans les treize nouvelles régions métropolitaines.De l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine à la Corse, en passant par le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, jusqu’à l’Auvergne-Rhône-Alpes, retrouvez ci-dessous le bilan politique des régions qui vous intéressent. ▄▓▄ ▄▓▓█ ▄▄▄▓▓▓▓▄╦ ▄▓▄ ▄▓▄▄ ▓▓▓▓▄,,▄▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓╕ ╓▄▓▓▓▓▓▓▓▄ ,▄▓▓▓▓▓▓▓▓▄╦ ╒▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄ ▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄▄▄▄▄▓▓▌ ╫▓ ╙▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀Γ ▀█▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀ ▀█▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀Γ █▓▄ Γ▀▀▀▀▀ΓΓ , █▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ Σ▓▄,╙█▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▀█▓▄,Γ▀█▓▓▓▓▓▓▓▓█ ▐▓ ▐▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ╙▓Q ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▀█▌ ▓▓▓▓▓▓Γ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▄▓▓▓▓▓▓▓ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ⌐ ▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓ ╟▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▐▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓µ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ╟▓▓▓▓▓▓▓█ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▐▀ ▓▓▓▓▓█▀ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ╓▓▓▓█Γ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ █▀ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▄▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄╦ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓ ,▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄▄▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄,,▄▓╕ ╓▄▓▓▓▓▓▓██████▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▀ ▓▓ █▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀ ▄▓▓██▀Γ ≈4▄▄, ▀▓▓▓▓▓█▀Γ ▓▌ ▓▓▓▓▓█▀Γ ▓▌ ▀█▓▓▓▓▓▓█▀Γ ╙▓█Γ █▓▄ ██▀ ▓▌ ██▀Γ ▀█▄╦ ▀██▀ ╙▀ ▀` ▀▀ #tab_grece { width: 100%;}.tab_ligne { clear: left; width: 100%; float: left; padding: 0; margin: 10px 0;}.tab_texte { text-align:center;}.tab_chevron:hover,.tab_date:hover,.tab_evenement:hover,.tab_texte:hover { cursor: pointer;}.tab_ligne.bleu { background: rgba(40, 190, 170, 0.3);}.tab_ligne.orange { background: rgba(241, 147, 0, 0.2)}.tab_ligne.noir { background: rgba(0, 0, 0, 0.2);}.tab_ligne.vert { background: rgba(128, 185, 4, 0.2);}.tab_ligne.rouge { background: rgba(156, 9, 15, 0.2)}.tab_ligne.violet { background: rgba(122, 55, 139, 0.2)} div { padding: 8px 0; float: left;}.tab_evenement { width: 50px; padding: 8px!important; vertical-align: middle;}.tab_evenement img { max-width: 50px; max-height: 50px; border: 0!important;}.tab_date { width: 80px; text-align: center; border-right: 1px solid #fff; padding: 16px 0 0 0!important;}.tab_right { width: 100%; padding: 8px 10px!important;}.tab_texte { clear: left; float: left; width: 100%;}.tab_chevron { clear: left; float: left; width: 100%; height: 17.5px; background: url(//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151020/154151/img/chevron.png) 50% 0px no-repeat; text-align: center; padding: 8px 0 0 160px!important; margin-bottom: 12px; cursor: pointer;}.tab_ligne:hover .tab_chevron { background-position: 50% -35px;}.deplie .tab_chevron { background-position: 50% -17.5px; margin-top: 7px;}.tab_ligne.deplie:hover .tab_chevron { background-position: 50% -52.5px;}.tab_chevron img { width: 40px;}.tab_detail { overflow: hidden; padding: 0 8px!important; background-color: white;}.deplie .tab_detail { padding: 8px!important;}.bleu { background: rgba(3, 134, 195, 0.2); padding: 2px;}.orange { background: rgba(241, 147, 0, 0.2); padding: 2px;}.vert { background: rgba(128, 185, 4, 0.2); padding: 2px;}.noir { background: rgba(0, 0, 0, 0.2); padding: 2px;}.rouge { background: rgba(156, 9, 15, 0.2); padding: 2px;}.violet { background: rgba(122, 55, 139, 0.2); padding: 2px;}@media all and (min-width: 400px) { .photographie { width: 100%; height: 300px; }}@media not all and (min-width: 400px) { .photographie { width: 100%; height: 150px; } iframe { height: 150px!important; }}require(['jquery'], function($) {var data_accordion = [{ "region": "Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine",Les élections départementales de 2015 ont montré l’ancrage à droite du Grand-Est, puisque 9 des 10 départements que compte la grande région sont dirigés par la droite ; Les Républicains se taillant la part du lion avec sept présidences, les deux autres revenants à l’UDI. Le PS ne conserve plus que le département de Meurthe-et-Moselle.", "titrelien": "Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine : une région disparate à la veille d’élections serrées", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/alsace-champagne-ardenne-lorraine-une-region-disparate-a-la-veille-d-elections-serrees_4824057_4640869.html", "classe": "premier"}, { "region": "Aquitaine-Poitou-Charente-Limousin", En 2014, les élections municipales ont porté dommage au PS, avec dix des 29 villes de plus de 20 000 habitants perdues par les socialistes au bénéfice de la droite ou du MoDem. Les élections départementales du printemps 2015 ont enregistré une poussée du FN qui passe – de justesse – la barre des 20 % des suffrages exprimés.", "titrelien": "Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes : la gauche, historiquement plébiscitée, perd du terrain", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/aquitaine-limousin-poitou-charentes-la-gauche-historiquement-plebiscitee-perd-du-terrain_4824130_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Auvergne-Rhône-Alpes",Dans un contexte national porteur pour la gauche en 2010, la majorité de gauche a été réélue massivement en Auvergne (59,7 %), plus modestement en Rhône-Alpes (50,8 %) en raison du poids du FN qui recueille 15,2 % des suffrages dans la triangulaire de second tour. Les élections locales depuis le mandat de François Hollande sont peu encourageantes pour la gauche et tout spécialement pour le PS qui en sort très affaibli.", "titrelien": "Auvergne-Rhône-Alpes : deux régions aux profils politiques divergents dont l’union favorise la droite", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/auvergne-rhone-alpes-deux-regions-aux-profils-politiques-divergents-dont-l-union-favorise-la-droite_4824146_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Bourgogne-Franche-Comté",Aux élections nationales, le rapport de forces gauche-droite tel qu’on le mesure au second tour des présidentielles s’établit en faveur de la droite depuis la fin de l’ère mitterrandienne, sans pour autant que la nouvelle région puisse être considérée comme un de ses bastions. Au niveau régional, la droite a gouverné les deux régions pendant les trois premières mandatures, avant que la gauche ne prenne le relais en 2004 en Franche-Comté comme en Bourgogne puis soit réélue avec de confortables majorités dans les deux régions en 2010. Les élections locales depuis le début du mandat de François Hollande sont inquiétantes pour les majorités régionales sortantes de gauche.", "titrelien": "Bourgogne-Franche-Comté : une région à la fois industrielle et agricole, où le FN perce", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/bourgogne-franche-comte-une-region-a-la-fois-industrielle-et-agricole-ou-le-fn-perce_4824253_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Bretagne",Malgré leur recul constant, l’agriculture et la pêche occupent encore 4,5 % des actifs en 2012, la Bretagne demeurant la première des régions en termes de production pour ces deux activités. Sur le territoire, l’emploi n’a cessé de croître entre 2000 et 2013.La Bretagne n’a depuis jamais démenti son attachement à la gauche dans les élections nationales, contribuant à son arrivée au pouvoir au début des années 1980 et lui restant fidèle pendant sa traversée du désert durant les années Chirac et Sarkozy. Au niveau régional en revanche, la gauche ne s’impose que tardivement en 2004 après trois mandatures de droite.Aujourd’hui, le ministre de la défense et candidat dans la région Jean-Yves Le Drian – ancien maire de Lorient et élu à deux reprises à la présidence de la région – est donné favori des scrutins du 6 et 13 décembre. Mais dans cette région où l’on vote traditionnellement plus qu’en moyenne, près de 40 % des électeurs n’ont pas déclaré d’intention de vote dans le sondage. Et les élections à venir n’intéressent pour le moment qu’un électeur sur deux (51 %), une proportion inférieure à la moyenne des régions (56 %).", "titrelien": "Bretagne : une région ancrée à gauche où la mobilisation électorale va être scrutée", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/bretagne-une-region-ancree-a-gauche-ou-la-mobilisation-electorale-va-etre-scrutee_4824264_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Centre-Val-de-Loire",Car le grand trublion des rapports gauche/droite demeure le FN qui – sans s’écarter vertigineusement de ses scores nationaux – obtient suffisamment de voix pour faire échouer les tentatives successives de la droite républicaine pour reprendre les commandes de la région, du moins jusqu’à aujourd’hui.", "titrelien": "Centre-Val-de-Loire : une région industrielle, bien ancrée à droite", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/centre-val-de-loire-une-region-industrielle-bien-ancree-a-droite_4824271_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Corse",Les élections territoriales se dérouleront selon des règles proches de celles qui organisent les élections dans les autres régions métropolitaines, avec cependant deux variantes qui ont leur importance politique. La première abaisse à 7 % (au lieu de 10 % pour les régions continentales) le seuil qui donne le droit de se maintenir au second tour. Cette règle a permis en 2010 le maintien de quatre listes dont deux nationalistes. La seconde variante spécifique à la Corse est la diminution de la prime donnée à la liste arrivée en tête : 17,5 % des sièges au lieu de 25 %, laissant un plus large pot commun de sièges à pourvoir pour les petits partis. Ce qui a assuré en 2010 l’élection de conseillers des deux listes nationalistes à l’Assemblée de Corse.L’offre électorale de 2015 est abondante – douze listes déposées – soit deux de plus qu’en 2010. Un sondage Opinion Way pour RCFM et France 3 Corse ViaStella, réalisé en octobre, montre que l’élection est loin d’être jouée entre les principaux prétendants.", "titrelien": "Corse : un territoire vieillissant favorable aux partis nationalistes", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/la-corse-un-territoire-vieillissant-favorable-aux-partis-nationalistes_4824293_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Ile-de-France",Les élections depuis 2012 ont montré, comme dans beaucoup d’autres régions, la précarité de la position majoritaire de la gauche. Aux élections municipales de 2014, elle perd 14 villes de plus de 20 000 habitants sur les 91 qu’elle gouvernait avant le scrutin. La droite, qui ne détenait qu’un nombre minoritaire de villes, dirige désormais 115 des 178 villes de plus de 20 000 habitants en IDF, soit près des deux tiers d’entre elles. Les élections départementales de 2015 ont confirmé ces revers importants pour la gauche de gouvernement.", "titrelien": "Ile-de-France : une région-capitale dynamique jusqu’à présent favorable à la gauche", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/ile-de-france-une-region-capitale-dynamique-jusqu-a-present-favorable-a-la-gauche_4824314_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées",Le FN n’a jamais été en position de troubler les affrontements entre la gauche et la droite. En Languedoc-Roussillon en revanche, le parti d’extrême droite a très tôt joué l’arbitre des affrontements gauche-droite, au détriment de cette dernière. Cet affaiblissement a permis à la gauche d’instaurer, puis de maintenir, un rapport de forces en sa faveur dans les seconds tours d’élections. Les résultats des élections locales depuis 2012 conduisent à adopter un jugement nuancé sur la situation de la gauche dans la nouvelle région.", "titrelien": "Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées : une région où la gauche pourrait consolider sa position", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/languedoc-roussillon-midi-pyrenees-une-region-ou-la-gauche-pourrait-conserver-sa-position_4824355_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Nord-Pas-de-Calais-Picardie",La droite de gouvernement gouverne désormais 59 % des plus grandes villes de la nouvelle région. Les élections départementales de 2015 ont confirmé la mise en difficulté de la gauche en révélant une tripartition quasi parfaite du champ politique éclaté en trois parts à peu près égales entre la gauche, le FN et la droite.", "titrelien": "Nord-Pas-de-Calais-Picardie : une région très peuplée où la gauche perd du terrain", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/nord-pas-de-calais-picardie-une-region-ou-la-gauche-est-concurrencee-par-le-fn_4824371_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Normandie",La Basse-Normandie, plus rurale et surtout marquée par le centrisme – incarné jadis par Raymond Barre, aujourd’hui par François Bayrou –, se révèle plutôt droitière aux tours décisifs des élections. Depuis les élections départementales de mars 2015, la Normandie est désormais politiquement monocolore et de droite.", "titrelien": "Normandie : une région rurale à l’identité politique incertaine", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/normandie-une-region-rurale-a-l-identite-politique-incertaine_4824214_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Pays de la Loire",Le rapport de forces gauche/droite établi au second tour de l’élection présidentielle depuis la fin de l’ère mitterrandienne a été nettement favorable à Jacques Chirac en 1995 (54,3 %), mais moins généreusement à Nicolas Sarkozy en 2007 (51,7 %) avant de basculer légèrement en faveur de la gauche en 2012. Car la région présente, comme sa voisine normande, un tropisme centriste qui la rend réticente à l’égard du déplacement du centre de gravité de la droite loin du centre droit qu’incarnait Raymond Barre et, plus récemment, des personnalités régionales affiliées au MoDem ou à l’UDI, telles que Jean Arthuis et bien sûr François Bayrou.", "titrelien": "Pays de la Loire : la mobilisation des électeurs sera un enjeu majeur pour la gauche sortante", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/pays-de-la-loire-la-mobilisation-des-electeurs-enjeu-majeur-pour-la-gauche-sortante_4824397_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Provence-Alpes-Côte-d’Azur",Jusqu’en 1998, les élections régionales réussisent au FN, avant que la gauche ne reprennent, peu à peu, du terrain - le parti socialiste est sorti vainqueur des trois derniers scrutins dans la région. Le Front national s’est affaibli au point que, dans le conseil régional sortant en 2015, il ne compte plus que onze conseillers au lieu de 37 élus en 1998. Mais les bons résultats de la droite aux dernières élections locales et le statut de seconde force politique de la région pour le FN ont vu un renversement des tendances à l’aube des élections régionales de 2015.", "titrelien": "Provence-Alpes-Côte-d’Azur, une région où le FN s'est implanté précocement", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/provence-alpes-cote-d-azur-une-region-ou-le-fn-s-est-implante-precocement_4824419_4640869.html", "classe": null}];$.each(data_accordion, function(i, d) { \ \ \' + d["region"] + ' \ \ \ \' + d["para"] + ' \Lire : ' + d["titrelien"] + ' \ \ \ \')})$(".tab_detail").each(function() { enfant = $(this).children(".tab_detail"); $(this).attr("data-height", $(this).outerHeight()) if ($(this).parent().hasClass("premier")) { $(this).parent().addClass("deplie") $(this).height([eval(parseInt(enfant.attr("data-height")) + 32)]) } else { $(this).height(0) }})$(".tab_ligne").click(function() { ligne = $(this); enfant = $(this).children(".tab_detail"); if ($(this).hasClass("deplie")) { enfant.animate({ "height": 0 }, function() { $('html, body').animate({ scrollTop: ligne.offset().top - 50 }, 200); }) $(this).removeClass("deplie") $(this).attr("title", "Cliquez pour afficher les détails") } else { $(this).attr("title", "Cliquez pour cacher les détails") $(".tab_ligne").removeClass("deplie") $(".tab_detail").animate({ "height": 0 }) enfant.animate({ "height": eval(parseInt(enfant.attr("data-height")) + 16) }, function() { ligne.addClass("deplie") /*$( window ).scrollTop(ligne.offset().top);*/ $('html, body').animate({ scrollTop: ligne.offset().top - 50 }, 200); }) }}); });Les DécodeursJournaliste au Monde Nathalie Guibert Chaque jour désormais, les avions de chasse français mènent des frappes contre l’organisation Etat islamique (EI), en Irak et en Syrie. Toutes ne sont pas rendues publiques. Selon les informations du Monde, Rafale et Mirage 2000 ont largué 680 bombes depuis le début de l’opération « Chammal » en septembre 2014, l’essentiel depuis 2015. Ce chiffre n’est pas communiqué officiellement. Ni celui du bilan humain des bombardements, que l’on peut estimer à un millier de combattants de l’EI. Le tableau officiel, au 3 décembre, donne « 2 500 sorties aériennes, 321 frappes et 580 objectifs détruits ».Au plan militaire, la France apparaît depuis quatorze mois comme un petit actionnaire de la lutte contre EI, avec 5 % des bombardements d’une coalition internationale dominée à 80 % par les Etats-Unis, alors même qu’elle mène une campagne encore plus massive qu’elle ne le dit. « On tire en ce moment beaucoup plus qu’en Libye en 2011, même si on a moins d’avions », souligne un expert de l’armée de l’air. L’Elysée a indiqué vendredi 4 à l’occasion de la visite du président Hollande sur le Charles de Gaulle que cette contribution française était montée à 20% grâce aux chasseurs embarqués sur le porte-avions, sur les dix derniers jours.« Le but de guerre français, c’est Rakka »Le ministère de la défense vient, selon nos informations, de commander en urgence des munitions aux industriels américains qui les fabriquent – quelques centaines de bombes guidées GBU.Après les attentats du 13 novembre à Paris, le Pentagone a livré des dossiers d’objectifs clés en main, permettant d’assurer « l’intensification » des frappes promise par François Hollande. Pour la première fois, le 15 novembre, on a ainsi chargé non plus deux, mais quatre bombes GBU-12, la munition guidée de 250 kg la plus utilisée, sur les Mirage 2000. Le porte-avions Charles-de-Gaulle a fait passer ponctuellement le nombre de chasseurs engagés de 12 à 38. « Il y avait une claire volonté de rétorsion [après les attentats] », indique-t-on à l’Elysée. Rakka, le fief de l’EI en Syrie, d’où partent des combattants susceptibles d’attaquer la France, est la priorité du moment. « Le but de guerre français, c’est Rakka », souligne la même source. Les 15, 16 et 17 novembre ont ainsi été lancés des raids massifs, dix avions sur Rakka, une soixantaine de bombes larguées. Parce que l’armée tire davantage en zone urbaine qu’en 2011, elle emploie aussi des munitions toujours plus précises – comme l’a révélé le blog « Le Mamouth », une bombe ne contenant que 13 kg de charge explosive, la BLU-126, a été tirée pour la première fois d’un Rafale en octobre.En Libye début 2011, les chefs militaires avaient dit qu’ils pouvaient tenir six mois au rythme demandé. Les Etats-Unis avaient été sollicités pour renforcer les stocks de munitions de l’OTAN. Pour le moment, l’opération « Chammal » tient, mais « il est certain qu’on n’est plus dimensionné pour une campagne d’appui à une opération au sol », estime le député (LR) Nicolas Dhuicq, qui va publier dans quelques jours avec Nicolas Bays (socialiste) un rapport sur la mauvaise gestion de la filière des munitions françaises.Lire notre enquête :Les non-dits de l’opération « Chammal » en Irak et en SyrieNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Ils ont osé. Vendredi 4 décembre, les députés ont voté, contre l’avis du gouvernement et d’une partie du groupe socialiste, un amendement écologiste alignant d’ici à 2017 la fiscalité de l’essence sur celle du diesel dans les flottes d’entreprises.Si cet amendement, adopté dans le cadre de l’examen du projet de loi de finance rectificative, est confirmé au Sénat, et non modifié en commission mixte paritaire, c’est un nouveau coup dur pour le diesel. Après l’augmentation d’un centime d’euro du litre de diesel et celle de la taxe carbone, qui vont pousser vers le haut le prix de ce carburant, ce changement pourrait avoir un effet important sur la part de marché des véhicules essence.De quel avantage fiscal parle-t-on ?A l’heure actuelle, les gestionnaires de flottes de véhicules d’entreprise peuvent déduire 80 % de la TVA acquittée pour l’achat d’une voiture diesel. En revanche, l’essence ne bénéficie pas de cet avantage. Cet avantage a eu un effet radical : 96 % des véhicules d’entreprise fonctionnent au diesel. Et comme il s’en vend 700 000 chaque année, les constructeurs sont quasiment sûrs d’écouler ce type de véhicules.Quel peut être l’effet de cette mesure ?Les entreprises ne vont pas se ruer d’un coup sur les véhicules essence. Le diesel conserve une qualité intrinsèque liée à sa consommation plus sobre. Quand on conduit plus de 20 000 km par an, il reste bien plus avantageux que l’essence. Par ailleurs, l’ensemble des véhicules utilitaires légers fonctionnent au diesel, ce qui va limiter l’impact de cette modification fiscale.Cela dit, cette évolution est réclamée depuis plusieurs années par les professionnels. « En autorisant les entreprises à déduire la TVA sur l’essence comme sur le diesel, on va pouvoir leur donner le choix de la motorisation des véhicules, notamment en fonction de leur utilisation. Rien que pour cela, c’est sain », explique Bernard Fourniou, le président de l’Observatoire du véhicule d’entreprise (OVE).« Aujourd’hui, poursuit-il, la moyenne de roulage d’un véhicule de fonction est de 30 000 km par an. C’est une distance qui justifie pleinement le diesel. En revanche, certains collaborateurs de société roulent bien moins, et exclusivement en milieu urbain, ce qui justifierait des véhicules essence, souvent moins chers à l’achat. »Quel coût pourrait avoir cette nouvelle exemption fiscale ?Pour les comptes de l’Etat, la modification du régime de déduction de TVA pourrait coûter de 15 à 20 millions d’euros. Aux yeux de l’OVE, il s’agit simplement d’un transfert de charge. Au passage, le gouvernement devra faire une croix sur la TVA acquittée par les sociétés pour les rares véhicules essence en circulation.Quelle sera, à terme, la part du diesel dans les ventes de véhicules ?Le gouvernement n’était pas favorable à la mesure. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, s’y est opposé car « notre industrie automobile est plus concentrée sur les véhicules diesel que sur les véhicules essence » et que le projet de budget 2016 a déjà donné un « signal assez fort » sur le rapprochement des fiscalités diesel/essence avec les modifications de prix au litre. « Aller plus vite et plus loin serait déstabilisant », a jugé M. Eckert.Même raisonnement du député socialiste du Doubs, Frédéric Barbier, dont le département abrite des usines PSA, pour qui « cet alignement des régimes de TVA pourrait conduire à une déstabilisation radicale du marché, ravageuse pour les constructeurs français ». M. Barbier aurait souhaité un alignement progressif sur cinq ans.Jusqu’à présent, les constructeurs français, historiquement en pointe sur cette motorisation, prévoyaient une part de marché du diesel, en France, autour de 50 % à l’horizon 2020. Cependant, « tout s’accélère », reconnaît Christian Chapelle, le patron des moteurs chez PSA. Et cela pourrait déséquilibrer les comptes du groupe, les véhicules essence offrant des marges un peu moins confortables.Sur les onze premiers mois de l’année, la part du diesel dans les ventes de véhicules neufs en France est de 58 %, et de 54 % pour le seul mois de novembre. C’est très loin du pic de 2008, quand 77,3 % des véhicules écoulés fonctionnaient au diesel.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manuel Armand (Clermont-Ferrand, correspondant) Il a coûté 80 millions d’euros, mais la nouvelle carte des régions aura eu sa peau. A peine inauguré, le nouveau siège du conseil régional d’Auvergne est vidé de sa substance. Le nouveau siège du conseil régional d’Auvergne est né sous de mauvais auspices. Pas à cause de son esthétique austère, sans doute due aux exigences écologiques, ou de son coût (80 millions d’euros), qui a alimenté les empoignades entre droite et gauche locales, mais en raison d’un exécrable alignement des planètes.Le nouvel hôtel de région a en effet été inauguré le 21 juin 2014, moins de trois semaines après la publication par l’Elysée de la nouvelle carte territoriale qui voit l’Auvergne fusionner avec Rhône-Alpes.Le télescopage entre l’ouverture du bâtiment, situé à Clermont-Ferrand, et le redécoupage régional illustre les ambiguïtés de la réforme territoriale. D’abord en matière d’identité régionale. Au moment où l’Auvergne se dote d’une vitrine, la fusion avec Rhône-Alpes s’apparente à une absorption : dans le nouvel ensemble qui compte près de 8 millions d’habitants, la population des quatre départements auvergnats ne pèse que 17 %.Dans ces conditions, que faire du nouveau siège de la région Auvergne, qui aura abrité moins d’une dizaine de séances plénières ? Le 9 juin 2014, quinze jours donc avant l’inauguration, André Vallini, le secrétaire d’Etat chargé de la réforme territoriale, avait mis les pieds dans le plat. Vendre le nouveau bâtiment ? « Et pourquoi pas », avait-il répondu au « Grand Jury » RTL-LCI-Le Figaro. « Des bâtiments, ça peut être vendu, ça peut être loué. »« Vallini a raconté des conneries tant qu’il a pu », confie au Monde René Souchon, le président socialiste du conseil régional d’Auvergne, qui a décidé de prendre sa retraite politique. Pour couper court aux spéculations, il s’est entendu avec son homologue de Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne.Les 204 futurs conseillers régionaux se réuniront en assemblée plénière à Lyon dans l’hôtel de région ouvert en 2011, mais la commission ­permanente pourrait travailler à Clermont-Ferrand. Les élus des départements les plus ­éloignés comme l’Ardèche ou la Haute-Savoie apprécieront.Droite et gauche d’accord… pour le statu quoL’élection régionale des 6 et 13 décembre modifiera-t-elle la donne ? « Il n’est pas question de vider l’hôtel de région, affirme Anna Aubois, numéro 2 de la liste PS dans le Puy-de-Dôme. Les 400 salariés qui y travaillent actuellement continueront d’exercer leurs missions. » Par exemple, la gestion des transports scolaires ou l’entretien des lycées, des politiques pour lesquelles les préférences locales s’accordent mal avec la centralisation régionale.Et tant pis pour André Vallini qui avait fait des économies d’échelle un argument pour vendre sa réforme, évoquant dans un premier temps le chiffre de 25 milliards d’euros sur toute la France. « Ce ne sera pas possible à court terme, estime Anna Aubois. Nous entrons dans un mandat de transition qui permettra de travailler sur les économies à moyen et long terme. » De son côté, la tête de liste des Républicains pour les élections régionales, Laurent Wauquiez, annonce vouloir faire 300 millions d’euros d’économies sur l’ensemble du mandat s’il est élu. Mais, pour lui non plus, pas question de toucher aux fonctionnaires clermontois. « Nous maintiendrons à Clermont-Ferrand les services existants. » En clair, ni à droite ni à gauche, on ne veut sacrifier l’hôtel de région sur l’autel budgétaire.Manuel Armand (Clermont-Ferrand, correspondant)Journaliste au Monde Alexandre Piquard Surprise : l’Assemblée nationale a voté de justesse et contre l’avis du gouvernement, vendredi 4 décembre, un amendement qui donne raison aux sites de presse en ligne visés par un redressement fiscal pour avoir appliqué le taux superréduit de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Le texte accorde a posteriori à Mediapart ou Arrêt sur images le droit de recourir au taux de 2,1 %, initialement réservé aux médias papier, pour la période entre 2008 et début 2014.Lire : La TVA pour la presse numérique bientôt alignée sur celle du papierLa réaction du gouvernement « pas encore arbitrée »Pour autant, il reste des obstacles pour que le texte soit pleinement confirmé : l’amendement n’a été voté qu’à 11 voix contre 10. Le texte était porté par des députés socialistes, notamment l’ancien premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et l’ex-ministre de la culture, Aurélie Filippetti, dans le cadre du projet de loi de finances rectificative 2015. Une dizaine de députés Les Républicains (LR) avaient déposé un amendement identique, mais le groupe LR, et notamment son président Christian Jacob, avait fermement pris position contre.Le gouvernement, par la voix du secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, était opposé à l’amendement, accusé de rompre l’égalité devant l’impôt : « Les contribuables qui ont appliqué le taux normal en 2009, 2010, 2011 ne pourront pas obtenir le remboursement, puisque la TVA est prescrite. Ceux qui se sont appliqué d’autorité le taux de 2,1 % en auront donc bénéficié entre 2008 et 2012, et les autres non », a-t-il plaidé. Avant de citer deux autres problèmes juridiques : la conformité envers le droit européen et la rétroactivité, qui suppose qu’on agisse au nom de l’intérêt général.Joint par Le Monde, le cabinet de M. Eckert explique toutefois qu’il n’a pas demandé de seconde délibération sur l’amendement, vendredi. Quant à savoir s’il déposera un amendement pour supprimer la disposition votée jeudi, la question est « prématurée » et pas encore « arbitrée ».L’obstacle du Sénat et du Conseil constitutionnelQue va-t-il se passer maintenant ? Le texte doit être examiné par le Sénat, a priori entre le 10 et le 12 décembre, explique le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil), très favorable à l’amendement. Il est alors possible que soit proposée au vote la suppression du texte, à l’initiative du gouvernement ou, éventuellement, à celle de l’opposition de droite, qui dispose d’une majorité au Sénat.Si le texte est modifié, un accord entre sénateurs et députés devra être trouvé au sein d’une commission mixte paritaire entre le 12 et le 15 décembre, note le Spiil. En cas de désaccord, il peut y avoir un second vote à l’Assemblée.Arrivera enfin l’étape du Conseil constitutionnel, avant le 31 décembre. L’autorité peut censurer l’amendement, pensent certains, à l’image du président de la commission des finances, Gilles Carrez (Les Républicains), qui le jugent « totalement inconstitutionnel ».Pour M. Carrez, l’« amendement de rétroactivité comporte un aspect d’amnistie fiscale tout à fait déplaisant ». « Or en droit fiscal, on ne peut admettre qu’un contribuable qui, de sa propre initiative, n’applique pas la loi fiscale, puisse bénéficier d’une sorte de complaisance du Parlement et voir sa situation régularisée a posteriori », selon le député, qui était en désaccord avec la rapporteure générale du budget, la députée PS Valérie Rabault, favorable au texte.Débat sur la rétroactivitéJean-Christophe Boulanger, président du Spiil, rétorque que depuis la création du statut de la presse en ligne, il y a un principe d’égalité entre les titres de presse, quel que soit leur support. Un argument auquel ont été sensibles des parlementaires de droite, qui avaient initialement déposé des amendements, avant que le groupe LR se positionne contre la disposition.« Il n’y a pas de rétroactivité, assure M. Boulanger. L’amendement est une disposition interprétative qui précise comment il fallait appliquer la loi, dans le cas de textes flous ou incohérents. Cela ne change pas les règles ex post [portant sur des faits constitués], ça les clarifie. »Le cas particulier de MediapartDu côté de Mediapart, Edwy Plenel ne s’exprime pas. Mais le site a un argumentaire qui vise à lutter sur le terrain médiatique, dans un dossier jugé politique : il ne s’agit pas « d’amnistie », car il n’y a pas eu de fraude, l’action de Mediapart étant revendiquée, écrit le site.Idem pour la notion « d’amendement Mediapart ». Le site d’investigation, dont certaines enquêtes ont gêné le président Nicolas Sarkozy ou le président François Hollande, estime que la personnalisation du dossier autour de son cas particulier est un piège. En première ligne, Mediapart rappelle que le Spiil soutient son combat et que d’autres sites ont fait l’objet d’un redressement, comme Arrêt sur images (540 000 euros) et Indigo Publications (Lettre A, Presse News…).Lire aussi :Mediapart et Arrêt sur images appellent leurs lecteurs à la générositéLe site fondé par Edwy Plenel a toutefois publié, via un blog d’auteur, un billet de Roland Veillepeau, ancien patron de la direction nationale des enquêtes fiscales, selon lequel le contrôle fiscal du site « fleure bon, quoi qu’on dise, le règlement de comptes ».Pour Mediapart, l’enjeu est de taille. Bénéficiaire, il dispose d’une trésorerie de 3 millions d’euros environ. Mais se voit réclamer 4,7 millions d’euros par le fisc : 3,5 millions d’euros de TVA, 1,2 million de pénalités.Lire aussi : Mediapart : Plenel prépare l’après-PlenelAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme L’entourage de Nicolas Sarkozy évoque sa participation à un meeting en Ile-de-France entre les deux tours des régionales. Mais dans l’équipe de Valérie Pécresse, tête de liste pour le parti Les Républicains (LR), les réticences sont manifestes. « Elle mène un combat régional. On n’a pas besoin de papa-maman pour nous tenir la main », confiait un des lieutenants de la candidate, jeudi 3 décembre, en marge de son meeting à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).Des réserves s’expriment aussi parmi ses colistiers. « Valérie doit personnaliser au maximum sa campagne entre les deux tours. Pour cette raison, je ne suis pas favorable à la venue de M. Sarkozy en meeting », confie une des têtes de liste départementales de la droite. Mme Pécresse veut éviter le parasitage de sa campagne par les débats sur la primaire qui doit désigner le candidat de la droite à la présidentielle de 2017.François Fillon, lui, était pourtant invité à son meeting de Rueil-Malmaison. Dans son discours, l’ancien premier ministre, candidat à la primaire, a longuement ciblé François Hollande et expliqué qu’il faudrait « une alternative sérieuse » en 2017.« On décidera en fonction du climat »« Fillon est député de Paris », fait valoir un proche de Mme Pécresse pour justifier sa présence. L’ancienne ministre du budget entretient une grande proximité avec l’ex-premier ministre. Son directeur de campagne, Patrick Stefanini, est aussi secrétaire général de Force républicaine, l’association politique de M. Fillon. Mme Pécresse a placé Gérard Larcher, président du Sénat à la tête de son comité de soutien. Elu des Yvelines, M. Larcher est aussi très proche de l’ancien premier ministre.Le 1er décembre, Alain Juppé est venu également soutenir Mme Pécresse. Le maire de Bordeaux, élu de Paris sous la mandature de Jacques Chirac, « s’est rendu sur ses anciennes terres du 18e arrondissement », souligne-t-on du côté de la candidate. Il n’en est pas moins candidat à la primaire…Mercredi 9 décembre, Mme Pécresse a prévu un meeting à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), ancien département d’élection de Nicolas Sarkozy. L’ex-chef de l’Etat y participera-t-il ? « On décidera en fonction du climat et des résultats du premier tour », élude l’entourage de Mme Pécresse. « Un format visite de terrain » avec M. Sarkozy serait « préférable », suggère un conseiller de la candidate.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Où vont nos régions ? Le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) a analysé l’héritage politique, les équilibres actuels et les basculements potentiels dans les treize nouvelles régions métropolitaines.De l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine à la Corse, en passant par le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, jusqu’à l’Auvergne-Rhône-Alpes, retrouvez ci-dessous le bilan politique des régions qui vous intéressent. ▄▓▄ ▄▓▓█ ▄▄▄▓▓▓▓▄╦ ▄▓▄ ▄▓▄▄ ▓▓▓▓▄,,▄▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓╕ ╓▄▓▓▓▓▓▓▓▄ ,▄▓▓▓▓▓▓▓▓▄╦ ╒▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄ ▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄▄▄▄▄▓▓▌ ╫▓ ╙▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀Γ ▀█▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀ ▀█▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀Γ █▓▄ Γ▀▀▀▀▀ΓΓ , █▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ Σ▓▄,╙█▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▀█▓▄,Γ▀█▓▓▓▓▓▓▓▓█ ▐▓ ▐▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ╙▓Q ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▀█▌ ▓▓▓▓▓▓Γ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▄▓▓▓▓▓▓▓ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ⌐ ▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓ ╟▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▐▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓µ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ╟▓▓▓▓▓▓▓█ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▐▀ ▓▓▓▓▓█▀ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ╓▓▓▓█Γ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ █▀ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▄▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄╦ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓ ,▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄▄▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄,,▄▓╕ ╓▄▓▓▓▓▓▓██████▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▀ ▓▓ █▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀ ▄▓▓██▀Γ ≈4▄▄, ▀▓▓▓▓▓█▀Γ ▓▌ ▓▓▓▓▓█▀Γ ▓▌ ▀█▓▓▓▓▓▓█▀Γ ╙▓█Γ █▓▄ ██▀ ▓▌ ██▀Γ ▀█▄╦ ▀██▀ ╙▀ ▀` ▀▀ #tab_grece { width: 100%;}.tab_ligne { clear: left; width: 100%; float: left; padding: 0; margin: 10px 0;}.tab_texte { text-align:center;}.tab_chevron:hover,.tab_date:hover,.tab_evenement:hover,.tab_texte:hover { cursor: pointer;}.tab_ligne.bleu { background: rgba(40, 190, 170, 0.3);}.tab_ligne.orange { background: rgba(241, 147, 0, 0.2)}.tab_ligne.noir { background: rgba(0, 0, 0, 0.2);}.tab_ligne.vert { background: rgba(128, 185, 4, 0.2);}.tab_ligne.rouge { background: rgba(156, 9, 15, 0.2)}.tab_ligne.violet { background: rgba(122, 55, 139, 0.2)} div { padding: 8px 0; float: left;}.tab_evenement { width: 50px; padding: 8px!important; vertical-align: middle;}.tab_evenement img { max-width: 50px; max-height: 50px; border: 0!important;}.tab_date { width: 80px; text-align: center; border-right: 1px solid #fff; padding: 16px 0 0 0!important;}.tab_right { width: 100%; padding: 8px 10px!important;}.tab_texte { clear: left; float: left; width: 100%;}.tab_chevron { clear: left; float: left; width: 100%; height: 17.5px; background: url(//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151020/154151/img/chevron.png) 50% 0px no-repeat; text-align: center; padding: 8px 0 0 160px!important; margin-bottom: 12px; cursor: pointer;}.tab_ligne:hover .tab_chevron { background-position: 50% -35px;}.deplie .tab_chevron { background-position: 50% -17.5px; margin-top: 7px;}.tab_ligne.deplie:hover .tab_chevron { background-position: 50% -52.5px;}.tab_chevron img { width: 40px;}.tab_detail { overflow: hidden; padding: 0 8px!important; background-color: white;}.deplie .tab_detail { padding: 8px!important;}.bleu { background: rgba(3, 134, 195, 0.2); padding: 2px;}.orange { background: rgba(241, 147, 0, 0.2); padding: 2px;}.vert { background: rgba(128, 185, 4, 0.2); padding: 2px;}.noir { background: rgba(0, 0, 0, 0.2); padding: 2px;}.rouge { background: rgba(156, 9, 15, 0.2); padding: 2px;}.violet { background: rgba(122, 55, 139, 0.2); padding: 2px;}@media all and (min-width: 400px) { .photographie { width: 100%; height: 300px; }}@media not all and (min-width: 400px) { .photographie { width: 100%; height: 150px; } iframe { height: 150px!important; }}require(['jquery'], function($) {var data_accordion = [{ "region": "Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine",Les élections départementales de 2015 ont montré l’ancrage à droite du Grand-Est, puisque 9 des 10 départements que compte la grande région sont dirigés par la droite ; Les Républicains se taillant la part du lion avec sept présidences, les deux autres revenants à l’UDI. Le PS ne conserve plus que le département de Meurthe-et-Moselle.", "titrelien": "Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine : une région disparate à la veille d’élections serrées", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/alsace-champagne-ardenne-lorraine-une-region-disparate-a-la-veille-d-elections-serrees_4824057_4640869.html", "classe": "premier"}, { "region": "Aquitaine-Poitou-Charente-Limousin", En 2014, les élections municipales ont porté dommage au PS, avec dix des 29 villes de plus de 20 000 habitants perdues par les socialistes au bénéfice de la droite ou du MoDem. Les élections départementales du printemps 2015 ont enregistré une poussée du FN qui passe – de justesse – la barre des 20 % des suffrages exprimés.", "titrelien": "Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes : la gauche, historiquement plébiscitée, perd du terrain", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/aquitaine-limousin-poitou-charentes-la-gauche-historiquement-plebiscitee-perd-du-terrain_4824130_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Auvergne-Rhône-Alpes",Dans un contexte national porteur pour la gauche en 2010, la majorité de gauche a été réélue massivement en Auvergne (59,7 %), plus modestement en Rhône-Alpes (50,8 %) en raison du poids du FN qui recueille 15,2 % des suffrages dans la triangulaire de second tour. Les élections locales depuis le mandat de François Hollande sont peu encourageantes pour la gauche et tout spécialement pour le PS qui en sort très affaibli.", "titrelien": "Auvergne-Rhône-Alpes : deux régions aux profils politiques divergents dont l’union favorise la droite", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/auvergne-rhone-alpes-deux-regions-aux-profils-politiques-divergents-dont-l-union-favorise-la-droite_4824146_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Bourgogne-Franche-Comté",Aux élections nationales, le rapport de forces gauche-droite tel qu’on le mesure au second tour des présidentielles s’établit en faveur de la droite depuis la fin de l’ère mitterrandienne, sans pour autant que la nouvelle région puisse être considérée comme un de ses bastions. Au niveau régional, la droite a gouverné les deux régions pendant les trois premières mandatures, avant que la gauche ne prenne le relais en 2004 en Franche-Comté comme en Bourgogne puis soit réélue avec de confortables majorités dans les deux régions en 2010. Les élections locales depuis le début du mandat de François Hollande sont inquiétantes pour les majorités régionales sortantes de gauche.", "titrelien": "Bourgogne-Franche-Comté : une région à la fois industrielle et agricole, où le FN perce", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/bourgogne-franche-comte-une-region-a-la-fois-industrielle-et-agricole-ou-le-fn-perce_4824253_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Bretagne",Malgré leur recul constant, l’agriculture et la pêche occupent encore 4,5 % des actifs en 2012, la Bretagne demeurant la première des régions en termes de production pour ces deux activités. Sur le territoire, l’emploi n’a cessé de croître entre 2000 et 2013.La Bretagne n’a depuis jamais démenti son attachement à la gauche dans les élections nationales, contribuant à son arrivée au pouvoir au début des années 1980 et lui restant fidèle pendant sa traversée du désert durant les années Chirac et Sarkozy. Au niveau régional en revanche, la gauche ne s’impose que tardivement en 2004 après trois mandatures de droite.Aujourd’hui, le ministre de la défense et candidat dans la région Jean-Yves Le Drian – ancien maire de Lorient et élu à deux reprises à la présidence de la région – est donné favori des scrutins du 6 et 13 décembre. Mais dans cette région où l’on vote traditionnellement plus qu’en moyenne, près de 40 % des électeurs n’ont pas déclaré d’intention de vote dans le sondage. Et les élections à venir n’intéressent pour le moment qu’un électeur sur deux (51 %), une proportion inférieure à la moyenne des régions (56 %).", "titrelien": "Bretagne : une région ancrée à gauche où la mobilisation électorale va être scrutée", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/bretagne-une-region-ancree-a-gauche-ou-la-mobilisation-electorale-va-etre-scrutee_4824264_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Centre-Val-de-Loire",Car le grand trublion des rapports gauche/droite demeure le FN qui – sans s’écarter vertigineusement de ses scores nationaux – obtient suffisamment de voix pour faire échouer les tentatives successives de la droite républicaine pour reprendre les commandes de la région, du moins jusqu’à aujourd’hui.", "titrelien": "Centre-Val-de-Loire : une région industrielle, bien ancrée à droite", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/centre-val-de-loire-une-region-industrielle-bien-ancree-a-droite_4824271_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Corse",Les élections territoriales se dérouleront selon des règles proches de celles qui organisent les élections dans les autres régions métropolitaines, avec cependant deux variantes qui ont leur importance politique. La première abaisse à 7 % (au lieu de 10 % pour les régions continentales) le seuil qui donne le droit de se maintenir au second tour. Cette règle a permis en 2010 le maintien de quatre listes dont deux nationalistes. La seconde variante spécifique à la Corse est la diminution de la prime donnée à la liste arrivée en tête : 17,5 % des sièges au lieu de 25 %, laissant un plus large pot commun de sièges à pourvoir pour les petits partis. Ce qui a assuré en 2010 l’élection de conseillers des deux listes nationalistes à l’Assemblée de Corse.L’offre électorale de 2015 est abondante – douze listes déposées – soit deux de plus qu’en 2010. Un sondage Opinion Way pour RCFM et France 3 Corse ViaStella, réalisé en octobre, montre que l’élection est loin d’être jouée entre les principaux prétendants.", "titrelien": "Corse : un territoire vieillissant favorable aux partis nationalistes", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/la-corse-un-territoire-vieillissant-favorable-aux-partis-nationalistes_4824293_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Ile-de-France",Les élections depuis 2012 ont montré, comme dans beaucoup d’autres régions, la précarité de la position majoritaire de la gauche. Aux élections municipales de 2014, elle perd 14 villes de plus de 20 000 habitants sur les 91 qu’elle gouvernait avant le scrutin. La droite, qui ne détenait qu’un nombre minoritaire de villes, dirige désormais 115 des 178 villes de plus de 20 000 habitants en IDF, soit près des deux tiers d’entre elles. Les élections départementales de 2015 ont confirmé ces revers importants pour la gauche de gouvernement.", "titrelien": "Ile-de-France : une région-capitale dynamique jusqu’à présent favorable à la gauche", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/ile-de-france-une-region-capitale-dynamique-jusqu-a-present-favorable-a-la-gauche_4824314_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées",Le FN n’a jamais été en position de troubler les affrontements entre la gauche et la droite. En Languedoc-Roussillon en revanche, le parti d’extrême droite a très tôt joué l’arbitre des affrontements gauche-droite, au détriment de cette dernière. Cet affaiblissement a permis à la gauche d’instaurer, puis de maintenir, un rapport de forces en sa faveur dans les seconds tours d’élections. Les résultats des élections locales depuis 2012 conduisent à adopter un jugement nuancé sur la situation de la gauche dans la nouvelle région.", "titrelien": "Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées : une région où la gauche pourrait consolider sa position", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/languedoc-roussillon-midi-pyrenees-une-region-ou-la-gauche-pourrait-conserver-sa-position_4824355_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Nord-Pas-de-Calais-Picardie",La droite de gouvernement gouverne désormais 59 % des plus grandes villes de la nouvelle région. Les élections départementales de 2015 ont confirmé la mise en difficulté de la gauche en révélant une tripartition quasi parfaite du champ politique éclaté en trois parts à peu près égales entre la gauche, le FN et la droite.", "titrelien": "Nord-Pas-de-Calais-Picardie : une région très peuplée où la gauche perd du terrain", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/nord-pas-de-calais-picardie-une-region-ou-la-gauche-est-concurrencee-par-le-fn_4824371_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Normandie",La Basse-Normandie, plus rurale et surtout marquée par le centrisme – incarné jadis par Raymond Barre, aujourd’hui par François Bayrou –, se révèle plutôt droitière aux tours décisifs des élections. Depuis les élections départementales de mars 2015, la Normandie est désormais politiquement monocolore et de droite.", "titrelien": "Normandie : une région rurale à l’identité politique incertaine", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/normandie-une-region-rurale-a-l-identite-politique-incertaine_4824214_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Pays de la Loire",Le rapport de forces gauche/droite établi au second tour de l’élection présidentielle depuis la fin de l’ère mitterrandienne a été nettement favorable à Jacques Chirac en 1995 (54,3 %), mais moins généreusement à Nicolas Sarkozy en 2007 (51,7 %) avant de basculer légèrement en faveur de la gauche en 2012. Car la région présente, comme sa voisine normande, un tropisme centriste qui la rend réticente à l’égard du déplacement du centre de gravité de la droite loin du centre droit qu’incarnait Raymond Barre et, plus récemment, des personnalités régionales affiliées au MoDem ou à l’UDI, telles que Jean Arthuis et bien sûr François Bayrou.", "titrelien": "Pays de la Loire : la mobilisation des électeurs sera un enjeu majeur pour la gauche sortante", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/pays-de-la-loire-la-mobilisation-des-electeurs-enjeu-majeur-pour-la-gauche-sortante_4824397_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Provence-Alpes-Côte-d’Azur",Jusqu’en 1998, les élections régionales réussisent au FN, avant que la gauche ne reprennent, peu à peu, du terrain - le parti socialiste est sorti vainqueur des trois derniers scrutins dans la région. Le Front national s’est affaibli au point que, dans le conseil régional sortant en 2015, il ne compte plus que onze conseillers au lieu de 37 élus en 1998. Mais les bons résultats de la droite aux dernières élections locales et le statut de seconde force politique de la région pour le FN ont vu un renversement des tendances à l’aube des élections régionales de 2015.", "titrelien": "Provence-Alpes-Côte-d’Azur, une région où le FN s'est implanté précocement", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/provence-alpes-cote-d-azur-une-region-ou-le-fn-s-est-implante-precocement_4824419_4640869.html", "classe": null}];$.each(data_accordion, function(i, d) { \ \ \' + d["region"] + ' \ \ \ \' + d["para"] + ' \Lire : ' + d["titrelien"] + ' \ \ \ \')})$(".tab_detail").each(function() { enfant = $(this).children(".tab_detail"); $(this).attr("data-height", $(this).outerHeight()) if ($(this).parent().hasClass("premier")) { $(this).parent().addClass("deplie") $(this).height([eval(parseInt(enfant.attr("data-height")) + 32)]) } else { $(this).height(0) }})$(".tab_ligne").click(function() { ligne = $(this); enfant = $(this).children(".tab_detail"); if ($(this).hasClass("deplie")) { enfant.animate({ "height": 0 }, function() { $('html, body').animate({ scrollTop: ligne.offset().top - 50 }, 200); }) $(this).removeClass("deplie") $(this).attr("title", "Cliquez pour afficher les détails") } else { $(this).attr("title", "Cliquez pour cacher les détails") $(".tab_ligne").removeClass("deplie") $(".tab_detail").animate({ "height": 0 }) enfant.animate({ "height": eval(parseInt(enfant.attr("data-height")) + 16) }, function() { ligne.addClass("deplie") /*$( window ).scrollTop(ligne.offset().top);*/ $('html, body').animate({ scrollTop: ligne.offset().top - 50 }, 200); }) }}); });Les DécodeursJournaliste au Monde Nathalie Guibert Chaque jour désormais, les avions de chasse français mènent des frappes contre l’organisation Etat islamique (EI), en Irak et en Syrie. Toutes ne sont pas rendues publiques. Selon les informations du Monde, Rafale et Mirage 2000 ont largué 680 bombes depuis le début de l’opération « Chammal » en septembre 2014, l’essentiel depuis 2015. Ce chiffre n’est pas communiqué officiellement. Ni celui du bilan humain des bombardements, que l’on peut estimer à un millier de combattants de l’EI. Le tableau officiel, au 3 décembre, donne « 2 500 sorties aériennes, 321 frappes et 580 objectifs détruits ».Au plan militaire, la France apparaît depuis quatorze mois comme un petit actionnaire de la lutte contre EI, avec 5 % des bombardements d’une coalition internationale dominée à 80 % par les Etats-Unis, alors même qu’elle mène une campagne encore plus massive qu’elle ne le dit. « On tire en ce moment beaucoup plus qu’en Libye en 2011, même si on a moins d’avions », souligne un expert de l’armée de l’air. L’Elysée a indiqué vendredi 4 à l’occasion de la visite du président Hollande sur le Charles de Gaulle que cette contribution française était montée à 20% grâce aux chasseurs embarqués sur le porte-avions, sur les dix derniers jours.« Le but de guerre français, c’est Rakka »Le ministère de la défense vient, selon nos informations, de commander en urgence des munitions aux industriels américains qui les fabriquent – quelques centaines de bombes guidées GBU.Après les attentats du 13 novembre à Paris, le Pentagone a livré des dossiers d’objectifs clés en main, permettant d’assurer « l’intensification » des frappes promise par François Hollande. Pour la première fois, le 15 novembre, on a ainsi chargé non plus deux, mais quatre bombes GBU-12, la munition guidée de 250 kg la plus utilisée, sur les Mirage 2000. Le porte-avions Charles-de-Gaulle a fait passer ponctuellement le nombre de chasseurs engagés de 12 à 38. « Il y avait une claire volonté de rétorsion [après les attentats] », indique-t-on à l’Elysée. Rakka, le fief de l’EI en Syrie, d’où partent des combattants susceptibles d’attaquer la France, est la priorité du moment. « Le but de guerre français, c’est Rakka », souligne la même source. Les 15, 16 et 17 novembre ont ainsi été lancés des raids massifs, dix avions sur Rakka, une soixantaine de bombes larguées. Parce que l’armée tire davantage en zone urbaine qu’en 2011, elle emploie aussi des munitions toujours plus précises – comme l’a révélé le blog « Le Mamouth », une bombe ne contenant que 13 kg de charge explosive, la BLU-126, a été tirée pour la première fois d’un Rafale en octobre.En Libye début 2011, les chefs militaires avaient dit qu’ils pouvaient tenir six mois au rythme demandé. Les Etats-Unis avaient été sollicités pour renforcer les stocks de munitions de l’OTAN. Pour le moment, l’opération « Chammal » tient, mais « il est certain qu’on n’est plus dimensionné pour une campagne d’appui à une opération au sol », estime le député (LR) Nicolas Dhuicq, qui va publier dans quelques jours avec Nicolas Bays (socialiste) un rapport sur la mauvaise gestion de la filière des munitions françaises.Lire notre enquête :Les non-dits de l’opération « Chammal » en Irak et en SyrieNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Ils ont osé. Vendredi 4 décembre, les députés ont voté, contre l’avis du gouvernement et d’une partie du groupe socialiste, un amendement écologiste alignant d’ici à 2017 la fiscalité de l’essence sur celle du diesel dans les flottes d’entreprises.Si cet amendement, adopté dans le cadre de l’examen du projet de loi de finance rectificative, est confirmé au Sénat, et non modifié en commission mixte paritaire, c’est un nouveau coup dur pour le diesel. Après l’augmentation d’un centime d’euro du litre de diesel et celle de la taxe carbone, qui vont pousser vers le haut le prix de ce carburant, ce changement pourrait avoir un effet important sur la part de marché des véhicules essence.De quel avantage fiscal parle-t-on ?A l’heure actuelle, les gestionnaires de flottes de véhicules d’entreprise peuvent déduire 80 % de la TVA acquittée pour l’achat d’une voiture diesel. En revanche, l’essence ne bénéficie pas de cet avantage. Cet avantage a eu un effet radical : 96 % des véhicules d’entreprise fonctionnent au diesel. Et comme il s’en vend 700 000 chaque année, les constructeurs sont quasiment sûrs d’écouler ce type de véhicules.Quel peut être l’effet de cette mesure ?Les entreprises ne vont pas se ruer d’un coup sur les véhicules essence. Le diesel conserve une qualité intrinsèque liée à sa consommation plus sobre. Quand on conduit plus de 20 000 km par an, il reste bien plus avantageux que l’essence. Par ailleurs, l’ensemble des véhicules utilitaires légers fonctionnent au diesel, ce qui va limiter l’impact de cette modification fiscale.Cela dit, cette évolution est réclamée depuis plusieurs années par les professionnels. « En autorisant les entreprises à déduire la TVA sur l’essence comme sur le diesel, on va pouvoir leur donner le choix de la motorisation des véhicules, notamment en fonction de leur utilisation. Rien que pour cela, c’est sain », explique Bernard Fourniou, le président de l’Observatoire du véhicule d’entreprise (OVE).« Aujourd’hui, poursuit-il, la moyenne de roulage d’un véhicule de fonction est de 30 000 km par an. C’est une distance qui justifie pleinement le diesel. En revanche, certains collaborateurs de société roulent bien moins, et exclusivement en milieu urbain, ce qui justifierait des véhicules essence, souvent moins chers à l’achat. »Quel coût pourrait avoir cette nouvelle exemption fiscale ?Pour les comptes de l’Etat, la modification du régime de déduction de TVA pourrait coûter de 15 à 20 millions d’euros. Aux yeux de l’OVE, il s’agit simplement d’un transfert de charge. Au passage, le gouvernement devra faire une croix sur la TVA acquittée par les sociétés pour les rares véhicules essence en circulation.Quelle sera, à terme, la part du diesel dans les ventes de véhicules ?Le gouvernement n’était pas favorable à la mesure. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, s’y est opposé car « notre industrie automobile est plus concentrée sur les véhicules diesel que sur les véhicules essence » et que le projet de budget 2016 a déjà donné un « signal assez fort » sur le rapprochement des fiscalités diesel/essence avec les modifications de prix au litre. « Aller plus vite et plus loin serait déstabilisant », a jugé M. Eckert.Même raisonnement du député socialiste du Doubs, Frédéric Barbier, dont le département abrite des usines PSA, pour qui « cet alignement des régimes de TVA pourrait conduire à une déstabilisation radicale du marché, ravageuse pour les constructeurs français ». M. Barbier aurait souhaité un alignement progressif sur cinq ans.Jusqu’à présent, les constructeurs français, historiquement en pointe sur cette motorisation, prévoyaient une part de marché du diesel, en France, autour de 50 % à l’horizon 2020. Cependant, « tout s’accélère », reconnaît Christian Chapelle, le patron des moteurs chez PSA. Et cela pourrait déséquilibrer les comptes du groupe, les véhicules essence offrant des marges un peu moins confortables.Sur les onze premiers mois de l’année, la part du diesel dans les ventes de véhicules neufs en France est de 58 %, et de 54 % pour le seul mois de novembre. C’est très loin du pic de 2008, quand 77,3 % des véhicules écoulés fonctionnaient au diesel.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manuel Armand (Clermont-Ferrand, correspondant) Il a coûté 80 millions d’euros, mais la nouvelle carte des régions aura eu sa peau. A peine inauguré, le nouveau siège du conseil régional d’Auvergne est vidé de sa substance.Le nouveau siège du conseil régional d’Auvergne est né sous de mauvais auspices. Pas à cause de son esthétique austère, sans doute due aux exigences écologiques, ou de son coût (80 millions d’euros), qui a alimenté les empoignades entre droite et gauche locales, mais en raison d’un exécrable alignement des planètes.Le nouvel hôtel de région a en effet été inauguré le 21 juin 2014, moins de trois semaines après la publication par l’Elysée de la nouvelle carte territoriale qui voit l’Auvergne fusionner avec Rhône-Alpes. Le télescopage entre l’ouverture du bâtiment, situé à Clermont-Ferrand, et le redécoupage régional illustre les ambiguïtés de la réforme territoriale. D’abord en matière d’identité régionale. Au moment où l’Auvergne se dote d’une vitrine, la fusion avec Rhône-Alpes s’apparente à une absorption : dans le nouvel ensemble qui compte près de 8 millions d’habitants, la population des quatre départements auvergnats ne pèse que 17 %.Dans ces conditions, que faire du nouveau siège de la région Auvergne, qui aura abrité moins d’une dizaine de séances plénières ? Le 9 juin 2014, moins de quinze jours donc avant l’inauguration, André Vallini, le secrétaire d’Etat chargé de la réforme territoriale, avait mis les pieds dans le plat. Vendre le nouveau bâtiment ? « Et pourquoi pas », avait-il répondu au « Grand Jury » RTL-LCI-Le Figaro. « Des bâtiments, ça peut être vendus, ça peut être loués. »« Vallini a raconté des conneries tant qu’il a pu », confie au Monde René Souchon, le président socialiste du conseil régional d’Auvergne, qui a décidé de prendre sa retraite politique. Pour couper court aux spéculations, il s’est entendu avec son homologue de Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne.Les 204 futurs conseillers régionaux se réuniront en assemblée plénière à Lyon dans l’hôtel de région ouvert en 2011, mais la commission ­permanente pourrait travailler à Clermont-Ferrand. Les élus des départements les plus ­éloignés comme l’Ardèche ou la Haute-Savoie apprécieront.Droite et gauche d’accord... pour le statu quoL’élection régionale des 6 et 13 décembre modifiera-t-elle la donne ? « Il n’est pas question de vider l’hôtel de région, affirme Anna Aubois, numéro 2 de la liste PS dans le Puy-de-Dôme. Les 400 salariés qui y travaillent actuellement continueront d’exercer leurs missions. » Par exemple, la gestion des transports scolaires ou l’entretien des lycées, des politiques pour lesquelles les préférences locales s’accordent mal avec la centralisation régionale.Et tant pis pour André Vallini qui avait fait des économies d’échelle un argument pour vendre sa réforme, évoquant dans un premier temps le chiffre de 25 milliards d’euros sur toute la France. « Ce ne sera pas possible à court terme, estime Anna Aubois. Nous entrons dans un mandat de transition qui permettra de travailler sur les économies à moyen et long terme. » De son côté, la tête de liste des Républicains pour les élections régionales, Laurent Wauquiez, annonce vouloir faire 300 millions d’euros d’économies sur l’ensemble du mandat s’il est élu. Mais, pour lui non plus, pas question de toucher aux fonctionnaires clermontois. « Nous maintiendrons à Clermont-Ferrand les services existants. » En clair, ni à droite ni à gauche, on ne veut sacrifier l’hôtel de région sur l’autel budgétaire.Manuel Armand (Clermont-Ferrand, correspondant)Journaliste au Monde 04.12.2015 à 13h16 | Elodie Chermann Il avait choisi le secteur public pour ne pas avoir à renier ses valeurs. Loïc Richard, un ancien diplômé de l’Edhec âgé de 44 ans, n’a pas été déçu du voyage ! « Après avoir passé sept ans à la SNCF, j’ai pris la tête, en décembre 2008, de la filiale Geodis BM Alsace, rattachée à la branche transports du groupe », raconte-t-il. « En me plongeant dans la comptabilité, j’ai alors mis au jour un système très ancien de factures fictives destiné à minorer les bénéfices de la société et ainsi, entre autres, à payer moins d’impôts. » Il alerte à plusieurs reprises son N+1, directeur régional. Sans suite. Demande alors un entretien à son N+2, qui siège au comité exécutif (Comex). Son aplomb finit de l’écœurer. « Il n’a même pas cherché à nier », s’étonne encore Loïc Richard. « Il m’a simplement indiqué que ces pratiques étaient d’ordinaire acceptées par les cadres, qui étaient les premiers à en profiter. Et que si cela me posait problème, il faudrait envisager mon départ. »Une semaine plus tard, le directeur d’agence reçoit une lettre de licenciement avec une mesure conservatoire l’interdisant d’accéder à son bureau. « Geodis a invoqué l’insuffisance professionnelle », explique-t-il. Loïc Richard tente de riposter. Il écrit à la direction de l’éthique de la SNCF, à la direction générale, aux administrateurs de l’Etat. Rien n’y fait. Sur le carreau, il entame une procédure aux Prud’hommes et se reconvertit dans le secteur associatif. « Il était impossible pour moi de retrouver du travail dans le transport avec une étiquette d’incompétent et de traître », assure-t-il, désappointé.Loïc Richard n’est pas un cas isolé. Selon une étude publiée mercredi 2 décembre par le cabinet de prévention des risques professionnels Technologia, 36 % des salariés français ont déjà été confrontés à des pratiques contraires à la loi, au Code du Travail ou aux règles de leur profession. Dans près de la moitié des cas, il s’agit d’atteintes à la sécurité et à la réglementation.Suivent les dissimulations, mensonges et faux rapports (37%), les discriminations (24%), les défauts de qualité réglementaires des produits fabriqués ou vendus (18%) et les vols, dégradations et sabotages (14%). « Face à la forte pression économique, à la complexité de la réglementation, à la dictature de la performance et du résultat, les entreprises ont de moins en moins de scrupules à faire des pas de côté », constate Jean-Claude Delgènes, fondateur et directeur général de Technologia. Des irrégularités qui génèrent des conflits éthiques chez 53% des salariés.Par insécurité matérielle, manque de courage ou peur des représailles, la plupart préfèrent garder le silence. 39% des salariés qui gardent le silence le feraient « par peur des représailles » selon une enquête Transparency international France publiée jeudi 3 décembre. D’autant que « la majorité des salariés français ne s’adresseraient pas aux bons interlocuteurs » s’ils constataient, par exemple, des pratiques de corruptions sur le lieu de travail, révèle cette même étude. Il en reste toutefois qui sont prêts à sacrifier leur propre quiétude au nom de l’impératif de transparence. On les appelle les lanceurs d’alerte.Un salarié qui devient génantAncien vétérinaire microbiologiste de 64 ans, Jacques Poirier en fait partie. « Entré en 1980 chez Rhône-Poulenc, devenu depuis Sanofi-Aventis, je suis devenu responsable de la sécurité biologique du Lovenox, un anticoagulant fabriqué à partir d’une molécule naturelle, l’énoxaparine, que l’on trouve dans les muqueuses d’intestins d’animaux », témoigne-t-il.« Après le scandale de la vache folle, les autorités sanitaires françaises ont interdit l’utilisation de tissus de ruminants mais tous nos fournisseurs, notamment en Chine, n’étaient pas aussi regardants. » L’homme élabore alors un test avec un immunobiologiste de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) pour vérifier si l’héparine contient des traces d’intestins de bovins mais la société traîne des pieds pour l’appliquer.« Chaque année, Sanofi-Aventis produit à lui seul plus de 500 millions de doses d’héparine, ce qui génère un chiffre d’affaires d’un peu plus d’un milliard d’euros par an », souligne-t-il. « En imposant ces méthodes analytiques aux Chinois, les responsables des approvisionnements craignaient de manquer de matières premières et de ne plus arriver à arroser le marché, en pleine expansion. »A force de répéter à sa hiérarchie qu’ en utilisant des produits chinois elle met la santé publique en danger, le scientifique devient gênant. Isolé, démis de ses responsabilités, il finit par être purement et simplement licencié en 2003. Un scénario malheureusement assez fréquent. « Les lanceurs d’alerte sont souvent victimes d’isolement parce qu’ils brisent la loi du silence de la communauté et mettent en danger des emplois », constate Nicole Marie Meyer, une ancienne diplomate devenue chargée de mission alerte éthique au sein de l’ONG Transparency International France. « En plus de la placardisation, ils peuvent aussi se heurter à un licenciement, à du harcèlement, à des procès pour dénonciation calomnieuse ou diffamation. Ce n’est pas la règle, mais les exceptions trop nombreuses que nous connaissons, et ne connaissons pas, sont inadmissibles car elles détruisent littéralement des vies. »Un projet de loi en préparationD’où l’importance de combler les lacunes de la législation pour protéger davantage les salariés lanceurs d’alerte. C’est, depuis un an, le cheval de bataille du député PS du Cher Yann Galut, ancien rapporteur de la loi contre la fraude fiscale internationale en 2013, qui a présenté, jeudi 3 décembre, à l’Assemblée une proposition de loi globale inspirée de la loi anglaise et soutenue par les ONG Transparency International, Sciences citoyennes et Anticor. « Aujourd’hui, le droit d’alerte est régi par cinq lois segmentaires », rappelle-t-il. « Depuis 2013, les lanceurs d’alerte ne peuvent plus officiellement être licenciés mais c’est une protection a posteriori. En attendant de faire annuler leur licenciement devant les Prud’hommes, ils se heurtent donc souvent aux galères de recherche d’emploi, de revenus… »Pour leur épargner ça, le parlementaire prévoit qu’ils puissent saisir le juge en référé pour bloquer le licenciement le temps de la procédure. « Ils pourront alors être accompagnés et protégés par la future Agence nationale de l’alerte, une autorité administrative indépendante qui aurait la structure de la haute autorité pour la transparence de la vie publique et les pouvoirs du défenseur des droits. » Un arsenal renforcé qui vise à favoriser un meilleur contrôle interne des pratiques dans les entreprises.Elodie Chermann Fabrice Lhomme et Gérard Davet Elle était restée jusqu’alors confinée au décor feutré du pôle financier du tribunal de Paris. Mais l’épreuve de force entre Nicolas Sarkozy et les juges, qui l’ont mis en examen en juillet 2014 dans une affaire de trafic d’influence, prend désormais un tour spectaculaire. Selon les informations du Monde, l’ancien chef de l’Etat, convoqué vendredi 20 novembre par les juges Claire Thépaut et Patricia Simon, s’est bien rendu, en toute discrétion, dans le cabinet de la juge Simon. Mais il a obstinément refusé de répondre à toutes les questions qui lui ont été posées, même les plus formelles.Poursuivi pour « corruption active », « trafic d’influence actif » et « recel de violation du secret professionnel », M. Sarkozy est mis en cause pour avoir tenté d’obtenir des informations confidentielles et une décision clémente de Gilbert Azibert, alors magistrat à la Cour de cassation, dans le dossier Bettencourt.Lire aussi :Dans la plupart des dossiers, la menace s’éloigne pour Nicolas SarkozySon avocat et ami, Thierry Herzog, poursuivi dans la même procédure, avait adopté la même attitude. Convoqué le 8 octobre, il était resté muet lors de son interrogatoire, jugeant sa convocation irrégulière du fait d’un pourvoi en cassation en suspens. Mais M. Sarkozy, qui a invoqué le même motif pour justifier son silence, ne s’est pas contenté de refuser de s’expliquer…Retirée du dossierEn effet, quelques jours avant son audition, ses conseils ont déposé une requête en récusation visant Claire Thépaut, dont ils contestent l’impartialité. Premier effet de cette démarche : à la demande de la présidence du tribunal de Paris, Mme Thépaut s’est provisoirement retirée du dossier, le temps que la requête du patron des Républicains soit examinée. De fait, seule la juge Simon était présente à l’interrogatoire – qui a tourné court – du 20 novembre. Selon l’article 668 du code de procédure pénale, « tout juge peut être récusé (…) s’il y a eu entre le juge ou son conjoint et une des parties toutes manifestations assez graves pour faire suspecter son impartialité ». En l’occurrence, M. Sarkozy estime que Claire Thépaut est de parti pris et, de ce fait, ne peut instruire sereinement et objectivement cette procédure.Dès le déclenchement de l’affaire, révélée par Le Monde en mars 2014, les sarkozystes ont violemment attaqué la magistrate du fait de son engagement syndical. Mme Thépaut a été membre du Syndicat de la magistrature (SM), classé à gauche. Cette organisation syndicale est de longue date dans le collimateur de la droite, tout particulièrement depuis l’affaire du « mur des cons ». En avril 2013, une vidéo tournée clandestinement avait révélé l’existence, dans les locaux du SM, d’un panneau sur lequel avaient été accrochés, entre 2005 et 2012, les portraits de nombreuses personnalités détestées du syndicat, parmi lesquelles Nicolas Sarkozy.Mais ce dernier reproche surtout à Claire Thépaut des déclarations publiées par Mediapart, le 8 mai 2012, au lendemain de l’élection de François Hollande. A l’époque juge d’instruction au tribunal de grande instance de Bobigny, la magistrate avait critiqué, au moins en creux, la politique du président sortant. « Etre taxés de juges rouges quand on ne fait qu’appliquer les textes de loi, ce n’est pas normal […] Certains ont voulu nous opposer aux policiers […] Il faut maintenant que la justice retrouve son rang face au ministère de l’intérieur, et que la séparation des pouvoirs soit enfin respectée », avait notamment déclaré Mme Thépaut.« Jugé par ses ennemis »Lors de son intervention sur TF1 et Europe 1 le 2 juillet 2014, juste après sa mise examen, M. Sarkozy avait vivement attaqué la juge, sur le mode interrogatif dont il est familier : « Est-il normal qu’on choisisse pour instruire une affaire, où mon nom est cité, un magistrat qui appartient au Syndicat de la magistrature, dont l’obsession politique est de détruire ? », avait-il lancé. Dans la foulée, des proches de l’ex-chef de l’Etat avaient ciblé la magistrate dans leurs interventions publiques. Nadine Morano avait dénoncé « une juge engagée, pas une juge impartiale », tandis que Nathalie Kosciusko-Morizet avait estimé que la magistrate aurait dû se « déporter elle-même », estimant « inacceptable de pouvoir être jugé par ses ennemis ». A l’époque, le Syndicat de la magistrature avait vivement réagi, accusant M. Sarkozy de « tenter de jeter le discrédit » sur les juges, et rappelant que ces derniers ont parfaitement le droit d’être syndiqués dans l’organisation de leur choix. La présidente du tribunal de grande instance de Paris, Chantal Arens, avait de son côté publié un communiqué pour rappeler « l’indépendance » des juges.Depuis quelques mois, l’affaire Azibert, qui lui avait notamment valu d’être placé sur écoute, focalise l’attention de M. Sarkozy. Il n’ignore pas que, de toutes les affaires dans lesquelles son nom est cité, celle-ci est de loin la plus dangereuse pour lui. Les investigations étant quasiment terminées, il se sait sous la menace d’un renvoi devant le tribunal correctionnel, et donc d’un procès, avant la présidentielle de 2017. Les proches de l’ancien président misent sur le calendrier, espérant un enlisement de la procédure susceptible d’éviter à leur patron un jugement avant l’échéance de 2017.body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 7; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next()Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marc Beaugé En ces temps difficiles, Alain Juppé rassure. Il paraît même qu'il est à la mode. C'est bien la première fois...1985, à l’aise dans ses baskets Une mise en scène ? Vous plaisantez ! Qui n’a jamais enfilé un short en toile, attrapé un roman érotique de Mishima et posé les pieds sur la table basse du salon ? Les esprits mal intentionnés noteront la blancheur des semelles, signe que, peut-être, elles ont rarement servi. Foutaise : qui n’a jamais nettoyé ses semelles à l’éponge ?  1988, col hors catégorie Armé de ses baskets – et de ses cuisses puissantes –, l’homme grimpe vite. Le voilà ministre délégué au Budget. Le vent en poupe (notons le léger décoiffage sur le haut du crâne), Alain Juppé n’a peur de rien, pas même de trancher un grave débat de société. Faut-il rentrer le col de son polo dans l’encolure de son pull ou le sortir ? A La Baule, lors de cette université d’été du RPR, Juppé affiche ses convictions. Quitte à se faire des ennemis.  1992, les deux font l’imper En rupture avec Sarko (cette histoire de col qui ne passe pas), Alain Juppé mise sur Jacques Chirac. Ce jour-là, il arbore le même pardessus couleur mastic que l’ex-premier ministre. Mieux, il imite sa posture, une main dans la poche, l’autre orientée vers le ciel. La stratégie du mimétisme est maligne : pour faire son propre éloge, Chirac sera bientôt contraint de définir Juppé comme « le meilleur d’entre nous ».  2001, qui va à la chasse... Conspué par une partie du pays en raison de la réforme de la Sécu, et toujours en rupture avec les adeptes du col de polo dans l’encolure, Alain juppé tente de se ressourcer chez lui, à Bordeaux, vêtu d’une veste de chasse Barbour modèle Bedale. Sans grand succès. Bientôt, il ira se mettre au vert au Canada. Ecolo ou chasseur ? Juppé est paumé. Et s’interroge : mais où sont les tables basses quand on a vraiment besoin d’elles ?  2015, le chauve qui peut A 70 ans, Juppé rajeunit. Revenu de tout, candidat à la primaire des Républicains, le voilà qui assume, au Touquet, autant sa calvitie – qu’il montre même du doigt – que son attirance pour la décontraction vestimentaire aperçue trente ans plus tôt.  Si quelqu’un retrouve sa belle paire de baskets blanches, il les enfilera volontiers. Pour courir jusqu’à l’Elysée.Marc BeaugéJournaliste au Monde Jérôme Fenoglio (Directeur du "Monde") Editorial du « Monde ». Pendant près de quarante ans, sous la férule de Jean-Marie Le Pen, le Front national (FN) s’est satisfait de choquer les consciences et d’affoler la République, le temps des élections présidentielles. Depuis bientôt quatre ans, sous la présidence de Marine Le Pen, son ambition est tout autre : conquérir le pouvoir et mettre en œuvre son projet. Il s’en donne les moyens, s’implante, se renforce. Aux européennes de 2014, puis aux départementales du printemps, un électeur sur quatre a voté pour ses candidats. Aux régionales des 6 et 13 décembre, il espère améliorer ce score, l’emporter ici ou là, avec la présidentielle de 2017 en ligne de mire.Il faut donc prendre le parti d’extrême droite au sérieux. A tous ceux qui, exaspérés par les échecs ou les impuissances des partis au pouvoir depuis des décennies, entendent le soutenir pour mieux exprimer leur défiance ou leur colère, il faut redire que ce parti constitue une grave menace pour le pays. Son idéologie, ses propositions sont contraires aux valeurs républicaines, à l’intérêt national et à l’image de la France dans le monde.Qu’en est-il de la fraternité quand le FN propose le rétablissement de la peine de mort, au mépris de la Constitution ?Les valeurs républicaines ? Avec un cynisme consommé, la présidente du FN les revendique désormais. Mais que reste-t-il de l’égalité quand la « priorité nationale », fondée sur une discrimination ethnique généralisée à l’emploi, au logement et aux prestations sociales, reste au cœur du projet lepéniste ? Ou quand l’immigration est dénoncée comme la cause de tous nos maux et l’immigré désigné comme le bouc émissaire ?Qu’en est-il de la fraternité quand le FN propose le rétablissement de la peine de mort, au mépris de la Constitution ? Ou quand sa présidente saisit le prétexte des attentats terroristes du 13 novembre pour réclamer la suspension immédiate des procédures d’asile des réfugiés, au mépris d’un droit universel et d’une tradition qui honorent la France ? Que devient la laïcité quand, brandie contre le fondamentalisme islamique, elle vise, en réalité, à jeter le soupçon sur l’ensemble de la communauté musulmane de France ? La liberté, enfin : la réaction de Mme Le Pen à l’appel récent de La Voix du Nord contre le FN dit assez quelle conception elle en a, agressive et intolérante.Un programme économique illusoireL’intérêt national n’est pas moins menacé par le programme économique de l’extrême droite. Certes, le FN s’emploie depuis peu à gommer ses propositions les plus dissuasives. Mais son projet reste bâti sur trois illusions aussi simplistes que dangereuses. La première est de croire que la sortie de l’euro et le rétablissement du franc, qui restent l’objectif central, doperaient, sans risque, l’économie nationale. C’est oublier que la dévaluation de la monnaie se solde toujours par un appauvrissement : l’explosion de la dette publique serait immédiate et catastrophique. La deuxième illusion est de prétendre que la France pourrait retrouver une croissance vigoureuse et une industrie florissante grâce au protectionnisme et à une quasi-autarcie. C’est oublier que nous faisons plus de la moitié de notre commerce extérieur avec la zone euro et que nos partenaires ne manqueraient pas de riposter durement.Enfin, le Front national promet de raser gratis : augmentation des bas salaires, revalorisation des retraites et rétablissement de la retraite à 60 ans, baisse des tarifs du gaz, de l’électricité, du train et des prix de l’essence… Non seulement ces mesures grèveraient lourdement les finances publiques, mais elles relèvent d’un étatisme d’un autre âge et ruineraient une compétitivité convalescente.Quant à l’image de la France dans le monde, elle s’effondrerait aussi vite que son économie si, d’aventure, Mme Le Pen arrivait à ses fins. Ce serait celle d’un pays retranché derrière ses frontières, obsédé de sa pureté ethnique, portant la responsabilité du démantèlement de l’Union européenne, enfermé dans l’impasse d’un nationalisme étriqué et hargneux. Bref, un pays déconsidéré, tournant le dos à son histoire, autant qu’à son avenir.Le parti de Mme Le Pen se prétend « national ». Elle-même se targue d’incarner « l’esprit de la France ». C’est, en tous points, une imposture. L’audience croissante du FN témoigne, certes, de l’efficacité de sa recette : attiser les peurs des Français pour mieux leur vendre ses mirages. Or, la peur, dans ce pays, a toujours conduit à des catastrophes. Puissent les électeurs en prendre conscience, dès ce dimanche.Jérôme Fenoglio (Directeur du "Monde")Directeur du "Monde"SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raphaëlle Besse Desmoulières « Bonjour, c’est pour les élections régionales, c’est la liste du Front de gauche », lance Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste (PCF) et tête de liste du Front de gauche en Ile-de-France. Il est 13 heures, jeudi 3 décembre, sur le campus de la faculté de Nanterre et les étudiants saisissent – ou non – le tract qui leur est proposé. Le sénateur de Paris le reconnaît d’emblée : peu d’entre eux savent qu’ils sont appelés aux urnes dimanche 6 décembre. Seules quelques affiches électorales de Lutte ouvrière, à la sortie du RER A, rappellent l’échéance du premier tour des régionales.À ceux qui prennent le temps de l’écouter, le patron du PCF rappelle les dates, les compétences de la région et ses propositions en la matière, notamment la construction de 50 000 logements sociaux étudiants. Il n’hésite pas non plus à embrayer sur les attentats et à critiquer l’état d’urgence, dont la majorité de ses troupes ont pourtant voté la prolongation. « Nous, on dit que la réponse sur la durée, ça ne peut pas être l’état d’urgence, mais au contraire des services publics de qualité », glisse-t-il à un étudiant.Lire aussi :Libertés : pour les politiques, le débat doit attendreCoalitionComme tous les candidats, sa campagne a été impactée par les attentats en mettant au premier plan les questions sécuritaires qui ne sont pas en bonne place dans son programme. Lui, promet la construction de 100 000 logements par an, dont la moitié de sociaux, le Pass Navigo gratuit pour les moins de 18 ans ou encore 10 000 embauches dans les transports. « Le débat sur les attentats provoque une remontée des préoccupations sur la jeunesse, l’éducation, la politique dans les quartiers, veut croire M. Laurent. Ce qui est compliqué depuis les attentats, c’est que les régionales ont disparu de la une médiatique. »Lire aussi :Régionales : omniprésente dans les discours, la sécurité n’est pas une compétence de la régionPour la deuxième fois, le patron des communistes conduit une liste qui réunit les principaux leaders du Front de gauche. Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche, est tête de liste à Paris, quand Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble, est en première position en Seine-Saint-Denis. Seul Jean-Luc Mélenchon (eurodéputé du Parti de gauche) n’est pas de la partie.En difficulté depuis la présidentielle, les trois principales composantes de la coalition ont peiné pour se mettre d’accord et n’ont scellé leur union que début octobre. Pierre Laurent, qui avait obtenu 6,55 % des voix aux élections régionales de 2010 en Ile-de-France, a dû imposer une candidature dont ses partenaires ne voulaient pas. Pour les convaincre, il s’est engagé à ne pas cumuler deux mandats. Et devra choisir dimanche soir s’il occupe ou non une place éligible au second tour.Lire aussi :Régionales : le Parti communiste remporte son bras de fer face au Parti de gauche en Ile-de-FranceFusion techniqueLa liste de M. Laurent est donnée à 8 % des intentions de vote, devant celle de l’écologiste Emmanuelle Cosse (6 %), selon un sondage Ipsos Sopra Steria/Cevipof pour Le Monde publié jeudi 3 décembre. Le Front de gauche aimerait attirer les déçus de François Hollande, surtout après le virage sécuritaire du gouvernement. Jusqu’à présent, aux dernières élections, il n’y est pas parvenu. « Il y a énormément d’électeurs qui cherchent une nouvelle réponse à gauche, note le patron des communistes. Est-ce qu’on va réussir à les mobiliser dans ce climat de défiance ? C’est difficile, mais nos listes peuvent progresser. » Lire aussi :Elections régionales : le FN en tête des intentions de vote au premier tour dans 6 régionsReste la stratégie d’entre-deux tours. La gauche est en danger, avec une droite donnée gagnante par les derniers sondages. M. Laurent, lui, est partisan d’une « fusion des listes de gauche ». Ce qu’il n’hésite pas à répéter au fil de ses interviews et ce qui fait enrager ses partenaires. « Je pense qu’il appelle à une fusion technique, pour ne pas mourir sur la croix », s’étrangle Clémentine Autain.Une fusion technique permet d’unir ses forces au second tour, sans s’engager à participer à la majorité et à l’exécutif en cas de victoire. « Même quand on participe à une majorité, on le fait en gardant son autonomie », répond M. Laurent. En 2010, le sujet avait fait exploser le Front de gauche en Ile-de-France et deux groupes distincts siégeaient depuis à la région. De quoi pimenter les discussions de dimanche soir.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.12.2015 à 18h08 • Mis à jour le08.12.2015 à 18h11 | Simon Auffret En tête dans six des treize régions françaises, le Front national a devancé la droite et le Parti socialiste, lors du premier tour des élections régionales, le 6 décembre. En Ile-de-France, la liste du parti présidé par Marine Le Pen, menée par Wallerand de Saint-Just, a terminé la soirée en troisième position, derrière les listes de Valérie Pécresse (Les Républicains) et Claude Bartolone (Parti socialiste et alliés).La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, s’est déclarée le même jour sur Twitter « fière du peuple de Paris qui a défié la peur », et a accordé ses « félicitations aux Parisiens qui ont une fois de plus maintenu le FN très en deçà de ses résultats nationaux ».A Paris, le parti d’extrême droite culmine en effet à 9,65 %, en quatrième position, derrière la liste écologiste menée par Emmanuelle Cosse (10,92 %). Un résultat bien inférieur au reste de la France : selon les résultats du ministère de l’intérieur, le FN recueille 27,96 % des suffrages exprimés au niveau national.Sur l’ensemble de la capitale, le Front national est en dessous de 10 % dans 11 arrondissements. Le parti fait ses meilleurs scores dans les 13e et 15e arrondissements, en totalisant 10,86 % des voix.Le FN minoritaire mais en progressionCréditée de 18,41 % en Ile-de-France, la liste menée par Wallerand de Saint-Just a peiné à conquérir l’électorat parisien. Cependant, il a fait un peu mieux que la dernière candidate frontiste aux élections régionales : en 2010, Marie-Christine Arnautu avait récolté 9,29 % des suffrages exprimés - et 6,1 % à Paris. Dans tous les arrondissements, le Front national a gagné des voix lors du premier tour des élections régionales, par rapport à celles de 2010 : #container_14495822538{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14495822538{ height:500px; } #container_14495822538 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14495822538 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14495822538 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14495822538 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le Front national en progression dans tous les arrondissements1er tour du scrutin des régionales, en 2010 et en 2015Source : Ville de Parisrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14495822538", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Arr 1","Arr 2","Arr 3","Arr 4","Arr 5","Arr 6","Arr 7","Arr 8","Arr 9","Arr 10","Arr 11","Arr 12","Arr 13","Arr 14","Arr 15","Arr 16","Arr 17","Arr 18","Arr 19","Arr 20"], title: { text: "Arrondissement" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 2015, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 520 ], [ "", 443 ], [ "", 783 ], [ "", 773 ], [ "", 1515 ], [ "", 999 ], [ "", 1654 ], [ "", 1215 ], [ "", 1385 ], [ "", 1811 ], [ "", 3165 ], [ "", 4545 ], [ "", 5545 ], [ "", 3923 ], [ "", 7682 ], [ "", 4843 ], [ "", 4597 ], [ "", 4390 ], [ "", 4217 ], [ "", 4977 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": 2010, "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 261 ], [ "", 233 ], [ "", 354 ], [ "", 414 ], [ "", 913 ], [ "", 641 ], [ "", 925 ], [ "", 676 ], [ "", 834 ], [ "", 1074 ], [ "", 1865 ], [ "", 2659 ], [ "", 3079 ], [ "", 2274 ], [ "", 4271 ], [ "", 2842 ], [ "", 2777 ], [ "", 2821 ], [ "", 2493 ], [ "", 3030 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " voix", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Ce gain est à relativiser face à la hausse nationale – le FN est passé de 11 % des voix en 2010, à 27,96 % en 2015 – mais reste conséquent. D’autant qu’avec 59 002 voix, Wallerand de Saint-Just fait mieux que la candidate du parti aux régionales de 2004 : Marine Le Pen, désormais présidente du FN, avait récolté les voix de 57 185 parisiens.Au second tour, la candidate, en 2015, à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie avait terminé en troisième position, cumulant 6,11 % des suffrages. Les résultats de Wallerand de Saint-Just devraient être supérieurs, face aux listes menées par Valérie Pécresse (Les Républicains) et Claude Bartolone (Parti socialiste et alliés).Un indicateur a depuis particulièrement varié et pourrait avoir son importance lors du second tour : l’abstention, mesurée à 34,70 % en 2004, était de 54,10 % lors du premier tour, le dimanche 6 décembre.Simon AuffretJournaliste au Monde 08.12.2015 à 16h41 • Mis à jour le08.12.2015 à 18h46 Le vent d’insoumission a soufflé en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Dans cette région, le candidat socialiste Jean-Pierre Masseret a refusé d’obéir aux consignes nationales de retrait, malgré sa troisième place au premier tour, et décidé de maintenir sa liste, qu’il a déposée dès lundi.Mais la fronde qui a gagné certains de ses colistiers n’a finalement pas eu raison de sa candidature, après plusieurs heures d’incertitude. Anne-Pernelle Richardot, tête de liste dans le Bas-Rhin, a annoncé, mardi 8 décembre peu après 18 heures, qu’elle n’avait recueilli que 71 signatures de désistement sur les 189 membres de la liste, et ne peut donc pas demander son invalidation, appelant Jean-Pierre Masseret à renoncer à se maintenir au second tour.Selon l’article L. 352 du code électoral, si la majorité des membres signaient une déclaration de retrait, la liste serait, de fait, invalidée.Depuis mardi, cette conseillère régionale sortante appelait un à un les colistiers pour leur demander de ses désister :« Si on se maintient alors on donne cette région à Florian Philippot [le candidat FN]. Et je n’arrive pas à m’y résoudre. Je me suis engagée pour défendre des valeurs et le front républicain en fait partie. »Lire aussi :Dans le Grand Est, les rebelles au front républicain font de la résistance« Personne ne peut comprendre qu’on puisse favoriser la victoire de Philippot » Le maire socialiste de Verdun, Samuel Hazard, présent sur la liste, avait fait savoir dès lundi qu’il voterait pour le candidat d’union de la droite, Philippe Richert, arrivé deuxième (25,83 %). L’ex-ministre et ancienne eurodéputée Catherine Trautmann, candidate dans le Bas-Rhin, s’était aussi prononcée pour le retrait, de même que le président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, Mathieu Klein.Lundi soir au « 20 Heures » de TF1, le premier ministre, Manuel Valls, a appelé les électeurs du Grand Est à voter pour M. Richert, le mieux placé pour battre le Front national (FN). En parallèle, le Parti socialiste (PS) et le premier ministre font pression sur les candidats et les électeurs socialistes pour les convaincre de faire barrage au FN. « Personne ne peut comprendre qu’on puisse favoriser la victoire de Philippot », a répété le premier ministre mardi devant les députés PS.Une position contestée dans le parti par le chef de file des députés frondeurs, Christian Paul, et la majorité des têtes de liste PS de la région, ainsi que par des premiers fédéraux du parti, qui ont majoritairement donné raison à M. Masseret lors d’un vote interne (treize voix pour le maintien et sept voix contre). « Dimanche prochain je vote Masseret! », a de même clamé l’eurodéputé PS Edouard Martin, qui juge « suicidaire » de se priver d’élus de gauche dans la future assemblée.En réaction, le PS a décidé de ne pas attribuer à la liste l’étiquette socialiste, et des membres de sa liste tentent de l’invalider en récoltant une majorité de désistements avant 18 heures. « Sur moi, ça sera sans effet. Sur les colistiers, ça pourrait produire un effet. On attend 18 heures, voilà, on est sûr de rien encore », a-t-il déclaré à la mi-journée. M. Masseret a d’ores et déjà prévu de s’exprimer sur la validation ou non de sa liste à 19 heures.Lire aussi :Jean-Pierre Masseret, le marathonien de la politiqueElections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune. Samuel Laurent Près de la moitié des Français en âge de voter ont choisi de ne pas le faire dimanche 6 décembre : 49,91 % se sont abstenus. Les abstentionnistes représentent à peine 77 199 personnes de moins que les 22,018 millions de personnes qui se sont déplacées pour voter.Après que le Front national a réalisé des scores très élevés au premier tour, c’est vers eux que les regards se sont tournés. Culpabilisés, accusés de « faire le jeu du FN », ils sont aussi ceux que courtisent les différentes formations politiques pour engranger de nouvelles voix au second tour.Les abstentionnistes ne voteraient pas différemment des votantsDe manière plus générale, les abstentionnistes sont l’objet de nombre d’idées reçues, et le véhicule des espoirs des uns et des autres, qui se convainquent qu’ils auraient pu changer la face du scrutin. Or ce n’est pas du tout démontré. L’institut Ifop avait réalisé un sondage, au lendemain des européennes 2014, à partir d’un échantillon de 1 638 abstentionnistes à qui on demandait ce qu’ils voteraient s’ils y étaient obligés.24 % disaient qu’ils auraient alors voté pour le FN,22 % d’entre eux répondaient l’UMP,14 % le PS (et le PRG).Or les résultats électoraux des européennes donnaient :le FN à 24,8 %,l’UMP à 20,8 %,le PS et alliés à 13,98 %. #container_14495722152{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14495722152{ height:500px; } #container_14495722152 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14495722152 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14495722152 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14495722152 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Vote réel et vote hypothétique des abstentionnistes aux Europénnes 2014Selon une étude Ifop réalisée à partir d'un échantillon de 1 600 abstentionnistes. require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14495722152", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["FDG","PS/PRG","EELV","UDI/MoDem","UMP","FN"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Vote réel", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 6.33 ], [ "", 13.98 ], [ "", 8.95 ], [ "", 9.94 ], [ "", 20.8 ], [ "", 24.86 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vote supposé abstentionnistes", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 7.5 ], [ "", 14 ], [ "", 11 ], [ "", 10 ], [ "", 22 ], [ "", 24 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});En clair, le vote qu’auraient choisi les abstentionnistes est, à quelques points près, similaire au vote des « votants » sur ce scrutin,.Une autre étude du même institut, en 2011, montrait les mêmes résultats, concluant que « les abstentionnistes ne se distinguent pas réellement du reste de la population », même si on trouve un « profil sociodémographique des abstentionnistes assez marqué : l’abstention est principalement le fait des jeunes générations, alors que les Français plus âgés continuent à voter par civisme ».Il faut cependant distinguer l’abstention d’avant-premier tour de celle qui a cours au second. En effet, l’entre-deux-tours est une période durant laquelle les partis en lice cherchent à mobiliser leurs électorats, et on peut donc observer un différentiel d’abstention selon la tendance partisane. Ainsi, la perspective d’une bascule FN de sa région peut motiver des abstentionnistes, quand à l’inverse le FN aura plus de mal à trouver des réserves de voix.Elections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.12.2015 à 15h17 • Mis à jour le08.12.2015 à 18h00 | Simon Piel et Olivier Faye Selon les informations du Monde, la chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté, le 24 novembre, la requête en suspicion légitime déposée début octobre par le Front national visant à dessaisir la juridiction chargée de l’enquête sur son financement. Elle a considéré qu’il « n’existe pas en l’espèce de motifs de renvoi pour cause de suspicion légitime ».Dans sa requête, le parti frontiste expliquait que « l’impartialité » de la juridiction d’instruction du tribunal de grande instance de Paris, saisie de l’enquête, n’était pas garantie. Il dénonçait pêle-mêle le rôle du parquet, de la presse ou les questions des juges.Les juges reprochent notamment à la société Riwal d’avoir consenti au FN ainsi qu’à Jeanne, le microparti de la présidente du Front national, des « dons déguisés » par le biais d’achats de matériels, de prêts dépréciés sans justification, de mise à disposition de locaux et de salariés ou d’emplois présumés fictifs.Riwal a par ailleurs fourni des kits de campagne aux candidats frontistes aux élections législatives de 2012 qui auraient été surfacturés. Pour les magistrats, le but du système était d’obtenir le remboursement par l’Etat de dépenses de campagne artificiellement surévaluées.Lire nos explications : Comprendre l'affaire qui menace Marine Le Pen et le FNUn contexte particulierA ce jour plusieurs mises en examen sont intervenues, parmi lesquelles celles de Jean-François Jalkh, vice-président du Front national, Wallerand de Saint Just, trésorier du FN ou encore Frédéric Chatillon, fondateur de la société Riwal.La procédure initiée devant la Cour de cassation avait permis à la présidente du Front national, Marine Le Pen, de refuser de se rendre à deux reprises à la convocation des magistrats qui enquêtent sur les finances de son parti, le 13 octobre d’abord, puis le 9 novembre. « La moindre des choses, c’est d’avoir une réponse à cette requête », expliquait-elle au Monde. Sollicités par Le Monde, la présidente du FN et son avocat n’ont pas réagi à la décision rendue par la Cour de cassation. Cette dernière s’inscrit dans un contexte particulier, puisque le parti d’extrême droite vient d’arriver en tête du premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre. Le Front national pourrait emporter pour la première fois de son histoire plusieurs régions à l’issue du second tour, dimanche. Mme Le Pen va notamment affronter dans un duel Xavier Bertrand (Les Républicains) en Nord-Pas-de-Calais-Picardie.Lire aussi :Elections régionales : ce qu’il faut retenir d’un premier tour dominé par le FNOlivier FayeSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard C’est un argument récurrent de la droite, et en particulier de Nicolas Sarkozy, face à la montée du Front national : si ces scores progressent, c’est systématiquement à cause de la gauche. Le président du parti Les Républicains l’a de nouveau asséné lundi 7 décembre lors du journal de 20 heures de France 2 :« Chaque fois que la gauche a été au pouvoir, ça s’est traduit par une explosion du vote d’extrême droite ensuite.En 1986, M. Mitterrand fait la proportionnelle : 35 députés qui rentrent à l’Assemblée nationale. En 2002, après cinq années de Lionel Jospin : Jean-Marie Le Pen est au second tour, la gauche n’y est même pas. Et là, quatre années de François Hollande et c’est une exaspération qui monte dans tout le pays. Mme Le Pen était face à moi au premier tour des présidentielles de 2012, à 18 % (ce qui était déjà beaucoup), en quatre ans elle passe à plus de 27 %. »Pourquoi c’est fauxL’argument est récurrent à l’UMP, désormais aux Républicains. Face aux critiques sur la porosité de la frontière avec le Front national, que ce soit en termes de programme, de rhétorique et d’électorat, le principal parti d’opposition renvoie la balle dans le camp de la gauche.Pourtant, si l’on prend les scores du FN à toutes les élections depuis 1984 (hors municipales, où il présente beaucoup moins de candidats que ses concurrents), ses percées ont lieu autant lorsque la majorité est à droite que lorsqu’elle est à gauche. Et cela dépend aussi de ce que l’on regarde.Le FN a certes obtenu ses quatre meilleurs résultats (en part des suffrages exprimés) lors des quatre derniers scrutins, sous gouvernement socialiste : 24,95 % lors des européennes de juin 2014, 25,24 % et 22,23 % lors des deux tours des départementales de mars 2015, puis désormais 27,73 % lors des dernières régionales.Mais la dynamique était antérieure à l’arrivée des socialistes au pouvoir : avant les européennes, le FN avait réalisé son meilleur résultat lors de l’élection présidentielle de 2012 (17,90 %), après cinq années de mandat de Nicolas Sarkozy et dix années de gouvernement de droite. #container_14495681669{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14495681669{ height:500px; } #container_14495681669 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14495681669 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14495681669 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14495681669 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le FN, une dynamique amorcée en 2012Part des suffrages exprimés récoltés par le parti d'extrême droite depuis 1984. Les gouvernements de gauche sont signalés en rose, ceux de droite en bleu.Source : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14495681669", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "column", spacingBottom: 10 }, 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findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});La présidentielle 2012, meilleur score en voixEn remontant aux années 1980, Nicolas Sarkozy reprend quelques résultats historiques du Front national mais les sélectionne avec parcimonie.1986 : une percée amorcée en 1984, amplifiée en 1988En 1986, après l’introduction du scrutin proportionnel aux élections législatives, le Front national de Jean-Marie Le Pen marque effectivement les esprits en envoyant 35 députés à l’Assemblée nationale. Mais c’est oublier deux choses : la montée du FN était antérieure à ces élections (il avait obtenu 10,95 % des suffrages aux européennes de 1984) et il a réalisé un meilleur score après deux années de gouvernement de droite (quand Jacques Chirac était à Matignon), avec 14,38 % des suffrages aux législatives de 1988.1997-2002 : une percée précédée de scores importants en 1995-1997Si l’élection présidentielle de 2002 a longtemps été le meilleur résultat du FN, ce dernier, après avoir connu plusieurs revers à la fin des années 1980 et début des années 1990, avait réalisé de nouveaux bons scores à la présidentielle de 1995 (15 % des voix) puis aux législatives de 1997 (14,94 %), après deux et quatre années de gouvernement de droite.2012 : le meilleur score en voix du FN jusqu’à maintenantDernier exemple évoqué par Nicolas Sarkozy : la présidentielle de 2012, où le FN aurait alors été « contenu » avant les années Hollande. Si c’est (relativement) vrai en termes de suffrages exprimés, le parti d’extrême droite avait alors obtenu un nombre encore record de voix, avec 6,4 millions de suffrages (devant les 6 millions du premier tour des régionales). Loin des 3,8 millions obtenus à la présidentielle de 2007, avant le quinquennat de M. Sarkozy. #container_14495703981{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14495703981{ height:500px; } #container_14495703981 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14495703981 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14495703981 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14495703981 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le FN a obtenu le plus de voix en mai 2012Nombre de voix recueillies par le parti d'extrême droite depuis 1984. Les gouvernements de gauche sont signalés en rose, ceux de droite en bleu.Source : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14495703981", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, 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Difficile, dans ces conditions, d’en établir une règle sur un camp qui favoriserait davantage une montée de l’extrême droite.Lire aussi :Elections régionales : Sarkozy admet qu’« il y aura un débat à ouvrir » sur la ligne idéologique de LRElections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Nicolas Sarkozy a tenté de remobiliser ses troupes, mardi 8 décembre, suite à la contre-performance de son parti lors du premier tour des élections régionales, marqué par une poussée historique du Front national.Alors que plusieurs ténors du parti l’ont accusé d’être le principal responsable de « l’échec » de la droite, le président des Républicains (LR) a appelé les députés de sa formation à « garder leur sang-froid et ne pas s’exprimer dans tous les sens », lors de la réunion du groupe LR à l’Assemblée nationale, qui se déroulait à huis clos. M. Sarkozy a regretté que « des critiques » aient été formulées « en interne », qui, selon lui, sont « les seules visibles et nuisent » à « la cohérence » du message délivré par son parti.Lundi, le député Hervé Mariton a jugé que les résultats décevants de la droite et du centre, au premier tour, étaient « l’échec de Nicolas Sarkozy car d’évidence, il n’est pas crédible comme représentant d’alternance après avoir échoué en 2012 ». Même Eric Woerth, qui fait partie des lieutenants de M. Sarkozy, a regretté que le parti d’opposition n’ait « pas de leader officiel, légitime, qui porte les couleurs officielles de l’ensemble du parti ». La numéro deux de LR, Nathalie Kosciusko-Morizet, a quant à elle défendu le front républicain, contestant la ligne de M. Sarkozy pour l’entre-deux tours.Lire aussi :Sarkozy, la claque« Rester fidèles à nos convictions »Alors qu’Alain Juppé, rival de M. Sarkozy pour la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, a jugé nécessaire d’« ouvrir un débat », à l’issue du second tour, pour clarifier la ligne idéologique du parti, l’ancien chef de l’Etat a exclu toute remise en cause de sa stratégie face au FN avant dimanche.« La question de la ligne politique des Républicains, ce n’est pas le moment », a-t-il tranché. Sans toutefois fermer la porte à une réflexion sur ce sujet après le 13 décembre. « Après, oui, il y aura un débat à ouvrir », a-t-il admis, à la surprise générale. Avant le premier tour, l’ex-chef de l’Etat n’ignorait pas qu’une contre-performance de son camp offrirait des angles d’attaque à ses rivaux pour la primaire. « Si des régions vont au FN, on me reprochera de ne pas avoir assez fait campagne au centre », confiait-il, en se projetant dans l’après.M. Sarkozy a cependant laissé entendre depuis dimanche soir qu’il n’envisageait pas de changer sa stratégie face au FN : reprendre les thématiques chères à l’extrême droite (immigration, sécurité, islam) pour retenir les électeurs de droite tentés par le parti frontiste. « Il nous faut entendre et comprendre l’exaspération de tous ceux qui ont peur qu’on méprise leur identité et change leur mode de vie […] Nous devons impérativement rester fidèles à nos convictions », a-t-il souligné au soir du premier tour. « Il faut rétablir de l’autorité et de la fermeté dans notre pays », a-t-il abondé lundi soir, sur France 2.« Laisser les têtes de liste décider »Se réjouissant de constater que sa ligne du « ni-ni » pour l’entre-deux tours (ni fusion avec le PS, ni retrait face au FN) avait été approuvée de manière « quasi unanime », la veille, lors du bureau politique, par 65 voix contre 67, M. Sarkozy a réaffirmé devant les députés LR que son parti était « la seule alternative face au FN ».Sans oublier d’attribuer, une nouvelle fois, la responsabilité de la montée de l’extrême droite au PS : « Chaque fois que la gauche est au pouvoir, le FN prospère. »Nicolas Sarkozy – qui tiendra un meeting mardi soir à Rochefort (Charente-Maritime) en soutien à Virginie Calmels, tête de liste LR-UDI-MoDem en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes – a assuré que rien n’était joué pour le second tour. « Chaque région a ses problématiques », a-t-il souligné, en jugeant opportun de « laisser les têtes de listes mener campagne comme elles l’entendent ». Avant de conclure son intervention en lançant un message d’espoir : « On peut avoir des surprises, y compris des bonnes ! »Lire aussi :Elections régionales : Les Républicains s’en tiennent à une ligne « ni retrait, ni fusion »Elections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs Décidément, l’ivresse des bons scores semble parfois nuire à la mémoire. Le candidat du Front national à en Ile-de-France, Wallerand de Saint-Just, en a donné un bel exemple, mardi 8 décembre au matin. Invité de LCP, il s’en est pris au président du Medef, Pierre Gattaz, qui dénonce l’inanité économique du programme FN :« Monsieur Gattaz continue à mentir. Il n’y a jamais eu dans le programme du Front national de retour à la retraite à 60 ans ou de proposition d’augmentation inconsidérée des salaires. »Pourquoi c’est un mensonge ?Parfois, la vérification de propos politiques prend du temps et des efforts. D’autres fois, beaucoup moins. Ainsi, il suffit de se reporter à la page 81 du programme économique du FN pour y lire sa proposition : « l’âge légal de départ en retraite sera progressivement ramené à 60 ans ». Et si on n’est pas encore convaincu, on peut se reporter à cette vidéo de Marine Le Pen, qui date de mars 2015, et où elle assure, sur Europe 1 : « La retraite à 60 ans est viable sur le plan économique. »Ou bien à cette interview, plus récente encore, de la présidente du mouvement, en août. Elle évoque bien un « âge légal à 60 ans ».Comme le relevait Libé Désintox, ce n’est pas la première fois que le FN joue à la valse-hésitation avec cette composante de son programme. Nicolas Bay avait également assuré que celle-ci n’y figurait pas, voici quelques mois.Les DécodeursJournaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières et David Revault d'Allonnes C’est l’exception qui confirme la règle. Alors que partout où c’était possible, socialistes et écologistes ont réussi à s’entendre pour fusionner leurs listes en vue du second tour des élections régionales, en Bretagne, ils n’y sont pas parvenus. Arrivé en première position avec 34,92 % des voix, devant la droite et le FN, le candidat du PS, Jean-Yves Le Drian, également ministre de la défense, est bien placé pour l’emporter. Mais il se présentera sans les forces de René Louail (EELV), qui, avec 6,70 % des voix au premier tour, n’est pas en mesure de se maintenir. Déjà en 2010, M. Le Drian avait échoué à trouver un accord avec l’écologiste Guy Hascoët, dont le score lui avait en revanche permis d’être présent au second tour.L’annonce officielle est tombée en fin de matinée, via un communiqué de M. Le Drian. « Nous avons fait plusieurs propositions et cherché jusqu’au bout les bases d’un accord avec les représentants d’EELV, indique-t-il. Après une journée de négociations essentiellement sur le nombre d’élus, force est de constater qu’à regret ces discussions n’ont pas permis d’aboutir. » Lire aussi :Jean-Yves Le Drian bien placé pour l’emporter en BretagneGarder « la dynamique »  Les écologistes réclamaient de voir repris plusieurs points de leur programme et une répartition des places à la proportionnelle des résultats du premier tour. « Les négociations n’ont même commencé, juge David Cormand, chargé des élections à EELV. Ils ont joué la montre. C’est le genre de méthodes qu’on utilise quand on ne veut pas aboutir. »Les socialistes ont jugé que les exigences d’EELV allaient « au-delà de l’entendement » et également considéré que les écologistes étaient déjà représentés sur la liste de M. Le Drian par Paul Molac, un député du Morbihan qui siège dans le groupe écologiste à l’Assemblée nationale. « Les Verts lui auraient coûté électoralement dans la dynamique de second tour, là, il la garde pleinement », confie un proche du candidat socialiste qui a réalisé le meilleur score du PS au premier tour.Chez les écolos, on ne décolère pas. Leur secrétaire nationale, Emmanuelle Cosse, s’est elle aussi fendue d’un communiqué pour dénoncer « le sectarisme » du ministre de la défense qui « affaiblit considérablement la mobilisation des écologistes dans cette région ».  Même sentiment pour David Cormand. « Le seul endroit où ça ne se fait pas, c’est là où il y a un ministre, enrage-t-il. C’est la bande de Hollande, ce sont les plus sectaires. Il y a les mecs du gouvernement qui sont complètement à côté de la plaque et ceux qui essayent d’écoper leurs conneries ailleurs en France. »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) N’en déplaise à Nicolas Hulot, qui jugeait encore l’outil « indispensable » dans une interview au Nouvelobs.fr, lundi 7 décembre, il n’y aura pas de taxe sur les transactions financières (TTF) sous le sapin à Noël, contrairement à la promesse faite par Paris et Bruxelles début 2015. Et Paris ne pourra pas s’en prévaloir, en pleine négociation sur la COP21.Un accord « politique » doit certes être signé « à l’arraché » à Bruxelles, mardi matin, après une énième réunion, la veille au soir, entre les ministres des finances des 11 pays européens concernés par ce projet d’impôt applicable uniquement aux établissements financiers (pas aux particuliers ni aux entreprises). Les Estoniens ont, eux, préféré jetter l’éponge. Il n’y a donc plus que 10 pays européens qui discutent cette taxe : France, Allemagne, Italie, Portugal, Espagne, Grèce, Belgique, Slovénie, Slovaquie, Autriche.Le président Hollande avait dit vouloir affecter ses recettes au développement et à la lutte contre le changement climatique.Mais les grands argentiers allemand, français, espagnol, portugais, italien ou encore belge ne se sont entendus que sur des « grandes lignes » dont ils discutent depuis déjà des mois : une assiette de l’impôt très large (actions, obligations, dérivés), des exemptions possibles, notamment pour les teneurs de marché – souvent des grandes banques, qui assurent la liquidité sur une place boursière –…  La Commission européenne a, elle, été mandatée pour plancher sur la rédaction d’une nouvelle proposition de directive.La discussion commence à lasserSi l’annonce de mardi devrait permettre à Paris et à Bruxelles de ne pas perdre la face, rien n’est encore arrêté dans les détails. Les ministres ne sont même pas entrés dans le vif du sujet : quel taux appliquer à l’assiette ? A quoi les sommes récoltées seront-elles affectées ? « On en a au moins pour toute l’année 2016 », prédit, blasé, un diplomate européen.De fait, cette discussion sur la TTF commence à lasser. L’idée de départ n’est pas nouvelle. Elle remonte aux propositions de taxe Tobin, du Prix Nobel d’économie James Tobin, faites dans les années 1970. La Commission européenne a mis sur la table une première mouture de directive en septembre 2011. A l’époque, l’Europe se débattait encore dans la crise financière, et l’idée était de taxer les établissements en partie à l’origine de cette tourmente mais qui, aux yeux de Bruxelles, n’avaient pas assez « payé ».Lire aussi :Hollande relance le projet de la taxe TobinLe projet avait de quoi séduire, notamment les ONG. Mais obtenir un accord à 27 Etats membres (28 désormais) s’est vite révélé impossible, d’autant qu’en matière de fiscalité, l’unanimité est requise à Bruxelles. En 2012, pour sauver son projet, la Commission propose donc une « coopération renforcée » à 11 Etats membres, un mode de décision communautaire inédit. Mais, depuis, les réunions se succèdent…Certains (la Belgique, l’Italie, la France et la Grèce) disposent déjà d’un impôt sur les transactions et redoutent que cette taxe leur rapporte moins. Les Belges ont aussi à cœur que leurs fonds de pension ne soient pas affectés. Les Estoniens, eux, réclament que soient taxées non seulement les transactions sur les actions de sociétés se trouvant dans un des 11 pays négociateurs, mais aussi celles d’autres Etats membres, si elles sont acquises par un opérateur de marché estonien.Lire aussi :La taxe Tobin européenne ne verra pas le jour en 2014Recettes potentielles mirifiquesLa Commission communiquait sur des recettes potentielles mirifiques au début de la négociation (entre 30 et 35 milliards d’euros par an, avec une taxe de 0,1 % sur les actions et les obligations, et de 0,01 % sur les dérivés). « Tout le monde estime que ces ordres de grandeur sont irréalistes », relève un diplomate.Pour Bruxelles, la TTF est un test très important. « Si nous n’arrivons pas à nous entendre à 11, comment le ferons-nous à 28 ? », a relevé éloquemment Pierre Moscovici, lundi. Le commissaire européen à l’économie déroule depuis des mois un ambitieux agenda « fiscalité », qui fait suite au scandale Luxleaks, en novembre 2014, ayant révélé l’existence d’un vaste système d’évasion fiscale du Luxembourg au profit de centaines de multinationales. Ce scandale a terni l’image du président de la Commission, Jean-Claude Juncker, président du Grand-Duché pendant dix-huit ans.Conscient des difficultés pour trouver un consensus européen sur des sujets de fiscalité, que les pays considèrent encore comme l’une de leurs principales prérogatives économiques, M. Moscovici compte sur le succès de la « coopération renforcée » sur la TTF pour, d’ici quelques mois, engager, dans le même type de format, une discussion sur l’épineuse question de la standardisation de l’assiette commune consolidée pour la fiscalité des entreprises.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.12.2015 à 20h40 • Mis à jour le08.12.2015 à 10h18 Le premier ministre socialiste Manuel Valls a appelé, lundi 7 décembre au journal télévisé de TF1, à voter pour les listes de droite face au Front national (FN) dans trois régions : en Provence-Alpes-Côte d’Azur et Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où le PS s’est retiré, ainsi qu’en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, où le candidat socialiste Jean-Pierre Masseret se maintient contre le mot d’ordre de son parti. Il réitère ainsi la stratégie du Parti socialiste édictée dimanche soir par Jean-Christophe Cambadélis. Il a par ailleurs estimé que la gauche pouvait l’emporter partout ailleurs dimanche prochain.Valls sur TF1 veut montrer que le PS est, lui, responsable face au ni-ni "irresponsable" de Sarkozy. Une position établie dès dimanche soir— Bonnefous (@Bastien Bonnefous)require(["twitter/widgets"]);Interrogé sur le cas particulier de Jean-Pierre Masseret, Manuel Valls lui a demandé de « ne pas s’accrocher ». « Cela ne sert à rien de s’accrocher à un poste. Il faut être digne, il faut être à la hauteur et l’enjeu c’est bien de conforter la République donc il ne faut pas hésiter », a-t-il dit.Lire aussi :Elections régionales : Jean-Pierre Masseret dépose sa liste pour le second tour dans le Grand Est, malgré les consignes du PSDeux conceptions antagonistes de la République, selon M. VallsSur le plateau de TF1, M. Valls n’a pas hésité à attaquer son adversaire politique Nicolas Sarkozy, qui a annoncé vouloir tenir la ligne « ni retrait ni fusion » des listes Les Républicains pour contrer le Front national (FN) au second tour :« J’assume mes responsabilités, c’est la grande différence entre moi et Nicolas Sarkozy. Il n’y a pas de “ni-ni”. J’appelle à voter Christian Estrosi face à l’extrême droite, à voter Xavier Bertrand face à l’extrême droite, et Philippe Richert face à l’extrême droite. (…) Dans trois régions, parce que la gauche s’est retirée, le choix sera clair. Quand l’essentiel est en jeu, il faut savoir être clair. »Le premier ministre a redit lundi soir les deux visions de la République qui selon lui s’affrontent dans les discours politiques de gauche et d’extrême droite, comme il l’avait déjà fait lors des élections départementales de mars :« Il y a deux conceptions de la République, celle exigeante du rassemblement, et puis celle étriquée de l’extrême droite. L’extrême droite divise les Français, elle veut les jeter les uns contre les autres. Dimanche il va falloir choisir entre ces deux visions. »Lire aussi :Les régions que la gauche peut espérer conserver Hélène Bekmezian De toutes les négociations entamées à gauche depuis le premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre, celles de l’Ile-de-France ont sans doute été les plus faciles à mener. Dès le lendemain, a 17 heures, les têtes de liste socialiste, Claude Bartolone, écologiste, Emmanuelle Cosse, et du Front de gauche, Pierre Laurent, sont venues l’annoncer à la presse : « Nous venons de trouver un accord en vue de la fusion de nos trois listes. »Le président de l’Assemblée nationale mènera donc la liste unique de gauche en vue du second tour des régionales, dimanche, face à la candidate de droite, Valérie Pécresse, et à celui du Front national, Wallerand de Saint-Just. « Avec un total de 40 % au premier tour, les listes que nous représentons sont en position de gagner », a assuré le candidat socialiste.L’accord sur le fond du projet a été le plus facile à trouver. De minuit à 6 heures du matin, des délégués des trois listes ont mené les discussions tous ensemble au local de campagne du PS, dans le 14e arrondissement de Paris. Le projet remodelé, qui s’étale sur 6 pages, devrait être connu dans la journée de mardi. « Nous avons axé sur trois grands thèmes : la sécurité, la culture pour tous et les politiques publiques environnementales », a précisé Luc Carvounas, directeur de campagne de M. Bartolone. Mme Cosse a mis en avant la gratuité des transports pour les enfants le week-end et la sortie progressive du diesel dans la région, quand M. Laurent a lui insisté sur la création d’emplois dans le secteur des transports.Lire aussi :Elections régionales : fusion de listes, comment ça marche ?Des détails restent à réglerEn revanche, l’accord « technique », sur la recomposition des listes a, lui, été plus ardu à trouver. Toute la nuit et jusqu’à 15 heures, les discussions ont été menées uniquement en bilatéral (socialistes et écologistes d’un côté, socialistes et Front de gauche de l’autre) dans les chambres d’un hôtel voisin. En fin de compte, une tête de liste a été accordée aux écologistes dans le Val-d’Oise, en la personne de Pierre Serne, vice-président sortant du conseil régional. Dans le Val-de-Marne, le socialiste Julien Dray devra, lui, céder sa place de no 1 à Fabien Guillaud-Bataille, patron du PCF dans le département.Au-delà, « les places sur les listes ont été attribuées à la proportionnelle des résultats du premier tour », a expliqué Luc Carvounas. Ainsi, sur 209 sièges à pourvoir sur tout le conseil, les écologistes héritent de 24 places et le Front de gauche de 20 places, toutes éligibles en cas de victoire. Pierre Laurent, en dernière position sur la liste de Paris, ne sera quant à lui pas éligible, tandis qu’Emmanuelle Cosse, en no 3, devrait, elle, être réélue conseillère régionale.Mais tout n’est pas encore réglé dans les détails, notamment pour le bloc des « non-éligibles », qui pourraient avoir une chance de siéger en cas de victoire plus large que prévu. Dès la conférence des trois têtes de liste terminée, les états-majors se sont remis au travail, listes et crayons en main, pour les derniers ajustements, à vingt-quatre heures du dépôt des listes.Lire aussi :Elections régionales 2015 : fusions, désistements, où en sont les tractations ?Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Aurélie Collas Un engagement en passe d’être tenu. C’est le message qu’a voulu faire passer Najat Vallaud-Belkacem, mardi 1er décembre, en présentant les résultats de la politique de la gauche depuis le début du quinquennat. Le nombre de jeunes décrocheurs est en baisse, s’est félicitée la ministre de l’éducation nationale, un an après le lancement de l’initiative « Tous mobilisés pour vaincre le décrochage scolaire », en novembre 2014.Pour étayer ses résultats, la ministre a utilisé deux indicateurs. Le premier mesure le nombre d’élèves qui quittent chaque année le système scolaire sans diplôme (ou seulement avec le brevet). En 2010, ils étaient 136 000 jeunes dans ce cas. En 2014, selon les derniers chiffres disponibles, ils étaient 110 000. Soit une baisse d’environ 20 %.Il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif que s’était fixé François Hollande lors de l’élection présidentielle de 2012. Le candidat PS s’était engagé à diviser par deux le nombre de décrocheurs, donc à parvenir à 67 500 d’ici à 2017 (quand on en comptait, en 2012, entre 135 000 et 140 000 par an). La ministre se veut optimiste : l’engagement présidentiel est « à notre portée », a-t-elle estimé dans un entretien donné mardi au journal 20 Minutes.Plutôt une stagnationAutre indicateur, européen cette fois, le nombre de jeunes de 18 à 24 ans qui sont sans diplôme et qui ne sont pas en formation. En France, ces jeunes sont aujourd’hui 494 000, contre 620 000 il y a cinq ans. « Nous venons d’atteindre l’objectif que nous avait fixé l’Europe pour 2020, de passer sous la barre des 10 % de jeunes sans diplôme puisqu’on est désormais à 9 % », s’est félicitée la ministre dans 20 Minutes.A y regarder de plus près, on constate que dès 2013, le gouvernement pouvait se prévaloir d’avoir atteint l’objectif des 10 %, fixé en 2010 par l’Union européenne dans le cadre de sa stratégie « Europe 2020 ». En 2013, la proportion de jeunes de 18 à 24 ans sans diplôme était alors de 9,7 % (soit environ 500 000 jeunes), contre 11,6 % en 2012.Comment expliquer cette baisse entre 2012 et 2013 ? Dans une note parue en mars, la DEPP, le service statistique du ministère de l’éducation nationale, invitait à lire ces chiffres avec prudence, en raison d’une « rupture de série dans l’enquête Emploi en 2013 » qui compromet la comparaison de 2013 avec les précédentes années. « Ainsi, précisait la DEPP, une partie, voire la totalité de la baisse de près de 2 points enregistrée entre 2012 et 2013 pourrait être due au changement de l’enquête, sans qu’il soit possible de l’évaluer. »Si l’on regarde une période plus longue, on s’aperçoit que les quinze dernières années ont plutôt été marquées par une stagnation du nombre de décrocheurs (13,3 % en 2000, 12,2 % en 2005, 12,6 % en 2010…), après la forte décrue observée entre 1982 (34,7 %) et 2002 (13,7 %), effet de la généralisation de l’enseignement secondaire.Des fonds supplémentairesIl n’en reste pas moins que de nombreuses actions ont été menées, ces dernières années, pour lutter plus efficacement contre le décrochage. En 2011, sous l’impulsion de Luc Chatel, ministre de l’éducation de Nicolas Sarkozy, un « système interministériel d’échanges d’informations » a été mis au point pour mieux repérer les décrocheurs à partir des données collectées par différents acteurs (éducation nationale, centres de formation des apprentis, missions locales, centres d’information et d’orientation, etc.).En 2013, un autre dispositif est lancé pour recenser les places disponibles dans les trois voies de formation – général, technologique et professionnel –, et proposer une solution à chaque décrocheur, jusqu’à l’instauration, en 2014, d’un « droit au retour en formation » pour les jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire sans diplôme.Le plan de Najat Vallaud-Belkacem lancé en novembre 2014 a permis de rajouter des fonds supplémentaires (50 millions d’euros de plus par an à partir de 2015), à la lutte contre le décrochage. Parmi les nouvelles mesures de ce plan, un numéro vert, des référents « décrochage » dans les établissements, un plan de formation pour les enseignants ou encore de nouveaux micro-lycées, structures spécifiques d’accueil des décrocheurs.Lire aussi :La réforme du collège fait déjà des remousAurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Faustine Vincent Marine Le Pen a pris ses distances, lundi 30 novembre, avec Marion Maréchal Le Pen, en raison de la proposition contreversée de la candidate Front national (FN) à la tête de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) de supprimer les subventions régionales au Planning familial, qui selon sa nièce véhicule « une banalisation de l’avortement ».Estimant sur BFM-TV que c’est « une bonne chose » que le Planning familial distribue des contraceptions « à des jeunes filles qui n’osent pas passer par leurs parents », la présidente du FN a appelé à « orienter le Planning familial » en lui demandant « d’aider aussi des jeunes femmes qui, peut-être, ont envie de conserver leur enfant. C’est le rôle de la région, aussi, que de créer une ligne budgétaire pour les jeunes mères qui sont en difficultés. Je préfère donner cette possibilité au Planning familial, en ce qui me concerne, plutôt que de supprimer les subventions », a-t-elle ajouté.Le 27 novembre, elle s’était déjà montrée critique envers la proposition de Marion Maréchal-Le Pen, affirmant que la suppression des aides n’était « pas dans les projets du Front national » et que les subventions étant « très dérisoires par rapport au budget d’une région », ce n’était pas un élément essentiel ».Le vice-président du FN et candidat dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Louis Aliot, a, en revanche, soutenu la proposition de Marion Maréchal-Le Pen. « Il y a des comportements et des publicités évidemment qui ne méritent pas à mon avis qu’elles soient financées par l’argent du contribuable. Dans certains domaines on est allé beaucoup trop loin. Les régions ne sont pas obligées de subventionner ces choses-là », a-t-il déclaré le 20 novembre lors d’un débat organisé par La Manif pour tous.Si elle était appliquée, cette initiative serait sans précédent. En 1995, lorsque le conseil général du Nord était passé à droite, il avait supprimé 70 % des subventions, entraînant la fermeture pendant quatre ans des centres de l’association, mais sans aller aussi loin. Marion Maréchal-Le Pen, donnée favorite du scrutin, aurait-elle le droit de supprimer ces subventions ? Que pèsent les régions dans le financement des centres du Planning familial ?Lire aussi :Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot, la concurrence de deux forces ascendantes au FNPlus de 220 000 euros en PACAEn PACA, les subventions du conseil régional pour financer les cinq associations départementales du Planning familial s’élèvent à 223 000 euros pour 2015, sur un budget de 2,1 milliards d’euros. Le Planning familial des Bouches-du-Rhône, le plus important de la région, en absorbe la plus grande part, à hauteur de 170 000 euros, soit 14 % de son budget total.Dans les murs de l’association, on s’inquiète d’une victoire du FN dans la région et on fait déjà les comptes. « On emploie trente salariés, dont vingt en équivalent temps plein. L’année dernière, on a déjà eu trois départs non remplacés. Si les subventions du conseil régional sont supprimées, cela fera environ cinq postes en moins. Nos actions en pâtiront », assure Claire Ricciardi, directrice adjointe du Planning familial des Bouches-du-Rhône.Cette perspective est d’autant plus inquiétante, selon elle, que la région PACA détient le record du nombre d’avortements de mineures avec 15,3 IVG pour 1 000 jeunes filles contre 11,3 en France métropolitaine. Pour autant, « la région ne finance pas les avortements, mais ce qui est lié à la prévention, l’éducation à la sexualité et la sensibilisation aux différentes méthodes de contraception, rappelle Gaëlle Lenfant, vice-présidente (socialiste) de la région PACA. La réalité est plus compliquée que ce que dit le FN ». Lire aussi :Les approximations de Marion Maréchal-Le Pen en région PACAFinancements multiplesEn cas de suppression des subventions régionales, les associations départementales du Planning familial pourraient toutefois compter sur leurs nombreuses autres sources de revenus. À commencer par l’Etat, leur principal contributeur, obligé d’en financer une partie depuis la loi de Neuwirth en 1967 autorisant la contraception. En 2014, la subvention nationale était de 2,7 millions d’euros, soit 8 euros l’heure de permanence.Les départements participent également au financement du Planning Familial, que ce soit pour son fonctionnement ou pour soutenir des actions en particulier. Pour l’association des Bouches-du-Rhône, l’aide du département représente par exemple 22 % de son budget. Les régions peuvent aussi participer, mais rien ne les y oblige. Si elle était élue, Marion Maréchal-Le Pen pourrait donc supprimer les subventions régionales en toute légalité.Morcellement des aides et des politiques menéesOutre l’Etat, les départements et les régions, d’autres types de financements peuvent s’ajouter à la liste. Le Planning familial des Bouches-du-Rhône compte ainsi pas moins de six sources différentes de revenus : l’Etat par l’intermédiaire de différentes structures dont les Agences régionales de santé, le conseil départemental, le conseil régional, le contrat urbain de cohésion sociale, les villes et des activités propres de l’association.Aux yeux de Véronique Séhier, coprésidente du Planning familial, cette diversité des financements, souvent complexes, n’est pas forcément un atout. « Les aides sont complètement morcelées. Comme il n’y a pas de norme, chacun fait comme il veut. » Les financements sont, par conséquent, très variables d’une région à l’autre.Plus préoccupant, selon Véronique Séhier, cette fragmentation des aides signifie qu’« avec les mêmes lois, on a des effets différents d’un territoire à l’autre car les élus locaux n’ont pas les mêmes priorités. C’est vrai notamment pour l’éducation à la sexualité ou le centre de planification », assure-t-elle.Car, au-delà de l’aspect technique de la question des financements, c’est la vision même de la famille et de la sexualité qui est en jeu. « Aujourd’hui on a une approche moralisatrice de ces questions, regrette la coprésidente du Planning familial. Oui, la sexualité est politique. » C’est bien pour cela que Marion Maréchal-Le Pen entend s’en mêler.Faustine VincentJournaliste au Monde Hélène Bekmezian L’Assemblée nationale a décidé, mardi 1er décembre, de la création d’une mission d’information « portant sur les moyens dont bénéficie l’organisation terroriste Daech [Etat islamique] ». Sur proposition du président de l’Assemblée, Claude Bartolone (PS), la conférence des présidents du Palais-Bourbon a voté la création de cet organe de travail parlementaire mais n’a pas accédé à la demande de la droite qui, elle, souhaitait une commission d’enquête.Cette mission sera présidée par Jean-Frédéric Poisson (Les Républicains) et le rapporteur sera le socialiste Kader Arif. En outre, trente députés la composeront, répartis entre les groupes à la proportionnelle.« Les travaux des commissions d’enquête étant limités dans le temps, la mission d’information se révèle être le format le plus adapté pour élargir le champ d’investigation, notamment dans la durée », explique la présidence dans un communiqué. A la différence des missions d’information, les commissions d’enquête ne peuvent en effet pas durer plus de six mois.Prérogatives d’une commission d’enquêteMoins d’une semaine après les attentats, le président du groupe Les Républicains (LR), Christian Jacob, soutenu par Nicolas Sarkozy, avait évoqué l’idée d’une commission d’enquête « sur les conditions dans lesquelles ont pu se réaliser les attentats » du 13 novembre. Mais cela s’annonçait compliqué dans la mesure où une commission d’enquête ne peut couvrir le même champ qu’une enquête judiciaire. La droite s’était donc rabattue sur la demande de commission d’enquête sur le financement de Daech, faite au mois de mai par M. Poisson et soutenue par 146 députés. Malgré la création d’une mission d’information sur le même sujet, M. Jacob a fait savoir que la proposition de résolution de M. Poisson serait tout de même débattue en séance, jeudi, lors de la « niche » parlementaire réservée au groupe LR.Et ce, même si la conférence des présidents a donné son accord de principe pour que la nouvelle mission d’information ait les mêmes prérogatives qu’une commission d’enquête, à savoir : des auditions réalisées sous serment et la possibilité d’effectuer des contrôles sur pièces et sur place.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Les députés ont adopté mardi 1er décembre en deuxième lecture, avec une majorité un peu plus serrée que la première lecture en avril, le projet de loi santé qui prévoit notamment la généralisation – controversée – du tiers payant pour la médecine de ville. Cet engagement de campagne de François Hollande est toujours rejeté vigoureusement par une majorité des syndicats de médecins libéraux.Qu’est-ce que cela va changer pour les patients ? A terme, il n’y aura plus à débourser d’argent pour régler sa consultation chez le médecin. Comme chez le pharmacien, il devrait suffire de présenter sa carte Vitale et le cas échéant une carte de mutuelle à jour. Seuls les dépassements d’honoraires pratiqués par certains médecins installés en secteur 2 resteront à la charge du patient.A quelle date le dispositif doit-il entrer en vigueur ?Cette dispense d’avance de frais devrait être généralisée en deux temps. Au 1er janvier 2017, les médecins seront tenus de faire bénéficier tous les patients pris en charge à 100 % par l’Assurance-maladie, c’est-à-dire les femmes enceintes et les personnes en affection de longue durée (cancer, diabète de type 1 et 2, Alzheimer…) ou en maladie professionnelle ; soit environ 15 millions de personnes.Tous les autres patients auront le droit de bénéficier de cette dispense d’avance de frais « avant la fin de l’année 2017 », a annoncé la ministre de la santé, Marisol Touraine, dans un entretien au Monde en mars. Aujourd’hui, le tiers payant s’applique principalement aux personnes bénéficiant de la couverture maladie universelle complémentaire, de l’aide médicale de l’Etat ou encore de l’aide pour une complémentaire santé.Lire aussi :Tiers payant généralisé : les raisons du blocageComment seront récupérées les franchises à la charge des patients ? Certains aspects du dispositif ne sont toujours pas connus, notamment la façon dont l’Assurance-maladie récupérera les franchises de 50 centimes par boîte de médicament et le forfait de 1 euro par consultation. Un prélèvement direct du montant de ces franchises sur le compte en banque des assurés sociaux est à l’étude.Lire aussi :Le casse-tête des franchises médicalesEt comment seront payés les médecins ?Initialement prévu pour le 30 octobre, le rapport détaillant la façon de parvenir à un guichet unique de paiement des médecins pratiquant le tiers payant n’a toujours pas été publié par l’Assurance-maladie et les complémentaires santé. Le projet de loi santé prévoit désormais que ce rapport devra être remis « au plus tard » un mois après la promulgation de la loi, soit d’ici la fin janvier 2016.Qu’est-ce que cela va changer pour les médecins ? Les syndicats de médecins libéraux redoutent que ce système soit chronophage pour eux, notamment en raison du très grand nombre de complémentaires santé auprès desquelles ils devraient se tourner en cas d’impayés.Ils craignent également de perdre leur liberté de prescription dans la mesure où l’Assurance-maladie et les complémentaires santé pourraient un jour être amenées à conditionner leurs versements au respect de certaines pratiques. D’où les craintes répétées d’une « étatisation » et d’une « privatisation » de la médecine libérale.La généralisation du tiers payant pourrait-elle être remise en cause ? La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), majoritaire chez les médecins libéraux, a appelé ses adhérents à la « désobéissance civile » et à ne pas appliquer ce tiers payant généralisé. D’autres praticiens menacent de se déconventionner quand le projet de loi santé sera définitivement adopté. Marisol Touraine n’a pas encore précisé si les médecins qui refusent d’appliquer le tiers payant généralisé seront sanctionnés.Quant à la droite, elle reste floue sur ses intentions. Dans l’hypothèse d’une alternance en 2017, reviendrait-elle sur une mesure qui bénéficie d’un fort soutien populaire ? Un sondage Odoxa pour Les Echos indiquait le 19 novembre que sept Français sur dix approuvent désormais la généralisation du tiers payant – soit dix points de plus en six mois.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.12.2015 à 06h14 • Mis à jour le01.12.2015 à 15h55 Pour Pierre Gattaz, ça ne tient pas la route. « Je ne m’exprime pas sur la politique mais sur le programme économique du Front national », précise d’entrée le président du Medef avant de critiquer vertement le parti de Marine Le Pen.A cinq jours des élections régionales, qui annoncent une percée du FN, Pierre Gattaz met en garde contre un programme économique qui est « l’inverse de ce qu’il faut faire pour relancer la croissance économique du pays », dit-il dans un entretien au Parisien paru mardi 1er décembre.« Là, je dis attention ! Car [le programme économique] me rappelle étrangement le programme commun de la gauche de 1981 : retour de la retraite à 60 ans, augmentation de tous les salaires avec notamment une hausse du smic de 200 euros, retour au franc, augmentation des taxes d’importation… ».M. Gattaz redoute de voir le FN remporter deux régions, comme l’annoncent les sondages :« L’économie a besoin de pragmatisme, de lucidité. »Mélenchon-Le Pen, l’épouvantail qui remplace l’« UMPS »« Ce n’est pas un programme économique responsable », poursuit le numéro un du Medef. « Il n’est tourné ni vers l’avenir, ni vers la compétitivité. » Pour ce dernier :« On ne peut pas fermer les frontières. Le monde attend la France et ce n’est pas en nous recroquevillant sur nous-mêmes que nous allons y arriver. Il s’agit de ne pas confondre les problèmes sécuritaires avec les problèmes économiques. »Un programme du FN qui « ressemble à celui de l’extrême gauche » et « je ne suis pas d’accord », assène encore Pierre Gattaz. Il combat aussi l’équipe de Marine Le Pen sur son propre terrain. Alors que le FN vilipende régulièrement l’« UMPS », pour Pierre Gattaz :« Extrême droite, extrême gauche, c’est la même chose : Mélenchon-Le Pen, même combat. En 1981, ça nous a mis dans le mur pendant deux ans. Ne recommençons pas. »Une nouvelle critique qui s’élève hors des rangs politiques, alors que le quotidien régional La Voix du Nord s’est prononcé contre le Front national la veille, affichant la couleur dès sa première page.Le vice-président du Front national, Florian Philippot, a vivement commenté ces propos mardi matin sur Europe 1. « M. Gattaz c’est le Medef, c’est-à-dire que, lui, il aimerait pouvoir délocaliser à tour de bras, il aimerait pouvoir utiliser la directive détachement des travailleurs comme il l’entend, il aimerait que des milliers de migrants arrivent pour pouvoir les utiliser et mener une politique antisociale » a-t-il expliqué, en ajoutant : « C’est ça le rêve de cet hyper-capitalisme, cet hyper-libéralisme qu’incarne M. Gattaz ».A gauche aussi, l’interview du patron du Medef a fait réagir. Clémentine Autain, du Front de gauche, a dénoncé sur Twitter le rapprochement entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pene et la comparaison entre leurs programmes.Honte à Gattaz #Medef qui compare programme FN à celui extr. gauche ou Mitterrand 81. Faire le jeu du systeme en amalgamant des contraires !— Clem_Autain (@Clémentine Autain)require(["twitter/widgets"]); Lire aussi :Le programme de Marine Le Pen et ses incongruités Eric Nunès « Cela sort un peu du chapeau », reconnaît-on au sein de l’état-major de Claude Bartolone, candidat socialiste aux élections régionales en Ile-de-France. Dans un entretien accordé au Journal du dimanche du 29 novembre, le président de l’Assemblée nationale indique que, s’il est élu à la tête de la région, il souhaite « mettr[e] en place un service civique régional, pourquoi pas obligatoire ». Son volumineux programme de campagne (156 pages), publié en octobre, ne contient en effet pas une ligne à ce sujet.Cette mesure semble être une réponse politique aux attentats du 13 novembre : les compétences des conseils régionaux ne s’étendant pas aux questions de sécurité, il a fallu improviser une solution compatible avec les responsabilités briguées.« Apprentissage des valeurs républicaines »En recourant au service civique, M. Bartolone prétend bâtir en Ile-de-France « une véritable fabrique à citoyenneté ». Il détaille ainsi les modalités de ce service civique : « Il sera d’une durée de six mois et concernera tous les jeunes Franciliens de 16 à 25 ans, filles et garçons. Au menu : un apprentissage des valeurs républicaines, des gestes de premiers secours, du permis de conduire, du BAFA [brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur], du brevet d’encadrement sportif… En contrepartie, ces jeunes citoyens travailleront dans des lycées, foyers ruraux, associations, résidences pour personnes âgées, entreprises de transport… » Il faudrait par contre en passer par la loi si la mesure devait avoir un caractère obligatoire.Le service civique avait été réformé en profondeur par la loi du 10 mars 2010 portée par Martin Hirsch, alors haut commissaire à la jeunesse sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, le président François Hollande avait promis de garantir une réponse positive à chaque candidat au service civique, promesse qui s’est traduite par la mise en place du service civique dit « universel » depuis le 1er juin. Mais celui-ci n’a aucun caractère obligatoire.Lire aussi :Service civique : comment quadrupler les effectifs ?La mesure – chiffrée par les équipes du candidat à 125 millions d’euros au regard de la population concernée – pourrait fournir un peu de sang frais dans un secteur associatif parfois exsangue en Ile-de-France. « Le secteur associatif est parfois fragilisé. Il est beaucoup demandé aux bénévoles mais leurs efforts ne sont pas reproductibles à l’infini », rappelle au Monde.fr Benoît Hamon, député des Yvelines et colistier de M. Bartolone. Notre engagement, c’est d’être en mesure de mettre rapidement en place un écosystème qui lissera les difficultés administratives que rencontrent les associations et d’encourager les jeunes à s’engager de manière désintéressée dans les secteurs où les demandes sont fortes. Et enfin de valoriser ces activités et que ces jeunes acteurs gagnent en estime de soi. »Au niveau régional, le projet ne devrait pas rencontrer une forte opposition, si Claude Bartolone devait remporter le scrutin francilien. « Tout ce qui permettra de recréer du lien social sera regardé de manière attentive et positive », avance Mounir Satouri, président du groupe Europe Ecologie-Les Verts au conseil régional. Quant à la droite, elle y retrouvera une proposition de loi de mars 2015 de la sénatrice Les républicains Sophie Jouassins, visant à « instaurer un service civique obligatoire ». Une proposition soutenue notamment pas Valérie Pécresse, députée des Yvelines et première adversaire de M. Bartolone dans la campagne régionale.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.11.2015 à 16h51 • Mis à jour le01.12.2015 à 14h26 | Isabelle Rey-Lefebvre Trois quarts des Français jugent la France comme un pays inégalitaire et même très inégalitaire pour 28 % d’entre eux. La fédération des PEP, qui gère une centaine de centres de vacances et 1 000 établissements médico-sociaux, publie lundi 30 novembre la deuxième édition de son baromètre de l’inclusion. Réalisé entre le 1er et le 11 octobre, soit plus d’un mois avant les attentats du 13 novembre, ce sondage mené par TNS Sofres auprès de 2 612 personnes montre que 76 % des personnes interrogées estiment qu’il est difficile de trouver, au sein de la société française, la place souhaitée ou méritée.Les jeunes se montrent toutefois plus optimistes : 28 % des 18-25 ans – soit 7 points de plus que la moyenne nationale – jugent qu’il est possible de trouver sa place dans la société selon ses mérites. Les différences régionales sont significatives. 82 % des habitants d’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine perçoivent ainsi la France comme un pays inégalitaire, soit 6 points de plus que la moyenne nationale.L’emploi est jugé par 61 % des personnes interrogées comme l’inégalité la plus répandue et la plus grave, devant l’accès aux soins (58 %) puis le logement (51 %). Avec 63 % de réponses, les Franciliens sont logiquement les plus sensibles aux difficultés liées à l’habitat tandis que les Bretons et les Normands évoquent d’abord l’emploi, à 68 %. Les régions du Centre (57 %) et de Bourgogne-Franche-Comté (56 %) soulignent les difficultés d’accès aux soins.Clivage gauche-droite très prégnantLe sondage dessine une France coupée en deux à propos de la lutte contre les inégalités, considérée comme primordiale pour 71 % des habitants de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie mais par seulement 37 % de ceux de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 35 % des Rhônalpins ou des Franciliens. Dans ces régions, une majorité considère comme acceptables les inégalités notamment fondées sur le mérite.Comment assurer l’égalité des chances ? Les Français se montrent surtout enclins à aider les personnes en situation de pauvreté – c’est le cas de 60 % des répondants. Puis leur solidarité va aux handicapés (33 %) et à ceux qui vivent dans des quartiers où l’insécurité est forte (31 %). A l’opposé, les étrangers en situation irrégulière (9 %), les immigrés (9 %), les migrants (5 %) et les gens du voyage (3 %) sont des publics qui, selon les personnes interrogées, ne nécessitent pas de déployer des efforts particuliers.Moins d’un quart des répondants (23 %) considèrent que l’immigration est une chance pour la France, les Franciliens étant un peu plus prêts à l’accueil des étrangers (29 %, soit 6 points de plus que la moyenne). Le clivage gauche-droite est ici très prégnant : 47 % des sympathisants de gauche considèrent l’arrivée des migrants comme une chance contre 10 % à droite, et 3 % des sympathisants du Front national.« Société inclusive »Les Français sont aussi partagés sur les principes de la République. Pour une courte majorité (52 %), le premier principe constitutionnel est l’égalité entre les citoyens, puis la liberté d’expression (49 %) et enfin, la laïcité (28 %).« Deux visions de la laïcité s’affrontent, commentent les auteurs de l’étude. L’une partagée par les Français de gauche qui, pour 34 % d’entre eux, y voient un principe émancipateur garant de l’égalité entre les citoyens et de la liberté de culte, voire celle de croire ou ne pas croire, contre 18 % pour ceux qui se réclament de la droite et 11 % chez les sympathisants du Front national. A l’opposé, 23 % de ceux qui se disent proches du Front national considèrent la laïcité comme un principe restrictif, voire punitif, qui est là pour interdire le port des signes religieux dans l’espace public (contre 5 % des personnes de gauche). »Enfin le concept de « société inclusive » que veut promouvoir la fédération des PEP reste méconnu de 37 % des Français et en tout cas très éloigné de la réalité pour 79 % d’entre eux. Pour lutter pour l’égalité, les Français comptent d’abord sur l’Etat (41 %), l’école (36 %) puis les collectivités locales (29 %). En revanche, les partis politiques (10 %), les médias (7 %), les syndicats (4 %) et les organisations religieuses (4 %) ne sont pas considérés comme capables de rétablir plus d’égalité et de mettre en œuvre une société inclusive.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laura Buratti Les métiers de la police et de la gendarmerie susciteront-ils le même engouement suite aux attentats du 13 novembre que ceux de la défense ? Alors que côté armée, site web et centres de recrutement ont fait état d’un triplement des candidatures, un regain d’intérêt s’esquisse du côté des forces de sécurité, qui vont bénéficier de 5 000 créations de postes.Le site de recrutement de la gendarmerie enregistre 13 500 visites par jour en moyenne depuis les attentats, contre 4 700 de moyenne auparavant. « Il est encore trop tôt pour dire si cela se concrétisera en inscriptions réelles aux différents concours », précise le service d’information et de relations publiques des armées (Sirpa gendarmerie), qui fournira de premières estimations à la clôture des inscriptions, mi-décembre.Côté police, les prochaines inscriptions aux concours de gardiens de la paix ne débuteront qu’en mai 2016. Mais le frémissement est perceptible : les jeunes ont été « deux fois plus nombreux » lors des récentes réunions d’information, indique-t-on à la délégation au recrutement et à la formation (DRF).Lire aussi :Ruée des jeunes Français vers les armées600 places de plus aux concours de gardien de la paixCe regain d’intérêt va de pair avec la hausse des recrutements annoncée le 16 novembre par François Hollande : les forces publiques de sécurité bénéficieront ainsi de 5 000 créations d’emplois supplémentaires, sur deux ans. Côté police, cela se traduira dès 2016 par une hausse de 30 % des capacités de formation : « 2 400 futurs élèves gardiens de la paix seront sélectionnés à l’issue des concours de septembre 2016 (1 200 au concours externe et 1 200 en interne), contre 1 800 reçus en 2015, indique-t-on à la DRF. A priori, ces chiffres devraient encore augmenter en 2017. »Lire aussi :Postes supplémentaires de policiers et de gendarmes : le détails des annonces de HollandeCette montée en charge aura-t-elle un impact sur le nombre d’écoles de police, dont un bon nombre avaient fermé après les suppressions de postes massives entre 2007 et 2012, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy ? « Elles ne devraient pas rouvrir car cela coûte trop cher et prend trop de temps, sans compter que l’on n’est pas sûrs que ce volume de formation soit maintenu à long terme, explique-on à la DRF. Les écoles existantes devraient suffire à accueillir tous les candidats, elles sont loin d’être pleines. » Il en subsiste onze en métropole pour la formation de gardiens de la paix, dont les plus grandes, comme celle de Nîmes, peuvent accueillir plus de 1 000 élèves par an, d’après les services de lapolicenationalerecrute.fr.Du côté de la gendarmerie nationale, l’impact des annonces présidentielles n’est pas encore connu. « Nous allons certainement augmenter le volume de formation, même s’il est encore trop tôt pour savoir dans quelle proportion », indique le Sirpa gendarmerie. Aucune ouverture d’établissement de formation ne semble se dessiner : « La capacité d’accueil est suffisante pour absorber la hausse. » Plusieurs incertitudes doivent encore être levées. D’abord, sur la répartition des 5 000 emplois supplémentaires entre la police et la gendarmerie. Et, côté police, « on ne sait même pas s’il s’agira de postes permanents de gardiens de la paix ou de contrats courts d’adjoints de sécurité », regrette-t-on à la DRF. Les adjoints de sécurité, qui assistent les fonctionnaires de police, sont recrutés toute l’année sous forme de CDD de trois ans, renouvelables une fois. Un levier pour augmenter rapidement les effectifs de la police sans avoir à s’engager à long terme.Laura BurattiJournaliste au Monde 30.11.2015 à 15h01 • Mis à jour le01.12.2015 à 17h01 | Samuel Laurent Marine Le Pen contre La Voix du Nord, c’est une histoire ancienne. Dernier épisode en date, la patronne du FN et candidate en Nord-Pas-de-Calais-Picardie n’a pas du tout apprécié la manchette du quotidien régional de lundi 30 novembre, titrée « pourquoi une victoire du FN nous inquiète ». Ni la deuxième « une », publiée mardi.La candidate d’extrême droite a donc expliqué qu’en cas de victoire, elle comptait bien « supprimer les subventions » du quotidien :« Ces médias sont achetés par un exécutif et, le moment venu, ils rendent la monnaie de l’énorme subvention qu’ils ont touchée. Nous considérons que les 1,5 million qui sont accordés par an au groupe La Voix du Nord ne correspondent pas à un intérêt régional dans une région où il y a un million de pauvres. C’est la raison pour laquelle ils nous attaquent, ils cherchent à défendre leurs subventions alors qu’il y a un million de pauvres dans notre région. »Pourquoi c’est plus compliqué ?1. Pas de subventions directes de la région à la presse locale, mais à une télévisionMarine Le Pen a sans doute été un peu vite en besogne, en oubliant qu’il n’y a pas réellement de subventions régionales à la presse locale. La seule « aide » est l’exonération de contribution économique territoriale (CET), une taxe qui frappe les entreprises, mais cette aide est la même sur tout le territoire et un conseil régional ne peut décider de la supprimer.Marine Le Pen ciblait en fait un point précis : il existe, dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, une télévision locale, Weo, créée en 2009, qui est une société d’économie mixte, cogérée par la région, le groupe La Voix et d’autres partenaires (Roularta, la Caisse d’épargne ou NRJ). La Voix du Nord n’a que 35 % des parts, a expliqué le quotidien lundi. En réalité, « le chiffre de 1,5 million d’euros correspond à ce que la région verse en termes de production et de moyens de financement de coproduction entre Weo et les différents organismes », précise-t-on à la Voix du Nord. Ce budget correspond aux « commandes » de productions par la région, qui souhaite des reportages et documentaires pour évoquer son patrimoine, notamment. Ces subventions concernent d’ailleurs une dizaine de télévisions locales et non la seule Weo.« C’est une manière de mettre en avant la région, ces programmes permettent aux habitants de savoir ce qu’il se passe, de défendre l’identité ch’ti », précise-t-on à la région, où l’on assume totalement ces neuf millions d’euros de subvention sur cinq ans. En 2015, les dépenses de la région se sont élevées à 2,12 milliards d’euros. Les 1,5 million consacrés aux programmes de Weo représentent donc 0,07 % de ces dépenses.La région pourrait donc choisir de « torpiller » ce projet si Mme Le Pen arrivait à sa tête, mais les conséquences iraient au-delà de la seule Voix du Nord. D’autres partenaires seraient concernés, sans compter le risque de provoquer la fin d’une télévision locale.2. La fausse collusion entre le groupe de presse et Xavier BertrandMardi, Marine Le Pen a contre-attaqué, quitte à mettre en avant une nouvelle intox : invitée de BFM TV, la patronne du Front national a cette fois cherché à démontrer une collusion entre La Voix du Nord et Xavier Bertrand, son adversaire du parti Les Républicains aux régionales. Elle en profite pour évoquer le rôle de la société Bygmalion.« J’ai découvert que La Voix du Nord est aussi liée à Xavier Bertrand, car figurez-vous que La Voix du Nord est actionnaire de la Télé de Xavier Bertrand, MaTélé, la télé de Saint-Quentin. Et d’ailleurs, La Voix du Nord l’a été un certain temps aux côtés de Bygmalion, vous savez cette société dont Xavier Bertrand expliquait qu’il ne la connaissait pas. »Pourquoi c’est n’importe quoi ?Mais là encore, les ficelles sont un peu grosses.Le groupe La Voix est effectivement actionnaire, à 22,4 %, de MaTélé, une chaîne locale, basée à Saint-Quentin, dans l’Aisne, ville dont Xavier Bertrand est maire. Assez logiquement, le groupe de presse, en situation de quasi-monopole dans la région, est sollicité, ici comme à Lille avec Weo, pour participer à ce type de projets.Cette télévision lancée en 2013 est possédée par divers acteurs. dont une agence de communication et la société télévisuelle Demain !, son actionnaire principal qui possède 56,5 % des parts. Si la chaîne ne se positionne pas spécialement en opposition au maire de Saint-Quentin, il est quelque peu abusif de la qualifier de « télé de Xavier Bertrand ».Bygmalion est en partie installée à Saint-Quentin. La société a effectivement pris des parts dans MaTélé : 11,2 %. Bygmalion a investi dans d’autres télévisions locales, notamment Weo Picardie. Mais elle s’en est retirée après les scandales financiers l’impliquant. Incidemment, La Voix n’avait pas vu d’un très bon œil l’arrivée de Bygmalion dans le capital.A suivre le raisonnement de Marine Le Pen, le groupe La Voix serait ainsi « lié » à tous les élus de toutes les municipalités dans lesquelles il est partie prenante d’un projet. C’est passer très vite sur le fait que ce groupe de presse est le plus puissant de la région, et qu’il est donc logique qu’il s’intéresse aux télévisions locales.En outre, Marine Le Pen explique donc ici que La Voix, qu’elle accusait lundi de collusions avec la gauche, serait selon elle lié aussi à la droite. Ce qui n’est pas très cohérent.Enfin, elle prend soin de lâcher au milieu de tout cela le nom de Bygmalion, qui fut actionnaire minoritaire de cette télévision locale, mais ne l’est plus.Surtout, la polémique de la veille portait sur le fait que Mme Le Pen, mécontente de La Voix du Nord, évoquait la suppression de « subventions » qui n’en étaient, on l’a dit, pas vraiment. Ici, il s’agit d’autre chose : le fait qu’un groupe de presse locale investisse dans des télévisions locales. Ce qui, à y réfléchir quelques instants, semble plutôt cohérent.Lire aussi :Régionales dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie : l’obsession Front nationalSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre « Pourquoi une victoire du FN nous inquiète » : dans son édition du lundi 30 novembre, le quotidien La Voix du Nord a choisi de prendre position dans la campagne pour les élections régionales des 6 et 13 décembre, alors que les sondages annoncent le Front national en tête en Nord-Pas-de-Calais–Picardie. Jacques Hardoin, directeur général du groupe Rossel-La Voix, explique au Monde le sens de cette démarche.Pourquoi avez-vous décidé de prendre parti contre Marine Le Pen, tête de liste Front national aux élections régionales en Nord-Pas-de-Calais–Picardie ?Notre journal a toujours affiché des positions claires quand il le fallait, comme au lendemain du 21 avril 2002, en appelant à voter contre Jean-Marie Le Pen. Cette fois, nous avons pensé qu’il était important de le faire avant le premier tour prévu dimanche. Mais ce n’est pas une démarche anti-Marine Le Pen, nous restons purement factuels et précis, sans nous situer dans le registre de l’opinion. Nous le ferons de nouveau dans notre édition de mardi, avec deux nouvelles pages consacrées au Front national.Marine Le Pen affirme que votre engagement est partisan et que vous soutenez la majorité sortante, de gauche, pour « défendre votre subvention ». Que répondez-vous ?La somme annuelle de 1,5 million d’euros dont parle Marine Le Pen n’est pas à proprement parler une subvention. Il se trouve que notre groupe est éditeur d’une télévision locale, Weo, dans le cadre d’un partenariat public-privé avec la région. Celle-ci assure un tiers du budget de fonctionnement de la chaîne. En contrepartie, Weo s’intéresse aux domaines de compétence régionale, par exemple aux lycées. Son activité est contrôlée par un comité d’éthique.Si la région se retirait de Weo, pourriez-vous assumer seuls son fonctionnement ?La convention actuelle entre La Voix du Nord et la région court jusqu’en décembre 2016, date à laquelle celle-ci peut décider de sortir. Il n’est pas envisageable pour nous de financer l’intégralité de Weo, mais nous pourrions éventuellement nous tourner vers d’autres collectivités locales.Après cette une, avez-vous eu des retours ? Y a-t-il un risque de clivage de votre lectorat ?Un quotidien régional n’est pas un journal d’opinion et nos lecteurs n’attendent pas de nous une prise de position. Mais nous sommes au service des habitants de la région. A ce titre, il est important de leur faire part de nos inquiétudes économiques, sociales ou culturelles en cas de victoire du FN. Les positions du parti sont contraires aux valeurs que ce journal, issu d’un mouvement de résistance, défend depuis la Libération, et que nous continuerons de défendre.Plus lisible dans ce format. https://t.co/fZavN1ZrPE— jacqueshardoin (@Jacques Hardoin)require(["twitter/widgets"]);Alexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.11.2015 à 11h24 • Mis à jour le30.11.2015 à 11h25 | Jean-Baptiste Jacquin Jean-Paul Garraud, ancien secrétaire national de l’UMP à la justice, propose la création d’un parquet national antiterroriste sur le modèle du parquet national financier qui existe depuis près de deux ans. Une cour d’assise spéciale permanente lui serait adjointe pour juger rapidement et sans possibilité d’appel. Désormais avocat général auprès de la cour d’appel de Poitiers, l’ancien député de la Gironde qui faisait partie de la droite populaire, ne « veu(t) pas attendre 2017 » pour faire des propositions de réforme.Vous proposez une réforme du parquet antiterroriste. N’y-a-t-il pas des sujets plus urgents ?Nous sommes en guerre contre une organisation terroriste internationale [l’Etat islamique] qui a ciblé la France et qui prépare d’autres attentats. Elle y parviendra si nous ne sommes pas à la hauteur de l’enjeu. Il nous faudra de longues années de lutte. Il faut s’y préparer et agir dans le respect des règles de la démocratie, c’est bien là toute la question. La démocratie est par nature fragile. Pour se défendre elle ne dispose que d’une arme : la loi. Celle-ci est, en l’état, totalement insuffisante.En quoi la loi est-elle insuffisante ?La preuve ? Le gouvernement utilise le cadre administratif de l’état d’urgence qui a forcément ses limites, dans la durée et dans l’efficacité des mesures à long terme. C’est donc vers la loi et le judiciaire qu’il faut se tourner résolument pour gérer le temps long. Or cet aspect est absent du discours politique actuel, obnubilé par l’instant présent. Une réforme s’impose pour prendre la suite de l’état d’urgence, qui s’achèvera fin février 2016. Pas besoin d’une réforme constitutionnelle, déjà critiquée, et qui est lourde à mettre en œuvre.Que proposez-vous ?L’état permanent d’une menace d’un tel niveau implique l’organisation d’un système répressif permanent. Ce dispositif pérenne indispensable doit être placé sous le contrôle d’une autorité judiciaire spécialement désignée et organisée à cette fin. En effet, seule l’autorité judiciaire est en mesure de porter atteinte sur le long terme aux libertés car elle est justement garante de celles-ci.C’est un peu contradictoire…C’est au contraire d’une totale logique. L’autorité judiciaire, gardienne des libertés publiques et donc de la sécurité, première des libertés, est la seule habilitée en démocratie à porter atteinte aux libertés individuelles. Raison pour laquelle l’exécutif a des pouvoirs limités en ce qui concerne le répressif. Le bras armé du combat contre le terrorisme est constitué par les forces de l’ordre, le judiciaire leur donnera les moyens légaux d’agir mais, bien sûr, il ne s’agit pas du droit commun. Or le dispositif sur lequel nous fonctionnons date de 1986, alors que le terrorisme a complètement changé.Concrètement, que faut-il changer ?Malgré le travail remarquable mené par le procureur de Paris [François Molins] et sa section antiterroriste, composée seulement de neuf magistrats spécialisés [l’effectif vient d’être porté à treize magistrats permanents, auxquels s’ajoutent des volontaires temporairement détachés depuis le 13 novembre], force est de constater qu’une nouvelle organisation et des compétences élargies sont nécessaires. A l’instar de la création, par la loi du 6 décembre 2013, du procureur de la République financier, la section antiterroriste du parquet de Paris devrait être transformée en un véritable parquet national dirigé par un procureur national antiterroriste aux moyens matériels, légaux et humains renforcés.Lire aussi :Le procureur François Molins, la voix des attentatsMais, la section antiterroriste du parquet de Paris a déjà une compétence nationale…A la différence des attributions du procureur de Paris, le procureur national aurait pour unique mission la lutte contre le terrorisme. Ce serait la garantie d’un investissement total. Il disposerait d’un nombre conséquent et pérenne de magistrats spécialisés et serait doté d’un maillage territorial fort avec des antennes régionales positionnées auprès des juridictions interrégionales de lutte contre la criminalité organisée.Ses prérogatives seraient améliorées en ce qui concerne les contrôles d’identité et les fouilles de véhicules, la géolocalisation, les écoutes, les perquisitions, les assignations à résidence, les parcours et origines des étrangers en séjour irrégulier. Cette organisation, tournée vers une prévention et une répression renforcées, devrait être couplée avec une autre structure pérenne, celle du jugement de ces crimes terroristes.Il existe déjà une cour d’assise spéciale uniquement composée de magistrats professionnels pour juger des actes de terrorisme…A un acte de guerre doit répondre un acte de justice tout aussi fort. Or la procédure criminelle n’est pas du tout adaptée à cette exigence. Les faits juridiquement les plus graves ne sont pas forcément les plus complexes. Ainsi, la réponse pénale devrait pouvoir intervenir vite. La cour d’assises permanente spéciale, composée de magistrats professionnels, statuant en premier et dernier ressort, se prononcerait rapidement sur les culpabilités et fonctionnerait en parfaite complémentarité avec le parquet national antiterroriste, dans une même unité de temps, de lieu et d’action.L’absence d’appel et la proximité de cette cour avec le parquet ne sont-ils pas contraires aux principes de la Convention européenne des droits de l’homme ?D’autres pays se sont affranchis de ces règles. La réforme proposée s’inscrit dans une logique d’efficacité et de respect de nos règles démocratiques en plaçant l’autorité judiciaire au centre du dispositif. Elle crée un continuum permanent et spécialisé entre les organes d’enquête, de poursuite et de jugement, une véritable chaîne pénale dans un domaine hautement sensible, celui de la sécurité de l’Etat et de nos concitoyens. Elle ne nécessite pas de réforme constitutionnelle et devrait s’instaurer dès la fin de l’état d’urgence pour en prendre le relais.Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Michel Noblecourt A quoi sert le Conseil économique, social et environnemental (CESE) ? Récurrente, la question va resurgir, mardi 1er décembre, lorsque les 233 membres de cette troisième assemblée de la République, créée en 1924 et maintenue par la Ve République, vont élire leur président. Qualifiée d’« obsolète » par une responsable patronale, vouée aux gémonies par une partie de la droite qui plaide pour sa disparition, la chambre de la société civile fait souvent figure de belle endormie, où on recase à bon compte les naufragés du suffrage universel. Saisie par le gouvernement pour donner un avis sur un projet de loi – la saisine étant obligatoire pour tout texte à caractère économique, social ou environnemental –, elle produit des avis (de 25 à 30 par an) parfois de grande qualité, mais où la recherche du consensus débouche souvent sur le plus petit dénominateur commun. Résultat, le palais d’Iéna est invisible.La renaissance du CESE sera donc l’enjeu de l’élection du 1er décembre. Les deux principaux candidats veulent en faire le symbole de la « démocratie participative ». Jean-Paul Delevoye, 68 ans, élu en novembre 2010, brigue un second mandat face à Patrick Bernasconi, 60 ans, vice-président du Medef. S’y ajoute une candidature de témoignage, celle de Gérard Aschieri, 63 ans, ancien secrétaire général de la FSU, soutenu par la CGT et Solidaires. A première vue, on croirait assister à un remake de l’élection de 1999. Cette année-là, Jean Mattéoli, en place depuis 1987, briguait un nouveau mandat face à un vice-président du Medef, Jacques Dermagne, et un syndicaliste, André Roulet (FO). Le jour du scrutin, M. Mattéoli avait jeté l’éponge et M. Dermagne avait été élu. Bis repetita ?M. Bernasconi, qui s’est porté candidat le 6 juillet, est largement favori. Avant même de se déclarer, il a réuni un collectif de dix-huit organisations représentées au CESE – une démarche totalement inédite dans une assemblée où tout se joue habituellement à bas bruit – qui a présenté un texte intitulé « Le CESE que nous voulons au service du renouveau démocratique ». Un « pacte de gouvernance » entre toutes les organisations patronales – l’Union professionnelle artisanale (UPA), en conflit avec le Medef sur la représentativité patronale, a depuis pris ses distances, à l’exception de la Capeb, sa branche du bâtiment –, la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC, l’UNSA, la Mutualité française, France Nature environnement, etc.Le projet du « collectif pour le renouveau du CESE » est désormais signé par vingt organisations. M. Bernasconi, assuré sur le papier d’une majorité de suffrages, peut compter sur le renfort des deux tiers des 40 personnalités qualifiées choisies par François Hollande le 5 novembre, au point de pouvoir espérer être élu dès le premier tour. « Jamais notre pays n’a eu autant besoin de dialogue, jamais notre pays n’a eu autant besoin du concours des corps intermédiaires », écrit M. Bernasconi dans sa lettre de candidature, estimant que « le CESE représente la société civile organisée et qualifiée ». « Parmi les critiques et menaces qui pèsent depuis plusieurs années sur notre institution, ajoute-t-il, la pire est bien l’indifférence. »« Nous voulons agir, proclame-t-il, pour que le CESE prenne la place qui lui revient. Celle d’une institution en prise directe sur la société et, de ce fait, incontournable pour peu que l’on sache mesurer la compétence de ses représentants, la valeur de ses travaux et donc la qualité de ses avis. »DESCARTES OU FREUDMême s’il ne bénéficie que du soutien de FO et de quelques personnalités, M. Delevoye s’accroche. « Il y a au moins 90 voix flottantes », assure-t-il, en rappelant que le vote est secret. « Tout le monde dit que je suisun type formidable et que mon bilan est formidable, confie l’ancien ministre chiraquien. Et ils ajoutent : si les gens raisonnent comme Descartes, tu es élu, s’ils raisonnent comme Freud, tuesbattu. » M. Delevoye reconnaît « des maladresses », mais il se flatte d’avoir « recrédibilisé etmodernisé » le CESE. « J’ai introduit la transparence, a-t-il déclaré le 13 octobre à L’Opinion, revu les statuts, changé les règles concernant les droits à la retraite des membres pour rééquilibrer notrecaissede retraites, qui était déficitaire. » Une politique qui ne lui a pas fait que des amis. Le président sortant soupçonne M. Bernasconi de vouloir « planterle fanion du Medef sur le palais d’Iéna ». M. Delevoye se campe en « président indépendant », non ligoté par un « compromis entre les partenairessociaux ».« Je ne suis pas un homme de chapelle », se défend M. Bernasconi, dans un lieu où la franc-maçonnerie est très influente. Mettant en avant un « projet bâti collectivement », il récuse toute « confiscation du CESE par une organisation ». « Pierre Gattaz, martèle-t-il, ne m’a jamais demandé d’aller au CESE. » Pour apparaître « libre de tout engagement » – et dissiper le trouble qui pourrait saisir certains syndicalistes face au candidat du patronat –, M. Bernasconi a démissionné, jeudi 26 novembre, de tous ses mandats au Medef, alors qu’il ne l’envisageait qu’une fois élu. Alors que M. Delevoye veut faire du palais d’Iéna « la maison des citoyens », M. Bernasconi parle de « lieu d’une expression citoyenne organisée ». « Il faut créer le réflexe CESE, ajoute-t-il, parce que c’est une institution de déblocage. On se doit de traiter les sujets d’actualité (fin de vie, “ubérisation” de la société, migrations) et ne pas être seulement l’assemblée du temps long. »M. Bernasconi préconise un partenariat avec la Cour des comptes pour évaluer chaque année, sur ses thématiques, les politiques publiques. Une Cour qui avait pourtant dénoncé, en février, ses « dysfonctionnements ». Inédite dans ses formes, cette bataille du perchoir peut avoir pour effet de sortir le palais d’Iéna de son apparente torpeur.Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Euzen Les voyageurs sortent du RER D, franchissent les barrières de chantier éventrées et se dispersent dans les rues jouxtant la gare de Garges-Sarcelles (Val-d’Oise). Un flot continu se dirige vers les bus, croise sans le remarquer un militant Les Républicains (LR) qui distribue des tracts pour l’élection régionale en Ile-de-France. « Cela ne les intéresse pas. De toute façon, beaucoup ne votent pas », se lamente Philippe.Ce 13 novembre, le sentiment que la mobilisation va être faible lors de l’élection des 6 et 13 décembre se fait déjà ressentir. Les attentats, qui auront lieu quelques heures plus tard, au Stade de France, à Saint-Denis, et à Paris ne feront que le renforcer dans la totalité de ce département extrêmement hétérogène.Mo-bi-li-ser. Tel aura donc été le mot jusqu’à la veille du scrutin. Tant à gauche qu’à droite. Avec, pour chaque camp, quelques prismes géographiques.Lire aussi : Régionales en Ile-de-France : les clés du scrutinDeux zones opposéesCar le Val-d’Oise constitue « une petite France », comme l’explique le chef de file de la liste socialiste dans le département, Rachid Temal. Deux zones opposées géographiquement, socialement et politiquement, séparées par une multitude de villes résidentielles.Au nord et à l’ouest du département, à la lisière de l’Oise et de l’Eure, on trouve des communes comme Le Plessis-Luzarches, Epinay-Champlâtreux ou Le Plessis-Gassot, situées dans ou à proximité de deux parcs naturels. Ici, sur le plan politique, le vote est fortement ancré à droite et la mobilisation électorale plus élevée que la moyenne.À l’inverse, Sarcelles, Villiers-le-Bel et Garges-lès-Gonesse, dans le sud du département, constituent un ensemble de villes populaires à proximité de la Seine-Saint-Denis où la participation électorale est toujours faible, voire très faible lors des élections comme les régionales. Et là, l’enjeu est de taille pour la gauche : ces villes représentent un réservoir important de voix, mais celui-ci est très difficile de mobiliser.Le Parti socialiste (PS) est donc très actif dans ces communes – « mais pas exclusivement », tiennent à préciser ses militants –, tandis que la droite privilégie les villes plus cossues du centre et de l’ouest du département. #container_14492384789{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14492384789{ height:500px; } #container_14492384789 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14492384789 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14492384789 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14492384789 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Participation aux élections régionales et présidentielles dans le Val d'OiseLa différence de participation entre les communes est plus importante pour les régionalesSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14492384789", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 100, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Régionales 2004","Régionales 2010","Présidentielle 2007","Présidentielle 2012"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Sarcelles", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 53.82 ], [ "", 33.4 ], [ "", 81.81 ], [ "", 76.44 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Garges-lès-Gonesse", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 56.58 ], [ "", 34.43 ], [ "", 82.8 ], [ "", 76.79 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Villiers-le-Bel", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 55.73 ], [ "", 35.67 ], [ "", 81.76 ], [ "", 72.08 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Le Plessis-Luzarches", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 74.49 ], [ "", 76.42 ], [ "", 91 ], [ "", 92.31 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Epinay-Champlâtreux", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", 76.36 ], [ "", 66.67 ], [ "", 97.87 ], [ "", 85.11 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Le Plessis-Gassot", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 68.97 ], [ "", 63.83 ], [ "", 84.48 ], [ "", 92.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});« On part de loin »« Ici [à Villiers-le-Bel] on part de très loin. On a une abstention de plus en plus importante », explique Ali Soumaré, conseiller régional socialiste et ancien « porte-parole » des familles et des quartiers lors des émeutes de Villiers-le-Bel, en novembre 2007. Youssef, militant PS, confirme la grande difficulté de mobiliser les habitants, malgré un sursaut lors de l’élection présidentielle de 2012. « Cette année-là, ils nous écoutaient beaucoup, il y avait un réel engouement. »Mais, depuis, beaucoup ont été déçus par François Hollande. Dans le quartier de la ZAC, d’où étaient parties les émeutes, s’est développée l’impression que rien ne change, que la gauche et la droite « c’est pareil ».Lire aussi : Régionales 2015 : on a vérifié le bilan de Jean-Paul Huchon en Ile-de-FranceLes socialistes font donc, tous les jours, « de la pédagogie » sur les marchés et en porte-à-porte, répétant : « S’ils vont voter, ils voteront pour nous ! » Ils expliquent dans les quartiers ce que les décisions prises par le conseil régional sortant ont pu avoir comme impact positif sur le quotidien, comme, par exemple, la mise en place du tarif unique dans les transports, « que Valérie Pécresse veut supprimer ». Et ils présentent certaines de leurs propositions en matière d’emploi qui pourraient bénéficier à ces habitants.Lire aussi :Ile-de-France : une région-capitale dynamique jusqu’à présent favorable à la gaucheUn contexte « qui démobilise »A priori, l’élection pourrait paraître plus aisée pour Les Républicains. D’autant que, selon le politologue Jean-Yves Dormagen, les électeurs de la majorité ont « tendance à plus s’abstenir que ceux des partis d’opposition ». Pour autant, depuis les attentats du 13 novembre, à droite, on s’inquiète aussi du comportement des potentiels électeurs. « L’intérêt de la campagne est plus difficile à faire sentir, explique la cheffe de file LR dans le département, Stéphanie Von Euw. Elle est noyée dans un contexte qui les démobilise. »Dès lors, pour les militants des Républicains, l’objectif principal est également de mobiliser les troupes, sans pour autant changer le fond de la campagne – « la sécurité faisait déjà partie intégrante de nos propositions » –, assure un cadre de la campagne de Valérie Pécresse.Depuis, ils mènent des actions, tous les jours, sur les marchés et devant les gares des villes remportées lors des dernières municipales : dans le Vexin, à Ermont, Eaubonne, Franconville, Pontoise ou Argenteuil. Quitte à assumer cette « logique de sectorisation », qui consiste à privilégier certaines villes par rapport à d’autres, selon leur potentiel électoral.Les jeunes républicains du #Valdoise en nb ce soir à la gare d'Ermont Eaubonne. Chapeau! #JaiChoisiValerie https://t.co/Zr7ZAZTkJU— sve83 (@Stéphanie Von Euw)require(["twitter/widgets"]);Pour s’organiser au mieux, les militants LR s’appuient sur les maires portant l’étiquette du parti, chargés d’organiser la campagne sur leur commune, et, en parallèle, sur un logiciel (Federavox), qui leur permet de savoir, à partir de données socio-économiques et électorales, dans quels quartiers se trouvent leurs « réserves d’abstentionnistes ». « Cela nous permet d’avoir une campagne très efficace, et de ne pas aller dans les quartiers inutiles », explique Stéphanie Von Euw. Des citoyens « plus attentifs »Depuis la reprise de la campagne, deux semaines après les attentats du 13 novembre, les socialistes de Villiers-le-Bel sortent tous les jours pour distribuer la lettre du candidat régional, Claude Bartolone, dans laquelle ce dernier réagit aux attentats. « Les dimanches 6 et 13 décembre, votez […] et faites de votre bulletin un bouclier contre la terreur et un glaive pour la liberté », écrit-il.Lundi 30 novembre, le candidat du Front national pour l’Ile-de-France, Wallerand de Saint-Just, accompagné de sa tête de liste départementale, Jean-Michel Dubois, a une nouvelle fois accusé ses opposants de gauche dans la région, Emmanuelle Cosse (EELV) et Claude Bartolone, d’avoir une « responsabilité à l’égard des victimes des attentats ». Il est crédité de 21 % des intentions de vote pour le premier tour en Ile-de-France et ce sont ses sympathisants qui sont, pour l’instant, les plus nombreux à être sûrs d’aller voter et à être sûrs de leur choix de vote.Lire aussi :Elections régionales : le FN en tête des intentions de vote au premier tour dans 6 régionsMoins d’une semaine avant le premier tour de l’élection, Ali Soumaré croit voir néanmoins du positif dans l’évolution de la campagne. Les personnes qu’il rencontre, assure-t-il, sont « au courant et plus attentifs ». L’ancien maire de la ville Didier Vaillant pense même qu’il commence à y avoir une prise de conscience face au FN qui va favoriser la participation.Lire aussi :Régionales : le Front de gauche espère séduire les déçus du PS en Ile-de-FrancePhilippe EuzenJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Courtois L’enjeu central des élections régionales du 6 et du 13 décembre est de désigner les équipes qui gouverneront les régions pour les six prochaines années. Mais avant de choisir entre les principales listes capables de l’emporter (gauche, droite ou Front national), encore faut-il participer au scrutin. Or, on constate depuis une bonne vingtaine d’années que la participation électorale ne cesse de baisser.Ce n’est pas le cas pour l’élection reine, la présidentielle, où le taux d’abstention excède rarement 20 %. En revanche, elle dépasse désormais régulièrement 30 % aux municipales (39 % en mars 2014), et elle atteint 40 % aux législatives. Pour les autres scrutins, vécus comme moins décisifs, de l’ordre d’un électeur sur deux ne se déplace plus. Cela a été le cas aux départementales de mars 2015 (50 % d’abstention) et aux européennes de 2014 (57 %).Qu’en sera-t-il lors du scrutin régional de dimanche ? Le record d’abstention de 2010 (53,6 %) ne devrait pas être battu. Selon la dernière enquête d’intentions de vote réalisée par l’institut Ipsos entre le 29 novembre et le 2 décembre, « l’indice de participation » est de 49 % (soit un taux d’abstention de 51 %). Cette estimation de la participation a sensiblement progressé depuis huit jours (+ 4 points) et, plus encore, depuis la fin octobre (+ 9 points).Réponse civiqueCette mobilisation croissante des électeurs à l’approche du scrutin est un phénomène classique. La campagne électorale, les débats et meetings, la couverture médiatique y contribuent logiquement. Ils renforcent la perception des enjeux du scrutin et l’intérêt des électeurs pour cette compétition. En outre, les attentats du 13 novembre ont indéniablement accentué le mouvement, sans bouleverser pour autant les tendances lourdes de l’électorat. Au-delà de la sidération initiale, ils ont « réveillé » un certain nombre d’électeurs, jusque-là indifférents et désormais désireux d’exprimer par leur vote une forme de réponse civique au terrorisme qui a frappé la France.Mais cette mobilisation est « différentielle », comme disent les spécialistes de sciences politiques. En clair, elle varie selon les sympathies politiques des uns et des autres. D’après la dernière enquête d’Ipsos, 52 % des électeurs socialistes ou du Front de gauche ont l’intention d’aller voter le 6 décembre, et 42 % des électeurs écologistes. Au total, 50 % des électeurs de gauche devraient se rendre aux urnes, alors que la mobilisation est sensiblement plus forte chez les électeurs de droite (57 %) et du Front national (58 %). En revanche, elle est beaucoup plus faible (30 %) chez les moins politisés, qui ne se déclarent proches d’aucun parti.Lire aussi :Le PS et LR redoutent l’entre-deux-toursSur ce point, les attentats terroristes ont eu un impact plus fort sur les sympathisants du Front national : entre fin octobre et début décembre, leur indice de participation a progressé de 15 points (passant de 43 % à 58 %), contre une progression de 6 points seulement pour les électeurs de gauche ou de droite. Cette mobilisation accrue explique largement la dynamique favorable au FN dont témoignent toutes les enquêtes préélectorales de ces derniers jours.Quant au très fort regain de confiance dont bénéficie le président de la République depuis les attentats (+ 10 à 20 points, selon les sondages), son effet reste faible sur les intentions de vote. Sur le plan national, les listes socialistes ont progressé de 3 points depuis la fin octobre, quand les listes FN progressaient de 3,5 points et les listes de droite baissaient de 3,5 points. Mais dans plusieurs régions, cette modeste amélioration peut, demain, faire la différence.MODE DE SCRUTINLes élections régionales ont lieu au scrutin proportionnel à deux tours avec une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête. Les listes sont régionales, paritaires et sont constituées de sections départementales comprenant un nombre de candidats proportionnel au poids démographique de chaque département.L’élection est acquise au premier tour si une liste recueille la majorité des suffrages exprimés. Dans le cas contraire, il est procédé à un second tour. Pour qu’une liste puisse se présenter au second tour, elle doit avoir obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés au premier. La composition des listes peut être modifiée entre les deux tours en incluant des candidats de listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages.La liste qui recueille la majorité se voir attribuer automatiquement un quart des sièges à pourvoir ; les autres sièges sont répartis selon la règle de la plus forte moyenne entre toutes les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés.Lire aussi :Régionales : comment lire les résultats du premier tourGérard CourtoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Auffret, Manon Rescan, Samuel Laurent et Maxime Vaudano La campagne pour les élections régionales des 6 et 13 décembre a une nouvelle fois démontré le peu de scrupules de certains candidats à multiplier les promesses électorales… sans se soucier de leur réalisme. Voici huit propositions fortement médiatisées des dernières semaines qui sont en partie, ou totalement inapplicables, car elles ne relèvent pas des compétences des régions.1. La région peut jouer un rôle important pour résoudre la crise des migrants2. Créer une police des transports régionale sur le modèle de ce qui se fait en Ile-de-France3. Ne pas augmenter les impôts régionaux durant les six prochaines années4. Mettre en place des dépistages de cannabis dans les lycées5. Mettre en place une « préférence régionale dans les marchés publics » et lutter contre les travailleurs détachés dans les chantiers régionaux6. Mettre en place une écotaxe régionale pour les poids lourds7. Revenir sur la réforme territoriale8. 100 % de bio et local dans les cantines scolaires et l’ensemble de la restauration collective de la région1. La région peut jouer un rôle important pour résoudre la crise des migrantsMarine Le Pen en Nord-Pas-de-Calais-Picardie (FN)Un rôle marginal de la régionMême si le parti d’extrême droite fait campagne sur la régulation du flux migratoire, la région n’a qu’un rôle très limité en la matière. Tout juste peut-elle, comme le met en avant le Front national, décider de ne pas attribuer de subvention à des associations qui viendraient en aide aux migrants. Reste que celles-ci ne représentent qu’une part très mineure de leurs budgets.Par exemple, si la Lorraine a décidé d’attribuer 200 000 euros d’aide aux communes pour l’accueil de réfugiés, cette somme ne représente que 0,02 % de son budget total de 2015 (qui s’élève à plus d’un milliard d’euros).De la même manière, les 3 millions d’euros débloqués par la région PACA pour l’aide à des associations humanitaires ne représentent que 0,14 % du budget de 2,105 milliards d’euros de la région. Quant aux 420 000 euros attribués par la région Nord-Pas-de-Calais à des associations aidant les migrants depuis le début de l’année, ils ne représentaient que… 0,018 % de son budget total.Dans tous les cas, les régions n’ont nul pouvoir pour permettre le « rétablissement des frontières », comme le sous-entend, pourtant, un tract distribué par le FN dans le Pas-de-Calais appelant à voter Marine Le Pen.Lire aussi :Le Front national se déchaîne sur les migrants2. Créer une police des transports régionale sur le modèle de ce qui se fait en Ile-de-FranceDebout la France en Normandie, Christian Estrosi (LR) et Marion-Maréchal Le Pen (FN) en PACAImpossibleSeule la région Ile-de-France dispose aujourd’hui d’un tel service de police des transports. Il est géré par une sous-direction régionale qui dépend elle-même de la préfecture de police de Paris – une institution unique en France, qui ne dépend pas de la région mais du ministère de l’intérieur. Il faudrait donc une modification de la loi (à laquelle le gouvernement n’a jamais dit qu’il était prêt) pour en faire de même avec les autres régions.Même dans la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République), votée en juillet 2015, la région ne « récupère » aucune compétence de sécurité. La seule solution pour les exécutifs régionaux serait d’embaucher des agents de sécurité – qui n’ont rien de policiers – pour les TER dont elle a la gestion.Lire aussi notre décryptage :Régionales : omniprésente dans les discours, la sécurité n’est pas une compétence de la région3. « Je m’engage à ne pas augmenter les impôts régionaux durant les six prochaines années »Christophe Clergeau (PS) dans les Pays de la Loire et de nombreux candidats dans toutes les régionsFacile à direSi, comme M. Clergeau, vous comptez la taxe sur la carte grise et la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) parmi les principales dépenses fiscales, alors, oui, Ligériens, Ligériennes, vous pouvez écouter cette promesse. Toutefois, le conseil régional ne touche aucun impôt directement assumé par les contribuables. Son pouvoir fiscal se réduit à débattre chaque année du montant régional de ces deux taxes décidées par l’Etat :la taxe sur la carte grise (désormais appelée « certificat d’immatriculation »), dont le niveau fixé par les conseils régionaux varie aujourd’hui entre 27 euros par cheval fiscal pour la Corse et 51,20 euros pour PACA (soit 1 400 à 2 700 euros pour les véhicules ayant la plus grande puissance fiscale, hors voitures de luxe). #container_14492333796{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14492333796{ height:500px; } #container_14492333796 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14492333796 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14492333796 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14492333796 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Montant de la taxe sur le certificat d'immatriculation par régionEn mars 2015.Source : ANTSrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = ["50 % exonéré pour les véhicules propres","100 % exonéré pour les véhicules propres","100 % exonéré pour les véhicules propres","100 %  exonéré pour les véhicules propres","100 % exonéré pour les véhicules 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Actuellement, à l’exception de la Corse et du Poitou-Charentes, toutes les régions appliquent déjà la majoration maximale de 2,5 centimes : il serait donc matériellement impossible pour Christophe Clergeau d’augmenter davantage cette taxe dans les Pays de la Loire, même s’il le voulait.Quelles que soient leurs décisions, les nouveaux présidents de région ne devraient donc pas bouleverser le budget des ménages.4. Mettre en place des dépistages de cannabis dans les lycéesValérie Pécresse (LR) en Ile-de-FranceDifficileLa proposition d’un dépistage systématique du cannabis dans les lycées, outre qu’elle est très critiquée sur le fond par les professionnels de santé et les spécialistes des questions d’addiction (comme ce panel d’experts qui n’y voyait en 2008 aucune efficacité pédagogique), se heurte à plusieurs obstacles.La région ne disposant pas de pouvoir de police, elle n’a aucun moyen d’imposer ces tests de dépistage salivaires aux élèves des 470 lycées d’Ile-de-France. Seul l’Etat pourrait le faire, comme l’a suggéré le député LR Eric Ciotti dans une proposition de loi de 2014 restée lettre morte. Ce que Valérie Pécresse reconnaît en précisant que son conseil régional se contenterait de proposer de financer ces tests aux conseils d’administration des établissements, qui pourraient accepter ou décliner la proposition.En outre, en raison du secret médical, les résultats ne pourraient être transmis qu’aux lycéens eux-mêmes, et à leur famille s’ils sont mineurs. La direction des établissements devrait se contenter de données statistiques globales anonymisées, ce qui permettrait, selon Mme Pécresse, de déclencher dans les lycées à forte consommation un plan de lutte contre les dealers, axé autour de la vidéosurveillance et d’une présence policière renforcée.En revanche, on voit mal comment la candidate LR compte mettre à exécution sa menace : « Si un lycéen refuse, il sera considéré comme positif.  » Le chef d’établissement ne dispose pas en effet du pouvoir de contraindre les élèves à de tels tests. Ceux-ci sont effectués par les médecins scolaires dans un but éducatif et préventif, et non par des forces de l’ordre dans une visée répressive. Il est donc impossible de condamner des élèves pour refus d’obtempérer, même si les chefs d’établissement conservent la possibilité de leur infliger un avertissement, un blâme ou une exclusion temporaire.5. Mettre en place une « préférence régionale dans les marchés publics » et lutter contre les travailleurs détachés dans les chantiers régionauxLaurent Wauquiez (LR) en Auvergne-Rhône-Alpes et Jean-Philippe Tanguy (Debout la France) en Nord-Pas-de-Calais-PicardieDifficileLa droite et l’extrême droite se retrouvent généralement sur les propositions visant à favoriser les entreprises locales et dénoncer le dumping social permis par le statut des travailleurs détachés (qui permet à un employeur d’un autre pays européen de faire travailler en France des étrangers avec les conditions sociales du pays d’origine, et donc à moindre coût).La règle européenne en matière d’appels d’offres et des marchés publics est pourtant le « principe d’égalité », qui interdit la préférence nationale ou locale : par définition, toutes les offres, y compris venant d’autres pays de l’Union, doivent être examinées sur le même plan. La région n’aurait donc pas le droit de privilégier exclusivement les entreprises locales ou d’exclure les entreprises employant des travailleurs détachés de ses appels d’offres : « elle doit se contenter de choisir l’offre qui propose le meilleur rapport qualité-prix », confirme le professeur de droit public Grégory Kalfèche.Certes, comme le fait remarquer M. Wauquiez dans son programme, le Code des marchés publics dispose de « souplesses » que les régions peuvent utiliser pour contourner ces règles. Deux critères peuvent en effet justifier le contournement du principe d’égalité :Les critères environnementaux (c’est celle que prône par exemple le socialiste Pierre de Saintignon dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie sous la dénomination « clause sur le poids carbone d’un travailleur »)Les critères sociaux (employer des habitants de quartiers défavorisés à proximité du chantier, par exemple)Mais dans la pratique, la justice ne tolère ces exceptions que si elles jouent un rôle marginal dans l’attribution des marchés publics, comme le rappelle M. Kalfèche : « A la rigueur, la région pourrait réclamer un petit quota de travailleurs employés localement, autour de 10 %, mais cela se fait déjà souvent », explique-t-il. Pas de quoi mettre un terme au recours aux travailleurs détachés.Mais surtout, il faut garder à l’esprit que la région est rarement maître d’œuvre des grands chantiers qui s’organisent sur son territoire. Dans le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, les chantiers du canal Seine-Nord et du terminal méthanier de Dunkerque, souvent pris en exemple par les candidats, sont gérés par des opérateurs publics (les voies navigables de France) ou privés (EDF) : le conseil régional n’aurait donc que la carotte du financement pour inciter ces opérateurs à privilégier des entreprises locales.La seule véritable manière d’autoriser la préférence régionale ou d’empêcher l’emploi de travailleurs détachés serait donc de modifier les règles européennes – ce qui supposerait qu’un gouvernement français l’impose à ses 27 partenaires, où qu’il quitte l’Union européenne.6. Mettre en place une écotaxe régionale pour les poids lourdsClaude Bartolone (PS), Valérie Pécresse (LR) et Emmanuelle Cosse (EELV) en Ile-de-France, Philippe Richert (LR) en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et Carole Delga (PS) en Languedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesImprobableQu’ils soient de droite ou de gauche, les candidats qui proposent le retour de la défunte « écotaxe » par la région pour réduire la pollution dans leur région et financer des infrastructures de transport savent qu’ils ne peuvent guère attendre de soutien du gouvernement. Ce dernier a écarté en juillet le recours à toute forme de taxation régionale sur les poids lourds. Or, sans le vote d’une loi, la région ne peut s’octroyer elle-même de nouvelles ressources fiscales. Ces promesses ont donc peu de chances d’aboutir tant que le gouvernement actuel sera en place.En outre, on voit mal comment la mise en place de cette nouvelle taxe pourrait être compatible avec l’engagement de Claude Bartolone de ne pas augmenter la fiscalité pour les ménages franciliens et les entreprises – car les entreprises franciliennes de transport y seraient soumises.Pour contourner cette contradiction, la candidate socialiste dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Carole Delga, propose que cette écotaxe ne frappe que les poids lourds en transit international.7. Revenir sur la réforme territorialeJean-Georges Trouillet (Unser Land) en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et Marc Le Fur (LR) et Christian Troadec (Mouvement Bretagne et Progrès) en BretagneTrès improbableDans le Grand Est, les régionalistes d’Unser Land font campagne sur le rétablissement des trois anciennes régions fusionnées par la récente réforme territoriale : l’Alsace, la Champagne-Ardenne et la Lorraine. Or, la loi ne donne pas aux régions le pouvoir de se rediviser, mais seulement de se regrouper (avec l’aval du Conseil d’Etat). Seul un nouveau redécoupage voté par le Parlement pourrait donc rétablir les trois anciennes régions du Grand Est.Quant au candidat de droite Marc Le Fur et au régionaliste Christian Troadec, ils réclament la « réunification » de la Bretagne, avec le rattachement de la Loire-Atlantique, aujourd’hui située dans les Pays de la Loire. Le changement de rattachement d’un département est une possibilité qu’a introduite la récente réforme territoriale. Mais pour aboutir, le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne devrait être accepté à la majorité des trois cinquièmes par son conseil départemental et par les conseils régionaux des deux régions concernées… le tout avant le 1er mars 2019, date à laquelle ce « droit d’option » des départements prendra fin. Autant dire que la seule bonne volonté de MM. Le Fur et Troadec ne suffira certainement pas. C’est peut-être pourquoi le candidat socialiste Jean-Yves Le Drian, partisan de longue date de la réunification, a préféré se contenter d’indiquer dans son programme que la réunification restait « un objectif ».8. 100 % de bio et local dans les cantines scolaires et l’ensemble de la restauration collective de la régionEmmanuelle Cosse (EELV) en Ile-de-FranceQuasi impossiblePlusieurs régions, Rhône-Alpes, l’Auvergne ou encore la Picardie, expérimentent déjà, avec certaines cantines, le recours à des fournisseurs locaux. Mais si des encouragements sont adressés aux établissements volontaires, aucune région ne l’a généralisé à l’ensemble de ses cantines. En effet, les règles européennes de concurrence interdisent à une région de choisir une entreprise locale au seul motif qu’elle est implantée dans la région, comme nous l’expliquions au point n° 5.En outre, les réglementations européennes obligent également les fournisseurs d’établissements collectifs à respecter des normes sanitaires exigeantes et à être agrémentés, ce qui n’est pas possible pour tous les éleveurs et producteurs.Il sera donc impossible, comme le promet Emmanuelle Cosse, d’aboutir à 100 % de bio et local à l’horizon 2020, à moins de modifier toutes ces règles européennes.Régionales 2015 : les bilans des présidents sortants vérifiés région par régionSimon AuffretJournaliste au MondeManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme L’entourage de Nicolas Sarkozy évoque sa participation à un meeting en Ile-de-France entre les deux tours des régionales. Mais dans l’équipe de Valérie Pécresse, tête de liste pour le parti Les Républicains (LR), les réticences sont manifestes. « Elle mène un combat régional. On n’a pas besoin de papa-maman pour nous tenir la main », confiait un des lieutenants de la candidate, jeudi 3 décembre, en marge de son meeting à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).Des réserves s’expriment aussi parmi ses colistiers. « Valérie doit personnaliser au maximum sa campagne entre les deux tours. Pour cette raison, je ne suis pas favorable à la venue de M. Sarkozy en meeting », confie une des têtes de liste départementales de la droite. Mme Pécresse veut éviter le parasitage de sa campagne par les débats sur la primaire qui doit désigner le candidat de la droite à la présidentielle de 2017.François Fillon, lui, était pourtant invité à son meeting de Rueil-Malmaison. Dans son discours, l’ancien premier ministre, candidat à la primaire, a longuement ciblé François Hollande et expliqué qu’il faudrait « une alternative sérieuse » en 2017.« On décidera en fonction du climat »« Fillon est député de Paris », fait valoir un proche de Mme Pécresse pour justifier sa présence. L’ancienne ministre du budget entretient une grande proximité avec l’ex-premier ministre. Son directeur de campagne, Patrick Stefanini, est aussi secrétaire général de Force républicaine, l’association politique de M. Fillon. Mme Pécresse a placé Gérard Larcher, président du Sénat à la tête de son comité de soutien. Elu des Yvelines, M. Larcher est aussi très proche de l’ancien premier ministre.Le 1er décembre, Alain Juppé est venu également soutenir Mme Pécresse. Le maire de Bordeaux, élu de Paris sous la mandature de Jacques Chirac, « s’est rendu sur ses anciennes terres du 18e arrondissement », souligne-t-on du côté de la candidate. Il n’en est pas moins candidat à la primaire…Mercredi 9 décembre, Mme Pécresse a prévu un meeting à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), ancien département d’élection de Nicolas Sarkozy. L’ex-chef de l’Etat y participera-t-il ? « On décidera en fonction du climat et des résultats du premier tour », élude l’entourage de Mme Pécresse. « Un format visite de terrain » avec M. Sarkozy serait « préférable », suggère un conseiller de la candidate.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Où vont nos régions ? Le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) a analysé l’héritage politique, les équilibres actuels et les basculements potentiels dans les treize nouvelles régions métropolitaines.De l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine à la Corse, en passant par le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, jusqu’à l’Auvergne-Rhône-Alpes, retrouvez ci-dessous le bilan politique des régions qui vous intéressent. ▄▓▄ ▄▓▓█ ▄▄▄▓▓▓▓▄╦ ▄▓▄ ▄▓▄▄ ▓▓▓▓▄,,▄▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓╕ ╓▄▓▓▓▓▓▓▓▄ ,▄▓▓▓▓▓▓▓▓▄╦ ╒▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄ ▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄▄▄▄▄▓▓▌ ╫▓ ╙▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀Γ ▀█▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀ ▀█▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀Γ █▓▄ Γ▀▀▀▀▀ΓΓ , █▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ Σ▓▄,╙█▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▀█▓▄,Γ▀█▓▓▓▓▓▓▓▓█ ▐▓ ▐▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ╙▓Q ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▀█▌ ▓▓▓▓▓▓Γ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▄▓▓▓▓▓▓▓ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ⌐ ▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓ ╟▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▐▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓µ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ]▓▓▓▓▓▓▓▓▓ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ]▓ ╟▓▓▓▓▓▓▓█ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▐▀ ▓▓▓▓▓█▀ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ╓▓▓▓█Γ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ █▀ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▄▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄╦ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓ ,▄▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄▄▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▌ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▄,,▄▓╕ ╓▄▓▓▓▓▓▓██████▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀ ▓▌ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▀ ▓▓ █▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓█▀ ▄▓▓██▀Γ ≈4▄▄, ▀▓▓▓▓▓█▀Γ ▓▌ ▓▓▓▓▓█▀Γ ▓▌ ▀█▓▓▓▓▓▓█▀Γ ╙▓█Γ █▓▄ ██▀ ▓▌ ██▀Γ ▀█▄╦ ▀██▀ ╙▀ ▀` ▀▀ #tab_grece { width: 100%;}.tab_ligne { clear: left; width: 100%; float: left; padding: 0; margin: 10px 0;}.tab_texte { text-align:center;}.tab_chevron:hover,.tab_date:hover,.tab_evenement:hover,.tab_texte:hover { cursor: pointer;}.tab_ligne.bleu { background: rgba(40, 190, 170, 0.3);}.tab_ligne.orange { background: rgba(241, 147, 0, 0.2)}.tab_ligne.noir { background: rgba(0, 0, 0, 0.2);}.tab_ligne.vert { background: rgba(128, 185, 4, 0.2);}.tab_ligne.rouge { background: rgba(156, 9, 15, 0.2)}.tab_ligne.violet { background: rgba(122, 55, 139, 0.2)} div { padding: 8px 0; float: left;}.tab_evenement { width: 50px; padding: 8px!important; vertical-align: middle;}.tab_evenement img { max-width: 50px; max-height: 50px; border: 0!important;}.tab_date { width: 80px; text-align: center; border-right: 1px solid #fff; padding: 16px 0 0 0!important;}.tab_right { width: 100%; padding: 8px 10px!important;}.tab_texte { clear: left; float: left; width: 100%;}.tab_chevron { clear: left; float: left; width: 100%; height: 17.5px; background: url(//s1.lemde.fr/mmpub/edt/zip/20151020/154151/img/chevron.png) 50% 0px no-repeat; text-align: center; padding: 8px 0 0 160px!important; margin-bottom: 12px; cursor: pointer;}.tab_ligne:hover .tab_chevron { background-position: 50% -35px;}.deplie .tab_chevron { background-position: 50% -17.5px; margin-top: 7px;}.tab_ligne.deplie:hover .tab_chevron { background-position: 50% -52.5px;}.tab_chevron img { width: 40px;}.tab_detail { overflow: hidden; padding: 0 8px!important; background-color: white;}.deplie .tab_detail { padding: 8px!important;}.bleu { background: rgba(3, 134, 195, 0.2); padding: 2px;}.orange { background: rgba(241, 147, 0, 0.2); padding: 2px;}.vert { background: rgba(128, 185, 4, 0.2); padding: 2px;}.noir { background: rgba(0, 0, 0, 0.2); padding: 2px;}.rouge { background: rgba(156, 9, 15, 0.2); padding: 2px;}.violet { background: rgba(122, 55, 139, 0.2); padding: 2px;}@media all and (min-width: 400px) { .photographie { width: 100%; height: 300px; }}@media not all and (min-width: 400px) { .photographie { width: 100%; height: 150px; } iframe { height: 150px!important; }}require(['jquery'], function($) {var data_accordion = [{ "region": "Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine",Les élections départementales de 2015 ont montré l’ancrage à droite du Grand-Est, puisque 9 des 10 départements que compte la grande région sont dirigés par la droite ; Les Républicains se taillant la part du lion avec sept présidences, les deux autres revenants à l’UDI. Le PS ne conserve plus que le département de Meurthe-et-Moselle.", "titrelien": "Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine : une région disparate à la veille d’élections serrées", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/alsace-champagne-ardenne-lorraine-une-region-disparate-a-la-veille-d-elections-serrees_4824057_4640869.html", "classe": "premier"}, { "region": "Aquitaine-Poitou-Charente-Limousin", En 2014, les élections municipales ont porté dommage au PS, avec dix des 29 villes de plus de 20 000 habitants perdues par les socialistes au bénéfice de la droite ou du MoDem. Les élections départementales du printemps 2015 ont enregistré une poussée du FN qui passe – de justesse – la barre des 20 % des suffrages exprimés.", "titrelien": "Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes : la gauche, historiquement plébiscitée, perd du terrain", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/aquitaine-limousin-poitou-charentes-la-gauche-historiquement-plebiscitee-perd-du-terrain_4824130_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Auvergne-Rhône-Alpes",Dans un contexte national porteur pour la gauche en 2010, la majorité de gauche a été réélue massivement en Auvergne (59,7 %), plus modestement en Rhône-Alpes (50,8 %) en raison du poids du FN qui recueille 15,2 % des suffrages dans la triangulaire de second tour. Les élections locales depuis le mandat de François Hollande sont peu encourageantes pour la gauche et tout spécialement pour le PS qui en sort très affaibli.", "titrelien": "Auvergne-Rhône-Alpes : deux régions aux profils politiques divergents dont l’union favorise la droite", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/auvergne-rhone-alpes-deux-regions-aux-profils-politiques-divergents-dont-l-union-favorise-la-droite_4824146_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Bourgogne-Franche-Comté",Aux élections nationales, le rapport de forces gauche-droite tel qu’on le mesure au second tour des présidentielles s’établit en faveur de la droite depuis la fin de l’ère mitterrandienne, sans pour autant que la nouvelle région puisse être considérée comme un de ses bastions. Au niveau régional, la droite a gouverné les deux régions pendant les trois premières mandatures, avant que la gauche ne prenne le relais en 2004 en Franche-Comté comme en Bourgogne puis soit réélue avec de confortables majorités dans les deux régions en 2010. Les élections locales depuis le début du mandat de François Hollande sont inquiétantes pour les majorités régionales sortantes de gauche.", "titrelien": "Bourgogne-Franche-Comté : une région à la fois industrielle et agricole, où le FN perce", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/bourgogne-franche-comte-une-region-a-la-fois-industrielle-et-agricole-ou-le-fn-perce_4824253_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Bretagne",Malgré leur recul constant, l’agriculture et la pêche occupent encore 4,5 % des actifs en 2012, la Bretagne demeurant la première des régions en termes de production pour ces deux activités. Sur le territoire, l’emploi n’a cessé de croître entre 2000 et 2013.La Bretagne n’a depuis jamais démenti son attachement à la gauche dans les élections nationales, contribuant à son arrivée au pouvoir au début des années 1980 et lui restant fidèle pendant sa traversée du désert durant les années Chirac et Sarkozy. Au niveau régional en revanche, la gauche ne s’impose que tardivement en 2004 après trois mandatures de droite.Aujourd’hui, le ministre de la défense et candidat dans la région Jean-Yves Le Drian – ancien maire de Lorient et élu à deux reprises à la présidence de la région – est donné favori des scrutins du 6 et 13 décembre. Mais dans cette région où l’on vote traditionnellement plus qu’en moyenne, près de 40 % des électeurs n’ont pas déclaré d’intention de vote dans le sondage. Et les élections à venir n’intéressent pour le moment qu’un électeur sur deux (51 %), une proportion inférieure à la moyenne des régions (56 %).", "titrelien": "Bretagne : une région ancrée à gauche où la mobilisation électorale va être scrutée", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/bretagne-une-region-ancree-a-gauche-ou-la-mobilisation-electorale-va-etre-scrutee_4824264_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Centre-Val-de-Loire",Car le grand trublion des rapports gauche/droite demeure le FN qui – sans s’écarter vertigineusement de ses scores nationaux – obtient suffisamment de voix pour faire échouer les tentatives successives de la droite républicaine pour reprendre les commandes de la région, du moins jusqu’à aujourd’hui.", "titrelien": "Centre-Val-de-Loire : une région industrielle, bien ancrée à droite", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/centre-val-de-loire-une-region-industrielle-bien-ancree-a-droite_4824271_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Corse",Les élections territoriales se dérouleront selon des règles proches de celles qui organisent les élections dans les autres régions métropolitaines, avec cependant deux variantes qui ont leur importance politique. La première abaisse à 7 % (au lieu de 10 % pour les régions continentales) le seuil qui donne le droit de se maintenir au second tour. Cette règle a permis en 2010 le maintien de quatre listes dont deux nationalistes. La seconde variante spécifique à la Corse est la diminution de la prime donnée à la liste arrivée en tête : 17,5 % des sièges au lieu de 25 %, laissant un plus large pot commun de sièges à pourvoir pour les petits partis. Ce qui a assuré en 2010 l’élection de conseillers des deux listes nationalistes à l’Assemblée de Corse.L’offre électorale de 2015 est abondante – douze listes déposées – soit deux de plus qu’en 2010. Un sondage Opinion Way pour RCFM et France 3 Corse ViaStella, réalisé en octobre, montre que l’élection est loin d’être jouée entre les principaux prétendants.", "titrelien": "Corse : un territoire vieillissant favorable aux partis nationalistes", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/la-corse-un-territoire-vieillissant-favorable-aux-partis-nationalistes_4824293_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Ile-de-France",Les élections depuis 2012 ont montré, comme dans beaucoup d’autres régions, la précarité de la position majoritaire de la gauche. Aux élections municipales de 2014, elle perd 14 villes de plus de 20 000 habitants sur les 91 qu’elle gouvernait avant le scrutin. La droite, qui ne détenait qu’un nombre minoritaire de villes, dirige désormais 115 des 178 villes de plus de 20 000 habitants en IDF, soit près des deux tiers d’entre elles. Les élections départementales de 2015 ont confirmé ces revers importants pour la gauche de gouvernement.", "titrelien": "Ile-de-France : une région-capitale dynamique jusqu’à présent favorable à la gauche", "lien": "http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/ile-de-france-une-region-capitale-dynamique-jusqu-a-present-favorable-a-la-gauche_4824314_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées",Le FN n’a jamais été en position de troubler les affrontements entre la gauche et la droite. En Languedoc-Roussillon en revanche, le parti d’extrême droite a très tôt joué l’arbitre des affrontements gauche-droite, au détriment de cette dernière. Cet affaiblissement a permis à la gauche d’instaurer, puis de maintenir, un rapport de forces en sa faveur dans les seconds tours d’élections. Les résultats des élections locales depuis 2012 conduisent à adopter un jugement nuancé sur la situation de la gauche dans la nouvelle région.", "titrelien": "Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées : une région où la gauche pourrait consolider sa position", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/languedoc-roussillon-midi-pyrenees-une-region-ou-la-gauche-pourrait-conserver-sa-position_4824355_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Nord-Pas-de-Calais-Picardie",La droite de gouvernement gouverne désormais 59 % des plus grandes villes de la nouvelle région. Les élections départementales de 2015 ont confirmé la mise en difficulté de la gauche en révélant une tripartition quasi parfaite du champ politique éclaté en trois parts à peu près égales entre la gauche, le FN et la droite.", "titrelien": "Nord-Pas-de-Calais-Picardie : une région très peuplée où la gauche perd du terrain", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/nord-pas-de-calais-picardie-une-region-ou-la-gauche-est-concurrencee-par-le-fn_4824371_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Normandie",La Basse-Normandie, plus rurale et surtout marquée par le centrisme – incarné jadis par Raymond Barre, aujourd’hui par François Bayrou –, se révèle plutôt droitière aux tours décisifs des élections. Depuis les élections départementales de mars 2015, la Normandie est désormais politiquement monocolore et de droite.", "titrelien": "Normandie : une région rurale à l’identité politique incertaine", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/normandie-une-region-rurale-a-l-identite-politique-incertaine_4824214_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Pays de la Loire",Le rapport de forces gauche/droite établi au second tour de l’élection présidentielle depuis la fin de l’ère mitterrandienne a été nettement favorable à Jacques Chirac en 1995 (54,3 %), mais moins généreusement à Nicolas Sarkozy en 2007 (51,7 %) avant de basculer légèrement en faveur de la gauche en 2012. Car la région présente, comme sa voisine normande, un tropisme centriste qui la rend réticente à l’égard du déplacement du centre de gravité de la droite loin du centre droit qu’incarnait Raymond Barre et, plus récemment, des personnalités régionales affiliées au MoDem ou à l’UDI, telles que Jean Arthuis et bien sûr François Bayrou.", "titrelien": "Pays de la Loire : la mobilisation des électeurs sera un enjeu majeur pour la gauche sortante", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/pays-de-la-loire-la-mobilisation-des-electeurs-enjeu-majeur-pour-la-gauche-sortante_4824397_4640869.html", "classe": null}, { "region": "Provence-Alpes-Côte-d’Azur",Jusqu’en 1998, les élections régionales réussisent au FN, avant que la gauche ne reprennent, peu à peu, du terrain - le parti socialiste est sorti vainqueur des trois derniers scrutins dans la région. Le Front national s’est affaibli au point que, dans le conseil régional sortant en 2015, il ne compte plus que onze conseillers au lieu de 37 élus en 1998. Mais les bons résultats de la droite aux dernières élections locales et le statut de seconde force politique de la région pour le FN ont vu un renversement des tendances à l’aube des élections régionales de 2015.", "titrelien": "Provence-Alpes-Côte-d’Azur, une région où le FN s'est implanté précocement", "lien": "http://lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/04/provence-alpes-cote-d-azur-une-region-ou-le-fn-s-est-implante-precocement_4824419_4640869.html", "classe": null}];$.each(data_accordion, function(i, d) { \ \ \' + d["region"] + ' \ \ \ \' + d["para"] + ' \Lire : ' + d["titrelien"] + ' \ \ \ \')})$(".tab_detail").each(function() { enfant = $(this).children(".tab_detail"); $(this).attr("data-height", $(this).outerHeight()) if ($(this).parent().hasClass("premier")) { $(this).parent().addClass("deplie") $(this).height([eval(parseInt(enfant.attr("data-height")) + 32)]) } else { $(this).height(0) }})$(".tab_ligne").click(function() { ligne = $(this); enfant = $(this).children(".tab_detail"); if ($(this).hasClass("deplie")) { enfant.animate({ "height": 0 }, function() { $('html, body').animate({ scrollTop: ligne.offset().top - 50 }, 200); }) $(this).removeClass("deplie") $(this).attr("title", "Cliquez pour afficher les détails") } else { $(this).attr("title", "Cliquez pour cacher les détails") $(".tab_ligne").removeClass("deplie") $(".tab_detail").animate({ "height": 0 }) enfant.animate({ "height": eval(parseInt(enfant.attr("data-height")) + 16) }, function() { ligne.addClass("deplie") /*$( window ).scrollTop(ligne.offset().top);*/ $('html, body').animate({ scrollTop: ligne.offset().top - 50 }, 200); }) }}); });Les DécodeursJournaliste au Monde Nathalie Guibert Chaque jour désormais, les avions de chasse français mènent des frappes contre l’organisation Etat islamique (EI), en Irak et en Syrie. Toutes ne sont pas rendues publiques. Selon les informations du Monde, Rafale et Mirage 2000 ont largué 680 bombes depuis le début de l’opération « Chammal » en septembre 2014, l’essentiel depuis 2015. Ce chiffre n’est pas communiqué officiellement. Ni celui du bilan humain des bombardements, que l’on peut estimer à un millier de combattants de l’EI. Le tableau officiel, au 3 décembre, donne « 2 500 sorties aériennes, 321 frappes et 580 objectifs détruits ».Au plan militaire, la France apparaît depuis quatorze mois comme un petit actionnaire de la lutte contre EI, avec 5 % des bombardements d’une coalition internationale dominée à 80 % par les Etats-Unis, alors même qu’elle mène une campagne encore plus massive qu’elle ne le dit. « On tire en ce moment beaucoup plus qu’en Libye en 2011, même si on a moins d’avions », souligne un expert de l’armée de l’air. L’Elysée a indiqué vendredi 4 à l’occasion de la visite du président Hollande sur le Charles de Gaulle que cette contribution française était montée à 20% grâce aux chasseurs embarqués sur le porte-avions, sur les dix derniers jours.« Le but de guerre français, c’est Rakka »Le ministère de la défense vient, selon nos informations, de commander en urgence des munitions aux industriels américains qui les fabriquent – quelques centaines de bombes guidées GBU.Après les attentats du 13 novembre à Paris, le Pentagone a livré des dossiers d’objectifs clés en main, permettant d’assurer « l’intensification » des frappes promise par François Hollande. Pour la première fois, le 15 novembre, on a ainsi chargé non plus deux, mais quatre bombes GBU-12, la munition guidée de 250 kg la plus utilisée, sur les Mirage 2000. Le porte-avions Charles-de-Gaulle a fait passer ponctuellement le nombre de chasseurs engagés de 12 à 38. « Il y avait une claire volonté de rétorsion [après les attentats] », indique-t-on à l’Elysée. Rakka, le fief de l’EI en Syrie, d’où partent des combattants susceptibles d’attaquer la France, est la priorité du moment. « Le but de guerre français, c’est Rakka », souligne la même source. Les 15, 16 et 17 novembre ont ainsi été lancés des raids massifs, dix avions sur Rakka, une soixantaine de bombes larguées. Parce que l’armée tire davantage en zone urbaine qu’en 2011, elle emploie aussi des munitions toujours plus précises – comme l’a révélé le blog « Le Mamouth », une bombe ne contenant que 13 kg de charge explosive, la BLU-126, a été tirée pour la première fois d’un Rafale en octobre.En Libye début 2011, les chefs militaires avaient dit qu’ils pouvaient tenir six mois au rythme demandé. Les Etats-Unis avaient été sollicités pour renforcer les stocks de munitions de l’OTAN. Pour le moment, l’opération « Chammal » tient, mais « il est certain qu’on n’est plus dimensionné pour une campagne d’appui à une opération au sol », estime le député (LR) Nicolas Dhuicq, qui va publier dans quelques jours avec Nicolas Bays (socialiste) un rapport sur la mauvaise gestion de la filière des munitions françaises.Lire notre enquête :Les non-dits de l’opération « Chammal » en Irak et en SyrieNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Ils ont osé. Vendredi 4 décembre, les députés ont voté, contre l’avis du gouvernement et d’une partie du groupe socialiste, un amendement écologiste alignant d’ici à 2017 la fiscalité de l’essence sur celle du diesel dans les flottes d’entreprises.Si cet amendement, adopté dans le cadre de l’examen du projet de loi de finance rectificative, est confirmé au Sénat, et non modifié en commission mixte paritaire, c’est un nouveau coup dur pour le diesel. Après l’augmentation d’un centime d’euro du litre de diesel et celle de la taxe carbone, qui vont pousser vers le haut le prix de ce carburant, ce changement pourrait avoir un effet important sur la part de marché des véhicules essence.De quel avantage fiscal parle-t-on ?A l’heure actuelle, les gestionnaires de flottes de véhicules d’entreprise peuvent déduire 80 % de la TVA acquittée pour l’achat d’une voiture diesel. En revanche, l’essence ne bénéficie pas de cet avantage. Cet avantage a eu un effet radical : 96 % des véhicules d’entreprise fonctionnent au diesel. Et comme il s’en vend 700 000 chaque année, les constructeurs sont quasiment sûrs d’écouler ce type de véhicules.Quel peut être l’effet de cette mesure ?Les entreprises ne vont pas se ruer d’un coup sur les véhicules essence. Le diesel conserve une qualité intrinsèque liée à sa consommation plus sobre. Quand on conduit plus de 20 000 km par an, il reste bien plus avantageux que l’essence. Par ailleurs, l’ensemble des véhicules utilitaires légers fonctionnent au diesel, ce qui va limiter l’impact de cette modification fiscale.Cela dit, cette évolution est réclamée depuis plusieurs années par les professionnels. « En autorisant les entreprises à déduire la TVA sur l’essence comme sur le diesel, on va pouvoir leur donner le choix de la motorisation des véhicules, notamment en fonction de leur utilisation. Rien que pour cela, c’est sain », explique Bernard Fourniou, le président de l’Observatoire du véhicule d’entreprise (OVE).« Aujourd’hui, poursuit-il, la moyenne de roulage d’un véhicule de fonction est de 30 000 km par an. C’est une distance qui justifie pleinement le diesel. En revanche, certains collaborateurs de société roulent bien moins, et exclusivement en milieu urbain, ce qui justifierait des véhicules essence, souvent moins chers à l’achat. »Quel coût pourrait avoir cette nouvelle exemption fiscale ?Pour les comptes de l’Etat, la modification du régime de déduction de TVA pourrait coûter de 15 à 20 millions d’euros. Aux yeux de l’OVE, il s’agit simplement d’un transfert de charge. Au passage, le gouvernement devra faire une croix sur la TVA acquittée par les sociétés pour les rares véhicules essence en circulation.Quelle sera, à terme, la part du diesel dans les ventes de véhicules ?Le gouvernement n’était pas favorable à la mesure. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, s’y est opposé car « notre industrie automobile est plus concentrée sur les véhicules diesel que sur les véhicules essence » et que le projet de budget 2016 a déjà donné un « signal assez fort » sur le rapprochement des fiscalités diesel/essence avec les modifications de prix au litre. « Aller plus vite et plus loin serait déstabilisant », a jugé M. Eckert.Même raisonnement du député socialiste du Doubs, Frédéric Barbier, dont le département abrite des usines PSA, pour qui « cet alignement des régimes de TVA pourrait conduire à une déstabilisation radicale du marché, ravageuse pour les constructeurs français ». M. Barbier aurait souhaité un alignement progressif sur cinq ans.Jusqu’à présent, les constructeurs français, historiquement en pointe sur cette motorisation, prévoyaient une part de marché du diesel, en France, autour de 50 % à l’horizon 2020. Cependant, « tout s’accélère », reconnaît Christian Chapelle, le patron des moteurs chez PSA. Et cela pourrait déséquilibrer les comptes du groupe, les véhicules essence offrant des marges un peu moins confortables.Sur les onze premiers mois de l’année, la part du diesel dans les ventes de véhicules neufs en France est de 58 %, et de 54 % pour le seul mois de novembre. C’est très loin du pic de 2008, quand 77,3 % des véhicules écoulés fonctionnaient au diesel.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manuel Armand (Clermont-Ferrand, correspondant) Il a coûté 80 millions d’euros, mais la nouvelle carte des régions aura eu sa peau. A peine inauguré, le nouveau siège du conseil régional d’Auvergne est vidé de sa substance.Le nouveau siège du conseil régional d’Auvergne est né sous de mauvais auspices. Pas à cause de son esthétique austère, sans doute due aux exigences écologiques, ou de son coût (80 millions d’euros), qui a alimenté les empoignades entre droite et gauche locales, mais en raison d’un exécrable alignement des planètes.Le nouvel hôtel de région a en effet été inauguré le 21 juin 2014, moins de trois semaines après la publication par l’Elysée de la nouvelle carte territoriale qui voit l’Auvergne fusionner avec Rhône-Alpes. Le télescopage entre l’ouverture du bâtiment, situé à Clermont-Ferrand, et le redécoupage régional illustre les ambiguïtés de la réforme territoriale. D’abord en matière d’identité régionale. Au moment où l’Auvergne se dote d’une vitrine, la fusion avec Rhône-Alpes s’apparente à une absorption : dans le nouvel ensemble qui compte près de 8 millions d’habitants, la population des quatre départements auvergnats ne pèse que 17 %.Dans ces conditions, que faire du nouveau siège de la région Auvergne, qui aura abrité moins d’une dizaine de séances plénières ? Le 9 juin 2014, moins de quinze jours donc avant l’inauguration, André Vallini, le secrétaire d’Etat chargé de la réforme territoriale, avait mis les pieds dans le plat. Vendre le nouveau bâtiment ? « Et pourquoi pas », avait-il répondu au « Grand Jury » RTL-LCI-Le Figaro. « Des bâtiments, ça peut être vendu, ça peut être loué. »« Vallini a raconté des conneries tant qu’il a pu », confie au Monde René Souchon, le président socialiste du conseil régional d’Auvergne, qui a décidé de prendre sa retraite politique. Pour couper court aux spéculations, il s’est entendu avec son homologue de Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne.Les 204 futurs conseillers régionaux se réuniront en assemblée plénière à Lyon dans l’hôtel de région ouvert en 2011, mais la commission ­permanente pourrait travailler à Clermont-Ferrand. Les élus des départements les plus ­éloignés comme l’Ardèche ou la Haute-Savoie apprécieront.Droite et gauche d’accord... pour le statu quoL’élection régionale des 6 et 13 décembre modifiera-t-elle la donne ? « Il n’est pas question de vider l’hôtel de région, affirme Anna Aubois, numéro 2 de la liste PS dans le Puy-de-Dôme. Les 400 salariés qui y travaillent actuellement continueront d’exercer leurs missions. » Par exemple, la gestion des transports scolaires ou l’entretien des lycées, des politiques pour lesquelles les préférences locales s’accordent mal avec la centralisation régionale.Et tant pis pour André Vallini qui avait fait des économies d’échelle un argument pour vendre sa réforme, évoquant dans un premier temps le chiffre de 25 milliards d’euros sur toute la France. « Ce ne sera pas possible à court terme, estime Anna Aubois. Nous entrons dans un mandat de transition qui permettra de travailler sur les économies à moyen et long terme. » De son côté, la tête de liste des Républicains pour les élections régionales, Laurent Wauquiez, annonce vouloir faire 300 millions d’euros d’économies sur l’ensemble du mandat s’il est élu. Mais, pour lui non plus, pas question de toucher aux fonctionnaires clermontois. « Nous maintiendrons à Clermont-Ferrand les services existants. » En clair, ni à droite ni à gauche, on ne veut sacrifier l’hôtel de région sur l’autel budgétaire.Manuel Armand (Clermont-Ferrand, correspondant)Journaliste au Monde Alexandre Piquard Surprise : l’Assemblée nationale a voté de justesse et contre l’avis du gouvernement, vendredi 4 décembre, un amendement qui donne raison aux sites de presse en ligne visés par un redressement fiscal pour avoir appliqué le taux superréduit de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Le texte accorde a posteriori à Mediapart ou Arrêt sur images le droit de recourir au taux de 2,1 %, initialement réservé aux médias papier, pour la période entre 2008 et début 2014.Lire : La TVA pour la presse numérique bientôt alignée sur celle du papierLa réaction du gouvernement « pas encore arbitrée »Pour autant, il reste des obstacles pour que le texte soit pleinement confirmé : l’amendement n’a été voté qu’à 11 voix contre 10. Le texte était porté par des députés socialistes, notamment l’ancien premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et l’ex-ministre de la culture, Aurélie Filippetti, dans le cadre du projet de loi de finances rectificative 2015. Une dizaine de députés Les Républicains (LR) avaient déposé un amendement identique, mais le groupe LR, et notamment son président Christian Jacob, avait fermement pris position contre.Le gouvernement, par la voix du secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, était opposé à l’amendement, accusé de rompre l’égalité devant l’impôt : « Les contribuables qui ont appliqué le taux normal en 2009, 2010, 2011 ne pourront pas obtenir le remboursement, puisque la TVA est prescrite. Ceux qui se sont appliqué d’autorité le taux de 2,1 % en auront donc bénéficié entre 2008 et 2012, et les autres non », a-t-il plaidé. Avant de citer deux autres problèmes juridiques : la conformité envers le droit européen et la rétroactivité, qui suppose qu’on agisse au nom de l’intérêt général.Joint par Le Monde, le cabinet de M. Eckert explique toutefois qu’il n’a pas demandé de seconde délibération sur l’amendement, vendredi. Quant à savoir s’il déposera un amendement pour supprimer la disposition votée jeudi, la question est « prématurée » et pas encore « arbitrée ».L’obstacle du Sénat et du Conseil constitutionnelQue va-t-il se passer maintenant ? Le texte doit être examiné par le Sénat, a priori entre le 10 et le 12 décembre, explique le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil), très favorable à l’amendement. Il est alors possible que soit proposée au vote la suppression du texte, à l’initiative du gouvernement ou, éventuellement, à celle de l’opposition de droite, qui dispose d’une majorité au Sénat.Si le texte est modifié, un accord entre sénateurs et députés devra être trouvé au sein d’une commission mixte paritaire entre le 12 et le 15 décembre, note le Spiil. En cas de désaccord, il peut y avoir un second vote à l’Assemblée.Arrivera enfin l’étape du Conseil constitutionnel, avant le 31 décembre. L’autorité peut censurer l’amendement, pensent certains, à l’image du président de la commission des finances, Gilles Carrez (Les Républicains), qui le jugent « totalement inconstitutionnel ».Pour M. Carrez, l’« amendement de rétroactivité comporte un aspect d’amnistie fiscale tout à fait déplaisant ». « Or en droit fiscal, on ne peut admettre qu’un contribuable qui, de sa propre initiative, n’applique pas la loi fiscale, puisse bénéficier d’une sorte de complaisance du Parlement et voir sa situation régularisée a posteriori », selon le député, qui était en désaccord avec la rapporteure générale du budget, la députée PS Valérie Rabault, favorable au texte.Débat sur la rétroactivitéJean-Christophe Boulanger, président du Spiil, rétorque que depuis la création du statut de la presse en ligne, il y a un principe d’égalité entre les titres de presse, quel que soit leur support. Un argument auquel ont été sensibles des parlementaires de droite, qui avaient initialement déposé des amendements, avant que le groupe LR se positionne contre la disposition.« Il n’y a pas de rétroactivité, assure M. Boulanger. L’amendement est une disposition interprétative qui précise comment il fallait appliquer la loi, dans le cas de textes flous ou incohérents. Cela ne change pas les règles ex post [portant sur des faits constitués], ça les clarifie. »Le cas particulier de MediapartDu côté de Mediapart, Edwy Plenel ne s’exprime pas. Mais le site a un argumentaire qui vise à lutter sur le terrain médiatique, dans un dossier jugé politique : il ne s’agit pas « d’amnistie », car il n’y a pas eu de fraude, l’action de Mediapart étant revendiquée, écrit le site.Idem pour la notion « d’amendement Mediapart ». Le site d’investigation, dont certaines enquêtes ont gêné le président Nicolas Sarkozy ou le président François Hollande, estime que la personnalisation du dossier autour de son cas particulier est un piège. En première ligne, Mediapart rappelle que le Spiil soutient son combat et que d’autres sites ont fait l’objet d’un redressement, comme Arrêt sur images (540 000 euros) et Indigo Publications (Lettre A, Presse News…).Lire aussi :Mediapart et Arrêt sur images appellent leurs lecteurs à la générositéLe site fondé par Edwy Plenel a toutefois publié, via un blog d’auteur, un billet de Roland Veillepeau, ancien patron de la direction nationale des enquêtes fiscales, selon lequel le contrôle fiscal du site « fleure bon, quoi qu’on dise, le règlement de comptes ».Pour Mediapart, l’enjeu est de taille. Bénéficiaire, il dispose d’une trésorerie de 3 millions d’euros environ. Mais se voit réclamer 4,7 millions d’euros par le fisc : 3,5 millions d’euros de TVA, 1,2 million de pénalités.Lire aussi : Mediapart : Plenel prépare l’après-PlenelAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elodie Chermann Il avait choisi le secteur public pour ne pas avoir à renier ses valeurs. Loïc Richard, un ancien diplômé de l’Edhec âgé de 44 ans, n’a pas été déçu du voyage ! « Après avoir passé sept ans à la SNCF, j’ai pris la tête, en décembre 2008, de la filiale Geodis BM Alsace, rattachée à la branche transports du groupe », raconte-t-il. « En me plongeant dans la comptabilité, j’ai alors mis au jour un système très ancien de factures fictives destiné à minorer les bénéfices de la société et ainsi, entre autres, à payer moins d’impôts. » Il alerte à plusieurs reprises son N+1, directeur régional. Sans suite. Demande alors un entretien à son N+2, qui siège au comité exécutif (Comex). Son aplomb finit de l’écœurer. « Il n’a même pas cherché à nier », s’étonne encore Loïc Richard. « Il m’a simplement indiqué que ces pratiques étaient d’ordinaire acceptées par les cadres, qui étaient les premiers à en profiter. Et que si cela me posait problème, il faudrait envisager mon départ. »Une semaine plus tard, le directeur d’agence reçoit une lettre de licenciement avec une mesure conservatoire l’interdisant d’accéder à son bureau. « Geodis a invoqué l’insuffisance professionnelle », explique-t-il. Loïc Richard tente de riposter. Il écrit à la direction de l’éthique de la SNCF, à la direction générale, aux administrateurs de l’Etat. Rien n’y fait. Sur le carreau, il entame une procédure aux Prud’hommes et se reconvertit dans le secteur associatif. « Il était impossible pour moi de retrouver du travail dans le transport avec une étiquette d’incompétent et de traître », assure-t-il, désappointé.Loïc Richard n’est pas un cas isolé. Selon une étude publiée mercredi 2 décembre par le cabinet de prévention des risques professionnels Technologia, 36 % des salariés français ont déjà été confrontés à des pratiques contraires à la loi, au Code du Travail ou aux règles de leur profession. Dans près de la moitié des cas, il s’agit d’atteintes à la sécurité et à la réglementation.Suivent les dissimulations, mensonges et faux rapports (37%), les discriminations (24%), les défauts de qualité réglementaires des produits fabriqués ou vendus (18%) et les vols, dégradations et sabotages (14%). « Face à la forte pression économique, à la complexité de la réglementation, à la dictature de la performance et du résultat, les entreprises ont de moins en moins de scrupules à faire des pas de côté », constate Jean-Claude Delgènes, fondateur et directeur général de Technologia. Des irrégularités qui génèrent des conflits éthiques chez 53% des salariés.Par insécurité matérielle, manque de courage ou peur des représailles, la plupart préfèrent garder le silence. 39% des salariés qui gardent le silence le feraient « par peur des représailles » selon une enquête Transparency international France publiée jeudi 3 décembre. D’autant que « la majorité des salariés français ne s’adresseraient pas aux bons interlocuteurs » s’ils constataient, par exemple, des pratiques de corruptions sur le lieu de travail, révèle cette même étude. Il en reste toutefois qui sont prêts à sacrifier leur propre quiétude au nom de l’impératif de transparence. On les appelle les lanceurs d’alerte.Un salarié qui devient génantAncien vétérinaire microbiologiste de 64 ans, Jacques Poirier en fait partie. « Entré en 1980 chez Rhône-Poulenc, devenu depuis Sanofi-Aventis, je suis devenu responsable de la sécurité biologique du Lovenox, un anticoagulant fabriqué à partir d’une molécule naturelle, l’énoxaparine, que l’on trouve dans les muqueuses d’intestins d’animaux », témoigne-t-il.« Après le scandale de la vache folle, les autorités sanitaires françaises ont interdit l’utilisation de tissus de ruminants mais tous nos fournisseurs, notamment en Chine, n’étaient pas aussi regardants. » L’homme élabore alors un test avec un immunobiologiste de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) pour vérifier si l’héparine contient des traces d’intestins de bovins mais la société traîne des pieds pour l’appliquer.« Chaque année, Sanofi-Aventis produit à lui seul plus de 500 millions de doses d’héparine, ce qui génère un chiffre d’affaires d’un peu plus d’un milliard d’euros par an », souligne-t-il. « En imposant ces méthodes analytiques aux Chinois, les responsables des approvisionnements craignaient de manquer de matières premières et de ne plus arriver à arroser le marché, en pleine expansion. »A force de répéter à sa hiérarchie qu’ en utilisant des produits chinois elle met la santé publique en danger, le scientifique devient gênant. Isolé, démis de ses responsabilités, il finit par être purement et simplement licencié en 2003. Un scénario malheureusement assez fréquent. « Les lanceurs d’alerte sont souvent victimes d’isolement parce qu’ils brisent la loi du silence de la communauté et mettent en danger des emplois », constate Nicole Marie Meyer, une ancienne diplomate devenue chargée de mission alerte éthique au sein de l’ONG Transparency International France. « En plus de la placardisation, ils peuvent aussi se heurter à un licenciement, à du harcèlement, à des procès pour dénonciation calomnieuse ou diffamation. Ce n’est pas la règle, mais les exceptions trop nombreuses que nous connaissons, et ne connaissons pas, sont inadmissibles car elles détruisent littéralement des vies. »Un projet de loi en préparationD’où l’importance de combler les lacunes de la législation pour protéger davantage les salariés lanceurs d’alerte. C’est, depuis un an, le cheval de bataille du député PS du Cher Yann Galut, ancien rapporteur de la loi contre la fraude fiscale internationale en 2013, qui a présenté, jeudi 3 décembre, à l’Assemblée une proposition de loi globale inspirée de la loi anglaise et soutenue par les ONG Transparency International, Sciences citoyennes et Anticor. « Aujourd’hui, le droit d’alerte est régi par cinq lois segmentaires », rappelle-t-il. « Depuis 2013, les lanceurs d’alerte ne peuvent plus officiellement être licenciés mais c’est une protection a posteriori. En attendant de faire annuler leur licenciement devant les Prud’hommes, ils se heurtent donc souvent aux galères de recherche d’emploi, de revenus… »Pour leur épargner ça, le parlementaire prévoit qu’ils puissent saisir le juge en référé pour bloquer le licenciement le temps de la procédure. « Ils pourront alors être accompagnés et protégés par la future Agence nationale de l’alerte, une autorité administrative indépendante qui aurait la structure de la haute autorité pour la transparence de la vie publique et les pouvoirs du défenseur des droits. » Un arsenal renforcé qui vise à favoriser un meilleur contrôle interne des pratiques dans les entreprises.Elodie Chermann Fabrice Lhomme et Gérard Davet Elle était restée jusqu’alors confinée au décor feutré du pôle financier du tribunal de Paris. Mais l’épreuve de force entre Nicolas Sarkozy et les juges, qui l’ont mis en examen en juillet 2014 dans une affaire de trafic d’influence, prend désormais un tour spectaculaire. Selon les informations du Monde, l’ancien chef de l’Etat, convoqué vendredi 20 novembre par les juges Claire Thépaut et Patricia Simon, s’est bien rendu, en toute discrétion, dans le cabinet de la juge Simon. Mais il a obstinément refusé de répondre à toutes les questions qui lui ont été posées, même les plus formelles.Poursuivi pour « corruption active », « trafic d’influence actif » et « recel de violation du secret professionnel », M. Sarkozy est mis en cause pour avoir tenté d’obtenir des informations confidentielles et une décision clémente de Gilbert Azibert, alors magistrat à la Cour de cassation, dans le dossier Bettencourt.Lire aussi :Dans la plupart des dossiers, la menace s’éloigne pour Nicolas SarkozySon avocat et ami, Thierry Herzog, poursuivi dans la même procédure, avait adopté la même attitude. Convoqué le 8 octobre, il était resté muet lors de son interrogatoire, jugeant sa convocation irrégulière du fait d’un pourvoi en cassation en suspens. Mais M. Sarkozy, qui a invoqué le même motif pour justifier son silence, ne s’est pas contenté de refuser de s’expliquer…Retirée du dossierEn effet, quelques jours avant son audition, ses conseils ont déposé une requête en récusation visant Claire Thépaut, dont ils contestent l’impartialité. Premier effet de cette démarche : à la demande de la présidence du tribunal de Paris, Mme Thépaut s’est provisoirement retirée du dossier, le temps que la requête du patron des Républicains soit examinée. De fait, seule la juge Simon était présente à l’interrogatoire – qui a tourné court – du 20 novembre. Selon l’article 668 du code de procédure pénale, « tout juge peut être récusé (…) s’il y a eu entre le juge ou son conjoint et une des parties toutes manifestations assez graves pour faire suspecter son impartialité ». En l’occurrence, M. Sarkozy estime que Claire Thépaut est de parti pris et, de ce fait, ne peut instruire sereinement et objectivement cette procédure.Dès le déclenchement de l’affaire, révélée par Le Monde en mars 2014, les sarkozystes ont violemment attaqué la magistrate du fait de son engagement syndical. Mme Thépaut a été membre du Syndicat de la magistrature (SM), classé à gauche. Cette organisation syndicale est de longue date dans le collimateur de la droite, tout particulièrement depuis l’affaire du « mur des cons ». En avril 2013, une vidéo tournée clandestinement avait révélé l’existence, dans les locaux du SM, d’un panneau sur lequel avaient été accrochés, entre 2005 et 2012, les portraits de nombreuses personnalités détestées du syndicat, parmi lesquelles Nicolas Sarkozy.Mais ce dernier reproche surtout à Claire Thépaut des déclarations publiées par Mediapart, le 8 mai 2012, au lendemain de l’élection de François Hollande. A l’époque juge d’instruction au tribunal de grande instance de Bobigny, la magistrate avait critiqué, au moins en creux, la politique du président sortant. « Etre taxés de juges rouges quand on ne fait qu’appliquer les textes de loi, ce n’est pas normal […] Certains ont voulu nous opposer aux policiers […] Il faut maintenant que la justice retrouve son rang face au ministère de l’intérieur, et que la séparation des pouvoirs soit enfin respectée », avait notamment déclaré Mme Thépaut.« Jugé par ses ennemis »Lors de son intervention sur TF1 et Europe 1 le 2 juillet 2014, juste après sa mise examen, M. Sarkozy avait vivement attaqué la juge, sur le mode interrogatif dont il est familier : « Est-il normal qu’on choisisse pour instruire une affaire, où mon nom est cité, un magistrat qui appartient au Syndicat de la magistrature, dont l’obsession politique est de détruire ? », avait-il lancé. Dans la foulée, des proches de l’ex-chef de l’Etat avaient ciblé la magistrate dans leurs interventions publiques. Nadine Morano avait dénoncé « une juge engagée, pas une juge impartiale », tandis que Nathalie Kosciusko-Morizet avait estimé que la magistrate aurait dû se « déporter elle-même », estimant « inacceptable de pouvoir être jugé par ses ennemis ». A l’époque, le Syndicat de la magistrature avait vivement réagi, accusant M. Sarkozy de « tenter de jeter le discrédit » sur les juges, et rappelant que ces derniers ont parfaitement le droit d’être syndiqués dans l’organisation de leur choix. La présidente du tribunal de grande instance de Paris, Chantal Arens, avait de son côté publié un communiqué pour rappeler « l’indépendance » des juges.Depuis quelques mois, l’affaire Azibert, qui lui avait notamment valu d’être placé sur écoute, focalise l’attention de M. Sarkozy. Il n’ignore pas que, de toutes les affaires dans lesquelles son nom est cité, celle-ci est de loin la plus dangereuse pour lui. Les investigations étant quasiment terminées, il se sait sous la menace d’un renvoi devant le tribunal correctionnel, et donc d’un procès, avant la présidentielle de 2017. Les proches de l’ancien président misent sur le calendrier, espérant un enlisement de la procédure susceptible d’éviter à leur patron un jugement avant l’échéance de 2017.body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 7; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next()Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Le Conseil constitutionnel a examiné dans la matinée du jeudi 17 décembre la constitutionnalité des assignations à résidence dans le cadre de l’état d’urgence. Il rendra sa décision le mardi 22 décembre, à la veille du conseil des ministres auquel sera soumis le projet de réforme constitutionnelle annoncé par François Hollande après les attentats du 13 novembre. Le secrétariat général du gouvernement n’aura alors que quelques heures pour éventuellement ajuster le projet de réforme à la lumière de la décision des gardiens de la Constitution.Les Sages étaient saisis d’une question prioritaire de constitutionnalité posée par l’un des activistes écologistes qui ont été assignés à résidence pendant la durée de la COP21. Cette procédure permet à un citoyen de demander au Conseil constitutionnel si la loi, sur la base de laquelle il est poursuivi, est conforme à la Constitution.Lire aussi :Le Conseil d’Etat rejette la requête de militants écologistes assignés à résidenceEn l’occurrence, c’est l’article 6 de la loi de 1955, dont la rédaction a été modifiée par la loi de prorogation de l’état d’urgence du 20 novembre, qui fait débat. Selon ce texte, le ministre de l’intérieur peut prononcer l’assignation à résidence de toute personne « à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». Et ceci en dehors de tout contrôle judiciaire. Seul le juge administratif, peut, a posteriori, exercer un contrôle de ces décisions administratives.« Insuffisance de droit »Denis Garreau, avocat des écologistes assignés, a mis en garde le Conseil constitutionnel afin qu’il borne la loi. Afin que « de l’état d’insuffisance de droit et l’insuffisance de juge » qu’est l’état d’urgence ne naisse pas « l’arbitraire et l’injustice ». Ainsi a-t-il souligné que la rédaction de l’article 6 évoque pour motif d’assignation à résidence « des raisons sérieuses de penser que… ». « Nous sommes dans le procès d’intention », a-t-il affirmé lors de cette audience publique. Et de souligner que les « raisons sérieuses » se fondent sur des « propos tenus par les intéressés, des relations qu’ils ont avec des tiers » ou sur « des actes passés pour justifier d’une menace future ». Bref, l’assignation à résidence peut se décider en fonction « d’intentions prêtées à la personne mise en cause », s’inquiète M. Garreau.Surtout, aux yeux des défenseurs des écologistes, le niveau de contrôle exercé par le juge administratif est très léger. « La note blanche est érigée en reine des preuves », s’est insurgé Alexandre Faro. Ces militants écologistes ont été assignés à résidence et ont vu leurs recours rejetés par les tribunaux administratifs puis le Conseil d’Etat sans avoir eu, à aucun moment de la procédure, la possibilité de s’exprimer devant un juge pour contester les motifs invoqués par le ministère de l’intérieur.Pour Patrice Spinosi, avocat intervenant au nom de la Ligue des droits de l’homme, les gardiens de la Constitution doivent s’assurer que la loi respecte le principe constitutionnel de la proportionnalité. « Vous êtes la dernière digue du glissement qui est en train de s’opérer, d’un abandon du pouvoir législatif vers le pouvoir exécutif, d’un risque considérable d’une police administrative qui peut être demain une police politique ! », a-t-il conclu.Restrictive et non privativeSans surprise, Thierry-Xavier Girardot, intervenant au nom du premier ministre, a balayé tous ces arguments. Directeur adjoint du secrétariat général du gouvernement, il est resté sur un terrain extrêmement juridique, invoquant de nombreuses décisions passées du Conseil constitutionnel, pour juger « inopérant le grief selon lequel l’article 6 de la loi sur l’état d’urgence méconnaît l’article 66 de la Constitution ». Selon cet article : « Nul ne peut être arbitrairement détenu. L’autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi. » Pour M. Girardot, l’assignation à résidence n’est qu’une mesure « restrictive de libertés » et non « privative de libertés ».Quant à l’utilisation des « notes blanches » des services de renseignement, ces documents non signés, non datés et sans en-tête de service, sur lesquels se base une partie des décisions d’assignation à résidence, le représentant du gouvernement renvoie la balle au juge administratif. Il lui « appartient de contrôler l’exactitude des motifs donnés par l’administration comme étant ceux de sa décision et de prononcer l’annulation de celle-ci lorsque le motif invoqué repose sur des faits matériellement inexacts ». Le problème est qu’il n’est pas certain que ce contrôle ait été opéré jusqu’à présent par les tribunaux administratifs.Lire aussi :Etat d’urgence : Valls défend les assignations à résidence au nom de « l’ordre public et de l’intérêt général »Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent et Damien Leloup Jeudi 17 décembre, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a consenti à supprimer de son compte Twitter l’une des trois photos d’exécutions de prisonniers par l’organisation Etat islamique (EI) qu’elle y avait posté mercredi : celle du journaliste américain James Foley. Les parents de ce dernier s’étaient dits « profondément choqués » et avaient demandé à Mme Le Pen de retirer ces tweets. Elle n’a retiré que l’image du corps du journaliste, laissant en ligne les deux autres.Mme Le Pen reste toutefois visée par l’enquête préliminaire pour « diffusion d’images violentes », ouverte, mercredi par le parquet de Nanterre. Celle-ci fait suite à l’annonce par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, de la saisie de Pharos, le service qui centralise les signalements de délits en ligne, pour les messages publiés par Mme Le Pen.Lire aussi :Marine Le Pen visée par la justice après avoir diffusé des photos de propagande djihadiste1. D’où part la polémique ?Mme Le Pen a réagi, mercredi, à l’interview matinale menée par Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Ce dernier, qui recevait Gille Kepel, a lancé :« Je vais revenir sur les liens entre Daech [l’acronyme arabe de l’EI] et le Front national, enfin les liens… pas les liens directs entre Daech et le FN mais ce repli identitaire qui finalement est une communauté d’esprit, parce que l’idée pour Daech c’est de pousser la société française au repli identitaire ? »Dénonçant un « dérapage inacceptable » et des « propos immondes », la présidente du Front national a réagi en publiant, sur son compte Twitter, trois photos d’exécutions commises par l’EI, accompagnées de la phrase « #Daesh c’est ça ! » : un homme brûlé vif, un second écrasé vivant par un tank, un troisième décapité, sa tête reposant sur son corps. 2. Qui sont les victimes sur les images publiées par Mme Le Pen ?Ces trois victimes de l’EI sont connues :L’homme décapité était le journaliste James Foley, exécuté le 19 août 2014 après deux ans de captivité ;L’homme brûlé vif était le pilote jordanien Moaz Al-Kasabeh, assassiné le 3 février 2015.Enfin, l’homme écrasé par un tank serait un soldat syrien de 19 ans prénommé Fadi Ammar Zidan, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Il a été assassiné par l’EI en octobre.3. Que risque Mme Le Pen ?Le délit de « diffusion d’images violentes » a été créé par la loi de prévention de la délinquance, votée en 2007. Il punit « le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine ».La sanction encourue est de trois ans de prison et 75 000 euros d’amende « lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur ». A l’époque, le gouvernement, soutenu par Nicolas Sarkozy, alors président, entendait lutter contre une série de cas de « happy slapping » – le fait de filmer une agression et de diffuser les images sur Internet.Un autre texte, voté en 2014, punit de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende le fait de diffuser des images portant atteinte à la dignité humaine. Il entendait surtout sanctionner les actes de « vengeance porno », la diffusion d’images à caractère sexuel sans le consentement de la personne y figurant.Deux autres textes de loi sanctionnent par ailleurs, dans certains contextes, la publication d’images du type de celles publiées par Mme Le Pen. Le délit d’apologie du terrorisme d’abord : lourdement sanctionné – jusqu’à sept ans de prison si l’apologie a lieu en ligne – il suppose que la personne qui publie les images les présente « sous un jour positif ». L’atteinte à la dignité de la victime ensuite : elle interdit, par exemple, la publication d’images de cadavres identifiables ou d’exactions. Le degré de l’atteinte à la dignité de la victime, parfois contrebalancé par le droit à l’information lorsque l’image est publiée dans la presse, est laissé à l’appréciation du tribunal.Une chose est sûre, Mme Le Pen risque peu d’être poursuivie pour diffamation, comme elle l’a ironiquement évoqué en réaction à l’annonce par M. Cazeneuve qu’il avait saisi la police :Est-ce que @BCazeneuve va me poursuivre pour diffamation contre #Daech ? MLP— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);La diffamation, c’est-à-dire le fait de porter atteinte à l’honneur d’une personne, peut difficilement être invoquée dans le cas présent. Ici, il s’agit de diffusion d’images choquantes, susceptibles d’être vues par des mineurs, le compte de Marine Le Pen étant suivi par 839 000 personnes.4. Pourquoi les images n’ont-elles pas été supprimées par Twitter ?Après de multiples signalements d’internautes, les trois photographies publiées sur le compte de Mme Le Pen sont désormais signalées comme « choquantes » : elles n’apparaissent plus directement et l’internaute doit cliquer pour les faire apparaître, après avoir vu un message d’avertissement.Twitter a une politique de modération jugée plus tolérante que la plupart de ses concurrents. L’entreprise a historiquement défendu une approche large de la liberté d’expression, et rechigne à supprimer des messages, notamment à la demande de gouvernements – ce qui lui a valu des blocages dans des pays autoritaires.Le réseau social tolère les images violentes dans la mesure où elles ne contreviennent pas à ses conditions d’utilisation, qui proscrivent notamment les menaces. Les images violentes sont uniquement interdites par défaut, lorsqu’elles figurent dans la photo de profil ou l’image d’accueil d’un compte.D’autres réseaux sociaux ont une politique très différente. Facebook interdit ainsi la publication d’un large éventail d’images choquantes, mais tolère leur publication lorsque l’entreprise juge qu’elles ont un but d’information ou de dénonciation.Lire aussi :Pour Xavier Bertrand, « l’imam Google » et les géants du web « doivent se sentir mobilisés »Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.12.2015 à 15h10 • Mis à jour le17.12.2015 à 17h34 | Samuel Laurent La page des élections régionales est à peine tournée que Les Républicains se replongent dans leurs divisions. Xavier Bertrand, élu face au Front national (FN) avec l’aide de la gauche en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, demande à la classe politique de « changer ». Christian Estrosi opère une volte-face par rapport à ses postures habituelles, en expliquant que « plus on va à droite, plus on fait monter le FN ». Jean-Pierre Raffarin appelle Manuel Valls à « associer l’opposition à l’élaboration des mesures destinées à faire reculer le chômage » pour mettre en œuvre « un plan républicain pour l’emploi ».Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy, président du mouvement, tient ses positions, et ne veut rien changer à la doctrine en place depuis 2010, celle du « ni-ni ». Et éjecte de la direction du mouvement Nathalie Kosciusko-Morizet, qui critiquait cette ligne, tout en faisant « monter » Laurent Wauquiez, élu en Auvergne-Rhône-Alpes sur des postures très à droite.Les Républicains, que M. Sarkozy rêvait en mouvement uni derrière son chef après des années de profondes divisions, continuent donc de se déchirer autour de l’attitude à adopter face au FN. Le parti doit avoir, en janvier, une grande explication de texte sur sa ligne. Mais, évidemment, la primaire prévue pour 2016 est au cœur des enjeux et des postures. Voici quelques clés pour mieux comprendre.1. Qu’est-ce que le « Front républicain » et qui sont ses partisans ?Face au FN, la droite républicaine a adopté plusieurs types de posture : à la fin des années 1980, des personnalités du Rassemblement pour la République (RPR) n’excluaient pas alliances ou accords avec le parti de Jean-Marie Le Pen. Mais lorsque celui-ci enregistre des succès électoraux, après 1995, les choses changent.Lors des régionales de 1998, le FN se retrouve en position d’arbitre dans plusieurs régions. La droite, Union pour la démocratie française (UDF, centristes) et RPR, doit faire un choix : accepter des alliances et conserver la tête de la région, ou refuser de s’allier avec le FN, quitte à en perdre. C’est la ligne de Jacques Chirac, qui ira jusqu’à exclure du parti ceux qui, comme Charles Millon en Rhône-Alpes, passeront outre.En 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen accède au second tour de la présidentielle, Jacques Chirac est triomphalement réélu, grâce à un front républicain : les électeurs de gauche votent nombreux pour lui, contre le FN. Cette posture prévaudra dans la plupart des élections entre 2002 et 2007, jusqu’à devenir une règle pour les seconds tours : si le FN est présent dans une triangulaire, le moins bien placé entre gauche et droite doit se retirer et appeler à voter pour le candidat républicain.Cette posture est celle d’une droite chiraquienne, d’Alain Juppé à Dominique de Villepin, en passant par M. Raffarin. Elle n’est pas celle que choisit d’incarner M. Sarkozy dans sa conquête du pouvoir. Lire aussi : « Ni-ni, Front républicain, le malaise de l’UMP »2. Quels changements a imposés Nicolas Sarkozy ?De 2002 à 2007, M. Sarkozy construit son parcours par des ruptures : discours choc sur l’insécurité, l’immigration, l’islam, mais aussi attaques contre le chiraquisme, avec lequel il prend ses distances, jusqu’à rompre les ponts avant la présidentielle. En creux, M. Sarkozy a une stratégie : parler à l’électorat du FN pour qu’il se détourne de M. Le Pen.En 2007, la stratégie fonctionne : M. Sarkozy recueille 31,18 % des voix au premier tour, Jean-Marie Le Pen 10,44 %. Les voix FN ont bien été « siphonnées » par le candidat de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), et nombreux sont ceux qui vantent les mérites de cette stratégie de « droitisation », en grande partie imaginée par Patrick Buisson, très influent conseiller de M. Sarkozy, venu de l’extrême droite.Avec M. Sarkozy au pouvoir une nouvelle génération, qui ne vient pas du chiraquisme, et incarne cette « droite décomplexée », qui refuse la « dictature de la bien-pensance » et veut « dire les choses » : Eric Ciotti, M. Estrosi, M. Wauquiez, Brice Hortefeux…Lire aussi :Nicolas Sarkozy renoue avec le discours de Buisson3. Qu’est-ce que le « ni-ni » ?Avec la crise économique qui éclate en 2008, M. Sarkozy, en difficulté sur plusieurs plans, renforce encore sa ligne droitière, qui culmine lors du fameux discours de Grenoble, où il évoque la déchéance de nationalité pour les assassins de policiers, ou critique violemment les Roms. Avec toujours la même idée : ne pas laisser s’échapper vers le FN l’électorat qu’il avait capté en 2007.Lors des cantonales de 2011, après un certain flottement, c’est une nouvelle rupture : M. Sarkozy demande à son parti d’adopter le « ni-ni », c’est-à-dire aucune voix au FN ou au Parti socialiste (PS). En cas de triangulaire avec la gauche et le FN, le candidat de droite se maintient, même s’il est le moins bien placé. S’il est éliminé et qu’il y a un duel gauche-FN, il n’appelle pas à voter à gauche.Cette position plaît alors à l’électorat de droite. L’UMP la justifie en dénonçant les « alliances » entre PS et Front de gauche, décrié par la droite comme un parti extrême au même titre que le FN.Lire aussi :Elections régionales : « La gauche fait monter le FN », argument récurrent (et faux) de Nicolas Sarkozy4. Comment la droite a-t-elle évolué après 2012 ?La présidentielle de 2012 voit M. Sarkozy continuer sur la même ligne, à droite toute, avec pour but premier d’attirer à lui un électorat FN. Au premier tour, Marine Le Pen réalise ce qui est, jusqu’aux régionales de 2015, le meilleur score en voix de son parti, avec plus de six millions de bulletins au premier tour. M. Sarkozy chute au second tour. Beaucoup y verront un échec de la ligne Buisson, mais l’intéressé dira au contraire qu’il n’a manqué que quelques semaines pour que cette stratégie porte ses fruits.Toujours est-il que, en son absence, la lutte pour la présidence de l’UMP entre un camp Copé et un camp Fillon recoupe en partie le clivage entre ex-tenants du front républicain (plutôt chez Fillon) et partisans du « ni-ni » (plutôt chez Copé). Et, au-delà, entre un camp plus tourné vers les questions économiques et un autre qui met en avant les problématiques d’immigration et d’identité.La pertinence du « ni-ni » est aujourd’hui d’autant plus questionnée que le FN a fait émerger un nouveau concept dans le monde politique, celui du tripartisme. Mais M. Sarkozy reste sur sa position. L’éviction de Mme Kosciusko-Morizet de ses fonctions de numéro deux du parti au profit de M. Wauquiez, qui, conseillé par M. Buisson, a remporté la région Auvergne-Rhône-Alpes après une campagne à droite toute, est à cet égard symbolique.Lire aussi :Retrait, fusion de listes, maintien : pour comprendre le dilemme du PS aux régionales5. La droite pourrait-elle gouverner avec la gauche ?La droite subit une « triangulation » de la gauche : après les attentats de janvier et de novembre, François Hollande et M. Valls multiplient les lois et les mesures sécuritaires, quitte à reprendre des propositions émises par la droite. Sur le plan économique également, la ligne social-libérale d’Emmanuel Macron, si elle rencontre de fortes oppositions dans son propre camp, est difficile à contrer par Les Républicains.Emerge désormais une autre question, posée par certaines figures issues du centrisme, comme M. Raffarin : faudrait-il que gauche et droite travaillent ensemble face au FN ? Mercredi 16 décembre, l’ancien premier ministre a invité sa famille politique à travailler avec la gauche à la lutte contre le chômage. Une proposition aussitôt saluée par M. Valls.L’hypothèse reste bien loin de se concrétiser. Mais elle marque une nouvelle étape dans cette fracture quant à l’attitude à tenir face au FN, qui divise Les Républicains depuis cinq ans.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Violaine Morin Peut-on avoir déclaré ne pas vouloir se présenter au second tour de l’élection régionale et, malgré tout, se retrouver à siéger au sein du futur Conseil régional ? C’est toute la question qui se pose, en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, pour huit des candidats qui figuraient sur la liste de Jean-Pierre Masseret, l’ex-tête de liste du Parti socialiste (PS), désavoué par la direction du parti pour s’être maintenu au second tour, dimanche 13 décembre, contre la consigne de retrait pour faire barrage au Front national. Car au final, sans l’investiture du PS et sous une étiquette divers gauche, la liste a recueilli 15,51 % des voix, décrochant ainsi 19 sièges au sein du futur conseil de la région.Certes, en vertu du code électoral, rien n’empêche ces 8 élus, qui se présentaient comme « démissionnaires », de siéger, car leur liste a été maintenue : les soixante-et-onze démissionnaires, qui souhaitaient respecter le « front républicain », n’ont pas été assez nombreux pour que la liste soit déclarée irrecevable (il en fallait 95).Face à cette situation inédite, plusieurs choix s’offrent aux élus socialistes du Grand Est. Certains ont déjà annoncé qu’ils siégeraient, d’autres qu’ils ne le feraient pas. La décision finale des 8 élus sera sans doute connue après une réunion prévue « vendredi », au QG de campagne de Jean-Claude Masseret, à Maizières-lès-Metz (Moselle), selon Rue89 Strasbourg.Lire aussi :Elections régionales : quelle liste est arrivée en tête dans votre commune ?La voie de la démissionPour l’instant, seul l’un des candidats qui avaient indiqué vouloir se retirer durant l’entre-deux-tours, Thibaut Villemin, a confirmé sa démission dans les pages de L’Est Républicain. Pour son colistier dans la Meuse, Jean-François Thomas, démissionnaire lui aussi mais non-élu, la décision de M. Villemin a été prise « dans un souci de cohérence » avec leur retrait entre les deux tours.L’appel au « rassemblement »Jean-Pierre Masseret a annoncé accueillir « volontiers » ses anciens dissidents dans son groupe d’opposition. Sur France 3 Alsace, il a déclaré qu’il s’agissait d’une question « philosophique » qu’il appartient à chacun de régler.En l’occurrence, les « démissionnaires » de l’entre-deux-tours comme leurs colistiers élus derrière Jean-Pierre Masseret sont nombreux à chercher l’apaisement. Une solution prônée par Pernelle Richardot, tête de liste du Bas-Rhin.Cette dernière avait annoncé son retrait peu après le premier tour, sans toutefois promettre sa démission si elle était élue. Le bureau du PS dans le Bas-Rhin lui a demandé de rester.Unanimité du Bureau Fédéral @PS_bas_rhin demande @PernelRichardot et @EmmanuelRecht de sieger #dnainfos @lalsace @BleuAlsace @F3Alsace #ACAL— PS_bas_rhin (@PS67)require(["twitter/widgets"]);« J’appelle au rassemblement, dit-elle aujourd’hui. Mais à certaines conditions ». Mme Richardot affirme que cela dépendra, entre autres, des décisions des « dirigeants du PS. »« Je n’appelle pas Jean-Pierre Masseret à se retirer, mais en même temps, je ne vois pas comment quelqu’un qui s’est mis en dehors du PS peut prétendre diriger le groupe d’opposition à la région. » Quant à savoir si cette décision est cohérente pour les électeurs, Pernelle Richardot est formelle : « Les électeurs me l’ont dit, ils veulent que l’on siège pour les représenter, eux, ceux qui étaient pour le barrage républicain et qui, comme nous, ont respecté la consigne de vote du PS. »Dans « l’autre camp », son colistier du Bas-Rhin, Emmanuel Recht, maintenu sur la liste de Jean-Pierre Masseret, dit peu ou prou la même chose : « Nous devons nous rassembler et être des élus responsables, dans l’intérêt de nos électeurs. » L’hypothèse de la formation d’un second groupe d’oppositionUne autre solution est de créer un second groupe, formé par les démissionnaires qui ont suivi la ligne édictée par Paris. Mais les élus que nous avons interrogés, qu’ils aient marché derrière M. Masseret ou derrière les consignes du PS, ne semblent pas vouloir aller dans ce sens.Sur ce point, tout dépendra en réalité de la décision de la direction du PS : M. Masseret restera-t-il dans le giron du parti ? Avant le second tour, cela semblait peu probable, mais rien ne vient pour l’instant confirmer son éviction du parti… même si sa liste s’est vue retirer l’étiquette socialiste, et ne représente donc pas le PS au conseil régional du Grand Est.Violaine Morin 17.12.2015 à 11h23 • Mis à jour le17.12.2015 à 16h09 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) C’est le dernier rendez-vous de 2015 à vingt-huit, le treizième depuis l’entrée en fonction du président du Conseil Donald Tusk… Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne se retrouvent pour deux jours à Bruxelles avec un menu copieux, mais qui se résume, pour une bonne part, à des « bilans » ou à des « évaluations ».Migration, Union de l’énergie, Union économique et monétaire, « Brexit »… A priori, aucune décision d’importance n’est attendue et le seul moment clé sera sans doute le « dîner-débat » entre le premier ministre britannique, David Cameron, et ses pairs. Ils doivent, en principe, s’entendre sur la marche à suivre pour aboutir à un accord sur « de nouvelles relations » entre le Royaume-Uni et l’Union, lors du prochain Conseil européen, en février 2016.Tous les conseils réservent cependant des surprises, et celui de jeudi et vendredi ne devrait pas faire exception.Un minisommet presque aussi important que le Conseil lui-mêmeLe Conseil devait être précédé, jeudi en fin de matinée, d’un « minisommet » sur la migration, à l’initiative de l’Allemagne et de la Commission européenne. C’est le deuxième du genre après celui organisé en marge du sommet UE-Turquie le 29 novembre. Jeudi, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, voulait inviter « le plus de monde possible » pour discuter d’une nouvelle solution à la crise des migrants : la réinstallation de réfugiés, sélectionnés directement en Turquie. « Cinquante mille », a suggéré le Luxembourg, qui exerce la présidence semestrielle de l’Union. La Commission a mis une proposition sur la table : les Etats peuvent participer de manière volontaire, aucun « quota » ne sera officiellement annoncé.Neuf pays membres seulement ont répondu à l’appel : l’Allemagne, qui pousse très fort pour cette solution ; l’Autriche ; la Suède, qui ne veut plus participer au schéma de relocalisation chez elle de vingt-deux mille réfugiés passés par l’Italie ou par la Grèce ; les Pays-Bas ; la Belgique ; le Luxembourg ; la Grèce ; le Portugal ; la Slovénie ; et la Turquie (hors UE). Le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, sera présent. La France sera finalement représentée non pas par François Hollande mais par le ministre aux affaires européennes, Harlem Désir, le président ayant un « problème d’agenda ». Le chef de l’Etat devait se rendre à Neuville-Saint-Vaast, dans le Pas-de-Calais, pour y inaugurer le Monument des fraternisations érigé dans la commune.« Cette réunion sur la migration est plus importante que le Conseil lui-même, juge un diplomate. Ceux qui y participent veulent pouvoir annoncer des choses à leur opinion publique avant Noël. » Elle sera surtout l’occasion pour les Belges ou les Néerlandais de faire le point avec la Turquie : tiendra-t-elle ses promesses et réduira-t-elle les flux de migrants ? Selon des informations communiquées par le Conseil européen, jeudi matin, quatre mille migrants arrivent encore chaque jour en Europe en décembre.Dans les pays d’Europe centrale, on s’inquiétait de ce rendez-vous qui pourrait préfigurer une Europe à deux vitesses : ceux qui acceptent les réfugiés et qui restent dans une zone Schengen de libre circulation et les autres.Lire aussi :Crise migratoire : un accord minimal entre l’UE et la TurquieMigration : un bilan d’étape Mardi 15 décembre, la Commission a publié un premier bilan des solutions adoptées à vingt-huit pour tenter de résoudre la crise des migrants. Très décevant. La relocalisation de cent soixante mille réfugiés arrivés en Grèce et en Italie démarre très lentement. A ce jour, seuls… soixante-quatre réfugiés ont été relocalisés. Alors que la Grèce a enregistré plus de sept cent cinquante mille arrivées depuis janvier, selon des sources gouvernementales à Athènes. Environ trois mille places sont immédiatement disponibles dans différents pays, mais elles sont inoccupées faute de demandes de réfugiés, auxquels les passeurs ont conseillé de ne pas s’enregistrer s’ils veulent se rendre en Allemagne, notamment.Quant aux « hot spots », éléments clés du dispositif anticrise, censés trier les demandeurs d’asile et les migrants économiques, deux seulement sont opérationnels : un à Lesbos, en Grèce, et l’autre à Lampedusa, en Italie.La politique de retour, décrite comme un autre élement clé du dispositif européen s’en trouve, du même coup, handicapée. La révision du code Schengen, afin de permettre des contrôles systématiques aux frontières extérieures, n’est pas prête. Pas plus qu’une éventuelle réforme des accords de Dublin, qui prévoient que la demande d’asile doit être effectuée dans le pays d’arrivée.La proposition de la Commission la semaine dernière de créer un corps de gardes-frontières européens susceptible d’être déployé en cas de crise grave et de se substituer aux services d’un Etat défaillant ou en difficulté ne fera l’objet que d’une première discussion. « Impossible d’évaluer à temps un document de cent cinquante pages », affirment les services de M. Tusk. Une atteinte éventuelle au principe de souveraineté nationale pose de gros problèmes à diverses délégations. Des pays, telle la France, qui soutiennent le principe d’un corps européen, s’interrogent cependant sur le processus décisionnel qui devrait conduire au déploiement. Le dossier est renvoyé à plus tard.Lire aussi :A Munich, la désillusion des migrants économiquesUnion de l’énergie et sanctions russesCe dossier, encore assez nébuleux, serait resté au second plan si le premier ministre italien, Matteo Renzi, n’avait focalisé sa mauvaise humeur sur lui. Excédé par ce qu’il estime être le traitement indigne réservé à son pays dans divers domaines, le chef du gouvernement proteste de manière véhémente contre des projets liés à l’acheminement du gaz russe. Le projet South Stream, qui devait relier la Russie à l’Italie via la mer Noire, a été abandonné au profit de North Stream, qui intéresse prioritairement l’Allemagne.M. Renzi a feint, parallèlement, de réclamer une discussion sur le renouvellement des sanctions contre la Russie, pourtant approuvé dans un premier temps par son pays. La décision de les prolonger jusqu’en juin 2016 sera finalement entérinée vendredi après-midi, avec l’espoir d’une application rapide de l’intégralité des accords de Minsk sur l’Ukraine, ce qui pourrait entraîner la levée des sanctions.Lire aussi :Gazoduc South Stream : pourquoi la Russie a décidé de jeter l’éponge« Brexit » : Cameron veut une « discussion franche » avec ses partenaires Alors que les négociations avec ses partenaires européens patinent, David Cameron entend en appeler directement à la responsabilité politique des vingt-sept autres chefs d’Etat et de gouvernement réunis pour un Conseil européen. Si un accord n’est pas trouvé, devrait-il argumenter en substance, le « Brexit » (British Exit ou « sortie du Royaume-Uni ») ne pourra pas être évité à l’occasion du référendum sur la question promis par Londres d’ici à la fin 2017. M. Cameron souhaite « susciter un élan politique » lors du dîner organisé entre les deux jours du sommet, résumait mercredi une porte-parole de Downing Street. Il n’attend pas un accord sur un texte mais « un signal » de la part des dirigeants européens de leur « volonté de travailler avec le Royaume-Uni pour réparer l’UE ». Le premier ministre, poussé par les eurosceptiques de son propre parti, qui raillent la faiblesse de ses exigences, veut mettre en scène sa bataille avec Bruxelles.L’objectif de Londres est d’obtenir un consensus politique pour engager dans la foulée les négociations qui permettraient de parvenir à un accord lors du prochain sommet européen, les 18 et 19 février.Lire aussi :Brexit : Cameron joue son va-tout à BruxellesUnion économique et monétaireCe sujet est inscrit à l’agenda, mais personne ne se fait d’illusion : les dirigeants européens devraient passer très vite à autre chose. Depuis que la crise grecque a été résolue, cet été — momentanément selon certains —, la nécessité de travailler à une Union économique et monétaire plus intégrée est passée au second plan. Seul enjeu ? L’Union bancaire. La Commission et un grand nombre de pays membres veulent discuter de la mise en place d’une garantie européenne pour les dépôts bancaires de particuliers, conçue comme la dernière « brique » du dispositif instauré pendant la crise. Elle vise à mieux surveiller les banques et à gérer leur éventuelle faillite. Seule l’Allemagne est, pour l’instant, réticente sur le principe.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Antoine Albertini (Bastia, correspondant) et Ariane Chemin Pour la première fois, on a vu ses cheveux s’ébouriffer et ses pans de chemise sortir du pantalon. C’était dimanche 13 décembre, à Bastia. Tiré, soulevé et porté en triomphe comme après un match de foot, Jean-Guy Talamoni a laissé apercevoir un visage un brin affolé : « Je n’ai pas l’habitude de plastronner et de fanfaronner », confie-t-il.A 55 ans, collé à sa fille Serena, celui qui a été élu, jeudi 17 décembre, président de l’Assemblée de Corse, a goûté l’ivresse de la victoire, mais a vite abandonné les bars de la place du Marché pour gagner sa maison de Santa Severa, dans le Cap Corse, où il vit avec sa compagne Francesca. « Nous ne sommes pas Les Républicains ou le Parti socialiste, soupire le leader du parti indépendantiste Corsica libera. Nous, on a des morts, on a des militants derrière les barreaux. »Lire aussi :La langue corse en vedette à l’Assemblée de l’îleIl était sorti de l’anonymat au tournant des années 2000, quand Lionel Jospin négociait ses fameux « accords Matignon » : chef de file des élus nationalistes à l’Assemblée de Corse, où il siège depuis 1992, il était devenu l’un des invités des négociations parisiennes. D’un coup, l’avocat aux plaidoiries sans lyrisme ni pathos du barreau bastiais s’était retrouvé sous les feux de la rampe et celui des critiques. Celles venues de son camp, où les chefs au crâne rasé, treillis sur le dos et Meindl aux pieds, le chambraient sur sa coupe de cheveux sage et ses costumes bien mis. Mais celles aussi venues de Paris. Souverainistes de droite et de gauche, éditorialistes de tous bords, l’homme leur faisait perdre la raison. Jean-Pierre Chevènement l’avait comparé à Ben Laden : « Dans les deux cas, c’est le même déni profond de la démocratie, la même petite minorité qui (…) parle au nom d’une majorité qui se tait. »De ces réunions sans fin avait fini par sortir une loi. Votée en 2002, elle donne davantage encore de pouvoir à la région Corse et installe des réformes concrètes, comme les cours de langue corse dès le primaire : parmi les électeurs des « natios », dimanche, une génération de jeunes de « 20 ans » qui a appris à l’école la langue de ses grands-parents. De cette époque, celui que Paris n’appelait que « Monsieur Talamoni » gagne sur l’île un prénom : « Jean-Guy ». Jean-Guy, conseiller territorial et chef de parti qui laisse sa robe d’avocat au placard pour ne se consacrer qu’aux livres et à la politique.« Mon parcours politique est d’une banalité extrême »L’ex-avocat publie en 2004 un Dictionnaire commenté des expressions corses (DCL éditions), soutient en 2012 à la fac de Corte, où il enseigne désormais le droit et la littérature corse, une thèse consacrée à l’influence de la littérature dans « l’imaginaire national corse »… « Durant ces dernières années, il a fait tout ce qui lui plaisait et est devenu une référence en matière linguistique », dit l’ophtalmologue bastiais Alain Simoni, son mandataire financier pour toutes les campagnes et, sans doute, l’un de ses amis les plus influents. « C’est un homme qui aime la littérature reliée à la Corse », confirme en souriant l’académicien Jean-Marie Rouart, qui évoque avec lui Paul Valéry, dont la famille est originaire d’Erbalunga, dans le Cap Corse.Dans l’ombre, Talamoni s’attelle à une tâche nettement moins poétique : la fin des cagoules et des bras armés militaires. Un « pas en avant » qui ne va pas de soi dans une formation où le répertoire des chansons militantes entretient le mythe des ribelli en armes et d’une « LLN » – lutte de libération nationale – en résonance avec les révolutions anticolonialistes. Mais le vent de l’Histoire a tourné : le « terrorisme » renvoie désormais à un djihadisme globalisé, et rend la « lutte armée » des nationalistes dérisoire. Talamoni et ses amis devinent aussi que ce dossier empoisonné de la clandestinité obère tout rapprochement avec les « modérés » emmenés par Gilles Simeoni : en mars 2014, le jeune avocat prend au « clan » Zuccarelli la citadelle bastiaise sans s’allier avec Corsica libera. Deux mois plus tard, le Front de libération nationale corse (FLNC) dépose les armes.« Mon parcours politique est d’une banalité extrême, dit le futur président de l’Assemblée de Corse, je n’ai jamais rien connu d’autre que le nationalisme. » Sympathisants autonomistes, ses parents montaient tous les étés à Cateraggio, au congrès de l’Action pour la renaissance de la Corse (l’ARC), seule organisation régionaliste de l’époque. Les enfants jouaient entre eux, une vraie colonie de vacances. Talamoni a 16 ans lorsque retentit la première « nuit bleue », en 1976, et qu’il adhère à l’Union des lycéens corses, le syndicat nationaliste de la jeunesse. Puis à la Cuncolta, vitrine légale du FLNC canal historique. C’est dans ses rangs qu’entre 1993 et 1996, Jean-Guy Talamoni, devenu un de ses chefs chargé des institutions, traverse cette « guerre civile » qui fait une vingtaine de morts entre factions rivales. Comme les militants les plus exposés, Talamoni ne dort jamais deux fois au même endroit, sort escorté par deux ou trois malabars. « Si j’avais fait trois fois le tour de la place Saint-Nicolas, je ne l’aurais pas fait une quatrième fois. » Comme tout le monde, il perd des amis, dont Vincent Dolcerocca, un permanent avec lequel il travaillait.« Un littéraire et un intellectuel »De ces années passées au cœur d’un appareil noyauté par les clandestins du FLNC (à l’instar d’un Gerry Adams pour l’IRA, le futur patron de l’Assemblée de Corse affirme n’en avoir jamais fait partie), Talamoni garde une réserve certaine. Et quelques beaux réflexes. En février 1998, il condamne l’assassinat du préfet Claude Erignac, mais refuse de faire de même pour « ses auteurs ». Son curriculum vitae préfère s’arrêter sur la tentative d’assassinat au colis piégé dont il a été victime en 2001, à Bastia, et la légende familiale sur le grand-oncle résistant, Louis, sénateur communiste et maire de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) de 1950 à 1975, ami et visiteur des bidonvilles au bord de sa commune, et qu’une association locale a décidé de célébrer cet été en érigeant un monument financé par les descendants d’immigrés portugais.« De petites gens », dit Jean-Guy Talamoni en évoquant sa famille. Aucunement un obstacle pour s’entendre avec d’autres élus, dans une île où les classes sociales existent bien moins qu’ailleurs. Ainsi l’UDF José Rossi qui, alors qu’il préside l’Assemblée de Corse, en 1998, le propulse à la tête d’une commission des affaires européennes et lui fait découvrir Bruxelles, capitale politique que le nationaliste corse a toujours préférée à Paris. Ou le radical de gauche Paul Giacobbi, élu président du conseil exécutif en 2010. Un fils de famille patricienne où les mandats électifs se transmettent de génération en génération, mais qui partage avec Talamoni une sorte de courtoisie surannée – « vieille France », si on ose – et le goût de bibliothèques bien garnies. Talamoni est intime du philosophe Marcel Conche, ce métaphysicien-paysan tombé amoureux de la Corse. « Jean-Guy est un littéraire et un intellectuel, comme moi », dit Paul Giaccobi.Statut de résident, co-officialité de la langue corse, amnistie des prisonniers indépendantistes… Pendant cinq ans, de 2010 et 2015, l’élu nationaliste a imposé son agenda à l’hémicycle régional et fait voter les textes à une large majorité : il sait que ces totems parlent à l’ensemble de l’île, et pas seulement à sa famille politique. Talamoni s’est d’ailleurs constitué un « mini think tank » européen, Alba Nova, qui, sur la langue ou les évolutions institutionnelles, consulte des personnalités qualifiées comme Michel Rocard, venu cet été à Ajaccio – une connaissance « française » du patron de Corsica libera, avec Christiane Taubira ou Claude Bartolone. « Jean-Guy va souvent à Barcelone, raconte Jean-Paul Luciani, responsable des programmes de France Bleu RCFM à Bastia, et en Sardaigne, ou dans le Piémont. Il est incollable sur la question catalane. »Dans ces régions d’Europe, de l’Ecosse au Pays-Basque, il est reçu comme un quasi-ministre plénipotentiaire de la Corse. Avec les « Français », c’est une autre affaire. « Je veux dire à Monsieur Talamoni que la Corse c’est la France. Elle sera toujours la France », avait prévenu Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, dans un entretien à Corse-Matin, en août 2013. Les mêmes mots ou presque que Nicolas Sarkozy, à Ajaccio, le 10 décembre. « Monsieur Talamoni ne veut pas de la République française ? a lancé le patron du parti Les Républicains, qui tenait en Corse l’un de ses deux meetings d’entre-deux-tours. Eh bien la République française ne veut pas de Monsieur Talamoni. Ici, c’est la France. » De son village du Cap Corse, l’indépendantiste de Corsica libera a tweeté, le soir : « Il paraît que j’ai été mis en cause par un comique troupier de passage… »Ariane CheminGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAntoine Albertini (Bastia, correspondant)Journaliste au Monde 17.12.2015 à 09h47 • Mis à jour le17.12.2015 à 12h53 | Bertrand Bissuel Le niveau de vie moyen des retraités est meilleur que celui de l’ensemble de la population mais la situation pourrait bien s’inverser dans les prochaines décennies. C’est l’un des enseignements du treizième « rapport thématique » du Conseil d’orientation des retraites (COR), rendu public jeudi 17 décembre. Si ce phénomène de dégradation relative se confirmait, il constituerait une rupture de taille par rapport aux quarante-cinq dernières années.En 2013, le niveau de vie moyen des retraités (qui tient compte de leurs pensions mais aussi d’autres types de revenus, comme ceux tirés du patrimoine, et des impôts) s’élève à 2 049 euros par mois. Il est quasiment égal à celui des personnes actives (2 062 euros par mois). Et il s’avère même supérieur à celui de toute la population (1 946 euros par mois)Lire aussi :Les retraités ne veulent pas être « une variable d’ajustement » pour le gouvernementTaux de pauvreté à 7,9 %C’est le résultat de tendances de fond, qui ont prévalu de 1970 jusqu’au milieu des années 1990. Durant cette période, souligne le COR, les régimes de retraite sont montés en charge et l’activité féminine a nettement progressé, ce qui s’est traduit « par l’arrivée à la retraite de générations ayant acquis davantage de droits à la retraite que leurs aînés ».Par la suite, de 1996 jusque vers 2010, les niveaux de vie des retraités, des actifs et de l’ensemble de la population ont connu des évolutions à peu près parallèles, avant de diverger un peu, sous l’effet de la crise et d’une pression fiscale accrue. Deux facteurs qui ont moins touché les personnes ayant cessé leur vie professionnelle.D’autres indicateurs mettent en exergue l’amélioration spectaculaire du sort des retraités. Le pourcentage de ceux qui sont pauvres a fortement baissé à partir de 1970, passant « en deçà de celui de l’ensemble de la population dans les années 1980, puis en deçà de celui des actifs (en emploi ou au chômage) dans les années 1990 », constate le COR. En 2013, le taux de pauvreté des retraités atteint 7,9 % contre 14 % pour toute la population.Si le regard se tourne vers l’étranger, les comparaisons sont clairement à l’avantage des retraités français. En 2012, les ménages de plus de 65 ans vivant dans l’Hexagone ont un niveau de vie égal à 100 %, soit le taux le plus élevé parmi les onze pays de l’OCDE étudiés par le COR. En Belgique et au Royaume-Uni, ce ratio est beaucoup plus faible : respectivement 77,2 % et 82,3 %. Il atteint près de 87 % pour les seniors allemands et dépasse légèrement 92 % pour les Américains de plus de 65 ans.Des « évolutions relatives » négativesMais la donne risque de changer, à l’avenir. En 2040, le niveau de vie moyen des retraités se situerait dans une fourchette comprise entre 83 % et 96 % du niveau de vie moyen de la population, suivant les scénarios envisagés par le COR (qui retiennent des taux de chômage et de croissance des revenus plus ou moins élevés). En 2060, ces ratios seraient plus bas encore, entre 74 % et 94 % (contre 106 % à l’heure actuelle).Il s’agit là « d’évolutions relatives », insiste le COR. Quelle que soit l’hypothèse de croissance et de nombre de demandeurs d’emplois envisagée, le niveau de vie moyen des retraités s’accroîtrait. Mais moins favorablement que celui de l’ensemble des personnes vivant en France. Le phénomène serait en grande partie lié au fait que les pensions sont revalorisées en fonction des prix et non pas des salaires ; or, ces derniers devraient croître plus vite que les pensions.Lire aussi :Quand la retraite s’éloigne et se rétrécitBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes et Bastien Bonnefous C’est un pas supplémentaire. En proposant au gouvernement, mercredi 16 décembre, un « pacte républicain contre le chômage », le sénateur du parti Les Républicains (LR) Jean-Pierre Raffarin a apporté une nouvelle pierre au scénario d’une recomposition politique en débat depuis la poussée du FN aux régionales. D’autant que Manuel Valls y a aussitôt répondu favorablement : « Un pacte républicain pour l’emploi. Tous rassemblés pour en finir avec le chômage ! O.K. avec Jean-Pierre Raffarin », a réagi le premier ministre sur Twitter. Un chef de gouvernement de gauche qui tope avec un de ses prédécesseurs de droite, le tout pour tenter d’endiguer la dynamique de l’extrême droite, l’image est assez inédite.L’initiative de M. Raffarin, si elle tend à diviser un peu plus encore l’opposition, fait le délice de l’exécutif. Ces derniers jours, la gauche a multiplié les appels au centre et à la droite modérée. Avec un objectif principal : répondre aux difficultés sociales, qui sont un des carburants électoraux du FN, en dépassant les clivages partisans sur des réformes économiques, comme cela a été le cas sur les dossiers sécuritaires ou lors du vote de l’état d’urgence en novembre.Lire aussi :Aux côtés de Xavier Bertrand dans le Pas-de-Calais, François Hollande appelle à « la concorde »« Que chacun réfléchisse à la manière dont la droite et la gauche peuvent travailler ensemble sur certains grands sujets, comme l’emploi, c’est un dialogue normal », estime M. Valls, qui a l’intention de recevoir à Matignon, « le plus vite possible », les représentants de tous les groupes parlementaires, ainsi que les partenaires sociaux, pour évoquer ces dossiers. Il participera également, fin janvier, à la réception par M. Hollande de tous les présidents de région, pour « écouter, dialoguer et voir, dans le cadre d’un nouvel équilibre territorial, comment il est possible d’avancer ensemble, sans a priori sur le fond », explique l’Elysée.« Esprit de concorde »Dans ce climat d’entente cordiale, le chef de l’Etat est à son aise. Il devait dévoiler, jeudi, une plaque commémorative au Monument des fraternisations de Neuville-Saint-Vaast, dans le Pas-de-Calais, département où le PS s’est retiré entre les deux tours des régionales pour appeler à voter pour le candidat LR et faire barrage au FN. Le président de la République s’est préalablement entretenu de son déplacement avec Xavier Bertrand, le futur président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, et Gérard Larcher, le président du Sénat, présents à la cérémonie. « Chacun a considéré que, dans un esprit de concorde, il était bon qu’il participe à la commémoration. Tout ce qui va dans le sens de l’union va dans le bon sens », explique l’Elysée.Depuis les attentats de janvier et novembre, M. Hollande n’a cessé d’accentuer cette posture transpartisane. Comme s’il avait décidé de ne plus se consacrer qu’à « l’union nationale » et au « rassemblement ». Il en tire d’ailleurs bénéfice dans l’opinion, au point que ses conseillers n’hésitent plus à le dépeindre en « père de la nation ». « Il pense qu’on est dans un moment difficile, menacé de l’extérieur par le terrorisme, avec une crise économique qui perdure à l’intérieur et des Français plongés dans l’inquiétude et parfois la colère, explique un proche. Plus que jamais, la classe politique doit être exemplaire. Et le président doit en tenir tous les fils. C’est le cœur de sa fonction. »M. Valls partage, en la matière, des intérêts politiques convergents avec M. Hollande. Le premier ministre plaide depuis longtemps pour une reconfiguration du paysage partisan et un élargissement de la base électorale socialiste. « Si vous voulez gouverner dans la durée, vous avez besoin d’une assise la plus large possible, car la gauche seule n’est plus suffisante », explique-t-il. Mais l’exécutif avance à pas lents, car il sait que le moment n’est pas idéal pour procéder à une telle recomposition. « La difficulté, c’est de le faire en 2016 », reconnaît M. Valls, alors que l’année à venir va être le théâtre, à droite, de la primaire pour la présidentielle.Un bouleversement général pourrait advenir après l’élection de 2017. « La recomposition peut se passer au moment de la présidentielle », estime le premier ministre. C’est la raison pour laquelle M. Valls, qui avait déjà évoqué la création d’une « maison commune » avec « toutes les forces progressistes », en octobre 2014, préempte ce dossier. Quoi qu’il advienne dans les prochains mois, il pourra se prévaloir d’avoir pris les devants.En revanche, l’Elysée et Matignon n’envisagent pas un grand remaniement qui ouvrirait certaines portes ministérielles à des responsables de l’opposition. « Faire de la politique autrement, si on va au bout de la logique, ce n’est pas forcément réfléchir à des questions de casting ou d’organigramme », explique-t-on dans l’entourage du chef de l’Etat, préférant se concentrer sur « des majorités d’idées ». Pas plus qu’il n’est prévu de modifier le mode de scrutin aux législatives, en instaurant la proportionnelle intégrale. Trop dangereux politiquement, tant le risque est grand de provoquer l’élection de plusieurs dizaines de députés FN.Derrière les appels répétés à l’union nationale, le calcul politique existe aussi : inviter la droite à travailler avec le gouvernement est un moyen pour celui-ci de la piéger, en installant le FN en seule opposition véritable. Si le piège fonctionne jusqu’au bout, la droite serait ainsi marginalisée, et M. Hollande se retrouverait, au moment de la présidentielle, dans un face-à-face direct avec l’extrême droite. Le meilleur scénario pour une réélection.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Bernard (Londres, correspondant) David Cameron a décrit ses négociations avec l’Union européenne comme « un avion qu’[il] essaie de faire atterrir », dans une interview publiée le 12 décembre par l’hebdomadaire conservateur The Spectator. Jeudi 17 décembre au soir, à Bruxelles, le premier ministre britannique va tenter une manœuvre d’approche décisive. Alors que les exigences qu’il a formulées pour faire campagne en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’UE se heurtent aux réserves, voire à l’opposition de ses partenaires, il va en appeler directement à la responsabilité politique des 27 autres chefs d’Etat et de gouvernement réunis pour un Conseil européen.Si nous ne trouvons pas un accord, doit-il argumenter en substance, le Brexit (British exit ou sortie du Royaume-Uni) ne pourra pas être évité. M. Cameron souhaite « susciter un élan politique » lors du dîner organisé entre les deux jours du sommet, résumait mercredi une porte-parole de Downing Street. Il n’attend pas un accord sur un texte mais « un signal » de la part des leaders européens sur leur « volonté de travailler avec le Royaume-Uni pour réparer l’UE ». Le premier ministre, poussé par les eurosceptiques de son propre parti qui raillent la faiblesse de ses exigences, veut mettre en scène sa bataille avec Bruxelles.« Le premier ministre ferait aussi bien de rester chez lui et de prendre du repos, étant donné qu’il ne demande rien de ce que les Britanniques veulent vraiment », a raillé Brian Monteith, un responsable de la campagne Leave. EU qui prône le vote « out » (sortie).Les enjeux apparaissent extrêmement lourds pour M. Cameron qui joue son avenir politique, pour le Royaume-Uni mais aussi pour l’Union européenne dont l’équilibre serait remis en cause par un Brexit. Ces enjeux sont « si élevés que nous ne pouvons échapper à un débat sérieux et sans tabou », a admis Donald Tusk, le président du conseil européen.Les quatre champs de réformeL’objectif de Londres est d’obtenir un feu vert politique pour engager dans la foulée les négociations qui permettront de parvenir à un accord lors du prochain sommet européen, les 18 et 19 février 2016. Car le temps presse pour M. Cameron. Faute d’un accord en février sur les « réformes substantielles » qu’il veut vendre aux électeurs, le référendum sur le maintien (« in ») ou la sortie (« out ») de l’Union, qu’il a promis, ne pourra pas avoir lieu comme il souhaite avant l’été 2016. Or le débat sur le Brexit, qui domine l’agenda politique au Royaume-Uni et maintient un climat d’incertitude sur l’économie, risque de s’envenimer s’il traîne en longueur.Déjà, près d’un électeur britannique sur deux est tenté par le vote « out ». Une moyenne des six derniers sondages d’opinion donne le « in » à 51 % seulement. La crise des migrants et les attentats de Paris ont joué en faveur des partisans d’une rupture avec l’UE. Et la situation actuelle, où le premier ministre fait dépendre son propre choix du résultat de la négociation avec Bruxelles, laisse le champ libre aux militants pro-Brexit, largement financés et qui trouvent peu de contradicteurs dans la presse.La question des relations entre Londres et l’Europe n’est pas la principale à être inscrite à l’ordre du jour du sommet des 17 et 18 décembre consacré à la crise des migrants et à la lutte contre le terrorisme. Mais pour M. Cameron, qui a été réélu en mai en promettant un référendum, rentrer bredouille à Londres n’est pas une option. Le 10 novembre, après plusieurs mois où il a attendu en vain que l’initiative vienne de ses partenaires, le premier ministre a formalisé, dans une lettre adressée à Donald Tusk, les quatre champs de réforme qu’il souhaite faire aboutir pour accepter de faire campagne pour le « in ».Deux d’entre elles, largement symboliques, ne semblent pas poser de problèmes insurmontables : la mise en avant de la compétitivité de l’Union par l’achèvement du marché unique et l’acceptation de nouvelles garanties de souveraineté. Les Britanniques souhaitent un pouvoir accru des parlements pour contrôler les décisions de Bruxelles ; ils veulent aussi être exemptés de l’engagement de construire « une union toujours plus étroite », considérant que cette clause du traité de Rome engage à marche forcée une intégration politique qu’ils refusent. La troisième est nettement plus difficile à réaliser : il s’agit de trouver des mécanismes pour protéger les Britanniques (et en particulier la City) contre les décisions des pays de la zone euro dont ils ne font pas partie.Un « frein de secours »Mais la quatrième, qui concerne l’immigration, apparaît à la fois comme la plus sensible politiquement pour M. Cameron, et celle qui suscite le plus de réserve, voire d’opposition chez ses partenaires. Le premier ministre veut supprimer le versement des aides sociales pendant les quatre premières années du séjour au Royaume-Uni des étrangers intra-européens. La mesure met en cause à la fois le principe de libre circulation des travailleurs dans l’Union et celui de non-discrimination entre ses ressortissants.Lors d’un passage en Pologne, pays dont plus de 850 000 ressortissants vivent au Royaume-Uni, M. Cameron a eu, le 10 décembre, un avant-goût des objections qui l’attendent. La première ministre Beata Szydlo a qualifié d’« inacceptable » son projet.A Londres même, un expert britannique de haut rang, Sir Stephen Nickell a expliqué publiquement que réduire les avantages sociaux n’aurait guère d’effet sur les flux d’immigration européenne. Mais M. Cameron, qui ne parvient pas à réaliser son imprudente promesse de réduire à moins de 100 000 par an le nombre des entrées d’étrangers, veut afficher une mesure forte. « Le Premier ministre veut répondre aux inquiétudes des Britanniques », a assuré mercredi Downing Street.Pour contourner les obstacles, plusieurs propositions sont à l’étude. L’une consisterait à priver aussi d’allocations pendant quatre ans les Britanniques expatriés rentrant au pays, voire tous les jeunes Britanniques entrant sur le marché du travail et n’ayant pas encore contribué au système. Mais il parait politiquement difficile de plaider pour le maintien dans l’UE si celui-ci se paie par un tel recul social. Une autre piste consisterait à permettre à Londres d’actionner un « frein de secours » en réduisant l’arrivée d’Européens sur la base d’une « situation exceptionnelle » de surcharge des services publics. Mais cette solution ne saurait être permanente et resterait contrôlée par Bruxelles.Holà d’Angela MerkelEn réalité, la mesure drastique demandée par Londres exige un changement des traités constitutifs de l’Union. David Cameron sait que c’est impossible dans l’immédiat. Mais il souhaite obtenir un accord prévoyant une modification conforme à ses vœux dès la prochaine révision des traités, après les élections françaises et allemandes de 2017. Le premier ministre souhaite une « réforme juridiquement contraignante », a répété mercredi sa porte-parole. A la fin novembre, M. Cameron semble avoir tenté de forcer la main de M. Tusk pour obtenir que la perspective d’un changement de traité soit mentionnée dans un communiqué officiel de l’UE. Mais Angela Merkel y a mis le holà en exigeant qu’une discussion collective ait lieu. Un tel « débat de fond », voulu par Londres, devrait avoir lieu ce jeudi.Mais son résultat est incertain. Même si les partenaires du Royaume-Uni sont prêts à des concessions pour éviter le divorce et la nouvelle crise qu’il provoquerait, ils ont tendance à penser que c’est à M. Cameron de proposer des solutions aux problèmes qu’il pose. Or le premier ministre semble si sûr de sa position qu’il demande à ses partenaires de lui suggérer des portes de sortie. « Pour l’instant, aucune contre-proposition n’a été mise sur la table », s’est étonnée mercredi sa porte-parole. Il est donc possible que l’avion de M. Cameron effectue encore quelques tours dans les airs avant de trouver la piste d’atterrissage.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Les manifestations d’hostilité d’une partie des professionnels de santé libéraux et la forte mobilisation des buralistes n’y auront rien changé. Au terme d’un processus démarré en octobre 2014 et d’un long parcours parlementaire, le projet de loi santé a été définitivement adopté par les députés jeudi 17 décembre. Finalement, il n’est pas fondamentalement différent de celui présenté en conseil des ministres le 15 octobre 2014.Si elle a dû renoncer à la vaccination par les pharmaciens et s’est vu imposer par les parlementaires un assouplissement substantiel de la loi Evin encadrant la promotion des boissons alcoolisées, la ministre de la santé, Marisol Touraine, n’aura cédé sur aucun autre point aux opposants à sa loi. Ni sur la généralisation du tiers payant ni sur la mise en place du paquet de cigarettes neutre.Une fois que le Conseil constitutionnel – bientôt saisi par les parlementaires de l’opposition – aura rendu son avis sur la loi, celle-ci pourra être officiellement promulguée, vraisemblablement d’ici à la fin du mois de janvier 2016. Au gré de la publication des décrets et des arrêtés, des dizaines de mesures devraient progressivement entrer en vigueur tout au long de l’année prochaine.Certaines, comme le « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancer souscrivant une assurance ou un emprunt, se sont révélées assez consensuelles et ne devraient pas créer de vagues. D’autres, plus contestées ou plus compliquées à appliquer, devraient en revanche continuer à faire parler d’elles ces prochains mois.Le tiers payant généralisé A droite, Nicolas Sarkozy, François Fillon et Alain Juppé, les principaux candidats à la primaire, ont annoncé qu’ils abrogeraient tout ou partie de la loi santé s’ils étaient élus à la présidence de la République. Des déclarations qui concernent d’abord le tiers payant généralisé, une disposition qui vise à supprimer l’avance de frais chez le médecin. La mesure phare du projet de loi cristallise depuis des mois la colère d’une partie des syndicats de médecins libéraux, qui y voient une source de complexité administrative et à terme une réduction de leur liberté de prescription.Lors de l’élection présidentielle, en mai 2017, la généralisation par étapes de cette dispense d’avance de frais ne sera pas achevée. Elle ne deviendra obligatoire que six mois plus tard, à partir du 30 novembre. Mais si le dispositif technique retenu avait d’ici-là fait la preuve de sa simplicité et de sa fiabilité, de nombreux élus à gauche sont convaincus qu’il sera compliqué – voire impossible – de revenir sur une mesure qui bénéficie dans les sondages d’une adhésion des patients.Lire nos explications :Le tiers payant en six questionsToutefois, à l’heure de voter la loi, le dispositif connaît encore plusieurs inconnues. La plupart des syndicats de médecins libéraux ont assuré que leurs adhérents n’appliqueront pas cette dispense d’avance de frais, appelant même à la « désobéissance civile ». La ministre de la santé, Marisol Touraine, ayant toujours refusé de parler de sanctions, que se passera-t-il pour les médecins frondeurs ?La façon dont le forfait d’un euro par consultation sera récupéré par l’Assurance-maladie n’est par ailleurs toujours pas tranchée. Un prélèvement direct du montant de cette franchise sur le compte en banque des assurés sociaux est à l’étude. Après avoir été annoncé pour la fin octobre, un rapport commun de l’Assurance-maladie et des organismes de complémentaires santé détaillant le « mode d’emploi » du futur tiers payant devrait être publié à la fin du mois de janvier 2016.Le paquet neutreAdopté de justesse en deuxième lecture, par deux voix d’écart, le paquet de cigarettes générique fera son apparition sur les présentoirs des buralistes le 20 mai 2016. Forme, taille, couleur et typographie seront uniformisées ; seul le nom de la marque continuera d’apparaître en petit sur le paquet. Les cigarettes aromatisées ainsi que les cigarettes comportant des petites capsules à activer seront également interdites au cours de l’année prochaine. Seules les cigarettes mentholées disposeront d’un sursis jusqu’en 2020. Au nom du respect des droits des marques, les cigarettiers menacent la France de poursuites devant l’Organisation mondiale du commerce ou la Cour de justice européenne.Lire aussi :Le lobby du tabac à l’assaut de la loi santéInterdictions de fumer et vapoter Dès la promulgation de la loi, il sera interdit de fumer en voiture si un mineur se trouve à bord. D’ici à la fin du mois de mars 2016, assure le ministère de la santé, il ne devrait officiellement plus être autorisé de vapoter dans les établissements scolaires ou accueillant des mineurs, dans les moyens de transport collectif fermé et plus généralement « les lieux de travail fermés et couverts à usage collectif ». Les cafés, bars et restaurants ne seront toutefois pas concernés par une telle interdiction, le Conseil d’Etat ayant explicitement exclu ces lieux du champ d’application de la loi.Lire aussi :Le plan antitabac suscite l’incompréhension des associations de vapoteurs Les « salles de shoot »Paris et Strasbourg devraient être les premières villes à expérimenter pendant six ans ces salles de consommation à moindre risque, destinées à accueillir les toxicomanes marginalisés, afin d’éviter la propagation du VIH ou de l’hépatite. Au ministère de la santé, on assure que les choses peuvent « aller très vite » une fois la loi votée. Ces salles pourraient être autorisées à ouvrir leurs portes dès la fin du mois de mars 2016. Adossées à des structures hospitalières, ces deux premières salles devraient sans doute susciter moins d’hostilité et de craintes chez les riverains.Lire aussi :Les députés approuvent les « salles de shoot »Don d’organesLes modalités exactes du don doivent être redéfinies d’ici au 1er janvier 2017 à l’issue d’une concertation entre les associations de donneurs et les autorités sanitaires. A compter de cette date, la famille d’un défunt ne sera plus consultée mais simplement informée d’un prélèvement d’organes. Le registre national de refus est appelé à devenir le principal moyen de formuler, de son vivant, le refus de donner.L’action de groupeL’instauration des actions de groupe pour les patients victimes de dommages médicaux dus à leur traitement avait été présentée comme une « avancée démocratique majeure » par Marisol Touraine. Mais le dispositif proposé reste éloigné du modèle américain et se révèle peu adapté aux affaires sanitairesLire aussi :Santé : le mirage des « class actions » à la françaiseLe droit à l’oubliCette mesure devrait donner la possibilité aux anciens malades du cancer, passé un certain délai après leur guérison, de contracter un crédit bancaire, ou plus exactement une « assurance emprunteur » permettant ce prêt, et donc l’accès à la propriété. Jusqu’à maintenant, considérés comme des emprunteurs « à risque », ils en étaient soit exclus, soit contraints de payer des surprimes d’un montant parfois exorbitant.Lire aussi :Un « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancerIVG : suppression du délai de réflexionLes femmes n’auront plus à patienter sept jours avant de pouvoir avorter. Le délai de réflexion obligatoire entre la première et la deuxième visite médicale pour une interruption volontaire de grossesse (IVG) est supprimé.Lire aussi :IVG : les députés suppriment le délai de réflexion de sept joursLe dossier médical partagéPlus de dix ans après sa création, la Caisse nationale d’assurance-maladie va relancer ce dossier informatique censé contenir aussi bien les comptes rendus d’hospitalisation des patients que les résultats de biologie, les radios ou les courriers de liaison entre médecins spécialistes et médecin traitant.Lire aussi :Le carnet de santé numérique va être généraliséL’étiquetage nutritionnelSi industriels, associations de consommateurs et autorités sanitaires parviennent à se mettre d’accord, des logos de différentes couleurs pourraient faire leur apparition sur les emballages industriels au cours de l’année 2016.Lire aussi :Nutrition : cinq couleurs dans le panier de coursesPrescription d’activité physiqueDix millions de Français atteints d’une des trente affections de longue durée (ALD) devraient pouvoir se voir prescrire des activités physiques adaptées. ­Celles-ci seront dispensées par des organismes labellisés, sous la ­supervision d’éducateurs sportifs qualifiés.Lire aussi :L’activité physique, nouvel outil thérapeutiqueFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Françoise Fressoz Henri Guaino, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a dénoncé mercredi « les combinaisons de partis » qui, selon lui, ouvrent un « boulevard » au Front national (FN). Il réagissait à la proposition de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (LR), soutenu par Manuel Valls, de défendre un « pacte républicain contre le chômage » pour faire barrage au Front national en 2017.« Depuis quarante ans, la gauche et la droite ont mené à peu près, hélas, la même politique qui nous a conduits là où nous en sommes et vous pensez qu’en mettant ensemble les idées et les mesures qui nous ont conduits à cette explosion du chômage de masse, nous allons faire reculer le chômage ? » a ironisé le député( LR) des Yvelines, invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP.« On ouvre un boulevard aux extrêmes »Additionnant les électeurs qui ont voté pour les extrêmes et ceux qui se sont réfugiés dans l’abstention, Henri Guaino a jugé que le résultat des élections régionales était « terrible » et révélateur « d’un pays au bord du gouffre ». La solution ne peut venir, selon lui, de « la cuisine des partis » autrement dit de « la réapparition du vieux fantasme de la troisième force ». Allusion à la période de la IVe République où la SFIO cherchait l’alliance avec les démocrates chrétiens et les radicaux pour gouverner.« S’il n’y a plus que deux camps en France, le Front national et tous les autres, on ouvre un boulevard aux extrêmes car, par le jeu de l’alternance, tous ceux qui contesteront la politique mise en œuvre, iront voter Front national », a-t-il fait valoir. « Au lieu de chercher des combinaisons, des recettes, des slogans, les hommes politiques feraient mieux de se mettre à leur table de travail et de réfléchir, indépendamment de ce qu’ils ont fait », a-t-il ajouté.Henri Guaino a condamné avec la même vigueur le front républicain qui a permis à deux élus de son parti, Xavier Bertrand et Christian Estrosi, de se faire élire dimanche car, a- t- il expliqué « cela revient à dire aux électeurs de Marine Le Pen : “Le Front national a le droit de se présenter aux élections, vous avez le droit de voter pour lui, mais nous ferons en sorte qu’à aucun moment ce que vous exprimez n’ait une quelconque importance dans les institutions de la République.” C’est méprisant ». Au passage, il a accusé François Hollande de faire « un calcul extrêmement cynique » en jouant sur la peur du Front national « pour tenter de ressouder la gauche ».Reproches adressés à Alain JuppéSelon le député des Yvelines, le Front national se nourrit de la crise, des erreurs commises par les partis de gouvernement et « de la disparition de l’échiquier politique du grand parti gaulliste et populaire » à laquelle il avait adhéré. ll a reproché à Alain Juppé, candidat à la primaire d’« avoir fait partie de ceux qui ont voulu extirper le gaullisme du RPR » et précisé : « Si j’ai à choisir entre Nicolas Sarkozy et les autres, je choisirai d’aider Nicolas Sarkozy. »Henir Guaino a encore précisé qu’il voulait « peser dans le débat de 2017 en parlant de la nation, de l’Etat et de la République, autrement qu’en parle le Front national, et autrement qu’en parlent ceux qui veulent tout bazarder. » Il s’est enfin déclaré favorable à l’inscription de l’état d’urgence dans la Constitution, conformément au souhait de François Hollande car, dit-il « c’est la seule façon de le protéger de l’arbitraire des jurisprudences ».Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié « Je trace ma route. J’accélère, c’est le propre d’un pilote de course », sourit François Fillon. Le candidat déclaré à la primaire pour la présidentielle de 2017 entend donner un nouvel élan à sa campagne dans l’optique du scrutin de novembre 2016.Mercredi 16 décembre, l’ex-premier ministre a inauguré son nouveau QG de campagne, situé boulevard Saint-Germain à Paris, à deux pas de l’Assemblée nationale. Plusieurs parlementaires étaient présents, tels le président du Sénat, Gérard Larcher, mais aussi l’ancien président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer et les députés Patrick Devedjian, Jérôme Chartier, Isabelle Le Callennec ou encore Bernard Debré.« Définir une stratégie claire »Devant ses troupes, M. Fillon a tenu un discours tourné vers la présidentielle. Il mise plus que jamais sur son projet de rupture radicale, qui prévoit notamment l’abrogation des 35 heures, une réduction de la dépense publique de 110 milliards d’euros en cinq ans, la retraite à 65 ans, la mise en place d’un contrat de travail unique…« Tout mon pari consiste à penser qu’on peut gagner une élection en proposant cette transformation et surtout qu’on peut changer la France en le faisant vraiment ».A ses yeux, seul son « projet de redressement national et de liberté d’initiative » est de nature à sortir le pays de la crise et à contrecarrer la dynamique du Front national (FN). « Je suis le seul à proposer des solutions qui rompent avec les problèmes que connaît le pays depuis trente ans », a-t-il assuré ensuite devant quelques journalistes.Avant de dénigrer les projets de Nicolas Sarkozy et d’Alain Juppé, ses rivaux pour la primaire. « Si on veut restaurer les mesures précédentes ou entamer des réformes de compromis, la réponse ne sera pas suffisante », a-t-il tranché. Sa méthode pour l’emporter en 2017 ?« Définir une stratégie claire, incarner une façon digne de faire de la politique, et surtout proposer un projet puissant, précis et crédible. »« L’obstacle principal, le chômage »Assurant qu’il n’avait « pas été surpris » par les résultats des élections régionales, M. Fillon a mis en garde contre la progression continue du FN dans les urnes : « [la présidente du FN] Marine le Pen a une nouvelle fois été battue mais elle a mis un pied dans la porte du second tour de l’élection présidentielle. » «Certes, le FN n’a conquis aucune région parce qu’une majorité de Français se refuse à confier des responsabilités à un parti extrémiste […] Mais cette majorité raisonnable se réduit d’année en année et pour la première fois, dans une élection nationale, le FN a atteint ou frôlé la majorité absolue dans plusieurs départements. »« Le FN progresse d’abord à cause de la souffrance économique et sociale des Français. L’obstacle principal, c’est comment réduire le chômage », a jugé M. Fillon, en se démarquant de la ligne droitière de Nicolas Sarkozy :« Tous ceux qui pensent qu’il y a d’abord un problème d’immigration et d’identité, c’est pour contourner l’obstacle de la difficulté à faire baisser le chômage. Cela ne veut pas dire que ces problèmes n’existent pas, mais tant que l’on n’aura pas résolu cette question fondamentale du mal de vivre des Français, le FN continuera de progresser. […] Il n’y aura pas de président FN en 2017 mais si on ne résoud pas ces problèmes, je ne réponds plus de rien après 2017 ».« Personne ne peut prétendre être en pole position »Distancé dans les sondages par le duo Nicolas Sarkozy-Alain Juppé, le député de Paris veut croire que rien n’est joué pour la primaire, à onze mois de l’échéance. « Aujourd’hui, personne ne peut prétendre être en pole position », a déclaré celui qui a relancé sa campagne avec le succès de son livre, Faire (Ed. Albin Michel), paru mi-septembre.« Depuis la défaite de 2012, notre parti ne s’est pas réinventé, pas renouvelé », a regretté M. Fillon. Pour lui, « l’examen de conscience n’est pas de trop » et « le triomphe n’est pas de mise », après « la victoire en demi-teinte » des Républicains aux élections régionales. Principale cible : M. Sarkozy. M. Fillon ne le juge plus désiré par les Français. « Nos concitoyens veulent autre chose que le remake de la présidentielle de 2012 », a-t-il estimé.Quand on lui demande s’il pense être en mesure de rattraper son retard sur ses rivaux d’ici la primaire, M. Fillon garde la tête froide. « Je suis sûr de moi, de mon projet. Après, il faut que les Français me soutiennent », admet-il, en disant vouloir « rester modeste ». Persuadé que son temps viendra, il lance avec le sourire : « Je trace mon sillon comme un paysan sarthois avec sa charrue. »Lire aussi :Primaire à droite : le pari libéral de FillonAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien Pécout Les proches de Georges Marchais peuvent espérer que son nom restera affiché à Villejuif. Le rapporteur public du tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne) est allé, mercredi 16 décembre, dans le sens de la famille de l’ancien secrétaire général du Parti communiste français.Le rapporteur a préconisé d’annuler le changement de nom du parvis Georges-Marchais de Villejuif, que la nouvelle équipe municipale (Les Républicains) de cette commune du Val-de-Marne a décidé de débaptiser depuis son accession au pouvoir dans cet ancien fief communiste, il y a un an.Lire aussi :A Villejuif, la place Georges-Marchais débaptiséeEn cause : « une erreur manifeste d’appréciation » et « un défaut d’intérêt public local ». Débaptiser le parvis reviendrait, selon lui, à méconnaître « le rôle important de Georges Marchais dans l’essor de Villejuif », qui fait partie de la circonscription dont il a été le député de 1973 jusqu’à sa mort en 1997.Le parvis en question porte le nom de Georges Marchais depuis 2013 seulement, à l’initiative de Claudine Cordillot, alors maire (PCF) de la ville. A peine un an plus tard, le 17 décembre 2014, son successeur, Franck Le Bohellec (LR), fait voter une délibération pour lui retirer cette dénomination et renommer le parvis en hommage au cancérologue Georges Mathé (1922-2010).Elkabbach en soutienPour l’avocat de la famille Marchais, qui a porté l’affaire devant le tribunal, la décision de M. Le Bohellec traduit une volonté d’« attaquer Georges Marchais en niant ce qu’il avait pu apporter pour la commune » et vise « à donner une certaine coloration politique » dans cette commune de Villejuif, où la droite vient de mettre un terme à quatre-vingt-neuf ans de gestion communiste.Très vite, la décision suscite l’opposition d’habitants de la ville, de proches de l’ancien député et d’hommes politiques, toutes tendances confondues. Dans une lettre ouverte, six députés, parmi lesquels le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone (PS), Bernard Debré (Les Républicains) et André Santini (UDI), avaient jugé « inconvenante » la décision.Même Jean-Pierre Elkabbach, resté célèbre pour les débats télévisés où il faisait face aux reparties de Georges Marchais, a apporté son soutien à la famille de l’ancien secrétaire général du PCF. Sur le réseau social Twitter, le journaliste a ainsi appelé le maire de Villejuif à faire machine arrière.Franck Le Bohellec: renoncez de vous-même à débaptiser le parvis GeorgesMarchais. La République n'apprécie ni les tartuffes ni les sectaires— JP_Elkabbach (@JP Elkabbach)require(["twitter/widgets"]);« Honorer les deux Georges »Sur les bancs du tribunal administratif de Melun, Me Delarue a évoqué ce soutien devant l’épouse de l’ancien dirigeant communiste, Liliane, son fils, Olivier, ainsi que ses petits-enfants. Emus mais réservés, tous préfèrent garder le silence jusqu’à la décision finale du tribunal administratif, attendue le 13 janvier 2016.En attendant, le clan Marchais a conçu un site Internet pour perpétuer la mémoire de l’ancien secrétaire général du PCF. Ses proches soulignent déjà avec satisfaction que la plaque commémorative en hommage à Georges Marchais figure toujours sur le parvis, le maire de Villejuif n’ayant toujours pas « pu passer à l’acte » et appliquer sa délibération.Toujours sur ce site, un appel est lancé pour que le cancérologue George Mathé soit également « [honoré] à Villejuif ». Manière d’affirmer que la bataille pour la mémoire de Georges Marchais peut se mener en bonne intelligence avec la famille du scientifique qui était censé donner au parvis son nouveau nom.Ancien membre des Forces françaises de l’intérieur, de sensibilité gaulliste, Georges Mathé a œuvré de longues années dans l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif. Dans une lettre adressée au maire, le 25 février, Liliane Marchais a ajouté que l’épouse du cancérologue souhaite, elle aussi, « qu’une solution soit trouvée pour honorer les deux Georges et rassembler ainsi toutes les sensibilités françaises ».Adrien PécoutJournaliste au Monde Juliette Harau Mercredi 16 décembre, Marine Le Pen a publié sur son compte Twitter des photographies extrêmement violentes, mettant en scène des victimes de l’organisation Etat islamique (EI).Elle entendait ainsi répondre à l’interview du politologue, spécialiste de l’islam, Gilles Kepel, par Jean-Jacques Bourdin sur RMC, plus tôt dans la matinée. La présidente du Front national (FN) attribue en l’occurrence à M. Bourdin un « parallèle entre Daech [acronyme arabe de l’EI] et le FN » qu’elle juge « inacceptable ». Une enquête préliminaire pour « diffusion d’images violentes » a été ouverte par le parquet de Nanterre. De quoi Marine Le Pen accuse-t-elle Jean-Jacques Bourdin ?Gilles Kepel était invité par l’animateur pour la sortie de son livre Terreur dans l’Hexagone qui revient sur la genèse et l’évolution du djihadisme français. Dans l’ouvrage, « vous faites le lien entre le djihadisme français et la poussée du Front national », remarque le journaliste après quelques minutes d’interview. L’auteur précise d’emblée : « Bien sûr, ce n’est pas la même chose, mais ce sont deux phénomènes qui participent un peu de la même congruence, ils se ressemblent. »Les précautions sont prises, reste à préciser la pensée. Une minute plus tard, Jean-Jacques Bourdin invite Gilles Kepel à revenir sur « les liens entre Daech et le Front national, enfin, pas les liens directs, mais ce repli identitaire qui, finalement, est une communauté d’esprit ». Le chercheur déploie succinctement son analyse, expliquant que le mouvement djihadiste s’appuie sur un clivage communautaire. L’EI veut « casser la société française en deux », dit-il encore :« [L’EI veut] faire d’un côté une enclave où il n’y aurait que des musulmans, entre guillemets, qui s’identifieraient aux plus radicaux et de l’autre côté des identitaires qui rejettent l’immigration, l’islam, etc. Le terreau de ça, c’est une société qui n’est plus inclusive. »Les précautions de l’intervieweur et de son interlocuteur ne satisfont pas Marine Le Pen, qui attribue à Jean-Jacques Bourdin un « dérapage inacceptable ». Gilles Kepel, lui, n’est pas interpellé.Le parallèle fait ce matin par @JJBourdin_RMC entre #Daech et le #FN est un dérapage inacceptable. Il doit retirer ses propos immondes ! MLP— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 16 Décembre 2015Marine Le Pen : « Les journalistes ont besoin de se rendre compte de la gravité de leurs propos » La polémique aurait pu se concentrer sur le fond : réfléchir à la montée du FN et à celle du djihadisme comme deux phénomènes d’exclusion qui se « ressemblent » est-il insultant ? Mais la réaction de la députée européenne a été plus cinglante.A ces propos qu’elle juge « immondes », Marine Le Pen a répliqué en relayant, sur son compte Twitter, qui compte plus de 829 000 abonnés, des photos de l’EI mettant en scène des exécutions.La présidente du FN, interrogée par Le Monde, assume de ne pas avoir flouté ces images sordides, qui sont pourtant ainsi accessibles à tout public :« Parce que lorsque des journalistes ou des politiques sont assez indignes pour faire un parallèle entre Daech et le FN, ils ont besoin de se rendre compte de la gravité de leurs propos eu égard à l’atrocité des crimes de Daech. »« Je comptais vous poser la même question pour le petit Aylan », ironise même Marine Le Pen, évoquant, et mettant sur le même plan, la photo du jeune enfant mort noyé sur une plage turque. Lire : Pourquoi nous avons publié la photo du petit AylanDans un second temps, un message indiquant « Les médias suivants peuvent contenir des éléments sensibles » a toutefois été ajouté sur les tweets de Marine Le Pen : il est visible depuis les comptes étant configurés pour filtrer les images choquantes. Elle ne veut pourtant pas croire que ses tweets puissent constituer une forme de publicité pour l’organisation terroriste.« C’est vous [les médias] qui contribuez à leur banalisation en les comparant au FN et à ses 7 millions d’électeurs. »Elle est soutenue dans sa surenchère par certains membres de son mouvement. Notamment Gilbert Collard, député du Gard, ou encore Eric Domard, membre du bureau politique du FN et conseiller de Marine Le Pen. Ce dernier a publié une photo explicite des victimes de la tuerie du Bataclan le 13 novembre : les corps gisent sur le sol, dans une mare de sang.Jeudi, Mme Le Pen a retiré une des trois photos, montrant le corps décapité de l’otage américain James Foley.« Je ne savais pas que c’était une photo de James Foley. Elle est accessible par tous sur Google. J’apprends ce matin que sa famille me demande de la retirer. Bien évidemment, je l’ai aussitôt retirée »En revanche, les photos montrant les assassinats du pilote jordanien Moaz Al-Kazabeh et d’un soldat syrien nommé Fadi Ammar Zidan sont toujours en ligne.Ouverture d’une enquête pour « diffusion d’images violentes » et condamnations politiquesLe ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé mercredi après-midi devant les députés avoir saisi la plate-forme Pharos de la direction centrale de la police judiciaire – le site unique qui gère les signalements effectués par des internautes lorsqu’ils souhaitent dénoncer des contenus illégaux. Et ce « de manière à réserver toutes les suites qui doivent l’être ».Pour lui, ces photos sont « de la propagande de Daech », « une abjection, une abomination et une insulte pour toutes les victimes du terrorisme et pour toutes celles et tous ceux qui sont tombés sous le feu et la barbarie de Daech ».A la suite de ce signalement, le parquet de Nanterre a depuis ouvert une enquête préliminaire pour « diffusion d’images violentes », sur le fondement de l’article 227-24 du Code pénal. Une autre bataille s’est également engagée sur le réseau social, où le premier ministre Manuel Valls a qualifié ces publications de « faute politique et morale », reprochant à Marine Le Pen de ne pas respecter les victimes.Monstrueuses photos.— manuelvalls (@Manuel Valls)require(["twitter/widgets"]);Un message auquel Marine Le Pen n’a pas tardé à répondre, dans une apostrophe directe au premier ministre, faisant référence à ses attaques contre le FN lors de la campagne des élections régionales..@manuelvalls, vous qui avez lancé une campagne d'injures et de violence inouïe contre le @FN_officiel, vous osez parler d'incendiaire?! MLP— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);Jean-Jacques Bourdin a dénoncé une « réaction hystérique de la part des dirigeants du Front national ».« Vous me direz à quel moment j’ai dit que le FN était comme Daesh ! A aucun moment. Mais à aucun moment. J’ai trop de respect pour les électeurs du FN pour entrer dans une polémique parfaitement inutile. »Juliette HarauJournaliste au Monde Patrick Roger Le Conseil constitutionnel a jugé, mardi 22 décembre, que le régime d’assignation à résidence fixé par l’état d’urgence après les attentats du 13 novembre était conforme à la Constitution. La haute juridiction avait été saisie le 11 décembre à la suite du recours déposé par un des sept militants écologistes visés préventivement, avant la tenue de la COP21, par l’article 6 de la loi du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence dans sa rédaction résultant de la loi du 6 novembre 2015 adoptée après les attentats.Celui-ci autorise le ministre de l’intérieur à « prononcer l’assignation à résidence, dans le lieu qu’il fixe, de toute personne (…) à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ».Le Conseil constitutionnel a estimé que la législation répondait à un motif d’intérêt général et ne contrevenait pas aux droits et libertés garantis par la Constitution, notamment au droit de manifester, car l’assignation à résidence ne pouvait être confondue avec un confinement domiciliaire.Lire aussi :Etat d’urgence : la carte des perquisitions administrativesL’Etat d’urgence, une « zone grise »Ce que contestaient les avocats des requérants lors de l’audience qui s’est tenue le 17 décembre. Les militants assignés à résidence étaient en effet tenus de pointer trois fois par jour au commissariat et de rester chez eux de 20 heures à 8 heures.Pour leurs défenseurs, ce régime était clairement destiné à les empêcher d’exercer leur droit de manifester et constituait une mesure privative de liberté. Ils soulignaient que ces décisions d’assignation à résidence avaient été prises sur la seule base de « notes blanches » des services de renseignement, non datées et non signées, faisant état de leur « appartenance à une mouvance radicale » et de leur possible participation aux manifestations prévues contre la COP21.Lire aussi :Les militants de la COP21, cibles de l’état d’urgencePour Me Alexandre Faro, un des défenseurs des militants écologistes, « la loi confère des pouvoirs exorbitants à l’administration ». « L’état d’urgence est une zone grise dans l’état du droit », avait plaidé Me Patrice Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l’homme (LDH), mettant en garde contre des « interprétations extensives » et des« dérives sécuritaires ». Le Conseil constitutionnel ne les a pas suivis.Lire aussi :A gauche, des doutes s’expriment sur le projet de réforme de la ConstitutionPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.12.2015 à 16h58 Le défenseur des droits, Jacques Toubon, s’est prononcé contre la pénalisation des clients de prostituées, et ne souhaite pas sa réintrégration dans la proposition de loi qui sera de nouveau discutée en janvier à l’Assemblée, dans un avis rendu public mardi 22 décembre.Pour le défenseur, « l’interdiction de l’achat d’un acte sexuel basée sur le modèle suédois n’est pas la mesure la plus efficace pour “réduire la prostitution et pour dissuader les réseaux de traite et de proxénétisme de s’implanter sur les territoires”, et encore moins “la solution la plus protectrice pour les personnes qui resteront dans la prostitution”, comme annoncé dans la proposition de loi ».La pénalisation des clients « accentue la précarité »Il souligne notamment « que le modèle suédois cité en référence est aujourd’hui fortement controversé » et juge que « l’impact d’une telle disposition sur le phénomène prostitutionnel en France s’annonce limité, voire nul ». De plus, la France comme la Suède manquent « de chiffres fiables » permettant « de quantifier les effets de la loi sur le système prostitutionnel », insiste-t-il.Dans son avis, il « relève avec satisfaction la suppression de l’article » instaurant la pénalisation des clients, décidée par les sénateurs en octobre, et « ne souhaite pas sa réintégration ».Lire :Prostitution : les députés rétablissent la pénalisation du clientCependant, après l’échec des députés et sénateurs à s’accorder mi-novembre sur une version commune de la proposition de loi, les députés ont rétabli pour l’essentiel, le 15 décembre en commission, leur version du texte, et donc la pénalisation des clients. Ils prévoient de sanctionner l’achat d’actes sexuels d’une contravention de 1 500 euros.Jacques Toubon souligne que la pénalisation des clients « accentuera la précarité des personnes prostituées en les forçant à davantage de clandestinité », « rendra plus difficile l’action des services de police dans la lutte contre la traite et le proxénétisme », exposera « davantage les prostitué-e-s à la violence de certains clients et aux contaminations au VIH et/ou aux hépatites virales », et les forcera « à accepter certaines pratiques ou rapports non protégés ».Les députés auront le dernier mot sur ce texte, qui fera un nouveau passage devant l’Assemblée le 27 janvier, avant une nouvelle lecture du Sénat, puis un éventuel ultime vote des députés, si le Sénat ne vote pas le texte conforme.Lire aussi :« Délit de racolage ou pénalisation du client, c’est bonnet blanc et blanc bonnet  » 22.12.2015 à 14h10 • Mis à jour le22.12.2015 à 15h13 Le gazole continue à battre des records à la baisse. Le prix moyen en stations-service est tombé à 1,0018 euro le litre, soit 4,59 centimes de moins par rapport à la semaine précédente, d’après les relevés hebdomadaires du ministère de l’énergie, lundi 21 décembre. Le prix de l’essence, et encore plus celui du fioul domestique, sont aussi en chute.Cette baisse des prix des produits pétroliers découle du fort repli des cours du brut, qui évoluent à leurs niveaux les plus bas depuis plusieurs années, pénalisés par une offre surabondante face à une demande manquant de vigueur. Le baril de Brent a ainsi dégringolé à environ 36 dollars lundi à Londres, son prix le plus bas depuis onze ans et demi.Et, bonne nouvelle pour les automobilistes, aucune réelle embellie n’est attendue sur ce front au cours des prochains mois. La baisse est telle qu’on parle de « Noël avant l’heure » et pour l’Association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV), il s’agit de « la meilleure nouvelle » de l’année en ce qui concerne le pouvoir d’achat.- 25 %C’est l’ampleur de la baisse du prix du gazole depuis 2014. Selon les chiffres publiés lundi 21 décembre, le prix moyen en stations-service est tombé à son plus bas niveau depuis six ans et demi (soit depuis mi-juillet 2009). Déjà, le 31 août, le prix du gazole était « au plus bas depuis cinq ans ».Voici, ci-dessous, les prix comparés d’un litre de diesel et d’un litre de sans-plomb 95, à la pompe, depuis début 2014. Le gazole a baissé de 25 %. Le diesel reste le carburant préféré des Français avec environ 80 % des volumes de carburants écoulés dans l’Hexagone du fait de la forte prévalence des véhicules à moteur diesel dans le parc automobile national.Quant à l’essence sans plomb, les prix bas sont aussi au rendez-vous. Le SP95, deuxième carburant le plus vendu, valait 1,2586 euro le litre, lundi 21 décembre, un niveau plancher depuis la fin décembre 2009. Le SP98 valait, lui, 1,3202 euro le litre en moyenne, un plus bas en près de six ans. #container_14507809626{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14507809626{ height:500px; } #container_14507809626 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14507809626 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14507809626 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14507809626 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Prix à la pompe depuis janvier 2014En euro par litre, en France métropolitaine, hors Corse.Source : Ministère de l'écologie et de l'énergierequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: 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domestique en deux ans. Le fioul domestique étant largement moins taxé que le gazole (et surtout l’essence), la baisse des cours du brut se fait plus fortement sentir. Celui-ci s’écoule moins bien ces dernières semaines en raison de la douceur des températures. C’est ce qui fait dire à la CLCV que ces baisses de prix sur les carburants profitent surtout aux ménages ruraux, qui se chauffent au fioul et utilisent beaucoup la voiture. #container_14507817854{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14507817854{ height:500px; } #container_14507817854 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14507817854 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14507817854 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14507817854 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le prix du fioul domestique depuis avril 2014En euro par litre, en France métropolitaine, hors Corse.Source : Ministère de l'écologie et de l'énergierequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14507817854", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: 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Principalement constituée de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), elle est en 2015 de 0,624 euro par litre d’essence, de 0,468 euro par litre de gazole routier et seulement de 0,08 euro par litre de fioul domestique. #container_14443059207{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14443059207{ height:500px; } #container_14443059207 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14443059207 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14443059207 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14443059207 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taxe intérieure sur la consommation énergétique par type de carburantTaxe pour un litre de carburant en 2015Source : Ministère du développement durablerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14443059207", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Supercarbuarnt sans plomb (sp95 - E10)","Gazole","GPL carburant","Superéthanol E 85","Gazole non routier","Fioul domestique","Fioul lourd","Gaz naturel carburant","Gaz naturel combustible (PCI)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taxe au litre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.6241 ], [ "", 0.4682 ], [ "", 0.13 ], [ "", 0.1262 ], [ "", 0.1084 ], [ "", 0.0764 ], [ "", 0.0453 ], [ "", 0.0309 ], [ "", 0.0293 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});3,5 centimesC’est le montant (par litre) de la hausse de la taxe sur le gazole, prévue le 1er janvier. La taxation de l’essence classique, le sans-plomb 95, devrait augmenter de 2 centimes par litre. Cependant la baisse du prix des barils – qui compte seulement pour près d’un quart du prix des carburants à la pompe – est telle que les automobilistes devraient toujours rester gagnants.Même si la fiscalité du diesel et celle de l’essence ne devraient finalement pas se rapprocher aussi vite que prévu – le gouvernement avait annoncé dans un premier temps une baisse de la taxe sur l’essence d’un centime et une hausse du même montant de celle sur le gazole, afin de mettre fin au « traitement fiscal favorable » du gazole – il ne faut pas oublier un élément qui permet de voir tout ça de façon un peu plus positive : la taxation de carburant, même si peu populaire, est beaucoup plus efficace pour l’environnement que les normes de consommation de carburant. Le transport étant responsable de 20 % des émissions mondiales des gaz à effet de serre, ce n’est pas anodin pour la qualité de l’air.Lire aussi :Climat : la taxe sur les carburants plus efficace que les normes Matthieu Goar A force de ne pas vouloir effrayer sa gauche, François Hollande va-t-il s’aliéner le soutien de la droite  ? Devant les doutes ressentis par certains des membres de sa majorité, le président de la République a – selon une source gouvernementale qui l’a confirmé au Monde – décidé de renoncer à déchoir de la nationalité française des binationaux nés français condamnés pour terrorisme. Déjà, le 15 décembre, le premier ministre, Manuel Valls, avait confié son scepticisme   : «  Est-ce que le symbole en vaut la peine  ?  », s’était-il interrogé devant quelques journalistes.Lire aussi :Le piège de la déchéance de nationalitéCette mesure ne figurera donc pas dans le projet de réforme constitutionnelle présenté, mercredi 23 décembre, en conseil des ministres. François Hollande recule sur cette disposition qu’il avait pourtant lui-même annoncée lors de son discours devant le Congrès, le 16 novembre.Trois jours après les attentats du 13 novembre, le président de la République voulait s’afficher en garant de l’unité nationale, donnant des gages à la droite, qui avait déjà réclamé la déchéance de nationalité après les attaques terroristes de janvier. En stratège politique, le chef de l’Etat savait qu’il aurait besoin d’une partie des votes de l’opposition pour obtenir les trois cinquièmes des voix de parlementaires nécessaires à l’adoption de sa réforme constitutionnelle.L’annonce du retrait de cette mesure symbolique irrite les principales figures de l’opposition. «  Cela voudrait dire que le discours du Congrès était insincère, qu’il était prononcé sous le coup de l’émotion des attentats. S’il recule, cela veut dire que sa fermeté était factice, que l’unité nationale n’était qu’un paravent politique pour placer le chef de l’Etat au centre du jeu et au final une manœuvre électorale avant les élections régionales  », estime Eric Ciotti, député Les Républicains (LR) des Alpes-Maritimes et président de la commission d’enquête parlementaire sur la surveillance des filières djihadistes.«  Deux mesures indispensables  »D’autres élus de droite, notamment des sénateurs, expriment des critiques. «  François Hollande choisit la gauche plutôt que l’unité nationale, estime Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat. La constitutionnalisation de l’état d’urgence sans la mise en place d’autres mesures tient plus de l’esthétique. Le recul sur la déchéance serait un signal négatif. Et si on sent l’habileté politicienne, ce sera alors beaucoup plus compliqué d’avoir un groupe unanime.  » Depuis l’annonce lors du Congrès de cette réforme constitutionnelle, la droite a posé des conditions à son vote. «  Sur le principe, je ne suis pas contre une réforme constitutionnelle, mais tout dépendra de ce qu’il y aura dedans  », avait déclaré Nicolas Sarkozy au Monde, le 19 novembre.Lire aussi :Nicolas Sarkozy : « Trop de temps a été perdu » depuis « Charlie Hebdo »L’ancien président de la République appelait de ses vœux «  deux mesures indispensables  » : l’assignation à résidence, avec port d’un bracelet électronique, des individus fichés «  S  », et l’extension de la rétention de sûreté aux terroristes, à l’issue de leur peine de prison. «  Si ces deux mesures soulèvent des obstacles constitutionnels en l’état du droit actuel, la révision de la Constitution permettra précisément de les lever », avait poursuivi l’ancien chef de l’Etat.« Obstacles constitutionnels »La déchéance de nationalité des binationaux nés français faisait partie des prérequis à un vote favorable de l’opposition. Nicolas Sarkozy est depuis longtemps partisan d’un élargissement des conditions de son application. Il l’avait déjà évoquée lors de son discours de Grenoble en 2010 pour les individus qui «  auraient volontairement porté atteinte à la vie d’un fonctionnaire de police ou d’un militaire de la gendarmerie  ».Après les attentats de janvier, l’UMP avait proposé douze mesures pour renforcer la sécurité des Français : la déchéance de nationalité pour les djihadistes binationaux figurait en première ligne.Au lendemain du 13 novembre, M.  Sarkozy avait pris acte des annonces de son successeur mais s’était méfié d’une manœuvre politique. Le président des Républicains avait alors mis en place un observatoire, présidé par Eric Woerth et composé de plusieurs parlementaires, destiné à contrôler l’application des mesures annoncées par le gouvernement.Dans une tribune publiée dans Le Monde du 22 décembre, l’un des membres de cet observatoire, Guillaume Larrivé, député de l’Yonne et spécialiste des questions pénales, regrettait que «  le projet de révision ne donne à l’Etat aucun nouveau pouvoir pour mieux protéger les Français et ne crée aucune garantie nouvelle pour mieux assurer l’exercice des libertés  ». Il insistait pour qu’un amendement soit introduit afin de faciliter «  durablement des mesures de perquisition, d’assignation, de placement sous surveillance électronique et de rétention  ».Lire aussi :Révision de la Constitution et état d’urgence : une manoeuvre de triangulation du PSMatthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.12.2015 à 15h56 • Mis à jour le22.12.2015 à 10h47 La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a demandé, lundi 21 décembre, une enquête sur la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, ainsi que sur le fondateur du parti, Jean-Marie Le Pen.La HATVP a étudié les déclarations de patrimoine des deux députés européens et pointe « un doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité de leurs déclarations ».Lire :Jean-Marie Le Pen visé par une plainte du fisc pour fraude fiscale aggravéeQu’est-il reproché aux Le Pen ?L’autorité soupçonne une « sous-évaluation manifeste de certains actifs immobiliers détenus en commun par M. Jean-Marie Le Pen et Mme Marine Le Pen et, par ailleurs, l’omission de biens mobiliers par M. Jean-Marie Le Pen ». Elle reproche au fondateur du FN et à la présidente du parti d’avoir sous-évalué leurs actifs respectifs, en l’occurrence des parts dans une société civile immobilière, pour les deux tiers de leur valeur. Cela représenterait plus de 1 million d’euros pour Jean-Marie Le Pen et plusieurs centaines de milliers d’euros pour sa fille.Pourquoi cette procédure ?La HATVP a été créée par une loi de 2013 adoptée dans la foulée de l’affaire Cahuzac. Elle recueille les déclarations d’intérêts et de patrimoine de plusieurs milliers de responsables politiques (parlementaires, ministres…). M. et Mme Le Pen étant députés européens, ils ont l’obligation de fournir ces deux déclarations à la HATVP.L’instance est chargée de détecter toute situation anormale (conflit d’intérêt, variation anormale de patrimoine…) et peut se faire assister à cette fin de l’administration fiscale. C’est le cas ici : le patrimoine déclaré par les Le Pen ne correspond pas aux données de l’administration fiscale.En cas de soupçon, la HATVP demande des explications aux députés concernés. Si ces dernières ne sont pas suffisantes, elle peut transmettre le dossier à la justice, laquelle peut mener l’enquête. C’est ce qu’il se passe ici.Que risquent-ils ?Le code pénal punit d’une peine de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait d’omettre de déclarer une partie substantielle de son patrimoine ou de fournir une évaluation mensongère.Une période d’inéligibilité allant jusqu’à dix ans peut également être prononcée.Comment ont-ils réagi ?Marine Le Pen a annoncé avoir déposé un recours devant le Conseil d’Etat pour « excès de pouvoir », et dénoncé « une volonté de nuire, désormais systématique et outrancière ».De son côté, Jean-Marie Le Pen a dénoncé auprès de BFM TV « le harcèlement des adversaires du gouvernement et de l’establishment ».Pour Florian Philippot, vice-président du FN, ces poursuites montrent que « Marine Le Pen est l’ennemi à abattre, la responsable politique qui fait peur au pouvoir ».Y a-t-il eu des précédents ?L’ancienne ministre à la francophonie Yamina Benguigui est à ce jour la seule personnalité condamnée en application de la loi du 11 octobre 2013 sur la transparence de la vie publique.Elle a été condamnée pour des déclarations de patrimoine et d’intérêts incomplètes entre 2012 et 2014 alors qu’elle était au gouvernement, mais a été dispensée de peine « compte tenu de l’absence de toute condamnation (…) sur son casier judiciaire, de son parcours professionnel et politique et du dépôt d’une déclaration rectificative, même tardivement ».Quels sont les autres dossiers judiciaires liés au FN ?Le parti d’extrême droite est déjà visé par une information judiciaire ouverte en avril 2014 pour escroquerie, abus de bien social, complicité et recel de ces délits visant le financement de ses campagnes électorales. Son trésorier, Wallerand de Saint-Just, a été mis en examen le 21 septembre à titre personnel pour recel d’abus de biens sociaux, et le FN l’avait été auparavant comme personne morale.Marine Le Pen, qui devrait être entendue comme témoin assisté, n’avait pas répondu en octobre à une convocation des juges parce qu’elle demandait leur dessaisissement, requête qui a finalement été rejetée. L’enquête porte sur les liens financiers entre le microparti Jeanne de la présidente du FN et la société Riwal, qui s’occupe du matériel de campagne. Les juges cherchent à savoir si le FN et Jeanne n’ont pas profité de facilités de paiement offertes par la société Riwal dans le cadre de campagnes électorales.Transparence de la vie publique : une seule condamnation à ce jourL’ancienne ministre à la francophonie Yamina Benguigui est à ce jour la seule personnalité condamnée en application de la loi du 11 octobre 2013 sur la transparence de la vie publique, élaborée et votée à la suite de la démission du ministre du budget Jérôme Cahuzac, lui-même convaincu de dissimulation de fonds à l’étranger.Le tribunal correctionnel de Paris l’a condamnée, mercredi 23 septembre, pour des déclarations de patrimoine et d’intérêts incomplètes entre 2012 et 2014, alors qu’elle était au gouvernement, mais l’a dispensée de peine « compte tenu de l’absence de toute condamnation (…) sur son casier judiciaire, de son parcours professionnel et politique et du dépôt d’une déclaration rectificative, même tardivement ». Il était principalement reproché à l’ancienne ministre d’avoir omis à trois reprises de déclarer des actions qu’elle possédait dans une société de droit belge, d’une valeur de 430 000 euros. 21.12.2015 à 13h52 • Mis à jour le21.12.2015 à 17h15 Le projet de révision de la Constitution, qui a reçu, avec des réserves, l’aval du Conseil d’Etat, doit être examiné mercredi 23 décembre en conseil des ministres. Le texte suscite de vives inquiétudes chez les juristes, Catherine Haguenau-Moizard notant par exemple que seule l’Egypte vit sous le régime de l’état d’urgence de manière quasi permanente depuis 1981 « sur un acte du président et mis en œuvre par le seul président »…- La séparation des pouvoirs est mise à mal, par le professeur de science politique Bastien François. L’état d’urgence est un régime administratif, à la main du gouvernement. Doté des pleins pouvoirs policiers.- La France risque de devenir un cas isolé parmi les démocraties, par Catherine Haguenau-Moizard. Seule l’Egypte a un régime d’état d’urgence fondé sur une décision du seul président. Peu d’Etats occidentaux souhaitent aller aussi loin que la France, explique la professeure de droit public.- Un projet de révision constitutionnelle recevable, mais qui doit être réécrit, par Dominique Rousseau, professeur à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. L’état d’urgence doit renvoyer non à une simple loi, mais à une loi organique contrôlée par le Conseil constitutionnel. Il faut rétablir l’autorité du Parlement, qui doit siéger de plein droit et restaurer le contrôle de l’autorité judiciaire.- Révision de la Constitution et état d’urgence : une manœuvre de triangulation du PS, par Guillaume Larrivé. Plutôt qu’une révision hasardeuse qui sert les calculs de la gauche hollandaise, il faudrait consacrer dans la loi suprême le contrôle de l’état d’urgence par la justice administrative pour laisser travailler les policiers, écrit le député Les Républicains de l’Yonne.- Non à l’état d’urgence permanent. Le projet ne vise pas à encadrer les pouvoirs exorbitants de l’exécutif et malmène les principes de l’Etat de droit, estime un collectif de onze juristes qui appellent la représentation nationale à refuser la pérennisation de l’état d’urgence  ; à préserver les principes de nécessité et de proportionnalité de toute limitation des droits fondamentaux et libertés publiques  ; et à renforcer les garanties d’un contrôle démocratique sur les décisions gouvernementales et d’un contrôle juridictionnel effectif sur leur mise en œuvre.- La liberté est le plus difficile des devoirs, Pour Amandine, 34 ans et rescapée du Bataclan, le prolongement de l’état d’urgence ne se justifie pas.- Contre la constitutionnalisation de la frénésie sécuritaire. En quoi la modification de la Constitution envisagée dans l’urgence, sans réflexion véritable, est-elle à même de dissoudre la « menace terroriste » ?, s’interroge un collectif de juristes universitaires.- Etat d’urgence ou changement de régime ? Les articles du projet de loi sur l’état d’urgence sont particulièrement flous et laissent une marge d’interprétation quasiment illimitée, estime Jean-Claude Paye est l’auteur de “De Guantanamo à Tarnac. L’emprise de l’image”. Editions Yves Michel 2012.- L’état d’urgence ou le retour des lettres de cachet. Le dispositif législatif anti-terroriste suffit pour assurer la sécurité des Français. Nul besoin d’état d’urgence pour traquer les terroristes, estime l’avocat Yvan de Courrèges d’Agnos. 20.12.2015 à 17h10 • Mis à jour le20.12.2015 à 17h11 Le conseiller régional PS d’Ile-de-France Julien Dray a jugé dimanche 20 décembre qu’il fallait mettre la question de la déchéance de nationalité « sur la table », pour se rendre compte ensuite de son « peu d’efficacité » et « passer à autre chose ».« Si on n’avait pas évoqué cette question là, on nous aurait agité en permanance le fait qu’on n’avait pas fait ca, a expliqué ce proche de François Hollande sur France 3. Il y a une proposition qui est faite, on la met sur la table, on montre le caractère dangereux, difficile, inefficace, à ce moment-là il y a un consensus, et on passe à autre chose. » Enora Ollivier Après plus de dix ans de militantisme politique, Marc L., 30 ans, ne peut dresser qu’un constat amer : quand on est encarté, « on ne change pas la vie des gens ». Lui a commencé à s’investir à 16 ans, d’abord à l’Union pour un mouvement populaire (UMP), jusqu’en 2012, « avant le glissement assez certain du parti vers la droite », puis à l’Union des démocrates et indépendants (UDI), pendant quelques mois, avant de ressentir que la formation centriste « refusait le “i” , pour “indépendance”, de son nom ». Le jeune homme a depuis cessé toute implication dans des structures militantes et « prend du recul » : « Je m’affranchis de tout ce qu’on m’a appris : que voter, c’est important, que le système représentatif, c’est l’expression même de la démocratie. »De l’autre côté de l’échiquier politique, Gaëlle C. pourrait quasiment reprendre mot pour mot ce discours. Militante socialiste pendant 3 ans, jusqu’en 2009, elle s’est engagée, a distribué des tracts, fait du porte-à-porte, du collage d’affiches, jusqu’à figurer sur une liste pour les municipales de 2008, en région parisienne. Passionnée par la politique, elle voulait débattre, confronter des idées. En particulier sur l’Europe, puisque ce sont les discussions autour du traité européen, en 2004-2005, qui l’ont poussée à s’investir.Mais aujourd’hui, plus de cinq ans après sa désertion du terrain militant, elle ne peut se remémorer que des réunions de section « où le débat n’est pas permis », des listes électorales composées par la seule action de ce qu’elle appelle la « machine à rétribution » qui « récompense les militants qui ont été les plus fidèles ». « Je pensais faire de la politique en adhérant à un parti politique. Quelle naïveté ! », ironise-t-elle.« Des gens pour qui la greffe ne prend pas »Marc L. et Gaëlle C. font partie des millions d’inscrits sur les listes électorales qui n’ont pas voté aux élections régionales : 22,7 millions au premier tour, un peu moins (18,8 millions) au second. Avec ce profil un peu particulier : ces abstentionnistes ont, dans un passé récent, eu tellement foi dans le processus électoral qu’ils y ont pleinement participé. Le premier justifie son abstention nouvelle par « l’impasse » qu’est selon lui devenue la démocratie représentative, composée « d’élites qui se reproduisent et laissent, loin derrière, les citoyens ». « On nous serine que c’est irresponsable de ne pas voter », siffle la seconde, mais « moi, je trouve que c’est de voter pour les partis actuellement en place qui est d’une irresponsabilité finie ».Lire aussi :« Voter ne sert à rien » : les abstentionnistes expliquent leur choixTous deux sont ce que Frédéric Sawicki, professeur de sciences politiques à l’université Paris-I, décrit comme les « idéalistes » des partis, qui existent dans toutes les formations politiques :« Il y a toujours un nombre considérable de déçus, qui ne restent la plupart du temps que quelques mois. Ce sont des gens pour qui la greffe ne prend pas, qui ne s’adaptent pas aux règles, qui s’attendaient à ce qu’un parti politique soit un endroit où on parle politique, où on agit. Alors que les partis sont très centrés sur les élections, la compétition interne. Les personnes qui viennent dans un parti sans forcément vouloir prendre des responsabilités sont souvent très vite dégoûtées. »Ce type d’encartés se fait « de plus en plus rare », au profit de militants « plus réalistes ou cyniques » car « l’expérience aidant, les gens se font moins d’illusions sur ce que peut faire un parti confronté à la réalité du pouvoir ». Dans le cas du Parti socialiste (PS), admet toutefois le sociologue, le changement entre le discours au moment de la campagne présidentielle et la pratique du pouvoir « est tel, et n’a pas du tout été préparé – il touche non seulement à l’économie, mais aussi désormais à la sécurité – qu’on peut comprendre que beaucoup de personnes soient à ce point désarçonnées ».Lire aussi :Au PS, les militants s’en vont peu à peuC’est exactement ce sentiment de confusion que ressent Valérie C., qui a rendu sa carte du PS fin 2012, après avoir milité avec ferveur pendant des mois, au fil des élections : régionales (2010), cantonales (2011), présidentielle (2012). Quelques mois à peine après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, « je me rends compte que ce qu’il fait ne ressemble en rien à ce pour quoi j’avais milité », raconte-t-elle, se remémorant, gênée, les voisins qu’elle avait réussi à convaincre et qui « me demandaient ensuite “pourquoi est ce que vous nous avez fait voter pour lui ? Il fait n’importe quoi” ».« Surpris par la faiblesse de la chose publique »De l’expression « démocratie de représentation », Bernard (le prénom a été changé), lui, garde volontiers le dernier mot car « il s’agit bien de théâtre ». Cet ancien conseiller municipal socialiste d’une ville de 10 000 habitants s’est désintéressé du système actuel « après avoir été surpris par la faiblesse de la chose politique ». Il a quitté le PS dès 2007, sans y avoir trouvé « le soutien technique et intellectuel » qu’il espérait en tant qu’élu.Non-votant de fait puisqu’il n’est pas inscrit sur les listes électorales, il n’a pas pour autant laissé tomber la politique, milite désormais « pour une organisation libertaire » et loue par exemple « l’innovation que sont les ZAD [zones à défendre] et leur système de démocratie directe ». Car les anciens militants nouveaux abstentionnistes restent passionnés par la chose publique et réfléchissent à un système de meilleure prise en compte de l’avis des citoyens : reconnaissance du vote blanc parmi les suffrages exprimés, tirage au sort et formation d’habitants dans certaines assemblées, pense Marc L., voire... élection à vie de représentants « pour qu’ils ne soient pas soumis à la tambouille politique de leur parti  », souligne Gaëlle C.Difficile de dire si ces témoignages sont symptomatiques de la fuite des militants des partis politiques. Au PS, par exemple, les désillusions sur la ligne « s’accompagnent d’une perte de mairies, de sièges de conseillers », rappelle Frédéric Sawicki, et « on ne sait plus très bien ce qui est à l’origine de la chute  du nombre de militants ». Surtout, précise-t-il, « il y a un lien important entre la conjoncture politique et l’engagement des individus ». A quelques mois de la présidentielle et de la primaire des Républicains, il « sera intéressant de voir si des personnes qui avaient pris leurs distances sont à nouveau attirées par les partis », note le chercheur.Enora OllivierJournaliste au Monde 20.12.2015 à 10h11 Europe 1 Live par Europe1fr 20.12.2015 à 04h01 • Mis à jour le20.12.2015 à 15h30 Le gouvernement doit « commencer par demander des comptes » au patronat sur l’emploi et ne « pas céder à la pensée unique selon laquelle le problème est le coût du travail, comme le dit le Medef », estime le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, dans une interview parue dans le Journal du dimanche daté du 20 décembre.Alors que le premier ministre, Manuel Valls, prépare pour janvier de nouvelles mesures pour l’emploi et que la France « rêve d’une solution miracle », « il faut commencer par demander des comptes au lieu de se laisser embarquer dans l’escalade des revendications patronales », assène le secrétaire général de la centrale réformiste.Les idées du Medef, « c’est la précarité » et au bout, « un piège », ajoute-t-il.Lire aussi :Chômage : la rechute avant les régionales« Beaucoup d’entreprises ont failli »La baisse du coût du travail via le Pacte de responsabilité, qui permettra, une fois atteint son régime de croisière en 2017, de redistribuer 40 milliards d’euros par an aux entreprises, n’a pas atteint son but, estime M. Berger.« Les entreprises ont eu l’argent […]. Elles devaient investir, former, embaucher. Quelques branches se sont engagées mais beaucoup ont failli. Je demande que le gouvernement réunisse dès que possible tous les partenaires sociaux pour tirer les choses au clair. »Pour le leader de la CFDT, « il faut arrêter de considérer que les organisations patronales n’ont aucune responsabilité dans le chômage » quand, selon lui, elles ne s’inscrivent pas dans le « nouveau monde, celui de la transition énergétique, de la transition numérique », au moment où il y a « un besoin urgent de former 450 000 demandeurs d’emploi supplémentaires ».En matière d’apprentissage, M. Berger plaide pour permettre des entrées « à n’importe quelle période de l’année » car « aujourd’hui, si un jeune rate la rentrée de septembre, il se retrouve démuni pendant un an ». Il se prononce également en faveur d’« une forme de contrainte » vis-à-vis des entreprises qui ne recrutent pas assez d’apprentis.Lire aussi :Le gouvernement prépare un « plan massif » de formation pour les chômeurs 24.12.2015 à 16h48 • Mis à jour le25.12.2015 à 13h37 « François Le Pen » Tous ne vont pas jusqu’au titre choc du quotidien communiste italien Il Manifesto, mais plusieurs titres de la presse étrangère ont commenté, jeudi 24 décembre, la décision du président de la République d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité à l’encontre des binationaux nés français condamnés pour terrorisme.#laprima natalizia del manifesto di domani sulla riforma della Costituzione francese https://t.co/wrStKbZP18 https://t.co/adubjxiG90— ilmanifesto (@il manifesto)require(["twitter/widgets"]);Dans son édition européenne, le Wall Street Journal titre sur le « changement en France » provoqué par les attaques terroristes. Et le quotidien économique américain d’expliquer que le pays s’est vu forcé de « reconsidérer les principes qui soutiennent son identité nationale » : après la volonté d’inscrire l’état d’urgence dans la Constitution, l’Etat français, « fondé sur la devise “Liberté, Egalité, Fraternité”, s’adapte » à la menace.Parlant de cette mesure comme du résultat « des attaques de la droite contre les idéaux français », le site saoudien Arab News dénonce un « cadeau idéologique au Front national », et craint que l’extension de la déchéance de nationalité « n’isole les musulmans » de France. Car, « première cible de la lutte contre le terrorisme », les musulmans risquent de vivre dans la crainte de perdre leur nationalité, poursuit l’éditorial du site saoudien. Et de conclure : « Un tel changement de la Constitution ne fera que renforcer le statut de citoyens de seconde zone dont beaucoup de musulmans français ont souffert. »Lire notre éditorial :Déchéance de nationalité, la double faute de François Hollande« Coup de poker » ou « boulet »« Le président-protecteur a de nouveau laissé place, en France, au président-gaffeur », attaque le journal suisse Le Temps. Reconnaissant être « tombé dans le panneau » comme les autres médias après les annonces de Christiane Taubira en Algérie, le quotidien helvète y voit « une erreur qui en dit long sur les fractures au sein du gouvernement français, et sur l’autorité contestée de François Hollande ». Et Le Temps s’interroge : la garde des sceaux a-t-elle tenté de « forcer la main » au président ? Un président qui risque de « perdre son âme » avec ce « nouveau boulet politique », conclut le correspondant du quotidien.La déchéance de nationalité, nouveau boulet politique pour François Hollande https://t.co/UQYou9K4H7 https://t.co/BTge5Vfclf— letemps (@Le Temps)require(["twitter/widgets"]);Vu de Belgique, le président français « prend le risque de cabrer la gauche », écrit le correspondant de La Libre Belgique, qui souligne que la « cohérence » qu’invoque Manuel Valls pour justifier cette mesure « est relative ». « Ce projet confirmé est, certes, dans la continuité de la promesse de François Hollande au Congrès de Versailles, […] mais il contredit à la fois les propos publics de la ministre de la justice, Christiane Taubira, mardi, et les confidences de Manuel Valls aux médias, ces jours-ci. » En somme, conclut-il, « le chef de l’Etat tente un coup de poker », espérant trouver à droite les voix qui lui manqueront à gauche pour voter cette réforme.Hormis les proches voisins (francophones), en cette veille de Noël, la décision de François Hollande n’a cependant pas fortement inspiré les éditorialistes étrangers. Du Guardian au New York Times, en passant par El Mundo, l’information est donnée sans grande prise de position. 24.12.2015 à 16h14 • Mis à jour le25.12.2015 à 09h43 Parallèlement aux territoires urbains qui apparaissent épisodiquement, avec fracas, à la une des médias, il existe d’autres territoires, des territoires ruraux, des villages, des petites villes qui se défont lentement, régulièrement depuis des décennies, dans le silence.Ici les populations vieillissent, les jeunes s’en vont avec les entreprises qui disparaissent et les services publics qui ferment et ceux qui restent sans l’avoir choisi ou désiré, vivent souvent dans une grande désespérance.Même si les responsabilités sont partagées, l’Etat n’a pas su mettre un frein à cette évolution qui traverse de nombreux pays. Ce délitement s’est doublé d’un phénomène de métropolisation, créant autour des quelques grandes villes en développement un vide parfois terrifiant.AbandonAujourd’hui, malgré les mises en garde et les appels, cet abandon d’une vaste partie du territoire apparaît au grand jour et se manifeste par des votes de colère. Pourtant, comme les territoires de banlieue, les territoires ruraux représentent des potentiels de développement qu’il faut savoir reconnaître, soutenir, libérer. Ils sont porteurs de richesses patrimoniales immenses, de paysages uniques en Europe et surtout d’initiatives sociales, culturelles, économiques sur lesquelles il est temps de s’appuyer.Ces territoires portent en eux un modèle de développement issu des volontés locales, fondé sur des partenariats construits localement entre acteurs de terrain, et avec des entreprises, des établissements nationaux. Ce sont ces volontés, ces initiatives locales qui peuvent transformer un monde trop cloisonné et refermé sur lui-même.Comment faire comprendre que l’innovation, le progrès sont liés à la transversalité et aux alliances, à l’ouverture et à l’envie de découvrir, aux modifications des comportements, et donc à l’éducation, à la formation permanente, et à la politique culturelle ? Au cœur des politiques à entreprendre pour favoriser ce modèle de développement territorial, il y a un double travail à envisager : développer une offre culturelle permanente encore souvent absente et, là où elles existent, soutenir les initiatives culturelles qui contribuent à fédérer les dynamiques transversales.Pour cela, on peut compter sur l’engagement d’artistes, de compagnies de théâtre ou d’ensembles musicaux, de centres d’arts visuels, d’associations ou structures itinérantes… Plus que les œuvres en elles-mêmes, ce sont le processus partagé avec les habitants et les étapes franchies pour arriver au spectacle, à la création, qui enrichissent le territoire.En milieu rural depuis 40 ansCes modalités bousculent souvent les fonctionnements habituels du monde culturel et les repères institutionnels, s’inscrivant parfois elles-mêmes à la périphérie des politiques culturelles. Parmi ces acteurs, il existe un réseau national structurant qui œuvre essentiellement en milieu rural depuis 40 ans, celui des Centres culturels de rencontre, aujourd’hui en plein développement.Créés par des initiatives locales, ces Centres sont situés dans des sites patrimoniaux remarquables qui leur procurent une assise et une visibilité fortes. Ils ont pour vocation l’accueil en résidences d’artistes et l’organisation d’événements qui attirent un large public autour d’un projet culturel.Reconnus par un label national du ministère de la culture et de la communication et soutenus par les collectivités locales, ils mettent en œuvre une politique transversale de développement à partir de la culture, du patrimoine, de la création. Ils y associent le tourisme, le monde économique et universitaire, l’insertion professionnelle des jeunes talents, l’ouverture à l’international, le maillage avec le tissu associatif, la médiation vers les enfants, les familles, les personnes âgées…En lien avec l’Éducation nationale, ils mènent en direction des jeunes, des actions concrètes et régulières de découverte du monde de la création et de participation à des activités culturelles. En somme, ils contribuent, avec d’autres réseaux et partenaires, à redonner vie aux territoires qu’ils habitent.Une chance à saisirLa présence d’un tel Centre culturel de rencontre a parfois permis, en lien avec les différents acteurs territoriaux, de maintenir des emplois, quelques familles, la poste, la petite école d’un village, l’arrêt du bus… Plus largement, c’est cette synergie des différentes politiques – économique, sociale, éducative, solidaire, environnementale… et culturelle – qui peut transformer la dynamique des territoires.Plus que jamais, dans le contexte d’isolement et de perte de confiance vécus par les habitants, ces acteurs et équipements culturels représentent des chances à saisir, des perspectives d’avenir. Les Centres culturels de rencontre, en particulier, sont de nature à créer un climat d’innovation, une ouverture vers d’autres réseaux, une image positive, une attractivité. Le projet de loi « relatif à la liberté de création, à l’architecture, au patrimoine » est une chance à saisir pour soutenir ce réseau et ces centres.Avec eux, les collectivités locales et notamment les grandes régions disposent d’outils modernes en faveur de la renaissance culturelle des territoires ruraux. Elles devront les prendre en compte dans le cadre des schémas d’aménagement dont elles ont la responsabilité.Yves Dauge (Président de l’Association des Centres culturels de rencontre) et Isabelle Battioni (Déléguée générale de l’Association des Centres culturels de rencontre)Cosignataires de cette tribune. Les directrices et directeurs des Centres culturels de rencontre de: Abbaye aux Dames, la cité musicale ; Saintes Abbaye de Noirlac – Centre culturel de rencontre ; Abbaye royale de Saint-Jean-d’Angély*; Abbaye royale de Saint-Riquier ; Abbaye de Sylvanès ; Abbaye de Vaucelles*; Ambronay – Centre culturel de rencontre ; Centre culturel du Château de Goutelas ; Chartreuse de Neuville-sous-Montreuil*; Chartreuse de Villeneuve lez Avignon – Centre national des écritures du spectacle ; Château de l’Esparrou*; La Corderie royale – Centre international de la mer ; Domaine de Fonds-Saint-Jacques ; Domaine de Kerguéhennec ; Domaine de la Vergne – Maison du comédien Maria Casarès ; Les Dominicains de Haute-Alsace ; IMEC- Abbaye d’Ardenne ; Parc Jean-Jacques Rousseau – Ermenonville ; Le Prieuré de la Charité-sur-Loire – Cité du mot ; Royaumont − abbaye & fondation ; La Saline royale d’Arc et Senans ; Sylvart* (*Projets pris en considération pour devenir Centre culturel de rencontre). 24.12.2015 à 13h32 • Mis à jour le24.12.2015 à 16h59 A la veille de Noël, une petite note positive. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité, a diminué de 15 000 (- 0,4 %) en novembre, selon les chiffres publiés, jeudi 24 décembre, par Pôle emploi et le ministère du travail. Il s’établit ainsi à 3 574 800.La ministre du travail, Myriam El Khomri, y voit la confirmation d’une tendance à la stabilisation, la hausse du nombre de chômeurs de catégorie A ayant été limitée à 0,1 % sur les trois derniers mois. Le problème, c’est que depuis deux ans aucune baisse mensuelle n’a pu être enregistrée deux mois de suite. Et que, sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi de cette seule catrégorie A est en augmentation de 2,5 %.Quelles sont les raisons de ce chômage persistant ? L’horizon va-t-il se dégager dans l’année qui s’ouvre ? Comment et sur quoi le gouvernement compte-t-il agir ? Un rapide tour d’horizon pour comprendre un peu mieux ce sujet de l’emploi en France.Pourquoi le chômage ne se résorbe-t-il pas ? Début décembre, l’Insee a annoncé un bond du taux de chômage au troisième trimestre, celui-ci atteignant 10,2 % de la population active en France métropolitaine, soit son plus haut niveau depuis 1997.Le mois de novembre marque certes une baisse, sur un mois, du nombre des demandeurs d’emploi quand on se limite à observer la catégorie A. Mais, sur un an, il est en hausse de 2,5 %. Surtout, si l’on comptabilise l’ensemble des catégories A, B et C (incluant donc ceux qui sont en activité réduite) en France métropolitaine, le chiffre des demandeurs d’emploi s’élève à 5 442 500, et il est en hausse de 0,1 % sur un mois et de 5,1 % en un an.Ces résultats témoignent d’une activité économique qui reste encore trop fragile pour laisser entrevoir un recul durable du chômage. Le – petit – retour de la croissance, qui ne devrait guère dépasser 1,1 % en 2015 selon l’Insee, est trop poussif pour relancer l’activité, et l’emploi.C’est ainsi que l’emploi salarié dans les secteurs marchands non agricoles est resté stable au troisième trimestre. Neuf cents postes ont même été détruits au cours de ce trimestre, ramenant leur total à 15 847 900. Dans la construction et l’industrie, l’emploi a continué de reculer, de respectivement 0,8 % et 0,5 %. Il faut remonter jusqu’à 2011 pour trouver une création nette d’emploi dans l’industrie.Au total, sur un an à fin septembre, le niveau de l’emploi salarié est en hausse de 0,2 % seulement : les créations d’emplois ne sont donc pas suffisantes pour absorber la hausse naturelle de la population active. En 2014, 160 000 actifs sont arrivés sur le marché du travail, selon l’Insee. A en croire les différentes prévisions, même avec une croissance à 1,8 % du produit intérieur brut (PIB), le recul ne serait que de 0,2 point, soit 200 000 emplois créés…Quelles sont les perspectives ? La France a besoin d’une croissance plus forte et plus durable pour parvenir à inverser la tendance sur le front du chômage. Or, sur ce plan, la dernière note de conjoncture de l’Insee, mi-décembre, n’est pas rassurante : au quatrième trimestre, la croissance du PIB ne devrait atteindre que 0,2 %, soit deux fois moins que ce que prévoyait l’Institut il y a encore deux mois.A ce titre, un indicateur inquiète toujours : celui de l’inflation. Les prix à la consommation ont baissé de 0,2 % en novembre. Sur un an, les prix sont stables. Mais cette inflation molle, quasiment généralisée en zone euro, est synonyme de croissance anémique et elle est risquée pour l’économie si elle s’installe.Lire aussi :Sombre tableau pour l’économie françaiseIl y a quelques bonnes nouvelles cependant dans ce tableau peu réjouissant. Tout d’abord, la production industrielle a progressé de 0,5 % en octobre par rapport au mois précédent. Sur les trois derniers mois, elle est en hausse de 2,3 % par rapport aux trois mêmes mois de 2014.Par ailleurs, après avoir baissé de − 11 000 au premier trimestre, l’emploi intérimaire a augmenté au cours du deuxième trimestre de + 20 000, puis de + 16 000 au troisième trimestre (alors qu’on s’attendait à une hausse de 4 000 emplois intérimaires). Cette dynamique devrait se prolonger : + 16 000 et + 14 000 pour les deux premiers trimestres 2016.Lire aussi :Hausse de l’intérim, un bon signal pour l’emploiOr, en général, quand la reprise arrive, les entreprises commencent par recruter des intérimaires, avant de pérenniser les embauches. La reprise, le gouvernement dit l’entrevoir en 2016 : il table sur une hausse de 1,5 % du PIB.Cette estimation est toutefois jugée ambitieuse par les économistes. Selon l’Insee, de nombreux aléas demeurent : les effets des attentats, dont la persistance, début 2016, reste difficile à évaluer, ou encore l’ampleur du ralentissement dans les pays émergents, qui a pesé sur le commerce extérieur.Cela fait dire aux experts de l’Insee que le chômage « devrait baisser légèrement pour retrouver, à la mi-2016, son niveau de 2015 » (10,4 %). De véritable inversion de la courbe, il n’est toujours pas question.Que compte faire le gouvernement ? Dès le lendemain de la défaite des élections régionales, marquées par la progression du vote Front national avec un « sujet chômage » qui reste l’une des principales préoccupations des Français, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé, le 14 décembre, la préparation d’« un plan massif de formation pour les chômeurs » et des mesures pour doper l’apprentissage.Selon la ministre de l’emploi, Myriam El Khomri, l’accompagnement des personnes peu qualifiées sera au cœur du plan pour l’emploi qui doit être présenté en janvier. La ministre planche aussi sur la réforme du code du travail, prévue pour mars.La formation des chômeurs a un effet immédiat : ces personnes n’étant plus comptabilisées dans les statistiques à partir du moment où elles commencent une formation, cela fait baisser rapidement les chiffres. A moyen terme, cette mesure peut toutefois avoir des effets positifs si les qualifications sont bien ciblées.Lire aussi :Le gouvernement prépare un « plan massif » de formation pour les chômeursM. Valls a aussi promis de valoriser l’apprentissage alors que ces contrats en alternance entre l’entreprise et les études ont faibli de 8 % en 2013 et de 4 % en 2014. Un geste vers les jeunes, particulièrement touchés par le chômage. Cependant, selon l’économiste Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), cette mesure repose en partie sur une erreur de diagnostic : si l’apprentissage baisse, c’est surtout, selon lui, parce que le secteur du BTP ne se porte pas bien.Lire aussi :Que faut-il attendre des mesures pour l’emploi annoncées par Manuel Valls ?Le premier ministre a également dit vouloir « encourager » les emplois de service (aide à domicile, garde d’enfants, jardinage…). De plus, un nouveau traitement contre le chômage de longue durée pourrait être testé. Une proposition de loi des députés socialistes, dite « d’expérimentation territoriale » visant à ramener à « zéro » le nombre de personnes qui cherchent un emploi depuis au moins un an, a été adoptée, à l’unanimité, par l’Assemblée nationale le 10 décembre.Ce texte prévoit d’offrir à des chômeurs de longue durée un poste en CDI dans des activités socialement utiles. Le dispositif devrait d’abord s’appliquer dans une dizaine de territoires, pendant cinq ans.Lire aussi :Un remède pour ramener à « zéro » le chômage de longue durée ?Il reste désormais quelques mois à François Hollande pour tenir sa promesse « d’inverser la courbe du chômage ». Il en a fait une condition pour se présenter à l’élection présidentielle de 2017.Lire : Le post du blog Lui Président : Inversion de la courbe du chômage 24.12.2015 à 11h59 • Mis à jour le24.12.2015 à 16h58 | Patrick Roger Une éclaircie avant les fêtes de fin d’année sur le front du chômage. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, sans activité et tenus de rechercher un emploi, a diminué de 15 000 (– 0,4 %) en novembre, selon les chiffres publiés, jeudi 24 décembre, par Pôle emploi et le ministère du travail. Il s’établit à 3 574 800, soit une augmentation de 2,5 % sur un an.Le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C (incluant ceux qui sont en activité réduite) en France métropolitaine reste toutefois en hausse. Il s’élève à 5 442 500, soit une augmentation de 0,1 % sur un mois et de 5,1 % en un an.En France, y compris l’outre-mer, le nombre de demandeurs d’emploi est de 3 833 400 pour la catégorie A (+ 2,3 % sur un an) et de 5 743 600 pour les catégories A, B et C (+ 4,9 %).Lire nos explications :Chômage : pourquoi la courbe ne s’inverse pasExtension de la précarité et chômage de longue duréeParmi les enseignements que l’on peut tirer de ces chiffres :La diminution du nombre de demandeurs d’emploi dans la catégorie A continue de s’accompagner d’une hausse dans les autres catégories, significative d’une extension ininterrompue de la précarité.L’amélioration est toutefois plus sensible pour les jeunes de moins de 25 ans, dont le nombre d’inscrits à Pôle emploi baisse de 6 000 en un mois (– 1,1 %), soit une diminution de 4,5 % sur un an.Le chômage de longue durée continue de progresser : 2 447 300 demandeurs sont à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an, un chiffre en hausse de 9,7 % sur un an, tandis que le nombre de demandeurs inscrits depuis plus de trois ans a progressé de 16,5 %.En France métropolitaine, l’ancienneté moyenne des demandeurs d’emploi atteint 570 joursLa ministre du travail, Myriam El Khomri, voit dans ces chiffres la confirmation d’une tendance à la stabilisation, la hausse du nombre de chômeurs de catégorie A ayant été limitée à 0,1 % sur les trois derniers mois. Le problème, c’est que, depuis deux ans, aucune baisse mensuelle n’a pu être enregistrée deux mois de suite.Les résultats sur le plan de l’activité économique restent encore trop fragiles pour laisser entrevoir un recul durable du chômage, cette fameuse « inversion de la courbe » promise par François Hollande.Lire sur Les Décodeurs :Neuf graphiques qui relativisent la baisse du chômagePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.12.2015 à 04h31 • Mis à jour le24.12.2015 à 08h58 La décision de François Hollande d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français et condamnés pour terrorisme est au cœur de nombreux éditoriaux, jeudi 24 décembre. La majorité des quotidiens jugent cette mesure avec sévérité, certains s’attardant sur le fond de celle-ci, d’autres sur sa forme.Lire aussi :Réforme constitutionnelle : Hollande maintient l’extension de la déchéance de nationalitéIl n’y a guère que Le Figaro, sous la plume de Paul-Henri du Limber, pour se féliciter de l’annonce du chef de l’Etat : « François Hollande aime surprendre. Pour le pire, souvent, pour le meilleur, parfois. Dans cette affaire de déchéance de nationalité, il a choisi la seconde solution. (…) Le président a tenu bon et il faut s’en féliciter. » Dans les colonnes de L’Opinion, Nicolas Beytout se veut plus nuancé. Cette mesure est « un symbole, et n’est que cela », estime-t-il. Pourtant, ajoute-t-il, « c’est aussi cela, le but du terrorisme : nous entraîner vers le toujours plus et finir par nous diviser face à la menace. La déchéance pour tous, un pas trop loin ? ».« Consternation » de la gauche« La gauche accueille avec consternation la décision présidentielle qui déclenche un débat malsain, fort éloigné des impératifs réels de la lutte antiterroriste », résume de son côté Laurent Joffrin dans Libération, qui titre en une « Déchéance de crédibilité ». Patrick Apel-Muller, de L’Humanité, est encore plus vindicatif dans son éditorial, titré « Le choix de l’indignité » :« En constitutionnalisant l’état d’urgence, le tandem gouvernant signe sa reddition devant l’idéologie sécuritaire et une défaite pour la démocratie. » « C’est un pan de la gauche qui se sent trahi », note également Matthieu Verrier dans La Voix du Nord. « François Hollande doit très vite se remettre à sa cuisine politique », ajoute-t-il.« Il n’y a que le FN qui pavoise »Jean-Louis Hervois, pour La Charente libre, justifie ainsi l’attitude du président : « Renier un engagement prononcé dans le cadre le plus solennel de la République − le Congrès de Versailles − et dans les circonstances les plus dramatiques − au lendemain des attentats de novembre − ne pouvait que ruiner définitivement l’image d’autorité qu’il s’applique à construire. » « Tant pis si une occasion de faire de la politique autrement a encore été manquée », souligne Pierre Fréhel dans les pages du Républicain lorrain.Avec cette décision, note Bruno Dive dans Sud-Ouest, François Hollande « valorise le Front national ». « Il n’y a finalement que le FN qui pavoise, ravi du pataquès provoqué par un sujet sur lequel l’extrême droite a toujours nourri bien des fantasmes », abonde Laurent Bodin dans L’Alsace. Dans La République des Pyrénées, Jean-Marcel Bouguereau est consterné :« Le Front national annonçait que ses parlementaires allaient voter la réforme de la Constitution. La boucle est bouclée. Dramatiquement. Sinistrement. »Lire aussi :Déchéance de nationalité : comment modifie-t-on la Constitution ? 23.12.2015 à 20h56 Un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Flamanville a été arrêté mardi soir, probablement pour plusieurs semaines, a indiqué EDF, mercredi 23 décembre. Le transformateur du réacteur 2 de la centrale est « tombé en panne dans la nuit de lundi à mardi ».Un transformateur de secours a alors pris le relais, mais comme le principal n’a pu être réparé dans les délais réglementaires, le réacteur a été arrêté mardi à 18 h 15, a indiqué le service communication de la centrale.Lire notre décryptage :EPR de Flamanville : les quatre malédictions d’un chantier controversé« Il est très fortement probable que le transformateur doive être changé », une opération dont la durée se compte « en semaines et non en jours ou en mois », a-t-on précisé de même source. Ce genre d’événement s’est déjà produit dans d’autres centrales par le passé, selon EDF.« Aucun impact sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement »« Cet événement n’a aucun impact sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement », a précisé EDF dans un communiqué.L’unité de production 1 de la centrale de Flamanville est en fonctionnement et contribue à l’alimentation du réseau électrique national, selon le communiqué diffusé sur le site Internet de la centrale.La centrale de Flamanville représente, avec ses deux réacteurs, 4,5 % de la production nucléaire française, soit 80 % de la consommation électrique de la Normandie.Flamanville compte deux réacteurs habituellement en fonctionnement et un troisième en construction, de type EPR, qui cumule déboires et retards.Lire aussi :EPR de Flamanville : EDF s’offre un nouveau délai jusqu’en 2020 23.12.2015 à 16h44 • Mis à jour le23.12.2015 à 16h44 Le juge des référés du Conseil d’État a refusé, mercredi 23 décembre, de suspendre les délibérations de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) sur le patrimoine de Marine et de Jean-Marie Le Pen.La HATVP avait annoncé lundi avoir saisi le parquet national financier du cas de la présidente du Front national et de son père, qu’elle soupçonne d’avoir sous-évalué en 2014 leur patrimoine détenu en commun.Lire :Patrimoine, le nouveau front judiciaire des Le PenLe Conseil d’Etat doit encore se prononcer sur le fondMarine Le Pen avait aussitôt annoncé avoir déposé un recours pour « excès de pouvoir » devant le Conseil d’Etat, dénonçant « une volonté de nuire désormais systématique et outrancière ». Le Conseil d’Etat souligne avoir été saisi en référé, c’est-à-dire en urgence, et précise qu’il se prononcera ultérieurement sur le fond de l’affaire.Patrimoine de M et JM Le Pen : le Conseil d’État se prononcera sur le fond dans les prochains mois 2/2 https://t.co/lq3raj0eQm— Conseil_Etat (@Conseil d'État)require(["twitter/widgets"]);Marine et Jean-Marie Le Pen demandaient au juge des référés de surseoir aux délibérations pourtant déjà prises de la HATVP en attendant que le juge se prononce définitivement. Dans un communiqué, le Conseil d’Etat estime que les requérants n’ont pas justifié, comme ils auraient dû le faire, être dans une situation d’urgence, se bornant à évoquer « des conséquences difficilement réparables ».La HATVP estime qu’il existe un « doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité » des déclarations de la présidente du FN et de son père, du fait de « la sous-évaluation manifeste de certains actifs immobiliers détenus en commun ». Il a fait également état de « l’omission de biens immobiliers » par Jean-Marie Le Pen, exclu cette année du parti à l’issue d’un conflit avec sa fille. Marine et Jean-Marie Le Pen sont tous deux députés européens.Propriétés sous-évaluées de deux tiers de leur valeurDans un communiqué, la dirigeante du FN a estimé que « l’évaluation de parts minoritaires de SCI » effectuée par la HATVP « est totalement contradictoire et gravement surévaluée avec celle opérée, depuis de nombreuses années, par l’administration fiscale ».Le père et la fille détiennent notamment en commun la propriété de Montretout à Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine. En 2012, Marine Le Pen avait déclaré à l’Express détenir la moitié d’une villa à Perpignan et un huitième d’une maison de famille à la Trinité-sur-Mer. Selon Le Monde, daté de mercredi, les Le Pen ont sous-évalué leurs propriétés de plus de deux tiers de leur valeur.Le code pénal punit d’une peine de trois ans de prison, de 45 000 euros d’amende, et de dix ans d’inéligibilité le fait d’omettre de déclarer une partie substantielle de son patrimoine ou de fournir une évaluation mensongère.Le Front national est déjà la cible d’une information judiciaire ouverte en avril 2014 pour escroquerie, abus de bien social, complicité et recel de ces délits visant le financement de ses campagnes électorales.Lire aussi :Les déclarations de patrimoine de Marine et Jean-Marie Le Pen transmises à la justice Mathilde Damgé Le projet de réforme de la Constitution, qui avait été annoncé par le président François Hollande devant le Congrès réuni à Versailles trois jours après les attentats sanglants de Paris du 13 novembre, inclura l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés français reconnus coupables de faits de terrorisme. Le texte, intitulé « projet de loi constitutionnelle de protection de la nation » et présenté, mercredi 23 décembre, en conseil des ministres, propose aussi de constitutionnaliser les conditions de déclenchement de l’état d’urgence.Lire aussi :Réforme constitutionnelle : Hollande maintient l’extension de la déchéance de nationalitéCette réforme du texte fondateur de la Ve République répond à plusieurs règles précises.L’initiative de la révision appartient au président de la République et aux membres du Parlement (mais elle est alors qualifiée de « proposition » et non de « projet » de loi).En outre, l’initiative doit être partagée au sein même de l’exécutif : ni le président ni le premier ministre ne peut engager seul une procédure de révision ; le président doit attendre – ou solliciter – la proposition du premier ministre, et, en retour, le premier ministre doit attendre la réponse du président à sa proposition.L’adoption du projet de loi constitutionnelle doit être identique dans les deux assemblées. « Les deux assemblées ont un égal pouvoir ; en maintenant sa rédaction, en refusant de prendre en compte les modifications de l’autre, chacune peut faire durer les débats indéfiniment et, de fait, bloquer la révision », explique Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, qui rappelle que « plusieurs projets ont ainsi échoué à ce stade, par obstruction du Sénat : l’extension du champ du référendum (1984), le droit pour les justiciables de soulever devant les juridictions ordinaires la question d’inconstitutionnalité (1990, 1993)… »La ratification est du ressort du Congrès (quand les deux assemblées sont réunies à Versailles) ou du peuple, par référendum. Dans le premier cas, députés et sénateurs doivent voter le projet à la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés pour qu’il soit ratifié. Dans le second, il n’est suivi d’effet qu’en cas de réponse positive (majoritaire) des Français.La Constitution a connu 24 révisions en un demi-siècle d’existence.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.12.2015 à 15h57 | Philippe Euzen La tête de liste Europe Ecologie-Les Verts en Ile-de-France pour les élections régionales, Emmanuelle Cosse, a attaqué en diffamation, mercredi 2 décembre, son adversaire du Front national, Wallerand de Saint-Just, confirmant ce qu’elle avait annoncé mardi matin sur France info.Puisqu'@emmacosse veut placer le débat politique sur le terrain judiciaire, je l'attends de pied ferme...— wdesaintjust (@W. de SAINT JUST)require(["twitter/widgets"]);Le 21 novembre, le candidat d’extrême droite avait déclaré que « les politiques et intellectuels en place depuis des décennies sont bien plus responsables des attentats de Paris que les assassins », avant de s’en prendre plus précisément à ses adversaires de gauche, Emmanuelle Cosse et Claude Bartolone (PS), qui auraient, selon lui, « une responsabilité directe à l’égard des victimes ». "@claudebartolone et @emmacosse ont une grande responsabilité, une responsabilité directe à l'égard des victimes des #AttentatsParis."— wdesaintjust (@W. de SAINT JUST)require(["twitter/widgets"]);« [C’est] absolument incroyable que cette personne, qui est mise en examen pour fraude sur l’utilisation de fonds publics, m’insulte, a réagi Mme Cosse, mardi. Et j’ai même cru voir hier qu’il pensait qu’il fallait que j’arrête de faire de la politique. Et il a remis le couvert, y compris hier soir. »La veille, Wallerand de Saint Just était en meeting dans le Val-d’Oise, à Enghien-les-Bains, en compagnie de la tête de liste FN dans le département, Jean-Michel Dubois. Il en a profité pour réitérer ses propos, et les développer.Les attentats seraient « le résultat d’un laxisme institutionnalisé depuis des décennies. Après Charlie, ils n’ont rien fait ». Selon lui, Emmanuelle Cosse et Claude Bartolone sont fautifs car ils auraient dit vouloir « faire de l’Ile de France la région de l’excellence des clandestins »."La responsabilité politique & morale d'@emmacosse est engagée lorsqu'elle dit que la région doit devenir le refuge des #migrants" @BFMStory— wdesaintjust (@W. de SAINT JUST)require(["twitter/widgets"]);".@emmacosse a dit qu'elle voulait que la région soit un refuge pour les #migrants." #TeamToussaint— wdesaintjust (@W. de SAINT JUST)require(["twitter/widgets"]);Pour se défendre sur ce point, la candidate écologiste a expliqué qu’elle, comme d’autres, a « simplement dit que notre pays devait avoir une politique digne d’accueil des réfugiés, sans minimiser l’ensemble des questions de sécurité en débat aujourd’hui ».Mais lundi soir, M. de Saint-Just a également exposé ses idées sur l’écologie, ce qui l’a amené, à nouveau, à s’en prendre à Mme Cosse. La COP 21 est « inutile », selon lui, et fait souffrir les Franciliens qui « sont bloqués chez eux ». « La politique environnementale de la France n’a pas besoin de tout ça. »Cependant, il voit du positif dans l’un des objectifs de ce sommet mondial qui a actuellement lieu à Paris : la diminution des énergies fossiles, car cela permettrait de « réduire les importations », explique-t-il. Il prône donc le développement du nucléaire, « énergie extrêmement propre, qui, grâce à Dieu, a été développée en France ».Mais, pour pouvoir le faire, « il faut écarter de la politique les idiots utiles. Les rouge-vert, les pastèques rouges dedans, vertes dehors, qui empêchent la France de développer son énergie nucléaire ».« Pécresse, elle, c’est l’hypocrisie »Wallerand de Saint-Just ne s’est pas contenté de s’en prendre à ses adversaires de gauche. Outre le fait qu’il ait affirmé avoir « le fichier des fichés S dans le département » (fiches comportant les noms de personnes soupçonnées de visées terroristes ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat, auxquelles n’ont accès a priori que des personnes habilitées secret défense) et que « les 203 quartiers prioritaires d’Ile-de-France sont autant de Molenbeek » (la ville belge dans laquelle ont vécu plusieurs auteurs des attentats du 13 novembre), il s’en est pris, lundi soir, à Valérie Pécresse, la tête de liste des Républicains. « La gauche c’est normal. Valérie Pécresse, elle, c’est l’hypocrisie. »La candidate jouerait selon lui « double jeu depuis deux semaines [depuis les attentats]. Elle va avec l’UDI et le MoDem alors que les électeurs sont opposés à eux sur ces points. C’est plus critiquable au final. » « C’est Pécresse qui aurait dû parler comme moi, a-t-il ajouté, mais elle ne peut pas le faire car elle était dans un gouvernement qui n’a rien fait non plus. » Depuis, Wallerand de Saint-Just répète ce discours qu’il semble avoir adopté jusqu’aux élections.Philippe EuzenJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aurélie Blondel On ne se bouscule pas pour piloter les quelque 1,3 million d’associations françaises… Leurs dirigeants vieillissent, et comme la relève n’est pas au rendez-vous, elles redoutent une pénurie de présidents, trésoriers et autres secrétaires. Dans une enquête publiée en 2013, 44 % des associations évoquaient déjà des difficultés à renouveler leur bureau.Comment inciter les bénévoles à accepter ces responsabilités ? En leur donnant des trimestres de retraite supplémentaires, répond le député UDI Yannick Favennec, auteur d’une proposition de loi qui veut accorder un de ces précieux sésames nécessaires pour atteindre le taux plein à la retraite pour chaque période de cinq années, même non consécutives, passées dans les instances dirigeantes (président et trésorier) d’une association.« Manifester de la reconnaissance »Il ne s’agit pas, précise-t-il, de « compenser » une perte de trimestres pour les bénévoles concernés – rappelons que s’ils sont en activité, ils engrangent de toute façon généralement leurs quatre trimestres sur l’année. Il est plutôt question de « récompenser leur engagement, de manifester de la reconnaissance, et il n’y a pas 50 moyens de le faire », dit cet élu de Mayenne.Le ministère des affaires sociales, détaille-t-il, estime le coût annuel de la mesure entre 410 millions et 1,5 milliard d’euros pour le seul régime de base. Discuté le 26 novembre en séance plénière à l’Assemblée nationale, son texte n’a été ni adopté, ni rejeté. Sur proposition du groupe socialiste, il a été « renvoyé en commission » : il pourra être réexaminé par la commission des affaires sociales dans les mois qui viennent si sa présidente accepte de l’inscrire à nouveau à l’ordre du jour.Uniquement pour les présidents et trésoriers« Ils bottent en touche, ils ne veulent pas prendre la responsabilité de voter contre un texte qui concerne un secteur sensible. Cela ne m’empêchera pas d’affiner ma proposition et la représenter en 2016 », assure Yannick Favennec. Ce sera alors sa quatrième tentative…Pourtant, cette année, le député avait bon espoir, puisqu’une des préconisations du rapport « Engagement citoyen et appartenance républicaine » remis mi-avril par le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, au président François Hollande, proposait justement de « permettre la validation de trimestres de retraite au titre des responsabilités d’administration exercées dans une association d’utilité civique ».Mais les socialistes crient à la « fausse bonne idée ». « On a envie de dire oui, c’est généreux, mais au-delà du coût, la mesure créerait des injustices », se justifie le député socialiste de l’Isère Michel Issindou. « Comment identifier les associations actives, vérifier l’effectivité des missions remplies ? Faut-il traiter de la même façon le président des Restos du cœur et celui de l’association des boulistes de mon village ? Pourquoi les simples bénévoles n’auraient rien alors qu’ils donnent parfois plus de temps que les dirigeants ? Quid des dirigeants déjà retraités ? »Réserve du monde associatifMais surtout, qui dit trimestres dit revenu différé, ajoute Michel Issindou. « Or, le bénévole, c’est celui qui donne de son temps pour le bien commun. C’est beau, ne venons pas introduire de l’argent. » Un point de vue partagé par l’association France Bénévolat, « très réservée à toute forme de reconnaissance matérielle », le bénévolat étant, faut-il le rappeler, « un engagement volontaire, gratuit, au service des autres ».« Ce ne sont pas des trimestres de retraite que demandent les dirigeants d’associations, mais plutôt une simplification des démarches administratives qui leur incombent et qui les freinent dans leur action », ajoute Paul Mumbach, président de la Fédération française du bénévolat associatif.Aurélie Blondel 02.12.2015 à 13h41 • Mis à jour le02.12.2015 à 16h55 | Hélène Bekmezian Au terme de bientôt trois semaines d’état d’urgence en France, et alors que la majorité socialiste présente, mercredi 2 décembre, un dispositif de contrôle parlementaire de cet état sécuritaire d’exception, des responsables politiques commencent à formuler critiques et craintes sur d’éventuelles dérives.Outre les six députés socialistes et écologistes qui ont voté contre la prolongation de l’état d’urgence jeudi 19 novembre, d’autres voix s’élèvent désormais pour mettre en garde contre le tout-sécuritaire. Le groupe des députés Front de gauche, s’il a unanimement voté la prolongation et le renforcement de l’état d’urgence, a ainsi lancé sur son site Internet et sur les réseaux sociaux un appel à la « vigilance citoyenne », afin que d’éventuels cas de « dérives » lui soient signalés.André Chassaigne, chef de file des élus Front de gauche, qui compte en présenter un « relevé » au premier ministre et demander des « éclaircissements », a dit :« Certaines perquisitions paraissent infondées, ou menées de façon trop brutale, des assignations à résidence sont sans lien avec la lutte contre le terrorisme, certaines manifestations sont interdites mais c’est à géométrie variable ».Lire aussi :Les députés veulent contrôler « en temps réel » l’état d’urgenceUn état « intermédiaire », qui doit le resterMardi 1er décembre, lors de la séance de questions au gouvernement, la communiste Jacqueline Fraysse (Hauts-de-Seine) a interpellé l’exécutif sur des « événements vécus comme des excès [qui] nous sont d’ores et déjà signalés ».« En aucun cas l’état d’urgence ne peut signifier l’interpellation brutale et les gardes à vue sans fondement de citoyens n’ayant rien à se reprocher, ce qui cultive un climat de peur, d’insécurité et de division contre lequel vous dites, à juste titre, vouloir lutter. L’entrave constatée à certaines expressions citoyennes et syndicales nous inquiète également ».Avant elle, l’écologiste Paul Molac (Morbihan) avait également interrogé le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, sur « des informations [qui] font état d’une application trop large de certaines mesures ».« Le ministre de l’intérieur a d’ailleurs éprouvé le besoin d’envoyer une circulaire à tous les préfets afin de préciser les conditions d’application des perquisitions administratives et des assignations à résidence. Nous nous interrogeons fortement sur certains cas précis qui touchent notamment des militants, sans aucun lien a priori avec le djihadisme, qui, en Dordogne comme à Rennes, ont été perquisitionnés ou assignés à résidence ».De son côté, le député PS de la Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg aimerait aller plus loin que les mesures proposées par le président de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, pour contrôler l’état d’urgence. M. Goldberg propose que des cellules départementales soient mises en place, avec des élus locaux et autour du préfet de département.Au micro de France Inter, le socialiste Julien Dray, conseiller régional d’Ile-de-France, a lui aussi fait part de ses réserves mardi matin, estimant que « l’état d’urgence conduit toujours à des dérapages ». « Ça doit rester un état intermédiaire », a prévenu ce proche de Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale.Enfin, à droite, des critiques se sont fait entendre, notamment par la voix de Dominique de Villepin. Sur le plateau de RMC, l’ancien premier ministre a mis en garde contre « la tentation d’une dérive autoritaire, sécuritaire ». « On va jusqu’à perquisitionner des fermes maraîchères, à assigner à résidence des écologistes », a-t-il regretté.Lire aussi :Olivier Beaud : « Il ne faut pas constitutionnaliser l’état d’urgence »Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent « C’est toujours une faute de mentir », a expliqué mercredi matin 2 décembre sur Europe 1 Nicolas Sarkozy… à propos de François Hollande. Pourtant, l’ex-chef de l’Etat a aligné, durant cet entretien, une suite de contre-vérités parfois tellement énormes qu’on peine à le prendre au sérieux. Nous nous en tiendrons à deux parmi une bonne demi-douzaine :1. Sarkozy, rempart contre les attentats ?« Entre 2002 et 2011, j’étais en charge de la sécurité des Français, il n’y a pas eu un seul attentat en France. »Pourquoi c’est fauxPremière citation, première approximation : M. Sarkozy assure que la France n’a connu aucun attentat durant ses mandats de ministre de l’intérieur, de l’économie, puis de président.Or rien n’est plus faux. Si M. Sarkozy a « l’habileté » d’arrêter ses comptes en 2011, il était bel et bien président lors des assassinats perpétrés par Mohammed Merah à Toulouse et Montauban, en mars 2012. Le djihadiste avait tué sept personnes, dont trois enfants.De plus, M. Sarkozy n’a pas eu des fonctions d’Etat pendant toute la période qu’il cite, et durant le temps qu’il a passé au ministère de l’économie, des finances et de l’industrie, la question de la sécurité des Français sortait de ses attributions.Mais même en conservant les dates de M. Sarkozy, on peut citer :au moins une cinquantaine d’attentats à la bombe majeurs en Corse (et sans doute plus de 500 au total sur la période) ;les menaces du groupe « AZF » contre la SNCF en 2004 ;un attentat à la voiture piégée contre le préfet du Jura Aissa Dermouche la même année ;les dix blessés dans un attentat revendiqué par le front islamique français armé, contre l’ambassade d’Indonésie à Paris (8 octobre 2004) ;la pose par un groupe terroriste (le front révolutionnaire afghan) de bâtons de dynamite dans le magasin Printemps à Paris en décembre 2008…2. Pas de dépassement des dépenses de campagne en 2012 ? « Je n’ai pas fait de meeting secret, les dépenses ne se sont pas envolées. Il n’y a pas eu de débordement des coûts. »Pourquoi c’est totalement fauxInterrogé sur l’affaire Bygmalion, Nicolas Sarkozy maintient mordicus sa version, quitte à mentir. Car dire que « les dépenses ne se sont pas envolées » est tout simplement un mensonge.Lire aussi :Affaire Bygmalion : Sarkozy « ne sait pas assumer »Dans un premier temps, la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a refusé de rembourser les dépenses de sa campagne du fait d’un dépassement de 2,1 % du plafond autorisé par la loi.Mais c’était avant qu’éclate l’affaire Bygmalion : une grosse partie des dépenses de campagne ont en effet été acquittées par l’UMP, en toute illégalité. Ce fait a été reconnu par Jérôme Lavrilleux, directeur de la campagne de M. Sarkozy, et largement établi par la justice, qui enquête toujours. On sait que le montant du dépassement est supérieur à 10 millions d’euros. Les enquêteurs évoquent le chiffre d’environ 18,5 millions d’euros, soit quasiment autant que le plafond légal de 22,5 millions d’euros.Que M. Sarkozy ait été au courant ou non de ces dépassements est une autre question, que la justice cherche à trancher. Mais personne, à part l’ancien chef de l’Etat, ne se hasarde à dire que « les dépenses ne se sont pas envolées » ou qu’il « n’y a pas eu de débordement des coûts ».Lire aussi :L’affaire Bygmalion en 5 questionsSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Juliette Harau Le gouvernement a réaffirmé sa volonté de lutter contre l’islam radical à la suite des attentats du 13 novembre, perpétrés par et avec la complicité de Français radicalisés sur le territoire. Par la voix du Conseil français du culte musulman (CFCM), le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve a proposé, mardi 24 novembre, la mise en place d’une « habilitation » des imams, sorte de certificat qui restera facultatif. Cette annonce prolonge les mesures engagées après les attentats de janvier. Mais, du fait des règles de la laïcité, l’Etat est limité à des dispositions symboliques qui ne peuvent être portées que par les instances dites représentatives des musulmans de France.1. Qu’est-ce qu’un imam ?Un imam est littéralement un « guide » de la prière. Plusieurs tâches lui reviennent : conduire les prières quotidiennes, assurer le prêche du vendredi, répondre aux interrogations spirituelles des fidèles. Une mosquée peut accueillir plusieurs imams et un imam collaborer avec différents lieux de culte. L’imam n’est donc pas le responsable de la mosquée, ni l’équivalent d’un prêtre catholique, mais se rapproche un peu d’un pasteur protestant. Les imams sont souvent bénévoles et exercent une profession par ailleurs. Les mosquées sont généralement gérées par des associations, elles-mêmes représentées par un président.2. Comment est-il nommé ?C’est généralement le responsable de l’association des fidèles qui désigne le ou les imams. Ils sont traditionnellement choisis pour leur érudition, c’est-à-dire leur connaissance des textes saints. Il n’existe ni âge minimum ni « diplôme » requis. Une femme peut également prétendre à l’imamat mais elle ne peut guider la prière que devant une assemblée de femmes.L’absence de statut reconnu place les imams dans une situation « précaire » face au responsable des mosquées, estime le spécialiste de l’islam Bernard Godard, ancien du bureau des cultes du ministère de l’intérieur. Ce dernier invite à « créer une relation saine et normalisée entre le magistère théologique et les administrateurs de mosquées. Cela passe par la création d’un imamat, c’est-à-dire un corps reconnu des imams, comme ce qui existe pour les rabbins [réunis sous l’autorité morale du grand rabbin de France] ».3. Qu’en est-il des imams venant de l’étranger ?Certains imams sont envoyés par des pays étrangers, essentiellement la Turquie, l’Algérie et dans une moindre mesure le Maroc. On parle d’imams détachés. En juin, Bernard Cazeneuve se disait en discussion avec les pays concernés pour rendre obligatoire une formation d’un an à la laïcité pour les imams venant exercer en France. Ce projet a vu le jour pour les imams détachés algériens depuis quelques semaines, avance le ministère.4. Qui sont les aumôniers de prison et qui les gère ?Les aumôniers musulmans qui interviennent en prison sont des volontaires. C’est le CFCM qui les désigne, puis l’administration pénitentiaire doit valider ces nominations et elle s’attache à ce que les aumôniers aient un certain niveau de français.5. Quelles sont les formations existantes ?Il n’y a pas de formation dédiée ni obligatoire pour devenir imam. Et l’offre de formation est mince. En France, les mosquées ou les associations cultuelles enseignent la théologie musulmane, essentiellement à destination des enfants. Des études de théologie plus poussées sont proposées par quelques instituts privés d’études supérieures : l’institut Razali de la Grande mosquée de Paris, l’Institut européen des sciences humaines (IESH) à Saint-Denis (agréé par l’académie de Créteil) et Château-Chinon dans la Nièvre.Certains musulmans choisissent de suivre des cursus à l’étranger dans des universités réputées, comme celles d’Al-Azhar au Caire et celle de la Zitouna à Tunis. Quelques imams suivent des cursus universitaires, qui ne sont pas dédiés à l’imamat, mais apportent un éclairage sociologique, historique et culturel sur l’imbrication de la religion dans la République française.6. Quelle est la marge de manœuvre de l’Etat concernant l’islam ?La loi de 1905, qui définit la séparation de l’église et de l’Etat, empêche ce dernier d’intervenir dans toute organisation de culte ou de définir des contenus idéologiques. L’Etat agit donc par l’intermédiaire des instances représentatives.7. Quelles sont les institutions représentatives des musulmans en France ?Ce ne sont pas des autorités religieuses, mais avant tout une création politique pour faire le lien entre un gouvernement qui ne peut interférer dans les questions religieuses et une communauté qui n’a, intrinsèquement, pas de représentant puisque l’islam sunnite, majoritaire en France, ne s’organise pas autour d’un clergé comparable à celui de l’église catholique.Pierre Joxe avait fait le Corif (Conseil de réflexion sur l’islam de France) en 1990, Nicolas Sarkozy a fondé le Conseil français du culte musulman (CFCM) en 2003. Bernard Cazeneuve a lancé en mars 2015 l’idée d’une « instance de dialogue », qui s’est réunie pour la première fois le 15 juin, réunissant quelque cent cinquante représentants de fédérations et de mosquées, des théologiens ou des associatifs. Elle est définie par le ministère comme un « mécanisme de consultation régulier » des musulmans sur les affaires qui ont trait à leur culte et complète ainsi l’action du CFCM.« C’est une tentative d’élargir la représentativité à la société civile musulmane, approuve Bernard Godard. Elle part du constat tout à fait sensé que le CFCM n’a pas complètement joué son rôle. » Le ministère de l’intérieur considère en effet que le Conseil ne représente que 30 % à 40 % des mosquées françaises.Lire aussi :L’Etat pose les bases du dialogue avec l’islamEn cas de « crise » c’est cependant le CFCM, plus ancré institutionnellement, qui est appelé à la rescousse. On a encore pu le voir après les attentats du 13 novembre avec l’annonce d’une « certification » des imams et la publication d’un prêche commun, destiné à être lu dans toutes les mosquées lors de la grande prière du vendredi ayant suivi le drame.8. Qu’est-ce qui a changé depuis janvier ?Après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher, tout en appelant à ne pas faire d’amalgames ou de raccourcis entre islam et islamisme, religion et terrorisme, le gouvernement avait réaffirmé l’importance de « réformer l’islam de France ». Avec deux axes : la représentation de l’islam et la formation des imams.Lire aussi :Cinq idées reçues sur l’islam et le terrorismeL’« instance de dialogue », créée en juin, est ainsi appelée à se réunir deux fois par an. Une étude sur l’islam de France a été confiée à l’Université de Strasbourg pour permettre de cerner une réalité multiple.Concernant la formation des imams, l’offre de formations universitaires à la laïcité a continué de croître. Onze universités délivrent désormais les diplômes universitaires, contre six au début de l’année. Ils sont désormais obligatoires pour les imams détachés algériens.9. Décerner des « certifications » aux imams, qu’est-ce que cela implique ? Le projet d’une « habilitation » des imams, annoncé par Anouar Kbibech le 24 novembre après une réunion avec Bernard Cazeneuve, prévoit une vérification des connaissances théologiques et de l’adhésion aux valeurs républicaines, ainsi que la signature d’une « charte de l’imam » en cours d’élaboration. Cette validation serait décernée par le CFCM qui disposerait également d’« une possibilité de retrait » de ce titre. Il ne sera cependant pas obligatoire pour recruter un imam. Mais « retirer l’habilitation permettrait de mettre les mosquées devant leurs responsabilités », considère Anouar Kbibech, le président du CFCM. Aucun calendrier n’a encore été annoncé.Lire aussi :Les imams se verront bientôt délivrer des « certifications »Bernard Godard doute que le CFCM, qui « n’est pas une autorité théologique », puisse octroyer lui-même cette habilitation. Mais « le climat est tel que les responsables [de mosquées] vont peut-être être amenés à aller chercher ces habilitations pour leurs imams », ajoute-t-il.Anouar Kbibech a également confirmé la mise en place prochaine d’un « conseil religieux », chargé d’« élaborer [un] discours alternatif » afin de « démonter sur le plan théologique tout l’argumentaire utilisé par les organisations terroristes et djihadistes pour embrigader nos jeunes ».10. Réformer le cadre de l’islam en France permettra-t-il de lutter contre la radicalisation islamiste ? Après son entretien avec Anouar Kbibech, le 24 novembre, le ministre de l’intérieur a souligné la « volonté du gouvernement de tout faire pour que les prêcheurs de haine » soient mis « hors d’état de nuire ». La multiplication des perquisitions et assignations à résidence dans les milieux salafistes ne doit pourtant pas faire oublier que le mécanisme d’endoctrinement est beaucoup plus complexe : « La mosquée de Lunel [près de Montpellier] en est emblématique, relève Bernard Godard. C’est un lieu qui a pu servir au recrutement djihadiste et pourtant ce n’est pas une mosquée salafiste et l’imam de la mosquée ne véhiculait pas un discours guerrier. »Lire aussi :L’islam radical, cible des autorités depuis les attentatsLes facteurs d’endoctrinement sont aussi à chercher au-delà de la sphère religieuse. Pour le politologue Olivier Roy, l’islam n’est qu’un prétexte « opportuniste » de la violence des djihadistes français : « Les terroristes, souligne-t-il dans une tribune parue dans Le Monde, ne sont (…) pas l’expression d’une radicalisation de la population musulmane, mais reflètent une révolte générationnelle qui touche une catégorie précise de jeunes. »Lire aussi :Olivier Roy : « Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste »Juliette HarauJournaliste au Monde 02.12.2015 à 08h40 • Mis à jour le02.12.2015 à 10h00 Invité d’Europe 1, le président du parti Les Républicains (LR), en pleine campagne pour les régionales et, à plus long terme, pour la primaire de son parti, est revenu, mercredi 2 décembre, sur plusieurs thématiques, critiquant les positions de François Hollande et avançant des propositions d’ordre économique et sécuritaire.Lire notre récit :Nicolas Sarkozy change à nouveau de registreElections régionales et unité nationale A quelques jours du scrutin, Nicolas Sarkozy ne veut pas entendre parler de fusion de listes entre LR et le Parti socialiste pour faire barrage au Front national, donné favori dans certaines régions.« Nous maintiendrons nos listes partout où nous serons en position de les maintenir. Je combats la politique des socialistes. Je n’ai rien à voir avec le Front national, mais je suis contre les socialistes. Je ne rendrai pas ce service au FN. »Il s’en est également pris à l’unité nationale, qui annihilerait tout débat démocratique.« Chaque fois que le président de la République proposera quelque chose pour renforcer la sécurité des Français, nous l’approuverons. Mais un pays qui vit n’est pas un pays qui se tait. L’unité nationale et la dignité, ce n’est pas ne rien dire. »Lire sur Les Décodeurs : Tout ce qu’il faut savoir sur les régionales 2015 dans votre régionTerrorisme et Syrie Pour M. Sarkozy, « on n’a pas pris la mesure de la gravité des événements survenus au début de l’année » après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Il estime que François Hollande et son gouvernement n’ont « pas mesuré » et même ont « sous-estimé » les « conséquences » de l’intervention en Syrie « sur la sécurité intérieure ».« J’ai approuvé le principe de l’intervention en Syrie parce que nous ne pouvons pas laisser la Syrie dériver, parce que la Méditerranée, c’est notre banlieue. Mais le fait de lâcher des bombes en Syrie a conduit à une élévation du risque sur le territoire national, dont il fallait prendre compte et tenir compte. »Il a ensuite réitéré ses propositions en matière de sécurité. Préconisant de « mettre sur pied des centres de déradicalisation », il « ne comprend pas pourquoi on ne veut pas accepter (que) la consultation régulière (...) de sites djihadistes doit être pénalisée ».Pour « toute personne sur le territoire national qui est suspectée d’être en lien avec le terrorisme, le djihad, la radicalisation, le principe de précaution doit s’appliquer ».M. Sarkozy s’est targué de n’avoir connu « aucun attentat en France » entre « 2002 et 2011 », oubliant que les tueries perpétrées par Mohammed Merah en mars 2012 ont eu lieu lorsqu’il était à l’Elysée.« J’ai peut-être commis des erreurs, mais en tout cas pas celle-ci. »Sarkozy affirme qu'il n'y a pas eu d'attentats entre 2002 et 2011. Il y a quelques jours, il incluait l'année 2012 en balayant donc Merah— Matgoa (@Matgoa)require(["twitter/widgets"]);Lire aussi :L’antiterrorisme français en état de mort cliniqueUn « contre-choc fiscal » d’au minimum « 20 milliards d’euros » M. Sarkozy a plaidé pour une baisse de la pression fiscale subie depuis le début du quinquennat de François Hollande, la qualifiant de « contre-choc fiscal » qui devrait atteindre « au minimum entre 20 et 30 milliards d’euros ». M. Sarkozy, qui ne veut pas baisser la CSG, critique le coût du travail, qui devrait être allégé pour créer des emplois.Allocations familiales, allocations chômage et aide médicale d’EtatIl s’est prononcé pour le rétablissement de l’universalité des allocations familiales, désormais modulées en fonction des revenus des ménages. « Choqué », M. Sarkozy s’en est pris aux choix du gouvernement socialiste, dénonçant une « démolition de la politique familiale ».A propos des allocations chômage, le président des Républicains estime que « la reprise d’une certaine dégressivité à partir d’un an est absolument incontournable ».« Tout le montre (…), une certaine dégressivité, qui ne doit pas être trop rapide, au bout d’un an notamment, permet d’encourager à la reprise d’un emploi ou d’une formation. »Nicolas Sarkozy s’est également prononcé pour la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), servant à soigner les étrangers en situation irrégulière sur le territoire français, et dont le coût est évalué entre 700 millions d’euros et 1 milliard d’euros.« Il est parfaitement normal que sur le territoire de la République française on ne laisse pas mourir quelqu’un sur le trottoir (...) le système créé génère une fraude qui est intolérable. »Affaire Benzema Nicolas Sarkozy a critiqué Manuel Valls pour avoir pris position dans l’affaire Benzema.« Tout le monde parle de choses qu’il ne connaît pas, qui théoriquement sont couvertes par le secret de l’instruction. On accuse, on dénonce, on démolit, on reproche. Dans quinze jours il y aura d’autres éléments, on dénoncera, on reprochera, on crucifiera, et puis ça passera. C’est pas l’état de droit, pour moi. »Lire aussi :Chantage à la « sextape » : ce que Karim Benzema a dit à la justice 02.12.2015 à 06h42 • Mis à jour le02.12.2015 à 12h04 Répondant aux demandes de son allié français après les attentats de Paris, le Parlement britannique s’apprête à voter mercredi 2 décembre, sauf surprise, pour des frappes aériennes contre l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie. Le premier ministre conservateur David Cameron a décidé d’organiser ce vote une fois sûr de disposer d’une majorité suffisante en faveur d’une telle intervention.L’onde de choc des attentats de Paris a bousculé les résistances des députés du parti travailliste, qui peinent toujours à digérer l’intervention en Irak de 2003, sous Tony Blair − l’ex-premier ministre qui a depuis, à plusieurs reprises, présenté ses excuses sur les défauts de sa planification basée sur de faux renseignements.Le dernier verrou a sauté lorsque le nouveau leader du parti, le pacifiste Jeremy Corbyn, a autorisé lundi ses députés à voter librement.Courte majorité« Je développerai mes arguments et j’espère que le plus grand nombre possible de députés me soutiendra », a dit David Cameron mardi. Avec sa courte majorité, il n’était jusqu’ici pas sûr de pouvoir fédérer tous ses députés autour des frappes.D’après un sondage de l’institut YouGov, publié mercredi dans le Times, 48 % des Britanniques soutiennent à présent une telle intervention en Syrie. Ils étaient 59 % la semaine dernière.Mardi soir, environ 4 000 pacifistes ont manifesté devant le Parlement pour tenter de faire entendre leur voix, à l’appel de l’organisation « Stop the War ».Le débat de mercredi pourrait se prolonger tard dans la nuit, a précisé mardi le porte-parole du premier ministre, satisfaisant partiellement une demande de Jeremy Corbyn d’un débat de deux jours.M. Cameron devra notamment répondre aux inquiétudes sur les conséquences de telles frappes pour la sécurité du pays, même s’il répète régulièrement que le Royaume-Uni fait déjà face à une « grave menace » des djihadistes.Une menace aggravée« La menace d’Isil [un autre acronyme pour l’EI] s’est intensifiée », a assuré mardi le secrétaire à la défense, Michael Fallon, devant le comité de défense du Parlement, citant des chiffres à l’appui : « 15 attentats dirigés ou inspirés par Isil dans le monde l’an dernier, et déjà 150 cette année. »Aux yeux des analystes, une telle intervention va redorer le blason d’un pays perçu ces dernières années comme plus préoccupé de lui-même que tourné vers le reste du monde et y jouant du coup un rôle amoindri.Pour Malcolm Chalmers, directeur de recherche à l’institut RUSI, le Royaume-Uni est en train de regagner des points perdus lorsqu’il a drastiquement coupé son budget défense, voté contre des frappes en Syrie fin août 2013 – à l’époque contre le régime de Bachar Al-Assad −, et s’est enlisé dans le débat sur l’indépendance de l’Écosse.« Tout cela a donné l’impression que le pays préférait se tourner vers lui-même », souligne-t-il. « La volonté de se déployer va calmer les craintes qu’il n’est pas un partenaire fiable », estime-t-il.Londres est déjà engagé dans la guerre en Syrie via le renseignement et le ravitaillement en carburant des avions de ses alliés. « Une participation aux frappes sera importante symboliquement, utile opérationnellement, mais elle ne changera pas le cours de la guerre », résume l’expert militaire.« David Cameron n’est pas à l’aise de voir les attaques en Syrie contre l’EI – qui d’une certaine façon réduisent la menace envers le Royaume-Uni –, conduites par d’autres forces. Et émotionnellement, il ressent fortement qu’il doit aider la France dans ces temps difficiles », estime le général Ben Barry, de l’Institut international d’études stratégiques (IISS).La Grande-Bretagne dispose déjà de 8 Tornados et un nombre indéfini de drones qui participent à des frappes en Irak depuis l’an dernier.Toutefois, pour Ian Bond, du Centre de réforme européenne (CER), cette intervention ne va pas changer « la réticence des dirigeants britanniques à s’impliquer dans les problèmes internationaux », notamment « à s’impliquer dans l’Union européenne comme une grande puissance européenne pourrait l’être ». 01.12.2015 à 18h54 | Alexandre Lemarié « Bonjour. Comment ça va ? Dimanche, il faut voter Bournazel et Pécresse ! » Alain Juppé a répété inlassablement ce message, mardi 1er décembre, lors d’une tournée des commerçants du 18e arrondissement de Paris. Détendu et visiblement ravi d’arpenter de nouveau les rues du territoire qu’il a administré de 1983 à 1995, le candidat à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017 était venu soutenir Pierre-Yves Bournazel, tête de liste Les Républicains-UDI-Modem à Paris aux élections régionales.Durant près de deux heures, M. Juppé a multiplié les poignées de main et les bises aux habitants du quartier. Avec un seul objectif : mobiliser l’électorat de droite avant le scrutin des 6 et 13 décembre. « Faire campagne dans les derniers jours est important car c’est le moment où les gens s’intéressent à cette élection. Ils savent qu’elle concerne leur vie quotidienne car elles portent sur les transports, les lycées… », a-t-il déclaré à une poignée de journalistes. Cafés, fleuriste, boulangerie… Partout où il est passé, le maire de Bordeaux a reçu un accueil chaleureux. « Je suis heureuse de vous revoir ici », lui lance une femme âgée. « Vous voyez que je n’ai pas laissé un mauvais souvenir ! », sourit l’élu, en se tournant vers la presse.« Il faut réfléchir un peu avant de voter »Alors que le Front national progresse dans les sondages depuis les attentats du 13 novembre, M. Juppé a appelé à mener inlassablement la lutte contre l’extrême droite, en faisant preuve de pédagogie. « A force de démagogie, le FN trompe un certain nombre d’électeurs désabusés par la politique actuelle, en pensant qu’il y a là une solution. Mais il faut réfléchir un peu avant de voter, et ne pas se laisser seulement emporter par la colère, en voyant les conséquences de l’arrivée du FN dans une région », a-t-il souligné. Avant de demander : « Fermer les frontières, c’est bon pour le tourisme ? » « Je dis aux agriculteurs que le FN veut quitter l’Europe et casser la politique agricole commune. » « J’entends des patrons dire : “je vais voter pour le FN car ils n’appliqueront pas leur programme” mais le cynisme n’est pas un comportement politique ! », s’agace-t-il.Convaincu que sa méthode peut porter ses fruits, l’ex-premier ministre exhorte les responsables politiques à « se battre » sans relâche contre l’extrême droite. « Il faut combattre le FN jusqu’au bout et ne pas baisser les bras, en essayant d’ouvrir les yeux de nos concitoyens sur la réalité du programme de ce parti. Je ne désespère pas que certains électeurs, aujourd’hui tentés par le FN, s’en détournent finalement. »« SI LE FN REMPORTE UNE RÉGION, UN ÉCHEC POUR NOUS »Le principal rival de Nicolas Sarkozy pour la primaire a déjà un argument tout trouvé pour dénier au président de LR le droit de revendiquer la victoire de son parti aux régionales. « Si le Front national remporte une région, par définition, ce serait bien sûr un échec pour nous », a-t-il jugé, après avoir rendu visite au vendeur d’une boutique de vin, nommée… « Nicolas ». Et d’ajouter : « Mais la bataille continuera si cela devait se produire. »Alain Juppé a aussi pris ses distances avec le mouvement de droitisation générale au sein de son parti. « Je constate qu’il y a une tendance à exprimer les choses de manière de plus en plus excessive. Ce n’est pas mon tempérament, ce n’est pas ma ligne. Je ne crois pas que ce soit celle de la majorité des Français », a-t-il jugé, avant d’ironiser sur les différences de tonalité au sein de son parti : « On n’est pas tous pareils. Sinon, ce serait monotone… » Pour lui, courir après l’extrême droite serait faire fausse route. Encore plus si le parti de Marine Le Pen réalise une performance aux régionales : « Je ne suis pas sûr que si le FN remporte deux régions, ce soit la démonstration qu’on a intérêt à hausser le ton de plus en plus. Il faut réfléchir. »Lire aussi :Absences, divisions… Les Républicains incapables d’afficher leur unité pour les régionalesEt si sa protégée Virginie Calmels conquiert l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, faudra-t-il y voir une légitimation de sa ligne politique ? Sourire en coin, M. Juppé se montre prudent : « Je vous laisserai le soin d’interpréter le résultat. Comme l’Aquitaine était jugée imprenable, cela voudrait dire qu’on aurait fait bouger les lignes. »S’il s’est refusé d’aborder l’échéance de la présidentielle, un quinquagénaire se présentant comme « un Français moyen » l’a fait pour lui. Attablé dans un café, ce dernier lui lance : « Je ne vote pas toujours à droite mais je voterais volontiers pour vous en 2017. » Flatté, M. Juppé lui a répondu : « Restez dans cette bonne disposition… » Avant qu’un jeune homme l’interrompe en déclarant à la presse : « Lui, c’est notre prochain président ! » Cette fois, l’ex-premier ministre n’a pas répondu. Mais il n’a pas pu s’empêcher d’esquisser un large sourire…Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Aurélie Collas Un engagement en passe d’être tenu. C’est le message qu’a voulu faire passer Najat Vallaud-Belkacem, mardi 1er décembre, en présentant les résultats de la politique de la gauche depuis le début du quinquennat. Le nombre de jeunes décrocheurs est en baisse, s’est félicitée la ministre de l’éducation nationale, un an après le lancement de l’initiative « Tous mobilisés pour vaincre le décrochage scolaire », en novembre 2014.Pour étayer ses résultats, la ministre a utilisé deux indicateurs. Le premier mesure le nombre d’élèves qui quittent chaque année le système scolaire sans diplôme (ou seulement avec le brevet). En 2010, ils étaient 136 000 jeunes dans ce cas. En 2014, selon les derniers chiffres disponibles, ils étaient 110 000. Soit une baisse d’environ 20 %.Il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif que s’était fixé François Hollande lors de l’élection présidentielle de 2012. Le candidat PS s’était engagé à diviser par deux le nombre de décrocheurs, donc à parvenir à 67 500 d’ici à 2017 (quand on en comptait, en 2012, entre 135 000 et 140 000 par an). La ministre se veut optimiste : l’engagement présidentiel est « à notre portée », a-t-elle estimé dans un entretien donné mardi au journal 20 Minutes.Plutôt une stagnationAutre indicateur, européen cette fois, le nombre de jeunes de 18 à 24 ans qui sont sans diplôme et qui ne sont pas en formation. En France, ces jeunes sont aujourd’hui 494 000, contre 620 000 il y a cinq ans. « Nous venons d’atteindre l’objectif que nous avait fixé l’Europe pour 2020, de passer sous la barre des 10 % de jeunes sans diplôme puisqu’on est désormais à 9 % », s’est félicitée la ministre dans 20 Minutes.A y regarder de plus près, on constate que dès 2013, le gouvernement pouvait se prévaloir d’avoir atteint l’objectif des 10 %, fixé en 2010 par l’Union européenne dans le cadre de sa stratégie « Europe 2020 ». En 2013, la proportion de jeunes de 18 à 24 ans sans diplôme était alors de 9,7 % (soit environ 500 000 jeunes), contre 11,6 % en 2012.Comment expliquer cette baisse entre 2012 et 2013 ? Dans une note parue en mars, la DEPP, le service statistique du ministère de l’éducation nationale, invitait à lire ces chiffres avec prudence, en raison d’une « rupture de série dans l’enquête Emploi en 2013 » qui compromet la comparaison de 2013 avec les précédentes années. « Ainsi, précisait la DEPP, une partie, voire la totalité de la baisse de près de 2 points enregistrée entre 2012 et 2013 pourrait être due au changement de l’enquête, sans qu’il soit possible de l’évaluer. »Si l’on regarde une période plus longue, on s’aperçoit que les quinze dernières années ont plutôt été marquées par une stagnation du nombre de décrocheurs (13,3 % en 2000, 12,2 % en 2005, 12,6 % en 2010…), après la forte décrue observée entre 1982 (34,7 %) et 2002 (13,7 %), effet de la généralisation de l’enseignement secondaire.Des fonds supplémentairesIl n’en reste pas moins que de nombreuses actions ont été menées, ces dernières années, pour lutter plus efficacement contre le décrochage. En 2011, sous l’impulsion de Luc Chatel, ministre de l’éducation de Nicolas Sarkozy, un « système interministériel d’échanges d’informations » a été mis au point pour mieux repérer les décrocheurs à partir des données collectées par différents acteurs (éducation nationale, centres de formation des apprentis, missions locales, centres d’information et d’orientation, etc.).En 2013, un autre dispositif est lancé pour recenser les places disponibles dans les trois voies de formation – général, technologique et professionnel –, et proposer une solution à chaque décrocheur, jusqu’à l’instauration, en 2014, d’un « droit au retour en formation » pour les jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire sans diplôme.Le plan de Najat Vallaud-Belkacem lancé en novembre 2014 a permis de rajouter des fonds supplémentaires (50 millions d’euros de plus par an à partir de 2015), à la lutte contre le décrochage. Parmi les nouvelles mesures de ce plan, un numéro vert, des référents « décrochage » dans les établissements, un plan de formation pour les enseignants ou encore de nouveaux micro-lycées, structures spécifiques d’accueil des décrocheurs.Lire aussi :La réforme du collège fait déjà des remousAurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Faustine Vincent Marine Le Pen a pris ses distances, lundi 30 novembre, avec Marion Maréchal Le Pen, en raison de la proposition contreversée de la candidate Front national (FN) à la tête de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) de supprimer les subventions régionales au Planning familial, qui selon sa nièce véhicule « une banalisation de l’avortement ».Estimant sur BFM-TV que c’est « une bonne chose » que le Planning familial distribue des contraceptions « à des jeunes filles qui n’osent pas passer par leurs parents », la présidente du FN a appelé à « orienter le Planning familial » en lui demandant « d’aider aussi des jeunes femmes qui, peut-être, ont envie de conserver leur enfant. C’est le rôle de la région, aussi, que de créer une ligne budgétaire pour les jeunes mères qui sont en difficultés. Je préfère donner cette possibilité au Planning familial, en ce qui me concerne, plutôt que de supprimer les subventions », a-t-elle ajouté.Le 27 novembre, elle s’était déjà montrée critique envers la proposition de Marion Maréchal-Le Pen, affirmant que la suppression des aides n’était « pas dans les projets du Front national » et que les subventions étant « très dérisoires par rapport au budget d’une région », ce n’était pas un élément essentiel ».Le vice-président du FN et candidat dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Louis Aliot, a, en revanche, soutenu la proposition de Marion Maréchal-Le Pen. « Il y a des comportements et des publicités évidemment qui ne méritent pas à mon avis qu’elles soient financées par l’argent du contribuable. Dans certains domaines on est allé beaucoup trop loin. Les régions ne sont pas obligées de subventionner ces choses-là », a-t-il déclaré le 20 novembre lors d’un débat organisé par La Manif pour tous.Si elle était appliquée, cette initiative serait sans précédent. En 1995, lorsque le conseil général du Nord était passé à droite, il avait supprimé 70 % des subventions, entraînant la fermeture pendant quatre ans des centres de l’association, mais sans aller aussi loin. Marion Maréchal-Le Pen, donnée favorite du scrutin, aurait-elle le droit de supprimer ces subventions ? Que pèsent les régions dans le financement des centres du Planning familial ?Lire aussi :Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot, la concurrence de deux forces ascendantes au FNPlus de 220 000 euros en PACAEn PACA, les subventions du conseil régional pour financer les cinq associations départementales du Planning familial s’élèvent à 223 000 euros pour 2015, sur un budget de 2,1 milliards d’euros. Le Planning familial des Bouches-du-Rhône, le plus important de la région, en absorbe la plus grande part, à hauteur de 170 000 euros, soit 14 % de son budget total.Dans les murs de l’association, on s’inquiète d’une victoire du FN dans la région et on fait déjà les comptes. « On emploie trente salariés, dont vingt en équivalent temps plein. L’année dernière, on a déjà eu trois départs non remplacés. Si les subventions du conseil régional sont supprimées, cela fera environ cinq postes en moins. Nos actions en pâtiront », assure Claire Ricciardi, directrice adjointe du Planning familial des Bouches-du-Rhône.Cette perspective est d’autant plus inquiétante, selon elle, que la région PACA détient le record du nombre d’avortements de mineures avec 15,3 IVG pour 1 000 jeunes filles contre 11,3 en France métropolitaine. Pour autant, « la région ne finance pas les avortements, mais ce qui est lié à la prévention, l’éducation à la sexualité et la sensibilisation aux différentes méthodes de contraception, rappelle Gaëlle Lenfant, vice-présidente (socialiste) de la région PACA. La réalité est plus compliquée que ce que dit le FN ». Lire aussi :Les approximations de Marion Maréchal-Le Pen en région PACAFinancements multiplesEn cas de suppression des subventions régionales, les associations départementales du Planning familial pourraient toutefois compter sur leurs nombreuses autres sources de revenus. À commencer par l’Etat, leur principal contributeur, obligé d’en financer une partie depuis la loi de Neuwirth en 1967 autorisant la contraception. En 2014, la subvention nationale était de 2,7 millions d’euros, soit 8 euros l’heure de permanence.Les départements participent également au financement du Planning Familial, que ce soit pour son fonctionnement ou pour soutenir des actions en particulier. Pour l’association des Bouches-du-Rhône, l’aide du département représente par exemple 22 % de son budget. Les régions peuvent aussi participer, mais rien ne les y oblige. Si elle était élue, Marion Maréchal-Le Pen pourrait donc supprimer les subventions régionales en toute légalité.Morcellement des aides et des politiques menéesOutre l’Etat, les départements et les régions, d’autres types de financements peuvent s’ajouter à la liste. Le Planning familial des Bouches-du-Rhône compte ainsi pas moins de six sources différentes de revenus : l’Etat par l’intermédiaire de différentes structures dont les Agences régionales de santé, le conseil départemental, le conseil régional, le contrat urbain de cohésion sociale, les villes et des activités propres de l’association.Aux yeux de Véronique Séhier, coprésidente du Planning familial, cette diversité des financements, souvent complexes, n’est pas forcément un atout. « Les aides sont complètement morcelées. Comme il n’y a pas de norme, chacun fait comme il veut. » Les financements sont, par conséquent, très variables d’une région à l’autre.Plus préoccupant, selon Véronique Séhier, cette fragmentation des aides signifie qu’« avec les mêmes lois, on a des effets différents d’un territoire à l’autre car les élus locaux n’ont pas les mêmes priorités. C’est vrai notamment pour l’éducation à la sexualité ou le centre de planification », assure-t-elle.Car, au-delà de l’aspect technique de la question des financements, c’est la vision même de la famille et de la sexualité qui est en jeu. « Aujourd’hui on a une approche moralisatrice de ces questions, regrette la coprésidente du Planning familial. Oui, la sexualité est politique. » C’est bien pour cela que Marion Maréchal-Le Pen entend s’en mêler.Faustine VincentJournaliste au Monde Hélène Bekmezian L’Assemblée nationale a décidé, mardi 1er décembre, de la création d’une mission d’information « portant sur les moyens dont bénéficie l’organisation terroriste Daech [Etat islamique] ». Sur proposition du président de l’Assemblée, Claude Bartolone (PS), la conférence des présidents du Palais-Bourbon a voté la création de cet organe de travail parlementaire mais n’a pas accédé à la demande de la droite qui, elle, souhaitait une commission d’enquête.Cette mission sera présidée par Jean-Frédéric Poisson (Les Républicains) et le rapporteur sera le socialiste Kader Arif. Président du parti chrétien démocrate fondé par Christine Boutin, M. Poisson est connu pour ses positions pro-syriennes : il s’est rendu au moins deux fois en Syrie ces six derniers mois, où il a notamment rencontré Bachar Al-Assad. Au total, trente députés composeront cette mission d’information, répartis entre les groupes à la proportionnelle.Pour justifier le refus d’une commission d’enquête, la présidence a expliqué dans un communiqué que « les travaux des commissions d’enquête étant limités dans le temps, la mission d’information se révèle être le format le plus adapté pour élargir le champ d’investigation, notamment dans la durée ». A la différence des missions d’information, les commissions d’enquête ne peuvent en effet pas durer plus de six mois.Prérogatives d’une commission d’enquêteMoins d’une semaine après les attentats, le président du groupe Les Républicains (LR), Christian Jacob, soutenu par Nicolas Sarkozy, avait évoqué l’idée d’une commission d’enquête « sur les conditions dans lesquelles ont pu se réaliser les attentats » du 13 novembre. Mais cela s’annonçait compliqué dans la mesure où une commission d’enquête ne peut couvrir le même champ qu’une enquête judiciaire.La droite s’était donc rabattue sur la demande de commission d’enquête sur le financement de Daech, faite au mois de mai par M. Poisson et soutenue par 146 députés. Malgré la création d’une mission d’information sur le même sujet, M. Jacob a fait savoir que la proposition de résolution de M. Poisson serait tout de même débattue en séance, jeudi, lors de la « niche » parlementaire réservée au groupe LR.Et ce, même si la conférence des présidents a donné son accord de principe pour que la nouvelle mission d’information ait les mêmes prérogatives qu’une commission d’enquête, à savoir : des auditions réalisées sous serment et la possibilité d’effectuer des contrôles sur pièces et sur place.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Les députés ont adopté mardi 1er décembre en deuxième lecture, avec une majorité un peu plus serrée qu’en première lecture en avril, le projet de loi santé qui prévoit notamment la généralisation – controversée – du tiers payant pour la médecine de ville. Cet engagement de campagne de François Hollande est toujours rejeté vigoureusement par une majorité des syndicats de médecins libéraux.Qu’est-ce que cela va changer pour les patients ? A terme, il n’y aura plus à débourser d’argent pour régler sa consultation chez le médecin. Comme chez le pharmacien, il devrait suffire de présenter sa carte Vitale et, le cas échéant, une carte de mutuelle à jour. Seuls les dépassements d’honoraires pratiqués par certains médecins installés en secteur 2 resteront à la charge du patient.A quelle date le dispositif doit-il entrer en vigueur ?Cette dispense d’avance de frais devrait être généralisée en deux temps. Au 1er janvier 2017, les médecins seront tenus de faire bénéficier tous les patients pris en charge à 100 % par l’Assurance-maladie, c’est-à-dire les femmes enceintes et les personnes en affection de longue durée (cancer, diabète de type 1 et 2, Alzheimer…) ou en maladie professionnelle ; soit environ 15 millions de personnes.Tous les autres patients auront le droit de bénéficier de cette dispense d’avance de frais « avant la fin de l’année 2017 », a annoncé la ministre de la santé, Marisol Touraine, dans un entretien au Monde en mars. Aujourd’hui, le tiers payant s’applique principalement aux personnes bénéficiant de la couverture maladie universelle complémentaire, de l’aide médicale de l’Etat ou encore de l’aide pour une complémentaire santé.Lire aussi :Tiers payant généralisé : les raisons du blocageComment seront récupérées les franchises à la charge des patients ? Certains aspects du dispositif ne sont toujours pas connus, notamment la façon dont l’Assurance-maladie récupérera les franchises de 50 centimes par boîte de médicament et le forfait de 1 euro par consultation. Un prélèvement direct du montant de ces franchises sur le compte en banque des assurés sociaux est à l’étude.Lire aussi :Le casse-tête des franchises médicalesEt comment seront payés les médecins ?Initialement prévu pour le 30 octobre, le rapport détaillant la façon de parvenir à un guichet unique de paiement des médecins pratiquant le tiers payant n’a toujours pas été publié par l’Assurance-maladie et les complémentaires santé. Le projet de loi santé prévoit désormais que ce rapport devra être remis « au plus tard » un mois après la promulgation de la loi, soit d’ici la fin janvier 2016. Qu’est-ce que cela va changer pour les médecins ? Les syndicats de médecins libéraux redoutent que ce système soit chronophage pour eux, notamment en raison du très grand nombre de complémentaires santé auprès desquelles ils devraient se tourner en cas d’impayés.Ils craignent également de perdre leur liberté de prescription dans la mesure où l’Assurance-maladie et les complémentaires santé pourraient un jour être amenées à conditionner leurs versements au respect de certaines pratiques. D’où les craintes répétées d’une « étatisation » et d’une « privatisation » de la médecine libérale.La généralisation du tiers payant pourrait-elle être remise en cause ? La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), majoritaire chez les médecins libéraux, a appelé ses adhérents à la « désobéissance civile » et à ne pas appliquer ce tiers payant généralisé. D’autres praticiens menacent de se déconventionner quand le projet de loi santé sera définitivement adopté. Marisol Touraine n’a pas encore précisé si les médecins qui refusent d’appliquer le tiers payant généralisé seront sanctionnés.Quant à la droite, elle reste floue sur ses intentions. Dans l’hypothèse d’une alternance en 2017, reviendrait-elle sur une mesure qui bénéficie d’un fort soutien populaire ? Un sondage Odoxa pour Les Echos indiquait le 19 novembre que sept Français sur dix approuvent désormais la généralisation du tiers payant – soit dix points de plus en six mois.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.12.2015 à 16h45 La prime d’activité pour les bas salaires entrera en vigueur le 1er janvier 2016. Elle se substituera à la fois au revenu de solidarité active (RSA) et à la prime pour l’emploi (PPE). Explications en cinq points sur ce complément de revenu, qui sera versé chaque mois, à partir du 5 février 2016, aux personnes en activité, sous conditions de ressources, soit quelque 5,6 millions d’actifs potentiellement éligibles.Pourquoi cette prime est-elle instituée ? La prime d’activité est une nouvelle aide qui vise à encourager l’activité en soutenant le pouvoir d’achat des travailleurs modestes. Elle remplacera, à partir du 1er janvier, deux dispositifs jugés trop complexes et peu efficaces : le RSA activité et la PPE. C’est l’une des mesures majeures de la loi sur le dialogue social, votée en juillet.La PPE était un crédit d’impôt attribué aux foyers fiscaux dont l’un des membres au moins exerce une activité professionnelle, sous conditions de ressources. Environ 6 millions de foyers fiscaux en bénéficiaient, soit la quasi-totalité des bénéficiaires théoriques mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros.Quant au RSA activité, c’était une aide sociale différentielle, attribuée par la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA) (comme le sera la nouvelle prime d’activité). Pour en bénéficier, il fallait d’abord établir un dossier accompagné des justificatifs nécessaires. Les moins de 25 ans n’y avaient pas accès, sauf s’ils avaient charge de famille ou s’ils avaient exercé une activité à temps plein au moins deux ans sur les trois années précédentes.Créé en 2009, c’était un aménagement du revenu minimum d’insertion (RMI) permettant de cumuler de façon pérenne l’aide sociale avec des revenus d’activité. Il ne bénéficiait qu’à seulement 700 000 personnes, pour un montant moyen de 176 euros. Cette prestation était notoirement sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en faisaient la demande.À qui cette aide est-elle destinée ? Selon la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, la cible de cette prime, « ce sont ceux qui travaillent et ont parfois le sentiment qu’ils gagnent trop pour avoir droit à des aides de solidarité nationale et pas assez pour avoir droit aux baisses d’impôt votées il y a quelques mois ». Il s’agit en l’occurrence de cibler les personnes qui gagnent moins de 1 500 euros nets par mois pour un célibataire, âgées d’au moins 18 ans. Le versement étant fonction des revenus au cours des trois derniers mois.À la différence des dispositifs précédents, les jeunes actifs de 18 à 25 ans y auront droit dans les mêmes conditions que les autres. Etudiants et apprentis seront également éligibles s’ils justifient, dans le trimestre concerné, de revenus d’activité suffisants (au moins égal à 893,25 euros par mois).Cependant, comme le gouvernement doit faire face à des restrictions budgétaires, aucun fonds supplémentaire n’est prévu pour financer cet élargissement. L’enveloppe initiale de 4 milliards d’euros annoncée par M. Valls dès mars, lors de sa présentation du plan national de lutte contre la pauvreté, est inchangée. Soit environ autant que les coûts cumulés du RSA-activité et de la PPE.Lire aussi :Ce que l’on sait de la future prime d’activitéComment savoir si vous pouvez y prétendre ? Les bénéficiaires potentiels de la prime d’activité peuvent vérifier s’ils y ont droit et combien ils percevront à partir de 2016 grâce à un simulateur en ligne, accessible sur le site de la CAF, lancé mi-décembre. Les travailleurs indépendants, eux, doivent patienter jusqu’à début janvier pour pouvoir faire une simulation.Le test prend moins de deux minutes à faire. Vingt-quatre heures après son lancement, les internautes avaient déjà réalisé près de 650 000 simulations de droits, dont plus de la moitié a conduit à une préinscription à la prime d’activité, selon la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf).Attention cependant, les montants « n’ont qu’une valeur indicative. Ils pourront être différents après calcul de votre droit par la caisse d’Allocations familiales », prévient le simulateur qui précise qu’à partir du 1er janvier, une version plus exhaustive permettra « une estimation plus fine ». Il est par ailleurs possible de laisser ses coordonnées pour être recontacté par sa CAF en janvier. Quelles démarches faut-il effectuer pour bénéficier de la prime ? Le dispositif sera géré par les CAF. Il sera donc déclaratif. Si vous remplissez les conditions pour bénéficier de cette prime, il faudra effectuer une demande en ligne sur les sites de la CAF et du MSA à partir du 6 janvier 2016. Aucun formulaire papier, aucun justificatif ne seront nécessaires et un accompagnement est prévu par les CAF.Pour 2016, le gouvernement a prévu que la moitié des ménages éligibles demanderait cette prime. Seuls les actuels bénéficiaires du RSA activité la percevront automatiquement.Quels seront les montants de ce complément de revenu ? Un célibataire sans enfant dont le salaire mensuel est de 1 300 euros nets par mois, sans autres ressources, percevra par exemple une prime d’activité de 97 euros par mois.Un couple avec deux enfants, dont les revenus mensuels sont au smic (environ 1 140 euros nets par mois à partir du 1er janvier) percevra une prime d’environ 245 euros par mois.Ces montants correspondent à des personnes qui ne sont pas propriétaires de leur logement.Lire la tribune :La prime d’activité, entre espoirs et regrets 24.12.2015 à 15h43 La maire de Lille, qui avait déjà émis des réserves lors de l’annonce de cette mesure devant le Congrès, a critiqué son maintien dans la réforme constitutionnelle par l’exécutif, estimant qu’elle représente « une rupture d’égalité » et qu’elle « est totalement inefficace, car les terroristes n’en ont rien à faire ».« C’est une remise en cause du droit du sol pour des dizaines, voire des centaines de milliers de jeunes, ou d’adultes, qui ont eu la nationalité française à la naissance car nés en France. Et donc, c’est jeter la suspicion sur un grand nombre de Français qui sont des binationaux. L’exécutif dit lui-même que c’est une mesure symbolique. On ne remet pas en cause le droit du sol pour un symbole, par une mesure portée depuis longtemps par le Front national ».   24.12.2015 à 13h17 • Mis à jour le24.12.2015 à 15h16 Editorial du Monde. François Hollande a donc tranché. Annoncé le 16 novembre devant le Congrès, trois jours après les terribles attentats djihadistes de Paris, le projet de révision de la Loi fondamentale ne vise pas seulement à constitutionnaliser l’état d’urgence. Il prévoit également la possibilité de déchoir de leur nationalité française des binationaux condamnés par la justice pour des crimes terroristes. Cette disposition existe déjà pour les binationaux qui ont acquis la nationalité française. Elle serait donc étendue à ceux qui sont nés en France.La décision du chef de l’Etat a immédiatement suscité de très vives critiques. A droite, l’on dénonce un nouveau cafouillage gouvernemental et l’on demande la démission de la ministre de la justice, qui avait annoncé l’abandon de cette mesure avant d’être démentie de manière cinglante. A gauche, les communistes, les écologistes et bon nombre de socialistes fustigent le principe même d’une telle déchéance de nationalité – unanimement condamnée par la gauche lorsque Nicolas Sarkozy, alors président, l’avait proposée, en 2010 –, mais aussi son inefficacité et les calculs politiques qui l’inspireraient.Lire aussi :En France, environ 3,3 millions de personnes ont deux nationalitésCouac gouvernementalQu’en est-il ? Le couac gouvernemental ? Il est indéniable et spectaculaire, mais reste anecdotique au regard de l’enjeu. Le chef de l’Etat avait annoncé cette mesure devant le Congrès. Il persiste et signe. C’est son pouvoir, il l’assume. Les calculs politiques ? Ils ne sont évidemment pas absents. Depuis les attentats terroristes, François Hollande s’est placé, et c’est son rôle, en premier défenseur de la sécurité des Français et de l’unité nationale, au-delà des frontières partisanes. Que cela prenne la droite et l’extrême droite à contre-pied n’est certainement pas pour lui déplaire, même s’il prend le risque de braquer sa majorité et son électorat, à dix-huit mois de l’élection présidentielle. Après tout, c’est son affaire.L’efficacité de cette mesure dans la lutte contre le terrorisme ? Le premier ministre lui-même a reconnu que ce « n’est pas l’enjeu premier ». Qui peut, en effet, imaginer qu’une telle déchéance ait quelque pouvoir dissuasif que ce soit sur un terroriste décidé à passer à l’acte ? Manuel Valls a, en revanche, souligné « le caractère hautement symbolique » de cette disposition. Et l’on peut admettre que les symboles comptent dans un pays sourdement traumatisé par les attentats du 13 novembre et la menace majeure qu’ils continuent à faire peser. C’est la responsabilité du chef de l’Etat de tout faire pour éviter que le pays ne « disjoncte » devant l’agression dont il est la cible.Lire aussi :Déchéance de nationalité : comment modifie-t-on la Constitution ?La fin ne justifie jamais tous les moyensMême au prix du renoncement à des principes fondamentaux ? La réponse est évidemment non. Car la décision présidentielle constitue une double et lourde faute. D’une part, elle porte directement atteinte au principe d’égalité des citoyens, fondement de la République inscrit à l’article 2 de la Constitution. Elle revient, en effet, à instituer deux catégories de Français, ceux qui le seraient sans conteste et ceux qui ne le seraient pas complètement au motif que leurs parents ou grands-parents ne l’étaient pas. Comme la République, la citoyenneté est indivisible. D’autre part, en reprenant à son compte une mesure réclamée depuis longtemps par le Front national, le chef de l’Etat prend la responsabilité, majeure, d’en banaliser la détestable logique xénophobe.La fin ne justifie jamais tous les moyens. Y compris dans la « guerre » contre le terrorisme.Lire aussi :La déchéance de nationalité heurte la gauche Patrick Roger Une éclaircie avant les fêtes de fin d’année sur le front du chômage. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, sans activité et tenus de rechercher un emploi, a diminué de 15 000 (– 0,4 %) en novembre, selon les chiffres publiés, jeudi 24 décembre, par Pôle emploi et le ministère du travail. Il s’établit à 3 574 800, soit une augmentation de 2,5 % sur un an.Le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C (incluant ceux qui sont en activité réduite) en France métropolitaine reste toutefois en hausse. Il s’élève à 5 442 500, soit une augmentation de 0,1 % sur un mois et de 5,1 % en un an.En France, y compris l’outre-mer, le nombre de demandeurs d’emploi est de 3 833 400 pour la catégorie A (+ 2,3 % sur un an) et de 5 743 600 pour les catégories A, B et C (+ 4,9 %).Lire nos explications :Chômage : pourquoi la courbe ne s’inverse pasExtension de la précarité et chômage de longue duréeParmi les enseignements que l’on peut tirer de ces chiffres :La diminution du nombre de demandeurs d’emploi dans la catégorie A continue de s’accompagner d’une hausse dans les autres catégories, significative d’une extension ininterrompue de la précarité.L’amélioration est toutefois plus sensible pour les jeunes de moins de 25 ans, dont le nombre d’inscrits à Pôle emploi baisse de 6 000 en un mois (– 1,1 %), soit une diminution de 4,5 % sur un an.Le chômage de longue durée continue de progresser : 2 447 300 demandeurs sont à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an, un chiffre en hausse de 9,7 % sur un an, tandis que le nombre de demandeurs inscrits depuis plus de trois ans a progressé de 16,5 %.En France métropolitaine, l’ancienneté moyenne des demandeurs d’emploi atteint 570 joursLa ministre du travail, Myriam El Khomri, voit dans ces chiffres la confirmation d’une tendance à la stabilisation, la hausse du nombre de chômeurs de catégorie A ayant été limitée à 0,1 % sur les trois derniers mois. Le problème, c’est que, depuis deux ans, aucune baisse mensuelle n’a pu être enregistrée deux mois de suite.Les résultats sur le plan de l’activité économique restent encore trop fragiles pour laisser entrevoir un recul durable du chômage, cette fameuse « inversion de la courbe » promise par François Hollande.Lire sur Les Décodeurs :Neuf graphiques qui relativisent la baisse du chômagePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.12.2015 à 04h31 • Mis à jour le24.12.2015 à 08h58 La décision de François Hollande d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français et condamnés pour terrorisme est au cœur de nombreux éditoriaux, jeudi 24 décembre. La majorité des quotidiens jugent cette mesure avec sévérité, certains s’attardant sur le fond de celle-ci, d’autres sur sa forme.Lire aussi :Réforme constitutionnelle : Hollande maintient l’extension de la déchéance de nationalitéIl n’y a guère que Le Figaro, sous la plume de Paul-Henri du Limber, pour se féliciter de l’annonce du chef de l’Etat : « François Hollande aime surprendre. Pour le pire, souvent, pour le meilleur, parfois. Dans cette affaire de déchéance de nationalité, il a choisi la seconde solution. (…) Le président a tenu bon et il faut s’en féliciter. » Dans les colonnes de L’Opinion, Nicolas Beytout se veut plus nuancé. Cette mesure est « un symbole, et n’est que cela », estime-t-il. Pourtant, ajoute-t-il, « c’est aussi cela, le but du terrorisme : nous entraîner vers le toujours plus et finir par nous diviser face à la menace. La déchéance pour tous, un pas trop loin ? ».« Consternation » de la gauche« La gauche accueille avec consternation la décision présidentielle qui déclenche un débat malsain, fort éloigné des impératifs réels de la lutte antiterroriste », résume de son côté Laurent Joffrin dans Libération, qui titre en une « Déchéance de crédibilité ». Patrick Apel-Muller, de L’Humanité, est encore plus vindicatif dans son éditorial, titré « Le choix de l’indignité » :« En constitutionnalisant l’état d’urgence, le tandem gouvernant signe sa reddition devant l’idéologie sécuritaire et une défaite pour la démocratie. » « C’est un pan de la gauche qui se sent trahi », note également Matthieu Verrier dans La Voix du Nord. « François Hollande doit très vite se remettre à sa cuisine politique », ajoute-t-il.« Il n’y a que le FN qui pavoise »Jean-Louis Hervois, pour La Charente libre, justifie ainsi l’attitude du président : « Renier un engagement prononcé dans le cadre le plus solennel de la République − le Congrès de Versailles − et dans les circonstances les plus dramatiques − au lendemain des attentats de novembre − ne pouvait que ruiner définitivement l’image d’autorité qu’il s’applique à construire. » « Tant pis si une occasion de faire de la politique autrement a encore été manquée », souligne Pierre Fréhel dans les pages du Républicain lorrain.Avec cette décision, note Bruno Dive dans Sud-Ouest, François Hollande « valorise le Front national ». « Il n’y a finalement que le FN qui pavoise, ravi du pataquès provoqué par un sujet sur lequel l’extrême droite a toujours nourri bien des fantasmes », abonde Laurent Bodin dans L’Alsace. Dans La République des Pyrénées, Jean-Marcel Bouguereau est consterné :« Le Front national annonçait que ses parlementaires allaient voter la réforme de la Constitution. La boucle est bouclée. Dramatiquement. Sinistrement. »Lire aussi :Déchéance de nationalité : comment modifie-t-on la Constitution ? 23.12.2015 à 20h56 Un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Flamanville a été arrêté mardi soir, probablement pour plusieurs semaines, a indiqué EDF, mercredi 23 décembre. Le transformateur du réacteur 2 de la centrale est « tombé en panne dans la nuit de lundi à mardi ».Un transformateur de secours a alors pris le relais, mais comme le principal n’a pu être réparé dans les délais réglementaires, le réacteur a été arrêté mardi à 18 h 15, a indiqué le service communication de la centrale.Lire notre décryptage :EPR de Flamanville : les quatre malédictions d’un chantier controversé« Il est très fortement probable que le transformateur doive être changé », une opération dont la durée se compte « en semaines et non en jours ou en mois », a-t-on précisé de même source. Ce genre d’événement s’est déjà produit dans d’autres centrales par le passé, selon EDF.« Aucun impact sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement »« Cet événement n’a aucun impact sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement », a précisé EDF dans un communiqué.L’unité de production 1 de la centrale de Flamanville est en fonctionnement et contribue à l’alimentation du réseau électrique national, selon le communiqué diffusé sur le site Internet de la centrale.La centrale de Flamanville représente, avec ses deux réacteurs, 4,5 % de la production nucléaire française, soit 80 % de la consommation électrique de la Normandie.Flamanville compte deux réacteurs habituellement en fonctionnement et un troisième en construction, de type EPR, qui cumule déboires et retards.Lire aussi :EPR de Flamanville : EDF s’offre un nouveau délai jusqu’en 2020 23.12.2015 à 16h44 • Mis à jour le23.12.2015 à 16h44 Le juge des référés du Conseil d’État a refusé, mercredi 23 décembre, de suspendre les délibérations de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) sur le patrimoine de Marine et de Jean-Marie Le Pen.La HATVP avait annoncé lundi avoir saisi le parquet national financier du cas de la présidente du Front national et de son père, qu’elle soupçonne d’avoir sous-évalué en 2014 leur patrimoine détenu en commun.Lire :Patrimoine, le nouveau front judiciaire des Le PenLe Conseil d’Etat doit encore se prononcer sur le fondMarine Le Pen avait aussitôt annoncé avoir déposé un recours pour « excès de pouvoir » devant le Conseil d’Etat, dénonçant « une volonté de nuire désormais systématique et outrancière ». Le Conseil d’Etat souligne avoir été saisi en référé, c’est-à-dire en urgence, et précise qu’il se prononcera ultérieurement sur le fond de l’affaire.Patrimoine de M et JM Le Pen : le Conseil d’État se prononcera sur le fond dans les prochains mois 2/2 https://t.co/lq3raj0eQm— Conseil_Etat (@Conseil d'État)require(["twitter/widgets"]);Marine et Jean-Marie Le Pen demandaient au juge des référés de surseoir aux délibérations pourtant déjà prises de la HATVP en attendant que le juge se prononce définitivement. Dans un communiqué, le Conseil d’Etat estime que les requérants n’ont pas justifié, comme ils auraient dû le faire, être dans une situation d’urgence, se bornant à évoquer « des conséquences difficilement réparables ».La HATVP estime qu’il existe un « doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité » des déclarations de la présidente du FN et de son père, du fait de « la sous-évaluation manifeste de certains actifs immobiliers détenus en commun ». Il a fait également état de « l’omission de biens immobiliers » par Jean-Marie Le Pen, exclu cette année du parti à l’issue d’un conflit avec sa fille. Marine et Jean-Marie Le Pen sont tous deux députés européens.Propriétés sous-évaluées de deux tiers de leur valeurDans un communiqué, la dirigeante du FN a estimé que « l’évaluation de parts minoritaires de SCI » effectuée par la HATVP « est totalement contradictoire et gravement surévaluée avec celle opérée, depuis de nombreuses années, par l’administration fiscale ».Le père et la fille détiennent notamment en commun la propriété de Montretout à Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine. En 2012, Marine Le Pen avait déclaré à l’Express détenir la moitié d’une villa à Perpignan et un huitième d’une maison de famille à la Trinité-sur-Mer. Selon Le Monde, daté de mercredi, les Le Pen ont sous-évalué leurs propriétés de plus de deux tiers de leur valeur.Le code pénal punit d’une peine de trois ans de prison, de 45 000 euros d’amende, et de dix ans d’inéligibilité le fait d’omettre de déclarer une partie substantielle de son patrimoine ou de fournir une évaluation mensongère.Le Front national est déjà la cible d’une information judiciaire ouverte en avril 2014 pour escroquerie, abus de bien social, complicité et recel de ces délits visant le financement de ses campagnes électorales.Lire aussi :Les déclarations de patrimoine de Marine et Jean-Marie Le Pen transmises à la justice Mathilde Damgé Le projet de réforme de la Constitution, qui avait été annoncé par le président François Hollande devant le Congrès réuni à Versailles trois jours après les attentats sanglants de Paris du 13 novembre, inclura l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés français reconnus coupables de faits de terrorisme. Le texte, intitulé « projet de loi constitutionnelle de protection de la nation » et présenté, mercredi 23 décembre, en conseil des ministres, propose aussi de constitutionnaliser les conditions de déclenchement de l’état d’urgence.Lire aussi :Réforme constitutionnelle : Hollande maintient l’extension de la déchéance de nationalitéCette réforme du texte fondateur de la Ve République répond à plusieurs règles précises.L’initiative de la révision appartient au président de la République et aux membres du Parlement (mais elle est alors qualifiée de « proposition » et non de « projet » de loi).En outre, l’initiative doit être partagée au sein même de l’exécutif : ni le président ni le premier ministre ne peut engager seul une procédure de révision ; le président doit attendre – ou solliciter – la proposition du premier ministre, et, en retour, le premier ministre doit attendre la réponse du président à sa proposition.L’adoption du projet de loi constitutionnelle doit être identique dans les deux assemblées. « Les deux assemblées ont un égal pouvoir ; en maintenant sa rédaction, en refusant de prendre en compte les modifications de l’autre, chacune peut faire durer les débats indéfiniment et, de fait, bloquer la révision », explique Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, qui rappelle que « plusieurs projets ont ainsi échoué à ce stade, par obstruction du Sénat : l’extension du champ du référendum (1984), le droit pour les justiciables de soulever devant les juridictions ordinaires la question d’inconstitutionnalité (1990, 1993)… »La ratification est du ressort du Congrès (quand les deux assemblées sont réunies à Versailles) ou du peuple, par référendum. Dans le premier cas, députés et sénateurs doivent voter le projet à la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés pour qu’il soit ratifié. Dans le second, il n’est suivi d’effet qu’en cas de réponse positive (majoritaire) des Français.La Constitution a connu 24 révisions en un demi-siècle d’existence.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.12.2015 à 15h47 • Mis à jour le10.12.2015 à 17h33 | Julie Saulnier C’est le jeu de l’entre-deux tours des élections régionales. Dans huit régions, pour accroître ses chances de l’emporter, le PS a fusionné ses listes avec celles d’autres partis de gauche. C’est le cas :en Ile-de-France, Normandie, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Auvergne-Rhones-Alpes, Centre-Val de Loire, Corse et Pays de la Loire.Les tractations, tant sur le fond (ajustements de programme), que sur la forme (nombre de sièges), ont dû se faire dans un temps restreint, le dépôt des listes pour le deuxième tour devant être effectué avant mardi 8 décembre à 18h. Dans un certain nombre de cas, les sujets qui fâchent ont aussi pu être laissés de côté.Lire aussi :Elections régionales : fusion de listes, comment ça marche ?Étude indépendante sur l’optimisation de l’aéroport Nantes-Altantique (Pays de la Loire)Composition de la nouvelle liste : 15 candidats EELV font leur entrée sur cette liste communeEn Pays de la Loire, la pomme de la discorde tient en quatre lettres : NDDL. Dans cette région, Verts et socialistes se sont réunis malgré des points de vue irréconciliables sur le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. L’accord signé pour le second tour en prend acte dès les premières lignes :“Le projet de Notre-Dame-des-Landes fait l’objet d’un fort désaccord entre écologistes et socialistes depuis de nombreuses années. La liste conduite par Christophe Clergeau réaffirme son soutien à la réalisation de ce projet ; celle conduite par Sophie Bringuy, son opposition à ce projet, et son soutien à l’optimisation de Nantes-Atlantique.”Lire aussi :Pays de la Loire : batailles autour d’un aéroportNéanmoins, Christophe Clergeau (PS) et Sophie Bringuy (EELV), tous deux vice-présidents du conseil régional sortant, s’engagent à ce qu’une « étude indépendante » sur l’optimisation de l’actuel aéroport, Nantes-Atlantique, soit « décidée par la région » et « lancée dès le début du mandat, avec l’objectif de la conclure avant fin septembre 2016 ». Cette mesure avait été posée comme l’une des conditions d’un accord entre les deux tours par EELV.Pour la droite, M. Clergeau « retourne sa veste » en cédant au « chantage » des Verts. « Je n’ai renoncé à aucune de mes convictions. Je n’ai rien cédé mais nous avons pris en compte les incertitudes du calendrier et la nécessité de poursuivre l’activité à Nantes-Atlantique », lui rétorque l’intéressé dans les colonnes de Ouest France.Parmi les autres “victoires” des Verts, le quotidien régional cite pêle-mêle « un plan de 45 000 emplois issus de la transition énergétique” et le “développement du ferroviaire ».La fin du diesel en Ile-de-FranceComposition de la nouvelle liste : sur 209 sièges à pourvoir sur tout le conseil, les écologistes héritent de 24 places et le Front de gauche de 20 places, toutes éligibles en cas de victoire. En Ile-de-France, l’accord final de la liste unie PS-EELV-FdG intègre plusieurs propositions des deux listes minoritaires de gauche du premier tour, dont des propositions majeures des écologistes.L’union de la gauche, menée par le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, s’engage notamment à sortir du diesel par le biais d’une « prime à la casse sur critère social pour l’achat d’un véhicule moins polluant », « un an d’abonnement Navigo gratuit pour l’abandon d’un véhicule polluant », la création d’une « redevance poids lourds en transit » et un renforcement des aides pour la pratique du vélo.Côté énergie, l’objectif sera porté à 200 000 logements rénovés thermiquement sur la mandature (six ans), et des lycées et bâtiments régionaux « 100 % énergies renouvelables ». Dans les transports, l’idée est de créer 10 000 emplois (maintenance, sécurité, chauffeurs de bus) à financer avec une augmentation du versement transport (VT, versé par les entreprises et que doit valider le Parlement). Enfin, deux lignes (17 et 18) du futur Grand Paris Express font l’objet d’une attention particulière.Se trouvent aussi dans cet accord la création d’un budget participatif de 50 millions d’euros par an, l’encadrement des loyers à l’échelle régionale dès 2016, le soutien aux maisons de santé et aux formations sanitaires et sociales, des clauses d’emploi local dans les investissements de politique de la ville ou encore des marchés publics en faveur de l’économie sociale et solidaire.Lire aussi :Régionales en Ile-de-France : l’accord entre partis de gauche prévoit la sortie du diesel L’abandon du financement régional de la LGV vers le sud (Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes)Composition de la nouvelle liste : la nouvelle liste accorde dix-sept places éligibles aux candidats d’Europe Écologie - Les Verts et deux vice-présidences.En Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes aussi, Verts et socialistes, respectivement représentés par Françoise Coutant et Alain Rousset, ont trouvé un accord, qui s’est fait « sur une base de transition énergétique », « de lutte contre le changement climatique », et « d’appui aux transports et aux trains du quotidien », a précisé Alain Rousset.Outre une concertation citoyenne territoriale à laquelle il était très attaché, EELV a obtenu l’abandon d’un financement régional pour la ligne grande vitesse (LGV). Alain Rousset s’engage à ne pas verser un euro de la région dans le financement du prolongement de la LGV vers le sud, mais continue de se battre pour ce chantier, à condition de trouver des financements extérieurs. « S’il les obtient, nous ne changerons pas d’avis et voterons contre », prévient Françoise Coutant dans Sud Ouest.De son côté, Mme Coutant rappelle que « ce qui est incontournable pour nous, c’est que le Conseil régional cesse tout financement des LGV », tout en rappelant qu’elle n’était « pas contente » du soutien aux LGV affiché par son désormais co-listier PS. « Ce que je souhaite, c’est que ces LGV ne se fassent pas, en priorisant d’autres lignes », a-t-elle dit.Un moratoire sur les OGM en Rhône-Alpes-AuvergneComposition de la nouvelle liste : elle est désormais dénommée “La Gauche, les Démocrates et les Écologistes”. En cas de victoire, les candidats EELV auront 19 sièges, et 8 en cas de défaite, les communistes peuvent eux compter sur 16 sièges en cas de vicoitre, et 7 en cas de défaite.Après dix-sept heures de négociations, le rassemblement a été acté en Auvergne-Rhône-Alpes, où les listes PCF et EELV-PG se sont ralliées à celle de Jean-Jack Queyranne pour affronter Laurent Wauquiez (LR-UDI-MoDem).Avec les communistes, l’affaire n’a pas posé de problème ; tandis qu’avec la liste du rassemblement écologiste et citoyen, les discussions ont été plus laborieuses, détaille Le Point :“Elles ont fini par aboutir à une fusion des listes ainsi qu’à une entente sur quelques points de programme, comme le principe d’un moratoire sur les OGM et les gaz de schiste, sur la création d’emplois par le soutien à la rénovation thermique des logements, ou encore le soutien aux associations sportives et culturelles. Pas d’entente en revanche sur la ligne TGV Lyon-Turin, soutenue par Jean-Jack Queyranne.”Lire aussi :En Auvergne-Rhône-Alpes, la dure bataille de Jean-Jack Queyranne pour conserver la régionDes budgets participatifs dans les lycées du Centre Val de LoireComposition de la nouvelle liste : les écologistes ont pu intégrer 19 candidats sur les 89 que compte la liste régionale.Dans la région Centre Val de Loire, afin de fusionner sa liste avec celle de Charles Fournier (EELV), François Bonneau (PS) a mis un peu plus de vert dans son programme, sans pour autant faire de grosses concessions.Le désaccord sur les aéroports est toujours d’actualité. Concernant celui de Châteauroux, les Verts ne sont pas opposés à l’activité maintenance. Quant à celui de Tours, chacun conserve sa liberté de paroles.L’Echo républicain précise que le président socialiste sortant est « d’accord pour réfléchir à la création de formations aux métiers de l’économie verte et pour la mise en place de budgets participatifs dans les lycées (des investissements choisis démocratiquement avec les élèves, les personnels d’éducation…) ».En ce qui concerne le train, les avis divergent sur la grande vitesse mais se rejoignent lorsqu’il est question d’améliorer les lignes classiques. Divergences autour des LGV dans le Languedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesComposition de la nouvelle liste : elle est composée à 70 % de colistiers de Carole Delga (PS) et à 30 % de ceux de Gérard Onesta (EELV et FdG).« La décision de faire jonction avec Carole Delga nous a pris très exactement une demi-seconde », a déclaré Gérard Onesta. « On a des nuances, on a des accords et des désaccords, et ça, c’est la vie », a-t-il ajouté.Alors, où ça coince ? Selon Les Echos, les divergences de fonds entre Gérard Onesta et la socialiste Carole Delga reposent sur les projets de lignes ferroviaires à grande vitesse (LGV) Montpellier-Perpignan et Toulouse-Bordeaux (10,7 milliards d’euros en coût cumulé).Carole Delga est favorable pour que la Région participe à leur financement, pendant que Gérard Onesta met la priorité sur les « trains du quotidien » et fustige le « fétiche du quart d’heure gagné qui caractérise les LGV »Les dossiers éludés dans les autres régions Dans les autres régions, la fusion s’est faite a minima. En évitant soigneusement les dossiers sulfureux. Ainsi, en Normandie, la question du nucléaire – qui n’est cependant pas du ressort de la région – a été éludée. Tandis qu’en Corse, où pas moins de trois mariages de raison (gauche, nationalistes, droite) ont été scellés, la problématique de l’indépendance de l’île de Beauté a été soigneusement évitée par les nationalistes Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni. Reste à savoir, en cas de victoire, jusqu’à quand.Lire aussi :Elections régionales 2015 : le président de votre région a-t-il tenu ses promesses ?Julie SaulnierJournaliste au Monde Samuel Laurent L’abstention est-elle la clé du succès pour le FN ? Il est très difficile de le déterminer. Dimanche 6 décembre, le parti de Marine Le Pen a réalisé l’un de ses meilleurs scores, dans un contexte de très forte abstention. Mais son plus gros succès, à la présidentielle 2012, s’est fait avec une abstention très faible.Nous avons tenté, sur un graphique, de visualiser tous les premiers tours électoraux depuis 2002, soit quinze élections au total. Nous avons fait figurer sur chaque graphe à la fois l’abstention et le score du parti frontiste en part des inscrits (donc combien de gens en position de voter sont allés voter pour lui, et non combien ont voté pour lui parmi ceux qui ont effectivement voté). Quelques constats peuvent en être tirés :- L’abstention n’est pas le seul déterminant. Aux élections présidentielles, le FN obtient de bons scores malgré une abstention faible. A l’inverse, il peut faire de mauvais scores avec une abstention haute. C’est le cas aux législatives 2012, aux régionales 2010, aux européennes et aux régionales 2004- La dynamique change après 2012. Entre 2002 et 2012, le FN fait d’assez mauvais scores en nombre d’inscrits aux élections intermédiaires. Depuis 2012, ce n’est plus le cas (sauf aux municipales où il est pénalisé car il ne présente pas de candidats partout) : sur six élections depuis 2012, il est quatre fois au-dessus du seuil des 10 % du corps électoral.- Il ne dépasse pas les 14 % d’inscrits, mais a passé le seuil des 10 %. En treize ans et quinze élections, le FN n’a jamais obtenu un meilleur score qu’à la présidentielle 2012, où près de 14 % des inscrits ont voté pour lui au premier tour. Néanmoins, il est très proche de ce score au premier tour des régionales 2015, avec une abstention très forte. De plus, si le FN n’a obtenu les suffrages de plus de 10 % du corps électoral que dans cinq cas sur 15 élections, c’est quatre fois depuis 2012.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.12.2015 à 13h53 • Mis à jour le10.12.2015 à 16h24 | Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) La Commission des libertés civiles (LIBE) du Parlement européen a approuvé, jeudi 10 décembre au matin, par 38 voix pour, 19 contre et 2 abstentions, le projet, largement controversé, d’un fichier européen des données des passagers aériens (Passenger name record, ou PNR). Débattu depuis sept années au total, le projet doit encore être adopté en séance publique, en janvier probablement. L’issue de ce vote ne fait toutefois plus de doute.Ceux qui pensent que le PNR peut-être un outil efficace, notamment dans la lutte contre le terrorisme, en permettant d’enregistrer les déplacements des suspects, ont remporté la partie. Il est néanmoins envisageable que d’éventuels recours auprès de la Cour de justice de Luxembourg aboutissent : l’extension du fichage à des personnes non suspectes pose visiblement problème aux juges européens, qui ont déjà manifesté leurs réticences. Le contrôleur européen de la protection des données, le magistrat italien Giovanni Buttarelli, s’interroge également sur la légitimité du projet, mais aussi sur son utilité pratique. Selon lui, le projet est coûteux, s’ajoutera à sept bases de données existantes et n’aura qu’une utilité marginale au plan des enquêtes.Le projet de directive voté jeudi prévoit que les compagnies aériennes devront collecter une vingtaine de données sur le passager de vols extra- et intra-européens. Elles concernent l’identité du passager, son numéro de téléphone, son adresse de courriel, la manière dont il a payé son billet, le numéro de celui-ci, le numéro de siège, ses bagages, son éventuel programme de fidélité ou « voyageur fréquent », etc. Le texte affirme que toute discrimination basée, entre autres, sur l’origine ethnique ou sociale, la religion, la langue ou la nationalité du passager sera évitée.Lire nos explications :Lutte contre le terrorisme : qu’est-ce que le PNR, le fichier sur les passagers aériens ?Données conservées cinq ansLes données seront conservées pendant 6 mois (le texte initial de la Commission proposait 30 jours). Elles seront masquées au bout de ce délai, et effacées après 5 années. Dans l’intervalle, elles seront accessibles sous le contrôle d’une autorité judiciaire nationale, à des conditions « très strictes et limitées ». L’accord prévoit aussi la nomination d’un responsable chargé de s’assurer que les règles fixées ont été respectées. Le groupe des élus socialistes français, notamment, insiste sur la nécessité d’un « suivi étroit » des résultats qui seront obtenus et du respect des libertés individuelles.Le débat sur le PNR déchirait les différents groupes à chaque attentat commis. Après les récents attentats de Paris et une lettre de Manuel Valls au groupe social démocrate européen (S&D), il devenait difficile, voire impossible, pour ce dernier de camper sur une position de refus intransigeant. Au cours des derniers jours, des discussions internes n’ont pas gommé les divergences ou permis de vaincre les réticences d’eurodéputés allemands et autrichiens, notamment. Hormis quelques-uns de ses élus, le groupe s’est toutefois rallié à une solution de compromis : il est prêt à accepter le PNR à condition qu’une directive sur la protection des données, dont la négociation a pris aussi du retard, soit adoptée parallèlement.Si cet autre dossier clé est enfin bouclé (la commission Libe doit se prononcer le 17 décembre, avant un vote en séance publique en 2016), le PNR sera approuvé par le groupe en séance plénière ; en janvier sans doute. Le groupe libéral et démocrate (ALDE) n’était pas plus unanime. En son sein, les élus centristes français et les libéraux belges étaient prêts à adopter le texte tandis qu’un autre groupe suivait la députée néerlandaise Sophie In’t Veld, hostile depuis le début à ce projet.Informations partagées à la carteM. Verhofstadt et son collègue social démocrate, Gianni Pittella, étaient parvenus à rallier leur collègue conservateur à cette idée: Manfred Weber, chef du groupe PPE, l’avait approuvée, du bout des lèvres, à la fin de la semaine dernière. Quelques heures plus tard, les ministres de l’intérieur, réunis en conseil vendredi 4 décembre, se mettaient toutefois d’accord sur un projet plus flou : les informations importantes issues du traitement des données seront partagées à la carte. Le PPE approuvait toutefois le projet, « coinçant » les autres groupes : ils ne voulaient pas donner l’impression de s’opposer à un projet jugé utile en période d’alerte terroriste. Ils ne voulaient pas être accusés par la droite et, simultanément, être assimilés à l’extrême droite : le Front national et ses alliés s’opposent au PNR en raison de sa dimension européenne…Il devenait, enfin, de plus en plus difficile, pour les groupes proeuropéens de continuer à bloquer le projet alors que de nombreux États mettent au point leur propre PNR, soumis à des législations différentes, voire contradictoires, et pas toujours respectueuses des droits fondamentaux. « Voter contre aurait abouti à une situation où les données des passagers seraient protégées de manière différente selon qu’ils partent de Paris ou de Francfort », soulignent des élus de l’ALDE. Dernière précision : après les attentats de 2001, les États-Unis, l’Australie et le Canada avaient déjà obtenu à tour de rôle des Européens, puis dans le cadre d’un accord UE/USA très controversé à l’époque, les données des passagers se rendant dans leur pays.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.12.2015 à 12h01 • Mis à jour le10.12.2015 à 16h39 Par Géraldine Dalban-Moreynas. Regarder autour de soi, écouter, lire… Recevoir de plein fouet la violence des mots et des réactions. La condamnation est sans appel, sans pitié, à la hauteur du choc, partout, de la moindre radio au plus influent des réseaux sociaux : honte à eux, honte à ceux qui osent bafouer notre démocratie, honte à la France. Partout, chacun y va de son amertume. Ils sont révoltés, écœurés, refusent de vivre dans un pays dont le premier parti politique est le Front national (FN). Tous pleurent sur cette France digne héritière du siècle des Lumières, de la pensée, de la liberté et de la fraternité.Partout l’émotion. Et pourtant rester dubitatif. Comme incapable de participer au lynchage collectif des 40 % de Français qui ont voté pour le FN dimanche 6 décembre, dans certaines régions. Incapable de participer à ce grand élan qui veut sauver notre démocratie, contre ceux qui l’ont bafouée et insultée dimanche dernier avec l’outil même de ladite démocratie : le bulletin de vote. Pourtant, ne pas avoir voté FN.Faire partie de celles et ceux qui vivent dans de jolies maisons des beaux quartiers, qui partent en vacances dans les hôtels où il faut être, qui ont réussi, qui ont fait, avant, des études suffisamment longues pour être capable de comprendre que les extrêmes ne sont pas une solution. Et ne pas pouvoir s’empêcher de se demander ce que l’on ferait si on vivait à Calais et que l’on gagnait le Smic ? On voterait FN. Comme une certitude. Et on enverrait valser toutes les âmes bien-pensantes parisiennes qui viendraient expliquer que l’on fait honte à la France.Les Français sont en train d’étouffer. Oh pas tous bien sûr, pas ceux qui étaient dimanche 6 décembre sur les plateaux de télévision pour défendre les grands idéaux républicains. Pas ceux qui avaient ressorti leurs précieux éléments de langage usés jusqu’à la corde. « Nous devons entendre l’exaspération et la colère des Français ». Mais qu’entendent-ils, ceux-là même qui sont au pouvoir depuis plus de 30 ans, droite et gauche confondues ? Et qu’en font-ils ?Ceux qui sont en train d’étouffer, ceux sont les autres. Ceux que l’on n’entend pas, ceux qui ne gagnent pas une tune, qui deviennent racistes à force de 13 novembre et de migrants dans les journaux de 20 heures, qui voient le système scolaire qui fout le camp, qui prennent le chômage en pleine figure, qui se demandent comment leurs enfants vont pouvoir vivre dans cette société qu’ils voient sans avenir, ceux qui se retrouvent sur le carreau parce que l’économie est « en pleine mutation », et qu’ils n’ont ni la capacité ni les compétences pour s’adapter à la mutation. Le train qui passe. Et eux qui ne montent pas dedans.Ceux qui voient l’immigration, le terrorisme, la pauvreté, les mal logés, qui sont à 20 euros près pour boucler leurs fins de mois, qui mangent des pates à partir du 15, qui habitent dans des banlieues que l’ANRU était censée sauver ; où les ascenseurs ne marchent plus depuis la nuit des temps.Ceux qui travaillent à Paris mais qui vivent à deux heures de RER parce que tout le monde ne peut pas se payer un appartement à 10 000 euros le m2. Ceux qui ont voté Mitterrand, Chirac, Marchais ou même Sarkozy parce qu’il promettait de nettoyer les cités au Karcher. Qu’ont-ils fait ?On crève aujourd’hui de 30 ans de politiquement correct et de manque de courage politique. Les responsables du Parti socialiste et du parti Les Républicains sont les seuls responsables du score du FN. Parce qu’ils ont eu l’inestimable chance d’avoir le pouvoir de changer les choses. Et qu’ils ne s’en sont pas servis. Le résultat de ces élections régionales n’est que la sanction justifiée de 30 ans de langue de bois, d’incapacité à agir, de manque de courage, de leurs faiblesses face aux lobbys des uns et des autres, de la gestion de leurs propres intérêts, avec en première place leur réélection, alors qu’ils étaient là pour servir l’intérêt général.Aucun politique n’a eu le courage depuis 20 ans de prendre les bonnes décisions, alors que tous savent ce qu’il faut faire. Et que tous ont reculé devant des réformes indispensables qui auraient pu leur coûter 3 points dans les sondages. Depuis dimanche soir, tous sont sur les plateaux de télévision, appelant au sursaut républicain. Ils s’aperçoivent qu’ils ont gâché un bien précieux, le pouvoir. Le pouvoir n’ayant de valeur qu’en fonction de ce que l’on en fait.On a encore espéré que cette fois-ci, ils allaient comprendre, « entendre le message des Français ». Que proposent-t-ils depuis dimanche ? De chercher la meilleure façon de contrer le FN dans les prochaines 72 heures. C’est en agissant depuis 20 ans qu’il fallait le contrer. Pas aujourd’hui. « Faut-il se retirer ? », « Faut-il fusionner ? », « Faut-il choisir le ni ni ? ». Quel gâchis.Quand les partis républicains comprendront-ils enfin que pour reprendre leur place, ils doivent faire leur mue, en sortant des discours lisses devenus inaudibles qui les ont coupés du reste de la France. Et des électeurs. Aujourd’hui, le FN est le premier parti de France. Et si on ne le partage pas, si on ne s’en félicite pas, si on ne le souhaitait pas, si on en ressent de la colère et de l’amertume… Une chose est sûre, on ne peut pas blâmer ceux qui l’ont voulu. Voter pour ses convictions intellectuelles est un luxe. Eux votent juste pour essayer de vivre mieux. Dimanche 6 décembre, la France a tourné le dos à ses élites. Comment ne pas la comprendre ?Géraldine Dalban-Moreynas est présidente de l’agence Milbox, conseil en communication, affaires publiques et relations presse Les Décodeurs Les fins de campagnes politiques sont rarement des moments d’élévation du débat. Pour gagner, tous les moyens sont bons, et l’entre-deux tours est une période qui voit fleurir attaques et embuscades entre candidats.1. Contre Estrosi, le FN ressort de vieilles affairesEn région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où Marion Maréchal-Le Pen est arrivée en tête dimanche 6 décembre, ses militants ont ainsi décidé de déterrer de vieilles affaires contre son adversaire, Christian Estrosi, député et maire Les Républicains de Nice.On trouve donc depuis une dizaine de jours des tweets et messages sur les réseaux sociaux pour dénoncer un scandale touchant M. Estrosi, « épinglé pour ses deux appartements de fonction ». Plus de 150 tweets ont été postés à ce sujet en quelques jours : Mais aucun de ces messages ne précise une information pourtant assez importante : cette affaire a eu lieu… voilà cinq ans. Elle date en effet de 2010, à une époque où M. Estrosi était ministre de l’industrie. Il avait dû se justifier après l’occupation deux appartements de fonction dans la capitale, un pour lui et l’autre laissé à sa fille, étudiante. 2. Marion Maréchal-Le Pen et le « Gorafi »L’adversaire de M. Estrosi n’est pas épargnée. Cette fois c’est un article du site parodique « Le Gorafi », qui fait dire à la jeune responsable FN, proche des milieux catholiques intégristes : « Je n’ai rien contre l’avortement s’il concerne les musulmans. »Cette phrase n’a évidemment jamais été prononcée par Mme Maréchal-Le Pen. Mais cela n’empêche pas des dizaines d’internautes de la partager, dont une bonne part ne semblent pas relever la dimension parodique de la déclaration. Les DécodeursJournaliste au Monde 10.12.2015 à 11h17 • Mis à jour le10.12.2015 à 18h44 Dans une interview publiée mercredi 9 décembre dans L’Obs, le candidat socialiste à la région Ile-de-France, Claude Bartolone, dépeint sa rivale des Républicains, Valérie Pécresse, comme une candidate qui « défend en creux Versailles, Neuilly et la race blanche ». « Elle tient les mêmes propos que le FN, elle utilise une image subliminale pour faire peur », estime le président de l’Assemblée nationale dans l’hebdomadaire.Mercredi soir à Créteil, M. Bartolone a reproché à la droite son attitude face au FN :« Que reste-t-il de leurs valeurs républicaines lorsque, sans cesse, ils font cette insupportable danse du ventre aux électeurs du FN, à grands coups de “race blanche” ? Que reste-t-il de leurs valeurs républicaines quand ils laissent les clés du camion à La Manif pour tous, ce mouvement obscène de négation de la modernité, menaçant ainsi le droit de s’aimer ? » La « race blanche » est une allusion aux déclarations de Nadine Morano, qui lui ont valu son exclusion de la liste LR-UDI pour les régionales dans l’Est.« J’ai honte pour la politique »« C’est abject. J’ai honte pour la politique », a rétorqué Mme Pécresse jeudi matin sur LCI et Radio classique.« D’ailleurs, ses déclarations me traitant de raciste ont provoqué un haut-le-cœur en chaîne. Je viens de recevoir un coup de fil de Calixthe Belaya, la fondatrice du Mouvement des Africains de France, qui me soutient. J’ai reçu aussi le soutien du sénateur radical de gauche des Yvelines, Philippe Esnol, qui appelle à voter pour moi, de la tête de liste Nous citoyens, qui après le premier tour va appeler à voter pour moi personnellement à la suite de cette déclaration, et de la sénatrice de Paris EELV Leila Aïchi, qui appellera à voter pour moi. »« Ce qui est important, c’est que les Franciliens sachent vraiment qui est M. Bartolone. » Cet « homme du système socialiste et des vieilles méthodes politiques », qui « a osé traiter une gaulliste sociale de raciste », « ne peut pas être président de cette région ».Pour le porte-parole de la candidate, Geoffroy Didier, interrogé par Le Figaro, « non seulement Claude Bartolone ne doit pas devenir président de région, mais il n’est plus digne de rester président de l’Assemblée nationale ». « Il trahit déjà ses promesses : pendant que son slogan de campagne est celui d’une “Ile-de-France humaine”, lui s’adonne à des attaques qui suintent la haine. » Quant à Christian Jacob, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, il conjure sur LCP le président de l’Assemblée nationale de « quitter le caniveau et de remonter au perchoir ». Sur Europe 1, le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, a, lui, affirmé plus laconique que « Claude Bartolone [était] en surchauffe ».« Il appelle à voter pour Xavier Bertrand [en Nord-Pas-de-Calais-Picardie] et Christian Estrosi [en PACA] pour faire barrage à l’extrême droite. Il explique que la droite et l’extrême droite, ce n’est pas la même chose. Et en Ile-de-France, il veut faire croire que Valérie Pécresse est l’enfant naturel de Mussolini et d’Eva Braun ? Je lui demande de s’excuser et de retirer ce qu’il vient de dire (…) La peur de la défaite ne justifie pas n’importe quoi. On doit se respecter. »Au coude-à-coude dans les sondagesL’équipe de campagne de M. Bartolone a répondu jeudi, déplorant « le retour de Tariq Ramadan », allusion à une polémique datant d’il y a quelques semaines et alimentée par des colistiers de Mme Pécresse – le président de l’Assemblée se voyait accusé de se référer au petit-fils du fondateur des Frères musulmans. Selon Luc Carvounas, le directeur de campagne du candidat socialiste, les Républicains « essaient de jouer sur les deux tableaux : créer la polémique et mettre la lumière sur un thème pour faire un clin d’œil à un électorat que l’on cherche à séduire », celui du FN.Lire aussi :Régionales en Ile-de-France : la bataille des « boules puantes »Deux sondages parus mercredi placent Claude Bartolone et Valérie Pécresse au coude-à-coude en vue du deuxième tour : l’un prête à la gauche une maigre avance sur la droite et l’autre prédit l’inverse. Le Front national (FN), conduit par Wallerand de Saint-Just, est distancé, avec 17,5 % à 18 % des intentions de vote selon les instituts Elabe et Odoxa.Elections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune. Perrine Mouterde Deux heures plus tôt, il affrontait son adversaire aux régionales, la présidente du Front national (FN) Marine Le Pen, lors de l’unique débat de l’entre-deux tours. A 20 h 30, mercredi 9 décembre, c’est par des applaudissements que Xavier Bertrand est accueilli dans une salle de Marcq-en-Baroeul (Nord), une riche commune résidentielle jouxtant Lille. Quelques centaines d’habitants acquis à sa cause sont venus écouter la tête de liste Les Républicains (LR) en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Mais ses premiers mots sont pour les partisans du Parti socialiste (PS), qui a retiré sa liste au soir du premier tour.« Je sais que cette campagne dépasse maintenant ma seule personne, ma seule famille politique, assure Xavier Bertrand. C’est un combat pour une région républicaine. Ceux qui se sont engagés à voter pour nous ont beaucoup de dignité et de grandeur. Ils n’auront pas à renier leur identité de gauche, je ne serai pas sectaire. »Lire aussi :Elections régionales : dans le Pas-de-Calais, « la gauche, la droite, il faut qu’ils laissent leur chance aux autres »« Gaulliste, communiste, écologiste »Dans le public, au moins une personne est directement visée par ces propos : Hamza El-Kostiti, qui était en 13e position sur la liste écologiste dans le Nord, fait désormais campagne pour la droite pour faire barrage au FN. « Qu’est-ce qui a changé dans votre discours depuis le premier tour ? » demande-t-il à Xavier Bertrand.Il promet, s’il est élu le 13 décembre, de diriger la région en étant respectueux de chacun. Le candidat LR affirme « ne pas changer en fonction des circonstances ». Son programme est écrit, « noir sur blanc ». Défense de la « valeur travail », aides au transport et à la garde d’enfants, réforme du système des bourses étudiantes, lutte contre l’illettrisme, contre le racket et le trafic de drogue dans les lycées, culture, vidéoprotection… Xavier Bertrand déroule ses promesses. « Ce programme est-il gaulliste, centriste, communiste, écologiste ? Il est avant tout tourné vers la région », martèle-t-il.Pas un mot ou presque, en revanche, à destination des électeurs de l’extrême droite. « Le FN surfe sur les malheurs et exploite les drames, lâche-t-il simplement. Mais il ne faut pas oublier qu’au premier tour, 6 électeurs sur 10 ont voté contre ce parti. »Lire aussi :« Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, l’affaiblissement de la gauche est une tendance de fond »Les « manipulations » du FN A Noyelles-sous-Lens (Pas-de-Calais), c’est pourtant un électeur sur deux qui a voté FN. Dans cette commune de 7 000 habitants, la formation de Marine Le Pen a remporté 51,87 % des voix, devant le PS (17,22 %) et LR (13,73 %). Dans l’allée du marché, mercredi matin, Sabine Banach-Finez distribue un tract tout juste sorti de l’imprimerie, qui dénonce les « mensonges et manipulations » du FN. Ici, ce sont d’abord les électeurs séduits par cette formation que les militants tentent de convaincre. Mais lorsque cette adjointe au maire, en 13e position sur la liste LR dans le département, vilipende un parti « de la haine et de l’exclusion » entre les stands de vêtements, peu de passants réagissent.« Certains votent FN par rébellion pour nous montrer qu’ils sont mécontents, estime Anne-Sophie Taszarek, conseillère régionale UDI. Mais dans le bassin minier, il y a aussi un réel vote d’adhésion. C’est un mal-être profond qui s’exprime dans les urnes. » Si elle n’a pas voté pour Marine Le Pen, Patricia, la soixantaine, dit elle aussi « en avoir marre que rien ne change ». « Le FN n’est pas la seule alternative, la droite non plus n’a jamais été aux manettes de la région », insiste Sabine Banach-Finez. « Et pour les gens qui se lèvent à midi, touchent le RSA et boivent avec cet argent, vous faites quoi ? » La candidate LR détaille une proposition de son parti : si un allocataire du revenu de solidarité active (RSA) refuse deux propositions d’emploi ou de formation, son aide sera supprimée. « Ah, c’est bien ça », lâche Patricia.Convaincre les abstentionnistesLaëtitia, yeux clairs et hijab, ne veut pas du FN. Cette mère au foyer de 34 ans n’est toutefois pas certaine d’aller voter dimanche. « Ça sert à quoi ? » Hasna, 24 ans, fait elle aussi partie des abstentionnistes du premier tour. Si elle avait mis un bulletin dans l’urne, ça aurait été celui du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon. Au second tour, elle est prête à voter Xavier Bertrand « pour limiter les dégâts ». Fille de parents immigrés, elle se sent stigmatisée par les propos de Marine Le Pen à l’égard des étrangers.Combien de ceux qui ne se sont pas déplacés au premier tour iront voter le 13 décembre ? Combien d’électeurs de gauche mettront dans l’urne un bulletin LR ? Comme Xavier Bertrand, Sabine Banach-Finez salue le « courage politique » du PS. Mais elle aussi estime qu’il aurait été contre-productif de modifier le programme du parti pour intégrer des propositions de gauche. « Cela aurait donné du grain à moudre à Marine Le Pen et à sa théorie de l’UMPS », explique-t-elle.Mercredi après-midi, un sondage a donné la liste LR devant celle du FN au second tour en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. A Marcq-en-Baroeul, des élus LR « sentent la victoire » à portée de main, même si Xavier Bertrand appelle à « ne pas s’emballer ». Sabine Banach-Finez, elle, prédit un résultat serré. Elle n’a pas oublié le « cataclysme » des départementales : il y a six mois, les électeurs de son canton ont préféré le candidat du FN à celui de la gauche.Lire aussi :Dans le Nord, le « silence terrifiant » des patrons face au FNElections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune.Perrine MouterdeJournaliste au Monde Luc Cédelle, Aurélie Collas et Mattea Battaglia « Imaginez, à la rentrée prochaine, des dizaines de proviseurs de lycée rassemblés autour d’un élu frontiste, tout juste porté à la tête d’une région, à l’occasion de la traditionnelle réunion de septembre ! » La scène fait rire jaune l’ancien recteur Bernard Toulemonde, tant ces deux mondes, celui de l’éducation et celui du Front national (FN), portent des valeurs difficilement conciliables – quoi qu’en dise le collectif Racine, petite tête de pont du FN au sein du milieu enseignant. Ce scénario s’apparentait, jusqu’à il y a peu, à une fiction. Mais la poussée historique du parti d’extrême droite dans six régions, le 6 décembre, le rend plausible. Avec une interrogation : quel effet aurait une victoire du FN au second tour des régionales sur les politiques éducatives ?Il serait perceptible, tant les régions, chargées des lycées, ont volontairement étendu leurs actions dans ce domaine au fil des années. « Elles sont aujourd’hui chargées de tout ce qui n’est pas la pédagogie », résume-t-on à l’Association des régions de France (ARF). Construction, entretien, équipement des lycées relèvent de leurs compétences obligatoires. S’y ajoutent des politiques facultatives, tels que le soutien à l’enseignement supérieur ou à l’apprentissage, le financement des manuels, des séjours à l’étranger, des aides sociales, des actions d’éducation à la santé, à la citoyenneté…Autant de domaines où les conflits de valeurs affleurent. Un aperçu en a été donné par candidate frontiste à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur : Marion Maréchal-Le Pen a assuré qu’elle refuserait, si elle était élue, de verser des subventions au Planning familial, qui à ses yeux défend « une certaine conception de la famille, que ce soit le mariage homosexuel, la PMA pour les couples homosexuels, la théorie du genre ou encore l’accueil des réfugiés ».« Principe de réalité »La ministre de l’éducation a agité le chiffon rouge, lundi, dans une vidéo diffusée sur Le Parisien-TV. Najat Vallaud-Belkacem y évoquait le risque de voir ressurgir les débats sur les menus des cantines et en apparaître d’autres, en particulier sur une « préférence nationale » dans l’accueil de « tel ou tel élève dans les internats ».Pourrait-on voir des campagnes de prévention contre le racisme ou l’homophobie annulées ? Des manuels censurés au motif qu’ils reprendraient la prétendue théorie du genre ? Des sorties au cinéma proscrites ? Des portiques de détection de métaux à l’entrée des lycées ? « On peut imaginer quelques mesures symboliques pour marquer l’opinion, suggère-t-on à l’ARF. Mais il y a un principe de réalité : près de 95 % du budget éducation des régions vont au fonctionnement matériel des lycées, et il n’y a pas mille façons de les entretenir ! » Reste environ 5 % du budget consacré aux actions éducatives, sur lesquels la marge de manœuvre d’éventuels élus frontistes pourrait s’exercer.« Débats houleux »Depuis 2010, on a vu, parmi la centaine d’élus FN dans les conseils régionaux, certains d’entre eux monter au créneau sur les questions d’éducation. Sans que leurs voix, minoritaires, ne pèsent. Dans le Centre, « les élus FN ne votent pas des projets d’ouverture internationale ou d’éducation à la contraception », témoigne François Bonneau (PS), président de la région. Autre exemple, dans le Nord-Pas-de-Calais – qui pourrait basculer –, l’actuelle majorité de gauche a fait l’expérience de votes « contre » des 18 élus frontistes, concernant des actions de coopération internationale, la culture, la citoyenneté, l’éducation populaire…Dans les conseils d’administration des lycées, les élus régionaux ont aussi leur place – deux sièges sur trente, précise Philippe Tournier, du syndicat des chefs d’établissement SNPDEN. Mais pas d’élus FN jusqu’à présent, à la connaissance de l’ARF : « Si une région basculait, la question se poserait pour la première fois, et on pourrait craindre alors des débats houleux. »Il faut dire qu’on trouve dans le programme éducatif du FN de quoi nourrir les passions : le bannissement du tutoiement y côtoie la fin du collège unique ou la « tolérance zéro » en matière d’insécurité.Elections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMattea BattagliaJournaliste au MondeLuc CédelleJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.12.2015 à 20h09 • Mis à jour le10.12.2015 à 10h47 | Françoise Fressoz Invité mercredi de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, l’AFP et France Info, Jean-Marie Le Guen a accusé Nicolas Sarkozy de faire preuve de « faiblesse morale et intellectuelle » face au Front national, avec pour seule perspective la primaire des Républicains pour la présidentielle.Depuis dimanche, le président du parti Les Républicains refuse le front républicain pour faire barrage au FN. Mardi soir, en déplacement à Rochefort (Charente-Maritime), il a multiplié les appels du pied aux électeurs du Front national en jugeant que « le vote FN n’était pas immoral ». « Voter Rousset ou voter FN c’est la même chose » a-t-il ajouté en mettant sur un pied d’égalité le candidat socialiste dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et son adversaire Front national.Pour Jean-Marie Le Guen, ces propos signent « une dérive extraordinairement préoccupante pour la République en général et pour sa formation politique. « Nicolas Sarkozy déséquilibre complètement la droite française, il fait sauter une à une les barrières qui peuvent exister, lorsqu’elles existent encore, entre Les Républicains et le FN » a ajouté le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement.Appel du pied aux responsables LRPour ce proche de Manuel Valls, l’ancien président de la République n’a qu’« une idée » en tête : « conforter le bloc réactionnaire avec lequel il espère se faire désigner » candidat à l’élection présidentielle. « On sent même, ajoute-t il, que, quelque part, Nicolas Sarkozy souhaite que des électeurs FN viennent voter à la primaire » de la droite, programmée en novembre 2016.Face à cette radicalisation, Jean-Marie Le Guen appelle à une recomposition du paysage politique. « Il faut, dit-il, que la gauche se rassemble plus largement » après les régionales, qu’elle « se remette en cause », qu’elle voie « plus loin » pour « défendre la République ». Il a également lancé un appel du pied aux responsables LR qui, comme le sénateur de la Vienne Jean-Pierre Raffarin, se sont démarqués de la ligne Sarkozy.Invité de la même émission dans le cadre de la campagne des élections régionales, Eric Woerth, en charge du projet de la droite, a quand à lui défendu la ligne de Nicolas Sarkozy. « On voit bien que la France est de plus en plus à droite, Donc évidemment c’est une bonne ligne, a justifié l’ancien ministre, en précisant que LR « n’insult[ait] aucun électeur, un grand parti doit s’adresser à tous les électeurs ».Candidat FN en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Florian Philippot a riposté en qualifiant Les Républicains de « parti marketing » sans « aucune colonne vertébrale ». Qualifiant l’attitude de Nicolas Sarkozy de « drague bien lourde des électeurs FN » il a jugé : « Ca ne marche pas, sa parole est démonétisée à un point dont il n’a pas conscience lui-même ».Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.12.2015 à 14h58 • Mis à jour le21.12.2015 à 15h33 Jacques Chirac sortira cette semaine de l’hôpital et passera Noël en famille, chez lui à Paris, a annoncé Claude Chirac, la fille de l’ancien président de la République, lundi 21 décembre. Elle ajoute qu’il a subi « tous les contrôles médicaux nécessaires ».En fin de semaine dernière, l’entourage de l’ancien chef de l’Etat avait déjà annoncé que sa sortie de l’hôpital parisien où il se trouve depuis le 9 décembre aurait lieu « dans les prochains jours ». Jacques Chirac, 83 ans, se reposera ensuite à Paris et n’ira donc pas en vacances au Maroc, comme il le fait régulièrement pour les fêtes de fin d’année.« Il trépigne d’impatience depuis plusieurs jours et demande absolument à sortir. Il est dans les starting-blocks. D’ailleurs, il est de mauvaise humeur, c’est bon signe ! », a plaisanté un proche.Hospitalisé pour un « contrôle général de santé »Jacques Chirac, président de la République de 1995 à 2007, qui se sentait « affaibli », avait été hospitalisé « afin de faire un contrôle général de son état de santé », avait annoncé le 10 décembre sa fille cadette, Claude, précisant que « son état ne présent[ait] aucune inquiétude ».Ces déclarations rassurantes n’ont pourtant pas fait taire les rumeurs disant M. Chirac au plus mal. Ses précédentes hospitalisations avaient déjà alimenté toutes les spéculations.Réputé pendant des décennies pour sa santé de fer, Jacques Chirac avait connu en septembre 2005, pendant sa seconde présidence, son premier véritable ennui grave. Un accident vasculaire cérébral l’avait alors obligé à être hospitalisé en urgence. Ce problème de santé l’avait fortement affaibli.Plusieurs hospitalisations depuis 2007Depuis son départ de l’Elysée, l’ancien président, qui éprouve de plus en plus de difficultés à se déplacer, a été hospitalisé à plusieurs reprises. En décembre 2013, il subit une « intervention rénale » à Paris, puis, en février 2014, il est également brièvement hospitalisé à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, dans la banlieue parisienne, à la suite d’une « violente crise de goutte ».Son épouse, Bernadette Chirac, avait dit, en janvier 2014, penser que son époux ne parlerait plus jamais en public. Souffre-t-il aussi de la maladie d’Alzheimer ? « Honnêtement, je ne le crois pas (…) Il n’en a pas vraiment les symptômes, mais c’est vrai qu’il a une petite baisse de sa mémoire, surtout par moments, c’est très variable », avait-elle alors concédé. Des spécialistes qui l’ont examiné ont en tout cas pu constater des troubles de la mémoire et du raisonnement, une désinhibition du comportement, et les manifestations d’une anosognosie — le fait d’ignorer que l’on est malade.La dernière apparition de l’ancien président de la République à une cérémonie officielle remonte au 21 novembre 2014. Il avait alors assisté à la remise annuelle du prix de sa fondation. Diminué par la maladie, une main sur l’épaule de son garde du corps, M. Chirac était arrivé sous les applaudissements de la salle. Cette année, il n’était pas présent pour la remise de ce prix. 20.12.2015 à 17h37 • Mis à jour le20.12.2015 à 18h14 Ne pas jeter de l’huile sur le feu. C’est certainement le principe qui a guidé sur Canal+ le nationaliste Gilles Simeoni, élu le 17 décembre à la tête du conseil exécutif de la Corse. Le nouvel homme fort de l’île a estimé, dimanche 20 décembre, que la libération de son ancien client Yvan Colonna n’était « pas dans le débat ».« J’ai été son avocat, je ne vais pas vous dire qu’il doit rester en prison. Je dis qu’actuellement, il est en prison et sa libération n’est pas dans le débat, a réagi dans l’émission “Le Supplément” le maire de Bastia, qui assura la défense de M. Colonna, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac le 6 février 1998 à Ajaccio. Donc dire “Attention, il y a la question d’Yvan Colonna”, ou de n’importe quel autre prisonnier, c’est, à mon avis, faire un faux procès. La question fondamentale aujourd’hui, c’est : “Est-ce que Paris accepte, oui ou non, de prendre en considération la révolution démocratique qui s’est passée dimanche dernier ?” »Lors de l’installation en grande pompe de la nouvelle majorité nationaliste, jeudi, le président (indépendantiste) de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, allié avec lui pour le second tour des élections territoriales, avait pourtant déclaré :« Nous obtiendrons l’amnistie des prisonniers et des recherchés. Demain, les portes des prisons s’ouvriront et personne ne pourra s’opposer à cette volonté populaire. »Lire :En Corse, le drôle de « serment du Jeu de paume » nationalisteUne provocation accueillie avec silence par le gouvernement, qui estime que l’élection des nationalistes ne change pas grand-chose au processus en place et à la politique menée, écartant de mettre sur la table la question des « prisonniers politiques » ou la modification de la Constitution. Vendredi, le premier ministre, Manuel Valls, s’est contenté de s’engager à un « dialogue constructif et apaisé » avec le nouvel exécutif corse.Lire :Corse : la droite demande une « réaction claire » au gouvernement face aux nationalistes 20.12.2015 à 16h28 | Enora Ollivier Après plus de dix ans de militantisme politique, Marc L., 30 ans, ne peut dresser qu’un constat amer : quand on est encarté, « on ne change pas la vie des gens ». Lui a commencé à s’investir à 16 ans, d’abord à l’Union pour un mouvement populaire (UMP), jusqu’en 2012, « avant le glissement assez certain du parti vers la droite », puis à l’Union des démocrates et indépendants (UDI), pendant quelques mois, avant de ressentir que la formation centriste « refusait le “i” , pour “indépendance”, de son nom ». Le jeune homme a depuis cessé toute implication dans des structures militantes et « prend du recul » : « Je m’affranchis de tout ce qu’on m’a appris : que voter, c’est important, que le système représentatif, c’est l’expression même de la démocratie. »De l’autre côté de l’échiquier politique, Gaëlle C. pourrait quasiment reprendre mot pour mot ce discours. Militante socialiste pendant 3 ans, jusqu’en 2009, elle s’est engagée, a distribué des tracts, fait du porte-à-porte, du collage d’affiches, jusqu’à figurer sur une liste pour les municipales de 2008, en région parisienne. Passionnée par la politique, elle voulait débattre, confronter des idées. En particulier sur l’Europe, puisque ce sont les discussions autour du traité européen, en 2004-2005, qui l’ont poussée à s’investir.Mais aujourd’hui, plus de cinq ans après sa désertion du terrain militant, elle ne peut se remémorer que des réunions de section « où le débat n’est pas permis », des listes électorales composées par la seule action de ce qu’elle appelle la « machine à rétribution » qui « récompense les militants qui ont été les plus fidèles ». « Je pensais faire de la politique en adhérant à un parti politique. Quelle naïveté ! », ironise-t-elle.« Des gens pour qui la greffe ne prend pas »Marc L. et Gaëlle C. font partie des millions d’inscrits sur les listes électorales qui n’ont pas voté aux élections régionales : 22,7 millions au premier tour, un peu moins (18,8 millions) au second. Avec ce profil un peu particulier : ces abstentionnistes ont, dans un passé récent, eu tellement foi dans le processus électoral qu’ils y ont pleinement participé. Le premier justifie son abstention nouvelle par « l’impasse » qu’est selon lui devenue la démocratie représentative, composée « d’élites qui se reproduisent et laissent, loin derrière, les citoyens ». « On nous serine que c’est irresponsable de ne pas voter », siffle la seconde, mais « moi, je trouve que c’est de voter pour les partis actuellement en place qui est d’une irresponsabilité finie ».Lire aussi :« Voter ne sert à rien » : les abstentionnistes expliquent leur choixTous deux sont ce que Frédéric Sawicki, professeur de sciences politiques à l’université Paris-I, décrit comme les « idéalistes » des partis, qui existent dans toutes les formations politiques :« Il y a toujours un nombre considérable de déçus, qui ne restent la plupart du temps que quelques mois. Ce sont des gens pour qui la greffe ne prend pas, qui ne s’adaptent pas aux règles, qui s’attendaient à ce qu’un parti politique soit un endroit où on parle politique, où on agit. Alors que les partis sont très centrés sur les élections, la compétition interne. Les personnes qui viennent dans un parti sans forcément vouloir prendre des responsabilités sont souvent très vite dégoûtées. »Ce type d’encartés se fait « de plus en plus rare », au profit de militants « plus réalistes ou cyniques » car « l’expérience aidant, les gens se font moins d’illusions sur ce que peut faire un parti confronté à la réalité du pouvoir ». Dans le cas du Parti socialiste (PS), admet toutefois le sociologue, le changement entre le discours au moment de la campagne présidentielle et la pratique du pouvoir « est tel, et n’a pas du tout été préparé – il touche non seulement à l’économie, mais aussi désormais à la sécurité – qu’on peut comprendre que beaucoup de personnes soient à ce point désarçonnées ».Lire aussi :Au PS, les militants s’en vont peu à peuC’est exactement ce sentiment de confusion que ressent Valérie C., qui a rendu sa carte du PS fin 2012, après avoir milité avec ferveur pendant des mois, au fil des élections : régionales (2010), cantonales (2011), présidentielle (2012). Quelques mois à peine après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, « je me rends compte que ce qu’il fait ne ressemble en rien à ce pour quoi j’avais milité », raconte-t-elle, se remémorant, gênée, les voisins qu’elle avait réussi à convaincre et qui « me demandaient ensuite “pourquoi est ce que vous nous avez fait voter pour lui ? Il fait n’importe quoi” ».« Surpris par la faiblesse de la chose publique »De l’expression « démocratie de représentation », Bernard (le prénom a été changé), lui, garde volontiers le dernier mot car « il s’agit bien de théâtre ». Cet ancien conseiller municipal socialiste d’une ville de 10 000 habitants s’est désintéressé du système actuel « après avoir été surpris par la faiblesse de la chose politique ». Il a quitté le PS dès 2007, sans y avoir trouvé « le soutien technique et intellectuel » qu’il espérait en tant qu’élu.Non-votant de fait puisqu’il n’est pas inscrit sur les listes électorales, il n’a pas pour autant laissé tomber la politique, milite désormais « pour une organisation libertaire » et loue par exemple « l’innovation que sont les ZAD [zones à défendre] et leur système de démocratie directe ». Car les anciens militants nouveaux abstentionnistes restent passionnés par la chose publique et réfléchissent à un système de meilleure prise en compte de l’avis des citoyens : reconnaissance du vote blanc parmi les suffrages exprimés, tirage au sort et formation d’habitants dans certaines assemblées, pense Marc L., voire... élection à vie de représentants « pour qu’ils ne soient pas soumis à la tambouille politique de leur parti  », souligne Gaëlle C.Difficile de dire si ces témoignages sont symptomatiques de la fuite des militants des partis politiques. Au PS, par exemple, les désillusions sur la ligne « s’accompagnent d’une perte de mairies, de sièges de conseillers », rappelle Frédéric Sawicki, et « on ne sait plus très bien ce qui est à l’origine de la chute  du nombre de militants ». Surtout, précise-t-il, « il y a un lien important entre la conjoncture politique et l’engagement des individus ». A quelques mois de la présidentielle et de la primaire des Républicains, il « sera intéressant de voir si des personnes qui avaient pris leurs distances sont à nouveau attirées par les partis », note le chercheur.Enora OllivierJournaliste au Monde 20.12.2015 à 10h11 Europe 1 Live par Europe1fr 20.12.2015 à 04h01 • Mis à jour le20.12.2015 à 15h30 Le gouvernement doit « commencer par demander des comptes » au patronat sur l’emploi et ne « pas céder à la pensée unique selon laquelle le problème est le coût du travail, comme le dit le Medef », estime le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, dans une interview parue dans le Journal du dimanche daté du 20 décembre.Alors que le premier ministre, Manuel Valls, prépare pour janvier de nouvelles mesures pour l’emploi et que la France « rêve d’une solution miracle », « il faut commencer par demander des comptes au lieu de se laisser embarquer dans l’escalade des revendications patronales », assène le secrétaire général de la centrale réformiste.Les idées du Medef, « c’est la précarité » et au bout, « un piège », ajoute-t-il.Lire aussi :Chômage : la rechute avant les régionales« Beaucoup d’entreprises ont failli »La baisse du coût du travail via le Pacte de responsabilité, qui permettra, une fois atteint son régime de croisière en 2017, de redistribuer 40 milliards d’euros par an aux entreprises, n’a pas atteint son but, estime M. Berger.« Les entreprises ont eu l’argent […]. Elles devaient investir, former, embaucher. Quelques branches se sont engagées mais beaucoup ont failli. Je demande que le gouvernement réunisse dès que possible tous les partenaires sociaux pour tirer les choses au clair. »Pour le leader de la CFDT, « il faut arrêter de considérer que les organisations patronales n’ont aucune responsabilité dans le chômage » quand, selon lui, elles ne s’inscrivent pas dans le « nouveau monde, celui de la transition énergétique, de la transition numérique », au moment où il y a « un besoin urgent de former 450 000 demandeurs d’emploi supplémentaires ».En matière d’apprentissage, M. Berger plaide pour permettre des entrées « à n’importe quelle période de l’année » car « aujourd’hui, si un jeune rate la rentrée de septembre, il se retrouve démuni pendant un an ». Il se prononce également en faveur d’« une forme de contrainte » vis-à-vis des entreprises qui ne recrutent pas assez d’apprentis.Lire aussi :Le gouvernement prépare un « plan massif » de formation pour les chômeurs 19.12.2015 à 18h01 • Mis à jour le19.12.2015 à 18h25 La décision est légale, mais est-elle pour autant morale ? C’est le débat qu’ont provoqué, jeudi 17 décembre, le maire communiste de Saint-Denis et deux de ses adjoints en augmentant sensiblement leurs indemnités d’élu, s’attirant les foudres de l’opposition, mais également d’un de leurs collègues de la majorité.Le Parisien rapporte samedi que l’édile Didier Paillard, élu depuis 2004, a obtenu du conseil municipal une augmentation de 16 % de ses émoluments, qui passeront de 4 574 à 5 295 euros bruts par mois. Sa première adjointe, Florence Haye, passera de 1 957 à 4 477 euros (+129 %) et son adjoint au sport, Bally Bagayoko, de 1 577 à 3 183 euros (+102 %).Les trois élus font valoir que ces hausses s’inscrivent dans le cadre légal. C’est vrai pour le maire, dont la loi plafonne les indemnités mensuelles à 5 512 euros pour les villes de la taille de Saint-Denis. En revanche, les adjoints ne sont théoriquement pas censés dépasser les 2 508,97 euros bruts. Mme Haye et M. Bagayoko vont donc profiter d’une exception prévue par le code des collectivités territoriales, qui permet aux adjoints de dépasser ce plafond à condition que l’enveloppe totale susceptible d’être allouée à l’exécutif municipal ne soit pas excédée – ce qui entraîne des indemnités très inégalement réparties entre les différents adjoints.L’exemple de MontreuilFlorence Haye se justifie auprès du Parisien par le fait qu’il s’agit de son unique activité, depuis qu’elle a perdu en mars 2015 son mandat de conseillère départementale. « Lorsque nous avons été élus aux élections municipales, en mars 2014, nous avons décidé, avec Bally Bagayoko, de ne toucher qu’une partie de notre indemnité d’adjoint car nous avions celle du conseil départemental. Mais nous n’étions pas obligés de le faire », précise-t-elle.L’opposition municipale (composée du Parti socialiste et du Parti socialiste de gauche) dénonce quant à elle une décision « moralement indéfendable » en la mettant en regard avec la situation de Montreuil, autre ville communiste de taille similaire, dont les élus ne touchent selon eux que « 83 % du montant légal maximum accordé par la loi », contre 98 % à Saint-Denis. Selon eux, le différentiel coûtera « un million d’euros en plus à la population » de Saint-Denis par rapport à celle de Montreuil.L’initiative du maire et de ses adjoints a également été critiquée par un élu de la majorité, Philippe Caro, qui a voté contre au nom d’un « devoir d’exemplarité », appelant à l’adoption d’une charte d’éthique et de bonne conduite pour les élus du conseil municipal. 18.12.2015 à 19h03 Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris a ordonné, vendredi 18 décembre, la suspension des travaux engagés par la Fédération française de tennis (FFT) avec le soutien de la Mairie de Paris pour étendre le site de Roland-Garros sur les serres d’Auteuil, à la lisière du bois de Boulogne et du périphérique, dans l’ouest de Paris.Le TGI, saisi en référé par les héritiers de l’architecte des serres, Jean-Camille Formigé (1845-1926) au nom du « droit d’auteur », a en effet ordonné la suspension des travaux pendant trois mois dans les soixante-douze heures à compter de la signification de la décision, a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) Me Philippe Zagury, avocat de ces héritiers. Un coup dur pour la FFT, qui, officiellement, a « pris acte » de cette décision dans un communiqué.Lire aussi :Extension de Roland-Garros : Manuel Valls passe en forceLa FFT pensait pourtant bien avoir définitivement remporté la bataille contre les opposants au projet d’origine qui, depuis près de dix ans, utilisent reports en recours. Ces derniers avaient de plus soumis un projet alternatif, formulé par Europe Ecologie-Les Verts et soutenu par les associations. Celui-ci, en incluant la couverture partielle de l’autoroute 13, évite de toucher aux jardins et aux annexes des serres. Un beau projet, dont le seul inconvénient est d’être plus coûteux. Le 28 mai, le Conseil de Paris avait émis un vœu – consultatif – en sa faveur.400 millions d’eurosN’en tenant pas compte, puisque n’y étant pas contrainte, la FFT, soutenue par Anne Hidalgo, pensait avoir marqué un point décisif le 9 juin avec la signature du permis de construire par la Ville autorisant l’extension du site de Roland-Garros, après l’avis favorable du gouvernement de Manuel Valls.Las, le TGI entre à son tour dans la partie. Pour rappel, le chantier, d’un coût estimé à 400 millions d’euros, financés par la FFT, prévoit de construire, en lieu et place des serres techniques, un nouveau court de tennis de 5 000 places semi-enterré et bordé de nouvelles serres ; de détruire l’actuel court numéro 1 ; et de restaurer les deux bâtiments en meulière actuellement utilisés par le personnel pour stocker du matériel. Extension de Roland-Garros : les dates-clés1991. Dernière extension de Roland-Garros, vers l’ouest. Philippe Châtrier alors président de la Fédération de tennis, promet qu’il n’y en aura pas d’autres.2006. Où l’on reparle d’agrandir le site, à l’occasion de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques de 2012. Le projet alors retenu par Christian Bîmes (patron de la FFT de 1993 à 2009) comprend la couverture partielle de l’autoroute A13. Le financement devait alors être assuré par la Ville. Un projet « irréaliste », selon ses détracteurs.2011. L’extension de Roland-Garros est actée comme nécessaire pour le maintien du Tournoi parisien dans le circuit du Grand Chelem. Un projet, sur le jardin des serres d’Auteuil, est présenté par la FFT, suivi du contre-projet des associations soutenu par EELV.2014. Cette extension devient un argument de « vente » de la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024.2015. En février, la ministre de l’environnement Ségolène Royal commande un rapport au Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) ; la FFT choisit et paye le cabinet Egis, qui rend son rapport le 18 mai à la Mairie de Paris. Le 28 mai, le Conseil de Paris approuve le vœu du groupe Ecologiste d’un complément d’étude réellement indépendant. Le 3 juin, le premier ministre Manuel Valls annonce que l’Etat va donner son accord au projet de la FFT « dans la semaine », levant ainsi la nécessité des validations du ministère de la culture et de l’Ecologie. 18.12.2015 à 15h34 • Mis à jour le21.12.2015 à 11h22 | Nicolas Chapuis Surtout ne pas réagir aux provocations. Au lendemain de la double élection à la présidence de l’Assemblée de Corse et à la tête du conseil exécutif (le « gouvernement » de l’île), l’Elysée a refusé, vendredi 18 décembre, de commenter le cérémonial des nationalistes dans l’hémicycle.En position de force après leur victoire aux élections territoriales, ces derniers ont tenu la plupart de leurs discours en corse et ont fini par une prestation de serment sur un ouvrage de Don Gregorio Salvini, La justification de la révolution de Corse, bible du « paolisme », du nom de Pascal Paoli, le père de la nation corse au XVIIIe siècle. « En votant pour les nationalistes, le peuple corse a dit que la Corse n’était pas un morceau d’un autre pays, mais une nation, avec sa langue, sa culture, sa tradition politique, sa manière d’être au monde », a notamment dit Jean-Guy Talamoni, le nouveau président de l’Assemblée.Lire aussi :La langue corse en vedette à l’Assemblée de l’île« Pas de commentaire », a-t-on expliqué du côté du gouvernement. Manuel Valls s’est, lui, entretenu au téléphone avec le nouveau patron de la Corse, le nationaliste modéré Gilles Simeoni. Dans un communiqué, Matignon faisait savoir vendredi matin que le premier ministre entendait maintenir un « dialogue serein, constructif et apaisé » et avait « réaffirmé son attachement à la place de la Corse dans la nation et dans la République française et sa reconnaissance de la spécificité de l’île ». Pas un mot sur ce « serment du Jeu de paume à la sauce Paoli », comme on le qualifiait jeudi soir, avec agacement, à la préfecture.Lire aussi :En Corse, le drôle de « serment du Jeu de paume » nationalistePas de traitement de faveurEn limitant leur expression, François Hollande et Manuel Valls entendent banaliser l’arrivée au pouvoir des nationalistes. Pas de traitement de faveur, le premier ministre recevra Gilles Simeoni au même titre que les autres présidents de région. Matignon veut dialoguer exclusivement avec lui. Sur une ligne autonomiste, le nouveau président du conseil exécutif est jugé moins radical que Jean-Guy Talamoni, le président indépendantiste de l’Assemblée.Mais cette communication minimale de l’exécutif depuis la victoire des nationalistes dans les urnes, dimanche 13 décembre, ne pourra pas tenir bien longtemps si les nouveaux élus insulaires poussent trop loin leur avantage. Outre l’amnistie pour les « prisonniers politiques », ils exigent que la langue corse soit officielle au même titre que le français, et demandent un statut fiscal, la politique foncière et l’instauration d’un statut de résident, le pouvoir législatif et l’inscription de la Corse dans la Constitution. Autant de dossiers sur lesquels l’Etat n’entend pas céder.Plusieurs personnalités de droite se sont émues de l’absence de réaction du chef de l’Etat. François Fillon a demandé vendredi à François Hollande « une réaction claire » aux « insultes » de la majorité nationaliste. Alain Juppé a rappelé sur Twitter « l’article 2 de la Constitution » : « La langue de la République est le français. » Jean-Pierre Chevènement, l’ancien ministre de l’intérieur de Lionel Jospin, s’est dit « choqué » par l’emploi du corse dans l’hémicycle, craignant, en cas de coofficialité de la langue, « un éclatement de l’espace national ».Principes en vigueurCôté gouvernement, seul Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, s’est risqué à rappeler les principes en vigueur. « La République n’a pas l’intention de baisser les bras, et la loi sera la même pour tous, y compris en Corse, a-t-il expliqué sur Europe 1. Tous les Français aiment beaucoup la Corse et les Corses, mais ils n’ont pas l’intention de renoncer à l’Etat de droit en Corse pour faire plaisir à certains. »En privé, les responsables du dossier corse au gouvernement estiment que l’élection des nationalistes ne change pas grand-chose au processus en place et à la politique menée. Il est hors de question de parler de « prisonniers politiques », et la modification de la Constitution n’est pas à l’ordre du jour. En réalité, le dossier le plus complexe est celui de la mise en œuvre de la collectivité unique, qui doit voir le jour en 2018. Les discussions autour de la fiscalité qui lui serait attribuée risquent d’être compliquées. Du côté de l’exécutif, on craint que le dossier corse, qui avait été mis sous l’éteignoir depuis 2012, ressurgisse sur le devant de la scène avant la fin du quinquennat.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yan Gauchard (Nantes, correspondant) Souvent, il apparaît tout sourire, voix posée et même enjôleuse, un impeccable costume bleu roi sur les épaules. Comme lors de son élection, vendredi 18 décembre, à la tête de la région Pays de la Loire. Comme le 5 septembre, à La Baule, où, pour le coup d’envoi de sa campagne régionale, le sénateur Bruno Retailleau (Les Républicains) s’est offert un beau coup politique, attirant immanquablement les feux des projecteurs, en réunissant les trois rivaux de son parti : l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy ; François Fillon, ancien premier ministre ; et Alain Juppé, maire de Bordeaux, également passé à Matignon.Lire aussi :Elections régionales : les premiers présidents prennent leurs fonctionsIl faut reconnaître à M. Retailleau, 55 ans, marié, père de trois enfants, le goût de la victoire, et des qualités de stratège. L’ancien fils spirituel de Philippe de Villiers – ce dernier lui a confié durant un quart de siècle la scénographie du spectacle du Puy du Fou – a réussi à polir son image en même temps qu’il s’est fâché avec son mentor.Elu sénateur depuis 2004, M. Retailleau, ancien vice-président du Mouvement pour la France, a succédé à M. de Villiers à la tête de la Vendée en novembre 2010. Le divorce est définitivement consommé fin 2011, lorsque M. Retailleau rallie l’UMP. Viendra un tweet assassin (« La Vendée n’était donc qu’un tremplin. Trahir un jour, trahir toujours », écrit M. de Villiers) lorsque l’ancien dauphin annonce cette année qu’il « lâche » la Vendée pour briguer la région.« J’ai des convictions »« Avec de Villiers, j’ai beaucoup courbé l’échine », confesse M. Retailleau au Courrier de l’Ouest, dans un portrait paru le 13 décembre. Ses adversaires de touts bords se plaisent à le décrire en « Iznogoud, qui a voulu être calife à la place du calife ». A l’orée de la campagne, Pascal Gannat, candidat FN issu d’un « milieu catholique et conservateur », confiait au Monde avoir « beaucoup de relations communes » avec M. Retailleau. Et s’il jugeait l’homme « très opportuniste », M. Gannat se déclarait prêt à conclure avec lui une alliance au second tour autour d’un « programme minimal », avant de se rétracter quelques jours plus tard.M. Retailleau, qui a réussi à faire l’union de la droite et du centre dès le premier tour, n’a pas hésité à mener une campagne à la tonalité assez droitière. Il l’assume sans fard : « J’ai des convictions et je n’aime pas les mettre dans la poche, on aime ou on n’aime pas. Droite tiède, gauche molle, la démocratie pâtit des gens qui ont des convictions incertaines. » Sa liste fait la part belle à des élus ayant affiché leur opposition au mariage pour tous. « Je n’ai aucun souci avec l’union civile de deux personnes de même sexe, indique M. Retailleau. Mais je me suis toujours opposé au droit à l’enfant, qui mène à la GPA [Gestation pour autrui], interdite par la loi française mais régulièrement contournée. La marchandisation du corps humain est inacceptable. »Lire aussi :Elections régionales 2015 : la droite gagne sept régions au second tour, la gauche en conserve cinqM. Retailleau promet aussi de donner un tour de vis au budget des Pays de la Loire, qui pèse 1,5 milliard d’euros. Il annonce ainsi plus de 45 millions d’euros d’économies en affichant la volonté de « dégraisser le mammouth régional » – terme qui heurte ses partenaires centristes, ces derniers préférant invoquer « la maîtrise la dette » – moyennant la revente de nombreuses antennes de la collectivité et le non-remplacement systématique des départs à la retraite des agents.« Une entreprise de démolition »Outre la relance des projets de grandes infrastructures – nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, amélioration de l’axe routier reliant Laval au port de Saint-Nazaire, nouveau pont sur la Loire –, M. Retailleau veut « remettre en marche » l’appareil de formation. La région, fustige-t-il, « a perdu 4 000 apprentis en sept ans tandis que le chômage des jeunes a bondi de 30 % en dix ans ».« En écoutant Bruno Retailleau, j’ai l’impression que l’on ne vit pas dans la même région, énonce Jacques Auxiette, à la tête des Pays de la Loire depuis onze ans. Tout son programme n’est qu’une entreprise de démolition. »Une inconnue subsiste. Se présentant comme un « élu enraciné dont la voix porte à Paris » grâce à son poste de sénateur, M. Retailleau, souvent cité comme ministrable si la droite l’emporte lors de la prochaine présidentielle, s’est bien gardé de préciser quel mandat il souhaitait déjà conserver en 2017, dans le cadre de la loi sur le non-cumul. Il élude la question, pariant sur un amendement futur de la loi.Lire aussi :Elections régionales : quels élus sont concernés par le cumul des mandatsYan Gauchard (Nantes, correspondant)Journaliste au Monde Nicolas Chapuis Surtout ne pas réagir aux provocations. Au lendemain de la double élection à la présidence de l’Assemblée de Corse et à la tête du conseil exécutif (le « gouvernement » de l’île), l’Elysée a refusé, vendredi 18 décembre, de commenter le cérémonial des nationalistes dans l’hémicycle.En position de force après leur victoire aux élections territoriales, ces derniers ont tenu la plupart de leurs discours en corse et ont fini par une prestation de serment sur un ouvrage de Pascal Paoli, le père de la nation corse au XVIIIe siècle. « En votant pour les nationalistes, le peuple corse a dit que la Corse n’était pas un morceau d’un autre pays, mais une nation, avec sa langue, sa culture, sa tradition politique, sa manière d’être au monde », a notamment dit Jean-Guy Talamoni, le nouveau président de l’Assemblée.Lire aussi :La langue corse en vedette à l’Assemblée de l’île« Pas de commentaire », a-t-on expliqué du côté du gouvernement. Manuel Valls s’est, lui, entretenu au téléphone avec le nouveau patron de la Corse, le nationaliste modéré Gilles Simeoni. Dans un communiqué, Matignon faisait savoir vendredi matin que le premier ministre entendait maintenir un « dialogue serein, constructif et apaisé » et avait « réaffirmé son attachement à la place de la Corse dans la nation et dans la République française et sa reconnaissance de la spécificité de l’île ». Pas un mot sur ce « serment du Jeu de paume à la sauce Paoli », comme on le qualifiait jeudi soir, avec agacement, à la préfecture.Lire aussi :En Corse, le drôle de « serment du Jeu de paume » nationalistePas de traitement de faveurEn limitant leur expression, François Hollande et Manuel Valls entendent banaliser l’arrivée au pouvoir des nationalistes. Pas de traitement de faveur, le premier ministre recevra Gilles Simeoni au même titre que les autres présidents de région. Matignon veut dialoguer exclusivement avec lui. Sur une ligne autonomiste, le nouveau président du conseil exécutif est jugé moins radical que Jean-Guy Talamoni, le président indépendantiste de l’Assemblée.Mais cette communication minimale de l’exécutif depuis la victoire des nationalistes dans les urnes, dimanche 13 décembre, ne pourra pas tenir bien longtemps si les nouveaux élus insulaires poussent trop loin leur avantage. Outre l’amnistie pour les « prisonniers politiques », ils exigent que la langue corse soit officielle au même titre que le français, et demandent un statut fiscal, la politique foncière et l’instauration d’un statut de résident, le pouvoir législatif et l’inscription de la Corse dans la Constitution. Autant de dossiers sur lesquels l’Etat n’entend pas céder.Plusieurs personnalités de droite se sont émues de l’absence de réaction du chef de l’Etat. François Fillon a demandé vendredi à François Hollande « une réaction claire » aux « insultes » de la majorité nationaliste. Alain Juppé a rappelé sur Twitter « l’article 2 de la Consitution » : « La langue de la République est le français. » Jean-Pierre Chevènement, l’ancien ministre de l’intérieur de Lionel Jospin, s’est dit « choqué » par l’emploi du corse dans l’hémicycle, craignant, en cas de coofficialité de la langue, « un éclatement de l’espace national ».Principes en vigueurCôté gouvernement, seul Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, s’est risqué à rappeler les principes en vigueur. « La République n’a pas l’intention de baisser les bras, et la loi sera la même pour tous, y compris en Corse, a-t-il expliqué sur Europe 1. Tous les Français aiment beaucoup la Corse et les Corses, mais ils n’ont pas l’intention de renoncer à l’Etat de droit en Corse pour faire plaisir à certains. »En privé, les responsables du dossier corse au gouvernement estiment que l’élection des nationalistes ne change pas grand-chose au processus en place et à la politique menée. Il est hors de question de parler de « prisonniers politiques », et la modification de la Constitution n’est pas à l’ordre du jour. En réalité, le dossier le plus complexe est celui de la mise en œuvre de la collectivité unique, qui doit voir le jour en 2018. Les discussions autour de la fiscalité qui lui serait attribuée risquent d’être compliquées. Du côté de l’exécutif, on craint que le dossier corse, qui avait été mis sous l’éteignoir depuis 2012, ressurgisse sur le devant de la scène avant la fin du quinquennat.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yan Gauchard (Nantes, correspondant) Souvent, il apparaît tout sourire, voix posée et même enjôleuse, un impeccable costume bleu roi sur les épaules. Comme lors de son élection, vendredi 18 décembre, à la tête de la région Pays de la Loire. Comme le 5 septembre, à La Baule, où, pour le coup d’envoi de sa campagne régionale, le sénateur Bruno Retailleau (Les Républicains) s’est offert un beau coup politique, attirant immanquablement les feux des projecteurs, en réunissant les trois rivaux de son parti : l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy ; François Fillon, ancien premier ministre ; et Alain Juppé, maire de Bordeaux, également passé à Matignon.Lire aussi :Elections régionales : les premiers présidents prennent leurs fonctionsIl faut reconnaître à M. Retailleau, 55 ans, marié, père de trois enfants, le goût de la victoire, et des qualités de stratège. L’ancien fils spirituel de Philippe de Villiers – ce dernier lui a confié durant un quart de siècle la scénographie du spectacle du Puy du Fou – a réussi à polir son image en même temps qu’il s’est fâché avec son mentor.Elu sénateur depuis 2004, M. Retailleau, ancien vice-président du Mouvement pour la France, a succédé à M. de Villiers à la tête de la Vendée en novembre 2010. Le divorce est définitivement consommé fin 2011, lorsque M. Retailleau rallie l’UMP. Viendra un tweet assassin (« La Vendée n’était donc qu’un tremplin. Trahir un jour, trahir toujours », écrit M. de Villiers) lorsque l’ancien dauphin annonce cette année qu’il « lâche » la Vendée pour briguer la région.« J’ai des convictions »« Avec de Villiers, j’ai beaucoup courbé l’échine », confesse M. Retailleau au Courrier de l’Ouest, dans un portrait paru le 13 décembre. Ses adversaires de touts bords se plaisent à le décrire en « Iznogoud, qui a voulu être calife à la place du calife ». A l’orée de la campagne, Pascal Gannat, candidat FN issu d’un « milieu catholique et conservateur », confiait au Monde avoir « beaucoup de relations communes » avec M. Retailleau. Et s’il jugeait l’homme « très opportuniste », M. Gannat se déclarait prêt à conclure avec lui une alliance au second tour autour d’un « programme minimal », avant de se rétracter quelques jours plus tard.M. Retailleau, qui a réussi à faire l’union de la droite et du centre dès le premier tour, n’a pas hésité à mener une campagne à la tonalité assez droitière. Il l’assume sans fard : « J’ai des convictions et je n’aime pas les mettre dans la poche, on aime ou on n’aime pas. Droite tiède, gauche molle, la démocratie pâtit des gens qui ont des convictions incertaines. » Sa liste fait la part belle à des élus ayant affiché leur opposition au mariage pour tous. « Je n’ai aucun souci avec l’union civile de deux personnes de même sexe, indique M. Retailleau. Mais je me suis toujours opposé au droit à l’enfant, qui mène à la GPA [Gestation pour autrui], interdite par la loi française mais régulièrement contournée. La marchandisation du corps humain est inacceptable. »Lire aussi :Elections régionales 2015 : la droite gagne sept régions au second tour, la gauche en conserve cinqM. Retailleau promet aussi de donner un tour de vis au budget des Pays de la Loire, qui pèse 1,5 milliard d’euros. Il annonce ainsi plus de 45 millions d’euros d’économies en affichant la volonté de « dégraisser le mammouth régional » – terme qui heurte ses partenaires centristes, ces derniers préférant invoquer « la maîtrise la dette » – moyennant la revente de nombreuses antennes de la collectivité et le non-remplacement systématique des départs à la retraite des agents.« Une entreprise de démolition »Outre la relance des projets de grandes infrastructures – nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, amélioration de l’axe routier reliant Laval au port de Saint-Nazaire, nouveau pont sur la Loire –, M. Retailleau veut « remettre en marche » l’appareil de formation. La région, fustige-t-il, « a perdu 4 000 apprentis en sept ans tandis que le chômage des jeunes a bondi de 30 % en dix ans ».« En écoutant Bruno Retailleau, j’ai l’impression que l’on ne vit pas dans la même région, énonce Jacques Auxiette, à la tête des Pays de la Loire depuis onze ans. Tout son programme n’est qu’une entreprise de démolition. »Une inconnue subsiste. Se présentant comme un « élu enraciné dont la voix porte à Paris » grâce à son poste de sénateur, M. Retailleau, souvent cité comme ministrable si la droite l’emporte lors de la prochaine présidentielle, s’est bien gardé de préciser quel mandat il souhaitait déjà conserver en 2017, dans le cadre de la loi sur le non-cumul. Il élude la question, pariant sur un amendement futur de la loi.Lire aussi :Elections régionales : quels élus sont concernés par le cumul des mandatsYan Gauchard (Nantes, correspondant)Journaliste au Monde Gilles Rof La campagne de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) a été violente. Son dernier acte s’est déroulé dans un calme étonnant, ce vendredi 18 décembre, à Marseille dans les Bouches-du-Rhône. Un tour a suffi à Christian Estrosi (Les Républicains), 60 ans, pour être élu à la présidence du Conseil régional PACA, cinq jours après sa victoire dans les urnes. La conséquence directe d’un second tour des élections en forme de duel avec le Front national, qui a donné au candidat de la droite une large majorité de 81 élus LR-UDI-MoDem sur les 123 que compte l’assemblée régionale. Pas une de ces 81 voix n’a manqué au maire de Nice pour battre sa seule adversaire Marion Maréchal-Le Pen (26 ans). La tête de liste Front national a, elle, récolté 42 scrutins.Sitôt élu, Christian Estrosi a reçu des mains de son prédécesseur socialiste Michel Vauzelle son écharpe sang et or, aux couleurs de la Provence. «Un geste républicain» salué par le nouveau président de PACA, qui avait également pris soin de transformer la tribune présidentielle en « hall of fame » de la politique régionale. Pendant le vote, le maire de Toulon, Hubert Falco, celui de Marseille, Jean-Claude Gaudin, les présidents des conseils généraux du Var, Marc Giraud, des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, des Hautes-Alpes, Jean-Marie Bernard (tous LR), et l’ex-président socialiste de PACA Michel Pezet sont venus symboliquement s’y installer, comme pour adouber M. Estrosi et valider les promesses faites dans l’entre-deux-tours de la campagne.Rappels historiquesEn ouverture de la séance, Jean-Pierre Daugreilh, élu FN des Alpes-Maritimes, doyen de l’assemblée, a profité de sa tribune et de son expérience niçoise pour faire quelques rappels historiques au candidat LR. «Je me souviens d’un Christian Estrosi bien plus jeune et bien plus timide qui ne trouvait rien à redire quand le maire de Nice Jacques Médecin déclarait son accord à 99 % avec ce que disait Jean-Marie Le Pen ». Dans un silence pesant, M. Daugreilh a également évoqué les tentations d’alliance du « jeune Estrosi » avec le Front national en 1998. « L’histoire est connue mais il me revenait de la rappeler » a assuré M. Daugreilh. « Des propos quelque peu déplacés » a rétorqué Christian Estrosi, sitôt élu.Privée de représentation dans l’hémicycle par le retrait de la liste du Parti socialiste (PS) après le premier tour, la gauche était présente dans les tribunes de cette première assemblée plénière. « Nous allons au bout du processus, expliquait ainsi la Marseillaise Marie-Arlette Carlotti, députée PS et ancienne ministre du gouvernement Ayrault. Car nous avons contribué à vaincre le FN et à faire élire Christian Estrosi. Nous rendons aussi hommage à Michel Vauzelle et à la gauche unie qui a dirigé ce conseil régional pendant 17 ans».Dans son discours d’intronisation, M. Estrosi a, une nouvelle fois, salué ses adversaires de gauche qui ont aidé à son élection en se retirant, et a appelé « toutes les femmes et les hommes qui soutenaient leur projet, à se rassembler derrière les mêmes idéaux républicains». Le nouveau président de PACA a confirmé son intention de créer un « conseil territorial » consultatif, « où pourrons s’exprimer ceux qui ne siègent pas » et d’un « conseil des sages », réunissant les anciens présidents de région, MM. Vauzelle, Gaudin et Pezet.« M. Estrosi souhaite nous associer à un conseil de territoire, note Marie-Arlette Carlotti, résumant la position des représentants PS. Nous ne fermons pas la porte mais il faut voir comment cela se met en place. Une chose est sûre : nous ne souhaitons pas de cogestion. La responsabilité, c’est Christian Estrosi qui l’a désormais. »Côté Front national, pas « d’opposition de principe »Pas invitée à défendre sa candidature à la tribune avant le vote, Marion Maréchal Le Pen a tenu une conférence de presse peu après l’élection. « Nous voilà partis pour 6 ans, avec d’un côté le Front national et les patriotes, et de l’autre la coalition LR-UDI-MoDEM, socialistes, écologistes, radicaux de gauche et j’en passe… » a déclaré la candidate du Front national, accompagnée d’Olivier Bettati et Jean-Philippe Lottiaux, ses deux vice-présidents de groupe.« Christian Estrosi a la haine mais pas nous. Nous avons la conscience tranquille car nous n’avons trahis personne dans cette élection. Lui, à l’inverse, l’a déjà fait. A long terme, M.Estrosi et sa famille politique le paieront vraisemblablement très cher. » Mme Maréchal-Le Pen, qui, pour sa première dans l’hémicycle régional s’est installée à la place 121, celle occupée par son grand-père Jean-Marie Le Pen, s’est interrogée sur la légalité du conseil territorial promis par le nouveau président de la région PACA. « Ce conseil sera l’occasion non dissimulée de défrayer, embaucher, subventionner ceux qui étaient les anciens adversaires politiques de M. Estrosi et sont devenus sa roue de secours » a dénoncé la chef de file du FN. « Sa conception de la démocratie est de museler 45% des électeurs et de donner la parole à ceux qui n’ont pas été élus » s’est-elle étonnée, promettant toutefois que son parti ne serait pas « dans une opposition de principe ». « Nous serons une opposition technique et politique, a-t-elle précisé. Nous voterons ce qui nous apparait juste, comme nous le faisons dans toutes les assemblées ».  Gilles RofJournaliste au Monde Ariane Chemin (Ajaccio Envoyée spéciale) Ils avaient promis une journée « historique », ils n’ont pas manqué à leur parole. Jeudi 17 décembre, la double élection du président de l’Assemblée de Corse et du patron du conseil exécutif (le mini-gouvernement de l’île) a donné lieu à des discours et une mise en scène inédites, dans l’hémicycle corse de l’hôtel de région, à Ajaccio.A peine intronisés, l’indépendantiste Jean-Guy Talamoni a évoqué le « premier gouvernement national depuis le XVIIIe », le siècle de la « nation » corse pour les nationalistes, tandis que Gilles Simeoni appelait à « une relation repensée et reformulée avec l’Etat ». Peu avant 20 heures, les neuf élus du « gouvernement » de l’île ont conclu la journée par une étrange prestation de serment, qu’ils avaient pensé dans ses moindres détails, provoquant la stupeur de Manuel Valls. Le premier ministre cherchait vendredi matin à joindre M. Simeoni.A peine élu, au troisième tour, par 24 voix (nationalistes) sur 51 élus, le nouveau président de l’Assemblée de Corse prononce – en corse – un discours où il ne renie aucune de ses idées politiques. « Je serai naturellement le président de tous les élus de cette Assemblée, lit-on dans la traduction préparée pour les journalistes continentaux, mais il me faut dire quelques mots au nom de cette partie du mouvement national qui n’a jamais accepté de reconnaître le principe de la tutelle française sur la Corse, au nom de tous ceux qui depuis 1768 [la deuxième révolution corse], n’ont cessé de combattre pour que la Corse demeure une nation, au nom de ceux qui n’ont jamais renoncé à l’idée d’indépendance. »C’est la première référence de la journée à l’âge d’or de l’histoire nationaliste corse, quand, avant les Etats-Unis et la Révolution française, le général Pascal Paoli, ce « père de la Nation corse », avait proclamé la première constitution de souveraineté populaire. « Evviva a Nazione, Evviva a Corsica. Ce gouvernement national, le premier depuis le XVIIIe, sera celui de tous ! », lance encore M. Talamoni. Dans les travées, le visage du communiste Dominique Bucchini, figure « républicaine » et « anti-nationaliste » de l’île – son prédécesseur au perchoir –, se ferme.Lire aussi :Simeoni, un nationaliste aux commandes de la Corse« Ouvrir un chemin nouveau » Dans les tribunes, M. Talamoni a invité la mère de Jean-Baptiste Acquaviva, un ancien militant « recherché » du Front de libération nationale corse (FLNC), devenu après son assassinat en 1987 un des « martyrs » de la cause nationaliste. Il lui rend hommage dans l’hémicycle, qui compte sur les bancs « natios » un très ancien et un récent dirigeant du « Front ». « Nous obtiendrons l’amnistie des prisonniers et des recherchés. Demain, les portes des prisons s’ouvriront et personne ne pourra s’opposer à cette volonté populaire », lâche l’indépendantiste, avant de laisser Gilles Simeoni expliquer pourquoi il voit aussi dans cette journée « le point de départ d’une nouvelle ère ».« Les Corses ont choisi d’ouvrir un chemin nouveau, [celui] d’un peuple reconnu dans ses droits et maître de ses choix essentiels », explique solennel le nouveau « patron » de la Corse, élu avec le même nombre de voix, plus largement applaudi – trois minutes de vivats et de bandere déployés aux balcons.« En ma qualité de président du conseil exécutif, je tiens à m’adresser solennellement au gouvernement et à l’Etat. Le peuple corse existe et il sera reconnu, parce que cela est conforme à l’histoire et au droit, lance-t-il en alternant corse et français.  Notre logique d’émancipation passe nécessairement par une relation repensée et reformulée avec l’Etat. […] La Corse, territoire insulaire, bénéficiera d’un statut lui conférant pouvoir législatif, parce que cela s’imposera de façon naturelle [et] inéluctable […]. Je dis à Paris, au gouvernement et à l’Etat : prenez la mesure de la révolution démocratique que la Corse vient de vivre. Comprenez enfin que toutes les conditions sont réunies pour que puisse s’ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire de cette île. »Dans les tribunes, une militante entonne le Diu vi salvi regina, qui est l’hymne corse. L’hémicycle se lève et reprend, avec force pour les nationalistes, un peu de gêne pour quelques autres – une élue de la liste de Paul Giacobbi décline l’invitation et reste assise. « Désormais, quand on ira à la préfecture on ira au consulat et quand on ira au conseil départemental ce sera l’ambassade », souffle durant une courte pause un conseiller de droite élu sur la liste de José Rossi.« Ce livre-là est un mythe »Jean-Guy Talamoni clôt la journée en expédiant la lecture de la « charte de l’élu local ». Puis, pour marquer les esprits, invite les neuf membres (tous nationalistes) du conseil exécutif, le « gouvernement corse », à le rejoindre au centre de l’hémicycle, près du pupitre, afin de prêter serment – une idée de Gilles Simeoni.M. Talamoni a trouvé en revanche le livre sur lequel jurer : la Justification de la révolution de Corse, une « bible » du paolisme de 1758, dix avant le traité de Versailles où Gênes cède la Corse à la France. Il lit le serment, en corse, et par cinq fois, les élus lèvent la main. Scène irréelle, qui exclut les autres élus, et joue autant avec l’imaginaire insulaire que national. « Une solennité qui peut paraître surannée en France mais qui est toujours de mise chez les Anglo-Saxons, assure vendredi Corse-Matin. Un sens de la cérémonie ancré dans les mœurs en Corse. »Bien davantage que ça pour Jean-Guy Talamoni. « J’aurais pu choisir la Constitution de Paoli, mais je n’en avais pas l’édition originale et elle est austère, explique-t-il à l’issue de la séance. Ce livre-là est un mythe de la révolution corse, l’ouvrage qu’on adressait aux cours d’Europe pendant ses années d’indépendance. » Un vrai « serment du jeu de paume à la sauce Paoli », murmurait-on agacé jeudi soir à la préfecture.Lire aussi :Jean-Guy Talamoni, l’intellectuel indépendantisteAriane Chemin (Ajaccio Envoyée spéciale)Grand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.12.2015 à 08h41 • Mis à jour le18.12.2015 à 08h47 | Violaine Morin Le projet de loi santé a été définitivement adopté par les députés jeudi 17 décembre. La généralisation du tiers payant – la suppression de l’avance de frais par le patient chez le médecin – constitue la mesure phare de ce texte.Cette disposition entrera en vigueur progressivement et deviendra obligatoire à partir du 30 novembre 2017. Elle cristallise depuis des mois la colère d’une partie des syndicats de médecins libéraux, qui y voient une source de complexité administrative et à terme une réduction de leur liberté de prescription. Que comptent faire ces médecins ? Nous avons posé la question à Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).Lire aussi :Ce que contient la nouvelle loi santé, tout juste adoptéeLa loi santé vient d’être adoptée et vous impose de mettre en place le tiers payant. Qu’allez-vous faire ?L’heure est à la résistance ! Nous appelons à la mise en place de la désobéissance civile. Nous allons demander aux médecins de ne pas appliquer le tiers payant, surtout dans sa première phase, qui sera la première mise en place [le tiers payant pour les personnes souffrant d’affections de longue durée].Que reprochez-vous à cette généralisation du tiers payant, qui est présentée comme une mesure à vocation sociale ?Il faut rappeler que la mise en place du tiers payant va être longue. Mais lorsqu’il sera complètement déployé, cela va augmenter la charge administrative, la paperasse, pour les médecins.Le système va également se traduire par un coût supplémentaire, pour les patients, pour les médecins, pour tout le monde. On nous présente comme une mesure sociale un dispositif qui va, en réalité, se traduire par une hausse des coûts. Nous allons appeler les médecins à proposer des solutions alternatives.Quelles solutions proposez-vous en l’occurrence ?Le but de cette loi est que les patients n’avancent plus de frais en allant chez le médecin. Ce principe existe déjà, pour ceux qui bénéficient de la couverture médicale universelle (CMU), et dans d’autres cas. Si nous voulons l’appliquer à tous les patients, il est possible, par exemple, de mettre en place le paiement « monétique ».En accord avec les banques, il s’agit de faire « authentifier » un paiement chez le médecin. La banque débiterait ces paiements seulement 60 jours après la consultation. Cela laisserait le temps au patient de recevoir son remboursement de sécurité sociale et de mutuelle. En définitive, le patient n’aurait rien payé.C’est un tiers payant sans les contrôles, la paperasse supplémentaire qui sera à la charge du médecin et dont nous ne voulons pas. Nous travaillons sur le paiement monétique depuis longtemps, nous avons soumis cette option au ministère de la santé, elle n’a pas été retenue et je le regrette.Violaine Morin Philippe Bernard (Londres, correspondant), Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) « Qui veut peut », avait prédit Angela Merkel, en mai, à propos de la négociation entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Jeudi 17 décembre au soir, 27 dirigeants européens réunis à Bruxelles ont affiché leur volonté commune de parvenir à un accord, d’ici à février 2016, sur les demandes formulées devant eux par David Cameron. Si ce calendrier est respecté, le premier ministre britannique pourra, comme il le souhaite, organiser avant l’été prochain le référendum sur le maintien (« in ») ou non (« out ») de son pays dans l’Union européenne (UE).« Les dirigeants sont tombés d’accord pour travailler ensemble et trouver une solution », a déclaré le président du Conseil européen, Donald Tusk, après quatre heures de discussion nocturne. Mais les partenaires du Royaume-Uni n’ont pas caché leurs inquiétudes, voire leur hostilité, à certaines demandes. Le contenu précis des réformes demandées par Londres et leur traduction juridique restent à définir et à négocier.M. Cameron, qui réclamait une discussion politique, l’a visiblement obtenue. « Les dirigeants lui ont dit : “David, on veut t’aider”, explique un diplomate. Mais ils ont tous été très fermes : pas question d’accepter des demandes qui reviendraient à de la discrimination », allusion à l’exigence britannique d’une suspension de quatre ans des aides sociales pour les Européens s’installant au Royaume-Uni, la plus problématique des demandes de Londres, car jugée attentatoire aux principes de libre circulation et de non-discrimination. François Hollande n’a pas caché son opposition à cette mesure. « Les débats ont été francs pour employer un langage diplomatique, a déclaré le président français. La suppression des aides sociales pendant quatre ans paraît très longue à beaucoup [de dirigeants] et difficile à concilier avec les traités. »Le premier ministre britannique, qui a besoin de montrer à son opinion publique sceptique qu’il se bat avec acharnement pour arracher des concessions à l’UE, était arrivé à Bruxelles en affirmant qu’il allait « batailler fort pour la Grande-Bretagne pendant toute la nuit ». A l’heure du dîner, M. Cameron a tenu devant ses homologues un discours de 45 minutes, jugé « parfait sur la forme et le style, brillant » par une source proche des discussions.Modification des traitésIl a notamment justifié sa demande de limitation des aides sociales par le flux d’immigrés « sans précédent » qu’a connu son pays. Tenant une conférence de presse très minutée à l’issue des débats avec ses 27 partenaires, le premier ministre a martelé que la discussion avait été « très bonne, très substantielle ». « Un chemin vers un compromis existe », a-t-il déclaré, tout en insistant à de nombreuses reprises sur « le travail très difficile » qu’il reste à accomplir. L’important pour lui était, face aux eurosceptiques qui raillent le « vide » de ses propositions, de montrer qu’il n’avait pas retiré sa demande sur les aides sociales versées aux étrangers intracommunautaires et qu’un compromis sur ce point pouvait même prévoir une modification des traités régissant l’Union.La France et l’Allemagne ne veulent pas entendre parler de tels changements avant leurs élections de 2017. Mais sur ce point crucial, Mme Merkel a semblé ouverte à l’idée d’un engagement à procéder à une modification ultérieure permettant à Londres de s’affranchir de certaines règles en matière d’immigration. La formule, que M. Hollande n’écarte pas non plus, serait comparable à l’accord obtenu en 1992 par le Danemark qui prévoyait que ce pays pourrait obtenir des options de retrait en vue de la ratification du traité de Maastricht. Une autre solution consisterait à autoriser Londres à actionner un « frein de secours » en matière d’immigration, comme le peuvent la Belgique et l’Autriche. Mais ce serait aux Britanniques de prouver que leurs services de prestations sociales sont pris d’assaut.« On a 25 000 options sur la table. Il ne faut pas sous-estimer la créativité juridique de l’Union européenne », insiste une source diplomatique. « L’Europe a su résoudre des crises bien plus compliquées ces dernières années », ajoute-t-elleA chacun son rythmeMme Merkel elle-même a tenu à souligner que « tout le monde est d’accord » pour souhaiter le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union. Elle s’est dite favorable à un compromis, mais en maintenant « les piliers de l’Union que sont la non-discrimination et la libre circulation ». « Ce ne sera pas facile, a-t-elle admis, mais il y a peut-être un chemin à parcourir en commun. »François Hollande a tenu un discours assez semblable. Comme la chancelière, il semble s’engager vers l’idée d’une Europe « des cercles concentriques » qui, dit-il, n’est pas « une Europe à la carte » mais offre la possibilité à des pays d’avancer à leur rythme. Londres ne pourrait, en tout cas, pas freiner la marche vers plus d’intégration, a estimé le président français, faisant référence à la demande des Britanniques d’un mécanisme destiné à protéger la City contre les décisions des pays de la zone euro dont ils ne font pas partie.« Géographiquement, historiquement, culturellement, la Grande-Bretagne fait partie de l’Europe et il n’y a aucune raison de rendre la tâche plus difficile à ceux qui vont voter oui », a ajouté M. Hollande, sans doute sensible à la poussée du « out » dans les sondages. Selon une moyenne des six dernières enquêtes d’opinion, seuls 51 % des Britanniques voteraient aujourd’hui pour demeurer dans l’UE.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.12.2015 à 20h31 • Mis à jour le18.12.2015 à 09h15 | Juliette Harau « Entre “kalach’” et “Martel” », l’alternative est peu commode. C’est ainsi qu’est titré l’épilogue du livre Terreur dans l’Hexagone (Gallimard, 2015), écrit par le politologue et spécialiste du monde arabe Gilles Kepel.Sorti le 16 décembre, l’essai fait déjà beaucoup parler de lui, notamment parce qu’il s’est attiré l’ire de Marine Le Pen. Consacré à la montée du djihadisme en France, le livre évoque en marge une « congruence » entre la montée de l’extrême droite et celle du terrorisme djihadiste.« Bien sûr ce n’est pas la même chose mais […] [ces phénomènes] se ressemblent », a affirmé mercredi l’auteur interviewé par Jean-Jacques Bourdin. Pour dénoncer ce « parallèle » supposé entre son parti et l’organisation Etat islamique (EI), la présidente du Front national (FN) a publié des photos de propagande de l’EI extrêmement violentes, avec la mention « Daesh [l’acronyme arabe de l’EI] c’est ça ».« Je lui propose de lire le dernier chapitre de mon livre […] où je creuse cette réflexion comparée sur les replis identitaires », a suggéré Gilles Kepel à la responsable politique après ce geste qui lui a valu des poursuites.Dans la partie de son livre concernée, l’auteur dénonce une « crise sociale » française. Mis à jour après les attentats du 13 novembre, le texte consacre quelques lignes au score record – anticipé dans les sondages à l’époque – du Front national aux élections régionales. On y lit notamment ceci :« L’irruption djihadiste, derrière laquelle pointe l’implantation du salafisme, […] n’est pas un phénomène isolé. Les succès électoraux du Front national et l’invasion du Web par les sites identitaires et “conspirationnistes” […] constituent des “fractures françaises” parallèles. »Lire aussi :Images d’exécution : que risque Marine le Pen ?« Mobilisations contestataires »Alain Soral, Dieudonné et la « fachosphère » sont donc également visés. Pour Gilles Kepel, conspirationnisme, islamophobie ou salafisme sont les symptômes d’une même crise sociale. Des réponses parfois opposées trouvent un public auprès d’une frange de la société qui se vit comme délaissée. Elles s’imposent en alternatives :« Deux types de mobilisations contestataires se sont développées en parallèle : le nationalisme identitaire d’extrême droite et le référent islamique. »C’est le grand écart de la « kalach’» à « Charles Martel ». La référence au vainqueur de la bataille de Poitiers contre l’émir de Cordoue Abd El Rahman en 732, est un classique dans les rangs de l’extrême droite. « Je suis Charlie Martel », affirmait encore Jean-Marie Le Pen, alors président d’honneur du FN, au lendemain des attentats du 7 janvier.Gilles Kepel relève « un effet miroir quasiment parfait » : décryptant dans le détail la construction de certaines vidéos de propagande salafistes, l’auteur remarque que le VIIIe siècle est évoqué, là aussi, comme un passé héroïque.Ces mouvements seraient « porteurs […] d’une forte charge utopique qui réenchante une réalité sociale sinistrée en la projetant dans le mythe où les laissés-pour-compte d’aujourd’hui seront les triomphateurs de demain », explique l’auteur.Le chercheur évoque aussi une dynamique qui ne souffre plus vraiment de tabou : « l’an 2015 a renforcé la progression d’une extrême droite dénonçant l’“islamisation de la France”. » Ainsi, si la position de chef de guerre a profité temporairement au président de la République, François Hollande, « seul le FN semble désormais en position de profiter quasi mécaniquement de tous les facteurs anxiogènes liés au terrorisme djihadiste », analyse M. Kepel.Le FN et le radicalisme se nourriraient mutuellement, le repli de l’un servant l’argumentaire de l’autre. Pour Gilles Kepel, le terrorisme a aussi remplacé le Front national « comme l’archétype du mal à terrasser, dont on accuse ses adversaires de faire le jeu ».Lire aussi :« L’Etat islamique cherche à déclencher une guerre civile »Juliette HarauJournaliste au Monde Simon Auffret « Nous pensons qu’il y a quelques risques en matière de compétitivité et d’échanges d’informations, on n’est pas sûr que tout cela tourne bien. » Il est presque minuit, dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre, quand le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, expose aux députés la position du gouvernement sur le « reporting » fiscal des grandes entreprises, dans le cadre du vote du projet de loi de finances rectificative pour 2015.Cette disposition, qui vise à lutter contre l’optimisation et la fraude fiscales en obligeant les grandes entreprises à une publicisation des chiffres d’affaires, bénéfices, impôts payés et des subventions publiques reçues, dans chaque pays où elles exercent leurs activités, vient d’être adoptée par les députés à l’occasion du vote de deux amendements.Mais un peu plus tard, après la demande d’une seconde délibération par M. Eckert et une suspension de séance d’une quarantaine de minutes – il était alors 1 h 15, mercredi –, l’Assemblée adopte un amendement gouvernemental qui « enterre » ce « reporting » fiscal, demandé par de nombreuses ONG – notamment rassemblées dans la « plateforme paradis fiscaux et judiciaires ».La mesure est-elle définitivement abandonnée ? Reviendra-t-elle à la faveur d’une législation européenne ? Décryptage.Pourquoi et par qui la proposition sur la transparence avait-elle été mise en débat ?L’application de la loi bancaire de 2013 prévoit la communication de ces chiffres à l’administration fiscale, mais ne comprend pas la publication « en ligne, en format de données ouvert, centralisées et accessibles au public » des résultats. C’est ce qu’ont proposé le député écologiste Eric Alauzet, et le socialiste Pascal Cherki, en déposant deux amendements au projet de loi de finances rectificative 2015.Les deux élus avaient cosigné – avec l’économiste Thomas Piketty et la députée européenne Eva Joly notamment – le 15 décembre une tribune dans Mediapart, appelant à « la transparence sur les activités des multinationales et leurs impôts payés » avant le vote à l’Assemblée nationale.Leur proposition reprenait en grande partie l’article 7 de la loi de 2013 portant sur la séparation et la régulation des activités bancaires. Le texte contraint les banques et les grandes entreprises à un partage de plusieurs informations : le nom des implantations et la nature de l’activité, le chiffre d’affaires, les effectifs, le bénéfice ou perte avant impôt, le montant des impôts sur les bénéfices dont les implantations sont redevables, ainsi que les subventions publiques reçues dans chaque pays. Toutes doivent être mises à disposition du public.Tard dans la soirée du mardi, les députés ont adopté les deux amendements d’Eric Alauzet et Pascal Cherki prévoyant l’accès pour le grand public à ces informations, en désaccord avec le gouvernement, opposé à la mesure.Comment le gouvernement justifie-t-il d’avoir écarté cette proposition ?Pour M. Eckert, la mise en application « par anticipation » de ces mesures de transparence par rapport aux autres pays européens représenterait « un risque » pour la compétitivité des « 8 000 entreprises » concernées par le dispositif. « Cela va bien au-delà des entreprises du CAC 40 », a déclaré le secrétaire d’état au budget.Au retour d’une interruption de séance de trois quarts d’heure, les députés, moins nombreux que lors du premier vote, ont adopté un amendement du gouvernement prévoyant la suppression des deux amendements préalablement votés. La publication de ces données n’apparaît donc pas dans la loi de finances rectificative pour 2015, adoptée dans son ensemble quelques minutes plus tard.« Le gouvernement cale alors qu’il était en pointe », a commenté sur Twitter Yann Galut, député socialiste. Pour sa collègue Fanélie Carrey-Conte, cette suppression reste une « incompréhensible nouvelle occasion manquée ». « L’Assemblée nationale a envoyé un signal extrêmement négatif dans la lutte contre l’évasion fiscale », détaillent, dans un communiqué, les organisations de la Plateforme paradis fiscaux et judiciaires.« La mesure n’est pas enterrée mais simplement reportée », explique de son côté Sébastien Denaja, député PS de l’Hérault, qui a voté pour la suppression et espère une directive au niveau européen « avant la fin 2016 ».La disposition sur la transparence peut-elle revenir à la faveur d’un texte européen ?C’est ce que laisse entendre le gouvernement. Le dispositif pourrait être réintroduit dans le projet de loi sur la transparence de la vie économique, annoncé par le ministre des finances et des comptes publics, Michel Sapin, qui pourrait passer à l’Assemblée nationale en 2016.Christian Eckert a également affirmé être « très attentif à une étude d’impact » commandée par la Commission européenne sur les conséquences d’une mise à disposition du public des informations fiscales des grandes entreprises. La publication de l’étude, selon le secrétaire d’Etat au budget, devrait intervenir au « mois de janvier 2016 ».« Dès que la Commission [européenne] aura inscrit cela dans une directive, nous serons bien évidemment favorables à l’inscription, comme tous les autres pays de l’Union, de ces dispositions dans le droit français », a terminé le secrétaire d’état chargé du budget.Simon AuffretJournaliste au Monde Jean-Baptiste Jacquin Le Conseil constitutionnel a examiné dans la matinée du jeudi 17 décembre la constitutionnalité des assignations à résidence dans le cadre de l’état d’urgence. Il rendra sa décision le mardi 22 décembre, à la veille du conseil des ministres auquel sera soumis le projet de réforme constitutionnelle annoncé par François Hollande après les attentats du 13 novembre. Le secrétariat général du gouvernement n’aura alors que quelques heures pour éventuellement ajuster le projet de réforme à la lumière de la décision des gardiens de la Constitution.Les Sages étaient saisis d’une question prioritaire de constitutionnalité posée par l’un des activistes écologistes qui ont été assignés à résidence pendant la durée de la COP21. Cette procédure permet à un citoyen de demander au Conseil constitutionnel si la loi, sur la base de laquelle il est poursuivi, est conforme à la Constitution.Lire aussi :Le Conseil d’Etat rejette la requête de militants écologistes assignés à résidenceEn l’occurrence, c’est l’article 6 de la loi de 1955, dont la rédaction a été modifiée par la loi de prorogation de l’état d’urgence du 20 novembre, qui fait débat. Selon ce texte, le ministre de l’intérieur peut prononcer l’assignation à résidence de toute personne « à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». Et ceci en dehors de tout contrôle judiciaire. Seul le juge administratif, peut, a posteriori, exercer un contrôle de ces décisions administratives.« Insuffisance de droit »Denis Garreau, avocat des écologistes assignés, a mis en garde le Conseil constitutionnel afin qu’il borne la loi. Afin que « de l’état d’insuffisance de droit et l’insuffisance de juge » qu’est l’état d’urgence ne naisse pas « l’arbitraire et l’injustice ». Ainsi a-t-il souligné que la rédaction de l’article 6 évoque pour motif d’assignation à résidence « des raisons sérieuses de penser que… ». « Nous sommes dans le procès d’intention », a-t-il affirmé lors de cette audience publique. Et de souligner que les « raisons sérieuses » se fondent sur des « propos tenus par les intéressés, des relations qu’ils ont avec des tiers » ou sur « des actes passés pour justifier d’une menace future ». Bref, l’assignation à résidence peut se décider en fonction « d’intentions prêtées à la personne mise en cause », s’inquiète M. Garreau.Surtout, aux yeux des défenseurs des écologistes, le niveau de contrôle exercé par le juge administratif est très léger. « La note blanche est érigée en reine des preuves », s’est insurgé Alexandre Faro. Ces militants écologistes ont été assignés à résidence et ont vu leurs recours rejetés par les tribunaux administratifs puis le Conseil d’Etat sans avoir eu, à aucun moment de la procédure, la possibilité de s’exprimer devant un juge pour contester les motifs invoqués par le ministère de l’intérieur.Pour Patrice Spinosi, avocat intervenant au nom de la Ligue des droits de l’homme, les gardiens de la Constitution doivent s’assurer que la loi respecte le principe constitutionnel de la proportionnalité. « Vous êtes la dernière digue du glissement qui est en train de s’opérer, d’un abandon du pouvoir législatif vers le pouvoir exécutif, d’un risque considérable d’une police administrative qui peut être demain une police politique ! », a-t-il conclu.Restrictive et non privativeSans surprise, Thierry-Xavier Girardot, intervenant au nom du premier ministre, a balayé tous ces arguments. Directeur adjoint du secrétariat général du gouvernement, il est resté sur un terrain extrêmement juridique, invoquant de nombreuses décisions passées du Conseil constitutionnel, pour juger « inopérant le grief selon lequel l’article 6 de la loi sur l’état d’urgence méconnaît l’article 66 de la Constitution ». Selon cet article : « Nul ne peut être arbitrairement détenu. L’autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi. » Pour M. Girardot, l’assignation à résidence n’est qu’une mesure « restrictive de libertés » et non « privative de libertés ».Quant à l’utilisation des « notes blanches » des services de renseignement, ces documents non signés, non datés et sans en-tête de service, sur lesquels se base une partie des décisions d’assignation à résidence, le représentant du gouvernement renvoie la balle au juge administratif. Il lui « appartient de contrôler l’exactitude des motifs donnés par l’administration comme étant ceux de sa décision et de prononcer l’annulation de celle-ci lorsque le motif invoqué repose sur des faits matériellement inexacts ». Le problème est qu’il n’est pas certain que ce contrôle ait été opéré jusqu’à présent par les tribunaux administratifs.Lire aussi :Etat d’urgence : Valls défend les assignations à résidence au nom de « l’ordre public et de l’intérêt général »Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent et Damien Leloup Jeudi 17 décembre, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a consenti à supprimer de son compte Twitter l’une des trois photos d’exécutions de prisonniers par l’organisation Etat islamique (EI) qu’elle y avait posté mercredi : celle du journaliste américain James Foley. Les parents de ce dernier s’étaient dits « profondément choqués » et avaient demandé à Mme Le Pen de retirer ces tweets. Elle n’a retiré que l’image du corps du journaliste, laissant en ligne les deux autres.Mme Le Pen reste toutefois visée par l’enquête préliminaire pour « diffusion d’images violentes », ouverte, mercredi par le parquet de Nanterre. Celle-ci fait suite à l’annonce par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, de la saisie de Pharos, le service qui centralise les signalements de délits en ligne, pour les messages publiés par Mme Le Pen.Lire aussi :Marine Le Pen visée par la justice après avoir diffusé des photos de propagande djihadiste1. D’où part la polémique ?Mme Le Pen a réagi, mercredi, à l’interview matinale menée par Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Ce dernier, qui recevait Gille Kepel, a lancé :« Je vais revenir sur les liens entre Daech [l’acronyme arabe de l’EI] et le Front national, enfin les liens… pas les liens directs entre Daech et le FN mais ce repli identitaire qui finalement est une communauté d’esprit, parce que l’idée pour Daech c’est de pousser la société française au repli identitaire ? »Dénonçant un « dérapage inacceptable » et des « propos immondes », la présidente du Front national a réagi en publiant, sur son compte Twitter, trois photos d’exécutions commises par l’EI, accompagnées de la phrase « #Daesh c’est ça ! » : un homme brûlé vif, un second écrasé vivant par un tank, un troisième décapité, sa tête reposant sur son corps. 2. Qui sont les victimes sur les images publiées par Mme Le Pen ?Ces trois victimes de l’EI sont connues :L’homme décapité était le journaliste James Foley, exécuté le 19 août 2014 après deux ans de captivité ;L’homme brûlé vif était le pilote jordanien Moaz Al-Kasabeh, assassiné le 3 février 2015.Enfin, l’homme écrasé par un tank serait un soldat syrien de 19 ans prénommé Fadi Ammar Zidan, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Il a été assassiné par l’EI en octobre.3. Que risque Mme Le Pen ?Le délit de « diffusion d’images violentes » a été créé par la loi de prévention de la délinquance, votée en 2007. Il punit « le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine ».La sanction encourue est de trois ans de prison et 75 000 euros d’amende « lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur ». A l’époque, le gouvernement, soutenu par Nicolas Sarkozy, alors président, entendait lutter contre une série de cas de « happy slapping » – le fait de filmer une agression et de diffuser les images sur Internet.Un autre texte, voté en 2014, punit de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende le fait de diffuser des images portant atteinte à la dignité humaine. Il entendait surtout sanctionner les actes de « vengeance porno », la diffusion d’images à caractère sexuel sans le consentement de la personne y figurant.Deux autres textes de loi sanctionnent par ailleurs, dans certains contextes, la publication d’images du type de celles publiées par Mme Le Pen. Le délit d’apologie du terrorisme d’abord : lourdement sanctionné – jusqu’à sept ans de prison si l’apologie a lieu en ligne – il suppose que la personne qui publie les images les présente « sous un jour positif ». L’atteinte à la dignité de la victime ensuite : elle interdit, par exemple, la publication d’images de cadavres identifiables ou d’exactions. Le degré de l’atteinte à la dignité de la victime, parfois contrebalancé par le droit à l’information lorsque l’image est publiée dans la presse, est laissé à l’appréciation du tribunal.Une chose est sûre, Mme Le Pen risque peu d’être poursuivie pour diffamation, comme elle l’a ironiquement évoqué en réaction à l’annonce par M. Cazeneuve qu’il avait saisi la police :Est-ce que @BCazeneuve va me poursuivre pour diffamation contre #Daech ? MLP— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);La diffamation, c’est-à-dire le fait de porter atteinte à l’honneur d’une personne, peut difficilement être invoquée dans le cas présent. Ici, il s’agit de diffusion d’images choquantes, susceptibles d’être vues par des mineurs, le compte de Marine Le Pen étant suivi par 839 000 personnes.4. Pourquoi les images n’ont-elles pas été supprimées par Twitter ?Après de multiples signalements d’internautes, les trois photographies publiées sur le compte de Mme Le Pen sont désormais signalées comme « choquantes » : elles n’apparaissent plus directement et l’internaute doit cliquer pour les faire apparaître, après avoir vu un message d’avertissement.Twitter a une politique de modération jugée plus tolérante que la plupart de ses concurrents. L’entreprise a historiquement défendu une approche large de la liberté d’expression, et rechigne à supprimer des messages, notamment à la demande de gouvernements – ce qui lui a valu des blocages dans des pays autoritaires.Le réseau social tolère les images violentes dans la mesure où elles ne contreviennent pas à ses conditions d’utilisation, qui proscrivent notamment les menaces. Les images violentes sont uniquement interdites par défaut, lorsqu’elles figurent dans la photo de profil ou l’image d’accueil d’un compte.D’autres réseaux sociaux ont une politique très différente. Facebook interdit ainsi la publication d’un large éventail d’images choquantes, mais tolère leur publication lorsque l’entreprise juge qu’elles ont un but d’information ou de dénonciation.Lire aussi :Pour Xavier Bertrand, « l’imam Google » et les géants du web « doivent se sentir mobilisés »Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.12.2015 à 15h10 • Mis à jour le18.12.2015 à 10h07 | Samuel Laurent La page des élections régionales est à peine tournée que Les Républicains se replongent dans leurs divisions. Xavier Bertrand, élu face au Front national (FN) avec l’aide de la gauche en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, demande à la classe politique de « changer ». Christian Estrosi opère une volte-face par rapport à ses postures habituelles, en expliquant que « plus on va à droite, plus on fait monter le FN ». Jean-Pierre Raffarin appelle Manuel Valls à « associer l’opposition à l’élaboration des mesures destinées à faire reculer le chômage » pour mettre en œuvre « un plan républicain pour l’emploi ».Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy, président du mouvement, tient ses positions, et ne veut rien changer à la doctrine en place depuis 2010, celle du « ni-ni ». Et éjecte de la direction du mouvement Nathalie Kosciusko-Morizet, qui critiquait cette ligne, tout en faisant « monter » Laurent Wauquiez, élu en Auvergne-Rhône-Alpes sur des postures très à droite.Les Républicains, que M. Sarkozy rêvait en mouvement uni derrière son chef après des années de profondes divisions, continuent donc de se déchirer autour de l’attitude à adopter face au FN. Le parti doit avoir, en janvier, une grande explication de texte sur sa ligne. Mais, évidemment, la primaire prévue pour 2016 est au cœur des enjeux et des postures. Voici quelques clés pour mieux comprendre.1. Qu’est-ce que le « Front républicain » et qui sont ses partisans ?Face au FN, la droite républicaine a adopté plusieurs types de posture : à la fin des années 1980, des personnalités du Rassemblement pour la République (RPR) n’excluaient pas alliances ou accords avec le parti de Jean-Marie Le Pen. Mais lorsque celui-ci enregistre des succès électoraux, après 1995, les choses changent.Lors des régionales de 1998, le FN se retrouve en position d’arbitre dans plusieurs régions. La droite, Union pour la démocratie française (UDF, centristes) et RPR, doit faire un choix : accepter des alliances et conserver la tête de la région, ou refuser de s’allier avec le FN, quitte à en perdre. C’est la ligne de Jacques Chirac, qui ira jusqu’à exclure du parti ceux qui, comme Charles Millon en Rhône-Alpes, passeront outre.En 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen accède au second tour de la présidentielle, Jacques Chirac est triomphalement réélu, grâce à un front républicain : les électeurs de gauche votent nombreux pour lui, contre le FN. Cette posture prévaudra dans la plupart des élections entre 2002 et 2007, jusqu’à devenir une règle pour les seconds tours : si le FN est présent dans une triangulaire, le moins bien placé entre gauche et droite doit se retirer et appeler à voter pour le candidat républicain.Cette posture est celle d’une droite chiraquienne, d’Alain Juppé à Dominique de Villepin, en passant par M. Raffarin. Elle n’est pas celle que choisit d’incarner M. Sarkozy dans sa conquête du pouvoir. Lire aussi : « Ni-ni, Front républicain, le malaise de l’UMP »2. Quels changements a imposés Nicolas Sarkozy ?De 2002 à 2007, M. Sarkozy construit son parcours par des ruptures : discours choc sur l’insécurité, l’immigration, l’islam, mais aussi attaques contre le chiraquisme, avec lequel il prend ses distances, jusqu’à rompre les ponts avant la présidentielle. En creux, M. Sarkozy a une stratégie : parler à l’électorat du FN pour qu’il se détourne de M. Le Pen.En 2007, la stratégie fonctionne : M. Sarkozy recueille 31,18 % des voix au premier tour, Jean-Marie Le Pen 10,44 %. Les voix FN ont bien été « siphonnées » par le candidat de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), et nombreux sont ceux qui vantent les mérites de cette stratégie de « droitisation », en grande partie imaginée par Patrick Buisson, très influent conseiller de M. Sarkozy, venu de l’extrême droite.Avec M. Sarkozy au pouvoir une nouvelle génération, qui ne vient pas du chiraquisme, et incarne cette « droite décomplexée », qui refuse la « dictature de la bien-pensance » et veut « dire les choses » : Eric Ciotti, M. Estrosi, M. Wauquiez, Brice Hortefeux…Lire aussi :Nicolas Sarkozy renoue avec le discours de Buisson3. Qu’est-ce que le « ni-ni » ?Avec la crise économique qui éclate en 2008, M. Sarkozy, en difficulté sur plusieurs plans, renforce encore sa ligne droitière, qui culmine lors du fameux discours de Grenoble, où il évoque la déchéance de nationalité pour les assassins de policiers, ou critique violemment les Roms. Avec toujours la même idée : ne pas laisser s’échapper vers le FN l’électorat qu’il avait capté en 2007.Lors des cantonales de 2011, après un certain flottement, c’est une nouvelle rupture : M. Sarkozy demande à son parti d’adopter le « ni-ni », c’est-à-dire aucune voix au FN ou au Parti socialiste (PS). En cas de triangulaire avec la gauche et le FN, le candidat de droite se maintient, même s’il est le moins bien placé. S’il est éliminé et qu’il y a un duel gauche-FN, il n’appelle pas à voter à gauche.Cette position plaît alors à l’électorat de droite. L’UMP la justifie en dénonçant les « alliances » entre PS et Front de gauche, décrié par la droite comme un parti extrême au même titre que le FN.Lire aussi :Elections régionales : « La gauche fait monter le FN », argument récurrent (et faux) de Nicolas Sarkozy4. Comment la droite a-t-elle évolué après 2012 ?La présidentielle de 2012 voit M. Sarkozy continuer sur la même ligne, à droite toute, avec pour but premier d’attirer à lui un électorat FN. Au premier tour, Marine Le Pen réalise ce qui est, jusqu’aux régionales de 2015, le meilleur score en voix de son parti, avec plus de six millions de bulletins au premier tour. M. Sarkozy chute au second tour. Beaucoup y verront un échec de la ligne Buisson, mais l’intéressé dira au contraire qu’il n’a manqué que quelques semaines pour que cette stratégie porte ses fruits.Toujours est-il que, en son absence, la lutte pour la présidence de l’UMP entre un camp Copé et un camp Fillon recoupe en partie le clivage entre ex-tenants du front républicain (plutôt chez Fillon) et partisans du « ni-ni » (plutôt chez Copé). Et, au-delà, entre un camp plus tourné vers les questions économiques et un autre qui met en avant les problématiques d’immigration et d’identité.La pertinence du « ni-ni » est aujourd’hui d’autant plus questionnée que le FN a fait émerger un nouveau concept dans le monde politique, celui du tripartisme. Mais M. Sarkozy reste sur sa position. L’éviction de Mme Kosciusko-Morizet de ses fonctions de numéro deux du parti au profit de M. Wauquiez, qui, conseillé par M. Buisson, a remporté la région Auvergne-Rhône-Alpes après une campagne à droite toute, est à cet égard symbolique.Lire aussi :Retrait, fusion de listes, maintien : pour comprendre le dilemme du PS aux régionales5. La droite pourrait-elle gouverner avec la gauche ?La droite subit une « triangulation » de la gauche : après les attentats de janvier et de novembre, François Hollande et M. Valls multiplient les lois et les mesures sécuritaires, quitte à reprendre des propositions émises par la droite. Sur le plan économique également, la ligne social-libérale d’Emmanuel Macron, si elle rencontre de fortes oppositions dans son propre camp, est difficile à contrer par Les Républicains.Emerge désormais une autre question, posée par certaines figures issues du centrisme, comme M. Raffarin : faudrait-il que gauche et droite travaillent ensemble face au FN ? Mercredi 16 décembre, l’ancien premier ministre a invité sa famille politique à travailler avec la gauche à la lutte contre le chômage. Une proposition aussitôt saluée par M. Valls.L’hypothèse reste bien loin de se concrétiser. Mais elle marque une nouvelle étape dans cette fracture quant à l’attitude à tenir face au FN, qui divise Les Républicains depuis cinq ans.Après l’appel à la « concorde », Hollande se défend d’une logique de « combinaisons politiques »Le président français, François Hollande, s’est défendu, vendredi 18 décembre, de rechercher des « combinaisons » politiques en tendant la main à l’opposition sur des thématiques comme la lutte contre le chômage ou l’apprentissage. Le chef de l’Etat qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à Bruxelles, où il participe à un sommet européen, a affirmé rechercher « la concorde pour l’intérêt du pays » : « Les clivages existent, chacun les connaît, ils fondent une vie démocratique. »Lire aussi :Ce que cherchent Hollande et Valls en tendant la main à la droiteM. Hollande a plaidé pour l’ouverture du dialogue « notamment avec l’opposition lorsqu’elle a des propositions à faire ». Le président de la République a ainsi précisé le sens de son appel « à la concorde » nationale, lancé la veille, lors d’une visite hautement symbolique dans le Nord – Pas-de Calais au côté de Xavier Bertrand (Les Républicains), élu à la tête de la région.En route pour Bruxelles, il inaugurait à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), un monument commémorant les « fraternisations » entre soldats français et allemands pendant la première guerre mondiale.Lire aussi :Aux côtés de Xavier Bertrand dans le Pas-de-Calais, François Hollande appelle à « la concorde »Cet appel survient alors que les initiatives de rapprochement, à droite comme à gauche, se multiplient en vue de 2017 pour tenter d’endiguer la progression du parti d’extrême droite de Marine Le Pen, donnée présente au second tour de la présidentielle par l’ensemble des sondages.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Violaine Morin Peut-on avoir déclaré ne pas vouloir se présenter au second tour de l’élection régionale et, malgré tout, se retrouver à siéger au sein du futur Conseil régional ? C’est toute la question qui se pose, en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, pour huit des candidats qui figuraient sur la liste de Jean-Pierre Masseret, l’ex-tête de liste du Parti socialiste (PS), désavoué par la direction du parti pour s’être maintenu au second tour, dimanche 13 décembre, contre la consigne de retrait pour faire barrage au Front national. Car au final, sans l’investiture du PS et sous une étiquette divers gauche, la liste a recueilli 15,51 % des voix, décrochant ainsi 19 sièges au sein du futur conseil de la région.Certes, en vertu du code électoral, rien n’empêche ces 8 élus, qui se présentaient comme « démissionnaires », de siéger, car leur liste a été maintenue : les soixante-et-onze démissionnaires, qui souhaitaient respecter le « front républicain », n’ont pas été assez nombreux pour que la liste soit déclarée irrecevable (il en fallait 95).Face à cette situation inédite, plusieurs choix s’offrent aux élus socialistes du Grand Est. Certains ont déjà annoncé qu’ils siégeraient, d’autres qu’ils ne le feraient pas. La décision finale des 8 élus sera sans doute connue après une réunion prévue « vendredi », au QG de campagne de Jean-Claude Masseret, à Maizières-lès-Metz (Moselle), selon Rue89 Strasbourg.Lire aussi :Elections régionales : quelle liste est arrivée en tête dans votre commune ?La voie de la démissionPour l’instant, seul l’un des candidats qui avaient indiqué vouloir se retirer durant l’entre-deux-tours, Thibaut Villemin, a confirmé sa démission dans les pages de L’Est Républicain. Pour son colistier dans la Meuse, Jean-François Thomas, démissionnaire lui aussi mais non-élu, la décision de M. Villemin a été prise « dans un souci de cohérence » avec leur retrait entre les deux tours.L’appel au « rassemblement »Jean-Pierre Masseret a annoncé accueillir « volontiers » ses anciens dissidents dans son groupe d’opposition. Sur France 3 Alsace, il a déclaré qu’il s’agissait d’une question « philosophique » qu’il appartient à chacun de régler.En l’occurrence, les « démissionnaires » de l’entre-deux-tours comme leurs colistiers élus derrière Jean-Pierre Masseret sont nombreux à chercher l’apaisement. Une solution prônée par Pernelle Richardot, tête de liste du Bas-Rhin.Cette dernière avait annoncé son retrait peu après le premier tour, sans toutefois promettre sa démission si elle était élue. Le bureau du PS dans le Bas-Rhin lui a demandé de rester.Unanimité du Bureau Fédéral @PS_bas_rhin demande @PernelRichardot et @EmmanuelRecht de sieger #dnainfos @lalsace @BleuAlsace @F3Alsace #ACAL— PS_bas_rhin (@PS67)require(["twitter/widgets"]);« J’appelle au rassemblement, dit-elle aujourd’hui. Mais à certaines conditions ». Mme Richardot affirme que cela dépendra, entre autres, des décisions des « dirigeants du PS. »« Je n’appelle pas Jean-Pierre Masseret à se retirer, mais en même temps, je ne vois pas comment quelqu’un qui s’est mis en dehors du PS peut prétendre diriger le groupe d’opposition à la région. » Quant à savoir si cette décision est cohérente pour les électeurs, Pernelle Richardot est formelle : « Les électeurs me l’ont dit, ils veulent que l’on siège pour les représenter, eux, ceux qui étaient pour le barrage républicain et qui, comme nous, ont respecté la consigne de vote du PS. »Dans « l’autre camp », son colistier du Bas-Rhin, Emmanuel Recht, maintenu sur la liste de Jean-Pierre Masseret, dit peu ou prou la même chose : « Nous devons nous rassembler et être des élus responsables, dans l’intérêt de nos électeurs. » L’hypothèse de la formation d’un second groupe d’oppositionUne autre solution est de créer un second groupe, formé par les démissionnaires qui ont suivi la ligne édictée par Paris. Mais les élus que nous avons interrogés, qu’ils aient marché derrière M. Masseret ou derrière les consignes du PS, ne semblent pas vouloir aller dans ce sens.Sur ce point, tout dépendra en réalité de la décision de la direction du PS : M. Masseret restera-t-il dans le giron du parti ? Avant le second tour, cela semblait peu probable, mais rien ne vient pour l’instant confirmer son éviction du parti… même si sa liste s’est vue retirer l’étiquette socialiste, et ne représente donc pas le PS au conseil régional du Grand Est.Violaine Morin 17.12.2015 à 11h23 • Mis à jour le17.12.2015 à 16h09 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) C’est le dernier rendez-vous de 2015 à vingt-huit, le treizième depuis l’entrée en fonction du président du Conseil Donald Tusk… Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne se retrouvent pour deux jours à Bruxelles avec un menu copieux, mais qui se résume, pour une bonne part, à des « bilans » ou à des « évaluations ».Migration, Union de l’énergie, Union économique et monétaire, « Brexit »… A priori, aucune décision d’importance n’est attendue et le seul moment clé sera sans doute le « dîner-débat » entre le premier ministre britannique, David Cameron, et ses pairs. Ils doivent, en principe, s’entendre sur la marche à suivre pour aboutir à un accord sur « de nouvelles relations » entre le Royaume-Uni et l’Union, lors du prochain Conseil européen, en février 2016.Tous les conseils réservent cependant des surprises, et celui de jeudi et vendredi ne devrait pas faire exception.Un minisommet presque aussi important que le Conseil lui-mêmeLe Conseil devait être précédé, jeudi en fin de matinée, d’un « minisommet » sur la migration, à l’initiative de l’Allemagne et de la Commission européenne. C’est le deuxième du genre après celui organisé en marge du sommet UE-Turquie le 29 novembre. Jeudi, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, voulait inviter « le plus de monde possible » pour discuter d’une nouvelle solution à la crise des migrants : la réinstallation de réfugiés, sélectionnés directement en Turquie. « Cinquante mille », a suggéré le Luxembourg, qui exerce la présidence semestrielle de l’Union. La Commission a mis une proposition sur la table : les Etats peuvent participer de manière volontaire, aucun « quota » ne sera officiellement annoncé.Neuf pays membres seulement ont répondu à l’appel : l’Allemagne, qui pousse très fort pour cette solution ; l’Autriche ; la Suède, qui ne veut plus participer au schéma de relocalisation chez elle de vingt-deux mille réfugiés passés par l’Italie ou par la Grèce ; les Pays-Bas ; la Belgique ; le Luxembourg ; la Grèce ; le Portugal ; la Slovénie ; et la Turquie (hors UE). Le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, sera présent. La France sera finalement représentée non pas par François Hollande mais par le ministre aux affaires européennes, Harlem Désir, le président ayant un « problème d’agenda ». Le chef de l’Etat devait se rendre à Neuville-Saint-Vaast, dans le Pas-de-Calais, pour y inaugurer le Monument des fraternisations érigé dans la commune.« Cette réunion sur la migration est plus importante que le Conseil lui-même, juge un diplomate. Ceux qui y participent veulent pouvoir annoncer des choses à leur opinion publique avant Noël. » Elle sera surtout l’occasion pour les Belges ou les Néerlandais de faire le point avec la Turquie : tiendra-t-elle ses promesses et réduira-t-elle les flux de migrants ? Selon des informations communiquées par le Conseil européen, jeudi matin, quatre mille migrants arrivent encore chaque jour en Europe en décembre.Dans les pays d’Europe centrale, on s’inquiétait de ce rendez-vous qui pourrait préfigurer une Europe à deux vitesses : ceux qui acceptent les réfugiés et qui restent dans une zone Schengen de libre circulation et les autres.Lire aussi :Crise migratoire : un accord minimal entre l’UE et la TurquieMigration : un bilan d’étape Mardi 15 décembre, la Commission a publié un premier bilan des solutions adoptées à vingt-huit pour tenter de résoudre la crise des migrants. Très décevant. La relocalisation de cent soixante mille réfugiés arrivés en Grèce et en Italie démarre très lentement. A ce jour, seuls… soixante-quatre réfugiés ont été relocalisés. Alors que la Grèce a enregistré plus de sept cent cinquante mille arrivées depuis janvier, selon des sources gouvernementales à Athènes. Environ trois mille places sont immédiatement disponibles dans différents pays, mais elles sont inoccupées faute de demandes de réfugiés, auxquels les passeurs ont conseillé de ne pas s’enregistrer s’ils veulent se rendre en Allemagne, notamment.Quant aux « hot spots », éléments clés du dispositif anticrise, censés trier les demandeurs d’asile et les migrants économiques, deux seulement sont opérationnels : un à Lesbos, en Grèce, et l’autre à Lampedusa, en Italie.La politique de retour, décrite comme un autre élement clé du dispositif européen s’en trouve, du même coup, handicapée. La révision du code Schengen, afin de permettre des contrôles systématiques aux frontières extérieures, n’est pas prête. Pas plus qu’une éventuelle réforme des accords de Dublin, qui prévoient que la demande d’asile doit être effectuée dans le pays d’arrivée.La proposition de la Commission la semaine dernière de créer un corps de gardes-frontières européens susceptible d’être déployé en cas de crise grave et de se substituer aux services d’un Etat défaillant ou en difficulté ne fera l’objet que d’une première discussion. « Impossible d’évaluer à temps un document de cent cinquante pages », affirment les services de M. Tusk. Une atteinte éventuelle au principe de souveraineté nationale pose de gros problèmes à diverses délégations. Des pays, telle la France, qui soutiennent le principe d’un corps européen, s’interrogent cependant sur le processus décisionnel qui devrait conduire au déploiement. Le dossier est renvoyé à plus tard.Lire aussi :A Munich, la désillusion des migrants économiquesUnion de l’énergie et sanctions russesCe dossier, encore assez nébuleux, serait resté au second plan si le premier ministre italien, Matteo Renzi, n’avait focalisé sa mauvaise humeur sur lui. Excédé par ce qu’il estime être le traitement indigne réservé à son pays dans divers domaines, le chef du gouvernement proteste de manière véhémente contre des projets liés à l’acheminement du gaz russe. Le projet South Stream, qui devait relier la Russie à l’Italie via la mer Noire, a été abandonné au profit de North Stream, qui intéresse prioritairement l’Allemagne.M. Renzi a feint, parallèlement, de réclamer une discussion sur le renouvellement des sanctions contre la Russie, pourtant approuvé dans un premier temps par son pays. La décision de les prolonger jusqu’en juin 2016 sera finalement entérinée vendredi après-midi, avec l’espoir d’une application rapide de l’intégralité des accords de Minsk sur l’Ukraine, ce qui pourrait entraîner la levée des sanctions.Lire aussi :Gazoduc South Stream : pourquoi la Russie a décidé de jeter l’éponge« Brexit » : Cameron veut une « discussion franche » avec ses partenaires Alors que les négociations avec ses partenaires européens patinent, David Cameron entend en appeler directement à la responsabilité politique des vingt-sept autres chefs d’Etat et de gouvernement réunis pour un Conseil européen. Si un accord n’est pas trouvé, devrait-il argumenter en substance, le « Brexit » (British Exit ou « sortie du Royaume-Uni ») ne pourra pas être évité à l’occasion du référendum sur la question promis par Londres d’ici à la fin 2017. M. Cameron souhaite « susciter un élan politique » lors du dîner organisé entre les deux jours du sommet, résumait mercredi une porte-parole de Downing Street. Il n’attend pas un accord sur un texte mais « un signal » de la part des dirigeants européens de leur « volonté de travailler avec le Royaume-Uni pour réparer l’UE ». Le premier ministre, poussé par les eurosceptiques de son propre parti, qui raillent la faiblesse de ses exigences, veut mettre en scène sa bataille avec Bruxelles.L’objectif de Londres est d’obtenir un consensus politique pour engager dans la foulée les négociations qui permettraient de parvenir à un accord lors du prochain sommet européen, les 18 et 19 février.Lire aussi :Brexit : Cameron joue son va-tout à BruxellesUnion économique et monétaireCe sujet est inscrit à l’agenda, mais personne ne se fait d’illusion : les dirigeants européens devraient passer très vite à autre chose. Depuis que la crise grecque a été résolue, cet été — momentanément selon certains —, la nécessité de travailler à une Union économique et monétaire plus intégrée est passée au second plan. Seul enjeu ? L’Union bancaire. La Commission et un grand nombre de pays membres veulent discuter de la mise en place d’une garantie européenne pour les dépôts bancaires de particuliers, conçue comme la dernière « brique » du dispositif instauré pendant la crise. Elle vise à mieux surveiller les banques et à gérer leur éventuelle faillite. Seule l’Allemagne est, pour l’instant, réticente sur le principe.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.12.2015 à 17h10 • Mis à jour le20.12.2015 à 17h11 Le conseiller régional PS d’Ile-de-France Julien Dray a jugé dimanche 20 décembre qu’il fallait mettre la question de la déchéance de nationalité « sur la table », pour se rendre compte ensuite de son « peu d’efficacité » et « passer à autre chose ».« Si on n’avait pas évoqué cette question là, on nous aurait agité en permanance le fait qu’on n’avait pas fait ca, a expliqué ce proche de François Hollande sur France 3. Il y a une proposition qui est faite, on la met sur la table, on montre le caractère dangereux, difficile, inefficace, à ce moment-là il y a un consensus, et on passe à autre chose. » Enora Ollivier Après plus de dix ans de militantisme politique, Marc L., 30 ans, ne peut dresser qu’un constat amer : quand on est encarté, « on ne change pas la vie des gens ». Lui a commencé à s’investir à 16 ans, d’abord à l’Union pour un mouvement populaire (UMP), jusqu’en 2012, « avant le glissement assez certain du parti vers la droite », puis à l’Union des démocrates et indépendants (UDI), pendant quelques mois, avant de ressentir que la formation centriste « refusait le “i” , pour “indépendance”, de son nom ». Le jeune homme a depuis cessé toute implication dans des structures militantes et « prend du recul » : « Je m’affranchis de tout ce qu’on m’a appris : que voter, c’est important, que le système représentatif, c’est l’expression même de la démocratie. »De l’autre côté de l’échiquier politique, Gaëlle C. pourrait quasiment reprendre mot pour mot ce discours. Militante socialiste pendant 3 ans, jusqu’en 2009, elle s’est engagée, a distribué des tracts, fait du porte-à-porte, du collage d’affiches, jusqu’à figurer sur une liste pour les municipales de 2008, en région parisienne. Passionnée par la politique, elle voulait débattre, confronter des idées. En particulier sur l’Europe, puisque ce sont les discussions autour du traité européen, en 2004-2005, qui l’ont poussée à s’investir.Mais aujourd’hui, plus de cinq ans après sa désertion du terrain militant, elle ne peut se remémorer que des réunions de section « où le débat n’est pas permis », des listes électorales composées par la seule action de ce qu’elle appelle la « machine à rétribution » qui « récompense les militants qui ont été les plus fidèles ». « Je pensais faire de la politique en adhérant à un parti politique. Quelle naïveté ! », ironise-t-elle.« Des gens pour qui la greffe ne prend pas »Marc L. et Gaëlle C. font partie des millions d’inscrits sur les listes électorales qui n’ont pas voté aux élections régionales : 22,7 millions au premier tour, un peu moins (18,8 millions) au second. Avec ce profil un peu particulier : ces abstentionnistes ont, dans un passé récent, eu tellement foi dans le processus électoral qu’ils y ont pleinement participé. Le premier justifie son abstention nouvelle par « l’impasse » qu’est selon lui devenue la démocratie représentative, composée « d’élites qui se reproduisent et laissent, loin derrière, les citoyens ». « On nous serine que c’est irresponsable de ne pas voter », siffle la seconde, mais « moi, je trouve que c’est de voter pour les partis actuellement en place qui est d’une irresponsabilité finie ».Lire aussi :« Voter ne sert à rien » : les abstentionnistes expliquent leur choixTous deux sont ce que Frédéric Sawicki, professeur de sciences politiques à l’université Paris-I, décrit comme les « idéalistes » des partis, qui existent dans toutes les formations politiques :« Il y a toujours un nombre considérable de déçus, qui ne restent la plupart du temps que quelques mois. Ce sont des gens pour qui la greffe ne prend pas, qui ne s’adaptent pas aux règles, qui s’attendaient à ce qu’un parti politique soit un endroit où on parle politique, où on agit. Alors que les partis sont très centrés sur les élections, la compétition interne. Les personnes qui viennent dans un parti sans forcément vouloir prendre des responsabilités sont souvent très vite dégoûtées. »Ce type d’encartés se fait « de plus en plus rare », au profit de militants « plus réalistes ou cyniques » car « l’expérience aidant, les gens se font moins d’illusions sur ce que peut faire un parti confronté à la réalité du pouvoir ». Dans le cas du Parti socialiste (PS), admet toutefois le sociologue, le changement entre le discours au moment de la campagne présidentielle et la pratique du pouvoir « est tel, et n’a pas du tout été préparé – il touche non seulement à l’économie, mais aussi désormais à la sécurité – qu’on peut comprendre que beaucoup de personnes soient à ce point désarçonnées ».Lire aussi :Au PS, les militants s’en vont peu à peuC’est exactement ce sentiment de confusion que ressent Valérie C., qui a rendu sa carte du PS fin 2012, après avoir milité avec ferveur pendant des mois, au fil des élections : régionales (2010), cantonales (2011), présidentielle (2012). Quelques mois à peine après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, « je me rends compte que ce qu’il fait ne ressemble en rien à ce pour quoi j’avais milité », raconte-t-elle, se remémorant, gênée, les voisins qu’elle avait réussi à convaincre et qui « me demandaient ensuite “pourquoi est ce que vous nous avez fait voter pour lui ? Il fait n’importe quoi” ».« Surpris par la faiblesse de la chose publique »De l’expression « démocratie de représentation », Bernard (le prénom a été changé), lui, garde volontiers le dernier mot car « il s’agit bien de théâtre ». Cet ancien conseiller municipal socialiste d’une ville de 10 000 habitants s’est désintéressé du système actuel « après avoir été surpris par la faiblesse de la chose politique ». Il a quitté le PS dès 2007, sans y avoir trouvé « le soutien technique et intellectuel » qu’il espérait en tant qu’élu.Non-votant de fait puisqu’il n’est pas inscrit sur les listes électorales, il n’a pas pour autant laissé tomber la politique, milite désormais « pour une organisation libertaire » et loue par exemple « l’innovation que sont les ZAD [zones à défendre] et leur système de démocratie directe ». Car les anciens militants nouveaux abstentionnistes restent passionnés par la chose publique et réfléchissent à un système de meilleure prise en compte de l’avis des citoyens : reconnaissance du vote blanc parmi les suffrages exprimés, tirage au sort et formation d’habitants dans certaines assemblées, pense Marc L., voire... élection à vie de représentants « pour qu’ils ne soient pas soumis à la tambouille politique de leur parti  », souligne Gaëlle C.Difficile de dire si ces témoignages sont symptomatiques de la fuite des militants des partis politiques. Au PS, par exemple, les désillusions sur la ligne « s’accompagnent d’une perte de mairies, de sièges de conseillers », rappelle Frédéric Sawicki, et « on ne sait plus très bien ce qui est à l’origine de la chute  du nombre de militants ». Surtout, précise-t-il, « il y a un lien important entre la conjoncture politique et l’engagement des individus ». A quelques mois de la présidentielle et de la primaire des Républicains, il « sera intéressant de voir si des personnes qui avaient pris leurs distances sont à nouveau attirées par les partis », note le chercheur.Enora OllivierJournaliste au Monde 20.12.2015 à 10h11 Europe 1 Live par Europe1fr 20.12.2015 à 04h01 • Mis à jour le20.12.2015 à 15h30 Le gouvernement doit « commencer par demander des comptes » au patronat sur l’emploi et ne « pas céder à la pensée unique selon laquelle le problème est le coût du travail, comme le dit le Medef », estime le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, dans une interview parue dans le Journal du dimanche daté du 20 décembre.Alors que le premier ministre, Manuel Valls, prépare pour janvier de nouvelles mesures pour l’emploi et que la France « rêve d’une solution miracle », « il faut commencer par demander des comptes au lieu de se laisser embarquer dans l’escalade des revendications patronales », assène le secrétaire général de la centrale réformiste.Les idées du Medef, « c’est la précarité » et au bout, « un piège », ajoute-t-il.Lire aussi :Chômage : la rechute avant les régionales« Beaucoup d’entreprises ont failli »La baisse du coût du travail via le Pacte de responsabilité, qui permettra, une fois atteint son régime de croisière en 2017, de redistribuer 40 milliards d’euros par an aux entreprises, n’a pas atteint son but, estime M. Berger.« Les entreprises ont eu l’argent […]. Elles devaient investir, former, embaucher. Quelques branches se sont engagées mais beaucoup ont failli. Je demande que le gouvernement réunisse dès que possible tous les partenaires sociaux pour tirer les choses au clair. »Pour le leader de la CFDT, « il faut arrêter de considérer que les organisations patronales n’ont aucune responsabilité dans le chômage » quand, selon lui, elles ne s’inscrivent pas dans le « nouveau monde, celui de la transition énergétique, de la transition numérique », au moment où il y a « un besoin urgent de former 450 000 demandeurs d’emploi supplémentaires ».En matière d’apprentissage, M. Berger plaide pour permettre des entrées « à n’importe quelle période de l’année » car « aujourd’hui, si un jeune rate la rentrée de septembre, il se retrouve démuni pendant un an ». Il se prononce également en faveur d’« une forme de contrainte » vis-à-vis des entreprises qui ne recrutent pas assez d’apprentis.Lire aussi :Le gouvernement prépare un « plan massif » de formation pour les chômeurs 19.12.2015 à 18h01 • Mis à jour le19.12.2015 à 18h25 La décision est légale, mais est-elle pour autant morale ? C’est le débat qu’ont provoqué, jeudi 17 décembre, le maire communiste de Saint-Denis et deux de ses adjoints en augmentant sensiblement leurs indemnités d’élu, s’attirant les foudres de l’opposition, mais également d’un de leurs collègues de la majorité.Le Parisien rapporte samedi que l’édile Didier Paillard, élu depuis 2004, a obtenu du conseil municipal une augmentation de 16 % de ses émoluments, qui passeront de 4 574 à 5 295 euros bruts par mois. Sa première adjointe, Florence Haye, passera de 1 957 à 4 477 euros (+129 %) et son adjoint au sport, Bally Bagayoko, de 1 577 à 3 183 euros (+102 %).Les trois élus font valoir que ces hausses s’inscrivent dans le cadre légal. C’est vrai pour le maire, dont la loi plafonne les indemnités mensuelles à 5 512 euros pour les villes de la taille de Saint-Denis. En revanche, les adjoints ne sont théoriquement pas censés dépasser les 2 508,97 euros bruts. Mme Haye et M. Bagayoko vont donc profiter d’une exception prévue par le code des collectivités territoriales, qui permet aux adjoints de dépasser ce plafond à condition que l’enveloppe totale susceptible d’être allouée à l’exécutif municipal ne soit pas excédée – ce qui entraîne des indemnités très inégalement réparties entre les différents adjoints.L’exemple de MontreuilFlorence Haye se justifie auprès du Parisien par le fait qu’il s’agit de son unique activité, depuis qu’elle a perdu en mars 2015 son mandat de conseillère départementale. « Lorsque nous avons été élus aux élections municipales, en mars 2014, nous avons décidé, avec Bally Bagayoko, de ne toucher qu’une partie de notre indemnité d’adjoint car nous avions celle du conseil départemental. Mais nous n’étions pas obligés de le faire », précise-t-elle.L’opposition municipale (composée du Parti socialiste et du Parti socialiste de gauche) dénonce quant à elle une décision « moralement indéfendable » en la mettant en regard avec la situation de Montreuil, autre ville communiste de taille similaire, dont les élus ne touchent selon eux que « 83 % du montant légal maximum accordé par la loi », contre 98 % à Saint-Denis. Selon eux, le différentiel coûtera « un million d’euros en plus à la population » de Saint-Denis par rapport à celle de Montreuil.L’initiative du maire et de ses adjoints a également été critiquée par un élu de la majorité, Philippe Caro, qui a voté contre au nom d’un « devoir d’exemplarité », appelant à l’adoption d’une charte d’éthique et de bonne conduite pour les élus du conseil municipal. 18.12.2015 à 19h03 Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris a ordonné, vendredi 18 décembre, la suspension des travaux engagés par la Fédération française de tennis (FFT) avec le soutien de la Mairie de Paris pour étendre le site de Roland-Garros sur les serres d’Auteuil, à la lisière du bois de Boulogne et du périphérique, dans l’ouest de Paris.Le TGI, saisi en référé par les héritiers de l’architecte des serres, Jean-Camille Formigé (1845-1926) au nom du « droit d’auteur », a en effet ordonné la suspension des travaux pendant trois mois dans les soixante-douze heures à compter de la signification de la décision, a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) Me Philippe Zagury, avocat de ces héritiers. Un coup dur pour la FFT, qui, officiellement, a « pris acte » de cette décision dans un communiqué.Lire aussi :Extension de Roland-Garros : Manuel Valls passe en forceLa FFT pensait pourtant bien avoir définitivement remporté la bataille contre les opposants au projet d’origine qui, depuis près de dix ans, utilisent reports en recours. Ces derniers avaient de plus soumis un projet alternatif, formulé par Europe Ecologie-Les Verts et soutenu par les associations. Celui-ci, en incluant la couverture partielle de l’autoroute 13, évite de toucher aux jardins et aux annexes des serres. Un beau projet, dont le seul inconvénient est d’être plus coûteux. Le 28 mai, le Conseil de Paris avait émis un vœu – consultatif – en sa faveur.400 millions d’eurosN’en tenant pas compte, puisque n’y étant pas contrainte, la FFT, soutenue par Anne Hidalgo, pensait avoir marqué un point décisif le 9 juin avec la signature du permis de construire par la Ville autorisant l’extension du site de Roland-Garros, après l’avis favorable du gouvernement de Manuel Valls.Las, le TGI entre à son tour dans la partie. Pour rappel, le chantier, d’un coût estimé à 400 millions d’euros, financés par la FFT, prévoit de construire, en lieu et place des serres techniques, un nouveau court de tennis de 5 000 places semi-enterré et bordé de nouvelles serres ; de détruire l’actuel court numéro 1 ; et de restaurer les deux bâtiments en meulière actuellement utilisés par le personnel pour stocker du matériel. Extension de Roland-Garros : les dates-clés1991. Dernière extension de Roland-Garros, vers l’ouest. Philippe Châtrier alors président de la Fédération de tennis, promet qu’il n’y en aura pas d’autres.2006. Où l’on reparle d’agrandir le site, à l’occasion de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques de 2012. Le projet alors retenu par Christian Bîmes (patron de la FFT de 1993 à 2009) comprend la couverture partielle de l’autoroute A13. Le financement devait alors être assuré par la Ville. Un projet « irréaliste », selon ses détracteurs.2011. L’extension de Roland-Garros est actée comme nécessaire pour le maintien du Tournoi parisien dans le circuit du Grand Chelem. Un projet, sur le jardin des serres d’Auteuil, est présenté par la FFT, suivi du contre-projet des associations soutenu par EELV.2014. Cette extension devient un argument de « vente » de la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024.2015. En février, la ministre de l’environnement Ségolène Royal commande un rapport au Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) ; la FFT choisit et paye le cabinet Egis, qui rend son rapport le 18 mai à la Mairie de Paris. Le 28 mai, le Conseil de Paris approuve le vœu du groupe Ecologiste d’un complément d’étude réellement indépendant. Le 3 juin, le premier ministre Manuel Valls annonce que l’Etat va donner son accord au projet de la FFT « dans la semaine », levant ainsi la nécessité des validations du ministère de la culture et de l’Ecologie. 18.12.2015 à 15h34 • Mis à jour le19.12.2015 à 10h58 | Nicolas Chapuis Surtout ne pas réagir aux provocations. Au lendemain de la double élection à la présidence de l’Assemblée de Corse et à la tête du conseil exécutif (le « gouvernement » de l’île), l’Elysée a refusé, vendredi 18 décembre, de commenter le cérémonial des nationalistes dans l’hémicycle.En position de force après leur victoire aux élections territoriales, ces derniers ont tenu la plupart de leurs discours en corse et ont fini par une prestation de serment sur un ouvrage de Pascal Paoli, le père de la nation corse au XVIIIe siècle. « En votant pour les nationalistes, le peuple corse a dit que la Corse n’était pas un morceau d’un autre pays, mais une nation, avec sa langue, sa culture, sa tradition politique, sa manière d’être au monde », a notamment dit Jean-Guy Talamoni, le nouveau président de l’Assemblée.Lire aussi :La langue corse en vedette à l’Assemblée de l’île« Pas de commentaire », a-t-on expliqué du côté du gouvernement. Manuel Valls s’est, lui, entretenu au téléphone avec le nouveau patron de la Corse, le nationaliste modéré Gilles Simeoni. Dans un communiqué, Matignon faisait savoir vendredi matin que le premier ministre entendait maintenir un « dialogue serein, constructif et apaisé » et avait « réaffirmé son attachement à la place de la Corse dans la nation et dans la République française et sa reconnaissance de la spécificité de l’île ». Pas un mot sur ce « serment du Jeu de paume à la sauce Paoli », comme on le qualifiait jeudi soir, avec agacement, à la préfecture.Lire aussi :En Corse, le drôle de « serment du Jeu de paume » nationalistePas de traitement de faveurEn limitant leur expression, François Hollande et Manuel Valls entendent banaliser l’arrivée au pouvoir des nationalistes. Pas de traitement de faveur, le premier ministre recevra Gilles Simeoni au même titre que les autres présidents de région. Matignon veut dialoguer exclusivement avec lui. Sur une ligne autonomiste, le nouveau président du conseil exécutif est jugé moins radical que Jean-Guy Talamoni, le président indépendantiste de l’Assemblée.Mais cette communication minimale de l’exécutif depuis la victoire des nationalistes dans les urnes, dimanche 13 décembre, ne pourra pas tenir bien longtemps si les nouveaux élus insulaires poussent trop loin leur avantage. Outre l’amnistie pour les « prisonniers politiques », ils exigent que la langue corse soit officielle au même titre que le français, et demandent un statut fiscal, la politique foncière et l’instauration d’un statut de résident, le pouvoir législatif et l’inscription de la Corse dans la Constitution. Autant de dossiers sur lesquels l’Etat n’entend pas céder.Plusieurs personnalités de droite se sont émues de l’absence de réaction du chef de l’Etat. François Fillon a demandé vendredi à François Hollande « une réaction claire » aux « insultes » de la majorité nationaliste. Alain Juppé a rappelé sur Twitter « l’article 2 de la Constitution » : « La langue de la République est le français. » Jean-Pierre Chevènement, l’ancien ministre de l’intérieur de Lionel Jospin, s’est dit « choqué » par l’emploi du corse dans l’hémicycle, craignant, en cas de coofficialité de la langue, « un éclatement de l’espace national ».Principes en vigueurCôté gouvernement, seul Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, s’est risqué à rappeler les principes en vigueur. « La République n’a pas l’intention de baisser les bras, et la loi sera la même pour tous, y compris en Corse, a-t-il expliqué sur Europe 1. Tous les Français aiment beaucoup la Corse et les Corses, mais ils n’ont pas l’intention de renoncer à l’Etat de droit en Corse pour faire plaisir à certains. »En privé, les responsables du dossier corse au gouvernement estiment que l’élection des nationalistes ne change pas grand-chose au processus en place et à la politique menée. Il est hors de question de parler de « prisonniers politiques », et la modification de la Constitution n’est pas à l’ordre du jour. En réalité, le dossier le plus complexe est celui de la mise en œuvre de la collectivité unique, qui doit voir le jour en 2018. Les discussions autour de la fiscalité qui lui serait attribuée risquent d’être compliquées. Du côté de l’exécutif, on craint que le dossier corse, qui avait été mis sous l’éteignoir depuis 2012, ressurgisse sur le devant de la scène avant la fin du quinquennat.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yan Gauchard (Nantes, correspondant) Souvent, il apparaît tout sourire, voix posée et même enjôleuse, un impeccable costume bleu roi sur les épaules. Comme lors de son élection, vendredi 18 décembre, à la tête de la région Pays de la Loire. Comme le 5 septembre, à La Baule, où, pour le coup d’envoi de sa campagne régionale, le sénateur Bruno Retailleau (Les Républicains) s’est offert un beau coup politique, attirant immanquablement les feux des projecteurs, en réunissant les trois rivaux de son parti : l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy ; François Fillon, ancien premier ministre ; et Alain Juppé, maire de Bordeaux, également passé à Matignon.Lire aussi :Elections régionales : les premiers présidents prennent leurs fonctionsIl faut reconnaître à M. Retailleau, 55 ans, marié, père de trois enfants, le goût de la victoire, et des qualités de stratège. L’ancien fils spirituel de Philippe de Villiers – ce dernier lui a confié durant un quart de siècle la scénographie du spectacle du Puy du Fou – a réussi à polir son image en même temps qu’il s’est fâché avec son mentor.Elu sénateur depuis 2004, M. Retailleau, ancien vice-président du Mouvement pour la France, a succédé à M. de Villiers à la tête de la Vendée en novembre 2010. Le divorce est définitivement consommé fin 2011, lorsque M. Retailleau rallie l’UMP. Viendra un tweet assassin (« La Vendée n’était donc qu’un tremplin. Trahir un jour, trahir toujours », écrit M. de Villiers) lorsque l’ancien dauphin annonce cette année qu’il « lâche » la Vendée pour briguer la région.« J’ai des convictions »« Avec de Villiers, j’ai beaucoup courbé l’échine », confesse M. Retailleau au Courrier de l’Ouest, dans un portrait paru le 13 décembre. Ses adversaires de touts bords se plaisent à le décrire en « Iznogoud, qui a voulu être calife à la place du calife ». A l’orée de la campagne, Pascal Gannat, candidat FN issu d’un « milieu catholique et conservateur », confiait au Monde avoir « beaucoup de relations communes » avec M. Retailleau. Et s’il jugeait l’homme « très opportuniste », M. Gannat se déclarait prêt à conclure avec lui une alliance au second tour autour d’un « programme minimal », avant de se rétracter quelques jours plus tard.M. Retailleau, qui a réussi à faire l’union de la droite et du centre dès le premier tour, n’a pas hésité à mener une campagne à la tonalité assez droitière. Il l’assume sans fard : « J’ai des convictions et je n’aime pas les mettre dans la poche, on aime ou on n’aime pas. Droite tiède, gauche molle, la démocratie pâtit des gens qui ont des convictions incertaines. » Sa liste fait la part belle à des élus ayant affiché leur opposition au mariage pour tous. « Je n’ai aucun souci avec l’union civile de deux personnes de même sexe, indique M. Retailleau. Mais je me suis toujours opposé au droit à l’enfant, qui mène à la GPA [Gestation pour autrui], interdite par la loi française mais régulièrement contournée. La marchandisation du corps humain est inacceptable. »Lire aussi :Elections régionales 2015 : la droite gagne sept régions au second tour, la gauche en conserve cinqM. Retailleau promet aussi de donner un tour de vis au budget des Pays de la Loire, qui pèse 1,5 milliard d’euros. Il annonce ainsi plus de 45 millions d’euros d’économies en affichant la volonté de « dégraisser le mammouth régional » – terme qui heurte ses partenaires centristes, ces derniers préférant invoquer « la maîtrise la dette » – moyennant la revente de nombreuses antennes de la collectivité et le non-remplacement systématique des départs à la retraite des agents.« Une entreprise de démolition »Outre la relance des projets de grandes infrastructures – nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, amélioration de l’axe routier reliant Laval au port de Saint-Nazaire, nouveau pont sur la Loire –, M. Retailleau veut « remettre en marche » l’appareil de formation. La région, fustige-t-il, « a perdu 4 000 apprentis en sept ans tandis que le chômage des jeunes a bondi de 30 % en dix ans ».« En écoutant Bruno Retailleau, j’ai l’impression que l’on ne vit pas dans la même région, énonce Jacques Auxiette, à la tête des Pays de la Loire depuis onze ans. Tout son programme n’est qu’une entreprise de démolition. »Une inconnue subsiste. Se présentant comme un « élu enraciné dont la voix porte à Paris » grâce à son poste de sénateur, M. Retailleau, souvent cité comme ministrable si la droite l’emporte lors de la prochaine présidentielle, s’est bien gardé de préciser quel mandat il souhaitait déjà conserver en 2017, dans le cadre de la loi sur le non-cumul. Il élude la question, pariant sur un amendement futur de la loi.Lire aussi :Elections régionales : quels élus sont concernés par le cumul des mandatsYan Gauchard (Nantes, correspondant)Journaliste au Monde Gilles Rof La campagne de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) a été violente. Son dernier acte s’est déroulé dans un calme étonnant, vendredi 18 décembre, à Marseille. Un tour a suffi à Christian Estrosi (Les Républicains), 60 ans, pour être élu à la présidence du conseil régional de PACA, cinq jours après sa victoire dans les urnes. La conséquence directe d’un second tour des élections en forme de duel avec le Front national, qui a donné au candidat de la droite une large majorité de 81 élus LR-UDI-MoDem sur les 123 que compte l’assemblée régionale. Pas une de ces 81 voix n’a manqué au maire de Nice pour battre sa seule adversaire Marion Maréchal-Le Pen. La tête de liste Front national a, elle, récolté 42 voix.Sitôt élu, Christian Estrosi a reçu des mains de son prédécesseur socialiste Michel Vauzelle son écharpe sang et or, aux couleurs de la Provence. « Un geste républicain » salué par le nouveau président de PACA, qui avait également pris soin de transformer la tribune présidentielle en « hall of fame » de la politique régionale.Lors du vote, le maire de Toulon, Hubert Falco, celui de Marseille, Jean-Claude Gaudin, les présidents des conseils généraux du Var, Marc Giraud, des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, des Hautes-Alpes, Jean-Marie Bernard (tous LR), et l’ex-président socialiste de PACA Michel Pezet sont venus symboliquement s’y installer, comme pour adouber M. Estrosi et valider les promesses faites dans l’entre-deux-tours de la campagne.Rappels historiquesEn ouverture de la séance, Jean-Pierre Daugreilh, élu FN des Alpes-Maritimes, doyen de l’assemblée, a profité de sa tribune et de son expérience niçoise pour faire quelques rappels historiques au candidat LR. « Je me souviens d’un Christian Estrosi bien plus jeune et bien plus timide qui ne trouvait rien à redire quand le maire de Nice Jacques Médecin déclarait son accord à 99 % avec ce que disait Jean-Marie Le Pen. » Dans un silence pesant, M. Daugreilh a également évoqué les tentations d’alliance du « jeune Estrosi » avec le Front national en 1998. « L’histoire est connue mais il me revenait de la rappeler », a assuré M. Daugreilh. « Des propos quelque peu déplacés », a rétorqué Christian Estrosi, sitôt élu.Privée de représentation dans l’hémicycle par le retrait de la liste du Parti socialiste (PS) après le premier tour, la gauche était présente dans les tribunes de cette première assemblée plénière. « Nous allons au bout du processus, expliquait ainsi la Marseillaise Marie-Arlette Carlotti, députée PS et ancienne ministre du gouvernement Ayrault. Car nous avons contribué à vaincre le FN et à faire élire Christian Estrosi. Nous rendons aussi hommage à Michel Vauzelle et à la gauche unie qui a dirigé ce conseil régional pendant dix-sept ans. »Dans son discours d’intronisation, M. Estrosi a, une nouvelle fois, salué ses adversaires de gauche qui ont aidé à son élection en se retirant, et a appelé « toutes les femmes et les hommes qui soutenaient leur projet, à se rassembler derrière les mêmes idéaux républicains ». Le nouveau président de PACA a confirmé son intention de créer un « conseil territorial » consultatif, « où pourrons s’exprimer ceux qui ne siègent pas » et d’un « conseil des sages », réunissant les anciens présidents de région, MM. Vauzelle, Gaudin et Pezet.« M. Estrosi souhaite nous associer à un conseil de territoire, note Marie-Arlette Carlotti, résumant la position des représentants PS. Nous ne fermons pas la porte mais il faut voir comment cela se met en place. Une chose est sûre : nous ne souhaitons pas de cogestion. La responsabilité, c’est Christian Estrosi qui l’a désormais. »Côté Front national, pas « d’opposition de principe »Pas invitée à défendre sa candidature à la tribune avant le vote, Marion Maréchal Le Pen a tenu une conférence de presse peu après l’élection. « Nous voilà partis pour six ans, avec d’un côté le Front national et les patriotes, et de l’autre la coalition LR-UDI-MoDEM, socialistes, écologistes, radicaux de gauche et j’en passe… », a déclaré la candidate du FN, accompagnée d’Olivier Bettati et Jean-Philippe Lottiaux, ses deux vice-présidents de groupe.« Christian Estrosi a la haine mais pas nous. Nous avons la conscience tranquille car nous n’avons trahi personne dans cette élection. Lui, à l’inverse, l’a déjà fait. A long terme, M. Estrosi et sa famille politique le paieront vraisemblablement très cher. » Mme Maréchal-Le Pen, qui, pour sa première dans l’hémicycle régional s’est installée à la place 121, celle occupée par son grand-père Jean-Marie Le Pen, s’est interrogée sur la légalité du conseil territorial promis par le nouveau président de la région PACA. « Ce conseil sera l’occasion non dissimulée de défrayer, embaucher, subventionner ceux qui étaient les anciens adversaires politiques de M. Estrosi et sont devenus sa roue de secours », a dénoncé la chef de file du FN. « Sa conception de la démocratie est de museler 45 % des électeurs et de donner la parole à ceux qui n’ont pas été élus », s’est-elle étonnée, promettant toutefois que son parti ne serait pas « dans une opposition de principe ». « Nous serons une opposition technique et politique, a-t-elle précisé. Nous voterons ce qui nous apparaît juste, comme nous le faisons dans toutes les assemblées. »Gilles RofJournaliste au Monde Ariane Chemin (Ajaccio Envoyée spéciale) Ils avaient promis une journée « historique », ils n’ont pas manqué à leur parole. Jeudi 17 décembre, la double élection du président de l’Assemblée de Corse et du patron du conseil exécutif (le mini-gouvernement de l’île) a donné lieu à des discours et une mise en scène inédites, dans l’hémicycle corse de l’hôtel de région, à Ajaccio.A peine intronisés, l’indépendantiste Jean-Guy Talamoni a évoqué le « premier gouvernement national depuis le XVIIIe », le siècle de la « nation » corse pour les nationalistes, tandis que Gilles Simeoni appelait à « une relation repensée et reformulée avec l’Etat ». Peu avant 20 heures, les neuf élus du « gouvernement » de l’île ont conclu la journée par une étrange prestation de serment, qu’ils avaient pensé dans ses moindres détails, provoquant la stupeur de Manuel Valls. Le premier ministre cherchait vendredi matin à joindre M. Simeoni.A peine élu, au troisième tour, par 24 voix (nationalistes) sur 51 élus, le nouveau président de l’Assemblée de Corse prononce – en corse – un discours où il ne renie aucune de ses idées politiques. « Je serai naturellement le président de tous les élus de cette Assemblée, lit-on dans la traduction préparée pour les journalistes continentaux, mais il me faut dire quelques mots au nom de cette partie du mouvement national qui n’a jamais accepté de reconnaître le principe de la tutelle française sur la Corse, au nom de tous ceux qui depuis 1768 [la deuxième révolution corse], n’ont cessé de combattre pour que la Corse demeure une nation, au nom de ceux qui n’ont jamais renoncé à l’idée d’indépendance. »C’est la première référence de la journée à l’âge d’or de l’histoire nationaliste corse, quand, avant les Etats-Unis et la Révolution française, le général Pascal Paoli, ce « père de la Nation corse », avait proclamé la première constitution de souveraineté populaire. « Evviva a Nazione, Evviva a Corsica. Ce gouvernement national, le premier depuis le XVIIIe, sera celui de tous ! », lance encore M. Talamoni. Dans les travées, le visage du communiste Dominique Bucchini, figure « républicaine » et « anti-nationaliste » de l’île – son prédécesseur au perchoir –, se ferme.Lire aussi :Simeoni, un nationaliste aux commandes de la Corse« Ouvrir un chemin nouveau » Dans les tribunes, M. Talamoni a invité la mère de Jean-Baptiste Acquaviva, un ancien militant « recherché » du Front de libération nationale corse (FLNC), devenu après son assassinat en 1987 un des « martyrs » de la cause nationaliste. Il lui rend hommage dans l’hémicycle, qui compte sur les bancs « natios » un très ancien et un récent dirigeant du « Front ». « Nous obtiendrons l’amnistie des prisonniers et des recherchés. Demain, les portes des prisons s’ouvriront et personne ne pourra s’opposer à cette volonté populaire », lâche l’indépendantiste, avant de laisser Gilles Simeoni expliquer pourquoi il voit aussi dans cette journée « le point de départ d’une nouvelle ère ».« Les Corses ont choisi d’ouvrir un chemin nouveau, [celui] d’un peuple reconnu dans ses droits et maître de ses choix essentiels », explique solennel le nouveau « patron » de la Corse, élu avec le même nombre de voix, plus largement applaudi – trois minutes de vivats et de bandere déployés aux balcons.« En ma qualité de président du conseil exécutif, je tiens à m’adresser solennellement au gouvernement et à l’Etat. Le peuple corse existe et il sera reconnu, parce que cela est conforme à l’histoire et au droit, lance-t-il en alternant corse et français.  Notre logique d’émancipation passe nécessairement par une relation repensée et reformulée avec l’Etat. […] La Corse, territoire insulaire, bénéficiera d’un statut lui conférant pouvoir législatif, parce que cela s’imposera de façon naturelle [et] inéluctable […]. Je dis à Paris, au gouvernement et à l’Etat : prenez la mesure de la révolution démocratique que la Corse vient de vivre. Comprenez enfin que toutes les conditions sont réunies pour que puisse s’ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire de cette île. »Dans les tribunes, une militante entonne le Diu vi salvi regina, qui est l’hymne corse. L’hémicycle se lève et reprend, avec force pour les nationalistes, un peu de gêne pour quelques autres – une élue de la liste de Paul Giacobbi décline l’invitation et reste assise. « Désormais, quand on ira à la préfecture on ira au consulat et quand on ira au conseil départemental ce sera l’ambassade », souffle durant une courte pause un conseiller de droite élu sur la liste de José Rossi.« Ce livre-là est un mythe »Jean-Guy Talamoni clôt la journée en expédiant la lecture de la « charte de l’élu local ». Puis, pour marquer les esprits, invite les neuf membres (tous nationalistes) du conseil exécutif, le « gouvernement corse », à le rejoindre au centre de l’hémicycle, près du pupitre, afin de prêter serment – une idée de Gilles Simeoni.M. Talamoni a trouvé en revanche le livre sur lequel jurer : la Justification de la révolution de Corse, une « bible » du paolisme de 1758, dix avant le traité de Versailles où Gênes cède la Corse à la France. Il lit le serment, en corse, et par cinq fois, les élus lèvent la main. Scène irréelle, qui exclut les autres élus, et joue autant avec l’imaginaire insulaire que national. « Une solennité qui peut paraître surannée en France mais qui est toujours de mise chez les Anglo-Saxons, assure vendredi Corse-Matin. Un sens de la cérémonie ancré dans les mœurs en Corse. »Bien davantage que ça pour Jean-Guy Talamoni. « J’aurais pu choisir la Constitution de Paoli, mais je n’en avais pas l’édition originale et elle est austère, explique-t-il à l’issue de la séance. Ce livre-là est un mythe de la révolution corse, l’ouvrage qu’on adressait aux cours d’Europe pendant ses années d’indépendance. » Un vrai « serment du jeu de paume à la sauce Paoli », murmurait-on agacé jeudi soir à la préfecture.Lire aussi :Jean-Guy Talamoni, l’intellectuel indépendantisteAriane Chemin (Ajaccio Envoyée spéciale)Grand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.12.2015 à 16h48 • Mis à jour le25.12.2015 à 13h37 « François Le Pen » Tous ne vont pas jusqu’au titre choc du quotidien communiste italien Il Manifesto, mais plusieurs titres de la presse étrangère ont commenté, jeudi 24 décembre, la décision du président de la République d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité à l’encontre des binationaux nés français condamnés pour terrorisme.#laprima natalizia del manifesto di domani sulla riforma della Costituzione francese https://t.co/wrStKbZP18 https://t.co/adubjxiG90— ilmanifesto (@il manifesto)require(["twitter/widgets"]);Dans son édition européenne, le Wall Street Journal titre sur le « changement en France » provoqué par les attaques terroristes. Et le quotidien économique américain d’expliquer que le pays s’est vu forcé de « reconsidérer les principes qui soutiennent son identité nationale » : après la volonté d’inscrire l’état d’urgence dans la Constitution, l’Etat français, « fondé sur la devise “Liberté, Egalité, Fraternité”, s’adapte » à la menace.Parlant de cette mesure comme du résultat « des attaques de la droite contre les idéaux français », le site saoudien Arab News dénonce un « cadeau idéologique au Front national », et craint que l’extension de la déchéance de nationalité « n’isole les musulmans » de France. Car, « première cible de la lutte contre le terrorisme », les musulmans risquent de vivre dans la crainte de perdre leur nationalité, poursuit l’éditorial du site saoudien. Et de conclure : « Un tel changement de la Constitution ne fera que renforcer le statut de citoyens de seconde zone dont beaucoup de musulmans français ont souffert. »Lire notre éditorial :Déchéance de nationalité, la double faute de François Hollande« Coup de poker » ou « boulet »« Le président-protecteur a de nouveau laissé place, en France, au président-gaffeur », attaque le journal suisse Le Temps. Reconnaissant être « tombé dans le panneau » comme les autres médias après les annonces de Christiane Taubira en Algérie, le quotidien helvète y voit « une erreur qui en dit long sur les fractures au sein du gouvernement français, et sur l’autorité contestée de François Hollande ». Et Le Temps s’interroge : la garde des sceaux a-t-elle tenté de « forcer la main » au président ? Un président qui risque de « perdre son âme » avec ce « nouveau boulet politique », conclut le correspondant du quotidien.La déchéance de nationalité, nouveau boulet politique pour François Hollande https://t.co/UQYou9K4H7 https://t.co/BTge5Vfclf— letemps (@Le Temps)require(["twitter/widgets"]);Vu de Belgique, le président français « prend le risque de cabrer la gauche », écrit le correspondant de La Libre Belgique, qui souligne que la « cohérence » qu’invoque Manuel Valls pour justifier cette mesure « est relative ». « Ce projet confirmé est, certes, dans la continuité de la promesse de François Hollande au Congrès de Versailles, […] mais il contredit à la fois les propos publics de la ministre de la justice, Christiane Taubira, mardi, et les confidences de Manuel Valls aux médias, ces jours-ci. » En somme, conclut-il, « le chef de l’Etat tente un coup de poker », espérant trouver à droite les voix qui lui manqueront à gauche pour voter cette réforme.Hormis les proches voisins (francophones), en cette veille de Noël, la décision de François Hollande n’a cependant pas fortement inspiré les éditorialistes étrangers. Du Guardian au New York Times, en passant par El Mundo, l’information est donnée sans grande prise de position. 24.12.2015 à 16h14 • Mis à jour le25.12.2015 à 09h43 Parallèlement aux territoires urbains qui apparaissent épisodiquement, avec fracas, à la une des médias, il existe d’autres territoires, des territoires ruraux, des villages, des petites villes qui se défont lentement, régulièrement depuis des décennies, dans le silence.Ici les populations vieillissent, les jeunes s’en vont avec les entreprises qui disparaissent et les services publics qui ferment et ceux qui restent sans l’avoir choisi ou désiré, vivent souvent dans une grande désespérance.Même si les responsabilités sont partagées, l’Etat n’a pas su mettre un frein à cette évolution qui traverse de nombreux pays. Ce délitement s’est doublé d’un phénomène de métropolisation, créant autour des quelques grandes villes en développement un vide parfois terrifiant.AbandonAujourd’hui, malgré les mises en garde et les appels, cet abandon d’une vaste partie du territoire apparaît au grand jour et se manifeste par des votes de colère. Pourtant, comme les territoires de banlieue, les territoires ruraux représentent des potentiels de développement qu’il faut savoir reconnaître, soutenir, libérer. Ils sont porteurs de richesses patrimoniales immenses, de paysages uniques en Europe et surtout d’initiatives sociales, culturelles, économiques sur lesquelles il est temps de s’appuyer.Ces territoires portent en eux un modèle de développement issu des volontés locales, fondé sur des partenariats construits localement entre acteurs de terrain, et avec des entreprises, des établissements nationaux. Ce sont ces volontés, ces initiatives locales qui peuvent transformer un monde trop cloisonné et refermé sur lui-même.Comment faire comprendre que l’innovation, le progrès sont liés à la transversalité et aux alliances, à l’ouverture et à l’envie de découvrir, aux modifications des comportements, et donc à l’éducation, à la formation permanente, et à la politique culturelle ? Au cœur des politiques à entreprendre pour favoriser ce modèle de développement territorial, il y a un double travail à envisager : développer une offre culturelle permanente encore souvent absente et, là où elles existent, soutenir les initiatives culturelles qui contribuent à fédérer les dynamiques transversales.Pour cela, on peut compter sur l’engagement d’artistes, de compagnies de théâtre ou d’ensembles musicaux, de centres d’arts visuels, d’associations ou structures itinérantes… Plus que les œuvres en elles-mêmes, ce sont le processus partagé avec les habitants et les étapes franchies pour arriver au spectacle, à la création, qui enrichissent le territoire.En milieu rural depuis 40 ansCes modalités bousculent souvent les fonctionnements habituels du monde culturel et les repères institutionnels, s’inscrivant parfois elles-mêmes à la périphérie des politiques culturelles. Parmi ces acteurs, il existe un réseau national structurant qui œuvre essentiellement en milieu rural depuis 40 ans, celui des Centres culturels de rencontre, aujourd’hui en plein développement.Créés par des initiatives locales, ces Centres sont situés dans des sites patrimoniaux remarquables qui leur procurent une assise et une visibilité fortes. Ils ont pour vocation l’accueil en résidences d’artistes et l’organisation d’événements qui attirent un large public autour d’un projet culturel.Reconnus par un label national du ministère de la culture et de la communication et soutenus par les collectivités locales, ils mettent en œuvre une politique transversale de développement à partir de la culture, du patrimoine, de la création. Ils y associent le tourisme, le monde économique et universitaire, l’insertion professionnelle des jeunes talents, l’ouverture à l’international, le maillage avec le tissu associatif, la médiation vers les enfants, les familles, les personnes âgées…En lien avec l’Éducation nationale, ils mènent en direction des jeunes, des actions concrètes et régulières de découverte du monde de la création et de participation à des activités culturelles. En somme, ils contribuent, avec d’autres réseaux et partenaires, à redonner vie aux territoires qu’ils habitent.Une chance à saisirLa présence d’un tel Centre culturel de rencontre a parfois permis, en lien avec les différents acteurs territoriaux, de maintenir des emplois, quelques familles, la poste, la petite école d’un village, l’arrêt du bus… Plus largement, c’est cette synergie des différentes politiques – économique, sociale, éducative, solidaire, environnementale… et culturelle – qui peut transformer la dynamique des territoires.Plus que jamais, dans le contexte d’isolement et de perte de confiance vécus par les habitants, ces acteurs et équipements culturels représentent des chances à saisir, des perspectives d’avenir. Les Centres culturels de rencontre, en particulier, sont de nature à créer un climat d’innovation, une ouverture vers d’autres réseaux, une image positive, une attractivité. Le projet de loi « relatif à la liberté de création, à l’architecture, au patrimoine » est une chance à saisir pour soutenir ce réseau et ces centres.Avec eux, les collectivités locales et notamment les grandes régions disposent d’outils modernes en faveur de la renaissance culturelle des territoires ruraux. Elles devront les prendre en compte dans le cadre des schémas d’aménagement dont elles ont la responsabilité.Yves Dauge (Président de l’Association des Centres culturels de rencontre) et Isabelle Battioni (Déléguée générale de l’Association des Centres culturels de rencontre)Cosignataires de cette tribune. Les directrices et directeurs des Centres culturels de rencontre de: Abbaye aux Dames, la cité musicale ; Saintes Abbaye de Noirlac – Centre culturel de rencontre ; Abbaye royale de Saint-Jean-d’Angély*; Abbaye royale de Saint-Riquier ; Abbaye de Sylvanès ; Abbaye de Vaucelles*; Ambronay – Centre culturel de rencontre ; Centre culturel du Château de Goutelas ; Chartreuse de Neuville-sous-Montreuil*; Chartreuse de Villeneuve lez Avignon – Centre national des écritures du spectacle ; Château de l’Esparrou*; La Corderie royale – Centre international de la mer ; Domaine de Fonds-Saint-Jacques ; Domaine de Kerguéhennec ; Domaine de la Vergne – Maison du comédien Maria Casarès ; Les Dominicains de Haute-Alsace ; IMEC- Abbaye d’Ardenne ; Parc Jean-Jacques Rousseau – Ermenonville ; Le Prieuré de la Charité-sur-Loire – Cité du mot ; Royaumont − abbaye & fondation ; La Saline royale d’Arc et Senans ; Sylvart* (*Projets pris en considération pour devenir Centre culturel de rencontre). 24.12.2015 à 13h32 • Mis à jour le24.12.2015 à 16h59 A la veille de Noël, une petite note positive. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité, a diminué de 15 000 (- 0,4 %) en novembre, selon les chiffres publiés, jeudi 24 décembre, par Pôle emploi et le ministère du travail. Il s’établit ainsi à 3 574 800.La ministre du travail, Myriam El Khomri, y voit la confirmation d’une tendance à la stabilisation, la hausse du nombre de chômeurs de catégorie A ayant été limitée à 0,1 % sur les trois derniers mois. Le problème, c’est que depuis deux ans aucune baisse mensuelle n’a pu être enregistrée deux mois de suite. Et que, sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi de cette seule catrégorie A est en augmentation de 2,5 %.Quelles sont les raisons de ce chômage persistant ? L’horizon va-t-il se dégager dans l’année qui s’ouvre ? Comment et sur quoi le gouvernement compte-t-il agir ? Un rapide tour d’horizon pour comprendre un peu mieux ce sujet de l’emploi en France.Pourquoi le chômage ne se résorbe-t-il pas ? Début décembre, l’Insee a annoncé un bond du taux de chômage au troisième trimestre, celui-ci atteignant 10,2 % de la population active en France métropolitaine, soit son plus haut niveau depuis 1997.Le mois de novembre marque certes une baisse, sur un mois, du nombre des demandeurs d’emploi quand on se limite à observer la catégorie A. Mais, sur un an, il est en hausse de 2,5 %. Surtout, si l’on comptabilise l’ensemble des catégories A, B et C (incluant donc ceux qui sont en activité réduite) en France métropolitaine, le chiffre des demandeurs d’emploi s’élève à 5 442 500, et il est en hausse de 0,1 % sur un mois et de 5,1 % en un an.Ces résultats témoignent d’une activité économique qui reste encore trop fragile pour laisser entrevoir un recul durable du chômage. Le – petit – retour de la croissance, qui ne devrait guère dépasser 1,1 % en 2015 selon l’Insee, est trop poussif pour relancer l’activité, et l’emploi.C’est ainsi que l’emploi salarié dans les secteurs marchands non agricoles est resté stable au troisième trimestre. Neuf cents postes ont même été détruits au cours de ce trimestre, ramenant leur total à 15 847 900. Dans la construction et l’industrie, l’emploi a continué de reculer, de respectivement 0,8 % et 0,5 %. Il faut remonter jusqu’à 2011 pour trouver une création nette d’emploi dans l’industrie.Au total, sur un an à fin septembre, le niveau de l’emploi salarié est en hausse de 0,2 % seulement : les créations d’emplois ne sont donc pas suffisantes pour absorber la hausse naturelle de la population active. En 2014, 160 000 actifs sont arrivés sur le marché du travail, selon l’Insee. A en croire les différentes prévisions, même avec une croissance à 1,8 % du produit intérieur brut (PIB), le recul ne serait que de 0,2 point, soit 200 000 emplois créés…Quelles sont les perspectives ? La France a besoin d’une croissance plus forte et plus durable pour parvenir à inverser la tendance sur le front du chômage. Or, sur ce plan, la dernière note de conjoncture de l’Insee, mi-décembre, n’est pas rassurante : au quatrième trimestre, la croissance du PIB ne devrait atteindre que 0,2 %, soit deux fois moins que ce que prévoyait l’Institut il y a encore deux mois.A ce titre, un indicateur inquiète toujours : celui de l’inflation. Les prix à la consommation ont baissé de 0,2 % en novembre. Sur un an, les prix sont stables. Mais cette inflation molle, quasiment généralisée en zone euro, est synonyme de croissance anémique et elle est risquée pour l’économie si elle s’installe.Lire aussi :Sombre tableau pour l’économie françaiseIl y a quelques bonnes nouvelles cependant dans ce tableau peu réjouissant. Tout d’abord, la production industrielle a progressé de 0,5 % en octobre par rapport au mois précédent. Sur les trois derniers mois, elle est en hausse de 2,3 % par rapport aux trois mêmes mois de 2014.Par ailleurs, après avoir baissé de − 11 000 au premier trimestre, l’emploi intérimaire a augmenté au cours du deuxième trimestre de + 20 000, puis de + 16 000 au troisième trimestre (alors qu’on s’attendait à une hausse de 4 000 emplois intérimaires). Cette dynamique devrait se prolonger : + 16 000 et + 14 000 pour les deux premiers trimestres 2016.Lire aussi :Hausse de l’intérim, un bon signal pour l’emploiOr, en général, quand la reprise arrive, les entreprises commencent par recruter des intérimaires, avant de pérenniser les embauches. La reprise, le gouvernement dit l’entrevoir en 2016 : il table sur une hausse de 1,5 % du PIB.Cette estimation est toutefois jugée ambitieuse par les économistes. Selon l’Insee, de nombreux aléas demeurent : les effets des attentats, dont la persistance, début 2016, reste difficile à évaluer, ou encore l’ampleur du ralentissement dans les pays émergents, qui a pesé sur le commerce extérieur.Cela fait dire aux experts de l’Insee que le chômage « devrait baisser légèrement pour retrouver, à la mi-2016, son niveau de 2015 » (10,4 %). De véritable inversion de la courbe, il n’est toujours pas question.Que compte faire le gouvernement ? Dès le lendemain de la défaite des élections régionales, marquées par la progression du vote Front national avec un « sujet chômage » qui reste l’une des principales préoccupations des Français, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé, le 14 décembre, la préparation d’« un plan massif de formation pour les chômeurs » et des mesures pour doper l’apprentissage.Selon la ministre de l’emploi, Myriam El Khomri, l’accompagnement des personnes peu qualifiées sera au cœur du plan pour l’emploi qui doit être présenté en janvier. La ministre planche aussi sur la réforme du code du travail, prévue pour mars.La formation des chômeurs a un effet immédiat : ces personnes n’étant plus comptabilisées dans les statistiques à partir du moment où elles commencent une formation, cela fait baisser rapidement les chiffres. A moyen terme, cette mesure peut toutefois avoir des effets positifs si les qualifications sont bien ciblées.Lire aussi :Le gouvernement prépare un « plan massif » de formation pour les chômeursM. Valls a aussi promis de valoriser l’apprentissage alors que ces contrats en alternance entre l’entreprise et les études ont faibli de 8 % en 2013 et de 4 % en 2014. Un geste vers les jeunes, particulièrement touchés par le chômage. Cependant, selon l’économiste Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), cette mesure repose en partie sur une erreur de diagnostic : si l’apprentissage baisse, c’est surtout, selon lui, parce que le secteur du BTP ne se porte pas bien.Lire aussi :Que faut-il attendre des mesures pour l’emploi annoncées par Manuel Valls ?Le premier ministre a également dit vouloir « encourager » les emplois de service (aide à domicile, garde d’enfants, jardinage…). De plus, un nouveau traitement contre le chômage de longue durée pourrait être testé. Une proposition de loi des députés socialistes, dite « d’expérimentation territoriale » visant à ramener à « zéro » le nombre de personnes qui cherchent un emploi depuis au moins un an, a été adoptée, à l’unanimité, par l’Assemblée nationale le 10 décembre.Ce texte prévoit d’offrir à des chômeurs de longue durée un poste en CDI dans des activités socialement utiles. Le dispositif devrait d’abord s’appliquer dans une dizaine de territoires, pendant cinq ans.Lire aussi :Un remède pour ramener à « zéro » le chômage de longue durée ?Il reste désormais quelques mois à François Hollande pour tenir sa promesse « d’inverser la courbe du chômage ». Il en a fait une condition pour se présenter à l’élection présidentielle de 2017.Lire : Le post du blog Lui Président : Inversion de la courbe du chômage 24.12.2015 à 11h59 • Mis à jour le24.12.2015 à 16h58 | Patrick Roger Une éclaircie avant les fêtes de fin d’année sur le front du chômage. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, sans activité et tenus de rechercher un emploi, a diminué de 15 000 (– 0,4 %) en novembre, selon les chiffres publiés, jeudi 24 décembre, par Pôle emploi et le ministère du travail. Il s’établit à 3 574 800, soit une augmentation de 2,5 % sur un an.Le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C (incluant ceux qui sont en activité réduite) en France métropolitaine reste toutefois en hausse. Il s’élève à 5 442 500, soit une augmentation de 0,1 % sur un mois et de 5,1 % en un an.En France, y compris l’outre-mer, le nombre de demandeurs d’emploi est de 3 833 400 pour la catégorie A (+ 2,3 % sur un an) et de 5 743 600 pour les catégories A, B et C (+ 4,9 %).Lire nos explications :Chômage : pourquoi la courbe ne s’inverse pasExtension de la précarité et chômage de longue duréeParmi les enseignements que l’on peut tirer de ces chiffres :La diminution du nombre de demandeurs d’emploi dans la catégorie A continue de s’accompagner d’une hausse dans les autres catégories, significative d’une extension ininterrompue de la précarité.L’amélioration est toutefois plus sensible pour les jeunes de moins de 25 ans, dont le nombre d’inscrits à Pôle emploi baisse de 6 000 en un mois (– 1,1 %), soit une diminution de 4,5 % sur un an.Le chômage de longue durée continue de progresser : 2 447 300 demandeurs sont à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an, un chiffre en hausse de 9,7 % sur un an, tandis que le nombre de demandeurs inscrits depuis plus de trois ans a progressé de 16,5 %.En France métropolitaine, l’ancienneté moyenne des demandeurs d’emploi atteint 570 joursLa ministre du travail, Myriam El Khomri, voit dans ces chiffres la confirmation d’une tendance à la stabilisation, la hausse du nombre de chômeurs de catégorie A ayant été limitée à 0,1 % sur les trois derniers mois. Le problème, c’est que, depuis deux ans, aucune baisse mensuelle n’a pu être enregistrée deux mois de suite.Les résultats sur le plan de l’activité économique restent encore trop fragiles pour laisser entrevoir un recul durable du chômage, cette fameuse « inversion de la courbe » promise par François Hollande.Lire sur Les Décodeurs :Neuf graphiques qui relativisent la baisse du chômagePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.12.2015 à 04h31 • Mis à jour le24.12.2015 à 08h58 La décision de François Hollande d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français et condamnés pour terrorisme est au cœur de nombreux éditoriaux, jeudi 24 décembre. La majorité des quotidiens jugent cette mesure avec sévérité, certains s’attardant sur le fond de celle-ci, d’autres sur sa forme.Lire aussi :Réforme constitutionnelle : Hollande maintient l’extension de la déchéance de nationalitéIl n’y a guère que Le Figaro, sous la plume de Paul-Henri du Limber, pour se féliciter de l’annonce du chef de l’Etat : « François Hollande aime surprendre. Pour le pire, souvent, pour le meilleur, parfois. Dans cette affaire de déchéance de nationalité, il a choisi la seconde solution. (…) Le président a tenu bon et il faut s’en féliciter. » Dans les colonnes de L’Opinion, Nicolas Beytout se veut plus nuancé. Cette mesure est « un symbole, et n’est que cela », estime-t-il. Pourtant, ajoute-t-il, « c’est aussi cela, le but du terrorisme : nous entraîner vers le toujours plus et finir par nous diviser face à la menace. La déchéance pour tous, un pas trop loin ? ».« Consternation » de la gauche« La gauche accueille avec consternation la décision présidentielle qui déclenche un débat malsain, fort éloigné des impératifs réels de la lutte antiterroriste », résume de son côté Laurent Joffrin dans Libération, qui titre en une « Déchéance de crédibilité ». Patrick Apel-Muller, de L’Humanité, est encore plus vindicatif dans son éditorial, titré « Le choix de l’indignité » :« En constitutionnalisant l’état d’urgence, le tandem gouvernant signe sa reddition devant l’idéologie sécuritaire et une défaite pour la démocratie. » « C’est un pan de la gauche qui se sent trahi », note également Matthieu Verrier dans La Voix du Nord. « François Hollande doit très vite se remettre à sa cuisine politique », ajoute-t-il.« Il n’y a que le FN qui pavoise »Jean-Louis Hervois, pour La Charente libre, justifie ainsi l’attitude du président : « Renier un engagement prononcé dans le cadre le plus solennel de la République − le Congrès de Versailles − et dans les circonstances les plus dramatiques − au lendemain des attentats de novembre − ne pouvait que ruiner définitivement l’image d’autorité qu’il s’applique à construire. » « Tant pis si une occasion de faire de la politique autrement a encore été manquée », souligne Pierre Fréhel dans les pages du Républicain lorrain.Avec cette décision, note Bruno Dive dans Sud-Ouest, François Hollande « valorise le Front national ». « Il n’y a finalement que le FN qui pavoise, ravi du pataquès provoqué par un sujet sur lequel l’extrême droite a toujours nourri bien des fantasmes », abonde Laurent Bodin dans L’Alsace. Dans La République des Pyrénées, Jean-Marcel Bouguereau est consterné :« Le Front national annonçait que ses parlementaires allaient voter la réforme de la Constitution. La boucle est bouclée. Dramatiquement. Sinistrement. »Lire aussi :Déchéance de nationalité : comment modifie-t-on la Constitution ? 23.12.2015 à 20h56 Un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Flamanville a été arrêté mardi soir, probablement pour plusieurs semaines, a indiqué EDF, mercredi 23 décembre. Le transformateur du réacteur 2 de la centrale est « tombé en panne dans la nuit de lundi à mardi ».Un transformateur de secours a alors pris le relais, mais comme le principal n’a pu être réparé dans les délais réglementaires, le réacteur a été arrêté mardi à 18 h 15, a indiqué le service communication de la centrale.Lire notre décryptage :EPR de Flamanville : les quatre malédictions d’un chantier controversé« Il est très fortement probable que le transformateur doive être changé », une opération dont la durée se compte « en semaines et non en jours ou en mois », a-t-on précisé de même source. Ce genre d’événement s’est déjà produit dans d’autres centrales par le passé, selon EDF.« Aucun impact sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement »« Cet événement n’a aucun impact sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement », a précisé EDF dans un communiqué.L’unité de production 1 de la centrale de Flamanville est en fonctionnement et contribue à l’alimentation du réseau électrique national, selon le communiqué diffusé sur le site Internet de la centrale.La centrale de Flamanville représente, avec ses deux réacteurs, 4,5 % de la production nucléaire française, soit 80 % de la consommation électrique de la Normandie.Flamanville compte deux réacteurs habituellement en fonctionnement et un troisième en construction, de type EPR, qui cumule déboires et retards.Lire aussi :EPR de Flamanville : EDF s’offre un nouveau délai jusqu’en 2020 23.12.2015 à 16h44 • Mis à jour le23.12.2015 à 16h44 Le juge des référés du Conseil d’État a refusé, mercredi 23 décembre, de suspendre les délibérations de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) sur le patrimoine de Marine et de Jean-Marie Le Pen.La HATVP avait annoncé lundi avoir saisi le parquet national financier du cas de la présidente du Front national et de son père, qu’elle soupçonne d’avoir sous-évalué en 2014 leur patrimoine détenu en commun.Lire :Patrimoine, le nouveau front judiciaire des Le PenLe Conseil d’Etat doit encore se prononcer sur le fondMarine Le Pen avait aussitôt annoncé avoir déposé un recours pour « excès de pouvoir » devant le Conseil d’Etat, dénonçant « une volonté de nuire désormais systématique et outrancière ». Le Conseil d’Etat souligne avoir été saisi en référé, c’est-à-dire en urgence, et précise qu’il se prononcera ultérieurement sur le fond de l’affaire.Patrimoine de M et JM Le Pen : le Conseil d’État se prononcera sur le fond dans les prochains mois 2/2 https://t.co/lq3raj0eQm— Conseil_Etat (@Conseil d'État)require(["twitter/widgets"]);Marine et Jean-Marie Le Pen demandaient au juge des référés de surseoir aux délibérations pourtant déjà prises de la HATVP en attendant que le juge se prononce définitivement. Dans un communiqué, le Conseil d’Etat estime que les requérants n’ont pas justifié, comme ils auraient dû le faire, être dans une situation d’urgence, se bornant à évoquer « des conséquences difficilement réparables ».La HATVP estime qu’il existe un « doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité » des déclarations de la présidente du FN et de son père, du fait de « la sous-évaluation manifeste de certains actifs immobiliers détenus en commun ». Il a fait également état de « l’omission de biens immobiliers » par Jean-Marie Le Pen, exclu cette année du parti à l’issue d’un conflit avec sa fille. Marine et Jean-Marie Le Pen sont tous deux députés européens.Propriétés sous-évaluées de deux tiers de leur valeurDans un communiqué, la dirigeante du FN a estimé que « l’évaluation de parts minoritaires de SCI » effectuée par la HATVP « est totalement contradictoire et gravement surévaluée avec celle opérée, depuis de nombreuses années, par l’administration fiscale ».Le père et la fille détiennent notamment en commun la propriété de Montretout à Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine. En 2012, Marine Le Pen avait déclaré à l’Express détenir la moitié d’une villa à Perpignan et un huitième d’une maison de famille à la Trinité-sur-Mer. Selon Le Monde, daté de mercredi, les Le Pen ont sous-évalué leurs propriétés de plus de deux tiers de leur valeur.Le code pénal punit d’une peine de trois ans de prison, de 45 000 euros d’amende, et de dix ans d’inéligibilité le fait d’omettre de déclarer une partie substantielle de son patrimoine ou de fournir une évaluation mensongère.Le Front national est déjà la cible d’une information judiciaire ouverte en avril 2014 pour escroquerie, abus de bien social, complicité et recel de ces délits visant le financement de ses campagnes électorales.Lire aussi :Les déclarations de patrimoine de Marine et Jean-Marie Le Pen transmises à la justice Mathilde Damgé Le projet de réforme de la Constitution, qui avait été annoncé par le président François Hollande devant le Congrès réuni à Versailles trois jours après les attentats sanglants de Paris du 13 novembre, inclura l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés français reconnus coupables de faits de terrorisme. Le texte, intitulé « projet de loi constitutionnelle de protection de la nation » et présenté, mercredi 23 décembre, en conseil des ministres, propose aussi de constitutionnaliser les conditions de déclenchement de l’état d’urgence.Lire aussi :Réforme constitutionnelle : Hollande maintient l’extension de la déchéance de nationalitéCette réforme du texte fondateur de la Ve République répond à plusieurs règles précises.L’initiative de la révision appartient au président de la République et aux membres du Parlement (mais elle est alors qualifiée de « proposition » et non de « projet » de loi).En outre, l’initiative doit être partagée au sein même de l’exécutif : ni le président ni le premier ministre ne peut engager seul une procédure de révision ; le président doit attendre – ou solliciter – la proposition du premier ministre, et, en retour, le premier ministre doit attendre la réponse du président à sa proposition.L’adoption du projet de loi constitutionnelle doit être identique dans les deux assemblées. « Les deux assemblées ont un égal pouvoir ; en maintenant sa rédaction, en refusant de prendre en compte les modifications de l’autre, chacune peut faire durer les débats indéfiniment et, de fait, bloquer la révision », explique Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, qui rappelle que « plusieurs projets ont ainsi échoué à ce stade, par obstruction du Sénat : l’extension du champ du référendum (1984), le droit pour les justiciables de soulever devant les juridictions ordinaires la question d’inconstitutionnalité (1990, 1993)… »La ratification est du ressort du Congrès (quand les deux assemblées sont réunies à Versailles) ou du peuple, par référendum. Dans le premier cas, députés et sénateurs doivent voter le projet à la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés pour qu’il soit ratifié. Dans le second, il n’est suivi d’effet qu’en cas de réponse positive (majoritaire) des Français.La Constitution a connu 24 révisions en un demi-siècle d’existence.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard Elu président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), dimanche 13 décembre face à Marion Maréchal-Le Pen, Christian Estrosi a aussitôt remercié les électeurs de gauche qui ont voté pour lui après le retrait de la liste soutenue par le Parti socialiste, au soir du premier tour. Dans un entretien donné à Paris Match, publié mardi 15 décembre, il dit avoir « changé » et critique la position de Nicolas Sarkozy et des Républicains, le « ni-ni » (ni FN, ni gauche si le parti doit donner des consignes de vote lors d’un second tour) :« Si les électeurs avaient adopté la ligne du ni-ni, Xavier Bertrand et moi-même n’aurions pas été élus. (…) Contrairement [à Nicolas Sarkozy], je ne pense pas que nous, élus [des] Républicains, devions tenir un discours toujours plus à droite. Plus on va à droite, plus on fait monter le FN. Plutôt que chasser sur le terrain du Front national, je préfère chasser le Front national du terrain. »Le maire de Nice assure vouloir « une cohésion solide avec le centre ».Pourquoi c’est de l’amnésie ?Christian Estrosi a beau jeu de dénoncer ce « virage à droite » du parti : il l’a lui-même alimenté pendant plusieurs années. Florilège de quelques-unes de ses déclarations les plus « droitistes » :« L’immigration clandestine va exploser ! […] Je demande la suppression pure et simple de l’AME [aide médicale d’Etat] qui est un véritable appel d’air migratoire, ainsi que l’accélération de la réduction des délais de procédure, la réduction du montant des allocations mensuelles versées aux demandeurs d’asile et l’exécution des obligations de quitter le territoire français pour les personnes déboutées », juillet 2015, Facebook. « Il y a tant d’aides à supprimer. Nous attirons [les demandeurs d’asile] parce que nous sommes trop généreux. Est-ce que vous trouvez que c’est charitable de les laisser se perdre dans nos villes et dans nos campagnes ? », mai 2015, RMC/BFM-TV.« La civilisation judéo-chrétienne dont nous sommes les héritiers aujourd’hui est menacée […]. L’immense majorité des musulmans de France […] se sentent menacés par ce que j’appelle l’islamo-fascisme. [Celui-ci] est présent en Irak, en Syrie [mais aussi] en France, à travers les cinquièmes colonnes et [leurs] réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages, dans les lieux clandestins », avril 2015, France 3.« Je veux une immigration de peuplement zéro. […] Ce problème d’immigration touche tous les Français », octobre 2014, Facebook.« Il est scandaleux […] que les contribuables français payent à des étrangers en situation irrégulière 100 % de leur couverture santé, c’est-à-dire 900 millions d’euros par an », mai 2014, France 2.A des Roms à Nice : « J’en ai maté d’autres, je vous materai. (…) La première chose que je fais, c’est de vous mettre caméras partout, pour surveiller vos faits et gestes dans les quelques heures qui viennent. On va noter ceux qui rentrent, sortent, à quelle minute, à quel moment et ce que vous allez faire partout, dans la ville, dans la métropole, etc. », juillet 2013.« On ne peut pas se revendiquer de partout de la laïcité et en même temps dire que l’islam et la démocratie sont parfaitement compatibles. […] Pour moi, c’est totalement incompatible », juillet 2013, i-Télé.« Moi, je préfère avoir un stade qui s’appelle Allianz [compagnie allemande d’assurances] plutôt qu’Emirates [compagnie aérienne émiratie], vous voyez pourquoi… », octobre 2012, L’Equipe.On peut aussi rappeler que M. Estrosi s’est fait le champion des arrêtés spectaculaires – bien que pas toujours applicables. Ainsi, durant la Coupe du monde de football en 2014, la ville de Nice avait publié un arrêté interdisant l’utilisation « ostentatoire » de drapeaux étrangers. Fin 2012, c’était un arrêté « anti-mariages bruyants » qui interdisait « de crier, de courir, de se bousculer, de jouer d’un instrument ou de diffuser de la musique dans la cour d’honneur et à proximité des fenêtres des salles de mariage ». Ou encore, la même année, un arrêté contre les mendiants « qui troublent la tranquillité des personnes ».Enfin, quand l’UMP avait officialisé le « ni-ni » en juin 2012, M. Estrosi l’avait justifié, sur Europe 1, en demandant qu’on interroge un représentant du PS pour lui demander : « Pourquoi faites-vous alliance avec l’extrême gauche [le Front de gauche], qui participe à des manifestations caricaturales contre Israël, avec une certaine forme d’antisémitisme ? » Bref, si chacun a le droit de changer d’avis, voilà pour M. Estrosi un virage d’ampleur.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau et Jérémie Baruch Les « petites » communes votent plus volontiers pour le Front national que celles qui sont peuplées. En prenant les résultats du second tour des élections régionales, et en regroupant les communes par tranches en fonction de leur population, la gauche voit sa part croître au fur et à mesure que la population augmente, en particulier à partir du moment où la commune dépasse 5 000 habitants. #container_14501763098{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14501763098{ height:600px; } #container_14501763098 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14501763098 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14501763098 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14501763098 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Plus une commune est peuplée, plus elle vote à gaucheVote moyen par commune selon sa population, au second tour des élections régionales de 2015Sources : Ministère de l'intérieur, Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Déjà constatée lors de l’élection présidentielle de 2012, cette tendance d’un vote pour le FN dans les zones rurales va s’accentuant, car le parti peine à convaincre en ville.#graphique_bulles .titre:before {font-size: 13px;content: "► ";vertical-align: middle;}#graphique_bulles .st0{fill:#2C59A8;stroke:#DDDDDD;stroke-opacity:0;}#graphique_bulles .st1{fill:#F96996;stroke:#AC375C;stroke-opacity:0;}#graphique_bulles .st2{enable-background:new ;}#graphique_bulles .st4{font-size:30px;}#graphique_bulles .st5{fill:#B2B0A1;}#graphique_bulles .st6{fill:#FFF;}#graphique_bulles .st7{fill:#A9C7FB;}#graphique_bulles .st8{fill:#B2A1A1;}#graphique_bulles .titre {position: relative;z-index: 5;margin-left: 10px;margin-top: 5px;}Répartition des communes selon leur vote au second tour des régionales 500 à 1 000 hab.7 054 communes1 000 à 3 500 hab.6 771 communes 1 000 à 3 500 hab.6 771 communes500 à 1 000 hab.7 054 communes10 000 à 25 000 hab576 communes100 à 500 hab.16 348 communes3 500 à 5 000 hab.915 communes5 000 à 10 000 hab.1 086 communes50 000 à 100 000 hab.286 communes100 000 hab. ou plus39 communesmoins de 100 hab.3 477 communesEn bleu, les communes dont le vote a été en moyenne plus favorable à la droite ; en rose, celles dont le vote a été plutôt favorable à la gauche.En moyenne, dimanche 13 décembre, les listes d’union de la gauche se sont retrouvées en tête dans les communes de plus de 5 000 habitants ; celles-ci ne représentent que 5,43 % des 36 552 communes métropolitaines (mais 38 millions d’habitants). A titre de comparaison, les communes de moins de 500 habitants forment plus de la moitié, soit 19 825 collectivités pour 4,5 millions d’habitants.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Auffret Plus d’un mois après les attentats ayant frappé Paris le 13 novembre, le rythme des perquisitions administratives est en baisse, mais reste soutenu. Le ministère de l’intérieur a effectué le 15 décembre un bilan des actions menées par les forces de l’ordre depuis la mise en place de l’état d’urgence, le 14 novembre. D’une moyenne de 120 perquisitions administratives quotidiennes en France pendant les dix jours ayant suivi les attentats parisiens, la fréquence semble être passée à une quarantaine par jour au début du mois de décembre.Ces résultats viennent compléter ceux annoncés par le premier ministre, Manuel Valls, invité de la matinale de France Inter, le 11 décembre.Les 2 700 perquisitions administratives qui ont été menées au total ont abouti – outre les saisies diverses et les assignations à résidence – à l’ouverture de deux enquêtes préliminaires par la section antiterroriste du parquet de Paris, une information révélée par Mediapart et confirmée par Le Monde. 354 assignations à résidenceAnnoncée par le président de la République François Hollande, dans sa première déclaration après les attentats, la mise en place de l’état d’urgence permet notamment aux préfets d’engager des perquisitions lorsqu’il existe « des raisons sérieuses de penser que ce lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace ».Cependant, tout lieu « affecté à l’exercice d’un mandat parlementaire ou à l’activité professionnelle des avocats, des magistrats ou des journalistes » ne peut être perquisitionné dans ce cadre – ce qui n’empêche pas une intervention au domicile des personnes concernées.Lire aussi :L’état d’urgence, un dispositif à géométrie variableDans le cadre de l’état d’urgence, 354 mesures d’assignation à résidence ont été prises depuis le 13 novembre – il s’agit d’une autre prérogative accordée aux forces de l’ordre. Ces mesures ont été contestées à sept reprises devant le Conseil d’Etat.A ce propos, lors de son intervention sur France Inter, Manuel Valls a déclaré : « Il y a eu, oui, 354 assignations à résidence parce que c’est aussi un moyen de mettre de côté des individus qui peuvent être dangereux pour l’Etat, pour l’intérêt général et l’ordre public. »Lire aussi :Que va changer l’état d’urgence pour les citoyens ?Simon AuffretJournaliste au Monde 15.12.2015 à 14h39 • Mis à jour le15.12.2015 à 15h03 Entre Nathalie Kosciusko-Morizet et Nicolas Sarkozy, la rupture est bel et bien consommée. La première n’est officiellement plus vice-présidente des Républicains, parti présidé par le second, depuis mardi 15 décembre.Lire aussi :Sarkozy resserre son organigramme et annonce la sortie de NKMDepuis des mois, en coulisse comme sur la scène médiatique, les désaccords entre Mme Kosciusko-Morizet et M. Sarkozy ne cessaient de croître, notamment sur les questions stratégiques et identitaires. Retour en citations sur ces querelles intestines.« L’objectif de Patrick Buisson était de faire gagner Charles Maurras »Juin 2012. Sur le plateau de « Dimanche+ », sur Canal+, au lendemain des élections législatives, Nathalie Kosciusko-Morizet règle publiquement ses comptes avec l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, à qui elle reproche sa stratégie de « droitisation ».« Le principal reproche que je fais à Patrick Buisson c’est que son objectif, à mon avis, n’était pas de faire gagner Nicolas Sarkozy, il était de faire gagner Charles Maurras. »La référence à Charles Maurras, journaliste, homme politique et essayiste (1868-1952), figure de l’extrême droite, n’est pas anodine. La députée de l’Essonne souhaite ici rappeler que Patrick Buisson, avant de s’engager en politique, a notamment été journaliste à l’hebdomadaire d’extrême droite Minute.Lire aussi :Patrick Buisson, le fantôme des Républicains« Elle ne fait que des conneries »Décembre 2013. En pleine campagne pour les municipales à Paris, où elle est candidate, Nathalie Kosciusko-Morizet est tancée par Nicolas Sarkozy. Le Monde rapporte que ce dernier a dit à son entourage : « Elle ne fait que des conneries. » La conseillère au cabinet de Nicolas Sarkozy dément toutefois aussitôt sur Twitter assurant : « C’est Le Monde qui devrait revoir ses sources. »«  Le principe de précaution ne bloque pas le progrès »Septembre 2014. Sur le dossier sensible du gaz de schiste, Nicolas Sarkozy, qui était pour le « principe de précaution », devient, à l’occasion d’un meeting à Lambersart (Nord), favorable au « principe de responsabilité ».« Je ne peux pas accepter que les Etats-Unis soient devenus, du point de vue de l’énergie, indépendants grâce au gaz de schiste et que la France ne puisse pas profiter de cette nouvelle énergie alors que le chômage ravage tant de nos territoires et tant de nos familles, c’est inacceptable. »Le retournement de veste de celui qui n’est alors pas encore président de l’UMP n’est pas du goût de son ancienne ministre de l’écologie. Dans les colonnes du Figaro, puis au micro de France Inter, Nathalie Kosciusko-Morizet déclare :« Je suis opposée à l’exploitation du gaz de schiste dans les conditions et avec les technologies qui ont été employées aux Etats-Unis. Je ne suis pas d’accord avec Nicolas Sarkozy, et ce n’est pas la première fois. Le principe de précaution ne bloque pas le progrès. »Lire aussi :Nicolas Sarkozy et « NKM » passent à table« Tu commences à m’emmerder »Décembre 2014. Nicolas Sarkozy, fraîchement élu à la tête de l’UMP, participe à une réunion consacrée à l’organigramme du parti. Les discussions s’ouvrent sur la place à accorder au cofondateur de La Droite forte, Guillaume Peltier, que Nathalie Kosciusko-Morizet traite de « fasciste ». Proche de Patrick Buisson, l’homme s’était de surcroît prononcé contre la candidature de Nathalie Kosciusko-Morizet à la primaire à droite pour les municipales à Paris.Le Canard enchaîné rapporte la vive altercation qui suit :« Mais, Nicolas, nous en avons discuté ensemble pendant soixante-douze heures et nous avons passé un accord : Peltier ne fera pas partie du dispositif.— Tu commences à m’emmerder.— Dans ce cas-là, je préfère m’en aller. »L’intervention de Brice Hortefeux sera nécessaire pour ramener le calme, précise le journal satirique.«Tu devrais manger du porc, ça te rendrait plus aimable »Mars 2015. Au soir du premier tour des élections départementales, face aux résultats du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet fait grise mine. Le Canard enchaîné rapporte que, devant sa mine déconfite, Nicolas Sarkozy lui déclare : « Pour te faire retrouver le sourire, je t’annonce que j’ai fixé à soixante-dix le nombre de parrains parlementaires nécessaires pour te présenter à la primaire. » (La députée de l’Essonne avait tenté de faire abaisser ce seuil de vingt-cinq à dix).Risposte de Nathalie Kosciusko-Morizet, qui lui conseille de « manger du porc, ça [le] rendrait plus aimable », en référence aux prises de position de l’ancien président sur les menus de substitution dans les cantines scolaires.« Le Front national défigurerait la France »Juin 2015. Tiraillée par la question clé de son rapport au Front national, l’UMP se prononce en faveur d’une stratégie « ni front républicain, ni Front national » pour le second tour de l’élection législative partielle du Doubs, qui oppose un candidat socialiste et une frontiste. Nathalie Kosciusko-Morizet va contre les recommandations de Nicolas Sarkozy et appelle à voter pour le Parti socialiste (PS) :« En ce qui me concerne, je ne renvoie pas le PS et le Front national dos à dos. Le PS désespère la France, vous me direz que c’est très grave. Mais je pense que le Front national défigurerait la France. »Lire aussi :UMP : comment le « ni-ni » s’est imposé« Pourquoi aller chercher à cliver ? »Juillet 2015. Nathalie Kosciusko-Morizet se désolidarise une nouvelle fois de la ligne érigée par Nicolas Sarkozy en lui reprochant d’avoir signé « Touche pas à mon église ». L’appel, lancé par Denis Tillinac dans Valeurs actuelles, entend protester contre la proposition de Dalil Boubakeur de transformer des églises vides en mosquées.« Ce serait une erreur de transformer les églises en mosquées, mais, en fait, ça ne se fait pas. Les seules choses qui se font ce sont des prêts occasionnels. Ce n’est pas mieux quand une église devient une boîte de nuit ou un restaurant… On essaye d’exciter autour de ce sujet qui n’existe pas vraiment […] Pourquoi le faire revivre, pourquoi aller chercher à cliver ? »Lire aussi :« Touche pas à mon église ! », l’étrange appel signé par Nicolas Sarkozy« Si les électeurs avaient appliqué le ni-ni, nos candidats auraient été battus »Décembre 2015. Au lendemain de second tour des élections régionales — qui voit la droite remporter sept régions — Nathalie Kosciusko-Morizet s’agace de la stratégie du « ni-ni » prônée dans l’entre-deux tours par le président des Républicains :« Si les électeurs avaient appliqué le “ni-ni”, nos candidats dans le Nord et en PACA auraient été battus. »La réponse de Nicolas Sarkozy ne se fait pas attendre, et laisse peu de place au doute :« Il y a un souci de fond et de cohérence. On préfère que les responsables du mouvement expliquent les positions du mouvement et pas autre chose. »« Une vieille idée stalinienne »Décembre 2015. Appelée à réagir aux propos de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet finit par signer son propre arrêt de mort au sein du parti Les Républicains :« Croire que le parti se renforce en s’épurant, c’est une vieille idée stalinienne. Je trouve curieux, au moment où on lance un débat sur la ligne, d’évincer ceux qui ne sont pas d’accord. Moi je crois au contraire que le parti se réforme en débattant. »Deux jours après le second tour des élections régionales, Nathalie Kosciusko-Morizet a disparu de l’organigramme des Républicains. La campagne pour la primaire à droite en vue de la présidentielle de 2017 est plus que jamais ouverte.Lire aussi :A droite, la primaire pour la présidentielle commence maintenant Samuel Laurent et Gary Dagorn Qui a gagné ou perdu le plus de voix entre les deux tours ? Derrière cette question simple se pose une autre bien plus complexe : comment expliquer la dynamique de ce second tour, et la difficulté pour le Front national (FN), élection après élection, à « transformer » des premiers tours où il se classe en tête ?Précisons d’abord les chiffres. Voici la situation au premier tour, par « blocs partisans » : #container_14500888543{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14500888543{ height:500px; } #container_14500888543 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14500888543 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14500888543 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14500888543 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Scores en voix par blocs partisansAu premier tour des régionalesrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14500888543", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gauche radicale","Gauche socialiste","Ecologistes","Centristes","Droite UMP","Extrême droite","Divers","Votants"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "T1 régio 2015", "data": [ [ "", 1208726 ], [ "", 5355941 ], [ "", 1567667 ], [ "", 86009 ], [ "", 6774192 ], [ "", 6051246 ], [ "", 226356 ], [ "", 22609335 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " voix", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Au second tour, près de 3,8 millions d’électeurs supplémentaires ont été voter, soit un bond de la participation de 17 %. Comment s’est réparti ce sursaut ?- Le FN a obtenu 801 233 voix de plus, soit + 13 %- Le « bloc de gauche » a perdu 188 188 voix, soit − 2,2 %- Le « bloc de droite » a gagné 3 242 316 voix, soit + 47 %. #container_14500850501{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14500850501{ height:500px; } #container_14500850501 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14500850501 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14500850501 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14500850501 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Gain et pertes de voix entre les toursAu niveau de la France entière, par agrégation de "blocs partisans"require(['jquery','highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function($) { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14500850501", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#A2A9AE","#04103F","#ff3232","#2C59A8","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Votants","FN","Bloc gauche","Bloc droite","Régionalistes"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Gain/perte", "colorByPoint": true, "data": [ [ "", 3846228 ], [ "", 801233 ], [ "", -188188 ], [ "", 3242316 ], [ "", -363275 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " voix", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});On constate que le sursaut de participation a clairement bénéficié avant tout à la droite, qui a cumulé cette hausse du nombre d’électeurs avec de très bons reports de voix de gauche dans les régions où le second tour voyait s’opposer droite et FN (PACA, Nord-Pas-de-Calais-Picardie). Assez logiquement, la gauche, qui était totalement absente du second tour dans deux régions, perd des voix entre les deux tours.Quant au FN, il n’en perd pas, mais réalise un gain limité de 13 % pour 47 % pour Les Républicains (LR).Très fort report de voix de gauche en Nord-Pas-de-Calais-PicardieSi l’on prend le cas du Nord-Pas-de-Calais Picardie,La participation (blancs et nuls inclus) a augmenté de 273 064 voix ;Xavier Bertrand (LR) a gagné 830 896 voix entre les deux tours ;Marine Le Pen (FN) en a gagné 106 614.Si on prend le premier tour, on sait que M. Bertrand disposait d’une « réserve » constituée par les voix de gauche : environ 671 000 électeurs avaient voté au premier tour pour une liste de gauche.Si on compte toujours en grandes masses, et qu’on attribue à M. Bertrand l’intégralité des voix qui s’étaient portées sur la gauche au premier tour, il reste encore environ 160 000 voix qui se sont portées sur lui au second tour, et qui peuvent venir de la hausse de participation.Le gain plus léger de Marine Le Pen (106 614 voix) ne peut, lui, venir des quelques « réserves » qui existaient (environ 45 000 voix entre les listes divers droite). Cela signifie qu’elle aussi a donc profité de la hausse la participation.En PACA, le FN profite de la hausse de la participationLa situation est semblable en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où le second tour se jouait aussi entre le FN et la liste d’union de la droite.La progression de cette dernière liste entre les deux tours (558 000 voix) laisse penser qu’une très grande partie des électeurs de gauche du premier tour (520 000 voix) ont apporté leur voix, au nom du barrage républicain, à Christian Estrosi.Si l’on part du postulat que l’ensemble du bloc de gauche (PS, Front de gauche, EELV) s’est reporté sur M. Estrosi au second tour et que les 20 000 voix de Jacques Bombard (Union des droites) ont bénéficié à Maréchal-Le Pen, on constate que la progression de la droite est bien plus faible (38 000 voix) que celle de l’extrême-droite (146 000 voix).Additionnées, ces deux progressions correspondent à la hausse de la participation (en excluant bulletins nuls et blancs). Il est donc possible que, contrairement à beaucoup d’autres régions, le gain de participation ait bénéficié principalement au FN et non à la liste d’opposition.En Languedoc, faibles reports sur Les RépublicainsPrenons un autre cas, celui de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées où la socialiste Carole Delga a été élue à la faveur d’une triangulaire contre Dominique Reynié (LR) et Louis Aliot (FN).La hausse de la participation a été de 18 % environ, soit 400 000 voix. Les réserves de voix, elles, étaient ténues à droite (moins de 100 000) comme à l’extrême droite, mais assez importantes à gauche (au total plus de 400 000 voix entre les listes EELV, Front de gauche et divers gauche).Au final, Mme Delga a obtenu un très fort report, puisqu’elle gagne entre les deux tours plus de voix qu’elle n’en a réunies au premier tour : 118 % de hausse, soit 591 647 voix de plus. M. Reynié, qui était en troisième position au premier tour a également progressé, de 35 % (133 000 voix), mais c’est sans commune mesure. Enfin, Louis Aliot n’a eu « que » 172 000 voix de plus, soit 26,3 % de progression.L’infographie ci-dessous vous permet de mesurer, pour chaque région, l’évolution des « blocs partisans » entre les deux tours.Choisissez une région : Alsace - Champagne-Ardenne - LorraineAquitaine - Limousin - Poitou-CharentesAuvergne - Rhône-AlpesBourgogne - Franche-ComtéBretagneCentre-Val de LoireCorseGuadeloupeGuyaneÎle-de-FranceLa RéunionLanguedoc-Roussillon - Midi-PyrénéesMartiniqueNord-Pas-de-Calais - PicardieNormandiePays de la LoireProvence-Alpes-Côte d'AzurNote : la progression de la participation affichée ici ne concerne que les suffrages exprimés et exclut les votes blancs et nuls. require(['jquery','highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function($){ $(function (){ var donnees=[]; donnees['alca']={fn1:641234,divers1:103318,bg1:488993,bd1:544098,fn2:790179,divers2:0,bg2:339757,bd2:1060065,votes:412358}; donnees['alpc']={fn1:480621,divers1:19050,bg1:937314,bd1:631776,fn2:507770,divers2:0,bg2:1037330,bd2:798142,votes:274481}; 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SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.12.2015 à 11h03 • Mis à jour le15.12.2015 à 11h47 | David Revault d'Allonnes et Bastien Bonnefous A peine les résultats du second tour des régionales connus, le dossier de l’emploi, passé au second plan dans le discours de l’exécutif depuis les attentats du 13 novembre, a instantanément ressurgi. Peu après 20 heures, dimanche 13 décembre, Manuel Valls estimait ainsi, dans son intervention, que le verdict des urnes constituait une « injonction » à « agir, sans relâche, plus vite », contre le chômage : « L’emploi, la formation des chômeurs, l’apprentissage pour nos jeunes doivent mobiliser plus que jamais toute notre énergie. »La lutte contre le terrorisme, au lendemain de ce second tour, n’est donc plus la seule boussole de l’exécutif. Au « 20 heures » de France 2, lundi soir, le premier ministre a d’ailleurs établi le parallèle : « Il y a une urgence pour lutter contre le terrorisme, il y a aussi une urgence pour lutter contre le chômage. » « Le président de la République et le gouvernement feront des annonces en janvier, car il faut aller vite », a-t-il précisé. Faire des efforts en matière de formation des chômeurs de longue durée, « mettre le paquet » sur l’apprentissage, ou « encourager » au plan fiscal les emplois de services : le chef du gouvernement n’a cependant rien annoncé de concret ni de nouveau.Lire aussi :Au PS, la rengaine du changementLa ministre du travail, Myriam El Khomri, qui devrait présenter en mars 2016 au conseil des ministres son texte sur le code du travail et le compte personnel d’activité, planche sur ces mesures concernant l’apprentissage et la formation professionnelle, que le président annoncera début janvier. « Plusieurs propositions sont à l’étude, complémentaires par rapport aux dispositifs déjà en place, notamment pour lutter contre le chômage de personnes peu ou pas qualifiées », indique l’entourage de la ministre. De même, selon Bercy, Emmanuel Macron fera des propositions « dans la semaine », dans le cadre de la loi sur les « nouvelles opportunités économiques » présentée en janvier 2016 au conseil des ministres. Celles-ci demeurent pour l’heure inconnues.« Il n’y a pas de formule magique »L’Elysée le confirme : ces deux dossiers, antiterrorisme et emploi, constitueront les deux enjeux majeurs d’ici à la présidentielle de 2017. « Les sujets régaliens identitaires, nationaux, sont bien en main, estime un collaborateur du président. De l’autre côté, il y a la conjoncture économique et sociale. » Laquelle l’est nettement moins. Un intime du président en atteste : « Hollande a quand même un problème important : l’engagement sur le chômage. Et là, je ne sais pas comment il fait. Lancer une candidature adossée à un reniement, ce n’est pas simple. C’est un argument qui fera mal, notamment face au Front national. Cela coûtera cher. »D’où ce retour en force de la lutte contre le chômage dans le discours gouvernemental. « On a deux millions de personnes difficilement employables, il faut tout mobiliser pour les remettre dans l’emploi et montrer que la volonté politique prend le pas sur l’administratif », estime un ministre influent, qui lance même l’hypothèse de « la création d’un haut-commissariat ayant autorité sur Pôle emploi et sur tous les acteurs du système ».S’agissant de la promesse numéro un du président Hollande, la palette d’actions nouvelles, à dix-sept mois de la présidentielle, demeure cependant forcément limitée. « Il n’y a pas de formule magique contre le chômage, sinon je pense que les gouvernements l’auraient appliquée depuis longtemps », rappelle un ami de François Hollande. « Tous les instruments sont déjà sur la table et programmés, confirme un autre proche du président. C’est un peu normal qu’il y ait de l’autoallumage dans les états-majors parce que le moment s’y prête, et il y aura peut-être une ou deux choses annoncées plus vite que prévu. Mais il n’y a pas une solution que l’on viendrait lâcher maintenant avec nos petits bras musclés. Il ne peut y avoir de réponse miracle à une situation bien connue par ailleurs. »Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.12.2015 à 08h24 | Anne-Aël Durand Un « plan social électoral » se prépare pour la gauche à l’issue des élections régionales de 2015. Si le Parti socialiste et ses alliés (communistes, Europe Ecologie-Les Verts, divers gauche…) restent majoritaires dans cinq régions, ils perdent un grand nombre d’élus dans les huit autres nouveaux territoires. Au niveau national, les sièges occupés par la gauche ont été divisés par deux : 551 en 2015, contre 1 106 en 2010.La droite enregistre une belle progression, passant de 462 élus à 789 en cinq ans. Mais c’est l’extrême droite qui réalise la plus belle percée, bien qu’elle ne soit pas parvenue à diriger une région, en triplant son nombre de sièges : 358 contre 118 en 2010. La stratégie de « front républicain », qui a amené la gauche à se retirer pour faire barrage au Front national, a été un sacrifice très coûteux pour les élus locaux : en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 72 sièges « disparaissent », alors qu’en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, 108 conseillers régionaux ne retrouveront pas leur siège à la région.Lire aussi :Elections régionales : de 2004 à 2015, la gauche s’est effondrée dans les régionsEn recul dans toutes les régionsDans la totalité des régions métropolitaines, hormis en Bretagne, la gauche recule en nombre d’élus : #container_14501089471{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14501089471{ height:500px; } #container_14501089471 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14501089471 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14501089471 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14501089471 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Régionales 2015 : la gauche perd plus de la moitié de ses élus par rapport à 2010A l'issue des régionales, il ne reste que 551 représentants de gauche contre 1106 à la précédente mandature. La droite gagne 327 sièges et le Front national 240.Source : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14501089471", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#2e91db","#f96996","#04103f","#ffc832","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ 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fonctionnaires et retrouvent leur emploi, d’autres n’ont plus de revenus puisque la fin d’un mandat de conseiller régional n’ouvre pas droit à des indemnités. « Les collaborateurs du PS et d’Europe Ecologie-Les Verts ne s’attendaient pas à être tous au chômage, explique Valérie Pringuez, sur la liste socialiste dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Et avec les revers des municipales et des départementales, ça fait beaucoup de monde à recaser… »Lire aussi :Au siège du conseil régional à Lille, tristesse et bureaux videsAnne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Marine Le Pen le martèle depuis son accession à la tête du Front national, en 2011 : elle veut exercer le pouvoir. Le second tour des élections régionales, dimanche 13 décembre, est pourtant venu rappeler que la barre reste trop haute pour son parti, qui a échoué à emporter le moindre exécutif. Fort au premier tour, mais faible au second, le FN est-il condamné, comme le Parti communiste de l’après-guerre, à devenir une « force solitaire et en partie inutile, car elle n’arrive pas au pouvoir », pour reprendre les mots du sondeur Jérôme Fourquet ? C’est la question qui risque de préoccuper la formation d’extrême droite pendant un an et demi, jusqu’à l’élection présidentielle de 2017.« Cette défaite, ou semi-défaite, des régionales, questionne la stratégie et l’identité politique du FN. Ce n’est pas un parti de second tour, il n’a pas de forces d’appoint », rappelle le sociologue Sylvain Crépon, chercheur à l’Observatoire des radicalités politiques (Orap). Durant l’entre-deux tours, le parti de Marine Le Pen a certes progressé de 800 000 voix, mais Les Républicains en ont gagné dans le même temps près de 5 millions, et le Parti socialiste plus de 2 millions. Pour franchir la barre des 50 %, le Front est donc condamné à élargir son assise, voire à former des alliances, ce qu’il s’est toujours refusé à faire jusqu’à présent. « Toute la question va être de savoir si le FN va aller vers une identité clairement de droite, comme dans les années 80, ou si l’option ni droite ni gauche va perdurer », note M. Crépon.La « marinisation » du partiConscient de la nécessité de décloisonner sa formation, le vice-président du FN, Florian Philippot a lancé, dès lundi, un appel du pied à Debout la France (DLF), le parti du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan. « Qu’est ce qui nous différencie ? Rien ou presque rien. (…) On aurait pu avancer ensemble [aux régionales], je regrette qu’on n’ait pas pu le faire », a estimé, sur RTL, le député européen. Cette alliance ne va pas de soi pour DLF, qui a obtenu 3,81 % des voix au premier tour des régionales. Selon une enquête réalisée par l’Ifop dans le Nord et en PACA, les voix de ses électeurs se sont en effet partagées à égalité, ou presque, entre le Front national et Les Républicains lors du second tour des régionales.Ces dernières semaines, selon nos informations, la direction du Front national a aussi engagé des discussions avec le CNIP (Centre national des indépendants et paysans), petit parti de droite anciennement allié à l’UMP, en vue d’un rapprochement. Ce qui reste un peu maigre.Au-delà des alliances de partis, Marine Le Pen entend surtout rassembler sur son nom. Dimanche, la présidente du FN a annoncé le lancement de « comités bleu marine », aux contours encore flous, pour préparer 2017. « C’est estampillé, au moins vous avez compris qui est la patronne. Bonne chance pour faire venir des gens », raille-t-on dans l’entourage de Marion Maréchal-Le Pen. Ces comités représentent un avatar de plus de la « marinisation » du FN après le lancement, en 2012, du Rassemblement bleu marine, conçu pour accueillir les candidats aux législatives qui ne désiraient pas adhérer au Front. Une manière aussi de tenter de sortir de son ornière diabolisée le parti cofondé par Jean-Marie Le Pen.Plutôt que la « marinisation », certains veulent croire que le salut du FN passe par l’affirmation de son statut de parti de droite, comme l’ont fait Louis Aliot ou Marion Maréchal-Le Pen durant la campagne des régionales. Le maire de Béziers, Robert Ménard, élu avec le soutien du FN, a appelé dans un communiqué, lundi, à « bâtir un programme présidentiel capable d’unir les électeurs des droites au second tour ». « Le FN seul ne gagnera pas les élections, il faut agréger un certain nombre de gens autour de lui », plaide l’élu, qui souhaite que des personnalités extérieures au parti soient associées à la rédaction du programme présidentiel.Vers « l’union des droites »L’idée a de quoi plaire en théorie à Marion Maréchal-Le Pen, qui entend réaliser l’« union des droites » et a estimé « inéluctable », au soir du second tour, la « recomposition de la vie politique française », dont le point de départ serait la région PACA. « Le plafond de verre est élastique, mais personne n’arrive à faire 51 % tout seul. Tant qu’il n’y a pas de synergie, d’alliance entre le FN et une force libérale-conservatrice, ça ne passera pas. Le delta n’est pas énorme à franchir », estime un proche de la députée de Vaucluse. Et de citer les noms de Patrick Buisson, Eric Zemmour ou encore Philippe de Villiers comme les figures d’un possible rassemblement, mais plutôt à l’horizon post-2017. « Avant, ce serait une révolution culturelle de la part de Marine, je ne la vois pas se déjuger », estime-t-on chez la députée.Au Front, la stratégie et la ligne politique sont inextricablement liées. La rédaction du programme promet donc d’être sujette à débats. « Au lendemain des régionales, l’euro et les retraites seront les deux points à bien ficeler. Notre discours sur le maintien de l’euro comme monnaie commune est encore très technique, alors que pour les Français c’est oui ou non », prévenait ainsi il y a quelques semaines le sénateur des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier. Ces clarifications seront-elles pour autant suffisantes ? « Nous disons que nous allons gagner en 2017, mais c’est plutôt à l’échéance d’après que nous aurons nos chances », veut croire un haut dirigeant du parti. Une forme d’optimisme que ne partagent pas tous les frontistes. « Je ne pense pas qu’elle puisse gagner cette fois. Ni qu’elle bénéficie à l’avenir d’une conjonction des astres aussi favorables qu’aujourd’hui », lâche un cadre.Olivier Faye 15.12.2015 à 04h32 • Mis à jour le15.12.2015 à 09h26 | Raphaëlle Besse Desmoulières Au lendemain des régionales, l’ex-ministre du logement et coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, Cécile Duflot, propose à François Hollande de mettre sur pied « une coalition de transformation » dont elle définit les bases.Lire aussi :Elections régionales : quelle liste est arrivée en tête dans votre commune ?Comment analysez-vous les résultats de ces régionales ?Avec une droite divisée, une gauche fragilisée et un Front national en dynamique, il faut être lucide : une catastrophe politique est en marche. Nous devons reconquérir des millions de citoyens. Le président de la République a désormais le choix entre deux options. D’un côté, une coalition du prétendu « cercle de la raison » avec l’idée de conserver le système. C’est une vision qui obère l’avenir et valide la thèse de l’UMPS. Mais on peut aussi imaginer une coalition de transformation. C’est l’option que je défends. Pour la bâtir, je tends la main à François Hollande. Qu’il revienne à l’esprit de 2012 et rassemble enfin écologistes et communistes désireux de rejoindre un bloc majoritaire de transformation.En quoi consisterait cette « coalition de transformation » ?
Il faut en finir avec l’obsession gestionnaire et porter une plateforme de combat pour les prochains mois. D’abord un plan d’urgence pour la jeunesse. 30 % des jeunes de 18 à 25 ans ont choisi l’extrême droite sans compter tous ceux qui n’ont pas voté. Il faut immédiatement créer 250 000 emplois jeunes et inventer un contrat jeune entrepreneur pour donner à la jeunesse les moyens de son autonomie.Ensuite, pour que la COP21 ne reste pas au rang des promesses, il faut inscrire la lutte contre le dérèglement climatique dans la Constitution et mener une politique volontaire d’investissement écologique. Enfin les territoires ont besoin d’égalité : je plaide pour un bouclier territorial basé sur le maintien des services publics. Le dernier volet, c’est la défense de nos libertés et une réponse forte à la crise démocratique. Pour enrayer la désaffection politique, il faut mieux représenter la société et lui redonner la parole.Dans ces conditions, vous seriez prête à revenir au gouvernement ?Ça n’a jamais été une question personnelle. C’est une question politique : celle d’une coalition de transformation, loin de la tentation libérale autoritaire. Pour moi, c’est la seule réponse juste à la montée de l’extrême droite. Je plaide pour le mouvement contre l’immobilisme, pour la transformation contre le conservatisme, pour la liberté contre une vision sécuritaire qui valide les thèses de l’extrême droite.Lire l'intégralité de l'entretien :Cécile Duflot : « Je tends la main à Hollande pour bâtir une coalition de transformation »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Auffret « Vous avez choisi d’apporter une majorité de vos suffrages au changement en Ile-de-France. Je tiens à vous en remercier chaleureusement. » Sur Twitter, le dimanche 13 décembre, Valérie Pécresse a célébré sa victoire au second tour des élections régionales. Créditée de 43,80 % des suffrages exprimés, la tête de liste de la droite a devancé de peu le socialiste Claude Bartolone (42,18 %), et de beaucoup le candidat du Front national Wallerand de Saint-Just (14,02 %).Pécresse en tête dans cinq départementsLors de ce second tour, Mme Pécresse est arrivée en tête dans cinq des huit départements d’Ile-de-France. Le duel avec M. Bartolone a été serré en Essonne, où la liste d’union de la droite a récolté 40,90 % des suffrages exprimés, contre 40,89 % pour son adversaire. Outre le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis, la liste de rassemblement de la gauche, constituée dans l’entre-deux tours, a également terminé la soirée électorale en tête à Paris.Dans la capitale, Claude Bartolone termine en tête, avec 49,64 % des suffrages exprimés, cinq points devant Valérie Pécresse (44,26 %). La séparation entre les arrondissements parisiens est claire : alors que Claude Bartolone l’emporte dans les quartiers est de la ville, Valérie Pécresse est largement majoritaire à l’ouest – dans les 16e, 7e et 8e arrondissements notamment.Bons reports à gauche à ParisLe report de voix, provenant notamment des électeurs de gauche – les listes d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et du Front de Gauche ont opéré une fusion avec la liste de Claude Bartolone après le premier tour –, semble avoir influencé le scrutin à Paris : lors du premier tour, c’est la liste d’union de la droite qui menait de cinq points dans la ville.En Ile-de-France, comme à Paris, le Front national s’est lui écroulé dans l’entre-deux tours : la liste menée par Wallerand de Saint-Just a perdu près de 60 000 voix sur l’ensemble de la région, dont plus de 15 000 dans la capitale. La différence avec le premier tour est notable dans les 15e et 16e arrondissements – favorables à Valérie Pécresse au second tour. Ce qui, selon le directeur de campagne de Claude Bartolone en Ile-de-France, Luc Carvounas, justifie en partie la défaite de la gauche, qui serait due « à un bon report des voix du Front national vers la droite ». #container { overflow: hidden; } #container_14501030243{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14501030243{ height:520px; } #container_14501030243 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14501030243 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14501030243 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14501030243 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le Front national en recul à ParisPremier et second tours des élections régionales, en nombre de voix récoltées par le FNSource : ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14501030243", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#2c59a8","#5bc1f4","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1","2","3","4","5","6","7","8","9","10","11","12","13","14","15","16","17","18","19","20"], title: { text: "Arrondissements" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Premier tour", "color": "#2c59a8", "data": [ [ "", 520 ], [ "", 443 ], [ "", 783 ], [ "", 773 ], [ "", 1515 ], [ "", 999 ], [ "", 1654 ], [ "", 1215 ], [ "", 1385 ], [ "", 1811 ], [ "", 3165 ], [ "", 4545 ], [ "", 5545 ], [ "", 3923 ], [ "", 7682 ], [ "", 4843 ], [ "", 4597 ], [ "", 4390 ], [ "", 4217 ], [ "", 4977 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Second tour", "color": "#5bc1f4", "data": [ [ "", 344 ], [ "", 330 ], [ "", 531 ], [ "", 558 ], [ "", 1050 ], [ "", 665 ], [ "", 947 ], [ "", 752 ], [ "", 940 ], [ "", 1419 ], [ "", 2510 ], [ "", 3498 ], [ "", 4527 ], [ "", 2973 ], [ "", 5221 ], [ "", 2808 ], [ "", 3221 ], [ "", 3548 ], [ "", 3562 ], [ "", 4134 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Outre le report des voix, le taux d’abstention a également participé à ce changement dans la ville de Paris : mesurée à 49,46 % des inscrits lors du premier tour, l’abstention a été plus faible (40,53 %) le 13 décembre. Sur l’ensemble de l’Ile-de-France, la différence est semblable, avec une baisse de 54,1 % au premier tour à 45,54 % au second.Simon AuffretJournaliste au Monde Enora Ollivier Situation inédite en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur : ces six prochaines années, aucun élu de gauche ne siégera dans les deux conseils régionaux. Ces assemblées exclusivement composées de conseillers de droite et du FN sont la conséquence du désistement au premier tour des candidats socialistes, Pierre de Saintignon et Christophe Castaner, pour faire barrage à l’extrême droite.Pour autant, les candidats de droite qui ont emporté l’élection dans ces deux régions, Xavier Bertrand et Christian Estrosi, se sont engagés à prendre en compte les électeurs socialistes qui ont voté pour eux au second tourNord-Pas-de-Calais-Picardie : des réunions trimestrielles de tous les parlementaires de la régionDans son allocution de victoire, dimanche soir, Xavier Bertrand a remercié, entre autres, « les électeurs de gauche qui ont voté pour [sa liste] pour faire rempart » à l’extrême droite. Mais comment tenir compte de leur vote dans la future assemblée ? Dans les faits, le candidat de droite entend réunir, tous les trois mois, tous les parlementaires de sa région « pour parler des grands sujets sans esprit partisan », a expliqué son directeur de campagne, Gérald Darmanin, sur France Bleu Nord. Tous ces élus seront ainsi « évidemment associés » et le PS « s’il a de bonnes idées, bien sûr travaillera avec le conseil régional ».Lire aussi :Xavier Bertrand, la victoire qui le relanceSur les 78 parlementaires (députés et sénateurs) que compte la grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, 38 sont socialistes ou apparentés (PS, PRG, MRC), huit gauche de la gauche (PCF, PG ou FG), deux EELV. Dans le détail : #container_14501011150{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14501011150{ height:500px; } #container_14501011150 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14501011150 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14501011150 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14501011150 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Familles politiques des parlementaires en région Nord-Pas-de-Calais-Picardierequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14501011150", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["PS ou apparentés","Gauche de la gauche","EELV","Les Républicains","UDI","Divers droite"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Députés", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 23 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ], [ "", 14 ], [ "", 4 ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Sénateurs", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 11 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ], [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Le socialiste Pierre de Saintignon, qui s’est retiré de la course électorale après les résultats du premier tour, a simplement déclaré que « tout ce qui peut concerner les habitants de cette région, leur vie et la manière dont on répond à leurs angoisses, leur détresse, [le] mobilisera […] d’une manière ou d’une autre ». M. de Saintignon n’est pas parlementaire.Provence-Alpes-Côte d’Azur : un « conseil territorial » consultatif pour que la gauche puisse s’exprimerChristian Estrosi, large vainqueur en Provence-Alpes-Côte d’Azur face à Marion Maréchal-Le Pen a remercié dimanche soir « ceux qui malgré les divergences ont participé à ce vaste mouvement de résistance », en l’occurrence les électeurs de gauche. Après le premier tour et le désistement du candidat socialiste Christophe Castaner pour empêcher le Front national de l’emporter, M. Estrosi a pris trois engagements :Créer un « conseil territorial » pour permettre à « ceux qui ont fait le sacrifice de ne pas être candidats au second tour […] de pouvoir s’exprimer et se prononcer sur la vie de la collectivité ». L’ancien ministre a commencé dès lundi à mettre sur pied cette structure, qui ne sera que consultative. Il doit rencontrer pour ce faire deux anciens présidents du conseil régional, les socialistes Michel Pezet (en poste de 1981 à 1986) et Michel Vauzelle (1998-2015).Réunir « une fois par an une session à laquelle [il conviera] toutes les forces politiques de la région qui auraient pu avoir des élus, et à qui [il donnera] la parole ».Consulter les représentants des différents partis « avant les temps forts de la vie du conseil régional » comme le « budget » ou « les investissements importants [qu’il entend] engager ».Lire aussi :Régionales en PACA : les habits neufs du président EstrosiLa gauche reste prudente face à ces annonces. Dimanche soir, Christophe Madrolle, qui était tête de liste dans les Bouches-du-Rhône pour M. Castaner, a expliqué que M. Estrosi lui avait « personnellement écrit » dans l’entre-deux tours pour « prendre des engagements, notamment sur la collaboration méditerranéenne, la sanctuarisation des budgets de la culture ». « Nous surveillerons ces engagements », a-t-il insisté.« Nous serons les vigies exigeantes du respect des engagements pris par le nouveau président de région, a abondé M. Castaner. M. Estrosi nous trouvera sur son chemin chaque fois que nécessaire quand il s’éloignera du pacte républicain. » Le candidat malheureux à la présidence de la région a annoncé dimanche qu’il proposerait début 2016 « la création d’un observatoire régional composé d’élus sortants, de candidats présents sur les différentes listes départementales, de représentants des partis de toute la gauche et des forces vives de notre région ».Enora OllivierJournaliste au Monde Alexandre Pouchard Après les élections départementales en mars, les élections régionales étaient le deuxième scrutin dans lequel les listes devaient être strictement paritaires avec, d’une part, le même nombre d’hommes et de femmes, mais également l’alternance d’un homme et d’une femme sur la liste. Qu’a donné cette parité après l’élection ?3 femmes présidentes de région sur 17Sauf coup de théâtre lors de l’élection des présidents de région, au cours de laquelle les têtes de listes gagnantes devraient logiquement être élues, trois femmes seront à la tête d’une région : Valérie Pécresse (LR) en Ile-de-France, Marie-Guite Dufay (PS) en Bourgogne-Franche-Comté et Carole Delga (PS) en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.C’est davantage que dans les conseils régionaux sortants (Marie-Guite Dufay était alors la seule femme présidente de région), mais cela reste largement minoritaire. Quatorze autres régions (outre-mer comprise) seront donc présidées par des hommes.47,8 % de femmes en moyenne dans les conseils régionauxSi l’égalité parfaite n’est pas atteinte, le nombre de femmes est relativement proche de celui d’hommes (47,8 % contre 52,2 %). Ce chiffre est équivalent à celui des conseils régionaux sortants (48 % de femmes).Les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (49,59 %), Ile-de-France (49,28 %) et Corse (49,02) se distinguent en étant très proches de l’égalité parfaite. En revanche, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, bien que présidé par une femme, sera le conseil régional le moins paritaire (44,94 % de femmes). #container_14501057377{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14501057377{ height:500px; } #container_14501057377 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14501057377 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14501057377 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14501057377 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les femmes minoritaires dans les conseils régionauxSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14501057377", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ff3232","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Alsace - Champagne-Ardenne - Lorraine","Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes","Auvergne - Rhône-Alpes","Bourgogne - Franche-Comté","Bretagne","Centre-Val de Loire","Corse","Guadeloupe","Guyane","Île-de-France","La Réunion","Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées","Martinique","Nord-Pas-de-Calais - Picardie","Normandie","Pays de la Loire","Provence-Alpes-Côte d'Azur"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 88 ], [ "", 97 ], [ "", 107 ], [ "", 53 ], [ "", 43 ], [ "", 42 ], [ "", 26 ], [ "", 21 ], [ "", 27 ], [ "", 106 ], [ "", 23 ], [ "", 87 ], [ "", 27 ], [ "", 87 ], [ "", 53 ], [ "", 48 ], [ "", 62 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 81 ], [ "", 86 ], [ "", 97 ], [ "", 47 ], [ "", 40 ], [ "", 35 ], [ "", 25 ], [ "", 20 ], [ "", 24 ], [ "", 103 ], [ "", 22 ], [ "", 71 ], [ "", 24 ], [ "", 83 ], [ "", 49 ], [ "", 45 ], [ "", 61 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les têtes de liste départementales étaient très majoritairement des hommesSi la parité n’a pas été totalement acquise et si les femmes sont très minoritaires parmi les présidents de région, cela tient notamment au fait qu’une très grande majorité des listes départementales avaient des hommes en première position. Les têtes de listes régionales sont choisies parmi eux et, lors de l’élection, les premiers de la liste ont forcément plus de chance d’être élus dans le conseil régional que les suivants.Lire aussi :Régionales : comment se répartissent les sièges #container_14483804894{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483804894{ height:400px; } #container_14483804894 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483804894 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483804894 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483804894 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les têtes de liste sont très majoritairement des hommesSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14483804894", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#f96996","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Extreme gauche","Gauche radicale","Ecolo","Gauche","Centre","Droite","Extreme droite","Divers"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Femmes tête de liste", "color": "#f96996", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 7 ], [ "", 7 ], [ "", null ], [ "", 6 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Hommes tête de liste", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 10 ], [ "", 9 ], [ "", 5 ], [ "", 27 ], [ "", 2 ], [ "", 35 ], [ "", 14 ], [ "", 32 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard Une semaine après le score historique du Front national au premier tour des élections régionales, en position de remporter trois ou quatre régions, le second tour a vu une mobilisation beaucoup plus importante des électeurs : 58,41 % d’entre eux se sont rendus aux urnes, soit 17 % de plus qu’au premier tour (49,91 %). Le FN a été défait partout où il était au second tour.Lire :Elections régionales 2015 : un sursaut de participation inédit depuis la présidentielle 2002Cette mobilisation plus importante ne masque pas la progression du vote blanc, compté à part des votes nuls depuis une loi de février 2014. Il a représenté 2,79 % des votants au second tour, contre 2,41 % au premier tour. S’il a évolué de manière aléatoire selon les régions, parfois en baisse, parfois en hausse, il a été particulièrement renforcé dans les deux régions où le Parti socialiste avait retiré ses listes pour laisser la droite seule face à l’extrême droite, le Nord-Pas-de-Calais-Picardie (5,41 % contre 1,97 % au premier tour) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (4,53 % contre 2,22 %). Il s’est également renforcé en Bretagne, notamment dans les territoires à fort vote régionaliste. #container_14500914349{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14500914349{ height:500px; } #container_14500914349 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14500914349 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14500914349 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14500914349 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les votes blancs en forte hausse en PACA et Nord-Pas-de-Calais-PicardiePart des votes blancs dans les suffrages exprimés aux deux tours des élections régionales 2015.Source : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14500914349", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["PACA","Nord-Pas-de-Calais-Picardie","Bretagne","Moyenne nationale","Guyane","Martinique","Pays de la Loire","Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes","Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées","Bourgogne-Franche-Comté","Ile-de-France","Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine","La Réunion","Centre-Val de Loire","Normandie","Auvergne-Rhône-Alpes","Guadeloupe","Corse"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Premier tour ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.97 ], [ "", 2.22 ], [ "", 2.23 ], [ "", 2.41 ], [ "", 2.05 ], [ "", 2.85 ], [ "", 2.98 ], [ "", 2.66 ], [ "", 2.78 ], [ "", 2.71 ], [ "", 2.11 ], [ "", 2.49 ], [ "", 2.02 ], [ "", 2.66 ], [ "", 2.65 ], [ "", 2.28 ], [ "", 2.02 ], [ "", 1.31 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Second tour ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 5.41 ], [ "", 4.53 ], [ "", 3.14 ], [ "", 2.79 ], [ "", 2.66 ], [ "", 2.58 ], [ "", 2.53 ], [ "", 2.53 ], [ "", 2.38 ], [ "", 2.34 ], [ "", 2.34 ], [ "", 2.24 ], [ "", 2.17 ], [ "", 2.13 ], [ "", 2.03 ], [ "", 1.92 ], [ "", 1.78 ], [ "", 1.56 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});La carte du vote blanc par commune en France métropolitaine : Les suffrages non exprimés étaient majoritaires au premier tourLes votes nuls (bulletins avec une inscription, déchirés...) ont eux aussi cru dans la plupart des régions, mais dans une moindre mesure (de 1,58 % des suffrages à 2,09 % au niveau national). #container_14500925297{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14500925297{ height:500px; } #container_14500925297 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14500925297 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14500925297 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14500925297 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les votes nuls ont légèrement progressé entre les deux toursPart des votes nuls dans les suffrages exprimés aux deux tours des élections régionales 2015.Source : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14500925297", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["PACA","Nord-Pas-de-Calais-Picardie","Bretagne","Moyenne nationale","Guyane","Martinique","Pays de la Loire","Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes","Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées","Bourgogne-Franche-Comté","Ile-de-France","Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine","La Réunion","Centre-Val de Loire","Normandie","Auvergne-Rhône-Alpes","Guadeloupe","Corse"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Premier tour ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1.09 ], [ "", 1.49 ], [ "", 1.53 ], [ "", 1.58 ], [ "", 1.82 ], [ "", 2.7 ], [ "", 1.72 ], [ "", 2.26 ], [ "", 1.91 ], [ "", 1.91 ], [ "", 0.95 ], [ "", 2.02 ], [ "", 2.37 ], [ "", 1.82 ], [ "", 1.53 ], [ "", 1.16 ], [ "", 3.07 ], [ "", 0.99 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Second tour ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2.42 ], [ "", 2.83 ], [ "", 2.14 ], [ "", 2.09 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.45 ], [ "", 2.25 ], [ "", 2.46 ], [ "", 2.2 ], [ "", 2.49 ], [ "", 1.27 ], [ "", 2.26 ], [ "", 2.53 ], [ "", 2.36 ], [ "", 1.63 ], [ "", 1.51 ], [ "", 2.9 ], [ "", 1.38 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Au total, la part des électeurs qui n’ont pas souhaité prendre position (par l’abstention, le vote blanc ou le vote nul) était majoritaire au premier tour (52,08 % des inscrits) mais a nettement diminué au second tour (44,44 %). #container_14500987929{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14500987929{ height:500px; } #container_14500987929 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14500987929 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14500987929 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14500987929 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les suffrages non exprimés ont diminué entre les deux toursPart des abstentions, votes blancs et nuls parmi les inscrits aux premier et second tour des élections régionales 2015.Source : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14500987929", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ff3232","#0386c3","#285a82","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#191919", width: 2, value: 50 , label: { useHTML: false, text:"Majorité", align: "right", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#191919", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Guyane","Martinique","Ile-de-France","La Réunion","Bretagne","Pays de la Loire","Guadeloupe","Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes","Moyenne nationale","PACA","Auvergne-Rhône-Alpes","Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine","Centre-Val de Loire","Nord-Pas-de-Calais-Picardie","Normandie","Bourgogne-Franche-Comté","Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées","Corse"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#191919", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#191919", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 15 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Premier tour ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 59.03 ], [ "", 61.18 ], [ "", 55.51 ], [ "", 57.5 ], [ "", 50.36 ], [ "", 52.38 ], [ "", 55.19 ], [ "", 51.54 ], [ "", 52.08 ], [ "", 49.65 ], [ "", 52.78 ], [ "", 54.25 ], [ "", 52.68 ], [ "", 47.22 ], [ "", 52.13 ], [ "", 51.77 ], [ "", 50.21 ], [ "", 41.71 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Second tour ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 55.86 ], [ "", 50.26 ], [ "", 47.51 ], [ "", 47.32 ], [ "", 46.12 ], [ "", 45.48 ], [ "", 45.37 ], [ "", 45.11 ], [ "", 44.44 ], [ "", 44.41 ], [ "", 44.29 ], [ "", 43.64 ], [ "", 43.43 ], [ "", 43.25 ], [ "", 43.08 ], [ "", 41.8 ], [ "", 40.82 ], [ "", 34.94 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Lire les témoignages :« Voter ne sert à rien » : les abstentionnistes expliquent leur choixLa carte de l’abstention par commune en France métropolitaine : Lire aussi :Elections régionales : quelles solutions pour contrer l’abstention ? Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Renaud Machart Documentaire, sur Arte + 7, jusqu’au 21 décembre Dans « Que reste-t-il de nos amours ? », William Karel propose un portrait aigre-doux de l’ancien président socialiste.Au début de son documentaire sur les « années Mitterrand », William Karel fait donner la liste des « réformes qui ont profondément changé le visage de la société française », après l’arrivée de la gauche au pouvoir, en 1981 : « Abolition de la peine de mort, augmentation du smic de 10 %, des allocations familiales de 25 %, autorisation des radios privées, impôt sur les grandes fortunes, semaine de 39 heures, cinquième semaine de congés payés, retraite à 60 ans, égalité salariale entre hommes et femmes. » Curieusement, la voix off ajoute un dernier élément qui ne nous paraît pas relever du progrès social ni même culturel : « Sans oublier la Fête de la musique » !Après cette exposition suit une immédiate et longue réfutation. Parfois cruelle. On perçoit, parmi les membres de l’entourage de François Mitterrand, dont certains ne mâchent pas leurs mots, ceux qui se pensent plus proches du président que les autres, ceux qui lui ont glissé les bonnes idées au bon moment, etc. Ces courtisans habitent décidément tous le même duché des vanités. On ne fait pas parler les morts, mais on devine que, eux vivants et Mitterrand trépassé, ils ne seraient pas non plus restés muets comme une tombe.Collection de petites phrasesAussi passionnant et informé soit-il, le film de William Karel ne répond pas tout à fait à la manière dont Arte le présente : « Vingt ans après sa mort, que reste-t-il du premier président socialiste de la Ve République, figure romanesque aux multiples parts d’ombre ? Au fil de riches témoignages, William Karel signe un bilan critique des années Mitterrand. » S’il s’agissait d’un article de presse écrite, on définirait « Que reste-t-il de nos amours ? » comme un papier d’information et non comme une analyse. Or ce qui est annoncé comme « bilan », qui fait donc espérer davantage de recul, de mise en perspective, se résume trop souvent à une collection de petites phrases en forme de révélations qu’autorisent désormais l’époque et sa conception de la sphère du privé, considérablement modifiée depuis l’arrivée des réseaux sociaux.Certes, les diverses pièces – fussent-elles minuscules – du puzzle concourent à éclairer le portrait de l’intrigant M. Mitterrand, mais on regrette le saucissonnage des témoignages, probablement trop nombreux. Comme les intervenants disent souvent à peu près la même chose, puisque interrogés à propos des mêmes événements, Karel et ses monteurs parviennent parfois à faire dire une seule courte phrase par trois témoins différents. C’est virtuose, mais cela donne le tournis à la longue.Demeure, une fois encore, en dépit des révélations, des rappels glaçants du cynisme absolu de ce « dernier des grands présidents » (ainsi que Mitterrand l’avait lui-même très vaniteusement mais assez justement entrevu), de ses mensonges éhontés, de ses méthodes florentines et de sa cruauté abrasive, l’image d’un dirigeant qui restera comme le seul grand, avec Charles de Gaulle, de la Ve République. Et le dernier des « monarques » de l’histoire de France, admiré par beaucoup, y compris parmi ceux qui, chez ses ennemis, le combattaient assidûment.L’explication de ce paradoxal mystère ? Le journaliste Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L’Express, la donne d’un mot : « Il y a du génie chez Mitterrand ! » Qu’il complète d’un immédiat et aussi juste codicille : « Du mauvais génie, parfois… »Que reste-t-il de nos amours ?, de William Karel (Fr., 2015, 90 min). Sur Arte + 7, jusqu’au 21 décembre.Renaud MachartJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Antoine Albertini (Bastia, correspondant) « Nous travaillerons pour et avec l’ensemble des Corses, pas seulement nos électeurs. » En accédant, dimanche 13 décembre, au pouvoir territorial, avec plus du tiers des suffrages exprimés en leur faveur, les nationalistes corses n’ont eu de cesse, au long de cette soirée de victoire électorale, de rassurer.L’entreprise est de taille, car la coalition « Pè a Corsica » (« Pour la Corse »), mêlant indépendantistes et nationalistes dits « modérés » (favorables à une large autonomie) et conduite par le maire nationaliste de Bastia, Gilles Simeoni, a suscité son lot de critiques au long d’une campagne où l’épouvantail de l’indépendance de l’île a été successivement brandi par les listes de droite comme de gauche.Une opposition diviséeCela ira-t-il jusqu’à favoriser la constitution d’un « front du refus » lors de l’élection, prévue jeudi 17 décembre, du conseil exécutif de la Corse, sorte de mini-gouvernement local ?Dans une déclaration à la presse, Paul Giacobbi, président sortant de ce conseil exécutif, a aussitôt balayé cette hypothèse. « Je félicite très chaleureusement ceux qui l’ont emporté, a déclaré le député (DVG) de la Haute-Corse. Et je les assure qu’à l’Assemblée de Corse, mes colistiers et moi-même saurons nous montrer constructifs, loin de tout esprit de revanche, dans l’intérêt de notre île. »Avec 24 élus – la majorité absolue a été frôlée de deux sièges – et la quasi-assurance de voir les présidences du conseil exécutif et de l’Assemblée de Corse leur échoir, les nationalistes ont les mains libres : outre quatre élus du Front national (les premiers depuis 1992), leur opposition se réduit à douze élus de gauche et onze élus de droite que tout ou presque oppose sur l’intégralité des dossiers en cours, depuis les transports jusqu’à l’inscription du fait corse dans la Constitution.Une collectivité uniqueLeur tâche sera cependant loin d’être aisée. D’abord parce que l’alliance entre les deux courants du « mouvement national corse » ne suffit pas à cacher les divergences qui les traversent traditionnellement, même si l’abandon de la lutte armée par le FLNC en juin 2014, ligne de fracture historique, a permis d’aplanir des relations volontiers houleuses.Ensuite parce que cette mandature, l’une des plus courtes de l’institution régionale corse, sera marquée par un chantier majeur : la mise en œuvre d’une collectivité unique à compter du 1er janvier 2018, schéma inédit de l’organisation institutionnelle française.Le tout, dans une île fragmentée en 360 communes, où le fossé entre un littoral urbanisé et des villages de l’intérieur en voie de désertification avancée laisse craindre aux seconds une disparition programmée au bénéfice d’une superstructure régionalisée.Un casse-tête social et économiqueCet enjeu se doublera de la gestion de l’épineux dossier des transports maritimes entre la Corse et le continent. La justice pense avoir résolu ce casse-tête social et économique que la justice pense avoir résolu en confiant la desserte de l’île à Patrick Rocca, super-patron local et proche de M. Giacobbi (sa compagne figurait d’ailleurs sur la liste de ce dernier).Lire aussi :Pour Patrick Rocca, la bataille de la SNCM ne fait que commencerEnfin, la mise en œuvre du Padduc (plan de développement durable de la Corse), accouché dans la douleur sous la précédente mandature et qui dessine le visage économique et social de la Corse pour les trente années à venir, suscite encore son lot d’interrogations et d’oppositions au sein de la classe politique locale.L’agenda est donc chargé pour une majorité territoriale nationaliste, certes confortable mais qui devra également faire avec le noviciat de nombre de ses élus.Antoine Albertini (Bastia, correspondant)Journaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières La situation s’annonce bien délicate pour le Front de gauche au lendemain des régionales. La question de savoir si le rassemblement de la gauche radicale pourra survivre à ces élections est désormais clairement posée. Dès lundi 14 décembre, Olivier Dartigolles, porte-parole du Parti communiste, a jugé que « le Front de gauche [s’était] planté » et appellé à « tout revoir ». Le dirigeant communiste parle de « l’échec » de la coalition qui réunit le PCF, le Parti de gauche et Ensemble, « trop occupée à se regarder le nombril ». « Le débat sur les alliances ont pris trop de place et laissé de côté des grandes batailles populaires à l’heure où le FN marquait des points dans la bataille culturelle », juge M. Dartigolles pour qui « la question n’est pas d’écoper, de colmater mais de refonder, d’innover ».Tête de liste en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, ce dernier n’a lui-même pas réussi à passer la barre des 5 % au premier tour et sa liste n’a pas pu fusionner avec celle des socialistes qui ont remporté la région dimanche soir. Au soir du premier tour, le Front de gauche a obtenu au niveau national 4,15 % des voix, en recul par rapport à 2010, où la toute jeune coalition de la gauche radicale avait réalisé 5,84 % des suffrages. Elle doit ce résultat à des alliances à géométrie variable qui ont rendu sa stratégie illisible.6,63 % des voix en Ile-de-FranceSelon les régions, on trouvait ainsi le Parti communiste seul, le Front de gauche rassemblé, le Parti de gauche allié à Europe Ecologie-Les Verts ou encore le Front de gauche et les écologistes sous la même bannière. En Ile-de-France, PCF et PG avaient eu bien du mal à partir unis et n’avaient scellé leur alliance qu’au dernier moment. Le résultat s’en est ressenti : 6,63 % des voix au premier tour pour la liste emmenée par le patron des communistes, Pierre Laurent, qui réalise quasiment le même score qu’en 2010. Au final, le Front de gauche ne sera pas représenté dans sept régions sur treize.Dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon a appelé à faire naître un « véritable front populaire ». Dans un entretien publié par Le Monde le 9 décembre, l’ancien candidat à la présidentielle avait déjà fait part de ses doutes sur le devenir de la coalition. Interrogé sur la possibilité d’une survie du Front de gauche à ces élections, il avait répondu : « sous cette forme-là, non ». « Nous sommes la seule famille politique qui n’a pas fait une campagne nationale », avait-il déploré avant de mettre en garde : « Une présidentielle qui serait menée dans les mêmes conditions, c’est-à-dire découpée en 570 circonscriptions législatives où chacun ferait sa popote sur son petit feu, est condamnée d’avance. » Lire aussi :Jean-Luc Mélenchon refuse de donner une consigne de vote« La présidentielle n’est pas la question aujourd’hui »L’élection de 2017 pourrait bien faire exploser le Front de gauche, qui depuis 2012 a échoué à incarner une alternative crédible au PS. Plus rien ne paraît désormais impossible, même l’hypothèse de plusieurs candidatures de la gauche radicale. Chez les communistes, les différentes campagnes, notamment celle des municipales de 2014, ont laissé des traces, et une éventuelle candidature de M. Mélenchon passe de plus en plus mal. Mais à l’heure actuelle, aucun dirigeant du PCF ne le formule ouvertement ainsi. « Il faut que tous les responsables du Front de gauche se mettent sur la même ligne sans qu’aucun d’entre eux ne fasse un pas supplémentaire vers la présidentielle, se contente de répondre M. Dartigolles. La présidentielle n’est pas la question aujourd’hui. »Lire aussi :Elections régionales : le Front de gauche paie ses divisionsM. Mélenchon, lui, a déjà fait ce pas depuis longtemps. Dans son entretien au Monde, le député européen disait encore : « Ce pays veut des solutions à ses problèmes. Il y a une demande d’égalité, d’autorité et de clarté. Je me sens prêt pour ça. » Une façon de continuer à imposer sa candidature comme il le fait depuis plusieurs mois déjà. Dans son entourage, on note avec satisfaction que c’est son nom qui a de nouveau été testé dimanche soir dans un sondage Harris Interactive pour M6. Un sondage dans lequel il est donné à 10 % des voix. « Mélenchon fait partie de nos atouts, juge Eric Coquerel, coordinateur du PG. Mais nous sommes le seul courant qui s’ingénie à affaiblir les atouts que nous avons. C’est simple, on fait tout l’inverse du Front national. » Le débat risque vite de se transformer en dialogue de sourds. Mardi, les différents partis du Front de gauche doivent se retrouver au siège du PCF, place du Colonel Fabien, pour tirer collectivement un premier bilan des régionales. Si Pierre Laurent sera présent, ce ne devrait pas être le cas de M. Mélenchon, qui ne participe plus depuis longtemps aux réunions du Front de gauche.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.12.2015 à 12h56 • Mis à jour le14.12.2015 à 16h16 | Mathilde Damgé Les élections régionales ont vu l’élection de listes avec à leur tête des hommes ou des femmes politiques ayant déjà un autre mandat. Certains de ces mandats ne peuvent pas être cumulés. Comment fonctionne le cumul des mandats ? Qui devra abandonner ses fonctions ?Lire : Cumul des mandats : pour y voir clair1. Le(s) ministre(s)Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, qui a emporté au second tour, dimanche 13 décembre, l’élection régionale en Bretagne (avec 51,41 % des voix), ne peut théoriquement pas cumuler les deux postes.Les membres d’un gouvernement ne sont certes pas, à proprement parler, concernés par la question du cumul des mandats, car le poste de ministre est une fonction, et non une charge élective.Mais ils sont tenus par l’engagement moral de François Hollande, alors candidat à l’élection présidentielle, qui avait proclamé en 2012 : « Moi, président de la République, les ministres ne pourraient pas cumuler leurs fonctions avec un mandat local. »A priori, M. Le Drian devrait toutefois cumuler les deux postes, au moins pendant un certain temps, en raison de la situation sécuritaire liée aux attentats du 13 novembre. « En ce moment il y a une situation particulièrement dramatique, tragique, tendue et en période d’état d’urgence il est difficile pour le président de la République de dire à son ministre de la défense “tu arrêtes” », a-t-il souligné, lundi.« Je ne serai pas ministre de la défense à mi-temps, je serai ministre de la défense dans la plénitude de mes fonctions », a-t-il répété à RTL. « J’ai auprès de moi à Rennes une équipe qui est prête à assurer la complémentarité de mes fonctions (…) Elle m’a aidé pendant la campagne et va m’aider encore », a-t-il ajouté.Jean-Yves Le Drian a estimé toutefois qu’il n’avait pas trahi ses électeurs en restant ministre et donc en ne se concentrant pas exclusivement sur ses responsabilités de président de région. « Les Bretons ont voté pour moi en toute connaissance de cause. J’ai annoncé la couleur très clairement », a-t-il dit.2. Les parlementairesIl n’est pas possible pour un parlementaire d’exercer simultanément une fonction de chef ou d’adjoint d’un exécutif local (maire, adjoint au maire, maire d’arrondissement, conseiller municipal délégué, président ou vice-président de conseil régional, de conseil général ou d’établissement de coopération entre collectivités territoriales).C’est ce que dit la loi votée en 2014. Cette incompatibilité entre mandat parlementaire et mandat exécutif local doit entrer en vigueur à partir de mars 2017.Certaines têtes de listes aux régionales, qui sont par ailleurs députés, se sont engagées à démissionner de leur mandat national.Députée des Yvelines depuis 2002, Valérie Pécresse (Les Républicains) a promis pendant sa campagne de démissionner de son mandat si son parti l’emportait en Ile-de-France, ce qui a été le cas dimanche.Je démissionnerai de mon mandat de député pour être une présidente à plein temps, pour résoudre vos problèmes.— vpecresse (@Valérie Pécresse)require(["twitter/widgets"]);C’est aussi le cas de Christian Estrosi maire (LR) de Nice, député des Alpes-Maritimes, élu en provence-Alpes-Côte d’Azur, et de Xavier Bertrand élu dans le Nord-Pas-de-Calais, également maire (LR) de Saint-Quentin (Aisne)..@xavierbertrand : "Ma priorité est la Région, j'abandonnerai mes mandats de député et de maire" #AuTravail #RTLMatin— Team_XB (@TeamXB)require(["twitter/widgets"]);Même s’ils ont fait part de leur volonté de garder leur mandat national, le dispositif d’interdiction de cumul concernera aussi les députés LR Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes) et socialiste Carole Delga (Languedoc-Roussillon).Le centriste Hervé Morin (Normandie) a été plus sibyllin :#Normandie - "Je veux me consacrer à 100% à la région, c'est un enjeu formidable." @fbleuhnormandie @fbleubnormandie— Herve_Morin (@Hervé Morin)require(["twitter/widgets"]);Ne se sont pas prononcés sur la question du cumul : le député de Martinique Alfred Marie-Jeanne (élu sur la liste indépendantiste), et le député, vice-président du conseil général de la Guadeloupe et maire de Baie-Mahault Ary Chalus (Alliance démocratique).Deux sénateurs n’ont pas dit, non plus, ce qu’ils comptaient faire : les Républicains Bruno Retailleau (Pays de la Loire) et Didier Robert, président du conseil régional de la Réunion depuis 2010 et sénateur depuis 2014, alors qu’ils sont aussi concernés par la loi de 2014.Toutefois, la loi laisse la possibilité aux parlementaires d’exercer un mandat local simple, comme conseiller régional. Les élus du Front national, qui auront des sièges de conseillers, pourront ainsi, s’ils le veulent, garder leurs mandats nationaux.Cela concerne a priori Marion Maréchal-Le Pen, députée du Vaucluse, et Stéphane Ravier sénateur des Bouches-du-Rhône. Seule, à ce stade, la nièce de la présidente du FN a annoncé qu’elle démissionnerait si elle était élue :"Je démissionnerai de mon mandat de député pour être à temps plein à la région. " — Marion_M_Le_Pen (@Marion Le Pen)require(["twitter/widgets"]);Les députés européens étant aussi autorisés à exercer un mandat local simple, Marine Le Pen (Nord-Pas-de-Calais), Nicolas Bay (Normandie), Florian Philippot (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine) ou Sophie Montel (Bourgogne-Franche-Comté) pourront cumuler s’ils le souhaitent. En outre, l’application de l’interdiction de cumul a été renvoyée à 2019.Seul Louis Aliot, candidat frontiste arrivé deuxième en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, a annoncé qu’il avait choisi de privilégier ses autres mandats (député européen et conseiller municipal de Perpignan).3. Les élus locauxAu niveau local, il est interdit de cumuler deux fonctions exécutives : on ne peut être maire d’une commune de plus de 3 500 habitants et président de conseil général, par exemple.Cette interdiction risque de concerner Gilles Simeoni, maire de Bastia, dont la liste nationaliste a remporté l’élection territoriale en Corse.Lire : Municipales : allez-vous élire un futur cumulard ?Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs Avec 708 conseillers régionaux élus en métropole, contre 551 pour la gauche, Les Républicains et l’UDI remportent logiquement une majorité nationale. Le FN, qui n’avait que 120 élus régionaux, triple presque leur nombre et les porte à 316. #container_14500935365{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14500935365{ height:500px; } #container_14500935365 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14500935365 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14500935365 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14500935365 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Combien de conseillers régionaux par formation politique ?En France métropolitaine et Corserequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Ce qui permet au peu médiatique président de la région Centre-Val-de-Loire, qui devance de peu la liste d’union de droite de Philippe Vigier (34,58 % des voix) et la liste FN de Philippe Loiseau (30 %) de conserver son poste.En 2010, la droite, conduite par Hervé Novelli, alors secrétaire d’Etat chargé des entreprises et du commerce extérieur, l’avait aussi baptisé « le révérend Bonneau ». L’allure débonnaire, la rondeur des propos servie par un ton de chanoine : voilà qui n’était pas mal trouvé pour cet enfant issu d’une famille modeste et profondément religieuse. François Bonneau préfère arrondir les angles. Aller à son rythme, un apophtegme toujours aux lèvres, une gestuelle de pontife soulignant des déclarations apaisantes : l’homme est passé maître pour diluer sa pensée et ligoter celle d’un interlocuteur trop belliqueux. Et pour accorder certaines couleurs, comme le rose, le vert et le rouge, une palette dont n’oserait pas rêver un gouvernement qui s’est bien gardé de lui envoyer un renfort ministériel pour sa campagne.Sans le soutien de son prédecesseur Michel SapinCet agrégé de lettres modernes plus rousseauiste que voltairien, quoique meilleur coureur de fond que promeneur solitaire, s’est imposé sans Michel Sapin, ancien député de l’Indre, président de la région démissionnaire qui l’a fait héritier en septembre 2007 ; sans Marisol Touraine, ancienne députée d’Indre-et-Loire ; sans Manuel Valls, dont la venue a été annulée pour cause d’attentats. Fidèle à sa tactique, François Bonneau a quadrillé le terrain en laissant tonner l’artillerie lourde de ses adversaires. En face se sont succédé François Fillon, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen.Encarté dès l’âge de 22 ans au PS, M. Bonneau sait rester à sa place à condition que l’on ne vienne pas trop le taquiner. L’enfant sage d’Amilly, dans le Loiret, a gardé quelques principes : ne jamais courber l’échine comme il avait vu son grand-père, métayer, le faire devant le marquis-employeur ; réagir, comme lors de cette première manif, adolescent, à l’occasion du procès de Burgos dans l’Espagne de Franco ; ne pas hésiter, ayant croisé l’extrême gauche, à suivre son chemin, quitte à entrer en conflit avec ses parents gaullistes.Il est devenu rocardien, puis, en 1981, mitterrandiste dans « un grand moment d’exaltation politique ». En 1992, il a préféré gérer un établissement en zone d’éducation prioritaire (ZEP) à Châlette-sur-Loing, dans la banlieue de Montargis, ville où il a été adjoint au maire communiste Max Nublat.Vainqueur d’une triangulaire jugée improbable il y a un mois, l’ex-« président fantôme » n’a pas fini de hanter les nuits de ses adversaires. Ni celles de certains caciques de la rue de Solférino qui ne donnaient pas cher de la peau de ce chanoine qui tient, de façon feutrée, plutôt bien sa chapelle.Patrick Martinat (Bourges, correspondant)Journaliste au Monde 14.12.2015 à 10h54 • Mis à jour le14.12.2015 à 11h01 | Alexandre Lemarié Hervé Morin a réussi son pari : la tête de liste UDI-LR-MoDem en Normandie l’a emporté au second tour des élections régionales, dimanche 13 décembre, avec 36,43 % des voix contre 36,08 % au candidat socialiste Nicolas Mayer-Rossignol. A 54 ans, l’ex-ministre de la défense prend ainsi la tête de la grande Normandie, issue du mariage entre la Basse-Normandie, traditionnellement plus rurale et conservatrice, et la Haute-Normandie, plus ouvrière et plus à gauche.Le moins que l’on puisse dire, c’est que la campagne ne fut pas un long fleuve tranquille pour M. Morin. Donné grand favori plusieurs mois avant le scrutin, il a vu son avance sur ses concurrents s’effriter progressivement dans la dernière ligne droite. Au point qu’au soir du premier tour, il n’a devancé son adversaire du FN que de 0,2 point, en obtenant 27,91 % contre 27,71 %, loin devant le PS (23,52 %). Le deuxième tour ne fut pas plus évident : si Hervé Morin s’est finalement imposé, ce ne fut qu’au bout d’une longue soirée de suspens, et avec moins de 5 000 voix d’écart. 36,43 % contre 36,08 % pour le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol (et 27,50 % pour le candidat du FN Nicolas Bay).Lire aussi :Maigre bilan des centristes alliés aux RépublicainsLe candidat UDI a bien failli perdre complètement le fil de sa campagne, en enchaînant les bourdes, qualifiées par ses adversaires de « morinades ». Il a, par exemple, échoué dans une vidéo devenue virale, à placer Caen sur une carte. Lors d’une rencontre avec le Medef, il a également qualifié l’Orne de « trou du cul du monde », avant de se reprendre – ou de s’enfoncer – en ajoutant être lui-même « issu d’un territoire qui est un peu le même » - l’Eure, en l’occurrence.La carte terroirEn situation difficile pour le second tour, avec peu de réserves de voix, M. Morin a tenté de mobiliser l’électorat conservateur, en critiquant durement François Hollande et en appelant à la défense de « l’identité nationale » lors d’un meeting à Rouen (Seine-Maritime), le 30 novembre. Pour retenir les électeurs de droite tentés par le FN, le président du Nouveau Centre a utilisé la même parade que M. Sarkozy : répéter à son électorat traditionnel que « voter pour le FN » revenait « à faire le jeu du PS ».Lire aussi :Nicolas Bay, ou l’ascension d’un apparatchik FNToute la campagne, il a joué la carte terroir. Passionné de chevaux de courses, qu’il élève dans son haras de l’Eure, il a préféré se présenter comme le maire d’Epaignes (Eure) plutôt que comme l’ancien ministre de la défense de M. Sarkozy. Celui qui a lancé sa campagne lors d’une Fête de la pomme depuis son fief, le 5 septembre, promet d’« écrire une page nouvelle de la Normandie à l’occasion de la fusion ». Ses priorités ? Créer une agence unique chargée de l’économie, dotée de 100 millions d’euros, afin de « soutenir l’investissement et le développement des entreprises » ; assurer l’équilibre des pouvoirs dans le triangle Rouen-Caen-Le Havre, en supprimant à terme près de 500 postes de fonctionnaires ; et développer l’accès au train ou aux pôles de santé pour « les territoires oubliés ».Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.12.2015 à 16h15 • Mis à jour le19.12.2015 à 16h41 « Il reste seize mois au président de la République pour remettre le pays dans le bon sens. Sinon, c’est le naufrage assuré », écrit l’ancien premier ministre François Fillon dans une tribune.Depuis deux ans, je parcours notre pays, et je n’ai pas été surpris par ces élections régionales. J’ai vu des agriculteurs performants qui travaillent 80 heures par semaine et ne peuvent pas se verser de salaire à la fin du mois. J’ai vu des entrepreneurs et des artisans qui paient tant de cotisations, d’impôts et de taxes que leur revenu est inférieur au smic. Six millions de Français inscrits à Pôle emploi ; 700 000 chômeurs de plus depuis 2012, alors que l’Allemagne a créé dans le même temps 600 000 emplois ; 2 millions de jeunes qui ne sont ni à l’école, ni en formation, ni en emploi…La vie est de plus en plus dure, l’avenir de plus en plus incertain, et on s’étonne que l’extrême droite gagne du terrain ! Quand il n’y a plus de progrès, quand il n’y a plus cette énergie économique qui motive l’existence de chacun, alors tout le monde se replie sur soi, avec sa rage au ventre. C’est sur le terreau de la paupérisation que s’étendent les questions d’identité nationale, de sécurité, d’immigration.François Hollande n’est pas le seul coupable du mal-être français, mais sa politique l’a aggravé. Ses réformes économiques sont trop insignifiantes pour relancer la croissance et l’emploi. Ses grands discours républicains ne réparent pas concrètement les fissures de notre pacte qu’il a si longtemps niées. Le président ferait bien de ne pas jouer au monarque au-dessus de la tempête, car lui et son gouvernement sont les premiers responsables du climat délétère dans lequel se sont tenues les élections régionales. Il est consternant d’entendre dire qu’à l’Elysée on est soulagé de pouvoir faire de la tactique sur les décombres d’un scrutin inquiétant pour tous.François Hollande a un devoir : comprendre la colère et combattre le désespoir en faisant en sorte que les seize mois qu’il lui reste ne soient pas les plus longs et les plus inutiles de la Ve République. A l’agenda gouvernemental, je ne vois rien qui soit à la hauteur de l’avertissement des régionales.« Sommes-nous oui ou non en guerre contre le chômage ? »Sur le travail et l’emploi, il ne suffit pas de demander des rapports, de multiplier les commissions et de bricoler des mini-lois. Sommes-nous oui ou non en guerre contre le chômage, la désindustrialisation et le vote protestataire ? Si c’est le cas, alors le gouvernement doit très rapidement faire sauter des verrous. Il faut simplifier les conditions de conclusion et de rupture du contrat de travail, donner la liberté aux entreprises sur le temps de travail, revoir la définition du licenciement économique. Un fil conducteur : respecter l’autonomie des accords conclus dans les entreprises. Il est urgent d’effacer les seuils sociaux et leur nuisible logique : plus vous embauchez, plus vous subissez d’obligations réglementaires ! Urgent d’agir pour l’avenir de l’Unedic et ses 26 milliards de déficit, en mettant en place la dégressivité des allocations et une formation puissante et obligatoire pour les chômeurs de longue durée. Avec 1 % de croissance et plusieurs millions de chômeurs, le Parlement peut-il débattre pendant douze mois d’une mini-loi El Khomri [du nom de la ministre du travail], comme il a débattu pendant douze mois de la petite loi Macron [le ministre de l’économie] ?Dans nos campagnes, les feux de la colère s’étendent. Pour nos agriculteurs, la baisse des charges est une question de vie ou de mort. Dans l’immédiat, le gouvernement doit libérer les agriculteurs de toutes les contraintes qui n’existent pas ailleurs en Europe. Nos administrations vont souvent plus loin que les législations communautaires. Un choc de simplification immédiat est nécessaire pour nos paysans qui ne sont pas seulement les paysagistes de nos territoires.Du pays émane une demande d’autorité. Depuis quatre ans, notre politique de sécurité oscille entre fermeté et laxisme. Jamais les relations entre la police et la justice n’ont été aussi tendues. La garde des sceaux brouille le message de l’Etat. Sa réforme de la justice des mineurs programmée en 2016 doit être stoppée. Et si Christiane Taubira persiste à douter du bien-fondé de l’état d’urgence, alors elle doit être écartée du gouvernement.« En alerte rouge sur le plan économique, social et démocratique »Sur la remise en ordre de nos finances publiques, François Hollande doit se reprendre. Il use d’un argument fallacieux : la sécurité des Français plutôt que la sagesse financière. Il y a trois ans, c’était une autre ficelle qu’il tirait : la croissance plutôt que la rigueur budgétaire. Nous n’avons eu ni croissance, ni rigueur. La dette française s’est envolée, l’Etat n’a pas été réformé, nos administrations ont continué d’embaucher sans compter, les 150 000 postes supprimés par mon gouvernement ont été effacés par le culte du toujours plus… Le jour où le cours de l’euro et le prix du pétrole augmenteront, le jour où la BCE cessera de faire tourner la planche à billets et où nos taux d’intérêt se relèveront, la France sera au bord de la faillite et, ce jour-là, comment financerons-nous notre sécurité ?Le président de la République considère que le pacte de stabilité n’est rien d’autre qu’une obligation qui nous est imposée par l’extérieur, et non une exigence librement choisie par un pays souverain. Ce discours fait le jeu de tous ceux qui accusent Bruxelles de tous les maux qui sont en réalité les nôtres.L’Europe part en vrille. Après la Grèce, après nos errements face aux afflux de réfugiés, voici la menace du « Brexit ». La France n’étant pas en situation de leadership, nos concitoyens cèdent à la tentation du protectionnisme. Quelle vision de la France et de l’Europe François Hollande oppose-t-il au repli nationaliste ? Quelle nouvelle politique face à la montée en flèche de l’extrême droite ?Monsieur le président, notre nation n’est pas seulement en état d’urgence face aux terroristes, elle est en alerte rouge sur le plan économique, social et démocratique. Le temps n’est plus aux demi-mesures. Si vous n’entendez pas l’avertissement, vous serez responsable du naufrage national.François Fillon, ancien premier ministre, est député Les Républicains de Paris 18.12.2015 à 18h44 Le Conseil d’État a suspendu, vendredi 18 décembre, deux arrêtés fixant la répartition des sièges au sein de la métropole Aix-Marseille-Provence, empêchant l’entrée en fonction de la plus vaste intercommunalité de France, à la gestation laborieuse, jusqu’à une décision du Conseil constitutionnel.« En attendant la décision du Conseil constitutionnel et les suites qu’il conviendra de lui donner, le futur conseil de la métropole d’Aix-Marseille-Provence ne peut donc pas siéger et les groupements de communes qui existent aujourd’hui peuvent continuer à fonctionner », a précisé la plus haute juridiction administrative dans un communiqué. Saisi fin novembre, le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision dans les trois mois.Lire aussi :Aix-Marseille-Provence, une métropole éclatée92 communes et 1,83 million d’habitantsLa métropole Aix-Marseille-Provence, la plus vaste de France, est censée, selon la loi, devenir une réalité le 1er janvier 2016. Elle regroupera 92 communes – dont les rivales Aix-en-Provence et Marseille – sur 3 173 km2 et comptera 1,83 million d’habitants.Elle a déjà un président, le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (Les Républicains), élu début novembre président en dépit des recours déposés jusqu’au dernier moment par des élus opposés au projet, souvent du même bord politique que lui. Ils sont à l’origine du litige devant le Conseil d’État.La balle est désormais dans le camp du Conseil constitutionnel, pour lever l’incertitude juridique sur la métropole, qui a fait craindre ces derniers mois, aux syndicats notamment, des problèmes dans le versement des salaires des fonctionnaires ou dans l’exécution des marchés publics après le 1er janvier.Dans sa décision, le Conseil d’État souligne d’ailleurs qu’il faut éviter que le conseil de la métropole ne siège avant la décision constitutionnelle pour que la légalité de « ses premières décisions » – comme l’élection des vice-présidents, le vote du règlement intérieur et autres règles de fonctionnement – ne puisse être « affectée ».En revanche, la prorogation si nécessaire en 2016 des intercommunalités existantes, qui devaient disparaître au 1er janvier, permettra d’éviter « une rupture de continuité dans l’exécution des services publics auxquels ceux-ci pourvoient », relèvent les sages.Crainte de la prééminence de Marseille dans la métropoleLa question posée au Conseil constitutionnel porte sur la constitutionnalité de dispositions sur la loi « métropole » du 27 janvier 2014. Les juges constitutionnels doivent se pencher sur un système d’attribution de sièges supplémentaires à certaines communes, qui fait craindre à des maires la prééminence de Marseille dans la métropole, et pourrait poser problème au regard du principe d’égalité devant le suffrage.Voulue par le gouvernement, cette métropole s’est construite laborieusement. Elle doit permettre à ce territoire de rattraper un certain nombre de retards, pointés récemment encore par l’Insee : transports inefficaces et congestionnés, emploi et attractivité en berne, ou encore faible mixité sociale.La ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu, a pris « acte de la décision du Conseil d’État » et dit attendre celle du Conseil constitutionnel. Jeudi, Mme Lebranchu s’était justement déplacée à Marseille pour une « conférence métropolitaine » censée acter le passage de flambeau de l’État et des différents partenaires aux élus locaux, et le passage aux projets concrets, après plusieurs années de travail institutionnel. Elle s’était dite « sereine » quant à la décision à venir du Conseil constitutionnel. Nicolas Chapuis Surtout ne pas réagir aux provocations. Au lendemain de la double élection à la présidence de l’Assemblée de Corse et à la tête du conseil exécutif (le « gouvernement » de l’île), l’Elysée a refusé, vendredi 18 décembre, de commenter le cérémonial des nationalistes dans l’hémicycle.En position de force après leur victoire aux élections territoriales, ces derniers ont tenu la plupart de leurs discours en corse et ont fini par une prestation de serment sur un ouvrage de Pascal Paoli, le père de la nation corse au XVIIIe siècle. « En votant pour les nationalistes, le peuple corse a dit que la Corse n’était pas un morceau d’un autre pays, mais une nation, avec sa langue, sa culture, sa tradition politique, sa manière d’être au monde », a notamment dit Jean-Guy Talamoni, le nouveau président de l’Assemblée.Lire aussi :La langue corse en vedette à l’Assemblée de l’île« Pas de commentaire », a-t-on expliqué du côté du gouvernement. Manuel Valls s’est, lui, entretenu au téléphone avec le nouveau patron de la Corse, le nationaliste modéré Gilles Simeoni. Dans un communiqué, Matignon faisait savoir vendredi matin que le premier ministre entendait maintenir un « dialogue serein, constructif et apaisé » et avait « réaffirmé son attachement à la place de la Corse dans la nation et dans la République française et sa reconnaissance de la spécificité de l’île ». Pas un mot sur ce « serment du Jeu de paume à la sauce Paoli », comme on le qualifiait jeudi soir, avec agacement, à la préfecture.Lire aussi :En Corse, le drôle de « serment du Jeu de paume » nationalistePas de traitement de faveurEn limitant leur expression, François Hollande et Manuel Valls entendent banaliser l’arrivée au pouvoir des nationalistes. Pas de traitement de faveur, le premier ministre recevra Gilles Simeoni au même titre que les autres présidents de région. Matignon veut dialoguer exclusivement avec lui. Sur une ligne autonomiste, le nouveau président du conseil exécutif est jugé moins radical que Jean-Guy Talamoni, le président indépendantiste de l’Assemblée.Mais cette communication minimale de l’exécutif depuis la victoire des nationalistes dans les urnes, dimanche 13 décembre, ne pourra pas tenir bien longtemps si les nouveaux élus insulaires poussent trop loin leur avantage. Outre l’amnistie pour les « prisonniers politiques », ils exigent que la langue corse soit officielle au même titre que le français, et demandent un statut fiscal, la politique foncière et l’instauration d’un statut de résident, le pouvoir législatif et l’inscription de la Corse dans la Constitution. Autant de dossiers sur lesquels l’Etat n’entend pas céder.Plusieurs personnalités de droite se sont émues de l’absence de réaction du chef de l’Etat. François Fillon a demandé vendredi à François Hollande « une réaction claire » aux « insultes » de la majorité nationaliste. Alain Juppé a rappelé sur Twitter « l’article 2 de la Constitution » : « La langue de la République est le français. » Jean-Pierre Chevènement, l’ancien ministre de l’intérieur de Lionel Jospin, s’est dit « choqué » par l’emploi du corse dans l’hémicycle, craignant, en cas de coofficialité de la langue, « un éclatement de l’espace national ».Principes en vigueurCôté gouvernement, seul Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, s’est risqué à rappeler les principes en vigueur. « La République n’a pas l’intention de baisser les bras, et la loi sera la même pour tous, y compris en Corse, a-t-il expliqué sur Europe 1. Tous les Français aiment beaucoup la Corse et les Corses, mais ils n’ont pas l’intention de renoncer à l’Etat de droit en Corse pour faire plaisir à certains. »En privé, les responsables du dossier corse au gouvernement estiment que l’élection des nationalistes ne change pas grand-chose au processus en place et à la politique menée. Il est hors de question de parler de « prisonniers politiques », et la modification de la Constitution n’est pas à l’ordre du jour. En réalité, le dossier le plus complexe est celui de la mise en œuvre de la collectivité unique, qui doit voir le jour en 2018. Les discussions autour de la fiscalité qui lui serait attribuée risquent d’être compliquées. Du côté de l’exécutif, on craint que le dossier corse, qui avait été mis sous l’éteignoir depuis 2012, ressurgisse sur le devant de la scène avant la fin du quinquennat.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yan Gauchard (Nantes, correspondant) Souvent, il apparaît tout sourire, voix posée et même enjôleuse, un impeccable costume bleu roi sur les épaules. Comme lors de son élection, vendredi 18 décembre, à la tête de la région Pays de la Loire. Comme le 5 septembre, à La Baule, où, pour le coup d’envoi de sa campagne régionale, le sénateur Bruno Retailleau (Les Républicains) s’est offert un beau coup politique, attirant immanquablement les feux des projecteurs, en réunissant les trois rivaux de son parti : l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy ; François Fillon, ancien premier ministre ; et Alain Juppé, maire de Bordeaux, également passé à Matignon.Lire aussi :Elections régionales : les premiers présidents prennent leurs fonctionsIl faut reconnaître à M. Retailleau, 55 ans, marié, père de trois enfants, le goût de la victoire, et des qualités de stratège. L’ancien fils spirituel de Philippe de Villiers – ce dernier lui a confié durant un quart de siècle la scénographie du spectacle du Puy du Fou – a réussi à polir son image en même temps qu’il s’est fâché avec son mentor.Elu sénateur depuis 2004, M. Retailleau, ancien vice-président du Mouvement pour la France, a succédé à M. de Villiers à la tête de la Vendée en novembre 2010. Le divorce est définitivement consommé fin 2011, lorsque M. Retailleau rallie l’UMP. Viendra un tweet assassin (« La Vendée n’était donc qu’un tremplin. Trahir un jour, trahir toujours », écrit M. de Villiers) lorsque l’ancien dauphin annonce cette année qu’il « lâche » la Vendée pour briguer la région.« J’ai des convictions »« Avec de Villiers, j’ai beaucoup courbé l’échine », confesse M. Retailleau au Courrier de l’Ouest, dans un portrait paru le 13 décembre. Ses adversaires de touts bords se plaisent à le décrire en « Iznogoud, qui a voulu être calife à la place du calife ». A l’orée de la campagne, Pascal Gannat, candidat FN issu d’un « milieu catholique et conservateur », confiait au Monde avoir « beaucoup de relations communes » avec M. Retailleau. Et s’il jugeait l’homme « très opportuniste », M. Gannat se déclarait prêt à conclure avec lui une alliance au second tour autour d’un « programme minimal », avant de se rétracter quelques jours plus tard.M. Retailleau, qui a réussi à faire l’union de la droite et du centre dès le premier tour, n’a pas hésité à mener une campagne à la tonalité assez droitière. Il l’assume sans fard : « J’ai des convictions et je n’aime pas les mettre dans la poche, on aime ou on n’aime pas. Droite tiède, gauche molle, la démocratie pâtit des gens qui ont des convictions incertaines. » Sa liste fait la part belle à des élus ayant affiché leur opposition au mariage pour tous. « Je n’ai aucun souci avec l’union civile de deux personnes de même sexe, indique M. Retailleau. Mais je me suis toujours opposé au droit à l’enfant, qui mène à la GPA [Gestation pour autrui], interdite par la loi française mais régulièrement contournée. La marchandisation du corps humain est inacceptable. »Lire aussi :Elections régionales 2015 : la droite gagne sept régions au second tour, la gauche en conserve cinqM. Retailleau promet aussi de donner un tour de vis au budget des Pays de la Loire, qui pèse 1,5 milliard d’euros. Il annonce ainsi plus de 45 millions d’euros d’économies en affichant la volonté de « dégraisser le mammouth régional » – terme qui heurte ses partenaires centristes, ces derniers préférant invoquer « la maîtrise la dette » – moyennant la revente de nombreuses antennes de la collectivité et le non-remplacement systématique des départs à la retraite des agents.« Une entreprise de démolition »Outre la relance des projets de grandes infrastructures – nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, amélioration de l’axe routier reliant Laval au port de Saint-Nazaire, nouveau pont sur la Loire –, M. Retailleau veut « remettre en marche » l’appareil de formation. La région, fustige-t-il, « a perdu 4 000 apprentis en sept ans tandis que le chômage des jeunes a bondi de 30 % en dix ans ».« En écoutant Bruno Retailleau, j’ai l’impression que l’on ne vit pas dans la même région, énonce Jacques Auxiette, à la tête des Pays de la Loire depuis onze ans. Tout son programme n’est qu’une entreprise de démolition. »Une inconnue subsiste. Se présentant comme un « élu enraciné dont la voix porte à Paris » grâce à son poste de sénateur, M. Retailleau, souvent cité comme ministrable si la droite l’emporte lors de la prochaine présidentielle, s’est bien gardé de préciser quel mandat il souhaitait déjà conserver en 2017, dans le cadre de la loi sur le non-cumul. Il élude la question, pariant sur un amendement futur de la loi.Lire aussi :Elections régionales : quels élus sont concernés par le cumul des mandatsYan Gauchard (Nantes, correspondant)Journaliste au Monde Gilles Rof La campagne de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) a été violente. Son dernier acte s’est déroulé dans un calme étonnant, vendredi 18 décembre, à Marseille. Un tour a suffi à Christian Estrosi (Les Républicains), 60 ans, pour être élu à la présidence du conseil régional de PACA, cinq jours après sa victoire dans les urnes. La conséquence directe d’un second tour des élections en forme de duel avec le Front national, qui a donné au candidat de la droite une large majorité de 81 élus LR-UDI-MoDem sur les 123 que compte l’assemblée régionale. Pas une de ces 81 voix n’a manqué au maire de Nice pour battre sa seule adversaire Marion Maréchal-Le Pen. La tête de liste Front national a, elle, récolté 42 voix.Sitôt élu, Christian Estrosi a reçu des mains de son prédécesseur socialiste Michel Vauzelle son écharpe sang et or, aux couleurs de la Provence. « Un geste républicain » salué par le nouveau président de PACA, qui avait également pris soin de transformer la tribune présidentielle en « hall of fame » de la politique régionale.Lors du vote, le maire de Toulon, Hubert Falco, celui de Marseille, Jean-Claude Gaudin, les présidents des conseils généraux du Var, Marc Giraud, des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, des Hautes-Alpes, Jean-Marie Bernard (tous LR), et l’ex-président socialiste de PACA Michel Pezet sont venus symboliquement s’y installer, comme pour adouber M. Estrosi et valider les promesses faites dans l’entre-deux-tours de la campagne.Rappels historiquesEn ouverture de la séance, Jean-Pierre Daugreilh, élu FN des Alpes-Maritimes, doyen de l’assemblée, a profité de sa tribune et de son expérience niçoise pour faire quelques rappels historiques au candidat LR. « Je me souviens d’un Christian Estrosi bien plus jeune et bien plus timide qui ne trouvait rien à redire quand le maire de Nice Jacques Médecin déclarait son accord à 99 % avec ce que disait Jean-Marie Le Pen. » Dans un silence pesant, M. Daugreilh a également évoqué les tentations d’alliance du « jeune Estrosi » avec le Front national en 1998. « L’histoire est connue mais il me revenait de la rappeler », a assuré M. Daugreilh. « Des propos quelque peu déplacés », a rétorqué Christian Estrosi, sitôt élu.Privée de représentation dans l’hémicycle par le retrait de la liste du Parti socialiste (PS) après le premier tour, la gauche était présente dans les tribunes de cette première assemblée plénière. « Nous allons au bout du processus, expliquait ainsi la Marseillaise Marie-Arlette Carlotti, députée PS et ancienne ministre du gouvernement Ayrault. Car nous avons contribué à vaincre le FN et à faire élire Christian Estrosi. Nous rendons aussi hommage à Michel Vauzelle et à la gauche unie qui a dirigé ce conseil régional pendant dix-sept ans. »Dans son discours d’intronisation, M. Estrosi a, une nouvelle fois, salué ses adversaires de gauche qui ont aidé à son élection en se retirant, et a appelé « toutes les femmes et les hommes qui soutenaient leur projet, à se rassembler derrière les mêmes idéaux républicains ». Le nouveau président de PACA a confirmé son intention de créer un « conseil territorial » consultatif, « où pourrons s’exprimer ceux qui ne siègent pas » et d’un « conseil des sages », réunissant les anciens présidents de région, MM. Vauzelle, Gaudin et Pezet.« M. Estrosi souhaite nous associer à un conseil de territoire, note Marie-Arlette Carlotti, résumant la position des représentants PS. Nous ne fermons pas la porte mais il faut voir comment cela se met en place. Une chose est sûre : nous ne souhaitons pas de cogestion. La responsabilité, c’est Christian Estrosi qui l’a désormais. »Côté Front national, pas « d’opposition de principe »Pas invitée à défendre sa candidature à la tribune avant le vote, Marion Maréchal Le Pen a tenu une conférence de presse peu après l’élection. « Nous voilà partis pour six ans, avec d’un côté le Front national et les patriotes, et de l’autre la coalition LR-UDI-MoDEM, socialistes, écologistes, radicaux de gauche et j’en passe… », a déclaré la candidate du FN, accompagnée d’Olivier Bettati et Jean-Philippe Lottiaux, ses deux vice-présidents de groupe.« Christian Estrosi a la haine mais pas nous. Nous avons la conscience tranquille car nous n’avons trahi personne dans cette élection. Lui, à l’inverse, l’a déjà fait. A long terme, M. Estrosi et sa famille politique le paieront vraisemblablement très cher. » Mme Maréchal-Le Pen, qui, pour sa première dans l’hémicycle régional s’est installée à la place 121, celle occupée par son grand-père Jean-Marie Le Pen, s’est interrogée sur la légalité du conseil territorial promis par le nouveau président de la région PACA. « Ce conseil sera l’occasion non dissimulée de défrayer, embaucher, subventionner ceux qui étaient les anciens adversaires politiques de M. Estrosi et sont devenus sa roue de secours », a dénoncé la chef de file du FN. « Sa conception de la démocratie est de museler 45 % des électeurs et de donner la parole à ceux qui n’ont pas été élus », s’est-elle étonnée, promettant toutefois que son parti ne serait pas « dans une opposition de principe ». « Nous serons une opposition technique et politique, a-t-elle précisé. Nous voterons ce qui nous apparaît juste, comme nous le faisons dans toutes les assemblées. »Gilles RofJournaliste au Monde Ariane Chemin (Ajaccio Envoyée spéciale) Ils avaient promis une journée « historique », ils n’ont pas manqué à leur parole. Jeudi 17 décembre, la double élection du président de l’Assemblée de Corse et du patron du conseil exécutif (le mini-gouvernement de l’île) a donné lieu à des discours et une mise en scène inédites, dans l’hémicycle corse de l’hôtel de région, à Ajaccio.A peine intronisés, l’indépendantiste Jean-Guy Talamoni a évoqué le « premier gouvernement national depuis le XVIIIe », le siècle de la « nation » corse pour les nationalistes, tandis que Gilles Simeoni appelait à « une relation repensée et reformulée avec l’Etat ». Peu avant 20 heures, les neuf élus du « gouvernement » de l’île ont conclu la journée par une étrange prestation de serment, qu’ils avaient pensé dans ses moindres détails, provoquant la stupeur de Manuel Valls. Le premier ministre cherchait vendredi matin à joindre M. Simeoni.A peine élu, au troisième tour, par 24 voix (nationalistes) sur 51 élus, le nouveau président de l’Assemblée de Corse prononce – en corse – un discours où il ne renie aucune de ses idées politiques. « Je serai naturellement le président de tous les élus de cette Assemblée, lit-on dans la traduction préparée pour les journalistes continentaux, mais il me faut dire quelques mots au nom de cette partie du mouvement national qui n’a jamais accepté de reconnaître le principe de la tutelle française sur la Corse, au nom de tous ceux qui depuis 1768 [la deuxième révolution corse], n’ont cessé de combattre pour que la Corse demeure une nation, au nom de ceux qui n’ont jamais renoncé à l’idée d’indépendance. »C’est la première référence de la journée à l’âge d’or de l’histoire nationaliste corse, quand, avant les Etats-Unis et la Révolution française, le général Pascal Paoli, ce « père de la Nation corse », avait proclamé la première constitution de souveraineté populaire. « Evviva a Nazione, Evviva a Corsica. Ce gouvernement national, le premier depuis le XVIIIe, sera celui de tous ! », lance encore M. Talamoni. Dans les travées, le visage du communiste Dominique Bucchini, figure « républicaine » et « anti-nationaliste » de l’île – son prédécesseur au perchoir –, se ferme.Lire aussi :Simeoni, un nationaliste aux commandes de la Corse« Ouvrir un chemin nouveau » Dans les tribunes, M. Talamoni a invité la mère de Jean-Baptiste Acquaviva, un ancien militant « recherché » du Front de libération nationale corse (FLNC), devenu après son assassinat en 1987 un des « martyrs » de la cause nationaliste. Il lui rend hommage dans l’hémicycle, qui compte sur les bancs « natios » un très ancien et un récent dirigeant du « Front ». « Nous obtiendrons l’amnistie des prisonniers et des recherchés. Demain, les portes des prisons s’ouvriront et personne ne pourra s’opposer à cette volonté populaire », lâche l’indépendantiste, avant de laisser Gilles Simeoni expliquer pourquoi il voit aussi dans cette journée « le point de départ d’une nouvelle ère ».« Les Corses ont choisi d’ouvrir un chemin nouveau, [celui] d’un peuple reconnu dans ses droits et maître de ses choix essentiels », explique solennel le nouveau « patron » de la Corse, élu avec le même nombre de voix, plus largement applaudi – trois minutes de vivats et de bandere déployés aux balcons.« En ma qualité de président du conseil exécutif, je tiens à m’adresser solennellement au gouvernement et à l’Etat. Le peuple corse existe et il sera reconnu, parce que cela est conforme à l’histoire et au droit, lance-t-il en alternant corse et français.  Notre logique d’émancipation passe nécessairement par une relation repensée et reformulée avec l’Etat. […] La Corse, territoire insulaire, bénéficiera d’un statut lui conférant pouvoir législatif, parce que cela s’imposera de façon naturelle [et] inéluctable […]. Je dis à Paris, au gouvernement et à l’Etat : prenez la mesure de la révolution démocratique que la Corse vient de vivre. Comprenez enfin que toutes les conditions sont réunies pour que puisse s’ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire de cette île. »Dans les tribunes, une militante entonne le Diu vi salvi regina, qui est l’hymne corse. L’hémicycle se lève et reprend, avec force pour les nationalistes, un peu de gêne pour quelques autres – une élue de la liste de Paul Giacobbi décline l’invitation et reste assise. « Désormais, quand on ira à la préfecture on ira au consulat et quand on ira au conseil départemental ce sera l’ambassade », souffle durant une courte pause un conseiller de droite élu sur la liste de José Rossi.« Ce livre-là est un mythe »Jean-Guy Talamoni clôt la journée en expédiant la lecture de la « charte de l’élu local ». Puis, pour marquer les esprits, invite les neuf membres (tous nationalistes) du conseil exécutif, le « gouvernement corse », à le rejoindre au centre de l’hémicycle, près du pupitre, afin de prêter serment – une idée de Gilles Simeoni.M. Talamoni a trouvé en revanche le livre sur lequel jurer : la Justification de la révolution de Corse, une « bible » du paolisme de 1758, dix avant le traité de Versailles où Gênes cède la Corse à la France. Il lit le serment, en corse, et par cinq fois, les élus lèvent la main. Scène irréelle, qui exclut les autres élus, et joue autant avec l’imaginaire insulaire que national. « Une solennité qui peut paraître surannée en France mais qui est toujours de mise chez les Anglo-Saxons, assure vendredi Corse-Matin. Un sens de la cérémonie ancré dans les mœurs en Corse. »Bien davantage que ça pour Jean-Guy Talamoni. « J’aurais pu choisir la Constitution de Paoli, mais je n’en avais pas l’édition originale et elle est austère, explique-t-il à l’issue de la séance. Ce livre-là est un mythe de la révolution corse, l’ouvrage qu’on adressait aux cours d’Europe pendant ses années d’indépendance. » Un vrai « serment du jeu de paume à la sauce Paoli », murmurait-on agacé jeudi soir à la préfecture.Lire aussi :Jean-Guy Talamoni, l’intellectuel indépendantisteAriane Chemin (Ajaccio Envoyée spéciale)Grand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.12.2015 à 08h41 • Mis à jour le18.12.2015 à 08h47 | Violaine Morin Le projet de loi santé a été définitivement adopté par les députés jeudi 17 décembre. La généralisation du tiers payant – la suppression de l’avance de frais par le patient chez le médecin – constitue la mesure phare de ce texte.Cette disposition entrera en vigueur progressivement et deviendra obligatoire à partir du 30 novembre 2017. Elle cristallise depuis des mois la colère d’une partie des syndicats de médecins libéraux, qui y voient une source de complexité administrative et à terme une réduction de leur liberté de prescription. Que comptent faire ces médecins ? Nous avons posé la question à Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).Lire aussi :Ce que contient la nouvelle loi santé, tout juste adoptéeLa loi santé vient d’être adoptée et vous impose de mettre en place le tiers payant. Qu’allez-vous faire ?L’heure est à la résistance ! Nous appelons à la mise en place de la désobéissance civile. Nous allons demander aux médecins de ne pas appliquer le tiers payant, surtout dans sa première phase, qui sera la première mise en place [le tiers payant pour les personnes souffrant d’affections de longue durée].Que reprochez-vous à cette généralisation du tiers payant, qui est présentée comme une mesure à vocation sociale ?Il faut rappeler que la mise en place du tiers payant va être longue. Mais lorsqu’il sera complètement déployé, cela va augmenter la charge administrative, la paperasse, pour les médecins.Le système va également se traduire par un coût supplémentaire, pour les patients, pour les médecins, pour tout le monde. On nous présente comme une mesure sociale un dispositif qui va, en réalité, se traduire par une hausse des coûts. Nous allons appeler les médecins à proposer des solutions alternatives.Quelles solutions proposez-vous en l’occurrence ?Le but de cette loi est que les patients n’avancent plus de frais en allant chez le médecin. Ce principe existe déjà, pour ceux qui bénéficient de la couverture médicale universelle (CMU), et dans d’autres cas. Si nous voulons l’appliquer à tous les patients, il est possible, par exemple, de mettre en place le paiement « monétique ».En accord avec les banques, il s’agit de faire « authentifier » un paiement chez le médecin. La banque débiterait ces paiements seulement 60 jours après la consultation. Cela laisserait le temps au patient de recevoir son remboursement de sécurité sociale et de mutuelle. En définitive, le patient n’aurait rien payé.C’est un tiers payant sans les contrôles, la paperasse supplémentaire qui sera à la charge du médecin et dont nous ne voulons pas. Nous travaillons sur le paiement monétique depuis longtemps, nous avons soumis cette option au ministère de la santé, elle n’a pas été retenue et je le regrette.Violaine Morin Philippe Bernard (Londres, correspondant), Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) « Qui veut peut », avait prédit Angela Merkel, en mai, à propos de la négociation entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Jeudi 17 décembre au soir, 27 dirigeants européens réunis à Bruxelles ont affiché leur volonté commune de parvenir à un accord, d’ici à février 2016, sur les demandes formulées devant eux par David Cameron. Si ce calendrier est respecté, le premier ministre britannique pourra, comme il le souhaite, organiser avant l’été prochain le référendum sur le maintien (« in ») ou non (« out ») de son pays dans l’Union européenne (UE).« Les dirigeants sont tombés d’accord pour travailler ensemble et trouver une solution », a déclaré le président du Conseil européen, Donald Tusk, après quatre heures de discussion nocturne. Mais les partenaires du Royaume-Uni n’ont pas caché leurs inquiétudes, voire leur hostilité, à certaines demandes. Le contenu précis des réformes demandées par Londres et leur traduction juridique restent à définir et à négocier.M. Cameron, qui réclamait une discussion politique, l’a visiblement obtenue. « Les dirigeants lui ont dit : “David, on veut t’aider”, explique un diplomate. Mais ils ont tous été très fermes : pas question d’accepter des demandes qui reviendraient à de la discrimination », allusion à l’exigence britannique d’une suspension de quatre ans des aides sociales pour les Européens s’installant au Royaume-Uni, la plus problématique des demandes de Londres, car jugée attentatoire aux principes de libre circulation et de non-discrimination. François Hollande n’a pas caché son opposition à cette mesure. « Les débats ont été francs pour employer un langage diplomatique, a déclaré le président français. La suppression des aides sociales pendant quatre ans paraît très longue à beaucoup [de dirigeants] et difficile à concilier avec les traités. »Le premier ministre britannique, qui a besoin de montrer à son opinion publique sceptique qu’il se bat avec acharnement pour arracher des concessions à l’UE, était arrivé à Bruxelles en affirmant qu’il allait « batailler fort pour la Grande-Bretagne pendant toute la nuit ». A l’heure du dîner, M. Cameron a tenu devant ses homologues un discours de 45 minutes, jugé « parfait sur la forme et le style, brillant » par une source proche des discussions.Modification des traitésIl a notamment justifié sa demande de limitation des aides sociales par le flux d’immigrés « sans précédent » qu’a connu son pays. Tenant une conférence de presse très minutée à l’issue des débats avec ses 27 partenaires, le premier ministre a martelé que la discussion avait été « très bonne, très substantielle ». « Un chemin vers un compromis existe », a-t-il déclaré, tout en insistant à de nombreuses reprises sur « le travail très difficile » qu’il reste à accomplir. L’important pour lui était, face aux eurosceptiques qui raillent le « vide » de ses propositions, de montrer qu’il n’avait pas retiré sa demande sur les aides sociales versées aux étrangers intracommunautaires et qu’un compromis sur ce point pouvait même prévoir une modification des traités régissant l’Union.La France et l’Allemagne ne veulent pas entendre parler de tels changements avant leurs élections de 2017. Mais sur ce point crucial, Mme Merkel a semblé ouverte à l’idée d’un engagement à procéder à une modification ultérieure permettant à Londres de s’affranchir de certaines règles en matière d’immigration. La formule, que M. Hollande n’écarte pas non plus, serait comparable à l’accord obtenu en 1992 par le Danemark qui prévoyait que ce pays pourrait obtenir des options de retrait en vue de la ratification du traité de Maastricht. Une autre solution consisterait à autoriser Londres à actionner un « frein de secours » en matière d’immigration, comme le peuvent la Belgique et l’Autriche. Mais ce serait aux Britanniques de prouver que leurs services de prestations sociales sont pris d’assaut.« On a 25 000 options sur la table. Il ne faut pas sous-estimer la créativité juridique de l’Union européenne », insiste une source diplomatique. « L’Europe a su résoudre des crises bien plus compliquées ces dernières années », ajoute-t-elleA chacun son rythmeMme Merkel elle-même a tenu à souligner que « tout le monde est d’accord » pour souhaiter le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union. Elle s’est dite favorable à un compromis, mais en maintenant « les piliers de l’Union que sont la non-discrimination et la libre circulation ». « Ce ne sera pas facile, a-t-elle admis, mais il y a peut-être un chemin à parcourir en commun. »François Hollande a tenu un discours assez semblable. Comme la chancelière, il semble s’engager vers l’idée d’une Europe « des cercles concentriques » qui, dit-il, n’est pas « une Europe à la carte » mais offre la possibilité à des pays d’avancer à leur rythme. Londres ne pourrait, en tout cas, pas freiner la marche vers plus d’intégration, a estimé le président français, faisant référence à la demande des Britanniques d’un mécanisme destiné à protéger la City contre les décisions des pays de la zone euro dont ils ne font pas partie.« Géographiquement, historiquement, culturellement, la Grande-Bretagne fait partie de l’Europe et il n’y a aucune raison de rendre la tâche plus difficile à ceux qui vont voter oui », a ajouté M. Hollande, sans doute sensible à la poussée du « out » dans les sondages. Selon une moyenne des six dernières enquêtes d’opinion, seuls 51 % des Britanniques voteraient aujourd’hui pour demeurer dans l’UE.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.12.2015 à 20h31 • Mis à jour le18.12.2015 à 09h15 | Juliette Harau « Entre “kalach’” et “Martel” », l’alternative est peu commode. C’est ainsi qu’est titré l’épilogue du livre Terreur dans l’Hexagone (Gallimard, 2015), écrit par le politologue et spécialiste du monde arabe Gilles Kepel.Sorti le 16 décembre, l’essai fait déjà beaucoup parler de lui, notamment parce qu’il s’est attiré l’ire de Marine Le Pen. Consacré à la montée du djihadisme en France, le livre évoque en marge une « congruence » entre la montée de l’extrême droite et celle du terrorisme djihadiste.« Bien sûr ce n’est pas la même chose mais […] [ces phénomènes] se ressemblent », a affirmé mercredi l’auteur interviewé par Jean-Jacques Bourdin. Pour dénoncer ce « parallèle » supposé entre son parti et l’organisation Etat islamique (EI), la présidente du Front national (FN) a publié des photos de propagande de l’EI extrêmement violentes, avec la mention « Daesh [l’acronyme arabe de l’EI] c’est ça ».« Je lui propose de lire le dernier chapitre de mon livre […] où je creuse cette réflexion comparée sur les replis identitaires », a suggéré Gilles Kepel à la responsable politique après ce geste qui lui a valu des poursuites.Dans la partie de son livre concernée, l’auteur dénonce une « crise sociale » française. Mis à jour après les attentats du 13 novembre, le texte consacre quelques lignes au score record – anticipé dans les sondages à l’époque – du Front national aux élections régionales. On y lit notamment ceci :« L’irruption djihadiste, derrière laquelle pointe l’implantation du salafisme, […] n’est pas un phénomène isolé. Les succès électoraux du Front national et l’invasion du Web par les sites identitaires et “conspirationnistes” […] constituent des “fractures françaises” parallèles. »Lire aussi :Images d’exécution : que risque Marine le Pen ?« Mobilisations contestataires »Alain Soral, Dieudonné et la « fachosphère » sont donc également visés. Pour Gilles Kepel, conspirationnisme, islamophobie ou salafisme sont les symptômes d’une même crise sociale. Des réponses parfois opposées trouvent un public auprès d’une frange de la société qui se vit comme délaissée. Elles s’imposent en alternatives :« Deux types de mobilisations contestataires se sont développées en parallèle : le nationalisme identitaire d’extrême droite et le référent islamique. »C’est le grand écart de la « kalach’» à « Charles Martel ». La référence au vainqueur de la bataille de Poitiers contre l’émir de Cordoue Abd El Rahman en 732, est un classique dans les rangs de l’extrême droite. « Je suis Charlie Martel », affirmait encore Jean-Marie Le Pen, alors président d’honneur du FN, au lendemain des attentats du 7 janvier.Gilles Kepel relève « un effet miroir quasiment parfait » : décryptant dans le détail la construction de certaines vidéos de propagande salafistes, l’auteur remarque que le VIIIe siècle est évoqué, là aussi, comme un passé héroïque.Ces mouvements seraient « porteurs […] d’une forte charge utopique qui réenchante une réalité sociale sinistrée en la projetant dans le mythe où les laissés-pour-compte d’aujourd’hui seront les triomphateurs de demain », explique l’auteur.Le chercheur évoque aussi une dynamique qui ne souffre plus vraiment de tabou : « l’an 2015 a renforcé la progression d’une extrême droite dénonçant l’“islamisation de la France”. » Ainsi, si la position de chef de guerre a profité temporairement au président de la République, François Hollande, « seul le FN semble désormais en position de profiter quasi mécaniquement de tous les facteurs anxiogènes liés au terrorisme djihadiste », analyse M. Kepel.Le FN et le radicalisme se nourriraient mutuellement, le repli de l’un servant l’argumentaire de l’autre. Pour Gilles Kepel, le terrorisme a aussi remplacé le Front national « comme l’archétype du mal à terrasser, dont on accuse ses adversaires de faire le jeu ».Lire aussi :« L’Etat islamique cherche à déclencher une guerre civile »Juliette HarauJournaliste au Monde Simon Auffret « Nous pensons qu’il y a quelques risques en matière de compétitivité et d’échanges d’informations, on n’est pas sûr que tout cela tourne bien. » Il est presque minuit, dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre, quand le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, expose aux députés la position du gouvernement sur le « reporting » fiscal des grandes entreprises, dans le cadre du vote du projet de loi de finances rectificative pour 2015.Cette disposition, qui vise à lutter contre l’optimisation et la fraude fiscales en obligeant les grandes entreprises à une publicisation des chiffres d’affaires, bénéfices, impôts payés et des subventions publiques reçues, dans chaque pays où elles exercent leurs activités, vient d’être adoptée par les députés à l’occasion du vote de deux amendements.Mais un peu plus tard, après la demande d’une seconde délibération par M. Eckert et une suspension de séance d’une quarantaine de minutes – il était alors 1 h 15, mercredi –, l’Assemblée adopte un amendement gouvernemental qui « enterre » ce « reporting » fiscal, demandé par de nombreuses ONG – notamment rassemblées dans la « plateforme paradis fiscaux et judiciaires ».La mesure est-elle définitivement abandonnée ? Reviendra-t-elle à la faveur d’une législation européenne ? Décryptage.Pourquoi et par qui la proposition sur la transparence avait-elle été mise en débat ?L’application de la loi bancaire de 2013 prévoit la communication de ces chiffres à l’administration fiscale, mais ne comprend pas la publication « en ligne, en format de données ouvert, centralisées et accessibles au public » des résultats. C’est ce qu’ont proposé le député écologiste Eric Alauzet, et le socialiste Pascal Cherki, en déposant deux amendements au projet de loi de finances rectificative 2015.Les deux élus avaient cosigné – avec l’économiste Thomas Piketty et la députée européenne Eva Joly notamment – le 15 décembre une tribune dans Mediapart, appelant à « la transparence sur les activités des multinationales et leurs impôts payés » avant le vote à l’Assemblée nationale.Leur proposition reprenait en grande partie l’article 7 de la loi de 2013 portant sur la séparation et la régulation des activités bancaires. Le texte contraint les banques et les grandes entreprises à un partage de plusieurs informations : le nom des implantations et la nature de l’activité, le chiffre d’affaires, les effectifs, le bénéfice ou perte avant impôt, le montant des impôts sur les bénéfices dont les implantations sont redevables, ainsi que les subventions publiques reçues dans chaque pays. Toutes doivent être mises à disposition du public.Tard dans la soirée du mardi, les députés ont adopté les deux amendements d’Eric Alauzet et Pascal Cherki prévoyant l’accès pour le grand public à ces informations, en désaccord avec le gouvernement, opposé à la mesure.Comment le gouvernement justifie-t-il d’avoir écarté cette proposition ?Pour M. Eckert, la mise en application « par anticipation » de ces mesures de transparence par rapport aux autres pays européens représenterait « un risque » pour la compétitivité des « 8 000 entreprises » concernées par le dispositif. « Cela va bien au-delà des entreprises du CAC 40 », a déclaré le secrétaire d’état au budget.Au retour d’une interruption de séance de trois quarts d’heure, les députés, moins nombreux que lors du premier vote, ont adopté un amendement du gouvernement prévoyant la suppression des deux amendements préalablement votés. La publication de ces données n’apparaît donc pas dans la loi de finances rectificative pour 2015, adoptée dans son ensemble quelques minutes plus tard.« Le gouvernement cale alors qu’il était en pointe », a commenté sur Twitter Yann Galut, député socialiste. Pour sa collègue Fanélie Carrey-Conte, cette suppression reste une « incompréhensible nouvelle occasion manquée ». « L’Assemblée nationale a envoyé un signal extrêmement négatif dans la lutte contre l’évasion fiscale », détaillent, dans un communiqué, les organisations de la Plateforme paradis fiscaux et judiciaires.« La mesure n’est pas enterrée mais simplement reportée », explique de son côté Sébastien Denaja, député PS de l’Hérault, qui a voté pour la suppression et espère une directive au niveau européen « avant la fin 2016 ».La disposition sur la transparence peut-elle revenir à la faveur d’un texte européen ?C’est ce que laisse entendre le gouvernement. Le dispositif pourrait être réintroduit dans le projet de loi sur la transparence de la vie économique, annoncé par le ministre des finances et des comptes publics, Michel Sapin, qui pourrait passer à l’Assemblée nationale en 2016.Christian Eckert a également affirmé être « très attentif à une étude d’impact » commandée par la Commission européenne sur les conséquences d’une mise à disposition du public des informations fiscales des grandes entreprises. La publication de l’étude, selon le secrétaire d’Etat au budget, devrait intervenir au « mois de janvier 2016 ».« Dès que la Commission [européenne] aura inscrit cela dans une directive, nous serons bien évidemment favorables à l’inscription, comme tous les autres pays de l’Union, de ces dispositions dans le droit français », a terminé le secrétaire d’état chargé du budget.Simon AuffretJournaliste au Monde Jean-Baptiste Jacquin Le Conseil constitutionnel a examiné dans la matinée du jeudi 17 décembre la constitutionnalité des assignations à résidence dans le cadre de l’état d’urgence. Il rendra sa décision le mardi 22 décembre, à la veille du conseil des ministres auquel sera soumis le projet de réforme constitutionnelle annoncé par François Hollande après les attentats du 13 novembre. Le secrétariat général du gouvernement n’aura alors que quelques heures pour éventuellement ajuster le projet de réforme à la lumière de la décision des gardiens de la Constitution.Les Sages étaient saisis d’une question prioritaire de constitutionnalité posée par l’un des activistes écologistes qui ont été assignés à résidence pendant la durée de la COP21. Cette procédure permet à un citoyen de demander au Conseil constitutionnel si la loi, sur la base de laquelle il est poursuivi, est conforme à la Constitution.Lire aussi :Le Conseil d’Etat rejette la requête de militants écologistes assignés à résidenceEn l’occurrence, c’est l’article 6 de la loi de 1955, dont la rédaction a été modifiée par la loi de prorogation de l’état d’urgence du 20 novembre, qui fait débat. Selon ce texte, le ministre de l’intérieur peut prononcer l’assignation à résidence de toute personne « à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». Et ceci en dehors de tout contrôle judiciaire. Seul le juge administratif, peut, a posteriori, exercer un contrôle de ces décisions administratives.« Insuffisance de droit »Denis Garreau, avocat des écologistes assignés, a mis en garde le Conseil constitutionnel afin qu’il borne la loi. Afin que « de l’état d’insuffisance de droit et l’insuffisance de juge » qu’est l’état d’urgence ne naisse pas « l’arbitraire et l’injustice ». Ainsi a-t-il souligné que la rédaction de l’article 6 évoque pour motif d’assignation à résidence « des raisons sérieuses de penser que… ». « Nous sommes dans le procès d’intention », a-t-il affirmé lors de cette audience publique. Et de souligner que les « raisons sérieuses » se fondent sur des « propos tenus par les intéressés, des relations qu’ils ont avec des tiers » ou sur « des actes passés pour justifier d’une menace future ». Bref, l’assignation à résidence peut se décider en fonction « d’intentions prêtées à la personne mise en cause », s’inquiète M. Garreau.Surtout, aux yeux des défenseurs des écologistes, le niveau de contrôle exercé par le juge administratif est très léger. « La note blanche est érigée en reine des preuves », s’est insurgé Alexandre Faro. Ces militants écologistes ont été assignés à résidence et ont vu leurs recours rejetés par les tribunaux administratifs puis le Conseil d’Etat sans avoir eu, à aucun moment de la procédure, la possibilité de s’exprimer devant un juge pour contester les motifs invoqués par le ministère de l’intérieur.Pour Patrice Spinosi, avocat intervenant au nom de la Ligue des droits de l’homme, les gardiens de la Constitution doivent s’assurer que la loi respecte le principe constitutionnel de la proportionnalité. « Vous êtes la dernière digue du glissement qui est en train de s’opérer, d’un abandon du pouvoir législatif vers le pouvoir exécutif, d’un risque considérable d’une police administrative qui peut être demain une police politique ! », a-t-il conclu.Restrictive et non privativeSans surprise, Thierry-Xavier Girardot, intervenant au nom du premier ministre, a balayé tous ces arguments. Directeur adjoint du secrétariat général du gouvernement, il est resté sur un terrain extrêmement juridique, invoquant de nombreuses décisions passées du Conseil constitutionnel, pour juger « inopérant le grief selon lequel l’article 6 de la loi sur l’état d’urgence méconnaît l’article 66 de la Constitution ». Selon cet article : « Nul ne peut être arbitrairement détenu. L’autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi. » Pour M. Girardot, l’assignation à résidence n’est qu’une mesure « restrictive de libertés » et non « privative de libertés ».Quant à l’utilisation des « notes blanches » des services de renseignement, ces documents non signés, non datés et sans en-tête de service, sur lesquels se base une partie des décisions d’assignation à résidence, le représentant du gouvernement renvoie la balle au juge administratif. Il lui « appartient de contrôler l’exactitude des motifs donnés par l’administration comme étant ceux de sa décision et de prononcer l’annulation de celle-ci lorsque le motif invoqué repose sur des faits matériellement inexacts ». Le problème est qu’il n’est pas certain que ce contrôle ait été opéré jusqu’à présent par les tribunaux administratifs.Lire aussi :Etat d’urgence : Valls défend les assignations à résidence au nom de « l’ordre public et de l’intérêt général »Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent et Damien Leloup Jeudi 17 décembre, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a consenti à supprimer de son compte Twitter l’une des trois photos d’exécutions de prisonniers par l’organisation Etat islamique (EI) qu’elle y avait posté mercredi : celle du journaliste américain James Foley. Les parents de ce dernier s’étaient dits « profondément choqués » et avaient demandé à Mme Le Pen de retirer ces tweets. Elle n’a retiré que l’image du corps du journaliste, laissant en ligne les deux autres.Mme Le Pen reste toutefois visée par l’enquête préliminaire pour « diffusion d’images violentes », ouverte, mercredi par le parquet de Nanterre. Celle-ci fait suite à l’annonce par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, de la saisie de Pharos, le service qui centralise les signalements de délits en ligne, pour les messages publiés par Mme Le Pen.Lire aussi :Marine Le Pen visée par la justice après avoir diffusé des photos de propagande djihadiste1. D’où part la polémique ?Mme Le Pen a réagi, mercredi, à l’interview matinale menée par Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Ce dernier, qui recevait Gille Kepel, a lancé :« Je vais revenir sur les liens entre Daech [l’acronyme arabe de l’EI] et le Front national, enfin les liens… pas les liens directs entre Daech et le FN mais ce repli identitaire qui finalement est une communauté d’esprit, parce que l’idée pour Daech c’est de pousser la société française au repli identitaire ? »Dénonçant un « dérapage inacceptable » et des « propos immondes », la présidente du Front national a réagi en publiant, sur son compte Twitter, trois photos d’exécutions commises par l’EI, accompagnées de la phrase « #Daesh c’est ça ! » : un homme brûlé vif, un second écrasé vivant par un tank, un troisième décapité, sa tête reposant sur son corps. 2. Qui sont les victimes sur les images publiées par Mme Le Pen ?Ces trois victimes de l’EI sont connues :L’homme décapité était le journaliste James Foley, exécuté le 19 août 2014 après deux ans de captivité ;L’homme brûlé vif était le pilote jordanien Moaz Al-Kasabeh, assassiné le 3 février 2015.Enfin, l’homme écrasé par un tank serait un soldat syrien de 19 ans prénommé Fadi Ammar Zidan, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Il a été assassiné par l’EI en octobre.3. Que risque Mme Le Pen ?Le délit de « diffusion d’images violentes » a été créé par la loi de prévention de la délinquance, votée en 2007. Il punit « le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine ».La sanction encourue est de trois ans de prison et 75 000 euros d’amende « lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur ». A l’époque, le gouvernement, soutenu par Nicolas Sarkozy, alors président, entendait lutter contre une série de cas de « happy slapping » – le fait de filmer une agression et de diffuser les images sur Internet.Un autre texte, voté en 2014, punit de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende le fait de diffuser des images portant atteinte à la dignité humaine. Il entendait surtout sanctionner les actes de « vengeance porno », la diffusion d’images à caractère sexuel sans le consentement de la personne y figurant.Deux autres textes de loi sanctionnent par ailleurs, dans certains contextes, la publication d’images du type de celles publiées par Mme Le Pen. Le délit d’apologie du terrorisme d’abord : lourdement sanctionné – jusqu’à sept ans de prison si l’apologie a lieu en ligne – il suppose que la personne qui publie les images les présente « sous un jour positif ». L’atteinte à la dignité de la victime ensuite : elle interdit, par exemple, la publication d’images de cadavres identifiables ou d’exactions. Le degré de l’atteinte à la dignité de la victime, parfois contrebalancé par le droit à l’information lorsque l’image est publiée dans la presse, est laissé à l’appréciation du tribunal.Une chose est sûre, Mme Le Pen risque peu d’être poursuivie pour diffamation, comme elle l’a ironiquement évoqué en réaction à l’annonce par M. Cazeneuve qu’il avait saisi la police :Est-ce que @BCazeneuve va me poursuivre pour diffamation contre #Daech ? MLP— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);La diffamation, c’est-à-dire le fait de porter atteinte à l’honneur d’une personne, peut difficilement être invoquée dans le cas présent. Ici, il s’agit de diffusion d’images choquantes, susceptibles d’être vues par des mineurs, le compte de Marine Le Pen étant suivi par 839 000 personnes.4. Pourquoi les images n’ont-elles pas été supprimées par Twitter ?Après de multiples signalements d’internautes, les trois photographies publiées sur le compte de Mme Le Pen sont désormais signalées comme « choquantes » : elles n’apparaissent plus directement et l’internaute doit cliquer pour les faire apparaître, après avoir vu un message d’avertissement.Twitter a une politique de modération jugée plus tolérante que la plupart de ses concurrents. L’entreprise a historiquement défendu une approche large de la liberté d’expression, et rechigne à supprimer des messages, notamment à la demande de gouvernements – ce qui lui a valu des blocages dans des pays autoritaires.Le réseau social tolère les images violentes dans la mesure où elles ne contreviennent pas à ses conditions d’utilisation, qui proscrivent notamment les menaces. Les images violentes sont uniquement interdites par défaut, lorsqu’elles figurent dans la photo de profil ou l’image d’accueil d’un compte.D’autres réseaux sociaux ont une politique très différente. Facebook interdit ainsi la publication d’un large éventail d’images choquantes, mais tolère leur publication lorsque l’entreprise juge qu’elles ont un but d’information ou de dénonciation.Lire aussi :Pour Xavier Bertrand, « l’imam Google » et les géants du web « doivent se sentir mobilisés »Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien Pécout Les proches de Georges Marchais peuvent espérer que son nom restera affiché à Villejuif. Le rapporteur public du tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne) est allé, mercredi 16 décembre, dans le sens de la famille de l’ancien secrétaire général du Parti communiste français.Le rapporteur a préconisé d’annuler le changement de nom du parvis Georges-Marchais de Villejuif, que la nouvelle équipe municipale (Les Républicains) de cette commune du Val-de-Marne a décidé de débaptiser depuis son accession au pouvoir dans cet ancien fief communiste, il y a un an.Lire aussi :A Villejuif, la place Georges-Marchais débaptiséeEn cause : « une erreur manifestation d’appréciation » et « un défaut d’intérêt public local ». Débaptiser le parvis reviendrait, selon lui, à méconnaître « le rôle important de Georges Marchais dans l’essor de Villejuif », qui fait partie de la circonscription dont il a été le député de 1973 jusqu’à sa mort en 1997.Le parvis en question porte le nom de Georges Marchais depuis 2013 seulement, à l’initiative de Claudine Cordillot, alors maire (PCF) de la ville. A peine un an plus tard, le 17 décembre 2014, son successeur, Franck Le Bohellec (LR), fait voter une délibération pour lui retirer cette dénomination et renommer le parvis en hommage au cancérologue Georges Mathé (1922-2010).Elkabbach en soutienPour l’avocat de la famille Marchais, qui a porté l’affaire devant le tribunal, la décision de M. Le Bohellec traduit une volonté d’« attaquer Georges Marchais en niant ce qu’il avait pu apporter pour la commune » et vise « à donner une certaine coloration politique » dans cette commune de Villejuif, où la droite vient de mettre un terme à quatre-vint-neuf ans de gestion communiste.Très vite, la décision suscite l’opposition d’habitants de la ville, de proches de l’ancien député et d’hommes politiques, toutes tendances confondues. Dans une lettre ouverte, six députés, parmi lesquels le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone (PS), Bernard Debré (Les Républicains) et André Santini (UDI), avaient jugé « inconvenante » la décision.Même Jean-Pierre Elkabbach, resté célèbre pour les débats télévisés où il faisait face aux reparties de Georges Marchais, a apporté son soutien à la famille de l’ancien secrétaire général du PCF. Sur le réseau social Twitter, le journaliste a ainsi appelé le maire de Villejuif à faire machine arrière.Franck Le Bohellec: renoncez de vous-même à débaptiser le parvis GeorgesMarchais. La République n'apprécie ni les tartuffes ni les sectaires— JP_Elkabbach (@JP Elkabbach)require(["twitter/widgets"]);« Honorer les deux Georges »Sur les bancs du tribunal administratif de Melun, Me Delarue a évoqué ce soutien devant l’épouse de l’ancien dirigeant communiste, Liliane, son fils, Olivier, ainsi que ses petits-enfants. Emus mais réservés, tous préfèrent garder le silence jusqu’à la décision finale du tribunal administratif, attendue le 13 janvier 2016.En attendant, le clan Marchais a conçu un site Internet pour perpétuer la mémoire de l’ancien secrétaire général du PCF. Ses proches soulignent déjà avec satisfaction que la plaque commémorative en hommage à Georges Marchais figure toujours sur le parvis, le maire de Villejuif n’ayant toujours pas « pu passer à l’acte » et appliquer sa délibération.Toujours sur ce site, un appel est lancé pour que le cancérologue George Mathé soit également « [honoré] à Villejuif ». Manière d’affirmer que la bataille pour la mémoire de Georges Marchais peut se mener en bonne intelligence avec la famille du scientifique qui était censé donner au parvis son nouveau nom.Ancien membre des Forces françaises de l’intérieur, de sensibilité gaulliste, Georges Mathé a œuvré de longues années dans l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif. Dans une lettre adressée au maire, le 25 février, Liliane Marchais a ajouté que l’épouse du cancérologue souhaite, elle aussi, « qu’une solution soit trouvée pour honorer les deux Georges et rassembler ainsi toutes les sensibilités françaises ».Adrien PécoutJournaliste au Monde Juliette Harau On a plus l’habitude de voir ces images de cadavres sur les comptes de djihadistes. Mercredi 16 décembre, Marine Le Pen a publié sur son compte Twitter des photographies extrêmement violentes, mettant en scène des victimes de l’organisation Etat islamique (EI). Elle entendait ainsi répondre à l’interview du politologue, spécialiste de l’islam, Gilles Kepel, par Jean-Jacques Bourdin sur RMC, plus tôt dans la matinée. La présidente du Front national (FN) attribue en l’occurrence à Jean-Jacques Bourdin un « parallèle entre Daech [l’acronyme arabe de l’EI] et le FN » qu’elle juge « inacceptable ».De quoi Marine Le Pen accuse-t-elle Jean-Jacques Bourdin ?Gilles Kepel était invité par Jean-Jacques Bourdin pour la sortie de son livre Terreur dans l’Hexagone qui revient sur la genèse et l’évolution du djihadisme français. Dans l’ouvrage, « vous faites le lien entre le djihadisme français et la poussée du Front national », remarque le journaliste après quelques minutes d’interview. L’auteur précise d’emblée : « Bien sûr, ce n’est pas la même chose, mais ce sont deux phénomènes qui participent un peu de la même congruence, ils se ressemblent. »Les précautions sont prises, reste à préciser la pensée. Une minute plus tard, Jean-Jacques Bourdin invite Gilles Kepel à revenir sur « les liens entre Daech et le Front national, enfin, pas les liens directs, mais ce repli identitaire qui, finalement, est une communauté d’esprit ». Le chercheur déploie succinctement son analyse, expliquant que le mouvement djihadiste s’appuie sur un clivage communautaire. L’EI veut « casser la société française en deux », dit-il encore :« [L’EI veut] faire d’un côté une enclave où il n’y aurait que des musulmans qui s’identifieraient aux plus radicaux et de l’autre côté des identitaires qui rejettent l’immigration, l’islam, etc. Le terreau de ça, c’est une société qui n’est plus inclusive. »Les précautions de l’intervieweur et de son interlocuteur ne satisfont pas Marine Le Pen qui attribue à Jean-Jacques Bourdin un « dérapage inacceptable ». Gilles Kepel, lui, n’est pas interpellé.Le parallèle fait ce matin par @JJBourdin_RMC entre #Daech et le #FN est un dérapage inacceptable. Il doit retirer ses propos immondes ! MLP— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 16 Décembre 2015Pourquoi Marine Le Pen a-t-elle publié des images d’exécutions pratiquées par l’EI ?La polémique aurait pu se concentrer sur le fond : réfléchir à la montée du FN et à celle du djihadisme comme deux phénomènes d’exclusions qui se « ressemblent » est-il insultant ? Mais la réaction de la députée européenne a été plus cinglante.A ces propos qu’elle juge « immondes », Marine Le Pen a répliqué en relayant, sur son compte Twitter, qui compte plus de 829 000 abonnés, des photos de l’EI mettant en scène des exécutions. La présidente du FN, interrogée par Le Monde, assume de ne pas avoir flouté ces images sordides qui sont pourtant ainsi accessibles à tout public :« Parce que lorsque des journalistes ou des politiques sont assez indignes pour faire un parallèle entre Daech et le FN, ils ont besoin de se rendre compte de la gravité de leurs propos eu égard à l’atrocité des crimes de Daech. »« Je comptais vous poser la même question pour le petit Aylan », ironise même Marine Le Pen, mettant ainsi sur le même plan une photo journalistique, accompagnée d’un traitement éditorial, et des images de propagande, destinées à susciter la peur, relayées avec un « Daesh c’est ça » pour tout commentaire. Reprises sans précaution ni contexte, on voit même sur deux d’entre elles la bannière des djihadistes.Dans un second temps, un message indiquant « Les médias suivants peuvent contenir des éléments sensibles » a toutefois été ajouté sur les tweets de Marine Le Pen : il est visible depuis les comptes étant configurés pour filtrer les images choquantes.La députée européenne ne veut pourtant pas croire que ses tweets puissent constituer une forme de publicité pour l’organisation terroriste. « C’est vous [les médias] qui contribuez à leur banalisation en les comparant au FN et à ses sept millions d’électeurs. »La présidente du FN est soutenue dans sa surenchère par certains membres de son mouvement. Notamment Gilbert Collard, député du Gard, ou encore Eric Domard, membre du bureau politique du FN et conseiller de Marine Le Pen. Ce dernier a publié une photo explicite des victimes de la tuerie du Bataclan le 13 novembre : les corps gisent sur le sol, dans une mare de sang.Le gouvernement condamne la diffusion de ces imagesEn réaction, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé mercredi après-midi devant les députés avoir saisi la plateforme Pharos de la direction centrale de la police judiciaire – le site unique qui gère les signalements effectués par des internautes lorsqu’ils souhaitent dénoncer des contenus illégaux. Et ce « de manière à réserver toutes les suites qui doivent l’être ». Pour lui, ces photos sont « de la propagande de Daech », « une abjection, une abomination et une insulte pour toutes les victimes du terrorisme et pour toutes celles et tous ceux qui sont tombés sous le feu et la barbarie de Daech ».Une autre bataille s’est également engagée sur Twitter, où le premier ministre Manuel Valls a qualifié ces publications de « faute politique et morale », reprochant à Marine Le Pen de ne pas respecter les victimes.Monstrueuses photos.— manuelvalls (@Manuel Valls)require(["twitter/widgets"]);Un message auquel Marine Le Pen n’a pas tardé à répondre, dans une apostrophe directe au premier ministre, faisant référence à ses attaques lors de la campagne des élections régionales..@manuelvalls, vous qui avez lancé une campagne d'injures et de violence inouïe contre le @FN_officiel, vous osez parler d'incendiaire?! MLP— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);Juliette HarauJournaliste au Monde 16.12.2015 à 13h04 • Mis à jour le16.12.2015 à 13h10 Par Cyna BelJ’habite à Marseille. J’ai 31 ans. J’aime me penser écrivain mais dans la vraie vie, je suis chômeuse. Mes parents votent FN. Mes grands-parents votent FN. Mes oncles et tantes votent FN. Même mes petits-cousins votent FN. Bref, dans ma famille, on vote FN. Si je n’appartenais pas à cette famille, on pourrait croire à un gène du vote extrémiste, se transmettant de génération en génération. Fatale destinée. Heureusement, ça n’est pas le cas. Nous vivons dans un pays où chacun est libre de ses idées et de ses votes.Pourtant nous n’en sommes pas si loin. Dans ma famille, on appartient à ce qu’on appelle la classe moyenne. Ceux qui ont travaillé toute leur vie pour s’offrir le luxe d’une maison en banlieue. Ceux qui à 70 ans habitent un trois-pièces avec vue sur tours et graphs dans l’ascenseur. Ceux qui ont pris un crédit sur dix ans pour s’offrir une belle voiture. Ceux qui ont arrêté la fac pour gagner leur vie derrière une caisse de supermarché. Je suis née dans une ville cotée de la banlieue Ouest de Paris. Assez vite, pour accéder à leur rêve de propriété, mes parents ont déménagé dans une autre banlieue. Toujours à l’Ouest, un peu moins cotée. J’ai grandi aux Mureaux. Les Mureaux, c’est cette ville sur laquelle enquête Zone Interdite en 2012. Ca s’appelait : « Quartiers sensibles : les nouveaux ghettos ». J’étais en CM2 quand je me suis faite agresser dans les couloirs de l’école. Mes parents m’ont inscrite en privé. Adolescente, je suis peu sortie. Quand on habite une banlieue dortoir, une fois la médiathèque fermée, côté sorties et culture à part le Mc Do et le bar PMU on est limité. J’ai étudié. Ensuite, je suis partie. J’ai poursuivi mes études ailleurs, loin de Paris et sa banlieue. Aujourd’hui, quand on me demande d’où je viens, je réponds « Paris ! » En réalité, je n’ai vu la capitale jusqu’à mes 18 ans qu’au travers les vitres de la Renault 21 que conduisait mon père sur le périph’. Je connais mieux le Carrefour de Champs-sur-Marne que le métro parisien.Finalement, je me suis posée là : à Marseille. Ville de la mixité. Capitale de la pauvreté. Ici comme ailleurs, les résultats des votes de dimanche rassurent. Marion Maréchal-Le Pen n’est pas arrivée en tête du scrutin. Moi, comme à chacune des dernières élections, je ressens une tristesse atterrée. Parce qu’au premier comme au second tour, ma famille a voté FN. Parce qu’une partie de plus en plus nombreuse de la population a voté FN. Je suis intimement triste parce que ces votes traduisent un mal-être qui s’étend, en France, en Europe, et que si je les déplore, d’une certaine manière je les comprends. Je suis immensément triste parce que nos élites ont le courage d’une moule quand il s’agit d’affronter leur message. Mais ce qui me met en colère, ce qui me fait crier comme un petit roquet devant ma télé, c’est la réponse qui leur est adressée.On reproche aujourd’hui à des gens de voter. Gentiment, certes, parce qu’il ne faudrait pas les braquer plus encore. Mais fermement. Au nom des valeurs républicaines. Où est-elle la République, quand il s’agit d’assurer l’égalité et la fraternité dans les banlieues, leurs écoles et leurs cités ? Ils pourraient descendre dans la rue ma famille, ils pourraient rugir, foutre le feu et mettre dehors ces décideurs qui impactent leurs vies quotidiennes autant que des pucerons borgnes et sans ailes. Mais ils considèrent encore les élections comme un moyen d’expression. Ils votent.Seulement ces votes ne sont plus seulement la manifestation d’un ras-le-bol du politique. Ma famille adhère désormais aux idées du FN. Ma famille n’en peut plus du vivre ensemble et des immigrés. Et si on arrêtait de les accueillir les immigrés ? Et si on karcherisait les cités, tout rentrerait dans l’ordre, non ? Finie l’insécurité. Finis les barbus et les femmes voilées. Finie la violence dans les écoles et les banquettes du train taguées et déchirées.Le maire FN du Pontet a augmenté de 44 % ses indemnités à son arrivée. A Hénin-Beaumont on a publié un arrêté anti-mendicité et interdit l’accès au marché de Noël au Secours Populaire. La députée Marion Maréchal-Le Pen souhaite le déremboursement partiel de l’IVG. Les actions du FN ne changeront rien au résultat des politiques d’abandon des banlieues qui perdurent depuis des années, ni au fossé de plus en plus béant creusé par nos élites entre nous et elles.Nous sommes dans un pays libre, pourtant pourquoi suis-je une exception dans ma famille ? Pourquoi faut-il que mes parents aient sacrifié 25 années de leur quotidien pour m’extraire de mon milieu ? Pourquoi faut-il que j’aie un bac +7 et trois masters pour que la feuille que j’ai glissée dans l’enveloppe dimanche dernier ne porte pas de flamme tricolore ? Pourquoi mes parents ont-ils l’impression que voter Le Pen est la seule alternative, quand bien même une dizaine d’autres choix leur a été offert ?Pour conclure, voici un extrait du discours que tint Victor Hugo devant l’assemblée en 1849. Il s’intitule « Détruire la misère ».Détruire la misère ! Oui, cela est possible ! Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse […] Je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société tout entière ; que je m’en sens, moi qui parle, complice et solidaire […] Vous venez avec le concours de la garde nationale, de l’armée et de toutes les forces vives du pays, vous venez de raffermir l’Etat ébranlé encore une fois. […] Vous n’avez rien fait tant que le peuple souffre. Vous n’avez rien fait tant qu’il y a au-dessous de vous une partie du peuple qui désespère. […] Vous n’avez rien fait, rien fait, tant que dans cette œuvre de destruction et de ténèbres, qui se continue souterrainement, l’homme méchant a pour collaborateur fatal l’homme malheureux.« Démocratie » signifie que le pouvoir est entre les mains du peuple.Cyna Bel est citoyenne 16.12.2015 à 10h30 | Ariane Chemin (Ajaccio - envoyée spéciale) Silence mûrement réfléchi à Matignon, effervescence exaltée mais un brin contrite en Corse : la large victoire des nationalistes, dimanche 13 décembre, n’a pas été saluée également à Paris et sur l’île. « On a parlé toute la soirée de douze régions, en oubliant la nôtre ; et nous n’avons reçu aucun coup de fil, ni de François Hollande ni de Manuel Valls », relève le nationaliste Gilles Simeoni, grand gagnant des élections territoriales. Le premier ministre a téléphoné à chacune des têtes de listes socialistes, aux trois candidats de droite ayant fait échec au Front national avec l’aide du PS, mais négligé le maire de Bastia, qui, l’an passé, avait pourtant emporté sa ville avec l’appui des forces de gauche. L’homme qui devrait, sauf coup de théâtre, présider jeudi 17 décembre l’« exécutif » corse, le mini-gouvernement de l’île, tandis que l’indépendantiste Jean-Guy Talamoni prendra les rênes de l’Assemblée locale.Cornes de brume, drapeaux et bandere, klaxons… D’avis de connaisseur, on n’avait pas entendu foule aussi bruyante « depuis la victoire de Bastia à la coupe de France de foot en 1981 » que ce dimanche. Des candidats portés en triomphe sur les épaules ; U Culombu, A Palatina, les vieux chants de révolte du XVIIIe siècle ressuscités dans les années 1980, emmêlés avec Mi ne vogu (« Je m’en vais »), le hit de la campagne de Gilles Simeoni, un tube de Vitalba qu’écoutent en boucle dans les bars et les boîtes les jeunes de l’île…Deux générations de « natios » se sont assises ensemble dans une rue bastiaise pour écouter la harangue du pionnier, Edmond Simeoni, 81 ans, père du nationalisme et… du candidat. Dans la soirée, les ont rejoints ceux que les « clans » – le nom corse du « système » – ont fini par lasser. « Pè a Storia » (« Pour l’histoire »), titre le lendemain Corse-Matin. « C’est simple : depuis dimanche on a l’impression que tout le monde ici est nationaliste », dit en souriant un Ajaccien. François Hollande avait pourtant mis un soin particulier à traiter l’île comme un ensemble de 320 000 habitants sans spécificité ni histoire : banalisation, c’est le viatique de sa politique « corse ».« En français, pour la presse »Paris n’a pas salué l’annonce du dépôt des armes du Front de libération nationale de la Corse (FLNC), à l’été 2014. Pas davantage commenté la victoire de Gilles Simeoni deux mois plus tôt à Bastia – première ville française de plus de 45 000 habitants gouvernée par les nationalistes.« Un sujet sur lequel nous serons intraitables : il n’y a pas de prisonniers politiques corses, il n’y a pas de préalable », a commenté en privé Manuel VallsLa « révolution de velours » s’est poursuivie loin des projecteurs parisiens jusqu’au feu d’artifice final : pour la première fois, une région française (dotée depuis 1992 et 2002 de « super-pouvoirs ») sera dirigée par une force politique inscrivant à son programme et sur ses tracts l’amnistie des prisonniers politiques, comme en 1981. « Un sujet sur lequel nous serons intraitables : il n’y a pas de prisonniers politiques corses, il n’y a pas de préalable », a commenté en privé Manuel Valls, mardi soir, à Paris, se contentant d’acter que les Corses avaient voulu choisir « l’avenir » plutôt que les « droite et gauche locales qui ont failli ».Dans l’Hémicycle, où le corse est souvent réservé aux piques ou aux dictons intraduisibles, Gilles Simeoni alternera jeudi les deux langues : « A mon habitude. » Lorsque, en avril 2004, doyen de l’Assemblée, son père avait improvisé vingt minutes d’un discours resté dans la légende, il l’avait déclamé, lui, « pour le plus gros en français ». Autre avocat, autre tribun, Jean-Guy Talamoni prononcera le sien entièrement en corse. Plus qu’un symbole pour cet élu qui a expliqué, dès dimanche soir, que « le contrat de mandature ne porte pas sur l’indépendance » mais rêve de « co-officialité de la langue » et de « citoyenneté corse ». « On distribuera le discours en français, pour la presse », rassure-t-il.Ariane Chemin (Ajaccio - envoyée spéciale)Grand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre La perspective d’un geste fiscal en faveur des sites d’information Mediapart ou Arrêt sur images s’éloigne. Mardi 15 décembre dans la soirée, les députés ont retoqué (40 voix contre 22) des amendements au projet de loi de finances pour 2016 qui prévoyaient de donner raison a posteriori aux sites qui se sont appliqué, entre 2008 et 2014, un taux de TVA « super-réduit » de 2,1 %, alors réservé aux médias papier.En 2014, la loi a finalement aligné les taux de TVA payés par tous les médias d’information à 2,1 %, comme plusieurs responsables politiques s’y étaient engagé depuis 2009. Mais l’administration fiscale réclame des arriérés et des pénalités aux supports qui avaient anticipé cette évolution. Mediapart se voit ainsi réclamer 4,1 millions d’euros et Arrêt sur images 540 000 euros. François Bonnet, l’un des fondateurs de Mediapart, a écrit dans un billet de blog mercredi :« Ayant épuisé toutes les voies de recours auprès de l’administration fiscale, Mediapart est désormais mis en demeure de régler l’ahurissant redressement exigé, de 4,1 millions d’euros, dont 1,3 million de pénalités ».« La rétroactivité sur la TVA est source d’inégalité »Le 4 décembre, l’Assemblée nationale avait voté de justesse (11 voix contre 10), contre l’avis du gouvernement, un amendement donnant raison aux sites visés par un redressement fiscal. Le Sénat avait ensuite supprimé ce geste, une position sur laquelle se sont finalement alignés les députés.Face aux partisans de cet amendement, comme Christian Paul (Nièvre, PS), le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a estimé que ces amendements paraissaient « inapplicables », notamment parce que « la rétroactivité sur la TVA est source d’inégalité », car d’autres sites ont appliqué le taux normal, ce que « le Conseil constitutionnel ne manquerait pas de relever ». Le président de la commission des finances, Gilles Carrez (LR), a aussi souligné qu’une telle rétroactivité fiscale pour la TVA serait « sans précédent ».Mais pour Mediapart, la position de M. Eckert et, à travers lui, du gouvernement, cache un dessein politique. François Bonnet écrit :« En pleine régression par rapport au développement de l’économie numérique, et dans une atmosphère de règlements de comptes avec des sites qui visiblement dérangent le pouvoir, le gouvernement s’est brutalement mis en travers de la correction demandée à l’origine par des députés ».Lire aussi :Presse en ligne : l’égalité de TVA revendiquée par Mediapart n’est pas encore acquiseNouveaux appels aux dons« Pour ce qui nous concerne, nous avons fait appel, la semaine dernière, de la décision du tribunal administratif rejetant notre recours contre nos redressements », explique de son côté Daniel Schneidermann, fondateur d’Arrêt sur images.« Pour faire reconnaître notre droit, nous irons jusqu’au bout : jusqu’au Conseil d’Etat, jusqu’au Conseil constitutionnel. On tirera par la manche tous les sages de la République. »En attendant, les deux sites ont relancé l’appel aux dons de leurs lecteurs, qui leur ont déjà permis de récolter 400 000 euros pour Mediapart et 460 000 euros pour Arrêt sur images. Mediapart dispose par ailleurs d’une trésorerie de trois millions d’euros environ. L’enjeu pour ces sites est désormais de pouvoir financer leurs redressements, leurs éventuelles nouvelles démarches juridiques n’étant pas suspensives.Alexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.12.2015 à 07h44 • Mis à jour le16.12.2015 à 07h48 La France a enregistré 69 000 demandes d’asile au cours des onze premiers mois de 2015, soit une hausse de 17 % sur un an, selon l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). L’année devrait se terminer avec « entre 75 000 et 80 000 » demandes, selon Pascal Brice, directeur général de l’Ofpra. En 2014, 65 000 dossiers avaient été déposés.A ses yeux, la hausse en France n’était « en rien comparable » à celle d’autres pays européens, et notamment de l’Allemagne, qui pourrait accueillir un million de migrants cette année. « Ma conviction est que c’est l’Allemagne qui attire, et pas la France qui n’attirerait pas », a-t-il ajouté, en énumérant « les communautés installées de longue date » outre-Rhin, ainsi que « la situation du travail et de l’emploi ».L’Ofpra avait fait état en octobre d’une accélération des demandes, en précisant que la tendance allait sans doute se poursuivre du fait notamment des arrivées des 30 000 réfugiés sur 2 ans que la France s’est engagée à prendre en charge dans le cadre d’un accord européen. Mais pour le moment, seuls 19 Erythréens sont arrivés, début novembre. Matthieu Goar et Alexandre Lemarié Jean-Pierre Raffarin, sénateur de la Vienne et ancien premier ministre, incarne le courant humaniste au sein du parti Les Républicains (LR). Il tire des enseignements du scrutin des régionales.Comment interprétez-vous l’éviction de Nathalie Kosciusko-Morizet de son poste de numéro deux des Républicains (LR) et son remplacement par Laurent Wauquiez ?Ce n’est pas un bon signal. L’éviction est une mauvaise solution. L’apaisement est le préalable au rassemblement.Mme Kosciusko-Morizet dénonce un parti verrouillé. Est-il encore possible d’avoir un avis divergent chez Les Républicains ?Chacun peut et doit assumer sa liberté d’opinion. Je ne vois pas de manquements à l’éthique de la diversité chez Nathalie Kosciusko-Morizet.Votre refus de rester président du conseil national du parti est-il lié à votre désaccord avec Nicolas Sarkozy sur le « ni-ni » ?Quand Nicolas Sarkozy a annoncé l’organisation d’un conseil national en février, j’ai dit que je ne le présiderais pas. Dans la période qui s’ouvre, je souhaite rester libre, sans occuper une fonction qui puisse me priver de mes libertés d’expression et m’empêcher de m’engager dans la campagne de la primaire. C’est une force que d’être désintéressé.Quel bilan tirez-vous du second tour des régionales ?Je me réjouis du sursaut républicain de dimanche [13 décembre], qui a permis d’empêcher le FN de prendre la moindre région. L’image de la France dans le monde, fondée sur l’esprit des Lumières et les valeurs de la résistance, souffre quand les trahisons de son idéal la menacent. La France a été grande quand elle s’est rassemblée le 11 janvier pour être à la hauteur de son histoire. Elle a été grande dimanche quand elle s’est refusée au FN.La poussée du Front national aux régionales doit-elle aboutir à une recomposition politique ?Oui. Il faut avoir conscience du contexte d’extrême gravité dans lequel nous sommes. Nous vivons trois crises simultanées. N’oublions pas, d’abord, que nous sommes dans une situation de guerre. Les menaces terroristes restent fortes contre notre pays. Ensuite, la crise économique et sociale est, elle aussi, profonde. La situation de l’emploi est particulièrement préoccupante, car il n’y a pas de perspectives d’éclaircie. Enfin, nous sommes confrontés à une crise politique, avec un FN haut et en position de se qualifier au second tour en 2017, ce qui doit nous interpeller durablement. Il nous faut combattre l’impuissance politique. Pour cela, le PS devrait rompre d’abord avec le Front de gauche puis avec ses frondeurs pour devenir un vrai parti social-démocrate. De notre côté, nous devrions regagner la confiance des électeurs en abandonnant les promesses intenables et les dérives populistes. Rien n’est gagné pour 2017.Pourquoi souhaitez-vous que la droite « travaille avec le gouvernement » ?Il ne s’agit pas de faire un gouvernement d’union nationale, LR et le PS sont définitivement rivaux. Mais si l’on veut éviter que le FN soit la clé de l’élection de 2017, il faut engager de manière prioritaire une action contre le chômage, première source du vote FN. L’opposition devrait soutenir le gouvernement sur un projet ambitieux. Pour cela, Manuel Valls devrait associer l’opposition à l’élaboration des mesures destinées à faire reculer le chômage. Ce sujet doit réunir l’ensemble de la classe politique pour que l’on mette en œuvre « un plan républicain pour l’emploi » dès le mois de janvier, avec un développement de l’apprentissage, des facilités pour les investissements dans les entreprises, un vrai allégement des complexités…Beaucoup d’élus LR y sont opposés…La bataille politicienne sur ce sujet est irresponsable, car elle nourrit le FN. Parier sur l’échec des socialistes en matière d’emploi serait pour l’opposition une erreur, car la carte du vote FN et celle du chômage sont quasiment superposables. Le sursaut politique républicain observé dans les urnes peut être prolongé par un sursaut économique républicain. C’est une réponse de fond et d’action à la montée de l’extrême droite.Pourquoi vous êtes-vous opposé à la ligne du « ni-ni » portée par Nicolas Sarkozy ?Il fallait montrer que nous voulions absolument éviter qu’une région de France tombe dans les mains du FN. Nous aurions pu afficher clairement cette priorité. Il nous faut une éthique républicaine : les socialistes sont nos adversaires, mais notre attitude ne peut pas être la même à l’égard d’un républicain et d’un extrémiste.La ligne droitière de Nicolas Sarkozy peut-elle mener votre camp à la victoire en 2017 ?En tant que représentant de l’ex-UDF, avec des convictions libérales et humanistes, j’ai évidemment des différences politiques avec Nicolas Sarkozy. Je reconnais sa puissance et sa capacité d’autorité. Sa ligne politique est une partie forte de notre mouvement, mais ne peut pas représenter tout le mouvement.A-t-il raison de reprendre des thèmes du FN pour séduire ses électeurs ?Courir derrière le FN est une fuite et une stratégie fragile. On doit formuler des propositions suffisamment fortes, crédibles et incarnées pour faire venir les électeurs sur nos idées, au lieu d’aller vers ce que propose le FN. On ne doit pas aller chercher les électeurs frontistes en disant « votre colère est légitime », mais en démontrant que nous avons les bonnes réponses pour eux.Y a-t-il un risque d’implosion des Républicains entre les « droitiers » et les « modérés » ?Le rassemblement est nécessaire, car il faut qualifier notre candidat pour le second tour de la présidentielle. Or, ce n’est plus acquis par le fait nouveau que le FN s’est mis en position probable d’atteindre le second tour en 2017. En 2002, la création de l’UMP — rassemblement du RPR et de l’UDF — permettait de qualifier notre candidat. Depuis, le rapport de force a évolué : la culture centriste-libérale a été en partie dissoute dans l’ensemble. C’est une faiblesse. La culture du volontarisme et celle de la tempérance doivent cohabiter et coexister. Si cela ne devait pas être le cas à l’avenir, la qualification de notre candidat au second tour de la présidentielle deviendrait incertaine.Faut-il avancer la date de la primaire à droite, prévue en novembre 2016 ?Non, je n’y suis pas favorable. Un candidat désigné longtemps à l’avance serait rapidement la cible des adversaires. Compte tenu des moyens dont dispose l’exécutif, notre candidat ne doit pas s’exposer de manière précipitée.Il y a un an, vous disiez « partager la ligne politique d’Alain Juppé ». Pourquoi ne pas officialiser votre soutien à sa candidature ?Je me prononcerai pour un candidat à la primaire dans les temps qui viennent, mais le moment n’est pas encore venu. Je souhaite participer à la construction de notre projet d’alternance avant de formuler mon choix.Jugez-vous François Hollande renforcé après les attentats, la COP21 et les élections régionales ?Le président fait preuve d’une habileté redoutable. Il est plus fort en politique qu’en économie. Il a parfaitement géré le show de la COP21, a été à la hauteur lors du drame national il y a un mois et a réalisé un coup de maître politique en retirant ses candidats aux régionales en PACA et dans le Nord. Cet acte, en apparence désintéressé, c’est justement ce que demandent les Français à la politique. Je mesure les arrière-pensées et la part de malice de François Hollande, dont il ne faut pas sous-estimer l’habileté pour 2017. Réussir à sortir le chômage des radars de l’opinion publique fut très efficace. Vigilance.Lire aussi :Jean-René Lecerf, président du conseil départemental du Nord, quitte Les RépublicainsMatthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano Les effets conjugués du redécoupage des régions, du recul de la gauche, de la poussée des nationalistes/indépendantistes et des bons scores de la droite ont profondément bouleversé le paysage des régions françaises. Quinze des vingt-six anciennes régions ont vu leur couleur politique changer à l’issue du second tour des élections régionales, le 13 décembre.Des régions acquises à la gauche depuis près de vingt ans, comme l’Ile-de-France ou PACA, ont basculé à droite à la faveur du mouvement de balancier propre aux élections intermédiaires.Mais aucune n’a connu le mouvement inverse. Les huit régions gagnées par la gauche (dont 5 pour le PS) étaient déjà dans son giron avant les élections régionales, à l’image du Limousin, qui reste la seule région n’ayant jamais changé de couleur politique depuis sa création : le PS la dirige depuis 1974. #infog_dcdr #guide line{ stroke-width:2px; stroke:#666; } #infog_dcdr #guide{ pointer-events:none; } #infog_dcdr #guide text{ text-anchor:middle; } #infog_dcdr #guide rect{ fill:white; stroke:#000; stroke-width:1px; } #infog_dcdr #dataviz rect{ cursor: pointer; } #infog_dcdr #dataviz{ width:100%; } #infog_dcdr .smalltext{ font-size:1.2rem; } #infog_dcdr #marques{ pointer-events:none; } #infog_dcdr rect.opak{ opacity:0.7; } 1978 1982 1986 1990 1994 1998 2002 2006 2010 2015 - 2020 1974 AuvergneRhône-AlpesBourgogneBretagneCentre-Val de LoireGuadeloupeIle-de-FranceLanguedoc-RoussillonMidi- PyrénéesNord- Pas de CalaisPicardieBasse- NormandiePays de la LoireLa RéunionCorseHaute- NormandieMartiniqueGuyaneFranche-ComtéConseil exécutifAssemblée de CorseLimousinAlsaceLorraineAquitainePACAChampagne-ArdennePoitou-Charentes require(["d3/3.5.6"], function(d3) { var couleurs = { "#2e5aa8":"Droite", "#62c0ed":"Centre", "#f16995":"PS", "#80ba42":"Ecologistes", "#e11c42":"Radicaux de gauche", "#11143f":"Extrême-droite (3 semaines)", "#9c1c20":"Parti communiste", "#c45f66":"Gauche autonomiste", "#ae808d":"Gauche indépendantiste", "#e89eb9":"Divers gauche", "#ffc832":"Nationalistes" } marginLeft = 98, dataviz = d3.select("#dataviz"), carres = d3.select("#carres"), height = document.getElementById("dataviz").outerHeight; guide = dataviz.append("g").attr("id","guide") line = guide.append("line") .attr("x1",0) .attr("x2",0) .attr("y1",0) .attr("y2",1500) carreblanc = guide.append("rect") .attr("x",-120).attr("y",-80) .attr("width",240).attr("height",50); tooltip = guide.append("text") .attr("x", 0) .attr("y", -65) .attr("dy", ".35em") .attr("class", "tt4_capital") .text(""); tooltip2 = guide.append("text") .attr("x", 0) .attr("y", -45) .attr("dy", ".35em") .attr("class", "tt4_capital") .text(""); carres.selectAll("rect") .on("mouseenter",function(){ carres.selectAll("rect").classed("opak",true) d3.select(this).classed("opak",false) tooltip2.text(couleurs[d3.select(this).attr("fill").toLowerCase()]); }) .on("mouseleave",function(){ tooltip2.text(""); carres.selectAll("rect").classed("opak",false) }) dataviz.on("mousemove",function(){ x = d3.mouse(this)[0], y = d3.mouse(this)[1]; 495) texte = ""; 444.5) texte = "2016-2020 (prévisionnel)"; else texte = Math.floor((x-98)/8.4)+1974; 450) offset = 120; else if(x else offset = 0; line.attr("transform", "translate(" + x + "," + 0 + ")").style("display",function(){ return (texte == "" ? 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Elle vient d’ailleurs de le faire à nouveau, avec l’élection d’Alfred Marie-Jeanne, déjà président du conseil régional entre 1998 et 2004. #container_14452546595{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452546595{ height:550px; } #container_14452546595 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452546595 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452546595 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452546595 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les présidences de régions depuis 1974(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if 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Dans un entretien donné à Paris Match, publié mardi 15 décembre, il dit avoir « changé » et critique la position de Nicolas Sarkozy et des Républicains, le « ni-ni » (ni FN, ni gauche si le parti doit donner des consignes de vote lors d’un second tour) :« Si les électeurs avaient adopté la ligne du ni-ni, Xavier Bertrand et moi-même n’aurions pas été élus. (…) Contrairement [à Nicolas Sarkozy], je ne pense pas que nous, élus [des] Républicains, devions tenir un discours toujours plus à droite. Plus on va à droite, plus on fait monter le FN. Plutôt que chasser sur le terrain du Front national, je préfère chasser le Front national du terrain. »Le maire de Nice assure vouloir « une cohésion solide avec le centre ».Pourquoi c’est de l’amnésie ?Christian Estrosi a beau jeu de dénoncer ce « virage à droite » du parti : il l’a lui-même alimenté pendant plusieurs années. Florilège de quelques-unes de ses déclarations les plus « droitistes » :« L’immigration clandestine va exploser ! […] Je demande la suppression pure et simple de l’AME [aide médicale d’Etat] qui est un véritable appel d’air migratoire, ainsi que l’accélération de la réduction des délais de procédure, la réduction du montant des allocations mensuelles versées aux demandeurs d’asile et l’exécution des obligations de quitter le territoire français pour les personnes déboutées », juillet 2015, Facebook. « Il y a tant d’aides à supprimer. Nous attirons [les demandeurs d’asile] parce que nous sommes trop généreux. Est-ce que vous trouvez que c’est charitable de les laisser se perdre dans nos villes et dans nos campagnes ? », mai 2015, RMC/BFM-TV.« La civilisation judéo-chrétienne dont nous sommes les héritiers aujourd’hui est menacée […]. L’immense majorité des musulmans de France […] se sentent menacés par ce que j’appelle l’islamo-fascisme. [Celui-ci] est présent en Irak, en Syrie [mais aussi] en France, à travers les cinquièmes colonnes et [leurs] réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages, dans les lieux clandestins », avril 2015, France 3.« Je veux une immigration de peuplement zéro. […] Ce problème d’immigration touche tous les Français », octobre 2014, Facebook.« Il est scandaleux […] que les contribuables français payent à des étrangers en situation irrégulière 100 % de leur couverture santé, c’est-à-dire 900 millions d’euros par an », mai 2014, France 2.A des Roms à Nice : « J’en ai maté d’autres, je vous materai. (…) La première chose que je fais, c’est de vous mettre caméras partout, pour surveiller vos faits et gestes dans les quelques heures qui viennent. On va noter ceux qui rentrent, sortent, à quelle minute, à quel moment et ce que vous allez faire partout, dans la ville, dans la métropole, etc. », juillet 2013.« On ne peut pas se revendiquer de partout de la laïcité et en même temps dire que l’islam et la démocratie sont parfaitement compatibles. […] Pour moi, c’est totalement incompatible », juillet 2013, i-Télé.« Moi, je préfère avoir un stade qui s’appelle Allianz [compagnie allemande d’assurances] plutôt qu’Emirates [compagnie aérienne émiratie], vous voyez pourquoi… », octobre 2012, L’Equipe.On peut aussi rappeler que M. Estrosi s’est fait le champion des arrêtés spectaculaires – bien que pas toujours applicables. Ainsi, durant la Coupe du monde de football en 2014, la ville de Nice avait publié un arrêté interdisant l’utilisation « ostentatoire » de drapeaux étrangers. Fin 2012, c’était un arrêté « anti-mariages bruyants » qui interdisait « de crier, de courir, de se bousculer, de jouer d’un instrument ou de diffuser de la musique dans la cour d’honneur et à proximité des fenêtres des salles de mariage ». Ou encore, la même année, un arrêté contre les mendiants « qui troublent la tranquillité des personnes ».Enfin, quand l’UMP avait officialisé le « ni-ni » en juin 2012, M. Estrosi l’avait justifié, sur Europe 1, en demandant qu’on interroge un représentant du PS pour lui demander : « Pourquoi faites-vous alliance avec l’extrême gauche [le Front de gauche], qui participe à des manifestations caricaturales contre Israël, avec une certaine forme d’antisémitisme ? » Bref, si chacun a le droit de changer d’avis, voilà pour M. Estrosi un virage d’ampleur.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau et Jérémie Baruch Les « petites » communes votent plus volontiers pour le Front national que celles qui sont peuplées. En prenant les résultats du second tour des élections régionales, et en regroupant les communes par tranches en fonction de leur population, la gauche voit sa part croître au fur et à mesure que la population augmente, et à partir du moment où la commune dépasse 5 000 habitants, elle repasse devant le Front national. #container_14501763098{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14501763098{ height:600px; } #container_14501763098 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14501763098 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14501763098 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14501763098 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Plus une commune est peuplée, plus elle vote à gauche Vote moyen par commune selon sa populationSources : Ministère de l'intérieur, Inseerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14501763098", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#f96996","#2c59a8","#030e40","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"résultat moyen par liste (en %)" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#e2e8d1", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#e2e8d1", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["moins de 100","100 à 500","500 à 1 000","1 000 à 3 500","3 500 à 5 000","5 000 à 10 000","10 000 à 25 000","25 000 à 50 000","50 000 et 100 000","100 000 et +","Moyenne"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#e2e8d1", width: "", value: 5, label: { useHTML: false, text: "La gauche passe devant", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#e2e8d1", from: 9.5, to: 10.9, label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 15 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Gauche (PS+DVG)", "color": "#f96996", "data": [ [ "", 30.27 ], [ "", 28.02 ], [ "", 28.9 ], [ "", 29.93 ], [ "", 29.56 ], [ "", 30.81 ], [ "", 30.49 ], [ "", 33.6 ], [ "", 33.55 ], [ "", 37.55 ], [ "", 30.57 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Droite", "color": "#2c59a8", "data": [ [ "", 37.51 ], [ "", 38.07 ], [ "", 38.18 ], [ "", 38.85 ], [ "", 39.89 ], [ "", 39.69 ], [ "", 42.6 ], [ "", 42.47 ], [ "", 45.25 ], [ "", 44.21 ], [ "", 40.28 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Front national", "color": "#030e40", "data": [ [ "", 32.22 ], [ "", 33.91 ], [ "", 32.92 ], [ "", 31.22 ], [ "", 30.54 ], [ "", 29.5 ], [ "", 26.92 ], [ "", 23.93 ], [ "", 21.2 ], [ "", 18.24 ], [ "", 29.15 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Pour établir ce graphique, nous avons additionné les listes d'union de la gauche et la liste DVG menée en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, et nous avons sorti les listes régionalistes des calculs.A l’inverse, le Front national réalise de meilleurs scores moyens dans les communes les moins peuplées, mais comme la gauche, il reste toujours derrière les listes d’union de la droite. Déjà constatée lors de l’élection présidentielle de 2012, cette tendance d’un vote pour le FN dans les zones rurales va s’accentuant, car le parti peine à convaincre en ville.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Enora Ollivier Trois semaines après les attentats qui ont endeuillé le pays, et à quelques jours du premier tour des élections régionales, candidats et cadres des partis n’ont qu’un mot à la bouche : sécurité. Pourtant, ceux que vont désigner les électeurs les 6 et 13 décembre ne devraient traiter qu’à la marge ce sujet pendant leur mandat, et pour cause : la sécurité ne fait pas partie des compétences des conseils régionaux.Lire aussi :Elections régionales 2015 : la sécurité écrase la campagne72 % des dépenses des régions concernent la formation professionnelle, les lycées et les transportsLes budgets primitifs 2015 des régions montrent la répartition des dépenses de fonctionnement selon différents postes. #container_14491500601{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14491500601{ height:500px; } #container_14491500601 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14491500601 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14491500601 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14491500601 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les dépenses des régionsBudget primitif 2015Source : Direction générale des collectivités localesrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14491500601", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:[" formation professionnelle et apprentissage","transports","enseignement","services généraux","action économique","non affecté","culture, sports et loisirs","environnement","aménagement des territoires","gestion des fonds européens","santé et action sociale"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part du budget, en %", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 27.9 ], [ "", 23.5 ], [ "", 20.7 ], [ "", 11.1 ], [ "", 5.2 ], [ "", 4.4 ], [ "", 3.6 ], [ "", 1.3 ], [ "", 1.3 ], [ "", 0.6 ], [ "", 0.4 ] ], "type": "bar", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les compétences qui rassemblent les dépenses les plus importantes concernent :La formation professionnelle continue : les régions ont en charge la formation des salariés et des demandeurs d’emploi, l’apprentissage, l’alternance, l’insertion des jeunes en difficulté.Les transports : les régions sont chargées de la gestion des trains express régionaux (TER) et peuvent participer au financement des infrastructures, dans le cas de nouvelles lignes TGV, par exemple.L’enseignement : les régions gèrent les lycées publics (construction, entretien, embauche du personnel) et financent des aides aux lycéens.Au total, en moyenne 72,1 % du budget primitif des régions est consacré à ces trois domaines. Des thèmes qui apparaissent peu dans les discours de candidats, alors même que l’apprentissage, par exemple, est considéré par l’exécutif comme un levier pour relancer l’emploi.Lire aussi :Lycées, emploi, transports… à quoi servent les régions ?La sécurité n’est pas une compétence régionale…La région est la seule collectivité qui n’a aucune compétence en matière de sécurité. La commune a des pouvoirs de police (circulation, stationnement…) et peut créer une police municipale, tandis que le maire et ses adjoints ont la qualité d’officier de police judiciaire. Le département doit également assurer la police de circulation sur ses routes, est chargé de la prévention de la délinquance, et participe au financement du service départemental d’incendie et de secours. Cependant, la région peut prendre des initiatives. L’Ile-de-France a ainsi participé ces dernières années à la construction et à la réfection de commissariats et de gendarmeries, grâce à une convention signée avec l’Etat. La région a également prévu 14,3 millions d’euros, sur son budget 2015, pour soutenir un « programme d’action » pour améliorer la sécurité et la prévention sur son territoire. A noter toutefois que ce chiffre est une goutte d’eau dans les 4,95 milliards de budget régional : il en représente 0,3 %. … Mais des mesures peuvent être prises dans le cadre de ses compétencesLa région peut faire entrer des mesures de sécurité dans le cadre de ses compétences, en particulier dans les transports ferroviaires régionaux et les lycées, dont elle doit gérer l’organisation. Par exemple, la collectivité peut financer l’installation d’alarmes anti-intrusion ou de tourniquets à l’entrée des lycées.Laurent Wauquiez, candidat Les Républicains (LR) en Auvergne-Rhône-Alpes, a ainsi promis de déployer un « bouclier de sécurité » dans les 100 jours suivants son éventuelle élection : il entend consacrer 45 millions d’euros à l’équipement des gares et des rames de train en vidéosurveillance, à l’installation de caméras et de portiques dans les lycées qui le souhaiteraient ou encore à la sécurisation des sites Seveso sur son territoire. Dans le même ordre d’idée, Christian Estrosi, candidat LR en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) compte consacrer 250 millions d’euros sur les 6 ans de son mandat, s’il est élu, à la sécurité. Encore une fois, ces chiffres représentent une somme marginale dans le budget annuel total des régions (671 millions d’euros en Auvergne, 2,48 milliards en Rhône-Alpes, 2,105 milliards en PACA, selon les budgets primitifs 2015).Enora OllivierJournaliste au Monde Les Décodeurs Combien de promesses émises par les vainqueurs des régionales 2010 ont-elles été tenues ? A la veille du scrutin régional des 6 et 13 décembre 2015, nous nous sommes livrés à la vérification des bilans des exécutifs sortants, région par région. Un exercice inédit, tant par son ampleur que par son caractère exhaustif, que nous avons pu réaliser grâce à un partenariat avec neuf écoles de journalisme, que nous remercions une nouvelle fois ici.Voir l'infographie avec les 1 000 promesses vérifiées, région par régionQuels enseignements en tirer ?1. Les limites de l’étudeUn bilan qui est avant tout celui du PSIl y avait un « biais » à faire cet exercice : en 2010, le PS avait remporté 20 des 22 régions métropolitaines. Se pencher sur les promesses des gagnants de 2010 revient donc à vérifier essentiellement si les exécutifs régionaux socialistes ont tenu leurs engagements.Evidemment, l’exercice étant inédit, nous n’avons pas de point de comparaison qui permettrait de voir si plus ou moins de promesses ont été tenues que lors des précédentes mandatures. Il faudra attendre une deuxième édition de l’exercice, en 2020, pour avoir ce recul comparatif.Qu’est-ce qu’une promesse ?Le simple recensement des professions de foi de 2010 suffit à comprendre que vérifier la réalisation d’engagement électoral n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. D’une part car à côté des promesses faites par chaque candidat dans sa région existait une série de promesses nationales portées par les partis et transcrites différemment sur le terrain.D’autre part en raison des formulations parfois vagues : quand un candidat promet de « renforcer » le rôle d’une institution, de fournir « un effort particulier pour le sport féminin » ou de « lutter contre les nuisances sonores », comment le citoyen est-il censé vérifier qu’il l’a fait ? Où placer la frontière entre l’incantation, les bonnes intentions et l’engagement réel et vérifiable ?Lire le making of : Bilan des régions : comment nous avons vérifié un millier de promesses électorales2. Quelques enseignementsLa Franche-Comté, championne du respect des promesses, PACA en queue de pelotonLe constat est finalement plutôt flatteur pour l’action politique. Au total, nous avons constaté que le taux de « promesses tenues » était, au niveau national, d’environ 45 %. Le taux de promesses « engagées » (à savoir celles tenues ainsi que celles lancées mais non terminées) avoisine les 70 %.La Franche-Comté, présidée par la socialiste Marie-Guite Dufay, fait figure de bon élève avec plus de 66 % des promesses vérifiées qui ont été tenues pendant la mandature et 77 % de propositions engagées. Elle est suivie par la région Centre-Val-de-Loire (57 %), la Basse-Normandie (56 %) et les Pays-de-la-Loire (55 %). L’Ile-de-France se distingue avec près de 88 % de promesses engagées, mais seulement 44 % de propositions effectivement tenues.Pas de domaines mieux traité que d’autresLorsqu’on tente d’opérer des tris par thèmes, on constate qu’il n’y a pas de schéma commun : une région peut avoir surtout tenu ses promesses en matière de transports, une autre sur l’éducation… Tout dépend en réalité du nombre de promesses dans chaque domaine et de leur ambition. On peut cependant noter que certains domaines sont souvent plus riches de promesses. Les transports, l’emploi, l’éducation et l’écologie sont les plus souvent mentionnés – finalement assez logiquemenet compte tenu des compétences des régions.Lire aussi :Lycées, emploi, transports… à quoi servent les régions ?« Les promesses n’engagent que ceux qui les croient »Reste que pour la moitié des promesses non tenues, l’enseignement est intéressant pour la parole politique : malgré l’attachement que témoignent candidats et électeurs à l’égard de l’exercice de la promesse électorale, celles-ci restent avant tout des arguments de campagne, qui ne valent pas toujours engagement de la part de ceux qui les émettent. Et c’est, pour une partie, justifié : nul ne peut prévoir l’avenir, et chaque région a dû faire face à divers événements et difficultés, qui peuvent souvent justifier que certains sujets passent à la trappe, quand d’autres missions, qui n’étaient pas prévues par les programmes, émergent durant le mandat. Ainsi, le président socialiste du Nord-Pas-de-Calais Daniel Percheron assume-t-il aujourd’hui le fait d’avoir creusé la dette de sa région, en contradiction avec l’engagement de « bonne gestion » pris par le PS, invoquant les effets positifs de la dépense publique sur la création d’emplois.Sommaire par région :Alsace-Champagne-Ardenne-LorraineAquitaine-Limousin-Poitou-CharentesAuvergne-Rhône-AlpesBourgogne-Franche-ComtéBretagneCentre-Val-de-LoireCorseIle-de-FranceLanguedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesNord-Pas-de-Calais-PicardieNormandiePays de la LoireProvence-Alpes-Côte d’AzurAlsace-Champagne-Ardenne-LorraineAlsace : 42 % tenues, 56,5 % engagéesPhilippe Richert, seul président de droite d’une région métropolitaine, se place, au niveau quantitatif, dans la moyenne de ses homologues socialistes. Voir le bilan vérifié en Alsace, promesse par promesseLire le zoom par l'Institut Montaigne :Alsace : une région riche mais très affectée par la criseLorraine : 48,9 % tenues, 74 % engagéesJean-Pierre Masseret, le président sortant de Lorraine (PS) et candidat dans la nouvelle région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, fait mieux que son adversaire Philippe Richert. Voir le bilan vérifié en Lorraine, promesse par promesseLire le zoom par l'Institut Montaigne :Lorraine : une situation géographique favorable, mais une économie dégradéeNote à propos de la Champagne-Ardenne : nous n’avons pas vérifié les promesses du président PS sortant, Jean-Paul Bachy, dans la mesure où il ne se représente pas et que le périmètre de la région a changé avec sa fusion avec l’Alsace et la Lorraine.Aquitaine-Limousin-Poitou-CharentesAquitaine : 14 % de promesses nationales tenues, 50 % engagéesEn Aquitaine et avec l’aide des étudiants en journalisme de l’IJBA, nous avons vérifié 23 propositions de la plateforme nationale du PS (mais pas les promesses régionales) ; 3 ont été tenues, 8 ont été engagées soit 47 %. Quatre n’ont pas été tenues, et 8 ont été désignées comme invérifiables. Voir le bilan vérifié en Aquitaine, promesse par promesseLire le zoom par l'Institut Montaigne :L’Aquitaine : une région forte de nombreux atouts, mais handicapée par sa dettePoitou-Charentes : 35 % de promesses nationales tenues, 56 % engagéesEn Poitou-Charentes, l’équipe sortant a tenu 9 des 23 propositions que nous avons vérifiées, auxquelles on peut ajouter 5 promesses engagées, soit 60 % du total. Deux promesses n’ont pas été tenues, et 7 se sont révélées invérifiables. Voir le bilan vérifié en Poitou-Charentes, promesse par promesseLire le zoom par l'Institut Montaigne :Poitou-Charentes : une région vieillissante et en repli sur l’investissementNote à propos du Limousin : nous n’avons pas vérifié les promesses du président PS sortant, Gérard Vandenbroucke, dans la mesure où il ne se représente pas et que le périmètre de la région a changé avec sa fusion avec l’Aquitaine et Poitou-Charentes.>> Lire le making of : Bilans des régions passés au crible : comment nous avons travailléAuvergne-Rhône-AlpesRhône-Alpes : 27 % tenues, 75 % engagéesEn collaboration avec l’Ecole de journalisme de Grenoble (EJDG), nous n’avons été en mesure de vérifier qu’une partie des très, très nombreuses promesses formulées par le président PS sortant, Jean-Jack Queyranne, lors de la campagne 2010. Sur les 40 promesses examinées, 11 ont été tenues (plus de 15 000 logements sociaux rénovés en haute qualité environnementale, chèque énergie pour les particuliers…) tandis que 19 autres ont été lancées mais sont encore inachevées, soit un total de 75 % de promesses engagées. Ce chiffre est provisoire car des vérifications sont encore en cours ; nous l’actualiserons par la suite.Voir le bilan vérifié en Rhône-Alpes, promesse par promesse Lire le zoom par l'Institut Montaigne :Rhône-Alpes : une région attractive et économeNote à propos de l’Auvergne : nous n’avons pas vérifié les promesses du président PS sortant, René Souchon, dans la mesure où il ne se représente pas et que le périmètre de la région a changé avec sa fusion avec Rhône-Alpes.>> Lire le making of : Bilans des régions passés au crible : comment nous avons travailléBourgogne-Franche-ComtéFranche-Comté : 66 % tenues, 77 % engagéesLa région dirigée par la socialiste Marie-Guite Dufay fait figure de bon élève après examen de 83 promesses. Deux tiers de ces dernières ont été tenues au cours de la mandature (55, soit 66,3 %), parmi lesquelles des mesures en faveur des apprentis, la modernisation des gares et des TER ou encore la signature de 1 250 contrats solidarité « seniors-juniors ». Neuf autres sont en cours de réalisation, soit un total de 77,1 % de promesses engagées. Seize promesses étudiées n’ont pas été réalisées, comme la création d’un « Pass santé », l’élaboration d’un plan campus régional ou l’augmentation du budget consacré à la recherche et l’innovation. Voir le bilan vérifié en Franche-Comté, promesse par promesseLire le zoom par l'Institut Montaigne :La Franche-Comté, région industrielle en crise, mais ouverte sur l’EuropeNote à propos de la Bourgogne : nous n’avons pas vérifié les promesses du président PS sortant, François Patriat, dans la mesure où il ne se représente pas et que le périmètre de la région a changé avec sa fusion avec Franche-Comté.>> Lire le making of : Bilans des régions passés au crible : comment nous avons travailléBretagne45 % tenues, 65 % engagéesEn Bretagne, avec l’aide de l’IUT de journalisme de Lannion, nous avons vérifié 109 propositions locales et nationales. Parmi celles-ci, 48 ont été tenues (soit 44,9 %) et 22 ont été lancées mais sont encore inachevées, pour un total de 64 % de promesses engagées. Quinze promesses n’ont pas été tenues (soit 13 %), 24 ont été désignées invérifiables car trop vagues ou ne dépendant pas des régions. C’est au rayon de l’emploi que la région a le mieux travaillé, en appliquant 12 de ses 21 propositions, suivi de l’éducation avec 9 promesses tenues sur 15. Voir le bilan vérifié en Bretagne, promesse par promesseLire le zoom par l'Institut Montaigne :Bretagne : une région aisée, mais qui souffre de son enclavementCentre-Val-de-Loire57 % tenues, 73 % engagéesDans la grande région Centre-Val-de-Loire, nous avons vérifié 56 promesses avec l’aide précieuse des étudiants de l’Ecole publique de journalisme de Tours (EPJT). Il en ressort un bilan plutôt flatteur pour le président socialiste François Bonneau, qui se représente cette année. Trente-deux promesses vérifiées ont été tenues (soit 58,2 %), principalement en matière d’écologie (développement du soutien aux énergies renouvelables, du bio dans les cantines des lycées ou encore la rénovation énergétique de lycées et de logements sociaux) ainsi qu’en emploi (10 000 personnes aidées grâce à des conventions de pacte de continuité professionnelle ou plus de 14 000 contrats aidés par an pour l’emploi des salariés et des jeunes). Par ailleurs, 9 promesses sont encore inachevées, soit un total de 74,5 % de promesses engagées au cours de la mandature. Le deuxième total régional le plus important après la Franche-Comté. Voir le bilan vérifié en Centre-Val-de-Loire, promesse par promesseLire le zoom par l'Institut Montaigne :La région Centre, trop spécialisée mais aux comptes sainsCorseLa Corse est une collectivité territoriale à statut particulier. Les promesses n’y ont pas été vérifiées.>> Lire le making of : Bilans des régions passés au crible : comment nous avons travailléLire le zoom par l'Institut Montaigne :La Corse : une région dépendante du tourisme et au chômage en hausseIle-de-France43,7 % tenues, 86,2 % engagéesAvec l’aide des étudiants de l’école parisienne du Centre de formation des journalistes (CFJ), nous avons examiné 164 propositions effectuées par Jean-Paul Huchon lors de sa campagne de 2010. A la tête de la région – historiquement dirigée par la droite – depuis 1998, l’ancien maire de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) a décidé de soutenir Claude Bartolone dans la course à la présidence du Conseil régional pour le scrutin 2015, après une période d’hésitation. Son bilan en Ile-de-France fait état de 87,8 % de propositions en cours d’application et de 73 promesses d’ores et déjà réalisées – soit 43,7 % de l’ensemble. Plus d’une soixantaine de mesures concernent les transports, de la mobilisation d’agents de sécurité à la modification de la tarification du passe Navigo ou au prolongement du RER. L’éducation et la formation occupent une place importante de son programme - soutien financier aux apprentis et aux étudiants, équipements des lycées et aides au paiement des frais de concours. Parmi les promesses non tenues, la baisse constatée du poste de dépense consacré au développement des énergies renouvelable, en contradiction avec le contrat socialiste, qui promettait au niveau national une hausse de 50 % dans ce domaine. Voir le bilan vérifié en Ile-de-France, promesse par promesseLire le zoom par l'Institut Montaigne :Ile-de-France : la région capitale, riche et dynamique, mais endettéeLanguedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesMidi-Pyrénées : 34 % tenues, 52 % engagéesEn Midi-Pyrénées, nous avons vérifié 44 promesses (nationales et régionales) avec les étudiants de l’Ecole de journalisme de Toulouse (EJT). Quinze d’entre elles ont été tenues, soit 34,1 %, parmi lesquelles le « Pass contraception » et l’aide à l’acquisition d’un ordinateur portable pour les lycéens, l’aide à l’installation de jeunes agriculteurs ou encore un appel à projets européens pour l’implantation d’éco-industries. Par ailleurs, 8 propositions ont été lancées mais sont inachevées, soit un total de 52,3 % de promesses engagées. Voir le bilan vérifié en Midi-Pyrénées, promesse par promesseLire le zoom par l'Institut Montaigne :Midi-Pyrénées, une région attractive et aux finances sainesNote à propos de Languedoc-Roussillon : nous n’avons pas vérifié les promesses du président PS sortant, Damien Alary, dans la mesure où il a pris la succession de Christian Bourquin en septembre 2014 après la mort de ce dernier, qui avait lui-même succédé à Georges Frêche, réélu en mars 2010 et mort en octobre de la même année. Par ailleurs, le périmètre de la région a changé avec sa fusion avec Midi-Pyrénées.>> Lire le making of : Bilans des régions passés au crible : comment nous avons travailléNord-Pas-de-Calais-PicardieNord-Pas-de-Calais : 40 % tenues, 62 % engagéesDans le Nord-Pas-de-Calais, nous avons travaillé avec l’aide active des étudiants de l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Lille. Quarante-sept promesses (nationales et régionales) ont été passées au crible, parmi lesquelles 19 se sont avérées tenues au cours de la mandature (soit 40,4 %) : on citera par exemple l’accès à un « cartable numérique » pour les lycéens et les apprentis, un fonds d’investissement pour le climat ou un plan de soutien aux PME. Par ailleurs, 10 propositions ont été lancées mais sont pour le moment inachevées, soit un total de 61,7 % de promesses engagées depuis le début de la mandature. Voir le bilan vérifié en Nord-Pas-de-Calais, promesse par promesseLire le zoom par l'Institut Montaigne :Nord-Pas-de-Calais : une région défavorisée et en très grande difficultéPicardie : 43 % tenues, 58 % engagéesLes étudiants de l’ESJ Lille ont également travaillé sur les promesses formulées par le socialiste Claude Gewerc. Nous avons examiné 65 propositions : 28 se sont avérées tenues pendant la mandature (soit 43,1 %), comme 30 % de rames nouvelles pour le TER, le soutien aux « emplois solidaires » ou encore la création d’un contrat d’appui et de développement (CAD) pour la formation des salariés. Dix ont été lancées mais sont inachevées, soit un total de 58,5 % de promesses engagées.Voir le bilan vérifié en Picardie, promesse par promesse Lire le zoom par l'Institut Montaigne :Picardie : une région défavorisée et contrastée, qui ne sort pas des difficultésNormandieHaute-Normandie : 49 % tenues, 67 % engagéesEn Haute-Normandie, le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol a succédé en 2013 à Alain Le Vern, élu en 2010 et qui a quitté la politique. Nous avons vérifié 38 promesses (une partie provenant du programme national du PS, une autre du programme régional d’Alain Le Vern). Parmi elles, 19 ont été tenues (soit 48,7 %) tandis que 7 autres ont été engagées mais sont encore en cours (la promesse d’un « cartable numérique » qui n’a pas toutes les fonctionnalités promises, la « Ligne nouvelle Paris-Normandie » dont des consultations sont en cours ou encore la nouvelle gare d’agglomération de Rouen). Soit un total de 66,7 % de promesses engagées sur l’ensemble des vérifiées. A l’inverse, 4 promesses n’ont pas été tenues, comme les 1 000 nouveaux emplois tremplins (seulement 237 ont été signés en cinq ans) ou le fonds régional d’investissement « handicap-personnes à mobilité réduite ». Voir le bilan vérifié en Haute-Normandie, promesse par promesseLire le zoom par l'Institut Montaigne :Haute-Normandie: une région plus industrielle que la moyenne, aux comptes plutôt sainsBasse-Normandie : 56 % tenues, 72 % engagéesEn Basse-Normandie, le président socialiste Laurent Beauvais n’est pas de tête de liste du PS dans la grande Normandie fusionnée mais se représente comme tête de liste dans l’Orne. Au total, nous avons vérifié 25 promesses de 2010. Onze d’entre elles ont été tenues (soit 56 %), comme le maintien des investissements routiers, l’amélioration énergétique de logements sociaux ou la modernisation de la ligne de train Paris-Granville. Cinq autres sont engagées mais inachevées (comme le développement de services à la personne pour les plus isolés ou une “caution régionale” pour les jeunes défavorisés), soit un total de 72 % de promesses engagées. Voir le bilan vérifié en Basse-Normandie, promesse par promesseLire le zoom par l'Institut Montaigne :La Basse-Normandie, une région vieillissante, mais aux nombreux atoutsPays de la Loire55 % de promesses nationales tenues, 65 % engagéesDans les Pays de la Loire, nous avons vérifié 23 propositions issues des engagements nationaux du Parti socialiste pour juger de l’action du sortant, Jacques Auxiette, qui ne se représente pas. Parmi elles, 11 ont été tenues (soit 55 %), comme le plafonnement du coût des abonnements de train à 45 euros ou le « Pass contraception » pour les lycéens. Deux ont été lancées et sont inachevées, soit un total de 65 % de promesses nationales engagées. Sur ces propositions, 4 se sont révélées invérifiables par manque de données. Voir le bilan vérifié en Pays de la Loire, promesse par promesseLire le zoom par l'Institut Montaigne :Les Pays de la Loire : dynamique démographiquement et solide sur les dépensesProvence-Alpes-Côte d’Azur36 % tenues, 56 % engagéesLes étudiants de l’Ecole de journalisme et de communication d’Aix Marseille (EJCAM) nous ont aidés à vérifier les promesses du socialiste Michel Vauzelle. Cinquante-cinq promesses (provenant des engagements nationaux du PS ainsi que de ceux du candidat au niveau régional) ont été passées au crible. Il en ressort que, parmi elles, 20 ont été tenues (36,4 %), comme la création d’un fonds régional d’innovation, la rénovation de logements sociaux ou l’ouverture d’une ligne TER (Avignon-Carpentras). Onze autres ont été lancées mais sont inachevées (équiper les lycées de panneaux solaires, la création de 10 000 emplois par an grâce à un plan régional, etc.), soit un total de 56,4 % de promesses engagées. Dix-huit des promesses vérifiées n’ont pas été tenues (500 km de pistes cyclables, 3 000 étudiants pour les étudiants, un ordinateur portable à chaque lycéen, etc.). Voir le bilan vérifié en Provence-Alpes-Côte d’Azur, promesse par promesseLire le zoom par l'Institut Montaigne :Provence-Alpes-Côte d’Azur, une région riche, mais inégalitaireLes DécodeursJournaliste au Monde 07.12.2015 à 17h34 • Mis à jour le07.12.2015 à 17h48 La première lame est tombée dimanche 6 décembre à 20 heures, lors de l’annonce des résultats du premier tour des élections régionales, donnant le Front national en tête des voix au niveau national.La seconde aux alentours de 22 heures, lorsque Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, a annoncé que les listes PS se désisteraient au second tour dans toutes les régions où le FN est arrivé en tête et le PS en ballottage défavorable.Lire :Elections régionales : le PS défend un « barrage républicain » face au FNSi les jeunes socialistes ont estimé, sur leur page Facebook, que « là où la gauche n’est pas en situation de vaincre le Front national, son désistement pour lui faire barrage paraît naturel », cette décision est loin de faire l’unanimité parmi les autres militants socialistes, et témoigne du fossé grandissant entre les instances nationales et la base.« Laisse-nous résister ! »Ainsi, dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où le FN de Marion Maréchal-Le Pen est arrivé en tête devant la liste des Républicains de Christian Estrosi, Nice-Matin relate que si le PS et Christophe Castaner ont choisi de se retirer au second tour au profit d’un « barrage républicain », pour contrer le FN et Marion Maréchal-Le Pen, la pilule a beaucoup de mal à passer chez les militants.Christine Mirauchaux, vice-présidente à la culture au conseil régional de PACA, estime ainsi qu’un retrait de la liste PS ne ferait que favoriser une absence d’opposition au conseil régional.Je tiens à préciser que je n'approuve absolument pas la décision de retirer la liste de Gauche en Provence Alpes... https://t.co/soaWbfVMSC— ChristinedeNice (@Christine Mirauchaux)require(["twitter/widgets"]);Je pense qu'on se retire pour rien @jccambadelis a décidé qu'il n'y aurait plus d'opposition de Gauche en #Paca @CCastaner erreur de suivre— ChristinedeNice (@Christine Mirauchaux)require(["twitter/widgets"]);La section PS Nice-Ouest a également dénoncé cette décision sur son compte Twitter, assurant que la victoire de Marion Maréchal-Le Pen était dans tous les cas actée.@cestrosi ne peut +gagner elle est trop haut report gauche pas suffisant, Donc Région FN sans opposition de Gauche @m_panciatici @CCastaner— PSNiceOuest (@PS Nice-Ouest)require(["twitter/widgets"]);@jccambadelis indigne! Laisse nous résister si tu en es incapable!!— PSNiceOuest (@PS Nice-Ouest)require(["twitter/widgets"]);Interrogée sur France Info, Fadela Aoummeur, maire adjointe à Miramas, se dit convaincue que le retrait ne fera pas barrage au Front national : « Les gens de gauche n’iront pas voter cette fois-ci, ils resteront à la maison. Parce que pour eux, Marion Maréchal-Le Pen ou Christian Estrosi, c’est la même chose. » « La peste et le choléra »En Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Pierre de Saintignon, région dirigée par la gauche depuis trente-trois ans, le candidat socialiste – qui a récolté 18,1 % des votes, loin derrière le FN de Marine Le Pen (40,6 %) et le Républicain Xavier Bertrand (25 %) – a également annoncé le retrait de la liste de gauche pour « faire barrage » au Front national.Lire aussi notre reportage :Au siège du PS à Lille, « la fin du monde »Si les uns voteront Xavier Bertrand « sans hésiter », les autres demandent un sursis avant de se prononcer. « On ne peut pas partir comme ça. Moi je pense qu’il faudrait se maintenir. Je me vois mal au second tour hésiter à voter entre la peste et le choléra. Ce n’est pas possible, on ne peut pas faire ça », s’emporte ainsi un partisan de gauche, interrogé par Europe 1.Dans la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, la situation s’avère encore plus complexe. Le chef de file socialiste, Jean-Pierre Masseret, a confirmé son choix de ne retirer sa liste, après un premier tour dominé par le frontiste Florian Phillipot. Il ne pourra pas, s’il persiste, endosser « l’étiquette socialiste », a prévenu une porte-parole du PS. Son adversaire des Républicains, Philippe Richert, a également considéré que le maintien de la troisième liste constituerait un « bonus » à la liste FN.Lire aussi :Elections régionales : ce qu’il faut retenir d’un premier tour dominé par le FNElections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune. 07.12.2015 à 15h42 • Mis à jour le07.12.2015 à 16h26 | Noël Mamère (Député écologiste et maire de Bègles, Gironde) Par Noël Mamère Ils ont gagné ! La réponse ultra-sécuritaire que le président de la République, François Hollande, et le gouvernement socialiste sont en train de donner aux attentats du 13 novembre en région parisienne n’est, en effet, rien d’autre qu’une capitulation devant l’infâme et un renoncement aux valeurs de notre pacte démocratique. Au nom de la « guerre contre le terrorisme », ils construisent, jour après jour, les fondements d’un régime policier, sous les applaudissements d’une grande majorité de Français, qui se réveilleront demain avec la gueule de bois, quand ils prendront enfin la mesure des atteintes à leurs libertés collectives et individuelles.Contaminée par les trois maladies du siècle – la tyrannie de l’émotion, la dictature de l’instant et la simplification –, la gauche de gouvernement perd son âme. A force de reprendre, mot pour mot, les formules de la droite la plus sécuritaire, elle a fini par banaliser ses idées. Alain de Benoist et ses amis du Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne peuvent se frotter les mains, leur pari gramscien de l’hégémonie culturelle est en passe de réussir. L’impensé politique de la gauche n’aura pas été pour rien dans cette effarante victoire.La famille Le Pen était sans doute à cent lieues d’imaginer que ce cadeau viendrait de la gauche devenue une machine à recycler quelques-unes de ces idées les plus folles, comme la déchéance de nationalité pour des doubles nationaux nés Français, première brèche ouverte dans le sacro-saint droit du sol. Pour ceux qui, minoritaires sans doute en ces temps de présentisme perpétuel dont la principale fonction est d’effacer la mémoire, se référeront à l’histoire, ils découvriront que cette abominable disposition remonte à Vichy, quand ce régime, sous-traitant des nazis, pourchassait les juifs et les résistants de la main-d’œuvre immigrée… Que le président de la République veuille inscrire cette infamie dans notre Constitution, pour des raisons bassement politiciennes, est une insulte à leur mémoire.Il y a juste soixante ans, la IVe République avait entamé son agonie par le vote de la loi de 1955 sur l’état d’urgence, suivie, un an plus tard, des pouvoirs spéciaux au gouvernement de Guy Mollet. On sait ce qu’il est advenu : la guerre d’Algérie, avec ses morts pour rien et la banalisation de la torture, qui s’est terminée, en mai 1958, par la prise de pouvoir du général de Gaulle à la faveur d’un putsch qui ne dit pas son nom, puis par le massacre des Algériens, le 17 octobre 1961, et la tuerie de Charonne en février 1962, sous les ordres du sinistre préfet Papon. Certes, comparaison n’est pas raison et certains crieront à la caricature. Pourtant, en installant l’état d’urgence permanent, François Hollande retrouve les accents de Guy Mollet qui, lui aussi, avait cru engranger une popularité fugace en enfourchant les positions de la droite et de l’extrême droite, déjà représentée par un député poujadiste du nom de Jean-Marie Le Pen.La gauche le paiera cherL’état d’urgence a été instauré et prolongé, nous dit-on, pour donner à la police une efficacité qu’elle n’aurait pas en temps normal. Mais en quoi les interdictions de manifestations, en raison « de troubles à l’ordre public », comme celles des écologistes, ou en faveur des migrants, servent-elles à la lutte contre le terrorisme ? Comment peut-on affirmer respecter l’Etat de droit quand tout individu peut être suspecté en fonction de son « comportement », être assigné à résidence ou empêché de se déplacer librement en fonction de « menaces fondées sur des présomptions sérieuses » ? Comment ne pas s’inquiéter de perquisitions administratives, qui relèvent de la décision des préfets, en dehors de tout cadre judiciaire ? Sans oublier la mise sous contrôle d’Internet, la conservation de données informatiques ou des fadettes de téléphone… Trop, c’est trop.La dérive sécuritaire a toujours été mortelle pour la gauche et celle-ci le paiera cher. Les démiurges cyniques qui gèrent la communication de l’Elysée et de Matignon s’imaginent sans doute qu’ils peuvent à eux seuls remplacer la société et décréter quelles sont les bonnes et les mauvaises manières de se mobiliser contre le terrorisme. Ils pensent que la démagogie sécuritaire, inefficace mais spectaculaire, va leur permettre de déstabiliser leurs adversaires politiques de droite et de gauche, tout en rassurant les citoyens. Ils ont peut-être raison à très court terme, mais dans quelque temps, au prochain attentat, à la prochaine catastrophe, ceux qui les applaudissent aujourd’hui se retourneront contre eux.Démagogie sécuritaire, inefficace, mais spectaculaireEn ayant fait le choix de gouverner par la peur, François Hollande et Manuel Valls – l’homme qui n’a pas hésité à parler de « menace chimique » quelques jours après les attentats – sont en train de donner les derniers coups de marteau sur le cercueil de la gauche.Cette tentation libérale autoritaire n’est pas née en janvier ou le 13 novembre. Elle est, en fait, le révélateur d’une faillite politique, qui a conduit la gauche de gouvernement dans cette tragique impasse. Les premiers signes forts sont apparus avec la mort de Rémi Fraisse, que le pouvoir a d’abord présenté comme un dangereux zadiste, alors que ce jeune militant écologiste et pacifiste était bel et bien la victime des décisions d’une chaîne de commandement.Décisions irresponsablesLa commission parlementaire sur « le maintien de l’ordre dans le respect de la liberté d’expression et du droit de manifester », que j’ai présidée à la suite de cette tragédie, a été détournée. Au lieu de se demander comment adapter le maintien de l’ordre au respect du droit de manifester, elle a prôné une série de mesures visant à criminaliser les manifestants, à restreindre le droit de manifestation et à mettre en cause les libertés fondamentales. La belle unanimité des commissaires de droite et de gauche (moins la députée PC Marie-George Buffet et moi-même) laissait présager le pire. Il est arrivé.C’est sur ce terreau que Mme Le Pen et ses amis du Front national pourront accéder demain à la présidence d’une ou de plusieurs régions et peuvent penser sérieusement aux plus hautes fonctions de l’Etat… Imaginez, alors, ce qu’un état d’urgence constitutionnalisé pourrait devenir entre les mains d’un gouvernement dirigé par le Front national ! Nous n’aurions alors que nos yeux pour pleurer.Ceux qui prennent des décisions irresponsables aujourd’hui auront des comptes à rendre demain. Non seulement ils vont perdre le pouvoir, mais ils font disparaître pour longtemps les principes fondateurs et l’imaginaire de la gauche : Clemenceau remplacera Jaurès ; l’état de guerre deviendra l’ordinaire ; l’ordre policier se substituera à l’égalité et à la liberté. L’Etat socialiste n’aura pas terrorisé les terroristes, mais la société, au prétexte de la sauver. Qu’il ne compte pas sur moi et quelques autres pour l’accompagner dans cette descente aux enfers !La Ve République est née de l’excès de l’état d’urgence. Elle peut aussi en mourir. Jamais le combat pour une VIe République, fondée sur la citoyenneté sociale et la démocratie, n’a été aussi impérieux. Décrétons l’état d’urgence démocratique !Noël Mamère (Député écologiste et maire de Bègles, Gironde) Alexandre Pouchard Plus de 27 % au niveau national. Jamais le Front national n’avait obtenu un score aussi élevé que lors du premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre. Plus de six millions de Français ont apporté leur voix au parti d’extrême droite.S’il est encore trop tôt pour obtenir une étude détaillée de la sociologie de ce vote, les derniers sondages en donnent une image relativement précise. L’étude de l’institut Ipsos/Sopra Steria sur la sociologie de l’électorat, réalisée auprès de 8 000 personnes entre le 29 novembre et le 2 décembre, donnait une image qui s’est avérée plutôt fidèle aux résultats (au niveau national). #container_14494838183{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494838183{ height:500px; } #container_14494838183 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494838183 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494838183 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494838183 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'étude Ipsos publiée début décembre donnait une image fidèle des résultats.Comparaison entre les intentions de vote et les résultats (% des suffrages exprimés) lors du premier tour, le 6 décembre.Source : Ipsos et ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494838183", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ff3232","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["FN","LR-UDI-Modem","PS-PRG","EELV et alliés","Front de gauche","Debout la France","Extrême gauche"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Etude Ipsos ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 27.2 ], [ "", 27 ], [ "", 24 ], [ "", 6.6 ], [ "", 4 ], [ "", 3.9 ], [ "", 1.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Résultats ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 27.7 ], [ "", 27.25 ], [ "", 23.43 ], [ "", 7.22 ], [ "", 4.04 ], [ "", 3.81 ], [ "", 1.54 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Cette étude analysait le comportement électoral par sexe, âge, qualification et domaine d’activité. Au premier niveau d’analyse, il apparaît que le Front national serait le parti majoritaire parmi les jeunes, qu’il s’agisse des 18-24 ans ou des 25-34 ans, avec 35 % d’intentions de vote dans la première catégorie (contre 21 % pour le PS et Les Républicains) et 28 % dans la deuxième (contre 27 % pour le PS et 21 % pour Les Républicains). #container_14494847871{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494847871{ height:500px; } #container_14494847871 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494847871 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494847871 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494847871 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Intentions de vote par âge et par partiEtude Ipsos/Sopra Steria réalisée auprès de 8 000 personnes du 29 novembre au 2 décembre.Source : Ipsos/Sopra Steriarequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494847871", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#608a32","#f19300","#b50b11","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Front national","PS-PRG","LR-UDI-Modem","Ecologistes","Debout la France","Front de gauche","Extrême gauche"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "18-24 ans ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 35 ], [ "", 21 ], [ "", 21 ], [ "", 9 ], [ "", 5 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "25-34 ans ", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 28 ], [ "", 27 ], [ "", 21 ], [ "", 10 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "35-59 ans ", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 32 ], [ "", 24 ], [ "", 22 ], [ "", 6 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "60 ans et plus ", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 20 ], [ "", 24 ], [ "", 35 ], [ "", 6 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Une gauche éclatée mais majoritaire quand elle fait blocPlusieurs éléments viennent toutefois relativiser ce constat. Tout d’abord, il ne faut pas oublier que la gauche et, dans une moindre mesure, la droite, partaient en ordre dispersé au premier tour, tandis que le Front national est ultradominant au sein de l’extrême droite. Si on prend en compte les blocs de gauche (PS, PRG, EELV, Front de gauche, extrême gauche) et de droite (LR, UDI, Modem, DLF, UPR), le FN est à égalité avec la gauche chez les 18-24 ans (35 % d’intentions de vote chacun) et derrière la gauche chez les 25-34 ans (28 % contre 44 %, la droite étant à 26 %). #container_14494867826{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494867826{ height:500px; } #container_14494867826 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494867826 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494867826 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494867826 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La gauche majoritaire chez les 18-59 ans, la droite chez les plus de 60 ans.Intentions de vote avant le premier tour des régionales, auprès de 8 000 personnes.Source : Ipsos/Sopra Steriarequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494867826", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#608a32","#f19300","#b50b11","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gauche","Droite","FN"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "18-24 ans ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 35 ], [ "", 27 ], [ "", 35 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "25-34 ans ", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 44 ], [ "", 26 ], [ "", 28 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "35-59 ans ", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 38 ], [ "", 28 ], [ "", 32 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "60 ans et plus ", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 37 ], [ "", 40 ], [ "", 20 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les jeunes sont d’abord abstentionnistesMais tout cela ne concerne que les personnes inscrites sur les listes électorales… et qui votent. L’abstention constitue un biais de taille quand il s’agit de comparer les comportements électoraux des différentes catégories d’âge. Elle est en effet beaucoup plus forte chez les 18-34 ans que chez les plus de 60 ans, et dans une moindre mesure que chez les 35-59 ans. Selon l’étude d’Ipsos/Sopra Steria, 65 % des 18-24 ans ne comptaient pas voter lors du premier tour. Autrement dit, les scores précédemment analysés dans cette catégorie d’âge ne concernent que 35 % d’entre eux. La part des 25-34 ans déclarant qu’ils n’iraient pas voter le 6 décembre était globalement la même (66 %), tandis que les 35-59 ans votent davantage mais restent majoritairement abstentionnistes (52 %). #container_14494873591{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494873591{ height:500px; } #container_14494873591 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494873591 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494873591 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494873591 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Deux tiers des 18-35 ans avaient annoncé qu'ils n'iraient pas voter le 6 décembre.Etude menée auprès de 8 000 personnes entre le 29 novembre et le 2 décembre 2015.Source : Ipsos/Sopra Steriarequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494873591", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#608a32","#f19300","#b50b11","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Part d'abstentionnistes"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "18-24 ans ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 65 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "25-34 ans ", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 66 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "35-59 ans ", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 52 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "60 ans et plus ", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 33 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Cette proportion est similaire à celle rencontrée après le premier tour des élections départementales. Selon une étude de l’institut IFOP réalisée après le 23 mars 2015, 71 % des 18-24 ans ne s’étaient pas déplacés pour aller voter, de même que 66 % des 25-34 ans. #container_14494878894{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494878894{ height:500px; } #container_14494878894 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494878894 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494878894 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494878894 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les abstentionnistes largement majoritaires chez les jeunes au premier tour des départementales 2015Source : IFOPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494878894", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#608a32","#f19300","#ff3232","#b50b11","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Part d'abstentionnistes"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "18-24 ans ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 71 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "25-34 ans ", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 66 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "35-49 ans ", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 52 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "50-64 ans ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 44 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "65 ans et plus ", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 31 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Cela conforte les partis et leurs responsables à lancer régulièrement des appels aux électeurs qui ne se déplacent pas aux urnes les jours d’élections. Avec plus ou moins de succès.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.12.2015 à 12h31 • Mis à jour le07.12.2015 à 14h26 | Samuel Laurent Plus de six millions d’électeurs ont voté dimanche 6 décembre pour des listes d’extrême droite. Ce chiffre qui inquiète la classe politique et une bonne partie de l’opinion est impressionnant, comparable à celui obtenu au premier tour de la présidentielle 2012 (6,4 millions de voix).Le Front national se place, en nombre de voix, au-dessus d’un « bloc gauche socialiste » (PS et alliés radicaux), qui obtient environ 5,3 millions de scrutins, mais au-dessous du « bloc de droite républicaine » (Les Républicains et alliés) à 6,7 millions de voix.Dans le graphique ci-dessous figurent les scores en voix par « blocs » politiques (gauche radicale, gauche socialiste, écologistes, centristes, droite républicaine, extrême droite). On le voit, la progression la plus spectaculaire est celle de l’abstention, qui « écrase » les autres valeurs. #container_14494798938{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494798938{ height:500px; } #container_14494798938 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494798938 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494798938 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494798938 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Scores en voix des principaux "blocs" politiquesAux premiers tours de toutes les élections depuis 2012require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494798938", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#b50b11","#f96996","#608a32","#f56a20","#2c59a8","#04103f","#cccccc","#ffc832"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["présidentielle 2012","législatives 2012","municipales 2014","européennes 2014","départ 2015","régio 2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Gauche radicale", "color": "#b50b11", "data": [ [ "", 4598530 ], [ "", 2046578 ], [ "", 820294 ], [ "", 1503149 ], [ "", 1258339 ], [ "", 1208726 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Gauche socialiste", "color": "#f96996", "data": [ [ "", 10272705 ], [ "", 8047224 ], [ "", 3962944 ], [ "", 3252651 ], [ "", 5817773 ], [ "", 5355941 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Ecologistes", "color": "#608a32", "data": [ [ "", 828345 ], [ "", 1418264 ], [ "", 509656 ], [ "", 1696442 ], [ "", 412729 ], [ "", 1567667 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Centristes", "color": "#f56a20", "data": [ [ "", 3275122 ], [ "", 1505145 ], [ "", 724168 ], [ "", 1884565 ], [ "", 394428 ], [ "", 86009 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Droite UMP", "color": "#2c59a8", "data": [ [ "", 10397536 ], [ "", 7947302 ], [ "", 4072765 ], [ "", 5846272 ], [ "", 7062179 ], [ "", 6774192 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Extrême droite", "color": "#04103f", "data": [ [ "", 6421426 ], [ "", 3528663 ], [ "", 1072693 ], [ "", 4713798 ], [ "", 5155623 ], [ "", 6051246 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Divers", "color": "#cccccc", "data": [ [ "", null ], [ "", 133752 ], [ "", 2193320 ], [ "", 827526 ], [ "", 270854 ], [ "", 226356 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": false, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Abstention", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 9444143 ], [ "", 19712978 ], [ "", 16683669 ], [ "", 26796819 ], [ "", 21274751 ], [ "", 22425642 ] ], "type": "spline", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " voix", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});On pourrait donc être tentés de corréler abstention et succès de l’extrême droite. Mais la réalité est plus complexe et les contre-exemples nombreux : si on isole les scores en voix de l’extrême droite seule sur une séquence plus longue, depuis 2007, voici ce qu’on obtient : #container_14494825279{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494825279{ height:500px; } #container_14494825279 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494825279 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494825279 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494825279 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Scores du FN et abstention depuis 2007Aux premiers tours de tous les scrutins, en nombre de voix.require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494825279", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["T1 présidentielle 2007","T1 législ 2007","T1 municipales 2008","T1 européennes 2009","T1 régionales 2010","T1 Présidentielle 2012","T1 législatives 2012","T1 municipales 2014","T1 européennes 2014","T1 départ 2015","T1 régio 2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Extrême droite", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3834530 ], [ "", 1218260 ], [ "", 169702 ], [ "", 1179194 ], [ "", 1943307 ], [ "", 6421426 ], [ "", 3528663 ], [ "", 1072693 ], [ "", 4713798 ], [ "", 5155623 ], [ "", 6051246 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Abstention", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 7130729 ], [ "", 17374011 ], [ "", 10686303 ], [ "", 26290662 ], [ "", 21148939 ], [ "", 9444143 ], [ "", 19712978 ], [ "", 16683669 ], [ "", 26796819 ], [ "", 21274751 ], [ "", 22425642 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " voix", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});On le voit, le FN mobilise de nombreuses voix lors des présidentielles 2007 et 2012, dans un contexte d’abstention modérée. Il est traditionnellement peu performant lors des municipales, 2008 et 2014.On note aussi une différence importante entre la période 2007-2010, où ses performances électorales sont moyennes aux élections intermédiaires dans un contexte d’abstention élevée ; et post-2012, où il réalise de bonnes performances à ces mêmes élections.Enfin, il suffit d’observer les progressions en voix pour le constater : à l’exception des municipales où il ne présentait pas de candidats partout, les scores du FN augmentent d’élection en élection depuis 2012. Si on fait abstraction des « pics » des présidentielles 2007 et 2012, cette progression a même une certaine linéarité. #container_14494833168{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14494833168{ height:500px; } #container_14494833168 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14494833168 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14494833168 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14494833168 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Scores de l'extrême droite depuis 2007En nombre de voixrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14494833168", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["T1 présidentielle 2007","T1 législ 2007","T1 municipales 2008","T1 européennes 2009","T1 régionales 2010","T1 Présidentielle 2012","T1 législatives 2012","T1 municipales 2014","T1 européennes 2014","T1 départ 2015","T1 régio 2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Extrême droite", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3834530 ], [ "", 1218260 ], [ "", 169702 ], [ "", 1179194 ], [ "", 1943307 ], [ "", 6421426 ], [ "", 3528663 ], [ "", 1072693 ], [ "", 4713798 ], [ "", 5155623 ], [ "", 6051246 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " voix", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Elections régionales : la carte des résultatsCliquez sur les régions pour accéder aux résultats détaillés du premier tour des élections régionales 2015 ou utilisez le moteur de recherche pour découvrir comment les électeurs ont voté au premier tour des élections régionales 2015 dans votre commune.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Faustine Vincent Ancien champion de marathon, Jean-Pierre Masseret sait que la politique est une question d’endurance. La course de fond va se poursuivre lundi 7 décembre après qu’il a annoncé son refus de se retirer au deuxième tour des élections régionales, malgré les consignes données le matin même par le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis, appelant à faire barrage au FN.Le président sortant du conseil régional de Lorraine et tête de liste PS aux élections régionales en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine a indiqué qu’il n’était « pas question pour [lui] de se retirer », « ce serait absurde », ni de fusionner des listes.Celle de M. Masseret est arrivée en troisième position du premier tour, avec 16,11 % des suffrages, loin derrière celles des Républicains (25,83 %) et du Front national, qui est en tête avec 36,06 % des voix. L’élu justifie sa décision par le fait que la stratégie du barrage républicain est une « stratégie dénuée de résultats : quand on se retire, le FN est plus fort ». Un retrait de sa liste PS ne serait « ni digne, ni juste, ni intelligent. Le combat contre la droite libérale et l’extrême droite nationaliste, c’est à nous de le conduire », a-t-il ajouté sur France Info.Intelligent, chaleureux, humanisteCheveux gris, fines lunettes noires, l’homme, qui vient de fêter ses 71 ans, « avoue cultiver l’art de la transgression » et « aime inciter l’autre à penser autrement, au risque de se perdre », relevait le quotidien La Montagne en septembre dernier. Décrit comme « intelligent », « chaleureux » et « humaniste » par l’ancien maire d’Hayange, Philippe David, Jean-Pierre Masseret assure que « pour lui, les mots de “liberté”, d’“égalité”, de “fraternité” ne sont pas trois mots pour faire joli au fronton des bâtiments publics, ils expriment, outre la devise de notre République, l’affirmation de l’universalité de l’humanité ».D’origine modeste, ce fils d’un mineur de charbon, marié et père de trois enfants, est né à Cusset, dans l’Allier. Diplômé d’une maîtrise de droit international à la faculté de Clermont-Ferrand, il a commencé sa carrière en devenant inspecteur des impôts à Paris. Il a atterri en Lorraine après sa nomination à Metz. « À l’époque, on en parlait comme du Texas français. J’ai vu l’effroyable disparition de la sidérurgie et des mines de fer, de la chimie. J’ai vécu le choc de la désindustrialisation, la mondialisation. Alors je me suis engagé aussi pour défendre les intérêts des Lorrains et des Mosellans », a-t-il raconté à Rue89. Il ne quittera plus la région.Admirateur de VercingétorixDepuis sa première élection en 1979 comme conseiller général dans le canton de Montigny-lès-Metz, Jean-Pierre Masseret a toujours été titulaire d’un mandat. En 1983, alors âgé de 39 ans, il est le plus jeune élu au Sénat. Quatorze ans plus tard, il entre au gouvernement sous Lionel Jospin, comme secrétaire d’Etat à la défense et aux anciens combattants, où il soutient et fait voter la reconnaissance de la guerre d’Algérie.« Européen convaincu », celui qui a exercé plusieurs mandats européens a voté contre le Traité constitutionnel en 2005, considérant que ce « n’était pas un projet politique de bon niveau et qu’il faisait la part belle à une gestion économique droitière », comme il l’explique sur son site de campagne pour la présidence de la région.A la tête de la région Lorraine depuis 2004, il a tenu 35 promesses sur les 73 qu’il avait annoncées, contre 11 non tenues et 19 inachevées, selon le décompte du Monde.fr.Admirateur de Vercingétorix, « le Gaulois qui a mis la pâtée au Romain Jules César, et qui, trahi par les siens, a fini par croupir à Alésia », Jean-Pierre Masseret se verrait bien réincarné en olivier, symbole de victoire, de paix et de réconciliation. D’ici là, il aura encore quelques guerres politiques à mener.Faustine VincentJournaliste au Monde Pierre Breteau Le Front national a totalisé un peu plus de 6 millions de voix au premier tour des régionales de 2015 en métropole ; c’est une explosion si on compare ce résultat aux 3,5 millions de voix obtenues en 2004 et aux 2,2 millions de suffrages en 2010.Comparativement à la droite et à la gauche, le FN aussi vu sa part en pourcentage des suffrages exprimés augmenter, passant de 14 % en 2004 à 11 % en 2010, puis 28 % en 2015, toujours au premier tour des régionales.Notre carte retrace l’évolution du pourcentage obtenu par chacune des trois familles politiques. Pour 2004 et 2010, nous avons additionné le nombre de voix des listes dans les anciennes régions pour construire cette carte aux contours du redécoupage de 2015. Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent et Alexandre Pouchard Le gouvernement a évidemment sauté sur cette bonne nouvelle, lundi 26 octobre : le nombre de chômeurs sans aucune activité (catégorie A) a diminué de 0,7 % en septembre (-23 800) par rapport au mois d’août. La ministre du travail, Myriam El Khomri, a salué des chiffres « satisfaisants », assurant que « seule la tendance compte [et que] c’est la première fois depuis 2011 que nous avons une tendance à la baisse du chômage en catégorie A ». Ce satisfecit est toutefois à nuancer pour plusieurs raisons. 1. Le nombre de chômeurs sans aucune activité a augmenté sur un an3,1 %Si on observe l’évolution du chômage pour la seule catégorie A (voir encadré) et pour la seule France métropolitaine, la nouvelle est plutôt bonne : avec − 0,7 %, septembre marque le plus fort recul du chômage depuis 2012, exception faite du « bug » d’août 2013 (le chômage avait reculé du fait d’un problème de comptage). C’est la sixième fois en trente mois de présidence Hollande que le chômage recule sur un mois. #container_14459377653{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459377653{ height:500px; } #container_14459377653 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459377653 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459377653 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459377653 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution mensuelle du chômage en catégorie AFrance métropolitaine, en % chaque mois(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459377653", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#f96996", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#f96996", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, 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« stock » de chômeurs. À ce rythme mensuel, il faudrait six ans pour diminuer par deux le nombre de chômeurs en catégorie A.Sur un an, le chômage augmente d’ailleurs, toujours pour cette seule catégorie A, de 3,1 %. #container_14459393029{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459393029{ height:500px; } #container_14459393029 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459393029 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459393029 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459393029 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du chômage en catégorie ADepuis 1996, en France métropolitaine(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459393029", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, 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Toutes catégories confondues, le chômage continue d’augmenter5,4 millionsSi l’on prend aussi en compte les catégories B et C (voir encadré ci-dessous), le chômage continue bel et bien d’augmenter. Avec 5,4 millions de demandeurs d’emploi (+1 800 en septembre), il a encore atteint un niveau record. Loin des 4,4 millions de mai 2012, lors de l’élection de François Hollande, et des 3,2 millions de mai 2007, lors de celle de Nicolas Sarkozy. #container_14459361452{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459361452{ height:500px; } #container_14459361452 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459361452 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459361452 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459361452 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du chômage depuis l'élection de François HollandeCatégories A, B, C, france entière(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459361452", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliers de personnes" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["mai-12","juin-12","juil.-12","août-12","sept.-12","oct.-12","nov.-12","déc.-12","janv.-13","févr.-13","mars-13","avr.-13","mai-13","juin-13","juil.-13","août-13","sept.-13","oct.-13","nov.-13","déc.-13","janv.-14","févr.-14","mars-14","avr.-14","mai-14","juin-14","juil.-14","août-14","sept.-14","oct.-14","nov.-14","déc.-14","janv.-15","févr.-15","mars-15","avr.-15","mai-15","juin-15","juil.-15","août-15","sept.-15"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ABC ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 4358.3 ], [ "", 4397.3 ], [ "", 4442.1 ], [ "", 4491.1 ], [ "", 4520.5 ], [ "", 4565.5 ], [ "", 4609.2 ], [ "", 4627.7 ], [ "", 4683.4 ], [ "", 4714.9 ], [ "", 4739.1 ], [ "", 4788.1 ], [ "", 4791 ], [ "", 4796.2 ], [ "", 4836.8 ], [ "", 4793 ], [ "", 4849.4 ], [ "", 4876.3 ], [ "", 4886.9 ], [ "", 4905.3 ], [ "", 4928.9 ], [ "", 4941.8 ], [ "", 4956.3 ], [ "", 4989.6 ], [ "", 5018.1 ], [ "", 5041.5 ], [ "", 5076.2 ], [ "", 5080.7 ], [ "", 5125.1 ], [ "", 5152.8 ], [ "", 5180 ], [ "", 5216 ], [ "", 5232.1 ], [ "", 5262.5 ], [ "", 5290.5 ], [ "", 5344.6 ], [ "", 5414.2 ], [ "", 5397.4 ], [ "", 5412.5 ], [ "", 5420.9 ], [ "", 5422.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliers de personnes", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Les cinq catégories de demandeurs d’emploiPôle emploi classe les chômeurs en cinq catégories depuis 2008 – il y en avait huit auparavant – selon les contrats ou le nombre d’heures travaillées :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie ;catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple). 3. Le chômage de longue durée et des seniors toujours élevé44,8 %Au-delà de la seule catégorie A, le chômage de masse reste un fléau en France : si on observe la part des demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an, on constate une progression quasi rectiligne depuis 2010. Près d’un chômeur sur deux (44,8 %) connaît cette situation depuis plus d’une année. #container_14459391293{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459391293{ height:500px; } #container_14459391293 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459391293 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459391293 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459391293 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des demandeurs d'emploi inscrits depuis plus d'un anFrance métropolitaine, toutes catégories de chômeursSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459391293", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { 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[ "", 32.4 ], [ "", 33.1 ], [ "", 33.8 ], [ "", 34.3 ], [ "", 34.9 ], [ "", 35.3 ], [ "", 35.6 ], [ "", 36 ], [ "", 36.3 ], [ "", 36.5 ], [ "", 37 ], [ "", 37.4 ], [ "", 37.6 ], [ "", 37.7 ], [ "", 37.7 ], [ "", 37.7 ], [ "", 37.9 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ], [ "", 38.1 ], [ "", 38.1 ], [ "", 38 ], [ "", 38.1 ], [ "", 38 ], [ "", 37.9 ], [ "", 38 ], [ "", 38.1 ], [ "", 38.2 ], [ "", 38.2 ], [ "", 38.5 ], [ "", 38.6 ], [ "", 38.3 ], [ "", 38.4 ], [ "", 38.4 ], [ "", 38.7 ], [ "", 38.8 ], [ "", 39 ], [ "", 39.3 ], [ "", 39.5 ], [ "", 39.7 ], [ "", 40 ], [ "", 40 ], [ "", 40.3 ], [ "", 40.7 ], [ "", 41 ], [ "", 41.3 ], [ "", 41.3 ], [ "", 41.6 ], [ "", 41.7 ], [ "", 41.9 ], [ "", 42.1 ], [ "", 42.2 ], [ "", 42.3 ], [ "", 42.4 ], [ "", 42.5 ], [ "", 42.5 ], [ "", 42.7 ], [ "", 42.8 ], [ "", 42.9 ], [ "", 43.1 ], [ "", 43.1 ], [ "", 43.2 ], [ "", 43.3 ], [ "", 43.4 ], [ "", 43.6 ], [ "", 43.7 ], [ "", 43.7 ], [ "", 44.1 ], [ "", 44.2 ], [ "", 44.4 ], [ "", 44.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 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Si le chômage des jeunes connaît une légère baisse de 2,6 %, qui confirme une tendance annuelle au mieux (-2,7 % sur un an), ce n’est pas le cas des seniors : la hausse est de 0,1 % pour eux en septembre, et elle est de 8,5 % sur un an. #container_14459389459{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459389459{ height:500px; } #container_14459389459 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459389459 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459389459 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459389459 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de chômeurs par âgeCatégorie A, France métropolitaineSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459389459", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, 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initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 4. Des emplois se créent… sans retrouver le niveau de 201217 847 000Le nombre d’emplois salariés en France au deuxième trimestre 2015 (hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extraterritoriales) est en augmentation de 0,2 % par rapport au trimestre précédent. Mais, à 17,8 millions, il n’a pas encore retrouvé son niveau de 2012, quand la France comptait 18 millions d’emplois salariés. #container_14459384323{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459384323{ height:500px; } #container_14459384323 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459384323 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459384323 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459384323 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le nombre d'emplois salariés n'a pas retrouvé son niveau de 2012Emploi salarié par secteur et par trimestre, hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extra-territoriales.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459384323", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: -1, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 18002800 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["T1 2012","T2 2012","T3 2012","T4 2012","T1 2013","T2 2013","T3 2013","T4 2013","T1 2014","T2 2014","T3 2014","T4 2014","T1 2015","T2 2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Emplois salariés ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 18002800 ], [ "", 17987400 ], [ "", 17952100 ], [ "", 17908200 ], [ "", 17875600 ], [ "", 17827300 ], [ "", 17843300 ], [ "", 17864000 ], [ "", 17835300 ], [ "", 17837300 ], [ "", 17792100 ], [ "", 17815800 ], [ "", 17815300 ], [ "", 17847300 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La dynamique des créations d’emploi, elle, reste faible, avec +0,2 % au deuxième trimestre 2015. #container_14459382548{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459382548{ height:500px; } #container_14459382548 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459382548 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459382548 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459382548 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution des créations d'emploi par trimestre depuis 2012Ensemble des secteurs (hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extra-territoriales)Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459382548", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2012T1","2012T2","2012T3","2012T4","2013T1","2013T2","2013T3","2013T4","2014T1","2014T2","2014T3","2014T4","2015T1","2015T2"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ensemble des secteurs (hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extra-territoriales", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.1 ], [ "", -0.1 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.3 ], [ "", 0.1 ], [ "", 0.1 ], [ "", -0.2 ], [ "", null ], [ "", -0.3 ], [ "", 0.1 ], [ "", null ], [ "", 0.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}En outre, l’emploi intérimaire, qui augmentait depuis le début de l’année, tend à diminuer au troisième trimestre. #container_14459417916{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459417916{ height:500px; } #container_14459417916 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459417916 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459417916 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459417916 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'emplois en intérim depuis 2009En France métropolitaine, par moisSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459417916", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["décembre-2008","janvier-2009","février-2009","mars-2009","avril-2009","mai-2009","juin-2009","juillet-2009","août-2009","septembre-2009","octobre-2009","novembre-2009","décembre-2009","janvier-2010","février-2010","mars-2010","avril-2010","mai-2010","juin-2010","juillet-2010","août-2010","septembre-2010","octobre-2010","novembre-2010","décembre-2010","janvier-2011","février-2011","mars-2011","avril-2011","mai-2011","juin-2011","juillet-2011","août-2011","septembre-2011","octobre-2011","novembre-2011","décembre-2011","janvier-2012","février-2012","mars-2012","avril-2012","mai-2012","juin-2012","juillet-2012","août-2012","septembre-2012","octobre-2012","novembre-2012","décembre-2012","janvier-2013","février-2013","mars-2013","avril-2013","mai-2013","juin-2013","juillet-2013","août-2013","septembre-2013","octobre-2013","novembre-2013","décembre-2013","janvier-2014","février-2014","mars-2014","avril-2014","mai-2014","juin-2014","juillet-2014","août-2014","septembre-2014","octobre-2014","novembre-2014","décembre-2014","janvier-2015","février-2015","mars-2015","avril-2015","mai-2015","juin-2015","juillet-2015","août-2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Evolution", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 542100 ], [ "", 514200 ], [ "", 489500 ], [ "", 477100 ], [ "", 478100 ], [ "", 487100 ], [ "", 488300 ], [ "", 501700 ], [ "", 507900 ], [ "", 514500 ], [ "", 526300 ], [ "", 534600 ], [ "", 551300 ], [ "", 555600 ], [ "", 567300 ], [ "", 584400 ], [ "", 595900 ], [ "", 600600 ], [ "", 610300 ], [ "", 613600 ], [ "", 611700 ], [ "", 632100 ], [ "", 646500 ], [ "", 655500 ], [ "", 657500 ], [ "", 659600 ], [ "", 664600 ], [ "", 661700 ], [ "", 659400 ], [ "", 655500 ], [ "", 661700 ], [ "", 657500 ], [ "", 648500 ], [ "", 650700 ], [ "", 648900 ], [ "", 639300 ], [ "", 628600 ], [ "", 629000 ], [ "", 625700 ], [ "", 630200 ], [ "", 617100 ], [ "", 611700 ], [ "", 603500 ], [ "", 590000 ], [ "", 596900 ], [ "", 577400 ], [ "", 568900 ], [ "", 569200 ], [ "", 566900 ], [ "", 573600 ], [ "", 575100 ], [ "", 581200 ], [ "", 576300 ], [ "", 579000 ], [ "", 573400 ], [ "", 580200 ], [ "", 587500 ], [ "", 583100 ], [ "", 591100 ], [ "", 603700 ], [ "", 602500 ], [ "", 591600 ], [ "", 592400 ], [ "", 586300 ], [ "", 590000 ], [ "", 587700 ], [ "", 601000 ], [ "", 609500 ], [ "", 592800 ], [ "", 574100 ], [ "", 576800 ], [ "", 584400 ], [ "", 603100 ], [ "", 597300 ], [ "", 599300 ], [ "", 590900 ], [ "", 609900 ], [ "", 615100 ], [ "", 613400 ], [ "", 631000 ], [ "", 619800 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " intérimaires", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 5. L’incertitude autour des « défauts d’actualisation »212 900Parmi les motifs de fin d’inscription à Pôle emploi figurent les « cessations d’inscription pour défaut d’actualisation », autrement dit les radiations des listes de l’organisme public. Celles-ci ont représenté 212 900 sorties en septembre, soit 44 % du total.Il est impossible de savoir combien de ces personnes ont en réalité retrouvé un travail et manqué de le signaler à Pôle emploi (qui a comptabilisé 95 000 « reprises d’emploi déclarées » en septembre) et combien sont toujours sans activité, et en recherche, mais n’ont pas pointé à l’organisme comme elles doivent le faire chaque mois.À cela s’ajoutent les radiations administratives (43 000 en septembre), prononcées après de fausses déclarations ou des refus de suivre une formation, d’accepter une « offre raisonnable d’emploi » ou encore de répondre aux convocations de Pôle emploi. #container_14459410969{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459410969{ height:500px; } #container_14459410969 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459410969 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459410969 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459410969 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Plus de 200 000 cessations d'inscription et 40 000 radiations à Pôle emploi chaque moisLe pic de cessations d'inscription constaté en août 2013 était dû à un "bug" technique.Source : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Bekmezian Temps de parole, « parrainages », modalités de vote… A environ dix-huit mois de l’élection présidentielle de 2017, le temps est venu, selon le groupe socialiste de l’Assemblée nationale, de « moderniser les règles applicables » à ce scrutin.Pour ce faire, les élus majoritaires, entraînés par le président PS de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, présentent, mardi 27 octobre, deux propositions de loi. Si le calendrier d’examen n’est pas encore fixé, le président du groupe, Bruno Le Roux, assure que les mesures préconisées seront applicables pour 2017, si les deux textes – l’un organique, l’autre ordinaire – sont adoptés.Rassemblant des recommandations formulées par différents organes, dont le Conseil constitutionnel, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, les propositions de loi, sans toucher à l’élection du président en elle-même, proposent un léger dépoussiérage du dispositif.Des parrainages plus transparentsA chaque échéance présidentielle, la question des 500 « parrainages » d’élu, dont chaque candidat a besoin pour se présenter, se repose, notamment à cause de son manque de transparence. Pour y répondre, le texte propose ainsi que la liste intégrale des élus ayant parrainé un candidat soit désormais publiée, et non plus un extrait de 500 noms tirés au sort : « le principe de responsabilité politique et l’exigence de transparence doivent conduire à ce que les élus assument leur choix devant leurs électeurs », avance M. Urvoas. Par ailleurs, les parrainages seront rendus publics « en temps réel » afin d’éviter tout faux suspense de la part des candidats sur leur quête des 500 signatures nécessaires.En outre, le PS propose que les parrainages ne soient plus adressés au Conseil constitutionnel par le candidat mais par les « parrains » eux-mêmes. Ces derniers, qui doivent actuellement être député, sénateur, maire, président d’agglomération, conseiller général, conseiller régional, membre du conseil de Paris ou eurodéputé français, pourront désormais aussi être président de métropole et conseiller métropolitain de Lyon.Renforcer l’« équité » du temps de parole par rapport à l’« égalité »Jusqu’alors, le Conseil supérieur de l’audiovisuel délimitait trois périodes avant la campagne présidentielle, avec des règles différentes d’accès aux médias audiovisuels. Lors de la deuxième période dite « intermédiaire » (entre la publication de la liste des candidats et la veille de la campagne officielle), les médias devaient ainsi respecter une règle d’égalité pour les temps de parole mais d’équité pour les temps d’antenne (qui recouvre le temps de parole et l’ensemble des éléments éditoriaux consacrés à un candidat). A la différence de l’égalité, l’équité ne prévoit pas d’égalité arithmétique mais un temps attribué en tenant compte de la représentativité des candidats et de leur implication effective dans la campagne.Déplorant « une source de complications tant pour les chaînes de radio et de télévision que pour les candidats, dissuadant certains médias d’organiser des débats entre candidats », le groupe socialiste propose donc d’en venir à une règle d’équité du temps de parole comme du temps d’antenne pendant cette période. Les « petits » candidats ne pourront alors jouir d’une stricte égalité de temps de parole que pendant la campagne dite « officielle ».Harmoniser les opérations de voteConcernant les jours de vote, les textes préconisent notamment d’harmoniser les horaires de fermeture des bureaux de vote en métropole, qui varient pour le moment de 18 à 20 heures, à 19 heures. Cela « afin d’éviter la diffusion prématurée de résultats partiels ou de sondages susceptibles d’altérer la sincérité du scrutin » ; toutefois l’embargo sur la divulgation des résultats serait maintenu à 20 heures, « pour empêcher que le débat public, en particulier dans l’entre-deux-tours, ne s’engage sur la base de données et d’analyses erronées ». Dans les grandes villes, les préfets pourront cependant prolonger l’ouverture des bureaux jusqu’à 20h.Le groupe socialiste propose également de supprimer les commissions de contrôle dans les communes de plus de 20 000 habitants, qui feraient double emploi aujourd’hui avec les délégués du Conseil constitutionnel.Enfin, il est question d’autoriser la propagande électorale à l’étranger dans l’ensemble des Etats et non plus seulement dans les pays européens mais d’interdire « certaines formes de propagande électorale » comme les appels téléphoniques en série aux électeurs et les numéros d’appel gratuits.Renforcer le contrôle des dépenses des candidatsConcernant le contrôle des dépenses de campagne des candidats, le groupe socialiste propose, entre autres, d’élargir les prérogatives de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques en lui permettant de renforcer ses moyens d’investigation (via le recrutement d’experts) sur certaines dépenses de campagne difficiles à évaluer, telles que l’impression de documents ou l’organisation de réunions publiques.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Manuel Valls était lundi 26 octobre aux Mureaux (Yvelines), pour une série d’annonces symboliques, dix ans après les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises. Le premier ministre a ainsi fait trois promesses majeures : la possibilité pour les préfets de se substituer aux maires qui refusent de construire des logements sociaux dans 36 communes « récalcitrantes » ; la « généralisation » des « caméras piétons » des policiers, qui filment leur action ; et une campagne de « testing » anonyme dans les entreprises publiques pour voir si elles pratiquent une discrimination à l’embauche.Mais ces annonces n’en sont en réalité pas vraiment : elles ont, pour l’essentiel, déjà été faites voilà plusieurs mois.1. Le préfet qui se « substitue au maire » ? Très proche des annonces de l’an dernierLe gouvernement a publié une liste de 36 communes « récalcitrantes » : non pas uniquement celles qui n’ont pas 20 % de logement social sur leur territoire, comme l’impose la loi « solidarité et renouvellement urbain » (SRU), mais celles qui ont fait preuve d’une réelle mauvaise volonté, en construisant beaucoup, mais jamais de logement social.Pour ces communes, les préfets pourront imposer la construction de logements, préempter des terrains et délivrer des permis de construire, mais aussi imposer l’installation de demandeurs de logement social dans le parc privé, la commune devant alors régler la différence de loyer. Stade supplémentaire, le préfet pourra priver ces mêmes communes du droit d’attribuer leurs logements sociaux elles-mêmes.L’annonce est forte. Elle n’est pourtant pas tout à fait nouvelle. Le 29 août 2014, le même Manuel Valls présentait le « plan de relance du logement ». Ce plan prévoyait déjà des pénalités renforcées pour les communes qui ne respectent pas leurs obligations de construction de logements sociaux. L’Etat prévoyait alors que :« Dans les communes carencées qui ne souhaitent pas s’engager dans des contrats de mixité sociale, les préfets pourront utiliser des moyens coercitifs, car “tout le monde doit faire des efforts” : droit de préemption, reprise de l’instruction du permis de construire par les préfets, etc. »L’idée était alors que les préfets puissent imposer la construction de logements sociaux, non pas seulement dans 36 communes mais dans toutes celles qui ne respectent pas la loi SRU. L’ajout de cette liste de « récalcitrants » sujets de mesures spécifiques est donc un levier de plus, mais au champ assez limité : les 36 communes retenues sont plutôt peu peuplées, à l’exception de Fréjus.2. Les « caméras piétons » des policiers ? Annoncé en marsComme l’explique sur son blog Laurent Borredon, chargé des questions de police au Monde, l’autre annonce de M. Valls, sur les caméras « embarquées » sur les policiers en opération afin de les protéger mais aussi de lutter contre les « bavures », est également quelque peu ancienne.En réalité, elle date de mars et du dernier comité interministériel. La seule différence tient au délai de mise en application : une loi devait être votée en 2015, finalement ce sera 2016.3. Le testing ? Annoncé dès le printempsM. Valls a également annoncé la mise en place de « testing » : un échantillon d’entreprises sera testé pour vérifier la présence de possibles pratiques discriminatoires envers les habitants des « quartiers prioritaires », lors des recrutements.François Rebsamen, alors ministre du travail, avait annoncé dès mai, pour compenser l’abandon du CV anonyme, cette campagne, qui doit se terminer à la mi-2016. Et en 2014, Najat Vallaud-Belkacem, alors ministres des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports, avait annoncé la création d’un « fonds de promotion du testing » à destination des communes.A quelques semaines des régionales, les annonces de M. Valls ressemblent donc surtout à une manière de communiquer sur l’action du gouvernement et à le montrer « sur le terrain ».Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi Afin de sanctionner l’abus d’alcool, la ville de Londres expérimente en 2012 un nouveau dispositif : poser autour de la cheville d’individus arrêtés en état d’ébriété un boîtier électronique permettant de mesurer leur taux d’alcool toutes les 30 minutes. « C’est efficace et moins cher », commente alors le maire de la ville, Boris Johnson.Le professeur de psychopathologie clinique Roland Gori porte un regard plus sévère sur cette pratique. Une fois le dispositif enlevé, ces personnes ont tendance à récidiver comme les autres. Surtout, ce genre d’appareil - des machines miniaturisées introduites dans le corps humain pour accroître ses performances et en assurer la traçabilité - serait symptomatiques de notre civilisation. « Ne nous y trompons pas, nous nous dirigeons sans réflexion ni état d’âme vers ce type de lien social. Car il ne s’agit pas seulement d’appareils et de procédés techniques, mais de manières de gouverner, d’aider, de soigner, d’éduquer, de vivre ! », met en garde le professeur dans son nouveau livre L’Individu ingouvernable.Totalitarisme de la techniqueAu moment où les biotechnologies nourrissent les utopies transhumanistes, où certains laboratoires et juristes américains se penchent sur les droits des robots et les prescriptions éthiques qui s’imposeront aux humains, la neutralité technique apparaît comme une nouvelle forme de société. « Dans un monde qui apparaît à la fois comme chaotique et hyperformalisé, volatil et complexe, incertain et ambigu, fluctuant et insaisissable, la technique rassure », explique le professeur à l’université d’Aix-Marseille.Dans La dignité de penser (Les Liens qui libèrent, 2011), Roland Gori critiquait déjà ce totalitarisme de la technique dans la recomposition des métiers et la prolétarisation généralisée de l’existence. Dans son nouvel ouvrage, il analyse la normalisation technique de l’humain, avec son système totalitaire qui « s’impose tous les jours davantage au nom de l‘efficacité et des économies qu’il permet », et se demande comment rétablir la vie politique dans un monde ruiné par la religion du marché.Car cette normalisation des comportements par la technique « s’est très tôt alliée aux exigences de la production industrielle et aux intérêts politiques de ceux qui en tiraient profit ». Déjà en 1870, Denis Poulot, patron parisien d’une entreprise métallurgique, voit dans la machine le guide moralisateur du comportement ouvrier. Aujourd’hui, « le système technique se révèle chaque jour davantage comme un guide normatif de conduites tel que le rêvait au XIXe siècle l’ingénieur Poulot », et il a acquis, avec la mondialisation, une dimension « irréversible et universelle ».Parti unique, contrôle social et expansionnisme guerrierL’initiateur de l’Appel des appels ne souhaite pas diaboliser la technique, ni la science ou le marché, mais s’interroge sur l’usage que nous en faisons par efficacité et par économie et qui conduira, d’après lui, à un nouveau totalitarisme. « Et si aujourd’hui notre jolie joie de vivre, notre raison critique, notre conscience morale, nos valeurs humanistes se voyaient menacées par un nouveau totalitarisme, par le pouvoir suprême des techniques elles-mêmes, transformant leur exécution en techno-fascisme ? »Néolibéralisme globalisé et fascisme, une équation improbable ? Pas pour Roland Gori, qui aperçoit des similitudes entre les deux régimes : quand la démocratie libérale s’impose dans la vie politique en « triant ce qui est ou non acceptable pour les institutions internationales de la finance et du commerce », et désavoue les souverainetés populaires et nationales ; quand « la police des pensées et des comportements est assurée par les nouvelles formes sociales de l‘évaluation qui réduisent la notion de valeur à la conformité et au calcul » ; quand « la concurrence économique n’est qu’une manière de poursuivre la guerre par d’autres moyens »… on retrouve les trois caractéristiques principales du fascisme : parti unique, un contrôle social sévère et un expansionnisme guerrier. « Il est plus facile d’employer le terme de fascisme pour désigner aujourd’hui les mouvements djihadistes hostiles au discours universaliste et rationaliste des Lumières que pour caractériser une civilisation matérialiste, utilitariste et rationaliste, propre à la mondialisation ».Créer de nouveaux espaces de libertéPour Roland Gori, il s’agit alors de tirer les conséquences de ce discours technicien qui paraît irréversible. L’auteur propose de cultiver la biodiversité des langues pour lutter contre l’hégémonie culturelle du « globish » (contraction de « global english », une forme internationale d’anglais), cette nouvelle langue qui détruit, au nom de l‘efficacité technique de la fonctionnalité des entreprises, le caractère poétique de chaque langue.Il souhaite également en finir avec les grilles d’évaluation qui ne tiennent compte que des résultats immédiats et quantitatifs à une époque où tout est tourné vers le futur au mépris de la mémoire, pour restaurer au contraire la valeur de la tradition et de l’histoire.Face aux crises successives que produit ce néolibéralisme globalisé, « avec ses dispositifs de mise sous curatelle technico-financière des peuples et de leur souveraineté politique, les systèmes de terreur qu’il engendre, les politiques sécuritaires qu’il favorise », il faut savoir créer de nouveaux espaces de liberté. « Le temps presse, il est venu, de réinventer l’humanisme, sans hypocrisie, sans naïveté, sans bons sentiments dégoulinants, audacieusement ».L’Individu ingouvernable, Roland Gori (Les Liens qui Libèrent, 352 pages, 22,50 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde 26.10.2015 à 17h59 • Mis à jour le27.10.2015 à 06h26 | Patrick Roger Est-ce le début de l’inversion de la courbe du chômage ? Difficile, sur un seul mois, de tirer des conclusions hâtives. Il n’empêche que les chiffres du mois de septembre publiés lundi 26 octobre constituent, en l’état, une petite embellie. Fin septembre, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans activité et tenus de rechercher un emploi) a baissé de 23 800 par rapport au mois précédent, soit une diminution de 0,7 % sur un mois. Il s’établit à 3 547 800. Cela représente toutefois une augmentation de 3,1 % sur un an.Quoi qu’il en soit, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi est la plus importante depuis le début du quinquennat de François Hollande, exception faite de celle du mois d’août 2013 qui s’avéra ultérieurement être due à un problème de comptage qualifié de « bug de SFR ». Depuis mai 2012, les seuls quatre mois où une baisse a été enregistrée n’ont jamais été suivis d’un second mois consécutif de diminution du nombre de chômeurs de catégorie A. Aussi est-il bien hasardeux, à cette heure, d’anticiper un retournement durable.Recul chez les jeunesLa baisse est particulièrement significative pour les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, qui enregistrent un recul de 2,6 % en un mois, de 2,7 % sur un an. Dans la tranche d’âge des 25-49 ans, le nombre de demandeurs d’emploi diminue également de 0,5 % sur un mois mais augmente de 2,5 % sur un an. Quant aux plus de 50 ans, l’augmentation est continue même si son rythme diminue : 0,1 % en un mois, 8,5 % sur un an.En revanche, pour les autres catégories de demandeurs d’emploi, les chiffres sont en augmentation : 717 000 pour la catégorie B (ayant travaillé 78 heures ou moins au cours du mois), soit + 1,2 % sur un mois et + 6,3 % sur un an, et 1 157 900 pour la catégorie C (plus de 78 heures au cours du mois), soit + 1,5 % sur un mois et + 14,8 % sur un an, ce qui témoigne d’une nette augmentation des contrats dits « atypiques », à temps partiel.Au total, le nombre de chômeurs en France métropolitaine, toutes catégories confondues, s’élève à 5 422 700 fin septembre. Ce chiffre, stable sur un mois, est en augmentation de 5,8 % sur un an. En incluant les outre-mers, le nombre de demandeurs d’emploi s’élève, toutes catégories confondues, à 5 727 300.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) L’appartement est spacieux, lumineux, à deux pas des collines de calcaire de Val Sec qui enserrent le nord de Marseille. Pour Nadia, ce 5-pièces dans une résidence de La Gavotte, un quartier des Pennes-Mirabeau, c’est le jour et la nuit avec le 3-pièces que, trois ans durant, elle a loué contre 900 euros par mois. Divorcée en 2010, cette femme de ménage de 43 ans a emménagé en avril dans le parc social, avec ses trois filles, « après des années de galère et de découragements ». « J’avais honte d’aller toquer à toutes les portes, celle du maire, du préfet, à la Logirem [le bailleur] simplement pour réclamer mes droits. »Avec seulement 6,21 % de logements sociaux, les Pennes-Mirabeau, commune de 20 000 habitants qui s’étire entre les quartiers Nord de Marseille et les zones d’activités tertiaires d’Aix-en-Provence, est le bonnet d’âne des Bouches-du-Rhône. Le département est une classe de mauvais élèves, puisque 42 communes sur 119 sont frappées d’un arrêté préfectoral de constat de carence au titre du bilan de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) 2011-2013. Les résultats sont négatifs : 10 logements sociaux en moins sur cette période sur un objectif de 172 nouveaux, soit un taux de réalisation de – 6 %.Lire aussi :Construction de HLM : les 36 villes que le gouvernement montre du doigt42 % de voix au FN aux européennesAux Pennes-Mirabeau, on aime valoriser le côté provençal de la commune, avec son moulin à la Daudet et ses pinèdes. Une image doublée d’une prospérité due à la présence sur son territoire de Plan de Campagne, l’un plus grands centres commerciaux de France, ou encore de l’usine d’embouteillage Coca-Cola. Cette banlieue de Marseille a toujours joué la carte de la résidence individuelle pour loger les cadres du port de Marseille et les fonctionnaires des administrations de la capitale régionale. « Les Pennes, c’est un environnement pavillonnaire, explique Roger Lambert, cadre local du PS, avec une population qui refuse tout logement social. »« Au conseil municipal, à chaque fois que je parlais de logement social, je ne pouvais pas finir mes phrases »La commune est mitoyenne avec les 15e et 16e arrondissements de Marseille et leurs grandes cités (La Castellane, La Bricarde, le Plan d’Aou). Selon M. Lambert, « le slogan ici c’est : on ne veut pas être le 17e arrondissement de Marseille ». Lourds sous-entendus qu’on retrouve dans les 42 % de voix accordées au FN aux élections européennes de 2014, même si la commune est historiquement à gauche (Victor Mellan, maire de 1977 à 2001, était un proche collaborateur de Gaston Defferre, maire PS de Marseille pendant trente ans).350 000 à 400 000 euros de pénalités annuellesLe sujet des logements sociaux a longtemps été tabou, comme en témoigne Serge Baroni, conseiller municipal PCF et l’un des rares défenseurs d’un rattrapage rapide. « Au conseil municipal, à chaque fois que je parlais de logement social, je ne pouvais pas finir mes phrases alors que 50 % de la population y est éligible. » Pour ne pas respecter les engagements triennaux devant conduire à 25 % de logement social d’ici 2025, la commune débourse bon an mal 350 000 à 400 000 euros de pénalités.« C’est énorme, reconnaît Michel Amiel, maire des Pennes-Mirabeau depuis 1995. Certaines communes disent : on veut rester résidentielle et on paiera les amendes quoi qu’il arrive. Ce n’est pas notre cas et pas de mal de projets sont dans les tiroirs mais sont longs à sortir. » Ce médecin a rendu sa carte du PS pour protester contre la création de la métropole Aix-Marseille-Provence et c’est sur les listes de Jean-Nöel Guérini, l’ancien président (ex-PS) du conseil général, qu’il a été élu sénateur en 2014.« Il faut une mixité sociale de quartier, pas une mixité de palier »Frappée d’un arrêté de carence pour la quatrième période triennale successive, Les Pennes-Mirabeau pourraient bien connaître un scénario catastrophe : la multiplication jusqu’à 5 des « amendes de carence », qui ne sont jusqu’alors que doublées. Afin d’éviter cela, le préfet a proposé aux 42 communes carencées des Bouches-du-Rhône de signer avant le 31 mars 2016 un contrat de mixité sociale.Les Pennes-Mirabeau le signeront même si, précise Michel Amiel, « malgré nos efforts, on ne sera jamais dans les clous, on ne rattrapera pas le temps perdu. Sauf à changer la sociologie de la commune – et ça, je ne le veux pas car mon rôle est de défendre le cadre et la qualité de vie. » Le projet immobilier phare, c’est Pallières 2 avec 900 logements dont 30 % de logements sociaux – un minimum imposé aux communes carencées. « Si, à Pallières 2, je faisais 900 logements sociaux, cela donnerait un quartier comme ceux des années 1970, et l’on connaît la suite. Oui, il faut une mixité sociale. Mais une mixité de quartier, pas une mixité de palier. »Et Michel Amiel de pointer les contradictions de ses administrés : « Lors d’une réunion publique sur un projet de logements sociaux, j’ai affronté un fort mécontentement des riverains. A la fin de la réunion, la personne la plus virulente est venue me demander si son fils pourrait avoir un logement dans le projet contesté. »Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Rémi Barroux Un an après la mort du jeune militant écologiste Rémi Fraisse à Sivens, dans le Tarn, tué lors d’une manifestation contre le projet de barrage par une grenade lancée par les forces de l’ordre dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, la question reste entière : comment éviter qu’un nouveau drame ne survienne à l’occasion des grands projets d’infrastructure ? De l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, au Center Parcs à Roybon en Isère, en passant par les lignes à grande vitesse dans le Sud-Ouest, les oppositions sont nombreuses.Les réformes du débat public et le renforcement de la démocratie environnementale promises après le drame de Sivens tardent à venir. Et les débats publics autour de certains projets restent grippés.Bon ou mauvais projet« Un mauvais projet doit être arrêté rapidement […] et un bon projet doit être mené à bien rapidement », avait assuré le chef de l’Etat lors de la conférence environnementale, le 27 novembre 2014.Mais qu’est-ce qu’un bon ou un mauvais projet ? Des procédures existent déjà pour évaluer les impacts environnementaux, sociaux et économiques. L’enquête d’utilité publique, lancée par le préfet, d’une durée minimum d’un mois, permet en principe d’informer et de consulter le public à partir d’une étude d’impact. Elle débouche généralement sur une déclaration d’utilité publique, la DUP.De nombreux dossiers font aussi l’objet d’une saisine de la Commission nationale du débat public (CNDP), créée par la loi Barnier du 2 février 1995, sur la protection de l’environnement. Cette autorité administrative indépendante a pour mission « d’informer les citoyens et de faire en sorte que leur point de vue soit pris en compte dans le processus de décision ». Quand le coût de ces équipements (création d’autoroutes, de lignes ferroviaires, de voies navigables, d’installations nucléaires, d’aéroports, de gazoducs, de barrages hydroélectriques, d’équipements industriels, sportifs, culturels, scientifiques ou touristiques) dépasse les 300 millions d’euros, la saisine du CNDP est automatique.Enquête défavorableMais ces outils de la démocratie environnementale sont en panne. Les projets de ligne à grande vitesse, dans le cadre du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), par exemple, ont fait l’objet d’avis défavorables des commissions d’enquête, en mars 2015, doutant notamment de leur « utilité publique ». De son côté, la Cour des comptes avait émis des doutes sur la rentabilité financière de l’ensemble, dès l’automne 2014. Résultat : le 26 septembre, le ministre des transports, Alain Vidalies, a annoncé la validation de ce projet de lignes à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse.Le sénateur socialiste (Val-d’Oise) Alain Richard, animateur de la Commission sur la modernisation du droit de l’environnement et chargé, en février 2015 par la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, de conduire les travaux d’une « commission spécialisée sur la démocratisation du dialogue environnemental », n’est, lui, pas choqué par ce scénario. « L’opportunité d’une ligne TGV n’est pas régie par des textes réglementaires, cela reste à l’appréciation des pouvoirs publics, y compris en surmontant des objections, explique-t-il. Nous ne travaillons pas sur une réforme de la Constitution : c’est le gouvernement qui gouverne et prend ses responsabilités. »Lire aussi :Les opposants de Notre-Dame-des-Landes, Sivens... reçus au ministère de l’écologieCette commission sur la démocratisation du dialogue a présenté ses conclusions en juin. Alain Richard propose notamment d’organiser des procédures de « concertation en amont » sur des préprojets, avant que tout ne soit décidé.Le président de la CNDP, Christian Leyrit, ingénieur général des Ponts, des eaux et forêts, n’est pas le dernier à déplorer l’inefficacité du dispositif actuel. A l’occasion de plusieurs débats menés par cette autorité, il a constaté l’impossibilité de faire évoluer les projets, y compris quand ceux-ci étaient contestés. « Impératifs de confidentialité »Le cas du parc éolien en mer de Dieppe-Le Tréport (Seine-Maritime), dont les conclusions du débat ont été présentées au public le 1er octobre, est emblématique. La zone maritime retenue pour ce parc de soixante-deux éoliennes est identique à celle qui avait fait l’objet d’une forte opposition des pêcheurs lors d’un précédent débat public en 2010. « C’est d’autant plus incompréhensible que des concertations approfondies avec les pêcheurs ont permis de trouver des solutions acceptables par tous », écrit M. Leyrit dans ses conclusions.Dans le cadre de ce débat, la préfecture maritime n’a pas été en mesure, écrit le président de la CNDP, d’indiquer les modalités de la pêche ou son interdiction à l’intérieur du parc. En outre, le maître d’ouvrage n’a pas apporté les éléments économiques et financiers relatifs à son offre, invoquant des « impératifs de confidentialité liés au contexte concurrentiel ». Christian Leyrit prévient donc pour sa part qu’il ne « fera plus de débat dans de telles conditions, où l’on ne peut rien changer, où tout est décidé ».Autre dossier : les conclusions de deux débats publics sur des projets de Center Parcs, au Rousset (Saône-et-Loire) et à Poligny (Jura), vont être présentées le 3 novembre. Là aussi, les oppositions ont été virulentes. Là aussi, l’information et la confrontation entre les protagonistes ont montré leurs limites. « Un débat public doit porter sur l’opportunité du projet, or un projet de Center Parcs est peu malléable : il correspond à un modèle clés en main peu susceptible d’intégrer les demandes de modifications des citoyens », conclut la CNDP. L’impression de « passage en force » prévaut encore.Lire aussi :Grands projets : après le drame de Sivens, un rapport dessine les contours de la « démocratie environnementale »Les associations de défense de l’environnement n’apprécient guère ces contradictions entre la volonté affichée de dialogue du gouvernement et la réalité. France Nature Environnement (FNE) a ainsi boycotté la dernière réunion de la commission Richard, le 14 octobre, qui devait discuter des projets d’ordonnance sur la réforme du droit environnemental. « Pendant que l’on discute dans cette commission, des décisions contraires à l’esprit du dialogue sont prises par le gouvernement, par exemple sur les lignes TGV dans le Sud-Ouest. Manuel Valls sait-il seulement ce que veut dire dialogue ? », s’insurge Denez Lhostis, président de FNE.« Ce processus peut paraître assez long, mais le fait est que le ministère de l’écologie veut faire évoluer le dialogue environnemental, justifie Laurence Monnoyer-Smith, commissaire générale au développement durable. C’est un travail de fond et complexe. »Conflit entre l’intérieur et l’écologieUn projet de décret de réforme de l’autorité environnementale en région est toujours en phase de rédaction. Il prévoit de transférer celle-ci à une autorité indépendante, alors que le préfet l’exerçait jusqu’alors. Mais ce dernier, dans nombre de dossiers, est aussi maître d’ouvrage, d’où de possibles conflits d’intérêts ou l’impossibilité de réaliser des médiations entre deux positions opposées. Pour se mettre en conformité avec la réglementation européenne, la France doit réformer ce système.Mais, explique-t-on au ministère de l’écologie, les préfets et le ministère de l’intérieur ne voient guère d’un bon œil la perspective d’être dessaisis de cette prérogative. « L’indépendance de cette future autorité ne peut pas être discutée, et le préfet reste une autorité déconcentrée de l’Etat », explique Mme Monnoyer-Smith.Les ordonnances et le décret devraient être publiés au début de l’année 2016. Ces nouveaux textes ne changeront donc rien s’agissant des dossiers déjà en cours. « L’effet modérateur qu’apportera cette réforme de la démocratie environnementale profitera aux projets qui sortiront dans les prochaines années », précise le sénateur Alain Richard.Lire aussi :Le durcissement des conflits environnementauxRémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.10.2015 à 12h01 • Mis à jour le27.10.2015 à 10h35 | Manon Rescan (Lampaul-Guimiliau, envoyée spéciale) « En sommeil », « au placard », « un volcan au repos »… Dans le Finistère, chacun a sa métaphore pour décrire la situation des « bonnets rouges ». Le soulèvement breton, qui a fédéré ouvriers dont l’emploi était menacé, agriculteurs, petits et grands patrons contre l’écotaxe en Bretagne fête ce mois-ci ses deux ans. Le 26 octobre 2013 exactement, les couvre-chefs fournis par la société Armor-Lux apparaissaient pour la première fois sur les têtes présentes au pied du portique écotaxe de Pont-de-Buis-lès-Quimerch dans le Finistère, pour en réclamer le démontage. Les arches blanches et leurs caméras de surveillances étaient alors devenues l’épouvantail d’une Bretagne agricole et agroalimentaire en crise, pour qui la nouvelle taxe avait été « la goutte d’eau » faisant déborder leur colère.Pour la famille Cueff de Lampaul-Guimiliau (Finistère), cela fera aussi deux ans, le 26 octobre, que « le malheur » est arrivé. Ce jour-là, le benjamin de la famille, Mickaël, 35 ans, perd sa main droite en ramassant une grenade lacrymogène lancée par les CRS pour disperser les manifestants. Le drame secoue un village déjà dévasté par la fermeture de l’abattoir Gad, annoncée le 11 octobre, privant de leur emploi près de 900 personnes. « Si demain le mouvement repart, j’y vais », assure aujourd’hui, sans hésiter, dans le hangar de sa petite entreprise de vente de matériel agricole, Sébastien, le cadet des Cueff. Dans son camion, il transporte toujours son bonnet rouge d’époque, « prêt à le remettre quand il faudra ». En 2013 c’est « l’injustice » de voir la filière agroalimentaire pénalisée par l’arrivée de la nouvelle taxe sur le transport, qui le pousse à rejoindre les rangs des manifestants.« La guerre n’est pas finie, car la France ne va pas bien », observe-t-il mesurant au quotidien, au contact des éleveurs porcins, les conséquences de la crise agricole. De la cour de son entreprise, Sébastien Cueff voit les bâtiments vides de Gad. « Combien ont retrouvé du travail parmi les salariés ? », lâche-t-il.La question est évidemment rhétorique. A Lampaul on parle de moins de 200 reclassements. Les chiffres définitifs seront bientôt publiés, au moment où, pour les anciens salariés de Gad, l’anniversaire des deux ans du conflit signifiera aussi la fin de leurs droits au chômage. Lire : Le dernier combat des salariés finistériens de Gad« Les ouvriers se sont sentis trahis »Comme beaucoup, Olivier Le Bras a tout récemment terminé une formation en vue de sa reconversion. Ancien découpeur de carcasses à l’abattoir, il aspire aujourd’hui à devenir agent de sûreté dans les aéroports. Mais le marché de l’emploi n’est pas florissant et l’ancien délégué syndical FO s’interroge sur ce qu’il doit, dans ses difficultés à être recruté, à la conjoncture ou à son passé de leader du conflit et de figure des « bonnets rouges ». L’ex-Gad a aujourd’hui pris ses distances avec le mouvement. « Au bout d’un moment, je ne me reconnaissais plus dans les discussions. On se mettait à parler de Bretagne à cinq départements, de langue bretonne… On ne parlait plus d’emploi », raconte-t-il dans sa commune de Saint-Thégonnec (Finistère) où il est devenu, en 2014, adjoint au conseil municipal. Il est aujourd’hui candidat aux élections régionales, sur la liste socialiste emmenée par Jean-Yves Le Drian.A la lutte contre l’écotaxe se sont en effet greffés aux Bonnets rouges des régionalistes, y voyant l’occasion de plaider pour une plus grande autonomie de la Bretagne. « Je voyais bien que ça n’allait rien changer pour nous ; l’abattoir n’allait pas rouvrir », raconte-t-il, le sourire amer.De fait, aujourd’hui, les comités locaux de « bonnet rouges », à l’activité disparate, regroupent surtout un réseau d’individus qui tendent à mettre sur pied des projets bretons (un syndicat, une mutuelle territoriale, une monnaie complémentaire) ou cherchent à peser sur des débats comme la réunification de la Bretagne avec la Loire-Atlantique. Au sein des acteurs historiques du mouvement, l’union ouvriers-agriculeurs a vécu. « Les ouvriers se sont sentis trahis par les agriculteurs », poursuit M. Le Bras, qui fut, dans son combat, accompagné de délégués syndicaux de Doux, Marine Harvest et Tilly-Sabco, qui voyaient aussi leurs emplois menacés.« Nous, on a été avec eux contre l’écotaxe, mais on ne les a jamais vus à la sortie des usines », poursuit-il. L’ex-leader syndical continue toutefois à croire en la sincérité de certains leaders agricoles dans le mouvement, « pas suivis par leurs adhérents ».« Rattrapés par la patrouille »« Certains ont été rattrapés par la patrouille », plaisante Thierry Merret, président de la Fédération départementales des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) du Finistère, qui fédéra agriculteurs et ouvriers et fût l’un des tout premiers à porter le « bonnet rouge ». Dans sa bouche, « la patrouille » ce sont les corporatismes syndicaux ou politiques mis de côté au plus fort du mouvement.Dans ses propres troupes, l’alliance des patrons, que sont les agriculteurs, avec les ouvriers n’a pas toujours convaincu. « Des gens du monde paysan ont commencé à trouver que le mouvement devenait trop politisé », explique-t-il encore.En ligne de mire ? La personnalité clivante de Christian Troadec, maire de Carhaix (Finistère) qui s’est imposé comme l’un des figures centrales du mouvement, et a été régulièrement taxé de récupération politique. Il est aujourd’hui candidat (sous l’étiquette « centre gauche » avance-t-il) aux régionales en reprenant le mot d’ordre des « bonnets rouges », « Vivre, décider et travailler en Bretagne ».Lire aussi :Régionales : des bonnets rouges incontournables en BretagneThierry Merret le confie sans fard, c’est ce risque de récupération politique qui l’a conduit à ne pas tenter de rappeler les « bonnets rouges » à la mobilisation au moment où les Jeunes agriculteurs du Finistère montaient sur leurs tracteurs en direction de Paris en pleine crise agricole. « Pour moi le mouvement va renaître », assure-t-il malgré tout. Il en tient pour preuve le « grand moment » qu’a été la manifestation du 2 novembre 2013 à Quimper. « C’était quelque chose », abonde, dans son hangar à Lampaul-Guimiliau, Sébastien Cueff. « Cette solidarité entre les patrons et les ouvriers, ça a marqué les gens. »Jean-Pierre Le Mat, actuel porte-parole du collectif des « bonnets rouges », y croit aussi. « Le mouvement a montré que l’idée d’insurrection est possible en Bretagne. » Débarrassée des unions de circonstance qui l’ont embrasée, difficile de prédire si elle pourra fédérer à nouveau le ras-le-bol qui couve.Manon Rescan (Lampaul-Guimiliau, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan Le 1er janvier 2016, la France ne comptera plus que treize régions métropolitaines - 12 nouvelles régions et la collectivité territoriale de Corse. Pour les animer, 1 671 conseillers régionaux et 51 membres de l’Assemblée de Corse seront élus les 6 et 13 décembre. La Guadeloupe et la Réunion éliront également un total de 86 conseillers régionaux.Le rôle des conseils régionaux a été accru par la nouvelle loi sur l’organisation territoriale de la République – appelée loi NOTRe – qui répartit les pouvoirs entre les collectivités, en particulier en matière de développement économique. Si les régions partagent encore certaines compétences avec d’autres collectivités, elles seront désormais décisionnaires dans plusieurs domaines :Lire : Que change la loi NOTRe pour les collectivités territoriales ?La gestion des lycées, pas des collèges Les régions conservent la gestion des lycées publics. Elles gèrent leur construction, leur entretien et l’embauche du personnel non-enseignant ; elles proposent également des aides aux lycéens, allant du financement des manuels à l’animation de plates-formes de soutien scolaire.Prévu dans la première mouture de la réforme territoriale, le transfert de la gestion des collèges des départements vers les régions n’aura pas lieu. Les sénateurs l’ont rejeté lors de l’examen du projet de loi.Les conseils régionaux sont également chargés des filières d’apprentissage, qu’ils financent et dont ils décident de l’implantation sur leur territoire.L’organisation des transports Avec la nouvelle répartition des compétences, les régions, qui géraient déjà les TER, deviennent le principal acteur de l’organisation des transports sur leur territoire. L’objectif : définir la stratégie en la matière et l’articulation des différents moyens de transport inter-urbains (bus, trains…). Elles n’interviennent toutefois pas à l’intérieur des agglomérations urbaines (en particulier sur les réseaux de bus urbains).A partir de la rentrée 2017, les régions s’occuperont des transports scolaires, compétence jusque-là dans le giron des départements. Elles pourront aussi, selon les cas, s’occuper des ports.Les régions ne récupèrent toutefois pas, comme prévu dans un premier temps, la gestion de la voirie départementale.La politique de l’emploi La région est confirmée, avec l’adoption de la loi NOTRe, dans ses fonctions d’acteur central de la politique de l’emploi, qui s’articulent à plusieurs niveaux, sans toutefois toucher aux prérogatives de Pôle emploi :L’orientation professionnelle. Pour aider les étudiants, comme les adultes en reconversion, à choisir un parcours professionnel, il existe de nombreuses structures (CROUS, CIO, etc.), que la région est chargée de coordonner.La formation professionnelle. La région attribue des fonds pour la formation professionnelle, avec une évolution ces dernières années. Les conseils régionaux s’orientent de plus en plus vers la formation des demandeurs d’emploi ou encore des salariés issus de secteurs en difficulté.Lire aussi :Etat et régions se battent pour gérer l’emploiLa définition de la stratégie de développement Les régions conservent leur rôle de grand organisateur du développement régional à deux niveaux :La stratégie économique. Les régions définissent leur plan de développement économique et les secteurs sur lesquels elles souhaitent s’appuyer à cette fin. Les conseils régionaux attribuent en conséquence des aides directes aux petites et moyennes entreprises et aux entreprises de taille intermédiaire (aide à la création, aides à l’innovation…).L’aménagement du territoire et l’environnement. Qualité de l’air, gestion des déchets, de l’énergie, plan d’aménagement du territoire… La région définit les orientations dans ces différents domaines, auxquelles devront désormais se soumettre les autres échelons de collectivités (communes, intercommunalités, etc.).Lire aussi :L’environnement s’invite aux élections régionalesConcrètement, la région endosse, dans ce genre de situation un rôle « d’interface » pour la mise en œuvre de projets sur son territoire, résume Romain Pasquier, enseignant-chercheur à l’IEP de Rennes et spécialiste des collectivités territoriales. « Elle fait l’intermédiaire entre l’Etat voire l’Union européenne, par exemple, et les plus petits échelons de collectivité, comme les départements, les intercommunalités et les communes afin de mettre en place sa stratégie. »Le chercheur cite à titre d’exemple le rôle joué par la région Bretagne dans les négociations avec l’Union européenne pour la construction de la Ligne de train à grande vitesse (LGV) qui reliera Rennes et Paris en 1 heure 20. Autre exemple : le projet de « troisième révolution industrielle » de la région Nord-Pas-de-Calais, qui a misé sur la transition énergétique pour la reconversion de son patrimoine industriel.Lire : A Loos-en-Gohelle, la transition verte au pays des gueules noiresUn rôle trop limité ?Pour les partisans d’une vraie décentralisation des pouvoirs, les compétences accrues des régions ne sont toutefois pas suffisantes, d’autant que le parcours législatif du texte de la loi NOTRe a considérablement atténué sa portée au regard de l’ambition de départ du gouvernement.« Les régions françaises, même agrandies, restent des nains politiques et budgétaires face aux autres grandes régions européennes comme les Länder allemands et les communautés autonomes espagnoles », observe Romain Pasquier, fervent partisan d’un élargissement du pouvoir des régions. Les régions voisines ont, par exemple, de plus larges compétences en matière d’éducation ou encore d’économie.Lire aussi :Réforme territoriale : le gouvernement a perdu sa boussole« Le risque, c’est que si les régions ne sont pas mieux dotées financièrement parlant, cela pèse sur leur capacité d’aménagement du territoire », poursuit le chercheur. L’enjeu sera donc pour les régions de parvenir à négocier une plus grande marge de manœuvre budgétaire. Elles attendent aujourd’hui que le Parlement adopte, dans le projet de loi de finances pour 2016, un élargissement du périmètre fiscal.La ministre de la décentralisation et de la fonction publique, Marylise Lebranchu, a promis que les régions percevraient 50 %, au lieu de 25 %, de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises – qui a remplacé la taxe professionnelle –, ce qui représenterait 3,9 milliards d’euros supplémentaires dans leurs budgets.Lire aussi :L’adieu aux armes des élus régionauxCes transferts pourraient permettre de financer les nouvelles compétences de la région en matière de transports. Toutefois, l’Association des régions de France (ARF) estime qu’ils ne permettront pas de couvrir l’ensemble des nouvelles dépenses induites par la loi NOTRe, en particulier celles concernant les aides aux entreprises que les départements n’alloueront plus.« Actuellement, [les départements] consacrent entre 800 et 900 millions d’euros sur des aides ciblées aux TPE [très petites entreprises] qui investissent et qui recrutent. L’abandon de cette compétence au profit des régions doit être compensé financièrement », plaidait ainsi, le 29 septembre, Alain Rousset, président de l’ARF (et de l’actuelle région Aquitaine) et candidat socialiste en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.Les candidats déclarés aux régionalesManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Lorsqu’elles sont toutes les deux régionales, langue et élection font plutôt bon ménage. Cette profitable symbiose n’a probablement pas échappé au gouvernement, qui fixe l’ordre du jour du Parlement. A six semaines du scrutin – qui aura lieu les 6 et 13 décembre –, le Sénat s’apprête donc à examiner, mardi 27 octobre, le projet de loi constitutionnelle destiné à permettre la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Un examen qui pourrait tourner court : la commission des lois du Sénat a déposé, jeudi 15 octobre, une question préalable à l’encontre de ce texte. Si cette motion de procédure – signifiant qu’il n’y a pas lieu à délibérer – est adoptée en séance mardi, le texte sera rejeté avant même d’être examiné. En commission, cette motion a été adoptée par la droite (majoritaire au Sénat), contre l’avis des représentants de la gauche.Ce rendez-vous dans l’hémicycle du Palais du Luxembourg s’annonçait déjà tumultueux. Samedi, plusieurs milliers de personnes y ont ajouté un peu plus de pression en manifestant dans plusieurs villes de France pour défendre l’occitan à Montpellier (10 000 personnes selon les organisateurs, 4 000 selon la police), le breton à Carhaix (Finistère), le basque à Bayonne, l’alsacien à Strasbourg et le corse à Ajaccio. A Arles (Bouches-du-Rhône), c’est le provençal qui était célébré dans un cortège de 2 000 à 3 000 personnes, encadré d’une trentaine de chevaux de Camargue. Les principales têtes de listes aux élections régionales en PACA – Christophe Cataner (PS), Christian Estrosi (LR) et Marion Maréchal-Le Pen (FN) – étaient présentes dans ce défilé.Lire :Charte des langues régionales : coup de semonce au SénatLoin du tumulte de la rueRien de cela ne devrait théoriquement troubler le Sénat, qui aime se prévaloir d’une présumée « sagesse », loin des foucades de l’Assemblée nationale et du tumulte de la rue. Au demeurant, dans le cas d’espèce, les sénateurs n’ont eu besoin de personne pour s’écharper, comme en témoigne le compte rendu public de l’examen (fort agité) du texte en commission. Sitôt achevé l’exposé du président de la commission des lois et rapporteur du texte, Philippe Bas (LR), le sénateur socialiste du Gard Simon Sutour s’est emporté : « La coutume est de féliciter le rapporteur, au moins pour la forme. Cette fois, de la violence, aucune pédagogie : personne n’a rien compris ! On a voulu nous “mascarer”, comme on dit en langue occitane. C’est scandaleux ! » Suivit, quelques instants plus tard, cet échange à trois : M. Sutour : « Il faut aider les écoles “Calandreta”, qui préservent l’occitan… » François Grosdidier (LR, Moselle) : « On n’a pas dit le contraire. » M. Sutour : « Vous n’avez pas de leçon à donner ! » François Pillet (LR, Cher) : « C’est surréaliste ! » M. Sutour : « J’ai été élu sénateur, laissez-moi parler ! »Lire aussi :La France bégaie ses langues régionalesIl n’est pas fréquent que les murs tremblent lors d’une réunion de commission au Sénat. L’objet d’une telle passion ? Une charte européenne adoptée sous les auspices du Conseil de l’Europe en 1992, signée par la France en mai 1999, toujours pas ratifiée depuis. Soit un gros retard à l’allumage, puis 16 ans d’un blocage qui, selon toute probabilité, devrait perdurer : quelle que soit la décision du Sénat, mardi, on voit mal le projet de loi être adopté dans les mêmes termes par les deux Assemblées, puis recueillir une majorité des trois cinquièmes lors d’un Congrès. Depuis près d’un quart de siècle, les partisans d’une reconnaissance plus explicite des langues régionales se heurtent à un mur juridico-politique, jacobins et républicains farouches brandissant à leur encontre l’indivisibilité de la République et l’unicité du peuple français.Patrimoine de la FranceDans le contexte précité de manifestations et de campagne électorale, la droite sénatoriale ne manque pas de se poser, elle aussi, en fervente défenseure des langues régionales. Et c’est une argumentation purement juridique, appuyée sur l’avis défavorable rendu par le Conseil d’Etat, qu’a développée le rapporteur, Philippe Bas. Faisant valoir que l’absence de ratification n’empêcherait pas la promotion des langues régionales – qui, selon l’article 75-1 de la Constitution, « appartiennent au patrimoine de la France » –, il a relevé des contradictions juridiques qu’engendrerait, selon lui, l’adoption de la révision constitutionnelle. La France avait accompagné sa signature de la charte, en 1999, d’une « déclaration interprétative » qui en limitait la portée afin de ne pas déroger à nos principes constitutionnels. Cette acrobatie juridique, qui était censée faciliter le processus de ratification, alimente aujourd’hui deux fronts contre le texte du gouvernement.Lire aussi :Nouvel obstacle à la ratification de la Charte des langues régionalesDans le camp des réfractaires – emmenés au Sénat par M. Bas –, on invoque, en substance, l’incohérence qu’il y aurait à insérer dans notre Constitution deux textes, charte et déclaration interprétative, « peu compatibles entre eux », selon les mots du Conseil d’Etat. En face, certains, comme le sénateur du Bas-Rhin Claude Kern (UDI), souhaitent la suppression de cette déclaration interprétative qui risque, selon eux, d’empêcher la mise en œuvre effective de la charte. Pris entre ces deux feux, le texte du gouvernement aura bien du mal à se frayer un chemin.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi et Isabelle Rey-Lefebvre « Casser les logiques de ségrégation et d’apartheid » et « lutter contre les discriminations ». Réuni lundi 26 octobre aux Mureaux (Yvelines), le deuxième comité interministériel « égalité et citoyenneté » s’est fixé deux objectifs dans les quartiers prioritaires. Reprenant les termes de Manuel Valls utilisés le 20 janvier après les attentats des 7 et 9 janvier, le gouvernement veut faire de la lutte contre la ségrégation territoriale une priorité.M. Valls entend la mettre en œuvre avec un outil principal : la coercition vis-à-vis des communes refusant la construction de HLM sur leur territoire. Le premier ministre publie ainsi une liste de 36 villes qui se sont toujours montrées rétives à la création des logements sociaux que leur imposait la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) du 13 décembre 2000. Voir notre infographie en grand formatL’objectif est de répartir les HLM avec équité entre toutes les communes d’une même agglomération. L’idée est populaire : selon une enquête du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie publiée en septembre, 80 % des Français interrogés sont favorables à la présence de logements sociaux dans les villes riches, souhait partagé par 70 % des habitants de ces mêmes villes. « Actionner tous les leviers possibles »« Nous avons fait une analyse fine des communes en expansion démographique et qui ont beaucoup construit, mais pas de logements sociaux, explique Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat. Les préfets devront actionner tous les leviers possibles, préemption, délivrance de permis de construire mais aussi mobilisation des logements vacants du parc privé, pour aider ces communes à atteindre leurs objectifs. »Les quatre bilans dressés, par périodes de trois ans, permettent d’établir la carte précise des communes urbaines obstinément réfractaires à la perspective de se doter, d’ici à 2020, de logements sociaux à hauteur de 20 % du nombre de résidences principales, voire 25 % d’ici à 2025 dans les zones dites tendues.Selon le bilan publié au printemps, sur 1 022 communes assujetties à la loi SRU, un tiers d’entre elles n’ont pas atteint leur objectif et 221 ont fait l’objet d’un arrêté de carence, ce qui ouvre au préfet la possibilité d’infliger des amendes, de préempter et de délivrer les permis de construire en lieu et place du maire. Une seconde liste de communes parmi celles déclarées en carence sera publiée d’ici quelques mois.Lire aussi :Patrick Kanner en « visite coup de poing » pour défendre les logements sociauxAmendes multipliées par trois, voire quatre ou cinqJusqu’en 2014, les sanctions étaient peu dissuasives. Le temps de l’indulgence est révolu. Désormais, les préfets feront preuve de fermeté. Des villes ont vu leurs amendes multipliées par trois, voire quatre ou cinq, comme cela est possible depuis 2013, pouvant atteindre 7,5 % du budget communal (contre 5 % auparavant). Dans le Val-de-Marne, Saint-Maur-des-Fossés va devoir acquitter une pénalité triplée de 3,5 millions d’euros, comme Ormesson-sur-Marne (900 000 euros) et Saint-Mandé (450 000 euros).Agde, dans l’Hérault, ville de 25 000 habitants avec 7 % de logements sociaux, doit payer 450 000 euros de pénalité. « L’objectif assigné de 2 900 logements sociaux est matériellement impossible à atteindre étant donné que je délivre des permis pour 100 à 120 logements par an, se défend Gilles d’Ettore, maire (LR) d’Agde. Mais la préemption de l’Etat va nous aider pour rattraper une partie du retard », admet-il.Car l’Etat est passé à l’offensive en préemptant des bâtiments et des terrains, comme il l’a fait à Barberaz, dans l’agglomération de Chambéry, où l’établissement public foncier a capté une villa et deux terrains. « J’ai pris le taureau par les cornes et inscrit dans le nouveau plan local d’urbanisme l’obligation de construire 30 % de logements sociaux. Mais les effets sont longs à se faire sentir », plaide David Dubonnet, maire (divers droite) de Barberaz, commune de 4 500 habitants avec 11 % de logements sociaux. « Ces prochaines années, nous en construirons 300 à 400 et rattraperons notre retard », promet-il.Lire aussi :Logements sociaux : l’Etat préempte des terrains dans une commune du Val-de-MarneLes préfets pourront imposer du logement dans le parc privéL’Etat, pour démontrer que le foncier disponible existe, quoi qu’en disent les maires, a également préempté des terrains à Vence (Alpes-Maritimes), Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Saint-Maur-des-Fossés, Périgny-sur-Yerres et Ormesson-sur-Marne (Val-de-Marne). Les 36 communes carencées seront, en outre, les sites d’expérimentation de la future loi « pour une égalité d’accès au logement », qui sera présentée en conseil des ministres en février 2016.Le texte prévoit que les préfets pourront, faute de logements sociaux, imposer de loger des demandeurs dans le parc privé, à charge pour la commune de payer l’écart de loyer. Les attributions de logements sociaux seront réformées, moins cloisonnées, et devront partout, sauf dans les quartiers sensibles, accueillir un pourcentage encore indéterminé des ménages les plus pauvres (vraisemblablement autour de 30 %).Les communes carencées pourront se voir privées du droit d’attribuer leur contingent de logements sociaux, qui reviendra au préfet : une mesure dissuasive, les maires étant très attachés à leur pouvoir d’attribution.Campagne nationale de « testing »Si le logement reste le gros des annonces du comité interministériel, le premier ministre devrait aussi dessiner une série de mesures de lutte contre les discriminations. Ainsi, une campagne nationale de « testing » sera lancée au premier semestre 2016 sur un échantillon d’entreprises de plus de 1 000 salariés, afin de vérifier que leurs offres d’emploi ne sont pas discriminatoires. Un programme de renouvellement des origines sociales des élèves des écoles administratives sera également lancé à partir de la rentrée 2016, car, selon le premier ministre : « Il n’y a pas assez de hauts fonctionnaires issus des milieux populaires, et ce n’est pas normal ».Le gouvernement entend aussi répondre à l’attente forte concernant les relations entre la police et les habitants des quartiers populaires. Il devrait annoncer l’équipement des policiers de « caméras piétons » qui enregistreront leurs actions en situation d’interpellation et de contrôle d’identité. La mesure avait été expérimentée et Manuel Valls avait déjà annoncé sa généralisation en mars. Si le bilan de l’expérimentation est jugé positif, reste à savoir quand et comment elle sera mise en pratique partout sur le territoire.Lire le post de blog : Les caméras piétons n’en finissent plus d’être généralisées dans la policePar ailleurs, Manuel Valls a annoncé qu’il allait nommer dix délégués du gouvernement dans dix villes ayant des quartiers considérés comme difficiles. Trois communes ont déjà été retenues : Trappes (Yvelines), avec le quartier des Merisiers-Plaine de Neauphle, Mulhouse-Illzach (Haut-Rhin), avec le quartier intercommunal Drouot-Jonquilles, et Avignon (Vaucluse), avec le quartier Monclar-Rocade Sud. Ces délégués, qui agiront « en lien avec le maire », auront pour mission de redonner « force et cohérence à l’action publique locale » a indiqué le premier ministre.Lire sur Les Décodeurs : Logements sociaux, comment votre commune s’en sort-elle ?HLM : la liste des 36 communes pointées du doigt en logements sociauxHLM : la liste des 36 communes pointées du doigt en logements sociauxAquitaine • Le Pian-Médoc (33)Île-de-France • Gournay-sur-Marne (93) • Maisons-Laffitte (78) • Montlignon (95) • Neuilly-sur-Seine (92) • Ormesson-sur-Marne (94) • Périgny-sur-Yerres (94) • Saint-Maur-des-Fossés (94) • Yerres (91)Languedoc-Roussillon • Canet-en-Roussillon (66) • Les Angles (66) • Saint-Georges-d’Orques (34) • Saint-Privat-des-Vieux (30) • Villeneuve-lès-Béziers (34)Provence-Alpes-Côte d’Azur • Carqueiranne (83) • Carry-le-Rouet (13) • Contes (06) • Eguilles (13) • Fréjus (83) • Gémenos (13) • La Crau (83) • Le Cannet (06) • Le Castellet (83) • Les Pennes-Mirabeau (13) • Lorgues (83) • Mimet (13) • Pégomas (06) • Pernes-les-Fontaines (84) • Plan-de-Cuques (13) • Saint-Saturnin-lès-Avignon (84) • Solliès-Toucas (83)Rhône-Alpes • Charbonnières-les-Bains (69) • Chazay-d’Azergues (69) • Collonges-sous-Salève (74) • Reyrieux (01) • Saint-Jorioz (74)Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Dix ans ont passé depuis le mouvement de révolte qui a secoué les banlieues et ébranlé la société française. Durant trois semaines, après la mort de deux adolescents poursuivis par la police, Zyed Benna et Bouna Traoré, dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005, des pans entiers de la jeunesse des quartiers ont affronté les forces de l’ordre et crié leur rage.Lire aussi :Les émeutes de 2005 : « On a passé six nuits blanches à faire rentrer les jeunes »Des heurts qui ont fait des dégâts matériels importants – écoles, gymnases, maisons de quartiers et entreprises saccagés, voitures incendiées – mais qui ont surtout, par leur ampleur, surpris les politiques et déstabilisé l’Etat. Il a fallu un déploiement de forces de l’ordre sans précédent et la proclamation de l’état d’urgence, inédite depuis la guerre d’Algérie, pour mater la révolte et ramener le calme. Plus de 4 000 personnes ont été interpellées, 600 personnes écrouées.Cette révolte a mis en lumière la grave crise sociale vécue à l’époque par les banlieues françaises. Dix ans après, la situation est-elle vraiment différente ?Une rénovation spectaculaire du bâtiLes quartiers dits sensibles ont connu une spectaculaire transformation physique. Avec près 48 milliards dépensés en dix ans dans la rénovation urbaine sur près de 600 quartiers, c’est la plus grosse réhabilitation qu’aient connue les banlieues populaires françaises. 151  000 logements démolis, 136  000 reconstruits et 320  000 réhabilités  : le visage de bon nombre de ces communes reléguées s’est métamorphosé. « On n’avait jamais connu de rénovation de cette envergure », explique Azzedine Taïbi, maire PCF de Stains (Seine-Saint-Denis).Voir aussi :Le nouveau visage de Clichy-sous-BoisPetits immeubles tout neufs, places publiques réaménagées, squares et équipements publics flambant neufs, ouverture de voies publiques et de transports en commun pour désenclaver les cités… « Le paysage urbain de ces quartiers n’est plus le même », constate Marie-Hélène Bacqué, professeure d’études urbaines à l’université Paris Ouest.Une population toujours plus pauvre et moins armée face à la crisePourtant derrière cette façade plus attrayante, le décrochage des quartiers populaires s’est accentué. Les rapports de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles vont tous, année après année, dans le même sens  : le revenu fiscal des habitants des ZUS ne représente que 56 % du revenu national. Avec la crise économique de 2008, les écarts se sont même creusés entre les zones urbaines sensibles et le reste du territoire. La part des foyers vivant sous le seuil de pauvreté y est trois fois plus élevée.Voir nos infographies :10 graphiques sur les « quartiers prioritaires », réservoirs de chômage et de pauvretéLes chiffres du chômage montrent les mêmes écarts  : le taux d’activité des 15-64  ans est de 10 points inférieur dans les ZUS à celui du reste du territoire. Pour les jeunes, le fossé est encore plus grand avec un taux de 45  % contre 23  % dans les quartiers hors ZUS. 72 % des habitants de ces territoires considèrent que la rénovation urbaine n’a pas changé leurs conditions de vie. « On subit la crise de plein fouet compte tenu de l’enclavement de nos quartiers et du manque de formation », remarque Olivier Klein, maire de Clichy-sous-Bois.« L’islam a un périmètre croissant avec des associations autour des lieux de culte qui couvrent des secteurs de plus en plus variés »Un trafic de drogue solidement implantéLes quartiers se sont donc enfoncés dans la crise et le vide économique a été en partie comblé par une économie de survie, un peu partout en hausse. Négoces illicites divers, système D, travail au noir, garages sauvages… Et le trafic de drogue s’est durablement implanté. Mais lui aussi s’est transformé et modernisé. « Le marché du cannabis est devenu dominant, avec quelques réseaux de cocaïne ciblés. Mais la pression sur les habitants et leur quotidien, elle, est beaucoup plus prégnante », souligne Michel Kokoreff, professeur de sociologie à l’université de Paris 8. La concurrence entre territoires entraîne une violence accrue avec son cortège de règlements de compte et ses morts.Un tissu associatif fragiliséLa vie sociale des quartiers s’est également atrophiée sous les coups de boutoirs de la crise. Le tissu associatif a subi les coupes budgétaires imposées par l’Etat. « Avec les nouvelles exigences pour l’agrément, la mise en concurrence pour remporter un appel à projet, les impératifs de rentabilité, on a déstabilisé tout un réseau de proximité », note Bénédicte Madelin, ancienne directrice du centre de ressources Profession Banlieues. L’Etat a préféré les grands opérateurs et des centaines d’initiatives ont dû déposer le bilan. Supprimant au passage des dizaines d’emplois et une présence quotidienne qui fait désormais défaut.Une rôle plus structurant pour l’IslamDans ce contexte, la tentation du repli et l’emprise religieuse sont plus fortes. « Avec la crise, et le sentiment que la porte est fermée, la religion est devenue une ressource culturelle », remarque le sociologue Didier Lapeyronnie. « L’islam a un périmètre croissant avec des associations autour des lieux de culte qui couvrent des secteurs de plus en plus variés. Il faut cependant nuancer et ne pas surestimer le poids des préceptes religieux sur la vie des gens », renchérit le sociologue Etienne Pingaud.Mais l’islam, plus visible, remplissant une présence sociale autrefois dévolue aux associations, est aussi plus marquant. La radicalisation à l’œuvre dans certains quartiers, autour de certaines mosquées, inquiète vivement les autorités, sur fond de menace djihadiste et d’importation des guerres syriennes sur le territoire national. Au point que la méfiance s’est muée en peur, entraînant une focalisation sur les dangers de l’islam dont pâtissent tous ses pratiquants.Un sentiment de relégation qui perdure« Depuis dix ans, on n’a pas du tout réhabilité la dignité des habitants », résume AzzedineTaïbi. La dignité est en effet un des leitmotivs des revendications entendues tant auprès des élus que des habitants des banlieues. Avec des services publics qui souffrent plus qu’ailleurs, les habitants ont l’impression d’être oubliés. Le cas de l’école est emblématique. Les élèves scolarisés dans les quartiers sont deux fois plus souvent en retard dans leur scolarité. Les mobilisations en Seine-Saint-Denis contre le non-remplacement des enseignants ou celle des mères du quartier du Petit-Bard à Montpellier contre le manque de mixité sociale dans les écoles ont rappelé le décalage perçu au sein de l’éducation nationale.Le divorce entre les policiers et la populationLes rapports police et population ne sont guère plus reluisants. Depuis les émeutes de 2005, les forces de l’ordre se sont vues confortées dans leur approche militarisée des territoires. Le chercheur au CNRS Fabien Jobard le démontre  : la hiérarchie policière estime que le maintien de l’ordre durant les événements a été plutôt réussi. Sa conception va peu se modifier par la suite  : dans les zones de sécurité prioritaires, on a dorénavant des unités hiérarchisées, cantonnées et vite dépêchées sur les lieux de désordre. Bien loin d’une police de proximité qui connaît le quartier et ses habitants, dont les élus regrettent la disparition.Dans le même temps, la défiance vis-à-vis des forces de l’ordre n’a cessé de s’accroître. Le divorce est profond, particulièrement au sein de la jeunesse des quartiers  : près de deux mineurs sur trois déclarent ainsi se méfier de la police, la jugeant stigmatisante et raciste. « L’intervention policière est devenue en elle-même un élément du malaise des banlieues », souligne le sociologue Thomas Kirszbaum.Où est passée la politique de la ville ? Qu’a fait la politique de la ville pour corriger ce sombre tableau ? Regarder dix ans en arrière permet de repérer diverses séquences, observent les spécialistes. En avril 2006, la loi égalité des chances, conçue comme une réponse aux événements, reconnaît ainsi la réalité des discriminations qui touchent les quartiers et leurs habitants. Elle crée des classes préparatoires dans les ZUS, installe une agence pour la cohésion sociale, renforce les pouvoirs de la Haute autorité de lutte contre les discriminations… Puis tout s’arrête. « Le quinquennat de Sarkozy met un terme à ces politiques et, derrière une façade de représentation des minorités, il ne s’est plus rien passé durant cinq ans à part la continuation des projets de rénovation urbaine », assure Renaud Epstein, maître de conférence en science politique à l’université de Nantes.Avec l’élection de François Hollande et l’arrivée de François Lamy au ministère de la ville, les acteurs ont cru à un renouveau. « Lamy a essayé de remettre à plat les dispositifs publics et d’être plus à l’écoute des acteurs des quartiers. La parenthèse s’est refermée avec le gouvernement Valls », insiste le chercheur. La nomination successive de pas moins de quatre titulaires du portefeuille de la ville depuis 2013 n’en serait que le signe le plus manifeste.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) « Apaisé, responsable et pacifique. » A l’appel de la famille de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive tirée par un gendarme sur le site du barrage de Sivens dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, un moment de recueillement a été observé dimanche au bord d’un lac de la commune où résidait le jeune botaniste et militant écologiste, à Plaisance-du-Touch, en banlieue toulousaine. Près de 300 personnes sont venues écouter les prises de parole, à l’issue d’un pique-nique organisé par le collectif Testet, la Confédération paysanne et Attac.Lire aussi :La construction du barrage de Sivens est toujours en suspens« Malheureusement, on ne peut pas être à Sivens, a tout d’abord regretté Pascal Barbier, membre du collectif et habitant de Plaisance-du-Touch. Si beaucoup d’émotions remontent aujourd’hui, nous voulons surtout souligner la mémoire de Rémi qui était un non-violent assumé. »Portant à sa veste le badge floqué d’une renoncule, la plante aux couleurs vives étudiée par son fils, Jean-Pierre Fraisse a lu un poème écrit après le drame : « J’ai fait un rêve, Rémi. » Il y souhaite « une France qui ne se mutilera plus avec des grenades offensives ». « Si je ne rêve plus aujourd’hui, j’espère toujours », a conclu le père, très ému.Enquête à relancerMe Claire Dujardin, une des deux avocats de la famille, a fait le point sur les enquêtes et instructions en cours. « Nous craignons que cela débouche sur un non-lieu, a-t-elle déclaré, après avoir eu accès au retour de commission rogatoire déposé en mars par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). L’instruction est en cours, mais il nous paraît totalement anormal que l’enquête soit menée par des gendarmes. Nous réclamons l’audition de nouveaux témoins, directement par la juge d’instruction. » Jean-François Mignard, secrétaire général de la Ligue des droits de l’homme (LDH) a ensuite présenté le « rapport citoyen » rendu la semaine passée par son organisation. Un texte de 80 pages, dans lequel les témoins des affrontements de la nuit du 25 octobre évoquent « une violence démesurée, quasiment martiale » de la part des forces de l’ordre.Lire aussi :La LDH dénonce « un régime de violences policières » à SivensCécile Duflot, comme plusieurs personnalités politiques, était « venue en amie de la famille », mais ne s’est pas exprimée publiquement. Après plusieurs lectures de poèmes, un appel a été lancé pour se rendre à Sivens, où Rémi Fraisse avait trouvé la mort il y a tout juste un an.En milieu d’après-midi, la situation était calme à Sivens. Environ 200 personnes, militants, proches, et membres de la famille ont pu se recueillir sur le lieu du drame, après une marche partie de Gaillac (Tarn), « tolérée » par la préfecture du Tarn et encadrée par un discret dispositif policier. La maire de Lisle-sur-Tarn avait pourtant interdit en fin de semaine tout rassemblement par crainte d’affrontements avec des « pro-barrage ».D’anciens membres de la ZAD (« zone à défendre ») avaient déposé dans la semaine une stèle de 1,8 tonne en hommage au jeune militant. La sculpture représente une main ouverte sur laquelle sont soudés quatre anciens cerclages en fer de roue, représentant le globe terrestre. Pour Jean-Pierre Fraisse, « elle pourrait être la main qui a lancé la grenade, mais portant un monde enfin apaisé ».Lire aussi :D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementauxPhilippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde Jean-Michel Bezat EDF n’est pas prêt à sortir du nucléaire, ni même à en réduire la voilure. Si le plan stratégique CAP 2030 prévoit un doublement des capacités du groupe dans les énergies renouvelables en Europe (à plus de 50 gigawatts) à l’horizon 2030, ses dirigeants comptent bien maintenir la puissance installée de son parc nucléaire à son niveau actuel de 63,4 GW. La hausse de la consommation de courant (véhicules électriques, nouveaux appareils…) permettra en même temps de respecter l’objectif inscrit dans la loi de transition énergétique de ramener de 75 % à 50 % la part de l’électricité nucléaire en France en 2025.Deux jours après la signature avec l’électricien China General Nuclear Power Corporation (CGN) d’un accord pour la construction de deux réacteurs EPR au Royaume-Uni pour 24,5 milliards d’euros (hors coûts de financement), le PDG d’EDF est revenu, vendredi 23 octobre, devant des journalistes, sur l’avenir du nucléaire en France. Jean-Bernard Lévy ne doute guère que l’Autorité de sûreté nucléaire donnera son feu vert à la prolongation à cinquante ans, voire soixante ans, de la durée d’exploitation de « la plupart » des 58 réacteurs français.Lire aussi :Le grand pari chinois d’EDFUne nouvelle génération de réacteursMais le patron d’EDF réfléchit déjà à l’après, convaincu qu’il faudra les remplacer progressivement entre 2030 et 2050. Ce qui suppose une mise en chantier d’un nouvel EPR, en plus de celui de Flamanville (Manche), dès le début de la prochaine décennie. Il ne s’agira pas de cette « tête de série » normande, mais d’un « EPR nouveau modèle » (EPR NM), dont le « design » est réalisé par une équipe composée d’ingénieurs d’EDF et d’Areva. Il est censé être moins coûteux et plus facile à construire – sans sacrifier pour autant la sûreté – que l’EPR actuel : son coût dépasse désormais 8 milliards d’euros à Olkiluoto (Finlande) et atteint 10,5 milliards (en l’état actuel du chantier) à Flamanville, pour des devis initiaux inférieurs à 3,5 milliards.« A partir de 2028-2030, ce n’est pas une science exacte, nous allons commencer à installer en France des EPR nouveau modèle », a indiqué le PDG, précisant que la construction se ferait « par paquets de deux ». « En 2050-2055, on n’en aura plus de la génération actuelle [conçus dans les années 1970-1980], a-t-il ajouté. On aura 30, 35 ou 40 EPR NM. »Jamais ses prédécesseurs, Pierre Gadonneix (2004-2009) et Henri Proglio (2009-2014), n’avaient été aussi explicites sur le renouvellement complet du parc nucléaire. Mais si les prix de gros de l’électricité, actuellement très bas, ne se redressent pas, EDF ne sera plus capable de financer seul un programme qui se chiffrera sans doute à plus de 200 milliards d’euros. « Est-ce qu’EDF a les moyens, aujourd’hui, de reconstruire pour 60 gigawatts de nucléaire sur son bilan actuel ? Je pense que non », a reconnu M. Lévy. Avant de renouveler son parc actuel, l’électricien doit en effet investir 55 milliards pour prolonger jusqu’à 60 ans la durée de vie de la plupart de ses réacteurs actuels et dégager 16 milliards pour ses deux EPR britanniques.Lire aussi :Nucléaire : un deal « Flamanville contre Fessenheim »« Faire entrer des partenaires »Le groupe, qui a toujours piloté ses centrales, en détient 100 % du capital à de rares exceptions près, comme Fessenheim (Haut-Rhin), détenue à un tiers par des électriciens suisses et allemands, ou Chooz (Ardennes), sur laquelle Engie (ex-GDF Suez) a des droits de tirage au pro rata de son investissement initial. Pour le parc français, « la question se posera, le moment venu, de faire entrer des partenaires », a reconnu le PDG.Si rien n’exclut, comme au Royaume-Uni, que des industriels et des investisseurs chinois interviennent, M. Lévy reconnaît qu’une telle décision « relève de l’Etat actionnaire ». Pour « partenaire », le dirigeant d’EDF n’a cité que son concurrent Engie. En 2009, le groupe présidé par Gérard Mestrallet avait été associé au projet d’EPR de Penly (Seine-Maritime) ; EDF y avait renoncé face à la stagnation de la demande d’électricité. Depuis, le lobbying d’EDF a toujours empêché Engie de développer le nucléaire en France. M. Mestrallet confiait récemment n’avoir plus aucun projet dans l’Hexagone.Mais la donne a changé. Depuis la fin de son monopole en 2007 et l’extinction des tarifs réglementés de vente aux gros consommateurs (tarifs verts et jaunes) prévue au 1er janvier, l’opérateur historique subit une rude concurrence. EDF n’est plus la superpuissance d’antan, M. Lévy en a pris acte.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Johan Theuret (Président de l’Association des DRH des grandes collectivités) Aujourd’hui, la fonction publique devrait, sur le plan social comme sur le plan de la performance, être un modèle pour l’ensemble du monde du travail. Cependant, elle rencontre des difficultés à répondre à l’évolution de la société et elle échoue à trouver des solutions dans certains domaines particulièrement sensibles.La principale raison à cette difficulté d’adaptation est la complexité dans laquelle s’enferme le statut de la fonction publique au fur et à mesure des réformes : aujourd’hui la plupart des Français ignorent tout du secteur public et considèrent que la fonction publique n’est ni compréhensible, ni accessible.Lire aussi :« L’Etat employeur » à la dériveL’opinion publique ignore les conditions de fonctionnement et les perspectives de carrière des métiers du secteur public, et soupçonne les fonctionnaires de bénéficier d’un régime extrêmement favorable.C’est pourquoi, il est légitime de se demander si le statut est encore adapté à la France et aux services publics. La réponse à cette question est oui. L’Etat, comme les hôpitaux et les collectivités locales, a besoin d’agents avec une réelle motivation pour le service public menant une grande partie de leur carrière au sein de la fonction publique en apportant ainsi une mémoire, une continuité et des réflexes d’action publique qui ne sont pas les mêmes que ceux des activités privés.Harmonisation et simplification des rémunérationsPour autant, préserver le statut ne doit pas empêcher sa véritable modernisation. Si le concours doit garantir l’accès à l’emploi public de manière égale à tous les candidats, il faut prendre en compte que le concours constitue pour de nombreuses personnes un obstacle et qu’il n’est pas source d’équité. Seule une minorité maîtrise les rouages pour le préparer et le réussir.Pour que la fonction publique paraisse ouverte à tous, il est indispensable de préserver le principe du concours mais surtout de le faire évoluer. Les candidats qui ont acquis une qualification ou une expérience professionnelle avérée pourraient être recrutés grâce à des concours sur titre (les apprentis, les titulaires d’un diplôme permettant d’exercer dans des professions réglementées…).De même, il est enfin temps d’admettre que les administrations ont aussi besoin d’agents sous contrat, notamment des jeunes, qui souhaitent s’engager dans des actions d’intérêt général pour des périodes limitées. Il faut donc donner au contrat une place spécifique et ne plus le concevoir comme un substitut.Autre besoin de modernisation, l’harmonisation et la simplification des rémunérations. Un véritable statut de la fonction publique devrait tendre vers un régime harmonisé des rémunérations à niveau égal de responsabilité et de compétences. Par ailleurs, les grilles indiciaires et les conditions d’avancements entre les catégories devraient être alignées pour supprimer les différences inéquitables de déroulement de carrière. Tout ceci obligerait enfin à créer un véritable marché de l’emploi public transparent, où chacun pourrait répondre à toutes les demandes qu’il souhaite.Le licenciement plus un tabouModerniser le statut passe aussi par une modernisation de la gestion des ressources humaines des employeurs publics, davantage accaparée, encore aujourd’hui, par la gestion administrative que par la gestion humaine des agents. Le statut est aujourd’hui complexe avec des régimes statutaires parfois illisibles et des règles de gestion trop lourdes.Il conviendrait de faciliter les reclassements et reconversions en simplifiant les procédures. L’accompagnement des carrières parait indispensable pour que les agents puissent bénéficier de réelles reconversions professionnelles.Réaliser un « bilan de carrière » au milieu de la vie professionnelle d’un agent permettrait d’examiner attentivement les possibilités d’évolution professionnelle des agents. Cela devrait concerner en premier lieu les agents qui exercent des métiers dits pénibles pour anticiper les éventuelles interruptions de carrières. Il devrait aussi être mis en place des cessations progressives d’activité qui permettraient de gérer un allégement des fins de carrière des agents touchés par des inaptitudes.Enfin, en le sortant de la compétence des conseils de discipline, le licenciement pour insuffisance professionnelle ne devrait plus être un tabou. Rendu impossible, tant par la lourdeur des procédures que par la jurisprudence administrative, il conviendrait, pour faire face aux situations exceptionnelles entachant la crédibilité du service public, plutôt de le simplifier et d’offrir de véritables garanties d’accompagnement aux personnes licenciées.Restaurer la confianceOn ne compte plus les rapports proposant les réformes nécessaires. Pourtant, loin d’être une œuvre figée dans le temps, la fonction publique ne dispose plus du cadre juridique adapté aux besoins de la gestion des personnels. Alors qu’aujourd’hui, ils sont confrontés à des idées reçues, il semble urgent de restaurer la confiance dans les fonctionnaires.Cela nécessite en effet de fournir les instruments permettant de recruter le personnel nécessaire pour mener à bien l’ensemble des missions qui lui sont confiées et de simplifier le statut pour qu’il comporte suffisamment de souplesse pour une gestion moderne des ressources humaines.En effet, à l’identique du code du travail qui doit être simplifié, une modernisation du statut doit être engagée pour répondre aux enjeux des ressources humaines de la fonction publique.Johan Theuret (Président de l’Association des DRH des grandes collectivités) Damien Leloup Trop peu connu pour figurer dans l’encyclopédie collaborative en ligne, Pierre de Saintignon, tête de liste du PS aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie ? Le journal Nord Littoral a créé, le 10 octobre, une page Wikipédia au nom de l’élu, proche de la maire de Lille, Martine Aubry. La page a été supprimée quelques heures plus tard, comme la précédente, qui avait été créée à son nom cet été. Motif : la « notoriété insuffisante » du candidat, peu connu du grand public malgré une longue carrière politique municipale à Lille et un passé de dirigeant de Darty.De quoi apporter de l’eau au moulin des critiques au sein du PS qui estiment qu’il aurait mieux valu choisir une tête de liste plus connue. Pour autant, la décision de suppression de la page Wikipédia n’est pas vraiment un critère fiable pour jauger la notoriété locale d’un candidat à une élection.Tout d’abord, le maintien en ligne d’une page sur l’encyclopédie collaborative répond à des règles assez précises. Si tout un chacun peut créer une page sur le sujet de son choix, elle peut être supprimée si elle ne répond pas aux critères de l’encyclopédie. De nombreuses règles existent, et varient selon le sujet abordé par la page ; la principale étant que le contenu doit être de nature encyclopédique – avoir un ton neutre, des sources crédibles, et porter sur un sujet de culture générale au sens large.Critères précis pour les personnalités politiquesPour les femmes et hommes politiques, Wikipédia dispose d’une série de critères particuliers pour évaluer la « notoriété des personnalités politiques ». Un(e) candidat(e) ou élu(e) peut avoir une page à son nom s’il ou si elle respecte au moins l’un de ces quatre critères : avoir fait partie d’un gouvernement ; avoir été élu(e) au Parlement ou au Sénat ; avoir été élu(e) maire d’une ville de plus de 100 000 habitants ; avoir été l’objet principal de plusieurs articles, sur plusieurs années.Or, si Pierre de Saintignon n’a jamais été ministre, député ou sénateur, ni maire (même s’il est premier adjoint à la mairie de Lille), il a cependant fait l’objet de plusieurs articles de presse développés, notamment ces derniers mois. Cela n’est pas nécessairement suffisant pour obtenir le droit à une page Wikipédia : les règles de l’encyclopédie, qui se définissent comme « des suggestions consensuelles et non des règles rigides », précisent qu’une personnalité validant l’un de ces critères peut tout de même voir sa page supprimée. Dans les cas de Pierre de Saintignon, toutefois, les discussions sur le Bistro de Wikipédia, l’espace de discussion de la communauté francophone, le consensus s’établissait lundi 12 octobre en faveur d’une suppression un peu trop hâtive — dans les cas jugés « limites », la pratique de l’encyclopédie est plutôt d’ouvrir un débat, dans lequel les partisans et les adversaires de la suppression discutent pendant plusieurs jours avant que les administrateurs ne tranchent.La première version de la page ouverte cet été avait été supprimée en raison de l’absence de sources fiables — la seconde, créée par Nord Littoral, « répond maintenant aux conditions d’admissibilité générales », estime un utilisateur sur la demande de restauration de la page. la page cite des « articles centrés sur plus de deux ans dans des médias de référence : Le Monde [en] 2009 et de nombreux articles pour 2015, comme celui du Point, qui justement titre qu’il “sort de l’ombre”, ce qui veut dire qu’il semble maintenant avoir de la notoriété ».Ironie de l’histoire, la page Wikipédia de Sandrine Rousseau, tête de liste EELV et adversaire de Pierre de Saintignon en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a également été temporairement supprimée en 2014. En partie en raison d’une notoriété jugée faible — Mme Rousseau n’a pas non plus été députée, sénatrice ou maire d’une grande ville —, mais aussi parce que la partie de la page consacrée à ses livres était jugée « trop promotionnelle ou publicitaire ». Après un nouveau débat au sein de la communauté Wikipédia à la fin de septembre, la page a finalement été restaurée.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard Après des mois de tensions autour des campements insalubres regroupant des centaines de migrants dans le 18e arrondissement ou face à la gare d’Austerlitz, la Ville de Paris présente lundi 12 octobre « la mobilisation de la communauté de Paris pour l’accueil des réfugiés ». Ce programme de dix-huit engagements organise un accueil des migrants plus large que la norme édictée par le ministre de l’intérieur. Alors que Bernard Cazeneuve, à l’instar des autorités européennes, ne manque pas de rappeler régulièrement que contrairement aux demandeurs d’asile, les migrants économiques « n’ont pas vocation à rester en France », le plan parisien préconise, lui, que « chaque fois que cela est possible, ces engagements concernent, au-delà des réfugiés, l’ensemble des migrants venus chercher refuge à Paris ».La maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, met ainsi une nouvelle fois en avant un positionnement qui lui avait valu l’agacement du gouvernement avant l’été. Le 9 juin, Mme Hidalgo avait en effet proposé de créer à Paris des « centres de transit pour migrants ». Son idée avait été jugée politiquement dangereuse par un gouvernement inquiet de prêter le flanc aux accusations de laxisme en matière d’immigration. La maire de la capitale reprend aujourd’hui son idée, sous une forme moins ostentatoire. Le chef de l’Etat devait recevoir Mme Hidalgo lundi pour en discuter.« Canaliser les énergies »Au sortir d’un été marqué par les expulsions houleuses de campements dans le quartier de La Chapelle, la Ville de Paris a organisé, le 10 septembre, une grande réunion citoyenne réunissant 400 personnes qui avaient envie de s’investir. C’est là que la municipalité s’est emparée de la dynamique citoyenne qui a conduit à l’annonce de lundi. « Les Parisiens souhaitent vraiment s’engager. Il était de notre mission de canaliser les énergies, d’offrir nos compétences et nos infrastructures pour mieux organiser cet élan de solidarité », assume Dominique Versini, l’adjointe au maire en charge de la solidarité, de la famille et de la lutte contre l’exclusion. Depuis cette date, des rendez-vous multiples ont rythmé la vie de l’Hôtel de Ville, parce qu’« il a fallu faire le lien entre des gens qui proposaient de travailler ensemble avant que le souffle ne retombe », explique-t-elle.Le plan présenté lundi matin associe des mesures très nouvelles et des décisions déjà annoncées, mais rappelées au sein d’un manifeste qui affirme l’esprit général qui gouverne l’équipe municipale. Ainsi, l’accueil de tous les mineurs isolés (sans avoir au préalable vérifié leur âge) devient la norme dans la capitale, comme l’accès de tous aux soins. Ce n’est encore qu’un grand principe, mais 250 consultations ont pu être offertes depuis le mois de juin à ceux qui en avaient le plus besoin.Pour l’hébergement, la Ville a mobilisé huit nouveaux lieux depuis l’été. Comme ce n’est pas suffisant, la municipalité s’engage à chercher encore du bâti et du foncier pour installer plus de centres d’accueil, en respectant une solidarité entre arrondissement et en rêvant d’une répartition plus équitable avec les autres départements d’Ile-de-France.« Effort substantiel »Comme Anne Hidalgo le souhaite, une meilleure prise en charge des nouveaux arrivants, ceux qui débarquent sans repère et sans adresse dans une gare parisienne après avoir traversé toute l’Europe, sera organisée. Une équipe pluridisciplinaire est déjà mise en place pour assurer leur accueil et leur orientation vers des hébergements, afin d’éviter la recréation de campements. Un pool de traducteurs va aussi voir le jour en lien avec des étudiants de l’Institut national des langues et civilisations orientales et des associations.En parallèle, les Parisiens qui accueillent chez eux des réfugiés seront aidés ; les cours de français langue étrangère seront augmentés et rendus plus visibles, comme le dispositif d’accompagnement à la création d’entreprise qui sera ouvert à cette population arrivante. Tout cela s’inscrit dans une liste d’engagements dont le coût, « d’un effort substantiel de plusieurs millions d’euros », sera inscrit au budget 2016.Ces mesures s’appuient sur une pensée philosophique. Ainsi, le 18e et dernier engagement pris par la capitale s’intitule « Promouvoir la liberté mondiale de circulation ». Cette proposition vise à apporter un soutien à l’Organisation pour une citoyenneté universelle qui promeut un très symbolique passeport de citoyen du monde. Dans la même veine, Paris se propose d’accueillir une conférence internationale sur la liberté de circulation et d’installation des personnes, dans le cadre des travaux des Nations unies.Lire aussi :Paris : la justice donne un mois aux migrants pour quitter le lycée Jean-QuarréMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.10.2015 à 13h46 • Mis à jour le11.10.2015 à 15h16 Le président du MoDem, François Bayrou, a plaidé dimanche 11 octobre pour que deux candidats déclarés à la primaire de la droite et du centre, Alain Juppé et François Fillon, « se rapprochent ».« Je souhaiterais qu’ils puissent présenter ensemble un horizon », a lancé M. Bayrou lors de l’émission « Le Grand Rendez-Vous » Europe 1 / Le Monde / I-Télé.Depuis un an, M. Bayrou affirme qu’il était prêt à aider le maire de Bordeaux en vue de 2017, mais n’avait jamais encore plaidé pour un rapprochement entre les deux candidats à la primaire. Lui-même exclut de se présenter à cette primaire.« Je souhaiterais qu’ensemble ils proposent une alternative », a-t-il répété, « mais ça n’est pas mon affaire, ce n’est pas mon parti ».Lire aussi :Primaire à droite : le pari libéral de FillonIl ne votera pas à la primaireInterrogé sur lequel devait mener l’attelage dans l’hypothèse d’un rapprochement, M. Bayrou a répondu : « Je pense qu’Alain Juppé est le mieux placé », tout en démentant demander un « ralliement » de l’un à l’autre.François Bayrou explique depuis plusieurs mois que si Alain Juppé ne sort pas victorieux de la primaire, et si Nicolas Sarkozy l’emporte, alors il sera « libre » de se présenter à la présidentielle.Interrogé sur le fait de savoir s’il allait voter à la primaire, il a répondu : « A titre personnel, non. » « Parce que si je vais voter à la primaire de la droite, je suis engagé par le résultat de la primaire », a-t-il justifié.« Si je n’y vais pas, c’est pour garder mon libre arbitre devant la situation qui sera créée par le résultat de la primaire », a-t-il insisté, répétant qu’il ne veut pas « qu’on se retrouve devant la triple impasse Hollande, Sarkozy, Le Pen ».Lire aussi :Sarkozy prône la « fin des clans » à la fédération de Paris des Républicains 10.10.2015 à 19h25 • Mis à jour le12.10.2015 à 09h06 | Séverin Graveleau Des dizaines de drapeaux allemands et de dictionnaires latin-français brandis aussi haut que possible, le mot « abrogation ! » qui résonne dans tous les haut-parleurs, la rue de Grenelle comme point d’arrivée du cortège… Comme un air de déjà-vu.Mais pour cette quatrième journée de mobilisation, samedi 10 octobre, contre la réforme du collège devant entrer en vigueur à la rentrée prochaine, l’intersyndicale – composée d’une dizaine d’organisations – avait souhaité « élargir » la contestation avec cet appel à la manifestation un week-end, lorsque les enseignants ne sont pas obligés de se mettre en grève. L’occasion aussi de mobiliser la « société civile », répétait-elle inlassablement ces derniers jours.En termes de chiffres, le pari n’est pas perdu. L’organisation syndicale majoritaire dans le second degré avance un chiffre de « 15 000 à 20 000 manifestants », contre 8 000 à 8 300, selon une source policière. Les syndicats avaient affrété pour l’occasion de nombreux bus et trains depuis la province. A titre de comparaison, le cortège parisien du 19 mai, première journée de grève, avait réuni 3 500 personnes selon la police, et « 6 000 à 7 000 », selon le SNES-FSU. Quelques parents d’élèvePour élargir la contestation, il fallait avant tout passer par la mobilisation des parents d’élèves, peu visibles depuis le début du mouvement, au printemps dernier. Sur Internet, les organisations avaient pris soin depuis plusieurs semaines de juxtaposer les mots « enseignants » et « parents » sur chaque appel à la manifestation.Lire aussi :Réforme du collège : l’intersyndicale essaie de mobiliser les parentsSamedi 10 octobre, quelques parents et familles ont répondu à l’appel et arpenté les rues de la capitale sous un grand soleil d’automne. Telle Emilie, une maman de 39 ans qui, une pancarte « Contre la casse du collège public ! » en main, estime « qu’avec cette loi, [son] fils de 3 ans n’aura pas les mêmes chances de réussir que [sa] grande sœur de 18 ans ». Elle n’est pas adhérente d’une des deux grandes fédérations de parents d’élève – FCPE et PEEP – qui soutiennent la réforme. On aperçoit pourtant quelques drapeaux qui leur appartiennent, portés par des membres des quelques sections locales ayant tout de même choisi d’aller à l’encontre de la position nationale.Comme lors de la précédente manifestation, les enseignants d’allemand et de langues anciennes sont les plus visibles dans les rangs. Entre deux « Hollande, touche pas à nos bilangues ! », Mohamed Lach-Gar, qui enseigne la langue de Goethe en Seine-Maritime, s’emporte :« Dans mon académie 80 % des élèves germanophones sont en classe bilangue, on va nous demander d’enseigner une autre discipline ? »Comme ses collègues vêtus en noir-rouge-jaune, il regrette la disparition des classes bilangues, qui ont pourtant « sauvé l’enseignement de l’allemand depuis dix ans », estime-t-il, en enrayant la chute des effectifs dont souffrait alors la discipline. Le ministère argue que cette disparition sera compensée par la généralisation de la deuxième langue vivante (LV2) dès la cinquième.Une « antic pride » pour défendre le latin et le grecPour sensibiliser le grand public – et attirer les caméras – tout a été pensé. Les membres du syndicat Snalc-FGAF, tout de noir vêtus, transportent un cercueil sur lequel est inscrit « enterrons la réforme avant qu’elle ne nous enterre ».De son côté, l’association de défense des langues anciennes Arrête ton char a choisi d’organiser son « antic pride ». Centurions romains, toges blanches et couronne de laurier sont de la partie. « C’est une manière de dire que nous sommes fiers d’être profs de latin, la troisième langue enseignée en France », explique Robert Delord. Ce n’est ni plus ni moins que « l’avenir » de sa matière qui est en jeu, selon lui, avec la modification des options de latin et de grec. Dans la réforme, les deux options sont transformées en un enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) « langues et cultures de l’Antiquité » couplé à un « enseignement de complément » dont le programme doit être connu dans les prochains jours.Lire aussi :Réforme du collège : l’interdisciplinarité au cœur de la contestationJusqu’où doit aller cet « élargissement » de la contestation qu’ils appellent de leurs vœux ? Les responsables syndicaux évacuent rapidement la question lorsqu’on évoque la présence dans le cortège du député de l’Essonne et président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, du Front de gauche, de l’association conservatrice SOS-Education ou encore des Enseignants pour l’enfance,qui défendent des positions proches de Lla Manif pour tous. « Nous souhaitons un cortège syndical. Et portons un certain nombre de valeurs antinomiques avec l’extrême droite et l’extrême gauche », plaide Frédérique Rolet, du SNES-FSU.Dans les rangs des manifestants, on se fait peu d’illusions sur le fait que la Rue de Grenelle donne une fin de non-recevoir aux revendications du jour. D’autant plus que « même si elle inquiète beaucoup de collègues, on n’arrive pas à mobiliser massivement contre la réforme » concède David, enseignant de biologie de 43 ans qui ne souhaite pas dire à quel syndicat il appartient. « Mais on est prêt à lancer la guérilla dans les établissements », ajoute-t-il. Pour la suite du mouvement, le SNES-FSU a d’ores et déjà appelé les enseignants à boycotter les formations qui leur seront proposées pour préparer la réforme en question.Lire aussi :Najat Vallaud-Belkacem, la communicante devenue stratègeSéverin GraveleauJournaliste au Monde 10.10.2015 à 10h22 • Mis à jour le10.10.2015 à 16h57 | Simon Auffret et Maxime Vaudano A l’issue de dix jours de polémique, Nadine Morano s’est vue retirer, mercredi 7 octobre, son investiture du parti Les Républicains (LR) pour les régionales en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. La députée européenne, candidate déclarée à la primaire de droite en 2016, a refusé de s’excuser auprès de son parti pour avoir qualifié la France de pays de « race blanche » sur le plateau de l’émission « On n’est pas couché », samedi 26 septembre.Lire le décryptage :Les « races », Morano et De Gaulle : pour clore la polémiqueSi l’unanimité a prévalu au sein commission nationale d’investiture (CNI) de LR pour exclure Mme Morano de la course aux régionales, la droite n’a pas pour autant fait front contre elle. En s’abstenant lors du vote de la CNI, le député Michel Terrot, l’eurodéputée Michèle Alliot-Marie et l’ancien président de l’UMP Jean-François Copé ont d’abord exprimé un soutien implicite à Nadine Morano.Mais bien avant cet épilogue, plusieurs personnalités de droite avaient pris la défense de l’eurodéputée… ou du moins refusé de condamner ses propos trop vivement.Ainsi Pierre Lellouche a-t-il assuré avoir pu « vérifier [lui-même] » que la France était un pays de race blanche, même si c’était « dit très maladroitement, et de façon très excessive », tandis que Roger Karoutchi se faisait le chantre de « la liberté de parole des élus et des humoristes ». Le président de la CNI, Christian Estrosi, a également refusé de faire « partie de ceux qui l’accablent », mettant en cause l’émission de Laurent Ruquier dans laquelle il « refuse [...] de se rendre depuis deux ou trois ans ».Intolérable... ou excusable ?A l’inverse, une bonne partie de l’état-major du parti a refusé d’excuser les propos de Mme Morano. « Intolérable » pour Alain Juppé, « exécrable » pour Nathalie Kosciusko-Morizet, un « non-sens » pour Valérie Pécresse… Ils ont été largement suivis par les personnalités de la droite Champagne-Ardenne, qui ont été nombreuses à dénoncer ses propos, à commencer par Valérie Debord, qui va remplacer Nadine Morano en Meurthe-et-Moselle pour les régionales. Rares ont pourtant été ceux qui, à l’image de Benoist Apparu, ont réclamé l’exclusion de Mme Morano du parti, Alain Juppé se refusant à être « le grand ex-communicateur », et Jean-Pierre Raffarin déclinant le rôle de « coupeur de tête ».Entre ces deux extrêmes, plusieurs hauts responsables des Républicains se sont montrés moins véhéments à condamner le dérapage télévisuel, à commencer par son président Nicolas Sarkozy, qui a mis plusieurs jours à réagir, avant de proposer à Nadine Morano de tirer un trait sur cette histoire si elle s’excusait.Philippe Richert, chef de file de la droite dans le grand Est pour les régionales, a suivi le chemin inverse : il a commencé par expliquer que « des excuses ne suffiront pas », avant de lui tendre la main pour réintégrer sa liste si elle démontrait « la volonté d’être ouvert et de travailler ensemble ». Quant à François Fillon, il a dénoncé « un procès en sorcellerie excessif » et salué son « mérite d’être allée sur le terrain, quand beaucoup de commentateurs ne le font pas », tout en prenant ses distances avec la « formulation » de « race blanche ».Pour établir une cartographie du parti à l’aune de cette polémique, nous avons tenté de classer ses principaux responsables au regard de leurs prises de position publiques sur la visualisation ci-dessous :MéthodologieNous avons intégré à cette visualisation 84 personnalités de la droite et du centre (UDI et Modem) :Les principaux cadres dirigeants de LR (vice-président, secrétaire général, délégués et secrétaires généraux, délégués nationaux...) ;Les autres figures importantes du parti qui ne font pas partie de l’organigramme (Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire...) ;Les principales figures de la droite et du centre en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, la région dans laquelle Nadine Morano était candidate.Nous avons considéré comme « condamnation totale » toutes les interventions qui critiquaient sans réserve les propos de Mme Morano, et assigné à la catégorie « condamnation molle » toutes les personnalités qui les avaient dénoncés sans grande véhémence, qui estimaient que des excuses suffiraient à tourner la page ou qui avaient changé d’avis.Ces catégories, bien évidemment subjectives, ne demandent qu’à être confrontées à votre libre appréciation, en (re)lisant les propos de chacune des personnalités en passant votre curseur sur les bulles les représentant.Simon AuffretJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.10.2015 à 21h21 • Mis à jour le09.10.2015 à 21h28 François Hollande a élevé, vendredi 9 octobre, Michel Rocard au rang de grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction française.Le président, qui n’a jamais fait partie de la mouvance rocardienne, a salué la « fidélité », la « morale » et la popularité de l’ancien premier ministre de François Mitterrand. Le chef de l’Etat a ainsi évoqué le long parcours d’un homme encarté au PS depuis soixante-dix ans, qui a « réformé la France et, à force de persévérance, parfois en avance sur son temps, a porté des textes iconoclastes devenus lois de la République ».Dans un discours faisant écho aux débats traversant la société, le président a lancé :« Vous avez changé l’Etat, vous l’avez rendu moins centralisé, plus juste. Vous avez cherché à apaiser la société et réformer la France. Nul besoin de rupture pour réformer. C’est l’apaisement qui produit la réforme et c’est la réforme qui produit l’apaisement. »« Vous rêviez d’un pays où l’on se parle de nouveau, d’une politique qui serait attentive à ce qui est dit et non à qui la dit. C’est toujours d’actualité, et j’ajouterai : hélas ! » Le qualifiant de « rêveur idéaliste et de réformiste radical », M. Hollande a érigé M. Rocard en « exemple » pour tous les gouvernants.« Dominer le capitalisme est un devoir pour le socialisme »Quelque 200 invités ont participé à la décoration de l’ex-chef du gouvernement, parmi lesquels le ministre de l’économie Emmanuel Macron et le premier ministre Manuel Valls, lui même héritier revendiqué du rocardisme.Michel Rocard écoute François Hollande retracer sa vie et l'histoire de la gauche moderne devant Valls et Macron http://t.co/3l5zz5l2he— RaphaelleBacque (@Raphaelle Bacqué)require(["twitter/widgets"]);M. Hollande a rappelé en plaisantant l’unique candidature de M. Rocard à un scrutin présidentiel en 1969 – d’abord candidat en 1981, il s’était finalement retiré de la course : « Ce sera la première et la dernière fois. Je dis la dernière : je devrais être prudent ! », suscitant les rires de la salle.Dans sa réponse au chef de l’Etat, procédure inhabituelle dans une telle cérémonie et voulue par M. Hollande, Michel Rocard, 85 ans, a plaidé, dans un discours également très actuel, pour le « retour de la parole et du dialogue » :« Aucun de ces mots : “contrat”, “négociation”, “accord”, “convention” n’apparaît dans notre Constitution, comme si le mot “négociation” était imprononçable, vulgaire. Le capitalisme sait et peut produire pour tous mais il ne le fait pas. (...) Dominer le capitalisme est un devoir pour le socialisme. »Michel Rocard, 85 ans, a été premier ministre de 1988 à 1991 et député européen de 1994 à 2009. Il est actuellement ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique. 09.10.2015 à 15h48 • Mis à jour le09.10.2015 à 16h30 | Martin Untersinger C’est un rapport de plus : la commission de réflexion sur le droit et les libertés à l’âge du numérique a rendu, jeudi 8 octobre, son premier rapport au président de la République. Mais ce n’est peut-être pas un rapport de trop, tant il prend à contre-pied, sur certains points, la logique législative qui a prévalu depuis des années en France, et notamment certaines récentes initiatives gouvernementales.Les membres de cette commission à la composition inédite – à treize députés s’ajoutent autant de personnalités qualifiées issues du monde associatif, de l’entreprise ou de la fonction publique, tous bons connaisseurs de ces dossiers et pour certains très engagés dans la défense des libertés numériques – déroulent sur près de 300 pages des propositions sur des sujets consensuels, comme l’open data ou la défense des lanceurs d’alerte. Mais certaines propositions, sur la liberté d’expression ou les pouvoirs des forces de l’ordre, le sont beaucoup moins et vont même à l’encontre de plusieurs textes votés récemment par l’Assemblée.Ouverture des données publiquesSans surprise, le texte appelle à plus d’ouverture des données publiques, notamment en renforçant les compétences de la Commission d’accès aux documents administratifs. Il suggère également de relâcher les contraintes qui limiteraient la publication de données publiques contenant des données individuelles et personnelles.Une partie des recommandations – non-contraignantes – formulées dans le rapport en matière de données publiques sont déjà présentes dans la loi numérique d’Axelle Lemaire. Cette dernière, sur certains points, va même plus loin.Lire aussi :La loi numérique cible les données personnellesDéfense des lanceurs d’alerteLa Commission propose aussi d’unifier le cadre légal applicable aux lanceurs d’alerte, ces citoyens, fonctionnaires ou salariés qui décident de dénoncer les agissements de leur employeur ou de la puissance publique, qu’elle juge « épars et incomplet ». Elle suggère également la mise en place d’une autorité indépendante de protection des lanceurs d’alerte qui puisse être saisie par n’importe quel citoyen, dans des conditions de sécurité garanties.Défense de la liberté d’expression en ligneLa Commission consacre de longs développements à la question de la défense de la liberté d’expression en ligne, un sujet sur lequel le législateur s’est souvent surtout penché pour en limiter les abus.En premier lieu, la Commission étudie de près le cas de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Elle s’applique aujourd’hui à la plupart des citoyens, qui grâce à Internet peuvent désormais exercer effectivement et de manière constante leur liberté d’expression.La Commission veut ainsi renommer la loi de 1881 pour la baptiser « loi sur la liberté d’expression ». Un changement symbolique, mais qui montre l’attachement de la Commission à un texte dont le détricotage a déjà commencé (la loi sur le terrorisme de 2014 a fait basculer l’apologie du terrorisme dans le droit pénal classique) et devrait se poursuivre.Sur le fond, elle défend un élargissement, de la presse à n’importe quel internaute, des protections de la loin de 1881, prenant acte que « l’internaute, expert ou simple citoyen informateur, est devenu grâce aux outils mis à sa disposition un acteur privilégié de la communication ».Critique du blocage administratif des sitesPar conséquent, elle critique le blocage administratif (sans passage devant un juge) des sites Internet, une procédure qui est possible en matière de terrorisme notamment. Par ailleurs, elle « s’alarme du risque de généralisation » des blocages sans juge, qu’elle estime fort préjudiciable à la liberté d’expression, sans pour autant réclamer que l’on revienne en arrière sur les mesures qui existent déjà.La Commission refuse également que les pouvoirs publics régulent les contenus Web, comme ils le font sur les médias audiovisuels traditionnels par le biais du CSA, un vieux serpent de mer.Défense de l’anonymatElle veut également, et c’est plus inédit, sanctuariser la possibilité de l’anonymat et du pseudonymat sur Internet, « une condition indispensable à l’exercice de la liberté d’expression ». Elle rappelle en creux que cet anonymat ne peut constituer un problème pour lutter contre les abus, comme les propos injurieux ou racistes, puisque la justice et la police peuvent requérir des éléments identifiants auprès des sites pour retrouver des coupables d’infractions.Limitation de la responsabilité de l’hébergeurLa Commission entend aussi contrecarrer une tendance lourde de ces dernières années, qui consiste à faire des intermédiaires d’Internet (les moteurs de recherche, les réseaux sociaux) des auxiliaires de justice en leur confiant de nombreuses responsabilités dans la régulation du contenu qu’ils hébergent. Une forme de « censure privée » que la Commission aimerait limiter en réaffirmant la « responsabilité limitée de l’hébergeur » de contenu, « garante de la liberté d’expression et de la liberté d’innovation ».Elle propose, en miroir de la garantie de ces nouveaux droits, des aménagements quant aux pouvoirs des autorités. Elle suggère ainsi que les parquets traitent de manière prioritaire certaines infractions en ligne, comme les contenus terroristes, que soit mise en place une procédure judiciaire accélérée pour mettre hors-ligne des contenus bloqués qui réapparaîtraient sur le réseau, la possibilité, pour la police, de soumettre au juge judiciaire un ensemble de sites Internet à bloquer ou la multiplication des dispositifs permettant à des associations sélectionnées de s’attaquer à des contenus illégaux.Respect de la vie privéeMême si le respect de la vie privée est prévu par la Convention européenne des droits de l’homme, la Commission remarque que la Constitution française ne fait pas mention de ce droit, qui a été dessiné par la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Elle propose donc, même si certains de ses membres s’y sont opposés, d’« inscrire explicitement dans la Constitution le droit au respect de la vie privée » et d’y adjoindre un complément, à savoir « l’exigence de protection des données à caractère personnel ».La Commission prend également position dans l’embryon de débat concernant le chiffrement des données. Pour elle, il convient « d’inciter le recours aux technologies de chiffrement afin de renforcer la confidentialité des communications ». Elle suggère cependant de ne pas toucher à la loi de 2004 qui pose certaines limites à l’utilisation de la cryptographie.Critique en creux de la loi renseignementUne partie des membres élus de la Commission ont beau avoir voté pour la loi sur le renseignement, adoptée cet été, leur rapport se lit comme une critique de cette loi très controversée.Même si elle reconnaît d’abord « d’incontestables progrès » permis par cette loi dans l’encadrement de la surveillance en France, elle réitère les critiques déjà formulées dans l’avis qu’elle avait rendu au sujet du texte. Elle critique ainsi le dispositif, introduit par la loi, de détection automatique d’activités terroristes sur Internet, les fameuses « boîtes noires » qui « ouvre[nt] la voie à une collecte massive et à un traitement généralisé de données personnelles » et veut donc « interdire le recours à des dispositifs algorithmiques de traitements de données » dans le cadre du renseignement.Lire aussi :La loi renseignement attaquée par des journalistes devant la Cour européenneLe rapport de la Commission ne critique pas frontalement la loi sur le renseignement. Mais il enjoint aux pouvoirs publics de « définir un régime juridique global, cohérent et protecteur des libertés fondamentales pour les activités de renseignement », c’est-à-dire de contrôler toutes les techniques utilisées par les services de renseignement, de « prévoir des garanties », de définir les motifs pouvant être invoqués pour de la surveillance, le tout sous le contrôle d’une autorité indépendante. Une manière de dire que la loi renseignement n’y est pas parvenue, alors que c’était précisément l’objectif de ses auteurs.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Séverin Graveleau Le syndicat majoritaire du second degré est « sûr » de remplir les bus et les trains à destination de Paris. « Les demandes d’inscription dépassent tout ce qu’on a connu depuis quinze ans », affirme Roland Hubert, cosecrétaire général du SNES-FSU, qui se veut positif et ambitieux à l’approche de la manifestation nationale de ce samedi 10 octobre.Notre journaliste sur place :Tweets de @sgraveleau!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Pour la première fois depuis le début de la contestation, au printemps, l’intersyndicale (qui regroupe une quinzaine d’organisations), mobilisée contre la réforme du collège devant entrer en vigueur en 2016, appelle ses adhérents et non-adhérents à battre le pavé parisien ce week-end. L’objectif : mobiliser « plus largement » que les seuls enseignants – 16 % de grévistes, selon le ministère, lors de la dernière journée de mobilisation du 17 septembre, le double selon les syndicats – et, en particulier, les parents d’élèves, afin de demander l’abrogation du décret publié en mai.Lire aussi :Réforme des collèges : les raisons de la nouvelle grève des enseignantsMobiliser « la société civile » En plus des associations de professeurs de langue ancienne ou d’allemand vent debout contre la remise en question des options latin et grec, ainsi que la suppression des classes bilangues et des sections européennes, l’intersyndicale souhaite mobiliser « la société civile ». « Nous souhaitons ainsi montrer au gouvernement que l’on n’est pas dans une simple vue de l’esprit enseignante ou dans la défense d’un pré carré professionnel », explique François Portzer, président du Snalc-FGAF. L’organisation d’une manifestation hors temps scolaire devrait aussi permettre, selon lui, « de mobiliser plus de collègues » en ne leur faisant pas porter « le coût d’une grève ». Et pour ce faire, l’intersyndicale n’a pas lésiné sur les moyens à l’approche du rendez-vous. Bus affrétés ou places de train remboursées pour les uns, covoiturage pour les autres… de quoi rassembler « plus de 10 000 personnes », espère François Portzer.De même, depuis plusieurs semaines, les sites Internet des syndicats diffusent les traditionnels kits d’affiches ou de pancartes à utiliser lors de la manifestation, mais aussi des modèles de lettres à envoyer aux parents. Sur les forums spécialisés, tel que Neoprofs, on multiplie les conseils pour sensibiliser ces mêmes parents : « comment contacter les sections locales des représentants de parents d’élèves », « remettre des tracts aux enfants », « organiser des réunions publiques d’information »… Une réforme pas toujours compriseDe fait, du côté des deux principales associations de parents d’élèves, on confirme « l’inquiétude » et les « questions » de ces derniers face à une réforme pas toujours comprise. « Le ministère n’a pas été très performant en termes d’explication de la réforme, concède Liliana Moyano, de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), des explications d’autant plus nécessaires que la réforme a souffert de nombreuses caricatures et intox. » La fédération qu’elle préside soutient la réforme depuis le départ, tout en demandant des « moyens ambitieux pour la mettre en œuvre ». Elle ajoute : « Il ne faudra pas rejeter d’un revers de la main la mobilisation de ce samedi, et [il faudra] redoubler de pédagogie. » Un message sans doute en direction des quelques sections locales de la FCPE (Bouches-du-Rhône, Alpes-de-Haute-Provence…) ayant choisi d’aller à l’encontre de la fédération en appelant à manifester. La Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP), soutient aussi, mais du bout des lèvres, la réforme, car elle n’est « pas assez ambitieuse, notamment sur l’enseignement des langues », selon sa présidente, Valérie Marty, qui voit une mobilisation des parents « à la marge » ce week-end. « Quand on a des remontées très négatives des parents, on est immédiatement sollicités par nos responsables locaux, et là ce n’est pas le cas », explique-t-elle.Atteindre les parents d’élèves dans leur diversité« Hasard » du calendrier selon les membres de l’intersyndicale, cette journée de mobilisation tombe en tout cas mal pour les associations de parents d’élèves. Les élections nationales de leurs représentants ont justement lieu ces 9 et 10 octobre. 24 % des parents du second degré y avaient participé l’année dernière. Les deux principales fédérations de parents d’élèves ne représentent « pas forcément la réalité de ce que sont les parents d’élèves dans leur diversité », estime Frédérique Rolet, du SNES-FSU. Ce sont donc sur les « autres » parents que l’intersyndicale compte ce samedi.Le professeur en sciences de l’éducation et spécialiste du syndicalisme enseignant André D. Robert n’imagine pas, « dans ces conditions », une mobilisation importante des parents. « Ni baroud d’honneur ni mobilisation transcendante à faire basculer les choses », selon lui, cette manifestation pourrait pourtant « élargir la base des opposants ». Les enseignants mobilisés peuvent d’ores et déjà compter sur l’association conservatrice SOS Education, sur l’organisation étudiante de droite UNI ou encore sur le Parti de gauche, qui ont annoncé leur présence.Dans les cercles enseignants, on réfléchit déjà à la suite du mouvement. Selon André D. Robert la mobilisation pourrait ensuite « se cristalliser sur les formations préparatoires à la réforme ». Des formations, pour l’instant volontaires, qu’une partie des enseignants a déjà commencé à boycotter.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Nicolas Truong Rien ne va plus dans la patrie d’Hugo et de Schœlcher, de Jaurès et de Clemenceau. Malaise sous les drapeaux et désordre sous les préaux : l’interventionnisme militaire français est mal compris et l’école laisse une bonne partie des élèves sur le carreau. Confusion politique et dérive idéologique. Une députée du parti Les Républicains (LR), Nadine Morano, assure sur une chaîne de télévision du service public que la France est « un pays de race blanche ». Porte-parole du groupusculaire Parti des indigènes de la République (PIR), Houria Bouteldja explique de son côté qu’afin de lutter contre l’oppression néocoloniale française dans les quartiers les minorités ethniques doivent se marier en priorité « avec une musulmane ou un musulman, un Noir ou une Noire » (revue Vacarme, n° 71, 248 p., 12 €).Lire aussi :Quelle place pour la République ?Faute d’un ciment national qui pourrait faire tenir une société en panne d’idéal, les communautés tiennent lieu de fraternité, la quête d’identité remplace le combat pour l’égalité, le libéralisme et l’individualisme préemptent à eux seuls la notion la liberté. La France a du mal à faire sens. Notre pays est à la traîne. Et la devise républicaine est à la peine. D’où l’envie d’inviter Jacques Julliard et Patrick Weil à débattre de l’état de notre cohésion nationale. Car, en dépit d’une estime réciproque, ces deux historiens de la République s’opposent presque en tout point. « La France a peur de la diversité », explique Jacques Julliard, qui comprend cette inquiétude et se pose en « partisan de la résistance contre ces affirmations identitaires » que sont le voile ou le halal. Cette diversité est « notre bien commun », rétorque Patrick Weil.Redonner du sens à une République disloquéeIl est même temps de faire une place aux anciens colonisés dans notre « histoire commune et partagée » afin d’endiguer rejet et sécession, anathème et exclusion. Alors que « nous ne prenons pas encore toute la mesure » du djihadisme qui touche une fraction de la jeunesse musulmane française, le risque de « libanisation de la France » est réel, insiste Jacques Julliard. Gare à « ne pas confondre ces tueurs avec la masse de nos compatriotes de culture musulmane » parfaitement pacifique, réplique Patrick Weil.Un souci constant, cependant, relie ces deux historiens divergents. Celui de redonner du sens à une République disloquée. En partie en enseignant une histoire de France qui ne soit ni celle de l’arrogance nationale ni celle de la repentance postcoloniale, explique Patrick Weil, dans Le Sens de la République (Grasset, 240 p., 17 €). Et en déclarant l’école « cause nationale », insiste Jacques Julliard dans L’Ecole est finie (Flammarion, 127 p., 12 €), car, dans un pays laïc, c’est elle qui doit tenir lieu de « religion civique ».La République est peut-être menacée, mais, remarquons-le, nous sommes bel et bien en France, un pays dans lequel tout débat ne se finit pas forcément par des chansons. Mais par de puissantes évocations du rôle émancipateur de l’éducation.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Fouad Benseddik (Directeur des méthodes à Vigéo) et Jean-Claude Dupuis (Professeur à l’Institut de gestion sociale) Du côté de l’entreprise, l’époque n’est plus où le secret des affaires permettait de limiter l’information au public à un petit nombre d’indicateurs financiers, édictés par la loi, difficiles et rebutants pour les non-spécialistes.Les entreprises communiquent désormais sur une diversité grandissante de thèmes. Le code du commerce français, avec l’article 225 de la loi dite Grenelle 2, puis la directive européenne de décembre 2014 sur le reporting consacrent cette évolution. Ce n’est plus une mode mais une obligation pour les sociétés, au-delà d’un certain seuil en capitalisation ou en effectifs, d’informer sur les impacts de leur activité et leurs engagements en matière de droits sociaux, de droits de l’homme, de protection de l’environnement, d’éthique des affaires, de liens avec les communautés environnantes et de gouvernance.Comment interpréter cette évolution ? Volonté des entreprises de rassurer sur leur responsabilité sociale ? De séduire sur leur capacité à créer de la valeur ? Reconnaissance d’un rôle social et environnemental à l’égard d’un ensemble de parties prenantes plus large que les actionnaires ? Ou reddition de comptes additionnels aux apporteurs de capitaux ? Ces finalités ne sont pas inconciliables.Un même mouvement d’élargissement de l’information s’observe du côté des États. Il consiste à informer sur les composantes qualitatives de la richesse des nations, de façon à mieux apprécier la réalité du bien-être des populations ou la durabilité des modèles de croissance des nations.Tentation de la monétarisation généralisée de la richesseC’est à ce titre que le gouvernement remettra au parlement d’ici à la fin octobre son premier rapport annuel sur « les nouveaux indicateurs de richesse ». Y figureront des indicateurs d’inégalités, de qualité de vie et de développement durable. S’ils sont construits et discutés avec sérieux, ces indicateurs renforceront le débat démocratique sur la durabilité du modèle de croissance du pays.Ce débat parlementaire prolongera les travaux initiés en 2014 par le Conseil d’analyse stratégique (CAS) puis en 2015 par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en faveur d’indicateurs de richesse non financiers. Les autorités françaises ont su ne pas céder à la tentation de la monétarisation généralisée de la richesse à laquelle aurait pu les conduire une interprétation simpliste de la méthode développée par la Banque mondiale en 2006 et reprise en 2011 dans son rapport sur « la richesse des nations ».Le mérite de la Banque mondiale était de plaider une vision de la richesse qui intègre, aux côtés des facteurs économiques, les dimensions environnementales, sociales et institutionnelles. Mais sa faiblesse fut d’imaginer que la richesse de chaque pays, et ses composantes, peuvent être rapportées à une valeur financière de marché, comme si les nations étaient des marchandises susceptibles d’être vendues.Pour préserver cette valeur, la Banque mondiale préconisait de consacrer les revenus tirés des ressources naturelles non renouvelables à la mise en valeur du « capital immatériel ». Mais cette démarche, bien que nourrie de bonnes intentions, réintroduisait les indicateurs financiers comme outils ultimes, indépassables, de mesure de la richesse des États et du bien-être des peuples.Génie collectif ou goût de l’effortSa faiblesse est de confondre la notion de « patrimoine immatériel » qui ne se vend ni ne s’achète, mais se protège et se transmet, avec celle de capital qui, dès lors qu’il est valorisé comme un actif, devrait être amorti. Ce qui n’a pas de sens quand il s’agit de facteurs clés de la richesse des nations, comme le génie collectif, la cohésion sociale, le goût de l’effort, l’attachement aux valeurs du travail, ou la solidité des institutions.La financiarisation de l’idée de richesse nationale a pour faiblesse de supposer équivalentes des grandeurs qui dans la vraie vie ne sont pas interchangeables. On ne remplace pas des vies humaines par des arbres. Cette évolution vers des indicateurs non financiers est congruente avec celle qui se dessine en comptabilité d’entreprise. La description du modèle économique de l’entreprise commence à y jouer un rôle plus structurant.Pour améliorer l’information sur les performances futures, il y a besoin d’une connaissance fine des objectifs et des hypothèses qui les sous-tendent, qui permet de questionner les risques, inclus les risques de responsabilité sociale, et leurs impacts sur ces actifs immatériels, à la valeur souvent incommensurable, que sont la cohésion du capital humain, le goût de l’innovation, le dialogue social, l’équilibre des relations avec les différentes parties prenantes ou la gouvernance.L’institution en France de l’obligation pour le gouvernement de rendre annuellement au parlement des comptes qualitatifs sur la richesse nationale est un vrai progrès. Il faut souhaiter que cette expérience fasse école ailleurs. Et que, de leur côté, les conseils d’administration et les assemblées générales d’actionnaires se mettent à analyser les indicateurs de responsabilité sociale et en débattre.Jean-Claude Dupuis est l’auteur d’Économie et Comptabilité de l’Immatériel. Enjeux du reporting non financier (Editions de Boeck, coll. « Méthodes & Recherches », 2014, 102 pages, 18 euros).Jean-Claude Dupuis (Professeur à l’Institut de gestion sociale)Fouad Benseddik (Directeur des méthodes à Vigéo) Julia Pascual Alors que la proposition de loi sur la lutte contre la prostitution passe en deuxième lecture au Sénat – majoritairement à droite – à partir du mercredi 14 octobre, énième étape d’un processus législatif commencé il y a deux ans, les débats se concentrent à nouveau sur la mesure phare de ce texte porté par la députée socialiste Maud Olivier (Essonne) : la pénalisation des clients de prostituées. Au risque de négliger un autre aspect de la loi, ayant trait à la situation administrative des personnes étrangères se prostituant.Mardi 13 octobre, quelques militants féministes, issus du Mouvement du Nid, d’Osez le féminisme ou encore des Effrontées, ont organisé un happening devant le Sénat pour inciter les élus à rétablir dans le texte de loi l’amende de 1 500 euros pour tout achat d’actes sexuels. Cette disposition, voulue par le gouvernement et votée par l’Assemblée nationale, est systématiquement retoquée par les sénateurs. Elle a encore été supprimée mercredi 7 octobre en commission spéciale sénatoriale, celle-ci ayant considéré « qu’une telle mesure risquait de placer les personnes prostituées dans un isolement plus grand et, par conséquent, dans des conditions plus dangereuses ». La mesure sera rediscutée en séance via des amendements.Conditionné à l’arrêt de la prostitutionMais la disposition qui a le plus fait l’objet d’amendements est autre : elle concerne la délivrance de titres de séjour aux personnes prostituées de nationalité étrangère. Comme le rappelle la Cimade, une des principales associations de défense des étrangers, dans un communiqué paru mardi 13 octobre : « Près de 90 % des personnes prostituées sont de nationalité étrangère, et parmi elles, une majorité de personnes sont dépourvues de titre de séjour. Les mesures favorisant la régularisation sont donc essentielles pour protéger les victimes de proxénétisme et de traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle. »A ce sujet, le texte voté par l’Assemblée nationale prévoit qu’« une autorisation provisoire de séjour d’une durée minimale de six mois peut être délivrée » à la personne qui, « ayant cessé l’activité de prostitution, est engagé(e) dans le parcours de sortie de la prostitution et d’insertion sociale et professionnelle ».Il s’agit donc d’une disposition conditionnée à l’arrêt de la prostitution et non automatique puisque la délivrance du titre est laissée à l’appréciation du préfet. « Cela ne va servir à rien », juge sévèrement Violaine Husson, responsable des actions pour les femmes migrantes à la Cimade. « Dans la pratique, si les personnes n’ont pas de titre de séjour, elles ne peuvent pas avoir d’hébergement, ni de suivi social ou même médical et entamer une insertion professionnelle. Ça nous paraît donc incohérent de demander la cessation d’activité de prostitution pour bénéficier de ce titre. »Appel d’airPlusieurs amendements – de la sénatrice EELV Esther Benbassa, du socialiste Jean-Pierre Godefroy et de la communiste Laurence Cohen – ont été déposés et prévoient la délivrance de plein droit d’une autorisation provisoire de séjour d’un an, non conditionnée à la cessation stricte de l’activité de prostitution. Ceux qui s’y opposent considèrent qu’ils peuvent constituer un appel d’air. « Sous prétexte de ne pas vouloir faciliter la prostitution en accordant un droit au séjour, les parlementaires proposent d’encadrer strictement l’attribution des titres de séjour, considérant que ce dispositif serait détourné par les réseaux de traite », regrette la Cimade dans son communiqué.Laurence Cohen analyse ces résistances : « On est dans un climat très tendu à l’égard des personnes condamnées à l’exil. On considère l’étranger comme quelqu’un qui resquille et les prostituées comme des délinquantes. »D’après un dispositif déjà existant, une personne prostituée peut obtenir une carte de séjour si elle coopère avec la police pour démanteler un réseau de traite, à travers le dépôt d’une plainte ou d’un témoignage. Dans les faits, les préfectures y ont peu recours : « En 2014, sur les 210 000 nouveaux titres de séjour accordés, seulement 63 ont été délivrés sur ce motif, toute situation d’exploitation confondue, rappelle la Cimade. Ce chiffre est ridiculement bas quand on sait qu’entre 20 000 et 40 000 personnes se prostituent en France, principalement des personnes en situation irrégulière. »Julia PascualJournaliste au Monde Bastien Bonnefous (Riyad (Arabie saoudite) – envoyé spécial) « Ici, c’est le nouveau monde », glisse, impressionné, Manuel Valls, lundi 12 octobre tard dans la soirée dans le hall du gigantesque palace Ritz-Carlton de Riyad. Le premier ministre s’apprête à passer une partie de sa nuit à boucler les ultimes détails des accords commerciaux entre la France et l’Arabie saoudite. Quelques heures plus tôt, il a ouvert le dîner de gala du Forum franco-saoudien qui réunit les plus grands groupes hexagonaux (Thales, Airbus, Areva, EDF, SNCF, Alstom, Veolia…) ainsi que plusieurs PME, venus faire des affaires avec le très riche régime wahhabite.Lire aussi :Paris et Riyad concluent 10 milliards d’euros de contrats et d’accordsDans son discours, M. Valls a vanté le « partenariat exceptionnel et privilégié » entre les deux pays, qui doit encore, selon lui, « être amplifié ». Il est également revenu sur les violences la semaine dernière chez Air France et les images du DRH de la compagnie aérienne molesté par des salariés révoltés par un plan de restructuration en préparation qui ont fait le tour de la planète. « Ces événements n’ont rien à voir avec la France qui se réforme », tient à assurer M. Valls aux investisseurs saoudiens.Lire aussi (abonnés) :Le conflit chez Air France déborde sur le terrain politiqueNe pas froisser le régimeEn revanche, à la tribune du forum, coorganisé par Business France et la branche internationale du Medef, le chef du gouvernement n’a pas eu un mot concernant les droits de l’homme dans le « nouveau monde » saoudien. Pas le lieu, explique en substance son entourage. La situation y est pourtant préoccupante alors qu’au cours des trois dernières décennies, plus de 2 000 exécutions ont eu lieu dans le royaume, dont 134 rien que pour l’année 2015.Ali Mohammed Al-Nimr, opposant chiite de 21 ans accusé d’avoir manifesté contre le roi, est toujours menacé d’être décapité et crucifié publiquement « jusqu’au pourrissement de ses chairs ». Le cas de ce jeune homme a choqué l’opinion publique internationale, jusqu’à François Hollande qui a demandé en septembre au régime saoudien de « renoncer à cette exécution ». Pareil pour Raïf Badaoui, ce blogueur progressiste accusé d’avoir « insulté l’islam » et condamné à dix ans de prison, dix ans d’interdiction de sortie du territoire et 1 000 coups de fouet. Sans parler de la condition des femmes saoudiennes, ni des bombardements récents de l’armée du régime au Yémen qui ont engendré un véritable carnage dans la population civile.Lire aussi :Multiplication des appels à la clémence pour Ali Al-NimrInterrogé mardi à Riyad avant son retour en France, Manuel Valls a déclaré avoir abordé avec le roi Salman la situation des droits de l’homme en Arabie saoudite. Mais le premier ministre prend soin de peser ses mots afin de ne pas froisser le régime. « Quand on a une relation de confiance, cela nous donne la possibilité d’évoquer très concrètement l’ensemble des dossiers. Nous avons abordé ces questions-là, en rappelant la position de la France contre la peine de mort », assure-t-il, ajoutant avoir appelé le roi à la « clémence » sur le cas d’Ali Mohammed Al-Nimr.« On va essayer de sauver cette vie »Côté français, on affirme que la discrétion est le meilleur gage de réussite en pareille situation. « Les droits de l’homme, on en parle, mais dans la discrétion des entretiens, on ne va pas faire des communiqués de presse », avait prévenu Matignon avant même la tournée au Moyen-Orient de Manuel Valls. « Il ne s’agit pas de faire une déclaration pour faire plaisir en France, mais de faire comprendre à ses interlocuteurs qu’il faut évoluer », explique Manuel Valls. Une prudence partagée par le ministre des affaires étrangères. « Faire de grande déclaration pour se faire applaudir dans les journaux est contre-productif », confie Laurent Fabius, qui ajoute à propos d’Ali Mohammed Al-Nimr : « C’est un combat long et difficile. On va essayer de sauver cette vie. »Pour le gouvernement, la bonne santé des relations commerciales entre la France et l’Arabie saoudite est un atout pour faire avancer le dossier des droits de l’homme. « Plus on est fort économiquement, plus on est en position de défendre nos valeurs », assure l’entourage de M. Valls.Mais pas question de sacrifier les contrats industriels sur l’autel des droits de l’homme. « On ne peut pas faire du commerce uniquement avec des Etats qui sont impeccables sur le plan humain », assume M. Fabius. Une real économie relayée par les grands industriels français présents à Riyad, selon lesquels la persistance de la peine de mort en Arabie saoudite n’est pas une circonstance suffisante pour interrompre les relations commerciales. « Dans ce cas, on ne fait plus d’affaires non plus avec les Etats-Unis et la Chine », explique le patron d’un « champion » national.Bastien Bonnefous (Riyad (Arabie saoudite) – envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Plus d’une semaine après les débordements en marge d’un comité central d’entreprise d’Air France et au lendemain de la mise en garde à vue de six salariés présumés coupables de violences, trois employés de la compagnie aérienne ont été reçus, mardi 13 octobre, par deux députés socialistes, Kheira Bouziane (Côte-d’Or) et Daniel Goldberg (Seine-Saint-Denis).Les députés PS Goldberg et Bouziane rendent compte à la presse de leur rencontre avec des salariés d'#AirFrance pic.twitter.com/ERRz2ZrACB— Helene Bekmezian (@Bekouz) October 13, 2015Parmi eux, Erika Nguyen, que l’on avait pu découvrir dans une vidéo amateur, en larmes, en train d’essayer de dialoguer avec des dirigeants de la compagnie au moment même où les violences avaient lieu à l’extérieur. Devant la presse, celle-ci a expliqué à quel point elle s’était sentie « humiliée » ce jour-là, « complètement dans l’ignorance » quant au sort qui lui était réservé, à elle et aux autres salariés. « J’étais complément paumée et face à moi, ils avaient une attitude détachée, presque légère », a-t-elle expliqué en ajoutant qu’elle ignorait alors qu’une de ses collègues la filmait. « Au début, je n’ai pas voulu que la vidéo soit rendue publique mais quand je me suis rendu compte que les hommes politiques n’arrêtaient pas de nous traiter de voyous, j’ai demandé à mon amie de la publier », a-t-elle ajouté.« Il faut que le dialogue social soit performant »A ses côtés, Daniel Goldberg n’a lui non plus pas hésité à parler de l’« humiliation » que subissent ces salariés qui n’obtiennent pas de réponses à leurs inquiétudes. « Les débordements sont l’arbre qui cache la forêt : la violence de quelques instants ne doit pas masquer la violence sociale qui existe à Air France », a par la suite ajouté son collègue Christian Paul (Nièvre) qui a rejoint la conférence de presse avec quelques-uns de ses collègues « frondeurs ». « Merci d’avoir dit cela », lui a répondu Mme Nguyen.Surtout, les députés PS ont insisté sur la « nécessité d’un dialogue social » : « Les violences sont condamnables mais, pour éviter ces violences, il faut que le dialogue social soit performant », a soutenu M. Goldberg, saluant les propos en ce sens de la ministre du travail, Myriam El Khomri. Interrogée sur le sujet, celle-ci a déclaré mardi matin que la direction d’Air France devait être « à l’écoute ». « On ne peut pas demander des efforts [aux salariés] s’ils n’ont pas tous les éléments de la stratégie ».Mais face aux accusations des salariés qui reprochent à l’Etat, actionnaire à 17 % d’Air France, de favoriser la concurrence en cédant notamment au « chantage de Ryanair », les députés n’avaient pas d’autre réponse que la nécessité de « réguler l’économie de marché », sans autre proposition concrète. De son côté, un employé d’Air France, agent de piste et délégué syndical CGT – il était intervenu pour protéger le DRH de la compagnie –, a fait part de sa colère face à la demande de nouveaux efforts aux salariés alors qu’un plan de restructuration, dit « Transform 2015 », avait déjà été engagé il y a quatre ans et était censé aboutir en 2015. Militant de gauche et soutien de François Hollande pendant la campagne de 2012, il a aussi dit sa déception quant à la politique du gouvernement, regrettant, notamment les paroles de seule fermeté du premier ministre, Manuel Valls : « Au lieu de parler de l’agression pendant 107 ans, il devrait parler de la violence faite aux salariés ».Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières Deux précautions valent mieux qu’une. Lors du dernier conseil fédéral d’Europe Ecologie-Les Verts, dimanche 11 octobre, le parlement du parti s’est penché sur la présidentielle et plus précisément sur les parrainages, précieux sésames pour qu’un candidat puisse se présenter. Pour certains partis, notamment les petits, leur collecte peut devenir un véritable parcours du combattant. Il en faut 500 et seuls les parlementaires, maires, conseillers généraux et régionaux peuvent les accorder.A l’heure où les départs s’enchaînent à EELV et où les régionales s’annoncent compliquées, certains ont décidé de passer à l’offensive. Les conseillers régionaux représentent le gros des élus du mouvement : ils étaient 265 en 2010.Lire aussi :Cécile Duflot règle ses comptes avec les dissidents d’EELV et le PSMais chacun est conscient que la performance va être compliquée à reproduire et certains craignent qu’une deuxième vague de départs n’intervienne au lendemain des régionales. C’est le cas d’Alexis Braud, un « duflotiste » qui a déposé une motion sur le sujet discutée dimanche. « Je n’ai pas déposé ce texte avec l’arrière-pensée de la candidature de Cécile, affirme-t-il. Mais tous ces départs m’affectent. Pour moi, c’est très grave. On s’apprête à faire élire des gens qui au lendemain de l’élection vont peut-être quitter le parti. Je veux éviter qu’ils ne pourrissent la présidentielle. Ça ne les engage pas juridiquement, mais ce serait un acte de forfaiture de la part du parti de ne pas leur dire ce qu’on attend d’eux, même si c’est une évidence. » « Ça n’engage pas à grand-chose »Il a donc demandé à ce que les candidats aux régionales s’engagent par écrit à apporter leur parrainage au candidat d’EELV ou soutenu par le parti. « Si nous devons conduire une campagne, celle-ci se devra d’être économe, compte tenu de la situation financière de notre mouvement, explique-t-il dans son texte. Il convient donc que le recueil des parrainages monopolise le minimum de ressources. Par ailleurs, le déroulement de cette éventuelle campagne doit permettre à la candidate ou au candidat de se concentrer sur le projet qu’il aura à présenter aux Françaises et Français sans devoir être inquiété par l’atteinte du nombre de signatures nécessaires et le soutien des elu-es d’EELV. » Lire aussi :Europe Ecologie-Les Verts : après les départs, la disette budgétaireEn conséquence, le texte demande que les candidats signent un « formulaire » dans lequel ils s’engagent notamment à « apporter dans les meilleurs délais (leur) promesse de parrainages puis le parrainage lui-même ». Une évidence qui n’en est pas une pour tout le monde : le texte n’a été adopté qu’à 68 % des exprimés.L’initiative n’a pas non plus été du goût de la secrétaire nationale du mouvement, Emmanuelle Cosse. « Elle ne souhaitait pas mélanger les deux débats : régionales et présidentielle, explique son directeur de cabinet, Jonathan Sorel. Cela apporte plus de complexité qu’autre chose, d’autant que ça n’engage pas à grand-chose. Si on n’est pas d’accord avec la stratégie choisie, il suffit de se mettre en retrait du parti comme ça arrive à chaque présidentielle. »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Nicolas Sarkozy lance un pavé dans la mare. Le président du parti Les Républicains (LR) a remis en cause, lundi 12 octobre, le nombre de bureaux de vote prévus pour la primaire à droite pour la présidentielle de 2017. « 10 000 bureaux de vote pour la primaire, ce n’est pas réaliste. Il faut revoir ça », a-t-il déclaré lors d’une réunion organisée au siège parisien du parti, à huis clos, avec les secrétaires départementaux. Avant de juger qu’il serait préférable d’en supprimer près de 2 000 pour atteindre le chiffre de 8 000 bureaux de vote. Le 7 avril, le bureau politique du parti avait pourtant validé officiellement la mise en place de 10 000 bureaux de vote sur tout le territoire.Lire aussi :La droite répartit ses bureaux de vote pour la primaire de 2016Le président de LR juge cet objectif démesuré car il part du principe qu’il faudra huit personnes par bureau pour contrôler les opérations. « Dans un souci de mobilisation, Nicolas Sarkozy a expliqué aux secrétaires départementaux qu’il serait très difficile de tenir 10 000 bureaux de vote car cela suppose d’avoir une armée de 80 000 volontaires pour les tenir », indique au Monde le directeur général de LR, Frédéric Péchenard, présent à la réunion en tant que nouveau secrétaire départemental de la fédération de Paris. Or, d’après plusieurs dirigeants du parti, il suffit de trois personnes – un président et deux assesseurs – pour tenir un bureau de vote.« Pas contestable »Cette offensive de M. Sarkozy contre la primaire suscite une levée de boucliers chez les rivaux de l’ancien chef de l’Etat, en particulier du camp Juppé. « Il y a un accord politique voté à l’unanimité du bureau politique, qui prévoit 10 000 bureaux de vote donc dans notre esprit, ce chiffre n’est pas contestable », affirme Gilles Boyer, directeur de campagne d’Alain Juppé. S’il se dit « vigilant », M. Boyer juge l’offensive de M. Sarkozy vaine. « Ce n’est pas lui qui aura à s’occuper de l’organisation de la primaire donc qu’il ne se fasse pas de mouron… », ironise ce proche du maire de Bordeaux. Même argument du côté de Bruno Le Maire. « Sarkozy peut dire ce qu’il veut, ce n’est pas lui qui organise la primaire mais une autorité indépendante qui n’appartient pas au président des Républicains ! », tranche un de ses proches.C’est en effet le comité d’organisation de la primaire – présidé par le député Thierry Solère, proche de Bruno Le Maire – qui est chargé de préciser la manière dont va se dérouler cette élection. Elle est placée sous le contrôle d’une haute autorité indépendante, présidée par la juriste Anne Levade, chargée de superviser la légalité du scrutin.Sarkozy « l’a lui-même proposé »« Je ne crois pas que Nicolas Sarkozy puisse revenir sur l’organisation de la primaire. Tout le monde a intérêt à ce qu’elle se passe dans les meilleures conditions, Alain Juppé comme Nicolas Sarkozy », a mis en garde à son tour le maire juppéiste du Havre, Edouard Philippe, mardi 13 octobre, sur LCI et Radio Classique.Primaire républicaine : "Sarkozy ne peut pas revenir sur l'organisation" pour le maire du Havre sur WAT.tv Le député de Seine-Maritime se dit « surpris » par les déclarations de M. Sarkozy « car si on a 10 000 bureaux de vote pour l’organisation de la primaire, c’est parce que le président du parti l’a lui-même proposé dans une réunion du bureau politique. » « C’est une proposition formulée par Alain Juppé, reprise par Nicolas Sarkozy, et adopté par le bureau politique », a insisté M. Philippe. Et de poursuivre : « Surtout, ce qui me surprend, c’est qu’en 2011, le PS a créé une primaire dans laquelle il y avait 8 500 bureaux de vote. Nous, on veut en installer 10 000. Je n’arrive pas à croire que notre vocation, ce serait de faire moins bien que le PS en terme d’organisation. » Un proche de Bruno Le Maire s’étonne : « M. Sarkozy se félicite régulièrement de disposer d’une armée de 200 000 militants et, pourtant, il ne serait pas capable d’en mobiliser 80 000 ? »« Un débat malsain »Les rivaux de M. Sarkozy suspectent ce dernier de ne pas vouloir se donner les moyens d’organiser un scrutin ouvert à près de 3 millions d’électeurs, comme l’avait réussi le PS en 2011. Ils craignent que l’ex-président de la République – plus populaire chez les adhérents que chez les sympathisants de droite, davantage acquis à Alain Juppé – soit tenté de réduire la participation à ce scrutin prévu les 20 et 27 novembre 2016, afin de pénaliser son principal rival. « On souhaite que la participation soit la plus large possible dans l’intérêt du vainqueur », rappelle M. Boyer.En interne, l’initiative du président du parti n’agace pas seulement ses rivaux pour la primaire. « Sarkozy ouvre un débat malsain avant les élections régionales, peste un dirigeant de LR. Il a beau répéter qu’il veut “protéger les régionales de la primaire”, c’est lui qui nuit à l’unité du parti en lançant une offensive sur la primaire ! »Le camp Sarkozy, de son côté, dénonce une polémique montée de toutes pièces. « On est dans la mauvaise foi et l’instrumentalisation la plus grotesque », s’indigne M. Péchenard, qui juge infondée les craintes des rivaux de l’ex-chef de l’Etat. « Nicolas Sarkozy ne traîne pas des pieds pour organiser la primaire », assure-t-il. La preuve ? « Il a réussi à dégager 5 millions d’euros dans le budget 2015-2016 pour financer l’organisation de la primaire », assure-t-il. Pas sûr que cela suffise à rassurer ses concurrents…Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.10.2015 à 10h30 • Mis à jour le13.10.2015 à 10h34 | Patrick Roger Si elle a constitué une première, la baisse des dotations de l’Etat, d’un montant total de 1,5 milliard d’euros en 2014, n’a eu qu’un impact limité sur les collectivités territoriales, car elle a été compensée par une augmentation sensible de la fiscalité transférée. Compte tenu de cette progression, les transferts financiers de l’Etat ont augmenté de 0,9 % en 2014 : leur montant total s’établissait à 102,94 milliards d’euros.En 2015, la baisse est plus sensible, du fait de la réduction de 3,67 milliards d’euros de la dotation de l’Etat. L’ensemble des transferts financiers représente un montant global de 101 milliards d’euros en loi de finances initiale, soit une baisse de 1,9 %. Selon le rapport annexé au projet de loi de finances publié lundi 12 octobre, ils représenteront 99,7 milliards d’euros en 2016, soit une nouvelle baisse de 1,8 %.L’année 2015 marque donc une rupture historique avec la tendance à la hausse constante des transferts de l’Etat aux collectivités territoriales. Au cours des années 2003 à 2014, ils ont augmenté en moyenne de 4,1 % par an. Hors mesures de décentralisation, le rythme de progression annuelle a été de 2,9 % sur la même période, soit une augmentation cumulée de 36,4 %. Cela est dû en grande partie au dynamisme des dégrèvements et de la fiscalité transférée, qui s’élève à 33,13 milliards d’euros dans le projet de loi de finances pour 2016.Effet de ciseauxToutefois, la situation financière d’ensemble des collectivités locales s’est dégradée depuis 2012 en raison d’un effet de ciseaux persistant entre l’évolution de leurs dépenses et celle de leurs recettes de fonctionnement. « Les dépenses de rémunération ont de nouveau été trop dynamiques, note la Cour des comptes dans son rapport sur les finances locales publié mardi 13 octobre. Si leur hausse est due, pour une partie, à l’impact de mesures nationales qui s’imposent aux collectivités locales, ces dernières conservent néanmoins une large marge de manœuvre pour mieux maîtriser l’évolution de leur masse salariale. »La Cour consacre un important chapitre de son rapport annuel à l’impact des décisions de l’Etat, de nature législative ou réglementaire, sur les collectivités territoriales. A commencer par la réforme des rythmes scolaires. Elle a été accompagnée par la mise en place d’un fonds d’amorçage destiné à compenser partiellement le coût pour les collectivités. Mais, selon une étude conjointe de l’Association des maires de France et de la Caisse nationale d’allocations familiales, le coût net par élève pour les communes varie entre 52,70 euros et 92,70 euros selon le montant du versement forfaitaire qui leur est alloué. Le coût net de la réforme est ainsi évalué entre 350 millions et 620 millions d’euros.L’impact des normes techniques nationales résulte principalement des textes relatifs à l’accessibilité des équipements publics. Le coût du décret du 4 novembre 2014 sur l’accessibilité des points d’arrêt des transports publics est estimé à 453 millions d’euros en moyenne par an entre 2015 et 2019. Celui de la nouvelle réglementation sur l’accessibilité des établissements recevant du public à 245 millions d’euros.Hausse des dépenses de personnelEntre 2013 et 2014, les dépenses de personnel des collectivités ont augmenté de 2,4 milliards d’euros, soit + 4 %. Si le gel du point d’indice de la fonction publique a limité cette hausse, la revalorisation en faveur des agents de catégories B et C a, elle, pesé pour 411,7 millions d’euros. L’extension de la garantie individuelle de pouvoir d’achat a eu un coût estimé à 79,6 millions d’euros. Au total, l’impact des décisions nationales sur les dépenses de personnel des collectivités locales peut être estimé à 1 milliard d’euros en 2014, selon la Cour.Enfin, les mesures de revalorisation du RSA décidées dans le cadre du plan pluriannuel contre la pauvreté auront un impact financier sur les dépenses sociales des départements évalué à 300 millions d’euros en 2015. « L’Etat pourrait paraître contradictoire s’il s’efforçait d’inciter les collectivités locales à infléchir l’évolution de leurs dépenses sans avoir lui-même une connaissance précise et fiable du coût budgétaire pour leur gestion de ses propres décisions », conclut la Cour.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon Ils vont manifester sous les fenêtres de Christiane Taubira, mais ce n’est ni la garde des sceaux, ni même le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qu’ils veulent voir : leur objectif, c’est un rendez-vous avec François Hollande. L’ensemble des syndicats de policiers, tous corps confondus – gardiens de la paix et gradés, officiers, commissaires – appelle au rassemblement devant le ministère de la justice, place Vendôme, mercredi 14 octobre, et devant les palais de justice dans le reste de la France.Cette mobilisation unitaire, inédite depuis 2001, pourrait réunir au-delà de 5 000 fonctionnaires à Paris. Le chiffre serait important pour une profession contrainte de manifester sans faire grève.L’ampleur attendue de ce mouvement, mais aussi surtout le lieu de la manifestation – place Vendôme – et les souvenirs qu’il ravive – en 1983, une manifestation non autorisée avait secoué le gouvernement de gauche – devaient conduire le ministre de l’intérieur à tenter, mardi, de rassurer les forces de l’ordre. M. Cazeneuve, qui a prononcé son discours annuel devant les chefs de la police et de la gendarmerie, mardi matin, s’est dit conscient des difficultés et promettre des mesures catégorielles (salaires, renforcement des équipements…). Mais n’a pas convaincu les syndicats, qui ont fait part de leur grosse déception à la sortie.#Cazeneuve Au final, pas de gde annonce pr calmer la grogne des policiers. Le ministre attend le résultat de la mobilisation de demain...— LaurentBorredon (@Laurent Borredon)require(["twitter/widgets"]);Pourquoi cette manifestation est-elle organisée et quelles sont les demandes des policiers ?Le déclencheur est la fusillade lors de laquelle un policier de la brigade anticriminalité (BAC) âgé de 36 ans a été grièvement blessé, le 5 octobre, à l’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). L’auteur des coups de feu, Wilston B., 24 ans, était un détenu en fuite qui n’avait pas réintégré la prison du Réau (Seine-et-Marne) après une permission de sortie, le 27 mai.Lire aussi :Fusillade de L’Ile-Saint-Denis : un braqueur mis en examen pour « tentative de meurtre sur un fonctionnaire de police »Comme l’explique un haut responsable policier, « le contexte est mobilisateur : le fait en lui-même est grave, il touche les BAC [brigades anticriminalité], qui sont les plus exposées, et dans le 93, l’un des départements les plus difficiles. La charge symbolique est forte. Et tout le malaise remonte à la surface, même si ça n’a aucun rapport : les moyens, la réponse pénale, etc. C’est toujours le même discours depuis des années, bien sûr. Mais cette fois-ci, il y a toute la fatigue accumulée depuis janvier ».La réponse gouvernementale à la fusillade de l’Ile-Saint-Denis n’a fait qu’aggraver l’ire des policiers. La proposition de Christiane Taubira d’imposer une escorte pour certains détenus, c’est-à-dire de créer une charge supplémentaire pour les forces de l’ordre, est rejetée en bloc.« C’est une annonce alambiquée, infaisable, à côté de la plaque. On attendait autre chose », déplore Philippe Capon (UNSA-Police). « Le gouvernement réagit de manière parcellaire, une fois de plus, alors qu’il faut un plan global », dénonce Jean-Claude Delage (Alliance-Police nationale, premier syndicat chez les gardiens de la paix).Lire aussi :Christiane Taubira veut réformer les sorties de détenusLes responsables syndicaux doivent encore préciser leurs revendications communes dans la foulée de la manifestation. « C’est un mouvement particulier, parce que né de l’émotion. Mais il ne s’agit pas de mettre la pression une fois et puis de ne plus en parler, il faut trouver un espace de négociation », ajoute Nicolas Comte, secrétaire général adjoint d’Unité-SGP-Police (deuxième chez les gardiens de la paix).Tous reconnaissent l’effort du gouvernement sur les moyens et les effectifs depuis 2012. L’accent devrait donc porter sur la demande d’une réforme pénale. « Nous voulons une procédure pénale efficace, avec une phase policière simplifiée », explique Céline Berthon, du Syndicat des commissaires.Qui appelle à la manifestation ?Si l’ensemble des syndicats appellent à des rassemblements, c’est le syndicat Unité-SGP qui est à l’origine de la manifestation, annoncée dès le jeudi 8 octobre. L’organisation, qui a perdu sa première place aux élections professionnelles de décembre 2014 au profit d’Alliance (proche de la droite), joue ici sa renaissance.Essorée par des années de crise interne, identifiée au suivisme des politiques menées par Manuel Valls puis Bernard Cazeneuve Place Beauvau, elle s’est dotée d’une nouvelle équipe de direction début septembre.Pourquoi avoir choisi d’aller manifester place Vendôme ?Le syndicat Unité-SGP assume le choix d’un lieu symbolique, mais risqué. « Nous avons prévu un gros service d’ordre », assure M. Comte. Les organisateurs assurent qu’ils seront attentifs aux tentatives d’infiltration politique ou aux slogans déplacés.En 1983, une manifestation non autorisée place Vendôme menée par des syndicats proches de la droite et de l’extrême droite avait secoué le ministère de l’intérieur. Les fonctionnaires, qui protestaient après la mort de deux des leurs dans un affrontement avec Action directe, avaient défilé au cri de « Badinter, assassin ! »Les leaders avaient été sanctionnés, le directeur de la police remplacé, mais les occupants de la Place Beauvau, Gaston Defferre et son secrétaire d’Etat, Joseph Franceschi, ne s’en étaient jamais remis politiquement.Depuis jeudi, la préfecture de police et la direction générale de la police nationale ont tenté, en vain, de convaincre les organisateurs de changer de lieu. La marge de manœuvre des autorités est inexistante. Interdire la manifestation, c’est laisser la place aux « coordinations » et autres mouvements « spontanés » organisés grâce à des chaînes de SMS ou Facebook et souvent noyautés, dans un passé récent, par des personnalités proches de l’extrême droite.Une ultime tentative de négocier une modification du parcours contre une entrevue avec Manuel Valls à Matignon a échoué : c’est bien l’Elysée qui est dans le viseur des syndicats. Une rencontre avec François Hollande avait été promise après les attentats des 7 et 9 janvier, sans suite.Pourquoi les syndicats de policiers en appellent-ils directement à M. Hollande ? Si la défiance envers la garde des sceaux n’est pas une surprise – « nous ne voulons pas la voir, de toute façon, elle n’écoute pas », tranche Patrice Ribeiro (Synergie-officiers) –, la demande est également un désaveu pour Bernard Cazeneuve. Le ministre de l’intérieur se félicitait encore, mi-septembre, dans Le Point, de son « autorité dans la maison » et du « respect de [ses] hommes ». Aujourd’hui, il semble plutôt qu’ils doutent de sa capacité à faire avancer les dossiers : « Est-ce que le ministre de l’intérieur a la main ? Pas sûr… », s’interroge M. Capon.Dernière maladresse, M. Cazeneuve a attendu le dernier moment, lundi, pour convier les secrétaires généraux des syndicats à assister à son discours annuel devant les chefs de la police et de la gendarmerie mardi matin. Une invitation tardive, et mal reçue. Au moins deux organisations, Alliance et Synergie, devraient snober le rendez-vous. « Nous ne sommes plus dans le schéma où l’on vient écouter de bonnes paroles. On veut des actes », explique M. Delage.Lors de son discours, mardi matin, le ministre devrait assurer aux forces de l’ordre qu’il est conscient de leurs difficultés… tout en leur assignant la multitude de priorités habituelles, des vols sur les exploitations agricoles à la lutte antiterroriste. Il doit également promettre des mesures catégorielles pour améliorer la fiche de paye des policiers et un renforcement des équipements des unités anticriminalité.Les mesures évoquées par le gouvernement vont-elles suffire ? A l’automne 2001, après la mort de deux policiers et plusieurs semaines de manifestations, qui avaient rassemblé jusqu’à 15 000 personnes, le gouvernement de Lionel Jospin avait dû concéder plus de 1 milliard de francs (152 millions d’euros) de coup de pouce et une révision de la loi sur la présomption d’innocence. Mais il avait provoqué une réaction en chaîne : une grogne des gendarmes, puis de pans entiers de la fonction publique.L’autorité et la crédibilité du gouvernement en avaient pris un coup, à quelques mois de la présidentielle de 2002. Les manifestations de policiers ne sont jamais de bon augure pour la gauche au pouvoir.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.10.2015 à 20h44 • Mis à jour le12.10.2015 à 21h06 Il mentait, et il le savait. En novembre 1972, en pleine campagne pour sa réélection, le président américain, Richard Nixon, défendait à la télévision l’efficacité des bombardements au Vietnam, alors même qu’il adressait à ses services une note secrète et rageuse, que dévoile le livre de Bob Woodward The Last of the President’s Men, qui sort mardi 13 octobre.Selon l’ouvrage, Richard Nixon écrivit cette note :« K. cela fait dix ans que nous contrôlons totalement le ciel du Laos et du V.Nam. Résultat : que dalle. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans la stratégie ou avec l’armée de l’air. »Or, la veille, interviewé par CBS sur l’impact des raids aériens américains au Vietnam, le même président déclarait :« Les résultats ont été très, très efficaces. »Ces documents sont publiés par le journaliste américain Bob Woodward, coauteur de la célèbre enquête sur le « Watergate », qui a écorné le président au point de le faire tomber en 1974. D’après lui :« Les bombardements ne fonctionnaient pas, mais Nixon les a défendus et les a intensifiés pour faire croître ses chances de réélection. Affirmer que bombarder était militairement efficace était un mensonge et Nixon prouve clairement ici qu’il le savait. »Le nouveau livre de Woodward est construit autour d’entretiens avec un ancien conseiller du président Nixon, Alexander Butterfield, l’un des protagonistes des révélations du scandale du Watergate et détenteur de milliers de documents confidentiels datant de la présidence de l’époque. Dont cette note, que Nixon adresse à son conseiller à la sécurité nationale, Henry Kissinger, et que le Washington Post publie sur son site. Preuve que Les Hommes du président n’ont pas fini de parler.Lire aussi :Des « Pentagon papers » aux « Frenchleaks », 40 ans de « fuites » Bastien Bonnefous (Amman, envoyé spécial) Le paysage est désertique, quasi lunaire, et la température, ici, peut monter jusqu’à 60 degrés en été. Pour des raisons de sécurité, le lieu exact du campement a été tenu secret. Sur la piste, plusieurs Mirage 2000 brillent au soleil. « C’est de l’armement avec guidage laser capable de viser des cibles très précises de l’ordre de la dizaine de mètres », explique un commandant de l’armée de l’air.Manuel Valls écoute, flanqué de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la défense, avant de s’installer aux commandes d’un des avions de chasse. Quelques heures avant de s’envoler pour l’Arabie saoudite, le chef du gouvernement s’est rendu lundi 12 octobre en milieu de journée sur une base militaire en Jordanie d’où décollent une partie des appareils français qui participent à la campagne aérienne contre l’Etat islamique en Irak depuis plus d’un an et en Syrie depuis quelques semaines.Rappel de la position françaiseL’occasion pour le premier ministre, en tournée dans le Moyen-Orient depuis samedi, de saluer les troupes françaises engagées dans la région dans le cadre de l’opération Chammal, mais aussi d’évoquer les récentes frappes aériennes contre Daech (l’acronyme arabe de l’Etat islamique, EI). Un rôle de « chef des armées bis » que Manuel Valls avait déjà endossé il y a un an au Niger et au Tchad, en rendant visite aux soldats français de l’opération Barkhane dans le Sahel, et qu’il prend de nouveau à cœur ici, en lieu et place de François Hollande.A plusieurs reprises depuis trois jours, en Egypte puis en Jordanie, M. Valls s’est en effet exprimé à propos de la guerre française en Syrie, étudiant même les cartes militaires de la région avec Abdallah II, lors de son entretien privé avec le roi jordanien, comme a tenu à le préciser l’entourage du premier ministre. A chacune de ses interventions, le chef du gouvernement a répété la position de la France, calquée sur celle du président de la République : « l’ennemi principal » de la coalition est l’Etat islamique, seule une « solution politique durable » avec « l’opposition modérée et des éléments du régime » doit permettre de sortir du bourbier syrien, mais Bachar Al-Assad « ne peut pas faire partie » de cette solution. Quant à la France, elle agit sur place de manière totalement « autonome » et surveille de près le jeu de la Russie dans la région. « Je le redis devant vous, comme l’a dit clairement le président de la République : vouloir sauver le régime de Bachar Al-Assad, s’en prendre à l’insurrection modérée, c’est se tromper de cible. Ce n’est pas une politique. C’est un retour en arrière. La France ne peut pas l’accepter », a-t-il déclaré devant les troupes françaises, à propos de la stratégie du président Vladimir Poutine.Invocation de la légitime défenseMais une information est venue gripper lundi matin la belle opération militaire du premier ministre. Dimanche 11 octobre, le Journal du dimanche a révélé la présence de « plusieurs Français », ainsi que d’autres « djihadistes francophones » parmi la centaine de combattants qui s’entraînaient dans le camp bombardé par la France dans la nuit de jeudi à vendredi, à 5 kilomètres de Rakka, dans le nord de la Syrie. Une fuite étonnante tant, jusqu’à présent, le gouvernement, à l’image de son ministre de la défense, a pris soin de donner le moins de détails possibles sur les frappes françaises en Syrie.Lire aussi :Des djihadistes français sous les frappes de ParisInterrogé dimanche dans la journée, le premier ministre indique qu’« environ 1 700 Français (sont) concernés par les filières djihadistes en Syrie et en Irak », et confirme à demi-mot l’information. « On frappe Daech en Syrie et tous ceux, quelles que soient leurs origines et leurs nationalités, qui ont décidé de frapper la France, et donc de frapper leur propre pays », déclare M. Valls, qui invoque la « légitime défense » pour prévenir « tous ceux qui rejoignent Daech (…) que demain, ils peuvent être frappés ».Un ton ferme, quasi martial, assumé par le chef du gouvernement. « Ne compliquez pas les choses », répond-il aux journalistes qui lui font remarquer que celui-ci peut sembler décalé alors qu’au même moment, le gouvernement vient de lancer une campagne de sensibilisation à destination des familles françaises dont des enfants partent en Syrie faire le djihad. Négation de tout cafouillageQuand certains médias, citant une source gouvernementale, affirment lundi matin que « six Français » auraient été tués, l’entourage du premier ministre est contraint une nouvelle fois de rectifier le tir. « Il pourrait y avoir des djihadistes français » parmi les combattants tués, reconnaît-on sans reprendre le chiffre de six qui « a été annoncé probablement par une ONG syrienne ». « A ce stade, nous ne pouvons confirmer aucun élément précis relatif à ce bombardement », renchérit dans la foulée le ministère de la défense, particulièrement agacé, selon nos informations, par les fuites gouvernementales.A son arrivée dans la paroisse latine de Marka, près d’Amman, où il doit rencontrer des réfugiés irakiens chrétiens, M. Valls marque son irritation devant ce loupé en communication. « Il n’y a aucun cafouillage. Sur ces sujets, il faut être sérieux et ne pas prendre des informations distillées ici ou là comme argent comptant, déclare-t-il. La France a décidé de frapper des cibles où se préparent des attentats contre la France. Des attentats ont déjà eu lieu, il y a eu des morts. Au nom de la légitime défense, c’est une obligation de frapper Daech et nous continuerons, quelle que soit la nationalité de ceux qui sont dans ces centres qui préparent des attentats ». « Les terroristes n’ont pas de passeport », conclut-il.Lire aussi :Les djihadistes français partis en Syrie sont-ils des combattants ou des terroristes ?Bastien Bonnefous (Amman, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gunther Capelle-Blancard (Professeur à l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne) La Commission des finances de l’Assemblée nationale a adopté, mercredi 7 octobre, un amendement visant à étendre la taxe sur les transactions financières (TTF) aux transactions intrajournalières. La TTF, en vigueur en France depuis août 2012, ne porte en effet que sur les transferts de propriété, ce qui exclut de fait les opérations dénouées au cours d’une seule et même journée.Cette exemption est clairement en contradiction avec l’objectif de la taxe censée viser essentiellement le trading à court terme. Cette « anomalie », souvent critiquée, est-elle sur le point d’être levée ?La situation fait un peu penser à celle vécue par Bill Murray, dans le film Un jour sans fin, où il incarne un journaliste météo condamné à revivre indéfiniment la célébration du « Jour de la marmotte ». Nous en sommes en effet à la quatrième tentative d’amendement en deux ans – quasiment jour pour jour. Les amendements du 26 novembre 2014, du 23 juin 2014 et du 8 octobre 2013 ont tous subi un sort funeste : soit non soutenu, soit rejeté, soit adopté puis retiré quelques semaines plus tard après intervention du gouvernement.Quelques calculs simplesLe texte de l’amendement n’a presque pas changé. L’objectif annoncé est toujours d’augmenter les recettes fiscales, à ceci près cette année - COP 21 oblige -, qu’il est explicitement question de financer la lutte contre le changement climatique.L’exposé des motifs fait aussi référence à la future taxe européenne dont l’assiette devrait, dit-on, intégrer les transactions intrajournalières. De fait, l’exemption des transactions intrajournalière limite considérablement le revenu de la TTF.Livrons-nous à quelques calculs simples. En 2014, la TTF française a rapporté 771 millions d’euros. Le taux nominal de la TTF étant de 0,2 %, l’assiette est donc de 385 milliards. Étant donné que le volume total de transactions sur les actions françaises, en 2014, s’est élevé entre 1 500 et 2 700 milliards, seules 15 % à 25 % des transactions sont effectivement soumises à la TTF. Les 75 % à 85 % restants (constitué pour une très large part de transactions intrajournalières) en sont tout simplement exemptés.Dit autrement, le taux d’imposition « implicite » de la TTF n’est que de 0,03 % à 0,05 % ! On comprend aisément que la TTF soit quasi indolore. Alors comment la rendre plus profitable ?Un obstacle techniqueTaxer les transactions intrajournalières nécessite de revoir en profondeur le dispositif de collecte aujourd’hui fondé sur le transfert de propriété (comme dans tous les pays où la TTF existe d’ailleurs). S’agissant de la TTF française, l’essentiel de la collecte est géré par le dépositaire central Euroclear, qui centralise l’information sur le solde des achats et des ventes en fin de journée, mais pas celle sur les allers-retours réalisés au cours de la journée.Au-delà de la volonté politique, il y a donc un obstacle technique : disposer d’une information fiable sur les transactions boursières, y compris les transactions haute fréquence et/ou celles réalisées sur les plateformes de négociation alternatives.Cet obstacle n’est pas insurmontable. Le problème de la mesure de l’assiette se pose toujours lorsqu’il s’agit de lever un nouvel impôt (voir le débat récent sur la taxation de la bande passante). C’est même une raison supplémentaire pour élargir la taxe : on disposerait enfin d’une information fiable et précise sur le volume colossal des transactions boursières.Gunther Capelle-Blancard (Professeur à l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne) Johan Theuret (Président de l’Association des DRH des grandes collectivités) Aujourd’hui, la fonction publique devrait, sur le plan social comme sur le plan de la performance, être un modèle pour l’ensemble du monde du travail. Cependant, elle rencontre des difficultés à répondre à l’évolution de la société et elle échoue à trouver des solutions dans certains domaines particulièrement sensibles.La principale raison à cette difficulté d’adaptation est la complexité dans laquelle s’enferme le statut de la fonction publique au fur et à mesure des réformes : aujourd’hui la plupart des Français ignorent tout du secteur public et considèrent que la fonction publique n’est ni compréhensible, ni accessible.Lire aussi :« L’Etat employeur » à la dériveL’opinion publique ignore les conditions de fonctionnement et les perspectives de carrière des métiers du secteur public, et soupçonne les fonctionnaires de bénéficier d’un régime extrêmement favorable.C’est pourquoi, il est légitime de se demander si le statut est encore adapté à la France et aux services publics. La réponse à cette question est oui. L’Etat, comme les hôpitaux et les collectivités locales, a besoin d’agents avec une réelle motivation pour le service public menant une grande partie de leur carrière au sein de la fonction publique en apportant ainsi une mémoire, une continuité et des réflexes d’action publique qui ne sont pas les mêmes que ceux des activités privés.Harmonisation et simplification des rémunérationsPour autant, préserver le statut ne doit pas empêcher sa véritable modernisation. Si le concours doit garantir l’accès à l’emploi public de manière égale à tous les candidats, il faut prendre en compte que le concours constitue pour de nombreuses personnes un obstacle et qu’il n’est pas source d’équité. Seule une minorité maîtrise les rouages pour le préparer et le réussir.Pour que la fonction publique paraisse ouverte à tous, il est indispensable de préserver le principe du concours mais surtout de le faire évoluer. Les candidats qui ont acquis une qualification ou une expérience professionnelle avérée pourraient être recrutés grâce à des concours sur titre (les apprentis, les titulaires d’un diplôme permettant d’exercer dans des professions réglementées…).De même, il est enfin temps d’admettre que les administrations ont aussi besoin d’agents sous contrat, notamment des jeunes, qui souhaitent s’engager dans des actions d’intérêt général pour des périodes limitées. Il faut donc donner au contrat une place spécifique et ne plus le concevoir comme un substitut.Autre besoin de modernisation, l’harmonisation et la simplification des rémunérations. Un véritable statut de la fonction publique devrait tendre vers un régime harmonisé des rémunérations à niveau égal de responsabilité et de compétences. Par ailleurs, les grilles indiciaires et les conditions d’avancements entre les catégories devraient être alignées pour supprimer les différences inéquitables de déroulement de carrière. Tout ceci obligerait enfin à créer un véritable marché de l’emploi public transparent, où chacun pourrait répondre à toutes les demandes qu’il souhaite.Le licenciement plus un tabouModerniser le statut passe aussi par une modernisation de la gestion des ressources humaines des employeurs publics, davantage accaparée, encore aujourd’hui, par la gestion administrative que par la gestion humaine des agents. Le statut est aujourd’hui complexe avec des régimes statutaires parfois illisibles et des règles de gestion trop lourdes.Il conviendrait de faciliter les reclassements et reconversions en simplifiant les procédures. L’accompagnement des carrières parait indispensable pour que les agents puissent bénéficier de réelles reconversions professionnelles.Réaliser un « bilan de carrière » au milieu de la vie professionnelle d’un agent permettrait d’examiner attentivement les possibilités d’évolution professionnelle des agents. Cela devrait concerner en premier lieu les agents qui exercent des métiers dits pénibles pour anticiper les éventuelles interruptions de carrières. Il devrait aussi être mis en place des cessations progressives d’activité qui permettraient de gérer un allégement des fins de carrière des agents touchés par des inaptitudes.Enfin, en le sortant de la compétence des conseils de discipline, le licenciement pour insuffisance professionnelle ne devrait plus être un tabou. Rendu impossible, tant par la lourdeur des procédures que par la jurisprudence administrative, il conviendrait, pour faire face aux situations exceptionnelles entachant la crédibilité du service public, plutôt de le simplifier et d’offrir de véritables garanties d’accompagnement aux personnes licenciées.Restaurer la confianceOn ne compte plus les rapports proposant les réformes nécessaires. Pourtant, loin d’être une œuvre figée dans le temps, la fonction publique ne dispose plus du cadre juridique adapté aux besoins de la gestion des personnels. Alors qu’aujourd’hui, ils sont confrontés à des idées reçues, il semble urgent de restaurer la confiance dans les fonctionnaires.Cela nécessite en effet de fournir les instruments permettant de recruter le personnel nécessaire pour mener à bien l’ensemble des missions qui lui sont confiées et de simplifier le statut pour qu’il comporte suffisamment de souplesse pour une gestion moderne des ressources humaines.En effet, à l’identique du code du travail qui doit être simplifié, une modernisation du statut doit être engagée pour répondre aux enjeux des ressources humaines de la fonction publique.Johan Theuret (Président de l’Association des DRH des grandes collectivités) Damien Leloup Trop peu connu pour figurer dans l’encyclopédie collaborative en ligne, Pierre de Saintignon, tête de liste du PS aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie ? Le journal Nord Littoral a créé, le 10 octobre, une page Wikipédia au nom de l’élu, proche de la maire de Lille, Martine Aubry. La page a été supprimée quelques heures plus tard, comme la précédente, qui avait été créée à son nom cet été. Motif : la « notoriété insuffisante » du candidat, peu connu du grand public malgré une longue carrière politique municipale à Lille et un passé de dirigeant de Darty.De quoi apporter de l’eau au moulin des critiques au sein du PS qui estiment qu’il aurait mieux valu choisir une tête de liste plus connue. Pour autant, la décision de suppression de la page Wikipédia n’est pas vraiment un critère fiable pour jauger la notoriété locale d’un candidat à une élection.Tout d’abord, le maintien en ligne d’une page sur l’encyclopédie collaborative répond à des règles assez précises. Si tout un chacun peut créer une page sur le sujet de son choix, elle peut être supprimée si elle ne répond pas aux critères de l’encyclopédie. De nombreuses règles existent, et varient selon le sujet abordé par la page ; la principale étant que le contenu doit être de nature encyclopédique – avoir un ton neutre, des sources crédibles, et porter sur un sujet de culture générale au sens large.Critères précis pour les personnalités politiquesPour les femmes et hommes politiques, Wikipédia dispose d’une série de critères particuliers pour évaluer la « notoriété des personnalités politiques ». Un(e) candidat(e) ou élu(e) peut avoir une page à son nom s’il ou si elle respecte au moins l’un de ces quatre critères : avoir fait partie d’un gouvernement ; avoir été élu(e) au Parlement ou au Sénat ; avoir été élu(e) maire d’une ville de plus de 100 000 habitants ; avoir été l’objet principal de plusieurs articles, sur plusieurs années.Or, si Pierre de Saintignon n’a jamais été ministre, député ou sénateur, ni maire (même s’il est premier adjoint à la mairie de Lille), il a cependant fait l’objet de plusieurs articles de presse développés, notamment ces derniers mois. Cela n’est pas nécessairement suffisant pour obtenir le droit à une page Wikipédia : les règles de l’encyclopédie, qui se définissent comme « des suggestions consensuelles et non des règles rigides », précisent qu’une personnalité validant l’un de ces critères peut tout de même voir sa page supprimée. Dans les cas de Pierre de Saintignon, toutefois, les discussions sur le Bistro de Wikipédia, l’espace de discussion de la communauté francophone, le consensus s’établissait lundi 12 octobre en faveur d’une suppression un peu trop hâtive — dans les cas jugés « limites », la pratique de l’encyclopédie est plutôt d’ouvrir un débat, dans lequel les partisans et les adversaires de la suppression discutent pendant plusieurs jours avant que les administrateurs ne tranchent.La première version de la page ouverte cet été avait été supprimée en raison de l’absence de sources fiables — la seconde, créée par Nord Littoral, « répond maintenant aux conditions d’admissibilité générales », estime un utilisateur sur la demande de restauration de la page. la page cite des « articles centrés sur plus de deux ans dans des médias de référence : Le Monde [en] 2009 et de nombreux articles pour 2015, comme celui du Point, qui justement titre qu’il “sort de l’ombre”, ce qui veut dire qu’il semble maintenant avoir de la notoriété ».Ironie de l’histoire, la page Wikipédia de Sandrine Rousseau, tête de liste EELV et adversaire de Pierre de Saintignon en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a également été temporairement supprimée en 2014. En partie en raison d’une notoriété jugée faible — Mme Rousseau n’a pas non plus été députée, sénatrice ou maire d’une grande ville —, mais aussi parce que la partie de la page consacrée à ses livres était jugée « trop promotionnelle ou publicitaire ». Après un nouveau débat au sein de la communauté Wikipédia à la fin de septembre, la page a finalement été restaurée.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maryline Baumard Après des mois de tensions autour des campements insalubres regroupant des centaines de migrants dans le 18e arrondissement ou face à la gare d’Austerlitz, la Ville de Paris présente lundi 12 octobre « la mobilisation de la communauté de Paris pour l’accueil des réfugiés ». Ce programme de dix-huit engagements organise un accueil des migrants plus large que la norme édictée par le ministre de l’intérieur. Alors que Bernard Cazeneuve, à l’instar des autorités européennes, ne manque pas de rappeler régulièrement que contrairement aux demandeurs d’asile, les migrants économiques « n’ont pas vocation à rester en France », le plan parisien préconise, lui, que « chaque fois que cela est possible, ces engagements concernent, au-delà des réfugiés, l’ensemble des migrants venus chercher refuge à Paris ».La maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, met ainsi une nouvelle fois en avant un positionnement qui lui avait valu l’agacement du gouvernement avant l’été. Le 9 juin, Mme Hidalgo avait en effet proposé de créer à Paris des « centres de transit pour migrants ». Son idée avait été jugée politiquement dangereuse par un gouvernement inquiet de prêter le flanc aux accusations de laxisme en matière d’immigration. La maire de la capitale reprend aujourd’hui son idée, sous une forme moins ostentatoire. Le chef de l’Etat devait recevoir Mme Hidalgo lundi pour en discuter.« Canaliser les énergies »Au sortir d’un été marqué par les expulsions houleuses de campements dans le quartier de La Chapelle, la Ville de Paris a organisé, le 10 septembre, une grande réunion citoyenne réunissant 400 personnes qui avaient envie de s’investir. C’est là que la municipalité s’est emparée de la dynamique citoyenne qui a conduit à l’annonce de lundi. « Les Parisiens souhaitent vraiment s’engager. Il était de notre mission de canaliser les énergies, d’offrir nos compétences et nos infrastructures pour mieux organiser cet élan de solidarité », assume Dominique Versini, l’adjointe au maire en charge de la solidarité, de la famille et de la lutte contre l’exclusion. Depuis cette date, des rendez-vous multiples ont rythmé la vie de l’Hôtel de Ville, parce qu’« il a fallu faire le lien entre des gens qui proposaient de travailler ensemble avant que le souffle ne retombe », explique-t-elle.Le plan présenté lundi matin associe des mesures très nouvelles et des décisions déjà annoncées, mais rappelées au sein d’un manifeste qui affirme l’esprit général qui gouverne l’équipe municipale. Ainsi, l’accueil de tous les mineurs isolés (sans avoir au préalable vérifié leur âge) devient la norme dans la capitale, comme l’accès de tous aux soins. Ce n’est encore qu’un grand principe, mais 250 consultations ont pu être offertes depuis le mois de juin à ceux qui en avaient le plus besoin.Pour l’hébergement, la Ville a mobilisé huit nouveaux lieux depuis l’été. Comme ce n’est pas suffisant, la municipalité s’engage à chercher encore du bâti et du foncier pour installer plus de centres d’accueil, en respectant une solidarité entre arrondissement et en rêvant d’une répartition plus équitable avec les autres départements d’Ile-de-France.« Effort substantiel »Comme Anne Hidalgo le souhaite, une meilleure prise en charge des nouveaux arrivants, ceux qui débarquent sans repère et sans adresse dans une gare parisienne après avoir traversé toute l’Europe, sera organisée. Une équipe pluridisciplinaire est déjà mise en place pour assurer leur accueil et leur orientation vers des hébergements, afin d’éviter la recréation de campements. Un pool de traducteurs va aussi voir le jour en lien avec des étudiants de l’Institut national des langues et civilisations orientales et des associations.En parallèle, les Parisiens qui accueillent chez eux des réfugiés seront aidés ; les cours de français langue étrangère seront augmentés et rendus plus visibles, comme le dispositif d’accompagnement à la création d’entreprise qui sera ouvert à cette population arrivante. Tout cela s’inscrit dans une liste d’engagements dont le coût, « d’un effort substantiel de plusieurs millions d’euros », sera inscrit au budget 2016.Ces mesures s’appuient sur une pensée philosophique. Ainsi, le 18e et dernier engagement pris par la capitale s’intitule « Promouvoir la liberté mondiale de circulation ». Cette proposition vise à apporter un soutien à l’Organisation pour une citoyenneté universelle qui promeut un très symbolique passeport de citoyen du monde. Dans la même veine, Paris se propose d’accueillir une conférence internationale sur la liberté de circulation et d’installation des personnes, dans le cadre des travaux des Nations unies.Lire aussi :Paris : la justice donne un mois aux migrants pour quitter le lycée Jean-QuarréMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.10.2015 à 13h46 • Mis à jour le11.10.2015 à 15h16 Le président du MoDem, François Bayrou, a plaidé dimanche 11 octobre pour que deux candidats déclarés à la primaire de la droite et du centre, Alain Juppé et François Fillon, « se rapprochent ».« Je souhaiterais qu’ils puissent présenter ensemble un horizon », a lancé M. Bayrou lors de l’émission « Le Grand Rendez-Vous » Europe 1 / Le Monde / I-Télé.Depuis un an, M. Bayrou affirme qu’il était prêt à aider le maire de Bordeaux en vue de 2017, mais n’avait jamais encore plaidé pour un rapprochement entre les deux candidats à la primaire. Lui-même exclut de se présenter à cette primaire.« Je souhaiterais qu’ensemble ils proposent une alternative », a-t-il répété, « mais ça n’est pas mon affaire, ce n’est pas mon parti ».Lire aussi :Primaire à droite : le pari libéral de FillonIl ne votera pas à la primaireInterrogé sur lequel devait mener l’attelage dans l’hypothèse d’un rapprochement, M. Bayrou a répondu : « Je pense qu’Alain Juppé est le mieux placé », tout en démentant demander un « ralliement » de l’un à l’autre.François Bayrou explique depuis plusieurs mois que si Alain Juppé ne sort pas victorieux de la primaire, et si Nicolas Sarkozy l’emporte, alors il sera « libre » de se présenter à la présidentielle.Interrogé sur le fait de savoir s’il allait voter à la primaire, il a répondu : « A titre personnel, non. » « Parce que si je vais voter à la primaire de la droite, je suis engagé par le résultat de la primaire », a-t-il justifié.« Si je n’y vais pas, c’est pour garder mon libre arbitre devant la situation qui sera créée par le résultat de la primaire », a-t-il insisté, répétant qu’il ne veut pas « qu’on se retrouve devant la triple impasse Hollande, Sarkozy, Le Pen ».Lire aussi :Sarkozy prône la « fin des clans » à la fédération de Paris des Républicains 23.10.2015 à 11h42 • Mis à jour le23.10.2015 à 15h01 | Françoise Fressoz Manuel Valls n’en démord pas : le gouvernement réforme et il réformera jusqu’au bout. Alors que la société se crispe et que le président de la République donne l’impression de vouloir apaiser les conflits, le premier ministre revendique sa détermination : « Je m’appuie sur les forces sociales qui veulent avancer, nous sommes à un moment de clarification », a- t il déclaré vendredi 23 octobre. Le premier ministre intervenait au journal Le Monde dans le cadre du Club du Monde de l’économie dont il assurait la séance inaugurale. Il a annoncé que la loi réformant le code du travail serait adoptée avant l’été 2016 et que celle sur le numérique préparée par Emmanuel Macron aurait pour but de « libérer les énergies ».Les divisions de la gauche, celles des syndicats avec le boycott lundi de la conférence sociale par la CGT n’impressionnent pas le premier ministre. « Elles ne nous ont pas empêchés de réformer », plaide-t-il. Pour contourner les blocages, Manuel Valls entend s’appuyer sur les Français qui, dit-il, « acceptent beaucoup plus les réformes qu’on ne le dit ». Il veut aussi consolider les syndicats réformistes car « le dialogue social est le seul moyen de créer une adhésion ».AutocritiqueManuel Valls, qui avait récemment théorisé son réformisme social, entend en faire une arme politique face au thème de la rupture qu’il juge dangereux : « Si le Nord-Pas-de-Calais–Picardie passe au Front national, c’est la fin d’un modèle, la fin d’une certaine vision de la France », dit-il en pointant aussi la menace qui pèserait sur des milliers d’emplois du fait de la fin des subventions européennes.Conscient du scepticisme de l’opinion, le premier ministre va loin dans l’autocritique. « La hausse de la fiscalité, notamment locale, a beaucoup contribué à la montée du rejet d’un système », a-t-il reconnu dans une critique renouvelée du début du quinquennat. Ce n’est pas la première fois que Manuel Valls s’en prend au trop d’impôts, mais cette fois ses termes sont particulièrement sévères : « La hausse de la fiscalité sur les ménages a pénalisé les personnes âgées, elle a fait des dégâts considérables sur les classes moyennes, elle a créé une forme de rupture des Français avec l’impôt », a-t-il dénoncé en ajoutant : « Si c’était à refaire, je ne le referais évidemment pas de la même façon ».Alors que les coupes dans les dépenses publiques créent de fortes crispations à gauche et sur les territoires, Manuel Valls estime qu’il faut poursuivre le mouvement : « Leur niveau trop important entrave l’activité ». Le taux de dépenses publiques atteint aujourd’hui 57,5 % contre 49,4 dans la zone euro selon les statistiques d’Eurostat 2014Dialogue socialSur Air France, le premier ministre affiche sa fermeté et lance un appel aux pilotes. « La compagnie n’a pas d’autre choix que se restructurer. Cela doit de faire sur la base du dialogue social et ça commence par les pilotes. Ils doivent assumer leur responsabilité sinon cela pèsera sur les autres salariés ». Et se fait pressant : « Pour éviter les licenciements il faut que les pilotes reviennent à la table des négociations ». Et de nouveau, il qualifie « d’intolérable » la violence physique qui s’est récemment exercée contre deux cadres dirigeants de l’entreprise.Alors qu’une partie de la gauche accuse François Hollande d’avoir trahi ses engagements et de remettre en cause les acquis sociaux, Manuel Valls défend la nécessité de l’adaptation permanente « mais dans le cadre du dialogue social et avec des valeurs : le travail l’émancipation de l’individu, l’égalité, la protection des salariés ». Evoquant le projet d’accord sur le financement des retraites complémentaires auquel sont parvenus le patronat et les syndicats réformistes, il revendique « le droit à la retraite à la carte » plutôt que le recul de l’age de départ à 63 ans. De même, entend-il encadrer le développement des activités numériques mais avec souplesse, ce qui veut dire beaucoup, car dans ce domaine tout est en train d’exploser, le temps et l’organisation du travail. « Si la loi doit servir à quelque chose, c’est libérer les énergies », plaide-t-il. Emmnauel Macron ne le démentira pas.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual C’est un télescopage intéressant : tandis que la ministre de la justice, Christiane Taubira, s’est prononcée cette semaine en faveur de l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, une pétition d’élus est lancée vendredi 23 octobre pour demander à François Hollande d’honorer sa « promesse de candidat ».« Il faut que le milieu politique ait le courage de livrer cette bataille »Porté par l’Inter-LGBT (Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans), le texte a d’ores et déjà été signé par une quinzaine de personnalités : les députés Cécile Duflot (EELV), Sergio Coronado (EELV), Patrick Bloche (PS) ou Christian Assaf (PS), les eurodéputés Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (PG), la conseillère de Paris Danielle Simonnet (PG), les sénateurs communistes Laurence Cohen et Pierre Laurent ou encore les conseillers régionaux d’Ile-de-France Emmanuelle Cosse (EELV), Marie-Pierre de la Gontrie (PS) et Christine Frey (PS).Il sera remis en janvier aux présidents de la République, de l’Assemblée et du Sénat, ainsi qu’au premier ministre. « C’est la première fois que nous faisons une pétition uniquement d’élus, expose Amandine Miguel, porte-parole de l’Inter-LGBT. Car nous savons que la société est prête. Mais c’est avec les élus que nous pourrons légiférer. »23 651 enfants nés par PMA en 2013« Il faut que le milieu politique, et je m’y inclus, ait le courage de livrer cette bataille », estimait Christiane Taubira, dans un documentaire diffusé mardi sur Canal +. Avant de réitérer son propos mercredi sur France 2.La PMA n’est actuellement accessible qu’aux couples hétérosexuels. En 2013, elle a permis la naissance de 23 651 enfants. Cette technique de procréation, qui prévoit notamment le recours à un don de sperme, devait être ouverte aux femmes célibataires et en couple homosexuel. C’est en tout cas ce qu’avait promis François Hollande lors de la présidentielle, avant que les grands cortèges de La Manif pour tous ne pourfendent le projet de loi Taubira ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe.Début 2013, soucieux de calmer les tensions de la rue, le groupe PS à l’Assemblée nationale avait dû renoncer à présenter un amendement à la loi sur le mariage pour tous. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault promettait, à l’époque, que le sujet serait examiné dans le cadre d’une grande loi sur la famille. Mais au lendemain d’une manifestation de La Manif pour tous, en février 2014, Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, s’y était finalement opposé, et le projet de loi famille avait été reporté sine die.« Principe d’égalité »« On veut juste que le gouvernement fasse preuve de courage politique et mette fin à une discrimination inacceptable », martèle Amandine Miguel, qui s’appuie sur deux avis favorables rendus début juillet par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH) et le Défenseur des droits.Lire aussi :Enterrée par la gauche, la PMA est de retourAprès avoir rappelé que « l’ouverture du mariage aux couples de même sexe leur permettait de s’engager dans un projet parental en adoptant un enfant, de même que les femmes célibataires le pouvaient depuis 1966 », le défenseur des droits, Jacques Toubon, s’est en effet étonné que « ces mêmes femmes [soient] écartées de la PMA » et s’est prononcé pour une évolution de la loi à la faveur du « principe d’égalité ». Le HCEFH a également fait valoir qu’« aucun des pays européens ayant légalisé le mariage entre couples de même sexe n’interdit la PMA aux couples de femmes », à l’image du Royaume-Uni, de la Belgique, de l’Espagne, des Pays-Bas et de la Suède.Cette semaine, les propos de Christiane Taubira, qui a évoqué une « revendication légitime », ont suscité l’ire de La Manif pour tous. L’association a fait part de sa « stupeur » et de son « inquiétude » face à ce qui reviendrait à « faire délibérément des orphelins de père ».Julia PascualJournaliste au Monde Laurent Borredon L’enquête a été aussi minutieuse que le rapport final est accablant pour le gouvernement. Vendredi 23 octobre, la Ligue des droits de l’homme (LDH) a présenté les conclusions de la commission d’enquête citoyenne lancée après la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, tué par un gendarme dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, en marge de manifestations d’opposants à la construction d’un barrage à Sivens (Tarn). Le rapport dénonce « un régime de violences policières qu’aucun citoyen attaché aux règles démocratiques ne saurait tolérer » et « la légalité douteuse des opérations de maintien de l’ordre menées à Sivens ».Les auteurs font remonter la dégradation de la situation à la fin août : un nouveau commandant de gendarmerie, un nouveau préfet et, surtout, une déclaration du premier ministre, qui défend la poursuite du projet devant les Jeunes Agriculteurs. Les 22 et 23 août, une nouvelle parcelle est occupée par les « zadistes ». En face, la présence des forces de l’ordre devient massive. Un « climat oppressif permanent » s’installe, la brutalité devient la règle.Philippe Maffre, un agriculteur opposé au projet, est ainsi violemment interpellé :« Une manifestante que je connaissais était poussée par un [gendarme] mobile. Je lui ai dit : “Tu n’as pas honte d’agir ainsi, cette femme pourrait être ta mère !” Il y avait six gendarmes devant moi, et derrière le petit chef. Il a ordonné de m’embarquer, ils m’ont saisi et m’ont pété une épaule [une luxation] alors que je tendais les bras. » Un autre témoin raconte avoir été « chopé par l’arrière du foulard (…) sur une dizaine de mètres ».Un élu opposant est même jeté dans le fossé. « Il était clair que les forces de l’ordre n’étaient pas là pour apaiser mais pour le passage en force », conclut Roland Foissac, vice-président (PCF) du conseil général, qui a assisté à la scène.Lire aussi :Mort de Rémi Fraisse : l’enquête bâclée de la gendarmerie« Passage à tabac d’un des zadistes »Les expulsions changent également de nature. La « maison des druides », une cabane occupée à quelques dizaines de mètres du site des travaux, subit une quinzaine d’opérations des forces de l’ordre en deux mois. A chaque fois, le même scénario :« Les gendarmes mobiles lancent des grenades lacrymogènes, expulsent avec violence les zadistes présents, pénètrent dans la cabane, détruisent toutes les affaires et brûlent celles qu’ils ne peuvent pas casser. Lors du raid du 3 octobre, selon un témoin, un des zadistes présents qui essaie de filmer l’intervention est victime d’un tir de Flash-Ball. Un second raid ce même 3 octobre en soirée se termine par un passage à tabac d’un des zadistes présents. »Les téléphones et les appareils photos sont détruits ou purgés de leurs fichiers. La violence verbale est la règle. « Les termes de “salopes”, “putes”, “femelles” étaient très utilisés », assurent plusieurs témoins.Quand arrive la grande manifestation du 25 octobre, la tension est à son comble, et le rapport entre les associations d’opposants et la préfecture est très dégradé. Après de premiers incidents en fin d’après-midi, les affrontements reprennent vers 23 heures. Le niveau de violence est inédit, comme l’a constaté un médecin présent sur le poste de secours :« Nous avons reçu deux blessés par des grenades, l’un dans la jambe, l’autre dans le dos. J’ai dû retirer des éclats de plastique. (…) Un autre des huit blessés avait reçu un tir de lacrymogène dans son casque. Sous le choc, le casque a éclaté et laissé une plaie de 15 centimètres. J’ai dû faire 9 points de suture. Un autre avait été victime de tir de Flash-Ball aux genoux. Il avait une grosse contusion osseuse. Une autre avait pris des projectiles à la cheville. »« Manipulations médiatiques »La LDH conteste également la légalité des opérations de maintien de l’ordre sur le site du barrage – un terrain privé. Ou il s’agissait de disperser un attroupement ou il s’agissait de procéder à une expulsion. Mais le code pénal définit l’attroupement comme « le regroupement des personnes sur la voie publique susceptible de troubler l’ordre public », ce qui n’était pas le cas. Quant à la deuxième solution, la commission souligne « l’absence de toute décision judiciaire d’expulsion » préalable.La conclusion est sans appel. Pour la LDH, ce flou juridique et les « manipulations médiatiques » qui ont précédé et suivi la mort de Rémi Fraisse ont « très habilement permis à l’autorité civile, du préfet aux ministres, d’échapper aux responsabilités dans la survenance malheureusement prévisible de la mort de Rémi Fraisse » :« L’absence de traçabilité précise des ordres donnés est le meilleur moyen pour l’autorité politique de se défausser de ses responsabilités, de se draper d’indignation et, quand la pression est trop forte, de désigner quelques boucs émissaires, jetés en pâture à l’opinion publique pour accréditer l’idée que justice serait faite. »Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Vincent Giret Décrypter les grandes mutations du monde, en débattre dans un cadre privilégié : telle est l’ambition du Club de l’économie que Le Monde lance vendredi 23 octobre. Avec un rendez-vous mensuel, dans l’auditorium du journal avec des décideurs publics de premier rang, français ou européens, des entrepreneurs et des économistes de renommée internationale, Le Monde ambitionne d’être le lieu du renouveau du débat public sur les grands défis économiques et sociaux d’aujourd’hui.Le premier ministre, Manuel Valls, est le premier invité du Club. Il sera interrogé sur « le social-réformisme à l’épreuve du réel » qu’il entend incarner et sur sa capacité à le décliner dans des réformes précises d’envergure : quelle réforme du marché du travail ? Quelle vision de l’Etat moderne ? Quel rôle pour l’Etat actionnaire ? Quelles adaptations à l’heure de l’économie numérique ?L’économiste Daniel Cohen interviendra dans un second temps sur « l’avenir de la croissance » à l’heure des grandes mutations, technologique et climatique.Tweets de @jadegrandin!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Lors du deuxième rendez-vous du Club de l’économie du Monde, qui se tiendra le 17 novembre, Denis Kessler, PDG du groupe de réassurance Scor et vice-président du Medef, débattra de « la mutation des grands risques mondiaux », tandis que dans un second temps, Philippe Wahl, président du groupe La Poste, sera interrogé sur « les défis de la transition numérique ».Vincent GiretJournaliste au Monde Olivier Faye et Alexis Delcambre Il y a trente ans, le monde politique et les médias débattaient de l’opportunité d’offrir du temps d’antenne à la télévision au Front national et à son président Jean-Marie Le Pen. Le parti d’extrême droite, désormais placé sous l’égide de Marine Le Pen, se trouve aujourd’hui dans une position qui lui permet d’annuler à la dernière minute sa participation à une émission politique sur le service public, en prime time.C’est ce qu’a fait la présidente du Front national, jeudi 22 octobre, en décidant, trois heures avant le début de l’émission, de ne pas se rendre sur le plateau de « Des paroles et des actes » (« DPDA »), sur France 2, devenue selon elle une « mascarade ». Un signe du sentiment de puissance dont jouit le parti à la veille des élections régionales des 6 et 13 décembre, qui pourraient voir la formation lepéniste emporter une région pour la première fois depuis sa fondation en 1972.Le rendez-vous devait opposer Mme Le Pen à Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, et à Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement. Un panel de Français – un imam, un père de famille accueillant chez lui des réfugiés et un chef d’entreprise – devait par ailleurs interpeller la députée européenne au cours de l’émission.C’était sans compter sur l’intervention conjointe de Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, et de Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Les deux chefs de parti se sont offusqués, mercredi, de l’invitation de Mme Le Pen, candidate aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, tout juste quatre jours avant l’ouverture de la campagne officielle dans les médias, le 26 octobre. De quoi désavantager, selon eux, leurs candidats respectifs, Pierre de Saintignon (PS) et Xavier Bertrand (Les Républicains).« A moi, M. Pujadas, on n’impose rien »Le CSA a entendu ces doléances et annoncé quelques heures plus tard qu’« une expression contradictoire devrait être rapidement offerte aux concurrents (…) quand des personnalités fortement impliquées dans la compétition électorale sont invitées à prendre la parole sur les antennes ». France 2 a réagi en décidant d’inviter dans la foulée MM. Bertrand et de Saintignon à venir débattre en fin d’émission avec la présidente du FN. Mécontente de ce changement de programme de dernière minute, Mme Le Pen a réclamé que les séquences impliquant Stéphane Le Foll et Jean-Christophe Lagarde soient annulées.Une demande à laquelle n’a pas accédé David Pujadas, présentateur de « DPDA », ce qui a provoqué la mise en retrait de Mme Le Pen. « Parce que je représente des millions d’électeurs français qui ont droit à la considération et au respect du service public, à moi, M. Pujadas, on n’impose rien. Surtout quand ces changements de dernière minute visent à obéir aux caprices du système UMPS », a-t-elle justifié dans un communiqué. Dans le courrier qu’il avait adressé à Nicolas Sarkozy, Jean-Christophe Cambadélis écrivait : « Je crois qu’il faut porter un coup d’arrêt à la fascination, à la promotion morbide de l’extrême droite dans le pays. » Une occasion rêvée pour Marine Le Pen de dénoncer le « système », de jouer la rupture et d’adopter la posture de la victime.Lire aussi :Marine Le Pen reste la politique la plus invitée à « Des paroles et des actes »Du côté de France Télévisions, malgré la controverse politique, on assume pleinement le fait d’avoir convié Marine Le Pen pour une cinquième fois depuis la création de l’émission, en 2011. « Le statut de l’émission impose qu’on invite les figures de proue », admet Pascal Golomer, directeur de l’information de France Télévisions. « Il se trouve que le Front national est toujours représenté par Marine Le Pen, c’est ainsi », justifie Gilles Bornstein, rédacteur en chef de « DPDA ». Mercredi, quand les tirs venaient de toute part, l’équipe de l’émission a résisté alors qu’« il y avait une forte pression pour qu’[elle annule] », a rappelé M. Pujadas.« Nous nous sommes adaptés aux circonstances »Rétrospectivement, France Télévisions devait-elle suivre à la lettre la recommandation du CSA, qui a semblé modifier les règles du jeu avant même le début de la campagne officielle ? « Le CSA est venu s’ajouter au groupe d’intervenants qui ont eu leur mot à dire sur ce “DPDA”, constate Pascal Golomer. Nous avons écouté l’environnement et nous nous sommes adaptés aux circonstances. C’était une décision éditoriale à partir d’une situation compliquée. »La présence du Front national à la télévision représente en tout cas une question difficile à gérer, bien que les données du problème aient évolué depuis « L’Heure de vérité », en 1984, sur Antenne 2, quand Jean-Marie Le Pen fit sa première incursion sur le petit écran. Alors que le parti d’extrême droite s’est battu pendant des années pour exister à la télévision, Marine Le Pen, elle, y est née. Le 5 mai 2002, au soir de la défaite de son père au second tour de l’élection présidentielle face à Jacques Chirac, la jeune femme est en effet poussée presque par hasard sur le plateau de France 3 et y réalise une prestation remarquée.Lire aussi :France Télévisions marche sur des œufs avec le Front nationalDepuis, la fille de Jean-Marie Le Pen maîtrise les codes de la télévision et en a fait une arme dans sa conquête du pouvoir, au FN puis dans le combat électoral. En position de force dans les sondages, sollicitée par les médias, où elle réalise de bons scores en termes d’audience, la députée européenne sait jouer avec l’outil en le contournant au besoin et en misant sur Internet.Interrogé au sujet de cette annulation, Jean-Marie Le Pen a pris le contre-pied de sa fille. « Toutes les occasions sont bonnes pour faire connaître ses opinions. C’est ce que je ferais si j’étais à sa place. Personnellement, je suis toujours pour que l’on combatte », a avancé l’ancien président du FN. Un commentaire qui peut s’interpréter comme une pique politique mais qui symbolise aussi un changement d’époque. #container_14455165756{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455165756{ height:700px; } #container_14455165756 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455165756 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455165756 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455165756 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La présidente du FN, personnalité la plus invitéeLa liste des invités des 26 émissions de « Des paroles et des actes » hors spéciale élections ou primaire.Source : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Pour celle sur la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, tué il y a un an par un gendarme à Sivens (Tarn), c’est pire : elle recule. Le Monde a pu prendre connaissance du retour de commission rogatoire déposé en mars par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) sur le bureau de la juge Anissa Oumohand, chargée de l’instruction ouverte pour « violences par une personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».Pour l’essentiel, les gendarmes n’ont pas enquêté sur les faits, mais sur le climat qui régnait sur la ZAD (zone à défendre) du projet de barrage de Sivens dans les semaines qui les ont précédés – dont la violence justifierait la réplique de la nuit du 25 au 26 octobre – et sur la personnalité de la victime – totalement et irrémédiablement pacifique.Le jeune homme est mort dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, peu avant 2 heures du matin, après avoir été atteint par une grenade offensive lancée par un chef de groupe du 4e peloton de l’escadron de gendarmerie mobile de La Réole (Gironde), Jean-Christophe J. Depuis plusieurs heures, des gendarmes mobiles retranchés dans la « zone vie » du chantier affrontaient de petits groupes de manifestants. Dans l’après-midi du 25, un grand rassemblement avait réuni opposants et personnalités politiques à plusieurs centaines de mètres de là.Lire aussi la tribune des parents du jeune militant :A Rémi Fraisse, notre fils mort il y a un anContradictionsAprès des mois d’investigations, les gendarmes en reviennent tout simplement à la thèse officielle évoquée par Bernard Cazeneuve et Manuel Valls dans les jours qui ont suivi la mort du jeune militant écologiste. A Sivens, écrivent-ils dans leur procès-verbal de synthèse, les gendarmes ont riposté « à des violences caractérisées, croissantes et incessantes », « les avertissements réglementaires ont été effectués avant chaque usage ou lancer de grenade » et, enfin, « la précaution d’utiliser une paire de jumelles [à intensification lumineuse] pour vérifier si personne ne se trouve dans la zone où il s’apprête à jeter la grenade démontre la volonté du chef J. d’éviter de blesser un manifestant ».Ces trois affirmations sont contredites par le dossier sur lequel elles se fondent. Ainsi de l’utilisation des jumelles. Ce soir-là, les militaires du 4e peloton agissent sans projecteur – il est cassé. Le chef J. assure qu’avant de lancer sa grenade il est donc retourné à la fourgonnette de son groupe, à 8 mètres de sa position, pour vérifier avec les jumelles que la zone visée était « isolée, et dégagée de toute personne ». Un épisode dont le gendarme qui avait la garde de l’appareil n’a aucun souvenir, pas plus que son collègue affecté au véhicule. Et les sommations jugées « réglementaires » ont été réalisées sans mégaphone : il était également en panne…Reste le point central de l’argumentation des gendarmes : l’état de danger dans lequel ils se seraient trouvés, avec notamment de nombreux jets de cocktails Molotov. Mais là encore, les contradictions dominent. Au sein du 4e peloton, celui du chef J., un gendarme n’a « pas vu de cocktail Molotov », un autre est « certain » d’en avoir vu, un troisième en a vu un, mais il a éclaté « à une dizaine de mètres » devant eux. Lors de l’audition du responsable de la cellule image de l’escadron, chargé de filmer les événements, l’enquêteur s’étonne d’ailleurs : « Nous ne voyons pas de cocktails Molotov sur les vidéos. » « Terrain tenu, pas de gros soucis... »En réalité, il y a bien eu des jets de bouteilles enflammées, mais peu et loin des militaires. Les gendarmes sont bien protégés dans le carré de 30 mètres sur 30 mètres qu’ils sont chargés de garder. La « zone vie » du chantier est entourée d’un grillage de 1,80 m, et d’un fossé profond de 2 mètres et large de 1,50 m. Malgré les efforts déployés, l’IGGN ne parvient pas à documenter les effets des « violences caractérisées » des opposants : le seul blessé, côté gendarme, s’est fait mal au genou en trébuchant tout seul lors d’une sortie…A 1 heure du matin, quand le commandant de gendarmerie mobile autorise l’usage de grenades offensives, il précise étrangement au centre opérationnel : « Terrain tenu, pas de gros soucis. » Pourquoi avoir autorisé l’usage de la force, alors ? Les gendarmes ont-ils souhaité interpeller des manifestants, en contradiction avec l’objectif « défensif » affiché ?Devant les enquêteurs, le commandant a reconnu que le patron de la gendarmerie départementale lui a donné « comme consigne de procéder à des interpellations ». Ce dernier assure avoir dit le contraire : « Pas de sortie pour aller interpeller ou provoquer les opposants. » Les enquêteurs laissent filer… Mercredi 21 octobre, le site d’information Reporterre a assuré qu’un assaut des gendarmes avait précédé le lancer de grenade. Mais aucun des témoins cités n’a été entendu par les enquêteurs.Le rôle de l’autorité civileReste la responsabilité de l’autorité civile, le préfet et son directeur de cabinet, qui surplombe tout le dossier. Le commandant de gendarmerie mobile, entendu deux heures après la mort du jeune homme, avait assuré, spontanément : « Je tiens à préciser que le préfet du Tarn, par l’intermédiaire du commandant de groupement, nous avait demandé de faire preuve d’une extrême fermeté. » Entre-temps, la déclaration a été révélée par la presse, et lors d’une nouvelle audition, il est contraint de virer sur l’aile : « Je ne suis pas certain qu’il ait parlé d’extrême fermeté, mais je confirme l’idée de fermeté. Je voudrais préciser qu’il a également parlé d’apaisement vis-à-vis des opposants. »Les magistrats ont refusé aux avocats de la famille de Rémi Fraisse, Mes Claire Dujardin et Arié Alimi, les auditions du préfet et de son directeur de cabinet, pourtant responsables des opérations de maintien de l’ordre. « Pas, en I’état, utile à la manifestation de la vérité » et « que très indirectement lié aux faits », a estimé Mme Oumohand. Comme le reste de l’enquête, serait-on tenté de dire… Aucun acte d’investigation n’a été ordonné depuis mars.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.10.2015 à 19h58 • Mis à jour le23.10.2015 à 11h56 | Mathilde Damgé Marine Le Pen, invitée pour la sixième fois de l’émission politique « Des Paroles et des actes » (DPDA), a annoncé, jeudi 22 octobre, qu’elle ne participerait pas cette « pantalonnade ».Lire aussi :Marine Le Pen reste la politique la plus invitée à « Des paroles et des actes »France 2, critiquée par les patrons des Républicains et du Parti socialiste pour avoir à nouveau invité la dirigeante du Front national (FN) à cette émission, avait convié les deux principaux adversaires de Mme Le Pen aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en plus des deux invités initialement prévus pour débattre avec elle. Ce que Mme Le Pen trouvait excessif et « cavalier ».Peu avant, la dirigeante d’extrême droite avait publié un communiqué dénonçant l’alliance de l’« UMPS » contre sa liberté de parole, qu’elle estime malmenée.Elle concluait en ces termes :« Je rappelle que le Front national n’a obtenu en 2014-2015 que 5,8 % du temps d’antenne politique, soit moins que les Verts (6,7 %), et bien sûr moins que le PS (27,4 %), le gouvernement (12,7 %) et Les Républicains (34,1 %), alors que notre mouvement représente près du tiers des électeurs français. »La présidente du FN faisait référence à un sondage du Journal du dimanche du 11 octobre selon lequel un Français sur trois serait prêt à voter pour elle à l’élection présidentielle de 2017.Des chiffres « de gauche »Concernant la présence du FN dans les médias, les chiffres brandis par Marine Le Pen sont en fait des données compilées par le compte Twitter @engageesduweb, qui se présente comme « sympathisant de gauche » :Temps de parole par parti politique. Saison 2014-2015. http://t.co/kNOSfTz3si— EngageesDuWeb (@Les EngagéEs du Web)require(["twitter/widgets"]);Selon ces chiffres, le FN est certes moins représenté en tant que parti. Mais si l’on regarde les chiffres au niveau individuel, c’est une figure du parti d’extrême droite qui tire le plus à elle la couverture médiatique :Le Top40 des invité-e-s média 2014-2015 couronne sans surprise F. Philippot du @FN_officiel http://t.co/1D0c3RiPTq— EngageesDuWeb (@Les EngagéEs du Web)require(["twitter/widgets"]);Le vice-président du FN, Florian Philippot, a ainsi été invité plus de vingt fois depuis le début de l’année sur BFMTV.Lire : BFMTV, numéro un sur Florian PhilippotPas de décomptes officielsCôté données officielles, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) ne fait pas le décompte pour chaque émission ; le décompte des temps de parole relevés par le Conseil et consultable sur son site n’est donné que par chaîne et par type d’émission (journaux d’information, magazines...).Une de ses membres sur Radio Classique a toutefois avancé jeudi que le Conseil n’avait pas constaté de « déséquilibre majeur » cette année entre les temps de parole des différents partis dans l’audiovisuel.Seules les présidentielles répondent au principe de stricte égalité de temps de parole entre les candidats ; pour les autres élections, c’est le principe d’équité qui gouverne : il est fondé sur la représentativité des candidats (les résultats aux élections précédentes par exemple) et sur « la capacité à manifester concrètement son implication dans la campagne : organisation de réunions publiques, participation à des débats ».Lors des régionales de 2010, le Front national a obtenu 9,17 % des voix.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Bekmezian Deux ans après la promulgation des lois sur la transparence de la vie publique, votées en 2013 à la suite de l’affaire Cahuzac, une lourde erreur contenue dans ces textes pourrait être enfin corrigée. Le trésorier du Front national (FN), Wallerand de Saint-Just, visé par une enquête sur le financement du parti, avait ainsi pu échapper à une mise en examen uniquement grâce à une bourde parlementaire liée à ces projets de loi et que personne n’avait relevée jusque-là.Lire aussi :La bourde parlementaire qui profite au Front nationalPour résumer, en allant trop vite dans l’examen de ces textes, les parlementaires avaient, sans le vouloir, tout simplement effacé une disposition datant de 1988 qui interdisait aux partis politiques de recevoir un don d’une personne morale. A cause de cette erreur d’inattention, les juges d’instruction n’avaient donc pu mettre en examen Wallerand de Saint-Just pour « acceptation par un parti politique d’un financement par une personne morale », en l’occurrence la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen. Le trésorier du FN – qui avait été le premier à remarquer cette faille – avait alors pu repartir sous le simple statut de témoin assisté, sans être inquiété, et l’enquête sur le FN s’en était trouvée fortement fragilisée.Examen le 5 novembre en séanceRapidement, les socialistes ont donc voulu corriger le tir et c’est pourquoi le sénateur PS Jean-Pierre Sueur (Loiret) avait presque immédiatement déposé une proposition de loi spécifique sur le sujet. Mais les responsables de la majorité, qui visiblement n’avaient pas tiré les enseignements de leur erreur initiale, ont voulu aller encore plus vite et en passer par un amendement à un texte qui était alors en débat au Parlement, celui de la ministre de la justice, Christiane Taubira, sur l’adaptation de la procédure pénale au droit de l’Union européenne. Cela n’a pas manqué : saisi sur le texte, le Conseil constitutionnel a jugé, entre autres, que cette disposition n’avait rien à voir avec le sujet et l’a donc censurée.« Si l’on avait pris tout de suite ma proposition de loi, nous n’en serions pas là », regrettait encore Jean-Pierre Sueur, lundi 19 octobre, en attendant toujours que son texte soit enfin inscrit à l’ordre du jour du Sénat.C’est désormais chose faite : après avoir maintes fois alerté le ministère des relations avec le Parlement, le sénateur et ancien président de la commission des lois a enfin obtenu que sa proposition de loi soit examinée le 5 novembre en séance, et donc dès la semaine prochaine en commission, avant de passer devant l’Assemblée. A deux mois des élections régionales, il était plus que temps.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Breteau Malgré son annulation pour l’émission du 22 octobre, Marine Le Pen reste la personnalité la plus invitée lors des 26 éditions de « Des paroles et des actes », depuis sa création en juin 2011. La responsable d’extrême droite s’est rendue cinq fois sur le plateau de France 2.La dernière invitation en date de la présidente du Front national a été vivement critiquée par ses opposants nationaux et régionaux, Mme Le Pen étant candidate aux élections régionales de décembre. Dans la foulée, et sur demande après demande du PS et du parti Les Républicains au CSA, ses deux concurrents, Xavier Bertrand et Pierre de Saintignon, ont également été conviés.Dans le graphique ci-dessous, nous avons fait la distinction entre deux « statuts » : si la personnalité politique est l’invitée principal ou si elle est sur le plateau en qualité de contradicteur. #container_14455165756{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455165756{ height:700px; } #container_14455165756 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455165756 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455165756 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455165756 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La présidente du FN, personnalité la plus invitéeLa liste des invités des 26 émissions de « Des paroles et des actes » hors spéciale élections ou primaire.Source : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14455165756", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#28beaa","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , 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Wauquiez","Laurent Fabius","Jean-Marie Le Guen","Jean-Christophe Lagarde","Henri Guaino","Harlem Désir","Florian Philippot","Éric Ciotti"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "invité principal", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null 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Le Front national est en troisième position, avec trois représentants pour huit participations : Marine Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot. #container_14455180116{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455180116{ height:450px; } #container_14455180116 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455180116 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455180116 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455180116 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les Républicains, formation la plus présente, devant le PS et le FNHors émissions spéciales élections ou primairesSource : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Sarkozy, Hollande et Le Pen sur le podium des audiencesSi l’on s’intéresse aux audiences de ces émissions, c’est Nicolas Sarkozy, alors président de la République, qui arrive en tête, avec 5,6 millions de téléspectateurs le 26 mars 2012. Il est suivi de François Hollande avec 5,4 millions le 26 janvier 2012 – lors de la campagne présidentielle.La présidente du Front national arrive en troisième position avec 5 millions de personnes devant leur poste le 23 février 2012 – son premier passage. #container_14455187714{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455187714{ height:600px; } #container_14455187714 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455187714 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455187714 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455187714 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La présidentielle, période à la plus forte audienceHors émission spéciale élections ou primaire.Source : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}De manière générale, le nombre de téléspectateurs comme le pourcentage de part d’audience suit la courbe de la participation aux élections. Avant la présidentielle, l’émission rassemble ses meilleures audiences (avec plus de 5 millions de téléspectateurs), là où, éloigné de toute élection nationale, le rendez-vous mobilise autour de 2 millions de personnes.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.10.2015 à 13h58 • Mis à jour le22.10.2015 à 15h10 Henri Guaino, député Les Républicains des Yvelines, a été condamné en appel à 2 000 euros d’amende, jeudi 22 octobre. Il lui est reproché d’avoir, entre le 22 et le 28 mars 2013, fait le tour des médias pour dire tout le mal qu’il pensait du juge Jean-Michel Gentil, coupable à ses yeux d’avoir mis en examen Nicolas Sarkozy pour « abus de faiblesse » dans l’affaire Bettencourt.Une décision « grotesque », « indigne », qui « salit l’image de la France » et « déshonore la justice », avait-il tonné sur les plateaux de télévision.Vers un pourvoi en cassationCes propos avaient suscité notamment l’indignation de l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), qui avait saisi le parquet de Paris. Ce dernier avait ouvert une enquête préliminaire, qui a débouché sur ces poursuites.Le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé le député en novembre 2014, mais le parquet de Paris avait fait appel. Comme en première instance, une amende de l’ordre de 3  000 euros avait été requise.Henri Guaino était d’autant plus outré de se trouver sur le banc des prévenus qu’il estimait que, sur le fond du dossier, « l’histoire [lui] a donné raison » : en 2013, six mois après la mise en examen de M. Sarkozy, le juge Gentil avait conclu à un non-lieu « sans qu’ait été émis entre-temps aucun acte nouveau ». L’avocat d’Henri Guaino, Me Eric Dupond-Moretti, a annoncé que son client allait se pourvoir en cassation.Lire :Henri Guaino : « On peut critiquer Dieu, mais pas un juge ? » Nicolas Chapuis et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) C’est le genre de mariage de raison, noué au gré des nuits bruxelloises, qu’affectionnent les diplomates européens. Pourtant, François Hollande et Alexis Tsipras, qui doivent se rencontrer à Athènes vendredi 23 octobre, auront mis près de deux ans à se trouver. A priori, tout opposait le premier ministre grec, fringant leader de la gauche radicale européenne, et le chef de l’Etat français, défenseur obstiné d’une social-démocratie à tendance pragmatique – d’aucun diront libérale.Le premier contact, au printemps 2012, est clairement un rendez-vous manqué. Alexis Tsipras vient de surgir sur la scène européenne à la tête de l’ovni Syriza, après que son parti a failli remporter les législatives. Il intrigue autant qu’il inquiète. A l’époque ses contacts en France s’appellent Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, les deux têtes chercheuses du Front de gauche. De passage à Paris, il sollicite aussi un entretien avec François Hollande et des responsables du PS. Fin de non-recevoir. Les socialistes français ne veulent alors traiter qu’avec leurs homologues grecs du Pasok, et inversement. « C’était un manque de compréhension de la révolution entamée sur le champ politique national grec, affirme Antonis Markopoulos, coordinateur du secrétariat du département des affaires étrangères de Syriza. Notre parti était en train de devenir la principale force politique du pays et il y avait une forme d’aveuglement européen à ne pas vouloir le reconnaître. »Un front des pays du SudDe ce premier pas de danse avorté, Alexis Tsipras gardera une petite amertume. Lorsqu’il devient premier ministre après les élections du 25 janvier 2015, il espère tout de même que François Hollande se posera en allié de la Grèce dans les difficiles négociations qui commencent alors avec les créanciers du pays. Invité dès le jour de son investiture par le président français « à se rendre rapidement à Paris », M. Tsipras commence sa tournée des capitales européennes par l’Elysée. « Hollande voulait avoir un dialogue en tête à tête avec lui, pour comprendre s’il allait jouer la posture, ou s’il était là pour réformer son pays et rester dans la zone euro », explique un conseiller du chef de l’Etat.Alexis Tsipras veut, de son côté, tâter le terrain pour voir si la constitution d’un front des pays du Sud contre la position austéritaire de Berlin est possible. Rapidement, il se rend compte que l’axe franco-allemand prévaudra. Pour le politologue Elias Nikolakopoulos, « Tsipras attendait certes plus de soutien mais Hollande espérait, lui, plus de réalisme du côté grec ». Pendant de longs mois il n’y a pas de véritable « rencontre humaine entre les deux hommes ». Jusqu’à ce que le climat se détériore.La crise estivale, avec la tentation, principalement allemande, de pousser la Grèce hors de la zone euro, va rapprocher les deux hommes, solidaires sur la nécessité d’éviter un « Grexit ». Pourtant, le recours au référendum par Alexis Tsipras, le 5 juillet, est d’abord mal vécu par la France. « Il y a un problème de confiance », lâche François Hollande devant quelques journalistes, estimant que le premier ministre grec tient un double discours selon qu’il se trouve à Bruxelles ou à Athènes. Au soir du plébiscite en faveur du « non », les deux dirigeants s’appellent tout de même et conviennent de travailler ensemble au maintien de la Grèce dans la zone euro.Début de romanceElias Nikolakopoulos fait, lui, remonter le rapprochement entre MM. Tsipras et Hollande au 8 juillet, soit trois jours après le référendum :« Le premier ministre grec est allé plaider sa cause au parlement européen et là il a mieux compris les équilibres et les tensions européennes. Il a bénéficié du soutien du groupe socialiste du parlement. Or le membre le plus important de ce groupe reste le PS de Hollande. Cela a marqué le véritable tournant : Tsipras a compris qu’il devait se rapprocher de la France et du PS. » Dans les heures qui suivent, des technocrates français aident la délégation de négociateurs grecs à peaufiner ses propositions aux créanciers. Le dimanche suivant, l’accord menace encore de capoter sur la question du fond de privatisation souhaité par Berlin et refusé par Athènes. Un haut fonctionnaire se rappelle l’ambiance très tendue au milieu de la nuit. Après des heures de négociations, Alexis Tsipras se lève de table et sort de la pièce pour rejoindre ses conseillers. « Tout le monde pense qu’il va planter les pourparlers et quitter Bruxelles, raconte ce témoin. La délégation grecque a eu la surprise de voir débarquer François Hollande qui est venu discuter en tête à tête pendant vingt minutes et l’a convaincu de revenir. » Le genre de début de romance qu’affectionnent les diplomates.François Hollande continue dans les semaines qui suivent de jouer les facilitateurs entre le gouvernement Tsipras et la commission européenne, « durablement marquée par les mots durs échangés lors du référendum », selon une source européenne.« Deux hommes d’Etat qui se respectent »De ces longues soirées de juillet, il est resté une entente tacite entre les deux hommes, qui gardent tout de même une forme de réserve dans leur rapport personnel. « Mais les choses vont de mieux en mieux. Ce sont deux hommes d’Etat qui se respectent. Alexis est rétif au paternalisme et Hollande a finalement la bonne distance avec lui », précise une source gouvernementale grecque. Chacun trouve son compte dans cette visite officielle.Sur le volet économique d’abord. « Hollande nous offre son soutien et en retour il devrait négocier pour que des entreprises françaises obtiennent certains pans des privatisations que nous nous sommes engagés à mener », reconnaît Antonis Markopoulos.Sur le versant politique ensuite. Hollande peut envoyer un message à la gauche française en s’affichant aux côtés du symbole Syriza et Alexis Tsipras soigne son meilleur allié européen. Le genre de deal gagnant-gagnant qu’affectionnent les deux dirigeants. Car, et c’est peut-être ce qui les rapproche le plus, ils ont en commun de parler le même langage, celui des manœuvres politiques. « Vous en connaissez beaucoup des dirigeants qui se font élire sur le programme de Mélenchon, qui font un référendum, le remportent, se maintiennent au pouvoir en appliquant une politique à la Jean-François Copé et se font réélire ?, s’amuse un diplomate. Tsipras est un vrai Machiavel et ça, ça plaît à Hollande. »Le chef de l’Etat français n’avait pas dit autre chose en évoquant le premier ministre grec lors de son intervention du 14-Juillet. « Il a été élu sur un programme très à gauche et se retrouve à porter des réformes très difficiles, il a été courageux. » Un hommage à la maestria politique de M. Tsipras, à la façon Hollande. C’est-à-dire, en parlant en creux de lui-même.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.10.2015 à 13h46 • Mis à jour le11.10.2015 à 15h16 Le président du MoDem, François Bayrou, a plaidé dimanche 11 octobre pour que deux candidats déclarés à la primaire de la droite et du centre, Alain Juppé et François Fillon, « se rapprochent ».« Je souhaiterais qu’ils puissent présenter ensemble un horizon », a lancé M. Bayrou lors de l’émission « Le Grand Rendez-Vous » Europe 1 / Le Monde / I-Télé.Depuis un an, M. Bayrou affirme qu’il était prêt à aider le maire de Bordeaux en vue de 2017, mais n’avait jamais encore plaidé pour un rapprochement entre les deux candidats à la primaire. Lui-même exclut de se présenter à cette primaire.« Je souhaiterais qu’ensemble ils proposent une alternative », a-t-il répété, « mais ça n’est pas mon affaire, ce n’est pas mon parti ».Lire aussi :Primaire à droite : le pari libéral de FillonIl ne votera pas à la primaireInterrogé sur lequel devait mener l’attelage dans l’hypothèse d’un rapprochement, M. Bayrou a répondu : « Je pense qu’Alain Juppé est le mieux placé », tout en démentant demander un « ralliement » de l’un à l’autre.François Bayrou explique depuis plusieurs mois que si Alain Juppé ne sort pas victorieux de la primaire, et si Nicolas Sarkozy l’emporte, alors il sera « libre » de se présenter à la présidentielle.Interrogé sur le fait de savoir s’il allait voter à la primaire, il a répondu : « A titre personnel, non. » « Parce que si je vais voter à la primaire de la droite, je suis engagé par le résultat de la primaire », a-t-il justifié.« Si je n’y vais pas, c’est pour garder mon libre arbitre devant la situation qui sera créée par le résultat de la primaire », a-t-il insisté, répétant qu’il ne veut pas « qu’on se retrouve devant la triple impasse Hollande, Sarkozy, Le Pen ».Lire aussi :Sarkozy prône la « fin des clans » à la fédération de Paris des Républicains 10.10.2015 à 19h25 • Mis à jour le11.10.2015 à 18h04 | Séverin Graveleau Des dizaines de drapeaux allemands et de dictionnaires latin-français brandis aussi haut que possible, le mot « abrogation » qui résonne dans tous les haut-parleurs, la rue de Grenelle comme point d’arrivée du cortège… Comme un air de déjà-vu.Mais pour cette quatrième journée de mobilisation, samedi 10 octobre, contre la réforme du collège devant entrer en vigueur à la rentrée prochaine, l’intersyndicale – composée d’une dizaine d’organisations – avait souhaité « élargir » la contestation avec cet appel à la manifestation un week-end, lorsque les enseignants ne sont pas obligés de se mettre en grève. L’occasion aussi de mobiliser la « société civile » répétait-elle inlassablement ces derniers jours.En termes de chiffres, le pari n’est pas perdu. L’organisation syndicale majoritaire dans le second degré avance un chiffre de « 15 000 à 20 000 manifestants », contre 8 000 à 8 300 selon une source policière. Les syndicats avaient affrété pour l’occasion de nombreux bus et trains depuis la province. A titre de comparaison, le cortège parisien du 19 mai, première journée de grève, avait réuni 3 500 personnes selon la police, et « 6 000 à 7 000 » selon le Snes-FSU. Quelques parents d’élèvePour élargir la contestation, il fallait avant tout passer par la mobilisation des parents d’élèves, peu visibles depuis le début du mouvement au printemps dernier. Sur Internet, les organisations avaient pris soin depuis plusieurs semaines de juxtaposer les mots « enseignants » et « parents » sur chaque appel à la manifestation.Lire aussi :Réforme du collège : l’intersyndicale essaie de mobiliser les parentsCe samedi, quelques parents et familles ont répondu à l’appel et battu le pavé sous un grand soleil d’automne. Comme Emilie, une maman de 39 ans qui, une pancarte « Contre la casse du collège public ! » en main, estime « qu’avec cette loi, [son] fils de 3 ans n’aura pas les mêmes chances de réussir que [sa] grande sœur de 18 ans ». Elle n’est pas adhérente d’une des deux grandes fédérations de parents d’élève – FCPE et PEEP – qui soutiennent la réforme. On aperçoit pourtant quelques drapeaux qui leur appartiennent, portés par des membres des quelques sections locales ayant tout de même choisi d’aller à l’encontre de la position nationale.Comme lors de la précédente manifestation, les enseignants d’allemand et de langues anciennes sont les plus visibles dans les rangs. Entre deux « Hollande, touche pas à nos bilangues », Mohamed Lach-Gar, qui enseigne la langue de Goethe en Seine-Maritime, s’emporte :« Dans mon académie 80 % des élèves germanophones sont en classe bilangue, on va nous demander d’enseigner une autre discipline ? »Comme ses collègues vêtus en noir-rouge-jaune, il regrette la disparition des classes bilangues qui ont pourtant « sauvé l’enseignement de l’allemand depuis 10 ans » estime-t-il, en enrayant la chute des effectifs dont souffrait alors la discipline. Le ministère argue que cette disparition sera compensée par la généralisation de la LV2 dès la 5e.Une « antic pride » pour défendre le latin et le grecPour sensibiliser le grand public – et attirer les caméras – tout a été pensé. Les membres du syndicat Snalc-FGAF, tout vêtus de noir, transportent un cercueil sur lequel est inscrit « enterrons la réforme avant qu’elle ne nous enterre ».De son côté, l’association de défense des langues anciennes Arrête ton char a choisi d’organiser son « antic pride ». Centurions romains, toges blanches et couronne de laurier sont de la partie. « C’est une manière de dire que nous sommes fiers d’être profs de latin, la troisième langue enseignée en France » explique Robert Delord. Ce n’est ni plus ni moins que « l’avenir » de sa matière qui est en jeu selon lui, avec la modification des options latin et grec. Dans la réforme, celles-ci sont transformées en un Enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) « Langues et cultures de l’Antiquité » couplé à un « enseignement de complément » dont le programme doit être connu dans les prochains jours.Lire aussi :Réforme du collège : l’interdisciplinarité au cœur de la contestationJusqu’où doit aller cet « élargissement » de la contestation qu’ils appellent de leurs vœux ? Les responsables syndicaux évacuent rapidement la question lorsqu’on leur évoque la présence dans le cortège du député de l’Essonne et président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, du Front de gauche, de l’association conservatrice SOS Education ou encore des Enseignants pour l’enfance qui défendent des positions proches de la Manif pour tous. « Nous souhaitons un cortège syndical. Et portons un certain nombre de valeurs antinomiques avec l’extrême droite et l’extrême gauche » plaide Frédérique Rolet, du Snes-FSU.Dans les rangs des manifestants, on se fait peu d’illusions sur le fait que la rue de Grenelle donne une fin de non-recevoir aux revendications du jour. D’autant plus que « même si elle inquiète beaucoup de collègues, on n’arrive pas à mobiliser massivement contre la réforme » concède David, enseignant de biologie de 43 ans qui ne souhaite pas dire à quel syndicat il appartient. « Mais on est prêt à lancer la guérilla dans les établissements » ajoute-t-il. Pour la suite du mouvement, le Snes-FSU a d’ores et déjà appelé les enseignants à boycotter les formations qui leur sont proposées pour préparer la réforme en question.Lire aussi :Najat Vallaud-Belkacem, la communicante devenue stratègeSéverin GraveleauJournaliste au Monde 10.10.2015 à 10h22 • Mis à jour le10.10.2015 à 16h57 | Simon Auffret et Maxime Vaudano A l’issue de dix jours de polémique, Nadine Morano s’est vue retirer, mercredi 7 octobre, son investiture du parti Les Républicains (LR) pour les régionales en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. La députée européenne, candidate déclarée à la primaire de droite en 2016, a refusé de s’excuser auprès de son parti pour avoir qualifié la France de pays de « race blanche » sur le plateau de l’émission « On n’est pas couché », samedi 26 septembre.Lire le décryptage :Les « races », Morano et De Gaulle : pour clore la polémiqueSi l’unanimité a prévalu au sein commission nationale d’investiture (CNI) de LR pour exclure Mme Morano de la course aux régionales, la droite n’a pas pour autant fait front contre elle. En s’abstenant lors du vote de la CNI, le député Michel Terrot, l’eurodéputée Michèle Alliot-Marie et l’ancien président de l’UMP Jean-François Copé ont d’abord exprimé un soutien implicite à Nadine Morano.Mais bien avant cet épilogue, plusieurs personnalités de droite avaient pris la défense de l’eurodéputée… ou du moins refusé de condamner ses propos trop vivement.Ainsi Pierre Lellouche a-t-il assuré avoir pu « vérifier [lui-même] » que la France était un pays de race blanche, même si c’était « dit très maladroitement, et de façon très excessive », tandis que Roger Karoutchi se faisait le chantre de « la liberté de parole des élus et des humoristes ». Le président de la CNI, Christian Estrosi, a également refusé de faire « partie de ceux qui l’accablent », mettant en cause l’émission de Laurent Ruquier dans laquelle il « refuse [...] de se rendre depuis deux ou trois ans ».Intolérable... ou excusable ?A l’inverse, une bonne partie de l’état-major du parti a refusé d’excuser les propos de Mme Morano. « Intolérable » pour Alain Juppé, « exécrable » pour Nathalie Kosciusko-Morizet, un « non-sens » pour Valérie Pécresse… Ils ont été largement suivis par les personnalités de la droite Champagne-Ardenne, qui ont été nombreuses à dénoncer ses propos, à commencer par Valérie Debord, qui va remplacer Nadine Morano en Meurthe-et-Moselle pour les régionales. Rares ont pourtant été ceux qui, à l’image de Benoist Apparu, ont réclamé l’exclusion de Mme Morano du parti, Alain Juppé se refusant à être « le grand ex-communicateur », et Jean-Pierre Raffarin déclinant le rôle de « coupeur de tête ».Entre ces deux extrêmes, plusieurs hauts responsables des Républicains se sont montrés moins véhéments à condamner le dérapage télévisuel, à commencer par son président Nicolas Sarkozy, qui a mis plusieurs jours à réagir, avant de proposer à Nadine Morano de tirer un trait sur cette histoire si elle s’excusait.Philippe Richert, chef de file de la droite dans le grand Est pour les régionales, a suivi le chemin inverse : il a commencé par expliquer que « des excuses ne suffiront pas », avant de lui tendre la main pour réintégrer sa liste si elle démontrait « la volonté d’être ouvert et de travailler ensemble ». Quant à François Fillon, il a dénoncé « un procès en sorcellerie excessif » et salué son « mérite d’être allée sur le terrain, quand beaucoup de commentateurs ne le font pas », tout en prenant ses distances avec la « formulation » de « race blanche ».Pour établir une cartographie du parti à l’aune de cette polémique, nous avons tenté de classer ses principaux responsables au regard de leurs prises de position publiques sur la visualisation ci-dessous :MéthodologieNous avons intégré à cette visualisation 84 personnalités de la droite et du centre (UDI et Modem) :Les principaux cadres dirigeants de LR (vice-président, secrétaire général, délégués et secrétaires généraux, délégués nationaux...) ;Les autres figures importantes du parti qui ne font pas partie de l’organigramme (Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire...) ;Les principales figures de la droite et du centre en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, la région dans laquelle Nadine Morano était candidate.Nous avons considéré comme « condamnation totale » toutes les interventions qui critiquaient sans réserve les propos de Mme Morano, et assigné à la catégorie « condamnation molle » toutes les personnalités qui les avaient dénoncés sans grande véhémence, qui estimaient que des excuses suffiraient à tourner la page ou qui avaient changé d’avis.Ces catégories, bien évidemment subjectives, ne demandent qu’à être confrontées à votre libre appréciation, en (re)lisant les propos de chacune des personnalités en passant votre curseur sur les bulles les représentant.Simon AuffretJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.10.2015 à 21h21 • Mis à jour le09.10.2015 à 21h28 François Hollande a élevé, vendredi 9 octobre, Michel Rocard au rang de grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction française.Le président, qui n’a jamais fait partie de la mouvance rocardienne, a salué la « fidélité », la « morale » et la popularité de l’ancien premier ministre de François Mitterrand. Le chef de l’Etat a ainsi évoqué le long parcours d’un homme encarté au PS depuis soixante-dix ans, qui a « réformé la France et, à force de persévérance, parfois en avance sur son temps, a porté des textes iconoclastes devenus lois de la République ».Dans un discours faisant écho aux débats traversant la société, le président a lancé :« Vous avez changé l’Etat, vous l’avez rendu moins centralisé, plus juste. Vous avez cherché à apaiser la société et réformer la France. Nul besoin de rupture pour réformer. C’est l’apaisement qui produit la réforme et c’est la réforme qui produit l’apaisement. »« Vous rêviez d’un pays où l’on se parle de nouveau, d’une politique qui serait attentive à ce qui est dit et non à qui la dit. C’est toujours d’actualité, et j’ajouterai : hélas ! » Le qualifiant de « rêveur idéaliste et de réformiste radical », M. Hollande a érigé M. Rocard en « exemple » pour tous les gouvernants.« Dominer le capitalisme est un devoir pour le socialisme »Quelque 200 invités ont participé à la décoration de l’ex-chef du gouvernement, parmi lesquels le ministre de l’économie Emmanuel Macron et le premier ministre Manuel Valls, lui même héritier revendiqué du rocardisme.Michel Rocard écoute François Hollande retracer sa vie et l'histoire de la gauche moderne devant Valls et Macron http://t.co/3l5zz5l2he— RaphaelleBacque (@Raphaelle Bacqué)require(["twitter/widgets"]);M. Hollande a rappelé en plaisantant l’unique candidature de M. Rocard à un scrutin présidentiel en 1969 – d’abord candidat en 1981, il s’était finalement retiré de la course : « Ce sera la première et la dernière fois. Je dis la dernière : je devrais être prudent ! », suscitant les rires de la salle.Dans sa réponse au chef de l’Etat, procédure inhabituelle dans une telle cérémonie et voulue par M. Hollande, Michel Rocard, 85 ans, a plaidé, dans un discours également très actuel, pour le « retour de la parole et du dialogue » :« Aucun de ces mots : “contrat”, “négociation”, “accord”, “convention” n’apparaît dans notre Constitution, comme si le mot “négociation” était imprononçable, vulgaire. Le capitalisme sait et peut produire pour tous mais il ne le fait pas. (...) Dominer le capitalisme est un devoir pour le socialisme. »Michel Rocard, 85 ans, a été premier ministre de 1988 à 1991 et député européen de 1994 à 2009. Il est actuellement ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique. 09.10.2015 à 15h48 • Mis à jour le09.10.2015 à 16h30 | Martin Untersinger C’est un rapport de plus : la commission de réflexion sur le droit et les libertés à l’âge du numérique a rendu, jeudi 8 octobre, son premier rapport au président de la République. Mais ce n’est peut-être pas un rapport de trop, tant il prend à contre-pied, sur certains points, la logique législative qui a prévalu depuis des années en France, et notamment certaines récentes initiatives gouvernementales.Les membres de cette commission à la composition inédite – à treize députés s’ajoutent autant de personnalités qualifiées issues du monde associatif, de l’entreprise ou de la fonction publique, tous bons connaisseurs de ces dossiers et pour certains très engagés dans la défense des libertés numériques – déroulent sur près de 300 pages des propositions sur des sujets consensuels, comme l’open data ou la défense des lanceurs d’alerte. Mais certaines propositions, sur la liberté d’expression ou les pouvoirs des forces de l’ordre, le sont beaucoup moins et vont même à l’encontre de plusieurs textes votés récemment par l’Assemblée.Ouverture des données publiquesSans surprise, le texte appelle à plus d’ouverture des données publiques, notamment en renforçant les compétences de la Commission d’accès aux documents administratifs. Il suggère également de relâcher les contraintes qui limiteraient la publication de données publiques contenant des données individuelles et personnelles.Une partie des recommandations – non-contraignantes – formulées dans le rapport en matière de données publiques sont déjà présentes dans la loi numérique d’Axelle Lemaire. Cette dernière, sur certains points, va même plus loin.Lire aussi :La loi numérique cible les données personnellesDéfense des lanceurs d’alerteLa Commission propose aussi d’unifier le cadre légal applicable aux lanceurs d’alerte, ces citoyens, fonctionnaires ou salariés qui décident de dénoncer les agissements de leur employeur ou de la puissance publique, qu’elle juge « épars et incomplet ». Elle suggère également la mise en place d’une autorité indépendante de protection des lanceurs d’alerte qui puisse être saisie par n’importe quel citoyen, dans des conditions de sécurité garanties.Défense de la liberté d’expression en ligneLa Commission consacre de longs développements à la question de la défense de la liberté d’expression en ligne, un sujet sur lequel le législateur s’est souvent surtout penché pour en limiter les abus.En premier lieu, la Commission étudie de près le cas de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Elle s’applique aujourd’hui à la plupart des citoyens, qui grâce à Internet peuvent désormais exercer effectivement et de manière constante leur liberté d’expression.La Commission veut ainsi renommer la loi de 1881 pour la baptiser « loi sur la liberté d’expression ». Un changement symbolique, mais qui montre l’attachement de la Commission à un texte dont le détricotage a déjà commencé (la loi sur le terrorisme de 2014 a fait basculer l’apologie du terrorisme dans le droit pénal classique) et devrait se poursuivre.Sur le fond, elle défend un élargissement, de la presse à n’importe quel internaute, des protections de la loin de 1881, prenant acte que « l’internaute, expert ou simple citoyen informateur, est devenu grâce aux outils mis à sa disposition un acteur privilégié de la communication ».Critique du blocage administratif des sitesPar conséquent, elle critique le blocage administratif (sans passage devant un juge) des sites Internet, une procédure qui est possible en matière de terrorisme notamment. Par ailleurs, elle « s’alarme du risque de généralisation » des blocages sans juge, qu’elle estime fort préjudiciable à la liberté d’expression, sans pour autant réclamer que l’on revienne en arrière sur les mesures qui existent déjà.La Commission refuse également que les pouvoirs publics régulent les contenus Web, comme ils le font sur les médias audiovisuels traditionnels par le biais du CSA, un vieux serpent de mer.Défense de l’anonymatElle veut également, et c’est plus inédit, sanctuariser la possibilité de l’anonymat et du pseudonymat sur Internet, « une condition indispensable à l’exercice de la liberté d’expression ». Elle rappelle en creux que cet anonymat ne peut constituer un problème pour lutter contre les abus, comme les propos injurieux ou racistes, puisque la justice et la police peuvent requérir des éléments identifiants auprès des sites pour retrouver des coupables d’infractions.Limitation de la responsabilité de l’hébergeurLa Commission entend aussi contrecarrer une tendance lourde de ces dernières années, qui consiste à faire des intermédiaires d’Internet (les moteurs de recherche, les réseaux sociaux) des auxiliaires de justice en leur confiant de nombreuses responsabilités dans la régulation du contenu qu’ils hébergent. Une forme de « censure privée » que la Commission aimerait limiter en réaffirmant la « responsabilité limitée de l’hébergeur » de contenu, « garante de la liberté d’expression et de la liberté d’innovation ».Elle propose, en miroir de la garantie de ces nouveaux droits, des aménagements quant aux pouvoirs des autorités. Elle suggère ainsi que les parquets traitent de manière prioritaire certaines infractions en ligne, comme les contenus terroristes, que soit mise en place une procédure judiciaire accélérée pour mettre hors-ligne des contenus bloqués qui réapparaîtraient sur le réseau, la possibilité, pour la police, de soumettre au juge judiciaire un ensemble de sites Internet à bloquer ou la multiplication des dispositifs permettant à des associations sélectionnées de s’attaquer à des contenus illégaux.Respect de la vie privéeMême si le respect de la vie privée est prévu par la Convention européenne des droits de l’homme, la Commission remarque que la Constitution française ne fait pas mention de ce droit, qui a été dessiné par la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Elle propose donc, même si certains de ses membres s’y sont opposés, d’« inscrire explicitement dans la Constitution le droit au respect de la vie privée » et d’y adjoindre un complément, à savoir « l’exigence de protection des données à caractère personnel ».La Commission prend également position dans l’embryon de débat concernant le chiffrement des données. Pour elle, il convient « d’inciter le recours aux technologies de chiffrement afin de renforcer la confidentialité des communications ». Elle suggère cependant de ne pas toucher à la loi de 2004 qui pose certaines limites à l’utilisation de la cryptographie.Critique en creux de la loi renseignementUne partie des membres élus de la Commission ont beau avoir voté pour la loi sur le renseignement, adoptée cet été, leur rapport se lit comme une critique de cette loi très controversée.Même si elle reconnaît d’abord « d’incontestables progrès » permis par cette loi dans l’encadrement de la surveillance en France, elle réitère les critiques déjà formulées dans l’avis qu’elle avait rendu au sujet du texte. Elle critique ainsi le dispositif, introduit par la loi, de détection automatique d’activités terroristes sur Internet, les fameuses « boîtes noires » qui « ouvre[nt] la voie à une collecte massive et à un traitement généralisé de données personnelles » et veut donc « interdire le recours à des dispositifs algorithmiques de traitements de données » dans le cadre du renseignement.Lire aussi :La loi renseignement attaquée par des journalistes devant la Cour européenneLe rapport de la Commission ne critique pas frontalement la loi sur le renseignement. Mais il enjoint aux pouvoirs publics de « définir un régime juridique global, cohérent et protecteur des libertés fondamentales pour les activités de renseignement », c’est-à-dire de contrôler toutes les techniques utilisées par les services de renseignement, de « prévoir des garanties », de définir les motifs pouvant être invoqués pour de la surveillance, le tout sous le contrôle d’une autorité indépendante. Une manière de dire que la loi renseignement n’y est pas parvenue, alors que c’était précisément l’objectif de ses auteurs.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Séverin Graveleau Le syndicat majoritaire du second degré est « sûr » de remplir les bus et les trains à destination de Paris. « Les demandes d’inscription dépassent tout ce qu’on a connu depuis quinze ans », affirme Roland Hubert, cosecrétaire général du SNES-FSU, qui se veut positif et ambitieux à l’approche de la manifestation nationale de ce samedi 10 octobre.Notre journaliste sur place :Tweets de @sgraveleau!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Pour la première fois depuis le début de la contestation, au printemps, l’intersyndicale (qui regroupe une quinzaine d’organisations), mobilisée contre la réforme du collège devant entrer en vigueur en 2016, appelle ses adhérents et non-adhérents à battre le pavé parisien ce week-end. L’objectif : mobiliser « plus largement » que les seuls enseignants – 16 % de grévistes, selon le ministère, lors de la dernière journée de mobilisation du 17 septembre, le double selon les syndicats – et, en particulier, les parents d’élèves, afin de demander l’abrogation du décret publié en mai.Lire aussi :Réforme des collèges : les raisons de la nouvelle grève des enseignantsMobiliser « la société civile » En plus des associations de professeurs de langue ancienne ou d’allemand vent debout contre la remise en question des options latin et grec, ainsi que la suppression des classes bilangues et des sections européennes, l’intersyndicale souhaite mobiliser « la société civile ». « Nous souhaitons ainsi montrer au gouvernement que l’on n’est pas dans une simple vue de l’esprit enseignante ou dans la défense d’un pré carré professionnel », explique François Portzer, président du Snalc-FGAF. L’organisation d’une manifestation hors temps scolaire devrait aussi permettre, selon lui, « de mobiliser plus de collègues » en ne leur faisant pas porter « le coût d’une grève ». Et pour ce faire, l’intersyndicale n’a pas lésiné sur les moyens à l’approche du rendez-vous. Bus affrétés ou places de train remboursées pour les uns, covoiturage pour les autres… de quoi rassembler « plus de 10 000 personnes », espère François Portzer.De même, depuis plusieurs semaines, les sites Internet des syndicats diffusent les traditionnels kits d’affiches ou de pancartes à utiliser lors de la manifestation, mais aussi des modèles de lettres à envoyer aux parents. Sur les forums spécialisés, tel que Neoprofs, on multiplie les conseils pour sensibiliser ces mêmes parents : « comment contacter les sections locales des représentants de parents d’élèves », « remettre des tracts aux enfants », « organiser des réunions publiques d’information »… Une réforme pas toujours compriseDe fait, du côté des deux principales associations de parents d’élèves, on confirme « l’inquiétude » et les « questions » de ces derniers face à une réforme pas toujours comprise. « Le ministère n’a pas été très performant en termes d’explication de la réforme, concède Liliana Moyano, de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), des explications d’autant plus nécessaires que la réforme a souffert de nombreuses caricatures et intox. » La fédération qu’elle préside soutient la réforme depuis le départ, tout en demandant des « moyens ambitieux pour la mettre en œuvre ». Elle ajoute : « Il ne faudra pas rejeter d’un revers de la main la mobilisation de ce samedi, et [il faudra] redoubler de pédagogie. » Un message sans doute en direction des quelques sections locales de la FCPE (Bouches-du-Rhône, Alpes-de-Haute-Provence…) ayant choisi d’aller à l’encontre de la fédération en appelant à manifester. La Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP), soutient aussi, mais du bout des lèvres, la réforme, car elle n’est « pas assez ambitieuse, notamment sur l’enseignement des langues », selon sa présidente, Valérie Marty, qui voit une mobilisation des parents « à la marge » ce week-end. « Quand on a des remontées très négatives des parents, on est immédiatement sollicités par nos responsables locaux, et là ce n’est pas le cas », explique-t-elle.Atteindre les parents d’élèves dans leur diversité« Hasard » du calendrier selon les membres de l’intersyndicale, cette journée de mobilisation tombe en tout cas mal pour les associations de parents d’élèves. Les élections nationales de leurs représentants ont justement lieu ces 9 et 10 octobre. 24 % des parents du second degré y avaient participé l’année dernière. Les deux principales fédérations de parents d’élèves ne représentent « pas forcément la réalité de ce que sont les parents d’élèves dans leur diversité », estime Frédérique Rolet, du SNES-FSU. Ce sont donc sur les « autres » parents que l’intersyndicale compte ce samedi.Le professeur en sciences de l’éducation et spécialiste du syndicalisme enseignant André D. Robert n’imagine pas, « dans ces conditions », une mobilisation importante des parents. « Ni baroud d’honneur ni mobilisation transcendante à faire basculer les choses », selon lui, cette manifestation pourrait pourtant « élargir la base des opposants ». Les enseignants mobilisés peuvent d’ores et déjà compter sur l’association conservatrice SOS Education, sur l’organisation étudiante de droite UNI ou encore sur le Parti de gauche, qui ont annoncé leur présence.Dans les cercles enseignants, on réfléchit déjà à la suite du mouvement. Selon André D. Robert la mobilisation pourrait ensuite « se cristalliser sur les formations préparatoires à la réforme ». Des formations, pour l’instant volontaires, qu’une partie des enseignants a déjà commencé à boycotter.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Nicolas Truong Rien ne va plus dans la patrie d’Hugo et de Schœlcher, de Jaurès et de Clemenceau. Malaise sous les drapeaux et désordre sous les préaux : l’interventionnisme militaire français est mal compris et l’école laisse une bonne partie des élèves sur le carreau. Confusion politique et dérive idéologique. Une députée du parti Les Républicains (LR), Nadine Morano, assure sur une chaîne de télévision du service public que la France est « un pays de race blanche ». Porte-parole du groupusculaire Parti des indigènes de la République (PIR), Houria Bouteldja explique de son côté qu’afin de lutter contre l’oppression néocoloniale française dans les quartiers les minorités ethniques doivent se marier en priorité « avec une musulmane ou un musulman, un Noir ou une Noire » (revue Vacarme, n° 71, 248 p., 12 €).Lire aussi :Quelle place pour la République ?Faute d’un ciment national qui pourrait faire tenir une société en panne d’idéal, les communautés tiennent lieu de fraternité, la quête d’identité remplace le combat pour l’égalité, le libéralisme et l’individualisme préemptent à eux seuls la notion la liberté. La France a du mal à faire sens. Notre pays est à la traîne. Et la devise républicaine est à la peine. D’où l’envie d’inviter Jacques Julliard et Patrick Weil à débattre de l’état de notre cohésion nationale. Car, en dépit d’une estime réciproque, ces deux historiens de la République s’opposent presque en tout point. « La France a peur de la diversité », explique Jacques Julliard, qui comprend cette inquiétude et se pose en « partisan de la résistance contre ces affirmations identitaires » que sont le voile ou le halal. Cette diversité est « notre bien commun », rétorque Patrick Weil.Redonner du sens à une République disloquéeIl est même temps de faire une place aux anciens colonisés dans notre « histoire commune et partagée » afin d’endiguer rejet et sécession, anathème et exclusion. Alors que « nous ne prenons pas encore toute la mesure » du djihadisme qui touche une fraction de la jeunesse musulmane française, le risque de « libanisation de la France » est réel, insiste Jacques Julliard. Gare à « ne pas confondre ces tueurs avec la masse de nos compatriotes de culture musulmane » parfaitement pacifique, réplique Patrick Weil.Un souci constant, cependant, relie ces deux historiens divergents. Celui de redonner du sens à une République disloquée. En partie en enseignant une histoire de France qui ne soit ni celle de l’arrogance nationale ni celle de la repentance postcoloniale, explique Patrick Weil, dans Le Sens de la République (Grasset, 240 p., 17 €). Et en déclarant l’école « cause nationale », insiste Jacques Julliard dans L’Ecole est finie (Flammarion, 127 p., 12 €), car, dans un pays laïc, c’est elle qui doit tenir lieu de « religion civique ».La République est peut-être menacée, mais, remarquons-le, nous sommes bel et bien en France, un pays dans lequel tout débat ne se finit pas forcément par des chansons. Mais par de puissantes évocations du rôle émancipateur de l’éducation.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Fouad Benseddik (Directeur des méthodes à Vigéo) et Jean-Claude Dupuis (Professeur à l’Institut de gestion sociale) Du côté de l’entreprise, l’époque n’est plus où le secret des affaires permettait de limiter l’information au public à un petit nombre d’indicateurs financiers, édictés par la loi, difficiles et rebutants pour les non-spécialistes.Les entreprises communiquent désormais sur une diversité grandissante de thèmes. Le code du commerce français, avec l’article 225 de la loi dite Grenelle 2, puis la directive européenne de décembre 2014 sur le reporting consacrent cette évolution. Ce n’est plus une mode mais une obligation pour les sociétés, au-delà d’un certain seuil en capitalisation ou en effectifs, d’informer sur les impacts de leur activité et leurs engagements en matière de droits sociaux, de droits de l’homme, de protection de l’environnement, d’éthique des affaires, de liens avec les communautés environnantes et de gouvernance.Comment interpréter cette évolution ? Volonté des entreprises de rassurer sur leur responsabilité sociale ? De séduire sur leur capacité à créer de la valeur ? Reconnaissance d’un rôle social et environnemental à l’égard d’un ensemble de parties prenantes plus large que les actionnaires ? Ou reddition de comptes additionnels aux apporteurs de capitaux ? Ces finalités ne sont pas inconciliables.Un même mouvement d’élargissement de l’information s’observe du côté des États. Il consiste à informer sur les composantes qualitatives de la richesse des nations, de façon à mieux apprécier la réalité du bien-être des populations ou la durabilité des modèles de croissance des nations.Tentation de la monétarisation généralisée de la richesseC’est à ce titre que le gouvernement remettra au parlement d’ici à la fin octobre son premier rapport annuel sur « les nouveaux indicateurs de richesse ». Y figureront des indicateurs d’inégalités, de qualité de vie et de développement durable. S’ils sont construits et discutés avec sérieux, ces indicateurs renforceront le débat démocratique sur la durabilité du modèle de croissance du pays.Ce débat parlementaire prolongera les travaux initiés en 2014 par le Conseil d’analyse stratégique (CAS) puis en 2015 par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en faveur d’indicateurs de richesse non financiers. Les autorités françaises ont su ne pas céder à la tentation de la monétarisation généralisée de la richesse à laquelle aurait pu les conduire une interprétation simpliste de la méthode développée par la Banque mondiale en 2006 et reprise en 2011 dans son rapport sur « la richesse des nations ».Le mérite de la Banque mondiale était de plaider une vision de la richesse qui intègre, aux côtés des facteurs économiques, les dimensions environnementales, sociales et institutionnelles. Mais sa faiblesse fut d’imaginer que la richesse de chaque pays, et ses composantes, peuvent être rapportées à une valeur financière de marché, comme si les nations étaient des marchandises susceptibles d’être vendues.Pour préserver cette valeur, la Banque mondiale préconisait de consacrer les revenus tirés des ressources naturelles non renouvelables à la mise en valeur du « capital immatériel ». Mais cette démarche, bien que nourrie de bonnes intentions, réintroduisait les indicateurs financiers comme outils ultimes, indépassables, de mesure de la richesse des États et du bien-être des peuples.Génie collectif ou goût de l’effortSa faiblesse est de confondre la notion de « patrimoine immatériel » qui ne se vend ni ne s’achète, mais se protège et se transmet, avec celle de capital qui, dès lors qu’il est valorisé comme un actif, devrait être amorti. Ce qui n’a pas de sens quand il s’agit de facteurs clés de la richesse des nations, comme le génie collectif, la cohésion sociale, le goût de l’effort, l’attachement aux valeurs du travail, ou la solidité des institutions.La financiarisation de l’idée de richesse nationale a pour faiblesse de supposer équivalentes des grandeurs qui dans la vraie vie ne sont pas interchangeables. On ne remplace pas des vies humaines par des arbres. Cette évolution vers des indicateurs non financiers est congruente avec celle qui se dessine en comptabilité d’entreprise. La description du modèle économique de l’entreprise commence à y jouer un rôle plus structurant.Pour améliorer l’information sur les performances futures, il y a besoin d’une connaissance fine des objectifs et des hypothèses qui les sous-tendent, qui permet de questionner les risques, inclus les risques de responsabilité sociale, et leurs impacts sur ces actifs immatériels, à la valeur souvent incommensurable, que sont la cohésion du capital humain, le goût de l’innovation, le dialogue social, l’équilibre des relations avec les différentes parties prenantes ou la gouvernance.L’institution en France de l’obligation pour le gouvernement de rendre annuellement au parlement des comptes qualitatifs sur la richesse nationale est un vrai progrès. Il faut souhaiter que cette expérience fasse école ailleurs. Et que, de leur côté, les conseils d’administration et les assemblées générales d’actionnaires se mettent à analyser les indicateurs de responsabilité sociale et en débattre.Jean-Claude Dupuis est l’auteur d’Économie et Comptabilité de l’Immatériel. Enjeux du reporting non financier (Editions de Boeck, coll. « Méthodes & Recherches », 2014, 102 pages, 18 euros).Jean-Claude Dupuis (Professeur à l’Institut de gestion sociale)Fouad Benseddik (Directeur des méthodes à Vigéo) Bastien Bonnefous et Laurie Moniez (Lille, correspondance) Elle ne sait plus sur quel ton le dire : Martine Aubry n’a pas du tout l’intention de prendre la tête de la liste PS-PRG-MRC aux élections régionales des 6 et 13 décembre en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Qu’importe si le candidat socialiste désigné, son premier adjoint à la mairie de Lille, Pierre de Saintignon, ne décolle pas dans les sondages face à Xavier Bertrand et à Marine Le Pen, et que le risque d’une victoire finale du FN n’est pas à écarter. Pour Martine Aubry, c’est non.Les pressions se multiplient pourtant pour que l’ancienne patronne du PS se porte candidate. Elles viennent surtout des entourages de Manuel Valls et du ministre de la ville et ex-président du conseil général du Nord, Patrick Kanner, deux ennemis jurés de Mme Aubry au sein du parti. En privé, le premier ministre explique que la situation est à « très haut risque » pour la gauche, surtout dans le département du Nord. « Avec Pierre de Saintignon, nos chances sont très faibles », confie-t-il, estimant que la seule solution est que Mme Aubry se présente à sa place.Pour la maire de Lille, « ceux qui continuent à défendre cette petite musique sont ceux qui ne souhaitent pas la victoire de Pierre », répond-elle au Monde. Elle méprise ces « bruits de cour parisiens » et conseille à ses camarades nationaux de s’occuper d’autre chose que des régionales : « C’est plutôt pénible. Ils feraient mieux de bosser dans leurs ministères », peste-t-elle.Lire aussi :Régionales 2015 : ce que disent les sondages à deux mois du premier tourFaux amis ou vrais ennemisOfficiellement, bien sûr, la demande est flatteuse. Sans Mme Aubry, la défaite serait assurée. En réalité, c’est une forme de piège qui lui est tendu : si elle refuse de prendre la tête de liste, on lui reprochera d’être responsable de la perte de la région. Mais si elle accepte, on risque de lui reprocher d’avoir perdu, tant la victoire semble impossible. « Dans les deux cas, ils sont gagnants, analyse un cadre socialiste. Ils vont essayer de détourner le tir plutôt que d’assumer l’échec né de l’impossible union de la gauche à cause de leur politique gouvernementale. »François Lamy, l’ancien lieutenant de Mme Aubry rue de Solférino, aujourd’hui parachuté à Lille, considère que ceux qui la poussent à se présenter « ne sont jamais les amis de Martine ». « D’ailleurs, pourquoi n’y vont-ils pas, eux ? », ironise-t-il. De telles pressions sont surtout contre-productives, expliquent beaucoup de socialistes. « Plus Valls et Kanner laisseront entendre qu’elle doit y aller, moins elle ira, justement parce que ce sont eux qui le disent », confie un proche de la maire de Lille.Au PS, les faux amis ou vrais ennemis de Mme Aubry sont nombreux. A Matignon, à Bercy, au ministère de la ville, plus d’un a soupiré lors de son recadrage au vitriol du ministre de l’économie Emmanuel Macron, le 23 septembre – « Ras-le-bol de Macron ! », avait-elle tonné. « Plutôt que de descendre Macron, elle n’a qu’à prendre ses responsabilités », ont persiflé dans la foulée plusieurs de ses détracteurs. Patrick Kanner jure, lui, être réglo avec elle. « En décembre 2014, j’ai été le premier à dire que ma candidate, c’était elle, car vu le contexte, je considérais que sa candidature était la plus utile et la plus légitime. Mais j’ai bien compris qu’elle ne veut pas », explique-t-il au Monde.Lire aussi :A deux mois du scrutin, tout ce qu’il faut savoir sur les élections régionalesFigure politique localeL’ancien président du conseil général du Nord affirme n’entretenir, depuis, aucune ambiguïté : « Pierre de Saintignon est le patron de la campagne, je suis à ses côtés et je ne participerai jamais à des démarches qui peuvent le déstabiliser. » Il n’empêche que ce proche de Manuel Valls dit aussi « comprendre l’inquiétude de certains militants socialistes » car « ce n’est pas faire injure à Pierre [de Saintignon] que de dire qu’il est d’abord une figure politique locale face aux figures nationales d’importance que sont Marine Le Pen et Xavier Bertrand ».Qu’en pense Jean-Christophe Cambadélis, ancien allié de Martine Aubry ? Le premier secrétaire du PS veut avant tout éteindre toute polémique. « Camba, comme Hollande d’ailleurs, répète à tout le monde la même chose : “Il ne faut pas emmerder Martine !” », glisse un dirigeant socialiste. Pour M. Cambadélis, M. de Saintignon, personnalité peu médiatique mais seul candidat désigné en février à 94 % par les militants socialistes locaux, est celui qui a « le plus à gagner avec la campagne », et son profil régional « permet le mieux un rassemblement de la gauche au second tour ». « La campagne est engagée, elle va durer deux mois, il faut continuer et ça va payer », déclare-t-il au Monde.Pas question, donc, de réfléchir à un scénario alternatif, que ce soit avec Martine Aubry ou même avec le député du Pas-de-Calais et maire de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier. Tête de liste aux régionales dans le Pas-de-Calais, ce proche de François Hollande est également cité par certains socialistes comme solution de rechange. Pour Mme Aubry, qui s’est toujours opposée au cumul des mandats et n’a cessé de critiquer la fusion des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie imposée par la réforme territoriale, la mise au point de M. Cambadélis clôt tout débat. « Jean-Christophe défend Pierre car il le connaît très bien. Les gens sérieux savent qu’il est le bon candidat. » Lundi soir, lors du bureau national du PS, il était annoncé que des élus demanderaient à la maire de Lille d’aller mener le combat face à Marine Le Pen et Xavier Bertrand. « Le bureau était plein, mais pas une seule personne ne m’en a parlé. Ni tout haut, ni tout bas », fait remarquer, piquante, Mme Aubry. Les régionales Nord - Pas-de-Calais - PicardieLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au MondeBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Après une rupture, il faut bien reprendre sa routine quotidienne. Jeudi 8 octobre, au lendemain de la longue journée qui a abouti à l’éviction de Nadine Morano de la campagne des élections régionales, Nicolas Sarkozy a poursuivi ses déplacements. Le président du parti Les Républicains (LR) s’est rendu à Béziers (Hérault), ville tenue par Robert Ménard, qui a remporté les élections municipales avec le soutien du Front national (FN). Un endroit symbolique où l’ancien président de la République s’est lancé, comme à son habitude, dans une longue revue d’actualité, devant deux mille sympathisants.La crise à Air France ? L’action de la « chienlit » qui profite « d’un Etat qui se délite sous nos yeux ». Le tiers payant généralisé ? « On ne paiera plus rien car, comme on le sait, tout est gratuit », a lancé M. Sarkozy avant de profiter des sifflets contre Christiane Taubira, responsable à ses yeux de la permission de sortir accordée à l’un des malfaiteurs soupçonnés de la fusillade de lundi en Seine-Saint-Denis. « Nous sommes non plus dans la Révolution mais dans la République où nous voulons l’ordre et l’autorité », a expliqué l’ancien président de la République, avant d’évoquer « quatre millions de Syriens qui marchent vers l’Europe » et d’appeler les sympathisants frontistes à voter de façon utile : « Je n’ai aucun reproche à faire à ceux qui souffrent ou même à ceux qui ont été déçus par nous et par moi. »La routine d’une campagne sarkozyste. Mais l’affaire Morano a visiblement laissé des traces. Lors de la visite d’une entreprise spécialisée en microbiologie, M. Sarkozy est d’abord apparu très nerveux en demandant à la presse de sortir d’une pièce trop étroite pour accueillir tous les photographes. Ce psychodrame continue d’aiguiser l’appétit médiatique. Le président des Républicains a donc terminé son discours en évoquant ce sujet sans jamais nommer Mme Morano, qui s’exprimait au même moment sur TF1, où elle a qualifié de « faute politique majeure » la décision de M. Sarkozy. « Personne ne portera le drapeau de ma famille en prétendant que la France est une race. (…) Personne ne sera blessé parce que l’un des nôtres aura dit un mot ou porté une idée qui peut exclure quelqu’un qui aime la France, quelqu’un qui peut nous rejoindre », a expliqué l’ancien chef de l’Etat.« Rempart » contre le FNEn privé, M. Sarkozy préfère positiver les conséquences de cette affaire qui a pourtant parasité plus de dix jours de la vie du parti à deux mois du premier tour des élections régionales. Devant ses proches, il estime que la décision d’éloigner Mme Morano est « irrévocable » car ses mots sur la supposée « race blanche » de la France « affaiblissaient » les candidats qui doivent faire face au FN, notamment en Nord-Pas-de-Calais-Picardie ou en Provence-Alpes-Côte d’Azur. « J’essaye de construire une famille politique qui est le rempart au désastre PS et au FN. Si je laisse une personne dire ça, où va-t-on ? », confie-t-il.Depuis son retour à la vie politique, M. Sarkozy a toujours estimé qu’il était le meilleur pour contrer la poussée du FN en parlant des mêmes thèmes (l’islam, le mode de vie à protéger…) tout en critiquant les idées de la « secte Le Pen », notamment en matière d’économie. Selon lui, les propos de Mme Morano sapaient cette digue. « Dans quelques mois, ça se révélera comme un acte fondateur », poursuit-il en endossant avec délectation le costume du chef qui tranche. « Le président de la famille prend des décisions. Celui qui n’est pas président de la famille, il commente les décisions. » Une façon de montrer que lui « a les mains dans le cambouis » pendant que ses concurrents à la primaire tracent leur chemin personnel.La réalité est beaucoup plus nuancée. S’il se dit touché par cette affaire et s’étonne toujours que son ancienne ministre déléguée ne lui ait pas écrit une lettre d’excuses (« Je ne lui demandais pas du Chateaubriand », moque-t-il), M. Sarkozy n’a pas d’emblée décidé d’écarter Mme Morano. Il a fallu que Philippe Richert, tête de liste en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, écrive un communiqué pour que l’ancien président de la République se résolve à cet acte d’autorité envers un de ses plus fidèles soutiens.En écartant une des personnalités les plus appréciées des militants, il prend aussi le risque de se couper de sa base la plus radicale, « le premier étage de la fusée », comme le répètent les sarkozystes. Cette semaine, l’équipe du parti a été mobilisée pour répondre à des courriers, à des courriels ou à des messages sur les réseaux sociaux de militants déboussolés par cette décision. Depuis 2012, M. Sarkozy s’insurge en effet contre une soi-disant « bien-pensance » de gauche. « Il y a aujourd’hui une nouvelle pensée unique qui voudrait nous dicter les débats qui seraient acceptables et ceux qui ne le seraient pas », avait-il écrit sur Facebook, le 2 septembre. Mme Morano aime elle aussi à se décrire en pourfendeuse de la pensée unique. « Les militants restent avant tout sarkozystes, ce n’est pas Nadine Morano qui va changer ça. A partir du moment où elle va basculer dans la critique de Sarkozy, elle va les perdre », préfère positiver l’entourage de l’ancien président.Matthieu GoarJournaliste au Monde Béatrice Jérôme Les rues de Paris devraient progressivement se vider des poubelles pleines qui encombrent les trottoirs depuis lundi 5 octobre. La grève des éboueurs, mais également des égoutiers et des fossoyeurs, ne sera pas reconduite vendredi 9 octobre. La CGT, seul syndicat à avoir appelé à un arrêt de travail, est parvenue à un accord avec l’exécutif municipal jeudi.Il prévoit un meilleur déroulement de carrière. « Nous avons obtenu satisfaction sur la plupart des sujets et cela va se traduire par du plus-plus pour les éboueurs et les égoutiers en termes de rémunérations », se félicite Frédéric Aubisse, secrétaire général de la CGT-Egouts de Paris.« Surpris par l’accès de fièvre » des éboueursCette grève est survenue alors que la mairie mène des négociations triennales avec l’ensemble des syndicats représentatifs des personnels de la ville sur l’évolution des salaires pour la période 2016-2018. Une réunion est prévue vendredi 9 octobre, au cours de laquelle la municipalité devrait présenter des propositions plus précises sur les modalités d’avancement pour tous les personnels.L’entourage d’Anne Hidalgo se dit « surpris par l’accès de fièvre » des éboueurs, « auquel nous ne nous attendions pas. La Ville envisage un plan général d’amélioration de la propreté à Paris, qui prévoit la création de quelques dizaines de postes. Nous avions également l’intention d’augmenter le nombre d’agents promus avant que la grève ne se déclenche », insiste le cabinet de la maire de Paris.La Ville s’explique cet arrêt de travail par le contexte national. Jeudi 8 octobre, la CGT a appelé à une journée d’action interprofessionnelle « contre la loi Macron, le travail du dimanche et pour la hausse des salaires ». Des manifestations ont eu lieu à Paris et en province. De nombreux agents CGT de la Ville de Paris se sont joints au cortège dans la capitale.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Dix ans plus tard, elles veulent encore marcher. Un collectif de femmes organise une Marche de la dignité, samedi 31 octobre, à Paris, afin de remettre la question des violences policières au cœur du débat politique. Se revendiquant petites sœurs de celles et de ceux qui ont participé à la Marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983 – elle aussi mue par la dénonciation des crimes policiers dans les banlieues –, mais aussi héritières des révoltes urbaines de novembre 2005, elles vont tenter de faire défiler, entre Barbès et Bastille, les collectifs et les réseaux des quartiers populaires.La journaliste du Monde tweete en direct de la marche :La Brigade anti negrophobie avance en silence, tous vêtus d'un tee-shirt noir #MarcheDeLaDignite https://t.co/pHx4G3YWu3— sylviazappi (@sylvia zappi)require(["twitter/widgets"]);Tout est parti d’un appel lancé, en mai, par Amal Bentounsi, sœur d’un homme de 29 ans tué d’une balle dans le dos par un policier un soir d’avril 2012, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). La jeune femme entendait mobiliser contre l’« impunité » dont bénéficieraient selon elle les forces de l’ordre quand ils poursuivent des Noirs et des Arabes. Depuis quelques années, une série de collectifs militants, tels Stop contrôle au faciès ou la Brigade antinégrophobie, se sont mobilisés contre les contrôles policiers discriminants, faisant écho à un ras-le-bol de plus en plus palpable parmi la jeunesse. La relaxe, le 18 mai, des deux fonctionnaires poursuivis après la mort de Zyed et Bouna, dont le décès avait déclenché les émeutes de 2005, a ravivé un sentiment d’injustice à fleur de peau.L’initiative de Mme Bentounsi est tombée à point et a réussi à fédérer une soixantaine de femmes, militantes, sociologues, artistes ou blogueuses, qui ont à leur tour lancé un appel à manifester.« Nous voulons valoriser les femmes des quartiers, ces figures qui portent depuis des années les luttes pour l’égalité. C’est aussi une manière de prendre le contre-pied des clichés sur la femme soumise aux hommes noirs ou musulmans », explique Sihame Assbague, une des organisatrices de la marche.« Les femmes sont en première ligne quand leur frère ou leur père est victime de la police ou d’un règlement de compte », renchérit Mohamed Mechmache, coprésident de la coordination Pas sans nous.Parler au nom des « minorités racialisés »Après des mois de travail, les organisatrices sont parvenues à fédérer des associations, des collectifs des quartiers, jusqu’alors très éclatés, et à être soutenues par de nombreux chercheurs, artistes, rappeurs ou slameurs. Un concert réunissant Kery James, Médine, Disiz ou Princess Erika doit se tenir place de la Bastille à l’issue du défilé. Reste à savoir si la marche va parvenir à mobiliser les quartiers populaires. Depuis trente ans, toutes les tentatives de fédérer les réseaux militants ont échoué à constituer une voix unie des banlieues, se heurtant aux divisions politiques et aux batailles d’ego. Mettant l’accent sur la mémoire des luttes de l’immigration, la mobilisation se veut pourtant fondatrice d’un nouvel élan, à l’initiative d’une nouvelle génération. En s’inspirant du cri de ralliement « Black lives matter » (« les vies noires comptent ») des manifestations de Ferguson, les mots d’ordre ont pris des accents radicaux. Il s’agit de parler au nom de toutes les « minorités racialisés », mêlant victimes du racisme anti-Noirs, islamophobie, romophobie, comme la stigmatisation des populations des quartiers, et de revendiquer leur autonomie : « Nous allons faire une déclaration d’indépendance par rapport aux organisations de gauche et aux syndicats qui ont parlé en notre nom et confondu alliance et subordination », insiste la sociologue Nacira Guénif.Rupture avec la gauche gouvernementaleL’initiative devrait ainsi marquer une rupture avec les organisations des droits de l’homme et la gauche traditionnelles, qui avaient placé la lutte contre le racisme sur le terrain de la morale et des valeurs. De fait, en dehors de la gauche radicale et des écologistes qui défileront en queue de cortège, peu de partis soutiennent la marche.Le ton sera particulièrement critique à l’égard du gouvernement. Pour toute cette mouvance associative, l’abandon du récépissé lors des contrôles de police ou du droit de vote des étrangers, le vide des mesures en faveur des quartiers populaires depuis l’élection de François Hollande, ont signé la rupture avec la gauche gouvernementale. La décision de l’Etat, le 13 octobre, de se pourvoir en cassation contre un jugement qui le condamnait pour « faute lourde » après des contrôles d’identité au faciès, a acté définitivement le divorce. « L’heure de nous-mêmes a sonné », assure Fania Noël du collectif afro-féministe Mwasi.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.10.2015 à 17h27 • Mis à jour le30.10.2015 à 19h10 Il a fait campagne contre le « clientélisme » marseillais mais vient d’embaucher son fils. Le sénateur Front national (FN) Stéphane Ravier lui a en effet trouvé un emploi de contractuel à la mairie des 13e et 14e arrondissements de Marseille, dont il est le maire, révèle vendredi 30 octobre le site d’information locale Marsactu.Selon le site, le fils de l’élu frontiste, tête de liste dans les Bouches-du-Rhône pour les élections régionales, est l’un des derniers recrutés comme contractuels par la mairie du 7e secteur de Marseille et « travaille désormais aux espaces verts ».Lire le portrait : Ravier, le « mister nobody » du FN maire de secteur à MarseilleMarsactu relève que l’embauche de contractuels « figure parmi les maigres pouvoirs des mairies d’arrondissements à Marseille ». Le sénateur a confirmé l’information au site d’information.« Je le mets au boulot »« Il nettoie les parcs et jardins en binôme avec un autre qui, lui, n’est pas de ma famille, je vous signale. Si je l’avais voulu, je l’aurais embauché comme assistant parlementaire », a déclaré M. Ravier au site Internet.« C’est un choix collectif des élus du 13/14. Ce petit boulot va lui faire gagner 1 000 euros à peine par mois jusqu’en décembre », poursuit M. Ravier, dans des propos toujours rapportés par Marsactu.« Là je le mets au boulot comme d’autres et je peux vous dire que je suis plutôt content du travail effectué, ce qui vaut pour lui comme pour son collègue, poursuit-il. Qu’est-ce que j’aurais dû faire ? Je n’aurais pas dû lui donner le boulot. J’aurais dû dire que parce que c’est le fils du maire, je ne devais pas lui donner un emploi ? »Lire aussi :Le feu couve pour le Front national en PACA Samuel Laurent Robert Ménard part en guerre contre… les restaurants kebabs. Ce sandwich turc (parfois appelé « grec ») est dans le collimateur du maire apparenté FN de Béziers, qui tonitrue. Il en interdira toute nouvelle ouverture dans sa ville, avec deux arguments :Il y en aurait « une vingtaine » ;Ce n’est pas dans « notre culture » ou « dans notre tradition judéo-chrétienne ».J'assume, je ne veux pas que #Béziers devienne la capitale du #kebab. Ces commerces n'ont rien à voir avec notre culture ! @leLab_E1— RobertMenardFR (@Robert Ménard)require(["twitter/widgets"]);Nous avons donc voulu regarder si la ville de Béziers était en danger imminent de « grand remplacement culinaire » et d’invasion par les restaurants étrangers. Pour ce faire, nous avons récupéré une liste des restaurants de la ville, sur le site L’Internaute.com.Cette liste, qui compte 127 établissements, n’agrège pas toutes les sandwicheries et restaurants de type « kebab ».Partons donc du postulat qu’il y en aurait une vingtaine, comme l’assure M. Ménard. #container_14462169797{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14462169797{ height:700px; } #container_14462169797 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14462169797 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14462169797 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14462169797 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Restaurants à Béziers par type de cuisineSource : linternaute.comrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14462169797", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Brasserie - Bistrot","Traditionnelle","Bar","Italienne","Méditerranéenne","Cuisine moderne","Chinoise","Pizzeria","Amérique du Nord","Espagnole","Japonaise - Sushi","Gastronomique","Crêperie","Hôtel - Palace","Marocaine","Bretonne","Fast-food","Guinguette","Indonésienne","Libanaise","Pakistanais","Pâtes","Poisson - Fruit de mer","Portugaise","Rôtisserie - Grillades","Salon de thé","Turque"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 26 ], [ "", 25 ], [ "", 9 ], [ "", 8 ], [ "", 8 ], [ "", 7 ], [ "", 6 ], [ "", 5 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});On le voit, la restauration traditionnelle est encore largement dominante à Béziers, avec 25 établissements, sans compter les brasseries (26), ni les restaurants de cuisine « moderne » ou « gastronomique ».On peut en revanche signaler à M. Ménard qu’en matière d’invasion culinaire il devrait sans doute se « méfier » de l’Asie : on compte déjà 10 établissements chinois ou japonais dans sa ville, qui ne sont probablement pas « de tradition judéo-chrétienne ».La restauration « traditionnelle » largement majoritaireRegroupons maintenant ces restaurants par continent. On a compté d’une part la France (bistrots, brasseries, restauration traditionnelle, méditerranéenne, gastronomique, bretonne), puis l’Europe et les Etats-Unis (une « culture » différente, mais sensiblement proche, du moins probablement dans l’esprit de M. Ménard), l’Asie, et enfin le reste (cuisines marocaine, libanaise, pakistanaise, turque). Voici ce qu’on obtient. #container_14462168611{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14462168611{ height:500px; } #container_14462168611 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14462168611 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14462168611 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14462168611 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Restaurants à Béziers par type de cuisine regroupéeEuropéen/Amérique du Nordrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14462168611", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Francais","Européen/Amérique du Nord","Asiatique","Maghrébin/Pakistanais/Turc/Libanais"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Restaurants ", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Francais", "y": 80, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Européen/Amérique du Nord", "y": 32, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Asiatique", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Maghrébin/Pakistanais/Turc/Libanais", "y": 5, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});La France gagne donc ici par K.-O. face au reste du monde, écrasant largement l’Europe, l’Asie, et nos 5 restaurants « non occidentaux ». Et ce même si on ajoute à cette catégorie les fameux 20 kebabs de M. Ménard.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave A l’issue d’une ultime séance de négociations au siège du Medef, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé, vendredi 30 octobre, l’accord sur la réforme du régime des retraites complémentaires, destiné à renflouer les caisses de l’Agirc-Arrco.Cet accord, qui doit être formellement signé dans les jours qui viennent, comporte une mesure phare : la mise en place d’un système de bonus-malus pour inciter les salariés à décaler leur départ à la retraite.Lire aussi :Patronat et syndicats valident l’accord sur les retraites complémentairesÀ partir de 2019, les salariés qui auront atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et la durée de cotisation requise pour obtenir une pension à taux plein, devront quand même travailler un an de plus. Sinon ? Ils subiront une décote de 10 % pendant deux ans (voire trois) sur leurs retraites complémentaires.Ceux qui travailleront deux années de plus - soit jusqu’à 64 ans - bénéficieront au contraire d’un bonus de 10 % pendant un an. Ce bonus grimpe respectivement à 20 % et 30 % pour trois et quatre années de travail supplémentaires.L’accord prévoit aussi une moindre revalorisation des pensions pendant trois ans. Celles-ci augmenteraient à un rythme inférieur à l’inflation de 1 point. Une mesure synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les retraités. De même, décaler la revalorisation des pensions des régimes complémentaires au 1er novembre 2016, plutôt qu’en avril, entraînera un petit manque à gagner.Pour appréhender l’impact de ces mesures nous avons demandé au cabinet de conseils Optimaretraite de réaliser des simulations pour deux types de profils : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), et un salarié non cadre gagnant 20 544 euros annuels (salaire médian de 1 772 euros en France). Les deux ont travaillé tout au long de leur carrière et partent à la retraite à taux plein à 62 ans. 1 - Impact du bonus-malus pour un cadreMontant de la pension avec les règles actuelles :Pour un départ en retraite à 62 ans il touche chaque année 29 290 euros.Montant de la pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il subit la décote de 10 % sur les régimes complémentaires et perçoit donc 28 049 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher à 65 ans le taux plein soit 29 290 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), sa perte de pension atteint donc 3 723 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, il n’aura pas d’abattement sur ses régimes complémentaires. Comme il a travaillé une année de plus que le taux plein, il a généré de nouveaux droits. Il touchera donc une pension annuelle de 30 740 euros. La réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, il bénéficie d’un bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année. Il percevra donc 33 512 euros à 64 ans et 32 189 euros ensuite. Soit un gain de 1 323 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus est de 20 % sur les complémentaires. Il touche donc 36 372 euros la première année, puis 33 645 euros ensuite. Soit un gain de 2 727 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 2 - Impact du bonus-malus pour un salarié non-cadreMontant de la retraite avec les règles actuelles :Départ en retraite à 62 ans, il touche chaque année une pension de 12 783 eurosMontant de le pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il perçoit 12 404 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher le taux plein à 65 ans soit 12 783 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), la perte de pension atteint donc 1 136 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, la réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, le bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année, permet un gain de 400 euros (pour une pension de 14 515 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus de 20 % sur les complémentaires engendre un gain de 820 euros (pour une pension de 15 614 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 3 - Impact de la revalorisation des pensionsLa revalorisation des retraites pendant trois ans se fera donc à un rythme inférieur de 1 point à l’évolution des prix. La simulation ci-dessous se base sur une inflation de 1,5 % pendant 3 ans et intègre en 2016 le report de la revalorisation au 1er novembre.Cadre (pension annuelle de 29 290 euros)Manque à gagner en 2016 : 129 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 769 eurosNon cadre (pension annuelle de 12 783 euros)Manque à gagner en 2016 : 39 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 235 eurosFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante) Le tête-à-tête a duré près de deux heures, et Nicolas Sarkozy n’a pas boudé son plaisir d’être reçu comme un chef d’Etat encore en exercice. « On a parlé de la Syrie, de l’Ukraine, du rapport de la Russie avec l’Europe, de l’influence des Etats-Unis sur l’Union européenne, de certaines choses personnelles, et le temps a passé vite », s’est-il réjoui à l’issue de son entretien, jeudi 29 octobre, avec le président russe Vladimir Poutine, dans sa résidence de Novo-Ogarevo, près de Moscou. Cette rencontre, inhabituelle par sa forme pour un chef de l’opposition étranger, est la troisième avec le maître du Kremlin depuis le départ de M. Sarkozy de l’Elysée en 2012. Elle a surtout permis à l’ex-dirigeant français de décocher des flèches acerbes contre la diplomatie menée depuis Paris.Contenu le matin devant les étudiants de l’Institut des relations internationales, le discours de M. Sarkozy est en effet devenu nettement plus critique, dans la soirée devant la communauté française rassemblée dans un grand hôtel, après sa visite à Novo-Ogarevo. « Je ne sais pas qui a inventé ce système des sanctions, mais ils ignorent l’histoire ! », s’est exclamé l’ancien président français, en prenant ainsi position en faveur de la levée des mesures restrictives européennes imposées à la Russie pour son rôle dans le conflit ukrainien. « Je suis très attaché au lien transatlantique mais où est-il dit que nous devions suivre aveuglément nos alliés ? », a-t-il poursuivi, ajoutant : « J’aurais été président, jamais je n’aurais laissé sortir la Russie du G8, déjà que je le trouvais trop petit ! »Répondant à une question d’un sympathisant sur la vente des navires de guerre Mistral, conclue sous sa présidence puis dénoncée par son successeur à l’Elysée, sa mise au point a été des plus sèches : « Sans doute que nous n’avons pas la même notion géographique avec M. Hollande, lui pense qu’on peut envahir Donetsk [fief des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine] avec ! »Mais de ces bateaux, il n’a jamais été question avec M. Poutine. Un mois après le début de l’engagement militaire de la Russie au côté du régime de Damas, et à la veille d’un sommet à Vienne des intervenants extérieurs dans le conflit syrien, l’échange a surtout porté sur le sort de ce pays dévasté depuis plus de quatre ans par une guerre civile et celui de son dirigeant. « Bachar Al-Assad a sur la conscience la mort de 250 000 de ses compatriotes, a redit M. Sarkozy, comme il l’avait fait, au matin, devant les étudiants moscovites. Il a utilisé l’aviation et l’arme chimique contre sa population, ce n’est pas un détail. (…) Il ne peut pas représenter l’avenir. »Sur ce point, le chef du parti Les Républicains ne se démarque pas de la position adoptée par M. Hollande. A ses yeux, le départ du dirigeant syrien ne constitue pas un « préalable » pour tenter de chercher une solution alternative « dans les rangs de sa famille, du parti Baas ou de la minorité alaouite ». « Entre “Assad jusqu’à la fin” et Assad, “départ demain matin”, il y a peut-être un équilibre à trouver. » Et sur ce point, la position du chef du Kremlin lui est apparue « beaucoup moins en abscisse et en ordonnée qu’on ne le dit ».« Politique insensée » Au passage, M. Sarkozy s’est affranchi des critiques – souvent émises à Moscou − sur l’intervention en Libye dont il avait pris la tête en 2011 et qui a conduit à la chute, et à la mort de son dirigeant, Mouammar Kadhafi. « Si Bachar et Kadhafi, ou même Ben Ali, avaient été des remparts contre l’islamisme, nous n’en serions pas là aujourd’hui », a-t-il lancé.Restait un autre gros dossier abordé avec M. Poutine, l’Ukraine. Autant le sujet avait été éclipsé lors de son intervention devant les étudiants, autant M. Sarkozy est revenu plus en détail dans la soirée sur le sujet devant la communauté française. L’occasion, là aussi, de critiquer sans les nommer directement « ceux qui veulent intégrer à toute force l’Ukraine dans l’Union européenne, une politique insensée ». « Si vous obligez l’Ukraine à choisir une rive, vous la coupez de l’autre, a-t-il souligné, vous la faites exploser et c’est ce qui est en train de se passer. Je voudrais qu’on sorte de cette logique de sphères d’influence. » Les frontières de l’Ukraine, a-t-il ajouté, doivent être « respectées » tout comme les accords de Minsk « des deux côtés », moyennant quoi la question de la Crimée, annexée par la Russie, est éludée.« Personne de crédible, à ma connaissance, ne demande le retour de la Crimée à l’Ukraine, a assené M. Sarkozy. Sur le fond, personne ne conteste qu’à part peut-être les Tatars de Crimée, l’immense majorité de la population était pour le rattachement à la Russie. Sur la forme, il y aurait beaucoup à dire. Le droit international n’a pas été respecté, mais il y a besoin de quelques mois, peut-être quelques années, pour apaiser les choses. Laissons vivre une situation pour qu’elle trouve sa place. » Pour l’ancien président français, qui a pris soin de souligner à satiété le rôle de « grande puissance » de la Russie, « nous ne devons à aucun prix accepter une nouvelle guerre froide ». Surnommé il n’y a pas si longtemps encore « Sarkozy l’Américain » pour sa politique atlantiste, l’opposant de François Hollande est reparti de Moscou dans les habits de « Sarkozy le Russe ».Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante)Correspondante à MoscouSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Au terme d’une journée où il a rencontré le président russe Vladimir Poutine, Nicolas Sarkozy a accordé un long entretien à BFMTV. Le président du parti Les Républicains s’est défendu de mener une diplomatie parallèle. « Il n’y a qu’un seul président de la République, c’est François Hollande. Il mène une politique que je combats, mais je n’en parlerai pas à l’étranger », a expliqué l’ancien chef de l’Etat, qui a ironisé quelques instants plus tard sur son successeur : « Je ne suis pas porte-parole de M. Hollande, qui a déjà du mal à porter sa propre parole. » Sans critiquer explicitement la position de la France, M. Sarkozy a répété toute la journée qu’il fallait mettre en place un dialogue accru avec la Russie.Le déplacement de M. Sarkozy avait entraîné des réactions en France. Plus tôt dans la journée, sur la chaîne Public Sénat, Manuel Valls avait ainsi demandé que les partis politiques français adoptent une position commune sur les sujets internationaux. « Moi ce que je souhaite, c’est que l’opposition comme la majorité, sur les questions de politique étrangère, sur les questions de défense, nous nous retrouvions sur l’essentiel, que nous ayons une politique, une vision commune de ce qui se passe en Syrie », a déclaré le premier ministre. « Je ne veux pas polémiquer avec M. Valls. Nous avons parlé avec M. Poutine de choses plus importantes que la petite politicaille », a riposté l’ancien président de la République.Lire aussi :La rencontre de Nicolas Sarkozy avec Vladimir Poutine suscite des doutes dans la majoritéM. Sarkozy pour une levée « progressive » des sanctionsL’entretien de M. Sarkozy avec M. Poutine a duré une heure et demie. Les deux hommes ont donc évoqué la situation syrienne alors que les Occidentaux et les Russes mènent des frappes séparément. « Les bombes russes comme les bombes françaises ou américaines doivent tomber sur ces barbares [de l’Etat islamique] et non pas sur l’opposition nationale syrienne », a estimé M. Sarkozy.Comme souvent lors de ses meetings, il s’est dit inquiet par le climat de tension entre la Russie et l’Europe et a prôné un dialogue plus construit en rappelant à plusieurs reprises au cours de l’entretien sa visite à Moscou lors de la guerre entre la Géorgie et la Russie en 2008. « Est-ce qu’on a besoin de se rajouter une nouvelle guerre froide à la crise actuelle ? (…) L’Europe n’est pas l’adversaire de la Russie. A l’inverse de M. Obama, je pense que la Russie est une puissance mondiale et non pas une puissance régionale », a poursuivi M. Sarkozy. Il s’est également prononcé pour une levée « progressive » des sanctions européennes à l’égard de la Russie.Juppé critique cette visiteCe déplacement de l’ancien chef de l’Etat à Moscou a également fait réagir ses rivaux à droite. Car le rapprochement avec la Russie de M. Poutine divise les ténors du parti. Jeudi 29 octobre, François Fillon, qui a rencontré le président russe à plusieurs reprises depuis 2012, a opportunément envoyé un communiqué à quelques heures de l’entrevue entre M. Sarkozy et M. Poutine. L’ancien premier ministre y rappelle lui aussi l’importance du dialogue avec la Russie, préalable indispensable, selon lui, à des avancées sur le dossier syrien. Mais au passage, il critique M. Juppé, qui a une vision plus atlantiste.« Dans une tribune récente, Alain Juppé évoquait les enseignements du Gaullisme en recommandant de ne pas choisir la Russie contre l’Amérique. Il s’agirait surtout aujourd’hui de parler avec Moscou et Washington pour défendre les intérêts vitaux des Français », écrit M. Fillon. La réponse de M. Juppé ne s’est pas fait attendre. Sur son blog, le maire de Bordeaux s’attaque à la fois à la visite de M. Sarkozy et à M. Fillon : « Parlons donc avec Poutine. Mais pour lui dire quoi ? (…) Evitons entre nous les leçons de gaullisme revisité ! Personne ne peut dire ce que De Gaulle aurait fait dans les circonstances actuelles. La seule certitude, c’est que la France ne se serait mise ni dans la roue des Américains, ni dans celle des Russes. Elle aurait eu sa ligne. » Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.10.2015 à 12h56 • Mis à jour le29.10.2015 à 14h13 | Aurélie Collas C’est en en parlant le plus possible qu’on luttera le plus efficacement contre le harcèlement à l’école. Forte de cette conviction, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé, jeudi 29 octobre, le lancement d’une nouvelle campagne de communication sur le harcèlement scolaire à partir du 5 novembre. La troisième en quatre ans.Sa particularité par rapport aux précédentes ? Elle s’adresse principalement aux élèves de l’école primaire. Ce sont eux les plus touchés par cette violence répétée faite de rumeurs, de brimades, de moqueries, de mises à l’écart et parfois aussi de violences physiques. Selon les enquêtes de climat scolaire et de victimation, le harcèlement toucherait 12 % des écoliers (dont 5 % de manière « sévère » ou « très sévère »), 10 % des collégiens et 3,4 % des lycéens.Lire également : Un collégien sur cinq a été victime de cyber-violenceCette campagne de communication cible aussi les témoins : « La recherche et les expériences de terrain ont prouvé que c’est en les rendant acteurs de la prévention, en les faisant changer de regard et de position dans le groupe que le harcèlement diminuait », a déclaré la ministre lors de la présentation de la campagne.Journée nationale et formation d’« ambassadeurs »Parmi les nouveautés 2015-2016, figure l’instauration d’une journée nationale « Non au harcèlement ». Celle-ci aura lieu chaque année le jeudi suivant les vacances de la Toussaint. Pour marquer la première édition, jeudi 5 novembre, un clip sera diffusé sur plusieurs chaînes de télévision, ciblant les 7-11 ans.Le ministère lance également un numéro vert à quatre chiffres, le 30 20, et un site Internet qui concentre l’essentiel des ressources. La formation des personnels et des élèves sera renforcée. Le ministère veut notamment généraliser les formations d’« ambassadeurs lycéens » : il s’agit d’élèves qui acceptent de se former pour conduire des actions dans leur lycée ou dans les écoles et collèges environnants.Lire l'entretien :« On ne s’étripe pas dans les cours de récréation ! »Ces dernières années, le thème de la violence scolaire – du harcèlement en particulier – a été un enjeu politique majeur des différents locataires de la rue de Grenelle. Des « états généraux de la sécurité à l’école » ont eu lieu en 2010. Puis, un an plus tard, des « assises nationales sur le harcèlement à l’école ».En 2012, Vincent Peillon installe la délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire. Les actions de sensibilisation se multiplient : création d’un réseau de 250 « référents » dans les académies pour prendre en charge les situations de harcèlement, formation des personnels, publication de guides pédagogiques, vidéos, dessins animés, site Internet et page Facebook…Cette priorité s’est traduite dans la loi. Celle de refondation de l’école de 2013 prévoit que chaque établissement scolaire fasse de la lutte contre le harcèlement une priorité et élabore un programme d’actions.Lire aussi : Comment combattre la cyber-violence à l’école ?Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent « Des pervers, des psychopathes, des militants aveuglés par leur idéologie, des gens auxquels l’ivresse de leur toute puissance fait perdre tout discernement ! »La dernière description en date de certains juges (il accorde à d’autres « d’honorer leur fonction ») faite par Henri Guaino, lors des questions au gouvernement mardi 28 octobre, s’inscrit dans la droite ligne de ses autres interventions sur le sujet. L’ancienne « plume » de Nicolas Sarkozy, devenu député en 2012, s’est fait une spécialité de se livrer, dès qu’il en a l’occasion, à des charges enflammées contre la justice et les magistrats.Ces diatribes ont toutes, ou presque, la même origine : M. Guaino avait accusé, en mars 2013, le juge Gentil, qui a mis en examen Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt, d’avoir « déshonoré la justice ». Ces propos lui ont valu une condamnation en appel à 2 000 euros d’amende, le 22 octobre 2015, après plusieurs rebondissements qui ont été autant d’occasions pour lui d’utiliser l’Assemblée ou les médias comme une tribune pour sa défense.Le député (Les Républicains) des Yvelines est intervenu, en comptant la séance du 28 octobre, six fois lors des questions au gouvernement. Quatre de ses questions étaient consacrées à la justice. Voire à l’exercice de la justice contre sa personne. Il a également fait une proposition de résolution, toujours sur son cas personnel. Retour sur un long feuilleton.1. Avril 2013 : Zola, le « viol des consciences » et le conseil supérieur de la magistratureMars 2013, le feuilleton du juge Gentil démarre. Lorsque ce dernier porte plainte, après s’être vu accusé par M. Guaino d’avoir « déshonoré la justice » en mettant en examen Nicolas Sarkozy, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, saisit le conseil supérieur de la magistrature (CSM), afin qu’il décide si ces propos portent atteinte à la justice et sont donc susceptibles d’être poursuivis.Quelques jours plus tard, M. Guaino profite des questions au gouvernement pour s’en plaindre : il cite « Zola, accusé ici même, par un chef de Gouvernement de la IIIe République, d’avoir déshonoré l’armée ». Et la saisine du CSM, qu’il assimile à une « instrumentalisation », constitue selon lui un « passage en force » susceptible de « violer des millions de consciences ». Or, estime M. Guaino :« La France et l’Europe vivent une crise d’une violence inouïe qui génère beaucoup de souffrance et d’angoisse et met à l’épreuve la démocratie. Dans ce contexte, tout abus de pouvoir, même le plus infime, est plus insupportable et plus dangereux que jamais pour notre cohésion nationale. »2. Mars 2014 : « Tout marche sur la tête. On est chez les fous »M. Guaino ne réserve pas toutes ses diatribes à ses collègues parlementaires. Ainsi, le 9 mars, il assure à France 24, France Inter et Le Parisien, à propos de l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy :« Est-ce que les juges sont au-dessus de la constitution ? Non. Tout marche sur la tête. On est chez les fous. La justice est devenue folle. On ouvre la voie au chaos constitutionnel […] Il y a juste l’envie de certains de trouver quelque chose de scandaleux. Certains juges font passer leurs convictions politiques avant l’éthique de leur fonction. »3. Mai 2014 : La résolution Guaino pour suspendre les poursuites contre… GuainoLe 16 mai 2014, M. Guaino envoie à la présidence de l’Assemblée une proposition de résolution « tendant à la suspension des poursuites engagées par le Parquet de Paris contre M. Henri Guaino, député, pour outrage à magistrat ». La résolution, un long mémoire justifiant du droit à critiquer la justice, mais qui fait totalement fi du principe de séparation des pouvoirs, ne sera évidemment jamais adoptée.4. Novembre 2014 : « Odeurs d’égouts »Le 13 novembre, M. Guaino intervient en séance pour évoquer les « odeurs d’égouts » qu’il dit sentir depuis « le bureau du secrétaire général de l’Elysée ». En cause : l’affaire Jouyet-Fillon : Le Monde révèle que M. Fillon aurait demandé à M. Jouyet, alors secrétaire général de l’Elysée de François Hollande, de « taper plus vite » sur M. Sarkozy.Et M. Guaino d’interroger : « Que penser de ces connivences avec des journalistes qui violent à tout bout de champ le secret de l’instruction, qui passent leur vie à l’Élysée, au ministère de la justice et avec certains magistrats ? »5. Décembre 2014 : le « climat malsain et revanchard »Restons à l’Assemblée. Le 3 décembre, M. Guaino prend prétexte de sa relaxe en première instance, par le tribunal correctionnel de Paris, de l’accusation d’outrage à magistrat, pour interpeller le gouvernement. Il dénonce… l’appel du parquet de cette relaxe, estimant qu’il s’agit là d’une illustration « de corporatisme (…) de pressions syndicales », et d’un « climat malsain et revanchard ». 6. Mai 2015 : « L’ivresse de surpuissance » des jugesLe combat de M. Guaino continue en mai 2015, lorsque la justice valide l’utilisation des écoutes téléphoniques de Nicolas Sarkozy. Sur RTL, M. Guaino promet de « ne pas reprendre la longue litanie des critiques » qu’il a contre la justice, mais ne peut pas s’empêcher de dénoncer « une ivresse de la surpuissance, une forme d’irresponsabilité de la part de certains juges ». Il réclame une réforme de la justice, qui en supprimerait le syndicalisme, et qui instaurerait un « principe de responsabilité ». 7. Octobre 2015 : « La démocratie otage du corporatisme judiciaire »Vient le procès en appel. M. Guaino, et sa condamnation à 2 000 euros d’amende pour l’outrage à l’encontre du juge Gentil. Même s’il a été relaxé du chef de discrédit d’une décision de justice, le député est mécontent et le fait savoir : « Nous savons maintenant que la République et la démocratie sont otages du corporatisme judiciaire et du syndicalisme judiciaire », annonce celui qui promet de se porter en cassation.8. Octobre 2015 : « Des pervers et des psychopathes »On en arrive à la charge de M. Guaino ce mardi, soit une semaine après sa condamnation, en appel. M. Guaino prend une nouvelle fois la parole lors des questions au gouvernement. « Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de mon cas personnel », attaque-t-il, avant… de parler de son cas personnel. « Après tout, des juges infâmes qui rendent un jugement inique, cela n’est pas la première fois dans l’histoire judiciaire. »Et le député de dérouler : « Ecoutes incontrôlées, perquisitions sans raison, violations du secret de l’instruction, du secret professionnel des avocats, instrumentalisation de la presse, instructions à charge, mises en examen injustifiables, mépris de la Constitution, mépris de la loi, mépris des victimes, abus de pouvoir ». Avant de conclure : « Dans la magistrature, il y a des gens qui honorent leur fonction. Il y a aussi des pervers et des psychopathes. »Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 08h50 • Mis à jour le29.10.2015 à 08h57 | Thomas Wieder Halte aux publicités sexistes ! La secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes, Pascale Boistard, souhaite faire de la lutte contre les contenus publicitaires véhiculant des messages dégradants pour l’image de celles-ci son « combat » de l’année 2016. « Il n’est pas question de tomber dans le puritanisme, mais on ne peut pas dire qu’il n’y a pas un problème. La question qui est posée est : comment on fait pour respecter la dimension créatrice de la publicité sans que celle-ci puisse être porteuse de messages sexistes ? »Jusque-là, Mme Boistard s’était contentée de dénoncer des campagnes qu’elle jugeait sexistes : une affiche des Galeries Lafayette, un spot promotionnel de France 3. Elle entend désormais aller plus loin, et prévoit pour cela de rencontrer prochainement « l’ensemble des acteurs du monde publicitaire ». Cette phase de concertation, espère-t-elle, permettra de préciser « la définition du sexisme » et de lister une série de propositions, notamment en direction des étudiants qui suivent des formations aux métiers de la publicité.« Quelques dispositions » dans un projet de loiPassée cette première phase, Mme Boistard envisage de légiférer sur le sujet. Une loi à part entière ? « Vu l’encombrement du calendrier parlementaire, ce sera peut-être compliqué de faire une loi en tant que telle », reconnaît la secrétaire d’Etat. « Mais cela n’empêche pas d’imaginer un véhicule législatif », ajoute-t-elle. Autrement dit d’inscrire quelques dispositions dans un projet de loi plus vaste.Pour Mme Boistard, le recours à la loi est nécessaire car « nous sommes actuellement en situation de vide juridique », assure-t-elle. « Il y a certes l’ARPP [Autorité de régulation professionnelle de la publicité], mais c’est un organisme d’autorégulation qui se saisit de peu d’affaires et qui hésite, aujourd’hui encore plus qu’avant, à monter au créneau. C’est pourquoi il faut renforcer les outils juridiques, en particulier dans les domaines qui échappent au CSA, qui ne peut intervenir que sur les publicités diffusées à la télévision et à la radio. C’est le cas, par exemple, des affiches dans la rue ou dans les transports en commun. »Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 00h30 • Mis à jour le29.10.2015 à 00h41 | Françoise Fressoz La victoire du Front national dans une région serait «une catastrophe pour le pays», a jugé mercredi 28 octobre Valérie Pécresse en accusant le gouvernement « de faire monter le FN » pour « zapper l’alternance réelle que nous ( Les Républicains) représentons.»Invitée de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, la tête de liste Les Républicains-UDI-MoDem aux élections régionales en Ile-de-France, a estimé que « la seule chance pour le Parti socialiste de s’en sortir dans cette élection régionale, c’est de faire monter le Front national ».« Ils ne parlent que du Front national, ils installent le Front national comme le seul interlocuteur et comme le régulateur de cette élection », a- t- elle accusé en prenant pour exemple la question des migrants sur laquelle, juge-t-elle, le gouvernement entretient « une espèce de flou, d’ambiguïté entre le traitement des réfugiés et le traitement des migrants illégaux et économiques ».« Mettre tous les moyens pour faire respecter l’ordre à Calais »Au passage, Valérie Pécresse a apporté son soutien à Xavier Bertrand , tête de liste Les Républicains dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie qui avait réclamé mardi l’intervention de l’armée à Calais. « Aujourd’hui, il faut effectivement qu’on puisse mettre tous les moyens pour faire respecter l’ordre à Calais », a renchéri Valérie Pécresse. « Je le dis même pour protéger les migrants », a-t-elle poursuivi car « ce qu’on entend dire sur les passeurs, sur les trafiquants, sur le proxénétisme, sur l’usage que font certains mafieux de la misère du monde, est indigne de la France ».Interrogée sur sa campagne en Ile-de-France, Valérie Pécresse a accusé la gauche d’avoir « piqué l’argent de la formation professionnelle, des contrats pros et de l’apprentissage » pour financer le passe Navigo à 70 euros. « Il manque 300 millions de financement. On est dans l’impasse financière totale », a-t-elle ajouté en précisant que si elle était élue, elle maintiendrait la mesure « sans augmenter les impôts » mais « en luttant efficacement contre la fraude dans les transports  ». La candidate a défendu une conception de la présidence de région « pro-business », en rupture « avec les comportements à l’ancienne, en rentier, en piquant l’argent de vos impôts et en faisant des chèques ». Interpellée sur son ton parfois virulent, Valérie Pécresse a rétorqué : «aujourd’hui, j’ai 48 ans et j’ai décidé que j’allais dire ce que je pense sur tous les sujets (...) On fait sa crise d’adolescence, on arrive à la maturité à un certain âge », a-t-elle ajouté.La candidate s’est également fait l’écho de la colère des électeurs qu’elle entend sur le terrain. « Des personnes dans les villages ruraux me hurlent leur colère en me disant : ’’vous nous avez abandonnés. On est la France d’à côté, personne ne se soucie de nous’’ ».L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy s’est dit « insensible » à « toutes les boules puantes et toute la boue » venues, selon elle, du camp de Claude Bartolone, « Il paraît que la boue, c’est bon pour le teint, a-t-elle ironisé, donc  je serai insensible jusqu’à la fin ».Lire aussi :Régionales en Ile-de-France : la difficile équation de Claude BartoloneFrançoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Depuis le mois d’août, la loi relative au dialogue social et à l’emploi impose, pour les élections professionnelles (qui élisent les délégués du personnel, les représentants syndicaux, les membres du CHSCT…), des listes syndicales alternant les candidats de chaque sexe. Reste que, « plus on monte dans la hiérarchie, moins les instances [représentatives] sont féminisées ». C’est la conclusion du dernier rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur « Les forces vives au féminin » qui, reprenant la phrase de la féministe Françoise Héritier, assure : « La parité s’arrête là où le pouvoir commence. »Les femmes au secours du syndicalismeLa Confédération européenne des syndicats (CES) mesure chaque année depuis 2008 les tendances de l’affiliation féminine dans les confédérations syndicales nationales.En se basant sur les 40 confédérations pour lesquelles elle dispose de chiffres pour 2013 et 2014, l’enquête constate que l’augmentation du nombre d’affiliées permet de limiter la diminution du taux de syndicalisation général en Europe :« Parmi les 22 confédérations qui font état d’une baisse de leurs effectifs totaux, 12 ont enregistré une augmentation du nombre de leurs membres féminins. 10 autres ont enregistré une baisse, mais dans 4 d’entre elles l’affiliation féminine était plus élevée en dépit de cette baisse globale, et chez 4 autres, le pourcentage des femmes est inchangé. »Pour les sept dernières années, la CES dispose des données de 24 confédérations, données qui confirment une tendance longue à l’augmentation du nombre de membres féminins en termes bruts (487 965 personnes), contre une diminution du nombre total de membres (-496 813). Une tendance qui se vérifie dans la proportion d’hommes et de femmes au sein des syndicats. Peu de postes à responsabilités au fémininMalgré un nombre de militantes et bénévoles en augmentation, et une part de femmes syndiquées qui tend à se rapprocher de leur poids sur le marché du travail, la participation des femmes aux exécutifs syndicaux ne progresse que très lentement. Et le nombre de dirigeantes reste en retrait par rapport à celui des dirigeants. #container_14460405738{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460405738{ height:500px; } #container_14460405738 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460405738 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460405738 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460405738 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Un tiers des postes à responsabilités pour les femmesEn 2014 en Europe, on ne relève à la tête des confédérations nationales affiliées à la CES que 4 présidentes pour 35 présidents et 9 secrétaires générales pour 27 secrétaires généraux.Source : Confédération européenne des syndicats(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Par ailleurs, seules deux confédérations ont un organe de décision où les femmes sont majoritaires : l’Organisation centrale des travailleurs intellectuels de Suède (SACO), dont le conseil d’administration est composé de 55 % de femmes, et l’Association des syndicats d’Estonie (EAKL) dont le comité exécutif comporte 52 % de femmes et son comité de direction, 42 %. Dans ce dernier, néanmoins, aucun des postes les plus importants n’est occupé par une femme.Quant aux postes ayant une dimension de « leadership » politique, c’est-à-dire de rôle de négociation avec les politiques, ils ne sont occupés qu’à 10 % par des femmes en Europe. La France à la traîneSi, sur l’ensemble des salariées européennes, le CES évalue à un peu plus de 44 % en 2014 la part des femmes syndiquées, le chiffre tombe à 7,5 % en France.En 2014, il y avait 37 % de femmes parmi les adhérents de la CGT, 47 % à la CFDT, 45 % à FO, 42 % à la CFTC, 29 % à la CFE-CGC et 52 % à l’Unsa. Mais seules Nicole Notat (CFDT) et Carole Couvert (CFE-CGC) ont accédé à la tête de l’une des principales centrales syndicales.La CGT est la seule des grandes confédérations syndicales à avoir mis en œuvre une Charte de l’égalité hommes-femmes qui fixe des règles précises concernant notamment la parité au sein de ses instances dirigeantes (bureau et commission exécutive).La CFDT a commencé à exiger que 30 % des membres du bureau national soient des femmes, ce qui lui a permis de passer de 13 femmes (sur 38 membres) en 2007 à 16 aujourd’hui. En parallèle, depuis le dernier congrès, les femmes représentent la moitié de la commission exécutive, composée de 10 membres.« Cependant, si le volontarisme de ces deux confédérations a permis de faire avancer rapidement l’égalité d’accès des femmes aux instances confédérales, le cumul des mandats dans le temps, qui concerne majoritairement les hommes, continue de leur donner un avantage en termes d’influence », regrette la rapporteuse de l’enquête, Claire Guichet, membre du CESE et candidate EELV aux élections régionales en Ile-de-France.Bastions masculinsEt les syndicats patronaux ne font pas mieux : en 2015, le conseil exécutif du Medef compte 17 % de femmes, le conseil national de l’Union professionnelle artisanale (UPA) 19 % et le bureau national de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) 16 %. En revanche, la nouvelle équipe dirigeante de la CGPME en compte 36 %.En outre, dans les organisations patronales, il y a aussi une division sexuée du travail de la représentation. Il existe plus de 70 000 mandats à pourvoir dans plus de 500 organisations différentes : les prud’hommes, les mandats sociaux, ceux liés à l’emploi ou à l’apprentissage sont les plus confiés aux femmes tandis que les mandats économiques, notamment dans les chambres consulaires, ou plus stratégiques comme le 1 % logement, sont des bastions masculins.Il s’agit d’un choix politique de la part des dirigeants actuels, insiste le CESE, puisque « l’engagement militant constitue souvent un marchepied vers la prise de responsabilités dans d’autres domaines, notamment politiques et économiques ».Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan et Les Décodeurs Mardi 27 octobre, Marine Le Pen (Front national), Xavier Bertrand (Les Républicains) et Pierre de Saintignon (Parti socialiste), trois des candidats aux élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, débattaient lors d’un débat organisé par i-Télé et Europe 1 au siège du quotidien La Voix du Nord, à Lille. Retour sur quelques-unes de leurs affirmations.1. Le PS et le retrait au second tourInterrogé sur la réaction de François Lamy, porte-parole de sa campagne, le candidat PS en Nord-Pas-de-Calais-Picardie a assuré que ce dernier n’avait jamais évoqué un retrait de la liste socialiste en faveur de Xavier Bertrand. « François Lamy n’a jamais dit ça, je démens formellement. »Pourquoi c’est faux ?M. Lamy a évoqué cette question dans un entretien avec les étudiants en journalisme de Lille, à qui, comme d’autres écoles de journalisme françaises, Le Monde a proposé un partenariat pour suivre la campagne. C’est donc sur un blog hébergé sur notre site que l’interview a été publiée. Malgré les démentis de M. Lamy, nous pouvons assurer que l’entretien a bien eu lieu et qu’il a dit cela. Précisément, il a expliqué :« Si les partis de gauche sont derrière Xavier Bertrand, le retrait est envisagé. Mais ça serait bien que la gauche ne se retire pas complètement, et si Xavier Bertrand accepte un accord, qu’on conserve quelques élus. Mais ça, il faudra en discuter en interne. »2. La SNCF et les migrantsMarine Le Pen a évoqué le fait que la SNCF permettrait aux migrants de « voyager gratuitement » dans la région.C’est fauxUne intox, qu’a déjà relevé Europe 1 : elle s’appuie sur un document interne de la SNCF qui a tourné sur le web ces dernières semaines. Mais la SNCF s’en est expliqué : ce qui est gratuit, ce sont les frais de réservation, qui ne représentent qu’une part minimale du billet. Les migrants n’ont donc pas de transports gratuits. 3. Les petites retraitesQuand le débat a porté sur les petites retraites, Xavier Bertrand a assuré qu’il avait augmenté de 25 % le minimum vieillesse au gouvernement.C’est vraiC’est une promesse de campagne qui a été tenue pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy : l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), principale disposition du « minimum vieillesse » et qui permet aux retraités les plus modestes de toucher un revenu minimal pour vivre, a augmenté de 25,1 % entre 2007 et 2012. Elle est alors passée de 621,3 euros à 777,2 euros par mois. Cette question était du ressort de Xavier Bertrand, ministre du travail et la solidarité (entre 2007 et 2009) puis également en charge de la santé (entre 2010 et 2012). 4. Les transports et les retraités à Saint-QuentinLors du débat de mardi, Xavier Bertrand a ajouté qu’à Saint-Quentin, ville dont il est le maire depuis 2008, il avait « maintenu la gratuité pour les transports urbains aux retraités de façon à les protéger le plus possible quand le gouvernement les a rendus imposables ».Ce n’est pas tout à fait exactL’agglomération de Saint-Quentin propose effectivement des tarifs spéciaux aux personnes âgées pour les transports en commun. Mais Xavier Bertrand tente à tort de se démarquer du niveau d’imposition fixé par le gouvernement : la gratuité aux bus Pastel n’est éligible qu’aux personnes âgées de plus de 65 ans non imposables. Pour celles qui sont imposables, c’est une réduction de 50 % qui s’applique. 5. La région et les menus des établissements scolairesPendant le débat, Marine Le Pen a souhaité « que la région mette en place les circuits pour permettre aux agriculteurs [de la région] de pouvoir livrer les cantines »..@MLP_officiel veut que les agriculteurs puissent "livrer les cantines", "que nos enfants puissent manger français" https://t.co/rblWOaRYNc— itele (@iTELE)require(["twitter/widgets"]);Pas impossible, mais complexeDans l’éducation nationale, la gestion de la cantine est assurée par les collectivités territoriales depuis 2010. Un détail néanmoins, la région n’assure la « restauration scolaire » et ne fixe le prix que pour les lycées, rappelle le ministère.Elue à la tête de la région, Marine Le Pen ne pourrait pas imposer aux collèges et aux écoles de changer de fournisseurs, puisqu’ils sont gérés respectivement par le département et la commune.Surtout, la règle européenne en matière d’appels d’offres est le « principe d’égalité », qui interdit la préférence nationale ou locale : par définition, toutes les offres, y compris venant d’autres pays de l’Union, doivent être examinées sur le même plan. Une région ne peut donc, en théorie, pas privilégier ses agriculteurs face à d’autres dans le cadre d’un appel d’offres.Ce qui n’empêche pas certains élus d’estimer la chose réalisable en pratique, au moins sur quelques produits, en jouant avec les règles de l’appel d’offres pour, par exemple, intégrer une composante environnementale qui permet de justifier l’usage de fournisseurs locaux. D’ailleurs, en Picardie cet été, des initiatives ont été lancées à Amiens et dans toute la région pour tenter de favoriser les productions locales, rappelle Le Courrier picard. #container_14460280617{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460280617{ height:350px; } #container_14460280617 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460280617 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460280617 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460280617 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'élèves et d'établissements dans la future région NPDC-PicardieChiffres arrêtés la rentrée 2014-2015.Sources : Académie de Lille, académie d'Amiensrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14460280617", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#5bc1f4","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1er degré","collège","lycée"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "nombre d'élèves", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 568188 ], [ "", 243936 ], [ "", 163785 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "nombre d'établissements", "color": "#5bc1f4", "data": [ [ "", 4985 ], [ "", 399 ], [ "", 255 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 1, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); 6. La région et sa fiscalitéLe candidat socialiste, Pierre de Saintignon, a affirmé qu’« il reste deux petites taxes, mais il n’y a pas d’impôts dans la région ».C’est vraiLe conseil régional ne touche en effet aucun impôt directement assumé par les contribuables de la région Nord-Pas-de-Calais Picardie. Mais, depuis la réforme de la fiscalité locale, débutée en 2009, le conseil régional garde une influence sur la taxe régionale sur le certificat d’immatriculation – le nouveau nom de la carte grise – débattue chaque année par les conseillers régionaux. Fixée à hauteur de 45 euros en Nord-Pas-de-Calais, et à 33 euros en Picardie, elle sert de cheval fiscal – le tarif de référence – à l’achat d’une nouvelle carte grise.La région peut également agir sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) – le carburant, le charbon ou le gaz par exemple. Chaque année, le conseil régional peut décider d’influencer l’augmentation, ou la diminution, de cette taxe définie au niveau national. En 2015, elle représente 2,5 centimes d’euros par litre de carburant, dans les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie. 7. Le canal Seine-NordMarine Le Pen assure qu’elle « a toujours voté pour » le canal Seine-Nord, un projet de grande envergure qui doit relier la Seine à l’Escaut, fleuve qui traverse la France, la Belgique et les Pays-Bas. Ce canal relierait ainsi deux ports majeurs que sont Rotterdam et Le Havre mais également des villes comme Lille, Dunkerque, Valenciennes, Paris et Rouen.C’est plutôt fauxL’un des votes importants pour ce canal a eu lieu le 19 novembre 2013, lorsque le Parlement européen a voté un « mécanisme pour l’interconnexion en Europe », dont faisait partie le canal Seine-Nord, qui devait profiter ainsi d’aides à sa réalisation.Or, les archives du Parlement européen montrent une chose : présente lors de cette session, si on se fie à la feuille de présence que signent les eurodéputés, Marine Le Pen – pas plus que son père d’ailleurs – n’a voté pour cette disposition. Tous deux se sont abstenus. Etaient-ils réellement présents au moment de ce vote ? Difficile à dire. En tout cas Mme Le Pen n’a pas, ce jour-là, apporté sa voix à ce projet.Les DécodeursJournaliste au MondeManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.10.2015 à 17h27 • Mis à jour le30.10.2015 à 19h10 Il a fait campagne contre le « clientélisme » marseillais mais vient d’embaucher son fils. Le sénateur Front national (FN) Stéphane Ravier lui a en effet trouvé un emploi de contractuel à la mairie des 13e et 14e arrondissements de Marseille, dont il est le maire, révèle vendredi 30 octobre le site d’information locale Marsactu.Selon le site, le fils de l’élu frontiste, tête de liste dans les Bouches-du-Rhône pour les élections régionales, est l’un des derniers recrutés comme contractuels par la mairie du 7e secteur de Marseille et « travaille désormais aux espaces verts ».Lire le portrait : Ravier, le « mister nobody » du FN maire de secteur à MarseilleMarsactu relève que l’embauche de contractuels « figure parmi les maigres pouvoirs des mairies d’arrondissements à Marseille ». Le sénateur a confirmé l’information au site d’information.« Je le mets au boulot »« Il nettoie les parcs et jardins en binôme avec un autre qui, lui, n’est pas de ma famille, je vous signale. Si je l’avais voulu, je l’aurais embauché comme assistant parlementaire », a déclaré M. Ravier au site Internet.« C’est un choix collectif des élus du 13/14. Ce petit boulot va lui faire gagner 1 000 euros à peine par mois jusqu’en décembre », poursuit M. Ravier, dans des propos toujours rapportés par Marsactu.« Là je le mets au boulot comme d’autres et je peux vous dire que je suis plutôt content du travail effectué, ce qui vaut pour lui comme pour son collègue, poursuit-il. Qu’est-ce que j’aurais dû faire ? Je n’aurais pas dû lui donner le boulot. J’aurais dû dire que parce que c’est le fils du maire, je ne devais pas lui donner un emploi ? »Lire aussi :Le feu couve pour le Front national en PACA Samuel Laurent Robert Ménard part en guerre contre... les restaurants kebabs. Ce sandwich turc (parfois appelé « grec ») est dans le collimateur du maire apparenté FN de Béziers, qui tonitrue qu’il en interdira toute nouvelle ouverture dans sa ville, avec deux arguments :Il y en aurait « une vingtaine » ;Ce n’est pas dans « notre culture » ou « dans notre tradition judéo-chrétienne »J'assume, je ne veux pas que #Béziers devienne la capitale du #kebab. Ces commerces n'ont rien à voir avec notre culture ! @leLab_E1— RobertMenardFR (@Robert Ménard)require(["twitter/widgets"]); Nous avons donc voulu regarder si la ville de Béziers était en danger imminent de « grand remplacement culinaire » et d’invasion par les restaurants étrangers. Pour ce faire, nous avons récupéré une liste des restaurants de la ville, sur le site linternaute.com.Cette liste, qui compte 127 établissements, n’agrège pas toutes les sandwicheries et restaurants type « kebab ».Partons donc du postulat qu’il y en aurait une vingtaine, comme l’assure M. Ménard. #container_14462169797{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14462169797{ height:700px; } #container_14462169797 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14462169797 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14462169797 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14462169797 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Restaurants à Béziers par type de cuisineSource : linternaute.comrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14462169797", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Brasserie - Bistrot","Traditionnelle","Bar","Italienne","Méditerranéenne","Cuisine moderne","Chinoise","Pizzeria","Amérique du Nord","Espagnole","Japonaise - Sushi","Gastronomique","Crêperie","Hôtel - Palace","Marocaine","Bretonne","Fast-food","Guinguette","Indonésienne","Libanaise","Pakistanais","Pâtes","Poisson - Fruit de mer","Portugaise","Rôtisserie - Grillades","Salon de thé","Turque"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 26 ], [ "", 25 ], [ "", 9 ], [ "", 8 ], [ "", 8 ], [ "", 7 ], [ "", 6 ], [ "", 5 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});On le voit, la restauration traditionnelle est encore largement dominante à Béziers, avec 25 établissements, sans compter les brasseries (26), ni les restaurants de cuisine « moderne » ou « gastronomique ».On peut en revanche signaler à M. Ménard qu’en matière d’invasion culinaire, il devrait sans doute se « méfier » de l’Asie : on compte déjà 10 établissements chinois ou japonais dans sa ville, qui ne sont probablement pas « de tradition judéo-chrétienne ».La France > le reste du mondeRegroupons maintenant ces restaurants par continent. On a compté d’une part la France (bistrots, brasseries, restauration traditionnelle, méditerranéenne, gastronomique, bretonne), puis l’Europe et les Etats-Unis (une « culture » différente, mais sensiblement proche, du moins probablement dans l’esprit de M. Ménard), l’Asie, et enfin le reste (cuisines marocaine, libanaise, pakistanaise, turque). Voici ce qu’on obtient. #container_14462168611{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14462168611{ height:500px; } #container_14462168611 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14462168611 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14462168611 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14462168611 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Restaurants à Béziers par type de cuisine regroupéeEuropéen/Amérique du Nordrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14462168611", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Francais","Européen/Amérique du Nord","Asiatique","Maghrébin/Pakistanais/Turc/Libanais"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Restaurants ", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Francais", "y": 80, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Européen/Amérique du Nord", "y": 32, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Asiatique", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Maghrébin/Pakistanais/Turc/Libanais", "y": 5, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});La France gagne donc ici par K.-O. face au reste du monde, écrasant largement l’Europe, l’Asie, et nos 5 restaurants « non occidentaux ». Et ce même si on ajoute à cette catégorie les fameux 20 kebabs de M. Ménard.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave A l’issue d’une ultime séance de négociations au siège du Medef, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé, vendredi 30 octobre, l’accord sur la réforme du régime des retraites complémentaires, destiné à renflouer les caisses de l’Agirc-Arrco.Cet accord, qui doit être formellement signé dans les jours qui viennent, comporte une mesure phare : la mise en place d’un système de bonus-malus pour inciter les salariés à décaler leur départ à la retraite.Lire aussi :Patronat et syndicats valident l’accord sur les retraites complémentairesÀ partir de 2019, les salariés qui auront atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et la durée de cotisation requise pour obtenir une pension à taux plein, devront quand même travailler un an de plus. Sinon ? Ils subiront une décote de 10 % pendant deux ans (voire trois) sur leurs retraites complémentaires.Ceux qui travailleront deux années de plus - soit jusqu’à 64 ans - bénéficieront au contraire d’un bonus de 10 % pendant un an. Ce bonus grimpe respectivement à 20 % et 30 % pour trois et quatre années de travail supplémentaires.L’accord prévoit aussi une moindre revalorisation des pensions pendant trois ans. Celles-ci augmenteraient à un rythme inférieur à l’inflation de 1 point. Une mesure synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les retraités. De même, décaler la revalorisation des pensions des régimes complémentaires au 1er novembre 2016, plutôt qu’en avril, entraînera un petit manque à gagner.Pour appréhender l’impact de ces mesures nous avons demandé au cabinet de conseils Optimaretraite de réaliser des simulations pour deux types de profils : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), et un salarié non cadre gagnant 20 544 euros annuels (salaire médian de 1 772 euros en France). Les deux ont travaillé tout au long de leur carrière et partent à la retraite à taux plein à 62 ans. 1 - Impact du bonus-malus pour un cadreMontant de la pension avec les règles actuelles :Pour un départ en retraite à 62 ans il touche chaque année 29 290 euros.Montant de la pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il subit la décote de 10 % sur les régimes complémentaires et perçoit donc 28 049 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher à 65 ans le taux plein soit 29 290 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), sa perte de pension atteint donc 3 723 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, il n’aura pas d’abattement sur ses régimes complémentaires. Comme il a travaillé une année de plus que le taux plein, il a généré de nouveaux droits. Il touchera donc une pension annuelle de 30 740 euros. La réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, il bénéficie d’un bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année. Il percevra donc 33 512 euros à 64 ans et 32 189 euros ensuite. Soit un gain de 1 323 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus est de 20 % sur les complémentaires. Il touche donc 36 372 euros la première année, puis 33 645 euros ensuite. Soit un gain de 2 727 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 2 - Impact du bonus-malus pour un salarié non-cadreMontant de la retraite avec les règles actuelles :Départ en retraite à 62 ans, il touche chaque année une pension de 12 783 eurosMontant de le pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il perçoit 12 404 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher le taux plein à 65 ans soit 12 783 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), la perte de pension atteint donc 1 136 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, la réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, le bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année, permet un gain de 400 euros (pour une pension de 14 515 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus de 20 % sur les complémentaires engendre un gain de 820 euros (pour une pension de 15 614 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 3 - Impact de la revalorisation des pensionsLa revalorisation des retraites pendant trois ans se fera donc à un rythme inférieur de 1 point à l’évolution des prix. La simulation ci-dessous se base sur une inflation de 1,5 % pendant 3 ans et intègre en 2016 le report de la revalorisation au 1er novembre.Cadre (pension annuelle de 29 290 euros)Manque à gagner en 2016 : 129 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 769 eurosNon cadre (pension annuelle de 12 783 euros)Manque à gagner en 2016 : 39 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 235 eurosFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante) Le tête-à-tête a duré près de deux heures, et Nicolas Sarkozy n’a pas boudé son plaisir d’être reçu comme un chef d’Etat encore en exercice. « On a parlé de la Syrie, de l’Ukraine, du rapport de la Russie avec l’Europe, de l’influence des Etats-Unis sur l’Union européenne, de certaines choses personnelles, et le temps a passé vite », s’est-il réjoui à l’issue de son entretien, jeudi 29 octobre, avec le président russe Vladimir Poutine, dans sa résidence de Novo-Ogarevo, près de Moscou. Cette rencontre, inhabituelle par sa forme pour un chef de l’opposition étranger, est la troisième avec le maître du Kremlin depuis le départ de M. Sarkozy de l’Elysée en 2012. Elle a surtout permis à l’ex-dirigeant français de décocher des flèches acerbes contre la diplomatie menée depuis Paris.Contenu le matin devant les étudiants de l’Institut des relations internationales, le discours de M. Sarkozy est en effet devenu nettement plus critique, dans la soirée devant la communauté française rassemblée dans un grand hôtel, après sa visite à Novo-Ogarevo. « Je ne sais pas qui a inventé ce système des sanctions, mais ils ignorent l’histoire ! », s’est exclamé l’ancien président français, en prenant ainsi position en faveur de la levée des mesures restrictives européennes imposées à la Russie pour son rôle dans le conflit ukrainien. « Je suis très attaché au lien transatlantique mais où est-il dit que nous devions suivre aveuglément nos alliés ? », a-t-il poursuivi, ajoutant : « J’aurais été président, jamais je n’aurais laissé sortir la Russie du G8, déjà que je le trouvais trop petit ! »Répondant à une question d’un sympathisant sur la vente des navires de guerre Mistral, conclue sous sa présidence puis dénoncée par son successeur à l’Elysée, sa mise au point a été des plus sèches : « Sans doute que nous n’avons pas la même notion géographique avec M. Hollande, lui pense qu’on peut envahir Donetsk [fief des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine] avec ! »Mais de ces bateaux, il n’a jamais été question avec M. Poutine. Un mois après le début de l’engagement militaire de la Russie au côté du régime de Damas, et à la veille d’un sommet à Vienne des intervenants extérieurs dans le conflit syrien, l’échange a surtout porté sur le sort de ce pays dévasté depuis plus de quatre ans par une guerre civile et celui de son dirigeant. « Bachar Al-Assad a sur la conscience la mort de 250 000 de ses compatriotes, a redit M. Sarkozy, comme il l’avait fait, au matin, devant les étudiants moscovites. Il a utilisé l’aviation et l’arme chimique contre sa population, ce n’est pas un détail. (…) Il ne peut pas représenter l’avenir. »Sur ce point, le chef du parti Les Républicains ne se démarque pas de la position adoptée par M. Hollande. A ses yeux, le départ du dirigeant syrien ne constitue pas un « préalable » pour tenter de chercher une solution alternative « dans les rangs de sa famille, du parti Baas ou de la minorité alaouite ». « Entre “Assad jusqu’à la fin” et Assad, “départ demain matin”, il y a peut-être un équilibre à trouver. » Et sur ce point, la position du chef du Kremlin lui est apparue « beaucoup moins en abscisse et en ordonnée qu’on ne le dit ».« Politique insensée » Au passage, M. Sarkozy s’est affranchi des critiques – souvent émises à Moscou − sur l’intervention en Libye dont il avait pris la tête en 2011 et qui a conduit à la chute, et à la mort de son dirigeant, Mouammar Kadhafi. « Si Bachar et Kadhafi, ou même Ben Ali, avaient été des remparts contre l’islamisme, nous n’en serions pas là aujourd’hui », a-t-il lancé.Restait un autre gros dossier abordé avec M. Poutine, l’Ukraine. Autant le sujet avait été éclipsé lors de son intervention devant les étudiants, autant M. Sarkozy est revenu plus en détail dans la soirée sur le sujet devant la communauté française. L’occasion, là aussi, de critiquer sans les nommer directement « ceux qui veulent intégrer à toute force l’Ukraine dans l’Union européenne, une politique insensée ». « Si vous obligez l’Ukraine à choisir une rive, vous la coupez de l’autre, a-t-il souligné, vous la faites exploser et c’est ce qui est en train de se passer. Je voudrais qu’on sorte de cette logique de sphères d’influence. » Les frontières de l’Ukraine, a-t-il ajouté, doivent être « respectées » tout comme les accords de Minsk « des deux côtés », moyennant quoi la question de la Crimée, annexée par la Russie, est éludée.« Personne de crédible, à ma connaissance, ne demande le retour de la Crimée à l’Ukraine, a assené M. Sarkozy. Sur le fond, personne ne conteste qu’à part peut-être les Tatars de Crimée, l’immense majorité de la population était pour le rattachement à la Russie. Sur la forme, il y aurait beaucoup à dire. Le droit international n’a pas été respecté, mais il y a besoin de quelques mois, peut-être quelques années, pour apaiser les choses. Laissons vivre une situation pour qu’elle trouve sa place. » Pour l’ancien président français, qui a pris soin de souligner à satiété le rôle de « grande puissance » de la Russie, « nous ne devons à aucun prix accepter une nouvelle guerre froide ». Surnommé il n’y a pas si longtemps encore « Sarkozy l’Américain » pour sa politique atlantiste, l’opposant de François Hollande est reparti de Moscou dans les habits de « Sarkozy le Russe ».Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante)Correspondante à MoscouSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Au terme d’une journée où il a rencontré le président russe Vladimir Poutine, Nicolas Sarkozy a accordé un long entretien à BFMTV. Le président du parti Les Républicains s’est défendu de mener une diplomatie parallèle. « Il n’y a qu’un seul président de la République, c’est François Hollande. Il mène une politique que je combats, mais je n’en parlerai pas à l’étranger », a expliqué l’ancien chef de l’Etat, qui a ironisé quelques instants plus tard sur son successeur : « Je ne suis pas porte-parole de M. Hollande, qui a déjà du mal à porter sa propre parole. » Sans critiquer explicitement la position de la France, M. Sarkozy a répété toute la journée qu’il fallait mettre en place un dialogue accru avec la Russie.Le déplacement de M. Sarkozy avait entraîné des réactions en France. Plus tôt dans la journée, sur la chaîne Public Sénat, Manuel Valls avait ainsi demandé que les partis politiques français adoptent une position commune sur les sujets internationaux. « Moi ce que je souhaite, c’est que l’opposition comme la majorité, sur les questions de politique étrangère, sur les questions de défense, nous nous retrouvions sur l’essentiel, que nous ayons une politique, une vision commune de ce qui se passe en Syrie », a déclaré le premier ministre. « Je ne veux pas polémiquer avec M. Valls. Nous avons parlé avec M. Poutine de choses plus importantes que la petite politicaille », a riposté l’ancien président de la République.Lire aussi :La rencontre de Nicolas Sarkozy avec Vladimir Poutine suscite des doutes dans la majoritéM. Sarkozy pour une levée « progressive » des sanctionsL’entretien de M. Sarkozy avec M. Poutine a duré une heure et demie. Les deux hommes ont donc évoqué la situation syrienne alors que les Occidentaux et les Russes mènent des frappes séparément. « Les bombes russes comme les bombes françaises ou américaines doivent tomber sur ces barbares [de l’Etat islamique] et non pas sur l’opposition nationale syrienne », a estimé M. Sarkozy.Comme souvent lors de ses meetings, il s’est dit inquiet par le climat de tension entre la Russie et l’Europe et a prôné un dialogue plus construit en rappelant à plusieurs reprises au cours de l’entretien sa visite à Moscou lors de la guerre entre la Géorgie et la Russie en 2008. « Est-ce qu’on a besoin de se rajouter une nouvelle guerre froide à la crise actuelle ? (…) L’Europe n’est pas l’adversaire de la Russie. A l’inverse de M. Obama, je pense que la Russie est une puissance mondiale et non pas une puissance régionale », a poursuivi M. Sarkozy. Il s’est également prononcé pour une levée « progressive » des sanctions européennes à l’égard de la Russie.Juppé critique cette visiteCe déplacement de l’ancien chef de l’Etat à Moscou a également fait réagir ses rivaux à droite. Car le rapprochement avec la Russie de M. Poutine divise les ténors du parti. Jeudi 29 octobre, François Fillon, qui a rencontré le président russe à plusieurs reprises depuis 2012, a opportunément envoyé un communiqué à quelques heures de l’entrevue entre M. Sarkozy et M. Poutine. L’ancien premier ministre y rappelle lui aussi l’importance du dialogue avec la Russie, préalable indispensable, selon lui, à des avancées sur le dossier syrien. Mais au passage, il critique M. Juppé, qui a une vision plus atlantiste.« Dans une tribune récente, Alain Juppé évoquait les enseignements du Gaullisme en recommandant de ne pas choisir la Russie contre l’Amérique. Il s’agirait surtout aujourd’hui de parler avec Moscou et Washington pour défendre les intérêts vitaux des Français », écrit M. Fillon. La réponse de M. Juppé ne s’est pas fait attendre. Sur son blog, le maire de Bordeaux s’attaque à la fois à la visite de M. Sarkozy et à M. Fillon : « Parlons donc avec Poutine. Mais pour lui dire quoi ? (…) Evitons entre nous les leçons de gaullisme revisité ! Personne ne peut dire ce que De Gaulle aurait fait dans les circonstances actuelles. La seule certitude, c’est que la France ne se serait mise ni dans la roue des Américains, ni dans celle des Russes. Elle aurait eu sa ligne. » Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.10.2015 à 12h56 • Mis à jour le29.10.2015 à 14h13 | Aurélie Collas C’est en en parlant le plus possible qu’on luttera le plus efficacement contre le harcèlement à l’école. Forte de cette conviction, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé, jeudi 29 octobre, le lancement d’une nouvelle campagne de communication sur le harcèlement scolaire à partir du 5 novembre. La troisième en quatre ans.Sa particularité par rapport aux précédentes ? Elle s’adresse principalement aux élèves de l’école primaire. Ce sont eux les plus touchés par cette violence répétée faite de rumeurs, de brimades, de moqueries, de mises à l’écart et parfois aussi de violences physiques. Selon les enquêtes de climat scolaire et de victimation, le harcèlement toucherait 12 % des écoliers (dont 5 % de manière « sévère » ou « très sévère »), 10 % des collégiens et 3,4 % des lycéens.Lire également : Un collégien sur cinq a été victime de cyber-violenceCette campagne de communication cible aussi les témoins : « La recherche et les expériences de terrain ont prouvé que c’est en les rendant acteurs de la prévention, en les faisant changer de regard et de position dans le groupe que le harcèlement diminuait », a déclaré la ministre lors de la présentation de la campagne.Journée nationale et formation d’« ambassadeurs »Parmi les nouveautés 2015-2016, figure l’instauration d’une journée nationale « Non au harcèlement ». Celle-ci aura lieu chaque année le jeudi suivant les vacances de la Toussaint. Pour marquer la première édition, jeudi 5 novembre, un clip sera diffusé sur plusieurs chaînes de télévision, ciblant les 7-11 ans.Le ministère lance également un numéro vert à quatre chiffres, le 30 20, et un site Internet qui concentre l’essentiel des ressources. La formation des personnels et des élèves sera renforcée. Le ministère veut notamment généraliser les formations d’« ambassadeurs lycéens » : il s’agit d’élèves qui acceptent de se former pour conduire des actions dans leur lycée ou dans les écoles et collèges environnants.Lire l'entretien :« On ne s’étripe pas dans les cours de récréation ! »Ces dernières années, le thème de la violence scolaire – du harcèlement en particulier – a été un enjeu politique majeur des différents locataires de la rue de Grenelle. Des « états généraux de la sécurité à l’école » ont eu lieu en 2010. Puis, un an plus tard, des « assises nationales sur le harcèlement à l’école ».En 2012, Vincent Peillon installe la délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire. Les actions de sensibilisation se multiplient : création d’un réseau de 250 « référents » dans les académies pour prendre en charge les situations de harcèlement, formation des personnels, publication de guides pédagogiques, vidéos, dessins animés, site Internet et page Facebook…Cette priorité s’est traduite dans la loi. Celle de refondation de l’école de 2013 prévoit que chaque établissement scolaire fasse de la lutte contre le harcèlement une priorité et élabore un programme d’actions.Lire aussi : Comment combattre la cyber-violence à l’école ?Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent « Des pervers, des psychopathes, des militants aveuglés par leur idéologie, des gens auxquels l’ivresse de leur toute puissance fait perdre tout discernement ! »La dernière description en date de certains juges (il accorde à d’autres « d’honorer leur fonction ») faite par Henri Guaino, lors des questions au gouvernement mardi 28 octobre, s’inscrit dans la droite ligne de ses autres interventions sur le sujet. L’ancienne « plume » de Nicolas Sarkozy, devenu député en 2012, s’est fait une spécialité de se livrer, dès qu’il en a l’occasion, à des charges enflammées contre la justice et les magistrats.Ces diatribes ont toutes, ou presque, la même origine : M. Guaino avait accusé, en mars 2013, le juge Gentil, qui a mis en examen Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt, d’avoir « déshonoré la justice ». Ces propos lui ont valu une condamnation en appel à 2 000 euros d’amende, le 22 octobre 2015, après plusieurs rebondissements qui ont été autant d’occasions pour lui d’utiliser l’Assemblée ou les médias comme une tribune pour sa défense.Le député (Les Républicains) des Yvelines est intervenu, en comptant la séance du 28 octobre, six fois lors des questions au gouvernement. Quatre de ses questions étaient consacrées à la justice. Voire à l’exercice de la justice contre sa personne. Il a également fait une proposition de résolution, toujours sur son cas personnel. Retour sur un long feuilleton.1. Avril 2013 : Zola, le « viol des consciences » et le conseil supérieur de la magistratureMars 2013, le feuilleton du juge Gentil démarre. Lorsque ce dernier porte plainte, après s’être vu accusé par M. Guaino d’avoir « déshonoré la justice » en mettant en examen Nicolas Sarkozy, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, saisit le conseil supérieur de la magistrature (CSM), afin qu’il décide si ces propos portent atteinte à la justice et sont donc susceptibles d’être poursuivis.Quelques jours plus tard, M. Guaino profite des questions au gouvernement pour s’en plaindre : il cite « Zola, accusé ici même, par un chef de Gouvernement de la IIIe République, d’avoir déshonoré l’armée ». Et la saisine du CSM, qu’il assimile à une « instrumentalisation », constitue selon lui un « passage en force » susceptible de « violer des millions de consciences ». Or, estime M. Guaino :« La France et l’Europe vivent une crise d’une violence inouïe qui génère beaucoup de souffrance et d’angoisse et met à l’épreuve la démocratie. Dans ce contexte, tout abus de pouvoir, même le plus infime, est plus insupportable et plus dangereux que jamais pour notre cohésion nationale. »2. Mars 2014 : « Tout marche sur la tête. On est chez les fous »M. Guaino ne réserve pas toutes ses diatribes à ses collègues parlementaires. Ainsi, le 9 mars, il assure à France 24, France Inter et Le Parisien, à propos de l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy :« Est-ce que les juges sont au-dessus de la constitution ? Non. Tout marche sur la tête. On est chez les fous. La justice est devenue folle. On ouvre la voie au chaos constitutionnel […] Il y a juste l’envie de certains de trouver quelque chose de scandaleux. Certains juges font passer leurs convictions politiques avant l’éthique de leur fonction. »3. Mai 2014 : La résolution Guaino pour suspendre les poursuites contre… GuainoLe 16 mai 2014, M. Guaino envoie à la présidence de l’Assemblée une proposition de résolution « tendant à la suspension des poursuites engagées par le Parquet de Paris contre M. Henri Guaino, député, pour outrage à magistrat ». La résolution, un long mémoire justifiant du droit à critiquer la justice, mais qui fait totalement fi du principe de séparation des pouvoirs, ne sera évidemment jamais adoptée.4. Novembre 2014 : « Odeurs d’égouts »Le 13 novembre, M. Guaino intervient en séance pour évoquer les « odeurs d’égouts » qu’il dit sentir depuis « le bureau du secrétaire général de l’Elysée ». En cause : l’affaire Jouyet-Fillon : Le Monde révèle que M. Fillon aurait demandé à M. Jouyet, alors secrétaire général de l’Elysée de François Hollande, de « taper plus vite » sur M. Sarkozy.Et M. Guaino d’interroger : « Que penser de ces connivences avec des journalistes qui violent à tout bout de champ le secret de l’instruction, qui passent leur vie à l’Élysée, au ministère de la justice et avec certains magistrats ? »5. Décembre 2014 : le « climat malsain et revanchard »Restons à l’Assemblée. Le 3 décembre, M. Guaino prend prétexte de sa relaxe en première instance, par le tribunal correctionnel de Paris, de l’accusation d’outrage à magistrat, pour interpeller le gouvernement. Il dénonce… l’appel du parquet de cette relaxe, estimant qu’il s’agit là d’une illustration « de corporatisme (…) de pressions syndicales », et d’un « climat malsain et revanchard ». 6. Mai 2015 : « L’ivresse de surpuissance » des jugesLe combat de M. Guaino continue en mai 2015, lorsque la justice valide l’utilisation des écoutes téléphoniques de Nicolas Sarkozy. Sur RTL, M. Guaino promet de « ne pas reprendre la longue litanie des critiques » qu’il a contre la justice, mais ne peut pas s’empêcher de dénoncer « une ivresse de la surpuissance, une forme d’irresponsabilité de la part de certains juges ». Il réclame une réforme de la justice, qui en supprimerait le syndicalisme, et qui instaurerait un « principe de responsabilité ». 7. Octobre 2015 : « La démocratie otage du corporatisme judiciaire »Vient le procès en appel. M. Guaino, et sa condamnation à 2 000 euros d’amende pour l’outrage à l’encontre du juge Gentil. Même s’il a été relaxé du chef de discrédit d’une décision de justice, le député est mécontent et le fait savoir : « Nous savons maintenant que la République et la démocratie sont otages du corporatisme judiciaire et du syndicalisme judiciaire », annonce celui qui promet de se porter en cassation.8. Octobre 2015 : « Des pervers et des psychopathes »On en arrive à la charge de M. Guaino ce mardi, soit une semaine après sa condamnation, en appel. M. Guaino prend une nouvelle fois la parole lors des questions au gouvernement. « Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de mon cas personnel », attaque-t-il, avant… de parler de son cas personnel. « Après tout, des juges infâmes qui rendent un jugement inique, cela n’est pas la première fois dans l’histoire judiciaire. »Et le député de dérouler : « Ecoutes incontrôlées, perquisitions sans raison, violations du secret de l’instruction, du secret professionnel des avocats, instrumentalisation de la presse, instructions à charge, mises en examen injustifiables, mépris de la Constitution, mépris de la loi, mépris des victimes, abus de pouvoir ». Avant de conclure : « Dans la magistrature, il y a des gens qui honorent leur fonction. Il y a aussi des pervers et des psychopathes. »Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 08h50 • Mis à jour le29.10.2015 à 08h57 | Thomas Wieder Halte aux publicités sexistes ! La secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes, Pascale Boistard, souhaite faire de la lutte contre les contenus publicitaires véhiculant des messages dégradants pour l’image de celles-ci son « combat » de l’année 2016. « Il n’est pas question de tomber dans le puritanisme, mais on ne peut pas dire qu’il n’y a pas un problème. La question qui est posée est : comment on fait pour respecter la dimension créatrice de la publicité sans que celle-ci puisse être porteuse de messages sexistes ? »Jusque-là, Mme Boistard s’était contentée de dénoncer des campagnes qu’elle jugeait sexistes : une affiche des Galeries Lafayette, un spot promotionnel de France 3. Elle entend désormais aller plus loin, et prévoit pour cela de rencontrer prochainement « l’ensemble des acteurs du monde publicitaire ». Cette phase de concertation, espère-t-elle, permettra de préciser « la définition du sexisme » et de lister une série de propositions, notamment en direction des étudiants qui suivent des formations aux métiers de la publicité.« Quelques dispositions » dans un projet de loiPassée cette première phase, Mme Boistard envisage de légiférer sur le sujet. Une loi à part entière ? « Vu l’encombrement du calendrier parlementaire, ce sera peut-être compliqué de faire une loi en tant que telle », reconnaît la secrétaire d’Etat. « Mais cela n’empêche pas d’imaginer un véhicule législatif », ajoute-t-elle. Autrement dit d’inscrire quelques dispositions dans un projet de loi plus vaste.Pour Mme Boistard, le recours à la loi est nécessaire car « nous sommes actuellement en situation de vide juridique », assure-t-elle. « Il y a certes l’ARPP [Autorité de régulation professionnelle de la publicité], mais c’est un organisme d’autorégulation qui se saisit de peu d’affaires et qui hésite, aujourd’hui encore plus qu’avant, à monter au créneau. C’est pourquoi il faut renforcer les outils juridiques, en particulier dans les domaines qui échappent au CSA, qui ne peut intervenir que sur les publicités diffusées à la télévision et à la radio. C’est le cas, par exemple, des affiches dans la rue ou dans les transports en commun. »Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 00h30 • Mis à jour le29.10.2015 à 00h41 | Françoise Fressoz La victoire du Front national dans une région serait «une catastrophe pour le pays», a jugé mercredi 28 octobre Valérie Pécresse en accusant le gouvernement « de faire monter le FN » pour « zapper l’alternance réelle que nous ( Les Républicains) représentons.»Invitée de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, la tête de liste Les Républicains-UDI-MoDem aux élections régionales en Ile-de-France, a estimé que « la seule chance pour le Parti socialiste de s’en sortir dans cette élection régionale, c’est de faire monter le Front national ».« Ils ne parlent que du Front national, ils installent le Front national comme le seul interlocuteur et comme le régulateur de cette élection », a- t- elle accusé en prenant pour exemple la question des migrants sur laquelle, juge-t-elle, le gouvernement entretient « une espèce de flou, d’ambiguïté entre le traitement des réfugiés et le traitement des migrants illégaux et économiques ».« Mettre tous les moyens pour faire respecter l’ordre à Calais »Au passage, Valérie Pécresse a apporté son soutien à Xavier Bertrand , tête de liste Les Républicains dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie qui avait réclamé mardi l’intervention de l’armée à Calais. « Aujourd’hui, il faut effectivement qu’on puisse mettre tous les moyens pour faire respecter l’ordre à Calais », a renchéri Valérie Pécresse. « Je le dis même pour protéger les migrants », a-t-elle poursuivi car « ce qu’on entend dire sur les passeurs, sur les trafiquants, sur le proxénétisme, sur l’usage que font certains mafieux de la misère du monde, est indigne de la France ».Interrogée sur sa campagne en Ile-de-France, Valérie Pécresse a accusé la gauche d’avoir « piqué l’argent de la formation professionnelle, des contrats pros et de l’apprentissage » pour financer le passe Navigo à 70 euros. « Il manque 300 millions de financement. On est dans l’impasse financière totale », a-t-elle ajouté en précisant que si elle était élue, elle maintiendrait la mesure « sans augmenter les impôts » mais « en luttant efficacement contre la fraude dans les transports  ». La candidate a défendu une conception de la présidence de région « pro-business », en rupture « avec les comportements à l’ancienne, en rentier, en piquant l’argent de vos impôts et en faisant des chèques ». Interpellée sur son ton parfois virulent, Valérie Pécresse a rétorqué : «aujourd’hui, j’ai 48 ans et j’ai décidé que j’allais dire ce que je pense sur tous les sujets (...) On fait sa crise d’adolescence, on arrive à la maturité à un certain âge », a-t-elle ajouté.La candidate s’est également fait l’écho de la colère des électeurs qu’elle entend sur le terrain. « Des personnes dans les villages ruraux me hurlent leur colère en me disant : ’’vous nous avez abandonnés. On est la France d’à côté, personne ne se soucie de nous’’ ».L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy s’est dit « insensible » à « toutes les boules puantes et toute la boue » venues, selon elle, du camp de Claude Bartolone, « Il paraît que la boue, c’est bon pour le teint, a-t-elle ironisé, donc  je serai insensible jusqu’à la fin ».Lire aussi :Régionales en Ile-de-France : la difficile équation de Claude BartoloneFrançoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Depuis le mois d’août, la loi relative au dialogue social et à l’emploi impose, pour les élections professionnelles (qui élisent les délégués du personnel, les représentants syndicaux, les membres du CHSCT…), des listes syndicales alternant les candidats de chaque sexe. Reste que, « plus on monte dans la hiérarchie, moins les instances [représentatives] sont féminisées ». C’est la conclusion du dernier rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur « Les forces vives au féminin » qui, reprenant la phrase de la féministe Françoise Héritier, assure : « La parité s’arrête là où le pouvoir commence. »Les femmes au secours du syndicalismeLa Confédération européenne des syndicats (CES) mesure chaque année depuis 2008 les tendances de l’affiliation féminine dans les confédérations syndicales nationales.En se basant sur les 40 confédérations pour lesquelles elle dispose de chiffres pour 2013 et 2014, l’enquête constate que l’augmentation du nombre d’affiliées permet de limiter la diminution du taux de syndicalisation général en Europe :« Parmi les 22 confédérations qui font état d’une baisse de leurs effectifs totaux, 12 ont enregistré une augmentation du nombre de leurs membres féminins. 10 autres ont enregistré une baisse, mais dans 4 d’entre elles l’affiliation féminine était plus élevée en dépit de cette baisse globale, et chez 4 autres, le pourcentage des femmes est inchangé. »Pour les sept dernières années, la CES dispose des données de 24 confédérations, données qui confirment une tendance longue à l’augmentation du nombre de membres féminins en termes bruts (487 965 personnes), contre une diminution du nombre total de membres (-496 813). Une tendance qui se vérifie dans la proportion d’hommes et de femmes au sein des syndicats. Peu de postes à responsabilités au fémininMalgré un nombre de militantes et bénévoles en augmentation, et une part de femmes syndiquées qui tend à se rapprocher de leur poids sur le marché du travail, la participation des femmes aux exécutifs syndicaux ne progresse que très lentement. Et le nombre de dirigeantes reste en retrait par rapport à celui des dirigeants. #container_14460405738{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460405738{ height:500px; } #container_14460405738 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460405738 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460405738 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460405738 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Un tiers des postes à responsabilités pour les femmesEn 2014 en Europe, on ne relève à la tête des confédérations nationales affiliées à la CES que 4 présidentes pour 35 présidents et 9 secrétaires générales pour 27 secrétaires généraux.Source : Confédération européenne des syndicats(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}« Il apparaît qu’au fil des années, rares ont été les cas où l’augmentation du nombre de femmes affiliées s’est accompagnée d’une augmentation parallèle du nombre des femmes au sein des instances dirigeantes des syndicats ou de femmes occupant des postes à responsabilités au sein des confédérations et/ou des fédérations syndicales européennes », estime Jane Pillinger, une chercheuse irlandaise, dans un guide pratique sur la diversité destiné aux syndicats.Les organisations ayant porté le plus de responsables féminines à leur tête sont celles des pays scandinaves (Suède et Norvège). Par ailleurs, seules deux confédérations ont un organe de décision où les femmes sont majoritaires : l’Organisation centrale des travailleurs intellectuels de Suède (SACO), dont le conseil d’administration est composé de 55 % de femmes, et l’Association des syndicats d’Estonie (EAKL) dont le comité exécutif comporte 52 % de femmes et son comité de direction, 42 %. Dans ce dernier, néanmoins, aucun des postes les plus importants n’est occupé par une femme.Quant aux postes ayant une dimension de « leadership » politique, c’est-à-dire de rôle de négociation avec les politiques, ils ne sont occupés qu’à 10 % par des femmes en Europe. La France à la traîneSi, sur l’ensemble des salariées européennes, le CES évalue à un peu plus de 44 % en 2014 la part des femmes syndiquées, le chiffre tombe à 7,5 % en France.En 2014, il y avait 37 % de femmes parmi les adhérents de la CGT, 47 % à la CFDT, 45 % à FO, 42 % à la CFTC, 29 % à la CFE-CGC et 52 % à l’Unsa. Mais seules Nicole Notat (CFDT) et Carole Couvert (CFE-CGC) ont accédé à la tête de l’une des principales centrales syndicales.La CGT est la seule des grandes confédérations syndicales à avoir mis en œuvre une Charte de l’égalité hommes-femmes qui fixe des règles précises concernant notamment la parité au sein de ses instances dirigeantes (bureau et commission exécutive).La CFDT a commencé à exiger que 30 % des membres du bureau national soient des femmes, ce qui lui a permis de passer de 13 femmes (sur 38 membres) en 2007 à 16 aujourd’hui. En parallèle, depuis le dernier congrès, les femmes représentent la moitié de la commission exécutive, composée de 10 membres.« Cependant, si le volontarisme de ces deux confédérations a permis de faire avancer rapidement l’égalité d’accès des femmes aux instances confédérales, le cumul des mandats dans le temps, qui concerne majoritairement les hommes, continue de leur donner un avantage en termes d’influence », regrette la rapporteuse de l’enquête, Claire Guichet, membre du CESE et candidate EELV aux élections régionales en Ile-de-France.Bastions masculinsEt les syndicats patronaux ne font pas mieux : en 2015, le conseil exécutif du Medef compte 17 % de femmes, le conseil national de l’Union professionnelle artisanale (UPA) 19 % et le bureau national de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) 16 %. En revanche, la nouvelle équipe dirigeante de la CGPME en compte 36 %.En outre, dans les organisations patronales, il y a aussi une division sexuée du travail de la représentation. Il existe plus de 70 000 mandats à pourvoir dans plus de 500 organisations différentes : les prud’hommes, les mandats sociaux, ceux liés à l’emploi ou à l’apprentissage sont les plus confiés aux femmes tandis que les mandats économiques, notamment dans les chambres consulaires, ou plus stratégiques comme le 1 % logement, sont des bastions masculins.Il s’agit d’un choix politique de la part des dirigeants actuels, insiste le CESE, puisque « l’engagement militant constitue souvent un marchepied vers la prise de responsabilités dans d’autres domaines, notamment politiques et économiques ».Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan et Les Décodeurs Mardi 27 octobre, Marine Le Pen (Front national), Xavier Bertrand (Les Républicains) et Pierre de Saintignon (Parti socialiste), trois des candidats aux élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, débattaient lors d’un débat organisé par i-Télé et Europe 1 au siège du quotidien La Voix du Nord, à Lille. Retour sur quelques-unes de leurs affirmations.1. Le PS et le retrait au second tourInterrogé sur la réaction de François Lamy, porte-parole de sa campagne, le candidat PS en Nord-Pas-de-Calais-Picardie a assuré que ce dernier n’avait jamais évoqué un retrait de la liste socialiste en faveur de Xavier Bertrand. « François Lamy n’a jamais dit ça, je démens formellement. »Pourquoi c’est faux ?M. Lamy a évoqué cette question dans un entretien avec les étudiants en journalisme de Lille, à qui, comme d’autres écoles de journalisme françaises, Le Monde a proposé un partenariat pour suivre la campagne. C’est donc sur un blog hébergé sur notre site que l’interview a été publiée. Malgré les démentis de M. Lamy, nous pouvons assurer que l’entretien a bien eu lieu et qu’il a dit cela. Précisément, il a expliqué :« Si les partis de gauche sont derrière Xavier Bertrand, le retrait est envisagé. Mais ça serait bien que la gauche ne se retire pas complètement, et si Xavier Bertrand accepte un accord, qu’on conserve quelques élus. Mais ça, il faudra en discuter en interne. »2. La SNCF et les migrantsMarine Le Pen a évoqué le fait que la SNCF permettrait aux migrants de « voyager gratuitement » dans la région.C’est fauxUne intox, qu’a déjà relevé Europe 1 : elle s’appuie sur un document interne de la SNCF qui a tourné sur le web ces dernières semaines. Mais la SNCF s’en est expliqué : ce qui est gratuit, ce sont les frais de réservation, qui ne représentent qu’une part minimale du billet. Les migrants n’ont donc pas de transports gratuits. 3. Les petites retraitesQuand le débat a porté sur les petites retraites, Xavier Bertrand a assuré qu’il avait augmenté de 25 % le minimum vieillesse au gouvernement.C’est vraiC’est une promesse de campagne qui a été tenue pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy : l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), principale disposition du « minimum vieillesse » et qui permet aux retraités les plus modestes de toucher un revenu minimal pour vivre, a augmenté de 25,1 % entre 2007 et 2012. Elle est alors passée de 621,3 euros à 777,2 euros par mois. Cette question était du ressort de Xavier Bertrand, ministre du travail et la solidarité (entre 2007 et 2009) puis également en charge de la santé (entre 2010 et 2012). 4. Les transports et les retraités à Saint-QuentinLors du débat de mardi, Xavier Bertrand a ajouté qu’à Saint-Quentin, ville dont il est le maire depuis 2008, il avait « maintenu la gratuité pour les transports urbains aux retraités de façon à les protéger le plus possible quand le gouvernement les a rendus imposables ».Ce n’est pas tout à fait exactL’agglomération de Saint-Quentin propose effectivement des tarifs spéciaux aux personnes âgées pour les transports en commun. Mais Xavier Bertrand tente à tort de se démarquer du niveau d’imposition fixé par le gouvernement : la gratuité aux bus Pastel n’est éligible qu’aux personnes âgées de plus de 65 ans non imposables. Pour celles qui sont imposables, c’est une réduction de 50 % qui s’applique. 5. La région et les menus des établissements scolairesPendant le débat, Marine Le Pen a souhaité « que la région mette en place les circuits pour permettre aux agriculteurs [de la région] de pouvoir livrer les cantines »..@MLP_officiel veut que les agriculteurs puissent "livrer les cantines", "que nos enfants puissent manger français" https://t.co/rblWOaRYNc— itele (@iTELE)require(["twitter/widgets"]);Pas impossible, mais complexeDans l’éducation nationale, la gestion de la cantine est assurée par les collectivités territoriales depuis 2010. Un détail néanmoins, la région n’assure la « restauration scolaire » et ne fixe le prix que pour les lycées, rappelle le ministère.Elue à la tête de la région, Marine Le Pen ne pourrait pas imposer aux collèges et aux écoles de changer de fournisseurs, puisqu’ils sont gérés respectivement par le département et la commune.Surtout, la règle européenne en matière d’appels d’offres est le « principe d’égalité », qui interdit la préférence nationale ou locale : par définition, toutes les offres, y compris venant d’autres pays de l’Union, doivent être examinées sur le même plan. Une région ne peut donc, en théorie, pas privilégier ses agriculteurs face à d’autres dans le cadre d’un appel d’offres.Ce qui n’empêche pas certains élus d’estimer la chose réalisable en pratique, au moins sur quelques produits, en jouant avec les règles de l’appel d’offres pour, par exemple, intégrer une composante environnementale qui permet de justifier l’usage de fournisseurs locaux. D’ailleurs, en Picardie cet été, des initiatives ont été lancées à Amiens et dans toute la région pour tenter de favoriser les productions locales, rappelle Le Courrier picard. #container_14460280617{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460280617{ height:350px; } #container_14460280617 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460280617 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460280617 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460280617 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'élèves et d'établissements dans la future région NPDC-PicardieChiffres arrêtés la rentrée 2014-2015.Sources : Académie de Lille, académie d'Amiensrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14460280617", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#5bc1f4","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1er degré","collège","lycée"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "nombre d'élèves", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 568188 ], [ "", 243936 ], [ "", 163785 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "nombre d'établissements", "color": "#5bc1f4", "data": [ [ "", 4985 ], [ "", 399 ], [ "", 255 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 1, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); 6. La région et sa fiscalitéLe candidat socialiste, Pierre de Saintignon, a affirmé qu’« il reste deux petites taxes, mais il n’y a pas d’impôts dans la région ».C’est vraiLe conseil régional ne touche en effet aucun impôt directement assumé par les contribuables de la région Nord-Pas-de-Calais Picardie. Mais, depuis la réforme de la fiscalité locale, débutée en 2009, le conseil régional garde une influence sur la taxe régionale sur le certificat d’immatriculation – le nouveau nom de la carte grise – débattue chaque année par les conseillers régionaux. Fixée à hauteur de 45 euros en Nord-Pas-de-Calais, et à 33 euros en Picardie, elle sert de cheval fiscal – le tarif de référence – à l’achat d’une nouvelle carte grise.La région peut également agir sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) – le carburant, le charbon ou le gaz par exemple. Chaque année, le conseil régional peut décider d’influencer l’augmentation, ou la diminution, de cette taxe définie au niveau national. En 2015, elle représente 2,5 centimes d’euros par litre de carburant, dans les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie. 7. Le canal Seine-NordMarine Le Pen assure qu’elle « a toujours voté pour » le canal Seine-Nord, un projet de grande envergure qui doit relier la Seine à l’Escaut, fleuve qui traverse la France, la Belgique et les Pays-Bas. Ce canal relierait ainsi deux ports majeurs que sont Rotterdam et Le Havre mais également des villes comme Lille, Dunkerque, Valenciennes, Paris et Rouen.C’est plutôt fauxL’un des votes importants pour ce canal a eu lieu le 19 novembre 2013, lorsque le Parlement européen a voté un « mécanisme pour l’interconnexion en Europe », dont faisait partie le canal Seine-Nord, qui devait profiter ainsi d’aides à sa réalisation.Or, les archives du Parlement européen montrent une chose : présente lors de cette session, si on se fie à la feuille de présence que signent les eurodéputés, Marine Le Pen – pas plus que son père d’ailleurs – n’a voté pour cette disposition. Tous deux se sont abstenus. Etaient-ils réellement présents au moment de ce vote ? Difficile à dire. En tout cas Mme Le Pen n’a pas, ce jour-là, apporté sa voix à ce projet.Les DécodeursJournaliste au MondeManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes et Elise Vincent Les deux pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos ont choisi de fuir la justice dominicaine, ils vont toutefois devoir répondre aux questions de la justice française. En pratique, la France « n’extrade pas » ses ressortissants en dehors de l’Union européenne, comme l’a rappelé le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, mercredi 28 octobre. Mais « il n’y aura pas d’impunité », indique-t-on à l’Elysée.Lire aussi :Le point sur l’affaire « Air Cocaïne » en cinq questionsLe trafic de cocaïne pour lequel les deux pilotes ont été condamnés à vingt ans de prison, en août, à Saint-Domingue, fait aussi l’objet d’investigations en France. Petit point sur l’état d’avancement de cette enquête.Quand et pourquoi une enquête a-t-elle été ouverte en France ?L’enquête française a été ouverte en mars 2013, dans la foulée de l’interception du Falcon 50 que les deux pilotes français s’apprêtaient à faire décoller de l’aéroport de Punta Cana avec 680 kg de cocaïne à bord. Elle a été confiée à la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille.La juge d’instruction chargée de l’enquête travaille toutefois sur un trafic plus vaste encore que celui sur lequel s’est penchée la justice dominicaine. Il concerne une dizaine de vols transatlantiques au départ de Punta Cana ou de Quito en Equateur.Qui cette enquête vise-t-elle ?Une dizaine de personnes sont actuellement mises en examen pour importation de stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs.Dans ce volet français de l’affaire dite « Air Cocaïne », on retrouve les principaux protagonistes du dossier dominicain – dont les deux pilotes – mais aussi un douanier français basé dans le Var ou encore les responsables d’une société de location d’avions, la Société nouvelle trans hélicoptère service (SNTHS).Dès leur retour en France, les deux pilotes ont fait savoir par leurs avocats qu’ils se tenaient à la disposition de la juge d’instruction Christine Saunier-Ruellan.Lire aussi :« Air Cocaïne » : un des deux pilotes explique les raisons de sa fuiteLa figure centrale de cette enquête française s’appelle Franck Colin. L’homme est soupçonné d’être l’organisateur du trafic pour le compte de trafiquants espagnols. Il est le seul de tous les mis en examen toujours en détention provisoire en France.Ces investigations ont incidemment fait apparaître le nom de Nicolas Sarkozy. La juge d’instruction a en effet découvert que la société SNTHS avait transporté l’ancien président de la République, entre décembre 2012 et février 2013.Mais ce volet du dossier a finalement été jugé sans lien avec le trafic de stupéfiant et a été confié aux magistrats du pôle financier, à Paris. Ceux-ci enquêtent sur un possible abus de bien social au préjudice de Lov Group, une société fondée par Stéphane Courbit, ami de M. Sarkozy, à qui les vols ont été facturés.Comment l’enquête française s’articule-t-elle avec l’affaire jugée en République domicaine ?Si les pilotes français étaient condamnés lors de leur procès en appel, même en leur absence, en République dominicaine, avant que l’enquête ne soit bouclée à Marseille, la situation pourrait être embarrassante pour la justice française : le droit international interdit de juger deux fois quelqu’un pour des faits identiques.Les pilotes pourraient alors échapper à des poursuites en France, sauf à identifier de nouveaux éléments à leur reprocher.La fuite des pilotes à la « une » de la presse dominicaine« La fuite » : le titre en gros caractères occupe la première page du Listin Diario, le doyen des quotidiens dominicains. En dessous, la photo de Pascal Fauret et Bruno Odos, les deux pilotes condamnés à vingt de prison à Saint-Domingue pour trafic de drogue, en gilets de sauvetage, à bord d’une embarcation. Leur équipée rocambolesque fait la « une » de tous les quotidiens de Saint-Domingue.« Des politiciens français ont incité les pilotes à fuir la justice de République dominicaine », titre en première page le quotidien gratuit El Dia. Dans son éditorial, le journal souligne que les deux pilotes « ont bénéficié depuis plusieurs mois d’étranges appuis officiels et politiques en France ». « Lorsqu’ils ont été condamnés, les autorités françaises ont qualifié la sentence d’excessive et n’ont cessé d’appuyer ces citoyens accusés de narcotrafic, une activité qui remplit de sang et de douleur nos sociétés », dénonce l’éditorialiste d’El Dia. « Le gouvernement de la France a une magnifique occasion de montrer qu’il n’appuie pas cette fuite ni les actions criminelles dont sont accusés ces citoyens français… Sa responsabilité est de les arrêter et de les renvoyer en République dominicaine pour affronter la justice », conclut El Dia, qui se demande « si les pays développés livrent réellement une lutte sincère contre le narcotrafic ».Plusieurs journaux s’intéressent au rôle de l’eurodéputé (Front national) Aymeric Chauprade, dont le quotidien Hoy rappelle qu’il a donné plusieurs conférences sur la géopolitique à Funglode, la fondation de l’ancien président dominicain Leonel Fernandez. Ils reprennent les déclarations du Quai d’Orsay affirmant que la France n’est pas impliquée dans l’exfiltration des deux pilotes.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journalisteElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé Depuis le mois d’août, la loi relative au dialogue social et à l’emploi impose, pour les élections professionnelles (qui élisent les délégués du personnel, les représentants syndicaux, les membres du CHSCT…), des listes syndicales alternant les candidats de chaque sexe. Reste que, « plus on monte dans la hiérarchie, moins les instances [représentatives] sont féminisées ». C’est la conclusion du dernier rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur « Les forces vives au féminin » qui, reprenant la phrase de la féministe Françoise Héritier, assure : « La parité s’arrête là où le pouvoir commence. »Les femmes au secours du syndicalismeLa Confédération européenne des syndicats (CES) mesure chaque année depuis 2008 les tendances de l’affiliation féminine dans les confédérations syndicales nationales.En se basant sur les 40 confédérations pour lesquelles elle dispose de chiffres pour 2013 et 2014, l’enquête constate que l’augmentation du nombre d’affiliées permet de limiter la diminution du taux de syndicalisation général en Europe :« Parmi les 22 confédérations qui font état d’une baisse de leurs effectifs totaux, 12 ont enregistré une augmentation du nombre de leurs membres féminins. 10 autres ont enregistré une baisse, mais dans 4 d’entre elles l’affiliation féminine était plus élevée en dépit de cette baisse globale, et chez 4 autres, le pourcentage des femmes est inchangé. »Pour les sept dernières années, la CES dispose des données de 24 confédérations, données qui confirment une tendance longue à l’augmentation du nombre de membres féminins en termes bruts (487 965 personnes), contre une diminution du nombre total de membres (-496 813). Une tendance qui se vérifie dans la proportion d’hommes et de femmes au sein des syndicats. Peu de postes à responsabilités au fémininMalgré un nombre de militantes et bénévoles en augmentation, et une part de femmes syndiquées qui tend à se rapprocher de leur poids sur le marché du travail, la participation des femmes aux exécutifs syndicaux ne progresse que très lentement. Et le nombre de dirigeantes reste en retrait par rapport à celui des dirigeants. #container_14460405738{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460405738{ height:500px; } #container_14460405738 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460405738 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460405738 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460405738 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Un tiers des postes à responsabilités pour les femmesEn 2014 en Europe, on ne relève à la tête des confédérations nationales affiliées à la CES que 4 présidentes pour 35 présidents et 9 secrétaires générales pour 27 secrétaires généraux.Source : Confédération européenne des syndicats(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}« Il apparaît qu’au fil des années, rares ont été les cas où l’augmentation du nombre de femmes affiliées s’est accompagnée d’une augmentation parallèle du nombre des femmes au sein des instances dirigeantes des syndicats ou de femmes occupant des postes à responsabilités au sein des confédérations et/ou des fédérations syndicales européennes », estime Jane Pillinger, une chercheuse irlandaise, dans un guide pratique sur la diversité destiné aux syndicats.Les organisations ayant porté le plus de responsables féminines à leur tête sont celles des pays scandinaves (Suède et Norvège). Par ailleurs, seules deux confédérations ont un organe de décision où les femmes sont majoritaires : l’Organisation centrale des travailleurs intellectuels de Suède (SACO), dont le conseil d’administration est composé de 55 % de femmes, et l’Association des syndicats d’Estonie (EAKL) dont le comité exécutif comporte 52 % de femmes et son comité de direction, 42 %. Dans ce dernier, néanmoins, aucun des postes les plus importants n’est occupé par une femme.Quant aux postes ayant une dimension de « leadership » politique, ils ne sont occupés qu’à 10 % par des femmes en Europe. La France à la traîneSi, sur l’ensemble des salariées européennes, le CES évalue à un peu plus de 44 % en 2014 la part des femmes syndiquées, le chiffre tombe à 7,5 % en France.En 2014, il y avait 37 % de femmes parmi les adhérents de la CGT, 47 % à la CFDT, 45 % à FO, 42 % à la CFTC, 29 % à la CFE-CGC et 52 % à l’Unsa. Mais seule Nicole Notat (CFDT) a accédé à la tête de l’une des principales centrales syndicales.La CGT est la seule des grandes confédérations syndicales à avoir mis en œuvre une Charte de l’égalité hommes-femmes qui fixe des règles précises concernant notamment la parité au sein de ses instances dirigeantes (bureau et commission exécutive).La CFDT a commencé à exiger que 30 % des membres du bureau national soient des femmes, ce qui lui a permis de passer de 13 femmes (sur 38 membres) en 2007 à 16 aujourd’hui. En parallèle, depuis le dernier congrès, les femmes représentent la moitié de la commission exécutive, composée de 10 membres.« Cependant, si le volontarisme de ces deux confédérations a permis de faire avancer rapidement l’égalité d’accès des femmes aux instances confédérales, le cumul des mandats dans le temps, qui concerne majoritairement les hommes, continue de leur donner un avantage en termes d’influence », regrette la rapporteuse de l’enquête, Claire Guichet, membre du CESE et candidate EELV aux élections régionales en Ile-de-France.Bastions masculinsEt les syndicats patronaux ne font pas mieux : en 2015, le conseil exécutif du Medef compte 17 % de femmes, le conseil national de l’Union professionnelle artisanale (UPA) 19 % et le bureau national de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) 16 %. En revanche, la nouvelle équipe dirigeante de la CGPME en compte 36 %.En outre, dans les organisations patronales, il y a aussi une division sexuée du travail de la représentation. Il existe plus de 70 000 mandats à pourvoir dans plus de 500 organisations différentes : les prud’hommes, les mandats sociaux, ceux liés à l’emploi ou à l’apprentissage sont les plus confiés aux femmes tandis que les mandats économiques, notamment dans les chambres consulaires, ou plus stratégiques comme le 1 % logement, sont des bastions masculins.Il s’agit d’un choix politique de la part des dirigeants actuels, insiste le CESE, puisque « l’engagement militant constitue souvent un marchepied vers la prise de responsabilités dans d’autres domaines, notamment politiques et économiques ».Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan et Les Décodeurs Mardi 27 octobre, Marine Le Pen (Front national), Xavier Bertrand (Les Républicains) et Pierre de Saintignon (Parti socialiste), trois des candidats aux élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, débattaient lors d’un débat organisé par i-Télé et Europe 1 au siège du quotidien La Voix du Nord, à Lille. Retour sur quelques-unes de leurs affirmations.1. Le PS et le retrait au second tourInterrogé sur la réaction de François Lamy, porte-parole de sa campagne, le candidat PS en Nord-Pas-de-Calais-Picardie a assuré que ce dernier n’avait jamais évoqué un retrait de la liste socialiste en faveur de Xavier Bertrand. « François Lamy n’a jamais dit ça, je démens formellement. »Pourquoi c’est faux ?M. Lamy a évoqué cette question dans un entretien avec les étudiants en journalisme de Lille, à qui, comme d’autres écoles de journalisme françaises, Le Monde a proposé un partenariat pour suivre la campagne. C’est donc sur un blog hébergé sur notre site que l’interview a été publiée. Malgré les démentis de M. Lamy, nous pouvons assurer que l’entretien a bien eu lieu et qu’il a dit cela. Précisément, il a expliqué :« Si les partis de gauche sont derrière Xavier Bertrand, le retrait est envisagé. Mais ça serait bien que la gauche ne se retire pas complètement, et si Xavier Bertrand accepte un accord, qu’on conserve quelques élus. Mais ça, il faudra en discuter en interne. »2. La SNCF et les migrantsMarine Le Pen a évoqué le fait que la SNCF permettrait aux migrants de « voyager gratuitement » dans la région.C’est fauxUne intox, qu’a déjà relevé Europe 1 : elle s’appuie sur un document interne de la SNCF qui a tourné sur le web ces dernières semaines. Mais la SNCF s’en est expliqué : ce qui est gratuit, ce sont les frais de réservation, qui ne représentent qu’une part minimale du billet. Les migrants n’ont donc pas de transports gratuits. 3. Les petites retraitesQuand le débat a porté sur les petites retraites, Xavier Bertrand a assuré qu’il avait augmenté de 25 % le minimum vieillesse au gouvernement.C’est vraiC’est une promesse de campagne qui a été tenue pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy : l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), principale disposition du « minimum vieillesse » et qui permet aux retraités les plus modestes de toucher un revenu minimal pour vivre, a augmenté de 25,1 % entre 2007 et 2012. Elle est alors passée de 621,3 euros à 777,2 euros par mois. Cette question était du ressort de Xavier Bertrand, ministre du travail et la solidarité (entre 2007 et 2009) puis également en charge de la santé (entre 2010 et 2012). 4. Les transports et les retraités à Saint-QuentinLors du débat de mardi, Xavier Bertrand a ajouté qu’à Saint-Quentin, ville dont il est le maire depuis 2008, il avait « maintenu la gratuité pour les transports urbains aux retraités de façon à les protéger le plus possible quand le gouvernement les a rendus imposables ».Ce n’est pas tout à fait exactL’agglomération de Saint-Quentin propose effectivement des tarifs spéciaux aux personnes âgées pour les transports en commun. Mais Xavier Bertrand tente à tort de se démarquer du niveau d’imposition fixé par le gouvernement : la gratuité aux bus Pastel n’est éligible qu’aux personnes âgées de plus de 65 ans non imposables. Pour celles qui sont imposables, c’est une réduction de 50 % qui s’applique. 5. La région et les menus des établissements scolairesPendant le débat, Marine Le Pen a souhaité « que la région mette en place les circuits pour permettre aux agriculteurs [de la région] de pouvoir livrer les cantines »..@MLP_officiel veut que les agriculteurs puissent "livrer les cantines", "que nos enfants puissent manger français" https://t.co/rblWOaRYNc— itele (@iTELE)require(["twitter/widgets"]);Pas impossible, mais complexeDans l’éducation nationale, la gestion de la cantine est assurée par les collectivités territoriales depuis 2010. Un détail néanmoins, la région n’assure la « restauration scolaire » et ne fixe le prix que pour les lycées, rappelle le ministère.Elue à la tête de la région, Marine Le Pen ne pourrait pas imposer aux collèges et aux écoles de changer de fournisseurs, puisqu’ils sont gérés respectivement par le département et la commune.Surtout, la règle européenne en matière d’appels d’offres est le « principe d’égalité », qui interdit la préférence nationale ou locale : par définition, toutes les offres, y compris venant d’autres pays de l’Union, doivent être examinées sur le même plan. Une région ne peut donc, en théorie, pas privilégier ses agriculteurs face à d’autres dans le cadre d’un appel d’offres.Ce qui n’empêche pas certains élus d’estimer la chose réalisable en pratique, au moins sur quelques produits, en jouant avec les règles de l’appel d’offres pour, par exemple, intégrer une composante environnementale qui permet de justifier l’usage de fournisseurs locaux. D’ailleurs, en Picardie cet été, des initiatives ont été lancées à Amiens et dans toute la région pour tenter de favoriser les productions locales, rappelle Le Courrier picard. #container_14460280617{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460280617{ height:350px; } #container_14460280617 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460280617 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460280617 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460280617 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'élèves et d'établissements dans la future région NPDC-PicardieChiffres arrêtés la rentrée 2014-2015.Sources : Académie de Lille, académie d'Amiens(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14460280617", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#5bc1f4","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1er degré","collège","lycée"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "nombre d'élèves", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 568188 ], [ "", 243936 ], [ "", 163785 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "nombre d'établissements", "color": "#5bc1f4", "data": [ [ "", 4985 ], [ "", 399 ], [ "", 255 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 1, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 6. La région et sa fiscalitéLe candidat socialiste, Pierre de Saintignon, a affirmé qu’« il reste deux petites taxes, mais il n’y a pas d’impôts dans la région ».C’est vraiLe conseil régional ne touche en effet aucun impôt directement assumé par les contribuables de la région Nord-Pas-de-Calais Picardie. Mais, depuis la réforme de la fiscalité locale, débutée en 2009, le conseil régional garde une influence sur la taxe régionale sur le certificat d’immatriculation – le nouveau nom de la carte grise – débattue chaque année par les conseillers régionaux. Fixée à hauteur de 45 euros en Nord-Pas-de-Calais, et à 33 euros en Picardie, elle sert de cheval fiscal – le tarif de référence – à l’achat d’une nouvelle carte grise.La région peut également agir sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) – le carburant, le charbon ou le gaz par exemple. Chaque année, le conseil régional peut décider d’influencer l’augmentation, ou la diminution, de cette taxe définie au niveau national. En 2015, elle représente 2,5 centimes d’euros par litre de carburant, dans les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie. 7. Le canal Seine-NordMarine Le Pen assure qu’elle « a toujours voté pour » le canal Seine-Nord, un projet de grande envergure qui doit relier la Seine à l’Escaut, fleuve qui traverse la France, la Belgique et les Pays-Bas. Ce canal relierait ainsi deux ports majeurs que sont Rotterdam et Le Havre mais également des villes comme Lille, Dunkerque, Valenciennes, Paris et Rouen.C’est plutôt fauxL’un des votes importants pour ce canal a eu lieu le 19 novembre 2013, lorsque le Parlement européen a voté un « mécanisme pour l’interconnexion en Europe », dont faisait partie le canal Seine-Nord, qui devait profiter ainsi d’aides à sa réalisation.Or, les archives du Parlement européen montrent une chose : présente lors de cette session, si on se fie à la feuille de présence que signent les eurodéputés, Marine Le Pen – pas plus que son père d’ailleurs – n’a voté pour cette disposition. Tous deux se sont abstenus. Etaient-ils réellement présents au moment de ce vote ? Difficile à dire. En tout cas Mme Le Pen n’a pas, ce jour-là, apporté sa voix à ce projet.Les DécodeursJournaliste au MondeManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Elise Vincent Les deux pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos ont choisi de fuir la justice dominicaine, ils vont toutefois devoir répondre aux questions de la justice française. En pratique, la France « n’extrade pas » ses ressortissants en dehors de l’Union européenne, comme l’a rappelé le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, mercredi 28 octobre. Mais « il n’y aura pas d’impunité », indique-t-on à l’Elysée.Lire aussi :Le point sur l’affaire « Air Cocaïne » en cinq questionsLe trafic de cocaïne pour lequel les deux pilotes ont été condamnés à vingt ans de prison, en août, à Saint-Domingue, fait aussi l’objet d’investigations en France. Petit point sur l’état d’avancement de cette enquête.Quand et pourquoi une enquête a-t-elle été ouverte en France ?L’enquête française a été ouverte en mars 2013, dans la foulée de l’interception du Falcon 50 que les deux pilotes français s’apprêtaient à faire décoller de l’aéroport de Punta Cana avec 680 kg de cocaïne à bord. Elle a été confiée à la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille.La juge d’instruction chargée de l’enquête travaille toutefois sur un trafic plus vaste encore que celui sur lequel s’est penchée la justice dominicaine. Il concerne une dizaine de vols transatlantiques au départ de Punta Cana ou de Quito en Equateur.Qui cette enquête vise-t-elle ?Une dizaine de personnes sont actuellement mises en examen pour importation de stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs.Dans ce volet français de l’affaire dite « Air Cocaïne », on retrouve les principaux protagonistes du dossier dominicain – dont les deux pilotes – mais aussi un douanier français basé dans le Var ou encore les responsables d’une société de location d’avions, la Société nouvelle trans hélicoptère service (SNTHS).Dès leur retour en France, les deux pilotes ont fait savoir par leurs avocats qu’ils se tenaient à la disposition de la juge d’instruction Christine Saunier-Ruellan.Lire aussi :« Air Cocaïne » : un des deux pilotes explique les raisons de sa fuiteLa figure centrale de cette enquête française s’appelle Franck Colin. L’homme est soupçonné d’être l’organisateur du trafic pour le compte de trafiquants espagnols. Il est le seul de tous les mis en examen toujours en détention provisoire en France.Ces investigations ont incidemment fait apparaître le nom de Nicolas Sarkozy. La juge d’instruction a en effet découvert que la société SNTHS avait transporté l’ancien président de la République, entre décembre 2012 et février 2013.Mais ce volet du dossier a finalement été jugé sans lien avec le trafic de stupéfiant et a été confié aux magistrats du pôle financier, à Paris. Ceux-ci enquêtent sur un possible abus de bien social au préjudice de Lov Group, une société fondée par Stéphane Courbit, ami de M. Sarkozy, à qui les vols ont été facturés.Comment l’enquête française s’articule-t-elle avec l’affaire jugée en République domicaine ?Si les pilotes français étaient condamnés lors de leur procès en appel, même en leur absence, en République dominicaine, avant que l’enquête ne soit bouclée à Marseille, la situation pourrait être embarrassante pour la justice française : le droit international interdit de juger deux fois quelqu’un pour des faits identiques.Les pilotes pourraient alors échapper à des poursuites en France, sauf à identifier de nouveaux éléments à leur reprocher.La fuite des pilotes à la « une » de la presse dominicaine« La fuite » : le titre en gros caractères occupe la première page du Listin Diario, le doyen des quotidiens dominicains. En dessous, la photo de Pascal Fauret et Bruno Odos, les deux pilotes condamnés à vingt de prison à Saint-Domingue pour trafic de drogue, en gilets de sauvetage, à bord d’une embarcation. Leur équipée rocambolesque fait la « une » de tous les quotidiens de Saint-Domingue.« Des politiciens français ont incité les pilotes à fuir la justice de République dominicaine », titre en première page le quotidien gratuit El Dia. Dans son éditorial, le journal souligne que les deux pilotes « ont bénéficié depuis plusieurs mois d’étranges appuis officiels et politiques en France ». « Lorsqu’ils ont été condamnés, les autorités françaises ont qualifié la sentence d’excessive et n’ont cessé d’appuyer ces citoyens accusés de narcotrafic, une activité qui remplit de sang et de douleur nos sociétés », dénonce l’éditorialiste d’El Dia. « Le gouvernement de la France a une magnifique occasion de montrer qu’il n’appuie pas cette fuite ni les actions criminelles dont sont accusés ces citoyens français… Sa responsabilité est de les arrêter et de les renvoyer en République dominicaine pour affronter la justice », conclut El Dia, qui se demande « si les pays développés livrent réellement une lutte sincère contre le narcotrafic ».Plusieurs journaux s’intéressent au rôle de l’eurodéputé (Front national) Aymeric Chauprade, dont le quotidien Hoy rappelle qu’il a donné plusieurs conférences sur la géopolitique à Funglode, la fondation de l’ancien président dominicain Leonel Fernandez. Ils reprennent les déclarations du Quai d’Orsay affirmant que la France n’est pas impliquée dans l’exfiltration des deux pilotes.Elise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger et Matthieu Goar À moins de six semaines du premier tour des élections régionales des 6 et 13 décembre, la question de l’entre-deux tours continue à agiter la majorité socialiste. Aider la droite ou favoriser le Front national (FN) ? Le dilemme auquel risque d’être confronté par endroits le Parti socialiste (PS) embarrasse au plus haut point ses dirigeants.Que devra-t-il faire à l’issue du premier tour, dans les régions que l’extrême droite serait en mesure d’emporter et où la gauche, tout en pouvant se maintenir, aurait perdu toute chance de victoire ? Maintenir sa liste au risque de favoriser le FN, la retirer et renoncer au conseil régional pour six ans, fusionner avec Les Républicains (LR) ?Alors que les sondages favorables au FN se succèdent, notamment en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Manuel Valls a évoqué implicitement, mardi 27 octobre, la possibilité d’un front républicain pour faire barrage aux candidats du parti dirigé par Marine Le Pen. « Il est hors de question de laisser le Front national gagner une région. Tout devra être fait pour l’empêcher. Je vous donne rendez-vous le soir du premier tour », a déclaré le premier ministre, invité du Bondy Blog. Mais M. Valls a également affirmé qu’il allait s’engager dans la campagne car, « avant le second tour, il y a un premier tour ».Inflexion des discoursPas question, donc, de donner dès à présent une quelconque consigne ou de déterminer quelle sera l’attitude du PS dans le cadre de triangulaires au second tour des élections régionales si le Front national peut l’emporter. « La première des choses à faire, c’est de faire campagne, rappelle l’entourage du premier ministre. On ne peut pas s’arrêter à une photographie sondagière. »Mais l’expression « tout devra être fait » employée par M. Valls fait ressurgir l’hypothèse que les listes PS pourraient se retirer si elles arrivaient en troisième position et que le FN est en passe de l’emporter. Depuis quelques jours, les dirigeants socialistes avaient pourtant fermement écarté ce scénario. « Cela fait des mois qu’on est dans une tentative de disqualification du Parti socialiste », avait ainsi protesté Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti, lundi 26 octobre sur i-Télé.Lire aussi :Régionales : des dirigeants PS s’interrogent sur le second tourMercredi 28 octobre, ce dernier a pourtant lui aussi infléchi son discours. « Je n’exclus rien, mais ma pensée première est pour gagner le premier tour », a-t-il déclaré sur Europe 1.Pas de retrait envisagé pour Les républicainsUn bureau national extraordinaire du Parti socialiste doit se tenir le soir du premier tour et M. Cambadélis a indiqué que les décisions seraient prises à ce moment-là.Du côté du parti Les Républicains, les responsables écartent l’idée d’un retrait d’une de leur liste arrivée en troisième position. Mais ils ne préfèrent pas non plus se prononcer pour une possible fusion des listes avec le PS, ce qui donnerait des arguments à Marine Le Pen, toujours prompte à dénoncer un soi-disant « système UMPS ».« Quoi que fasse le Parti socialiste, ce n’est pas notre problème (…) En aucun cas nos candidats ne prendront langue avec le PS », avait ainsi expliqué le porte-parole LR, Sébastien Huyghe.Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel C’est une bonne nouvelle pour l’exécutif. Dans une étude publiée mercredi 28 octobre, l’Insee montre que l’écart entre la France et l’Allemagne en matière de coût du travail, un critère souvent avancé pour justifier les différences de performance entre les deux pays, s’est resserré. Et le phénomène s’est même accentué ces derniers mois.Combien coûte le travail en France ? L’indice du coût du travail dans l’industrie a progressé de 1,1 % dans l’Hexagone entre 2012 et fin 2014, contre 2,1 % dans la zone euro et 3,2 % en Allemagne. Entre 2000 et 2012, l’évolution était inverse : le coût du travail progressait plus vite chez nous qu’outre-Rhin.Si l’on s’en tient à la seule industrie manufacturière, le coût horaire de la main-d’œuvre au deuxième trimestre 2015 est désormais inférieur à Paris (37,50 euros) qu’à Berlin (39,50 euros), selon les chiffres compilés par Coe-Rexecode. « La stratégie suivie par le gouvernement pour regagner du terrain en la matière porte ses fruits, souligne Gilles Moec, économiste chez Bank of America Merrill Lynch. L’écart entre nos deux pays se resserre, même si le coût du travail ne peut être le seul critère à prendre en compte. »Si l’on prend également en compte les services marchands, l’Allemagne reste en revanche en tête, avec un coût horaire de la main-d’œuvre de 33,90 euros, contre 36,30 euros en France.Lire aussi (édition abonnés) :Le conseil des patrons allemands à la France : encore un effort, Herr MacronPourquoi cette amélioration ?La principale raison de cette évolution est à chercher du côté du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Entré en vigueur en 2013, ce crédit d’impôt porte sur les salariés dont la rémunération n’excède pas 2,5 fois le Smic. Selon l’Insee, il a contribué à améliorer le taux de marge des sociétés financières de 0,9 point en 2014. Mais il a aussi permis de modérer l’évolution du coût du travail.L’étude montre ainsi que le coût du travail français s’est nettement tassé lorsque le CICE a été introduit, au premier trimestre 2013. Puis une nouvelle fois début 2014, lorsque son taux a été relevé de 4 % à 6 %. L’institut conclut donc que le dispositif a bien atteint son objectif.Lire aussi :« Le CICE a atteint son rythme de croisière »Où en sont les autres pays de la zone euro ?L’étude révèle également que la convergence des coûts horaires du travail observée avant la crise entre les pays de la zone euro est désormais terminée. « Dans l’industrie, les coûts ne se rapprochent plus depuis 2008, explique l’Insee. Dans les services marchands, la convergence s’était déjà interrompue dès 2004, après une période de rattrapage pourtant très dynamique entre 1996 et 2004. »En cause : les politiques de rigueur salariale mises en œuvre dans les pays du sud de la zone euro, en particulier en Grèce, en Espagne et au Portugal, ainsi que l’envolée du chômage observée dans ces pays.Lire aussi :Le CICE, un dispositif entré dans les mœurs des entreprisesMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.10.2015 à 07h47 • Mis à jour le28.10.2015 à 08h37 Nicolas Sarkozy était attendu à Moscou, mercredi 28 octobre dans l’après-midi, pour une visite qui suscitait des doutes au sein de la majorité. Alors que l’ancien président doit rencontrer Vladimir Poutine jeudi, le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux, a ironisé au micro de France Info : « Il y a une forme de fascination de la droite française pour le régime autoritaire de M. Poutine, donc ça peut expliquer le déplacement », disait-il. M. Le Roux y voyait cependant « de l’utilité ». Auprès de l’Agence France-Presse, il a assuré qu’il serait « attentif à savoir ce qui a pu être dit et la façon dont la politique de la France, menée au nom de la France, a pu être défendue ».Selon Thierry Mariani, député des Français de l’étranger interrogé par France Info, M. Sarkozy part à Moscou avec « un message particulier, qui est à mon avis que l’Europe doit entretenir le dialogue avec la Russie ; que la France, au sein de l’Europe, a un rôle particulier à jouer et qu’à mon avis ce rôle elle ne le joue plus depuis bien longtemps… On est totalement alignés sur la position américaine ». M. Sarkozy sera notamment accompagné des anciens ministres Rachida Dati, aujourd’hui députée européenne, Christian Jacob, président des députés LR, Gérard Longuet, sénateur, et Pierre Lellouche, député et délégué aux affaires internationales du parti.Moins de fermeté contre PoutineLa rencontre de M. Sarkozy avec M. Poutine intervient alors que le président des Républicains a dénoncé à plusieurs reprises ces derniers mois la politique de fermeté de François Hollande et des Occidentaux à l’égard de Moscou, notamment sur l’Ukraine, en évoquant « la grave erreur qui fut celle de créer les conditions d’une nouvelle guerre froide avec la Russie ». Dans sa famille politique, nombreux sont ceux qui ont plaidé depuis le début de l’année pour qu’on « [tende] la main à Poutine », notamment en levant certaines des sanctions qui frappent son pays.Lire aussi :A l’UMP, la tentation de MoscouAprès la question ukrainienne c’est aujourd’hui sa position sur la Syrie qui place Moscou sous le feu des projecteurs depuis le lancement de sa campagne de bombardements, critiquée par la France et les Etats-Unis. La Russie est accusée de ne pas viser uniquement, comme elle l’affirme, le groupe Etat islamique, mais aussi et surtout l’opposition à Bachar Al-Assad, allié de M. Poutine. Une ONG installée à Londres a par ailleurs affirmé, la semaine dernière, que des civils ont également été tués par un tir russe ayant touché un hôpital de campagne dans la province d’Idlib (nord-ouest), ce que Moscou a démenti.Lire la tribune :Syrie : comment la Russie a redistribué les cartes 27.10.2015 à 20h17 • Mis à jour le28.10.2015 à 14h15 Le débat a finalement eu lieu. Après avoir annulé sa participation à l’émission « Des paroles et des actes » sur France 2, jeudi, Marine Le Pen, présidente du Front national (FN), a rencontré ses adversaires aux élections régionales dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand des Républicains (LR) et Pierre de Saintignon du Parti socialiste (PS). Les trois concurrents ont échangé lors d’un débat organisé par la chaîne i-Télé et la radio Europe 1 au siège du quotidien La Voix du Nord, mardi 27 octobre.« Faire venir l’armée à Calais »A un peu moins de six semaines du premier tour des régionales, ils se sont affrontés sur la situation à Calais, où tentent de survivre environ 6 000 migrants. Marine Le Pen, dont le parti est donné largement en tête dans les sondages, a affirmé qu’elle supprimerait, si elle était élue, toutes les subventions aux associations qui viennent en aide aux migrants. « Le nombre [de migrants] a été multiplié par deux en trois semaines ! Arrêtons au moins de mettre en place les conditions d’incitation à venir s’installer » à Calais, a-t-elle déclaré.Lire aussi :Régionales : dans le Nord, Xavier Bertrand parie sur le travailXavier Bertrand a, lui, appelé à faire venir l’armée en renfort des forces de l’ordre, pour « sécuriser les lieux » et donc « assurer la sécurité des Calaisiens ». Pour Pierre de Saintignon, en revanche, « ceux qui fuient la guerre » doivent être accueillis de façon « inconditionnelle » :« L’humanité, c’est de les accueillir, comme nous avons accueilli les républicains espagnols sous Franco ou les boat people du Vietnam. Est-ce que la région a regretté de les avoir accueillis ? Bien sûr que non. »Les migrants qui viennent à la recherche d’un emploi devraient, eux, être « reconduits avec humanité », a aussi précisé la tête de liste socialiste.« Un patriotisme économique »Autre sujet de débat entre les candidats aux élections régionales, l’emploi. Une question cruciale dans une future région qui affiche un taux de chômage à 12,5 %. Et pour faire campagne face à Marine Le Pen, sur ce sujet comme sur les autres, les états-majors de LR et du PS ont adopté une même stratégie : aborder des thématiques régionales pour révéler, selon eux, le manque d’idées de la présidente du FN.Lorsque Mme le Pen a déclaré qu’elle mettrait en place un « patriotisme économique », sans en préciser les modalités exactes, MM. Bertrand et Saintignon se sont engouffrés dans la brèche. L’un pour vanter son idée de « Proche emploi », un Pôle emploi régional qui mettrait 551 chefs d’entreprise en lien avec les chômeurs : Xavier Bertrand a réitéré sa promesse de permettre à 60 000 personnes de retrouver un emploi d’ici à septembre 2016. L’autre pour expliquer sa volonté de créer 20 000 emplois « DJ », pour « direct jeunes », à l’issue de rencontres entre jeunes et chefs d’entreprises.Lire aussi :Dans le Nord, les régionales avivent les tensions entre socialistesPas de propositions en stock« Marine Le Pen est la candidate de la dénonciation, de la peur et de la colère. Jamais elle n’avance quelque chose de concret », a lancé M. Bertrand. « Le budget consacré au développement économique représente 5 % du budget de la région. Il n’ y a pas une énorme marge de manœuvre et nous n’allons pas rentrer dans cette démagogie des créations d’emplois », riposte Bruno Bilde, directeur de campagne de Mme Le Pen.Les entourages du candidat socialiste et de celui du parti LR préfèrent, eux, penser que Marine Le Pen n’a pas de propositions précises en stock. Les proches de M. Bertrand estiment même qu’elle a refusé de participer à « Des paroles et des actes » car elle n’avait pas assez préparé les thématiques régionales.M. Saintignon a été le premier à dégainer son programme détaillé dans un document de 67 pages, lundi 27 octobre. M. Bertrand devrait le dévoiler d’ici peu. Mme Le Pen le fera « autour du 14 novembre », à trois semaines du premier tour et une semaine après avoir dévoilé ses têtes de liste départementales.Ce retard serait dû au fait que la présidente du FN a eu à gérer la crise interne avec son père. Elle a également toujours cru qu’une campagne courte serait plus efficace. Pendant que M. Bertrand fait, depuis la rentrée de septembre, jusqu’à trois réunions par jour, elle a seulement tenu une dizaine de réunions publiques et ne semble pas presser d’accélérer le rythme. D’autant plus qu’elle est toujours en tête de tous les sondages de premier tour. « Cette élection va surtout démontrer si une campagne peut encore inverser les choses ou si l’opinion est figée », analyse Gérald Darmanin, directeur de campagne de M. Bertrand.Lire aussi :Lycées, emploi, transports… à quoi servent les régions ?Les régionales Nord - Pas-de-Calais - Picardie Samuel Laurent et Alexandre Pouchard Le gouvernement a évidemment sauté sur cette bonne nouvelle, lundi 26 octobre : le nombre de chômeurs sans aucune activité (catégorie A) a diminué de 0,7 % en septembre (-23 800) par rapport au mois d’août. La ministre du travail, Myriam El Khomri, a salué des chiffres « satisfaisants », assurant que « seule la tendance compte [et que] c’est la première fois depuis 2011 que nous avons une tendance à la baisse du chômage en catégorie A ». Ce satisfecit est toutefois à nuancer pour plusieurs raisons. 1. Le nombre de chômeurs sans aucune activité a augmenté sur un an3,1 %Si on observe l’évolution du chômage pour la seule catégorie A (voir encadré) et pour la seule France métropolitaine, la nouvelle est plutôt bonne : avec − 0,7 %, septembre marque le plus fort recul du chômage depuis 2012, exception faite du « bug » d’août 2013 (le chômage avait reculé du fait d’un problème de comptage). C’est la sixième fois en trente mois de présidence Hollande que le chômage recule sur un mois. #container_14459377653{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459377653{ height:500px; } #container_14459377653 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459377653 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459377653 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459377653 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution mensuelle du chômage en catégorie AFrance métropolitaine, en % chaque mois(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if 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« stock » de chômeurs. À ce rythme mensuel, il faudrait six ans pour diminuer par deux le nombre de chômeurs en catégorie A.Sur un an, le chômage augmente d’ailleurs, toujours pour cette seule catégorie A, de 3,1 %. #container_14459393029{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459393029{ height:500px; } #container_14459393029 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459393029 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459393029 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459393029 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du chômage en catégorie ADepuis 1996, en France métropolitaine(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459393029", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, 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Toutes catégories confondues, le chômage continue d’augmenter5,4 millionsSi l’on prend aussi en compte les catégories B et C (voir encadré ci-dessous), le chômage continue bel et bien d’augmenter. Avec 5,4 millions de demandeurs d’emploi (+1 800 en septembre), il a encore atteint un niveau record. Loin des 4,4 millions de mai 2012, lors de l’élection de François Hollande, et des 3,2 millions de mai 2007, lors de celle de Nicolas Sarkozy. #container_14459361452{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459361452{ height:500px; } #container_14459361452 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459361452 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459361452 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459361452 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du chômage depuis l'élection de François HollandeCatégories A, B, C, france entière(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459361452", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliers de personnes" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["mai-12","juin-12","juil.-12","août-12","sept.-12","oct.-12","nov.-12","déc.-12","janv.-13","févr.-13","mars-13","avr.-13","mai-13","juin-13","juil.-13","août-13","sept.-13","oct.-13","nov.-13","déc.-13","janv.-14","févr.-14","mars-14","avr.-14","mai-14","juin-14","juil.-14","août-14","sept.-14","oct.-14","nov.-14","déc.-14","janv.-15","févr.-15","mars-15","avr.-15","mai-15","juin-15","juil.-15","août-15","sept.-15"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ABC ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 4358.3 ], [ "", 4397.3 ], [ "", 4442.1 ], [ "", 4491.1 ], [ "", 4520.5 ], [ "", 4565.5 ], [ "", 4609.2 ], [ "", 4627.7 ], [ "", 4683.4 ], [ "", 4714.9 ], [ "", 4739.1 ], [ "", 4788.1 ], [ "", 4791 ], [ "", 4796.2 ], [ "", 4836.8 ], [ "", 4793 ], [ "", 4849.4 ], [ "", 4876.3 ], [ "", 4886.9 ], [ "", 4905.3 ], [ "", 4928.9 ], [ "", 4941.8 ], [ "", 4956.3 ], [ "", 4989.6 ], [ "", 5018.1 ], [ "", 5041.5 ], [ "", 5076.2 ], [ "", 5080.7 ], [ "", 5125.1 ], [ "", 5152.8 ], [ "", 5180 ], [ "", 5216 ], [ "", 5232.1 ], [ "", 5262.5 ], [ "", 5290.5 ], [ "", 5344.6 ], [ "", 5414.2 ], [ "", 5397.4 ], [ "", 5412.5 ], [ "", 5420.9 ], [ "", 5422.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliers de personnes", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Les cinq catégories de demandeurs d’emploiPôle emploi classe les chômeurs en cinq catégories depuis 2008 – il y en avait huit auparavant – selon les contrats ou le nombre d’heures travaillées :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie ;catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple). 3. Le chômage de longue durée et des seniors toujours élevé44,8 %Au-delà de la seule catégorie A, le chômage de masse reste un fléau en France : si on observe la part des demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an, on constate une progression quasi rectiligne depuis 2010. Près d’un chômeur sur deux (44,8 %) connaît cette situation depuis plus d’une année. #container_14459391293{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459391293{ height:500px; } #container_14459391293 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459391293 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459391293 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459391293 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des demandeurs d'emploi inscrits depuis plus d'un anFrance métropolitaine, toutes catégories de chômeursSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459391293", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { 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[ "", 32.4 ], [ "", 33.1 ], [ "", 33.8 ], [ "", 34.3 ], [ "", 34.9 ], [ "", 35.3 ], [ "", 35.6 ], [ "", 36 ], [ "", 36.3 ], [ "", 36.5 ], [ "", 37 ], [ "", 37.4 ], [ "", 37.6 ], [ "", 37.7 ], [ "", 37.7 ], [ "", 37.7 ], [ "", 37.9 ], [ "", 38 ], [ "", 38 ], [ "", 38.1 ], [ "", 38.1 ], [ "", 38 ], [ "", 38.1 ], [ "", 38 ], [ "", 37.9 ], [ "", 38 ], [ "", 38.1 ], [ "", 38.2 ], [ "", 38.2 ], [ "", 38.5 ], [ "", 38.6 ], [ "", 38.3 ], [ "", 38.4 ], [ "", 38.4 ], [ "", 38.7 ], [ "", 38.8 ], [ "", 39 ], [ "", 39.3 ], [ "", 39.5 ], [ "", 39.7 ], [ "", 40 ], [ "", 40 ], [ "", 40.3 ], [ "", 40.7 ], [ "", 41 ], [ "", 41.3 ], [ "", 41.3 ], [ "", 41.6 ], [ "", 41.7 ], [ "", 41.9 ], [ "", 42.1 ], [ "", 42.2 ], [ "", 42.3 ], [ "", 42.4 ], [ "", 42.5 ], [ "", 42.5 ], [ "", 42.7 ], [ "", 42.8 ], [ "", 42.9 ], [ "", 43.1 ], [ "", 43.1 ], [ "", 43.2 ], [ "", 43.3 ], [ "", 43.4 ], [ "", 43.6 ], [ "", 43.7 ], [ "", 43.7 ], [ "", 44.1 ], [ "", 44.2 ], [ "", 44.4 ], [ "", 44.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 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Si le chômage des jeunes connaît une légère baisse de 2,6 %, qui confirme une tendance annuelle au mieux (-2,7 % sur un an), ce n’est pas le cas des seniors : la hausse est de 0,1 % pour eux en septembre, et elle est de 8,5 % sur un an. #container_14459389459{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459389459{ height:500px; } #container_14459389459 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459389459 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459389459 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459389459 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de chômeurs par âgeCatégorie A, France métropolitaineSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459389459", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, 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initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 4. Des emplois se créent… sans retrouver le niveau de 201217 847 000Le nombre d’emplois salariés en France au deuxième trimestre 2015 (hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extraterritoriales) est en augmentation de 0,2 % par rapport au trimestre précédent. Mais, à 17,8 millions, il n’a pas encore retrouvé son niveau de 2012, quand la France comptait 18 millions d’emplois salariés. #container_14459384323{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459384323{ height:500px; } #container_14459384323 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459384323 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459384323 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459384323 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le nombre d'emplois salariés n'a pas retrouvé son niveau de 2012Emploi salarié par secteur et par trimestre, hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extra-territoriales.Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459384323", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: -1, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 18002800 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["T1 2012","T2 2012","T3 2012","T4 2012","T1 2013","T2 2013","T3 2013","T4 2013","T1 2014","T2 2014","T3 2014","T4 2014","T1 2015","T2 2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Emplois salariés ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 18002800 ], [ "", 17987400 ], [ "", 17952100 ], [ "", 17908200 ], [ "", 17875600 ], [ "", 17827300 ], [ "", 17843300 ], [ "", 17864000 ], [ "", 17835300 ], [ "", 17837300 ], [ "", 17792100 ], [ "", 17815800 ], [ "", 17815300 ], [ "", 17847300 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La dynamique des créations d’emploi, elle, reste faible, avec +0,2 % au deuxième trimestre 2015. #container_14459382548{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459382548{ height:500px; } #container_14459382548 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459382548 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459382548 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459382548 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution des créations d'emploi par trimestre depuis 2012Ensemble des secteurs (hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extra-territoriales)Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459382548", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2012T1","2012T2","2012T3","2012T4","2013T1","2013T2","2013T3","2013T4","2014T1","2014T2","2014T3","2014T4","2015T1","2015T2"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ensemble des secteurs (hors agriculture, emploi public des secteurs non marchands et activités extra-territoriales", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.1 ], [ "", -0.1 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.3 ], [ "", 0.1 ], [ "", 0.1 ], [ "", -0.2 ], [ "", null ], [ "", -0.3 ], [ "", 0.1 ], [ "", null ], [ "", 0.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: "%", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}En outre, l’emploi intérimaire, qui augmentait depuis le début de l’année, tend à diminuer au troisième trimestre. #container_14459417916{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459417916{ height:500px; } #container_14459417916 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459417916 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459417916 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459417916 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'emplois en intérim depuis 2009En France métropolitaine, par moisSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14459417916", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["décembre-2008","janvier-2009","février-2009","mars-2009","avril-2009","mai-2009","juin-2009","juillet-2009","août-2009","septembre-2009","octobre-2009","novembre-2009","décembre-2009","janvier-2010","février-2010","mars-2010","avril-2010","mai-2010","juin-2010","juillet-2010","août-2010","septembre-2010","octobre-2010","novembre-2010","décembre-2010","janvier-2011","février-2011","mars-2011","avril-2011","mai-2011","juin-2011","juillet-2011","août-2011","septembre-2011","octobre-2011","novembre-2011","décembre-2011","janvier-2012","février-2012","mars-2012","avril-2012","mai-2012","juin-2012","juillet-2012","août-2012","septembre-2012","octobre-2012","novembre-2012","décembre-2012","janvier-2013","février-2013","mars-2013","avril-2013","mai-2013","juin-2013","juillet-2013","août-2013","septembre-2013","octobre-2013","novembre-2013","décembre-2013","janvier-2014","février-2014","mars-2014","avril-2014","mai-2014","juin-2014","juillet-2014","août-2014","septembre-2014","octobre-2014","novembre-2014","décembre-2014","janvier-2015","février-2015","mars-2015","avril-2015","mai-2015","juin-2015","juillet-2015","août-2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Evolution", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 542100 ], [ "", 514200 ], [ "", 489500 ], [ "", 477100 ], [ "", 478100 ], [ "", 487100 ], [ "", 488300 ], [ "", 501700 ], [ "", 507900 ], [ "", 514500 ], [ "", 526300 ], [ "", 534600 ], [ "", 551300 ], [ "", 555600 ], [ "", 567300 ], [ "", 584400 ], [ "", 595900 ], [ "", 600600 ], [ "", 610300 ], [ "", 613600 ], [ "", 611700 ], [ "", 632100 ], [ "", 646500 ], [ "", 655500 ], [ "", 657500 ], [ "", 659600 ], [ "", 664600 ], [ "", 661700 ], [ "", 659400 ], [ "", 655500 ], [ "", 661700 ], [ "", 657500 ], [ "", 648500 ], [ "", 650700 ], [ "", 648900 ], [ "", 639300 ], [ "", 628600 ], [ "", 629000 ], [ "", 625700 ], [ "", 630200 ], [ "", 617100 ], [ "", 611700 ], [ "", 603500 ], [ "", 590000 ], [ "", 596900 ], [ "", 577400 ], [ "", 568900 ], [ "", 569200 ], [ "", 566900 ], [ "", 573600 ], [ "", 575100 ], [ "", 581200 ], [ "", 576300 ], [ "", 579000 ], [ "", 573400 ], [ "", 580200 ], [ "", 587500 ], [ "", 583100 ], [ "", 591100 ], [ "", 603700 ], [ "", 602500 ], [ "", 591600 ], [ "", 592400 ], [ "", 586300 ], [ "", 590000 ], [ "", 587700 ], [ "", 601000 ], [ "", 609500 ], [ "", 592800 ], [ "", 574100 ], [ "", 576800 ], [ "", 584400 ], [ "", 603100 ], [ "", 597300 ], [ "", 599300 ], [ "", 590900 ], [ "", 609900 ], [ "", 615100 ], [ "", 613400 ], [ "", 631000 ], [ "", 619800 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " intérimaires", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 5. L’incertitude autour des « défauts d’actualisation »212 900Parmi les motifs de fin d’inscription à Pôle emploi figurent les « cessations d’inscription pour défaut d’actualisation », autrement dit les radiations des listes de l’organisme public. Celles-ci ont représenté 212 900 sorties en septembre, soit 44 % du total.Il est impossible de savoir combien de ces personnes ont en réalité retrouvé un travail et manqué de le signaler à Pôle emploi (qui a comptabilisé 95 000 « reprises d’emploi déclarées » en septembre) et combien sont toujours sans activité, et en recherche, mais n’ont pas pointé à l’organisme comme elles doivent le faire chaque mois.À cela s’ajoutent les radiations administratives (43 000 en septembre), prononcées après de fausses déclarations ou des refus de suivre une formation, d’accepter une « offre raisonnable d’emploi » ou encore de répondre aux convocations de Pôle emploi. #container_14459410969{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14459410969{ height:500px; } #container_14459410969 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14459410969 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14459410969 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14459410969 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Plus de 200 000 cessations d'inscription et 40 000 radiations à Pôle emploi chaque moisLe pic de cessations d'inscription constaté en août 2013 était dû à un "bug" technique.Source : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Bekmezian Temps de parole, « parrainages », modalités de vote… A environ dix-huit mois de l’élection présidentielle de 2017, le temps est venu, selon le groupe socialiste de l’Assemblée nationale, de « moderniser les règles applicables » à ce scrutin.Pour ce faire, les élus majoritaires, entraînés par le président PS de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, présentent, mardi 27 octobre, deux propositions de loi. Si le calendrier d’examen n’est pas encore fixé, le président du groupe, Bruno Le Roux, assure que les mesures préconisées seront applicables pour 2017, si les deux textes – l’un organique, l’autre ordinaire – sont adoptés.Rassemblant des recommandations formulées par différents organes, dont le Conseil constitutionnel, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, les propositions de loi, sans toucher à l’élection du président en elle-même, proposent un léger dépoussiérage du dispositif.Des parrainages plus transparentsA chaque échéance présidentielle, la question des 500 « parrainages » d’élu, dont chaque candidat a besoin pour se présenter, se repose, notamment à cause de son manque de transparence. Pour y répondre, le texte propose ainsi que la liste intégrale des élus ayant parrainé un candidat soit désormais publiée, et non plus un extrait de 500 noms tirés au sort : « le principe de responsabilité politique et l’exigence de transparence doivent conduire à ce que les élus assument leur choix devant leurs électeurs », avance M. Urvoas. Par ailleurs, les parrainages seront rendus publics « en temps réel » afin d’éviter tout faux suspense de la part des candidats sur leur quête des 500 signatures nécessaires.En outre, le PS propose que les parrainages ne soient plus adressés au Conseil constitutionnel par le candidat mais par les « parrains » eux-mêmes. Ces derniers, qui doivent actuellement être député, sénateur, maire, président d’agglomération, conseiller général, conseiller régional, membre du conseil de Paris ou eurodéputé français, pourront désormais aussi être président de métropole et conseiller métropolitain de Lyon.Renforcer l’« équité » du temps de parole par rapport à l’« égalité »Jusqu’alors, le Conseil supérieur de l’audiovisuel délimitait trois périodes avant la campagne présidentielle, avec des règles différentes d’accès aux médias audiovisuels. Lors de la deuxième période dite « intermédiaire » (entre la publication de la liste des candidats et la veille de la campagne officielle), les médias devaient ainsi respecter une règle d’égalité pour les temps de parole mais d’équité pour les temps d’antenne (qui recouvre le temps de parole et l’ensemble des éléments éditoriaux consacrés à un candidat). A la différence de l’égalité, l’équité ne prévoit pas d’égalité arithmétique mais un temps attribué en tenant compte de la représentativité des candidats et de leur implication effective dans la campagne.Déplorant « une source de complications tant pour les chaînes de radio et de télévision que pour les candidats, dissuadant certains médias d’organiser des débats entre candidats », le groupe socialiste propose donc d’en venir à une règle d’équité du temps de parole comme du temps d’antenne pendant cette période. Les « petits » candidats ne pourront alors jouir d’une stricte égalité de temps de parole que pendant la campagne dite « officielle ».Harmoniser les opérations de voteConcernant les jours de vote, les textes préconisent notamment d’harmoniser les horaires de fermeture des bureaux de vote en métropole, qui varient pour le moment de 18 à 20 heures, à 19 heures. Cela « afin d’éviter la diffusion prématurée de résultats partiels ou de sondages susceptibles d’altérer la sincérité du scrutin » ; toutefois l’embargo sur la divulgation des résultats serait maintenu à 20 heures, « pour empêcher que le débat public, en particulier dans l’entre-deux-tours, ne s’engage sur la base de données et d’analyses erronées ». Dans les grandes villes, les préfets pourront cependant prolonger l’ouverture des bureaux jusqu’à 20h.Le groupe socialiste propose également de supprimer les commissions de contrôle dans les communes de plus de 20 000 habitants, qui feraient double emploi aujourd’hui avec les délégués du Conseil constitutionnel.Enfin, il est question d’autoriser la propagande électorale à l’étranger dans l’ensemble des Etats et non plus seulement dans les pays européens mais d’interdire « certaines formes de propagande électorale » comme les appels téléphoniques en série aux électeurs et les numéros d’appel gratuits.Renforcer le contrôle des dépenses des candidatsConcernant le contrôle des dépenses de campagne des candidats, le groupe socialiste propose, entre autres, d’élargir les prérogatives de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques en lui permettant de renforcer ses moyens d’investigation (via le recrutement d’experts) sur certaines dépenses de campagne difficiles à évaluer, telles que l’impression de documents ou l’organisation de réunions publiques.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Manuel Valls était lundi 26 octobre aux Mureaux (Yvelines), pour une série d’annonces symboliques, dix ans après les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises. Le premier ministre a ainsi fait trois promesses majeures : la possibilité pour les préfets de se substituer aux maires qui refusent de construire des logements sociaux dans 36 communes « récalcitrantes » ; la « généralisation » des « caméras piétons » des policiers, qui filment leur action ; et une campagne de « testing » anonyme dans les entreprises publiques pour voir si elles pratiquent une discrimination à l’embauche.Mais ces annonces n’en sont en réalité pas vraiment : elles ont, pour l’essentiel, déjà été faites voilà plusieurs mois.1. Le préfet qui se « substitue au maire » ? Très proche des annonces de l’an dernierLe gouvernement a publié une liste de 36 communes « récalcitrantes » : non pas uniquement celles qui n’ont pas 20 % de logement social sur leur territoire, comme l’impose la loi « solidarité et renouvellement urbain » (SRU), mais celles qui ont fait preuve d’une réelle mauvaise volonté, en construisant beaucoup, mais jamais de logement social.Pour ces communes, les préfets pourront imposer la construction de logements, préempter des terrains et délivrer des permis de construire, mais aussi imposer l’installation de demandeurs de logement social dans le parc privé, la commune devant alors régler la différence de loyer. Stade supplémentaire, le préfet pourra priver ces mêmes communes du droit d’attribuer leurs logements sociaux elles-mêmes.L’annonce est forte. Elle n’est pourtant pas tout à fait nouvelle. Le 29 août 2014, le même Manuel Valls présentait le « plan de relance du logement ». Ce plan prévoyait déjà des pénalités renforcées pour les communes qui ne respectent pas leurs obligations de construction de logements sociaux. L’Etat prévoyait alors que :« Dans les communes carencées qui ne souhaitent pas s’engager dans des contrats de mixité sociale, les préfets pourront utiliser des moyens coercitifs, car “tout le monde doit faire des efforts” : droit de préemption, reprise de l’instruction du permis de construire par les préfets, etc. »L’idée était alors que les préfets puissent imposer la construction de logements sociaux, non pas seulement dans 36 communes mais dans toutes celles qui ne respectent pas la loi SRU. L’ajout de cette liste de « récalcitrants » sujets de mesures spécifiques est donc un levier de plus, mais au champ assez limité : les 36 communes retenues sont plutôt peu peuplées, à l’exception de Fréjus.2. Les « caméras piétons » des policiers ? Annoncé en marsComme l’explique sur son blog Laurent Borredon, chargé des questions de police au Monde, l’autre annonce de M. Valls, sur les caméras « embarquées » sur les policiers en opération afin de les protéger mais aussi de lutter contre les « bavures », est également quelque peu ancienne.En réalité, elle date de mars et du dernier comité interministériel. La seule différence tient au délai de mise en application : une loi devait être votée en 2015, finalement ce sera 2016.3. Le testing ? Annoncé dès le printempsM. Valls a également annoncé la mise en place de « testing » : un échantillon d’entreprises sera testé pour vérifier la présence de possibles pratiques discriminatoires envers les habitants des « quartiers prioritaires », lors des recrutements.François Rebsamen, alors ministre du travail, avait annoncé dès mai, pour compenser l’abandon du CV anonyme, cette campagne, qui doit se terminer à la mi-2016. Et en 2014, Najat Vallaud-Belkacem, alors ministres des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports, avait annoncé la création d’un « fonds de promotion du testing » à destination des communes.A quelques semaines des régionales, les annonces de M. Valls ressemblent donc surtout à une manière de communiquer sur l’action du gouvernement et à le montrer « sur le terrain ».Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Margherita Nasi Afin de sanctionner l’abus d’alcool, la ville de Londres expérimente en 2012 un nouveau dispositif : poser autour de la cheville d’individus arrêtés en état d’ébriété un boîtier électronique permettant de mesurer leur taux d’alcool toutes les 30 minutes. « C’est efficace et moins cher », commente alors le maire de la ville, Boris Johnson.Le professeur de psychopathologie clinique Roland Gori porte un regard plus sévère sur cette pratique. Une fois le dispositif enlevé, ces personnes ont tendance à récidiver comme les autres. Surtout, ce genre d’appareil - des machines miniaturisées introduites dans le corps humain pour accroître ses performances et en assurer la traçabilité - serait symptomatiques de notre civilisation. « Ne nous y trompons pas, nous nous dirigeons sans réflexion ni état d’âme vers ce type de lien social. Car il ne s’agit pas seulement d’appareils et de procédés techniques, mais de manières de gouverner, d’aider, de soigner, d’éduquer, de vivre ! », met en garde le professeur dans son nouveau livre L’Individu ingouvernable.Totalitarisme de la techniqueAu moment où les biotechnologies nourrissent les utopies transhumanistes, où certains laboratoires et juristes américains se penchent sur les droits des robots et les prescriptions éthiques qui s’imposeront aux humains, la neutralité technique apparaît comme une nouvelle forme de société. « Dans un monde qui apparaît à la fois comme chaotique et hyperformalisé, volatil et complexe, incertain et ambigu, fluctuant et insaisissable, la technique rassure », explique le professeur à l’université d’Aix-Marseille.Dans La dignité de penser (Les Liens qui libèrent, 2011), Roland Gori critiquait déjà ce totalitarisme de la technique dans la recomposition des métiers et la prolétarisation généralisée de l’existence. Dans son nouvel ouvrage, il analyse la normalisation technique de l’humain, avec son système totalitaire qui « s’impose tous les jours davantage au nom de l‘efficacité et des économies qu’il permet », et se demande comment rétablir la vie politique dans un monde ruiné par la religion du marché.Car cette normalisation des comportements par la technique « s’est très tôt alliée aux exigences de la production industrielle et aux intérêts politiques de ceux qui en tiraient profit ». Déjà en 1870, Denis Poulot, patron parisien d’une entreprise métallurgique, voit dans la machine le guide moralisateur du comportement ouvrier. Aujourd’hui, « le système technique se révèle chaque jour davantage comme un guide normatif de conduites tel que le rêvait au XIXe siècle l’ingénieur Poulot », et il a acquis, avec la mondialisation, une dimension « irréversible et universelle ».Parti unique, contrôle social et expansionnisme guerrierL’initiateur de l’Appel des appels ne souhaite pas diaboliser la technique, ni la science ou le marché, mais s’interroge sur l’usage que nous en faisons par efficacité et par économie et qui conduira, d’après lui, à un nouveau totalitarisme. « Et si aujourd’hui notre jolie joie de vivre, notre raison critique, notre conscience morale, nos valeurs humanistes se voyaient menacées par un nouveau totalitarisme, par le pouvoir suprême des techniques elles-mêmes, transformant leur exécution en techno-fascisme ? »Néolibéralisme globalisé et fascisme, une équation improbable ? Pas pour Roland Gori, qui aperçoit des similitudes entre les deux régimes : quand la démocratie libérale s’impose dans la vie politique en « triant ce qui est ou non acceptable pour les institutions internationales de la finance et du commerce », et désavoue les souverainetés populaires et nationales ; quand « la police des pensées et des comportements est assurée par les nouvelles formes sociales de l‘évaluation qui réduisent la notion de valeur à la conformité et au calcul » ; quand « la concurrence économique n’est qu’une manière de poursuivre la guerre par d’autres moyens »… on retrouve les trois caractéristiques principales du fascisme : parti unique, un contrôle social sévère et un expansionnisme guerrier. « Il est plus facile d’employer le terme de fascisme pour désigner aujourd’hui les mouvements djihadistes hostiles au discours universaliste et rationaliste des Lumières que pour caractériser une civilisation matérialiste, utilitariste et rationaliste, propre à la mondialisation ».Créer de nouveaux espaces de libertéPour Roland Gori, il s’agit alors de tirer les conséquences de ce discours technicien qui paraît irréversible. L’auteur propose de cultiver la biodiversité des langues pour lutter contre l’hégémonie culturelle du « globish » (contraction de « global english », une forme internationale d’anglais), cette nouvelle langue qui détruit, au nom de l‘efficacité technique de la fonctionnalité des entreprises, le caractère poétique de chaque langue.Il souhaite également en finir avec les grilles d’évaluation qui ne tiennent compte que des résultats immédiats et quantitatifs à une époque où tout est tourné vers le futur au mépris de la mémoire, pour restaurer au contraire la valeur de la tradition et de l’histoire.Face aux crises successives que produit ce néolibéralisme globalisé, « avec ses dispositifs de mise sous curatelle technico-financière des peuples et de leur souveraineté politique, les systèmes de terreur qu’il engendre, les politiques sécuritaires qu’il favorise », il faut savoir créer de nouveaux espaces de liberté. « Le temps presse, il est venu, de réinventer l’humanisme, sans hypocrisie, sans naïveté, sans bons sentiments dégoulinants, audacieusement ».L’Individu ingouvernable, Roland Gori (Les Liens qui Libèrent, 352 pages, 22,50 euros).Margherita NasiJournaliste au Monde 26.10.2015 à 17h59 • Mis à jour le27.10.2015 à 06h26 | Patrick Roger Est-ce le début de l’inversion de la courbe du chômage ? Difficile, sur un seul mois, de tirer des conclusions hâtives. Il n’empêche que les chiffres du mois de septembre publiés lundi 26 octobre constituent, en l’état, une petite embellie. Fin septembre, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans activité et tenus de rechercher un emploi) a baissé de 23 800 par rapport au mois précédent, soit une diminution de 0,7 % sur un mois. Il s’établit à 3 547 800. Cela représente toutefois une augmentation de 3,1 % sur un an.Quoi qu’il en soit, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi est la plus importante depuis le début du quinquennat de François Hollande, exception faite de celle du mois d’août 2013 qui s’avéra ultérieurement être due à un problème de comptage qualifié de « bug de SFR ». Depuis mai 2012, les seuls quatre mois où une baisse a été enregistrée n’ont jamais été suivis d’un second mois consécutif de diminution du nombre de chômeurs de catégorie A. Aussi est-il bien hasardeux, à cette heure, d’anticiper un retournement durable.Recul chez les jeunesLa baisse est particulièrement significative pour les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, qui enregistrent un recul de 2,6 % en un mois, de 2,7 % sur un an. Dans la tranche d’âge des 25-49 ans, le nombre de demandeurs d’emploi diminue également de 0,5 % sur un mois mais augmente de 2,5 % sur un an. Quant aux plus de 50 ans, l’augmentation est continue même si son rythme diminue : 0,1 % en un mois, 8,5 % sur un an.En revanche, pour les autres catégories de demandeurs d’emploi, les chiffres sont en augmentation : 717 000 pour la catégorie B (ayant travaillé 78 heures ou moins au cours du mois), soit + 1,2 % sur un mois et + 6,3 % sur un an, et 1 157 900 pour la catégorie C (plus de 78 heures au cours du mois), soit + 1,5 % sur un mois et + 14,8 % sur un an, ce qui témoigne d’une nette augmentation des contrats dits « atypiques », à temps partiel.Au total, le nombre de chômeurs en France métropolitaine, toutes catégories confondues, s’élève à 5 422 700 fin septembre. Ce chiffre, stable sur un mois, est en augmentation de 5,8 % sur un an. En incluant les outre-mers, le nombre de demandeurs d’emploi s’élève, toutes catégories confondues, à 5 727 300.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) L’appartement est spacieux, lumineux, à deux pas des collines de calcaire de Val Sec qui enserrent le nord de Marseille. Pour Nadia, ce 5-pièces dans une résidence de La Gavotte, un quartier des Pennes-Mirabeau, c’est le jour et la nuit avec le 3-pièces que, trois ans durant, elle a loué contre 900 euros par mois. Divorcée en 2010, cette femme de ménage de 43 ans a emménagé en avril dans le parc social, avec ses trois filles, « après des années de galère et de découragements ». « J’avais honte d’aller toquer à toutes les portes, celle du maire, du préfet, à la Logirem [le bailleur] simplement pour réclamer mes droits. »Avec seulement 6,21 % de logements sociaux, les Pennes-Mirabeau, commune de 20 000 habitants qui s’étire entre les quartiers Nord de Marseille et les zones d’activités tertiaires d’Aix-en-Provence, est le bonnet d’âne des Bouches-du-Rhône. Le département est une classe de mauvais élèves, puisque 42 communes sur 119 sont frappées d’un arrêté préfectoral de constat de carence au titre du bilan de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) 2011-2013. Les résultats sont négatifs : 10 logements sociaux en moins sur cette période sur un objectif de 172 nouveaux, soit un taux de réalisation de – 6 %.Lire aussi :Construction de HLM : les 36 villes que le gouvernement montre du doigt42 % de voix au FN aux européennesAux Pennes-Mirabeau, on aime valoriser le côté provençal de la commune, avec son moulin à la Daudet et ses pinèdes. Une image doublée d’une prospérité due à la présence sur son territoire de Plan de Campagne, l’un plus grands centres commerciaux de France, ou encore de l’usine d’embouteillage Coca-Cola. Cette banlieue de Marseille a toujours joué la carte de la résidence individuelle pour loger les cadres du port de Marseille et les fonctionnaires des administrations de la capitale régionale. « Les Pennes, c’est un environnement pavillonnaire, explique Roger Lambert, cadre local du PS, avec une population qui refuse tout logement social. »« Au conseil municipal, à chaque fois que je parlais de logement social, je ne pouvais pas finir mes phrases »La commune est mitoyenne avec les 15e et 16e arrondissements de Marseille et leurs grandes cités (La Castellane, La Bricarde, le Plan d’Aou). Selon M. Lambert, « le slogan ici c’est : on ne veut pas être le 17e arrondissement de Marseille ». Lourds sous-entendus qu’on retrouve dans les 42 % de voix accordées au FN aux élections européennes de 2014, même si la commune est historiquement à gauche (Victor Mellan, maire de 1977 à 2001, était un proche collaborateur de Gaston Defferre, maire PS de Marseille pendant trente ans).350 000 à 400 000 euros de pénalités annuellesLe sujet des logements sociaux a longtemps été tabou, comme en témoigne Serge Baroni, conseiller municipal PCF et l’un des rares défenseurs d’un rattrapage rapide. « Au conseil municipal, à chaque fois que je parlais de logement social, je ne pouvais pas finir mes phrases alors que 50 % de la population y est éligible. » Pour ne pas respecter les engagements triennaux devant conduire à 25 % de logement social d’ici 2025, la commune débourse bon an mal 350 000 à 400 000 euros de pénalités.« C’est énorme, reconnaît Michel Amiel, maire des Pennes-Mirabeau depuis 1995. Certaines communes disent : on veut rester résidentielle et on paiera les amendes quoi qu’il arrive. Ce n’est pas notre cas et pas de mal de projets sont dans les tiroirs mais sont longs à sortir. » Ce médecin a rendu sa carte du PS pour protester contre la création de la métropole Aix-Marseille-Provence et c’est sur les listes de Jean-Nöel Guérini, l’ancien président (ex-PS) du conseil général, qu’il a été élu sénateur en 2014.« Il faut une mixité sociale de quartier, pas une mixité de palier »Frappée d’un arrêté de carence pour la quatrième période triennale successive, Les Pennes-Mirabeau pourraient bien connaître un scénario catastrophe : la multiplication jusqu’à 5 des « amendes de carence », qui ne sont jusqu’alors que doublées. Afin d’éviter cela, le préfet a proposé aux 42 communes carencées des Bouches-du-Rhône de signer avant le 31 mars 2016 un contrat de mixité sociale.Les Pennes-Mirabeau le signeront même si, précise Michel Amiel, « malgré nos efforts, on ne sera jamais dans les clous, on ne rattrapera pas le temps perdu. Sauf à changer la sociologie de la commune – et ça, je ne le veux pas car mon rôle est de défendre le cadre et la qualité de vie. » Le projet immobilier phare, c’est Pallières 2 avec 900 logements dont 30 % de logements sociaux – un minimum imposé aux communes carencées. « Si, à Pallières 2, je faisais 900 logements sociaux, cela donnerait un quartier comme ceux des années 1970, et l’on connaît la suite. Oui, il faut une mixité sociale. Mais une mixité de quartier, pas une mixité de palier. »Et Michel Amiel de pointer les contradictions de ses administrés : « Lors d’une réunion publique sur un projet de logements sociaux, j’ai affronté un fort mécontentement des riverains. A la fin de la réunion, la personne la plus virulente est venue me demander si son fils pourrait avoir un logement dans le projet contesté. »Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Martin Untersinger C’est un rapport de plus : la commission de réflexion sur le droit et les libertés à l’âge du numérique a rendu, jeudi 8 octobre, son premier rapport au président de la République. Mais ce n’est peut-être pas un rapport de trop, tant il prend à contre-pied, sur certains points, la logique législative qui a prévalu depuis des années en France, et notamment certaines récentes initiatives gouvernementales.Les membres de cette commission à la composition inédite – à treize députés s’ajoutent autant de personnalités qualifiées issues du monde associatif, de l’entreprise ou de la fonction publique, tous bons connaisseurs de ces dossiers et pour certains très engagés dans la défense des libertés numériques – déroulent sur près de 300 pages des propositions sur des sujets consensuels, comme l’open data ou la défense des lanceurs d’alerte. Mais certaines propositions, sur la liberté d’expression ou les pouvoirs des forces de l’ordre, le sont beaucoup moins et vont même à l’encontre de plusieurs textes votés récemment par l’Assemblée.Ouverture des données publiquesSans surprise, le texte appelle à plus d’ouverture des données publiques, notamment en renforçant les compétences de la Commission d’accès aux documents administratifs. Il suggère également de relâcher les contraintes qui limiteraient la publication de données publiques contenant des données individuelles et personnelles.Une partie des recommandations – non-contraignantes – formulées dans le rapport en matière de données publiques sont déjà présentes dans la loi numérique d’Axelle Lemaire. Cette dernière, sur certains points, va même plus loin.Lire aussi :La loi numérique cible les données personnellesDéfense des lanceurs d’alerteLa Commission propose aussi d’unifier le cadre légal applicable aux lanceurs d’alerte, ces citoyens, fonctionnaires ou salariés qui décident de dénoncer les agissements de leur employeur ou de la puissance publique, qu’elle juge « épars et incomplet ». Elle suggère également la mise en place d’une autorité indépendante de protection des lanceurs d’alerte qui puisse être saisie par n’importe quel citoyen, dans des conditions de sécurité garanties.Défense de la liberté d’expression en ligneLa Commission consacre de longs développements à la question de la défense de la liberté d’expression en ligne, un sujet sur lequel le législateur s’est souvent surtout penché pour en limiter les abus.En premier lieu, la Commission étudie de près le cas de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Elle s’applique aujourd’hui à la plupart des citoyens, qui grâce à Internet peuvent désormais exercer effectivement et de manière constante leur liberté d’expression.La Commission veut ainsi renommer la loi de 1881 pour la baptiser « loi sur la liberté d’expression ». Un changement symbolique, mais qui montre l’attachement de la Commission à un texte dont le détricotage a déjà commencé (la loi sur le terrorisme de 2014 a fait basculer l’apologie du terrorisme dans le droit pénal classique) et devrait se poursuivre.Sur le fond, elle défend un élargissement, de la presse à n’importe quel internaute, des protections de la loin de 1881, prenant acte que « l’internaute, expert ou simple citoyen informateur, est devenu grâce aux outils mis à sa disposition un acteur privilégié de la communication ».Critique du blocage administratif des sitesPar conséquent, elle critique le blocage administratif (sans passage devant un juge) des sites Internet, une procédure qui est possible en matière de terrorisme notamment. Par ailleurs, elle « s’alarme du risque de généralisation » des blocages sans juge, qu’elle estime fort préjudiciable à la liberté d’expression, sans pour autant réclamer que l’on revienne en arrière sur les mesures qui existent déjà.La Commission refuse également que les pouvoirs publics régulent les contenus Web, comme ils le font sur les médias audiovisuels traditionnels par le biais du CSA, un vieux serpent de mer.Défense de l’anonymatElle veut également, et c’est plus inédit, sanctuariser la possibilité de l’anonymat et du pseudonymat sur Internet, « une condition indispensable à l’exercice de la liberté d’expression ». Elle rappelle en creux que cet anonymat ne peut constituer un problème pour lutter contre les abus, comme les propos injurieux ou racistes, puisque la justice et la police peuvent requérir des éléments identifiants auprès des sites pour retrouver des coupables d’infractions.Limitation de la responsabilité de l’hébergeurLa Commission entend aussi contrecarrer une tendance lourde de ces dernières années, qui consiste à faire des intermédiaires d’Internet (les moteurs de recherche, les réseaux sociaux) des auxiliaires de justice en leur confiant de nombreuses responsabilités dans la régulation du contenu qu’ils hébergent. Une forme de « censure privée » que la Commission aimerait limiter en réaffirmant la « responsabilité limitée de l’hébergeur » de contenu, « garante de la liberté d’expression et de la liberté d’innovation ».Elle propose, en miroir de la garantie de ces nouveaux droits, des aménagements quant aux pouvoirs des autorités. Elle suggère ainsi que les parquets traitent de manière prioritaire certaines infractions en ligne, comme les contenus terroristes, que soit mise en place une procédure judiciaire accélérée pour mettre hors-ligne des contenus bloqués qui réapparaîtraient sur le réseau, la possibilité, pour la police, de soumettre au juge judiciaire un ensemble de sites Internet à bloquer ou la multiplication des dispositifs permettant à des associations sélectionnées de s’attaquer à des contenus illégaux.Respect de la vie privéeMême si le respect de la vie privée est prévu par la Convention européenne des droits de l’homme, la Commission remarque que la Constitution française ne fait pas mention de ce droit, qui a été dessiné par la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Elle propose donc, même si certains de ses membres s’y sont opposés, d’« inscrire explicitement dans la Constitution le droit au respect de la vie privée » et d’y adjoindre un complément, à savoir « l’exigence de protection des données à caractère personnel ».La Commission prend également position dans l’embryon de débat concernant le chiffrement des données. Pour elle, il convient « d’inciter le recours aux technologies de chiffrement afin de renforcer la confidentialité des communications ». Elle suggère cependant de ne pas toucher à la loi de 2004 qui pose certaines limites à l’utilisation de la cryptographie.Critique en creux de la loi renseignementUne partie des membres élus de la Commission ont beau avoir voté pour la loi sur le renseignement, adoptée cet été, leur rapport se lit comme une critique de cette loi très controversée.Même si elle reconnaît d’abord « d’incontestables progrès » permis par cette loi dans l’encadrement de la surveillance en France, elle réitère les critiques déjà formulées dans l’avis qu’elle avait rendu au sujet du texte. Elle critique ainsi le dispositif, introduit par la loi, de détection automatique d’activités terroristes sur Internet, les fameuses « boîtes noires » qui « ouvre[nt] la voie à une collecte massive et à un traitement généralisé de données personnelles » et veut donc « interdire le recours à des dispositifs algorithmiques de traitements de données » dans le cadre du renseignement.Lire aussi :La loi renseignement attaquée par des journalistes devant la Cour européenneLe rapport de la Commission ne critique pas frontalement la loi sur le renseignement. Mais il enjoint aux pouvoirs publics de « définir un régime juridique global, cohérent et protecteur des libertés fondamentales pour les activités de renseignement », c’est-à-dire de contrôler toutes les techniques utilisées par les services de renseignement, de « prévoir des garanties », de définir les motifs pouvant être invoqués pour de la surveillance, le tout sous le contrôle d’une autorité indépendante. Une manière de dire que la loi renseignement n’y est pas parvenue, alors que c’était précisément l’objectif de ses auteurs.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Truong Rien ne va plus dans la patrie d’Hugo et de Schœlcher, de Jaurès et de Clemenceau. Malaise sous les drapeaux et désordre sous les préaux : l’interventionnisme militaire français est mal compris et l’école laisse une bonne partie des élèves sur le carreau. Confusion politique et dérive idéologique. Une députée du parti Les Républicains (LR), Nadine Morano, assure sur une chaîne de télévision du service public que la France est « un pays de race blanche ». Porte-parole du groupusculaire Parti des indigènes de la République (PIR), Houria Bouteldja explique de son côté qu’afin de lutter contre l’oppression néocoloniale française dans les quartiers les minorités ethniques doivent se marier en priorité « avec une musulmane ou un musulman, un Noir ou une Noire » (revue Vacarme, n° 71, 248 p., 12 €).Lire aussi :Quelle place pour la République ?Faute d’un ciment national qui pourrait faire tenir une société en panne d’idéal, les communautés tiennent lieu de fraternité, la quête d’identité remplace le combat pour l’égalité, le libéralisme et l’individualisme préemptent à eux seuls la notion la liberté. La France a du mal à faire sens. Notre pays est à la traîne. Et la devise républicaine est à la peine. D’où l’envie d’inviter Jacques Julliard et Patrick Weil à débattre de l’état de notre cohésion nationale. Car, en dépit d’une estime réciproque, ces deux historiens de la République s’opposent presque en tout point. « La France a peur de la diversité », explique Jacques Julliard, qui comprend cette inquiétude et se pose en « partisan de la résistance contre ces affirmations identitaires » que sont le voile ou le halal. Cette diversité est « notre bien commun », rétorque Patrick Weil.Redonner du sens à une République disloquéeIl est même temps de faire une place aux anciens colonisés dans notre « histoire commune et partagée » afin d’endiguer rejet et sécession, anathème et exclusion. Alors que « nous ne prenons pas encore toute la mesure » du djihadisme qui touche une fraction de la jeunesse musulmane française, le risque de « libanisation de la France » est réel, insiste Jacques Julliard. Gare à « ne pas confondre ces tueurs avec la masse de nos compatriotes de culture musulmane » parfaitement pacifique, réplique Patrick Weil.Un souci constant, cependant, relie ces deux historiens divergents. Celui de redonner du sens à une République disloquée. En partie en enseignant une histoire de France qui ne soit ni celle de l’arrogance nationale ni celle de la repentance postcoloniale, explique Patrick Weil, dans Le Sens de la République (Grasset, 240 p., 17 €). Et en déclarant l’école « cause nationale », insiste Jacques Julliard dans L’Ecole est finie (Flammarion, 127 p., 12 €), car, dans un pays laïc, c’est elle qui doit tenir lieu de « religion civique ».La République est peut-être menacée, mais, remarquons-le, nous sommes bel et bien en France, un pays dans lequel tout débat ne se finit pas forcément par des chansons. Mais par de puissantes évocations du rôle émancipateur de l’éducation.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Fouad Benseddik (Directeur des méthodes à Vigéo) et Jean-Claude Dupuis (Professeur à l’Institut de gestion sociale) Du côté de l’entreprise, l’époque n’est plus où le secret des affaires permettait de limiter l’information au public à un petit nombre d’indicateurs financiers, édictés par la loi, difficiles et rebutants pour les non-spécialistes.Les entreprises communiquent désormais sur une diversité grandissante de thèmes. Le code du commerce français, avec l’article 225 de la loi dite Grenelle 2, puis la directive européenne de décembre 2014 sur le reporting consacrent cette évolution. Ce n’est plus une mode mais une obligation pour les sociétés, au-delà d’un certain seuil en capitalisation ou en effectifs, d’informer sur les impacts de leur activité et leurs engagements en matière de droits sociaux, de droits de l’homme, de protection de l’environnement, d’éthique des affaires, de liens avec les communautés environnantes et de gouvernance.Comment interpréter cette évolution ? Volonté des entreprises de rassurer sur leur responsabilité sociale ? De séduire sur leur capacité à créer de la valeur ? Reconnaissance d’un rôle social et environnemental à l’égard d’un ensemble de parties prenantes plus large que les actionnaires ? Ou reddition de comptes additionnels aux apporteurs de capitaux ? Ces finalités ne sont pas inconciliables.Un même mouvement d’élargissement de l’information s’observe du côté des États. Il consiste à informer sur les composantes qualitatives de la richesse des nations, de façon à mieux apprécier la réalité du bien-être des populations ou la durabilité des modèles de croissance des nations.Tentation de la monétarisation généralisée de la richesseC’est à ce titre que le gouvernement remettra au parlement d’ici à la fin octobre son premier rapport annuel sur « les nouveaux indicateurs de richesse ». Y figureront des indicateurs d’inégalités, de qualité de vie et de développement durable. S’ils sont construits et discutés avec sérieux, ces indicateurs renforceront le débat démocratique sur la durabilité du modèle de croissance du pays.Ce débat parlementaire prolongera les travaux initiés en 2014 par le Conseil d’analyse stratégique (CAS) puis en 2015 par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en faveur d’indicateurs de richesse non financiers. Les autorités françaises ont su ne pas céder à la tentation de la monétarisation généralisée de la richesse à laquelle aurait pu les conduire une interprétation simpliste de la méthode développée par la Banque mondiale en 2006 et reprise en 2011 dans son rapport sur « la richesse des nations ».Le mérite de la Banque mondiale était de plaider une vision de la richesse qui intègre, aux côtés des facteurs économiques, les dimensions environnementales, sociales et institutionnelles. Mais sa faiblesse fut d’imaginer que la richesse de chaque pays, et ses composantes, peuvent être rapportées à une valeur financière de marché, comme si les nations étaient des marchandises susceptibles d’être vendues.Pour préserver cette valeur, la Banque mondiale préconisait de consacrer les revenus tirés des ressources naturelles non renouvelables à la mise en valeur du « capital immatériel ». Mais cette démarche, bien que nourrie de bonnes intentions, réintroduisait les indicateurs financiers comme outils ultimes, indépassables, de mesure de la richesse des États et du bien-être des peuples.Génie collectif ou goût de l’effortSa faiblesse est de confondre la notion de « patrimoine immatériel » qui ne se vend ni ne s’achète, mais se protège et se transmet, avec celle de capital qui, dès lors qu’il est valorisé comme un actif, devrait être amorti. Ce qui n’a pas de sens quand il s’agit de facteurs clés de la richesse des nations, comme le génie collectif, la cohésion sociale, le goût de l’effort, l’attachement aux valeurs du travail, ou la solidité des institutions.La financiarisation de l’idée de richesse nationale a pour faiblesse de supposer équivalentes des grandeurs qui dans la vraie vie ne sont pas interchangeables. On ne remplace pas des vies humaines par des arbres. Cette évolution vers des indicateurs non financiers est congruente avec celle qui se dessine en comptabilité d’entreprise. La description du modèle économique de l’entreprise commence à y jouer un rôle plus structurant.Pour améliorer l’information sur les performances futures, il y a besoin d’une connaissance fine des objectifs et des hypothèses qui les sous-tendent, qui permet de questionner les risques, inclus les risques de responsabilité sociale, et leurs impacts sur ces actifs immatériels, à la valeur souvent incommensurable, que sont la cohésion du capital humain, le goût de l’innovation, le dialogue social, l’équilibre des relations avec les différentes parties prenantes ou la gouvernance.L’institution en France de l’obligation pour le gouvernement de rendre annuellement au parlement des comptes qualitatifs sur la richesse nationale est un vrai progrès. Il faut souhaiter que cette expérience fasse école ailleurs. Et que, de leur côté, les conseils d’administration et les assemblées générales d’actionnaires se mettent à analyser les indicateurs de responsabilité sociale et en débattre.Jean-Claude Dupuis est l’auteur d’Économie et Comptabilité de l’Immatériel. Enjeux du reporting non financier (Editions de Boeck, coll. « Méthodes & Recherches », 2014, 102 pages, 18 euros).Jean-Claude Dupuis (Professeur à l’Institut de gestion sociale)Fouad Benseddik (Directeur des méthodes à Vigéo) Bastien Bonnefous et Laurie Moniez (Lille, correspondance) Elle ne sait plus sur quel ton le dire : Martine Aubry n’a pas du tout l’intention de prendre la tête de la liste PS-PRG-MRC aux élections régionales des 6 et 13 décembre en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Qu’importe si le candidat socialiste désigné, son premier adjoint à la mairie de Lille, Pierre de Saintignon, ne décolle pas dans les sondages face à Xavier Bertrand et à Marine Le Pen, et que le risque d’une victoire finale du FN n’est pas à écarter. Pour Martine Aubry, c’est non.Les pressions se multiplient pourtant pour que l’ancienne patronne du PS se porte candidate. Elles viennent surtout des entourages de Manuel Valls et du ministre de la ville et ex-président du conseil général du Nord, Patrick Kanner, deux ennemis jurés de Mme Aubry au sein du parti. En privé, le premier ministre explique que la situation est à « très haut risque » pour la gauche, surtout dans le département du Nord. « Avec Pierre de Saintignon, nos chances sont très faibles », confie-t-il, estimant que la seule solution est que Mme Aubry se présente à sa place.Pour la maire de Lille, « ceux qui continuent à défendre cette petite musique sont ceux qui ne souhaitent pas la victoire de Pierre », répond-elle au Monde. Elle méprise ces « bruits de cour parisiens » et conseille à ses camarades nationaux de s’occuper d’autre chose que des régionales : « C’est plutôt pénible. Ils feraient mieux de bosser dans leurs ministères », peste-t-elle.Lire aussi :Régionales 2015 : ce que disent les sondages à deux mois du premier tourFaux amis ou vrais ennemisOfficiellement, bien sûr, la demande est flatteuse. Sans Mme Aubry, la défaite serait assurée. En réalité, c’est une forme de piège qui lui est tendu : si elle refuse de prendre la tête de liste, on lui reprochera d’être responsable de la perte de la région. Mais si elle accepte, on risque de lui reprocher d’avoir perdu, tant la victoire semble impossible. « Dans les deux cas, ils sont gagnants, analyse un cadre socialiste. Ils vont essayer de détourner le tir plutôt que d’assumer l’échec né de l’impossible union de la gauche à cause de leur politique gouvernementale. »François Lamy, l’ancien lieutenant de Mme Aubry rue de Solférino, aujourd’hui parachuté à Lille, considère que ceux qui la poussent à se présenter « ne sont jamais les amis de Martine ». « D’ailleurs, pourquoi n’y vont-ils pas, eux ? », ironise-t-il. De telles pressions sont surtout contre-productives, expliquent beaucoup de socialistes. « Plus Valls et Kanner laisseront entendre qu’elle doit y aller, moins elle ira, justement parce que ce sont eux qui le disent », confie un proche de la maire de Lille.Au PS, les faux amis ou vrais ennemis de Mme Aubry sont nombreux. A Matignon, à Bercy, au ministère de la ville, plus d’un a soupiré lors de son recadrage au vitriol du ministre de l’économie Emmanuel Macron, le 23 septembre – « Ras-le-bol de Macron ! », avait-elle tonné. « Plutôt que de descendre Macron, elle n’a qu’à prendre ses responsabilités », ont persiflé dans la foulée plusieurs de ses détracteurs. Patrick Kanner jure, lui, être réglo avec elle. « En décembre 2014, j’ai été le premier à dire que ma candidate, c’était elle, car vu le contexte, je considérais que sa candidature était la plus utile et la plus légitime. Mais j’ai bien compris qu’elle ne veut pas », explique-t-il au Monde.Lire aussi :A deux mois du scrutin, tout ce qu’il faut savoir sur les élections régionalesFigure politique localeL’ancien président du conseil général du Nord affirme n’entretenir, depuis, aucune ambiguïté : « Pierre de Saintignon est le patron de la campagne, je suis à ses côtés et je ne participerai jamais à des démarches qui peuvent le déstabiliser. » Il n’empêche que ce proche de Manuel Valls dit aussi « comprendre l’inquiétude de certains militants socialistes » car « ce n’est pas faire injure à Pierre [de Saintignon] que de dire qu’il est d’abord une figure politique locale face aux figures nationales d’importance que sont Marine Le Pen et Xavier Bertrand ».Qu’en pense Jean-Christophe Cambadélis, ancien allié de Martine Aubry ? Le premier secrétaire du PS veut avant tout éteindre toute polémique. « Camba, comme Hollande d’ailleurs, répète à tout le monde la même chose : “Il ne faut pas emmerder Martine !” », glisse un dirigeant socialiste. Pour M. Cambadélis, M. de Saintignon, personnalité peu médiatique mais seul candidat désigné en février à 94 % par les militants socialistes locaux, est celui qui a « le plus à gagner avec la campagne », et son profil régional « permet le mieux un rassemblement de la gauche au second tour ». « La campagne est engagée, elle va durer deux mois, il faut continuer et ça va payer », déclare-t-il au Monde.Pas question, donc, de réfléchir à un scénario alternatif, que ce soit avec Martine Aubry ou même avec le député du Pas-de-Calais et maire de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier. Tête de liste aux régionales dans le Pas-de-Calais, ce proche de François Hollande est également cité par certains socialistes comme solution de rechange. Pour Mme Aubry, qui s’est toujours opposée au cumul des mandats et n’a cessé de critiquer la fusion des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie imposée par la réforme territoriale, la mise au point de M. Cambadélis clôt tout débat. « Jean-Christophe défend Pierre car il le connaît très bien. Les gens sérieux savent qu’il est le bon candidat. » Lundi soir, lors du bureau national du PS, il était annoncé que des élus demanderaient à la maire de Lille d’aller mener le combat face à Marine Le Pen et Xavier Bertrand. « Le bureau était plein, mais pas une seule personne ne m’en a parlé. Ni tout haut, ni tout bas », fait remarquer, piquante, Mme Aubry. Les régionales Nord - Pas-de-Calais - PicardieLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au MondeBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Après une rupture, il faut bien reprendre sa routine quotidienne. Jeudi 8 octobre, au lendemain de la longue journée qui a abouti à l’éviction de Nadine Morano de la campagne des élections régionales, Nicolas Sarkozy a poursuivi ses déplacements. Le président du parti Les Républicains (LR) s’est rendu à Béziers (Hérault), ville tenue par Robert Ménard, qui a remporté les élections municipales avec le soutien du Front national (FN). Un endroit symbolique où l’ancien président de la République s’est lancé, comme à son habitude, dans une longue revue d’actualité, devant deux mille sympathisants.La crise à Air France ? L’action de la « chienlit » qui profite « d’un Etat qui se délite sous nos yeux ». Le tiers payant généralisé ? « On ne paiera plus rien car, comme on le sait, tout est gratuit », a lancé M. Sarkozy avant de profiter des sifflets contre Christiane Taubira, responsable à ses yeux de la permission de sortir accordée à l’un des malfaiteurs soupçonnés de la fusillade de lundi en Seine-Saint-Denis. « Nous sommes non plus dans la Révolution mais dans la République où nous voulons l’ordre et l’autorité », a expliqué l’ancien président de la République, avant d’évoquer « quatre millions de Syriens qui marchent vers l’Europe » et d’appeler les sympathisants frontistes à voter de façon utile : « Je n’ai aucun reproche à faire à ceux qui souffrent ou même à ceux qui ont été déçus par nous et par moi. »La routine d’une campagne sarkozyste. Mais l’affaire Morano a visiblement laissé des traces. Lors de la visite d’une entreprise spécialisée en microbiologie, M. Sarkozy est d’abord apparu très nerveux en demandant à la presse de sortir d’une pièce trop étroite pour accueillir tous les photographes. Ce psychodrame continue d’aiguiser l’appétit médiatique. Le président des Républicains a donc terminé son discours en évoquant ce sujet sans jamais nommer Mme Morano, qui s’exprimait au même moment sur TF1, où elle a qualifié de « faute politique majeure » la décision de M. Sarkozy. « Personne ne portera le drapeau de ma famille en prétendant que la France est une race. (…) Personne ne sera blessé parce que l’un des nôtres aura dit un mot ou porté une idée qui peut exclure quelqu’un qui aime la France, quelqu’un qui peut nous rejoindre », a expliqué l’ancien chef de l’Etat.« Rempart » contre le FNEn privé, M. Sarkozy préfère positiver les conséquences de cette affaire qui a pourtant parasité plus de dix jours de la vie du parti à deux mois du premier tour des élections régionales. Devant ses proches, il estime que la décision d’éloigner Mme Morano est « irrévocable » car ses mots sur la supposée « race blanche » de la France « affaiblissaient » les candidats qui doivent faire face au FN, notamment en Nord-Pas-de-Calais-Picardie ou en Provence-Alpes-Côte d’Azur. « J’essaye de construire une famille politique qui est le rempart au désastre PS et au FN. Si je laisse une personne dire ça, où va-t-on ? », confie-t-il.Depuis son retour à la vie politique, M. Sarkozy a toujours estimé qu’il était le meilleur pour contrer la poussée du FN en parlant des mêmes thèmes (l’islam, le mode de vie à protéger…) tout en critiquant les idées de la « secte Le Pen », notamment en matière d’économie. Selon lui, les propos de Mme Morano sapaient cette digue. « Dans quelques mois, ça se révélera comme un acte fondateur », poursuit-il en endossant avec délectation le costume du chef qui tranche. « Le président de la famille prend des décisions. Celui qui n’est pas président de la famille, il commente les décisions. » Une façon de montrer que lui « a les mains dans le cambouis » pendant que ses concurrents à la primaire tracent leur chemin personnel.La réalité est beaucoup plus nuancée. S’il se dit touché par cette affaire et s’étonne toujours que son ancienne ministre déléguée ne lui ait pas écrit une lettre d’excuses (« Je ne lui demandais pas du Chateaubriand », moque-t-il), M. Sarkozy n’a pas d’emblée décidé d’écarter Mme Morano. Il a fallu que Philippe Richert, tête de liste en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, écrive un communiqué pour que l’ancien président de la République se résolve à cet acte d’autorité envers un de ses plus fidèles soutiens.En écartant une des personnalités les plus appréciées des militants, il prend aussi le risque de se couper de sa base la plus radicale, « le premier étage de la fusée », comme le répètent les sarkozystes. Cette semaine, l’équipe du parti a été mobilisée pour répondre à des courriers, à des courriels ou à des messages sur les réseaux sociaux de militants déboussolés par cette décision. Depuis 2012, M. Sarkozy s’insurge en effet contre une soi-disant « bien-pensance » de gauche. « Il y a aujourd’hui une nouvelle pensée unique qui voudrait nous dicter les débats qui seraient acceptables et ceux qui ne le seraient pas », avait-il écrit sur Facebook, le 2 septembre. Mme Morano aime elle aussi à se décrire en pourfendeuse de la pensée unique. « Les militants restent avant tout sarkozystes, ce n’est pas Nadine Morano qui va changer ça. A partir du moment où elle va basculer dans la critique de Sarkozy, elle va les perdre », préfère positiver l’entourage de l’ancien président.Matthieu GoarJournaliste au Monde Béatrice Jérôme Les rues de Paris devraient progressivement se vider des poubelles pleines qui encombrent les trottoirs depuis lundi 5 octobre. La grève des éboueurs, mais également des égoutiers et des fossoyeurs, ne sera pas reconduite vendredi 9 octobre. La CGT, seul syndicat à avoir appelé à un arrêt de travail, est parvenue à un accord avec l’exécutif municipal jeudi.Il prévoit un meilleur déroulement de carrière. « Nous avons obtenu satisfaction sur la plupart des sujets et cela va se traduire par du plus-plus pour les éboueurs et les égoutiers en termes de rémunérations », se félicite Frédéric Aubisse, secrétaire général de la CGT-Egouts de Paris.« Surpris par l’accès de fièvre » des éboueursCette grève est survenue alors que la mairie mène des négociations triennales avec l’ensemble des syndicats représentatifs des personnels de la ville sur l’évolution des salaires pour la période 2016-2018. Une réunion est prévue vendredi 9 octobre, au cours de laquelle la municipalité devrait présenter des propositions plus précises sur les modalités d’avancement pour tous les personnels.L’entourage d’Anne Hidalgo se dit « surpris par l’accès de fièvre » des éboueurs, « auquel nous ne nous attendions pas. La Ville envisage un plan général d’amélioration de la propreté à Paris, qui prévoit la création de quelques dizaines de postes. Nous avions également l’intention d’augmenter le nombre d’agents promus avant que la grève ne se déclenche », insiste le cabinet de la maire de Paris.La Ville s’explique cet arrêt de travail par le contexte national. Jeudi 8 octobre, la CGT a appelé à une journée d’action interprofessionnelle « contre la loi Macron, le travail du dimanche et pour la hausse des salaires ». Des manifestations ont eu lieu à Paris et en province. De nombreux agents CGT de la Ville de Paris se sont joints au cortège dans la capitale.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.10.2015 à 20h57 • Mis à jour le09.10.2015 à 11h31 | Bertrand Bissuel François Hollande l’avait présenté en avril comme « la grande réforme sociale du quinquennat ». Six mois après cette déclaration du chef de l’Etat sur Canal+, on commence à entrapercevoir les contours du compte personnel d’activité (CPA). France Stratégie, un organisme de réflexion placé auprès du premier ministre, a remis à Manuel Valls, vendredi 9 octobre, un rapport qui doit nourrir les débats sur ce sujet inscrit à l’ordre du jour de la prochaine conférence sociale, le 19 octobre.Le chef de gouvernement ne privilégie pour l’heure aucun scénario, le patronat et les syndicats devant encore être consultés. Mais il a indiqué vendredi, dans un communiqué, que ce nouveau dispositif sera ambitieux et constituera une étape-clé dans la mise en place d’une « Sécurité sociale professionnelle ».A ce stade, le CPA n’est qu’un embryon de projet dont les bases ont été jetées dans un article de la loi sur le « dialogue social » du 17 août. Le texte prévoit que « chaque personne » disposera, à partir du 1er janvier 2017, d’un compte « qui rassemble, dès son entrée sur le marché du travail et tout au long de sa [carrière], les droits sociaux personnels utiles pour sécuriser son parcours professionnel ».Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?Une disposition extrêmement vague, que le rapport de France Stratégie permet de mieux cerner. L’organisme dirigé par l’économiste Jean Pisani-Ferry part du constat que le marché du travail a profondément changé depuis la fin des Trente Glorieuses : la part des personnes qui, sur une année donnée, changent d’activité, s’inscrivent à Pôle emploi ou sortent du chômage, est passée de 12 % à 20 % entre 1975 et 2009. La précarité touche de plein fouet les jeunes, les moins qualifiés et les seniors. Dans le même temps, de nouvelles formes d’emploi émergent, « à la frontière du salariat et du travail indépendant » (auto-entrepreneurs, portage salarial...).Faire tomber les cloisonsOr notre modèle social « n’a pas été pensé pour ceux qui alternent les contrats très courts, cumulent deux emplois ou changent de statut, de salarié à indépendant par exemple », relève le rapport. Le CPA vise à mieux protéger ceux qui se trouvent dans ces situations et à leur éviter de perdre des droits.Pour France Stratégie, le dispositif doit s’appliquer à l’ensemble des actifs : salariés du privé, fonctionnaires, indépendants... Il a vocation à fusionner le compte personnel de formation, le compte épargne temps et le compte personnel de prévention de la pénibilité. Ouvert dès l’âge de 16 ans, il suit le travailleur tout au long de sa vie professionnelle et stocke les droits que celui-ci a capitalisés, à travers un système de points. Avec une telle unité de mesure, des droits à l’assurance-chômage pourraient, par exemple, être convertis en heures de formation.A une échéance plus lointaine, le but du dispositif, selon France Stratégie, est aussi de faire tomber les cloisons qui s’élèvent dans notre système de protection sociale. Aujourd’hui, de multiples régimes, d’assurance-maladie et de retraites, coexistent. En les mettant « côte à côte », le CPA est susceptible de contribuer à leur rapprochement.Lire aussi :Hollande entend défendre un modèle social « du XXIe siècle »Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès « L’éducation ne payera pas la crise » : la banderole ouvre le cortège de la mobilisation interprofessionnelle anti-austérité, jeudi 8 octobre à Paris. Parmi les étudiants et lycéens qui ont répondu à l’appel de leurs principaux syndicats, l’UNEF et l’UNL, d’autres pancartes donnent le ton : « l’austérité tue l’université », « il faut sauver le soldat Budget ».Une autre journée de manifestation, consacrée à l’enseignement supérieur et à la recherche, est prévue le 16 octobre. Mais cette première marche, aux côtés de plusieurs milliers de salariés d’autres branches, mobilisés par la CGT, Snesup-FSU et Solidaires, fait figure de répétition générale. « C’est un premier coup de pression avant le débat à l’Assemblée nationale sur le budget », glisse William Martinet, président de l’UNEF.« Il existe au sein du gouvernement et dans les paroles du président de la République un vrai décalage. Ils se félicitent d’avoir 65 000 étudiants de plus en 2015 et projettent même 60 pour cent d’une classe d’âge avec un diplôme de l’enseignement supérieur. Mais la réalité est que dans les lycées les classes sont bondées. Au sein de l’université, des étudiants ne peuvent même plus choisir leur filière. Les places sont attribuées par tirage au sort », dénonce-t-il.Dans les lycées, sous la pression démographique de la génération 2000, « nous nous entassons à 35 ou 40 dans des classes », déplore Giuseppe Auiges, membre de l’UNL Île-de-France. « Il n’y a plus de place pour l’accompagnement des élèves. Le gouvernement affiche les bons résultats du baccalauréat, mais ce qui se profile, c’est le décrochage de milliers de lycéens. Notre revendication est d’avoir des classes à 25 élèves. »Ce constat, que le gouvernement ne dégagerait pas les moyens nécessaires pour tenir ses engagements, est partagé par Rachel Schneider, secrétaire départementale de la Snuipp-FSU de Seine-Saint-Denis. Alors que la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, annonçait, en novembre 2014, la création de 500 postes dans ce département avec comme ambition de faire du 93 une « terre d’excellence », l’enseignante souligne le manque de formateurs pour encadrer les nouveaux enseignants : « Alors que dans les Yvelines ou en Seine-et-Marne, chaque formateur a 6 ou 7 stagiaires à former, en Seine-Saint-Denis, c’est le double», regrette la représentante syndicale.Lire aussi :A Saint-Denis, les « bonnets d’âne » surveillent la rentrée scolaireLes fonctionnaires de l’enseignement supérieur affichent aussi leur ras-le-bol : « Nous subissons la suppression de postes après les départs à la retraite et la baisse du nombre de vacataires. Notre charge de travail ne cesse d’augmenter, mais nos salaires, eux, ne sont pas revalorisés », témoigne Myriam Pilliez, employée à la direction nationale des formations.« 30 ans de carrière et un salaire de 1 200 euros par mois », calcule de son côté Lydia Chotard, déléguée syndicale CGT et fonctionnaire dans un service de formation continue. « Ceux qui partent à la retraite sont remplacés par des CDD, des jeunes très diplômés qui sont exploités et virés après un an », déplore Catherine Arzens, employée de la CNAM. « Ce gouvernement a installé la précarité, bien au-delà de son prédécesseur. Sarkozy, c’était travailler plus pour gagner plus. Hollande, c’est travailler plus pour gagner moins. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Le président de la République a annoncé, jeudi 8 octobre, avoir demandé à la garde des sceaux que soit préparée une réforme du code pénal avant la fin de l’année, « pour faire de toute inspiration raciste ou antisémite, une circonstance aggravante de toute infraction, quelle qu’elle soit». Dans un discours prononcé lors de sa visite au mémorial du Camp des Milles, une ancienne tuilerie de la campagne d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), transformée en camp de concentration de 1939 à 1943, François Hollande a fixé une date pour ce renforcement pénal, qu’il avait déjà évoqué le 27 janvier au Mémorial de la Shoah, à Paris.«La République ne connaît pas de race, ni de couleurs de peau », a déclaré le chef de l’Etat, dans une allusion peu voilée aux récentes déclarations de la députée européenne Nadine Morano (Les Républicains). « Elle ne connaît pas de communautés. Elle ne connait que des citoyens libres et égaux en droit. Ce principe n’est pas négociable et ne le sera jamais, a encore dit le président de la République. Nous avons le devoir de refuser certains mots. Des mots qui sont prononcés. Et dénoncer les effets de ces mots, ce qu’ils traduisent, les divisions, les amalgames, les exclusions, les discriminations ».Lire aussi :Nadine Morano, l’incarnation d’une dériveContre les  « faussaires de l’histoire »Sa visite dans un lieu qu’il a qualifié de «Vél’ d’Hiv’ du Sud», a été chargée de symboles et imprégnée de messages politiques dans une région où le Front national ambitionne de s’emparer du conseil régional. Accompagné de Christiane Taubira, de la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, du ministre des sports, Patrick Kanner, et du secrétaire d’Etat chargé des anciens combattants et de la mémoire, Jean-Marc Todeschini, mais aussi de la tête de liste socialiste aux régionales, Christophe Castaner, M. Hollande a déposé une gerbe devant le wagon-souvenir de la déportation. Puis il a écouté solennellement, debout dans le soleil de l’automne provençal, les noms de la centaine d’enfants morts au camp d’extermination d’Auschwitz après avoir été internés aux Milles.«Toute l’histoire doit être transmise dans son exactitude face aux faussaires et aux négationnistes », a insisté le président de la République, après avoir longuement visité l’ancienne tuilerie transformée en impressionnant musée de la mémoire et de la mécanique des génocides. Au lendemain de sa passe d’armes avec Marine Le Pen, au Parlement européen de Strasbourg, sur la question des réfugiés, M. Hollande a enfoncé le clou. Faisant le lien entre le sort réservé aux opposants allemands et autrichiens au régime nazi, incarcérés aux Milles par la troisième République, et celui des demandeurs d’asile syriens, il a insisté sur les chiffres : « Il faut faire connaitre la vérité : le nombre de Syriens que nous avons accueillis depuis 3 ans et le début de ces massacres ne dépasse pas 7 à 8000, a précisé le chef de l’Etat. Depuis quelques semaines, nous en avons accueilli quelques centaines. Et il y en a qui voudraient nous faire croire que nous sommes envahis ? La France a pris l’engagement d’en recevoir 24 000 dans les deux ans. Je le dis ici au camp des Milles, nous ferons ce que nous aurons à faire, parce que nous sommes la France. »En visite dans les quartiers nord de MarseilleSaluant la transformation de ce lieu longtemps considéré comme, a-t-il dit, « une trace de honte », en « outil de recherche et de transmission », M. Hollande a assisté à la signature par la directrice générale de l’Unesco, la Bulgare Irina Bokova, et le président d’Aix-Marseille-Université, Yvon Barland, de la charte validant l’installation d’une chaire « Mémoire au service de l’humanisme » au camp des Milles.Dans la matinée, M. Hollande avait débuté son déplacement officiel dans les Bouches-du-Rhône par une visite au lycée professionnel et technologique de l’Estaque dans les quartiers nord de Marseille. L’occasion de célébrer les 30 ans du baccalauréat professionnel mais aussi d’évoquer la notion de citoyenneté avec des enfants souvent issus de quartiers difficiles de la ville. Dans un dialogue avec les délégués de classes de cet établissement de 400 élèves, le président de la République a félicité ces jeunes « élus », leur rappelant qu’avec « leurs fonctions venaient des responsabilités ». «Il est toujours flatteur d’être élu, mais ce n’est jamais humiliant d’être battu» s’est amusé le chef de l’Etat.Gilles RofJournaliste au Monde Gaëlle Picut « Durant sa campagne de 2012, François Hollande a eu une très bonne idée. Pour les TPE-PME, il avait parlé d’exonérer de charges sociales un senior en échange de l’embauche d’un jeune en contrat à durée indéterminée [CDI]. En gros, le montant de ces charges correspond au coût d’un jeune. Cela effaçait vraiment la prise de risque pour le chef d’entreprise. Et pour l’Etat, cela ne coûtait pas très cher puisque le jeune allait consommer, sortir des rangs des chômeurs, etc. C’était également une bonne chose de mettre en place une mesure à destination des TPE-PME car un important gisement d’emplois se trouve dans ces entreprises. Mais lorsque la loi est passée, la mesure a été vidée de son contenu », estime Julien Leclercq, à la tête de Com’Presse, une PME de 48 personnes et auteur de Journal d’un salaud de patron (Fayard, 2015) dans lequel il raconte son quotidien de « petit » patron et ses efforts pour développer son activité et l’emploi.Petit rappel : le contrat de génération est un dispositif lancé en 2013 par le gouvernement visant à favoriser le maintien en emploi des seniors, l’insertion durable de jeunes dans l’emploi ainsi que la transmission de compétences. Un concept en phase avec l’anticipation des départs estimés à 600 000 par an et des arrivées sur le marché de l’emploi (700 000 par an).La loi du 1er mars 2013 a instauré une aide financière de 4 000 euros par an (pendant trois ans) à destination des petites et moyennes entreprises, pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans, en CDI à temps complet (ou au minimum à 80 %) à la condition de garder un salarié âgé de 57 ans ou plus.Le contrat de génération impose, en outre, aux entreprises de taille intermédiaire (entre 50 et 300 salariés) de signer des accords collectifs sur l’emploi des seniors et des jeunes ou à défaut un plan d’action, sous peine de sanction financière. Enfin, un tutorat entre le nouvel arrivant et le senior doit être mis en place (un volet plus difficile à contrôler d’ailleurs).Le taux de chômage a continué d’augmenterMais le bilan, deux ans et demi après, reste maigre. Seuls 51 000 contrats ont été signés selon les données publiées par le ministère du travail à l’occasion de la Semaine « contrat de génération » qui a eu lieu du 28 septembre au 2 octobre, alors qu’un objectif de 75 000 par an, soit 500 000 en cinq ans, avait été fixé.Par ailleurs, le taux de chômage des jeunes a continué d’augmenter (23,4 % au 2e trimestre 2015 versus 22,8 % au 2e trimestre 2012). Le gouvernement a essayé à plusieurs reprises de modifier le dispositif pour le relancer.Par exemple, depuis septembre 2014, en cas de double recrutement d’un jeune et d’un senior, l’aide est portée à 8 000 euros par an. Mais les résultats restent peu significatifs. Par ailleurs, parmi ces contrats signés, un certain nombre d’entre eux ne répond pas vraiment à la problématique initiale. En effet, selon une étude de la Dares (ministère du travail) publiée en mars, seuls 22 % des jeunes qui ont bénéficié d’un contrat de génération étaient au chômage, la majorité d’entre eux étaient déjà dans l’entreprise (en CDD, en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation).Difficile dans ces conditions de savoir parmi ces 51 000 contrats signés ceux qui ont vraiment été déclenchés par le contrat de génération et ceux où l’aide financière a constitué une aubaine pour les entreprises en mesure de présenter dans leur dossier de demande un profil senior en regard de celui du jeune qui aurait été de toute manière gardé ou embauché. « On subventionne des emplois qui auraient été créés », a indiqué Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) à l’AFP.Réflexion relancée sur la gestion des âges« Au moment où la loi est passée, j’étais moi-même en train de réfléchir à recruter un jeune. Mais ce n’est pas l’aide de 4 000 euros qui a influencé ma décision finale, confirme Julien Leclerq. En effet, un tel montant ne diminue quasiment en rien la prise de risque financier et juridique que représente une embauche en CDI d’un jeune en ces temps d’incertitude économique ».« L’échec de cette mesure était couru d’avance. Face à la problématique de création d’emplois, on se retrouve face à des mesures soit méconnues - toutes les TPE-PME n’ont pas de DRH -, soit trop faibles », explique-t-il.En revanche, un certain nombre de chefs d’entreprise reconnaissent publiquement que le dispositif a eu le mérite de (re) lancer la réflexion autour de la gestion des âges, de la transmission des compétences et des conditions de travail des seniors.Tel était notamment le message des dirigeants des deux entreprises, Convers Télémarketing et MANE, lauréates du Trophée « Contrat de génération » qui leur ont été décerné le 29 septembre. C’est également celui du gouvernement qui estime que « qualitativement, on a de bonnes retombées » grâce aux 31 accords de branches (soit 3,2 millions de salariés couverts) et aux 14 900 accords d’entreprises (8,8 millions) comptabilisés depuis le lancement du dispositif.Gaëlle PicutJournaliste au Monde 08.10.2015 à 10h37 • Mis à jour le08.10.2015 à 11h06 | Guy Dutheil Un milliard d’euros sur cinq ans pour renforcer l’attrait touristique de la France. C’est l’annonce faite, jeudi 8 octobre, par le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Pierre-René Lemas, lors de la première conférence annuelle sur le tourisme, organisée au ministère des affaires étrangères sous l’égide de Laurent Fabius.L’objectif du ministre est d’aider la France à tenir son rang de première destination touristique du monde pour les vingt prochaines années. M. Fabius souhaite atteindre le seuil des 100 millions de touristes par an d’ici à 2020, contre 84 millions en 2014. En juin 2014, dans un entretien au Monde, M. Fabius s’était fixé comme objectif de capter 5 %, au moins, du milliard de touristes supplémentaires qui sont attendus à l’horizon 2030. Selon le ministre, ce nouvel afflux pourrait permettre de « quasiment doubler l’excédent que rapporte le tourisme à notre balance extérieure, actuellement 12 milliards d’euros ».L’importance du tourisme fluvialDans le détail, la plate-forme d’investissement sera gérée par la CDC, qui pilotera la levée des fonds et la répartition de ce pactole. Le premier volet du dispositif sera la création d’une foncière de 500 millions d’euros consacrée à la rénovation et à la construction d’infrastructures hôtelières. La mise de fonds initiale de la CDC sera comprise entre 100 millions et 150 millions d’euros, et la Caisse espère attirer les investisseurs institutionnels de manière à atteindre 500 millions d’euros.Il s’agit ensuite de financer les territoires et leurs équipements touristiques (ports de plaisance, parcs d’exposition, thermalisme, tourisme culturel, etc.), à l’aide d’« un fonds doté de 400 millions », a précisé M. Lemas. M. Fabius a insisté sur l’importance de développer le tourisme fluvial.Enfin, un fonds de capital-développement sera créé par la Banque publique d’investissement (Bpifrance) pour les petites et moyennes de la filière tourisme, notamment des secteurs de l’innovation et de l’e-tourisme, et sera « doté de 100 millions d’euros », a ajouté le directeur général de la CDC.Lire aussi :La très lucrative route des vinsLire aussi : Le tourisme, un secteur essentiel de l’économieGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot Une manifestation place de la République à Paris et des rassemblements en province doivent marquer le coup d’envoi, jeudi 8 octobre, de la mobilisation du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche contre le manque de moyens. Une mobilisation interprofessionnelle, au mot d’ordre de : « Contre les politiques d’austérité du gouvernement, manifestons-nous ! » est portée par les syndicats CGT, Snesup-FSU, Solidaires et Unef, ainsi que par l’organisation lycéenne UNL. Vendredi 16 octobre, l’ensemble des syndicats appellent à une manifestation parisienne, de l’université de Jussieu au ministère de l’économie et des finances, à Bercy, avec le collectif « Sciences en Marche ».Le projet de budget 2016 prévoit une hausse de 165 millions d’euros des crédits à l’enseignement supérieur et à la recherche, après une baisse de 100 millions d’euros l’an dernier. Un millier de nouveaux emplois sont inscrits au budget, comme les années précédentes. De 2013 à 2015, 3 000 postes ont déjà été créés. Mais les universités, faute de moyens, en ont aussi supprimés. Si bien qu’au total seuls 1 500 à 2 000 emplois nouveaux sont réellement apparus. Or, en trois ans, 125 000 nouveaux étudiants se sont inscrits à l’université. La rentrée est donc très tendue comme le montre, en images, le blog Ma salle de cours va craquer.Lire aussi :« Ma salle de cours va craquer », le Tumblr qui dénonce la surpopulation à l’universitéLe geste budgétaire du gouvernement pour 2016 est perçu comme très insuffisant par les syndicats des enseignants, des personnels et des étudiants. Ces derniers demandaient entre 300 millions et 500 millions d’euros de plus dans le budget 2016 juste pour assurer un fonctionnement correct de l’enseignement supérieur l’an prochain, sans compter de nouveaux investissements ou un effort en faveur de la recherche publique, dont le budget va rester stable selon le projet de loi de finances 2016.« La hausse dans le budget 2016, je la prends comme un apéritif »Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche, ne cache pas non plus que ce budget n’est pas encore à la hauteur de ses ambitions et des nécessités pour le supérieur. « La hausse de 165 millions d’euros dans le budget 2016, je la prends comme un apéritif », a-t-il déclaré lors du colloque « Quel enseignement supérieur pour la France en 2020 ? », mardi 6 octobre à l’université Paris Dauphine. « Consacrer un milliard d’euros en plus au supérieur est un choix politique mais la France en a les moyens », a-t-il ajouté.Politiquement, la discussion se poursuivra au Parlement à l’automne, lors du débat sur la Stratégie nationale pour l’enseignement supérieur (StraNES), qui prévoit une hausse des effectifs étudiants de 2,5 à 3 millions d’ici à cinq ans et l’obtention d’un diplôme du supérieur par 60 % d’une classe d’âge en 2025 (44 % actuellement).Lire aussi :Quarante propositions pour démocratiser l’accès à l’enseignement supérieurLes syndicats étudiants Unef et la Fage ont également été déçus que François Hollande, venu jeudi 1er octobre célébrer les 60 ans des Centres régionaux des œuvres universitaires (CROUS) à Paris, ait présenté un plan pour la vie étudiante en 35 points sans annoncer de moyens supplémentaires, notamment pour les bourses. Celles-ci ont été revalorisées et étendues en 2013. Mais les organisations étudiantes demandent au gouvernement d’aller plus loin.Lire aussi :Un Plan pour la vie étudiante destiné à améliorer le quotidien, mais sans grands moyensAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raphaëlle Besse Desmoulières C’est la surprise du chef. Après des semaines de laborieuses négociations, c’est finalement Cécile Duflot qui pourrait devenir coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale au côté de Barbara Pompili. « Ce qui l’a décidée ? On va dire l’amicale pression de ses amis », confie au Monde l’entourage de la députée de Paris.Depuis de longs mois, le groupe est divisé en deux sous-groupes de neuf députés qui se déchirent sur la politique du gouvernement et la stratégie à adopter vis-à-vis de l’exécutif.Lire aussi :Les groupes parlementaires écologistes en sursis« Faire contrepoids »La crise a été aggravée par les récents départs de François de Rugy et Barbara Pompili, acteuls coprésidents du groupe et représentants de la sensibilité « pro-gouvernement ». M. de Rugy, qui avait fait savoir fin août qu’il ne s’accrocherait pas à son poste, a créé peu après Ecologistes !, un nouveau parti. Quant à Mme Pompili, malgré sa démission d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), intervenue le 30 septembre, ses huit collègues ont choisi de la maintenir dans ses fonctions.Dans le camp d’en face, les décisions tardaient à être prises – les députés ne parvenant pas à se mettre d’accord sur un nom – et leur proposition d’une « présidence de consensus » avait été rejetée par les premiers. « A partir du moment où ils veulent maintenir la coprésidence, c’est normal qu’on essaie de voir qui peut avoir une parole suffisamment médiatique pour faire contrepoids », explique Danielle Auroi, députée du Puy-de-Dôme. Ces derniers jours, le nom de Noël Mamère revenait avec insistance. Mais le député de Gironde a décliné l’offre et invité l’ex-ministre du logement à « mettre les mains dans le cambouis ». « Elle a pris conscience que ce groupe est en train de se déliter et que son image est sérieusement entamée par les dissidences qui la décrivent comme une gauchiste qui veut une alliance avec Mélenchon », estime l’ancien candidat à la présidentielle.La députée de Paris a donc décidé de se lancer mardi midi lors d’une réunion avec les membres de son groupe. Un choix qui ne fait pas l’unanimité. « Elle n’a pas été choisie par ses collègues, elle s’est présentée et Jean-Louis Roumégas [député de l’Hérault] a retiré sa candidature, explique Sergio Coronado, député des Français de l’étranger. Je n’étais pas partisan d’un compromis boiteux pour faire vivre un groupe qui n’a plus d’existence politique. »Jusqu’à présent, Mme Duflot avait refusé d’endosser cette responsabilité, mais les récents départs à EELV et la crise que traverse le parti l’ont fait changer d’avis. « Ce n’était pas notre séquence et pas notre volonté, affirme son entourage. Mais à deux mois de la COP21, elle n’a pas voulu prendre le risque de l’explosion du groupe, ni de l’affaiblissement de l’écologie politique. » Une rencontre doit avoir lieu mercredi entre les représentants des deux groupes. Sauf rebondissement de dernière minute – toujours possible chez les écologistes –, Cécile Duflot devrait donc assumer un nouveau rôle à l’Assemblée nationale. Deux coprésidentes, deux lignes stratégiques : le groupe écolo, s’il se met d’accord sur cette organisation, n’est pas prêt d’en avoir fini avec la cacophonie. « Nous sommes dans une logique de colocation et on a intérêt à bien se mettre d’accord sur la manière dont sera rangé le frigo », reconnaît un proche de Mme Duflot.Lire aussi :Fronde, départs : que reste-t-il des écologistes ?Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous Sans hésiter, Manuel Valls a choisi son camp dans le conflit à Air France. A peine revenu de son voyage officiel au Japon – il a atterri à Paris à 4 heures du matin mardi 6 octobre – le premier ministre s’est rendu quelques heures plus tard au siège social de la compagnie aérienne à Roissy-en-France (Val-d’Oise). Avec un seul message à faire passer : son soutien total à la direction et la condamnation absolue des violences après l’agression de deux responsables lundi en marge de la réunion d’un comité central d’entreprise. Un message identique à celui de François Hollande, en déplacement au même moment au Havre, qui a condamné des violences « inacceptables ».Mais sur la méthode comme sur les mots choisis, Manuel Valls a fait du Valls. Le chef du gouvernement, en baisse dans les sondages et dans un faux plat politique depuis quelques semaines, a retrouvé son ton direct et sans concession qui a fait sa popularité auprès des Français.« Je suis venu ici à Air France parce qu’Air France est sous le choc et quand Air France est sous le choc, c’est toute la France qui est sous le choc », a-t-il déclaré après avoir rencontré les deux dirigeants molestés. « Rien ne peut justifier de tels agissements. Ces agissements sont l’œuvre de voyous. La justice devra identifier ceux qui se sont livrés à cette violence inqualifiable. La violence est inadmissible dans notre société. Elle doit être condamnée et il faudra des sanctions lourdes à l’égard de ceux qui se sont livrés à de tels actes », a-t-il ajouté.« Cette image fait mal à notre pays »Pas un mot ce matin des 2 900 suppressions de postes envisagées par la direction, qui ont provoqué les débordements de lundi, ni pour les syndicats que le premier ministre n’a pas rencontrés. Manuel Valls a fait le choix exclusif de soutenir la direction d’Air France et les dirigeants victimes des violences à qui il a exprimé son « soutien », sa « solidarité » et son « affection ».Pour le chef du gouvernement, les difficultés sociales que connaît la compagnie aérienne ne peuvent en rien justifier les actions de lundi. « Quand on s’attaque physiquement à des hommes, qu’on cherche à les humilier, avec une foule, ça n’a rien à voir avec la difficulté que connaît une entreprise », a-t-il déclaré, alors que son directeur adjoint de cabinet à Matignon doit devenir prochainement directeur des ressources humaines d’Air France.Il faudra attendre l’après-midi et la séance de questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, pour que le premier ministre prenne la défense des « corps intermédiaires », alors que les images de l’agression lundi ont fait le tour du monde médiatique – « cette image fait mal à notre pays », a-t-il précisé – et que l’affaire a pris en France une dimension politique.Mardi matin, lors d’une réunion des députés Les Républicains, Nicolas Sarkozy a accusé d’inaction le gouvernement, mêlant les événements d’Air France mais également le mouvement de grève des médecins et la fusillade au cours de laquelle un policier a été grièvement blessé en Seine-Saint-Denis lundi.« C’est la chienlit, c’est le délitement de l’Etat », a déclaré l’ancien président de la République, reprenant l’expression du général de Gaulle lors des manifestations de mai 1968. « Ces mots-là sont des mots dangereux », lui a répondu Manuel Valls devant l’Assemblée nationale.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.10.2015 à 16h16 • Mis à jour le06.10.2015 à 18h00 | Manon Rescan Nous sommes exactement, mardi 6 octobre, à deux mois du premier tour des élections régionales, le premier scrutin dans les zones redécoupées par la réforme territoriale. S’il vous a échappé que la campagne a commencé, voici ce qu’il faut en retenir jusqu’à présent :Où en est-on… des candidatures ?Où en est-on… des programmes ?Où en est-on… des sondages ?Découvrez les candidats dans votre régionPour mémoire, n’oubliez pas, tout d’abord, que la France comptera, à partir du 1er janvier 2016, treize régions métropolitaines au lieu de vingt-deux. La réforme territoriale a redistribué les compétences des collectivités et élargi celles des régions. Les 6 et 13 décembre, ce sont 1 757 conseillers régionaux qui seront élus. Les listes sont toujours en cours de constitution. Si la plupart des têtes de liste pour chaque région sont connues, les noms des autres membres, répartis par département, continuent d’être progressivement dévoilés. La date limite de dépôt des candidatures en préfecture est prévue le 9 novembre à midi.Découvrez les candidats dans votre région en cliquant sur ce lienParmi les candidatures dont l’annonce n’est pas anodine, on notera celles de :Frédéric Cuvillier, ancien ministre puis secrétaire d’Etat aux transports, candidat du PS dans le département du Pas-de-Calais dans une région où la gauche est menacée.Axel Loustau, pour le Front national (FN) dans les Hauts-de-Seine, mis en examen dans l’enquête sur le financement du FN et ancien militant de l’extrême droite radicale.Stéphanie Gibaud, l’une des lanceuses d’alerte dans l’affaire d’évasion fiscale visant la banque suisse UBS. Elle sera tête de liste à Paris pour le parti Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan. On attend toujours… La tête de liste PS en Bretagne. Jean-Yves Le Drian mènera-t-il les socialistes dans l’une des seules régions que la gauche a des chances de conserver ? La réponse du ministre de la défense, qui n’est pour le moment que numéro trois sur la liste du Morbihan, et le nom de celui qui pourrait conduire la liste à sa place, se font toujours attendre.Le concurrent surprise. En région PACA, Jacques Bompard, député-maire d’Orange (Vaucluse) leader de Ligue du Sud, parti d’extrême droite et concurrent du Front national, pourrait voler des voix à Marion Maréchal-Le Pen. Il a annoncé constituer une liste dans laquelle il espère rassembler le « canal historique » du FN, à savoir les partisans de Jean-Marie Le Pen dans sa confrontation avec sa fille Marine.Lire aussi :En PACA, le « canal historique » du FN se fédère autour de la Ligue du SudOù en est-on… des programmes ?Si, sur le terrain, les grands axes de campagne commencent à être déployés, les programmes en tant que tels n’ont pas été publiés. Les grandes thématiques de campagne recoupent les compétences des régions comme les transports ou l’emploi. Parmi les mesures fréquemment évoquées figurent la gratuité des transports scolaires, nouveau domaine de compétence des régions, ou encore le développement de l’apprentissage ou de la formation professionnelle, également dans le giron régional. Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand, candidat Les Républicains, promet ainsi « une formation de retour à l’emploi pour tous les demandeurs d’emploi ».L’actualité récente sur l’arrivée massive de migrants en Europe constitue également l’un des sujets de la campagne, en particulier du côté du Front national, bien que les compétences de la région en la matière soient limitées. Florian Philippot, tête de liste dans la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, a ainsi promis qu’il supprimerait les subventions aux associations venant en aide aux migrants s’il remportait la région.Lire aussi :Le Front national se déchaîne sur les migrantsOù en est-on… des sondages ?Le FN et la droite sont au coude-à-coude en région PACA et en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La droite est favorite en Normandie et la gauche, en mesure de l’emporter en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes… Les Décodeurs ont fait le point sur ce que disent les sondages à ce jour. Une éviction, des affaires, des déchirementsEn Meurthe-et-Moselle (région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne), Nadine Morano risque de perdre son investiture Les Républicains après ses propos sur la France « pays de race blanche ».En Ile-de-France, la campagne est doublée d’affaires judiciaires. Claude Bartolone (PS) accuse Valérie Pécresse de fraude électorale et est lui-même dans le viseur d’une enquête préliminaire pour des soupçons d’emploi fictif présumé au conseil général des Hauts-de-Seine lorsqu’il le présidait.Chez Europe Ecologie-Les Verts (EELV), la décision de la direction nationale de ne pas s’allier avec le Parti socialiste, y compris dans les régions où l’extrême droite est en position de l’emporter, a provoqué une série de démissions. Pour ce scrutin, EELV a bâti une stratégie d’alliances avec des partis à la gauche de la gauche, ou, selon les régions, décidé de faire cavalier seul.Pour contrer ces divisions, le PS entend, lui, faire peser la voix des électeurs de gauche en organisant un référendum populaire, du 16 au 18 octobre, sur l’union des partis à la gauche de l’échiquier politique. Il espère mobiliser à cette occasion 300 000 électeurs qui voteront en ligne ou sur des marchés.Découvrez les candidats dans votre régionLes candidats aux régionalesManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francis Gouge (Créteil, correspondant) « Rendez-nous Marianne ! » Depuis quatorze ans, 104 artistes, différents chaque année, exposent pendant tout le mois d’octobre à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) lors d’ArtCité, « la plus importante manifestation d’art moderne de l’Est parisien », selon le maire communiste, Jean-François Voguet. Le thème de cette année, « Les sources qui ont inspiré les œuvres et instruit les artistes », ne pouvait pas faire l’impasse sur la question des réfugiés.Commissaire de cette exposition, le plasticien Gregor Podgorski, qui sélectionne les artistes, rencontrant Corine Pagny, lui dit lors d’une conversation, « Si Marianne t’inspire, vas-y ! » Et la sculptrice de répondre du tac au tac : « Bien sûr ! »Le résultat : une Marianne réalisée à partir du portrait d’une jeune réfugiée pris par la photographe Nathalie Bardou, à Calais en 2014. La jeune fille, coiffée d’un foulard, porte une écharpe tricolore en bandoulière et tient à la main, devant elle, un carton représentant une main dont le gros pouce est levé et en dessous de laquelle est écrit « Like me ». Pour Gregor Podgorski, cette Marianne montre que notre société est capable de répondre aux problèmes de façon virtuelle mais incapable « de répondre en vrai ».« Réfléchir et penser librement »Exposée dans le hall de l’hôtel de ville qui accueille une fois par mois la réunion du conseil municipal, elle a pris l’espace, pour un mois, du 30 septembre au 31 octobre, de la Marianne officielle. Cette œuvre et son positionnement n’ont pas manqué de susciter des réactions, dont la plus vive est venue du FN. Wallerand de Saint-Just, candidat frontiste à l’élection régionale d’Ile-de-France, a appelé à manifester devant la mairie le 5 octobre.A 17 heures, une dizaine de frontistes et de sympathisants, venus de plusieurs villes du Val-de-Marne, se retrouvaient sur le trottoir face à l’hôtel de ville alors qu’une centaine de contre-manifestants, dont ils étaient séparés par un cordon de police, leur faisaient face. Injures, insultes émaillées de provocations fusaient et on entendait quelques « Libérez Marianne ! »Prenant la parole devant les siens, le maire rappela « le droit pour les artistes de créer, pour le public de voir leurs œuvres et pour les citoyens de réfléchir et de penser librement ». Retentit alors une Marseillaise entonnée par les frontistes, à laquelle devait répondre une autre Marseillaise chantée par les contre-manifestants. Chacun la sienne. Les frontistes quittèrent les lieux, sans heurt, pour aller distribuer leurs tracts à la sortie de la gare RER de Fontenay. Des tracts où il est écrit « Si Marianne n’a pas de race, ni de couleur, elle a une nationalité et elle est française ».« On va pas mettre deux flics devant »Corine Pagny a téléphoné pour dire qu’elle était désolée, et le commissaire de l’exposition lui a répondu qu’en Tunisie, où elle se trouve actuellement, « des gens meurent pour la liberté d’expression ». Pour sa part, M. Voguet rappelle que le lieu où se trouve la Marianne de la polémique est une salle d’exposition qui accueille les réunions du conseil municipal et qu’aucune ne s’y tiendra avant fin octobre. La prochaine aura donc lieu sous le regard de la traditionnelle Marianne.En attendant, Gregor Podgorski, à qui Corine Pagny a offert son œuvre, dit craindre « une initiative individuelle ». C’est pourquoi il est « peu optimiste » quant à sa pérennité. Il n’imagine pas qu’elle puisse faire l’objet d’une surveillance particulière : « On va pas mettre deux flics devant. »Si cette Marianne revisitée survit à cette exposition, elle sera à nouveau visible début janvier, toujours à Fontenay, dans un autre lieu, la Maison du citoyen, dans le cadre d’une autre exposition collective sur les libertés et leurs manques. « Elle m’appartient. Je la mettrai ! », affirme M. Podgorski. Alors une nouvelle polémique est-elle à prévoir ? A moins que le changement de lieu, moins symbolique, ne la désamorce, d’autant que les élections régionales auront rendu leur verdict.Francis Gouge (Créteil, correspondant)Journaliste au Monde Francine Aizicovici Le rapport sur « la négociation collective, le travail et l’emploi » de Jean-Denis Combrexelle, remis au premier ministre, Manuel Valls, le 9 septembre, n’est « ni de droite, ni de gauche, mais politique ». C’est l’auteur de ce document qui l’a affirmé, lors d’une rencontre organisée à Paris, lundi 5 octobre, par l’Association des journalistes d’information sociale (AJIS). Prononcée par le président de la section sociale du Conseil d’Etat, qui fut directeur général du travail sous la droite puis sous la gauche, de 2006 à 2014, cette phrase avait quelque chose de savoureux.Lire aussi :Le rapport qui veut révolutionner le droit du travail« Bien sûr, le code du travail doit changer », a-t-il expliqué. Mais « quelle que soit l’ubérisation » de l’économie, « il reste une communauté de travail qui doit être organisée par du dialogue social ». C’est « de ce point de vue », dit-il, que ce rapport est « politique », car il ne cède pas aux idées qui circulent dans « des cercles » de pensée sur la fin du salariat, du « tous indépendants », Sur ce plan, patronat et syndicats, droite et gauche, seront sûrement d’accord avec lui.Limiter le nombre de loisEn revanche, M. Combrexelle n’est pas forcément convaincant dans la capacité de la France à mener à bien la réforme dont il trace les grandes lignes dans son rapport. Il s’agit de donner une plus grande place à la négociation d’entreprise sur certains sujets (conditions de travail, emploi, salaires...), tout en réduisant celle de la place de la négociation de branche et en limitant la loi à quelques règles d’ordre public social. Le but affiché étant à la fois de rendre le droit social plus adapté à la réalité des entreprises et plus lisible pour ses utilisateurs.Cela passe entre autres par une limitation du nombre de lois votées, qui aujourd’hui s’empilent et dans lesquels les utilisateurs ont du mal à naviguer. « On est dans un système de flux de règles de droit social que plus personne ne parvient à assimiler, appuie-t-il. Il y a eu une année où ont été faites trois lois sur l’épargne salariale ! Personne n’y comprend plus rien. Ce n’est pas normal que nous n’ayons en France que 50 spécialistes de l’épargne salariale. Il faut calmer le jeu. »Créer de la confianceA l’inverse, renvoyer l’élaboration de certaines règles à la négociation d’entreprise, « cela parle plus aux gens que la négociation de branche, interprofessionelle, ou bien la loi ». Mais aussitôt, M. Combrexelle met en évidence des freins sérieux à cette évolution. « La machine à négocier est bloquée, dit-il. S’il n’y a pas la confiance [entre les partenaires sociaux], vous ne pouvez pas négocier » des normes innovantes. « Vous pouvez avoir un code du travail de 1 000 pages » au lieu des 3 000 actuelles, « s’il n’y a pas la confiance… » Mais comment créer de la confiance ?Certes, les « acteurs sont face à un problème de passage de génération, côté syndicats comme côté DRH » (directeurs des ressources humaines). « Quand je parle de négociation, de dialogue social à mes enfants qui ont 20/30 ans, cela ne leur parle pas. On est dans le monde d’Internet et il faut que la négociation attire les jeunes. Il faut donc [leur offrir] de la formation » sur ces sujets, peut-être dès l’université.Et, à nouveau, les freins réapparaissent. « La société française a une appétence pour la norme verticale et étatique. Si on renvoie [des sujets] à la négociation, c’est perçu comme du désordre. On n’est pas dans un pays qui aime, qui recherche, la négociation. »Le gouvernement ne donne pas forcément l’exemple. Une loi a été annoncée d’ici à l’été 2016 sur cette réforme, avant même que les partenaires sociaux aient été consultés sur le sujet. « Ils vont l’être », assure M. Combrexelle.Lire aussi :La révolution culturelle du rapport Combrexelle Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Bernard (Manchester, envoyé spécial) Jeremy Corbyn fait tout ce qu’il peut pour gacher la fête des conservateurs qui tiennent leur congrès du 4 au 7 octobre à Manchester. Dimanche, 60 000 personnes ont manifesté contre l’austérité au moment même où s’ouvrait le grand conclave des tories qui, au gouvernement, mettent en œuvre de drastiques coupes budgétaires. Des militants de gauche, d’associations de chômeurs ou de handicapés sont postés en permanence à l’entrée du palais des congrès – où sont réunis les tories – et conspuent ceux qui y pénètrent.Lundi soir, le nouveau chef de file du Parti travailliste a trouvé mieux pour réunir ses fidèles : la cathédrale de Manchester. L’imposant édifice n’était pas assez vaste pour accueillir les centaines de personnes, dont beaucoup de jeunes, venues acclamer le député de 66 ans, représentant de l’aile gauche du Labour porté à la tête du parti en septembre de façon totalement inattendue. Les conservateurs ? « Ils veulent nous ramener au XIXe, voire au XVIIIe siècle. Nous, nous faisons le choix de ne pas accepter une société qui contraint certains à vivre dans l’extrême pauvreté, a-t-il lancé devant une foule de partisans électrisés. Nous remettons en cause l’idée que l’austérité est une nécessité économique, alors qu’elle est un choix politique fait par ceux qui veulent voir un fossé grandissant entre les riches et les pauvres. »Le meeting, prévu de longue date, était organisé par le syndicat Communication Workers Union (CWU), pour la défense des services postaux. Mais l’élection de M. Corbyn à la tête du Labour lui a donné une dimension nouvelle. Des centaines de personnes n’ont pu pénétrer à l’intérieur de la cathédrale et le chef de file travailliste a dû répéter une deuxième fois son discours pour une audience massée autour de l’édifice. Entassée sur des chaises normalement consacrées à la prière, la foule a applaudi à tout rompre les représentants des syndicats et du collectif The People’s Assembly Against Austerity, organisateur de la manifestation de dimanche. L’évêque de Manchester, David Walker, lui-même engagé dans la lutte contre l’austérité au nom de la défense des pauvres, avait ouvert grand les portes de sa cathédrale. Dimanche, il avait organisé une veillée de prière aux chandelles après le défilé.Lundi, Jeremy Corbyn, interrompu sans cesse par des applaudissements, a tenu le rôle du prêcheur devant des fans enthousiastes. Il a rappelé l’opposition du Labour à la privatisation de Royal Mail (le service postal historique) et exigé du gouvernement qu’il renonce à vendre les 15 % du capital restant encore la propriété de l’Etat. Selon lui, les Britanniques ont « été sérieusement arnaqués » lorsque le gouvernement a vendu en juin la moitié de sa participation dans le groupe postal, les actions de Royal Mail ayant été bradées. A quelques encablures de là, le Parti conservateur, majoritaire, débat de la manière d’accroître la concurrence dans le secteur privé « pour le bénéfice des consommateurs ». Lundi, George Osborne, le puissant ministre des finances et héritier probable du premier ministre David Cameron, s’est targué de lancer « la plus grande opération de privatisation depuis vingt ans » en annonçant la vente des parts de la Lloyds Bank appartenant à l’Etat depuis son renflouement avec des fonds publics. M. Osborne a justifié sa politique de réduction des aides sociales, qui risque d’amputer le pouvoir d’achat des plus pauvres, en mettant en avant l’instauration d’un « salaire minimum vital » qui devrait inciter à augmenter les salaires.« Nous avons créé un nouveau centre politique, autour de la responsabilité budgétaire [la lutte contre le déficit budgétaire], des aides sociales réduites, de services publics réformés et un soutien aux entreprises », s’est-il félicité. Sans citer le nom de Jeremy Corbyn, il a tendu la main aux électeurs du Labour censés être déstabilisés par les positions très à gauche de leur nouveau chef de file. Nous, les conservateurs, a-t-il proclamé, « nous sommes maintenant le parti du travail, le seul vrai parti Labour (« We’re now the party of work, the only true party of labour »). « Certains veulent tout casser, a-t-il conclu. Nous sommes les bâtisseurs ».Philippe Bernard (Manchester, envoyé spécial)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger C’est un des chevaux de bataille de la droite, qui accuse le gouvernement, en concentrant de plus en plus l’impôt sur le revenu sur un nombre réduit de foyers, de multiplier les risques d’exil fiscal des hauts revenus. A cet effet, le Parlement a demandé à Bercy de lui fournir un rapport annuel sur l’évolution des départs et des retours de contribuables français, que le ministère des finances a transmis mardi 6 octobre aux commissions des finances des deux assemblées et dont Le Monde a pu prendre connaissance.Il s’agit des données portant sur l’année 2013, une année charnière qui vit le ministre de l’économie et des finances de l’époque, Pierre Moscovici, s’inquiéter du « ras-le-bol fiscal ». Cette année-là, 714 redevables de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) se sont installés à l’étranger. Ils étaient 620 l’année précédente. Cela représente une augmentation de 15 % en un an. Il convient toutefois de relativiser ces éléments. Tout d’abord, le nombre de départs de redevables de l’ISF a fortement progressé entre 2002 et 2006, passant de 383 à 901, puis s’est stabilisé jusqu’en 2009 et a baissé jusqu’à 540 en 2011, du fait du relèvement du seuil d’imposition à l’ISF. Entre 2010 et 2011, le nombre d’assujettis à l’ISF a ainsi brusquement diminué de moitié, passant de 593 878 à 291 630. Sur les trois dernières années, il est reparti à la hausse, sans retrouver son niveau antérieur, passant de 290 065 à 331 010 (+14 %). Les exilés redevables de l’ISF représentent 0,2 % de ceux qui y sont assujettis.Le nombre de redevables de l’ISF revenant de l’étranger décroîtDepuis 2000, les caractéristiques des contribuables partis pour l’étranger ne varient guère. Leurs destinations principales sont la Suisse (19 %), le Royaume-Uni (16 %), la Belgique (13 %) et les Etats-Unis (6 %) ; ils disposent d’un patrimoine plus élevé que la moyenne des redevables de l’ISF. Parmi les 714 contribuables astreints à l’ISF ayant quitté la France en 2013, 319 avaient un patrimoine supérieur à 3 millions d’euros. Leur patrimoine taxable net approchait 2,7 milliards d’euros, soit un patrimoine moyen de 8,4 millions d’euros.Lire aussi :Londres, Berlin: le nouveau terreau des start-upEn sens inverse, le nombre de redevables de l’ISF revenant de l’étranger décroît sensiblement. Après avoir augmenté régulièrement entre 2006 et 2009, passant de 226 à 344, il a brusquement chuté à 129 en 2010 – cette chute s’expliquant également par le relèvement du seuil d’imposition – et, depuis, n’a cessé de diminuer pour atteindre 74 en 2013. En outre, en 2013, 437 déclarations d’exit tax ont été déposées : 401 d’entre elles portaient sur un montant de plus-values positif, pour un total de 2,3 milliards d’euros, soit un montant moyen de plus-values de 5,7 millions d’euros.L’année 2013 marque également une nette recrudescence du nombre de départs à l’étranger de redevables à l’impôt sur le revenu. Ils sont 46 896 à s’être installés hors du territoire, contre 34 524 l’année précédente, soit une augmentation de près de 36 %. Ces exilés représentent 0,13 % des foyers fiscaux. Leur revenu fiscal de référence moyen approche 50 000 euros alors qu’il est d’un peu plus de 25 000 euros pour l’ensemble des foyers fiscaux. Parmi ces contribuables, un peu plus de 3 700 avaient un revenu fiscal de référence supérieur à 100 000 euros, 659 un revenu supérieur à 300 000 euros, 179 supérieur à 700 000 euros, 115 supérieur à 1 million d’euros et 84 supérieur à 1,2 million d’euros.Des motivations d’ordre professionnelIl convient cependant de mettre ces chiffres en regard du nombre de foyers fiscaux : 37 119 219 en 2013, soit une augmentation de près de 730 000 en deux ans. Parmi ceux-là, on comptabilise 211 301 non-résidents (+ 10 500 foyers en un an), qui représentent environ 0,6 % de la population totale des redevables de l’impôt sur le revenu.Alors, faut-il en déduire que l’on assiste depuis 2013 à une fuite des « forces vives », corroborant l’adage selon lequel « trop d’impôt tue l’impôt » ? Pas si simple. Incontestablement, ces chiffres montrent qu’il y a eu en 2013 un mouvement de départs. Cependant, il faut le mettre en relation avec l’augmentation constante et quasi linéaire du nombre de ressortissants français établis hors de France depuis vingt ans, qui s’accroît de l’ordre de 3 % par an. Leur population est évaluée entre 2 et 2,5 millions.Il est très hâtif d’imputer tous ces départs à des raisons purement fiscales. Selon l’enquête de la direction des Français de l’étranger et de l’administration consulaire réalisée en 2012, pour plus de la moitié des personnes interrogées, l’expatriation répondait à des motivations d’ordre professionnel et, pour près de 30 %, à des raisons familiales ou personnelles. La mobilité et la globalisation sont aujourd’hui des facteurs socioprofessionnels majeurs qui expliquent en partie l’accélération de ces mouvements, dans les deux sens.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano et Simon Auffret A deux mois du premier tour des élections régionales, prévues les 6 et 13 décembre, la campagne commence à monter en puissance dans les 13 nouvelles régions. Dans nombre d’entre elles, les scores s’annoncent serrés, avec de probables triangulaires incertaines au second tour.Passage en revue des principales tendances dessinées par les sondages, région par région.Aquitaine-Limousin-Poitou-CharentesAlsace - Champagne-Ardenne - LorraineBretagneBourgogne-Franche-ComtéCentre-Val de LoireCorseGuadeloupeGuyaneIle-de-FranceLanguedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesLa RéunionMartiniqueNord-Pas-de-Calais-PicardieNormandiePays de la LoireProvence-Alpes-Côte d’AzurAuvergne-Rhône-AlpesConsultez aussi notre carte des candidats, région par région Auvergne-Rhône-AlpesDroite et gauche au coude-à-coudeLes deux sondages les plus récents sur la région Auvergne-Rhône-Alpes, réalisés en septembre par l’Ifop et BVA, placent le candidat LR Laurent Wauquiez en tête du premier tour (30 à 35 %), loin devant le président (PS) sortant de Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne (23 à 26 %), le FN Christophe Boudot (19 à 22 %) et l’écologiste Jean-Charles Kolhass (10 à 15 %).Qu’il y ait au second tour un duel, une triangulaire ou une quadrangulaire, les scores de MM. Wauquiez et Queyranne s’annoncent très serrés : 39/37 pour la triangulaire testée par l’Ifop, 40/38 chez BVA et 36/35 en cas de quadrangulaire - des écarts inférieures à la marge d’erreur, qui ne donnent un avantage décisif à aucun des deux challengers.Aquitaine-Limousin-Poitou-CharentesLa gauche largement favoriteLe dernier sondage réalisé en juin dans le grand sud-ouest donne un net avantage au socialiste Alain Rousset. L’Ifop place le président sortant de l’Aquitaine légèrement en tête du premier tour (30 %), juste devant la LR Virginie Calmels (29 %) et le FN Jacques Colombier (19 %).Grâce au probable report des voix des écologistes (9 % au premier tour) et du Front de gauche (8 %), Alain Rousset l’emporterait largement au second tour, avec 49 %, loin devant Virginie Calmels (33 %) et Jacques Colombier (18 %) – un écart significativement supérieur à la marge d’erreur, en l’occurrence entre 2,5 et 3 % (pour chaque région, elle dépend du pourcentage recueilli par chaque candidat et de l’échantillon testé).Alsace-Champagne-Ardenne-LorraineIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette région, où s’affronteront notamment les deux sortants Philippe Richert (LR, Alsace) et Jean-Pierre Masseret (PS, Lorraine), le frontiste Florian Philippot et l’écologiste Sandrine Bélier.BretagneIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette région, où le ministre de la défense (PS) Jean-Yves Le Drian n’a pas encore annoncé sa candidature. Il sera notamment opposé au LR Marc Le Fur, à l’écologiste René Louail et au FN Gilles Pennelle.Bourgogne-Franche-ComtéDroite et gauche au coude-à-coudeQuand la guerre faisait encore rage l’UDI François Sauvadet et le LR Alain Joyandet pour mener la liste de droite, les deux hypothèses avaient été testées par les sondeurs. Puisque c’est finalement le centriste Sauvadet qui a été retenu, on peut citer le sondage BVA Opinion, qui le plaçait en juin à 34 % au premier tour, loin devant la socialiste Marie-Guite Dufay (24 %) et la frontiste Sophie Montel (25 %). Les écologistes et le Front de gauche se situeraient autour de 5 % chacun.La probable triangulaire au second tour s’annonce plus serrée, avec seulement trois points d’écart entre Sauvadet et Dufay – à peine la marge d’erreur du sondage. Sophie Montel serait quoiqu’il arrive distancée, autour de 27 %.Centre-Val de LoireDroite et gauche au coude-à-coudeLe dernier sondage de l’Ifop dans la région Centre-Val de Loire annonce l’UDI Philippe Vigier largement en tête du premier tour (35 %), devant le FN Philippe Loiseau (23 %) et le sortant socialiste François Bonneau (22 à 23 %).Ce dernier pourrait toutefois renverser la tendance au second tour grâce au report des 15 % à 16 % de voix engrangées par le Front de gauche et EELV. Il pourrait dépasser d’une courte tête Philippe Vigier (36 % contre 35 %) dans une triangulaire avec Philippe Loiseau (24 %). Mais étant inférieur à la marge d’erreur, cette prédiction est encore largement incertaine.CorseIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette région, où devraient notamment s’affronter le président sortant Paul Giacobbi (PRG) et le LR Camille de Rocca Serra.GuadeloupeIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où devraient s’affronter le sortant socialiste Victorin Lurel, le LR Laurent Bernier et le député (GUSR) Ary Chalus.GuyaneIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où la seule candidate déclarée pour l’instant est Chantal Berthelot (parti socialiste guyanais).Ile-de-FranceDroite et gauche au coude-à-coudeD’Odoxa à l’Ifop en passant par BVA, tous les récents sondages donnent Valérie Pécresse (Les Républicains) largement en tête du premier tour (31 à 34 %), devant le socialiste Claude Bartolone (24 à 25 %) et le frontiste Wallerand de Saint-Just (20 à 25 %). Echoueraient à se qualifier le communiste Pierre Laurent (7 à 9,5 %), Nicolas Dupont-Aignan (7 à 8 %) et Emmanuelle Cosse pour EELV (6 % à 9 %).La probable triangulaire du second tour s’annonce pour l’instant serrée : Valérie Pécresse rassemblerait entre 39 % et 41 % des voix, dans un mouchoir de poche avec Claude Bartolone (38 % à 41 %). Un écart inférieur à la marge d’erreur qui maintient le suspense sur l’issue du scrutin. Wallerand de Saint-Just, lui, devrait récolter entre 20 % et 21 % des voix. #container_14437887360{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14437887360{ height:500px; } #container_14437887360 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14437887360 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14437887360 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14437887360 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Valérie Pécresse en tête au premier tourÉcart type entre trois sondages sur les intentions de vote en Ile-de-France.Sources : BVA/PS - 25 sept, Ifop/JDD - 27 sept, Odoxa/BFM/Le Parisien - 4 oct.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Même une union de la gauche menée par l’écologiste Onesta serait en mesure de l’emporter (41 % vs 31 et 28 %), selon OpinionWay.La RéunionLa droite favoriteLe seul sondage réalisé dans l’île par Ipsos est à prendre avec des pincettes, car il ne visait qu’un échantillon de 500 personnes, plaçant la marge d’erreur à 5 %. Il place le LR Didier Robert en tête du premier tour (38 %), devant la députée de gauche Huguette Bello (34,5 %). Le centriste Thierry Robert (15 %) et le communiste Patrick Lebreton (8 %) devraient échouer à se qualifier pour le second tour, laissant le champ des possibles ouvert avec un duel classique droite/gauche.MartiniqueIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où devraient notamment s’affronter le sortant Serge Letchimy (PPM) et le LR Yan Monplaisir.Nord-Pas-de-Calais-PicardieLe FN et la droite au coude-à-coudeLes sondages sont très serrés dans la nouvelle grande région du Nord. Chez Ifop (17 septembre) comme chez Odoxa, Marine Le Pen arrive largement en tête des intentions de vote au premier tour (34 à 37 %), loin devant le LR Xavier Bertrand (28 à 33 %) et le PS Pierre de Saintignon (17 à 21 %). Unie ou séparée, la gauche de la gauche (Parti de gauche, PCF et EELV) totaliserait environ 10 % des suffrages.La donne s’annonce plus incertaine au second tour : en cas de triangulaire FN-LR-PS, Mme Le Pen récolterait entre 36 et 39 % des voix, lui octroyant une avance de 2 à 7 points sur Xavier Bertrand – moins que la marge d’erreur des sondages (environ 2,8 points).Un désistement de la droite ou de la gauche au second tour condamnerait au contraire la présidente du FN à la défaite.NormandieLa droite largement favoriteLe seul sondage réalisé dans la Normandie réunifiée remonte à février, et concerne uniquement le premier tour. Commandé à OpinionWay par le parti Debout la France, il place l’ancien ministre de la défense (UDI) Hervé Morin en tête (29 %). Derrière lui, le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol et le frontiste Nicolas Bay pourraient tous deux se maintenir au second tour grâce à un score estimé à 22 %. Une configuration qui devrait en toute logique offrir la victoire sur un plateau à M. Morin.Pays de la LoireIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette région, où devraient notamment s’affronter le socialiste Christophe Clergeau, le LR Bruno Retailleau, l’écologiste Sophie Bringuy et le FN Pascal Gannat.Provence-Alpes-Côte d’AzurLe FN et la droite au coude-à-coudeDans le sud-est, le dernier sondage remonte au 1er juillet. L’Ifop prédit une victoire au premier tour de Marion-Maréchal Le Pen (32 %) devant le le maire LR de Nice Christian Estrosi (29 %) et le socialiste Christophe Castaner (17 %).Le second tour serait beaucoup plus serré : M. Estrosi l’emporterait dans un mouchoir de poche (35 %) devant ses concurrents FN (33 %) et PS (32 %) – des écarts inférieurs à la marge d’erreur, et donc hautement incertains.Les candidats aux régionalesSimon AuffretJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.10.2015 à 11h51 • Mis à jour le05.10.2015 à 14h23 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Réunis mardi 6 octobre à Luxembourg, les ministres des finances de l’Union européenne (Ecofin) discuteront des budgets prévisionnels des États pour 2016, sachant que ceux-ci doivent être soumis au plus tard le 15 octobre à la Commission européenne.Cette dernière, en tant que gardienne des traités, va devoir vérifier, tout au long de l’année 2015-2016, que ces budgets sont en ligne avec le pacte de stabilité et de croissance, qui fixe notamment comme objectif des déficits publics inférieurs à 3 % des produits intérieurs bruts (PIB) des États.L’année dernière, la France, deuxième économie de la zone euro, a été dans l’œil du cyclone, avec un budget 2014 et 2015 largement hors des clous, malgré les engagements réitérés de Paris. Cette année, comme elle a obtenu un délai de deux ans pour revenir sous la barre des 3 % (en 2017, donc), le sujet est bien moins conflictuel.Lire aussi :Budget : Bruxelles ne relâche pas la pression sur la FranceUn débat pourrait cependant s’instaurer entre ministres concernant le coût de la crise des migrants. Lors du dernier Ecofin, fin septembre, l’Autriche et l’Italie avaient ainsi suggéré que cette crise puisse être considérée comme une « circonstance exceptionnelle », permettant d’introduire une dose de flexibilité dans le pacte de stabilité, pour prendre en compte le coût d’accueil des réfugiés dans les pays de l’Union. La Commission a été mandatée pour étudier cette éventualité.Lire aussi :L’UE mobilise 1 milliard d’euros pour les réfugiésDu cas par casMais déjà, les « orthodoxes » à Bruxelles ou Berlin, tiquent. Très attachés au respect du pacte, ils rechignent à accepter ces flexibilités supplémentaires qui pourraient servir de cheval de Troie à d’autres. La France demande depuis longtemps que soit mieux prises en compte ses dépenses militaires, par exemple.« Si un pays dépasse de 0,1 ou de 0,2 point de pourcentage l’objectif de 3 % de déficit, en raison de la crise des migrants, évidemment, on prendra sa situation en considération, mais ce sera du cas par cas », veut croire une source européenne proche de l’Eurogroupe.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Ce devait être l’essentiel du menu de l’Ecofin (réunion des ministres des finances de l’Union européenne), du mardi 6 octobre à Luxembourg. Les grands argentiers européens ont – enfin – trouvé un accord politique sur la transparence des « rulings », ces contrats fiscaux ultra-avantageux signés entre des administrations et certaines multinationales, et dénoncés par les révélations LuxLeaks visant le Luxembourg, en novembre 2014.Lire aussi : Bruxelles soupçonne le Luxembourg d’aides fiscales illégales à AmazonCritiquée pour son manque de volonté jusqu’alors pour régenter ce type de pratiques choquantes (certaines sociétés parvenant à échapper totalement à l’impôt), la Commission européenne avait voulu réagir vite et fort, en 2014. D’autant plus que son tout nouveau président, Jean-Claude Juncker, était personnellement attaqué, certains dénonçant sa supposée tolérance à l’égard de tels contrats quand il était premier ministre du Luxembourg (il a occupé ce poste pendant près de dix-neuf ans).Le commissaire en charge de la fiscalité, le Français Pierre Moscovici, a fait une proposition de directive dès mars 2015. Elle rendait obligatoire la transmission automatique des accords fiscaux entre Etats membres de l’Union. Avec une réactivité de dix ans : tous les rulings des dix dernières années, y compris ceux n’ayant plus cours aujourd’hui, devaient être déclarés par les administrations fiscales.Un secteur sanctifiéLe pari de Bruxelles ? Que les rulings, une fois connus, soient dénoncés par les Etats s’estimant lésés, et que ces pratiques finissent du coup par disparaître. Mais si, fin 2014, tout le monde y est allé de sa déclaration sur la nécessité d’une plus grande justice fiscale, les mois passant, et d’autres crises s’accumulant (les migrants, la Grèce, etc.), le « momentum » politique européen s’est un peu dilué. La proposition de la Commission a fait son chemin, mais laborieusement.Il faut dire que la fiscalité est un des secteurs les plus sanctifiés de l’Europe. Pour y toucher, il faut l’unanimité des Etats membres et certains rechignent. Ce sont en général toujours les mêmes : l’Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, le Luxembourg, qui ont fait de la fiscalité une des armes de leur attractivité économique.RétroactivitéLe texte propose que la rétroactivité des rulings soit de 5 ans pour les rulings encore valides au 1er janvier 2017 et que la rétroactivité soit de 3 ans seulement pour les rulings terminés au 1er janvier 2017, date de l’entrée en vigueur de cette directive transparence.L’enjeu de la rétroactivité est conséquent : elle peut permettre de lancer des redressements fiscaux potentiellement lucratifs.Lire aussi : LuxLeaks : le Parlement européen met en place une commission « spéciale »Il est en tout cas notable que le Luxembourg, qui occupe la présidence tournante de l’Union depuis juillet et jusqu’à fin 2015, a fait beaucoup pour faire avancer le dossier. Il est manifeste qu’il veut être irréprochable sur ce sujet, pour ne pas prêter, à nouveau, le flanc à la critique.Avec cet accord trouvé à 28 Etats membres, mardi, il ne manque plus que l’avis du Parlement pour une entrée en vigueur prévue au 1er janvier 2017.Lire aussi :Bruxelles veut mieux détecter les pratiques fiscales abusivesCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.10.2015 à 15h57 • Mis à jour le03.10.2015 à 16h36 Les défections continuent du côté d’Europe Ecologie-Les Verts. Dernier départ en date, celui de la députée de la Vienne, Véronique Massonneau, qui a annoncé samedi 3 octobre rejoindre le parti fondé par François de Rugy et Jean-Vincent Placé et baptisé « Ecologistes ! ».Pourquoi je rejoins @ecologistes_fr. J'explique ce choix politique et personnel dans un entretien à lire ici. http://t.co/N2YDz95kZo— VMassonneau (@Véronique Massonneau)require(["twitter/widgets"]);« J’espère que ce nouveau parti sera plus dans la tolérance et l’écoute » qu’Europe Ecologie-Les Verts, a affirmé à la presse la députée. « On a l’impression que l’écologie représentée par EELV est un peu revêche et dogmatique ».Lire aussi :François de Rugy annonce le lancement du parti « écologistes ! »Lancement d’Ecologistes ! à l’Assemblée nationaleCette annonce intervient le jour même de la réunion fondatrice d’Ecologistes ! dans une annexe de l’Assemblée nationale, en présence de quelque 350 personnes selon les organisateurs, M. Placé a plaidé pour « une écologie pragmatique, réaliste et positive ».« Nous avons des discussions dans l’ensemble du pays avec les socialistes » pour des alliances en vue des élections régionales de décembre, a affirmé le sénateur écologiste, lui aussi démissionnaire d’EELV, évoquant les régions Rhône-Alpes-Auvergne et Ile-de-France.Outre MM. Placé et de Rugy, et à présent Mme Massonneau, Barbara Pompili, qui était coprésidente des députés écologistes, a également quitté EELV cette semaine.Lire aussi :Fronde, départs : que reste-t-il des écologistes ? Franck Johannès La Cour européenne des droits de l’homme a été saisie, samedi 3 octobre, d’un premier recours contre la loi renseignement par des journalistes de l’Association confraternelle de la presse judiciaire (APJ). Les 180 journalistes, qui représentent la plupart des médias écrits, numériques ou audiovisuels, s’alarment des nouvelles menaces portées à la liberté d’informer – et protestent contre la surveillance de masse qu’autorise le texte pour les simples citoyens. « La question posée dépasse le simple enjeu des journalistes, indique Me Patrice Spinosi, qui a déposé la requête, toute personne est susceptible d’être écoutée et à travers la presse, il s’agit d’une critique de la possibilité d’écouter administrativement sans réel contrôle l’ensemble de la population. »Lire aussi :Comment l’Etat a étendu le renseignement au mépris de la loiEn dépit en effet des inquiétudes de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), des associations de défense des libertés numériques et des mises en garde des institutions européennes, la loi renseignement du 24 juillet a été adoptée par 80 % des parlementaires, et validée le 23 juillet par le Conseil constitutionnel, en dehors d’une réserve sur la surveillance internationale. Elle est entrée en vigueur samedi 3 octobre, après la parution au Journal officiel du décret du président de la République, qui nomme les membres de la Commission nationale de contrôle des techniques du renseignement (CNTR). Il ne reste plus guère que la Cour européenne pour examiner la conformité de la loi aux exigences démocratiques d’un Etat de droit.« Chiens de garde de la démocratie »La Cour européenne – à la différence de la France, qui n’a toujours pas voté la loi sur le secret des sources – est particulièrement vigilante sur le droit d’informer. Elle a rappelé en 1992 « le rôle éminent de la presse dans un Etat de droit », l’impératif de protection des sources, « pierre angulaire de la liberté de la presse », dont l’absence « pourrait dissuader les sources journalistiques d’aider la presse à informer le public sur des questions d’intérêt général » (1996). La protection des sources n’est pas « un simple privilège », mais bien « un véritable attribut du droit à l’information » (2003) : les journalistes ont ainsi pour mission d’être « les chiens de garde de la démocratie » (2007).Lire aussi :Informer n’est pas un délit, le livre-manifesteLa loi renseignement n’est certes opérationnelle que depuis quelques heures et n’a pas encore eu de conséquences fâcheuses. Il n’empêche : la Cour de Strasbourg a déjà jugé que la seule entrée en vigueur d’une loi suffisait à être recevable – il s’agissait alors de la loi interdisant le voile intégral dans l’espace public (décision SAS contre France, 2014). De plus, « la simple existence » d’une législation « autorisant le contrôle secret des communications crée une menace de surveillance pour tous ceux auxquels on pourrait l’appliquer », a déjà jugé la Cour de Strasbourg (Liberty contre Royaume-Uni, 2008).Or, la loi renseignement autorise bien une surveillance de masse : non seulement pour prévenir le terrorisme, « la criminalité et la délinquance organisée », « les violences collectives » qui portent « gravement atteinte à la paix publique », mais aussi pour protéger « les intérêts majeurs de la politique étrangère » ou « les intérêts économiques, industriels ou scientifiques ». Un suspect peut être espionné et localisé grâce à son téléphone et toutes ses communications numériques ; son domicile, sa voiture et son ordinateur fouillés, ses conversations (et ceux de ses voisins) enregistrées dans un café, une gare, un tribunal, par des IMSI-catchers, ces petites valisettes d’espionnage – l’ensemble, en somme, de ses activités et même, pour la première fois, celles de son « entourage ».Rencontrer un journaliste risque de devenir périlleuxRencontrer discrètement un journaliste risque ainsi de devenir périlleux – il suffit de le surveiller pour savoir qui sont ses sources et qui lui donne des informations déplaisantes pour le pouvoir en place. La loi a prévu qu’il n’était pas permis de surveiller un journaliste « à raison de l’exercice de sa profession ». C’est maigre : on peut surveiller un mail personnel, mais pas un mail professionnel ? Par ailleurs, les boîtes noires algorithmiques, qui scannent sur le Net des mots-clés, absorbent tout le flux sans en distinguer la provenance : « Il sera aisé, dans le cas d’un journaliste, d’en tirer des informations sur l’ensemble de ses sources et contacts », a souligné le Conseil national du numérique.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementLa presse n’est évidemment pas au-dessus des lois et il est normal qu’il soit possible, en cas de force majeure, de surveiller un journaliste. Mais la Cour européenne impose que cette atteinte soit contrôlée, « avant la remise des éléments réclamés », « par un juge ou tout autre organe décisionnel indépendant et impartial », en tout cas « distinct de l’exécutif ». Et à condition qu’« il existe un impératif d’intérêt public l’emportant sur le principe de protection des sources journalistiques » (Sanoma Uitgevers BV contre Pays-Bas, 2010). Ce n’est pas le cas : c’est bien l’exécutif – le premier ministre – qui donne les autorisations de surveillance, après un avis purement consultatif d’une commission de contrôle. Elle peut faire appel au Conseil d’Etat si une surveillance lui semble illégale, mais jamais « avant la remise des éléments réclamés » par les services.Ainsi, conclut la requête, « les quelques garanties légales dédiées à la protection du secret des sources journalistiques sont radicalement contournées ». « L’Association de la presse judiciaire est la mieux à même de former un tel recours, indique son président, Pierre-Antoine Souchard, elle s’est opposée à cette loi depuis longtemps. La peur du terrorisme ne doit pas faire oublier les libertés fondamentales, en particulier la liberté d’informer. » L’association et les sept membres du bureau ont signé la requête et engagent les journalistes, les associations ou les syndicats « qui ont intérêt à agir », à les rejoindre. La cour examinera la recevabilité de la requête dans les six à douze mois, une éventuelle décision n’est pas attendue avant trois ans.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.10.2015 à 15h57 • Mis à jour le03.10.2015 à 16h36 Les défections continuent du côté d’Europe Ecologie-Les Verts. Dernier départ en date, celui de la députée de la Vienne, Véronique Massonneau, qui a annoncé samedi 3 octobre rejoindre le parti fondé par François de Rugy et Jean-Vincent Placé et baptisé « Ecologistes ! ».Pourquoi je rejoins @ecologistes_fr. J'explique ce choix politique et personnel dans un entretien à lire ici. http://t.co/N2YDz95kZo— VMassonneau (@Véronique Massonneau)require(["twitter/widgets"]);« J’espère que ce nouveau parti sera plus dans la tolérance et l’écoute » qu’Europe Ecologie-Les Verts, a affirmé à la presse la députée. « On a l’impression que l’écologie représentée par EELV est un peu revêche et dogmatique ».Lire aussi :François de Rugy annonce le lancement du parti « écologistes ! »Lancement d’Ecologistes ! à l’Assemblée nationaleCette annonce intervient le jour même de la réunion fondatrice d’Ecologistes ! dans une annexe de l’Assemblée nationale, en présence de quelque 350 personnes selon les organisateurs, M. Placé a plaidé pour « une écologie pragmatique, réaliste et positive ».« Nous avons des discussions dans l’ensemble du pays avec les socialistes » pour des alliances en vue des élections régionales de décembre, a affirmé le sénateur écologiste, lui aussi démissionnaire d’EELV, évoquant les régions Rhône-Alpes-Auvergne et Ile-de-France.Outre MM. Placé et de Rugy, et à présent Mme Massonneau, Barbara Pompili, qui était coprésidente des députés écologistes, a également quitté EELV cette semaine.Lire aussi :Fronde, départs : que reste-t-il des écologistes ? Franck Johannès La Cour européenne des droits de l’homme a été saisie, samedi 3 octobre, d’un premier recours contre la loi renseignement par des journalistes de l’Association confraternelle de la presse judiciaire (APJ). Les 180 journalistes, qui représentent la plupart des médias écrits, numériques ou audiovisuels, s’alarment des nouvelles menaces portées à la liberté d’informer – et protestent contre la surveillance de masse qu’autorise le texte pour les simples citoyens. « La question posée dépasse le simple enjeu des journalistes, indique Me Patrice Spinosi, qui a déposé la requête, toute personne est susceptible d’être écoutée et à travers la presse, il s’agit d’une critique de la possibilité d’écouter administrativement sans réel contrôle l’ensemble de la population. »Lire aussi :Comment l’Etat a étendu le renseignement au mépris de la loiEn dépit en effet des inquiétudes de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), des associations de défense des libertés numériques et des mises en garde des institutions européennes, la loi renseignement du 24 juillet a été adoptée par 80 % des parlementaires, et validée le 23 juillet par le Conseil constitutionnel, en dehors d’une réserve sur la surveillance internationale. Elle est entrée en vigueur samedi 3 octobre, après la parution au Journal officiel du décret du président de la République, qui nomme les membres de la Commission nationale de contrôle des techniques du renseignement (CNTR). Il ne reste plus guère que la Cour européenne pour examiner la conformité de la loi aux exigences démocratiques d’un Etat de droit.« Chiens de garde de la démocratie »La Cour européenne – à la différence de la France, qui n’a toujours pas voté la loi sur le secret des sources – est particulièrement vigilante sur le droit d’informer. Elle a rappelé en 1992 « le rôle éminent de la presse dans un Etat de droit », l’impératif de protection des sources, « pierre angulaire de la liberté de la presse », dont l’absence « pourrait dissuader les sources journalistiques d’aider la presse à informer le public sur des questions d’intérêt général » (1996). La protection des sources n’est pas « un simple privilège », mais bien « un véritable attribut du droit à l’information » (2003) : les journalistes ont ainsi pour mission d’être « les chiens de garde de la démocratie » (2007).Lire aussi :Informer n’est pas un délit, le livre-manifesteLa loi renseignement n’est certes opérationnelle que depuis quelques heures et n’a pas encore eu de conséquences fâcheuses. Il n’empêche : la Cour de Strasbourg a déjà jugé que la seule entrée en vigueur d’une loi suffisait à être recevable – il s’agissait alors de la loi interdisant le voile intégral dans l’espace public (décision SAS contre France, 2014). De plus, « la simple existence » d’une législation « autorisant le contrôle secret des communications crée une menace de surveillance pour tous ceux auxquels on pourrait l’appliquer », a déjà jugé la Cour de Strasbourg (Liberty contre Royaume-Uni, 2008).Or, la loi renseignement autorise bien une surveillance de masse : non seulement pour prévenir le terrorisme, « la criminalité et la délinquance organisée », « les violences collectives » qui portent « gravement atteinte à la paix publique », mais aussi pour protéger « les intérêts majeurs de la politique étrangère » ou « les intérêts économiques, industriels ou scientifiques ». Un suspect peut être espionné et localisé grâce à son téléphone et toutes ses communications numériques ; son domicile, sa voiture et son ordinateur fouillés, ses conversations (et ceux de ses voisins) enregistrées dans un café, une gare, un tribunal, par des IMSI-catchers, ces petites valisettes d’espionnage – l’ensemble, en somme, de ses activités et même, pour la première fois, celles de son « entourage ».Rencontrer un journaliste risque de devenir périlleuxRencontrer discrètement un journaliste risque ainsi de devenir périlleux – il suffit de le surveiller pour savoir qui sont ses sources et qui lui donne des informations déplaisantes pour le pouvoir en place. La loi a prévu qu’il n’était pas permis de surveiller un journaliste « à raison de l’exercice de sa profession ». C’est maigre : on peut surveiller un mail personnel, mais pas un mail professionnel ? Par ailleurs, les boîtes noires algorithmiques, qui scannent sur le Net des mots-clés, absorbent tout le flux sans en distinguer la provenance : « Il sera aisé, dans le cas d’un journaliste, d’en tirer des informations sur l’ensemble de ses sources et contacts », a souligné le Conseil national du numérique.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementLa presse n’est évidemment pas au-dessus des lois et il est normal qu’il soit possible, en cas de force majeure, de surveiller un journaliste. Mais la Cour européenne impose que cette atteinte soit contrôlée, « avant la remise des éléments réclamés », « par un juge ou tout autre organe décisionnel indépendant et impartial », en tout cas « distinct de l’exécutif ». Et à condition qu’« il existe un impératif d’intérêt public l’emportant sur le principe de protection des sources journalistiques » (Sanoma Uitgevers BV contre Pays-Bas, 2010). Ce n’est pas le cas : c’est bien l’exécutif – le premier ministre – qui donne les autorisations de surveillance, après un avis purement consultatif d’une commission de contrôle. Elle peut faire appel au Conseil d’Etat si une surveillance lui semble illégale, mais jamais « avant la remise des éléments réclamés » par les services.Ainsi, conclut la requête, « les quelques garanties légales dédiées à la protection du secret des sources journalistiques sont radicalement contournées ». « L’Association de la presse judiciaire est la mieux à même de former un tel recours, indique son président, Pierre-Antoine Souchard, elle s’est opposée à cette loi depuis longtemps. La peur du terrorisme ne doit pas faire oublier les libertés fondamentales, en particulier la liberté d’informer. » L’association et les sept membres du bureau ont signé la requête et engagent les journalistes, les associations ou les syndicats « qui ont intérêt à agir », à les rejoindre. La cour examinera la recevabilité de la requête dans les six à douze mois, une éventuelle décision n’est pas attendue avant trois ans.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Robert-Diard Au début, on les distingue à peine les uns des autres. Mêmes costumes sombres, mêmes chemises claires, même cheveux clairsemés. Ce sont des hommes de premier rang au sens propre, ils savent s’y tenir assis, le buste droit, bien calé, les jambes croisées, des milliers d’heures de réunions publiques et de fastidieuses cérémonies officielles sont passées par là. Debout aussi, ils se ressemblent, le micro et la parole leur sont familiers, ils posent un feuillet de notes sur le pupitre devant eux puis le plient dans la poche droite de leur veste en la lissant d’un geste machinal.Quatre d’entre eux sont sortis de l’ENA, le cinquième en a raté l’entrée. Le résumé de leurs longues carrières offre un voyage dans la France préfectorale – Montluçon, Orléans, Tours, Besançon, Chartres, Chalon, Guéret, Le Mans, Neuilly, Gertwiller – et dans le cœur battant de l’Etat, ses administrations centrales et ses ministères, qu’ils ont rejoints ou quittés au gré des alternances politiques, promus sous la droite, écartés sous la gauche. Tous portent Légion d’honneur à la boutonnière et déshonneur au front depuis qu’un procureur de la République les a renvoyés devant un tribunal correctionnel pour « détournement de fonds publics », « complicité » ou « recel » de ce délit.Depuis lundi 28 septembre, Claude Guéant, ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, Michel Gaudin, ex-directeur général de la police nationale (DGPN), ainsi que trois autres anciens membres du cabinet, Daniel Canepa, Michel Camus et Gérard Moisselin, s’expliquent sur l’affaire des primes de la police versées en liquide entre 2002 et 2004. A Claude Guéant, il est reproché d’avoir donné l’ordre à Michel Gaudin de lui confier chaque mois pendant deux ans 10 000 euros en espèces prélevés sur les fonds d’enquête et de surveillance – normalement destinés à rémunérer les indicateurs de police – et de s’en être servi comme complément de rémunération pour ses collaborateurs, lui-même en prélevant la moitié pour son usage personnel.Lire aussi :Guéant : le procès de l’étrange pratique policière des primes en liquideA Michel Gaudin, considéré comme l’auteur principal du délit, il est fait grief d’avoir accepté de faire ce versement en ayant connaissance de son usage inapproprié. Les trois autres prévenus sont poursuivis comme bénéficiaires du détournement. Pour l’accusation, aucun d’entre eux ne pouvait à l’époque ignorer qu’il commettait un délit puisque, quelques mois plus tôt, le gouvernement de Lionel Jospin avait officiellement mis fin aux primes en liquide versées aux membres des cabinets ministériels (prélevées sur les fonds spéciaux de Matignon) et les avait remplacées par des « indemnités de sujétion particulière » (ISJ). L’esprit de la réforme étant de substituer à un système occulte, incontrôlable et contesté, des compléments de revenus officiels et fiscalisés.Dès les premiers interrogatoires, chacun des cinq prévenus a exprimé à sa manière l’amère conviction d’être la victime d’un « règlement de comptes politique », dont le tout nouveau parquet national financier (PNF) – qui les a renvoyés devant le tribunal au terme d’une simple enquête préliminaire – serait le bras armé. Voilà pour ce qui les réunit.Premières fissuresLes premières fissures sont apparues assez vite. Il y a Claude Guéant et les autres. C’est à cause de lui que toute l’histoire a commencé. Lors d’une perquisition à son domicile, les enquêteurs en charge d’une autre affaire le concernant, celle d’un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, sont tombés par hasard sur une série de factures d’électroménager et d’équipements – cuisiniste, ameublement – réglées en espèces, dont l’ancien ministre de l’intérieur a dû justifier la provenance. En expliquant que ces fonds étaient des reliquats de ses primes en liquide, Claude Guéant a lui-même conduit le parquet à s’intéresser au circuit de ces fonds. Cela donne déjà aux quatre autres une bonne raison d’en vouloir à leur ancien supérieur hiérarchique.Mais il n’y a pas que cela. Par sa proximité avec Nicolas Sarkozy, par le nombre d’affaires dans lesquels son nom est cité, Claude Guéant sent aujourd’hui le soufre. Le monde politique s’est éloigné de lui par crainte de la contagion et celui des hauts fonctionnaires lui reproche sa trahison.Peut-être n’est-ce pas un hasard si, parmi ses deux avocats, figure Me Jean-Yves Dupeux, qui fut aussi celui d’un autre grand brûlé de l’époque sarkozyste, l’ancien procureur de la République Philippe Courroye. Quant à l’opinion, autant elle est prompte à absoudre ou à excuser les turpitudes de ses élus, autant elle est se montre impitoyable face aux dérives de ses clercs.Dans le prétoire aussi, on prend ses distances. Rien de tel qu’une procédure judiciaire pour faire vaciller les plus solides amitiés. Celle qui unit Claude Guéant à Michel Gaudin a plus de vingt ans, les deux hommes se tutoient, mais, face au tribunal, Michel Gaudin pense d’abord à sauver sa peau.Le DGPN est placé « sous l’autorité hiérarchique du directeur de cabinet et ne peut refuser une instruction qu’il lui donne », explique-t-il, en affirmant qu’à l’époque il ignorait l’usage que Claude Guéant faisait des fonds qu’il lui versait. Il rappelle surtout que lui, une fois arrivé dans les fonctions de DGPN, a mis un point d’honneur à faire appliquer dans son administration une note restée lettre morte et rédigée quatre ans plus tôt par… son prédécesseur, Claude Guéant. Datée de février 1998, elle indiquait que, « en aucun cas, les fonds d’enquête et d’investigation ne peuvent être considérés comme permettant d’alimenter un régime indemnitaire ». « Quand il me les a demandées, j’ai donné ces sommes à Claude Guéant. Il y avait des consignes, il y avait une note. J’imaginais qu’il appliquait les règles qu’il avait édictées lui-même », glisse Michel Gaudin, en ajoutant : « Cette manipulation d’espèces nécessite un minimum de confiance. »La présidente, Bénédicte de Perthuis, insiste : « Si vous aviez su quel était leur usage, qu’auriez-vous fait ? – J’aurais dit écoute, Claude, je ne peux pas interdire, mais je ne peux pas prendre la responsabilité. » Assis derrière lui, Claude Guéant ne cille pas.« Arrière, Satan »C’est au tour de l’un de ses anciens collaborateurs au cabinet, Gérard Moisselin, d’être pressé de questions. Lui aussi lâche son ancien patron. Il raconte : « Un soir, Claude Guéant me tend une enveloppe. J’étais très étonné, je lui ai dit que je croyais que cette pratique avait disparu. J’ai cru pouvoir me fier à la réponse qu’il m’a faite, à savoir que cela était parfaitement autorisé. Alors oui, je n’ai pas déclaré ces sommes au fisc, parce que je savais qu’aucun policier ne le faisait. Ce n’est pas glorieux mais c’est comme ça ». La présidente : « Mais vous n’entrez pas dans la police ! Vous entrez au cabinet d’un ministre, vous êtes un représentant de la fonction publique. Il y a un décalage entre votre brillante carrière et la facilité avec laquelle vous acceptez. » Le prévenu, agacé : « J’ai déjà eu le courage de lui poser la question. Mais vous auriez voulu quoi ? Que je renvoie son enveloppe à la tête de Guéant en criant : “Arrière, Satan ?”» Michel Camus lui succède à la barre. Mêmes questions, même gêne. La procureure Ulrika Weiss se lève : « Là c’est la citoyenne qui essaye d’imaginer la scène. Claude Guéant vous tend une enveloppe de 2 000 euros, c’est pas Noël, c’est pas votre anniversaire, et vous ne posez pas de questions ? La polémique sur les fonds spéciaux, ça ne fait pas tilt ? » Michel Camus : « J’ai en face de moi le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur. C’était pour moi irrévérencieux, inimaginable, de lui demander si tout cela était conforme aux textes. – Et vous avez dit merci ? – Peut-être. »Après trois jours de débats, on est là : Michel Gaudin, qui a rameuté comme témoins de moralité tous les grands noms de la police, dont l’ancien patron de la DST Pierre de Bousquet de Florian et l’ex-patronne de la police judiciaire Martine Monteil, campe le vertueux soumis aux ordres et croit en ses chances de relaxe. Les trois prévenus anciens membres du cabinet assument leur part de lâcheté face à l’autorité de celui qui était leur directeur. Reste Claude Guéant, seul, dans la figure du méchant.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.10.2015 à 22h15 La situation se complique pour Claude Guéant dans le procès des primes en liquide au ministère de l’intérieur. Après l’ex-patron de la police Michel Gaudin, qui dit avoir agi sur son ordre, M. Guéant a été lâché, vendredi 2 octobre au tribunal, par son ex-directeur de cabinet adjoint, Gérard Moisselin, qui affirme avoir reçu de sa main des enveloppes d’espèces.« Il m’a tendu une enveloppe quelques semaines après mon arrivée. J’étais très étonné. Je ne lui avais rien demandé. Qu’est-ce que vous auriez voulu que je fasse : que, d’un geste noble, je lui renvoie son enveloppe à la figure ? C’était impossible », a expliqué devant le tribunal correctionnel de Paris le haut fonctionnaire. L’ancien préfet dit « avoir cru qu’il pouvait se fier » à Claude Guéant sur la régularité de cette pratique.« J’ai franchi une frontière en pénétrant dans l’univers de la police où il y avait un certain nombre de pratiques archaïques, ancestrales, coutumières. Ce n’est peut-être pas glorieux mais j’ai fait ce que je savais que les autres policiers faisaient », a ajouté vendredi Gérard Moisselin.Soupçons d’enrichissement personnelDans cette affaire, Claude Guéant est poursuivi pour « complicité de détournement de fonds publics et recel » pour avoir perçu personnellement et reversé à trois membres de son cabinet, Daniel Canepa, Michel Camux et Gérard Moisselin, des primes en espèce, prélevées sur les frais d’enquête et de surveillance (FES) des policiers, alors qu’il était directeur de cabinet du ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy entre 2002 et 2004. L’ancien ministre de l’intérieur est notamment soupçonné de s’être fait remettre durant cette période 210 000 euros issus de fonds de la police « à des seules fins d’enrichissement personnel ».Lire aussi :Guéant : le procès de l’étrange pratique policière des primes en liquideJeudi, Michel Gaudin, qui reste un proche collaborateur de Nicolas Sarkozy, a martelé, sans un regard pour Claude Guéant, son ex-patron : « Je n’ai fait qu’obéir à mon supérieur », « je ne connaissais pas la destination des fonds en liquide que j’ai remis à Claude Guéant ». Pour sa défense, M. Guéant a expliqué avoir puisé dans l’enveloppe des frais de police pour rattraper la faiblesse des indemnités de sujétions particulières (ISP) mises en place en 2002 par le premier ministre d’alors, Lionel Jospin, pour compenser les primes de cabinet jusque-là financées par les fonds spéciaux de Matignon, supprimés en 2001. Contrairement aux FES, les ISP sont déclarées et figurent sur les fiches de paie. Le procès reprend mercredi.Lire aussi :Claude Guéant se défend de toute pratique illégale au procès des primes en liquide François Béguin Oubliée la grande manifestation unitaire du 15 mars contre le projet de loi santé et le tiers payant généralisé. Oublié le médiatique mouvement de fermeture des cabinets médicaux pendant les vacances de Noël. C’est en ordre dispersé que plusieurs syndicats de médecins libéraux ont appelé leurs adhérents à fermer leurs cabinets samedi 3 et lundi 5 octobre, une semaine avant la fin des élections professionnelles dans le secteur. D’ici le 12 octobre, 120 000 médecins libéraux doivent élire pour cinq ans leurs représentants au sein des unions régionales des professionnels de santé (URPS), les interlocuteurs des agences régionales de santé (ARS) l’organisation des soins dans les régions.D’ici-là, les responsables syndicaux se livrent à une surenchère d’actions et de formules chocs pour se démarquer de leurs concurrents. Dénonçant dans la loi de santé une « tentative d’assassinat » de la médecine libérale, la Fédération des médecins de France (FMF), le syndicat des médecins libéraux (SML) et le Bloc (chirurgiens), trois organisations minoritaires particulièrement radicales dans leur rejet du texte porté par la ministre de la santé Marisol Touraine, ont appelé à une « grève des consultations et des gardes » dès le samedi 3.« Mascarades désordonnées »A partir du 5, l’appel est porté par MG France, majoritaire chez les généralistes. « Certains nous ont appelé pour dire qu’ils allaient fermer leurs cabinets deux ou trois jours, voire même toute la semaine », prévient Claude Leicher, son président, bien conscient que l’absence d’une date commune « altère la lisibilité » du mouvement. La Confédération des syndicats de médecins français (CSMF), majoritaire chez les médecins libéraux, a pour sa part refusé de se joindre à ces appels, dénonçant même des « mascarades désordonnées et électoralistes ».« La seule habileté du gouvernement, c’est d’avoir su rompre l’unité syndicale d’opposition à la loi », reconnaît Jean-Paul Hamon, le président de la FMF, au vu des dates retenues pour la tenue du scrutin. « Mais si Marisol Touraine pense que ça va se calmer après la proclamation des résultats le 16 octobre, elle se trompe lourdement », dit-il, en appelant à une nouvelle manifestation unitaire lors de l’examen du projet de loi santé en deuxième lecture à l’Assemblée nationale en novembre. Les députés devraient alors retablir le tiers payant généralisé, programmé par le gouvernement pour la fin 2017 et supprimé par les sénateurs le 18 septembre.Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, a lui aussi appelé, vendredi 2 octobre, à « un grand mouvement de révolte unitaire de tous les médecins, de toutes spécialités et de toutes sensibilités » dans quelques semaines. A cette date, les résultats des élections auront toutefois peut être redessiné le paysage syndical alors même que devraient s’ouvrir les négociations conventionnelles avec l’Assurance Maladie. Réclamant pour certains une revalorisation du tarif de la consultation à 30 voire à 40 euros alors même que l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) va être plafonné à un taux historiquement bas de 1,75 %, ces négociations s’annoncent d’ores et déjà houleuses.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Collectif Le dimanche 4 octobre, la Sécurité sociale aura 70 ans. Un âge vénérable, qui force l’admiration, pour ce qui est le plus grand projet politique de l’histoire contemporaine : depuis l’apparition de la Sécurité sociale, les hommes et les femmes ne sont pas laissés seuls face aux drames de la vie. La maladie, les accidents, le chômage sont des risques, mais la solidarité est là pour que la vie continue.Une fois le temps de la célébration venu, cet anniversaire laissera pourtant un goût amer. Aujourd’hui, la Sécurité sociale de 2015 n’est plus dans le même état qu’en 1945.Lire aussi :Le régime des retraites bientôt à l’équilibreD’abord aux yeux des Français. Dans l’imaginaire collectif, la protection sociale n’est plus un projet politique émancipateur, issu du Conseil national de la Résistance. En 2015, la « Sécu » se résume pour nous à une feuille de soins ou un guichet. Un malaise s’est installé, qui se traduit d’un côté par un discours virulent contre des « profiteurs » souvent fantasmé, de l’autre par un non-recours à la protection sociale dans des proportions endémiques.Car les Français les plus modestes, ceux que certains politiciens aiment décrire comme des « assistés », ne se tournent plus naturellement vers la Sécurité sociale : près de la moitié des Français qui auraient droit au revenu de solidarité active (RSA) ne le demanderont jamais ; la proportion est la même pour la couverture maladie universelle (CMU) complémentaire.Vieux jeuQu’est-ce qui pousse tant de Français à renier la « Sécu « à la veille de ses 70 ans ? Difficile de ne pas voir que la « Sécu » paraît vieux jeu, à côté de la plaque, mal à l’aise pour répondre à l’évolution des risques sociaux. Les accidents de travail de 2015 ne sont plus ceux de 1945 : le « burn-out » ou l’épuisement au travail, conséquence d’une économie de services mise sous pression boursière, n’a plus grand-chose à voir avec les membres mutilés des ouvriers agricoles. Les familles de 2015 ne sont plus celles de 1945 : de nouvelles recompositions les traversent, de nouvelles fractures aussi.Ainsi, la principale cause de pauvreté chez les familles monoparentales est souvent le non-versement d’une pension alimentaire suite à un divorce, un phénomène qui concernait une infime minorité des familles en 1945. Surtout, la France de 1945, ouvrière, jeune, du plein-emploi, n’existe plus.Lire aussi :Hôpitaux, Sécurité sociale… comment font nos voisins ?Inventée hier pour protéger les travailleurs, la Sécurité sociale doit aujourd’hui faire face à l’allongement de la durée de vie et au chômage de masse : comment protéger après le travail ? comment protéger hors du travail ? Dans une société où la retraite moyenne est à 1 206 euros nets quand le prix moyen d’une place en maison de retraite dépasse 1 800 euros, dans une société où une personne de plus de 80 ans sur sept aura la maladie d’Alzheimer, dans une société où le chômage des jeunes n’est pas redescendu sous la barre des 15 % depuis plus d’un quart de siècle, il faut reconnaître que notre Sécurité sociale protège mal.Rien d’étonnant que le premier sujet d’angoisse des Français soit, selon une étude récente du Credoc, les pensions de retraite ou que la jeunesse de France soit massivement encline à l’expatriation… Qu’allons-nous faire des 70 ans de la Sécurité sociale ? Pour notre jeune génération, répondre à cette question c’est aussi dire ce que nous voulons faire de nos 70 ans.Nous voulons que pour nos 70 ans, on nous dise que la Sécurité sociale est un sujet trop important pour qu’elle soit confiée aux marchés financiers. Aujourd’hui, de puissants groupes de cliniques ou de maisons de retraite privées sont cotés en bourse, tandis que les mutuelles grignotent les prérogatives de la « Sécu ».Véritablement universelleDemain, la protection sociale devra repasser sous le contrôle des citoyens, avec la nationalisation des organismes privés de Sécurité sociale. Les mutuelles dites « complémentaires » pourraient ainsi être absorbées par la Sécurité sociale, pour le plus grand bien commun : le déficit de l’assurance maladie s’élève chaque année à 8 milliards d’euros, tandis que les surcoûts de gestion et de publicité des mutuelles privées avoisinent les 8 milliards.Nous voulons également que pour nos 70 ans, on nous dise que chaque Français contribue à la solidarité et en reçoit équitablement le produit. Dans une France qui ne connaît plus le plein-emploi, il n’y a aucune raison que les seuls travailleurs participent au financement de la Sécurité sociale. Tout citoyen doit être mis à contribution, y compris les retraités les plus aisés. En retour, la Sécurité sociale devra devenir véritablement universelle.Stop au RSI (régime social des indépendants), à la MSA, aux Agirc-Arrco et à tous ces acronymes barbares : les régimes de protection doivent être fondus en un seul socle, qui garantisse la même sécurité, que l’on soit artisan, agriculteur ou fonctionnaire. Nous voulons enfin que pour nos 70 ans, on nous dise que la bureaucratie ne peut pas tenir lieu de politique sociale.Aujourd’hui, on n’a pas droit à la protection sociale, on consomme de la protection sociale. Demain, la protection sociale devra se réconcilier avec la démocratie et l’individu devra s’y trouver au cœur. Les enjeux liés à l’allongement de la durée de vie ne pourront pas être traités à un guichet, ils devront être traités dans les familles, sur le lieu de travail. Ce ne sont pas les guichets qui prennent soin des malades, des enfants, des personnes âgées. Ce sont toujours en fin de compte des proches, bien souvent des aidants familiaux, dont quatre millions de salariés.Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, leur présence est indispensable : pourquoi les entreprises n’intégreraient pas ce nouveau fait social, en prévoyant des mécanismes d’incitation (préretraites, temps partiel) ? Pourquoi ne pas prévoir un « service familial », sur le modèle du service civique, pour permettre aux aidants familiaux de participer à une société plus juste, plus respectueuse de nos aînés ?Sur les ruines d’une France sortie de la guerre, le rêve de la Sécurité sociale est devenu réalité il y a 70 ans. Sur les décombres de la crise de 2008, notre génération aura le devoir de réenchanter ce rêve.Le réseau « Inventons demain » fédère de jeunes élus socialistes de terrain. Créé à la suite de l’Affaire Cahuzac, Inventons Demain rassemble plus d’une centaine de membres, essentiellement dans les zones dites « périphériques ». La liste complète des rédacteurs de cette tribune est consultable sur www.inventonsdemain.frCollectif 02.10.2015 à 14h47 • Mis à jour le02.10.2015 à 14h49 Dominique Sopo, président de SOS RacismeIl y a quelques jours, Nadine Morano se rendait au Liban pour visiter un camp de réfugiés syriens. À cette occasion, elle a posé d’un air épanoui pour une photo où apparaissent les visages juvéniles et radieux de deux petites réfugiées. Qu’elles étaient heureuses ces réfugiées de se serrer avec affection et simplicité contre une personne qu’elles pensaient s’intéresser à leur sort ! À peine deux semaines plus tard, elle se réclame de cette visite de terrain pour se lancer devant des millions de téléspectateurs dans une tirade pleine de haine et de rejet à l’endroit des réfugiés.En somme, elle a trahi le sourire de ces deux enfants. Je n’attends pas qu’elle en éprouve de la honte. Je l’en crois malheureusement bien incapable. Sa tirade, elle l’a faite en les abandonnant au racialisme le plus abject et en exprimant un rejet sans fard des musulmans, des étrangers et de leurs enfants. Sa « défense » de la « race blanche », tout droit sortie des égouts de l’Histoire tragique dans laquelle nous précipitèrent naguère de telles pensées, la place clairement à l’extrême droite, bien qu’elle camoufle cette évidence en se réclamant d’un parti – Les Républicains – dont elle salit le nom. Élue par les Français et siégeant à l’Europe, elle réussit l’exploit par la même occasion de trahir l’idéal européen – né des décombres d’une seconde guerre mondiale dont les carburants les plus puissants furent le racisme et l’antisémitisme – ainsi que l’idéal de notre pays.Une insulte aux générations passéesDe notre pays, elle déshonore les combats et insulte les générations passées sans oublier de cracher à la face des générations qui en sont aujourd’hui l’incarnation vivante. Je ne sais pas ce qu’est sa France, ou plutôt je le sais trop bien. Je vais donc lui parler de ma France, à travers quelques éléments qui auront peut-être l’intérêt de la distraire, à défaut de la toucher. Mon père étant orphelin de naissance, je n’ai connu que deux grands-parents, les parents de ma mère. Mon grand-père s’appelait Eugène, ma grand-mère s’appelle Fernande. Ils vivaient là où je suis né, à Valenciennes, dans une région alors – déjà – en plein désastre économique.Mme Morano aura peut-être deviné à leur prénom que mes grands-parents sont deux spécimens de ce que vous appelez la « race blanche ». Encore que, du côté de mon grand-père à tout le moins, la remontée dans l’arbre généalogique indique une ancienne ascendance espagnole, ce qui n’exclut donc pas la présence lointaine de quelques juifs et musulmans de l’Andalousie. Lorsque mon père – dont je précise qu’il est né au Togo et que sa conception du monde classerait dans la case de la « race noire » - rencontra ma mère, mes grands-parents ne virent pas un Noir. Ils virent un gendre. Lorsque des enfants naquirent de cette union, mes grands-parents ne virent pas des métis, ils virent leurs petits-enfants. Précieux soutien à une époque alors pétrie de préjugés et dont nous nous plaisions à croire qu’elle était révolue.J’imagine sans mal les remarques que durent subir mes grands-parents, qui aggravèrent leur cas en ayant plusieurs de leurs filles qui se marièrent à des hommes venus de l’Afrique subsaharienne. Je connais les insultes les plus outrageantes que durent subir mes parents et mes tantes, parfois jusque sur les murs publics. J’ai lu plusieurs lettres à moi adressées et dans lesquelles les auteurs exprimaient très clairement ce qu’ils pensaient d’une femme blanche qui était mariée à un homme noir. Ceux qui portaient l’idéal de la France, ça n’était pas et cela ne sera jamais les aboyeurs racistes qui, à l’instar du comportement de Madame Morano, ont toujours cru pouvoir se comporter en cons glorieux.La France s’incarne dans des grands combats et dans des petits moments d’une grâce infinie. Elle s’incarne dans Eugène et Fernande, qui tirèrent de leur condition populaire un humanisme qui vous a abandonnée si tant est qu’il vous ait déjà accompagnée. La France, Madame Morano, s’incarne lorsque Camille Desmoulins proclame à l’Assemblée, face à ceux qui agitent la peur de la fin des colonies si l’égalité venait à y progresser, cette phrase mémorable : « Périssent nos colonies plutôt La France » s’incarne lorsque, face au déferlement antisémite qui balaya la France lors de l’Affaire Dreyfus, Emile Zola rédigea son « J’accuse… ! » et naquit la Ligue des Droits de l’Homme. La France s’incarne lorsque, au moment où l’honneur, la fierté et l’espoir étaient rentrés dans la nuit de la Collaboration, des hommes et des femmes, de toutes origines, de toutes nationalités et de toute couleur fusionnèrent, au nom de leur survie individuelle mais aussi et même surtout au nom des idéaux de notre pays, dans la Résistance.Les visages de la France dans cette nuit tragique, c’étaient le visage du Général de Gaulle dont Mme Morano se réclame outrageusement, les visages de l’Arménien Missak Manouchian et des Juifs étrangers des FTP-MOI, les visages des Guyanais Félix Éboué et Gaston Monnerville, le visage de Joséphine Baker, le visage de Jean Moulin, les visages des tirailleurs sénégalais qui contribuèrent à la libération de la France et au statut de vainqueur dont nous pûmes grâce à eux nous targuer dans l’Après-guerre, les visages des goumiers marocains dont elle ignore peut-être qu’ils jouèrent un rôle décisif dans la victoire de Monte Cassino et donc dans la libération de l’Italie où elle a quelques origines et bien sûr les visages d’une cohorte d’anonymes qui n’oubliaient pas que l’essentiel n’était pas dans le délire de la race mais bien dans la communion d’une Humanité qu’il s’agissait de refonder sur les bases d’une égalité réaffirmée.La France s’incarne lorsque, dans les années 1980, la jeunesse de notre pays se leva contre racisme et fit le plus beau des rêves : celui de mettre à bas cette vieille haine qu’elle cherche aujourd’hui à réactiver. La France respirait de beauté lorsque des centaines de milliers de manifestants défilaient pour refuser que l’on tergiverse sur la nationalité française des enfants d’Algériens ou pour marquer dans l’espace public leur refus des outrages du racisme. La France s’incarne lorsque la République, malgré sa longue compromission coloniale, ouvrit ses bras aux réfugiés et aux migrants d’Italie, d’Espagne, de Pologne, de Belgique, de Russie, du Portugal, du Maghreb, de l’Afrique subsaharienne et de l’Asie du Sud-est.La France s’incarne lorsque de cette myriade d’histoires, de peuples, de cultures, de trajectoires individuelles se poursuit, se déploie et se réinvente une Nation. Voilà ce qu’est la France. Un pays dont on sait qu’il est beau lorsque des gens, fracassés par la vie, désirent le rejoindre en se disant que c’est dans ce pays-là qu’un avenir est possible pour eux et pour les enfants. Par le fait de personnes comme Mme Morano, c’est avec tristesse que je constate d’ailleurs que, pour la première fois depuis très longtemps, les réfugiés considèrent la France comme un pays à éviter. L’époque est à la régression et elle compte manifestement tirer les marrons du feu en y jouant un rôle ou en s’abandonnant à la pente de l’amoralité.Lorsque le temps sera au souvenir, la France, malgré Mme Morano et malgré ceux qu’elle suit et qui la suivent, sera un pays dans lequel il sera enfin normal de s’appeler tout aussi bien Audrey, Mohamed, Fatou, Patrick, Elie ou Li Mei. Elle aura juste contribué à retarder ce moment de l’advenue de cette pleine réalisation de la promesse républicaine. Ce moment, nous ferons en sorte qu’elle la retarde le moins possible. 02.10.2015 à 06h44 • Mis à jour le02.10.2015 à 15h51 | Françoise Fressoz Comme elle l’aimait son «  Nico  » ! C’était en 2007, la campagne magique, celle où le patron de l’ex-UMP, aujourd’hui LR, emballait l’électorat populaire à coups de formule magique  : « Travailler plus pour gagner plus.  » Nadine Morano, l’ancienne chiraquienne, était aux premières loges, ralliée depuis 1995 à l’enfant terrible de la droite, qui la bluffait par sa niaque, son culot, mais aussi son projet  : remettre en marche l’ascenseur social, valoriser le travail, le mérite, le salaire, comme aux plus beaux jours des «  trente glorieuses  ».«  La France qui se lève tôt  », c’était elle   : père chauffeur routier, mère standardiste, enfance passée dans une barre sur les hauteurs de Nancy, la députée de Meurthe-et-Moselle revendiquait avec force ses origines et son «  gaullisme  », dont Nicolas Sarkozy était à ses yeux l’unique et digne héritier.En campagne, l’élue ne se contentait pas de porter les couleurs de son héros, elle vivait littéralement le sarkozysme à sa façon, le verbe haut, jamais avare d’une provocation, mais qu’importe, elle était «  sa Nadine  » qui, sèchement battue aux municipales de 2008, n’en a pas moins été promue, dans la foulée, secrétaire d’Etat à la famille.« Si tout le monde s’était crevé la paillasse, on y serait arrivé »Immense fierté et fin du rêve   : en 2012, «  Nico  » est à la peine et «  Nadine  », qui se sent sur la touche, ne décolère pas contre «  ces chochottes du gouvernement qui ne font pas campagne  » et semblent déjà se résoudre à la défaite. «  Si tout le monde s’était crevé la paillasse, on y serait arrivé  », fulmine-t-elle. Le soir de la défaite, les yeux pleins de larmes, elle monte illico l’association Les Amis de Nicolas Sarkozy.Son sarkozysme n’a pas pris une ride, mais il a changé de nature. Le «  Travailler plus pour gagner plus  » a échoué. Place désormais à l’identité nationale. Quand le débat a été lancé, fin 2009, Nadine Morano a été l’une des premières à déraper avec sa tirade sur «  le jeune musulman  » dont elle attend «  qu’il aime la France, qu’il trouve un travail, qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers  ».« Un pays judéo-chrétien, de race blanche »Puis est venue l’obsession antivoile qui la fait fustiger, en août 2014, sur son compte Facebook, une femme voilée qu’elle a photographiée sur une plage. Deux mois plus tard, gare de l’Est, elle signale une autre femme à la police, en croyant qu’elle porte la burqa alors qu’il s’agit d’un niqab. «  Qu’est-ce qui vous dit qu’elle ne dissimulait pas des explosifs  ?  », se défend-elle. Samedi, sur France 2 elle est allée au bout de sa pensée en décrivant, sous estampille gaulliste, la France comme «  un pays judéo-chrétien, de race blanche  ».Nicolas Sarkozy a mis quatre jours à réagir, brusquement débordé par son ex-groupie dont il a accompagné l’évolution à grand renfort de déclarations musclées sur «  la fuite d’eau  » des migrants, les «  risques de désintégration de la société française  » ou encore «  la frontière  », seule façon, à ses yeux, de récupérer l’électorat populaire qui a fui vers Marine Le Pen. Encore fallait-il y mettre un minimum de doigté. Nadine Morano n’a jamais su, incarnant l’édifiante histoire de la dérive sarkozyste.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Ceux qui attendaient un verdict tranché, à même, soit de valider la politique économique du gouvernement, soit d’en souligner les limites, en seront pour leurs frais. Au lendemain de la présentation en conseil des ministres du projet de loi de finances 2016, les prévisions de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dressent un tableau en demi-teinte de l’économie hexagonale pour la fin de l’année.« Le produit intérieur brut (PIB) français a déçu au deuxième trimestre [avec une croissance nulle, après + 0,7 % au premier trimestre], après un début d’année dynamique. Mais les vents favorables qui existaient il y a trois mois [recul du pétrole, de l’euro et mesures de soutien du gouvernement] sont encore bien présents », a résumé, jeudi 1er octobre, Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee.Lire aussi :Des indicateurs économiques toujours contrastés en FranceParmi les bonnes nouvelles, la demande des ménages reste bien orientée, souligne l’Institut. Ces derniers « bénéficient de salaires qui augmentent encore, alors que l’inflation reste basse » en raison du repli des cours du pétrole, détaille M. Passeron. Le pouvoir d’achat devrait ainsi augmenter de 1,7 % en 2015. Un record depuis 2007.Des chefs d’entreprise plus confiantsQuant aux exportations, elles bénéficient d’un euro bas et du dynamisme des partenaires commerciaux européens de la France, ainsi que des succès commerciaux tricolores en matière navale et aéronautique, Airbus et Rafale en tête.Côté entreprises, le climat des affaires, c’est-à-dire le regard que portent les chefs d’entreprise sur la conjoncture hexagonale, « s’est de nouveau amélioré cet été ». Il a notamment décollé dans les services, longtemps restés à la traîne de l’industrie, et s’établit, au total, à un plus haut de quatre ans en France pour le mois de septembre. Les marges des entreprises se sont également nettement redressées au premier semestre : elles devraient atteindre 31,3 % sur l’ensemble de l’année 2015, contre 29,5 % un an plus tôt. Un rebond dû autant à la faible facture pétrolière qu’aux mesures mises en place par le gouvernement pour relancer l’économie (crédit d’impôt compétitivité emploi, ou CICE, et pacte de responsabilité).Lire aussi :Deux ans après sa mise en place, l’efficacité du CICE fait toujours débatMais ces bonnes nouvelles doivent être relativisées : les entreprises tricolores restent toutefois moins rentables que début 2011 (31,7 %) et nettement en-deçà de leur niveau d’avant la crise financière (33,7 % fin 2007).C’est bien là que le bât blesse : malgré un alignement des planètes inédit depuis huit ans, la France reste engluée dans une croissance poussive et heurtée, qui la place à la traîne de la zone euro.L’ingrédient manquant : l’investissement« L’ingrédient qui manque à la reprise française par rapport [aux pays voisins], c’est l’investissement dans le secteur de la construction », souligne l’Insee. Les dépenses en logement des ménages ont payé un lourd tribu à la crise : elles ont chuté de 25 % depuis 2007 et devraient continuer de reculer au second semestre. De quoi peser pour 0,4 point de PIB sur les prévisions de croissance tricolores.Lire aussi :La déprime du secteur de la construction s’installe dans la duréeConséquence : la hausse du PIB devrait atteindre 1,1 % en 2015, légèrement au-dessus de la prévision du gouvernement (1 %) mais en-dessous de la précédente estimation de l’Insee (1,2 %). « C’est mieux qu’au cours des trois dernières années, où l’on avait en moyenne + 0,4 %, mais c’est moins que dans la zone euro, où la croissance devrait atteindre 1,6 % cette année », indique M. Passeron. Dans le détail, la hausse du PIB devrait atteindre 0,2 % au troisième trimestre, puis 0,4 % au quatrième.Surtout, en dépit d’une demande robuste, de conditions de financement arrangeantes et d’une rentabilité retrouvée, le franc redémarrage de l’investissement des entreprises, attendu comme le Graal pour une véritable reprise économique, se fait toujours désirer. Il devrait « accélérer modérément » au second semestre, note l’Insee, à + 0,5 % au troisième trimestre et 0,6 % au quatrième.Trou d’airPas assez pour inverser la courbe du chômage. L’emploi en France devrait augmenter de 116 000 postes en 2015, après seulement 24 000 en 2014, grâce au double effet de la reprise et des mesures de soutien économique (CICE et pacte de responsabilité). De quoi compenser l’augmentation de la population active, donc stabiliser le taux de chômage (10,3 % fin 2015 en France, dont 10 % en métropole). Mais pas le faire reculer…Lire aussi :La reprise reste trop fragile pour créer des emploisAu final, « l’activité devrait progresser par à-coups, et le troisième trimestre pâtira encore de la baisse temporaire de la production industrielle, survenue au printemps et en juillet », souligne M. Passeron. Un trou d’air a priori dû à des facteurs ponctuels (grèves, arrêts techniques d’usines) mais qui « tranche avec les réponses optimistes des chefs d’entreprise à nos enquêtes de conjoncture », souligne Dorian Roucher, chef de la division synthèse conjoncturelle de l’Insee.Une croissance en éternelle convalescence, une forte demande qui n’incite ni à pousser les feux de la production, ni à investir… Ces paradoxes font perdre leur latin à plus d’un économiste. Et accréditent l’idée, de plus en plus répandue, que la période actuelle de sortie de crise diffère beaucoup des précédentes. « En France, on assiste à un phénomène de rétention de main d’œuvre : les chefs d’entreprises sont nombreux à indiquer qu’ils peuvent encore produire plus sans embaucher davantage », souligne Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui estime ce sureffectif à 85 000 postes.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.10.2015 à 18h13 Pour la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), priver des parents étrangers d’allocations pour leurs enfants venus en France en dehors de la procédure de regroupement familial n’est pas discriminatoire. C’est le sens d’un arrêt rendu par la CEDH mardi 29 septembre, douchant les espoirs des milliers de familles concernées.Dans cette affaire, des familles congolaises se battent depuis des années pour que la Caisse d’allocations familiales (CAF) prenne en compte tous leurs enfants dans le calcul de leurs prestations. Elles accusaient la France de discrimination et d’atteinte à la vie familiale. D’après les juges européens, les requérants ont certes subi une différence de traitement par rapport à des familles françaises. Cependant cette différence « n’est pas exclusivement fondée sur la nationalité, les requérants s’étant vu refuser les allocations familiales en raison du caractère irrégulier de l’entrée en France de leurs enfants, conséquence d’un comportement volontaire contraire à la loi », ont-ils tranché, dans une décision définitive.Le fait de réserver les allocations familiales aux enfants nés en France ou venus sur le territoire par le biais du regroupement familial repose sur une « justification objective et raisonnable », a encore estimé la Cour, qui a déclaré à l’unanimité les requêtes irrecevables.Cette situation concernerait 9 000 enfants étrangers en FranceL’avocate de l’une des familles déboutées, Me Hélène Gacon, a déploré une « décision très sévère et très inquiétante ». Ses clients, un couple de Congolais résidant dans la banlieue de Rennes, ont quatre enfants, mais seuls les deux plus jeunes, nés en France, sont « reconnus » par la CAF. Les deux aînés, nés en République démocratique du Congo et arrivés en France en 2002, ne sont pas pris en considération car ils n’ont pas rejoint leurs parents selon la procédure de regroupement familial.Saisie de cas similaires, la Cour de cassation avait donné raison en 2004 aux familles étrangères avant d’opérer un changement de jurisprudence en 2011. C’est ce revirement que les familles concernées contestaient devant la CEDH.Selon l’économiste Antoine Math, de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), ce problème concernerait au maximum 9 000 enfants étrangers en France. Les ressortissants de pays liés à l’Union européenne par un accord d’association (notamment les Algériens, Marocains, Tunisiens et Turcs) ne sont pas concernés par ces restrictions, la Cour de cassation ayant jugé en 2013 qu’en vertu de ces accords ils devaient bénéficier des mêmes prestations familiales que les Français.Les autres nationalités – par exemple des Chinois, Haïtiens, Colombiens, Vietnamiens, Comoriens… – ne bénéficient pas d’un tel accord et peuvent donc tomber dans le cas où leurs enfants sont ignorés par les CAF. Il s’agit souvent de familles entrées de manière irrégulière sur le territoire et qui ont ensuite été régularisées. Samuel Laurent et Mathilde Damgé Ce qui n’aurait pu être qu’une sortie médiatique de plus s’est transformé en feuilleton. Lorsque Nadine Morano a affirmé, samedi, durant l’émission « On n’est pas couché », sur France 2, que la France était un « pays de race blanche », elle s’attendait forcément à susciter des réactions indignées, mais elle ne pensait sans doute pas que l’UMP finirait par lui retirer l’investiture pour les régionales dans le Grand Est.Lire aussi :Le « Moranator », l’outil pour générer de vraies déclarations de Nadine MoranoL’ancienne ministre, soutenue par certaines figures d’extrême droite, assume : elle invoque le patronage de De Gaulle et revendique un certain « bon sens ». Qu’en est-il ?1. De Gaulle a-t-il réellement prononcé cette phrase ?Nadine Morano se défend en affirmant citer le général de Gaulle. Le passage est en effet connu, et on le trouve très régulièrement cité sur Internet par la « réacosphère ».D’où vient cette phrase ? Elle est rapportée par Alain Peyrefitte, biographe de Charles de Gaulle – l’ancien ministre est d’ailleurs le seul à la citer, plus de trente ans plus tard (en 1994). Dans le tome 1 de C’était de Gaulle, il est écrit que le premier président de la Ve  République aurait prononcé cette phrase le 5 mars 1959, en pleine guerre d’Algérie :« C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »A part dans les écrits d’Alain Peyrefitte, nulle trace ne permet d’authentifier ce texte, que conteste l’historien Jean-Paul Bled, ancien président des Cercles universitaires d’études et de recherches gaulliennes, cité par Les Inrocks :« Le général de Gaulle considérait qu’il n’y a que l’écrit qui pouvait engager sa personne. Or cette phrase a été prononcée à l’emporte-pièce dans une conversation privée mais il n’y a aucune trace écrite dans ses mémoires ou ses discours. Le général de Gaulle ne peut donc en être comptable. »Néanmoins, ce n’est pas le seul emploi du mot « race » par de Gaulle. Comme nous l’ont fait remarquer plusieurs lecteurs, il évoque également, dans « Mémoires d’espoir », paru en 1970, à propos de l’Europe :« ...Pour moi j’ai, de tous temps, mais aujourd’hui plus que jamais, ressenti ce qu’ont en commun les nations qui la peuplent. Toutes étant de même race blanche, de même origine chrétienne, de même manière de vivre, liées entre elles depuis toujours par d’innombrables relations de pensée, d’art, descience, de politique, de commerce, il est conforme à leur nature qu’elles en viennent à former un tout, ayant au milieu du monde son caractère et son organisation ... »2. Peut-on dire néanmoins que cette phrase est « gaulliste » ?Il faut d’abord rappeler que Charles de Gaulle, né en 1890, a grandi dans un contexte fondamentalement différent de celui de Nadine Morano, où la « race » était une notion très répandue et étudiée, qui n’avait pas encore été démentie par la science.Dans son étude sur Le mot « race » au tournant du XXe siècle (1992), l’historienne Madeleine Rebérioux rapportait des débats à l’Assemblée nationale en 1908 où le mot désignait l’armature et la vigueur d’un peuple ou d’une nation – dans le cadre de discussions sur l’alcoolisme ou la natalité par exemple.On peut aussi rappeler que Charles de Gaulle a pu parler en privé des « nègres » (selon Jacques Foccart dans ses mémoires), voire, dans un discours de 1967, des Juifs comme un « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur ». Si le général a eu d’autres propos qui paraissent choquants quarante ou cinquante ans plus tard, il semblent davantage se rapprocher de l’usage sémantique en vigueur à l’époque que de propos racistes ou racialistes. L’argument est donc pauvre : on peut trouver chez Voltaire des écrits antisémites, et de grands penseurs de la renaissance ont cherché à justifier l’esclavage. Se prévaloir de l’emploi d’un mot en invoquant une citation datant d’un demi-siècle, même d’un homme illustre, ne peut suffire.C’est durant la vie politique de Charles de Gaulle qu’a été cautionné l’inscription constitutionnelle du principe d’égalité entre les « races ». Il a déjà quitté le pouvoir avant l’adoption de la constitution de la IVe République (1946), mais a suivi, certes avec moins d’influence qu’il l’aurait souhaité, son élaboration. Il a ensuite été à l’origine de celle de la Ve  République (1958). Dans celle de 1946 apparaît, en préambule, la phrase :« Le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. »Dans celle de 1958, elle deviendra la première phrase de l’article 1er :« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. »De Gaulle, l’homme, a donc eu des propos parfois choquants aujourd’hui. Mais De Gaulle, président, a largement adhéré à ce principe fondamental depuis : la République ne fait aucun distinguo entre ses citoyens en fonction de la couleur de leur peau ou de leur religion.3. Non, la « race blanche » n’existe pasNadine Morano s’est aussi défendue en avançant que le terme « race » était dans le dictionnaire. Si « race » se trouve en effet dans les dictionnaires – le Larousse signale d’ailleurs dans sa définition que le mot « est au fondement des divers racismes et de leurs pratiques » – il a été supprimé en 2013 de la législation française par l’Assemblée nationale – mais reste pour l’instant dans la Constitution.Le mot existe, mais qu’en est-il de sa réalité scientifique ? Certains, minoritaires, estiment que le terme pourrait continuer de s’employer, arguant qu’on évoque des « races » au sein d’une même espèce animale, et que l’ethnie, notion complexe qui tient compte de considérations socioculturelles, linguistiques ou autres, ne peut suffire à décrire ces différences, non seulement physiques, mais aussi physiologiques (certaines affections sont plus répandues chez les personnes à la peau plus foncée, ou l’inverse).Néanmoins, la plupart des scientifiques réfutent ce fait, estimant que ces différences ne peuvent suffire : les brassages génétiques se multiplient depuis l’aube de l’humanité, et la mondialisation tend à les accélérer. Le terme de « race » ne recouvre donc aucune réalité scientifique précise : il est le résultat d’une construction sociale et/ou de perceptions visuelles : les « Noirs » ne constituent pas un groupe biologiquement homogène ou cohérent, pas plus que les « Blancs », les « Jaunes », etc.Lire : Les « races humaines » existent ? Alors énumérez-les !4. Non, ce terme n’est pas innocentL’imaginaire du « Blanc », que l’on retrouve beaucoup dans une rhétorique d’extrême droite pointant la « menace » de « disparition » ou de « remplacement » de celui-ci, ressort très largement d’une distorsion sémantique : si l’on parle vraiment de couleur de peau, les « Blancs » sont très largement majoritaires en France.Si la justice a reconnu des cas où la circonstance de « racisme » a été retenue comme aggravante, en cas d’insulte comme « sale Blanc », la sémantique du « racisme anti-Blanc » entretenue par l’extrême droite consiste en un renversement, qui vise avant tout à invalider les revendications des minorités.C’est d’ailleurs la logique de Maurice Barrès (1862-1923), député et idéologue de l’extrême droite française, dans l’échange à l’Assemblée nationale que cite Madeleine Rebérioux dans son étude : « La race ne fonctionne plus comme un indicatif de cohésion partielle à l’intérieur d’un groupe, mais comme l’énoncé d’une radicale exclusion. »Parler de « races » est donc tout sauf innocent, et la défense de Mme Morano consistant à s’abriter derrière le « bon sens » des différences physiques, ne suffit pas. Le racisme est, en soi, un délit. Et d’autres « dérapages », par exemple celui du socialiste Georges Frêche qui évoquait en 2006 « les Blancs (..) nuls en football », ou Manuel Valls parlant dans un enregistrement des « Blancs, white, blancos », ont été largement condamnés (mais pas forcément sanctionnés), comme celui de Mme Morano.Lire aussi l’enquête (édition abonnés) : Fin de « race »Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme En Ile-de-France, la campagne des régionales vire à l’aigre. L’équipe du socialiste Claude Bartolone a décidé, jeudi 1er octobre, de porter plainte pour pratiques électorales frauduleuses en faveur de Valérie Pécresse (Les Républicains). « Nous dénonçons un réseau de propagande organisé et totalement illégal », affirme le sénateur socialiste Luc Carvounas, directeur de campagne du président de l’Assemblée nationale.A la mairie de Lizy-sur-Ourcq, en Seine-et-Marne, l’équipe de M. Bartolone a découvert l’existence – constatée jeudi par huissier – de cartons entreposés contenant des tracts de campagne de Mme Pécresse. L’entourage du candidat socialiste a également intercepté un e-mail du « service des élections » de la mairie de Lizy, adressé à une longue liste de maires de la circonscription. « Des tracts pour les élections régionales de décembre 2015 sont à votre disposition en mairie de Lizy et à distribuer dans vos communes. Merci de bien vouloir venir les chercher dès que possible », lit-on dans ce document, dont Le Monde a eu copie.« Ce n’est rien d’autre qu’une utilisation des fonctionnaires et des locaux communaux à des fins électorales, ce que le code électoral interdit formellement », affirme M. Carvounas. « La question est de savoir qui est le donneur d’ordre », ajoute le sénateur.« Respecter scrupuleusement les règles électorales »Contactée par Le Monde, la maire de Lizy-sur-Ourcq, Nicolle Conan, membre du parti Les Républicains, confie : « Il y a quelques jours, j’ai été contactée par le secrétaire parlementaire de M.Copé [Jean-François Copé, député (LR) de la circonscription] qui m’a appelée pour me prévenir que seraient livrés à la mairie des cartons contenant des tracts pour la campagne de Valérie Pécresse et pour me demander de contacter les maires du canton pour qu’ils viennent les chercher. » Quatre maires de droite sont ainsi venus chercher les tracts. « Je n’ai en rien le sentiment d’avoir commis une infraction », assure l’élue, qui ajoute « tomber des nues » devant les reproches qui pourraient lui être adressés.Mme Conan précise qu’elle « n’a touché à aucun de ces cartons » car elle n’a « pas le droit de distribuer des tracts avant le début de la campagne officielle, mi-novembre ».Contactée par Le Monde, l’équipe de Mme Pécresse affirme n’être responsable d’aucune « irrégularité ». « Il existe cinq points de stockage des matériels de campagne en Seine-et-Marne, précise un proche de la députée des Yvelines. Evidemment, aucune mairie ne fait partie de ces cinq points. Nous rappelons régulièrement depuis le début de l’année de respecter scrupuleusement les règles électorales », indique l’entourage de la candidate de la droite en Ile-de-France.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof Le président de la République a annoncé, jeudi 8 octobre, avoir demandé à la garde des sceaux que soit préparée une réforme du code pénal avant la fin de l’année, « pour faire de toute inspiration raciste ou antisémite, une circonstance aggravante de toute infraction, quelle qu’elle soit». Dans un discours prononcé lors de sa visite au mémorial du Camp des Milles, une ancienne tuilerie de la campagne d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), transformée en camp de concentration de 1939 à 1943, François Hollande a fixé une date pour ce renforcement pénal, qu’il avait déjà évoqué le 27 janvier au Mémorial de la Shoah, à Paris.«La République ne connaît pas de race, ni de couleurs de peau », a déclaré le chef de l’Etat, dans une allusion peu voilée aux récentes déclarations de la députée européenne Nadine Morano (Les Républicains). « Elle ne connaît pas de communautés. Elle ne connait que des citoyens libres et égaux en droit. Ce principe n’est pas négociable et ne le sera jamais, a encore dit le président de la République. Nous avons le devoir de refuser certains mots. Des mots qui sont prononcés. Et dénoncer les effets de ces mots, ce qu’ils traduisent, les divisions, les amalgames, les exclusions, les discriminations ».Lire aussi :Nadine Morano, l’incarnation d’une dériveContre les  « faussaires de l’histoire »Sa visite dans un lieu qu’il a qualifié de «Vél’ d’Hiv’ du Sud», a été chargée de symboles et imprégnée de messages politiques dans une région où le Front national ambitionne de s’emparer du conseil régional. Accompagné de Christiane Taubira, de la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, du ministre des sports, Patrick Kanner, et du secrétaire d’Etat chargé des anciens combattants et de la mémoire, Jean-Marc Todeschini, mais aussi de la tête de liste socialiste aux régionales, Christophe Castaner, M. Hollande a déposé une gerbe devant le wagon-souvenir de la déportation. Puis il a écouté solennellement, debout dans le soleil de l’automne provençal, les noms de la centaine d’enfants morts au camp d’extermination d’Auschwitz après avoir été internés aux Milles.«Toute l’histoire doit être transmise dans son exactitude face aux faussaires et aux négationnistes », a insisté le président de la République, après avoir longuement visité l’ancienne tuilerie transformée en impressionnant musée de la mémoire et de la mécanique des génocides. Au lendemain de sa passe d’armes avec Marine Le Pen, au Parlement européen de Strasbourg, sur la question des réfugiés, M. Hollande a enfoncé le clou. Faisant le lien entre le sort réservé aux opposants allemands et autrichiens au régime nazi, incarcérés aux Milles par la troisième République, et celui des demandeurs d’asile syriens, il a insisté sur les chiffres : « Il faut faire connaitre la vérité : le nombre de Syriens que nous avons accueillis depuis 3 ans et le début de ces massacres ne dépasse pas 7 à 8000, a précisé le chef de l’Etat. Depuis quelques semaines, nous en avons accueilli quelques centaines. Et il y en a qui voudraient nous faire croire que nous sommes envahis ? La France a pris l’engagement d’en recevoir 24 000 dans les deux ans. Je le dis ici au camp des Milles, nous ferons ce que nous aurons à faire, parce que nous sommes la France. »En visite dans les quartiers nord de MarseilleSaluant la transformation de ce lieu longtemps considéré comme, a-t-il dit, « une trace de honte », en « outil de recherche et de transmission », M. Hollande a assisté à la signature par la directrice générale de l’Unesco, la Bulgare Irina Bokova, et le président d’Aix-Marseille-Université, Yvon Barland, de la charte validant l’installation d’une chaire « Mémoire au service de l’humanisme » au camp des Milles.Dans la matinée, M. Hollande avait débuté son déplacement officiel dans les Bouches-du-Rhône par une visite au lycée professionnel et technologique de l’Estaque dans les quartiers nord de Marseille. L’occasion de célébrer les 30 ans du baccalauréat professionnel mais aussi d’évoquer la notion de citoyenneté avec des enfants souvent issus de quartiers difficiles de la ville. Dans un dialogue avec les délégués de classes de cet établissement de 400 élèves, le président de la République a félicité ces jeunes « élus », leur rappelant qu’avec « leurs fonctions venaient des responsabilités ». «Il est toujours flatteur d’être élu, mais ce n’est jamais humiliant d’être battu» s’est amusé le chef de l’Etat.Gilles RofJournaliste au Monde Gaëlle Picut « Durant sa campagne de 2012, François Hollande a eu une très bonne idée. Pour les TPE-PME, il avait parlé d’exonérer de charges sociales un senior en échange de l’embauche d’un jeune en contrat à durée indéterminée [CDI]. En gros, le montant de ces charges correspond au coût d’un jeune. Cela effaçait vraiment la prise de risque pour le chef d’entreprise. Et pour l’Etat, cela ne coûtait pas très cher puisque le jeune allait consommer, sortir des rangs des chômeurs, etc. C’était également une bonne chose de mettre en place une mesure à destination des TPE-PME car un important gisement d’emplois se trouve dans ces entreprises. Mais lorsque la loi est passée, la mesure a été vidée de son contenu », estime Julien Leclercq, à la tête de Com’Presse, une PME de 48 personnes et auteur de Journal d’un salaud de patron (Fayard, 2015) dans lequel il raconte son quotidien de « petit » patron et ses efforts pour développer son activité et l’emploi.Petit rappel : le contrat de génération est un dispositif lancé en 2013 par le gouvernement visant à favoriser le maintien en emploi des seniors, l’insertion durable de jeunes dans l’emploi ainsi que la transmission de compétences. Un concept en phase avec l’anticipation des départs estimés à 600 000 par an et des arrivées sur le marché de l’emploi (700 000 par an).La loi du 1er mars 2013 a instauré une aide financière de 4 000 euros par an (pendant trois ans) à destination des petites et moyennes entreprises, pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans, en CDI à temps complet (ou au minimum à 80 %) à la condition de garder un salarié âgé de 57 ans ou plus.Le contrat de génération impose, en outre, aux entreprises de taille intermédiaire (entre 50 et 300 salariés) de signer des accords collectifs sur l’emploi des seniors et des jeunes ou à défaut un plan d’action, sous peine de sanction financière. Enfin, un tutorat entre le nouvel arrivant et le senior doit être mis en place (un volet plus difficile à contrôler d’ailleurs).Le taux de chômage a continué d’augmenterMais le bilan, deux ans et demi après, reste maigre. Seuls 51 000 contrats ont été signés selon les données publiées par le ministère du travail à l’occasion de la Semaine « contrat de génération » qui a eu lieu du 28 septembre au 2 octobre, alors qu’un objectif de 75 000 par an, soit 500 000 en cinq ans, avait été fixé.Par ailleurs, le taux de chômage des jeunes a continué d’augmenter (23,4 % au 2e trimestre 2015 versus 22,8 % au 2e trimestre 2012). Le gouvernement a essayé à plusieurs reprises de modifier le dispositif pour le relancer.Par exemple, depuis septembre 2014, en cas de double recrutement d’un jeune et d’un senior, l’aide est portée à 8 000 euros par an. Mais les résultats restent peu significatifs. Par ailleurs, parmi ces contrats signés, un certain nombre d’entre eux ne répond pas vraiment à la problématique initiale. En effet, selon une étude de la Dares (ministère du travail) publiée en mars, seuls 22 % des jeunes qui ont bénéficié d’un contrat de génération étaient au chômage, la majorité d’entre eux étaient déjà dans l’entreprise (en CDD, en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation).Difficile dans ces conditions de savoir parmi ces 51 000 contrats signés ceux qui ont vraiment été déclenchés par le contrat de génération et ceux où l’aide financière a constitué une aubaine pour les entreprises en mesure de présenter dans leur dossier de demande un profil senior en regard de celui du jeune qui aurait été de toute manière gardé ou embauché. « On subventionne des emplois qui auraient été créés », a indiqué Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) à l’AFP.Réflexion relancée sur la gestion des âges« Au moment où la loi est passée, j’étais moi-même en train de réfléchir à recruter un jeune. Mais ce n’est pas l’aide de 4 000 euros qui a influencé ma décision finale, confirme Julien Leclerq. En effet, un tel montant ne diminue quasiment en rien la prise de risque financier et juridique que représente une embauche en CDI d’un jeune en ces temps d’incertitude économique ».« L’échec de cette mesure était couru d’avance. Face à la problématique de création d’emplois, on se retrouve face à des mesures soit méconnues - toutes les TPE-PME n’ont pas de DRH -, soit trop faibles », explique-t-il.En revanche, un certain nombre de chefs d’entreprise reconnaissent publiquement que le dispositif a eu le mérite de (re) lancer la réflexion autour de la gestion des âges, de la transmission des compétences et des conditions de travail des seniors.Tel était notamment le message des dirigeants des deux entreprises, Convers Télémarketing et MANE, lauréates du Trophée « Contrat de génération » qui leur ont été décerné le 29 septembre. C’est également celui du gouvernement qui estime que « qualitativement, on a de bonnes retombées » grâce aux 31 accords de branches (soit 3,2 millions de salariés couverts) et aux 14 900 accords d’entreprises (8,8 millions) comptabilisés depuis le lancement du dispositif.Gaëlle PicutJournaliste au Monde 08.10.2015 à 10h37 • Mis à jour le08.10.2015 à 11h06 | Guy Dutheil Un milliard d’euros sur cinq ans pour renforcer l’attrait touristique de la France. C’est l’annonce faite, jeudi 8 octobre, par le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Pierre-René Lemas, lors de la première conférence annuelle sur le tourisme, organisée au ministère des affaires étrangères sous l’égide de Laurent Fabius.L’objectif du ministre est d’aider la France à tenir son rang de première destination touristique du monde pour les vingt prochaines années. M. Fabius souhaite atteindre le seuil des 100 millions de touristes par an d’ici à 2020, contre 84 millions en 2014. En juin 2014, dans un entretien au Monde, M. Fabius s’était fixé comme objectif de capter 5 %, au moins, du milliard de touristes supplémentaires qui sont attendus à l’horizon 2030. Selon le ministre, ce nouvel afflux pourrait permettre de « quasiment doubler l’excédent que rapporte le tourisme à notre balance extérieure, actuellement 12 milliards d’euros ».L’importance du tourisme fluvialDans le détail, la plate-forme d’investissement sera gérée par la CDC, qui pilotera la levée des fonds et la répartition de ce pactole. Le premier volet du dispositif sera la création d’une foncière de 500 millions d’euros consacrée à la rénovation et à la construction d’infrastructures hôtelières. La mise de fonds initiale de la CDC sera comprise entre 100 millions et 150 millions d’euros, et la Caisse espère attirer les investisseurs institutionnels de manière à atteindre 500 millions d’euros.Il s’agit ensuite de financer les territoires et leurs équipements touristiques (ports de plaisance, parcs d’exposition, thermalisme, tourisme culturel, etc.), à l’aide d’« un fonds doté de 400 millions », a précisé M. Lemas. M. Fabius a insisté sur l’importance de développer le tourisme fluvial.Enfin, un fonds de capital-développement sera créé par la Banque publique d’investissement (Bpifrance) pour les petites et moyennes de la filière tourisme, notamment des secteurs de l’innovation et de l’e-tourisme, et sera « doté de 100 millions d’euros », a ajouté le directeur général de la CDC.Lire aussi :La très lucrative route des vinsLire aussi : Le tourisme, un secteur essentiel de l’économieGuy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot Une manifestation place de la République à Paris et des rassemblements en province doivent marquer le coup d’envoi, jeudi 8 octobre, de la mobilisation du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche contre le manque de moyens. Une mobilisation interprofessionnelle, au mot d’ordre de : « Contre les politiques d’austérité du gouvernement, manifestons-nous ! » est portée par les syndicats CGT, Snesup-FSU, Solidaires et Unef, ainsi que par l’organisation lycéenne UNL. Vendredi 16 octobre, l’ensemble des syndicats appellent à une manifestation parisienne, de l’université de Jussieu au ministère de l’économie et des finances, à Bercy, avec le collectif « Sciences en Marche ».Le projet de budget 2016 prévoit une hausse de 165 millions d’euros des crédits à l’enseignement supérieur et à la recherche, après une baisse de 100 millions d’euros l’an dernier. Un millier de nouveaux emplois sont inscrits au budget, comme les années précédentes. De 2013 à 2015, 3 000 postes ont déjà été créés. Mais les universités, faute de moyens, en ont aussi supprimés. Si bien qu’au total seuls 1 500 à 2 000 emplois nouveaux sont réellement apparus. Or, en trois ans, 125 000 nouveaux étudiants se sont inscrits à l’université. La rentrée est donc très tendue comme le montre, en images, le blog Ma salle de cours va craquer.Lire aussi :« Ma salle de cours va craquer », le Tumblr qui dénonce la surpopulation à l’universitéLe geste budgétaire du gouvernement pour 2016 est perçu comme très insuffisant par les syndicats des enseignants, des personnels et des étudiants. Ces derniers demandaient entre 300 millions et 500 millions d’euros de plus dans le budget 2016 juste pour assurer un fonctionnement correct de l’enseignement supérieur l’an prochain, sans compter de nouveaux investissements ou un effort en faveur de la recherche publique, dont le budget va rester stable selon le projet de loi de finances 2016.« La hausse dans le budget 2016, je la prends comme un apéritif »Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche, ne cache pas non plus que ce budget n’est pas encore à la hauteur de ses ambitions et des nécessités pour le supérieur. « La hausse de 165 millions d’euros dans le budget 2016, je la prends comme un apéritif », a-t-il déclaré lors du colloque « Quel enseignement supérieur pour la France en 2020 ? », mardi 6 octobre à l’université Paris Dauphine. « Consacrer un milliard d’euros en plus au supérieur est un choix politique mais la France en a les moyens », a-t-il ajouté.Politiquement, la discussion se poursuivra au Parlement à l’automne, lors du débat sur la Stratégie nationale pour l’enseignement supérieur (StraNES), qui prévoit une hausse des effectifs étudiants de 2,5 à 3 millions d’ici à cinq ans et l’obtention d’un diplôme du supérieur par 60 % d’une classe d’âge en 2025 (44 % actuellement).Lire aussi :Quarante propositions pour démocratiser l’accès à l’enseignement supérieurLes syndicats étudiants Unef et la Fage ont également été déçus que François Hollande, venu jeudi 1er octobre célébrer les 60 ans des Centres régionaux des œuvres universitaires (CROUS) à Paris, ait présenté un plan pour la vie étudiante en 35 points sans annoncer de moyens supplémentaires, notamment pour les bourses. Celles-ci ont été revalorisées et étendues en 2013. Mais les organisations étudiantes demandent au gouvernement d’aller plus loin.Lire aussi :Un Plan pour la vie étudiante destiné à améliorer le quotidien, mais sans grands moyensAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Auffret La réaction de Christiane Taubira aura été immédiate. Le mardi 6 octobre, lendemain de la fusillade au cours de laquelle un policier de 36 ans a été grièvement blessé à l’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) par un détenu qui n’avait pas réintégré sa prison à l’issue d’une permission, la garde des sceaux a annoncé aux députés sa volonté « d’améliorer » les textes de loi sur les permissions de sortir de prison, « notamment en imposant une escorte à certains détenus ».Lire aussi :Christiane Taubira veut réformer les sorties de détenusLe tireur impliqué dans la fusillade, tué lors de l’échange de coups de feu, n’avait pas réintégré la prison de Réau (Seine-et-Marne) à la suite d’une permission de sortir accordée le 27 mai. Il devait, lors de cette sortie de quelques heures, se rendre à la mairie pour obtenir des documents nécessaires à une succession, peu après le décès de son père. Multirécidiviste, le jeune homme de 24 ans venait, au moment de la fusillade, de braquer un entrepôt de bijoux, situé à Saint-Ouen.Le député (Les Républicains) Eric Ciotti s’est « indigné », dans un communiqué, de la permission accordée au détenu en se demandant comment il était possible d’« envisager, de manière consciente et responsable d’accorder une mise en liberté temporaire à un multirécidiviste ». Le secrétaire général adjoint du syndicat Unité SGP Police-FO, Nicolas Comte, a, lui aussi, posé cette question sur le plateau d’RMC, le mardi 6 octobre.Tous deux remettent en cause la procédure d’autorisation de la permission de sortir. Le premier ministre, Manuel Valls, a reconnu la nécessité de « revoir la législation » sur la question, donnant ainsi son aval à la réflexion engagée par la garde des sceaux.Qu’est ce qu’une permission de sortir ?Il s’agit la possibilité, pour une personne condamnée et purgeant une peine de prison ferme, de « s’absenter d’un établissement pénitentiaire pendant une période de temps déterminée ». Les motifs de cette sortie sont multiples : présentation à un employeur ou à un examen dans un objectif de réinsertion, membre de la famille proche gravement malade ou décédé…De nombreux détenus ne sont cependant pas autorisés à formuler une telle demande de permission de sortir. C’est le cas des personnes condamnées à la réclusion criminelle à perpétuité n’étant pas impliquées dans une procédure de libération conditionnelle. De plus, une expertise psychiatrique est demandée avant tout accord de sortie pour les auteurs de crimes, d’atteintes volontaires à la vie, ou de délits d’agressions sexuelles par exemple.Le temps de sortie accordé (la période passée en dehors de la prison est déduite de la peine attribuée) n’est pas encadré par le code de procédure pénale, et peut varier de quelques heures – comme pour le tireur de l’Ile-Saint-Denis – à plusieurs jours, lors, par exemple, d’un dispositif de maintien des liens familiaux.Qui décide d’accorder une permission ?Eric Ciotti a dénoncé, à la suite de la fusillade de lundi, les décisions prises « dans le secret d’un cabinet de juge d’application des peines ». C’est bien le magistrat du tribunal de grande instance qui décide de l’attribution des permissions, mais il ne le fait jamais seul. Il est accompagné dans cette mission par la commission de l’application des peines (CAP), qu’il préside, constituée d’un représentant du procureur de la république, ainsi que du directeur de l’établissement pénitentiaire, de travailleurs sociaux et de surveillants pénitentiaires.Le SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) donne également son avis à travers cette commission. Son directeur peut, dans certaines situations, prendre la décision d’une autorisation de permission. Le temps de sortie accordé est défini par le juge d’application des peines (JAP).Quelle est l’évolution du nombre de permissions ?Régulièrement taxée de laxisme quant à sa politique pénale, notamment concernant la baisse de la population carcérale en France, l’orientation choisie par Christiane Taubira n’a pas changé en profondeur les statistiques des permissions de sortir.Leur nombre est même en baisse : en 2014, 48 481 permissions ont été accordées, soit près de 14 000 de moins qu’en 2009, sous la tutelle de Michèle Alliot-Marie, alors garde des sceaux.Parallèlement, le taux d’évasion lors d’une sortie reste faible – 0,5 % en moyenne depuis 2007 – et est resté sous la barre des 300 évasions en 2013. #container_14442948318{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14442948318{ height:500px; } #container_14442948318 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14442948318 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; 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margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux d'évasion suite à une permission de sortir Source : Statistiques des permissions de sortir (DAP-PMJ5)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14442956714", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 10, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2007","2008","2013","2011","2012","2009","2010"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "taux", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.4669465836 ], [ "", 0.4078870698 ], [ "", 0.5334345955 ], [ "", 0.6010531728 ], [ "", 0.6157969736 ], [ "", 0.3734734685 ], [ "", 0.5508624289 ] ], "type": "column", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Un passage de témoin que les parlementaires jugent « plus difficile que prévu ». Selon le SCSI-CFDT, « policiers et gendarmes assurent toujours la majorité des transferts de détenus ».Que se passerait-il si les escortes – aujourd’hui peu fréquentes – des détenus en permission devenaient obligatoires ? « Les policiers devront jouer les nounous », répond le syndicat. Le projet ne semble « absolument pas réalisable en l’état des effectifs », selon Béatrice Brugère, secrétaire générale de FO-Magistrats, interrogée par BFMTV.Malgré un nombre de permissions en baisse, et la nécessité pour de nombreux prévenus de sortir ponctuellement de prison – notamment pour envisager une réinsertion – l’escorte systématique est loin de faire l’unanimité dans le monde judiciaire.Le député (PS) et ancien directeur de prison Joaquim Pueyo propose une solution soulevée par de nombreux magistrats et membres de l’administration pénitentiaire : « le développement de la vidéoconférence », qui pourrait éviter les sorties les plus brèves, souvent justifiées par des démarches administratives. Dans ce cas, les escortes ne seraient plus nécessaires : l’administration elle-même se déplacerait en prison.Simon AuffretJournaliste au Monde 08.10.2015 à 06h42 • Mis à jour le08.10.2015 à 09h59 | Alexandre Lemarié C’est officiel : Nadine Morano ne sera pas la tête de liste des Républicains (LR) en Meurthe-et-Moselle pour les élections régionales. Mercredi 7 octobre, le parti a retiré l’investiture de la députée européenne en Meurthe-et-Moselle pour sanctionner ses propos sur une supposée « race blanche » à défendre dans une France en voie d’islamisation, et l’a remplacée par l’ancienne députée Valérie Debord. Certes, la sortie de Mme Morano, qui s’est récemment déclarée candidate à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, n’engage pas sa formation dans son ensemble. Il n’empêche : le « dérapage » de l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, selon l’expression de ce dernier, dit quelque chose de la droite actuelle.Il illustre la dérive droitière d’une partie de l’ex-UMP, qui a ouvertement décidé de concurrencer le Front national sur son terrain dans l’espoir de limiter sa progression. Sur l’immigration, la sécurité et l’identité, des ténors de LR rivalisent de formules chocs, afin de retenir les électeurs séduits par le discours de Marine Le Pen. Au risque de tomber dans la surenchère et de franchir la ligne rouge, comme ce fut le cas de Mme Morano.Ses propos sont venus après beaucoup d’autres. Récemment, plusieurs responsables de LR ont émis des idées proches de celles de l’extrême droite : Christian Estrosi a évoqué l’existence d’une « cinquième colonne » islamiste en France ; Bruno Le Maire et Xavier Bertrand ont proposé d’« expulser » ou d’« emprisonner » de manière préventive tous les étrangers fichés pour leurs liens avec le terrorisme, sans avoir de preuve de leur culpabilité ; la porte-parole de LR, Lydia Guirous, a jugé nécessaire de « fermer les frontières de Schengen » ; des maires de droite se sont dits prêts à accueillir des réfugiés chrétiens et non des musulmans…La stratégie théorisée par Patrick BuissonS’il a condamné le « dérapage » de son ex-protégée, M. Sarkozy a lui-même une part de responsabilité dans la dérive droitière de ses troupes. C’est lui qui, dès 2007, a appliqué la stratégie théorisée par Patrick Buisson, son ex-conseiller venu de l’extrême droite, consistant à aller le plus loin possible sur le terrain du FN, dans l’espoir de « siphonner » ses électeurs. La manœuvre a fonctionné en 2007, pas en 2012. Qu’importe : dans son projet de reconquête de l’Elysée, M. Sarkozy a décidé de poursuivre dans cette direction, convaincu que la primaire et la présidentielle se joueront auprès de l’électorat le plus radicalisé.Le 24 septembre, lors des journées parlementaires de LR, à Reims, il soulignait ainsi la nécessité « d’aller plus loin » sur le terrain de l’immigration et de l’identité nationale menacée. Au risque d’aller trop loin, comme ce fut le cas pour Mme Morano. Laquelle n’a finalement qu’appliqué – avec outrance et maladresse – l’orientation stratégique du président de LR. « A force de courir après le Front national, c’est la plus stupide qui s’est fait prendre », a moqué le président socialiste de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, sur RTL.Avant la polémique autour de Mme Morano, le camp Sarkozy ne cachait pas son ambition de tenir un discours plus radical que le parti frontiste. « Quand on porte des positions claires, c’est le FN qui nous court après ! », se réjouissait récemment un de ses proches. Depuis son retour sur la scène politique, à l’automne 2014, le président de LR a ainsi multiplié les incursions sur les terres lepénistes, en glorifiant les « frontières », en prônant une réforme du droit du sol, ou en réclamant l’interdiction du voile à l’université et des repas sans porc dans les cantines scolaires. Si, à la différence de Mme Le Pen, il ne parle pas « d’invasion » au sujet de la crise des réfugiés, il agite néanmoins la menace d’un tsunami migratoire, comme l’atteste l’image de la « fuite d’eau » qu’il avait utilisée en juin.Une séquence « pas facile » pour M. SarkozyLes Français ne sont pas dupes de cette course à droite toute. 60 % d’entre eux jugent que les propos tenus par Mme Morano « sont le signe que la plupart des responsables des Républicains partagent désormais des positions proches de celles du FN », selon un sondage Odoxa pour iTélé et Paris Match, publié le 2 octobre. Accusant l’ex-UMP de tenir « le même discours » que son parti, Mme Le Pen a également identifié la manœuvre. A deux mois des régionales, elle a choisi de durcir un peu plus son discours sur l’immigration, afin de ne pas se faire déborder sur sa droite.M. Sarkozy, dont l’image de rassembleur se retrouve écornée, doit gérer – de son propre aveu – une séquence « pas facile ». En sanctionnant son ancienne fidèle, celui qui s’érige en pourfendeur de la « pensée unique » à longueur de meetings apparaît en décalage avec ses électeurs les plus radicaux, qui pourraient lui reprocher de céder à une forme de « bien-pensance » médiatique. Plusieurs soutiens de l’ex-chef de l’Etat s’inquiètent des effets de la mise à l’écart de l’eurodéputée sur des militants qui adorent le langage décomplexé de « Nadine ». L’ex-ministre assure d’ailleurs avoir reçu des « milliers » de messages de soutien. « Nos militants sont si radicalisés que beaucoup pensent comme Morano », admet un sarkozyste. C’est le revers de la médaille de la stratégie de M. Sarkozy : à force de labourer les terres du FN, il risque aujourd’hui d’être débordé par sa propre base.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.10.2015 à 16h15 • Mis à jour le08.10.2015 à 09h35 | Alexandre Lemarié En apparence, l’affaire Morano ne concerne qu’une personnalité isolée au sein du parti Les Républicains (LR). Certes, l’ancienne ministre, qui s’est récemment déclarée candidate à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, a décidé de choquer pour faire parler d’elle et ses propos ne sauraient engager sa formation dans son ensemble. Il n’empêche : le « dérapage » de l’ex-protégée de Nicolas Sarkozy, selon l’expression de l’ancien chef de l’Etat, dit quelque chose de la droite actuelle.Il illustre la dérive droitière d’une partie de l’ex-UMP, qui a ouvertement décidé de concurrencer le Front national sur son terrain dans l’espoir de limiter sa progression. Sur l’immigration, la sécurité et l’identité, des ténors de LR rivalisent de formules chocs, afin de retenir les électeurs conservateurs tentés par le parti de Marine Le Pen. Au risque de tomber dans la surenchère, et de franchir la ligne rouge, comme ce fut le cas pour Mme Morano avec ses propos sur une supposée « race blanche », qui serait à défendre dans une France en voie d’islamisation.L’ex-ministre de Nicolas Sarkozy doit être sanctionnée après sa sortie – le parti a prévu de lui retirer son investiture aux régionales en Meurthe-et-Moselle, mercredi 7 octobre en fin d’après-midi. Ses propos ne sont pourtant que les derniers d’une longue série. Récemment, plusieurs responsables de droite ont émis des idées proches de celles de l’extrême droite : Christian Estrosi a évoqué l’existence d’une supposée « cinquième colonne » islamiste en France ; Bruno Le Maire et Xavier Bertrand ont proposé d’« expulser » ou d’« emprisonner » de manière préventive tous les étrangers fichés pour leurs liens avec le terrorisme – sans avoir de preuve de leur culpabilité ; la porte-parole de LR, Lydia Guirous, a jugé nécessaire de « fermer les frontières de Schengen » et d’« arrêter la libre circulation » ; des maires de droite se sont dits prêts à accueillir des réfugiés chrétiens et non des musulmans….Lire aussi :Les Républicains souhaitent écarter l’ingérable Nadine MoranoSiphonner les électeurs du FNS’il a condamné avec force le « dérapage » de son ex-protégée, l’ex-chef de l’Etat a lui-même une part de responsabilité dans la dérive droitière de ses troupes. C’est lui qui, dès 2007, a appliqué la stratégie théorisée par Patrick Buisson, son ex-conseiller venu du de l’extrême droite, consistant à aller le plus loin possible sur le terrain du parti de Mme Le Pen, dans l’espoir de « siphonner » ses électeurs. La manœuvre a fonctionné en 2007. Pas en 2012. Qu’importe : dans son projet de reconquête de l’Elysée, Sarkozy a décidé de poursuivre dans cette direction, convaincu que la primaire et la présidentielle se joueront auprès de l’électorat le plus radicalisé. « Nous n’avons pas le droit d’affadir notre projet politique national », a-t-il prévenu, le 24 septembre, lors des journées parlementaires de LR, à Reims, en soulignant la nécessité « d’aller plus loin » sur le terrain de l’immigration et de l’identité nationale menacée. Au risque d’aller trop loin, comme ce fut le cas pour Mme Morano. Laquelle n’a finalement fait qu’appliquer – avec outrance et maladresse – l’orientation stratégique du président de LR. « A force de courir après le Front national, c’est la plus stupide qui s’est fait prendre », a moqué le président PS de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, sur RTL.Avant la polémique autour de Mme Morano, le camp Sarkozy ne cachait pas avoir l’ambition de tenir un discours plus radical que le parti lepéniste, afin de le doubler sur sa droite. « Quand on porte des positions claires, c’est le FN qui nous court après ! », se réjouissait un proche de l’ancien chef de l’Etat, il y a peu. Depuis son retour, le président de LR a ainsi multiplié les incursions sur les terres lepénistes, en glorifiant les « frontières », en préconisant une réforme du droit du sol, ou en prônant l’interdiction du voile à l’université et des repas sans porc dans les cantines scolaires. S’il ne parle pas « d’invasion », comme Marine Le Pen, au sujet de la crise des réfugiés, l’ex-chef de l’Etat joue toutefois sur le même registre, en agitant la menace d’un tsunami migratoire. Derrière les réfugiés syriens chassés de leur pays par la guerre, « ce sont des millions et des millions [de migrants] qui sont derrière et qui poussent », a-t-il assuré, sans preuve, lors d’un meeting à Reims, le 23 septembre. Sans parler de l’image de « la fuite d’eau » qu’il avait utilisée pour évoquer la crise des réfugiés. Mardi soir, lors du bureau politique de LR, Mme Morano a d’ailleurs rappelé cette dernière polémique pour dénoncer les positions « à géométrie variable » de son parti.Lire aussi :Les « races », Morano et De Gaulle : pour clore la polémiquePourfendeur de la « pensée unique »Les Français ne sont pas dupes de cette course à droite toute. Une grande majorité d’entre eux jugent que « Les Républicains courent après le FN », selon un sondage Odoxa pour iTélé et Paris Match, publié le 2 octobre. 60 % des personnes interrogées estiment que les propos tenus par Mme Morano « sont le signe que la plupart des responsables du parti Les Républicains partage désormais des positions proches de celles du FN ». Mme Le Pen a également identifié la manœuvre. A deux mois des régionales, la présidente du FN a encore un peu plus durci son discours sur l’immigration pour ne pas se faire déborder sur sa droite. « Certains aujourd’hui tiennent le même discours que nous, mais qu’ont-ils fait dans les actes ? Rien », a-t-elle raillé vendredi 2 octobre, à Calais (Pas-de-Calais), faisant de l’ex-UMP son unique adversaire, ou presque.Nicolas Sarkozy, dont l’image de rassembleur se retrouve écornée, doit gérer – de son propre aveu – une séquence « pas facile ». En annonçant des sanctions contre son ex-fidèle, celui qui s’érige en pourfendeur de la « pensée unique » à longueur de meetings apparaît en décalage avec ses électeurs les plus radicaux qui pourraient lui reprocher de céder à une forme de « bien-pensance » médiatique. Plusieurs soutiens de l’ex-président de la République s’inquiètent des effets de la mise à l’écart de l’eurodéputée sur des militants qui adorent le langage décomplexé de « Nadine ». L’ex-ministre assure d’ailleurs avoir reçu des « milliers » de messages de soutien. « Nos militants sont si radicalisés que beaucoup pensent comme Morano », admet un sarkozyste. C’est le revers de la médaille de la stratégie de M. Sarkozy : à force de labourer les terres du FN, il risque aujourd’hui d’être débordé par sa propre base.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Auffret Laurent Ruquier préfère parler de « faux procès ». Le présentateur de l’émission On n’est pas couché – diffusée sur France 2 en seconde partie de soirée chaque samedi – fait face à de nombreuses critiques depuis la rentrée. Dans l’émission qu’il anime, produite par Catherine Barma, fondatrice de la société de production Tout sur l’écran, l’animateur favoriserait-il les thèmes identitaires ? Depuis le début du mois de septembre, l’intellectuel Alain Finkielkraut, ou le rédacteur en chef du magazine Valeurs actuelles, Geoffroy Lejeune, sont ainsi intervenus dans le talk-show.C’est également dans l’émission phare de France 2, le samedi 26 septembre, que Nadine Morano a fait sa sortie sur la France, un pays de « race blanche ». Et on ne compte plus les « clash » et les petites phrases prononcées durant cette émission, parfois accusée d’« hystériser le débat politique français ». Qu’en est-il ?Bonnes audiences et polémiquesLancée à la rentrée 2006 à la suite de l’émission de Thierry Ardisson Tout le monde en parle, On n’est pas couché est d’abord un concept à succès pour France 2. Régulièrement mesurée au-dessus d’un million de téléspectateurs par Médiamétrie – environ 20 % des parts de marchés – la dixième saison du talk-show fait recette.C’est que la tranche horaire – l’une des plus longues du PAF, environ trois heures – couvre une actualité large : comédiens, réalisateurs, humoristes s’assoient régulièrement autour du plateau d’« ONPC ». Laurent Ruquier a lui décidé de mener son émission comme un talk-show à l’américaine, en favorisant le débat entre ses invités et les chroniqueurs réguliers membre de son équipe.Eric Zemmour et Michel Polac ont constitué le premier duo de chroniqueurs, en 2006. L’essayiste de droite – accompagné dès l’année suivante de l’éditeur et critique littéraire Eric Naulleau – est resté cinq ans face aux invités d’On n’est pas couché. Responsables du débat et de la critique du discours des personnalités invités de l’émission, les deux chroniqueurs occupent une place centrale dans le dispositif mis en place par Laurent Ruquier et Catherine Barma, jusqu’à leur remplacement en 2011, notamment du fait des discours souvent sulfureux d’Eric Zemmour – au sujet duquel Laurent Ruquier avouera plus tard « regretter [de lui] avoir donné la parole, toutes les semaines pendant cinq ans ».Bernard Tapie en 2006, Jacques Attali en 2008, Christophe Hondelatte en 2011… Nombreux sont les interviewés à avoir quitté le plateau, excédés par les critiques ou par la teneur du débat imprimée par les deux chroniqueurs. C’est face au duo Natacha Polony et Audrey Pulvar que Christophe Hondelatte, venu présenter son album Ou pas, a préféré s’en aller. Les deux journalistes avaient pris le relais de la première équipe de chroniqueurs moins d’un mois auparavant.Les années passent, les chroniqueurs se succèdent, mais le dispositif reste identique. C’est désormais l’écrivain Yann Moix et la journaliste Léa Salamé qui épaulent Laurent Ruquier depuis la rentrée 2015. La productrice Catherine Barma se défend cependant de tout « rôle » attribué : « Les chroniqueurs sont des gens qui ont du caractère et non pas des idéologues. »La culture avant la politiqueDepuis la rentrée 2012, quelques 574 personnalités se sont succédé dans On n’est pas couché. Parmi eux, les représentants de la sphère culturelle (réalisateurs, comédiens ou musiciens) sont bien plus nombreux que les invités politiques. #container_14440587731{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14440587731{ height:500px; } #container_14440587731 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14440587731 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14440587731 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14440587731 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Type d'invités les plus fréquents à "On n'est pas couchés" depuis septembre 2012(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}L’humoriste et acteur Guy Bedos a lui aussi fait polémique, le 12 septembre, en insultant la députée européenne Nadine Morano, avec laquelle la controverse s’est déplacée sur le terrain judiciaire pour des faits similaires.A la vue de la liste des invités, On n’est pas couché apparaît d’abord comme une émission « classique » de promotion, avant d’être le lieu de débats qui ont fait du talk-show de France 2 un créneau à part dans le paysage audiovisuel français.Une diversité d’invités politiquesSi l’émission reçoit en priorité des acteurs, elle n’exclut pas les politiques, même si tous ne veulent pas s’y rendre. Nicolas Sarkozy, contacté par Metronews suite à la sortie de Nadine Morano, estimait « que ce type d’émission n’est pas adapté dans un moment où la parole politique souffre d’un manque de confiance de la part des Français ». Comme l’ancien président de la République, Alain Juppé et François Fillon ne se sont jamais assis dans le fauteuil d’On n’est pas couché.Tout comme ces cadres du parti Les Républicains, les membres du Front national refusent catégoriquement de figurer à l’ordre du jour de l’émission de Laurent Ruquier. Depuis le passage de Marine Le Pen, lors des élections présidentielles de 2012, l’animateur a décidé de ne plus inviter de membre du FN, ce qui semble convenir au parti d’extrême droite. Pour le reste, l’équilibre de l’échiquier politique est respecté dans la liste des personnalités politiques invitées. Membres du gouvernement (Manuel Valls, Christiane Taubira, Marisol Touraine), personnalités de droite (Jean-François Copé, François Barouin, Eric Ciotti) ou de gauche non socialiste (Emmanuelle Cosse, Daniel Cohn-Bendit) se succèdent chaque samedi soir sur France 2.C’est le président du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui décroche la place de l’invité le plus régulier. Celui qui dit « aimer l’émission » a passé 7 soirées en compagnie de Laurent Ruquier et de ses chroniqueurs, dont 5 interventions depuis 2012. #container_14441191191{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14441191191{ height:500px; } #container_14441191191 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14441191191 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14441191191 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14441191191 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }On n'est pas couché : les invités réguliersComptage réalisé depuis septembre 2012(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le philosophe Michel Onfray et le dessinateur Philippe Geluck arrivent ensuite, avec quatre interventions chacun. Dans la liste, plusieurs intellectuels – Alain Finkielkraut, Michel Onfray ou Caroline Fourest –, dont les discours abordent régulièrement le domaine des « thématiques identitaires » reprochées à l’émission de Laurent Ruquier.Interrogé dans Libération, l’animateur s’est défendu, le 4 octobre, de toute orientation conservatrice : « L’émission est jalousée parce qu’elle marche. C’est là que le débat a lieu. Et on apporte la contradiction aux intervenants, que ce soit de ma part, de celle de Yann Moix ou de Léa Salamé. » Après Nadine Morano et Alain Finkielkraut, l’invité principal d’On n’est pas couché, le 10 octobre, est le président socialiste de l’assemblée nationale – et candidat aux élections régionales en Ile-de-France – Claude Bartolone.Retrouvez dans ce tableau l’intégralité des invités depuis 2012Simon AuffretJournaliste au Monde Matthieu Goar Après les déclarations polémiques, place à la sanction politique. Mercredi 7 octobre, Nadine Morano va donc être fixée sur son sort. A 18 h 30, la Commission nationale d’investiture (CNI) du parti Les Républicains (LR) se réunit pour lui retirer ou non son investiture comme tête de liste en Meurthe-et-Moselle pour les élections régionales de décembre. Il n’y a presque pas de suspens à ce vote. Difficile en effet d’imaginer la soixantaine de membres de la CNI aller contre la volonté de Nicolas Sarkozy.Contraint de lâcher celle qui aura été l’un de ses plus fidèles soutiens, le président du parti les Républicains a en effet lui-même envisagé cette solution pour calmer les remous créés par son ancienne ministre, qui avait estimé que la France est « un pays de race blanche » sur le plateau de l’émission « On n’est pas couché », sur France 2, le 26 septembre. Des propos que M. Sarkozy avait qualifiés de « dérapages liés à un souci de publicité personnelle ».Nadine Morano, vice-présidente de la CNI, a d’abord envisagé de venir se défendre elle-même en apportant des « valises de mails » de soutiens. Mais elle a finalement renoncé, préférant se rendre au Parlement européen et « non pas venir dans une commission traiter de problèmes politiciens », a-t-elle expliqué, mardi, sur France 2. M. Sarkozy sera lui à la manœuvre. Dès 10 heures du matin, il reçoit Philippe Richert, responsable de la campagne en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, et toutes les têtes de listes des départements de la région pour « trouver une solution ». L’enjeu est d’écarter Nadine Morano sans l’humilier. « Il ne faut en faire ni une victime, ni une égérie », confie Brice Hortefeux, conseiller politique de M. Sarkozy.Climat électriqueDepuis dix jours, Mme Morano s’agite pour contester une décision qu’elle ne comprend pas. Samedi, elle s’est recueillie sur la tombe du général de Gaulle et l’a fait savoir : elle a publié la photo sur son compte Twitter, en y ajoutant ce commentaire : « Je ne suis pas de la race des lâches. » Sur ses réseaux sociaux, elle a aussi publié une lettre de soutien du petit-fils du général de Gaulle et elle s’est glorifiée auprès de l’AFP d’avoir reçu un message de Brigitte Bardot. Elle a surtout répété et assumé à plusieurs reprises ses propos dans de nombreux médias en rappelant que Nicolas Sarkozy s’était lui-même opposé au retrait du mot race de la Constitution en mars 2012. « Elle est dans une attitude irrationnelle et elle est avide de publicité. Ce n’est pas “Miroir dis-moi que je suis la plus belle” , mais “Médias, suis-je toujours là ?” », ironise un sarkozyste.Afin de tenter de calmer le jeu, Nicolas Sarkozy et Nadine Morano se sont appelés en fin de semaine dernière et se sont vus, mardi, au siège du parti. L’ancien chef de l’Etat a demandé à la députée européenne d’écrire une lettre où elle s’excuserait. Elle a refusé. Mardi soir, le bureau politique du parti s’est déroulé dans une ambiance tendue. M. Sarkozy a répété que la déclaration de son ancienne ministre avait « choqué des millions de Français » ; il lui a donné vingt-quatre heures supplémentaires pour revenir sur ses propos. Défendue par Jean-François Copé, elle a persévéré et lancé à l’ancien chef de l’Etat qu’elle l’avait toujours défendu, même « pendant sa garde à vue ».Dans ce climat électrique, Mme Morano apparaît de plus en plus comme une grenade dégoupillée, susceptible d’exploser contre Nicolas Sarkozy à chacune de ses interventions. L’entourage du président LR tente donc maintenant de dépersonnaliser la bataille ; il fait ainsi valoir qu’il agit en chef de parti en éloignant Mme Morano d’une campagne où elle ne pouvait plus s’entendre avec M. Richert. « Je ne peux pas cautionner l’expression de quelques-uns qui ont pour seule ambition de marquer des buts contre leur camp », a déclaré M. Sarkozy devant les députés LR, mardi, en assurant qu’il était de son devoir d’agir le plus tôt possible. « Il faut lui retirer l’oxygène et ne lui laisser que l’azote », résume plus prosaïquement un proche de l’ancien chef de l’Etat.Matthieu GoarJournaliste au Monde 01.10.2015 à 18h13 • Mis à jour le01.10.2015 à 18h22 | Samuel Laurent et Mathilde Damgé Ce qui n’aurait pu être qu’une sortie médiatique de plus s’est transformé en feuilleton. Lorsque Nadine Morano a affirmé, samedi, durant l’émission « On n’est pas couché », sur France 2, que la France était un « pays de race blanche », elle s’attendait forcément à susciter des réactions indignées, mais elle ne pensait sans doute pas que l’UMP finirait par lui retirer l’investiture pour les régionales dans le Grand Est.Lire aussi :Le « Moranator », l’outil pour générer de vraies déclarations de Nadine MoranoL’ancienne ministre, soutenue par certaines figures d’extrême droite, assume : elle invoque le patronage de De Gaulle et revendique un certain « bon sens ». Qu’en est-il ?1. De Gaulle a-t-il réellement prononcé cette phrase ?Nadine Morano se défend en affirmant citer le général de Gaulle. Le passage est en effet connu, et on le trouve très régulièrement cité sur Internet par la « réacosphère ».D’où vient cette phrase ? Elle est rapportée par Alain Peyrefitte, biographe de Charles de Gaulle – l’ancien ministre est d’ailleurs le seul à la citer, plus de trente ans plus tard (en 1994). Dans le tome 1 de C’était de Gaulle, il est écrit que le premier président de la Ve  République aurait prononcé cette phrase le 5 mars 1959, en pleine guerre d’Algérie :« C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »A part dans les écrits d’Alain Peyrefitte, nulle autre trace ne permet d’authentifier ce texte, que conteste l’historien Jean-Paul Bled, ancien président des Cercles universitaires d’études et de recherches gaulliennes, cité par Les Inrocks :« Le général de Gaulle considérait qu’il n’y a que l’écrit qui pouvait engager sa personne. Or cette phrase a été prononcée à l’emporte-pièce dans une conversation privée mais il n’y a aucune trace écrite dans ses mémoires ou ses discours. Le général de Gaulle ne peut donc en être comptable. »2. Peut-on dire néanmoins que cette phrase est « gaulliste » ?Il faut d’abord rappeler que Charles de Gaulle, né en 1890, a grandi dans un contexte fondamentalement différent de celui de Nadine Morano, où la « race » était une notion très répandue, qui n’avait pas encore été démentie par la science et dont l’histoire n’avait pas encore montré l’utilisation meurtrière qui pouvait en être faite.Dans son étude sur Le mot « race » au tournant du XXe siècle (1992), l’historienne Madeleine Rebérioux rapportait des débats à l’Assemblée nationale en 1908 où le mot désignait l’armature et la vigueur d’un peuple ou d’une nation – dans le cadre de discussions sur l’alcoolisme ou la natalité par exemple.Si le général a eu d’autres propos malheureux concernant les « noirs », voire les « nègres », l’utilisation du mot « race » dans sa bouche semble davantage se rapprocher de l’usage sémantique en vigueur à l’époque que de propos racistes ou racialistes.D’ailleurs, sur le fond, de Gaulle a cautionné l’inscription constitutionnelle du principe d’égalité entre les « races ». Le général de Gaulle fut deux fois en position dirigeante au moment de l’adoption de deux constitutions, celles de la IVe (1946) et de la Ve  République (1958). Dans celle de 1946 apparaît, en préambule, la phrase :« Le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. »Dans celle de 1958, elle deviendra la première phrase de l’article 1er :« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. »3. Non, la « race blanche » n’existe pasNadine Morano s’est aussi défendue en avançant que le terme « race » était dans le dictionnaire. Si « race » se trouve en effet dans les dictionnaires – le Larousse signale d’ailleurs dans sa définition que le mot « est au fondement des divers racismes et de leurs pratiques » – il a été supprimé en 2013 de la législation française par l’Assemblée nationale – mais reste pour l’instant dans la Constitution.Le mot existe, mais qu’en est-il de sa réalité scientifique ? Certains, minoritaires, estiment que le terme pourrait continuer de s’employer, arguant qu’on évoque des « races » au sein d’une même espèce animale, et que l’ethnie, notion complexe qui tient compte de considérations socioculturelles, linguistiques ou autres, ne peut suffire à décrire ces différences, non seulement physiques, mais aussi physiologiques (certaines affections sont plus répandues chez les personnes à la peau plus foncée, ou l’inverse).Néanmoins, la plupart des scientifiques réfutent ce fait, estimant que ces différences ne peuvent suffire : les brassages génétiques se multiplient depuis l’aube de l’humanité, et la mondialisation tend à les accélérer. Le terme de « race » ne recouvre donc aucune réalité scientifique précise : il est le résultat d’une construction sociale et/ou de perceptions visuelles : les « Noirs » ne constituent pas un groupe biologiquement homogène ou cohérent, pas plus que les « Blancs », les « Jaunes », etc.Lire : Les « races humaines » existent ? Alors énumérez-les !4. Non, ce terme n’est pas innocentL’imaginaire du « Blanc », que l’on retrouve beaucoup dans une rhétorique d’extrême droite pointant la « menace » de « disparition » ou de « remplacement » de celui-ci, ressort très largement d’une distorsion sémantique : si l’on parle vraiment de couleur de peau, les « Blancs » sont très largement majoritaires en France.Si la justice a reconnu des cas où la circonstance de « racisme » a été retenue comme aggravante, en cas d’insulte comme « sale Blanc », la sémantique du « racisme anti-Blanc » entretenue par l’extrême droite consiste en un renversement, qui vise à invalider les revendications des minorités.C’est d’ailleurs la logique de Maurice Barrès (1862-1923), député et idéologue de l’extrême droite française, dans l’échange à l’Assemblée nationale que cite Madeleine Rebérioux dans son étude : « La race ne fonctionne plus comme un indicatif de cohésion partielle à l’intérieur d’un groupe, mais comme l’énoncé d’une radicale exclusion. »Parler de « races » est donc tout sauf innocent, et la défense de Mme Morano consistant à s’abriter derrière le « bon sens » des différences physiques, ne suffit pas. Le racisme est, en soi, un délit. Et d’autres « dérapages », par exemple celui du socialiste Georges Frêche qui évoquait en 2006 « les Blancs (..) nuls en football », ou Manuel Valls parlant dans un enregistrement des « Blancs, white, blancos », ont été largement condamnés (mais pas forcément sanctionnés), comme celui de Mme Morano.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme En Ile-de-France, la campagne des régionales vire à l’aigre. L’équipe du socialiste Claude Bartolone a décidé, jeudi 1er octobre, de porter plainte pour pratiques électorales frauduleuses en faveur de Valérie Pécresse (Les Républicains). « Nous dénonçons un réseau de propagande organisé et totalement illégal », affirme le sénateur socialiste Luc Carvounas, directeur de campagne du président de l’Assemblée nationale.A la mairie de Lizy-sur-Ourcq, en Seine-et-Marne, l’équipe de M. Bartolone a découvert l’existence – constatée jeudi par huissier – de cartons entreposés contenant des tracts de campagne de Mme Pécresse. L’entourage du candidat socialiste a également intercepté un e-mail du « service des élections » de la mairie de Lizy, adressé à une longue liste de maires de la circonscription. « Des tracts pour les élections régionales de décembre 2015 sont à votre disposition en mairie de Lizy et à distribuer dans vos communes. Merci de bien vouloir venir les chercher dès que possible », lit-on dans ce document, dont Le Monde a eu copie.« Ce n’est rien d’autre qu’une utilisation des fonctionnaires et des locaux communaux à des fins électorales, ce que le code électoral interdit formellement », affirme M. Carvounas. « La question est de savoir qui est le donneur d’ordre », ajoute le sénateur.« Respecter scrupuleusement les règles électorales »Contactée par Le Monde, la maire de Lizy-sur-Ourcq, Nicolle Conan, membre du parti Les Républicains, confie : « Il y a quelques jours, j’ai été contactée par le secrétaire parlementaire de M.Copé [Jean-François Copé, député (LR) de la circonscription] qui m’a appelée pour me prévenir que seraient livrés à la mairie des cartons contenant des tracts pour la campagne de Valérie Pécresse et pour me demander de contacter les maires du canton pour qu’ils viennent les chercher. » Quatre maires de droite sont ainsi venus chercher les tracts. « Je n’ai en rien le sentiment d’avoir commis une infraction », assure l’élue, qui ajoute « tomber des nues » devant les reproches qui pourraient lui être adressés.Mme Conan précise qu’elle « n’a touché à aucun de ces cartons » car elle n’a « pas le droit de distribuer des tracts avant le début de la campagne officielle, mi-novembre ».Contactée par Le Monde, l’équipe de Mme Pécresse affirme n’être responsable d’aucune « irrégularité ». « Il existe cinq points de stockage des matériels de campagne en Seine-et-Marne, précise un proche de la députée des Yvelines. Evidemment, aucune mairie ne fait partie de ces cinq points. Nous rappelons régulièrement depuis le début de l’année de respecter scrupuleusement les règles électorales », indique l’entourage de la candidate de la droite en Ile-de-France.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Pas un jour sans une nouvelle intox à propos des réfugiés. Une vieille rumeur a refait surface récemment : la région Ile-de-France aurait octroyé « 75 % de réduction » aux « clandestins » sur leur passe Navigo, le titre des transports francilien.1. Une intox du camp Pécresse…L’histoire remonte à 2014. A l’époque, Valérie Pécresse accuse la gauche au pouvoir en Ile-de-France, de « favoriser » les immigrés en situation irrégulière. Son attaque porte sur le forfait Solidarité transports, une réduction de 75 % accordée à plusieurs types de publics : chômeurs, personnes en difficulté financière, etc.Pour obtenir ce tarif avantageux, il faut être allocataire d’un minimum social : revenu de solidarité active (RSA), allocation spécifique de solidarité (ASS, l’indemnité chômage la plus fréquente), couverture maladie universelle (CMU) ou aide médicale d’Etat (AME).C’est cette dernière qui est visée par Mme Pécresse. En effet, elle bénéficie essentiellement à des immigrés en situation irrégulière. Comme nous l’expliquions alors, cependant, les bénéficiaires du forfait Solidarité transports sont en large majorité des allocataires du RSA et de la CMU. Les bénéficiaires de l’AME ne sont que 17 % du total des publics concernés par ce forfait.Lire aussi :Les « sans-papiers » sont-ils les seuls à bénéficier d’une réduction sur le passe Navigo ?Cela n’a pas empêché le porte-parole de Valérie Pécresse de remettre le sujet sur la table cet été. Geoffroy Didier affirmait en effet que « le PS trait (ait) mieux les clandestins que les policiers ». En effet, la région Ile-de-France a arrêté d’accorder la gratuité des transports pour les policiers après une note de la Cour des comptes.2. Reprise par le FN contre Pécresse…La rumeur qui est repartie en cette rentrée est subtilement différente. Il s’agit cette fois d’impliquer la droite dans l’affaire. D’où une nouvelle version : le conseil régional aurait voté cette aide, droite incluse. C’est le candidat du Front national aux régionales, Wallerand de Saint-Just, qui ressort cette version à l’occasion du passage en tarif unique du passe Navigo, à l’été 2015.Le site Fdesouche, navire amiral de la « fachosphère », relaie ensuite l’angle « gauche et droite aident les clandestins », en republiant les minutes d’une séance de 2012, au cours de laquelle a été voté le prolongement pour trois ans du forfait solidarité transports, afin de montrer que le groupe UMP a voté l’amendement en question.3. Mais qui reste une intoxIl suffit pourtant de se plonger dans le texte pour découvrir qu’il ne s’agit là que d’un vote de prolongation, puisque ce forfait existe depuis plus longtemps. C’est la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU) qui rend obligatoire une politique de tarification sociale dans les réseaux de transports en commun.En 2004, le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), alors directement administré par l’Etat, a accordé la tarification sociale aux bénéficiaires de minima sociaux, dont l’AME et la CMU. Parmi les critères figure le revenu, avec un plafond défini. Le reproche de « complicité » fait à Mme Pécresse pour avoir voté le renouvellement de cette aide semble donc tiré par les cheveux. La loi oblige à accorder cette tarification sociale, et en exclure les bénéficiaires de l’AME, qui est un minimum social, serait sans doute attaquable en justice.Enfin, le glissement sémantique est également impressionnant : la prolongation en 2012 d’une mesure de tarification sociale, obligatoire depuis quinze ans, et qui concerne à 83 % d’autres publics que les immigrés en situation irrégulière, se transforme en une « aide aux clandestins » votée par gauche et droite…Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.10.2015 à 15h21 • Mis à jour le01.10.2015 à 16h31 | Benoît Floc'h Le Front national fait son retour à Sciences Po Paris. Jeudi 1er octobre, l’association qui doit représenter le parti d’extrême droite au sein de l’école parisienne a obtenu 120 voix, le minimum requis. Elle devrait donc, après avis d’une commission paritaire, devenir « association reconnue », comme elle l’était dans les années 1990.C’est Marine Le Pen elle-même qui l’a annoncé sur Twitter en début d’après-midi :Le FN fait une entrée fracassante à Sciences Po directement 2ème force politique devant le PS ! Bravo aux étudiants ! MLP— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);La consultation, organisée sur quatre jours à partir d’aujourd’hui, a pour objet de demander aux 13 000 étudiants de l’institut d’études politiques de choisir parmi les 119 associations candidates qui souhaitent être reconnues par l’école. Il ne s’agit donc pas d’élections aux instances représentatives de l’école. Les associations couvrent de nombreux domaines : politique, culturel, sportif, humanitaire...« C’est une bonne nouvelle pour la démocratie dans notre école »Chaque étudiant votant dispose de deux voix (sans pouvoir voter deux fois pour la même association). Dès qu’une association candidate obtient 120 voix, le vote est acquis pour elle.Jeudi en début d’après-midi, une dizaine d’associations avaient obtenu le minimum requis, dont plusieurs partis politiques. Les Républicains puis le Front national ont obtenu le score requis les premiers, suivis du Parti socialiste et du Front de gauche.« Nous sommes très satisfaits. Cela montre qu’il existe un soutien pour le Front national à Sciences Po, assure au Monde Aymeric Merlaud, qui souhaite prendre la présidence de la nouvelle association. C’est une bonne nouvelle pour la démocratie dans notre école. »Le fait d’être une « association reconnue » par Sciences Po permet d’obtenir des facilités d’organisation, et notamment des locaux.Lire aussi : Au forum « Elle Sciences Po », Marine Le Pen huée et applaudieBenoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano et Simon Auffret L’hémorragie se poursuit chez les écologistes : après Jean-Vincent Placé et François de Rugy, qui ont quitté Europe Ecologie-Les Verts pour fonder le parti Ecologistes !, c’est Barbara Pompili, la deuxième coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, qui a claqué mardi la porte d’EELV.Lire aussi :Barbara Pompili : « Je quitte Europe Ecologie-Les Verts »A quoi tient un groupe parlementaire ?A l’Assemblée nationale, il faut au moins 15 députés pour constituer un groupe parlementaire. Au Sénat, le seuil est abaissé à 10. Si les groupes écologistes subissent trop de défections, ils pourraient donc être automatiquement dissous. Or ils n’ont pas beaucoup de marge, puisqu’ils sont actuellement 18 à l’Assemblée et 10 au Sénat.En cas de dissolution, les parlementaires pourraient alors tenter de former un nouveau groupe avec des élus d’autres formations ou rejoindre d’autres groupes déjà existants (socialistes, radicaux ou gauche radicale).Au Parlement européen, le système est un peu différent, car les élus écologistes appartiennent au groupe transnational Les Verts-Alliance libre européenne, qui est suffisamment solide pour survivre à quelques défections françaises.Grâce à notre visuel, classez les 34 parlementaires écologistes en fonction de leur sensibilité et de leur appartenance partisane :Lire aussi :Elections régionales : les écologistes y vont sans le PSSimon AuffretJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Au début de l’été, Christophe Castaner, candidat socialiste pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), rêvait tout haut du profil de sa tête de liste dans les Bouches-du-Rhône : « Un partenaire politique dans le cadre d’une large union à gauche ou un représentant de la société civile, incontestable, légitime, capable de porter nos valeurs socialistes. » A l’évocation du nom de Jean-Luc Bennahmias, M. Castaner rétorquait alors : « J’adore Jean-Luc, mais il incarne une versatilité politique qui ne correspond pas à l’image que je veux donner à ma candidature. » Trois mois plus tard, c’est Christophe Madrolle, dont le parcours est étroitement lié à celui de M. Bennahmias, qui est choisi.« La candidature de Christophe Madrolle, qui a beaucoup de talent, s’est imposée comme une évidence »Bon nombre de militants socialistes des Bouches-du-Rhône ont d’abord cru à « une blague ». Mais la confirmation officielle est venue, vendredi 25 septembre, de la bouche même de Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du PS a symboliquement choisi la conférence de presse dévoilant l’Alliance populaire, réunion entre socialistes et Union des démocrates et écologistes (UDE), dont M. Madrolle est l’un des initiateurs, pour confirmer cette désignation surprise. « La candidature de Christophe Madrolle, qui a beaucoup de talent, qui est une personnalité connue et reconnue, s’est imposée comme une évidence », a estimé M. Cambadélis.Fidèle lieutenant de Jean-Luc Bennahmias, ami indéfectible de Daniel Cohn-Bendit, Christophe Madrolle a connu plusieurs vies dans la politique marseillaise, sans jamais en occuper les premiers rôles. Responsable départemental des Verts, puis cadre national du MoDem, il est désormais secrétaire général du Front démocrate (l’une des trois composantes de l’UDE). A bientôt 50 ans, cet ancien travailleur social, chaleureux et affable, ne détient plus qu’un mandat secondaire : conseiller d’arrondissement d’opposition dans le 5e secteur de Marseille.Les SMS de François HollandeQuatrième sur la liste municipale de la PS Marie-Arlette Carlotti en mars 2014, voilà M. Madrolle leader départemental d’une coalition réunissant socialistes, MDC, PRG, Génération écologie et Front démocrate, dix-huit mois plus tard. Progression fulgurante que beaucoup à Marseille expliquent par les liens tissés avec François Hollande, dont M. Madrolle adore exhiber les SMS. « Nous avons beaucoup travaillé à cette Alliance populaire avec Manuel Valls et le président, confirme Jean-Luc Bennahmias. Et il fallait à un moment que les choses se fassent. » « François Hollande n’est pas intervenu directement, assure le nouveau candidat. Je n’ai discuté qu’avec les instances nationales du PS. »Symbole d’un rapprochement UDE/PS en vue de la présidentielle de 2017, idéale pour verdir la candidature de Christophe Castaner, attaquée par l’union entre Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le Front de gauche, la nomination inattendue de Christophe Madrolle est surtout le fruit des circonstances locales. D’abord l’impossibilité pour le premier secrétaire fédéral, Jean-David Ciot, de mener la liste en raison de sa convocation devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence, le 25 novembre, au côté de l’ancien président du Conseil général Jean-Noël Guérini. Puis les refus successifs des remplaçants potentiels sollicités par Christophe Castaner.Le porte-parole du PC, Jean-Marc Coppola, et la candidate EELV Sophie Camard ont été les premiers à décliner. Côté société civile, le pédopsychiatre Marcel Rufo a été sondé, alors que les noms des entrepreneurs Patricia Ricard, Frédéric Chevalier – initiateur à Aix du projet de campus numérique The Camp, très apprécié d’Emmanuel Macron – et même du président de la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille, Jacques Pfister, ex-patron d’Orangina, ont circulé. En échec hors de son périmètre, le PS a imaginé un recours à ses « vieux sages » comme l’ancien président de région Michel Pezet (PS), ou l’actuel, Michel Vauzelle… En vain.« On a personne en magasin »Le député François-Michel Lambert, suspendu par EELV et maintenant apôtre de l’UDE, aurait pu faire un candidat présentable… Mais sa déroute aux municipales partielles de Gardanne – 7,34 % au premier tour en juillet – a plombé son ambition. « On a personne en magasin » résumait mi-septembre, inquiète, la députée Marie-Arlette Carlotti, qui, comme tous les leaders socialistes marseillais toujours sonnés et déchirés par leur déroute municipale, ne postulait pas.«  je n’ai de leçon de centrisme ou d’écologie à recevoir de personne »Le 24 septembre, lors d’un discret repas, Christophe Castaner et Jean-David Ciot ont annoncé la décision aux parlementaires PS des Bouches-du-Rhône. La candidature de Christophe Madrolle est passée contre la promesse de ne pas toucher au reste de la liste départementale. Un savant équilibre où chaque ténor socialiste a placé les siens. « Les grands élus socialistes comprennent que le PS doit ouvrir les portes pour ne pas se retrouver à 8 % comme dans le Var, note Christophe Madrolle, ravi… Aujourd’hui, des copains écolos qui ne veulent pas s’allier avec le Front de gauche, des copains MoDem qui refusent l’alliance avec Christian Estrosi (LR) vont nous rejoindre. »Face à l’optimisme de la nouvelle tête de liste, un baron socialiste grince : « Nous nous rassemblons avec le MRC, qui ne représente personne. Génération écologie, qui représente pas grand monde. Et maintenant le Front démocrate, qui représente… Madrolle et Bennahmias. C’est de l’affichage, mais ça n’amène rien. » « Je suis peut-être un candidat par défaut, rétorque Christophe Madrolle, mais j’ai accepté le pari et je n’ai de leçon de centrisme ou d’écologie à recevoir de personne. Quant au combat contre le Front national, essentiel dans cette élection régionale, je le mène depuis toujours. C’est l’axe de mon engagement politique. »Gilles RofJournaliste au Monde Pierre Breteau et Alexandre Pouchard Nadine Morano fait de nouveau parler d’elle. L’eurodéputée a provoqué un vif tollé après avoir qualifié samedi 26 septembre la France de « pays judéo-chrétien de race blanche ». La vague d’indignation est remontée jusque dans son propre camp. Le président du parti Les Républicains (LR), Nicolas Sarkozy, a souhaité retirer l’investiture de son ex-protégée pour les élections régionales de décembre en Alsace - Champagne-Ardenne - Lorraine.Mais les propos tenus samedi ne sont que les derniers d’une longue série de déclarations provocatrices de la part de celle qui a longtemps été le « porte-flingue » de Nicolas Sarkozy. Proche de l’ancien président, elle avait été secrétaire d’Etat chargée de la famille puis ministre déléguée à l’apprentissage et à la formation professionnelle pendant son quinquennat.Pierre BreteauJournaliste aux décodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Picut Le droit du travail français indique que l’indemnité de fin de contrat n’est pas due pour les jeunes effectuant des CDD (contrat à durée déterminée) pendant leurs vacances scolaires ou universitaires.Un étudiant français a récemment saisi les prud’hommes de Paris estimant qu’il s’agissait de discrimination en raison de son âge. Mais interrogée sur cette affaire, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de confirmer ce jeudi 1er octobre la validité de la législation française, au nom de la différence de situation.Le Conseil constitutionnel avait déjà été saisi, en juin 2014, pour savoir si cette différence de traitement était conforme à la constitution. Dans l’affaire soumise à l’examen des Sages, un salarié avait contesté la constitutionnalité de l’article L1243-10 du code du travail, qui selon lui méconnaîtrait le principe d’égalité de traitement (entre les salariés en CDD qui poursuivent leurs études et les autres salariés). Mais le Conseil constitutionnel avait jugé cette différence de traitement fondée.Différence de situationSon raisonnement avait été le suivant : l’indemnité de fin de CDD est destinée à compenser la situation précaire dans laquelle le salarié est placé du fait de son CDD lorsqu’à l’issue de celui-ci les relations contractuelles de travail ne se poursuivent pas par un contrat à durée indéterminée.Or les Sages avaient estimé que les jeunes, à l’issue de leurs vacances, reprennent leur scolarité ou leurs études et ne sont donc pas dans la même situation que les autres salariés puisqu’ils ne sont pas des travailleurs précaires. La différence de situation justifiait donc une différence de traitement. Les limites posées concernant la prime de précarité pouvaient continuer à s’appliquer.L’arrêt de la CJUE rendu ce jeudi 1er octobre va exactement dans le même sens. Le Conseil des prud’hommes de Paris avait été saisi par un étudiant embauché par une société pendant une durée de quatre jours au cours des vacances universitaires de fin d’année 2010. À l’issue de son contrat, l’indemnité de fin de contrat (qui se serait élevée dans son cas à 23,21 euros) ne lui a pas été versée, conformément à ce que prévoit le droit français.Due pour un cumul études-emploiL’étudiant estimait qu’en lui refusant le bénéfice de l’indemnité de fin de contrat, la réglementation française le discriminait en raison de son âge. La Cour de justice européenne, interrogée sur cette affaire, a rendu son arrêt ce matin. Comme le Conseil constitutionnel, la Cour a estimé que « la situation des jeunes n’étant pas comparable à celle des travailleurs en CDD éligibles à l’indemnité de fin de contrat, le législateur français peut traiter de manière différente ces deux catégories de travailleurs sans violer le principe de non-discrimination fondée sur l’âge ».Pour information, l’indemnité de fin de contrat est en revanche due lorsque le jeune vient d’achever sa scolarité ou ses études universitaires ou lorsque l’étudiant cumule son emploi avec ses études. Cette indemnité est alors égale à 10 % de la rémunération totale brute versée au salarié (article L.1243-8 du code du travail). Son taux peut être réduit à 6 % sous certaines conditions par un accord collectif.Gaëlle PicutJournaliste au Monde 01.10.2015 à 09h16 • Mis à jour le01.10.2015 à 09h19 Les sénateurs qui ne viennent pas assez au Palais du Luxembourg vont devoir mettre la main à la poche. C’est la mesure phare de la réforme du Sénat, qui entre en vigueur jeudi 1er octobre, et dont le but principal est de lutter contre l’absentéisme des élus. Plusieurs autres changements apparaissent, décidés par le président de la Haute Assemblée, Gérard Larcher (Les Républicains), notamment pour redorer l’image de son institution.Des sanctions financièresConcrètement, un sénateur perdra la moitié de son indemnité de fonction, soit 710 euros mensuels, si au cours d’un trimestre il est absent à la moitié des votes solennels ou explications de vote sur les principaux textes ; ou bien à la moitié des réunions de commissions ; ou enfin à la moitié des questions d’actualité au gouvernement. La sanction peut s’élever à 4 400 euros par mois si les retards s’accumulent.Mais comment mettre réellement en œuvre la mesure ? Des pénalités similaires existent à l’Assemblée nationale, mais, par exemple, le contrôle en commission est ainsi fait que certains députés peuvent se contenter d’émarger au début et de repartir au bout de quelques minutes.Lire aussi :Les sénateurs adoptent une réforme minimale pour lutter contre l’absentéismeDes tableaux de présence publiés en ligneLes présences des sénateurs à chaque réunion seront inscrites sur un tableau, qui sera ensuite mis en ligne sur le site du Sénat. Cette mesure reste encore floue, et le rythme de publication, mensuel ou trimestriel, n’est pas encore décidé, explique Public Sénat.Un temps de discussion accéléréPour améliorer l’efficacité du travail parlementaire, le temps de parole en séances publiques est réduit. Les interventions des rapporteurs en discussion générale vont être par exemple limitées à dix minutes, au lieu de vingt actuellement. Les explications de vote sur les amendements, les articles ou les motions ne devront pas dépasser deux minutes trente, au lieu de cinq minutes.Le Sénat veut aussi appliquer l’article 41 de la Constitution pour déclarer irrecevables les amendements relevant du domaine réglementaire. Il s’agit, selon M. Larcher, de s’attaquer à « l’encombrement législatif » qui allonge la durée du travail.Le président du Sénat veut aussi expérimenter avant la fin de l’année une nouvelle méthode : limiter le droit d’amendement aux commissions. Les séances publiques seront alors uniquement consacrées au débat autour du texte législatif proposé.Des questions au gouvernement rénovéesLes séances de questions au gouvernement ont désormais lieu de façon hebdomadaire, alternativement le mardi de 16 h 45 à 17 h 30 et le jeudi de 15 heures à 16 heures. Jusqu’ici, ces séances avaient lieu un jeudi sur deux, de 15 heures à 16 heures. Les sénateurs auront par ailleurs un droit de réplique aux réponses des ministres. Laurie Moniez (Lille, correspondance) La tension monte dans la nouvelle grande région Nord Pas-de-Calais Picardie. Voilà des mois que les actuels présidents socialistes Daniel Percheron (pour le Nord Pas-de-Calais) et Claude Gewerc (Picardie) sentent leurs territoires échapper à la gauche. Les récents sondages ont annoncé que la grande gagnante des Régionales serait Marine Le Pen avec près de 39 % des suffrages en cas de triangulaire (32 % pour le candidat Les Républicains (LR) Xavier Bertrand et 29 % pour le socialiste Pierre de Saintignon).Lire aussi :A Lille, Xavier Bertrand et Alain Juppé affichent leur unitéAvec près de 6 millions d’habitants, le territoire est plombé par un taux de chômage de 12,5 %, soit deux points supérieurs au national. Une aubaine pour le Front national qui accroît son assise depuis la présidentielle de 2012 dans les villes du Nord touchées de plein fouet par la crise. L’emploi sera donc au cœur de cette campagne. L’ancien ministre Xavier Bertrand, a d’ailleurs choisi comme slogan « Notre région au travail ». De son côté, l’aubryiste Pierre de Saintignon mise sur son expérience de premier vice-président de la Région NPDC en charge des affaires économiques pour proposer des solutions aux 200 000 entreprises et aux industries telles que la métallurgie, la sidérurgie, l’automobile et l’agroalimentaire.Lire aussi :A Amiens, Marine Le Pen dévoile une esquisse de programme régionalUne région susceptible de devenir symbole de la conquête du FNMais l’heure n’est pas encore aux débats d’idées et aux programmes. L’élection régionale est polluée par l’hyper médiatisation suscitée par l’éventuelle victoire de l’extrême droite. Marine Le Pen va-t-elle remporter la présidence de la deuxième région de France par sa jeunesse, troisième région de France par sa population (derrière l’Ile-de-France et Auvergne-Rhône Alpes) et première région agricole (pour la production de céréales, pommes de terre et betteraves) ? Après Hénin-Beaumont, la terre des Chtis deviendrait le symbole de la conquête du FN. A droite, on s’inquiète du séisme économique et de la désertion des investisseurs en cas de victoire de la fille de Jean-Marie Le Pen.Quel que soit le résultat le soir du 13 décembre, ces régionales auront aussi un impact sur les primaires de tous les camps et sur la présidentielle. Xavier Bertrand maintient sa candidature aux primaires à droite en vue de 2017. A gauche, on dénonce le marchepied vers la présidentielle que constituerait son élection ou celle de Marine Le Pen à la tête de la région. Mais l’argument ne prend pas. Le mécontentement des Nordistes vis-à-vis de la politique gouvernementale est tel qu’il plombe le PS. EELV (allié au Parti de Gauche) et le PS n’ont d’ailleurs pas su se mettre d’accord pour une union de la gauche dès le premier tour. Et ce malgré des années passées à travailler main dans la main.Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Anne Rodier « Il n’y a pas d’amélioration de la situation des jeunes diplômés en 2015 ! Ni pour ceux qui ont un emploi ni pour ceux qui n’en ont plus », a déclaré, mercredi 30 septembre, Jean-Marie Marx, le directeur général de l’APEC en présentant les conclusions de l’étude « Jeunes diplômés 2015 » de l’Association pour l’emploi des cadres, portant sur l’insertion professionnelle des Bac + 5 et plus de la promotion 2014, âgés de 20 à 30 ans.Taux d’emploi au plus bas depuis cinq ansL’association constate une fragile stabilité du taux d’emploi. Un an après l’acquisition de leur diplôme, 62 % des jeunes diplômés de niveau bac + 5 ont un emploi, contre 61 % pour la promotion précédente. C’est le taux le plus bas observé depuis cinq ans. Il était de 72 % en 2010.Les jeunes diplômés rejoignent le marché de l’emploi relativement vite, car « le taux d’emploi s’améliore tout au long des mois qui suivent la période d’observation réalisée moins d’un an après l’obtention du diplôme ». Mais la proportion de diplômés recherchant un nouvel emploi augmente (de 8 % à 10 %), traduisant un recul de l’emploi stable.« La situation est assez proche de celle de 2009 », commente Jean-Marie Marx. À la différence près que le marché des cadres s’est légèrement amélioré depuis cinq ans. Il y a eu quelque 15 000 recrutements de cadres de plus en 2015 qu’en 2014. Mais « les jeunes diplômés ne profitent pas de ce léger mieux, note-t-il.Le directeur général de l’APEC avance trois raisons pour expliquer cette situation défavorable aux jeunes diplômés : « La première est qu’une entreprise sur trois seulement souhaite recruter des débutants car elles préfèrent minimiser les risques en se reportant sur des profils plus rapidement opérationnels ; la deuxième raison est que le nombre de diplômés sortants augmente chaque année, particulièrement en Master 2 ; et enfin la troisième explication est l’effet cumulatif : les non-recrutés de la promotion précédente leur sont prioritaires. »Inégalités à l’embaucheLe deuxième enseignement de l’année 2015, est que les conditions d’emploi des jeunes diplômés se sont fortement dégradées, signale l’APEC, avec un accroissement des inégalités à l’embauche. Sur la rémunération, comme sur la durée de recherche d’emploi.Celle-ci augmente un peu pour tous et beaucoup pour certains. Les jeunes diplômés mettent en moyenne 2,7 mois pour décrocher un contrat contre 2,3 mois pour leurs aînés, tandis que la durée médiane est de 2 mois.Ils sont de moins en moins recrutés avec le statut cadre (57 % contre 62 % l’année précédente) et les salaires diminuent : un peu pour tous et beaucoup pour certains. Les jeunes diplômés sont rémunérés autour d’un smic et demi avec un salaire annuel brut moyen de 26 500 euros (contre 28 700 en 2014), mais un salaire médian de 25 700 (contre 29 400). « Le salaire est en baisse nette d’une promotion à l’autre, mais les employeurs ne jouent plus à faire du yoyo sur les niveaux de salaire en fonction de la conjoncture, comme par le passé, les inégalités sont liées au fait que l’on n’est pas sur le même type de contrat », explique Pierre Lamblin, directeur du département études et recherches de l’APEC. A l’image de l’ensemble du marché du travail, les jeunes diplômés sont en effet un peu moins embauchés en contrat à durée indéterminée (CDI) et davantage en contrat à durée déterminée (CDD). Le CDI reste toutefois majoritaire, mais tout juste : il représente 50 % des embauches, en chute de 9 points sur un an, tandis que dans le même temps les recrutements de jeunes diplômés en CDD augmentent de 9 points et passent de 34 % à 43 %. Les diplômés universitaires moins bien lotisL’inégalité sur la nature du contrat est liée à la formation initiale. Les ingénieurs diplômés et les titulaires d’un diplôme d’école de commerce sont embauchés en CDI à plus de 70 %, alors que les universitaires (master ou docteurs), sont majoritairement en poste sur des contrats non pérennes.Lire aussi :Près de huit ingénieurs sur dix trouvent un emploi une année après leur diplôme« Certains diplômés semblent bénéficier d’avantages cumulatifs (CDI, statut de cadre, rémunération plus élevée), alors qu’à l’inverse d’autres vivent une situation moins favorable. Se dessine alors une sorte de fracture entre les jeunes diplômés : l’opposition CDI-CDD se prolonge par des conséquences en termes de statut dans l’emploi, de salaire et, pour certains, une sous-qualification perçue des emplois », conclut l’APEC.Enfin « 44 % des Bac + 5 et plus déclarent être prêts à reprendre des études », remarque Pierre Lamblin. Serait-ce une preuve de plus de leur lucidité sur l’état du marché du travail ?Lire aussi :Sur le marché de l’emploi, le diplôme protège un peu moins qu’avantAnne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Françoise Fressoz Jean-Marc Ayrault a reproché, mercredi 30 septembre, à Nicolas Sarkozy d’être « obsédé » par le Front national et d’avoir tardé à réagir, au nom de « petits calculs politiciens », à la polémique déclenchée par Nadine Morano.Invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP, en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, l’ancien premier ministre de François Hollande s’est étonné que quatre jours se soient écoulés entre les propos de la candidate du parti Les Républicains aux régionales, selon qui la France est « un pays de race blanche», et la décision de Nicolas Sarkozy de convoquer la commission nationale d’investiture de son parti pour lui retirer l’investiture en Meurthe- et-Moselle.Les propos tenus par Nadine Morano sont « clairement racistes, au point de recevoir l’approbation de Jean-Marie Le Pen, c’est tout dire », s’est insurgé Jean-Marc Ayrault, en s’étonnant : « Il en a fallu du temps pour que le président du parti Les Républicains réagisse. Cela aurait dû être spontané. Qu’est-ce que c’est que ce type de calculs politiciens ? »Selon le député de Loire-Atlantique, « Nicolas Sarkozy est obsédé par le fait que beaucoup de ses électeurs sont tentés ou se sont déjà rendus au Front national. Au lieu de marquer une rupture, une barrière infranchissable comme le faisait Jacques Chirac, il va sur le terrain et les idées du Front national. Il fait trop de concessions. »Pour M. Ayrault, il s’agit d’une « course poursuite » aux idées du Front national, qui est « fondamentalement contre-productive et dangereuse pour la France ». « Ce n’est pas le modèle français, ce ne sont pas les idées de la France, c’est régressif par rapport à ce que nous sommes », a-t-il martelé, en accusant l’ancien chef de l’Etat de « continuer à faire du Buisson », malgré la brouille avec son ancien conseiller.Amendement pour réduire la CSG sur les bas salairesInterrogé sur l’autre sujet du jour, la présentation en conseil des ministres du projet de budget pour 2016, M. Ayrault a déploré « le retard pris » dans la mise en place du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, désormais prévue pour 2018.L’ancien premier ministre socialiste continue de militer activement pour la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG afin d’aller « vers un impôt citoyen qu’on paie très très modestement en fonction de ses revenus, mais qui marque l’appartenance au pacte social ».Pour marquer sa détermination, M. Ayrault a annoncé qu’il allait déposer, dans les prochains jours, avec le député socialiste Pierre-Alain Muet, un amendement visant à remplacer l’actuelle prime d’activité par une baisse du taux de la CSG.La baisse concernerait les salaires jusqu’à 1,3 smic et serait directement lisible sur la feuille de paie. L’ancien premier ministre n’a pas caché que les discussions avec Bercy s’annonçaient sur ce point difficiles.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.09.2015 à 18h38 • Mis à jour le30.09.2015 à 19h58 | Claire Guélaud Il y a les effets de manche à la tribune de l’Organisation des Nations unies (ONU) et les choix budgétaires. Et les deux ne coïncident pas toujours. « Levons un doute. Ce n’est pas parce que nous allons faire davantage pour le climat que nous devons faire moins pour le développement », déclare, dimanche 27 septembre à New York, François Hollande. Dans la foulée, le président de la République annonce que « la France a décidé d’augmenter le niveau de son aide publique au développement (APD) pour dégager 4 milliards de plus à partir de 2020 ».La formulation est tarabiscotée. Elle aurait dû inciter les organisations non gouvernementales (ONG) à la prudence. Las ! Tout à la joie d’obtenir enfin la confirmation officielle que les financements destinés au climat seront bien additionnels et ne se substitueront donc pas à d’autres contributions, les voilà qui parient sur une hausse des crédits de l’APD, pour la première fois depuis cinq ans.« Nous sommes abasourdis »Il n’en est rien. Le projet de loi de finances pour 2016, présenté mercredi 30 septembre à Paris, prévoit une ligne budgétaire de 2,6 milliards d’euros pour la mission contre 2,77 milliards en 2015. Soit une baisse de 170 millions d’euros, qui auraient pu, selon l’ONG One, « financer des traitements rétroviraux pour 500 000 personnes séropositives et des vaccins pour plus de 2 millions d’enfants ». « Nous sommes abasourdis. Le budget 2016 présenté par le gouvernement va complètement à l’encontre des annonces faites par le président de la République il y a encore à peine deux jours à New York », a déclaré mercredi Friederike Röder, directrice France de One. « New york n’aurait-il été qu’un écran de fumée ? On ne trouve aucune traduction des belles promesses du président de la République dans le projet de loi de finances 2016 », a renchéri Christian Reboul, responsable de plaidoyer financement du développement à Oxfam France.L’Elysée se garde bien de rétorquer que les promesses de François Hollande ne courent qu’à partir de 2020, c’est-à-dire deux ans et demi après la fin de son premier quinquennat, et qu’elles pourraient en somme n’engager que son successeur… Dans l’immédiat, l’APD restera donc, en proportion du revenu national brut (RNB), très loin du seuil de 0,7 % que les pays développés membres des Nations unies s’étaient engagés à respecter d’ici 2015, un engagement repoussé, depuis, à 2030. One, spécialisée dans la lutte contre l’extrême pauvreté, a calculé que les crédits de l’APD ont diminué de 21 % depuis 2011 et de manière continue sous la gauche. Un comble.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.10.2015 à 11h51 • Mis à jour le05.10.2015 à 14h23 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Réunis mardi 6 octobre à Luxembourg, les ministres des finances de l’Union européenne (Ecofin) discuteront des budgets prévisionnels des États pour 2016, sachant que ceux-ci doivent être soumis au plus tard le 15 octobre à la Commission européenne.Cette dernière, en tant que gardienne des traités, va devoir vérifier, tout au long de l’année 2015-2016, que ces budgets sont en ligne avec le pacte de stabilité et de croissance, qui fixe notamment comme objectif des déficits publics inférieurs à 3 % des produits intérieurs bruts (PIB) des États.L’année dernière, la France, deuxième économie de la zone euro, a été dans l’œil du cyclone, avec un budget 2014 et 2015 largement hors des clous, malgré les engagements réitérés de Paris. Cette année, comme elle a obtenu un délai de deux ans pour revenir sous la barre des 3 % (en 2017, donc), le sujet est bien moins conflictuel.Lire aussi :Budget : Bruxelles ne relâche pas la pression sur la FranceUn débat pourrait cependant s’instaurer entre ministres concernant le coût de la crise des migrants. Lors du dernier Ecofin, fin septembre, l’Autriche et l’Italie avaient ainsi suggéré que cette crise puisse être considérée comme une « circonstance exceptionnelle », permettant d’introduire une dose de flexibilité dans le pacte de stabilité, pour prendre en compte le coût d’accueil des réfugiés dans les pays de l’Union. La Commission a été mandatée pour étudier cette éventualité.Lire aussi :L’UE mobilise 1 milliard d’euros pour les réfugiésDu cas par casMais déjà, les « orthodoxes » à Bruxelles ou Berlin, tiquent. Très attachés au respect du pacte, ils rechignent à accepter ces flexibilités supplémentaires qui pourraient servir de cheval de Troie à d’autres. La France demande depuis longtemps que soit mieux prises en compte ses dépenses militaires, par exemple.« Si un pays dépasse de 0,1 ou de 0,2 point de pourcentage l’objectif de 3 % de déficit, en raison de la crise des migrants, évidemment, on prendra sa situation en considération, mais ce sera du cas par cas », veut croire une source européenne proche de l’Eurogroupe.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Ce devait être l’essentiel du menu de l’Ecofin (réunion des ministres des finances de l’Union européenne), du mardi 6 octobre à Luxembourg. Les grands argentiers européens pourraient – enfin – trouver un accord politique sur la transparence des « rulings », ces contrats fiscaux ultra-avantageux signés entre des administrations et certaines multinationales, et dénoncés par les révélations LuxLeaks visant le Luxembourg, en novembre 2014.Lire aussi : Bruxelles soupçonne le Luxembourg d’aides fiscales illégales à AmazonCritiquée pour son manque de volonté jusqu’alors pour régenter ce type de pratiques choquantes (certaines sociétés parvenant à échapper totalement à l’impôt), la Commission européenne avait voulu réagir vite et fort, en 2014. D’autant plus que son tout nouveau président, Jean-Claude Juncker, était personnellement attaqué, certains dénonçant sa supposée tolérance à l’égard de tels contrats quand il était premier ministre du Luxembourg (il a occupé ce poste pendant près de dix-neuf ans).Le commissaire en charge de la fiscalité, le Français Pierre Moscovici, a fait une proposition de directive dès mars 2015. Elle rendait obligatoire la transmission automatique des accords fiscaux entre Etats membres de l’Union. Avec une réactivité de dix ans : tous les rulings des dix dernières années, y compris ceux n’ayant plus cours aujourd’hui, devaient être déclarés par les administrations fiscales.Un secteur sanctifiéLe pari de Bruxelles ? Que les rulings, une fois connus, soient dénoncés par les Etats s’estimant lésés, et que ces pratiques finissent du coup par disparaître. Mais si, fin 2014, tout le monde y est allé de sa déclaration sur la nécessité d’une plus grande justice fiscale, les mois passant, et d’autres crises s’accumulant (les migrants, la Grèce, etc.), le « momentum » politique européen s’est un peu dilué. La proposition de la Commission a fait son chemin, mais laborieusement.Il faut dire que la fiscalité est un des secteurs les plus sanctifiés de l’Europe. Pour y toucher, il faut l’unanimité des Etats membres et certains rechignent. Ce sont en général toujours les mêmes : l’Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, le Luxembourg, qui ont fait de la fiscalité une des armes de leur attractivité économique.Mardi, cependant, les chances pour un accord à 28 sont conséquentes, estime-t-on à Bruxelles. Ne reste plus qu’un point à trancher : la rétroactivité des rulings. Le texte de compromis propose qu’elle ne soit plus que de 5 ans (les Etats devraient s’échanger tous leurs rulings émis, renouvelés ou amendés dans les 5 ans avant l’entrée en vigueur de la directive). L’enjeu de la rétroactivité est conséquent : elle peut permettre de lancer des redressements fiscaux potentiellement lucratifs.Lire aussi : LuxLeaks : le Parlement européen met en place une commission « spéciale »Il est en tout cas notable que le Luxembourg, qui occupe la présidence tournante de l’Union depuis juillet et jusqu’à fin 2015, fait beaucoup pour faire avancer le dossier. Il est manifeste qu’il veut être irréprochable sur ce sujet, pour ne pas prêter, à nouveau, le flanc à la critique.Si l’accord est trouvé à 28 Etats membres, mardi, il ne manquera plus que l’avis du Parlement pour une entrée en vigueur prévue au 1er janvier 2017.Lire aussi :Bruxelles veut mieux détecter les pratiques fiscales abusivesCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.10.2015 à 15h57 • Mis à jour le03.10.2015 à 16h36 Les défections continuent du côté d’Europe Ecologie-Les Verts. Dernier départ en date, celui de la députée de la Vienne, Véronique Massonneau, qui a annoncé samedi 3 octobre rejoindre le parti fondé par François de Rugy et Jean-Vincent Placé et baptisé « Ecologistes ! ».Pourquoi je rejoins @ecologistes_fr. J'explique ce choix politique et personnel dans un entretien à lire ici. http://t.co/N2YDz95kZo— VMassonneau (@Véronique Massonneau)require(["twitter/widgets"]);« J’espère que ce nouveau parti sera plus dans la tolérance et l’écoute » qu’Europe Ecologie-Les Verts, a affirmé à la presse la députée. « On a l’impression que l’écologie représentée par EELV est un peu revêche et dogmatique ».Lire aussi :François de Rugy annonce le lancement du parti « écologistes ! »Lancement d’Ecologistes ! à l’Assemblée nationaleCette annonce intervient le jour même de la réunion fondatrice d’Ecologistes ! dans une annexe de l’Assemblée nationale, en présence de quelque 350 personnes selon les organisateurs, M. Placé a plaidé pour « une écologie pragmatique, réaliste et positive ».« Nous avons des discussions dans l’ensemble du pays avec les socialistes » pour des alliances en vue des élections régionales de décembre, a affirmé le sénateur écologiste, lui aussi démissionnaire d’EELV, évoquant les régions Rhône-Alpes-Auvergne et Ile-de-France.Outre MM. Placé et de Rugy, et à présent Mme Massonneau, Barbara Pompili, qui était coprésidente des députés écologistes, a également quitté EELV cette semaine.Lire aussi :Fronde, départs : que reste-t-il des écologistes ? Franck Johannès La Cour européenne des droits de l’homme a été saisie, samedi 3 octobre, d’un premier recours contre la loi renseignement par des journalistes de l’Association confraternelle de la presse judiciaire (APJ). Les 180 journalistes, qui représentent la plupart des médias écrits, numériques ou audiovisuels, s’alarment des nouvelles menaces portées à la liberté d’informer – et protestent contre la surveillance de masse qu’autorise le texte pour les simples citoyens. « La question posée dépasse le simple enjeu des journalistes, indique Me Patrice Spinosi, qui a déposé la requête, toute personne est susceptible d’être écoutée et à travers la presse, il s’agit d’une critique de la possibilité d’écouter administrativement sans réel contrôle l’ensemble de la population. »Lire aussi :Comment l’Etat a étendu le renseignement au mépris de la loiEn dépit en effet des inquiétudes de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), des associations de défense des libertés numériques et des mises en garde des institutions européennes, la loi renseignement du 24 juillet a été adoptée par 80 % des parlementaires, et validée le 23 juillet par le Conseil constitutionnel, en dehors d’une réserve sur la surveillance internationale. Elle est entrée en vigueur samedi 3 octobre, après la parution au Journal officiel du décret du président de la République, qui nomme les membres de la Commission nationale de contrôle des techniques du renseignement (CNTR). Il ne reste plus guère que la Cour européenne pour examiner la conformité de la loi aux exigences démocratiques d’un Etat de droit.« Chiens de garde de la démocratie »La Cour européenne – à la différence de la France, qui n’a toujours pas voté la loi sur le secret des sources – est particulièrement vigilante sur le droit d’informer. Elle a rappelé en 1992 « le rôle éminent de la presse dans un Etat de droit », l’impératif de protection des sources, « pierre angulaire de la liberté de la presse », dont l’absence « pourrait dissuader les sources journalistiques d’aider la presse à informer le public sur des questions d’intérêt général » (1996). La protection des sources n’est pas « un simple privilège », mais bien « un véritable attribut du droit à l’information » (2003) : les journalistes ont ainsi pour mission d’être « les chiens de garde de la démocratie » (2007).Lire aussi :Informer n’est pas un délit, le livre-manifesteLa loi renseignement n’est certes opérationnelle que depuis quelques heures et n’a pas encore eu de conséquences fâcheuses. Il n’empêche : la Cour de Strasbourg a déjà jugé que la seule entrée en vigueur d’une loi suffisait à être recevable – il s’agissait alors de la loi interdisant le voile intégral dans l’espace public (décision SAS contre France, 2014). De plus, « la simple existence » d’une législation « autorisant le contrôle secret des communications crée une menace de surveillance pour tous ceux auxquels on pourrait l’appliquer », a déjà jugé la Cour de Strasbourg (Liberty contre Royaume-Uni, 2008).Or, la loi renseignement autorise bien une surveillance de masse : non seulement pour prévenir le terrorisme, « la criminalité et la délinquance organisée », « les violences collectives » qui portent « gravement atteinte à la paix publique », mais aussi pour protéger « les intérêts majeurs de la politique étrangère » ou « les intérêts économiques, industriels ou scientifiques ». Un suspect peut être espionné et localisé grâce à son téléphone et toutes ses communications numériques ; son domicile, sa voiture et son ordinateur fouillés, ses conversations (et ceux de ses voisins) enregistrées dans un café, une gare, un tribunal, par des IMSI-catchers, ces petites valisettes d’espionnage – l’ensemble, en somme, de ses activités et même, pour la première fois, celles de son « entourage ».Rencontrer un journaliste risque de devenir périlleuxRencontrer discrètement un journaliste risque ainsi de devenir périlleux – il suffit de le surveiller pour savoir qui sont ses sources et qui lui donne des informations déplaisantes pour le pouvoir en place. La loi a prévu qu’il n’était pas permis de surveiller un journaliste « à raison de l’exercice de sa profession ». C’est maigre : on peut surveiller un mail personnel, mais pas un mail professionnel ? Par ailleurs, les boîtes noires algorithmiques, qui scannent sur le Net des mots-clés, absorbent tout le flux sans en distinguer la provenance : « Il sera aisé, dans le cas d’un journaliste, d’en tirer des informations sur l’ensemble de ses sources et contacts », a souligné le Conseil national du numérique.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementLa presse n’est évidemment pas au-dessus des lois et il est normal qu’il soit possible, en cas de force majeure, de surveiller un journaliste. Mais la Cour européenne impose que cette atteinte soit contrôlée, « avant la remise des éléments réclamés », « par un juge ou tout autre organe décisionnel indépendant et impartial », en tout cas « distinct de l’exécutif ». Et à condition qu’« il existe un impératif d’intérêt public l’emportant sur le principe de protection des sources journalistiques » (Sanoma Uitgevers BV contre Pays-Bas, 2010). Ce n’est pas le cas : c’est bien l’exécutif – le premier ministre – qui donne les autorisations de surveillance, après un avis purement consultatif d’une commission de contrôle. Elle peut faire appel au Conseil d’Etat si une surveillance lui semble illégale, mais jamais « avant la remise des éléments réclamés » par les services.Ainsi, conclut la requête, « les quelques garanties légales dédiées à la protection du secret des sources journalistiques sont radicalement contournées ». « L’Association de la presse judiciaire est la mieux à même de former un tel recours, indique son président, Pierre-Antoine Souchard, elle s’est opposée à cette loi depuis longtemps. La peur du terrorisme ne doit pas faire oublier les libertés fondamentales, en particulier la liberté d’informer. » L’association et les sept membres du bureau ont signé la requête et engagent les journalistes, les associations ou les syndicats « qui ont intérêt à agir », à les rejoindre. La cour examinera la recevabilité de la requête dans les six à douze mois, une éventuelle décision n’est pas attendue avant trois ans.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Robert-Diard Au début, on les distingue à peine les uns des autres. Mêmes costumes sombres, mêmes chemises claires, même cheveux clairsemés. Ce sont des hommes de premier rang au sens propre, ils savent s’y tenir assis, le buste droit, bien calé, les jambes croisées, des milliers d’heures de réunions publiques et de fastidieuses cérémonies officielles sont passées par là. Debout aussi, ils se ressemblent, le micro et la parole leur sont familiers, ils posent un feuillet de notes sur le pupitre devant eux puis le plient dans la poche droite de leur veste en la lissant d’un geste machinal.Quatre d’entre eux sont sortis de l’ENA, le cinquième en a raté l’entrée. Le résumé de leurs longues carrières offre un voyage dans la France préfectorale – Montluçon, Orléans, Tours, Besançon, Chartres, Chalon, Guéret, Le Mans, Neuilly, Gertwiller – et dans le cœur battant de l’Etat, ses administrations centrales et ses ministères, qu’ils ont rejoints ou quittés au gré des alternances politiques, promus sous la droite, écartés sous la gauche. Tous portent Légion d’honneur à la boutonnière et déshonneur au front depuis qu’un procureur de la République les a renvoyés devant un tribunal correctionnel pour « détournement de fonds publics », « complicité » ou « recel » de ce délit.Depuis lundi 28 septembre, Claude Guéant, ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, Michel Gaudin, ex-directeur général de la police nationale (DGPN), ainsi que trois autres anciens membres du cabinet, Daniel Canepa, Michel Camus et Gérard Moisselin, s’expliquent sur l’affaire des primes de la police versées en liquide entre 2002 et 2004. A Claude Guéant, il est reproché d’avoir donné l’ordre à Michel Gaudin de lui confier chaque mois pendant deux ans 10 000 euros en espèces prélevés sur les fonds d’enquête et de surveillance – normalement destinés à rémunérer les indicateurs de police – et de s’en être servi comme complément de rémunération pour ses collaborateurs, lui-même en prélevant la moitié pour son usage personnel.Lire aussi :Guéant : le procès de l’étrange pratique policière des primes en liquideA Michel Gaudin, considéré comme l’auteur principal du délit, il est fait grief d’avoir accepté de faire ce versement en ayant connaissance de son usage inapproprié. Les trois autres prévenus sont poursuivis comme bénéficiaires du détournement. Pour l’accusation, aucun d’entre eux ne pouvait à l’époque ignorer qu’il commettait un délit puisque, quelques mois plus tôt, le gouvernement de Lionel Jospin avait officiellement mis fin aux primes en liquide versées aux membres des cabinets ministériels (prélevées sur les fonds spéciaux de Matignon) et les avait remplacées par des « indemnités de sujétion particulière » (ISJ). L’esprit de la réforme étant de substituer à un système occulte, incontrôlable et contesté, des compléments de revenus officiels et fiscalisés.Dès les premiers interrogatoires, chacun des cinq prévenus a exprimé à sa manière l’amère conviction d’être la victime d’un « règlement de comptes politique », dont le tout nouveau parquet national financier (PNF) – qui les a renvoyés devant le tribunal au terme d’une simple enquête préliminaire – serait le bras armé. Voilà pour ce qui les réunit.Premières fissuresLes premières fissures sont apparues assez vite. Il y a Claude Guéant et les autres. C’est à cause de lui que toute l’histoire a commencé. Lors d’une perquisition à son domicile, les enquêteurs en charge d’une autre affaire le concernant, celle d’un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, sont tombés par hasard sur une série de factures d’électroménager et d’équipements – cuisiniste, ameublement – réglées en espèces, dont l’ancien ministre de l’intérieur a dû justifier la provenance. En expliquant que ces fonds étaient des reliquats de ses primes en liquide, Claude Guéant a lui-même conduit le parquet à s’intéresser au circuit de ces fonds. Cela donne déjà aux quatre autres une bonne raison d’en vouloir à leur ancien supérieur hiérarchique.Mais il n’y a pas que cela. Par sa proximité avec Nicolas Sarkozy, par le nombre d’affaires dans lesquels son nom est cité, Claude Guéant sent aujourd’hui le soufre. Le monde politique s’est éloigné de lui par crainte de la contagion et celui des hauts fonctionnaires lui reproche sa trahison.Peut-être n’est-ce pas un hasard si, parmi ses deux avocats, figure Me Jean-Yves Dupeux, qui fut aussi celui d’un autre grand brûlé de l’époque sarkozyste, l’ancien procureur de la République Philippe Courroye. Quant à l’opinion, autant elle est prompte à absoudre ou à excuser les turpitudes de ses élus, autant elle est se montre impitoyable face aux dérives de ses clercs.Dans le prétoire aussi, on prend ses distances. Rien de tel qu’une procédure judiciaire pour faire vaciller les plus solides amitiés. Celle qui unit Claude Guéant à Michel Gaudin a plus de vingt ans, les deux hommes se tutoient, mais, face au tribunal, Michel Gaudin pense d’abord à sauver sa peau.Le DGPN est placé « sous l’autorité hiérarchique du directeur de cabinet et ne peut refuser une instruction qu’il lui donne », explique-t-il, en affirmant qu’à l’époque il ignorait l’usage que Claude Guéant faisait des fonds qu’il lui versait. Il rappelle surtout que lui, une fois arrivé dans les fonctions de DGPN, a mis un point d’honneur à faire appliquer dans son administration une note restée lettre morte et rédigée quatre ans plus tôt par… son prédécesseur, Claude Guéant. Datée de février 1998, elle indiquait que, « en aucun cas, les fonds d’enquête et d’investigation ne peuvent être considérés comme permettant d’alimenter un régime indemnitaire ». « Quand il me les a demandées, j’ai donné ces sommes à Claude Guéant. Il y avait des consignes, il y avait une note. J’imaginais qu’il appliquait les règles qu’il avait édictées lui-même », glisse Michel Gaudin, en ajoutant : « Cette manipulation d’espèces nécessite un minimum de confiance. »La présidente, Bénédicte de Perthuis, insiste : « Si vous aviez su quel était leur usage, qu’auriez-vous fait ? – J’aurais dit écoute, Claude, je ne peux pas interdire, mais je ne peux pas prendre la responsabilité. » Assis derrière lui, Claude Guéant ne cille pas.« Arrière, Satan »C’est au tour de l’un de ses anciens collaborateurs au cabinet, Gérard Moisselin, d’être pressé de questions. Lui aussi lâche son ancien patron. Il raconte : « Un soir, Claude Guéant me tend une enveloppe. J’étais très étonné, je lui ai dit que je croyais que cette pratique avait disparu. J’ai cru pouvoir me fier à la réponse qu’il m’a faite, à savoir que cela était parfaitement autorisé. Alors oui, je n’ai pas déclaré ces sommes au fisc, parce que je savais qu’aucun policier ne le faisait. Ce n’est pas glorieux mais c’est comme ça ». La présidente : « Mais vous n’entrez pas dans la police ! Vous entrez au cabinet d’un ministre, vous êtes un représentant de la fonction publique. Il y a un décalage entre votre brillante carrière et la facilité avec laquelle vous acceptez. » Le prévenu, agacé : « J’ai déjà eu le courage de lui poser la question. Mais vous auriez voulu quoi ? Que je renvoie son enveloppe à la tête de Guéant en criant : “Arrière, Satan ?”» Michel Camus lui succède à la barre. Mêmes questions, même gêne. La procureure Ulrika Weiss se lève : « Là c’est la citoyenne qui essaye d’imaginer la scène. Claude Guéant vous tend une enveloppe de 2 000 euros, c’est pas Noël, c’est pas votre anniversaire, et vous ne posez pas de questions ? La polémique sur les fonds spéciaux, ça ne fait pas tilt ? » Michel Camus : « J’ai en face de moi le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur. C’était pour moi irrévérencieux, inimaginable, de lui demander si tout cela était conforme aux textes. – Et vous avez dit merci ? – Peut-être. »Après trois jours de débats, on est là : Michel Gaudin, qui a rameuté comme témoins de moralité tous les grands noms de la police, dont l’ancien patron de la DST Pierre de Bousquet de Florian et l’ex-patronne de la police judiciaire Martine Monteil, campe le vertueux soumis aux ordres et croit en ses chances de relaxe. Les trois prévenus anciens membres du cabinet assument leur part de lâcheté face à l’autorité de celui qui était leur directeur. Reste Claude Guéant, seul, dans la figure du méchant.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.10.2015 à 22h15 La situation se complique pour Claude Guéant dans le procès des primes en liquide au ministère de l’intérieur. Après l’ex-patron de la police Michel Gaudin, qui dit avoir agi sur son ordre, M. Guéant a été lâché, vendredi 2 octobre au tribunal, par son ex-directeur de cabinet adjoint, Gérard Moisselin, qui affirme avoir reçu de sa main des enveloppes d’espèces.« Il m’a tendu une enveloppe quelques semaines après mon arrivée. J’étais très étonné. Je ne lui avais rien demandé. Qu’est-ce que vous auriez voulu que je fasse : que, d’un geste noble, je lui renvoie son enveloppe à la figure ? C’était impossible », a expliqué devant le tribunal correctionnel de Paris le haut fonctionnaire. L’ancien préfet dit « avoir cru qu’il pouvait se fier » à Claude Guéant sur la régularité de cette pratique.« J’ai franchi une frontière en pénétrant dans l’univers de la police où il y avait un certain nombre de pratiques archaïques, ancestrales, coutumières. Ce n’est peut-être pas glorieux mais j’ai fait ce que je savais que les autres policiers faisaient », a ajouté vendredi Gérard Moisselin.Soupçons d’enrichissement personnelDans cette affaire, Claude Guéant est poursuivi pour « complicité de détournement de fonds publics et recel » pour avoir perçu personnellement et reversé à trois membres de son cabinet, Daniel Canepa, Michel Camux et Gérard Moisselin, des primes en espèce, prélevées sur les frais d’enquête et de surveillance (FES) des policiers, alors qu’il était directeur de cabinet du ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy entre 2002 et 2004. L’ancien ministre de l’intérieur est notamment soupçonné de s’être fait remettre durant cette période 210 000 euros issus de fonds de la police « à des seules fins d’enrichissement personnel ».Lire aussi :Guéant : le procès de l’étrange pratique policière des primes en liquideJeudi, Michel Gaudin, qui reste un proche collaborateur de Nicolas Sarkozy, a martelé, sans un regard pour Claude Guéant, son ex-patron : « Je n’ai fait qu’obéir à mon supérieur », « je ne connaissais pas la destination des fonds en liquide que j’ai remis à Claude Guéant ». Pour sa défense, M. Guéant a expliqué avoir puisé dans l’enveloppe des frais de police pour rattraper la faiblesse des indemnités de sujétions particulières (ISP) mises en place en 2002 par le premier ministre d’alors, Lionel Jospin, pour compenser les primes de cabinet jusque-là financées par les fonds spéciaux de Matignon, supprimés en 2001. Contrairement aux FES, les ISP sont déclarées et figurent sur les fiches de paie. Le procès reprend mercredi.Lire aussi :Claude Guéant se défend de toute pratique illégale au procès des primes en liquide François Béguin Oubliée la grande manifestation unitaire du 15 mars contre le projet de loi santé et le tiers payant généralisé. Oublié le médiatique appel à la fermeture des cabinets médicaux pendant les vacances de Noël. C’est en ordre dispersé que plusieurs syndicats de médecins libéraux ont appelé à la fermeture des cabinets médicaux lundi 5 octobre, à la veille du vote solennel du projet de loi santé au Sénat et une semaine avant la fin des élections professionnelles dans le secteur.D’ici le 12 octobre, 120 000 médecins libéraux doivent en effet élire pour cinq ans leurs représentants au sein des unions régionales des professionnels de santé (URPS), les interlocuteurs des agences régionales de santé (ARS) pour définir l’organisation des soins dans les régions. Une échéance qui pousse les responsables syndicaux à une surenchère d’actions et de formules chocs pour se démarquer de leurs concurrents.Dénonçant dans la loi de santé une « tentative d’assassinat » de la médecine libérale, la Fédération des médecins de France (FMF), le syndicat des médecins libéraux (SML) et le Bloc (chirurgiens), trois organisations minoritaires particulièrement radicales dans leur rejet du texte porté par la ministre de la santé Marisol Touraine, ont lancé le mouvement en appelant à une « grève des consultations et des gardes » dès le samedi 3 octobre. Difficile cependant de mesurer si cet appel a été fortement suivi en ce premier jour de week-end, où tous les cabinets médicaux ne sont pas ouverts.« Mascarades désordonnées »A partir du lundi 5, la FMF, le SML et le Bloc rejoignent l’appel à la fermeture lancé par MG France, syndicat majoritaire chez les généralistes. « Certains médecins nous ont appelé pour dire qu’ils allaient fermer leurs cabinets deux ou trois jours, voire même toute la semaine », prévient Claude Leicher, son président. La prise en charge des patients devrait cependant être assurée, éventuellement via des réquisitions de médecins par les agences régionales de santé qui assurent toutes, sur leurs sites Internet, avoir « pris les mesures nécessaires pour assurer la continuité de l’accès aux soins pendant cette période ».Si les appels à la fermeture pourraient être bien suivis dans certaines zones (la totalité des médecins est par exemple annoncée en grève à Orthez, dans les Pyrénées-Atlantiques), le choix de la Confédération des syndicats de médecins français (CSMF), majoritaire chez les médecins libéraux, de ne pas se joindre au mouvement devrait toutefois en limiter la portée. Son président, Jean-Paul Ortiz, a dénoncé des « mascarades désordonnées et électoralistes ».« La seule habileté du gouvernement, c’est d’avoir su rompre l’unité syndicale d’opposition à la loi », reconnaît Jean-Paul Hamon, le président de la FMF, au vu des dates retenues pour la tenue du scrutin. « Mais si Marisol Touraine pense que ça va se calmer après la proclamation des résultats le 16 octobre, elle se trompe lourdement », dit-il, en appelant à une nouvelle manifestation unitaire lors de l’examen du projet de loi santé en deuxième lecture à l’Assemblée nationale en novembre. Les députés devraient alors rétablir le tiers payant généralisé, programmé par le gouvernement pour la fin 2017 et supprimé par les sénateurs le 18 septembre.A la CSMF, Jean-Paul Ortiz a lui aussi appelé, vendredi 2 octobre, à « un grand mouvement de révolte unitaire de tous les médecins, de toutes spécialités et de toutes sensibilités » dans quelques semaines. A cette date, les résultats des élections auront alors peut être redessiné le paysage syndical. C’est le moment où devraient s’ouvrir les négociations conventionnelles avec l’Assurance-maladie. Face à des demandes de revalorisation du tarif de la consultation à 30, voire à 40 euros, alors même que l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (ONDAM) va être plafonné à un taux historiquement bas de 1,75 %, ces négociations s’annoncent d’ores et déjà houleuses.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Collectif Le dimanche 4 octobre, la Sécurité sociale aura 70 ans. Un âge vénérable, qui force l’admiration, pour ce qui est le plus grand projet politique de l’histoire contemporaine : depuis l’apparition de la Sécurité sociale, les hommes et les femmes ne sont pas laissés seuls face aux drames de la vie. La maladie, les accidents, le chômage sont des risques, mais la solidarité est là pour que la vie continue.Une fois le temps de la célébration venu, cet anniversaire laissera pourtant un goût amer. Aujourd’hui, la Sécurité sociale de 2015 n’est plus dans le même état qu’en 1945.Lire aussi :Le régime des retraites bientôt à l’équilibreD’abord aux yeux des Français. Dans l’imaginaire collectif, la protection sociale n’est plus un projet politique émancipateur, issu du Conseil national de la Résistance. En 2015, la « Sécu » se résume pour nous à une feuille de soins ou un guichet. Un malaise s’est installé, qui se traduit d’un côté par un discours virulent contre des « profiteurs » souvent fantasmé, de l’autre par un non-recours à la protection sociale dans des proportions endémiques.Car les Français les plus modestes, ceux que certains politiciens aiment décrire comme des « assistés », ne se tournent plus naturellement vers la Sécurité sociale : près de la moitié des Français qui auraient droit au revenu de solidarité active (RSA) ne le demanderont jamais ; la proportion est la même pour la couverture maladie universelle (CMU) complémentaire.Vieux jeuQu’est-ce qui pousse tant de Français à renier la « Sécu « à la veille de ses 70 ans ? Difficile de ne pas voir que la « Sécu » paraît vieux jeu, à côté de la plaque, mal à l’aise pour répondre à l’évolution des risques sociaux. Les accidents de travail de 2015 ne sont plus ceux de 1945 : le « burn-out » ou l’épuisement au travail, conséquence d’une économie de services mise sous pression boursière, n’a plus grand-chose à voir avec les membres mutilés des ouvriers agricoles. Les familles de 2015 ne sont plus celles de 1945 : de nouvelles recompositions les traversent, de nouvelles fractures aussi.Ainsi, la principale cause de pauvreté chez les familles monoparentales est souvent le non-versement d’une pension alimentaire suite à un divorce, un phénomène qui concernait une infime minorité des familles en 1945. Surtout, la France de 1945, ouvrière, jeune, du plein-emploi, n’existe plus.Lire aussi :Hôpitaux, Sécurité sociale… comment font nos voisins ?Inventée hier pour protéger les travailleurs, la Sécurité sociale doit aujourd’hui faire face à l’allongement de la durée de vie et au chômage de masse : comment protéger après le travail ? comment protéger hors du travail ? Dans une société où la retraite moyenne est à 1 206 euros nets quand le prix moyen d’une place en maison de retraite dépasse 1 800 euros, dans une société où une personne de plus de 80 ans sur sept aura la maladie d’Alzheimer, dans une société où le chômage des jeunes n’est pas redescendu sous la barre des 15 % depuis plus d’un quart de siècle, il faut reconnaître que notre Sécurité sociale protège mal.Rien d’étonnant que le premier sujet d’angoisse des Français soit, selon une étude récente du Credoc, les pensions de retraite ou que la jeunesse de France soit massivement encline à l’expatriation… Qu’allons-nous faire des 70 ans de la Sécurité sociale ? Pour notre jeune génération, répondre à cette question c’est aussi dire ce que nous voulons faire de nos 70 ans.Nous voulons que pour nos 70 ans, on nous dise que la Sécurité sociale est un sujet trop important pour qu’elle soit confiée aux marchés financiers. Aujourd’hui, de puissants groupes de cliniques ou de maisons de retraite privées sont cotés en bourse, tandis que les mutuelles grignotent les prérogatives de la « Sécu ».Véritablement universelleDemain, la protection sociale devra repasser sous le contrôle des citoyens, avec la nationalisation des organismes privés de Sécurité sociale. Les mutuelles dites « complémentaires » pourraient ainsi être absorbées par la Sécurité sociale, pour le plus grand bien commun : le déficit de l’assurance maladie s’élève chaque année à 8 milliards d’euros, tandis que les surcoûts de gestion et de publicité des mutuelles privées avoisinent les 8 milliards.Nous voulons également que pour nos 70 ans, on nous dise que chaque Français contribue à la solidarité et en reçoit équitablement le produit. Dans une France qui ne connaît plus le plein-emploi, il n’y a aucune raison que les seuls travailleurs participent au financement de la Sécurité sociale. Tout citoyen doit être mis à contribution, y compris les retraités les plus aisés. En retour, la Sécurité sociale devra devenir véritablement universelle.Stop au RSI (régime social des indépendants), à la MSA, aux Agirc-Arrco et à tous ces acronymes barbares : les régimes de protection doivent être fondus en un seul socle, qui garantisse la même sécurité, que l’on soit artisan, agriculteur ou fonctionnaire. Nous voulons enfin que pour nos 70 ans, on nous dise que la bureaucratie ne peut pas tenir lieu de politique sociale.Aujourd’hui, on n’a pas droit à la protection sociale, on consomme de la protection sociale. Demain, la protection sociale devra se réconcilier avec la démocratie et l’individu devra s’y trouver au cœur. Les enjeux liés à l’allongement de la durée de vie ne pourront pas être traités à un guichet, ils devront être traités dans les familles, sur le lieu de travail. Ce ne sont pas les guichets qui prennent soin des malades, des enfants, des personnes âgées. Ce sont toujours en fin de compte des proches, bien souvent des aidants familiaux, dont quatre millions de salariés.Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, leur présence est indispensable : pourquoi les entreprises n’intégreraient pas ce nouveau fait social, en prévoyant des mécanismes d’incitation (préretraites, temps partiel) ? Pourquoi ne pas prévoir un « service familial », sur le modèle du service civique, pour permettre aux aidants familiaux de participer à une société plus juste, plus respectueuse de nos aînés ?Sur les ruines d’une France sortie de la guerre, le rêve de la Sécurité sociale est devenu réalité il y a 70 ans. Sur les décombres de la crise de 2008, notre génération aura le devoir de réenchanter ce rêve.Le réseau « Inventons demain » fédère de jeunes élus socialistes de terrain. Créé à la suite de l’Affaire Cahuzac, Inventons Demain rassemble plus d’une centaine de membres, essentiellement dans les zones dites « périphériques ». La liste complète des rédacteurs de cette tribune est consultable sur www.inventonsdemain.frCollectif 02.10.2015 à 09h42 • Mis à jour le02.10.2015 à 10h00 Un campement d’une cinquantaine de migrants, en majorité syriens, installés porte de Saint-Ouen, à proximité du périphérique parisien, a été évacué dans le calme, vendredi 2 octobre au matin.La situation faisait « courir des risques importants aux occupants du site, tant en termes de sécurité routière qu’en termes sanitaires », avait justifié la préfecture de police de Paris dans son arrêté d’évacuation pris jeudi. Les autorités précisaient également que « plusieurs cas de gale » y avaient été repérés.Lire aussi :La porte de Saint-Ouen, escale de misère pour les réfugiés syriensLes occupants du site, qui vivaient dans une vingtaine de tentes, ont rassemblé leurs affaires dans le calme avant de monter dans des bus, les enfants enveloppés dans des couvertures de survie. Ils doivent dans un premier temps être conduits à l’hôpital Bichat, situé juste à côté de la porte de Saint-Ouen, et dans une structure de Médecins du monde pour déterminer s’ils sont porteurs de la gale, maladie très contagieuse, a confié un représentant de la Mairie de Paris.Après quoi, ils pourront se doucher et changer de vêtements, puis ils seront logés dans un centre hôtelier pour une semaine, « le temps pour les services sociaux d’évaluer leur situation » et « pour déterminer quels sont leurs besoins ». « Ensuite ils intégreront un logement adapté », a ajouté ce représentant sans plus de précision.Toujours 500 personnes au lycée Jean-QuarréDans la capitale, deux campements avaient été évacués à la mi-septembre. Au total, plus de 2 200 migrants se sont vu proposer un hébergement, selon les autorités.Les évacuations, en juin, du camp installé près de la gare d’Austerlitz, puis de celui de la halle Pajol, dans le 18e arrondissement de la capitale, avaient signé une première prise de conscience dans l’opinion publique de la situation des migrants en France.Quelque 500 personnes occupent toujours le lycée désaffecté Jean-Quarré, dans le nord-est de Paris, un lieu « inadapté » à l’hébergement, selon la Ville de Paris, notamment en raison de « problèmes d’hygiène » et de « faits de violence et d’insécurité [qui] ont été constatés ». Vendredi dernier, le tribunal administratif de Paris leur a donné un mois pour quitter les lieux.Lire nos explications :Quelles initiatives pour aider les migrants en France ? Françoise Fressoz Comme elle l’aimait son «  Nico  » ! C’était en 2007, la campagne magique, celle où le patron de l’ex-UMP, aujourd’hui LR, emballait l’électorat populaire à coups de formule magique  : « Travailler plus pour gagner plus.  » Nadine Morano, l’ancienne chiraquienne, était aux premières loges, ralliée depuis 1995 à l’enfant terrible de la droite, qui la bluffait par sa niaque, son culot, mais aussi son projet  : remettre en marche l’ascenseur social, valoriser le travail, le mérite, le salaire, comme aux plus beaux jours des «  trente glorieuses  ».«  La France qui se lève tôt  », c’était elle   : père chauffeur routier, mère standardiste, enfance passée dans une barre sur les hauteurs de Nancy, la députée de Meurthe-et-Moselle revendiquait avec force ses origines et son «  gaullisme  », dont Nicolas Sarkozy était à ses yeux l’unique et digne héritier.En campagne, l’élue ne se contentait pas de porter les couleurs de son héros, elle vivait littéralement le sarkozysme à sa façon, le verbe haut, jamais avare d’une provocation, mais qu’importe, elle était «  sa Nadine  » qui, sèchement battue aux municipales de 2008, n’en a pas moins été promue, dans la foulée, secrétaire d’Etat à la famille.« Si tout le monde s’était crevé la paillasse, on y serait arrivé »Immense fierté et fin du rêve   : en 2012, «  Nico  » est à la peine et «  Nadine  », qui se sent sur la touche, ne décolère pas contre «  ces chochottes du gouvernement qui ne font pas campagne  » et semblent déjà se résoudre à la défaite. «  Si tout le monde s’était crevé la paillasse, on y serait arrivé  », fulmine-t-elle. Le soir de la défaite, les yeux pleins de larmes, elle monte illico l’association Les Amis de Nicolas Sarkozy.Son sarkozysme n’a pas pris une ride, mais il a changé de nature. Le «  Travailler plus pour gagner plus  » a échoué. Place désormais à l’identité nationale. Quand le débat a été lancé, fin 2009, Nadine Morano a été l’une des premières à déraper avec sa tirade sur «  le jeune musulman  » dont elle attend «  qu’il aime la France, qu’il trouve un travail, qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers  ».« Un pays judéo-chrétien, de race blanche »Puis est venue l’obsession antivoile qui la fait fustiger, en août 2014, sur son compte Facebook, une femme voilée qu’elle a photographiée sur une plage. Deux mois plus tard, gare de l’Est, elle signale une autre femme à la police, en croyant qu’elle porte la burqa alors qu’il s’agit d’un niqab. «  Qu’est-ce qui vous dit qu’elle ne dissimulait pas des explosifs  ?  », se défend-elle. Samedi, sur France 2 elle est allée au bout de sa pensée en décrivant, sous estampille gaulliste, la France comme «  un pays judéo-chrétien, de race blanche  ».Nicolas Sarkozy a mis quatre jours à réagir, brusquement débordé par son ex-groupie dont il a accompagné l’évolution à grand renfort de déclarations musclées sur «  la fuite d’eau  » des migrants, les «  risques de désintégration de la société française  » ou encore «  la frontière  », seule façon, à ses yeux, de récupérer l’électorat populaire qui a fui vers Marine Le Pen. Encore fallait-il y mettre un minimum de doigté. Nadine Morano n’a jamais su, incarnant l’édifiante histoire de la dérive sarkozyste.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Ceux qui attendaient un verdict tranché, à même, soit de valider la politique économique du gouvernement, soit d’en souligner les limites, en seront pour leurs frais. Au lendemain de la présentation en conseil des ministres du projet de loi de finances 2016, les prévisions de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dressent un tableau en demi-teinte de l’économie hexagonale pour la fin de l’année.« Le produit intérieur brut (PIB) français a déçu au deuxième trimestre [avec une croissance nulle, après + 0,7 % au premier trimestre], après un début d’année dynamique. Mais les vents favorables qui existaient il y a trois mois [recul du pétrole, de l’euro et mesures de soutien du gouvernement] sont encore bien présents », a résumé, jeudi 1er octobre, Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee.Lire aussi :Des indicateurs économiques toujours contrastés en FranceParmi les bonnes nouvelles, la demande des ménages reste bien orientée, souligne l’Institut. Ces derniers « bénéficient de salaires qui augmentent encore, alors que l’inflation reste basse » en raison du repli des cours du pétrole, détaille M. Passeron. Le pouvoir d’achat devrait ainsi augmenter de 1,7 % en 2015. Un record depuis 2007.Des chefs d’entreprise plus confiantsQuant aux exportations, elles bénéficient d’un euro bas et du dynamisme des partenaires commerciaux européens de la France, ainsi que des succès commerciaux tricolores en matière navale et aéronautique, Airbus et Rafale en tête.Côté entreprises, le climat des affaires, c’est-à-dire le regard que portent les chefs d’entreprise sur la conjoncture hexagonale, « s’est de nouveau amélioré cet été ». Il a notamment décollé dans les services, longtemps restés à la traîne de l’industrie, et s’établit, au total, à un plus haut de quatre ans en France pour le mois de septembre. Les marges des entreprises se sont également nettement redressées au premier semestre : elles devraient atteindre 31,3 % sur l’ensemble de l’année 2015, contre 29,5 % un an plus tôt. Un rebond dû autant à la faible facture pétrolière qu’aux mesures mises en place par le gouvernement pour relancer l’économie (crédit d’impôt compétitivité emploi, ou CICE, et pacte de responsabilité).Lire aussi :Deux ans après sa mise en place, l’efficacité du CICE fait toujours débatMais ces bonnes nouvelles doivent être relativisées : les entreprises tricolores restent toutefois moins rentables que début 2011 (31,7 %) et nettement en-deçà de leur niveau d’avant la crise financière (33,7 % fin 2007).C’est bien là que le bât blesse : malgré un alignement des planètes inédit depuis huit ans, la France reste engluée dans une croissance poussive et heurtée, qui la place à la traîne de la zone euro.L’ingrédient manquant : l’investissement« L’ingrédient qui manque à la reprise française par rapport [aux pays voisins], c’est l’investissement dans le secteur de la construction », souligne l’Insee. Les dépenses en logement des ménages ont payé un lourd tribu à la crise : elles ont chuté de 25 % depuis 2007 et devraient continuer de reculer au second semestre. De quoi peser pour 0,4 point de PIB sur les prévisions de croissance tricolores.Lire aussi :La déprime du secteur de la construction s’installe dans la duréeConséquence : la hausse du PIB devrait atteindre 1,1 % en 2015, légèrement au-dessus de la prévision du gouvernement (1 %) mais en-dessous de la précédente estimation de l’Insee (1,2 %). « C’est mieux qu’au cours des trois dernières années, où l’on avait en moyenne + 0,4 %, mais c’est moins que dans la zone euro, où la croissance devrait atteindre 1,6 % cette année », indique M. Passeron. Dans le détail, la hausse du PIB devrait atteindre 0,2 % au troisième trimestre, puis 0,4 % au quatrième.Surtout, en dépit d’une demande robuste, de conditions de financement arrangeantes et d’une rentabilité retrouvée, le franc redémarrage de l’investissement des entreprises, attendu comme le Graal pour une véritable reprise économique, se fait toujours désirer. Il devrait « accélérer modérément » au second semestre, note l’Insee, à + 0,5 % au troisième trimestre et 0,6 % au quatrième.Trou d’airPas assez pour inverser la courbe du chômage. L’emploi en France devrait augmenter de 116 000 postes en 2015, après seulement 24 000 en 2014, grâce au double effet de la reprise et des mesures de soutien économique (CICE et pacte de responsabilité). De quoi compenser l’augmentation de la population active, donc stabiliser le taux de chômage (10,3 % fin 2015 en France, dont 10 % en métropole). Mais pas le faire reculer…Lire aussi :La reprise reste trop fragile pour créer des emploisAu final, « l’activité devrait progresser par à-coups, et le troisième trimestre pâtira encore de la baisse temporaire de la production industrielle, survenue au printemps et en juillet », souligne M. Passeron. Un trou d’air a priori dû à des facteurs ponctuels (grèves, arrêts techniques d’usines) mais qui « tranche avec les réponses optimistes des chefs d’entreprise à nos enquêtes de conjoncture », souligne Dorian Roucher, chef de la division synthèse conjoncturelle de l’Insee.Une croissance en éternelle convalescence, une forte demande qui n’incite ni à pousser les feux de la production, ni à investir… Ces paradoxes font perdre leur latin à plus d’un économiste. Et accréditent l’idée, de plus en plus répandue, que la période actuelle de sortie de crise diffère beaucoup des précédentes. « En France, on assiste à un phénomène de rétention de main d’œuvre : les chefs d’entreprises sont nombreux à indiquer qu’ils peuvent encore produire plus sans embaucher davantage », souligne Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui estime ce sureffectif à 85 000 postes.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.10.2015 à 15h53 • Mis à jour le17.10.2015 à 16h30 | Gilles Rof « Je suis agréablement surpris. » En repliant la table de camping, « achetée spécialement » la veille, et la petite urne de carton qu’il a eu toutes les difficultés à assembler deux heures plus tôt, Stéphane Mari apparaît soulagé.Il est midi devant la Poste de La Rose, dans le 7e secteur de Marseille, samedi 17 octobre, et le porte-parole du groupe PS au conseil municipal vient de récolter 41 bulletins dans le cadre du « référendum pour l’unité de la gauche et des écologistes ». « Ce n’est pas énorme, bien sûr, mais au-delà du vote, il y a le fait que les gens nous donnent spontanément leurs noms, leur numéro de téléphone et leur adresse électronique », s’étonne l’élu qui, comme beaucoup d’autres socialistes locaux, « craignait la bérézina pour une opération au timing un peu tardif ».Lire nos explications :Trois questions sur le référendum du PSA Marseille et dans les autres villes des Bouches-du-Rhône, 108 points de vote sont alternativement ouverts par le Parti socialiste jusqu’à la fin du scrutin, dimanche soir. Dans ce secteur tenu par le frontiste Stéphane Ravier depuis mars 2014, la mobilisation reste relative et le sens de la manœuvre peu évident. La veille, devant le métro de Frais-Vallon, à quelques centaines de mètres de là, le score a été similaire. 45 votes en deux heures. « Mais on a dû racoler un peu, reconnaît Stéphane Mari. Les gens n’étaient pas informés des raisons de ce référendum, ils trouvaient le procédé intrusif… Pourtant, on a choisi des sites où le PS est traditionnellement fort. »« Sans l’unité à gauche, on est morts »Ce matin, dans un frais soleil, les premiers à s’arrêter sont des militants socialistes. Devant la table posée au pied des marches du bureau de Poste, Rachid Nekissa, 56 ans, serre les mains. « J’ai déjà voté hier, par téléphone, explique-t-il. Parce que dans cette région, contre Marion Maréchal-Le Pen et Christian Estrosi, sans l’unité à gauche, on est morts. » Tita Necib, 50 ans, elle, salue ses collègues militants mais boude les bulletins qu’on lui propose : « Depuis les primaires aux municipales de Marseille, je ne crois plus à ces votes organisés par le PS. C’est du bidouillage, de l’arrangement d’appareil. » Samia Ghali, arrivée en tête de la primaire en 2013, avait été éliminée au second tour au profit de Patrick Mennucci. Elle avait alors dénoncé de « petits arrangements entre amis » et « la distribution des postes », affirmant que « Matignon » était derrière le choix des uns et des autres.Georges Sobraques, casquette sur son crâne dégarni, ne se fait pas prier pour participer. A la vue de tous, cet électeur Front de gauche met son bulletin dans l’urne. Un des trois « non à l’unité » de la matinée sur les 41 votants. « Vous avez la foi de militer encore au PS avec ce gouvernement qui fait une politique de droite ! », lâche le sexagénaire, remonté comme un coucou. Au premier tour des régionales, il votera pour la liste d’union EELV-Front de gauche qui s’est montée en PACA. Au second, « cela dépendra de l’attitude du PS ». En aparté, il reconnaît avoir déjà participé trois fois au référendum sur Internet : « J’aimerais que les socialistes se prennent une bonne claque », bouillonne-t-il, en ressassant « les impôts qui montent, les retraites qui baissent... »Lire sur Big Browser : Référendum du PS : la fraude à portée de clic« On n’est pas rejetés par tous »Des « non », l’urne posée sur la place Stalingrad, dans le 1er arrondissement de Marseille, en contient aussi une poignée. Des militants d’Attac et d’EELV qui distribuent des tracts anti-Tafta, le traité de libre-échange transatlantique, à la sortie du métro Réformés s’invitent au vote à tour de rôle. « Ils m’emmerdent ces gauchistes », râle Marie-Claude Bouillot, militante de la section 301 du PS, qui tient le bureau en plein-air et ne « peut pas leur interdire de participer ». « Heureusement, ajoute-t-elle, ils se lèvent tard. Au début de la matinée, on était tranquilles... » En deux heures, entre dix heures et midi, elle annonce près de 160 votes récoltés, en additionnant l’autre urne installée cent mètres plus bas, sur la Canebière. « Il y a quelques colères individuelles et, je trouve, un peu égoïstes, contre l’action du gouvernement, mais l’accueil est plutôt bon », note-t-elle, comme rassurée.Quelques minutes plus tôt, une passante l’a pourtant rabrouée quand elle l’a invitée à participer « au référendum citoyen ». Sèchement, la réponse a fusé : « Si c’est celui organisé par le Parti socialiste, non ! » En retrait de la table de vote, le député PS de la circonscription et candidat malheureux aux municipales, Patrick Mennucci, relativise : « Finalement, c’est une bonne opération. On mobilise nos militants, on complète nos fichiers et on renoue le dialogue dans la rue en s’apercevant qu’on n’est pas rejetés par tous les habitants. » En cette matinée frisquette, beaucoup, pourtant, passent à côté des urnes rose et vert en regardant ailleurs.Gilles RofJournaliste au Monde 17.10.2015 à 10h50 Timothy Snyder dans un article intitulé « Le prochain génocide sera écologique», publié dans Le Monde du 6 octobre, nous invite à réfléchir avec attention aux leçons qui peuvent être tirées de la Shoah. Enseignements erronés et arguments qui dénotent une incompréhension non seulement de la nature du génocide et de l’extermination nazis, mais aussi du monde dans lequel nous vivons, pour l’historien Richard J. Evans.Pour Johann Chapoutot en revanche, « on reproche à l’historien de comparer présent et passé, « panique écologique » actuelle et quête nazie de la terre. Tim Snyder, en tant que citoyen et intellectuel, est préoccupé par l’obscurantisme climatosceptique, singulièrement dans son pays, les États-Unis. Il voit dans le passé récent de l’Europe des phénomènes dont certaines conditions semblent se reproduire actuellement ». « On reproche souvent aux historiens, poursuit-il, d’être comme les militaires, et d’avoir toujours une guerre de retard. Se plaindra-t-on ici que Snyder nous donne un temps d’avance ? » - L’obsession de l’espace vital reste dangereuse, par Johann Chapoutot professeur à la Sorbonne Nouvelle-Paris-III. En montrant l’effet meurtrier d’une panique écologique, Timothy Snyder nous montre de façon convaincante qu’il est bon que l’historien ait parfois un temps d’avance.- L’impérialisme écologique n’explique pas la Shoah, par Richard J. Evans, historien, président du Wolfson College de l’université de Cambridge. Croire qu’il y a une « panique » due au réchauffement climatique, grosse de génocides futurs, relève du fantasme et non d’une analyse sérieuse du nazisme et d’aujourd’hui.- Le prochain génocide sera écologique, par Timothy Snyder, professeur d’histoire à l’université de Yale (Etats-Unis). Les bouleversements climatiques peuvent faire craindre de nouveaux génocides. 16.10.2015 à 15h46 Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé vendredi 16 octobre à Lorient (Morbihan), sa candidature à la présidence de la région Bretagne, assurant qu’il exercerait bien ce mandat s’il est élu :« Si les Bretonnes et les Bretons m’accordent leur confiance, je serai et resterai président de la région. »Il a également précisé, au cours de cette déclaration solennelle, que le président de la République, François Hollande, déciderait le cas échéant s’il continue ou non à exercer ses fonctions ministérielles.Lire aussi :Régionales : Jean-Yves Le Drian sera bien tête de liste en BretagneUne candidature pour renforcer la campagneM. Le Drian avait confié de longue date à ses proches son intention de briguer la présidence de sa région d’origine. Il était déjà inscrit sur les listes, en troisième position dans le Morbihan. Tous les élus socialistes locaux poussaient en faveur de cette candidature, en espérant que la cote de popularité élevée du ministre de la défense pèsera dans une campagne qui s’annonce difficile.La Bretagne fait partie des trois régions que le Parti socialiste espère emporter dans l’hypothèse la plus basse, avec le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.Jean-Yves Le Drian s’occupe notamment de l’engagement de l’armée française dans le Sahel, en Irak et en Syrie. Il est également en première ligne en ce qui concerne la signature de contrats d’armement, qui se sont multipliés ces derniers temps avec notamment les premières ventes de Rafale à l’Egypte.Les régionales en Bretagne Nicolas Chapuis « Même s’il a été vilipendé, ce référendum a placé le PS au centre des débats ! » Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, tente de voir le verre à moitié plein lorsqu’il s’agit d’évoquer la votation organisée par les socialistes, du vendredi 16 au dimanche 18 octobre, pour demander au « peuple de gauche » s’il est favorable à l’unité des listes lors des élections régionales de décembre.Et pour cause, l’initiative a pour l’instant surtout fait l’unité contre elle, en provoquant un concert de critiques tant dans la presse que parmi les élus ou les partenaires de gauche. Mais qu’importe, le premier secrétaire du PS reste persuadé que le référendum a fait bouger les lignes quant à l’alliance de second tour à laquelle les autres partis de gauche ne semblent pas aujourd’hui opposés.Comment le référendum a-t-il été organisé ?Annoncé lors du conseil national du PS du 19 septembre, le référendum a été monté en un mois. Quelque 2 500 bureaux de vote sont répartis sur le territoire, ouverts sur certains créneaux horaires, entre vendredi et dimanche. Le PS a surtout ciblé les marchés et les sorties de transports. « On a réussi à mettre tout le monde sur le pont », se félicite M. Cambadélis.Sur le terrain, la réalité est plus disparate. Certaines fédérations ont joué le jeu, quand d’autres ont fait le service minimum, voire se sont abstenues pour deux d’entre elles (Nièvre et Jura). Beaucoup d’élus se sont plaints que cela perturbait leur organisation de campagne. On trouve ainsi plusieurs centaines de points de vote en Ile-de-France, contre seulement une vingtaine sur l’ensemble de la Bretagne. « C’est une initiative hâtive et malhabile », explique un grand élu breton pour justifier la faible mobilisation. Il est également possible de voter en ligne, sur un site dédié en laissant son adresse mail.Lire aussi :Référendum du PS : le risque du non-événementLe scrutin est-il transparent ?Le vote sera surveillé par la haute autorité du PS qui aura un émissaire dans chaque département. Impossible en revanche de contrôler les 2 500 points de vote. Le résultat en faveur de l’unité ne fait aucun doute. Les opposants au PS ne devraient pas prendre part au vote pour ne pas cautionner l’initiative. En revanche, la participation sera le réel indicateur du succès ou non du référendum. « Ce n’est pas du tout dans notre intérêt de tricher », jure, la main sur le cœur, un dirigeant du PS. Dès vendredi, plusieurs médias expliquaient avoir pu voter plusieurs fois sous de fausses identités, que ce soit sur Internet ou dans les bureaux de vote.Jean-Christophe Cambadélis s’est livré à un petit jeu d’intox fin septembre sur les chiffres attendus de participation, espérant dans un premier temps 300 000 votants, avant de réviser ses estimations à la baisse à 200 000. « C’est le coup classique. Il sous-estime le chiffre pour pouvoir crier à la victoire quand ça fera plus », s’amuse un élu socialiste.Et après ?Le scrutin, quel que soit le nombre de participants, ne devrait pas faire bouger les lignes dimanche soir. Les partenaires de gauche ont clairement indiqué qu’ils partiraient en autonomie au premier tour et qu’ils se rallieraient au second, en fonction des scores de chacun. « Ils auraient dû organiser le scrutin seulement dans les deux régions où il y a un risque FN, parce que nous sur le terrain ça a plus énervé nos partenaires qu’autre chose », explique un candidat aux élections régionales. La participation au référendum sera en effet surtout intéressante dans les deux régions concernées, le Nord-Pas-de-Calais – Picardie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur.Lire aussi :Emmanuelle Cosse dénonce le « chantage au rassemblement » du PSEn même temps qu’il annoncera les résultats, Jean-Christophe Cambadélis a prévu de lancer « une nouvelle initiative unitaire ». Il va également détailler dans la foulée des mesures nationales de programme qui seront valables dans toutes les régions comme la gratuité des transports scolaires ou le doublement des moyens pour les maisons de santé. La plupart des élus ont, eux, hâte que le week-end passe pour pouvoir reprendre le cours normal de la campagne.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) Au siège de la fédération socialiste du Nord à Lille, seules cinq personnes avaient voté à 11 heures, seulement trois à la permanence du député Bernard Roman (dont les deux militants qui tiennent le bureau), et seulement une vingtaine au stand de la gare Lille-Flandres. « Les gens travaillent le vendredi, précise-t-on à la fédération. Ils voteront ce week-end ou par Internet. »Lire aussi :Trois questions sur le référendum du PSSur le marché populaire de Lille-Sud, place Edith-Clavell, Michèle Pohier et Jean-Marie Lambrechts, deux figures du quartier, ont déployé dès 9 heures un petit stand décoré d’affiches rouges et vertes. Le trésorier de la section PS de Lille-Sud peste sur les listes d’émargement éditées par Paris. « Ah, les technocrates, soupire-t-il devant les centaines de feuilles imprimées, pour rien. Et toutes ces cases à remplir. Ils ne savent pas qu’il y a encore des gens ici qui signent en faisant une croix ? »« Ça, c’est les bons fidèles »Armé de son stylo aux couleurs du référendum, Jean-Marie Lambrechts aide les votants à remplir leurs coordonnées dans l’épais fichier. « Moi, je ne savais pas qu’il y avait ça », dit Dominique, 60 ans. Sait-elle pourquoi elle a voté ? « Euh… j’ai voté, oui. » N’en demandez pas davantage. Ici, on vient voter parce qu’on connaît Michèle Pohier, une dame au grand cœur, militante socialiste. « Ça, c’est les bons fidèles », sourit Michèle, en embrassant Jeannine, 81 ans. « J’en avais entendu parler aux infos de ce référendum. Je suis venue voter oui parce que je ne veux pas de Le Pen. »Hélène, 36 ans, n’interprète pas ce vote de la même façon. Elle coche la case oui à l’unité de la gauche. « Oui, parce qu’on ne peut pas se laisser manger comme ça. Des Français crèvent de faim. Il faut d’abord aider nos citoyens, et c’est pas du racisme. » Cette maman qui élève seule ses deux enfants n’arrive pas à joindre les deux bouts. Les tenants et aboutissants du référendum, ça la dépasse. Elle est venue pour rappeler à la gauche que « les factures augmentent mais pas les salaires ni les prestations sociales ». Malgré le froid polaire, Michèle Pohier garde le sourire dès qu’il s’agit d’expliquer aux habitants du quartier de Lille-Sud à quoi sert ce référendum : « Il faut voter pour l’unité de la gauche. On espère, on y croit encore. Sinon, on ne serait pas là. » De l’espoir, il en manque sur ce marché. Les habitants semblent désabusés. Zohra, 45 ans, le cœur à gauche, est venue voter pour le oui mais elle ne se retrouve plus dans aucun parti. Et elle ne votera pas au second tour en cas de duel Marine Le Pen-Xavier Bertrand. Quitte à avoir le FN à la tête de la région ? « Qu’on la laisse aller au pouvoir, soupire Zohra. Et les gens verront ce qu’elle est vraiment. J’en suis là, tellement le climat ambiant est délétère. »Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Martin Untersinger Après sa stratégie numérique, en juin, et dans la lignée du livre blanc sur la défense de 2013, le premier ministre Manuel Valls a présenté, vendredi 16 octobre, la stratégie du gouvernement en matière de cybersécurité.Lire aussi :Le gouvernement présente sa stratégie numérique pour la FranceDans un document d’une trentaine de pages, porté par le Secrétariat général de la défense nationale, dont dépend l’ANSSI, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information, une structure créée en 2009 pour protéger les réseaux informatiques de l’Etat, le gouvernement trace les grandes lignes des mesures qu’il entend prendre pour assurer la sécurité informatique du pays.Accroissement des capacités des attaquantsL’exécutif y fait le constat, désormais bien connu, de l’« accroissement des capacités des attaquants et de la prolifération des techniques d’attaques » et évoque le chiffre d’une « centaine d’attaques d’importance depuis 2011 » contre de grandes entreprises ou des composantes de l’Etat.Pour Guillaume Poupard, le patron de l’ANSSI, des attaques d’une gravité similaire à celle qui a touché TV5 Monde, au printemps, surviennent « tous les quinze jours ». L’attaque très médiatique contre la chaîne de télévision fait en réalité figure d’exception tant la plupart des attaques contre l’Etat ou des entreprises stratégiques demeurent en fait inconnues du public, les victimes rechignant à évoquer publiquement leurs déboires informatiques lorsqu’elles parviennent même à détecter les intrusions. En conséquence, le nombre d’attaques reste difficile à estimer.Lire aussi :Piratage de TV5 Monde : l’enquête s’oriente vers la piste russeDes actions orientées vers les PME et les particuliersDans ce document, le gouvernement ne fait aucune annonce fracassante. L’idée est davantage d’établir un plan de route, voire une doctrine, pour les prochaines années. « La France est en ordre de bataille mais il faut une vraie coordination, une coopération entre les acteurs. Il faut mettre tout le monde sous pression » précise un haut fonctionnaire qui a participé à l’élaboration de ce document.Le gouvernement entend davantage orienter son action vers les petites entreprises et les particuliers en mettant en place un dispositif « pour porter assistance aux victimes d’actes de malveillance », par exemple sous la forme d’un portail Internet. Cette intervention porterait moins sur l’identification et la poursuite des responsables, déjà l’apanage de la police et de la justice, que sur des moyens pour se remettre d’une cyberattaque.Le rôle de l’Etat devrait cependant se circonscrire à un rôle de conseil et de la labellisation de professionnels de confiance. A ce titre, le rôle de veille de l’ANSSI en direction des entreprises et des particuliers sera renforcé.Le gouvernement veut aussi diffuser au maximum les grands principes de la sécurité informatique dans la société. Au programme, la diffusion de contenus de sensibilisation à destination du grand public et l’ajout de notions de cybersécurité dans tous les cursus secondaires. Tous les « postes à responsabilité de la fonction publique » seront aussi familiarisés au B.A.-BA de la sécurité informatique.A partir de 2016, les projets de loi comporteront dans leur étude d’impact un volet consacré au numérique et à la cybersécurité. Pour mieux mesurer les conséquences de la criminalité en ligne, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales se verra chargé de publier des statistiques à ce sujet. Le gouvernement veut aussi intensifier le soutien aux travaux de recherche sur des domaines de la sécurité informatique qu’un « groupe d’experts », qui sera créé, jugera essentiel aux intérêts du pays.Effort de propagandeLe gouvernement, citant des « opinions diffusées […] sur les plateformes numériques et notamment les réseaux sociaux […] qui vont à l’encontre des intérêts fondamentaux de la France [et qui] relèvent d’une atteinte à la défense nationale », veut aussi accentuer son effort de propagande, comme il a l’a fait récemment sur la plateforme stop-djihadisme.gouv.fr Sans pour autant préciser quelles sont ces « opinions » dangereuses pour l’Etat.Dans la lignée d’un premier plan initié à l’époque par le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, la filière industrielle sera également chouchoutée par le gouvernement, qui y voit, en plus d’un intérêt pour la protection du pays, une opportunité économique.Sans annoncer de dispositif spécifique, le gouvernement veut « soutenir à l’export » les entreprises du secteur, notamment en accentuant l’effort d’évaluation et de labellisation par l’ANSSI, des solutions offertes par les entreprises françaises ou en privilégiant, dans les commandes publiques, les « services et les produits de qualité ».La question du chiffrementMême s’il ne figure pas directement dans la stratégie présentée par le gouvernement, l’épineux débat sur les moyens de protection des données des internautes s’est invité dans le discours du premier ministre Manuel Valls. Ce dernier a réaffirmé que « [son] gouvernement restait favorable à ce que les entreprises disposent de tous les moyens de cryptologie légale », sans pour autant éclaircir la question des moyens automatiques de protection des données proposés par certains fournisseurs grand public comme Apple et Google, parfois accusés de compliquer certaines enquêtes.Lire aussi :Chiffrement des téléphones : le procureur de Paris rejoint la lutte contre Apple et GoogleDevant la presse, Guillaume Poupard, de l’ANSSI, a rappelé sa position :« Le chiffrement est un outil indispensable à la sécurité. La question de l’autorisation du chiffrement s’est posée il y a 20 ans et on est arrivé à la conclusion que de telles démarches allaient freiner le développement du numérique et déranger les 99,9 % de gens honnêtes. »Et le directeur de l’ANSSI de rappeler la signature, par les grands fournisseurs d’accès à Internet français, d’une charte pour sécuriser l’acheminement des courriels, qu’il voit comme un exemple « de la protection des communications sans nuire à la capacité d’interception légale. Cela fait partie d’un compromis technique difficile à trouver, mais possible, entre sécurité et sûreté ». Cette mesure technique permet de sécuriser les courriels lorsqu’ils transitent entre les serveurs des grands fournisseurs de courriels français, qui restent accessibles aux forces de l’ordre en cas de besoin.Enfin, le gouvernement veut faire de l’Europe « le territoire numérique le plus respectueux des droits fondamentaux et individuels ». Le gouvernement aura l’occasion de s’en assurer : la loi sur le renseignement qu’il a fait adopter récemment et qui comporte plusieurs volets portant sur la surveillance numérique, fait l’objet d’une double attaque devant la Cour européenne des droits de l’homme.Lire aussi :La loi renseignement attaquée par des journalistes devant la Cour européenneMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Jean-Marie Le Pen a utilisé la dernière séance plénière du conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) avant les élections régionales de décembre, pour entériner son ralliement, prévisible depuis quelques semaines, à la candidature de sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen.Vendredi 16 octobre, au terme d’une longue intervention, sa seconde seulement en six ans de mandature, l’ex-président du FN a confirmé un rapprochement entamé en marge de l’université d’été du parti, en septembre. M. Le Pen a appelé les électeurs à « voter pour la liste nationale » portée par sa petite-fille, mettant fin à un feuilleton de la dissension orchestré tout au long de l’été.Il a également demandé à ses « courageux amis », élus régionaux qui l’ont soutenu dans son combat contre la direction du parti, de rallier la candidature officielle du Front national, et donc d’abandonner leurs velléités de listes dissidentes, notamment autour de la Ligue du Sud du maire d’Orange, Jacques Bompard. « Je n’oublie pas ceux qui se sont montrés solidaires, mais je leur demande de ne pas tenter une opération stratégique difficile », a assuré M. Le Pen.« Signes de conciliation »Dans les couloirs, où de nombreux journalistes se pressaient, Jean-Marie Le Pen a improvisé une conférence de presse, entouré de certains de ses proches, mais aussi, image étonnante, du directeur de campagne de Marion Maréchal-Le Pen, le Varois Frédéric Boccaletti. « Je ne suis pas en guerre contre ma petite-fille, a assuré le patriarche Le Pen. Je suis un pacifiste. J’ai multiplié les signes de conciliation. »« C’est une prise d’otages par le FN de la dernière plénière du conseil régional, s’agaçait Sophie Camard, candidate EELV et Front de gauche pour le prochain scrutin. Et la presse est complice. En cinq ans, nous n’avons jamais vu autant de journalistes pour une séance. »Pour Christophe Castaner, le candidat PS a la région, « il n’y a aucune surprise devant ces déclarations. Cela met fin à la mascarade mediatico-politique orchestrée par la famille Le Pen. Il faut laisser place maintenant aux vrais enjeux de la région PACA ».A la tribune, le président socialiste Michel Vauzelle, qui dirigeait sa dernière assemblée après dix-huit ans de mandats, a toutefois laissé filtrer son énervement : « Nous avons une autre conception du travail de l’élu », a-t-il rétorqué aux élus frontistes à la tribune. « Le Front national nous a rappelé avec beaucoup de constance, ce que nous devons éviter pour le bien de la France et de cette région », a poursuivi M. Vauzelle, en faisant le bilan de ses années à la tête de la région.Le président du groupe Les Républicains Bernard Deflesselles a, de son côté, regretté la « tournure prise par la séance » rappelant à Jean-Marie Le Pen « qu’il ne partageait pas sa vision de l’Europe et de la région PACA ».« Persona non grata »Invitée, dans une ultime mise en scène de leur réconciliation, par son grand-père à déjeuner dans la salle des élus de l’hôtel de région, Marion Maréchal-Le Pen a évité caméras et photographes à son arrivée en fin de matinée. Le signe, peut-être, qu’elle n’a pas encore totalement cédé aux exigences de son grand-père qui souhaite voir « le plus grand nombre » de ses fidèles être réintégrés sur les listes régionales du Front national.« C’est la commission nationale d’investiture qui décidera, rappelait, dans les couloirs du conseil régional, un proche de la députée du Vaucluse. Certains le seront, d’autres qui sont allés trop loin dans leurs déclarations contre Marine Le Pen et Marion, ne le seront pas. »Parmi ces « persona non grata », le nom du secrétaire régional du groupe FN Laurent Comas revient avec insistance. « Je me considère comme les frondeurs de l’OAS, osait l’élu marseillais, ce vendredi. Si je ne suis pas pris sur les listes FN, je serai sur une liste dissidente pour dénoncer aux yeux des électeurs cette injustice et le racolage d’affairistes et d’opportunistes réalisé par l’entourage de Marion Maréchal-Le Pen. »Les régionales en PACAGilles RofJournaliste au Monde Manon Rescan (Crozon (Finistère) - envoyée spéciale) « Bonjour madame, est-ce que je peux vous offrir une carte postale ? C’est pour les élections régionales. » Les idées les plus simples sont parfois les plus efficaces. Au cœur d’une campagne qui peine à passionner les foules, Jean-Pierre Le Néün n’a pas de mal, ce mercredi matin, à glisser dans les mains des clients du marché dépeuplé de Crozon (Finistère), ses petits cartons à l’effigie de la liste « Oui la Bretagne ».Saisis sans trop y prêter attention, déclinés poliment, ils provoquent parfois une même réaction : quelques secondes d’observation et un « ah, oui » expression d’un souvenir exhumé à la lecture du nom de Christian Troadec. La tête de liste « centre gauche régionaliste » n’a presque plus besoin d’être présentée en Bretagne. Il y a tout juste deux ans, il devenait la voix et le visage des Bonnets rouges, mouvement alliant agriculteurs, petits patrons et ouvriers ferraillant contre l’écotaxe.Localement, M. Troadec, maire de Carhaix et conseiller départemental, est aussi connu pour avoir mené la bataille pour la sauvegarde de l’hôpital de sa ville en 2008 et fondé le festival des Vieilles Charrues. Sa notoriété s’est encore étendue après l’épisode des Bonnets rouges.Aux Européennes de 2014, il a récolté plus de 7 % des suffrages dans la région, contre 4,59 % lors de sa précédente candidature aux régionales. Forte de cette ascension, sa liste vise les 10 % cette année, qui lui offrirait un maintien au second tour actant, selon M. Troadec, la création d’une « nouvelle force politique, une troisième voie régionaliste ». Défenseurs des intérêts « bretons » avant toutPour atteindre son but, le maire de Carhaix est parti très tôt en campagne. Sur l’imprimé, des candidats s’affichent sur une carte de la « Bretagne historique », intégrant la Loire-Atlantique. Mais n’allez pas y chercher un bonnet, ceux qui le portaient ne veulent être « d’aucune étiquette partisane », insiste Jean-Pierre Le Mat, porte-parole du mouvement, ancien président de la CGPME. En 2013, les Bonnets rouges s’étaient d’ailleurs caractérisés par un hétéroclisme social et politique qui a souvent déconcerté, mais dont les fondateurs se revendiquent, défenseurs des intérêts « bretons » avant tout.Lire aussi :Le gouvernement ferme la porte à une écotaxe régionalePourtant, débarrassée du couvre-chef écarlate, la liste Troadec a beaucoup à voir avec les combats des Bonnets rouges actuels. En haut à droite des cartes postales, un slogan résume leur parenté : « Pour vivre, décider et travailler en Bretagne ». Une réplique du nom du collectif derrière lequel les Bonnets rouges sont toujours réunis.La liste Troadec n’a d’ailleurs pas le monopole de l’héritage politique de 2013. A droite, Marc Le Fur, député Les Républicains, qui porta lui aussi le bonnet rouge, a fédéré Caroline Ollivro, ancien membre du MoDem et du parti breton, aujourd’hui à la tête parti autonomiste Breizh Europa, et Jean-François Le Bihan, président de Bretagne réunie. Le PS a, lui, recruté des régionalistes de l’Union démocratique bretonne (UDB), le député morbihanais Paul Molac, et est en étroites discussions avec Olivier Le Bras, ex-leader charismatique FO des abattoirs Gad. Ce dernier avait fini par lâcher son bonnet rouge, mal à l’aise avec la tournure régionaliste qu’a fini par prendre le mouvement, une fois l’écotaxe abandonnée.Lire aussi :Jean-Yves Le Drian, écartelé entre la défense et la BretagneDivisés dans les listes, les anciens Bonnets rouges le sont moins dans les grandes lignes de campagne. Tous prônent la réunification de la Bretagne – qui figurait déjà, entre autres, au programme de Jean-Yves Le Drian en 2010 – et une « relocalisation du pouvoir de décision » dans la région. Objectif : éviter des prises de décision « jacobines » « en décalage » avec la situation locale, telle feu l’écotaxe « inadaptée », selon eux, aux réalités économiques bretonnes.Un unanimisme dont les derniers représentants des Bonnets rouges n’hésitent pas à s’attribuer le crédit. Jean-Pierre Le Mat y voit la perspective de futures alliances qu’il encourage : « J’ai dit à ceux qui voulaient être candidats : “Va sur la liste de ton choix, mais sois en position éligible”. S’il y a un maximum de Bonnets rouges élus en décembre, alors on aura gagné. »Dans la liste de Le Drian, Paul Molac, tout régionaliste qu’il est, est plus sceptique : « Certains se détestent cordialement, c’est quasiment impossible de faire l’union sacrée, à moins de trouver quelqu’un de fédérateur. » Et d’épingler au passage Christian Troadec, trop trublion, selon lui, pour rassembler.Les régionales en BretagneManon Rescan (Crozon (Finistère) - envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Ni dépénalisation ni légalisation. Au-delà de cette règle d’or portée avec constance par tous les gouvernements de gauche comme de droite depuis des décennies, la politique pénale française en matière de cannabis peut-elle évoluer ? La transaction pénale, entrée en vigueur jeudi 15 octobre, s’applique également aux poursuites pour usage de drogue, un délit aujourd’hui théoriquement passible d’un an d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende.Cette volonté de proposer sous plusieurs conditions une amende dans le cas d’un usage simple aurait donc pu de prime abord être perçue comme une reconnaissance de l’impasse sanitaire et sécuritaire de la loi de 1970 sur les stupéfiants, impossible à appliquer. En 2014, 11 % des Français âgés entre 18 et 64 ans ont consommé du cannabis au moins une fois dans l’année, selon une étude de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé parue en avril. 700 000 Français fument chaque jour des joints.Lire aussi :Les fumeurs de cannabis pourront désormais échapper au tribunalL’arrivée de la transaction pénale est « une bonne évolution technique, mais pas une révolution pénale, car elle ne touche pas à la symbolique de la pénalisation de l’usage », estime Jean-Pierre Couteron, le président de la Fédération addiction, rappelant qu’il existe d’autres procédures similaires pour prononcer une amende en matière d’usage de stupéfiant.« C’est une mesure de simplification des procédures qui ne change rien à la politique actuelle », assure, elle aussi, Danièle Jourdain-Menninger, la présidente de la Mildeca, la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. « L’interpréter comme une marche vers la dépénalisation serait une erreur d’analyse », ajoute-t-elle, soucieuse que la médiatisation de ce dispositif ne vienne pas interférer avec les propositions que sa structure s’apprête à remettre d’ici quelques semaines au premier ministre.« Frilosités »Dans la liste des réformes possibles pourrait figurer la contraventionnalisation pour simple usage. « On étudie plusieurs pistes pour déterminer ce qui serait le plus efficace pour faire baisser les consommations », élude pour l’instant Mme Jourdain-Menninger. Si tout débat sur la légalisation ou la dépénalisation du cannabis apparaît aujourd’hui comme impossible, tant celui qui s’y lancerait s’exposerait à des accusations de laxisme, la transformation du délit d’usage de cannabis en une contravention de troisième catégorie (d’un maximum de 450 euros) est en revanche une idée qui semble avoir fait son chemin. « Ce dispositif ne serait pas la panacée, mais représenterait un vrai pas en avant », reconnaît M. Couteron.Par pragmatisme, une partie des élus de droite ont déjà franchi le pas. Le 17 septembre, lors de l’examen du projet de loi santé au Sénat, un amendement des Républicains visant à punir d’une contravention de troisième classe un premier usage de stupéfiants a été débattu. « Une sanction proportionnée, facile à appliquer et effective », a fait valoir le sénateur LR Alain Milon. Une mesure déjà préconisée en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, qui avait ensuite jugé lors de la campagne présidentielle de 2007 la loi de 1970 « répressive » et n’ayant « aucun sens ».La ministre de la santé, Marisol Touraine, a justifié son opposition à la proposition des sénateurs de droite en expliquant que « la contraventionnalisation du premier usage de stupéfiants serait un mauvais signal à adresser ». Une position constante de sa part. Lorsque, en novembre, Anne-Yvonne Le Dain, députée PS de l’Hérault, et Laurent Marcangeli, député LR de Corse-du-Sud, avaient eux aussi déjà proposé la mise en place d’une amende pour les consommateurs de cannabis, Mme Touraine avait répondu qu’elle n’était « pas favorable à ce qu’on mette ce débat sur la table ». « Maintenons le droit tel qu’il est », avait-elle lancé, forte du soutien du chef de l’Etat sur ce sujet. « Le gouvernement peut avoir des frilosités sur ce sujet », avait analysé M. Marcangeli, en se disant « convaincu que l’on peut trouver une majorité, de droite comme de gauche, sur ce sujet de la contravention ».François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi La nouvelle a tout à la fois surpris et atterré. Le gouvernement a pris la décision, mardi 13 octobre, de contester la décision de la cour d’appel de Paris, le 24 juin, de condamner l’Etat pour « faute lourde » sur des contrôles d’identité au faciès par la police. Et s’est pourvu en cassation. Les instructions ont été données après un arbitrage que la ministre de la justice Christiane Taubira a perdu. Tout s’est joué entre la mi-août et la mi-septembre entre la place Vendôme et Matignon.Deux mois plus tôt, treize jeunes hommes Français d’origine maghrébine ou subsaharienne qui avaient dénoncé des contrôles policiers qu’ils estimaient abusifs car non suivis d’une quelconque poursuite judiciaire. Cinq d’entre eux avaient obtenu gain de cause par un jugement inédit de la cour d’appel. Cette dernière avait estimé que « des présomptions graves, précises et concordantes » permettaient de juger que les contrôles policiers avaient été réalisés « en tenant compte de l’apparence physique et de l’appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une race ».Lire aussi :L’Etat condamné pour « faute lourde » après des contrôles au faciès« Une avancée du droit »Ces cinq jeunes hommes avaient été contrôlés lors d’opérations de contrôle de routine, dans un centre commercial, à la sortie d’un McDonald’s ou en centre-ville. La police avait réalisé ses vérifications d’identité après observation de la foule et en choisissant uniquement des hommes jeunes noirs ou arabes. Les juges avaient estimé que ces contrôles avaient un caractère discriminatoire. Les huit autres plaignants ont été déboutés, car les contrôles ayant été effectués sur réquisition du procureur à la suite d’actes de délinquance ou dans des quartiers où des voitures avaient été brûlées, la cour a considéré que les actions de la police étaient légitimes.C’était cependant la première fois que la justice reconnaissait l’existence de contrôles au faciès et les jugeait illégaux. Les avocats et associations avaient salué « une avancée du droit » : toute personne s’estimant victime d’un tel comportement discriminatoire de la part des forces de l’ordre pourrait désormais aller en justice et demander réparation.Au ministère de la justice, on s’était aussi réjoui de cette décision. L’Etat était condamné certes, mais seuls cinq dossiers sur treize avaient été jugés recevables. Une nuance qui permettait de reconnaître les discriminations sans humilier les forces de l’ordre. Christiane Taubira était partisane d’en rester là. Les huit déboutés ont décidé de contester la décision de rejet de leur appel. Leurs avocats, Me Félix de Belloy et Me Slim Ben Achour, souhaitant ainsi consolider la jurisprudence, se montraient confiants, persuadés qu’il n’y aurait pas d’autre pourvoi.« Le choix est fait de se mettre du côté de la police »Manuel Valls en a décidé autrement. Lors d’un arbitrage, tout début octobre, Matignon a décidé de faire rejuger les cinq dossiers qui avaient obtenu reconnaissance. Le prétexte était trouvé : puisque sur les treize arrêts, cinq condamnaient l’Etat, et que les huit qui avaient été déboutés faisaient appel de l’arrêt de la cour d’appel de Paris, il fallait rejuger l’ensemble. À défaut, plaidait Matignon, il pourrait y avoir contradiction entre un jugement en appel et celui attendu de la Cour de cassation, et donc une jurisprudence bancale et contradictoire.Les avocats sont atterrés par ce pourvoi. « On avait compris qu’après des déclarations encourageantes de reconnaissance de la réalité du contrôle au faciès, ils allaient faire profil bas. Avec cet ordre, le choix est fait de se mettre du côté de la police », déclare Me de Belloy. « C’est une manière de dire que les règles d’égalité et de non-discrimination ne s’appliquent pas à la police. Pour les jeunes que nous défendons, c’est une preuve de plus qu’ils vivent dans un système ségrégationniste et que la gauche choisit de le perpétuer », renchérit Me Ben Achour. La décision ne laisse pas d’étonner : les juges de la cour d’appel avaient effet concrétisé une promesse du candidat Hollande de « lutter contre les contrôles au faciès ». A douze jours du dixième anniversaire des émeutes urbaines de 2005 à Clichy-sous-Bois, c’est, en tout cas, un très mauvais signal envoyé aux habitants des quartiers populaires.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.10.2015 à 20h24 Tracts tardifs et signatures manquantes sur les listes d’émargement, deux juridictions administratives ont reconnu jeudi 15 octobre l’invalidité des scrutins départementaux de mars. Ils concernent le canton de Saint-Mihiel, dans la Meuse, et celui d’Orange, dans le Vaucluse. Les binômes, respectivement candidats du Front national et de la Ligue du Sud, ont la possibilité de faire appel devant le Conseil d’Etat. Sans quoi les électeurs concernés devront voter à nouveau.Tracts tardifs dans le canton de Saint-Mihiel dans la MeuseLe tribunal administratif de Nancy a annulé l’élection de Bruno Rota et Marianne Prot, conseillers départementaux Front national dans le canton de Saint-Mihiel, le seul aux mains du FN en Lorraine, en raison d’une distribution tardive de tracts en fin de campagne.Les candidats s’étaient emparés du canton au terme d’une triangulaire avec l’UDI et le PS, avec seulement 26 voix d’avance, soit 1,4 % des suffrages. Leurs adversaires UDI Sylvain Denoyelle et Marie-Christine Tonner avaient contesté le résultat du second tour. Le tribunal a relevé que les tracts de dernière minute « abordaient différents sujets qui ne l’avaient pas été jusqu’alors dans la campagne électorale » et que cette distribution tardive « avait mis les autres candidats dans l’incapacité de répliquer en temps utile ». Le tribunal a considéré, « eu égard au faible écart » de voix, que les tracts avaient pu « altérer la sincérité du scrutin ».Des signatures faisaient défaut dans le canton d’Orange dans le VaucluseLe tribunal administratif de Marseille a annulé l’élection de Yann Bompard et Marie-Thérèse Galmard (Ligue du Sud), qui avait remporté le canton d’Orange le 29 mars avec six voix d’avance sur un binôme FN. Les candidats malheureux, Jean-François Mattéi et Brigitte Vigne, avaient déposé un recours en annulation, constatant que 7 personnes n’avaient pas signé les listes d’émargement.Yann Bompard est le fils de Jacques Bompard, maire d’Orange depuis 1995, ex-membre du Front national et cofondateur en 2010 du parti de la Ligue du Sud avec des dissidents frontistes. L’élu déchu n’avait pas encore pu prendre connaissance de la décision jeudi soir et envisageait de faire appel. Pierre Breteau Dans la soirée du jeudi 22 octobre, Marine Le Pen participera pour la sixième fois à l’émission politique de France 2 « Des paroles et des actes ». La responsable d’extrême droite sera ainsi la personnalité la plus invitée lors des 27 émissions qui ont été diffusées depuis juin 2011, date de sa création.Cette invitation de la présidente du Front national a été vivement critiquée par ses opposants nationaux et régionaux, Mme Le Pen étant candidate aux élections régionales de décembre. Dans la foulée, et sur demande après demande du PS et du parti Les Républicains au CSA, ses deux concurrents, Xavier Bertrand et Pierre de Saintignon, ont également été conviés.Dans le graphique ci-dessous, nous avons fait la distinction entre deux « statuts » : si la responsable frontiste est elle-même l’invitée ou si elle est sur le plateau pour débattre avec l’invité. #container_14455165756{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455165756{ height:700px; } #container_14455165756 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455165756 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455165756 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455165756 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La présidente du FN, personnalité la plus invitéeLa liste des invités des 27 émissions de « Des paroles et des actes » hors spéciale élections ou primaire.Source : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Le Front national est en troisième position, avec trois représentants pour neuf participations : Marine Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot. #container_14455180116{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455180116{ height:450px; } #container_14455180116 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455180116 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455180116 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455180116 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les Républicains, formation la plus présente, devant le PS et le FNHors émissions spéciales élections ou primairesSource : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Il est suivi de François Hollande avec 5,4 millions le 26 janvier 2012 – lors de la campagne présidentielle.La présidente du Front national arrive en troisième position avec 5 millions de personnes devant leur poste le 23 février 2012 – son premier passage. #container_14455187714{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455187714{ height:600px; } #container_14455187714 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455187714 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455187714 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455187714 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La présidentielle, période à la plus forte audienceHors émission spéciale élections ou primaire.Source : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}De manière générale, le nombre de téléspectateurs comme le pourcentage de part d’audience suit la courbe de la participation aux élections. Avant la présidentielle, l’émission rassemble ses meilleures audiences (avec plus de 5 millions de téléspectateurs), là où, éloigné de toute élection nationale, le rendez-vous mobilise autour de 2 millions de personnes.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.10.2015 à 13h58 • Mis à jour le22.10.2015 à 15h10 Henri Guaino, député Les Républicains des Yvelines, a été condamné en appel à 2 000 euros d’amende, jeudi 22 octobre. Il lui est reproché d’avoir, entre le 22 et le 28 mars 2013, fait le tour des médias pour dire tout le mal qu’il pensait du juge Jean-Michel Gentil, coupable à ses yeux d’avoir mis en examen Nicolas Sarkozy pour « abus de faiblesse » dans l’affaire Bettencourt.Une décision « grotesque », « indigne », qui « salit l’image de la France » et « déshonore la justice », avait-il tonné sur les plateaux de télévision.Vers un pourvoi en cassationCes propos avaient suscité notamment l’indignation de l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), qui avait saisi le parquet de Paris. Ce dernier avait ouvert une enquête préliminaire, qui a débouché sur ces poursuites.Le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé le député en novembre 2014, mais le parquet de Paris avait fait appel. Comme en première instance, une amende de l’ordre de 3  000 euros avait été requise.Henri Guaino était d’autant plus outré de se trouver sur le banc des prévenus qu’il estimait que, sur le fond du dossier, « l’histoire [lui] a donné raison » : en 2013, six mois après la mise en examen de M. Sarkozy, le juge Gentil avait conclu à un non-lieu « sans qu’ait été émis entre-temps aucun acte nouveau ». L’avocat d’Henri Guaino, Me Eric Dupond-Moretti, a annoncé que son client allait se pourvoir en cassation.Lire :Henri Guaino : « On peut critiquer Dieu, mais pas un juge ? » Nicolas Chapuis et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) C’est le genre de mariage de raison, noué au gré des nuits bruxelloises, qu’affectionnent les diplomates européens. Pourtant, François Hollande et Alexis Tsipras, qui doivent se rencontrer à Athènes vendredi 23 octobre, auront mis près de deux ans à se trouver. A priori, tout opposait le premier ministre grec, fringant leader de la gauche radicale européenne, et le chef de l’Etat français, défenseur obstiné d’une social-démocratie à tendance pragmatique – d’aucun diront libérale.Le premier contact, au printemps 2012, est clairement un rendez-vous manqué. Alexis Tsipras vient de surgir sur la scène européenne à la tête de l’ovni Syriza, après que son parti a failli remporter les législatives. Il intrigue autant qu’il inquiète. A l’époque ses contacts en France s’appellent Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, les deux têtes chercheuses du Front de gauche. De passage à Paris, il sollicite aussi un entretien avec François Hollande et des responsables du PS. Fin de non-recevoir. Les socialistes français ne veulent alors traiter qu’avec leurs homologues grecs du Pasok, et inversement. « C’était un manque de compréhension de la révolution entamée sur le champ politique national grec, affirme Antonis Markopoulos, coordinateur du secrétariat du département des affaires étrangères de Syriza. Notre parti était en train de devenir la principale force politique du pays et il y avait une forme d’aveuglement européen à ne pas vouloir le reconnaître. »Un front des pays du SudDe ce premier pas de danse avorté, Alexis Tsipras gardera une petite amertume. Lorsqu’il devient premier ministre après les élections du 25 janvier 2015, il espère tout de même que François Hollande se posera en allié de la Grèce dans les difficiles négociations qui commencent alors avec les créanciers du pays. Invité dès le jour de son investiture par le président français « à se rendre rapidement à Paris », M. Tsipras commence sa tournée des capitales européennes par l’Elysée. « Hollande voulait avoir un dialogue en tête à tête avec lui, pour comprendre s’il allait jouer la posture, ou s’il était là pour réformer son pays et rester dans la zone euro », explique un conseiller du chef de l’Etat.Alexis Tsipras veut, de son côté, tâter le terrain pour voir si la constitution d’un front des pays du Sud contre la position austéritaire de Berlin est possible. Rapidement, il se rend compte que l’axe franco-allemand prévaudra. Pour le politologue Elias Nikolakopoulos, « Tsipras attendait certes plus de soutien mais Hollande espérait, lui, plus de réalisme du côté grec ». Pendant de longs mois il n’y a pas de véritable « rencontre humaine entre les deux hommes ». Jusqu’à ce que le climat se détériore.La crise estivale, avec la tentation, principalement allemande, de pousser la Grèce hors de la zone euro, va rapprocher les deux hommes, solidaires sur la nécessité d’éviter un « Grexit ». Pourtant, le recours au référendum par Alexis Tsipras, le 5 juillet, est d’abord mal vécu par la France. « Il y a un problème de confiance », lâche François Hollande devant quelques journalistes, estimant que le premier ministre grec tient un double discours selon qu’il se trouve à Bruxelles ou à Athènes. Au soir du plébiscite en faveur du « non », les deux dirigeants s’appellent tout de même et conviennent de travailler ensemble au maintien de la Grèce dans la zone euro.Début de romanceElias Nikolakopoulos fait, lui, remonter le rapprochement entre MM. Tsipras et Hollande au 8 juillet, soit trois jours après le référendum :« Le premier ministre grec est allé plaider sa cause au parlement européen et là il a mieux compris les équilibres et les tensions européennes. Il a bénéficié du soutien du groupe socialiste du parlement. Or le membre le plus important de ce groupe reste le PS de Hollande. Cela a marqué le véritable tournant : Tsipras a compris qu’il devait se rapprocher de la France et du PS. » Dans les heures qui suivent, des technocrates français aident la délégation de négociateurs grecs à peaufiner ses propositions aux créanciers. Le dimanche suivant, l’accord menace encore de capoter sur la question du fond de privatisation souhaité par Berlin et refusé par Athènes. Un haut fonctionnaire se rappelle l’ambiance très tendue au milieu de la nuit. Après des heures de négociations, Alexis Tsipras se lève de table et sort de la pièce pour rejoindre ses conseillers. « Tout le monde pense qu’il va planter les pourparlers et quitter Bruxelles, raconte ce témoin. La délégation grecque a eu la surprise de voir débarquer François Hollande qui est venu discuter en tête à tête pendant vingt minutes et l’a convaincu de revenir. » Le genre de début de romance qu’affectionnent les diplomates.François Hollande continue dans les semaines qui suivent de jouer les facilitateurs entre le gouvernement Tsipras et la commission européenne, « durablement marquée par les mots durs échangés lors du référendum », selon une source européenne.« Deux hommes d’Etat qui se respectent »De ces longues soirées de juillet, il est resté une entente tacite entre les deux hommes, qui gardent tout de même une forme de réserve dans leur rapport personnel. « Mais les choses vont de mieux en mieux. Ce sont deux hommes d’Etat qui se respectent. Alexis est rétif au paternalisme et Hollande a finalement la bonne distance avec lui », précise une source gouvernementale grecque. Chacun trouve son compte dans cette visite officielle.Sur le volet économique d’abord. « Hollande nous offre son soutien et en retour il devrait négocier pour que des entreprises françaises obtiennent certains pans des privatisations que nous nous sommes engagés à mener », reconnaît Antonis Markopoulos.Sur le versant politique ensuite. Hollande peut envoyer un message à la gauche française en s’affichant aux côtés du symbole Syriza et Alexis Tsipras soigne son meilleur allié européen. Le genre de deal gagnant-gagnant qu’affectionnent les deux dirigeants. Car, et c’est peut-être ce qui les rapproche le plus, ils ont en commun de parler le même langage, celui des manœuvres politiques. « Vous en connaissez beaucoup des dirigeants qui se font élire sur le programme de Mélenchon, qui font un référendum, le remportent, se maintiennent au pouvoir en appliquant une politique à la Jean-François Copé et se font réélire ?, s’amuse un diplomate. Tsipras est un vrai Machiavel et ça, ça plaît à Hollande. »Le chef de l’Etat français n’avait pas dit autre chose en évoquant le premier ministre grec lors de son intervention du 14-Juillet. « Il a été élu sur un programme très à gauche et se retrouve à porter des réformes très difficiles, il a été courageux. » Un hommage à la maestria politique de M. Tsipras, à la façon Hollande. C’est-à-dire, en parlant en creux de lui-même.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof et Matthieu Goar Sourires et champagne. L’attitude satisfaite de l’état-major de campagne de Marion Maréchal-Le Pen en disait long, mercredi 21 octobre au soir, à l’issue du premier débat entre les quatre principaux candidats aux régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Face à ses trois adversaires réunis à Marseille par I-Télé, Europe 1 et La Provence, la candidate du FN a confirmé qu’elle captait toutes les attentions à l’occasion de cette élection. Et qu’à 25 ans seulement, elle allait contraindre Christian Estrosi (Les Républicains, LR) à un duel difficile jusqu’au 6 décembre, jour du premier tour.« Je l’ai trouvé désordonnée, pas dans le sens des responsabilités, tentait de convaincre, dans un court passage au buffet d’après-débat, le maire de Nice. Elle reste la caricature de l’histoire des Le Pen. Sa jeunesse pourrait être un atout mais, dans les propositions, elle reste archaïque. » Mais, même dans son camp, l’impression à chaud de M. Estrosi n’était guère partagée.Celui-ci a certes réussi à coincer sa jeune adversaire sur quelques chiffres, dont ceux de la baisse des dotations de l’Etat à la région, que la candidate du FN a été incapable de citer. Mais c’est bien elle, plus encore que le socialiste Christophe Castaner ou la candidate EELV-Front de gauche Sophie Camard, qui a porté les coups les plus douloureux à son adversaire. Par exemple, en se moquant de sa proposition d’installer des « portiques à rayons X » à l’entrée de toutes les gares de la région : « C’est un gag ? Les gens ne vont pas venir trois quarts d’heure en avance pour prendre leur TER. » Ou en le poussant à reconnaître qu’il ne quitterait pas la présidence de la métropole de Nice en cas de victoire régionale. « Vous resterez un Niçois, ce que les Marseillais apprécieront », a lancé Mme Maréchal-Le Pen, touchant un des points faibles de son adversaire.« La chouchou des médias »Plus tôt dans la matinée, un sondage IFOP avait confirmé la probabilité de voir la gauche perdre une région qu’elle dirige depuis 1998. L’étude place Mme Maréchal-Le Pen en tête du premier tour avec 34 % des intentions de vote, contre 32 % à M. Estrosi. M. Castaner, toujours en quête de notoriété, se situe, avec 18 %, six points au-dessous du score réalisé par Michel Vauzelle en 2010. La liste unie EELV-Front de gauche est créditée de 11,5 %.Au second tour, Les Républicains et le FN sont donnés à 36 % chacun, dans le cadre d’une triangulaire avec la gauche unie (28 %). « Les sondages disent surtout que la gauche est morte dans cette région et que cela va se jouer entre nous et le FN, assure Renaud Muselier, tête de liste LR dans les Bouches-du-Rhône. Qu’on le veuille ou non, cette élection se transforme en duel par les faits et les chiffres. »Lire aussi :En PACA, la campagne vire au duel entre M. Estrosi et Mme Maréchal-Le PenDans l’entourage de Nicolas Sarkozy, cette perspective commence à inquiéter. Certains redoutent que M. Estrosi ne s’enferme dans un face-à-face avec la nièce de Marine Le Pen, beaucoup plus dure à contrer que sa tante. « Elle est jeune, elle apparaît encore plus policée. Il est difficile de lui taper dessus », confie un proche de l’ancien chef de l’Etat. Les dirigeants du parti se demandent si la différence de profil entre M. Estrosi et Mme Maréchal-Le Pen ne pourrait pas tourner au désavantage du maire de Nice, installé depuis longtemps dans la vie politique.L’état-major des Républicains craint aussi que la gauche du Sud-Est soit plus difficile à convaincre que celle du Nord-Pas-de-Calais-Picardie au moment de faire barrage au FN lors du second tour. « Ce qui est compliqué, note Julien Aubert, tête de liste LR dans le Vaucluse, c’est que le PS n’existe pas dans cette campagne et que Marion Maréchal-Le Pen est la chouchou des médias. Elle va déjeuner avec son grand-père, il y a 40 journalistes devant le restaurant. Elle a une surface médiatique impressionnante. »A la tribune d’un meeting organisé à Marseille, le 9 octobre, Jean-Claude Gaudin avait tenté de relativiser les inquiétudes de son camp : « Les sondages et la presse nous avaient dit : “Vous allez voir le tsunami du FN aux départementales”… On a vu que dalle. On l’attend toujours, le raz de marée. » Ce jeudi 22 octobre, le sénateur et maire (LR) de Marseille devait se rendre à Antibes (Alpes-Maritimes), avec Bernadette Chirac, pour baptiser le comité de soutien à M. Estrosi. Outre la présence de Basile Boli, Jean Alesi ou Luc Alphand, l’état-major du maire de Nice attend un message de l’ancien ministre Claude Allègre et surtout un discours offensif du président du Rugby club toulonnais, Mourad Boudjellal, grand pourfendeur du FN. Preuve ultime que, pour le candidat Estrosi, le seul adversaire est Mme Maréchal-Le Pen.Lire aussi :En PACA, les liaisons dangereuses entre Les Républicains et le FNMatthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGilles RofJournaliste au Monde 21.10.2015 à 19h52 • Mis à jour le21.10.2015 à 20h00 | Françoise Fressoz Les appels au rassemblement de la gauche lancés par le Parti socialiste n’auront servi à rien. Invité mercredi de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, Pierre Laurent durcit le ton. Le secrétaire général du PCF, tête de liste Front de gauche en Ile-de-France rend François Hollande en partie responsable de la montée du FN parce que « la politique du gouvernement actuel désespère ceux qui attendaient un véritable changement à gauche ».Pour lui, la réponse au Front national passe par « la reconstruction d’un projet social de gauche qui tourne le dos aux politiques libérales ». Agrégeant les mécontentements – salariés d’Air France, avocats, policiers, agents hospitaliers... –, il appelle à « amplifier le mouvement de contestation sociale dans les urnes et dans la rue ». « Dans les mobilisations sociales et dans les urnes, il faut que s’exprime quelque chose de fort, en faveur d’une autre politique sociale », s’exclame-t-il.Alors que la CGT a décidé de boycotter en début de semaine la conférence sociale, Pierre Laurent accuse « le gouvernement et le Medef » d’être responsables du divorce . « Les politiques en matière sociale et en matière d’austérité sont poursuivies dans la même direction que sous la droite, avec des conséquences de plus en plus lourdes », fait-il valoir. Il prend pour exemple Air France où, dit- il, « le gouvernement encourage les logiques de concurrence, comme l’avait fait la droite et ensuite, vient demander aux salariés de payer l’addition ».« Avec François Hollande, la gauche est sûre de perdre »Récusant toute radicalisation, le leader du PCF estime que c’est le gouvernement qui s’est droitisé : « Nous sommes la gauche, nous sommes la gauche sociale et politique. Et aujourd’hui, la gauche sociale et politique ne se reconnaît pas dans la politique du gouvernement. »Vindicatif à l’égard des dirigeants socialistes, Pierre Laurent accepte cependant qu’au second tour des élections régionales, toutes les voix de gauche soient additionnées. « Si le total des listes de gauche dans le Nord-Pas-de-Calais est susceptible de rivaliser avec le Front national, il faut aller à cette bataille », précise-t-il encore. Façon on ne peut plus clair d’exclure le désistement en faveur de la droite et d’enterrer le front républicain.Pour la présidentielle de 2017, le secrétaire national du PCF juge que « si la gauche va à la bataille avec la candidature de François Hollande, elle est sûre de perdre ». Il va donc chercher à construire « une autre candidature susceptible de vraiment représenter les attentes de gauche », sans minimiser la guerre des ego et les risques d’émiettement. « Le projet va consister à rassembler dans la prochaine période toutes les forces de la gauche anti-austérité, les communistes, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, toutes les forces du Front de gauche, mais aussi des socialistes, mai aussi des écologistes. » Vaste chantier !Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stanislas de Bentzmann (Président de Croissance Plus) Alors que l’on est entré dans le vif de la réforme du marché du travail, le récent spectacle médiatique de certaines actions syndicales « coup de poing«  laisse perplexe au regard du rapport Combrexelle qui propose de placer les acteurs syndicaux d’entreprise au cœur de l’élaboration de la norme sociale en « subsidiarisant » le code du travail.Si cette proposition est intéressante en soi en ce qu’elle fait privilégier le contrat sur la loi, l’image des deux cadres dirigeants d’Air France quittant torse nu la réunion du comité central d’entreprise a de quoi jeter la suspicion sur une mesure censée dépolitiser le droit du travail, pacifier les relations sociales et surtout faciliter les réformes structurelles.Lire aussi :Travail : changer les règles du jeuOutre le discrédit porté une nouvelle fois sur l’image de notre pays, se trouve posée d’emblée et de manière brutale la viabilité d’une mesure qui fait de l’entreprise le niveau de droit commun d’élaboration de la norme sociale.Car elle comporte le risque d’importer une conflictualité sociale inédite au cœur de l’entreprise.Un vent d’air frais salutaireNotre pays n’a plus droit à l’erreur sur le sujet. La réforme de notre marché du travail, et la capacité des pouvoirs publics à la mener à bien sont scrutées par tous les observateurs étrangers et attendus par toutes les entreprises. Comme le disent les économistes Elie Cohen, Philippe Aghion et Gilbert Cette (Changer de Modèle, Odile Jacob, 2014), cette réforme est la « mère des réformes ».Ce n’est pas pour rien que le ministre de l’économie a fait souffler un vent d’air frais salutaire sur les 35 heures ou le statut des fonctionnaires pour rappeler cette réalité. Le cas Air France tombe mal pour l’exécutif, obligé d’être défensif juste au moment où il a choisi d’avancer sur la réforme du marché du travail.François Hollande défend sa méthode tandis que Manuel Valls ne cesse de marteler qu’il ne faut pas amalgamer tous les syndicats sous le même anathème. Pourtant, ce sont bien la majorité des syndicats qui refusent l’accord sur la rémunération dans la fonction publique ou qui prolongent le bras de fer à l’AP-HP sur les jours de RTT. Ce qui veut dire que la réforme de 2008 sur la représentativité syndicale, censée les responsabiliser, n’est pas suffisante.Ne nous trompons pas de problème. Il ne s’agit pas de discréditer la primauté de l’accord d’entreprise parce que certains syndicats ne joueraient pas le jeu, mais d’éviter qu’ils se retrouvent en situation de pouvoir tout bloquer. L’accord Smart fixant un retour aux 39 heures, rejeté par les syndicats de l’entreprise mais validé par référendum interne des salariés, montre d’ailleurs un hiatus de plus en plus grand entre les représentants syndicaux et les salariés qu’ils sont censés représenter.Des organisations de plus en plus décaléesCe décalage est aussi flagrant concernant les dérogations au repos dominical ou le travail en soirée. Quand les syndicats contestataires continuent leur guérilla contre le travail en soirée, 96 % des salariés de Sephora approuvent l’accord paraphé par leur direction et les syndicats réformistes.Lire aussi :Smart  : vers un retour aux 39 heuresQuand un sondage montre que les trois-quarts des Français estiment urgent de réformer en profondeur les régimes sociaux, Jean-Claude Mailly (FO) menace de « déclarer la guerre » si le patronat n’augmente pas les cotisations sur les retraites complémentaires, puis refuse de signer l’accord une fois conclu. Sans compter la CGT qui boycotte la grande conférence sociale et profère des menaces à peine voilées sur le thème de l’explosion sociale.Il est temps de mettre fin à un certain syndicalisme qui confond son intérêt avec celui des salariés, la protection de l’emploi avec la défense du code du travail et l’idéologie avec le syndicalisme. L’actualité montre ainsi des syndicats de plus en plus décalés.Il faut maintenant en finir avec leur droit de veto si l’on veut enfin réformer et pour cela éviter la professionnalisation des représentants du personnel dans les entreprises en ne permettant pas plus de deux mandats de suite et en supprimant l’exclusivité syndicale au premier tour des élections, un vrai déni de démocratie.Stanislas de Bentzmann (Président de Croissance Plus) 21.10.2015 à 16h07 • Mis à jour le21.10.2015 à 16h33 | Pierre Breteau A peine sortis de la conférence sociale, et des discussions ayant abouti à un accord de principe sur les retraites complémentaires, les partenaires sociaux sont retournés à la gestion des organismes paritaires qui leur est dévolue par la loi. Syndicats et patronat se partagent la gestion de nos caisses de sécurité sociale, de l’assurance chômage ou des complémentaires de retraite.Lire aussi :Social : François Hollande choisit ses partenaires1. Qu’est-ce qu’une institution paritaire ?En France, les institutions paritaires sont des organismes à but non-lucratif qui agissent dans le domaine de la protection sociale. Institution paritaire signifie que l’institution est gérée conjointement, et à parts égales, par des représentants des salariés – généralement des syndicats – et des représentants des employeurs.Elles sont réunies à l’échelle européenne au sein de l’AEIP (Association européenne des institutions paritaires).Parmi ces institutions, on retrouve des acronymes bien connus :CNAM : la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés, créée en 1967, est présidée par un représentant CFDT, William Gardey, depuis novembre 2014 ;CNAV : la Caisse nationale d’assurance vieillesse, créée elle aussi en 1967, est présidée par Gérard Rivière (FO) depuis novembre 2011 ;CNAF : la Caisse nationale d’allocations familiales, souvent appelée « CAF », née en 1967, est présidée par un membre de la CFTC depuis sa création - en l’occurrence par Jean-Louis Deroussen depuis 2006 ;ACOSS : l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale – qui coordonne les 22 URSSAF régionaux – est présidée par Jean-Eudes Tesson (Medef, patrons) depuis 2011 ;UCANSS : l’Union des caisses nationales de sécurité sociale, créée en 1970, est chargée d’assurer les tâches d’intérêt commun pour les caisses de sécurité sociale, elle est codirigée par Pierre Mayeur et par Jean-Eudes Tesson ;Unédic : autrefois Union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce, devenue Unédic en 2001, elle gère l’assurance chômage et est présidée par Patricia Ferrand de la CFDT depuis 2014 ;Arrco : l’Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés a été créée en 1947, elle est présidée depuis 2013 par Didier Weckner (Medef).Agirc : l’Association générale des institutions de retraite des cadres a vu le jour en même temps que sa cousine l’Arrco ; elle est présidée depuis 2012 par Jean-Paul Bouchet de la CFDT.2. Qui gère une institution paritaire ?Comme son nom l’indique, elle est gérée conjointement par des représentants des salariés et des employeurs et lorsque le président ou la présidente est issue (e) d’un collège (salarié ou employeur), le vice-président ou la vice-présidente vient de l’autre.Toutefois, dans le cas de l’Agirc, c’est toujours un représentant des employeurs qui dirige le conseil d’administration et un représentant des employés pour la CNAF.Plus largement, patronat et syndicat se partagent à égalité les 26 sièges – 13 chacun – au Conseil d’administration des quatre Caisses nationales du régime général de la sécurité sociale (maladie, vieillesse, famille et trésorerie). Pour tous les autres organismes, seul le nombre de sièges diffère, mais le principe d’égalité en reste le socle, gravé dans la loi.3. Quelles sont les missions des gestionnaires ?Le conseil d’administration, réparti de manière égale entre salariés et employeurs, doit gérer l’institution comme une entreprise « classique ».L’article R121-1 du Code de la sécurité sociale précise qu’il doit « établir les statuts et le règlement intérieur », « voter les budgets » mais aussi « attribuer aux caisses mutuelles régionales [dans le cas de la CNAM par exemple] leur dotation ». Bien entendu, le conseil est chargé de contrôler et « d’approuver les comptes de l’organisme ».4. Comment les représentants sont-ils choisis ?Consacrés par la loi et, notamment, l’ordonnance Jeanneney du 21 août 1967 pour la Sécurité sociale, les organisations syndicales des employés et les représentants des employeurs nomment les membres du conseil d’administration.Dans le cas de l’Agirc – le fonctionnement n’est pas différent pour les autres organismes –, l’arrêté du 22 juin 2015 fixe la composition du conseil d’administration à « 10 à 30 membres » avec « pour moitié des représentants des adhérents de l’institution, et pour moitié, des représentants des participants » que le texte liste.D’un côté, les administrateurs « représentant les adhérents » sont « désignés par le Medef, conjointement avec la CGPME et l’UPA », de l’autre, leurs homologues du collège « syndical » sont choisis par les syndicats « CFDT Cadres administrateurs, CFE-CGC administrateurs, FO-Cadres administrateurs, UGICA-CFTC administrateurs, UGICT-CGT administrateurs ».Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Le Hir Donnant-donnant. Telle est la nature des tractations engagées entre le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, et la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, sur le dossier doublement sensible de l’EPR de Flamanville (Manche) et de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin). L’électricien souhaite prolonger de trois ans, jusqu’à avril 2020, le délai légal de mise en service de son réacteur de troisième génération, qui accumule déboires et retards. En contrepartie, la ministre lui demande d’engager sans tarder, d’ici à « la fin du mois de juin 2016 », la procédure de fermeture du site alsacien.L’affaire est juridique, mais surtout politique. Le décret d’autorisation de création de l’EPR de Flamanville, publié le 11 avril 2007, prévoit un délai maximal de dix ans – soit jusqu’au 11 avril 2017 – pour la mise en service de l’installation. Or, le chantier, débuté en 2007, s’est englué dans de multiples difficultés, la dernière en date étant la découverte de malfaçons dans l’acier de la cuve de la chaudière nucléaire. EDF se fixe désormais comme échéance la fin 2018.Lire aussi :Nucléaire : la facture de l’EPR s’alourdit encoreDans un courrier adressé le 9 octobre à Mme Royal et cité par l’Agence France-Presse, le patron d’EDF demande que le décret d’autorisation de l’EPR « soit étendu de trente-six mois, pour le porter au 11 avril 2020 ». Cela, explique-t-il, afin de « disposer d’une marge de manœuvre en cas d’aléa ». Mais pourquoi introduire aujourd’hui cette requête pressante ?La loi de transition énergétique, adoptée le 22 juillet 2015, a changé la donne. Elle plafonne la capacité du parc électronucléaire français à son niveau actuel de 63,2 gigawatts. Ce qui obligera l’électricien, pour ouvrir l’EPR, d’une puissance de 1 650 mégawatts (MW), à arrêter des unités équivalentes, soit deux réacteurs classiques de 900 MW. EDF confirme désormais qu’elle « se prépare à étudier l’unique hypothèse de la fermeture des deux réacteurs du site de Fessenheim ». Mais, en vertu d’un amendement du député écologiste Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale, la loi impose aussi que la demande d’autorisation d’exploiter Flamanville soit déposée dix-huit mois avant la date initialement prévue pour sa mise en service – soit, en l’état actuel, au plus tard le 11 octobre 2015. Du coup, sans prorogation, la procédure de fermeture de Fessenheim aurait dû être engagée, elle aussi, à la même date.Répit de courte duréeDans sa réponse à EDF, en date du 15 octobre, la ministre donne à l’électricien un répit, mais de courte durée. « Il conviendra que le dépôt effectif de cette demande [de fermeture de Fessenheim] ne dépasse pas l’échéance de la fin du mois de juin 2016. » Interrogée par Le Monde, Mme Royal précise que, « même si une centrale nucléaire ne se ferme pas en six mois », il s’agira d’un arrêt « acté et irréversible ». A maintes reprises, François Hollande s’était engagé à mettre à la retraite la doyenne des centrales françaises avant la fin de son quinquennat, une promesse que n’ont cessé de lui rappeler les écologistes. La ministre indique aussi qu’elle « ne sait pas si elle donnera jusqu’à 2020 » pour le délai de mise en service de Flamanville.Lire aussi :Fessenheim, l’atome déchuLe dossier n’est pas clos pour autant. Se pose notamment l’épineuse question de l’indemnisation d’EDF et des coactionnaires allemand et suisses de Fessenheim. Un montant de 4 milliards d’euros a été évoqué, une somme que Mme Royal ne juge « pas sérieuse » et qui, annonce-t-elle, va « faire l’objet de discussions ».Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi La mise en scène de la « séquence banlieues » était rodée pour la venue du président de la République à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), mardi 20 octobre. Emploi et innovations dans les quartiers, lutte contre les discriminations et égalité pour tous, les thèmes avaient été soigneusement préparés pour marquer une visite résolument optimiste.Elle a été quelque peu perturbée par des habitants, des syndicalistes et des jeunes massés en comité d’accueil sur l’esplanade de la Tour, en centre-ville. Des pancartes de salariés d’Air France, siglés CGT, accusaient le gouvernement d’« abandon des ouvriers ». On entendait des huées, des cris, quelques applaudissements aussi.Plus loin, une centaine de jeunes, contenus par un cordon de gendarmes, criaient « Hollande, on ne veut pas de toi ! ». « Le changement, c’est pour quand ? Nous, on vit dans la misère à La Courneuve », a lancé un homme au président de la République.« On parle souvent de cette France qui ne va pas, moi je veux parler de cette France invisible mais qui réussit », a répondu le chef de l’Etat, avant de s’engouffrer dans les locaux fortement protégés.Visite dans une « entreprise magnifique » La visite avait pourtant commencé dans un décor idéal pour le chef de l’Etat. Il s’était rendu en début d’après midi, entouré du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, de la ministre du travail, Myriam El Khomri, et du ministre de la ville, Patrick Kanner, chez Praprec, entreprise de recyclage « exemplaire ».Créée en 1994 avec quarante employés, elle a multiplié par cent ses effectifs, et compte quelque trois cents employés à La Courneuve. Avec une politique de recrutement à l’image du territoire, « multiculturelle et familiale », selon les mots de son directeur général.Photos avec les ouvriers, saluts aux cadres, témoignages que Paprec est une « entreprise magnifique » délivrée par des salariés bien sages. « Un exemple de ce que l’entreprise peut faire dans une ville comme La Courneuve ! », s’est exclamé M. Hollande.« Il n’y a pas de quartiers perdus de la République » L’ambiance était tout autre à la Maison de l’initiative économique locale (MIEL), association abritant une pépinière d’entreprises au cœur de cette banlieue pauvre du 93. Entouré de jeunes entrepreneurs et élus du département, une fois à l’abri, le président a pu dérouler son discours, première étape d’une semaine marquée par des annonces en direction des quartiers populaires.A quelques jours du comité interministériel des villes, prévu pour le 26 octobre aux Mureaux, il s’agissait d’envoyer un message à cet électorat populaire qui avait massivement voté pour lui et s’est depuis détourné des urnes. Le catalogue était copieux même si la majeure partie des crédits avait déjà été annoncée. Et les applaudissements polis.Lancement de l’agence nationale pour le développement économique, appelée Agence France Entrepreneur, qui doit multiplier par quatre le nombre d’entreprises créées dans les quartiers.Crédit formation de quatre cents heures pour les jeunes sortis du système scolaire.Financement des locaux des TPE des quartiers.Affectation prioritaire des nouveaux contrats starter (contrats d’insertion).Nouveaux crédits pour les associations.Le président de la République a conclu :« Il n’y a pas de quartiers perdus de la République, pas une France périphérique à côté d’une France tranquille. Est-ce qu’on veut vivre ensemble ou être séparés, être suspect pour les uns et pour les autres parce qu’on ne serait pas du bon quartier, de la bonne couleur ? »Avant d’annoncer que pour lutter contre les discriminations, les actions de groupes seront introduites dans la loi par la garde des sceaux. Là encore, une annonce déjà faite en mars lors du comité interministériel égalité citoyenneté. Mais il fallait le rappeler : dans la « séquence banlieue », le couplet est désormais obligatoire. #container_14453449546{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453449546{ height:500px; } #container_14453449546 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453449546 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453449546 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453449546 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage dans les ZUS et en FrancePour trois groupes d'âge.Source : Observatoire des inégalités, 2013(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; 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Difficile, sur un seul mois, de tirer des conclusions hâtives. Il n’empêche que les chiffres du mois de septembre publiés lundi 26 octobre constituent, en l’état, une petite embellie. Fin septembre, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans activité et tenus de rechercher un emploi) a baissé de 23 800 par rapport au mois précédent, soit une diminution de 0,7 % sur un mois. Il s’établit à 3 547 800. Cela représente toutefois une augmentation de 3,1 % sur un an.Quoi qu’il en soit, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi est la plus importante depuis le début du quinquennat de François Hollande, exception faite de celle du mois d’août 2013 qui s’avéra ultérieurement être due à un problème de comptage qualifié de « bug de SFR ». Depuis mai 2012, les seuls quatre mois où une baisse a été enregistrée n’ont jamais été suivis d’un second mois consécutif de diminution du nombre de chômeurs de catégorie A. Aussi est-il bien hasardeux, à cette heure, d’anticiper un retournement durable.Recul chez les jeunesLa baisse est particulièrement significative pour les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, qui enregistrent un recul de 2,6 % en un mois, de 2,7 % sur un an. Dans la tranche d’âge des 25-49 ans, le nombre de demandeurs d’emploi diminue également de 0,5 % sur un mois mais augmente de 2,5 % sur un an. Quant aux plus de 50 ans, l’augmentation est continue même si son rythme diminue : 0,1 % en un mois, 8,5 % sur un an.En revanche, pour les autres catégories de demandeurs d’emploi, les chiffres sont en augmentation : 717 000 pour la catégorie B (ayant travaillé 78 heures ou moins au cours du mois), soit + 1,2 % sur un mois et + 6,3 % sur un an, et 1 157 900 pour la catégorie C (plus de 78 heures au cours du mois), soit + 1,5 % sur un mois et + 14,8 % sur un an, ce qui témoigne d’une nette augmentation des contrats dits « atypiques », à temps partiel.Au total, le nombre de chômeurs en France métropolitaine, toutes catégories confondues, s’élève à 5 422 700 fin septembre. Ce chiffre, stable sur un mois, est en augmentation de 5,8 % sur un an. En incluant les outre-mers, le nombre de demandeurs d’emploi s’élève, toutes catégories confondues, à 5 727 300.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) L’appartement est spacieux, lumineux, à deux pas des collines de calcaire de Val Sec qui enserrent le nord de Marseille. Pour Nadia, ce 5-pièces dans une résidence de La Gavotte, un quartier des Pennes-Mirabeau, c’est le jour et la nuit avec le 3-pièces que, trois ans durant, elle a loué contre 900 euros par mois. Divorcée en 2010, cette femme de ménage de 43 ans a emménagé en avril dans le parc social, avec ses trois filles, « après des années de galère et de découragements ». « J’avais honte d’aller toquer à toutes les portes, celle du maire, du préfet, à la Logirem [le bailleur] simplement pour réclamer mes droits. »Avec seulement 6,21 % de logements sociaux, les Pennes-Mirabeau, commune de 20 000 habitants qui s’étire entre les quartiers Nord de Marseille et les zones d’activités tertiaires d’Aix-en-Provence, est le bonnet d’âne des Bouches-du-Rhône. Le département est une classe de mauvais élèves, puisque 42 communes sur 119 sont frappées d’un arrêté préfectoral de constat de carence au titre du bilan de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) 2011-2013. Les résultats sont négatifs : 10 logements sociaux en moins sur cette période sur un objectif de 172 nouveaux, soit un taux de réalisation de – 6 %.Lire aussi :Construction de HLM : les 36 villes que le gouvernement montre du doigt42 % de voix au FN aux européennesAux Pennes-Mirabeau, on aime valoriser le côté provençal de la commune, avec son moulin à la Daudet et ses pinèdes. Une image doublée d’une prospérité due à la présence sur son territoire de Plan de Campagne, l’un plus grands centres commerciaux de France, ou encore de l’usine d’embouteillage Coca-Cola. Cette banlieue de Marseille a toujours joué la carte de la résidence individuelle pour loger les cadres du port de Marseille et les fonctionnaires des administrations de la capitale régionale. « Les Pennes, c’est un environnement pavillonnaire, explique Roger Lambert, cadre local du PS, avec une population qui refuse tout logement social. »« Au conseil municipal, à chaque fois que je parlais de logement social, je ne pouvais pas finir mes phrases »La commune est mitoyenne avec les 15e et 16e arrondissements de Marseille et leurs grandes cités (La Castellane, La Bricarde, le Plan d’Aou). Selon M. Lambert, « le slogan ici c’est : on ne veut pas être le 17e arrondissement de Marseille ». Lourds sous-entendus qu’on retrouve dans les 42 % de voix accordées au FN aux élections européennes de 2014, même si la commune est historiquement à gauche (Victor Mellan, maire de 1977 à 2001, était un proche collaborateur de Gaston Defferre, maire PS de Marseille pendant trente ans).350 000 à 400 000 euros de pénalités annuellesLe sujet des logements sociaux a longtemps été tabou, comme en témoigne Serge Baroni, conseiller municipal PCF et l’un des rares défenseurs d’un rattrapage rapide. « Au conseil municipal, à chaque fois que je parlais de logement social, je ne pouvais pas finir mes phrases alors que 50 % de la population y est éligible. » Pour ne pas respecter les engagements triennaux devant conduire à 25 % de logement social d’ici 2025, la commune débourse bon an mal 350 000 à 400 000 euros de pénalités.« C’est énorme, reconnaît Michel Amiel, maire des Pennes-Mirabeau depuis 1995. Certaines communes disent : on veut rester résidentielle et on paiera les amendes quoi qu’il arrive. Ce n’est pas notre cas et pas de mal de projets sont dans les tiroirs mais sont longs à sortir. » Ce médecin a rendu sa carte du PS pour protester contre la création de la métropole Aix-Marseille-Provence et c’est sur les listes de Jean-Nöel Guérini, l’ancien président (ex-PS) du conseil général, qu’il a été élu sénateur en 2014.« Il faut une mixité sociale de quartier, pas une mixité de palier »Frappée d’un arrêté de carence pour la quatrième période triennale successive, Les Pennes-Mirabeau pourraient bien connaître un scénario catastrophe : la multiplication jusqu’à 5 des « amendes de carence », qui ne sont jusqu’alors que doublées. Afin d’éviter cela, le préfet a proposé aux 42 communes carencées des Bouches-du-Rhône de signer avant le 31 mars 2016 un contrat de mixité sociale.Les Pennes-Mirabeau le signeront même si, précise Michel Amiel, « malgré nos efforts, on ne sera jamais dans les clous, on ne rattrapera pas le temps perdu. Sauf à changer la sociologie de la commune – et ça, je ne le veux pas car mon rôle est de défendre le cadre et la qualité de vie. » Le projet immobilier phare, c’est Pallières 2 avec 900 logements dont 30 % de logements sociaux – un minimum imposé aux communes carencées. « Si, à Pallières 2, je faisais 900 logements sociaux, cela donnerait un quartier comme ceux des années 1970, et l’on connaît la suite. Oui, il faut une mixité sociale. Mais une mixité de quartier, pas une mixité de palier. »Et Michel Amiel de pointer les contradictions de ses administrés : « Lors d’une réunion publique sur un projet de logements sociaux, j’ai affronté un fort mécontentement des riverains. A la fin de la réunion, la personne la plus virulente est venue me demander si son fils pourrait avoir un logement dans le projet contesté. »Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Rémi Barroux Un an après la mort du jeune militant écologiste Rémi Fraisse à Sivens, dans le Tarn, tué lors d’une manifestation contre le projet de barrage par une grenade lancée par les forces de l’ordre dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, la question reste entière : comment éviter qu’un nouveau drame ne survienne à l’occasion des grands projets d’infrastructure ? De l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, au Center Parcs à Roybon en Isère, en passant par les lignes à grande vitesse dans le Sud-Ouest, les oppositions sont nombreuses.Les réformes du débat public et le renforcement de la démocratie environnementale promises après le drame de Sivens tardent à venir. Et les débats publics autour de certains projets restent grippés.Bon ou mauvais projet« Un mauvais projet doit être arrêté rapidement […] et un bon projet doit être mené à bien rapidement », avait assuré le chef de l’Etat lors de la conférence environnementale, le 27 novembre 2014.Mais qu’est-ce qu’un bon ou un mauvais projet ? Des procédures existent déjà pour évaluer les impacts environnementaux, sociaux et économiques. L’enquête d’utilité publique, lancée par le préfet, d’une durée minimum d’un mois, permet en principe d’informer et de consulter le public à partir d’une étude d’impact. Elle débouche généralement sur une déclaration d’utilité publique, la DUP.De nombreux dossiers font aussi l’objet d’une saisine de la Commission nationale du débat public (CNDP), créée par la loi Barnier du 2 février 1995, sur la protection de l’environnement. Cette autorité administrative indépendante a pour mission « d’informer les citoyens et de faire en sorte que leur point de vue soit pris en compte dans le processus de décision ». Quand le coût de ces équipements (création d’autoroutes, de lignes ferroviaires, de voies navigables, d’installations nucléaires, d’aéroports, de gazoducs, de barrages hydroélectriques, d’équipements industriels, sportifs, culturels, scientifiques ou touristiques) dépasse les 300 millions d’euros, la saisine du CNDP est automatique.Enquête défavorableMais ces outils de la démocratie environnementale sont en panne. Les projets de ligne à grande vitesse, dans le cadre du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), par exemple, ont fait l’objet d’avis défavorables des commissions d’enquête, en mars 2015, doutant notamment de leur « utilité publique ». De son côté, la Cour des comptes avait émis des doutes sur la rentabilité financière de l’ensemble, dès l’automne 2014. Résultat : le 26 septembre, le ministre des transports, Alain Vidalies, a annoncé la validation de ce projet de lignes à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse.Le sénateur socialiste (Val-d’Oise) Alain Richard, animateur de la Commission sur la modernisation du droit de l’environnement et chargé, en février 2015 par la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, de conduire les travaux d’une « commission spécialisée sur la démocratisation du dialogue environnemental », n’est, lui, pas choqué par ce scénario. « L’opportunité d’une ligne TGV n’est pas régie par des textes réglementaires, cela reste à l’appréciation des pouvoirs publics, y compris en surmontant des objections, explique-t-il. Nous ne travaillons pas sur une réforme de la Constitution : c’est le gouvernement qui gouverne et prend ses responsabilités. »Lire aussi :Les opposants de Notre-Dame-des-Landes, Sivens... reçus au ministère de l’écologieCette commission sur la démocratisation du dialogue a présenté ses conclusions en juin. Alain Richard propose notamment d’organiser des procédures de « concertation en amont » sur des préprojets, avant que tout ne soit décidé.Le président de la CNDP, Christian Leyrit, ingénieur général des Ponts, des eaux et forêts, n’est pas le dernier à déplorer l’inefficacité du dispositif actuel. A l’occasion de plusieurs débats menés par cette autorité, il a constaté l’impossibilité de faire évoluer les projets, y compris quand ceux-ci étaient contestés. « Impératifs de confidentialité »Le cas du parc éolien en mer de Dieppe-Le Tréport (Seine-Maritime), dont les conclusions du débat ont été présentées au public le 1er octobre, est emblématique. La zone maritime retenue pour ce parc de soixante-deux éoliennes est identique à celle qui avait fait l’objet d’une forte opposition des pêcheurs lors d’un précédent débat public en 2010. « C’est d’autant plus incompréhensible que des concertations approfondies avec les pêcheurs ont permis de trouver des solutions acceptables par tous », écrit M. Leyrit dans ses conclusions.Dans le cadre de ce débat, la préfecture maritime n’a pas été en mesure, écrit le président de la CNDP, d’indiquer les modalités de la pêche ou son interdiction à l’intérieur du parc. En outre, le maître d’ouvrage n’a pas apporté les éléments économiques et financiers relatifs à son offre, invoquant des « impératifs de confidentialité liés au contexte concurrentiel ». Christian Leyrit prévient donc pour sa part qu’il ne « fera plus de débat dans de telles conditions, où l’on ne peut rien changer, où tout est décidé ».Autre dossier : les conclusions de deux débats publics sur des projets de Center Parcs, au Rousset (Saône-et-Loire) et à Poligny (Jura), vont être présentées le 3 novembre. Là aussi, les oppositions ont été virulentes. Là aussi, l’information et la confrontation entre les protagonistes ont montré leurs limites. « Un débat public doit porter sur l’opportunité du projet, or un projet de Center Parcs est peu malléable : il correspond à un modèle clés en main peu susceptible d’intégrer les demandes de modifications des citoyens », conclut la CNDP. L’impression de « passage en force » prévaut encore.Lire aussi :Grands projets : après le drame de Sivens, un rapport dessine les contours de la « démocratie environnementale »Les associations de défense de l’environnement n’apprécient guère ces contradictions entre la volonté affichée de dialogue du gouvernement et la réalité. France Nature Environnement (FNE) a ainsi boycotté la dernière réunion de la commission Richard, le 14 octobre, qui devait discuter des projets d’ordonnance sur la réforme du droit environnemental. « Pendant que l’on discute dans cette commission, des décisions contraires à l’esprit du dialogue sont prises par le gouvernement, par exemple sur les lignes TGV dans le Sud-Ouest. Manuel Valls sait-il seulement ce que veut dire dialogue ? », s’insurge Denez Lhostis, président de FNE.« Ce processus peut paraître assez long, mais le fait est que le ministère de l’écologie veut faire évoluer le dialogue environnemental, justifie Laurence Monnoyer-Smith, commissaire générale au développement durable. C’est un travail de fond et complexe. »Conflit entre l’intérieur et l’écologieUn projet de décret de réforme de l’autorité environnementale en région est toujours en phase de rédaction. Il prévoit de transférer celle-ci à une autorité indépendante, alors que le préfet l’exerçait jusqu’alors. Mais ce dernier, dans nombre de dossiers, est aussi maître d’ouvrage, d’où de possibles conflits d’intérêts ou l’impossibilité de réaliser des médiations entre deux positions opposées. Pour se mettre en conformité avec la réglementation européenne, la France doit réformer ce système.Mais, explique-t-on au ministère de l’écologie, les préfets et le ministère de l’intérieur ne voient guère d’un bon œil la perspective d’être dessaisis de cette prérogative. « L’indépendance de cette future autorité ne peut pas être discutée, et le préfet reste une autorité déconcentrée de l’Etat », explique Mme Monnoyer-Smith.Les ordonnances et le décret devraient être publiés au début de l’année 2016. Ces nouveaux textes ne changeront donc rien s’agissant des dossiers déjà en cours. « L’effet modérateur qu’apportera cette réforme de la démocratie environnementale profitera aux projets qui sortiront dans les prochaines années », précise le sénateur Alain Richard.Lire aussi :Le durcissement des conflits environnementauxRémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.10.2015 à 12h01 | Manon Rescan (Lampaul-Guimiliau, envoyée spéciale) « En sommeil », « au placard », « un volcan au repos »… Dans le Finistère, chacun a sa métaphore pour décrire la situation des « bonnets rouges ». Le soulèvement breton, qui a fédéré ouvriers dont l’emploi était menacé, agriculteurs, petits et grands patrons contre l’écotaxe en Bretagne fête ce mois-ci ses deux ans. Le 26 octobre 2013 exactement, les couvre-chefs fournis par la société Armor-Lux apparaissaient pour la première fois sur les têtes présentes au pied du portique écotaxe de Pont-de-Buis-lès-Quimerch dans le Finistère, pour en réclamer le démontage. Les arches blanches et leurs caméras de surveillances étaient alors devenues l’épouvantail d’une Bretagne agricole et agroalimentaire en crise, pour qui la nouvelle taxe avait été « la goutte d’eau » qui faisant déborder leur colère.Pour la famille Cueff de Lampaul-Guimiliau (Finistère), cela fera aussi deux ans, le 26 octobre, que « le malheur » est arrivé. Ce jour-là, le benjamin de la famille, Mickaël, 35 ans, perd sa main droite en ramassant une grenade lacrymogène lancée par les CRS pour disperser les manifestants. Le drame secoue un village déjà dévasté par la fermeture de l’abattoir Gad, annoncée le 11 octobre, privant de leur emploi près de 900 personnes. « Si demain le mouvement repart, j’y vais », assure aujourd’hui, sans hésiter, dans le hangar de sa petite entreprise de vente de matériel agricole, Sébastien, le cadet des Cueff. Dans son camion, il transporte toujours son bonnet rouge d’époque, « prêt à le remettre quand il faudra ». En 2013 c’est « l’injustice » de voir la filière agroalimentaire pénalisée par l’arrivée de la nouvelle taxe sur le transport, qui le pousse à rejoindre les rangs des manifestants.« La guerre n’est pas finie, car la France ne va pas bien », observe-t-il mesurant au quotidien, au contact des éleveurs porcins, les conséquences de la crise agricole. De la cour de son entreprise, Sébastien Cueff voit les bâtiments vides de Gad. « Combien ont retrouvé du travail parmi les salariés ? », lâche-t-il.La question est évidemment rhétorique. A Lampaul on parle de moins de 200 reclassements. Les chiffres définitifs seront bientôt publiés, au moment où, pour les anciens salariés de Gad, l’anniversaire des deux ans du conflit signifiera aussi la fin de leurs droits au chômage. Lire : Le dernier combat des salariés finistériens de Gad« Les ouvriers se sont sentis trahis »Comme beaucoup, Olivier Le Bras a tout récemment terminé une formation en vue de sa reconversion. Ancien découpeur de carcasses à l’abattoir, il aspire aujourd’hui à devenir agent de sûreté dans les aéroports. Mais le marché de l’emploi n’est pas florissant et l’ancien délégué syndical FO s’interroge sur ce qu’il doit, dans ses difficultés à être recruté, à la conjoncture ou à son passé de leader du conflit et de figure des « bonnets rouges ». L’ex-Gad a aujourd’hui pris ses distances avec le mouvement. « Au bout d’un moment, je ne me reconnaissais plus dans les discussions. On se mettait à parler de Bretagne à cinq départements, de langue bretonne… On ne parlait plus d’emploi », raconte-t-il dans sa commune de Saint-Thégonnec (Finistère) où il est devenu, en 2014, adjoint au conseil municipal. Il est aujourd’hui candidat aux élections régionales, sur la liste socialiste emmenée par Jean-Yves Le Drian.A la lutte contre l’écotaxe se sont en effet greffés aux Bonnets rouges des régionalistes, y voyant l’occasion de plaider pour une plus grande autonomie de la Bretagne. « Je voyais bien que ça n’allait rien changer pour nous ; l’abattoir n’allait pas rouvrir », raconte-t-il, le sourire amer.De fait, aujourd’hui, les comités locaux de « bonnet rouges », à l’activité disparate, regroupent surtout un réseau d’individus qui tendent à mettre sur pied des projets bretons (un syndicat, une mutuelle territoriale, une monnaie complémentaire) ou cherchent à peser sur des débats comme la réunification de la Bretagne avec la Loire-Atlantique. Au sein des acteurs historiques du mouvement, l’union ouvriers-agriculeurs a vécu. « Les ouvriers se sont sentis trahis par les agriculteurs », poursuit M. Le Bras, qui fut, dans son combat, accompagné de délégués syndicaux de Doux, Marine Harvest et Tilly-Sabco, qui voyaient aussi leurs emplois menacés.« Nous, on a été avec eux contre l’écotaxe, mais on ne les a jamais vus à la sortie des usines », poursuit-il. L’ex-leader syndical continue toutefois à croire en la sincérité de certains leaders agricoles dans le mouvement, « pas suivis par leurs adhérents ».« Rattrapés par la patrouille »« Certains ont été rattrapés par la patrouille », plaisante Thierry Merret, président de la Fédération départementales des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) du Finistère, qui fédéra agriculteurs et ouvriers et fût l’un des tout premiers à porter le « bonnet rouge ». Dans sa bouche, « la patrouille » ce sont les corporatismes syndicaux ou politiques mis de côté au plus fort du mouvement.Dans ses propres troupes, l’alliance des patrons, que sont les agriculteurs, avec les ouvriers n’a pas toujours convaincu. « Des gens du monde paysan ont commencé à trouver que le mouvement devenait trop politisé », explique-t-il encore.En ligne de mire ? La personnalité clivante de Christian Troadec, maire de Carhaix (Finistère) qui s’est imposé comme l’un des figures centrales du mouvement, et a été régulièrement taxé de récupération politique. Il est aujourd’hui candidat (sous l’étiquette « centre gauche » avance-t-il) aux régionales en reprenant le mot d’ordre des « bonnets rouges », « Vivre, décider et travailler en Bretagne ».Lire aussi :Régionales : des bonnets rouges incontournables en BretagneThierry Merret le confie sans fard, c’est ce risque de récupération politique qui l’a conduit à ne pas tenter de rappeler les « bonnets rouges » à la mobilisation au moment où les Jeunes agriculteurs du Finistère montaient sur leurs tracteurs en direction de Paris en pleine crise agricole. « Pour moi le mouvement va renaître », assure-t-il malgré tout. Il en tient pour preuve le « grand moment » qu’a été la manifestation du 2 novembre 2013 à Quimper. « C’était quelque chose », abonde, dans son hangar à Lampaul-Guimiliau, Sébastien Cueff. « Cette solidarité entre les patrons et les ouvriers, ça a marqué les gens. »Jean-Pierre Le Mat, actuel porte-parole du collectif des « bonnets rouges », y croit aussi. « Le mouvement a montré que l’idée d’insurrection est possible en Bretagne. » Débarrassée des unions de circonstance qui l’ont embrasée, difficile de prédire si elle pourra fédérer à nouveau le ras-le-bol qui couve.Manon Rescan (Lampaul-Guimiliau, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan Le 1er janvier 2016, la France ne comptera plus que treize régions métropolitaines - 12 nouvelles régions et la collectivité territoriale de Corse. Pour les animer, 1 671 conseillers régionaux et 51 membres de l’Assemblée de Corse seront élus les 6 et 13 décembre. La Guadeloupe et la Réunion éliront également un total de 86 conseillers régionaux.Le rôle des conseils régionaux a été accru par la nouvelle loi sur l’organisation territoriale de la République – appelée loi NOTRe – qui répartit les pouvoirs entre les collectivités, en particulier en matière de développement économique. Si les régions partagent encore certaines compétences avec d’autres collectivités, elles seront désormais décisionnaires dans plusieurs domaines :Lire : Que change la loi NOTRe pour les collectivités territoriales ?La gestion des lycées, pas des collèges Les régions conservent la gestion des lycées publics. Elles gèrent leur construction, leur entretien et l’embauche du personnel non-enseignant ; elles proposent également des aides aux lycéens, allant du financement des manuels à l’animation de plates-formes de soutien scolaire.Prévu dans la première mouture de la réforme territoriale, le transfert de la gestion des collèges des départements vers les régions n’aura pas lieu. Les sénateurs l’ont rejeté lors de l’examen du projet de loi.Les conseils régionaux sont également chargés des filières d’apprentissage, qu’ils financent et dont ils décident de l’implantation sur leur territoire.L’organisation des transports Avec la nouvelle répartition des compétences, les régions, qui géraient déjà les TER, deviennent le principal acteur de l’organisation des transports sur leur territoire. L’objectif : définir la stratégie en la matière et l’articulation des différents moyens de transport inter-urbains (bus, trains…). Elles n’interviennent toutefois pas à l’intérieur des agglomérations urbaines (en particulier sur les réseaux de bus urbains).A partir de la rentrée 2017, les régions s’occuperont des transports scolaires, compétence jusque-là dans le giron des départements. Elles pourront aussi, selon les cas, s’occuper des ports.Les régions ne récupèrent toutefois pas, comme prévu dans un premier temps, la gestion de la voirie départementale.La politique de l’emploi La région est confirmée, avec l’adoption de la loi NOTRe, dans ses fonctions d’acteur central de la politique de l’emploi, qui s’articulent à plusieurs niveaux, sans toutefois toucher aux prérogatives de Pôle emploi :L’orientation professionnelle. Pour aider les étudiants, comme les adultes en reconversion, à choisir un parcours professionnel, il existe de nombreuses structures (CROUS, CIO, etc.), que la région est chargée de coordonner.La formation professionnelle. La région attribue des fonds pour la formation professionnelle, avec une évolution ces dernières années. Les conseils régionaux s’orientent de plus en plus vers la formation des demandeurs d’emploi ou encore des salariés issus de secteurs en difficulté.Lire aussi :Etat et régions se battent pour gérer l’emploiLa définition de la stratégie de développement Les régions conservent leur rôle de grand organisateur du développement régional à deux niveaux :La stratégie économique. Les régions définissent leur plan de développement économique et les secteurs sur lesquels elles souhaitent s’appuyer à cette fin. Les conseils régionaux attribuent en conséquence des aides directes aux petites et moyennes entreprises et aux entreprises de taille intermédiaire (aide à la création, aides à l’innovation…).L’aménagement du territoire et l’environnement. Qualité de l’air, gestion des déchets, de l’énergie, plan d’aménagement du territoire… La région définit les orientations dans ces différents domaines, auxquelles devront désormais se soumettre les autres échelons de collectivités (communes, intercommunalités, etc.).Lire aussi :L’environnement s’invite aux élections régionalesConcrètement, la région endosse, dans ce genre de situation un rôle « d’interface » pour la mise en œuvre de projets sur son territoire, résume Romain Pasquier, enseignant-chercheur à l’IEP de Rennes et spécialiste des collectivités territoriales. « Elle fait l’intermédiaire entre l’Etat voire l’Union européenne, par exemple, et les plus petits échelons de collectivité, comme les départements, les intercommunalités et les communes afin de mettre en place sa stratégie. »Le chercheur cite à titre d’exemple le rôle joué par la région Bretagne dans les négociations avec l’Union européenne pour la construction de la Ligne de train à grande vitesse (LGV) qui reliera Rennes et Paris en 1 heure 20. Autre exemple : le projet de « troisième révolution industrielle » de la région Nord-Pas-de-Calais, qui a misé sur la transition énergétique pour la reconversion de son patrimoine industriel.Lire : A Loos-en-Gohelle, la transition verte au pays des gueules noiresUn rôle trop limité ?Pour les partisans d’une vraie décentralisation des pouvoirs, les compétences accrues des régions ne sont toutefois pas suffisantes, d’autant que le parcours législatif du texte de la loi NOTRe a considérablement atténué sa portée au regard de l’ambition de départ du gouvernement.« Les régions françaises, même agrandies, restent des nains politiques et budgétaires face aux autres grandes régions européennes comme les Länder allemands et les communautés autonomes espagnoles », observe Romain Pasquier, fervent partisan d’un élargissement du pouvoir des régions. Les régions voisines ont, par exemple, de plus larges compétences en matière d’éducation ou encore d’économie.Lire aussi :Réforme territoriale : le gouvernement a perdu sa boussole« Le risque, c’est que si les régions ne sont pas mieux dotées financièrement parlant, cela pèse sur leur capacité d’aménagement du territoire », poursuit le chercheur. L’enjeu sera donc pour les régions de parvenir à négocier une plus grande marge de manœuvre budgétaire. Elles attendent aujourd’hui que le Parlement adopte, dans le projet de loi de finances pour 2016, un élargissement du périmètre fiscal.La ministre de la décentralisation et de la fonction publique, Marylise Lebranchu, a promis que les régions percevraient 50 %, au lieu de 25 %, de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises – qui a remplacé la taxe professionnelle –, ce qui représenterait 3,9 milliards d’euros supplémentaires dans leurs budgets.Lire aussi :L’adieu aux armes des élus régionauxCes transferts pourraient permettre de financer les nouvelles compétences de la région en matière de transports. Toutefois, l’Association des régions de France (ARF) estime qu’ils ne permettront pas de couvrir l’ensemble des nouvelles dépenses induites par la loi NOTRe, en particulier celles concernant les aides aux entreprises que les départements n’alloueront plus.« Actuellement, [les départements] consacrent entre 800 et 900 millions d’euros sur des aides ciblées aux TPE [très petites entreprises] qui investissent et qui recrutent. L’abandon de cette compétence au profit des régions doit être compensé financièrement », plaidait ainsi, le 29 septembre, Alain Rousset, président de l’ARF (et de l’actuelle région Aquitaine) et candidat socialiste en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.Les candidats déclarés aux régionalesManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi et Isabelle Rey-Lefebvre « Casser les logiques de ségrégation et d’apartheid » et « lutter contre les discriminations ». Réuni lundi 26 octobre aux Mureaux (Yvelines), le deuxième comité interministériel « égalité et citoyenneté » s’est fixé deux objectifs dans les quartiers prioritaires. Reprenant les termes de Manuel Valls utilisés le 20 janvier après les attentats des 7 et 9 janvier, le gouvernement veut faire de la lutte contre la ségrégation territoriale une priorité.M. Valls entend la mettre en œuvre avec un outil principal : la coercition vis-à-vis des communes refusant la construction de HLM sur leur territoire. Le premier ministre publie ainsi une liste de 36 villes qui se sont toujours montrées rétives à la création des logements sociaux que leur imposait la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) du 13 décembre 2000. Voir notre infographie en grand formatL’objectif est de répartir les HLM avec équité entre toutes les communes d’une même agglomération. L’idée est populaire : selon une enquête du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie publiée en septembre, 80 % des Français interrogés sont favorables à la présence de logements sociaux dans les villes riches, souhait partagé par 70 % des habitants de ces mêmes villes. « Actionner tous les leviers possibles »« Nous avons fait une analyse fine des communes en expansion démographique et qui ont beaucoup construit, mais pas de logements sociaux, explique Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat. Les préfets devront actionner tous les leviers possibles, préemption, délivrance de permis de construire mais aussi mobilisation des logements vacants du parc privé, pour aider ces communes à atteindre leurs objectifs. »Les quatre bilans dressés, par périodes de trois ans, permettent d’établir la carte précise des communes urbaines obstinément réfractaires à la perspective de se doter, d’ici à 2020, de logements sociaux à hauteur de 20 % du nombre de résidences principales, voire 25 % d’ici à 2025 dans les zones dites tendues.Selon le bilan publié au printemps, sur 1 022 communes assujetties à la loi SRU, un tiers d’entre elles n’ont pas atteint leur objectif et 221 ont fait l’objet d’un arrêté de carence, ce qui ouvre au préfet la possibilité d’infliger des amendes, de préempter et de délivrer les permis de construire en lieu et place du maire. Une seconde liste de communes parmi celles déclarées en carence sera publiée d’ici quelques mois.Lire aussi :Patrick Kanner en « visite coup de poing » pour défendre les logements sociauxAmendes multipliées par trois, voire quatre ou cinqJusqu’en 2014, les sanctions étaient peu dissuasives. Le temps de l’indulgence est révolu. Désormais, les préfets feront preuve de fermeté. Des villes ont vu leurs amendes multipliées par trois, voire quatre ou cinq, comme cela est possible depuis 2013, pouvant atteindre 7,5 % du budget communal (contre 5 % auparavant). Dans le Val-de-Marne, Saint-Maur-des-Fossés va devoir acquitter une pénalité triplée de 3,5 millions d’euros, comme Ormesson-sur-Marne (900 000 euros) et Saint-Mandé (450 000 euros).Agde, dans l’Hérault, ville de 25 000 habitants avec 7 % de logements sociaux, doit payer 450 000 euros de pénalité. « L’objectif assigné de 2 900 logements sociaux est matériellement impossible à atteindre étant donné que je délivre des permis pour 100 à 120 logements par an, se défend Gilles d’Ettore, maire (LR) d’Agde. Mais la préemption de l’Etat va nous aider pour rattraper une partie du retard », admet-il.Car l’Etat est passé à l’offensive en préemptant des bâtiments et des terrains, comme il l’a fait à Barberaz, dans l’agglomération de Chambéry, où l’établissement public foncier a capté une villa et deux terrains. « J’ai pris le taureau par les cornes et inscrit dans le nouveau plan local d’urbanisme l’obligation de construire 30 % de logements sociaux. Mais les effets sont longs à se faire sentir », plaide David Dubonnet, maire (divers droite) de Barberaz, commune de 4 500 habitants avec 11 % de logements sociaux. « Ces prochaines années, nous en construirons 300 à 400 et rattraperons notre retard », promet-il.Lire aussi :Logements sociaux : l’Etat préempte des terrains dans une commune du Val-de-MarneLes préfets pourront imposer du logement dans le parc privéL’Etat, pour démontrer que le foncier disponible existe, quoi qu’en disent les maires, a également préempté des terrains à Vence (Alpes-Maritimes), Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Saint-Maur-des-Fossés, Périgny-sur-Yerres et Ormesson-sur-Marne (Val-de-Marne). Les 36 communes carencées seront, en outre, les sites d’expérimentation de la future loi « pour une égalité d’accès au logement », qui sera présentée en conseil des ministres en février 2016.Le texte prévoit que les préfets pourront, faute de logements sociaux, imposer de loger des demandeurs dans le parc privé, à charge pour la commune de payer l’écart de loyer. Les attributions de logements sociaux seront réformées, moins cloisonnées, et devront partout, sauf dans les quartiers sensibles, accueillir un pourcentage encore indéterminé des ménages les plus pauvres (vraisemblablement autour de 30 %).Les communes carencées pourront se voir privées du droit d’attribuer leur contingent de logements sociaux, qui reviendra au préfet : une mesure dissuasive, les maires étant très attachés à leur pouvoir d’attribution.Campagne nationale de « testing »Si le logement reste le gros des annonces du comité interministériel, le premier ministre devrait aussi dessiner une série de mesures de lutte contre les discriminations. Ainsi, une campagne nationale de « testing » sera lancée au premier semestre 2016 sur un échantillon d’entreprises de plus de 1 000 salariés, afin de vérifier que leurs offres d’emploi ne sont pas discriminatoires. Un programme de renouvellement des origines sociales des élèves des écoles administratives sera également lancé à partir de la rentrée 2016, car, selon le premier ministre : « Il n’y a pas assez de hauts fonctionnaires issus des milieux populaires, et ce n’est pas normal ».Le gouvernement entend aussi répondre à l’attente forte concernant les relations entre la police et les habitants des quartiers populaires. Il devrait annoncer l’équipement des policiers de « caméras piétons » qui enregistreront leurs actions en situation d’interpellation et de contrôle d’identité. La mesure avait été expérimentée et Manuel Valls avait déjà annoncé sa généralisation en mars. Si le bilan de l’expérimentation est jugé positif, reste à savoir quand et comment elle sera mise en pratique partout sur le territoire.Lire le post de blog : Les caméras piétons n’en finissent plus d’être généralisées dans la policePar ailleurs, Manuel Valls a annoncé qu’il allait nommer dix délégués du gouvernement dans dix villes ayant des quartiers considérés comme difficiles. Trois communes ont déjà été retenues : Trappes (Yvelines), avec le quartier des Merisiers-Plaine de Neauphle, Mulhouse-Illzach (Haut-Rhin), avec le quartier intercommunal Drouot-Jonquilles, et Avignon (Vaucluse), avec le quartier Monclar-Rocade Sud. Ces délégués, qui agiront « en lien avec le maire », auront pour mission de redonner « force et cohérence à l’action publique locale » a indiqué le premier ministre.Lire sur Les Décodeurs : Logements sociaux, comment votre commune s’en sort-elle ?HLM : la liste des 36 communes pointées du doigt en logements sociauxHLM : la liste des 36 communes pointées du doigt en logements sociauxAquitaine • Le Pian-Médoc (33)Île-de-France • Gournay-sur-Marne (93) • Maisons-Laffitte (78) • Montlignon (95) • Neuilly-sur-Seine (92) • Ormesson-sur-Marne (94) • Périgny-sur-Yerres (94) • Saint-Maur-des-Fossés (94) • Yerres (91)Languedoc-Roussillon • Canet-en-Roussillon (66) • Les Angles (66) • Saint-Georges-d’Orques (34) • Saint-Privat-des-Vieux (30) • Villeneuve-lès-Béziers (34)Provence-Alpes-Côte d’Azur • Carqueiranne (83) • Carry-le-Rouet (13) • Contes (06) • Eguilles (13) • Fréjus (83) • Gémenos (13) • La Crau (83) • Le Cannet (06) • Le Castellet (83) • Les Pennes-Mirabeau (13) • Lorgues (83) • Mimet (13) • Pégomas (06) • Pernes-les-Fontaines (84) • Plan-de-Cuques (13) • Saint-Saturnin-lès-Avignon (84) • Solliès-Toucas (83)Rhône-Alpes • Charbonnières-les-Bains (69) • Chazay-d’Azergues (69) • Collonges-sous-Salève (74) • Reyrieux (01) • Saint-Jorioz (74)Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) « Apaisé, responsable et pacifique. » A l’appel de la famille de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive tirée par un gendarme sur le site du barrage de Sivens dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, un moment de recueillement a été observé dimanche au bord d’un lac de la commune où résidait le jeune botaniste et militant écologiste, à Plaisance-du-Touch, en banlieue toulousaine. Près de 300 personnes sont venues écouter les prises de parole, à l’issue d’un pique-nique organisé par le collectif Testet, la Confédération paysanne et Attac.Lire aussi :La construction du barrage de Sivens est toujours en suspens« Malheureusement, on ne peut pas être à Sivens, a tout d’abord regretté Pascal Barbier, membre du collectif et habitant de Plaisance-du-Touch. Si beaucoup d’émotions remontent aujourd’hui, nous voulons surtout souligner la mémoire de Rémi qui était un non-violent assumé. »Portant à sa veste le badge floqué d’une renoncule, la plante aux couleurs vives étudiée par son fils, Jean-Pierre Fraisse a lu un poème écrit après le drame : « J’ai fait un rêve, Rémi. » Il y souhaite « une France qui ne se mutilera plus avec des grenades offensives ». « Si je ne rêve plus aujourd’hui, j’espère toujours », a conclu le père, très ému.Enquête à relancerMe Claire Dujardin, une des deux avocats de la famille, a fait le point sur les enquêtes et instructions en cours. « Nous craignons que cela débouche sur un non-lieu, a-t-elle déclaré, après avoir eu accès au retour de commission rogatoire déposé en mars par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). L’instruction est en cours, mais il nous paraît totalement anormal que l’enquête soit menée par des gendarmes. Nous réclamons l’audition de nouveaux témoins, directement par la juge d’instruction. » Jean-François Mignard, secrétaire général de la Ligue des droits de l’homme (LDH) a ensuite présenté le « rapport citoyen » rendu la semaine passée par son organisation. Un texte de 80 pages, dans lequel les témoins des affrontements de la nuit du 25 octobre évoquent « une violence démesurée, quasiment martiale » de la part des forces de l’ordre.Lire aussi :La LDH dénonce « un régime de violences policières » à SivensCécile Duflot, comme plusieurs personnalités politiques, était « venue en amie de la famille », mais ne s’est pas exprimée publiquement. Après plusieurs lectures de poèmes, un appel a été lancé pour se rendre à Sivens, où Rémi Fraisse avait trouvé la mort il y a tout juste un an.En milieu d’après-midi, la situation était calme à Sivens. Environ 200 personnes, militants, proches, et membres de la famille ont pu se recueillir sur le lieu du drame, après une marche partie de Gaillac (Tarn), « tolérée » par la préfecture du Tarn et encadrée par un discret dispositif policier. La maire de Lisle-sur-Tarn avait pourtant interdit en fin de semaine tout rassemblement par crainte d’affrontements avec des « pro-barrage ».D’anciens membres de la ZAD (« zone à défendre ») avaient déposé dans la semaine une stèle de 1,8 tonne en hommage au jeune militant. La sculpture représente une main ouverte sur laquelle sont soudés quatre anciens cerclages en fer de roue, représentant le globe terrestre. Pour Jean-Pierre Fraisse, « elle pourrait être la main qui a lancé la grenade, mais portant un monde enfin apaisé ».Lire aussi :D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementauxPhilippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde Jean-Michel Bezat EDF n’est pas prêt à sortir du nucléaire, ni même à en réduire la voilure. Si le plan stratégique CAP 2030 prévoit un doublement des capacités du groupe dans les énergies renouvelables en Europe (à plus de 50 gigawatts) à l’horizon 2030, ses dirigeants comptent bien maintenir la puissance installée de son parc nucléaire à son niveau actuel de 63,4 GW. La hausse de la consommation de courant (véhicules électriques, nouveaux appareils…) permettra en même temps de respecter l’objectif inscrit dans la loi de transition énergétique de ramener de 75 % à 50 % la part de l’électricité nucléaire en France en 2025.Deux jours après la signature avec l’électricien China General Nuclear Power Corporation (CGN) d’un accord pour la construction de deux réacteurs EPR au Royaume-Uni pour 24,5 milliards d’euros (hors coûts de financement), le PDG d’EDF est revenu, vendredi 23 octobre, devant des journalistes, sur l’avenir du nucléaire en France. Jean-Bernard Lévy ne doute guère que l’Autorité de sûreté nucléaire donnera son feu vert à la prolongation à cinquante ans, voire soixante ans, de la durée d’exploitation de « la plupart » des 58 réacteurs français.Lire aussi :Le grand pari chinois d’EDFUne nouvelle génération de réacteursMais le patron d’EDF réfléchit déjà à l’après, convaincu qu’il faudra les remplacer progressivement entre 2030 et 2050. Ce qui suppose une mise en chantier d’un nouvel EPR, en plus de celui de Flamanville (Manche), dès le début de la prochaine décennie. Il ne s’agira pas de cette « tête de série » normande, mais d’un « EPR nouveau modèle » (EPR NM), dont le « design » est réalisé par une équipe composée d’ingénieurs d’EDF et d’Areva. Il est censé être moins coûteux et plus facile à construire – sans sacrifier pour autant la sûreté – que l’EPR actuel : son coût dépasse désormais 8 milliards d’euros à Olkiluoto (Finlande) et atteint 10,5 milliards (en l’état actuel du chantier) à Flamanville, pour des devis initiaux inférieurs à 3,5 milliards.« A partir de 2028-2030, ce n’est pas une science exacte, nous allons commencer à installer en France des EPR nouveau modèle », a indiqué le PDG, précisant que la construction se ferait « par paquets de deux ». « En 2050-2055, on n’en aura plus de la génération actuelle [conçus dans les années 1970-1980], a-t-il ajouté. On aura 30, 35 ou 40 EPR NM. »Jamais ses prédécesseurs, Pierre Gadonneix (2004-2009) et Henri Proglio (2009-2014), n’avaient été aussi explicites sur le renouvellement complet du parc nucléaire. Mais si les prix de gros de l’électricité, actuellement très bas, ne se redressent pas, EDF ne sera plus capable de financer seul un programme qui se chiffrera sans doute à plus de 200 milliards d’euros. « Est-ce qu’EDF a les moyens, aujourd’hui, de reconstruire pour 60 gigawatts de nucléaire sur son bilan actuel ? Je pense que non », a reconnu M. Lévy. Avant de renouveler son parc actuel, l’électricien doit en effet investir 55 milliards pour prolonger jusqu’à 60 ans la durée de vie de la plupart de ses réacteurs actuels et dégager 16 milliards pour ses deux EPR britanniques.Lire aussi :Nucléaire : un deal « Flamanville contre Fessenheim »« Faire entrer des partenaires »Le groupe, qui a toujours piloté ses centrales, en détient 100 % du capital à de rares exceptions près, comme Fessenheim (Haut-Rhin), détenue à un tiers par des électriciens suisses et allemands, ou Chooz (Ardennes), sur laquelle Engie (ex-GDF Suez) a des droits de tirage au pro rata de son investissement initial. Pour le parc français, « la question se posera, le moment venu, de faire entrer des partenaires », a reconnu le PDG.Si rien n’exclut, comme au Royaume-Uni, que des industriels et des investisseurs chinois interviennent, M. Lévy reconnaît qu’une telle décision « relève de l’Etat actionnaire ». Pour « partenaire », le dirigeant d’EDF n’a cité que son concurrent Engie. En 2009, le groupe présidé par Gérard Mestrallet avait été associé au projet d’EPR de Penly (Seine-Maritime) ; EDF y avait renoncé face à la stagnation de la demande d’électricité. Depuis, le lobbying d’EDF a toujours empêché Engie de développer le nucléaire en France. M. Mestrallet confiait récemment n’avoir plus aucun projet dans l’Hexagone.Mais la donne a changé. Depuis la fin de son monopole en 2007 et l’extinction des tarifs réglementés de vente aux gros consommateurs (tarifs verts et jaunes) prévue au 1er janvier, l’opérateur historique subit une rude concurrence. EDF n’est plus la superpuissance d’antan, M. Lévy en a pris acte.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof Deux conseillers régionaux Front national sortants, un ancien cadre de Debout la France et des membres historiques de la Ligue du Sud. Le maire d’Orange (Vaucluse), Jacques Bompard, a présenté vendredi 23 octobre, à Marseille, les six têtes de liste qui porteront la candidature de son Union des droites aux élections régionales des 6 et 13 décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur.Dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, le fondateur de la Ligue du Sud profite des dissensions qui ont secoué le Front national ces derniers mois. Laurent Comas et Lydia Schénardi, tous deux conseillers régionaux sortants, exclus du FN pour leur soutien très explicite à Jean-Marie Le Pen contre la direction du parti, ont franchi le pas de la dissidence.Malgré les récents appels de leur mentor à ne pas « tenter une opération stratégique difficile », ils mèneront l’Union des droites dans les deux départements les plus peuplés de la région. « Jean-Marie Le Pen a dit que sa petite-fille [Marion Maréchal-Le Pen, tête de liste du FN] n’avait pas l’étoffe d’être candidate et pourtant il la soutient, s’étonne Mme Schénardi. Il y a là une grosse ambiguïté et je préfère marcher sur une ligne plus claire. » Hubert de Mesmay, conseiller régional FN sortant, se présentera également sur la liste dans les Alpes-Maritimes où, selon Mme Schénardi, « treize élus Front national » la rejoindront également.Si Laurent Comas et Lydia Schénardi se gardent d’être motivés par « une quelconque rancœur », ils ont multiplié les attaques virulentes contre Marion Maréchal-Le Pen et son équipe de campagne, qui n’ont pas voulu d’eux sur leurs listes.« Ce ne sont qu’alliances dans tous les coins »« Dans les Alpes-Maritimes, le Front national a choisi l’ex-UMP Olivier Bettati, ce qui ne plaît absolument pas aux élus, ni aux électeurs », a lancé Mme Schénardi, avant de s’attaquer à la tête de liste FN : « Marion Maréchal-Le Pen ferait très bien dans le mannequinat mais, à 25 ans, quand on n’a rien géré, on ne peut prendre en charge une entreprise comme la région PACA. » « Voter Marion, c’est voter pour son équipe de carriéristes, d’opportunistes, de traîtres… », a complété Laurent Comas, assurant vouloir « ouvrir les yeux à l’électorat FN ».Alors que Jacques Bompard mènera personnellement la liste dans le Vaucluse et qu’un historique de la Ligue du Sud, Michel Blume, se présente dans les Alpes-de-Haute-Provence, l’Union des Droites recueille un autre déçu en rupture de parti : Olivier Baudry de Vaux, ancien chef de file de Debout La France dans le Vaucluse, sera parachuté dans les Hautes-Alpes, où, précise-t-il, il a « de fortes attaches familiales ». « Debout la France n’a plus de ligne politique depuis des années, justifie M. Baudry, pour expliquer son ralliement à Jacques Bompard. Ce ne sont qu’alliances dans tous les coins. »Crédités pour l’instant de scores anecdotiques dans les sondages, les candidats de l’Union des Droites espèrent rallier à eux une partie des électeurs historiques de l’extrême droite en PACA, en plaçant la lutte contre « l’islamisation du pays » et « la submersion migratoire » en vitrine de leur discours politique. « La représentante du Front national confond le casting de “Plus belle la vie” et le service des gens d’ici, la gauche affairiste est déconnectée du peuple et Christian Estrosi, le candidat Les Républicains, est solidaire de tous les maux qu’il dénonce », pointe M. Bompard, dont les listes ont récolté 2,7 % des voix au premier tour des régionales en 2010. Quant au ralliement à ce Front national hautement décrié entre les deux tours, les candidats de l’Union des Droites n’ont pas souhaité fermer la porte : « Une chose est sûre, conclut Laurent Comas, nous ne céderons pas notre droit d’aînesse pour un plat de lentilles. »Gilles RofJournaliste au Monde 23.10.2015 à 11h42 • Mis à jour le23.10.2015 à 15h01 | Françoise Fressoz Manuel Valls n’en démord pas : le gouvernement réforme et il réformera jusqu’au bout. Alors que la société se crispe et que le président de la République donne l’impression de vouloir apaiser les conflits, le premier ministre revendique sa détermination : « Je m’appuie sur les forces sociales qui veulent avancer, nous sommes à un moment de clarification », a- t il déclaré vendredi 23 octobre. Le premier ministre intervenait au journal Le Monde dans le cadre du Club du Monde de l’économie dont il assurait la séance inaugurale. Il a annoncé que la loi réformant le code du travail serait adoptée avant l’été 2016 et que celle sur le numérique préparée par Emmanuel Macron aurait pour but de « libérer les énergies ».Les divisions de la gauche, celles des syndicats avec le boycott lundi de la conférence sociale par la CGT n’impressionnent pas le premier ministre. « Elles ne nous ont pas empêchés de réformer », plaide-t-il. Pour contourner les blocages, Manuel Valls entend s’appuyer sur les Français qui, dit-il, « acceptent beaucoup plus les réformes qu’on ne le dit ». Il veut aussi consolider les syndicats réformistes car « le dialogue social est le seul moyen de créer une adhésion ».AutocritiqueManuel Valls, qui avait récemment théorisé son réformisme social, entend en faire une arme politique face au thème de la rupture qu’il juge dangereux : « Si le Nord-Pas-de-Calais–Picardie passe au Front national, c’est la fin d’un modèle, la fin d’une certaine vision de la France », dit-il en pointant aussi la menace qui pèserait sur des milliers d’emplois du fait de la fin des subventions européennes.Conscient du scepticisme de l’opinion, le premier ministre va loin dans l’autocritique. « La hausse de la fiscalité, notamment locale, a beaucoup contribué à la montée du rejet d’un système », a-t-il reconnu dans une critique renouvelée du début du quinquennat. Ce n’est pas la première fois que Manuel Valls s’en prend au trop d’impôts, mais cette fois ses termes sont particulièrement sévères : « La hausse de la fiscalité sur les ménages a pénalisé les personnes âgées, elle a fait des dégâts considérables sur les classes moyennes, elle a créé une forme de rupture des Français avec l’impôt », a-t-il dénoncé en ajoutant : « Si c’était à refaire, je ne le referais évidemment pas de la même façon ».Alors que les coupes dans les dépenses publiques créent de fortes crispations à gauche et sur les territoires, Manuel Valls estime qu’il faut poursuivre le mouvement : « Leur niveau trop important entrave l’activité ». Le taux de dépenses publiques atteint aujourd’hui 57,5 % contre 49,4 dans la zone euro selon les statistiques d’Eurostat 2014Dialogue socialSur Air France, le premier ministre affiche sa fermeté et lance un appel aux pilotes. « La compagnie n’a pas d’autre choix que se restructurer. Cela doit de faire sur la base du dialogue social et ça commence par les pilotes. Ils doivent assumer leur responsabilité sinon cela pèsera sur les autres salariés ». Et se fait pressant : « Pour éviter les licenciements il faut que les pilotes reviennent à la table des négociations ». Et de nouveau, il qualifie « d’intolérable » la violence physique qui s’est récemment exercée contre deux cadres dirigeants de l’entreprise.Alors qu’une partie de la gauche accuse François Hollande d’avoir trahi ses engagements et de remettre en cause les acquis sociaux, Manuel Valls défend la nécessité de l’adaptation permanente « mais dans le cadre du dialogue social et avec des valeurs : le travail l’émancipation de l’individu, l’égalité, la protection des salariés ». Evoquant le projet d’accord sur le financement des retraites complémentaires auquel sont parvenus le patronat et les syndicats réformistes, il revendique « le droit à la retraite à la carte » plutôt que le recul de l’age de départ à 63 ans. De même, entend-il encadrer le développement des activités numériques mais avec souplesse, ce qui veut dire beaucoup, car dans ce domaine tout est en train d’exploser, le temps et l’organisation du travail. « Si la loi doit servir à quelque chose, c’est libérer les énergies », plaide-t-il. Emmnauel Macron ne le démentira pas.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Barroux (Notre-Dame-des-Landes - envoyé spécial) Les avertissements du premier ministre sur les débuts imminents du chantier du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes, ont beau se multiplier, les opposants continuent de rejoindre la zone à défendre (ZAD). Mardi 20 octobre, devant les députés, Manuel Valls a réaffirmé « l’engagement du gouvernement et donc de l’Etat pour la mise en œuvre de ce projet et pour que cessent ces mises en cause de l’autorité de l’Etat de la part d’une minorité violente ».Dans le bocage nantais, les « zadistes » assurent, eux, leurs positions. Le 10 octobre, un nouveau groupe d’une douzaine d’occupants a pris possession d’une maison de 160 m2 abandonnée par ses locataires il y a quatre ans, à la Noë Verte, destinée à réaliser une conserverie et à servir d’habitation pour ces jeunes de l’agglomération nantaise pour la plupart.Jeudi matin, alors que l’occupant « officiel » – qui a inscrit son nom sur la boîte aux lettres à l’entrée du chemin menant à la bâtisse – était convoqué par le tribunal administratif de Nantes pour se voir signifier, ou non, son expulsion, Serge, John, Marie, Pierre… offraient à la cinquantaine de personnes venues les soutenir, leur première production de conserves, de la crème de châtaignes ramassées dans les bois menacés de destruction par le nouvel aéroport.Caravanes disséminées dans les boisMalgré la convocation en référé, une procédure dictée par l’urgence, la présidente du tribunal a renvoyé l’audience au 29 octobre. Aux côtés de ce groupe fraîchement débarqué dans la ZAD, les plus anciens mènent des projets aussi variés que du maraîchage, de l’élevage, une boulangerie, une auberge ou, simplement, l’occupation de la zone : une vingtaine de lieux où les militants adoptent de nouvelles pratiques agricoles et un mode de vie en rupture avec le système actuel.Des maisons et des fermes auxquelles il faut ajouter des dizaines de cabanes ou de simples caravanes disséminées dans les bois et les taillis de cette zone de quelque 1 650 hectares où devraient être construits l’aérogare, les deux pistes et les parkings de la plate-forme aéroportuaire.Certains, comme on l’a vu à l’occasion des confrontations violentes avec les gendarmes venus les expulser lors de l’opération « César », en octobre et novembre 2012, sont de nouveau prêts à en découdre avec les forces de l’ordre et les représentants de Vinci, concessionnaire du futur Aéroport du Grand Ouest.Lire aussi :Pays de la Loire : batailles autour d’un aéroportLes occupants devraient bénéficier d’un répit, car de nombreuses procédures juridiques sont en cours ou à venir. Le gouvernement s’était engagé à ne pas démarrer le chantier tant que toutes les démarches n’auraient pas été épuisées. Le 17 juillet, le tribunal administratif de Nantes rejetait les ultimes recours déposés par les opposants sur les arrêtés préfectoraux « loi sur l’eau » et « espèces protégées ».Velléités gouvernementalesLes opposants ont fait appel de la décision. Ils attendent également un nouvel arrêté, sur une espèce protégée oubliée, le campagnol amphibie. La préfecture de Loire-Atlantique assure qu’il devrait être publié avant la fin de l’année. Il sera aussitôt attaqué devant le tribunal. Le petit rongeur, d’une vingtaine de centimètres, pourrait permettre de gagner plusieurs mois. Au printemps, les déménagements d’autres espèces, en période de reproduction, seront impossibles. Tout comme les expulsions en période hivernale (du 1er novembre au 31 mars), alors que plusieurs procédures sont en attente.Lire aussi :D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementauxLes opposants, autour de l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport et du Collectif des élus doutant de la pertinence de l’aéroport, font aussi appel à l’Union européenne (UE). Le 18 octobre, ils ont écrit à la commission des pétitions du Parlement européen et à la Commission européenne, pour les alerter sur les velléités gouvernementales de démarrer le chantier. L’UE avait mis en demeure la France pour la non-conformité du projet de Notre-Dame-des-Landes quant à l’obligation de prendre en compte les effets cumulés sur l’environnement des différents chantiers, l’aéroport mais aussi les dessertes routières et ferroviaires prévues.Rémi Barroux (Notre-Dame-des-Landes - envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Oubliée la grande manifestation unitaire du 15 mars contre le projet de loi santé et le tiers payant généralisé. Oublié le médiatique mouvement de fermeture des cabinets médicaux pendant les vacances de Noël. C’est en ordre dispersé que plusieurs syndicats de médecins libéraux ont appelé leurs adhérents à fermer leurs cabinets samedi 3 et lundi 5 octobre, une semaine avant la fin des élections professionnelles dans le secteur. D’ici le 12 octobre, 120 000 médecins libéraux doivent élire pour cinq ans leurs représentants au sein des unions régionales des professionnels de santé (URPS), les interlocuteurs des agences régionales de santé (ARS) l’organisation des soins dans les régions.D’ici-là, les responsables syndicaux se livrent à une surenchère d’actions et de formules chocs pour se démarquer de leurs concurrents. Dénonçant dans la loi de santé une « tentative d’assassinat » de la médecine libérale, la Fédération des médecins de France (FMF), le syndicat des médecins libéraux (SML) et le Bloc (chirurgiens), trois organisations minoritaires particulièrement radicales dans leur rejet du texte porté par la ministre de la santé Marisol Touraine, ont appelé à une « grève des consultations et des gardes » dès le samedi 3.« Mascarades désordonnées »A partir du 5, l’appel est porté par MG France, majoritaire chez les généralistes. « Certains nous ont appelé pour dire qu’ils allaient fermer leurs cabinets deux ou trois jours, voire même toute la semaine », prévient Claude Leicher, son président, bien conscient que l’absence d’une date commune « altère la lisibilité » du mouvement. La Confédération des syndicats de médecins français (CSMF), majoritaire chez les médecins libéraux, a pour sa part refusé de se joindre à ces appels, dénonçant même des « mascarades désordonnées et électoralistes ».« La seule habileté du gouvernement, c’est d’avoir su rompre l’unité syndicale d’opposition à la loi », reconnaît Jean-Paul Hamon, le président de la FMF, au vu des dates retenues pour la tenue du scrutin. « Mais si Marisol Touraine pense que ça va se calmer après la proclamation des résultats le 16 octobre, elle se trompe lourdement », dit-il, en appelant à une nouvelle manifestation unitaire lors de l’examen du projet de loi santé en deuxième lecture à l’Assemblée nationale en novembre. Les députés devraient alors retablir le tiers payant généralisé, programmé par le gouvernement pour la fin 2017 et supprimé par les sénateurs le 18 septembre.Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, a lui aussi appelé, vendredi 2 octobre, à « un grand mouvement de révolte unitaire de tous les médecins, de toutes spécialités et de toutes sensibilités » dans quelques semaines. A cette date, les résultats des élections auront toutefois peut être redessiné le paysage syndical alors même que devraient s’ouvrir les négociations conventionnelles avec l’Assurance Maladie. Réclamant pour certains une revalorisation du tarif de la consultation à 30 voire à 40 euros alors même que l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) va être plafonné à un taux historiquement bas de 1,75 %, ces négociations s’annoncent d’ores et déjà houleuses.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Collectif Le dimanche 4 octobre, la Sécurité sociale aura 70 ans. Un âge vénérable, qui force l’admiration, pour ce qui est le plus grand projet politique de l’histoire contemporaine : depuis l’apparition de la Sécurité sociale, les hommes et les femmes ne sont pas laissés seuls face aux drames de la vie. La maladie, les accidents, le chômage sont des risques, mais la solidarité est là pour que la vie continue.Une fois le temps de la célébration venu, cet anniversaire laissera pourtant un goût amer. Aujourd’hui, la Sécurité sociale de 2015 n’est plus dans le même état qu’en 1945.Lire aussi :Le régime des retraites bientôt à l’équilibreD’abord aux yeux des Français. Dans l’imaginaire collectif, la protection sociale n’est plus un projet politique émancipateur, issu du Conseil national de la Résistance. En 2015, la « Sécu » se résume pour nous à une feuille de soins ou un guichet. Un malaise s’est installé, qui se traduit d’un côté par un discours virulent contre des « profiteurs » souvent fantasmé, de l’autre par un non-recours à la protection sociale dans des proportions endémiques.Car les Français les plus modestes, ceux que certains politiciens aiment décrire comme des « assistés », ne se tournent plus naturellement vers la Sécurité sociale : près de la moitié des Français qui auraient droit au revenu de solidarité active (RSA) ne le demanderont jamais ; la proportion est la même pour la couverture maladie universelle (CMU) complémentaire.Vieux jeuQu’est-ce qui pousse tant de Français à renier la « Sécu « à la veille de ses 70 ans ? Difficile de ne pas voir que la « Sécu » paraît vieux jeu, à côté de la plaque, mal à l’aise pour répondre à l’évolution des risques sociaux. Les accidents de travail de 2015 ne sont plus ceux de 1945 : le « burn-out » ou l’épuisement au travail, conséquence d’une économie de services mise sous pression boursière, n’a plus grand-chose à voir avec les membres mutilés des ouvriers agricoles. Les familles de 2015 ne sont plus celles de 1945 : de nouvelles recompositions les traversent, de nouvelles fractures aussi.Ainsi, la principale cause de pauvreté chez les familles monoparentales est souvent le non-versement d’une pension alimentaire suite à un divorce, un phénomène qui concernait une infime minorité des familles en 1945. Surtout, la France de 1945, ouvrière, jeune, du plein-emploi, n’existe plus.Lire aussi :Hôpitaux, Sécurité sociale… comment font nos voisins ?Inventée hier pour protéger les travailleurs, la Sécurité sociale doit aujourd’hui faire face à l’allongement de la durée de vie et au chômage de masse : comment protéger après le travail ? comment protéger hors du travail ? Dans une société où la retraite moyenne est à 1 206 euros nets quand le prix moyen d’une place en maison de retraite dépasse 1 800 euros, dans une société où une personne de plus de 80 ans sur sept aura la maladie d’Alzheimer, dans une société où le chômage des jeunes n’est pas redescendu sous la barre des 15 % depuis plus d’un quart de siècle, il faut reconnaître que notre Sécurité sociale protège mal.Rien d’étonnant que le premier sujet d’angoisse des Français soit, selon une étude récente du Credoc, les pensions de retraite ou que la jeunesse de France soit massivement encline à l’expatriation… Qu’allons-nous faire des 70 ans de la Sécurité sociale ? Pour notre jeune génération, répondre à cette question c’est aussi dire ce que nous voulons faire de nos 70 ans.Nous voulons que pour nos 70 ans, on nous dise que la Sécurité sociale est un sujet trop important pour qu’elle soit confiée aux marchés financiers. Aujourd’hui, de puissants groupes de cliniques ou de maisons de retraite privées sont cotés en bourse, tandis que les mutuelles grignotent les prérogatives de la « Sécu ».Véritablement universelleDemain, la protection sociale devra repasser sous le contrôle des citoyens, avec la nationalisation des organismes privés de Sécurité sociale. Les mutuelles dites « complémentaires » pourraient ainsi être absorbées par la Sécurité sociale, pour le plus grand bien commun : le déficit de l’assurance maladie s’élève chaque année à 8 milliards d’euros, tandis que les surcoûts de gestion et de publicité des mutuelles privées avoisinent les 8 milliards.Nous voulons également que pour nos 70 ans, on nous dise que chaque Français contribue à la solidarité et en reçoit équitablement le produit. Dans une France qui ne connaît plus le plein-emploi, il n’y a aucune raison que les seuls travailleurs participent au financement de la Sécurité sociale. Tout citoyen doit être mis à contribution, y compris les retraités les plus aisés. En retour, la Sécurité sociale devra devenir véritablement universelle.Stop au RSI (régime social des indépendants), à la MSA, aux Agirc-Arrco et à tous ces acronymes barbares : les régimes de protection doivent être fondus en un seul socle, qui garantisse la même sécurité, que l’on soit artisan, agriculteur ou fonctionnaire. Nous voulons enfin que pour nos 70 ans, on nous dise que la bureaucratie ne peut pas tenir lieu de politique sociale.Aujourd’hui, on n’a pas droit à la protection sociale, on consomme de la protection sociale. Demain, la protection sociale devra se réconcilier avec la démocratie et l’individu devra s’y trouver au cœur. Les enjeux liés à l’allongement de la durée de vie ne pourront pas être traités à un guichet, ils devront être traités dans les familles, sur le lieu de travail. Ce ne sont pas les guichets qui prennent soin des malades, des enfants, des personnes âgées. Ce sont toujours en fin de compte des proches, bien souvent des aidants familiaux, dont quatre millions de salariés.Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, leur présence est indispensable : pourquoi les entreprises n’intégreraient pas ce nouveau fait social, en prévoyant des mécanismes d’incitation (préretraites, temps partiel) ? Pourquoi ne pas prévoir un « service familial », sur le modèle du service civique, pour permettre aux aidants familiaux de participer à une société plus juste, plus respectueuse de nos aînés ?Sur les ruines d’une France sortie de la guerre, le rêve de la Sécurité sociale est devenu réalité il y a 70 ans. Sur les décombres de la crise de 2008, notre génération aura le devoir de réenchanter ce rêve.Le réseau « Inventons demain » fédère de jeunes élus socialistes de terrain. Créé à la suite de l’Affaire Cahuzac, Inventons Demain rassemble plus d’une centaine de membres, essentiellement dans les zones dites « périphériques ». La liste complète des rédacteurs de cette tribune est consultable sur www.inventonsdemain.frCollectif 02.10.2015 à 14h47 • Mis à jour le02.10.2015 à 14h49 Dominique Sopo, président de SOS RacismeIl y a quelques jours, Nadine Morano se rendait au Liban pour visiter un camp de réfugiés syriens. À cette occasion, elle a posé d’un air épanoui pour une photo où apparaissent les visages juvéniles et radieux de deux petites réfugiées. Qu’elles étaient heureuses ces réfugiées de se serrer avec affection et simplicité contre une personne qu’elles pensaient s’intéresser à leur sort ! À peine deux semaines plus tard, elle se réclame de cette visite de terrain pour se lancer devant des millions de téléspectateurs dans une tirade pleine de haine et de rejet à l’endroit des réfugiés.En somme, elle a trahi le sourire de ces deux enfants. Je n’attends pas qu’elle en éprouve de la honte. Je l’en crois malheureusement bien incapable. Sa tirade, elle l’a faite en les abandonnant au racialisme le plus abject et en exprimant un rejet sans fard des musulmans, des étrangers et de leurs enfants. Sa « défense » de la « race blanche », tout droit sortie des égouts de l’Histoire tragique dans laquelle nous précipitèrent naguère de telles pensées, la place clairement à l’extrême droite, bien qu’elle camoufle cette évidence en se réclamant d’un parti – Les Républicains – dont elle salit le nom. Élue par les Français et siégeant à l’Europe, elle réussit l’exploit par la même occasion de trahir l’idéal européen – né des décombres d’une seconde guerre mondiale dont les carburants les plus puissants furent le racisme et l’antisémitisme – ainsi que l’idéal de notre pays.Une insulte aux générations passéesDe notre pays, elle déshonore les combats et insulte les générations passées sans oublier de cracher à la face des générations qui en sont aujourd’hui l’incarnation vivante. Je ne sais pas ce qu’est sa France, ou plutôt je le sais trop bien. Je vais donc lui parler de ma France, à travers quelques éléments qui auront peut-être l’intérêt de la distraire, à défaut de la toucher. Mon père étant orphelin de naissance, je n’ai connu que deux grands-parents, les parents de ma mère. Mon grand-père s’appelait Eugène, ma grand-mère s’appelle Fernande. Ils vivaient là où je suis né, à Valenciennes, dans une région alors – déjà – en plein désastre économique.Mme Morano aura peut-être deviné à leur prénom que mes grands-parents sont deux spécimens de ce que vous appelez la « race blanche ». Encore que, du côté de mon grand-père à tout le moins, la remontée dans l’arbre généalogique indique une ancienne ascendance espagnole, ce qui n’exclut donc pas la présence lointaine de quelques juifs et musulmans de l’Andalousie. Lorsque mon père – dont je précise qu’il est né au Togo et que sa conception du monde classerait dans la case de la « race noire » - rencontra ma mère, mes grands-parents ne virent pas un Noir. Ils virent un gendre. Lorsque des enfants naquirent de cette union, mes grands-parents ne virent pas des métis, ils virent leurs petits-enfants. Précieux soutien à une époque alors pétrie de préjugés et dont nous nous plaisions à croire qu’elle était révolue.J’imagine sans mal les remarques que durent subir mes grands-parents, qui aggravèrent leur cas en ayant plusieurs de leurs filles qui se marièrent à des hommes venus de l’Afrique subsaharienne. Je connais les insultes les plus outrageantes que durent subir mes parents et mes tantes, parfois jusque sur les murs publics. J’ai lu plusieurs lettres à moi adressées et dans lesquelles les auteurs exprimaient très clairement ce qu’ils pensaient d’une femme blanche qui était mariée à un homme noir. Ceux qui portaient l’idéal de la France, ça n’était pas et cela ne sera jamais les aboyeurs racistes qui, à l’instar du comportement de Madame Morano, ont toujours cru pouvoir se comporter en cons glorieux.La France s’incarne dans des grands combats et dans des petits moments d’une grâce infinie. Elle s’incarne dans Eugène et Fernande, qui tirèrent de leur condition populaire un humanisme qui vous a abandonnée si tant est qu’il vous ait déjà accompagnée. La France, Madame Morano, s’incarne lorsque Camille Desmoulins proclame à l’Assemblée, face à ceux qui agitent la peur de la fin des colonies si l’égalité venait à y progresser, cette phrase mémorable : « Périssent nos colonies plutôt La France » s’incarne lorsque, face au déferlement antisémite qui balaya la France lors de l’Affaire Dreyfus, Emile Zola rédigea son « J’accuse… ! » et naquit la Ligue des Droits de l’Homme. La France s’incarne lorsque, au moment où l’honneur, la fierté et l’espoir étaient rentrés dans la nuit de la Collaboration, des hommes et des femmes, de toutes origines, de toutes nationalités et de toute couleur fusionnèrent, au nom de leur survie individuelle mais aussi et même surtout au nom des idéaux de notre pays, dans la Résistance.Les visages de la France dans cette nuit tragique, c’étaient le visage du Général de Gaulle dont Mme Morano se réclame outrageusement, les visages de l’Arménien Missak Manouchian et des Juifs étrangers des FTP-MOI, les visages des Guyanais Félix Éboué et Gaston Monnerville, le visage de Joséphine Baker, le visage de Jean Moulin, les visages des tirailleurs sénégalais qui contribuèrent à la libération de la France et au statut de vainqueur dont nous pûmes grâce à eux nous targuer dans l’Après-guerre, les visages des goumiers marocains dont elle ignore peut-être qu’ils jouèrent un rôle décisif dans la victoire de Monte Cassino et donc dans la libération de l’Italie où elle a quelques origines et bien sûr les visages d’une cohorte d’anonymes qui n’oubliaient pas que l’essentiel n’était pas dans le délire de la race mais bien dans la communion d’une Humanité qu’il s’agissait de refonder sur les bases d’une égalité réaffirmée.La France s’incarne lorsque, dans les années 1980, la jeunesse de notre pays se leva contre racisme et fit le plus beau des rêves : celui de mettre à bas cette vieille haine qu’elle cherche aujourd’hui à réactiver. La France respirait de beauté lorsque des centaines de milliers de manifestants défilaient pour refuser que l’on tergiverse sur la nationalité française des enfants d’Algériens ou pour marquer dans l’espace public leur refus des outrages du racisme. La France s’incarne lorsque la République, malgré sa longue compromission coloniale, ouvrit ses bras aux réfugiés et aux migrants d’Italie, d’Espagne, de Pologne, de Belgique, de Russie, du Portugal, du Maghreb, de l’Afrique subsaharienne et de l’Asie du Sud-est.La France s’incarne lorsque de cette myriade d’histoires, de peuples, de cultures, de trajectoires individuelles se poursuit, se déploie et se réinvente une Nation. Voilà ce qu’est la France. Un pays dont on sait qu’il est beau lorsque des gens, fracassés par la vie, désirent le rejoindre en se disant que c’est dans ce pays-là qu’un avenir est possible pour eux et pour les enfants. Par le fait de personnes comme Mme Morano, c’est avec tristesse que je constate d’ailleurs que, pour la première fois depuis très longtemps, les réfugiés considèrent la France comme un pays à éviter. L’époque est à la régression et elle compte manifestement tirer les marrons du feu en y jouant un rôle ou en s’abandonnant à la pente de l’amoralité.Lorsque le temps sera au souvenir, la France, malgré Mme Morano et malgré ceux qu’elle suit et qui la suivent, sera un pays dans lequel il sera enfin normal de s’appeler tout aussi bien Audrey, Mohamed, Fatou, Patrick, Elie ou Li Mei. Elle aura juste contribué à retarder ce moment de l’advenue de cette pleine réalisation de la promesse républicaine. Ce moment, nous ferons en sorte qu’elle la retarde le moins possible. 02.10.2015 à 06h44 • Mis à jour le02.10.2015 à 15h51 | Françoise Fressoz Comme elle l’aimait son «  Nico  » ! C’était en 2007, la campagne magique, celle où le patron de l’ex-UMP, aujourd’hui LR, emballait l’électorat populaire à coups de formule magique  : « Travailler plus pour gagner plus.  » Nadine Morano, l’ancienne chiraquienne, était aux premières loges, ralliée depuis 1995 à l’enfant terrible de la droite, qui la bluffait par sa niaque, son culot, mais aussi son projet  : remettre en marche l’ascenseur social, valoriser le travail, le mérite, le salaire, comme aux plus beaux jours des «  trente glorieuses  ».«  La France qui se lève tôt  », c’était elle   : père chauffeur routier, mère standardiste, enfance passée dans une barre sur les hauteurs de Nancy, la députée de Meurthe-et-Moselle revendiquait avec force ses origines et son «  gaullisme  », dont Nicolas Sarkozy était à ses yeux l’unique et digne héritier.En campagne, l’élue ne se contentait pas de porter les couleurs de son héros, elle vivait littéralement le sarkozysme à sa façon, le verbe haut, jamais avare d’une provocation, mais qu’importe, elle était «  sa Nadine  » qui, sèchement battue aux municipales de 2008, n’en a pas moins été promue, dans la foulée, secrétaire d’Etat à la famille.« Si tout le monde s’était crevé la paillasse, on y serait arrivé »Immense fierté et fin du rêve   : en 2012, «  Nico  » est à la peine et «  Nadine  », qui se sent sur la touche, ne décolère pas contre «  ces chochottes du gouvernement qui ne font pas campagne  » et semblent déjà se résoudre à la défaite. «  Si tout le monde s’était crevé la paillasse, on y serait arrivé  », fulmine-t-elle. Le soir de la défaite, les yeux pleins de larmes, elle monte illico l’association Les Amis de Nicolas Sarkozy.Son sarkozysme n’a pas pris une ride, mais il a changé de nature. Le «  Travailler plus pour gagner plus  » a échoué. Place désormais à l’identité nationale. Quand le débat a été lancé, fin 2009, Nadine Morano a été l’une des premières à déraper avec sa tirade sur «  le jeune musulman  » dont elle attend «  qu’il aime la France, qu’il trouve un travail, qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers  ».« Un pays judéo-chrétien, de race blanche »Puis est venue l’obsession antivoile qui la fait fustiger, en août 2014, sur son compte Facebook, une femme voilée qu’elle a photographiée sur une plage. Deux mois plus tard, gare de l’Est, elle signale une autre femme à la police, en croyant qu’elle porte la burqa alors qu’il s’agit d’un niqab. «  Qu’est-ce qui vous dit qu’elle ne dissimulait pas des explosifs  ?  », se défend-elle. Samedi, sur France 2 elle est allée au bout de sa pensée en décrivant, sous estampille gaulliste, la France comme «  un pays judéo-chrétien, de race blanche  ».Nicolas Sarkozy a mis quatre jours à réagir, brusquement débordé par son ex-groupie dont il a accompagné l’évolution à grand renfort de déclarations musclées sur «  la fuite d’eau  » des migrants, les «  risques de désintégration de la société française  » ou encore «  la frontière  », seule façon, à ses yeux, de récupérer l’électorat populaire qui a fui vers Marine Le Pen. Encore fallait-il y mettre un minimum de doigté. Nadine Morano n’a jamais su, incarnant l’édifiante histoire de la dérive sarkozyste.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Ceux qui attendaient un verdict tranché, à même, soit de valider la politique économique du gouvernement, soit d’en souligner les limites, en seront pour leurs frais. Au lendemain de la présentation en conseil des ministres du projet de loi de finances 2016, les prévisions de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dressent un tableau en demi-teinte de l’économie hexagonale pour la fin de l’année.« Le produit intérieur brut (PIB) français a déçu au deuxième trimestre [avec une croissance nulle, après + 0,7 % au premier trimestre], après un début d’année dynamique. Mais les vents favorables qui existaient il y a trois mois [recul du pétrole, de l’euro et mesures de soutien du gouvernement] sont encore bien présents », a résumé, jeudi 1er octobre, Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee.Lire aussi :Des indicateurs économiques toujours contrastés en FranceParmi les bonnes nouvelles, la demande des ménages reste bien orientée, souligne l’Institut. Ces derniers « bénéficient de salaires qui augmentent encore, alors que l’inflation reste basse » en raison du repli des cours du pétrole, détaille M. Passeron. Le pouvoir d’achat devrait ainsi augmenter de 1,7 % en 2015. Un record depuis 2007.Des chefs d’entreprise plus confiantsQuant aux exportations, elles bénéficient d’un euro bas et du dynamisme des partenaires commerciaux européens de la France, ainsi que des succès commerciaux tricolores en matière navale et aéronautique, Airbus et Rafale en tête.Côté entreprises, le climat des affaires, c’est-à-dire le regard que portent les chefs d’entreprise sur la conjoncture hexagonale, « s’est de nouveau amélioré cet été ». Il a notamment décollé dans les services, longtemps restés à la traîne de l’industrie, et s’établit, au total, à un plus haut de quatre ans en France pour le mois de septembre. Les marges des entreprises se sont également nettement redressées au premier semestre : elles devraient atteindre 31,3 % sur l’ensemble de l’année 2015, contre 29,5 % un an plus tôt. Un rebond dû autant à la faible facture pétrolière qu’aux mesures mises en place par le gouvernement pour relancer l’économie (crédit d’impôt compétitivité emploi, ou CICE, et pacte de responsabilité).Lire aussi :Deux ans après sa mise en place, l’efficacité du CICE fait toujours débatMais ces bonnes nouvelles doivent être relativisées : les entreprises tricolores restent toutefois moins rentables que début 2011 (31,7 %) et nettement en-deçà de leur niveau d’avant la crise financière (33,7 % fin 2007).C’est bien là que le bât blesse : malgré un alignement des planètes inédit depuis huit ans, la France reste engluée dans une croissance poussive et heurtée, qui la place à la traîne de la zone euro.L’ingrédient manquant : l’investissement« L’ingrédient qui manque à la reprise française par rapport [aux pays voisins], c’est l’investissement dans le secteur de la construction », souligne l’Insee. Les dépenses en logement des ménages ont payé un lourd tribu à la crise : elles ont chuté de 25 % depuis 2007 et devraient continuer de reculer au second semestre. De quoi peser pour 0,4 point de PIB sur les prévisions de croissance tricolores.Lire aussi :La déprime du secteur de la construction s’installe dans la duréeConséquence : la hausse du PIB devrait atteindre 1,1 % en 2015, légèrement au-dessus de la prévision du gouvernement (1 %) mais en-dessous de la précédente estimation de l’Insee (1,2 %). « C’est mieux qu’au cours des trois dernières années, où l’on avait en moyenne + 0,4 %, mais c’est moins que dans la zone euro, où la croissance devrait atteindre 1,6 % cette année », indique M. Passeron. Dans le détail, la hausse du PIB devrait atteindre 0,2 % au troisième trimestre, puis 0,4 % au quatrième.Surtout, en dépit d’une demande robuste, de conditions de financement arrangeantes et d’une rentabilité retrouvée, le franc redémarrage de l’investissement des entreprises, attendu comme le Graal pour une véritable reprise économique, se fait toujours désirer. Il devrait « accélérer modérément » au second semestre, note l’Insee, à + 0,5 % au troisième trimestre et 0,6 % au quatrième.Trou d’airPas assez pour inverser la courbe du chômage. L’emploi en France devrait augmenter de 116 000 postes en 2015, après seulement 24 000 en 2014, grâce au double effet de la reprise et des mesures de soutien économique (CICE et pacte de responsabilité). De quoi compenser l’augmentation de la population active, donc stabiliser le taux de chômage (10,3 % fin 2015 en France, dont 10 % en métropole). Mais pas le faire reculer…Lire aussi :La reprise reste trop fragile pour créer des emploisAu final, « l’activité devrait progresser par à-coups, et le troisième trimestre pâtira encore de la baisse temporaire de la production industrielle, survenue au printemps et en juillet », souligne M. Passeron. Un trou d’air a priori dû à des facteurs ponctuels (grèves, arrêts techniques d’usines) mais qui « tranche avec les réponses optimistes des chefs d’entreprise à nos enquêtes de conjoncture », souligne Dorian Roucher, chef de la division synthèse conjoncturelle de l’Insee.Une croissance en éternelle convalescence, une forte demande qui n’incite ni à pousser les feux de la production, ni à investir… Ces paradoxes font perdre leur latin à plus d’un économiste. Et accréditent l’idée, de plus en plus répandue, que la période actuelle de sortie de crise diffère beaucoup des précédentes. « En France, on assiste à un phénomène de rétention de main d’œuvre : les chefs d’entreprises sont nombreux à indiquer qu’ils peuvent encore produire plus sans embaucher davantage », souligne Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui estime ce sureffectif à 85 000 postes.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.10.2015 à 18h13 Pour la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), priver des parents étrangers d’allocations pour leurs enfants venus en France en dehors de la procédure de regroupement familial n’est pas discriminatoire. C’est le sens d’un arrêt rendu par la CEDH mardi 29 septembre, douchant les espoirs des milliers de familles concernées.Dans cette affaire, des familles congolaises se battent depuis des années pour que la Caisse d’allocations familiales (CAF) prenne en compte tous leurs enfants dans le calcul de leurs prestations. Elles accusaient la France de discrimination et d’atteinte à la vie familiale. D’après les juges européens, les requérants ont certes subi une différence de traitement par rapport à des familles françaises. Cependant cette différence « n’est pas exclusivement fondée sur la nationalité, les requérants s’étant vu refuser les allocations familiales en raison du caractère irrégulier de l’entrée en France de leurs enfants, conséquence d’un comportement volontaire contraire à la loi », ont-ils tranché, dans une décision définitive.Le fait de réserver les allocations familiales aux enfants nés en France ou venus sur le territoire par le biais du regroupement familial repose sur une « justification objective et raisonnable », a encore estimé la Cour, qui a déclaré à l’unanimité les requêtes irrecevables.Cette situation concernerait 9 000 enfants étrangers en FranceL’avocate de l’une des familles déboutées, Me Hélène Gacon, a déploré une « décision très sévère et très inquiétante ». Ses clients, un couple de Congolais résidant dans la banlieue de Rennes, ont quatre enfants, mais seuls les deux plus jeunes, nés en France, sont « reconnus » par la CAF. Les deux aînés, nés en République démocratique du Congo et arrivés en France en 2002, ne sont pas pris en considération car ils n’ont pas rejoint leurs parents selon la procédure de regroupement familial.Saisie de cas similaires, la Cour de cassation avait donné raison en 2004 aux familles étrangères avant d’opérer un changement de jurisprudence en 2011. C’est ce revirement que les familles concernées contestaient devant la CEDH.Selon l’économiste Antoine Math, de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), ce problème concernerait au maximum 9 000 enfants étrangers en France. Les ressortissants de pays liés à l’Union européenne par un accord d’association (notamment les Algériens, Marocains, Tunisiens et Turcs) ne sont pas concernés par ces restrictions, la Cour de cassation ayant jugé en 2013 qu’en vertu de ces accords ils devaient bénéficier des mêmes prestations familiales que les Français.Les autres nationalités – par exemple des Chinois, Haïtiens, Colombiens, Vietnamiens, Comoriens… – ne bénéficient pas d’un tel accord et peuvent donc tomber dans le cas où leurs enfants sont ignorés par les CAF. Il s’agit souvent de familles entrées de manière irrégulière sur le territoire et qui ont ensuite été régularisées. Samuel Laurent et Mathilde Damgé Ce qui n’aurait pu être qu’une sortie médiatique de plus s’est transformé en feuilleton. Lorsque Nadine Morano a affirmé, samedi, durant l’émission « On n’est pas couché », sur France 2, que la France était un « pays de race blanche », elle s’attendait forcément à susciter des réactions indignées, mais elle ne pensait sans doute pas que l’UMP finirait par lui retirer l’investiture pour les régionales dans le Grand Est.Lire aussi :Le « Moranator », l’outil pour générer de vraies déclarations de Nadine MoranoL’ancienne ministre, soutenue par certaines figures d’extrême droite, assume : elle invoque le patronage de De Gaulle et revendique un certain « bon sens ». Qu’en est-il ?1. De Gaulle a-t-il réellement prononcé cette phrase ?Nadine Morano se défend en affirmant citer le général de Gaulle. Le passage est en effet connu, et on le trouve très régulièrement cité sur Internet par la « réacosphère ».D’où vient cette phrase ? Elle est rapportée par Alain Peyrefitte, biographe de Charles de Gaulle – l’ancien ministre est d’ailleurs le seul à la citer, plus de trente ans plus tard (en 1994). Dans le tome 1 de C’était de Gaulle, il est écrit que le premier président de la Ve  République aurait prononcé cette phrase le 5 mars 1959, en pleine guerre d’Algérie :« C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »A part dans les écrits d’Alain Peyrefitte, nulle autre trace ne permet d’authentifier ce texte, que conteste l’historien Jean-Paul Bled, ancien président des Cercles universitaires d’études et de recherches gaulliennes, cité par Les Inrocks :« Le général de Gaulle considérait qu’il n’y a que l’écrit qui pouvait engager sa personne. Or cette phrase a été prononcée à l’emporte-pièce dans une conversation privée mais il n’y a aucune trace écrite dans ses mémoires ou ses discours. Le général de Gaulle ne peut donc en être comptable. »2. Peut-on dire néanmoins que cette phrase est « gaulliste » ?Il faut d’abord rappeler que Charles de Gaulle, né en 1890, a grandi dans un contexte fondamentalement différent de celui de Nadine Morano, où la « race » était une notion très répandue, qui n’avait pas encore été démentie par la science et dont l’histoire n’avait pas encore montré l’utilisation meurtrière qui pouvait en être faite.Dans son étude sur Le mot « race » au tournant du XXe siècle (1992), l’historienne Madeleine Rebérioux rapportait des débats à l’Assemblée nationale en 1908 où le mot désignait l’armature et la vigueur d’un peuple ou d’une nation – dans le cadre de discussions sur l’alcoolisme ou la natalité par exemple.Si le général a eu d’autres propos malheureux concernant les « noirs », voire les « nègres », l’utilisation du mot « race » dans sa bouche semble davantage se rapprocher de l’usage sémantique en vigueur à l’époque que de propos racistes ou racialistes.D’ailleurs, sur le fond, de Gaulle a cautionné l’inscription constitutionnelle du principe d’égalité entre les « races ». Le général de Gaulle fut deux fois en position dirigeante au moment de l’adoption de deux constitutions, celles de la IVe (1946) et de la Ve  République (1958). Dans celle de 1946 apparaît, en préambule, la phrase :« Le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. »Dans celle de 1958, elle deviendra la première phrase de l’article 1er :« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. »3. Non, la « race blanche » n’existe pasNadine Morano s’est aussi défendue en avançant que le terme « race » était dans le dictionnaire. Si « race » se trouve en effet dans les dictionnaires – le Larousse signale d’ailleurs dans sa définition que le mot « est au fondement des divers racismes et de leurs pratiques » – il a été supprimé en 2013 de la législation française par l’Assemblée nationale – mais reste pour l’instant dans la Constitution.Le mot existe, mais qu’en est-il de sa réalité scientifique ? Certains, minoritaires, estiment que le terme pourrait continuer de s’employer, arguant qu’on évoque des « races » au sein d’une même espèce animale, et que l’ethnie, notion complexe qui tient compte de considérations socioculturelles, linguistiques ou autres, ne peut suffire à décrire ces différences, non seulement physiques, mais aussi physiologiques (certaines affections sont plus répandues chez les personnes à la peau plus foncée, ou l’inverse).Néanmoins, la plupart des scientifiques réfutent ce fait, estimant que ces différences ne peuvent suffire : les brassages génétiques se multiplient depuis l’aube de l’humanité, et la mondialisation tend à les accélérer. Le terme de « race » ne recouvre donc aucune réalité scientifique précise : il est le résultat d’une construction sociale et/ou de perceptions visuelles : les « Noirs » ne constituent pas un groupe biologiquement homogène ou cohérent, pas plus que les « Blancs », les « Jaunes », etc.Lire : Les « races humaines » existent ? Alors énumérez-les !4. Non, ce terme n’est pas innocentL’imaginaire du « Blanc », que l’on retrouve beaucoup dans une rhétorique d’extrême droite pointant la « menace » de « disparition » ou de « remplacement » de celui-ci, ressort très largement d’une distorsion sémantique : si l’on parle vraiment de couleur de peau, les « Blancs » sont très largement majoritaires en France.Si la justice a reconnu des cas où la circonstance de « racisme » a été retenue comme aggravante, en cas d’insulte comme « sale Blanc », la sémantique du « racisme anti-Blanc » entretenue par l’extrême droite consiste en un renversement, qui vise à invalider les revendications des minorités.C’est d’ailleurs la logique de Maurice Barrès (1862-1923), député et idéologue de l’extrême droite française, dans l’échange à l’Assemblée nationale que cite Madeleine Rebérioux dans son étude : « La race ne fonctionne plus comme un indicatif de cohésion partielle à l’intérieur d’un groupe, mais comme l’énoncé d’une radicale exclusion. »Parler de « races » est donc tout sauf innocent, et la défense de Mme Morano consistant à s’abriter derrière le « bon sens » des différences physiques, ne suffit pas. Le racisme est, en soi, un délit. Et d’autres « dérapages », par exemple celui du socialiste Georges Frêche qui évoquait en 2006 « les Blancs (..) nuls en football », ou Manuel Valls parlant dans un enregistrement des « Blancs, white, blancos », ont été largement condamnés (mais pas forcément sanctionnés), comme celui de Mme Morano.Lire aussi l’enquête (édition abonnés) : Fin de « race »Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme En Ile-de-France, la campagne des régionales vire à l’aigre. L’équipe du socialiste Claude Bartolone a décidé, jeudi 1er octobre, de porter plainte pour pratiques électorales frauduleuses en faveur de Valérie Pécresse (Les Républicains). « Nous dénonçons un réseau de propagande organisé et totalement illégal », affirme le sénateur socialiste Luc Carvounas, directeur de campagne du président de l’Assemblée nationale.A la mairie de Lizy-sur-Ourcq, en Seine-et-Marne, l’équipe de M. Bartolone a découvert l’existence – constatée jeudi par huissier – de cartons entreposés contenant des tracts de campagne de Mme Pécresse. L’entourage du candidat socialiste a également intercepté un e-mail du « service des élections » de la mairie de Lizy, adressé à une longue liste de maires de la circonscription. « Des tracts pour les élections régionales de décembre 2015 sont à votre disposition en mairie de Lizy et à distribuer dans vos communes. Merci de bien vouloir venir les chercher dès que possible », lit-on dans ce document, dont Le Monde a eu copie.« Ce n’est rien d’autre qu’une utilisation des fonctionnaires et des locaux communaux à des fins électorales, ce que le code électoral interdit formellement », affirme M. Carvounas. « La question est de savoir qui est le donneur d’ordre », ajoute le sénateur.« Respecter scrupuleusement les règles électorales »Contactée par Le Monde, la maire de Lizy-sur-Ourcq, Nicolle Conan, membre du parti Les Républicains, confie : « Il y a quelques jours, j’ai été contactée par le secrétaire parlementaire de M.Copé [Jean-François Copé, député (LR) de la circonscription] qui m’a appelée pour me prévenir que seraient livrés à la mairie des cartons contenant des tracts pour la campagne de Valérie Pécresse et pour me demander de contacter les maires du canton pour qu’ils viennent les chercher. » Quatre maires de droite sont ainsi venus chercher les tracts. « Je n’ai en rien le sentiment d’avoir commis une infraction », assure l’élue, qui ajoute « tomber des nues » devant les reproches qui pourraient lui être adressés.Mme Conan précise qu’elle « n’a touché à aucun de ces cartons » car elle n’a « pas le droit de distribuer des tracts avant le début de la campagne officielle, mi-novembre ».Contactée par Le Monde, l’équipe de Mme Pécresse affirme n’être responsable d’aucune « irrégularité ». « Il existe cinq points de stockage des matériels de campagne en Seine-et-Marne, précise un proche de la députée des Yvelines. Evidemment, aucune mairie ne fait partie de ces cinq points. Nous rappelons régulièrement depuis le début de l’année de respecter scrupuleusement les règles électorales », indique l’entourage de la candidate de la droite en Ile-de-France.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Pas un jour sans une nouvelle intox à propos des réfugiés. Une vieille rumeur a refait surface récemment : la région Ile-de-France aurait octroyé « 75 % de réduction » aux « clandestins » sur leur passe Navigo, le titre des transports francilien.1. Une intox du camp Pécresse…L’histoire remonte à 2014. A l’époque, Valérie Pécresse accuse la gauche au pouvoir en Ile-de-France, de « favoriser » les immigrés en situation irrégulière. Son attaque porte sur le forfait Solidarité transports, une réduction de 75 % accordée à plusieurs types de publics : chômeurs, personnes en difficulté financière, etc.Pour obtenir ce tarif avantageux, il faut être allocataire d’un minimum social : revenu de solidarité active (RSA), allocation spécifique de solidarité (ASS, l’indemnité chômage la plus fréquente), couverture maladie universelle (CMU) ou aide médicale d’Etat (AME).C’est cette dernière qui est visée par Mme Pécresse. En effet, elle bénéficie essentiellement à des immigrés en situation irrégulière. Comme nous l’expliquions alors, cependant, les bénéficiaires du forfait Solidarité transports sont en large majorité des allocataires du RSA et de la CMU. Les bénéficiaires de l’AME ne sont que 17 % du total des publics concernés par ce forfait.Lire aussi :Les « sans-papiers » sont-ils les seuls à bénéficier d’une réduction sur le passe Navigo ?Cela n’a pas empêché le porte-parole de Valérie Pécresse de remettre le sujet sur la table cet été. Geoffroy Didier affirmait en effet que « le PS trait (ait) mieux les clandestins que les policiers ». En effet, la région Ile-de-France a arrêté d’accorder la gratuité des transports pour les policiers après une note de la Cour des comptes.2. Reprise par le FN contre Pécresse…La rumeur qui est repartie en cette rentrée est subtilement différente. Il s’agit cette fois d’impliquer la droite dans l’affaire. D’où une nouvelle version : le conseil régional aurait voté cette aide, droite incluse. C’est le candidat du Front national aux régionales, Wallerand de Saint-Just, qui ressort cette version à l’occasion du passage en tarif unique du passe Navigo, à l’été 2015.Le site Fdesouche, navire amiral de la « fachosphère », relaie ensuite l’angle « gauche et droite aident les clandestins », en republiant les minutes d’une séance de 2012, au cours de laquelle a été voté le prolongement pour trois ans du forfait solidarité transports, afin de montrer que le groupe UMP a voté l’amendement en question.3. Mais qui reste une intoxIl suffit pourtant de se plonger dans le texte pour découvrir qu’il ne s’agit là que d’un vote de prolongation, puisque ce forfait existe depuis plus longtemps. C’est la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU) qui rend obligatoire une politique de tarification sociale dans les réseaux de transports en commun.En 2004, le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), alors directement administré par l’Etat, a accordé la tarification sociale aux bénéficiaires de minima sociaux, dont l’AME et la CMU. Parmi les critères figure le revenu, avec un plafond défini. Le reproche de « complicité » fait à Mme Pécresse pour avoir voté le renouvellement de cette aide semble donc tiré par les cheveux. La loi oblige à accorder cette tarification sociale, et en exclure les bénéficiaires de l’AME, qui est un minimum social, serait sans doute attaquable en justice.Enfin, le glissement sémantique est également impressionnant : la prolongation en 2012 d’une mesure de tarification sociale, obligatoire depuis quinze ans, et qui concerne à 83 % d’autres publics que les immigrés en situation irrégulière, se transforme en une « aide aux clandestins » votée par gauche et droite…Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.10.2015 à 15h21 • Mis à jour le01.10.2015 à 16h31 | Benoît Floc'h Le Front national fait son retour à Sciences Po Paris. Jeudi 1er octobre, l’association qui doit représenter le parti d’extrême droite au sein de l’école parisienne a obtenu 120 voix, le minimum requis. Elle devrait donc, après avis d’une commission paritaire, devenir « association reconnue », comme elle l’était dans les années 1990.C’est Marine Le Pen elle-même qui l’a annoncé sur Twitter en début d’après-midi :Le FN fait une entrée fracassante à Sciences Po directement 2ème force politique devant le PS ! Bravo aux étudiants ! MLP— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);La consultation, organisée sur quatre jours à partir d’aujourd’hui, a pour objet de demander aux 13 000 étudiants de l’institut d’études politiques de choisir parmi les 119 associations candidates qui souhaitent être reconnues par l’école. Il ne s’agit donc pas d’élections aux instances représentatives de l’école. Les associations couvrent de nombreux domaines : politique, culturel, sportif, humanitaire...« C’est une bonne nouvelle pour la démocratie dans notre école »Chaque étudiant votant dispose de deux voix (sans pouvoir voter deux fois pour la même association). Dès qu’une association candidate obtient 120 voix, le vote est acquis pour elle.Jeudi en début d’après-midi, une dizaine d’associations avaient obtenu le minimum requis, dont plusieurs partis politiques. Les Républicains puis le Front national ont obtenu le score requis les premiers, suivis du Parti socialiste et du Front de gauche.« Nous sommes très satisfaits. Cela montre qu’il existe un soutien pour le Front national à Sciences Po, assure au Monde Aymeric Merlaud, qui souhaite prendre la présidence de la nouvelle association. C’est une bonne nouvelle pour la démocratie dans notre école. »Le fait d’être une « association reconnue » par Sciences Po permet d’obtenir des facilités d’organisation, et notamment des locaux.Lire aussi : Au forum « Elle Sciences Po », Marine Le Pen huée et applaudieBenoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano et Simon Auffret L’hémorragie se poursuit chez les écologistes : après Jean-Vincent Placé et François de Rugy, qui ont quitté Europe Ecologie-Les Verts pour fonder le parti Ecologistes !, c’est Barbara Pompili, la deuxième coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, qui a claqué mardi la porte d’EELV.Lire aussi :Barbara Pompili : « Je quitte Europe Ecologie-Les Verts »A quoi tient un groupe parlementaire ?A l’Assemblée nationale, il faut au moins 15 députés pour constituer un groupe parlementaire. Au Sénat, le seuil est abaissé à 10. Si les groupes écologistes subissent trop de défections, ils pourraient donc être automatiquement dissous. Or ils n’ont pas beaucoup de marge, puisqu’ils sont actuellement 18 à l’Assemblée et 10 au Sénat.En cas de dissolution, les parlementaires pourraient alors tenter de former un nouveau groupe avec des élus d’autres formations ou rejoindre d’autres groupes déjà existants (socialistes, radicaux ou gauche radicale).Au Parlement européen, le système est un peu différent, car les élus écologistes appartiennent au groupe transnational Les Verts-Alliance libre européenne, qui est suffisamment solide pour survivre à quelques défections françaises.Grâce à notre visuel, classez les 34 parlementaires écologistes en fonction de leur sensibilité et de leur appartenance partisane :Lire aussi :Elections régionales : les écologistes y vont sans le PSSimon AuffretJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Au début de l’été, Christophe Castaner, candidat socialiste pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), rêvait tout haut du profil de sa tête de liste dans les Bouches-du-Rhône : « Un partenaire politique dans le cadre d’une large union à gauche ou un représentant de la société civile, incontestable, légitime, capable de porter nos valeurs socialistes. » A l’évocation du nom de Jean-Luc Bennahmias, M. Castaner rétorquait alors : « J’adore Jean-Luc, mais il incarne une versatilité politique qui ne correspond pas à l’image que je veux donner à ma candidature. » Trois mois plus tard, c’est Christophe Madrolle, dont le parcours est étroitement lié à celui de M. Bennahmias, qui est choisi.« La candidature de Christophe Madrolle, qui a beaucoup de talent, s’est imposée comme une évidence »Bon nombre de militants socialistes des Bouches-du-Rhône ont d’abord cru à « une blague ». Mais la confirmation officielle est venue, vendredi 25 septembre, de la bouche même de Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du PS a symboliquement choisi la conférence de presse dévoilant l’Alliance populaire, réunion entre socialistes et Union des démocrates et écologistes (UDE), dont M. Madrolle est l’un des initiateurs, pour confirmer cette désignation surprise. « La candidature de Christophe Madrolle, qui a beaucoup de talent, qui est une personnalité connue et reconnue, s’est imposée comme une évidence », a estimé M. Cambadélis.Fidèle lieutenant de Jean-Luc Bennahmias, ami indéfectible de Daniel Cohn-Bendit, Christophe Madrolle a connu plusieurs vies dans la politique marseillaise, sans jamais en occuper les premiers rôles. Responsable départemental des Verts, puis cadre national du MoDem, il est désormais secrétaire général du Front démocrate (l’une des trois composantes de l’UDE). A bientôt 50 ans, cet ancien travailleur social, chaleureux et affable, ne détient plus qu’un mandat secondaire : conseiller d’arrondissement d’opposition dans le 5e secteur de Marseille.Les SMS de François HollandeQuatrième sur la liste municipale de la PS Marie-Arlette Carlotti en mars 2014, voilà M. Madrolle leader départemental d’une coalition réunissant socialistes, MDC, PRG, Génération écologie et Front démocrate, dix-huit mois plus tard. Progression fulgurante que beaucoup à Marseille expliquent par les liens tissés avec François Hollande, dont M. Madrolle adore exhiber les SMS. « Nous avons beaucoup travaillé à cette Alliance populaire avec Manuel Valls et le président, confirme Jean-Luc Bennahmias. Et il fallait à un moment que les choses se fassent. » « François Hollande n’est pas intervenu directement, assure le nouveau candidat. Je n’ai discuté qu’avec les instances nationales du PS. »Symbole d’un rapprochement UDE/PS en vue de la présidentielle de 2017, idéale pour verdir la candidature de Christophe Castaner, attaquée par l’union entre Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le Front de gauche, la nomination inattendue de Christophe Madrolle est surtout le fruit des circonstances locales. D’abord l’impossibilité pour le premier secrétaire fédéral, Jean-David Ciot, de mener la liste en raison de sa convocation devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence, le 25 novembre, au côté de l’ancien président du Conseil général Jean-Noël Guérini. Puis les refus successifs des remplaçants potentiels sollicités par Christophe Castaner.Le porte-parole du PC, Jean-Marc Coppola, et la candidate EELV Sophie Camard ont été les premiers à décliner. Côté société civile, le pédopsychiatre Marcel Rufo a été sondé, alors que les noms des entrepreneurs Patricia Ricard, Frédéric Chevalier – initiateur à Aix du projet de campus numérique The Camp, très apprécié d’Emmanuel Macron – et même du président de la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille, Jacques Pfister, ex-patron d’Orangina, ont circulé. En échec hors de son périmètre, le PS a imaginé un recours à ses « vieux sages » comme l’ancien président de région Michel Pezet (PS), ou l’actuel, Michel Vauzelle… En vain.« On a personne en magasin »Le député François-Michel Lambert, suspendu par EELV et maintenant apôtre de l’UDE, aurait pu faire un candidat présentable… Mais sa déroute aux municipales partielles de Gardanne – 7,34 % au premier tour en juillet – a plombé son ambition. « On a personne en magasin » résumait mi-septembre, inquiète, la députée Marie-Arlette Carlotti, qui, comme tous les leaders socialistes marseillais toujours sonnés et déchirés par leur déroute municipale, ne postulait pas.«  je n’ai de leçon de centrisme ou d’écologie à recevoir de personne »Le 24 septembre, lors d’un discret repas, Christophe Castaner et Jean-David Ciot ont annoncé la décision aux parlementaires PS des Bouches-du-Rhône. La candidature de Christophe Madrolle est passée contre la promesse de ne pas toucher au reste de la liste départementale. Un savant équilibre où chaque ténor socialiste a placé les siens. « Les grands élus socialistes comprennent que le PS doit ouvrir les portes pour ne pas se retrouver à 8 % comme dans le Var, note Christophe Madrolle, ravi… Aujourd’hui, des copains écolos qui ne veulent pas s’allier avec le Front de gauche, des copains MoDem qui refusent l’alliance avec Christian Estrosi (LR) vont nous rejoindre. »Face à l’optimisme de la nouvelle tête de liste, un baron socialiste grince : « Nous nous rassemblons avec le MRC, qui ne représente personne. Génération écologie, qui représente pas grand monde. Et maintenant le Front démocrate, qui représente… Madrolle et Bennahmias. C’est de l’affichage, mais ça n’amène rien. » « Je suis peut-être un candidat par défaut, rétorque Christophe Madrolle, mais j’ai accepté le pari et je n’ai de leçon de centrisme ou d’écologie à recevoir de personne. Quant au combat contre le Front national, essentiel dans cette élection régionale, je le mène depuis toujours. C’est l’axe de mon engagement politique. »Gilles RofJournaliste au Monde Pierre Breteau et Alexandre Pouchard Nadine Morano fait de nouveau parler d’elle. L’eurodéputée a provoqué un vif tollé après avoir qualifié samedi 26 septembre la France de « pays judéo-chrétien de race blanche ». La vague d’indignation est remontée jusque dans son propre camp. Le président du parti Les Républicains (LR), Nicolas Sarkozy, a souhaité retirer l’investiture de son ex-protégée pour les élections régionales de décembre en Alsace - Champagne-Ardenne - Lorraine.Mais les propos tenus samedi ne sont que les derniers d’une longue série de déclarations provocatrices de la part de celle qui a longtemps été le « porte-flingue » de Nicolas Sarkozy. Proche de l’ancien président, elle avait été secrétaire d’Etat chargée de la famille puis ministre déléguée à l’apprentissage et à la formation professionnelle pendant son quinquennat.Pierre BreteauJournaliste aux décodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Picut Le droit du travail français indique que l’indemnité de fin de contrat n’est pas due pour les jeunes effectuant des CDD (contrat à durée déterminée) pendant leurs vacances scolaires ou universitaires.Un étudiant français a récemment saisi les prud’hommes de Paris estimant qu’il s’agissait de discrimination en raison de son âge. Mais interrogée sur cette affaire, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de confirmer ce jeudi 1er octobre la validité de la législation française, au nom de la différence de situation.Le Conseil constitutionnel avait déjà été saisi, en juin 2014, pour savoir si cette différence de traitement était conforme à la constitution. Dans l’affaire soumise à l’examen des Sages, un salarié avait contesté la constitutionnalité de l’article L1243-10 du code du travail, qui selon lui méconnaîtrait le principe d’égalité de traitement (entre les salariés en CDD qui poursuivent leurs études et les autres salariés). Mais le Conseil constitutionnel avait jugé cette différence de traitement fondée.Différence de situationSon raisonnement avait été le suivant : l’indemnité de fin de CDD est destinée à compenser la situation précaire dans laquelle le salarié est placé du fait de son CDD lorsqu’à l’issue de celui-ci les relations contractuelles de travail ne se poursuivent pas par un contrat à durée indéterminée.Or les Sages avaient estimé que les jeunes, à l’issue de leurs vacances, reprennent leur scolarité ou leurs études et ne sont donc pas dans la même situation que les autres salariés puisqu’ils ne sont pas des travailleurs précaires. La différence de situation justifiait donc une différence de traitement. Les limites posées concernant la prime de précarité pouvaient continuer à s’appliquer.L’arrêt de la CJUE rendu ce jeudi 1er octobre va exactement dans le même sens. Le Conseil des prud’hommes de Paris avait été saisi par un étudiant embauché par une société pendant une durée de quatre jours au cours des vacances universitaires de fin d’année 2010. À l’issue de son contrat, l’indemnité de fin de contrat (qui se serait élevée dans son cas à 23,21 euros) ne lui a pas été versée, conformément à ce que prévoit le droit français.Due pour un cumul études-emploiL’étudiant estimait qu’en lui refusant le bénéfice de l’indemnité de fin de contrat, la réglementation française le discriminait en raison de son âge. La Cour de justice européenne, interrogée sur cette affaire, a rendu son arrêt ce matin. Comme le Conseil constitutionnel, la Cour a estimé que « la situation des jeunes n’étant pas comparable à celle des travailleurs en CDD éligibles à l’indemnité de fin de contrat, le législateur français peut traiter de manière différente ces deux catégories de travailleurs sans violer le principe de non-discrimination fondée sur l’âge ».Pour information, l’indemnité de fin de contrat est en revanche due lorsque le jeune vient d’achever sa scolarité ou ses études universitaires ou lorsque l’étudiant cumule son emploi avec ses études. Cette indemnité est alors égale à 10 % de la rémunération totale brute versée au salarié (article L.1243-8 du code du travail). Son taux peut être réduit à 6 % sous certaines conditions par un accord collectif.Gaëlle PicutJournaliste au Monde Jean-Michel Bezat EDF n’est pas prêt à sortir du nucléaire, ni même à en réduire la voilure. Si le plan stratégique CAP 2030 prévoit un doublement des capacités du groupe dans les énergies renouvelables en Europe (à plus de 50 gigawatts) à l’horizon 2030, ses dirigeants comptent bien maintenir la puissance installée de son parc nucléaire à son niveau actuel de 63,4 GW. La hausse de la consommation de courant (véhicules électriques, nouveaux appareils…) permettra en même temps de respecter l’objectif inscrit dans la loi de transition énergétique de ramener de 75 % à 50 % la part de l’électricité nucléaire en France en 2025.Deux jours après la signature avec l’électricien China General Nuclear Power Corporation (CGN) d’un accord pour la construction de deux réacteurs EPR au Royaume-Uni pour 24,5 milliards d’euros (hors coûts de financement), le PDG d’EDF est revenu, vendredi 23 octobre, devant des journalistes, sur l’avenir du nucléaire en France. Jean-Bernard Lévy ne doute guère que l’Autorité de sûreté nucléaire donnera son feu vert à la prolongation à cinquante ans, voire soixante ans, de la durée d’exploitation de « la plupart » des 58 réacteurs français.Lire aussi :Le grand pari chinois d’EDFUne nouvelle génération de réacteursMais le patron d’EDF réfléchit déjà à l’après, convaincu qu’il faudra les remplacer progressivement entre 2030 et 2050. Ce qui suppose une mise en chantier d’un nouvel EPR, en plus de celui de Flamanville (Manche), dès le début de la prochaine décennie. Il ne s’agira pas de cette « tête de série » normande, mais d’un « EPR nouveau modèle » (EPR NM), dont le « design » est réalisé par une équipe composée d’ingénieurs d’EDF et d’Areva. Il est censé être moins coûteux et plus facile à construire – sans sacrifier pour autant la sûreté – que l’EPR actuel : son coût dépasse désormais 8 milliards d’euros à Olkiluoto (Finlande) et atteint 10,5 milliards (en l’état actuel du chantier) à Flamanville, pour des devis initiaux inférieurs à 3,5 milliards.« A partir de 2028-2030, ce n’est pas une science exacte, nous allons commencer à installer en France des EPR nouveau modèle », a indiqué le PDG, précisant que la construction se ferait « par paquets de deux ». « En 2050-2055, on n’en aura plus de la génération actuelle [conçus dans les années 1970-1980], a-t-il ajouté. On aura 30, 35 ou 40 EPR NM. »Jamais ses prédécesseurs, Pierre Gadonneix (2004-2009) et Henri Proglio (2009-2014), n’avaient été aussi explicites sur le renouvellement complet du parc nucléaire. Mais si les prix de gros de l’électricité, actuellement très bas, ne se redressent pas, EDF ne sera plus capable de financer seul un programme qui se chiffrera sans doute à plus de 200 milliards d’euros. « Est-ce qu’EDF a les moyens, aujourd’hui, de reconstruire pour 60 gigawatts de nucléaire sur son bilan actuel ? Je pense que non », a reconnu M. Lévy. Avant de renouveler son parc actuel, l’électricien doit en effet investir 55 milliards pour prolonger jusqu’à 60 ans la durée de vie de la plupart de ses réacteurs actuels et dégager 16 milliards pour ses deux EPR britanniques.Lire aussi :Nucléaire : un deal « Flamanville contre Fessenheim »« Faire entrer des partenaires »Le groupe, qui a toujours piloté ses centrales, en détient 100 % du capital à de rares exceptions près, comme Fessenheim (Haut-Rhin), détenue à un tiers par des électriciens suisses et allemands, ou Chooz (Ardennes), sur laquelle Engie (ex-GDF Suez) a des droits de tirage au pro rata de son investissement initial. Pour le parc français, « la question se posera, le moment venu, de faire entrer des partenaires », a reconnu le PDG.Si rien n’exclut, comme au Royaume-Uni, que des industriels et des investisseurs chinois interviennent, M. Lévy reconnaît qu’une telle décision « relève de l’Etat actionnaire ». Pour « partenaire », le dirigeant d’EDF n’a cité que son concurrent Engie. En 2009, le groupe présidé par Gérard Mestrallet avait été associé au projet d’EPR de Penly (Seine-Maritime) ; EDF y avait renoncé face à la stagnation de la demande d’électricité. Depuis, le lobbying d’EDF a toujours empêché Engie de développer le nucléaire en France. M. Mestrallet confiait récemment n’avoir plus aucun projet dans l’Hexagone.Mais la donne a changé. Depuis la fin de son monopole en 2007 et l’extinction des tarifs réglementés de vente aux gros consommateurs (tarifs verts et jaunes) prévue au 1er janvier, l’opérateur historique subit une rude concurrence. EDF n’est plus la superpuissance d’antan, M. Lévy en a pris acte.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof Deux conseillers régionaux Front national sortants, un ancien cadre de Debout la France et des membres historiques de la Ligue du Sud. Le maire d’Orange (Vaucluse), Jacques Bompard, a présenté vendredi 23 octobre, à Marseille, les six têtes de liste qui porteront la candidature de son Union des droites aux élections régionales des 6 et 13 décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur.Dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, le fondateur de la Ligue du Sud profite des dissensions qui ont secoué le Front national ces derniers mois. Laurent Comas et Lydia Schénardi, tous deux conseillers régionaux sortants, exclus du FN pour leur soutien très explicite à Jean-Marie Le Pen contre la direction du parti, ont franchi le pas de la dissidence.Malgré les récents appels de leur mentor à ne pas « tenter une opération stratégique difficile », ils mèneront l’Union des droites dans les deux départements les plus peuplés de la région. « Jean-Marie Le Pen a dit que sa petite-fille [Marion Maréchal-Le Pen, tête de liste du FN] n’avait pas l’étoffe d’être candidate et pourtant il la soutient, s’étonne Mme Schénardi. Il y a là une grosse ambiguïté et je préfère marcher sur une ligne plus claire. » Hubert de Mesmay, conseiller régional FN sortant, se présentera également sur la liste dans les Alpes-Maritimes où, selon Mme Schénardi, « treize élus Front national » la rejoindront également.Si Laurent Comas et Lydia Schénardi se gardent d’être motivés par « une quelconque rancœur », ils ont multiplié les attaques virulentes contre Marion Maréchal-Le Pen et son équipe de campagne, qui n’ont pas voulu d’eux sur leurs listes.« Ce ne sont qu’alliances dans tous les coins »« Dans les Alpes-Maritimes, le Front national a choisi l’ex-UMP Olivier Bettati, ce qui ne plaît absolument pas aux élus, ni aux électeurs », a lancé Mme Schénardi, avant de s’attaquer à la tête de liste FN : « Marion Maréchal-Le Pen ferait très bien dans le mannequinat mais, à 25 ans, quand on n’a rien géré, on ne peut prendre en charge une entreprise comme la région PACA. » « Voter Marion, c’est voter pour son équipe de carriéristes, d’opportunistes, de traîtres… », a complété Laurent Comas, assurant vouloir « ouvrir les yeux à l’électorat FN ».Alors que Jacques Bompard mènera personnellement la liste dans le Vaucluse et qu’un historique de la Ligue du Sud, Michel Blume, se présente dans les Alpes-de-Haute-Provence, l’Union des Droites recueille un autre déçu en rupture de parti : Olivier Baudry de Vaux, ancien chef de file de Debout La France dans le Vaucluse, sera parachuté dans les Hautes-Alpes, où, précise-t-il, il a « de fortes attaches familiales ». « Debout la France n’a plus de ligne politique depuis des années, justifie M. Baudry, pour expliquer son ralliement à Jacques Bompard. Ce ne sont qu’alliances dans tous les coins. »Crédités pour l’instant de scores anecdotiques dans les sondages, les candidats de l’Union des Droites espèrent rallier à eux une partie des électeurs historiques de l’extrême droite en PACA, en plaçant la lutte contre « l’islamisation du pays » et « la submersion migratoire » en vitrine de leur discours politique. « La représentante du Front national confond le casting de “Plus belle la vie” et le service des gens d’ici, la gauche affairiste est déconnectée du peuple et Christian Estrosi, le candidat Les Républicains, est solidaire de tous les maux qu’il dénonce », pointe M. Bompard, dont les listes ont récolté 2,7 % des voix au premier tour des régionales en 2010. Quant au ralliement à ce Front national hautement décrié entre les deux tours, les candidats de l’Union des Droites n’ont pas souhaité fermer la porte : « Une chose est sûre, conclut Laurent Comas, nous ne céderons pas notre droit d’aînesse pour un plat de lentilles. »Gilles RofJournaliste au Monde 23.10.2015 à 11h42 • Mis à jour le23.10.2015 à 15h01 | Françoise Fressoz Manuel Valls n’en démord pas : le gouvernement réforme et il réformera jusqu’au bout. Alors que la société se crispe et que le président de la République donne l’impression de vouloir apaiser les conflits, le premier ministre revendique sa détermination : « Je m’appuie sur les forces sociales qui veulent avancer, nous sommes à un moment de clarification », a- t il déclaré vendredi 23 octobre. Le premier ministre intervenait au journal Le Monde dans le cadre du Club du Monde de l’économie dont il assurait la séance inaugurale. Il a annoncé que la loi réformant le code du travail serait adoptée avant l’été 2016 et que celle sur le numérique préparée par Emmanuel Macron aurait pour but de « libérer les énergies ».Les divisions de la gauche, celles des syndicats avec le boycott lundi de la conférence sociale par la CGT n’impressionnent pas le premier ministre. « Elles ne nous ont pas empêchés de réformer », plaide-t-il. Pour contourner les blocages, Manuel Valls entend s’appuyer sur les Français qui, dit-il, « acceptent beaucoup plus les réformes qu’on ne le dit ». Il veut aussi consolider les syndicats réformistes car « le dialogue social est le seul moyen de créer une adhésion ».AutocritiqueManuel Valls, qui avait récemment théorisé son réformisme social, entend en faire une arme politique face au thème de la rupture qu’il juge dangereux : « Si le Nord-Pas-de-Calais–Picardie passe au Front national, c’est la fin d’un modèle, la fin d’une certaine vision de la France », dit-il en pointant aussi la menace qui pèserait sur des milliers d’emplois du fait de la fin des subventions européennes.Conscient du scepticisme de l’opinion, le premier ministre va loin dans l’autocritique. « La hausse de la fiscalité, notamment locale, a beaucoup contribué à la montée du rejet d’un système », a-t-il reconnu dans une critique renouvelée du début du quinquennat. Ce n’est pas la première fois que Manuel Valls s’en prend au trop d’impôts, mais cette fois ses termes sont particulièrement sévères : « La hausse de la fiscalité sur les ménages a pénalisé les personnes âgées, elle a fait des dégâts considérables sur les classes moyennes, elle a créé une forme de rupture des Français avec l’impôt », a-t-il dénoncé en ajoutant : « Si c’était à refaire, je ne le referais évidemment pas de la même façon ».Alors que les coupes dans les dépenses publiques créent de fortes crispations à gauche et sur les territoires, Manuel Valls estime qu’il faut poursuivre le mouvement : « Leur niveau trop important entrave l’activité ». Le taux de dépenses publiques atteint aujourd’hui 57,5 % contre 49,4 dans la zone euro selon les statistiques d’Eurostat 2014Dialogue socialSur Air France, le premier ministre affiche sa fermeté et lance un appel aux pilotes. « La compagnie n’a pas d’autre choix que se restructurer. Cela doit de faire sur la base du dialogue social et ça commence par les pilotes. Ils doivent assumer leur responsabilité sinon cela pèsera sur les autres salariés ». Et se fait pressant : « Pour éviter les licenciements il faut que les pilotes reviennent à la table des négociations ». Et de nouveau, il qualifie « d’intolérable » la violence physique qui s’est récemment exercée contre deux cadres dirigeants de l’entreprise.Alors qu’une partie de la gauche accuse François Hollande d’avoir trahi ses engagements et de remettre en cause les acquis sociaux, Manuel Valls défend la nécessité de l’adaptation permanente « mais dans le cadre du dialogue social et avec des valeurs : le travail l’émancipation de l’individu, l’égalité, la protection des salariés ». Evoquant le projet d’accord sur le financement des retraites complémentaires auquel sont parvenus le patronat et les syndicats réformistes, il revendique « le droit à la retraite à la carte » plutôt que le recul de l’age de départ à 63 ans. De même, entend-il encadrer le développement des activités numériques mais avec souplesse, ce qui veut dire beaucoup, car dans ce domaine tout est en train d’exploser, le temps et l’organisation du travail. « Si la loi doit servir à quelque chose, c’est libérer les énergies », plaide-t-il. Emmnauel Macron ne le démentira pas.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Barroux (Notre-Dame-des-Landes - envoyé spécial) Les avertissements du premier ministre sur les débuts imminents du chantier du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes, ont beau se multiplier, les opposants continuent de rejoindre la zone à défendre (ZAD). Mardi 20 octobre, devant les députés, Manuel Valls a réaffirmé « l’engagement du gouvernement et donc de l’Etat pour la mise en œuvre de ce projet et pour que cessent ces mises en cause de l’autorité de l’Etat de la part d’une minorité violente ».Dans le bocage nantais, les « zadistes » assurent, eux, leurs positions. Le 10 octobre, un nouveau groupe d’une douzaine d’occupants a pris possession d’une maison de 160 m2 abandonnée par ses locataires il y a quatre ans, à la Noë Verte, destinée à réaliser une conserverie et à servir d’habitation pour ces jeunes de l’agglomération nantaise pour la plupart.Jeudi matin, alors que l’occupant « officiel » – qui a inscrit son nom sur la boîte aux lettres à l’entrée du chemin menant à la bâtisse – était convoqué par le tribunal administratif de Nantes pour se voir signifier, ou non, son expulsion, Serge, John, Marie, Pierre… offraient à la cinquantaine de personnes venues les soutenir, leur première production de conserves, de la crème de châtaignes ramassées dans les bois menacés de destruction par le nouvel aéroport.Caravanes disséminées dans les boisMalgré la convocation en référé, une procédure dictée par l’urgence, la présidente du tribunal a renvoyé l’audience au 29 octobre. Aux côtés de ce groupe fraîchement débarqué dans la ZAD, les plus anciens mènent des projets aussi variés que du maraîchage, de l’élevage, une boulangerie, une auberge ou, simplement, l’occupation de la zone : une vingtaine de lieux où les militants adoptent de nouvelles pratiques agricoles et un mode de vie en rupture avec le système actuel.Des maisons et des fermes auxquelles il faut ajouter des dizaines de cabanes ou de simples caravanes disséminées dans les bois et les taillis de cette zone de quelque 1 650 hectares où devraient être construits l’aérogare, les deux pistes et les parkings de la plate-forme aéroportuaire.Certains, comme on l’a vu à l’occasion des confrontations violentes avec les gendarmes venus les expulser lors de l’opération « César », en octobre et novembre 2012, sont de nouveau prêts à en découdre avec les forces de l’ordre et les représentants de Vinci, concessionnaire du futur Aéroport du Grand Ouest.Lire aussi :Pays de la Loire : batailles autour d’un aéroportLes occupants devraient bénéficier d’un répit, car de nombreuses procédures juridiques sont en cours ou à venir. Le gouvernement s’était engagé à ne pas démarrer le chantier tant que toutes les démarches n’auraient pas été épuisées. Le 17 juillet, le tribunal administratif de Nantes rejetait les ultimes recours déposés par les opposants sur les arrêtés préfectoraux « loi sur l’eau » et « espèces protégées ».Velléités gouvernementalesLes opposants ont fait appel de la décision. Ils attendent également un nouvel arrêté, sur une espèce protégée oubliée, le campagnol amphibie. La préfecture de Loire-Atlantique assure qu’il devrait être publié avant la fin de l’année. Il sera aussitôt attaqué devant le tribunal. Le petit rongeur, d’une vingtaine de centimètres, pourrait permettre de gagner plusieurs mois. Au printemps, les déménagements d’autres espèces, en période de reproduction, seront impossibles. Tout comme les expulsions en période hivernale (du 1er novembre au 31 mars), alors que plusieurs procédures sont en attente.Lire aussi :D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementauxLes opposants, autour de l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport et du Collectif des élus doutant de la pertinence de l’aéroport, font aussi appel à l’Union européenne (UE). Le 18 octobre, ils ont écrit à la commission des pétitions du Parlement européen et à la Commission européenne, pour les alerter sur les velléités gouvernementales de démarrer le chantier. L’UE avait mis en demeure la France pour la non-conformité du projet de Notre-Dame-des-Landes quant à l’obligation de prendre en compte les effets cumulés sur l’environnement des différents chantiers, l’aéroport mais aussi les dessertes routières et ferroviaires prévues.Rémi Barroux (Notre-Dame-des-Landes - envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual C’est un télescopage intéressant : tandis que la ministre de la justice, Christiane Taubira, s’est prononcée cette semaine en faveur de l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, une pétition d’élus est lancée vendredi 23 octobre pour demander à François Hollande d’honorer sa « promesse de candidat ».« Il faut que le milieu politique ait le courage de livrer cette bataille »Porté par l’Inter-LGBT (Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans), le texte a d’ores et déjà été signé par une quinzaine de personnalités : les députés Cécile Duflot (EELV), Sergio Coronado (EELV), Patrick Bloche (PS) ou Christian Assaf (PS), les eurodéputés Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (PG), la conseillère de Paris Danielle Simonnet (PG), les sénateurs communistes Laurence Cohen et Pierre Laurent ou encore les conseillers régionaux d’Ile-de-France Emmanuelle Cosse (EELV), Marie-Pierre de la Gontrie (PS) et Christine Frey (PS).Il sera remis en janvier aux présidents de la République, de l’Assemblée et du Sénat, ainsi qu’au premier ministre. « C’est la première fois que nous faisons une pétition uniquement d’élus, expose Amandine Miguel, porte-parole de l’Inter-LGBT. Car nous savons que la société est prête. Mais c’est avec les élus que nous pourrons légiférer. »23 651 enfants nés par PMA en 2013« Il faut que le milieu politique, et je m’y inclus, ait le courage de livrer cette bataille », estimait Christiane Taubira, dans un documentaire diffusé mardi sur Canal +. Avant de réitérer son propos mercredi sur France 2.La PMA n’est actuellement accessible qu’aux couples hétérosexuels. En 2013, elle a permis la naissance de 23 651 enfants. Cette technique de procréation, qui prévoit notamment le recours à un don de sperme, devait être ouverte aux femmes célibataires et en couple homosexuel. C’est en tout cas ce qu’avait promis François Hollande lors de la présidentielle, avant que les grands cortèges de La Manif pour tous ne pourfendent le projet de loi Taubira ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe.Début 2013, soucieux de calmer les tensions de la rue, le groupe PS à l’Assemblée nationale avait dû renoncer à présenter un amendement à la loi sur le mariage pour tous. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault promettait, à l’époque, que le sujet serait examiné dans le cadre d’une grande loi sur la famille. Mais au lendemain d’une manifestation de La Manif pour tous, en février 2014, Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, s’y était finalement opposé, et le projet de loi famille avait été reporté sine die.« Principe d’égalité »« On veut juste que le gouvernement fasse preuve de courage politique et mette fin à une discrimination inacceptable », martèle Amandine Miguel, qui s’appuie sur deux avis favorables rendus début juillet par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH) et le Défenseur des droits.Lire aussi :Enterrée par la gauche, la PMA est de retourAprès avoir rappelé que « l’ouverture du mariage aux couples de même sexe leur permettait de s’engager dans un projet parental en adoptant un enfant, de même que les femmes célibataires le pouvaient depuis 1966 », le défenseur des droits, Jacques Toubon, s’est en effet étonné que « ces mêmes femmes [soient] écartées de la PMA » et s’est prononcé pour une évolution de la loi à la faveur du « principe d’égalité ». Le HCEFH a également fait valoir qu’« aucun des pays européens ayant légalisé le mariage entre couples de même sexe n’interdit la PMA aux couples de femmes », à l’image du Royaume-Uni, de la Belgique, de l’Espagne, des Pays-Bas et de la Suède.Cette semaine, les propos de Christiane Taubira, qui a évoqué une « revendication légitime », ont suscité l’ire de La Manif pour tous. L’association a fait part de sa « stupeur » et de son « inquiétude » face à ce qui reviendrait à « faire délibérément des orphelins de père ».Julia PascualJournaliste au Monde Laurent Borredon L’enquête a été aussi minutieuse que le rapport final est accablant pour le gouvernement. Vendredi 23 octobre, la Ligue des droits de l’homme (LDH) a présenté les conclusions de la commission d’enquête citoyenne lancée après la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, tué par un gendarme dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, en marge de manifestations d’opposants à la construction d’un barrage à Sivens (Tarn). Le rapport dénonce « un régime de violences policières qu’aucun citoyen attaché aux règles démocratiques ne saurait tolérer » et « la légalité douteuse des opérations de maintien de l’ordre menées à Sivens ».Les auteurs font remonter la dégradation de la situation à la fin août : un nouveau commandant de gendarmerie, un nouveau préfet et, surtout, une déclaration du premier ministre, qui défend la poursuite du projet devant les Jeunes Agriculteurs. Les 22 et 23 août, une nouvelle parcelle est occupée par les « zadistes ». En face, la présence des forces de l’ordre devient massive. Un « climat oppressif permanent » s’installe, la brutalité devient la règle.Philippe Maffre, un agriculteur opposé au projet, est ainsi violemment interpellé :« Une manifestante que je connaissais était poussée par un [gendarme] mobile. Je lui ai dit : “Tu n’as pas honte d’agir ainsi, cette femme pourrait être ta mère !” Il y avait six gendarmes devant moi, et derrière le petit chef. Il a ordonné de m’embarquer, ils m’ont saisi et m’ont pété une épaule [une luxation] alors que je tendais les bras. » Un autre témoin raconte avoir été « chopé par l’arrière du foulard (…) sur une dizaine de mètres ».Un élu opposant est même jeté dans le fossé. « Il était clair que les forces de l’ordre n’étaient pas là pour apaiser mais pour le passage en force », conclut Roland Foissac, vice-président (PCF) du conseil général, qui a assisté à la scène.Lire aussi :Mort de Rémi Fraisse : l’enquête bâclée de la gendarmerie« Passage à tabac d’un des zadistes »Les expulsions changent également de nature. La « maison des druides », une cabane occupée à quelques dizaines de mètres du site des travaux, subit une quinzaine d’opérations des forces de l’ordre en deux mois. A chaque fois, le même scénario :« Les gendarmes mobiles lancent des grenades lacrymogènes, expulsent avec violence les zadistes présents, pénètrent dans la cabane, détruisent toutes les affaires et brûlent celles qu’ils ne peuvent pas casser. Lors du raid du 3 octobre, selon un témoin, un des zadistes présents qui essaie de filmer l’intervention est victime d’un tir de Flash-Ball. Un second raid ce même 3 octobre en soirée se termine par un passage à tabac d’un des zadistes présents. »Les téléphones et les appareils photos sont détruits ou purgés de leurs fichiers. La violence verbale est la règle. « Les termes de “salopes”, “putes”, “femelles” étaient très utilisés », assurent plusieurs témoins.Quand arrive la grande manifestation du 25 octobre, la tension est à son comble, et le rapport entre les associations d’opposants et la préfecture est très dégradé. Après de premiers incidents en fin d’après-midi, les affrontements reprennent vers 23 heures. Le niveau de violence est inédit, comme l’a constaté un médecin présent sur le poste de secours :« Nous avons reçu deux blessés par des grenades, l’un dans la jambe, l’autre dans le dos. J’ai dû retirer des éclats de plastique. (…) Un autre des huit blessés avait reçu un tir de lacrymogène dans son casque. Sous le choc, le casque a éclaté et laissé une plaie de 15 centimètres. J’ai dû faire 9 points de suture. Un autre avait été victime de tir de Flash-Ball aux genoux. Il avait une grosse contusion osseuse. Une autre avait pris des projectiles à la cheville. »« Manipulations médiatiques »La LDH conteste également la légalité des opérations de maintien de l’ordre sur le site du barrage – un terrain privé. Ou il s’agissait de disperser un attroupement ou il s’agissait de procéder à une expulsion. Mais le code pénal définit l’attroupement comme « le regroupement des personnes sur la voie publique susceptible de troubler l’ordre public », ce qui n’était pas le cas. Quant à la deuxième solution, la commission souligne « l’absence de toute décision judiciaire d’expulsion » préalable.La conclusion est sans appel. Pour la LDH, ce flou juridique et les « manipulations médiatiques » qui ont précédé et suivi la mort de Rémi Fraisse ont « très habilement permis à l’autorité civile, du préfet aux ministres, d’échapper aux responsabilités dans la survenance malheureusement prévisible de la mort de Rémi Fraisse » :« L’absence de traçabilité précise des ordres donnés est le meilleur moyen pour l’autorité politique de se défausser de ses responsabilités, de se draper d’indignation et, quand la pression est trop forte, de désigner quelques boucs émissaires, jetés en pâture à l’opinion publique pour accréditer l’idée que justice serait faite. »Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Vincent Giret Décrypter les grandes mutations du monde, en débattre dans un cadre privilégié : telle est l’ambition du Club de l’économie que Le Monde lance vendredi 23 octobre. Avec un rendez-vous mensuel, dans l’auditorium du journal avec des décideurs publics de premier rang, français ou européens, des entrepreneurs et des économistes de renommée internationale, Le Monde ambitionne d’être le lieu du renouveau du débat public sur les grands défis économiques et sociaux d’aujourd’hui.Le premier ministre, Manuel Valls, est le premier invité du Club. Il sera interrogé sur « le social-réformisme à l’épreuve du réel » qu’il entend incarner et sur sa capacité à le décliner dans des réformes précises d’envergure : quelle réforme du marché du travail ? Quelle vision de l’Etat moderne ? Quel rôle pour l’Etat actionnaire ? Quelles adaptations à l’heure de l’économie numérique ?L’économiste Daniel Cohen interviendra dans un second temps sur « l’avenir de la croissance » à l’heure des grandes mutations, technologique et climatique.Tweets de @jadegrandin!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Lors du deuxième rendez-vous du Club de l’économie du Monde, qui se tiendra le 17 novembre, Denis Kessler, PDG du groupe de réassurance Scor et vice-président du Medef, débattra de « la mutation des grands risques mondiaux », tandis que dans un second temps, Philippe Wahl, président du groupe La Poste, sera interrogé sur « les défis de la transition numérique ».Vincent GiretJournaliste au Monde Olivier Faye et Alexis Delcambre Il y a trente ans, le monde politique et les médias débattaient de l’opportunité d’offrir du temps d’antenne à la télévision au Front national et à son président Jean-Marie Le Pen. Le parti d’extrême droite, désormais placé sous l’égide de Marine Le Pen, se trouve aujourd’hui dans une position qui lui permet d’annuler à la dernière minute sa participation à une émission politique sur le service public, en prime time.C’est ce qu’a fait la présidente du Front national, jeudi 22 octobre, en décidant, trois heures avant le début de l’émission, de ne pas se rendre sur le plateau de « Des paroles et des actes » (« DPDA »), sur France 2, devenue selon elle une « mascarade ». Un signe du sentiment de puissance dont jouit le parti à la veille des élections régionales des 6 et 13 décembre, qui pourraient voir la formation lepéniste emporter une région pour la première fois depuis sa fondation en 1972.Le rendez-vous devait opposer Mme Le Pen à Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, et à Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement. Un panel de Français – un imam, un père de famille accueillant chez lui des réfugiés et un chef d’entreprise – devait par ailleurs interpeller la députée européenne au cours de l’émission.C’était sans compter sur l’intervention conjointe de Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, et de Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Les deux chefs de parti se sont offusqués, mercredi, de l’invitation de Mme Le Pen, candidate aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, tout juste quatre jours avant l’ouverture de la campagne officielle dans les médias, le 26 octobre. De quoi désavantager, selon eux, leurs candidats respectifs, Pierre de Saintignon (PS) et Xavier Bertrand (Les Républicains).« A moi, M. Pujadas, on n’impose rien »Le CSA a entendu ces doléances et annoncé quelques heures plus tard qu’« une expression contradictoire devrait être rapidement offerte aux concurrents (…) quand des personnalités fortement impliquées dans la compétition électorale sont invitées à prendre la parole sur les antennes ». France 2 a réagi en décidant d’inviter dans la foulée MM. Bertrand et de Saintignon à venir débattre en fin d’émission avec la présidente du FN. Mécontente de ce changement de programme de dernière minute, Mme Le Pen a réclamé que les séquences impliquant Stéphane Le Foll et Jean-Christophe Lagarde soient annulées.Une demande à laquelle n’a pas accédé David Pujadas, présentateur de « DPDA », ce qui a provoqué la mise en retrait de Mme Le Pen. « Parce que je représente des millions d’électeurs français qui ont droit à la considération et au respect du service public, à moi, M. Pujadas, on n’impose rien. Surtout quand ces changements de dernière minute visent à obéir aux caprices du système UMPS », a-t-elle justifié dans un communiqué. Dans le courrier qu’il avait adressé à Nicolas Sarkozy, Jean-Christophe Cambadélis écrivait : « Je crois qu’il faut porter un coup d’arrêt à la fascination, à la promotion morbide de l’extrême droite dans le pays. » Une occasion rêvée pour Marine Le Pen de dénoncer le « système », de jouer la rupture et d’adopter la posture de la victime.Lire aussi :Marine Le Pen reste la politique la plus invitée à « Des paroles et des actes »Du côté de France Télévisions, malgré la controverse politique, on assume pleinement le fait d’avoir convié Marine Le Pen pour une cinquième fois depuis la création de l’émission, en 2011. « Le statut de l’émission impose qu’on invite les figures de proue », admet Pascal Golomer, directeur de l’information de France Télévisions. « Il se trouve que le Front national est toujours représenté par Marine Le Pen, c’est ainsi », justifie Gilles Bornstein, rédacteur en chef de « DPDA ». Mercredi, quand les tirs venaient de toute part, l’équipe de l’émission a résisté alors qu’« il y avait une forte pression pour qu’[elle annule] », a rappelé M. Pujadas.« Nous nous sommes adaptés aux circonstances »Rétrospectivement, France Télévisions devait-elle suivre à la lettre la recommandation du CSA, qui a semblé modifier les règles du jeu avant même le début de la campagne officielle ? « Le CSA est venu s’ajouter au groupe d’intervenants qui ont eu leur mot à dire sur ce “DPDA”, constate Pascal Golomer. Nous avons écouté l’environnement et nous nous sommes adaptés aux circonstances. C’était une décision éditoriale à partir d’une situation compliquée. »La présence du Front national à la télévision représente en tout cas une question difficile à gérer, bien que les données du problème aient évolué depuis « L’Heure de vérité », en 1984, sur Antenne 2, quand Jean-Marie Le Pen fit sa première incursion sur le petit écran. Alors que le parti d’extrême droite s’est battu pendant des années pour exister à la télévision, Marine Le Pen, elle, y est née. Le 5 mai 2002, au soir de la défaite de son père au second tour de l’élection présidentielle face à Jacques Chirac, la jeune femme est en effet poussée presque par hasard sur le plateau de France 3 et y réalise une prestation remarquée.Lire aussi :France Télévisions marche sur des œufs avec le Front nationalDepuis, la fille de Jean-Marie Le Pen maîtrise les codes de la télévision et en a fait une arme dans sa conquête du pouvoir, au FN puis dans le combat électoral. En position de force dans les sondages, sollicitée par les médias, où elle réalise de bons scores en termes d’audience, la députée européenne sait jouer avec l’outil en le contournant au besoin et en misant sur Internet.Interrogé au sujet de cette annulation, Jean-Marie Le Pen a pris le contre-pied de sa fille. « Toutes les occasions sont bonnes pour faire connaître ses opinions. C’est ce que je ferais si j’étais à sa place. Personnellement, je suis toujours pour que l’on combatte », a avancé l’ancien président du FN. Un commentaire qui peut s’interpréter comme une pique politique mais qui symbolise aussi un changement d’époque. #container_14455165756{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455165756{ height:700px; } #container_14455165756 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455165756 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455165756 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455165756 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La présidente du FN, personnalité la plus invitéeLa liste des invités des 26 émissions de « Des paroles et des actes » hors spéciale élections ou primaire.Source : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Pour celle sur la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, tué il y a un an par un gendarme à Sivens (Tarn), c’est pire : elle recule. Le Monde a pu prendre connaissance du retour de commission rogatoire déposé en mars par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) sur le bureau de la juge Anissa Oumohand, chargée de l’instruction ouverte pour « violences par une personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».Pour l’essentiel, les gendarmes n’ont pas enquêté sur les faits, mais sur le climat qui régnait sur la ZAD (zone à défendre) du projet de barrage de Sivens dans les semaines qui les ont précédés – dont la violence justifierait la réplique de la nuit du 25 au 26 octobre – et sur la personnalité de la victime – totalement et irrémédiablement pacifique.Le jeune homme est mort dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, peu avant 2 heures du matin, après avoir été atteint par une grenade offensive lancée par un chef de groupe du 4e peloton de l’escadron de gendarmerie mobile de La Réole (Gironde), Jean-Christophe J. Depuis plusieurs heures, des gendarmes mobiles retranchés dans la « zone vie » du chantier affrontaient de petits groupes de manifestants. Dans l’après-midi du 25, un grand rassemblement avait réuni opposants et personnalités politiques à plusieurs centaines de mètres de là.Lire aussi la tribune des parents du jeune militant :A Rémi Fraisse, notre fils mort il y a un anContradictionsAprès des mois d’investigations, les gendarmes en reviennent tout simplement à la thèse officielle évoquée par Bernard Cazeneuve et Manuel Valls dans les jours qui ont suivi la mort du jeune militant écologiste. A Sivens, écrivent-ils dans leur procès-verbal de synthèse, les gendarmes ont riposté « à des violences caractérisées, croissantes et incessantes », « les avertissements réglementaires ont été effectués avant chaque usage ou lancer de grenade » et, enfin, « la précaution d’utiliser une paire de jumelles [à intensification lumineuse] pour vérifier si personne ne se trouve dans la zone où il s’apprête à jeter la grenade démontre la volonté du chef J. d’éviter de blesser un manifestant ».Ces trois affirmations sont contredites par le dossier sur lequel elles se fondent. Ainsi de l’utilisation des jumelles. Ce soir-là, les militaires du 4e peloton agissent sans projecteur – il est cassé. Le chef J. assure qu’avant de lancer sa grenade il est donc retourné à la fourgonnette de son groupe, à 8 mètres de sa position, pour vérifier avec les jumelles que la zone visée était « isolée, et dégagée de toute personne ». Un épisode dont le gendarme qui avait la garde de l’appareil n’a aucun souvenir, pas plus que son collègue affecté au véhicule. Et les sommations jugées « réglementaires » ont été réalisées sans mégaphone : il était également en panne…Reste le point central de l’argumentation des gendarmes : l’état de danger dans lequel ils se seraient trouvés, avec notamment de nombreux jets de cocktails Molotov. Mais là encore, les contradictions dominent. Au sein du 4e peloton, celui du chef J., un gendarme n’a « pas vu de cocktail Molotov », un autre est « certain » d’en avoir vu, un troisième en a vu un, mais il a éclaté « à une dizaine de mètres » devant eux. Lors de l’audition du responsable de la cellule image de l’escadron, chargé de filmer les événements, l’enquêteur s’étonne d’ailleurs : « Nous ne voyons pas de cocktails Molotov sur les vidéos. » « Terrain tenu, pas de gros soucis... »En réalité, il y a bien eu des jets de bouteilles enflammées, mais peu et loin des militaires. Les gendarmes sont bien protégés dans le carré de 30 mètres sur 30 mètres qu’ils sont chargés de garder. La « zone vie » du chantier est entourée d’un grillage de 1,80 m, et d’un fossé profond de 2 mètres et large de 1,50 m. Malgré les efforts déployés, l’IGGN ne parvient pas à documenter les effets des « violences caractérisées » des opposants : le seul blessé, côté gendarme, s’est fait mal au genou en trébuchant tout seul lors d’une sortie…A 1 heure du matin, quand le commandant de gendarmerie mobile autorise l’usage de grenades offensives, il précise étrangement au centre opérationnel : « Terrain tenu, pas de gros soucis. » Pourquoi avoir autorisé l’usage de la force, alors ? Les gendarmes ont-ils souhaité interpeller des manifestants, en contradiction avec l’objectif « défensif » affiché ?Devant les enquêteurs, le commandant a reconnu que le patron de la gendarmerie départementale lui a donné « comme consigne de procéder à des interpellations ». Ce dernier assure avoir dit le contraire : « Pas de sortie pour aller interpeller ou provoquer les opposants. » Les enquêteurs laissent filer… Mercredi 21 octobre, le site d’information Reporterre a assuré qu’un assaut des gendarmes avait précédé le lancer de grenade. Mais aucun des témoins cités n’a été entendu par les enquêteurs.Le rôle de l’autorité civileReste la responsabilité de l’autorité civile, le préfet et son directeur de cabinet, qui surplombe tout le dossier. Le commandant de gendarmerie mobile, entendu deux heures après la mort du jeune homme, avait assuré, spontanément : « Je tiens à préciser que le préfet du Tarn, par l’intermédiaire du commandant de groupement, nous avait demandé de faire preuve d’une extrême fermeté. » Entre-temps, la déclaration a été révélée par la presse, et lors d’une nouvelle audition, il est contraint de virer sur l’aile : « Je ne suis pas certain qu’il ait parlé d’extrême fermeté, mais je confirme l’idée de fermeté. Je voudrais préciser qu’il a également parlé d’apaisement vis-à-vis des opposants. »Les magistrats ont refusé aux avocats de la famille de Rémi Fraisse, Mes Claire Dujardin et Arié Alimi, les auditions du préfet et de son directeur de cabinet, pourtant responsables des opérations de maintien de l’ordre. « Pas, en I’état, utile à la manifestation de la vérité » et « que très indirectement lié aux faits », a estimé Mme Oumohand. Comme le reste de l’enquête, serait-on tenté de dire… Aucun acte d’investigation n’a été ordonné depuis mars.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.10.2015 à 19h58 • Mis à jour le23.10.2015 à 11h56 | Mathilde Damgé Marine Le Pen, invitée pour la sixième fois de l’émission politique « Des Paroles et des actes » (DPDA), a annoncé, jeudi 22 octobre, qu’elle ne participerait pas cette « pantalonnade ».Lire aussi :Marine Le Pen reste la politique la plus invitée à « Des paroles et des actes »France 2, critiquée par les patrons des Républicains et du Parti socialiste pour avoir à nouveau invité la dirigeante du Front national (FN) à cette émission, avait convié les deux principaux adversaires de Mme Le Pen aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en plus des deux invités initialement prévus pour débattre avec elle. Ce que Mme Le Pen trouvait excessif et « cavalier ».Peu avant, la dirigeante d’extrême droite avait publié un communiqué dénonçant l’alliance de l’« UMPS » contre sa liberté de parole, qu’elle estime malmenée.Elle concluait en ces termes :« Je rappelle que le Front national n’a obtenu en 2014-2015 que 5,8 % du temps d’antenne politique, soit moins que les Verts (6,7 %), et bien sûr moins que le PS (27,4 %), le gouvernement (12,7 %) et Les Républicains (34,1 %), alors que notre mouvement représente près du tiers des électeurs français. »La présidente du FN faisait référence à un sondage du Journal du dimanche du 11 octobre selon lequel un Français sur trois serait prêt à voter pour elle à l’élection présidentielle de 2017.Des chiffres « de gauche »Concernant la présence du FN dans les médias, les chiffres brandis par Marine Le Pen sont en fait des données compilées par le compte Twitter @engageesduweb, qui se présente comme « sympathisant de gauche » :Temps de parole par parti politique. Saison 2014-2015. http://t.co/kNOSfTz3si— EngageesDuWeb (@Les EngagéEs du Web)require(["twitter/widgets"]);Selon ces chiffres, le FN est certes moins représenté en tant que parti. Mais si l’on regarde les chiffres au niveau individuel, c’est une figure du parti d’extrême droite qui tire le plus à elle la couverture médiatique :Le Top40 des invité-e-s média 2014-2015 couronne sans surprise F. Philippot du @FN_officiel http://t.co/1D0c3RiPTq— EngageesDuWeb (@Les EngagéEs du Web)require(["twitter/widgets"]);Le vice-président du FN, Florian Philippot, a ainsi été invité plus de vingt fois depuis le début de l’année sur BFMTV.Lire : BFMTV, numéro un sur Florian PhilippotPas de décomptes officielsCôté données officielles, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) ne fait pas le décompte pour chaque émission ; le décompte des temps de parole relevés par le Conseil et consultable sur son site n’est donné que par chaîne et par type d’émission (journaux d’information, magazines...).Une de ses membres sur Radio Classique a toutefois avancé jeudi que le Conseil n’avait pas constaté de « déséquilibre majeur » cette année entre les temps de parole des différents partis dans l’audiovisuel.Seules les présidentielles répondent au principe de stricte égalité de temps de parole entre les candidats ; pour les autres élections, c’est le principe d’équité qui gouverne : il est fondé sur la représentativité des candidats (les résultats aux élections précédentes par exemple) et sur « la capacité à manifester concrètement son implication dans la campagne : organisation de réunions publiques, participation à des débats ».Lors des régionales de 2010, le Front national a obtenu 9,17 % des voix.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Bekmezian Deux ans après la promulgation des lois sur la transparence de la vie publique, votées en 2013 à la suite de l’affaire Cahuzac, une lourde erreur contenue dans ces textes pourrait être enfin corrigée. Le trésorier du Front national (FN), Wallerand de Saint-Just, visé par une enquête sur le financement du parti, avait ainsi pu échapper à une mise en examen uniquement grâce à une bourde parlementaire liée à ces projets de loi et que personne n’avait relevée jusque-là.Lire aussi :La bourde parlementaire qui profite au Front nationalPour résumer, en allant trop vite dans l’examen de ces textes, les parlementaires avaient, sans le vouloir, tout simplement effacé une disposition datant de 1988 qui interdisait aux partis politiques de recevoir un don d’une personne morale. A cause de cette erreur d’inattention, les juges d’instruction n’avaient donc pu mettre en examen Wallerand de Saint-Just pour « acceptation par un parti politique d’un financement par une personne morale », en l’occurrence la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen. Le trésorier du FN – qui avait été le premier à remarquer cette faille – avait alors pu repartir sous le simple statut de témoin assisté, sans être inquiété, et l’enquête sur le FN s’en était trouvée fortement fragilisée.Examen le 5 novembre en séanceRapidement, les socialistes ont donc voulu corriger le tir et c’est pourquoi le sénateur PS Jean-Pierre Sueur (Loiret) avait presque immédiatement déposé une proposition de loi spécifique sur le sujet. Mais les responsables de la majorité, qui visiblement n’avaient pas tiré les enseignements de leur erreur initiale, ont voulu aller encore plus vite et en passer par un amendement à un texte qui était alors en débat au Parlement, celui de la ministre de la justice, Christiane Taubira, sur l’adaptation de la procédure pénale au droit de l’Union européenne. Cela n’a pas manqué : saisi sur le texte, le Conseil constitutionnel a jugé, entre autres, que cette disposition n’avait rien à voir avec le sujet et l’a donc censurée.« Si l’on avait pris tout de suite ma proposition de loi, nous n’en serions pas là », regrettait encore Jean-Pierre Sueur, lundi 19 octobre, en attendant toujours que son texte soit enfin inscrit à l’ordre du jour du Sénat.C’est désormais chose faite : après avoir maintes fois alerté le ministère des relations avec le Parlement, le sénateur et ancien président de la commission des lois a enfin obtenu que sa proposition de loi soit examinée le 5 novembre en séance, et donc dès la semaine prochaine en commission, avant de passer devant l’Assemblée. A deux mois des élections régionales, il était plus que temps.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Breteau Malgré son annulation pour l’émission du 22 octobre, Marine Le Pen reste la personnalité la plus invitée lors des 26 éditions de « Des paroles et des actes », depuis sa création en juin 2011. La responsable d’extrême droite s’est rendue cinq fois sur le plateau de France 2.La dernière invitation en date de la présidente du Front national a été vivement critiquée par ses opposants nationaux et régionaux, Mme Le Pen étant candidate aux élections régionales de décembre. Dans la foulée, et sur demande après demande du PS et du parti Les Républicains au CSA, ses deux concurrents, Xavier Bertrand et Pierre de Saintignon, ont également été conviés.Dans le graphique ci-dessous, nous avons fait la distinction entre deux « statuts » : si la personnalité politique est l’invitée principal ou si elle est sur le plateau en qualité de contradicteur. #container_14455165756{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455165756{ height:700px; } #container_14455165756 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455165756 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455165756 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455165756 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La présidente du FN, personnalité la plus invitéeLa liste des invités des 26 émissions de « Des paroles et des actes » hors spéciale élections ou primaire.Source : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14455165756", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#28beaa","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , 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Le Front national est en troisième position, avec trois représentants pour huit participations : Marine Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot. #container_14455180116{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455180116{ height:450px; } #container_14455180116 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455180116 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455180116 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455180116 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les Républicains, formation la plus présente, devant le PS et le FNHors émissions spéciales élections ou primairesSource : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14455180116", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#28beaa","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["LR/UMP","PS","FN","PG","MoDem","PRG","EELV"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "invité principal", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 7 ], [ "", 10 ], [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "face à l'invité", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", 14 ], [ "", 10 ], [ "", 4 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: true, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " fois", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Sarkozy, Hollande et Le Pen sur le podium des audiencesSi l’on s’intéresse aux audiences de ces émissions, c’est Nicolas Sarkozy, alors président de la République, qui arrive en tête, avec 5,6 millions de téléspectateurs le 26 mars 2012. Il est suivi de François Hollande avec 5,4 millions le 26 janvier 2012 – lors de la campagne présidentielle.La présidente du Front national arrive en troisième position avec 5 millions de personnes devant leur poste le 23 février 2012 – son premier passage. #container_14455187714{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455187714{ height:600px; } #container_14455187714 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455187714 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455187714 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455187714 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La présidentielle, période à la plus forte audienceHors émission spéciale élections ou primaire.Source : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}De manière générale, le nombre de téléspectateurs comme le pourcentage de part d’audience suit la courbe de la participation aux élections. Avant la présidentielle, l’émission rassemble ses meilleures audiences (avec plus de 5 millions de téléspectateurs), là où, éloigné de toute élection nationale, le rendez-vous mobilise autour de 2 millions de personnes.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.10.2015 à 10h22 • Mis à jour le10.10.2015 à 16h57 | Simon Auffret et Maxime Vaudano A l’issue de dix jours de polémique, Nadine Morano s’est vue retirer, mercredi 7 octobre, son investiture du parti Les Républicains (LR) pour les régionales en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. La députée européenne, candidate déclarée à la primaire de droite en 2016, a refusé de s’excuser auprès de son parti pour avoir qualifié la France de pays de « race blanche » sur le plateau de l’émission « On n’est pas couché », samedi 26 septembre.Lire le décryptage :Les « races », Morano et De Gaulle : pour clore la polémiqueSi l’unanimité a prévalu au sein commission nationale d’investiture (CNI) de LR pour exclure Mme Morano de la course aux régionales, la droite n’a pas pour autant fait front contre elle. En s’abstenant lors du vote de la CNI, le député Michel Terrot, l’eurodéputée Michèle Alliot-Marie et l’ancien président de l’UMP Jean-François Copé ont d’abord exprimé un soutien implicite à Nadine Morano.Mais bien avant cet épilogue, plusieurs personnalités de droite avaient pris la défense de l’eurodéputée… ou du moins refusé de condamner ses propos trop vivement.Ainsi Pierre Lellouche a-t-il assuré avoir pu « vérifier [lui-même] » que la France était un pays de race blanche, même si c’était « dit très maladroitement, et de façon très excessive », tandis que Roger Karoutchi se faisait le chantre de « la liberté de parole des élus et des humoristes ». Le président de la CNI, Christian Estrosi, a également refusé de faire « partie de ceux qui l’accablent », mettant en cause l’émission de Laurent Ruquier dans laquelle il « refuse [...] de se rendre depuis deux ou trois ans ».Intolérable... ou excusable ?A l’inverse, une bonne partie de l’état-major du parti a refusé d’excuser les propos de Mme Morano. « Intolérable » pour Alain Juppé, « exécrable » pour Nathalie Kosciusko-Morizet, un « non-sens » pour Valérie Pécresse… Ils ont été largement suivis par les personnalités de la droite Champagne-Ardenne, qui ont été nombreuses à dénoncer ses propos, à commencer par Valérie Debord, qui va remplacer Nadine Morano en Meurthe-et-Moselle pour les régionales. Rares ont pourtant été ceux qui, à l’image de Benoist Apparu, ont réclamé l’exclusion de Mme Morano du parti, Alain Juppé se refusant à être « le grand ex-communicateur », et Jean-Pierre Raffarin déclinant le rôle de « coupeur de tête ».Entre ces deux extrêmes, plusieurs hauts responsables des Républicains se sont montrés moins véhéments à condamner le dérapage télévisuel, à commencer par son président Nicolas Sarkozy, qui a mis plusieurs jours à réagir, avant de proposer à Nadine Morano de tirer un trait sur cette histoire si elle s’excusait.Philippe Richert, chef de file de la droite dans le grand Est pour les régionales, a suivi le chemin inverse : il a commencé par expliquer que « des excuses ne suffiront pas », avant de lui tendre la main pour réintégrer sa liste si elle démontrait « la volonté d’être ouvert et de travailler ensemble ». Quant à François Fillon, il a dénoncé « un procès en sorcellerie excessif » et salué son « mérite d’être allée sur le terrain, quand beaucoup de commentateurs ne le font pas », tout en prenant ses distances avec la « formulation » de « race blanche ».Pour établir une cartographie du parti à l’aune de cette polémique, nous avons tenté de classer ses principaux responsables au regard de leurs prises de position publiques sur la visualisation ci-dessous :MéthodologieNous avons intégré à cette visualisation 84 personnalités de la droite et du centre (UDI et Modem) :Les principaux cadres dirigeants de LR (vice-président, secrétaire général, délégués et secrétaires généraux, délégués nationaux...) ;Les autres figures importantes du parti qui ne font pas partie de l’organigramme (Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire...) ;Les principales figures de la droite et du centre en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, la région dans laquelle Nadine Morano était candidate.Nous avons considéré comme « condamnation totale » toutes les interventions qui critiquaient sans réserve les propos de Mme Morano, et assigné à la catégorie « condamnation molle » toutes les personnalités qui les avaient dénoncés sans grande véhémence, qui estimaient que des excuses suffiraient à tourner la page ou qui avaient changé d’avis.Ces catégories, bien évidemment subjectives, ne demandent qu’à être confrontées à votre libre appréciation, en (re)lisant les propos de chacune des personnalités en passant votre curseur sur les bulles les représentant.Simon AuffretJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.10.2015 à 21h21 • Mis à jour le09.10.2015 à 21h28 François Hollande a élevé, vendredi 9 octobre, Michel Rocard au rang de grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction française.Le président, qui n’a jamais fait partie de la mouvance rocardienne, a salué la « fidélité », la « morale » et la popularité de l’ancien premier ministre de François Mitterrand. Le chef de l’Etat a ainsi évoqué le long parcours d’un homme encarté au PS depuis soixante-dix ans, qui a « réformé la France et, à force de persévérance, parfois en avance sur son temps, a porté des textes iconoclastes devenus lois de la République ».Dans un discours faisant écho aux débats traversant la société, le président a lancé :« Vous avez changé l’Etat, vous l’avez rendu moins centralisé, plus juste. Vous avez cherché à apaiser la société et réformer la France. Nul besoin de rupture pour réformer. C’est l’apaisement qui produit la réforme et c’est la réforme qui produit l’apaisement. »« Vous rêviez d’un pays où l’on se parle de nouveau, d’une politique qui serait attentive à ce qui est dit et non à qui la dit. C’est toujours d’actualité, et j’ajouterai : hélas ! » Le qualifiant de « rêveur idéaliste et de réformiste radical », M. Hollande a érigé M. Rocard en « exemple » pour tous les gouvernants.« Dominer le capitalisme est un devoir pour le socialisme »Quelque 200 invités ont participé à la décoration de l’ex-chef du gouvernement, parmi lesquels le ministre de l’économie Emmanuel Macron et le premier ministre Manuel Valls, lui même héritier revendiqué du rocardisme.Michel Rocard écoute François Hollande retracer sa vie et l'histoire de la gauche moderne devant Valls et Macron http://t.co/3l5zz5l2he— RaphaelleBacque (@Raphaelle Bacqué)require(["twitter/widgets"]);M. Hollande a rappelé en plaisantant l’unique candidature de M. Rocard à un scrutin présidentiel en 1969 – d’abord candidat en 1981, il s’était finalement retiré de la course : « Ce sera la première et la dernière fois. Je dis la dernière : je devrais être prudent ! », suscitant les rires de la salle.Dans sa réponse au chef de l’Etat, procédure inhabituelle dans une telle cérémonie et voulue par M. Hollande, Michel Rocard, 85 ans, a plaidé, dans un discours également très actuel, pour le « retour de la parole et du dialogue » :« Aucun de ces mots : “contrat”, “négociation”, “accord”, “convention” n’apparaît dans notre Constitution, comme si le mot “négociation” était imprononçable, vulgaire. Le capitalisme sait et peut produire pour tous mais il ne le fait pas. (...) Dominer le capitalisme est un devoir pour le socialisme. »Michel Rocard, 85 ans, a été premier ministre de 1988 à 1991 et député européen de 1994 à 2009. Il est actuellement ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique. 09.10.2015 à 15h48 • Mis à jour le09.10.2015 à 16h30 | Martin Untersinger C’est un rapport de plus : la commission de réflexion sur le droit et les libertés à l’âge du numérique a rendu, jeudi 8 octobre, son premier rapport au président de la République. Mais ce n’est peut-être pas un rapport de trop, tant il prend à contre-pied, sur certains points, la logique législative qui a prévalu depuis des années en France, et notamment certaines récentes initiatives gouvernementales.Les membres de cette commission à la composition inédite – à treize députés s’ajoutent autant de personnalités qualifiées issues du monde associatif, de l’entreprise ou de la fonction publique, tous bons connaisseurs de ces dossiers et pour certains très engagés dans la défense des libertés numériques – déroulent sur près de 300 pages des propositions sur des sujets consensuels, comme l’open data ou la défense des lanceurs d’alerte. Mais certaines propositions, sur la liberté d’expression ou les pouvoirs des forces de l’ordre, le sont beaucoup moins et vont même à l’encontre de plusieurs textes votés récemment par l’Assemblée.Ouverture des données publiquesSans surprise, le texte appelle à plus d’ouverture des données publiques, notamment en renforçant les compétences de la Commission d’accès aux documents administratifs. Il suggère également de relâcher les contraintes qui limiteraient la publication de données publiques contenant des données individuelles et personnelles.Une partie des recommandations – non-contraignantes – formulées dans le rapport en matière de données publiques sont déjà présentes dans la loi numérique d’Axelle Lemaire. Cette dernière, sur certains points, va même plus loin.Lire aussi :La loi numérique cible les données personnellesDéfense des lanceurs d’alerteLa Commission propose aussi d’unifier le cadre légal applicable aux lanceurs d’alerte, ces citoyens, fonctionnaires ou salariés qui décident de dénoncer les agissements de leur employeur ou de la puissance publique, qu’elle juge « épars et incomplet ». Elle suggère également la mise en place d’une autorité indépendante de protection des lanceurs d’alerte qui puisse être saisie par n’importe quel citoyen, dans des conditions de sécurité garanties.Défense de la liberté d’expression en ligneLa Commission consacre de longs développements à la question de la défense de la liberté d’expression en ligne, un sujet sur lequel le législateur s’est souvent surtout penché pour en limiter les abus.En premier lieu, la Commission étudie de près le cas de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Elle s’applique aujourd’hui à la plupart des citoyens, qui grâce à Internet peuvent désormais exercer effectivement et de manière constante leur liberté d’expression.La Commission veut ainsi renommer la loi de 1881 pour la baptiser « loi sur la liberté d’expression ». Un changement symbolique, mais qui montre l’attachement de la Commission à un texte dont le détricotage a déjà commencé (la loi sur le terrorisme de 2014 a fait basculer l’apologie du terrorisme dans le droit pénal classique) et devrait se poursuivre.Sur le fond, elle défend un élargissement, de la presse à n’importe quel internaute, des protections de la loin de 1881, prenant acte que « l’internaute, expert ou simple citoyen informateur, est devenu grâce aux outils mis à sa disposition un acteur privilégié de la communication ».Critique du blocage administratif des sitesPar conséquent, elle critique le blocage administratif (sans passage devant un juge) des sites Internet, une procédure qui est possible en matière de terrorisme notamment. Par ailleurs, elle « s’alarme du risque de généralisation » des blocages sans juge, qu’elle estime fort préjudiciable à la liberté d’expression, sans pour autant réclamer que l’on revienne en arrière sur les mesures qui existent déjà.La Commission refuse également que les pouvoirs publics régulent les contenus Web, comme ils le font sur les médias audiovisuels traditionnels par le biais du CSA, un vieux serpent de mer.Défense de l’anonymatElle veut également, et c’est plus inédit, sanctuariser la possibilité de l’anonymat et du pseudonymat sur Internet, « une condition indispensable à l’exercice de la liberté d’expression ». Elle rappelle en creux que cet anonymat ne peut constituer un problème pour lutter contre les abus, comme les propos injurieux ou racistes, puisque la justice et la police peuvent requérir des éléments identifiants auprès des sites pour retrouver des coupables d’infractions.Limitation de la responsabilité de l’hébergeurLa Commission entend aussi contrecarrer une tendance lourde de ces dernières années, qui consiste à faire des intermédiaires d’Internet (les moteurs de recherche, les réseaux sociaux) des auxiliaires de justice en leur confiant de nombreuses responsabilités dans la régulation du contenu qu’ils hébergent. Une forme de « censure privée » que la Commission aimerait limiter en réaffirmant la « responsabilité limitée de l’hébergeur » de contenu, « garante de la liberté d’expression et de la liberté d’innovation ».Elle propose, en miroir de la garantie de ces nouveaux droits, des aménagements quant aux pouvoirs des autorités. Elle suggère ainsi que les parquets traitent de manière prioritaire certaines infractions en ligne, comme les contenus terroristes, que soit mise en place une procédure judiciaire accélérée pour mettre hors-ligne des contenus bloqués qui réapparaîtraient sur le réseau, la possibilité, pour la police, de soumettre au juge judiciaire un ensemble de sites Internet à bloquer ou la multiplication des dispositifs permettant à des associations sélectionnées de s’attaquer à des contenus illégaux.Respect de la vie privéeMême si le respect de la vie privée est prévu par la Convention européenne des droits de l’homme, la Commission remarque que la Constitution française ne fait pas mention de ce droit, qui a été dessiné par la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Elle propose donc, même si certains de ses membres s’y sont opposés, d’« inscrire explicitement dans la Constitution le droit au respect de la vie privée » et d’y adjoindre un complément, à savoir « l’exigence de protection des données à caractère personnel ».La Commission prend également position dans l’embryon de débat concernant le chiffrement des données. Pour elle, il convient « d’inciter le recours aux technologies de chiffrement afin de renforcer la confidentialité des communications ». Elle suggère cependant de ne pas toucher à la loi de 2004 qui pose certaines limites à l’utilisation de la cryptographie.Critique en creux de la loi renseignementUne partie des membres élus de la Commission ont beau avoir voté pour la loi sur le renseignement, adoptée cet été, leur rapport se lit comme une critique de cette loi très controversée.Même si elle reconnaît d’abord « d’incontestables progrès » permis par cette loi dans l’encadrement de la surveillance en France, elle réitère les critiques déjà formulées dans l’avis qu’elle avait rendu au sujet du texte. Elle critique ainsi le dispositif, introduit par la loi, de détection automatique d’activités terroristes sur Internet, les fameuses « boîtes noires » qui « ouvre[nt] la voie à une collecte massive et à un traitement généralisé de données personnelles » et veut donc « interdire le recours à des dispositifs algorithmiques de traitements de données » dans le cadre du renseignement.Lire aussi :La loi renseignement attaquée par des journalistes devant la Cour européenneLe rapport de la Commission ne critique pas frontalement la loi sur le renseignement. Mais il enjoint aux pouvoirs publics de « définir un régime juridique global, cohérent et protecteur des libertés fondamentales pour les activités de renseignement », c’est-à-dire de contrôler toutes les techniques utilisées par les services de renseignement, de « prévoir des garanties », de définir les motifs pouvant être invoqués pour de la surveillance, le tout sous le contrôle d’une autorité indépendante. Une manière de dire que la loi renseignement n’y est pas parvenue, alors que c’était précisément l’objectif de ses auteurs.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Séverin Graveleau Le syndicat majoritaire du second degré est « sûr » de remplir les bus et les trains à destination de Paris. « Les demandes d’inscription dépassent tout ce qu’on a connu depuis quinze ans », affirme Roland Hubert, cosecrétaire général du SNES-FSU, qui se veut positif et ambitieux à l’approche de la manifestation nationale de ce samedi 10 octobre.Notre journaliste sur place :Tweets de @sgraveleau!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Pour la première fois depuis le début de la contestation, au printemps, l’intersyndicale (qui regroupe une quinzaine d’organisations), mobilisée contre la réforme du collège devant entrer en vigueur en 2016, appelle ses adhérents et non-adhérents à battre le pavé parisien ce week-end. L’objectif : mobiliser « plus largement » que les seuls enseignants – 16 % de grévistes, selon le ministère, lors de la dernière journée de mobilisation du 17 septembre, le double selon les syndicats – et, en particulier, les parents d’élèves, afin de demander l’abrogation du décret publié en mai.Lire aussi :Réforme des collèges : les raisons de la nouvelle grève des enseignantsMobiliser « la société civile » En plus des associations de professeurs de langue ancienne ou d’allemand vent debout contre la remise en question des options latin et grec, ainsi que la suppression des classes bilangues et des sections européennes, l’intersyndicale souhaite mobiliser « la société civile ». « Nous souhaitons ainsi montrer au gouvernement que l’on n’est pas dans une simple vue de l’esprit enseignante ou dans la défense d’un pré carré professionnel », explique François Portzer, président du Snalc-FGAF. L’organisation d’une manifestation hors temps scolaire devrait aussi permettre, selon lui, « de mobiliser plus de collègues » en ne leur faisant pas porter « le coût d’une grève ». Et pour ce faire, l’intersyndicale n’a pas lésiné sur les moyens à l’approche du rendez-vous. Bus affrétés ou places de train remboursées pour les uns, covoiturage pour les autres… de quoi rassembler « plus de 10 000 personnes », espère François Portzer.De même, depuis plusieurs semaines, les sites Internet des syndicats diffusent les traditionnels kits d’affiches ou de pancartes à utiliser lors de la manifestation, mais aussi des modèles de lettres à envoyer aux parents. Sur les forums spécialisés, tel que Neoprofs, on multiplie les conseils pour sensibiliser ces mêmes parents : « comment contacter les sections locales des représentants de parents d’élèves », « remettre des tracts aux enfants », « organiser des réunions publiques d’information »… Une réforme pas toujours compriseDe fait, du côté des deux principales associations de parents d’élèves, on confirme « l’inquiétude » et les « questions » de ces derniers face à une réforme pas toujours comprise. « Le ministère n’a pas été très performant en termes d’explication de la réforme, concède Liliana Moyano, de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), des explications d’autant plus nécessaires que la réforme a souffert de nombreuses caricatures et intox. » La fédération qu’elle préside soutient la réforme depuis le départ, tout en demandant des « moyens ambitieux pour la mettre en œuvre ». Elle ajoute : « Il ne faudra pas rejeter d’un revers de la main la mobilisation de ce samedi, et [il faudra] redoubler de pédagogie. » Un message sans doute en direction des quelques sections locales de la FCPE (Bouches-du-Rhône, Alpes-de-Haute-Provence…) ayant choisi d’aller à l’encontre de la fédération en appelant à manifester. La Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP), soutient aussi, mais du bout des lèvres, la réforme, car elle n’est « pas assez ambitieuse, notamment sur l’enseignement des langues », selon sa présidente, Valérie Marty, qui voit une mobilisation des parents « à la marge » ce week-end. « Quand on a des remontées très négatives des parents, on est immédiatement sollicités par nos responsables locaux, et là ce n’est pas le cas », explique-t-elle.Atteindre les parents d’élèves dans leur diversité« Hasard » du calendrier selon les membres de l’intersyndicale, cette journée de mobilisation tombe en tout cas mal pour les associations de parents d’élèves. Les élections nationales de leurs représentants ont justement lieu ces 9 et 10 octobre. 24 % des parents du second degré y avaient participé l’année dernière. Les deux principales fédérations de parents d’élèves ne représentent « pas forcément la réalité de ce que sont les parents d’élèves dans leur diversité », estime Frédérique Rolet, du SNES-FSU. Ce sont donc sur les « autres » parents que l’intersyndicale compte ce samedi.Le professeur en sciences de l’éducation et spécialiste du syndicalisme enseignant André D. Robert n’imagine pas, « dans ces conditions », une mobilisation importante des parents. « Ni baroud d’honneur ni mobilisation transcendante à faire basculer les choses », selon lui, cette manifestation pourrait pourtant « élargir la base des opposants ». Les enseignants mobilisés peuvent d’ores et déjà compter sur l’association conservatrice SOS Education, sur l’organisation étudiante de droite UNI ou encore sur le Parti de gauche, qui ont annoncé leur présence.Dans les cercles enseignants, on réfléchit déjà à la suite du mouvement. Selon André D. Robert la mobilisation pourrait ensuite « se cristalliser sur les formations préparatoires à la réforme ». Des formations, pour l’instant volontaires, qu’une partie des enseignants a déjà commencé à boycotter.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Nicolas Truong Rien ne va plus dans la patrie d’Hugo et de Schœlcher, de Jaurès et de Clemenceau. Malaise sous les drapeaux et désordre sous les préaux : l’interventionnisme militaire français est mal compris et l’école laisse une bonne partie des élèves sur le carreau. Confusion politique et dérive idéologique. Une députée du parti Les Républicains (LR), Nadine Morano, assure sur une chaîne de télévision du service public que la France est « un pays de race blanche ». Porte-parole du groupusculaire Parti des indigènes de la République (PIR), Houria Bouteldja explique de son côté qu’afin de lutter contre l’oppression néocoloniale française dans les quartiers les minorités ethniques doivent se marier en priorité « avec une musulmane ou un musulman, un Noir ou une Noire » (revue Vacarme, n° 71, 248 p., 12 €).Lire aussi :Quelle place pour la République ?Faute d’un ciment national qui pourrait faire tenir une société en panne d’idéal, les communautés tiennent lieu de fraternité, la quête d’identité remplace le combat pour l’égalité, le libéralisme et l’individualisme préemptent à eux seuls la notion la liberté. La France a du mal à faire sens. Notre pays est à la traîne. Et la devise républicaine est à la peine. D’où l’envie d’inviter Jacques Julliard et Patrick Weil à débattre de l’état de notre cohésion nationale. Car, en dépit d’une estime réciproque, ces deux historiens de la République s’opposent presque en tout point. « La France a peur de la diversité », explique Jacques Julliard, qui comprend cette inquiétude et se pose en « partisan de la résistance contre ces affirmations identitaires » que sont le voile ou le halal. Cette diversité est « notre bien commun », rétorque Patrick Weil.Redonner du sens à une République disloquéeIl est même temps de faire une place aux anciens colonisés dans notre « histoire commune et partagée » afin d’endiguer rejet et sécession, anathème et exclusion. Alors que « nous ne prenons pas encore toute la mesure » du djihadisme qui touche une fraction de la jeunesse musulmane française, le risque de « libanisation de la France » est réel, insiste Jacques Julliard. Gare à « ne pas confondre ces tueurs avec la masse de nos compatriotes de culture musulmane » parfaitement pacifique, réplique Patrick Weil.Un souci constant, cependant, relie ces deux historiens divergents. Celui de redonner du sens à une République disloquée. En partie en enseignant une histoire de France qui ne soit ni celle de l’arrogance nationale ni celle de la repentance postcoloniale, explique Patrick Weil, dans Le Sens de la République (Grasset, 240 p., 17 €). Et en déclarant l’école « cause nationale », insiste Jacques Julliard dans L’Ecole est finie (Flammarion, 127 p., 12 €), car, dans un pays laïc, c’est elle qui doit tenir lieu de « religion civique ».La République est peut-être menacée, mais, remarquons-le, nous sommes bel et bien en France, un pays dans lequel tout débat ne se finit pas forcément par des chansons. Mais par de puissantes évocations du rôle émancipateur de l’éducation.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Fouad Benseddik (Directeur des méthodes à Vigéo) et Jean-Claude Dupuis (Professeur à l’Institut de gestion sociale) Du côté de l’entreprise, l’époque n’est plus où le secret des affaires permettait de limiter l’information au public à un petit nombre d’indicateurs financiers, édictés par la loi, difficiles et rebutants pour les non-spécialistes.Les entreprises communiquent désormais sur une diversité grandissante de thèmes. Le code du commerce français, avec l’article 225 de la loi dite Grenelle 2, puis la directive européenne de décembre 2014 sur le reporting consacrent cette évolution. Ce n’est plus une mode mais une obligation pour les sociétés, au-delà d’un certain seuil en capitalisation ou en effectifs, d’informer sur les impacts de leur activité et leurs engagements en matière de droits sociaux, de droits de l’homme, de protection de l’environnement, d’éthique des affaires, de liens avec les communautés environnantes et de gouvernance.Comment interpréter cette évolution ? Volonté des entreprises de rassurer sur leur responsabilité sociale ? De séduire sur leur capacité à créer de la valeur ? Reconnaissance d’un rôle social et environnemental à l’égard d’un ensemble de parties prenantes plus large que les actionnaires ? Ou reddition de comptes additionnels aux apporteurs de capitaux ? Ces finalités ne sont pas inconciliables.Un même mouvement d’élargissement de l’information s’observe du côté des États. Il consiste à informer sur les composantes qualitatives de la richesse des nations, de façon à mieux apprécier la réalité du bien-être des populations ou la durabilité des modèles de croissance des nations.Tentation de la monétarisation généralisée de la richesseC’est à ce titre que le gouvernement remettra au parlement d’ici à la fin octobre son premier rapport annuel sur « les nouveaux indicateurs de richesse ». Y figureront des indicateurs d’inégalités, de qualité de vie et de développement durable. S’ils sont construits et discutés avec sérieux, ces indicateurs renforceront le débat démocratique sur la durabilité du modèle de croissance du pays.Ce débat parlementaire prolongera les travaux initiés en 2014 par le Conseil d’analyse stratégique (CAS) puis en 2015 par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en faveur d’indicateurs de richesse non financiers. Les autorités françaises ont su ne pas céder à la tentation de la monétarisation généralisée de la richesse à laquelle aurait pu les conduire une interprétation simpliste de la méthode développée par la Banque mondiale en 2006 et reprise en 2011 dans son rapport sur « la richesse des nations ».Le mérite de la Banque mondiale était de plaider une vision de la richesse qui intègre, aux côtés des facteurs économiques, les dimensions environnementales, sociales et institutionnelles. Mais sa faiblesse fut d’imaginer que la richesse de chaque pays, et ses composantes, peuvent être rapportées à une valeur financière de marché, comme si les nations étaient des marchandises susceptibles d’être vendues.Pour préserver cette valeur, la Banque mondiale préconisait de consacrer les revenus tirés des ressources naturelles non renouvelables à la mise en valeur du « capital immatériel ». Mais cette démarche, bien que nourrie de bonnes intentions, réintroduisait les indicateurs financiers comme outils ultimes, indépassables, de mesure de la richesse des États et du bien-être des peuples.Génie collectif ou goût de l’effortSa faiblesse est de confondre la notion de « patrimoine immatériel » qui ne se vend ni ne s’achète, mais se protège et se transmet, avec celle de capital qui, dès lors qu’il est valorisé comme un actif, devrait être amorti. Ce qui n’a pas de sens quand il s’agit de facteurs clés de la richesse des nations, comme le génie collectif, la cohésion sociale, le goût de l’effort, l’attachement aux valeurs du travail, ou la solidité des institutions.La financiarisation de l’idée de richesse nationale a pour faiblesse de supposer équivalentes des grandeurs qui dans la vraie vie ne sont pas interchangeables. On ne remplace pas des vies humaines par des arbres. Cette évolution vers des indicateurs non financiers est congruente avec celle qui se dessine en comptabilité d’entreprise. La description du modèle économique de l’entreprise commence à y jouer un rôle plus structurant.Pour améliorer l’information sur les performances futures, il y a besoin d’une connaissance fine des objectifs et des hypothèses qui les sous-tendent, qui permet de questionner les risques, inclus les risques de responsabilité sociale, et leurs impacts sur ces actifs immatériels, à la valeur souvent incommensurable, que sont la cohésion du capital humain, le goût de l’innovation, le dialogue social, l’équilibre des relations avec les différentes parties prenantes ou la gouvernance.L’institution en France de l’obligation pour le gouvernement de rendre annuellement au parlement des comptes qualitatifs sur la richesse nationale est un vrai progrès. Il faut souhaiter que cette expérience fasse école ailleurs. Et que, de leur côté, les conseils d’administration et les assemblées générales d’actionnaires se mettent à analyser les indicateurs de responsabilité sociale et en débattre.Jean-Claude Dupuis est l’auteur d’Économie et Comptabilité de l’Immatériel. Enjeux du reporting non financier (Editions de Boeck, coll. « Méthodes & Recherches », 2014, 102 pages, 18 euros).Jean-Claude Dupuis (Professeur à l’Institut de gestion sociale)Fouad Benseddik (Directeur des méthodes à Vigéo) Bastien Bonnefous et Laurie Moniez (Lille, correspondance) Elle ne sait plus sur quel ton le dire : Martine Aubry n’a pas du tout l’intention de prendre la tête de la liste PS-PRG-MRC aux élections régionales des 6 et 13 décembre en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Qu’importe si le candidat socialiste désigné, son premier adjoint à la mairie de Lille, Pierre de Saintignon, ne décolle pas dans les sondages face à Xavier Bertrand et à Marine Le Pen, et que le risque d’une victoire finale du FN n’est pas à écarter. Pour Martine Aubry, c’est non.Les pressions se multiplient pourtant pour que l’ancienne patronne du PS se porte candidate. Elles viennent surtout des entourages de Manuel Valls et du ministre de la ville et ex-président du conseil général du Nord, Patrick Kanner, deux ennemis jurés de Mme Aubry au sein du parti. En privé, le premier ministre explique que la situation est à « très haut risque » pour la gauche, surtout dans le département du Nord. « Avec Pierre de Saintignon, nos chances sont très faibles », confie-t-il, estimant que la seule solution est que Mme Aubry se présente à sa place.Pour la maire de Lille, « ceux qui continuent à défendre cette petite musique sont ceux qui ne souhaitent pas la victoire de Pierre », répond-elle au Monde. Elle méprise ces « bruits de cour parisiens » et conseille à ses camarades nationaux de s’occuper d’autre chose que des régionales : « C’est plutôt pénible. Ils feraient mieux de bosser dans leurs ministères », peste-t-elle.Lire aussi :Régionales 2015 : ce que disent les sondages à deux mois du premier tourFaux amis ou vrais ennemisOfficiellement, bien sûr, la demande est flatteuse. Sans Mme Aubry, la défaite serait assurée. En réalité, c’est une forme de piège qui lui est tendu : si elle refuse de prendre la tête de liste, on lui reprochera d’être responsable de la perte de la région. Mais si elle accepte, on risque de lui reprocher d’avoir perdu, tant la victoire semble impossible. « Dans les deux cas, ils sont gagnants, analyse un cadre socialiste. Ils vont essayer de détourner le tir plutôt que d’assumer l’échec né de l’impossible union de la gauche à cause de leur politique gouvernementale. »François Lamy, l’ancien lieutenant de Mme Aubry rue de Solférino, aujourd’hui parachuté à Lille, considère que ceux qui la poussent à se présenter « ne sont jamais les amis de Martine ». « D’ailleurs, pourquoi n’y vont-ils pas, eux ? », ironise-t-il. De telles pressions sont surtout contre-productives, expliquent beaucoup de socialistes. « Plus Valls et Kanner laisseront entendre qu’elle doit y aller, moins elle ira, justement parce que ce sont eux qui le disent », confie un proche de la maire de Lille.Au PS, les faux amis ou vrais ennemis de Mme Aubry sont nombreux. A Matignon, à Bercy, au ministère de la ville, plus d’un a soupiré lors de son recadrage au vitriol du ministre de l’économie Emmanuel Macron, le 23 septembre – « Ras-le-bol de Macron ! », avait-elle tonné. « Plutôt que de descendre Macron, elle n’a qu’à prendre ses responsabilités », ont persiflé dans la foulée plusieurs de ses détracteurs. Patrick Kanner jure, lui, être réglo avec elle. « En décembre 2014, j’ai été le premier à dire que ma candidate, c’était elle, car vu le contexte, je considérais que sa candidature était la plus utile et la plus légitime. Mais j’ai bien compris qu’elle ne veut pas », explique-t-il au Monde.Lire aussi :A deux mois du scrutin, tout ce qu’il faut savoir sur les élections régionalesFigure politique localeL’ancien président du conseil général du Nord affirme n’entretenir, depuis, aucune ambiguïté : « Pierre de Saintignon est le patron de la campagne, je suis à ses côtés et je ne participerai jamais à des démarches qui peuvent le déstabiliser. » Il n’empêche que ce proche de Manuel Valls dit aussi « comprendre l’inquiétude de certains militants socialistes » car « ce n’est pas faire injure à Pierre [de Saintignon] que de dire qu’il est d’abord une figure politique locale face aux figures nationales d’importance que sont Marine Le Pen et Xavier Bertrand ».Qu’en pense Jean-Christophe Cambadélis, ancien allié de Martine Aubry ? Le premier secrétaire du PS veut avant tout éteindre toute polémique. « Camba, comme Hollande d’ailleurs, répète à tout le monde la même chose : “Il ne faut pas emmerder Martine !” », glisse un dirigeant socialiste. Pour M. Cambadélis, M. de Saintignon, personnalité peu médiatique mais seul candidat désigné en février à 94 % par les militants socialistes locaux, est celui qui a « le plus à gagner avec la campagne », et son profil régional « permet le mieux un rassemblement de la gauche au second tour ». « La campagne est engagée, elle va durer deux mois, il faut continuer et ça va payer », déclare-t-il au Monde.Pas question, donc, de réfléchir à un scénario alternatif, que ce soit avec Martine Aubry ou même avec le député du Pas-de-Calais et maire de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier. Tête de liste aux régionales dans le Pas-de-Calais, ce proche de François Hollande est également cité par certains socialistes comme solution de rechange. Pour Mme Aubry, qui s’est toujours opposée au cumul des mandats et n’a cessé de critiquer la fusion des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie imposée par la réforme territoriale, la mise au point de M. Cambadélis clôt tout débat. « Jean-Christophe défend Pierre car il le connaît très bien. Les gens sérieux savent qu’il est le bon candidat. » Lundi soir, lors du bureau national du PS, il était annoncé que des élus demanderaient à la maire de Lille d’aller mener le combat face à Marine Le Pen et Xavier Bertrand. « Le bureau était plein, mais pas une seule personne ne m’en a parlé. Ni tout haut, ni tout bas », fait remarquer, piquante, Mme Aubry. Les régionales Nord - Pas-de-Calais - PicardieLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au MondeBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Après une rupture, il faut bien reprendre sa routine quotidienne. Jeudi 8 octobre, au lendemain de la longue journée qui a abouti à l’éviction de Nadine Morano de la campagne des élections régionales, Nicolas Sarkozy a poursuivi ses déplacements. Le président du parti Les Républicains (LR) s’est rendu à Béziers (Hérault), ville tenue par Robert Ménard, qui a remporté les élections municipales avec le soutien du Front national (FN). Un endroit symbolique où l’ancien président de la République s’est lancé, comme à son habitude, dans une longue revue d’actualité, devant deux mille sympathisants.La crise à Air France ? L’action de la « chienlit » qui profite « d’un Etat qui se délite sous nos yeux ». Le tiers payant généralisé ? « On ne paiera plus rien car, comme on le sait, tout est gratuit », a lancé M. Sarkozy avant de profiter des sifflets contre Christiane Taubira, responsable à ses yeux de la permission de sortir accordée à l’un des malfaiteurs soupçonnés de la fusillade de lundi en Seine-Saint-Denis. « Nous sommes non plus dans la Révolution mais dans la République où nous voulons l’ordre et l’autorité », a expliqué l’ancien président de la République, avant d’évoquer « quatre millions de Syriens qui marchent vers l’Europe » et d’appeler les sympathisants frontistes à voter de façon utile : « Je n’ai aucun reproche à faire à ceux qui souffrent ou même à ceux qui ont été déçus par nous et par moi. »La routine d’une campagne sarkozyste. Mais l’affaire Morano a visiblement laissé des traces. Lors de la visite d’une entreprise spécialisée en microbiologie, M. Sarkozy est d’abord apparu très nerveux en demandant à la presse de sortir d’une pièce trop étroite pour accueillir tous les photographes. Ce psychodrame continue d’aiguiser l’appétit médiatique. Le président des Républicains a donc terminé son discours en évoquant ce sujet sans jamais nommer Mme Morano, qui s’exprimait au même moment sur TF1, où elle a qualifié de « faute politique majeure » la décision de M. Sarkozy. « Personne ne portera le drapeau de ma famille en prétendant que la France est une race. (…) Personne ne sera blessé parce que l’un des nôtres aura dit un mot ou porté une idée qui peut exclure quelqu’un qui aime la France, quelqu’un qui peut nous rejoindre », a expliqué l’ancien chef de l’Etat.« Rempart » contre le FNEn privé, M. Sarkozy préfère positiver les conséquences de cette affaire qui a pourtant parasité plus de dix jours de la vie du parti à deux mois du premier tour des élections régionales. Devant ses proches, il estime que la décision d’éloigner Mme Morano est « irrévocable » car ses mots sur la supposée « race blanche » de la France « affaiblissaient » les candidats qui doivent faire face au FN, notamment en Nord-Pas-de-Calais-Picardie ou en Provence-Alpes-Côte d’Azur. « J’essaye de construire une famille politique qui est le rempart au désastre PS et au FN. Si je laisse une personne dire ça, où va-t-on ? », confie-t-il.Depuis son retour à la vie politique, M. Sarkozy a toujours estimé qu’il était le meilleur pour contrer la poussée du FN en parlant des mêmes thèmes (l’islam, le mode de vie à protéger…) tout en critiquant les idées de la « secte Le Pen », notamment en matière d’économie. Selon lui, les propos de Mme Morano sapaient cette digue. « Dans quelques mois, ça se révélera comme un acte fondateur », poursuit-il en endossant avec délectation le costume du chef qui tranche. « Le président de la famille prend des décisions. Celui qui n’est pas président de la famille, il commente les décisions. » Une façon de montrer que lui « a les mains dans le cambouis » pendant que ses concurrents à la primaire tracent leur chemin personnel.La réalité est beaucoup plus nuancée. S’il se dit touché par cette affaire et s’étonne toujours que son ancienne ministre déléguée ne lui ait pas écrit une lettre d’excuses (« Je ne lui demandais pas du Chateaubriand », moque-t-il), M. Sarkozy n’a pas d’emblée décidé d’écarter Mme Morano. Il a fallu que Philippe Richert, tête de liste en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, écrive un communiqué pour que l’ancien président de la République se résolve à cet acte d’autorité envers un de ses plus fidèles soutiens.En écartant une des personnalités les plus appréciées des militants, il prend aussi le risque de se couper de sa base la plus radicale, « le premier étage de la fusée », comme le répètent les sarkozystes. Cette semaine, l’équipe du parti a été mobilisée pour répondre à des courriers, à des courriels ou à des messages sur les réseaux sociaux de militants déboussolés par cette décision. Depuis 2012, M. Sarkozy s’insurge en effet contre une soi-disant « bien-pensance » de gauche. « Il y a aujourd’hui une nouvelle pensée unique qui voudrait nous dicter les débats qui seraient acceptables et ceux qui ne le seraient pas », avait-il écrit sur Facebook, le 2 septembre. Mme Morano aime elle aussi à se décrire en pourfendeuse de la pensée unique. « Les militants restent avant tout sarkozystes, ce n’est pas Nadine Morano qui va changer ça. A partir du moment où elle va basculer dans la critique de Sarkozy, elle va les perdre », préfère positiver l’entourage de l’ancien président.Matthieu GoarJournaliste au Monde Béatrice Jérôme Les rues de Paris devraient progressivement se vider des poubelles pleines qui encombrent les trottoirs depuis lundi 5 octobre. La grève des éboueurs, mais également des égoutiers et des fossoyeurs, ne sera pas reconduite vendredi 9 octobre. La CGT, seul syndicat à avoir appelé à un arrêt de travail, est parvenue à un accord avec l’exécutif municipal jeudi.Il prévoit un meilleur déroulement de carrière. « Nous avons obtenu satisfaction sur la plupart des sujets et cela va se traduire par du plus-plus pour les éboueurs et les égoutiers en termes de rémunérations », se félicite Frédéric Aubisse, secrétaire général de la CGT-Egouts de Paris.« Surpris par l’accès de fièvre » des éboueursCette grève est survenue alors que la mairie mène des négociations triennales avec l’ensemble des syndicats représentatifs des personnels de la ville sur l’évolution des salaires pour la période 2016-2018. Une réunion est prévue vendredi 9 octobre, au cours de laquelle la municipalité devrait présenter des propositions plus précises sur les modalités d’avancement pour tous les personnels.L’entourage d’Anne Hidalgo se dit « surpris par l’accès de fièvre » des éboueurs, « auquel nous ne nous attendions pas. La Ville envisage un plan général d’amélioration de la propreté à Paris, qui prévoit la création de quelques dizaines de postes. Nous avions également l’intention d’augmenter le nombre d’agents promus avant que la grève ne se déclenche », insiste le cabinet de la maire de Paris.La Ville s’explique cet arrêt de travail par le contexte national. Jeudi 8 octobre, la CGT a appelé à une journée d’action interprofessionnelle « contre la loi Macron, le travail du dimanche et pour la hausse des salaires ». Des manifestations ont eu lieu à Paris et en province. De nombreux agents CGT de la Ville de Paris se sont joints au cortège dans la capitale.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.10.2015 à 20h57 • Mis à jour le09.10.2015 à 11h31 | Bertrand Bissuel François Hollande l’avait présenté en avril comme « la grande réforme sociale du quinquennat ». Six mois après cette déclaration du chef de l’Etat sur Canal+, on commence à entrapercevoir les contours du compte personnel d’activité (CPA). France Stratégie, un organisme de réflexion placé auprès du premier ministre, a remis à Manuel Valls, vendredi 9 octobre, un rapport qui doit nourrir les débats sur ce sujet inscrit à l’ordre du jour de la prochaine conférence sociale, le 19 octobre.Le chef de gouvernement ne privilégie pour l’heure aucun scénario, le patronat et les syndicats devant encore être consultés. Mais il a indiqué vendredi, dans un communiqué, que ce nouveau dispositif sera ambitieux et constituera une étape-clé dans la mise en place d’une « Sécurité sociale professionnelle ».A ce stade, le CPA n’est qu’un embryon de projet dont les bases ont été jetées dans un article de la loi sur le « dialogue social » du 17 août. Le texte prévoit que « chaque personne » disposera, à partir du 1er janvier 2017, d’un compte « qui rassemble, dès son entrée sur le marché du travail et tout au long de sa [carrière], les droits sociaux personnels utiles pour sécuriser son parcours professionnel ».Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?Une disposition extrêmement vague, que le rapport de France Stratégie permet de mieux cerner. L’organisme dirigé par l’économiste Jean Pisani-Ferry part du constat que le marché du travail a profondément changé depuis la fin des Trente Glorieuses : la part des personnes qui, sur une année donnée, changent d’activité, s’inscrivent à Pôle emploi ou sortent du chômage, est passée de 12 % à 20 % entre 1975 et 2009. La précarité touche de plein fouet les jeunes, les moins qualifiés et les seniors. Dans le même temps, de nouvelles formes d’emploi émergent, « à la frontière du salariat et du travail indépendant » (auto-entrepreneurs, portage salarial...).Faire tomber les cloisonsOr notre modèle social « n’a pas été pensé pour ceux qui alternent les contrats très courts, cumulent deux emplois ou changent de statut, de salarié à indépendant par exemple », relève le rapport. Le CPA vise à mieux protéger ceux qui se trouvent dans ces situations et à leur éviter de perdre des droits.Pour France Stratégie, le dispositif doit s’appliquer à l’ensemble des actifs : salariés du privé, fonctionnaires, indépendants... Il a vocation à fusionner le compte personnel de formation, le compte épargne temps et le compte personnel de prévention de la pénibilité. Ouvert dès l’âge de 16 ans, il suit le travailleur tout au long de sa vie professionnelle et stocke les droits que celui-ci a capitalisés, à travers un système de points. Avec une telle unité de mesure, des droits à l’assurance-chômage pourraient, par exemple, être convertis en heures de formation.A une échéance plus lointaine, le but du dispositif, selon France Stratégie, est aussi de faire tomber les cloisons qui s’élèvent dans notre système de protection sociale. Aujourd’hui, de multiples régimes, d’assurance-maladie et de retraites, coexistent. En les mettant « côte à côte », le CPA est susceptible de contribuer à leur rapprochement.Lire aussi :Hollande entend défendre un modèle social « du XXIe siècle »Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès « L’éducation ne payera pas la crise » : la banderole ouvre le cortège de la mobilisation interprofessionnelle anti-austérité, jeudi 8 octobre à Paris. Parmi les étudiants et lycéens qui ont répondu à l’appel de leurs principaux syndicats, l’UNEF et l’UNL, d’autres pancartes donnent le ton : « l’austérité tue l’université », « il faut sauver le soldat Budget ».Une autre journée de manifestation, consacrée à l’enseignement supérieur et à la recherche, est prévue le 16 octobre. Mais cette première marche, aux côtés de plusieurs milliers de salariés d’autres branches, mobilisés par la CGT, Snesup-FSU et Solidaires, fait figure de répétition générale. « C’est un premier coup de pression avant le débat à l’Assemblée nationale sur le budget », glisse William Martinet, président de l’UNEF.« Il existe au sein du gouvernement et dans les paroles du président de la République un vrai décalage. Ils se félicitent d’avoir 65 000 étudiants de plus en 2015 et projettent même 60 pour cent d’une classe d’âge avec un diplôme de l’enseignement supérieur. Mais la réalité est que dans les lycées les classes sont bondées. Au sein de l’université, des étudiants ne peuvent même plus choisir leur filière. Les places sont attribuées par tirage au sort », dénonce-t-il.Dans les lycées, sous la pression démographique de la génération 2000, « nous nous entassons à 35 ou 40 dans des classes », déplore Giuseppe Auiges, membre de l’UNL Île-de-France. « Il n’y a plus de place pour l’accompagnement des élèves. Le gouvernement affiche les bons résultats du baccalauréat, mais ce qui se profile, c’est le décrochage de milliers de lycéens. Notre revendication est d’avoir des classes à 25 élèves. »Ce constat, que le gouvernement ne dégagerait pas les moyens nécessaires pour tenir ses engagements, est partagé par Rachel Schneider, secrétaire départementale de la Snuipp-FSU de Seine-Saint-Denis. Alors que la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, annonçait, en novembre 2014, la création de 500 postes dans ce département avec comme ambition de faire du 93 une « terre d’excellence », l’enseignante souligne le manque de formateurs pour encadrer les nouveaux enseignants : « Alors que dans les Yvelines ou en Seine-et-Marne, chaque formateur a 6 ou 7 stagiaires à former, en Seine-Saint-Denis, c’est le double», regrette la représentante syndicale.Lire aussi :A Saint-Denis, les « bonnets d’âne » surveillent la rentrée scolaireLes fonctionnaires de l’enseignement supérieur affichent aussi leur ras-le-bol : « Nous subissons la suppression de postes après les départs à la retraite et la baisse du nombre de vacataires. Notre charge de travail ne cesse d’augmenter, mais nos salaires, eux, ne sont pas revalorisés », témoigne Myriam Pilliez, employée à la direction nationale des formations.« 30 ans de carrière et un salaire de 1 200 euros par mois », calcule de son côté Lydia Chotard, déléguée syndicale CGT et fonctionnaire dans un service de formation continue. « Ceux qui partent à la retraite sont remplacés par des CDD, des jeunes très diplômés qui sont exploités et virés après un an », déplore Catherine Arzens, employée de la CNAM. « Ce gouvernement a installé la précarité, bien au-delà de son prédécesseur. Sarkozy, c’était travailler plus pour gagner plus. Hollande, c’est travailler plus pour gagner moins. »Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stanislas de Bentzmann (Président de Croissance Plus) Alors que l’on est entré dans le vif de la réforme du marché du travail, le récent spectacle médiatique de certaines actions syndicales « coup de poing«  laisse perplexe au regard du rapport Combrexelle qui propose de placer les acteurs syndicaux d’entreprise au cœur de l’élaboration de la norme sociale en « subsidiarisant » le code du travail.Si cette proposition est intéressante en soi en ce qu’elle fait privilégier le contrat sur la loi, l’image des deux cadres dirigeants d’Air France quittant torse nu la réunion du comité central d’entreprise a de quoi jeter la suspicion sur une mesure censée dépolitiser le droit du travail, pacifier les relations sociales et surtout faciliter les réformes structurelles.Lire aussi :Travail : changer les règles du jeuOutre le discrédit porté une nouvelle fois sur l’image de notre pays, se trouve posée d’emblée et de manière brutale la viabilité d’une mesure qui fait de l’entreprise le niveau de droit commun d’élaboration de la norme sociale.Car elle comporte le risque d’importer une conflictualité sociale inédite au cœur de l’entreprise.Un vent d’air frais salutaireNotre pays n’a plus droit à l’erreur sur le sujet. La réforme de notre marché du travail, et la capacité des pouvoirs publics à la mener à bien sont scrutées par tous les observateurs étrangers et attendus par toutes les entreprises. Comme le disent les économistes Elie Cohen, Philippe Aghion et Gilbert Cette (Changer de Modèle, Odile Jacob, 2014), cette réforme est la « mère des réformes ».Ce n’est pas pour rien que le ministre de l’économie a fait souffler un vent d’air frais salutaire sur les 35 heures ou le statut des fonctionnaires pour rappeler cette réalité. Le cas Air France tombe mal pour l’exécutif, obligé d’être défensif juste au moment où il a choisi d’avancer sur la réforme du marché du travail.François Hollande défend sa méthode tandis que Manuel Valls ne cesse de marteler qu’il ne faut pas amalgamer tous les syndicats sous le même anathème. Pourtant, ce sont bien la majorité des syndicats qui refusent l’accord sur la rémunération dans la fonction publique ou qui prolongent le bras de fer à l’AP-HP sur les jours de RTT. Ce qui veut dire que la réforme de 2008 sur la représentativité syndicale, censée les responsabiliser, n’est pas suffisante.Ne nous trompons pas de problème. Il ne s’agit pas de discréditer la primauté de l’accord d’entreprise parce que certains syndicats ne joueraient pas le jeu, mais d’éviter qu’ils se retrouvent en situation de pouvoir tout bloquer. L’accord Smart fixant un retour aux 39 heures, rejeté par les syndicats de l’entreprise mais validé par référendum interne des salariés, montre d’ailleurs un hiatus de plus en plus grand entre les représentants syndicaux et les salariés qu’ils sont censés représenter.Des organisations de plus en plus décaléesCe décalage est aussi flagrant concernant les dérogations au repos dominical ou le travail en soirée. Quand les syndicats contestataires continuent leur guérilla contre le travail en soirée, 96 % des salariés de Sephora approuvent l’accord paraphé par leur direction et les syndicats réformistes.Lire aussi :Smart  : vers un retour aux 39 heuresQuand un sondage montre que les trois-quarts des Français estiment urgent de réformer en profondeur les régimes sociaux, Jean-Claude Mailly (FO) menace de « déclarer la guerre » si le patronat n’augmente pas les cotisations sur les retraites complémentaires, puis refuse de signer l’accord une fois conclu. Sans compter la CGT qui boycotte la grande conférence sociale et profère des menaces à peine voilées sur le thème de l’explosion sociale.Il est temps de mettre fin à un certain syndicalisme qui confond son intérêt avec celui des salariés, la protection de l’emploi avec la défense du code du travail et l’idéologie avec le syndicalisme. L’actualité montre ainsi des syndicats de plus en plus décalés.Il faut maintenant en finir avec leur droit de veto si l’on veut enfin réformer et pour cela éviter la professionnalisation des représentants du personnel dans les entreprises en ne permettant pas plus de deux mandats de suite et en supprimant l’exclusivité syndicale au premier tour des élections, un vrai déni de démocratie.Stanislas de Bentzmann (Président de Croissance Plus) 21.10.2015 à 16h07 • Mis à jour le21.10.2015 à 16h33 | Pierre Breteau A peine sortis de la conférence sociale, et des discussions ayant abouti à un accord de principe sur les retraites complémentaires, les partenaires sociaux sont retournés à la gestion des organismes paritaires qui leur est dévolue par la loi. Syndicats et patronat se partagent la gestion de nos caisses de sécurité sociale, de l’assurance chômage ou des complémentaires de retraite.Lire aussi :Social : François Hollande choisit ses partenaires1. Qu’est-ce qu’une institution paritaire ?En France, les institutions paritaires sont des organismes à but non-lucratif qui agissent dans le domaine de la protection sociale. Institution paritaire signifie que l’institution est gérée conjointement, et à parts égales, par des représentants des salariés – généralement des syndicats – et des représentants des employeurs.Elles sont réunies à l’échelle européenne au sein de l’AEIP (Association européenne des institutions paritaires).Parmi ces institutions, on retrouve des acronymes bien connus :CNAM : la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés, créée en 1967, est présidée par un représentant CFDT, William Gardey, depuis novembre 2014 ;CNAV : la Caisse nationale d’assurance vieillesse, créée elle aussi en 1967, est présidée par Gérard Rivière (FO) depuis novembre 2011 ;CNAF : la Caisse nationale d’allocations familiales, souvent appelée « CAF », née en 1967, est présidée par un membre de la CFTC depuis sa création - en l’occurrence par Jean-Louis Deroussen depuis 2006 ;ACOSS : l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale – qui coordonne les 22 URSSAF régionaux – est présidée par Jean-Eudes Tesson (Medef, patrons) depuis 2011 ;UCANSS : l’Union des caisses nationales de sécurité sociale, créée en 1970, est chargée d’assurer les tâches d’intérêt commun pour les caisses de sécurité sociale, elle est codirigée par Pierre Mayeur et par Jean-Eudes Tesson ;Unédic : autrefois Union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce, devenue Unédic en 2001, elle gère l’assurance chômage et est présidée par Patricia Ferrand de la CFDT depuis 2014 ;Arrco : l’Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés a été créée en 1947, elle est présidée depuis 2013 par Didier Weckner (Medef).Agirc : l’Association générale des institutions de retraite des cadres a vu le jour en même temps que sa cousine l’Arrco ; elle est présidée depuis 2012 par Jean-Paul Bouchet de la CFDT.2. Qui gère une institution paritaire ?Comme son nom l’indique, elle est gérée conjointement par des représentants des salariés et des employeurs et lorsque le président ou la présidente est issue (e) d’un collège (salarié ou employeur), le vice-président ou la vice-présidente vient de l’autre.Toutefois, dans le cas de l’Agirc, c’est toujours un représentant des employeurs qui dirige le conseil d’administration et un représentant des employés pour la CNAF.Plus largement, patronat et syndicat se partagent à égalité les 26 sièges – 13 chacun – au Conseil d’administration des quatre Caisses nationales du régime général de la sécurité sociale (maladie, vieillesse, famille et trésorerie). Pour tous les autres organismes, seul le nombre de sièges diffère, mais le principe d’égalité en reste le socle, gravé dans la loi.3. Quelles sont les missions des gestionnaires ?Le conseil d’administration, réparti de manière égale entre salariés et employeurs, doit gérer l’institution comme une entreprise « classique ».L’article R121-1 du Code de la sécurité sociale précise qu’il doit « établir les statuts et le règlement intérieur », « voter les budgets » mais aussi « attribuer aux caisses mutuelles régionales [dans le cas de la CNAM par exemple] leur dotation ». Bien entendu, le conseil est chargé de contrôler et « d’approuver les comptes de l’organisme ».4. Comment les représentants sont-ils choisis ?Consacrés par la loi et, notamment, l’ordonnance Jeanneney du 21 août 1967 pour la Sécurité sociale, les organisations syndicales des employés et les représentants des employeurs nomment les membres du conseil d’administration.Dans le cas de l’Agirc – le fonctionnement n’est pas différent pour les autres organismes –, l’arrêté du 22 juin 2015 fixe la composition du conseil d’administration à « 10 à 30 membres » avec « pour moitié des représentants des adhérents de l’institution, et pour moitié, des représentants des participants » que le texte liste.D’un côté, les administrateurs « représentant les adhérents » sont « désignés par le Medef, conjointement avec la CGPME et l’UPA », de l’autre, leurs homologues du collège « syndical » sont choisis par les syndicats « CFDT Cadres administrateurs, CFE-CGC administrateurs, FO-Cadres administrateurs, UGICA-CFTC administrateurs, UGICT-CGT administrateurs ».Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Le Hir Donnant-donnant. Telle est la nature des tractations engagées entre le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, et la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, sur le dossier doublement sensible de l’EPR de Flamanville (Manche) et de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin). L’électricien souhaite prolonger de trois ans, jusqu’à avril 2020, le délai légal de mise en service de son réacteur de troisième génération, qui accumule déboires et retards. En contrepartie, la ministre lui demande d’engager sans tarder, d’ici à « la fin du mois de juin 2016 », la procédure de fermeture du site alsacien.L’affaire est juridique, mais surtout politique. Le décret d’autorisation de création de l’EPR de Flamanville, publié le 11 avril 2007, prévoit un délai maximal de dix ans – soit jusqu’au 11 avril 2017 – pour la mise en service de l’installation. Or, le chantier, débuté en 2007, s’est englué dans de multiples difficultés, la dernière en date étant la découverte de malfaçons dans l’acier de la cuve de la chaudière nucléaire. EDF se fixe désormais comme échéance la fin 2018.Lire aussi :Nucléaire : la facture de l’EPR s’alourdit encoreDans un courrier adressé le 9 octobre à Mme Royal et cité par l’Agence France-Presse, le patron d’EDF demande que le décret d’autorisation de l’EPR « soit étendu de trente-six mois, pour le porter au 11 avril 2020 ». Cela, explique-t-il, afin de « disposer d’une marge de manœuvre en cas d’aléa ». Mais pourquoi introduire aujourd’hui cette requête pressante ?La loi de transition énergétique, adoptée le 22 juillet 2015, a changé la donne. Elle plafonne la capacité du parc électronucléaire français à son niveau actuel de 63,2 gigawatts. Ce qui obligera l’électricien, pour ouvrir l’EPR, d’une puissance de 1 650 mégawatts (MW), à arrêter des unités équivalentes, soit deux réacteurs classiques de 900 MW. EDF confirme désormais qu’elle « se prépare à étudier l’unique hypothèse de la fermeture des deux réacteurs du site de Fessenheim ». Mais, en vertu d’un amendement du député écologiste Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale, la loi impose aussi que la demande d’autorisation d’exploiter Flamanville soit déposée dix-huit mois avant la date initialement prévue pour sa mise en service – soit, en l’état actuel, au plus tard le 11 octobre 2015. Du coup, sans prorogation, la procédure de fermeture de Fessenheim aurait dû être engagée, elle aussi, à la même date.Répit de courte duréeDans sa réponse à EDF, en date du 15 octobre, la ministre donne à l’électricien un répit, mais de courte durée. « Il conviendra que le dépôt effectif de cette demande [de fermeture de Fessenheim] ne dépasse pas l’échéance de la fin du mois de juin 2016. » Interrogée par Le Monde, Mme Royal précise que, « même si une centrale nucléaire ne se ferme pas en six mois », il s’agira d’un arrêt « acté et irréversible ». A maintes reprises, François Hollande s’était engagé à mettre à la retraite la doyenne des centrales françaises avant la fin de son quinquennat, une promesse que n’ont cessé de lui rappeler les écologistes. La ministre indique aussi qu’elle « ne sait pas si elle donnera jusqu’à 2020 » pour le délai de mise en service de Flamanville.Lire aussi :Fessenheim, l’atome déchuLe dossier n’est pas clos pour autant. Se pose notamment l’épineuse question de l’indemnisation d’EDF et des coactionnaires allemand et suisses de Fessenheim. Un montant de 4 milliards d’euros a été évoqué, une somme que Mme Royal ne juge « pas sérieuse » et qui, annonce-t-elle, va « faire l’objet de discussions ».Pierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi La mise en scène de la « séquence banlieues » était rodée pour la venue du président de la République à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), mardi 20 octobre. Emploi et innovations dans les quartiers, lutte contre les discriminations et égalité pour tous, les thèmes avaient été soigneusement préparés pour marquer une visite résolument optimiste.Elle a été quelque peu perturbée par des habitants, des syndicalistes et des jeunes massés en comité d’accueil sur l’esplanade de la Tour, en centre-ville. Des pancartes de salariés d’Air France, siglés CGT, accusaient le gouvernement d’« abandon des ouvriers ». On entendait des huées, des cris, quelques applaudissements aussi.Plus loin, une centaine de jeunes, contenus par un cordon de gendarmes, criaient « Hollande, on ne veut pas de toi ! ». « Le changement, c’est pour quand ? Nous, on vit dans la misère à La Courneuve », a lancé un homme au président de la République.« On parle souvent de cette France qui ne va pas, moi je veux parler de cette France invisible mais qui réussit », a répondu le chef de l’Etat, avant de s’engouffrer dans les locaux fortement protégés.Visite dans une « entreprise magnifique » La visite avait pourtant commencé dans un décor idéal pour le chef de l’Etat. Il s’était rendu en début d’après midi, entouré du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, de la ministre du travail, Myriam El Khomri, et du ministre de la ville, Patrick Kanner, chez Praprec, entreprise de recyclage « exemplaire ».Créée en 1994 avec quarante employés, elle a multiplié par cent ses effectifs, et compte quelque trois cents employés à La Courneuve. Avec une politique de recrutement à l’image du territoire, « multiculturelle et familiale », selon les mots de son directeur général.Photos avec les ouvriers, saluts aux cadres, témoignages que Paprec est une « entreprise magnifique » délivrée par des salariés bien sages. « Un exemple de ce que l’entreprise peut faire dans une ville comme La Courneuve ! », s’est exclamé M. Hollande.« Il n’y a pas de quartiers perdus de la République » L’ambiance était tout autre à la Maison de l’initiative économique locale (MIEL), association abritant une pépinière d’entreprises au cœur de cette banlieue pauvre du 93. Entouré de jeunes entrepreneurs et élus du département, une fois à l’abri, le président a pu dérouler son discours, première étape d’une semaine marquée par des annonces en direction des quartiers populaires.A quelques jours du comité interministériel des villes, prévu pour le 26 octobre aux Mureaux, il s’agissait d’envoyer un message à cet électorat populaire qui avait massivement voté pour lui et s’est depuis détourné des urnes. Le catalogue était copieux même si la majeure partie des crédits avait déjà été annoncée. Et les applaudissements polis.Lancement de l’agence nationale pour le développement économique, appelée Agence France Entrepreneur, qui doit multiplier par quatre le nombre d’entreprises créées dans les quartiers.Crédit formation de quatre cents heures pour les jeunes sortis du système scolaire.Financement des locaux des TPE des quartiers.Affectation prioritaire des nouveaux contrats starter (contrats d’insertion).Nouveaux crédits pour les associations.Le président de la République a conclu :« Il n’y a pas de quartiers perdus de la République, pas une France périphérique à côté d’une France tranquille. Est-ce qu’on veut vivre ensemble ou être séparés, être suspect pour les uns et pour les autres parce qu’on ne serait pas du bon quartier, de la bonne couleur ? »Avant d’annoncer que pour lutter contre les discriminations, les actions de groupes seront introduites dans la loi par la garde des sceaux. Là encore, une annonce déjà faite en mars lors du comité interministériel égalité citoyenneté. Mais il fallait le rappeler : dans la « séquence banlieue », le couplet est désormais obligatoire. #container_14453449546{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14453449546{ height:500px; } #container_14453449546 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14453449546 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14453449546 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14453449546 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage dans les ZUS et en FrancePour trois groupes d'âge.Source : Observatoire des inégalités, 2013(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; 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Avec ce texte, l’Etat vise la « maîtrise des dépenses » inscrite dans le plan d’économie de 50 milliards d’euros, décidé en 2014. Jusqu’ici, 961 amendements ont été déposés pour ce premier examen par l’Assemblée nationale.Parmi ces amendements, 338 ont été rejetés, 167 n’ont simplement pas été défendus dans l’Hémicycle, et n’ont donc pas été retenus ; 154 autres ont été retirées du texte pour être modifiés, et devront réapparaître plus avant dans l’examen du projet de loi. Quatre amendements sont également « tombés » : la procédure est habituelle en cas de découverte de doublon dans les propositions des parlementaires.  Au total, seuls 117 amendements ont été validés. Petit tour d’horizon des débats qui ont agité les bancs du Palais-Bourbon.Deux milliards d’euros de baisse d’impôt sur le revenuMis sous pression par le scandale de la fraude aux émissions diesel par le constructeur Volkswagen, Matignon a confirmé « le principe d’un rapprochement en cinq ans entre le prix du gazole et celui de l’essence ». La répercussion à la pompe est estimée à un centime supplémentaire par litre de diesel en 2016 puis en 2017. L’essence connaîtra à l’inverse une baisse équivalente sur la même période. Saluée par les écologistes – la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, a constaté une « avancée intéressante » – la mesure devrait également profiter aux collectivités locales : selon le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, les 245 millions d’euros de recettes doivent servir à alléger les impôts locaux.Autre grand sujet de débat à l’Assemblée : l’impôt sur le revenu. Une baisse de 2 milliards d’euros a été validée par les parlementaires : 8 millions de foyers fiscaux sont concernés par cette baisse, dont 3 millions pour la première fois – une précédente baisse avait été actée en 2014. Un million de foyers seront eux, dès 2016, exonérés de tout impôt sur le revenu. En revanche, d’autres amendements n’ont pas eu la faveur des élus. Catherine Coutelle, la députée (PS) de la Vienne, proposait d’individualiser cet impôt, qui touche aujourd’hui des « foyers fiscaux » et non des individus. Une mesure « nécessaire pour construire l’égalité professionnelle » selon la députée. L’amendement a été rejeté par les parlementaires.La « taxe tampon » maintenueCatherine Coutelle s’est également illustrée grâce à une autre proposition : un amendement demandant la baisse de la TVA sur les produits hygiéniques féminins au motif que ceux-ci sont des produits de première nécessité. Il a finalement été retoqué, le secrétaire d’Etat chargé du budget Christian Eckert lui répondant que d’autres produits d’hygiène – mousse à raser ou couche de nouveau-nés – étaient eux aussi taxés « à 20 % ».Lire aussi :TVA sur les tampons : qu’est-ce qu’un « produit de première nécessité » ?Enfin, les députés ont modifié la fiscalisation des parachutes dorés : en effet, si les indemnités de licenciement ne sont aujourd’hui pas taxées en dessous de la somme de 218 000 euros, le député de Côte-d’Or Laurent Grandguillaume (PS) a proposé de réduire ce plafond : seules les indemnités inférieures à 114 120 euros seront exonérées.En procédant au vote de la première partie du budget de l’Etat, le mardi 20 octobre, les députés mettent en marche la navette parlementaire : après un passage par le Sénat, le projet de loi de finances 2016 ne devrait être validé à l’Assemblée nationale qu’à la mi-novembre. La proposition de l’ancien ministre Jean-Marc Ayrault, un « impôt citoyen sur le revenu » – signé par 137 députés de gauche – est l’une des mesures attendues des prochains débats.Les députés socialistes, premiers à amender le PLFMajoritaires à l’Assemblée nationale, les députés du Parti socialiste apportent le plus d’amendements au projet de loi de finances 2016. Le parti Les Républicains (LR) et l’Union des démocrates et indépendants (UDI) viennent ensuite. Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen, non-inscrits mais affiliés au Front national (FN), n’ont pas soutenu trois des quatre amendements dont ils sont signataires. #container_14452595088{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452595088{ height:500px; } #container_14452595088 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452595088 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452595088 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452595088 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Dépôts d'amendements par groupes parlementairesEn cas d'alliance, le groupe sélectionné est celui du député présentant l'amendement. Source : Assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452595088", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#D40000","#80B904","#F96996","#A2A9AE","#5BC1F4","#2C59A8","#04103F ","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gauche démocrate et républicaine","Écologistes","Socialiste, républicain et citoyen","Radical, républicain, démocrate et progressiste","Union des démocrates et indépendants","Les Républicains","Non inscrits (FN)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Amendements", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "startAngle": -90, "endAngle": 90, "center": [ "50%", "70%" ], "data": [ { "name": "Gauche démocrate et républicaine", "y": 55, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Écologistes", "y": 94, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Socialiste, républicain et citoyen", "y": 327, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Radical, républicain, démocrate et progressiste", "y": 27, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Union des démocrates et indépendants", "y": 146, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Les Républicains", "y": 299, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Non inscrits (FN)", "y": 6, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: "", valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}À l’inverse, certains députés sont très actifs lors de cette première lecture du PLF 2016 : la députée LR du Jura, Marie-Christine Dalloz, est par exemple citée dans 131 procédures de dépôts d’amendements. Avec 99 contributions, l’écologiste Eric Alauzet a lui participé à l’intégralité des amendements déposés par son groupe parlementaire. #container_14452656754{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452656754{ height:500px; } #container_14452656754 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452656754 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452656754 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452656754 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les députés participant le plus au dépôt d'amendementLes amendements collectifs et individuels sont comptabilisésSource : assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452656754", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Marie Christine Dalloz (LR)","Charles de Courson (UDI)","Marc Le Fur (LR)","Éric Alauzet (EELV)","Eva Sas (EELV)","Laurent Wauquiez (LR)","Jean-Christophe Lagarde (UDI)","Philippe Armand Martin (LR)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Amendements", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 131 ], [ "", 129 ], [ "", 112 ], [ "", 99 ], [ "", 95 ], [ "", 84 ], [ "", 71 ], [ "", 70 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Selon les groupes parlementaires, les amendements ont plus ou moins de chance d’aboutir. Ainsi, la plupart des amendements déposés par les membres d’EELV ont été rejetés, et seules quatre des 299 propositions des députés LR ont été acceptées, quand la totalité des propositions du gouvernement étudiées ont eu l’aval des parlementaires. La majorité socialiste est pour l’instant respectée – l’an dernier, les « frondeurs » du PS s’étaient abstenus lors du vote final. #container_14452610962{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452610962{ height:500px; } #container_14452610962 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452610962 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452610962 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452610962 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Sorts des amendements déposésProjet de loi de finances 2016 - Partie ISource : assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452610962", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#285a82","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 165, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Socialiste, républicain et citoyen","Les Républicains","Union des démocrates et indépendants","Écologistes","Gauche démocrate et républicaine","Radical, républicain, démocrate et progressiste","Gouvernement"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Amendements adoptés", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 92 ], [ "", 4 ], [ "", 5 ], [ "", 7 ], [ "", null ], [ "", 3 ], [ "", 6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Amendements rejetés", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 59 ], [ "", 106 ], [ "", 87 ], [ "", 42 ], [ "", 33 ], [ "", 11 ], [ "", 0 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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En se rendant à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), mardi 20 octobre, c’est une nouvelle « séquence banlieues » qu’entend ouvrir François Hollande. Le président de la République a visité l’entreprise de recyclage Paprec puis une pépinière d’entreprises de l’association La Miel pour parler développement économique et innovations dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.Suivez le déroulé de la visite avec notre journaliste sur place :Tweets de @sylviazappi!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Accompagné des ministres du travail, Myriam El Khomri, de l’économie, Emmanuel Macron, de la ville, Patrick Kanner, et de la secrétaire d’Etat chargée de l’économie sociale et solidaire, Martine Pinville, il a lancé à cette occasion l’agence nationale pour le développement économique qui attend dans les cartons ministériels depuis février.« On doit mettre de l’apaisement. On doit mettre aussi de la cohérence et de la solidarité », a-t-il déclaré à son arrivée après un accueil mouvementé par une foule agitée. Pas de moyens réels« Le président de la République sait parfaitement que les gens des quartiers attendent beaucoup de lui, peut-être plus que de ses prédécesseurs. Ils veulent avancer et s’en sortir », souligne l’entourage de M. Hollande. « Il s’agit d’insister sur le potentiel économique des quartiers, leur capacité d’innovation et les parcours de réussite qui y fleurissent », renchérit le cabinet de M. Kanner. Un petit tour résolument teinté d’optimisme donc, où le chef de l’Etat répétera qu’il est convaincu que c’est là que « se joue l’avenir de la France ». A quelques jours du dixième anniversaire des révoltes des banlieues d’octobre 2005 et d’un nouveau comité interministériel des villes, M. Hollande veut adresser un signe aux habitants des quartiers. Et montrer qu’il n’a pas oublié cet électorat populaire qui avait massivement voté pour lui en 2012 et, depuis, s’est détourné des urnes. Une opération de charme de plus mais, cette fois encore, sans moyens réels.Coup de pouceL’agence nationale – qui pourrait s’appeler « Agence France entrepreneur » et dont l’architecture n’est pas encore totalement arrêtée – apparaît en effet comme une structure de plus pour l’emploi dans les quartiers. Elle est censée coordonner des dispositifs déjà existants pour accompagner et favoriser la création d’entreprises, et fédérer des moyens déployés par la Caisse des dépôts, la Banque publique d’investissement, les pépinières d’entreprises et les associations. L’agence, déclinée en comités régionaux, devrait aussi associer les organisations patronales et les conseils régionaux.Rien de bien nouveau cependant. Le lancement de cette structure avait déjà été annoncé par M. Hollande lors de sa conférence de presse du 5 février, un mois après les attentats de janvier. Manuel Valls l’avait à nouveau incluse dans son catalogue anti-apartheid lors du comité interministériel des villes en mars. En s’empressant de préciser que cette agence serait compétente sur tous les territoires fragiles, ruraux compris. Pour bien faire passer le message qu’il faudrait, pour que ces territoires décollent, un coup de pouce à la libre entreprise, le président recevra dans la foulée à l’Elysée les animateurs de l’association Nos quartiers ont du talent, qui met en contact jeunes diplômés du 93 et entreprises.En 2013, il avait par deux fois invité une douzaine de représentants des quartiers populaires – responsables d’associations, de réseaux d’éducation populaire, acteurs culturels ou de médias – à venir discuter de la situation des banlieues. L’opération de séduction avait fait long feu tant les attentes vis-à-vis de la gauche ont été déçues : depuis l’abandon du droit de vote aux étrangers, en passant par celui du récépissé lors des contrôles policiers ou l’absence de toute politique contre les discriminations raciales, le bilan est lourd. La renouveler aurait été risqué à deux mois d’élections régionales à haut risque pour la gauche. C’est donc aux « entrepreneurs », aux « gagnants » que François Hollande veut s’adresser pour tenter de réveiller cet électorat de gauche.Lire aussi :François Hollande, la peur du videSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard La Cour des comptes a rendu public, mardi 20 octobre, le référé sur la politique de l’asile adressé à Manuel Valls par son premier président, Didier Migaud. Ce référé, qui contient sept recommandations, est d’autant plus important qu’un document de la Cour sur le sujet avait fait polémique en avril. A la veille de la discussion de la loi asile au Sénat, un relevé d’observations provisoires, intitulé « L’accueil et l’hébergement des demandeurs d’asile », avait été divulgué par Le Figaro. Ce pré-rapport estimait la politique française en la matière « pas soutenable à court terme » et critiquait le fait que l’allocation versée aux demandeurs, interdits de travailler, serve « à financer des dépenses diverses personnelles ».La Cour des comptes établit des référés lorsqu’elle observe des irrégularités ou des fautes de gestion commises par des services de l’Etat.2 ansC’est, en moyenne, le délai de traitement des dossiers des demandeurs d’asile. Trop long ! Raccourcir ce délai est considéré par la Cour comme l’« enjeu prioritaire ». La nouvelle loi, votée en juillet, veut le ramener à neuf mois. Si la Cour des comptes s’en félicite, elle rappelle que cet objectif « avait été annoncé dès 2010 sans jamais être atteint ». Or, la soutenabilité du système se joue aussi sur ce point, car la réduction de la procédure d’un mois « permettrait d’économiser 10 à 15 millions d’euros ».6,8 %C’est le taux d’exécution des obligations de quitter le territoire notifiées aux personnes déboutées du droit d’asile, « à comparer avec une moyenne de 16,8 % pour l’ensemble des étrangers en situation irrégulière ». Cependant, seule une personne déboutée sur deux reçoit réellement une obligation de quitter le territoire. La publication du pré-rapport avait ouvert la polémique sur ce taux de renvoi. Le document avançait que seul 1 % des déboutés étaient effectivement éloignés. Selon la Cour, le faible taux de renvoi provient d’un manque de traçabilité des séjours en France.690 millions d’eurosC’est le coût en 2013 « de l’ensemble des dépenses directes de la politique de l’asile, auxquelles il convient d’ajouter les dépenses de santé et les frais de scolarisation des enfants, qu’il est difficile d’évaluer avec précision». La Cour a révisé ce chiffre. Elle avait laissé entendre dans son relevé d’observations provisoires que ce coût était de 2 milliards par an. Au passage, la Cour aimerait que l’exécutif cesse de sous-dimensionner les crédits octroyés à l’asile. Elle note que l’écart entre le budget voté et sa réalisation correspond à un surcoût de 582 millions d’euros entre 2009 et 2013.Moins de la moitiéC’est le pourcentage des demandeurs d’asile hébergés dans les centres d’accueil (CADA), ou les hébergements d’urgence (HUDA, qui comportent de nombreuses places en hôtels). Si elle se félicite des efforts du gouvernement pour loger les demandeurs d’asile dans des structures spécifiques (le nombre de places disponibles passerait de 48 900 en 2014 à 52 900 en 2015, avant de diminuer à 51 700 en 2017), la Cour plaide pour une programmation pluriannuelle des ouvertures d’hébergement, plutôt qu’une succession d’annonces médiatiques.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis Campagne locale, mais programme national. La direction du Parti socialiste a présenté lundi 20 octobre la liste des mesures que tous les candidats aux élections régionales devront défendre sur le terrain, en plus de leurs engagements personnels. Lors de la réunion hebdomadaire du bureau national, Christophe Borgel, le responsable des élections à Solférino, a détaillé les promesses de campagne qui ont été élaborées au sein du comité de campagne qui réunit l’ensemble des têtes de liste des 13 régions. La plupart d’entre elles sont issues des programmes des différents candidats à travers le pays.Les deux premières mesures concernent les transports. Le PS propose de mettre en place des cartes uniques et régionales de transports, sur le modèle du passe Navigo en Ile-de-France. Les socialistes proposent aussi, dans l’ensemble des régions, la gratuité des transports scolaires, partant du constat que les familles en milieu rural et périurbain sont pénalisées par ces coûts. Cette compétence, qui relevait jusqu’à présent des départements, sera gérée par les régions à partir du 1er janvier 2017. C’est le candidat des Pays de la Loire, Christophe Clergeau, qui en a fait le premier la proposition.Lutter contre les déserts médicauxLe Parti socialiste propose également un renforcement des moyens pour les maisons de santé disséminées sur le territoire, afin de lutter contre les déserts médicaux. Claude Bartolone, le candidat en Ile-de-France, a par exemple promis que tous les Franciliens auraient accès à un médecin à moins de 15 minutes de chez eux.Dans le domaine de l’emploi, Solférino veut mettre en place une « garantie formation professionnelle qualifiante » pour lutter contre le chômage. La proposition pourrait être déclinée sous la forme par exemple d’un « crédit de 100 heures de formation professionnelle ». Le candidat dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Pierre de Saintignon, en a fait l’une des mesures phare de sa campagne.Dans le domaine de l’écologie, le PS veut travailler dans toutes les régions à un plan anti-pollution et à un plan de rénovation de l’isolation dans les logements. Les deux mesures font partie des engagements dans le cadre de la conférence des Nations unies sur le climat de Paris (COP 21). Solférino souhaiterait également que toutes les cantines scolaires s’approvisionnent en produits bio. Enfin, les socialistes s’engagent dans les régions où ils seront élus à maintenir le budget de la culture et les financements associatifs.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.10.2015 à 00h58 • Mis à jour le18.10.2015 à 14h32 La maire de Paris, Anne Hidalgo, veut réserver aux piétons de façon permanente une partie des quais de la rive droite de la Seine à partir de l’été 2016, annonce-t-elle dans un entretien au Journal du dimanche. Mme Hidalgo prévoit également d’installer un tramway rive droite, qui permettra de traverser la capitale d’est en ouest d’ici 2020.Deux ans après la fermeture à la circulation de la rive gauche entre le pont Royal et le pont de l’Alma (4,5 hectares), Mme Hidalgo présentera au prochain conseil municipal un projet de piétonnisation de 3,3 kilomètres de la voie Georges-Pompidou (13 kilomètres au total) dans les arrondissements centraux, entre le tunnel des Tuileries, face aux jardins du même nom, et le bassin de l’Arsenal, près de la Bastille. Elle précise que ces quais seront définitivement fermés aux voitures après « l’édition 2016 de Paris Plages ». Un tramway qui traversera Paris d’ouest en estLa mairie a donc privilégié le plus ambitieux des deux projets soumis à la consultation publique à l’été. Le deuxième scénario prévoyait une aire piétonne de 2,6 hectares, en fermant à la circulation automobile la même voie Georges-Pompidou sur une longueur de 1,5 kilomètres entre la rampe de sortie Châtelet et le bas de la rampe d’entrée avant le pont de Sully.Lire :Anne Hidalgo lance l’acte II de la restitution des berges de la Seine aux piétonsCe projet, évalué à 8 millions d’euros, « va profondément changer le visage et l’image de notre ville », ajoute Mme Hidalgo, qui « assume complètement l’objectif de dissuasion » de la circulation automobile. « Ce choix peut paraître radical, mais c’est une question de santé publique », insiste-t-elle.Anne Hidalgo confirme également la construction d’un tramway rive droite, une proposition de campagne des écologistes qu’elle avait reprise à son compte lors des municipales, l’an dernier. « Ce transport propre permettra une traversée de Paris d’ouest en est, soit par les quais hauts, soit par la rue de Rivoli. (…) Je souhaite un tramway nouvelle génération, sans rail ni caténaire, en site protégé. Ce qui ne nécessitera pas de gros travaux d’infrastructures, limitera les coûts et permettra d’aller très vite : il sera en service avant 2020 », assure la maire. 17.10.2015 à 17h10 • Mis à jour le18.10.2015 à 09h56 Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, qui a confirmé, vendredi 16 octobre, sa candidature à la présidence de la région Bretagne, a assuré samedi qu’il respecterait la règle du non-cumul en cas d’élection.Interrogé sur France 3 Bretagne, M. Le Drian a répété qu’il serait bien président de région s’il est élu, un poste qu’il a déjà occupé de 2004 à 2012 :« Tout le monde connaît les règles de ce gouvernement, qui ne sont pas les règles des Républicains […]. Et quand je dis : “Je serai président de la région Bretagne sur la durée”, ça veut dire concrètement que la règle du [non-] cumul s’appliquera pour moi [en cas de victoire aux élections régionales]. »Etre candidat et ministre « ça ne m’arrange pas trop »L’ancien maire de Lorient est aussi revenu sur les raisons pour lesquelles il continue d’occuper son poste de ministre de la défense, à la demande de François Hollande, tout en menant campagne pour les régionales :« Il y a une crise majeure au Moyen-Orient, il y a des conflits en Afrique, j’ai des négociations à finir de mener donc [le président de la République] ne voulait pas qu’au pied levé je puisse me retirer. Il m’a demandé d’être ministre de la défense jusqu’à la fin de cette année, je ferai mon devoir, et je serai pleinement ministre de la défense pendant cette période… Ça ne m’arrange pas trop, je dois vous dire. »Lire aussi :Le dilemme de Jean-Yves Le Drian, écartelé entre la Bretagne et la défenseJean-Yves Le Drian s’occupe notamment de l’engagement de l’armée française dans le Sahel, en Irak et en Syrie. Il est également en première ligne en ce qui concerne la signature de contrats d’armement, qui se sont multipliés ces derniers temps avec notamment les premières ventes de Rafale à l’Egypte.M. Le Drian va conduire la campagne des socialistes pour tenter de garder dans son camp la région Bretagne, menacée comme beaucoup de tomber dans l’escarcelle de l’opposition. Le ministre-candidat doit présenter dès lundi sa liste pour les élections régionales. Gilles Rof « Je suis agréablement surpris. » En repliant la table de camping, « achetée spécialement » la veille, et la petite urne de carton qu’il a eu toutes les difficultés à assembler deux heures plus tôt, Stéphane Mari apparaît soulagé.Il est midi devant la Poste de La Rose, dans le 7e secteur de Marseille, samedi 17 octobre, et le porte-parole du groupe PS au conseil municipal vient de récolter 41 bulletins dans le cadre du « référendum pour l’unité de la gauche et des écologistes ». « Ce n’est pas énorme, bien sûr, mais au-delà du vote, il y a le fait que les gens nous donnent spontanément leurs noms, leur numéro de téléphone et leur adresse électronique », s’étonne l’élu qui, comme beaucoup d’autres socialistes locaux, « craignait la bérézina pour une opération au timing un peu tardif ».Lire nos explications :Trois questions sur le référendum du PSA Marseille et dans les autres villes des Bouches-du-Rhône, 108 points de vote sont alternativement ouverts par le Parti socialiste jusqu’à la fin du scrutin, dimanche soir. Dans ce secteur tenu par le frontiste Stéphane Ravier depuis mars 2014, la mobilisation reste relative et le sens de la manœuvre peu évident. La veille, devant le métro de Frais-Vallon, à quelques centaines de mètres de là, le score a été similaire. 45 votes en deux heures. « Mais on a dû racoler un peu, reconnaît Stéphane Mari. Les gens n’étaient pas informés des raisons de ce référendum, ils trouvaient le procédé intrusif… Pourtant, on a choisi des sites où le PS est traditionnellement fort. »« Sans l’unité à gauche, on est morts »Ce matin, dans un frais soleil, les premiers à s’arrêter sont des militants socialistes. Devant la table posée au pied des marches du bureau de Poste, Rachid Nekissa, 56 ans, serre les mains. « J’ai déjà voté hier, par téléphone, explique-t-il. Parce que dans cette région, contre Marion Maréchal-Le Pen et Christian Estrosi, sans l’unité à gauche, on est morts. » Tita Necib, 50 ans, elle, salue ses collègues militants mais boude les bulletins qu’on lui propose : « Depuis les primaires aux municipales de Marseille, je ne crois plus à ces votes organisés par le PS. C’est du bidouillage, de l’arrangement d’appareil. » Samia Ghali, arrivée en tête de la primaire en 2013, avait été éliminée au second tour au profit de Patrick Mennucci. Elle avait alors dénoncé de « petits arrangements entre amis » et « la distribution des postes », affirmant que « Matignon » était derrière le choix des uns et des autres.Georges Sobraques, casquette sur son crâne dégarni, ne se fait pas prier pour participer. A la vue de tous, cet électeur Front de gauche met son bulletin dans l’urne. Un des trois « non à l’unité » de la matinée sur les 41 votants. « Vous avez la foi de militer encore au PS avec ce gouvernement qui fait une politique de droite ! », lâche le sexagénaire, remonté comme un coucou. Au premier tour des régionales, il votera pour la liste d’union EELV-Front de gauche qui s’est montée en PACA. Au second, « cela dépendra de l’attitude du PS ». En aparté, il reconnaît avoir déjà participé trois fois au référendum sur Internet : « J’aimerais que les socialistes se prennent une bonne claque », bouillonne-t-il, en ressassant « les impôts qui montent, les retraites qui baissent... »Lire sur Big Browser : Référendum du PS : la fraude à portée de clic« On n’est pas rejetés par tous »Des « non », l’urne posée sur la place Stalingrad, dans le 1er arrondissement de Marseille, en contient aussi une poignée. Des militants d’Attac et d’EELV qui distribuent des tracts anti-Tafta, le traité de libre-échange transatlantique, à la sortie du métro Réformés s’invitent au vote à tour de rôle. « Ils m’emmerdent ces gauchistes », râle Marie-Claude Bouillot, militante de la section 301 du PS, qui tient le bureau en plein-air et ne « peut pas leur interdire de participer ». « Heureusement, ajoute-t-elle, ils se lèvent tard. Au début de la matinée, on était tranquilles... » En deux heures, entre dix heures et midi, elle annonce près de 160 votes récoltés, en additionnant l’autre urne installée cent mètres plus bas, sur la Canebière. « Il y a quelques colères individuelles et, je trouve, un peu égoïstes, contre l’action du gouvernement, mais l’accueil est plutôt bon », note-t-elle, comme rassurée.Quelques minutes plus tôt, une passante l’a pourtant rabrouée quand elle l’a invitée à participer « au référendum citoyen ». Sèchement, la réponse a fusé : « Si c’est celui organisé par le Parti socialiste, non ! » En retrait de la table de vote, le député PS de la circonscription et candidat malheureux aux municipales, Patrick Mennucci, relativise : « Finalement, c’est une bonne opération. On mobilise nos militants, on complète nos fichiers et on renoue le dialogue dans la rue en s’apercevant qu’on n’est pas rejetés par tous les habitants. » En cette matinée frisquette, beaucoup, pourtant, passent à côté des urnes rose et vert en regardant ailleurs.Gilles RofJournaliste au Monde 17.10.2015 à 10h50 Timothy Snyder dans un article intitulé « Le prochain génocide sera écologique», publié dans Le Monde du 6 octobre, nous invite à réfléchir avec attention aux leçons qui peuvent être tirées de la Shoah. Enseignements erronés et arguments qui dénotent une incompréhension non seulement de la nature du génocide et de l’extermination nazis, mais aussi du monde dans lequel nous vivons, pour l’historien Richard J. Evans.Pour Johann Chapoutot en revanche, « on reproche à l’historien de comparer présent et passé, « panique écologique » actuelle et quête nazie de la terre. Tim Snyder, en tant que citoyen et intellectuel, est préoccupé par l’obscurantisme climatosceptique, singulièrement dans son pays, les États-Unis. Il voit dans le passé récent de l’Europe des phénomènes dont certaines conditions semblent se reproduire actuellement ». « On reproche souvent aux historiens, poursuit-il, d’être comme les militaires, et d’avoir toujours une guerre de retard. Se plaindra-t-on ici que Snyder nous donne un temps d’avance ? » - L’obsession de l’espace vital reste dangereuse, par Johann Chapoutot professeur à la Sorbonne Nouvelle-Paris-III. En montrant l’effet meurtrier d’une panique écologique, Timothy Snyder nous montre de façon convaincante qu’il est bon que l’historien ait parfois un temps d’avance.- L’impérialisme écologique n’explique pas la Shoah, par Richard J. Evans, historien, président du Wolfson College de l’université de Cambridge. Croire qu’il y a une « panique » due au réchauffement climatique, grosse de génocides futurs, relève du fantasme et non d’une analyse sérieuse du nazisme et d’aujourd’hui.- Le prochain génocide sera écologique, par Timothy Snyder, professeur d’histoire à l’université de Yale (Etats-Unis). Les bouleversements climatiques peuvent faire craindre de nouveaux génocides. 16.10.2015 à 15h46 Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé vendredi 16 octobre à Lorient (Morbihan), sa candidature à la présidence de la région Bretagne, assurant qu’il exercerait bien ce mandat s’il est élu :« Si les Bretonnes et les Bretons m’accordent leur confiance, je serai et resterai président de la région. »Il a également précisé, au cours de cette déclaration solennelle, que le président de la République, François Hollande, déciderait le cas échéant s’il continue ou non à exercer ses fonctions ministérielles.Lire aussi :Régionales : Jean-Yves Le Drian sera bien tête de liste en BretagneUne candidature pour renforcer la campagneM. Le Drian avait confié de longue date à ses proches son intention de briguer la présidence de sa région d’origine. Il était déjà inscrit sur les listes, en troisième position dans le Morbihan. Tous les élus socialistes locaux poussaient en faveur de cette candidature, en espérant que la cote de popularité élevée du ministre de la défense pèsera dans une campagne qui s’annonce difficile.La Bretagne fait partie des trois régions que le Parti socialiste espère emporter dans l’hypothèse la plus basse, avec le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.Jean-Yves Le Drian s’occupe notamment de l’engagement de l’armée française dans le Sahel, en Irak et en Syrie. Il est également en première ligne en ce qui concerne la signature de contrats d’armement, qui se sont multipliés ces derniers temps avec notamment les premières ventes de Rafale à l’Egypte.Les régionales en Bretagne Nicolas Chapuis « Même s’il a été vilipendé, ce référendum a placé le PS au centre des débats ! » Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, tente de voir le verre à moitié plein lorsqu’il s’agit d’évoquer la votation organisée par les socialistes, du vendredi 16 au dimanche 18 octobre, pour demander au « peuple de gauche » s’il est favorable à l’unité des listes lors des élections régionales de décembre.Et pour cause, l’initiative a pour l’instant surtout fait l’unité contre elle, en provoquant un concert de critiques tant dans la presse que parmi les élus ou les partenaires de gauche. Mais qu’importe, le premier secrétaire du PS reste persuadé que le référendum a fait bouger les lignes quant à l’alliance de second tour à laquelle les autres partis de gauche ne semblent pas aujourd’hui opposés.Comment le référendum a-t-il été organisé ?Annoncé lors du conseil national du PS du 19 septembre, le référendum a été monté en un mois. Quelque 2 500 bureaux de vote sont répartis sur le territoire, ouverts sur certains créneaux horaires, entre vendredi et dimanche. Le PS a surtout ciblé les marchés et les sorties de transports. « On a réussi à mettre tout le monde sur le pont », se félicite M. Cambadélis.Sur le terrain, la réalité est plus disparate. Certaines fédérations ont joué le jeu, quand d’autres ont fait le service minimum, voire se sont abstenues pour deux d’entre elles (Nièvre et Jura). Beaucoup d’élus se sont plaints que cela perturbait leur organisation de campagne. On trouve ainsi plusieurs centaines de points de vote en Ile-de-France, contre seulement une vingtaine sur l’ensemble de la Bretagne. « C’est une initiative hâtive et malhabile », explique un grand élu breton pour justifier la faible mobilisation. Il est également possible de voter en ligne, sur un site dédié en laissant son adresse mail.Lire aussi :Référendum du PS : le risque du non-événementLe scrutin est-il transparent ?Le vote sera surveillé par la haute autorité du PS qui aura un émissaire dans chaque département. Impossible en revanche de contrôler les 2 500 points de vote. Le résultat en faveur de l’unité ne fait aucun doute. Les opposants au PS ne devraient pas prendre part au vote pour ne pas cautionner l’initiative. En revanche, la participation sera le réel indicateur du succès ou non du référendum. « Ce n’est pas du tout dans notre intérêt de tricher », jure, la main sur le cœur, un dirigeant du PS. Dès vendredi, plusieurs médias expliquaient avoir pu voter plusieurs fois sous de fausses identités, que ce soit sur Internet ou dans les bureaux de vote.Jean-Christophe Cambadélis s’est livré à un petit jeu d’intox fin septembre sur les chiffres attendus de participation, espérant dans un premier temps 300 000 votants, avant de réviser ses estimations à la baisse à 200 000. « C’est le coup classique. Il sous-estime le chiffre pour pouvoir crier à la victoire quand ça fera plus », s’amuse un élu socialiste.Et après ?Le scrutin, quel que soit le nombre de participants, ne devrait pas faire bouger les lignes dimanche soir. Les partenaires de gauche ont clairement indiqué qu’ils partiraient en autonomie au premier tour et qu’ils se rallieraient au second, en fonction des scores de chacun. « Ils auraient dû organiser le scrutin seulement dans les deux régions où il y a un risque FN, parce que nous sur le terrain ça a plus énervé nos partenaires qu’autre chose », explique un candidat aux élections régionales. La participation au référendum sera en effet surtout intéressante dans les deux régions concernées, le Nord-Pas-de-Calais – Picardie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur.Lire aussi :Emmanuelle Cosse dénonce le « chantage au rassemblement » du PSEn même temps qu’il annoncera les résultats, Jean-Christophe Cambadélis a prévu de lancer « une nouvelle initiative unitaire ». Il va également détailler dans la foulée des mesures nationales de programme qui seront valables dans toutes les régions comme la gratuité des transports scolaires ou le doublement des moyens pour les maisons de santé. La plupart des élus ont, eux, hâte que le week-end passe pour pouvoir reprendre le cours normal de la campagne.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) Au siège de la fédération socialiste du Nord à Lille, seules cinq personnes avaient voté à 11 heures, seulement trois à la permanence du député Bernard Roman (dont les deux militants qui tiennent le bureau), et seulement une vingtaine au stand de la gare Lille-Flandres. « Les gens travaillent le vendredi, précise-t-on à la fédération. Ils voteront ce week-end ou par Internet. »Lire aussi :Trois questions sur le référendum du PSSur le marché populaire de Lille-Sud, place Edith-Clavell, Michèle Pohier et Jean-Marie Lambrechts, deux figures du quartier, ont déployé dès 9 heures un petit stand décoré d’affiches rouges et vertes. Le trésorier de la section PS de Lille-Sud peste sur les listes d’émargement éditées par Paris. « Ah, les technocrates, soupire-t-il devant les centaines de feuilles imprimées, pour rien. Et toutes ces cases à remplir. Ils ne savent pas qu’il y a encore des gens ici qui signent en faisant une croix ? »« Ça, c’est les bons fidèles »Armé de son stylo aux couleurs du référendum, Jean-Marie Lambrechts aide les votants à remplir leurs coordonnées dans l’épais fichier. « Moi, je ne savais pas qu’il y avait ça », dit Dominique, 60 ans. Sait-elle pourquoi elle a voté ? « Euh… j’ai voté, oui. » N’en demandez pas davantage. Ici, on vient voter parce qu’on connaît Michèle Pohier, une dame au grand cœur, militante socialiste. « Ça, c’est les bons fidèles », sourit Michèle, en embrassant Jeannine, 81 ans. « J’en avais entendu parler aux infos de ce référendum. Je suis venue voter oui parce que je ne veux pas de Le Pen. »Hélène, 36 ans, n’interprète pas ce vote de la même façon. Elle coche la case oui à l’unité de la gauche. « Oui, parce qu’on ne peut pas se laisser manger comme ça. Des Français crèvent de faim. Il faut d’abord aider nos citoyens, et c’est pas du racisme. » Cette maman qui élève seule ses deux enfants n’arrive pas à joindre les deux bouts. Les tenants et aboutissants du référendum, ça la dépasse. Elle est venue pour rappeler à la gauche que « les factures augmentent mais pas les salaires ni les prestations sociales ». Malgré le froid polaire, Michèle Pohier garde le sourire dès qu’il s’agit d’expliquer aux habitants du quartier de Lille-Sud à quoi sert ce référendum : « Il faut voter pour l’unité de la gauche. On espère, on y croit encore. Sinon, on ne serait pas là. » De l’espoir, il en manque sur ce marché. Les habitants semblent désabusés. Zohra, 45 ans, le cœur à gauche, est venue voter pour le oui mais elle ne se retrouve plus dans aucun parti. Et elle ne votera pas au second tour en cas de duel Marine Le Pen-Xavier Bertrand. Quitte à avoir le FN à la tête de la région ? « Qu’on la laisse aller au pouvoir, soupire Zohra. Et les gens verront ce qu’elle est vraiment. J’en suis là, tellement le climat ambiant est délétère. »Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Martin Untersinger Après sa stratégie numérique, en juin, et dans la lignée du livre blanc sur la défense de 2013, le premier ministre Manuel Valls a présenté, vendredi 16 octobre, la stratégie du gouvernement en matière de cybersécurité.Lire aussi :Le gouvernement présente sa stratégie numérique pour la FranceDans un document d’une trentaine de pages, porté par le Secrétariat général de la défense nationale, dont dépend l’ANSSI, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information, une structure créée en 2009 pour protéger les réseaux informatiques de l’Etat, le gouvernement trace les grandes lignes des mesures qu’il entend prendre pour assurer la sécurité informatique du pays.Accroissement des capacités des attaquantsL’exécutif y fait le constat, désormais bien connu, de l’« accroissement des capacités des attaquants et de la prolifération des techniques d’attaques » et évoque le chiffre d’une « centaine d’attaques d’importance depuis 2011 » contre de grandes entreprises ou des composantes de l’Etat.Pour Guillaume Poupard, le patron de l’ANSSI, des attaques d’une gravité similaire à celle qui a touché TV5 Monde, au printemps, surviennent « tous les quinze jours ». L’attaque très médiatique contre la chaîne de télévision fait en réalité figure d’exception tant la plupart des attaques contre l’Etat ou des entreprises stratégiques demeurent en fait inconnues du public, les victimes rechignant à évoquer publiquement leurs déboires informatiques lorsqu’elles parviennent même à détecter les intrusions. En conséquence, le nombre d’attaques reste difficile à estimer.Lire aussi :Piratage de TV5 Monde : l’enquête s’oriente vers la piste russeDes actions orientées vers les PME et les particuliersDans ce document, le gouvernement ne fait aucune annonce fracassante. L’idée est davantage d’établir un plan de route, voire une doctrine, pour les prochaines années. « La France est en ordre de bataille mais il faut une vraie coordination, une coopération entre les acteurs. Il faut mettre tout le monde sous pression » précise un haut fonctionnaire qui a participé à l’élaboration de ce document.Le gouvernement entend davantage orienter son action vers les petites entreprises et les particuliers en mettant en place un dispositif « pour porter assistance aux victimes d’actes de malveillance », par exemple sous la forme d’un portail Internet. Cette intervention porterait moins sur l’identification et la poursuite des responsables, déjà l’apanage de la police et de la justice, que sur des moyens pour se remettre d’une cyberattaque.Le rôle de l’Etat devrait cependant se circonscrire à un rôle de conseil et de la labellisation de professionnels de confiance. A ce titre, le rôle de veille de l’ANSSI en direction des entreprises et des particuliers sera renforcé.Le gouvernement veut aussi diffuser au maximum les grands principes de la sécurité informatique dans la société. Au programme, la diffusion de contenus de sensibilisation à destination du grand public et l’ajout de notions de cybersécurité dans tous les cursus secondaires. Tous les « postes à responsabilité de la fonction publique » seront aussi familiarisés au B.A.-BA de la sécurité informatique.A partir de 2016, les projets de loi comporteront dans leur étude d’impact un volet consacré au numérique et à la cybersécurité. Pour mieux mesurer les conséquences de la criminalité en ligne, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales se verra chargé de publier des statistiques à ce sujet. Le gouvernement veut aussi intensifier le soutien aux travaux de recherche sur des domaines de la sécurité informatique qu’un « groupe d’experts », qui sera créé, jugera essentiel aux intérêts du pays.Effort de propagandeLe gouvernement, citant des « opinions diffusées […] sur les plateformes numériques et notamment les réseaux sociaux […] qui vont à l’encontre des intérêts fondamentaux de la France [et qui] relèvent d’une atteinte à la défense nationale », veut aussi accentuer son effort de propagande, comme il a l’a fait récemment sur la plateforme stop-djihadisme.gouv.fr Sans pour autant préciser quelles sont ces « opinions » dangereuses pour l’Etat.Dans la lignée d’un premier plan initié à l’époque par le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, la filière industrielle sera également chouchoutée par le gouvernement, qui y voit, en plus d’un intérêt pour la protection du pays, une opportunité économique.Sans annoncer de dispositif spécifique, le gouvernement veut « soutenir à l’export » les entreprises du secteur, notamment en accentuant l’effort d’évaluation et de labellisation par l’ANSSI, des solutions offertes par les entreprises françaises ou en privilégiant, dans les commandes publiques, les « services et les produits de qualité ».La question du chiffrementMême s’il ne figure pas directement dans la stratégie présentée par le gouvernement, l’épineux débat sur les moyens de protection des données des internautes s’est invité dans le discours du premier ministre Manuel Valls. Ce dernier a réaffirmé que « [son] gouvernement restait favorable à ce que les entreprises disposent de tous les moyens de cryptologie légale », sans pour autant éclaircir la question des moyens automatiques de protection des données proposés par certains fournisseurs grand public comme Apple et Google, parfois accusés de compliquer certaines enquêtes.Lire aussi :Chiffrement des téléphones : le procureur de Paris rejoint la lutte contre Apple et GoogleDevant la presse, Guillaume Poupard, de l’ANSSI, a rappelé sa position :« Le chiffrement est un outil indispensable à la sécurité. La question de l’autorisation du chiffrement s’est posée il y a 20 ans et on est arrivé à la conclusion que de telles démarches allaient freiner le développement du numérique et déranger les 99,9 % de gens honnêtes. »Et le directeur de l’ANSSI de rappeler la signature, par les grands fournisseurs d’accès à Internet français, d’une charte pour sécuriser l’acheminement des courriels, qu’il voit comme un exemple « de la protection des communications sans nuire à la capacité d’interception légale. Cela fait partie d’un compromis technique difficile à trouver, mais possible, entre sécurité et sûreté ». Cette mesure technique permet de sécuriser les courriels lorsqu’ils transitent entre les serveurs des grands fournisseurs de courriels français, qui restent accessibles aux forces de l’ordre en cas de besoin.Enfin, le gouvernement veut faire de l’Europe « le territoire numérique le plus respectueux des droits fondamentaux et individuels ». Le gouvernement aura l’occasion de s’en assurer : la loi sur le renseignement qu’il a fait adopter récemment et qui comporte plusieurs volets portant sur la surveillance numérique, fait l’objet d’une double attaque devant la Cour européenne des droits de l’homme.Lire aussi :La loi renseignement attaquée par des journalistes devant la Cour européenneMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Jean-Marie Le Pen a utilisé la dernière séance plénière du conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) avant les élections régionales de décembre, pour entériner son ralliement, prévisible depuis quelques semaines, à la candidature de sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen.Vendredi 16 octobre, au terme d’une longue intervention, sa seconde seulement en six ans de mandature, l’ex-président du FN a confirmé un rapprochement entamé en marge de l’université d’été du parti, en septembre. M. Le Pen a appelé les électeurs à « voter pour la liste nationale » portée par sa petite-fille, mettant fin à un feuilleton de la dissension orchestré tout au long de l’été.Il a également demandé à ses « courageux amis », élus régionaux qui l’ont soutenu dans son combat contre la direction du parti, de rallier la candidature officielle du Front national, et donc d’abandonner leurs velléités de listes dissidentes, notamment autour de la Ligue du Sud du maire d’Orange, Jacques Bompard. « Je n’oublie pas ceux qui se sont montrés solidaires, mais je leur demande de ne pas tenter une opération stratégique difficile », a assuré M. Le Pen.« Signes de conciliation »Dans les couloirs, où de nombreux journalistes se pressaient, Jean-Marie Le Pen a improvisé une conférence de presse, entouré de certains de ses proches, mais aussi, image étonnante, du directeur de campagne de Marion Maréchal-Le Pen, le Varois Frédéric Boccaletti. « Je ne suis pas en guerre contre ma petite-fille, a assuré le patriarche Le Pen. Je suis un pacifiste. J’ai multiplié les signes de conciliation. »« C’est une prise d’otages par le FN de la dernière plénière du conseil régional, s’agaçait Sophie Camard, candidate EELV et Front de gauche pour le prochain scrutin. Et la presse est complice. En cinq ans, nous n’avons jamais vu autant de journalistes pour une séance. »Pour Christophe Castaner, le candidat PS a la région, « il n’y a aucune surprise devant ces déclarations. Cela met fin à la mascarade mediatico-politique orchestrée par la famille Le Pen. Il faut laisser place maintenant aux vrais enjeux de la région PACA ».A la tribune, le président socialiste Michel Vauzelle, qui dirigeait sa dernière assemblée après dix-huit ans de mandats, a toutefois laissé filtrer son énervement : « Nous avons une autre conception du travail de l’élu », a-t-il rétorqué aux élus frontistes à la tribune. « Le Front national nous a rappelé avec beaucoup de constance, ce que nous devons éviter pour le bien de la France et de cette région », a poursuivi M. Vauzelle, en faisant le bilan de ses années à la tête de la région.Le président du groupe Les Républicains Bernard Deflesselles a, de son côté, regretté la « tournure prise par la séance » rappelant à Jean-Marie Le Pen « qu’il ne partageait pas sa vision de l’Europe et de la région PACA ».« Persona non grata »Invitée, dans une ultime mise en scène de leur réconciliation, par son grand-père à déjeuner dans la salle des élus de l’hôtel de région, Marion Maréchal-Le Pen a évité caméras et photographes à son arrivée en fin de matinée. Le signe, peut-être, qu’elle n’a pas encore totalement cédé aux exigences de son grand-père qui souhaite voir « le plus grand nombre » de ses fidèles être réintégrés sur les listes régionales du Front national.« C’est la commission nationale d’investiture qui décidera, rappelait, dans les couloirs du conseil régional, un proche de la députée du Vaucluse. Certains le seront, d’autres qui sont allés trop loin dans leurs déclarations contre Marine Le Pen et Marion, ne le seront pas. »Parmi ces « persona non grata », le nom du secrétaire régional du groupe FN Laurent Comas revient avec insistance. « Je me considère comme les frondeurs de l’OAS, osait l’élu marseillais, ce vendredi. Si je ne suis pas pris sur les listes FN, je serai sur une liste dissidente pour dénoncer aux yeux des électeurs cette injustice et le racolage d’affairistes et d’opportunistes réalisé par l’entourage de Marion Maréchal-Le Pen. »Les régionales en PACAGilles RofJournaliste au Monde Manon Rescan (Crozon (Finistère) - envoyée spéciale) « Bonjour madame, est-ce que je peux vous offrir une carte postale ? C’est pour les élections régionales. » Les idées les plus simples sont parfois les plus efficaces. Au cœur d’une campagne qui peine à passionner les foules, Jean-Pierre Le Néün n’a pas de mal, ce mercredi matin, à glisser dans les mains des clients du marché dépeuplé de Crozon (Finistère), ses petits cartons à l’effigie de la liste « Oui la Bretagne ».Saisis sans trop y prêter attention, déclinés poliment, ils provoquent parfois une même réaction : quelques secondes d’observation et un « ah, oui » expression d’un souvenir exhumé à la lecture du nom de Christian Troadec. La tête de liste « centre gauche régionaliste » n’a presque plus besoin d’être présentée en Bretagne. Il y a tout juste deux ans, il devenait la voix et le visage des Bonnets rouges, mouvement alliant agriculteurs, petits patrons et ouvriers ferraillant contre l’écotaxe.Localement, M. Troadec, maire de Carhaix et conseiller départemental, est aussi connu pour avoir mené la bataille pour la sauvegarde de l’hôpital de sa ville en 2008 et fondé le festival des Vieilles Charrues. Sa notoriété s’est encore étendue après l’épisode des Bonnets rouges.Aux Européennes de 2014, il a récolté plus de 7 % des suffrages dans la région, contre 4,59 % lors de sa précédente candidature aux régionales. Forte de cette ascension, sa liste vise les 10 % cette année, qui lui offrirait un maintien au second tour actant, selon M. Troadec, la création d’une « nouvelle force politique, une troisième voie régionaliste ». Défenseurs des intérêts « bretons » avant toutPour atteindre son but, le maire de Carhaix est parti très tôt en campagne. Sur l’imprimé, des candidats s’affichent sur une carte de la « Bretagne historique », intégrant la Loire-Atlantique. Mais n’allez pas y chercher un bonnet, ceux qui le portaient ne veulent être « d’aucune étiquette partisane », insiste Jean-Pierre Le Mat, porte-parole du mouvement, ancien président de la CGPME. En 2013, les Bonnets rouges s’étaient d’ailleurs caractérisés par un hétéroclisme social et politique qui a souvent déconcerté, mais dont les fondateurs se revendiquent, défenseurs des intérêts « bretons » avant tout.Lire aussi :Le gouvernement ferme la porte à une écotaxe régionalePourtant, débarrassée du couvre-chef écarlate, la liste Troadec a beaucoup à voir avec les combats des Bonnets rouges actuels. En haut à droite des cartes postales, un slogan résume leur parenté : « Pour vivre, décider et travailler en Bretagne ». Une réplique du nom du collectif derrière lequel les Bonnets rouges sont toujours réunis.La liste Troadec n’a d’ailleurs pas le monopole de l’héritage politique de 2013. A droite, Marc Le Fur, député Les Républicains, qui porta lui aussi le bonnet rouge, a fédéré Caroline Ollivro, ancien membre du MoDem et du parti breton, aujourd’hui à la tête parti autonomiste Breizh Europa, et Jean-François Le Bihan, président de Bretagne réunie. Le PS a, lui, recruté des régionalistes de l’Union démocratique bretonne (UDB), le député morbihanais Paul Molac, et est en étroites discussions avec Olivier Le Bras, ex-leader charismatique FO des abattoirs Gad. Ce dernier avait fini par lâcher son bonnet rouge, mal à l’aise avec la tournure régionaliste qu’a fini par prendre le mouvement, une fois l’écotaxe abandonnée.Lire aussi :Jean-Yves Le Drian, écartelé entre la défense et la BretagneDivisés dans les listes, les anciens Bonnets rouges le sont moins dans les grandes lignes de campagne. Tous prônent la réunification de la Bretagne – qui figurait déjà, entre autres, au programme de Jean-Yves Le Drian en 2010 – et une « relocalisation du pouvoir de décision » dans la région. Objectif : éviter des prises de décision « jacobines » « en décalage » avec la situation locale, telle feu l’écotaxe « inadaptée », selon eux, aux réalités économiques bretonnes.Un unanimisme dont les derniers représentants des Bonnets rouges n’hésitent pas à s’attribuer le crédit. Jean-Pierre Le Mat y voit la perspective de futures alliances qu’il encourage : « J’ai dit à ceux qui voulaient être candidats : “Va sur la liste de ton choix, mais sois en position éligible”. S’il y a un maximum de Bonnets rouges élus en décembre, alors on aura gagné. »Dans la liste de Le Drian, Paul Molac, tout régionaliste qu’il est, est plus sceptique : « Certains se détestent cordialement, c’est quasiment impossible de faire l’union sacrée, à moins de trouver quelqu’un de fédérateur. » Et d’épingler au passage Christian Troadec, trop trublion, selon lui, pour rassembler.Les régionales en BretagneManon Rescan (Crozon (Finistère) - envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Ni dépénalisation ni légalisation. Au-delà de cette règle d’or portée avec constance par tous les gouvernements de gauche comme de droite depuis des décennies, la politique pénale française en matière de cannabis peut-elle évoluer ? La transaction pénale, entrée en vigueur jeudi 15 octobre, s’applique également aux poursuites pour usage de drogue, un délit aujourd’hui théoriquement passible d’un an d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende.Cette volonté de proposer sous plusieurs conditions une amende dans le cas d’un usage simple aurait donc pu de prime abord être perçue comme une reconnaissance de l’impasse sanitaire et sécuritaire de la loi de 1970 sur les stupéfiants, impossible à appliquer. En 2014, 11 % des Français âgés entre 18 et 64 ans ont consommé du cannabis au moins une fois dans l’année, selon une étude de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé parue en avril. 700 000 Français fument chaque jour des joints.Lire aussi :Les fumeurs de cannabis pourront désormais échapper au tribunalL’arrivée de la transaction pénale est « une bonne évolution technique, mais pas une révolution pénale, car elle ne touche pas à la symbolique de la pénalisation de l’usage », estime Jean-Pierre Couteron, le président de la Fédération addiction, rappelant qu’il existe d’autres procédures similaires pour prononcer une amende en matière d’usage de stupéfiant.« C’est une mesure de simplification des procédures qui ne change rien à la politique actuelle », assure, elle aussi, Danièle Jourdain-Menninger, la présidente de la Mildeca, la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. « L’interpréter comme une marche vers la dépénalisation serait une erreur d’analyse », ajoute-t-elle, soucieuse que la médiatisation de ce dispositif ne vienne pas interférer avec les propositions que sa structure s’apprête à remettre d’ici quelques semaines au premier ministre.« Frilosités »Dans la liste des réformes possibles pourrait figurer la contraventionnalisation pour simple usage. « On étudie plusieurs pistes pour déterminer ce qui serait le plus efficace pour faire baisser les consommations », élude pour l’instant Mme Jourdain-Menninger. Si tout débat sur la légalisation ou la dépénalisation du cannabis apparaît aujourd’hui comme impossible, tant celui qui s’y lancerait s’exposerait à des accusations de laxisme, la transformation du délit d’usage de cannabis en une contravention de troisième catégorie (d’un maximum de 450 euros) est en revanche une idée qui semble avoir fait son chemin. « Ce dispositif ne serait pas la panacée, mais représenterait un vrai pas en avant », reconnaît M. Couteron.Par pragmatisme, une partie des élus de droite ont déjà franchi le pas. Le 17 septembre, lors de l’examen du projet de loi santé au Sénat, un amendement des Républicains visant à punir d’une contravention de troisième classe un premier usage de stupéfiants a été débattu. « Une sanction proportionnée, facile à appliquer et effective », a fait valoir le sénateur LR Alain Milon. Une mesure déjà préconisée en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, qui avait ensuite jugé lors de la campagne présidentielle de 2007 la loi de 1970 « répressive » et n’ayant « aucun sens ».La ministre de la santé, Marisol Touraine, a justifié son opposition à la proposition des sénateurs de droite en expliquant que « la contraventionnalisation du premier usage de stupéfiants serait un mauvais signal à adresser ». Une position constante de sa part. Lorsque, en novembre, Anne-Yvonne Le Dain, députée PS de l’Hérault, et Laurent Marcangeli, député LR de Corse-du-Sud, avaient eux aussi déjà proposé la mise en place d’une amende pour les consommateurs de cannabis, Mme Touraine avait répondu qu’elle n’était « pas favorable à ce qu’on mette ce débat sur la table ». « Maintenons le droit tel qu’il est », avait-elle lancé, forte du soutien du chef de l’Etat sur ce sujet. « Le gouvernement peut avoir des frilosités sur ce sujet », avait analysé M. Marcangeli, en se disant « convaincu que l’on peut trouver une majorité, de droite comme de gauche, sur ce sujet de la contravention ».François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi La nouvelle a tout à la fois surpris et atterré. Le gouvernement a pris la décision, mardi 13 octobre, de contester la décision de la cour d’appel de Paris, le 24 juin, de condamner l’Etat pour « faute lourde » sur des contrôles d’identité au faciès par la police. Et s’est pourvu en cassation. Les instructions ont été données après un arbitrage que la ministre de la justice Christiane Taubira a perdu. Tout s’est joué entre la mi-août et la mi-septembre entre la place Vendôme et Matignon.Deux mois plus tôt, treize jeunes hommes Français d’origine maghrébine ou subsaharienne qui avaient dénoncé des contrôles policiers qu’ils estimaient abusifs car non suivis d’une quelconque poursuite judiciaire. Cinq d’entre eux avaient obtenu gain de cause par un jugement inédit de la cour d’appel. Cette dernière avait estimé que « des présomptions graves, précises et concordantes » permettaient de juger que les contrôles policiers avaient été réalisés « en tenant compte de l’apparence physique et de l’appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une race ».Lire aussi :L’Etat condamné pour « faute lourde » après des contrôles au faciès« Une avancée du droit »Ces cinq jeunes hommes avaient été contrôlés lors d’opérations de contrôle de routine, dans un centre commercial, à la sortie d’un McDonald’s ou en centre-ville. La police avait réalisé ses vérifications d’identité après observation de la foule et en choisissant uniquement des hommes jeunes noirs ou arabes. Les juges avaient estimé que ces contrôles avaient un caractère discriminatoire. Les huit autres plaignants ont été déboutés, car les contrôles ayant été effectués sur réquisition du procureur à la suite d’actes de délinquance ou dans des quartiers où des voitures avaient été brûlées, la cour a considéré que les actions de la police étaient légitimes.C’était cependant la première fois que la justice reconnaissait l’existence de contrôles au faciès et les jugeait illégaux. Les avocats et associations avaient salué « une avancée du droit » : toute personne s’estimant victime d’un tel comportement discriminatoire de la part des forces de l’ordre pourrait désormais aller en justice et demander réparation.Au ministère de la justice, on s’était aussi réjoui de cette décision. L’Etat était condamné certes, mais seuls cinq dossiers sur treize avaient été jugés recevables. Une nuance qui permettait de reconnaître les discriminations sans humilier les forces de l’ordre. Christiane Taubira était partisane d’en rester là. Les huit déboutés ont décidé de contester la décision de rejet de leur appel. Leurs avocats, Me Félix de Belloy et Me Slim Ben Achour, souhaitant ainsi consolider la jurisprudence, se montraient confiants, persuadés qu’il n’y aurait pas d’autre pourvoi.« Le choix est fait de se mettre du côté de la police »Manuel Valls en a décidé autrement. Lors d’un arbitrage, tout début octobre, Matignon a décidé de faire rejuger les cinq dossiers qui avaient obtenu reconnaissance. Le prétexte était trouvé : puisque sur les treize arrêts, cinq condamnaient l’Etat, et que les huit qui avaient été déboutés faisaient appel de l’arrêt de la cour d’appel de Paris, il fallait rejuger l’ensemble. À défaut, plaidait Matignon, il pourrait y avoir contradiction entre un jugement en appel et celui attendu de la Cour de cassation, et donc une jurisprudence bancale et contradictoire.Les avocats sont atterrés par ce pourvoi. « On avait compris qu’après des déclarations encourageantes de reconnaissance de la réalité du contrôle au faciès, ils allaient faire profil bas. Avec cet ordre, le choix est fait de se mettre du côté de la police », déclare Me de Belloy. « C’est une manière de dire que les règles d’égalité et de non-discrimination ne s’appliquent pas à la police. Pour les jeunes que nous défendons, c’est une preuve de plus qu’ils vivent dans un système ségrégationniste et que la gauche choisit de le perpétuer », renchérit Me Ben Achour. La décision ne laisse pas d’étonner : les juges de la cour d’appel avaient effet concrétisé une promesse du candidat Hollande de « lutter contre les contrôles au faciès ». A douze jours du dixième anniversaire des émeutes urbaines de 2005 à Clichy-sous-Bois, c’est, en tout cas, un très mauvais signal envoyé aux habitants des quartiers populaires.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.10.2015 à 14h56 • Mis à jour le20.10.2015 à 15h19 | Simon Auffret Après une semaine d’examen, le projet de loi de finances pour 2016 devrait voir sa partie consacrée aux recettes être votée mardi 20 octobre. Avec ce texte, l’Etat vise la « maîtrise des dépenses » inscrite dans le plan d’économie de 50 milliards d’euros, décidé en 2014. Jusqu’ici, 961 amendements ont été déposés pour ce premier examen par l’Assemblée nationale.Parmi ces amendements, 338 ont été rejetés, 167 n’ont simplement pas été défendus dans l’Hémicycle, et n’ont donc pas été retenus ; 154 autres ont été retirées du texte pour être modifiés, et devront réapparaître plus avant dans l’examen du projet de loi. Quatre amendements sont également « tombés » : la procédure est habituelle en cas de découverte de doublon dans les propositions des parlementaires.  Au total, seuls 117 amendements ont été validés. Petit tour d’horizon des débats qui ont agité les bancs du Palais-Bourbon.Deux milliards d’euros de baisse d’impôt sur le revenuMis sous pression par le scandale de la fraude aux émissions diesel par le constructeur Volkswagen, Matignon a confirmé « le principe d’un rapprochement en cinq ans entre le prix du gazole et celui de l’essence ». La répercussion à la pompe est estimée à un centime supplémentaire par litre de diesel en 2016 puis en 2017. L’essence connaîtra à l’inverse une baisse équivalente sur la même période. Saluée par les écologistes – la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, a constaté une « avancée intéressante » – la mesure devrait également profiter aux collectivités locales : selon le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, les 245 millions d’euros de recettes doivent servir à alléger les impôts locaux.Autre grand sujet de débat à l’Assemblée : l’impôt sur le revenu. Une baisse de 2 milliards d’euros a été validée par les parlementaires : 8 millions de foyers fiscaux sont concernés par cette baisse, dont 3 millions pour la première fois – une précédente baisse avait été actée en 2014. Un million de foyers seront eux, dès 2016, exonérés de tout impôt sur le revenu. En revanche, d’autres amendements n’ont pas eu la faveur des élus. Catherine Coutelle, la députée (PS) de la Vienne, proposait d’individualiser cet impôt, qui touche aujourd’hui des « foyers fiscaux » et non des individus. Une mesure « nécessaire pour construire l’égalité professionnelle » selon la députée. L’amendement a été rejeté par les parlementaires.La « taxe tampon » maintenueCatherine Coutelle s’est également illustrée grâce à une autre proposition : un amendement demandant la baisse de la TVA sur les produits hygiéniques féminins au motif que ceux-ci sont des produits de première nécessité. Il a finalement été retoqué, le secrétaire d’Etat chargé du budget Christian Eckert lui répondant que d’autres produits d’hygiène – mousse à raser ou couche de nouveau-nés – étaient eux aussi taxés « à 20 % ».Lire aussi :TVA sur les tampons : qu’est-ce qu’un « produit de première nécessité » ?Enfin, les députés ont modifié la fiscalisation des parachutes dorés : en effet, si les indemnités de licenciement ne sont aujourd’hui pas taxées en dessous de la somme de 218 000 euros, le député de Côte-d’Or Laurent Grandguillaume (PS) a proposé de réduire ce plafond : seules les indemnités inférieures à 114 120 euros seront exonérées.En procédant au vote de la première partie du budget de l’Etat, le mardi 20 octobre, les députés mettent en marche la navette parlementaire : après un passage par le Sénat, le projet de loi de finances 2016 ne devrait être validé à l’Assemblée nationale qu’à la mi-novembre. La proposition de l’ancien ministre Jean-Marc Ayrault, un « impôt citoyen sur le revenu » – signé par 137 députés de gauche – est l’une des mesures attendues des prochains débats.Les députés socialistes, premiers à amender le PLFMajoritaires à l’Assemblée nationale, les députés du Parti socialiste apportent le plus d’amendements au projet de loi de finances 2016. Le parti Les Républicains (LR) et l’Union des démocrates et indépendants (UDI) viennent ensuite. Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen, non-inscrits mais affiliés au Front national (FN), n’ont pas soutenu trois des quatre amendements dont ils sont signataires. #container_14452595088{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452595088{ height:500px; } #container_14452595088 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452595088 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452595088 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452595088 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Dépôts d'amendements par groupes parlementairesEn cas d'alliance, le groupe sélectionné est celui du député présentant l'amendement. Source : Assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452595088", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#D40000","#80B904","#F96996","#A2A9AE","#5BC1F4","#2C59A8","#04103F ","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Gauche démocrate et républicaine","Écologistes","Socialiste, républicain et citoyen","Radical, républicain, démocrate et progressiste","Union des démocrates et indépendants","Les Républicains","Non inscrits (FN)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Amendements", "showInLegend": true, "innerSize": "40%", "startAngle": -90, "endAngle": 90, "center": [ "50%", "70%" ], "data": [ { "name": "Gauche démocrate et républicaine", "y": 55, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Écologistes", "y": 94, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Socialiste, républicain et citoyen", "y": 327, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Radical, républicain, démocrate et progressiste", "y": 27, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Union des démocrates et indépendants", "y": 146, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Les Républicains", "y": 299, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Non inscrits (FN)", "y": 6, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: "", valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}À l’inverse, certains députés sont très actifs lors de cette première lecture du PLF 2016 : la députée LR du Jura, Marie-Christine Dalloz, est par exemple citée dans 131 procédures de dépôts d’amendements. Avec 99 contributions, l’écologiste Eric Alauzet a lui participé à l’intégralité des amendements déposés par son groupe parlementaire. #container_14452656754{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452656754{ height:500px; } #container_14452656754 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452656754 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452656754 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452656754 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les députés participant le plus au dépôt d'amendementLes amendements collectifs et individuels sont comptabilisésSource : assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452656754", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Marie Christine Dalloz (LR)","Charles de Courson (UDI)","Marc Le Fur (LR)","Éric Alauzet (EELV)","Eva Sas (EELV)","Laurent Wauquiez (LR)","Jean-Christophe Lagarde (UDI)","Philippe Armand Martin (LR)"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Amendements", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 131 ], [ "", 129 ], [ "", 112 ], [ "", 99 ], [ "", 95 ], [ "", 84 ], [ "", 71 ], [ "", 70 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Selon les groupes parlementaires, les amendements ont plus ou moins de chance d’aboutir. Ainsi, la plupart des amendements déposés par les membres d’EELV ont été rejetés, et seules quatre des 299 propositions des députés LR ont été acceptées, quand la totalité des propositions du gouvernement étudiées ont eu l’aval des parlementaires. La majorité socialiste est pour l’instant respectée – l’an dernier, les « frondeurs » du PS s’étaient abstenus lors du vote final. #container_14452610962{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452610962{ height:500px; } #container_14452610962 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452610962 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452610962 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452610962 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Sorts des amendements déposésProjet de loi de finances 2016 - Partie ISource : assemblée nationale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452610962", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#285a82","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 165, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Socialiste, républicain et citoyen","Les Républicains","Union des démocrates et indépendants","Écologistes","Gauche démocrate et républicaine","Radical, républicain, démocrate et progressiste","Gouvernement"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Amendements adoptés", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 92 ], [ "", 4 ], [ "", 5 ], [ "", 7 ], [ "", null ], [ "", 3 ], [ "", 6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Amendements rejetés", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 59 ], [ "", 106 ], [ "", 87 ], [ "", 42 ], [ "", 33 ], [ "", 11 ], [ "", 0 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Simon AuffretJournaliste au Monde 20.10.2015 à 11h09 • Mis à jour le20.10.2015 à 17h18 | Sylvia Zappi Renouer avec les quartiers populaires ou du moins tenter. En se rendant à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), mardi 20 octobre, c’est une nouvelle « séquence banlieues » qu’entend ouvrir François Hollande. Le président de la République a visité l’entreprise de recyclage Paprec puis une pépinière d’entreprises de l’association La Miel pour parler développement économique et innovations dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.Suivez le déroulé de la visite avec notre journaliste sur place :Tweets de @sylviazappi!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Accompagné des ministres du travail, Myriam El Khomri, de l’économie, Emmanuel Macron, de la ville, Patrick Kanner, et de la secrétaire d’Etat chargée de l’économie sociale et solidaire, Martine Pinville, il a lancé à cette occasion l’agence nationale pour le développement économique qui attend dans les cartons ministériels depuis février.« On doit mettre de l’apaisement. On doit mettre aussi de la cohérence et de la solidarité », a-t-il déclaré à son arrivée après un accueil mouvementé par une foule agitée. Pas de moyens réels« Le président de la République sait parfaitement que les gens des quartiers attendent beaucoup de lui, peut-être plus que de ses prédécesseurs. Ils veulent avancer et s’en sortir », souligne l’entourage de M. Hollande. « Il s’agit d’insister sur le potentiel économique des quartiers, leur capacité d’innovation et les parcours de réussite qui y fleurissent », renchérit le cabinet de M. Kanner. Un petit tour résolument teinté d’optimisme donc, où le chef de l’Etat répétera qu’il est convaincu que c’est là que « se joue l’avenir de la France ». A quelques jours du dixième anniversaire des révoltes des banlieues d’octobre 2005 et d’un nouveau comité interministériel des villes, M. Hollande veut adresser un signe aux habitants des quartiers. Et montrer qu’il n’a pas oublié cet électorat populaire qui avait massivement voté pour lui en 2012 et, depuis, s’est détourné des urnes. Une opération de charme de plus mais, cette fois encore, sans moyens réels.Coup de pouceL’agence nationale – qui pourrait s’appeler « Agence France entrepreneur » et dont l’architecture n’est pas encore totalement arrêtée – apparaît en effet comme une structure de plus pour l’emploi dans les quartiers. Elle est censée coordonner des dispositifs déjà existants pour accompagner et favoriser la création d’entreprises, et fédérer des moyens déployés par la Caisse des dépôts, la Banque publique d’investissement, les pépinières d’entreprises et les associations. L’agence, déclinée en comités régionaux, devrait aussi associer les organisations patronales et les conseils régionaux.Rien de bien nouveau cependant. Le lancement de cette structure avait déjà été annoncé par M. Hollande lors de sa conférence de presse du 5 février, un mois après les attentats de janvier. Manuel Valls l’avait à nouveau incluse dans son catalogue anti-apartheid lors du comité interministériel des villes en mars. En s’empressant de préciser que cette agence serait compétente sur tous les territoires fragiles, ruraux compris. Pour bien faire passer le message qu’il faudrait, pour que ces territoires décollent, un coup de pouce à la libre entreprise, le président recevra dans la foulée à l’Elysée les animateurs de l’association Nos quartiers ont du talent, qui met en contact jeunes diplômés du 93 et entreprises.En 2013, il avait par deux fois invité une douzaine de représentants des quartiers populaires – responsables d’associations, de réseaux d’éducation populaire, acteurs culturels ou de médias – à venir discuter de la situation des banlieues. L’opération de séduction avait fait long feu tant les attentes vis-à-vis de la gauche ont été déçues : depuis l’abandon du droit de vote aux étrangers, en passant par celui du récépissé lors des contrôles policiers ou l’absence de toute politique contre les discriminations raciales, le bilan est lourd. La renouveler aurait été risqué à deux mois d’élections régionales à haut risque pour la gauche. C’est donc aux « entrepreneurs », aux « gagnants » que François Hollande veut s’adresser pour tenter de réveiller cet électorat de gauche.Lire aussi :François Hollande, la peur du videSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard La Cour des comptes a rendu public, mardi 20 octobre, le référé sur la politique de l’asile adressé à Manuel Valls par son premier président, Didier Migaud. Ce référé, qui contient sept recommandations, est d’autant plus important qu’un document de la Cour sur le sujet avait fait polémique en avril. A la veille de la discussion de la loi asile au Sénat, un relevé d’observations provisoires, intitulé « L’accueil et l’hébergement des demandeurs d’asile », avait été divulgué par Le Figaro. Ce pré-rapport estimait la politique française en la matière « pas soutenable à court terme » et critiquait le fait que l’allocation versée aux demandeurs, interdits de travailler, serve « à financer des dépenses diverses personnelles ».La Cour des comptes établit des référés lorsqu’elle observe des irrégularités ou des fautes de gestion commises par des services de l’Etat.2 ansC’est, en moyenne, le délai de traitement des dossiers des demandeurs d’asile. Trop long ! Raccourcir ce délai est considéré par la Cour comme l’« enjeu prioritaire ». La nouvelle loi, votée en juillet, veut le ramener à neuf mois. Si la Cour des comptes s’en félicite, elle rappelle que cet objectif « avait été annoncé dès 2010 sans jamais être atteint ». Or, la soutenabilité du système se joue aussi sur ce point, car la réduction de la procédure d’un mois « permettrait d’économiser 10 à 15 millions d’euros ».6,8 %C’est le taux d’exécution des obligations de quitter le territoire notifiées aux personnes déboutées du droit d’asile, « à comparer avec une moyenne de 16,8 % pour l’ensemble des étrangers en situation irrégulière ». Cependant, seule une personne déboutée sur deux reçoit réellement une obligation de quitter le territoire. La publication du pré-rapport avait ouvert la polémique sur ce taux de renvoi. Le document avançait que seul 1 % des déboutés étaient effectivement éloignés. Selon la Cour, le faible taux de renvoi provient d’un manque de traçabilité des séjours en France.690 millions d’eurosC’est le coût en 2013 « de l’ensemble des dépenses directes de la politique de l’asile, auxquelles il convient d’ajouter les dépenses de santé et les frais de scolarisation des enfants, qu’il est difficile d’évaluer avec précision». La Cour a révisé ce chiffre. Elle avait laissé entendre dans son relevé d’observations provisoires que ce coût était de 2 milliards par an. Au passage, la Cour aimerait que l’exécutif cesse de sous-dimensionner les crédits octroyés à l’asile. Elle note que l’écart entre le budget voté et sa réalisation correspond à un surcoût de 582 millions d’euros entre 2009 et 2013.Moins de la moitiéC’est le pourcentage des demandeurs d’asile hébergés dans les centres d’accueil (CADA), ou les hébergements d’urgence (HUDA, qui comportent de nombreuses places en hôtels). Si elle se félicite des efforts du gouvernement pour loger les demandeurs d’asile dans des structures spécifiques (le nombre de places disponibles passerait de 48 900 en 2014 à 52 900 en 2015, avant de diminuer à 51 700 en 2017), la Cour plaide pour une programmation pluriannuelle des ouvertures d’hébergement, plutôt qu’une succession d’annonces médiatiques.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis Campagne locale, mais programme national. La direction du Parti socialiste a présenté lundi 20 octobre la liste des mesures que tous les candidats aux élections régionales devront défendre sur le terrain, en plus de leurs engagements personnels. Lors de la réunion hebdomadaire du bureau national, Christophe Borgel, le responsable des élections à Solférino, a détaillé les promesses de campagne qui ont été élaborées au sein du comité de campagne qui réunit l’ensemble des têtes de liste des 13 régions. La plupart d’entre elles sont issues des programmes des différents candidats à travers le pays.Les deux premières mesures concernent les transports. Le PS propose de mettre en place des cartes uniques et régionales de transports, sur le modèle du passe Navigo en Ile-de-France. Les socialistes proposent aussi, dans l’ensemble des régions, la gratuité des transports scolaires, partant du constat que les familles en milieu rural et périurbain sont pénalisées par ces coûts. Cette compétence, qui relevait jusqu’à présent des départements, sera gérée par les régions à partir du 1er janvier 2017. C’est le candidat des Pays de la Loire, Christophe Clergeau, qui en a fait le premier la proposition.Lutter contre les déserts médicauxLe Parti socialiste propose également un renforcement des moyens pour les maisons de santé disséminées sur le territoire, afin de lutter contre les déserts médicaux. Claude Bartolone, le candidat en Ile-de-France, a par exemple promis que tous les Franciliens auraient accès à un médecin à moins de 15 minutes de chez eux.Dans le domaine de l’emploi, Solférino veut mettre en place une « garantie formation professionnelle qualifiante » pour lutter contre le chômage. La proposition pourrait être déclinée sous la forme par exemple d’un « crédit de 100 heures de formation professionnelle ». Le candidat dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Pierre de Saintignon, en a fait l’une des mesures phare de sa campagne.Dans le domaine de l’écologie, le PS veut travailler dans toutes les régions à un plan anti-pollution et à un plan de rénovation de l’isolation dans les logements. Les deux mesures font partie des engagements dans le cadre de la conférence des Nations unies sur le climat de Paris (COP 21). Solférino souhaiterait également que toutes les cantines scolaires s’approvisionnent en produits bio. Enfin, les socialistes s’engagent dans les régions où ils seront élus à maintenir le budget de la culture et les financements associatifs.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent La quatrième conférence sociale qu’a ouvert, lundi 19 octobre, François Hollande, commence dans un climat tendu : si les partenaires sociaux ont réussi à trouver un accord à l’arraché sur les retraites complémentaires vendredi, les tensions nées des mobilisations du personnel d’Air France peinent à retomber. Mais au-delà de cette conjoncture, le marché français du travail continue de changer de visage du fait de la crise.1. Un chômage endémiqueEn septembre 2015, plus de 3,5 millions de personnes sont inscrites dans la seule catégorie « A », qui rassemble ceux qui n’ont pas du tout travaillé durant le mois précédent. En agrégeant ces derniers avec les catégories B (les inscrits qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois précédent) et C (activité réduite supérieure à 78 heures sur la même période), ils sont 5,4 millions. Une situation qui ne s’améliore pas, malgré les promesses de l’exécutif. #container_14452507468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452507468{ height:500px; } #container_14452507468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452507468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452507468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452507468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de chômeurs depuis 1991Pour la catégorie A et les catégories A,B et C.Source : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', 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En premier lieu des jeunes. Le taux de chômage des 15-24 ans était, en 2013, de 23,9 %, deux fois et demi supérieur au taux général. Les catégories populaires (employés, ouvriers) connaissent davantage le chômage, de même que les non-diplômés. #container_14452493453{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452493453{ height:500px; } #container_14452493453 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452493453 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452493453 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452493453 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage selon diverses catégories de populationEn 2013, selon l'Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452493453", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, 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(el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les fins de contrats (c’est-à-dire les fins de CDD, à la différence des fins de mission qui désignent les fins d’intérims) sont – de loin – le premier motif d’inscription au chômage, devant les licenciements économiques. #container_14452570784{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452570784{ height:500px; } #container_14452570784 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452570784 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452570784 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452570784 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Motifs d'inscription à Pôle emploi depuis 1996Les fins de contrat sont et restent, de loin, le premier motif d'inscription(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452570784", 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La crise s’enkysteCorollaire d’une crise qui ne se résorbe pas, la situation des personnes hors de l’emploi tend à se fixer. Sur le graphique ci-dessous, on peut constater la hausse spectaculaire du nombre de chômeurs inscrits depuis plus de trois ans, dont la courbe rejoint désormais celle des inscrits depuis 3 à 6 mois. #container_14452557467{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452557467{ height:500px; } #container_14452557467 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452557467 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452557467 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452557467 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Chômeurs par durée d'inscription à Pôle EmploiDepuis 1996, en milliers(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = 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données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452554551", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, 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L’emploi se précariseSi, depuis 2012, on constate un léger mieux dans les offres collectées par Pôle emploi, avec des postes durables en hausse et des emplois temporaires et occasionnels en baisse, la tendance lourde est celle d’un travail moins stable. #container_14452549468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452549468{ height:500px; } #container_14452549468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452549468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452549468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452549468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Offres collectées par Pôle emploi depuis 1996En France métropolitaine Source : DARES(function(window){ 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population active (hors secteur public) par statut : si le CDI reste la norme (76,8 % pour 8,4 % de CDD), il s’agit là d’un effet de stock. Si l’on compare la situation de la population active globale et celle des 15-24 ans, on voit que cette forme est loin d’être la norme chez les plus jeunes. #container_14452485402{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452485402{ height:500px; } #container_14452485402 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452485402 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452485402 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452485402 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Population active par type de contratPour la population active totale et pour les 15-24 ans.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452485402", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Non-salariés","Intérimaires"," Apprentis"," Contrats à durée déterminée"," Contrats à durée indéterminée"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ensemble", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 11.2 ], [ "", 2 ], [ "", 1.6 ], [ "", 8.4 ], [ "", 76.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "15-24 ans", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2.5 ], [ "", 5.9 ], [ "", 18.1 ], [ "", 28.3 ], [ "", 45.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La part de CDD dans les embauches a par ailleurs atteint un record en 2015, avec plus de 85 % des recrutements qui se font sous cette forme.Lire aussi :Travail : changer les règles du jeu #container_14452619750{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452619750{ height:500px; } #container_14452619750 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452619750 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452619750 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452619750 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des CDD dans les embauches en FranceEvolution depuis 2007, tous établissements(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452619750", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%d/%m/%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part des CDD dans les embauches", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1167692400000, 70.8 ], [ 1175464800000, 71 ], [ 1183327200000, 71.5 ], [ 1191276000000, 70.9 ], [ 1199228400000, 70.1 ], [ 1207087200000, 71.4 ], [ 1214949600000, 71.5 ], [ 1222898400000, 72.9 ], [ 1230850800000, 75.3 ], [ 1238623200000, 76.9 ], [ 1246485600000, 77.3 ], [ 1254434400000, 77.3 ], [ 1262386800000, 76.5 ], [ 1270159200000, 76.5 ], [ 1278021600000, 77.1 ], [ 1285970400000, 76.2 ], [ 1293922800000, 77.7 ], [ 1301695200000, 77.4 ], [ 1309557600000, 78.3 ], [ 1317506400000, 79.3 ], [ 1325458800000, 80 ], [ 1333317600000, 80.7 ], [ 1341180000000, 81.8 ], [ 1349128800000, 82.3 ], [ 1357081200000, 83.1 ], [ 1364853600000, 83.4 ], [ 1372716000000, 83.6 ], [ 1380664800000, 84 ], [ 1388617200000, 84.4 ], [ 1396389600000, 84.8 ], [ 1404252000000, 84.2 ], [ 1412200800000, 85.9 ], [ 1420153200000, 85.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 4. Des comptes sociaux dans le rougeConséquence du chômage endémique : les comptes sociaux demeurent dans le rouge, notamment ceux de l’assurance chômage, qui creuse son déficit chaque année depuis 2009. #container_14452581973{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452581973{ height:500px; } #container_14452581973 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452581973 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452581973 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452581973 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Recettes et dépenses de l'assurance chômageDepuis 2009Source : UNEDIC, comptes annuels(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452581973", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Recettes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 30310 ], [ "", 31188 ], [ "", 31855 ], [ "", 32466 ], [ "", 33233 ], [ "", 33936 ], [ "", 34674 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dépenses", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 31482 ], [ "", 34158 ], [ "", 33419 ], [ "", 35193 ], [ "", 37230 ], [ "", 37746 ], [ "", 38350 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Déficit courant", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", -1172 ], [ "", -2970 ], [ "", -1564 ], [ "", -2727 ], [ "", -3997 ], [ "", -3810 ], [ "", -3676 ] ], "type": "line", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le chômage de masse pèse également sur les comptes sociaux en général, puisque moins de travailleurs signifie moins de cotisations sociales pour alimenter le régime. Si celui-ci a subi nombre de réformes, notamment concernant les retraites, et si sa situation s’améliore lentement depuis 2010, il reste mal en point. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général (RG) de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du Fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430863468", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliards d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Solde RG+FSV", "color": "#0386c3", "data": [ [ 978390000000, 1 ], [ 1009926000000, -4.8 ], [ 1041462000000, -11.2 ], [ 1072998000000, -12.5 ], [ 1104620400000, -13.6 ], [ 1136156400000, -10.1 ], [ 1167692400000, -9.3 ], [ 1199228400000, -9.3 ], [ 1230850800000, -23.7 ], [ 1262386800000, -27.3 ], [ 1293922800000, -20.9 ], [ 1325458800000, -17.5 ], [ 1357081200000, -15.4 ], [ 1388617200000, -13.2 ], [ 1420153200000, -12.8 ], [ 1451689200000, -9.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano Les régions françaises devraient connaître, en décembre, un grand bouleversement, avec la bascule très probable d’une grande majorité d’entre elles de la gauche vers la droite – voire l’extrême-droite.Les prochaines élections régionales, les 6 et 13 décembre, devraient marquer le second recul de la gauche dans l’histoire des conseils régionaux, créés au début des années 1970. Depuis l’élection des conseillers régionaux au suffrage universel, en 1986, la gauche n’a jamais cessé de progresser dans ces enceintes, jusqu’au dernier scrutin, en 2010, où elle est passée de 24 à 22 présidences de région (dont 21 pour le seul Parti socialiste). #container_14452546590{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452546590{ height:550px; } #container_14452546590 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452546590 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452546590 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452546590 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les présidences de régions depuis 1974(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452546590", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, 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tour » des élections régionales, c’est-à-dire au cours d’un scrutin organisé entre les nouveaux conseillers régionaux, la semaine suivant le second tour. Le président est généralement issu du groupe d’élus le plus nombreux, mais il peut y avoir des exceptions.En effet, deux groupes concurrents peuvent conclure une alliance pour porter à la présidence l’un des leurs. C’est ce qu’il s’est passé en 1998, quand cinq présidents centristes issus de l’UDF furent élus avec les voix des conseillers régionaux du Front national. Où ce qui devrait arriver en Centre-Val-de-Loire cette année, car l’Union des démocrates et indépendants (UDI) Philippe Vigier a déjà négocié la présidence de région en cas de victoire, même si les élus UDI sont moins nombreux que leurs alliés Les Républicains (LR).Ne pas présider une région ne signifie pas pour autant être exclu de sa gestion. Depuis de nombreuses années, les communistes et les écologistes sont en effet associés au PS dans la gestion de plusieurs régions de « gauche plurielle », où ils occupent des postes de vice-présidents et votent avec les socialistes.Si les alternances régionales suivent en partie les changements de majorité politique au niveau national, l’étude du temps long permet de mettre en évidence l’ancrage politique de certaines régions au-delà de ces mouvements de balancier.Source : Les Décodeurs.Ainsi peut-on constater que seules deux régions françaises n’ont jamais connu que des présidents de gauche : le Limousin (socialiste sans discontinuer depuis 1974) et le Nord-Pas-de-Calais (qui a connu une parenthèse écologiste de 1992 à 1998 au milieu d’une longue histoire socialiste).L’Alsace est, au contraire, la seule région qui n’ait jamais connu de président de gauche.Le récent redécoupage des régions pourrait avoir des effets divers dans la continuité ou la rupture de ces tendances. Composé de trois régions ancrées à gauche depuis plusieurs années, la nouvelle région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes est l’un des rares bastions que le PS peut encore espérer conserver.A l’inverse, l’association du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie pourrait permettre au Front national de conquérir la première région de son histoire – l’éphémère présidence de la Franche-Comté, en 1998, par le frontiste Pierre Milloz, désigné au bénéfice de l’âge, était le résultat de la démission du président UDF de l’époque, Jean-François Humbert.La victoire qui semble se dessiner en Ile-de-France pour la droite, avec Valérie Pécresse, à l’issue de vingt-sept ans de règne socialiste, ne devrait toutefois rien à la réforme des régions, puisque la région capitale reste inchangée.Dernier changement à attendre du scrutin de décembre : le retour possible de présidents de région centristes, absents des hémicycles depuis 2004. Aux termes d’un accord avec Les Républicains, l’UDI a en effet obtenu la tête de liste pour la droite en Normandie (Hervé Morin), en Bourgogne-Franche Comté (François Sauvadet) et en Centre-Val de Loire (Philippe Vigier).Lire aussi :Régionales 2015 : ce que disent les sondages à deux mois du premier tour Comment marchaient les conseils régionaux avant 1986 ?Les conseils régionaux créés par la loi du 5 juillet 1972 n’étaient pas les assemblées que nous connaissons aujourd’hui. Ils étaient composés des parlementaires de la région, de représentants des conseils généraux, des grandes communes et des communautés urbaines, comme le rappelle l’Association des régions de France. Lesquels élisaient en leur sein un président.C’est la loi de décentralisation de Gaston Defferre, en 1982, qui va instaurer le suffrage universel, et donner lieu aux premières élections régionales, en 1986. Autrefois élus pour six ans, les conseillers régionaux siègent normalement pour cinq ans depuis la réforme de 2003.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.10.2015 à 14h38 • Mis à jour le19.10.2015 à 16h32 | Aurélie Collas La gauche va-t-elle tenir ses engagements en matière de mixité sociale dans les établissements scolaires ? Depuis le début du quinquennat, la mixité est affichée comme l’une des priorités gouvernementales. Après les attentats de janvier, cet engagement a été réaffirmé plus vigoureusement encore, afin, selon les mots du premier ministre, Manuel Valls, de lutter contre « l’apartheid territorial, social, ethnique » à l’œuvre dans les quartiers populaires.Au ministère de l’éducation nationale, il s’agit donc de montrer que les choses avancent. Début novembre, la ministre, Najat Vallaud-Belkacem, doit faire un point sur les premières mesures concrètes visant à lutter contre la ségrégation scolaire, comme le révèle Libération dans son édition du lundi 19 octobre. L’une d’entre elles consistera à redéfinir les secteurs de recrutement des collèges. Elle sera expérimentée dans un certain nombre de départements volontaires la rentrée 2016.Lire aussi : A l’école, le hasard ne crée jamais de mixitéLire aussi :Quand la ségrégation scolaire est aussi sociale et ethniqueUn sujet impopulaire par natureSur le papier, cette mesure existe déjà. Elle est inscrite dans la loi de refondation de l’école de 2013 ; elle fait l’objet d’un décret et d’une circulaire. Pourtant, aucun élu ne s’en était jusqu’alors emparé. Il faut dire que le sujet est politiquement sensible, impopulaire par nature. Quiconque ose s’y aventurer prend le risque de susciter l’opposition des parents et de se mettre à dos une partie de l’électorat.« L’idée est d’avoir des collèges avec la même proportion d’élèves issus de milieux favorisés et défavorisés »De quoi s’agit-il précisément ? Aujourd’hui, les élèves sont affectés dans les collèges selon leur secteur d’habitation. A un collège est rattaché un secteur. Des dérogations sont possibles, mais dans la limite des places disponibles, et moins de 10 % des demandes obtiennent satisfaction.L’idée est d’inciter les conseils départementaux – chargés de tracer les contours de la sectorisation – à élargir les secteurs à deux collèges, voire plus. Le ministère considère qu’un secteur élargi a toutes les chances d’être plus mixte socialement, puisqu’englobant des quartiers aux caractéristiques sociales variées (pavillonnaire, habitat social, centre-ville, etc.).Prudence des élusEnsuite, c’est à l’Etat d’affecter les élèves dans tel ou tel collège du secteur en tenant compte de leurs origines sociales. « L’idée est d’avoir des collèges avec globalement les mêmes proportions d’élèves issus de milieux favorisés et défavorisés », explique la sénatrice (PS) de Gironde Françoise Cartron, qui avait proposé cette mesure dès 2012 dans un rapport. « Les parents fuient les collèges ghettos. Si les collèges d’un même secteur ont le même indice social, les parents n’auront plus raison de fuir. »Mais l’Etat a beau leur promettre un accompagnement, mettre sur pied un comité scientifique pour les aider, rien ne dit que les élus vont oser s’aventurer sur ce terrain glissant. D’ailleurs, seule une « petite dizaine de départements », selon Libération – sur 101 – seraient prêts à s’engager pour la rentrée 2016. On aurait pu s’attendre à davantage, alors que les élections départementales sont désormais passées.Reste que si leur affectation ne leur plaît pas, les parents auront toujours la possibilité de déserter le public et de mettre leurs enfants dans le collège privé du quartier.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.10.2015 à 12h51 | Gilles Rof (Marseille - correspondance) L’accouchement est ardu. Et la métropole Aix-Marseille-Provence, qu’une large majorité des maires du territoire ne désirait pas, en affiche les stigmates. Dès le 1er janvier 2016, elle deviendra la plus vaste entité métropolitaine de France en fusionnant six établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). 1,8 million d’habitants sur 92 communes, dont la principale des Bouches-du-Rhône, Marseille.Les 240 conseillers métropolitains – tous issus des élections municipales de mars 2014 – désigneront leur président le 9 novembre, fonction promise au maire Les Républicains de Marseille, Jean-Claude Gaudin, officiellement candidat. En 2016, la métropole votera son Pacte financier et fiscal qui définira ses choix budgétaires, puis installera sa Conférence des maires. Un organe consultatif imaginé pour que toutes les communes, jusqu’aux plus petites, se fassent entendre. Voilà pour le cadre, fixé par les lois de réforme territoriale Maptam (modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles) et NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République), de janvier 2014 et août 2015.« La métropole proposée aujourd’hui par les textes est marquée par la dissension qui s’exprime depuis toujours entre l’espace marseillais et celui situé hors Marseille », analyse Norbert Nourian, délégué général du Centre d’études économiques, politiques et sociales (Cepos).Transfert de compétences progressif« La loi NOTRe a assoupli la position de l’Etat, confirme la sénatrice UDI Sophie Joissains. Nous avons obtenu un transfert de compétences progressif jusqu’en 2020 et une métropole un peu moins centralisatrice. Mais nous sommes encore loin du compte. » Fille de l’opposante numéro 1 au projet, l’éruptive maire d’Aix-en-Provence, Maryse Joissains (LR), l’élue centriste a beaucoup ferraillé avec le gouvernement. L’impact de sa résistance et de celle des autres élus locaux se fait sentir dans la structure même de la métropole.Si Aix-Marseille-Provence sera la seule collectivité détentrice d’une responsabilité juridique, la loi crée en son sein six « conseils de territoire » calqués sur les anciens EPCI d’Aix, Marseille, Salon-de-Provence, Martigues, Istres et Aubagne. « Ces conseils de territoire n’étaient pas l’idée de départ de l’Etat, convient Norbert Nourian, mais cela ne veut pas dire que cela ne fonctionnera pas mieux ainsi. »« Avec ses 3 148 km2 contre 819 pour le Grand Paris, Aix-Marseille-Provence est une métropole qui a plusieurs centres. Il fallait mettre en place une organisation spécifique », pose le préfet Laurent Théry, pilote de la Mission interministérielle pour le projet métropolitain. Les conseils de territoire ne sont pas autonomes, n’ont pas de fiscalité propre, mais ils se verront confier « automatiquement jusqu’au 31 décembre 2019 », la majorité des compétences des anciens EPCI, à l’exception, dit la loi, des « opérations d’aménagement d’intérêt métropolitain ».« M. Gaudin semble partisan de leur laisser une certaine indépendance, jauge le député PC Gaby Charroux, mais pour moi, c’est une concession provisoire. » Le maire de Martigues, troisième ville de la métropole, qui peste contre une « réforme d’inspiration libérale », doute de la pérennité de ces conseils de territoire après 2020. « Les compétences seront chez nous, mais le budget sera décidé à la métropole », s’inquiète de son côté Sophie Joissains, qui ne veut pas voir le pays d’Aix assujetti aux votes des 108 élus marseillais sur 240. Comme la maire d’Aix, la sénatrice a demandé au maire de Marseille que le pacte financier soit discuté en amont de l’élection du président. Un des motifs de la guerre à laquelle se livrent toujours les deux principales villes de la métropole.463 conseillers de territoire au lieu de 240La réforme promettait une baisse du nombre d’élus. Là encore, l’opposition locale a changé la donne. Au 1er janvier 2020, Aix-Marseille-Provence ne devrait compter que 240 conseillers métropolitains au lieu des 424 élus communautaires actuels. Mais pendant quatre ans, le dispositif impose une hausse. « La principale préoccupation était de réduire le mille-feuilles administratif. Là, nous sommes exactement à l’inverse de l’intention annoncée », s’indigne Gaby Charroux. La loi NOTRe transforme en effet tous les élus communautaires actuels en conseillers de territoire. « Pour ne pas créer d’inégalités pour ces personnes élues en 2014 par le suffrage universel », justifie le préfet Théry.Jean-Claude Gaudin a de son côté, obtenu que Marseille désigne 39 conseillers supplémentaires, pour des raisons de représentativité. Jusqu’en 2020, ce sont donc 463 conseillers de territoire qui siégeront, dont 240 seront aussi conseillers métropolitains. Une hausse de près de 10 %, qui devrait se doubler d’une inflation de l’enveloppe globale des indemnités, impossible, pour l’instant, à calculer. Dans les conseils de territoire, la métropole peut maintenir les indemnités des élus, vice-présidents et présidents à leur niveau antérieur. « Je ne vois pas comment on ne le ferait pas puisque ces élus gardent leur mandat » glisse la sénatrice Sophie Joissains.« Ces quelques mois où devra être installée la gouvernance de la nouvelle métropole seront décisifs, prédit le politologue Norbert Nourian. Son avenir et son image auprès de la population dépendront des relations de coopération et de coordination politiques qui vont se mettre en place. »Parmi les sujets immédiats, outre le très attendu dossier transports, la métropole devra plancher sur l’harmonisation de sa fiscalité et celle du statut de ses 7 500 fonctionnaires. Pour la première, la loi donne douze ans. Pour la seconde, le problème sera urgent. Mardi 13 octobre, Force Ouvrière a déjà fait défiler ses troupes à Marseille contre le « rouleau compresseur de la métropole qui veut aplanir les acquis sociaux ».Gilles Rof (Marseille - correspondance)Journaliste au Monde Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondance) « Apaisé, responsable et pacifique. » A l’appel de la famille de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive tirée par un gendarme sur le site du barrage de Sivens dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, un moment de recueillement a été observé dimanche au bord d’un lac de la commune où résidait le jeune botaniste et militant écologiste, à Plaisance-du-Touch, en banlieue toulousaine. Près de 300 personnes sont venues écouter les prises de parole, à l’issue d’un pique-nique organisé par le collectif Testet, la Confédération paysanne et Attac.Lire aussi :La construction du barrage de Sivens est toujours en suspens« Malheureusement, on ne peut pas être à Sivens, a tout d’abord regretté Pascal Barbier, membre du collectif et habitant de Plaisance-du-Touch. Si beaucoup d’émotions remontent aujourd’hui, nous voulons surtout souligner la mémoire de Rémi qui était un non-violent assumé. »Portant à sa veste le badge floqué d’une renoncule, la plante aux couleurs vives étudiée par son fils, Jean-Pierre Fraisse a lu un poème écrit après le drame : « J’ai fait un rêve, Rémi. » Il y souhaite « une France qui ne se mutilera plus avec des grenades offensives ». « Si je ne rêve plus aujourd’hui, j’espère toujours », a conclu le père, très ému.Enquête à relancerMe Claire Dujardin, une des deux avocats de la famille, a fait le point sur les enquêtes et instructions en cours. « Nous craignons que cela débouche sur un non-lieu, a-t-elle déclaré, après avoir eu accès au retour de commission rogatoire déposé en mars par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). L’instruction est en cours, mais il nous paraît totalement anormal que l’enquête soit menée par des gendarmes. Nous réclamons l’audition de nouveaux témoins, directement par la juge d’instruction. » Jean-François Mignard, secrétaire général de la Ligue des droits de l’homme (LDH) a ensuite présenté le « rapport citoyen » rendu la semaine passée par son organisation. Un texte de 80 pages, dans lequel les témoins des affrontements de la nuit du 25 octobre évoquent « une violence démesurée, quasiment martiale » de la part des forces de l’ordre.Lire aussi :La LDH dénonce « un régime de violences policières » à SivensCécile Duflot, comme plusieurs personnalités politiques, était « venue en amie de la famille », mais ne s’est pas exprimée publiquement. Après plusieurs lectures de poèmes, un appel a été lancé pour se rendre à Sivens, où Rémi Fraisse avait trouvé la mort il y a tout juste un an.En milieu d’après-midi, la situation était calme à Sivens. Environ 200 personnes, militants, proches, et membres de la famille ont pu se recueillir sur le lieu du drame, après une marche partie de Gaillac (Tarn), « tolérée » par la préfecture du Tarn et encadrée par un discret dispositif policier. La maire de Lisle-sur-Tarn avait pourtant interdit en fin de semaine tout rassemblement par crainte d’affrontements avec des « pro-barrage ».D’anciens membres de la ZAD (« zone à défendre ») avaient déposé dans la semaine une stèle de 1,8 tonne en hommage au jeune militant. La sculpture représente une main ouverte sur laquelle sont soudés quatre anciens cerclages en fer de roue, représentant le globe terrestre. Pour Jean-Pierre Fraisse, « elle pourrait être la main qui a lancé la grenade, mais portant un monde enfin apaisé ».Lire aussi :D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementauxPhilippe Gagnebet (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde Jean-Michel Bezat EDF n’est pas prêt à sortir du nucléaire, ni même à en réduire la voilure. Si le plan stratégique CAP 2030 prévoit un doublement des capacités du groupe dans les énergies renouvelables en Europe (à plus de 50 gigawatts) à l’horizon 2030, ses dirigeants comptent bien maintenir la puissance installée de son parc nucléaire à son niveau actuel de 63,4 GW. La hausse de la consommation de courant (véhicules électriques, nouveaux appareils…) permettra en même temps de respecter l’objectif inscrit dans la loi de transition énergétique de ramener de 75 % à 50 % la part de l’électricité nucléaire en France en 2025.Deux jours après la signature avec l’électricien China General Nuclear Power Corporation (CGN) d’un accord pour la construction de deux réacteurs EPR au Royaume-Uni pour 24,5 milliards d’euros (hors coûts de financement), le PDG d’EDF est revenu, vendredi 23 octobre, devant des journalistes, sur l’avenir du nucléaire en France. Jean-Bernard Lévy ne doute guère que l’Autorité de sûreté nucléaire donnera son feu vert à la prolongation à cinquante ans, voire soixante ans, de la durée d’exploitation de « la plupart » des 58 réacteurs français.Lire aussi :Le grand pari chinois d’EDFUne nouvelle génération de réacteursMais le patron d’EDF réfléchit déjà à l’après, convaincu qu’il faudra les remplacer progressivement entre 2030 et 2050. Ce qui suppose une mise en chantier d’un nouvel EPR, en plus de celui de Flamanville (Manche), dès le début de la prochaine décennie. Il ne s’agira pas de cette « tête de série » normande, mais d’un « EPR nouveau modèle » (EPR NM), dont le « design » est réalisé par une équipe composée d’ingénieurs d’EDF et d’Areva. Il est censé être moins coûteux et plus facile à construire – sans sacrifier pour autant la sûreté – que l’EPR actuel : son coût dépasse désormais 8 milliards d’euros à Olkiluoto (Finlande) et atteint 10,5 milliards (en l’état actuel du chantier) à Flamanville, pour des devis initiaux inférieurs à 3,5 milliards.« A partir de 2028-2030, ce n’est pas une science exacte, nous allons commencer à installer en France des EPR nouveau modèle », a indiqué le PDG, précisant que la construction se ferait « par paquets de deux ». « En 2050-2055, on n’en aura plus de la génération actuelle [conçus dans les années 1970-1980], a-t-il ajouté. On aura 30, 35 ou 40 EPR NM. »Jamais ses prédécesseurs, Pierre Gadonneix (2004-2009) et Henri Proglio (2009-2014), n’avaient été aussi explicites sur le renouvellement complet du parc nucléaire. Mais si les prix de gros de l’électricité, actuellement très bas, ne se redressent pas, EDF ne sera plus capable de financer seul un programme qui se chiffrera sans doute à plus de 200 milliards d’euros. « Est-ce qu’EDF a les moyens, aujourd’hui, de reconstruire pour 60 gigawatts de nucléaire sur son bilan actuel ? Je pense que non », a reconnu M. Lévy. Avant de renouveler son parc actuel, l’électricien doit en effet investir 55 milliards pour prolonger jusqu’à 60 ans la durée de vie de la plupart de ses réacteurs actuels et dégager 16 milliards pour ses deux EPR britanniques.Lire aussi :Nucléaire : un deal « Flamanville contre Fessenheim »« Faire entrer des partenaires »Le groupe, qui a toujours piloté ses centrales, en détient 100 % du capital à de rares exceptions près, comme Fessenheim (Haut-Rhin), détenue à un tiers par des électriciens suisses et allemands, ou Chooz (Ardennes), sur laquelle Engie (ex-GDF Suez) a des droits de tirage au pro rata de son investissement initial. Pour le parc français, « la question se posera, le moment venu, de faire entrer des partenaires », a reconnu le PDG.Si rien n’exclut, comme au Royaume-Uni, que des industriels et des investisseurs chinois interviennent, M. Lévy reconnaît qu’une telle décision « relève de l’Etat actionnaire ». Pour « partenaire », le dirigeant d’EDF n’a cité que son concurrent Engie. En 2009, le groupe présidé par Gérard Mestrallet avait été associé au projet d’EPR de Penly (Seine-Maritime) ; EDF y avait renoncé face à la stagnation de la demande d’électricité. Depuis, le lobbying d’EDF a toujours empêché Engie de développer le nucléaire en France. M. Mestrallet confiait récemment n’avoir plus aucun projet dans l’Hexagone.Mais la donne a changé. Depuis la fin de son monopole en 2007 et l’extinction des tarifs réglementés de vente aux gros consommateurs (tarifs verts et jaunes) prévue au 1er janvier, l’opérateur historique subit une rude concurrence. EDF n’est plus la superpuissance d’antan, M. Lévy en a pris acte.Jean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof Deux conseillers régionaux Front national sortants, un ancien cadre de Debout la France et des membres historiques de la Ligue du Sud. Le maire d’Orange (Vaucluse), Jacques Bompard, a présenté vendredi 23 octobre, à Marseille, les six têtes de liste qui porteront la candidature de son Union des droites aux élections régionales des 6 et 13 décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur.Dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, le fondateur de la Ligue du Sud profite des dissensions qui ont secoué le Front national ces derniers mois. Laurent Comas et Lydia Schénardi, tous deux conseillers régionaux sortants, exclus du FN pour leur soutien très explicite à Jean-Marie Le Pen contre la direction du parti, ont franchi le pas de la dissidence.Malgré les récents appels de leur mentor à ne pas « tenter une opération stratégique difficile », ils mèneront l’Union des droites dans les deux départements les plus peuplés de la région. « Jean-Marie Le Pen a dit que sa petite-fille [Marion Maréchal-Le Pen, tête de liste du FN] n’avait pas l’étoffe d’être candidate et pourtant il la soutient, s’étonne Mme Schénardi. Il y a là une grosse ambiguïté et je préfère marcher sur une ligne plus claire. » Hubert de Mesmay, conseiller régional FN sortant, se présentera également sur la liste dans les Alpes-Maritimes où, selon Mme Schénardi, « treize élus Front national » la rejoindront également.Si Laurent Comas et Lydia Schénardi se gardent d’être motivés par « une quelconque rancœur », ils ont multiplié les attaques virulentes contre Marion Maréchal-Le Pen et son équipe de campagne, qui n’ont pas voulu d’eux sur leurs listes.« Ce ne sont qu’alliances dans tous les coins »« Dans les Alpes-Maritimes, le Front national a choisi l’ex-UMP Olivier Bettati, ce qui ne plaît absolument pas aux élus, ni aux électeurs », a lancé Mme Schénardi, avant de s’attaquer à la tête de liste FN : « Marion Maréchal-Le Pen ferait très bien dans le mannequinat mais, à 25 ans, quand on n’a rien géré, on ne peut prendre en charge une entreprise comme la région PACA. » « Voter Marion, c’est voter pour son équipe de carriéristes, d’opportunistes, de traîtres… », a complété Laurent Comas, assurant vouloir « ouvrir les yeux à l’électorat FN ».Alors que Jacques Bompard mènera personnellement la liste dans le Vaucluse et qu’un historique de la Ligue du Sud, Michel Blume, se présente dans les Alpes-de-Haute-Provence, l’Union des Droites recueille un autre déçu en rupture de parti : Olivier Baudry de Vaux, ancien chef de file de Debout La France dans le Vaucluse, sera parachuté dans les Hautes-Alpes, où, précise-t-il, il a « de fortes attaches familiales ». « Debout la France n’a plus de ligne politique depuis des années, justifie M. Baudry, pour expliquer son ralliement à Jacques Bompard. Ce ne sont qu’alliances dans tous les coins. »Crédités pour l’instant de scores anecdotiques dans les sondages, les candidats de l’Union des Droites espèrent rallier à eux une partie des électeurs historiques de l’extrême droite en PACA, en plaçant la lutte contre « l’islamisation du pays » et « la submersion migratoire » en vitrine de leur discours politique. « La représentante du Front national confond le casting de “Plus belle la vie” et le service des gens d’ici, la gauche affairiste est déconnectée du peuple et Christian Estrosi, le candidat Les Républicains, est solidaire de tous les maux qu’il dénonce », pointe M. Bompard, dont les listes ont récolté 2,7 % des voix au premier tour des régionales en 2010. Quant au ralliement à ce Front national hautement décrié entre les deux tours, les candidats de l’Union des Droites n’ont pas souhaité fermer la porte : « Une chose est sûre, conclut Laurent Comas, nous ne céderons pas notre droit d’aînesse pour un plat de lentilles. »Gilles RofJournaliste au Monde 23.10.2015 à 11h42 • Mis à jour le23.10.2015 à 15h01 | Françoise Fressoz Manuel Valls n’en démord pas : le gouvernement réforme et il réformera jusqu’au bout. Alors que la société se crispe et que le président de la République donne l’impression de vouloir apaiser les conflits, le premier ministre revendique sa détermination : « Je m’appuie sur les forces sociales qui veulent avancer, nous sommes à un moment de clarification », a- t il déclaré vendredi 23 octobre. Le premier ministre intervenait au journal Le Monde dans le cadre du Club du Monde de l’économie dont il assurait la séance inaugurale. Il a annoncé que la loi réformant le code du travail serait adoptée avant l’été 2016 et que celle sur le numérique préparée par Emmanuel Macron aurait pour but de « libérer les énergies ».Les divisions de la gauche, celles des syndicats avec le boycott lundi de la conférence sociale par la CGT n’impressionnent pas le premier ministre. « Elles ne nous ont pas empêchés de réformer », plaide-t-il. Pour contourner les blocages, Manuel Valls entend s’appuyer sur les Français qui, dit-il, « acceptent beaucoup plus les réformes qu’on ne le dit ». Il veut aussi consolider les syndicats réformistes car « le dialogue social est le seul moyen de créer une adhésion ».AutocritiqueManuel Valls, qui avait récemment théorisé son réformisme social, entend en faire une arme politique face au thème de la rupture qu’il juge dangereux : « Si le Nord-Pas-de-Calais–Picardie passe au Front national, c’est la fin d’un modèle, la fin d’une certaine vision de la France », dit-il en pointant aussi la menace qui pèserait sur des milliers d’emplois du fait de la fin des subventions européennes.Conscient du scepticisme de l’opinion, le premier ministre va loin dans l’autocritique. « La hausse de la fiscalité, notamment locale, a beaucoup contribué à la montée du rejet d’un système », a-t-il reconnu dans une critique renouvelée du début du quinquennat. Ce n’est pas la première fois que Manuel Valls s’en prend au trop d’impôts, mais cette fois ses termes sont particulièrement sévères : « La hausse de la fiscalité sur les ménages a pénalisé les personnes âgées, elle a fait des dégâts considérables sur les classes moyennes, elle a créé une forme de rupture des Français avec l’impôt », a-t-il dénoncé en ajoutant : « Si c’était à refaire, je ne le referais évidemment pas de la même façon ».Alors que les coupes dans les dépenses publiques créent de fortes crispations à gauche et sur les territoires, Manuel Valls estime qu’il faut poursuivre le mouvement : « Leur niveau trop important entrave l’activité ». Le taux de dépenses publiques atteint aujourd’hui 57,5 % contre 49,4 dans la zone euro selon les statistiques d’Eurostat 2014Dialogue socialSur Air France, le premier ministre affiche sa fermeté et lance un appel aux pilotes. « La compagnie n’a pas d’autre choix que se restructurer. Cela doit de faire sur la base du dialogue social et ça commence par les pilotes. Ils doivent assumer leur responsabilité sinon cela pèsera sur les autres salariés ». Et se fait pressant : « Pour éviter les licenciements il faut que les pilotes reviennent à la table des négociations ». Et de nouveau, il qualifie « d’intolérable » la violence physique qui s’est récemment exercée contre deux cadres dirigeants de l’entreprise.Alors qu’une partie de la gauche accuse François Hollande d’avoir trahi ses engagements et de remettre en cause les acquis sociaux, Manuel Valls défend la nécessité de l’adaptation permanente « mais dans le cadre du dialogue social et avec des valeurs : le travail l’émancipation de l’individu, l’égalité, la protection des salariés ». Evoquant le projet d’accord sur le financement des retraites complémentaires auquel sont parvenus le patronat et les syndicats réformistes, il revendique « le droit à la retraite à la carte » plutôt que le recul de l’age de départ à 63 ans. De même, entend-il encadrer le développement des activités numériques mais avec souplesse, ce qui veut dire beaucoup, car dans ce domaine tout est en train d’exploser, le temps et l’organisation du travail. « Si la loi doit servir à quelque chose, c’est libérer les énergies », plaide-t-il. Emmnauel Macron ne le démentira pas.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Barroux (Notre-Dame-des-Landes - envoyé spécial) Les avertissements du premier ministre sur les débuts imminents du chantier du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes, ont beau se multiplier, les opposants continuent de rejoindre la zone à défendre (ZAD). Mardi 20 octobre, devant les députés, Manuel Valls a réaffirmé « l’engagement du gouvernement et donc de l’Etat pour la mise en œuvre de ce projet et pour que cessent ces mises en cause de l’autorité de l’Etat de la part d’une minorité violente ».Dans le bocage nantais, les « zadistes » assurent, eux, leurs positions. Le 10 octobre, un nouveau groupe d’une douzaine d’occupants a pris possession d’une maison de 160 m2 abandonnée par ses locataires il y a quatre ans, à la Noë Verte, destinée à réaliser une conserverie et à servir d’habitation pour ces jeunes de l’agglomération nantaise pour la plupart.Jeudi matin, alors que l’occupant « officiel » – qui a inscrit son nom sur la boîte aux lettres à l’entrée du chemin menant à la bâtisse – était convoqué par le tribunal administratif de Nantes pour se voir signifier, ou non, son expulsion, Serge, John, Marie, Pierre… offraient à la cinquantaine de personnes venues les soutenir, leur première production de conserves, de la crème de châtaignes ramassées dans les bois menacés de destruction par le nouvel aéroport.Caravanes disséminées dans les boisMalgré la convocation en référé, une procédure dictée par l’urgence, la présidente du tribunal a renvoyé l’audience au 29 octobre. Aux côtés de ce groupe fraîchement débarqué dans la ZAD, les plus anciens mènent des projets aussi variés que du maraîchage, de l’élevage, une boulangerie, une auberge ou, simplement, l’occupation de la zone : une vingtaine de lieux où les militants adoptent de nouvelles pratiques agricoles et un mode de vie en rupture avec le système actuel.Des maisons et des fermes auxquelles il faut ajouter des dizaines de cabanes ou de simples caravanes disséminées dans les bois et les taillis de cette zone de quelque 1 650 hectares où devraient être construits l’aérogare, les deux pistes et les parkings de la plate-forme aéroportuaire.Certains, comme on l’a vu à l’occasion des confrontations violentes avec les gendarmes venus les expulser lors de l’opération « César », en octobre et novembre 2012, sont de nouveau prêts à en découdre avec les forces de l’ordre et les représentants de Vinci, concessionnaire du futur Aéroport du Grand Ouest.Lire aussi :Pays de la Loire : batailles autour d’un aéroportLes occupants devraient bénéficier d’un répit, car de nombreuses procédures juridiques sont en cours ou à venir. Le gouvernement s’était engagé à ne pas démarrer le chantier tant que toutes les démarches n’auraient pas été épuisées. Le 17 juillet, le tribunal administratif de Nantes rejetait les ultimes recours déposés par les opposants sur les arrêtés préfectoraux « loi sur l’eau » et « espèces protégées ».Velléités gouvernementalesLes opposants ont fait appel de la décision. Ils attendent également un nouvel arrêté, sur une espèce protégée oubliée, le campagnol amphibie. La préfecture de Loire-Atlantique assure qu’il devrait être publié avant la fin de l’année. Il sera aussitôt attaqué devant le tribunal. Le petit rongeur, d’une vingtaine de centimètres, pourrait permettre de gagner plusieurs mois. Au printemps, les déménagements d’autres espèces, en période de reproduction, seront impossibles. Tout comme les expulsions en période hivernale (du 1er novembre au 31 mars), alors que plusieurs procédures sont en attente.Lire aussi :D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementauxLes opposants, autour de l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport et du Collectif des élus doutant de la pertinence de l’aéroport, font aussi appel à l’Union européenne (UE). Le 18 octobre, ils ont écrit à la commission des pétitions du Parlement européen et à la Commission européenne, pour les alerter sur les velléités gouvernementales de démarrer le chantier. L’UE avait mis en demeure la France pour la non-conformité du projet de Notre-Dame-des-Landes quant à l’obligation de prendre en compte les effets cumulés sur l’environnement des différents chantiers, l’aéroport mais aussi les dessertes routières et ferroviaires prévues.Rémi Barroux (Notre-Dame-des-Landes - envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual C’est un télescopage intéressant : tandis que la ministre de la justice, Christiane Taubira, s’est prononcée cette semaine en faveur de l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, une pétition d’élus est lancée vendredi 23 octobre pour demander à François Hollande d’honorer sa « promesse de candidat ».« Il faut que le milieu politique ait le courage de livrer cette bataille »Porté par l’Inter-LGBT (Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans), le texte a d’ores et déjà été signé par une quinzaine de personnalités : les députés Cécile Duflot (EELV), Sergio Coronado (EELV), Patrick Bloche (PS) ou Christian Assaf (PS), les eurodéputés Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (PG), la conseillère de Paris Danielle Simonnet (PG), les sénateurs communistes Laurence Cohen et Pierre Laurent ou encore les conseillers régionaux d’Ile-de-France Emmanuelle Cosse (EELV), Marie-Pierre de la Gontrie (PS) et Christine Frey (PS).Il sera remis en janvier aux présidents de la République, de l’Assemblée et du Sénat, ainsi qu’au premier ministre. « C’est la première fois que nous faisons une pétition uniquement d’élus, expose Amandine Miguel, porte-parole de l’Inter-LGBT. Car nous savons que la société est prête. Mais c’est avec les élus que nous pourrons légiférer. »23 651 enfants nés par PMA en 2013« Il faut que le milieu politique, et je m’y inclus, ait le courage de livrer cette bataille », estimait Christiane Taubira, dans un documentaire diffusé mardi sur Canal +. Avant de réitérer son propos mercredi sur France 2.La PMA n’est actuellement accessible qu’aux couples hétérosexuels. En 2013, elle a permis la naissance de 23 651 enfants. Cette technique de procréation, qui prévoit notamment le recours à un don de sperme, devait être ouverte aux femmes célibataires et en couple homosexuel. C’est en tout cas ce qu’avait promis François Hollande lors de la présidentielle, avant que les grands cortèges de La Manif pour tous ne pourfendent le projet de loi Taubira ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe.Début 2013, soucieux de calmer les tensions de la rue, le groupe PS à l’Assemblée nationale avait dû renoncer à présenter un amendement à la loi sur le mariage pour tous. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault promettait, à l’époque, que le sujet serait examiné dans le cadre d’une grande loi sur la famille. Mais au lendemain d’une manifestation de La Manif pour tous, en février 2014, Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, s’y était finalement opposé, et le projet de loi famille avait été reporté sine die.« Principe d’égalité »« On veut juste que le gouvernement fasse preuve de courage politique et mette fin à une discrimination inacceptable », martèle Amandine Miguel, qui s’appuie sur deux avis favorables rendus début juillet par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH) et le Défenseur des droits.Lire aussi :Enterrée par la gauche, la PMA est de retourAprès avoir rappelé que « l’ouverture du mariage aux couples de même sexe leur permettait de s’engager dans un projet parental en adoptant un enfant, de même que les femmes célibataires le pouvaient depuis 1966 », le défenseur des droits, Jacques Toubon, s’est en effet étonné que « ces mêmes femmes [soient] écartées de la PMA » et s’est prononcé pour une évolution de la loi à la faveur du « principe d’égalité ». Le HCEFH a également fait valoir qu’« aucun des pays européens ayant légalisé le mariage entre couples de même sexe n’interdit la PMA aux couples de femmes », à l’image du Royaume-Uni, de la Belgique, de l’Espagne, des Pays-Bas et de la Suède.Cette semaine, les propos de Christiane Taubira, qui a évoqué une « revendication légitime », ont suscité l’ire de La Manif pour tous. L’association a fait part de sa « stupeur » et de son « inquiétude » face à ce qui reviendrait à « faire délibérément des orphelins de père ».Julia PascualJournaliste au Monde Philippe Gagnebet (Sivens (Tarn) - envoyé spécial) Depuis le 6 mars et l’évacuation des occupants de la zone à défendre (ZAD), après seize mois de présence et d’affrontements, le site de Sivens (Tarn), est devenu étrangement calme. Ni engin de chantier ni zadiste, le paysage, presque lunaire, porte les stigmates d’une forêt décimée.Le projet si contesté de barrage a été abandonné dans sa forme initiale, le jour même de l’évacuation de la ZAD. Il était porté par le conseil départemental du Tarn, maître d’ouvrage, et par son maître d’ouvrage délégué, la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG), une SEM présidée par des élus locaux. Cette retenue d’eau était destinée au soutien du débit d’étiage et à l’irrigation des surfaces agricole. D’une capacité d’1,5 million de mètres cubes, d’une longueur de 1,5 kilomètres et de 230 mètres de large, il devait s’étendre sur une quarantaine d’hectares et 4 mètres de profondeur. Au total, 13 hectares de zone humide, riche en biodiversité, étaient menacés de destruction.Ce chantier, évalué à 8,4 millions d’euros, devait être financé à l’origine à 100 % par des fonds publics, dont 10 % à la charge du conseil départemental du Tarn, 10 % pour le Tarn-et-Garonne, 50 % pour l’Agence de l’eau Adour-Garonne et 30 % venant de l’Europe via le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader).Deux alternativesSoutenu par la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), le dossier était contesté par les défenseurs de l’environnement qui estiment que les besoins en eau peuvent être satisfaits sans barrage mais avec quelques retenues latérales et grâce à un meilleur partage des ressources entre agriculteurs.Il avait été déclaré d’utilité publique en octobre 2013, après le vote quasi-unanime en mai du conseil général, malgré trois avis défavorables rendus par le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel et le Conseil national de la protection de la nature. Le 1er septembre 2014, en dépit des oppositions, les travaux de défrichage de la forêt avaient débuté, sous très haute tension. Agriculteurs et opposants se sont fait face, les premiers encerclant les seconds pendant plusieurs semaines.En janvier 2015, les experts mandatés par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, après la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, avaient préconisé deux solutions alternatives. La première proposait un barrage deux fois plus petit, capable de retenir 750 000 m³, situé 300 m en amont. La seconde comprenait un ensemble de trois retenues latérales ou collinaires, une à Sivens, une sur le ruisseau de la Bayssière et une dernière sur des sites identifiés dans la vallée. Des réserves évoquées sous le terme de « bassines ». De ces deux options, c’est la première qui a été retenue le 6 mars par le conseil départemental, sur proposition de son président, Thierry Carcenac (Parti socialiste).Lire aussi :Mort de Rémi Fraisse : l’enquête bâclée de la gendarmeriePlusieurs mois ont passé, et même si Manuel Valls déclarait le 11 septembre vouloir que le chantier « ne soit pas réalisé à la Saint-Glinglin », le dossier est toujours en attente. Pour qu’une nouvelle retenue soit étudiée, le passif concernant le précédent projet doit être apuré. Il s’agit du remboursement par l’Etat des sommes dépensées « en pure perte » par le département notamment, concernant les travaux déjà réalisés, les opérations de maintien de l’ordre et le nettoyage du site. Pour le Tarn, ce montant pourrait atteindre 4 millions d’euros.La ministre de l’écologie avait indiqué dès le mois de mars que le gouvernement prendrait en charge les dépenses déjà engagées. La préfecture du Tarn a donc transmis, le 9 octobre, un projet de protocole au conseil départemental. A charge pour ce dernier de donner son accord et de justifier les sommes engagées.Sur le fond du dossier, pour pouvoir réaliser une retenue de substitution et obtenir des financements, notamment européens, le département doit élaborer un « projet de territoire ». Thierry Carcenac, qui a été au cœur des polémiques tout au long du conflit, se dit « prêt à s’asseoir autour d’une table avec les agriculteurs concernés et les associations environnementales, pour définir ce projet de territoire ».« Elargir le débat »Pour Ben Lefetey, porte-parole du collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet : « Il faut évidemment dialoguer, repartir sur un nouveau diagnostic et élargir le débat aux questions de base : quelles pratiques agricoles avec quelle gestion de l’eau pour les 200 fermes concernées, et quelle utilisation de l’argent public ? »Partisan d’une retenue de 300 000 m3 maximum, épargnant les zones humides, le collectif, appuyé par la confédération paysanne et France nature environnement, a mesuré tout au long de l’été les besoins en eau de la vallée. Sur 69 retenues d’eau d’importance significative existantes, 31 ont été visitées. Même en aval, malgré la sécheresse, les réserves d’eau restaient abondantes, avec des taux de remplissage de 40 %, avait conclu le collectif.Tous les protagonistes semblent d’accord sur la nouvelle concertation nécessaire, mais les élections régionales du mois de décembre risquent de retarder le calendrier. « Ce sont les conseils départementaux qui doivent porter ce projet », rappelait, le 14 octobre, le préfet du Tarn, Thierry Gentilhomme, tout en précisant qu’un « garant de la concertation serait nommé ».Lire aussi :D’une ZAD à l’autre, tour d’horizon des conflits environnementauxPhilippe Gagnebet (Sivens (Tarn) - envoyé spécial)Journaliste au Monde Laurent Borredon L’enquête a été aussi minutieuse que le rapport final est accablant pour le gouvernement. Vendredi 23 octobre, la Ligue des droits de l’homme (LDH) a présenté les conclusions de la commission d’enquête citoyenne lancée après la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, tué par un gendarme dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, en marge de manifestations d’opposants à la construction d’un barrage à Sivens (Tarn). Le rapport dénonce « un régime de violences policières qu’aucun citoyen attaché aux règles démocratiques ne saurait tolérer » et « la légalité douteuse des opérations de maintien de l’ordre menées à Sivens ».Les auteurs font remonter la dégradation de la situation à la fin août : un nouveau commandant de gendarmerie, un nouveau préfet et, surtout, une déclaration du premier ministre, qui défend la poursuite du projet devant les Jeunes Agriculteurs. Les 22 et 23 août, une nouvelle parcelle est occupée par les « zadistes ». En face, la présence des forces de l’ordre devient massive. Un « climat oppressif permanent » s’installe, la brutalité devient la règle.Philippe Maffre, un agriculteur opposé au projet, est ainsi violemment interpellé :« Une manifestante que je connaissais était poussée par un [gendarme] mobile. Je lui ai dit : “Tu n’as pas honte d’agir ainsi, cette femme pourrait être ta mère !” Il y avait six gendarmes devant moi, et derrière le petit chef. Il a ordonné de m’embarquer, ils m’ont saisi et m’ont pété une épaule [une luxation] alors que je tendais les bras. » Un autre témoin raconte avoir été « chopé par l’arrière du foulard (…) sur une dizaine de mètres ».Un élu opposant est même jeté dans le fossé. « Il était clair que les forces de l’ordre n’étaient pas là pour apaiser mais pour le passage en force », conclut Roland Foissac, vice-président (PCF) du conseil général, qui a assisté à la scène.Lire aussi :Mort de Rémi Fraisse : l’enquête bâclée de la gendarmerie« Passage à tabac d’un des zadistes »Les expulsions changent également de nature. La « maison des druides », une cabane occupée à quelques dizaines de mètres du site des travaux, subit une quinzaine d’opérations des forces de l’ordre en deux mois. A chaque fois, le même scénario :« Les gendarmes mobiles lancent des grenades lacrymogènes, expulsent avec violence les zadistes présents, pénètrent dans la cabane, détruisent toutes les affaires et brûlent celles qu’ils ne peuvent pas casser. Lors du raid du 3 octobre, selon un témoin, un des zadistes présents qui essaie de filmer l’intervention est victime d’un tir de Flash-Ball. Un second raid ce même 3 octobre en soirée se termine par un passage à tabac d’un des zadistes présents. »Les téléphones et les appareils photos sont détruits ou purgés de leurs fichiers. La violence verbale est la règle. « Les termes de “salopes”, “putes”, “femelles” étaient très utilisés », assurent plusieurs témoins.Quand arrive la grande manifestation du 25 octobre, la tension est à son comble, et le rapport entre les associations d’opposants et la préfecture est très dégradé. Après de premiers incidents en fin d’après-midi, les affrontements reprennent vers 23 heures. Le niveau de violence est inédit, comme l’a constaté un médecin présent sur le poste de secours :« Nous avons reçu deux blessés par des grenades, l’un dans la jambe, l’autre dans le dos. J’ai dû retirer des éclats de plastique. (…) Un autre des huit blessés avait reçu un tir de lacrymogène dans son casque. Sous le choc, le casque a éclaté et laissé une plaie de 15 centimètres. J’ai dû faire 9 points de suture. Un autre avait été victime de tir de Flash-Ball aux genoux. Il avait une grosse contusion osseuse. Une autre avait pris des projectiles à la cheville. »« Manipulations médiatiques »La LDH conteste également la légalité des opérations de maintien de l’ordre sur le site du barrage – un terrain privé. Ou il s’agissait de disperser un attroupement ou il s’agissait de procéder à une expulsion. Mais le code pénal définit l’attroupement comme « le regroupement des personnes sur la voie publique susceptible de troubler l’ordre public », ce qui n’était pas le cas. Quant à la deuxième solution, la commission souligne « l’absence de toute décision judiciaire d’expulsion » préalable.La conclusion est sans appel. Pour la LDH, ce flou juridique et les « manipulations médiatiques » qui ont précédé et suivi la mort de Rémi Fraisse ont « très habilement permis à l’autorité civile, du préfet aux ministres, d’échapper aux responsabilités dans la survenance malheureusement prévisible de la mort de Rémi Fraisse » :« L’absence de traçabilité précise des ordres donnés est le meilleur moyen pour l’autorité politique de se défausser de ses responsabilités, de se draper d’indignation et, quand la pression est trop forte, de désigner quelques boucs émissaires, jetés en pâture à l’opinion publique pour accréditer l’idée que justice serait faite. »Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Vincent Giret Décrypter les grandes mutations du monde, en débattre dans un cadre privilégié : telle est l’ambition du Club de l’économie que Le Monde lance vendredi 23 octobre. Avec un rendez-vous mensuel, dans l’auditorium du journal avec des décideurs publics de premier rang, français ou européens, des entrepreneurs et des économistes de renommée internationale, Le Monde ambitionne d’être le lieu du renouveau du débat public sur les grands défis économiques et sociaux d’aujourd’hui.Le premier ministre, Manuel Valls, est le premier invité du Club. Il sera interrogé sur « le social-réformisme à l’épreuve du réel » qu’il entend incarner et sur sa capacité à le décliner dans des réformes précises d’envergure : quelle réforme du marché du travail ? Quelle vision de l’Etat moderne ? Quel rôle pour l’Etat actionnaire ? Quelles adaptations à l’heure de l’économie numérique ?L’économiste Daniel Cohen interviendra dans un second temps sur « l’avenir de la croissance » à l’heure des grandes mutations, technologique et climatique.Tweets de @jadegrandin!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Lors du deuxième rendez-vous du Club de l’économie du Monde, qui se tiendra le 17 novembre, Denis Kessler, PDG du groupe de réassurance Scor et vice-président du Medef, débattra de « la mutation des grands risques mondiaux », tandis que dans un second temps, Philippe Wahl, président du groupe La Poste, sera interrogé sur « les défis de la transition numérique ».Vincent GiretJournaliste au Monde Olivier Faye et Alexis Delcambre Il y a trente ans, le monde politique et les médias débattaient de l’opportunité d’offrir du temps d’antenne à la télévision au Front national et à son président Jean-Marie Le Pen. Le parti d’extrême droite, désormais placé sous l’égide de Marine Le Pen, se trouve aujourd’hui dans une position qui lui permet d’annuler à la dernière minute sa participation à une émission politique sur le service public, en prime time.C’est ce qu’a fait la présidente du Front national, jeudi 22 octobre, en décidant, trois heures avant le début de l’émission, de ne pas se rendre sur le plateau de « Des paroles et des actes » (« DPDA »), sur France 2, devenue selon elle une « mascarade ». Un signe du sentiment de puissance dont jouit le parti à la veille des élections régionales des 6 et 13 décembre, qui pourraient voir la formation lepéniste emporter une région pour la première fois depuis sa fondation en 1972.Le rendez-vous devait opposer Mme Le Pen à Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, et à Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement. Un panel de Français – un imam, un père de famille accueillant chez lui des réfugiés et un chef d’entreprise – devait par ailleurs interpeller la députée européenne au cours de l’émission.C’était sans compter sur l’intervention conjointe de Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, et de Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Les deux chefs de parti se sont offusqués, mercredi, de l’invitation de Mme Le Pen, candidate aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, tout juste quatre jours avant l’ouverture de la campagne officielle dans les médias, le 26 octobre. De quoi désavantager, selon eux, leurs candidats respectifs, Pierre de Saintignon (PS) et Xavier Bertrand (Les Républicains).« A moi, M. Pujadas, on n’impose rien »Le CSA a entendu ces doléances et annoncé quelques heures plus tard qu’« une expression contradictoire devrait être rapidement offerte aux concurrents (…) quand des personnalités fortement impliquées dans la compétition électorale sont invitées à prendre la parole sur les antennes ». France 2 a réagi en décidant d’inviter dans la foulée MM. Bertrand et de Saintignon à venir débattre en fin d’émission avec la présidente du FN. Mécontente de ce changement de programme de dernière minute, Mme Le Pen a réclamé que les séquences impliquant Stéphane Le Foll et Jean-Christophe Lagarde soient annulées.Une demande à laquelle n’a pas accédé David Pujadas, présentateur de « DPDA », ce qui a provoqué la mise en retrait de Mme Le Pen. « Parce que je représente des millions d’électeurs français qui ont droit à la considération et au respect du service public, à moi, M. Pujadas, on n’impose rien. Surtout quand ces changements de dernière minute visent à obéir aux caprices du système UMPS », a-t-elle justifié dans un communiqué. Dans le courrier qu’il avait adressé à Nicolas Sarkozy, Jean-Christophe Cambadélis écrivait : « Je crois qu’il faut porter un coup d’arrêt à la fascination, à la promotion morbide de l’extrême droite dans le pays. » Une occasion rêvée pour Marine Le Pen de dénoncer le « système », de jouer la rupture et d’adopter la posture de la victime.Lire aussi :Marine Le Pen reste la politique la plus invitée à « Des paroles et des actes »Du côté de France Télévisions, malgré la controverse politique, on assume pleinement le fait d’avoir convié Marine Le Pen pour une cinquième fois depuis la création de l’émission, en 2011. « Le statut de l’émission impose qu’on invite les figures de proue », admet Pascal Golomer, directeur de l’information de France Télévisions. « Il se trouve que le Front national est toujours représenté par Marine Le Pen, c’est ainsi », justifie Gilles Bornstein, rédacteur en chef de « DPDA ». Mercredi, quand les tirs venaient de toute part, l’équipe de l’émission a résisté alors qu’« il y avait une forte pression pour qu’[elle annule] », a rappelé M. Pujadas.« Nous nous sommes adaptés aux circonstances »Rétrospectivement, France Télévisions devait-elle suivre à la lettre la recommandation du CSA, qui a semblé modifier les règles du jeu avant même le début de la campagne officielle ? « Le CSA est venu s’ajouter au groupe d’intervenants qui ont eu leur mot à dire sur ce “DPDA”, constate Pascal Golomer. Nous avons écouté l’environnement et nous nous sommes adaptés aux circonstances. C’était une décision éditoriale à partir d’une situation compliquée. »La présence du Front national à la télévision représente en tout cas une question difficile à gérer, bien que les données du problème aient évolué depuis « L’Heure de vérité », en 1984, sur Antenne 2, quand Jean-Marie Le Pen fit sa première incursion sur le petit écran. Alors que le parti d’extrême droite s’est battu pendant des années pour exister à la télévision, Marine Le Pen, elle, y est née. Le 5 mai 2002, au soir de la défaite de son père au second tour de l’élection présidentielle face à Jacques Chirac, la jeune femme est en effet poussée presque par hasard sur le plateau de France 3 et y réalise une prestation remarquée.Lire aussi :France Télévisions marche sur des œufs avec le Front nationalDepuis, la fille de Jean-Marie Le Pen maîtrise les codes de la télévision et en a fait une arme dans sa conquête du pouvoir, au FN puis dans le combat électoral. En position de force dans les sondages, sollicitée par les médias, où elle réalise de bons scores en termes d’audience, la députée européenne sait jouer avec l’outil en le contournant au besoin et en misant sur Internet.Interrogé au sujet de cette annulation, Jean-Marie Le Pen a pris le contre-pied de sa fille. « Toutes les occasions sont bonnes pour faire connaître ses opinions. C’est ce que je ferais si j’étais à sa place. Personnellement, je suis toujours pour que l’on combatte », a avancé l’ancien président du FN. Un commentaire qui peut s’interpréter comme une pique politique mais qui symbolise aussi un changement d’époque. #container_14455165756{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14455165756{ height:700px; } #container_14455165756 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14455165756 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14455165756 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14455165756 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La présidente du FN, personnalité la plus invitéeLa liste des invités des 26 émissions de « Des paroles et des actes » hors spéciale élections ou primaire.Source : Wikipedia(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14455165756", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#28beaa","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Marine Le Pen","Manuel Valls","Jean-Luc Mélenchon","Arnaud Montebourg","François Bayrou","Alain Juppé","Jean-François Copé","François Fillon","François Hollande","Jean-Marc Ayrault","Nicolas Sarkozy","Pierre Moscovici","Christiane Taubira","Emmanuel Macron","Alain Lamassoure","Benoist Apparu","Benoît Hamon","Yann Galut","Bruno Le Maire","Cécile Duflot","Christian Estrosi","Bernard Cazeneuve","Valérie Pécresse","Nathalie Kosciusko-Morizet","Najat Vallaud-Belkacem","Martine Aubry","Marion Maréchal-Le Pen","Laurent Wauquiez","Laurent Fabius","Jean-Marie Le Guen","Jean-Christophe Lagarde","Henri Guaino","Harlem Désir","Florian Philippot","Éric Ciotti"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "invité principal", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "face à l'invité", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " fois", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Pour celle sur la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, tué il y a un an par un gendarme à Sivens (Tarn), c’est pire : elle recule. Le Monde a pu prendre connaissance du retour de commission rogatoire déposé en mars par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) sur le bureau de la juge Anissa Oumohand, chargée de l’instruction ouverte pour « violences par une personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».Pour l’essentiel, les gendarmes n’ont pas enquêté sur les faits, mais sur le climat qui régnait sur la ZAD (zone à défendre) du projet de barrage de Sivens dans les semaines qui les ont précédés – dont la violence justifierait la réplique de la nuit du 25 au 26 octobre – et sur la personnalité de la victime – totalement et irrémédiablement pacifique.Le jeune homme est mort dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, peu avant 2 heures du matin, après avoir été atteint par une grenade offensive lancée par un chef de groupe du 4e peloton de l’escadron de gendarmerie mobile de La Réole (Gironde), Jean-Christophe J. Depuis plusieurs heures, des gendarmes mobiles retranchés dans la « zone vie » du chantier affrontaient de petits groupes de manifestants. Dans l’après-midi du 25, un grand rassemblement avait réuni opposants et personnalités politiques à plusieurs centaines de mètres de là.Lire aussi la tribune des parents du jeune militant :A Rémi Fraisse, notre fils mort il y a un anContradictionsAprès des mois d’investigations, les gendarmes en reviennent tout simplement à la thèse officielle évoquée par Bernard Cazeneuve et Manuel Valls dans les jours qui ont suivi la mort du jeune militant écologiste. A Sivens, écrivent-ils dans leur procès-verbal de synthèse, les gendarmes ont riposté « à des violences caractérisées, croissantes et incessantes », « les avertissements réglementaires ont été effectués avant chaque usage ou lancer de grenade » et, enfin, « la précaution d’utiliser une paire de jumelles [à intensification lumineuse] pour vérifier si personne ne se trouve dans la zone où il s’apprête à jeter la grenade démontre la volonté du chef J. d’éviter de blesser un manifestant ».Ces trois affirmations sont contredites par le dossier sur lequel elles se fondent. Ainsi de l’utilisation des jumelles. Ce soir-là, les militaires du 4e peloton agissent sans projecteur – il est cassé. Le chef J. assure qu’avant de lancer sa grenade il est donc retourné à la fourgonnette de son groupe, à 8 mètres de sa position, pour vérifier avec les jumelles que la zone visée était « isolée, et dégagée de toute personne ». Un épisode dont le gendarme qui avait la garde de l’appareil n’a aucun souvenir, pas plus que son collègue affecté au véhicule. Et les sommations jugées « réglementaires » ont été réalisées sans mégaphone : il était également en panne…Reste le point central de l’argumentation des gendarmes : l’état de danger dans lequel ils se seraient trouvés, avec notamment de nombreux jets de cocktails Molotov. Mais là encore, les contradictions dominent. Au sein du 4e peloton, celui du chef J., un gendarme n’a « pas vu de cocktail Molotov », un autre est « certain » d’en avoir vu, un troisième en a vu un, mais il a éclaté « à une dizaine de mètres » devant eux. Lors de l’audition du responsable de la cellule image de l’escadron, chargé de filmer les événements, l’enquêteur s’étonne d’ailleurs : « Nous ne voyons pas de cocktails Molotov sur les vidéos. » « Terrain tenu, pas de gros soucis... »En réalité, il y a bien eu des jets de bouteilles enflammées, mais peu et loin des militaires. Les gendarmes sont bien protégés dans le carré de 30 mètres sur 30 mètres qu’ils sont chargés de garder. La « zone vie » du chantier est entourée d’un grillage de 1,80 m, et d’un fossé profond de 2 mètres et large de 1,50 m. Malgré les efforts déployés, l’IGGN ne parvient pas à documenter les effets des « violences caractérisées » des opposants : le seul blessé, côté gendarme, s’est fait mal au genou en trébuchant tout seul lors d’une sortie…A 1 heure du matin, quand le commandant de gendarmerie mobile autorise l’usage de grenades offensives, il précise étrangement au centre opérationnel : « Terrain tenu, pas de gros soucis. » Pourquoi avoir autorisé l’usage de la force, alors ? Les gendarmes ont-ils souhaité interpeller des manifestants, en contradiction avec l’objectif « défensif » affiché ?Devant les enquêteurs, le commandant a reconnu que le patron de la gendarmerie départementale lui a donné « comme consigne de procéder à des interpellations ». Ce dernier assure avoir dit le contraire : « Pas de sortie pour aller interpeller ou provoquer les opposants. » Les enquêteurs laissent filer… Mercredi 21 octobre, le site d’information Reporterre a assuré qu’un assaut des gendarmes avait précédé le lancer de grenade. Mais aucun des témoins cités n’a été entendu par les enquêteurs.Le rôle de l’autorité civileReste la responsabilité de l’autorité civile, le préfet et son directeur de cabinet, qui surplombe tout le dossier. Le commandant de gendarmerie mobile, entendu deux heures après la mort du jeune homme, avait assuré, spontanément : « Je tiens à préciser que le préfet du Tarn, par l’intermédiaire du commandant de groupement, nous avait demandé de faire preuve d’une extrême fermeté. » Entre-temps, la déclaration a été révélée par la presse, et lors d’une nouvelle audition, il est contraint de virer sur l’aile : « Je ne suis pas certain qu’il ait parlé d’extrême fermeté, mais je confirme l’idée de fermeté. Je voudrais préciser qu’il a également parlé d’apaisement vis-à-vis des opposants. »Les magistrats ont refusé aux avocats de la famille de Rémi Fraisse, Mes Claire Dujardin et Arié Alimi, les auditions du préfet et de son directeur de cabinet, pourtant responsables des opérations de maintien de l’ordre. « Pas, en I’état, utile à la manifestation de la vérité » et « que très indirectement lié aux faits », a estimé Mme Oumohand. Comme le reste de l’enquête, serait-on tenté de dire… Aucun acte d’investigation n’a été ordonné depuis mars.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.10.2015 à 19h58 • Mis à jour le23.10.2015 à 11h56 | Mathilde Damgé Marine Le Pen, invitée pour la sixième fois de l’émission politique « Des Paroles et des actes » (DPDA), a annoncé, jeudi 22 octobre, qu’elle ne participerait pas cette « pantalonnade ».Lire aussi :Marine Le Pen reste la politique la plus invitée à « Des paroles et des actes »France 2, critiquée par les patrons des Républicains et du Parti socialiste pour avoir à nouveau invité la dirigeante du Front national (FN) à cette émission, avait convié les deux principaux adversaires de Mme Le Pen aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en plus des deux invités initialement prévus pour débattre avec elle. Ce que Mme Le Pen trouvait excessif et « cavalier ».Peu avant, la dirigeante d’extrême droite avait publié un communiqué dénonçant l’alliance de l’« UMPS » contre sa liberté de parole, qu’elle estime malmenée.Elle concluait en ces termes :« Je rappelle que le Front national n’a obtenu en 2014-2015 que 5,8 % du temps d’antenne politique, soit moins que les Verts (6,7 %), et bien sûr moins que le PS (27,4 %), le gouvernement (12,7 %) et Les Républicains (34,1 %), alors que notre mouvement représente près du tiers des électeurs français. »La présidente du FN faisait référence à un sondage du Journal du dimanche du 11 octobre selon lequel un Français sur trois serait prêt à voter pour elle à l’élection présidentielle de 2017.Des chiffres « de gauche »Concernant la présence du FN dans les médias, les chiffres brandis par Marine Le Pen sont en fait des données compilées par le compte Twitter @engageesduweb, qui se présente comme « sympathisant de gauche » :Temps de parole par parti politique. Saison 2014-2015. http://t.co/kNOSfTz3si— EngageesDuWeb (@Les EngagéEs du Web)require(["twitter/widgets"]);Selon ces chiffres, le FN est certes moins représenté en tant que parti. Mais si l’on regarde les chiffres au niveau individuel, c’est une figure du parti d’extrême droite qui tire le plus à elle la couverture médiatique :Le Top40 des invité-e-s média 2014-2015 couronne sans surprise F. Philippot du @FN_officiel http://t.co/1D0c3RiPTq— EngageesDuWeb (@Les EngagéEs du Web)require(["twitter/widgets"]);Le vice-président du FN, Florian Philippot, a ainsi été invité plus de vingt fois depuis le début de l’année sur BFMTV.Lire : BFMTV, numéro un sur Florian PhilippotPas de décomptes officielsCôté données officielles, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) ne fait pas le décompte pour chaque émission ; le décompte des temps de parole relevés par le Conseil et consultable sur son site n’est donné que par chaîne et par type d’émission (journaux d’information, magazines...).Une de ses membres sur Radio Classique a toutefois avancé jeudi que le Conseil n’avait pas constaté de « déséquilibre majeur » cette année entre les temps de parole des différents partis dans l’audiovisuel.Seules les présidentielles répondent au principe de stricte égalité de temps de parole entre les candidats ; pour les autres élections, c’est le principe d’équité qui gouverne : il est fondé sur la représentativité des candidats (les résultats aux élections précédentes par exemple) et sur « la capacité à manifester concrètement son implication dans la campagne : organisation de réunions publiques, participation à des débats ».Lors des régionales de 2010, le Front national a obtenu 9,17 % des voix.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Bekmezian Deux ans après la promulgation des lois sur la transparence de la vie publique, votées en 2013 à la suite de l’affaire Cahuzac, une lourde erreur contenue dans ces textes pourrait être enfin corrigée. Le trésorier du Front national (FN), Wallerand de Saint-Just, visé par une enquête sur le financement du parti, avait ainsi pu échapper à une mise en examen uniquement grâce à une bourde parlementaire liée à ces projets de loi et que personne n’avait relevée jusque-là.Lire aussi :La bourde parlementaire qui profite au Front nationalPour résumer, en allant trop vite dans l’examen de ces textes, les parlementaires avaient, sans le vouloir, tout simplement effacé une disposition datant de 1988 qui interdisait aux partis politiques de recevoir un don d’une personne morale. A cause de cette erreur d’inattention, les juges d’instruction n’avaient donc pu mettre en examen Wallerand de Saint-Just pour « acceptation par un parti politique d’un financement par une personne morale », en l’occurrence la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen. Le trésorier du FN – qui avait été le premier à remarquer cette faille – avait alors pu repartir sous le simple statut de témoin assisté, sans être inquiété, et l’enquête sur le FN s’en était trouvée fortement fragilisée.Examen le 5 novembre en séanceRapidement, les socialistes ont donc voulu corriger le tir et c’est pourquoi le sénateur PS Jean-Pierre Sueur (Loiret) avait presque immédiatement déposé une proposition de loi spécifique sur le sujet. Mais les responsables de la majorité, qui visiblement n’avaient pas tiré les enseignements de leur erreur initiale, ont voulu aller encore plus vite et en passer par un amendement à un texte qui était alors en débat au Parlement, celui de la ministre de la justice, Christiane Taubira, sur l’adaptation de la procédure pénale au droit de l’Union européenne. Cela n’a pas manqué : saisi sur le texte, le Conseil constitutionnel a jugé, entre autres, que cette disposition n’avait rien à voir avec le sujet et l’a donc censurée.« Si l’on avait pris tout de suite ma proposition de loi, nous n’en serions pas là », regrettait encore Jean-Pierre Sueur, lundi 19 octobre, en attendant toujours que son texte soit enfin inscrit à l’ordre du jour du Sénat.C’est désormais chose faite : après avoir maintes fois alerté le ministère des relations avec le Parlement, le sénateur et ancien président de la commission des lois a enfin obtenu que sa proposition de loi soit examinée le 5 novembre en séance, et donc dès la semaine prochaine en commission, avant de passer devant l’Assemblée. A deux mois des élections régionales, il était plus que temps.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.10.2015 à 17h42 | Jean-Baptiste de Montvalon Le Congrès que François Hollande envisage de convoquer en 2016 a du plomb dans l’aile. La commission des lois du Sénat vient de tirer une première rafale en déposant, jeudi 15 octobre, une question préalable à l’encontre du projet de loi constitutionnelle autorisant la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, l’un des textes susceptibles d’être inscrits à l’ordre du jour de cet éventuel Congrès.La « question préalable » est une motion de procédure signifiant qu’il n’y a pas lieu à délibérer sur un texte. Si elle est adoptée en séance, le texte est rejeté avant même d’être examiné.On n’en est pas là. Mais ce coup de semonce signifie qu’il sera particulièrement difficile pour l’exécutif de remplir les deux conditions requises : l’adoption du texte dans les mêmes termes par les deux Assemblées, puis un vote à la majorité des trois cinquièmes lors du Congrès. Un objectif qui semble quasiment hors de portée.Près d’un quart de siècle de discussionsDeux raisons à cela. La première est purement politique : on voit mal les parlementaires de droite accepter sans barguigner de donner un coup de pouce à M. Hollande un an avant l’élection présidentielle. Cet obstacle-là se dressera également sur la route des autres textes que le chef de l’Etat serait tenté d’inscrire à l’ordre du jour de cet éventuel Congrès.La seconde raison tient au sujet lui-même – la charte européenne sur les langues régionales –, qui passionne et divise dès qu’il en est question. Et il en est question à intervalle régulier, puisque, depuis près d’un quart de siècle, la France se montre incapable de décider quoi que ce soit en la matière.La Charte européenne des langues régionales et minoritaires a été adoptée sous les auspices du Conseil de l’Europe en 1992. La France a mis sept ans à la signer. C’était le 16 mai 1999, à Budapest. Seize ans plus tard, ce texte n’a toujours pas été ratifié.La ligne de fracture – qui traverse les principaux partis – est juridico-politique. Elle sépare grossièrement les jacobins-républicains « purs » d’une part, farouches défenseurs de l’indivisibilité de la République et de l’unicité du peuple français, les girondins ou partisans d’une reconnaissance explicite de la diversité d’autre part.Trouver un chemin juridiquement praticablePour trouver un chemin médian et juridiquement praticable, la France avait accompagné sa signature, en 1999, d’une « déclaration interprétative » rappelant que, pour la France, le « groupe » – notion utilisée dans la charte – « renvoie aux individus qui le composent et ne peut en aucun cas former une entité qui en serait distincte, titulaires de droits qui lui seraient propres ».La charte et la déclaration interprétative sont deux textes « difficilement compatibles entre eux », a jugé le Conseil d’Etat dans l’avis défavorable (mais non contraignant) qu’il a rendu au gouvernement, le 30 juillet. Insérer dans notre Constitution cette double référence, estime la plus haute juridiction administrative, « introduirait une contradiction interne génératrice d’insécurité juridique ».Lire aussi :Nouvel obstacle à la ratification de la Charte des langues régionalesPrésident de la commission des lois du Sénat – et rapporteur du texte –, Philippe Bas (Les Républicains), l’a clairement indiqué, jeudi, sur son compte Twitter : « Le Sénat veut enterrer une révision constitutionnelle inutile car ne permettant de respecter ni la Constitution ni la charte ! »Ce message était une réponse à son homologue de l’Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas (PS), élu du Finistère qui, sur le même canal, avait déploré en ces termes la décision prise au Palais du Luxembourg : « Le Sénat cherche à enterrer la ratification de la Charte… » @JJUrvoas non: le senat veut enterrer une révision constitutionnelle inutile car ne permettant de respecter ni la constitution ni la charte!— BasPhilippe (@Philippe Bas)require(["twitter/widgets"]);Ce bref échange entre les présidents des commissions des lois des deux Assemblées montre que le consensus n’est pas vraiment à l’ordre du jour.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.10.2015 à 14h56 • Mis à jour le15.10.2015 à 15h01 | Nicolas Truong Mais où sont-ils passés ? Que sont-ils donc devenus ? Pourquoi ne les a-t-on pas entendus ? Telles sont les questions que se sont posées ceux que le débat suscité par les prises de positions de Michel Onfray sur les « migrants » a sidérés. Tous ceux qui furent consternés de voir une partie de l’intelligentsia française rallier les « crispations » de la société françaises au sujet des réfugiés. Mais encore davantage étonnés par le vide abyssal d’une gauche intellectuelle qui semblait à nouveau timorée, recluse ou silencieuse.Réalité ou illusion ? Problème de focale et de perception. Bien sûr, il y a le miroir grossissant de la télévision et la réduction du débat public à des matchs de catch médiatiques (Le Monde, 20-21 septembre). D’ailleurs, le fait que le meeting de la mutualité du 20 octobre, intitulé « Peut-on encore débattre en France ? », initialement organisé en soutien à Michel Onfray, soit au final – et faute de participants (Alain Finkielkraut et Pascal Bruckner ont notamment décliné) – amplement composé d’éditorialistes, marque ce signe des temps. Mais le malaise est patent.Lire aussi :Des intellectuels à la dérive ?Depuis l’effacement de la figure de « l’intellectuel prophétique » (universaliste et hugolien), la rareté de « l’intellectuel critique » (en guerre contre l’ordre établi), le déclin de « l’intellectuel spécifique » (qui intervient dans la cité à partir de ses domaines de recherches), sans compter les difficultés d’élaboration d’un « intellectuel collectif » percutant, c’est-à-dire une réelle mise en commun des savoirs engagés, la gauche intellectuelle semble à la peine.Image d’EpinalSans oublier la question du charisme et de l’incarnation. Le souvenir de Pierre Bourdieu soutenant la grève des cheminots à la gare de Lyon, en décembre 1995, contre « la destruction d’une civilisation », est devenu une image d’Epinal, presque un chromo. D’où une certaine nostalgie qui a même gagné les milieux les plus radicaux.Le miroir est cependant déformant. Il omet tout un pan d’un travail intellectuel foisonnant. Du côté des plus anciens, le républicanisme est encore bien présent (avec Régis Debray et sa revue Médium), tout comme l’idée de révolution (Alain Badiou) ou celle de « politique de civilisation » (Edgar Morin). La critique sociale est encore vive, avec notamment Etienne Balibar, qui théorise le concept de « l’égaliberté », Miguel Abensour, qui ravive le « nouvel esprit utopique », ou Jacques Rancière, qui poursuit sa réflexion esthétique et politique sur « le partage du sensible ».Contrairement à une idée reçue, Marx n’est pas mort non plus. Ainsi, le philosophe Pierre Dardot et le sociologue Christian Laval syncrétisent les nouvelles interprétations du marxisme et pensent ces nouvelles luttes qui s’organisent autour des « communs » contre les nouvelles formes d’appropriation privée et étatique des biens publics, de l’informatique aux ressources naturelles, de la mutualisation de l’eau à la préservation des données personnelles (Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle, La Découverte, 2014).Parce que « la gauche ne peut pas mourir », écrit-il dans Le Monde diplomatique (septembre 2014), le philosophe Frédéric Lordon articule son analyse marxiste des crises du capitalisme financier à une « économie politique spinoziste » (Capitalisme, désir et servitude. Marx et Spinoza, La Fabrique, 214 pages, 12 euros).« histoire-monde »Les collectifs bougent encore. Exemple parmi mille autres : au sein de leur association, Ars industrialis, Bernard Stiegler et Marc Crépon élaborent « une politique industrielle de l’esprit » afin de contrer ces techniques de contrôle qui, de la publicité à certains jeux vidéo, prennent le pouvoir sur nos désirs et sur nos vies. Esprit, Lignes, Vacarme, Regards, Mouvement et alii : les revues sont également nombreuses.Les institutions n’abritent pas que la pensée conservatrice et ses ténors, loin de là. Au Collège de France, Patrick Boucheron défend une « histoire-monde » contre la prééminence du récit national et n’hésite pas à soutenir que « la recherche de l’identité est contraire à l’idée même d’histoire ». Depuis le Collège de France, toujours, Pierre Rosanvallon anime le site de « La vie des idées », sorte de « coopérative intellectuelle » qui recense ouvrages et débats internationaux, prolongée par « La République des idées », collection des éditions du Seuil qui publie aussi bien l’économiste Esther Duflo que le démographe Emmanuel Todd.A l’École polytechnique, le philosophe Michaël Foessel – successeur d’Alain Finkielkraut à la chaire de philosophie – développe notamment sa « critique de la raison apocalyptique », loin du déclinisme dominant. A l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Luc Boltanski – qui travaille actuellement sur la nouvelle « classe patrimoniale » – s’est notamment illustré par un texte d’intervention contre « l’extension du domaine des droites » (Vers l’extrême, avec Arnaud Esquerre, Editions Dehors, 2014).Pas mortCôté succès populaire, impossible de ne pas mentionner les sociologues des beaux quartiers, Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, qui, partout en France, expliquent « pourquoi les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres » à un peuple de gauche remonté contre le sarkozysme et déçu par le hollandisme. Ou bien encore à l’immense audience rencontrée par le livre de l’économiste Thomas Piketty sur les inégalités (Le Capital au XXIe siècle, Seuil, 2013). La jeune garde n’est pas en reste : Sandra Laugier, Fabienne Brugère, Frédéric Gros, Yves Citton, Bernard Aspe, Quentin Meillassoux et tant d’autres dont il faudrait avoir le temps de détailler les travaux. En un mot, l’intellectuel de gauche n’est pas mort.Mais d’où vient l’impression de malaise, alors ? D’une méconnaissance de cette richesse trop peu sollicitée. D’une réticence et d’un manque de curiosité. Mais aussi parfois d’un certain entre-soi – moins académique que social et idéologique – à l’intérieur de cercles où l’on ne s’adresse souvent qu’à un auditoire de convaincus. D’où encore ? De l’impression d’avoir perdu la partie face aux néoconservateurs et à leur hégémonie. De la crainte de certains intellectuels multiculturalistes d’aborder les questions qui fâchent – par souci de ne pas « stigmatiser » les minorités –, qui a contribué à renforcer l’idée que les intellectuels de gauche pratiqueraient un « déni de réalité ». D’un déficit de charisme et d’aura parfois. D’un sentiment que le clivage droite-gauche est dépassé face aux enjeux culturels et civilisationnels.D’où l’idée de donner la parole à Danièle Sallenave, Marc Crépon, Stéphane Beaud et Gérard Mauger. Parole à la défense, en quelque sorte. Histoire à nouveau de vérifier que, en idéologie comme en stratégie, la meilleure défense, c’est l’attaque.A lire sur le sujet:- Face à l’hégémonie droitière, retrouvons les valeurs de progrès !, par Marc Crépon, directeur du département de philosophie de l’Ecole normale supérieure. Face au silence assourdissant des penseurs de gauche, il est temps de raviver les valeurs progressistes que les polémistes droitiers ne cessent de détourner. Il n’est ni honteux ni ringard de soutenir les déshérités.- Les sciences sociales ne sont pas silencieuses, par Stéphane Beaud, professeur à l’université Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense, et Gérard Mauger, directeur de recherche émérite au CNRS. L’omniprésence médiatique de certains essayistes ne signifie pas que les universitaires restent se tiennent à l’écart du débat public. Les travaux ne manquent pas sur les thèmes qui agitent notre époque. Mais ils ne sauraient se résumer à des formules pour shows télévisés.- Contre les dangereux prophètes du pire, une France résolue cherche à changer le présent, par Danièle Sallenave, écrivaine et membre de l’Académie française. Loin des apôtres du « tout fout le camp », une partie de la société française cherche, sans naïveté ni ringardise, à inventer l’avenir.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.10.2015 à 06h47 • Mis à jour le15.10.2015 à 11h23 Dès 2016, la taxation du gazole devrait augmenter d’un centime par litre par rapport au niveau d’aujourd’hui, avant une nouvelle hausse similaire en 2017, tandis que celle de l’essence sera réduite du même montant pendant la même période.Ainsi en a décidé le gouvernement, mercredi 14 octobre, à l’issue d’une réunion d’arbitrage. Matignon a confirmé « le principe d’un rapprochement en cinq ans entre le prix du gazole et celui de l’essence », comme l’avait prôné la semaine dernière Ségolène Royal, pour mettre fin à la « diésélisation massive » du parc automobile français, en plein scandale des moteurs diesel truqués de Volkswagen. Manuel Valls a confirmé, jeudi 15 octobre sur BFMTV, avoir pris cette « décision importante » parce « qu’on considère que le diesel pose un problème sur la qualité de l’air ».Lire sur Les Décodeurs :La France, toujours amoureuse du diesel« Une préoccupation légitime »Le gouvernement entend ainsi mettre fin au « traitement fiscal favorable » dont bénéficie historiquement le gazole en France. Il proposera au Parlement de réduire cet écart qui, selon Matignon :« induit une diésélisation massive du parc automobile et qui suscite une préoccupation légitime de nombreux Français quant à son impact sur la qualité de l’air ».Le gouvernement va aussi « renforcer la prime à la conversion » des vieux véhicules diesel, instaurée en 2015 pour inciter les propriétaires à les remplacer, en élargissant son assiette aux modèles de plus de dix ans et en doublant son montant, de 500 euros à 1 000 euros.Actuellement, le gazole représente environ 80,2 % des volumes de carburants écoulés dans l’Hexagone et 55,7 % des achats de voitures neuves particulières, une proportion en recul depuis quelques années.Les moteurs diesel représentaient encore 64 % des immatriculations en 2014 et 77,3 % en 2008.Un litre de gasoil coûte actuellement à la pompe environ 1,05 euro, contre autour de 1,20 euro pour un litre de super 95.Lire sur Les Décodeurs :Les conséquences du gazole au prix de l’essence #container_14430029953{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430029953{ height:500px; } #container_14430029953 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430029953 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430029953 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430029953 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de diesel dans le parc automobile français depuis 1980Pour les véhicules particuliers et utilitaires. Source : CCFA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430029953", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#f19300","#285a82","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliers de véhicules" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1980","1990","2000","2010","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "véhic. partic. essence", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 17710 ], [ "", 16745 ], [ "", 18219 ], [ "", 13592 ], [ "", 12685 ], [ "", 12223 ], [ "", 12005 ], [ "", 11964 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "véhic. partic. diesel", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 730 ], [ "", 3265 ], [ "", 9261 ], [ "", 17458 ], [ "", 18865 ], [ "", 19377 ], [ "", 19645 ], [ "", 19836 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "véhic. util. essence", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 1517 ], [ "", 2338 ], [ "", 1327 ], [ "", 671 ], [ "", 490 ], [ "", 418 ], [ "", 371 ], [ "", 328 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vehic. util. diesel", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 976 ], [ "", 2342 ], [ "", 4202 ], [ "", 5632 ], [ "", 5941 ], [ "", 6033 ], [ "", 6091 ], [ "", 6280 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliers de véhicules", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Cette annonce a aussitôt été suivie à l’Assemblée dans la soirée par le vote d’un amendement socialiste en ce sens au projet de budget 2016, qui prévoit une baisse de 2 milliards d’euros de l’impôt sur le revenu.« Je ne dis pas bravo, je dis simplement que c’est une avancée intéressante », a déclaré la patronne des Verts, Emmanuelle Cosse, ajoutant que « les écologistes demandent que ça aille plus loin ». Au contraire, le Front national a en revanche critiqué un dispositif qui « ne réorientera que très lentement les choix des Français au détriment du diesel et pèsera sur le pouvoir d’achat de millions ». Il défend « une baisse significative des taxes sur l’essence pour le rendre franchement plus attractif, sans augmentation sur le diesel, et compensée par une surtaxe sur les immenses profits des grandes compagnies gazières et pétrolières ».Budget 2016 : un quart des économies prévues est mal documentéLe gouvernement a prévu 16 milliards d’euros d’économies pour le projet de budget 2016, actuellement en discussion à l’Assemblée. Mais, selon la rapporteuse générale de la commission des finances, la socialiste Valérie Rabault, plus de 4 milliards sont mal, voire pas du tout, « documentés ». En clair, on ne sait pas où on les prend.Selon la rapporteuse, ces 4,05 milliards d’euros se divisent en :2,2 milliards sur les 2,7 milliards d’euros d’économies prévues dans les dépenses d’interventions de l’Etat (allocations, RSA, subventions…).1, 25 milliard sur les 7,4 milliards d’euros d’économies prévues pour la sécurité sociale.600 millions d’euros ciblés sur les dépenses des ministères. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a toutefois assuré que les 16 milliards d’euros d’économie sont « bien sûr identifiés » dans leur intégralité et seront détaillés pendant les discussions à l’Assemblée. « Je pense que [Valérie Rabault] sera rassurée par les explications que nous allons donner », a souligné M. Eckert sur France Info lundi soir. 14.10.2015 à 22h45 • Mis à jour le15.10.2015 à 08h37 | Matthieu Goar Ils pensent à la primaire matin, midi et soir. Mais, officiellement, l’automne politique sera collectif. Et Nicolas Sarkozy et Alain Juppé savent très bien qu’il serait suicidaire d’animer le bal des ego lors de la campagne des régionales. Malgré les tensions sourdes entre les deux camps, les deux hommes n’ont donc rien laissé paraître lors d’un meeting commun, mercredi 14 octobre à Limoges (Haute-Vienne).Pendant cette réunion publique organisée en soutien à Virginie Calmels, candidate de la droite et du centre en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, le président du parti Les Républicains a au contraire affiché sa confiance en l’ancien premier ministre, candidat à la primaire. « On n’a pas besoin de s’expliquer. Il sait ce que je pense. Je sais ce qu’il pense. Nous avons lui et moi une responsabilité sur les épaules, celle d’être unis sans faille pour assurer l’alternance », a déclaré l’ancien président de la République devant deux mille sympathisants.Lors de son discours, M. Sarkozy n’a par contre fait aucune allusion à l’actualité politique de la journée. Dans un entretien à L’Obs à paraître jeudi 15 octobre, Jérôme Lavrilleux, ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé, emploie des mots très durs à l’égard de l’ancien chef de l’Etat au sujet de l’affaire Bygmalion. « Il dit : “C’est pas moi, c’est Copé.” Il se défausse, il vit dans un monde irréel et ne sait pas assumer. Les grands chefs sont pourtant ceux qui assument. L’ingratitude est la marque des faibles », estime M. Lavrilleux, mis en examen dans cette affaire de fausses factures peut-être destinées à financer l’élection présidentielle de 2012.Au cours de cette interview, il accuse M. Sarkozy d’avoir été mis au courant du dépassement des dépenses. « Je n’attache aucune importance et aucune crédibilité à ses propos », a simplement commenté M. Sarkozy en marge du meeting au micro de BFM-TV. L’ancien président de la République avait été entendu dans cette affaire, le 4 septembre. Une audition libre lors de laquelle il avait mis en cause Jean-François Copé, à l’époque secrétaire général du parti. Le même jour, un des anciens collaborateurs de M. Sarkozy, Claude Guéant, a été placé sous le statut de témoin assisté dans l’enquête sur l’arbitrage qui a soldé en 2008 le litige opposant Bernard Tapie au Crédit lyonnais sur la revente d’Adidas. A l’époque de cet arbitrage, M. Guéant était secrétaire général de l’Elysée.Lire le récit :Copé-Sarkozy : « Il y aura un mort à la fin »« La défiance envers le pouvoir socialiste »Les entourages des concurrents de M. Sarkozy se gardent bien de commenter officiellement le déroulé ou les péripéties médiatiques de ces affaires. En cette période électorale, la peur de diviser prend le dessus sur les rivalités. « Il y a une enquête judiciaire, il faut qu’elle aille au bout, si possible qu’elle ne prenne pas trop longtemps, parce que les Français se demandent pourquoi ça traîne aussi longtemps », a estimé François Fillon, mercredi 14 octobre, lors de l’émission « Questions d’info », pour LCP-France Info-Le Monde-AFP.Lors du meeting de Limoges, Alain Juppé s’est, lui, bien gardé d’évoquer ces affaires ou encore la question du nombre de bureaux de vote pour la primaire, source de tensions depuis quarante-huit heures. Le maire de Bordeaux a espéré que les élections régionales illustreraient « la défiance envers un pouvoir socialiste qui nous a mis dans la panade » et a vanté les qualités de Mme Calmels, son adjointe à la mairie de Bordeaux, qu’il a fait entrer en politique. « Elle a réussi à rassembler Les Républicains, l’UDI, le Modem. Elle y est arrivée, c’est un bel exemple », a lancé M. Juppé à propos de l’ancienne présidente d’Endemol France, arrivée en politique lors des élections municipales de 2014 à Bordeaux.A la tribune, M. Sarkozy a continué à roder son discours de campagne pour les élections régionales en critiquant les « mensonges de François Hollande », en appelant au vote utile contre Marine Le Pen et en continuant à évoquer le sort des réfugiés, des « millions de malheureux marchant vers l’Europe ».L’ancien chef de l’Etat a alors rapporté une discussion qu’il avait eue avec Barack Obama, où ce dernier lui demandait de faire entrer la Turquie dans l’Union européenne. « Je ne supporte plus les leçons de morale alors que nous sommes le continent le plus ouvert du monde. C’est facile de donner des leçons de générosité alors que l’on fait 3 000 km de barbelés entre le Mexique et les Etats-Unis », a critiqué M. Sarkozy, qui a une nouvelle fois réclamé l’instauration d’un statut de « réfugié de guerre », qui a « vocation à rentrer chez lui une fois la guerre finie ».Lire aussi :Primaire à droite : Sarkozy veut diminuer le nombre de bureaux de voteMatthieu GoarJournaliste au Monde Françoise Fressoz « J’irai quoiqu’il arrive à la primaire. » Largement distancé dans les derniers sondages par Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, François Fillon refuse de baisser les bras. Invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP, en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le député de Paris minimise la dernière enquête IFOP Atlantico qui le place à 8 %, largement derrière les deux favoris qui sont à 36 %. « Ces sondages n’ont pas d’intérêt pour moi parce que personne ne sait qui va aller voter aux primaires », rétorque-t-il.Alors que Jérôme Lavrilleux, l’ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy, vient de relancer l’affaire Bygmalion en accusant dans L’Obs l’ancien président de la République de ne pas assumer ses responsabilités dans le dérapage de ses comptes de campagne, François Fillon prend brutalement ses distances : « M. Lavrilleux et toute cette bande, je sais de quoi ils sont capables, je ne veux plus entendre parler de ces gens-là. » Et d’ajouter, sibyllin : « on veut diriger la France, on veut donner des leçons aux Français sur le respect de la morale, sur le respect des règles, et on ne respecte rien du tout. Je ne veux plus en entendre parler. » François Fillon, qui parcourt la France pour signer son livre Faire, veut se consacrer exclusivement au « débat d’idées ». ll sent dans le pays « une énorme envie des Français de participer au choix du candidat et du projet », assure que la primaire « n’est pas qu’une bataille d’ego » mais une opportunité pour la droite de renouveler le débat politique alors que les Français rejettent « massivement le système des partis ». Libérer l’économie« Le candidat qui sortira de la primaire, de la droite et du centre aura pas mal de chance de gagner l’élection présidentielle », explique-t-il. François Fillon, qui juge que le pays a besoin de « réformes radicales », estime également que, « pour la première fois », les électeurs de droite pourront choisir entre trois options : « soit le camp de la libération de l’économie que je propose, soit le camp de la réforme tranquille et heureuse d’Alain Juppé, soit le camp de la réaction énergique à tous les sujets qu’incarne Nicolas Sarkozy mais qui conduit inéluctablement à l’augmentation des règlements et des impôts, parce qu’à chaque fois qu’on veut réagir à tous les événements de la société, comme au fond Nicolas Sarkozy a toujours voulu le faire, on augmente la contrainte ».A ses yeux, la primaire sera réussie si elle attire au moins 4 millions d’électeurs. L’ancien premier ministre met donc en garde contre toute tentative de verrouillage de la consultation alors que le président du parti, Nicolas Sarkozy, a émis lundi l’idée de réduire le nombre des bureaux de vote.« Un accord a été négocié au moment de la création des Républicains, qui a été entériné par le congrès fondateur des Républicains, prévoyant un chiffre minimum de 10 000 bureaux de vote. Il n’est pas question de revenir dessus », réagit le député, ajoutant : « J’ai toujours dit, et je ne crois pas être le seul à l’avoir dit, Alain Juppé aussi, que si les primaires, d’une manière ou d’une autre, n’étaient pas organisées correctement, à ce moment-là chacun reprend sa liberté, mais je ne peux pas croire à ça. »Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs L’affaire Bygmalion continue de prendre de l’ampleur : à treize mois de la primaire à droite à laquelle l’ancien chef de l’Etat doit se présenter, son ancien directeur adjoint de campagne accuse dans un entretien à L’Obs :« Les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 ont débordé de tous les côtés. Et pas seulement le budget consacré aux meetings. Il ne faudrait plus appeler cette affaire Bygmalion, mais celle des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Rien n’a été contrôlé. (…) Il n’y a que Nicolas Sarkozy pour dire dans sa déposition que cette affaire ne concerne pas sa campagne... »Il y a un an et demi, au lendemain des élections européennes qui l’avaient propulsé au parlement de Strasbourg, Jérôme Lavrilleux avait assuré que ni Nicolas Sarkozy, ni Jean-François Copé, alors président de l’UMP dont il était le bras droit, n’étaient impliqués.Jérôme Lavrilleux donne en outre un nouveau chiffre, affirmant que l’UMP a, « en plus des fausses factures de Bygmalion », dépensé 10 millions d’euros au lieu des 2,5 millions prévus dans le budget du parti. Même sous son nouveau nom (Les Républicains), l’ancienne UMP reste minée par cette affaire dans laquelle une dizaine de personnes sont mises en examen.Retour sur cette affaire en cinq questions :De quoi l’UMP est-elle accusée ?Qu’est-ce que Bygmalion ?Qui est impliqué ?Nicolas Sarkozy pouvait-il ne pas savoir ?Qui risque quoi ? 1. De quoi l’UMP est-elle accusée ?L’UMP est accusée d’avoir organisé un système de fausses factures pour que les dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2012 restent inférieures au plafond autorisé par la loi.En clair : une partie des frais occasionnés par la campagne de M. Sarkozy n’était pas réglée par son association de financement, l’Association pour le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy, comme cela aurait dû être le cas. Bygmalion, l’entreprise prestataire de la campagne, les facturait en réalité à l’UMP, au prétexte d’événements plus ou moins fictifs. Le principe permettait à la campagne de M. Sarkozy de ne pas dépasser le montant de dépenses autorisées, tout en bénéficiant de prestations (l’organisation de meetings notamment) indûment facturées au parti.Officiellement, au lieu des meetings de campagne, ce sont donc des conventions thématiques organisées pour l’UMP qui ont été facturées. Les révélations successives dans la presse ont montré que ces dernières présentaient un coût largement exagéré. Parfois même elles étaient fictives, certains de leurs participants – des élus de l’UMP – n’en ayant aucun souvenir, comme le racontait Libération en révélant l’affaire.Ce présumé montage financier n’a pas empêché la défaite de M. Sarkozy. En outre, le Conseil constitutionnel, confirmant une décision de la Commission nationale des comptes de campagne et du financement de la vie politique, avait invalidé en juillet 2013 les comptes du candidat de l’UMP, constant un dépassement des plafonds de dépenses autorisés – ce qui avait annulé le remboursement des frais de campagne.Mais les « sages » semblent avoir été loin du montant réel des dépassements : selon Jérôme Lavrilleux, l’UMP aurait, « en plus des fausses factures de Bygmalion », dépensé 10 millions d’euros au lieu des 2,5 millions prévus dans le budget du parti. Une somme qui porterait donc les frais de la campagne à un total de 50 millions d’euros, bien au-delà du plafond légal de 22,509 millions d’euros.D’après lui, ces 10 millions auraient servi « à financer des affiches, à payer les transports des militants... » 2. Qu’est-ce que Bygmalion ?C’est une filiale de Bygmalion, Event & Cie, aujourd’hui en liquididation, comme sa maison-mère, qui a organisé les meetings du candidat Sarkozy en 2012 ainsi que plusieurs conventions pour l’UMP.La société Bygmalion SAS a été dirigée de 2009 à 2013 par Bastien Millot, très proche de Jean-François Copé dont il a été le chef de cabinet à la mairie de Meaux. Il se serait désormais éloigné de l’entreprise.Selon le dernier bilan disponible sur societe.com, le PDG est Guy Alvès, chef de cabinet de M. Copé quand ce dernier était ministre du budget (2005-2007), via la société AMM Participations, et le directeur général Richard Gibeaud, via la société RG Management. Les deux ont pris le soin d’être présents en tant que personne morale et non physique, ce qui permet d’acquérir des biens meublés distincts de son patrimoine personnel (et donc protégés en tant que tels).D’ailleurs, la société dispose de quatre adresses : une principale à Paris et trois en province (une villa près de Toulon, une ferme dans le Perche et un manoir dans l’Aisne).Lire : Event & Cie, l'indispensable organisateur de Nicolas Sarkozy 3. Qui est impliqué ?Les investigations, menées par trois juges parisiens – Serge Tournaire, Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke – ont abouti à treize mises en examen. Parmi elles, outre M. Millot, trois anciens cadres de Bygmalion, Guy Alvès, Franck Attal et Sébastien Borivent. Ces derniers reconnaissent avoir eu connaissance de la fraude.Dans un premier temps, les magistrats avaient mis en examen les cadres de la société de communication Bygmalion et de sa filiale Event & Cie, ils sont depuis passés à l’échelon politique. Sont désormais poursuivis, outre M. Lavrilleux, l’ex-directeur général de l’UMP Eric Cesari, ou encore Guillaume Lambert, ancien directeur de la campagne de M. Sarkozy.Jérôme LavrilleuxC’est lui qui a imposé Bygmalion à l’UMP pour assurer la communication et, surtout, qui aurait proposé le système frauduleux, selon le directeur adjoint d’Event & Cie, Franck Attal. En mai 2014, au bord des larmes à la télévision, il avait le premier reconnu des « dérapages » financiers pendant la campagne.Eric Cesari Selon Jérôme Lavrilleux, c’est lui qui aurait organisé le système. Nommé directeur général de l’UMP en 2008 après le départ de Nicolas Sarkozy pour l’Elysée, ce très proche de l’ancien chef de l’Etat était surnommé « l’œil de Moscou » ou, sans ambiguïté, « l’œil de Sarkozy ».Fabienne Liadzé A la fois directrice financière de l’UMP et responsable du pôle finances de la campagne de 2012, elle est accusée par Jérôme Lavrilleux et Bygmalion d’avoir participé à la fraude comme « exécutante ».Guillaume LambertC’était le directeur de la campagne de Nicolas Sarkozy. Il était la « courroie de transmission » entre la réunion stratégique quotidienne de la campagne et l’UMP.Bastien MillotSans nier l’existence des fausses factures, il a affirmé que Jérôme Lavrilleux n’avait « pas monté tout cela tout seul » et qu’il n’avait été « qu’un rouage dans une organisation plus large », sous-entendant que M. Copé aurait pu avoir été mis au courant par M. Lavrilleux de l’affaire.Franck AttalPatron de la filiale événementielle de Bygmalion, il a témoigné des pressions et des demandes de l’équipe de campagne, notamment pendant la fameuse réunion avec Fabienne Liadzé et Eric Césari, pointant la responsabilité de Jérôme Lavrilleux : « J’ai l’impression que tous les participants à cette réunion sont piégés. »Guy AlvesAutre cofondateur de Bygmalion, il justifie d’avoir accepté les fraudes pour pouvoir payer ses sous-traitants : « Je suis face à une demande de franchissement de la ligne jaune, c’est-à-dire accepter des fausses écritures ». 4. Nicolas Sarkozy pouvait-il ne pas savoir ?Le président-candidat avait toutes les chances de connaître l’existence de ces fausses factures. Plusieurs éléments vont dans ce sens :Une note de Pierre Godet, l’expert-comptable qui signait les comptes de campagne, adressée à Nicolas Sarkozy, le 26 avril 2012, soit cinq jours après le premier tour. Cette note mentionne que les dépenses prévisionnelles ou engagées pour le premier tour (18 399 000 euros) sont déjà supérieures au plafond autorisé (16 851 000 euros).Un entretien entre le président-candidat et Jean-François Copé, alors patron de l’UMP. En témoigne un SMS de Guillaume Lambert à Jérôme Lavrilleux, déjà évoqué par Le Figaro, dans lequel le premier explique au second : « Nous n’avons plus d’argent. JFC en a parlé au PR [président de la République] ». 5. Qui risque quoi ?Le parti d’opposition est pour le moins dans l’embarras. L’enquête des juges, initialement ouverte pour faux, usage de faux, abus de confiance, tentative d’escroquerie et complicité et recel de ces délits, a été étendue depuis un an au délit de financement illégal de campagne électorale. Les enquêteurs cherchent à savoir qui a mis en place le système de fausses factures.Les déclarations de M. Lavrilleux arrivent cinq semaines après l’audition libre, le 4 septembre, par la police de M. Sarkozy, au cours de laquelle ce dernier a évoqué l’existence d’un système de fausses factures mais à d’autres fins, entre l’UMP alors dirigée par M. Copé et Bygmalion, société dirigée par ses proches.Une confrontation entre cinq mis en examen (dont Attal, Lavrilleux et Lambert) a en outre eu lieu le 9 octobre dernier.Les DécodeursJournaliste au Monde 14.10.2015 à 16h35 • Mis à jour le14.10.2015 à 21h26 | Olivier Faye Il aura fallu près de deux mois à Jean-Marie Le Pen et à ses conseils pour rédiger l’assignation, longue de 63 pages. Le député européen a finalement déposé un recours, mercredi 14 octobre, auprès du tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre contre son exclusion du Front national, prononcée le 20 août par le bureau exécutif du parti.Les tentatives de conciliation engagées par Marine Le Pen auprès de son père, début septembre, ont donc été vaines. La présidente du FN a reconnu, le 6 octobre, sur une radio québécoise, avoir rencontré M. Le Pen « il y a quelques semaines, pour acter notre désaccord ».Dans son assignation, que Le Monde a pu consulter, et dont L’Opinion a publié des extraits, l’ancien président du FN dénonce les conditions dans lesquelles son exclusion a été prononcée. Il s’interroge, aussi, sur la réalité du changement de ligne politique du parti qui justifierait cette décision. Le patriarche réclame enfin 2 millions d’euros au Front national en réparation du préjudice qu’il assure avoir subi.« Le FN ne s’est jamais ému des propos » de Jean-Marie Le PenLa liste des griefs est longue. Parmi eux, le cofondateur du FN conteste la légitimité du bureau exécutif – instance dirigeante réunissant les neuf principaux responsables du parti – à prononcer son exclusion. Il estime, de plus, que Louis Aliot, compagnon de sa fille, et Wallerand de Saint-Just, son ancien avocat, tous deux membres de ce bureau, auraient dû se récuser. Le député européen dénonce aussi le fait que seules quatre personnes ont participé à la délibération. Enfin, il déplore que la justification détaillée de son exclusion n’a été rédigée que huit jours après avoir été prononcée officiellement.M. Le Pen, qui continue de revendiquer le titre de président d’honneur, profite de ce recours pour dénoncer le fait que les prérogatives liées à cette fonction lui aient été retirées : carte de crédit, accès aux réunions des instances dirigeantes, etc.Enfin, il s’étonne que ses propos sur les chambres à gaz, « détail » selon lui de l’histoire de la seconde guerre mondiale, répétés à RMC et à Rivarol en avril, justifient son exclusion. « Le Front national, même depuis qu’il est dirigé par Mme Marine Le Pen, ne s’est jamais ému de ses propos [de Jean-Marie Le Pen], qui lui sont habituels, et ceux-ci n’ont pas fait perdre de voix au mouvement », est-il écrit dans le texte de l’assignation.Lire aussi :Marine Le Pen tente une conciliation avec Jean-Marie Le PenUn « immense préjudice moral »Le cofondateur du FN, âgé de 87 ans, estime que son état de santé, qui s’est dégradé ces dernières semaines, ne « peut être sans rapport avec le sort qu’on lui inflige depuis déjà longtemps ». Assurant souffrir d’un « immense préjudice moral » et d’un préjudice « porté à sa dignité, à son honneur, à son action politique et à sa représentativité », Jean-Marie Le Pen réclame que le Front national le réintègre en sa qualité d’adhérent, mais aussi à ce qu’il lui verse la somme de 2 millions d’euros en réparation.Une demande qui fait sourire au sein du parti d’extrême droite. « Il va falloir que Cotelec [le microparti de Jean-Marie Le Pen] nous prête de l’argent alors », plaisante Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN. Ce recours, qui ne devrait pas être examiné avant plusieurs mois, empêche en tout cas le Front national de clore pour l’instant le chapitre Jean-Marie Le Pen.Lire aussi :Au FN, un retour aux fondamentaux… sans le père fondateurOlivier Faye Nicolas Chapuis Jean-Yves Le Drian devrait annoncer vendredi 16 octobre qu’il prendra la tête de la liste socialiste aux élections régionales en Bretagne en décembre prochain. L’information, donnée par LCP, a été confirmée au Monde par la direction du Parti socialiste. Le ministre de la défense a obtenu l’autorisation du président de rester au gouvernement pendant la durée de la campagne.Lire aussi :Le dilemme de Jean-Yves Le Drian, écartelé entre la Bretagne et la défenseLe suspense était factice. M. Le Drian avait confié de longue date à ses proches son intention de briguer la présidence de sa région d’origine. Il était déjà inscrit sur les listes, en troisième position dans le Morbihan. Tous les élus socialistes locaux poussaient en faveur de cette candidature, en espérant que la cote de popularité élevée du ministre de la défense pèse dans une campagne qui s’annonce difficile. « C’est bien simple : sans Le Drian, on ne gagnera pas », confiait un député breton. La Bretagne fait partie des trois régions que le Parti socialiste espère emporter dans l’hypothèse la plus basse, avec le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.« Mélange des genres »Si la gauche gagne, François Hollande devra se passer de l’un de ses ministres les plus influents. Jean-Yves Le Drian s’occupe notamment de l’engagement de l’armée française dans le Sahel, en Irak et en Syrie. Il est également en première ligne en ce qui concerne la signature de contrats d’armement, qui se sont multipliés ces derniers temps avec notamment les premières ventes de Rafale à l’Egypte.La droite a d’ailleurs immédiatement dénoncé « le mélange des genres ». « On ne peut pas sérieusement être ministre de la défense dans les circonstances où nous sommes aujourd’hui et être candidat aux régionales : c’est soit se moquer des Bretons, soit ne pas assumer ses responsabilités au ministère de la défense », a expliqué Christian Jacob, le président des députés Républicains. L’opposition s’interroge notamment sur la séparation entre l’utilisation des moyens de l’Etat et ceux du PS lors de la campagne. En revanche, les socialistes ont déjà écarté l’hypothèse d’un maintien de M. Le Drian au gouvernement en cas de victoire, avec une présidence de région par intérim jusqu’en 2017.Lire aussi :Régionales : le risque du pire pour le PSLes régionales en BretagneNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.10.2015 à 07h11 • Mis à jour le14.10.2015 à 07h46 | Thomas Wieder et Alexis Delcambre Les intrusions de Vincent Bolloré dans le domaine de l’information au groupe Canal+, dans un contexte de concentration accrue des médias, sont un sujet de préoccupation au ministère de la culture. Selon nos informations, la Rue de Valois réfléchit actuellement à une évolution de la loi, pour mieux protéger l’indépendance des rédactions, en particulier dans l’audiovisuel.Lire aussi :Vincent Bolloré, un magnat des médias qui assume avoir « le final cut »L’idée serait notamment de rendre obligatoire la référence à l’indépendance éditoriale et au pluralisme des opinions dans les conventions qui lient les chaînes de télévision au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Cela favoriserait la capacité du CSA à intervenir quand l’indépendance des rédactions semble menacée. Une telle notion n’est actuellement pas présente dans la convention de Canal+.Autre piste : rendre obligatoire la constitution de comités d’éthique et de déontologie, chargés de veiller au respect de ces principes. Enfin, le ministère réfléchit à la création d’un statut de « lanceur d’alertes » pour les rédactions, et à leur protection.Dès janvier ?Le ministère envisagerait que ces mesures intègrent le projet de loi relatif à la création, que Fleur Pellerin doit défendre devant le Sénat début 2016. Le sujet reste toutefois soumis à l’arbitrage de Matignon et de l’Elysée.Le 28 septembre, sur l’antenne de France Inter, la ministre de la culture s’était posée en « garante du pluralisme des médias », tout en précisant, au sujet de Vincent Bolloré : « Aucune enquête n’a pour l’instant révélé s’il y avait eu une intervention directe. » « [Si c’était le cas] j’en serais extrêmement contrariée et il faudrait sans doute que j’évoque ce sujet avec le CSA », avait ajouté la ministre.Quelques jours plus tôt, l’homme d’affaires avait été auditionné par le CSA. Celui-ci avait obtenu la création d’un « groupe de travail », chargé d’étudier la traduction concrète des engagements oraux formulés par M. Bolloré « en faveur de la création et de la diversité, de l’indépendance éditoriale et de l’exercice du métier de journaliste », avait précisé l’autorité dans un communiqué.Lire aussi :Face au CSA, Vincent Bolloré multiplie les gestes d’apaisementDe son côté, le collectif « Informer n’est pas un délit » avait appelé le CSA à défendre l’indépendance éditoriale.Lire aussi :Bolloré devant le CSA : les questions qui dérangentAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterThomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.10.2015 à 21h54 • Mis à jour le14.10.2015 à 14h44 | Alexandre Piquard Arnaud Lagardère s’est plaint de la « une » du Journal du dimanche du 11 octobre, sur laquelle un portrait en pleine page de la présidente du Front national, Marine Le Pen, était accompagné du titre : « Un Français sur trois prêt à voter pour elle ».Le propriétaire du groupe de presse Lagardère Active, qui comprend notamment Le Journal du dimanche, Paris Match, Elle ou la radio Europe 1, a trouvé cette « une » trop empathique et a voulu le faire savoir, écrit Le Point, ce qui a été confirmé au Monde.Selon une source proche du dossier, Denis Olivennes, président du groupe de presse, n’aurait lui non plus pas apprécié cette couverture et l’aurait fait savoir directement au directeur du journal, Jérôme Bellay. Il a trouvé qu’elle manquait de recul et de nuance.Assemblée générale prévue vendrediLa « une » de dimanche en a également choqué certains dans la rédaction, raconte une source en interne. Pour certains, la grogne a été renforcée par le fait que Marine Le Pen a par ailleurs été l’invitée, le 11 octobre, de C Politique, une émission de France 5 produite par Jérôme Bellay. Cofondateur de France Info et LCI, ce dernier est également producteur, notamment de C dans l’air.Une assemblée générale de la société des journalistes est prévue vendredi 16 octobre.Ce n’est pas la première fois que M. Lagardère se plaint d’un contenu. En novembre 2014, alors que M. Bellay était également directeur du « JDD », il avait reproché une dérive « people » quand l’hebdomadaire avait titré sur « les femmes » de François Hollande, quelques jours après que Paris-Match, également propriété du groupe avait fait sa couverture sur Valérie Trierweiler. En 2005, celui qui s’est présenté un temps comme le « frère » de Nicolas Sarkozy avait également réagi à la « une » de Paris-Match consacrée, le 25 août, à la liaison entre Cécilia Sarkozy et le publicitaire Richard Attias. L’ancien directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Alain Genestar avait été licencié un peu plus d’un an après.Lire aussi : Selon Alain Genestar, Nicolas Sarkozy est à l'origine de son licenciementAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual Alors que la proposition de loi sur la lutte contre la prostitution passe en deuxième lecture au Sénat – majoritairement à droite – à partir du mercredi 14 octobre, énième étape d’un processus législatif commencé il y a deux ans, les débats se concentrent à nouveau sur la mesure phare de ce texte porté par la députée socialiste Maud Olivier (Essonne) : la pénalisation des clients de prostituées. Au risque de négliger un autre aspect de la loi, ayant trait à la situation administrative des personnes étrangères se prostituant.Mardi 13 octobre, quelques militants féministes, issus du Mouvement du Nid, d’Osez le féminisme ou encore des Effrontées, ont organisé un happening devant le Sénat pour inciter les élus à rétablir dans le texte de loi l’amende de 1 500 euros pour tout achat d’actes sexuels. Cette disposition, voulue par le gouvernement et votée par l’Assemblée nationale, est systématiquement retoquée par les sénateurs. Elle a encore été supprimée mercredi 7 octobre en commission spéciale sénatoriale, celle-ci ayant considéré « qu’une telle mesure risquait de placer les personnes prostituées dans un isolement plus grand et, par conséquent, dans des conditions plus dangereuses ». La mesure sera rediscutée en séance via des amendements.Conditionné à l’arrêt de la prostitutionMais la disposition qui a le plus fait l’objet d’amendements est autre : elle concerne la délivrance de titres de séjour aux personnes prostituées de nationalité étrangère. Comme le rappelle la Cimade, une des principales associations de défense des étrangers, dans un communiqué paru mardi 13 octobre : « Près de 90 % des personnes prostituées sont de nationalité étrangère, et parmi elles, une majorité de personnes sont dépourvues de titre de séjour. Les mesures favorisant la régularisation sont donc essentielles pour protéger les victimes de proxénétisme et de traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle. »A ce sujet, le texte voté par l’Assemblée nationale prévoit qu’« une autorisation provisoire de séjour d’une durée minimale de six mois peut être délivrée » à la personne qui, « ayant cessé l’activité de prostitution, est engagé(e) dans le parcours de sortie de la prostitution et d’insertion sociale et professionnelle ».Il s’agit donc d’une disposition conditionnée à l’arrêt de la prostitution et non automatique puisque la délivrance du titre est laissée à l’appréciation du préfet. « Cela ne va servir à rien », juge sévèrement Violaine Husson, responsable des actions pour les femmes migrantes à la Cimade. « Dans la pratique, si les personnes n’ont pas de titre de séjour, elles ne peuvent pas avoir d’hébergement, ni de suivi social ou même médical et entamer une insertion professionnelle. Ça nous paraît donc incohérent de demander la cessation d’activité de prostitution pour bénéficier de ce titre. »Appel d’airPlusieurs amendements – de la sénatrice EELV Esther Benbassa, du socialiste Jean-Pierre Godefroy et de la communiste Laurence Cohen – ont été déposés et prévoient la délivrance de plein droit d’une autorisation provisoire de séjour d’un an, non conditionnée à la cessation stricte de l’activité de prostitution. Ceux qui s’y opposent considèrent qu’ils peuvent constituer un appel d’air. « Sous prétexte de ne pas vouloir faciliter la prostitution en accordant un droit au séjour, les parlementaires proposent d’encadrer strictement l’attribution des titres de séjour, considérant que ce dispositif serait détourné par les réseaux de traite », regrette la Cimade dans son communiqué.Laurence Cohen analyse ces résistances : « On est dans un climat très tendu à l’égard des personnes condamnées à l’exil. On considère l’étranger comme quelqu’un qui resquille et les prostituées comme des délinquantes. »D’après un dispositif déjà existant, une personne prostituée peut obtenir une carte de séjour si elle coopère avec la police pour démanteler un réseau de traite, à travers le dépôt d’une plainte ou d’un témoignage. Dans les faits, les préfectures y ont peu recours : « En 2014, sur les 210 000 nouveaux titres de séjour accordés, seulement 63 ont été délivrés sur ce motif, toute situation d’exploitation confondue, rappelle la Cimade. Ce chiffre est ridiculement bas quand on sait qu’entre 20 000 et 40 000 personnes se prostituent en France, principalement des personnes en situation irrégulière. »Julia PascualJournaliste au Monde 14.10.2015 à 16h35 • Mis à jour le14.10.2015 à 16h54 La conciliation avec Marine Le Pen, au début de septembre, n’a vraisemblablement pas abouti. Jean-Marie Le Pen a assigné le Front national (FN), mercredi 14 octobre, devant le tribunal de grande instance de Nanterre pour demander sa réintégration au sein du parti. Nouvel épisode d’une série d’échanges conflictuels avec sa fille.A 87 ans, le cofondateur du parti d’extrême droite a été exclu le 20 août de la formation politique, sanctionné par le bureau exécutif après de nouvelles provocations à propos de la Shoah. Ce scandale était considéré comme pénalisant pour la stratégie de « dédiabolisation » du FN menée par Marine Le Pen.Lire aussi :Marine Le Pen tente une conciliation avec Jean-Marie Le PenJean-Marie Le Pen ne se contenterait pas de demander sa réintégration. Selon l’assignation, dont le journal L’Opinion publie des extraits, le cofondateur du parti réclame 2 millions d’euros de dommages et intérêts, en réparation notamment du préjudice porté « à sa dignité, à son honneur, à sa notoriété et à son action politique », a indiqué son avocat, Frédéric Joachim. Côté finance toujours, Marine Le Pen a refusé la veille de se rendre à une convocation des juges d’instruction dans l’enquête sur le financement du Front national.Lire aussi :Au FN, un retour aux fondamentaux… sans le père fondateur Nicolas Chapuis Jean-Yves Le Drian devrait annoncer vendredi 16 octobre qu’il prendra la tête de la liste socialiste aux élections régionales en Bretagne en décembre prochain. L’information, donnée par LCP, a été confirmée au Monde par la direction du Parti socialiste. Le ministre de la défense a obtenu l’autorisation du président de rester au gouvernement pendant la durée de la campagne.Lire aussi :Le dilemme de Jean-Yves Le Drian, écartelé entre la Bretagne et la défenseLe suspense était factice. M. Le Drian avait confié de longue date à ses proches son intention de briguer la présidence de sa région d’origine. Il était déjà inscrit sur les listes, en troisième position dans le Morbihan. Tous les élus socialistes locaux poussaient en faveur de cette candidature, en espérant que la cote de popularité élevée du ministre de la défense pèse dans une campagne qui s’annonce difficile. « C’est bien simple : sans Le Drian, on ne gagnera pas », confiait un député breton. La Bretagne fait partie des trois régions que le Parti socialiste espère emporter dans l’hypothèse la plus basse, avec le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.« Mélange des genres »Si la gauche gagne, François Hollande devra se passer de l’un de ses ministres les plus influents. Jean-Yves Le Drian s’occupe notamment de l’engagement de l’armée française dans le Sahel, en Irak et en Syrie. Il est également en première ligne en ce qui concerne la signature de contrats d’armement, qui se sont multipliés ces derniers temps avec notamment les premières ventes de Rafale à l’Egypte.La droite a d’ailleurs immédiatement dénoncé « le mélange des genres ». « On ne peut pas sérieusement être ministre de la défense dans les circonstances où nous sommes aujourd’hui et être candidat aux régionales : c’est soit se moquer des Bretons, soit ne pas assumer ses responsabilités au ministère de la défense », a expliqué Christian Jacob, le président des députés Républicains. L’opposition s’interroge notamment sur la séparation entre l’utilisation des moyens de l’Etat et ceux du PS lors de la campagne. En revanche, les socialistes ont déjà écarté l’hypothèse d’un maintien de M. Le Drian au gouvernement en cas de victoire, avec une présidence de région par intérim jusqu’en 2017.Lire aussi :Régionales : le risque du pire pour le PSLes régionales en BretagneNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.10.2015 à 07h11 • Mis à jour le14.10.2015 à 07h46 | Thomas Wieder et Alexis Delcambre Les intrusions de Vincent Bolloré dans le domaine de l’information au groupe Canal+, dans un contexte de concentration accrue des médias, sont un sujet de préoccupation au ministère de la culture. Selon nos informations, la Rue de Valois réfléchit actuellement à une évolution de la loi, pour mieux protéger l’indépendance des rédactions, en particulier dans l’audiovisuel.Lire aussi :Vincent Bolloré, un magnat des médias qui assume avoir « le final cut »L’idée serait notamment de rendre obligatoire la référence à l’indépendance éditoriale et au pluralisme des opinions dans les conventions qui lient les chaînes de télévision au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Cela favoriserait la capacité du CSA à intervenir quand l’indépendance des rédactions semble menacée. Une telle notion n’est actuellement pas présente dans la convention de Canal+.Autre piste : rendre obligatoire la constitution de comités d’éthique et de déontologie, chargés de veiller au respect de ces principes. Enfin, le ministère réfléchit à la création d’un statut de « lanceur d’alertes » pour les rédactions, et à leur protection.Dès janvier ?Le ministère envisagerait que ces mesures intègrent le projet de loi relatif à la création, que Fleur Pellerin doit défendre devant le Sénat début 2016. Le sujet reste toutefois soumis à l’arbitrage de Matignon et de l’Elysée.Le 28 septembre, sur l’antenne de France Inter, la ministre de la culture s’était posée en « garante du pluralisme des médias », tout en précisant, au sujet de Vincent Bolloré : « Aucune enquête n’a pour l’instant révélé s’il y avait eu une intervention directe. » « [Si c’était le cas] j’en serais extrêmement contrariée et il faudrait sans doute que j’évoque ce sujet avec le CSA », avait ajouté la ministre.Quelques jours plus tôt, l’homme d’affaires avait été auditionné par le CSA. Celui-ci avait obtenu la création d’un « groupe de travail », chargé d’étudier la traduction concrète des engagements oraux formulés par M. Bolloré « en faveur de la création et de la diversité, de l’indépendance éditoriale et de l’exercice du métier de journaliste », avait précisé l’autorité dans un communiqué.Lire aussi :Face au CSA, Vincent Bolloré multiplie les gestes d’apaisementDe son côté, le collectif « Informer n’est pas un délit » avait appelé le CSA à défendre l’indépendance éditoriale.Lire aussi :Bolloré devant le CSA : les questions qui dérangentAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterThomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.10.2015 à 21h54 • Mis à jour le14.10.2015 à 14h44 | Alexandre Piquard Arnaud Lagardère s’est plaint de la « une » du Journal du dimanche du 11 octobre, sur laquelle un portrait en pleine page de la présidente du Front national, Marine Le Pen, était accompagné du titre : « Un Français sur trois prêt à voter pour elle ».Le propriétaire du groupe de presse Lagardère Active, qui comprend notamment Le Journal du dimanche, Paris Match, Elle ou la radio Europe 1, a trouvé cette « une » trop empathique et a voulu le faire savoir, écrit Le Point, ce qui a été confirmé au Monde.Selon une source proche du dossier, Denis Olivennes, président du groupe de presse, n’aurait lui non plus pas apprécié cette couverture et l’aurait fait savoir directement au directeur du journal, Jérôme Bellay. Il a trouvé qu’elle manquait de recul et de nuance.Assemblée générale prévue vendrediLa « une » de dimanche en a également choqué certains dans la rédaction, raconte une source en interne. Pour certains, la grogne a été renforcée par le fait que Marine Le Pen a par ailleurs été l’invitée, le 11 octobre, de C Politique, une émission de France 5 produite par Jérôme Bellay. Cofondateur de France Info et LCI, ce dernier est également producteur, notamment de C dans l’air.Une assemblée générale de la société des journalistes est prévue vendredi 16 octobre.Ce n’est pas la première fois que M. Lagardère se plaint d’un contenu. En novembre 2014, alors que M. Bellay était également directeur du « JDD », il avait reproché une dérive « people » quand l’hebdomadaire avait titré sur « les femmes » de François Hollande, quelques jours après que Paris-Match, également propriété du groupe avait fait sa couverture sur Valérie Trierweiler. En 2005, celui qui s’est présenté un temps comme le « frère » de Nicolas Sarkozy avait également réagi à la « une » de Paris-Match consacrée, le 25 août, à la liaison entre Cécilia Sarkozy et le publicitaire Richard Attias. L’ancien directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Alain Genestar avait été licencié un peu plus d’un an après.Lire aussi : Selon Alain Genestar, Nicolas Sarkozy est à l'origine de son licenciementAlexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual Alors que la proposition de loi sur la lutte contre la prostitution passe en deuxième lecture au Sénat – majoritairement à droite – à partir du mercredi 14 octobre, énième étape d’un processus législatif commencé il y a deux ans, les débats se concentrent à nouveau sur la mesure phare de ce texte porté par la députée socialiste Maud Olivier (Essonne) : la pénalisation des clients de prostituées. Au risque de négliger un autre aspect de la loi, ayant trait à la situation administrative des personnes étrangères se prostituant.Mardi 13 octobre, quelques militants féministes, issus du Mouvement du Nid, d’Osez le féminisme ou encore des Effrontées, ont organisé un happening devant le Sénat pour inciter les élus à rétablir dans le texte de loi l’amende de 1 500 euros pour tout achat d’actes sexuels. Cette disposition, voulue par le gouvernement et votée par l’Assemblée nationale, est systématiquement retoquée par les sénateurs. Elle a encore été supprimée mercredi 7 octobre en commission spéciale sénatoriale, celle-ci ayant considéré « qu’une telle mesure risquait de placer les personnes prostituées dans un isolement plus grand et, par conséquent, dans des conditions plus dangereuses ». La mesure sera rediscutée en séance via des amendements.Conditionné à l’arrêt de la prostitutionMais la disposition qui a le plus fait l’objet d’amendements est autre : elle concerne la délivrance de titres de séjour aux personnes prostituées de nationalité étrangère. Comme le rappelle la Cimade, une des principales associations de défense des étrangers, dans un communiqué paru mardi 13 octobre : « Près de 90 % des personnes prostituées sont de nationalité étrangère, et parmi elles, une majorité de personnes sont dépourvues de titre de séjour. Les mesures favorisant la régularisation sont donc essentielles pour protéger les victimes de proxénétisme et de traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle. »A ce sujet, le texte voté par l’Assemblée nationale prévoit qu’« une autorisation provisoire de séjour d’une durée minimale de six mois peut être délivrée » à la personne qui, « ayant cessé l’activité de prostitution, est engagé(e) dans le parcours de sortie de la prostitution et d’insertion sociale et professionnelle ».Il s’agit donc d’une disposition conditionnée à l’arrêt de la prostitution et non automatique puisque la délivrance du titre est laissée à l’appréciation du préfet. « Cela ne va servir à rien », juge sévèrement Violaine Husson, responsable des actions pour les femmes migrantes à la Cimade. « Dans la pratique, si les personnes n’ont pas de titre de séjour, elles ne peuvent pas avoir d’hébergement, ni de suivi social ou même médical et entamer une insertion professionnelle. Ça nous paraît donc incohérent de demander la cessation d’activité de prostitution pour bénéficier de ce titre. »Appel d’airPlusieurs amendements – de la sénatrice EELV Esther Benbassa, du socialiste Jean-Pierre Godefroy et de la communiste Laurence Cohen – ont été déposés et prévoient la délivrance de plein droit d’une autorisation provisoire de séjour d’un an, non conditionnée à la cessation stricte de l’activité de prostitution. Ceux qui s’y opposent considèrent qu’ils peuvent constituer un appel d’air. « Sous prétexte de ne pas vouloir faciliter la prostitution en accordant un droit au séjour, les parlementaires proposent d’encadrer strictement l’attribution des titres de séjour, considérant que ce dispositif serait détourné par les réseaux de traite », regrette la Cimade dans son communiqué.Laurence Cohen analyse ces résistances : « On est dans un climat très tendu à l’égard des personnes condamnées à l’exil. On considère l’étranger comme quelqu’un qui resquille et les prostituées comme des délinquantes. »D’après un dispositif déjà existant, une personne prostituée peut obtenir une carte de séjour si elle coopère avec la police pour démanteler un réseau de traite, à travers le dépôt d’une plainte ou d’un témoignage. Dans les faits, les préfectures y ont peu recours : « En 2014, sur les 210 000 nouveaux titres de séjour accordés, seulement 63 ont été délivrés sur ce motif, toute situation d’exploitation confondue, rappelle la Cimade. Ce chiffre est ridiculement bas quand on sait qu’entre 20 000 et 40 000 personnes se prostituent en France, principalement des personnes en situation irrégulière. »Julia PascualJournaliste au Monde Bastien Bonnefous (Riyad (Arabie saoudite) – envoyé spécial) « Ici, c’est le nouveau monde », glisse, impressionné, Manuel Valls, lundi 12 octobre tard dans la soirée dans le hall du gigantesque palace Ritz-Carlton de Riyad. Le premier ministre s’apprête à passer une partie de sa nuit à boucler les ultimes détails des accords commerciaux entre la France et l’Arabie saoudite. Quelques heures plus tôt, il a ouvert le dîner de gala du Forum franco-saoudien qui réunit les plus grands groupes hexagonaux (Thales, Airbus, Areva, EDF, SNCF, Alstom, Veolia…) ainsi que plusieurs PME, venus faire des affaires avec le très riche régime wahhabite.Lire aussi :Paris et Riyad concluent 10 milliards d’euros de contrats et d’accordsDans son discours, M. Valls a vanté le « partenariat exceptionnel et privilégié » entre les deux pays, qui doit encore, selon lui, « être amplifié ». Il est également revenu sur les violences la semaine dernière chez Air France et les images du DRH de la compagnie aérienne molesté par des salariés révoltés par un plan de restructuration en préparation qui ont fait le tour de la planète. « Ces événements n’ont rien à voir avec la France qui se réforme », tient à assurer M. Valls aux investisseurs saoudiens.Lire aussi (abonnés) :Le conflit chez Air France déborde sur le terrain politiqueNe pas froisser le régimeEn revanche, à la tribune du forum, coorganisé par Business France et la branche internationale du Medef, le chef du gouvernement n’a pas eu un mot concernant les droits de l’homme dans le « nouveau monde » saoudien. Pas le lieu, explique en substance son entourage. La situation y est pourtant préoccupante alors qu’au cours des trois dernières décennies, plus de 2 000 exécutions ont eu lieu dans le royaume, dont 134 rien que pour l’année 2015.Ali Mohammed Al-Nimr, opposant chiite de 21 ans accusé d’avoir manifesté contre le roi, est toujours menacé d’être décapité et crucifié publiquement « jusqu’au pourrissement de ses chairs ». Le cas de ce jeune homme a choqué l’opinion publique internationale, jusqu’à François Hollande qui a demandé en septembre au régime saoudien de « renoncer à cette exécution ». Pareil pour Raïf Badaoui, ce blogueur progressiste accusé d’avoir « insulté l’islam » et condamné à dix ans de prison, dix ans d’interdiction de sortie du territoire et 1 000 coups de fouet. Sans parler de la condition des femmes saoudiennes, ni des bombardements récents de l’armée du régime au Yémen qui ont engendré un véritable carnage dans la population civile.Lire aussi :Multiplication des appels à la clémence pour Ali Al-NimrInterrogé mardi à Riyad avant son retour en France, Manuel Valls a déclaré avoir abordé avec le roi Salman la situation des droits de l’homme en Arabie saoudite. Mais le premier ministre prend soin de peser ses mots afin de ne pas froisser le régime. « Quand on a une relation de confiance, cela nous donne la possibilité d’évoquer très concrètement l’ensemble des dossiers. Nous avons abordé ces questions-là, en rappelant la position de la France contre la peine de mort », assure-t-il, ajoutant avoir appelé le roi à la « clémence » sur le cas d’Ali Mohammed Al-Nimr.« On va essayer de sauver cette vie »Côté français, on affirme que la discrétion est le meilleur gage de réussite en pareille situation. « Les droits de l’homme, on en parle, mais dans la discrétion des entretiens, on ne va pas faire des communiqués de presse », avait prévenu Matignon avant même la tournée au Moyen-Orient de Manuel Valls. « Il ne s’agit pas de faire une déclaration pour faire plaisir en France, mais de faire comprendre à ses interlocuteurs qu’il faut évoluer », explique Manuel Valls. Une prudence partagée par le ministre des affaires étrangères. « Faire de grande déclaration pour se faire applaudir dans les journaux est contre-productif », confie Laurent Fabius, qui ajoute à propos d’Ali Mohammed Al-Nimr : « C’est un combat long et difficile. On va essayer de sauver cette vie. »Pour le gouvernement, la bonne santé des relations commerciales entre la France et l’Arabie saoudite est un atout pour faire avancer le dossier des droits de l’homme. « Plus on est fort économiquement, plus on est en position de défendre nos valeurs », assure l’entourage de M. Valls.Mais pas question de sacrifier les contrats industriels sur l’autel des droits de l’homme. « On ne peut pas faire du commerce uniquement avec des Etats qui sont impeccables sur le plan humain », assume M. Fabius. Une real économie relayée par les grands industriels français présents à Riyad, selon lesquels la persistance de la peine de mort en Arabie saoudite n’est pas une circonstance suffisante pour interrompre les relations commerciales. « Dans ce cas, on ne fait plus d’affaires non plus avec les Etats-Unis et la Chine », explique le patron d’un « champion » national.Bastien Bonnefous (Riyad (Arabie saoudite) – envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Plus d’une semaine après les débordements en marge d’un comité central d’entreprise d’Air France et au lendemain de la mise en garde à vue de six salariés présumés coupables de violences, trois employés de la compagnie aérienne ont été reçus, mardi 13 octobre, par deux députés socialistes, Kheira Bouziane (Côte-d’Or) et Daniel Goldberg (Seine-Saint-Denis).Les députés PS Goldberg et Bouziane rendent compte à la presse de leur rencontre avec des salariés d'#AirFrance pic.twitter.com/ERRz2ZrACB— Helene Bekmezian (@Bekouz) October 13, 2015Parmi eux, Erika Nguyen, que l’on avait pu découvrir dans une vidéo amateur, en larmes, en train d’essayer de dialoguer avec des dirigeants de la compagnie au moment même où les violences avaient lieu à l’extérieur. Devant la presse, celle-ci a expliqué à quel point elle s’était sentie « humiliée » ce jour-là, « complètement dans l’ignorance » quant au sort qui lui était réservé, à elle et aux autres salariés. « J’étais complément paumée et face à moi, ils avaient une attitude détachée, presque légère », a-t-elle expliqué en ajoutant qu’elle ignorait alors qu’une de ses collègues la filmait. « Au début, je n’ai pas voulu que la vidéo soit rendue publique mais quand je me suis rendu compte que les hommes politiques n’arrêtaient pas de nous traiter de voyous, j’ai demandé à mon amie de la publier », a-t-elle ajouté.« Il faut que le dialogue social soit performant »A ses côtés, Daniel Goldberg n’a lui non plus pas hésité à parler de l’« humiliation » que subissent ces salariés qui n’obtiennent pas de réponses à leurs inquiétudes. « Les débordements sont l’arbre qui cache la forêt : la violence de quelques instants ne doit pas masquer la violence sociale qui existe à Air France », a par la suite ajouté son collègue Christian Paul (Nièvre) qui a rejoint la conférence de presse avec quelques-uns de ses collègues « frondeurs ». « Merci d’avoir dit cela », lui a répondu Mme Nguyen.Surtout, les députés PS ont insisté sur la « nécessité d’un dialogue social » : « Les violences sont condamnables mais, pour éviter ces violences, il faut que le dialogue social soit performant », a soutenu M. Goldberg, saluant les propos en ce sens de la ministre du travail, Myriam El Khomri. Interrogée sur le sujet, celle-ci a déclaré mardi matin que la direction d’Air France devait être « à l’écoute ». « On ne peut pas demander des efforts [aux salariés] s’ils n’ont pas tous les éléments de la stratégie ».Mais face aux accusations des salariés qui reprochent à l’Etat, actionnaire à 17 % d’Air France, de favoriser la concurrence en cédant notamment au « chantage de Ryanair », les députés n’avaient pas d’autre réponse que la nécessité de « réguler l’économie de marché », sans autre proposition concrète. De son côté, un employé d’Air France, agent de piste et délégué syndical CGT – il était intervenu pour protéger le DRH de la compagnie –, a fait part de sa colère face à la demande de nouveaux efforts aux salariés alors qu’un plan de restructuration, dit « Transform 2015 », avait déjà été engagé il y a quatre ans et était censé aboutir en 2015. Militant de gauche et soutien de François Hollande pendant la campagne de 2012, il a aussi dit sa déception quant à la politique du gouvernement, regrettant, notamment les paroles de seule fermeté du premier ministre, Manuel Valls : « Au lieu de parler de l’agression pendant 107 ans, il devrait parler de la violence faite aux salariés ».Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières Deux précautions valent mieux qu’une. Lors du dernier conseil fédéral d’Europe Ecologie-Les Verts, dimanche 11 octobre, le parlement du parti s’est penché sur la présidentielle et plus précisément sur les parrainages, précieux sésames pour qu’un candidat puisse se présenter. Pour certains partis, notamment les petits, leur collecte peut devenir un véritable parcours du combattant. Il en faut 500 et seuls les parlementaires, maires, conseillers généraux et régionaux peuvent les accorder.A l’heure où les départs s’enchaînent à EELV et où les régionales s’annoncent compliquées, certains ont décidé de passer à l’offensive. Les conseillers régionaux représentent le gros des élus du mouvement : ils étaient 265 en 2010.Lire aussi :Cécile Duflot règle ses comptes avec les dissidents d’EELV et le PSMais chacun est conscient que la performance va être compliquée à reproduire et certains craignent qu’une deuxième vague de départs n’intervienne au lendemain des régionales. C’est le cas d’Alexis Braud, un « duflotiste » qui a déposé une motion sur le sujet discutée dimanche. « Je n’ai pas déposé ce texte avec l’arrière-pensée de la candidature de Cécile, affirme-t-il. Mais tous ces départs m’affectent. Pour moi, c’est très grave. On s’apprête à faire élire des gens qui au lendemain de l’élection vont peut-être quitter le parti. Je veux éviter qu’ils ne pourrissent la présidentielle. Ça ne les engage pas juridiquement, mais ce serait un acte de forfaiture de la part du parti de ne pas leur dire ce qu’on attend d’eux, même si c’est une évidence. » « Ça n’engage pas à grand-chose »Il a donc demandé à ce que les candidats aux régionales s’engagent par écrit à apporter leur parrainage au candidat d’EELV ou soutenu par le parti. « Si nous devons conduire une campagne, celle-ci se devra d’être économe, compte tenu de la situation financière de notre mouvement, explique-t-il dans son texte. Il convient donc que le recueil des parrainages monopolise le minimum de ressources. Par ailleurs, le déroulement de cette éventuelle campagne doit permettre à la candidate ou au candidat de se concentrer sur le projet qu’il aura à présenter aux Françaises et Français sans devoir être inquiété par l’atteinte du nombre de signatures nécessaires et le soutien des elu-es d’EELV. » Lire aussi :Europe Ecologie-Les Verts : après les départs, la disette budgétaireEn conséquence, le texte demande que les candidats signent un « formulaire » dans lequel ils s’engagent notamment à « apporter dans les meilleurs délais (leur) promesse de parrainages puis le parrainage lui-même ». Une évidence qui n’en est pas une pour tout le monde : le texte n’a été adopté qu’à 68 % des exprimés.L’initiative n’a pas non plus été du goût de la secrétaire nationale du mouvement, Emmanuelle Cosse. « Elle ne souhaitait pas mélanger les deux débats : régionales et présidentielle, explique son directeur de cabinet, Jonathan Sorel. Cela apporte plus de complexité qu’autre chose, d’autant que ça n’engage pas à grand-chose. Si on n’est pas d’accord avec la stratégie choisie, il suffit de se mettre en retrait du parti comme ça arrive à chaque présidentielle. »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Nicolas Sarkozy lance un pavé dans la mare. Le président du parti Les Républicains (LR) a remis en cause, lundi 12 octobre, le nombre de bureaux de vote prévus pour la primaire à droite pour la présidentielle de 2017. « 10 000 bureaux de vote pour la primaire, ce n’est pas réaliste. Il faut revoir ça », a-t-il déclaré lors d’une réunion organisée au siège parisien du parti, à huis clos, avec les secrétaires départementaux. Avant de juger qu’il serait préférable d’en supprimer près de 2 000 pour atteindre le chiffre de 8 000 bureaux de vote. Le 7 avril, le bureau politique du parti avait pourtant validé officiellement la mise en place de 10 000 bureaux de vote sur tout le territoire.Lire aussi :La droite répartit ses bureaux de vote pour la primaire de 2016Le président de LR juge cet objectif démesuré car il part du principe qu’il faudra huit personnes par bureau pour contrôler les opérations. « Dans un souci de mobilisation, Nicolas Sarkozy a expliqué aux secrétaires départementaux qu’il serait très difficile de tenir 10 000 bureaux de vote car cela suppose d’avoir une armée de 80 000 volontaires pour les tenir », indique au Monde le directeur général de LR, Frédéric Péchenard, présent à la réunion en tant que nouveau secrétaire départemental de la fédération de Paris. Or, d’après plusieurs dirigeants du parti, il suffit de trois personnes – un président et deux assesseurs – pour tenir un bureau de vote.« Pas contestable »Cette offensive de M. Sarkozy contre la primaire suscite une levée de boucliers chez les rivaux de l’ancien chef de l’Etat, en particulier du camp Juppé. « Il y a un accord politique voté à l’unanimité du bureau politique, qui prévoit 10 000 bureaux de vote donc dans notre esprit, ce chiffre n’est pas contestable », affirme Gilles Boyer, directeur de campagne d’Alain Juppé. S’il se dit « vigilant », M. Boyer juge l’offensive de M. Sarkozy vaine. « Ce n’est pas lui qui aura à s’occuper de l’organisation de la primaire donc qu’il ne se fasse pas de mouron… », ironise ce proche du maire de Bordeaux. Même argument du côté de Bruno Le Maire. « Sarkozy peut dire ce qu’il veut, ce n’est pas lui qui organise la primaire mais une autorité indépendante qui n’appartient pas au président des Républicains ! », tranche un de ses proches.C’est en effet le comité d’organisation de la primaire – présidé par le député Thierry Solère, proche de Bruno Le Maire – qui est chargé de préciser la manière dont va se dérouler cette élection. Elle est placée sous le contrôle d’une haute autorité indépendante, présidée par la juriste Anne Levade, chargée de superviser la légalité du scrutin.Sarkozy « l’a lui-même proposé »« Je ne crois pas que Nicolas Sarkozy puisse revenir sur l’organisation de la primaire. Tout le monde a intérêt à ce qu’elle se passe dans les meilleures conditions, Alain Juppé comme Nicolas Sarkozy », a mis en garde à son tour le maire juppéiste du Havre, Edouard Philippe, mardi 13 octobre, sur LCI et Radio Classique.Primaire républicaine : "Sarkozy ne peut pas revenir sur l'organisation" pour le maire du Havre sur WAT.tv Le député de Seine-Maritime se dit « surpris » par les déclarations de M. Sarkozy « car si on a 10 000 bureaux de vote pour l’organisation de la primaire, c’est parce que le président du parti l’a lui-même proposé dans une réunion du bureau politique. » « C’est une proposition formulée par Alain Juppé, reprise par Nicolas Sarkozy, et adopté par le bureau politique », a insisté M. Philippe. Et de poursuivre : « Surtout, ce qui me surprend, c’est qu’en 2011, le PS a créé une primaire dans laquelle il y avait 8 500 bureaux de vote. Nous, on veut en installer 10 000. Je n’arrive pas à croire que notre vocation, ce serait de faire moins bien que le PS en terme d’organisation. » Un proche de Bruno Le Maire s’étonne : « M. Sarkozy se félicite régulièrement de disposer d’une armée de 200 000 militants et, pourtant, il ne serait pas capable d’en mobiliser 80 000 ? »« Un débat malsain »Les rivaux de M. Sarkozy suspectent ce dernier de ne pas vouloir se donner les moyens d’organiser un scrutin ouvert à près de 3 millions d’électeurs, comme l’avait réussi le PS en 2011. Ils craignent que l’ex-président de la République – plus populaire chez les adhérents que chez les sympathisants de droite, davantage acquis à Alain Juppé – soit tenté de réduire la participation à ce scrutin prévu les 20 et 27 novembre 2016, afin de pénaliser son principal rival. « On souhaite que la participation soit la plus large possible dans l’intérêt du vainqueur », rappelle M. Boyer.En interne, l’initiative du président du parti n’agace pas seulement ses rivaux pour la primaire. « Sarkozy ouvre un débat malsain avant les élections régionales, peste un dirigeant de LR. Il a beau répéter qu’il veut “protéger les régionales de la primaire”, c’est lui qui nuit à l’unité du parti en lançant une offensive sur la primaire ! »Le camp Sarkozy, de son côté, dénonce une polémique montée de toutes pièces. « On est dans la mauvaise foi et l’instrumentalisation la plus grotesque », s’indigne M. Péchenard, qui juge infondée les craintes des rivaux de l’ex-chef de l’Etat. « Nicolas Sarkozy ne traîne pas des pieds pour organiser la primaire », assure-t-il. La preuve ? « Il a réussi à dégager 5 millions d’euros dans le budget 2015-2016 pour financer l’organisation de la primaire », assure-t-il. Pas sûr que cela suffise à rassurer ses concurrents…Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.10.2015 à 10h30 • Mis à jour le13.10.2015 à 10h34 | Patrick Roger Si elle a constitué une première, la baisse des dotations de l’Etat, d’un montant total de 1,5 milliard d’euros en 2014, n’a eu qu’un impact limité sur les collectivités territoriales, car elle a été compensée par une augmentation sensible de la fiscalité transférée. Compte tenu de cette progression, les transferts financiers de l’Etat ont augmenté de 0,9 % en 2014 : leur montant total s’établissait à 102,94 milliards d’euros.En 2015, la baisse est plus sensible, du fait de la réduction de 3,67 milliards d’euros de la dotation de l’Etat. L’ensemble des transferts financiers représente un montant global de 101 milliards d’euros en loi de finances initiale, soit une baisse de 1,9 %. Selon le rapport annexé au projet de loi de finances publié lundi 12 octobre, ils représenteront 99,7 milliards d’euros en 2016, soit une nouvelle baisse de 1,8 %.L’année 2015 marque donc une rupture historique avec la tendance à la hausse constante des transferts de l’Etat aux collectivités territoriales. Au cours des années 2003 à 2014, ils ont augmenté en moyenne de 4,1 % par an. Hors mesures de décentralisation, le rythme de progression annuelle a été de 2,9 % sur la même période, soit une augmentation cumulée de 36,4 %. Cela est dû en grande partie au dynamisme des dégrèvements et de la fiscalité transférée, qui s’élève à 33,13 milliards d’euros dans le projet de loi de finances pour 2016.Effet de ciseauxToutefois, la situation financière d’ensemble des collectivités locales s’est dégradée depuis 2012 en raison d’un effet de ciseaux persistant entre l’évolution de leurs dépenses et celle de leurs recettes de fonctionnement. « Les dépenses de rémunération ont de nouveau été trop dynamiques, note la Cour des comptes dans son rapport sur les finances locales publié mardi 13 octobre. Si leur hausse est due, pour une partie, à l’impact de mesures nationales qui s’imposent aux collectivités locales, ces dernières conservent néanmoins une large marge de manœuvre pour mieux maîtriser l’évolution de leur masse salariale. »La Cour consacre un important chapitre de son rapport annuel à l’impact des décisions de l’Etat, de nature législative ou réglementaire, sur les collectivités territoriales. A commencer par la réforme des rythmes scolaires. Elle a été accompagnée par la mise en place d’un fonds d’amorçage destiné à compenser partiellement le coût pour les collectivités. Mais, selon une étude conjointe de l’Association des maires de France et de la Caisse nationale d’allocations familiales, le coût net par élève pour les communes varie entre 52,70 euros et 92,70 euros selon le montant du versement forfaitaire qui leur est alloué. Le coût net de la réforme est ainsi évalué entre 350 millions et 620 millions d’euros.L’impact des normes techniques nationales résulte principalement des textes relatifs à l’accessibilité des équipements publics. Le coût du décret du 4 novembre 2014 sur l’accessibilité des points d’arrêt des transports publics est estimé à 453 millions d’euros en moyenne par an entre 2015 et 2019. Celui de la nouvelle réglementation sur l’accessibilité des établissements recevant du public à 245 millions d’euros.Hausse des dépenses de personnelEntre 2013 et 2014, les dépenses de personnel des collectivités ont augmenté de 2,4 milliards d’euros, soit + 4 %. Si le gel du point d’indice de la fonction publique a limité cette hausse, la revalorisation en faveur des agents de catégories B et C a, elle, pesé pour 411,7 millions d’euros. L’extension de la garantie individuelle de pouvoir d’achat a eu un coût estimé à 79,6 millions d’euros. Au total, l’impact des décisions nationales sur les dépenses de personnel des collectivités locales peut être estimé à 1 milliard d’euros en 2014, selon la Cour.Enfin, les mesures de revalorisation du RSA décidées dans le cadre du plan pluriannuel contre la pauvreté auront un impact financier sur les dépenses sociales des départements évalué à 300 millions d’euros en 2015. « L’Etat pourrait paraître contradictoire s’il s’efforçait d’inciter les collectivités locales à infléchir l’évolution de leurs dépenses sans avoir lui-même une connaissance précise et fiable du coût budgétaire pour leur gestion de ses propres décisions », conclut la Cour.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon Ils vont manifester sous les fenêtres de Christiane Taubira, mais ce n’est ni la garde des sceaux, ni même le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qu’ils veulent voir : leur objectif, c’est un rendez-vous avec François Hollande. L’ensemble des syndicats de policiers, tous corps confondus – gardiens de la paix et gradés, officiers, commissaires – appelle au rassemblement devant le ministère de la justice, place Vendôme, mercredi 14 octobre, et devant les palais de justice dans le reste de la France.Cette mobilisation unitaire, inédite depuis 2001, pourrait réunir au-delà de 5 000 fonctionnaires à Paris. Le chiffre serait important pour une profession contrainte de manifester sans faire grève.L’ampleur attendue de ce mouvement, mais aussi surtout le lieu de la manifestation – place Vendôme – et les souvenirs qu’il ravive – en 1983, une manifestation non autorisée avait secoué le gouvernement de gauche – devaient conduire le ministre de l’intérieur à tenter, mardi, de rassurer les forces de l’ordre. M. Cazeneuve, qui a prononcé son discours annuel devant les chefs de la police et de la gendarmerie, mardi matin, s’est dit conscient des difficultés et promettre des mesures catégorielles (salaires, renforcement des équipements…). Mais n’a pas convaincu les syndicats, qui ont fait part de leur grosse déception à la sortie.#Cazeneuve Au final, pas de gde annonce pr calmer la grogne des policiers. Le ministre attend le résultat de la mobilisation de demain...— LaurentBorredon (@Laurent Borredon)require(["twitter/widgets"]);Pourquoi cette manifestation est-elle organisée et quelles sont les demandes des policiers ?Le déclencheur est la fusillade lors de laquelle un policier de la brigade anticriminalité (BAC) âgé de 36 ans a été grièvement blessé, le 5 octobre, à l’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). L’auteur des coups de feu, Wilston B., 24 ans, était un détenu en fuite qui n’avait pas réintégré la prison du Réau (Seine-et-Marne) après une permission de sortie, le 27 mai.Lire aussi :Fusillade de L’Ile-Saint-Denis : un braqueur mis en examen pour « tentative de meurtre sur un fonctionnaire de police »Comme l’explique un haut responsable policier, « le contexte est mobilisateur : le fait en lui-même est grave, il touche les BAC [brigades anticriminalité], qui sont les plus exposées, et dans le 93, l’un des départements les plus difficiles. La charge symbolique est forte. Et tout le malaise remonte à la surface, même si ça n’a aucun rapport : les moyens, la réponse pénale, etc. C’est toujours le même discours depuis des années, bien sûr. Mais cette fois-ci, il y a toute la fatigue accumulée depuis janvier ».La réponse gouvernementale à la fusillade de l’Ile-Saint-Denis n’a fait qu’aggraver l’ire des policiers. La proposition de Christiane Taubira d’imposer une escorte pour certains détenus, c’est-à-dire de créer une charge supplémentaire pour les forces de l’ordre, est rejetée en bloc.« C’est une annonce alambiquée, infaisable, à côté de la plaque. On attendait autre chose », déplore Philippe Capon (UNSA-Police). « Le gouvernement réagit de manière parcellaire, une fois de plus, alors qu’il faut un plan global », dénonce Jean-Claude Delage (Alliance-Police nationale, premier syndicat chez les gardiens de la paix).Lire aussi :Christiane Taubira veut réformer les sorties de détenusLes responsables syndicaux doivent encore préciser leurs revendications communes dans la foulée de la manifestation. « C’est un mouvement particulier, parce que né de l’émotion. Mais il ne s’agit pas de mettre la pression une fois et puis de ne plus en parler, il faut trouver un espace de négociation », ajoute Nicolas Comte, secrétaire général adjoint d’Unité-SGP-Police (deuxième chez les gardiens de la paix).Tous reconnaissent l’effort du gouvernement sur les moyens et les effectifs depuis 2012. L’accent devrait donc porter sur la demande d’une réforme pénale. « Nous voulons une procédure pénale efficace, avec une phase policière simplifiée », explique Céline Berthon, du Syndicat des commissaires.Qui appelle à la manifestation ?Si l’ensemble des syndicats appellent à des rassemblements, c’est le syndicat Unité-SGP qui est à l’origine de la manifestation, annoncée dès le jeudi 8 octobre. L’organisation, qui a perdu sa première place aux élections professionnelles de décembre 2014 au profit d’Alliance (proche de la droite), joue ici sa renaissance.Essorée par des années de crise interne, identifiée au suivisme des politiques menées par Manuel Valls puis Bernard Cazeneuve Place Beauvau, elle s’est dotée d’une nouvelle équipe de direction début septembre.Pourquoi avoir choisi d’aller manifester place Vendôme ?Le syndicat Unité-SGP assume le choix d’un lieu symbolique, mais risqué. « Nous avons prévu un gros service d’ordre », assure M. Comte. Les organisateurs assurent qu’ils seront attentifs aux tentatives d’infiltration politique ou aux slogans déplacés.En 1983, une manifestation non autorisée place Vendôme menée par des syndicats proches de la droite et de l’extrême droite avait secoué le ministère de l’intérieur. Les fonctionnaires, qui protestaient après la mort de deux des leurs dans un affrontement avec Action directe, avaient défilé au cri de « Badinter, assassin ! »Les leaders avaient été sanctionnés, le directeur de la police remplacé, mais les occupants de la Place Beauvau, Gaston Defferre et son secrétaire d’Etat, Joseph Franceschi, ne s’en étaient jamais remis politiquement.Depuis jeudi, la préfecture de police et la direction générale de la police nationale ont tenté, en vain, de convaincre les organisateurs de changer de lieu. La marge de manœuvre des autorités est inexistante. Interdire la manifestation, c’est laisser la place aux « coordinations » et autres mouvements « spontanés » organisés grâce à des chaînes de SMS ou Facebook et souvent noyautés, dans un passé récent, par des personnalités proches de l’extrême droite.Une ultime tentative de négocier une modification du parcours contre une entrevue avec Manuel Valls à Matignon a échoué : c’est bien l’Elysée qui est dans le viseur des syndicats. Une rencontre avec François Hollande avait été promise après les attentats des 7 et 9 janvier, sans suite.Pourquoi les syndicats de policiers en appellent-ils directement à M. Hollande ? Si la défiance envers la garde des sceaux n’est pas une surprise – « nous ne voulons pas la voir, de toute façon, elle n’écoute pas », tranche Patrice Ribeiro (Synergie-officiers) –, la demande est également un désaveu pour Bernard Cazeneuve. Le ministre de l’intérieur se félicitait encore, mi-septembre, dans Le Point, de son « autorité dans la maison » et du « respect de [ses] hommes ». Aujourd’hui, il semble plutôt qu’ils doutent de sa capacité à faire avancer les dossiers : « Est-ce que le ministre de l’intérieur a la main ? Pas sûr… », s’interroge M. Capon.Dernière maladresse, M. Cazeneuve a attendu le dernier moment, lundi, pour convier les secrétaires généraux des syndicats à assister à son discours annuel devant les chefs de la police et de la gendarmerie mardi matin. Une invitation tardive, et mal reçue. Au moins deux organisations, Alliance et Synergie, devraient snober le rendez-vous. « Nous ne sommes plus dans le schéma où l’on vient écouter de bonnes paroles. On veut des actes », explique M. Delage.Lors de son discours, mardi matin, le ministre devrait assurer aux forces de l’ordre qu’il est conscient de leurs difficultés… tout en leur assignant la multitude de priorités habituelles, des vols sur les exploitations agricoles à la lutte antiterroriste. Il doit également promettre des mesures catégorielles pour améliorer la fiche de paye des policiers et un renforcement des équipements des unités anticriminalité.Les mesures évoquées par le gouvernement vont-elles suffire ? A l’automne 2001, après la mort de deux policiers et plusieurs semaines de manifestations, qui avaient rassemblé jusqu’à 15 000 personnes, le gouvernement de Lionel Jospin avait dû concéder plus de 1 milliard de francs (152 millions d’euros) de coup de pouce et une révision de la loi sur la présomption d’innocence. Mais il avait provoqué une réaction en chaîne : une grogne des gendarmes, puis de pans entiers de la fonction publique.L’autorité et la crédibilité du gouvernement en avaient pris un coup, à quelques mois de la présidentielle de 2002. Les manifestations de policiers ne sont jamais de bon augure pour la gauche au pouvoir.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.10.2015 à 20h44 • Mis à jour le12.10.2015 à 21h06 Il mentait, et il le savait. En novembre 1972, en pleine campagne pour sa réélection, le président américain, Richard Nixon, défendait à la télévision l’efficacité des bombardements au Vietnam, alors même qu’il adressait à ses services une note secrète et rageuse, que dévoile le livre de Bob Woodward The Last of the President’s Men, qui sort mardi 13 octobre.Selon l’ouvrage, Richard Nixon écrivit cette note :« K. cela fait dix ans que nous contrôlons totalement le ciel du Laos et du V.Nam. Résultat : que dalle. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans la stratégie ou avec l’armée de l’air. »Or, la veille, interviewé par CBS sur l’impact des raids aériens américains au Vietnam, le même président déclarait :« Les résultats ont été très, très efficaces. »Ces documents sont publiés par le journaliste américain Bob Woodward, coauteur de la célèbre enquête sur le « Watergate », qui a écorné le président au point de le faire tomber en 1974. D’après lui :« Les bombardements ne fonctionnaient pas, mais Nixon les a défendus et les a intensifiés pour faire croître ses chances de réélection. Affirmer que bombarder était militairement efficace était un mensonge et Nixon prouve clairement ici qu’il le savait. »Le nouveau livre de Woodward est construit autour d’entretiens avec un ancien conseiller du président Nixon, Alexander Butterfield, l’un des protagonistes des révélations du scandale du Watergate et détenteur de milliers de documents confidentiels datant de la présidence de l’époque. Dont cette note, que Nixon adresse à son conseiller à la sécurité nationale, Henry Kissinger, et que le Washington Post publie sur son site. Preuve que Les Hommes du président n’ont pas fini de parler.Lire aussi :Des « Pentagon papers » aux « Frenchleaks », 40 ans de « fuites » Bastien Bonnefous (Amman, envoyé spécial) Le paysage est désertique, quasi lunaire, et la température, ici, peut monter jusqu’à 60 degrés en été. Pour des raisons de sécurité, le lieu exact du campement a été tenu secret. Sur la piste, plusieurs Mirage 2000 brillent au soleil. « C’est de l’armement avec guidage laser capable de viser des cibles très précises de l’ordre de la dizaine de mètres », explique un commandant de l’armée de l’air.Manuel Valls écoute, flanqué de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la défense, avant de s’installer aux commandes d’un des avions de chasse. Quelques heures avant de s’envoler pour l’Arabie saoudite, le chef du gouvernement s’est rendu lundi 12 octobre en milieu de journée sur une base militaire en Jordanie d’où décollent une partie des appareils français qui participent à la campagne aérienne contre l’Etat islamique en Irak depuis plus d’un an et en Syrie depuis quelques semaines.Rappel de la position françaiseL’occasion pour le premier ministre, en tournée dans le Moyen-Orient depuis samedi, de saluer les troupes françaises engagées dans la région dans le cadre de l’opération Chammal, mais aussi d’évoquer les récentes frappes aériennes contre Daech (l’acronyme arabe de l’Etat islamique, EI). Un rôle de « chef des armées bis » que Manuel Valls avait déjà endossé il y a un an au Niger et au Tchad, en rendant visite aux soldats français de l’opération Barkhane dans le Sahel, et qu’il prend de nouveau à cœur ici, en lieu et place de François Hollande.A plusieurs reprises depuis trois jours, en Egypte puis en Jordanie, M. Valls s’est en effet exprimé à propos de la guerre française en Syrie, étudiant même les cartes militaires de la région avec Abdallah II, lors de son entretien privé avec le roi jordanien, comme a tenu à le préciser l’entourage du premier ministre. A chacune de ses interventions, le chef du gouvernement a répété la position de la France, calquée sur celle du président de la République : « l’ennemi principal » de la coalition est l’Etat islamique, seule une « solution politique durable » avec « l’opposition modérée et des éléments du régime » doit permettre de sortir du bourbier syrien, mais Bachar Al-Assad « ne peut pas faire partie » de cette solution. Quant à la France, elle agit sur place de manière totalement « autonome » et surveille de près le jeu de la Russie dans la région. « Je le redis devant vous, comme l’a dit clairement le président de la République : vouloir sauver le régime de Bachar Al-Assad, s’en prendre à l’insurrection modérée, c’est se tromper de cible. Ce n’est pas une politique. C’est un retour en arrière. La France ne peut pas l’accepter », a-t-il déclaré devant les troupes françaises, à propos de la stratégie du président Vladimir Poutine.Invocation de la légitime défenseMais une information est venue gripper lundi matin la belle opération militaire du premier ministre. Dimanche 11 octobre, le Journal du dimanche a révélé la présence de « plusieurs Français », ainsi que d’autres « djihadistes francophones » parmi la centaine de combattants qui s’entraînaient dans le camp bombardé par la France dans la nuit de jeudi à vendredi, à 5 kilomètres de Rakka, dans le nord de la Syrie. Une fuite étonnante tant, jusqu’à présent, le gouvernement, à l’image de son ministre de la défense, a pris soin de donner le moins de détails possibles sur les frappes françaises en Syrie.Lire aussi :Des djihadistes français sous les frappes de ParisInterrogé dimanche dans la journée, le premier ministre indique qu’« environ 1 700 Français (sont) concernés par les filières djihadistes en Syrie et en Irak », et confirme à demi-mot l’information. « On frappe Daech en Syrie et tous ceux, quelles que soient leurs origines et leurs nationalités, qui ont décidé de frapper la France, et donc de frapper leur propre pays », déclare M. Valls, qui invoque la « légitime défense » pour prévenir « tous ceux qui rejoignent Daech (…) que demain, ils peuvent être frappés ».Un ton ferme, quasi martial, assumé par le chef du gouvernement. « Ne compliquez pas les choses », répond-il aux journalistes qui lui font remarquer que celui-ci peut sembler décalé alors qu’au même moment, le gouvernement vient de lancer une campagne de sensibilisation à destination des familles françaises dont des enfants partent en Syrie faire le djihad. Négation de tout cafouillageQuand certains médias, citant une source gouvernementale, affirment lundi matin que « six Français » auraient été tués, l’entourage du premier ministre est contraint une nouvelle fois de rectifier le tir. « Il pourrait y avoir des djihadistes français » parmi les combattants tués, reconnaît-on sans reprendre le chiffre de six qui « a été annoncé probablement par une ONG syrienne ». « A ce stade, nous ne pouvons confirmer aucun élément précis relatif à ce bombardement », renchérit dans la foulée le ministère de la défense, particulièrement agacé, selon nos informations, par les fuites gouvernementales.A son arrivée dans la paroisse latine de Marka, près d’Amman, où il doit rencontrer des réfugiés irakiens chrétiens, M. Valls marque son irritation devant ce loupé en communication. « Il n’y a aucun cafouillage. Sur ces sujets, il faut être sérieux et ne pas prendre des informations distillées ici ou là comme argent comptant, déclare-t-il. La France a décidé de frapper des cibles où se préparent des attentats contre la France. Des attentats ont déjà eu lieu, il y a eu des morts. Au nom de la légitime défense, c’est une obligation de frapper Daech et nous continuerons, quelle que soit la nationalité de ceux qui sont dans ces centres qui préparent des attentats ». « Les terroristes n’ont pas de passeport », conclut-il.Lire aussi :Les djihadistes français partis en Syrie sont-ils des combattants ou des terroristes ?Bastien Bonnefous (Amman, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent La quatrième conférence sociale qu’a ouvert, lundi 19 octobre, François Hollande, commence dans un climat tendu : si les partenaires sociaux ont réussi à trouver un accord à l’arraché sur les retraites complémentaires vendredi, les tensions nées des mobilisations du personnel d’Air France peinent à retomber. Mais au-delà de cette conjoncture, le marché français du travail continue de changer de visage du fait de la crise.1. Un chômage endémiqueEn septembre 2015, plus de 3,5 millions de personnes sont inscrites dans la seule catégorie « A », qui rassemble ceux qui n’ont pas du tout travaillé durant le mois précédent. En agrégeant ces derniers avec les catégories B (les inscrits qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois précédent) et C (activité réduite supérieure à 78 heures sur la même période), ils sont 5,4 millions. Une situation qui ne s’améliore pas, malgré les promesses de l’exécutif. #container_14452507468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452507468{ height:500px; } #container_14452507468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452507468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452507468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452507468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de chômeurs depuis 1991Pour la catégorie A et les catégories A,B et C.Source : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', 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En premier lieu des jeunes. Le taux de chômage des 15-24 ans était, en 2013, de 23,9 %, deux fois et demi supérieur au taux général. Les catégories populaires (employés, ouvriers) connaissent davantage le chômage, de même que les non-diplômés. #container_14452493453{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452493453{ height:500px; } #container_14452493453 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452493453 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452493453 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452493453 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Taux de chômage selon diverses catégories de populationEn 2013, selon l'Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if 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(el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les fins de contrats (c’est-à-dire les fins de CDD, à la différence des fins de mission qui désignent les fins d’intérims) sont – de loin – le premier motif d’inscription au chômage, devant les licenciements économiques. #container_14452570784{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452570784{ height:500px; } #container_14452570784 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452570784 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452570784 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452570784 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Motifs d'inscription à Pôle emploi depuis 1996Les fins de contrat sont et restent, de loin, le premier motif d'inscription(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452570784", 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La crise s’enkysteCorollaire d’une crise qui ne se résorbe pas, la situation des personnes hors de l’emploi tend à se fixer. Sur le graphique ci-dessous, on peut constater la hausse spectaculaire du nombre de chômeurs inscrits depuis plus de trois ans, dont la courbe rejoint désormais celle des inscrits depuis 3 à 6 mois. #container_14452557467{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452557467{ height:500px; } #container_14452557467 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452557467 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452557467 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452557467 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Chômeurs par durée d'inscription à Pôle EmploiDepuis 1996, en milliers(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = 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function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le fait d’avoir retrouvé du travail ne représente plus, depuis longtemps, la voie de sortie principale du chômage. A peine 40,3 % des sortants avaient retrouvé un emploi en mars 2015, quand 13,2 % suivaient une formation, et 20 % n’avaient pas actualisé leur situation auprès de Pôle emploi. #container_14452561510{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452561510{ height:500px; } #container_14452561510 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452561510 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452561510 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452561510 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Motifs de sortie de Pôle emploi depuis 2002Sur les quatre motif principaux, en % des sorties(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452561510", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, 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données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452554551", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, 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L’emploi se précariseSi, depuis 2012, on constate un léger mieux dans les offres collectées par Pôle emploi, avec des postes durables en hausse et des emplois temporaires et occasionnels en baisse, la tendance lourde est celle d’un travail moins stable. #container_14452549468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452549468{ height:500px; } #container_14452549468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452549468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452549468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452549468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Offres collectées par Pôle emploi depuis 1996En France métropolitaine Source : DARES(function(window){ 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population active (hors secteur public) par statut : si le CDI reste la norme (76,8 % pour 8,4 % de CDD), il s’agit là d’un effet de stock. Si l’on compare la situation de la population active globale et celle des 15-24 ans, on voit que cette forme est loin d’être la norme chez les plus jeunes. #container_14452485402{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452485402{ height:500px; } #container_14452485402 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452485402 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452485402 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452485402 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Population active par type de contratPour la population active totale et pour les 15-24 ans.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452485402", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Non-salariés","Intérimaires"," Apprentis"," Contrats à durée déterminée"," Contrats à durée indéterminée"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Ensemble", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 11.2 ], [ "", 2 ], [ "", 1.6 ], [ "", 8.4 ], [ "", 76.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "15-24 ans", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2.5 ], [ "", 5.9 ], [ "", 18.1 ], [ "", 28.3 ], [ "", 45.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}La part de CDD dans les embauches a par ailleurs atteint un record en 2015, avec plus de 85 % des recrutements qui se font sous cette forme.Lire aussi :Travail : changer les règles du jeu #container_14452619750{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452619750{ height:500px; } #container_14452619750 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452619750 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452619750 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452619750 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des CDD dans les embauches en FranceEvolution depuis 2007, tous établissements(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452619750", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%d/%m/%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part des CDD dans les embauches", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1167692400000, 70.8 ], [ 1175464800000, 71 ], [ 1183327200000, 71.5 ], [ 1191276000000, 70.9 ], [ 1199228400000, 70.1 ], [ 1207087200000, 71.4 ], [ 1214949600000, 71.5 ], [ 1222898400000, 72.9 ], [ 1230850800000, 75.3 ], [ 1238623200000, 76.9 ], [ 1246485600000, 77.3 ], [ 1254434400000, 77.3 ], [ 1262386800000, 76.5 ], [ 1270159200000, 76.5 ], [ 1278021600000, 77.1 ], [ 1285970400000, 76.2 ], [ 1293922800000, 77.7 ], [ 1301695200000, 77.4 ], [ 1309557600000, 78.3 ], [ 1317506400000, 79.3 ], [ 1325458800000, 80 ], [ 1333317600000, 80.7 ], [ 1341180000000, 81.8 ], [ 1349128800000, 82.3 ], [ 1357081200000, 83.1 ], [ 1364853600000, 83.4 ], [ 1372716000000, 83.6 ], [ 1380664800000, 84 ], [ 1388617200000, 84.4 ], [ 1396389600000, 84.8 ], [ 1404252000000, 84.2 ], [ 1412200800000, 85.9 ], [ 1420153200000, 85.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 4. Des comptes sociaux dans le rougeConséquence du chômage endémique : les comptes sociaux demeurent dans le rouge, notamment ceux de l’assurance maladie, qui creuse son déficit chaque année depuis 2009. #container_14452581973{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452581973{ height:500px; } #container_14452581973 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452581973 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452581973 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452581973 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Recettes et dépenses de l'assurance chômageDepuis 2009Source : UNEDIC, comptes annuels(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le chômage de masse pèse également sur les comptes sociaux en général, puisque moins de travailleurs signifie moins de cotisations sociales pour alimenter le régime. Si celui-ci a subi nombre de réformes, notamment concernant les retraites, et si sa situation s’améliore lentement depuis 2010, il reste mal en point. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général (RG) de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du Fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430863468", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliards d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Solde RG+FSV", "color": "#0386c3", "data": [ [ 978390000000, 1 ], [ 1009926000000, -4.8 ], [ 1041462000000, -11.2 ], [ 1072998000000, -12.5 ], [ 1104620400000, -13.6 ], [ 1136156400000, -10.1 ], [ 1167692400000, -9.3 ], [ 1199228400000, -9.3 ], [ 1230850800000, -23.7 ], [ 1262386800000, -27.3 ], [ 1293922800000, -20.9 ], [ 1325458800000, -17.5 ], [ 1357081200000, -15.4 ], [ 1388617200000, -13.2 ], [ 1420153200000, -12.8 ], [ 1451689200000, -9.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano Les régions françaises devraient connaître, en décembre, un grand bouleversement, avec la bascule très probable d’une grande majorité d’entre elles de la gauche vers la droite – voire l’extrême-droite.Les prochaines élections régionales, les 6 et 13 décembre, devraient marquer le second recul de la gauche dans l’histoire des conseils régionaux, créés au début des années 1970. Depuis l’élection des conseillers régionaux au suffrage universel, en 1986, la gauche n’a jamais cessé de progresser dans ces enceintes, jusqu’au dernier scrutin, en 2010, où elle est passée de 24 à 22 présidences de région (dont 21 pour le seul Parti socialiste). #container_14452546590{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14452546590{ height:550px; } #container_14452546590 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14452546590 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14452546590 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14452546590 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les présidences de régions depuis 1974(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14452546590", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, 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tour » des élections régionales, c’est-à-dire au cours d’un scrutin organisé entre les nouveaux conseillers régionaux, la semaine suivant le second tour. Le président est généralement issu du groupe d’élus le plus nombreux, mais il peut y avoir des exceptions.En effet, deux groupes concurrents peuvent conclure une alliance pour porter à la présidence l’un des leurs. C’est ce qu’il s’est passé en 1998, quand cinq présidents centristes issus de l’UDF furent élus avec les voix des conseillers régionaux du Front national. Où ce qui devrait arriver en Centre-Val-de-Loire cette année, car l’Union des démocrates et indépendants (UDI) Philippe Vigier a déjà négocié la présidence de région en cas de victoire, même si les élus UDI sont moins nombreux que leurs alliés Les Républicains (LR).Ne pas présider une région ne signifie pas pour autant être exclu de sa gestion. Depuis de nombreuses années, les communistes et les écologistes sont en effet associés au PS dans la gestion de plusieurs régions de « gauche plurielle », où ils occupent des postes de vice-présidents et votent avec les socialistes.Si les alternances régionales suivent en partie les changements de majorité politique au niveau national, l’étude du temps long permet de mettre en évidence l’ancrage politique de certaines régions au-delà de ces mouvements de balancier.Source : Les Décodeurs.Ainsi peut-on constater que seules deux régions françaises n’ont jamais connu que des présidents de gauche : le Limousin (socialiste sans discontinuer depuis 1974) et le Nord-Pas-de-Calais (qui a connu une parenthèse écologiste de 1992 à 1998 au milieu d’une longue histoire socialiste).L’Alsace est, au contraire, la seule région qui n’ait jamais connu de président de gauche.Le récent redécoupage des régions pourrait avoir des effets divers dans la continuité ou la rupture de ces tendances. Composé de trois régions ancrées à gauche depuis plusieurs années, la nouvelle région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes est l’un des rares bastions que le PS peut encore espérer conserver.A l’inverse, l’association du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie pourrait permettre au Front national de conquérir la première région de son histoire – l’éphémère présidence de la Franche-Comté, en 1998, par le frontiste Pierre Milloz, désigné au bénéfice de l’âge, était le résultat de la démission du président UDF de l’époque, Jean-François Humbert.La victoire qui semble se dessiner en Ile-de-France pour la droite, avec Valérie Pécresse, à l’issue de vingt-sept ans de règne socialiste, ne devrait toutefois rien à la réforme des régions, puisque la région capitale reste inchangée.Dernier changement à attendre du scrutin de décembre : le retour possible de présidents de région centristes, absents des hémicycles depuis 2004. Aux termes d’un accord avec Les Républicains, l’UDI a en effet obtenu la tête de liste pour la droite en Normandie (Hervé Morin), en Bourgogne-Franche Comté (François Sauvadet) et en Centre-Val de Loire (Philippe Vigier).Lire aussi :Régionales 2015 : ce que disent les sondages à deux mois du premier tour Comment marchaient les conseils régionaux avant 1986 ?Les conseils régionaux créés par la loi du 5 juillet 1972 n’étaient pas les assemblées que nous connaissons aujourd’hui. Ils étaient composés des parlementaires de la région, de représentants des conseils généraux, des grandes communes et des communautés urbaines, comme le rappelle l’Association des régions de France. Lesquels élisaient en leur sein un président.C’est la loi de décentralisation de Gaston Defferre, en 1982, qui va instaurer le suffrage universel, et donner lieu aux premières élections régionales, en 1986. Autrefois élus pour six ans, les conseillers régionaux siègent normalement pour cinq ans depuis la réforme de 2003.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.10.2015 à 14h38 • Mis à jour le19.10.2015 à 16h32 | Aurélie Collas La gauche va-t-elle tenir ses engagements en matière de mixité sociale dans les établissements scolaires ? Depuis le début du quinquennat, la mixité est affichée comme l’une des priorités gouvernementales. Après les attentats de janvier, cet engagement a été réaffirmé plus vigoureusement encore, afin, selon les mots du premier ministre, Manuel Valls, de lutter contre « l’apartheid territorial, social, ethnique » à l’œuvre dans les quartiers populaires.Au ministère de l’éducation nationale, il s’agit donc de montrer que les choses avancent. Début novembre, la ministre, Najat Vallaud-Belkacem, doit faire un point sur les premières mesures concrètes visant à lutter contre la ségrégation scolaire, comme le révèle Libération dans son édition du lundi 19 octobre. L’une d’entre elles consistera à redéfinir les secteurs de recrutement des collèges. Elle sera expérimentée dans un certain nombre de départements volontaires la rentrée 2016.Lire aussi : A l’école, le hasard ne crée jamais de mixitéLire aussi :Quand la ségrégation scolaire est aussi sociale et ethniqueUn sujet impopulaire par natureSur le papier, cette mesure existe déjà. Elle est inscrite dans la loi de refondation de l’école de 2013 ; elle fait l’objet d’un décret et d’une circulaire. Pourtant, aucun élu ne s’en était jusqu’alors emparé. Il faut dire que le sujet est politiquement sensible, impopulaire par nature. Quiconque ose s’y aventurer prend le risque de susciter l’opposition des parents et de se mettre à dos une partie de l’électorat.« L’idée est d’avoir des collèges avec la même proportion d’élèves issus de milieux favorisés et défavorisés »De quoi s’agit-il précisément ? Aujourd’hui, les élèves sont affectés dans les collèges selon leur secteur d’habitation. A un collège est rattaché un secteur. Des dérogations sont possibles, mais dans la limite des places disponibles, et moins de 10 % des demandes obtiennent satisfaction.L’idée est d’inciter les conseils départementaux – chargés de tracer les contours de la sectorisation – à élargir les secteurs à deux collèges, voire plus. Le ministère considère qu’un secteur élargi a toutes les chances d’être plus mixte socialement, puisqu’englobant des quartiers aux caractéristiques sociales variées (pavillonnaire, habitat social, centre-ville, etc.).Prudence des élusEnsuite, c’est à l’Etat d’affecter les élèves dans tel ou tel collège du secteur en tenant compte de leurs origines sociales. « L’idée est d’avoir des collèges avec globalement les mêmes proportions d’élèves issus de milieux favorisés et défavorisés », explique la sénatrice (PS) de Gironde Françoise Cartron, qui avait proposé cette mesure dès 2012 dans un rapport. « Les parents fuient les collèges ghettos. Si les collèges d’un même secteur ont le même indice social, les parents n’auront plus raison de fuir. »Mais l’Etat a beau leur promettre un accompagnement, mettre sur pied un comité scientifique pour les aider, rien ne dit que les élus vont oser s’aventurer sur ce terrain glissant. D’ailleurs, seule une « petite dizaine de départements », selon Libération – sur 101 – seraient prêts à s’engager pour la rentrée 2016. On aurait pu s’attendre à davantage, alors que les élections départementales sont désormais passées.Reste que si leur affectation ne leur plaît pas, les parents auront toujours la possibilité de déserter le public et de mettre leurs enfants dans le collège privé du quartier.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.10.2015 à 12h51 | Gilles Rof (Marseille - correspondance) L’accouchement est ardu. Et la métropole Aix-Marseille-Provence, qu’une large majorité des maires du territoire ne désirait pas, en affiche les stigmates. Dès le 1er janvier 2016, elle deviendra la plus vaste entité métropolitaine de France en fusionnant six établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). 1,8 million d’habitants sur 92 communes, dont la principale des Bouches-du-Rhône, Marseille.Les 240 conseillers métropolitains – tous issus des élections municipales de mars 2014 – désigneront leur président le 9 novembre, fonction promise au maire Les Républicains de Marseille, Jean-Claude Gaudin, officiellement candidat. En 2016, la métropole votera son Pacte financier et fiscal qui définira ses choix budgétaires, puis installera sa Conférence des maires. Un organe consultatif imaginé pour que toutes les communes, jusqu’aux plus petites, se fassent entendre. Voilà pour le cadre, fixé par les lois de réforme territoriale Maptam (modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles) et NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République), de janvier 2014 et août 2015.« La métropole proposée aujourd’hui par les textes est marquée par la dissension qui s’exprime depuis toujours entre l’espace marseillais et celui situé hors Marseille », analyse Norbert Nourian, délégué général du Centre d’études économiques, politiques et sociales (Cepos).Transfert de compétences progressif« La loi NOTRe a assoupli la position de l’Etat, confirme la sénatrice UDI Sophie Joissains. Nous avons obtenu un transfert de compétences progressif jusqu’en 2020 et une métropole un peu moins centralisatrice. Mais nous sommes encore loin du compte. » Fille de l’opposante numéro 1 au projet, l’éruptive maire d’Aix-en-Provence, Maryse Joissains (LR), l’élue centriste a beaucoup ferraillé avec le gouvernement. L’impact de sa résistance et de celle des autres élus locaux se fait sentir dans la structure même de la métropole.Si Aix-Marseille-Provence sera la seule collectivité détentrice d’une responsabilité juridique, la loi crée en son sein six « conseils de territoire » calqués sur les anciens EPCI d’Aix, Marseille, Salon-de-Provence, Martigues, Istres et Aubagne. « Ces conseils de territoire n’étaient pas l’idée de départ de l’Etat, convient Norbert Nourian, mais cela ne veut pas dire que cela ne fonctionnera pas mieux ainsi. »« Avec ses 3 148 km2 contre 819 pour le Grand Paris, Aix-Marseille-Provence est une métropole qui a plusieurs centres. Il fallait mettre en place une organisation spécifique », pose le préfet Laurent Théry, pilote de la Mission interministérielle pour le projet métropolitain. Les conseils de territoire ne sont pas autonomes, n’ont pas de fiscalité propre, mais ils se verront confier « automatiquement jusqu’au 31 décembre 2019 », la majorité des compétences des anciens EPCI, à l’exception, dit la loi, des « opérations d’aménagement d’intérêt métropolitain ».« M. Gaudin semble partisan de leur laisser une certaine indépendance, jauge le député PC Gaby Charroux, mais pour moi, c’est une concession provisoire. » Le maire de Martigues, troisième ville de la métropole, qui peste contre une « réforme d’inspiration libérale », doute de la pérennité de ces conseils de territoire après 2020. « Les compétences seront chez nous, mais le budget sera décidé à la métropole », s’inquiète de son côté Sophie Joissains, qui ne veut pas voir le pays d’Aix assujetti aux votes des 108 élus marseillais sur 240. Comme la maire d’Aix, la sénatrice a demandé au maire de Marseille que le pacte financier soit discuté en amont de l’élection du président. Un des motifs de la guerre à laquelle se livrent toujours les deux principales villes de la métropole.463 conseillers de territoire au lieu de 240La réforme promettait une baisse du nombre d’élus. Là encore, l’opposition locale a changé la donne. Au 1er janvier 2020, Aix-Marseille-Provence ne devrait compter que 240 conseillers métropolitains au lieu des 424 élus communautaires actuels. Mais pendant quatre ans, le dispositif impose une hausse. « La principale préoccupation était de réduire le mille-feuilles administratif. Là, nous sommes exactement à l’inverse de l’intention annoncée », s’indigne Gaby Charroux. La loi NOTRe transforme en effet tous les élus communautaires actuels en conseillers de territoire. « Pour ne pas créer d’inégalités pour ces personnes élues en 2014 par le suffrage universel », justifie le préfet Théry.Jean-Claude Gaudin a de son côté, obtenu que Marseille désigne 39 conseillers supplémentaires, pour des raisons de représentativité. Jusqu’en 2020, ce sont donc 463 conseillers de territoire qui siégeront, dont 240 seront aussi conseillers métropolitains. Une hausse de près de 10 %, qui devrait se doubler d’une inflation de l’enveloppe globale des indemnités, impossible, pour l’instant, à calculer. Dans les conseils de territoire, la métropole peut maintenir les indemnités des élus, vice-présidents et présidents à leur niveau antérieur. « Je ne vois pas comment on ne le ferait pas puisque ces élus gardent leur mandat » glisse la sénatrice Sophie Joissains.« Ces quelques mois où devra être installée la gouvernance de la nouvelle métropole seront décisifs, prédit le politologue Norbert Nourian. Son avenir et son image auprès de la population dépendront des relations de coopération et de coordination politiques qui vont se mettre en place. »Parmi les sujets immédiats, outre le très attendu dossier transports, la métropole devra plancher sur l’harmonisation de sa fiscalité et celle du statut de ses 7 500 fonctionnaires. Pour la première, la loi donne douze ans. Pour la seconde, le problème sera urgent. Mardi 13 octobre, Force Ouvrière a déjà fait défiler ses troupes à Marseille contre le « rouleau compresseur de la métropole qui veut aplanir les acquis sociaux ».Gilles Rof (Marseille - correspondance)Journaliste au Monde Collectif La conférence sociale doit discuter de la mise en œuvre d’un compte personnel d’activité (CPA) prévue au 1er janvier 2017, présenté comme un outil de sécurisation des parcours professionnels. La présentation habituelle de la logique de la sécurisation des parcours consiste à dire que dans un contexte marqué par une discontinuité grandissante des parcours, les droits ne doivent plus être attachés au poste de travail, mais à la personne. Comme nous l’avons développé dans une note pour France Stratégie, nous partageons l’objectif mais contestons l’effectivité de l’attachement à la personne dans les scenarii proposés.Le support des droits des personnes n’est certes plus le poste de travail mais il reste le parcours sur le marché du travail. Si la nuance est de taille, les droits sociaux demeurent dans les deux cas dépendants de la situation présente ou passée des personnes par rapport à l’emploi. En somme, le support des droits n’est plus un emploi, mais des emplois, ce qui est loin de modifier en profondeur les implications sur la nature des droits sociaux. Prenons le cas du futur compte personnel d’activité (CPA). Il doit permettre de rassembler en un seul compte un certain nombre de comptes sociaux existants (compte personnel de formation, compte pénibilité, droits rechargeables à l’assurance-chômage, etc.).Si cela permet effectivement de faciliter les transitions professionnelles en faisant du parcours d’emplois plutôt que d’un poste le support des droits, le CPA continue de lier les droits des personnes à leurs emplois passés ou présents. De ce point de vue, le modèle du compte par points des droits sociaux n’est pas neutre. Cette logique contributive reproduit nécessairement les inégalités face à l’emploi, à tel point que ses promoteurs en viennent à imaginer des systèmes de discrimination positive pour que ceux qui ont le plus besoin de sécurisation n’en soient pas exclus.Ne pas prêter qu’aux richesS’il ne fallait que corriger cette logique selon laquelle « on ne prête qu’aux riches », on pourrait peut- être se contenter de correctifs. Mais la dépendance des droits au passage par l’emploi, et donc à la subordination aux employeurs et à leurs relais, parait aussi en deçà des objectifs affichés de liberté des travailleurs à construire leurs parcours de vie et a fortiori de reconnaissance des temps hors- emploi que le CPA serait censé permettre (bénévolat, temps familiaux, congé sabbatique, etc.).Tant que l’ouverture des droits sera conçue sur le modèle de l’épargne, l’emploi restera l’origine mais aussi l’objectif du droit. Et ce dernier restera soumis à la subordination aux employeurs, relayés par les intermédiaires du marché du travail et les représentants patronaux dans les instances de gestion des dispositifs de sécurisation des parcours professionnels. Dans ce cadre, difficile d’imaginer que les usages du CPA autres que ceux visant à répondre aux besoins des employeurs (amélioration de l’employabilité par la formation, reconversion, etc.) puissent être mobilisés sans conséquence sur les carrières des personnes.Il n’est qu’à voir les effets des congés parentaux ou même simplement du congé maternité sur les carrières professionnelles et la rémunération des personnes pour savoir qu’il ne suffit pas de créer de nouveaux droits pour qu’ils soient effectifs et pleinement émancipateurs. Il ne s’agit pas pour nous de défendre un retour de l’attachement des droits au poste de travail. Nous plaidons au contraire pour une véritable attribution des droits à la personne, qui soit fonction de sa situation et non d’un capital de droits constitué par ses passages par l’emploi.Nous pouvons pour cela nous appuyer sur l’expérience de la Sécurité sociale dont nous fêtons le 70e anniversaire. Ce que fait la « Sécu » en 1945 c’est précisément attribuer des droits sociaux à la personne déconnectés de l’emploi, ce que les réformes remettent en cause en liant toujours plus cotisations passées et niveau de prestation. À rebours de cette logique contributive, c’est la situation des personnes (âge, maladie, enfants, etc.) qui dans la « Sécu », ouvre droit à un salaire de remplacement, à une prestation forfaitaire ou un remboursement.Tirons une leçon de cette histoire et étendons ses réussites : la condition pour offrir un droit à la carrière véritablement attaché à la personne c’est, à l’inverse du CPA, de déconnecter les droits sociaux de l’emploi. La version la plus aboutie d’un tel projet serait l’attribution d’un salaire à vie comme un droit civique. Mais il est possible d’imaginer des modalités intermédiaires : attribution d’un nombre de jours de formation par an sur le modèle des congés payés ; bilan sur les besoins en formation avec un tiers indépendant (dans le cadre d’un service public de l’emploi renouvelé dans ses missions) ; salaire étudiant pendant la durée des études en remplacement des aides et bourses existantes, etc. - qui au lieu de nous soumettre aux exigences des employeurs, permettraient de nous en émanciper.Aurélien Casta, Maël Dif-Pradalier, Bernard Friot, Jean-Pascal Higelé, Claire Vivés chercheurs, membres de l’Institut Européen du SalariatCollectif 19.10.2015 à 11h01 • Mis à jour le19.10.2015 à 11h30 François Hurel, fondateur de l’Union des AutoentrepreneursAvant la conférence sociale du 19 octobre, think tanks et politiques se sont fait entendre sur la nécessité de réformer notre droit du travail. Mais, depuis peu, d’autre voix ouvrent le débat sur une question plus fondamentale encore : celle de la refondation de notre relation à l’activité. Car celle-ci ne se trouve pas limitée au salariat, seul statut couvert par le droit du travail. Elle est bien plus large puisqu’elle recouvre aujourd’hui le vaste champ du travail indépendant. À côté de nombreuses interrogations voire d’une certaine forme de délitement du travail salarié, aggravée par le chômage et la précarisation de certains statuts, le travail indépendant, fondé sur le risque économique et non plus sur la relation de subordination hiérarchique, connaît aujourd’hui une véritable vigueur, comme en témoignent le développement des auto entrepreneurs et les bons chiffres de la création d’activités.Ces formes de travail nouvellement alternatives au salariat appellent à reposer les bases du « travailler ensemble », alors que le salariat a accumulé les complexités et les lourdeurs pendant des décennies, au point de se voir parfois accusé de freiner le développement des entreprises et que notre droit du travail, de protecteur, est devenu aujourd’hui illisible et parfois anxiogène. Que proposons-nous pour accompagner ce développement ? Non pas de réformer le code du travail pour l’adapter au travail indépendant, mais plutôt de réfléchir à un nouveau droit de l’activité. Ce droit aura tout d’abord vocation à assurer l’égalité entre le statut de salarié et celui d’indépendant. Car cette égalité est loin d’être de mise, entre un CDI surprotecteur et un statut d’indépendant qui, en plus de supporter le risque économique, n’offre pas de garanties sociales équivalentes au salariat.Le CDI n’est pas la seule planche de salutLe discriminant est trop important et les Français continuent à courir après le CDI, qui fait encore figure de seule planche de salut. Alors que la crise économique leur a pourtant montré que sécurité du contrat ne signifiait pas sécurité de l’activité économique, le salariat -le CDI en tête reste à leurs yeux le seul contrat à leur garantir un avenir. Aujourd’hui, les Français n’ont pas un choix équitable entre ces deux statuts, faute d’une protection sociale équivalente. De ses trois piliers que sont l’assurance maladie, la retraite et le chômage, deux sont encore à construire dans le statut d’indépendant.La retraite tout d’abord, pour laquelle il faut reprendre le travail sur le taux de cotisation et le périmètre pour offrir aux indépendants une retraite de même ordre que celle des salariés. Le risque de perte subite d’activité surtout, contre lequel l’indépendant ne dispose aujourd’hui d’aucune couverture si ce n’est par l’assurance volontaire individuelle. Il est donc urgent de protéger le travailleur indépendant contre la « perte d’emploi » pour lui assurer un droit de l’activité équivalent au salarié, ce qui suppose que son donneur d’ordre c’est-à-dire son client employeur accepte de contribuer à ce risque. Aux côtés de l’assurance chômage prise en charge par l’entreprise et son salarié, j’appelle de mes vœux une véritable réflexion en faveur de la création d’un droit à l’indemnité en cas de perte subite d’activité financé paritairement par les donneurs d’ordre et par les travailleurs indépendants et fiscalement déductible.Proposer une vraie équité permettra de donner aux deux statuts une même attractivité, d’éviter les débats sur la subordination et les risques de requalification du travail indépendant en salariat qui paralysent aujourd’hui nombre d’initiatives d’auto entrepreneurs. Nous devons urgemment construire un droit de l’activité qui considère sur un pied d’égalité actifs salariés et actifs indépendants comme nous devons aussi réfléchir aux possibilités nouvelles d’association des indépendants en réseaux ou en coopératives professionnelles pour faire croître leurs initiatives. Ne bridons pas le formidable appel d’air et le formidable espoir placé dans ces nouvelles formes de travail qui se créent tous les jours en France grâce à l’innovation et à l’initiative individuelle. C’est à ce prix que notre chômage de masse, aujourd’hui structurel, pourra être efficacement combattu. Collectif CollectifJusqu’à la publication du rapport de France Stratégie, le compte personnel d’activité ne restait qu’un nouvel avatar d’une idée jamais aboutie d’évolution de notre société. Aujourd’hui, nous savons qu’il peut avoir une portée considérable en créant une nouvelle génération de droits sociaux face au chômage de masse et aux parcours professionnels discontinus qui ne protègent plus de la pauvreté.Plus de 5 millions de personnes sont privées d’emploi, plus de 14 % des travailleurs sont en contrat précaire – un phénomène croissant puisque 86 % des nouveaux contrats signés en 2014 étaient des CDD, d’une durée très souvent inférieure à un mois – et près de 20 % travaillent à temps partiel. 150 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans qualification alors qu’un actif sans diplôme sur deux est au chômage. Lier les droits sociaux à l’exercice d’un emploi à temps plein revient dès lors, malgré l’accès aux minima sociaux, à priver toutes ces personnes des droits dont elles ont besoin pour sortir de la précarité.Associations de solidarité, nous savons que les minima sociaux, dont nous rappelons que les montants sont trop faibles, permettent rarement de conserver son logement, de se soigner ou d’éduquer ses enfants. Quant à la formation, elle est aussi capitale pour ces personnes qu’inaccessible, faute de financements fléchés, de lisibilité et de pédagogie adaptée. Nous le savons : la perte d’emploi et la précarité de l’emploi font courir un risque d’exclusion. Les personnes à faible revenu connaissent elles-mêmes la peur du déclassement et de l’exclusion. En créant une nouvelle forme de sécurité sociale professionnelle, l’Etat et les partenaires sociaux ont une occasion unique de dédramatiser le changement d’emploi, redonner espoir aux précaires et lutter contre le sentiment de déclassement des classes moyennes.Compte personnel d’activitéLa Conférence Sociale doit permettre d’abonder, dès 2016, le compte personnel d’activité pour doter les plus fragiles des droits à la formation et à l’accompagnement qu’ils ne peuvent acquérir par leur travail. L’abondement du compte personnel de formation de 100 heures par demandeur d’emploi du plan Nouvelles solutions contre le chômage de longue durée doit être doublé pour les jeunes sans qualification, les chômeurs de longue durée et les personnes en parcours d’insertion. Le compte personnel d’activité doit aussi donner des droits aux personnes pour réduire leurs freins à l’emploi comme leur mobilité, ou la garde de leurs enfants.À terme, nous demandons la création d’un véritable droit à l’éducation/formation tout au long de la vie, avec un capital initial de 20 années couvrant la scolarité obligatoire et un socle d’études ou de formation continue pour répondre à la situation des 2 millions de jeunes sans travail ni qualification. Organisons également l’accompagnement pour permettre à tous d’accéder réellement à ce compte. Rien ne serait pire qu’un dispositif que l’on ne saurait pas utiliser. N’en doutons pas : la complexité de nos systèmes de protection sociale et de formation rend ce risque bien réel.Construisons donc avec les personnes en situation de précarité un outil complet mais simple et élaborons avec elles une offre de conseil à l’utilisation du compte avec le service public et les associations de solidarité, d’insertion et de défense des chômeurs. Répondre à ces objectifs, et à d’autres permettant la valorisation du temps familial et associatif, éviter les pièges que pointe le rapport demanderont du temps et des moyens considérables. Car il s’agit de donner à chacun la possibilité de réaliser ses projets professionnels et personnels sans risquer de tomber dans la précarité. Cette idée peut redonner de la confiance et de l’espoir à notre société ; il ne faut pas reculer. L’Etat et les partenaires sociaux doivent s’engager lors de la Conférence Sociale pour un compte personnel d’activité ambitieux et courageux.Les 2 millions de personnes très éloignées de l’emploi ne peuvent cependant pas attendre la fin de ce chantier et rester plus longtemps en marge d’un marché du travail toujours plus dual. Outre la réorientation des crédits de la formation et des moyens d’accompagnement en faveur des plus précaires que nous demandons dès 2016, des emplois aidés, des postes d’insertion par l’activité économique ou des contrats d’alternance supplémentaires doivent être créés rapidement. Ces engagements sont essentiels pour les personnes et participeront, à travers la mise en œuvre progressive du compte personnel d’activité, à la refondation nécessaire de notre protection sociale.Louis Gallois, président de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) ; Thierry Kuhn, président d’Emmaüs ; France Pierre Langlade, président de Coorace ; François Soulage, président du Collectif ALERTE ; Véronique Fayet, présidente du Secours Catholique ; Chantale Gauthier, présidente du Mouvement national des chômeurs et précairesCollectif 19.10.2015 à 06h44 • Mis à jour le19.10.2015 à 07h29 La grande « conférence sociale pour l’emploi » instaurée par François Hollande réunissant gouvernement, patronat et syndicats, se tient lundi 19 octobre dans un contexte peu amène, avec le boycott de la CGT, le conflit à Air France et des interrogations sur l’état du dialogue social en France.Juste avant de rencontrer les partenaires sociaux à huis clos, le président devait s’exprimer sur RTL pendant une heure à partir de 7 h 30. Il interviendra en fin de matinée devant l’ensemble des participants réunis au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Nonobstant l’intitulé de la rencontre, la quatrième du genre, l’emploi ne figure pas au menu, malgré un chômage record. Pas plus que le Code du travail, sujet sensible évité à quelques mois de la présentation d’un projet de loi de réforme.Lire aussi :Avant la conférence sociale, les syndicats pointés du doigtLa CGT, premier syndicat français, a créé la surprise en annonçant qu’elle ne viendrait pas. Son secrétaire général, Philippe Martinez, a fustigé dans le Journal du dimanche une « grand-messe d’experts patronaux » destinée « uniquement » à servir « la communication » du gouvernement. Taclant au passage le président de la République qui est, selon lui, « dans la continuité de son prédécesseur [Nicolas Sarkozy] sur le plan social ». La centrale dénonce également l’attitude du premier ministre, qui « s’entête à ignorer les salariés » dans le conflit à Air France.Lire l'entretien :Philippe Martinez : « Le syndicalisme est par essence réformiste »La CGT encourage « ceux qui ne croient plus aux syndicats »En réaction, Manuel Valls a estimé que « quand on ne participe pas à la conférence sociale, quand on ne serre pas la main du président de la République, on fait croire que le dialogue social est mort », en allusion au syndicaliste CGT de STX qui a refusé de serrer la main de François Hollande la semaine dernière. Dans Le Parisien de lundi, la ministre du travail, Myriam El Khomry, déplore « qu’avec cette attitude, la CGT [fasse] le jeu de ceux qui ne croient plus aux syndicats dans notre pays ». Pour le gouvernement, l’accord sur l’avenir des retraites complémentaires, vendredi, est arrivé à point nommé. Cet accord entre le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) « apporte la preuve de la capacité du dialogue social dans notre pays », s’est réjoui Manuel Valls. Solidaires sera aussi absent « en raison du lynchage des salariés d’Air France » et du passage en force du gouvernement sur la rémunération des fonctionnaires, fin septembre. En juillet 2014, la troisième conférence avait été plombée par l’absence de la CGT, FO, la FSU et Solidaires.Après l’intervention de François Hollande, se tiendront trois tables rondes thématiques plutôt consensuelles, dont l’une sur la création du compte personnel d’activité (CPA). Ce dernier, considéré par François Hollande comme la grande réforme de son quinquennat, doit faire l’objet d’une loi au premier semestre 2016. Il prévoit de rattacher tous les droits sociaux (formation, pénibilité, assurance chômage) à la personne et non plus au contrat de travail. Les syndicats y sont globalement favorables, quand la CGPME agite le risque d’une « usine à gaz » et le Medef exige un dispositif « neutre » en terme de coût.Lire aussi :Hollande entend défendre un modèle social « du XXIe siècle » Nicolas Chapuis Opération satisfaction. Jean-Christophe Cambadélis affiche la mine des jours heureux au moment d’annoncer le résultat de son référendum. 251 327 personnes ont voté dont 135 027 directement dans les urnes et 116 300 par internet. « C’est un succès, c’est le top, pas le flop ! » s’enflamme le premier secrétaire du Parti socialiste. Et peu importe que des triches aient émaillé le vote tout le week-end, jetant une ombre sur la sincérité du chiffre annoncé. Peu importe également que le nombre de votants soit inférieur à la première estimation annoncée il y a un mois, avec 300 000 votes espérés. Peu importe enfin que l’initiative ait provoqué la colère de l’ensemble des partenaires et nombre de commentaires désagréables dans la presse.Lire aussi :Trois questions sur le référendum du PSPour le PS, une couverture médiatique, même critique, est déjà un succès. « Vous en avez fait beaucoup et on doit vous remercier », lance, sarcastique, M. Cambadélis. « Nous avons eu de la visibilité et de la lisibilité sur le contenu de cette action », assure le patron du PS, qui tout à sa jubilation en oublie même dans un premier temps d’annoncer le résultat. 89 % des personnes ont voté « oui » à la question : « Face à la droite et à l’extrême droite, souhaitez-vous l’unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales ? »Le premier secrétaire du PS a également confirmé que le parti allait porter plainte contre les personnes qui ont détourné le scrutin en votant plusieurs fois avec différentes adresses mails. Impossible toutefois de savoir comment Solférino compte les identifier pour les retirer de ses comptes. « C’est scandaleux qu’on cherche à perturber un scrutin unitaire », a expliqué M. Cambadélis.Un nouveau pacteDans la foulée de ce référendum, le premier secrétaire avait promis de nouvelles « initiatives unitaires ». Une lettre est déjà prête, adressée aux têtes de liste écologistes et communistes dans les régions pour les appeler à reprendre contact et à discuter d’un rapprochement dès le premier tour.Les socialistes ne se font guère d’illusion sur le résultat. Emmanuelle Cosse, la patronne d’EELV, a qualifié de « pas très heureux » le référendum du PS. Le but est davantage d’apparaître, vis-à-vis des électeurs qui y sont favorables, comme les principaux défenseurs de l’unité de la gauche. Solférino va proposer un nouveau pacte, s’appuyant sur la défense du bilan commun dans les exécutifs régionaux et en pointant du doigt ce que serait l’action de la droite et de l’extrême droite. « La droite veut défaire notre bilan commun et l’extrême droite veut transformer les régions en laboratoire anti-République », explique M. Cambadélis.Lire aussi :Au sein des partis, le leurre de la démocratieLes socialistes vont également se servir de l’ensemble des adresses mails qu’ils ont récupérées via ce référendum pour diffuser chaque mois « une lettre aux compagnons de l’unité » (seulement pour les votants qui ont coché la case). L’objectif est de constituer une première base de données de sympathisants de gauche pour préparer « l’alliance populaire » que le PS appelle de ses vœux, et la campagne présidentielle.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.10.2015 à 00h58 • Mis à jour le18.10.2015 à 14h32 La maire de Paris, Anne Hidalgo, veut réserver aux piétons de façon permanente une partie des quais de la rive droite de la Seine à partir de l’été 2016, annonce-t-elle dans un entretien au Journal du dimanche. Mme Hidalgo prévoit également d’installer un tramway rive droite, qui permettra de traverser la capitale d’est en ouest d’ici 2020.Deux ans après la fermeture à la circulation de la rive gauche entre le pont Royal et le pont de l’Alma (4,5 hectares), Mme Hidalgo présentera au prochain conseil municipal un projet de piétonnisation de 3,3 kilomètres de la voie Georges-Pompidou (13 kilomètres au total) dans les arrondissements centraux, entre le tunnel des Tuileries, face aux jardins du même nom, et le bassin de l’Arsenal, près de la Bastille. Elle précise que ces quais seront définitivement fermés aux voitures après « l’édition 2016 de Paris Plages ». Un tramway qui traversera Paris d’ouest en estLa mairie a donc privilégié le plus ambitieux des deux projets soumis à la consultation publique à l’été. Le deuxième scénario prévoyait une aire piétonne de 2,6 hectares, en fermant à la circulation automobile la même voie Georges-Pompidou sur une longueur de 1,5 kilomètres entre la rampe de sortie Châtelet et le bas de la rampe d’entrée avant le pont de Sully.Lire :Anne Hidalgo lance l’acte II de la restitution des berges de la Seine aux piétonsCe projet, évalué à 8 millions d’euros, « va profondément changer le visage et l’image de notre ville », ajoute Mme Hidalgo, qui « assume complètement l’objectif de dissuasion » de la circulation automobile. « Ce choix peut paraître radical, mais c’est une question de santé publique », insiste-t-elle.Anne Hidalgo confirme également la construction d’un tramway rive droite, une proposition de campagne des écologistes qu’elle avait reprise à son compte lors des municipales, l’an dernier. « Ce transport propre permettra une traversée de Paris d’ouest en est, soit par les quais hauts, soit par la rue de Rivoli. (…) Je souhaite un tramway nouvelle génération, sans rail ni caténaire, en site protégé. Ce qui ne nécessitera pas de gros travaux d’infrastructures, limitera les coûts et permettra d’aller très vite : il sera en service avant 2020 », assure la maire. Aurélie Collas C’est en en parlant le plus possible qu’on luttera le plus efficacement contre le harcèlement à l’école. Forte de cette conviction, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé, jeudi 29 octobre, le lancement d’une nouvelle campagne de communication sur le harcèlement scolaire à partir du 5 novembre. La troisième en quatre ans.Sa particularité par rapport aux précédentes ? Elle s’adresse principalement aux élèves de l’école primaire. Ce sont eux les plus touchés par cette violence répétée faite de rumeurs, de brimades, de moqueries, de mises à l’écart et parfois aussi de violences physiques. Selon les enquêtes de climat scolaire et de victimation, le harcèlement toucherait 12 % des écoliers (dont 5 % de manière « sévère » ou « très sévère »), 10 % des collégiens et 3,4 % des lycéens.Lire également : Un collégien sur cinq a été victime de cyber-violenceCette campagne de communication cible aussi les témoins : « La recherche et les expériences de terrain ont prouvé que c’est en les rendant acteurs de la prévention, en les faisant changer de regard et de position dans le groupe que le harcèlement diminuait », a déclaré la ministre lors de la présentation de la campagne.Journée nationale et formation d’« ambassadeurs »Parmi les nouveautés 2015-2016, figure l’instauration d’une journée nationale « Non au harcèlement ». Celle-ci aura lieu chaque année le jeudi suivant les vacances de la Toussaint. Pour marquer la première édition, jeudi 5 novembre, un clip sera diffusé sur plusieurs chaînes de télévision, ciblant les 7-11 ans.Le ministère lance également un numéro vert à quatre chiffres, le 30 20, et un site Internet qui concentre l’essentiel des ressources. La formation des personnels et des élèves sera renforcée. Le ministère veut notamment généraliser les formations d’« ambassadeurs lycéens » : il s’agit d’élèves qui acceptent de se former pour conduire des actions dans leur lycée ou dans les écoles et collèges environnants.Lire l'entretien :« On ne s’étripe pas dans les cours de récréation ! »Ces dernières années, le thème de la violence scolaire – du harcèlement en particulier – a été un enjeu politique majeur des différents locataires de la rue de Grenelle. Des « états généraux de la sécurité à l’école » ont eu lieu en 2010. Puis, un an plus tard, des « assises nationales sur le harcèlement à l’école ».En 2012, Vincent Peillon installe la délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire. Les actions de sensibilisation se multiplient : création d’un réseau de 250 « référents » dans les académies pour prendre en charge les situations de harcèlement, formation des personnels, publication de guides pédagogiques, vidéos, dessins animés, site Internet et page Facebook…Cette priorité s’est traduite dans la loi. Celle de refondation de l’école de 2013 prévoit que chaque établissement scolaire fasse de la lutte contre le harcèlement une priorité et élabore un programme d’actions.Lire aussi : Comment combattre la cyber-violence à l’école ?Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent « Des pervers, des psychopathes, des militants aveuglés par leur idéologie, des gens auxquels l’ivresse de leur toute puissance fait perdre tout discernement ! »La dernière description en date de certains juges (il accorde à d’autres « d’honorer leur fonction ») faite par Henri Guaino, lors des questions au gouvernement mardi 28 octobre, s’inscrit dans la droite ligne de ses autres interventions sur le sujet. L’ancienne « plume » de Nicolas Sarkozy, devenu député en 2012, s’est fait une spécialité de se livrer, dès qu’il en a l’occasion, à des charges enflammées contre la justice et les magistrats.Ces diatribes ont toutes, ou presque, la même origine : M. Guaino avait accusé, en mars 2013, le juge Gentil, qui a mis en examen Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt, d’avoir « déshonoré la justice ». Ces propos lui ont valu une condamnation en appel à 2 000 euros d’amende, le 22 octobre 2015, après plusieurs rebondissements qui ont été autant d’occasions pour lui d’utiliser l’Assemblée ou les médias comme une tribune pour sa défense.Le député (Les Républicains) des Yvelines est intervenu, en comptant la séance du 28 octobre, six fois lors des questions au gouvernement. Quatre de ses questions étaient consacrées à la justice. Voire à l’exercice de la justice contre sa personne. Il a également fait une proposition de résolution, toujours sur son cas personnel. Retour sur un long feuilleton.1. Avril 2013 : Zola, le « viol des consciences » et le conseil supérieur de la magistratureMars 2013, le feuilleton du juge Gentil démarre. Lorsque ce dernier porte plainte, après s’être vu accusé par M. Guaino d’avoir « déshonoré la justice » en mettant en examen Nicolas Sarkozy, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, saisit le conseil supérieur de la magistrature (CSM), afin qu’il décide si ces propos portent atteinte à la justice et sont donc susceptibles d’être poursuivis.Quelques jours plus tard, M. Guaino profite des questions au gouvernement pour s’en plaindre : il cite « Zola, accusé ici même, par un chef de Gouvernement de la IIIe République, d’avoir déshonoré l’armée ». Et la saisine du CSM, qu’il assimile à une « instrumentalisation », constitue selon lui un « passage en force » susceptible de « violer des millions de consciences ». Or, estime M. Guaino :« La France et l’Europe vivent une crise d’une violence inouïe qui génère beaucoup de souffrance et d’angoisse et met à l’épreuve la démocratie. Dans ce contexte, tout abus de pouvoir, même le plus infime, est plus insupportable et plus dangereux que jamais pour notre cohésion nationale. »2. Mars 2014 : « Tout marche sur la tête. On est chez les fous »M. Guaino ne réserve pas toutes ses diatribes à ses collègues parlementaires. Ainsi, le 9 mars, il assure à France 24, France Inter et Le Parisien, à propos de l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy :« Est-ce que les juges sont au-dessus de la constitution ? Non. Tout marche sur la tête. On est chez les fous. La justice est devenue folle. On ouvre la voie au chaos constitutionnel […] Il y a juste l’envie de certains de trouver quelque chose de scandaleux. Certains juges font passer leurs convictions politiques avant l’éthique de leur fonction. »3. Mai 2014 : La résolution Guaino pour suspendre les poursuites contre… GuainoLe 16 mai 2014, M. Guaino envoie à la présidence de l’Assemblée une proposition de résolution « tendant à la suspension des poursuites engagées par le Parquet de Paris contre M. Henri Guaino, député, pour outrage à magistrat ». La résolution, un long mémoire justifiant du droit à critiquer la justice, mais qui fait totalement fi du principe de séparation des pouvoirs, ne sera évidemment jamais adoptée.4. Novembre 2014 : « Odeurs d’égouts »Le 13 novembre, M. Guaino intervient en séance pour évoquer les « odeurs d’égouts » qu’il dit sentir depuis « le bureau du secrétaire général de l’Elysée ». En cause : l’affaire Jouyet-Fillon : Le Monde révèle que M. Fillon aurait demandé à M. Jouyet, alors secrétaire général de l’Elysée de François Hollande, de « taper plus vite » sur M. Sarkozy.Et M. Guaino d’interroger : « Que penser de ces connivences avec des journalistes qui violent à tout bout de champ le secret de l’instruction, qui passent leur vie à l’Élysée, au ministère de la justice et avec certains magistrats ? »5. Décembre 2014 : le « climat malsain et revanchard »Restons à l’Assemblée. Le 3 décembre, M. Guaino prend prétexte de sa relaxe en première instance, par le tribunal correctionnel de Paris, de l’accusation d’outrage à magistrat, pour interpeller le gouvernement. Il dénonce… l’appel du parquet de cette relaxe, estimant qu’il s’agit là d’une illustration « de corporatisme (…) de pressions syndicales », et d’un « climat malsain et revanchard ». 6. Mai 2015 : « L’ivresse de surpuissance » des jugesLe combat de M. Guaino continue en mai 2015, lorsque la justice valide l’utilisation des écoutes téléphoniques de Nicolas Sarkozy. Sur RTL, M. Guaino promet de « ne pas reprendre la longue litanie des critiques » qu’il a contre la justice, mais ne peut pas s’empêcher de dénoncer « une ivresse de la surpuissance, une forme d’irresponsabilité de la part de certains juges ». Il réclame une réforme de la justice, qui en supprimerait le syndicalisme, et qui instaurerait un « principe de responsabilité ». 7. Octobre 2015 : « La démocratie otage du corporatisme judiciaire »Vient le procès en appel. M. Guaino, et sa condamnation à 2 000 euros d’amende pour l’outrage à l’encontre du juge Gentil. Même s’il a été relaxé du chef de discrédit d’une décision de justice, le député est mécontent et le fait savoir : « Nous savons maintenant que la République et la démocratie sont otages du corporatisme judiciaire et du syndicalisme judiciaire », annonce celui qui promet de se porter en cassation.8. Octobre 2015 : « Des pervers et des psychopathes »On en arrive à la charge de M. Guaino ce mardi, soit une semaine après sa condamnation, en appel. M. Guaino prend une nouvelle fois la parole lors des questions au gouvernement. « Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de mon cas personnel », attaque-t-il, avant… de parler de son cas personnel. « Après tout, des juges infâmes qui rendent un jugement inique, cela n’est pas la première fois dans l’histoire judiciaire. »Et le député de dérouler : « Ecoutes incontrôlées, perquisitions sans raison, violations du secret de l’instruction, du secret professionnel des avocats, instrumentalisation de la presse, instructions à charge, mises en examen injustifiables, mépris de la Constitution, mépris de la loi, mépris des victimes, abus de pouvoir ». Avant de conclure : « Dans la magistrature, il y a des gens qui honorent leur fonction. Il y a aussi des pervers et des psychopathes. »Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 08h50 • Mis à jour le29.10.2015 à 08h57 | Thomas Wieder Halte aux publicités sexistes ! La secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes, Pascale Boistard, souhaite faire de la lutte contre les contenus publicitaires véhiculant des messages dégradants pour l’image de celles-ci son « combat » de l’année 2016. « Il n’est pas question de tomber dans le puritanisme, mais on ne peut pas dire qu’il n’y a pas un problème. La question qui est posée est : comment on fait pour respecter la dimension créatrice de la publicité sans que celle-ci puisse être porteuse de messages sexistes ? »Jusque-là, Mme Boistard s’était contentée de dénoncer des campagnes qu’elle jugeait sexistes : une affiche des Galeries Lafayette, un spot promotionnel de France 3. Elle entend désormais aller plus loin, et prévoit pour cela de rencontrer prochainement « l’ensemble des acteurs du monde publicitaire ». Cette phase de concertation, espère-t-elle, permettra de préciser « la définition du sexisme » et de lister une série de propositions, notamment en direction des étudiants qui suivent des formations aux métiers de la publicité.« Quelques dispositions » dans un projet de loiPassée cette première phase, Mme Boistard envisage de légiférer sur le sujet. Une loi à part entière ? « Vu l’encombrement du calendrier parlementaire, ce sera peut-être compliqué de faire une loi en tant que telle », reconnaît la secrétaire d’Etat. « Mais cela n’empêche pas d’imaginer un véhicule législatif », ajoute-t-elle. Autrement dit d’inscrire quelques dispositions dans un projet de loi plus vaste.Pour Mme Boistard, le recours à la loi est nécessaire car « nous sommes actuellement en situation de vide juridique », assure-t-elle. « Il y a certes l’ARPP [Autorité de régulation professionnelle de la publicité], mais c’est un organisme d’autorégulation qui se saisit de peu d’affaires et qui hésite, aujourd’hui encore plus qu’avant, à monter au créneau. C’est pourquoi il faut renforcer les outils juridiques, en particulier dans les domaines qui échappent au CSA, qui ne peut intervenir que sur les publicités diffusées à la télévision et à la radio. C’est le cas, par exemple, des affiches dans la rue ou dans les transports en commun. »Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 00h30 • Mis à jour le29.10.2015 à 00h41 | Françoise Fressoz La victoire du Front national dans une région serait «une catastrophe pour le pays», a jugé mercredi 28 octobre Valérie Pécresse en accusant le gouvernement « de faire monter le FN » pour « zapper l’alternance réelle que nous ( Les Républicains) représentons.»Invitée de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, la tête de liste Les Républicains-UDI-MoDem aux élections régionales en Ile-de-France, a estimé que « la seule chance pour le Parti socialiste de s’en sortir dans cette élection régionale, c’est de faire monter le Front national ».« Ils ne parlent que du Front national, ils installent le Front national comme le seul interlocuteur et comme le régulateur de cette élection », a- t- elle accusé en prenant pour exemple la question des migrants sur laquelle, juge-t-elle, le gouvernement entretient « une espèce de flou, d’ambiguïté entre le traitement des réfugiés et le traitement des migrants illégaux et économiques ».« Mettre tous les moyens pour faire respecter l’ordre à Calais »Au passage, Valérie Pécresse a apporté son soutien à Xavier Bertrand , tête de liste Les Républicains dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie qui avait réclamé mardi l’intervention de l’armée à Calais. « Aujourd’hui, il faut effectivement qu’on puisse mettre tous les moyens pour faire respecter l’ordre à Calais », a renchéri Valérie Pécresse. « Je le dis même pour protéger les migrants », a-t-elle poursuivi car « ce qu’on entend dire sur les passeurs, sur les trafiquants, sur le proxénétisme, sur l’usage que font certains mafieux de la misère du monde, est indigne de la France ».Interrogée sur sa campagne en Ile-de-France, Valérie Pécresse a accusé la gauche d’avoir « piqué l’argent de la formation professionnelle, des contrats pros et de l’apprentissage » pour financer le passe Navigo à 70 euros. « Il manque 300 millions de financement. On est dans l’impasse financière totale », a-t-elle ajouté en précisant que si elle était élue, elle maintiendrait la mesure « sans augmenter les impôts » mais « en luttant efficacement contre la fraude dans les transports  ». La candidate a défendu une conception de la présidence de région « pro-business », en rupture « avec les comportements à l’ancienne, en rentier, en piquant l’argent de vos impôts et en faisant des chèques ». Interpellée sur son ton parfois virulent, Valérie Pécresse a rétorqué : «aujourd’hui, j’ai 48 ans et j’ai décidé que j’allais dire ce que je pense sur tous les sujets (...) On fait sa crise d’adolescence, on arrive à la maturité à un certain âge », a-t-elle ajouté.La candidate s’est également fait l’écho de la colère des électeurs qu’elle entend sur le terrain. « Des personnes dans les villages ruraux me hurlent leur colère en me disant : ’’vous nous avez abandonnés. On est la France d’à côté, personne ne se soucie de nous’’ ».L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy s’est dit « insensible » à « toutes les boules puantes et toute la boue » venues, selon elle, du camp de Claude Bartolone, « Il paraît que la boue, c’est bon pour le teint, a-t-elle ironisé, donc  je serai insensible jusqu’à la fin ».Lire aussi :Régionales en Ile-de-France : la difficile équation de Claude BartoloneFrançoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Depuis le mois d’août, la loi relative au dialogue social et à l’emploi impose, pour les élections professionnelles (qui élisent les délégués du personnel, les représentants syndicaux, les membres du CHSCT…), des listes syndicales alternant les candidats de chaque sexe. Reste que, « plus on monte dans la hiérarchie, moins les instances [représentatives] sont féminisées ». C’est la conclusion du dernier rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur « Les forces vives au féminin » qui, reprenant la phrase de la féministe Françoise Héritier, assure : « La parité s’arrête là où le pouvoir commence. »Les femmes au secours du syndicalismeLa Confédération européenne des syndicats (CES) mesure chaque année depuis 2008 les tendances de l’affiliation féminine dans les confédérations syndicales nationales.En se basant sur les 40 confédérations pour lesquelles elle dispose de chiffres pour 2013 et 2014, l’enquête constate que l’augmentation du nombre d’affiliées permet de limiter la diminution du taux de syndicalisation général en Europe :« Parmi les 22 confédérations qui font état d’une baisse de leurs effectifs totaux, 12 ont enregistré une augmentation du nombre de leurs membres féminins. 10 autres ont enregistré une baisse, mais dans 4 d’entre elles l’affiliation féminine était plus élevée en dépit de cette baisse globale, et chez 4 autres, le pourcentage des femmes est inchangé. »Pour les sept dernières années, la CES dispose des données de 24 confédérations, données qui confirment une tendance longue à l’augmentation du nombre de membres féminins en termes bruts (487 965 personnes), contre une diminution du nombre total de membres (-496 813). Une tendance qui se vérifie dans la proportion d’hommes et de femmes au sein des syndicats. Peu de postes à responsabilités au fémininMalgré un nombre de militantes et bénévoles en augmentation, et une part de femmes syndiquées qui tend à se rapprocher de leur poids sur le marché du travail, la participation des femmes aux exécutifs syndicaux ne progresse que très lentement. Et le nombre de dirigeantes reste en retrait par rapport à celui des dirigeants. #container_14460405738{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460405738{ height:500px; } #container_14460405738 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460405738 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460405738 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460405738 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Un tiers des postes à responsabilités pour les femmesEn 2014 en Europe, on ne relève à la tête des confédérations nationales affiliées à la CES que 4 présidentes pour 35 présidents et 9 secrétaires générales pour 27 secrétaires généraux.Source : Confédération européenne des syndicats(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}« Il apparaît qu’au fil des années, rares ont été les cas où l’augmentation du nombre de femmes affiliées s’est accompagnée d’une augmentation parallèle du nombre des femmes au sein des instances dirigeantes des syndicats ou de femmes occupant des postes à responsabilités au sein des confédérations et/ou des fédérations syndicales européennes », estime Jane Pillinger, une chercheuse irlandaise, dans un guide pratique sur la diversité destiné aux syndicats.Les organisations ayant porté le plus de responsables féminines à leur tête sont celles des pays scandinaves (Suède et Norvège). Par ailleurs, seules deux confédérations ont un organe de décision où les femmes sont majoritaires : l’Organisation centrale des travailleurs intellectuels de Suède (SACO), dont le conseil d’administration est composé de 55 % de femmes, et l’Association des syndicats d’Estonie (EAKL) dont le comité exécutif comporte 52 % de femmes et son comité de direction, 42 %. Dans ce dernier, néanmoins, aucun des postes les plus importants n’est occupé par une femme.Quant aux postes ayant une dimension de « leadership » politique, c’est-à-dire de rôle de négociation avec les politiques, ils ne sont occupés qu’à 10 % par des femmes en Europe. La France à la traîneSi, sur l’ensemble des salariées européennes, le CES évalue à un peu plus de 44 % en 2014 la part des femmes syndiquées, le chiffre tombe à 7,5 % en France.En 2014, il y avait 37 % de femmes parmi les adhérents de la CGT, 47 % à la CFDT, 45 % à FO, 42 % à la CFTC, 29 % à la CFE-CGC et 52 % à l’Unsa. Mais seules Nicole Notat (CFDT) et Carole Couvert (CFE-CGC) ont accédé à la tête de l’une des principales centrales syndicales.La CGT est la seule des grandes confédérations syndicales à avoir mis en œuvre une Charte de l’égalité hommes-femmes qui fixe des règles précises concernant notamment la parité au sein de ses instances dirigeantes (bureau et commission exécutive).La CFDT a commencé à exiger que 30 % des membres du bureau national soient des femmes, ce qui lui a permis de passer de 13 femmes (sur 38 membres) en 2007 à 16 aujourd’hui. En parallèle, depuis le dernier congrès, les femmes représentent la moitié de la commission exécutive, composée de 10 membres.« Cependant, si le volontarisme de ces deux confédérations a permis de faire avancer rapidement l’égalité d’accès des femmes aux instances confédérales, le cumul des mandats dans le temps, qui concerne majoritairement les hommes, continue de leur donner un avantage en termes d’influence », regrette la rapporteuse de l’enquête, Claire Guichet, membre du CESE et candidate EELV aux élections régionales en Ile-de-France.Bastions masculinsEt les syndicats patronaux ne font pas mieux : en 2015, le conseil exécutif du Medef compte 17 % de femmes, le conseil national de l’Union professionnelle artisanale (UPA) 19 % et le bureau national de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) 16 %. En revanche, la nouvelle équipe dirigeante de la CGPME en compte 36 %.En outre, dans les organisations patronales, il y a aussi une division sexuée du travail de la représentation. Il existe plus de 70 000 mandats à pourvoir dans plus de 500 organisations différentes : les prud’hommes, les mandats sociaux, ceux liés à l’emploi ou à l’apprentissage sont les plus confiés aux femmes tandis que les mandats économiques, notamment dans les chambres consulaires, ou plus stratégiques comme le 1 % logement, sont des bastions masculins.Il s’agit d’un choix politique de la part des dirigeants actuels, insiste le CESE, puisque « l’engagement militant constitue souvent un marchepied vers la prise de responsabilités dans d’autres domaines, notamment politiques et économiques ».Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan et Les Décodeurs Mardi 27 octobre, Marine Le Pen (Front national), Xavier Bertrand (Les Républicains) et Pierre de Saintignon (Parti socialiste), trois des candidats aux élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, débattaient lors d’un débat organisé par i-Télé et Europe 1 au siège du quotidien La Voix du Nord, à Lille. Retour sur quelques-unes de leurs affirmations.1. Le PS et le retrait au second tourInterrogé sur la réaction de François Lamy, porte-parole de sa campagne, le candidat PS en Nord-Pas-de-Calais-Picardie a assuré que ce dernier n’avait jamais évoqué un retrait de la liste socialiste en faveur de Xavier Bertrand. « François Lamy n’a jamais dit ça, je démens formellement. »Pourquoi c’est faux ?M. Lamy a évoqué cette question dans un entretien avec les étudiants en journalisme de Lille, à qui, comme d’autres écoles de journalisme françaises, Le Monde a proposé un partenariat pour suivre la campagne. C’est donc sur un blog hébergé sur notre site que l’interview a été publiée. Malgré les démentis de M. Lamy, nous pouvons assurer que l’entretien a bien eu lieu et qu’il a dit cela. Précisément, il a expliqué :« Si les partis de gauche sont derrière Xavier Bertrand, le retrait est envisagé. Mais ça serait bien que la gauche ne se retire pas complètement, et si Xavier Bertrand accepte un accord, qu’on conserve quelques élus. Mais ça, il faudra en discuter en interne. »2. La SNCF et les migrantsMarine Le Pen a évoqué le fait que la SNCF permettrait aux migrants de « voyager gratuitement » dans la région.C’est fauxUne intox, qu’a déjà relevé Europe 1 : elle s’appuie sur un document interne de la SNCF qui a tourné sur le web ces dernières semaines. Mais la SNCF s’en est expliqué : ce qui est gratuit, ce sont les frais de réservation, qui ne représentent qu’une part minimale du billet. Les migrants n’ont donc pas de transports gratuits. 3. Les petites retraitesQuand le débat a porté sur les petites retraites, Xavier Bertrand a assuré qu’il avait augmenté de 25 % le minimum vieillesse au gouvernement.C’est vraiC’est une promesse de campagne qui a été tenue pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy : l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), principale disposition du « minimum vieillesse » et qui permet aux retraités les plus modestes de toucher un revenu minimal pour vivre, a augmenté de 25,1 % entre 2007 et 2012. Elle est alors passée de 621,3 euros à 777,2 euros par mois. Cette question était du ressort de Xavier Bertrand, ministre du travail et la solidarité (entre 2007 et 2009) puis également en charge de la santé (entre 2010 et 2012). 4. Les transports et les retraités à Saint-QuentinLors du débat de mardi, Xavier Bertrand a ajouté qu’à Saint-Quentin, ville dont il est le maire depuis 2008, il avait « maintenu la gratuité pour les transports urbains aux retraités de façon à les protéger le plus possible quand le gouvernement les a rendus imposables ».Ce n’est pas tout à fait exactL’agglomération de Saint-Quentin propose effectivement des tarifs spéciaux aux personnes âgées pour les transports en commun. Mais Xavier Bertrand tente à tort de se démarquer du niveau d’imposition fixé par le gouvernement : la gratuité aux bus Pastel n’est éligible qu’aux personnes âgées de plus de 65 ans non imposables. Pour celles qui sont imposables, c’est une réduction de 50 % qui s’applique. 5. La région et les menus des établissements scolairesPendant le débat, Marine Le Pen a souhaité « que la région mette en place les circuits pour permettre aux agriculteurs [de la région] de pouvoir livrer les cantines »..@MLP_officiel veut que les agriculteurs puissent "livrer les cantines", "que nos enfants puissent manger français" https://t.co/rblWOaRYNc— itele (@iTELE)require(["twitter/widgets"]);Pas impossible, mais complexeDans l’éducation nationale, la gestion de la cantine est assurée par les collectivités territoriales depuis 2010. Un détail néanmoins, la région n’assure la « restauration scolaire » et ne fixe le prix que pour les lycées, rappelle le ministère.Elue à la tête de la région, Marine Le Pen ne pourrait pas imposer aux collèges et aux écoles de changer de fournisseurs, puisqu’ils sont gérés respectivement par le département et la commune.Surtout, la règle européenne en matière d’appels d’offres est le « principe d’égalité », qui interdit la préférence nationale ou locale : par définition, toutes les offres, y compris venant d’autres pays de l’Union, doivent être examinées sur le même plan. Une région ne peut donc, en théorie, pas privilégier ses agriculteurs face à d’autres dans le cadre d’un appel d’offres.Ce qui n’empêche pas certains élus d’estimer la chose réalisable en pratique, au moins sur quelques produits, en jouant avec les règles de l’appel d’offres pour, par exemple, intégrer une composante environnementale qui permet de justifier l’usage de fournisseurs locaux. D’ailleurs, en Picardie cet été, des initiatives ont été lancées à Amiens et dans toute la région pour tenter de favoriser les productions locales, rappelle Le Courrier picard. #container_14460280617{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460280617{ height:350px; } #container_14460280617 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460280617 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460280617 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460280617 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'élèves et d'établissements dans la future région NPDC-PicardieChiffres arrêtés la rentrée 2014-2015.Sources : Académie de Lille, académie d'Amiensrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14460280617", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:true, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#285a82","#5bc1f4","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1er degré","collège","lycée"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "nombre d'élèves", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 568188 ], [ "", 243936 ], [ "", 163785 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "nombre d'établissements", "color": "#5bc1f4", "data": [ [ "", 4985 ], [ "", 399 ], [ "", 255 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 1, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }}); 6. La région et sa fiscalitéLe candidat socialiste, Pierre de Saintignon, a affirmé qu’« il reste deux petites taxes, mais il n’y a pas d’impôts dans la région ».C’est vraiLe conseil régional ne touche en effet aucun impôt directement assumé par les contribuables de la région Nord-Pas-de-Calais Picardie. Mais, depuis la réforme de la fiscalité locale, débutée en 2009, le conseil régional garde une influence sur la taxe régionale sur le certificat d’immatriculation – le nouveau nom de la carte grise – débattue chaque année par les conseillers régionaux. Fixée à hauteur de 45 euros en Nord-Pas-de-Calais, et à 33 euros en Picardie, elle sert de cheval fiscal – le tarif de référence – à l’achat d’une nouvelle carte grise.La région peut également agir sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) – le carburant, le charbon ou le gaz par exemple. Chaque année, le conseil régional peut décider d’influencer l’augmentation, ou la diminution, de cette taxe définie au niveau national. En 2015, elle représente 2,5 centimes d’euros par litre de carburant, dans les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie. 7. Le canal Seine-NordMarine Le Pen assure qu’elle « a toujours voté pour » le canal Seine-Nord, un projet de grande envergure qui doit relier la Seine à l’Escaut, fleuve qui traverse la France, la Belgique et les Pays-Bas. Ce canal relierait ainsi deux ports majeurs que sont Rotterdam et Le Havre mais également des villes comme Lille, Dunkerque, Valenciennes, Paris et Rouen.C’est plutôt fauxL’un des votes importants pour ce canal a eu lieu le 19 novembre 2013, lorsque le Parlement européen a voté un « mécanisme pour l’interconnexion en Europe », dont faisait partie le canal Seine-Nord, qui devait profiter ainsi d’aides à sa réalisation.Or, les archives du Parlement européen montrent une chose : présente lors de cette session, si on se fie à la feuille de présence que signent les eurodéputés, Marine Le Pen – pas plus que son père d’ailleurs – n’a voté pour cette disposition. Tous deux se sont abstenus. Etaient-ils réellement présents au moment de ce vote ? Difficile à dire. En tout cas Mme Le Pen n’a pas, ce jour-là, apporté sa voix à ce projet.Les DécodeursJournaliste au MondeManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes et Elise Vincent Les deux pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos ont choisi de fuir la justice dominicaine, ils vont toutefois devoir répondre aux questions de la justice française. En pratique, la France « n’extrade pas » ses ressortissants en dehors de l’Union européenne, comme l’a rappelé le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, mercredi 28 octobre. Mais « il n’y aura pas d’impunité », indique-t-on à l’Elysée.Lire aussi :Le point sur l’affaire « Air Cocaïne » en cinq questionsLe trafic de cocaïne pour lequel les deux pilotes ont été condamnés à vingt ans de prison, en août, à Saint-Domingue, fait aussi l’objet d’investigations en France. Petit point sur l’état d’avancement de cette enquête.Quand et pourquoi une enquête a-t-elle été ouverte en France ?L’enquête française a été ouverte en mars 2013, dans la foulée de l’interception du Falcon 50 que les deux pilotes français s’apprêtaient à faire décoller de l’aéroport de Punta Cana avec 680 kg de cocaïne à bord. Elle a été confiée à la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille.La juge d’instruction chargée de l’enquête travaille toutefois sur un trafic plus vaste encore que celui sur lequel s’est penchée la justice dominicaine. Il concerne une dizaine de vols transatlantiques au départ de Punta Cana ou de Quito en Equateur.Qui cette enquête vise-t-elle ?Une dizaine de personnes sont actuellement mises en examen pour importation de stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs.Dans ce volet français de l’affaire dite « Air Cocaïne », on retrouve les principaux protagonistes du dossier dominicain – dont les deux pilotes – mais aussi un douanier français basé dans le Var ou encore les responsables d’une société de location d’avions, la Société nouvelle trans hélicoptère service (SNTHS).Dès leur retour en France, les deux pilotes ont fait savoir par leurs avocats qu’ils se tenaient à la disposition de la juge d’instruction Christine Saunier-Ruellan.Lire aussi :« Air Cocaïne » : un des deux pilotes explique les raisons de sa fuiteLa figure centrale de cette enquête française s’appelle Franck Colin. L’homme est soupçonné d’être l’organisateur du trafic pour le compte de trafiquants espagnols. Il est le seul de tous les mis en examen toujours en détention provisoire en France.Ces investigations ont incidemment fait apparaître le nom de Nicolas Sarkozy. La juge d’instruction a en effet découvert que la société SNTHS avait transporté l’ancien président de la République, entre décembre 2012 et février 2013.Mais ce volet du dossier a finalement été jugé sans lien avec le trafic de stupéfiant et a été confié aux magistrats du pôle financier, à Paris. Ceux-ci enquêtent sur un possible abus de bien social au préjudice de Lov Group, une société fondée par Stéphane Courbit, ami de M. Sarkozy, à qui les vols ont été facturés.Comment l’enquête française s’articule-t-elle avec l’affaire jugée en République domicaine ?Si les pilotes français étaient condamnés lors de leur procès en appel, même en leur absence, en République dominicaine, avant que l’enquête ne soit bouclée à Marseille, la situation pourrait être embarrassante pour la justice française : le droit international interdit de juger deux fois quelqu’un pour des faits identiques.Les pilotes pourraient alors échapper à des poursuites en France, sauf à identifier de nouveaux éléments à leur reprocher.La fuite des pilotes à la « une » de la presse dominicaine« La fuite » : le titre en gros caractères occupe la première page du Listin Diario, le doyen des quotidiens dominicains. En dessous, la photo de Pascal Fauret et Bruno Odos, les deux pilotes condamnés à vingt de prison à Saint-Domingue pour trafic de drogue, en gilets de sauvetage, à bord d’une embarcation. Leur équipée rocambolesque fait la « une » de tous les quotidiens de Saint-Domingue.« Des politiciens français ont incité les pilotes à fuir la justice de République dominicaine », titre en première page le quotidien gratuit El Dia. Dans son éditorial, le journal souligne que les deux pilotes « ont bénéficié depuis plusieurs mois d’étranges appuis officiels et politiques en France ». « Lorsqu’ils ont été condamnés, les autorités françaises ont qualifié la sentence d’excessive et n’ont cessé d’appuyer ces citoyens accusés de narcotrafic, une activité qui remplit de sang et de douleur nos sociétés », dénonce l’éditorialiste d’El Dia. « Le gouvernement de la France a une magnifique occasion de montrer qu’il n’appuie pas cette fuite ni les actions criminelles dont sont accusés ces citoyens français… Sa responsabilité est de les arrêter et de les renvoyer en République dominicaine pour affronter la justice », conclut El Dia, qui se demande « si les pays développés livrent réellement une lutte sincère contre le narcotrafic ».Plusieurs journaux s’intéressent au rôle de l’eurodéputé (Front national) Aymeric Chauprade, dont le quotidien Hoy rappelle qu’il a donné plusieurs conférences sur la géopolitique à Funglode, la fondation de l’ancien président dominicain Leonel Fernandez. Ils reprennent les déclarations du Quai d’Orsay affirmant que la France n’est pas impliquée dans l’exfiltration des deux pilotes.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journalisteElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger et Matthieu Goar À moins de six semaines du premier tour des élections régionales des 6 et 13 décembre, la question de l’entre-deux tours continue à agiter la majorité socialiste. Aider la droite ou favoriser le Front national (FN) ? Le dilemme auquel risque d’être confronté par endroits le Parti socialiste (PS) embarrasse au plus haut point ses dirigeants.Que devra-t-il faire à l’issue du premier tour, dans les régions que l’extrême droite serait en mesure d’emporter et où la gauche, tout en pouvant se maintenir, aurait perdu toute chance de victoire ? Maintenir sa liste au risque de favoriser le FN, la retirer et renoncer au conseil régional pour six ans, fusionner avec Les Républicains (LR) ?Alors que les sondages favorables au FN se succèdent, notamment en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Manuel Valls a évoqué implicitement, mardi 27 octobre, la possibilité d’un front républicain pour faire barrage aux candidats du parti dirigé par Marine Le Pen. « Il est hors de question de laisser le Front national gagner une région. Tout devra être fait pour l’empêcher. Je vous donne rendez-vous le soir du premier tour », a déclaré le premier ministre, invité du Bondy Blog. Mais M. Valls a également affirmé qu’il allait s’engager dans la campagne car, « avant le second tour, il y a un premier tour ».Inflexion des discoursPas question, donc, de donner dès à présent une quelconque consigne ou de déterminer quelle sera l’attitude du PS dans le cadre de triangulaires au second tour des élections régionales si le Front national peut l’emporter. « La première des choses à faire, c’est de faire campagne, rappelle l’entourage du premier ministre. On ne peut pas s’arrêter à une photographie sondagière. »Mais l’expression « tout devra être fait » employée par M. Valls fait ressurgir l’hypothèse que les listes PS pourraient se retirer si elles arrivaient en troisième position et que le FN est en passe de l’emporter. Depuis quelques jours, les dirigeants socialistes avaient pourtant fermement écarté ce scénario. « Cela fait des mois qu’on est dans une tentative de disqualification du Parti socialiste », avait ainsi protesté Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti, lundi 26 octobre sur i-Télé.Lire aussi :Régionales : des dirigeants PS s’interrogent sur le second tourMercredi 28 octobre, ce dernier a pourtant lui aussi infléchi son discours. « Je n’exclus rien, mais ma pensée première est pour gagner le premier tour », a-t-il déclaré sur Europe 1.Pas de retrait envisagé pour Les républicainsUn bureau national extraordinaire du Parti socialiste doit se tenir le soir du premier tour et M. Cambadélis a indiqué que les décisions seraient prises à ce moment-là.Du côté du parti Les Républicains, les responsables écartent l’idée d’un retrait d’une de leur liste arrivée en troisième position. Mais ils ne préfèrent pas non plus se prononcer pour une possible fusion des listes avec le PS, ce qui donnerait des arguments à Marine Le Pen, toujours prompte à dénoncer un soi-disant « système UMPS ».« Quoi que fasse le Parti socialiste, ce n’est pas notre problème (…) En aucun cas nos candidats ne prendront langue avec le PS », avait ainsi expliqué le porte-parole LR, Sébastien Huyghe.Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel C’est une bonne nouvelle pour l’exécutif. Dans une étude publiée mercredi 28 octobre, l’Insee montre que l’écart entre la France et l’Allemagne en matière de coût du travail, un critère souvent avancé pour justifier les différences de performance entre les deux pays, s’est resserré. Et le phénomène s’est même accentué ces derniers mois.Combien coûte le travail en France ? L’indice du coût du travail dans l’industrie a progressé de 1,1 % dans l’Hexagone entre 2012 et fin 2014, contre 2,1 % dans la zone euro et 3,2 % en Allemagne. Entre 2000 et 2012, l’évolution était inverse : le coût du travail progressait plus vite chez nous qu’outre-Rhin.Si l’on s’en tient à la seule industrie manufacturière, le coût horaire de la main-d’œuvre au deuxième trimestre 2015 est désormais inférieur à Paris (37,50 euros) qu’à Berlin (39,50 euros), selon les chiffres compilés par Coe-Rexecode. « La stratégie suivie par le gouvernement pour regagner du terrain en la matière porte ses fruits, souligne Gilles Moec, économiste chez Bank of America Merrill Lynch. L’écart entre nos deux pays se resserre, même si le coût du travail ne peut être le seul critère à prendre en compte. »Si l’on prend également en compte les services marchands, l’Allemagne reste en revanche en tête, avec un coût horaire de la main-d’œuvre de 33,90 euros, contre 36,30 euros en France.Lire aussi (édition abonnés) :Le conseil des patrons allemands à la France : encore un effort, Herr MacronPourquoi cette amélioration ?La principale raison de cette évolution est à chercher du côté du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Entré en vigueur en 2013, ce crédit d’impôt porte sur les salariés dont la rémunération n’excède pas 2,5 fois le Smic. Selon l’Insee, il a contribué à améliorer le taux de marge des sociétés financières de 0,9 point en 2014. Mais il a aussi permis de modérer l’évolution du coût du travail.L’étude montre ainsi que le coût du travail français s’est nettement tassé lorsque le CICE a été introduit, au premier trimestre 2013. Puis une nouvelle fois début 2014, lorsque son taux a été relevé de 4 % à 6 %. L’institut conclut donc que le dispositif a bien atteint son objectif.Lire aussi :« Le CICE a atteint son rythme de croisière »Où en sont les autres pays de la zone euro ?L’étude révèle également que la convergence des coûts horaires du travail observée avant la crise entre les pays de la zone euro est désormais terminée. « Dans l’industrie, les coûts ne se rapprochent plus depuis 2008, explique l’Insee. Dans les services marchands, la convergence s’était déjà interrompue dès 2004, après une période de rattrapage pourtant très dynamique entre 1996 et 2004. »En cause : les politiques de rigueur salariale mises en œuvre dans les pays du sud de la zone euro, en particulier en Grèce, en Espagne et au Portugal, ainsi que l’envolée du chômage observée dans ces pays.Lire aussi :Le CICE, un dispositif entré dans les mœurs des entreprisesMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.10.2015 à 07h47 • Mis à jour le29.10.2015 à 08h16 Nicolas Sarkozy, le président du parti Les Républicains, va rencontrer Vladimir Poutine à Moscou, jeudi 29 octobre, sur fond de tensions avec la majorité socialiste, qui ne voit pas sa visite d’un bon œil à la veille d’une conférence internationale sur la crise syrienne.Mercredi, le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux, avait ironisé au micro de France Info : « Il y a une forme de fascination de la droite française pour le régime autoritaire de M. Poutine, donc ça peut expliquer le déplacement », disait-il. M. Le Roux y voyait cependant « de l’utilité ». Auprès de l’Agence France-Presse, il a assuré qu’il serait « attentif à savoir ce qui a pu être dit et la façon dont la politique de la France, menée au nom de la France, a pu être défendue ».Selon Thierry Mariani, député des Français de l’étranger interrogé par France Info, M. Sarkozy part à Moscou avec « un message particulier, qui est à mon avis que l’Europe doit entretenir le dialogue avec la Russie ; que la France, au sein de l’Europe, a un rôle particulier à jouer et qu’à mon avis ce rôle elle ne le joue plus depuis bien longtemps… On est totalement alignés sur la position américaine ». L’ex-chef de l’Etat, en Russie depuis mercredi, est notamment accompagné des anciens ministres Rachida Dati, aujourd’hui députée européenne, Christian Jacob, président des députés LR, Gérard Longuet, sénateur, et Pierre Lellouche, député et délégué aux affaires internationales du parti.Moins de fermeté contre PoutineLa rencontre de M. Sarkozy avec M. Poutine intervient alors que le président des Républicains a dénoncé à plusieurs reprises ces derniers mois la politique de fermeté de François Hollande et des Occidentaux à l’égard de Moscou, notamment sur l’Ukraine, en évoquant « la grave erreur qui fut celle de créer les conditions d’une nouvelle guerre froide avec la Russie ». Dans sa famille politique, nombreux sont ceux qui ont plaidé depuis le début de l’année pour qu’on « [tende] la main à Poutine », notamment en levant certaines des sanctions qui frappent son pays.Lire aussi :A l’UMP, la tentation de MoscouAprès la question ukrainienne c’est aujourd’hui sa position sur la Syrie qui place Moscou sous le feu des projecteurs depuis le lancement de sa campagne de bombardements, critiquée par la France et les Etats-Unis. La Russie est accusée de ne pas viser uniquement, comme elle l’affirme, le groupe Etat islamique, mais aussi et surtout l’opposition à Bachar Al-Assad, allié de M. Poutine. Une ONG installée à Londres a par ailleurs affirmé, la semaine dernière, que des civils ont également été tués par un tir russe ayant touché un hôpital de campagne dans la province d’Idlib (nord-ouest), ce que Moscou a démenti.Lire la tribune :Syrie : comment la Russie a redistribué les cartes 27.10.2015 à 20h17 • Mis à jour le28.10.2015 à 14h15 Le débat a finalement eu lieu. Après avoir annulé sa participation à l’émission « Des paroles et des actes » sur France 2, jeudi, Marine Le Pen, présidente du Front national (FN), a rencontré ses adversaires aux élections régionales dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand des Républicains (LR) et Pierre de Saintignon du Parti socialiste (PS). Les trois concurrents ont échangé lors d’un débat organisé par la chaîne i-Télé et la radio Europe 1 au siège du quotidien La Voix du Nord, mardi 27 octobre.« Faire venir l’armée à Calais »A un peu moins de six semaines du premier tour des régionales, ils se sont affrontés sur la situation à Calais, où tentent de survivre environ 6 000 migrants. Marine Le Pen, dont le parti est donné largement en tête dans les sondages, a affirmé qu’elle supprimerait, si elle était élue, toutes les subventions aux associations qui viennent en aide aux migrants. « Le nombre [de migrants] a été multiplié par deux en trois semaines ! Arrêtons au moins de mettre en place les conditions d’incitation à venir s’installer » à Calais, a-t-elle déclaré.Lire aussi :Régionales : dans le Nord, Xavier Bertrand parie sur le travailXavier Bertrand a, lui, appelé à faire venir l’armée en renfort des forces de l’ordre, pour « sécuriser les lieux » et donc « assurer la sécurité des Calaisiens ». Pour Pierre de Saintignon, en revanche, « ceux qui fuient la guerre » doivent être accueillis de façon « inconditionnelle » :« L’humanité, c’est de les accueillir, comme nous avons accueilli les républicains espagnols sous Franco ou les boat people du Vietnam. Est-ce que la région a regretté de les avoir accueillis ? Bien sûr que non. »Les migrants qui viennent à la recherche d’un emploi devraient, eux, être « reconduits avec humanité », a aussi précisé la tête de liste socialiste.« Un patriotisme économique »Autre sujet de débat entre les candidats aux élections régionales, l’emploi. Une question cruciale dans une future région qui affiche un taux de chômage à 12,5 %. Et pour faire campagne face à Marine Le Pen, sur ce sujet comme sur les autres, les états-majors de LR et du PS ont adopté une même stratégie : aborder des thématiques régionales pour révéler, selon eux, le manque d’idées de la présidente du FN.Lorsque Mme le Pen a déclaré qu’elle mettrait en place un « patriotisme économique », sans en préciser les modalités exactes, MM. Bertrand et Saintignon se sont engouffrés dans la brèche. L’un pour vanter son idée de « Proche emploi », un Pôle emploi régional qui mettrait 551 chefs d’entreprise en lien avec les chômeurs : Xavier Bertrand a réitéré sa promesse de permettre à 60 000 personnes de retrouver un emploi d’ici à septembre 2016. L’autre pour expliquer sa volonté de créer 20 000 emplois « DJ », pour « direct jeunes », à l’issue de rencontres entre jeunes et chefs d’entreprises.Lire aussi :Dans le Nord, les régionales avivent les tensions entre socialistesPas de propositions en stock« Marine Le Pen est la candidate de la dénonciation, de la peur et de la colère. Jamais elle n’avance quelque chose de concret », a lancé M. Bertrand. « Le budget consacré au développement économique représente 5 % du budget de la région. Il n’ y a pas une énorme marge de manœuvre et nous n’allons pas rentrer dans cette démagogie des créations d’emplois », riposte Bruno Bilde, directeur de campagne de Mme Le Pen.Les entourages du candidat socialiste et de celui du parti LR préfèrent, eux, penser que Marine Le Pen n’a pas de propositions précises en stock. Les proches de M. Bertrand estiment même qu’elle a refusé de participer à « Des paroles et des actes » car elle n’avait pas assez préparé les thématiques régionales.M. Saintignon a été le premier à dégainer son programme détaillé dans un document de 67 pages, lundi 27 octobre. M. Bertrand devrait le dévoiler d’ici peu. Mme Le Pen le fera « autour du 14 novembre », à trois semaines du premier tour et une semaine après avoir dévoilé ses têtes de liste départementales.Ce retard serait dû au fait que la présidente du FN a eu à gérer la crise interne avec son père. Elle a également toujours cru qu’une campagne courte serait plus efficace. Pendant que M. Bertrand fait, depuis la rentrée de septembre, jusqu’à trois réunions par jour, elle a seulement tenu une dizaine de réunions publiques et ne semble pas presser d’accélérer le rythme. D’autant plus qu’elle est toujours en tête de tous les sondages de premier tour. « Cette élection va surtout démontrer si une campagne peut encore inverser les choses ou si l’opinion est figée », analyse Gérald Darmanin, directeur de campagne de M. Bertrand.Lire aussi :Lycées, emploi, transports… à quoi servent les régions ?Les régionales Nord - Pas-de-Calais - Picardie 16.10.2015 à 15h46 Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé vendredi 16 octobre à Lorient (Morbihan), sa candidature à la présidence de la région Bretagne, assurant qu’il exercerait bien ce mandat s’il est élu :« Si les Bretonnes et les Bretons m’accordent leur confiance, je serai et resterai président de la région. »Il a également précisé, au cours de cette déclaration solennelle, que le président de la République, François Hollande, déciderait le cas échéant s’il continue ou non à exercer ses fonctions ministérielles.Lire aussi :Régionales : Jean-Yves Le Drian sera bien tête de liste en BretagneUne candidature pour renforcer la campagneM. Le Drian avait confié de longue date à ses proches son intention de briguer la présidence de sa région d’origine. Il était déjà inscrit sur les listes, en troisième position dans le Morbihan. Tous les élus socialistes locaux poussaient en faveur de cette candidature, en espérant que la cote de popularité élevée du ministre de la défense pèsera dans une campagne qui s’annonce difficile.La Bretagne fait partie des trois régions que le Parti socialiste espère emporter dans l’hypothèse la plus basse, avec le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.Jean-Yves Le Drian s’occupe notamment de l’engagement de l’armée française dans le Sahel, en Irak et en Syrie. Il est également en première ligne en ce qui concerne la signature de contrats d’armement, qui se sont multipliés ces derniers temps avec notamment les premières ventes de Rafale à l’Egypte.Les régionales en Bretagne Nicolas Chapuis « Même s’il a été vilipendé, ce référendum a placé le PS au centre des débats ! » Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, tente de voir le verre à moitié plein lorsqu’il s’agit d’évoquer la votation organisée par les socialistes, du vendredi 16 au dimanche 18 octobre, pour demander au « peuple de gauche » s’il est favorable à l’unité des listes lors des élections régionales de décembre.Et pour cause, l’initiative a pour l’instant surtout fait l’unité contre elle, en provoquant un concert de critiques tant dans la presse que parmi les élus ou les partenaires de gauche. Mais qu’importe, le premier secrétaire du PS reste persuadé que le référendum a fait bouger les lignes quant à l’alliance de second tour à laquelle les autres partis de gauche ne semblent pas aujourd’hui opposés.Comment le référendum a-t-il été organisé ?Annoncé lors du conseil national du PS du 19 septembre, le référendum a été monté en un mois. Quelque 2 500 bureaux de vote sont répartis sur le territoire, ouverts sur certains créneaux horaires, entre vendredi et dimanche. Le PS a surtout ciblé les marchés et les sorties de transports. « On a réussi à mettre tout le monde sur le pont », se félicite M. Cambadélis.Sur le terrain, la réalité est plus disparate. Certaines fédérations ont joué le jeu, quand d’autres ont fait le service minimum, voire se sont abstenues pour deux d’entre elles (Nièvre et Jura). Beaucoup d’élus se sont plaints que cela perturbait leur organisation de campagne. On trouve ainsi plusieurs centaines de points de vote en Ile-de-France, contre seulement une vingtaine sur l’ensemble de la Bretagne. « C’est une initiative hâtive et malhabile », explique un grand élu breton pour justifier la faible mobilisation. Il est également possible de voter en ligne, sur un site dédié en laissant son adresse mail.Lire aussi :Référendum du PS : le risque du non-événementLe scrutin est-il transparent ?Le vote sera surveillé par la haute autorité du PS qui aura un émissaire dans chaque département. Impossible en revanche de contrôler les 2 500 points de vote. Le résultat en faveur de l’unité ne fait aucun doute. Les opposants au PS ne devraient pas prendre part au vote pour ne pas cautionner l’initiative. En revanche, la participation sera le réel indicateur du succès ou non du référendum. « Ce n’est pas du tout dans notre intérêt de tricher », jure, la main sur le cœur, un dirigeant du PS. Dès vendredi, plusieurs médias expliquaient avoir pu voter plusieurs fois sous de fausses identités, que ce soit sur Internet ou dans les bureaux de vote.Jean-Christophe Cambadélis s’est livré à un petit jeu d’intox fin septembre sur les chiffres attendus de participation, espérant dans un premier temps 300 000 votants, avant de réviser ses estimations à la baisse à 200 000. « C’est le coup classique. Il sous-estime le chiffre pour pouvoir crier à la victoire quand ça fera plus », s’amuse un élu socialiste.Et après ?Le scrutin, quel que soit le nombre de participants, ne devrait pas faire bouger les lignes dimanche soir. Les partenaires de gauche ont clairement indiqué qu’ils partiraient en autonomie au premier tour et qu’ils se rallieraient au second, en fonction des scores de chacun. « Ils auraient dû organiser le scrutin seulement dans les deux régions où il y a un risque FN, parce que nous sur le terrain ça a plus énervé nos partenaires qu’autre chose », explique un candidat aux élections régionales. La participation au référendum sera en effet surtout intéressante dans les deux régions concernées, le Nord-Pas-de-Calais – Picardie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur.Lire aussi :Emmanuelle Cosse dénonce le « chantage au rassemblement » du PSEn même temps qu’il annoncera les résultats, Jean-Christophe Cambadélis a prévu de lancer « une nouvelle initiative unitaire ». Il va également détailler dans la foulée des mesures nationales de programme qui seront valables dans toutes les régions comme la gratuité des transports scolaires ou le doublement des moyens pour les maisons de santé. La plupart des élus ont, eux, hâte que le week-end passe pour pouvoir reprendre le cours normal de la campagne.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) Au siège de la fédération socialiste du Nord à Lille, seules cinq personnes avaient voté à 11 heures, seulement trois à la permanence du député Bernard Roman (dont les deux militants qui tiennent le bureau), et seulement une vingtaine au stand de la gare Lille-Flandres. « Les gens travaillent le vendredi, précise-t-on à la fédération. Ils voteront ce week-end ou par Internet. »Lire aussi :Trois questions sur le référendum du PSSur le marché populaire de Lille-Sud, place Edith-Clavell, Michèle Pohier et Jean-Marie Lambrechts, deux figures du quartier, ont déployé dès 9 heures un petit stand décoré d’affiches rouges et vertes. Le trésorier de la section PS de Lille-Sud peste sur les listes d’émargement éditées par Paris. « Ah, les technocrates, soupire-t-il devant les centaines de feuilles imprimées, pour rien. Et toutes ces cases à remplir. Ils ne savent pas qu’il y a encore des gens ici qui signent en faisant une croix ? »« Ça, c’est les bons fidèles »Armé de son stylo aux couleurs du référendum, Jean-Marie Lambrechts aide les votants à remplir leurs coordonnées dans l’épais fichier. « Moi, je ne savais pas qu’il y avait ça », dit Dominique, 60 ans. Sait-elle pourquoi elle a voté ? « Euh… j’ai voté, oui. » N’en demandez pas davantage. Ici, on vient voter parce qu’on connaît Michèle Pohier, une dame au grand cœur, militante socialiste. « Ça, c’est les bons fidèles », sourit Michèle, en embrassant Jeannine, 81 ans. « J’en avais entendu parler aux infos de ce référendum. Je suis venue voter oui parce que je ne veux pas de Le Pen. »Hélène, 36 ans, n’interprète pas ce vote de la même façon. Elle coche la case oui à l’unité de la gauche. « Oui, parce qu’on ne peut pas se laisser manger comme ça. Des Français crèvent de faim. Il faut d’abord aider nos citoyens, et c’est pas du racisme. » Cette maman qui élève seule ses deux enfants n’arrive pas à joindre les deux bouts. Les tenants et aboutissants du référendum, ça la dépasse. Elle est venue pour rappeler à la gauche que « les factures augmentent mais pas les salaires ni les prestations sociales ». Malgré le froid polaire, Michèle Pohier garde le sourire dès qu’il s’agit d’expliquer aux habitants du quartier de Lille-Sud à quoi sert ce référendum : « Il faut voter pour l’unité de la gauche. On espère, on y croit encore. Sinon, on ne serait pas là. » De l’espoir, il en manque sur ce marché. Les habitants semblent désabusés. Zohra, 45 ans, le cœur à gauche, est venue voter pour le oui mais elle ne se retrouve plus dans aucun parti. Et elle ne votera pas au second tour en cas de duel Marine Le Pen-Xavier Bertrand. Quitte à avoir le FN à la tête de la région ? « Qu’on la laisse aller au pouvoir, soupire Zohra. Et les gens verront ce qu’elle est vraiment. J’en suis là, tellement le climat ambiant est délétère. »Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Martin Untersinger Après sa stratégie numérique, en juin, et dans la lignée du livre blanc sur la défense de 2013, le premier ministre Manuel Valls a présenté, vendredi 16 octobre, la stratégie du gouvernement en matière de cybersécurité.Lire aussi :Le gouvernement présente sa stratégie numérique pour la FranceDans un document d’une trentaine de pages, porté par le Secrétariat général de la défense nationale, dont dépend l’ANSSI, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information, une structure créée en 2009 pour protéger les réseaux informatiques de l’Etat, le gouvernement trace les grandes lignes des mesures qu’il entend prendre pour assurer la sécurité informatique du pays.Accroissement des capacités des attaquantsL’exécutif y fait le constat, désormais bien connu, de l’« accroissement des capacités des attaquants et de la prolifération des techniques d’attaques » et évoque le chiffre d’une « centaine d’attaques d’importance depuis 2011 » contre de grandes entreprises ou des composantes de l’Etat.Pour Guillaume Poupard, le patron de l’ANSSI, des attaques d’une gravité similaire à celle qui a touché TV5 Monde, au printemps, surviennent « tous les quinze jours ». L’attaque très médiatique contre la chaîne de télévision fait en réalité figure d’exception tant la plupart des attaques contre l’Etat ou des entreprises stratégiques demeurent en fait inconnues du public, les victimes rechignant à évoquer publiquement leurs déboires informatiques lorsqu’elles parviennent même à détecter les intrusions. En conséquence, le nombre d’attaques reste difficile à estimer.Lire aussi :Piratage de TV5 Monde : l’enquête s’oriente vers la piste russeDes actions orientées vers les PME et les particuliersDans ce document, le gouvernement ne fait aucune annonce fracassante. L’idée est davantage d’établir un plan de route, voire une doctrine, pour les prochaines années. « La France est en ordre de bataille mais il faut une vraie coordination, une coopération entre les acteurs. Il faut mettre tout le monde sous pression » précise un haut fonctionnaire qui a participé à l’élaboration de ce document.Le gouvernement entend davantage orienter son action vers les petites entreprises et les particuliers en mettant en place un dispositif « pour porter assistance aux victimes d’actes de malveillance », par exemple sous la forme d’un portail Internet. Cette intervention porterait moins sur l’identification et la poursuite des responsables, déjà l’apanage de la police et de la justice, que sur des moyens pour se remettre d’une cyberattaque.Le rôle de l’Etat devrait cependant se circonscrire à un rôle de conseil et de la labellisation de professionnels de confiance. A ce titre, le rôle de veille de l’ANSSI en direction des entreprises et des particuliers sera renforcé.Le gouvernement veut aussi diffuser au maximum les grands principes de la sécurité informatique dans la société. Au programme, la diffusion de contenus de sensibilisation à destination du grand public et l’ajout de notions de cybersécurité dans tous les cursus secondaires. Tous les « postes à responsabilité de la fonction publique » seront aussi familiarisés au B.A.-BA de la sécurité informatique.A partir de 2016, les projets de loi comporteront dans leur étude d’impact un volet consacré au numérique et à la cybersécurité. Pour mieux mesurer les conséquences de la criminalité en ligne, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales se verra chargé de publier des statistiques à ce sujet. Le gouvernement veut aussi intensifier le soutien aux travaux de recherche sur des domaines de la sécurité informatique qu’un « groupe d’experts », qui sera créé, jugera essentiel aux intérêts du pays.Effort de propagandeLe gouvernement, citant des « opinions diffusées […] sur les plateformes numériques et notamment les réseaux sociaux […] qui vont à l’encontre des intérêts fondamentaux de la France [et qui] relèvent d’une atteinte à la défense nationale », veut aussi accentuer son effort de propagande, comme il a l’a fait récemment sur la plateforme stop-djihadisme.gouv.fr Sans pour autant préciser quelles sont ces « opinions » dangereuses pour l’Etat.Dans la lignée d’un premier plan initié à l’époque par le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, la filière industrielle sera également chouchoutée par le gouvernement, qui y voit, en plus d’un intérêt pour la protection du pays, une opportunité économique.Sans annoncer de dispositif spécifique, le gouvernement veut « soutenir à l’export » les entreprises du secteur, notamment en accentuant l’effort d’évaluation et de labellisation par l’ANSSI, des solutions offertes par les entreprises françaises ou en privilégiant, dans les commandes publiques, les « services et les produits de qualité ».La question du chiffrementMême s’il ne figure pas directement dans la stratégie présentée par le gouvernement, l’épineux débat sur les moyens de protection des données des internautes s’est invité dans le discours du premier ministre Manuel Valls. Ce dernier a réaffirmé que « [son] gouvernement restait favorable à ce que les entreprises disposent de tous les moyens de cryptologie légale », sans pour autant éclaircir la question des moyens automatiques de protection des données proposés par certains fournisseurs grand public comme Apple et Google, parfois accusés de compliquer certaines enquêtes.Lire aussi :Chiffrement des téléphones : le procureur de Paris rejoint la lutte contre Apple et GoogleDevant la presse, Guillaume Poupard, de l’ANSSI, a rappelé sa position :« Le chiffrement est un outil indispensable à la sécurité. La question de l’autorisation du chiffrement s’est posée il y a 20 ans et on est arrivé à la conclusion que de telles démarches allaient freiner le développement du numérique et déranger les 99,9 % de gens honnêtes. »Et le directeur de l’ANSSI de rappeler la signature, par les grands fournisseurs d’accès à Internet français, d’une charte pour sécuriser l’acheminement des courriels, qu’il voit comme un exemple « de la protection des communications sans nuire à la capacité d’interception légale. Cela fait partie d’un compromis technique difficile à trouver, mais possible, entre sécurité et sûreté ». Cette mesure technique permet de sécuriser les courriels lorsqu’ils transitent entre les serveurs des grands fournisseurs de courriels français, qui restent accessibles aux forces de l’ordre en cas de besoin.Enfin, le gouvernement veut faire de l’Europe « le territoire numérique le plus respectueux des droits fondamentaux et individuels ». Le gouvernement aura l’occasion de s’en assurer : la loi sur le renseignement qu’il a fait adopter récemment et qui comporte plusieurs volets portant sur la surveillance numérique, fait l’objet d’une double attaque devant la Cour européenne des droits de l’homme.Lire aussi :La loi renseignement attaquée par des journalistes devant la Cour européenneMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Jean-Marie Le Pen a utilisé la dernière séance plénière du conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) avant les élections régionales de décembre, pour entériner son ralliement, prévisible depuis quelques semaines, à la candidature de sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen.Vendredi 16 octobre, au terme d’une longue intervention, sa seconde seulement en six ans de mandature, l’ex-président du FN a confirmé un rapprochement entamé en marge de l’université d’été du parti, en septembre. M. Le Pen a appelé les électeurs à « voter pour la liste nationale » portée par sa petite-fille, mettant fin à un feuilleton de la dissension orchestré tout au long de l’été.Il a également demandé à ses « courageux amis », élus régionaux qui l’ont soutenu dans son combat contre la direction du parti, de rallier la candidature officielle du Front national, et donc d’abandonner leurs velléités de listes dissidentes, notamment autour de la Ligue du Sud du maire d’Orange, Jacques Bompard. « Je n’oublie pas ceux qui se sont montrés solidaires, mais je leur demande de ne pas tenter une opération stratégique difficile », a assuré M. Le Pen.« Signes de conciliation »Dans les couloirs, où de nombreux journalistes se pressaient, Jean-Marie Le Pen a improvisé une conférence de presse, entouré de certains de ses proches, mais aussi, image étonnante, du directeur de campagne de Marion Maréchal-Le Pen, le Varois Frédéric Boccaletti. « Je ne suis pas en guerre contre ma petite-fille, a assuré le patriarche Le Pen. Je suis un pacifiste. J’ai multiplié les signes de conciliation. »« C’est une prise d’otages par le FN de la dernière plénière du conseil régional, s’agaçait Sophie Camard, candidate EELV et Front de gauche pour le prochain scrutin. Et la presse est complice. En cinq ans, nous n’avons jamais vu autant de journalistes pour une séance. »Pour Christophe Castaner, le candidat PS a la région, « il n’y a aucune surprise devant ces déclarations. Cela met fin à la mascarade mediatico-politique orchestrée par la famille Le Pen. Il faut laisser place maintenant aux vrais enjeux de la région PACA ».A la tribune, le président socialiste Michel Vauzelle, qui dirigeait sa dernière assemblée après dix-huit ans de mandats, a toutefois laissé filtrer son énervement : « Nous avons une autre conception du travail de l’élu », a-t-il rétorqué aux élus frontistes à la tribune. « Le Front national nous a rappelé avec beaucoup de constance, ce que nous devons éviter pour le bien de la France et de cette région », a poursuivi M. Vauzelle, en faisant le bilan de ses années à la tête de la région.Le président du groupe Les Républicains Bernard Deflesselles a, de son côté, regretté la « tournure prise par la séance » rappelant à Jean-Marie Le Pen « qu’il ne partageait pas sa vision de l’Europe et de la région PACA ».« Persona non grata »Invitée, dans une ultime mise en scène de leur réconciliation, par son grand-père à déjeuner dans la salle des élus de l’hôtel de région, Marion Maréchal-Le Pen a évité caméras et photographes à son arrivée en fin de matinée. Le signe, peut-être, qu’elle n’a pas encore totalement cédé aux exigences de son grand-père qui souhaite voir « le plus grand nombre » de ses fidèles être réintégrés sur les listes régionales du Front national.« C’est la commission nationale d’investiture qui décidera, rappelait, dans les couloirs du conseil régional, un proche de la députée du Vaucluse. Certains le seront, d’autres qui sont allés trop loin dans leurs déclarations contre Marine Le Pen et Marion, ne le seront pas. »Parmi ces « persona non grata », le nom du secrétaire régional du groupe FN Laurent Comas revient avec insistance. « Je me considère comme les frondeurs de l’OAS, osait l’élu marseillais, ce vendredi. Si je ne suis pas pris sur les listes FN, je serai sur une liste dissidente pour dénoncer aux yeux des électeurs cette injustice et le racolage d’affairistes et d’opportunistes réalisé par l’entourage de Marion Maréchal-Le Pen. »Les régionales en PACAGilles RofJournaliste au Monde Manon Rescan (Crozon (Finistère) - envoyée spéciale) « Bonjour madame, est-ce que je peux vous offrir une carte postale ? C’est pour les élections régionales. » Les idées les plus simples sont parfois les plus efficaces. Au cœur d’une campagne qui peine à passionner les foules, Jean-Pierre Le Néün n’a pas de mal, ce mercredi matin, à glisser dans les mains des clients du marché dépeuplé de Crozon (Finistère), ses petits cartons à l’effigie de la liste « Oui la Bretagne ».Saisis sans trop y prêter attention, déclinés poliment, ils provoquent parfois une même réaction : quelques secondes d’observation et un « ah, oui » expression d’un souvenir exhumé à la lecture du nom de Christian Troadec. La tête de liste « centre gauche régionaliste » n’a presque plus besoin d’être présentée en Bretagne. Il y a tout juste deux ans, il devenait la voix et le visage des Bonnets rouges, mouvement alliant agriculteurs, petits patrons et ouvriers ferraillant contre l’écotaxe.Localement, M. Troadec, maire de Carhaix et conseiller départemental, est aussi connu pour avoir mené la bataille pour la sauvegarde de l’hôpital de sa ville en 2008 et fondé le festival des Vieilles Charrues. Sa notoriété s’est encore étendue après l’épisode des Bonnets rouges.Aux Européennes de 2014, il a récolté plus de 7 % des suffrages dans la région, contre 4,59 % lors de sa précédente candidature aux régionales. Forte de cette ascension, sa liste vise les 10 % cette année, qui lui offrirait un maintien au second tour actant, selon M. Troadec, la création d’une « nouvelle force politique, une troisième voie régionaliste ». Défenseurs des intérêts « bretons » avant toutPour atteindre son but, le maire de Carhaix est parti très tôt en campagne. Sur l’imprimé, des candidats s’affichent sur une carte de la « Bretagne historique », intégrant la Loire-Atlantique. Mais n’allez pas y chercher un bonnet, ceux qui le portaient ne veulent être « d’aucune étiquette partisane », insiste Jean-Pierre Le Mat, porte-parole du mouvement, ancien président de la CGPME. En 2013, les Bonnets rouges s’étaient d’ailleurs caractérisés par un hétéroclisme social et politique qui a souvent déconcerté, mais dont les fondateurs se revendiquent, défenseurs des intérêts « bretons » avant tout.Lire aussi :Le gouvernement ferme la porte à une écotaxe régionalePourtant, débarrassée du couvre-chef écarlate, la liste Troadec a beaucoup à voir avec les combats des Bonnets rouges actuels. En haut à droite des cartes postales, un slogan résume leur parenté : « Pour vivre, décider et travailler en Bretagne ». Une réplique du nom du collectif derrière lequel les Bonnets rouges sont toujours réunis.La liste Troadec n’a d’ailleurs pas le monopole de l’héritage politique de 2013. A droite, Marc Le Fur, député Les Républicains, qui porta lui aussi le bonnet rouge, a fédéré Caroline Ollivro, ancien membre du MoDem et du parti breton, aujourd’hui à la tête parti autonomiste Breizh Europa, et Jean-François Le Bihan, président de Bretagne réunie. Le PS a, lui, recruté des régionalistes de l’Union démocratique bretonne (UDB), le député morbihanais Paul Molac, et est en étroites discussions avec Olivier Le Bras, ex-leader charismatique FO des abattoirs Gad. Ce dernier avait fini par lâcher son bonnet rouge, mal à l’aise avec la tournure régionaliste qu’a fini par prendre le mouvement, une fois l’écotaxe abandonnée.Lire aussi :Jean-Yves Le Drian, écartelé entre la défense et la BretagneDivisés dans les listes, les anciens Bonnets rouges le sont moins dans les grandes lignes de campagne. Tous prônent la réunification de la Bretagne – qui figurait déjà, entre autres, au programme de Jean-Yves Le Drian en 2010 – et une « relocalisation du pouvoir de décision » dans la région. Objectif : éviter des prises de décision « jacobines » « en décalage » avec la situation locale, telle feu l’écotaxe « inadaptée », selon eux, aux réalités économiques bretonnes.Un unanimisme dont les derniers représentants des Bonnets rouges n’hésitent pas à s’attribuer le crédit. Jean-Pierre Le Mat y voit la perspective de futures alliances qu’il encourage : « J’ai dit à ceux qui voulaient être candidats : “Va sur la liste de ton choix, mais sois en position éligible”. S’il y a un maximum de Bonnets rouges élus en décembre, alors on aura gagné. »Dans la liste de Le Drian, Paul Molac, tout régionaliste qu’il est, est plus sceptique : « Certains se détestent cordialement, c’est quasiment impossible de faire l’union sacrée, à moins de trouver quelqu’un de fédérateur. » Et d’épingler au passage Christian Troadec, trop trublion, selon lui, pour rassembler.Les régionales en BretagneManon Rescan (Crozon (Finistère) - envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Béguin Ni dépénalisation ni légalisation. Au-delà de cette règle d’or portée avec constance par tous les gouvernements de gauche comme de droite depuis des décennies, la politique pénale française en matière de cannabis peut-elle évoluer ? La transaction pénale, entrée en vigueur jeudi 15 octobre, s’applique également aux poursuites pour usage de drogue, un délit aujourd’hui théoriquement passible d’un an d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende.Cette volonté de proposer sous plusieurs conditions une amende dans le cas d’un usage simple aurait donc pu de prime abord être perçue comme une reconnaissance de l’impasse sanitaire et sécuritaire de la loi de 1970 sur les stupéfiants, impossible à appliquer. En 2014, 11 % des Français âgés entre 18 et 64 ans ont consommé du cannabis au moins une fois dans l’année, selon une étude de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé parue en avril. 700 000 Français fument chaque jour des joints.Lire aussi :Les fumeurs de cannabis pourront désormais échapper au tribunalL’arrivée de la transaction pénale est « une bonne évolution technique, mais pas une révolution pénale, car elle ne touche pas à la symbolique de la pénalisation de l’usage », estime Jean-Pierre Couteron, le président de la Fédération addiction, rappelant qu’il existe d’autres procédures similaires pour prononcer une amende en matière d’usage de stupéfiant.« C’est une mesure de simplification des procédures qui ne change rien à la politique actuelle », assure, elle aussi, Danièle Jourdain-Menninger, la présidente de la Mildeca, la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. « L’interpréter comme une marche vers la dépénalisation serait une erreur d’analyse », ajoute-t-elle, soucieuse que la médiatisation de ce dispositif ne vienne pas interférer avec les propositions que sa structure s’apprête à remettre d’ici quelques semaines au premier ministre.« Frilosités »Dans la liste des réformes possibles pourrait figurer la contraventionnalisation pour simple usage. « On étudie plusieurs pistes pour déterminer ce qui serait le plus efficace pour faire baisser les consommations », élude pour l’instant Mme Jourdain-Menninger. Si tout débat sur la légalisation ou la dépénalisation du cannabis apparaît aujourd’hui comme impossible, tant celui qui s’y lancerait s’exposerait à des accusations de laxisme, la transformation du délit d’usage de cannabis en une contravention de troisième catégorie (d’un maximum de 450 euros) est en revanche une idée qui semble avoir fait son chemin. « Ce dispositif ne serait pas la panacée, mais représenterait un vrai pas en avant », reconnaît M. Couteron.Par pragmatisme, une partie des élus de droite ont déjà franchi le pas. Le 17 septembre, lors de l’examen du projet de loi santé au Sénat, un amendement des Républicains visant à punir d’une contravention de troisième classe un premier usage de stupéfiants a été débattu. « Une sanction proportionnée, facile à appliquer et effective », a fait valoir le sénateur LR Alain Milon. Une mesure déjà préconisée en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, qui avait ensuite jugé lors de la campagne présidentielle de 2007 la loi de 1970 « répressive » et n’ayant « aucun sens ».La ministre de la santé, Marisol Touraine, a justifié son opposition à la proposition des sénateurs de droite en expliquant que « la contraventionnalisation du premier usage de stupéfiants serait un mauvais signal à adresser ». Une position constante de sa part. Lorsque, en novembre, Anne-Yvonne Le Dain, députée PS de l’Hérault, et Laurent Marcangeli, député LR de Corse-du-Sud, avaient eux aussi déjà proposé la mise en place d’une amende pour les consommateurs de cannabis, Mme Touraine avait répondu qu’elle n’était « pas favorable à ce qu’on mette ce débat sur la table ». « Maintenons le droit tel qu’il est », avait-elle lancé, forte du soutien du chef de l’Etat sur ce sujet. « Le gouvernement peut avoir des frilosités sur ce sujet », avait analysé M. Marcangeli, en se disant « convaincu que l’on peut trouver une majorité, de droite comme de gauche, sur ce sujet de la contravention ».François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi La nouvelle a tout à la fois surpris et atterré. Le gouvernement a pris la décision, mardi 13 octobre, de contester la décision de la cour d’appel de Paris, le 24 juin, de condamner l’Etat pour « faute lourde » sur des contrôles d’identité au faciès par la police. Et s’est pourvu en cassation. Les instructions ont été données après un arbitrage que la ministre de la justice Christiane Taubira a perdu. Tout s’est joué entre la mi-août et la mi-septembre entre la place Vendôme et Matignon.Deux mois plus tôt, treize jeunes hommes Français d’origine maghrébine ou subsaharienne qui avaient dénoncé des contrôles policiers qu’ils estimaient abusifs car non suivis d’une quelconque poursuite judiciaire. Cinq d’entre eux avaient obtenu gain de cause par un jugement inédit de la cour d’appel. Cette dernière avait estimé que « des présomptions graves, précises et concordantes » permettaient de juger que les contrôles policiers avaient été réalisés « en tenant compte de l’apparence physique et de l’appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une race ».Lire aussi :L’Etat condamné pour « faute lourde » après des contrôles au faciès« Une avancée du droit »Ces cinq jeunes hommes avaient été contrôlés lors d’opérations de contrôle de routine, dans un centre commercial, à la sortie d’un McDonald’s ou en centre-ville. La police avait réalisé ses vérifications d’identité après observation de la foule et en choisissant uniquement des hommes jeunes noirs ou arabes. Les juges avaient estimé que ces contrôles avaient un caractère discriminatoire. Les huit autres plaignants ont été déboutés, car les contrôles ayant été effectués sur réquisition du procureur à la suite d’actes de délinquance ou dans des quartiers où des voitures avaient été brûlées, la cour a considéré que les actions de la police étaient légitimes.C’était cependant la première fois que la justice reconnaissait l’existence de contrôles au faciès et les jugeait illégaux. Les avocats et associations avaient salué « une avancée du droit » : toute personne s’estimant victime d’un tel comportement discriminatoire de la part des forces de l’ordre pourrait désormais aller en justice et demander réparation.Au ministère de la justice, on s’était aussi réjoui de cette décision. L’Etat était condamné certes, mais seuls cinq dossiers sur treize avaient été jugés recevables. Une nuance qui permettait de reconnaître les discriminations sans humilier les forces de l’ordre. Christiane Taubira était partisane d’en rester là. Les huit déboutés ont décidé de contester la décision de rejet de leur appel. Leurs avocats, Me Félix de Belloy et Me Slim Ben Achour, souhaitant ainsi consolider la jurisprudence, se montraient confiants, persuadés qu’il n’y aurait pas d’autre pourvoi.« Le choix est fait de se mettre du côté de la police »Manuel Valls en a décidé autrement. Lors d’un arbitrage, tout début octobre, Matignon a décidé de faire rejuger les cinq dossiers qui avaient obtenu reconnaissance. Le prétexte était trouvé : puisque sur les treize arrêts, cinq condamnaient l’Etat, et que les huit qui avaient été déboutés faisaient appel de l’arrêt de la cour d’appel de Paris, il fallait rejuger l’ensemble. À défaut, plaidait Matignon, il pourrait y avoir contradiction entre un jugement en appel et celui attendu de la Cour de cassation, et donc une jurisprudence bancale et contradictoire.Les avocats sont atterrés par ce pourvoi. « On avait compris qu’après des déclarations encourageantes de reconnaissance de la réalité du contrôle au faciès, ils allaient faire profil bas. Avec cet ordre, le choix est fait de se mettre du côté de la police », déclare Me de Belloy. « C’est une manière de dire que les règles d’égalité et de non-discrimination ne s’appliquent pas à la police. Pour les jeunes que nous défendons, c’est une preuve de plus qu’ils vivent dans un système ségrégationniste et que la gauche choisit de le perpétuer », renchérit Me Ben Achour. La décision ne laisse pas d’étonner : les juges de la cour d’appel avaient effet concrétisé une promesse du candidat Hollande de « lutter contre les contrôles au faciès ». A douze jours du dixième anniversaire des émeutes urbaines de 2005 à Clichy-sous-Bois, c’est, en tout cas, un très mauvais signal envoyé aux habitants des quartiers populaires.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.10.2015 à 20h24 Tracts tardifs et signatures manquantes sur les listes d’émargement, deux juridictions administratives ont reconnu jeudi 15 octobre l’invalidité des scrutins départementaux de mars. Ils concernent le canton de Saint-Mihiel, dans la Meuse, et celui d’Orange, dans le Vaucluse. Les binômes, respectivement candidats du Front national et de la Ligue du Sud, ont la possibilité de faire appel devant le Conseil d’Etat. Sans quoi les électeurs concernés devront voter à nouveau.Tracts tardifs dans le canton de Saint-Mihiel dans la MeuseLe tribunal administratif de Nancy a annulé l’élection de Bruno Rota et Marianne Prot, conseillers départementaux Front national dans le canton de Saint-Mihiel, le seul aux mains du FN en Lorraine, en raison d’une distribution tardive de tracts en fin de campagne.Les candidats s’étaient emparés du canton au terme d’une triangulaire avec l’UDI et le PS, avec seulement 26 voix d’avance, soit 1,4 % des suffrages. Leurs adversaires UDI Sylvain Denoyelle et Marie-Christine Tonner avaient contesté le résultat du second tour. Le tribunal a relevé que les tracts de dernière minute « abordaient différents sujets qui ne l’avaient pas été jusqu’alors dans la campagne électorale » et que cette distribution tardive « avait mis les autres candidats dans l’incapacité de répliquer en temps utile ». Le tribunal a considéré, « eu égard au faible écart » de voix, que les tracts avaient pu « altérer la sincérité du scrutin ».Des signatures faisaient défaut dans le canton d’Orange dans le VaucluseLe tribunal administratif de Marseille a annulé l’élection de Yann Bompard et Marie-Thérèse Galmard (Ligue du Sud), qui avait remporté le canton d’Orange le 29 mars avec six voix d’avance sur un binôme FN. Les candidats malheureux, Jean-François Mattéi et Brigitte Vigne, avaient déposé un recours en annulation, constatant que 7 personnes n’avaient pas signé les listes d’émargement.Yann Bompard est le fils de Jacques Bompard, maire d’Orange depuis 1995, ex-membre du Front national et cofondateur en 2010 du parti de la Ligue du Sud avec des dissidents frontistes. L’élu déchu n’avait pas encore pu prendre connaissance de la décision jeudi soir et envisageait de faire appel. 15.10.2015 à 17h42 | Jean-Baptiste de Montvalon Le Congrès que François Hollande envisage de convoquer en 2016 a du plomb dans l’aile. La commission des lois du Sénat vient de tirer une première rafale en déposant, jeudi 15 octobre, une question préalable à l’encontre du projet de loi constitutionnelle autorisant la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, l’un des textes susceptibles d’être inscrits à l’ordre du jour de cet éventuel Congrès.La « question préalable » est une motion de procédure signifiant qu’il n’y a pas lieu à délibérer sur un texte. Si elle est adoptée en séance, le texte est rejeté avant même d’être examiné.On n’en est pas là. Mais ce coup de semonce signifie qu’il sera particulièrement difficile pour l’exécutif de remplir les deux conditions requises : l’adoption du texte dans les mêmes termes par les deux Assemblées, puis un vote à la majorité des trois cinquièmes lors du Congrès. Un objectif qui semble quasiment hors de portée.Près d’un quart de siècle de discussionsDeux raisons à cela. La première est purement politique : on voit mal les parlementaires de droite accepter sans barguigner de donner un coup de pouce à M. Hollande un an avant l’élection présidentielle. Cet obstacle-là se dressera également sur la route des autres textes que le chef de l’Etat serait tenté d’inscrire à l’ordre du jour de cet éventuel Congrès.La seconde raison tient au sujet lui-même – la charte européenne sur les langues régionales –, qui passionne et divise dès qu’il en est question. Et il en est question à intervalle régulier, puisque, depuis près d’un quart de siècle, la France se montre incapable de décider quoi que ce soit en la matière.La Charte européenne des langues régionales et minoritaires a été adoptée sous les auspices du Conseil de l’Europe en 1992. La France a mis sept ans à la signer. C’était le 16 mai 1999, à Budapest. Seize ans plus tard, ce texte n’a toujours pas été ratifié.La ligne de fracture – qui traverse les principaux partis – est juridico-politique. Elle sépare grossièrement les jacobins-républicains « purs » d’une part, farouches défenseurs de l’indivisibilité de la République et de l’unicité du peuple français, les girondins ou partisans d’une reconnaissance explicite de la diversité d’autre part.Trouver un chemin juridiquement praticablePour trouver un chemin médian et juridiquement praticable, la France avait accompagné sa signature, en 1999, d’une « déclaration interprétative » rappelant que, pour la France, le « groupe » – notion utilisée dans la charte – « renvoie aux individus qui le composent et ne peut en aucun cas former une entité qui en serait distincte, titulaires de droits qui lui seraient propres ».La charte et la déclaration interprétative sont deux textes « difficilement compatibles entre eux », a jugé le Conseil d’Etat dans l’avis défavorable (mais non contraignant) qu’il a rendu au gouvernement, le 30 juillet. Insérer dans notre Constitution cette double référence, estime la plus haute juridiction administrative, « introduirait une contradiction interne génératrice d’insécurité juridique ».Lire aussi :Nouvel obstacle à la ratification de la Charte des langues régionalesPrésident de la commission des lois du Sénat – et rapporteur du texte –, Philippe Bas (Les Républicains), l’a clairement indiqué, jeudi, sur son compte Twitter : « Le Sénat veut enterrer une révision constitutionnelle inutile car ne permettant de respecter ni la Constitution ni la charte ! »Ce message était une réponse à son homologue de l’Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas (PS), élu du Finistère qui, sur le même canal, avait déploré en ces termes la décision prise au Palais du Luxembourg : « Le Sénat cherche à enterrer la ratification de la Charte… » @JJUrvoas non: le senat veut enterrer une révision constitutionnelle inutile car ne permettant de respecter ni la constitution ni la charte!— BasPhilippe (@Philippe Bas)require(["twitter/widgets"]);Ce bref échange entre les présidents des commissions des lois des deux Assemblées montre que le consensus n’est pas vraiment à l’ordre du jour.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.10.2015 à 14h56 • Mis à jour le15.10.2015 à 15h01 | Nicolas Truong Mais où sont-ils passés ? Que sont-ils donc devenus ? Pourquoi ne les a-t-on pas entendus ? Telles sont les questions que se sont posées ceux que le débat suscité par les prises de positions de Michel Onfray sur les « migrants » a sidérés. Tous ceux qui furent consternés de voir une partie de l’intelligentsia française rallier les « crispations » de la société françaises au sujet des réfugiés. Mais encore davantage étonnés par le vide abyssal d’une gauche intellectuelle qui semblait à nouveau timorée, recluse ou silencieuse.Réalité ou illusion ? Problème de focale et de perception. Bien sûr, il y a le miroir grossissant de la télévision et la réduction du débat public à des matchs de catch médiatiques (Le Monde, 20-21 septembre). D’ailleurs, le fait que le meeting de la mutualité du 20 octobre, intitulé « Peut-on encore débattre en France ? », initialement organisé en soutien à Michel Onfray, soit au final – et faute de participants (Alain Finkielkraut et Pascal Bruckner ont notamment décliné) – amplement composé d’éditorialistes, marque ce signe des temps. Mais le malaise est patent.Lire aussi :Des intellectuels à la dérive ?Depuis l’effacement de la figure de « l’intellectuel prophétique » (universaliste et hugolien), la rareté de « l’intellectuel critique » (en guerre contre l’ordre établi), le déclin de « l’intellectuel spécifique » (qui intervient dans la cité à partir de ses domaines de recherches), sans compter les difficultés d’élaboration d’un « intellectuel collectif » percutant, c’est-à-dire une réelle mise en commun des savoirs engagés, la gauche intellectuelle semble à la peine.Image d’EpinalSans oublier la question du charisme et de l’incarnation. Le souvenir de Pierre Bourdieu soutenant la grève des cheminots à la gare de Lyon, en décembre 1995, contre « la destruction d’une civilisation », est devenu une image d’Epinal, presque un chromo. D’où une certaine nostalgie qui a même gagné les milieux les plus radicaux.Le miroir est cependant déformant. Il omet tout un pan d’un travail intellectuel foisonnant. Du côté des plus anciens, le républicanisme est encore bien présent (avec Régis Debray et sa revue Médium), tout comme l’idée de révolution (Alain Badiou) ou celle de « politique de civilisation » (Edgar Morin). La critique sociale est encore vive, avec notamment Etienne Balibar, qui théorise le concept de « l’égaliberté », Miguel Abensour, qui ravive le « nouvel esprit utopique », ou Jacques Rancière, qui poursuit sa réflexion esthétique et politique sur « le partage du sensible ».Contrairement à une idée reçue, Marx n’est pas mort non plus. Ainsi, le philosophe Pierre Dardot et le sociologue Christian Laval syncrétisent les nouvelles interprétations du marxisme et pensent ces nouvelles luttes qui s’organisent autour des « communs » contre les nouvelles formes d’appropriation privée et étatique des biens publics, de l’informatique aux ressources naturelles, de la mutualisation de l’eau à la préservation des données personnelles (Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle, La Découverte, 2014).Parce que « la gauche ne peut pas mourir », écrit-il dans Le Monde diplomatique (septembre 2014), le philosophe Frédéric Lordon articule son analyse marxiste des crises du capitalisme financier à une « économie politique spinoziste » (Capitalisme, désir et servitude. Marx et Spinoza, La Fabrique, 214 pages, 12 euros).« histoire-monde »Les collectifs bougent encore. Exemple parmi mille autres : au sein de leur association, Ars industrialis, Bernard Stiegler et Marc Crépon élaborent « une politique industrielle de l’esprit » afin de contrer ces techniques de contrôle qui, de la publicité à certains jeux vidéo, prennent le pouvoir sur nos désirs et sur nos vies. Esprit, Lignes, Vacarme, Regards, Mouvement et alii : les revues sont également nombreuses.Les institutions n’abritent pas que la pensée conservatrice et ses ténors, loin de là. Au Collège de France, Patrick Boucheron défend une « histoire-monde » contre la prééminence du récit national et n’hésite pas à soutenir que « la recherche de l’identité est contraire à l’idée même d’histoire ». Depuis le Collège de France, toujours, Pierre Rosanvallon anime le site de « La vie des idées », sorte de « coopérative intellectuelle » qui recense ouvrages et débats internationaux, prolongée par « La République des idées », collection des éditions du Seuil qui publie aussi bien l’économiste Esther Duflo que le démographe Emmanuel Todd.A l’École polytechnique, le philosophe Michaël Foessel – successeur d’Alain Finkielkraut à la chaire de philosophie – développe notamment sa « critique de la raison apocalyptique », loin du déclinisme dominant. A l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Luc Boltanski – qui travaille actuellement sur la nouvelle « classe patrimoniale » – s’est notamment illustré par un texte d’intervention contre « l’extension du domaine des droites » (Vers l’extrême, avec Arnaud Esquerre, Editions Dehors, 2014).Pas mortCôté succès populaire, impossible de ne pas mentionner les sociologues des beaux quartiers, Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, qui, partout en France, expliquent « pourquoi les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres » à un peuple de gauche remonté contre le sarkozysme et déçu par le hollandisme. Ou bien encore à l’immense audience rencontrée par le livre de l’économiste Thomas Piketty sur les inégalités (Le Capital au XXIe siècle, Seuil, 2013). La jeune garde n’est pas en reste : Sandra Laugier, Fabienne Brugère, Frédéric Gros, Yves Citton, Bernard Aspe, Quentin Meillassoux et tant d’autres dont il faudrait avoir le temps de détailler les travaux. En un mot, l’intellectuel de gauche n’est pas mort.Mais d’où vient l’impression de malaise, alors ? D’une méconnaissance de cette richesse trop peu sollicitée. D’une réticence et d’un manque de curiosité. Mais aussi parfois d’un certain entre-soi – moins académique que social et idéologique – à l’intérieur de cercles où l’on ne s’adresse souvent qu’à un auditoire de convaincus. D’où encore ? De l’impression d’avoir perdu la partie face aux néoconservateurs et à leur hégémonie. De la crainte de certains intellectuels multiculturalistes d’aborder les questions qui fâchent – par souci de ne pas « stigmatiser » les minorités –, qui a contribué à renforcer l’idée que les intellectuels de gauche pratiqueraient un « déni de réalité ». D’un déficit de charisme et d’aura parfois. D’un sentiment que le clivage droite-gauche est dépassé face aux enjeux culturels et civilisationnels.D’où l’idée de donner la parole à Danièle Sallenave, Marc Crépon, Stéphane Beaud et Gérard Mauger. Parole à la défense, en quelque sorte. Histoire à nouveau de vérifier que, en idéologie comme en stratégie, la meilleure défense, c’est l’attaque.A lire sur le sujet:- Face à l’hégémonie droitière, retrouvons les valeurs de progrès !, par Marc Crépon, directeur du département de philosophie de l’Ecole normale supérieure. Face au silence assourdissant des penseurs de gauche, il est temps de raviver les valeurs progressistes que les polémistes droitiers ne cessent de détourner. Il n’est ni honteux ni ringard de soutenir les déshérités.- Les sciences sociales ne sont pas silencieuses, par Stéphane Beaud, professeur à l’université Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense, et Gérard Mauger, directeur de recherche émérite au CNRS. L’omniprésence médiatique de certains essayistes ne signifie pas que les universitaires restent se tiennent à l’écart du débat public. Les travaux ne manquent pas sur les thèmes qui agitent notre époque. Mais ils ne sauraient se résumer à des formules pour shows télévisés.- Contre les dangereux prophètes du pire, une France résolue cherche à changer le présent, par Danièle Sallenave, écrivaine et membre de l’Académie française. Loin des apôtres du « tout fout le camp », une partie de la société française cherche, sans naïveté ni ringardise, à inventer l’avenir.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.10.2015 à 06h47 • Mis à jour le15.10.2015 à 11h23 Dès 2016, la taxation du gazole devrait augmenter d’un centime par litre par rapport au niveau d’aujourd’hui, avant une nouvelle hausse similaire en 2017, tandis que celle de l’essence sera réduite du même montant pendant la même période.Ainsi en a décidé le gouvernement, mercredi 14 octobre, à l’issue d’une réunion d’arbitrage. Matignon a confirmé « le principe d’un rapprochement en cinq ans entre le prix du gazole et celui de l’essence », comme l’avait prôné la semaine dernière Ségolène Royal, pour mettre fin à la « diésélisation massive » du parc automobile français, en plein scandale des moteurs diesel truqués de Volkswagen. Manuel Valls a confirmé, jeudi 15 octobre sur BFMTV, avoir pris cette « décision importante » parce « qu’on considère que le diesel pose un problème sur la qualité de l’air ».Lire sur Les Décodeurs :La France, toujours amoureuse du diesel« Une préoccupation légitime »Le gouvernement entend ainsi mettre fin au « traitement fiscal favorable » dont bénéficie historiquement le gazole en France. Il proposera au Parlement de réduire cet écart qui, selon Matignon :« induit une diésélisation massive du parc automobile et qui suscite une préoccupation légitime de nombreux Français quant à son impact sur la qualité de l’air ».Le gouvernement va aussi « renforcer la prime à la conversion » des vieux véhicules diesel, instaurée en 2015 pour inciter les propriétaires à les remplacer, en élargissant son assiette aux modèles de plus de dix ans et en doublant son montant, de 500 euros à 1 000 euros.Actuellement, le gazole représente environ 80,2 % des volumes de carburants écoulés dans l’Hexagone et 55,7 % des achats de voitures neuves particulières, une proportion en recul depuis quelques années.Les moteurs diesel représentaient encore 64 % des immatriculations en 2014 et 77,3 % en 2008.Un litre de gasoil coûte actuellement à la pompe environ 1,05 euro, contre autour de 1,20 euro pour un litre de super 95.Lire sur Les Décodeurs :Les conséquences du gazole au prix de l’essence #container_14430029953{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430029953{ height:500px; } #container_14430029953 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430029953 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430029953 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430029953 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de diesel dans le parc automobile français depuis 1980Pour les véhicules particuliers et utilitaires. Source : CCFA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430029953", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#0386c3","#f19300","#285a82","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Milliers de véhicules" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1980","1990","2000","2010","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "véhic. partic. essence", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 17710 ], [ "", 16745 ], [ "", 18219 ], [ "", 13592 ], [ "", 12685 ], [ "", 12223 ], [ "", 12005 ], [ "", 11964 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "véhic. partic. diesel", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 730 ], [ "", 3265 ], [ "", 9261 ], [ "", 17458 ], [ "", 18865 ], [ "", 19377 ], [ "", 19645 ], [ "", 19836 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "véhic. util. essence", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 1517 ], [ "", 2338 ], [ "", 1327 ], [ "", 671 ], [ "", 490 ], [ "", 418 ], [ "", 371 ], [ "", 328 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vehic. util. diesel", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 976 ], [ "", 2342 ], [ "", 4202 ], [ "", 5632 ], [ "", 5941 ], [ "", 6033 ], [ "", 6091 ], [ "", 6280 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliers de véhicules", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Cette annonce a aussitôt été suivie à l’Assemblée dans la soirée par le vote d’un amendement socialiste en ce sens au projet de budget 2016, qui prévoit une baisse de 2 milliards d’euros de l’impôt sur le revenu.« Je ne dis pas bravo, je dis simplement que c’est une avancée intéressante », a déclaré la patronne des Verts, Emmanuelle Cosse, ajoutant que « les écologistes demandent que ça aille plus loin ». Au contraire, le Front national a en revanche critiqué un dispositif qui « ne réorientera que très lentement les choix des Français au détriment du diesel et pèsera sur le pouvoir d’achat de millions ». Il défend « une baisse significative des taxes sur l’essence pour le rendre franchement plus attractif, sans augmentation sur le diesel, et compensée par une surtaxe sur les immenses profits des grandes compagnies gazières et pétrolières ».Budget 2016 : un quart des économies prévues est mal documentéLe gouvernement a prévu 16 milliards d’euros d’économies pour le projet de budget 2016, actuellement en discussion à l’Assemblée. Mais, selon la rapporteuse générale de la commission des finances, la socialiste Valérie Rabault, plus de 4 milliards sont mal, voire pas du tout, « documentés ». En clair, on ne sait pas où on les prend.Selon la rapporteuse, ces 4,05 milliards d’euros se divisent en :2,2 milliards sur les 2,7 milliards d’euros d’économies prévues dans les dépenses d’interventions de l’Etat (allocations, RSA, subventions…).1, 25 milliard sur les 7,4 milliards d’euros d’économies prévues pour la sécurité sociale.600 millions d’euros ciblés sur les dépenses des ministères. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a toutefois assuré que les 16 milliards d’euros d’économie sont « bien sûr identifiés » dans leur intégralité et seront détaillés pendant les discussions à l’Assemblée. « Je pense que [Valérie Rabault] sera rassurée par les explications que nous allons donner », a souligné M. Eckert sur France Info lundi soir. 03.10.2015 à 10h31 • Mis à jour le03.10.2015 à 11h32 | Franck Johannès La Cour européenne des droits de l’homme a été saisie, samedi 3 octobre, d’un premier recours contre la loi renseignement par des journalistes de l’Association confraternelle de la presse judiciaire (APJ). Les 180 journalistes, qui représentent la plupart des médias écrits, numériques ou audiovisuels, s’alarment des nouvelles menaces portées à la liberté d’informer – et protestent contre la surveillance de masse qu’autorise le texte pour les simples citoyens. « La question posée dépasse le simple enjeu des journalistes, indique Me Patrice Spinosi, qui a déposé la requête, toute personne est susceptible d’être écoutée et à travers la presse, il s’agit d’une critique de la possibilité d’écouter administrativement sans réel contrôle l’ensemble de la population. »Lire aussi :Comment l’Etat a étendu le renseignement au mépris de la loiEn dépit en effet des inquiétudes de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), des associations de défense des libertés numériques et des mises en garde des institutions européennes, la loi renseignement du 24 juillet a été adoptée par 80 % des parlementaires, et validée le 23 juillet par le Conseil constitutionnel, en dehors d’une réserve sur la surveillance internationale. Elle est entrée en vigueur samedi 3 octobre, après la parution au Journal officiel du décret du président de la République qui nomme les membres de la Commission nationale de contrôle des techniques du renseignement (CNTR). Il ne reste plus guère que la Cour européenne pour examiner la conformité de la loi aux exigences démocratiques d’un Etat de droit.« Chiens de garde de la démocratie »La Cour européenne – à la différence de la France, qui n’a toujours pas voté la loi sur le secret des sources – est particulièrement vigilante sur le droit d’informer. Elle a rappelé en 1992 « le rôle éminent de la presse dans un Etat de droit », l’impératif de protection des sources, « pierre angulaire de la liberté de la presse », dont l’absence « pourrait dissuader les sources journalistiques d’aider la presse à informer le public sur des questions d’intérêt général » (1996). La protection des sources n’est pas « un simple privilège » mais bien « un véritable attribut du droit à l’information » (2003) : les journalistes ont ainsi pour mission d’être « les chiens de garde de la démocratie » (2007).Lire aussi :Informer n’est pas un délit, le livre-manifesteLa loi renseignement n’est certes opérationnelle que depuis quelques heures et n’a pas encore eu de conséquences fâcheuses. Il n’empêche : la Cour de Strasbourg a déjà jugé que la seule entrée en vigueur d’une loi suffisait à être recevable – il s’agissait alors de la loi interdisant le voile intégral dans l’espace public (décision SAS contre France, 2014). De plus, « la simple existence » d’une législation « autorisant le contrôle secret des communications crée une menace de surveillance pour tous ceux auxquels on pourrait l’appliquer », a déjà jugé la Cour de Strasbourg (Liberty contre Royaume-Uni, 2008).Or, la loi renseignement autorise bien une surveillance de masse : non seulement pour prévenir le terrorisme, « la criminalité et la délinquance organisée », « les violences collectives » qui portent « gravement atteinte à la paix publique », mais aussi pour protéger « les intérêts majeurs de la politique étrangère » ou « les intérêts économiques, industriels ou scientifiques ». Un suspect peut être espionné et localisé grâce à son téléphone et toutes ses communications numériques ; son domicile, sa voiture et son ordinateur fouillés, ses conversations (et ceux de ses voisins) enregistrées dans un café, une gare, un tribunal, par des IMSI-catchers, ces petites valisettes d’espionnage – l’ensemble, en somme, de ses activités et même, pour la première fois, celles de son « entourage ».Rencontrer un journaliste risque de devenir périlleuxRencontrer discrètement un journaliste risque ainsi de devenir périlleux – il suffit de le surveiller pour savoir qui sont ses sources et qui lui donne des informations déplaisantes pour le pouvoir en place. La loi a prévu qu’il n’était pas permis de surveiller un journaliste « à raison de l’exercice de sa profession ». C’est maigre : on peut surveiller un mail personnel mais pas un mail professionnel ? Par ailleurs, les boîtes noires algorithmiques, qui scannent sur le Net des mots-clés, absorbent tout le flux sans en distinguer la provenance : « Il sera aisé, dans le cas d’un journaliste, d’en tirer des informations sur l’ensemble de ses sources et contacts », a souligné le Conseil national du numérique.Lire aussi :Jean-Marie Delarue se dit « préoccupé » par le contrôle du renseignementLa presse n’est évidemment pas au-dessus des lois et il est normal qu’il soit possible, en cas de force majeure, de surveiller un journaliste. Mais la Cour européenne impose que cette atteinte soit contrôlée, « avant la remise des éléments réclamés », « par un juge ou tout autre organe décisionnel indépendant et impartial », en tout cas « distinct de l’exécutif ». Et à condition qu’« il existe un impératif d’intérêt public l’emportant sur le principe de protection des sources journalistiques » (Sanoma Uitgevers BV contre Pays-Bas, 2010). Ce n’est pas le cas : c’est bien l’exécutif – le premier ministre – qui donne les autorisations de surveillance, après un avis purement consultatif d’une commission de contrôle. Elle peut faire appel au Conseil d’Etat si une surveillance lui semble illégale, mais jamais « avant la remise des éléments réclamés » par les services.Ainsi, conclut la requête, « les quelques garanties légales dédiées à la protection du secret des sources journalistiques sont radicalement contournées ». « L’Association de la presse judiciaire est la mieux à même de former un tel recours, indique son président, Pierre-Antoine Souchard, elle s’est opposée à cette loi depuis longtemps. La peur du terrorisme ne doit pas faire oublier les libertés fondamentales, en particulier la liberté d’informer. » L’association et les sept membres du bureau ont signé la requête et engagent les journalistes, les associations ou les syndicats « qui ont intérêt à agir », à les rejoindre. La cour examinera la recevabilité de la requête dans les six à douze mois, une éventuelle décision n’est pas attendue avant trois ans.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pascale Robert-Diard Au début, on les distingue à peine les uns des autres. Mêmes costumes sombres, mêmes chemises claires, même cheveux clairsemés. Ce sont des hommes de premier rang au sens propre, ils savent s’y tenir assis, le buste droit, bien calé, les jambes croisées, des milliers d’heures de réunions publiques et de fastidieuses cérémonies officielles sont passées par là. Debout aussi, ils se ressemblent, le micro et la parole leur sont familiers, ils posent un feuillet de notes sur le pupitre devant eux puis le plient dans la poche droite de leur veste en la lissant d’un geste machinal.Quatre d’entre eux sont sortis de l’ENA, le cinquième en a raté l’entrée. Le résumé de leurs longues carrières offre un voyage dans la France préfectorale – Montluçon, Orléans, Tours, Besançon, Chartres, Chalon, Guéret, Le Mans, Neuilly, Gertwiller – et dans le cœur battant de l’Etat, ses administrations centrales et ses ministères, qu’ils ont rejoints ou quittés au gré des alternances politiques, promus sous la droite, écartés sous la gauche. Tous portent Légion d’honneur à la boutonnière et déshonneur au front depuis qu’un procureur de la République les a renvoyés devant un tribunal correctionnel pour « détournement de fonds publics », « complicité » ou « recel » de ce délit.Depuis lundi 28 septembre, Claude Guéant, ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, Michel Gaudin, ex-directeur général de la police nationale (DGPN), ainsi que trois autres anciens membres du cabinet, Daniel Canepa, Michel Camus et Gérard Moisselin, s’expliquent sur l’affaire des primes de la police versées en liquide entre 2002 et 2004. A Claude Guéant, il est reproché d’avoir donné l’ordre à Michel Gaudin de lui confier chaque mois pendant deux ans 10 000 euros en espèces prélevés sur les fonds d’enquête et de surveillance – normalement destinés à rémunérer les indicateurs de police – et de s’en être servi comme complément de rémunération pour ses collaborateurs, lui-même en prélevant la moitié pour son usage personnel.Lire aussi :Guéant : le procès de l’étrange pratique policière des primes en liquideA Michel Gaudin, considéré comme l’auteur principal du délit, il est fait grief d’avoir accepté de faire ce versement en ayant connaissance de son usage inapproprié. Les trois autres prévenus sont poursuivis comme bénéficiaires du détournement. Pour l’accusation, aucun d’entre eux ne pouvait à l’époque ignorer qu’il commettait un délit puisque, quelques mois plus tôt, le gouvernement de Lionel Jospin avait officiellement mis fin aux primes en liquide versées aux membres des cabinets ministériels (prélevées sur les fonds spéciaux de Matignon) et les avait remplacées par des « indemnités de sujétion particulière » (ISJ). L’esprit de la réforme étant de substituer à un système occulte, incontrôlable et contesté, des compléments de revenus officiels et fiscalisés.Dès les premiers interrogatoires, chacun des cinq prévenus a exprimé à sa manière l’amère conviction d’être la victime d’un « règlement de comptes politique », dont le tout nouveau parquet national financier (PNF) – qui les a renvoyés devant le tribunal au terme d’une simple enquête préliminaire – serait le bras armé. Voilà pour ce qui les réunit.Premières fissuresLes premières fissures sont apparues assez vite. Il y a Claude Guéant et les autres. C’est à cause de lui que toute l’histoire a commencé. Lors d’une perquisition à son domicile, les enquêteurs en charge d’une autre affaire le concernant, celle d’un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, sont tombés par hasard sur une série de factures d’électroménager et d’équipements – cuisiniste, ameublement – réglées en espèces, dont l’ancien ministre de l’intérieur a dû justifier la provenance. En expliquant que ces fonds étaient des reliquats de ses primes en liquide, Claude Guéant a lui-même conduit le parquet à s’intéresser au circuit de ces fonds. Cela donne déjà aux quatre autres une bonne raison d’en vouloir à leur ancien supérieur hiérarchique.Mais il n’y a pas que cela. Par sa proximité avec Nicolas Sarkozy, par le nombre d’affaires dans lesquels son nom est cité, Claude Guéant sent aujourd’hui le soufre. Le monde politique s’est éloigné de lui par crainte de la contagion et celui des hauts fonctionnaires lui reproche sa trahison.Peut-être n’est-ce pas un hasard si, parmi ses deux avocats, figure Me Jean-Yves Dupeux, qui fut aussi celui d’un autre grand brûlé de l’époque sarkozyste, l’ancien procureur de la République Philippe Courroye. Quant à l’opinion, autant elle est prompte à absoudre ou à excuser les turpitudes de ses élus, autant elle est se montre impitoyable face aux dérives de ses clercs.Dans le prétoire aussi, on prend ses distances. Rien de tel qu’une procédure judiciaire pour faire vaciller les plus solides amitiés. Celle qui unit Claude Guéant à Michel Gaudin a plus de vingt ans, les deux hommes se tutoient, mais, face au tribunal, Michel Gaudin pense d’abord à sauver sa peau.Le DGPN est placé « sous l’autorité hiérarchique du directeur de cabinet et ne peut refuser une instruction qu’il lui donne », explique-t-il, en affirmant qu’à l’époque il ignorait l’usage que Claude Guéant faisait des fonds qu’il lui versait. Il rappelle surtout que lui, une fois arrivé dans les fonctions de DGPN, a mis un point d’honneur à faire appliquer dans son administration une note restée lettre morte et rédigée quatre ans plus tôt par… son prédécesseur, Claude Guéant. Datée de février 1998, elle indiquait que, « en aucun cas, les fonds d’enquête et d’investigation ne peuvent être considérés comme permettant d’alimenter un régime indemnitaire ». « Quand il me les a demandées, j’ai donné ces sommes à Claude Guéant. Il y avait des consignes, il y avait une note. J’imaginais qu’il appliquait les règles qu’il avait édictées lui-même », glisse Michel Gaudin, en ajoutant : « Cette manipulation d’espèces nécessite un minimum de confiance. »La présidente, Bénédicte de Perthuis, insiste : « Si vous aviez su quel était leur usage, qu’auriez-vous fait ? – J’aurais dit écoute, Claude, je ne peux pas interdire, mais je ne peux pas prendre la responsabilité. » Assis derrière lui, Claude Guéant ne cille pas.« Arrière, Satan »C’est au tour de l’un de ses anciens collaborateurs au cabinet, Gérard Moisselin, d’être pressé de questions. Lui aussi lâche son ancien patron. Il raconte : « Un soir, Claude Guéant me tend une enveloppe. J’étais très étonné, je lui ai dit que je croyais que cette pratique avait disparu. J’ai cru pouvoir me fier à la réponse qu’il m’a faite, à savoir que cela était parfaitement autorisé. Alors oui, je n’ai pas déclaré ces sommes au fisc, parce que je savais qu’aucun policier ne le faisait. Ce n’est pas glorieux mais c’est comme ça ». La présidente : « Mais vous n’entrez pas dans la police ! Vous entrez au cabinet d’un ministre, vous êtes un représentant de la fonction publique. Il y a un décalage entre votre brillante carrière et la facilité avec laquelle vous acceptez. » Le prévenu, agacé : « J’ai déjà eu le courage de lui poser la question. Mais vous auriez voulu quoi ? Que je renvoie son enveloppe à la tête de Guéant en criant : “Arrière, Satan ?”» Michel Camus lui succède à la barre. Mêmes questions, même gêne. La procureure Ulrika Weiss se lève : « Là c’est la citoyenne qui essaye d’imaginer la scène. Claude Guéant vous tend une enveloppe de 2 000 euros, c’est pas Noël, c’est pas votre anniversaire, et vous ne posez pas de questions ? La polémique sur les fonds spéciaux, ça ne fait pas tilt ? » Michel Camus : « J’ai en face de moi le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur. C’était pour moi irrévérencieux, inimaginable, de lui demander si tout cela était conforme aux textes. – Et vous avez dit merci ? – Peut-être. »Après trois jours de débats, on est là : Michel Gaudin, qui a rameuté comme témoins de moralité tous les grands noms de la police, dont l’ancien patron de la DST Pierre de Bousquet de Florian et l’ex-patronne de la police judiciaire Martine Monteil, campe le vertueux soumis aux ordres et croit en ses chances de relaxe. Les trois prévenus anciens membres du cabinet assument leur part de lâcheté face à l’autorité de celui qui était leur directeur. Reste Claude Guéant, seul, dans la figure du méchant.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.10.2015 à 22h15 La situation se complique pour Claude Guéant dans le procès des primes en liquide au ministère de l’intérieur. Après l’ex-patron de la police Michel Gaudin, qui dit avoir agi sur son ordre, M. Guéant a été lâché, vendredi 2 octobre au tribunal, par son ex-directeur de cabinet adjoint, Gérard Moisselin, qui affirme avoir reçu de sa main des enveloppes d’espèces.« Il m’a tendu une enveloppe quelques semaines après mon arrivée. J’étais très étonné. Je ne lui avais rien demandé. Qu’est-ce que vous auriez voulu que je fasse : que, d’un geste noble, je lui renvoie son enveloppe à la figure ? C’était impossible », a expliqué devant le tribunal correctionnel de Paris le haut fonctionnaire. L’ancien préfet dit « avoir cru qu’il pouvait se fier » à Claude Guéant sur la régularité de cette pratique.« J’ai franchi une frontière en pénétrant dans l’univers de la police où il y avait un certain nombre de pratiques archaïques, ancestrales, coutumières. Ce n’est peut-être pas glorieux mais j’ai fait ce que je savais que les autres policiers faisaient », a ajouté vendredi Gérard Moisselin.Soupçons d’enrichissement personnelDans cette affaire, Claude Guéant est poursuivi pour « complicité de détournement de fonds publics et recel » pour avoir perçu personnellement et reversé à trois membres de son cabinet, Daniel Canepa, Michel Camux et Gérard Moisselin, des primes en espèce, prélevées sur les frais d’enquête et de surveillance (FES) des policiers, alors qu’il était directeur de cabinet du ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy entre 2002 et 2004. L’ancien ministre de l’intérieur est notamment soupçonné de s’être fait remettre durant cette période 210 000 euros issus de fonds de la police « à des seules fins d’enrichissement personnel ».Lire aussi :Guéant : le procès de l’étrange pratique policière des primes en liquideJeudi, Michel Gaudin, qui reste un proche collaborateur de Nicolas Sarkozy, a martelé, sans un regard pour Claude Guéant, son ex-patron : « Je n’ai fait qu’obéir à mon supérieur », « je ne connaissais pas la destination des fonds en liquide que j’ai remis à Claude Guéant ». Pour sa défense, M. Guéant a expliqué avoir puisé dans l’enveloppe des frais de police pour rattraper la faiblesse des indemnités de sujétions particulières (ISP) mises en place en 2002 par le premier ministre d’alors, Lionel Jospin, pour compenser les primes de cabinet jusque-là financées par les fonds spéciaux de Matignon, supprimés en 2001. Contrairement aux FES, les ISP sont déclarées et figurent sur les fiches de paie. Le procès reprend mercredi.Lire aussi :Claude Guéant se défend de toute pratique illégale au procès des primes en liquide François Béguin Oubliée la grande manifestation unitaire du 15 mars contre le projet de loi santé et le tiers payant généralisé. Oublié le médiatique mouvement de fermeture des cabinets médicaux pendant les vacances de Noël. C’est en ordre dispersé que plusieurs syndicats de médecins libéraux ont appelé leurs adhérents à fermer leurs cabinets samedi 3 et lundi 5 octobre, une semaine avant la fin des élections professionnelles dans le secteur. D’ici le 12 octobre, 120 000 médecins libéraux doivent élire pour cinq ans leurs représentants au sein des unions régionales des professionnels de santé (URPS), les interlocuteurs des agences régionales de santé (ARS) l’organisation des soins dans les régions.D’ici-là, les responsables syndicaux se livrent à une surenchère d’actions et de formules chocs pour se démarquer de leurs concurrents. Dénonçant dans la loi de santé une « tentative d’assassinat » de la médecine libérale, la Fédération des médecins de France (FMF), le syndicat des médecins libéraux (SML) et le Bloc (chirurgiens), trois organisations minoritaires particulièrement radicales dans leur rejet du texte porté par la ministre de la santé Marisol Touraine, ont appelé à une « grève des consultations et des gardes » dès le samedi 3.« Mascarades désordonnées »A partir du 5, l’appel est porté par MG France, majoritaire chez les généralistes. « Certains nous ont appelé pour dire qu’ils allaient fermer leurs cabinets deux ou trois jours, voire même toute la semaine », prévient Claude Leicher, son président, bien conscient que l’absence d’une date commune « altère la lisibilité » du mouvement. La Confédération des syndicats de médecins français (CSMF), majoritaire chez les médecins libéraux, a pour sa part refusé de se joindre à ces appels, dénonçant même des « mascarades désordonnées et électoralistes ».« La seule habileté du gouvernement, c’est d’avoir su rompre l’unité syndicale d’opposition à la loi », reconnaît Jean-Paul Hamon, le président de la FMF, au vu des dates retenues pour la tenue du scrutin. « Mais si Marisol Touraine pense que ça va se calmer après la proclamation des résultats le 16 octobre, elle se trompe lourdement », dit-il, en appelant à une nouvelle manifestation unitaire lors de l’examen du projet de loi santé en deuxième lecture à l’Assemblée nationale en novembre. Les députés devraient alors retablir le tiers payant généralisé, programmé par le gouvernement pour la fin 2017 et supprimé par les sénateurs le 18 septembre.Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, a lui aussi appelé, vendredi 2 octobre, à « un grand mouvement de révolte unitaire de tous les médecins, de toutes spécialités et de toutes sensibilités » dans quelques semaines. A cette date, les résultats des élections auront toutefois peut être redessiné le paysage syndical alors même que devraient s’ouvrir les négociations conventionnelles avec l’Assurance Maladie. Réclamant pour certains une revalorisation du tarif de la consultation à 30 voire à 40 euros alors même que l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) va être plafonné à un taux historiquement bas de 1,75 %, ces négociations s’annoncent d’ores et déjà houleuses.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Collectif Le dimanche 4 octobre, la Sécurité sociale aura 70 ans. Un âge vénérable, qui force l’admiration, pour ce qui est le plus grand projet politique de l’histoire contemporaine : depuis l’apparition de la Sécurité sociale, les hommes et les femmes ne sont pas laissés seuls face aux drames de la vie. La maladie, les accidents, le chômage sont des risques, mais la solidarité est là pour que la vie continue.Une fois le temps de la célébration venu, cet anniversaire laissera pourtant un goût amer. Aujourd’hui, la Sécurité sociale de 2015 n’est plus dans le même état qu’en 1945.Lire aussi :Le régime des retraites bientôt à l’équilibreD’abord aux yeux des Français. Dans l’imaginaire collectif, la protection sociale n’est plus un projet politique émancipateur, issu du Conseil national de la Résistance. En 2015, la « Sécu » se résume pour nous à une feuille de soins ou un guichet. Un malaise s’est installé, qui se traduit d’un côté par un discours virulent contre des « profiteurs » souvent fantasmé, de l’autre par un non-recours à la protection sociale dans des proportions endémiques.Car les Français les plus modestes, ceux que certains politiciens aiment décrire comme des « assistés », ne se tournent plus naturellement vers la Sécurité sociale : près de la moitié des Français qui auraient droit au revenu de solidarité active (RSA) ne le demanderont jamais ; la proportion est la même pour la couverture maladie universelle (CMU) complémentaire.Vieux jeuQu’est-ce qui pousse tant de Français à renier la « Sécu « à la veille de ses 70 ans ? Difficile de ne pas voir que la « Sécu » paraît vieux jeu, à côté de la plaque, mal à l’aise pour répondre à l’évolution des risques sociaux. Les accidents de travail de 2015 ne sont plus ceux de 1945 : le « burn-out » ou l’épuisement au travail, conséquence d’une économie de services mise sous pression boursière, n’a plus grand-chose à voir avec les membres mutilés des ouvriers agricoles. Les familles de 2015 ne sont plus celles de 1945 : de nouvelles recompositions les traversent, de nouvelles fractures aussi.Ainsi, la principale cause de pauvreté chez les familles monoparentales est souvent le non-versement d’une pension alimentaire suite à un divorce, un phénomène qui concernait une infime minorité des familles en 1945. Surtout, la France de 1945, ouvrière, jeune, du plein-emploi, n’existe plus.Lire aussi :Hôpitaux, Sécurité sociale… comment font nos voisins ?Inventée hier pour protéger les travailleurs, la Sécurité sociale doit aujourd’hui faire face à l’allongement de la durée de vie et au chômage de masse : comment protéger après le travail ? comment protéger hors du travail ? Dans une société où la retraite moyenne est à 1 206 euros nets quand le prix moyen d’une place en maison de retraite dépasse 1 800 euros, dans une société où une personne de plus de 80 ans sur sept aura la maladie d’Alzheimer, dans une société où le chômage des jeunes n’est pas redescendu sous la barre des 15 % depuis plus d’un quart de siècle, il faut reconnaître que notre Sécurité sociale protège mal.Rien d’étonnant que le premier sujet d’angoisse des Français soit, selon une étude récente du Credoc, les pensions de retraite ou que la jeunesse de France soit massivement encline à l’expatriation… Qu’allons-nous faire des 70 ans de la Sécurité sociale ? Pour notre jeune génération, répondre à cette question c’est aussi dire ce que nous voulons faire de nos 70 ans.Nous voulons que pour nos 70 ans, on nous dise que la Sécurité sociale est un sujet trop important pour qu’elle soit confiée aux marchés financiers. Aujourd’hui, de puissants groupes de cliniques ou de maisons de retraite privées sont cotés en bourse, tandis que les mutuelles grignotent les prérogatives de la « Sécu ».Véritablement universelleDemain, la protection sociale devra repasser sous le contrôle des citoyens, avec la nationalisation des organismes privés de Sécurité sociale. Les mutuelles dites « complémentaires » pourraient ainsi être absorbées par la Sécurité sociale, pour le plus grand bien commun : le déficit de l’assurance maladie s’élève chaque année à 8 milliards d’euros, tandis que les surcoûts de gestion et de publicité des mutuelles privées avoisinent les 8 milliards.Nous voulons également que pour nos 70 ans, on nous dise que chaque Français contribue à la solidarité et en reçoit équitablement le produit. Dans une France qui ne connaît plus le plein-emploi, il n’y a aucune raison que les seuls travailleurs participent au financement de la Sécurité sociale. Tout citoyen doit être mis à contribution, y compris les retraités les plus aisés. En retour, la Sécurité sociale devra devenir véritablement universelle.Stop au RSI (régime social des indépendants), à la MSA, aux Agirc-Arrco et à tous ces acronymes barbares : les régimes de protection doivent être fondus en un seul socle, qui garantisse la même sécurité, que l’on soit artisan, agriculteur ou fonctionnaire. Nous voulons enfin que pour nos 70 ans, on nous dise que la bureaucratie ne peut pas tenir lieu de politique sociale.Aujourd’hui, on n’a pas droit à la protection sociale, on consomme de la protection sociale. Demain, la protection sociale devra se réconcilier avec la démocratie et l’individu devra s’y trouver au cœur. Les enjeux liés à l’allongement de la durée de vie ne pourront pas être traités à un guichet, ils devront être traités dans les familles, sur le lieu de travail. Ce ne sont pas les guichets qui prennent soin des malades, des enfants, des personnes âgées. Ce sont toujours en fin de compte des proches, bien souvent des aidants familiaux, dont quatre millions de salariés.Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, leur présence est indispensable : pourquoi les entreprises n’intégreraient pas ce nouveau fait social, en prévoyant des mécanismes d’incitation (préretraites, temps partiel) ? Pourquoi ne pas prévoir un « service familial », sur le modèle du service civique, pour permettre aux aidants familiaux de participer à une société plus juste, plus respectueuse de nos aînés ?Sur les ruines d’une France sortie de la guerre, le rêve de la Sécurité sociale est devenu réalité il y a 70 ans. Sur les décombres de la crise de 2008, notre génération aura le devoir de réenchanter ce rêve.Le réseau « Inventons demain » fédère de jeunes élus socialistes de terrain. Créé à la suite de l’Affaire Cahuzac, Inventons Demain rassemble plus d’une centaine de membres, essentiellement dans les zones dites « périphériques ». La liste complète des rédacteurs de cette tribune est consultable sur www.inventonsdemain.frCollectif 02.10.2015 à 14h47 • Mis à jour le02.10.2015 à 14h49 Dominique Sopo, président de SOS RacismeIl y a quelques jours, Nadine Morano se rendait au Liban pour visiter un camp de réfugiés syriens. À cette occasion, elle a posé d’un air épanoui pour une photo où apparaissent les visages juvéniles et radieux de deux petites réfugiées. Qu’elles étaient heureuses ces réfugiées de se serrer avec affection et simplicité contre une personne qu’elles pensaient s’intéresser à leur sort ! À peine deux semaines plus tard, elle se réclame de cette visite de terrain pour se lancer devant des millions de téléspectateurs dans une tirade pleine de haine et de rejet à l’endroit des réfugiés.En somme, elle a trahi le sourire de ces deux enfants. Je n’attends pas qu’elle en éprouve de la honte. Je l’en crois malheureusement bien incapable. Sa tirade, elle l’a faite en les abandonnant au racialisme le plus abject et en exprimant un rejet sans fard des musulmans, des étrangers et de leurs enfants. Sa « défense » de la « race blanche », tout droit sortie des égouts de l’Histoire tragique dans laquelle nous précipitèrent naguère de telles pensées, la place clairement à l’extrême droite, bien qu’elle camoufle cette évidence en se réclamant d’un parti – Les Républicains – dont elle salit le nom. Élue par les Français et siégeant à l’Europe, elle réussit l’exploit par la même occasion de trahir l’idéal européen – né des décombres d’une seconde guerre mondiale dont les carburants les plus puissants furent le racisme et l’antisémitisme – ainsi que l’idéal de notre pays.Une insulte aux générations passéesDe notre pays, elle déshonore les combats et insulte les générations passées sans oublier de cracher à la face des générations qui en sont aujourd’hui l’incarnation vivante. Je ne sais pas ce qu’est sa France, ou plutôt je le sais trop bien. Je vais donc lui parler de ma France, à travers quelques éléments qui auront peut-être l’intérêt de la distraire, à défaut de la toucher. Mon père étant orphelin de naissance, je n’ai connu que deux grands-parents, les parents de ma mère. Mon grand-père s’appelait Eugène, ma grand-mère s’appelle Fernande. Ils vivaient là où je suis né, à Valenciennes, dans une région alors – déjà – en plein désastre économique.Mme Morano aura peut-être deviné à leur prénom que mes grands-parents sont deux spécimens de ce que vous appelez la « race blanche ». Encore que, du côté de mon grand-père à tout le moins, la remontée dans l’arbre généalogique indique une ancienne ascendance espagnole, ce qui n’exclut donc pas la présence lointaine de quelques juifs et musulmans de l’Andalousie. Lorsque mon père – dont je précise qu’il est né au Togo et que sa conception du monde classerait dans la case de la « race noire » - rencontra ma mère, mes grands-parents ne virent pas un Noir. Ils virent un gendre. Lorsque des enfants naquirent de cette union, mes grands-parents ne virent pas des métis, ils virent leurs petits-enfants. Précieux soutien à une époque alors pétrie de préjugés et dont nous nous plaisions à croire qu’elle était révolue.J’imagine sans mal les remarques que durent subir mes grands-parents, qui aggravèrent leur cas en ayant plusieurs de leurs filles qui se marièrent à des hommes venus de l’Afrique subsaharienne. Je connais les insultes les plus outrageantes que durent subir mes parents et mes tantes, parfois jusque sur les murs publics. J’ai lu plusieurs lettres à moi adressées et dans lesquelles les auteurs exprimaient très clairement ce qu’ils pensaient d’une femme blanche qui était mariée à un homme noir. Ceux qui portaient l’idéal de la France, ça n’était pas et cela ne sera jamais les aboyeurs racistes qui, à l’instar du comportement de Madame Morano, ont toujours cru pouvoir se comporter en cons glorieux.La France s’incarne dans des grands combats et dans des petits moments d’une grâce infinie. Elle s’incarne dans Eugène et Fernande, qui tirèrent de leur condition populaire un humanisme qui vous a abandonnée si tant est qu’il vous ait déjà accompagnée. La France, Madame Morano, s’incarne lorsque Camille Desmoulins proclame à l’Assemblée, face à ceux qui agitent la peur de la fin des colonies si l’égalité venait à y progresser, cette phrase mémorable : « Périssent nos colonies plutôt La France » s’incarne lorsque, face au déferlement antisémite qui balaya la France lors de l’Affaire Dreyfus, Emile Zola rédigea son « J’accuse… ! » et naquit la Ligue des Droits de l’Homme. La France s’incarne lorsque, au moment où l’honneur, la fierté et l’espoir étaient rentrés dans la nuit de la Collaboration, des hommes et des femmes, de toutes origines, de toutes nationalités et de toute couleur fusionnèrent, au nom de leur survie individuelle mais aussi et même surtout au nom des idéaux de notre pays, dans la Résistance.Les visages de la France dans cette nuit tragique, c’étaient le visage du Général de Gaulle dont Mme Morano se réclame outrageusement, les visages de l’Arménien Missak Manouchian et des Juifs étrangers des FTP-MOI, les visages des Guyanais Félix Éboué et Gaston Monnerville, le visage de Joséphine Baker, le visage de Jean Moulin, les visages des tirailleurs sénégalais qui contribuèrent à la libération de la France et au statut de vainqueur dont nous pûmes grâce à eux nous targuer dans l’Après-guerre, les visages des goumiers marocains dont elle ignore peut-être qu’ils jouèrent un rôle décisif dans la victoire de Monte Cassino et donc dans la libération de l’Italie où elle a quelques origines et bien sûr les visages d’une cohorte d’anonymes qui n’oubliaient pas que l’essentiel n’était pas dans le délire de la race mais bien dans la communion d’une Humanité qu’il s’agissait de refonder sur les bases d’une égalité réaffirmée.La France s’incarne lorsque, dans les années 1980, la jeunesse de notre pays se leva contre racisme et fit le plus beau des rêves : celui de mettre à bas cette vieille haine qu’elle cherche aujourd’hui à réactiver. La France respirait de beauté lorsque des centaines de milliers de manifestants défilaient pour refuser que l’on tergiverse sur la nationalité française des enfants d’Algériens ou pour marquer dans l’espace public leur refus des outrages du racisme. La France s’incarne lorsque la République, malgré sa longue compromission coloniale, ouvrit ses bras aux réfugiés et aux migrants d’Italie, d’Espagne, de Pologne, de Belgique, de Russie, du Portugal, du Maghreb, de l’Afrique subsaharienne et de l’Asie du Sud-est.La France s’incarne lorsque de cette myriade d’histoires, de peuples, de cultures, de trajectoires individuelles se poursuit, se déploie et se réinvente une Nation. Voilà ce qu’est la France. Un pays dont on sait qu’il est beau lorsque des gens, fracassés par la vie, désirent le rejoindre en se disant que c’est dans ce pays-là qu’un avenir est possible pour eux et pour les enfants. Par le fait de personnes comme Mme Morano, c’est avec tristesse que je constate d’ailleurs que, pour la première fois depuis très longtemps, les réfugiés considèrent la France comme un pays à éviter. L’époque est à la régression et elle compte manifestement tirer les marrons du feu en y jouant un rôle ou en s’abandonnant à la pente de l’amoralité.Lorsque le temps sera au souvenir, la France, malgré Mme Morano et malgré ceux qu’elle suit et qui la suivent, sera un pays dans lequel il sera enfin normal de s’appeler tout aussi bien Audrey, Mohamed, Fatou, Patrick, Elie ou Li Mei. Elle aura juste contribué à retarder ce moment de l’advenue de cette pleine réalisation de la promesse républicaine. Ce moment, nous ferons en sorte qu’elle la retarde le moins possible. 02.10.2015 à 06h44 • Mis à jour le02.10.2015 à 15h51 | Françoise Fressoz Comme elle l’aimait son «  Nico  » ! C’était en 2007, la campagne magique, celle où le patron de l’ex-UMP, aujourd’hui LR, emballait l’électorat populaire à coups de formule magique  : « Travailler plus pour gagner plus.  » Nadine Morano, l’ancienne chiraquienne, était aux premières loges, ralliée depuis 1995 à l’enfant terrible de la droite, qui la bluffait par sa niaque, son culot, mais aussi son projet  : remettre en marche l’ascenseur social, valoriser le travail, le mérite, le salaire, comme aux plus beaux jours des «  trente glorieuses  ».«  La France qui se lève tôt  », c’était elle   : père chauffeur routier, mère standardiste, enfance passée dans une barre sur les hauteurs de Nancy, la députée de Meurthe-et-Moselle revendiquait avec force ses origines et son «  gaullisme  », dont Nicolas Sarkozy était à ses yeux l’unique et digne héritier.En campagne, l’élue ne se contentait pas de porter les couleurs de son héros, elle vivait littéralement le sarkozysme à sa façon, le verbe haut, jamais avare d’une provocation, mais qu’importe, elle était «  sa Nadine  » qui, sèchement battue aux municipales de 2008, n’en a pas moins été promue, dans la foulée, secrétaire d’Etat à la famille.« Si tout le monde s’était crevé la paillasse, on y serait arrivé »Immense fierté et fin du rêve   : en 2012, «  Nico  » est à la peine et «  Nadine  », qui se sent sur la touche, ne décolère pas contre «  ces chochottes du gouvernement qui ne font pas campagne  » et semblent déjà se résoudre à la défaite. «  Si tout le monde s’était crevé la paillasse, on y serait arrivé  », fulmine-t-elle. Le soir de la défaite, les yeux pleins de larmes, elle monte illico l’association Les Amis de Nicolas Sarkozy.Son sarkozysme n’a pas pris une ride, mais il a changé de nature. Le «  Travailler plus pour gagner plus  » a échoué. Place désormais à l’identité nationale. Quand le débat a été lancé, fin 2009, Nadine Morano a été l’une des premières à déraper avec sa tirade sur «  le jeune musulman  » dont elle attend «  qu’il aime la France, qu’il trouve un travail, qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers  ».« Un pays judéo-chrétien, de race blanche »Puis est venue l’obsession antivoile qui la fait fustiger, en août 2014, sur son compte Facebook, une femme voilée qu’elle a photographiée sur une plage. Deux mois plus tard, gare de l’Est, elle signale une autre femme à la police, en croyant qu’elle porte la burqa alors qu’il s’agit d’un niqab. «  Qu’est-ce qui vous dit qu’elle ne dissimulait pas des explosifs  ?  », se défend-elle. Samedi, sur France 2 elle est allée au bout de sa pensée en décrivant, sous estampille gaulliste, la France comme «  un pays judéo-chrétien, de race blanche  ».Nicolas Sarkozy a mis quatre jours à réagir, brusquement débordé par son ex-groupie dont il a accompagné l’évolution à grand renfort de déclarations musclées sur «  la fuite d’eau  » des migrants, les «  risques de désintégration de la société française  » ou encore «  la frontière  », seule façon, à ses yeux, de récupérer l’électorat populaire qui a fui vers Marine Le Pen. Encore fallait-il y mettre un minimum de doigté. Nadine Morano n’a jamais su, incarnant l’édifiante histoire de la dérive sarkozyste.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier Ceux qui attendaient un verdict tranché, à même, soit de valider la politique économique du gouvernement, soit d’en souligner les limites, en seront pour leurs frais. Au lendemain de la présentation en conseil des ministres du projet de loi de finances 2016, les prévisions de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dressent un tableau en demi-teinte de l’économie hexagonale pour la fin de l’année.« Le produit intérieur brut (PIB) français a déçu au deuxième trimestre [avec une croissance nulle, après + 0,7 % au premier trimestre], après un début d’année dynamique. Mais les vents favorables qui existaient il y a trois mois [recul du pétrole, de l’euro et mesures de soutien du gouvernement] sont encore bien présents », a résumé, jeudi 1er octobre, Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee.Lire aussi :Des indicateurs économiques toujours contrastés en FranceParmi les bonnes nouvelles, la demande des ménages reste bien orientée, souligne l’Institut. Ces derniers « bénéficient de salaires qui augmentent encore, alors que l’inflation reste basse » en raison du repli des cours du pétrole, détaille M. Passeron. Le pouvoir d’achat devrait ainsi augmenter de 1,7 % en 2015. Un record depuis 2007.Des chefs d’entreprise plus confiantsQuant aux exportations, elles bénéficient d’un euro bas et du dynamisme des partenaires commerciaux européens de la France, ainsi que des succès commerciaux tricolores en matière navale et aéronautique, Airbus et Rafale en tête.Côté entreprises, le climat des affaires, c’est-à-dire le regard que portent les chefs d’entreprise sur la conjoncture hexagonale, « s’est de nouveau amélioré cet été ». Il a notamment décollé dans les services, longtemps restés à la traîne de l’industrie, et s’établit, au total, à un plus haut de quatre ans en France pour le mois de septembre. Les marges des entreprises se sont également nettement redressées au premier semestre : elles devraient atteindre 31,3 % sur l’ensemble de l’année 2015, contre 29,5 % un an plus tôt. Un rebond dû autant à la faible facture pétrolière qu’aux mesures mises en place par le gouvernement pour relancer l’économie (crédit d’impôt compétitivité emploi, ou CICE, et pacte de responsabilité).Lire aussi :Deux ans après sa mise en place, l’efficacité du CICE fait toujours débatMais ces bonnes nouvelles doivent être relativisées : les entreprises tricolores restent toutefois moins rentables que début 2011 (31,7 %) et nettement en-deçà de leur niveau d’avant la crise financière (33,7 % fin 2007).C’est bien là que le bât blesse : malgré un alignement des planètes inédit depuis huit ans, la France reste engluée dans une croissance poussive et heurtée, qui la place à la traîne de la zone euro.L’ingrédient manquant : l’investissement« L’ingrédient qui manque à la reprise française par rapport [aux pays voisins], c’est l’investissement dans le secteur de la construction », souligne l’Insee. Les dépenses en logement des ménages ont payé un lourd tribu à la crise : elles ont chuté de 25 % depuis 2007 et devraient continuer de reculer au second semestre. De quoi peser pour 0,4 point de PIB sur les prévisions de croissance tricolores.Lire aussi :La déprime du secteur de la construction s’installe dans la duréeConséquence : la hausse du PIB devrait atteindre 1,1 % en 2015, légèrement au-dessus de la prévision du gouvernement (1 %) mais en-dessous de la précédente estimation de l’Insee (1,2 %). « C’est mieux qu’au cours des trois dernières années, où l’on avait en moyenne + 0,4 %, mais c’est moins que dans la zone euro, où la croissance devrait atteindre 1,6 % cette année », indique M. Passeron. Dans le détail, la hausse du PIB devrait atteindre 0,2 % au troisième trimestre, puis 0,4 % au quatrième.Surtout, en dépit d’une demande robuste, de conditions de financement arrangeantes et d’une rentabilité retrouvée, le franc redémarrage de l’investissement des entreprises, attendu comme le Graal pour une véritable reprise économique, se fait toujours désirer. Il devrait « accélérer modérément » au second semestre, note l’Insee, à + 0,5 % au troisième trimestre et 0,6 % au quatrième.Trou d’airPas assez pour inverser la courbe du chômage. L’emploi en France devrait augmenter de 116 000 postes en 2015, après seulement 24 000 en 2014, grâce au double effet de la reprise et des mesures de soutien économique (CICE et pacte de responsabilité). De quoi compenser l’augmentation de la population active, donc stabiliser le taux de chômage (10,3 % fin 2015 en France, dont 10 % en métropole). Mais pas le faire reculer…Lire aussi :La reprise reste trop fragile pour créer des emploisAu final, « l’activité devrait progresser par à-coups, et le troisième trimestre pâtira encore de la baisse temporaire de la production industrielle, survenue au printemps et en juillet », souligne M. Passeron. Un trou d’air a priori dû à des facteurs ponctuels (grèves, arrêts techniques d’usines) mais qui « tranche avec les réponses optimistes des chefs d’entreprise à nos enquêtes de conjoncture », souligne Dorian Roucher, chef de la division synthèse conjoncturelle de l’Insee.Une croissance en éternelle convalescence, une forte demande qui n’incite ni à pousser les feux de la production, ni à investir… Ces paradoxes font perdre leur latin à plus d’un économiste. Et accréditent l’idée, de plus en plus répandue, que la période actuelle de sortie de crise diffère beaucoup des précédentes. « En France, on assiste à un phénomène de rétention de main d’œuvre : les chefs d’entreprises sont nombreux à indiquer qu’ils peuvent encore produire plus sans embaucher davantage », souligne Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui estime ce sureffectif à 85 000 postes.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.10.2015 à 18h13 Pour la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), priver des parents étrangers d’allocations pour leurs enfants venus en France en dehors de la procédure de regroupement familial n’est pas discriminatoire. C’est le sens d’un arrêt rendu par la CEDH mardi 29 septembre, douchant les espoirs des milliers de familles concernées.Dans cette affaire, des familles congolaises se battent depuis des années pour que la Caisse d’allocations familiales (CAF) prenne en compte tous leurs enfants dans le calcul de leurs prestations. Elles accusaient la France de discrimination et d’atteinte à la vie familiale. D’après les juges européens, les requérants ont certes subi une différence de traitement par rapport à des familles françaises. Cependant cette différence « n’est pas exclusivement fondée sur la nationalité, les requérants s’étant vu refuser les allocations familiales en raison du caractère irrégulier de l’entrée en France de leurs enfants, conséquence d’un comportement volontaire contraire à la loi », ont-ils tranché, dans une décision définitive.Le fait de réserver les allocations familiales aux enfants nés en France ou venus sur le territoire par le biais du regroupement familial repose sur une « justification objective et raisonnable », a encore estimé la Cour, qui a déclaré à l’unanimité les requêtes irrecevables.Cette situation concernerait 9 000 enfants étrangers en FranceL’avocate de l’une des familles déboutées, Me Hélène Gacon, a déploré une « décision très sévère et très inquiétante ». Ses clients, un couple de Congolais résidant dans la banlieue de Rennes, ont quatre enfants, mais seuls les deux plus jeunes, nés en France, sont « reconnus » par la CAF. Les deux aînés, nés en République démocratique du Congo et arrivés en France en 2002, ne sont pas pris en considération car ils n’ont pas rejoint leurs parents selon la procédure de regroupement familial.Saisie de cas similaires, la Cour de cassation avait donné raison en 2004 aux familles étrangères avant d’opérer un changement de jurisprudence en 2011. C’est ce revirement que les familles concernées contestaient devant la CEDH.Selon l’économiste Antoine Math, de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), ce problème concernerait au maximum 9 000 enfants étrangers en France. Les ressortissants de pays liés à l’Union européenne par un accord d’association (notamment les Algériens, Marocains, Tunisiens et Turcs) ne sont pas concernés par ces restrictions, la Cour de cassation ayant jugé en 2013 qu’en vertu de ces accords ils devaient bénéficier des mêmes prestations familiales que les Français.Les autres nationalités – par exemple des Chinois, Haïtiens, Colombiens, Vietnamiens, Comoriens… – ne bénéficient pas d’un tel accord et peuvent donc tomber dans le cas où leurs enfants sont ignorés par les CAF. Il s’agit souvent de familles entrées de manière irrégulière sur le territoire et qui ont ensuite été régularisées. Samuel Laurent et Mathilde Damgé Ce qui n’aurait pu être qu’une sortie médiatique de plus s’est transformé en feuilleton. Lorsque Nadine Morano a affirmé, samedi, durant l’émission « On n’est pas couché », sur France 2, que la France était un « pays de race blanche », elle s’attendait forcément à susciter des réactions indignées, mais elle ne pensait sans doute pas que l’UMP finirait par lui retirer l’investiture pour les régionales dans le Grand Est.Lire aussi :Le « Moranator », l’outil pour générer de vraies déclarations de Nadine MoranoL’ancienne ministre, soutenue par certaines figures d’extrême droite, assume : elle invoque le patronage de De Gaulle et revendique un certain « bon sens ». Qu’en est-il ?1. De Gaulle a-t-il réellement prononcé cette phrase ?Nadine Morano se défend en affirmant citer le général de Gaulle. Le passage est en effet connu, et on le trouve très régulièrement cité sur Internet par la « réacosphère ».D’où vient cette phrase ? Elle est rapportée par Alain Peyrefitte, biographe de Charles de Gaulle – l’ancien ministre est d’ailleurs le seul à la citer, plus de trente ans plus tard (en 1994). Dans le tome 1 de C’était de Gaulle, il est écrit que le premier président de la Ve  République aurait prononcé cette phrase le 5 mars 1959, en pleine guerre d’Algérie :« C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »A part dans les écrits d’Alain Peyrefitte, nulle trace ne permet d’authentifier ce texte, que conteste l’historien Jean-Paul Bled, ancien président des Cercles universitaires d’études et de recherches gaulliennes, cité par Les Inrocks :« Le général de Gaulle considérait qu’il n’y a que l’écrit qui pouvait engager sa personne. Or cette phrase a été prononcée à l’emporte-pièce dans une conversation privée mais il n’y a aucune trace écrite dans ses mémoires ou ses discours. Le général de Gaulle ne peut donc en être comptable. »Néanmoins, ce n’est pas le seul emploi du mot « race » par de Gaulle. Comme nous l’ont fait remarquer plusieurs lecteurs, il évoque également, dans « Mémoires d’espoir », paru en 1970, à propos de l’Europe :« ...Pour moi j’ai, de tous temps, mais aujourd’hui plus que jamais, ressenti ce qu’ont en commun les nations qui la peuplent. Toutes étant de même race blanche, de même origine chrétienne, de même manière de vivre, liées entre elles depuis toujours par d’innombrables relations de pensée, d’art, descience, de politique, de commerce, il est conforme à leur nature qu’elles en viennent à former un tout, ayant au milieu du monde son caractère et son organisation ... »2. Peut-on dire néanmoins que cette phrase est « gaulliste » ?Il faut d’abord rappeler que Charles de Gaulle, né en 1890, a grandi dans un contexte fondamentalement différent de celui de Nadine Morano, où la « race » était une notion très répandue et étudiée, qui n’avait pas encore été démentie par la science.Dans son étude sur Le mot « race » au tournant du XXe siècle (1992), l’historienne Madeleine Rebérioux rapportait des débats à l’Assemblée nationale en 1908 où le mot désignait l’armature et la vigueur d’un peuple ou d’une nation – dans le cadre de discussions sur l’alcoolisme ou la natalité par exemple.On peut aussi rappeler que Charles de Gaulle a pu parler en privé des « nègres » (selon Jacques Foccart dans ses mémoires), voire, dans un discours de 1967, des Juifs comme un « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur ». Si le général a eu d’autres propos qui paraissent choquants quarante ou cinquante ans plus tard, il semblent davantage se rapprocher de l’usage sémantique en vigueur à l’époque que de propos racistes ou racialistes. L’argument est donc pauvre : on peut trouver chez Voltaire des écrits antisémites, et de grands penseurs de la renaissance ont cherché à justifier l’esclavage. Se prévaloir de l’emploi d’un mot en invoquant une citation datant d’un demi-siècle, même d’un homme illustre, ne peut suffire.C’est durant la vie politique de Charles de Gaulle qu’a été cautionné l’inscription constitutionnelle du principe d’égalité entre les « races ». Il a déjà quitté le pouvoir avant l’adoption de la constitution de la IVe République (1946), mais a suivi, certes avec moins d’influence qu’il l’aurait souhaité, son élaboration. Il a ensuite été à l’origine de celle de la Ve  République (1958). Dans celle de 1946 apparaît, en préambule, la phrase :« Le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. »Dans celle de 1958, elle deviendra la première phrase de l’article 1er :« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. »De Gaulle, l’homme, a donc eu des propos parfois choquants aujourd’hui. Mais De Gaulle, président, a largement adhéré à ce principe fondamental depuis : la République ne fait aucun distinguo entre ses citoyens en fonction de la couleur de leur peau ou de leur religion.3. Non, la « race blanche » n’existe pasNadine Morano s’est aussi défendue en avançant que le terme « race » était dans le dictionnaire. Si « race » se trouve en effet dans les dictionnaires – le Larousse signale d’ailleurs dans sa définition que le mot « est au fondement des divers racismes et de leurs pratiques » – il a été supprimé en 2013 de la législation française par l’Assemblée nationale – mais reste pour l’instant dans la Constitution.Le mot existe, mais qu’en est-il de sa réalité scientifique ? Certains, minoritaires, estiment que le terme pourrait continuer de s’employer, arguant qu’on évoque des « races » au sein d’une même espèce animale, et que l’ethnie, notion complexe qui tient compte de considérations socioculturelles, linguistiques ou autres, ne peut suffire à décrire ces différences, non seulement physiques, mais aussi physiologiques (certaines affections sont plus répandues chez les personnes à la peau plus foncée, ou l’inverse).Néanmoins, la plupart des scientifiques réfutent ce fait, estimant que ces différences ne peuvent suffire : les brassages génétiques se multiplient depuis l’aube de l’humanité, et la mondialisation tend à les accélérer. Le terme de « race » ne recouvre donc aucune réalité scientifique précise : il est le résultat d’une construction sociale et/ou de perceptions visuelles : les « Noirs » ne constituent pas un groupe biologiquement homogène ou cohérent, pas plus que les « Blancs », les « Jaunes », etc.Lire : Les « races humaines » existent ? Alors énumérez-les !4. Non, ce terme n’est pas innocentL’imaginaire du « Blanc », que l’on retrouve beaucoup dans une rhétorique d’extrême droite pointant la « menace » de « disparition » ou de « remplacement » de celui-ci, ressort très largement d’une distorsion sémantique : si l’on parle vraiment de couleur de peau, les « Blancs » sont très largement majoritaires en France.Si la justice a reconnu des cas où la circonstance de « racisme » a été retenue comme aggravante, en cas d’insulte comme « sale Blanc », la sémantique du « racisme anti-Blanc » entretenue par l’extrême droite consiste en un renversement, qui vise avant tout à invalider les revendications des minorités.C’est d’ailleurs la logique de Maurice Barrès (1862-1923), député et idéologue de l’extrême droite française, dans l’échange à l’Assemblée nationale que cite Madeleine Rebérioux dans son étude : « La race ne fonctionne plus comme un indicatif de cohésion partielle à l’intérieur d’un groupe, mais comme l’énoncé d’une radicale exclusion. »Parler de « races » est donc tout sauf innocent, et la défense de Mme Morano consistant à s’abriter derrière le « bon sens » des différences physiques, ne suffit pas. Le racisme est, en soi, un délit. Et d’autres « dérapages », par exemple celui du socialiste Georges Frêche qui évoquait en 2006 « les Blancs (..) nuls en football », ou Manuel Valls parlant dans un enregistrement des « Blancs, white, blancos », ont été largement condamnés (mais pas forcément sanctionnés), comme celui de Mme Morano.Lire aussi l’enquête (édition abonnés) : Fin de « race »Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme En Ile-de-France, la campagne des régionales vire à l’aigre. L’équipe du socialiste Claude Bartolone a décidé, jeudi 1er octobre, de porter plainte pour pratiques électorales frauduleuses en faveur de Valérie Pécresse (Les Républicains). « Nous dénonçons un réseau de propagande organisé et totalement illégal », affirme le sénateur socialiste Luc Carvounas, directeur de campagne du président de l’Assemblée nationale.A la mairie de Lizy-sur-Ourcq, en Seine-et-Marne, l’équipe de M. Bartolone a découvert l’existence – constatée jeudi par huissier – de cartons entreposés contenant des tracts de campagne de Mme Pécresse. L’entourage du candidat socialiste a également intercepté un e-mail du « service des élections » de la mairie de Lizy, adressé à une longue liste de maires de la circonscription. « Des tracts pour les élections régionales de décembre 2015 sont à votre disposition en mairie de Lizy et à distribuer dans vos communes. Merci de bien vouloir venir les chercher dès que possible », lit-on dans ce document, dont Le Monde a eu copie.« Ce n’est rien d’autre qu’une utilisation des fonctionnaires et des locaux communaux à des fins électorales, ce que le code électoral interdit formellement », affirme M. Carvounas. « La question est de savoir qui est le donneur d’ordre », ajoute le sénateur.« Respecter scrupuleusement les règles électorales »Contactée par Le Monde, la maire de Lizy-sur-Ourcq, Nicolle Conan, membre du parti Les Républicains, confie : « Il y a quelques jours, j’ai été contactée par le secrétaire parlementaire de M.Copé [Jean-François Copé, député (LR) de la circonscription] qui m’a appelée pour me prévenir que seraient livrés à la mairie des cartons contenant des tracts pour la campagne de Valérie Pécresse et pour me demander de contacter les maires du canton pour qu’ils viennent les chercher. » Quatre maires de droite sont ainsi venus chercher les tracts. « Je n’ai en rien le sentiment d’avoir commis une infraction », assure l’élue, qui ajoute « tomber des nues » devant les reproches qui pourraient lui être adressés.Mme Conan précise qu’elle « n’a touché à aucun de ces cartons » car elle n’a « pas le droit de distribuer des tracts avant le début de la campagne officielle, mi-novembre ».Contactée par Le Monde, l’équipe de Mme Pécresse affirme n’être responsable d’aucune « irrégularité ». « Il existe cinq points de stockage des matériels de campagne en Seine-et-Marne, précise un proche de la députée des Yvelines. Evidemment, aucune mairie ne fait partie de ces cinq points. Nous rappelons régulièrement depuis le début de l’année de respecter scrupuleusement les règles électorales », indique l’entourage de la candidate de la droite en Ile-de-France.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Pas un jour sans une nouvelle intox à propos des réfugiés. Une vieille rumeur a refait surface récemment : la région Ile-de-France aurait octroyé « 75 % de réduction » aux « clandestins » sur leur passe Navigo, le titre des transports francilien.1. Une intox du camp Pécresse…L’histoire remonte à 2014. A l’époque, Valérie Pécresse accuse la gauche au pouvoir en Ile-de-France, de « favoriser » les immigrés en situation irrégulière. Son attaque porte sur le forfait Solidarité transports, une réduction de 75 % accordée à plusieurs types de publics : chômeurs, personnes en difficulté financière, etc.Pour obtenir ce tarif avantageux, il faut être allocataire d’un minimum social : revenu de solidarité active (RSA), allocation spécifique de solidarité (ASS, l’indemnité chômage la plus fréquente), couverture maladie universelle (CMU) ou aide médicale d’Etat (AME).C’est cette dernière qui est visée par Mme Pécresse. En effet, elle bénéficie essentiellement à des immigrés en situation irrégulière. Comme nous l’expliquions alors, cependant, les bénéficiaires du forfait Solidarité transports sont en large majorité des allocataires du RSA et de la CMU. Les bénéficiaires de l’AME ne sont que 17 % du total des publics concernés par ce forfait.Lire aussi :Les « sans-papiers » sont-ils les seuls à bénéficier d’une réduction sur le passe Navigo ?Cela n’a pas empêché le porte-parole de Valérie Pécresse de remettre le sujet sur la table cet été. Geoffroy Didier affirmait en effet que « le PS trait (ait) mieux les clandestins que les policiers ». En effet, la région Ile-de-France a arrêté d’accorder la gratuité des transports pour les policiers après une note de la Cour des comptes.2. Reprise par le FN contre Pécresse…La rumeur qui est repartie en cette rentrée est subtilement différente. Il s’agit cette fois d’impliquer la droite dans l’affaire. D’où une nouvelle version : le conseil régional aurait voté cette aide, droite incluse. C’est le candidat du Front national aux régionales, Wallerand de Saint-Just, qui ressort cette version à l’occasion du passage en tarif unique du passe Navigo, à l’été 2015.Le site Fdesouche, navire amiral de la « fachosphère », relaie ensuite l’angle « gauche et droite aident les clandestins », en republiant les minutes d’une séance de 2012, au cours de laquelle a été voté le prolongement pour trois ans du forfait solidarité transports, afin de montrer que le groupe UMP a voté l’amendement en question.3. Mais qui reste une intoxIl suffit pourtant de se plonger dans le texte pour découvrir qu’il ne s’agit là que d’un vote de prolongation, puisque ce forfait existe depuis plus longtemps. C’est la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU) qui rend obligatoire une politique de tarification sociale dans les réseaux de transports en commun.En 2004, le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), alors directement administré par l’Etat, a accordé la tarification sociale aux bénéficiaires de minima sociaux, dont l’AME et la CMU. Parmi les critères figure le revenu, avec un plafond défini. Le reproche de « complicité » fait à Mme Pécresse pour avoir voté le renouvellement de cette aide semble donc tiré par les cheveux. La loi oblige à accorder cette tarification sociale, et en exclure les bénéficiaires de l’AME, qui est un minimum social, serait sans doute attaquable en justice.Enfin, le glissement sémantique est également impressionnant : la prolongation en 2012 d’une mesure de tarification sociale, obligatoire depuis quinze ans, et qui concerne à 83 % d’autres publics que les immigrés en situation irrégulière, se transforme en une « aide aux clandestins » votée par gauche et droite…Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié En apparence, l’affaire Morano ne concerne qu’une personnalité isolée au sein du parti Les Républicains (LR). Certes, l’ancienne ministre, qui s’est récemment déclarée candidate à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, a décidé de choquer pour faire parler d’elle et ses propos ne sauraient engager sa formation dans son ensemble. Il n’empêche : le « dérapage » de l’ex-protégée de Nicolas Sarkozy, selon l’expression de l’ancien chef de l’Etat, dit quelque chose de la droite actuelle.Il illustre la dérive droitière d’une partie de l’ex-UMP, qui a ouvertement décidé de concurrencer le Front national sur son terrain dans l’espoir de limiter sa progression. Sur l’immigration, la sécurité et l’identité, des ténors de LR rivalisent de formules chocs, afin de retenir les électeurs conservateurs tentés par le parti de Marine Le Pen. Au risque de tomber dans la surenchère, et de franchir la ligne rouge, comme ce fut le cas pour Mme Morano avec ses propos sur une supposée « race blanche », qui serait à défendre dans une France en voie d’islamisation.L’ex-ministre de Nicolas Sarkozy doit être sanctionnée après sa sortie – le parti a prévu de lui retirer son investiture aux régionales en Meurthe-et-Moselle, mercredi 7 octobre en fin d’après-midi. Ses propos ne sont pourtant que les derniers d’une longue série. Récemment, plusieurs responsables de droite ont émis des idées proches de celles de l’extrême droite : Christian Estrosi a évoqué l’existence d’une supposée « cinquième colonne » islamiste en France ; Bruno Le Maire et Xavier Bertrand ont proposé d’« expulser » ou d’« emprisonner » de manière préventive tous les étrangers fichés pour leurs liens avec le terrorisme – sans avoir de preuve de leur culpabilité ; la porte-parole de LR, Lydia Guirous, a jugé nécessaire de « fermer les frontières de Schengen » et d’« arrêter la libre circulation » ; des maires de droite se sont dits prêts à accueillir des réfugiés chrétiens et non des musulmans….Lire aussi :Les Républicains souhaitent écarter l’ingérable Nadine MoranoSiphonner les électeurs du FNS’il a condamné avec force le « dérapage » de son ex-protégée, l’ex-chef de l’Etat a lui-même une part de responsabilité dans la dérive droitière de ses troupes. C’est lui qui, dès 2007, a appliqué la stratégie théorisée par Patrick Buisson, son ex-conseiller venu du FN, consistant à aller le plus loin possible sur le terrain du parti de Mme Le Pen, dans l’espoir de « siphonner » ses électeurs. La manœuvre a fonctionné en 2007. Pas en 2012. Qu’importe : dans son projet de reconquête de l’Elysée, Sarkozy a décidé de poursuivre dans cette direction, convaincu que la primaire et la présidentielle se joueront auprès de l’électorat le plus radicalisé. « Nous n’avons pas le droit d’affadir notre projet politique national », a-t-il prévenu, le 24 septembre, lors des journées parlementaires de LR, à Reims, en soulignant la nécessité « d’aller plus loin » sur le terrain de l’immigration et de l’identité nationale menacée. Au risque d’aller trop loin, comme ce fut le cas pour Mme Morano. Laquelle n’a finalement fait qu’appliquer – avec outrance et maladresse – l’orientation stratégique du président de LR. « A force de courir après le Front national, c’est la plus stupide qui s’est fait prendre », a moqué le président PS de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, sur RTL.Avant la polémique autour de Mme Morano, le camp Sarkozy ne cachait pas avoir l’ambition de tenir un discours plus radical que le parti lepéniste, afin de le doubler sur sa droite. « Quand on porte des positions claires, c’est le FN qui nous court après ! », se réjouissait un proche de l’ancien chef de l’Etat, il y a peu. Depuis son retour, le président de LR a ainsi multiplié les incursions sur les terres lepénistes, en glorifiant les « frontières », en préconisant une réforme du droit du sol, ou en prônant l’interdiction du voile à l’université et des repas sans porc dans les cantines scolaires. S’il ne parle pas « d’invasion », comme Marine Le Pen, au sujet de la crise des réfugiés, l’ex-chef de l’Etat joue toutefois sur le même registre, en agitant la menace d’un tsunami migratoire. Derrière les réfugiés syriens chassés de leur pays par la guerre, « ce sont des millions et des millions [de migrants] qui sont derrière et qui poussent », a-t-il assuré, sans preuve, lors d’un meeting à Reims, le 23 septembre. Sans parler de l’image de « la fuite d’eau » qu’il avait utilisée pour évoquer la crise des réfugiés. Mardi soir, lors du bureau politique de LR, Mme Morano a d’ailleurs rappelé cette dernière polémique pour dénoncer les positions « à géométrie variable » de son parti.Lire aussi :Les « races », Morano et De Gaulle : pour clore la polémiquePourfendeur de la « pensée unique »Les Français ne sont pas dupes de cette course à droite toute. Une grande majorité d’entre eux jugent que « Les Républicains courent après le FN », selon un sondage Odoxa pour iTélé et Paris Match, publié le 2 octobre. 60 % des personnes interrogées estiment que les propos tenus par Mme Morano « sont le signe que la plupart des responsables du parti Les Républicains partage désormais des positions proches de celles du FN ». Mme Le Pen a également identifié la manœuvre. A deux mois des régionales, la présidente du FN a encore un peu plus durci son discours sur l’immigration pour ne pas se faire déborder sur sa droite. « Certains aujourd’hui tiennent le même discours que nous, mais qu’ont-ils fait dans les actes ? Rien », a-t-elle raillé vendredi 2 octobre, à Calais (Pas-de-Calais), faisant de l’ex-UMP son unique adversaire, ou presque.Nicolas Sarkozy, dont l’image de rassembleur se retrouve écornée, doit gérer – de son propre aveu – une séquence « pas facile ». En annonçant des sanctions contre son ex-fidèle, celui qui s’érige en pourfendeur de la « pensée unique » à longueur de meetings apparaît en décalage avec ses électeurs les plus radicaux qui pourraient lui reprocher de céder à une forme de « bien-pensance » médiatique. Plusieurs soutiens de l’ex-président de la République s’inquiètent des effets de la mise à l’écart de l’eurodéputée sur des militants qui adorent le langage décomplexé de « Nadine ». L’ex-ministre assure d’ailleurs avoir reçu des « milliers » de messages de soutien. « Nos militants sont si radicalisés que beaucoup pensent comme Morano », admet un sarkozyste. C’est le revers de la médaille de la stratégie de M. Sarkozy : à force de labourer les terres du FN, il risque aujourd’hui d’être débordé par sa propre base.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Auffret Laurent Ruquier préfère parler de « faux procès ». Le présentateur de l’émission On n’est pas couché – diffusée sur France 2 en seconde partie de soirée chaque samedi – fait face à de nombreuses critiques depuis la rentrée. Dans l’émission qu’il anime, produite par Catherine Barma, fondatrice de la société de production Tout sur l’écran, l’animateur favoriserait-il les thèmes identitaires ? Depuis le début du mois de septembre, l’intellectuel Alain Finkielkraut, ou le rédacteur en chef du magazine Valeurs actuelles, Geoffroy Lejeune, sont ainsi intervenus dans le talk-show.C’est également dans l’émission phare de France 2, le samedi 26 septembre, que Nadine Morano a fait sa sortie sur la France, un pays de « race blanche ». Et on ne compte plus les « clash » et les petites phrases prononcées durant cette émission, parfois accusée d’« hystériser le débat politique français ». Qu’en est-il ?Bonnes audiences et polémiquesLancée à la rentrée 2006 à la suite de l’émission de Thierry Ardisson Tout le monde en parle, On n’est pas couché est d’abord un concept à succès pour France 2. Régulièrement mesurée au-dessus d’un million de téléspectateurs par Médiamétrie – environ 20 % des parts de marchés – la dixième saison du talk-show fait recette.C’est que la tranche horaire – l’une des plus longues du PAF, environ trois heures – couvre une actualité large : comédiens, réalisateurs, humoristes s’assoient régulièrement autour du plateau d’« ONPC ». Laurent Ruquier a lui décidé de mener son émission comme un talk-show à l’américaine, en favorisant le débat entre ses invités et les chroniqueurs réguliers membre de son équipe.Eric Zemmour et Michel Polac ont constitué le premier duo de chroniqueurs, en 2006. L’essayiste de droite – accompagné dès l’année suivante de l’éditeur et critique littéraire Eric Naulleau – est resté cinq ans face aux invités d’On n’est pas couché. Responsables du débat et de la critique du discours des personnalités invités de l’émission, les deux chroniqueurs occupent une place centrale dans le dispositif mis en place par Laurent Ruquier et Catherine Barma, jusqu’à leur remplacement en 2011, notamment du fait des discours souvent sulfureux d’Eric Zemmour – au sujet duquel Laurent Ruquier avouera plus tard « regretter [de lui] avoir donné la parole, toutes les semaines pendant cinq ans ».Bernard Tapie en 2006, Jacques Attali en 2008, Christophe Hondelatte en 2011… Nombreux sont les interviewés à avoir quitté le plateau, excédés par les critiques ou par la teneur du débat imprimée par les deux chroniqueurs. C’est face au duo Natacha Polony et Audrey Pulvar que Christophe Hondelatte, venu présenter son album Ou pas, a préféré s’en aller. Les deux journalistes avaient pris le relais de la première équipe de chroniqueurs moins d’un mois auparavant.Les années passent, les chroniqueurs se succèdent, mais le dispositif reste identique. C’est désormais l’écrivain Yann Moix et la journaliste Léa Salamé qui épaulent Laurent Ruquier depuis la rentrée 2015. La productrice Catherine Barma se défend cependant de tout « rôle » attribué : « Les chroniqueurs sont des gens qui ont du caractère et non pas des idéologues. »La culture avant la politiqueDepuis la rentrée 2012, quelques 574 personnalités se sont succédé dans On n’est pas couché. Parmi eux, les représentants de la sphère culturelle (réalisateurs, comédiens ou musiciens) sont bien plus nombreux que les invités politiques. #container_14440587731{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14440587731{ height:500px; } #container_14440587731 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14440587731 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14440587731 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14440587731 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Type d'invités les plus fréquents à "On n'est pas couchés" depuis septembre 2012(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}L’humoriste et acteur Guy Bedos a lui aussi fait polémique, le 12 septembre, en insultant la députée européenne Nadine Morano, avec laquelle la controverse s’est déplacée sur le terrain judiciaire pour des faits similaires.A la vue de la liste des invités, On n’est pas couché apparaît d’abord comme une émission « classique » de promotion, avant d’être le lieu de débats qui ont fait du talk-show de France 2 un créneau à part dans le paysage audiovisuel français.Une diversité d’invités politiquesSi l’émission reçoit en priorité des acteurs, elle n’exclut pas les politiques, même si tous ne veulent pas s’y rendre. Nicolas Sarkozy, contacté par Metronews suite à la sortie de Nadine Morano, estimait « que ce type d’émission n’est pas adapté dans un moment où la parole politique souffre d’un manque de confiance de la part des Français ». Comme l’ancien président de la République, Alain Juppé et François Fillon ne se sont jamais assis dans le fauteuil d’On n’est pas couché.Tout comme ces cadres du parti Les Républicains, les membres du Front national refusent catégoriquement de figurer à l’ordre du jour de l’émission de Laurent Ruquier. Depuis le passage de Marine Le Pen, lors des élections présidentielles de 2012, l’animateur a décidé de ne plus inviter de membre du FN, ce qui semble convenir au parti d’extrême droite. Pour le reste, l’équilibre de l’échiquier politique est respecté dans la liste des personnalités politiques invitées. Membres du gouvernement (Manuel Valls, Christiane Taubira, Marisol Touraine), personnalités de droite (Jean-François Copé, François Barouin, Eric Ciotti) ou de gauche non socialiste (Emmanuelle Cosse, Daniel Cohn-Bendit) se succèdent chaque samedi soir sur France 2.C’est le président du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui décroche la place de l’invité le plus régulier. Celui qui dit « aimer l’émission » a passé 7 soirées en compagnie de Laurent Ruquier et de ses chroniqueurs, dont 5 interventions depuis 2012. #container_14441191191{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14441191191{ height:500px; } #container_14441191191 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14441191191 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14441191191 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14441191191 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }On n'est pas couché : les invités réguliersComptage réalisé depuis septembre 2012(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Le philosophe Michel Onfray et le dessinateur Philippe Geluck arrivent ensuite, avec quatre interventions chacun. Dans la liste, plusieurs intellectuels – Alain Finkielkraut, Michel Onfray ou Caroline Fourest –, dont les discours abordent régulièrement le domaine des « thématiques identitaires » reprochées à l’émission de Laurent Ruquier.Interrogé dans Libération, l’animateur s’est défendu, le 4 octobre, de toute orientation conservatrice : « L’émission est jalousée parce qu’elle marche. C’est là que le débat a lieu. Et on apporte la contradiction aux intervenants, que ce soit de ma part, de celle de Yann Moix ou de Léa Salamé. » Après Nadine Morano et Alain Finkielkraut, l’invité principal d’On n’est pas couché, le 10 octobre, est le président socialiste de l’assemblée nationale – et candidat aux élections régionales en Ile-de-France – Claude Bartolone.Retrouvez dans ce tableau l’intégralité des invités depuis 2012Simon AuffretJournaliste au Monde Matthieu Goar Après les déclarations polémiques, place à la sanction politique. Mercredi 7 octobre, Nadine Morano va donc être fixée sur son sort. A 18 h 30, la Commission nationale d’investiture (CNI) du parti Les Républicains (LR) se réunit pour lui retirer ou non son investiture comme tête de liste en Meurthe-et-Moselle pour les élections régionales de décembre. Il n’y a presque pas de suspens à ce vote. Difficile en effet d’imaginer la soixantaine de membres de la CNI aller contre la volonté de Nicolas Sarkozy.Contraint de lâcher celle qui aura été l’un de ses plus fidèles soutiens, le président du parti les Républicains a en effet lui-même envisagé cette solution pour calmer les remous créés par son ancienne ministre, qui avait estimé que la France est « un pays de race blanche » sur le plateau de l’émission « On n’est pas couché », sur France 2, le 26 septembre. Des propos que M. Sarkozy avait qualifiés de « dérapages liés à un souci de publicité personnelle ».Nadine Morano, vice-présidente de la CNI, a d’abord envisagé de venir se défendre elle-même en apportant des « valises de mails » de soutiens. Mais elle a finalement renoncé, préférant se rendre au Parlement européen et « non pas venir dans une commission traiter de problèmes politiciens », a-t-elle expliqué, mardi, sur France 2. M. Sarkozy sera lui à la manœuvre. Dès 10 heures du matin, il reçoit Philippe Richert, responsable de la campagne en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, et toutes les têtes de listes des départements de la région pour « trouver une solution ». L’enjeu est d’écarter Nadine Morano sans l’humilier. « Il ne faut en faire ni une victime, ni une égérie », confie Brice Hortefeux, conseiller politique de M. Sarkozy.Climat électriqueDepuis dix jours, Mme Morano s’agite pour contester une décision qu’elle ne comprend pas. Samedi, elle s’est recueillie sur la tombe du général de Gaulle et l’a fait savoir : elle a publié la photo sur son compte Twitter, en y ajoutant ce commentaire : « Je ne suis pas de la race des lâches. » Sur ses réseaux sociaux, elle a aussi publié une lettre de soutien du petit-fils du général de Gaulle et elle s’est glorifiée auprès de l’AFP d’avoir reçu un message de Brigitte Bardot. Elle a surtout répété et assumé à plusieurs reprises ses propos dans de nombreux médias en rappelant que Nicolas Sarkozy s’était lui-même opposé au retrait du mot race de la Constitution en mars 2012. « Elle est dans une attitude irrationnelle et elle est avide de publicité. Ce n’est pas “Miroir dis-moi que je suis la plus belle” , mais “Médias, suis-je toujours là ?” », ironise un sarkozyste.Afin de tenter de calmer le jeu, Nicolas Sarkozy et Nadine Morano se sont appelés en fin de semaine dernière et se sont vus, mardi, au siège du parti. L’ancien chef de l’Etat a demandé à la députée européenne d’écrire une lettre où elle s’excuserait. Elle a refusé. Mardi soir, le bureau politique du parti s’est déroulé dans une ambiance tendue. M. Sarkozy a répété que la déclaration de son ancienne ministre avait « choqué des millions de Français » ; il lui a donné vingt-quatre heures supplémentaires pour revenir sur ses propos. Défendue par Jean-François Copé, elle a persévéré et lancé à l’ancien chef de l’Etat qu’elle l’avait toujours défendu, même « pendant sa garde à vue ».Dans ce climat électrique, Mme Morano apparaît de plus en plus comme une grenade dégoupillée, susceptible d’exploser contre Nicolas Sarkozy à chacune de ses interventions. L’entourage du président LR tente donc maintenant de dépersonnaliser la bataille ; il fait ainsi valoir qu’il agit en chef de parti en éloignant Mme Morano d’une campagne où elle ne pouvait plus s’entendre avec M. Richert. « Je ne peux pas cautionner l’expression de quelques-uns qui ont pour seule ambition de marquer des buts contre leur camp », a déclaré M. Sarkozy devant les députés LR, mardi, en assurant qu’il était de son devoir d’agir le plus tôt possible. « Il faut lui retirer l’oxygène et ne lui laisser que l’azote », résume plus prosaïquement un proche de l’ancien chef de l’Etat.Matthieu GoarJournaliste au Monde 06.10.2015 à 17h59 • Mis à jour le07.10.2015 à 16h11 | Raphaëlle Besse Desmoulières C’est la surprise du chef. Après des semaines de laborieuses négociations, c’est finalement Cécile Duflot qui va devenir coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale au côté de Barbara Pompili. La décision a été finalisée mercredi 7 septembre après une énième réunion des différentes sensibilités qui composent désormais le groupe.« La fumée blanche est sortie, indique Danielle Auroi, députée (Europe Ecologie-Les Verts) du Puy-de-Dôme. Le signal est donné qu’EELV est en ordre de bataille pour la COP21 et les régionales. » Un ultime vote des députés écolos doit intervenir mardi 13 octobre pour entériner ce choix mais l’affaire est pliée. A cette date, Cécile Duflot, députée de Paris, qui dosait ces derniers mois ses interventions médiatiques, va se retrouver en pleine lumière dans la salle des Quatre Colonnes pour répondre aux journalistes.Depuis de longs mois, le groupe est divisé en deux sous-groupes de neuf députés qui se déchirent sur la politique du gouvernement et la stratégie à adopter vis-à-vis de l’exécutif.La crise a été aggravée par les récents départs de François de Rugy et Barbara Pompili, actuels coprésidents du groupe et représentants de la sensibilité « pro-gouvernement ». M. de Rugy, qui avait fait savoir fin août qu’il ne s’accrocherait pas à son poste, a créé dans la foulée son propre parti, Ecologistes !. Quant à Mme Pompili, malgré sa démission d’EELV le 30 septembre, ses huit collègues ont souhaité la maintenir dans ses fonctions.Lire aussi :Les groupes parlementaires écologistes en sursisDans le camp d’en face, les décisions tardaient à être prises – les députés ne parvenant pas à se mettre d’accord sur un nom – et leur proposition d’une « présidence de consensus » avait été rejetée par les premiers. Ces derniers jours, le nom de Noël Mamère revenait avec insistance. Mais le député de Gironde a décliné l’offre et invité l’ex-ministre du logement à « mettre les mains dans le cambouis ». « Elle a pris conscience que ce groupe est en train de se déliter et que son image est sérieusement entamée par les dissidences qui la décrivent comme une gauchiste qui veut une alliance avec Mélenchon », estime l’ancien candidat à la présidentielle.« Colocation »La députée de Paris a donc décidé de se lancer mardi midi lors d’une réunion avec les membres de son groupe. « Ce qui l’a décidée ? On va dire l’amicale pression de ses amis », confie l’entourage de Mme Duflot. Un choix qui ne fait pas l’unanimité. « Elle n’a pas été choisie par ses collègues, elle s’est présentée et Jean-Louis Roumégas [député de l’Hérault] a retiré sa candidature, explique Sergio Coronado, député des Français de l’étranger. Je n’étais pas partisan d’un compromis boiteux pour faire vivre un groupe qui n’a plus d’existence politique. »Jusqu’à présent, Mme Duflot avait refusé d’endosser cette responsabilité, mais les récents départs à EELV et la crise que traverse le parti l’ont fait changer d’avis. « Ce n’était pas notre séquence et pas notre volonté, affirme son entourage. Mais à deux mois de la COP21, elle n’a pas voulu prendre le risque de l’explosion du groupe, ni de l’affaiblissement de l’écologie politique. » Deux coprésidentes, deux lignes stratégiques : le groupe écolo n’est pas prêt d’en finir avec la cacophonie. « Nous sommes dans une logique de colocation et on a intérêt à bien se mettre d’accord sur la manière dont sera rangé le frigo », reconnaît un proche de Mme Duflot.Lire aussi :Fronde, départs : que reste-t-il des écologistes ?Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous Sans hésiter, Manuel Valls a choisi son camp dans le conflit à Air France. A peine revenu de son voyage officiel au Japon – il a atterri à Paris à 4 heures du matin mardi 6 octobre – le premier ministre s’est rendu quelques heures plus tard au siège social de la compagnie aérienne à Roissy-en-France (Val-d’Oise). Avec un seul message à faire passer : son soutien total à la direction et la condamnation absolue des violences après l’agression de deux responsables lundi en marge de la réunion d’un comité central d’entreprise. Un message identique à celui de François Hollande, en déplacement au même moment au Havre, qui a condamné des violences « inacceptables ».Mais sur la méthode comme sur les mots choisis, Manuel Valls a fait du Valls. Le chef du gouvernement, en baisse dans les sondages et dans un faux plat politique depuis quelques semaines, a retrouvé son ton direct et sans concession qui a fait sa popularité auprès des Français.« Je suis venu ici à Air France parce qu’Air France est sous le choc et quand Air France est sous le choc, c’est toute la France qui est sous le choc », a-t-il déclaré après avoir rencontré les deux dirigeants molestés. « Rien ne peut justifier de tels agissements. Ces agissements sont l’œuvre de voyous. La justice devra identifier ceux qui se sont livrés à cette violence inqualifiable. La violence est inadmissible dans notre société. Elle doit être condamnée et il faudra des sanctions lourdes à l’égard de ceux qui se sont livrés à de tels actes », a-t-il ajouté.« Cette image fait mal à notre pays »Pas un mot mardi matin des 2 900 suppressions de postes envisagées par la direction, qui ont provoqué les débordements de lundi, ni pour les syndicats que le premier ministre a pourtant rencontrés (de la CGT du comité central d’entreprise à la CGC du comité de groupe France en passant par la CFDT du comité de groupe européen). Manuel Valls a fait le choix exclusif de soutenir la direction d’Air France et les dirigeants victimes des violences à qui il a exprimé son « soutien », sa « solidarité » et son « affection ».Pour le chef du gouvernement, les difficultés sociales que connaît la compagnie aérienne ne peuvent en rien justifier les actions de lundi. « Quand on s’attaque physiquement à des hommes, qu’on cherche à les humilier, avec une foule, ça n’a rien à voir avec la difficulté que connaît une entreprise », a-t-il déclaré, alors que son directeur adjoint de cabinet à Matignon doit devenir prochainement directeur des ressources humaines d’Air France.Il faudra attendre l’après-midi et la séance de questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, pour que le premier ministre prenne la défense des « corps intermédiaires », alors que les images de l’agression lundi ont fait le tour du monde médiatique – « cette image fait mal à notre pays », a-t-il précisé – et que l’affaire a pris en France une dimension politique.Mardi matin, lors d’une réunion des députés Les Républicains, Nicolas Sarkozy a accusé d’inaction le gouvernement, mêlant les événements d’Air France mais également le mouvement de grève des médecins et la fusillade au cours de laquelle un policier a été grièvement blessé en Seine-Saint-Denis lundi.« C’est la chienlit, c’est le délitement de l’Etat », a déclaré l’ancien président de la République, reprenant l’expression du général de Gaulle lors des manifestations de mai 1968. « Ces mots-là sont des mots dangereux », lui a répondu Manuel Valls devant l’Assemblée nationale.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.10.2015 à 16h16 • Mis à jour le06.10.2015 à 19h43 | Manon Rescan Nous sommes exactement, mardi 6 octobre, à deux mois du premier tour des élections régionales, le premier scrutin dans les zones redécoupées par la réforme territoriale. S’il vous a échappé que la campagne a commencé, voici ce qu’il faut en retenir jusqu’à présent :Où en est-on… des candidatures ?Où en est-on… des programmes ?Où en est-on… des sondages ?Découvrez les candidats dans votre régionPour mémoire, n’oubliez pas, tout d’abord, que la France comptera, à partir du 1er janvier 2016, treize régions métropolitaines au lieu de vingt-deux. La réforme territoriale a redistribué les compétences des collectivités et élargi celles des régions. Les 6 et 13 décembre, ce sont 1 757 conseillers régionaux qui seront élus. Les listes sont toujours en cours de constitution. Si la plupart des têtes de liste pour chaque région sont connues, les noms des autres membres, répartis par département, continuent d’être progressivement dévoilés. La date limite de dépôt des candidatures en préfecture est prévue le 9 novembre à midi.Découvrez les candidats dans votre région en cliquant sur ce lienParmi les candidatures dont l’annonce n’est pas anodine, on notera celles de :Frédéric Cuvillier, ancien ministre puis secrétaire d’Etat aux transports, candidat du PS dans le département du Pas-de-Calais dans une région où la gauche est menacée.Axel Loustau, pour le Front national (FN) dans les Hauts-de-Seine, mis en examen dans l’enquête sur le financement du FN et ancien militant de l’extrême droite radicale.Stéphanie Gibaud, l’une des lanceuses d’alerte dans l’affaire d’évasion fiscale visant la banque suisse UBS. Elle sera tête de liste à Paris pour le parti Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan. On attend toujours… La tête de liste PS en Bretagne. Jean-Yves Le Drian mènera-t-il les socialistes dans l’une des seules régions que la gauche a des chances de conserver ? La réponse du ministre de la défense, qui n’est pour le moment que numéro trois sur la liste du Morbihan, et le nom de celui qui pourrait conduire la liste à sa place, se font toujours attendre.Le concurrent surprise. En région PACA, Jacques Bompard, député-maire d’Orange (Vaucluse) leader de Ligue du Sud, parti d’extrême droite et concurrent du Front national, pourrait voler des voix à Marion Maréchal-Le Pen. Il a annoncé constituer une liste dans laquelle il espère rassembler le « canal historique » du FN, à savoir les partisans de Jean-Marie Le Pen dans sa confrontation avec sa fille Marine.Lire aussi :En PACA, le « canal historique » du FN se fédère autour de la Ligue du SudOù en est-on… des programmes ?Si, sur le terrain, les grands axes de campagne commencent à être déployés, les programmes en tant que tels n’ont pas été publiés. Les grandes thématiques de campagne recoupent les compétences des régions comme les transports ou l’emploi. Parmi les mesures fréquemment évoquées figurent la gratuité des transports scolaires, nouveau domaine de compétence des régions, ou encore le développement de l’apprentissage ou de la formation professionnelle, également dans le giron régional. Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand, candidat Les Républicains, promet ainsi « une formation de retour à l’emploi pour tous les demandeurs d’emploi ».L’actualité récente sur l’arrivée massive de migrants en Europe constitue également l’un des sujets de la campagne, en particulier du côté du Front national, bien que les compétences de la région en la matière soient limitées. Florian Philippot, tête de liste dans la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, a ainsi promis qu’il supprimerait les subventions aux associations venant en aide aux migrants s’il remportait la région.Lire aussi :Le Front national se déchaîne sur les migrantsOù en est-on… des sondages ?Le FN et la droite sont au coude-à-coude en région PACA et en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La droite est favorite en Normandie et la gauche, en mesure de l’emporter en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes… Les Décodeurs ont fait le point sur ce que disent les sondages à ce jour. Une éviction, des affaires, des déchirementsEn Meurthe-et-Moselle (région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne), Nadine Morano risque de perdre son investiture Les Républicains après ses propos sur la France « pays de race blanche ».En Ile-de-France, la campagne est doublée d’affaires judiciaires. Claude Bartolone (PS) accuse Valérie Pécresse de fraude électorale et est lui-même dans le viseur d’une enquête préliminaire pour des soupçons d’emploi fictif présumé au conseil général de Seine-Saint-Denis lorsqu’il le présidait.Chez Europe Ecologie-Les Verts (EELV), la décision de la direction nationale de ne pas s’allier avec le Parti socialiste, y compris dans les régions où l’extrême droite est en position de l’emporter, a provoqué une série de démissions. Pour ce scrutin, EELV a bâti une stratégie d’alliances avec des partis à la gauche de la gauche, ou, selon les régions, décidé de faire cavalier seul.Pour contrer ces divisions, le PS entend, lui, faire peser la voix des électeurs de gauche en organisant un référendum populaire, du 16 au 18 octobre, sur l’union des partis à la gauche de l’échiquier politique. Il espère mobiliser à cette occasion 300 000 électeurs qui voteront en ligne ou sur des marchés.Découvrez les candidats dans votre régionLes candidats aux régionalesManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francis Gouge (Créteil, correspondant) « Rendez-nous Marianne ! » Depuis quatorze ans, 104 artistes, différents chaque année, exposent pendant tout le mois d’octobre à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) lors d’ArtCité, « la plus importante manifestation d’art moderne de l’Est parisien », selon le maire communiste, Jean-François Voguet. Le thème de cette année, « Les sources qui ont inspiré les œuvres et instruit les artistes », ne pouvait pas faire l’impasse sur la question des réfugiés.Commissaire de cette exposition, le plasticien Gregor Podgorski, qui sélectionne les artistes, rencontrant Corine Pagny, lui dit lors d’une conversation, « Si Marianne t’inspire, vas-y ! » Et la sculptrice de répondre du tac au tac : « Bien sûr ! »Le résultat : une Marianne réalisée à partir du portrait d’une jeune réfugiée pris par la photographe Nathalie Bardou, à Calais en 2014. La jeune fille, coiffée d’un foulard, porte une écharpe tricolore en bandoulière et tient à la main, devant elle, un carton représentant une main dont le gros pouce est levé et en dessous de laquelle est écrit « Like me ». Pour Gregor Podgorski, cette Marianne montre que notre société est capable de répondre aux problèmes de façon virtuelle mais incapable « de répondre en vrai ».« Réfléchir et penser librement »Exposée dans le hall de l’hôtel de ville qui accueille une fois par mois la réunion du conseil municipal, elle a pris l’espace, pour un mois, du 30 septembre au 31 octobre, de la Marianne officielle. Cette œuvre et son positionnement n’ont pas manqué de susciter des réactions, dont la plus vive est venue du FN. Wallerand de Saint-Just, candidat frontiste à l’élection régionale d’Ile-de-France, a appelé à manifester devant la mairie le 5 octobre.A 17 heures, une dizaine de frontistes et de sympathisants, venus de plusieurs villes du Val-de-Marne, se retrouvaient sur le trottoir face à l’hôtel de ville alors qu’une centaine de contre-manifestants, dont ils étaient séparés par un cordon de police, leur faisaient face. Injures, insultes émaillées de provocations fusaient et on entendait quelques « Libérez Marianne ! »Prenant la parole devant les siens, le maire rappela « le droit pour les artistes de créer, pour le public de voir leurs œuvres et pour les citoyens de réfléchir et de penser librement ». Retentit alors une Marseillaise entonnée par les frontistes, à laquelle devait répondre une autre Marseillaise chantée par les contre-manifestants. Chacun la sienne. Les frontistes quittèrent les lieux, sans heurt, pour aller distribuer leurs tracts à la sortie de la gare RER de Fontenay. Des tracts où il est écrit « Si Marianne n’a pas de race, ni de couleur, elle a une nationalité et elle est française ».« On va pas mettre deux flics devant »Corine Pagny a téléphoné pour dire qu’elle était désolée, et le commissaire de l’exposition lui a répondu qu’en Tunisie, où elle se trouve actuellement, « des gens meurent pour la liberté d’expression ». Pour sa part, M. Voguet rappelle que le lieu où se trouve la Marianne de la polémique est une salle d’exposition qui accueille les réunions du conseil municipal et qu’aucune ne s’y tiendra avant fin octobre. La prochaine aura donc lieu sous le regard de la traditionnelle Marianne.En attendant, Gregor Podgorski, à qui Corine Pagny a offert son œuvre, dit craindre « une initiative individuelle ». C’est pourquoi il est « peu optimiste » quant à sa pérennité. Il n’imagine pas qu’elle puisse faire l’objet d’une surveillance particulière : « On va pas mettre deux flics devant. »Si cette Marianne revisitée survit à cette exposition, elle sera à nouveau visible début janvier, toujours à Fontenay, dans un autre lieu, la Maison du citoyen, dans le cadre d’une autre exposition collective sur les libertés et leurs manques. « Elle m’appartient. Je la mettrai ! », affirme M. Podgorski. Alors une nouvelle polémique est-elle à prévoir ? A moins que le changement de lieu, moins symbolique, ne la désamorce, d’autant que les élections régionales auront rendu leur verdict.Francis Gouge (Créteil, correspondant)Journaliste au Monde Francine Aizicovici Le rapport sur « la négociation collective, le travail et l’emploi » de Jean-Denis Combrexelle, remis au premier ministre, Manuel Valls, le 9 septembre, n’est « ni de droite, ni de gauche, mais politique ». C’est l’auteur de ce document qui l’a affirmé, lors d’une rencontre organisée à Paris, lundi 5 octobre, par l’Association des journalistes d’information sociale (AJIS). Prononcée par le président de la section sociale du Conseil d’Etat, qui fut directeur général du travail sous la droite puis sous la gauche, de 2006 à 2014, cette phrase avait quelque chose de savoureux.Lire aussi :Le rapport qui veut révolutionner le droit du travail« Bien sûr, le code du travail doit changer », a-t-il expliqué. Mais « quelle que soit l’ubérisation » de l’économie, « il reste une communauté de travail qui doit être organisée par du dialogue social ». C’est « de ce point de vue », dit-il, que ce rapport est « politique », car il ne cède pas aux idées qui circulent dans « des cercles » de pensée sur la fin du salariat, du « tous indépendants », Sur ce plan, patronat et syndicats, droite et gauche, seront sûrement d’accord avec lui.Limiter le nombre de loisEn revanche, M. Combrexelle n’est pas forcément convaincant dans la capacité de la France à mener à bien la réforme dont il trace les grandes lignes dans son rapport. Il s’agit de donner une plus grande place à la négociation d’entreprise sur certains sujets (conditions de travail, emploi, salaires...), tout en réduisant celle de la place de la négociation de branche et en limitant la loi à quelques règles d’ordre public social. Le but affiché étant à la fois de rendre le droit social plus adapté à la réalité des entreprises et plus lisible pour ses utilisateurs.Cela passe entre autres par une limitation du nombre de lois votées, qui aujourd’hui s’empilent et dans lesquels les utilisateurs ont du mal à naviguer. « On est dans un système de flux de règles de droit social que plus personne ne parvient à assimiler, appuie-t-il. Il y a eu une année où ont été faites trois lois sur l’épargne salariale ! Personne n’y comprend plus rien. Ce n’est pas normal que nous n’ayons en France que 50 spécialistes de l’épargne salariale. Il faut calmer le jeu. »Créer de la confianceA l’inverse, renvoyer l’élaboration de certaines règles à la négociation d’entreprise, « cela parle plus aux gens que la négociation de branche, interprofessionelle, ou bien la loi ». Mais aussitôt, M. Combrexelle met en évidence des freins sérieux à cette évolution. « La machine à négocier est bloquée, dit-il. S’il n’y a pas la confiance [entre les partenaires sociaux], vous ne pouvez pas négocier » des normes innovantes. « Vous pouvez avoir un code du travail de 1 000 pages » au lieu des 3 000 actuelles, « s’il n’y a pas la confiance… » Mais comment créer de la confiance ?Certes, les « acteurs sont face à un problème de passage de génération, côté syndicats comme côté DRH » (directeurs des ressources humaines). « Quand je parle de négociation, de dialogue social à mes enfants qui ont 20/30 ans, cela ne leur parle pas. On est dans le monde d’Internet et il faut que la négociation attire les jeunes. Il faut donc [leur offrir] de la formation » sur ces sujets, peut-être dès l’université.Et, à nouveau, les freins réapparaissent. « La société française a une appétence pour la norme verticale et étatique. Si on renvoie [des sujets] à la négociation, c’est perçu comme du désordre. On n’est pas dans un pays qui aime, qui recherche, la négociation. »Le gouvernement ne donne pas forcément l’exemple. Une loi a été annoncée d’ici à l’été 2016 sur cette réforme, avant même que les partenaires sociaux aient été consultés sur le sujet. « Ils vont l’être », assure M. Combrexelle.Lire aussi :La révolution culturelle du rapport Combrexelle Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Bernard (Manchester, envoyé spécial) Jeremy Corbyn fait tout ce qu’il peut pour gacher la fête des conservateurs qui tiennent leur congrès du 4 au 7 octobre à Manchester. Dimanche, 60 000 personnes ont manifesté contre l’austérité au moment même où s’ouvrait le grand conclave des tories qui, au gouvernement, mettent en œuvre de drastiques coupes budgétaires. Des militants de gauche, d’associations de chômeurs ou de handicapés sont postés en permanence à l’entrée du palais des congrès – où sont réunis les tories – et conspuent ceux qui y pénètrent.Lundi soir, le nouveau chef de file du Parti travailliste a trouvé mieux pour réunir ses fidèles : la cathédrale de Manchester. L’imposant édifice n’était pas assez vaste pour accueillir les centaines de personnes, dont beaucoup de jeunes, venues acclamer le député de 66 ans, représentant de l’aile gauche du Labour porté à la tête du parti en septembre de façon totalement inattendue. Les conservateurs ? « Ils veulent nous ramener au XIXe, voire au XVIIIe siècle. Nous, nous faisons le choix de ne pas accepter une société qui contraint certains à vivre dans l’extrême pauvreté, a-t-il lancé devant une foule de partisans électrisés. Nous remettons en cause l’idée que l’austérité est une nécessité économique, alors qu’elle est un choix politique fait par ceux qui veulent voir un fossé grandissant entre les riches et les pauvres. »Le meeting, prévu de longue date, était organisé par le syndicat Communication Workers Union (CWU), pour la défense des services postaux. Mais l’élection de M. Corbyn à la tête du Labour lui a donné une dimension nouvelle. Des centaines de personnes n’ont pu pénétrer à l’intérieur de la cathédrale et le chef de file travailliste a dû répéter une deuxième fois son discours pour une audience massée autour de l’édifice. Entassée sur des chaises normalement consacrées à la prière, la foule a applaudi à tout rompre les représentants des syndicats et du collectif The People’s Assembly Against Austerity, organisateur de la manifestation de dimanche. L’évêque de Manchester, David Walker, lui-même engagé dans la lutte contre l’austérité au nom de la défense des pauvres, avait ouvert grand les portes de sa cathédrale. Dimanche, il avait organisé une veillée de prière aux chandelles après le défilé.Lundi, Jeremy Corbyn, interrompu sans cesse par des applaudissements, a tenu le rôle du prêcheur devant des fans enthousiastes. Il a rappelé l’opposition du Labour à la privatisation de Royal Mail (le service postal historique) et exigé du gouvernement qu’il renonce à vendre les 15 % du capital restant encore la propriété de l’Etat. Selon lui, les Britanniques ont « été sérieusement arnaqués » lorsque le gouvernement a vendu en juin la moitié de sa participation dans le groupe postal, les actions de Royal Mail ayant été bradées. A quelques encablures de là, le Parti conservateur, majoritaire, débat de la manière d’accroître la concurrence dans le secteur privé « pour le bénéfice des consommateurs ». Lundi, George Osborne, le puissant ministre des finances et héritier probable du premier ministre David Cameron, s’est targué de lancer « la plus grande opération de privatisation depuis vingt ans » en annonçant la vente des parts de la Lloyds Bank appartenant à l’Etat depuis son renflouement avec des fonds publics. M. Osborne a justifié sa politique de réduction des aides sociales, qui risque d’amputer le pouvoir d’achat des plus pauvres, en mettant en avant l’instauration d’un « salaire minimum vital » qui devrait inciter à augmenter les salaires.« Nous avons créé un nouveau centre politique, autour de la responsabilité budgétaire [la lutte contre le déficit budgétaire], des aides sociales réduites, de services publics réformés et un soutien aux entreprises », s’est-il félicité. Sans citer le nom de Jeremy Corbyn, il a tendu la main aux électeurs du Labour censés être déstabilisés par les positions très à gauche de leur nouveau chef de file. Nous, les conservateurs, a-t-il proclamé, « nous sommes maintenant le parti du travail, le seul vrai parti Labour (« We’re now the party of work, the only true party of labour »). « Certains veulent tout casser, a-t-il conclu. Nous sommes les bâtisseurs ».Philippe Bernard (Manchester, envoyé spécial)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger C’est un des chevaux de bataille de la droite, qui accuse le gouvernement, en concentrant de plus en plus l’impôt sur le revenu sur un nombre réduit de foyers, de multiplier les risques d’exil fiscal des hauts revenus. A cet effet, le Parlement a demandé à Bercy de lui fournir un rapport annuel sur l’évolution des départs et des retours de contribuables français, que le ministère des finances a transmis mardi 6 octobre aux commissions des finances des deux assemblées et dont Le Monde a pu prendre connaissance.Il s’agit des données portant sur l’année 2013, une année charnière qui vit le ministre de l’économie et des finances de l’époque, Pierre Moscovici, s’inquiéter du « ras-le-bol fiscal ». Cette année-là, 714 redevables de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) se sont installés à l’étranger. Ils étaient 620 l’année précédente. Cela représente une augmentation de 15 % en un an. Il convient toutefois de relativiser ces éléments. Tout d’abord, le nombre de départs de redevables de l’ISF a fortement progressé entre 2002 et 2006, passant de 383 à 901, puis s’est stabilisé jusqu’en 2009 et a baissé jusqu’à 540 en 2011, du fait du relèvement du seuil d’imposition à l’ISF. Entre 2010 et 2011, le nombre d’assujettis à l’ISF a ainsi brusquement diminué de moitié, passant de 593 878 à 291 630. Sur les trois dernières années, il est reparti à la hausse, sans retrouver son niveau antérieur, passant de 290 065 à 331 010 (+14 %). Les exilés redevables de l’ISF représentent 0,2 % de ceux qui y sont assujettis.Le nombre de redevables de l’ISF revenant de l’étranger décroîtDepuis 2000, les caractéristiques des contribuables partis pour l’étranger ne varient guère. Leurs destinations principales sont la Suisse (19 %), le Royaume-Uni (16 %), la Belgique (13 %) et les Etats-Unis (6 %) ; ils disposent d’un patrimoine plus élevé que la moyenne des redevables de l’ISF. Parmi les 714 contribuables astreints à l’ISF ayant quitté la France en 2013, 319 avaient un patrimoine supérieur à 3 millions d’euros. Leur patrimoine taxable net approchait 2,7 milliards d’euros, soit un patrimoine moyen de 8,4 millions d’euros.Lire aussi :Londres, Berlin: le nouveau terreau des start-upEn sens inverse, le nombre de redevables de l’ISF revenant de l’étranger décroît sensiblement. Après avoir augmenté régulièrement entre 2006 et 2009, passant de 226 à 344, il a brusquement chuté à 129 en 2010 – cette chute s’expliquant également par le relèvement du seuil d’imposition – et, depuis, n’a cessé de diminuer pour atteindre 74 en 2013. En outre, en 2013, 437 déclarations d’exit tax ont été déposées : 401 d’entre elles portaient sur un montant de plus-values positif, pour un total de 2,3 milliards d’euros, soit un montant moyen de plus-values de 5,7 millions d’euros.L’année 2013 marque également une nette recrudescence du nombre de départs à l’étranger de redevables à l’impôt sur le revenu. Ils sont 46 896 à s’être installés hors du territoire, contre 34 524 l’année précédente, soit une augmentation de près de 36 %. Ces exilés représentent 0,13 % des foyers fiscaux. Leur revenu fiscal de référence moyen approche 50 000 euros alors qu’il est d’un peu plus de 25 000 euros pour l’ensemble des foyers fiscaux. Parmi ces contribuables, un peu plus de 3 700 avaient un revenu fiscal de référence supérieur à 100 000 euros, 659 un revenu supérieur à 300 000 euros, 179 supérieur à 700 000 euros, 115 supérieur à 1 million d’euros et 84 supérieur à 1,2 million d’euros.Des motivations d’ordre professionnelIl convient cependant de mettre ces chiffres en regard du nombre de foyers fiscaux : 37 119 219 en 2013, soit une augmentation de près de 730 000 en deux ans. Parmi ceux-là, on comptabilise 211 301 non-résidents (+ 10 500 foyers en un an), qui représentent environ 0,6 % de la population totale des redevables de l’impôt sur le revenu.Alors, faut-il en déduire que l’on assiste depuis 2013 à une fuite des « forces vives », corroborant l’adage selon lequel « trop d’impôt tue l’impôt » ? Pas si simple. Incontestablement, ces chiffres montrent qu’il y a eu en 2013 un mouvement de départs. Cependant, il faut le mettre en relation avec l’augmentation constante et quasi linéaire du nombre de ressortissants français établis hors de France depuis vingt ans, qui s’accroît de l’ordre de 3 % par an. Leur population est évaluée entre 2 et 2,5 millions.Il est très hâtif d’imputer tous ces départs à des raisons purement fiscales. Selon l’enquête de la direction des Français de l’étranger et de l’administration consulaire réalisée en 2012, pour plus de la moitié des personnes interrogées, l’expatriation répondait à des motivations d’ordre professionnel et, pour près de 30 %, à des raisons familiales ou personnelles. La mobilité et la globalisation sont aujourd’hui des facteurs socioprofessionnels majeurs qui expliquent en partie l’accélération de ces mouvements, dans les deux sens.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano et Simon Auffret A deux mois du premier tour des élections régionales, prévues les 6 et 13 décembre, la campagne commence à monter en puissance dans les 13 nouvelles régions. Dans nombre d’entre elles, les scores s’annoncent serrés, avec de probables triangulaires incertaines au second tour.Passage en revue des principales tendances dessinées par les sondages, région par région.Aquitaine-Limousin-Poitou-CharentesAlsace - Champagne-Ardenne - LorraineBretagneBourgogne-Franche-ComtéCentre-Val de LoireCorseGuadeloupeGuyaneIle-de-FranceLanguedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesLa RéunionMartiniqueNord-Pas-de-Calais-PicardieNormandiePays de la LoireProvence-Alpes-Côte d’AzurAuvergne-Rhône-AlpesConsultez aussi notre carte des candidats, région par région Auvergne-Rhône-AlpesDroite et gauche au coude-à-coudeLes deux sondages les plus récents sur la région Auvergne-Rhône-Alpes, réalisés en septembre par l’Ifop et BVA, placent le candidat LR Laurent Wauquiez en tête du premier tour (30 à 35 %), loin devant le président (PS) sortant de Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne (23 à 26 %), le FN Christophe Boudot (19 à 22 %) et l’écologiste Jean-Charles Kolhass (10 à 15 %).Qu’il y ait au second tour un duel, une triangulaire ou une quadrangulaire, les scores de MM. Wauquiez et Queyranne s’annoncent très serrés : 39/37 pour la triangulaire testée par l’Ifop, 40/38 chez BVA et 36/35 en cas de quadrangulaire - des écarts inférieures à la marge d’erreur, qui ne donnent un avantage décisif à aucun des deux challengers.Aquitaine-Limousin-Poitou-CharentesLa gauche largement favoriteLe dernier sondage réalisé en juin dans le grand sud-ouest donne un net avantage au socialiste Alain Rousset. L’Ifop place le président sortant de l’Aquitaine légèrement en tête du premier tour (30 %), juste devant la LR Virginie Calmels (29 %) et le FN Jacques Colombier (19 %).Grâce au probable report des voix des écologistes (9 % au premier tour) et du Front de gauche (8 %), Alain Rousset l’emporterait largement au second tour, avec 49 %, loin devant Virginie Calmels (33 %) et Jacques Colombier (18 %) – un écart significativement supérieur à la marge d’erreur, en l’occurrence entre 2,5 et 3 % (pour chaque région, elle dépend du pourcentage recueilli par chaque candidat et de l’échantillon testé).Alsace-Champagne-Ardenne-LorraineIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette région, où s’affronteront notamment les deux sortants Philippe Richert (LR, Alsace) et Jean-Pierre Masseret (PS, Lorraine), le frontiste Florian Philippot et l’écologiste Sandrine Bélier.BretagneIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette région, où le ministre de la défense (PS) Jean-Yves Le Drian n’a pas encore annoncé sa candidature. Il sera notamment opposé au LR Marc Le Fur, au régionaliste Christian Troadec, à l’écologiste René Louail et au FN Gilles Pennelle.Bourgogne-Franche-ComtéDroite et gauche au coude-à-coudeQuand la guerre faisait encore rage l’UDI François Sauvadet et le LR Alain Joyandet pour mener la liste de droite, les deux hypothèses avaient été testées par les sondeurs. Puisque c’est finalement le centriste Sauvadet qui a été retenu, on peut citer le sondage BVA Opinion, qui le plaçait en juin à 34 % au premier tour, loin devant la socialiste Marie-Guite Dufay (24 %) et la frontiste Sophie Montel (25 %). Les écologistes et le Front de gauche se situeraient autour de 5 % chacun.La probable triangulaire au second tour s’annonce plus serrée, avec seulement trois points d’écart entre Sauvadet et Dufay – à peine la marge d’erreur du sondage. Sophie Montel serait quoiqu’il arrive distancée, autour de 27 %.Centre-Val de LoireDroite et gauche au coude-à-coudeLe dernier sondage de l’Ifop dans la région Centre-Val de Loire annonce l’UDI Philippe Vigier largement en tête du premier tour (35 %), devant le FN Philippe Loiseau (23 %) et le sortant socialiste François Bonneau (22 à 23 %).Ce dernier pourrait toutefois renverser la tendance au second tour grâce au report des 15 % à 16 % de voix engrangées par le Front de gauche et EELV. Il pourrait dépasser d’une courte tête Philippe Vigier (36 % contre 35 %) dans une triangulaire avec Philippe Loiseau (24 %). Mais étant inférieur à la marge d’erreur, cette prédiction est encore largement incertaine.CorseIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette région, où devraient notamment s’affronter le président sortant Paul Giacobbi (PRG) et le LR Camille de Rocca Serra.GuadeloupeIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où devraient s’affronter le sortant socialiste Victorin Lurel, le LR Laurent Bernier et le député (GUSR) Ary Chalus.GuyaneIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où la seule candidate déclarée pour l’instant est Chantal Berthelot (parti socialiste guyanais).Ile-de-FranceDroite et gauche au coude-à-coudeD’Odoxa à l’Ifop en passant par BVA, tous les récents sondages donnent Valérie Pécresse (Les Républicains) largement en tête du premier tour (31 à 34 %), devant le socialiste Claude Bartolone (24 à 25 %) et le frontiste Wallerand de Saint-Just (20 à 25 %). Echoueraient à se qualifier le communiste Pierre Laurent (7 à 9,5 %), Nicolas Dupont-Aignan (7 à 8 %) et Emmanuelle Cosse pour EELV (6 % à 9 %).La probable triangulaire du second tour s’annonce pour l’instant serrée : Valérie Pécresse rassemblerait entre 39 % et 41 % des voix, dans un mouchoir de poche avec Claude Bartolone (38 % à 41 %). Un écart inférieur à la marge d’erreur qui maintient le suspense sur l’issue du scrutin. Wallerand de Saint-Just, lui, devrait récolter entre 20 % et 21 % des voix. #container_14437887360{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14437887360{ height:500px; } #container_14437887360 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14437887360 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14437887360 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14437887360 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Valérie Pécresse en tête au premier tourÉcart type entre trois sondages sur les intentions de vote en Ile-de-France.Sources : BVA/PS - 25 sept, Ifop/JDD - 27 sept, Odoxa/BFM/Le Parisien - 4 oct.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Même une union de la gauche menée par l’écologiste Onesta serait en mesure de l’emporter (41 % vs 31 et 28 %), selon OpinionWay.La RéunionLa droite favoriteLe seul sondage réalisé dans l’île par Ipsos est à prendre avec des pincettes, car il ne visait qu’un échantillon de 500 personnes, plaçant la marge d’erreur à 5 %. Il place le LR Didier Robert en tête du premier tour (38 %), devant la députée de gauche Huguette Bello (34,5 %). Le centriste Thierry Robert (15 %) et le communiste Patrick Lebreton (8 %) devraient échouer à se qualifier pour le second tour, laissant le champ des possibles ouvert avec un duel classique droite/gauche.MartiniqueIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où devraient notamment s’affronter le sortant Serge Letchimy (PPM) et le LR Yan Monplaisir.Nord-Pas-de-Calais-PicardieLe FN et la droite au coude-à-coudeLes sondages sont très serrés dans la nouvelle grande région du Nord. Chez Ifop (17 septembre) comme chez Odoxa, Marine Le Pen arrive largement en tête des intentions de vote au premier tour (34 à 37 %), loin devant le LR Xavier Bertrand (28 à 33 %) et le PS Pierre de Saintignon (17 à 21 %). Unie ou séparée, la gauche de la gauche (Parti de gauche, PCF et EELV) totaliserait environ 10 % des suffrages.La donne s’annonce plus incertaine au second tour : en cas de triangulaire FN-LR-PS, Mme Le Pen récolterait entre 36 et 39 % des voix, lui octroyant une avance de 2 à 7 points sur Xavier Bertrand – moins que la marge d’erreur des sondages (environ 2,8 points).Un désistement de la droite ou de la gauche au second tour condamnerait au contraire la présidente du FN à la défaite.NormandieLa droite largement favoriteLe seul sondage réalisé dans la Normandie réunifiée remonte à février, et concerne uniquement le premier tour. Commandé à OpinionWay par le parti Debout la France, il place l’ancien ministre de la défense (UDI) Hervé Morin en tête (29 %). Derrière lui, le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol et le frontiste Nicolas Bay pourraient tous deux se maintenir au second tour grâce à un score estimé à 22 %. Une configuration qui devrait en toute logique offrir la victoire sur un plateau à M. Morin.Pays de la LoireIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette région, où devraient notamment s’affronter le socialiste Christophe Clergeau, le LR Bruno Retailleau, l’écologiste Sophie Bringuy et le FN Pascal Gannat.Provence-Alpes-Côte d’AzurLe FN et la droite au coude-à-coudeDans le sud-est, le dernier sondage remonte au 1er juillet. L’Ifop prédit une victoire au premier tour de Marion-Maréchal Le Pen (32 %) devant le le maire LR de Nice Christian Estrosi (29 %) et le socialiste Christophe Castaner (17 %).Le second tour serait beaucoup plus serré : M. Estrosi l’emporterait dans un mouchoir de poche (35 %) devant ses concurrents FN (33 %) et PS (32 %) – des écarts inférieurs à la marge d’erreur, et donc hautement incertains.Les candidats aux régionalesSimon AuffretJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jade Grandin de l'Eprevier Vendredi 27 novembre, Emmanuel Macron a détaillé son projet de « fonds de pension à la française » devant un parterre d’assureurs réunis à l’occasion de la COP 21. Le ministre de l’économie veut créer un nouveau cadre réglementaire pour que l’argent épargné par les salariés en vue de leur retraite permette de mieux financer les entreprises.Emmanuel Macron s’est néanmoins bien gardé d’utiliser le terme controversé de « fonds de pension », qu’il avait d’abord employé, lundi 9 novembre, lors de la présentation de sa nouvelle loi Noé. Il s’est aussi défendu de vouloir révolutionner le régime français des retraites. « Soyons clairs, notre objectif n’est pas de modifier les équilibres entre retraite par répartition et par capitalisation en France, ni de bouleverser le marché des produits d’épargne retraite. Ce n’est pas de livrer au marché la protection sociale », a modéré le ministre.Lire aussi :Emmanuel Macron lance sa deuxième loi fourre-toutQu’est-ce qu’un fonds de pension ? Un fonds de pension, aussi appelé fonds de retraite, est une structure publique ou privée qui sert à financer les retraites. Il est alimenté par les versements des salariés et des entreprises. Ses placements (actions, obligations, immobilier…) doivent permettre de payer les pensions des salariés devenus inactifs.Dans ce modèle d’origine anglo-saxonne, les salariés d’aujourd’hui épargnent en vue de leur propre retraite : ils constituent un capital qui leur sera reversé plus tard. On appelle cela un régime par capitalisation.Y a-t-il des fonds de pension en France ?Oui, mais c’est marginal. La France a privilégié le régime de retraite par répartition. Les cotisations des salariés d’aujourd’hui sont immédiatement utilisées pour payer les pensions des retraités. Cela implique une forte solidarité entre générations.Toutefois, certains salariés peuvent aussi cotiser à des régimes de retraite supplémentaire d’entreprise, qui se rapprochent des fonds de pension. Par exemple, le Plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO), ou la retraite additionnelle de la fonction publique.Ces contrats sont gérés par les assureurs. Ils représenteraient en tout 150 milliards d’euros d’encours en France, selon Bercy.Quel est le problème ? Les assureurs doivent respecter des règles prudentielles de plus en plus exigeantes. En particulier, ces règles dissuadent ces institutions d’investir en actions d’entreprises, jugées plus risquées que d’autres produits comme les obligations d’Etat, en leur réclamant davantage de fonds propres en contrepartie. « Les assureurs sont quasi obligés d’investir l’essentiel des actifs en dette souveraine », souligne-t-on à Bercy. « L’argent épargné en vue de la retraite sert donc à financer les pays et n’est pas utilisé pour financer notre économie alors qu’une partie de l’argent épargné pourrait être mobilisé pour financer nos entreprises ».Que propose Emmanuel Macron ? Le ministre de l’économie veut réduire les contraintes prudentielles pesant sur les contrats d’épargne retraite supplémentaire d’entreprise à travers la création d’un « régime ad hoc ». Une plus grande partie des actifs pourrait être investie en actions. « C’est plusieurs milliards voire dizaines de milliards d’euros de fonds propres mobilisables pour nos entreprises », a insisté Emmanuel Macron vendredi. Bercy a lancé une consultation auprès de la Place. « Nous allons discuter des termes de ce régime ad hoc avec vous. […] Je compte sur vous pour rester mobilisés ces prochaines semaines », a conclu le ministre.Jade Grandin de l'Eprevier 27.11.2015 à 15h58 | Francis Gouge (Créteil, correspondant) « Daech n’attaque pas nos valeurs, notre culture ou notre goût de la fête. Il attaque la France parce que la France l’attaque et participe à la mort de centaines de milliers de civils. » Cette déclaration provocatrice d’Atef Rhouma, 29 ans, chef de file de Convergence citoyenne ivryenne (CCI), un groupe que d’aucuns qualifient de communautariste, membre de la majorité municipale d’Ivry­-sur-Seine (Val­-de-­Marne), cinquième adjoint au maire, a créé la polémique lors de la réunion du conseil municipal, le 19 novembre.Après une minute de silence et avant l’examen de l’ordre du jour, le maire, Philippe Bouyssou (PCF), invitait chaque groupe politique à s’exprimer et à rendre hommage aux victimes du 13 novembre. M. Rhouma a été l’avant-dernier à prendre la parole. Après avoir fustigé « l’horreur de cette violence injustifiable » et condamné « sans réserve ces actes monstrueux », l’élu n’a pas pu s’empêcher de régler ses comptes avec la section socialiste locale, avec laquelle il avait déjà eu une passe d’armes la semaine précédente. Il a accus le PS « d’instrumentaliser ces meurtres et l’émotion de nos concitoyens à des fins racistes (…). De faire peser la suspicion de complicité sur tous les musulmans et les habitants des quartiers populaires ». L’opposition (PS et l’union de la droite et du centre), devant le refus du maire de condamner ces propos, a quitté la salle.S’il Philippe Bouyssou dit aujourd’hui désapprouver les propos de M. Rhouma, il estime néanmoins que les prises de position de son adjoint, « aussi maladroites et excessives soient-elles », relèvent de la liberté d’expression. Accusé de n’avoir pas mis fin à une intervention « faisant l’apologie du terrorisme », il considère que ces attaques relèvent de la diffamation et il envisage de leur donner une suite judiciaire.« Nous ne sommes pas meilleurs que les élus nationaux »Mehdy Belabbas, deuxième adjoint, chargé des finances, ne partage pas l’analyse de CCI, dont il fut un des créateurs en 2000. Aujourd’hui dans les rangs d’EELV, il explique : « Ce n’était pas le bon moment. On était dans l’hommage. Cette position virulente est du même ordre que ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale. Nous ne sommes pas meilleurs que les élus nationaux. »Lire aussi :Un « triste spectacle » à l’Assemblée, quatre jours après les attentatsDevant le tollé, Atef Rhouma, parlant au nom de CCI a finalement fait savoir dans un communiqué, le 24 novembre, que « notre condamnation de ces attentats est claire, ferme et entière (…). Sans nul doute nous n’avons pas su trouver les mots justes ni la formulation appropriée pour expliquer clairement notre point de vue. Nous le regrettons. »Ce mea ­culpa suffira-­t-­il à ramener un peu de sérénité dans l’assemblée municipale vitryotte ? Rien n’est moins sûr. La sénatrice (LR) Catherine Procaccia doit rencontrer un juriste afin d’étudier les suites pouvant être données. Elle a été devancée, le 24 novembre, par Sandrine Bernard, leader du groupe socialiste, qui a transmis un dossier au préfet afin qu’il puisse « décider des suites à donner ». Francis Gouge (Créteil, correspondant)Journaliste au Monde Olivier Faye Le Front national cherche des cadres. C’est la logique qui préside à la stratégie impulsée par Marine Le Pen depuis 2012, qui a fait du maillage territorial de son parti un élément essentiel pour conquérir l’Elysée. Municipales, départementales, régionales… A chaque scrutin, le parti d’extrême droite tente de présenter et de faire élire un maximum de candidats pour déceler parmi eux de potentiels responsables locaux sur lesquels pourrait s’appuyer la formation d’extrême droite.Lire aussi :Marine Le Pen reprend le cours normal de sa campagneProblème, cette stratégie se heurte parfois à un vivier de candidats peu professionnels ou peu en phase avec la dédiabolisation voulue par le parti, et qui n’hésitent pas à écrire sur les réseaux sociaux le fond de leur pensée. C’est le cas pour ces élections régionales des 6 et 13 décembre.Le site L’Entente, opposé au Front national, animé par des sympathisants de gauche, publie ainsi plusieurs messages de cette nature qui ont été écrits sur Facebook ou Twitter. Et parmi les 1 900 candidats présentés en France métropolitaine par le parti de Marine Le Pen, ce phénomène ne concerne pas que des personnes placées en bout de liste, mais aussi des chefs de file départementaux.« La France a besoin d’un coup d’Etat »Thierry Sénéclauze, qui a obtenu la première position dans la Drôme sur les listes de Christophe Boudot, candidat FN en Rhône-Alpes-Auvergne, a ainsi écrit sur Facebook, le 14 août, au-dessus de la photo d’un drapeau tricolore : « Je suis bleu blanc rouge. Pas noir. » Le 20 août, il a partagé une courte vidéo montrant une femme surprise dans un supermarché en train de voler des produits qu’elle tentait de dissimuler sous son voile et lâché ce commentaire : « Contre les sacs en plastique, offrez-vous une musulmane voir une burka ». Un mois plus tôt, le 20 juillet, il écrivait, toujours sur Facebook : « Nous allons affronter une terrible guerre civile qui va déboucher sur une troisième guerre mondiale. Le compte à rebours a commencé. La France a besoin d’un coup d’Etat. » Tous les messages ont été effacés depuis. Dans l’Ouest, Bertrand Iragne, secrétaire départemental de la fédération du Morbihan et tête de liste pour ce département, s’est quant à lui interrogé, dans un jeu de mots mêlant franc-maçonnerie et judaïsme, sur la présence du Grand Orient de France sur Twitter : « Grand Orient de France sur Twitter. Ouverture au Monde ou #Compas - #Sion ? » « C’est un propos dégueulasse »Son voisin de Loire-Atlantique, Samuel Potier, lui aussi secrétaire départemental et tête de liste dans son département pour les régionales, avait réagi, le 9 décembre 2014, à un propos de Michel Zerbib, journaliste à Radio J, relayé sur Twitter par le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France). « Les juifs de France sont chez eux partout, les antisémites ne sont chez eux nulle part », avait déclaré le journaliste. Ce à quoi M. Potier a ajouté : « Sans commentaires… #jesuispartout ». Invitée à réagir, la direction du Front national n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. Le FN a déjà annoncé, mardi 24 novembre, qu’il allait convoquer devant la commission de discipline du parti un candidat en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes coupable d’avoir comparé sur Facebook l’islam à « une hydre puante et mortifère ». « C’est un propos dégueulasse », a réagi à son sujet Florian Philippot, vice-président du FN, qui tient à donner une image de fermeté. Impossible néanmoins de lui retirer son investiture, puisque les listes ont déjà été déposées en préfecture.Le parti d’extrême droite avait déjà été confronté à ce genre de problème pour les départementales, en mars. De l’avis de plusieurs dirigeants, il avait alors « raclé les fonds de tiroirs » pour trouver 4 000 candidats, titulaires et suppléants, et être présent sur la majeure partie du territoire.Olivier Faye 27.11.2015 à 10h13 Le Conseil constitutionnel a validé, jeudi 26 novembre, les principaux articles de la loi encadrant la surveillance électronique à l’étranger par les services de renseignement français. Ce texte autorise les services français à collecter très librement les métadonnées de communications à l’étranger – à l’exception de celles impliquant « un identifiant rattachable au territoire national », comme un numéro de téléphone français. Un recours avait été déposé par plusieurs députés du parti Les Républicains.Lire aussi :Le projet de loi sur la surveillance des communications internationales inchangé en commissionTrès critiqué par les défenseurs des libertés, comme la loi sur le renseignement dont il est dérivé, le cœur du texte, à savoir son premier article, a été jugé conforme à la Constitution. Il ne pourra donc pas faire l’objet de recours par des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC). En revanche, certains articles n’ont pas été examinés par le Conseil, et pourront donc faire l’objet d’une QPC. Yves-Michel Riols Après des passages éclairs à Washington et à Moscou, François Hollande va se saisir de l’ouverture de la COP21, dimanche 29 novembre, à Paris, pour poursuivre ses intenses consultations en vue de renforcer la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI). Plusieurs des principaux acteurs de la crise syrienne seront en effet présents en France, du président de l’Iran, Hassan Rohani, à celui de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan. Dès dimanche, le président français s’entretiendra avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et il recevra à dîner, lundi, son homologue américain, Barack Obama.On ne parle plus de « coalition » mais de « coordination »Deux semaines après les attentats de Paris, le président Hollande achève un exceptionnel marathon diplomatique destiné à accélérer la mobilisation politique et la coordination militaire contre l’EI. Au-delà de la multiplication des rencontres, force est de constater que le résultat des efforts déployés par M. Hollande est encore incertain.Les contours de la « grande et unique coalition » contre les djihadistes prônée par le président lors de son intervention devant le Congrès, le 16 novembre, demeurent flous. D’ailleurs, l’Elysée parle désormais plutôt de « coordination » que de « coalition », tant cette dernière suppose un consensus politique sur les objectifs recherchés, aujourd’hui introuvable.David Cameron veut étendre les frappes britanniques de l’Irak à la SyrieLe premier ministre britannique, David Cameron, a apporté, lundi 23 novembre lors d’une visite à Paris, un soutien explicite à la France dans sa politique de frappes contre l’Etat islamique en Syrie et affiché sa volonté de voir le Royaume-Uni faire de même.« Je soutiens fermement l’action entreprise par le président Hollande pour frapper l’Etat islamique en Syrie », a déclaré M. Cameron lors d’une déclaration avec François Hollande à l’Elysée. Il a ajouté avoir la « ferme conviction que la Grande-Bretagne doit en faire de même ».Jeudi 26 novembre, dans une intervention solennelle à la Chambre des communes, M. Cameron a cherché à convaincre les députés d’étendre à la Syrie des frappes aériennes que la Royal Air Force limite jusqu’à présent à l’Irak. « Si nous n’agissons pas maintenant, quand la France, notre amie et alliée, a été frappée à ce point, alors nos amis et alliés seront fondés à demander : “Alors quand ?” », a-t-il lancé. Il a présenté aux députés un « plan global » associant actions militaire, diplomatique et humanitaire.Lire aussi :David Cameron dans son rôle de meilleur allié de la FrancePeu d’engagements de la part d’ObamaA Washington, mardi, Barack Obama a fait assaut de bonne volonté pour soutenir M. Hollande, en défendant un renforcement du partage du renseignement, une coopération militaire plus étroite et une montée en puissance des frappes contre l’EI, notamment contre les convois pétroliers qui alimentent le trésor de guerre de l’organisation terroriste.« Mais Obama n’a pas fondamentalement changé sa stratégie de guerre à distance, essentiellement aérienne », note Camille Grand. Et le président américain n’a pas dissimulé son scepticisme face à un rapprochement avec la Russie, tant que Moscou continue de défendre le régime syrien.Angela Merkel apporte son soutien, mais modestement En recevant la chancelière Angela Merkel à l’Elysée, mercredi, M. Hollande a publiquement demandé à l’Allemagne de « s’engager encore davantage »aux côtés de la France dans la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI). La réponse n’a pas tardé. La chancelière Angela Merkel a annoncé le déploiement de plusieurs avions de reconnaissance, mais le pays ne participera aux bombardements contre l’organisation Etat islamiqueEn l’occurrence, une frégate équipée de missiles antiaériens qui protégera le porte-avionsCharles-de-Gaulle, quatre à six avions de combat Tornado, équipés de système de reconnaissance (mais sans armement), ainsi qu’un satellite d’observation qui travaillera avec le système français Helios. Et pour la logistique, un avion-ravitailleur qui fait défaut à la France.Par ailleurs, l’Allemagne devrait faire passer de 100 à 150 le nombre de militaires assurant la formation des peshmergas – combattants kurdes – dans le nord de l’Irak. Autant de décisions qualifiées de « difficiles, mais importantes et nécessaires » par la ministre de la défense.Lire aussi :Au-delà des discours solidaires, l’Allemagne s’engage modestementCoordination entre le France et la Russie en SyrieAvant de s’engager dans cette tournée diplomatique au pas de charge, François Hollande a fait un pari ambitieux : profiter de l’onde de choc des attentats de Paris pour tenter de faire bouger les lignes sur la crise syrienne, dont les métastases se font sentir bien au-delà du Proche-Orient. M. Hollande a été le premier à bouger en proposant une main tendue à la Russie, principal allié, avec l’Iran, du régime de Bachar Al-Assad.En déclarant devant le Congrès que la lutte contre l’EI était désormais la priorité de l’action française, le chef de l’Etat a atténué la position de Paris qui estimait, jusqu’alors, que le combat contre les djihadistes ne pouvait se concevoir que s’il y avait aussi une perspective claire d’éviction de Bachar Al-Assad. « Le mouvement de la France a consisté à réviser ses priorités pour ne pas poser un obstacle à un rapprochement avec la Russie », observe Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique.Vladimir Poutine a visiblement saisi cette ouverture. A l’issue des entretiens, jeudi soir à Moscou, entre les présidents français et russe, M. Hollande a déclaré que les deux pays allaient dorénavant « coordonner » leurs frappes en Syrie contre l’EI, mais aucun progrès n’a été enregistré sur le front politique, concernant le rôle de Bachar Al-Assad.Lire aussi :François Hollande scelle le rapprochement avec Vladimir PoutineLe sort de Bachar Al-Assad reste toujours un obstacleMême si François Hollande peut se targuer d’avoir obtenu, à Moscou et Washington, des avancées sur le terrain de la coopération militaire, leur impact demeurera limité tant que persistera le principal obstacle : l’absence d’un accord a minima sur l’avenir politique de la Syrie et donc sur le sort de Bachar Al-Assad.Seules les troupes déjà présentes au sol pourront consolider les éventuels reculs de l’EI, désormais soumis à des bombardements plus soutenus. Or, les combattants locaux et leurs parrains régionaux ne pourront accepter de se mobiliser dans le cadre d’une « coalition » anti-EI que s’il existe une perspective politique conduisant au départ du président Assad. Pour l’heure, elle n’existe pas.La Russie et l’Iran participent certes aux discussions multilatérales sur la Syrie, entamées à Vienne, aux côtés de leurs adversaires du Golfe. Mais le processus n’en est qu’à ses balbutiements. Et, à ce stade, aucun mouvement majeur n’est perceptible entre les protagonistes. « Les attentats de Paris ont provoqué un tremblement de terre politique, constate Marc Pierini, ancien ambassadeur de l’Union européenne en Syrie et expert de la Fondation Carnegie. Mais ils n’ont pas encore conduit à un séisme diplomatique ».Lire aussi :François Hollande coincé entre les positions divergentes des Etats-Unis et de la RussieYves-Michel RiolsJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Plus dure est la rechute. Fin octobre, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a atteint près de 3,59 millions en métropole, soit une progression de 42 000 en un mois, selon les statistiques publiées, jeudi 26 novembre, par Pôle emploi et par le ministère du travail. C’est le troisième plus mauvais chiffre depuis le début du quinquennat de François Hollande – le deuxième si l’on ne tient pas compte du rebond « hors norme » de septembre 2013 (+ 50 600), qui faisait suite à une forte baisse, le mois précédent, liée à un bug dans les relances par SMS des inscrits à Pôle emploi. Il faut remonter à janvier 2013 pour trouver des données aussi déprimantes (+ 47 900).Sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris), il y a désormais près de 3,851 millions de chômeurs – en augmentation de 3,5 % sur un an (+ 3,7 % si l’on raisonne uniquement sur l’Hexagone). Un nouveau record, dont le président de la République et sa famille politique se seraient volontiers passés, à dix jours du premier tour des élections régionales. Ces chiffres douchent les timides espoirs qu’avait suscités la baisse marquée du nombre d’inscrits à Pôle emploi, en septembre (– 23 800 dans la catégorie A).Lire aussi :La hausse « atypique » des demandeurs d’emploi qui travaillentSelon le ministère du travail, la poussée observée en octobre tient « en partie » au fait que des demandeurs d’emploi, qui exerçaient jusqu’alors une activité réduite (catégories B et C), ont cessé de travailler et se sont donc reportés vers la catégorie A. Les personnes inscrites à Pôle emploi, avec une activité réduite « longue » (plus de 78 heures par mois) ou « courte » (moins de 78 heures), ont vu leur nombre baisser de 1,49 % en un mois, en métropole. Un mouvement de vases communicants se serait donc produit, « au profit » de la catégorie des chômeurs stricto sensu. Au total, le nombre de demandeurs d’emploi (sans ou avec une activité) s’élève à près de 5,436 millions dans l’Hexagone (5,740 millions si l’on tient compte des outre-mer).Seule note favorable, les moins de 25 ansAvec un joli sens de la litote, la ministre du travail, Myriam El Khomri, est convenue que « ces chiffres ne sont pas satisfaisants », dans un communiqué diffusé jeudi. Ils le sont d’autant moins que s’y ajoutent d’autres mauvaises nouvelles. Ainsi, les personnes de plus de 50 ans à la recherche d’un emploi (dans la catégorie A, en métropole) sont encore plus nombreuses, à la fin octobre (+ 1,5 % par rapport à septembre ; + 9,2 % en un an). Dans l’Hexagone, l’ancienneté moyenne d’inscription à Pôle emploi continue de s’accroître, passant de 567 jours en septembre à 568 en octobre (pour les personnes relevant des catégories A, B et C).L’une des rares évolutions favorables concerne les moins de 25 ans au chômage : leurs effectifs restent stables en octobre, en métropole. Et ils ont baissé de près de 20 000 depuis janvier, se situant à un niveau comparable à celui de fin 2012. « Cela confirme que les politiques d’emplois aidés ciblées sur les jeunes, en particulier les emplois d’avenir, fonctionnent », juge l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), dans une note publiée jeudi.« Une hausse des demandeurs d’emploi de 42 000 en un mois, c’est beaucoup, mais je me garderais bien d’en tirer des conclusions, compte tenu de la volatilité des statistiques de Pôle emploi », réagit Bertrand Martinot, auteur de Pour en finir avec le chômage (Hachette « Pluriel », 288 p., 8 euros) et conseiller social de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2008. « Il faut prendre de la distance par rapport aux données mensuelles et raisonner en tendances, sur des périodes plus longues », complète Bruno Ducoudré, de l’OFCE.La donne devrait changer en 2016Depuis le début de l’année, ajoute-t-il, le nombre de chômeurs (relevant de la catégorie A) s’accroît de 9 000 par mois en moyenne, contre 24 000 en 2012, 16 000 en 2013 et 15 000 en 2014. Les inscriptions à Pôle emploi ont tendance à se ralentir, grâce au redémarrage de la croissance – l’Insee table sur une progression de 1,1 % contre 0,2 % en 2014. Mais cette reprise est trop faible, encore, pour inverser la courbe du chômage. « Il faudrait au moins arriver à un accroissement du produit intérieur brut [PIB] de 1,4 % », indique Bruno Ducoudré.Selon les dernières estimations de l’Insee, publiées le 13 novembre, 49 200 emplois ont été créés dans le secteur privé « sur un an » – ce qui s’avère insuffisant pour « absorber » les nouveaux entrants sur le marché du travail. Les effectifs dans l’industrie et le secteur de la construction continuent de s’étioler (– 1,3 % et – 3,4 %, en un an), mais ils s’étoffent dans le tertiaire (+ 1,2 %).La donne devrait changer en 2016, avec une croissance un peu plus vigoureuse : l’OFCE table sur une augmentation du PIB de 1,8 %, ce qui permettrait de ramener le taux de chômage à 9,8 %, fin 2016, contre 10 % en décembre 2015. La « bataille pour l’emploi », selon une formule chère à François Hollande, est loin d’être gagnée.Lire aussi :23 800 demandeurs d’emploi en moins en septembreBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérémie Baruch Qui sont les candidats présents sur les listes des élections régionales ? Le ministère de l’intérieur a mis à disposition un fichier avec des données biographiques pour chacun d’entre eux : date de naissance, profession, tête de liste, nuance politique, etc. Assez pour tirer quelques enseignements sur les personnes qui aspirent à siéger au conseil régional de leur région.En décembre, 21 456 personnes se présentent aux élections régionales, réparties en 171 listes. Nous avons regroupé les étiquettes assignées à chaque candidat par le ministère de l’intérieur en nuances plus globales. #container_14483645989{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483645989{ height:350px; } #container_14483645989 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483645989 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483645989 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483645989 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de listes par nuance politiqueSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14483645989", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Extreme gauche","Gauche Rad","Ecolo","Gauche","Centre","Droite","Extreme droite","Divers"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de listes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 18 ], [ "", 12 ], [ "", 12 ], [ "", 34 ], [ "", 2 ], [ "", 41 ], [ "", 17 ], [ "", 35 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Malgré la parité, toujours plus d’hommes que de femmesLes élections régionales sont soumises à la règle de la parité stricte : pour chaque liste déposée, un candidat sur deux est une femme. Mais certaines listes présentant un nombre impair de candidats, on ne trouve en fait que 49,44 % des candidates.Seules les candidates étiquetées « LVEG » (Alliance des Verts et de la Gauche) sont plus nombreuses que leurs alter ego masculins (462 femmes pour 456 hommes).Les têtes de liste reflètent une autre réalité : moins de 22 % des têtes de liste sont des femmes. Seuls les écologistes présentent plus de têtes de listes féminines que masculines. #container_14483804894{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483804894{ height:400px; } #container_14483804894 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483804894 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483804894 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483804894 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les têtes de liste sont très majoritairement des hommesSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14483804894", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#f96996","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Extreme gauche","Gauche radicale","Ecolo","Gauche","Centre","Droite","Extreme droite","Divers"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Femmes tête de liste", "color": "#f96996", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 7 ], [ "", 7 ], [ "", null ], [ "", 6 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Hommes tête de liste", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 10 ], [ "", 9 ], [ "", 5 ], [ "", 27 ], [ "", 2 ], [ "", 35 ], [ "", 14 ], [ "", 32 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Des candidats quinquagénaires #container_14483688470{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483688470{ height:450px; } #container_14483688470 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483688470 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483688470 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483688470 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'âge moyen des candidatsLa moyenne d'âge des candidats aux élections régionales est de 49 ansSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14483688470", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 770, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#b50b11", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#b50b11", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["17","18","19","20","21","22","23","24","25","26","27","28","29","30","31","32","33","34","35","36","37","38","39","40","41","42","43","44","45","46","47","48","49","50","51","52","53","54","55","56","57","58","59","60","61","62","63","64","65","66","67","68","69","70","71","72","73","74","75","76","77","78","79","80","81","82","83","84","85","86","87","88","89","90","91","92","93","94"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: 4, format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#b50b11", width: 2, value: 32.3, label: { useHTML: false, text: "Moyenne", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#b50b11", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Âge moyen", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 72 ], [ "", 117 ], [ "", 118 ], [ "", 169 ], [ "", 173 ], [ "", 183 ], [ "", 219 ], [ "", 215 ], [ "", 250 ], [ "", 218 ], [ "", 225 ], [ "", 251 ], [ "", 287 ], [ "", 262 ], [ "", 216 ], [ "", 335 ], [ "", 325 ], [ "", 326 ], [ "", 342 ], [ "", 367 ], [ "", 367 ], [ "", 359 ], [ "", 422 ], [ "", 398 ], [ "", 466 ], [ "", 503 ], [ "", 455 ], [ "", 502 ], [ "", 467 ], [ "", 505 ], [ "", 505 ], [ "", 547 ], [ "", 551 ], [ "", 569 ], [ "", 581 ], [ "", 563 ], [ "", 583 ], [ "", 546 ], [ "", 550 ], [ "", 587 ], [ "", 586 ], [ "", 586 ], [ "", 567 ], [ "", 523 ], [ "", 559 ], [ "", 544 ], [ "", 437 ], [ "", 484 ], [ "", 403 ], [ "", 398 ], [ "", 345 ], [ "", 266 ], [ "", 174 ], [ "", 161 ], [ "", 150 ], [ "", 92 ], [ "", 89 ], [ "", 64 ], [ "", 81 ], [ "", 46 ], [ "", 38 ], [ "", 21 ], [ "", 28 ], [ "", 16 ], [ "", 18 ], [ "", 15 ], [ "", 14 ], [ "", 13 ], [ "", 8 ], [ "", 9 ], [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Plus de la moitié des candidats de chaque nuance politique ont entre 40 et 60 ans. Ce sont les listes du Front national et les listes étiquetées « divers » qui présentent des candidats soit plus jeunes soit plus vieux.Le doyen de ces élections est un candidat inscrit sur la liste de Jean-Claude Martinez, un transfuge du Front national, dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Du haut de ses 94 ans, Georges Marty coiffe d’une courte tête une candidate de l’Alliance écologiste indépendante (divers), née deux mois plus tard.Le plus jeune candidat n’a pas encore 18 ans à l’heure où cet article est écrit. Benoît Lepeltier, sur la liste Front National « Normandie Bleu Marine » obtiendra la majorité le 29 novembre, à temps pour être éligible.Des métiers variésLe ministère de l’intérieur fournit une liste de 65 professions, allant d’étudiant à retraité, en passant par fonctionnaire, ingénieur ou vétérinaire. Certaines catégories sont peu représentées : les huissiers, par exemple, avec 3 candidats – un divers droite, un Front national, un Front de gauche. D’autres, au contraire, sont bien plus fréquentes. C’est le cas des employés du secteur privé (2 531 candidats).Parmi les cadres supérieurs du secteur privé, près de 50 % sont inscrits sur des listes étiquetées à droite, contre 21 % à gauche et 8 % à l’extrême droite. On observe de la même manière une surreprésentation des agriculteurs-exploitants dans les listes de droite (35,35 %, contre 19,3 % à gauche et 18 % chez les écologistes), ce qui vaut aussi pour les candidats ayant une profession médicale, qu’ils soient pharmaciens, vétérinaires, médecins ou dentistes.En revanche, 30 % des assistantes sociales sont inscrites sur des listes de gauche, pour moins de 5 % sur des listes étiquetées à droite. Sans grande surprise non plus, les fonctionnaires (toutes catégories confondues) sont majoritairement inscrits sur des listes de gauche ou d’extrême gauche – à l’exception notable des retraités de la fonction publique.Des candidats en position de cumul #container_14484483514{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14484483514{ height:500px; } #container_14484483514 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14484483514 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14484483514 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14484483514 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }213 candidats ont déjà un mandat électif importantSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14484483514", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#04103f","#2c59a8","#f56a20","#f96996","#608a32","#ff3232","#b50b11"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { 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{el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Parmi les 21 456 personnes sur les listes régionales, 213 ont été pointées par le ministère comme étant des « personnalités », euphémisme pour désigner les candidats ayant déjà un mandat électif important, exécutif ou législatif.On y compte 102 députés (près de 18 % de l’Assemblée nationale) 51 sénateurs (15 % du Sénat), 8 ministres (24 % du gouvernement) ou encore 23 parlementaires européens (31 % des parlementaires français). Le Front national se distingue avec la moitié de ses eurodéputés présents sur les listes des régionales.Parmi ces 213 « personnalités », 47 sont têtes de liste. C’est plus du quart du nombre total de listes déposées pour ces élections. Découvrez les têtes de liste, les chiffres-clés et les actualités de chaque régionJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. Alexandre Pouchard Trois lettres qui reviennent régulièrement dès que l’on évoque une réforme fiscale. Trois lettres qui sont un des piliers du système social français, fondé sur la solidarité. Trois lettres qui figurent chaque mois sur une des lignes de la fiche de paie des salariés. La CSG, ou contribution sociale généralisée, revient sur le devant de la scène à l’occasion d’un amendement porté par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, destiné à augmenter de manière notable les bas salaires. Explications.Lire aussi :L’heure de la revanche fiscale pour Jean-Marc Ayrault ?1. Une taxe qui touche tous les revenusCréée en 1990 par le gouvernement socialiste de Michel Rocard, la contribution sociale généralisée s’applique non seulement aux salaires mais également aux revenus du patrimoine (intérêts, dividendes, loyers perçus, etc.) et aux revenus dits « de remplacement » (allocations type chômage, etc.).Prévue au départ comme un impôt transitoire presque indolore, au taux de 1 %, et devant durer cinq ans, la CSG a été prolongée et régulièrement augmentée. En revanche, elle est en partie « compensée » par une déduction d’impôt sur le revenu.Son taux est variable selon les revenus auquel il s’applique. En 2015, il était ainsi de 7,5 % sur les salaires bruts – mais 5,1 % sont en réalité déduits ensuite de l’impôt sur le revenu. Sur les indemnités chômage, selon les cas, les allocataires peuvent être exonérés de CSG ou bien être taxés à hauteur de 3,8 % (entièrement déduits des impôts ensuite) ou à 6,2 % (déduits à 3,8 %). Pour les revenus du patrimoine, la ponction peut atteindre 8,2 %. Le détail des taux est consultable sur le site des impôts. #container_14473241433{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14473241433{ height:500px; } #container_14473241433 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14473241433 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14473241433 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14473241433 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }De 1,1 % en 1990, la CSG est passée à 7,5 % des salaires brutsEn pourcentage du salaire brut, hors déduction sur l'impôt sur le revenu.require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14473241433", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 662770800000, 1.1 ], [ 725929200000, 2.4 ], [ 852159600000, 3.4 ], [ 883695600000, 7.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});2. A quoi sert-elle ?La CSG sert au financement de la Sécurité sociale. Elle rapporte aujourd’hui environ 75 milliards d’euros par an à la sécu – soit 16 % de ses recettes, qui atteignent un total de recettes de 466 milliards d’euros en 2015, toutes branches confondues. Lire aussi : Le « trou de la Sécu » expliqué en quatre points3. Pourquoi est-elle remise en cause ?La CSG est depuis longtemps critiquée pour son injustice sociale car elle est proportionnelle : elle touche de manière égale l’ensemble des salariés, y compris les plus pauvres. Contrairement à l’impôt sur le revenu, par exemple, dont le taux est plus élevé pour les riches (par systèmes de « tranches ») et dont les plus modestes peuvent être exemptés.Afin de rendre la CSG progressive, comme l’impôt sur le revenu, l’idée d’une fusion entre ces deux impôts est régulièrement évoquée dans la classe politique. C’était une promesse de François Hollande, qui a, semble-t-il, été enterrée pour ce quinquennat.4. Que propose Jean-Marc Ayrault ?Sans instaurer la fusion, Jean-Marc Ayrault et Pierre-Alain Muet, député du Rhône, proposent dans leur amendement de rendre la CSG dégressive pour les bas salaires (de 1 à 1,3 Smic, soit de 1 457,52 euros à 1 938,50 euros bruts par mois) afin d’augmenter le pouvoir d’achat.En réalité, cet allégement de la CSG remplacerait la future prime d’activité, issue de la fusion de la prime pour l’emploi et du RSA activité. La seule différence, c’est que cette mesure serait automatique et se traduirait chaque mois sur la fiche de paie, alors qu’on estime qu’aujourd’hui, moins d’un salarié sur deux effectue les démarches pour obtenir la prime d’activité.Lire notre décryptage : Ce que va changer la nouvelle « prime d'activité »Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.11.2015 à 14h44 • Mis à jour le12.11.2015 à 14h50 Tribune. La crise migratoire qui frappe à nos portes européennes depuis cet été nous amène aujourd’hui à devoir repenser de manière critique notre politique migratoire.La France est le 4ème Etat membre en termes de demandeurs d’asile (derrière l’Allemagne, l’Italie et la Suède). Selon les chiffres officiels provisoires du ministère de l’Intérieur, en 2014, 14 589 demandeurs d’asile ont obtenu le statut de réfugié, et 3 521 ont bénéficié de la protection subsidiaire. Ces chiffres sont peu élevés par rapport à ceux de l’immigration familiale ou professionnelle : 209 782 titres de séjour délivrés en 2014, dont 91 997 au titre du regroupement familial. En privilégiant l’immigration familiale, la France a totalement délaissé l’immigration professionnelle. Et cela se retrouve dans sa politique d’asile.Lire aussi :Immigration : les Etats membres appelés à aider la TurquieDans le cadre de la crise migratoire actuelle, la France s’est engagée à accueillir près de 30 000 demandeurs d’asile. Et pourtant, les migrants ne choisissent pas massivement de venir en France. Raisons linguistiques ou culturelles ? En fait ce n’est ni le chômage ni la langue qui justifie ces réticences, mais bien les carences de nos règles juridiques en matière d’immigration professionnelle. Le parcours est extrêmement long et difficile avant d’obtenir le droit de travailler en France et cela, même pour les migrants. La question n’est donc plus tant de trouver du travail que d’être autorisé à travailler en France.Cette réalité s’explique en partie par les choix politiques français de ces trente dernières années, qui se sont essentiellement concentrés sur l’immigration familiale au détriment de l’immigration professionnelle. De ce fait, le cadre juridique des réfugiés et demandeurs d’asile n’a jamais été repensé sous l’angle économique.Deux exemples illustrent cette inadéquationPremièrement, les demandeurs d’asile n’ont pas le droit de travailler durant l’instruction de leurs dossiers, soit jusqu’à deux ans en moyenne. Ce n’est qu’au bout de neuf mois d’instruction qu’ une autorisation de travail peut au cas par cas leur être accordée pour trois mois sous réserve de renouvellement…Si notre code du travail permettait plus facilement la signature de contrats à durée déterminée pour des durées de trois mois au bénéfice exclusif des demandeurs d’asile, le système pourrait éventuellement fonctionne. Mais au final, il favorise le travail clandestin tout au long des (longues) procédures d’instruction.Deuxièmement, notre immigration professionnelle est en panne. La délivrance d’une autorisation de travail est conditionnée à la démonstration par l’employeur qu’il n’existe en France aucun demandeur d’emploi apte à exercer l’emploi. Cette exigence freine souvent la possibilité d’avoir une main d’œuvre disponible, alors que la demande est une réalité dans de nombreux secteurs : artisanat, BTP, nettoyage, garde d’enfants, informatique…Les politiques actuelles d’immigration professionnelle ne répondent donc ni à un besoin de main d’œuvre, ni à la question de l’intégration économique des ressortissants étrangers. Nos règles se concentrent en priorité sur l’encadrement et la limitation d’une immigration familiale devenue selon certains débordante, et sur la mise en place des mesures d’éloignement du territoire pour bloquer ce que certains appellent déjà « invasion ». La dimension économique est totalement oublié : le migrant est par définition une charge pour le système, et pas une solution !C’est toute l’erreur de notre politique migratoire : ne pas avoir compris que notre économie pouvait également se renforcer par une ouverture plus libérale à l’immigration professionnelle.Au final, ce sont les migrants qui démontrent cette crise de la politique migratoire française. Ils n’ont pour la plupart aucune famille en France, ne lisent pas nos journaux ; mais ils savent que leur installation en France sera économiquement et administrativement pénible en raison de nos règles juridiques dépassées.Raphael Apelbaum est avocat aux barreaux de Paris et New-York, associé du cabinet Lexcase. Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué Depuis qu’il a été nommé ministre de l’économie, le 26 août 2014, Emmanuel Macron est devenu le plus populaire des ministres de François Hollande. A l’origine du tournant politique du quinquennat du président, il incarne un fantasme pour beaucoup de personnalités politiques et du monde des affaires.Lire notre enquête dans son intégralité :Le fantasme MacronA 16 ans, l’exil parisienA 16 ans, élève de première, lauréat du concours général de français, il est tombé amoureux de sa professeur, Brigitte Trogneux, mère de trois enfants et de vingt ans son aînée. Toute la France connaît aujourd’hui la romance qui plaît tant à l’électorat féminin. On sait moins qu’Emmanuel a dû quitter la maison familiale et s’exiler à Paris, protégé par sa grand-mère Germaine, une ancienne principale de collège. Elle lui trouve un toit dans la capitale pour sa terminale au lycée Henri-IV. Tous deux médecins, les parents d’Emmanuel Macron ont voulu éloigner leur fils de ce qu’ils tiennent pour la promesse d’un malheur certain. « Une blessure, pour cet être si sensible, si social, si solaire », raconte Aurélien Lechevallier, conseiller diplomatique d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris. Il fut l’un de ses premiers amis parisiens et celui qui l’entraîna en prep’ENA.« Le banquier de chez Rothschild »Macron est entré au bas de l’échelle, mais il est rapidement promu associé gérant et conclut, en 2012, un deal à 9 milliards d’euros entre Nestlé et Pfizer qui restera dans les annales de Rothschild. Avec son sens de la psychologie et un brio certain, le trentenaire a vampé le sexagénaire Peter Brabeck, président de Nestlé, qui ne jure plus que par lui. « Au moins j’ai fait un métier », plaide-t-il, alors que le Front de gauche oublie son nom pour l’appeler « le-banquier-de-chez-Rothschild ». « J’ai appris la vie des affaires, le commerce, c’est tout un art. J’y ai découvert l’international, et un savoir-faire financier qui me sert aujourd’hui. » Il y gagne aussi 2 millions d’euros.« La force des évidences »Lorsque le président lui a proposé le ministère de l’économie, il était en train de faire du vélo au Touquet. « J’ai demandé une heure de réflexion. Je voulais être sûr d’être libre et de pouvoir agir. Il sait que je ne suis pas un homme de conflit, mais que je peux partir. » Les intimes qui connaissent son exil parisien, à 16 ans, ont compris qu’il n’avait pas peur de l’autorité ; en 2007, ce sont ses parents qui ont rendu les armes pour écouter, conquis et émus, le discours de marié de leur fils sur « la force des évidences ».Un ovni en politique« Il est arrivé à Bercy sans jamais avoir fait de politique », persiflent ses ennemis. Il hérisse l’aile la plus frondeuse du parti socialiste. « J’en ai entendu, dans les porte-à-porte, des gens qui disaient : “si vous ne nous défendez pas contre le travail du dimanche, on votera FN”, souligne la députée des Hautes-Alpes Karine Berger. Au bureau national du PS, les élus se plaignent : “il nous fait perdre les élections”. » On lui reproche de ne jamais se soucier du calendrier électoral, lui qui n’a ni attache municipale ni législative.Le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a aussi trouvé sa formule pour cet ovni en politique. Macron ? « Une start-up », avec sa mobilité et ses échéances à court terme. « Il incarne la gauche post-historique, pro-business et sociétale. »Un « collabo » pour la droiteLa droite a vu le danger qu’il représente. Quelques mois après la nomination de Macron à Bercy, Nicolas Sarkozy demandait ironiquement au ministre de « rejoindre » Les Républicains. Depuis, l’ex-président a donné d’autres éléments de langage à ses troupes : « Macron, cet humoriste qui nous sert de ministre ! » Tous les candidats à la primaire – sauf Alain Juppé – s’y sont mis aussi. Le banquier Philippe Villin est devenu son plus féroce adversaire depuis que Le Figaro, dont il fut le vice-président, défend le ministre de l’économie contre les frondeurs du PS. Un jour, il écrit un SMS assassin au patron de la rédaction du quotidien, Alexis Brézet, et l’envoie par erreur… à Macron. « Absurde de faire de Macron une victime ! S’il est libéral, il n’avait rien à faire chez les socialistes. C’est juste un collabo. On le fusillera politiquement à la Libération en mai 2017 ! » « Bien reçu », a répondu laconiquement le ministre.Ariane CheminGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRaphaëlle Bacquégrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous, Nicolas Chapuis et Manon Rescan L’idée portée par Manuel Valls d’une fusion entre listes de gauche et de droite pour empêcher une victoire de Marine Le Pen aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie n’a pas tardé à faire réagir dans les rangs socialistes. « C’est beaucoup trop tôt pour en parler », se sont agacés, mercredi 11 novembre, plusieurs responsables du parti.Ces derniers jours, le premier ministre a évoqué de plus en plus ouvertement une telle fusion dans l’entre-deux-tours du scrutin de décembre pour faire barrage à l’extrême droite. La question « se posera » pour la gauche comme pour la droite au « soir du premier tour », a répété jeudi le premier ministre sur Public Sénat, jugeant qu’écarter cette « hypothèse » revenait à « mentir aux Français ». Pour M. Valls, qui répète vouloir « tout faire » pour éviter que le FN s’empare d’une région, le danger est à son maximum dans le nord du pays.L’exécutif estime que l’avance dont jouit Marine Le Pen dans les intentions de vote est trop importante pour que le seul désistement républicain entre les deux tours puisse empêcher sa victoire. « Quel que soit celui qui arrive en deuxième position au premier tour, que ce soit Pierre de Saintignon [PS] ou Xavier Bertrand [LR], le front républicain ne lui donnera pas assez de force face à Marine Le Pen », explique-t-on à Matignon.Lire : Régionales 2015 : qui sont les candidats dans votre région ?« A quoi joue-t-on ? »Conclusion : seule une fusion des listes PS et LR peut permettre d’éviter un « drame » politique. Avec une complication supplémentaire au cas où l’hypothèse se confirmerait : pour dépasser les cas de Xavier Bertrand et de Pierre de Saintignon, il faudrait alors trouver une troisième figure politique capable de mettre tout le monde d’accord. La sénatrice UDI, tête de liste dans le Nord, Valérie Létard, en cas d’avance de la droite ? Celle de l’ancien ministre et député socialiste du Pas-de-Calais, tête de liste dans ce département, Frédéric Cuvillier, en cas d’avance de la gauche ? Les deux noms circulent.Un tel scénario provoque d’ores et déjà la colère des socialistes engagés dans la campagne en Nord-Pas-de -Calais-Picardie. « J’en ai vraiment assez. Qu’on me laisse tranquillement travailler et essayer d’apporter des réponses concrètes à des gens qui sont dans la misère, dans le doute, dans la colère. Je demande à Manuel Valls qu’il fasse son travail et qu’il arrête les propos qui nuisent à la campagne, qui mettent de la confusion, a déclaré au Monde, mercredi, Pierre de Saintignon. Au soir du premier tour, on pourra réunir la gauche et on sera en mesure de gagner. » « A quoi joue-t-on à proposer aujourd’hui une fusion LR/PS ? On voudrait faire gagner le FN qu’on ne s’y prendrait pas mieux », a réagi sur Twitter le député socialiste François Lamy, proche de Martine Aubry.Interrogé, M. Cuvillier dément tout plan B en préparation. « On est à quelques semaines du premier tour et on déterminera la stratégie en fonction des résultats. La situation dans la région évolue, il y a une dynamique qui prend, les choses bougent, je crois que la gauche réunie pourra battre le Front national », explique-t-il.Au siège du PS, rue de Solférino, on estime que l’idée évoquée par Matignon vise surtout à provoquer le candidat des Républicains, Xavier Bertrand. « Saintignon est en train de remonter, ceux qui parlent de fusion pensent que Bertrand va dévisser et qu’il faut le déstabiliser », décrypte un haut dirigeant socialiste. Au risque de fragiliser le PS au passage.Lire : Tout ce qu’il faut savoir sur les régionales 2015 dans votre régionManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Jean-Marc Ayrault arrivera-t-il au bout de sa revanche fiscale ? Jeudi 12 novembre, la bataille parlementaire menée depuis des semaines par l’ancien premier ministre, redevenu simple député de Loire-Atlantique, et son collègue Pierre-Alain Muet, élu du Rhône, arrivera enfin à son terme.Alors que l’examen du projet de loi de finances 2016 doit reprendre jeudi en séance publique à l’Assemblée nationale, l’amendement porté par les deux hommes et soutenu par plus de 190 députés de gauche pourrait être adopté par un vote ou repris à son compte par le gouvernement.Ce pourrait être le premier pas vers une refonte fiscale d’ampleur, qui verrait fusionner l’impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée (CSG) que tous les salariés payent, via un prélèvement direct de 7,5 % sur leur salaire. Pour le moment, les deux hommes ne proposent que de rendre la CSG dégressive, c’est-à-dire de la moduler pour que son taux soit plus faible sur les bas salaires (entre 1 et 1,3 Smic). En outre, au lieu de toucher a posteriori leur prime d’activité en fin d’année, comme le prévoit pour le moment le budget, les contribuables concernés la recevraient automatiquement par le biais de cette nouvelle réduction d’impôt.Lire aussi :La revanche fiscale de Jean-Marc AyraultAller vers un impôt uniqueMais ceux qui soutiennent cette mesure voient déjà plus loin. Ils espèrent par la suite aller vers un impôt unique, prélevé à la source sur les salaires, et qui serait par ailleurs progressif, comme l’est actuellement l’impôt sur le revenu. Sauf que le gouvernement, qui a déjà engagé la réforme du prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source, le sait bien : une réforme fiscale d’ampleur ne se fait pas en fin de mandat, d’autant moins quand ce dernier a déjà connu de multiples ajustements fiscaux, souvent mal compris par les Français. C’est pourquoi l’exécutif a posé une condition avant d’accepter l’amendement Ayrault-Muet et de céder à la pression parlementaire : que le dispositif qu’il propose s’applique au 1er janvier 2017 et non au 1er juillet 2016 comme initialement prévu. D’ici là, beaucoup de choses peuvent encore changer…Lire aussi :La CSG, un impôt qui rapporte 90 milliards d’euros par anHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florence Aubenas (Indre-et-Loire, envoyée spéciale) Le type est arrivé à motocyclette vers 9 heures à la maison de santé d’Avoine, petit bourg d’Indre-et-Loire. Il était passé trois jours plus tôt, mais s’était soudain souvenu d’autres choses à faire : sa femme handicapée, le chien à nourrir, un coup de rouge à boire. Cette fois, il explique sans manière que ça le « serre dans le buffet ».Ce matin-là, un interne commence son premier jour de stage. « Vas-y, occupe-toi de lui, je regarde », lui dit Laurent Bréchat, un médecin de la maison de santé. Pendant l’électrocardiogramme, l’interne pâlit : « Vous faites un infarctus. » Si un producteur voulait lancer une nouvelle série télévisée, une sorte d’anti-« Urgences », il devrait faire un tour à Avoine. Là, entre Tours et Chinon, 37 praticiens réinventent la médecine de campagne dans les vignes et les asperges.« Nous estimons que ça fait partie de l’aménagement du territoire » François Bonneau, président (PS) de la région Centre-Val de LoireCela fait une dizaine d’années que des maisons de santé naissent en France. « C’est la première fois que les choses bougent en médecine générale », constate ­Cécile Fournier, auteure d’une thèse sur le sujet. Le principe va plus loin qu’un cabinet collectif classique, où des libéraux partagent locaux et secrétariat, mais pas leur pratique ni leurs patients. Ce n’est pas non plus un dispensaire avec des soignants salariés, souvent régis par une politique municipale, comme dans certaines mairies communistes. Cette fois, des libéraux – médicaux et paramédicaux – se structurent autour d’un projet commun. « Une des raisons du succès est que les pouvoirs publics leur ont jusqu’à présent laissé la bride sur le cou », reprend Cécile Fournier.En région Centre, certains élus ont commencé par protester quand le conseil a décidé de subventionner l’initiative : la santé ne relève pas de leurs attributions. « Peut-on rester bras croisés quand le désert médical gagne des pans entiers ? », demande François Bonneau, le président socialiste. « Nous estimons que ça fait partie de l’aménagement du territoire, de la même manière que nous participons au financement des lycées. » Cette extension volontaire des compétences de la région révèle aussi le changement de rôle de l’institution tout entière : comme si, dans la grande misère des finances publiques, elle devenait le dernier guichet où frapper.Construire une chaîne de santéChacune des 400 maisons de santé en France pourrait conter son aventure singulière. Celle d’Avoine commence par un événement terrible et banal chez Alain Giacomino, généraliste à Savigny-en-Véron. Un divorce. Or son cabinet est installé dans sa maison, comme souvent. « Faisons-en une chance, fabriquons notre propre outil », propose Laurent Bréchat, son associé depuis quinze ans.Tous deux se mettent à faire le tour des praticiens du coin pour présenter leur projet. Il ne s’agit plus seulement de soigner, mais de construire une chaîne de santé à la fois avec la formation – en accueillant internes et externes en stage –, la santé publique – des recherches cliniques sur les maladies chroniques –, tout en assurant la continuité des soins, principale demande des pouvoirs publics. Dans des consultations déjà surchargées, la plupart des généralistes ont en effet du mal à recevoir les patients débarquant en catastrophe. Du coup, beaucoup ont pris l’habitude de filer directement aux urgences, qui explosent. Cette fois, toute personne qui se présente aura la garantie d’être reçue, grâce à un système de permanence et de mutualisation des dossiers.« Les jeunes veulent pratiquer à la campagne, mais vivre à la ville et surtout ne pas être seul » Lorène Prod’homme, médecinSur les cinq médecins alentour, l’un refuse. Un autre fait vaguement la gueule. Lui, c’est Raymond Respaud. La soixantaine, il est considéré comme un saint par ses patients, un ours par les autres. M. Respaud s’est installé dans les années 1970, au temps où l’absence de numerus clausus et la concurrence sauvage entre médecins organisaient de fait la carte médicale. « Pour bouffer, il fallait s’installer dans les villages », dit-il. Les accouchements dans la neige, les piqûres au cul du tracteur, sept jours sur sept. Seul, toujours. « Avoir quelqu’un sur le dos ? Non merci. Je suis médecin libéral, je pourrais presque dire libertaire. » La maison de santé lui paraît d’abord « un truc de plus pour nous fliquer ». Mais, entre-temps, le numerus clausus a été instauré sans anticiper le creux démographique. M. Respaud réalise que personne ne reprendra son cabinet. De plus en plus souvent, la hantise le tenaille de passer à côté de « quelque chose », un soir d’épuisement. Il se rallie.Pendant six ans, le groupe de médecins va faire le tour des autorités – département, région, député, sénateur, agence régionale de la santé, communes. Un terrain, au centre d’Avoine, 1 700 habitants, serait parfait d’autant que le bourg a les moyens grâce à la centrale nucléaire située sur ses terres. Dans les villages alentour, ça râle : peur de « perdre le médecin » et de devenir un de ces hameaux fantômes. « Même si le numerus clausus était levé aujourd’hui, on ne reviendrait pas en arrière », dit Lorène Prod’homme, 30 ans, arrivée comme interne et dernière recrue des sept médecins. « Les jeunes veulent pratiquer à la campagne, mais vivre à la ville et surtout ne pas être seul. »Travailler quatre jours par semaineLe règlement interne oblige à ne travailler que quatre jours par semaine. A l’ouverture, en 2010, ce fut le plus dur pour M. Respaud. Ça ne lui était jamais arrivé. Au marché, il croit entendre murmurer ses patients : « Quel branleur, celui-là. » Aujourd’hui, il refuserait de partir. « On est devenus amis, plus collègues. Sinon, ça ne marcherait pas. »Fabrice Perdereau, un des trois dentistes, est sûr qu’il n’aurait pas participé à l’initiative si elle avait été obligatoire. « Il faut un état d’esprit, pas un état de fait. » Dans le Centre-Val de Loire, 58 maisons existent déjà, une loi est en préparation.Devant la maison de santé, le service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) de Chinon embarque le type à la motocyclette vers le CHU de Tours. Triple pontage. Lui proteste. Et sa femme, et le chien, et le coup de rouge ?Florence Aubenas (Indre-et-Loire, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Les élections régionales approchent, et elles s’annoncent comme une nouvelle défaite pour la majorité socialiste. Actuellement à la tête de 20 des 22 régions métropolitaines, le Parti socialiste et ses alliés radicaux ne cachent plus le fait qu’ils s’attendent à en perdre une bonne partie à l’issue du scrutin des 6 et 13 décembre.Mais au-delà de la défaite, c’est un dilemme plus complexe que doit trancher le PS : que faire face au Front National ?Lire sur Les Décodeurs :Votre région va-t-elle changer de couleur politique ?1. Trois régions en questionLes élections régionales sont un scrutin de liste à deux tours. Il suffit d’avoir obtenu plus de 10 % des voix pour être au second tour. A en croire les sondages, le FN devrait donc très souvent imposer des triangulaires. Et dans plusieurs cas, toujours en se basant sur les enquêtes d’opinion, le candidat de la gauche risque d’être en troisième position.C’est le cas en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, où le socialiste Jean-Pierre Masseret est crédité de 19 % seulement au premier tour, contre 31 % pour Philippe Richert (Les Républicains) et 30 % pour Florian Philippot (FN).Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Marine Le Pen (FN) est placée en tête au premier tour avec des scores élevés (35 % à 42 %), et le PS Pierre de Saintignon oscille entre 15 % et 19 %, loin derrière Xavier Bertrand (LR, 25 % à 26 %). La présidente du Front nationale est donnée favorite au second, avec une certaine avance, accentuée en cas de triangulaire.Enfin, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la bataille se jouera aussi avant tout entre la frontiste Marion Maréchal Le Pen (34 % à 36 % au premier tour selon les instituts de sondage), donnée au coude à coude face au candidat du parti Les Républicains, Christian Estrosi, au second tour, très loin devant le PS Christophe Castaner (27 % à 29 %).Lire aussi :Régionales 2015 : ce que disent les sondages dans votre région à un mois du premier tour2. Triangulaires et arithmétique électoraleCette configuration en triangulaire d’un second tour d’élection rend plus complexe sa lecture. Au lieu de choisir entre deux candidats issus de deux blocs, qui sont le plus souvent droite et gauche, l’électorat doit choisir entre trois. Mécaniquement, le nombre de voix à se répartir est donc moins élevé, et les écarts sont donc plus ténus.La stratégie de la droite républicaine comme du PS a oscillé depuis trente ans. Théorisée dans les années 1990, la règle dite du front républicain, qui suppose que le candidat le moins bien placé entre le PS et l’UMP se désiste afin de faire battre le FN, a longtemps prévalu, en théorie du moins.Mais l’UMP de Nicolas Sarkozy y a mis fin, en la remplaçant par la règle du « ni-ni » (ni PS, ni FN) : en cas de triangulaire, le candidat de droite se maintient même s’il est le moins bien placé. Le PS a donc lui aussi assoupli son application du front républicain.Dans la pratique, lors des départementales de mars, PS comme UMP ont eu des attitudes et des choix divers selon les cas, se désistant parfois, se maintenant dans d’autres.3. Les conséquences d’un retrait et la tentation des fusionsDerrière ce qui pourrait apparaître comme un choix moral, existe en fait une réalité : une liste qui se retire n’aura aucun élu au conseil régional. Ce qui signifie sa disparition du paysage politique local durant cinq ans. Sans parler des conséquences matérielles pour les candidats de cette liste, dont, bien souvent, des élus sortants, pour qui ce poste représente le principal revenu.D’où la tentation d’une autre pratique, celle de la fusion des listes : il s’agit cette fois de mélanger les candidats issus de deux listes présentes au second afin de n’en faire qu’une. Toute liste ayant fait plus de 10 % et présente au second tour peut ainsi fusionner avec une autre ayant fait plus de 5 %.Lire aussi :Elections régionales 2015 : comprendre les règles du voteCette solution est souvent adoptée dans le cas où des alliés (PS et écologistes, LR et centristes, par exemple) concourraient séparés au premier tour mais s’allient au second.Ces élections pourraient amener à une configuration inédite : la possibilité de fusions entre gauche et droite face au FN. C’est en tout cas une hypothèse qui agite les états-majors des partis, même si tous préfèrent ne pas trop évoquer publiquement le sujet.4. Les difficultés d’une fusion et le repoussoir « LRPS »Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, résume bien pourquoi les partis préfèrent éviter de trop aborder cette question cruciale des alliances : annonce d’un front républicain ou de fusions de listes conduirait selon lui à « mettre le FN au centre », et donc à aider encore sa campagne.Marine Le Pen l’a bien compris aussi, qui a agité cette question des fusions dimanche sur Europe 1. Une occasion pour elle de jouer sa carte du « LRPS », visant à dire que gauche et droite sont finalement proches, et que seul le FN est une réelle alternative.C’est aussi ce que craignent nombre de candidats, qui voient avant tout l’argument électoral que constitue cette idée pour le Front national. Ainsi, dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand a-t-il refusé, pour le moment, toute idée d’une fusion. Dans la pratique, une fusion de listes ne se réalise pas simplement : avec jusqu’à plus de 200 noms par liste, la négociation vire forcément au casse-tête, surtout si elle doit être menée dans l’entre-deux-tours, entre une liste dominante et une liste minoritaire. Néanmoins, la perspective de voir des régions basculer Front national pourrait pousser PS comme Républicains à revoir leurs positions.Lire aussi :Régionales : le ton monte entre la gauche et la droiteSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan La rupture est consommée entre l’Union des démocrates indépendants (UDI) et la liste Les Républicains (LR) en Bretagne. Jean-Christophe Lagarde, président du parti centriste, a annoncé mardi 10  novembre la décision prise en bureau exécutif de retirer son investiture à Marc Le Fur, qui conduit la droite bretonne. M. Lagarde reproche au candidat de ne pas avoir « cherché de véritable accord avec [eux] » et d’avoir « décidé de passer en force ». Selon lui, les militants UDI en Bretagne sont « fous furieux » contre une tête de liste qui les a considérés « comme quantité négligeable » en « choisissant ses candidats ».Cette fracture n’est toutefois que l’épilogue d’une campagne commune mouvementée. « Les négociations ont toujours été difficiles et compliquées avec M. Le Fur, confie-t-on à l’UDI. Il n’a jamais respecté les décisions de la commission d’investiture, en choisissant d’autres candidats. » Une attitude d’autant plus inacceptable pour le parti que « la Bretagne est une région à l’électorat très centriste ». En arrière-plan, le positionnement très à droite de M. Le Fur, notamment contre le mariage homosexuel, faisait notamment partie des pommes de discorde difficiles à digérer par les centristes.Lire aussi :Les Républicains et l’UDI partiront unis aux régionalesDès la fin septembre, le délégué de l’UDI dans les Côtes-d’Armor, Jean-Yves de Chaisemartin, avait marqué sa distance avec M. Le Fur, en appelant, dans un coup de poker, à la candidature de Jean-Yves Le Drian pour « élever le débat ». Mi-octobre, l’UDI avait, avec le MoDem, jeté un autre coup de froid sur l’union négociée avec la liste Les Républicains au moment de sa publication, considérant que les centristes n’avaient « à aucun moment été réellement associés à son élaboration » et que « les candidats figurant sur cette liste (…) n’y étaient qu’à titre personnel ». Enfin, début novembre, le parti était allé jusqu’à suspendre son président départemental dans le Morbihan, Jacques Le Nay, l’accusant à son tour de ne pas respecter les décisions d’investiture.Lire aussi :Elections régionales : près de dix listes par circonscriptionsLe « manque de loyauté » de Dominique Reynié Contacté par Le Monde, le candidat Les Républicains se targue, lui, d’avoir le soutien des trois parlementaires UDI bretons et de Jean Arthuis. Le député européen et sénateur de l’Alliance centriste, associée de l’UDI, s’est dit « stupéfait » mercredi matin, sur Twitter, des déclarations du parti en Bretagne. Marc Le Fur affirme, lui, avoir « des candidats UDI qui se sentent très à l’aise sur [sa liste] et en position éligible ». Les centristes comptent seize candidats sur les listes bretonnes, dont une tête de liste en Ille-et-Vilaine, Bernard Marboeuf. « Nous faisons campagne sur des thèmes bretons et ce n’est pas compris de Paris », poursuit-il évoquant également son combat pour une Bretagne à cinq départements, avec la Loire-Atlantique, comme l’un de leurs points de désaccord.Outre la Bretagne, l’UDI a également marqué ses distances avec Dominique Reynié, le candidat LR en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, affirmant avoir observé des changements de noms ou de places de ses candidats dans les listes déposées lundi. « M. Reynié a supprimé ou rétrogradé des candidats », déplore l’UDI. Le parti a, en revanche, décidé de ne pas lui retirer son investiture au nom du « risque que présente le Front national dans la région ». Le bureau exécutif de l’UDI a donc choisi de « laisser entière liberté » aux militants locaux de soutenir ou non la liste LR. « Toutefois, poursuit le parti, nous prendrons en compte le manque de fidélité et de loyauté de M. Reynié lors de prochaines décisions et en particulier en vue des élections législatives. »Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.11.2015 à 11h28 • Mis à jour le11.11.2015 à 17h18 | Françoise Fressoz, Nicolas Chapuis et Matthieu Goar Quand le pire est possible, l’improbable revient à la charge. Alors que l’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie prend corps sondage après sondage, Manuel Valls envisage de plus en plus ouvertement une fusion des listes de gauche et de droite dans l’entre-deux-tours pour faire barrage à l’extrême droite.En petit comité, le premier ministre n’exclut pas de faire une proposition en ce sens à Xavier Bertrand, si le FN est très haut au soir du premier tour, le 6 décembre. Selon lui, le retrait pur et simple de la liste de Pierre de Saintignon, le candidat socialiste, ne suffirait plus à empêcher une victoire du FN. « Si la gauche se retire, il n’est pas sûr que la droite l’emporte, c’est la double peine : Le Pen gagne, la gauche ne siège plus », explique l’un de ses conseillers.Manuel Valls prépare le terrain et les esprits depuis plusieurs jours. Lors du Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde-i-Télé, dimanche 8 novembre, il avait déjà estimé qu’il fallait « tout faire » pour empêcher le FN de diriger une région, évoquant le « drame » que constituerait l’arrivée de Marine Le Pen à la présidence de Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La stratégie agace ceux qui, au PS, refusent de parler de l’entre-deux-tours, au nom de l’adage : « On ne fait pas campagne en envisageant la défaite. »Ces derniers jours, la tonalité était davantage à vanter les mérites de l’entrée en campagne de Pierre de Saintignon, qui a tenu le choc dans un débat télévisé avec Marine Le Pen et Xavier... Alexis Delcambre « Soutenez Mediapart ! » Depuis jeudi 5 novembre, ce message est affiché sur les pages du site d’information dirigé par Edwy Plenel, contraint d’en appeler à la générosité de ses lecteurs pour acquitter une ardoise fiscale de 4,1 millions d’euros. Une démarche parallèle dont le site Arrêt sur images (ASI) est à l’origine, qui doit 540 000 euros à l’administration fiscale.L’origine de cette situation remonte à la création de ces médias, en 2008. « Pure players » distribués uniquement sur Internet, sans version papier, ceux-ci sont alors, selon la lettre de la loi, soumis à un taux de TVA de 19,6 %. En regard, les médias imprimés bénéficient d’un taux « super réduit » de 2,1 %.Ces médias en ligne engagent alors un combat pour obtenir un alignement de leur taux sur celui de leurs homologues de la presse papier. Cette démarche s’incarne notamment dans la création du Spiil (Syndicat de la presse d’information indépendante en ligne), un groupement qui rassemble aujourd’hui près de 150 membres. En 2011, celui-ci avait explicitement encouragé ses membres à appliquer d’eux-mêmes le taux de 2,1 %, afin de faire pression sur les pouvoirs publics.Ses membres mettent notamment en avant la notion de « neutralité » du support : la loi serait injuste en taxant davantage les supports en ligne que les supports papier, alors que les deux ont une activité identique, qui est de diffuser de l’information.« Une affaire de principe »Cette argumentation a fini par porter puisque le Parlement français a modifié la loi en ce sens, en février 2014. Depuis cette date, les sites comme Mediapart bénéficient eux aussi du taux « super réduit ». Une décision politique qui a pour le moment motivé l’ouverture d’une procédure contre la France à Bruxelles, même si le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, s’est montré favorable à une évolution de la directive concernée.Mais cette modification du cadre légal ne solde pas les comptes de la période 2008-2014. Aux yeux de l’administration fiscale, les sites qui ont appliqué le taux « super réduit » sans en avoir le droit sont redressables. C’est pourquoi Mediapart et ASI, ou encore le groupe Indigo Publications, se sont vu notifier des arriérés, pénalités et majorations.« Nous devons plusieurs centaines de milliers d’euros, et les services de Bercy en font une affaire de principe », avait estimé Daniel Schneidermann, fondateur d’Arrêt sur images, en 2013. De son côté, M. Plenel a ciblé la « haute administration du ministère des finances », désireuse selon lui de se venger d’un média qui a poussé à la démission de l’ancien ministre du budget Jérôme Cahuzac.« Dans l’obligation de payer »Mediapart, qui compte plus de 110 000 abonnés, a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros pour un bénéfice d’un million. « Mediapart va saisir la justice administrative, a annoncé Edwy Plenel. Mais ce recours n’étant pas suspensif, nous sommes dans l’obligation de payer. » Mardi 10 novembre, le site annonçait avoir collecté 330 000 euros. Il dispose toutefois de la trésorerie nécessaire au paiement de la somme réclamée par le fisc.De son côté, Arrêt sur images, avec 26 000 abonnés, a dégagé 5 500 euros de bénéfice annuel pour un chiffre d’affaires de 900 000 euros en 2014. Sur la plate-forme Ulule, ASI avait collecté, mardi soir, près de 170 000 euros.Lire aussi :Le droit à l’information se superpose à l’affaire BettencourtAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Piel et Olivier Faye Le bras de fer engagé entre Marine Le Pen et la justice continue. Convoquée lundi 9 novembre par les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi pour être entendue sous le statut de témoin assisté dans le cadre de l’enquête menée sur le financement du Front national, la députée européenne a de nouveau fait faux bond, selon les informations du Monde. Elle avait déjà refusé de se rendre à sa première convocation, le 13 octobre. Comme la fois précédente, la présidente du FN explique attendre que la requête en suspicion légitime qu’elle a déposée auprès de la Cour de cassation soit examinée. « La moindre des choses, c’est d’avoir une réponse à cette requête, avance-t-elle. Les juges d’instruction avaient dix jours pour donner leurs arguments, à ce que je sais, ils ne l’ont toujours pas fait. » Dans cette requête, qui ne suspend pas l’instruction en cours, le Front national argue que les garanties d’impartialité de la procédure ne seraient pas réunies.De source judiciaire, on assure que la députée européenne, qui a reçu sa lettre de convocation à la mi-octobre, a avancé un autre argument pour justifier son refus de se présenter face aux magistrats du pôle financier : celui de son calendrier. La candidate aux élections régionales des 6 et 13 décembre en Nord-Pas-de-Calais-Picardie a expliqué à la justice que sa campagne ne lui en laissait pas le temps. « On n’était pas à dix jours près. On me convoque avant les élections, c’est un acte politique. Ce calendrier a pour but de me nuire, estime la présidente du FN. Il y a des pressions du parquet, les magistrats l’ont dit eux-mêmes à un des incriminés, qui en a fait une attestation. On voit que Mme Taubira fait pression, sur ordre de Manuel Valls. »« Dons déguisés »Au Front national, les dirigeants répètent que le dossier est « vide ». « La montagne va accoucher d’une souris, deux ans d’instruction pour rien. [Frédéric] Chatillon sera peut-être emmerdé pour abus de bien social à cause de ses bagnoles, mais c’est tout », veut croire un proche de Marine Le Pen. Le dirigeant de Riwal, la société prestataire du FN pour ses campagnes électorales, aurait acheté une Peugeot 807 avec l’argent de son entreprise dont le bénéfice revient exclusivement ou presque à son ancienne compagne, Marie d’Herbais, installée dans la Sarthe.Les magistrats s’interrogent par ailleurs sur l’acquisition par Riwal de deux motos, une Harley-Davidson et une Triumph, utilisées par M. Chatillon, ainsi qu’une voiture Dacia achetée par Riwal au bénéfice de la société Stream On Fire, spécialisée dans la diffusion d’événements en direct sur Internet, dans laquelle Frédéric Chatillon est associé.Lire nos explications : Comprendre l'affaire qui menace Marine Le Pen et le FNPour le reste, les juges reprochent à Riwal d’avoir consenti au FN ainsi qu’à Jeanne, le microparti de la présidente du Front, des « dons déguisés » par le biais d’achats de matériels, de prêts dépréciés sans justification, de mise à disposition de locaux et de salariés ou d’emplois présumés fictifs. Riwal a par ailleurs fourni des kits de campagne aux candidats frontistes aux élections législatives de 2012 qui auraient été surfacturés. Pour les magistrats, le but du système était d’obtenir le remboursement des dépenses de campagne par l’Etat.Dans ce cadre, les juges avaient initialement prononcé un contrôle judiciaire interdisant à la société Riwal de travailler pour le Front national dans le cadre de ses campagnes. Les Presses de France, une société dirigée par Axel Loustau, un proche de M. Chatillon, ancien trésorier de Jeanne, a repris depuis cet été les prestations d’impression de Riwal. Un tour de passe-passe qui n’a pas échappé aux magistrats. Selon nos informations, ces derniers viennent d’assortir la mise en examen pour escroquerie de M. Loustau d’un contrôle judiciaire lui interdisant de rencontrer M. Chatillon.Olivier FayeSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Les Républicains (LR) retrouvent le sourire. Un mois et demi après avoir accusé une baisse du nombre d’adhérents, la formation présidée par Nicolas Sarkozy affirme avoir inversé la tendance. Me Molitor, huissier, s’est rendu au siège parisien du parti, vendredi 13 novembre, afin de constater le nombre exact de personnes encartées aux Républicains.Verdict ? « A l’heure actuelle, le parti compte 201 315 adhérents à jour de cotisation – parmi eux, près de 155 000 ont renouvelé leur adhésion et 45 000 sont des nouveaux adhérents – contre 197 355 l’an dernier à la même date », indique au Monde le directeur général du parti, Frédéric Péchenard. Soit une hausse de près de 4 000 adhérents en un an.Des chiffres loin de l’objectif fixé par M. Sarkozy, qui espère totaliser 300 000 militants encartés à la fin de l’année et 500 000 d’ici 2017.Tordre le coup aux articles de presseMais le bras droit de M. Sarkozy préfère relativiser : « Si on ajoute au nombre d’adhérents actuels ceux qui n’ont pas renouvelé en 2015 mais qui avaient leur carte l’an dernier, le parti compte au total 274 849 adhérents statutaires [qui ont le droit de voter] », précise-t-il, à la veille d’une réunion entre M. Sarkozy et des nouveaux adhérents samedi au siège du parti, rue de Vaugirard.Cette opération de communication vise à tordre le coup aux articles de presse, qui se sont multipliés fin septembre, lorsque France Info avait révélé que le nombre d’adhérents du parti était en baisse, un an après le retour de Nicolas Sarkozy et dix mois après son élection à la tête du parti.» Lire : Un an après le retour de Nicolas Sarkozy, le nombre d’adhérents du parti est en baisseAu 22 septembre, Les Républicains comptaient exactement 178 920 adhérents à jour de cotisation contre 181 002 en 2014, à la même date. Soit une perte d’un peu plus de 2 000 personnes encartées en l’espace d’un an, selon les chiffres obtenus à l’époque par Le Monde.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau et Alexandre Pouchard Si la délinquance n’a guère progressé en dix ans, la peur du terrorisme et des attentats, elle, se fait beaucoup plus sentir. Voilà ce que révèle l’enquête de  « victimation » publiée vendredi 13 novembre par l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP).Ce type de questionnaire, pratiqué depuis une dizaine d’années, cherche à définir le plus précisément possible la manière dont est vécue l’atteinte matérielle, corporelle ou physique, et pas simplement chez les personnes victimes mais au sein de la société au sens large.Lire aussi :Délinquance : une enquête contredit les chiffres du gouvernementContrairement aux chiffres de la délinquance, qui recensent en réalité l’activité policière plus que le nombre de victimes, l’Insee interroge un vaste échantillon pour savoir s’ils s’estiment victimes de tel ou tel acte. Cette enquête, réalisée auprès de 15 484 personnes, est un des rares instruments de mesure fiable sur l’évolution de la délinquance et des préoccupations au moment de l’enquête – qui explique largement la forte hausse de l’inquiétude à l’endroit du terrorisme en 2015.Atteintes personnelles : les injures en tête, les vols en baisseLes injures et les insultes restent les atteintes personnelles les plus nombreuses, avec 9,4 % de personnes de 14 ans et plus ayant déclaré en être victime. Ce chiffre, qui n’inclut pas les injures accompagnées de menaces ou proférées lors d’un vol, ni les insultes intervenues au sein d’un ménage, est en hausse de 0,2 point par rapport à la précédente enquête. Il est toutefois en baisse sur dix ans (10,3 % en 2006). #container_14474103662{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14474103662{ height:500px; } #container_14474103662 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14474103662 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14474103662 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14474103662 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les injures restent les atteintes personnelles les plus fréquentesSource : ONDRPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14474103662", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#FFc832","#0386c3","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Injures, insultes (hors menaces, vols et hors ménage) ", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1136156400000, 10.3 ], [ 1167692400000, 10.6 ], [ 1199228400000, 10.2 ], [ 1230850800000, 9.8 ], [ 1262386800000, 9.8 ], [ 1293922800000, 8.7 ], [ 1325458800000, 10.1 ], [ 1357081200000, 9.2 ], [ 1388617200000, 9.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vols ou tentatives sans violences ni menaces ", "color": "#FFc832", "data": [ [ 1136156400000, 2.2 ], [ 1167692400000, 1.9 ], [ 1199228400000, 1.9 ], [ 1230850800000, 2.1 ], [ 1262386800000, 1.8 ], [ 1293922800000, 1.7 ], [ 1325458800000, 1.6 ], [ 1357081200000, 1.8 ], [ 1388617200000, 1.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Violences physiques (hors vols et hors ménage) ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1136156400000, 1.5 ], [ 1167692400000, 1.6 ], [ 1199228400000, 1.7 ], [ 1230850800000, 1.7 ], [ 1262386800000, 1.3 ], [ 1293922800000, 1.3 ], [ 1325458800000, 1.4 ], [ 1357081200000, 1.3 ], [ 1388617200000, 1.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vols ou tentatives avec violences ou menaces ", "color": "#F19300", "data": [ [ 1136156400000, 0.7 ], [ 1167692400000, 0.6 ], [ 1199228400000, 0.4 ], [ 1230850800000, 0.5 ], [ 1262386800000, 0.6 ], [ 1293922800000, 0.5 ], [ 1325458800000, 0.5 ], [ 1357081200000, 0.7 ], [ 1388617200000, 0.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les violences physiques ou sexuelles augmentent au sein des ménagesSi les violences physiques ou sexuelles hors ménage restent les plus souvent évoquées dans l’enquête (2,8 %), leur proportion diminue progressivement. Celles au sein d’un ménage, en revanche, progressent largement par rapport à la précédente étude (2,2 % contre 1,9 %). Les violences faites par un conjoint ou un ex-conjoint restent relativement stable. #container_14474128830{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14474128830{ height:500px; } #container_14474128830 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14474128830 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14474128830 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14474128830 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Violences physiques ou sexuelles : en augmentation au sein des ménagesSource : ONDRPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14474128830", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -0.1, max: null, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2006-2007","2007-2008","2008-2009","2009-2010","2010-2011","2011-2012","2012-2013","2013-2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hors ménage ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.1 ], [ "", 3.1 ], [ "", 3.2 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Au sein d'un ménage ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2.1 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.2 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 2.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Par conjoint ou ex-conjoint ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 1.3 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.4 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.3 ], [ "", 1.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Chômage et terrorisme en haut des préoccupationsL’enquête fournie par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales s’attarde également sur les préoccupations des Français, leur ressenti. Ainsi, parmi les personnes interrogées, ce sont bien le chômage et la précarité qui sont en tête des préoccupations des Français depuis 2007.En 2015, on voit aussi l’explosion de « l’inquiétude » liée au terrorisme, en raison des attentats de Paris du mois de janvier 2015, elle passe de 2,6 % en 2014 à 17,7 % cette année. #container_14474102999{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14474102999{ height:500px; } #container_14474102999 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14474102999 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14474102999 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 200px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 350px; } #container_14474102999 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les « problèmes préoccupants » : chômage et précarité toujours en têteSource : ONDRPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14474102999", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#b50b11","#ff3232","#F19300","#191919","#28beaa","#608a32","#2c59a8"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, 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"color": "#b50b11", "data": [ [ "", 4.8 ], [ "", 4.3 ], [ "", 3.2 ], [ "", 2.7 ], [ "", 4 ], [ "", 3.2 ], [ "", 4 ], [ "", 2.6 ], [ "", 17.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Pauvreté", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 17.5 ], [ "", 21.5 ], [ "", 19.8 ], [ "", 18.9 ], [ "", 19 ], [ "", 19.4 ], [ "", 14.4 ], [ "", 14.9 ], [ "", 12.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Délinquance", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 15.1 ], [ "", 13.6 ], [ "", 10.2 ], [ "", 13.4 ], [ "", 16.4 ], [ "", 13.4 ], [ "", 13 ], [ "", 13.8 ], [ "", 9.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Racisme, discrimination", "color": "#191919", "data": [ [ "", 5.4 ], [ "", 4.5 ], [ "", 3.4 ], [ "", 3.4 ], [ "", 4 ], [ "", 3.7 ], [ "", 3.8 ], [ "", 5 ], [ "", 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Riquet ». Il porte une perruque Grand-Siècle, une grosse chaîne en or de rappeur et parle comme un « djeune ». Du moins tel que les adultes l’imaginent. Ce personnage grotesque, inspiré de Pierre-Paul Riquet, baron de Bonrepos (1609-1680), le concepteur du canal du Midi, est le héros d’un petit film « à finalité pédagogique » que les enseignants de l’académie de Toulouse sont invités à projeter dans leur classe. A l’initiative de cette vidéo de 4 minutes 28, la région Midi-Pyrénées en partenariat avec la région Languedoc-Roussillon. Public visé : les collégiens, les lycéens et les apprentis.Lire aussi :Régions : et les nouvelles capitales sont...Double P. Riquet y explique les enjeux et les charmes de la fusion entre les régions « Midi-P. » et Languedoc-Roussillon. « Alors, j’ai fait deux-trois calculs avec mon smartphone. Exit les vingt-sept régions françaises. On passe à dix-huit grandes régions. Du coup, notre région va grossir grave ! », éructe le pathétique pantin. « J’vous dis pas le dynamisme démographique (…) On va pouvoir se la raconter grave au niveau national et européen. » Double P. Riquet fait l’article de la réforme territoriale : la nouvelle région comptera treize départements ; deux « supergrandes métropoles », Montpellier et Toulouse… « On a que des atouts avec cette nouvelle région, chante-t-il : côté aéronautique et spatial, on a déjà le swag à mort »… Comprenne qui pourra.« Même emblème, même territoire, même blaze »Pour emporter l’adhésion, le rappeur poudré convoque l’histoire :« Et puis de toute façon, on est déjà tous un peu cousins. Sérieux, bon, j’vous la fais courte. Mais, au Moyen Age, l’époque où les beaux gosses kiffaient se balader en capsule Nespresso, on était déjà réunis ! Eh ouais ! Même emblème, même territoire, même blaze. »Cette manière de s’adresser aux élèves laisse perplexe plus d’un enseignant. « C’est consternant, non seulement d’un point de vue linguistique, mais aussi citoyen, déplore l’un d’eux sous couvert d’anonymat. Et cela émane de l’éducation nationale, à un moment où les restrictions budgétaires sont à l’œuvre. » A un moment, aussi, où la communauté éducative est préoccupée par les réformes qu’elle doit mettre en place à la rentrée 2016 : nouveau collège, nouveaux programmes. Les profs sont à cran. Pas sûr que cette plaisanterie les détende.Au-delà du style, se pose la question de la promotion en classe d’une mesure gouvernementale qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2016. D’autant que celle-ci aura peu d’impact en matière éducative : les fusions d’académies ont en effet été abandonnées.Mattea BattagliaJournaliste au MondeBenoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon Au mieux une stabilité, au pire une hausse du nombre de cambriolages, un sentiment d’insécurité bloqué à un niveau élevé et une explosion de la peur du terrorisme. Les enseignements de la dernière enquête de victimation publiée, vendredi 13 novembre, par l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) vont être politiquement complexes à gérer pour le gouvernement. L’enquête, réalisée auprès de 15 484 ménages, constitue la seule mesure fiable de l’évolution des phénomènes de délinquance. Les personnes sont interrogées sur les faits subis durant l’année précédente – ici, 2014 – et sur leur ressenti au moment de l’enquête – de janvier à avril 2015.Selon l’ONDRP, 568 000 ménages ont été victimes d’un cambriolage dans leur résidence principale pour l’année 2014, contre 520 000 en 2013. Une hausse tempérée par le responsable des statistiques à l’ONDRP, Cyril Rizk : « Compte tenu du degré de précision de l’enquête, de la marge d’erreur, nous préférons parler de stabilité. Depuis 2012, le chiffre varie dans un intervalle qui reste étroit. » Le nombre de cambriolages déclarés avait fortement augmenté de 2008 à 2011, pour atteindre 542 000 à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy. Depuis, il est stable.Cette première conclusion va à l’encontre de la communication gouvernementale depuis quelques mois. Cette dernière se fonde sur les chiffres fournis par la police et la gendarmerie. Dès novembre 2014, le premier ministre, Manuel Valls, avait évoqué « pour la première fois en six ans (…) une baisse du nombre de cambriolages dans notre pays », ajoutant : « Je ne connais que trop bien le procès qui a longtemps été fait par certains à la gauche en matière de sécurité. On la disait angélique, laxiste, incapable de se saisir de cette question. Les faits ont apporté un démenti cinglant à ceux qui pourraient penser cela. » Lors de son discours aux responsables des forces de sécurité, le 13 octobre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a également salué les « résultats » de ses services dans la lutte contre les cambriolages, qui ont « diminué ».L’exercice est jugé « pédagogique » par M. Rizk : « Non, il n’y a pas de baisse des cambriolages. Et s’il y avait eu une baisse, il était trop tôt pour l’évoquer il y a un an. Il faut être patient. » Cela montre une nouvelle fois que les chiffres bruts de la police et de la gendarmerie ne peuvent être considérés comme des indicateurs fiables des évolutions de la délinquance malgré l’utilisation politique qui continue à en être faite, à droite comme à gauche. Sur la même période, la police affichait en effet une baisse des cambriolages de résidences principales de 4,7 % et la gendarmerie, de 8,9 %.« Effet Charlie »L’ONDRP constate également une hausse des violences physiques (hors vols), et notamment subies par les femmes : 1 011 000 contre 860 000 lors de l’enquête précédente. Pour l’ensemble de la population, les violences physiques et sexuelles déclarées repassent la barre des 2 millions pour la première fois depuis 2008-2009. Mais l’Observatoire tempère : « Les données dont on dispose sont encore trop fragiles pour établir une hausse. » Cette stabilité globale de la délinquance déclarée s’accompagne d’une stabilité du sentiment d’insécurité. Un peu plus de 21 % des personnes interrogées ont déclaré ressentir de l’insécurité dans leur quartier ou dans leur village « souvent, de temps en temps ou rarement ». Ce chiffre avait augmenté sans discontinuer de 2008 à 2013, en lien avec l’explosion des cambriolages, avant de baisser en 2014. Même stabilité pour la part de personnes ayant « observé des phénomènes de consommation ou de trafic de drogues », qui reste au-dessus des 20 %.Enfin, l’ONDRP a mesuré, sans surprise, un « effet Charlie » sur les préoccupations des Français : la part des personnes qui citent le terrorisme comme problème numéro un est passée de 2,6 % à 17,7 %. Le terrorisme prend la deuxième place, derrière le chômage. Il n’avait jamais dépassé les 5 % depuis la création de l’enquête. Conséquence, tout le reste baisse, même la délinquance, désormais problème numéro un pour seulement 9,7 % des Français, contre 13,8 % en 2014.Mais la délinquance pourrait revenir sur le devant de la scène. Depuis octobre, le nouveau service statistique du ministère de l’intérieur publie mensuellement les chiffres de la police et de la gendarmerie corrigés des variations saisonnières, avec maintes précautions (le service compare notamment des périodes minimales de trois mois). Et tous les indicateurs retenus comme significatifs (cambriolages et vols) sont au rouge fin 2015.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.11.2015 à 18h44 • Mis à jour le13.11.2015 à 10h16 L’Assemblée nationale a repris ses travaux, jeudi 11 novembre, sur le projet de budget de l’Etat pour 2016. Les députés ont notamment adopté, par 35 voix contre 21, l’amendement déposé par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, malgré l’opposition du gouvernement.Un amendement qui rend la CSG dégressiveL’ancien premier ministre proposait de rendre la CSG dégressive, c’est-à-dire la moduler pour que son taux soit plus faible sur les bas salaires (entre 1 et 1,3 smic).Le ministre des finances, Michel Sapin, a déploré un amendement « pas bien ficelé » et estime qu’il peut poser « un problème de constitutionnalité ». Il a également regretté la division créée par un amendement « dont les Français ne verront pas l’application, en tout cas pas tout de suite ».Le Conseil constitutionnel a déjà rejeté, en 2000, une réforme visant à baisser la CSG pour les salariés modestes. Ce qui fait dire au patron des élus socialistes à l’Assemblée, Bruno Le Roux, « qu’il y a un problème de constitutionnalité sur cet amendement. »  « Les finalités qui sont celles de Jean-Marc Ayrault, je les respecte. Simplement, je le dis à tous les socialistes, en matière fiscale faisons attention aux choses qui sont mal ficelées. Or à l’évidence aujourd’hui le dispositif, techniquement, n’était pas bien ficelé. »Lire aussi :L’heure de la revanche fiscale pour Jean-Marc Ayrault ?Interrogé sur i-Télé après le vote, M. Ayrault a invité le gouvernement « à poursuivre le chantier de la simplification fiscale ». En outre, au lieu de toucher a posteriori leur prime d’activité en fin d’année, comme le prévoit pour le moment le budget, les contribuables concernés la recevraient automatiquement par le biais de cette nouvelle réduction d’impôt.Un dispositif qui coûterait quelques milliards de plus : alors que le gouvernement estime que 50 % de ceux qui ont droit à la prime d’activité ne la réclament pas, le nouveau dispositif bénéficiera à tous les ayants droit grâce à la réduction d’impôt automatique.Les députés ont également supprimé toute référence à la perspective d’un « impôt citoyen sur le revenu » fusionnant impôt sur le revenu et contribution sociale généralisée (CSG).Lire aussi :Mais au fait, c’est quoi la CSG ?L’Assemblée a voté une première étape vers le prélèvement à la sourceL’Assemblée nationale a voté jeudi, les bases du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, qui révolutionnera, s’il s’applique comme prévu au 1er janvier 2018, les habitudes fiscales des Français.Actuellement, le contribuable s’acquitte de ses impôts sur les revenus de l’année précédente, alors qu’environ 30 % des contribuables voient leurs revenus diminuer d’une année sur l’autre. Avec le prélèvement à la source, l’impôt sera collecté au moment du versement du revenu, ce qui implique, pour passer d’un système à l’autre, une année de transition.Lire aussi :Impôts et prestations : 80 % de perdants en 2014Cette réforme « sera sans doute l’une des plus grandes modernisations de l’impôt sur le revenu depuis des décennies », a martelé dans l’hémicycle le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert. Pour engager ce chantier – dont Bercy estime qu’il sera complexe, du fait de son ampleur – le ministère prévoit d’ouvrir une période de concertation, qui se matérialisera par un livre blanc au printemps 2016. Les modalités de mise en œuvre de la réforme, quant à elles, seront présentées au Parlement d’ici au 1er octobre 2016, sans doute sous la forme d’un projet de loi.Les députés ont adopté le maintien des exonérations pour des retraités en 2015 et 2016Comme annoncé par le gouvernement pour remédier aux effets de la suppression de la « demi-part des veuves », instaurée sous Nicolas Sarkozy, l’Assemblée nationale a voté jeudi le maintien des exonérations pour certains retraités modestes en 2015 et 2016.Le secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, a précisé que 600 000 personnes allaient être concernées. Dans le détail, il est prévu pour les personnes exonérées en 2014 le maintien de ces exonérations d’impôts locaux et de contribution à l’audiovisuel public pour 2015 et 2016. Le gouvernement entend aussi les maintenir au-delà, en cas de revenus inchangés.En outre, il existera, à partir de 2017, un mécanisme de « lissage dans le temps » pour éviter à certains contribuables toute entrée trop brutale dans la fiscalité locale. Alexandre Pouchard Trois lettres qui reviennent régulièrement dès que l’on évoque une réforme fiscale. Trois lettres qui sont un des piliers du système social français, fondé sur la solidarité. Trois lettres qui figurent chaque mois sur une des lignes de la fiche de paie des salariés. La CSG, ou contribution sociale généralisée, revient sur le devant de la scène à l’occasion d’un amendement porté par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, destiné à augmenter de manière notable les bas salaires. Explications.Lire aussi :L’heure de la revanche fiscale pour Jean-Marc Ayrault ?1. Une taxe qui touche tous les revenusCréée en 1990 par le gouvernement socialiste de Michel Rocard, la contribution sociale généralisée s’applique non seulement aux salaires mais également aux revenus du patrimoine (intérêts, dividendes, loyers perçus, etc.) et aux revenus dits « de remplacement » (allocations type chômage, etc.).Prévue au départ comme un impôt transitoire presque indolore, au taux de 1 %, et devant durer cinq ans, la CSG a été prolongée et régulièrement augmentée. En revanche, elle est en partie « compensée » par une déduction d’impôt sur le revenu.Son taux est variable selon les revenus auquel il s’applique. En 2015, il était ainsi de 7,5 % sur les salaires bruts – mais 5,1 % sont en réalité déduits ensuite de l’impôt sur le revenu. Sur les indemnités chômage, selon les cas, les allocataires peuvent être exonérés de CSG ou bien être taxés à hauteur de 3,8 % (entièrement déduits des impôts ensuite) ou à 6,2 % (déduits à 3,8 %). Pour les revenus du patrimoine, la ponction peut atteindre 8,2 %. Le détail des taux est consultable sur le site des impôts. #container_14473241433{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14473241433{ height:500px; } #container_14473241433 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14473241433 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14473241433 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14473241433 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }De 1,1 % en 1990, la CSG est passée à 7,5 % des salaires brutsEn pourcentage du salaire brut, hors déduction sur l'impôt sur le revenu.require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14473241433", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 662770800000, 1.1 ], [ 725929200000, 2.4 ], [ 852159600000, 3.4 ], [ 883695600000, 7.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});2. A quoi sert-elle ?La CSG sert au financement de la Sécurité sociale. Elle rapporte aujourd’hui environ 75 milliards d’euros par an à la sécu – soit 16 % de ses recettes, qui atteignent un total de recettes de 466 milliards d’euros en 2015, toutes branches confondues. Lire aussi : Le « trou de la Sécu » expliqué en quatre points3. Pourquoi est-elle remise en cause ?La CSG est depuis longtemps critiquée pour son injustice sociale car elle est proportionnelle : elle touche de manière égale l’ensemble des salariés, y compris les plus pauvres. Contrairement à l’impôt sur le revenu, par exemple, dont le taux est plus élevé pour les riches (par systèmes de « tranches ») et dont les plus modestes peuvent être exemptés.Afin de rendre la CSG progressive, comme l’impôt sur le revenu, l’idée d’une fusion entre ces deux impôts est régulièrement évoquée dans la classe politique. C’était une promesse de François Hollande, qui a, semble-t-il, été enterrée pour ce quinquennat.4. Que propose Jean-Marc Ayrault ?Sans instaurer la fusion, Jean-Marc Ayrault et Pierre-Alain Muet, député du Rhône, proposent dans leur amendement de rendre la CSG dégressive pour les bas salaires (de 1 à 1,3 Smic, soit de 1 457,52 euros à 1 938,50 euros bruts par mois) afin d’augmenter le pouvoir d’achat.En réalité, cet allégement de la CSG remplacerait la future prime d’activité, issue de la fusion de la prime pour l’emploi et du RSA activité. La seule différence, c’est que cette mesure serait automatique et se traduirait chaque mois sur la fiche de paie, alors qu’on estime qu’aujourd’hui, moins d’un salarié sur deux effectue les démarches pour obtenir la prime d’activité.Lire notre décryptage : Ce que va changer la nouvelle « prime d'activité »Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.11.2015 à 14h44 • Mis à jour le12.11.2015 à 14h50 Tribune. La crise migratoire qui frappe à nos portes européennes depuis cet été nous amène aujourd’hui à devoir repenser de manière critique notre politique migratoire.La France est le 4ème Etat membre en termes de demandeurs d’asile (derrière l’Allemagne, l’Italie et la Suède). Selon les chiffres officiels provisoires du ministère de l’Intérieur, en 2014, 14 589 demandeurs d’asile ont obtenu le statut de réfugié, et 3 521 ont bénéficié de la protection subsidiaire. Ces chiffres sont peu élevés par rapport à ceux de l’immigration familiale ou professionnelle : 209 782 titres de séjour délivrés en 2014, dont 91 997 au titre du regroupement familial. En privilégiant l’immigration familiale, la France a totalement délaissé l’immigration professionnelle. Et cela se retrouve dans sa politique d’asile.Lire aussi :Immigration : les Etats membres appelés à aider la TurquieDans le cadre de la crise migratoire actuelle, la France s’est engagée à accueillir près de 30 000 demandeurs d’asile. Et pourtant, les migrants ne choisissent pas massivement de venir en France. Raisons linguistiques ou culturelles ? En fait ce n’est ni le chômage ni la langue qui justifie ces réticences, mais bien les carences de nos règles juridiques en matière d’immigration professionnelle. Le parcours est extrêmement long et difficile avant d’obtenir le droit de travailler en France et cela, même pour les migrants. La question n’est donc plus tant de trouver du travail que d’être autorisé à travailler en France.Cette réalité s’explique en partie par les choix politiques français de ces trente dernières années, qui se sont essentiellement concentrés sur l’immigration familiale au détriment de l’immigration professionnelle. De ce fait, le cadre juridique des réfugiés et demandeurs d’asile n’a jamais été repensé sous l’angle économique.Deux exemples illustrent cette inadéquationPremièrement, les demandeurs d’asile n’ont pas le droit de travailler durant l’instruction de leurs dossiers, soit jusqu’à deux ans en moyenne. Ce n’est qu’au bout de neuf mois d’instruction qu’ une autorisation de travail peut au cas par cas leur être accordée pour trois mois sous réserve de renouvellement…Si notre code du travail permettait plus facilement la signature de contrats à durée déterminée pour des durées de trois mois au bénéfice exclusif des demandeurs d’asile, le système pourrait éventuellement fonctionne. Mais au final, il favorise le travail clandestin tout au long des (longues) procédures d’instruction.Deuxièmement, notre immigration professionnelle est en panne. La délivrance d’une autorisation de travail est conditionnée à la démonstration par l’employeur qu’il n’existe en France aucun demandeur d’emploi apte à exercer l’emploi. Cette exigence freine souvent la possibilité d’avoir une main d’œuvre disponible, alors que la demande est une réalité dans de nombreux secteurs : artisanat, BTP, nettoyage, garde d’enfants, informatique…Les politiques actuelles d’immigration professionnelle ne répondent donc ni à un besoin de main d’œuvre, ni à la question de l’intégration économique des ressortissants étrangers. Nos règles se concentrent en priorité sur l’encadrement et la limitation d’une immigration familiale devenue selon certains débordante, et sur la mise en place des mesures d’éloignement du territoire pour bloquer ce que certains appellent déjà « invasion ». La dimension économique est totalement oublié : le migrant est par définition une charge pour le système, et pas une solution !C’est toute l’erreur de notre politique migratoire : ne pas avoir compris que notre économie pouvait également se renforcer par une ouverture plus libérale à l’immigration professionnelle.Au final, ce sont les migrants qui démontrent cette crise de la politique migratoire française. Ils n’ont pour la plupart aucune famille en France, ne lisent pas nos journaux ; mais ils savent que leur installation en France sera économiquement et administrativement pénible en raison de nos règles juridiques dépassées.Raphael Apelbaum est avocat aux barreaux de Paris et New-York, associé du cabinet Lexcase. Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué Depuis qu’il a été nommé ministre de l’économie, le 26 août 2014, Emmanuel Macron est devenu le plus populaire des ministres de François Hollande. A l’origine du tournant politique du quinquennat du président, il incarne un fantasme pour beaucoup de personnalités politiques et du monde des affaires.Lire notre enquête dans son intégralité :Le fantasme MacronA 16 ans, l’exil parisienA 16 ans, élève de première, lauréat du concours général de français, il est tombé amoureux de sa professeur, Brigitte Trogneux, mère de trois enfants et de vingt ans son aînée. Toute la France connaît aujourd’hui la romance qui plaît tant à l’électorat féminin. On sait moins qu’Emmanuel a dû quitter la maison familiale et s’exiler à Paris, protégé par sa grand-mère Germaine, une ancienne principale de collège. Elle lui trouve un toit dans la capitale pour sa terminale au lycée Henri-IV. Tous deux médecins, les parents d’Emmanuel Macron ont voulu éloigner leur fils de ce qu’ils tiennent pour la promesse d’un malheur certain. « Une blessure, pour cet être si sensible, si social, si solaire », raconte Aurélien Lechevallier, conseiller diplomatique d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris. Il fut l’un de ses premiers amis parisiens et celui qui l’entraîna en prep’ENA.« Le banquier de chez Rothschild »Macron est entré au bas de l’échelle, mais il est rapidement promu associé gérant et conclut, en 2012, un deal à 9 milliards d’euros entre Nestlé et Pfizer qui restera dans les annales de Rothschild. Avec son sens de la psychologie et un brio certain, le trentenaire a vampé le sexagénaire Peter Brabeck, président de Nestlé, qui ne jure plus que par lui. « Au moins j’ai fait un métier », plaide-t-il, alors que le Front de gauche oublie son nom pour l’appeler « le-banquier-de-chez-Rothschild ». « J’ai appris la vie des affaires, le commerce, c’est tout un art. J’y ai découvert l’international, et un savoir-faire financier qui me sert aujourd’hui. » Il y gagne aussi 2 millions d’euros.« La force des évidences »Lorsque le président lui a proposé le ministère de l’économie, il était en train de faire du vélo au Touquet. « J’ai demandé une heure de réflexion. Je voulais être sûr d’être libre et de pouvoir agir. Il sait que je ne suis pas un homme de conflit, mais que je peux partir. » Les intimes qui connaissent son exil parisien, à 16 ans, ont compris qu’il n’avait pas peur de l’autorité ; en 2007, ce sont ses parents qui ont rendu les armes pour écouter, conquis et émus, le discours de marié de leur fils sur « la force des évidences ».Un ovni en politique« Il est arrivé à Bercy sans jamais avoir fait de politique », persiflent ses ennemis. Il hérisse l’aile la plus frondeuse du parti socialiste. « J’en ai entendu, dans les porte-à-porte, des gens qui disaient : “si vous ne nous défendez pas contre le travail du dimanche, on votera FN”, souligne la députée des Hautes-Alpes Karine Berger. Au bureau national du PS, les élus se plaignent : “il nous fait perdre les élections”. » On lui reproche de ne jamais se soucier du calendrier électoral, lui qui n’a ni attache municipale ni législative.Le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a aussi trouvé sa formule pour cet ovni en politique. Macron ? « Une start-up », avec sa mobilité et ses échéances à court terme. « Il incarne la gauche post-historique, pro-business et sociétale. »Un « collabo » pour la droiteLa droite a vu le danger qu’il représente. Quelques mois après la nomination de Macron à Bercy, Nicolas Sarkozy demandait ironiquement au ministre de « rejoindre » Les Républicains. Depuis, l’ex-président a donné d’autres éléments de langage à ses troupes : « Macron, cet humoriste qui nous sert de ministre ! » Tous les candidats à la primaire – sauf Alain Juppé – s’y sont mis aussi. Le banquier Philippe Villin est devenu son plus féroce adversaire depuis que Le Figaro, dont il fut le vice-président, défend le ministre de l’économie contre les frondeurs du PS. Un jour, il écrit un SMS assassin au patron de la rédaction du quotidien, Alexis Brézet, et l’envoie par erreur… à Macron. « Absurde de faire de Macron une victime ! S’il est libéral, il n’avait rien à faire chez les socialistes. C’est juste un collabo. On le fusillera politiquement à la Libération en mai 2017 ! » « Bien reçu », a répondu laconiquement le ministre.Ariane CheminGrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRaphaëlle Bacquégrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous, Nicolas Chapuis et Manon Rescan L’idée portée par Manuel Valls d’une fusion entre listes de gauche et de droite pour empêcher une victoire de Marine Le Pen aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie n’a pas tardé à faire réagir dans les rangs socialistes. « C’est beaucoup trop tôt pour en parler », se sont agacés, mercredi 11 novembre, plusieurs responsables du parti.Ces derniers jours, le premier ministre a évoqué de plus en plus ouvertement une telle fusion dans l’entre-deux-tours du scrutin de décembre pour faire barrage à l’extrême droite. La question « se posera » pour la gauche comme pour la droite au « soir du premier tour », a répété jeudi le premier ministre sur Public Sénat, jugeant qu’écarter cette « hypothèse » revenait à « mentir aux Français ». Pour M. Valls, qui répète vouloir « tout faire » pour éviter que le FN s’empare d’une région, le danger est à son maximum dans le nord du pays.L’exécutif estime que l’avance dont jouit Marine Le Pen dans les intentions de vote est trop importante pour que le seul désistement républicain entre les deux tours puisse empêcher sa victoire. « Quel que soit celui qui arrive en deuxième position au premier tour, que ce soit Pierre de Saintignon [PS] ou Xavier Bertrand [LR], le front républicain ne lui donnera pas assez de force face à Marine Le Pen », explique-t-on à Matignon.Lire : Régionales 2015 : qui sont les candidats dans votre région ?« A quoi joue-t-on ? »Conclusion : seule une fusion des listes PS et LR peut permettre d’éviter un « drame » politique. Avec une complication supplémentaire au cas où l’hypothèse se confirmerait : pour dépasser les cas de Xavier Bertrand et de Pierre de Saintignon, il faudrait alors trouver une troisième figure politique capable de mettre tout le monde d’accord. La sénatrice UDI, tête de liste dans le Nord, Valérie Létard, en cas d’avance de la droite ? Celle de l’ancien ministre et député socialiste du Pas-de-Calais, tête de liste dans ce département, Frédéric Cuvillier, en cas d’avance de la gauche ? Les deux noms circulent.Un tel scénario provoque d’ores et déjà la colère des socialistes engagés dans la campagne en Nord-Pas-de -Calais-Picardie. « J’en ai vraiment assez. Qu’on me laisse tranquillement travailler et essayer d’apporter des réponses concrètes à des gens qui sont dans la misère, dans le doute, dans la colère. Je demande à Manuel Valls qu’il fasse son travail et qu’il arrête les propos qui nuisent à la campagne, qui mettent de la confusion, a déclaré au Monde, mercredi, Pierre de Saintignon. Au soir du premier tour, on pourra réunir la gauche et on sera en mesure de gagner. » « A quoi joue-t-on à proposer aujourd’hui une fusion LR/PS ? On voudrait faire gagner le FN qu’on ne s’y prendrait pas mieux », a réagi sur Twitter le député socialiste François Lamy, proche de Martine Aubry.Interrogé, M. Cuvillier dément tout plan B en préparation. « On est à quelques semaines du premier tour et on déterminera la stratégie en fonction des résultats. La situation dans la région évolue, il y a une dynamique qui prend, les choses bougent, je crois que la gauche réunie pourra battre le Front national », explique-t-il.Au siège du PS, rue de Solférino, on estime que l’idée évoquée par Matignon vise surtout à provoquer le candidat des Républicains, Xavier Bertrand. « Saintignon est en train de remonter, ceux qui parlent de fusion pensent que Bertrand va dévisser et qu’il faut le déstabiliser », décrypte un haut dirigeant socialiste. Au risque de fragiliser le PS au passage.Lire : Tout ce qu’il faut savoir sur les régionales 2015 dans votre régionManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Jean-Marc Ayrault arrivera-t-il au bout de sa revanche fiscale ? Jeudi 12 novembre, la bataille parlementaire menée depuis des semaines par l’ancien premier ministre, redevenu simple député de Loire-Atlantique, et son collègue Pierre-Alain Muet, élu du Rhône, arrivera enfin à son terme.Alors que l’examen du projet de loi de finances 2016 doit reprendre jeudi en séance publique à l’Assemblée nationale, l’amendement porté par les deux hommes et soutenu par plus de 190 députés de gauche pourrait être adopté par un vote ou repris à son compte par le gouvernement.Ce pourrait être le premier pas vers une refonte fiscale d’ampleur, qui verrait fusionner l’impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée (CSG) que tous les salariés payent, via un prélèvement direct de 7,5 % sur leur salaire. Pour le moment, les deux hommes ne proposent que de rendre la CSG dégressive, c’est-à-dire de la moduler pour que son taux soit plus faible sur les bas salaires (entre 1 et 1,3 Smic). En outre, au lieu de toucher a posteriori leur prime d’activité en fin d’année, comme le prévoit pour le moment le budget, les contribuables concernés la recevraient automatiquement par le biais de cette nouvelle réduction d’impôt.Lire aussi :La revanche fiscale de Jean-Marc AyraultAller vers un impôt uniqueMais ceux qui soutiennent cette mesure voient déjà plus loin. Ils espèrent par la suite aller vers un impôt unique, prélevé à la source sur les salaires, et qui serait par ailleurs progressif, comme l’est actuellement l’impôt sur le revenu. Sauf que le gouvernement, qui a déjà engagé la réforme du prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source, le sait bien : une réforme fiscale d’ampleur ne se fait pas en fin de mandat, d’autant moins quand ce dernier a déjà connu de multiples ajustements fiscaux, souvent mal compris par les Français. C’est pourquoi l’exécutif a posé une condition avant d’accepter l’amendement Ayrault-Muet et de céder à la pression parlementaire : que le dispositif qu’il propose s’applique au 1er janvier 2017 et non au 1er juillet 2016 comme initialement prévu. D’ici là, beaucoup de choses peuvent encore changer…Lire aussi :La CSG, un impôt qui rapporte 90 milliards d’euros par anHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Florence Aubenas (Indre-et-Loire, envoyée spéciale) Le type est arrivé à motocyclette vers 9 heures à la maison de santé d’Avoine, petit bourg d’Indre-et-Loire. Il était passé trois jours plus tôt, mais s’était soudain souvenu d’autres choses à faire : sa femme handicapée, le chien à nourrir, un coup de rouge à boire. Cette fois, il explique sans manière que ça le « serre dans le buffet ».Ce matin-là, un interne commence son premier jour de stage. « Vas-y, occupe-toi de lui, je regarde », lui dit Laurent Bréchat, un médecin de la maison de santé. Pendant l’électrocardiogramme, l’interne pâlit : « Vous faites un infarctus. » Si un producteur voulait lancer une nouvelle série télévisée, une sorte d’anti-« Urgences », il devrait faire un tour à Avoine. Là, entre Tours et Chinon, 37 praticiens réinventent la médecine de campagne dans les vignes et les asperges.« Nous estimons que ça fait partie de l’aménagement du territoire » François Bonneau, président (PS) de la région Centre-Val de LoireCela fait une dizaine d’années que des maisons de santé naissent en France. « C’est la première fois que les choses bougent en médecine générale », constate ­Cécile Fournier, auteure d’une thèse sur le sujet. Le principe va plus loin qu’un cabinet collectif classique, où des libéraux partagent locaux et secrétariat, mais pas leur pratique ni leurs patients. Ce n’est pas non plus un dispensaire avec des soignants salariés, souvent régis par une politique municipale, comme dans certaines mairies communistes. Cette fois, des libéraux – médicaux et paramédicaux – se structurent autour d’un projet commun. « Une des raisons du succès est que les pouvoirs publics leur ont jusqu’à présent laissé la bride sur le cou », reprend Cécile Fournier.En région Centre, certains élus ont commencé par protester quand le conseil a décidé de subventionner l’initiative : la santé ne relève pas de leurs attributions. « Peut-on rester bras croisés quand le désert médical gagne des pans entiers ? », demande François Bonneau, le président socialiste. « Nous estimons que ça fait partie de l’aménagement du territoire, de la même manière que nous participons au financement des lycées. » Cette extension volontaire des compétences de la région révèle aussi le changement de rôle de l’institution tout entière : comme si, dans la grande misère des finances publiques, elle devenait le dernier guichet où frapper.Construire une chaîne de santéChacune des 400 maisons de santé en France pourrait conter son aventure singulière. Celle d’Avoine commence par un événement terrible et banal chez Alain Giacomino, généraliste à Savigny-en-Véron. Un divorce. Or son cabinet est installé dans sa maison, comme souvent. « Faisons-en une chance, fabriquons notre propre outil », propose Laurent Bréchat, son associé depuis quinze ans.Tous deux se mettent à faire le tour des praticiens du coin pour présenter leur projet. Il ne s’agit plus seulement de soigner, mais de construire une chaîne de santé à la fois avec la formation – en accueillant internes et externes en stage –, la santé publique – des recherches cliniques sur les maladies chroniques –, tout en assurant la continuité des soins, principale demande des pouvoirs publics. Dans des consultations déjà surchargées, la plupart des généralistes ont en effet du mal à recevoir les patients débarquant en catastrophe. Du coup, beaucoup ont pris l’habitude de filer directement aux urgences, qui explosent. Cette fois, toute personne qui se présente aura la garantie d’être reçue, grâce à un système de permanence et de mutualisation des dossiers.« Les jeunes veulent pratiquer à la campagne, mais vivre à la ville et surtout ne pas être seul » Lorène Prod’homme, médecinSur les cinq médecins alentour, l’un refuse. Un autre fait vaguement la gueule. Lui, c’est Raymond Respaud. La soixantaine, il est considéré comme un saint par ses patients, un ours par les autres. M. Respaud s’est installé dans les années 1970, au temps où l’absence de numerus clausus et la concurrence sauvage entre médecins organisaient de fait la carte médicale. « Pour bouffer, il fallait s’installer dans les villages », dit-il. Les accouchements dans la neige, les piqûres au cul du tracteur, sept jours sur sept. Seul, toujours. « Avoir quelqu’un sur le dos ? Non merci. Je suis médecin libéral, je pourrais presque dire libertaire. » La maison de santé lui paraît d’abord « un truc de plus pour nous fliquer ». Mais, entre-temps, le numerus clausus a été instauré sans anticiper le creux démographique. M. Respaud réalise que personne ne reprendra son cabinet. De plus en plus souvent, la hantise le tenaille de passer à côté de « quelque chose », un soir d’épuisement. Il se rallie.Pendant six ans, le groupe de médecins va faire le tour des autorités – département, région, député, sénateur, agence régionale de la santé, communes. Un terrain, au centre d’Avoine, 1 700 habitants, serait parfait d’autant que le bourg a les moyens grâce à la centrale nucléaire située sur ses terres. Dans les villages alentour, ça râle : peur de « perdre le médecin » et de devenir un de ces hameaux fantômes. « Même si le numerus clausus était levé aujourd’hui, on ne reviendrait pas en arrière », dit Lorène Prod’homme, 30 ans, arrivée comme interne et dernière recrue des sept médecins. « Les jeunes veulent pratiquer à la campagne, mais vivre à la ville et surtout ne pas être seul. »Travailler quatre jours par semaineLe règlement interne oblige à ne travailler que quatre jours par semaine. A l’ouverture, en 2010, ce fut le plus dur pour M. Respaud. Ça ne lui était jamais arrivé. Au marché, il croit entendre murmurer ses patients : « Quel branleur, celui-là. » Aujourd’hui, il refuserait de partir. « On est devenus amis, plus collègues. Sinon, ça ne marcherait pas. »Fabrice Perdereau, un des trois dentistes, est sûr qu’il n’aurait pas participé à l’initiative si elle avait été obligatoire. « Il faut un état d’esprit, pas un état de fait. » Dans le Centre-Val de Loire, 58 maisons existent déjà, une loi est en préparation.Devant la maison de santé, le service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) de Chinon embarque le type à la motocyclette vers le CHU de Tours. Triple pontage. Lui proteste. Et sa femme, et le chien, et le coup de rouge ?Florence Aubenas (Indre-et-Loire, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Les élections régionales approchent, et elles s’annoncent comme une nouvelle défaite pour la majorité socialiste. Actuellement à la tête de 20 des 22 régions métropolitaines, le Parti socialiste et ses alliés radicaux ne cachent plus le fait qu’ils s’attendent à en perdre une bonne partie à l’issue du scrutin des 6 et 13 décembre.Mais au-delà de la défaite, c’est un dilemme plus complexe que doit trancher le PS : que faire face au Front National ?Lire sur Les Décodeurs :Votre région va-t-elle changer de couleur politique ?1. Trois régions en questionLes élections régionales sont un scrutin de liste à deux tours. Il suffit d’avoir obtenu plus de 10 % des voix pour être au second tour. A en croire les sondages, le FN devrait donc très souvent imposer des triangulaires. Et dans plusieurs cas, toujours en se basant sur les enquêtes d’opinion, le candidat de la gauche risque d’être en troisième position.C’est le cas en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, où le socialiste Jean-Pierre Masseret est crédité de 19 % seulement au premier tour, contre 31 % pour Philippe Richert (Les Républicains) et 30 % pour Florian Philippot (FN).Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Marine Le Pen (FN) est placée en tête au premier tour avec des scores élevés (35 % à 42 %), et le PS Pierre de Saintignon oscille entre 15 % et 19 %, loin derrière Xavier Bertrand (LR, 25 % à 26 %). La présidente du Front nationale est donnée favorite au second, avec une certaine avance, accentuée en cas de triangulaire.Enfin, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la bataille se jouera aussi avant tout entre la frontiste Marion Maréchal Le Pen (34 % à 36 % au premier tour selon les instituts de sondage), donnée au coude à coude face au candidat du parti Les Républicains, Christian Estrosi, au second tour, très loin devant le PS Christophe Castaner (27 % à 29 %).Lire aussi :Régionales 2015 : ce que disent les sondages dans votre région à un mois du premier tour2. Triangulaires et arithmétique électoraleCette configuration en triangulaire d’un second tour d’élection rend plus complexe sa lecture. Au lieu de choisir entre deux candidats issus de deux blocs, qui sont le plus souvent droite et gauche, l’électorat doit choisir entre trois. Mécaniquement, le nombre de voix à se répartir est donc moins élevé, et les écarts sont donc plus ténus.La stratégie de la droite républicaine comme du PS a oscillé depuis trente ans. Théorisée dans les années 1990, la règle dite du front républicain, qui suppose que le candidat le moins bien placé entre le PS et l’UMP se désiste afin de faire battre le FN, a longtemps prévalu, en théorie du moins.Mais l’UMP de Nicolas Sarkozy y a mis fin, en la remplaçant par la règle du « ni-ni » (ni PS, ni FN) : en cas de triangulaire, le candidat de droite se maintient même s’il est le moins bien placé. Le PS a donc lui aussi assoupli son application du front républicain.Dans la pratique, lors des départementales de mars, PS comme UMP ont eu des attitudes et des choix divers selon les cas, se désistant parfois, se maintenant dans d’autres.3. Les conséquences d’un retrait et la tentation des fusionsDerrière ce qui pourrait apparaître comme un choix moral, existe en fait une réalité : une liste qui se retire n’aura aucun élu au conseil régional. Ce qui signifie sa disparition du paysage politique local durant cinq ans. Sans parler des conséquences matérielles pour les candidats de cette liste, dont, bien souvent, des élus sortants, pour qui ce poste représente le principal revenu.D’où la tentation d’une autre pratique, celle de la fusion des listes : il s’agit cette fois de mélanger les candidats issus de deux listes présentes au second afin de n’en faire qu’une. Toute liste ayant fait plus de 10 % et présente au second tour peut ainsi fusionner avec une autre ayant fait plus de 5 %.Lire aussi :Elections régionales 2015 : comprendre les règles du voteCette solution est souvent adoptée dans le cas où des alliés (PS et écologistes, LR et centristes, par exemple) concourraient séparés au premier tour mais s’allient au second.Ces élections pourraient amener à une configuration inédite : la possibilité de fusions entre gauche et droite face au FN. C’est en tout cas une hypothèse qui agite les états-majors des partis, même si tous préfèrent ne pas trop évoquer publiquement le sujet.4. Les difficultés d’une fusion et le repoussoir « LRPS »Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, résume bien pourquoi les partis préfèrent éviter de trop aborder cette question cruciale des alliances : annonce d’un front républicain ou de fusions de listes conduirait selon lui à « mettre le FN au centre », et donc à aider encore sa campagne.Marine Le Pen l’a bien compris aussi, qui a agité cette question des fusions dimanche sur Europe 1. Une occasion pour elle de jouer sa carte du « LRPS », visant à dire que gauche et droite sont finalement proches, et que seul le FN est une réelle alternative.C’est aussi ce que craignent nombre de candidats, qui voient avant tout l’argument électoral que constitue cette idée pour le Front national. Ainsi, dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand a-t-il refusé, pour le moment, toute idée d’une fusion. Dans la pratique, une fusion de listes ne se réalise pas simplement : avec jusqu’à plus de 200 noms par liste, la négociation vire forcément au casse-tête, surtout si elle doit être menée dans l’entre-deux-tours, entre une liste dominante et une liste minoritaire. Néanmoins, la perspective de voir des régions basculer Front national pourrait pousser PS comme Républicains à revoir leurs positions.Lire aussi :Régionales : le ton monte entre la gauche et la droiteSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent «Que les prières soient faites en arabe, ça peut se comprendre, mais que les prêches soient en français, c’est important (…) Les prêches, c’est là où il y a le message qui est délivré, il faut que ce soit fait en français. »Cette phrase n’a pas été prononcée par un élu des Républicains, mais bien par Julien Dray, figure du parti socialiste, invité de RTL lundi 23 novembre. Il n’est pas le seul : la demande a aussi été formulée par le parti des radicaux de gauche.Cette idée, pourtant, n’était jusqu’à présent pas vraiment portée par la gauche : elle était surtout réclamée par Marine Le Pen, même si plusieurs figures à droite évoquent des propositions proches.Pourquoi c’est de l’amnésie ?La question avait déjà été tranchée : en 2011, Jean-François Copé, qui présidait alors l’UMP, avait fait des propositions similaires, en réclamant des prêches en français dans les mosquées : « On peut peut-être postuler que ces prêches devraient y être exclusivement en français. Voilà une piste », expliquait-il à France-Soir. Thierry Mariani, alors ministre des transports, estimait lui aussi que « le français [devait] être la langue des mosquées ». Claude Guéant, alors ministre de l’intérieur, avait fini par trancher la question, en expliquant qu’il était impossible d’obliger les prêches en français dans les mosquées, dans un entretien au Monde : « Il est constitutionnellement impossible d’interdire le prône en arabe. On n’interdit pas les messes en portugais ou l’hébreu dans les synagogues. Peu de gens parlent arabe dans les mosquées. »La France, république laïque, estime que la religion ressort du domaine privé. L’Etat n’a donc aucunement le droit de décréter ou d’interdire une langue donnée pour un culte donné, qu’il s’agisse de l’arabe pour l’islam, du latin à la messe catholique ou du tibétain dans un culte bouddhiste. Sauf à revenir sur la loi de 1905 séparant les églises et l’Etat, il semble difficile d’imposer une langue pour un prêche.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié « Plus que des discours, nous voulons des actes. » Alors que le gouvernement a coupé l’herbe sous le pied de la droite en reprenant plusieurs de ses propositions en matière de lutte contre le terrorisme, la droite se veut vigilante. Les Républicains (LR) ont annoncé lundi 23 novembre, lors d’un point presse au siège parisien du parti, la création d’un « observatoire » visant à contrôler l’application des mesures annoncées par le gouvernement – renforcement d’effectifs dans la police, la gendarmerie, les douanes et la justice, extension de la déchéance de la nationalité aux binationaux nés Français en cas de condamnation pour actes de terrorisme, mise en place d’un visa « de retour » pour les Français revenant de Syrie, prolongation de trois mois de l’état d’urgence…Lire aussi :Elections régionales 2015 : la sécurité écrase la campagne« L’objectif de cette mission, c’est de dire : pas seulement des paroles, les Français veulent des actes », a résumé Roger Karoutchi, en annonçant que des parlementaires allaient « vérifier et contrôler l’application de tout ce qui a été annoncé ». « Cette mission travaillera au Parlement, avec la capacité d’interpeller le gouvernement par des questions écrites et par des questions d’actualité », a précisé le sénateur des Hauts-de-Seine.Présidé par Eric Woerth, cet observatoire est composé de neuf personnalités du mouvement, dont les députés Eric Ciotti, Guillaume Larrivé, Georges Fenech, Olivier Marleix et Alain Joyandet, du sénateur Roger Karoutchi, ou de la députée européenne Rachida Dati. Ce collectif, qui se réunira régulièrement pour faire le point sur l’action du gouvernement, « fera régulièrement des communiqués pour dire ce qui a été fait, ce qui n’a pas été fait ou ce qui pourrait être mieux fait », a indiqué M. Karoutchi.« Trop de temps a été perdu »« Nous serons très attentifs à ce que tout ce qui a été annoncé soit mis en œuvre », a renchéri Eric Ciotti. « Nous attendons du gouvernement des actes concrets car trop de temps a été perdu », a-t-il ajouté, en exigeant notamment « des recrutements immédiats » pour les forces de l’ordre.« Notre seule préoccupation, c’est l’efficacité opérationnelle au service de la sécurité des Français », a expliqué Guillaume Larrivé, en souhaitant que « les réserves de la police et de la gendarmerie soient activées dès maintenant ». Une demande formulée par Nicolas Sarkozy. « Je propose une solution immédiatement opérationnelle : faire appel à la réserve de la gendarmerie et de la police. Cela représentera immédiatement plusieurs milliers d’effectifs supplémentaires aguerris et formés », a-t-il déclaré dans un entretien au Monde publié le 18 novembre.Le député Georges Fenech, en charge des questions de justice au sein de LR, a prévenu de son côté qu’il se montrera « particulièrement vigilant » sur les mesures prises en matière de politique pénale. Soulignant que la lutte contre le terrorisme passe par des mesures au niveau européen, la députée européenne Rachida Dati a, elle, plaidé pour la mise en place d’« un PNR [fichier européen des données de passagers aériens] intra-européen pour resserrer les mailles du filet ». Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme « Internet est un enjeu clé de la guerre contre le terrorisme », a déclaré Anne Hidalgo, lundi 23 novembre au Conseil de Paris. Devant les élus parisiens, la maire de Paris s’est engagée à réunir les spécialistes français et internationaux du numérique pour « inventer des solutions nouvelles face aux menaces terroristes. Il s’agit de permettre à tous ceux qui innovent de (…) contribuer à notre protection », a-t-elle expliqué.Lire aussi :La droite accuse Hidalgo « d’angélisme » en matière de sécuritéPour initier ce rassemblement qui devrait avoir lieu en janvier, Mme Hidalgo s’est inspirée d’une note interne de son adjoint chargé du Grand Paris et du développement économique, Jean-Louis Missika, que Le Monde s’est procurée.Il faut que « les développeurs, les créateurs, la société civile apportent à la police et aux services de l’Etat des idées de solutions de prévention, d’alerte et de gestion des crises », écrit M. Missika dans la note datée du 19 novembre.La nuit des attentats du 13 novembre, explique-t-il au Monde, « le standard de la police a été très vite saturé car toute personne qui recevait un SMS d’un proche présent au Bataclan appelait le 17 ». « Il faudait imaginer en cas de crise des systèmes numériques qui permettent aux habitants de diffuser des alertes aux forces de police par le texte plutôt que par la voix », suggère-t-il. Organiser un « hackathon »De même, écrit-il dans sa note, « la recherche de l’identité des blessés dans les hôpitaux s’est révélée extrêmement complexe ». Dans le même temps, « les smartphones et les outils numériques ont prouvé leur efficacité pour retrouver des proches. Ainsi le hastag #RechercheParis sur twitter a été très efficace pour retrouver des personnes disparues », ajoute-t-il.Dans sa note, M. Missika propose d’organiser un « hackathon ». Autrement dit, un concours sur deux jours qui permettrait à des équipes de développeurs de mettre au point des applications primées par un jury. Y participeraient des start-up mais aussi des opérateurs de téléphonie français tel que « Orange, SFR, Free », indique-t-il, ainsi que des équipes américaines en pointe sur les réseaux sociaux, dans ces domaines.Ce rassemblement permettrait aussi bien « d’accompagner l’Etat et la police dans leur démarche de transformation numérique » que de répondre à l’envie des jeunes Parisiens qui maîtrisent les nouvelles technologies de s’impliquer dans la lutte contre le terrorisme, expose-t-il.Cette opération qu’il a baptisée « nec mergitur » n’engendrerait pas de dépenses pour la Ville, prend soin de préciser l’élu chargé aussi de l’attractivité de Paris.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof, Nicolas Chapuis et Matthieu Goar Eclairées crûment dans la pénombre, les tentures bleu-blanc-rouge donnent à l’Agora d’Aubagne (Bouches-du-Rhône) une ambiance de chapelle ardente. Ce samedi 21 novembre, Christian Estrosi, candidat Les Républicains (LR) aux régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, tient son troisième meeting depuis les attentats du vendredi 13. Jusqu’au public clairsemé, tout rappelle le choc national vécu une semaine plus tôt. Et les propos reflètent l’aspect sécuritaire qu’a pris la campagne des élections régionales.Suivez la situation en direct sur notre siteLa veille, à Marseille, il a présenté le nouveau cœur de son programme : un « bouclier de sécurité » de 250 millions d’euros sur six ans qui « permettront d’armer les polices municipales, d’aider à l’installation de caméras de vidéoprotection… » « Le futur président de la région devra prendre toute sa part dans la protection des Français », assume le maire de Nice, qui se persuade que « la droite républicaine est depuis toujours celle qui inspire le plus de confiance en matière de sécurité ». Plus tôt dans la soirée, le candidat avait fait son entrée sur son nouveau clip de campagne. Dans cet enchaînement d’extraits de BFM-TV ou d’I-Télé, on voit le candidat prévenir la France de la présence d’une cinquième colonne islamiste, encaisser les sarcasmes de ses adversaires sur son idée d’installer des portails de sécurité dans chaque gare ou refuser de marier un Niçois « en voie de radicalisation ». « On m’a dit “vous faites de la surenchère”… J’aurais tellement voulu ne pas avoir raison », conclut-il.Lire aussi :Régionales : la campagne reprend sur la pointe des piedsEn ce week-end de reprise de la campagne, le candidat LR en PACA n’a pas été le seul à développer les thèmes sécuritaires. Lors d’un point presse, samedi, à Lyon, Laurent Wauquiez, candidat LR en Auvergne-Rhône-Alpes, a proposé de consacrer annuellement 45 millions d’euros du budget de la région à la protection des lycées, des gares ou encore des sites industriels classés Seveso. Lors d’un meeting à Drancy (Seine-Saint-Denis), le même jour, Valérie Pécresse a fait directement référence à l’un des terroristes du 13 novembre, Abdelhamid Abaaoud, filmé en train de frauder dans le métro parisien. « La sécurité passe par un changement de modèle : dès qu’on commence à franchir les portillons dans le métro, à taguer, ça veut dire qu’on peut tout se permettre », a déclaré la candidate LR en Ile-de-France citée par Libération.Contre-offensive sécuritairePour convaincre une opinion marquée par les attentats, la droite a décidé de donner un tour de vis sécuritaire à sa campagne. Face à un exécutif à la manœuvre, Nicolas Sarkozy a lancé la contre-offensive trois jours après les attentats. Mardi 17 novembre, il a mis en place un observatoire de suivi des mesures annoncées par le gouvernement pour la sécurité des Français. Cette instance, présidée par Eric Woerth, devait être présentée, lundi 23 novembre. Les responsables LR veulent mettre l’Etat sous surveillance. « Il y a des trous immenses dans la raquette, uniquement pour des raisons administratives. Avant de créer des nouvelles lois, faisons appliquer les lois qui existent », a estimé, dimanche 22 novembre, Thierry Solère, tête de liste départementale dans les Hauts-de-Seine, sur l’antenne de Sud radio.A moins de deux semaines du premier tour des régionales, dimanche 6 décembre, l’objectif de la droite est double : ne pas se retrouver confinée à un rôle de spectateur face à l’exécutif en action, mais aussi se montrer plus protecteur que le FN. Les dirigeants LR craignent que l’extrême droite capte la peur et la colère. Les premiers sondages semblent confirmer cette appréhension. Selon une enquête Ipsos pour France Télévisions et Radio France publiée dimanche 22 novembre, Marion Maréchal-Le Pen obtiendrait en PACA 40 % des voix dès le premier tour, trois points de mieux que lors du sondage précédent.Lire aussi :La France d’après, un pays plongé dans la peurPour lutter contre ce danger électoral, les dirigeants de la droite dénoncent un FN ferme dans les mots mais irresponsable dans les faits. Au cours de son entretien au Monde daté du 19 novembre, M. Sarkozy a rappelé que les élus de Marine Le Pen avaient refusé de voter le PNR (« Passenger Name Record ») au Parlement européen. « Le FN est un parti laxiste, dénonce Gérald Darmanin, maire (LR) de Tourcoing, député du Nord et directeur de campagne de Xavier Bertrand, opposé à Marine Le Pen en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Dans mon conseil municipal, les élus frontistes sont les seuls à voter contre les heures supplémentaires aux policiers municipaux. Le FN reste un mouvement d’extrême droite qui a peur de la surveillance de l’Etat. »Le PS mise sur « le pacte de sécurité du président »De l’autre côté de l’échiquier politique, le Parti socialiste ne veut pas laisser la question de la protection à la droite. Dans une lettre écrite aux candidats, Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du parti, appelle à défendre « un triptyque commun » : « La guerre totale contre Daech, la sécurité maximale pour les Français et la concorde nationale. » Localement, les candidats vont défendre le rôle de la région dans le maintien de l’ordre.Lire aussi :La droite accuse Hidalgo « d’angélisme » en matière de sécuritéLes socialistes misent sur le fait que le discours de François Hollande et sa gestion après les attaques de Paris ont été globalement appréciés. « Il n’y a aucun angélisme de notre part, la région va contribuer au pacte de sécurité du président de la République », explique Jean-Jack Queyranne, président socialiste sortant de Rhône-Alpes. Pas question cependant de ne rester que sur cette thématique. Pour le candidat PS, qui dénonce une « surenchère sécuritaire » de son adversaire Laurent Wauquiez, les électeurs ont aussi envie d’entendre parler d’autres sujets : « Après ce qu’il s’est passé, il manque dans le discours de la droite un mot majeur, celui d’éducation. » Il reste moins de deux semaines pour faire émerger d’autres sujets de campagne…Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterGilles RofJournaliste au Monde Philippe Bernard (Londres, correspondant) Le premier ministre britannique, David Cameron, a apporté, lundi 23 novembre lors d’une visite à Paris, un soutien explicite à la France dans sa politique de frappes contre l’Etat islamique en Syrie et affiché sa volonté de voir le Royaume-Uni faire de même. « Je soutiens fermement l’action entreprise par le président Hollande pour frapper l’Etat islamique en Syrie », a déclaré M. Cameron lors d’une déclaration avec François Hollande à l’Elysée. Il a ajouté avoir la « ferme conviction que la Grande-Bretagne doit en faire de même » et précisé qu’il interviendrait devant son Parlement cette semaine pour présenter « notre stratégie d’ensemble ».Suivez la situation en direct sur notre siteSi David Cameron et François Hollande n’ont guère d’atomes crochus, l’« entente cordiale » est donc de rigueur depuis les attentats de Paris qui ont profondément ému les Britanniques et déclenché un étonnant déferlement de francophilie. Le premier ministre britannique est allé avec le président français se recueillir devant le Bataclan, lundi. L’entretien qui a suivi à l’Elysée marque une étape importante dans la stratégie de François Hollande de coordonner la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI) et dans la volonté de David Cameron de convaincre l’opinion et les députés britanniques de la nécessité d’étendre à la Syrie des frappes contre l’EI jusqu’à présent limitées à l’Irak.Échaudé par la cinglante rebuffade du Parlement en août 2013, le premier ministre répétait qu’il ne solliciterait un nouveau vote à Westminster que s’il avait la certitude d’obtenir une majorité. Début novembre, l’avis négatif de la commission des affaires étrangères des Communes s’ajoutant à l’élection du pacifiste Jeremy Corbyn à la tête du Labour avait semblé sceller le renoncement de M. Cameron.Frappes avant Noël ?Les attentats parisiens du 13 novembre ont diamétralement changé la donne. Le premier ministre fait assaut de solidarité avec la France et pousse les feux pour que les Tornado de la Royal Air Force participent avant Noël aux frappes contre l’EI en Syrie. Le Royaume-Uni doit se comporter « comme Churchill, et non comme Chamberlain », tel est le message que M. Cameron entend désormais faire passer. « Nous ne pouvons laisser à d’autres la charge et les risques de protéger notre pays », écrit-il, lundi, dans le Telegraph. Dès jeudi 26 novembre, il s’adressera aux Communes en réplique à la commission des affaires étrangères. M. Cameron mettra en avant à la fois la précision des armes britanniques et la nécessité pour Londres de se tenir aux côtés de Paris et de Washington pour être pris au sérieux. « La Grande-Bretagne n’a jamais été un pays qui reste sur la touche », a appuyé George Osborne, dimanche à la BBC. Le numéro deux du gouvernement a mis en garde les députés : un vote négatif serait « un coup de publicité » pour l’EI et adresserait « un terrible message sur le rôle de la Grande-Bretagne dans le monde ».Vendredi 20 novembre, une semaine après les attentats, David Cameron avait été prompt à se féliciter du vote de l’ONU, à l’initiative de la France, en faveur d’une résolution autorisant « toutes les mesures nécessaires » pour lutter contre l’EI. Ce vote, auquel s’est jointe la Russie, « montre incontestablement l’ampleur du soutien international pour faire davantage en Syrie », avait-il commenté.M. Cameron, outre la volonté de « tenir son rang » et de répondre à l’angoisse générée dans la population par la tuerie parisienne, devait annoncer lundi l’augmentation des dépenses militaires de 12 milliards de livres (16,5 milliards d’euros). Le Royaume-Uni sera « la seule grande puissance à dépenser 2 % de son PIB pour la défense », se targue-t-il dans le Telegraph. L’annonce de l’envoi par la France du porte-avions Charles-de-Gaulle a souligné le fait que le Royaume-Uni ne possède plus, pour le moment, un tel vaisseau. Les événements parisiens nourrissent aussi une polémique sur la réduction des effectifs de police induite par la politique d’austérité.Diviser l’oppositionMais l’affaire syrienne est aussi une occasion pour M. Cameron de diviser l’opposition et d’ébranler un peu plus son leader, Jeremy Corbyn, qu’il compare à Chamberlain, le premier ministre qui a plié devant Hitler. Une vingtaine de députés conservateurs sont réputés hostiles à des frappes en Syrie et le premier ministre a besoin du renfort d’au moins autant d’élus travaillistes. Or, au sein de ces derniers, la rébellion fait rage contre les positions de Jeremy Corbyn, au point que le vote sur la Syrie menace son autorité.Longtemps président de la plate-forme Stop the War, M. Corbyn a mis en garde samedi contre une « intervention extérieure » en Syrie. « L’expérience de l’Afghanistan, de l’Irak et de la Libye a convaincu beaucoup de nos concitoyens que l’enthousiasme de l’élite pour des interventions militaires sans fin n’a fait que multiplier les menaces contre nous, tout en semant la mort et la déstabilisation », a-t-il déclaré, faisant allusion au traumatisme causé par les mensonges de Tony Blair pour justifier l’intervention en Irak en 2003.Lire aussi :Qui est Jeremy Corbyn, nouveau leader de la gauche britannique ?Les maladresses de M. Corbyn, qui a critiqué le poids médiatique accordé aux attentats de Paris par rapport à ceux de Beyrouth et tergiversé sur l’armement des policiers, ont semé le trouble dans son propre entourage. Lui qui a voté 500 fois contre les positions de son parti depuis 1997 répète que la discipline du parti doit jouer lors du vote sur la Syrie. Dimanche, sous la pression des députés partisans d’une intervention, son plus fidèle allié, John McDonnell, a tourné casaque et s’est prononcé pour la liberté de vote. Ce repositionnement ne peut qu’encourager David Cameron à solliciter un vote avant la suspension de la session parlementaire, le 17 décembre. Dans les heures suivantes, les Tornado pourraient décoller vers la Syrie.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.11.2015 à 12h48 • Mis à jour le22.11.2015 à 17h51 « Une destruction de Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique, EI] passe obligatoirement à un moment donné par une présence au sol. Ça ne veut pas forcément dire une présence française au sol », a affirmé le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian.Interrogé dans « Le Grand Rendez-Vous » Europe1-i-Télé-Le Monde sur la possibilité d’envoyer des forces spéciales françaises, le ministre a répondu que la France « n’a [vait] pas envisagé cette hypothèse ».« Aujourd’hui, parce qu’il y a eu des frappes de la coalition et une attaque au sol des Kurdes, Sinjar est redevenue libre. Ça montre qu’il faut du temps, des frappes, et des forces au sol. »Le « Charles-de-Gaulle » opérationnel dès lundiLe porte-avions français Charles-de-Gaulle, déployé en Méditerranée orientale, pourra engager dès lundi ses chasseurs contre l’EI en Syrie, a précisé M. Le Drian.« Il sera en mesure, avec les avions de chasse qui sont à bord, complétés par les avions de chasse qui sont à proximité et qui ont déjà frappé sur le territoire de l’Etat islamique, d’agir à partir de demain. »Pour rappel : l’armée française va disposer dans la région des 26 chasseurs embarqués sur le porte-avions – 18 Rafale et 8 Super-Etendard – en plus des 12 appareils stationnés aux Emirats arabes unis (six Rafale) et en Jordanie (six Mirage 2000).Parmi les cibles, il faut frapper « Mossoul [en Irak] où se trouvent les lieux de décision politique [de l’EI] et Rakka [en Syrie] où se trouvent les centres de formation des “foreign fighters”, c’est-à-dire les combattants destinés à agir à l’extérieur », a souligné M. Le Drian.« Il faut frapper ces deux villes, comme il faut frapper (…) les capacités de ressources qu’a l’Etat islamique, c’est-à-dire les lieux de pétrole, les champs pétrolifères. »La France a multiplié les bombardements en Syrie depuis une semaine, visant des djihadistes francophones et 6 centres de commandement ou camps d’entraînement. Si l’armée ne coordonne pas encore ses frappes et l’identification de ses cibles avec les forces russes, qui défendent le régime de Bachar Al-Assad, elle estime avoir « le même ennemi, Daech », selon le chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers, dans un entretien au Journal du dimanche. La Russie a jusqu’ici limité ses opérations contre l’EI, et frappé en priorité des groupes rebelles jugés plus menaçants pour le régime.En cas d’élection aux régionales, Le Drian restera ministre « autant que nécessaire »Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, qui est candidat à la présidence de la région Bretagne, a déclaré dimanche 22 novembre qu’il resterait au gouvernement « tant que le président de la République jugera que c’est nécessaire », y compris, donc, s’il est élu.En octobre, Jean-Yves Le Drian avait assuré que la règle du non-cumul s’appliquerait à lui mais, a-t-il plaidé dimanche, les attentats du 13 novembre ont créé une « situation exceptionnelle ». « Si je suis élu (…) président de la région Bretagne, avec mon équipe pendant cette période de transition, cette période intérimaire, on gérera avec les compétences de mes vice-présidents », a déclaré le ministre.M. Le Drian, qui a annoncé qu’il ne ferait pas campagne avant les élections des 6 et 13 décembre, se dit à la fois « candidat » aux régionales et « totalement concentré sur la mission que [m’ont] confiée le président de la République et le premier ministre, sur la défense de notre pays ». Ce scénario a été vivement dénoncé par ses adversaires aux régionales.Quant aux 27 autres Etats-membres de l’UE, ils ont promis d’apporter différents types d’aide à la France, après l’invocation de l’article 42-7 des traités européens, prévoyant une clause de solidarité en cas d’agression. Enfin, le ministre est revenu sur la possibilité d’une attaque chimique ou bactériologique, évoquée par Manuel Valls, précisant qu’elle faisait « partie des risques » que court la France mais que « toutes les précautions [étaient] prises » pour l’éviter.Lire aussi :Le risque d’attaques chimiques, « réel mais très faible » 20.11.2015 à 19h58 • Mis à jour le20.11.2015 à 19h59 | Olivier Faye Jean-Marie Le Pen affiche une vigueur étonnante pour un homme de 87 ans, mais l’âge charrie son lot d’obsessions et de tracasseries. De retour de son voyage annuel en République dominicaine – « Jany connaît chaque galet de la plage », raille-t-on au Front national – le député européen avait convié la presse, vendredi 20 novembre, pour lui parler, une semaine après les attentats de Paris, de ses démêlés judiciaires.Le fisc a porté plainte contre lui en septembre pour fraude fiscale aggravée à la suite des révélations de Mediapart sur l’existence d’un supposé compte caché en Suisse dont il aurait été le bénéficiaire. Les policiers ont perquisitionné à deux reprises les bureaux et le domicile du patriarche, et attaqué à la meuleuse les épaisses portes de ses coffres, ce dont s’offusque l’intéressé. « Je dénonce ces méthodes dignes d’un Etat policier », dit-il. Déjà que son domicile de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) a brûlé en début d’année, qu’il a été exclu en août du parti qu’il a contribué à fonder et que les problèmes de santé s’accumulent… « Le pouvoir hollandiste essaie de créer un scandale pour détourner l’attention de son piteux échec », assure le plus sérieusement du monde M. Le Pen.Seule une poignée de journalistes est venue écouter l’ancien président du FN, dont le patron de l’hebdomadaire antisémite Rivarol, Jérôme Bourbon. Aucune caméra de télévision n’a fait le déplacement. « Je suis tricard des télés, ce sont des choses qui arrivent, cela laisse de la place », veut-il se convaincre. Le rez-de-chaussée du manoir de Montretout, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), a été reconverti en salle de presse, la représentation française de l’Union européenne, à Paris, n’accueillant plus ce type d’événement pour des raisons de sécurité. Des chaises de jardin sont installées dans le salon, le chat de Marion Maréchal-Le Pen se faufile dans l’assistance, les chiens de Jean-Marie Le Pen, Sergent et Major, eux, sont priés de rester dehors.Le « Vieux » a placé derrière lui un agrandissement de la photo d’un de ses coffres éventré et la reproduction d’une de ses vieilles affiches de campagne, qui le montre bâillonné. Les fidèles, pour certains revenus récemment à ses côtés, comme Lorrain de Saint Affrique, ont pris place au fond de la salle.Jean-Marie Le Pen en vient aux attentats du 13 novembre. Il a préparé quelques formules pour tenter de frapper les esprits : « L’immigration massive a pris un tour tsunamique » ; il faut « rétablir la peine de mort, avec décapitation pour les terroristes, comme le fait Daech » ; les terroristes « puisent [leurs troupes] dans un réservoir d’oisifs, ou de chômeurs si vous voulez »…Jérôme Bourbon le ramène à des considérations plus personnelles. « Président, voterez-vous pour Wallerand de Saint-Just aux élections régionales en Ile-de-France, lui qui a voté pour votre exclusion du Front national ? Vous n’êtes pas obligé de me répondre. » Jean-Marie Le Pen ne se fait pas prier. « Je réserve ma réponse, mais je prendrai ma décision et elle n’est pas forcément favorable », sourit-il, critiquant « les sicaires de la mafia hétérophobe » qui seraient responsables de son exclusion. S’ensuit un appel à « l’unité » du Front national – un de plus – lancé à l’endroit de Marine Le Pen.Un échange houleux avec un journaliste d’une « agence panafricaine », membre de l’association « Marrons unis dignes et courageux », conclut la conférence de presse. Les propos de Jean-Marie Le Pen sur « Monseigneur Ebola », capable selon lui de « régler » la question de l’immigration, sont remis sur la table. « Vous n’êtes pas là pour faire un discours subversif, lance le patriarche. Vous avez appris la tchatche, de ce côté-là vous êtes bien assimilé. » Et c’est un expert qui le dit.Olivier Faye 20.11.2015 à 18h19 • Mis à jour le23.11.2015 à 14h31 Les attentats perpétrés vendredi 13 novembre à Paris et à Saint-Denis ont plongé notre pays dans un effroi sans mesure et une tristesse immense. Notre douleur est d’autant plus grande que c’est la jeunesse qui a été visée et frappée par cette violence.Le travail comme valeur positiveNous avions prévu de longue date de faire de ce 23 novembre une journée de débats et de réflexions sur les leviers les plus à même d’offrir aux jeunes un meilleur sort sur le marché du travail. Il nous a semblé qu’il fallait revenir à l’essentiel, c’est-à-dire au statut du travail dans notre société. C’est la raison pour laquelle les dernières Rencontres économiques d’Aix-en-Provence ont été consacrées au travail pensé comme valeur positive, afin d’apporter des solutions concrètes aux 5 millions de personnes qui sont dans une forme ou une autre de chômage.C’est aussi l’ambition des rapports de l’Institut Montaigne, de Terra Nova, de la Fondation Jean-Jaurès et de Jean-Denis Combrexelle ou encore de l’ouvrage de Robert Badinter et d’Antoine Lyon-Caen, qui ont chacun apporté des propositions pour changer notre façon d’aborder le marché du travail. D’autres encore, tels que les Economistes atterrés, ont aussi réfléchi à la question sous des angles différents. En bref, la thématique est devenue le sujet central du débat politique et économique de notre pays.Même si les propositions diffèrent profondément dans chacune de ces prises de parole, le constat repose sur les trois piliers suivants : l’inadéquation de notre code du travail avec les réalités des entreprises et des salariés ; une politique de l’emploi à l’efficacité contestée comme en témoigne le taux de chômage élevé en France, en particulier chez les jeunes ; et un système de formation initiale et continue en décalage avec les besoins du XXIe siècle. Ce sont les maux dénoncés et à traiter de toute urgence. Lentement, trop lentement, nos dirigeants prennent conscience de l’ampleur des transformations à mener. Nous sommes convaincus qu’il faut rompre avec toute forme de conformisme sur ce point.2 millions de jeunes sans diplôme ni emploiNous avons choisi le thème le plus emblématique, celui de la jeunesse. En effet, plus de 800 000 demandeurs d’emploi, toutes catégories confondues, ont moins de 25 ans : un record ! Près de 2 millions de jeunes sont sans diplôme et sans emploi. La question de leur insertion sur le marché du travail est primordiale. Pour la cohésion de la société française, nous avons plus que jamais une obligation de résultats.Résultats dans la lutte contre les inégalités scolaires et dans l’enseignement supérieur, contre le décrochage, contre les discriminations encore si marquées, contre les inégalités dans l’accès à la santé, contre le chômage de masse… Trop souvent, la République ne tient plus ses promesses élémentaires, trop souvent ses responsables sont pris en flagrant délit de déni, voire de cynisme. Comment accepter que notre école soit devenue celle de tous les pays de l’OCDE où les résultats des élèves sont le plus dépendants de l’origine sociale de leurs parents ?Il n’y a pourtant aucune fatalité. Beaucoup de nos voisins font mieux que nous. Faut-il mettre en place un contrat unique ou un contrat progressif assorti de garanties pour le logement ? La question du coût du travail se pose, mais à quel niveau la situer ? Pourquoi l’apprentissage semble-t-il délaissé ? Comment améliorer et amplifier la formation professionnelle ? Comment éliminer la discrimination à l’embauche ? Peut-on envisager l’introduction d’un « smic jeunes » ? Comment mieux prendre en compte les nouvelles formes de travail dans le système social et en termes de représentativité ?Notre génération sera jugée sur sa capacité à rompre avec la lâche accoutumance qui consiste à considérer comme normale une situation dans laquelle 20 % des élèves prennent le chemin de l’échec, parfois dès leur plus jeune âge.Laurent Bigorgne (Institut Montaigne) et Jean-Hervé Lorenzi (Le Cercle des économistes)Lire aussi :« La réforme structurelle à mener, c’est la formation »Lire aussi :Favorisons la dynamique entrepreneurialeLire aussi :Les jeunes ne sont pas une catégorie à partLire aussi :Des vérités bonnes à rappelerLire aussi :L’économie numérique impose de repenser le contrat socialLire aussi :Refonder la négociation collectiveLire aussi :Créer des emplois pour les moins qualifiésLire aussi :Moderniser et assouplir l’apprentissageLire aussi :D’abord un problème de formation initiale Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Fichage des passagers aériens, renforcement de la réglementation sur les armes à feu, contrôles renforcés aux frontières de l’Union européenne… A Bruxelles, vendredi 20 novembre, lors de la réunion extraordinaire des ministres européens de l’intérieur et de la justice, Paris a finalement obtenu de ses partenaires européens et des institutions de l’UE, ce que ceux-ci avaient refusé suite aux attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher en début d’année.« Notre pays a été entendu », s’est félicité le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, à l’issue de la réunion. « Il faut sortir des atermoiements, des promesses sans lendemain et des lenteurs, sinon l’Europe se perdra », a toutefois prévenu M. Cazeneuve. Tout l’enjeu maintenant est de savoir si les Européens iront au-delà de ces engagements publics, s’ils les mettront vraiment en application.Mise en place d’un fichier des passagers des compagnies aériennesLes Européens se sont engagés à accélérer de manière décisive la mise en place du fameux « PNR » (« Passenger name record »), c’est-à-dire la communication aux services de police et de renseignement par les compagnies aériennes de leurs données passagers, pour tous les vols qui arrivent en Europe et qui en partent.Cela fait sept à huit ans que les Etats et les parlementaires européens tergiversaient. Par manque de volonté politique pour les premiers (« Il n’y a que l’Espagne, la France, le Royaume-Uni et la Belgique, qui poussaient », déplorait cette semaine un diplomate). Par souci de préserver la protection des données privées, pour les seconds.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : l’Europe veut accélérer la mise en place d’un fichier sur les passagers aériensLe Parlement européen a fini par céder, en juillet, acceptant de valider une mouture du PNR, qui était, ces dernières semaines, en négociation avec le Conseil européen et la Commission européenne. Ces discussions devraient aboutir avant fin 2015.Mais pour l’instant, le texte ne convient pas aux autorités françaises. Ces dernières militent pour que les compagnies aériennes communiquent également les informations sur les vols intérieurs à l’Union, et pour que les données personnelles des passagers puissent être conservées un an, et non un mois comme le demande encore le Parlement européen. « Aucun citoyen européen ne comprendrait qu’on continue à faire obstacle à cette disposition », a estimé M. Cazeneuve, vendredi.Durcissement de la législation sur les armes à feuAutre demande de la France, qui a obtenu un soutien clair à Bruxelles vendredi : un durcissement de la législation européenne sur les armes à feu.La Commission, qui travaillait depuis quelques mois sur un renforcement des règles, mais ne prévoyait pas d’aboutir avant le milieu d’année prochaine, a rendu sa copie dès mercredi 18 novembre. Elle propose une modernisation de la directive « armes à feu » qui date d’il y a presque 25 ans (1991), pour tenter de juguler le marché illégal des armes de guerre. En effet, dans certains pays de l’Union, le commerce des armes n’est guère plus réglementé que celui des objets du quotidien.Paris espère notamment que ce texte va harmoniser la notion de « démilitarisation » des armes, pour éviter qu’une arme rendue inopérante en France puisse être remise en état de marche ou transformée en fusil d’assaut, en achetant quelques pièces détachées de l’autre côté de la frontière, en Belgique. Le conseil des ministres à Bruxelles a dit, vendredi, qu’il allait démarrer « immédiatement » le travail sur la proposition de la Commission.Contrôle systématisé aux frontières extérieures de l’UnionParis réclamait depuis longtemps ce contrôle systématisé aux frontières extérieures de l’Union, y compris pour les ressortissants européens entrant dans l’espace Schengen. Pour l’instant, seuls les citoyens non européens sont systématiquement contrôlés.Paris exige non seulement un contrôle de la pièce d’identité (ce qui est en général le cas), mais aussi une consultation des bases de données nationales et européennes, celles du SIS (« Système d’information Schengen ») et d’Interpol, qui comprennent – théoriquement – une notification des combattants étrangers ainsi que des mandats d’arrêts européens.Mettre en place ce contrôle systématisé nécessite toutefois un changement du « code Schengen ». Concrètement, il faut que la Commission européenne fasse une proposition législative pour changer l’article 7.2 de ce code. Bruxelles s’y est engagée d’ici la fin de cette année. Cette proposition devra ensuite être examinée, puis validée, par le Conseil et le Parlement européen. Cela risque de prendre des mois.Et là encore, au-delà de l’accord politique à 28, ce qui va compter, c’est le caractère opérationnel ou pas de cette décision. Pour que ce contrôle systématique fonctionne, il faut notamment que les postes-frontières, en Grèce, en Hongrie, en Italie, dans les pays de « première » entrée (par voiture, avion, etc.), soient équipés de terminaux pour consulter la base SIS.« Cela n’a rien d’évident, en Grèce par exemple, où il y a des milliers de postes-frontières à équiper, cela va coûter beaucoup d’argent », souligne un diplomate européen.Autre problème : tous les pays ne « renseignent » pas la base Schengen de la même manière, et en temps réel. Certains le font systématiquement (c’est ce que prétendent les Belges), d’autres beaucoup moins. Il y aurait cinq ou six pays qui ne renseignent ou n’utilisent jamais la base SIS.Lire aussi :Double menace pour l’espace SchengenCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.11.2015 à 11h18 • Mis à jour le20.11.2015 à 13h54 | Nicolas Chapuis, Olivier Faye et Matthieu Goar En cette période marquée par des attentats – parmi les pires commis sur le territoire – et par des assauts du RAID commentés en direct par les médias, les Français n’ont pas du tout la tête aux élections régionales des 6 et 13 décembre. Après une suspension de la campagne globalement respectée malgré quelques anicroches – des affiches du frontiste Wallerand de Saint-Just ont été retrouvées fraîchement placardées dès mardi matin, à Persan (Val-d’Oise) et les socialistes franciliens ont accusé la droite de distribuer des tracts dès le samedi –, certains candidats reprennent pourtant leur meeting. Là encore, l’unité nationale n’est pas respectée. Alors que le PS a décidé d’attendre lundi 23 novembre, date du début de la campagne officielle, pour retourner sur le terrain, le parti Les Républicains (LR) et le Front national ont déjà noirci leurs agendas.Le parti de Nicolas Sarkozy n’avait pas donné consigne aux candidats sur le jour de reprise. Les têtes de liste se sont simplement coordonnées entre elles pour choisir le moment le plus approprié. « Nous voulions surtout éviter que l’un d’entre eux donne l’impression de repartir avant les autres », résume Eric Schahl, directeur général adjoint du parti LR. Valérie Pécresse, Christian Estrosi ou encore Laurent Wauquiez se sont donc mis d’accord pour respecter les trois jours de deuil national qui se sont achevés mardi soir. Ensuite, chacun était libre de reprendre à son rythme.M. Estrosi a organisé une réunion publique, dès mercredi soir, à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône). Comme Valérie Pécresse,... Philippe Jacqué Un quasi-statu quo. Tel est le premier enseignement des élections professionnelles qui ont eu lieu jeudi 19 novembre à la SNCF. Les quelque 160 000 cheminots du groupe public, qui incluait pour la première fois cette année les 1 500 cadres de l’ex-Réseau ferré de France, devenu SNCF Réseau, ont été moins mobilisés qu’en mars 2014, lors du dernier scrutin. Le taux de participation s’établit à 68,65 %, contre 69,37 % l’an dernier.Lire aussi :SNCF : une élection, trois enjeuxLes résultats n’ont, semble-t-il, pas été particulièrement influencés par le récent accident de TGV. Des évolutions sont tout de même en vue. La CGT conserve son leadership mais celui-ci s’érode. La centrale de Montreuil a rassemblé 34,33 % des voix, soit un peu plus d’un point de moins qu’en 2014 (35,7 %). « Ce glissement confirme la tendance observée depuis une dizaine d’années. Il n’y a aucune accélération, ni décélération », indique-t-on à la SNCF.Lire aussi :Accident de TGV en Alsace : la SNCF met en avant un freinage « tardif »Le second syndicat reste l’UNSA, dont la progression se poursuit, avec 23,86 %, contre 22,98 % en 2014. SUD Rail reste pour sa part extrêmement stable : 16,83 % cette année pour 16,99 % l’an dernier. La CFDT est pour sa part en progression : 15,15 %, contre 14,70 % lors du dernier scrutin.Droit d’oppositionLa liste FO, qui rassemble la CFE-CGC et First, ne passe toujours pas la barre des 10 %, au-delà de laquelle la liste est considérée comme représentative. Son score s’est même un peu affaissé. Cette liste a réuni 9,16 % des votants, contre 9,4 % un an plus tôt. Enfin, la CFTC, quasi inexistante, reprend un peu du poil de la bête avec 0,68 % des suffrages, contre 0,29 % en 2014…En résumé, les syndicats les plus revendicatifs, CGT et SUD Rail, conservent leur droit d’opposition avec 51,1 % des voix. Ils pourront donc peser largement lors des négociations du nouveau cadre social, prévues d’ici l’été 2016, et du nouvel accord de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC), deux rendez-vous importants du premier semestre 2016.Le pôle réformiste (UNSA, CFDT), pour sa part, poursuit son renforcement et représente désormais 39,01 % des salariés du groupe SNCF. Ils peuvent à deux signer des accords, mais ils ne sont toujours pas majoritaires.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Florence Aubenas (Indre-et-Loire, envoyée spéciale) Le type est arrivé à motocyclette vers 9 heures à la maison de santé d’Avoine, petit bourg d’Indre-et-Loire. Il était passé trois jours plus tôt, mais s’était soudain souvenu d’autres choses à faire : sa femme handicapée, le chien à nourrir, un coup de rouge à boire. Cette fois, il explique sans manière que ça le « serre dans le buffet ».Ce matin-là, un interne commence son premier jour de stage. « Vas-y, occupe-toi de lui, je regarde », lui dit Laurent Bréchat, un médecin de la maison de santé. Pendant l’électrocardiogramme, l’interne pâlit : « Vous faites un infarctus. » Si un producteur voulait lancer une nouvelle série télévisée, une sorte d’anti-« Urgences », il devrait faire un tour à Avoine. Là, entre Tours et Chinon, 37 praticiens réinventent la médecine de campagne dans les vignes et les asperges.« Nous estimons que ça fait partie de l’aménagement du territoire » François Bonneau, président (PS) de la région Centre-Val de LoireCela fait une dizaine d’années que des maisons de santé naissent en France. « C’est la première fois que les choses bougent en médecine générale », constate ­Cécile Fournier, auteure d’une thèse sur le sujet. Le principe va plus loin qu’un cabinet collectif classique, où des libéraux partagent locaux et secrétariat, mais pas leur pratique ni leurs patients. Ce n’est pas non plus un dispensaire avec des soignants salariés, souvent régis par une politique municipale, comme dans certaines mairies communistes. Cette fois, des libéraux – médicaux et paramédicaux – se structurent autour d’un projet commun. « Une des raisons du succès est que les pouvoirs publics leur ont jusqu’à présent laissé la bride sur le cou », reprend Cécile Fournier.En région Centre, certains élus ont commencé par protester quand le conseil a décidé de subventionner l’initiative : la santé ne relève pas de leurs attributions. « Peut-on rester bras croisés quand le désert médical gagne des pans entiers ? », demande François Bonneau, le président socialiste. « Nous estimons que ça fait partie de l’aménagement du territoire, de la même manière que nous participons au financement des lycées. » Cette extension volontaire des compétences de la région révèle aussi le changement de rôle de l’institution tout entière : comme si, dans la grande misère des finances publiques, elle devenait le dernier guichet où frapper.Construire une chaîne de santéChacune des 400 maisons de santé en France pourrait conter son aventure singulière. Celle d’Avoine commence par un événement terrible et banal chez Alain Giacomino, généraliste à Savigny-en-Véron. Un divorce. Or son cabinet est installé dans sa maison, comme souvent. « Faisons-en une chance, fabriquons notre propre outil », propose Laurent Bréchat, son associé depuis quinze ans.Tous deux se mettent à faire le tour des praticiens du coin pour présenter leur projet. Il ne s’agit plus seulement de soigner, mais de construire une chaîne de santé à la fois avec la formation – en accueillant internes et externes en stage –, la santé publique – des recherches cliniques sur les maladies chroniques –, tout en assurant la continuité des soins, principale demande des pouvoirs publics. Dans des consultations déjà surchargées, la plupart des généralistes ont en effet du mal à recevoir les patients débarquant en catastrophe. Du coup, beaucoup ont pris l’habitude de filer directement aux urgences, qui explosent. Cette fois, toute personne qui se présente aura la garantie d’être reçue, grâce à un système de permanence et de mutualisation des dossiers.« Les jeunes veulent pratiquer à la campagne, mais vivre à la ville et surtout ne pas être seul » Lorène Prod’homme, médecinSur les cinq médecins alentour, l’un refuse. Un autre fait vaguement la gueule. Lui, c’est Raymond Respaud. La soixantaine, il est considéré comme un saint par ses patients, un ours par les autres. M. Respaud s’est installé dans les années 1970, au temps où l’absence de numerus clausus et la concurrence sauvage entre médecins organisaient de fait la carte médicale. « Pour bouffer, il fallait s’installer dans les villages », dit-il. Les accouchements dans la neige, les piqûres au cul du tracteur, sept jours sur sept. Seul, toujours. « Avoir quelqu’un sur le dos ? Non merci. Je suis médecin libéral, je pourrais presque dire libertaire. » La maison de santé lui paraît d’abord « un truc de plus pour nous fliquer ». Mais, entre-temps, le numerus clausus a été instauré sans anticiper le creux démographique. M. Respaud réalise que personne ne reprendra son cabinet. De plus en plus souvent, la hantise le tenaille de passer à côté de « quelque chose », un soir d’épuisement. Il se rallie.Pendant six ans, le groupe de médecins va faire le tour des autorités – département, région, député, sénateur, agence régionale de la santé, communes. Un terrain, au centre d’Avoine, 1 700 habitants, serait parfait d’autant que le bourg a les moyens grâce à la centrale nucléaire située sur ses terres. Dans les villages alentour, ça râle : peur de « perdre le médecin » et de devenir un de ces hameaux fantômes. « Même si le numerus clausus était levé aujourd’hui, on ne reviendrait pas en arrière », dit Lorène Prod’homme, 30 ans, arrivée comme interne et dernière recrue des sept médecins. « Les jeunes veulent pratiquer à la campagne, mais vivre à la ville et surtout ne pas être seul. »Travailler quatre jours par semaineLe règlement interne oblige à ne travailler que quatre jours par semaine. A l’ouverture, en 2010, ce fut le plus dur pour M. Respaud. Ça ne lui était jamais arrivé. Au marché, il croit entendre murmurer ses patients : « Quel branleur, celui-là. » Aujourd’hui, il refuserait de partir. « On est devenus amis, plus collègues. Sinon, ça ne marcherait pas. »Fabrice Perdereau, un des trois dentistes, est sûr qu’il n’aurait pas participé à l’initiative si elle avait été obligatoire. « Il faut un état d’esprit, pas un état de fait. » Dans le Centre-Val de Loire, 58 maisons existent déjà, une loi est en préparation.Devant la maison de santé, le service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) de Chinon embarque le type à la motocyclette vers le CHU de Tours. Triple pontage. Lui proteste. Et sa femme, et le chien, et le coup de rouge ?Florence Aubenas (Indre-et-Loire, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Les élections régionales approchent, et elles s’annoncent comme une nouvelle défaite pour la majorité socialiste. Actuellement à la tête de 20 des 22 régions métropolitaines, le Parti socialiste et ses alliés radicaux ne cachent plus le fait qu’ils s’attendent à en perdre une bonne partie à l’issue du scrutin des 6 et 13 décembre.Mais au-delà de la défaite, c’est un dilemme plus complexe que doit trancher le PS : que faire face au Front National ?Lire sur Les Décodeurs :Votre région va-t-elle changer de couleur politique ?1. Trois régions en questionLes élections régionales sont un scrutin de liste à deux tours. Il suffit d’avoir obtenu plus de 10 % des voix pour être au second tour. A en croire les sondages, le FN devrait donc très souvent imposer des triangulaires. Et dans plusieurs cas, toujours en se basant sur les enquêtes d’opinion, le candidat de la gauche risque d’être en troisième position.C’est le cas en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, où le socialiste Jean-Pierre Masseret est crédité de 19 % seulement au premier tour, contre 31 % pour Philippe Richert (Les Républicains) et 30 % pour Florian Philippot (FN).Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Marine Le Pen (FN) est placée en tête au premier tour avec des scores élevés (35 % à 42 %), et le PS Pierre de Saintignon oscille entre 15 % et 19 %, loin derrière Xavier Bertrand (LR, 25 % à 26 %). La présidente du Front nationale est donnée favorite au second, avec une certaine avance, accentuée en cas de triangulaire.Enfin, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la bataille se jouera aussi avant tout entre la frontiste Marion Maréchal Le Pen (34 % à 36 % au premier tour selon les instituts de sondage), donnée au coude à coude face au candidat du parti Les Républicains, Christian Estrosi, au second tour, très loin devant le PS Christophe Castaner (27 % à 29 %).Lire aussi :Régionales 2015 : ce que disent les sondages dans votre région à un mois du premier tour2. Triangulaires et arithmétique électoraleCette configuration en triangulaire d’un second tour d’élection rend plus complexe sa lecture. Au lieu de choisir entre deux candidats issus de deux blocs, qui sont le plus souvent droite et gauche, l’électorat doit choisir entre trois. Mécaniquement, le nombre de voix à se répartir est donc moins élevé, et les écarts sont donc plus ténus.La stratégie de la droite républicaine comme du PS a oscillé depuis trente ans. Théorisée dans les années 1990, la règle dite du front républicain, qui suppose que le candidat le moins bien placé entre le PS et l’UMP se désiste afin de faire battre le FN, a longtemps prévalu, en théorie du moins.Mais l’UMP de Nicolas Sarkozy y a mis fin, en la remplaçant par la règle du « ni-ni » (ni PS, ni FN) : en cas de triangulaire, le candidat de droite se maintient même s’il est le moins bien placé. Le PS a donc lui aussi assoupli son application du front républicain.Dans la pratique, lors des départementales de mars, PS comme UMP ont eu des attitudes et des choix divers selon les cas, se désistant parfois, se maintenant dans d’autres.3. Les conséquences d’un retrait et la tentation des fusionsDerrière ce qui pourrait apparaître comme un choix moral, existe en fait une réalité : une liste qui se retire n’aura aucun élu au conseil régional. Ce qui signifie sa disparition du paysage politique local durant cinq ans. Sans parler des conséquences matérielles pour les candidats de cette liste, dont, bien souvent, des élus sortants, pour qui ce poste représente le principal revenu.D’où la tentation d’une autre pratique, celle de la fusion des listes : il s’agit cette fois de mélanger les candidats issus de deux listes présentes au second afin de n’en faire qu’une. Toute liste ayant fait plus de 10 % et présente au second tour peut ainsi fusionner avec une autre ayant fait plus de 5 %.Lire aussi :Elections régionales 2015 : comprendre les règles du voteCette solution est souvent adoptée dans le cas où des alliés (PS et écologistes, LR et centristes, par exemple) concourraient séparés au premier tour mais s’allient au second.Ces élections pourraient amener à une configuration inédite : la possibilité de fusions entre gauche et droite face au FN. C’est en tout cas une hypothèse qui agite les états-majors des partis, même si tous préfèrent ne pas trop évoquer publiquement le sujet.4. Les difficultés d’une fusion et le repoussoir « LRPS »Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, résume bien pourquoi les partis préfèrent éviter de trop aborder cette question cruciale des alliances : annonce d’un front républicain ou de fusions de listes conduirait selon lui à « mettre le FN au centre », et donc à aider encore sa campagne.Marine Le Pen l’a bien compris aussi, qui a agité cette question des fusions dimanche sur Europe 1. Une occasion pour elle de jouer sa carte du « LRPS », visant à dire que gauche et droite sont finalement proches, et que seul le FN est une réelle alternative.C’est aussi ce que craignent nombre de candidats, qui voient avant tout l’argument électoral que constitue cette idée pour le Front national. Ainsi, dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand a-t-il refusé, pour le moment, toute idée d’une fusion. Dans la pratique, une fusion de listes ne se réalise pas simplement : avec jusqu’à plus de 200 noms par liste, la négociation vire forcément au casse-tête, surtout si elle doit être menée dans l’entre-deux-tours, entre une liste dominante et une liste minoritaire. Néanmoins, la perspective de voir des régions basculer Front national pourrait pousser PS comme Républicains à revoir leurs positions.Lire aussi :Régionales : le ton monte entre la gauche et la droiteSamuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan La rupture est consommée entre l’Union des démocrates indépendants (UDI) et la liste Les Républicains (LR) en Bretagne. Jean-Christophe Lagarde, président du parti centriste, a annoncé mardi 10  novembre la décision prise en bureau exécutif de retirer son investiture à Marc Le Fur, qui conduit la droite bretonne. M. Lagarde reproche au candidat de ne pas avoir « cherché de véritable accord avec [eux] » et d’avoir « décidé de passer en force ». Selon lui, les militants UDI en Bretagne sont « fous furieux » contre une tête de liste qui les a considérés « comme quantité négligeable » en « choisissant ses candidats ».Cette fracture n’est toutefois que l’épilogue d’une campagne commune mouvementée. « Les négociations ont toujours été difficiles et compliquées avec M. Le Fur, confie-t-on à l’UDI. Il n’a jamais respecté les décisions de la commission d’investiture, en choisissant d’autres candidats. » Une attitude d’autant plus inacceptable pour le parti que « la Bretagne est une région à l’électorat très centriste ». En arrière-plan, le positionnement très à droite de M. Le Fur, notamment contre le mariage homosexuel, faisait notamment partie des pommes de discorde difficiles à digérer par les centristes.Lire aussi :Les Républicains et l’UDI partiront unis aux régionalesDès la fin septembre, le délégué de l’UDI dans les Côtes-d’Armor, Jean-Yves de Chaisemartin, avait marqué sa distance avec M. Le Fur, en appelant, dans un coup de poker, à la candidature de Jean-Yves Le Drian pour « élever le débat ». Mi-octobre, l’UDI avait, avec le MoDem, jeté un autre coup de froid sur l’union négociée avec la liste Les Républicains au moment de sa publication, considérant que les centristes n’avaient « à aucun moment été réellement associés à son élaboration » et que « les candidats figurant sur cette liste (…) n’y étaient qu’à titre personnel ». Enfin, début novembre, le parti était allé jusqu’à suspendre son président départemental dans le Morbihan, Jacques Le Nay, l’accusant à son tour de ne pas respecter les décisions d’investiture.Lire aussi :Elections régionales : près de dix listes par circonscriptionsLe « manque de loyauté » de Dominique Reynié Contacté par Le Monde, le candidat Les Républicains se targue, lui, d’avoir le soutien des trois parlementaires UDI bretons et de Jean Arthuis. Le député européen et sénateur de l’Alliance centriste, associée de l’UDI, s’est dit « stupéfait » mercredi matin, sur Twitter, des déclarations du parti en Bretagne. Marc Le Fur affirme, lui, avoir « des candidats UDI qui se sentent très à l’aise sur [sa liste] et en position éligible ». Les centristes comptent seize candidats sur les listes bretonnes, dont une tête de liste en Ille-et-Vilaine, Bernard Marboeuf. « Nous faisons campagne sur des thèmes bretons et ce n’est pas compris de Paris », poursuit-il évoquant également son combat pour une Bretagne à cinq départements, avec la Loire-Atlantique, comme l’un de leurs points de désaccord.Outre la Bretagne, l’UDI a également marqué ses distances avec Dominique Reynié, le candidat LR en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, affirmant avoir observé des changements de noms ou de places de ses candidats dans les listes déposées lundi. « M. Reynié a supprimé ou rétrogradé des candidats », déplore l’UDI. Le parti a, en revanche, décidé de ne pas lui retirer son investiture au nom du « risque que présente le Front national dans la région ». Le bureau exécutif de l’UDI a donc choisi de « laisser entière liberté » aux militants locaux de soutenir ou non la liste LR. « Toutefois, poursuit le parti, nous prendrons en compte le manque de fidélité et de loyauté de M. Reynié lors de prochaines décisions et en particulier en vue des élections législatives. »Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.11.2015 à 11h28 • Mis à jour le11.11.2015 à 17h18 | Françoise Fressoz, Nicolas Chapuis et Matthieu Goar Quand le pire est possible, l’improbable revient à la charge. Alors que l’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie prend corps sondage après sondage, Manuel Valls envisage de plus en plus ouvertement une fusion des listes de gauche et de droite dans l’entre-deux-tours pour faire barrage à l’extrême droite.En petit comité, le premier ministre n’exclut pas de faire une proposition en ce sens à Xavier Bertrand, si le FN est très haut au soir du premier tour, le 6 décembre. Selon lui, le retrait pur et simple de la liste de Pierre de Saintignon, le candidat socialiste, ne suffirait plus à empêcher une victoire du FN. « Si la gauche se retire, il n’est pas sûr que la droite l’emporte, c’est la double peine : Le Pen gagne, la gauche ne siège plus », explique l’un de ses conseillers.Manuel Valls prépare le terrain et les esprits depuis plusieurs jours. Lors du Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde-i-Télé, dimanche 8 novembre, il avait déjà estimé qu’il fallait « tout faire » pour empêcher le FN de diriger une région, évoquant le « drame » que constituerait l’arrivée de Marine Le Pen à la présidence de Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La stratégie agace ceux qui, au PS, refusent de parler de l’entre-deux-tours, au nom de l’adage : « On ne fait pas campagne en envisageant la défaite. »Ces derniers jours, la tonalité était davantage à vanter les mérites de l’entrée en campagne de Pierre de Saintignon, qui a tenu le choc dans un débat télévisé avec Marine Le Pen et Xavier... Alexis Delcambre « Soutenez Mediapart ! » Depuis jeudi 5 novembre, ce message est affiché sur les pages du site d’information dirigé par Edwy Plenel, contraint d’en appeler à la générosité de ses lecteurs pour acquitter une ardoise fiscale de 4,1 millions d’euros. Une démarche parallèle dont le site Arrêt sur images (ASI) est à l’origine, qui doit 540 000 euros à l’administration fiscale.L’origine de cette situation remonte à la création de ces médias, en 2008. « Pure players » distribués uniquement sur Internet, sans version papier, ceux-ci sont alors, selon la lettre de la loi, soumis à un taux de TVA de 19,6 %. En regard, les médias imprimés bénéficient d’un taux « super réduit » de 2,1 %.Ces médias en ligne engagent alors un combat pour obtenir un alignement de leur taux sur celui de leurs homologues de la presse papier. Cette démarche s’incarne notamment dans la création du Spiil (Syndicat de la presse d’information indépendante en ligne), un groupement qui rassemble aujourd’hui près de 150 membres. En 2011, celui-ci avait explicitement encouragé ses membres à appliquer d’eux-mêmes le taux de 2,1 %, afin de faire pression sur les pouvoirs publics.Ses membres mettent notamment en avant la notion de « neutralité » du support : la loi serait injuste en taxant davantage les supports en ligne que les supports papier, alors que les deux ont une activité identique, qui est de diffuser de l’information.« Une affaire de principe »Cette argumentation a fini par porter puisque le Parlement français a modifié la loi en ce sens, en février 2014. Depuis cette date, les sites comme Mediapart bénéficient eux aussi du taux « super réduit ». Une décision politique qui a pour le moment motivé l’ouverture d’une procédure contre la France à Bruxelles, même si le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, s’est montré favorable à une évolution de la directive concernée.Mais cette modification du cadre légal ne solde pas les comptes de la période 2008-2014. Aux yeux de l’administration fiscale, les sites qui ont appliqué le taux « super réduit » sans en avoir le droit sont redressables. C’est pourquoi Mediapart et ASI, ou encore le groupe Indigo Publications, se sont vu notifier des arriérés, pénalités et majorations.« Nous devons plusieurs centaines de milliers d’euros, et les services de Bercy en font une affaire de principe », avait estimé Daniel Schneidermann, fondateur d’Arrêt sur images, en 2013. De son côté, M. Plenel a ciblé la « haute administration du ministère des finances », désireuse selon lui de se venger d’un média qui a poussé à la démission de l’ancien ministre du budget Jérôme Cahuzac.« Dans l’obligation de payer »Mediapart, qui compte plus de 110 000 abonnés, a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros pour un bénéfice d’un million. « Mediapart va saisir la justice administrative, a annoncé Edwy Plenel. Mais ce recours n’étant pas suspensif, nous sommes dans l’obligation de payer. » Mardi 10 novembre, le site annonçait avoir collecté 330 000 euros. Il dispose toutefois de la trésorerie nécessaire au paiement de la somme réclamée par le fisc.De son côté, Arrêt sur images, avec 26 000 abonnés, a dégagé 5 500 euros de bénéfice annuel pour un chiffre d’affaires de 900 000 euros en 2014. Sur la plate-forme Ulule, ASI avait collecté, mardi soir, près de 170 000 euros.Lire aussi :Le droit à l’information se superpose à l’affaire BettencourtAlexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Piel et Olivier Faye Le bras de fer engagé entre Marine Le Pen et la justice continue. Convoquée lundi 9 novembre par les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi pour être entendue sous le statut de témoin assisté dans le cadre de l’enquête menée sur le financement du Front national, la députée européenne a de nouveau fait faux bond, selon les informations du Monde. Elle avait déjà refusé de se rendre à sa première convocation, le 13 octobre. Comme la fois précédente, la présidente du FN explique attendre que la requête en suspicion légitime qu’elle a déposée auprès de la Cour de cassation soit examinée. « La moindre des choses, c’est d’avoir une réponse à cette requête, avance-t-elle. Les juges d’instruction avaient dix jours pour donner leurs arguments, à ce que je sais, ils ne l’ont toujours pas fait. » Dans cette requête, qui ne suspend pas l’instruction en cours, le Front national argue que les garanties d’impartialité de la procédure ne seraient pas réunies.De source judiciaire, on assure que la députée européenne, qui a reçu sa lettre de convocation à la mi-octobre, a avancé un autre argument pour justifier son refus de se présenter face aux magistrats du pôle financier : celui de son calendrier. La candidate aux élections régionales des 6 et 13 décembre en Nord-Pas-de-Calais-Picardie a expliqué à la justice que sa campagne ne lui en laissait pas le temps. « On n’était pas à dix jours près. On me convoque avant les élections, c’est un acte politique. Ce calendrier a pour but de me nuire, estime la présidente du FN. Il y a des pressions du parquet, les magistrats l’ont dit eux-mêmes à un des incriminés, qui en a fait une attestation. On voit que Mme Taubira fait pression, sur ordre de Manuel Valls. »« Dons déguisés »Au Front national, les dirigeants répètent que le dossier est « vide ». « La montagne va accoucher d’une souris, deux ans d’instruction pour rien. [Frédéric] Chatillon sera peut-être emmerdé pour abus de bien social à cause de ses bagnoles, mais c’est tout », veut croire un proche de Marine Le Pen. Le dirigeant de Riwal, la société prestataire du FN pour ses campagnes électorales, aurait acheté une Peugeot 807 avec l’argent de son entreprise dont le bénéfice revient exclusivement ou presque à son ancienne compagne, Marie d’Herbais, installée dans la Sarthe.Les magistrats s’interrogent par ailleurs sur l’acquisition par Riwal de deux motos, une Harley-Davidson et une Triumph, utilisées par M. Chatillon, ainsi qu’une voiture Dacia achetée par Riwal au bénéfice de la société Stream On Fire, spécialisée dans la diffusion d’événements en direct sur Internet, dans laquelle Frédéric Chatillon est associé.Lire nos explications : Comprendre l'affaire qui menace Marine Le Pen et le FNPour le reste, les juges reprochent à Riwal d’avoir consenti au FN ainsi qu’à Jeanne, le microparti de la présidente du Front, des « dons déguisés » par le biais d’achats de matériels, de prêts dépréciés sans justification, de mise à disposition de locaux et de salariés ou d’emplois présumés fictifs. Riwal a par ailleurs fourni des kits de campagne aux candidats frontistes aux élections législatives de 2012 qui auraient été surfacturés. Pour les magistrats, le but du système était d’obtenir le remboursement des dépenses de campagne par l’Etat.Dans ce cadre, les juges avaient initialement prononcé un contrôle judiciaire interdisant à la société Riwal de travailler pour le Front national dans le cadre de ses campagnes. Les Presses de France, une société dirigée par Axel Loustau, un proche de M. Chatillon, ancien trésorier de Jeanne, a repris depuis cet été les prestations d’impression de Riwal. Un tour de passe-passe qui n’a pas échappé aux magistrats. Selon nos informations, ces derniers viennent d’assortir la mise en examen pour escroquerie de M. Loustau d’un contrôle judiciaire lui interdisant de rencontrer M. Chatillon.Olivier FayeSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.11.2015 à 15h55 • Mis à jour le10.11.2015 à 20h29 « Helmut Schmidt était une institution politique de la République fédérale allemande ». C’est par ces mots que la chancelière allemande Angela Merkel a rendu hommage à son prédecesseur, mort le 10 novembre à l’âge de 96 ans.« Il était aussi un exemple pour moi, l’un de ceux dont le conseil et le jugement m’importent »« C’est un grand Européen qui vient de s’éteindre », a réagi François Hollande, saluant un « grand homme d’Etat » :« C’était un homme qui, jusqu’à son dernier souffle, a su prendre la parole et notamment pour dire aux Allemands qu’ils avaient un rôle à jouer (…), que c’était dans l’Europe qu’ils devaient agir » « Il a restauré la dignité extérieure de son grand pays » Valéry Giscard d’Estaing, président de la République au moment où M. Schmidt était chancelier, a déclaré ressentir sa mort comme « un deuil personnel » :« Il était le meilleur chancelier que l’Allemagne ait connu depuis Konrad Adenauer et il a restauré la dignité extérieure de son grand pays »Très proche de M. Schmidt, il est revenu sur leur relation, dans un entretien accordé, avant l’annonce de la mort, à La Chaîne Parlementaire :« Il était d’une correction absolue. (…) Tous les deux, nous avons toujours cherché la conduite intelligente des affaires économiques des pays occidentaux. » Après de Gaulle et Adenauer, avant Mitterrand et Kohl, M. Schmidt et M. Giscard d’Estaing formaient un de ces « couples franco-allemands » qui permirent la construction européenne. Ils ont notamment été à l’origine, en 1979, de la mise en place du Système monétaire européen. Bien qu’appartenant à des familles politiques différentes, le social-démocrate Schmidt et le libéral Giscard ont réussi à nouer une relation amicale qui perdurait encore.Hommage rendu à l’Assemblée nationaleA l’Assemblée nationale, où les députés lui ont réservé une ovation, le premier ministre Manuel Valls a également réagi à la mort de M. Schmidt :« Nous savons quelle a été sa place à la tête de ce pays ami, l’Allemagne, et combien il a contribué aux liens entre la France et l’Allemagne ».Pour le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, l’Europe a perdu « un homme spécial dont le courage politique a permis beaucoup de chose ». Le président du Parlement européen, l’Allemand Martin Schulz, lui aussi social-démocrate, s’est dit « profondément attristé ». « C’était un éminent chancelier, sa mort est une perte pour l’Allemagne et pour l’Europe. »Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne, a également salué l’action de l’ancien chancelier allemand :« Je viens de perdre un très cher ami. L’Europe et l’Allemagne viennent de perdre un grand homme, dont les actions et idées auront marqué toute une époque. Ce qui caractérisa le plus Helmut Schmidt c’était sa vision lucide de l’avenir et son esprit tranchant.  » Samuel Laurent « La gauche progresse au premier tour ! » A travers son compte Twitter, l’équipe de soutien à la candidature de Claude Bartolone, tête de liste PS aux régionales en Ile-de-France, se veut confiante, alors que l’élection s’annonce serrée. Et pour ce faire, elle se livre à des calculs… Loin d’être très rigoureux.[SONDAGE] #Régionales #IDF La gauche progresse au 1er tour! Nous sommes aux coude à coude au 2d! #AvecBarto https://t.co/X7siIVToXK— AvecBarto (@Avec Barto)require(["twitter/widgets"]);Pourquoi c’est n’importe quoi ?Il s’agit donc ici de compter le « total des voix de gauche » pour montrer la progression depuis septembre. Pour ce faire, l’équipe de campagne a compilé les résultats de trois enquêtes :- Odoxa pour Le Parisien et BFMTV, le 27 septembre- Odoxa pour Le Parisien et BFMTV, le 4 octobre- Ifop Fiducial pour Paris Match, le 9 novembre.Voici les résultats comparés de ces trois études : #container_14471464492{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14471464492{ height:500px; } #container_14471464492 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14471464492 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14471464492 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14471464492 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Scores des différentes formations dans trois sondagesSondages Odoxa du 27/9 et du 4/10, Ifop/Fiducial du 6/11require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14471464492", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["LO","FG","PS/PRG","EELV","TOTAL GAUCHE ","Pécresse ","FN ","DLF ","UPR ","NSPP "], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Odoxa 27/9", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 2 ], [ "", 3 ], [ "", 23 ], [ "", 7 ], [ "", 35 ], [ "", 35 ], [ "", 26 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 27 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Odoxa 4/10", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 8 ], [ "", 24 ], [ "", 6 ], [ "", 39 ], [ "", 34 ], [ "", 20 ], [ "", 7 ], [ "", null ], [ "", 22 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "IFOP (3-6 novembre)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 1.5 ], [ "", 7.5 ], [ "", 25 ], [ "", 9 ], [ "", 43 ], [ "", 32 ], [ "", 18.5 ], [ "", 6 ], [ "", 0.5 ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});1. Un sondage national comparé à deux enquêtes régionales de deux instituts différents.Un premier problème saute aux yeux : La première enquête citée par l’équipe Bartolone, celle d’Odoxa, le 27 septembre, ne porte pas sur l’Ile-de-France : il s’agit d’intentions de vote nationales. Seules les deux autres évoquent le cas de l’Ile-de-France. Pas étonnant, donc, que les résultats changent.Pour une raison inconnue, l’équipe Bartolone a volontairement ignoré les résultats d’une précédente enquête Ifop en Ile-de-France, réalisée le 27 septembre, lui préférant l’étude nationale Odoxa.Autre souci méthodologique : on compare donc ici deux enquêtes du même institut (Odoxa) réalisées à des périodes rapprochées (27 septembre et 4 octobre), et une troisième d’un second institut (Ifop), plus d’un mois plus tard (le 9 novembre). L’intervalle temporel est donc différent, de même que l’institut, et donc la méthode de « redressement » sondagier est pratiquée.2. Des catégories qui changentCe n’est là que le début des soucis de comparaison :- Des listes, ou des noms ? Odoxa, dans sa première enquête, demandait aux sondés (dans toute la France, répétons-le) : « Si le premier tour avait lieu dimanche prochain, pour laquelle des listes suivantes y aurait-il le plus de chance que vous votiez ? », et proposait une série de listes, sans mention des têtes de liste. Parmi les choix de cette première enquête, on trouvait ainsi « l’extrême gauche », sans plus de précision, quand les deux suivantes proposeront Lutte ouvrière et sa candidate Nathalie Arthaud.- Ne pas se prononcer est-il possible ? Dans les deux enquêtes Odoxa, les sondés ont la possibilité de répondre qu’ils n’expriment « pas d’intention de vote ». Et ils sont nombreux à le faire : 27 % fin septembre, 22 % début octobre. L’enquête Ifop, elle, ne propose pas ce choix.3. Une progression à gauche… due aux intentions de vote écologiste et Front de gaucheSecond constat : l’équipe de Claude Bartolone met en avant une progression des intentions de vote en faveur du « bloc de gauche » : PS/PRG, Front de gauche, EELV, Lutte ouvrière. Les totaux sont corrects : on passe bien de 35 à 43 % entre la première enquête Odoxa (nationale) et le sondage Ifop (régional) de cette semaine. Mais, répétons-le, on compare un sondage national de septembre avec une enquête régionale de novembre !En outre, même en faisant abstraction de ce point, les résultats disent quelque peu autre chose que ce que l’équipe Bartolone tente d’argumenter : si on regarde les évolutions entre la seconde enquête Odoxa et celle de l’Ifop (les seules qui traitent la région), on constate que le « total gauche » augmente de quatre points. Mais d’où vient cette progression ? Détaillons.- Le PS et Claude Bartolone progressent d’un point (de 24 % à 25 %)- EELV progresse de trois points (de 6 % à 9 %)- Le Front de gauche baisse d’un demi point (de 8 % à 7,5 %)- Lutte Ouvrière progresse d’un demi-point (de 1 % à 1,5 %)En clair, la dynamique vient surtout d’EELV, qui effectue une belle progression, quand celle de M. Bartolone est plus relative.Néanmoins, on l’a dit, nous comparons ici deux enquêtes issues de deux instituts différents, avec notamment le cas Odoxa où 22 % des sondés n’expriment pas de préférence, et le cas Ifop où ils n’ont pas cette possibilité.4. Sondage à sondage, la progression réelle est de… un point.En réalité, pour obtenir un comparatif honnête, on peut reprendre l’enquête Ifop du 27 septembre ignorée par l’équipe Bartolone, et la comparer avec celle du 9 novembre. Voici ce que l’on constate : #container_14471505966{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14471505966{ height:500px; } #container_14471505966 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14471505966 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14471505966 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14471505966 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Comparaison entre les enquêtes Ifop de septembre et novembreSondages d'intention de vote des 27 septembre et 9 novembre pour l'Ile-de-Francerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14471505966", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["LO","FG","PS/PRG","EELV","TOTAL GAUCHE ","Pécresse ","FN ","DLF ","UPR "], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "IFOP (27 septembre)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 9.5 ], [ "", 24 ], [ "", 7.5 ], [ "", 42 ], [ "", 32 ], [ "", 18 ], [ "", 7 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "IFOP (3-6 novembre)", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 1.5 ], [ "", 7.5 ], [ "", 25 ], [ "", 9 ], [ "", 43 ], [ "", 32 ], [ "", 18.5 ], [ "", 6 ], [ "", 0.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});- Au total les voix de gauche progressent de 1 point (43 % contre 42 % en septembre).- Claude Bartolone progresse d’un point (25 % contre 24 % en septembre)- La liste EELV d’Emmanuelle Cosse progresse de 1,5 points (9 % contre 7,5 % en septembre)- Le Front de gauche baisse de deux points (7,5 % contre 9,5 % en septembre)Bref la « progression de la gauche » est ici bien plus relative, et imputable avant tout aux écologistes.Voici donc le même visuel, en version « décodée » : Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Après la loi Macron 1 adoptée en juillet, un nouveau projet suivant la même inspiration libérale est désormais sur les rails. Les experts en communication de Bercy lui ont déjà attribué un nom : #noé, pour « nouvelles opportunités économiques », précédé d’un hashtag afin de marquer la modernité du sujet. Le calendrier est lui aussi arrêté : une première série de propositions à la mi-décembre, un deuxième point début janvier, un projet de loi présenté fin janvier en conseil des ministres, a annoncé Emmanuel Macron lundi 9 novembre.La seule chose qui manque encore, à un mois des premières propositions, c’est… le contenu du projet de loi. Ce texte fourre-tout devrait traiter de l’économie des données de masse, de l’identité numérique, de la preuve numérique, de la création de fonds de pension « à la française », du statut des entrepreneurs indépendants, de la rémunération des « talents », etc., mais sans qu’aucune mesure précise ne soit avancée à ce stade.« Une sorte d’Odyssée »A vrai dire, le ministre de l’économie ne semble même pas sûr que son texte soit nécessaire : « Je ne sais pas quelles sont les bonnes réformes sur ce sujet. Peut-être que, même, il n’y en a pas. Peut-être que les choses se font seules », a philosophé lundi M. Macron.Il fut un temps où les projets de loi correspondaient à une réforme précisément définie au préalable, comme le passage aux 35 heures. Avec son projet, le ministre de l’économie teste un autre modèle, celui de la réforme participative. Au lieu d’assener des solutions, le gouvernement fixe un cadre très général – une loi sur les « opportunités économiques » liées notamment à l’essor du numérique –, avance quelques têtes de chapitre, et incite tous ceux qui se sentent concernés à apporter leur pierre à l’édifice. « Une sorte d’Odyssée », dit M. Macron, qui a embarqué dans l’aventure des experts, des fonctionnaires, des créateurs d’entreprises, etc.Une quarantaine d’entre eux, comme l’économiste Jean Pisani-Ferry ou la présidente de l’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE) Catherine Barbaroux, ont participé ces deux derniers mois au comité mis discrètement en place pour préparer la réforme. Leurs travaux ont été nourris par un rapport du Conseil d’analyse économique, tandis que le député (PS) Pascal Terrasse défrichait de son côté les questions de l’économie collaborative, dans le cadre d’une mission confiée par Matignon. Ce membre de l’aile droite du parti socialiste pourrait être nommé rapporteur du futur texte à l’assemblée.Enthousiasme de la fédération des autoentrepreneursL’étape suivante, entamée lundi, consiste à partager publiquement le diagnostic sur les freins à la croissance, et à faire appel aux bonnes volontés. Une façon pour M. Macron d’aplanir le terrain, alors qu’une fraction de la gauche lui reste hostile et que sa première loi n’a pu être adoptée qu’en recourant à l’article 49-3 de la Constitution.« Au lieu de faire croire que le législateur sait tout, on écoute tout le monde, on fait travailler la société civile, c’est génial ! » Grégoire Leclercq, le président de la Fédération des autoentrepreneurs, se montre d’autant plus enthousiaste que le projet de loi pourrait favoriser le recours à ce dispositif et faciliter la transition vers un statut plus classique.Grégoire Sentilhes, le président de la société de gestion Nextstage et cofondateur du G20 des entrepreneurs, a, lui, un autre motif d’espoir : le fait que M. Macron souhaite « développer une forme de fonds de pension à la française, et adapter le cadre fiscal », comme il l’a mentionné lundi. « Ce serait une inversion fantastique du cours de l’histoire », tant le capitalisme français a été pénalisé par l’absence de capitaux de long terme, juge M. Sentilhes. A ses yeux, il est essentiel d’orienter une plus grande partie de l’épargne, notamment salariale, vers l’économie réelle ainsi que le souhaite Bercy. « Mais cela demande du courage politique. » « Abaisser les exigences, c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire »Plus les mesures à venir dans ce projet de loi vont se préciser, plus les résistances vont en effet apparaître. L’idée de M. Macron d’abaisser les exigences pour certains métiers l’a montré. « Il existe des dizaines, voire des centaines d’activités soumises à qualification obligatoire, sans que ce soit justifié », note-t-on à Bercy : « Celui qui répare un moteur de voiture, on comprend qu’il doive être qualifié, mais celui qui lave les voitures ? » Idem pour ceux qui repeignent des volets, tressent des nattes afro, etc. Ont-ils besoin d’un CAP pour travailler ?« Abaisser les exigences, c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire, s’insurge Jean-Pierre Crouzet, le président de l’Union professionnelle artisanale. Si, demain matin, quelqu’un utilise un mauvais produit pour laver votre voiture et bousille la carrosserie, que va-t-il se passer ? La croissance repose avant tout sur une offre de produits et de services de haute qualité, garantis par la qualification des salariés. » Lire aussi :Ce que contient (désormais) la loi MacronUne partie de la gauche risque aussi de monter au créneau contre les projets de M. Macron visant à déréguler certains pans de l’économie afin que les entreprises classiques puissent mieux résister face aux nouveaux venus tels Uber ou Airbnb. D’autant que le ministre aime agiter des chiffons rouges. Mardi matin, sur Europe 1, il s’est ainsi déclaré favorable à ce que les fonctionnaires soient davantage rémunérés au mérite. La loi Noé pourrait bien affronter un déluge de critiques…Renault-Nissan : le ministre souhaite davantage d’intégration mais pas de fusionUne fusion entre Renault et Nissan n’est « pas à l’ordre du jour ». Après Manuel Valls, dimanche, Emmanuel Macron a voulu à son tour, mardi 10 novembre sur Europe 1, calmer le jeu avec Carlos Ghosn, le PDG des deux constructeurs, vent debout contre la montée de l’Etat au capital de la firme au losange. Le ministre de l’économie a néanmoins ajouté qu’il était en faveur d’une « intégration opérationnelle » plus grande des deux groupes. Il a aussi réaffirmé sa volonté de préserver les « équilibres capitalistiques, signés en 2002 » entre Renault et Nissan : le premier détient 44 % du second, tandis que le japonais détient 15 % du français. Quant à la participation de l’Etat dans Renault, monté de 15 % à 19,7 % en avril, elle repassera à 15 % « dès que les intérêts patrimoniaux des contribuables seront pleinement préservés », a assuré M. Macron.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Les listes pour les élections régionales révèlent leurs lots de surprises. Lundi 9 novembre, Laurent Wauquiez, numéro trois du parti Les Républicains (LR) et candidat de la droite et du centre en Auvergne-Rhône-Alpes, a annoncé que Laurence Vichnievsky, conseillère régionale EELV en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, sera en huitième position sur la liste départementale du Puy-de-Dôme.Lors de ce scrutin, cette magistrate de la cour d’appel de Paris, connue pour avoir instruit avec Eva Joly l’affaire Elf ou l’affaire Dumas, va donc à la fois changer de région d’élection et de parti et passer de la gauche à la droite. « A ma modeste mesure, je suis comme François Bayrou. J’ai appelé à voter François Hollande en 2012 mais je suis très déçue. Il faut construire maintenant des alliances électorales pour peser dans l’opposition », analyse Mme Vichnievsky, ancienne porte-parole d’EELV.Lire aussi :En PACA, la gauche désunie pour les régionalesCette migration politique s’est faite en 2015. Durant l’été, celle qui se dit « moyennement gauchiste » ne comprend pas les alliances régionales de son parti avec le Front de gauche. Contactée par François Bayrou, elle accepte de participer à l’université d’été du MoDem, un parti dont elle partage quelques idées. Depuis son entrée en politique, en 2010, cette magistrate a toujours défendu au sein des écologistes une ligne sociale-démocrate proche de celle de Daniel Cohn-Bendit.Ne pas « se présenter contre ses anciens collègues »Dans une tribune à Libération, en 2011, elle explique ainsi que la « transition vers la société écologique passe par l’apurement de la dette ». Et EELV la soigne puisque la formation lui fait une place au sein du bureau exécutif, lui confie la tête de liste pour les élections régionales en 2010 et l’investiture aux élections départementales de 2015 sur le canton de Jean-Noël Guérini.Lire aussi :Laurence Vichnievsky : à Marseille, « personne ne veut combattre Guérini sur le terrain »Six mois plus tard, le MoDem la débauche sans qu’elle prenne sa carte. Le parti centriste envisage d’abord de la présenter en PACA, mais elle dit ne pas « vouloir se présenter contre ses anciens collègues du groupe écologiste ». Direction Rhônes-Alpes-Auvergne, une région où elle possède une maison.En vertu de l’accord régional entre le MoDem et LR, voilà donc cette élue écologiste sous la bannière de l’eurosceptique Laurent Wauquiez et sur une liste départementale emmenée par Brice Hortefeux, deux proches de Nicolas Sarkozy qui, de son côté, moque régulièrement en meeting les écologistes « rouges à l’intérieur et verts autour » et ironise sur la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) qui n’a pas à craindre, selon lui, « le risque d’un tsunami venant du Rhin ».« Il faut discuter avec tout le monde, c’est le propre de l’ouverture intellectuelle. Et qui sait, je peux même essayer de les convaincre », se défend Mme Vichnievsky, qui avoue ne pas bien connaître M. Wauquiez. « Elle a toujours plaidé pour le ni droite ni gauche. Alors à la limite, passer au MoDem, pourquoi pas. Mais Hortefeux, c’est la phrase sur les Auvergnats, et Wauquiez, c’est l’assistanat comparé à un cancer de la société, observe David Cormand, secrétaire national adjoint de EELV. En politique, c’est bien de ne pas être sectaire mais aussi d’avoir quelques repères. Sinon, quand on lève l’ancre, on peut dériver très loin. »Les régionales en Auvergne - Rhône-AlpesMatthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Aurélie Collas Faut-il supprimer ou non la carte scolaire ? Donner aux familles la possibilité de choisir l’établissement de leur enfant, ou affecter les élèves d’office ? C’est l’éternel débat depuis que la carte scolaire – plus précisément l’affectation des élèves au collège selon leur secteur d’habitation – existe. Sur ce sujet, Najat Vallaud-Belkacem n’apporte pas de réponse tranchée. Si la ministre de l’éducation nationale s’est engagée à agir pour davantage de mixité à l’école – c’est l’objectif premier affiché depuis les attentats de janvier et « la grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » qui en a découlé –, aucune des mesures qu’elle envisage ne laisse présager de grand soir.« Je ne vais pas engager une énième refonte de la carte scolaire », a-t-elle d’emblée déclaré, lundi 9 novembre, lors de la présentation de sa « démarche » pour accroître la mixité dans les collèges. « Finissons-en avec les postures idéologiques. L’idée est plutôt d’impulser une dynamique, de mobiliser les territoires pour les amener à trouver des solutions concrètes. » A ce jour, dix-sept départements se sont engagés à mener des expérimentations en ce sens à partir de la rentrée 2016 : le Doubs, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, la Seine-Saint-Denis, la Haute-Savoie, la Loire, l’Hérault, la Meurthe-et-Moselle, le Maine-et-Loire, l’Eure-et-Loir, l’Indre-et-Loire, Paris, la Charente-Maritime, l’Ille-et-Vilaine, le Bas-Rhin, le Tarn et la Haute-Garonne. « Au total, ils seront plus d’une vingtaine », assure la ministre. La démarche, pragmatique et prudente à la fois, repose sur l’idée que la mixité ne peut s’imposer d’« en haut » : puisque les situations locales sont très variées, les solutions doivent être taillées sur mesure et imaginées par les acteurs de terrain (rectorats, élus locaux, communauté éducative, parents…). Mais cette méthode n’offre pas de garantie de réussite. D’abord, rien ne dit que les élus locaux oseront faire preuve d’audace sur un sujet si sensible politiquement, ni que les mesures prises localement seront à la hauteur des enjeux. Par ailleurs, il faudra composer avec les collèges privés, sans quoi les catégories favorisées auront toujours la possibilité de fuir les collèges publics les moins réputés.Lire aussi :Carte scolaire : le combat de collèges parisiens pour « faire la chasse aux préjugés »Depuis l’été, du chemin a malgré tout été parcouru. Equipés de nouveaux outils statistiques pensés au ministère de l’éducation, les rectorats – chargés de l’affectation des élèves –, et les conseils départementaux – qui tracent les contours des secteurs des collèges –, ont identifié des territoires « pilotes », où pourraient être menées des expérimentations. Des territoires urbains, qui recouvrent chacun un ensemble de collèges assez proches géographiquement les uns les autres et diversifiés socialement.Des secteurs « élargis »Après la « phase de diagnostic » est venue celle de la concertation autour de solutions pour accroître la mixité dans les collèges concernés. Il pourra être question, ici ou là, de redécoupage des secteurs, et notamment de dessiner des secteurs « élargis » à plusieurs collèges, quand aujourd’hui, la règle du « un secteur, un collège » prévaut. Déjà prévue dans la loi de 2013 sur la refondation de l’école, cette possibilité pourrait conduire – en tout cas en zone urbaine – à avoir des secteurs plus mixtes, car englobant des quartiers aux caractéristiques sociales variées.Une fois ces secteurs tracés, reste à savoir comment seront affectés les élèves dans ces secteurs « élargis ». Le ministère veut laisser une marge de choix aux familles qui pourront classer par ordre de préférence les collèges du secteur. Mais si le nombre de demandes pour tel collège est supérieur aux places disponibles, seront alors pris en compte des critères de priorité. « Ces critères seront définis avec la communauté éducative et les parents, assure Florence Robine, la directrice générale de l’enseignement scolaire. Une sectorisation qui se fait sans les parents n’a aucune chance de fonctionner. » Toutes les combinaisons sont possibles : critère social (priorité aux élèves boursiers), mais aussi critère géographique (priorité aux élèves habitant le plus près du collège), choix d’options ou de langues… Accompagnement scientifique des expérimentationsLe ministère prévoit un accompagnement scientifique des expérimentations, puis une évaluation d’ici à fin 2016, avec l’espoir que les bonnes pratiques fassent tache d’huile. Jusqu’à présent, les politiques de carte scolaire se sont succédé – tantôt assouplissement, tantôt resectorisation –, sans qu’aucune n’ait véritablement prouvé son efficacité en termes de mixité.La dernière réforme remonte à 2007, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Elle a consisté à « assouplir » la carte, c’est-à-dire à élargir la liste des critères de dérogation auparavant strictement limités. Des études ont montré qu’elle avait conduit à « ghettoïser » davantage certains collèges en zone d’éducation prioritaire. Aujourd’hui, 700 collèges (soit 10 % d’entre eux) accueillent moins de 6 % de collégiens d’origine sociale très favorisée. Soixante-dix collèges accueillent plus de 80 % de collégiens d’origine sociale défavorisée.Pour la ministre, il y a « urgence à agir ». « La mixité ne fait pas de perdants, a-t-elle assuré lundi. Les élèves en difficulté sont tirés vers le haut, et les autres ne sont pas pénalisés. De plus, dans notre société où le repli sur soi progresse, il n’est pas question de reculer sur l’apprentissage de la citoyenneté et du vivre ensemble. » Il aura tout de même fallu attendre trois ans pour que la gauche, qui a affiché comme priorité la lutte contre les inégalités à l’école, s’empare du sujet « mixité ».Lire l'entretien :Carte scolaire : « Rares sont les pays où seules les préférences des parents sont prises en compte »Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Trois quarts des Français jugent la France comme un pays inégalitaire et même très inégalitaire pour 28 % d’entre eux. La fédération des PEP, qui gère une centaine de centres de vacances et 400 établissements médico-sociaux, publie lundi 30 novembre la deuxième édition de son baromètre de l’inclusion. Réalisé entre le 1er et le 11 octobre, soit plus d’un mois avant les attentats du 13 novembre, ce sondage mené par TNS Sofres auprès de 2 612 personnes montre que 76 % des personnes interrogées estiment qu’il est difficile de trouver, au sein de la société française, la place souhaitée ou méritée.Les jeunes se montrent toutefois plus optimistes : 28 % des 18-25 ans – soit 7 points de plus que la moyenne nationale – jugent qu’il est possible de trouver sa place dans la société selon ses mérites. Les différences régionales sont significatives. 82 % des habitants d’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine perçoivent ainsi la France comme un pays inégalitaire, soit 6 points de plus que la moyenne nationale.L’emploi est jugé par 61 % des personnes interrogées comme l’inégalité la plus répandue et la plus grave, devant l’accès aux soins (58 %) puis le logement (51 %). Avec 63 % de réponses, les Franciliens sont logiquement les plus sensibles aux difficultés liées à l’habitat tandis que les Bretons et les Normands évoquent d’abord l’emploi, à 68 %. Les régions du Centre (57 %) et de Bourgogne-Franche-Comté (56 %) soulignent les difficultés d’accès aux soins.Clivage gauche-droite très prégnantLe sondage dessine une France coupée en deux à propos de la lutte contre les inégalités, considérée comme primordiale pour 71 % des habitants de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie mais par seulement 37 % de ceux de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 35 % des Rhônalpins ou des Franciliens. Dans ces régions, une majorité considère comme acceptables les inégalités notamment fondées sur le mérite.Comment assurer l’égalité des chances ? Les Français se montrent surtout enclins à aider les personnes en situation de pauvreté – c’est le cas de 60 % des répondants. Puis leur solidarité va aux handicapés (33 %) et à ceux qui vivent dans des quartiers où l’insécurité est forte (31 %). A l’opposé, les étrangers en situation irrégulière (9 %), les immigrés (9 %), les migrants (5 %) et les gens du voyage (3 %) sont des publics qui, selon les personnes interrogées, ne nécessitent pas de déployer des efforts particuliers.Moins d’un quart des répondants (23 %) considèrent que l’immigration est une chance pour la France, les Franciliens étant un peu plus prêts à l’accueil des étrangers (29 %, soit 6 points de plus que la moyenne). Le clivage gauche-droite est ici très prégnant : 47 % des sympathisants de gauche considèrent l’arrivée des migrants comme une chance contre 10 % à droite, et 3 % des sympathisants du Front national.« Société inclusive »Les Français sont aussi partagés sur les principes de la République. Pour une courte majorité (52 %), le premier principe constitutionnel est l’égalité entre les citoyens, puis la liberté d’expression (49 %) et enfin, la laïcité (28 %).« Deux visions de la laïcité s’affrontent, commentent les auteurs de l’étude. L’une partagée par les Français de gauche qui, pour 34 % d’entre eux, y voient un principe émancipateur garant de l’égalité entre les citoyens et de la liberté de culte, voire celle de croire ou ne pas croire, contre 18 % pour ceux qui se réclament de la droite et 11 % chez les sympathisants du Front national. A l’opposé, 23 % de ceux qui se disent proches du Front national considèrent la laïcité comme un principe restrictif, voire punitif, qui est là pour interdire le port des signes religieux dans l’espace public (contre 5 % des personnes de gauche). »Enfin le concept de « société inclusive » que veut promouvoir la fédération des PEP reste méconnu de 37 % des Français et en tout cas très éloigné de la réalité pour 79 % d’entre eux. Pour lutter pour l’égalité, les Français comptent d’abord sur l’Etat (41 %), l’école (36 %) puis les collectivités locales (29 %). En revanche, les partis politiques (10 %), les médias (7 %), les syndicats (4 %) et les organisations religieuses (4 %) ne sont pas considérés comme capables de rétablir plus d’égalité et de mettre en œuvre une société inclusive.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laura Buratti Les métiers de la police et de la gendarmerie susciteront-ils le même engouement suite aux attentats du 13 novembre que ceux de la défense ? Alors que côté armée, site web et centres de recrutement ont fait état d’un triplement des candidatures, un regain d’intérêt s’esquisse du côté des forces de sécurité, qui vont bénéficier de 5 000 créations de postes.Le site de recrutement de la gendarmerie enregistre 13 500 visites par jour en moyenne depuis les attentats, contre 4 700 de moyenne auparavant. « Il est encore trop tôt pour dire si cela se concrétisera en inscriptions réelles aux différents concours », précise le service d’information et de relations publiques des armées (Sirpa gendarmerie), qui fournira de premières estimations à la clôture des inscriptions, mi-décembre.Côté police, les prochaines inscriptions aux concours de gardiens de la paix ne débuteront qu’en mai 2016. Mais le frémissement est perceptible : les jeunes ont été « deux fois plus nombreux » lors des récentes réunions d’information, indique-t-on à la délégation au recrutement et à la formation (DRF).Lire aussi :Ruée des jeunes Français vers les armées600 places de plus aux concours de gardien de la paixCe regain d’intérêt va de pair avec la hausse des recrutements annoncée le 16 novembre par François Hollande : les forces publiques de sécurité bénéficieront ainsi de 5 000 créations d’emplois supplémentaires, sur deux ans. Côté police, cela se traduira dès 2016 par une hausse de 30 % des capacités de formation : « 2 400 futurs élèves gardiens de la paix seront sélectionnés à l’issue des concours de septembre 2016 (1 200 au concours externe et 1 200 en interne), contre 1 800 reçus en 2015, indique-t-on à la DRF. A priori, ces chiffres devraient encore augmenter en 2017. »Lire aussi :Postes supplémentaires de policiers et de gendarmes : le détails des annonces de HollandeCette montée en charge aura-t-elle un impact sur le nombre d’écoles de police, dont un bon nombre avaient fermé après les suppressions de postes massives entre 2007 et 2012, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy ? « Elles ne devraient pas rouvrir car cela coûte trop cher et prend trop de temps, sans compter que l’on n’est pas sûrs que ce volume de formation soit maintenu à long terme, explique-on à la DRF. Les écoles existantes devraient suffire à accueillir tous les candidats, elles sont loin d’être pleines. » Il en subsiste onze en métropole pour la formation de gardiens de la paix, dont les plus grandes, comme celle de Nîmes, peuvent accueillir plus de 1 000 élèves par an, d’après les services de lapolicenationalerecrute.fr.Du côté de la gendarmerie nationale, l’impact des annonces présidentielles n’est pas encore connu. « Nous allons certainement augmenter le volume de formation, même s’il est encore trop tôt pour savoir dans quelle proportion », indique le Sirpa gendarmerie. Aucune ouverture d’établissement de formation ne semble se dessiner : « La capacité d’accueil est suffisante pour absorber la hausse. » Plusieurs incertitudes doivent encore être levées. D’abord, sur la répartition des 5 000 emplois supplémentaires entre la police et la gendarmerie. Et, côté police, « on ne sait même pas s’il s’agira de postes permanents de gardiens de la paix ou de contrats courts d’adjoints de sécurité », regrette-t-on à la DRF. Les adjoints de sécurité, qui assistent les fonctionnaires de police, sont recrutés toute l’année sous forme de CDD de trois ans, renouvelables une fois. Un levier pour augmenter rapidement les effectifs de la police sans avoir à s’engager à long terme.Laura BurattiJournaliste au Monde Samuel Laurent Marine Le Pen contre La Voix du Nord, c’est une histoire ancienne. Dernier épisode en date, la patronne du FN et candidate en Nord-Pas-de-Calais-Picardie n’a pas du tout apprécié la manchette du quotidien régional de lundi 30 novembre, titrée « pourquoi une victoire du FN nous inquiète ».La candidate d’extrême droite a donc expliqué qu’en cas de victoire, elle comptait bien « supprimer les subventions » du quotidien :« Ces médias sont achetés par un exécutif et, le moment venu, ils rendent la monnaie de l’énorme subvention qu’ils ont touchée. Nous considérons que les 1,5 million qui sont accordés par an au groupe La Voix du Nord ne correspondent pas à un intérêt régional dans une région où il y a un million de pauvres. C’est la raison pour laquelle ils nous attaquent, ils cherchent à défendre leurs subventions alors qu’il y a un million de pauvres dans notre région. »Pourquoi c’est plus compliqué ?1. Pas de subventions directes de la région à la presse locale, mais à une télévisionMarine Le Pen a sans doute été un peu vite en besogne, en oubliant qu’il n’y a pas réellement de subventions régionales à la presse locale. La seule « aide » est l’exonération de contribution économique territoriale (CET), une taxe qui frappe les entreprises, mais cette aide est la même sur tout le territoire et un conseil régional ne peut décider de la supprimer.Marine Le Pen ciblait en fait un point précis : il existe, dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, une télévision locale, Weo, créée en 2009, qui est une société d’économie mixte, cogérée par la région, le groupe La Voix et d’autres partenaires (Roularta, la Caisse d’épargne ou NRJ). La Voix du Nord n’a que 35 % des parts, a expliqué le quotidien lundi. En réalité, « le chiffre de 1,5 million d’euros correspond à ce que la région verse en termes de production et de moyens de financement de coproduction entre Weo et les différents organismes », précise-t-on à la Voix du Nord. Ce budget correspond aux « commandes » de productions par la région, qui souhaite des reportages et documentaires pour évoquer son patrimoine, notamment.« C’est une manière de mettre en avant la région, ces programmes permettent aux habitants de savoir ce qu’il se passe, de défendre l’identité ch’ti », précise-t-on à la région, où l’on assume totalement ces neuf millions d’euros de subvention sur cinq ans. En 2015, les dépenses de la région se sont élevées à 2,12 milliards d’euros. Les 1,5 million consacrés aux programmes de Weo représentent donc 0,07% de ces dépenses.La région pourrait donc choisir de « torpiller » ce projet si Mme Le Pen arrivait à sa tête, mais les conséquences iraient au-delà de la seule Voix du Nord, et d’autres partenaires seraient concernés. sans compter le risque de provoquer la fin d’une télévision locale.2. La possibilité de réduire les budgets publicitairesLa région aurait un autre moyen de « punir » financièrement un groupe de presse, en coupant ses budgets publicitaires. Le conseil régional est en effet un annonceur important pour la presse locale, non seulement du fait des campagnes publicitaires proprement dites, mais également des salons ou des annonces légales, qui sont deux autres mannes précieuses pour les journaux.Cependant, précise-t-on à La Voix du Nord, si la région est un annonceur important, il n’est pas pour autant vital pour le groupe. La région Nord-Pas-de-Calais indique que son montant total d’achats publicitaires à La Voix du Nord  était en 2014 de 403 000 euros, auquels il faut ajouter 226 883 euros d’annonces légales. « La Voix du Nord est le seul lien social dans tout le département, il est nécessaire de passer par eux », justifie-t-on à la région.Mme Le Pen, si elle est élue, pourra-t-elle réellement boycotter ou « punir » les médias locaux, quitte à les mettre financièrement en danger, voire les faire disparaître ? Beaucoup, dans la région, en doutent.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre « Pourquoi une victoire du FN nous inquiète » : dans son édition du lundi 30 novembre, le quotidien La Voix du Nord a choisi de prendre position dans la campagne pour les élections régionales des 6 et 13 décembre, alors que les sondages annoncent le Front national en tête en Nord-Pas-de-Calais–Picardie. Jacques Hardoin, directeur général du groupe Rossel-La Voix, explique au Monde le sens de cette démarche.Pourquoi avez-vous décidé de prendre parti contre Marine Le Pen, tête de liste Front national aux élections régionales en Nord-Pas-de-Calais–Picardie ?Notre journal a toujours affiché des positions claires quand il le fallait, comme au lendemain du 21 avril 2002, en appelant à voter contre Jean-Marie Le Pen. Cette fois, nous avons pensé qu’il était important de le faire avant le premier tour prévu dimanche. Mais ce n’est pas une démarche anti-Marine Le Pen, nous restons purement factuels et précis, sans nous situer dans le registre de l’opinion. Nous le ferons de nouveau dans notre édition de mardi, avec deux nouvelles pages consacrées au Front national.Marine Le Pen affirme que votre engagement est partisan et que vous soutenez la majorité sortante, de gauche, pour « défendre votre subvention ». Que répondez-vous ?La somme annuelle de 1,5 million d’euros dont parle Marine Le Pen n’est pas à proprement parler une subvention. Il se trouve que notre groupe est éditeur d’une télévision locale, Weo, dans le cadre d’un partenariat public-privé avec la région. Celle-ci assure un tiers du budget de fonctionnement de la chaîne. En contrepartie, Weo s’intéresse aux domaines de compétence régionale, par exemple aux lycées. Son activité est contrôlée par un comité d’éthique.Si la région se retirait de Weo, pourriez-vous assumer seuls son fonctionnement ?La convention actuelle entre La Voix du Nord et la région court jusqu’en décembre 2016, date à laquelle celle-ci peut décider de sortir. Il n’est pas envisageable pour nous de financer l’intégralité de Weo, mais nous pourrions éventuellement nous tourner vers d’autres collectivités locales.Après cette une, avez-vous eu des retours ? Y a-t-il un risque de clivage de votre lectorat ?Un quotidien régional n’est pas un journal d’opinion et nos lecteurs n’attendent pas de nous une prise de position. Mais nous sommes au service des habitants de la région. A ce titre, il est important de leur faire part de nos inquiétudes économiques, sociales ou culturelles en cas de victoire du FN. Les positions du parti sont contraires aux valeurs que ce journal, issu d’un mouvement de résistance, défend depuis la Libération, et que nous continuerons de défendre.Plus lisible dans ce format. https://t.co/fZavN1ZrPE— jacqueshardoin (@Jacques Hardoin)require(["twitter/widgets"]);Alexis DelcambreJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.11.2015 à 11h24 • Mis à jour le30.11.2015 à 11h25 | Jean-Baptiste Jacquin Jean-Paul Garraud, ancien secrétaire national de l’UMP à la justice, propose la création d’un parquet national antiterroriste sur le modèle du parquet national financier qui existe depuis près de deux ans. Une cour d’assise spéciale permanente lui serait adjointe pour juger rapidement et sans possibilité d’appel. Désormais avocat général auprès de la cour d’appel de Poitiers, l’ancien député de la Gironde qui faisait partie de la droite populaire, ne « veu(t) pas attendre 2017 » pour faire des propositions de réforme.Vous proposez une réforme du parquet antiterroriste. N’y-a-t-il pas des sujets plus urgents ?Nous sommes en guerre contre une organisation terroriste internationale [l’Etat islamique] qui a ciblé la France et qui prépare d’autres attentats. Elle y parviendra si nous ne sommes pas à la hauteur de l’enjeu. Il nous faudra de longues années de lutte. Il faut s’y préparer et agir dans le respect des règles de la démocratie, c’est bien là toute la question. La démocratie est par nature fragile. Pour se défendre elle ne dispose que d’une arme : la loi. Celle-ci est, en l’état, totalement insuffisante.En quoi la loi est-elle insuffisante ?La preuve ? Le gouvernement utilise le cadre administratif de l’état d’urgence qui a forcément ses limites, dans la durée et dans l’efficacité des mesures à long terme. C’est donc vers la loi et le judiciaire qu’il faut se tourner résolument pour gérer le temps long. Or cet aspect est absent du discours politique actuel, obnubilé par l’instant présent. Une réforme s’impose pour prendre la suite de l’état d’urgence, qui s’achèvera fin février 2016. Pas besoin d’une réforme constitutionnelle, déjà critiquée, et qui est lourde à mettre en œuvre.Que proposez-vous ?L’état permanent d’une menace d’un tel niveau implique l’organisation d’un système répressif permanent. Ce dispositif pérenne indispensable doit être placé sous le contrôle d’une autorité judiciaire spécialement désignée et organisée à cette fin. En effet, seule l’autorité judiciaire est en mesure de porter atteinte sur le long terme aux libertés car elle est justement garante de celles-ci.C’est un peu contradictoire…C’est au contraire d’une totale logique. L’autorité judiciaire, gardienne des libertés publiques et donc de la sécurité, première des libertés, est la seule habilitée en démocratie à porter atteinte aux libertés individuelles. Raison pour laquelle l’exécutif a des pouvoirs limités en ce qui concerne le répressif. Le bras armé du combat contre le terrorisme est constitué par les forces de l’ordre, le judiciaire leur donnera les moyens légaux d’agir mais, bien sûr, il ne s’agit pas du droit commun. Or le dispositif sur lequel nous fonctionnons date de 1986, alors que le terrorisme a complètement changé.Concrètement, que faut-il changer ?Malgré le travail remarquable mené par le procureur de Paris [François Molins] et sa section antiterroriste, composée seulement de neuf magistrats spécialisés [l’effectif vient d’être porté à treize magistrats permanents, auxquels s’ajoutent des volontaires temporairement détachés depuis le 13 novembre], force est de constater qu’une nouvelle organisation et des compétences élargies sont nécessaires. A l’instar de la création, par la loi du 6 décembre 2013, du procureur de la République financier, la section antiterroriste du parquet de Paris devrait être transformée en un véritable parquet national dirigé par un procureur national antiterroriste aux moyens matériels, légaux et humains renforcés.Lire aussi :Le procureur François Molins, la voix des attentatsMais, la section antiterroriste du parquet de Paris a déjà une compétence nationale…A la différence des attributions du procureur de Paris, le procureur national aurait pour unique mission la lutte contre le terrorisme. Ce serait la garantie d’un investissement total. Il disposerait d’un nombre conséquent et pérenne de magistrats spécialisés et serait doté d’un maillage territorial fort avec des antennes régionales positionnées auprès des juridictions interrégionales de lutte contre la criminalité organisée.Ses prérogatives seraient améliorées en ce qui concerne les contrôles d’identité et les fouilles de véhicules, la géolocalisation, les écoutes, les perquisitions, les assignations à résidence, les parcours et origines des étrangers en séjour irrégulier. Cette organisation, tournée vers une prévention et une répression renforcées, devrait être couplée avec une autre structure pérenne, celle du jugement de ces crimes terroristes.Il existe déjà une cour d’assise spéciale uniquement composée de magistrats professionnels pour juger des actes de terrorisme…A un acte de guerre doit répondre un acte de justice tout aussi fort. Or la procédure criminelle n’est pas du tout adaptée à cette exigence. Les faits juridiquement les plus graves ne sont pas forcément les plus complexes. Ainsi, la réponse pénale devrait pouvoir intervenir vite. La cour d’assises permanente spéciale, composée de magistrats professionnels, statuant en premier et dernier ressort, se prononcerait rapidement sur les culpabilités et fonctionnerait en parfaite complémentarité avec le parquet national antiterroriste, dans une même unité de temps, de lieu et d’action.L’absence d’appel et la proximité de cette cour avec le parquet ne sont-ils pas contraires aux principes de la Convention européenne des droits de l’homme ?D’autres pays se sont affranchis de ces règles. La réforme proposée s’inscrit dans une logique d’efficacité et de respect de nos règles démocratiques en plaçant l’autorité judiciaire au centre du dispositif. Elle crée un continuum permanent et spécialisé entre les organes d’enquête, de poursuite et de jugement, une véritable chaîne pénale dans un domaine hautement sensible, celui de la sécurité de l’Etat et de nos concitoyens. Elle ne nécessite pas de réforme constitutionnelle et devrait s’instaurer dès la fin de l’état d’urgence pour en prendre le relais.Jean-Baptiste JacquinJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Michel Noblecourt A quoi sert le Conseil économique, social et environnemental (CESE) ? Récurrente, la question va resurgir, mardi 1er décembre, lorsque les 233 membres de cette troisième assemblée de la République, créée en 1924 et maintenue par la Ve République, vont élire leur président. Qualifiée d’« obsolète » par une responsable patronale, vouée aux gémonies par une partie de la droite qui plaide pour sa disparition, la chambre de la société civile fait souvent figure de belle endormie, où on recase à bon compte les naufragés du suffrage universel. Saisie par le gouvernement pour donner un avis sur un projet de loi – la saisine étant obligatoire pour tout texte à caractère économique, social ou environnemental –, elle produit des avis (de 25 à 30 par an) parfois de grande qualité, mais où la recherche du consensus débouche souvent sur le plus petit dénominateur commun. Résultat, le palais d’Iéna est invisible.La renaissance du CESE sera donc l’enjeu de l’élection du 1er décembre. Les deux principaux candidats veulent en faire le symbole de la « démocratie participative ». Jean-Paul Delevoye, 68 ans, élu en novembre 2010, brigue un second mandat face à Patrick Bernasconi, 60 ans, vice-président du Medef. S’y ajoute une candidature de témoignage, celle de Gérard Aschieri, 63 ans, ancien secrétaire général de la FSU, soutenu par la CGT et Solidaires. A première vue, on croirait assister à un remake de l’élection de 1999. Cette année-là, Jean Mattéoli, en place depuis 1987, briguait un nouveau mandat face à un vice-président du Medef, Jacques Dermagne, et un syndicaliste, André Roulet (FO). Le jour du scrutin, M. Mattéoli avait jeté l’éponge et M. Dermagne avait été élu. Bis repetita ?M. Bernasconi, qui s’est porté candidat le 6 juillet, est largement favori. Avant même de se déclarer, il a réuni un collectif de dix-huit organisations représentées au CESE – une démarche totalement inédite dans une assemblée où tout se joue habituellement à bas bruit – qui a présenté un texte intitulé « Le CESE que nous voulons au service du renouveau démocratique ». Un « pacte de gouvernance » entre toutes les organisations patronales – l’Union professionnelle artisanale (UPA), en conflit avec le Medef sur la représentativité patronale, a depuis pris ses distances, à l’exception de la Capeb, sa branche du bâtiment –, la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC, l’UNSA, la Mutualité française, France Nature environnement, etc.Le projet du « collectif pour le renouveau du CESE » est désormais signé par vingt organisations. M. Bernasconi, assuré sur le papier d’une majorité de suffrages, peut compter sur le renfort des deux tiers des 40 personnalités qualifiées choisies par François Hollande le 5 novembre, au point de pouvoir espérer être élu dès le premier tour. « Jamais notre pays n’a eu autant besoin de dialogue, jamais notre pays n’a eu autant besoin du concours des corps intermédiaires », écrit M. Bernasconi dans sa lettre de candidature, estimant que « le CESE représente la société civile organisée et qualifiée ». « Parmi les critiques et menaces qui pèsent depuis plusieurs années sur notre institution, ajoute-t-il, la pire est bien l’indifférence. »« Nous voulons agir, proclame-t-il, pour que le CESE prenne la place qui lui revient. Celle d’une institution en prise directe sur la société et, de ce fait, incontournable pour peu que l’on sache mesurer la compétence de ses représentants, la valeur de ses travaux et donc la qualité de ses avis. »DESCARTES OU FREUDMême s’il ne bénéficie que du soutien de FO et de quelques personnalités, M. Delevoye s’accroche. « Il y a au moins 90 voix flottantes », assure-t-il, en rappelant que le vote est secret. « Tout le monde dit que je suisun type formidable et que mon bilan est formidable, confie l’ancien ministre chiraquien. Et ils ajoutent : si les gens raisonnent comme Descartes, tu es élu, s’ils raisonnent comme Freud, tuesbattu. » M. Delevoye reconnaît « des maladresses », mais il se flatte d’avoir « recrédibilisé etmodernisé » le CESE. « J’ai introduit la transparence, a-t-il déclaré le 13 octobre à L’Opinion, revu les statuts, changé les règles concernant les droits à la retraite des membres pour rééquilibrer notrecaissede retraites, qui était déficitaire. » Une politique qui ne lui a pas fait que des amis. Le président sortant soupçonne M. Bernasconi de vouloir « planterle fanion du Medef sur le palais d’Iéna ». M. Delevoye se campe en « président indépendant », non ligoté par un « compromis entre les partenairessociaux ».« Je ne suis pas un homme de chapelle », se défend M. Bernasconi, dans un lieu où la franc-maçonnerie est très influente. Mettant en avant un « projet bâti collectivement », il récuse toute « confiscation du CESE par une organisation ». « Pierre Gattaz, martèle-t-il, ne m’a jamais demandé d’aller au CESE. » Pour apparaître « libre de tout engagement » – et dissiper le trouble qui pourrait saisir certains syndicalistes face au candidat du patronat –, M. Bernasconi a démissionné, jeudi 26 novembre, de tous ses mandats au Medef, alors qu’il ne l’envisageait qu’une fois élu. Alors que M. Delevoye veut faire du palais d’Iéna « la maison des citoyens », M. Bernasconi parle de « lieu d’une expression citoyenne organisée ». « Il faut créer le réflexe CESE, ajoute-t-il, parce que c’est une institution de déblocage. On se doit de traiter les sujets d’actualité (fin de vie, “ubérisation” de la société, migrations) et ne pas être seulement l’assemblée du temps long. »M. Bernasconi préconise un partenariat avec la Cour des comptes pour évaluer chaque année, sur ses thématiques, les politiques publiques. Une Cour qui avait pourtant dénoncé, en février, ses « dysfonctionnements ». Inédite dans ses formes, cette bataille du perchoir peut avoir pour effet de sortir le palais d’Iéna de son apparente torpeur.Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual L’amphithéâtre de l’Institut du monde arabe était comble, dimanche 29 novembre, à l’occasion du « rassemblement citoyen des musulmans de France ». Organisé par le Conseil français du culte musulman (CFCM), deux semaines après les attentats du 13 novembre, cet événement avait pour ambition de réunir à Paris les représentants des fédérations musulmanes et des grandes mosquées pour répéter que « le terrorisme n’a pas de religion ».Près de 400 responsables musulmans de sensibilités très diverses étaient présents lors de ce rassemblement dominical qui se voulait le plus large, puisque y participaient, entre autres, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans), la fédération Tabligh al Dawa Il Allah ou la fédération Invitation et mission pour la foi et la pratique. « Le CFCM a le mérite de réunir aujourd’hui quasiment toutes les mosquées. La communauté était globalement représentée », a relevé Amar Lasfar, président de l’UOIF. L’heure n’était donc pas à la critique du CFCM qui continue pourtant de pâtir de son manque de représentativité.« Prévenir le basculement dans le radicalisme »Se succédant au micro, les participants ont évoqué des chantiers, pour la plupart déjà identifiés depuis des années, pour lutter contre « le fléau de la radicalisation ». Mohamed Iqbal Zaïdouni, du Rassemblement des musulmans de France (RMF, proche du Maroc) a ainsi plaidé pour « la formation des imams, aumôniers et éducateurs pour promouvoir les valeurs du juste milieu de l’islam » ou la mise en place de « programmes éducatifs pour convertis et reconvertis ».Tarik Abou Nour, de la Fédération nationale de musulmans de France (FNMF, proche du Maroc) a proposé de « créer un centre de théologie pluridisciplinaire » où toutes les sensibilités de l’islam seraient représentées. « En 2003, nous avions proposé (la création) d’une commission de théologie au sein du CFCM », a rappelé quant à lui Khalil Merroun, responsable du Centre culturel islamique de la grande mosquée d’Evry-Courcouronnes (Essonne). Ahmet Ogras, du Comité de coordination des musulmans turcs de France, a évoqué de son côté la nécessité de « donner la place aux jeunes », et réclamé « un plan Marshall pour la formation des imams et religieux ». Aslam Timol, représentant de la grande mosquée de Saint-Denis de la Réunion, a insisté sur le volet économique en imaginant une souscription auprès des musulmans pour aider les jeunes de banlieues.À l’issue de l’après-midi, conclue par une Marseillaise, et à laquelle ont participé le président de la Fédération protestante de France (FPF), le pasteur François Clavairoly, représentant les autres cultes français ainsi que le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, Gilles Clavreul, un « manifeste citoyen des musulmans de France » a été présenté. Ce texte invoque un « attachement profond au pacte républicain », une condamnation des actes terroristes, un appel au dialogue interreligieux ou encore une mise en garde contre les actes islamophobes.Un manifeste que le président du CFCM, Anouar Kbibech, a qualifié d’« historique et fondateur ». « Après le temps de l’émotion, de la condamnation, de la compassion, le temps de l’action est venu, pour comprendre et prévenir le basculement d’un certain nombre de nos jeunes dans la violence et le radicalisme. »Réunion début 2016 sur la lutte contre la radicalisationÀ sa suite, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé que la deuxième réunion de l’instance de dialogue avec l’islam de France, mise en place en juin, serait avancée « au tout début » de l’année 2016, et son thème principal serait « la lutte contre la radicalisation des jeunes ». M. Cazeneuve a par ailleurs défendu les actions mises en œuvre depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence qui visent notamment « ceux qui exaltent des valeurs contraires à la République » et défendent des « discours obscurantistes ». Il a rappelé que « deux mosquées ont été fermées » ainsi que des « lieux de culte clandestins », qu’une vingtaine de perquisitions avaient été menées dans des salles de prières et que plusieurs ministres de culte étaient assignés à résidence.Un peu plus tôt, Azzedine Aïnouche, de la mosquée Al Islah de Marseille, s’était dit « mal à l’aise » face à « certaines mesures prises sans discernement ». Il évoquait ainsi avoir été pris à partie à neuf reprises par des « victimes de certaines interpellations musclées ». « On ne comprend pas très bien certaines de ces actions. Le CFCM et les fédérations doivent aussi parler au nom de ces mosquées montrées du doigt et fermées ; comme si fermer une mosquée, c’est arrêter le terrorisme. »Julia PascualJournaliste au Monde Sylvie Kauffmann Si les attentats du 11-Septembre, aux Etats-Unis, sont arrivés comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu, ceux du 13 novembre à Paris, en revanche, interviennent dans un paysage déjà très assombri par de multiples crises. En quinze ans, non seulement les tensions géopolitiques se sont exacerbées, mais l’Europe, et particulièrement la France, sont maintenant confrontées à une série de défis plus graves les uns que les autres. En cette fin d’année 2015, tous les voyants sont au rouge.L’abîme de la dette Depuis cinq ans, les pays de la zone euro de l’Union européenne (UE) se débattent dans la crise de la dette souveraine, conséquence de la crise financière. L’échec ultime, qu’aurait constitué l’éclatement de la zone euro, a pu être évité, mais la gestion du drame grec a cruellement révélé les faiblesses structurelles de l’UE, ainsi que le déséquilibre entre la France et l’Allemagne. Ces faiblesses sont loin d’être surmontées.Lire aussi :Le bras de fer entre Athènes et ses créanciers se poursuit à BruxellesUne crise des réfugiés insoluble C’est dans cette Union, fragilisée par l’euroscepticisme, qu’éclate la crise des réfugiés. Ce problème, en réalité, enfle depuis deux ans, mais dans la plupart des capitales européennes, on a fait mine de l’ignorer. Car il résulte de la guerre en Syrie et de l’anarchie en Libye, pour lesquelles personne n’a de solution. Lorsque les réfugiés se noient par milliers en Méditerranée en essayant d’atteindre l’Europe cette année, il est déjà trop tard pour s’organiser rationnellement. En octobre 2014, 23 000 personnes ont traversé la Méditerranée clandestinement ; en octobre 2015, ce chiffre a été presque multiplié par dix : 220 000. L’UE n’est pas équipée institutionnellement, n’a ni politique d’immigration commune, ni droit d’asile commun. L’Allemagne, courageusement mais sans consulter ses partenaires, leur ouvre ses portes, tout en demandant une solidarité européenne, et c’est le chaos.Ce chaos nourrit deux dynamiques négatives : la montée des mouvements populistes anti-immigration et la formation d’un front du refus en Europe centrale que le changement de majorité en Pologne, dirigée par la droite nationaliste depuis la mi-novembre, contribue à fédérer. Un vrai fossé sur les valeurs commence à apparaître. Parallèlement, la chancelière Merkel s’inquiète de la déstabilisation possible des Balkans. Elle a raison de tirer le signal d’alarme ; pour cette région ultra-sensible, la pression migratoire est encore plus difficile à gérer.Lire aussi :Merkel et Hollande, ensemble mais très seulsUne menace terroriste au paroxysme Avec les attaques terroristes djihadistes du 13 novembre contre la France, pour la deuxième fois en dix mois, les deux crises les plus graves, migratoire et terroriste, se rejoignent, lorsqu’il est établi que deux des auteurs présumés des attentats ont emprunté la route des réfugiés. Cette fois, le lien est fait. A son tour, la France invoque la solidarité européenne, en s’appuyant sur l’article 42.7 du Traité de Lisbonne, pour obtenir de l’aide dans la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI). Son appel rencontre à peu près autant de succès que celui de l’Allemagne pour l’accueil des réfugiés.Là aussi, les failles de l’UE sont béantes : une politique étrangère et de défense commune inconsistante, pas de moyens de renseignement communs, pas de protection commune des frontières extérieures de l’Union. Tous ces domaines relèvent de la prérogative des Etats membres. Pour se protéger, qui des migrants, qui des terroristes, les pays européens rétablissent leurs frontières intra-européennes les uns après les autres. Schengen se meurt. La vertueuse Suède, le pays d’Europe qui a accueilli le plus de réfugiés par rapport à sa population, ferme la porte.Sollicitée, attaquée, divisée, mal outillée, l’Europe peut-elle compter sur l’allié américain ? En théorie et en rhétorique, oui. Mais aux Etats-Unis, la campagne électorale est lancée et les candidats républicains à la présidentielle de 2016 touchent les bas-fonds de la démagogie et du populisme. Donald Trump, qui ne devait être qu’un feu de paille, s’est installé dans le débat. Les gouverneurs de plus de la moitié des Etats américains prennent prétexte des attentats de Paris pour refuser tout accueil de réfugiés syriens. Un jeu diplomatique complexe en SyrieLes Américains, certes, dirigent la coalition qui mène des frappes aériennes contre l’EI en Syrie et en Irak. Après les attentats du 13 novembre, François Hollande tente de convaincre le président Obama d’élargir la coalition à la Russie. Peine perdue : la méfiance entre Washington et Moscou est trop forte. Vladimir Poutine a fait spectaculairement rentrer la Russie dans le jeu diplomatico-militaire au Moyen-Orient, mais il reste Vladimir Poutine. L’habileté avec laquelle il a rompu son isolement international n’a pas effacé les effets désastreux de la crise ukrainienne.Lire aussi :François Hollande scelle le rapprochement avec Vladimir PoutineAvec la Russie, le nombre de puissances étrangères ou régionales militairement engagées en Syrie et en Irak – chacune défendant des intérêts différents –, commence à provoquer de sérieux encombrements. Le 24 novembre, la Turquie abat un avion de chasse russe et fait monter la tension d’un cran. Au centre du jeu aussi bien dans la crise des réfugiés que dans la crise syrienne, le président Erdogan est un interlocuteur difficile pour les Européens – au moins autant que le président Poutine.Quant à la France, elle n’est pas non plus au mieux de sa forme, en état d’urgence, avec un taux de chômage quasi-invincible, une classe politique impopulaire, un Front national florissant, un phénomène de radicalisation meurtrier dans une frange de la population musulmane et, maintenant, un système antiterroriste dont l’efficacité laisse sérieusement à désirer.Au total, cela donne un tableau de bord qui clignote de tous ses feux. La gravité de la situation ne doit pas empêcher l’Europe de tenter de reprendre le contrôle, au contraire. Mais elle n’a plus une minute à perdre.Sylvie KauffmannJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.11.2015 à 21h51 | Olivier Faye Le Front national croit dur comme fer à la possibilité d’une victoire lors des élections régionales des 6 et 13 décembre, et n’entend pas laisser la moindre embûche se mettre en travers de son chemin. Pas même les divergences qui ont fait jour entre Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen sur la question des subventions accordées par les régions au planning familial.En meeting à Nice, vendredi 27 novembre, les deux femmes ont évité de faire allusion au sujet, qui les a pourtant opposé le matin même. Sur i-Télé, Mme Le Pen a pris ses distances avec la proposition de sa nièce de supprimer ces subventions. Mme Maréchal-Le Pen juge qu’elles bénéficient à des associations « politisées » et « qui véhiculent une banalisation de l’avortement ». « Il y a une proposition qui est celle de la tête de liste en PACA (...), ça n’est pas dans les projets du Front national », a précisé de son côté la présidente du FN. Dont acte.Lire aussi :Elections régionales 2015 : des candidats FN loin de la dédiabolisation voulue par le partiLes deux candidates aux régionales, l’une en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, l’autre en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont préféré afficher leur optimisme, à un peu plus d’une semaine du scrutin. « Ces victoires aux élections régionales, je les vois encore plus importantes aujourd’hui qu’hier. Des pires crises, j’ai toujours pensé qu’il peut sortir des choix essentiels », a lancé Mme Le Pen en référence aux attentats du 13 novembre. Jamais le Front national n’a emporté un exécutif régional jusqu’à présent.Progression du FN dans les sondages depuis les attentatsPlusieurs enquêtes d’opinion montrent une progression du parti d’extrême droite dans les sondages depuis les événements de Paris et Saint-Denis. Dans le Nord, Marine Le Pen est annoncée largement en tête au premier tour, avec 40 % des voix, tandis que Marion Maréchal-Le Pen a, elle, progressé de trois points en PACA, et devance largement au premier tour son adversaire du parti Les Républicains, Christian Estrosi (40 % contre 30 %).Une enquête publiée vendredi par l’institut Ipsos montre que le FN grimpe de quatre points au niveau national, à 30 %, devant Les Républicains, qui subit une baisse de trois points (29 %), et le Parti socialiste, qui gagne, lui, deux points (22 %).« On le sent partout dans le pays : un grand vent de lucidité balaye les préjugés », s’est félicitée Mme Le Pen devant près de 1 000 personnes, se réjouissant que François Hollande reprenne à son compte certaines propositions du Front national. « Nos adversaires ne sont que des feuilles mortes, leur seule ambition est d’être dans le vent. Nous sommes les arbres aux racines profondes, qui, comme disait Mistral, sont ceux qui montent le plus haut », a lancé quant à elle Marion Maréchal-Le Pen.Lire aussi :L’inquiétude liée aux attentats renforce le FNMarion Maréchal-Le Pen maintient sa position sur le planning familialDepuis le 13 novembre, le Front national ne se cache en tout cas plus de mener une campagne nationale. « Tout ne pourra pas être changé à la tête des régions, mais ces élections sont un jalon essentiel dans l’espérance que nous incarnons pour les Français », croit savoir Marine Le Pen.Un des seuls sujets de débat régional entendu ces derniers jours aura donc finalement été la question des subventions au planning familial. Lors d’une conférence de presse précédant le meeting, Mme Maréchal-Le Pen a enfoncé le clou sur le sujet. « Ces associations sont déjà largement subventionnées par l’ensemble des échelons : commune, département, Etat. Elles sont dans une situation de rente, a jugé la candidate frontiste. L’interruption des subventions ne remettra pas en cause leur existence. »« Ce sont des associations de gauche, très à gauche, définies comme féministes, avec un positionnement affirmé sur la théorie du genre, qui est une ineptie, a-t-elle ajouté. C’est un totem en France le planning familial car ce sont des associations satellites de la gauche. » La jeune femme ne craint donc pas d’aller contre les positions de sa tante. Mais tant que les sondages restent bons pour le Front national, ces divergences demeureront au second plan.Lire aussi :Depuis les attentats, la campagne des régionales « a changé de nature »Olivier Faye 27.11.2015 à 20h56 • Mis à jour le28.11.2015 à 14h38 19 mars 1962 : date du cessez-le-feu entre l’Algérie et la France. C’était aussi le nom d’une rue à Beaucaire, dans le Gard, qui s’appelle désormais rue du 5 juillet 1962, jour marqué par le massacre d’Européens à Oran. La nouvelle plaque a été posée administrativement en prévision de l’entrée en vigueur de cette décision municipale le dimanche 29 novembre.Le maire et tête de liste FN du Gard pour les régionales, Julien Sanchez, a en revanche dû renoncer à la cérémonie qu’il avait prévue à une semaine du scrutin en raison de l’interdiction préfectorale de rassemblement sur la voie publique.L’édile imite ainsi le maire de Béziers Robert Ménard, élu avec les votes du FN, qui avait déjà débaptisé la rue du 19 mars 1962 dans sa ville, en mars 2015, pour lui donner le nom d’Hélie Denoix de Saint-Marc, un militaire, résistant et partisan de l’Algérie française ayant pris part au putsch des généraux.Lire aussi :A Béziers, « le premier risque pour l’ordre public, c’est Ménard »« Nostalgiques du colonialisme »M. Sanchez a dit vouloir donner à la rue en question un nom « moins polémique », « qui ne blessera personne ». « Le fait d’avoir une rue du 19 mars 1962 peut être considéré comme une insulte pour tous ceux qui sont morts après. ».Mais dans le contexte des régionales, alors que le Front national cherche à attirer le vote de certains pieds-noirs et harkis, le nom choisi pourra difficilement passer pour un signe d’apaisement.La nouvelle date évoque un épisode sombre et méconnu de l’histoire franco-algérienne, le massacre à Oran le 5 juillet 1962, plus de trois mois et demi après les accords de paix, de plusieurs centaines d’Européens et de musulmans soupçonnés de les soutenir.Des opposants au changement de nom de cette rue et au maire dénoncent une « majorité municipale lepéniste constituée de nostalgiques du colonialisme ». Ils en appellent au préfet, estimant que les élus qui ont voté le changement de nom « violent la loi », la date du 19 mars 1962 ayant été choisie par la représentation nationale comme la journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Jade Grandin de l'Eprevier Vendredi 27 novembre, Emmanuel Macron a détaillé son projet de « fonds de pension à la française » devant un parterre d’assureurs réunis à l’occasion de la COP 21. Le ministre de l’économie veut créer un nouveau cadre réglementaire pour que l’argent épargné par les salariés en vue de leur retraite permette de mieux financer les entreprises.Emmanuel Macron s’est néanmoins bien gardé d’utiliser le terme controversé de « fonds de pension », qu’il avait d’abord employé, lundi 9 novembre, lors de la présentation de sa nouvelle loi Noé. Il s’est aussi défendu de vouloir révolutionner le régime français des retraites. « Soyons clairs, notre objectif n’est pas de modifier les équilibres entre retraite par répartition et par capitalisation en France, ni de bouleverser le marché des produits d’épargne retraite. Ce n’est pas de livrer au marché la protection sociale », a modéré le ministre.Lire aussi :Emmanuel Macron lance sa deuxième loi fourre-toutQu’est-ce qu’un fonds de pension ? Un fonds de pension, aussi appelé fonds de retraite, est une structure publique ou privée qui sert à financer les retraites. Il est alimenté par les versements des salariés et des entreprises. Ses placements (actions, obligations, immobilier…) doivent permettre de payer les pensions des salariés devenus inactifs.Dans ce modèle d’origine anglo-saxonne, les salariés d’aujourd’hui épargnent en vue de leur propre retraite : ils constituent un capital qui leur sera reversé plus tard. On appelle cela un régime par capitalisation.Y a-t-il des fonds de pension en France ?Oui, mais c’est marginal. La France a privilégié le régime de retraite par répartition. Les cotisations des salariés d’aujourd’hui sont immédiatement utilisées pour payer les pensions des retraités. Cela implique une forte solidarité entre générations.Toutefois, certains salariés peuvent aussi cotiser à des régimes de retraite supplémentaire d’entreprise, qui se rapprochent des fonds de pension. Par exemple, le Plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO), ou la retraite additionnelle de la fonction publique.Ces contrats sont gérés par les assureurs. Ils représenteraient en tout 150 milliards d’euros d’encours en France, selon Bercy.Quel est le problème ? Les assureurs doivent respecter des règles prudentielles de plus en plus exigeantes. En particulier, ces règles dissuadent ces institutions d’investir en actions d’entreprises, jugées plus risquées que d’autres produits comme les obligations d’Etat, en leur réclamant davantage de fonds propres en contrepartie. « Les assureurs sont quasi obligés d’investir l’essentiel des actifs en dette souveraine », souligne-t-on à Bercy. « L’argent épargné en vue de la retraite sert donc à financer les pays et n’est pas utilisé pour financer notre économie alors qu’une partie de l’argent épargné pourrait être mobilisé pour financer nos entreprises ».Que propose Emmanuel Macron ? Le ministre de l’économie veut réduire les contraintes prudentielles pesant sur les contrats d’épargne retraite supplémentaire d’entreprise à travers la création d’un « régime ad hoc ». Une plus grande partie des actifs pourrait être investie en actions. « C’est plusieurs milliards voire dizaines de milliards d’euros de fonds propres mobilisables pour nos entreprises », a insisté Emmanuel Macron vendredi. Bercy a lancé une consultation auprès de la Place. « Nous allons discuter des termes de ce régime ad hoc avec vous. […] Je compte sur vous pour rester mobilisés ces prochaines semaines », a conclu le ministre.Jade Grandin de l'Eprevier 27.11.2015 à 15h58 | Francis Gouge (Créteil, correspondant) « Daech n’attaque pas nos valeurs, notre culture ou notre goût de la fête. Il attaque la France parce que la France l’attaque et participe à la mort de centaines de milliers de civils. » Cette déclaration provocatrice d’Atef Rhouma, 29 ans, chef de file de Convergence citoyenne ivryenne (CCI), un groupe que d’aucuns qualifient de communautariste, membre de la majorité municipale d’Ivry­-sur-Seine (Val­-de-­Marne), cinquième adjoint au maire, a créé la polémique lors de la réunion du conseil municipal, le 19 novembre.Après une minute de silence et avant l’examen de l’ordre du jour, le maire, Philippe Bouyssou (PCF), invitait chaque groupe politique à s’exprimer et à rendre hommage aux victimes du 13 novembre. M. Rhouma a été l’avant-dernier à prendre la parole. Après avoir fustigé « l’horreur de cette violence injustifiable » et condamné « sans réserve ces actes monstrueux », l’élu n’a pas pu s’empêcher de régler ses comptes avec la section socialiste locale, avec laquelle il avait déjà eu une passe d’armes la semaine précédente. Il a accus le PS « d’instrumentaliser ces meurtres et l’émotion de nos concitoyens à des fins racistes (…). De faire peser la suspicion de complicité sur tous les musulmans et les habitants des quartiers populaires ». L’opposition (PS et l’union de la droite et du centre), devant le refus du maire de condamner ces propos, a quitté la salle.S’il Philippe Bouyssou dit aujourd’hui désapprouver les propos de M. Rhouma, il estime néanmoins que les prises de position de son adjoint, « aussi maladroites et excessives soient-elles », relèvent de la liberté d’expression. Accusé de n’avoir pas mis fin à une intervention « faisant l’apologie du terrorisme », il considère que ces attaques relèvent de la diffamation et il envisage de leur donner une suite judiciaire.« Nous ne sommes pas meilleurs que les élus nationaux »Mehdy Belabbas, deuxième adjoint, chargé des finances, ne partage pas l’analyse de CCI, dont il fut un des créateurs en 2000. Aujourd’hui dans les rangs d’EELV, il explique : « Ce n’était pas le bon moment. On était dans l’hommage. Cette position virulente est du même ordre que ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale. Nous ne sommes pas meilleurs que les élus nationaux. »Lire aussi :Un « triste spectacle » à l’Assemblée, quatre jours après les attentatsDevant le tollé, Atef Rhouma, parlant au nom de CCI a finalement fait savoir dans un communiqué, le 24 novembre, que « notre condamnation de ces attentats est claire, ferme et entière (…). Sans nul doute nous n’avons pas su trouver les mots justes ni la formulation appropriée pour expliquer clairement notre point de vue. Nous le regrettons. »Ce mea ­culpa suffira-­t-­il à ramener un peu de sérénité dans l’assemblée municipale vitryotte ? Rien n’est moins sûr. La sénatrice (LR) Catherine Procaccia doit rencontrer un juriste afin d’étudier les suites pouvant être données. Elle a été devancée, le 24 novembre, par Sandrine Bernard, leader du groupe socialiste, qui a transmis un dossier au préfet afin qu’il puisse « décider des suites à donner ». Francis Gouge (Créteil, correspondant)Journaliste au Monde Olivier Faye Le Front national cherche des cadres. C’est la logique qui préside à la stratégie impulsée par Marine Le Pen depuis 2012, qui a fait du maillage territorial de son parti un élément essentiel pour conquérir l’Elysée. Municipales, départementales, régionales… A chaque scrutin, le parti d’extrême droite tente de présenter et de faire élire un maximum de candidats pour déceler parmi eux de potentiels responsables locaux sur lesquels pourrait s’appuyer la formation d’extrême droite.Lire aussi :Marine Le Pen reprend le cours normal de sa campagneProblème, cette stratégie se heurte parfois à un vivier de candidats peu professionnels ou peu en phase avec la dédiabolisation voulue par le parti, et qui n’hésitent pas à écrire sur les réseaux sociaux le fond de leur pensée. C’est le cas pour ces élections régionales des 6 et 13 décembre.Le site L’Entente, opposé au Front national, animé par des sympathisants de gauche, publie ainsi plusieurs messages de cette nature qui ont été écrits sur Facebook ou Twitter. Et parmi les 1 900 candidats présentés en France métropolitaine par le parti de Marine Le Pen, ce phénomène ne concerne pas que des personnes placées en bout de liste, mais aussi des chefs de file départementaux.« La France a besoin d’un coup d’Etat »Thierry Sénéclauze, qui a obtenu la première position dans la Drôme sur les listes de Christophe Boudot, candidat FN en Rhône-Alpes-Auvergne, a ainsi écrit sur Facebook, le 14 août, au-dessus de la photo d’un drapeau tricolore : « Je suis bleu blanc rouge. Pas noir. » Le 20 août, il a partagé une courte vidéo montrant une femme surprise dans un supermarché en train de voler des produits qu’elle tentait de dissimuler sous son voile et lâché ce commentaire : « Contre les sacs en plastique, offrez-vous une musulmane voir une burka ». Un mois plus tôt, le 20 juillet, il écrivait, toujours sur Facebook : « Nous allons affronter une terrible guerre civile qui va déboucher sur une troisième guerre mondiale. Le compte à rebours a commencé. La France a besoin d’un coup d’Etat. » Tous les messages ont été effacés depuis. Dans l’Ouest, Bertrand Iragne, secrétaire départemental de la fédération du Morbihan et tête de liste pour ce département, s’est quant à lui interrogé, dans un jeu de mots mêlant franc-maçonnerie et judaïsme, sur la présence du Grand Orient de France sur Twitter : « Grand Orient de France sur Twitter. Ouverture au Monde ou #Compas - #Sion ? » « C’est un propos dégueulasse »Son voisin de Loire-Atlantique, Samuel Potier, lui aussi secrétaire départemental et tête de liste dans son département pour les régionales, avait réagi, le 9 décembre 2014, à un propos de Michel Zerbib, journaliste à Radio J, relayé sur Twitter par le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France). « Les juifs de France sont chez eux partout, les antisémites ne sont chez eux nulle part », avait déclaré le journaliste. Ce à quoi M. Potier a ajouté : « Sans commentaires… #jesuispartout ». Invitée à réagir, la direction du Front national n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. Le FN a déjà annoncé, mardi 24 novembre, qu’il allait convoquer devant la commission de discipline du parti un candidat en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes coupable d’avoir comparé sur Facebook l’islam à « une hydre puante et mortifère ». « C’est un propos dégueulasse », a réagi à son sujet Florian Philippot, vice-président du FN, qui tient à donner une image de fermeté. Impossible néanmoins de lui retirer son investiture, puisque les listes ont déjà été déposées en préfecture.Le parti d’extrême droite avait déjà été confronté à ce genre de problème pour les départementales, en mars. De l’avis de plusieurs dirigeants, il avait alors « raclé les fonds de tiroirs » pour trouver 4 000 candidats, titulaires et suppléants, et être présent sur la majeure partie du territoire.Olivier Faye 27.11.2015 à 21h51 | Olivier Faye Le Front national croit dur comme fer à la possibilité d’une victoire lors des élections régionales des 6 et 13 décembre, et n’entend pas laisser la moindre embûche se mettre en travers de son chemin. Pas même les divergences qui ont fait jour entre Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen sur la question des subventions accordées par les régions au planning familial.En meeting à Nice, vendredi 27 novembre, les deux femmes ont évité de faire allusion au sujet, qui les a pourtant opposé le matin même. Sur i-Télé, Mme Le Pen a pris ses distances avec la proposition de sa nièce de supprimer ces subventions. Mme Maréchal-Le Pen juge qu’elles bénéficient à des associations « politisées » et « qui véhiculent une banalisation de l’avortement ». « Il y a une proposition qui est celle de la tête de liste en PACA (...), ça n’est pas dans les projets du Front national », a précisé de son côté la présidente du FN. Dont acte.Lire aussi :Elections régionales 2015 : des candidats FN loin de la dédiabolisation voulue par le partiLes deux candidates aux régionales, l’une en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, l’autre en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont préféré afficher leur optimisme, à un peu plus d’une semaine du scrutin. « Ces victoires aux élections régionales, je les vois encore plus importantes aujourd’hui qu’hier. Des pires crises, j’ai toujours pensé qu’il peut sortir des choix essentiels », a lancé Mme Le Pen en référence aux attentats du 13 novembre. Jamais le Front national n’a emporté un exécutif régional jusqu’à présent.Progression du FN dans les sondages depuis les attentatsPlusieurs enquêtes d’opinion montrent une progression du parti d’extrême droite dans les sondages depuis les événements de Paris et Saint-Denis. Dans le Nord, Marine Le Pen est annoncée largement en tête au premier tour, avec 40 % des voix, tandis que Marion Maréchal-Le Pen a, elle, progressé de trois points en PACA, et devance largement au premier tour son adversaire du parti Les Républicains, Christian Estrosi (40 % contre 30 %).Une enquête publiée vendredi par l’institut Ipsos montre que le FN grimpe de quatre points au niveau national, à 30 %, devant Les Républicains, qui subit une baisse de trois points (29 %), et le Parti socialiste, qui gagne, lui, deux points (22 %).« On le sent partout dans le pays : un grand vent de lucidité balaye les préjugés », s’est félicitée Mme Le Pen devant près de 1 000 personnes, se réjouissant que François Hollande reprenne à son compte certaines propositions du Front national. « Nos adversaires ne sont que des feuilles mortes, leur seule ambition est d’être dans le vent. Nous sommes les arbres aux racines profondes, qui, comme disait Mistral, sont ceux qui montent le plus haut », a lancé quant à elle Marion Maréchal-Le Pen.Lire aussi :L’inquiétude liée aux attentats renforce le FNMarion Maréchal-Le Pen maintient sa position sur le planning familialDepuis le 13 novembre, le Front national ne se cache en tout cas plus de mener une campagne nationale. « Tout ne pourra pas être changé à la tête des régions, mais ces élections sont un jalon essentiel dans l’espérance que nous incarnons pour les Français », croit savoir Marine Le Pen.Un des seuls sujets de débat régional entendu ces derniers jours aura donc finalement été la question des subventions au planning familial. Lors d’une conférence de presse précédant le meeting, Mme Maréchal-Le Pen a enfoncé le clou sur le sujet. « Ces associations sont déjà largement subventionnées par l’ensemble des échelons : commune, département, Etat. Elles sont dans une situation de rente, a jugé la candidate frontiste. L’interruption des subventions ne remettra pas en cause leur existence. »« Ce sont des associations de gauche, très à gauche, définies comme féministes, avec un positionnement affirmé sur la théorie du genre, qui est une ineptie, a-t-elle ajouté. C’est un totem en France le planning familial car ce sont des associations satellites de la gauche. » La jeune femme ne craint donc pas d’aller contre les positions de sa tante. Mais tant que les sondages restent bons pour le Front national, ces divergences demeureront au second plan.Lire aussi :Depuis les attentats, la campagne des régionales « a changé de nature »Olivier Faye 27.11.2015 à 20h56 • Mis à jour le28.11.2015 à 14h38 19 mars 1962 : date du cessez-le-feu entre l’Algérie et la France. C’était aussi le nom d’une rue à Beaucaire, dans le Gard, qui s’appelle désormais rue du 5 juillet 1962, jour marqué par le massacre d’Européens à Oran. La nouvelle plaque a été posée administrativement en prévision de l’entrée en vigueur de cette décision municipale le dimanche 29 novembre.Le maire et tête de liste FN du Gard pour les régionales, Julien Sanchez, a en revanche dû renoncer à la cérémonie qu’il avait prévue à une semaine du scrutin en raison de l’interdiction préfectorale de rassemblement sur la voie publique.L’édile imite ainsi le maire de Béziers Robert Ménard, élu avec les votes du FN, qui avait déjà débaptisé la rue du 19 mars 1962 dans sa ville, en mars 2015, pour lui donner le nom d’Hélie Denoix de Saint-Marc, un militaire, résistant et partisan de l’Algérie française ayant pris part au putsch des généraux.Lire aussi :A Béziers, « le premier risque pour l’ordre public, c’est Ménard »« Nostalgiques du colonialisme »M. Sanchez a dit vouloir donner à la rue en question un nom « moins polémique », « qui ne blessera personne ». « Le fait d’avoir une rue du 19 mars 1962 peut être considéré comme une insulte pour tous ceux qui sont morts après. ».Mais dans le contexte des régionales, alors que le Front national cherche à attirer le vote de certains pieds-noirs et harkis, le nom choisi pourra difficilement passer pour un signe d’apaisement.La nouvelle date évoque un épisode sombre et méconnu de l’histoire franco-algérienne, le massacre à Oran le 5 juillet 1962, plus de trois mois et demi après les accords de paix, de plusieurs centaines d’Européens et de musulmans soupçonnés de les soutenir.Des opposants au changement de nom de cette rue et au maire dénoncent une « majorité municipale lepéniste constituée de nostalgiques du colonialisme ». Ils en appellent au préfet, estimant que les élus qui ont voté le changement de nom « violent la loi », la date du 19 mars 1962 ayant été choisie par la représentation nationale comme la journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Jade Grandin de l'Eprevier Vendredi 27 novembre, Emmanuel Macron a détaillé son projet de « fonds de pension à la française » devant un parterre d’assureurs réunis à l’occasion de la COP 21. Le ministre de l’économie veut créer un nouveau cadre réglementaire pour que l’argent épargné par les salariés en vue de leur retraite permette de mieux financer les entreprises.Emmanuel Macron s’est néanmoins bien gardé d’utiliser le terme controversé de « fonds de pension », qu’il avait d’abord employé, lundi 9 novembre, lors de la présentation de sa nouvelle loi Noé. Il s’est aussi défendu de vouloir révolutionner le régime français des retraites. « Soyons clairs, notre objectif n’est pas de modifier les équilibres entre retraite par répartition et par capitalisation en France, ni de bouleverser le marché des produits d’épargne retraite. Ce n’est pas de livrer au marché la protection sociale », a modéré le ministre.Lire aussi :Emmanuel Macron lance sa deuxième loi fourre-toutQu’est-ce qu’un fonds de pension ? Un fonds de pension, aussi appelé fonds de retraite, est une structure publique ou privée qui sert à financer les retraites. Il est alimenté par les versements des salariés et des entreprises. Ses placements (actions, obligations, immobilier…) doivent permettre de payer les pensions des salariés devenus inactifs.Dans ce modèle d’origine anglo-saxonne, les salariés d’aujourd’hui épargnent en vue de leur propre retraite : ils constituent un capital qui leur sera reversé plus tard. On appelle cela un régime par capitalisation.Y a-t-il des fonds de pension en France ?Oui, mais c’est marginal. La France a privilégié le régime de retraite par répartition. Les cotisations des salariés d’aujourd’hui sont immédiatement utilisées pour payer les pensions des retraités. Cela implique une forte solidarité entre générations.Toutefois, certains salariés peuvent aussi cotiser à des régimes de retraite supplémentaire d’entreprise, qui se rapprochent des fonds de pension. Par exemple, le Plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO), ou la retraite additionnelle de la fonction publique.Ces contrats sont gérés par les assureurs. Ils représenteraient en tout 150 milliards d’euros d’encours en France, selon Bercy.Quel est le problème ? Les assureurs doivent respecter des règles prudentielles de plus en plus exigeantes. En particulier, ces règles dissuadent ces institutions d’investir en actions d’entreprises, jugées plus risquées que d’autres produits comme les obligations d’Etat, en leur réclamant davantage de fonds propres en contrepartie. « Les assureurs sont quasi obligés d’investir l’essentiel des actifs en dette souveraine », souligne-t-on à Bercy. « L’argent épargné en vue de la retraite sert donc à financer les pays et n’est pas utilisé pour financer notre économie alors qu’une partie de l’argent épargné pourrait être mobilisé pour financer nos entreprises ».Que propose Emmanuel Macron ? Le ministre de l’économie veut réduire les contraintes prudentielles pesant sur les contrats d’épargne retraite supplémentaire d’entreprise à travers la création d’un « régime ad hoc ». Une plus grande partie des actifs pourrait être investie en actions. « C’est plusieurs milliards voire dizaines de milliards d’euros de fonds propres mobilisables pour nos entreprises », a insisté Emmanuel Macron vendredi. Bercy a lancé une consultation auprès de la Place. « Nous allons discuter des termes de ce régime ad hoc avec vous. […] Je compte sur vous pour rester mobilisés ces prochaines semaines », a conclu le ministre.Jade Grandin de l'Eprevier 27.11.2015 à 15h58 | Francis Gouge (Créteil, correspondant) « Daech n’attaque pas nos valeurs, notre culture ou notre goût de la fête. Il attaque la France parce que la France l’attaque et participe à la mort de centaines de milliers de civils. » Cette déclaration provocatrice d’Atef Rhouma, 29 ans, chef de file de Convergence citoyenne ivryenne (CCI), un groupe que d’aucuns qualifient de communautariste, membre de la majorité municipale d’Ivry­-sur-Seine (Val­-de-­Marne), cinquième adjoint au maire, a créé la polémique lors de la réunion du conseil municipal, le 19 novembre.Après une minute de silence et avant l’examen de l’ordre du jour, le maire, Philippe Bouyssou (PCF), invitait chaque groupe politique à s’exprimer et à rendre hommage aux victimes du 13 novembre. M. Rhouma a été l’avant-dernier à prendre la parole. Après avoir fustigé « l’horreur de cette violence injustifiable » et condamné « sans réserve ces actes monstrueux », l’élu n’a pas pu s’empêcher de régler ses comptes avec la section socialiste locale, avec laquelle il avait déjà eu une passe d’armes la semaine précédente. Il a accus le PS « d’instrumentaliser ces meurtres et l’émotion de nos concitoyens à des fins racistes (…). De faire peser la suspicion de complicité sur tous les musulmans et les habitants des quartiers populaires ». L’opposition (PS et l’union de la droite et du centre), devant le refus du maire de condamner ces propos, a quitté la salle.S’il Philippe Bouyssou dit aujourd’hui désapprouver les propos de M. Rhouma, il estime néanmoins que les prises de position de son adjoint, « aussi maladroites et excessives soient-elles », relèvent de la liberté d’expression. Accusé de n’avoir pas mis fin à une intervention « faisant l’apologie du terrorisme », il considère que ces attaques relèvent de la diffamation et il envisage de leur donner une suite judiciaire.« Nous ne sommes pas meilleurs que les élus nationaux »Mehdy Belabbas, deuxième adjoint, chargé des finances, ne partage pas l’analyse de CCI, dont il fut un des créateurs en 2000. Aujourd’hui dans les rangs d’EELV, il explique : « Ce n’était pas le bon moment. On était dans l’hommage. Cette position virulente est du même ordre que ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale. Nous ne sommes pas meilleurs que les élus nationaux. »Lire aussi :Un « triste spectacle » à l’Assemblée, quatre jours après les attentatsDevant le tollé, Atef Rhouma, parlant au nom de CCI a finalement fait savoir dans un communiqué, le 24 novembre, que « notre condamnation de ces attentats est claire, ferme et entière (…). Sans nul doute nous n’avons pas su trouver les mots justes ni la formulation appropriée pour expliquer clairement notre point de vue. Nous le regrettons. »Ce mea ­culpa suffira-­t-­il à ramener un peu de sérénité dans l’assemblée municipale vitryotte ? Rien n’est moins sûr. La sénatrice (LR) Catherine Procaccia doit rencontrer un juriste afin d’étudier les suites pouvant être données. Elle a été devancée, le 24 novembre, par Sandrine Bernard, leader du groupe socialiste, qui a transmis un dossier au préfet afin qu’il puisse « décider des suites à donner ». Francis Gouge (Créteil, correspondant)Journaliste au Monde Olivier Faye Le Front national cherche des cadres. C’est la logique qui préside à la stratégie impulsée par Marine Le Pen depuis 2012, qui a fait du maillage territorial de son parti un élément essentiel pour conquérir l’Elysée. Municipales, départementales, régionales… A chaque scrutin, le parti d’extrême droite tente de présenter et de faire élire un maximum de candidats pour déceler parmi eux de potentiels responsables locaux sur lesquels pourrait s’appuyer la formation d’extrême droite.Lire aussi :Marine Le Pen reprend le cours normal de sa campagneProblème, cette stratégie se heurte parfois à un vivier de candidats peu professionnels ou peu en phase avec la dédiabolisation voulue par le parti, et qui n’hésitent pas à écrire sur les réseaux sociaux le fond de leur pensée. C’est le cas pour ces élections régionales des 6 et 13 décembre.Le site L’Entente, opposé au Front national, animé par des sympathisants de gauche, publie ainsi plusieurs messages de cette nature qui ont été écrits sur Facebook ou Twitter. Et parmi les 1 900 candidats présentés en France métropolitaine par le parti de Marine Le Pen, ce phénomène ne concerne pas que des personnes placées en bout de liste, mais aussi des chefs de file départementaux.« La France a besoin d’un coup d’Etat »Thierry Sénéclauze, qui a obtenu la première position dans la Drôme sur les listes de Christophe Boudot, candidat FN en Rhône-Alpes-Auvergne, a ainsi écrit sur Facebook, le 14 août, au-dessus de la photo d’un drapeau tricolore : « Je suis bleu blanc rouge. Pas noir. » Le 20 août, il a partagé une courte vidéo montrant une femme surprise dans un supermarché en train de voler des produits qu’elle tentait de dissimuler sous son voile et lâché ce commentaire : « Contre les sacs en plastique, offrez-vous une musulmane voir une burka ». Un mois plus tôt, le 20 juillet, il écrivait, toujours sur Facebook : « Nous allons affronter une terrible guerre civile qui va déboucher sur une troisième guerre mondiale. Le compte à rebours a commencé. La France a besoin d’un coup d’Etat. » Tous les messages ont été effacés depuis. Dans l’Ouest, Bertrand Iragne, secrétaire départemental de la fédération du Morbihan et tête de liste pour ce département, s’est quant à lui interrogé, dans un jeu de mots mêlant franc-maçonnerie et judaïsme, sur la présence du Grand Orient de France sur Twitter : « Grand Orient de France sur Twitter. Ouverture au Monde ou #Compas - #Sion ? » « C’est un propos dégueulasse »Son voisin de Loire-Atlantique, Samuel Potier, lui aussi secrétaire départemental et tête de liste dans son département pour les régionales, avait réagi, le 9 décembre 2014, à un propos de Michel Zerbib, journaliste à Radio J, relayé sur Twitter par le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France). « Les juifs de France sont chez eux partout, les antisémites ne sont chez eux nulle part », avait déclaré le journaliste. Ce à quoi M. Potier a ajouté : « Sans commentaires… #jesuispartout ». Invitée à réagir, la direction du Front national n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. Le FN a déjà annoncé, mardi 24 novembre, qu’il allait convoquer devant la commission de discipline du parti un candidat en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes coupable d’avoir comparé sur Facebook l’islam à « une hydre puante et mortifère ». « C’est un propos dégueulasse », a réagi à son sujet Florian Philippot, vice-président du FN, qui tient à donner une image de fermeté. Impossible néanmoins de lui retirer son investiture, puisque les listes ont déjà été déposées en préfecture.Le parti d’extrême droite avait déjà été confronté à ce genre de problème pour les départementales, en mars. De l’avis de plusieurs dirigeants, il avait alors « raclé les fonds de tiroirs » pour trouver 4 000 candidats, titulaires et suppléants, et être présent sur la majeure partie du territoire.Olivier Faye 27.11.2015 à 10h13 Le Conseil constitutionnel a validé, jeudi 26 novembre, les principaux articles de la loi encadrant la surveillance électronique à l’étranger par les services de renseignement français. Ce texte autorise les services français à collecter très librement les métadonnées de communications à l’étranger – à l’exception de celles impliquant « un identifiant rattachable au territoire national », comme un numéro de téléphone français. Un recours avait été déposé par plusieurs députés du parti Les Républicains.Lire aussi :Le projet de loi sur la surveillance des communications internationales inchangé en commissionTrès critiqué par les défenseurs des libertés, comme la loi sur le renseignement dont il est dérivé, le cœur du texte, à savoir son premier article, a été jugé conforme à la Constitution. Il ne pourra donc pas faire l’objet de recours par des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC). En revanche, certains articles n’ont pas été examinés par le Conseil, et pourront donc faire l’objet d’une QPC. Yves-Michel Riols Après des passages éclairs à Washington et à Moscou, François Hollande va se saisir de l’ouverture de la COP21, dimanche 29 novembre, à Paris, pour poursuivre ses intenses consultations en vue de renforcer la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI). Plusieurs des principaux acteurs de la crise syrienne seront en effet présents en France, du président de l’Iran, Hassan Rohani, à celui de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan. Dès dimanche, le président français s’entretiendra avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et il recevra à dîner, lundi, son homologue américain, Barack Obama.On ne parle plus de « coalition » mais de « coordination »Deux semaines après les attentats de Paris, le président Hollande achève un exceptionnel marathon diplomatique destiné à accélérer la mobilisation politique et la coordination militaire contre l’EI. Au-delà de la multiplication des rencontres, force est de constater que le résultat des efforts déployés par M. Hollande est encore incertain.Les contours de la « grande et unique coalition » contre les djihadistes prônée par le président lors de son intervention devant le Congrès, le 16 novembre, demeurent flous. D’ailleurs, l’Elysée parle désormais plutôt de « coordination » que de « coalition », tant cette dernière suppose un consensus politique sur les objectifs recherchés, aujourd’hui introuvable.David Cameron veut étendre les frappes britanniques de l’Irak à la SyrieLe premier ministre britannique, David Cameron, a apporté, lundi 23 novembre lors d’une visite à Paris, un soutien explicite à la France dans sa politique de frappes contre l’Etat islamique en Syrie et affiché sa volonté de voir le Royaume-Uni faire de même.« Je soutiens fermement l’action entreprise par le président Hollande pour frapper l’Etat islamique en Syrie », a déclaré M. Cameron lors d’une déclaration avec François Hollande à l’Elysée. Il a ajouté avoir la « ferme conviction que la Grande-Bretagne doit en faire de même ».Jeudi 26 novembre, dans une intervention solennelle à la Chambre des communes, M. Cameron a cherché à convaincre les députés d’étendre à la Syrie des frappes aériennes que la Royal Air Force limite jusqu’à présent à l’Irak. « Si nous n’agissons pas maintenant, quand la France, notre amie et alliée, a été frappée à ce point, alors nos amis et alliés seront fondés à demander : “Alors quand ?” », a-t-il lancé. Il a présenté aux députés un « plan global » associant actions militaire, diplomatique et humanitaire.Lire aussi :David Cameron dans son rôle de meilleur allié de la FrancePeu d’engagements de la part d’ObamaA Washington, mardi, Barack Obama a fait assaut de bonne volonté pour soutenir M. Hollande, en défendant un renforcement du partage du renseignement, une coopération militaire plus étroite et une montée en puissance des frappes contre l’EI, notamment contre les convois pétroliers qui alimentent le trésor de guerre de l’organisation terroriste.« Mais Obama n’a pas fondamentalement changé sa stratégie de guerre à distance, essentiellement aérienne », note Camille Grand. Et le président américain n’a pas dissimulé son scepticisme face à un rapprochement avec la Russie, tant que Moscou continue de défendre le régime syrien.Angela Merkel apporte son soutien, mais modestement En recevant la chancelière Angela Merkel à l’Elysée, mercredi, M. Hollande a publiquement demandé à l’Allemagne de « s’engager encore davantage »aux côtés de la France dans la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI). La réponse n’a pas tardé. La chancelière Angela Merkel a annoncé le déploiement de plusieurs avions de reconnaissance, mais le pays ne participera aux bombardements contre l’organisation Etat islamiqueEn l’occurrence, une frégate équipée de missiles antiaériens qui protégera le porte-avionsCharles-de-Gaulle, quatre à six avions de combat Tornado, équipés de système de reconnaissance (mais sans armement), ainsi qu’un satellite d’observation qui travaillera avec le système français Helios. Et pour la logistique, un avion-ravitailleur qui fait défaut à la France.Par ailleurs, l’Allemagne devrait faire passer de 100 à 150 le nombre de militaires assurant la formation des peshmergas – combattants kurdes – dans le nord de l’Irak. Autant de décisions qualifiées de « difficiles, mais importantes et nécessaires » par la ministre de la défense.Lire aussi :Au-delà des discours solidaires, l’Allemagne s’engage modestementCoordination entre le France et la Russie en SyrieAvant de s’engager dans cette tournée diplomatique au pas de charge, François Hollande a fait un pari ambitieux : profiter de l’onde de choc des attentats de Paris pour tenter de faire bouger les lignes sur la crise syrienne, dont les métastases se font sentir bien au-delà du Proche-Orient. M. Hollande a été le premier à bouger en proposant une main tendue à la Russie, principal allié, avec l’Iran, du régime de Bachar Al-Assad.En déclarant devant le Congrès que la lutte contre l’EI était désormais la priorité de l’action française, le chef de l’Etat a atténué la position de Paris qui estimait, jusqu’alors, que le combat contre les djihadistes ne pouvait se concevoir que s’il y avait aussi une perspective claire d’éviction de Bachar Al-Assad. « Le mouvement de la France a consisté à réviser ses priorités pour ne pas poser un obstacle à un rapprochement avec la Russie », observe Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique.Vladimir Poutine a visiblement saisi cette ouverture. A l’issue des entretiens, jeudi soir à Moscou, entre les présidents français et russe, M. Hollande a déclaré que les deux pays allaient dorénavant « coordonner » leurs frappes en Syrie contre l’EI, mais aucun progrès n’a été enregistré sur le front politique, concernant le rôle de Bachar Al-Assad.Lire aussi :François Hollande scelle le rapprochement avec Vladimir PoutineLe sort de Bachar Al-Assad reste toujours un obstacleMême si François Hollande peut se targuer d’avoir obtenu, à Moscou et Washington, des avancées sur le terrain de la coopération militaire, leur impact demeurera limité tant que persistera le principal obstacle : l’absence d’un accord a minima sur l’avenir politique de la Syrie et donc sur le sort de Bachar Al-Assad.Seules les troupes déjà présentes au sol pourront consolider les éventuels reculs de l’EI, désormais soumis à des bombardements plus soutenus. Or, les combattants locaux et leurs parrains régionaux ne pourront accepter de se mobiliser dans le cadre d’une « coalition » anti-EI que s’il existe une perspective politique conduisant au départ du président Assad. Pour l’heure, elle n’existe pas.La Russie et l’Iran participent certes aux discussions multilatérales sur la Syrie, entamées à Vienne, aux côtés de leurs adversaires du Golfe. Mais le processus n’en est qu’à ses balbutiements. Et, à ce stade, aucun mouvement majeur n’est perceptible entre les protagonistes. « Les attentats de Paris ont provoqué un tremblement de terre politique, constate Marc Pierini, ancien ambassadeur de l’Union européenne en Syrie et expert de la Fondation Carnegie. Mais ils n’ont pas encore conduit à un séisme diplomatique ».Lire aussi :François Hollande coincé entre les positions divergentes des Etats-Unis et de la RussieYves-Michel RiolsJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Plus dure est la rechute. Fin octobre, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a atteint près de 3,59 millions en métropole, soit une progression de 42 000 en un mois, selon les statistiques publiées, jeudi 26 novembre, par Pôle emploi et par le ministère du travail. C’est le troisième plus mauvais chiffre depuis le début du quinquennat de François Hollande – le deuxième si l’on ne tient pas compte du rebond « hors norme » de septembre 2013 (+ 50 600), qui faisait suite à une forte baisse, le mois précédent, liée à un bug dans les relances par SMS des inscrits à Pôle emploi. Il faut remonter à janvier 2013 pour trouver des données aussi déprimantes (+ 47 900).Sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris), il y a désormais près de 3,851 millions de chômeurs – en augmentation de 3,5 % sur un an (+ 3,7 % si l’on raisonne uniquement sur l’Hexagone). Un nouveau record, dont le président de la République et sa famille politique se seraient volontiers passés, à dix jours du premier tour des élections régionales. Ces chiffres douchent les timides espoirs qu’avait suscités la baisse marquée du nombre d’inscrits à Pôle emploi, en septembre (– 23 800 dans la catégorie A).Lire aussi :La hausse « atypique » des demandeurs d’emploi qui travaillentSelon le ministère du travail, la poussée observée en octobre tient « en partie » au fait que des demandeurs d’emploi, qui exerçaient jusqu’alors une activité réduite (catégories B et C), ont cessé de travailler et se sont donc reportés vers la catégorie A. Les personnes inscrites à Pôle emploi, avec une activité réduite « longue » (plus de 78 heures par mois) ou « courte » (moins de 78 heures), ont vu leur nombre baisser de 1,49 % en un mois, en métropole. Un mouvement de vases communicants se serait donc produit, « au profit » de la catégorie des chômeurs stricto sensu. Au total, le nombre de demandeurs d’emploi (sans ou avec une activité) s’élève à près de 5,436 millions dans l’Hexagone (5,740 millions si l’on tient compte des outre-mer).Seule note favorable, les moins de 25 ansAvec un joli sens de la litote, la ministre du travail, Myriam El Khomri, est convenue que « ces chiffres ne sont pas satisfaisants », dans un communiqué diffusé jeudi. Ils le sont d’autant moins que s’y ajoutent d’autres mauvaises nouvelles. Ainsi, les personnes de plus de 50 ans à la recherche d’un emploi (dans la catégorie A, en métropole) sont encore plus nombreuses, à la fin octobre (+ 1,5 % par rapport à septembre ; + 9,2 % en un an). Dans l’Hexagone, l’ancienneté moyenne d’inscription à Pôle emploi continue de s’accroître, passant de 567 jours en septembre à 568 en octobre (pour les personnes relevant des catégories A, B et C).L’une des rares évolutions favorables concerne les moins de 25 ans au chômage : leurs effectifs restent stables en octobre, en métropole. Et ils ont baissé de près de 20 000 depuis janvier, se situant à un niveau comparable à celui de fin 2012. « Cela confirme que les politiques d’emplois aidés ciblées sur les jeunes, en particulier les emplois d’avenir, fonctionnent », juge l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), dans une note publiée jeudi.« Une hausse des demandeurs d’emploi de 42 000 en un mois, c’est beaucoup, mais je me garderais bien d’en tirer des conclusions, compte tenu de la volatilité des statistiques de Pôle emploi », réagit Bertrand Martinot, auteur de Pour en finir avec le chômage (Hachette « Pluriel », 288 p., 8 euros) et conseiller social de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2008. « Il faut prendre de la distance par rapport aux données mensuelles et raisonner en tendances, sur des périodes plus longues », complète Bruno Ducoudré, de l’OFCE.La donne devrait changer en 2016Depuis le début de l’année, ajoute-t-il, le nombre de chômeurs (relevant de la catégorie A) s’accroît de 9 000 par mois en moyenne, contre 24 000 en 2012, 16 000 en 2013 et 15 000 en 2014. Les inscriptions à Pôle emploi ont tendance à se ralentir, grâce au redémarrage de la croissance – l’Insee table sur une progression de 1,1 % contre 0,2 % en 2014. Mais cette reprise est trop faible, encore, pour inverser la courbe du chômage. « Il faudrait au moins arriver à un accroissement du produit intérieur brut [PIB] de 1,4 % », indique Bruno Ducoudré.Selon les dernières estimations de l’Insee, publiées le 13 novembre, 49 200 emplois ont été créés dans le secteur privé « sur un an » – ce qui s’avère insuffisant pour « absorber » les nouveaux entrants sur le marché du travail. Les effectifs dans l’industrie et le secteur de la construction continuent de s’étioler (– 1,3 % et – 3,4 %, en un an), mais ils s’étoffent dans le tertiaire (+ 1,2 %).La donne devrait changer en 2016, avec une croissance un peu plus vigoureuse : l’OFCE table sur une augmentation du PIB de 1,8 %, ce qui permettrait de ramener le taux de chômage à 9,8 %, fin 2016, contre 10 % en décembre 2015. La « bataille pour l’emploi », selon une formule chère à François Hollande, est loin d’être gagnée.Lire aussi :23 800 demandeurs d’emploi en moins en septembreBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérémie Baruch Qui sont les candidats présents sur les listes des élections régionales ? Le ministère de l’intérieur a mis à disposition un fichier avec des données biographiques pour chacun d’entre eux : date de naissance, profession, tête de liste, nuance politique, etc. Assez pour tirer quelques enseignements sur les personnes qui aspirent à siéger au conseil régional de leur région.En décembre, 21 456 personnes se présentent aux élections régionales, réparties en 171 listes. Nous avons regroupé les étiquettes assignées à chaque candidat par le ministère de l’intérieur en nuances plus globales. #container_14483645989{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483645989{ height:350px; } #container_14483645989 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483645989 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483645989 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483645989 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de listes par nuance politiqueSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14483645989", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Extreme gauche","Gauche Rad","Ecolo","Gauche","Centre","Droite","Extreme droite","Divers"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de listes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 18 ], [ "", 12 ], [ "", 12 ], [ "", 34 ], [ "", 2 ], [ "", 41 ], [ "", 17 ], [ "", 35 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Malgré la parité, toujours plus d’hommes que de femmesLes élections régionales sont soumises à la règle de la parité stricte : pour chaque liste déposée, un candidat sur deux est une femme. Mais certaines listes présentant un nombre impair de candidats, on ne trouve en fait que 49,44 % des candidates.Seules les candidates étiquetées « LVEG » (Alliance des Verts et de la Gauche) sont plus nombreuses que leurs alter ego masculins (462 femmes pour 456 hommes).Les têtes de liste reflètent une autre réalité : moins de 22 % des têtes de liste sont des femmes. Seuls les écologistes présentent plus de têtes de listes féminines que masculines. #container_14483804894{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483804894{ height:400px; } #container_14483804894 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483804894 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483804894 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483804894 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les têtes de liste sont très majoritairement des hommesSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14483804894", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#f96996","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Extreme gauche","Gauche radicale","Ecolo","Gauche","Centre","Droite","Extreme droite","Divers"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Femmes tête de liste", "color": "#f96996", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 7 ], [ "", 7 ], [ "", null ], [ "", 6 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Hommes tête de liste", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 10 ], [ "", 9 ], [ "", 5 ], [ "", 27 ], [ "", 2 ], [ "", 35 ], [ "", 14 ], [ "", 32 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Des candidats quinquagénaires #container_14483688470{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483688470{ height:450px; } #container_14483688470 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483688470 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483688470 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483688470 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'âge moyen des candidatsLa moyenne d'âge des candidats aux élections régionales est de 49 ansSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14483688470", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 770, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#b50b11", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#b50b11", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["17","18","19","20","21","22","23","24","25","26","27","28","29","30","31","32","33","34","35","36","37","38","39","40","41","42","43","44","45","46","47","48","49","50","51","52","53","54","55","56","57","58","59","60","61","62","63","64","65","66","67","68","69","70","71","72","73","74","75","76","77","78","79","80","81","82","83","84","85","86","87","88","89","90","91","92","93","94"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: 4, format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#b50b11", width: 2, value: 32.3, label: { useHTML: false, text: "Moyenne", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#b50b11", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Âge moyen", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 72 ], [ "", 117 ], [ "", 118 ], [ "", 169 ], [ "", 173 ], [ "", 183 ], [ "", 219 ], [ "", 215 ], [ "", 250 ], [ "", 218 ], [ "", 225 ], [ "", 251 ], [ "", 287 ], [ "", 262 ], [ "", 216 ], [ "", 335 ], [ "", 325 ], [ "", 326 ], [ "", 342 ], [ "", 367 ], [ "", 367 ], [ "", 359 ], [ "", 422 ], [ "", 398 ], [ "", 466 ], [ "", 503 ], [ "", 455 ], [ "", 502 ], [ "", 467 ], [ "", 505 ], [ "", 505 ], [ "", 547 ], [ "", 551 ], [ "", 569 ], [ "", 581 ], [ "", 563 ], [ "", 583 ], [ "", 546 ], [ "", 550 ], [ "", 587 ], [ "", 586 ], [ "", 586 ], [ "", 567 ], [ "", 523 ], [ "", 559 ], [ "", 544 ], [ "", 437 ], [ "", 484 ], [ "", 403 ], [ "", 398 ], [ "", 345 ], [ "", 266 ], [ "", 174 ], [ "", 161 ], [ "", 150 ], [ "", 92 ], [ "", 89 ], [ "", 64 ], [ "", 81 ], [ "", 46 ], [ "", 38 ], [ "", 21 ], [ "", 28 ], [ "", 16 ], [ "", 18 ], [ "", 15 ], [ "", 14 ], [ "", 13 ], [ "", 8 ], [ "", 9 ], [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Plus de la moitié des candidats de chaque nuance politique ont entre 40 et 60 ans. Ce sont les listes du Front national et les listes étiquetées « divers » qui présentent des candidats soit plus jeunes soit plus vieux.Le doyen de ces élections est un candidat inscrit sur la liste de Jean-Claude Martinez, un transfuge du Front national, dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Du haut de ses 94 ans, Georges Marty coiffe d’une courte tête une candidate de l’Alliance écologiste indépendante (divers), née deux mois plus tard.Le plus jeune candidat n’a pas encore 18 ans à l’heure où cet article est écrit. Benoît Lepeltier, sur la liste Front National « Normandie Bleu Marine » obtiendra la majorité le 29 novembre, à temps pour être éligible.Des métiers variésLe ministère de l’intérieur fournit une liste de 65 professions, allant d’étudiant à retraité, en passant par fonctionnaire, ingénieur ou vétérinaire. Certaines catégories sont peu représentées : les huissiers, par exemple, avec 3 candidats – un divers droite, un Front national, un Front de gauche. D’autres, au contraire, sont bien plus fréquentes. C’est le cas des employés du secteur privé (2 531 candidats).Parmi les cadres supérieurs du secteur privé, près de 50 % sont inscrits sur des listes étiquetées à droite, contre 21 % à gauche et 8 % à l’extrême droite. On observe de la même manière une surreprésentation des agriculteurs-exploitants dans les listes de droite (35,35 %, contre 19,3 % à gauche et 18 % chez les écologistes), ce qui vaut aussi pour les candidats ayant une profession médicale, qu’ils soient pharmaciens, vétérinaires, médecins ou dentistes.En revanche, 30 % des assistantes sociales sont inscrites sur des listes de gauche, pour moins de 5 % sur des listes étiquetées à droite. Sans grande surprise non plus, les fonctionnaires (toutes catégories confondues) sont majoritairement inscrits sur des listes de gauche ou d’extrême gauche – à l’exception notable des retraités de la fonction publique.Des candidats en position de cumul #container_14484483514{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14484483514{ height:500px; } #container_14484483514 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14484483514 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14484483514 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14484483514 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }213 candidats ont déjà un mandat électif importantSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14484483514", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#04103f","#2c59a8","#f56a20","#f96996","#608a32","#ff3232","#b50b11"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { 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{el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Parmi les 21 456 personnes sur les listes régionales, 213 ont été pointées par le ministère comme étant des « personnalités », euphémisme pour désigner les candidats ayant déjà un mandat électif important, exécutif ou législatif.On y compte 102 députés (près de 18 % de l’Assemblée nationale) 51 sénateurs (15 % du Sénat), 8 ministres (24 % du gouvernement) ou encore 23 parlementaires européens (31 % des parlementaires français). Le Front national se distingue avec la moitié de ses eurodéputés présents sur les listes des régionales.Parmi ces 213 « personnalités », 47 sont têtes de liste. C’est plus du quart du nombre total de listes déposées pour ces élections. Découvrez les têtes de liste, les chiffres-clés et les actualités de chaque régionJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter François Colcombet (magistrat honoraire, ancien député (PS) et président de la commission d’enquête parlementaire sur les tribunaux de commerce (1998-1999)) Ce printemps, la loi Macron a provoqué beaucoup de remous. Il est vrai qu’elle abordait des sujets les plus divers et concernait pêle-mêle notaires, pharmaciens, taxis, juges consulaires, agents SNCF – j’en passe, et de plus importants – dont les dignes représentants étaient sur le pied de guerre. Voici maintenant l’automne, la saison des décrets d’application. Elle n’est pas moins agitée, du moins dans les coulisses ministérielles où s’affairent les lobbies.Mais une disposition de cette loi, curieusement, n’a guère fait l’objet de débats devant les assemblées et a été apparemment votée dans l’indifférence. Pourtant, elle est sans doute l’une des plus révolutionnaires : en cas de cessation d’activité d’une entreprise de plus de 150 salariés ou d’une entreprise dont dépendent au moins 150 salariés de ses sous-traitants, l’article 70 de la loi introduit dans le Code de commerce la possibilité de remplacer un actionnaire défaillant au profit de personnes s’engageant à effectuer un plan de reprise. Autrement dit, l’expropriation peut être prononcée pour sauver l’emploi.Le même article décrit la procédure à suivre, les personnes qui peuvent agir (le mandataire ou le procureur), l’autorité qui statue (le président du tribunal en référé et sans doute, en appel, la cour d’appel), le mode d’évaluation des droits de cession, etc.Ce n’est pas trahir un bien grand secret : au Conseil d’État, lorsqu’il fut consulté, cette innovation choqua les conservateurs qui font passer la protection du capital avant celle du travail, mais l’avis prononcé après bien des discussions fut, de justesse, favorable. Beaucoup d’observateurs avertis pensent d’ailleurs qu’aussi bien au Sénat qu’à l’Assemblée nationale les élus qui connaissent le monde des affaires et celui du travail ont préféré rester discrets. Sans doute les opposants essaieront-ils de limiter les dégâts à l’occasion des décrets d’application. Quant aux partisans de cette réforme, ils auront voulu éviter de rouvrir le beau mais périlleux débat qu’Arnaud Montebourg avait naguère lancé en tentant de sauver les hauts-fourneaux de Florange. Il avait échoué parce qu’à l’époque il n’y avait pas de texte adapté à la situation.Or, à l’époque, un jeune homme plein d’avenir qui travaillait discrètement à l’Élysée au service du bon président Hollande essayait d’imaginer quelle pouvait être la bonne solution. Cet apprenti-réformateur n’était autre qu’Emmanuel Macron, celui-là même qui a été appelé à succéder à Arnaud Montebourg avec lequel il avait, on peut en être sûr, discuté de cette réforme. Admirons cette heureuse rencontre des trois meilleurs hommes politiques de la gauche réformiste. Macron, Montebourg, Hollande, même combat.           François Colcombet (magistrat honoraire, ancien député (PS) et président de la commission d’enquête parlementaire sur les tribunaux de commerce (1998-1999)) Samuel Laurent L’offensive est-elle concertée ? Spontanée ? Lundi 9 novembre, les socialistes franciliens et leurs soutiens font circuler sur les réseaux sociaux un article visant Valérie Pécresse, tête de liste Les Républicains en Ile-de-France : elle souhaiterait « démarier » les couples homosexuels.On trouve l’accusation portée par des dizaines de comptes Twitter de soutien à Claude Bartolone, candidat PS dans la région :Valérie Pécresse préconise le démariage pour les couples homosexuels - Le Lab Europe 1 https://t.co/AutF2ssEmW— PS_Sartrouville (@PS.Sartrouville)require(["twitter/widgets"]);Pr rappel pr électeurs de l'IDF: @vpecresse veut démarier les homos https://t.co/LZ6KAbopbJ— RomainBouth (@Romain)require(["twitter/widgets"]);Valérie Pécresse préconise le démariage pour les couples homosexuels https://t.co/1yEd3mQP5d via leLab_E1 @vpecresse #démagogie— cvoisenet (@Cédric Voisenet)require(["twitter/widgets"]);Mais aussi par des militants EELV.Chassez le naturel il revient au galop.@vpecresse veut démarier les couples de même sexe. Chacun choisit son camps. https://t.co/TuPAJWu6aZ— david_belliard (@David Belliard)require(["twitter/widgets"]);Coucou @vpecresse dites moi, le "démariage" c'est toujours d'actualité ? https://t.co/jBpeX61aH8— Thomasjaquemet (@Thomas JAQUEMET)require(["twitter/widgets"]);L’indignation culmine avec ce tweet du maire socialiste d’Alfortville et sénateur du Val-de-Marne, Luc Carvounas, qui s’est marié en juillet, et qui se place sur un terrain personnel :Non .@vpecresse vous ne réussirez pas a me démarier de l'homme que j'aime. Avec .@claudebartolone pour une île de France humaine @leLab_E1— luccarvounas (@Luc Carvounas)require(["twitter/widgets"]); Pourquoi c’est de l’amnésie ?Une déclaration… de 2012A chaque fois, un lien vers un même article du « Lab » d’Europe 1, reprenant une intervention de Valérie Pécresse à la chaîne LCI. Elle avait déclaré vouloir abroger la loi sur le mariage gay si la droite revenait au pouvoir, et proposait de transférer les unions déjà contractées sur des statuts d’union civile. Une position quelque peu critiquable juridiquement.Seul problème : comme aucun des tweets ci-dessus ne le précise, cet article et cette déclaration datent… du 5 novembre 2012. En plein débat sur le mariage homosexuel, Mme Pécresse calquait alors sa position sur celle de Nicolas Sarkozy, qui, soucieux de ne pas se couper des très actives sphères catholiques anti-mariage gay, avait agité la perspective d’une modification de la loi.La déclaration n’est donc pas récente. Elle a déjà trois ans. Mais le camp Bartolone aurait donc tout loisir de ressortir cette position… si celle-ci n’avait pas changé.« L’abrogation pas humainement réaliste »Car Valérie Pécresse a changé de position depuis. En 2013, elle expliquait, sur France Culture, qu’en tant que républicaine, elle appliquerait la loi et ne s’opposerait pas à des unions homosexuelles. Elle précisait également, en contradiction avec ses déclarations précédentes : « On ne pourra pas revenir sur le mariage et l’adoption en 2017. »En 2014, elle répète la même chose : « « L’abrogation, elle n’est pas humainement réaliste. Il y a un débat sur le juridique mais on peut toujours débattre sur le juridique, moi je crois que c’est l’humain dont il faut qu’on parle », assure-t-elle sur RTL. Et de justifier sa position : « Sur le mariage homosexuel, j’ai changé d’avis parce que tout simplement j’ai réfléchi. » Une volte-face déjà critiquéeRappeler les positions d’une candidate en pleine campagne est classique. Alors que Valérie Pécresse est en train d’opérer un rapprochement avec la « Manif pour tous » (elle se rendra à leur meeting), les socialistes ont beau jeu de rappeler ses positions.Néanmoins, il est assez peu honnête de faire comme si celles-ci étaient restées intangibles ces trois dernières années. D’autant que la gauche a également largement fustigé la volte-face et le manque de constance de l’ancienne ministre sur la question du mariage.Et si des militants ou de simples citoyens peuvent, de bonne foi, relayer un article de 2012 sans se poser de question, il paraît plus étonnant que des professionnels de la politique et élus d’Ile-de-France n’aient pas eu vent des changements de position de Mme Pécresse.Lire aussi :Régionales en Ile-de-France : la bataille des « boules puantes »Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.11.2015 à 13h00 • Mis à jour le09.11.2015 à 13h54 | Gilles Rof Le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (LR) a été élu lundi 9 novembre à la tête de la métropole Aix-Marseille-Provence au terme d’une séance particulièrement agitée. M. Gaudin a recueilli 119 voix sur 169 votants.La première réunion de l’assemblée de la métropole s’est en effet déroulée dans une totale confusion au palais du Pharo de Marseille, prolongeant un week-end déjà rocambolesque, où l’assemblée a été plusieurs fois annulée avant d’être finalement maintenue. Après près d’une heure de débats tendus entre élus de la droite départementale, la présidente de l’EPCI du Pays d’Aix, Maryse Joissains (LR) a annoncé, lundi matin, qu’elle « levait la séance ». La maire d’Aix-en-Provence, qui présidait l’assemblée en tant que doyenne des présidents d’EPCI, a refusé de procéder à l’élection du premier président de la métropole. Pressée par une partie des élus de son camp, Mme Joissains a tenu bon avant de quitter la salle, entraînant dans son sillage la plupart des élus de sa communauté de communes et quelques maires des petites villes du département.« Un coup de force »Ce départ n’a pas mis fin à la séance. Guy Teissier, président (LR) de l’EPCI Marseille-Provence-Métropole a pris la succession de Mme Joissains au micro, et demandé un nouvel appel des présents. Le premier acte de création de la métropole Aix-Marseille-Provence, dont la constitution a été un long combat entre élus marseillais et élus du reste du territoire, a alors pris un tour totalement inattendu. « Je considère que nous vivons là un coup de force » a estimé le maire PC de Martigues, troisième ville du département, Gaby Charroux. Le député a retiré sa candidature, annoncée fin octobre, à la présidence de la future métropole.La confusion autour de cette élection a commencé vendredi 6 novembre, lorsque le tribunal administratif de Marseille saisi par le maire UDI d’Eguilles (Bouches-du-Rhône), Robert Dagorne, a suspendu deux arrêtés du préfet des Bouches-du-Rhône, pris en septembre et en octobre 2015. Ces deux arrêtés définissaient la composition du conseil métropolitain et la répartition des 240 sièges d’élus entre les 92 communes de la future EPCI.Lire aussi :Une décision du Tribunal administratif fragilise la métropole Aix-Marseille-Provence« Certains maires contestent la représentation qui est la leur dans cette métropole. D’autres contestent la loi devant le conseil d’Etat. C’est leur droit », a expliqué Mme Joissains en préambule. Pour la maire d’Aix-en-Provence, la décision du tribunal administratif a rendu impossible l’organisation de l’élection à la présidence : « Les juges considèrent qu’il y a un problème de constitutionnalité dans la création de la métropole. Il m’appartient de dire : il y a une décision de justice, elle doit être respectée ».Après une courte suspension de séance, Jean-Claude Gaudin, qui avait demandé à ses soutiens de prendre tour à tour la parole pour demander la tenue du vote, s’est exprimé pour la première fois : « Faisons en sorte que demain nous puissions nous mettre au travail, a prêché le sénateur et maire de Marseille qui a confirmé sa candidature. Rassurons le personnel et les 7500 fonctionnaires que la métropole devra payer fin janvier 2016. Si le président élu est contesté après (l’élection)… On verra, je prends le risque »« Un sentiment d’impunité »L’opposition socialiste, largement minoritaire dans l’assemblée, avait de son côté annoncé son intention de s’abstenir. Le matin même une partie des parlementaires PS avaient reçu une note de la ministre de l’Aménagement du territoire, expliquant que la décision du tribunal administratif ne remettait pas en cause la légalité de l’assemblée, ni la répartition des conseillers communautaires par communes « qui est prévue dans la loi ». Hervé Fabre-d’Aubrespy, maire de Cabriès (LR), une petite commune du pays d’Aix qui a, lui aussi, déposé un recours devant le tribunal administratif, a présenté sa candidature contre Jean-Claude Gaudin.A l’extérieur du Palais du Pharo, alors que le vote venait de débuter, Maryse Joissains ne décolérait pas : « On ne se fait pas élire après que la séance soit levée. On venait avec l’idée de voter pour Jean-Claude Gaudin, mais il fonctionne avec un sentiment d’impunité. J’ai raison de ne pas vouloir travailler avec des gens qui ne respectent pas la justice ».Lire aussi :Aix-Marseille-Provence, une métropole éclatéeGilles RofJournaliste au Monde Claire Guélaud Les grandes institutions économiques broient du noir. Du Fonds monétaire international, (FMI) et de la Banque mondiale, en octobre, à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), aujourd’hui, tous trois ont révisé à la baisse leurs scénarios de croissance, en raison des difficultés des pays émergents et d’une reprise globalement poussive dans les économies avancées. Toutes tablent sur une amélioration en 2016 et en 2017, mais aucune n’a vraiment l’air d’y croire !Les prévisions de l’OCDE, présentées lundi 9 novembre, ne font pas exception à la règle. Les experts du château de la Muette – le siège de l’organisation à Paris – ont légèrement revu à la baisse leurs hypothèses de croissance pour le monde, à + 2,9 % en 2015 (– 0,1 point par rapport à septembre) et à + 3,3 % en 2016 (– 0,3 point). En 2017, la barre des + 4 % ne serait pas franchie (+ 3,6 %). Dans les économies avancées, la reprise resterait laborieuse (+ 2 % en 2015, + 2,2 % en 2016 et + 2,3 % en 2017), tandis que les pays émergents et en développement verraient leur croissance ramenée de 4,7 % en 2014 à 3,7 % en 2015. Une chute importante qui freine l’ensemble de l’économie mondiale. L’amélioration attendue ensuite (+ 4,2 % en 2016 et + 4,6 % en 2017) est loin d’être « assurée », en raison notamment de la montée des risques macroéconomiques et des vulnérabilités financières de ces pays.Lire aussi (édition abonnés) :Le Nobel d’économie Angus Deaton fustige les statistiques indiennesMontée du protectionnismePlus encore que ces difficultés, ce sont la stagnation et le ralentissement marqué du commerce mondial, dont la progression est tombée de 3,4 % à 2 % cette année, qui inquiètent l’OCDE. Dans un éditorial consacré au souffle mauvais du commerce international (« Trade Winds Blowing No Good ? »), l’économiste en chef de l’organisation, l’Américaine Catherine Mann, qualifie de « profondément inquiétants » les chiffres des échanges en 2015, parmi les plus mauvais des cinquante dernières années. La croissance va généralement de pair avec un commerce robuste, souligne-t-elle, et les niveaux de progression du commerce enregistrés en 2015 étaient synonymes, autrefois, de récession mondiale.Le ralentissement du commerce mondial (– 1,4 point de croissance sur un an) s’explique pour un tiers par la baisse du volume des importations des émergents – elle a coûté 0,4 point de croissance à la zone OCDE – et pour un autre tiers par la réduction de la demande de la Chine, ainsi que par son changement de modèle économique (plus de consommation et moins d’investissement, plus de services et moins d’industrie).L’OCDE souligne aussi l’ampleur de la chute des importations en provenance du Brésil (– 10 %) et de la Russie (– 20 %), dont le produit intérieur brut (PIB) se contracterait respectivement de 3,1 % et 4 % en 2015. Ces deux grands pays ne sortiraient pas de récession avant 2017. L’institution mentionne également la montée du protectionnisme dans de nombreux pays.Conditionné à l’économie chinoiseMalgré ces constats préoccupants, l’OCDE parie sur une « modeste reprise » de la croissance et du commerce dans les deux prochaines années, notamment sur fond de relâchement des contraintes pesant sur les pays producteurs de matières premières. Les émergents, prévient-elle toutefois, restent une source d’inquiétude majeure. « Un ralentissement plus marqué de la demande chinoise pourrait saper la confiance des marchés et les perspectives de croissance de nombreuses économies, y compris les économies avancées », soulignent les auteurs des « Perspectives économiques ». Selon eux, une baisse de 2 points de la demande chinoise en 2016 et en 2017, conjuguée à la montée des tensions financières, pourrait coûter plus d’un demi-point de croissance par an à l’économie mondiale.Les importations chinoises en chuteLes dernières statistiques de la balance commerciale chinoise, rendues publiques dimanche 8 novembre, révèlent, pour le huitième mois d’affilée, une dégradation des échanges en raison de la faiblesse de la demande intérieure et extérieure. Selon les douanes, les exportations ont baissé de 6,9 % en octobre sur un an, tandis que les importations ont reculé de 18,8 %. La balance commerciale affiche un excédent record de 61,64 milliards de dollars (57,39 milliards d’euros). La chute des importations traduit la faiblesse persistante de la demande chinoise et relance les spéculations sur l’état réel de l’économie.Le scénario de reprise dans les pays émergents hors Chine est conditionné à un atterrissage et à une transformation en douceur de l’économie chinoise, à la stabilité des prix des matières premières et des taux de change et à une confiance retrouvée qui rend possibles des politiques plus accommodantes. Mais il suffirait qu’une seule de ces conditions vienne à manquer pour que la croissance y soit à nouveau plus faible que prévu.Dans les pays avancés, les Etats-Unis se portent bien et leur croissance devrait rester solide, même si les salaires n’ont pas encore accéléré, ce qui pèsera à terme sur le dynamisme de leur économie. La zone euro, elle, continuerait à se redresser laborieusement. Moins, toutefois, que le Japon. Les politiques monétaires divergeraient en 2015 avec la hausse à venir des taux d’intérêt américains et la nécessaire poursuite d’une politique accommodante ailleurs.Lire aussi (édition abonnés) :Les grandes entreprises américaines commencent à ralentirClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Assaut après assaut, alcooliers et industrie viticole finiront-ils par avoir raison de la loi Evin ? A l’occasion de l’examen en deuxième lecture du projet de loi santé, lundi 9 novembre, les députés de la commission des affaires sociales pourraient décider d’assouplir la loi qui encadre la publicité sur les boissons alcoolisées en France depuis 1991. Le vote sonnerait comme un désaveu pour la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui s’est fermement prononcée à plusieurs reprises pour un maintien du statu quo sur le sujet.L’amendement controversé, soutenu par des parlementaires de régions viticoles de gauche comme de droite, a déjà fait l’objet d’âpres débats ces derniers mois. Repoussé in extremis en avril lors de la première lecture de la loi santé, réintégré au projet de loi Macron avec le feu vert de Manuel Valls et de François Hollande, retoqué cet été pour des raisons de forme par le Conseil constitutionnel, il a été adopté le 15 septembre au Sénat par une écrasante majorité de 287 voix, contre 33.Lire aussi :Où en est le « détricotage » de la loi santé par les sénateurs ?« Il y a une vraie incertitude sur l’issue du vote à l’Assemblée », reconnaît Catherine Lemorton, présidente PS de la commission des affaires sociales, qui a mené la semaine dernière un travail de « persuasion » auprès de députés hésitants pour qu’ils rejettent la mesure adoptée au Sénat.Objectif de l’amendement : « clarifier » la loi Evin afin que les « contenus » consacrés à une « région de production ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique » ne soient pas considérés comme de la publicité. Pour ses promoteurs, un « flou juridique » peut aujourd’hui conduire les journalistes à « s’autocensurer » lorsqu’ils parlent de la vigne et du terroir. Censure qui aurait, selon eux, de « graves conséquences sur le développement, par exemple de l’“œnotourisme” ». Promouvoir les « paysages viticoles » françaisPourtant, depuis 1991, seuls trois articles de presse – deux en 2007 et un en 2013 – ont fait l’objet de poursuites judiciaires par l’Association de prévention de l’alcoologie et d’addictologie (Anpaa). Un chiffre faible – voire dérisoire – au regard du nombre d’articles consacrés régulièrement aux vins et à l’œnotourisme dans les médias.Les parlementaires favorables à un assouplissement de la loi disent vouloir permettre à la France de promouvoir « ses paysages viticoles ». En septembre, plus de soixante parlementaires de la majorité issus de régions de vignobles, comme le député PS de Gironde Gilles Savary, le sénateur PS de Côte-d’Or et président de la région Bourgogne François Patriat ou le député PS de Gironde et président de la région Aquitaine, Alain Rousset, avaient signé un appel à François Hollande en faveur d’une modification de la loi. Ils jugeaient « la polémique médiatique largement étrangère au contenu des amendements discutés ».« Ce qui est assez diabolique dans cet amendement, c’est qu’il se présente de façon anodine, beaucoup de parlementaires un peu naïfs n’y ont pas vu malice et n’ont pas perçu les effets secondaires », estime Alain Rigaud, le président de l’Anpaa. Il y a quelques mois, Claude Evin, le père de la loi, assurait que, sous son apparence technique, l’amendement allait de facto libérer la possibilité de faire de la publicité pour l’alcool « et ce, quasiment sans limite ».« La défense de la vigne est un cache-sexe »Chez les associations de lutte contre l’alcoolisme, l’heure est à la mobilisation générale. « La loi Evin n’a cessé, depuis sa promulgation, de rétrécir comme peau de chagrin et d’être détricotée au fil des circonstances, souligne le professeur Amine Benyamina, président de la Fédération française d’addictologie. Si le champ d’exceptions devait de nouveau être ouvert, cette loi ne serait plus qu’une coquille vide, qui aurait perdu toutes ses vertus d’encadrement. » Rappelant que l’alcool tue 49 000 personnes chaque année en France, dont 15 000 par cancer, Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du cancer, se dit « surprise » et « très inquiète » de cette volonté de changer la législation. « La loi Evin autorise déjà la publicité sur beaucoup de supports, il serait déraisonnable de l’ouvrir davantage », juge-t-elle. Avec une équipe de juristes, l’institut a réalisé des simulations pour montrer que si la loi devait être modifiée, des marques d’alcool fort seraient par exemple autorisées à parrainer des programmes à la télévision.Lire aussi :La France paye cher ses addictionsIronie de l’histoire, les appellations viticoles françaises ne seraient sans doute pas les vrais bénéficiaires d’une modification de la loi. « Le discours de défense de la vigne est un cache-sexe évident, la logique de terroir permettra de communiquer sur le whisky écossais et sa tourbe, et la vodka russe, la tequila mexicaine… », analyse Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération addiction. En termes de budgets publicitaires, ce sont les grands groupes alcooliers qui disposent d’importants moyens. Pas les viticulteurs.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Selon les informations du Monde, Nicolas Sarkozy participera aux cérémonies du 11-Novembre, mercredi, aux côtés de François Hollande. L’ancien président de la République a accepté l’invitation de son successeur, envoyée par courrier il y a près d’une semaine à ses bureaux situés rue de Miromesnil, à Paris. M. Sarkozy n’est pas le seul ancien président de la République convié par l’Elysée à la célébration du 97e anniversaire de l’armistice de la première guerre mondiale. Il fait partie, avec Jacques Chirac et Valéry Giscard d’Estaing, des trois seules personnalités ayant reçu, outre un carton d’invitation, une lettre de M. Hollande les conviant personnellement à cette cérémonie.« Tous trois ont été invités en tant qu’anciens chefs de l’Etat, donc le courrier leur a été adressé au sein des bureaux que la République finance », indique l’Elysée. Avant de préciser : « Nicolas Sarkozy sera placé à la place qui est la sienne en tant qu’ancien chef de l’Etat – et non en tant que chef de parti – pour la simple et bonne raison que les chefs de parti ne sont pas invités. Nicolas Sarkozy est ancien chef de l’Etat, on lui applique les règles applicables à tous les chefs de l’Etat. »C’est la première fois depuis son départ de l’Elysée que M. Sarkozy participera à cette cérémonie, à laquelle il a été invité chaque année depuis 2012 par le pouvoir actuel. « Les deux premières années, il était en retrait de la politique et l’an dernier, son agenda ne lui permettait pas de s’y rendre, explique l’entourage du président des Républicains (LR). Cette fois, il a jugé évident d’être présent pour rendre hommage à nos armées et montrer qu’il est pleinement engagé pour son pays. » Pas question, pour autant, de faire un cadeau à celui qui l’a battu en 2012 et qu’il pourrait de nouveau retrouver sur sa route à la présidentielle : « Il ne s’agit pas de faire plaisir à François Hollande, insiste l’entourage de M. Sarkozy. Sa venue n’est pas un geste vis-à-vis de son successeur mais une présence symbolique pour son pays et les Français. »Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’étonnante bonne entente qui règne, depuis fin août, entre Athènes et ses créanciers (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international, Union européenne) serait-elle déjà en passe de disparaître ? La réunion des 19 ministres des finances de l’eurozone, lundi 9 novembre à Bruxelles, était à cet égard un bon test.Les deux parties n’ont pas réussi à s’accorder sur le déboursement d’une tranche de prêts de 2 milliards d’euros, dans le cadre du troisième plan d’aide au pays – qui prévoit un total de 86 milliards d’euros, a indiqué le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.« Les deux milliards seront seulement déboursés lorsque les institutions donneront leur feu vert et déclareront que toutes les mesures qui ont été convenues ont été appliquées. Ce n’est toujours pas le cas. »Les tractations achoppaient, avant même la réunion, sur une poignée de réformes sur les dizaines qu’Athènes s’est engagée à mettre sur les rails en échange de l’aide. Nombre de mesures ont déjà été avalisées en un temps record par le Parlement grec, mais le gouvernement d’Alexis Tsipras, le leader de la gauche radicale, refusait ces derniers jours de céder aux propositions de ses créanciers concernant le paiement des arriérés fiscaux et les saisies des résidences principales.Sur le premier point, les créanciers jugent que la loi grecque est trop généreuse et veulent qu’elle soit révisée. Les créanciers souhaitent ainsi que les Grecs qui ont d’importants arriérés fiscaux soient exclus immédiatement de la possibilité de les rembourser en 100 fois, alors qu’Athènes plaide pour un délai de trente jours. Une révision de la loi qui ne ciblerait que les personnes en grande détresse financière, vivant autour du seuil de pauvreté.Pour ce qui est des saisies immobilières, les créanciers proposent que ne soient protégés que les foyers gagnant au plus 1 100 euros net par mois pour quatre personnes. Alors que le gouvernement Tsipras plaide pour un revenu plafond à environ 2 000 euros par mois.Lire aussi :En Grèce, « le système en place était un cocktail de fraude et de corruption »Un mois de perduLes Grecs disent vouloir faire un test de ces discussions sur les saisies. « Nous sommes pleins de bonne volonté, mais il faut que les créanciers comprennent qu’on ne peut pas mettre en place des réformes qui pourraient déstabiliser notre société. Le programme d’aide ne fonctionnera pas de cette manière », expliquait, dimanche, une source grecque proche des négociateurs. « Athènes s’est engagé [lors du sommet sur les Balkans de fin octobre] à proposer en urgence 50 000 places d’accueil pour les réfugiés. Impossible d’exproprier des familles pendant que l’on reloge des migrants. Cela sera instrumentalisé par le parti d’extrême droite, Aube dorée », met en garde cette source.L’entourage de M. Tsipras a fait savoir, dimanche soir, que le premier ministre avait abordé ces sujets lors d’entretiens téléphoniques avec le président François Hollande, la chancelière Angela Merkel et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.Le ministre des finances français, Michel Sapin, a jugé lundi qu’un accord était « parfaitement possible ». Il a estimé qu’il ne fallait cependant pas « exiger de la Grèce plus que ce qui existe » dans les pays créanciers.Ces tensions risquent de compromettre le succès de la première « revue », l’examen sur place, par les créanciers, des premières réformes devant être adoptées dans le cadre du troisième plan d’aide. A la fin de l’été, à Bruxelles, on espérait qu’elle pourrait commencer mi-octobre. Mais la campagne des élections parlementaires, à Athènes, a fait perdre un mois à tout le monde. Dimanche, elle devait toujours débuter lundi 9 novembre, dans la foulée de l’Eurogroupe.Or, le début de la renégociation de l’énorme dette du pays – un gros enjeu politique pour M. Tsipras – est conditionné au succès de cette revue. Tout comme la recapitalisation des banques grecques. La BCE a évalué récemment leurs besoins à un peu plus de 14 milliards d’euros.Lire aussi :En Grèce, les banques entament leur recapitalisationLa crise des migrants a changé la donneMême si les relations se tendent, on est très loin du degré de tension qui régnait entre M. Tsipras, ses équipes et leurs créanciers, jusqu’à la mi-juillet, quand le pays, en quasi-faillite, risquait d’être poussé hors de la zone euro. Une certaine confiance s’est installée, grâce notamment à l’engagement, au sérieux et aux convictions européennes du ministre grec des finances, Euclide Tsakalotos, et de son adjoint, George Chouliarakis. Deux hommes très appréciés à Bruxelles.Par ailleurs, Athènes est dans une bien meilleure position de négociation. Les 2 milliards d’euros toujours attendus des créanciers, elle n’en a pas un besoin crucial, les caisses de l’Etat n’étant plus complètement vides comme au printemps et au début de l’été. Aucune échéance de remboursement conséquente à la BCE ou au FMI ne sont, en outre, à prévoir dans les mois qui viennent.Mais, surtout, la crise des migrants change – beaucoup – la donne entre Athènes et ses partenaires. A Bruxelles ou à Berlin, tous les esprits et l’essentiel du capital politique des dirigeants y sont désormais consacrés. « En juillet, quand l’option du “Grexit” était sur la table, ceux qui la soutenaient disaient que les arguments géopolitiques avancés pour plaider un maintien de la Grèce dans la zone euro n’étaient qu’un prétexte. Désormais, plus personne ne conteste que la Grèce, première porte d’entrée des réfugiés en Europe, a une importance géopolitique majeure », explique une source européenne proche des créanciers.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.11.2015 à 18h51 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) Un bâtiment, deux rendez-vous… sans se croiser. Marine Le Pen a présenté samedi 7 novembre sa liste pour les régionales Nord Pas-de-Calais Picardie à Lille Grand Palais en présence de la quasi-totalité des 180 candidats. Au même moment, et dans le même bâtiment, le collectif de la Manif Pour Tous (LMPT) organisait un meeting avec les candidats têtes de listes aux régionales. Seuls Xavier Bertrand (candidat Les Républicains) et Jean-Philippe Tanguy (Debout la France) ont répondu à l’invitation de Ludivine de la Rochère, porte-parole de LMPT.En effet, l’élue frontiste n’a pas souhaité se déplacer à l’étage supérieur du Grand Palais, officiellement pour problème d’agenda. De quoi créer une polémique entre le mouvement en guerre contre le mariage pour tous et la candidate FN, qui a déclaré : « Je suis étonnée du comportement de LMPT, nous a répondu la candidate FN. Il n’y avait aucun problème, ils étaient d’accord qu’Eric Dillies [n°3 sur la liste FN du Nord] me représente et puis j’ai vu dans la presse qu’ils étaient vexés. Je finis par penser que les mauvaises langues avaient raison et que madame de la Rochère fait la campagne de l’UMP. » Eric Dillies ajoute : « Ils ont dit que c’était Marine ou rien. Mais on n’impose pas un agenda à Marine. En faisant ça, ils cherchent le clash ». Le conseiller municipal lillois FN, « chrétien, catholique », était « présent à toutes les manifs de LMPT ». « On est pour la défense de la famille, dit-il, mais là c’est une opération qui vise à discréditer Marine. Le but du jeu est de faire la promotion de Xavier Bertrand ». « Ca me dépasse ! »Clotilde Libert, 38 ans, mère de famille de 9 enfants dans le Dunkerquois, 48e sur la liste Nord du FN et militante MLPT, s’étonne de la défiance du mouvement vis-à-vis du parti d’extrême droite : « Des militants LMPT ne veulent plus avoir de contacts avec moi. Mais c’est une histoire de posture. Je ne comprends pas que LMPT ne soit pas copine avec le FN. Ca me dépasse ! »Au dernier étage de Lille Grand Palais, Nathalie Duriez, coordinatrice LMPT en Nord Pas-de-Calais Picardie, prenait le micro pour s’adresser aux 220 personnes présentes dans la salle : « Marine Le Pen n’est pas là pour incompatibilité d’agenda ». Huées dans le public pendant que d’autres criaient « chut ! ».Ludivine de la Rochère « ne cherche pas la polémique », nous dit-elle en aparté. « On était là pour entendre les convictions des candidats. Les Républicains m’accusent de faire le jeu du FN et le FN m’accuse de faire le jeu des Républicains, soupire-t-elle. Mais je ne suis rien, je ne suis liée à aucun parti. La famille doit être un sujet de droite et de gauche. Marine Le Pen ne vient pas. Point. » Marine Le Pen est la seule tête de liste frontiste à ne pas répondre présent aux réunions de LMPT. La présidente du Front national, qui n’a pas participé aux manifestations contre le mariage pour tous, contrairement à sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, fait montre d’une certaine méfiance à l’égard de la Manif pour tous. Officiellement, Marine Le Pen est opposée au mariage homosexuel, mais elle monte rarement au créneau sur les sujets sociétaux, comme l’euthanasie ou l’IVG. De quoi décevoir la frange catholique de ses supporters.Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Alexandre Lemarié Ce devait être une occasion, pour la droite, d’afficher une image d’unité à un mois des élections régionales. Il n’en fut rien. Au contraire. Le conseil national des Républicains (LR), qui s’est tenu samedi 7 novembre, à Paris, à la Mutualité, a mis en lumière de manière éclatante les divisions internes au sein du parti, sur fond de rivalités pour la primaire pour la présidentielle de 2017.Certes, l’ensemble des candidats aux régionales LR (Valérie Pécresse, Christian Estrosi, Xavier Bertrand, Virginie Calmels, Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau) et la plupart des ténors du parti (Brice Hortefeux, Eric Ciotti ou Eric Woerth) étaient bien présents pour appeler au rassemblement et à la mobilisation des troupes, afin de l’emporter au scrutin des 6 et 13 décembre. Mais ce sont surtout les absents qui se sont fait remarquer.Deux rivaux de Nicolas Sarkozy pour la primaire ont brillé par leur absence : François Fillon pour cause de déplacement à La Réunion et Alain Juppé, qui avait prévu de faire une apparition dans la matinée avant de partir pour un déplacement en Corrèze. Le maire de Bordeaux, qui devait prononcer un discours vers 13 heures pour clôturer les travaux de la matinée, n’a même pas pu venir : une panne informatique à l’aéroport d’Orly l’a empêché de « décoller de Bordeaux ». « Dommage ! J’avais préparé un bon discours », a-t-il écrit sur Twitter, avant de publier deux billets de blog (ici et là) pour résumer le message qu’il entendait passer.Bruno Le Maire, lui, a passé une tête dans la matinée sans prononcer de discours à la tribune. Après s’être entretenu avec M. Sarkozy en privé, le prétendant à la primaire a filé vers 13 heures au salon du « Made in France » au Parc des expositions, à Paris. Même la vice-présidente du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, a « séché » le discours du patron de sa formation en s’envolant pour une visite au Liban. Chacun avait sa propre raison de ne pas écouter le discours de M. Sarkozy. Tous avaient la même intention : montrer leur indépendance vis-à-vis du président du parti, dans la perspective de la primaire.« Je n’accepterai aucune exception à l’unité »En l’absence de ses concurrents, Nicolas Sarkozy en a profité pour se poser en garant de « l’unité de la famille ». Manière de faire passer ses concurrents pour des diviseurs, avec le secret espoir de leur faire perdre des plumes dans l’électorat de droite. « A vingt-neuf jours des régionales, je n’accepterai aucune exception à l’unité, que ce soit dans les régions, dans les départements et au niveau national », a-t-il tonné, en lançant à l’attention de ses concurrents : « Les primaires doivent s’incliner derrière le calendrier. Protégeons les régionales des primaires ! »« L’unité, c’est une stratégie pensée, réfléchie, voulue, que j’imposerai quoi qu’il arrive et à laquelle je ne renoncerai jamais car sans unité, il n’y aura pas de victoire (…) et pas d’alternance. L’unité, c’est comprendre que naturellement dans une famille politique comme la nôtre, il y a des histoires, des cicatrices, des lâchetés, des tromperies, des infidélités, mais il y a la France. Et la France impose cette unité. Pour moi, c’est une école de tous les jours (…) C’est pour cela que j’ai pris la peine d’écouter tous les discours aujourd’hui », a-t-il poursuivi en référence à l’absence de ses rivaux pour écouter son propre discours.Avant de vanter ses efforts pour rassembler son camp : « L’unité, c’est plus difficile à réussir que la division car cela demande des efforts sur le long terme. Un effort car il faut faire semblant ne pas avoir entendu ce qu’il ne vous plaît pas. Quand il y a des sous-entendus que vous devez comprendre, eh bien vous ne les entendez pas. » Dans son esprit, ses rivaux prennent le risque de froisser les sympathisants de droite. Devant ses proches, M. Sarkozy a expliqué : « Les électeurs nous regardent et indexent la cote de chacun sur ce qu’il fait pour l’unité de la famille. »Pataquès avec M. ReyniéDans le rôle du bon élève sarkozyste, M. Wauquiez a abondé : « Que chacun remette au placard ses ambitions car il y a un seul mot d’ordre : reconquérir les régions. » « On ne réussit que collectivement. Si nous sommes séparés, nous serons condamnés. C’est pour cela que c’est important de venir aux fêtes de famille (…) Le premier qui divisera perdra », a également mis en garde Jean-Pierre Raffarin.Dans ce contexte déjà compliqué, un autre élément a parasité cette journée : le pataquès autour des listes de Dominique Reynié. M. Sarkozy a sévèrement rappelé à l’ordre sa tête de liste en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, en lui reprochant ouvertement d’avoir modifié sa liste dans l’Hérault, alors qu’elle avait pourtant été validée par la Commission nationale d’investiture (CNI) du parti. « Ce n’est pas une auberge espagnole, ici. Il y a une discipline et une organisation ! », a-t-il lancé à l’attention du politologue, sans le nommer, devant les près de 2 000 conseillers nationaux présents.Lire : Régionales 2015 : Nicolas Sarkozy rappelle à l’ordre Dominique ReyniéTrès remonté, le président de LR a tenté de faire pression sur M. Reynié pour le contraindre à déposer les listes adoptées par les instances nationales. Loin de se démonter, le candidat a montré qu’il n’entendait pas se soumettre à la volonté de l’ancien chef de l’Etat. Une heure environ après avoir été recadré, M. Reynié a réussi à se faire ovationner par la salle, en lançant depuis la tribune : « J’ai pris un engagement, cher Nicolas : cette région, jugée imprenable, je veux la prendre ! » La réaction de l’assistance fut si positive que M. Sarkozy a finalement applaudi celui qui ose lui tenir tête et contre qui les partisans du président du parti ne décolèrent pas. En fin de journée, un sentiment dominait à l’issue de ce conseil national : on a connu démonstration d’unité plus éclatante à un mois d’un scrutin.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof L’élection du président de la nouvelle métropole Aix-Marseille-Provence devrait bien se tenir lundi 9 novembre au palais du Pharo, à Marseille. Mais son résultat est d’ores et déjà fragilisé par une décision du tribunal administratif, prise à moins de 72 heures du scrutin. Saisie en référé vendredi 6 novembre par la commune d’Eguilles, la juridiction marseillaise a remis en cause la compétence du préfet des Bouches-du-Rhône à «fixer la composition du conseil de la métropole».Autrement dit, le tribunal administratif s’interroge sur la clé de répartition des 240 fauteuils de conseillers métropolitains entre les 92 communes de la métropole. Il a donc suspendu les arrêtés préfectoraux établissant ce partage et renvoie la question vers le conseil d’Etat. Une procédure qui prendra du temps, mais qui dans l’immédiat, ouvre la porte à une contestation du résultat du vote à venir.Cet épisode juridique est l’aboutissement d’une forte période de tensions entre Marseille et la plupart des autres villes appelées à l’accompagner dans le futur établissement public de coopération intercommunale (EPCI). Souhaitée par l’Etat, validée par la loi NOTRe, Aix-Marseille-Provence compte toujours son lot d’opposants virulents parmi les élus des Bouches-du-Rhône. Au 1er janvier 2016, elle doit pourtant regrouper six EPCI existantes dans une seule entité. Une métropole de 1,8 millions d’habitants qui sera, alors, la plus grande de France.Contre son gréA l’image d’une majorité de ses collègues élus, le maire UDI d’Eguilles, Robert Dagorne, a mené une guérilla contre un projet qui l’intègre contre son gré. Son village, membre de la communauté du pays d’Aix-en-Provence (CPA) estime ne pas être suffisamment représenté dans les instances délibératives de la future métropole. Eguilles – 7400 habitants - ne s’est vu attribué qu’un siège sur les 240 du conseil métropolitain. Un quota réservé à la plupart des petites communes qui craignent de se voir écraser par la puissance de l’agglomération marseillaise, représentée, elle, par 108 élus.L’officialisation de la candidature du sénateur et maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (Les Républicains) à la présidence de la métropole, le 14 octobre, a enflammé un paysage déjà surchauffé. Alors que l’on croyait le doyen des parlementaires du département capable de trouver les mots et les concessions pour convaincre ses futurs partenaires, la situation a dérapé. La maire LR d’Aix-en-Provence Maryse Joissains a lancé, en « totale illégalité » selon le préfet, sa propre métropole avec les élus de sa communauté de communes. Le maire communiste de Martigues, Gaby Charroux, figure des opposants ces derniers mois, a officialisé sa candidature à la présidence d’Aix-Marseille-Provence. Et c’est une véritable action concertée qu’ont déclenchée vendredi 6 novembre les communes du pays d’Aix, avec le dépôt de quatre recours devant le tribunal administratif de Marseille. Deux étaient portés par des maires LR – Cabriès et Pertuis -. Un par un élu communiste –Gardanne. Le dernier, seul recours suivi d’effet, par le maire UDI d’Eguilles.« Ridicule aux yeux de la France entière »Le rejet du recours qui demandait l’annulation pure et simple de la première assemblée métropolitaine a été le seul point positif de la journée dans le camp de Jean-Claude Gaudin. «Cela valide forcément le vote du 9 novembre et confirme que le premier acte de la métropole peut se dérouler» estimait, vendredi soir, l’entourage du maire de Marseille. S’il reste favori de l’élection, M.Gaudin garde une sourde inquiétude. Il ne voudrait pas subir la même mésaventure que son ancien premier adjoint Renaud Muselier (LR) en 2008. L’actuel député européen avait été battu par le candidat PS Eugène Caselli lors de l’élection à la présidence de Marseille-Provence-Métropole, alors que la droite y était largement majoritaire. «Dans un vote à bulletin secret, des comptes peuvent se régler » se méfiait encore le maire de Marseille, il y a quelques jours, dans son bureau du Vieux-Port. «Après l’affaire Valbuena, les Kalachnikov et le cannabis, on va dire que Marseille n’est pas capable de faire sa métropole, soufflait, dépité, vendredi soir, un parlementaire marseillais. Et on va encore être ridicule aux yeux de la France entière».Gilles RofJournaliste au Monde Alexandre Lemarié Nicolas Sarkozy a sévèrement rappelé à l’ordre Dominique Reynié, samedi 7 novembre, lors du Conseil national des Républicains (LR), qui se tient samedi à Paris à la Mutualité. Le président du parti de droite a ouvertement reproché à sa tête de liste en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon d’avoir modifié sa liste dans l’Hérault, qui avait pourtant été validée par la Commission nationale d’investiture (CNI) du parti.« Je veux dire aux têtes de liste que ce n’est pas rien de partir au combat avec l’étiquette des Républicains. Respectez cette étiquette et votre famille politique (...) C’est bien de vouloir avoir l’investiture de notre famille politique, mais une fois qu’on l’a, ne l’oubliez pas ! Ce serait manquer de respect à tous ceux qui auraient pu être candidats », a lancé le président de LR à l’attention de M. Reynié, assis au premier rang.« Ce n’est pas une auberge espagnole »La veille, ce dernier a annoncé avoir modifié sa liste dans l’Hérault pour plus de « représentativité », en retirant notamment la candidature du secrétaire départemental LR de l’Hérault, Arnaud Julien. Sur les 32 personnes figurant sur la liste ratifiée par la CNI, cinq n’ont pas été retenues par M. Reynié.M. Sarkozy – très remonté contre M. Reynié, selon son entourage – a tonné devant les près de 2 000 conseillers nationaux présents : « En politique, j’attache beaucoup d’importance au respect de la parole donnée (...) Ce n’est pas une auberge espagnole, ici. Il y a une discipline et une organisation ! » Avant de lancer : « Je compte sur les têtes de liste : je veux voir les candidats investis par notre famille politique effectivement sur les listes. »Le faire rentrer dans le rangL’entourage de l’ex-chef de l’Etat ne décolère pas contre l’attitude cavalière du politologue, accusé de remettre en cause l’autorité du chef du parti : « Il se fout de la gueule du monde et se croit tout permis ! Mais on ne fait pas ce que l’on veut ici. Il y a des règles », tonne un sarkozyste, dans les couloirs de la Mutualité. « On est très embêtés car on ne peut pas laisser ce type faire ce qu’il veut, sans respecter les règles du parti, impunément. Sinon, cela crée un précédent », enrage un autre.A travers ce rappel à l’ordre, M. Sarkozy espère forcer M. Reynié à redéposer les listes adoptées par la CNI et ratifiées samedi matin lors du conseil national. « On veut lui tordre le bras pour qu’il rentre dans le rang », résume un proche du président du parti, précisant que le politologue a jusqu’à lundi pour présenter une liste conforme au choix des instances nationales. Christian Estrosi, président de la CNI, a aussi lancé à la tribune : « Lorsque la CNI s’est prononcée, ce choix doit être respecté dans chacune de nos fédérations et de nos régions. » Le message est passé. Reste à voir s’il sera entendu par M. Reynié.Lire aussi :Régionales : le dur atterrissage de Dominique Reynié, « corps étranger » de la droiteAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Joël Morio La campagne pour les élections régionales des 6 et 13 décembre s’intensifie. Moins d’un mois nous sépare du premier tour de ce scrutin, le dernier avant la présidentielle. Et les calculettes commencent à chauffer, pas seulement du côté des instituts de sondage, mais au sein même des rédactions des radios et des télévisions. Désormais, elles doivent respecter l’équité entre les différents candidats, sous peine de s’attirer les foudres du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).Chronomètre en main, des bataillons traquent la moindre seconde de temps de parole. Ils sont constitués d’une dizaine de salariés à France Télévisions, trois en moyenne pour TF1 et LCI. « Je n’avais pas mesuré que les règles étaient aussi strictes. Dans la presse écrite, on essaie d’être vigilants à interroger toutes les formations, mais à la radio et à la télévision tout est calculé à la seconde près », confie Christophe Jakubyszyn, chef du service politique des deux chaînes.Question d’équitéA Radio France, c’est une société externe qui est chargée de cette tâche fastidieuse. Une personne pilote le travail de plusieurs stagiaires à BFM-TV ; elle est en relation quasi quotidienne avec la direction de la rédaction pour veiller au respect des équilibres. Pas question de se faire accuser encore une fois de favoriser tel ou tel parti comme ce fut le cas lors des dernières élections départementales. Une critique qui a laissé des traces : « C’était injustifié, car nous avions arrêté les compteurs en cours de période », se souvient Hervé Béroud, le directeur de la chaîne info.L’équité est une notion qui dépend de nombreux facteurs, selon la définition du CSA. Son appréciation se fonde sur deux séries d’éléments : « La représentativité des candidats qui prend en compte, en particulier, les résultats du candidat ou de la formation politique aux plus récentes élections », d’une part, et « la capacité à manifester concrètement son implication dans la campagne : organisation de réunions publiques, participation à des débats, désignation d’un mandataire financier, et plus généralement toute initiative permettant de porter à la connaissance du public les éléments du programme du candidat », d’autre part.« C’est un carcan, mais nous ne voulons pas renoncer sous prétexte que c’est trop compliqué. » Yael Goosz, chef du service politique de France InfoUne définition suffisamment floue pour contenter tout le monde ? Pas vraiment. Au CSA, on se garde d’imposer toute répartition chiffrée. Cependant, s’il n’existe pas d’étiage officiel, des « chiffres officieux circulent », souligne Christophe Jakubyszyn. Mieux vaut donc ne pas trop s’en éloigner. « On ne conteste pas le principe de l’équité qui nous laisse une certaine liberté, mais cela reste compliqué à gérer », remarque pour sa part Hervé Béroud. « Dans des campagnes où il y a de très nombreux candidats, de très nombreux partis, dès l’instant que l’on couvre une région, on entre dans un véritable casse-tête. Lorsqu’on interroge un candidat, il faut quasiment entendre les autres selon leur poids dans la campagne », observe-t-il.Le décompte qui est effectué au niveau de chaque circonscription dans les élections locales parasite le travail journalistique. « Cela nous empêche de faire des sujets transversaux. J’aurais aimé expliquer ce qu’est une gestion de gauche ou une gestion de droite, mais c’est pratiquement impossible si on veut faire un traitement national », juge Christophe Jakubyszyn.« Logique comptable »Le constat est presque le même à la radio. « Les sujets sont courts, deux minutes, c’est l’exception. Il est difficile de faire parler tout le monde. Quant aux débats, au-delà de trois personnes, c’est la cacophonie », assure Catherine Mangin, directrice adjointe de l’information à RTL. Yael Goosz, le chef du service politique de France Info depuis août, découvre cette « logique comptable » de la couverture des élections. « C’est un carcan, mais nous ne voulons pas renoncer sous prétexte que c’est trop compliqué. Le 18 novembre, nous irons à la rencontre des électeurs du Front national dans deux régions. Nous compenserons ensuite avec d’autres sons de cloche », raconte-t-il. Le pire est peut-être à venir.Lire aussi :« On préfère appeler les médias audiovisuels à la vigilance plutôt que renforcer les règles »« C’est un casse-tête, surtout à la fin », souffle Marie-Eve Malouines, ancienne patronne du service politique de la radio tout info du service public et désormais présidente de LCP. Il faut alors rattraper les déséquilibres qui peuvent s’être formés. « Nous pouvons faire des sujets non pas en fonction de l’actualité, mais aussi en fonction des équilibres à respecter », regrette-t-elle.Un aménagement des règlesAvec la présidentielle en vue, les choses risquent d’être complexes si les règles ne changent pas. D’abord, les médias audiovisuels vont devoir gérer l’élection primaire qui se profile à droite. Celle-ci n’est pas soumise à une réglementation particulière, mais le CSA veillera à ce que sa couverture n’entraîne pas des déséquilibres de traitement entre la majorité actuelle et l’opposition. « Il faut faire vivre l’événement quand il se déroule. Il faudra nous laisser du temps pour réguler ça avec les autres partis », prévient Hervé Béroud. Télévisions et radios espèrent surtout que les conditions dans lesquelles doit se tenir l’élection présidentielle elle-même seront assouplies.Pour le moment, les candidats doivent être traités dans la plus stricte égalité dès que le Conseil constitutionnel valide la liste des participants au scrutin, c’est-à-dire plusieurs semaines avant le premier tour. « C’est une situation aberrante. Lors de la dernière présidentielle, Jacques Cheminade a eu autant de temps de parole que Nicolas Sarkozy ou François Hollande pendant cinq semaines », regrette Hervé Béroud.En septembre, le CSA a publié une série de propositions pour aménager les règles de la couverture de la vie politique. L’une d’entre elles vise à instaurer désormais le principe d’équité avant la campagne officielle, qui s’ouvre le deuxième lundi avant le premier tour du scrutin. La plupart des suggestions du CSA ont été reprises dans un texte qui devrait être discuté au printemps au Parlement.Joël MorioJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Donner aux policiers la même protection juridique en matière d’emploi de la force armée qu’aux gendarmes. L’idée est réclamée depuis longtemps par les syndicats policiers et une partie de la droite. Jusqu’ici, la gauche n’y était pas favorable. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué le 5 novembre au congrès du syndicat Alliance police qu’il pourrait revoir sa position.Précisément, M. Cazeneuve a évoqué des « cas très particuliers » où policiers comme gendarmes doivent « pouvoir assurer leur protection ». M. Cazeneuve a donné l’exemple de « quelqu’un qui commet des meurtres en série et qui va continuer à tuer », et assuré qu’on « ne peut pas attendre que des policiers soient confrontés à des drames à répétition pour réagir ».1. La notion de légitime défenseEn France, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les policiers n’ont pas de protection juridique particulière : ils doivent se trouver en situation de légitime défense pour pouvoir faire usage de leur arme.La légitime défense, prévue à l’article 122-5 du code pénal, est le fait de ne pas être reconnu comme pénalement responsable si l’on réplique à une menace, dans certaines limites. Précisément :N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte.N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction.En clair, un policier ne peut pas, sans qu’il y ait ensuite une enquête, tirer sur une personne qui prend la fuite, par exemple. Il n’a pas non plus, toujours sans risquer d’enquête, la possibilité d’utiliser une arme à feu pour faire face aux attaques portées par un groupe de personne non armées (car il y a disproportion de moyens).2. Le régime particulier des gendarmesLes gendarmes, eux, sont des militaires, qui bénéficient d’un autre statut et d’autres règles, prévues dans l’article L2338-3 du code de la défense, qui donne tous les cas où ils peuvent faire l’usage de la force armée :1. Lorsque des violences ou des voies de fait sont exercées contre eux ou lorsqu’ils sont menacés par des individus armés ;2. Lorsqu’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent, les postes ou les personnes qui leur sont confiés ou, enfin, si la résistance est telle qu’elle ne puisse être vaincue que par la force des armes ;3. Lorsque les personnes invitées à s’arrêter par des appels répétés de « Halte gendarmerie  » faits à haute voix cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et ne peuvent être contraintes de s’arrêter que par l’usage des armes ;4. Lorsqu’ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules, embarcations ou autres moyens de transport dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt.En clair, un gendarme peut tirer sur un suspect qui s’enfuit ou sur un véhicule qui force un barrage sans être inquiété (même si un juge a toujours la possibilité de juger du contraire). La loi va même plus loin, puisqu’il est autorisé à tirer dès lors qu’il « ne peut défendre autrement le terrain qu’il occupe », par exemple.Qu’il s’agisse de policiers ou de gendarmes, la règle de droit reste indicative : comme le rappelait Le Monde dans une affaire remontant en 2010 à Draguignan (Var), un gendarme a été mis en examen pour homicide involontaire après avoir tiré sur un suspect en fuite. Quant aux policiers, la justice est en général plutôt compréhensive lorsqu’ils font usage de leurs armes. Mais il y a quasiment systématiquement une enquête.3. Une revendication portée par Alliance police nationale et les RépublicainsTous les policiers ne souhaitent pas cette modification de la loi, que défend, entre autres, Marine Le Pen. Elle est surtout réclamée par le syndicat Alliance police nationale, proche des Républicains. Chez ces derniers, c’est le président du conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, qui est le plus en pointe sur la question.Après les attentats des 7 et 11 janvier 2015, il a proposé de donner aux policiers une présomption de légitime défense dans plusieurs cas, notamment en cas de « danger imminent », de refus de déposer les armes au bout de deux sommations, ou lorsqu’un policier subit des « violences graves » de la part d’individus non armés. Mardi 3 novembre, lors de la présentation d’une batterie de mesures pour « renforcer la sécurité des Français », Nicolas Sarkozy s’est également montré favorable à ce que gendarmes et policiers « bénéficient de la présomption de légitime défense ».Si Bernard Cazeneuve semblent aujourd’hui opérer une inflexion sur le sujet, il continue à insister sur la nécessité de ne pas « remettre en cause les principes de droits constitutionnels et européens », qui vont plutôt dans le sens d’un usage de l’arme en ultime recours.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Donner aux policiers la même protection juridique en matière d’emploi de la force armée qu’aux gendarmes. L’idée est réclamée depuis longtemps par les syndicats policiers et une partie de la droite. Jusqu’ici, la gauche n’y était pas favorable. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué le 5 novembre au congrès du syndicat Alliance police qu’il pourrait revoir sa position.Précisément, M. Cazeneuve a évoqué des « cas très particuliers » où policiers comme gendarmes doivent « pouvoir assurer leur protection ». M. Cazeneuve a donné l’exemple de « quelqu’un qui commet des meurtres en série et qui va continuer à tuer », et assuré qu’on « ne peut pas attendre que des policiers soient confrontés à des drames à répétition pour réagir ».1. La notion de légitime défenseEn France, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les policiers n’ont pas de protection juridique particulière : ils doivent se trouver en situation de légitime défense pour pouvoir faire usage de leur arme.La légitime défense, prévue à l’article 122-5 du code pénal, est le fait de ne pas être reconnu comme pénalement responsable si l’on réplique à une menace, dans certaines limites. Précisément :N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte.N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction.En clair, un policier ne peut pas, sans qu’il y ait ensuite une enquête, tirer sur une personne qui prend la fuite, par exemple. Il n’a pas non plus, toujours sans risquer d’enquête, la possibilité d’utiliser une arme à feu pour faire face aux attaques portées par un groupe de personne non armées (car il y a disproportion de moyens).2. Le régime particulier des gendarmesLes gendarmes, eux, sont des militaires, qui bénéficient d’un autre statut et d’autres règles, prévues dans l’article L2338-3 du code de la défense, qui donne tous les cas où ils peuvent faire l’usage de la force armée :1. Lorsque des violences ou des voies de fait sont exercées contre eux ou lorsqu’ils sont menacés par des individus armés ;2. Lorsqu’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent, les postes ou les personnes qui leur sont confiés ou, enfin, si la résistance est telle qu’elle ne puisse être vaincue que par la force des armes ;3. Lorsque les personnes invitées à s’arrêter par des appels répétés de « Halte gendarmerie  » faits à haute voix cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et ne peuvent être contraintes de s’arrêter que par l’usage des armes ;4. Lorsqu’ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules, embarcations ou autres moyens de transport dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt.En clair, un gendarme peut tirer sur un suspect qui s’enfuit ou sur un véhicule qui force un barrage sans être inquiété (même si un juge a toujours la possibilité de juger du contraire). La loi va même plus loin, puisqu’il est autorisé à tirer dès lors qu’il « ne peut défendre autrement le terrain qu’il occupe », par exemple.Qu’il s’agisse de policiers ou de gendarmes, la règle de droit reste indicative : comme le rappelait Le Monde dans une affaire remontant en 2010 à Draguignan (Var), un gendarme a été mis en examen pour homicide involontaire après avoir tiré sur un suspect en fuite. Quant aux policiers, la justice est en général plutôt compréhensive lorsqu’ils font usage de leurs armes. Mais il y a quasiment systématiquement une enquête.3. Une revendication portée par Alliance police nationale et les RépublicainsTous les policiers ne souhaitent pas cette modification de la loi, que défend, entre autres, Marine Le Pen. Elle est surtout réclamée par le syndicat Alliance police nationale, proche des Républicains. Chez ces derniers, c’est le président du conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, qui est le plus en pointe sur la question.Après les attentats des 7 et 11 janvier 2015, il a proposé de donner aux policiers une présomption de légitime défense dans plusieurs cas, notamment en cas de « danger imminent », de refus de déposer les armes au bout de deux sommations, ou lorsqu’un policier subit des « violences graves » de la part d’individus non armés. Mardi 3 novembre, lors de la présentation d’une batterie de mesures pour « renforcer la sécurité des Français », Nicolas Sarkozy s’est également montré favorable à ce que gendarmes et policiers « bénéficient de la présomption de légitime défense ».Si Bernard Cazeneuve semblent aujourd’hui opérer une inflexion sur le sujet, il continue à insister sur la nécessité de ne pas « remettre en cause les principes de droits constitutionnels et européens », qui vont plutôt dans le sens d’un usage de l’arme en ultime recours.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof (Antibes, Arles, Forcalquier, Marseille, correspondance)   Les chiffres font mal, et Christian Estrosi ne se prive pas de les rappeler depuis le début de sa campagne. « 18 % de trains régionaux retardés, 9 % annulés. Provence-Alpes-Côte d’Azur détient le triste record de France des TER perturbés. Et les usagers ne voient jamais la couleur des millions d’euros de pénalités payées par la SNCF au conseil régional », s’indigne le maire de Nice, tête de liste du parti Les Républicains (LR) en PACA aux élections régionales des 6 et 13 décembre.Dans un combat politique où les thématiques locales peinent à trouver leur place, l’ancien ministre délégué à l’aménagement du territoire (2005-2007) a choisi le train pour fustiger le bilan de la majorité PS-EELV-Front de gauche. Le dossier a tout pour toucher les électeurs. La circulation automobile sature quotidiennement Marseille, Aix-en-Provence, Nice ou Toulon. Entre Avignon et Vintimille, hors lignes TGV, plus de quatre millions d’habitants ne sont desservis que par une double voie ferroviaire. L’axe Cannes-Italie, coincé entre mer et montagne en bordure du littoral azuréen, absorbe péniblement ses 50 000 passagers par jour, ce qui en fait le tronçon le plus fréquenté du territoire hors Ile-de-France. En 2015, le contrat de services passé avec la SNCF coûte 280 millions d’euros à la collectivité pour un rendu, de l’avis général, très perfectible.La question des TER irrigue plusieurs chapitresDans le programme de M. Estrosi, la question des TER irrigue plusieurs chapitres. Celui des transports, bien sûr, mais aussi celui, prioritaire pour le candidat LR dans son duel avec la frontiste Marion Maréchal-Le Pen, de la sécurité. « Plus 11 % de vols avec violence et plus 27 % d’atteintes aux personnes dans les trains express régionaux en 2014, ce n’est pas acceptable », souligne Christian Estrosi.Conseillé par le président de la Fédération des industries ferroviaires, Louis Nègre, l’un des onze « experts » dont il est entouré, M. Estrosi propose une batterie de mesures. La mise en place d’une « carte unique pour tous les déplacements en transports en commun », le remboursement d’une partie des abonnements TER quand les retards mensuels excèdent le nombre de cinq, mais aussi « la réduction de la convention Région-SNCF à trois ans » (l’actuelle, de dix ans, se termine le 31 décembre 2016) et « la fin du monopole du transporteur historique pour les trains régionaux dès 2019, pour atteindre une baisse du coût de 20 % ».Le candidat écologiste convoque les derniers chiffres officielsAncien cheminot et actuel vice-président de la région PACA, l’écologiste Jean-Yves Petit goûte peu les critiques de la droite. « Entre 2002 et 2014, l’offre TER a augmenté de 38 % sur la région et la ­fréquentation a bondi de 55 %. Et depuis 1998, la collectivité a investi 830 millions d’euros dans le matériel roulant », rétorque celui qui a porté le dossier « transports et éco-mobilité » tout au long du dernier mandat de Michel Vauzelle. Dans son petit ­bureau du conseil régional ­tapissé d’affiches de train et d’une immense carte du réseau ferré, M. Petit convoque les derniers chiffres officiels. « En 2014, nous avons recensé 15 % de TER en retard et 4 % de trains supprimés, reconnaît-il. Le réseau est obsolète et les nombreux travaux que nous avons lancés sont salutaires mais contribuent à la dégradation ponctuelle de l’offre. Et puis il y a aussi eu soixante-quinze jours de grève des cheminots sur la région. » Une accumulation de conflits qui a poussé le conseil régional à demander à la SNCF « d’améliorer les conditions de son dialogue social » et à lui imposer un remboursement 16 millions d’euros en juin 2015, après 5,5 millions d’euros en 2013 et 11,8 millions d’euros en 2009. « Soit 33,3 millions au total, qui profitent à tout le monde puisqu’ils sont défalqués du contrat que la région paye », assure le numéro deux de la liste EELV-Front de gauche dans les Bouches-du-Rhône.Les mesures proposées par Christian Estrosi, Jean-Yves Petit les démonte une à une : « L’ouverture à la concurrence, c’est l’Europe qui en décide, et elle vient de fixer la date à 2026. Réduire la durée de la convention à trois ans empêcherait toute vision à long terme et obligerait la Région à passer son temps à négocier son contrat suivant avec la SNCF. Enfin, augmenter les indemnités en cas de retard n’aura qu’un seul effet : dédouaner le prestataire de son obligation d’améliorer le service ».Le candidat PS propose 500 millions d’euros d’investissements sur le réseau en un mandatLe candidat PS Christophe Castaner propose, lui, une convention de cinq ans et 500 millions d’euros d’investissements sur le réseau en un mandat. Il s’étonne aussi de l’idée de M. Estrosi de créer une « carte unique de transports ». « Elle existe déjà et s’appelle la carte Zou ! », siffle-t-il. Une carte de tarification combinée entre les différents opérateurs de transports utilisée par 170 000 habitants, qu’il compte décliner en « carte Zou ! santé » ou en « carte Zou ! loisirs ».L’installation de portiques de sécurité à l’entrée des gares, autre proposition choc de Christian Estrosi, lui a valu un retour de bâton sévère de Marion Maréchal-Le Pen. « Les gens ne vont pas venir trois quarts d’heure en avance tous les matins pour prendre leur train », a ironisé la candidate du Front national, qui, elle, se dit hostile au projet de ligne nouvelle qui doit relier l’est et l’ouest de la région.La candidate FN partage l’idée de renégocier le contrat de plan Etat-région 2015-2020Mme Maréchal-Le Pen partage toutefois l’idée de M. Estrosi de renégocier le contrat de plan Etat-région 2015-2020, signé en mai. Pour le maire de Nice, cette remise à plat, soutenue par les présidents LR du Var, des Alpes-Maritimes et des Bouches-du-Rhône, vise à « rééquilibrer les investissements et à concrétiser de nombreux projets ». Au premier rang desquels, le prolongement de l’autoroute A51 dans les Hautes-Alpes, vers Gap, en direction de Grenoble.« Il faudrait 2,5 milliards d’euros d’argent public et cet argent n’existe pas. Il faut avoir le courage politique de dire que le prolongement de l’A51 ne se fera jamais », ose, en retour, Christophe Castaner, élu des Alpes-de-Haute-Provence, qui, pourtant, l’appelait de ses vœux lors des précédentes régionales.Gilles Rof (Antibes, Arles, Forcalquier, Marseille, correspondance)Journaliste au Monde Maxime Vaudano A un mois du premier tour des élections régionales, prévues les 6 et 13 décembre, la campagne commence à monter en puissance dans les 17 régions (dont 7 ont vu leur périmètre changer). Les listes de candidats, qui commencent à être dévoilées, seront toutes officiellement déposées le lundi 9 novembre. Dans nombre de régions, les scores s’annoncent serrés, avec de probables triangulaires incertaines au second tour.Passage en revue des principales tendances dessinées par les sondages, région par région.Auvergne-Rhône-AlpesAquitaine-Limousin-Poitou-CharentesAlsace - Champagne-Ardenne - LorraineBretagneBourgogne-Franche-ComtéCentre-Val de LoireCorseGuadeloupeGuyaneIle-de-FranceLanguedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesLa RéunionMartiniqueNord-Pas-de-Calais-PicardieNormandiePays de la LoireProvence-Alpes-Côte d’Azur Auvergne-Rhône-AlpesDroite et gauche au coude-à-coudeLes deux sondages les plus récents sur la région Auvergne-Rhône-Alpes, réalisés en ctobre par l’Ifop et BVA, placent le candidat LR Laurent Wauquiez en tête du premier tour (32 à 35 %), loin devant le président (PS) sortant de Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne (24 à 26 %), le FN Christophe Boudot (21,5 à 24 %) et l’écologiste Jean-Charles Kolhass (8,5 à 10 %).La probable triangulaire LR-PS-FN du second tour s’annonce très serrée entre la droite et la gauche. Les candidats Queyranne et Wauquiez récolteraint entre 37 et 40 % des suffrages – avec des écarts trop inférieurs à la marge d’erreur pour en conclure pour l’heure quoique ce soit sur leurs chances de victoire respectives.Aquitaine-Limousin-Poitou-CharentesLa gauche largement favoriteLe dernier sondage réalisé en octobre dans le grand sud-ouest donne un net avantage au socialiste Alain Rousset. BVA place le président sortant de l’Aquitaine légèrement en tête du premier tour (36 %), devant la LR Virginie Calmels (30 %) et le FN Jacques Colombier (20 %), confirmant les tendances de l’enquête Ifop du mois de juin.Grâce au probable report des voix des écologistes (5 % au premier tour) et du Front de gauche (5 %), Alain Rousset l’emporterait largement au second tour, avec 46 %, loin devant Virginie Calmels (33 %) et Jacques Colombier (21 %) – un écart significativement supérieur à la marge d’erreur, en l’occurrence entre 2,5 à 3 % (pour chaque région, elle dépend du pourcentage recueilli par chaque candidat et de l’échantillon testé).Alsace-Champagne-Ardenne-LorraineDroite et FN au coude-à-coudeL’unique sondage réalisé dans le grand est en octobre, par l’institut BVA, prédit une bataille très serrée au premier tour entre le LR Philippe Richert (31 %) et le frontiste Florian Philippot (30 %), loin devant le socialiste Jean-Pierre Masseret (19 %). Le Front de gauche Patrick Perron (7 %) et l’écologiste Sandrine Bélier (6 %) échoueraient à se qualifier pour le second tour.En cas de triangulaire, M. Richert arriverait en tête avec 37 %, à quatre points de M. Philippot (33 %) et sept points de M. Masseret (30 %) – des écarts peu significatifs au regard de la marge d’erreur (2,8 points), qui laissent planer une incertitude sur l’issue du scrutin.BretagneLa gauche largement favoriteLes deux sondages réalisés en octobre par l’Ifop et BVA donnent des résultats contradictoires. Le premier place le socialiste Jean-Yves Le Drian légèrement en tête du premier tour (32 %) devant Marc Le Fur (LR, 27 %) ; le second donne l’avantage au candidat de droite (30 %) face au ministre de la défense, crédité de 26 % des suffrages. Les deux enquêtes créditent le frontiste Gilles Pennelle de 16 % des intentions de vote, et le régionaliste Christian Troadec de 8 à 9 %.La probable triangulaire du second tour devrait donner un avantage décisif à M. Le Drian (46 %), qui distancerait son rival de droite de dix points (36 %) – un écart significatif par rapport à la marge d’erreur de 3 points. Le candidat du FN terminerait à 18 %.Bourgogne-Franche-ComtéDroite et gauche au coude-à-coudeLe dernier sondage réalisé en octobre par BVA dans cette nouvelle région placent le candidat de droite François Sauvadet largement en tête des intentions de vote (31 %), devant la frontiste Sophie Montel (26 %) et la sortante socialiste Marie-Guite Dufay (19 %). Celle-ci toutefois toutefois bénéficier au second tour de reports de voix du Front de gauche (8 %) et d’EELV (5 %).La probable triangulaire au second tour s’annonce très serrée, avec seulement deux points d’écart entre Sauvadet (36 %) et Dufay (34 %) – moins que la marge d’erreur du sondage, 2,8 points. Sophie Montel serait distancée, autour de 30 %.Centre-Val de LoireDroite et gauche au coude-à-coudeLes deux derniers sondages réalisés dans la région, en septembre par l’Ifop et en octobre par BVA, prédisent au centriste Philippe Vigier une large avance au premier tour (33 à 35 %), devant le frontiste Philippe Loiseau (23-24 %) et le sortant socialiste François Bonneau (22 %).En cas de triangulaire, les deux enquêtes annoncent une victoire de l’union de la droite et du centre (40 %), devant l’union de la gauche (33 à 36 %) et le FN (24 à 27 %). Le faible écart entre MM. Vigier et Loiseau, inférieur à la marge d’erreur du sondage (3 points), invite toutefois à la plus grande précaution.CorseIncertainLe seul sondage diffusé sur l’élection à la collectivité territoriale de Corse, en octobre par OpinionWay, laisse présager une grande dispersion des voix au premier tour, aucun candidat ne dépassant la barre des 20 %, mais cinq listes étant en mesure de se maintenir.Le nationaliste Gilles Simeoni arriverait en tête (18 %), devant le dissident de droite Camille de Rocca Serra (16 %), le sortant PRG Paul Giacobbi (12 %), le LR José Rossi (12 %) et le fronsite Christophe Canioni (12 %). La marge d’erreur se situant entre 2 et 4 points, ces tendances restent très incertaines.Aucun sondage de second tour n’a encore été réalisé.GuadeloupeIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où devraient s’affronter le sortant socialiste Victorin Lurel, le LR Laurent Bernier et le député (GUSR) Ary Chalus.GuyaneIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où la seule candidate déclarée pour l’instant est Chantal Berthelot (parti socialiste guyanais).Ile-de-FranceDroite et gauche au coude-à-coudeDe BVA à Odoxa en passant l’Ifop, tous les récents sondages donnent Valérie Pécresse (Les Républicains) largement en tête du premier tour (32 à 35 %), devant le socialiste Claude Bartolone (23 à 24 %) et le frontiste Wallerand de Saint-Just (17 à 20 %). Echoueraient à se qualifier le communiste Pierre Laurent (7 à 9,5 %), Nicolas Dupont-Aignan (7 à 8 %) et Emmanuelle Cosse pour EELV (6 % à 8 %).La probable triangulaire du second tour s’annonce pour l’instant serrée : Valérie Pécresse rassemblerait entre 40 % et 41 % des voix, dans un mouchoir de poche avec Claude Bartolone (38 % à 39 %). Un écart très inférieur à la marge d’erreur qui maintient le suspense sur l’issue du scrutin. Wallerand de Saint-Just, lui, pourrait récolter entre 20 % et 21 % des voix.Languedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesLa gauche favoriteLes deux sondages réalisés en septembre par l’Ifop et BVA prédisent le même quarté de tête au premier tour : le FN Louis Aliot (28-29 %), suivi du LR Dominique Reynié (20 à 25 %, selon un éventuel ralliement du Modem), de la socialiste Carole Delga (19 à 20 %) et de l’écologiste Gérard Onesta (11 %).Le second tour devrait toutefois donner l’avantage à la gauche, grâce au report de voix du dissident socialiste Philippe Saurel (6-8 % au premier tour) : Carole Delga l’emporterait avec 38 à 39 % des voix, devant Louis Aliot (30 à 32 %) et Dominique Reynié (29 à 32 %).La RéunionLa droite favoriteLe seul sondage réalisé dans l’île par Ipsos (en septembre) est à prendre avec des pincettes, car il ne visait qu’un échantillon de 500 personnes, plaçant la marge d’erreur à 5 %. Il place le LR Didier Robert en tête du premier tour (38 %), devant la députée de gauche Huguette Bello (34,5 %). Le centriste Thierry Robert (15 %) et le communiste Patrick Lebreton (8 %) devraient échouer à se qualifier pour le second tour, laissant le champ des possibles ouvert avec un duel classique droite/gauche.MartiniqueIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où devraient notamment s’affronter le sortant Serge Letchimy (PPM) et le LR Yan Monplaisir.Nord-Pas-de-Calais-PicardieLe FN favori au coude-à-coudeLes trois derniers sondages réalisés en octobre par BVA, Harris et l’Ifop dans la nouvelle grande région du Nord placent Marine Le Pen largement en tête des intentions de vote au premier tour (35 à 42 %), loin devant le LR Xavier Bertrand (25 à 26 %) et le PS Pierre de Saintignon (15 à 19 %). Unie ou séparée, la gauche de la gauche (Parti de gauche, PCF et EELV) totaliserait entre 13 et 17 % des suffrages.Au cours des dernières semaines, l’évolution des tendances a tendu à crédité l’hypothèse d’une victoire frontiste au second tour. Si une triangulaire opposait PS, LR et FN, Mme Le Pen récolterait entre 37 et 46 % des voix, lui octroyant une avance de 6 à 8 points sur Xavier Bertrand – au-delà de la marge d’erreur des sondages (environ 2,8 points).Même en cas de duel, l’institut BVA prévoit une courte victoire de la présidente du FN sur Xavier Bertrand (52/48 %) – avec un écart inférieur à la marge d’erreur, et donc peu significatif.NormandieDroite et gauche au coude-à-coudeLe seul sondage récent réalisé en Normandie, en octobre par l’institut BVA, place Hervé Morin et son union de la droite et du centre en tête du premier tour (32 %), devant le frontiste Nicolas Bay (27 %) et le socialiste sortant Nicolas Mayer-Rossignol (23 %). Le candidat du Front de gauche, Sébastien Jumel, échouerait se peu à se qualifier pour le second tour (9 %).En cas de triangulaire, le second tour s’annonce serré entre les trois candidats, qui se situent tous dans un écart inférieur à la marge d’erreur de 2,8 points : Hervé Morin l’emporterait de peu (36 %) devant ses concurrents socialiste (34 %) et frontiste (30 %).Pays de la LoireLa droite largement favoriteL’unique sondage réalisé dans cette région, en octobre par BVA, place le candidat LR Bruno Retailleau largement en tête du premier tour (36 %), devant le socialiste Christophe Clergeau (23 %) et le FN Pascal Gannat (16 %).La probable triangulaire de second tour devrait être remportée par le candidat de droite, qui recueille 45 % des intentions de vote, contre 37 % pour le socialiste et 18 % pour le frontiste – un écart supérieur à la marge d’erreur du sondage, de 3 points.Provence-Alpes-Côte d’AzurLe FN et la droite au coude-à-coudeDans le sud-est, les trois derniers sondages, réalisés en octobre par Odoxa, l’Ifop et BVA, annoncent un premier tour très serré entre la frontiste Marion Maréchal-Le Pen (34 à 36 %) et le maire (LR) de Nice Christian Estrosi (30 à 32 %), loin devant le socialiste Christophe Castaner (16 à 18 %).La donne s’annonce très incertaine en cas de triangulaire LR-FN-PS : l’écart entre FN (35-36 %) et droite (34-36 %) est insuffisant pour être significatif au regard de la marge d’erreur de 2,8 points. S’il se maintient au second tour, le candidat socialiste Christophe Castaner semble en tout cas loin de pouvoir l’emporter, avec actuellement entre 27 et 29 % des intentions de vote.Les candidats déclarés aux régionalesMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard et Maxime Vaudano Bien que membre de l’espace Schengen, la France va rétablir des contrôles à ses frontières pendant un mois. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé vendredi 6 novembre cette mesure exceptionnelle et temporaire, liée à la tenue de la COP21, la conférence de l’ONU sur le climat, organisée à Paris du 30 novembre au 11 décembre.Le ministère de l’intérieur a précisé à l’AFP que les contrôles seraient rétablis du 13 novembre au 13 décembre. Cette mesure, sans lien avec la crise des migrants, selon le ministre de l’intérieur, ne constitue pas une suspension des accords de Schengen, a affirmé M. Cazeneuve sur RMC et BFM-TV :« Pendant un mois, nous allons établir des contrôles aux frontières, ce qui n’est pas du tout une suspension de Schengen (…) qui prévoit, dans un de ses articles la possibilité pour des Etats de le faire dans des circonstances particulières qui correspondent à la COP21. »Les accords de Schengen permettent de fait de rétablir les contrôles aux frontières dans des cas précis.1. En quoi consistent les accords de Schengen ?Conclus en 1985 par la France, l’Allemagne de l’Ouest et le Benelux, les accords de Schengen visaient à supprimer progressivement les contrôles aux frontières communes et à instaurer un régime de libre circulation des personnes. Inauguré en 1995, l’espace Schengen regroupe aujourd’hui 22 des 28 Etats de l’Union européenne, ainsi que quatre pays extérieurs : l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein. Concrètement, il supprime tout contrôle des frontières terrestres, maritimes ou aériennes entre deux pays appartenant à cet espace. 2. Les pays européens ont-ils le droit de rétablir des contrôles à leurs frontières ?Oui. Une clause de sauvegarde intégrée à l’article 2.2 de la convention de Schengen autorise les Etats à rétablir provisoirement des contrôles aux frontières dans des circonstances exceptionnelles.Le code frontières Schengen de 2006 en précise les contours : il autorise le rétablissement des contrôles en cas de « menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure » (pour six mois maximum) ou pour faire face à des événements imprévus (cinq jours maximum), ce après consultation des autres Etats du groupe Schengen. Une réforme des règles réclamée par le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, et Silvio Berlusconi, alors président du conseil italien, a étendu en 2013 la possibilité de rétablir les frontières jusqu’à vingt-quatre mois, dans des « circonstances exceptionnelles », notamment une défaillance grave du contrôle des frontières extérieures.Par ailleurs, l’article 78 du Traité de fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) permet des « mesures provisoires » dans le cas où « un ou plusieurs Etats membres se trouvent dans une situation d’urgence caractérisée par un afflux soudain de ressortissants de pays tiers ». 3. Dans quelles circonstances des frontières nationales ont-elles été rétablies ?La clause de sauvegarde prévue par Schengen est appliquée régulièrement mais se cantonne généralement à l’accueil d’événements internationaux : des réunions de la Banque centrale européenne à Barcelone, le G20 de Cannes, l’Euro 2012 de football ou la visite du président américain Barack Obama en Estonie ont ainsi donné lieu ces dernières années à un rétablissement des contrôles pour quelques jours. Il peut aussi s’agir de menaces imminentes de terrorisme, comme la France l’a fait après les attentats de 1995.Ces derniers mois, en revanche, des pays comme l’Allemagne, l’Autriche ou la Hongrie ont invoqué le TFUE pour rétablir les contrôles à leurs frontières avec la crise des migrants. La France avait elle aussi mis en place une telle mesure en 2011 lors du « Printemps arabe », qui avait entraîné l’arrivée de milliers de migrants en Europe. 4. Comment les frontières européennes sont-elles contrôlées ?Chaque Etat ayant une frontière avec un pays non-membre de l’espace Schengen (comme la Hongrie avec la Serbie, par exemple) se doit de contrôler les entrées. L’Union européenne s’est dotée d’une base de données commune, baptisée « SIS » (pour système d’information Schengen), permettant d’identifier les individus pénétrant sur le territoire européen et de distinguer les arrivants interdits de séjour ou bien ceux recherchés. La coopération opérationnelle pour la surveillance des frontières est théoriquement assurée par l’agence européenne Frontex.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Professeur de science politique à l’université Lille-II et chercheur au CNRS, Rémi Lefebvre – qui est également conseiller municipal (PS) à Hellemmes, commune associée à Lille –, travaille depuis longtemps sur le Parti socialiste. Il est l’auteur notamment de Primaires socialistes, la fin du parti militant (Raisons d’agir, 2011) et, avec Frédéric Sawicki, de La Société des socialistes. Le PS aujourd’hui (Editions du Croquant, 2006).Lire aussi :La banlieue reste un sujet à risque pour les politiquesComment le Parti socialiste a-t-il appréhendé la question des banlieues depuis les émeutes urbaines de 2005 ?Rémi Lefebvre : De ces territoires où il n’a jamais réussi à s’implanter, le PS a une vision de plus en plus électoraliste. Il ne se pose la question de son rapport aux catégories populaires que de manière intermittente, quelques mois avant chaque élection présidentielle, lorsqu’il redécouvre la sociologie du pays et qu’il construit une stratégie électorale.D’où vient cette coupure ?Les ouvriers et employés (les catégories populaires) représentent plus de 50 % de l’électorat. Mais ces catégories populaires se sont hétérogénéisées. Dans la vision des dirigeants socialistes, on a d’un côté la vieille classe populaire, ceux qu’ils peuvent appeler les « petits Blancs », qui ont migré vers le périurbain et constituent une cible politique difficile à toucher. De l’autre, des populations souvent issues de l’immigration, qui sont restées dans des quartiers relégués et stigmatisés, où le PS a un terrifiant déficit de représentation.Lire aussi :Dix ans après les émeutes, la colère des banlieues n’a pas évolué en mouvement durablePourquoi ce parti ne s’est-il pas efforcé de retisser des liens avec ces quartiers ?Jusqu’à présent, leurs habitants – qui participent très peu aux scrutins locaux – ont voté massivement pour la gauche à l’élection présidentielle. François Hollande en a largement bénéficié en 2012, Ségolène Royal encore plus en 2007. Les populations de ces quartiers sont considérées comme un des noyaux de l’électorat socialiste, comme l’avait théorisé le rapport Terra Nova de 2011, qui invitait le PS à délaisser les classes populaires traditionnelles, gagnées selon lui au FN. Les dirigeants du PS croient que l’électorat des banlieues est un « électorat captif », qui se tournera mécaniquement vers leur candidat en réaction à l’ultradroitisation et au discours islamophobe de ses adversaires. Comment comprendre autrement que la gauche au pouvoir ait à ce point délaissé les banlieues ?Lire aussi :La « séquence banlieues » de François Hollande légèrement perturbée à La CourneuveQuels sont les signes de cet abandon ?Un symptôme parmi d’autres : il n’y a plus de ministre ou de secrétaire d’Etat chargé exclusivement de la politique de la ville, ce qui informe sur la hiérarchisation des problèmes pour le gouvernement. La gauche a tendance à penser que la crise des banlieues se résume à un problème d’urbanisme ou se réduit à une dimension économique et sociale, alors qu’elle est d’abord une question démocratique et de reconnaissance symbolique. Lorsqu’il détenait la majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat, le gouvernement aurait pu au moins essayer de défendre le droit de vote des étrangers pour les élections locales, une promesse de François Hollande et de la gauche depuis trente ans. Il ne l’a pas fait, et c’est une erreur, une occasion manquée. Même chose concernant le récépissé aux contrôles d’identité. Ces populations se sentent blessées et peu reconnues symboliquement. La gauche redouble leur disqualification.Lire aussi :A Sciences Po, Manuel Valls enterre le droit de vote des étrangersPersonne au PS n’a porté ces débats, alors que la politique économique du gouvernement a été durablement critiquée et contestée par les « frondeurs », la gauche du parti. La cause des banlieues au PS est comme « invisibilisée ». Depuis 2012, des initiatives émanant de ces quartiers ont été lancées, comme la coordination Pas sans nous, qui a essayé de jouer le jeu de la coopération avec la gauche au pouvoir en lui proposant de développer une démocratie participative, citoyenne. Renforcer le « pouvoir d’agir » des banlieues est une piste pour qu’une reconquête citoyenne s’y enclenche. Parti de notables, peu disposés à partager leur pouvoir, le PS n’y a pas répondu.S’agit-il pour le Parti socialiste d’un problème politique de fond ou d’une coupure sociologique ?C’est une défaite culturelle que traduit l’extrême frilosité du PS sur toutes les questions qui concernent la banlieue ; y compris le sujet de l’islam, qu’il appréhende de manière anxiogène. Mais combien y a-t-il de musulmans au PS ? Plus généralement, ce parti n’a ni militants ni leaders d’opinion dans les quartiers populaires. Et il s’est coupé du tissu associatif. Au mieux, il débauche quelques militants souvent peu représentatifs pour constituer les listes municipales. Les militants appartiennent aux classes moyennes qui ont quitté ces quartiers. Par un phénomène d’embourgeoisement et de notabilisation, une profonde distance sociale s’est creusée, et l’on a désormais de part et d’autre des gens qui ne se comprennent plus. Le fossé entre le PS et les banlieues est à la fois politique et culturel.Lire aussi :Partis en fuméeJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.11.2015 à 18h19 • Mis à jour le05.11.2015 à 19h03 | Béatrice Jérôme Claude Bartolone, candidat socialiste aux régionales en Ile-de-France, a décidé de saisir la justice au sujet d’une campagne d’affichage à Argenteuil (Val-d’Oise) financée par le maire Les Républicains Georges Mothron. L’édile « vient de se payer une campagne d’affichage 3 X 4 pour dénoncer son prédécesseur et participer ainsi avec des fonds et des méthodes interdits à la campagne des élections régionales », a vilipendé M. Bartolone mercredi 4 novembre devant 2 000 militants lors d’un meeting à Pantin.Sur une vingtaine d’affiches commanditées par la mairie d’Argenteuil, il est écrit « le plan Valls 2014-2017 voté par Philippe Doucet [son prédécesseur PS à la mairie d’Argenteuil], c’est 45 millions de dotations [de l’Etat] en moins pour les Argenteuillais ». M. Doucet est candidat aux régionales en cinquième position sur la liste (PS) dans le Val-d’Oise. De son côté, Xavier Péricat, premier adjoint de M. Mothron, figure sur la liste départementale de LR. « Cela consiste à utiliser les moyens d’une collectivité pour la campagne de Pécresse, accuse l’entourage de M. Bartolone. Ce qui est totalement illégal. »« Une plainte au pénal »L’équipe de M. Bartolone hésite entre deux stratégies judiciaires. Soit « nous déposons dans les prochains jours une plainte au pénal » à l’encontre de Valérie Pécresse, indique un proche du candidat PS, « puisqu’elle est responsable légale de la campagne » en tant que tête de liste (Les Républicains) aux régionales. Soit « nous informons la commission des comptes de l’existence de ces affiches. Ce qui permettra, au lendemain des régionales, d’introduire un recours en annulation de l’élection régionale ou de contester les comptes » de Mme Pécresse, précise l’entourage du candidat socialiste. L’équipe de M. Bartolone devrait trancher entre les deux scénarios, dans les prochains jours.Pour Jérôme Chartier, député (LR) du Val-d’Oise, « ces affiches découlent de la guerre cataclysmique entre Doucet et Mothron aux dernières municipales. Cela ne surprendra personne qu’elle se poursuive aujourd’hui. On ne va pas suspendre le débat municipal parce qu’il y a des régionales. Porter plainte confine au ridicule », ajoute celui qui est chargé du programme de Valérie Pécresse, candidate (LR) aux régionales. Interrogée par Le Monde, Mme Pécresse s’indigne : « Le maire d’Argenteuil n’est pas candidat aux régionales. Il a le droit d’attaquer M. Doucet tant qu’il veut. Ces affiches n’ont strictement rien à voir avec les régionales. Si M. Bartolone dépose plainte, c’est un peu pathétique », soupire la députée des Yvelines.Une campagne gratuiteQuant au cabinet du maire (LR) d’Argenteuil, il affirme que la campagne d’affichage « n’a pas coûté un centime à la ville. Elle est prise en charge par l’entreprise JC Decaux au terme d’un contrat passé par la précédente municipalité qui prévoit une dizaine de campagnes gratuites par an pour la ville ». Début octobre, l’équipe de campagne de M. Bartolone avait déjà déposé plainte après la découverte de tracts de campagne de Mme Pécresse, entreposés dans la mairie de Lizy-sur-Ourcq dont la maire (LR) Nicolle Conan est suppléante de Jean-François Copé, député de la circonscription.Mme Pécresse avait alors elle-même porté plainte contre X pour « établir les circonstances dans lesquelles » ces tracts « ont été détournés et les responsabilités dans ce qui peut apparaître comme une infraction ». Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.11.2015 à 15h35 | Gilles Rof La prise a l’air bonne et l’équipe de campagne de Christian Estrosi ne s’est pas gênée pour en faire état dans les médias. Yves Vidal, maire de Grans (Bouches-du-Rhône), ancien premier secrétaire fédéral du Parti socialiste à la fin des années 1980, passé au Parti radical de gauche (PRG) dont il portait encore les couleurs aux municipales de 2014, a annoncé son soutien à la liste du parti Les Républicains pour les régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur.« Oui, je vais voter M. Estrosi, a confirmé M. Vidal à Europe 1, quelques heures avant de recevoir avec les honneurs Christian Estrosi dans sa commune de 4 300 habitants. Je ne dis pas que je le fais de gaieté de cœur. Mais il y a un vrai combat à mener, qui doit dépasser les clivages. Parce que je n’ai pas l’assurance que la gauche ne va pas rester en triangulaire et faire élire le Front national pour faire élire deux ou trois conseillers régionaux. Donc, il y a un vrai vote utile dès le premier tour. »L’inquiétude a l’air réelle. Mais le ralliement d’Yves Vidal au maire de Nice prête à interprétation. Le maire de Grans, 68 ans, est un très proche de l’ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, qui a publiquement explicité à plusieurs reprises son désir de faire chuter le PS aux régionales.En septembre 2014, M. Vidal figurait en septième position sur les listes aux sénatoriales de La Force du 13 de M. Guérini. En mars, aux départementales, il faisait partie de ces candidats imposés par l’ancien patron du PS à certains maires socialistes. M. Vidal était ainsi le suppléant du maire de Miramas, Frédéric Vigouroux, finalement élu dans son canton.« Il fallait bien assurer les quotas »La prise de position d’Yves Vidal illustre parfaitement l’attitude des radicaux de gauche dans le département depuis deux ans. Lors des municipales de 2014 à Marseille, deux des responsables départementaux du parti, Lisette Narducci et Michel Dary, ont fusionné leur liste dans le 2e secteur avec celle de Jean-Claude Gaudin (LR). Au conseil municipal, ils soutiennent d’ailleurs toujours la majorité LR sans que le PRG ne les suspende. Un positionnement qu’ils ont repris quelques mois plus tard au conseil départemental, où Mme Narducci, élue en binôme avec M. Guérini à Marseille, siège dans un groupe indépendant, à l’opposé du PS.Alors qu’il a validé un accord régional avec le PRG, le candidat PS Christophe Castaner a soigneusement évité de prendre langue avec le PRG des Bouches-du-Rhône. Sur sa liste départementale, on ne trouve qu’une seule représentante des radicaux de gauche. Claire Bouchet, en dixième position, est la suppléante du député des Hautes-Alpes, Joël Giraud, et habite dans le Champsaur, à près de 200 kilomètres de Marseille. « Je viens représenter les populations montagnardes », a-t-elle tenté d’expliquer, faussement naïve, lors de la présentation de sa candidature. « Il fallait bien assurer les quotas de candidats PRG et on ne pouvait pas prendre quelqu’un à Marseille ou dans les Bouches-du-Rhône », reconnaît-on dans l’équipe de campagne de Christophe Castaner.Gilles RofJournaliste au Monde Alexandre Lemarié Tout un symbole. Quatre concurrents de Nicolas Sarkozy pour la primaire à droite pour la présidentielle de 2017 n’écouteront pas son discours lors du conseil national des Républicains (LR), samedi 7 novembre, à Paris. Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, et Nathalie Kosciusko-Morizet ne seront pas présents à la Maison de la Mutualité lorsque le président du parti prendra la parole à la tribune, vers 15 heures, comme l’a révélé L’Opinion.Ce conseil national, lors duquel les listes des candidats LR aux régionales doivent être entérinées, est pourtant une occasion pour la droite d’afficher une image de rassemblement à un mois du scrutin des 6 et 13 décembre. Mais la bataille de la primaire de 2016, qui est déjà dans toutes les têtes, pousse les rivaux de M. Sarkozy à montrer leur indépendance vis-à-vis du chef du parti.Samedi, Alain Juppé sera uniquement présent au conseil national dans la matinée, avant de partir vers midi pour un déplacement en Corrèze, qui se poursuivra jusqu’à dimanche. Le maire de Bordeaux participera notamment à un point presse et à une réunion publique à Brive-la-Gaillarde. « Alain Juppé a un programme de campagne pour soutenir les candidats aux élections régionales. Il l’a modifié pour être en mesure de venir au conseil national », indique son directeur de campagne, Gilles Boyer.« Cela ne sert à rien d’être tous là, à écouter le chef »Bruno Le Maire sera lui aussi uniquement présent au conseil national samedi matin, avant de se rendre au salon du « Made in France » au Parc des expositions, à Paris, l’après-midi. L’entourage du député de l’Eure justifie ce choix par le fait que Marine Le Pen se rendra également à ce salon, le matin : « Il vaut mieux se répartir sur le terrain plutôt que d’être tous présents au premier rang à écouter le président du parti. » « Cela ne sert à rien d’être tous là, à écouter le chef le doigt sur la couture du pantalon », poursuit ce proche du député de l’Eure, soulignant que M. Le Maire « ne cale pas son agenda en fonction de celui de Nicolas Sarkozy ».François Fillon, lui, ne passera même pas une tête : le député de Paris s’envole vendredi matin pour La Réunion pour soutenir les candidats de son parti aux régionales. L’ex-premier ministre reviendra mardi matin de ce déplacement de trois jours.Lire aussi :Lors de sa rentrée, NKM se démarque de la ligne droitière de SarkozyMême la vice-présidente du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, « séchera » le discours du patron de sa formation. « J’y serai tout le matin comme numéro 2 et après, je vais au Liban, à Beyrouth, dans les camps de réfugiés donc, moi-même, je n’assisterai pas au discours [de Nicolas Sarkozy] », a-t-elle annoncé jeudi 5 novembre sur France Info, en assurant que l’ancien chef de l’Etat « l’a très bien compris ». « Ce qui est important, c’est que le parti est mobilisé et qu’il y a de l’unité pour les élections régionales, en dépit des petites phrases et des arrière-pensées. » On a le droit d’en douter.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Ricard et Marie Charrel Au printemps, la France s’était engagée à ramener son déficit public dans les normes européennes d’ici à 2017. Mais la Commission européenne n’y croit guère. D’après ses nouvelles prévisions, publiées jeudi 5 novembre, le déficit public français devrait encore atteindre 3,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2017, après 3,8 % cette année et 3,4 % l’an prochain.Dans son programme de stabilité budgétaire, transmis au printemps à Bruxelles, le gouvernement français avait pourtant affirmé être en mesure de ramener le déficit à 2,7 % du PIB à l’issue d’un nouveau délai de grâce, âprement négocié.En février, la Commission avait en effet accordé à Paris un nouveau délai de deux ans, jusqu’en 2017, pour ramener son déficit public à 3 % du PIB. Mais à condition d’élaborer un programme de réformes ambitieux. Et de réduire forcement le déficit structurel.Le ministre des finances, Michel Sapin, a répondu aux prévisions de Bruxelles jeudi, assurant que la France serait « au rendez-vous de ses engagements européens ». Il a tenu à rappeler que Bruxelles raisonne « à politique inchangée », sans prendre en compte toutes les économies prévues. Pour M. Sapin, le pointage de la Commission européenne « signifie simplement que le déficit ne reviendra pas spontanément sous les 3 % » dans deux ans.Lire aussi :Déficits français : le délai de deux ans passe malParis et Bruxelles n’ont pas la même appréciation de la croissanceLa Commission est un peu moins optimiste que les autorités françaises à propos de la croissance. Celle-ci devrait se situer à 1,1 % cette année, puis 1,4 % l’an prochain, et 1,7 % en 2017. Du côté de Bercy, on table sur une croissance de 1,5 % en 2016. Or, l’ampleur des recettes attendues varie avec le niveau de la croissance.Bruxelles a des craintes sur la mise en œuvre du plan d’économiesEnsuite, entre Paris et Bruxelles, les avis divergent sur la façon d’apprécier certaines mesures d’économies. La Commission incite le gouvernement de Manuel Valls à respecter, d’ici à la fin du quinquennat, le plan de réduction des dépenses publiques (50 milliards d’euros) mis sur les rails pour tenter de sortir de la « procédure de déficit excessif ». « Clairement, la poursuite de ce plan contribuerait à réduire l’écart » entre les prévisions françaises et bruxelloises, note un expert.La Commission constate que le déficit structurel, celui qui ne dépend pas de la conjoncture, devrait à peine s’améliorer : de 0,1 point de pourcentage cette année, puis 0,3 point de pourcentage en 2016, soit loin des standards en principe fixés pour des pays en situation de déficit excessif.C’est pourtant le terrain sur lequel le gouvernement français se targuait de tenir ses objectifs au début du quinquennat.A ce stade, certains regrettent presque à Bruxelles que la France ne tire pas davantage partie d’une conjoncture en voie d’amélioration pour conforter le redressement de ses comptes. Et l’on craint que le budget 2017 ne permette pas de corriger le tir en raison de l’élection présidentielle.Pour Bruxelles, les cibles de dépenses publiques « deviennent plus difficiles à respecter », et les investissements des collectivités locales « pourraient être plus forts qu’escompté ».La Cour des comptes dénonce, elle aussi, le flou du plan d’économiesLe 24 juin, dans son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, la Cour des comptes (CDC) s’était elle aussi interrogée – encore – sur la capacité de la France à tenir ses objectifs. « Confrontée, comme ses partenaires, à la nécessité de consolider ses finances publiques au sortir de la crise financière, la France a effectué un effort structurel moindre », jugeait la Cour.Principal doute : le flou planant sur le programme d’économie du gouvernement, d’environ 14,5 milliards d’euros par an. Celui-ci repose sur des hypothèses « peu documentées à ce jour », jugeait la CDC.Lire aussi :La Cour des comptes, poil à gratter du gouvernementCe constat est partagé par Gilles Carrez, président (Les Républicains) de la commission des finances à l’Assemblée nationale. « Je suis plutôt optimiste pour 2015, où l’on devrait atteindre sans mal la cible de 3,8 % pour le déficit, explique-t-il. J’ai en revanche de sérieux doutes pour 2016, ne serait-ce que parce que de nouvelles dépenses engagées ces derniers mois joueront à plein, telles que les embauches dans la sécurité, l’accueil des migrants, les emplois aidés. »Comment Paris compte-t-il revenir dans les clous ? La question est délicate, d’autant que le gouvernement vient de reculer sur plusieurs mesures fiscales. A l’instar de la réforme du calcul de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), retirée du projet de budget 2016. Ou encore le choix de rembourser les retraités modestes, désormais assujettis à l’impôt local, dont ils étaient jusqu’ici dispensés en vertu de la « demi-part des veuves ».La dette publique va encore grossirCette réduction moins importante que prévu du déficit public va se traduire par une progression de l’endettement de la France, certes « à un rythme ralenti », mais pour atteindre tout de même 97,4 % du PIB d’ici à deux ans.La courbe du chômage, elle, ne devrait pas s’inverser avant 2017, pour s’infléchir légèrement, avec un taux de demandeurs d’emploi passant alors de 10,4 % à 10,2 % de la population active.Lire aussi :Grèce, France, Etats-Unis, Japon... les dettes des pays industrialisés, une bombe à retardementDes sanctions peu probablesTous les ans, ou presque, le même scénario se répète : prévisions de croissance trop optimistes, révision à la baisse, visite à Bruxelles afin d’obtenir la mansuétude de la Commission.Le 2 juillet, Bruxelles s’était résolue à suspendre sa procédure de déficit excessif engagée contre la France, jugeant que celle-ci respectait la trajectoire de déficit public fixée. Mais soulignant, une nouvelle fois, que les efforts structurels étaient insuffisants, et seraient réévalués à l’automne. C’est désormais chose faite.Lire aussi :Déficits : le changement de ton de Bruxelles à l’égard de ParisComme d’habitude, les services de Pierre Moscovici, le commissaire européen chargé des affaires économiques, précisent que leur pronostic, dévoilé aujourd’hui, est calculé « à politique constante », sans prendre en compte d’éventuelles inflexions d’ici là.Cette approche « a conduit par le passé à sous-estimer l’effort finalement réalisé par la France, mais nous jugerons sur pièce », explique-t-on dans l’entourage de l’ancien ministre français des finances.Reste à savoir si Bruxelles relancera ou non cette procédure de déficit excessif contre la France. A ce stade, il ne semble pas qu’il soit question de brandir de nouveau la menace de sanctions, comme il y a un an.« Dans tous les cas, Paris obtiendra sans doute un nouveau délai, comme tous les ans », ironise un économiste.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe RicardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.11.2015 à 09h17 | Marie-Claire Carrère-Gée (Présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE)) Les débats sur les nouvelles formes d’emploi sont marqués par la nostalgie d’un passé imaginaire – l’âge d’or du CDI – et la fascination pour un avenir fantasmagorique – la fin du salariat.Or, l’âge d’or du CDI n’a jamais existé. La construction législative et jurisprudentielle du CDI comme emploi protégé et stable ne date que des crises des années 1970. Au même moment, le législateur reconnaissait l’intérim et le CDD, leur assurant ainsi une progression fulgurante.En fait, depuis le début des années 2000, la répartition des grandes composantes de l’emploi – en CDI, temporaires, indépendant – est stable. En France, comme ailleurs, le CDI demeure la forme ultradominante d’emploi, autour de 87 % de l’emploi salarié. L’explosion du CDD et de l’intérim est derrière nous. Et nous n’assistons pas non plus à une explosion du travail indépendant : il s’est stabilisé autour de 10 % de l’emploi total, avec un regain récent tiré par l’autoentrepreneuriat.C’est vrai, on assiste à une diversification des formes juridiques d’emploi aux confins du salariat et du travail indépendant, avec le portage salarial, les coopératives d’activité et d’emploi, ou lorsqu’un indépendant exerce son activité dans un cadre contraint (la franchise, l’agent commercial mandataire indépendant, le gérant non-salarié de succursales de commerce de détail). Mais ces formes d’emploi, récentes ou plus anciennes, sont ultraminoritaires.Le CDI déjà minoritaireAlors, rien n’aurait changé ? Si, bien sûr. C’est même à un véritable bouleversement auquel nous assistons, avec une grande vague de flexibilisation et d’individualisation, qui touchent toutes les conditions d’emploi.A tout seigneur, tout honneur, le premier concerné est le CDI : le fameux « CDI à temps plein avec des horaires stables et chez un seul employeur » est déjà minoritaire, avec la progression du temps partiel, qui concerne un peu plus de 4 millions de salariés, et des horaires décalés et variables. Près d’un tiers des salariés travaillent habituellement ou occasionnellement le dimanche, contre un sur cinq il y a vingt ans. La part des horaires à la carte a aussi quasiment doublé et dépasse les 10 %. L’unité de lieu du travail est également remise en question avec l’essor du télétravail, qui concerne près de 17 % des actifs.La flexibilisation progresse aussi de façon fulgurante au sein des CDD : les contrats temporaires les plus courts explosent. Les flux d’emploi de moins de trois mois en CDD ou intérim représentent neuf embauches sur dix. L’explosion est encore plus forte pour les contrats de moins d’un mois.L’emploi indépendant s’individualise également de plus en plus : c’est, en son sein, l’emploi indépendant sans aucun salarié qui progresse avec notamment 1 million d’autoentrepreneurs.Individualisation de l’activitéMais le phénomène le plus marquant de ces dernières années est l’individualisation de l’activité elle-même, avec l’explosion de la pluriactivité – avoir plusieurs emplois salariés, ou un emploi salarié et un autre indépendant. Elle concerne aujourd’hui plus de 2,3 millions d’actifs, contre 1 million il y a dix ans. Un tiers des autoentrepreneurs le sont en complément d’un emploi salarié.A l’origine de ces évolutions, il y a des facteurs économiques : la crise, la financiarisation et la mondialisation de l’économie, qui conduisent les entreprises à réduire leurs coûts ; l’essor du secteur tertiaire ; l’installation d’un chômage de masse, qui réduit les capacités de négociation des actifs.Mais des facteurs sociologiques sont aussi à l’œuvre, avec des aspirations croissantes à davantage d’autonomie dans le travail, et de liberté dans la gestion de son temps. Enfin, l’essor des nouvelles technologies donne un formidable élan à toutes les formes d’activité dans lesquelles le travail ne s’exerce pas dans l’entreprise qui embauche.C’est le cas des sites de « jobbing » entre particuliers, des plates-formes de services entre professionnels, des sites de free-lance, où un nombre important de personnes, rémunérées ou non, contribuent à la réalisation d’un projet divisé en microtâches.Stress, flou entre vie professionnelle et personnellePour les entreprises, les avantages vont de soi. Mais, énormément d’actifs y trouvent également leur compte, et davantage encore le pourraient : meilleur accès à l’emploi, revenus supplémentaires parfois très significatifs, diminution du risque en multipliant les employeurs ou donneurs d’ordre, souplesse dans l’organisation de son temps, plus grand intérêt d’un travail autonome et varié, acquisition de nouvelles compétences, possibilités accrues de reconversion, envie de faire autre chose en plus ou à la place de l’activité habituelle.Les risques sont tout aussi clairs : stress, flou entre vie professionnelle et personnelle, enfermement dans la précarité, difficulté d’accès aux prêts et au logement pour les CDD très courts et les indépendants, déplacement du partage du risque économique, pertes de chance d’accéder à la formation, perte de ressources pour les assurances sociales, difficulté d’application de la législation du travail (notamment pour la rémunération minimale, la durée maximale et la santé), nécessité d’inventer d’autres formes de dialogue social…Il n’y a pas l’ancienne économie, d’un côté, et la nouvelle économie, de l’autre, les salariés et les « anciens indépendants » contre les « ubérisés » : la nouvelle économie est partout. L’enjeu n’est pas d’inventer de nouvelles formes juridiques d’activité, mais de maximiser les avantages de la flexibilisation et de l’individualisation de toutes les formes d’emploi, et d’en minimiser les risques pour tous.Marie-Claire Carrère-Gée (Présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE)) 04.11.2015 à 20h39 • Mis à jour le05.11.2015 à 09h51 | Yan Gauchard (Nantes, correspondant) Mercredi 4 novembre, les ténors d’Europe Ecologie-Les Verts jouaient sur du velours, en terrain conquis. Le parti avait dépêché un impressionnant aréopage d’élus nationaux et locaux à la « Vache Rit », la grange qui sert de quartier général aux opposants au nouvel aéroport prévu à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale du parti, a décoché les premières flèches contre le gouvernement de Manuel Valls. « Nous avons tous été très surpris, consternés et choqués par la décision prise vendredi dernier de relancer, par un appel d’offres, les travaux sur la zone de l’aéroport », a-t-elle énoncé, avant de fustiger un projet qui, selon elle, n’a « pas de sens d’un point de vue économique, écologique et démocratique ».Lire aussi :L’Etat annonce la reprise des travaux de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en 2016A cinq semaines de la conférence des Nations unies sur le climat à Paris (COP21), et à l’heure où le président François Hollande tente « d’arracher des engagements plus forts de la Chine » en matière environnementale, Mme Cosse estime que le « discours COP21 » de la France est inaudible. Un aéroport, dit-elle, est le « symbole même du dérèglement climatique ».« Dossier hors-la-loi »Le projet de Notre-Dame-des-Landes est « un dossier pourri, hors-la-loi », a tonné Sophie Bringuy, actuelle vice-présidente des Pays de la Loire, et tête de liste EELV au scrutin régional de décembre. D’emblée, lors du débat public, on a étiré, écartelé, détricoté le droit pour faire passer le programme en force. Aucune alternative n’a été sérieusement soumise au débat public ».L’élue pose deux conditions à une possible alliance avec le Parti socialiste au deuxième tour des régionales : le lancement dès 2016 « d’une étude plurielle, indépendante et sérieuse portant sur l’optimisation de l’aéroport existant de Nantes Atlantique » – opération qui coûterait « 7 à 10 fois moins cher » que la construction d’un nouvel aéroport – et la « prolongation du moratoire excluant tous travaux et toute évacuation de la zone » dédiée au projet. Cécile Duflot, coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, fustige « l’opération de communication indigne » de Manuel Valls visant à faire passer « les paysans qui travaillent ici, qui cultivent la terre depuis des générations, pour une minorité violente ». La députée de Paris exhorte les porteurs du projet à « faire la transparence sur les chiffres, les données », assurant : « Si une étude indépendante est enfin menée, tout le monde verra que ce dossier est un immense rideau de fumée et un mensonge considérable. »Les procédures juridiques, insistent les opposants, sont loin d’être terminées. Des recours portant sur la validité des arrêtés préfectoraux relatifs à la loi sur l’eau et aux espèces sont engagés. Et le contentieux européen n’est pas réglé.Lire aussi :A Notre-Dame-des-Landes, les « zadistes » bien campés dans le bocage« Un plan B existe »Noël Mamère, député écologiste de Gironde, se dit lui aussi « accablé » par les déclarations du premier ministre, qui « a menti en disant que tous les recours étaient épuisés ». Evoquant la mort de Rémi Fraisse à Sivens il y un an, et les risques que généreraient une intervention des forces de l’ordre à Notre-Dame-des-Landes, M. Mamère soutient encore : « La violence est du côté de l’Etat aujourd’hui, pas du côté de ceux qui se battent pour empêcher un projet qui date de 1967 (…). C’est maintenant qu’il faut se battre par les moyens de la démocratie. Il faut donc cette étude indépendante, sinon nous ne pourrons plus croire à ce que dit ce gouvernement. » A peine si l’assemblée croit nécessaire de relever les doutes formulés par Ségolène Royal, ministre de l’écologie, sur la pertinence du projet au cours de son déplacement en Corée du Sud. « Les écologistes et les paysans qui se mobilisent contre Notre-Dame-des-Landes le disent depuis des lustres, indique Mme Duflot. Un plan B existe (…), beaucoup plus économique, écologique, efficace et rapide, à savoir la rénovation de l’aéroport Nantes-Atlantique et le cadencement des TGV vers Roissy pour les vols internationaux, avec enregistrement des bagages en gare de Nantes. C’est cela qui marche et qui se fait partout ailleurs dans le monde. »Lire aussi :Ségolène Royal ne veut pas de travaux à Notre-Dame-des-LandesSous la tôle du hangar de la « Vache Rit », Sylvain Fresneau, agriculteur et figure historique de la lutte, savoure. « On est très satisfait de la venue du grand staff d’EELV. Et cela prouve, si besoin en était, que la mobilisation est plus que jamais très forte. »Yan Gauchard (Nantes, correspondant)Journaliste au Monde Françoise Fressoz Plus elle cogne sur ses adversaires, plus elle lisse son projet. En campagne pour les élections régionales où elle est donnée favorite dans la région Nord–Pas-de-Calais–Picardie, Marine Le Pen n’est plus exactement celle qui préconisait naguère la sortie de l’euro comme solution à tous les maux de la France. Elle n’est plus non plus celle qui tire à boulet rouge sur l’Europe. Elle met de l’eau dans son vin. Elle se banalise.Invitée mercredi de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’Agence France-Presse, la candidate se montre certes pugnace et tire tous azimuts contre ses adversaires. La gauche ? « Des nuls qui rabotent sur les plus modestes. C’est mort aux pauvres ! » s’exclame- t-elle après le cafouillage gouvernemental sur les retraités modestes qui risquaient de se retrouver assujettis aux impôts locaux alors qu’ils n’en payaient pas. « Il faut quand même avoir quelque chose de pourri dans la tête ou dans le cœur pour envisager de s’attaquer aux handicapés », ajoute- t-elle à propos du projet avorté du gouvernement de réviser le mode d’attribution de l’allocation adulte handicapé.Nicolas Sarkozy n’est pas davantage épargné. La présidente du Front national se moque des récentes propositions du président des Républicains sur la sécurité et lui « dénie toute légitimité » en la matière en l’accusant « d’être le premier à avoir fait s’effondrer l’autorité de l’Etat avec ses coups de menton, ses paroles fortes, mais ses mains molles ».Recentrage économiqueLorsqu’elle en vient à ses propres propositions, la présidente du FN reste radicale sur l’immigration, exige que les migrants de Calais soient tous « placés dans des centres de rétention et renvoyés chez eux ». Sur l’économie, en revanche, elle se recentre de façon spectaculaire.Alors que certains patrons du Nord commencent à s’inquiéter ouvertement de l’effet que produirait son élection sur les investisseurs internationaux, elle riposte : « Je ne suis pas contre le commerce international » et promet de mettre « un bureau à l’export » à la disposition des PME de la région. Et alors que 15 millions d’euros d’aides européennes sont en jeu, elle rétorque : « Les aides européennes, bien entendu on va les accepter. C’est notre argent. »D’ailleurs, la rupture européenne et la sortie de l’euro deviennent moins nettes dans son projet présidentiel : « Je demanderai un référendum », explique-t-elle. « Et dans l’attente de l’organisation de ce référendum, je ferai comme le Royaume-Uni, j’irai poser mes exigences… Et si l’Union européenne rend au peuple français sa souveraineté, je dirai aux Français : “Nous pouvons rester dans l’Union européenne.” »Prête au cumul des mandatsLes mesures qu’elle décrit pour le Nord collent à celles de la droite : réduction du nombre des fonctionnaires et baisse de la pression fiscale. « A la fin du mandat, la région Nord–Pas-de-Calais–Picardie sera l’une des régions les moins imposées de France », promet-elle.Dans son comportement politique aussi, Marine Le Pen se banalise. Elle a souvent dénoncé « la caste politique » mais le cumul des mandats ne lui fait pas peur : si elle est élue présidente de la région Nord–Pas-de-Calais–Picardie, elle cumulera cette fonction avec son mandat de députée européenne. « J’ai une grosse capacité de travail », fait-elle valoir. Toujours dans l’hypothèse de son élection, elle précise qu’elle mènera la campagne présidentielle en restant présidente de région. « Ségolène Royal, François Hollande, Nicolas Sarkozy étaient tous à la tête d’un exécutif quand ils étaient candidats », se justifie-t-elle. Pour une fois qu’ils servent de modèle.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Py (Auteur, metteur en scène et directeur du Festival d'Avignon) Non, le Front national (FN) n’a pas un discours de vérité. Non, le sens commun supposé n’est pas la vérité. Non, ceux qui soutiennent l’extrême droite en la paraphrasant ne sont pas libres.Non, l’immigration ne produit pas de fissure identitaire dans la République, n’agrandit pas le chômage, et ne prépare pas un grand remplacement de la culture française. C’est le contraire, elle accroît notre diversité, augmente notre potentiel économique et confirme le destin de la France comme terre d’hospitalité. Non, l’accueil de 50 000 réfugiés ne détruira pas l’unité française, elle la nourrira, la grandira, rappelant que nous sommes une terre d’asile. Y renoncer abîmerait à jamais le sens même de notre République.Non, sortir de la zone euro n’enrichirait pas les classes moyennes et populaires, elle les ruinerait, et le remplacement de l’euro par le franc serait un désastre.Non, la peine de mort ne résout pas l’insécurité.Non, la culture internationale ne s’oppose pas à l’identité de la France, puisque l’identité de la France, c’est justement l’universalisme.Non, la droite et la gauche ne sont pas identiques et continuent de s’opposer. Non, tous les politiques ne sont pas corrompus.Non, la justice n’est pas laxiste, elle est même plus autoritaire que jamais.Le sens commun voit des races, quand la génétique nous apprend qu’elles n’existent pas. Le sens commun parle de religions clivantes, quand elles sont majoritairement incluses dans la République. Le sens commun parle de la destruction de la famille, quand, au contraire, le mariage pour tous l’agrandit. Bref, quand le sens commun voit que c’est bien le Soleil qui tourne autour de la Terre, certains journalistes et polémistes parlent de vérité.Le FN n’est pas une idéologie, il n’est pas fait d’idées ou de pensée, il est fait de l’éternel retour des peurs et des crispations inconscientes. Le FN ment jusque dans sa dénomination.Populiste, xénophobe, homophobeDeux idées de la nation s’opposent : celle qui pense une nation ethnique, identitaire ou génétique et celle qui voit la nation comme un groupe d’individus rassemblés par des valeurs communes. Le général de Gaulle ne disait-il pas que la France est une nation faite de 50 nationalités qui parlent 100 langues ? Voilà la seule vraie idée de nation que nous pouvons défendre. Voilà la seule vraie idée de France pour laquelle nous devons combattre. Bref, le FN n’est pas national, il est nationaliste.Si le FN a réussi sa nouvelle communication, la vérité de sa parole se cache souvent loin des écrans et dans les mots de ses partisans. Les dérapages de ses candidats sont innombrables. Un florilège écœurant qui nous apprend la réalité idéologique des candidats.Là est le véritable discours du FN, inchangé, populiste, xénophobe, antisémite, homophobe, raciste, fermé à l’avenir, fermé aux idées. Les penseurs qui, aujourd’hui, le rallient mutatis mutandis le font tous au nom d’une supposée incontestable « réalité » et d’un peuple qu’ils imaginent à leur convenance et font parler à leur gré. Ils ne pensent plus, ils paraphrasent le mensonge des apparences.Mais, s’ils apportent des suffrages, ils n’apportent pas au FN une véritable structure idéologique. Car, sur le plan du libéralisme, il est divisé, sur le plan social aussi, sur le rôle de l’Etat, sur la laïcité, sur la culture et la politique étrangère, il n’est pas propositionnel, il n’est rien, il est une effusion de vide. Hélas, là est sa force. La force de celui qui ment sur celui qui dit la vérité, c’est toujours que celui qui ment dit ce que notre paresse voudrait entendre.Refonder la politiqueC’est ce vide et ce mensonge, justement, qui produisent un ralliement, quiconque peut s’y retrouver et y projeter ses phantasmes d’exclusion de l’autre. Qui ne pense plus peut y voir une solution économique miracle, qui n’est jamais formulée. C’est justement son absence de discours qui lui permet de ne pas se séparer de sa base raciste et haineuse, qui pense lire entre les lignes du recadrage médiatique de ses élites.Le FN est né de la volonté d’inscrire la politique nationaliste dans le jeu démocratique et républicain. Il vampirise toutes les valeurs de la France en les présentant sous l’angle identitaire. Il n’a de solutions pratiques que dans le protectionnisme et le retour en arrière. Mais, c’est justement ce protectionnisme qui a créé la crise migratoire, c’est justement cette passion du passé, cette immobilité, qui est un déclin de la vie politique. Il est vrai, aussi, qu’il s’agit d’un parti d’héritiers, d’intrigues financières, de dissimulations en tout genre. Le FN est aussi capable de défendre Vladimir Poutine, d’adhérer à la pensée complotiste et de douter de la réalité culpabilisante d’un enfant mort sur une plage.Nous devons, pour combattre efficacement le FN, refonder la politique. Cela ne peut pas avoir lieu sans la société civile, et c’est en laissant la politique aux politiques que nous mettons en danger la République. De leur côté, les politiques doivent urgemment réinventer leur représentation et créer plus de porosité avec les idées issues de la société civile.A partir de cela, on pourra commencer à contredire patiemment le FN, ou à mettre à nu son absence de perspectives. On pourra affirmer qu’aucun désespoir social ne le justifie et qu’il ne s’inscrit pas dans l’héritage de notre République, mais bien dans celui de sa contradiction. Nous pourrons montrer que le besoin de respect, de fierté, de dignité et d’exigence est populaire.L’Europe, le seul chemin possibleDisons-le encore, l’Europe n’est pas un chemin facile, mais c’est le seul. Le monde économique peut être compatible avec l’avancée sociale, si nous créons une vraie défense contre l’affairisme. L’immigration est une chance, mais c’est l’intégration qui en est la condition. La société laïque n’est pas le rejet de l’autre dans son identité religieuse, mais l’affirmation de sa compatibilité.L’école et la culture sont l’avenir de la France, mais, l’une et l’autre, et non l’une par l’autre, doivent être un projet politique d’envergure. La France ne peut pas se croire en dehors du monde et doit intervenir clairement et fortement contre tous les projets colonialistes et dictatoriaux, sans hésitation et compromis de marchés. C’est sa crédibilité même qui est en jeu, au dehors comme au dedans.Si nous faisons cela, la France sera de nouveau un orgueil pour ses citoyens et l’Etat ne sera plus considéré comme autre chose qu’un serviteur de l’intérêt général. Refusons toute complicité avec le FN, pour qui le mot national veut dire exclusion. Affirmons ce qu’est notre nation, une communauté d’esprits qui croit aux droits de l’homme et n’a pas peur de l’avenir.Olivier Py (Auteur, metteur en scène et directeur du Festival d'Avignon) 04.11.2015 à 16h35 • Mis à jour le04.11.2015 à 16h46 | Pierre Breteau et Elvire Camus La ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé, mercredi 4 novembre, la levée de l’interdiction pour les homosexuels de donner leur sang en France. S’il s’agit indéniablement d’une avancée, cette réforme ne met pas un terme à la discrimination, en fonction de l’orientation sexuelle, face au don du sang.A partir du printemps 2016, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes pourront être donneurs, mais à condition de ne pas avoir eu de rapports avec un partenaire, protégé ou non, au cours des douze derniers mois précédant le don. La France s’aligne ainsi sur la régulation du Royaume-Uni, de l’Australie ou encore de la Finlande.Marisol Touraine a toutefois ouvert la porte à une évolution de ces conditions :« S’il n’y a pas de risques, les règles qui s’appliquent aux homosexuels seront rapprochées des règles générales l’année qui suit. »Certains pays, comme les Etats-Unis, continuent d’interdire le don du sang aux homosexuels en se basant sur une plus forte présence statistique du VIH dans cette population, tandis que d’autres conditionnent la possibilité de donner à un comportement sexuel à risque, peu importe l’orientation sexuelle du donneur.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Après l’immigration en septembre, le droit du travail en octobre et la sécurité en novembre, les Républicains (LR) vont plancher sur de nouvelles thématiques dans les prochains mois, afin d’élaborer le projet du parti pour la présidentielle de 2017.La prochaine réunion de travail, prévue le 18 novembre, portera sur l’agriculture et la ruralité. Une semaine plus tard, le parti présidé par Nicolas Sarkozy se penchera sur la manière de réformer la fonction publique.Selon nos informations, d’autres thématiques seront abordées en 2016 : la politique sociale et économique avec une question majeure : comment recréer de l’emploi en France et faire baisser le chômage ? Seront également au menu la vie en société, la culture, la défense nationale et les institutions.Sur ce dernier sujet, « la question sera de savoir comment faire évoluer les institutions de la Ve République, tout en réfléchissant aux moyens de mieux associer les citoyens à la décision publique », explique un ténor de LR.Autant de sujets sur lesquels devra se plonger Eric Woerth, délégué général au projet, chargé d’élaborer le projet du parti pour 2017.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.11.2015 à 13h41 • Mis à jour le04.11.2015 à 18h13 Le manoir de Montretout, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), où Jean-Marie Le Pen a ses bureaux, a été perquisitionné mercredi 4 novembre dans le cadre d’une enquête portant notamment sur des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale.Cette enquête visant le cofondateur du Front national, en rupture avec son parti, avait été ouverte en juin par le parquet national financier. Elle porte notamment sur des faits présumés d’omission de déclaration de patrimoine, à laquelle sont astreints les parlementaires, selon une source judiciaire.« Une nouvelle fois, je démens avoir de quelque façon que ce soit transgressé la loi, comme le démontreront inévitablement les investigations que je subis », a réagi Jean-Marie Le Pen dans un communiqué, dénonçant une « violence judiciaire injustifiée ».L’enquête avait été lancée après des signalements de la cellule antiblanchiment de Bercy, Tracfin, sur un compte bancaire caché à l’étranger, et de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Fin avril, Mediapart avait révélé ces signalements, évoquant un trust géré à Genève, dont l’ayant droit serait l’assistant personnel de Jean-Marie Le Pen, Gérald Gérin, et qui serait crédité de 2,2 millions d’euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d’or.Le domicile de Gérald Gérin également perquisitionnéM. Gérin assure au Monde que son domicile a également été perquisitionné par les enquêteurs. L’assistant de M. Le Pen partage sa vie entre Bruxelles, où il est assistant parlementaire (en congé, selon lui) de Marie-Christine Arnautu, et Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), où il vit dans une dépendance de la résidence du cofondateur du FN. C’est ce dernier endroit qui a été perquisitionné. « Je me sens comme quelqu’un qui vient d’être violé. Pinochet ça ne vaut pas mieux, j’en suis à me demander si je vais rester dans ce pays », s’émeut M. Gérin.Parti le 30 octobre avec le député européen pour un séjour de deux semaines en République dominicaine, l’assistant du patriarche assure n’avoir « rien à cacher ». « Je me suis mis en conformité avec le fisc et les impôts. Ils brodent une histoire inventée. Les Français devront savoir que nous vivons dans un Etat policier », lâche-t-il.Selon lui, les enquêteurs ont saisi dans son coffre un chèque de 10 000 euros que Jean-Marie Le Pen aurait signé en 2004 pour permettre à son épouse Jany Le Pen de subvenir à ses besoins en cas de disparition. « Je ne l’ai jamais encaissé, il voulait que Jany ne soit pas embêtée car les comptes sont souvent bloqués après un décès », explique-t-il. Deux cartes bancaires American Express – « pour que Jany puisse payer de l’essence ou aller chez Monoprix », mais jamais utilisées selon lui – ont aussi été saisies, ainsi que des devises étrangères en petites quantités.Jean-Marie Le Pen avait reconnu en avril 2013 avoir détenu un compte en Suisse ouvert à l’UBS en 1981. Depuis fin 2013, une enquête judiciaire s’intéresse au patrimoine de M. Le Pen, qui se serait accru de 1,1 million d’euros entre 2004 et 2009. Une autre enquête vise le financement du FN et de ses campagnes électorales depuis l’accession de Marine Le Pen à la présidence du parti. Mis en cause pour recel d’abus de biens sociaux et complicité d’escroquerie, le parti est soupçonné d’avoir bénéficié d’un système de surfacturation des frais de campagne, remboursés par l’Etat. Il a été mis en examen en tant que personne morale début septembre. Lire aussi : Comprendre l'affaire qui menace Marine Le Pen et le FN 04.11.2015 à 11h51 • Mis à jour le04.11.2015 à 14h43 Les élections régionales auront lieu les 6 et 13 décembre. L’idée d’un désistement du Parti socialiste au second tour pour faire obstacle à une victoire du Front national ne fait plus consensus chez les militants.Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, explique que « l’unité de la gauche maintenant acquise », le PS prendra ses responsabilités pour gagner au second tour. « Sachant que la droite refusera le Front républicain et qu’il ne lui en sera jamais fait grief ».Pour le député PS d’Indre-et-Loire Laurent Baumel, « on ne stoppera pas la dynamique électorale du FN à coup de fronts républicains ».- Gagnons la bataille du premier tour avant de faire les choix du second, par Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS. S’entêter à discuter dès maintenant des stratégies à employer pour faire barrage au Front national revient à le mettre au centre du jeu.- Le front républicain permet à l’extrême droite de gagner des voix, par Laurent Baumel, député socialiste d’Indre-et-Loire. L’éventuelle alliance entre la droite et la gauche pour faire barrage au Front national ne fait que renforcer l’idée qu’elles sont identiques. Que les socialistes retrouvent leur identité, et ils pourront endiguer la progression du parti lepéniste. Michel Noblecourt Moins de deux mois après la remise du rapport de Jean-Denis Combrexelle sur « la négociation collective, le travail et l’emploi », la ministre du travail, Myriam El Khomri, devait présenter à Manuel Valls, mercredi 4 novembre, ses premières pistes de réforme du code du travail. A ce stade, il ne s’agit que d’une déclaration d’intention, la concertation avec les partenaires sociaux devant encore se poursuivre. Le projet de loi – qui inclura la création du compte personnel d’activité, avec des droits attachés à la personne indépendamment de son statut tout au long de la vie professionnelle – devrait être examiné par le conseil des ministres en février puis débattu au Parlement à partir de mars.Lire aussi (édition abonnés) :Les chefs d’entreprise favorables à une réforme plus large du code du travailSelon nos informations, l’ébauche de la ministre ne vise pas à « détricoter » le code du travail mais à refonder son architecture, pour « revivifier » la négociation collective et donner un nouvel élan à la démocratie sociale chère à François Hollande. Trois niveaux seraient proposés. Le premier concerne « l’ordre public social », un socle minimal de droits qu’il n’est pas question de modifier. Le second a trait au renforcement de la négociation dans les branches et, surtout, dans les entreprises. A cet égard, l’idée du rapport Combrexelle d’instaurer un ordre public conventionnel dans les branches opposable aux accords d’entreprise, qui ne pourraient le modifier que dans un sens plus favorable, pourrait être reprise. Le champ de la négociation d’entreprise – temps de travail, salaires, emploi, conditions de travail – pourrait être élargi.La réduction du nombre de branches devrait s’accélérer, pour passer, à terme, de 700 à une centaineMme El Khomri devrait accélérer le mouvement de réduction du nombre de branches pour passer, à terme, de 700 à une centaine. Elle pourrait aussi prévoir la généralisation de l’accord majoritaire à partir de 2017, le texte devant alors être signé par un ou plusieurs syndicats représentant 50 % des voix aux élections professionnelles. Mais, conformément aux engagements du président de la République, il n’est pas question de toucher à la durée légale hebdomadaire de trente-cinq heures, au smic ou au contrat de travail. Le troisième niveau porterait sur les dispositions législatives supplétives déterminant les règles applicables à défaut d’accord de branche ou d’entreprise.Respecter « la hiérarchie »Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, a averti qu’il serait « très attentif ». Plaidant pour un renforcement de la négociation de branche, il a réitéré son opposition à « toute inversion de la hiérarchie des normes » – la loi en haut, puis la branche et l’entreprise, chaque niveau ne pouvant déroger que dans un sens plus favorable – et aux dispositions supplétives. M. Mailly se montre très réservé sur les accords majoritaires qui, selon François Asselin, président de la CGPME, vont « poser beaucoup de difficultés dans les PME ». Mardi 3 novembre, devant le club Réalités du dialogue social, M. Asselin a insisté sur le rôle « extrêmement prépondérant de la branche ».Dans une note diffusée mardi, la CFDT privilégie « la qualité du dialogue social à tous les niveaux ». Les normes sociales relèveraient de quatre piliers : un « ordre public absolu » qui ne peut être modifié ; un ordre public social pouvant être aménagé dans un sens plus favorable ; les règles permettant de conclure des accords dérogatoires (par rapport à la loi ou au niveau supérieur) ; les dispositions supplétives. « Le soutien de la CFDT, prévient le syndicat, sera conditionné à l’assurance de moyens permettant un véritable appui à la négociation, afin que les parties soient à armes égales. » Lire aussi (édition abonnés) :Réforme du travail : le CDI, contesté, reste un sujet tabouMichel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a des doutes sur la pertinence du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, prévu pour remplacer l’actuelle plate-forme aéroportuaire de Nantes Atlantique. A Séoul, où elle accompagne le chef de l’Etat en visite officielle, elle aurait déclaré dans une discussion avec plusieurs journalistes qu’elle « n’était pas pour Notre-Dame-des-Landes ».Ségolène Royal fait entendre sa différence alors que le premier ministre, Manuel Valls, a réaffirmé, le 20 octobre, devant les députés, la volonté de l’Etat d’engager les travaux pour construire la nouvelle aérogare et ses deux pistes, à une quinzaine de kilomètres au nord de l’agglomération nantaise. Le préfet de la région des Pays de la Loire, Henri-Michel Comet, avait indiqué, dans un communiqué le 30 octobre, que « l’Etat a demandé aux maîtres d’ouvrage de la future plate-forme et de sa desserte routière de mettre en œuvre les démarches qui permettront de démarrer les travaux. »Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : l’Etat relance des travauxA un mois de l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat (COP21), à Paris-Le Bourget, Mme Royal s’inquiète des volontés gouvernementales de débuter le chantier et d’évacuer la ZAD, la zone à défendre occupée par plusieurs centaines de militants écologistes et anticapitalistes : « A 30 jours de la COP avec les régionales, juste pour montrer l’autorité, mais l’autorité sur quoi ? », aurait-elle confié. « Elle est furax », aurait ajouté un membre de la délégation française.Volonté de rouvrir le dossierL’opposition de Ségolène Royal, ou à tout le moins sa prudence, n’est pas nouvelle. En mars 2015 déjà, dans une interview à BFMTV/RMC, la ministre avait suggéré un « référendum local au niveau départemental ». « Ouvrons les choses, au lieu de toujours se figer dans des postures, dans des conflits. Décompressons, ouvrons le jeu de la société, permettons que les gens s’expriment, faisons confiance à l’intelligence humaine, au dialogue démocratique, à la démocratie participative », avait-elle alors lancé, à l’appui de sa suggestion.Cette volonté de rouvrir le dossier pour dépasser l’opposition entre les porteurs du projet que sont l’Etat, la région et Aéroport du Grand Ouest, filiale de Vinci Airports, futur concessionnaire de l’aéroport, et les nombreuses associations de défenseurs de l’environnement, d’élus ou d’agriculteurs hostiles, reste une constante chez Ségolène Royal. Sur d’autres dossiers chauds, comme le projet de barrage dans le Tarn, à Sivens, ou celui du Center Parcs, à Roybon dans l’Isère, la ministre avait proposé de relancer des études ou des consultations. En avril 2014, quelques jours après son arrivée à la tête du ministère de l’écologie, invitée de l’émission du « Grand Jury » RTL-LCI-Le Figaro, elle pensait que « dialogue devait se renouer autour d’un projet élaboré avant même que le TGV Nantes-Paris existe et qu’il fallait peut-être remettre les choses à plat ». La possibilité de rallier les aérogares franciliennes avec la ligne à grande vitesse qui dessert Nantes modifierait la donne selon elle.En décembre 2014, Ségolène Royal avait même risqué (sur France 5 dans « C à vous ») un « bon courage » à l’attention de Manuel Valls, quand celui-ci avait indiqué qu’une fois les recours juridiques épuisés, « il faudrait alors s’engager dans la construction de Notre-Dame-des-Landes ».Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : Valls irrite les écologistesSolutions alternativesDe fait, le tribunal administratif de Nantes a rejeté tous les recours le 17 juillet, mais d’autres procédures sont encore à l’examen, notamment en appel. L’expulsion éventuelle des derniers occupants arrivés sur la future zone d’aménagement, à la Noë verte, doit être jugée le 3 décembre.De leur côté, les opposants au projet de Notre-Dame-des-Landes préconisent d’agrandir l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique. Ils ont travaillé à des solutions alternatives, notamment sur l’aérogare et l’orientation de la piste actuelle, solutions qu’ils doivent présenter jeudi.Enfin, mercredi, une délégation d’élus écologistes et de candidats aux élections régionales, devait, emmenée par la secrétaire générale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, et la coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée, Cécile Duflot, se rendre sur la ZAD, pour dénoncer les velléités gouvernementales de débuter les travaux du futur aéroport. Emmanuelle Cosse avait dénoncé la veille, dans les colonnes du Monde, le « double discours » du gouvernement sur le sujet : « Le président de la République est en Chine pour expliquer la nécessité d’une trajectoire de réduction des gaz à effets de serre à 2 degrés et convaincre Pékin de rehausserses engagements. Pendant ce temps, le gouvernement annonce la reprise des travaux d’un nouvel aéroport dont on n’a pas besoin et qui va aggraver la question climatique. Où est la cohérence ? »Lire aussi :COP 21 : Emmanuelle Cosse dénonce le « double discours » de la FranceInvitée par de nombreux médias, dans le cadre de la préparation de la COP21, la ministre de l’écologie devrait avoir l’occasion, selon son entourage, de préciser sa position sur ce dossier chaud, pomme de discorde entre les écologistes et les socialistes.Lire aussi :Pays de la Loire : batailles autour d’un aéroportRémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano et Alexandre Pouchard Nicolas Sarkozy s’est livré, mardi 4 novembre, à un étrange numéro de conviction face à un auditeur de RTL qui l’interrogeait sur les raisons de voter pour lui en 2017 « puisque toutes les promesses de 2007 n’ont pas été tenues ».Très offensif, l’ancien président de la République, aujourd’hui patron de la formation Les Républicains (LR), semble avoir été frappé par une crise d’amnésie sur les cinq ans qu’il a passés à l’Elysée, puisqu’il a répondu :« C’est faux. [...] J’aimerais savoir quelle est la promesse de 2007 que je n’ai pas tenue. »A titre d’exemple, en voici une (bon, d’accord, plusieurs en réalité si vous cliquez sous la citation – bilan non exhaustif) :Une autre ?var data_sarkozy = [{"phrase":"J’allouerai des allocations familiales dès le premier enfant.","source":"http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2008/04/17/1182332_sarkozy-en-2007-j-allouerai-des-allocations-familiales-des-le-premier-enfant.html","commentaire":"La promesse a été enterrée, les allocations familiales sont toujours réservées aux familles ayant au moins deux enfants à charge de moins de 20 ans."},{"phrase":"Je crois à un bouclier fiscal à 50 % [...]. Autrement dit, nul ne paiera au fisc plus que la moitié de ce qu’il a gagné.","source":"www.lemonde.fr/societe/article/2008/04/23/m-sarkozy-il-faut-que-les-francais-en-aient-pour-leur-argent_858028_3224.html","commentaire":"Nicolas Sarkozy a mis en place un bouclier fiscal avant de revenir dessus en 2011."},{"phrase":"Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer, de même que les 35 heures continueront d'être la durée hebdomadaire légale du travail.","source":"http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/04/23/en-2007-sarkozy-assurait-que-le-droit-a-la-retraite-a-60-ans-devait-demeurer_1341540_823448.html","commentaire":"En 2010, la réforme portée par Eric Woerth fait passer l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans et de 65 à 67 ans l'âge pour le taux plein."},{"phrase":"Je créerai une cinquième branche de la sécurité sociale pour consacrer suffisamment de moyens à la perte d'autonomie.","source":"http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/09/05/le-discret-enterrement-de-la-reforme-de-la-dependance_1567698_823448.html","commentaire":"La réforme a été enterrée par François Fillon en 2011."},{"phrase":"Je m'engage à ramener la dette en dessous des 60% du PIB d'ici 2012.","source":"http://www.marianne.net/sarkofrance/L-abecedaire-des-promesses-non-tenues-de-Nicolas-Sarkozy-2007-2012_a682.html","commentaire":"Fin 2011, la dette publique française au sens de Maastricht s'élevait à 85,2% du PIB."},{"phrase":"Si je suis élu président de la République, je ferai voter dès l'été 2007 une loi qui interdira la pratique détestable des golden parachutes.","source":"https://www.youtube.com/watch?v=LVAFX7TnhkM","commentaire":"Relancée à plusieurs reprises par Nicolas Sarkozy, la promesse n'a jamais été concrétisée (pas plus que par François Hollande, qui avait promis la même chose en 2012)."},{"phrase":"Je suis pour une union civile homosexuelle [...] avant la fin de 2007.","source":"http://web.archive.org/web/20130918004042/http://tetu.yagg.com/2007/04/23/nicolas-sarkozy-je-suis-pour-une-union-civile-homosexuelle/","commentaire":"Nicolas Sarkozy n'a jamais mis en place d'union civile, ce qu'il a regretté après avoir quitté le pouvoir."},{"phrase":"Je propose que l'allocation chômage ne puisse pas être inférieure au salaire minimum.","source":"http://sites.univ-provence.fr/veronis/Discours2007/transcript.php?n=Sarkozy&p=2006-12-18","commentaire":"Un tel plancher n'a jamais été instauré."},{"phrase":"Je veux m’engager, par exemple, sur le plein emploi : 5% de chômeurs à la fin de mon quinquennat. (...) Si on s’engage sur 5 % de chômeurs et qu’à l’arrivée il y en a 10, c’est qu’il y a un problème.","source":"http://www.slate.fr/france/48883/sarkozy-plein-emploi-2007","commentaire":"A l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée en mai 2007, le taux de chômage était de 8,1 % au sein de la population active. A sa sortie en mai 2012, il était de 9,7 %."},{"phrase":"Si je suis élu, mon gouvernement sera limité à 15 ministres.","source":"http://www.lejdd.fr/Election-presidentielle-2012/Actualite/Nicolas-Sarkozy-s-est-il-contente-d-un-gouvernement-de-15-ministres-comme-il-l-avait-promis-en-2007-326263","commentaire":"C'est un jeu sur les mots : dès 2007, le gouvernement Fillon a compté 31 membres : 15 ministres certes, mais aussi 15 secrétaires d'Etat et un haut-commissaire. Ce nombre est passé à 39 après 2008, toujours 15 ministres, 21 secrétaires d'Etat (puis 19 en 2009), 1 ministre délégué (3 en 2009) et un haut-commissaire"},{"phrase":"Nous créerons un contrat de travail unique.","source":"http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/10/24/contrat-de-travail-unique-le-retour-d-un-vieux-projet_4511800_4355770.html","commentaire":"Cette promesse n'a jamais été mise en œuvre."},{"phrase":"Je créerai un service civique obligatoire de six mois.","source":"http://www.lemonde.fr/societe/article/2007/03/04/nicolas-sarkozy-propose-une-agence-de-la-defense-civile_878746_3224.html","commentaire":"Nicolas Sarkozy avait proposé la création d'une agence de la défense civile avec un service civique obligatoire pour les jeunes. Martin Hirsch, haut commissaire à la jeunesse, a finalement mis en place un service civique facultatif."},{"phrase":"J’instaurerai des plafonds annuels d’immigration.","source":"http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/01/13/immigration-le-bilan-de-brice-hortefeux_1141080_823448.html","commentaire":"Souhaités par Nicolas Sarkozy, les quotas d'immigration ont été jugés « sans utilité réelle en matière d'immigration de travail », inefficaces « contre l'immigration irrégulière », « irréalisables ou sans intérêt » par la commission Mazeaud, en 2008. Ils n'ont jamais été mis en place."},{"phrase":"Je n'augmenterai pas les impôts, mais au contraire ferai tout pour les baisser.","source":"http://decodeurs.blog.lemonde.fr/2012/04/13/impots-nicolas-sarkozy-dementi-par-son-programme/","commentaire":"Le taux de prélèvements obligatoires, qui mesure le pourcentage d'impositions et de taxes dans le PIB, a augmenté entre 2007 et 2012, passant de 43,4 % en 2007 à 44,6 % prévus pour fin 2012. Les plans de rigueur ont massivement pesé sur les ménages (gel du barème de l'impôt sur le revenu, hausses de la TVA, réduction de niches fiscales...)."}] var random; function generateSarkozy(){ random = Math.floor(Math.random()*data_sarkozy.length)« "+data_sarkozy[random].phrase+" » (source)› Promesse non tenue : "+data_sarkozy[random]["commentaire"]+""; } generateSarkozy(); document.getElementById("generate_sarkozy").addEventListener("click", generateSarkozy, false); Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Service politique Quelle débandade ! Trois reculs en trois jours et une sinistre impression de panique désordonnée au sommet de l’Etat. C’est d’abord l’affaire des impôts locaux auxquels se retrouvaient brusquement assujettis des retraités aux revenus modestes qu’il a fallu colmater en catastrophe. Jusqu’à l’annonce, dimanche 1er novembre, par Manuel Valls, que les exonérations seraient maintenues en 2015 et en 2016. Avec, à la clé, un secrétaire d’Etat au budget qui en vient à recommander à ces contribuables… de ne pas payer leurs impôts.Lire aussi :Impôts locaux des retraités : le casse-tête législatifDeuxième revirement, mardi : à l’issue d’une nouvelle réunion avec les ministres concernés, tôt dans la matinée, à Matignon, le premier ministre annonce aux députés socialistes que la réforme des dotations aux collectivités locales, qui devait entrer en vigueur en 2016, est reportée d’un an. Enfin, dans la soirée, le gouvernement coupe court à la nouvelle polémique qui montait sur la révision du mode de calcul de l’allocation adulte handicapé, en décidant de ne pas appliquer cette mesure.Lire aussi :Allocation aux adultes handicapés : le gouvernement fait marche arrièreCertes, on comprend la volonté de déminage du gouvernement à un mois des régionales et à un an et demi de la présidentielle. Et son intention de ne pas brouiller le message qu’il s’efforce de diffuser sur la baisse des impôts. N’est-ce pas François Hollande lui-même qui, il y a un an quasi jour pour jour, déclarait que, « à partir de l’année prochaine, il n’y [aurait] pas d’impôts supplémentaires sur qui que ce soit » ? Imprudente promesse, que les faits se chargent de contredire. Contraint à de successives volte-face, le gouvernement ajoute à l’accusation de « matraquage fiscal » le soupçon d’incompétence.Une série de dysfonctionnementsL’épisode des impôts locaux des retraités modestes est révélateur d’une série de sérieux dysfonctionnements : au sein de l’exécutif, entre le gouvernement et sa majorité, et avec l’administration fiscale. Le pire est que le problème était identifié depuis… 2013. Il n’avait alors pas échappé, lors de la discussion du projet de loi de finances, que l’extinction de la « demi-part des veuves », dont la suppression progressive avait été votée par la précédente majorité, allait faire brutalement basculer quelque 900 000 retraités modestes dans l’assujettissement aux impôts locaux. Christian Eckert, alors rapporteur général du budget, et la majorité avaient fait voter une disposition qui conditionnait l’astreinte à la taxe foncière à deux années consécutives de revenu fiscal de référence (RFR) supérieur au plafond.Lire aussi :Les retraités modestes resteront exonérés d’impôts locaux en 2016, annonce Manuel VallsCette décision, qui reportait le problème à cette année, devait laisser du temps au gouvernement pour trouver une solution. Mais, entre-temps, le dossier est tombé dans le bac à oubli. Pourtant, dès ce printemps, certains députés membres de la commission des finances avaient alerté Bercy. Passé secrétaire d’Etat au budget, M. Eckert soulève le problème lors d’une réunion de préparation du budget, mais la question est mise sous l’éteignoir en raison de son coût, estimé entre 200 et 500 millions d’euros sur deux ans. Sollicitée, fin juin, par la rapporteure générale du budget, Valérie Rabault, la direction générale des finances publiques, se dit dans l’incapacité de fournir un chiffrage précis.Un réel défaut de communicationRien ne figure, de fait, dans le projet de loi de finances initial dont la discussion commence le 13 octobre à l’Assemblée nationale. La question n’est pas davantage évoquée en commission des finances. Le sujet, cependant, commence à remonter. Faute d’avoir pu convaincre la rapporteure générale de déposer un amendement, M. Eckert s’appuie sur un amendement défendu par Christine Pires Beaune (PS, Puy-de-Dôme) pour proposer un relèvement du RFR, ce qui permettrait d’épargner une partie des contribuables concernés. Mais cela ne résout que partiellement la question et, surtout, ne règle pas le sujet pour les impôts locaux de 2015, alors que les avis d’imposition ont déjà été envoyés.Matignon reconnaît que, à partir de courant septembre, quand les avis de taxe foncière ont commencé à tomber, le gouvernement a eu « des remontées de terrain qui montraient des difficultés » et que « c’est allé crescendo dans les semaines suivantes ». Le premier ministre donne son feu vert, le 14 octobre, à « l’amendement Pires Beaune » abondé grâce aux recettes générées par le rééquilibrage de la fiscalité entre l’essence et le diesel. « Mais on a compris rapidement qu’il fallait aller encore plus loin », explique Matignon. Tout en reconnaissant un réel défaut de communication. « Encore aujourd’hui, on ne s’explique pas comment il n’y a pas eu d’alerte sur le sujet de la part des services », dit agacé un conseiller ministériel.Des élus assaillis de récriminationsCe n’est qu’à la réunion du groupe socialiste du 27 octobre que l’affaire est véritablement abordée. La veille, pas moins de 115 députés PS ont adressé au premier ministre un courrier pour l’alerter sur le cas de ces « nombreux concitoyens retraités » qui ont vu leurs impôts locaux, et particulièrement la taxe foncière, « exploser ». Les élus se disent assaillis de récriminations et redoutent un sévère retour de bâton.Lire aussi :Que représentent les dotations de l’Etat dans le budget d’une commune ?Le sujet, cette fois, commence à être pris au sérieux. Après un début de quinquennat plombé par le « ras-le-bol fiscal », de l’aveu même du ministre des finances de l’époque, Pierre Moscovici, le gouvernement prend conscience que sa communication sur les baisses d’impôt risque d’être mise à mal. « La croissance est de retour, on a eu de bons chiffres de l’emploi, tout le monde reconnaît que, sur le coût du travail, il y a plein de signaux et notre politique a gagné en lisibilité, notamment sur les baisses d’impôt sur les ménages. C’est vraiment dommage que ce truc ressorte maintenant, alors que la politique fiscale et sociale du gouvernement affiche désormais sa cohérence et sa continuité », enrage un conseiller ministériel.« Il faut éteindre l’incendie. Le sujet est trop sensible, il faut qu’on paie même si ça nous coûtera politiquement et financièrement »Jeudi 29 octobre, la question remonte, cette fois, à l’Elysée. En tout début de matinée, François Hollande s’entretient avec Michel Sapin. « Le président a senti qu’il y avait un sujet, confie un proche. Il n’est pas un homme de hurlement mais, là, je crois que ça l’a vraiment agacé. » Le ministre des finances rejoint ensuite Manuel Valls et Christian Eckert à Matignon pour tenter de dégager une solution. « Il faut éteindre l’incendie. Le sujet est trop sensible, il faut qu’on paie même si ça nous coûtera politiquement et financièrement », défend le secrétaire d’Etat au budget.Dans l’après-midi, François Hollande se rend en Lorraine, accompagné de M. Eckert, le régional de l’étape. Ils évoquent à nouveau la question et, dans son discours à Nancy devant les élus du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, le chef de l’Etat annonce que « les conséquences sur les impôts locaux de la suppression de la demi-part des veuves, qui avait été décidée avant [eux] mais qu’[ils ont été] amenés à assumer, seront neutralisées ». « Le ministre du budget y travaille, j’en prends l’engagement », ajoute-t-il. Dans l’avion du retour à Paris, M. Hollande se montre préoccupé. Il a en main Libération, qui titre en « une » « Tampons, TVA et tabous », à propos de la fiscalité des produits hygiéniques. Ils conviennent qu’il faut « calmer le jeu ». « Maintenant, il faut trouver une solution », avertit le président de la République.Une cacophonie qui laissera des tracesLa presse commence à s’emparer du sujet. Dans son édition du vendredi 30 octobre, datée du 31, Le Monde titre sur « cet impôt qui fait grincer la majorité ». Samedi 31, tôt dans la matinée, le ministre des finances appelle le secrétaire d’Etat au budget : « On nous demande de communiquer plus vite. » Un « on » qui désigne l’Elysée. Toute la journée de vendredi, les équipes du budget sont en mobilisation de crise. Le secrétaire d’Etat rend compte directement au premier ministre. Bercy propose une « neutralisation » sur deux ans. Matignon préfère s’en tenir à un an. C’est à M. Eckert que revient d’en communiquer l’annonce dans Le Journal du dimanche : « C’est mieux que ce soit toi qui le fasses sinon ça va passer pour un recadrage du secrétaire d’Etat par son ministre de tutelle », lui fait savoir M. Sapin, qui s’apprête à décoller pour la Chine avec M. Hollande.« Les personnes qui étaient exonérées jusque-là continueront à bénéficier de cette exonération en 2015 », annonce le secrétaire d’Etat dans Le JDD, sans en préciser les modalités. « Fiscalité locale des retraités : nous maintiendrons l’exonération pour 2015 et 2016 ! », annonçait dans la soirée M. Valls sur son compte Twitter. Dernier épisode d’une cacophonie qui laissera des traces durables.Service politiqueJournaliste au Monde 04.11.2015 à 07h35 • Mis à jour le04.11.2015 à 09h24 | Bastien Bonnefous Il est près de 19 h 15, mardi 3 novembre, quand enfin le débat s’anime entre Manuel Valls et les étudiants de Sciences Po. Depuis plus d’une heure, le chef du gouvernement, invité par l’école parisienne à plancher sur le thème de la réforme, déroule un discours convenu et sans aspérités. Il rappelle que « la France est un grand pays » avec « ses paysages, ses reliefs et son climat tempéré », mais qu’elle souffre d’une « perte de confiance profonde » liée à la « crise économique, sociale et démocratique », mais aussi à une « crise d’identité » et « de l’autorité ». Des formules déjà plusieurs fois entendues ces derniers mois.M. Valls qui, après sa nomination à Matignon en mars 2014, s’était inquiété que « la langue politique [soit] devenue une langue morte », ne fait rien pour la ressusciter. Le gouvernement, selon lui, « assume les responsabilités », fait « le choix du progrès et de la réforme », affronte le « défi terroriste », le « défi climatique » ou celui de « la lutte contre les inégalités », dans un « monde globalisé » où « les réseaux sociaux accélèrent le temps » L’ambiance est cordiale, la salle écoute poliment, mais les 400 étudiants somnolent légèrement dans la chaleur de l’amphithéâtre Boutmy.« M. Valls, vous êtes-vous assagi ? »Jusqu’à ce que l’un d’entre eux réveille l’auditoire en posant la question qui est sur les lèvres de tous les observateurs du monde politique depuis la rentrée. « M. Valls, on vous a connu briseur de tabous, on a connu un Manuel Valls qui voulait changer le nom du PS, qui voulait un blairisme à la française, vous êtes-vous assagi ? Vous semblez avoir perdu de votre fougue réformatrice, alors n’êtes-vous pas un peu frustré, voire bloqué par François Hollande ? », demande Benjamin, élève en 4e année.Piqué au vif, le premier ministre retrouve alors ses accents vallsiens. Reconnaissant « avancer avec des compromis parce qu’on ne peut pas gouverner à la schlague », il affirme néanmoins « n’avoir pas perdu [sa] force de conviction et [sa] volonté de changer les choses ». A l’écouter, s’il a moins besoin que par le passé de faire des coups d’éclat, c’est parce que sa ligne s’est imposée à gauche. Plus besoin d’être transgressif puisqu’il serait devenu majoritaire. En somme, ce n’est pas Valls qui se serait « hollandisé », mais plutôt le chef de l’Etat et l’ensemble des socialistes qui se sont « vallsisés ».« Sur la sécurité, j’ai fait évoluer profondément la gauche, il n’y a plus de débat, je n’ai pas besoin d’être frondeur ou à part », explique M. Valls. Idem sur la laïcité où son « message » est désormais « la ligne politique majoritaire au sein de la gauche », ou sur la compétitivité économique et la baisse des charges aux entreprises, deux thèmes qu’il « port [ait] déjà dans [son] discours durant la primaire de 2011 ». Répétant à quatre reprises qu’il ne se sent « absolument pas frustré », M. Valls jure au contraire être « plutôt bien dans [ses] baskets ». « Là où je suis, avec la confiance du président et de la majorité, j’avance et je suis utile à mon pays », assure-t-il.Le premier ministre termine en évoquant le vote des étrangers, promesse de 2012 non tenue. A ses yeux, non seulement cette réforme « ne peut pas se faire » faute d’une « majorité qualifiée », mais elle n’est « plus une priorité » car « le vrai sujet » est de « renouer avec la naturalisation », ajoutant qu’il est « convaincu qu’elle ne sera pas proposée à la prochaine présidentielle ». « Il ne faut pas courir derrière des totems », conclut M. Valls, redevenu briseur de tabous l’espace d’un instant.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.11.2015 à 16h25 • Mis à jour le03.11.2015 à 19h06 Le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé aux parlementaires, mardi 3 novembre, le report d’un an de la réforme de la dotation globale de fonctionnement (DGF) aux collectivités locales. Si le vote de la réforme est toujours prévu dans le cadre du projet de loi de finances 2016, son application est repoussée au 1er janvier 2017. Une décision qui était attendue face à la fronde des élus locaux. La DGF est actuellement « injuste, inéquitable et par ailleurs illisible », a expliqué le chef du gouvernement au Sénat, lors des questions au gouvernement. La réforme, « importante et nécessaire », demande « du temps », a continué M. Valls, et elle doit répondre à plusieurs objectifs :Une architecture « plus claire, une dotation de base égale pour chaque commune » et « des dotations complémentaires pour tenir compte des charges de ruralité ou de centralité ».« Réduire les écarts de dotation injustifiés » et « accentuer les effets de la péréquation », dans une idée de « justice territoriale ».« Il y aura une majorité de gagnants » néanmoins « il peut y avoir (...) des perdants », a-t-il prévenu répétant qu’il y aurait « plus de gagnants que de perdants ».Ce report était réclamé par l’opposition de droite, qui jugeait que le texte avait été « fait dans la précipitation » – la réforme a été annoncée durant l’été. Dans la majorité, les avis sont, quant à eux, mitigés sur la décision de Manuel Valls. Si Olivier Faure, un des vice-présidents du groupe socialiste, a salué une solution d’« apaisement », Christine Pirès Beaune, rapporteure spéciale sur ce volet, s’est dite « dépitée » qu’aient été « entendus ceux qui crient le plus fort ».Une enveloppe de 36 milliards d’eurosL’Association des maires de France a, de son côté, salué dans un communiqué « cette décision positive qui va permettre de travailler efficacement sur les objectifs et les conséquences de cette réforme ». Mais son président François Baroin (Les Républicains) et son vice-président socialiste André Laignel ont réclamé à nouveau que la réforme soit dissociée du projet de loi de finances et fasse l’objet d’une loi spécifique, le temps que son impact soit pleinement évalué.Lire aussi :Les dotations de l’Etat aux collectivités simplifiéesLa DGF est le premier concours financier de l’Etat aux collectivités, avec un montant global de plus de 36 milliards d’euros. Créée en 1979, la DGF est devenue un maquis affreusement complexe et source d’injustices. Lundi, Bercy a remis aux élus locaux une simulation pour évaluer l’impact de la réforme du mode de calcul de l’enveloppe allouée chaque année aux collectivités locales.Lire aussi :Votre commune va-t-elle gagner ou perdre sur sa dotation brute en 2016 ? Alexandre Pouchard, Elvire Camus, Madjid Zerrouky et Laurent Borredon Nicolas Sarkozy remet sa casquette de premier flic de France. L’ancien ministre de l’intérieur (2005-2007) et probable candidat à la primaire à droite pour l’élection présidentielle de 2017 a détaillé, mardi 3 novembre, ses propositions en matière de sécurité. Dans son discours, Nicolas Sarkozy a fustigé le bilan du gouvernement en matière de justice et de lutte antiterroriste, quitte à inventer des oppositions entre le PS et Les Républicains ou à recycler des propositions déjà avancées sous sa présidence, mais jamais mises en place. Nous avons examiné certaines parties de son discours.Les forces de l’ordre et la légitime défensePlus ou moins de détenus dans les prisons ?Combien de condamnés en milieu ouvert ?Les aménagements de peine, l’apanage de la gauche ?La gauche laxiste sur la lutte contre le terrorisme ?Interdire de territoire des binationauxCriminaliser la consultation des sites fondamentalistes Sur les forces de l’ordreLes forces de l’ordre et la légitime défense« Compte tenu de l’évolution de notre société et de l’usage croissant des armes à feu, pourquoi notre législation sur la légitime défense n’évoluerait-elle pas dans un sens plus protecteur des victimes potentielles, que sont les policiers et les gendarmes, face à un danger imminent. »Déjà-vu… et déjà appliquée aux gendarmesL’idée de permettre aux policiers et aux gendarmes de bénéficier d’une forme de légitime défense étendue a déjà été mise en avant par… Nicolas Sarkozy en avril 2012, au lendemain de la mise en examen d’un policier pour « homicide volontaire » en Seine-Saint-Denis. Il avait eu des propos quasi identiques à ceux avancés aujourd’hui :« Je suis du côté des fonctionnaires de la République, voilà la réalité. Que la justice dise le droit et nous nous inclinerons, mais je demande que le droit de la légitime défense évolue dans un sens plus protecteur pour les policiers et les gendarmes. Il doit y avoir une présomption de légitime défense. »A l’époque, Le Monde avait relevé que cette souplesse dans les règles d’engagement existe déjà pour les gendarmes et ce depuis 1943. Elle avait été également instaurée pour les policiers, mais supprimée à la suite de la guerre d’Algérie, en 1962.En juillet 2012, la mission sur la protection juridique des forces de l’ordre avait écarté l’idée de créer une présomption de légitime défense pour les policiers, au motif qu’un régime propre aux forces de l’ordre risquait de bouleverser l’équilibre général fixé par le Code pénal. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a rouvert le débat après l’attentat à Charlie Hebdo en créant un groupe de travail sur la question.Lire : Qu'est-ce que la « présomption de légitime défense » proposée par Nicolas Sarkozy ?Cette proposition avait par ailleurs été préalablement formulée par Marine Le Pen et figure dans le programme du Front national. Sur la justicePlus ou moins de détenus dans les prisons ?« Une seule courbe s’inverse, il faut le souligner, et il s’agit d’un engagement tenu du gouvernement avec sa réforme pénale de l’été 2014, c’est celle de la population carcérale : moins 1 500 détenus au 1er  septembre 2015 par rapport à septembre 2013. Plus de délinquance, et moins de délinquants en prison : voici un constat édifiant ! »C’est vrai mais…Le chiffre est exact : il y avait effectivement, au 1er septembre 2015, 1 544 personnes détenues en moins dans les prisons françaises par rapport au 1er septembre 2013 (65 544 contre 67 088). Le nombre de personnes écrouées mais non détenues (placées sous surveillance électronique notamment) a, lui, diminué de 762 en deux ans.Mais pourquoi, alors que Les Républicains s’emploient à beaucoup comparer l’évolution sur trois ans, prennent-ils soudainement 2013 comme référence ? Parce que le chiffre en date du 1er septembre 2012, lui, donne une réalité différente : avec 66 126 personnes écrouées à cette date, la baisse n’est plus que de 582 détenus. Une différence qui montre le côté fluctuant de ces chiffres. #container_14461238319{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461238319{ height:500px; } #container_14461238319 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461238319 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461238319 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461238319 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Rapport entre détenus et surveillantsrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Il y avait bien 172 007 « personnes suivies en milieu ouvert » par 4 538 « personnels des SPIP » (service pénitentiaire d’insertion et de probation).Seulement, Les Républicains se gardent bien d’une comparaison avec le début du quinquennat. Selon les mêmes chiffres clés de l’administration pénitentiaire datés du 1er janvier 2012, on comptait 173 063 personnes suivies en milieu ouvert (-1 056 en trois ans) par « à peine » 4 080 personnels des SPIP (+ 503 en trois ans). Les aménagements de peine, l’apanage de la gauche ?« Il faut construire plus de 20 000 places de prison pour atteindre 80 000 places et mettre fin à cette forme d’hypocrisie qui consiste à légitimer des aménagements de peine systématiques ou à laisser les condamnés à des courtes peines en liberté pour compenser la faiblesse de nos capacités carcérales. C’est un effort budgétaire conséquent (plus de 3 milliards d’euros) en investissement, mais il s’impose à nous. »C’est fauxEn matière d’aménagement de peine, Les Républicains n’ont pas toujours été aussi inflexibles qu’ils veulent le faire croire. Avant l’arrivée de la gauche au pouvoir, la loi Dati de 2009, sous couvert de désengorger le système carcéral, a rendu automatiques les aménagements de peine pour toute personne condamnée à jusqu’à 2deux ans de prison en correctionnelle. Avant cette date, seuls les condamnés à un an de prison pouvaient voir leur peine aménagée.Dans un rapport « pour renforcer l’exécution des peines » commandé par Nicolas Sarkozy et publié en juin 2011, le député UMP Eric Ciotti proposait d’ailleurs de revenir sur les aménagements de peine prévus par la loi pénitentiaire de Rachida Dati et de limiter à nouveau les aménagements aux peines n’excédant pas une année. Le rapport était resté lettre morte.Quant au chiffre de 80 000 places de prison supplémentaires — tiré d’un rapport de l’inspection générale des services judiciaires du mois de mars 2009 — il est régulièrement brandi par la droite, qui n’a jamais rien fait pour les créer. En 2009, Nicolas Sarkozy s’insurgeait déjà : « Comment peut-on parler de justice quand il y a 82 000 peines non exécutées parce qu’il n’y a pas de places dans les prisons ? » Deux ans plus tard, dans son rapport de 2011, Eric Ciotti l’utilisait à nouveau. Sur le terrorismeLa gauche laxiste sur la lutte contre le terrorisme ?« Parmi ces gens, certains sont allés faire le djihad et sont revenus : leur place est en prison, c’est possible depuis la loi de 2012 (proposé après Merah, sans que la gauche ne vote le texte en avril 2012). »C’est fauxEn affirmant que la gauche n’a pas voté, au mois d’avril 2012, le projet de loi antiterroriste, l’opposition actuelle insinue que le Parti socialiste est laxiste en matière de lutte contre le terrorisme. Or, si le PS avait fait savoir à l’époque qu’il ne voterait pas les mesures présentées par Nicolas Sarkozy parce qu’il les jugeait élaborées dans la précipitation, la mise en œuvre de mesures antiterroristes a toujours été relativement consensuelle en France. Arrivée au pouvoir, la gauche a fait voter dès décembre 2012 une première loi antiterroriste.En 2014, c’est sous la gauche qu’une nouvelle loi, renforçant une législation déjà très fournie (quatorze lois votées depuis 1986), visant à répondre à l’évolution de la menace terroriste après les attentats de Toulouse et de Montauban (et assez proche de celle de 2012), a été adoptée.Lire : Gauche et droite à l’unisson contre les djihadistes Interdire de territoire des binationaux« Il y a ceux qui partiront ou qui sont déjà partis : ils ne doivent pas pouvoir revenir. S’ils sont français, ils seront incarcérés et poursuivis par la justice française dès lors qu’ils posent un pied sur le territoire national. S’ils sont étrangers ou binationaux, tout le monde comprend que nous ne devons pas laisser ces terroristes revenir en France, ni dans la zone Schengen. » C’est compliquéLa loi antiterroriste de 2014 permet déjà d’empêcher le retour sur le sol français de terroristes présumés étrangers avec l’« interdiction administrative du territoire », qui peut être appliquée à une personne étrangère dont la présence en France « constituerait, en raison de son comportement personnel, du point de vue de l’ordre ou de la sécurité publics, une menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour un intérêt fondamental de la société ».Interdire de territoire, voire de l’espace Schengen, des binationaux — donc français — est juridiquement plus complexe, le Conseil constitutionnel rappelait en 2008 que « les nationaux ont un droit général et absolu à entrer, séjourner et demeurer en France » en se fondant sur la Déclaration universelle des droits de l’homme.Seule solution, les déchoir de leur nationalité au préalable. Mais, selon la loi, on ne peut priver de sa nationalité qu’une personne non française de naissance — on ne peut pas créer des apatrides — ou qui est française depuis moins de quinze ans. Et cela suppose qu’elle ait déjà été condamnée, en France ou à l’étranger. Dans son bilan pédagogique annuel pour l’année 2014, le centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam estimait, sur la base du suivi de 325 familles, que 60 % de celles demandant une aide avant ou après le départ de leur enfant pour la Syrie ou l’Irak n’étaient pas liées à une histoire d’immigration récente (grands-parents français). En mars 2015, 40 % des signalements de radicalisation au ministère de l’intérieur concernaient des convertis.Lire aussi :Les nouveaux chiffres de la radicalisationQuant à mettre en prison ceux qui « sont allés faire le djihad et sont revenus », c’est déjà le cas pour une majorité des « revenants » de Syrie, en général mis en examen pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste » et placés en détention préventive. A l’exception de certaines femmes et de mineurs. Criminaliser la consultation des sites fondamentalistes« Enfin, il y a ceux qui sont dans la mouvance radicale, mais ne sont pas partis et ne partiront peut-être pas. Ils représentent une menace. Il est évident qu’ils consultent les sites Internet fondamentalistes. Cette consultation doit devenir un délit et, dans le cadre d’une procédure d’urgence judiciaire — comparution immédiate — faire l’objet d’une condamnation et donc d’une incarcération. »Pourquoi c’est inapplicableLa volonté de poursuivre des personnes consultant des « sites » djihadistes n’est pas nouvelle ; Nicolas Sarkozy le proposait déjà en 2012, après l’affaire Mohamed Merah. Outre les écueils juridiques d’une telle proposition, les sites djihadistes sont déjà censés être bloqués en France depuis la loi de 2014, la propagande djihadiste se diffuse majoritairement aujourd’hui sur des réseaux sociaux et non sur des « sites ».Comment, dès lors, repérer ceux qui « consultent » régulièrement ? Qui poursuivre ? A titre d’exemple, l’organisation Etat islamique était à l’origine de 40 000 tweets ou retweets en français par jour en juin 2015, selon des chiffres obtenus par Le Monde. Les différents comptes de l’EI (ou sympathisants) accumulaient alors… 2,8 millions de followers francophones (entre abonnés accidentels, simples curieux ou sympathisants).Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yan Gauchard (Nantes, correspondant) La rupture n’est pas encore consommée. Mais les portes ont commencé à claquer. Fort. A Nantes, les élus Europe Ecologie-Les Verts (EELV) l’assurent : le démarrage de travaux relatifs à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ainsi que l’a évoqué le préfet vendredi 30 octobre, signera la fin de la coalition scellée avec le Parti socialiste (PS) au sein des exécutifs local et régional. Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : l’Etat relance des travaux« On a passé des heures à peser chaque mot de l’accord conclu, au lendemain du premier tour de l’élection municipale de 2014, pour faire liste commune au second tour, soupire Pascale Chiron, troisième adjointe (EELV) à la maire de Nantes et vice-présidente du conseil de la métropole. C’est écrit noir sur blanc, on s’en tient à la promesse faite par le président Hollande en 2012, à savoir : pas de travaux avant l’épuisement de tous les recours juridiques déposés. »Le premier ministre, Manuel Valls, considère que les jugements rendus en juillet, validant les arrêtés relatifs à la loi sur l’eau et aux espèces protégées, valent pour feu vert. Les principaux élus socialistes de Loire-Atlantique ont cosigné dans la foulée un communiqué dans lequel ils se réjouissent de la relance du dossier par le préfet.« Considérer que les recours sont épuisés est un mensonge total, affirme Ronan Dantec, élu nantais et sénateur EELV de Loire-Atlantique. Il y a des procédures en appel et le contentieux européen n’est pas réglé. »Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : la justice rejette tous les recours contre l’aéroportLundi 2 novembre, Mme Chiron a quitté – momentanément – le conseil municipal de Nantes avec 13 élus de son parti. Mme Chiron dénonce « l’arrogance gouvernementale » et considère que le contrat passé avec le PS au niveau local est « mis à mal ». Elle affirme que sa formation rompra avec la majorité municipale en cas de lancement du chantier. Elle n’exclut pas non plus de démissionner de son mandat, expliquant : « Je ne cautionnerai pas une situation où l’Etat bafoue les lois environnementales nationales et européennes. Le gouvernement prendrait alors le risque de se retrouver face à une guérilla urbaine, qui pourrait conduire à des morts. »Johanna Rolland, maire PS et présidente de la métropole de Nantes, se veut sereine et répète à l’envi : « Je suis convaincue que ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise. Chacun prend ses responsabilités. » Sophie Bringuy, vice-présidente des Pays de la Loire et candidate EELV lors du scrutin régional de décembre, considère que les « provocations » de M. Valls, tout comme les déclarations des élus socialistes locaux, sont « un acte de guerre ».La perspective d’une alliance avec le PS, au deuxième tour des régionales, relève désormais de la gageure. « Il n’est pas question de brader l’écologie, prévient Mme Bringuy. Il n’y aura pas de liste commune sans obtenir l’assurance du lancement en 2016 d’une étude d’optimisation de l’aéroport actuel de Nantes Atlantique et la confirmation d’un moratoire sur le dossier Notre-Dame-des-Landes excluant tous travaux et toute évacuation de la ZAD. »Lire aussi :COP 21 : Emmanuelle Cosse dénonce le « double discours » de la FranceYan Gauchard (Nantes, correspondant)Journaliste au Monde Mattea Battaglia La ministre de l’éducation nationale se serait sans doute volontiers passé de cette polémique. Najat Vallaud-Belkacem se voit sommée de retirer la vidéo de sa campagne contre le harcèlement à l’école, qui suscite un tollé chez les syndicats d’enseignants.Le petit film, déjà mis en ligne par le ministère, doit aussi être diffusé au cinéma et à la télévision à compter de jeudi 5 novembre, jour de la première journée nationale « Non au harcèlement ».L’exaspération des professeurs dépasse, largement, les clivages habituels : du SGEN-CFDT, syndicat dit réformateur, au SNALC, habituellement présenté comme « de droite » (même s’il le récuse), en passant par la Société des agrégés ou l’organisation des inspecteurs SNPI-FSU, tous y sont allés de leur critique contre un clip qui, à leurs yeux, rend l’enseignant, présenté au mieux comme inattentif, au pire comme harcelant, directement responsable du harcèlement scolaire. Un phénomène qui touche 700 000 élèves chaque année, de source ministérielle.« Une vidéo caricaturale et méprisante »Ce sujet grave « ne peut être réduit à une enseignante, le nez collé au tableau, qui ne se soucierait pas des élèves et notamment de ceux victimes de gestes et de paroles humiliantes pendant la classe », a réagi lundi le principal syndicat d’instituteurs, le SNUipp-FSU, qui dénonce une vidéo « caricaturale et méprisante pour les enseignants et pour les élèves victimes ». (…) Avec les fonds dégagés pour financer ce clip, le ministère aurait été bien mieux avisé de diffuser dans les écoles des ressources pédagogiques existantes et les vidéos de qualité réalisées par les élèves eux-mêmes ». Qu’importe si, en l’occurrence, les fonds en question sont… nuls : « Nous n’avons pas déboursé un seul euro pour ce clip réalisé en partenariat avec Walt Disney », fait-on valoir dans l’entourage de Mme Vallaud-Belkacem. Mais dans le climat d’inquiétude, voire de net désenchantement, de la communauté éducative face aux réformes promises pour 2016 (collège, programmes), ce « couac » dans la communication ministérielle passe mal.D’après le ministère de l’éducation, le clip d’une minute « est d’abord censé interpeller les écoliers de 7 à 11 ans, car c’est dès le plus jeune âge que débute le harcèlement ». Coproduit par la journaliste Mélissa Theuriau, qui aurait elle-même été victime de harcèlement au collège, le petit film montre un petit garçon aux cheveux roux, Baptiste, qui, en plein cours, se voit la cible des quolibets et boulettes de papier lancés par ses camarades.Une campagne plus vasteA l’origine de l’indignation des syndicats, les neuf secondes au cours desquelles son enseignante, les yeux rivés au tableau, semble ignorer la détresse de l’enfant harcelé, auquel elle tourne le dos avant de l’interpeller : « Baptiste, t’es avec nous ? ». Le « happy end » – une petite camarade vient en aide à Baptiste, lui enjoignant d’« en parler » pour que « ça cesse » – n’atténue guère l’impression d’une mise en scène peu nuancée. Si la vidéo fait mouche du côté des enfants, comme on veut le croire au cabinet de la ministre, le moins qu’on puisse dire est qu’elle a manqué sa cible côté enseignants. Et risque d’occulter, aux yeux de l’opinion publique, le contenu plus vaste de la campagne contre le harcèlement présentée le 29 octobre par Najat Vallaud-Belkacem. Parmi les mesures annoncées, figure entre autres, l’ouverture d’un numéro vert (le 30 20) et l’objectif de former au cours des dix-huit prochains mois pas moins de 300 000 enseignants et personnels de direction sur la question.Mélissa Theuriau défend son clipMélissa Theuriau, coproductrice du petit film, s’est expliquée au micro d’Europe 1 : « Je montre une institutrice qui a le dos tourné, comme tous les professeurs et les instituteurs qui font un cours à des enfants, et qui ne voit pas dans son dos une situation d’isolement, une petite situation qui est en train de s’installer et qui arrive tous les jours dans toutes les salles de classe de ce pays et des autres pays. »La journaliste assure que son but était de ne pas faire un clip qui s’adresse aux adultes ou aux professeurs, mais bel et bien aux enfants. « Si tous les instituteurs étaient alertes et réactifs à cette problématique de l’isolement, on n’aurait pas besoin de former, de détecter le harcèlement, on n’aurait pas 700 000 enfants par an en souffrance », a-t-elle poursuivi.Mattea BattagliaJournaliste au Monde 07.11.2015 à 18h51 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) Un bâtiment, deux rendez-vous… sans se croiser. Marine Le Pen a présenté samedi 7 novembre sa liste pour les régionales Nord Pas-de-Calais Picardie à Lille Grand Palais en présence de la quasi-totalité des 180 candidats. Au même moment, et dans le même bâtiment, le collectif de la Manif Pour Tous (LMPT) organisait un meeting avec les candidats têtes de listes aux régionales. Seuls Xavier Bertrand (candidat Les Républicains) et Jean-Philippe Tanguy (Debout la France) ont répondu à l’invitation de Ludivine de la Rochère, porte-parole de LMPT.En effet, l’élue frontiste n’a pas souhaité se déplacer à l’étage supérieur du Grand Palais, officiellement pour problème d’agenda. De quoi créer une polémique entre le mouvement en guerre contre le mariage pour tous et la candidate FN, qui a déclaré : « Je suis étonnée du comportement de LMPT, nous a répondu la candidate FN. Il n’y avait aucun problème, ils étaient d’accord qu’Eric Dillies [n°3 sur la liste FN du Nord] me représente et puis j’ai vu dans la presse qu’ils étaient vexés. Je finis par penser que les mauvaises langues avaient raison et que madame de la Rochère fait la campagne de l’UMP. » Eric Dillies ajoute : « Ils ont dit que c’était Marine ou rien. Mais on n’impose pas un agenda à Marine. En faisant ça, ils cherchent le clash ». Le conseiller municipal lillois FN, « chrétien, catholique », était « présent à toutes les manifs de LMPT ». « On est pour la défense de la famille, dit-il, mais là c’est une opération qui vise à discréditer Marine. Le but du jeu est de faire la promotion de Xavier Bertrand ». « Ca me dépasse ! »Clotilde Libert, 38 ans, mère de famille de 9 enfants dans le Dunkerquois, 48e sur la liste Nord du FN et militante MLPT, s’étonne de la défiance du mouvement vis-à-vis du parti d’extrême droite : « Des militants LMPT ne veulent plus avoir de contacts avec moi. Mais c’est une histoire de posture. Je ne comprends pas que LMPT ne soit pas copine avec le FN. Ca me dépasse ! »Au dernier étage de Lille Grand Palais, Nathalie Duriez, coordinatrice LMPT en Nord Pas-de-Calais Picardie, prenait le micro pour s’adresser aux 220 personnes présentes dans la salle : « Marine Le Pen n’est pas là pour incompatibilité d’agenda ». Huées dans le public pendant que d’autres criaient « chut ! ».Ludivine de la Rochère « ne cherche pas la polémique », nous dit-elle en aparté. « On était là pour entendre les convictions des candidats. Les Républicains m’accusent de faire le jeu du FN et le FN m’accuse de faire le jeu des Républicains, soupire-t-elle. Mais je ne suis rien, je ne suis liée à aucun parti. La famille doit être un sujet de droite et de gauche. Marine Le Pen ne vient pas. Point. » Marine Le Pen est la seule tête de liste frontiste à ne pas répondre présent aux réunions de LMPT. La présidente du Front national, qui n’a pas participé aux manifestations contre le mariage pour tous, contrairement à sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, fait montre d’une certaine méfiance à l’égard de la Manif pour tous. Officiellement, Marine Le Pen est opposée au mariage homosexuel, mais elle monte rarement au créneau sur les sujets sociétaux, comme l’euthanasie ou l’IVG. De quoi décevoir la frange catholique de ses supporters.Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Alexandre Lemarié Ce devait être une occasion, pour la droite, d’afficher une image d’unité à un mois des élections régionales. Il n’en fut rien. Au contraire. Le conseil national des Républicains (LR), qui s’est tenu samedi 7 novembre, à Paris, à la Mutualité, a mis en lumière de manière éclatante les divisions internes au sein du parti, sur fond de rivalités pour la primaire pour la présidentielle de 2017.Certes, l’ensemble des candidats aux régionales LR (Valérie Pécresse, Christian Estrosi, Xavier Bertrand, Virginie Calmels, Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau) et la plupart des ténors du parti (Brice Hortefeux, Eric Ciotti ou Eric Woerth) étaient bien présents pour appeler au rassemblement et à la mobilisation des troupes, afin de l’emporter au scrutin des 6 et 13 décembre. Mais ce sont surtout les absents qui se sont fait remarquer.Deux rivaux de Nicolas Sarkozy pour la primaire ont brillé par leur absence : François Fillon pour cause de déplacement à La Réunion et Alain Juppé, qui avait prévu de faire une apparition dans la matinée avant de partir pour un déplacement en Corrèze. Le maire de Bordeaux, qui devait prononcer un discours vers 13 heures pour clôturer les travaux de la matinée, n’a même pas pu venir : une panne informatique à l’aéroport d’Orly l’a empêché de « décoller de Bordeaux ». « Dommage ! J’avais préparé un bon discours », a-t-il écrit sur Twitter, avant de publier deux billets de blog (ici et là) pour résumer le message qu’il entendait passer.Bruno Le Maire, lui, a passé une tête dans la matinée sans prononcer de discours à la tribune. Après s’être entretenu avec M. Sarkozy en privé, le prétendant à la primaire a filé vers 13 heures au salon du « Made in France » au Parc des expositions, à Paris. Même la vice-présidente du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, a « séché » le discours du patron de sa formation en s’envolant pour une visite au Liban. Chacun avait sa propre raison de ne pas écouter le discours de M. Sarkozy. Tous avaient la même intention : montrer leur indépendance vis-à-vis du président du parti, dans la perspective de la primaire.« Je n’accepterai aucune exception à l’unité »En l’absence de ses concurrents, Nicolas Sarkozy en a profité pour se poser en garant de « l’unité de la famille ». Manière de faire passer ses concurrents pour des diviseurs, avec le secret espoir de leur faire perdre des plumes dans l’électorat de droite. « A vingt-neuf jours des régionales, je n’accepterai aucune exception à l’unité, que ce soit dans les régions, dans les départements et au niveau national », a-t-il tonné, en lançant à l’attention de ses concurrents : « Les primaires doivent s’incliner derrière le calendrier. Protégeons les régionales des primaires ! »« L’unité, c’est une stratégie pensée, réfléchie, voulue, que j’imposerai quoi qu’il arrive et à laquelle je ne renoncerai jamais car sans unité, il n’y aura pas de victoire (…) et pas d’alternance. L’unité, c’est comprendre que naturellement dans une famille politique comme la nôtre, il y a des histoires, des cicatrices, des lâchetés, des tromperies, des infidélités, mais il y a la France. Et la France impose cette unité. Pour moi, c’est une école de tous les jours (…) C’est pour cela que j’ai pris la peine d’écouter tous les discours aujourd’hui », a-t-il poursuivi en référence à l’absence de ses rivaux pour écouter son propre discours.Avant de vanter ses efforts pour rassembler son camp : « L’unité, c’est plus difficile à réussir que la division car cela demande des efforts sur le long terme. Un effort car il faut faire semblant ne pas avoir entendu ce qu’il ne vous plaît pas. Quand il y a des sous-entendus que vous devez comprendre, eh bien vous ne les entendez pas. » Dans son esprit, ses rivaux prennent le risque de froisser les sympathisants de droite. Devant ses proches, M. Sarkozy a expliqué : « Les électeurs nous regardent et indexent la cote de chacun sur ce qu’il fait pour l’unité de la famille. »Pataquès avec M. ReyniéDans le rôle du bon élève sarkozyste, M. Wauquiez a abondé : « Que chacun remette au placard ses ambitions car il y a un seul mot d’ordre : reconquérir les régions. » « On ne réussit que collectivement. Si nous sommes séparés, nous serons condamnés. C’est pour cela que c’est important de venir aux fêtes de famille (…) Le premier qui divisera perdra », a également mis en garde Jean-Pierre Raffarin.Dans ce contexte déjà compliqué, un autre élément a parasité cette journée : le pataquès autour des listes de Dominique Reynié. M. Sarkozy a sévèrement rappelé à l’ordre sa tête de liste en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, en lui reprochant ouvertement d’avoir modifié sa liste dans l’Hérault, alors qu’elle avait pourtant été validée par la Commission nationale d’investiture (CNI) du parti. « Ce n’est pas une auberge espagnole, ici. Il y a une discipline et une organisation ! », a-t-il lancé à l’attention du politologue, sans le nommer, devant les près de 2 000 conseillers nationaux présents.Lire : Régionales 2015 : Nicolas Sarkozy rappelle à l’ordre Dominique ReyniéTrès remonté, le président de LR a tenté de faire pression sur M. Reynié pour le contraindre à déposer les listes adoptées par les instances nationales. Loin de se démonter, le candidat a montré qu’il n’entendait pas se soumettre à la volonté de l’ancien chef de l’Etat. Une heure environ après avoir été recadré, M. Reynié a réussi à se faire ovationner par la salle, en lançant depuis la tribune : « J’ai pris un engagement, cher Nicolas : cette région, jugée imprenable, je veux la prendre ! » La réaction de l’assistance fut si positive que M. Sarkozy a finalement applaudi celui qui ose lui tenir tête et contre qui les partisans du président du parti ne décolèrent pas. En fin de journée, un sentiment dominait à l’issue de ce conseil national : on a connu démonstration d’unité plus éclatante à un mois d’un scrutin.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof L’élection du président de la nouvelle métropole Aix-Marseille-Provence devrait bien se tenir lundi 9 novembre au palais du Pharo, à Marseille. Mais son résultat est d’ores et déjà fragilisé par une décision du tribunal administratif, prise à moins de 72 heures du scrutin. Saisie en référé vendredi 6 novembre par la commune d’Eguilles, la juridiction marseillaise a remis en cause la compétence du préfet des Bouches-du-Rhône à «fixer la composition du conseil de la métropole».Autrement dit, le tribunal administratif s’interroge sur la clé de répartition des 240 fauteuils de conseillers métropolitains entre les 92 communes de la métropole. Il a donc suspendu les arrêtés préfectoraux établissant ce partage et renvoie la question vers le conseil d’Etat. Une procédure qui prendra du temps, mais qui dans l’immédiat, ouvre la porte à une contestation du résultat du vote à venir.Cet épisode juridique est l’aboutissement d’une forte période de tensions entre Marseille et la plupart des autres villes appelées à l’accompagner dans le futur établissement public de coopération intercommunale (EPCI). Souhaitée par l’Etat, validée par la loi NOTRe, Aix-Marseille-Provence compte toujours son lot d’opposants virulents parmi les élus des Bouches-du-Rhône. Au 1er janvier 2016, elle doit pourtant regrouper six EPCI existantes dans une seule entité. Une métropole de 1,8 millions d’habitants qui sera, alors, la plus grande de France.Contre son gréA l’image d’une majorité de ses collègues élus, le maire UDI d’Eguilles, Robert Dagorne, a mené une guérilla contre un projet qui l’intègre contre son gré. Son village, membre de la communauté du pays d’Aix-en-Provence (CPA) estime ne pas être suffisamment représenté dans les instances délibératives de la future métropole. Eguilles – 7400 habitants - ne s’est vu attribué qu’un siège sur les 240 du conseil métropolitain. Un quota réservé à la plupart des petites communes qui craignent de se voir écraser par la puissance de l’agglomération marseillaise, représentée, elle, par 108 élus.L’officialisation de la candidature du sénateur et maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (Les Républicains) à la présidence de la métropole, le 14 octobre, a enflammé un paysage déjà surchauffé. Alors que l’on croyait le doyen des parlementaires du département capable de trouver les mots et les concessions pour convaincre ses futurs partenaires, la situation a dérapé. La maire LR d’Aix-en-Provence Maryse Joissains a lancé, en « totale illégalité » selon le préfet, sa propre métropole avec les élus de sa communauté de communes. Le maire communiste de Martigues, Gaby Charroux, figure des opposants ces derniers mois, a officialisé sa candidature à la présidence d’Aix-Marseille-Provence. Et c’est une véritable action concertée qu’ont déclenchée vendredi 6 novembre les communes du pays d’Aix, avec le dépôt de quatre recours devant le tribunal administratif de Marseille. Deux étaient portés par des maires LR – Cabriès et Pertuis -. Un par un élu communiste –Gardanne. Le dernier, seul recours suivi d’effet, par le maire UDI d’Eguilles.« Ridicule aux yeux de la France entière »Le rejet du recours qui demandait l’annulation pure et simple de la première assemblée métropolitaine a été le seul point positif de la journée dans le camp de Jean-Claude Gaudin. «Cela valide forcément le vote du 9 novembre et confirme que le premier acte de la métropole peut se dérouler» estimait, vendredi soir, l’entourage du maire de Marseille. S’il reste favori de l’élection, M.Gaudin garde une sourde inquiétude. Il ne voudrait pas subir la même mésaventure que son ancien premier adjoint Renaud Muselier (LR) en 2008. L’actuel député européen avait été battu par le candidat PS Eugène Caselli lors de l’élection à la présidence de Marseille-Provence-Métropole, alors que la droite y était largement majoritaire. «Dans un vote à bulletin secret, des comptes peuvent se régler » se méfiait encore le maire de Marseille, il y a quelques jours, dans son bureau du Vieux-Port. «Après l’affaire Valbuena, les Kalachnikov et le cannabis, on va dire que Marseille n’est pas capable de faire sa métropole, soufflait, dépité, vendredi soir, un parlementaire marseillais. Et on va encore être ridicule aux yeux de la France entière».Gilles RofJournaliste au Monde Alexandre Lemarié Nicolas Sarkozy a sévèrement rappelé à l’ordre Dominique Reynié, samedi 7 novembre, lors du Conseil national des Républicains (LR), qui se tient samedi à Paris à la Mutualité. Le président du parti de droite a ouvertement reproché à sa tête de liste en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon d’avoir modifié sa liste dans l’Hérault, qui avait pourtant été validée par la Commission nationale d’investiture (CNI) du parti.« Je veux dire aux têtes de liste que ce n’est pas rien de partir au combat avec l’étiquette des Républicains. Respectez cette étiquette et votre famille politique (...) C’est bien de vouloir avoir l’investiture de notre famille politique, mais une fois qu’on l’a, ne l’oubliez pas ! Ce serait manquer de respect à tous ceux qui auraient pu être candidats », a lancé le président de LR à l’attention de M. Reynié, assis au premier rang.« Ce n’est pas une auberge espagnole »La veille, ce dernier a annoncé avoir modifié sa liste dans l’Hérault pour plus de « représentativité », en retirant notamment la candidature du secrétaire départemental LR de l’Hérault, Arnaud Julien. Sur les 32 personnes figurant sur la liste ratifiée par la CNI, cinq n’ont pas été retenues par M. Reynié.M. Sarkozy – très remonté contre M. Reynié, selon son entourage – a tonné devant les près de 2 000 conseillers nationaux présents : « En politique, j’attache beaucoup d’importance au respect de la parole donnée (...) Ce n’est pas une auberge espagnole, ici. Il y a une discipline et une organisation ! » Avant de lancer : « Je compte sur les têtes de liste : je veux voir les candidats investis par notre famille politique effectivement sur les listes. »Le faire rentrer dans le rangL’entourage de l’ex-chef de l’Etat ne décolère pas contre l’attitude cavalière du politologue, accusé de remettre en cause l’autorité du chef du parti : « Il se fout de la gueule du monde et se croit tout permis ! Mais on ne fait pas ce que l’on veut ici. Il y a des règles », tonne un sarkozyste, dans les couloirs de la Mutualité. « On est très embêtés car on ne peut pas laisser ce type faire ce qu’il veut, sans respecter les règles du parti, impunément. Sinon, cela crée un précédent », enrage un autre.A travers ce rappel à l’ordre, M. Sarkozy espère forcer M. Reynié à redéposer les listes adoptées par la CNI et ratifiées samedi matin lors du conseil national. « On veut lui tordre le bras pour qu’il rentre dans le rang », résume un proche du président du parti, précisant que le politologue a jusqu’à lundi pour présenter une liste conforme au choix des instances nationales. Christian Estrosi, président de la CNI, a aussi lancé à la tribune : « Lorsque la CNI s’est prononcée, ce choix doit être respecté dans chacune de nos fédérations et de nos régions. » Le message est passé. Reste à voir s’il sera entendu par M. Reynié.Lire aussi :Régionales : le dur atterrissage de Dominique Reynié, « corps étranger » de la droiteAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Joël Morio A l’occasion des élections régionales, le Conseil supérieur de l’audiovisuel veille. Les télés et les radios composent.La campagne pour les élections régionales des 6 et 13 décembre s’intensifie. Moins d’un mois nous sépare du premier tour de ce scrutin, le dernier avant la présidentielle. Et les calculettes commencent à chauffer, pas seulement du côté des instituts de sondage, mais au sein même des rédactions des radios et des télévisions. Désormais, elles doivent respecter l’équité entre les différents candidats, sous peine de s’attirer les foudres du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).Chronomètre en main, des bataillons traquent la moindre seconde de temps de parole. Ils sont constitués d’une dizaine de salariés à France Télévisions, trois en moyenne pour TF1 et LCI. « Je n’avais pas mesuré que les règles étaient aussi strictes. Dans la presse écrite, on essaie d’être vigilant à interroger toutes les formations, mais à la radio et à la télévision tout est calculé à la seconde près », confie Christophe Jakubyszyn, chef du service politique des deux chaînes.Question d’équitéA Radio France, c’est une société externe qui est chargée de cette tâche fastidieuse. Une personne pilote le travail de plusieurs stagiaires à BFM-TV ; elle est en relation quasi quotidienne avec la direction de la rédaction pour veiller au respect des équilibres. Pas question de se faire accuser encore une fois de favoriser tel ou tel parti comme ce fut le cas lors des dernières élections départementales. Une critique qui a laissé des... Samuel Laurent Donner aux policiers la même protection juridique en matière d’emploi de la force armée qu’aux gendarmes. L’idée est réclamée depuis longtemps par les syndicats policiers et une partie de la droite. Jusqu’ici, la gauche n’y était pas favorable. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué le 5 novembre au congrès du syndicat Alliance police qu’il pourrait revoir sa position.Précisément, M. Cazeneuve a évoqué des « cas très particuliers » où policiers comme gendarmes doivent « pouvoir assurer leur protection ». M. Cazeneuve a donné l’exemple de « quelqu’un qui commet des meurtres en série et qui va continuer à tuer », et assuré qu’on « ne peut pas attendre que des policiers soient confrontés à des drames à répétition pour réagir ».1. La notion de légitime défenseEn France, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les policiers n’ont pas de protection juridique particulière : ils doivent se trouver en situation de légitime défense pour pouvoir faire usage de leur arme.La légitime défense, prévue à l’article 122-5 du code pénal, est le fait de ne pas être reconnu comme pénalement responsable si l’on réplique à une menace, dans certaines limites. Précisément :N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte.N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction.En clair, un policier ne peut pas, sans qu’il y ait ensuite une enquête, tirer sur une personne qui prend la fuite, par exemple. Il n’a pas non plus, toujours sans risquer d’enquête, la possibilité d’utiliser une arme à feu pour faire face aux attaques portées par un groupe de personne non armées (car il y a disproportion de moyens).2. Le régime particulier des gendarmesLes gendarmes, eux, sont des militaires, qui bénéficient d’un autre statut et d’autres règles, prévues dans l’article L2338-3 du code de la défense, qui donne tous les cas où ils peuvent faire l’usage de la force armée :1. Lorsque des violences ou des voies de fait sont exercées contre eux ou lorsqu’ils sont menacés par des individus armés ;2. Lorsqu’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent, les postes ou les personnes qui leur sont confiés ou, enfin, si la résistance est telle qu’elle ne puisse être vaincue que par la force des armes ;3. Lorsque les personnes invitées à s’arrêter par des appels répétés de « Halte gendarmerie  » faits à haute voix cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et ne peuvent être contraintes de s’arrêter que par l’usage des armes ;4. Lorsqu’ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules, embarcations ou autres moyens de transport dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt.En clair, un gendarme peut tirer sur un suspect qui s’enfuit ou sur un véhicule qui force un barrage sans être inquiété (même si un juge a toujours la possibilité de juger du contraire). La loi va même plus loin, puisqu’il est autorisé à tirer dès lors qu’il « ne peut défendre autrement le terrain qu’il occupe », par exemple.Qu’il s’agisse de policiers ou de gendarmes, la règle de droit reste indicative : comme le rappelait Le Monde dans une affaire remontant en 2010 à Draguignan (Var), un gendarme a été mis en examen pour homicide involontaire après avoir tiré sur un suspect en fuite. Quant aux policiers, la justice est en général plutôt compréhensive lorsqu’ils font usage de leurs armes. Mais il y a quasiment systématiquement une enquête.3. Une revendication portée par Alliance police nationale et les RépublicainsTous les policiers ne souhaitent pas cette modification de la loi, que défend, entre autres, Marine Le Pen. Elle est surtout réclamée par le syndicat Alliance police nationale, proche des Républicains. Chez ces derniers, c’est le président du conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, qui est le plus en pointe sur la question.Après les attentats des 7 et 11 janvier 2015, il a proposé de donner aux policiers une présomption de légitime défense dans plusieurs cas, notamment en cas de « danger imminent », de refus de déposer les armes au bout de deux sommations, ou lorsqu’un policier subit des « violences graves » de la part d’individus non armés. Mardi 3 novembre, lors de la présentation d’une batterie de mesures pour « renforcer la sécurité des Français », Nicolas Sarkozy s’est également montré favorable à ce que gendarmes et policiers « bénéficient de la présomption de légitime défense ».Si Bernard Cazeneuve semblent aujourd’hui opérer une inflexion sur le sujet, il continue à insister sur la nécessité de ne pas « remettre en cause les principes de droits constitutionnels et européens », qui vont plutôt dans le sens d’un usage de l’arme en ultime recours.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof (Antibes, Arles, Forcalquier, Marseille, correspondance)   Les chiffres font mal, et Christian Estrosi ne se prive pas de les rappeler depuis le début de sa campagne. « 18 % de trains régionaux retardés, 9 % annulés. Provence-Alpes-Côte d’Azur détient le triste record de France des TER perturbés. Et les usagers ne voient jamais la couleur des millions d’euros de pénalités payées par la SNCF au conseil régional », s’indigne le maire de Nice, tête de liste du parti Les Républicains (LR) en PACA aux élections régionales des 6 et 13 décembre.Dans un combat politique où les thématiques locales peinent à trouver leur place, l’ancien ministre délégué à l’aménagement du territoire (2005-2007) a choisi le train pour fustiger le bilan de la majorité PS-EELV-Front de gauche. Le dossier a tout pour toucher les électeurs. La circulation automobile sature quotidiennement Marseille, Aix-en-Provence, Nice ou Toulon. Entre Avignon et Vintimille, hors lignes TGV, plus de quatre millions d’habitants ne sont desservis que par une double voie ferroviaire. L’axe Cannes-Italie, coincé entre mer et montagne en bordure du littoral azuréen, absorbe péniblement ses 50 000 passagers par jour, ce qui en fait le tronçon le plus fréquenté du territoire hors Ile-de-France. En 2015, le contrat de services passé avec la SNCF coûte 280 millions d’euros à la collectivité pour un rendu, de l’avis général, très perfectible.La question des TER irrigue plusieurs chapitresDans le programme de M. Estrosi, la question des TER irrigue plusieurs chapitres. Celui des transports, bien sûr, mais aussi celui, prioritaire pour le candidat LR dans son duel avec la frontiste Marion Maréchal-Le Pen, de la sécurité. « Plus 11 % de vols avec violence et plus 27 % d’atteintes aux personnes dans les trains express régionaux en 2014, ce n’est pas acceptable », souligne Christian Estrosi.Conseillé par le président de la Fédération des industries ferroviaires, Louis Nègre, l’un des onze « experts » dont il est entouré, M. Estrosi propose une batterie de mesures. La mise en place d’une « carte unique pour tous les déplacements en transports en commun », le remboursement d’une partie des abonnements TER quand les retards mensuels excèdent le nombre de cinq, mais aussi « la réduction de la convention Région-SNCF à trois ans » (l’actuelle, de dix ans, se termine le 31 décembre 2016) et « la fin du monopole du transporteur historique pour les trains régionaux dès 2019, pour atteindre une baisse du coût de 20 % ».Le candidat écologiste convoque les derniers chiffres officielsAncien cheminot et actuel vice-président de la région PACA, l’écologiste Jean-Yves Petit goûte peu les critiques de la droite. « Entre 2002 et 2014, l’offre TER a augmenté de 38 % sur la région et la ­fréquentation a bondi de 55 %. Et depuis 1998, la collectivité a investi 830 millions d’euros dans le matériel roulant », rétorque celui qui a porté le dossier « transports et éco-mobilité » tout au long du dernier mandat de Michel Vauzelle. Dans son petit ­bureau du conseil régional ­tapissé d’affiches de train et d’une immense carte du réseau ferré, M. Petit convoque les derniers chiffres officiels. « En 2014, nous avons recensé 15 % de TER en retard et 4 % de trains supprimés, reconnaît-il. Le réseau est obsolète et les nombreux travaux que nous avons lancés sont salutaires mais contribuent à la dégradation ponctuelle de l’offre. Et puis il y a aussi eu soixante-quinze jours de grève des cheminots sur la région. » Une accumulation de conflits qui a poussé le conseil régional à demander à la SNCF « d’améliorer les conditions de son dialogue social » et à lui imposer un remboursement 16 millions d’euros en juin 2015, après 5,5 millions d’euros en 2013 et 11,8 millions d’euros en 2009. « Soit 33,3 millions au total, qui profitent à tout le monde puisqu’ils sont défalqués du contrat que la région paye », assure le numéro deux de la liste EELV-Front de gauche dans les Bouches-du-Rhône.Les mesures proposées par Christian Estrosi, Jean-Yves Petit les démonte une à une : « L’ouverture à la concurrence, c’est l’Europe qui en décide, et elle vient de fixer la date à 2026. Réduire la durée de la convention à trois ans empêcherait toute vision à long terme et obligerait la Région à passer son temps à négocier son contrat suivant avec la SNCF. Enfin, augmenter les indemnités en cas de retard n’aura qu’un seul effet : dédouaner le prestataire de son obligation d’améliorer le service ».Le candidat PS propose 500 millions d’euros d’investissements sur le réseau en un mandatLe candidat PS Christophe Castaner propose, lui, une convention de cinq ans et 500 millions d’euros d’investissements sur le réseau en un mandat. Il s’étonne aussi de l’idée de M. Estrosi de créer une « carte unique de transports ». « Elle existe déjà et s’appelle la carte Zou ! », siffle-t-il. Une carte de tarification combinée entre les différents opérateurs de transports utilisée par 170 000 habitants, qu’il compte décliner en « carte Zou ! santé » ou en « carte Zou ! loisirs ».L’installation de portiques de sécurité à l’entrée des gares, autre proposition choc de Christian Estrosi, lui a valu un retour de bâton sévère de Marion Maréchal-Le Pen. « Les gens ne vont pas venir trois quarts d’heure en avance tous les matins pour prendre leur train », a ironisé la candidate du Front national, qui, elle, se dit hostile au projet de ligne nouvelle qui doit relier l’est et l’ouest de la région.La candidate FN partage l’idée de renégocier le contrat de plan Etat-région 2015-2020Mme Maréchal-Le Pen partage toutefois l’idée de M. Estrosi de renégocier le contrat de plan Etat-région 2015-2020, signé en mai. Pour le maire de Nice, cette remise à plat, soutenue par les présidents LR du Var, des Alpes-Maritimes et des Bouches-du-Rhône, vise à « rééquilibrer les investissements et à concrétiser de nombreux projets ». Au premier rang desquels, le prolongement de l’autoroute A51 dans les Hautes-Alpes, vers Gap, en direction de Grenoble.« Il faudrait 2,5 milliards d’euros d’argent public et cet argent n’existe pas. Il faut avoir le courage politique de dire que le prolongement de l’A51 ne se fera jamais », ose, en retour, Christophe Castaner, élu des Alpes-de-Haute-Provence, qui, pourtant, l’appelait de ses vœux lors des précédentes régionales.Gilles Rof (Antibes, Arles, Forcalquier, Marseille, correspondance)Journaliste au Monde Maxime Vaudano A un mois du premier tour des élections régionales, prévues les 6 et 13 décembre, la campagne commence à monter en puissance dans les 17 régions (dont 7 ont vu leur périmètre changer). Les listes de candidats, qui commencent à être dévoilées, seront toutes officiellement déposées le lundi 9 novembre. Dans nombre de régions, les scores s’annoncent serrés, avec de probables triangulaires incertaines au second tour.Passage en revue des principales tendances dessinées par les sondages, région par région.Auvergne-Rhône-AlpesAquitaine-Limousin-Poitou-CharentesAlsace - Champagne-Ardenne - LorraineBretagneBourgogne-Franche-ComtéCentre-Val de LoireCorseGuadeloupeGuyaneIle-de-FranceLanguedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesLa RéunionMartiniqueNord-Pas-de-Calais-PicardieNormandiePays de la LoireProvence-Alpes-Côte d’Azur Auvergne-Rhône-AlpesDroite et gauche au coude-à-coudeLes deux sondages les plus récents sur la région Auvergne-Rhône-Alpes, réalisés en ctobre par l’Ifop et BVA, placent le candidat LR Laurent Wauquiez en tête du premier tour (32 à 35 %), loin devant le président (PS) sortant de Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne (24 à 26 %), le FN Christophe Boudot (21,5 à 24 %) et l’écologiste Jean-Charles Kolhass (8,5 à 10 %).La probable triangulaire LR-PS-FN du second tour s’annonce très serrée entre la droite et la gauche. Les candidats Queyranne et Wauquiez récolteraint entre 37 et 40 % des suffrages – avec des écarts trop inférieurs à la marge d’erreur pour en conclure pour l’heure quoique ce soit sur leurs chances de victoire respectives.Aquitaine-Limousin-Poitou-CharentesLa gauche largement favoriteLe dernier sondage réalisé en octobre dans le grand sud-ouest donne un net avantage au socialiste Alain Rousset. BVA place le président sortant de l’Aquitaine légèrement en tête du premier tour (36 %), devant la LR Virginie Calmels (30 %) et le FN Jacques Colombier (20 %), confirmant les tendances de l’enquête Ifop du mois de juin.Grâce au probable report des voix des écologistes (5 % au premier tour) et du Front de gauche (5 %), Alain Rousset l’emporterait largement au second tour, avec 46 %, loin devant Virginie Calmels (33 %) et Jacques Colombier (21 %) – un écart significativement supérieur à la marge d’erreur, en l’occurrence entre 2,5 à 3 % (pour chaque région, elle dépend du pourcentage recueilli par chaque candidat et de l’échantillon testé).Alsace-Champagne-Ardenne-LorraineDroite et FN au coude-à-coudeL’unique sondage réalisé dans le grand est en octobre, par l’institut BVA, prédit une bataille très serrée au premier tour entre le LR Philippe Richert (31 %) et le frontiste Florian Philippot (30 %), loin devant le socialiste Jean-Pierre Masseret (19 %). Le Front de gauche Patrick Perron (7 %) et l’écologiste Sandrine Bélier (6 %) échoueraient à se qualifier pour le second tour.En cas de triangulaire, M. Richert arriverait en tête avec 37 %, à quatre points de M. Philippot (33 %) et sept points de M. Masseret (30 %) – des écarts peu significatifs au regard de la marge d’erreur (2,8 points), qui laissent planer une incertitude sur l’issue du scrutin.BretagneLa gauche largement favoriteLes deux sondages réalisés en octobre par l’Ifop et BVA donnent des résultats contradictoires. Le premier place le socialiste Jean-Yves Le Drian légèrement en tête du premier tour (32 %) devant Marc Le Fur (LR, 27 %) ; le second donne l’avantage au candidat de droite (30 %) face au ministre de la défense, crédité de 26 % des suffrages. Les deux enquêtes créditent le frontiste Gilles Pennelle de 16 % des intentions de vote, et le régionaliste Christian Troadec de 8 à 9 %.La probable triangulaire du second tour devrait donner un avantage décisif à M. Le Drian (46 %), qui distancerait son rival de droite de dix points (36 %) – un écart significatif par rapport à la marge d’erreur de 3 points. Le candidat du FN terminerait à 18 %.Bourgogne-Franche-ComtéDroite et gauche au coude-à-coudeLe dernier sondage réalisé en octobre par BVA dans cette nouvelle région placent le candidat de droite François Sauvadet largement en tête des intentions de vote (31 %), devant la frontiste Sophie Montel (26 %) et la sortante socialiste Marie-Guite Dufay (19 %). Celle-ci toutefois toutefois bénéficier au second tour de reports de voix du Front de gauche (8 %) et d’EELV (5 %).La probable triangulaire au second tour s’annonce très serrée, avec seulement deux points d’écart entre Sauvadet (36 %) et Dufay (34 %) – moins que la marge d’erreur du sondage, 2,8 points. Sophie Montel serait distancée, autour de 30 %.Centre-Val de LoireDroite et gauche au coude-à-coudeLes deux derniers sondages réalisés dans la région, en septembre par l’Ifop et en octobre par BVA, prédisent au centriste Philippe Vigier une large avance au premier tour (33 à 35 %), devant le frontiste Philippe Loiseau (23-24 %) et le sortant socialiste François Bonneau (22 %).En cas de triangulaire, les deux enquêtes annoncent une victoire de l’union de la droite et du centre (40 %), devant l’union de la gauche (33 à 36 %) et le FN (24 à 27 %). Le faible écart entre MM. Vigier et Loiseau, inférieur à la marge d’erreur du sondage (3 points), invite toutefois à la plus grande précaution.CorseIncertainLe seul sondage diffusé sur l’élection à la collectivité territoriale de Corse, en octobre par OpinionWay, laisse présager une grande dispersion des voix au premier tour, aucun candidat ne dépassant la barre des 20 %, mais cinq listes étant en mesure de se maintenir.Le nationaliste Gilles Simeoni arriverait en tête (18 %), devant le dissident de droite Camille de Rocca Serra (16 %), le sortant PRG Paul Giacobbi (12 %), le LR José Rossi (12 %) et le fronsite Christophe Canioni (12 %). La marge d’erreur se situant entre 2 et 4 points, ces tendances restent très incertaines.Aucun sondage de second tour n’a encore été réalisé.GuadeloupeIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où devraient s’affronter le sortant socialiste Victorin Lurel, le LR Laurent Bernier et le député (GUSR) Ary Chalus.GuyaneIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où la seule candidate déclarée pour l’instant est Chantal Berthelot (parti socialiste guyanais).Ile-de-FranceDroite et gauche au coude-à-coudeDe BVA à Odoxa en passant l’Ifop, tous les récents sondages donnent Valérie Pécresse (Les Républicains) largement en tête du premier tour (32 à 35 %), devant le socialiste Claude Bartolone (23 à 24 %) et le frontiste Wallerand de Saint-Just (17 à 20 %). Echoueraient à se qualifier le communiste Pierre Laurent (7 à 9,5 %), Nicolas Dupont-Aignan (7 à 8 %) et Emmanuelle Cosse pour EELV (6 % à 8 %).La probable triangulaire du second tour s’annonce pour l’instant serrée : Valérie Pécresse rassemblerait entre 40 % et 41 % des voix, dans un mouchoir de poche avec Claude Bartolone (38 % à 39 %). Un écart très inférieur à la marge d’erreur qui maintient le suspense sur l’issue du scrutin. Wallerand de Saint-Just, lui, pourrait récolter entre 20 % et 21 % des voix.Languedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesLa gauche favoriteLes deux sondages réalisés en septembre par l’Ifop et BVA prédisent le même quarté de tête au premier tour : le FN Louis Aliot (28-29 %), suivi du LR Dominique Reynié (20 à 25 %, selon un éventuel ralliement du Modem), de la socialiste Carole Delga (19 à 20 %) et de l’écologiste Gérard Onesta (11 %).Le second tour devrait toutefois donner l’avantage à la gauche, grâce au report de voix du dissident socialiste Philippe Saurel (6-8 % au premier tour) : Carole Delga l’emporterait avec 38 à 39 % des voix, devant Louis Aliot (30 à 32 %) et Dominique Reynié (29 à 32 %).La RéunionLa droite favoriteLe seul sondage réalisé dans l’île par Ipsos (en septembre) est à prendre avec des pincettes, car il ne visait qu’un échantillon de 500 personnes, plaçant la marge d’erreur à 5 %. Il place le LR Didier Robert en tête du premier tour (38 %), devant la députée de gauche Huguette Bello (34,5 %). Le centriste Thierry Robert (15 %) et le communiste Patrick Lebreton (8 %) devraient échouer à se qualifier pour le second tour, laissant le champ des possibles ouvert avec un duel classique droite/gauche.MartiniqueIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où devraient notamment s’affronter le sortant Serge Letchimy (PPM) et le LR Yan Monplaisir.Nord-Pas-de-Calais-PicardieLe FN favori au coude-à-coudeLes trois derniers sondages réalisés en octobre par BVA, Harris et l’Ifop dans la nouvelle grande région du Nord placent Marine Le Pen largement en tête des intentions de vote au premier tour (35 à 42 %), loin devant le LR Xavier Bertrand (25 à 26 %) et le PS Pierre de Saintignon (15 à 19 %). Unie ou séparée, la gauche de la gauche (Parti de gauche, PCF et EELV) totaliserait entre 13 et 17 % des suffrages.Au cours des dernières semaines, l’évolution des tendances a tendu à crédité l’hypothèse d’une victoire frontiste au second tour. Si une triangulaire opposait PS, LR et FN, Mme Le Pen récolterait entre 37 et 46 % des voix, lui octroyant une avance de 6 à 8 points sur Xavier Bertrand – au-delà de la marge d’erreur des sondages (environ 2,8 points).Même en cas de duel, l’institut BVA prévoit une courte victoire de la présidente du FN sur Xavier Bertrand (52/48 %) – avec un écart inférieur à la marge d’erreur, et donc peu significatif.NormandieDroite et gauche au coude-à-coudeLe seul sondage récent réalisé en Normandie, en octobre par l’institut BVA, place Hervé Morin et son union de la droite et du centre en tête du premier tour (32 %), devant le frontiste Nicolas Bay (27 %) et le socialiste sortant Nicolas Mayer-Rossignol (23 %). Le candidat du Front de gauche, Sébastien Jumel, échouerait se peu à se qualifier pour le second tour (9 %).En cas de triangulaire, le second tour s’annonce serré entre les trois candidats, qui se situent tous dans un écart inférieur à la marge d’erreur de 2,8 points : Hervé Morin l’emporterait de peu (36 %) devant ses concurrents socialiste (34 %) et frontiste (30 %).Pays de la LoireLa droite largement favoriteL’unique sondage réalisé dans cette région, en octobre par BVA, place le candidat LR Bruno Retailleau largement en tête du premier tour (36 %), devant le socialiste Christophe Clergeau (23 %) et le FN Pascal Gannat (16 %).La probable triangulaire de second tour devrait être remportée par le candidat de droite, qui recueille 45 % des intentions de vote, contre 37 % pour le socialiste et 18 % pour le frontiste – un écart supérieur à la marge d’erreur du sondage, de 3 points.Provence-Alpes-Côte d’AzurLe FN et la droite au coude-à-coudeDans le sud-est, les trois derniers sondages, réalisés en octobre par Odoxa, l’Ifop et BVA, annoncent un premier tour très serré entre la frontiste Marion Maréchal-Le Pen (34 à 36 %) et le maire (LR) de Nice Christian Estrosi (30 à 32 %), loin devant le socialiste Christophe Castaner (16 à 18 %).La donne s’annonce très incertaine en cas de triangulaire LR-FN-PS : l’écart entre FN (35-36 %) et droite (34-36 %) est insuffisant pour être significatif au regard de la marge d’erreur de 2,8 points. S’il se maintient au second tour, le candidat socialiste Christophe Castaner semble en tout cas loin de pouvoir l’emporter, avec actuellement entre 27 et 29 % des intentions de vote.Les candidats déclarés aux régionalesMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard et Maxime Vaudano Bien que membre de l’espace Schengen, la France va rétablir des contrôles à ses frontières pendant un mois. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé vendredi 6 novembre cette mesure exceptionnelle et temporaire, liée à la tenue de la COP21, la conférence de l’ONU sur le climat, organisée à Paris du 30 novembre au 11 décembre.Le ministère de l’intérieur a précisé à l’AFP que les contrôles seraient rétablis du 13 novembre au 13 décembre. Cette mesure, sans lien avec la crise des migrants, selon le ministre de l’intérieur, ne constitue pas une suspension des accords de Schengen, a affirmé M. Cazeneuve sur RMC et BFM-TV :« Pendant un mois, nous allons établir des contrôles aux frontières, ce qui n’est pas du tout une suspension de Schengen (…) qui prévoit, dans un de ses articles la possibilité pour des Etats de le faire dans des circonstances particulières qui correspondent à la COP21. »Les accords de Schengen permettent de fait de rétablir les contrôles aux frontières dans des cas précis.1. En quoi consistent les accords de Schengen ?Conclus en 1985 par la France, l’Allemagne de l’Ouest et le Benelux, les accords de Schengen visaient à supprimer progressivement les contrôles aux frontières communes et à instaurer un régime de libre circulation des personnes. Inauguré en 1995, l’espace Schengen regroupe aujourd’hui 22 des 28 Etats de l’Union européenne, ainsi que quatre pays extérieurs : l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein. Concrètement, il supprime tout contrôle des frontières terrestres, maritimes ou aériennes entre deux pays appartenant à cet espace. 2. Les pays européens ont-ils le droit de rétablir des contrôles à leurs frontières ?Oui. Une clause de sauvegarde intégrée à l’article 2.2 de la convention de Schengen autorise les Etats à rétablir provisoirement des contrôles aux frontières dans des circonstances exceptionnelles.Le code frontières Schengen de 2006 en précise les contours : il autorise le rétablissement des contrôles en cas de « menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure » (pour six mois maximum) ou pour faire face à des événements imprévus (cinq jours maximum), ce après consultation des autres Etats du groupe Schengen. Une réforme des règles réclamée par le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, et Silvio Berlusconi, alors président du conseil italien, a étendu en 2013 la possibilité de rétablir les frontières jusqu’à vingt-quatre mois, dans des « circonstances exceptionnelles », notamment une défaillance grave du contrôle des frontières extérieures.Par ailleurs, l’article 78 du Traité de fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) permet des « mesures provisoires » dans le cas où « un ou plusieurs Etats membres se trouvent dans une situation d’urgence caractérisée par un afflux soudain de ressortissants de pays tiers ». 3. Dans quelles circonstances des frontières nationales ont-elles été rétablies ?La clause de sauvegarde prévue par Schengen est appliquée régulièrement mais se cantonne généralement à l’accueil d’événements internationaux : des réunions de la Banque centrale européenne à Barcelone, le G20 de Cannes, l’Euro 2012 de football ou la visite du président américain Barack Obama en Estonie ont ainsi donné lieu ces dernières années à un rétablissement des contrôles pour quelques jours. Il peut aussi s’agir de menaces imminentes de terrorisme, comme la France l’a fait après les attentats de 1995.Ces derniers mois, en revanche, des pays comme l’Allemagne, l’Autriche ou la Hongrie ont invoqué le TFUE pour rétablir les contrôles à leurs frontières avec la crise des migrants. La France avait elle aussi mis en place une telle mesure en 2011 lors du « Printemps arabe », qui avait entraîné l’arrivée de milliers de migrants en Europe. 4. Comment les frontières européennes sont-elles contrôlées ?Chaque Etat ayant une frontière avec un pays non-membre de l’espace Schengen (comme la Hongrie avec la Serbie, par exemple) se doit de contrôler les entrées. L’Union européenne s’est dotée d’une base de données commune, baptisée « SIS » (pour système d’information Schengen), permettant d’identifier les individus pénétrant sur le territoire européen et de distinguer les arrivants interdits de séjour ou bien ceux recherchés. La coopération opérationnelle pour la surveillance des frontières est théoriquement assurée par l’agence européenne Frontex.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Professeur de science politique à l’université Lille-II et chercheur au CNRS, Rémi Lefebvre – qui est également conseiller municipal (PS) à Hellemmes, commune associée à Lille –, travaille depuis longtemps sur le Parti socialiste. Il est l’auteur notamment de Primaires socialistes, la fin du parti militant (Raisons d’agir, 2011) et, avec Frédéric Sawicki, de La Société des socialistes. Le PS aujourd’hui (Editions du Croquant, 2006).Lire aussi :La banlieue reste un sujet à risque pour les politiquesComment le Parti socialiste a-t-il appréhendé la question des banlieues depuis les émeutes urbaines de 2005 ?Rémi Lefebvre : De ces territoires où il n’a jamais réussi à s’implanter, le PS a une vision de plus en plus électoraliste. Il ne se pose la question de son rapport aux catégories populaires que de manière intermittente, quelques mois avant chaque élection présidentielle, lorsqu’il redécouvre la sociologie du pays et qu’il construit une stratégie électorale.D’où vient cette coupure ?Les ouvriers et employés (les catégories populaires) représentent plus de 50 % de l’électorat. Mais ces catégories populaires se sont hétérogénéisées. Dans la vision des dirigeants socialistes, on a d’un côté la vieille classe populaire, ceux qu’ils peuvent appeler les « petits Blancs », qui ont migré vers le périurbain et constituent une cible politique difficile à toucher. De l’autre, des populations souvent issues de l’immigration, qui sont restées dans des quartiers relégués et stigmatisés, où le PS a un terrifiant déficit de représentation.Lire aussi :Dix ans après les émeutes, la colère des banlieues n’a pas évolué en mouvement durablePourquoi ce parti ne s’est-il pas efforcé de retisser des liens avec ces quartiers ?Jusqu’à présent, leurs habitants – qui participent très peu aux scrutins locaux – ont voté massivement pour la gauche à l’élection présidentielle. François Hollande en a largement bénéficié en 2012, Ségolène Royal encore plus en 2007. Les populations de ces quartiers sont considérées comme un des noyaux de l’électorat socialiste, comme l’avait théorisé le rapport Terra Nova de 2011, qui invitait le PS à délaisser les classes populaires traditionnelles, gagnées selon lui au FN. Les dirigeants du PS croient que l’électorat des banlieues est un « électorat captif », qui se tournera mécaniquement vers leur candidat en réaction à l’ultradroitisation et au discours islamophobe de ses adversaires. Comment comprendre autrement que la gauche au pouvoir ait à ce point délaissé les banlieues ?Lire aussi :La « séquence banlieues » de François Hollande légèrement perturbée à La CourneuveQuels sont les signes de cet abandon ?Un symptôme parmi d’autres : il n’y a plus de ministre ou de secrétaire d’Etat chargé exclusivement de la politique de la ville, ce qui informe sur la hiérarchisation des problèmes pour le gouvernement. La gauche a tendance à penser que la crise des banlieues se résume à un problème d’urbanisme ou se réduit à une dimension économique et sociale, alors qu’elle est d’abord une question démocratique et de reconnaissance symbolique. Lorsqu’il détenait la majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat, le gouvernement aurait pu au moins essayer de défendre le droit de vote des étrangers pour les élections locales, une promesse de François Hollande et de la gauche depuis trente ans. Il ne l’a pas fait, et c’est une erreur, une occasion manquée. Même chose concernant le récépissé aux contrôles d’identité. Ces populations se sentent blessées et peu reconnues symboliquement. La gauche redouble leur disqualification.Lire aussi :A Sciences Po, Manuel Valls enterre le droit de vote des étrangersPersonne au PS n’a porté ces débats, alors que la politique économique du gouvernement a été durablement critiquée et contestée par les « frondeurs », la gauche du parti. La cause des banlieues au PS est comme « invisibilisée ». Depuis 2012, des initiatives émanant de ces quartiers ont été lancées, comme la coordination Pas sans nous, qui a essayé de jouer le jeu de la coopération avec la gauche au pouvoir en lui proposant de développer une démocratie participative, citoyenne. Renforcer le « pouvoir d’agir » des banlieues est une piste pour qu’une reconquête citoyenne s’y enclenche. Parti de notables, peu disposés à partager leur pouvoir, le PS n’y a pas répondu.S’agit-il pour le Parti socialiste d’un problème politique de fond ou d’une coupure sociologique ?C’est une défaite culturelle que traduit l’extrême frilosité du PS sur toutes les questions qui concernent la banlieue ; y compris le sujet de l’islam, qu’il appréhende de manière anxiogène. Mais combien y a-t-il de musulmans au PS ? Plus généralement, ce parti n’a ni militants ni leaders d’opinion dans les quartiers populaires. Et il s’est coupé du tissu associatif. Au mieux, il débauche quelques militants souvent peu représentatifs pour constituer les listes municipales. Les militants appartiennent aux classes moyennes qui ont quitté ces quartiers. Par un phénomène d’embourgeoisement et de notabilisation, une profonde distance sociale s’est creusée, et l’on a désormais de part et d’autre des gens qui ne se comprennent plus. Le fossé entre le PS et les banlieues est à la fois politique et culturel.Lire aussi :Partis en fuméeJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste de Montvalon Rien de tel qu’un sordide fait divers ou – « mieux  », si l’on peut dire – une révolte pour inscrire les banlieues à l’agenda politique (et médiatique). Rien d’autre, surtout. Que le feu s’éteigne, que l’émotion retombe, et le sujet disparaît des écrans radars… pour resurgir à l’embrasement suivant. Il y a dix ans, les réactions ont simplement été à la mesure de l’ampleur des émeutes. En témoigne la proclamation très exceptionnelle de l’état d’urgence, par un décret publié le 8 novembre 2005.Les chercheurs savent que ces mobilisations sont trop éphémères pour être suivies d’effets. « La politique de la ville est une politique réactive, symbolique, mais structurellement faible  », constate le sociologue Renaud Epstein, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Nantes. « Après 2005, il n’y a pas eu de vraie transformation des politiques conduites dans les quartiers populaires  », souligne Marie-Hélène Bacqué, professeure d’études urbaines à l’université Paris-Ouest-Nanterre. Le plan de rénovation urbaine lancé par Jean-Louis Borloo, dans une loi d’août 2003, fut seulement « accéléré  », précise Mme Bacqué.MartingaleLa rénovation urbaine  : une martingale pour les politiques. « Auparavant, la politique de la ville ne représentait que de l’échec  » pour ceux qui en avaient la charge, explique M. Epstein. Quant au travail mené sur le terrain par les centres sociaux, ou les associations proposant du soutien scolaire, il était « invisible  ». Tout à coup, « les tours qui tombent fournissent une actualité positive, spectaculaire et quasi continue  », relève le sociologue, qui évoque « une sorte d’ivresse, d’exaltation  » des politiques à ce sujet « de 2003 à 2012 ». Cette priorité a relégué le reste au second plan. « Dix ans après, on s’est rendu compte que la dissolution des problèmes sociaux dans la démolition et le béton avait fait long feu  », renchérit M. Epstein.Selon ces chercheurs, la liste est longue de ce qui n’a pas été fait. « On parle de discrimination positive, alors qu’on n’en est même pas à l’égalité  », rappelle Mme Bacqué, qui indique, à titre d’exemple, qu’« au terme de sa scolarité, un enfant de Seine-Saint-Denis aura suivi un an de cours en moins qu’un élève parisien  ». Inégalités vis-à-vis des services publics, déserts médicaux, progression du chômage supérieure à la moyenne… De nombreux indicateurs témoignent depuis longtemps des difficultés spécifiques des banlieues.Les responsables politiques se sont pourtant faits de plus en plus discrets sur ce sujet. « Depuis 2005, le discours de la solidarité envers ces quartiers et leurs habitants tend à s’estomper, y compris à gauche, observe le sociologue Thomas Kirszbaum, chercheur associé à l’Institut des sciences sociales du politique (ENS de Cachan/CNRS). Aucun responsable politique ne préconise de dépenses supplémentaires. Tous veillent à ne pas donner l’impression d’en faire plus pour ces quartiers, alors qu’ils sont pourtant nettement moins bien traités que le reste du territoire. »« Ressentiment »Dans un contexte d’enracinement progressif du Front national, les travaux du géographe Christophe Guilluy mettant l’accent sur les difficultés des zones périurbaines ont contribué à déplacer l’attention. « Les politiques sont massivement acquis à la thèse du ressentiment des “petits blancs” du périurbain  », note M. Kirszbaum, qui y voit la raison du « consensus “républicain” sur la politique de la ville en général, et la rénovation urbaine en particulier  ». « Pour les politiques, souligne-t-il, la meilleure façon de désamorcer le vote FN serait de rendre ces quartiers invisibles. »Partagé entre le besoin d’adresser des signaux à ces quartiers, potentiels réservoirs de voix, et la crainte de sembler les privilégier, le candidat François Hollande avait évoqué « l’égalité territoriale  » pendant sa campagne présidentielle. « Une expression qui parlait dans les quartiers, mais aussi ailleurs  », souligne M. Epstein. Le slogan était assorti de deux promesses : la délivrance d’un récépissé lors des contrôles de police, et l’instauration du droit de vote des étrangers aux élections locales. Deux promesses enterrées par la gauche au pouvoir.Lire aussi :« Le PS a une vision de plus en plus électoraliste des banlieues »Professeur de science politique à l’université Lille-II et chercheur au CNRS, Rémi Lefebvre déplore, dans un entretien publié sur Lemonde.fr, « l’extrême frilosité du PS sur toutes les questions qui concernent la banlieue ; y compris le sujet de l’islam, qu’il appréhende de manière anxiogène  ». Selon lui, cela signerait la « défaite culturelle  » d’un parti qui « n’a ni militant ni leader d’opinion dans les quartiers populaires  » et qui « s’est coupé du tissu associatif  ».« Appartenance nationale  »Pendant que le PS s’est éloigné de ces quartiers – et de leurs préoccupations –, la droite a radicalisé son discours. Ministre de l’intérieur en 2005, Nicolas Sarkozy « criminalisait des “émeutiers voyous” et développait une vision complotiste en évoquant des bandes organisées qui chercheraient à “détruire la République” », souligne M. Kirszbaum. Mais ce dernier rappelle qu’à l’époque le chef de l’Etat, Jacques Chirac, et son premier ministre, Dominique de Villepin, tenaient un autre discours, comportant « un versant compassionnel [qui] mettait plutôt l’accent sur l’inégalité des chances et les discriminations  ».Des thèmes qui – sous une pression encore accrue du FN – ne sont plus guère portés aujourd’hui. « L’assimilationnisme, qui avait marqué la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy, revient en force avec Manuel Valls depuis les attentats de janvier, note l’universitaire. Le sentiment d’appartenance nationale de ces populations est à nouveau questionné. »Conclusion de M. Kirszbaum  : « Si leurs mots diffèrent, il y a une filiation Sarkozy/Valls  : la nation, c’est ce “nous” qui s’incarne dans “nos valeurs” ; “eux” viennent défier ce que l’on est. » Un discours convergeant, qui « construit ces quartiers comme un monde à part, comme le lieu central d’une menace pour la société ».Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.11.2015 à 18h19 • Mis à jour le05.11.2015 à 19h03 | Béatrice Jérôme Claude Bartolone, candidat socialiste aux régionales en Ile-de-France, a décidé de saisir la justice au sujet d’une campagne d’affichage à Argenteuil (Val-d’Oise) financée par le maire Les Républicains Georges Mothron. L’édile « vient de se payer une campagne d’affichage 3 X 4 pour dénoncer son prédécesseur et participer ainsi avec des fonds et des méthodes interdits à la campagne des élections régionales », a vilipendé M. Bartolone mercredi 4 novembre devant 2 000 militants lors d’un meeting à Pantin.Sur une vingtaine d’affiches commanditées par la mairie d’Argenteuil, il est écrit « le plan Valls 2014-2017 voté par Philippe Doucet [son prédécesseur PS à la mairie d’Argenteuil], c’est 45 millions de dotations [de l’Etat] en moins pour les Argenteuillais ». M. Doucet est candidat aux régionales en cinquième position sur la liste (PS) dans le Val-d’Oise. De son côté, Xavier Péricat, premier adjoint de M. Mothron, figure sur la liste départementale de LR. « Cela consiste à utiliser les moyens d’une collectivité pour la campagne de Pécresse, accuse l’entourage de M. Bartolone. Ce qui est totalement illégal. »« Une plainte au pénal »L’équipe de M. Bartolone hésite entre deux stratégies judiciaires. Soit « nous déposons dans les prochains jours une plainte au pénal » à l’encontre de Valérie Pécresse, indique un proche du candidat PS, « puisqu’elle est responsable légale de la campagne » en tant que tête de liste (Les Républicains) aux régionales. Soit « nous informons la commission des comptes de l’existence de ces affiches. Ce qui permettra, au lendemain des régionales, d’introduire un recours en annulation de l’élection régionale ou de contester les comptes » de Mme Pécresse, précise l’entourage du candidat socialiste. L’équipe de M. Bartolone devrait trancher entre les deux scénarios, dans les prochains jours.Pour Jérôme Chartier, député (LR) du Val-d’Oise, « ces affiches découlent de la guerre cataclysmique entre Doucet et Mothron aux dernières municipales. Cela ne surprendra personne qu’elle se poursuive aujourd’hui. On ne va pas suspendre le débat municipal parce qu’il y a des régionales. Porter plainte confine au ridicule », ajoute celui qui est chargé du programme de Valérie Pécresse, candidate (LR) aux régionales. Interrogée par Le Monde, Mme Pécresse s’indigne : « Le maire d’Argenteuil n’est pas candidat aux régionales. Il a le droit d’attaquer M. Doucet tant qu’il veut. Ces affiches n’ont strictement rien à voir avec les régionales. Si M. Bartolone dépose plainte, c’est un peu pathétique », soupire la députée des Yvelines.Une campagne gratuiteQuant au cabinet du maire (LR) d’Argenteuil, il affirme que la campagne d’affichage « n’a pas coûté un centime à la ville. Elle est prise en charge par l’entreprise JC Decaux au terme d’un contrat passé par la précédente municipalité qui prévoit une dizaine de campagnes gratuites par an pour la ville ». Début octobre, l’équipe de campagne de M. Bartolone avait déjà déposé plainte après la découverte de tracts de campagne de Mme Pécresse, entreposés dans la mairie de Lizy-sur-Ourcq dont la maire (LR) Nicolle Conan est suppléante de Jean-François Copé, député de la circonscription.Mme Pécresse avait alors elle-même porté plainte contre X pour « établir les circonstances dans lesquelles » ces tracts « ont été détournés et les responsabilités dans ce qui peut apparaître comme une infraction ». Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.11.2015 à 15h35 | Gilles Rof La prise a l’air bonne et l’équipe de campagne de Christian Estrosi ne s’est pas gênée pour en faire état dans les médias. Yves Vidal, maire de Grans (Bouches-du-Rhône), ancien premier secrétaire fédéral du Parti socialiste à la fin des années 1980, passé au Parti radical de gauche (PRG) dont il portait encore les couleurs aux municipales de 2014, a annoncé son soutien à la liste du parti Les Républicains pour les régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur.« Oui, je vais voter M. Estrosi, a confirmé M. Vidal à Europe 1, quelques heures avant de recevoir avec les honneurs Christian Estrosi dans sa commune de 4 300 habitants. Je ne dis pas que je le fais de gaieté de cœur. Mais il y a un vrai combat à mener, qui doit dépasser les clivages. Parce que je n’ai pas l’assurance que la gauche ne va pas rester en triangulaire et faire élire le Front national pour faire élire deux ou trois conseillers régionaux. Donc, il y a un vrai vote utile dès le premier tour. »L’inquiétude a l’air réelle. Mais le ralliement d’Yves Vidal au maire de Nice prête à interprétation. Le maire de Grans, 68 ans, est un très proche de l’ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, qui a publiquement explicité à plusieurs reprises son désir de faire chuter le PS aux régionales.En septembre 2014, M. Vidal figurait en septième position sur les listes aux sénatoriales de La Force du 13 de M. Guérini. En mars, aux départementales, il faisait partie de ces candidats imposés par l’ancien patron du PS à certains maires socialistes. M. Vidal était ainsi le suppléant du maire de Miramas, Frédéric Vigouroux, finalement élu dans son canton.« Il fallait bien assurer les quotas »La prise de position d’Yves Vidal illustre parfaitement l’attitude des radicaux de gauche dans le département depuis deux ans. Lors des municipales de 2014 à Marseille, deux des responsables départementaux du parti, Lisette Narducci et Michel Dary, ont fusionné leur liste dans le 2e secteur avec celle de Jean-Claude Gaudin (LR). Au conseil municipal, ils soutiennent d’ailleurs toujours la majorité LR sans que le PRG ne les suspende. Un positionnement qu’ils ont repris quelques mois plus tard au conseil départemental, où Mme Narducci, élue en binôme avec M. Guérini à Marseille, siège dans un groupe indépendant, à l’opposé du PS.Alors qu’il a validé un accord régional avec le PRG, le candidat PS Christophe Castaner a soigneusement évité de prendre langue avec le PRG des Bouches-du-Rhône. Sur sa liste départementale, on ne trouve qu’une seule représentante des radicaux de gauche. Claire Bouchet, en dixième position, est la suppléante du député des Hautes-Alpes, Joël Giraud, et habite dans le Champsaur, à près de 200 kilomètres de Marseille. « Je viens représenter les populations montagnardes », a-t-elle tenté d’expliquer, faussement naïve, lors de la présentation de sa candidature. « Il fallait bien assurer les quotas de candidats PRG et on ne pouvait pas prendre quelqu’un à Marseille ou dans les Bouches-du-Rhône », reconnaît-on dans l’équipe de campagne de Christophe Castaner.Gilles RofJournaliste au Monde 31.10.2015 à 10h13 • Mis à jour le31.10.2015 à 15h46 | Sylvia Zappi Dix ans plus tard, elles veulent encore marcher. Un collectif de femmes organise une Marche de la dignité, samedi 31 octobre, à Paris, afin de remettre la question des violences policières au cœur du débat politique. Se revendiquant petites sœurs de celles et de ceux qui ont participé à la Marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983 – elle aussi mue par la dénonciation des crimes policiers dans les banlieues –, mais aussi héritières des révoltes urbaines de novembre 2005, elles vont tenter de faire défiler, entre Barbès et Bastille, les collectifs et les réseaux des quartiers populaires.La journaliste du Monde tweete en direct de la marche :La Brigade anti negrophobie avance en silence, tous vêtus d'un tee-shirt noir #MarcheDeLaDignite https://t.co/pHx4G3YWu3— sylviazappi (@sylvia zappi)require(["twitter/widgets"]);Tout est parti d’un appel lancé, en mai, par Amal Bentounsi, sœur d’un homme de 29 ans tué d’une balle dans le dos par un policier un soir d’avril 2012, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). La jeune femme entendait mobiliser contre l’« impunité » dont bénéficieraient selon elle les forces de l’ordre quand ils poursuivent des Noirs et des Arabes. Depuis quelques années, une série de collectifs militants, tels Stop contrôle au faciès ou la Brigade antinégrophobie, se sont mobilisés contre les contrôles policiers discriminants, faisant écho à un ras-le-bol de plus en plus palpable parmi la jeunesse. La relaxe, le 18 mai, des deux fonctionnaires poursuivis après la mort de Zyed et Bouna, dont le décès avait déclenché les émeutes de 2005, a ravivé un sentiment d’injustice à fleur de peau.L’initiative de Mme Bentounsi est tombée à point et a réussi à fédérer une soixantaine de femmes, militantes, sociologues, artistes ou blogueuses, qui ont à leur tour lancé un appel à manifester.« Nous voulons valoriser les femmes des quartiers, ces figures qui portent depuis des années les luttes pour l’égalité. C’est aussi une manière de prendre le contre-pied des clichés sur la femme soumise aux hommes noirs ou musulmans », explique Sihame Assbague, une des organisatrices de la marche.« Les femmes sont en première ligne quand leur frère ou leur père est victime de la police ou d’un règlement de compte », renchérit Mohamed Mechmache, coprésident de la coordination Pas sans nous.Parler au nom des « minorités racialisés »Après des mois de travail, les organisatrices sont parvenues à fédérer des associations, des collectifs des quartiers, jusqu’alors très éclatés, et à être soutenues par de nombreux chercheurs, artistes, rappeurs ou slameurs. Un concert réunissant Kery James, Médine, Disiz ou Princess Erika doit se tenir place de la Bastille à l’issue du défilé. Reste à savoir si la marche va parvenir à mobiliser les quartiers populaires. Depuis trente ans, toutes les tentatives de fédérer les réseaux militants ont échoué à constituer une voix unie des banlieues, se heurtant aux divisions politiques et aux batailles d’ego. Mettant l’accent sur la mémoire des luttes de l’immigration, la mobilisation se veut pourtant fondatrice d’un nouvel élan, à l’initiative d’une nouvelle génération. En s’inspirant du cri de ralliement « Black lives matter » (« les vies noires comptent ») des manifestations de Ferguson, les mots d’ordre ont pris des accents radicaux. Il s’agit de parler au nom de toutes les « minorités racialisés », mêlant victimes du racisme anti-Noirs, islamophobie, romophobie, comme la stigmatisation des populations des quartiers, et de revendiquer leur autonomie : « Nous allons faire une déclaration d’indépendance par rapport aux organisations de gauche et aux syndicats qui ont parlé en notre nom et confondu alliance et subordination », insiste la sociologue Nacira Guénif.Rupture avec la gauche gouvernementaleL’initiative devrait ainsi marquer une rupture avec les organisations des droits de l’homme et la gauche traditionnelles, qui avaient placé la lutte contre le racisme sur le terrain de la morale et des valeurs. De fait, en dehors de la gauche radicale et des écologistes qui défileront en queue de cortège, peu de partis soutiennent la marche.Le ton sera particulièrement critique à l’égard du gouvernement. Pour toute cette mouvance associative, l’abandon du récépissé lors des contrôles de police ou du droit de vote des étrangers, le vide des mesures en faveur des quartiers populaires depuis l’élection de François Hollande, ont signé la rupture avec la gauche gouvernementale. La décision de l’Etat, le 13 octobre, de se pourvoir en cassation contre un jugement qui le condamnait pour « faute lourde » après des contrôles d’identité au faciès, a acté définitivement le divorce. « L’heure de nous-mêmes a sonné », assure Fania Noël du collectif afro-féministe Mwasi.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.10.2015 à 17h27 • Mis à jour le30.10.2015 à 19h10 Il a fait campagne contre le « clientélisme » marseillais mais vient d’embaucher son fils. Le sénateur Front national (FN) Stéphane Ravier lui a en effet trouvé un emploi de contractuel à la mairie des 13e et 14e arrondissements de Marseille, dont il est le maire, révèle vendredi 30 octobre le site d’information locale Marsactu.Selon le site, le fils de l’élu frontiste, tête de liste dans les Bouches-du-Rhône pour les élections régionales, est l’un des derniers recrutés comme contractuels par la mairie du 7e secteur de Marseille et « travaille désormais aux espaces verts ».Lire le portrait : Ravier, le « mister nobody » du FN maire de secteur à MarseilleMarsactu relève que l’embauche de contractuels « figure parmi les maigres pouvoirs des mairies d’arrondissements à Marseille ». Le sénateur a confirmé l’information au site d’information.« Je le mets au boulot »« Il nettoie les parcs et jardins en binôme avec un autre qui, lui, n’est pas de ma famille, je vous signale. Si je l’avais voulu, je l’aurais embauché comme assistant parlementaire », a déclaré M. Ravier au site Internet.« C’est un choix collectif des élus du 13/14. Ce petit boulot va lui faire gagner 1 000 euros à peine par mois jusqu’en décembre », poursuit M. Ravier, dans des propos toujours rapportés par Marsactu.« Là je le mets au boulot comme d’autres et je peux vous dire que je suis plutôt content du travail effectué, ce qui vaut pour lui comme pour son collègue, poursuit-il. Qu’est-ce que j’aurais dû faire ? Je n’aurais pas dû lui donner le boulot. J’aurais dû dire que parce que c’est le fils du maire, je ne devais pas lui donner un emploi ? »Lire aussi :Le feu couve pour le Front national en PACA Samuel Laurent Robert Ménard part en guerre contre… les restaurants kebabs. Ce sandwich turc (parfois appelé « grec ») est dans le collimateur du maire apparenté FN de Béziers, qui tonitrue. Il en interdira toute nouvelle ouverture dans sa ville, avec deux arguments :Il y en aurait « une vingtaine » ;Ce n’est pas dans « notre culture » ou « dans notre tradition judéo-chrétienne ».J'assume, je ne veux pas que #Béziers devienne la capitale du #kebab. Ces commerces n'ont rien à voir avec notre culture ! @leLab_E1— RobertMenardFR (@Robert Ménard)require(["twitter/widgets"]);Nous avons donc voulu regarder si la ville de Béziers était en danger imminent de « grand remplacement culinaire » et d’invasion par les restaurants étrangers. Pour ce faire, nous avons récupéré une liste des restaurants de la ville, sur le site L’Internaute.com.Cette liste, qui compte 127 établissements, n’agrège pas toutes les sandwicheries et restaurants de type « kebab ».Partons donc du postulat qu’il y en aurait une vingtaine, comme l’assure M. Ménard. #container_14462169797{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14462169797{ height:700px; } #container_14462169797 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14462169797 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14462169797 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14462169797 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Restaurants à Béziers par type de cuisineSource : linternaute.comrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14462169797", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Brasserie - Bistrot","Traditionnelle","Bar","Italienne","Méditerranéenne","Cuisine moderne","Chinoise","Pizzeria","Amérique du Nord","Espagnole","Japonaise - Sushi","Gastronomique","Crêperie","Hôtel - Palace","Marocaine","Bretonne","Fast-food","Guinguette","Indonésienne","Libanaise","Pakistanais","Pâtes","Poisson - Fruit de mer","Portugaise","Rôtisserie - Grillades","Salon de thé","Turque"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 26 ], [ "", 25 ], [ "", 9 ], [ "", 8 ], [ "", 8 ], [ "", 7 ], [ "", 6 ], [ "", 5 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});On le voit, la restauration traditionnelle est encore largement dominante à Béziers, avec 25 établissements, sans compter les brasseries (26), ni les restaurants de cuisine « moderne » ou « gastronomique ».On peut en revanche signaler à M. Ménard qu’en matière d’invasion culinaire il devrait sans doute se « méfier » de l’Asie : on compte déjà 10 établissements chinois ou japonais dans sa ville, qui ne sont probablement pas « de tradition judéo-chrétienne ».La restauration « traditionnelle » largement majoritaireRegroupons maintenant ces restaurants par continent. On a compté d’une part la France (bistrots, brasseries, restauration traditionnelle, méditerranéenne, gastronomique, bretonne), puis l’Europe et les Etats-Unis (une « culture » différente, mais sensiblement proche, du moins probablement dans l’esprit de M. Ménard), l’Asie, et enfin le reste (cuisines marocaine, libanaise, pakistanaise, turque). Voici ce qu’on obtient. #container_14462168611{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14462168611{ height:500px; } #container_14462168611 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14462168611 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14462168611 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14462168611 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Restaurants à Béziers par type de cuisine regroupéeEuropéen/Amérique du Nordrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14462168611", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Francais","Européen/Amérique du Nord","Asiatique","Maghrébin/Pakistanais/Turc/Libanais"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Restaurants ", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Francais", "y": 80, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Européen/Amérique du Nord", "y": 32, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Asiatique", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Maghrébin/Pakistanais/Turc/Libanais", "y": 5, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});La France gagne donc ici par K.-O. face au reste du monde, écrasant largement l’Europe, l’Asie, et nos 5 restaurants « non occidentaux ». Et ce même si on ajoute à cette catégorie les fameux 20 kebabs de M. Ménard.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave A l’issue d’une ultime séance de négociations au siège du Medef, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé, vendredi 30 octobre, l’accord sur la réforme du régime des retraites complémentaires, destiné à renflouer les caisses de l’Agirc-Arrco.Cet accord, qui doit être formellement signé dans les jours qui viennent, comporte une mesure phare : la mise en place d’un système de bonus-malus pour inciter les salariés à décaler leur départ à la retraite.Lire aussi :Patronat et syndicats valident l’accord sur les retraites complémentairesÀ partir de 2019, les salariés qui auront atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et la durée de cotisation requise pour obtenir une pension à taux plein, devront quand même travailler un an de plus. Sinon ? Ils subiront une décote de 10 % pendant deux ans (voire trois) sur leurs retraites complémentaires.Ceux qui travailleront deux années de plus - soit jusqu’à 64 ans - bénéficieront au contraire d’un bonus de 10 % pendant un an. Ce bonus grimpe respectivement à 20 % et 30 % pour trois et quatre années de travail supplémentaires.L’accord prévoit aussi une moindre revalorisation des pensions pendant trois ans. Celles-ci augmenteraient à un rythme inférieur à l’inflation de 1 point. Une mesure synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les retraités. De même, décaler la revalorisation des pensions des régimes complémentaires au 1er novembre 2016, plutôt qu’en avril, entraînera un petit manque à gagner.Pour appréhender l’impact de ces mesures nous avons demandé au cabinet de conseils Optimaretraite de réaliser des simulations pour deux types de profils : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), et un salarié non cadre gagnant 20 544 euros annuels (salaire médian de 1 772 euros en France). Les deux ont travaillé tout au long de leur carrière et partent à la retraite à taux plein à 62 ans. 1 - Impact du bonus-malus pour un cadreMontant de la pension avec les règles actuelles :Pour un départ en retraite à 62 ans il touche chaque année 29 290 euros.Montant de la pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il subit la décote de 10 % sur les régimes complémentaires et perçoit donc 28 049 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher à 65 ans le taux plein soit 29 290 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), sa perte de pension atteint donc 3 723 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, il n’aura pas d’abattement sur ses régimes complémentaires. Comme il a travaillé une année de plus que le taux plein, il a généré de nouveaux droits. Il touchera donc une pension annuelle de 30 740 euros. La réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, il bénéficie d’un bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année. Il percevra donc 33 512 euros à 64 ans et 32 189 euros ensuite. Soit un gain de 1 323 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus est de 20 % sur les complémentaires. Il touche donc 36 372 euros la première année, puis 33 645 euros ensuite. Soit un gain de 2 727 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 2 - Impact du bonus-malus pour un salarié non-cadreMontant de la retraite avec les règles actuelles :Départ en retraite à 62 ans, il touche chaque année une pension de 12 783 eurosMontant de le pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il perçoit 12 404 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher le taux plein à 65 ans soit 12 783 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), la perte de pension atteint donc 1 136 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, la réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, le bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année, permet un gain de 400 euros (pour une pension de 14 515 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus de 20 % sur les complémentaires engendre un gain de 820 euros (pour une pension de 15 614 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 3 - Impact de la revalorisation des pensionsLa revalorisation des retraites pendant trois ans se fera donc à un rythme inférieur de 1 point à l’évolution des prix. La simulation ci-dessous se base sur une inflation de 1,5 % pendant 3 ans et intègre en 2016 le report de la revalorisation au 1er novembre.Cadre (pension annuelle de 29 290 euros)Manque à gagner en 2016 : 129 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 769 eurosNon cadre (pension annuelle de 12 783 euros)Manque à gagner en 2016 : 39 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 235 eurosFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante) Le tête-à-tête a duré près de deux heures, et Nicolas Sarkozy n’a pas boudé son plaisir d’être reçu comme un chef d’Etat encore en exercice. « On a parlé de la Syrie, de l’Ukraine, du rapport de la Russie avec l’Europe, de l’influence des Etats-Unis sur l’Union européenne, de certaines choses personnelles, et le temps a passé vite », s’est-il réjoui à l’issue de son entretien, jeudi 29 octobre, avec le président russe Vladimir Poutine, dans sa résidence de Novo-Ogarevo, près de Moscou. Cette rencontre, inhabituelle par sa forme pour un chef de l’opposition étranger, est la troisième avec le maître du Kremlin depuis le départ de M. Sarkozy de l’Elysée en 2012. Elle a surtout permis à l’ex-dirigeant français de décocher des flèches acerbes contre la diplomatie menée depuis Paris.Contenu le matin devant les étudiants de l’Institut des relations internationales, le discours de M. Sarkozy est en effet devenu nettement plus critique, dans la soirée devant la communauté française rassemblée dans un grand hôtel, après sa visite à Novo-Ogarevo. « Je ne sais pas qui a inventé ce système des sanctions, mais ils ignorent l’histoire ! », s’est exclamé l’ancien président français, en prenant ainsi position en faveur de la levée des mesures restrictives européennes imposées à la Russie pour son rôle dans le conflit ukrainien. « Je suis très attaché au lien transatlantique mais où est-il dit que nous devions suivre aveuglément nos alliés ? », a-t-il poursuivi, ajoutant : « J’aurais été président, jamais je n’aurais laissé sortir la Russie du G8, déjà que je le trouvais trop petit ! »Répondant à une question d’un sympathisant sur la vente des navires de guerre Mistral, conclue sous sa présidence puis dénoncée par son successeur à l’Elysée, sa mise au point a été des plus sèches : « Sans doute que nous n’avons pas la même notion géographique avec M. Hollande, lui pense qu’on peut envahir Donetsk [fief des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine] avec ! »Mais de ces bateaux, il n’a jamais été question avec M. Poutine. Un mois après le début de l’engagement militaire de la Russie au côté du régime de Damas, et à la veille d’un sommet à Vienne des intervenants extérieurs dans le conflit syrien, l’échange a surtout porté sur le sort de ce pays dévasté depuis plus de quatre ans par une guerre civile et celui de son dirigeant. « Bachar Al-Assad a sur la conscience la mort de 250 000 de ses compatriotes, a redit M. Sarkozy, comme il l’avait fait, au matin, devant les étudiants moscovites. Il a utilisé l’aviation et l’arme chimique contre sa population, ce n’est pas un détail. (…) Il ne peut pas représenter l’avenir. »Sur ce point, le chef du parti Les Républicains ne se démarque pas de la position adoptée par M. Hollande. A ses yeux, le départ du dirigeant syrien ne constitue pas un « préalable » pour tenter de chercher une solution alternative « dans les rangs de sa famille, du parti Baas ou de la minorité alaouite ». « Entre “Assad jusqu’à la fin” et Assad, “départ demain matin”, il y a peut-être un équilibre à trouver. » Et sur ce point, la position du chef du Kremlin lui est apparue « beaucoup moins en abscisse et en ordonnée qu’on ne le dit ».« Politique insensée » Au passage, M. Sarkozy s’est affranchi des critiques – souvent émises à Moscou − sur l’intervention en Libye dont il avait pris la tête en 2011 et qui a conduit à la chute, et à la mort de son dirigeant, Mouammar Kadhafi. « Si Bachar et Kadhafi, ou même Ben Ali, avaient été des remparts contre l’islamisme, nous n’en serions pas là aujourd’hui », a-t-il lancé.Restait un autre gros dossier abordé avec M. Poutine, l’Ukraine. Autant le sujet avait été éclipsé lors de son intervention devant les étudiants, autant M. Sarkozy est revenu plus en détail dans la soirée sur le sujet devant la communauté française. L’occasion, là aussi, de critiquer sans les nommer directement « ceux qui veulent intégrer à toute force l’Ukraine dans l’Union européenne, une politique insensée ». « Si vous obligez l’Ukraine à choisir une rive, vous la coupez de l’autre, a-t-il souligné, vous la faites exploser et c’est ce qui est en train de se passer. Je voudrais qu’on sorte de cette logique de sphères d’influence. » Les frontières de l’Ukraine, a-t-il ajouté, doivent être « respectées » tout comme les accords de Minsk « des deux côtés », moyennant quoi la question de la Crimée, annexée par la Russie, est éludée.« Personne de crédible, à ma connaissance, ne demande le retour de la Crimée à l’Ukraine, a assené M. Sarkozy. Sur le fond, personne ne conteste qu’à part peut-être les Tatars de Crimée, l’immense majorité de la population était pour le rattachement à la Russie. Sur la forme, il y aurait beaucoup à dire. Le droit international n’a pas été respecté, mais il y a besoin de quelques mois, peut-être quelques années, pour apaiser les choses. Laissons vivre une situation pour qu’elle trouve sa place. » Pour l’ancien président français, qui a pris soin de souligner à satiété le rôle de « grande puissance » de la Russie, « nous ne devons à aucun prix accepter une nouvelle guerre froide ». Surnommé il n’y a pas si longtemps encore « Sarkozy l’Américain » pour sa politique atlantiste, l’opposant de François Hollande est reparti de Moscou dans les habits de « Sarkozy le Russe ».Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante)Correspondante à MoscouSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Au terme d’une journée où il a rencontré le président russe Vladimir Poutine, Nicolas Sarkozy a accordé un long entretien à BFMTV. Le président du parti Les Républicains s’est défendu de mener une diplomatie parallèle. « Il n’y a qu’un seul président de la République, c’est François Hollande. Il mène une politique que je combats, mais je n’en parlerai pas à l’étranger », a expliqué l’ancien chef de l’Etat, qui a ironisé quelques instants plus tard sur son successeur : « Je ne suis pas porte-parole de M. Hollande, qui a déjà du mal à porter sa propre parole. » Sans critiquer explicitement la position de la France, M. Sarkozy a répété toute la journée qu’il fallait mettre en place un dialogue accru avec la Russie.Le déplacement de M. Sarkozy avait entraîné des réactions en France. Plus tôt dans la journée, sur la chaîne Public Sénat, Manuel Valls avait ainsi demandé que les partis politiques français adoptent une position commune sur les sujets internationaux. « Moi ce que je souhaite, c’est que l’opposition comme la majorité, sur les questions de politique étrangère, sur les questions de défense, nous nous retrouvions sur l’essentiel, que nous ayons une politique, une vision commune de ce qui se passe en Syrie », a déclaré le premier ministre. « Je ne veux pas polémiquer avec M. Valls. Nous avons parlé avec M. Poutine de choses plus importantes que la petite politicaille », a riposté l’ancien président de la République.Lire aussi :La rencontre de Nicolas Sarkozy avec Vladimir Poutine suscite des doutes dans la majoritéM. Sarkozy pour une levée « progressive » des sanctionsL’entretien de M. Sarkozy avec M. Poutine a duré une heure et demie. Les deux hommes ont donc évoqué la situation syrienne alors que les Occidentaux et les Russes mènent des frappes séparément. « Les bombes russes comme les bombes françaises ou américaines doivent tomber sur ces barbares [de l’Etat islamique] et non pas sur l’opposition nationale syrienne », a estimé M. Sarkozy.Comme souvent lors de ses meetings, il s’est dit inquiet par le climat de tension entre la Russie et l’Europe et a prôné un dialogue plus construit en rappelant à plusieurs reprises au cours de l’entretien sa visite à Moscou lors de la guerre entre la Géorgie et la Russie en 2008. « Est-ce qu’on a besoin de se rajouter une nouvelle guerre froide à la crise actuelle ? (…) L’Europe n’est pas l’adversaire de la Russie. A l’inverse de M. Obama, je pense que la Russie est une puissance mondiale et non pas une puissance régionale », a poursuivi M. Sarkozy. Il s’est également prononcé pour une levée « progressive » des sanctions européennes à l’égard de la Russie.Juppé critique cette visiteCe déplacement de l’ancien chef de l’Etat à Moscou a également fait réagir ses rivaux à droite. Car le rapprochement avec la Russie de M. Poutine divise les ténors du parti. Jeudi 29 octobre, François Fillon, qui a rencontré le président russe à plusieurs reprises depuis 2012, a opportunément envoyé un communiqué à quelques heures de l’entrevue entre M. Sarkozy et M. Poutine. L’ancien premier ministre y rappelle lui aussi l’importance du dialogue avec la Russie, préalable indispensable, selon lui, à des avancées sur le dossier syrien. Mais au passage, il critique M. Juppé, qui a une vision plus atlantiste.« Dans une tribune récente, Alain Juppé évoquait les enseignements du Gaullisme en recommandant de ne pas choisir la Russie contre l’Amérique. Il s’agirait surtout aujourd’hui de parler avec Moscou et Washington pour défendre les intérêts vitaux des Français », écrit M. Fillon. La réponse de M. Juppé ne s’est pas fait attendre. Sur son blog, le maire de Bordeaux s’attaque à la fois à la visite de M. Sarkozy et à M. Fillon : « Parlons donc avec Poutine. Mais pour lui dire quoi ? (…) Evitons entre nous les leçons de gaullisme revisité ! Personne ne peut dire ce que De Gaulle aurait fait dans les circonstances actuelles. La seule certitude, c’est que la France ne se serait mise ni dans la roue des Américains, ni dans celle des Russes. Elle aurait eu sa ligne. » Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.10.2015 à 12h56 • Mis à jour le29.10.2015 à 14h13 | Aurélie Collas C’est en en parlant le plus possible qu’on luttera le plus efficacement contre le harcèlement à l’école. Forte de cette conviction, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé, jeudi 29 octobre, le lancement d’une nouvelle campagne de communication sur le harcèlement scolaire à partir du 5 novembre. La troisième en quatre ans.Sa particularité par rapport aux précédentes ? Elle s’adresse principalement aux élèves de l’école primaire. Ce sont eux les plus touchés par cette violence répétée faite de rumeurs, de brimades, de moqueries, de mises à l’écart et parfois aussi de violences physiques. Selon les enquêtes de climat scolaire et de victimation, le harcèlement toucherait 12 % des écoliers (dont 5 % de manière « sévère » ou « très sévère »), 10 % des collégiens et 3,4 % des lycéens.Lire également : Un collégien sur cinq a été victime de cyber-violenceCette campagne de communication cible aussi les témoins : « La recherche et les expériences de terrain ont prouvé que c’est en les rendant acteurs de la prévention, en les faisant changer de regard et de position dans le groupe que le harcèlement diminuait », a déclaré la ministre lors de la présentation de la campagne.Journée nationale et formation d’« ambassadeurs »Parmi les nouveautés 2015-2016, figure l’instauration d’une journée nationale « Non au harcèlement ». Celle-ci aura lieu chaque année le jeudi suivant les vacances de la Toussaint. Pour marquer la première édition, jeudi 5 novembre, un clip sera diffusé sur plusieurs chaînes de télévision, ciblant les 7-11 ans.Le ministère lance également un numéro vert à quatre chiffres, le 30 20, et un site Internet qui concentre l’essentiel des ressources. La formation des personnels et des élèves sera renforcée. Le ministère veut notamment généraliser les formations d’« ambassadeurs lycéens » : il s’agit d’élèves qui acceptent de se former pour conduire des actions dans leur lycée ou dans les écoles et collèges environnants.Lire l'entretien :« On ne s’étripe pas dans les cours de récréation ! »Ces dernières années, le thème de la violence scolaire – du harcèlement en particulier – a été un enjeu politique majeur des différents locataires de la rue de Grenelle. Des « états généraux de la sécurité à l’école » ont eu lieu en 2010. Puis, un an plus tard, des « assises nationales sur le harcèlement à l’école ».En 2012, Vincent Peillon installe la délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire. Les actions de sensibilisation se multiplient : création d’un réseau de 250 « référents » dans les académies pour prendre en charge les situations de harcèlement, formation des personnels, publication de guides pédagogiques, vidéos, dessins animés, site Internet et page Facebook…Cette priorité s’est traduite dans la loi. Celle de refondation de l’école de 2013 prévoit que chaque établissement scolaire fasse de la lutte contre le harcèlement une priorité et élabore un programme d’actions.Lire aussi : Comment combattre la cyber-violence à l’école ?Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent « Des pervers, des psychopathes, des militants aveuglés par leur idéologie, des gens auxquels l’ivresse de leur toute puissance fait perdre tout discernement ! »La dernière description en date de certains juges (il accorde à d’autres « d’honorer leur fonction ») faite par Henri Guaino, lors des questions au gouvernement mardi 28 octobre, s’inscrit dans la droite ligne de ses autres interventions sur le sujet. L’ancienne « plume » de Nicolas Sarkozy, devenu député en 2012, s’est fait une spécialité de se livrer, dès qu’il en a l’occasion, à des charges enflammées contre la justice et les magistrats.Ces diatribes ont toutes, ou presque, la même origine : M. Guaino avait accusé, en mars 2013, le juge Gentil, qui a mis en examen Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt, d’avoir « déshonoré la justice ». Ces propos lui ont valu une condamnation en appel à 2 000 euros d’amende, le 22 octobre 2015, après plusieurs rebondissements qui ont été autant d’occasions pour lui d’utiliser l’Assemblée ou les médias comme une tribune pour sa défense.Le député (Les Républicains) des Yvelines est intervenu, en comptant la séance du 28 octobre, six fois lors des questions au gouvernement. Quatre de ses questions étaient consacrées à la justice. Voire à l’exercice de la justice contre sa personne. Il a également fait une proposition de résolution, toujours sur son cas personnel. Retour sur un long feuilleton.1. Avril 2013 : Zola, le « viol des consciences » et le conseil supérieur de la magistratureMars 2013, le feuilleton du juge Gentil démarre. Lorsque ce dernier porte plainte, après s’être vu accusé par M. Guaino d’avoir « déshonoré la justice » en mettant en examen Nicolas Sarkozy, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, saisit le conseil supérieur de la magistrature (CSM), afin qu’il décide si ces propos portent atteinte à la justice et sont donc susceptibles d’être poursuivis.Quelques jours plus tard, M. Guaino profite des questions au gouvernement pour s’en plaindre : il cite « Zola, accusé ici même, par un chef de Gouvernement de la IIIe République, d’avoir déshonoré l’armée ». Et la saisine du CSM, qu’il assimile à une « instrumentalisation », constitue selon lui un « passage en force » susceptible de « violer des millions de consciences ». Or, estime M. Guaino :« La France et l’Europe vivent une crise d’une violence inouïe qui génère beaucoup de souffrance et d’angoisse et met à l’épreuve la démocratie. Dans ce contexte, tout abus de pouvoir, même le plus infime, est plus insupportable et plus dangereux que jamais pour notre cohésion nationale. »2. Mars 2014 : « Tout marche sur la tête. On est chez les fous »M. Guaino ne réserve pas toutes ses diatribes à ses collègues parlementaires. Ainsi, le 9 mars, il assure à France 24, France Inter et Le Parisien, à propos de l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy :« Est-ce que les juges sont au-dessus de la constitution ? Non. Tout marche sur la tête. On est chez les fous. La justice est devenue folle. On ouvre la voie au chaos constitutionnel […] Il y a juste l’envie de certains de trouver quelque chose de scandaleux. Certains juges font passer leurs convictions politiques avant l’éthique de leur fonction. »3. Mai 2014 : La résolution Guaino pour suspendre les poursuites contre… GuainoLe 16 mai 2014, M. Guaino envoie à la présidence de l’Assemblée une proposition de résolution « tendant à la suspension des poursuites engagées par le Parquet de Paris contre M. Henri Guaino, député, pour outrage à magistrat ». La résolution, un long mémoire justifiant du droit à critiquer la justice, mais qui fait totalement fi du principe de séparation des pouvoirs, ne sera évidemment jamais adoptée.4. Novembre 2014 : « Odeurs d’égouts »Le 13 novembre, M. Guaino intervient en séance pour évoquer les « odeurs d’égouts » qu’il dit sentir depuis « le bureau du secrétaire général de l’Elysée ». En cause : l’affaire Jouyet-Fillon : Le Monde révèle que M. Fillon aurait demandé à M. Jouyet, alors secrétaire général de l’Elysée de François Hollande, de « taper plus vite » sur M. Sarkozy.Et M. Guaino d’interroger : « Que penser de ces connivences avec des journalistes qui violent à tout bout de champ le secret de l’instruction, qui passent leur vie à l’Élysée, au ministère de la justice et avec certains magistrats ? »5. Décembre 2014 : le « climat malsain et revanchard »Restons à l’Assemblée. Le 3 décembre, M. Guaino prend prétexte de sa relaxe en première instance, par le tribunal correctionnel de Paris, de l’accusation d’outrage à magistrat, pour interpeller le gouvernement. Il dénonce… l’appel du parquet de cette relaxe, estimant qu’il s’agit là d’une illustration « de corporatisme (…) de pressions syndicales », et d’un « climat malsain et revanchard ». 6. Mai 2015 : « L’ivresse de surpuissance » des jugesLe combat de M. Guaino continue en mai 2015, lorsque la justice valide l’utilisation des écoutes téléphoniques de Nicolas Sarkozy. Sur RTL, M. Guaino promet de « ne pas reprendre la longue litanie des critiques » qu’il a contre la justice, mais ne peut pas s’empêcher de dénoncer « une ivresse de la surpuissance, une forme d’irresponsabilité de la part de certains juges ». Il réclame une réforme de la justice, qui en supprimerait le syndicalisme, et qui instaurerait un « principe de responsabilité ». 7. Octobre 2015 : « La démocratie otage du corporatisme judiciaire »Vient le procès en appel. M. Guaino, et sa condamnation à 2 000 euros d’amende pour l’outrage à l’encontre du juge Gentil. Même s’il a été relaxé du chef de discrédit d’une décision de justice, le député est mécontent et le fait savoir : « Nous savons maintenant que la République et la démocratie sont otages du corporatisme judiciaire et du syndicalisme judiciaire », annonce celui qui promet de se porter en cassation.8. Octobre 2015 : « Des pervers et des psychopathes »On en arrive à la charge de M. Guaino ce mardi, soit une semaine après sa condamnation, en appel. M. Guaino prend une nouvelle fois la parole lors des questions au gouvernement. « Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de mon cas personnel », attaque-t-il, avant… de parler de son cas personnel. « Après tout, des juges infâmes qui rendent un jugement inique, cela n’est pas la première fois dans l’histoire judiciaire. »Et le député de dérouler : « Ecoutes incontrôlées, perquisitions sans raison, violations du secret de l’instruction, du secret professionnel des avocats, instrumentalisation de la presse, instructions à charge, mises en examen injustifiables, mépris de la Constitution, mépris de la loi, mépris des victimes, abus de pouvoir ». Avant de conclure : « Dans la magistrature, il y a des gens qui honorent leur fonction. Il y a aussi des pervers et des psychopathes. »Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 08h50 • Mis à jour le29.10.2015 à 08h57 | Thomas Wieder Halte aux publicités sexistes ! La secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes, Pascale Boistard, souhaite faire de la lutte contre les contenus publicitaires véhiculant des messages dégradants pour l’image de celles-ci son « combat » de l’année 2016. « Il n’est pas question de tomber dans le puritanisme, mais on ne peut pas dire qu’il n’y a pas un problème. La question qui est posée est : comment on fait pour respecter la dimension créatrice de la publicité sans que celle-ci puisse être porteuse de messages sexistes ? »Jusque-là, Mme Boistard s’était contentée de dénoncer des campagnes qu’elle jugeait sexistes : une affiche des Galeries Lafayette, un spot promotionnel de France 3. Elle entend désormais aller plus loin, et prévoit pour cela de rencontrer prochainement « l’ensemble des acteurs du monde publicitaire ». Cette phase de concertation, espère-t-elle, permettra de préciser « la définition du sexisme » et de lister une série de propositions, notamment en direction des étudiants qui suivent des formations aux métiers de la publicité.« Quelques dispositions » dans un projet de loiPassée cette première phase, Mme Boistard envisage de légiférer sur le sujet. Une loi à part entière ? « Vu l’encombrement du calendrier parlementaire, ce sera peut-être compliqué de faire une loi en tant que telle », reconnaît la secrétaire d’Etat. « Mais cela n’empêche pas d’imaginer un véhicule législatif », ajoute-t-elle. Autrement dit d’inscrire quelques dispositions dans un projet de loi plus vaste.Pour Mme Boistard, le recours à la loi est nécessaire car « nous sommes actuellement en situation de vide juridique », assure-t-elle. « Il y a certes l’ARPP [Autorité de régulation professionnelle de la publicité], mais c’est un organisme d’autorégulation qui se saisit de peu d’affaires et qui hésite, aujourd’hui encore plus qu’avant, à monter au créneau. C’est pourquoi il faut renforcer les outils juridiques, en particulier dans les domaines qui échappent au CSA, qui ne peut intervenir que sur les publicités diffusées à la télévision et à la radio. C’est le cas, par exemple, des affiches dans la rue ou dans les transports en commun. »Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.10.2015 à 00h30 • Mis à jour le29.10.2015 à 00h41 | Françoise Fressoz La victoire du Front national dans une région serait «une catastrophe pour le pays», a jugé mercredi 28 octobre Valérie Pécresse en accusant le gouvernement « de faire monter le FN » pour « zapper l’alternance réelle que nous ( Les Républicains) représentons.»Invitée de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, la tête de liste Les Républicains-UDI-MoDem aux élections régionales en Ile-de-France, a estimé que « la seule chance pour le Parti socialiste de s’en sortir dans cette élection régionale, c’est de faire monter le Front national ».« Ils ne parlent que du Front national, ils installent le Front national comme le seul interlocuteur et comme le régulateur de cette élection », a- t- elle accusé en prenant pour exemple la question des migrants sur laquelle, juge-t-elle, le gouvernement entretient « une espèce de flou, d’ambiguïté entre le traitement des réfugiés et le traitement des migrants illégaux et économiques ».« Mettre tous les moyens pour faire respecter l’ordre à Calais »Au passage, Valérie Pécresse a apporté son soutien à Xavier Bertrand , tête de liste Les Républicains dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie qui avait réclamé mardi l’intervention de l’armée à Calais. « Aujourd’hui, il faut effectivement qu’on puisse mettre tous les moyens pour faire respecter l’ordre à Calais », a renchéri Valérie Pécresse. « Je le dis même pour protéger les migrants », a-t-elle poursuivi car « ce qu’on entend dire sur les passeurs, sur les trafiquants, sur le proxénétisme, sur l’usage que font certains mafieux de la misère du monde, est indigne de la France ».Interrogée sur sa campagne en Ile-de-France, Valérie Pécresse a accusé la gauche d’avoir « piqué l’argent de la formation professionnelle, des contrats pros et de l’apprentissage » pour financer le passe Navigo à 70 euros. « Il manque 300 millions de financement. On est dans l’impasse financière totale », a-t-elle ajouté en précisant que si elle était élue, elle maintiendrait la mesure « sans augmenter les impôts » mais « en luttant efficacement contre la fraude dans les transports  ». La candidate a défendu une conception de la présidence de région « pro-business », en rupture « avec les comportements à l’ancienne, en rentier, en piquant l’argent de vos impôts et en faisant des chèques ». Interpellée sur son ton parfois virulent, Valérie Pécresse a rétorqué : «aujourd’hui, j’ai 48 ans et j’ai décidé que j’allais dire ce que je pense sur tous les sujets (...) On fait sa crise d’adolescence, on arrive à la maturité à un certain âge », a-t-elle ajouté.La candidate s’est également fait l’écho de la colère des électeurs qu’elle entend sur le terrain. « Des personnes dans les villages ruraux me hurlent leur colère en me disant : ’’vous nous avez abandonnés. On est la France d’à côté, personne ne se soucie de nous’’ ».L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy s’est dit « insensible » à « toutes les boules puantes et toute la boue » venues, selon elle, du camp de Claude Bartolone, « Il paraît que la boue, c’est bon pour le teint, a-t-elle ironisé, donc  je serai insensible jusqu’à la fin ».Lire aussi :Régionales en Ile-de-France : la difficile équation de Claude BartoloneFrançoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé Depuis le mois d’août, la loi relative au dialogue social et à l’emploi impose, pour les élections professionnelles (qui élisent les délégués du personnel, les représentants syndicaux, les membres du CHSCT…), des listes syndicales alternant les candidats de chaque sexe. Reste que, « plus on monte dans la hiérarchie, moins les instances [représentatives] sont féminisées ». C’est la conclusion du dernier rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur « Les forces vives au féminin » qui, reprenant la phrase de la féministe Françoise Héritier, assure : « La parité s’arrête là où le pouvoir commence. »Les femmes au secours du syndicalismeLa Confédération européenne des syndicats (CES) mesure chaque année depuis 2008 les tendances de l’affiliation féminine dans les confédérations syndicales nationales.En se basant sur les 40 confédérations pour lesquelles elle dispose de chiffres pour 2013 et 2014, l’enquête constate que l’augmentation du nombre d’affiliées permet de limiter la diminution du taux de syndicalisation général en Europe :« Parmi les 22 confédérations qui font état d’une baisse de leurs effectifs totaux, 12 ont enregistré une augmentation du nombre de leurs membres féminins. 10 autres ont enregistré une baisse, mais dans 4 d’entre elles l’affiliation féminine était plus élevée en dépit de cette baisse globale, et chez 4 autres, le pourcentage des femmes est inchangé. »Pour les sept dernières années, la CES dispose des données de 24 confédérations, données qui confirment une tendance longue à l’augmentation du nombre de membres féminins en termes bruts (487 965 personnes), contre une diminution du nombre total de membres (-496 813). Une tendance qui se vérifie dans la proportion d’hommes et de femmes au sein des syndicats. Peu de postes à responsabilités au fémininMalgré un nombre de militantes et bénévoles en augmentation, et une part de femmes syndiquées qui tend à se rapprocher de leur poids sur le marché du travail, la participation des femmes aux exécutifs syndicaux ne progresse que très lentement. Et le nombre de dirigeantes reste en retrait par rapport à celui des dirigeants. #container_14460405738{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14460405738{ height:500px; } #container_14460405738 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14460405738 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14460405738 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14460405738 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Un tiers des postes à responsabilités pour les femmesEn 2014 en Europe, on ne relève à la tête des confédérations nationales affiliées à la CES que 4 présidentes pour 35 présidents et 9 secrétaires générales pour 27 secrétaires généraux.Source : Confédération européenne des syndicats(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Par ailleurs, seules deux confédérations ont un organe de décision où les femmes sont majoritaires : l’Organisation centrale des travailleurs intellectuels de Suède (SACO), dont le conseil d’administration est composé de 55 % de femmes, et l’Association des syndicats d’Estonie (EAKL) dont le comité exécutif comporte 52 % de femmes et son comité de direction, 42 %. Dans ce dernier, néanmoins, aucun des postes les plus importants n’est occupé par une femme.Quant aux postes ayant une dimension de « leadership » politique, c’est-à-dire de rôle de négociation avec les politiques, ils ne sont occupés qu’à 10 % par des femmes en Europe. La France à la traîneSi, sur l’ensemble des salariées européennes, le CES évalue à un peu plus de 44 % en 2014 la part des femmes syndiquées, le chiffre tombe à 7,5 % en France.En 2014, il y avait 37 % de femmes parmi les adhérents de la CGT, 47 % à la CFDT, 45 % à FO, 42 % à la CFTC, 29 % à la CFE-CGC et 52 % à l’Unsa. Mais seules Nicole Notat (CFDT) et Carole Couvert (CFE-CGC) ont accédé à la tête de l’une des principales centrales syndicales.La CGT est la seule des grandes confédérations syndicales à avoir mis en œuvre une Charte de l’égalité hommes-femmes qui fixe des règles précises concernant notamment la parité au sein de ses instances dirigeantes (bureau et commission exécutive).La CFDT a commencé à exiger que 30 % des membres du bureau national soient des femmes, ce qui lui a permis de passer de 13 femmes (sur 38 membres) en 2007 à 16 aujourd’hui. En parallèle, depuis le dernier congrès, les femmes représentent la moitié de la commission exécutive, composée de 10 membres.« Cependant, si le volontarisme de ces deux confédérations a permis de faire avancer rapidement l’égalité d’accès des femmes aux instances confédérales, le cumul des mandats dans le temps, qui concerne majoritairement les hommes, continue de leur donner un avantage en termes d’influence », regrette la rapporteuse de l’enquête, Claire Guichet, membre du CESE et candidate EELV aux élections régionales en Ile-de-France.Bastions masculinsEt les syndicats patronaux ne font pas mieux : en 2015, le conseil exécutif du Medef compte 17 % de femmes, le conseil national de l’Union professionnelle artisanale (UPA) 19 % et le bureau national de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) 16 %. En revanche, la nouvelle équipe dirigeante de la CGPME en compte 36 %.En outre, dans les organisations patronales, il y a aussi une division sexuée du travail de la représentation. Il existe plus de 70 000 mandats à pourvoir dans plus de 500 organisations différentes : les prud’hommes, les mandats sociaux, ceux liés à l’emploi ou à l’apprentissage sont les plus confiés aux femmes tandis que les mandats économiques, notamment dans les chambres consulaires, ou plus stratégiques comme le 1 % logement, sont des bastions masculins.Il s’agit d’un choix politique de la part des dirigeants actuels, insiste le CESE, puisque « l’engagement militant constitue souvent un marchepied vers la prise de responsabilités dans d’autres domaines, notamment politiques et économiques ».Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.11.2015 à 15h35 | Gilles Rof La prise a l’air bonne et l’équipe de campagne de Christian Estrosi ne s’est pas gênée pour en faire état dans les médias. Yves Vidal, maire de Grans (Bouches-du-Rhône), ancien premier secrétaire fédéral du Parti socialiste à la fin des années 1980, passé au Parti radical de gauche (PRG) dont il portait encore les couleurs aux municipales de 2014, a annoncé son soutien à la liste du parti Les Républicains pour les régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur.« Oui, je vais voter M. Estrosi, a confirmé M. Vidal à Europe 1, quelques heures avant de recevoir avec les honneurs Christian Estrosi dans sa commune de 4 300 habitants. Je ne dis pas que je le fais de gaieté de cœur. Mais il y a un vrai combat à mener, qui doit dépasser les clivages. Parce que je n’ai pas l’assurance que la gauche ne va pas rester en triangulaire et faire élire le Front national pour faire élire deux ou trois conseillers régionaux. Donc, il y a un vrai vote utile dès le premier tour. »L’inquiétude a l’air réelle. Mais le ralliement d’Yves Vidal au maire de Nice prête à interprétation. Le maire de Grans, 68 ans, est un très proche de l’ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, qui a publiquement explicité à plusieurs reprises son désir de faire chuter le PS aux régionales.En septembre 2014, M. Vidal figurait en septième position sur les listes aux sénatoriales de La Force du 13 de M. Guérini. En mars, aux départementales, il faisait partie de ces candidats imposés par l’ancien patron du PS à certains maires socialistes. M. Vidal était ainsi le suppléant du maire de Miramas, Frédéric Vigouroux, finalement élu dans son canton.« Il fallait bien assurer les quotas »La prise de position d’Yves Vidal illustre parfaitement l’attitude des radicaux de gauche dans le département depuis deux ans. Lors des municipales de 2014 à Marseille, deux des responsables départementaux du parti, Lisette Narducci et Michel Dary, ont fusionné leur liste dans le 2e secteur avec celle de Jean-Claude Gaudin (LR). Au conseil municipal, ils soutiennent d’ailleurs toujours la majorité LR sans que le PRG ne les suspende. Un positionnement qu’ils ont repris quelques mois plus tard au conseil départemental, où Mme Narducci, élue en binôme avec M. Guérini à Marseille, siège dans un groupe indépendant, à l’opposé du PS.Alors qu’il a validé un accord régional avec le PRG, le candidat PS Christophe Castaner a soigneusement évité de prendre langue avec le PRG des Bouches-du-Rhône. Sur sa liste départementale, on ne trouve qu’une seule représentante des radicaux de gauche. Claire Bouchet, en dixième position, est la suppléante du député des Hautes-Alpes, Joël Giraud, et habite dans le Champsaur, à près de 200 kilomètres de Marseille. « Je viens représenter les populations montagnardes », a-t-elle tenté d’expliquer, faussement naïve, lors de la présentation de sa candidature. « Il fallait bien assurer les quotas de candidats PRG et on ne pouvait pas prendre quelqu’un à Marseille ou dans les Bouches-du-Rhône », reconnaît-on dans l’équipe de campagne de Christophe Castaner.Gilles RofJournaliste au Monde Alexandre Lemarié Tout un symbole. Quatre concurrents de Nicolas Sarkozy pour la primaire à droite pour la présidentielle de 2017 n’écouteront pas son discours lors du conseil national des Républicains (LR), samedi 7 novembre, à Paris. Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, et Nathalie Kosciusko-Morizet ne seront pas présents à la Maison de la Mutualité lorsque le président du parti prendra la parole à la tribune, vers 15 heures, comme l’a révélé L’Opinion.Ce conseil national, lors duquel les listes des candidats LR aux régionales doivent être entérinées, est pourtant une occasion pour la droite d’afficher une image de rassemblement à un mois du scrutin des 6 et 13 décembre. Mais la bataille de la primaire de 2016, qui est déjà dans toutes les têtes, pousse les rivaux de M. Sarkozy à montrer leur indépendance vis-à-vis du chef du parti.Samedi, Alain Juppé sera uniquement présent au conseil national dans la matinée, avant de partir vers midi pour un déplacement en Corrèze, qui se poursuivra jusqu’à dimanche. Le maire de Bordeaux participera notamment à un point presse et à une réunion publique à Brive-la-Gaillarde. « Alain Juppé a un programme de campagne pour soutenir les candidats aux élections régionales. Il l’a modifié pour être en mesure de venir au conseil national », indique son directeur de campagne, Gilles Boyer.« Cela ne sert à rien d’être tous là, à écouter le chef »Bruno Le Maire sera lui aussi uniquement présent au conseil national samedi matin, avant de se rendre au salon du « Made in France » au Parc des expositions, à Paris, l’après-midi. L’entourage du député de l’Eure justifie ce choix par le fait que Marine Le Pen se rendra également à ce salon, le matin : « Il vaut mieux se répartir sur le terrain plutôt que d’être tous présents au premier rang à écouter le président du parti. » « Cela ne sert à rien d’être tous là, à écouter le chef le doigt sur la couture du pantalon », poursuit ce proche du député de l’Eure, soulignant que M. Le Maire « ne cale pas son agenda en fonction de celui de Nicolas Sarkozy ».François Fillon, lui, ne passera même pas une tête : le député de Paris s’envole vendredi matin pour La Réunion pour soutenir les candidats de son parti aux régionales. L’ex-premier ministre reviendra mardi matin de ce déplacement de trois jours.Lire aussi :Lors de sa rentrée, NKM se démarque de la ligne droitière de SarkozyMême la vice-présidente du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, « séchera » le discours du patron de sa formation. « J’y serai tout le matin comme numéro 2 et après, je vais au Liban, à Beyrouth, dans les camps de réfugiés donc, moi-même, je n’assisterai pas au discours [de Nicolas Sarkozy] », a-t-elle annoncé jeudi 5 novembre sur France Info, en assurant que l’ancien chef de l’Etat « l’a très bien compris ». « Ce qui est important, c’est que le parti est mobilisé et qu’il y a de l’unité pour les élections régionales, en dépit des petites phrases et des arrière-pensées. » On a le droit d’en douter.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Ricard et Marie Charrel Au printemps, la France s’était engagée à ramener son déficit public dans les normes européennes d’ici à 2017. Mais la Commission européenne n’y croit guère. D’après ses nouvelles prévisions, publiées jeudi 5 novembre, le déficit public français devrait encore atteindre 3,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2017, après 3,8 % cette année et 3,4 % l’an prochain.Dans son programme de stabilité budgétaire, transmis au printemps à Bruxelles, le gouvernement français avait pourtant affirmé être en mesure de ramener le déficit à 2,7 % du PIB à l’issue d’un nouveau délai de grâce, âprement négocié.En février, la Commission avait en effet accordé à Paris un nouveau délai de deux ans, jusqu’en 2017, pour ramener son déficit public à 3 % du PIB. Mais à condition d’élaborer un programme de réformes ambitieux. Et de réduire forcement le déficit structurel.Le ministre des finances, Michel Sapin, a répondu aux prévisions de Bruxelles jeudi, assurant que la France serait « au rendez-vous de ses engagements européens ». Il a tenu à rappeler que Bruxelles raisonne « à politique inchangée », sans prendre en compte toutes les économies prévues. Pour M. Sapin, le pointage de la Commission européenne « signifie simplement que le déficit ne reviendra pas spontanément sous les 3 % » dans deux ans.Lire aussi :Déficits français : le délai de deux ans passe malParis et Bruxelles n’ont pas la même appréciation de la croissanceLa Commission est un peu moins optimiste que les autorités françaises à propos de la croissance. Celle-ci devrait se situer à 1,1 % cette année, puis 1,4 % l’an prochain, et 1,7 % en 2017. Du côté de Bercy, on table sur une croissance de 1,5 % en 2016. Or, l’ampleur des recettes attendues varie avec le niveau de la croissance.Bruxelles a des craintes sur la mise en œuvre du plan d’économiesEnsuite, entre Paris et Bruxelles, les avis divergent sur la façon d’apprécier certaines mesures d’économies. La Commission incite le gouvernement de Manuel Valls à respecter, d’ici à la fin du quinquennat, le plan de réduction des dépenses publiques (50 milliards d’euros) mis sur les rails pour tenter de sortir de la « procédure de déficit excessif ». « Clairement, la poursuite de ce plan contribuerait à réduire l’écart » entre les prévisions françaises et bruxelloises, note un expert.La Commission constate que le déficit structurel, celui qui ne dépend pas de la conjoncture, devrait à peine s’améliorer : de 0,1 point de pourcentage cette année, puis 0,3 point de pourcentage en 2016, soit loin des standards en principe fixés pour des pays en situation de déficit excessif.C’est pourtant le terrain sur lequel le gouvernement français se targuait de tenir ses objectifs au début du quinquennat.A ce stade, certains regrettent presque à Bruxelles que la France ne tire pas davantage partie d’une conjoncture en voie d’amélioration pour conforter le redressement de ses comptes. Et l’on craint que le budget 2017 ne permette pas de corriger le tir en raison de l’élection présidentielle.Pour Bruxelles, les cibles de dépenses publiques « deviennent plus difficiles à respecter », et les investissements des collectivités locales « pourraient être plus forts qu’escompté ».La Cour des comptes dénonce, elle aussi, le flou du plan d’économiesLe 24 juin, dans son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, la Cour des comptes (CDC) s’était elle aussi interrogée – encore – sur la capacité de la France à tenir ses objectifs. « Confrontée, comme ses partenaires, à la nécessité de consolider ses finances publiques au sortir de la crise financière, la France a effectué un effort structurel moindre », jugeait la Cour.Principal doute : le flou planant sur le programme d’économie du gouvernement, d’environ 14,5 milliards d’euros par an. Celui-ci repose sur des hypothèses « peu documentées à ce jour », jugeait la CDC.Lire aussi :La Cour des comptes, poil à gratter du gouvernementCe constat est partagé par Gilles Carrez, président (Les Républicains) de la commission des finances à l’Assemblée nationale. « Je suis plutôt optimiste pour 2015, où l’on devrait atteindre sans mal la cible de 3,8 % pour le déficit, explique-t-il. J’ai en revanche de sérieux doutes pour 2016, ne serait-ce que parce que de nouvelles dépenses engagées ces derniers mois joueront à plein, telles que les embauches dans la sécurité, l’accueil des migrants, les emplois aidés. »Comment Paris compte-t-il revenir dans les clous ? La question est délicate, d’autant que le gouvernement vient de reculer sur plusieurs mesures fiscales. A l’instar de la réforme du calcul de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), retirée du projet de budget 2016. Ou encore le choix de rembourser les retraités modestes, désormais assujettis à l’impôt local, dont ils étaient jusqu’ici dispensés en vertu de la « demi-part des veuves ».La dette publique va encore grossirCette réduction moins importante que prévu du déficit public va se traduire par une progression de l’endettement de la France, certes « à un rythme ralenti », mais pour atteindre tout de même 97,4 % du PIB d’ici à deux ans.La courbe du chômage, elle, ne devrait pas s’inverser avant 2017, pour s’infléchir légèrement, avec un taux de demandeurs d’emploi passant alors de 10,4 % à 10,2 % de la population active.Lire aussi :Grèce, France, Etats-Unis, Japon... les dettes des pays industrialisés, une bombe à retardementDes sanctions peu probablesTous les ans, ou presque, le même scénario se répète : prévisions de croissance trop optimistes, révision à la baisse, visite à Bruxelles afin d’obtenir la mansuétude de la Commission.Le 2 juillet, Bruxelles s’était résolue à suspendre sa procédure de déficit excessif engagée contre la France, jugeant que celle-ci respectait la trajectoire de déficit public fixée. Mais soulignant, une nouvelle fois, que les efforts structurels étaient insuffisants, et seraient réévalués à l’automne. C’est désormais chose faite.Lire aussi :Déficits : le changement de ton de Bruxelles à l’égard de ParisComme d’habitude, les services de Pierre Moscovici, le commissaire européen chargé des affaires économiques, précisent que leur pronostic, dévoilé aujourd’hui, est calculé « à politique constante », sans prendre en compte d’éventuelles inflexions d’ici là.Cette approche « a conduit par le passé à sous-estimer l’effort finalement réalisé par la France, mais nous jugerons sur pièce », explique-t-on dans l’entourage de l’ancien ministre français des finances.Reste à savoir si Bruxelles relancera ou non cette procédure de déficit excessif contre la France. A ce stade, il ne semble pas qu’il soit question de brandir de nouveau la menace de sanctions, comme il y a un an.« Dans tous les cas, Paris obtiendra sans doute un nouveau délai, comme tous les ans », ironise un économiste.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe RicardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.11.2015 à 09h17 | Marie-Claire Carrère-Gée (Présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE)) Les débats sur les nouvelles formes d’emploi sont marqués par la nostalgie d’un passé imaginaire – l’âge d’or du CDI – et la fascination pour un avenir fantasmagorique – la fin du salariat.Or, l’âge d’or du CDI n’a jamais existé. La construction législative et jurisprudentielle du CDI comme emploi protégé et stable ne date que des crises des années 1970. Au même moment, le législateur reconnaissait l’intérim et le CDD, leur assurant ainsi une progression fulgurante.En fait, depuis le début des années 2000, la répartition des grandes composantes de l’emploi – en CDI, temporaires, indépendant – est stable. En France, comme ailleurs, le CDI demeure la forme ultradominante d’emploi, autour de 87 % de l’emploi salarié. L’explosion du CDD et de l’intérim est derrière nous. Et nous n’assistons pas non plus à une explosion du travail indépendant : il s’est stabilisé autour de 10 % de l’emploi total, avec un regain récent tiré par l’autoentrepreneuriat.C’est vrai, on assiste à une diversification des formes juridiques d’emploi aux confins du salariat et du travail indépendant, avec le portage salarial, les coopératives d’activité et d’emploi, ou lorsqu’un indépendant exerce son activité dans un cadre contraint (la franchise, l’agent commercial mandataire indépendant, le gérant non-salarié de succursales de commerce de détail). Mais ces formes d’emploi, récentes ou plus anciennes, sont ultraminoritaires.Le CDI déjà minoritaireAlors, rien n’aurait changé ? Si, bien sûr. C’est même à un véritable bouleversement auquel nous assistons, avec une grande vague de flexibilisation et d’individualisation, qui touchent toutes les conditions d’emploi.A tout seigneur, tout honneur, le premier concerné est le CDI : le fameux « CDI à temps plein avec des horaires stables et chez un seul employeur » est déjà minoritaire, avec la progression du temps partiel, qui concerne un peu plus de 4 millions de salariés, et des horaires décalés et variables. Près d’un tiers des salariés travaillent habituellement ou occasionnellement le dimanche, contre un sur cinq il y a vingt ans. La part des horaires à la carte a aussi quasiment doublé et dépasse les 10 %. L’unité de lieu du travail est également remise en question avec l’essor du télétravail, qui concerne près de 17 % des actifs.La flexibilisation progresse aussi de façon fulgurante au sein des CDD : les contrats temporaires les plus courts explosent. Les flux d’emploi de moins de trois mois en CDD ou intérim représentent neuf embauches sur dix. L’explosion est encore plus forte pour les contrats de moins d’un mois.L’emploi indépendant s’individualise également de plus en plus : c’est, en son sein, l’emploi indépendant sans aucun salarié qui progresse avec notamment 1 million d’autoentrepreneurs.Individualisation de l’activitéMais le phénomène le plus marquant de ces dernières années est l’individualisation de l’activité elle-même, avec l’explosion de la pluriactivité – avoir plusieurs emplois salariés, ou un emploi salarié et un autre indépendant. Elle concerne aujourd’hui plus de 2,3 millions d’actifs, contre 1 million il y a dix ans. Un tiers des autoentrepreneurs le sont en complément d’un emploi salarié.A l’origine de ces évolutions, il y a des facteurs économiques : la crise, la financiarisation et la mondialisation de l’économie, qui conduisent les entreprises à réduire leurs coûts ; l’essor du secteur tertiaire ; l’installation d’un chômage de masse, qui réduit les capacités de négociation des actifs.Mais des facteurs sociologiques sont aussi à l’œuvre, avec des aspirations croissantes à davantage d’autonomie dans le travail, et de liberté dans la gestion de son temps. Enfin, l’essor des nouvelles technologies donne un formidable élan à toutes les formes d’activité dans lesquelles le travail ne s’exerce pas dans l’entreprise qui embauche.C’est le cas des sites de « jobbing » entre particuliers, des plates-formes de services entre professionnels, des sites de free-lance, où un nombre important de personnes, rémunérées ou non, contribuent à la réalisation d’un projet divisé en microtâches.Stress, flou entre vie professionnelle et personnellePour les entreprises, les avantages vont de soi. Mais, énormément d’actifs y trouvent également leur compte, et davantage encore le pourraient : meilleur accès à l’emploi, revenus supplémentaires parfois très significatifs, diminution du risque en multipliant les employeurs ou donneurs d’ordre, souplesse dans l’organisation de son temps, plus grand intérêt d’un travail autonome et varié, acquisition de nouvelles compétences, possibilités accrues de reconversion, envie de faire autre chose en plus ou à la place de l’activité habituelle.Les risques sont tout aussi clairs : stress, flou entre vie professionnelle et personnelle, enfermement dans la précarité, difficulté d’accès aux prêts et au logement pour les CDD très courts et les indépendants, déplacement du partage du risque économique, pertes de chance d’accéder à la formation, perte de ressources pour les assurances sociales, difficulté d’application de la législation du travail (notamment pour la rémunération minimale, la durée maximale et la santé), nécessité d’inventer d’autres formes de dialogue social…Il n’y a pas l’ancienne économie, d’un côté, et la nouvelle économie, de l’autre, les salariés et les « anciens indépendants » contre les « ubérisés » : la nouvelle économie est partout. L’enjeu n’est pas d’inventer de nouvelles formes juridiques d’activité, mais de maximiser les avantages de la flexibilisation et de l’individualisation de toutes les formes d’emploi, et d’en minimiser les risques pour tous.Marie-Claire Carrère-Gée (Présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE)) 04.11.2015 à 20h39 • Mis à jour le05.11.2015 à 09h51 | Yan Gauchard (Nantes, correspondant) Mercredi 4 novembre, les ténors d’Europe Ecologie-Les Verts jouaient sur du velours, en terrain conquis. Le parti avait dépêché un impressionnant aréopage d’élus nationaux et locaux à la « Vache Rit », la grange qui sert de quartier général aux opposants au nouvel aéroport prévu à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale du parti, a décoché les premières flèches contre le gouvernement de Manuel Valls. « Nous avons tous été très surpris, consternés et choqués par la décision prise vendredi dernier de relancer, par un appel d’offres, les travaux sur la zone de l’aéroport », a-t-elle énoncé, avant de fustiger un projet qui, selon elle, n’a « pas de sens d’un point de vue économique, écologique et démocratique ».Lire aussi :L’Etat annonce la reprise des travaux de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en 2016A cinq semaines de la conférence des Nations unies sur le climat à Paris (COP21), et à l’heure où le président François Hollande tente « d’arracher des engagements plus forts de la Chine » en matière environnementale, Mme Cosse estime que le « discours COP21 » de la France est inaudible. Un aéroport, dit-elle, est le « symbole même du dérèglement climatique ».« Dossier hors-la-loi »Le projet de Notre-Dame-des-Landes est « un dossier pourri, hors-la-loi », a tonné Sophie Bringuy, actuelle vice-présidente des Pays de la Loire, et tête de liste EELV au scrutin régional de décembre. D’emblée, lors du débat public, on a étiré, écartelé, détricoté le droit pour faire passer le programme en force. Aucune alternative n’a été sérieusement soumise au débat public ».L’élue pose deux conditions à une possible alliance avec le Parti socialiste au deuxième tour des régionales : le lancement dès 2016 « d’une étude plurielle, indépendante et sérieuse portant sur l’optimisation de l’aéroport existant de Nantes Atlantique » – opération qui coûterait « 7 à 10 fois moins cher » que la construction d’un nouvel aéroport – et la « prolongation du moratoire excluant tous travaux et toute évacuation de la zone » dédiée au projet. Cécile Duflot, coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, fustige « l’opération de communication indigne » de Manuel Valls visant à faire passer « les paysans qui travaillent ici, qui cultivent la terre depuis des générations, pour une minorité violente ». La députée de Paris exhorte les porteurs du projet à « faire la transparence sur les chiffres, les données », assurant : « Si une étude indépendante est enfin menée, tout le monde verra que ce dossier est un immense rideau de fumée et un mensonge considérable. »Les procédures juridiques, insistent les opposants, sont loin d’être terminées. Des recours portant sur la validité des arrêtés préfectoraux relatifs à la loi sur l’eau et aux espèces sont engagés. Et le contentieux européen n’est pas réglé.Lire aussi :A Notre-Dame-des-Landes, les « zadistes » bien campés dans le bocage« Un plan B existe »Noël Mamère, député écologiste de Gironde, se dit lui aussi « accablé » par les déclarations du premier ministre, qui « a menti en disant que tous les recours étaient épuisés ». Evoquant la mort de Rémi Fraisse à Sivens il y un an, et les risques que généreraient une intervention des forces de l’ordre à Notre-Dame-des-Landes, M. Mamère soutient encore : « La violence est du côté de l’Etat aujourd’hui, pas du côté de ceux qui se battent pour empêcher un projet qui date de 1967 (…). C’est maintenant qu’il faut se battre par les moyens de la démocratie. Il faut donc cette étude indépendante, sinon nous ne pourrons plus croire à ce que dit ce gouvernement. » A peine si l’assemblée croit nécessaire de relever les doutes formulés par Ségolène Royal, ministre de l’écologie, sur la pertinence du projet au cours de son déplacement en Corée du Sud. « Les écologistes et les paysans qui se mobilisent contre Notre-Dame-des-Landes le disent depuis des lustres, indique Mme Duflot. Un plan B existe (…), beaucoup plus économique, écologique, efficace et rapide, à savoir la rénovation de l’aéroport Nantes-Atlantique et le cadencement des TGV vers Roissy pour les vols internationaux, avec enregistrement des bagages en gare de Nantes. C’est cela qui marche et qui se fait partout ailleurs dans le monde. »Lire aussi :Ségolène Royal ne veut pas de travaux à Notre-Dame-des-LandesSous la tôle du hangar de la « Vache Rit », Sylvain Fresneau, agriculteur et figure historique de la lutte, savoure. « On est très satisfait de la venue du grand staff d’EELV. Et cela prouve, si besoin en était, que la mobilisation est plus que jamais très forte. »Yan Gauchard (Nantes, correspondant)Journaliste au Monde Françoise Fressoz Plus elle cogne sur ses adversaires, plus elle lisse son projet. En campagne pour les élections régionales où elle est donnée favorite dans la région Nord–Pas-de-Calais–Picardie, Marine Le Pen n’est plus exactement celle qui préconisait naguère la sortie de l’euro comme solution à tous les maux de la France. Elle n’est plus non plus celle qui tire à boulet rouge sur l’Europe. Elle met de l’eau dans son vin. Elle se banalise.Invitée mercredi de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’Agence France-Presse, la candidate se montre certes pugnace et tire tous azimuts contre ses adversaires. La gauche ? « Des nuls qui rabotent sur les plus modestes. C’est mort aux pauvres ! » s’exclame- t-elle après le cafouillage gouvernemental sur les retraités modestes qui risquaient de se retrouver assujettis aux impôts locaux alors qu’ils n’en payaient pas. « Il faut quand même avoir quelque chose de pourri dans la tête ou dans le cœur pour envisager de s’attaquer aux handicapés », ajoute- t-elle à propos du projet avorté du gouvernement de réviser le mode d’attribution de l’allocation adulte handicapé.Nicolas Sarkozy n’est pas davantage épargné. La présidente du Front national se moque des récentes propositions du président des Républicains sur la sécurité et lui « dénie toute légitimité » en la matière en l’accusant « d’être le premier à avoir fait s’effondrer l’autorité de l’Etat avec ses coups de menton, ses paroles fortes, mais ses mains molles ».Recentrage économiqueLorsqu’elle en vient à ses propres propositions, la présidente du FN reste radicale sur l’immigration, exige que les migrants de Calais soient tous « placés dans des centres de rétention et renvoyés chez eux ». Sur l’économie, en revanche, elle se recentre de façon spectaculaire.Alors que certains patrons du Nord commencent à s’inquiéter ouvertement de l’effet que produirait son élection sur les investisseurs internationaux, elle riposte : « Je ne suis pas contre le commerce international » et promet de mettre « un bureau à l’export » à la disposition des PME de la région. Et alors que 15 millions d’euros d’aides européennes sont en jeu, elle rétorque : « Les aides européennes, bien entendu on va les accepter. C’est notre argent. »D’ailleurs, la rupture européenne et la sortie de l’euro deviennent moins nettes dans son projet présidentiel : « Je demanderai un référendum », explique-t-elle. « Et dans l’attente de l’organisation de ce référendum, je ferai comme le Royaume-Uni, j’irai poser mes exigences… Et si l’Union européenne rend au peuple français sa souveraineté, je dirai aux Français : “Nous pouvons rester dans l’Union européenne.” »Prête au cumul des mandatsLes mesures qu’elle décrit pour le Nord collent à celles de la droite : réduction du nombre des fonctionnaires et baisse de la pression fiscale. « A la fin du mandat, la région Nord–Pas-de-Calais–Picardie sera l’une des régions les moins imposées de France », promet-elle.Dans son comportement politique aussi, Marine Le Pen se banalise. Elle a souvent dénoncé « la caste politique » mais le cumul des mandats ne lui fait pas peur : si elle est élue présidente de la région Nord–Pas-de-Calais–Picardie, elle cumulera cette fonction avec son mandat de députée européenne. « J’ai une grosse capacité de travail », fait-elle valoir. Toujours dans l’hypothèse de son élection, elle précise qu’elle mènera la campagne présidentielle en restant présidente de région. « Ségolène Royal, François Hollande, Nicolas Sarkozy étaient tous à la tête d’un exécutif quand ils étaient candidats », se justifie-t-elle. Pour une fois qu’ils servent de modèle.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.11.2015 à 16h35 • Mis à jour le04.11.2015 à 16h46 | Pierre Breteau et Elvire Camus La ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé, mercredi 4 novembre, la levée de l’interdiction pour les homosexuels de donner leur sang en France. S’il s’agit indéniablement d’une avancée, cette réforme ne met pas un terme à la discrimination, en fonction de l’orientation sexuelle, face au don du sang.A partir du printemps 2016, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes pourront être donneurs, mais à condition de ne pas avoir eu de rapports avec un partenaire, protégé ou non, au cours des douze derniers mois précédant le don. La France s’aligne ainsi sur la régulation du Royaume-Uni, de l’Australie ou encore de la Finlande.Marisol Touraine a toutefois ouvert la porte à une évolution de ces conditions :« S’il n’y a pas de risques, les règles qui s’appliquent aux homosexuels seront rapprochées des règles générales l’année qui suit. »Certains pays, comme les Etats-Unis, continuent d’interdire le don du sang aux homosexuels en se basant sur une plus forte présence statistique du VIH dans cette population, tandis que d’autres conditionnent la possibilité de donner à un comportement sexuel à risque, peu importe l’orientation sexuelle du donneur.Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Après l’immigration en septembre, le droit du travail en octobre et la sécurité en novembre, les Républicains (LR) vont plancher sur de nouvelles thématiques dans les prochains mois, afin d’élaborer le projet du parti pour la présidentielle de 2017.La prochaine réunion de travail, prévue le 18 novembre, portera sur l’agriculture et la ruralité. Une semaine plus tard, le parti présidé par Nicolas Sarkozy se penchera sur la manière de réformer la fonction publique.Selon nos informations, d’autres thématiques seront abordées en 2016 : la politique sociale et économique avec une question majeure : comment recréer de l’emploi en France et faire baisser le chômage ? Seront également au menu la vie en société, la culture, la défense nationale et les institutions.Sur ce dernier sujet, « la question sera de savoir comment faire évoluer les institutions de la Ve République, tout en réfléchissant aux moyens de mieux associer les citoyens à la décision publique », explique un ténor de LR.Autant de sujets sur lesquels devra se plonger Eric Woerth, délégué général au projet, chargé d’élaborer le projet du parti pour 2017.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.11.2015 à 13h41 • Mis à jour le04.11.2015 à 21h28 L’ex-leader d’extrême droite Jean-Marie Le Pen est visé depuis le 24 septembre, avec son épouse, Jany Le Pen, par une plainte du fisc français pour fraude fiscale aggravée, a annoncé mercredi soir à l’Agence France-Presse une source judiciaire. Le manoir de Montretout, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), où Jean-Marie Le Pen a ses bureaux, a été perquisitionné mercredi 4 novembre dans le cadre d’une enquête portant notamment sur des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale.L’enquête visant le cofondateur du Front national, en rupture avec son parti, avait été ouverte en juin par le parquet national financier. Elle porte sur des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale, de déclaration mensongère de patrimoine, mais aussi de fraude fiscale aggravée depuis la plainte déposée par la direction des finances publiques des Hauts-de-Seine.« Une nouvelle fois, je démens avoir de quelque façon que ce soit transgressé la loi, comme le démontreront inévitablement les investigations que je subis », a réagi Jean-Marie Le Pen dans un communiqué, dénonçant une « violence judiciaire injustifiée ».L’enquête avait été ouverte à la suite des signalements de la cellule antiblanchiment de Bercy, Tracfin, sur un compte bancaire caché à l’étranger, et de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). A la fin d’avril, le site d’information Mediapart avait révélé ces signalements, évoquant un trust géré à Genève, dont l’ayant droit serait l’assistant personnel de Jean-Marie Le Pen, Gérald Gérin, et qui serait crédité de 2,2 millions d’euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d’or. A l’instar du couple Le Pen, Gérald Gérin est la cible d’une plainte du fisc pour fraude fiscale aggravée.Le domicile de Gérald Gérin également perquisitionnéM. Gérin a fait savoir au Monde que son domicile avait également été perquisitionné par les enquêteurs. L’assistant de M. Le Pen partage sa vie entre Bruxelles, où il est assistant parlementaire (en congé, selon lui) de Marie-Christine Arnautu, et Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), où il vit dans une dépendance de la résidence du cofondateur du FN. C’est ce dernier endroit qui a été perquisitionné. « Je me sens comme quelqu’un qui vient d’être violé. Pinochet ça ne vaut pas mieux, j’en suis à me demander si je vais rester dans ce pays », s’émeut M. Gérin.Parti le 30 octobre avec le député européen pour un séjour de deux semaines en République dominicaine, l’assistant de M. Le Pen assure n’avoir « rien à cacher ». « Je me suis mis en conformité avec le fisc et les impôts. Ils brodent une histoire inventée. Les Français devront savoir que nous vivons dans un Etat policier », lâche-t-il.Selon lui, les enquêteurs ont saisi dans son coffre un chèque de 10 000 euros que Jean-Marie Le Pen aurait signé en 2004 pour permettre à son épouse, Jany Le Pen, de subvenir à ses besoins en cas de disparition. « Je ne l’ai jamais encaissé, il voulait que Jany ne soit pas embêtée, car les comptes sont souvent bloqués après un décès », explique-t-il. Deux cartes bancaires American Express — « pour que Jany puisse payer de l’essence ou aller chez Monoprix », mais jamais utilisées selon lui — ont aussi été saisies, ainsi que des devises étrangères en petites quantités.Jean-Marie Le Pen avait reconnu en avril 2013 avoir détenu un compte en Suisse, ouvert à l’UBS en 1981. Depuis la fin de 2013, une enquête judiciaire s’intéresse au patrimoine de M. Le Pen, qui se serait accru de 1,1 million d’euros entre 2004 et 2009. Une autre enquête vise le financement du FN et de ses campagnes électorales depuis l’accession de Marine Le Pen à la présidence du parti. Mis en cause pour recel d’abus de biens sociaux et complicité d’escroquerie, le parti est soupçonné d’avoir bénéficié d’un système de surfacturation des frais de campagne électorale, remboursés par l’Etat. Il a été mis en examen en tant que personne morale au début de septembre. Lire aussi : Comprendre l'affaire qui menace Marine Le Pen et le FN 04.11.2015 à 11h51 • Mis à jour le05.11.2015 à 10h50 Les élections régionales auront lieu les 6 et 13 décembre. L’idée d’un désistement du Parti socialiste au second tour pour faire obstacle à une victoire du Front national ne fait plus consensus chez les militants.Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, explique que « l’unité de la gauche maintenant acquise », le PS prendra ses responsabilités pour gagner au second tour. « Sachant que la droite refusera le Front républicain et qu’il ne lui en sera jamais fait grief ».Pour le député PS d’Indre-et-Loire Laurent Baumel, « on ne stoppera pas la dynamique électorale du FN à coup de fronts républicains ».- Gagnons la bataille du premier tour avant de faire les choix du second, par Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS. S’entêter à discuter dès maintenant des stratégies à employer pour faire barrage au Front national revient à le mettre au centre du jeu.- Le front républicain permet à l’extrême droite de gagner des voix, par Laurent Baumel, député socialiste d’Indre-et-Loire. L’éventuelle alliance entre la droite et la gauche pour faire barrage au Front national ne fait que renforcer l’idée qu’elles sont identiques. Que les socialistes retrouvent leur identité, et ils pourront endiguer la progression du parti lepéniste. Michel Noblecourt Moins de deux mois après la remise du rapport de Jean-Denis Combrexelle sur « la négociation collective, le travail et l’emploi », la ministre du travail, Myriam El Khomri, devait présenter à Manuel Valls, mercredi 4 novembre, ses premières pistes de réforme du code du travail. A ce stade, il ne s’agit que d’une déclaration d’intention, la concertation avec les partenaires sociaux devant encore se poursuivre. Le projet de loi – qui inclura la création du compte personnel d’activité, avec des droits attachés à la personne indépendamment de son statut tout au long de la vie professionnelle – devrait être examiné par le conseil des ministres en février puis débattu au Parlement à partir de mars.Lire aussi (édition abonnés) :Les chefs d’entreprise favorables à une réforme plus large du code du travailSelon nos informations, l’ébauche de la ministre ne vise pas à « détricoter » le code du travail mais à refonder son architecture, pour « revivifier » la négociation collective et donner un nouvel élan à la démocratie sociale chère à François Hollande. Trois niveaux seraient proposés. Le premier concerne « l’ordre public social », un socle minimal de droits qu’il n’est pas question de modifier. Le second a trait au renforcement de la négociation dans les branches et, surtout, dans les entreprises. A cet égard, l’idée du rapport Combrexelle d’instaurer un ordre public conventionnel dans les branches opposable aux accords d’entreprise, qui ne pourraient le modifier que dans un sens plus favorable, pourrait être reprise. Le champ de la négociation d’entreprise – temps de travail, salaires, emploi, conditions de travail – pourrait être élargi.La réduction du nombre de branches devrait s’accélérer, pour passer, à terme, de 700 à une centaineMme El Khomri devrait accélérer le mouvement de réduction du nombre de branches pour passer, à terme, de 700 à une centaine. Elle pourrait aussi prévoir la généralisation de l’accord majoritaire à partir de 2017, le texte devant alors être signé par un ou plusieurs syndicats représentant 50 % des voix aux élections professionnelles. Mais, conformément aux engagements du président de la République, il n’est pas question de toucher à la durée légale hebdomadaire de trente-cinq heures, au smic ou au contrat de travail. Le troisième niveau porterait sur les dispositions législatives supplétives déterminant les règles applicables à défaut d’accord de branche ou d’entreprise.Respecter « la hiérarchie »Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, a averti qu’il serait « très attentif ». Plaidant pour un renforcement de la négociation de branche, il a réitéré son opposition à « toute inversion de la hiérarchie des normes » – la loi en haut, puis la branche et l’entreprise, chaque niveau ne pouvant déroger que dans un sens plus favorable – et aux dispositions supplétives. M. Mailly se montre très réservé sur les accords majoritaires qui, selon François Asselin, président de la CGPME, vont « poser beaucoup de difficultés dans les PME ». Mardi 3 novembre, devant le club Réalités du dialogue social, M. Asselin a insisté sur le rôle « extrêmement prépondérant de la branche ».Dans une note diffusée mardi, la CFDT privilégie « la qualité du dialogue social à tous les niveaux ». Les normes sociales relèveraient de quatre piliers : un « ordre public absolu » qui ne peut être modifié ; un ordre public social pouvant être aménagé dans un sens plus favorable ; les règles permettant de conclure des accords dérogatoires (par rapport à la loi ou au niveau supérieur) ; les dispositions supplétives. « Le soutien de la CFDT, prévient le syndicat, sera conditionné à l’assurance de moyens permettant un véritable appui à la négociation, afin que les parties soient à armes égales. » Lire aussi (édition abonnés) :Réforme du travail : le CDI, contesté, reste un sujet tabouMichel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Houser (Maître de conférences en droit public à l’université de Bourgogne-Franche-Comté) On le redoutait, le renoncement a bien eu lieu. La réforme des critères de la principale dotation de l’Etat aux collectivités territoriales – la dotation globale de fonctionnement (DGF) - qui devait instaurer une plus grande égalité entre les territoires, a été repoussée par le Premier Ministre devant la fronde de certains élus locaux.Certes, le projet n’était pas parfait, mais il reposait sur un subtil équilibre, en reprenant nombre de propositions émises par le rapport parlementaire de Christine Pires-Beaune (PS, Puy-de-Dôme), remis au Premier ministre le 24 juillet. L’idée la plus discutée malgré sa réelle utilité, à savoir le versement de la DGF des communes aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), aptes à répartir la manne financière entre lui-même et ses communes membres, avait pourtant été écartée. En outre, une garantie de + ou - 5 % du montant avait été instaurée afin de limiter l’ampleur des mouvements financiers la première année de mise en œuvre.Il convient de réaffirmer l’urgence de cette réforme, à l’heure où les arguments contradictoires se multiplient.Selon certains, le renforcement du phénomène de métropolisation doperait la croissance et l’emploi. Dès lors, pourquoi chercher une répartition la plus équitable possible des ressources financières ? Cette approche néglige deux aspects : d’une part l’importance des territoires dans la création de synergies entre les personnes et les activités ; d’autre part l’urgence d’une politique d’aménagement du territoire ne délaissant pas certaines régions.La réforme de la taxe professionnelle en de 2010 et la répartition de la fiscalité locale entre les collectivités territoriales a considérablement accru les inégalités entre territoires. L’utilisation de la valeur ajoutée comme nouvelle base d’imposition, avec des critères de territorialisation pour les entreprises multi-établissements imparfaitement mesurés, aboutit à concentrer une partie importante de la richesse fiscale sur les territoires comptant beaucoup d’emplois, notamment dans le secteur tertiaire.Déjà avant cette réforme, l’indicateur principal de richesse fiscale (le « potentiel fiscal ») variait du simple au quadruple entre départements, et même de un à mille entre les communes.A ces inégalités fiscales s’ajoutent une double peine pour les territoires défavorisés. Plus celui-ci sera en difficulté, plus ses taux de fiscalité seront élevés, alors que ses besoins de services publics seront extrêmement importants.Dès lors, la péréquation permettrait une égalisation fiscale sur le territoire et limiterait ainsi les délocalisations internes au territoire national.Il est extrêmement frappant de constater qu’une nouvelle fois le mal français frappe là où on l’attendait. Les rapports de nombreuses institutions (Cour des comptes, Inspection générale des finances, Parlement…) se succèdent avec la même tonalité, et pourtant le renoncement du gouvernement sur un projet préparé et présenté fin septembre par…le gouvernement a bien eu lieu.Dans ce contexte, il faut une évolution institutionnelle majeure : élargissons les compétences du Comité des finances locales (CFL, institué en 1979, il comprend 32 représentants des élus nationaux et locaux et 11 représentants de l’Etat, en charge d’harmoniser les points de vue sur la répartition de la DGF). Donnons lui le pouvoir de placer le curseur où il le souhaite en matière de péréquation. Une telle instance pourra apporter la transparence nécessaire dans un contexte où les ajustements de la DGF s’avèrent extrêmement fréquents. Le CFL pourra ainsi expliquer et comprendre sereinement les enjeux de l’évaluation de la dépense des collectivités territoriales dans la définition des critères de péréquation. Une telle instance indépendante du pouvoir politique saura trouver le subtil équilibre dont la France a besoin.Matthieu Houser est maître de conférences en droit public à l’université de Bourgogne-Franche-Comté, membre du Groupement de recherche sur l’administration locale en Europe (GRALE-CNRS), auteur de l’ouvrage Le droit de la péréquation financière, L’Harmattan, 2015.Matthieu Houser (Maître de conférences en droit public à l’université de Bourgogne-Franche-Comté) 16.11.2015 à 21h34 • Mis à jour le17.11.2015 à 06h17 | Maryline Baumard Pas d’inflexion dans la politique migratoire : dans son discours devant le Congrès réuni à Versailles, lundi 16 novembre, le président François Hollande n’a pas remis en cause l’accueil de 30 000 réfugiés annoncé début septembre. Trois jours après les attentats qui ont fait 129 morts et plus de 350 blessés à Paris et Saint-Denis, le chef de l’Etat a rappelé au contraire que ceux qui fuient la Syrie ou l’Irak sont aussi des victimes de l’Etat islamique (EI).Un soulagement pour les militants d’une France terre d’asile, qui redoutaient une marche arrière de la politique française – déjà très timide et tardivement engagée – après l’annonce par la Place Beauvau de la découverte d’un passeport syrien près d’un kamikaze qui s’était fait exploser près du Stade de France. Les enquêteurs ont confirmé que les empreintes du terroriste étaient celles d’un homme entré en Europe par l’île grecque de Leros, le 3 octobre, au milieu du flux de migrants. Depuis plusieurs mois, certains s’inquiétaient que des terroristes n’infiltrent ces entrées massives en Europe. Elles auraient pu entraîner un pas en arrière de la France. D’autant que l’opinion publique n’a pas suivi l’engagement du gouvernement.Risque d’infiltrationsBien au contraire. M. Hollande a rappelé dans son allocution, citant la Syrie et l’Irak, que « les habitants de ces pays-là, notamment ceux des territoires contrôlés par Daech [acronyme arabe de l’EI] sont martyrisés et fuient ». « Ils sont les victimes de ce même terrorisme », a-t-il ajouté. Preuve que l’amalgame entre réfugié et terroriste n’avait pas lieu d’être et que ces derniers devaient trouver la main de l’Europe tendue vers eux. « Voilà pourquoi il est vital, a-t-il souligné, que l’Europe accueille dans la dignité ceux qui relèvent du droit d’asile mais renvoie dans leur pays ceux qui n’en relèvent pas. Si l’Europe ne contrôle pas ses frontières extérieures, ce qui n’est pas le cas encore aujourd’hui, c’est le retour aux frontières nationales, quand ce ne sont pas les murs, les barbelés qui sont annoncés. » Et c’est aussi le risque d’infiltrations sur le territoire français. Il faut, a rappelé le chef de l’Etat, « éviter que viennent sur notre territoire, comme ce fut le cas vendredi, des combattants ».Difficile de ne pas lire aussi en filigrane de ce discours un plaidoyer pour le renforcement des pouvoirs de Frontex et la mise en place rapide et effective des « hotspots », ces lieux de tri entre réfugiés et migrants économiques, qui sont en train de voir le jour aux points majeurs d’entrée sur le continent européen.Cette approche commune ne résoudra pourtant pas tout, a rappelé François Hollande, « ce sont des Français qui ont tué vendredi d’autres Français ».Suivez les événements en directMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Bekmezian Au Parti socialiste, la grande majorité des élus ont salué un discours fort du chef de l’Etat, « à la hauteur de la situation » :Jean-Marc Ayrault, ancien premier ministre et député de Loire-Atlantique :« François Hollande a tenu un discours à la hauteur de l’Histoire. C’était un grand discours à la Nation. »François Loncle, député de l’Eure :« J’ai été frappé de voir que tous les élus de l’opposition se sont levés pour applaudir François Hollande à la fin de son discours. Je pense qu’il en a surpris plus d’un par sa détermination. »Frédérique Espagnac, sénatrice des Pyrénées-Atlantiques :« Le chef de l’Etat a tenu un discours fort sur la sécurité, sans rien lâcher sur les valeurs de la République. Je salue ses annonces très importantes concernant le renforcement des effectifs de la police, de la justice et des militaires : nous en avons les moyens mais il faudra peut-être faire des choix budgétaires. Peut-être est-il allé trop loin pour certains d’entre nous, par exemple sur la déchéance de nationalité, mais je pense qu’il faut en passer par là pour garantir le vivre ensemble. »Sébastien Denaja, député de l’Hérault :« François Hollande n’a pas prononcé le mot “islamisme”, comme certains à droite le soulignent, mais il a parlé de “djihadisme” et je pense que c’était le mot opportun. Par ailleurs, ce qu’il a dit sur le fait que nous n’étions pas en guerre de civilisation car ces assassins n’en représentent aucune, permet de remettre les pendules à l’heure. »Pouria Amirshahi, député des Français de l’étranger :« Je ne pensais pas que François Hollande irait si loin dans les annonces sécuritaires. En fait, je ne suis en accord avec lui que sur deux points : la nécessité de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU et les mots qu’il a employés pour parler de notre République métissée. Sur le reste, je ne suis pas pour que la France se dote de réflexes sécuritaires. » Pour les écologistes, François de Rugy se dit « satisfait » des perspectives concrètes tracées.François de Rugy, député écologiste de Loire-Atlantique :« Je craignais surtout que François Hollande reste dans des généralités très vagues. Je suis très satisfait que le président de la République ait commencé à tracer des perspectives concrètes. Il est normal que nous ajustions nos moyens, aussi bien sur les plans budgétaire que constitutionnel. » De leur côté, les élus communistes craignent pour les libertés individuelles et regrettent que le président n’aille pas assez loin sur les réponses internationales.Eliane Assassi, sénatrice de Seine-Saint-Denis et présidente du groupe au Sénat :« Je salue les annonces concernant la résolution du conseil de sécurité de l’ONU mais, sur le plan intérieur, nous serons très vigilants sur le respect de l’équilibre entre le renforcement des mesures séculaires et la préservation des libertés individuelles. Enfin, modifier la Constitution ne me paraît pas être une réponse calibrée, ce n’est pas ça qui arrêtera les actes barbares sur notre territoire. »Nicolas Sansu, député du Cher :« François Hollande a sorti la grosse caisse sur la sécurité intérieure, mais je regrette qu’il ait joué de la flûte en ce qui concerne les réponses sur la scène internationale. Or, nous savons qu’il faut frapper Daech au portefeuille, atteindre notamment leurs réserves de pétrole. » A droite, si certains ont salué des mesures qui vont dans le bon sens, beaucoup auraient aimé que le président aille encore plus loin.Hervé Gaymard, député Les Républicains (LR) de Savoie :« Sur les propositions de modifications de la Constitution, j’ai trouvé cela trop évasif, j’aurais aimé avoir plus de contenu. »Hervé Mariton, député LR de la Drôme :« Le mot “islamisme” n’a pas été prononcé une seule fois, et c’est une très grave erreur de la part de Hollande ! »Daniel Fasquelle, député LR du Pas-de-Calais :« Il a fallu attendre qu’il y ait 120 morts pour que Hollande se décide à aller voir Poutine, c’est grave ! Quand Nicolas Sarkozy s’est rendu en Russie il y a quelque temps, toute la gauche le lui a reproché. Au final, nous avons perdu du temps, et François Hollande nous a livré là des paroles. J’attends maintenant les actes ! »Benoist Apparu, député LR de la Marne :« Je suis satisfait en ce qui concerne les mesures de sécurité intérieure, même s’il faut bien reconnaître que la déchéance de nationalité est surtout symbolique. En revanche, je reste sur ma faim sur le reste : nous n’abattrons Daech que sur les sols syrien et irakien. Nous pouvons toujours mieux protéger les Français, mais il faut traiter le problème à la source et, pour cela, nous devrons en passer par un deal avec Bachar Al-Assad. »Nicolas Dupont-Aignan, député non-inscrit de l’Essonne :« Je suis très partagé, car il y a des mesures qui vont dans le bon sens mais aussi beaucoup d’effets d’annonces, de chantiers à ouvrir… Je ne suis pas sûr que ce soit à la hauteur. Et je suis inquiet, car il a fait totalement l’impasse sur la politique migratoire et les mosquées salafistes. »David Rachline, sénateur Front national du Var :« François Hollande n’a pas du tout évoqué la question de l’immigration. Or nous savons qu’il y a des terroristes qui se nichent dans les convois de réfugiés arrivant en France. Les mesures qu’il propose sont artificielles et, si jamais elles sont appliquées, elles seront bien insuffisantes pour rétablir la sécurité dans notre pays. »Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Martin Untersinger et Damien Leloup François Hollande a affirmé, devant les sénateurs et députés réunis en Congrès à Versailles, qu’il souhaitait doter les services antiterroristes de davantage de moyens technologiques, mais sans être très précis sur les propositions qu’il souhaitait.1. Modifier la loi du 3 avril 1955 sur l’état d’urgence, pour la « moderniser » en l’adaptant à « l’état des technologies et des menaces »Ce qu’il a dit :« En effet, la loi du 3 avril 1955 ne pouvait pas être conforme à l’état des technologies et des menaces que nous rencontrons. Elle prévoit deux mesures : l’assignation à domicile et les perquisitions. Je veux donc leur donner immédiatement toute leur portée et les consolider. »Cette déclaration énigmatique du président de la République peut recouvrir plusieurs choses : elle peut par exemple servir de base à la mise en place d’une mesure réclamée par une partie de la droite, dont Nicolas Sarkozy : le port de bracelet électronique pour toutes les personnes faisant l’objet d’une « fiche S » – une alternative à l’emprisonnement qui n’est bien sûr pas prévue dans la loi de 1955.Elle peut également faire allusion à des mesures exceptionnelles de surveillance électronique, qu’il s’agisse d’une surveillance de masse ou visant des groupes ou individus ciblés.2. Augmenter les moyens techniques des services et des magistrats antiterroristesCe qu’il a dit :« D’abord, les services d’enquête et les magistrats antiterroristes doivent pouvoir recourir à tous les moyens des nouvelles technologies. La réponse pénale doit prendre en compte de manière la plus étroite possible la spécificité de la menace terroriste. »Egalement peu précise, cette déclaration laisse entendre que la lutte antiterroriste serait très en retard sur le volet technologique. Or, ces services et magistrats peuvent déjà recourir à un très large éventail de mesures techniques, constamment mis à jour ces dernières années, de la loi Loppsi 2, qui prévoit la mise en place de mouchards sur les ordinateurs, aux récentes lois contre le terrorisme et sur le renseignement, qui prévoient tout un arsenal d’outils.Lire aussi :Le projet de loi sur le renseignement massivement approuvé à l'AssembléeL’utilisation d’une partie de ces outils, les plus instrusifs, reste cependant limitée en pratique : les Imsi-catchers, par exemple, qui permettent de détecter et de surveiller les communications de téléphones mobiles dans un périmètre restreint, peuvent théoriquement être utilisés à la demande des juges antiterroristes, mais selon nos informations, cela n’a encore jamais été le cas.Lire : Que sont les IMSI-catchers, ces valises qui espionnent les téléphones portables ?Autres dispositifs particulièrement intrusifs actuellement réservés aux services de renseignement : les « boîtes noires » créées par la loi sur le renseignement, qui permettent de surveiller automatiquement les métadonnées de communication et de navigation sur Internet chez les fournisseurs d’accès français, et le système de surveillance des métadonnées Web à l’étranger – dont l’utilisation est réservée aux services de renseignement extérieurs, la DGSE. Les juges antiterroristes n’ont pas accès directement à ces outils, mais peuvent en tirer parti si et quand un dossier d’enquête leur est transmis par les services de renseignement.3. Des moyens « sophistiqués » contre le trafic d’armesCe qu’il a dit :« Les magistrats doivent avoir plus largement accès aux moyens d’enquête les plus sophistiqués, notamment pour lutter contre le trafic d’armes, car ce sont avec les armes du grand banditisme que sont commis les attentats. Les peines seront significativement alourdies. »Là encore, les magistrats ont, en théorie, accès à tout une panoplie d’outils technologiquement avancés. Et là encore, ils peuvent tirer parti des moyens exceptionnels de surveillance électronique dont disposent les services de renseignement – la loi sur le renseignement ne cible pas que le terrorisme, mais de nombreux autres motifs, dont la criminalité organisée – si le dossier leur est transmis.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Quignon Lire aussi :Une protection sociale limitée Il a fallu passer par des quotas pour inciter les employeurs à embaucher des travailleurs handicapés. Depuis 1987, la loi impose aux entreprises de plus de 20 salariés de compter au moins 6 % de travailleurs handicapés dans leurs effectifs. Les sanctions financières ont été durcies par la loi handicap de 2005. La loi Macron pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances ouvre discrètement de nouvelles possibilités pour les entreprises de s’acquitter de leur obligation. Des mesures saluées par les entreprises, mais qui sont loin de faire l’unanimité parmi les associations de personnes handicapées.Lire aussi :Emploi handicap : Les établissements d’aide par le travail victimes de la criseDésormais, les entreprises pourront remplir en partie leur obligation d’emploi en accueillant des personnes handicapées dans le cadre de stages de « mise en situation professionnelle », un dispositif d’une durée de un à deux mois introduit en 2014 par la loi sur la formation professionnelle. Jusqu’à 2 % de leur quota pourront être atteints par ce biais.Les stages d’observation accomplis par des collégiens et des lycéens handicapés pourront également être comptabilisés, là aussi à hauteur de 2 % au maximum.Les innovationsAutre nouveauté introduite par la loi Macron : les entreprises pourront déduire de leur obligation d’emploi des contrats passés avec des travailleurs indépendants handicapés. Les modalités de mise en œuvre de ces dispositions ne sont pas encore connues, les décrets d’application sont attendus courant novembre.Sans surprise, le Medef se dit favorable à ces dispositions. Concernant les stages de découverte et de mise en situation professionnelle, « cette mesure est de nature à favoriser l’accès des jeunes en situation de handicap à l’entreprise. Il faut donc s’en réjouir », nous déclare le Medef. Même approbation concernant le recours aux travailleurs indépendants : « nous ne pouvons que saluer cette mesure, qui a le mérite de valoriser l’initiative entrepreneuriale des personnes en situation de handicap, tout en restant attentif à la mise en œuvre de cette disposition », poursuit le syndicat patronal.Lire aussi :Une protection sociale limitéeAvant la loi Macron, les entreprises qui n’atteignaient pas 6 % de travailleurs handicapés dans leurs effectifs pouvaient déjà s’acquitter partiellement de leur obligation d’emploi en recourant à des établissements et services d’aide par le travail (ESAT) ou des entreprises adaptées (EA) qui employaient, elles, des handicapés, mais aussi inclure dans leurs quotas des stagiaires handicapés en alternance ou dans le cadre de la formation professionnelle.L’introduction de ces nouvelles dispositions ne seraient-elles qu’un simple alignement de la loi sur l’existant ? Pas aux yeux de Véronique Bustreel, conseillère nationale emploi à l’Association des paralysés de France (APF). « Il s’agit de facilités supplémentaires accordées aux entreprises, sans que cela se traduise pour les personnes en situation de handicap par une amélioration de leur place dans le monde du travail, dénonce-t-elle. Des stages de courte durée, mis bout à bout, permettent aux entreprises de remplir partiellement leur obligation, sans équivaloir à des emplois directs. » Dans les cas de stages de « mise en situation professionnelle », le demandeur d’emploi n’est ni rémunéré ni employé par l’entreprise.Recours aux indépendantsLa conseillère emploi à l’APF se montre plus mitigée sur la mesure concernant le recours aux travailleurs indépendants, réclamée par l’Union professionnelle des travailleurs indépendants handicapés (UPTIH). « Bien que nous soyons favorables à une démarche en direction de ce public, ce dispositif n’est pas de nature à favoriser l’intégration des personnes handicapées dans l’entreprise et présente des risques d’abus, considère-t-elle. Par exemple, si le coût de la prestation d’un indépendant est comptabilisé comme équivalant à l’emploi de plusieurs salariés handicapés, ou encore si celui-ci a des salariés, rien ne garantit que la prestation a bien été accomplie par la personne handicapée ». Selon l’UPTIH, 71 600 personnes handicapées exercent en France une activité sous le statut de travailleur indépendant.Lire aussi :Près d’un demi-million de handicapés au chômageDu côté de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées (Agefiph), sa présidente, Anne Baltazar, se montre d’un avis moins tranché sur l’ensemble des mesures : « Ces dispositions ne concourent pas à l’emploi pérenne de salariés dans les entreprises, confirme-t-elle. Mais on peut aussi espérer un effet positif sur la création d’activité par les entrepreneurs indépendants handicapés, ainsi que sur l’insertion de jeunes handicapés en entreprise. » La formation insuffisante des personnes handicapées – selon l’Insee, 75 % n’ont pas le niveau bac − est régulièrement pointée du doigt par les employeurs. En offrant aux entreprises plus de possibilités de s’acquitter de leur obligation d’emploi par le biais de stages, la loi Macron pourrait encourager leur formation professionnelle.La présidente de l’Agefiph s’inquiète toutefois des conséquences de ces mesures sur le fonds de développement pour l’insertion professionnelle des handicapés : « Ces dispositions contribuent à émietter la participation des entreprises au financement de l’Agefiph », regrette-t-elle. Les entreprises qui ne comprennent pas 6 % de travailleurs handicapés dans leurs effectifs doivent en effet verser une contribution financière s’élevant jusqu’à 1 500 fois le smic horaire. En offrant davantage de modalités aux entreprises pour répondre à leur obligation d’emploi, « ces mesures vont mécaniquement avoir un impact sur la contribution versée par les entreprises, même si le degré de cet impact est très difficile à établir », explique Stéphane Clavé, le directeur général de l’Agefiph.Surtout, « le gouvernement ne fait pas ce à quoi il s’était engagé par ailleurs », enchérit Mme Bustreel, en référence à l’alignement de l’obligation d’emploi du secteur public sur celui du secteur privé. « Cet engagement figurait dans la feuille de route du conseil interministériel du handicap de septembre 2013, poursuit la conseillère emploi à l’APF. Or, on n’a toujours pas de réponse à ce sujet aujourd’hui. » Catherine QuignonJournaliste au Monde 22.11.2015 à 03h14 • Mis à jour le22.11.2015 à 14h35 L’immense majorité des Français approuve les mesures contre le terrorisme décidées par le gouvernement après les attentats de Paris, selon un sondage IFOP à paraître dans Dimanche Ouest France, dimanche 22 novembre.La prolongation de trois mois de l’état d’urgence est notamment approuvée par 91 % des personnes interrogées, le rétablissement des contrôles aux frontières par 94 %, et la déchéance de la nationalité pour les citoyens français en cas d’atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou d’acte terroriste « atteint 95 % d’avis favorable ».« Alors que, traditionnellement, toutes les annonces faites par François Hollande bénéficient d’abord du soutien des sympathisants socialistes et sont largement décriées à droite et au Front national, c’est à droite de l’échiquier politique que ces mesures sécuritaires sont le plus massivement plébiscitées », relève l’IFOP, notant cependant qu’au regard des chiffres obtenus François Hollande est également « largement » soutenu par les électeurs socialistes.Le sondage a été réalisé en ligne, du 18 au 20 novembre, auprès d’un échantillon de 1 018 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus selon la méthode des quotas.Lire aussi :Que va changer l’état d’urgence pour les citoyens ?« On rentre dans l’inconnu »Depuis son instauration au soir des attentats de Paris, près de 800 perquisitions administratives ont été menées, 90 personnes placées en garde à vue, 164 assignées à résidence et 174 armes saisies. Et pour la première fois, un couvre-feu a été décrété pour ce week-end dans un quartier de Sens (Yonne).Certaines voix en France ont cependant mis en garde contre le tournant sécuritaire que prendrait le gouvernement. Le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) s’est « inquiété » d’une « suspension – même temporaire – de l’Etat de droit », relevant que l’état d’urgence permet des perquisitions jour et nuit sans l’aval d’un juge, des assignations à résidence et autres privations de liberté sans encadrement judiciaire. L’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic a aussi émis des réserves sur le recours à l’état d’urgence, qui « ne peut avoir qu’un temps » et avec lequel « on rentre dans l’inconnu ».Et si, pour la plupart des juristes, cet état d’urgence semble « un moindre mal », dans un entretien au Monde, Marie-Laure Basilien-Gainche, professeur de droit public à l’université Jean-Moulin Lyon III, s’inquiète des décisions prises par le gouvernement en matière de libertés publiques.Lire aussi :Fiche S, déchéance de nationalité, expulsions : 11 propositions « sécuritaires » passées au crible Olivier Faye Jean-Marie Le Pen affiche une vigueur étonnante pour un homme de 87 ans, mais l’âge charrie son lot d’obsessions et de tracasseries. De retour de son voyage annuel en République dominicaine – « Jany connaît chaque galet de la plage », raille-t-on au Front national – le député européen avait convié la presse, vendredi 20 novembre, pour lui parler, une semaine après les attentats de Paris, de ses démêlés judiciaires.Le fisc a porté plainte contre lui en septembre pour fraude fiscale aggravée à la suite des révélations de Mediapart sur l’existence d’un supposé compte caché en Suisse dont il aurait été le bénéficiaire. Les policiers ont perquisitionné à deux reprises les bureaux et le domicile du patriarche, et attaqué à la meuleuse les épaisses portes de ses coffres, ce dont s’offusque l’intéressé. « Je dénonce ces méthodes dignes d’un Etat policier », dit-il. Déjà que son domicile de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) a brûlé en début d’année, qu’il a été exclu en août du parti qu’il a contribué à fonder et que les problèmes de santé s’accumulent… « Le pouvoir hollandiste essaie de créer un scandale pour détourner l’attention de son piteux échec », assure le plus sérieusement du monde M. Le Pen.Seule une poignée de journalistes est venue écouter l’ancien président du FN, dont le patron de l’hebdomadaire antisémite Rivarol, Jérôme Bourbon. Aucune caméra de télévision n’a fait le déplacement. « Je suis tricard des télés, ce sont des choses qui arrivent, cela laisse de la place », veut-il se convaincre. Le rez-de-chaussée du manoir de Montretout, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), a été reconverti en salle de presse, la représentation française de l’Union européenne, à Paris, n’accueillant plus ce type d’événement pour des raisons de sécurité. Des chaises de jardin sont installées dans le salon, le chat de Marion Maréchal-Le Pen se faufile dans l’assistance, les chiens de Jean-Marie Le Pen, Sergent et Major, eux, sont priés de rester dehors.Le « Vieux » a placé derrière lui un agrandissement de la photo d’un de ses coffres éventré et la reproduction d’une de ses vieilles affiches de campagne, qui le montre bâillonné. Les fidèles, pour certains revenus récemment à ses côtés, comme Lorrain de Saint Affrique, ont pris place au fond de la salle.Jean-Marie Le Pen en vient aux attentats du 13 novembre. Il a préparé quelques formules pour tenter de frapper les esprits : « L’immigration massive a pris un tour tsunamique » ; il faut « rétablir la peine de mort, avec décapitation pour les terroristes, comme le fait Daech » ; les terroristes « puisent [leurs troupes] dans un réservoir d’oisifs, ou de chômeurs si vous voulez »…Jérôme Bourbon le ramène à des considérations plus personnelles. « Président, voterez-vous pour Wallerand de Saint-Just aux élections régionales en Ile-de-France, lui qui a voté pour votre exclusion du Front national ? Vous n’êtes pas obligé de me répondre. » Jean-Marie Le Pen ne se fait pas prier. « Je réserve ma réponse, mais je prendrai ma décision et elle n’est pas forcément favorable », sourit-il, critiquant « les sicaires de la mafia hétérophobe » qui seraient responsables de son exclusion. S’ensuit un appel à « l’unité » du Front national – un de plus – lancé à l’endroit de Marine Le Pen.Un échange houleux avec un journaliste d’une « agence panafricaine », membre de l’association « Marrons unis dignes et courageux », conclut la conférence de presse. Les propos de Jean-Marie Le Pen sur « Monseigneur Ebola », capable selon lui de « régler » la question de l’immigration, sont remis sur la table. « Vous n’êtes pas là pour faire un discours subversif, lance le patriarche. Vous avez appris la tchatche, de ce côté-là vous êtes bien assimilé. » Et c’est un expert qui le dit.Olivier Faye 20.11.2015 à 14h46 • Mis à jour le20.11.2015 à 17h40 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Fichage des passagers aériens, renforcement de la réglementation sur les armes à feu, contrôles renforcés aux frontières de l’Union européenne… A Bruxelles, vendredi 20 novembre, lors de la réunion extraordinaire des ministres européens de l’intérieur et de la justice, Paris a finalement obtenu de ses partenaires européens et des institutions de l’UE, ce que ceux-ci avaient refusé suite aux attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher en début d’année.« Notre pays a été entendu », s’est félicité le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, à l’issue de la réunion. « Il faut sortir des atermoiements, des promesses sans lendemain et des lenteurs, sinon l’Europe se perdra », a toutefois prévenu M. Cazeneuve. Tout l’enjeu maintenant est de savoir si les Européens iront au-delà de ces engagements publics, s’ils les mettront vraiment en application.Mise en place d’un fichier des passagers des compagnies aériennesLes Européens se sont engagés à accélérer de manière décisive la mise en place du fameux « PNR » (« Passenger name record »), c’est-à-dire la communication aux services de police et de renseignement par les compagnies aériennes de leurs données passagers, pour tous les vols qui arrivent en Europe et qui en partent.Cela fait sept à huit ans que les Etats et les parlementaires européens tergiversaient. Par manque de volonté politique pour les premiers (« Il n’y a que l’Espagne, la France, le Royaume-Uni et la Belgique, qui poussaient », déplorait cette semaine un diplomate). Par souci de préserver la protection des données privées, pour les seconds.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : l’Europe veut accélérer la mise en place d’un fichier sur les passagers aériensLe Parlement européen a fini par céder, en juillet, acceptant de valider une mouture du PNR, qui était, ces dernières semaines, en négociation avec le Conseil européen et la Commission européenne. Ces discussions devraient aboutir avant fin 2015.Mais pour l’instant, le texte ne convient pas aux autorités françaises. Ces dernières militent pour que les compagnies aériennes communiquent également les informations sur les vols intérieurs à l’Union, et pour que les données personnelles des passagers puissent être conservées un an, et non un mois comme le demande encore le Parlement européen. « Aucun citoyen européen ne comprendrait qu’on continue à faire obstacle à cette disposition », a estimé M. Cazeneuve, vendredi.Durcissement de la législation sur les armes à feuAutre demande de la France, qui a obtenu un soutien clair à Bruxelles vendredi : un durcissement de la législation européenne sur les armes à feu.La Commission, qui travaillait depuis quelques mois sur un renforcement des règles, mais ne prévoyait pas d’aboutir avant le milieu d’année prochaine, a rendu sa copie dès mercredi 18 novembre. Elle propose une modernisation de la directive « armes à feu » qui date d’il y a presque 25 ans (1991), pour tenter de juguler le marché illégal des armes de guerre. En effet, dans certains pays de l’Union, le commerce des armes n’est guère plus réglementé que celui des objets du quotidien.Paris espère notamment que ce texte va harmoniser la notion de « démilitarisation » des armes, pour éviter qu’une arme rendue inopérante en France puisse être remise en état de marche ou transformée en fusil d’assaut, en achetant quelques pièces détachées de l’autre côté de la frontière, en Belgique. Le conseil des ministres à Bruxelles a dit, vendredi, qu’il allait démarrer « immédiatement » le travail sur la proposition de la Commission.Contrôle systématisé aux frontières extérieures de l’UnionParis réclamait depuis longtemps ce contrôle systématisé aux frontières extérieures de l’Union, y compris pour les ressortissants européens entrant dans l’espace Schengen. Pour l’instant, seuls les citoyens non européens sont systématiquement contrôlés.Paris exige non seulement un contrôle de la pièce d’identité (ce qui est en général le cas), mais aussi une consultation des bases de données nationales et européennes, celles du SIS (« Système d’information Schengen ») et d’Interpol, qui comprennent – théoriquement – une notification des combattants étrangers ainsi que des mandats d’arrêts européens.Mettre en place ce contrôle systématisé nécessite toutefois un changement du « code Schengen ». Concrètement, il faut que la Commission européenne fasse une proposition législative pour changer l’article 7.2 de ce code. Bruxelles s’y est engagée d’ici la fin de cette année. Cette proposition devra ensuite être examinée, puis validée, par le Conseil et le Parlement européen. Cela risque de prendre des mois.Et là encore, au-delà de l’accord politique à 28, ce qui va compter, c’est le caractère opérationnel ou pas de cette décision. Pour que ce contrôle systématique fonctionne, il faut notamment que les postes-frontières, en Grèce, en Hongrie, en Italie, dans les pays de « première » entrée (par voiture, avion, etc.), soient équipés de terminaux pour consulter la base SIS.« Cela n’a rien d’évident, en Grèce par exemple, où il y a des milliers de postes-frontières à équiper, cela va coûter beaucoup d’argent », souligne un diplomate européen.Autre problème : tous les pays ne « renseignent » pas la base Schengen de la même manière, et en temps réel. Certains le font systématiquement (c’est ce que prétendent les Belges), d’autres beaucoup moins. Il y aurait cinq ou six pays qui ne renseignent ou n’utilisent jamais la base SIS.Lire aussi :Double menace pour l’espace SchengenCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.11.2015 à 11h18 • Mis à jour le20.11.2015 à 13h54 | Nicolas Chapuis, Olivier Faye et Matthieu Goar En cette période marquée par des attentats – parmi les pires commis sur le territoire – et par des assauts du RAID commentés en direct par les médias, les Français n’ont pas du tout la tête aux élections régionales des 6 et 13 décembre. Après une suspension de la campagne globalement respectée malgré quelques anicroches – des affiches du frontiste Wallerand de Saint-Just ont été retrouvées fraîchement placardées dès mardi matin, à Persan (Val-d’Oise) et les socialistes franciliens ont accusé la droite de distribuer des tracts dès le samedi –, certains candidats reprennent pourtant leur meeting. Là encore, l’unité nationale n’est pas respectée. Alors que le PS a décidé d’attendre lundi 23 novembre, date du début de la campagne officielle, pour retourner sur le terrain, le parti Les Républicains (LR) et le Front national ont déjà noirci leurs agendas.Le parti de Nicolas Sarkozy n’avait pas donné consigne aux candidats sur le jour de reprise. Les têtes de liste se sont simplement coordonnées entre elles pour choisir le moment le plus approprié. « Nous voulions surtout éviter que l’un d’entre eux donne l’impression de repartir avant les autres », résume Eric Schahl, directeur général adjoint du parti LR. Valérie Pécresse, Christian Estrosi ou encore Laurent Wauquiez se sont donc mis d’accord pour respecter les trois jours de deuil national qui se sont achevés mardi soir. Ensuite, chacun était libre de reprendre à son rythme.M. Estrosi a organisé une réunion publique, dès mercredi soir, à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône). Comme Valérie Pécresse,... Philippe Jacqué Un quasi-statu quo. Tel est le premier enseignement des élections professionnelles qui ont eu lieu jeudi 19 novembre à la SNCF. Les quelque 160 000 cheminots du groupe public, qui incluait pour la première fois cette année les 1 500 cadres de l’ex-Réseau ferré de France, devenu SNCF Réseau, ont été moins mobilisés qu’en mars 2014, lors du dernier scrutin. Le taux de participation s’établit à 68,65 %, contre 69,37 % l’an dernier.Lire aussi :SNCF : une élection, trois enjeuxLes résultats n’ont, semble-t-il, pas été particulièrement influencés par le récent accident de TGV. Des évolutions sont tout de même en vue. La CGT conserve son leadership mais celui-ci s’érode. La centrale de Montreuil a rassemblé 34,33 % des voix, soit un peu plus d’un point de moins qu’en 2014 (35,7 %). « Ce glissement confirme la tendance observée depuis une dizaine d’années. Il n’y a aucune accélération, ni décélération », indique-t-on à la SNCF.Lire aussi :Accident de TGV en Alsace : la SNCF met en avant un freinage « tardif »Le second syndicat reste l’UNSA, dont la progression se poursuit, avec 23,86 %, contre 22,98 % en 2014. SUD Rail reste pour sa part extrêmement stable : 16,83 % cette année pour 16,99 % l’an dernier. La CFDT est pour sa part en progression : 15,15 %, contre 14,70 % lors du dernier scrutin.Droit d’oppositionLa liste FO, qui rassemble la CFE-CGC et First, ne passe toujours pas la barre des 10 %, au-delà de laquelle la liste est considérée comme représentative. Son score s’est même un peu affaissé. Cette liste a réuni 9,16 % des votants, contre 9,4 % un an plus tôt. Enfin, la CFTC, quasi inexistante, reprend un peu du poil de la bête avec 0,68 % des suffrages, contre 0,29 % en 2014…En résumé, les syndicats les plus revendicatifs, CGT et SUD Rail, conservent leur droit d’opposition avec 51,1 % des voix. Ils pourront donc peser largement lors des négociations du nouveau cadre social, prévues d’ici l’été 2016, et du nouvel accord de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC), deux rendez-vous importants du premier semestre 2016.Le pôle réformiste (UNSA, CFDT), pour sa part, poursuit son renforcement et représente désormais 39,01 % des salariés du groupe SNCF. Ils peuvent à deux signer des accords, mais ils ne sont toujours pas majoritaires.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel C’est une initiative qui tombe à point nommé. Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, et l’autorité de tutelle des banques devaient publier, vendredi 20 novembre, une liste précise et renforcée des obligations s’imposant aux banques et autres établissements financiers en matière de lutte contre le financement du terrorisme et l’argent sale. L’Etat islamique est visé au premier chef.Fondé sur une vigilance accrue des clients et des déclarations de soupçons élargies, ce plan d’action vise à mieux enrôler les banques dans la détection des flux illicites. Un rôle que leur a assigné le législateur depuis la fin des années 1990 et dont l’importance ne cesse de se renforcer avec la mondialisation financière et la montée du terrorisme.Elaboré à la demande de Michel Sapin, ministre des finances, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes, ce document de 62 pages (dans sa version courte) prend tout son sens aujourd’hui, alors qu’il se trouve publié, par un hasard du calendrier, une semaine après les attentats du 13 novembre. Selon nos informations, ce plan avait été validé juste deux jours avant les attaques terroristes de vendredi.« Les changements dans l’attitude d’un client, doivent alerter »« Beaucoup de leçons peuvent être tirées des dramatiques attentats à Paris et en région parisienne, qui doivent nous conduire à une mobilisation totale. Face à ces actes barbares, je veux rappeler la détermination de la Banque de France à participer à la lutte contre le terrorisme, en s’attaquant à son financement », déclare François Villeroy de Galhau, nouveau gouverneur de la Banque de France et président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). « Je n’ai pas de doute que l’implication du secteur financier dans [la] mise en œuvre [de ce plan] sera totale, nous y veillerons avec les professionnels », poursuit-il.Concrètement, ce document va de la surveillance des transferts d’argent effectués par des clients occasionnels à destination de la Syrie, de l’Irak ou d’autres territoires exposés au risque de blanchiment et de financement du terrorisme aux opérations soudaines et inexpliquées de clients réguliers et sans histoire, en passant par la vérification poussée des documents d’identité ou attestations fournies.« Les changements dans l’attitude d’un client, doivent alerter, mettent en garde les autorités. Le financement du terrorisme peut s’appuyer sur une grande variété d’opérations : virements domestiques ou internationaux, transferts d’espèces, retraits, opérations de change, ouverture ou fermeture de comptes, opérations de crédit, dont l’une des principales caractéristiques est de porter sur de faibles montants financiers. »L’argent anonyme, une des clés du problèmeIl s’agit en fait de rappeler le devoir fondamental des banques de « connaître leurs clients » et de vérifier la cohérence des transferts ou rapatriements de fonds opérés. Et ce, de bout en bout. Une obligation collective et globale dont les récents scandales financiers en matière de fraude et d’évasion fiscales (HSBC, LuxLeaks, etc.) ont montré qu’elle n’était pas toujours scrupuleusement assumée.« L’ACPR et Tracfin appellent tout particulièrement l’attention des organismes financiers sur la lutte contre le financement du terrorisme, écrivent en préambule ces autorités de tutelle et de renseignement financier. (…) Il est attendu qu’ils exercent une vigilance renforcée sur les transferts de fonds en provenance et surtout à destination de zones géographiques considérées comme risquées en matière de terrorisme ou de financement du terrorisme ou sur les opérations effectuées dans ces zones. »Les autorités rappellent aux banques et compagnies d’assurances que leurs dispositifs de contrôle doivent « intégrer les risques liés [à ces] pays ». « Il leur incombe aussi » de vérifier que certains Etats ne soient pas utilisés comme des « pays de transit », « pour cacher le pays final de destination ou de provenance des fonds ».L’argent anonyme étant une des clés du problème dans le financement des actes terroristes – utilisation d’espèces et de cartes prépayées, pour payer personnes ou matériel… –, des déclarations systématiques sont prévues, notamment au-delà de 1 000 euros pour les opérations effectuées à partir de versements d’espèces ou au moyen de monnaie électronique.Finalement, les superviseurs invitent banquiers et assureurs à « suivre l’actualité nationale et internationale, les communiqués du ministère des finances et les rapports annuels de Tracfin ou du GAFI [Groupe d’action financière, organisme intergouvernemental antiblanchiment] ». Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.11.2015 à 15h49 • Mis à jour le19.11.2015 à 18h20 | Margherita Nasi (Propos recueillis par) Pour le philosophe Bernard Stiegler, « la guerre est économique ». L’effondrement de l’emploi engendre le désespoir qui engendre à son tour la violence. « Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie », explique-t-il.« Nous sommes en guerre », martèle le président de la République depuis les attentats du 13 novembre. Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette guerre ?Bernard Stiegler. – Non. Que veut dire ce “nous” ? Ils sont en guerre, pas moi. La guerre est économique, c’est la leur, et elle fait des victimes, dont moi, qui ne dors plus la nuit, non pas à cause des terroristes, mais à cause de l’absence d’avenir de mes enfants. Ce n’est pas de guerre contre Daech qu’il s’agit, mais de guerre économique et mondiale, qui nous entraînera dans la guerre civile si nous ne la combattons pas.L’emploi va s’effondrer, notamment auprès des jeunes. Et le désespoir engendre la violence… On ne produit plus de raisons d’espérer aujourd’hui. Les attentats du 13 novembre sont des attentats-suicides, et ce n’est pas anodin : le suicide est en voie de développement dans le monde entier, et en particulier auprès d’une jeunesse qui sait qu’elle sera au chômage pendant très longtemps.Ni Hollande ni Sarkozy n’ont donné la moindre perspective à ces jeunes. C’est contre cette bêtise, cette folie, que je suis en guerre. Une guerre contre moi-même aussi : nous sommes tous soumis à cette tendance qui consiste à trouver des boucs émissaires, à ne pas réfléchir, à cogner. C’est cela la barbarie, et c’est exactement ce que veut Daech : créer la guerre civile. ll y aura d’autres attentats si on ne change pas de politique. C’est le contexte de mon prochain livre, Dans la disruption.Lire aussi :« Pour les désespérés, l’islamisme radical est un produit excitant »Qu’entendez-vous par disruption ?La disruption est un phénomène d’accélération de l’innovation qui est à la base de la stratégie développée dans la Silicon Valley : il s’agit d’aller plus vite que les sociétés pour leur imposer des modèles qui détruisent les structures sociales et rendent la puissance publique impuissante. C’est une stratégie de tétanisation de l’adversaire.Dans mon ouvrage, j’analyse un texte signé Abu Bakr Al-Naji, tel que le résume Ignace Leverrier, qui désigne un collectif, dont d’anciens agents de Saddam Hussein devenus islamistes. C’est une sorte de « book » de Daech : à l’image des bibles d’entreprise qui détaillent les règles pour monter une concession, ce livre explique aux acteurs de Daech comment prendre le pouvoir. Il faut semer le chaos et à partir de là exploiter le besoin d’autorité.La pratique disruptive détruit les équilibres sociauxJe compare cette stratégie à celle du site Les barbares attaquent, fondé par Nicolas Colin, un ancien inspecteur des finances, connu pour son rapport sur la fiscalité du numérique, où il mettait en évidence l’inadéquation du système fiscal face à l’industrie numérique, qu’il décrivait comme des « cavaliers de l’Apocalypse », en l’occurrence les GAFA [acronyme pour Google, Apple, Facebook et Amazon].Il est désormais passé de l’autre côté, du service public à l’économie dont il décrivait les dégâts, pour créer un fonds d’investissement qui collecte de l’argent pour pratiquer la disruption à la française. Mais qui, répétant la stratégie des GAFA, ne peut qu’étendre leur écosystème et intensifier la colonisation de l’Europe : faire exploser les transports, l’immobilier, l’éducation, toutes les filières, via de nouveaux modèles type Uber. Or cette pratique disruptive détruit les équilibres sociaux – ce que [le philosophe allemand] Theodor W. Adorno anticipait en parlant dès 1944 de « nouvelle forme de barbarie » à propos des industries culturelles.Ce n’est pas en déclarant la guerre à Daech que cela s’arrangera. Cette déclaration n’est qu’une manière de se débarrasser de ses propres responsabilités en faisant porter le chapeau à des gens devenus extrêmement dangereux et que nous avons coproduit avec Daech.C’est donc sur les ruines de l’ultralibéralisme que se construit la radicalisation ?Oui. On ramène le radicalisme à une question de religion, et c’est scandaleux. La plupart des recrues de l’islam radical n’ont pas de culture religieuse. Ce n’est pas de religion dont il s’agit, mais de désespoir. Richard Durn, l’assassin de huit membres du conseil municipal de Nanterre en mars 2002, anticipe son acte en parlant de son sentiment de ne pas exister : il a voulu devenir quelqu’un par ce geste.En 2012, vous lanciez un appel pour un traité mondial de paix économique. Est-ce une solution toujours d’actualité pour éradiquer la barbarie ?Il faut ouvrir un débat en Europe, regarder les choses en face : depuis la naissance du Web, nous sommes totalement perdants. Exploitées à la façon disruptive telle que les GAFA la pratiquent, les technologies numériques accentuent la toxicité environnementale qui ne cesse de croître depuis le début de l’Anthropocène – cette ère où l’humain est devenu un facteur géologique majeur - en termes climatiques, atmosphériques, mentaux.Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie : seul le passage à une économie productrice de valeur durable permettra de surmonter le défi qui sera l’objet de la COP21 dès la semaine prochaine.Lançons une nouvelle politique européenne plutôt que de nous aligner sur un modèle américain disruptif qui est suicidaire. Inventons un nouveau Web, au service d’un modèle macroéconomique viable, plutôt que de développer une data economy totalement ruineuse. Ce sera le thème des « Entretiens du nouveau monde industriel », organisés au Centre Pompidou les 14 et 15 décembre. Ce n’est qu’en projetant un véritable avenir pour la planète que l’on pourra combattre Daech, c’est-à-dire le désespoir.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières Professeur de droit public à l’université Jean-Moulin Lyon III, Marie-Laure Basilien-Gainche, auteur de Etat de droit et états d’exception (PUF, 2013), s’inquiète des décisons prises par le gouvernement en matière de libertés publiques.Lire aussi :L’Assemblée vote la prolongation et le renforcement de l’état d’urgenceQue pensez-vous du projet de loi voté par l’Assemblée nationale jeudi 19 novembre ?Marie-Laure Basilien-Gainche : Modifier la loi de 1955 dans celle de prorogation de l’état d’urgence me laisse circonspecte. Il ne faut pas mélanger les genres et troubler ainsi la hiérarchie des normes. Il y a une loi qui est destinée à durer et une prorogation qui ne l’est pas. Il est à craindre que certains éléments ne finissent pas entrer dans le droit commun.Par ailleurs, l’article sur la dissolution des associations qui est introduit me paraît inquiétant : quasiment toutes peuvent rentrer dans son champ d’application et se voir dissoutes avec pour seul recours le juge administratif.De la même manière, la terminologie de l’article sur les perquisitions administratives est trop floue. Une marge de manœuvre bien trop large est offerte aux autorités. Le contrôle du juge administratif semble peu à même de sanctionner les atteintes démesurées aux libertés.Lire aussi :Pour les juristes, l’état d’urgence est « un moindre mal »François Hollande a également annoncé lundi une révision constitutionnelle visant à créer un « régime civil d’Etat de crise ». Les lois actuelles ne sont-elles pas suffisantes ?L’état d’urgence va être prorogé. Pendant trois mois, l’exécutif aura de plus grandes marges de manœuvre avec des restrictions faites à la liberté de circulation, à l’inviolabilité du domicile, à la liberté d’expression.A cette loi de 1955, qui est certes datée, viennent s’ajouter les nombreuses normes adoptées pour renforcer les pouvoirs de la police dans la lutte contre le terrorisme, comme la loi sur le renseignement en juillet. L’arsenal juridique paraît donc suffisant pour travailler à la prévention des actes terroristes.Si la lutte contre ces derniers révèle ses limites, ce n’est pas faute de textes mais faute de moyens, tout particulièrement humains. Il n’est nul besoin de révision constitutionnelle.Lire aussi :Un nouveau régime d’« état de crise » Alors, quelle est la motivation de cette modification de la Constitution ?L’annonce d’une révision constitutionnelle me semble relever moins de l’utilité juridique que de l’effet politique. Elle contribue à affirmer l’autorité présidentielle auprès d’une population déboussolée et inquiète qui demande à être rassurée.Si l’on peut comprendre un tel positionnement, il me laisse perplexe. Pour faire de bonnes lois, et plus encore de bonnes lois constitutionnelles, il faut prendre le temps de la réflexion. On considère aussi qu’il n’est pas souhaitable de modifier les textes constitutionnels dans les périodes de crise, encore moins les dispositions constitutionnelles qui traitent justement de ces périodes de crise.Réviser la constitution en ce moment, quand bien même cela peut rasséréner et rassembler, peut se révéler destructeur pour nos principes fondamentaux.Peut-on craindre une pérennisation de l’état d’exception ?Les états d’exception doivent par définition être exceptionnels. Or, selon moi, ce n’est pas le cas des attentats du 13 novembre. On en a eu d’autres en janvier et il faut aussi regarder ce qui s’est passé à Beyrouth ou, ces dernières années, à New York, à Madrid, à Londres. Par conséquent, les actes terroristes ne sauraient être appréhendés comme des faits ponctuels demandant de recourir aux outils de gestion de l’exceptionnel.Utiliser les moyens offerts par les états d’exception pour mener la lutte contre le terrorisme risque de conduire durablement à des atteintes aux équilibres institutionnels et aux droits fondamentaux qui frapperaient non seulement les supposés terroristes, mais bien tous les citoyens.Juridiquement, peut-on dire, comme l’a fait François Hollande, que « la France est en guerre » ?Une guerre se déroule entre des Etats reconnus au niveau international. Daech n’est pas un Etat mais une organisation criminelle. Traiter les terroristes comme des ennemis au sens juridique du terme, c’est-à-dire des représentants d’un Etat avec lequel on est en guerre, les positionne comme pouvant se prévaloir du droit des conflits armés et non pas comme relevant du droit pénal.Cela leur donne une légitimité, aussi bien d’un point de vue politique que juridique, et des atouts pour se défendre qu’ils n’auraient pas si on les prenait pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire de purs criminels.Le gouvernement veut aussi modifier la Constitution pour rendre possible la déchéance de nationalité pour des Français binationaux nés en France et ayant été condamnés pour terrorisme…Je demeure dubitative quant à l’intérêt d’une telle mesure. Moins d’une trentaine de personnes ont été concernées par une déchéance de la nationalité depuis 1990 : réforme-t-on une Constitution pour une trentaine de personnes ?Par ailleurs, quid des nationaux qui commettent des actes terroristes ? Faute de pouvoir être déchus de leur nationalité – car il s’agirait alors d’un bannissement que prohibe la Convention européenne des droits de l’homme –, ils seraient traités différemment ?Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Plus dure est la rechute. Fin octobre, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a atteint près de 3,59 millions en métropole, soit une progression de 42 000 en un mois, selon les statistiques publiées, jeudi 26 novembre, par Pôle emploi et par le ministère du travail. C’est le troisième plus mauvais chiffre depuis le début du quinquennat de François Hollande, après celui de septembre 2013 (+50 600) et de janvier 2013 (+47 900). Sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris), il y a désormais près de 3,851 millions de chômeurs – en augmentation de 3,5 % sur un an (+3,7 % si l’on raisonne uniquement sur l’Hexagone). Ces données douchent les fragiles espoirs qu’avait suscités la baisse marquée du nombre d’inscrits à Pôle emploi, en septembre (-23 800 dans la catégorie A).Selon le ministère du travail, cette tendance tient « en partie » au fait que des demandeurs d’emploi, qui exerçaient jusqu’alors une activité réduite (catégories B et C), ont cessé de travailler et se sont donc reportés vers la catégorie A. Les personnes inscrites à Pôle emploi, avec une activité réduite « longue » (plus de 78 heures par mois) ou « courte » (moins de 78 heures par mois) ont vu leur nombre baisser de 1,49 % en un mois, en métropole. Un mouvement de vases communicants semble donc s’être produit, « au profit » de la catégorie des chômeurs stricto sensu. Au total, le nombre de demandeurs d’emploi (sans ou avec une activité) s’élève à près de 5,436 millions dans l’Hexagone (5,740 millions si l’on tient compte des outre-mer). Un nouveau record.« Ces chiffres ne sont pas satisfaisants », a admis la ministre du travail, Myriam El Khomri, dans un communiqué diffusé jeudi. D’autant que s’y ajoutent d’autres mauvaises nouvelles. Ainsi, les personnes à la recherche d’un emploi de plus de 50 ans (dans la catégorie A, en métropole) sont encore plus nombreuses, à la fin octobre (+1,5 % par rapport à septembre ; +9,2 % en un an). Dans l’Hexagone, l’ancienneté moyenne d’inscription à Pôle emploi continue d’augmenter, passant de 567 jours en septembre à 568 en octobre (pour les personnes relevant des catégories A, B et C).L’une des rares évolutions favorables concerne les moins de 25 ans au chômage : leurs effectifs restent stables en octobre, en métropole. « L’efficacité de notre politique en faveur des jeunes se confirme », a estimé Mme El Khomri, en rappelant que « le nombre de jeunes demandeurs d’emploi a diminué de 19 300 » depuis le début de l’année.La ministre met aussi en avant le fait que la croissance repart légèrement (+0,3 % au troisième trimestre) mais qu’elle s’avère trop faible pour se traduire par une baisse durable du chômage, compte tenu de l’accroissement plus rapide de notre population active.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérémie Baruch Qui sont les candidats présents sur les listes des élections régionales ? Le ministère de l’intérieur a mis à disposition un fichier avec des données biographiques pour chacun d’entre eux : date de naissance, profession, tête de liste, nuance politique, etc. Assez pour tirer quelques enseignements sur les personnes qui aspirent à siéger au conseil régional de leur région.En décembre, 21 456 personnes se présentent aux élections régionales, réparties en 171 listes. Nous avons regroupé les étiquettes assignées à chaque candidat par le ministère de l’intérieur en nuances plus globales. #container_14483645989{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483645989{ height:350px; } #container_14483645989 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483645989 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483645989 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483645989 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de listes par nuance politiqueSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14483645989", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Extreme gauche","Gauche Rad","Ecolo","Gauche","Centre","Droite","Extreme droite","Divers"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de listes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 18 ], [ "", 12 ], [ "", 12 ], [ "", 34 ], [ "", 2 ], [ "", 41 ], [ "", 17 ], [ "", 35 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Malgré la parité, toujours plus d’hommes que de femmesLes élections régionales sont soumises à la règle de la parité stricte : pour chaque liste déposée, un candidat sur deux est une femme. Mais certaines listes présentant un nombre impair de candidats, on ne trouve en fait que 49,44 % des candidates.Seules les candidates étiquetées « LVEG » (Alliance des Verts et de la Gauche) sont plus nombreuses que leurs alter ego masculins (462 femmes pour 456 hommes).Les têtes de liste reflètent une autre réalité : moins de 22 % des têtes de liste sont des femmes. Seuls les écologistes présentent plus de têtes de listes féminines que masculines. #container_14483804894{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483804894{ height:400px; } #container_14483804894 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483804894 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483804894 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483804894 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les têtes de liste sont très majoritairement des hommesSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483688470{ height:450px; } #container_14483688470 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483688470 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483688470 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483688470 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'âge moyen des candidatsLa moyenne d'âge des candidats aux élections régionales est de 49 ansSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14483688470", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 770, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#b50b11", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#b50b11", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["17","18","19","20","21","22","23","24","25","26","27","28","29","30","31","32","33","34","35","36","37","38","39","40","41","42","43","44","45","46","47","48","49","50","51","52","53","54","55","56","57","58","59","60","61","62","63","64","65","66","67","68","69","70","71","72","73","74","75","76","77","78","79","80","81","82","83","84","85","86","87","88","89","90","91","92","93","94"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: 4, format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#b50b11", width: 2, value: 32.3, label: { useHTML: false, text: "Moyenne", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#b50b11", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Âge moyen", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 72 ], [ "", 117 ], [ "", 118 ], [ "", 169 ], [ "", 173 ], [ "", 183 ], [ "", 219 ], [ "", 215 ], [ "", 250 ], [ "", 218 ], [ "", 225 ], [ "", 251 ], [ "", 287 ], [ "", 262 ], [ "", 216 ], [ "", 335 ], [ "", 325 ], [ "", 326 ], [ "", 342 ], [ "", 367 ], [ "", 367 ], [ "", 359 ], [ "", 422 ], [ "", 398 ], [ "", 466 ], [ "", 503 ], [ "", 455 ], [ "", 502 ], [ "", 467 ], [ "", 505 ], [ "", 505 ], [ "", 547 ], [ "", 551 ], [ "", 569 ], [ "", 581 ], [ "", 563 ], [ "", 583 ], [ "", 546 ], [ "", 550 ], [ "", 587 ], [ "", 586 ], [ "", 586 ], [ "", 567 ], [ "", 523 ], [ "", 559 ], [ "", 544 ], [ "", 437 ], [ "", 484 ], [ "", 403 ], [ "", 398 ], [ "", 345 ], [ "", 266 ], [ "", 174 ], [ "", 161 ], [ "", 150 ], [ "", 92 ], [ "", 89 ], [ "", 64 ], [ "", 81 ], [ "", 46 ], [ "", 38 ], [ "", 21 ], [ "", 28 ], [ "", 16 ], [ "", 18 ], [ "", 15 ], [ "", 14 ], [ "", 13 ], [ "", 8 ], [ "", 9 ], [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Plus de la moitié des candidats de chaque nuance politique ont entre 40 et 60 ans. Ce sont les listes du Front national et les listes étiquetées « divers » qui présentent des candidats soit plus jeunes soit plus vieux.Le doyen de ces élections est un candidat inscrit sur la liste de Jean-Claude Martinez, un transfuge du Front national, dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Du haut de ses 94 ans, Georges Marty coiffe d’une courte tête une candidate de l’Alliance écologiste indépendante (divers), née deux mois plus tard.Le plus jeune candidat n’a pas encore 18 ans à l’heure où cet article est écrit. Benoît Lepeltier, sur la liste Front National « Normandie Bleu Marine » obtiendra la majorité le 29 novembre, à temps pour être éligible.Des métiers variésLe ministère de l’intérieur fournit une liste de 65 professions, allant d’étudiant à retraité, en passant par fonctionnaire, ingénieur ou vétérinaire. Certaines catégories sont peu représentées : les huissiers, par exemple, avec 3 candidats – un divers droite, un Front national, un Front de gauche. D’autres, au contraire, sont bien plus fréquentes. C’est le cas des employés du secteur privé (2 531 candidats).Parmi les cadres supérieurs du secteur privé, près de 50 % sont inscrits sur des listes étiquetées à droite, contre 21 % à gauche et 8 % à l’extrême droite. On observe de la même manière une surreprésentation des agriculteurs-exploitants dans les listes de droite (35,35 %, contre 19,3 % à gauche et 18 % chez les écologistes), ce qui vaut aussi pour les candidats ayant une profession médicale, qu’ils soient pharmaciens, vétérinaires, médecins ou dentistes.En revanche, 30 % des assistantes sociales sont inscrites sur des listes de gauche, pour moins de 5 % sur des listes étiquetées à droite. Sans grande surprise non plus, les fonctionnaires (toutes catégories confondues) sont majoritairement inscrits sur des listes de gauche ou d’extrême gauche – à l’exception notable des retraités de la fonction publique.Des candidats en position de cumul #container_14484483514{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14484483514{ height:500px; } #container_14484483514 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14484483514 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14484483514 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14484483514 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }213 candidats ont déjà un mandat électif importantSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14484483514", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#04103f","#2c59a8","#f56a20","#f96996","#608a32","#ff3232","#b50b11"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { 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{el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Parmi les 21 456 personnes sur les listes régionales, 213 ont été pointées par le ministère comme étant des « personnalités », euphémisme pour désigner les candidats ayant déjà un mandat électif important, exécutif ou législatif.On y compte 102 députés (près de 18 % de l’Assemblée nationale) 51 sénateurs (15 % du Sénat), 8 ministres (24 % du gouvernement) ou encore 23 parlementaires européens (31 % des parlementaires français). Le Front national se distingue avec la moitié de ses eurodéputés présents sur les listes des régionales.Parmi ces 213 « personnalités », 47 sont têtes de liste. C’est plus du quart du nombre total de listes déposées pour ces élections. Découvrez les têtes de liste, les chiffres-clés et les actualités de chaque régionJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.11.2015 à 15h07 • Mis à jour le26.11.2015 à 18h14 SommaireDémographie, emploi, atouts économiquesUne activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutéeDes inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueEconomie : structure et dynamiquesUne croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseUne dynamique qui se poursuit en 2014Les dépensesUn niveau de dépense par habitant dans la moyenneHausse des subventions et des remboursements d’empruntsLes recettesDavantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsUne fiscalité indirecte stagnanteRéduction du poids des dotations dans les recettesL’endettementUn endettement élevé et en progression, mais maîtriséUne dépendance croissante à l’empruntUne capacité de désendettement en réduction constante Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques Dotée d’infrastructures qui la relient au reste du monde, l’Île-de-France est un carrefour des échanges européens et internationaux. Avec 12 millions d’habitants, soit 18,3% de la population française, elle contribue à produire le tiers de la richesse nationale. Elle accueille 6 millions d’emplois, dont 94% sont salariés. Son rayonnement est international : un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux disposent d’un siège en Île-de-France. Elle est enfin la première région française, et la deuxième en Europe, en matière d’accueil des investissements étrangers.1. Une activité économique tournée vers les métiers à forte valeur ajoutée Le niveau de qualification de la main d’œuvre francilienne en fait le principal poumon économique de la France. Le secteur tertiaire y représente 86% de la valeur ajoutée, contre 74% en moyenne dans les autres régions. L’industrie y génère 9% de la richesse produite, soit 7 points de moins que dans les autres régions. Cette différence de structure s’explique par la forte représentation des services aux entreprises, des activités financières et immobilières et des services aux particuliers.Le niveau de qualification de la main d’œuvre y est sensiblement supérieur à celui observé ailleurs en France : 35% de cadres, près de 40% du personnel de la recherche publique et trois des sept pôles de compétitivité mondiaux. Ces caractéristiques contribuent à ce que le revenu disponible brut annuel des ménages y soit supérieur de 25% à celui mesuré ailleurs en France. Associé à une proportion d’actifs plus importante, il en résulte que le poids des prestations sociales, incluant les pensions de retraite, y est inférieure de 10 points au niveau observé dans les autres régions françaises.2. Des inégalités persistantes malgré le dynamisme économique et démographiqueSi la croissance démographique annuelle de la région est en moyenne de 0,9% depuis 1999, elle s’explique essentiellement par le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de décès et le nombre de naissances sur une année. Les échanges migratoires avec les autres régions françaises sont largement déficitaires. La Seine-et-Marne est le seul département dont le solde migratoire est excédentaire.L’arrivée de jeunes (55% de la population francilienne est âgée moins de 40 ans contre 50% en France) et le départ des plus âgés (les plus de 60 % y représentent 18 % de la population contre 23 % en France) contribuent au dynamisme économique de la région.La prospérité de la région francilienne ne masque pas des inégalités de niveaux de vie plus marqués qu’ailleurs en France. Les ménages bénéficiant des revenus les plus élevés sont concentrés à l’ouest de la région. Au contraire, la Seine-Saint-Denis se caractérise par des ménages confrontés à une situation de grande précarité. De manière générale, les disparités de revenus s’accroissent à mesure que l’on se rapproche du centre de l’agglomération parisienne.Economie : structure et dynamiques1. Une croissance qui devance largement le reste de l’économie françaiseL’économie francilienne est marquée par une tendance de long terme qui la conduit à creuser substantiellement l’écart de richesse avec les autres régions. Le PIB par habitant, qui s’établit à 52 729 euros, a augmenté en moyenne de 0,9% par an entre 2000 et 2013, contre 0,3% sur le reste du territoire, où il s’élève en moyenne à 27 856 euros.Cette caractéristique n’est pas imputable à un niveau de création d’emplois plus dynamique qu’ailleurs. En effet, depuis 2000, le stock d’emplois franciliens a progressé de 6,2%, soit un niveau très proche du taux moyen observé dans les autres régions (6,3%). Toutefois, la richesse générée par chaque emploi est supérieur de plus de 30% (104 149 euros en Île-de-France contre 71 169 euros en région), contribuant ainsi à maintenir un niveau de vie sensiblement plus élevé. Cette tendance est d’autant plus marquée que le PIB par emploi a cru de 1,1% sur la période 2000-2013 en Île-de-France contre 0,5% dans les autres régions. Ce dynamisme économique relatif se traduit par un taux de chômage de 8,8% fin 2013, soit un niveau significativement inférieur à la moyenne nationale (10%).La tendance de long terme devrait conforter cet avantage de la région-capitale, qui concentre progressivement son activité sur les secteurs économiques les plus porteurs. Alors que le secteur tertiaire marchand représente 55% de la valeur ajoutée produite en France, il en totalise 70% en Île-de-France. Au contraire, l’industrie manufacturière n’y contribue plus que pour 9%, contre 14% dans l’Hexagone. Au total, entre 2000 et 2012, l’impact de cette orientation sectorielle a généré un surplus de croissance de 0,3% chaque année par rapport à la moyenne nationale. Les secteurs de l’information et de la communication enregistrent à eux seuls un surplus de 0,5% par rapport à la moyenne nationale.L’évolution de l’économie francilienne n’est cependant pas totalement déconnectée des tendances nationales. Depuis le début des années 1990, elle suit en effet les orientations à la hausse ou à la baisse de l’économie française. Toutefois, depuis le milieu des années 2000 et plus particulièrement depuis la crise économique de 2008, les évolutions positives ou négatives sont plus marquées en Île-de-France. C’est la caractéristique d’une économie flexible et fortement interconnectée avec son environnement international.2. Une dynamique qui se poursuit en 2014Les évolutions observées en 2014 confirment ces tendances de long terme. En lien avec la conjoncture nationale, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi immédiatement disponibles a fortement progressé (+6,5%). Le dynamisme des emplois créés dans le secteur tertiaire marchand (+0,7%, hors intérim) permet néanmoins à l’emploi salarié marchand francilien de progresser de 0,2% alors qu’il a reculé de 0,5% en France métropolitaine. Conformément à l’orientation sectorielle de l’Île-de-France, ce sont les secteurs de la construction (-2,3%) et de l’industrie (-1,1%) qui ont le plus subi de destructions nettes d’emplois.Cette tendance s’accompagne d’une évolution progressive de la carte régionale de l’emploi. Alors que l’emploi progresse de 1% à Paris, il diminue de 1,3% dans les Yvelines et reste stable dans les autres départements franciliens. Il en résulte une situation contrastée du chômage, de 8,3% à Paris jusque 13,2% en Seine-Saint-Denis. Les dépenses1. Un niveau de dépense par habitant dans la moyenneBien qu’important par son volume, le budget de la région Île-de-France ne se distingue pas par un niveau de dépenses par habitant plus élevé que la moyenne nationale. La hausse de certains indicateurs de dépenses traduit les priorités de l’actuelle mandature et ses modalités d’intervention. La progression des subventions et du niveau des remboursements d’emprunts témoigne d’une intervention qui dépasse le cadre des compétences exclusives de la région.Depuis 2009, les dépenses de la région ont augmenté de près de 636 millions d’euros, soit une hausse de près de 15%. Cette évolution ne place pas la région Île-de-France au-delà de la moyenne nationale, le niveau des dépenses par habitant s’y situant à 426€ contre 420€ à l’échelle métropolitaine. Cette augmentation des dépenses est répartie, pour moitié environ, entre les dépenses de fonctionnement (+311 millions d’euros, soit une hausse de 13%) et les dépenses d’investissement (+325 millions d’euros, soit une hausse de 16%).2. Hausse des subventions et des remboursements d’empruntsL’augmentation des dépenses de fonctionnement est attribuable à 74% à la progression des subventions versées. Entre 2009 et 2013, elles ont augmenté de 230,1 millions d’euros, soit 22,4 % (105€ par francilien, contre 86€ en moyenne en métropole). A l’inverse, d’un montant de 33€ par francilien, les charges de personnel sont plus faibles de 25 % qu’en moyenne en métropole (44€ par habitant).L’évolution des charges d’investissement (remboursement du capital de la dette compris) est plus hétérogène. Leur décomposition fait apparaître une compensation de la progression des remboursements d’emprunts par une diminution des dépenses d’équipement. Passées de 202,4 millions en 2009 à 618,8 millions d’euros en 2013, les remboursements d’emprunts ont augmenté de plus de 200%. Représentant un niveau de dépense par habitant plus élevé de 56% que la moyenne métropolitaine (52 € contre 29 €), leur progression a été inégale au cours de la mandature. Au contraire, les dépenses d’équipement ont-elles été réduites de 42% (-286 millions d’euros). Elles se situent dans la moyenne métropolitaine (34€ par habitant en Île-de-France contre 37€ en métropole).Les recettesAu cours de la période 2009-2013, les ressources de la région ont progressé de près de 637 millions d’euros, soit 14%. L’emprunt représente une proportion importante de ces ressources. La hausse des recettes fiscales , de près de 18%, a plus que compensé la diminution des dotations et subventions perçues.1. Davantage de recettes issues de la fiscalité directe, davantage de solidarité au bénéfice des autres régionsAlors que la création de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et de l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (IFER) ne permet plus à la région de maîtriser les taux de fiscalité directe, l’Île-de-France bénéficie de la progression de ses bases fiscales. En conséquence, le produit de ses contributions directes et assimilées (impôts) a progressé de près de 150 millions d’euros, soit 11%, entre 2009 et 2013.Cette progression est plus que compensée par les prélèvements réalisés au titre des fonds nationaux de garantie individuelle des ressources (FNGIR) qui permet une péréquation des ressources entre les régions riches et les régions plus pauvres. Malgré le poids croissant de cette contribution, plus de 670 millions d’euros désormais, les recettes fiscales de la région ont progressé sur l’ensemble de la période.2. Une fiscalité indirecte stagnanteEntre 2009 et 2013, les ressources associées à la fiscalité indirecte ont stagné. Cette situation est principalement liée à l’évolution de la consommation de carburants. Alors que la région francilienne a systématiquement appliqué les possibilités d’évolution à la hausse des modulations de TICPE accordées par le législateur, elle n’a pu que compenser la réduction des bases fiscales associées à la consommation de carburant, notamment s’agissant des supercarburants sans plomb.Les ressources associées aux certificats d’immatriculation des véhicules ont quant à elles suivi l’évolution défavorable des immatriculations, sachant que la région Île-de-France n’a pas modulé son tarif de 46,2€ au cours de la mandature. Jusqu’en 2012, ce tarif était le plus élevé en France.3. Réduction du poids des dotations dans les recettesDepuis 2009, les dotations et subventions de l’État ont été réduites de 10%. Elles s’élèvent à 1,367 milliard d’euros en 2013. La diminution des dotations versées au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) a représenté près des trois quarts de cette baisse. Hors FCTVA, la réduction des dotations et subventions, qui s’élève à 3,52 %.La réduction de la dotation globale de fonctionnement de près de 30 millions d’euros, soit près de 4% par rapport à son niveau de 2009, explique l’essentiel de la baisse des dotations. Sa part dans les recettes totales a perdu 2,6 points sur la période, passant de plus de 16% en 2009 à moins de 14% en 2013.L’endettement1. Un endettement élevé et en progression, mais maîtriséLa région Île-de-France se distingue par l’un des niveaux de dette par habitant les plus élevés de la France métropolitaine. Le coût de son financement est maîtrisé à la faveur d’un contexte économique porteur et d’une gestion agile de sa dette par la région. Malgré cela, la réduction de la capacité de désendettement associée à des échéances de remboursement élevées en 2017 et 2018 pourraient à l’avenir conduire la région à freiner l’évolution de sa dette.Au cours de la période 2009-2013, l’endettement de la région Île-de-France a fortement progressé. Le stock total de dette est ainsi passé de 3,127 milliards d’euros en 2009 à 4,730 milliards en 2013, soit une hausse de plus de 50%. Le niveau de dette rapporté à la population francilienne est désormais le plus élevé de métropole après la Corse et l’Alsace : 396 euros par habitant en 2013, contre 282 euros en moyenne.Le coût de l’emprunt obligataire contracté par la région est limité par des taux réduits. En 2013, hors emprunt mobilisé sur une ligne revolving dont le taux varie au jour le jour (9,8 % de l’encours total de dette en 2013), le taux moyen était de 2,5 % pour une maturité moyenne de 11,7 années. Ce taux était en forte baisse par rapport à 2012 (3,4 %).2. Une dépendance croissante à l’empruntLe poids des remboursements associés aux emprunts contractés a nécessairement augmenté. Entre 2009 et 2013, ces annuités ont progressé de 170 %, passant de 267,5 millions d’euros à 724,4 millions d’euros. Leur niveau rapporté à la population francilienne a évolué dans des proportions similaires, de 166 %, pour s’établir à 61 euros par habitant en 2013. Ce niveau est le plus élevé en métropole et représente le double de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France.Cette tendance se traduit également par la proportion croissante de l’emprunt dans le montant global des ressources de la région francilienne, laquelle est passée de 12,9 % en 2009 à 20 % en 2013.3. Une capacité de désendettement en réduction constanteL’endettement de la région Île-de-France n’est pas situé à un niveau tel qu’il fasse craindre un risque pour la capacité de la région à assurer une gestion saine de ses finances. En 2013, sa capacité de désendettement s’établissait à 6,3 années : un peu plus de six années de son épargne de gestion auraient été nécessaires au désendettement total de la collectivité. 26.11.2015 à 14h50 SommaireUne croissance démographique inférieure à la moyenneUn territoire très urbaniséUn emploi plus industriel que la moyenne nationaleUne partie de la population touchée par la précarisationProgression du niveau de formationUne économie régionale affectée par la criseUn devenir agricole en questionUne activité portuaire dynamiqueHausse des dépenses de fonctionnementContraction de l’investissementPriorités budgétaires maintenues dans le tempsProgression de la fiscalité indirecteRéduction marquée des dotations en 2014La deuxième région française la moins endettéeDes charges financières stables depuis 2009Une région très solvable Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiquesLa Haute-Normandie, d’une superficie de 12 317 km2, est peuplée de 1,85 million d’habitants au 1er janvier 2013, ce qui la classe au quatorzième rang métropolitain (2,9% de la population totale).1. Une croissance démographique inférieure à la moyenneSa population augmente de 0,3% par an en moyenne, un rythme beaucoup moins soutenu qu’en France métropolitaine. Elle devrait continuer à croître modérément : +1,4% entre 2012 et 2017, et +1,1% entre 2017 et 2022, selon les prévisions de l’Insee. Malgré un solde naturel positif et une proportion jeunes dans la moyenne nationale (38,2% des Hauts-Normands ont moins de 30 ans, contre 37% en France métropolitaine), la population devrait connaître un vieillissement significatif. La part des plus de 60 ans (22,7% en 2012) devrait atteindre près de 27% en 2022 et 31% en 2042.2. Un territoire très urbaniséAvec 149 habitants au km2, la Haute-Normandie est la cinquième région française en termes de densité. Son territoire est relativement urbanisé : 40% de la population réside dans une commune de plus de 10 000 habitants, soit le septième range en France. Deux principales aires urbaines structurent le territoire : Le Havre et Rouen accueillent la moitié de la population régionale sur le quart du territoire. Ce sont respectivement les deuxième et cinquième ports nationaux.3. Une économie historiquement tournée vers l’industrie Jusqu’aux années 80, la Haute-Normandie a connu un intense développement industriel. Sa situation géographique et hydrographique a permis le développement de l’industrie textile et de papèterie, puis de raffinage. Le pôle pétrochimique sur les rives de la Seine réalise ainsi un tiers de la production française de produits raffinés.Dans les années 60, l’industrie automobile a précédé l’électronique, la pharmacie et la parfumerie. Dans les années 80, deux centrales nucléaires ont été construites : elles produisent un dixième de l’électricité française. Au total, et rapporté à sa population, la Haute-Normandie est une des régions les plus productrices et les plus consommatrices d’énergies : 2,3% des émissions nationales de gaz à effet de serre et 3,9% de l’énergie consommée en France soit davantage que sa part relative dans la population nationale.La Haute-Normandie présente aujourd’hui les caractéristiques d’une région plus industrielle que la moyenne nationale. Les activités de transport et de construction y sont également davantage représentées que dans le reste de la France.4. Un emploi plus industriel que la moyenne nationaleComme pour l’activité économique, l’industrie occupe une place plus importante que la moyenne dans l’emploi régional : un emploi sur cinq contre moins d’un emploi sur six. Le niveau de l’emploi, durement touché par la crise économique, a fortement reculé. Il reste encore inférieur à son niveau de 2007 plus élevé que la moyenne nationale. Les formes précaires d’emploi se révèlent plus fréquentes que dans le reste de la métropole. Enfin, le niveau moyen de diplômes y est moins élevé.5. Une partie de la population touchée par la précarisationLa Haute-Normandie présente une situation socio-sanitaire difficile et très contrastée selon les territoires de santé. La proportion de bénéficiaires des minima sociaux et de la couverture maladie universelle (CMU) est supérieure à celle observée au niveau national. Le chômage de longue durée a doublé depuis 2008 et concerne désormais 65 000 Hauts-Normands, soit environ 43% des 150 000 demandeurs d’emploi de la région.6. Progression du niveau de formationComme l’a relevé la Chambre régionale des comptes, la Haute-Normandie connaît depuis dix ans une augmentation sensible du niveau de formation de sa population, le taux des diplômés de l’enseignement supérieur étant en hausse de plus de 5 points, celui des non diplômés en recul de plus de 3 points.Economie : structure et dynamiques7. Une économie régionale affectée par la criseLe PIB de la Haute-Normandie s’élève à près de 50 milliards d’euros en 2012, soit 2,5% du PIB national. La croissance économique régionale est moins vive que dans le reste du territoire métropolitain. Après avoir enregistré deux baisses en 2008 et 2009, la Haute-Normandie n’a retrouvé un PIB supérieur ou égal à son niveau d’avant-crise qu’en 2011.Tous les secteurs d’activité ont été touchés par la crise : l’industrie, bien entendu, mais aussi le tourisme par exemple : la fréquentation touristique a continué de reculer en 2013, tandis que celle des campings repartait à la hausse. Au total, entre 2010 et 2013, le nombre de nuitées dans les hôtels et les campings bas-normands a diminué de 4,7% tandis que chiffre est en hausse de 3,3% en France métropolitaine. 8. Un devenir agricole en questionLe contexte de la campagne régionale sera fortement marqué par la crise agricole survenue pendant l’été 2015 et partie de Basse-Normandie, le premier blocus des agriculteurs ayant été organisé à Caen.L’ensemble de la Normandie est marqué par cette crise compte tenu de l’importance de l’élevage dans l’agriculture régionale. 15% du lait français vient de Normandie et 16% du cheptel français de vaches laitières se situe sur ce territoire. Aussi les exploitants agricoles sont directement affectés par les conséquences de la fin des quotas laitiers qui permettaient, jusqu’au 1er avril 2015, de réguler les prix du lait. Selon la Chambre d’agriculture régionale, les exploitations agricoles normandes affichaient un résultat annuel moyen de 33 000 euros en 2014, soit, après paiement des charges, 10 000 euros de revenu annuel moyen.Territoire et infrastructures9. Une activité portuaire dynamiqueL’orientation portuaire de la Haute-Normandie a permis à l’économie régionale de s’ouvrir au commerce extérieur. Cette vocation exportatrice incite l’industrie agroalimentaire à se tourner vers des activités plus rentables (transformation du thé, café, cacao). Le port du Havre est le premier port national pour les conteneurs, et le port de Rouen le leader européen pour les céréales. Les services de transport et de logistique sont en conséquence particulièrement développés. C’est l’une des raisons qui expliquent que la Haute-Normandie soit l’une des économies régionales investissant le plus dans la protection de l’environnement.Les dépensesLes dépenses de la région Haute-Normandie s’élèvent à 944,4 millions d’euros en 2014, soit une hausse de seulement 2% depuis 2009.10. Hausse des dépenses de fonctionnementParmi les dépenses de fonctionnement, après les contributions, subventions et participations (52% du total en 2014), les dépenses de personnel constituent le deuxième poste (22%). Elles ont progressé de 15,9% en 5 ans, 93,9 millions d’euros en 2009 à 108,8 millions en 2014.Sur la même période, les charges à caractère général (14,8% des dépenses de fonctionnement) ont également progressé, passant de 61,8 M€ en 2009 à 72,9 M€ en 2014 (+18,%).11. Contraction de l’investissementSelon le compte administratif 2014 de la région Haute-Normandie, les dépenses réelles d’investissement sont principalement composées :des subventions d’investissement (172,7 M€) ;des investissements propres (43,9 M€) ; la baisse de 36% constatée par rapport à 2013 est principalement due à une diminution des dépenses de travaux dans les lycées publics de la région.12. Priorités budgétaires maintenues dans le tempsLes dépenses destinées à l’enseignement d’une part, et à la formation professionnelle et à l’apprentissage d’autre représentent ensemble – et à parts égales – 52,1% du total des dépenses de la région, soit 730 M€ en 2014, un niveau stable depuis 2009.Les transports constituent le troisième poste de dépenses (23,1%, contre 20,3% en 2009), suivis par l’action économique (7,9%) et les services généraux avec (7,7%).Les recettesLes recettes de la région ont diminué entre 2009 et 2013, passant de 820,8 à 760,7 millions d’euros (-7,3%).13. Progression de la fiscalité indirecteDepuis la réforme de 2011, la fiscalité locale est passée de 374,4 M€ en 2011 à 431,7 M€ en 2014. C’est la fiscalité indirecte qui est à l’origine de cette hausse puisqu’elle a progressé de 22,5% sur la même période, de 211,4 M€ à 258,9 M€. L’année 2014 a vu la part des recettes fiscales dans les recettes totales s’envoler : de 54% en 2011, 2012 et 2013, elles passent à 61%.14. Réduction marquée des dotations en 2014Les dotations et subventions perçues par la région, globalement stables entre 2009 et 2013, se sont réduites en 2014 (-3,8%), du fait d’un changement de modalités de financement de la formation professionnelle de la part de l’Etat. La DGF (dotation globale de fonctionnement), stable de 2009 à 2013, a également chuté en 2014.L’endettement15. La deuxième région française la moins endettéeLa région Haute-Normandie est parvenue à stabiliser son endettement entre 2009 et 2014. Depuis 2012, il a même été réduit de 7,7%. La hausse de l’épargne depuis 2009 a permis à la région de ne pas avoir recours à l’emprunt en 2012 comme en 2014.La région se distingue en effet par le niveau élevé de son épargne brute. Celle-ci représente plus de 40% de ses recettes de fonctionnement, contre une moyenne métropolitaine (hors Corse et Ile-de-France) de 27,4%. Entre 2009 et 2014, l’épargne nette a augmenté de 53,9%.A la fin de l’année 2014, la dette s’élève à 120,6€ par habitant, soit seulement 42% de la moyenne nationale (hors Corse et Ile-de-France – 285€/habitant). A la fin de l’année 2013, ce montant atteignait légèrement moins de 130€, soit une baisse d’environ 7%.16. Des charges financières stables depuis 2009Les charges financières acquittées par la région s’élèvent à 7,6 M€ en 2014, contre 7,2 M€ en 2009 (+5,6%). En 2013, les charges financières représentaient un coût par habitant de 4,1€, soit la moitié de la moyenne nationale de 2013 (8€ par habitant).17. Une région très solvableLa région est parvenue à réduire sa capacité de désendettement de 1,04 année en 2009 à 0,67 année en 2014, soit une diminution de 35,6%. Elle était, fin 2013, la région la moins endettée de France en valeur absolue. 26.11.2015 à 14h47 SommaireUne population vieillissanteUne timide urbanisationDes revenus faibles mais des inégalités contenuesPrépondérance de l’emploi tertiaireLes séniors désormais premiers touchés par le chômageUn PIB en décrochage avec le PIB nationalUne économie affectée par la criseAtouts agricoles et industrielsLe tourisme : un atout majeur pour la régionDes dépenses de fonctionnement en hausseDes subventions en forte baisseDes recettes en nette hausseUne augmentation partagéeDes subventions globalement en hausse Un stock de dette faible mais en progressionAnnuités de dettes et charges financières volatilesUn autofinancement de l’investissement élevé Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiquesAvec 17 589 km2, soit 3,2% du territoire métropolitain, la Basse-Normandie est la 16ème région française par sa superficie. Sa population s’élève à 1,48 million d’habitants, soit 2,3% de la population nationale. Le Calvados est le plus peuplé des trois départements bas-normands, avec 46% de la population de la région. Depuis 2006, la population croît en moyenne de 0,2% par an, en raison principalement d’un solde naturel positif.1. Une population vieillissanteSi beaucoup de jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi, la Basse-Normandie accueille de nombreux retraités, qui s’installent le plus souvent dans les communes rurales ou sur le littoral. La population connaît un vieillissement certain : en 1990, les moins de 25 ans représentaient 36,7% de la population contre 30% aujourd’hui, tandis que la part des plus de 65 ans est passée de 14,2% à 19% sur la même période.2. Une timide urbanisationLa région compte seulement 14 villes de plus de 10 000 habitants tandis que deux tiers des communes comptent moins de 500 habitants. C’est donc l’espace périurbain qui est à l’origine de la croissance démographique. En 2011, 31% des Bas-Normands vivaient dans les zones périurbaines, contre 25% en 1981.3. Des revenus faibles mais des inégalités contenuesEn 2011, le revenu médian d’un ménage s’élevait à 18 141€ par unité de consommation, soit l’un des plus bas de France métropolitaine. Le rapport entre les hauts et les bas revenus est cependant plus faible en Basse-Normandie qu’en moyenne en métropole. Les disparités sont plus marquées parmi les jeunes ménages et au sein des villes.4. Prépondérance de l’emploi tertiaireL’emploi régional est composé à 79,1% par le secteur tertiaire, à 16% par l’industrie et à 4,9% par l’agriculture. L’industrie agroalimentaire représente plus d’un cinquième de la richesse produite par l’industrie bas-normande. Agriculture comprise, l’agro-alimentaire est la source de 9,5% de la valeur ajoutée de la région.Au total, 573 800 personnes travaillent en Basse-Normandie, soit 2,2% de l’emploi métropolitain. Le taux de chômage (9%) y est inférieur au taux de chômage national. C’est aussi le cas de la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (13,8%).5. Les séniors désormais premiers touchés par le chômageSi la demande d’emploi chez les moins de 25 ans diminue, elle progresse particulièrement chez les plus de 50 ans qui deviennent, pour la première fois, plus nombreux que les jeunes parmi les demandeurs d’emploi. Le chômage de longue durée progresse : un demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus de deux ans.Au cours de l’année 2013, 8 260 entreprises ont été créées en Basse-Normandie. Après un vif déclin en 2011 et une stabilisation en 2012, les créations d’entreprises marchandes hors agriculture baissent de nouveau sensiblement en 2013 (- 5,3%). En France métropolitaine, la baisse est moins marquée (-1,9%).Economie : structure et dynamiques6. Un PIB en décrochage avec le PIB nationalLa croissance du PIB de la région est l’une des moins rapides en France métropolitaine (+1,2% en volume entre 1990 et 2009, contre 1,6% en France métropolitaine). Le décrochage date du début des années 2000.Cette terne croissance s’accompagne d’une moindre capacité à attirer des emplois ou à en créer de nouveaux : la croissance annuelle moyenne de l’emploi bas-normand était de 0,5% entre 1990 et 2008, contre 0,8% au niveau national. La région pâtit, en outre, de son caractère agricole et industriel, deux secteurs où l’emploi se réduit, ainsi que de la faible dynamique du secteur tertiaire marchand.7. Une économie affectée par la criseLe PIB de la Basse-Normandie a été moins affecté par la crise que celui des autres régions. Son rebond a lui aussi été inférieur. Elle occupe la dernière place des régions françaises en termes de création de richesse par actif, avec un PIB par emploi inférieur de 9% à la moyenne des régions de province.Cependant, l’augmentation du chômage est parmi les plus faibles en France depuis 2008. Le nombre de demandeurs d’emplois demeure en retrait de 0,5 point par rapport à la moyenne métropolitaine.8. Atouts agricoles et industrielsLa Basse-Normandie est la première région productrice de France pour un certain nombre de biens : beurre, fromages frais, fromages à pâte molle, pommes à cidre, poireaux, navets. Elle compte en outre, le plus grand nombre de chevaux, avec 12% du cheptel équin national.A la force de l’industrie agro-alimentaire se joint celle de l’industrie automobile, pour laquelle est la 4ème région de France. Le secteur de l’énergie y est également développé, en particulier la production d’électricité d’origine nucléaire et le retraitement des déchets. La construction de l’EPR de Flamanville, dont la mise en production est prévue en 2016, renforce la part de ce secteur dans l’économie régionale.9. Le tourisme : un atout majeur pour la région5% de l’emploi salarié de la région est lié au tourisme, ce qui la place au même niveau que l’Aquitaine et devant la Bretagne (4,9%). Si le secteur du tourisme a supprimé 2,5% de ses effectifs en 2013, la clientèle étrangère a permis d’amortir le recul de la fréquentation dans les hôtels et de faire progresser celle des campings.Les dépenses10. Des dépenses de fonctionnement en hausseEntre 2009 et 2014, les dépenses de fonctionnement ont augmenté 2,5 fois plus vite que les dépenses d’investissement. Les dépenses de personnel sont passées de 66,3 à 74,3 millions d’euros (+12,1%), les charges à caractère général de 40 à 56,4 millions d’euros (+41%).Les postes de dépenses prioritaires sont l’emploi, l’enseignement et les transports. À eux trois, ils représentent 70% des dépenses de fonctionnement de la région (soit 298,1 millions d’euros).Les charges financières ont également progressé de façon significative, de 5,8 à 7,6 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une augmentation de 31%.11. Des subventions en forte baisseEntre 2009 et 2014, les subventions d’équipement versées ont été réduites de 172 à 135,2 millions d’euros, soit une diminution de 21%. Cette diminution n’a pas touché le remboursement en capital des emprunts qui, sur la même période, est passé de 9,5 à 53,8 millions d’euros, soit une multiplication par plus de 5.L’investissement représente 216 millions d’euros en 2014. Les premiers postes sont :l’enseignement : 83,7 millions d’euros, soit 39% des dépenses d’investissement de la région ;les transports : 49,8 millions d’euros, soit 23% des dépenses ;l’action économique : 32,9 millions d’euros, soit 15% des dépenses ;l’aménagement du territoire : 20,9 millions d’euros, soit 10% des dépenses ;enfin, la culture avec 6,2 millions d’euros.Les recettes12. Des recettes en nette hausseEntre 2009 et 2014, les recettes de la région ont augmenté de 8,5%, passant de 820,7 à 890,1 millions d’euros. Malgré les réformes successives de la fiscalité locale, la part du produit de la fiscalité est restée supérieure à celle des dotations.13. Une augmentation partagéeEntre 2009 et 2014, le produit de la fiscalité est passé de 307,9 à 330,7 millions d’euros, soit une hausse de 7,4%.Entre 2009 et 2014, les impôts et taxes ont augmenté, passant de 153,1 M€ à 205,7 M€ (+34,4%). Néanmoins, compte tenu des réformes de la fiscalité locale – depuis 2011, les régions ne bénéficient plus d’impôts directs sur les particuliers –, les impôts locaux ont diminué, de 154,8 à 125 millions d’euros, soit une baisse de 19,3%.14. Des subventions globalement en hausse Malgré la stagnation de la DGF (dotation globale de fonctionnement), les dotations et subventions perçues par la région sont en hausse : elles sont passées, de 225,1 à 262,4 millions d’euros (+16,6%). La DGF perçue par la Basse-Normandie a, comme celle de la Haute-Normandie, quasiment stagné depuis 2009 : elle est passée de 118,3 à 120 millions. Enfin, le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) a été réduit de 15,8 à 8,3 millions d’euros entre 2009 et 2014, soit une diminution de 47,5%.L’endettement15. Un stock de dette faible mais en progressionLe stock de dette a augmenté de 28,3% entre 2009 et 2014, passant de 243 à 311,8 millions d’euros, malgré une diminution de 13,2 millions d’euros entre 2013 et 2014.La dette par habitant demeure inférieure à la moyenne nationale, 210 euros à la fin de l’année 2014, malgré une augmentation de 23% depuis 2009.Dans son budget primitif de l’année 2015, la région bas-normande annonçait une réduction de l’emprunt annuel de 13,5 millions d’euros entre le budget primitif 2014 et le budget primitif 2015 (99,2 M€ contre 85,7 M€). Le compte administratif (CA) 2014 révèle un emprunt, pour l’année 2014, de 42,6 millions d’euros.16. Annuités de dettes et charges financières volatilesLes annuités de remboursement de la dette ont significativement augmenté entre 2009 et 2014 : elles sont passées de 14,8 à 42,6 millions d’euros, soit une hausse de 188%. Elles ont même atteint 55,3 millions d’euros en 2013.Les charges financières acquittées par la région ont progressé entre 2009 et 2013 avant de connaître une diminution significative en 2014, revenant ainsi en-dessous de leur niveau de 2009 (5,8 millions d’euros en 2009, 8,2 millions en 2013 et 5,7 millions en 2014).En 2013, les charges financières représentaient un coût de 6€ par habitant, contre 8€ en moyenne en France. Compte tenu de la hausse de l’emprunt régional depuis 2009, l’évolution des charges financières semble fortement dépendre des conditions du marché et en particulier de la baisse du risque souverain.17. Un autofinancement de l’investissement élevéL’exercice 2014 a permis de réduire le délai de désendettement – durée nécessaire pour rembourser le capital de la dette si la région y consacrait la totalité de ses ressources, une fois assumées les charges obligatoires et courantes – à deux années (contre 2,5 années en 2013). Le budget primitif de l’exercice 2014 prévoyait un délai de désendettement de 3,14 années et celui de l’exercice 2015 un délai de 3,08 années.L’exercice 2014 a vu la région bas-normande dégager une épargne de 154 M€ alors que le budget primitif prévoyait un montant de 130 M€. Cette épargne a permis de financer 71 % des dépenses d’investissement. Au total, l’épargne et les subventions couvrent 92,7% des dépenses d’investissement, réduisant à 7,3 % le financement des dépenses d’investissement par le recours à l’emprunt. 26.11.2015 à 14h40 • Mis à jour le26.11.2015 à 15h26 SommaireUne région vaste et peu densément peupléeUne économie dominée par l’industrie et l’agricultureUne croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000Un tissu économique très spécialiséDes perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes L’atout des infrastructures régionalesUn territoire de plus en plus développé et ouvertDes dépenses d’équipement en baisse Priorité au transport et à l’écologie Des recettes stablesDes recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneDes dotations peu dynamiquesUne dette faible mais en progressionDes annuités en légère progressionUne dette soutenable Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région vaste et peu densément peupléeLa région Centre-Val de Loire s’étend sur 7,2% du territoire national, du sud de l’Ile-de-France à l’Auvergne. Le produit intérieur brut de la région s’élevait à 69 Mds€ en 2013, soit 3,3% du PIB national. Avec 2,5 millions d’habitants, la région représente 3,9% de la population française. Elle est cependant deux fois moins densément peuplée que la moyenne nationale.Trois espaces géographiques caractérisent cette région : l’axe ligérien, qui traverse le Loiret et l’Indre-et-Loire – dont les chefs-lieux Orléans et Tours sont les deux seules villes de plus de 100 000 habitants – et concentre la moitié de la population ; le nord-est, proche de l’Ile-de-France et doté d’importantes infrastructures routières ; et, le sud, composé des deux départements du Cher et de l’Indre, moins peuplés.Entre 2006 et 2011, la population de la région a progressé moins vite que la population nationale (0,3% contre 0,5% en rythme annuel). Les populations du Cher et de l’Indre stagnent depuis la fin des années 1960, tandis que celles des autres départements ont progressé de 40% en moyenne. La pyramide des âges régionale reflète la pyramide des âges nationale, malgré une légère surreprésentation des seniors.2. Une économie dominée par l’industrie et l’agricultureL’économie de la région est tournée vers l’industrie, notamment la production énergétique, la sous-traitance automobile et aéronautique, la pharmaceutique, et l’agriculture. L’agriculture marque fortement le paysage et l’économie de ce territoire, première région céréalière de France et d’Europe. La région bénéficie également d’un réel potentiel touristique grâce aux châteaux du Val de Loire. Néanmoins, le nombre d’emplois n’a progressé que de 1,1% entre 2000 et 2013.Economie : structure et dynamiques3. Une croissance inférieure à la moyenne depuis le début des années 2000La région Centre se place dans la moyenne française en termes d’activité : le PIB par habitant s’éleve à 26 803 € en 2013, ce qui place la région au douzième rang des régions françaises. Il est légèrement inférieur à la moyenne nationale puisqu’il représente 96,2% du PIB par habitant en province mais n’équivaut qu’à la moitié du PIB de la région Ile-de-France limitrophe.L’économie de la région a été relativement atone depuis le début des années 2000. En effet, le PIB a crû en moyenne de 0,4% par an entre 2002 et 2012, contre 1,2% en France. Cette quasi-stagnation s’explique notamment par une récession plus marquée en 2007-2009. Durant cette période, le PIB par habitant a reculé (–0,1% en moyenne annuelle), alors qu’il a légèrement augmenté en France métropolitaine (+0,5%).La région concentre une forte proportion d’emplois à faible valeur ajoutée. En effet, le PIB régional rapporté au nombre d’emplois dans la région s’élève à 69 271 € en 2013, ce qui le situe loin de la moyenne nationale (78 464 €). De plus, il n’a connu une progression moyenne annuelle que de 0,2% entre 2000 et 2013, contre 0,6% pour toute la France.Le taux de chômage s’élevait en 2014 à 9,4%, contre 6,7% en 2000. Cette hausse de 2,7 points est la quatrième plus importante progression de France métropolitaine. Pour autant, la région figure parmi les cinq régions les moins inégalitaires de France métropolitaine lorsque l’on compare les rapports interdéciles des revenus fiscaux par ménage.4. Un tissu économique très spécialiséPar sa contribution à la richesse nationale, la région Centre était en 2012 la neuvième région économique française et comptait parmi les principales régions industrielles du pays avec un tissu économique diversifié (automobile, aéronautique, défense, mais également agroalimentaire, pharmacie, cosmétique, logistique). L’automobile représente en particulier 20% de l’emploi industriel, tandis que la filière aéronautique profite de la proximité avec la région Ile-de-France.Le nord de la région s’est fortement industrialisé dans les années 1970, grâce aux mouvements de décentralisation en provenance de l’Ile-de-France. La région bénéficie de la présence d’industrie de hautes technologies (composants électroniques notamment) ou à forte valeur ajoutée, comme la cosmétique et la pharmacie. Quatre pôles de compétitivité installés dans la région témoignent de cet ancrage (Cosmetic Valley, S2E2, Elastopole, Dream).En outre, c’est une économie fortement marquée par l’agriculture, principalement céréalière. Le sud de la région est une terre d’agriculture et d’industries lourdes. La présence industrielle y est toutefois en recul. En effet, la crise du textile a provoqué de nombreuses fermetures d’entreprises dans l’Indre et la restructuration des industries d’armement a causé des pertes d’emploi dans le Cher.La région apparaît en revanche relativement moins dynamique dans le secteur des services. Si 70,9 % de la valeur ajoutée était réalisée par le secteur tertiaire en 2012 (contre 74,4% en moyenne en province), cette proportion n’en faisait que la 22e région de France pour le secteur tertiaire. Le secteur de la construction, en particulier, apparaît peu porteur.5. Des perspectives prometteuses, des faiblesses persistantes Les tendances récentes sont plutôt favorables : le nombre de défaillances d’entreprises est moins élevé qu’au niveau national, et le nombre de création d’entreprises plus dynamique. En outre, l’excédent commercial de la région reste élevé avec près de 800 M€ en 2013.Toutefois, la région pâtit d’un manque de notoriété économique et d’image propre, ce que la réforme territoriale ne parviendra pas à pallier puisqu’elle a laissé le périmètre de la région inchangée. Par ailleurs, la spécialisation industrielle s’incarne dans des activités de production caractérisées par une forte représentation de la sous-traitance (automobile, aéronautique) résultant du faible nombre de centres décisionnels installés dans le territoire. Enfin, la forte dépendance au secteur pharmaceutique, en ralentissement, ainsi qu’aux marchés européens pour ses exportations, peuvent expliquer les récentes difficultés économiques.Territoire et infrastructures6. L’atout des infrastructures régionalesDu fait de sa position, la région bénéfice d’infrastructures développées particulièrement favorables aux activités de logistique. Elle dispose également de deux aéroports à Tours et à Châteauroux. Ce dernier verra probablement son activité s’accroître avec le projet de zone d’activités à Châteauroux. En outre, les quatre centrales nucléaires qui y sont installées en font la première région de France en termes d’énergie nucléaire.7. Un territoire de plus en plus développé et ouvertPour l’avenir, le contrat de plan État-Région pour la période 2015-2020 définit les priorités d’investissements partagés et les axes de développement structurants de la région. Son montant est équivalent au budget annuel de la région Centre Val de Loire. Parmi les principaux projets figurent :la poursuite du développement des infrastructures de transport : le déploiement et la rénovation de lignes ferroviaires, en particulier la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ; plusieurs aménagements routiers (échangeur de l’A10 à Blois, échangeur de Gidy, tangentielle d’Orléans, rocade de Bourges) ;le développement des sites de l’Institut national des sciences appliquées et de l’Université d’Orléans ;le soutien financier à des projets de R&D (biodiversité et patrimoines, biomédicaments, stockage de l’énergie, optimisation des technologies environnementales) et à des projets de transition écologique (efficacité énergétique, biodiversité, gestion de l’eau, prévention des risques) ;la montée en débit des réseaux existants, le déploiement du très haut débit pour tous les habitants de la région, ainsi que la résorption des zones blanches de téléphonie mobile ;la redynamisation des anciens sites de défense.Les finances de la régionLes dépenses8. Des dépenses d’équipement en baisse Les dépenses totales de la région Centre s’élèvent en 2013 à un milliard d’euros, soit un peu moins de 101€ par habitant. Elles ont progressé de 5,3% entre 2009 et 2013.Les dépenses de fonctionnement ont progressé en moyenne de 1,5% par an entre 2009 et 2013, passant de 614,8 à 664,5 M€. Les charges générales et les frais de personnel sont les postes qui ont le plus augmenté parmi les dépenses de fonctionnement (respectivement de 33,5% et 12,2%). Les frais de personnel représentent 17% des dépenses de fonctionnement et s’élèvent à 112,8 M€. Les charges générales (achats et prestations de services principalement) ont progressé à un rythme annuel moyen de 6,0% entre 2009 et 2013, progressant de 57,5 à 76,7 M€. Au-delà des frais de personnel et des charges générales, les charges d’activité représentent la majeure partie des dépenses de fonctionnement (65,7%). Contrairement aux postes précédents, elles ont connu une progression modérée de 4,1% de entre 2009 et 2013.Les dépenses d’investissement comprennent les subventions versées par le conseil régional, les dépenses d’équipements et le remboursement du capital de la dette. Elles sont passées de 377,8 à 345,1 millions d’euros entre 2009 et 2013, soit une baisse de 8%. En 2013, les subventions représentaient 61,5 % des dépenses d’investissement tandis que l’équipement brut en représentait 21,0 %. Si les subventions versées sont restées stables, les dépenses d’équipement ont reculé d’un tiers en 2013.9. Priorité au transport et à l’écologie Dans le budget prévisionnel 2015, les principales dépenses sont consacrées à l’enseignement, aux transports ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’apprentissage (plus de 200 millions d’euros pour chacune de ces trois politiques), soient les principales compétences propres des régions. Plus des deux tiers du budget de la région se concentrent sur ces trois politiques.Entre 2009 et 2015, les plus fortes progressions concernent les dépenses associées aux politiques de préservation de l’environnement (+40%), au transport (+35%), aux politiques d’aménagement du territoire (+15%) et à l’enseignement (+10%). Dans le même temps, les crédits associés aux postes « formation professionnelle et apprentissage », « action économique » et « culture, sports et loisirs » reculent.Les dépenses d’investissement sont elles globalement stables ou en baisse, à l’exception des transports et de l’apprentissage, en hausse respectivement de 5 et 17% sur la période.Les recettes10. Des recettes stablesLes recettes totales de la région s’élevaient en 2013 à 999,3 millions d’euros, contre 991,0 millions en 2009. Si elles ont progressé de 0,8% sur la période, elles ont en fait augmenté de 3,8% entre 2009 et 2012 avant de reculer entre 2012 et 2013 (-2,9%).La structure des recettes en 2013 met classiquement en évidence la très large proportion des recettes de fonctionnement (90% des recettes totales) par rapport aux recettes d’investissement (10% des recettes totales). Les recettes de fonctionnement proviennent principalement de la fiscalité locale et des prestations de service tandis que les recettes d’investissement sont issues des emprunts et de l’autofinancement.Les recettes fiscales et les dotations constituent les principales sources de financement des régions. En moyenne métropolitaine hors Ile-de-France, ces deux sources représentaient en 2013 89% des recettes des conseils régionaux, contre 94,3 % en région Centre.11. Des recettes fiscales en rattrapage par rapport à la moyenneRelativement faibles en 2009 (170,4€ contre 184,0€ en moyenne en province), les recettes fiscales par habitant ont progressé de 1,4% par an en moyenne alors qu’elles restaient stables ailleurs. Elles sont désormais proches de la moyenne : 182,1€ contre 181,9€.Une partie de cette progression s’explique par les possibilités de modulation des taux de la fiscalité énergétique, lesquels ont été utilisées à leur niveau maximal. Le produit de la TICPE (taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques) a ainsi progressé, entre 2009 et 2013, de 23,2% tandis que celui des cartes grises a augmenté de 14%.12. Des dotations peu dynamiquesEn 2013, les dotations de la région Centre représentent 465,3 millions d’euros. Elles sont restées globalement stables durant la période 2009-2013. Néanmoins, ce montant ne comprend ni les fonds européens ni les mécanismes de compensation d’exonérations fiscales. En les incluant, on constate une augmentation des fonds reçus par la région.L’endettement13. Une dette faible mais en progressionEntre 2009 et 2013, l’encours de la dette est passé de 529,4 à 601,7 M€, soit une augmentation de 13,7% sur la période et de 2,6% par an en moyenne. Il a particulièrement progressé entre 2011 et 2012 (+8,35%) et baissé significativement entre 2012 et 2013 (-5%). L’encours de la dette par habitant est nettement moins élevé en région Centre que dans le reste de la France puisqu’il représente 229,7€ contre 303€ en moyenne métropolitaine en 2013. Il a également moins progressé (2,4% par an en moyenne contre 4,9% en moyenne métropolitaine. Les emprunts de la région Centre apparaissent peu risqués. En 2013, 98,9% de l’encours de la dette (601,7 M€) correspondait, selon la typologie de la charte Gissler, aux emprunts les moins risqués (catégorie A-1).14. Des annuités en légère progressionLes annuités de remboursement de la dette ont progressé de manière plus dynamique que l’encours. Elles sont en effet passées de 56 M€ en 2009 à 69,1 M€ en 2013, soit une progression de 4,3% par an. Elles restent bien inférieures à la moyenne des régions.L’augmentation des annuités de remboursement de la dette s’explique non seulement par un effet volume dû à l’augmentation de l’encours de la dette, mais surtout par un effet de prix lié au taux d’intérêt. En effet, les intérêts de la dette ont progressé à un rythme annuel de 5,9% entre 2009 et 2013, soit plus que l’encours de la dette. Cette progression reste inférieure à la moyenne métropolitaine (+7,2%).15. Une dette soutenableLa capacité de désendettement évalue la solvabilité de la région. Elle est passée de 2,4 ans en 2009 à 2,8 ans en 2013. Ainsi, il fallait en 2013 2,8 années à la région pour rembourser sa dette si elle y consacrait la totalité de son épargne de gestion, c’est-à-dire ses recettes de fonctionnement diminuées de ses dépenses de gestion. Elle reste, en tout état de cause, meilleure que la moyenne métropolitaine (4,0 ans en moyenne métropolitaine, 3,6 ans sans compter l’Ile-de-France). 26.11.2015 à 14h34 SommaireDémographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavorisées 2. La population la plus jeune de France métropolitaine 3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationEconomie : structure et dynamiques1. Une chute de l’emploi depuis 2008 2. Des indicateurs annonciateurs de repriseLes dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissement 2. Des dépenses de personnel particulièrement élevées 3. Un net recul des dépenses d’investissementLes recettes1. Une diminution des recettes fiscales 2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesL’endettement1. Une dette en forte augmentation 2. Une dette moins soutenableLe diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données. Démographie, emploi, atouts économiques1. Une des régions les plus défavoriséesLe Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions de France métropolitaine les plus défavorisées : le revenu médian de ses habitants et son indice de développement humain sont les plus faibles des régions françaises (notamment sur les critères relatifs à la santé et à l’espérance de vie), son taux de chômage (12,8% fin 2013, 13% fin 2014) est le second du pays, et son taux de pauvreté (19,3%, soit 5 points au-dessus de la moyenne métropolitaine), le troisième. L’Insee relève même qu’en 2012 les habitants de la région avaient le niveau de vie médian le plus faible de France métropolitaine, à 17 700€ par an, soit 2 000€ en dessous de la moyenne.  2. La population la plus jeune de France métropolitaineQuatrième région la plus peuplée, avec plus de 4 millions d’habitants, le Nord-Pas-de-Calais a la population la plus jeune de France métropolitaine, avec 26,7% de moins de vingt ans, soit deux points de plus que la moyenne nationale, et seulement 15% de seniors, soit trois points de moins que la moyenne nationale.La croissance démographique, atone (0,1% par an entre 1999 et 2013, contre 0,7% en métropole), repose exclusivement sur l’excédent naturel. Avec 2,11 enfants par femme, soit un taux de natalité de 14%, il contribue pour 0,5% à la croissance annuelle de la population, mais son effet est quasiment annulé par un solde migratoire nettement négatif, qui contribue pour 0,4% à la baisse de la population. Cette émigration, conséquence logique des difficultés socio-économiques de la région, est particulièrement marquée chez ses habitants les plus qualifiés : alors même que la part de diplômés parmi les natifs du Nord-Pas-de-Calais est faible un tiers a quitté la région.La croissance démographique est depuis plusieurs décennies plus faible que sur le reste du territoire puisque le Nord-Pas-de-Calais rassemblait 7% des Français en 1980, et n’en compte plus désormais que 6,5%.3. Une région fortement marquée par la désindustrialisationHistoriquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle, ce dont témoigne la présence de certaines activités emblématiques comme le textile (la région concentre encore 25% de l’activité française dans ce secteur), la métallurgie (16%) ou les transports (14%). Toutefois, la désindustrialisation marquée de la région (l’industrie rassemblait 21% des emplois en 2000, contre 15% en 2012) a rapproché progressivement sa structure productive de la moyenne nationale : alors que l’industrie représentait 26,7% de la valeur ajoutée de la région en 1990, elle n’en représente plus que 15,6% (14,9% en moyenne en province), désormais largement tertiarisée, notamment au profit du tertiaire non-marchand (social, enseignement).Ces évolutions économiques ont accru les inégalités socio-territoriales : déclin des pôles du littoral pas-de-calaisien (Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, Saint-Omer) et de l’est du département du Nord (Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe) au profit de la métropole lilloise, où le nombre d’emplois dans des secteurs innovants s’est accru de 18% entre 2007 et 2012, des pôles urbains adjacents (Lens, Valenciennes) et de villes centrées sur les services (Arras). Les inégalités de revenus moins marquées dans la région qu’ailleurs en France s’expliquent en partie par le moindre niveau de vie des plus aisés.Economie : structure et dynamiquesLa progression du PIB plus faible qu’en France, 0,9% contre 1,2% par an 2000 et 2012, est essentiellement liée à la faible progression de la population de la région. En effet, selon l’Insee, la performance de la région en termes de PIB entre 1993 et 2011 est supérieure d’environ ½ pt de PIB à ce que la croissance de la population aurait laissé espérer. Cela s’est traduit par un rattrapage de l’écart en termes de PIB nominal par habitant entre le début des années 1990 et celui de la crise, celui-ci passant d’environ 78 à 81% du niveau métropolitain.1. Une chute de l’emploi depuis 2008La crise a accru les écarts de performance économique, tant entre les régions qu’en leur sein. Ainsi, l’emploi a diminué en Nord-Pas-de-Calais de 0,7% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids d’une l’industrie particulièrement touchée par la crise (-2,9% de taux d’emploi entre 2008 et 2013). Bien que cette dynamique soit antérieure à 2008, l’écart de taux de chômage avec la métropole s’est accru, avec un sommet de 3,5% fin 2012. Au sein même de la région, le Pas-de-Calais a été plus durement affecté par la crise que le Nord : en 2014, l’emploi a chuté de 0,8% dans le Pas-de-Calais, contre -0,2% dans le Nord.2. Des indicateurs annonciateurs de repriseToutefois, les indicateurs économiques pour 2014 (recul des défaillances d’entreprise, hausse du nombre de créations d’entreprises, rebond de l’emploi intérimaire) laissent entrevoir une reprise de l’économie du Nord-Pas-de-Calais, portée par les bons résultats du secteur tertiaire, où l’emploi se maintient, et la forte croissance du Royaume-Uni voisin, qui stimule en particulier les transports et le tourisme. Les dépenses1. Hausse des dépenses de fonctionnement, baisse de l’investissementEntre 2009 et 2013, la croissance annuelle moyenne des dépenses de la région a été quasi-nulle (0,1%). Dans le même temps, les dépenses par habitant en métropole progressaient de 0,7% par an, contre 0% pour le Nord-Pas-de-Calais. Au total, la différence entre le ratio de dépense par habitant de la région et celui de la métropole a diminué de 25%, de 48,8€ à 36,6€. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés de France métropolitaine : par ce critère, le Nord-Pas-de-Calais est la 6ème région la plus dépensière (hors Corse).Le maintien du niveau des dépenses ne vaut pas pour les dépenses de fonctionnement : leur part a en effet progressé de 4,5 points sur la période, passant de 61,7 à 66,3% du total des dépenses, contre 62 % pour l’ensemble des régions métropolitaines. Elles ont augmenté à un rythme annuel de 1,9% par an, avec une accélération prononcée en 2012 et 2013.2. Des dépenses de personnel particulièrement élevéesLes dépenses de personnels représentent 19,7% des dépenses de fonctionnement, ce qui place la région au 3ème rang métropolitain. Ces dépenses ont crû à un rythme annuel moyen de 2,1% sur la période. Les rémunérations avaient progressé de 3% en 2009, contre 1,8 % en 2013.C’est notamment la conséquence de l’intégration des personnels techniques des lycées, des ports et des contrats aidés au titre des transferts de compétences. Selon la chambre régionale des comptes, le triplement des effectifs entre 2006 et 2011, de 1 802 à 6 114 agents, s’explique essentiellement par les transferts de compétences. Toutefois, des mesures discrétionnaires sur les salaires ont amplifié cette dynamique, puisque la région a choisi d’intégrer les agents concernés en utilisant un régime indiciaire extrêmement favorable, majorant d’environ 10 % leur rémunération nette.3. Un net recul des dépenses d’investissementEn moyenne, les dépenses d’investissement ont diminué de 3,1% par an, alors que l’épargne brute est restée quasiment stable. Seule l’année 2011 a connu un modeste rebond de l’investissement, mais elle a été immédiatement suivie d’une forte baisse de 11% en 2012. À cet égard, la chambre régionale des comptes relève un taux d’exécution des dépenses d’investissement de seulement 61% contre 84% en fonctionnement. Ainsi, fin, 2013, la région avait moins investi que la moyenne métropolitaine, alors qu’elle y consacrait 13,9€ de plus par habitant en 2009.Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 4,5 points à la hausse très modérée des dépenses entre 2010 et 2013. La réduction d’un tiers du montant de l’investissement dans les lycées est à lui seul responsable de 3,5 points de baisse cumulée ; le service ferroviaire de voyageurs, de près de 1,5 point.Augmentation des crédits alloués aux compétences partagéesLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports, qui sont les principales compétences exclusives de la région, représente près de 59% des dépenses votées pour 2014, soit 4,1 points de moins qu’en 2009. Cela s’explique par la baisse de 5 points de l’action « transports », dont environ la moitié des crédits relève de l’investissement. Alors qu’en 2009, le budget primitif prévoyait que plus de 15% du total des dépenses seraient allouées à l’investissement dans ce secteur, cette part n’était plus que d’environ 10% dans celui de 2014.Les recettes1. Une diminution des recettes fiscalesComme les autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a quasiment perdu toute marge de manœuvre en matière de fiscalité. Depuis la loi de finances pour 2010, les régions ont en effet perdu leur pouvoir concernant la fiscalité des ménages sur le foncier. De même, la taxe professionnelle a été remplacée par des contributions assises sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et un impôt forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).Les taux de ces prélèvements obligatoires sont fixés par le Parlement et ne donnent pas lieu à un pouvoir de taux pour les régions. D’après la chambre régionale des comptes, le pouvoir fiscal de la région ne concerne plus que 8% de ses recettes, contre 48% avant la réforme. Les recettes issues de la fiscalité locale ont diminué de 27% en 2011 en raison de la perte de la taxe professionnelle, avant de croître de 5% les deux années suivantes.Le pouvoir de taux, encadré par le Parlement, ne concerne plus que la taxe d’immatriculation « cartes grises » et les deux dernières fractions de TICPE perçues par les régions. Ces recettes rapportent environ 370 M€ par an depuis 2011. A l’instar de la quasi-totalité des autres régions, le Nord-Pas-de-Calais a décidé, dès 2011, de porter les deux tranches résiduelles à leur niveau légal maximum.Par conséquent, la part des recettes issues de la TICPE est stable depuis 2011. La taxe sur les immatriculations évoluant en fonction de l’âge et de la puissance des véhicules, la baisse du nombre d’immatriculations nouvelles en 2011 a engendré une hausse de 30 M€ avant de se demeurer stable, entre 120 et 130 M€. Avec un tarif annuel moyen de 45,7€ par véhicule, la région Nord-Pas-de-Calais se situe au 5ème rang national.2. Les dotations de fonctionnement ont compensé les pertes de recettesLa baisse des recettes fiscales engendrée par la réforme de 2011 a été compensé par un accroissement des dotations de l’État. Ainsi, la région a reçu près de 60 M€ supplémentaires de l’État en 2011.Le niveau des dotations traditionnelles (DGF, DGD) s’est stabilisé entre 560 et 570 M€. C’est la dotation de réforme de la taxe professionnelle qui a compensé la disparition de cette dernière et entretenu la progression des dotations, les faisant passer à 52,5% du totale des recettes fin 2013.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 5 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 40% du total des dotations et des dépenses de fonctionnement. Le poids de la dotation d’investissement a été plus fluctuant, oscillant entre 11 et 18% au cours de la période 2009-2013.L’endettement1. Une dette en forte augmentationLa dette de la région est supérieure de 29,1% au niveau de 2009. Cette augmentation résulte de la quasi-stagnation des recettes, tandis que les dépenses, hors remboursement de la dette, progressaient de 3% sur l’ensemble période. Le niveau d’endettement par habitant excède de plus de 180€ celui de la métropole.La région a largement recours à des taux fixes (75% de l’encours total) et ne semble pas menacée par les emprunts toxiques recensés par la charte Gissler.2. Une dette moins soutenableStandard and Poor’s a maintenu la notation A+ de la région en novembre 2014, mais l’avait dégradée un an auparavant, alors que la notation AA- lui était attribuée depuis 10 ans. L’agence reconnaissait la robustesse du cadre institutionnel et de l’économie locale, tout comme le faible risque de liquidité du crédit, mais s’inquiétait de la soutenabilité des finances régionales dans une conjoncture récessive. Elle estimait que le niveau élevé d’endettement pouvait difficilement être contenu en l’absence de règles pluriannuelles de maîtrise des dépenses et dans un contexte de fragilisation des recettes régionales.Il est vrai que la capacité de désendettement de la région a été réduite, passant de 4,7 à 6,3 années en cinq ans. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque même le franchissement du seuil de 7 ans en 2014, avec un taux moyen de 2,7%. 26.11.2015 à 14h27 SommaireUne région défavoriséeUn solde migratoire nettement négatif Une économie toujours concentrée sur l’agriculture et l’industrieDes performances économiques détériorées depuis 20 ansUne économie qui ne montre pas de signe de repriseUn territoire de contrastes en quête de spécialisationLa proximité de l’Ile-de-France ne bénéficie pas à toute la régionUne dépense élevée mais qui se rapproche de la moyenne nationaleRationalisation des dépenses de fonctionnementForte baisse de l’investissementRéduction de la part des compétences exclusives de la régionMarges de manœuvre fiscales réduitesDes dotations pour compenser les pertes de recettes Des conditions de financement globalement favorablesUne soutenabilité en constante amélioration jusqu’en 2013 Le diagnostic des régions avec l’Institut MontaigneLes 6 et 13 décembre, les Français voteront pour élire leurs représentants dans les 13 nouvelles régions . Afin d’éclairer le choix des électeurs, LeMonde.fr et l’institut Montaigne ont conclu un partenariat, en vous proposant un diagnostic détaillé de l’état économique et financier des régions. Celui-ci a été réalisé sur les 22 anciennes régions, seules à avoir un bilan.Les bilans sur le site de l’Institut MontaigneRetrouvez tous nos contenus sur les régionales dans notre page spéciale. Vous pouvez aussi retrouver nos statistiques détaillées sur les votes et les grands équilibres socio-économiques sur notre portail de données.Démographie, emploi, atouts économiques1. Une région défavoriséeLa Picardie est l’une des régions les plus défavorisées de France. Avec un taux de pauvreté de 15,6%, un taux de chômage de 11,7% fin 2014 et un niveau de vie de 18 940€ par an, la région se situe très en dessous des moyennes nationales. En-dehors du Nord-Pas-de-Calais, son IDH (indice de développement humain) est le plus faible de France, notamment pour les indicateurs relatifs à l’éducation.2. Un solde migratoire nettement négatif Alors même que sa population est jeune et que la conjonction d’un indice de fécondité et d’un taux de natalité élevés lui assure un accroissement naturel important (+0,4% de contribution annuelle entre 2006 et 2013), la région présente un solde migratoire négatif (-0,2%). Il touche tout particulièrement les plus diplômés : la Picardie est en effet la troisième région la plus faible pour le nombre de natifs diplômés (22,4%), la moitié ayant élu domicile dans une autre région française.3. Une économie toujours concentrée sur l’agriculture et l’industrieLa structure productive de l’économie picarde a vu ses spécificités s’atténuer au cours des dernières décennies mais l’agriculture et l’industrie y occupent toujours une place importante. L’industrie représente en effet 19% de la valeur ajoutée, soit quatre points de plus que la moyenne nationale. En 2014, 28% des Picards sont ouvriers, et ce malgré la croissance des emplois tertiaires, portée par les services de proximité, l’administration publique et le secteur médico-social.Économie : structure et dynamiques4. Des performances économiques détériorées depuis 20 ansDès avant la crise, la Picardie connaissait une tendance très défavorable par rapport aux autres régions françaises, avec une croissance de 0,1% entre 2000 et 2012 contre 1,2% en moyenne en France. Alors que son PIB par habitant représentait encore 85% de la moyenne métropolitaine en 1995, ce ratio était à peine supérieur à 75% fin 2013. Traduction de la paupérisation de la région, à la fin de l’année 2013, le PIB en volume par habitant avait diminué de 0,1% par an depuis 2000, alors qu’il augmentait de 0,5% en France métropolitaine.La crise a renforcé cette dynamique négative : l’emploi a diminué en Picardie de 1,5% par an entre 2008 et 2013, contre 0,4% en France métropolitaine, notamment du fait du poids de l’industrie, qui a été particulièrement touchée par la crise. Le taux de chômage y atteint actuellement ses plus hauts niveaux historiques, autour de 11,5%, soit près de 2 points au-dessus de la moyenne métropolitaine.5. Une économie qui ne montre pas de signe de repriseEn 2014, l’emploi salarié marchand a chuté de 1,4% en Picardie (contre -0,5% en France), et le nombre de créations d’entreprises continue de reculer, alors que la tendance s’est nettement inversée au niveau national. La conjoncture défavorable dans les secteurs de la construction (-8% de mises en chantier) et de l’industrie affecte particulièrement la région. Seuls l’agriculture et, dans une moindre mesure, le transport et le tourisme ont su résister à la crise.Territoire et infrastructures6/ Un territoire de contrastes en quête de spécialisationD’importantes disparités territoriales existent au sein de la région. D’un côté, l’Aisne (en particulier la région de Saint-Quentin) et dans une moindre mesure la Somme (notamment la zone de Soissons) concentrent les difficultés sociales, essentiellement en raison de la désindustrialisation : dans l’Aisne, le taux de pauvreté est de 18,7%, le taux de chômage de 14,1%. De l’autre, l’Oise présente des indicateurs en phase avec la moyenne nationale et capte depuis plusieurs décennies l’essentiel de la croissance démographique picarde (83% depuis 1975), notamment autour des pôles de Compiègne et de Beauvais.7. La proximité de l’Ile-de-France ne bénéficie pas à toute la régionAlors que les caractéristiques du nord de la région la rapprochent du Nord-Pas-de-Calais, l’Oise bénéficie d’un dynamisme lié à la proximité de l’Ile-de-France, dont témoigne la concentration de richesses, à l’échelle régionale, dans les zones périurbaines aisées de l’aire urbaine parisienne qu’habitent des travailleurs franciliens.Les dépenses8. Une dépense élevée mais qui se rapproche de la moyenne nationale Les dépenses globales de la région Picardie ont été réduites à un rythme annuel moyen de 1,9% par an entre 2009 et 2013. Toutefois, après le recul enregistré les trois premières années (-1,6% en 2010, -2,8% en 2011 et -4,3% en 2012), la dépense de la région a fortement rebondi en 2013 (+11,5%), sous l’effet d’une forte hausse de l’investissement. Le compte administratif 2014 prévoit une nouvelle baisse du total des dépenses de 3,4% par rapport à 2013.La population ayant stagné, la différence avec la métropole en termes de dépenses par habitant a quasiment diminué de moitié, de 96,2 à 55,6 €. Avec un niveau de 476 € par habitant, la Picardie reste néanmoins fin 2013 la deuxième région métropolitaine la plus dépensière après le Limousin.9. Rationalisation des dépenses de fonctionnementLes dépenses de fonctionnement ont diminué de près de 2% par an en moyenne entre 2009 et 2013. En cumulé sur 2010-2012, elles ont contribué pour environ 6 points au recul des dépenses de la région. Toutefois, les années 2013 et 2014 remettent en cause cette tendance puisque les dépenses de fonctionnement ont progressé de 2,6% par rapport à 2012. Fin 2013, la Picardie occupait encore le second rang des régions les plus dépensières en la matière : 305€ par habitant contre 262 € en moyenne nationale.La part des frais de personnel dans les dépenses de fonctionnement a progressé de 2,5 points depuis 2009, ce qui place désormais la Picardie dans la moyenne haute des régions de métropole. Ces dépenses ont respectivement crû de 3,2% et 2,8% en 2010 et en 2011, puis de seulement 0,6% en 2012, soit une moyenne annuelle de 2,1%. Depuis l’achèvement des transferts de personnels techniques liés aux transferts de compétences, les dépenses sont davantage maîtrisées.10. Forte baisse de l’investissementL’investissement s’est replié de 3,5% par an en moyenne entre 2009 et 2014, alors que les économies réalisées sur le fonctionnement avaient pourtant permis d’accroître significativement l’épargne brute. Dans un premier temps, l’investissement a reculé de 30% entre 2009 et 2012, avant un rebond de près de 40% en 2013, puis une nouvelle chute de 13% en 2014.Entre 2009 et 2012, la baisse a été particulièrement marquée dans les dépenses relevant des compétences exclusives de la région, celles-ci ayant été divisées par deux. Au total, les dépenses d’investissement ont contribué pour près de 3,5 points au recul de la dépense entre 2010 et 2014.11. Réduction de la part des compétences exclusives de la régionLe poids cumulé de l’enseignement, de la formation professionnelle et des transports représentait 68,4% des dépenses prévues en 2009, contre 64,6% dans le budget primitif 2014, soit une baisse de 3,8 points. Ces niveaux élevés s’expliquent notamment par l’importance et le coût du réseau ferroviaire picard, qui s’étend sur plus de 1 500 km de lignes et comprend 65 gares et 110 points d’arrêts non gérés. Fin 2012, la région versait environ 150 M€ à la SNCF, soit plus de la moitié des montants de l’action transports, qui représente environ 270 M€ de dépenses. La tendance baissière s’explique par la diminution du poids de la formation professionnelle et de l’apprentissage (-1,7 pts) ainsi que de l’enseignement.Les recettes12. Marges de manœuvre fiscales réduitesLe pouvoir fiscal de la région Picardie porte sur moins de 10% des recettes, les recettes issues de la fiscalité locale ayant diminué de 17% en 2011 avant de croître de 4% en deux ans. La région Picardie a décidé, dès 2011, d’utiliser toutes les marges disponibles sur les taux. D’autres marges existent sans doute sur la taxe sur les immatriculations. D’après la chambre régionale des comptes, la région Picardie pratique un tarif faible de 29 €, contre 34,5 € pour la moyenne nationale. L’attractivité de la région pour les sièges d’entreprises de location de voiture la place au 6ème rang national pour les recettes de cartes grises.13. Des dotations pour compenser les pertes de recettes En 2011, la région a reçu environ 25 M€ supplémentaires de l’État afin de compenser la perte nette liée à la suppression de la taxe professionnelle. Depuis, le niveau des dotations dans les recettes hors emprunts est stable, autour de 53%.Conséquence de la création d’une dotation nouvelle, en 2011, la part de la DGF dans le total des dotations a diminué d’environ 3 points. A la fin de l’année 2013, la DGF représentait 50% du total des dotations et 37% des dépenses de fonctionnement. La diminution de la dotation d’investissement reflète le très faible niveau du FCTVA, passé de 30 à 10 M€, en raison de la baisse des dépenses d’équipement au cours des années précédentes. Toutefois, comme en Nord-Pas-de-Calais, la Dotation régionale d’équipement scolaire (DRES) est stable, autour de 50 M€, ce qui ne reflète pas le fort recul de l’investissement dans les lycées, qui a été divisé par 2 depuis 2010 (de 80 à 40 M€).L’endettementLa réduction du besoin de financement, conjugué à des emprunts en baisse jusqu’à un niveau nul en 2013, avaient permis d’aboutir à un désendettement de 40 M€ en 2013. Selon la chambre régionale des comptes, la région a voulu, certaines années, anticiper la hausse des taux en souscrivant des emprunts au-delà de son besoin de financement, auprès de la Banque européenne d’investissement. Pour l’année 2014, le CESER évoque une hausse de 23 M€ de l’endettement pour l’année 2014. Cela fait suite à une forte diminution de l’épargne brute, passée de 19,4 à 15,7 % des recettes de fonctionnement.14. Des conditions de financement globalement favorables La région Picardie a réussi à stabiliser son taux moyen. Elle s’endette à 60% à taux fixes, selon les rapports fournis dans le cadre du programme d’émission de billets de trésorerie. Fin 2013, les emprunts structurés ne représentaient que 7,1% de l’encours de dette, soit un total inférieur à 50 M€, la totalité d’entre eux étant conformes à la charte Gissler et donc considérés comme « non-toxiques ».15. Une soutenabilité en constante amélioration jusqu’en 2013Grâce aux efforts budgétaires réalisés et au faible recours à l’emprunt, la capacité de désendettement de la région s’est significativement améliorée entre 2009 et 2013, passant de 6,9 à 3,7, grâce à une épargne brute en nette amélioration. Dans son avis de juin 2015, le CESER évoque toutefois un passage à 4,9 ans en 2014 suite à la dégradation de l’épargne brute Alexandre Pouchard et Patrick Roger C’est un sujet politiquement sensible, qui mobilise les élus locaux depuis plusieurs mois. Avec les restrictions budgétaires, ils ont vu chuter ces dernières années la dotation globale de fonctionnement (DGF), l’enveloppe annuelle allouée par l’Etat aux collectivités locales (communes, mais également agglomérations, départements, régions…).Voir l'évolution de la DGF entre 2004 et 2012 :Votre commune est-elle touchée par la baisse des dotations ?L’Association des maires de France (AMF), par la voix de son président François Baroin, a de nouveau mis en garde la semaine dernière contre « l’accélération de la dégradation » des finances locales. Les maires avaient manifesté à la mi-septembre pour demander une remise en cause du « calendrier et du volume » de la baisse de la DGF.Cette baisse ne pèse pas sur le budget des communes de la même façon. La DGF représente en moyenne 19 % des recettes de fonctionnement, un taux qui recouvre des réalités bien différentes, ce pourcentage pouvant atteindre par exemple 16 % à Lyon, 39 % pour une ville moyenne comme Alençon (Orne) ou 44 % pour un village comme Sanna, dans la Creuse.Pour comprendre la DGF :Que représentent les dotations de l’Etat dans le budget d’une commune ?Au-delà de cette baisse, la DGF souffrait également d’un mode de calcul très complexe, qui entraînait des inégalités de traitement entre communes de même taille. C’est pour cela que le projet de budget 2016 prévoit une simplification du mode de calcul.Lire :Les dotations de l’Etat aux collectivités simplifiéesUne simulation pour juger des effets de la réformePour juger les effets de cette réforme, les parlementaires avaient aussi réclamé à Bercy une simulation de la DGF 2016 pour toutes les communes. Ce document, que Le Monde s’est procuré, leur a été remis lundi 2 novembre. Finalement, 69 % des communes (représentant 65 % de la population française) verront leur dotation « brute » augmenter, très majoritairement des petites communes (de 1 000 à 3 499 habitants).Précision importante : cela n’inclut pas la « contribution au redressement des finances publiques » (CRFP), qui constitue la fameuse diminution des dotations récemment annoncées et qui pèse largement sur les budgets, mais dont nous n’avons malheureusement pas pu nous procurer le détail.Lire aussi :Dotations de l’Etat aux collectivités : les gagnants et les perdantsLe tableau ci-dessous vous permet d’observer l’évolution de la dotation dans votre commune entre 2015 et 2016, ainsi que son impact sur les recettes de fonctionnement. Ces chiffres ne concernent donc que la DGF « brute », hors CRFP et donc ne constitue pas la DGF « nette ».Note : les cas de Paris ainsi que d’autres villes de la région Ile-de-France est spécifique, compte tenu de la création de la Métropole du Grand Paris à compter du 1er janvier 2016, qui entraîne une modification de la répartition des dotations.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Depuis que la réforme du mode de calcul de la dotation globale de fonctionnement (DGF) a été inscrite dans le projet de loi de finances pour 2016, les parlementaires ne cessent de réclamer à Bercy des simulations précises pour avoir une idée de ses effets pour les communes et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Depuis lundi 2 novembre, ils les ont à leur disposition. Le Monde a eu accès à ces simulations.Lire aussi :Cinq chiffres pour comprendre le projet de budget pour 2016Cette réforme de la DGF vient se greffer à la baisse des dotations de l’Etat (11 milliards sur trois ans), qui concernera pour 2 milliards d’euros en 2016 les communes et les EPCI. Ce qui suscite de fortes appréhensions chez les élus, qui, pour certains, demandent un report de la réforme.Lire aussi :Que représentent les dotations de l’Etat dans le budget d’une commune ?Pourquoi la DGF a-t-elle été réformée ?Créée en 1979, la DGF représente, avec 36 milliards d’euros, le principal concours financier de l’Etat aux collectivités. Elle était devenue illisible et injuste. Elle a subi des ajustements réguliers mais qui n’ont pas permis d’en corriger les défauts majeurs et parfois, même, les ont accentués.Lire aussi :Les dotations de l’Etat aux collectivités simplifiéesQuel est l’impact sur les communes ?Sur 36 641 communes, 25 251 (69 %), représentant 65 % de la population, verront leur dotation « brute » augmenter. Précision importante : cela n’inclus pas la « contribution au redressement des finances publiques » (CRFP), prélèvement imposé par l’Etat et qui pèse largement sur les budgets, mais dont nous n’avons malheureusement pas pu nous procurer le détail.Le pourcentage de communes « gagnantes », cependant, n’est pas identique selon les strates de population. Il y a, dans chaque strate, des gagnants et des perdants.Ainsi, moins de la moitié (44 %) des communes de 100 000 à 199 999 habitants y gagnera, et tout juste 50 % dans la strate de 15 000 à 19 999 habitants.En revanche, c’est dans les tranches de 1 000 à 3 499 habitants que le pourcentage de communes gagnantes est le plus important (78 %).« Notre réforme réduit les écarts injustifiés dans chaque strate et creuse les écarts justifiés, défend le secrétariat d’Etat au budget. Les villes pauvres y gagnent et les villes riches y perdent. »Cherchez dans notre tableau :Votre commune va-t-elle gagner ou perdre sur sa dotation brute en 2016 ?Quel est l’impact sur les établissements publics de coopération intercommunale ?89 % d’entre eux, représentant 74 % de la population, seront bénéficiaires de la réforme.Les communautés d’agglomération et les communautés de communes sont les principales gagnantes : elles verront leurs dotations par habitant augmenter respectivement de 3,06 % et de 2,76 %.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon et Matthieu Goar Un grand « ministère de la sécurité intérieure », qui réunisse police et gendarmerie, mais aussi administration pénitentiaire et douanes : c’est l’une des propositions phares portées par Nicolas Sarkozy pour son grand retour sur les questions de sécurité, mardi 3 novembre. Dans son discours, qui clora une matinée de travail organisée par Les Républicains, le président du parti proposera de renforcer le ministère qui lui a déjà servi de marchepied pour le pouvoir. Selon les documents préparatoires de la réunion, il s’agit de donner de la « profondeur d’action » à la Place Beauvau contre l’immigration clandestine et la récidive.Les Républicains proposeront également un « recentrage » des policiers et des gendarmes sur « leur cœur de métier » : ordre public, investigation, lutte contre la criminalité, renseignement. Pour compenser, le rôle des polices municipales et de la sécurité privée sera « renforcé ». Ils promettront par ailleurs la construction de 20 000 places en prison — lors de la campagne présidentielle de 2012, M. Sarkozy était allé jusqu’à 30 000.MonopoleA la tête des Républicains, et dans la perspective de la primaire, Nicolas Sarkozy garde le monopole des questions de sécurité. Reste à lui donner du contenu et de la crédibilité. « La question du terrorisme a supplanté dans l’esprit des gens la thématique de la délinquance, résume M. Péchenard. Cela ne doit pas nous empêcher de travailler dessus. »Une réunion était déjà planifiée, mais le processus s’est accéléré avec le mouvement des policiers, au début d’octobre, après que l’un des leurs eut été grièvement blessé par un détenu en fuite à L’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). « Le malaise des policiers témoigne de l’échec de la politique du gouvernement », estime Bruno Beschizza, qui a préparé la convention avec Brigitte Kuster, chargée à ses côtés des questions de sécurité au parti.Tous les syndicats de policiers ont été auditionnés. L’initiative a été appréciée, même si, pour les policiers et les gendarmes, la période Sarkozy reste attachée à la baisse des effectifs de 2007 à 2012 et à la pression du chiffre. « Il faut avoir conscience de nos difficultés, de nos erreurs, pour reconstruire un projet », reconnaît le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, qui interviendra mardi sur la question pénale. La leçon est retenue : Les Républicains proposeront d’exclure les forces de l’ordre de l’effort de réduction de l’emploi public.Difficile de se renouvelerL’autre difficulté pour le parti consiste à innover face à un gouvernement qui n’a pas hésité, pour calmer la colère des policiers et face au terrorisme, à adopter des positions qui auraient pu être celles de l’ex-chef de l’Etat. En 2011, après la mort d’un policier, M. Sarkozy avait promis des fusils à pompe aux brigades anticriminalité (BAC) des Bouches-du-Rhône… En octobre 2015, après L’Ile-Saint-Denis, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, en promet pour toutes les BAC de France.Quant à François Hollande, en proposant aux policiers et aux gendarmes une clarification de leurs missions et un plan pluriannuel de valorisation des carrières, le 22 octobre, il a coupé l’herbe sous le pied de la droite. Même l’assouplissement des règles de la légitime défense pour les policiers n’est plus tabou. « Il y a certains aspects du discours et du diagnostic de M. Cazeneuve dans lesquels on se retrouve. En revanche, il y a un très gros écart entre le discours et les actes. La vitrine est sympathique, mais l’arrière-boutique est dans le désordre le plus total », ironise M. Ciotti.Mardi, plusieurs élus locaux seront en première ligne pour rafraîchir le discours du parti. Et M. Sarkozy caresse même l’idée de défendre un renforcement de la présence policière dans les quartiers sensibles, avec la réimplantation de postes de police — rebaptisés « postes permanents de vigie policière ». Un dispositif qu’il avait lui-même démantelé après 2002, pour aller contre l’idée de « police de proximité » mise en place par la gauche et pour faire des économies. La preuve qu’il est bien difficile, dans ce domaine, de se renouveler.Collaborateurs issus de la police et de la gendarmerieDepuis son retour à la vie politique, Nicolas Sarkozy s’était fait discret sur ces thématiques, éclipsées dans l’actualité par le terrorisme et la crise des réfugiés. Mais l’ancien ministre de l’intérieur (2002-2004, 2005-2007) garde un œil sur le sujet. Pour preuve, nombre de ses proches collaborateurs actuels occupaient les plus hauts postes dans la police et dans la gendarmerie quand il était à l’Elysée.Son directeur de cabinet, Michel Gaudin, fut préfet de police de Paris (2007-2012) et directeur général de la police nationale (DGPN) (2002-2007). Le directeur général du parti, Frédéric Péchenard, est un ancien DGPN (2007-2012). L’un des deux secrétaires nationaux chargés des questions de sécurité, Bruno Beschizza, actuel maire d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), fut secrétaire général du syndicat de police Synergie (1998-2010), nommé sous-préfet en 2010 par M. Sarkozy. Deux anciens responsables de la gendarmerie, Guy Parayre (2004-2008) et Jacques Mignaux (2010-2013) viennent de rejoindre l’entourage du président des Républicains.Si l’on ajoute son conseiller Brice Hortefeux, ancien ministre de l’intérieur, M. Sarkozy a reconstitué peu ou prou une équipe que l’on aurait pu croiser Place Beauvau avant 2012. Même l’étoile montante du parti sur ces questions, le député de l’Yonne Guillaume Larrivé, est passée par son cabinet à l’Elysée et a été directeur de cabinet adjoint de M. Hortefeux au ministère de l’intérieur. Et, lorsqu’il était élève à l’ENA, il avait effectué son stage à la préfecture du Gard, auprès du préfet d’alors… Michel Gaudin.Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Daniel Psenny Magazine, à 22 h 40 sur Canal+ Enquête sur les relations – notamment financières – entre le Kremlin et le FN.Il fut un temps où le Parti communiste français (PCF) était la seule force politique française accusée d’être « l’œil de Moscou ». Mais, la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, a rebattu les cartes géostratégiques et politiques. Ce sont désormais les partis d’extrême droite émergents à travers toute l’Europe qui intéressent les dirigeants du Kremlin. Jugé « infréquentable » par les Européens, Vladimir Poutine s’est choisi de nouveaux alliés qu’il entretient pour être ses relais en Europe.Parmi eux, se retrouve toute la fine fleur de l’extrême droite européenne qui, face à la montée de l’islamisme, voit dans le président de la Fédération de Russie le seul homme capable de sauver l’Europe « blanche et chrétienne ». En contrepartie, Moscou n’hésite pas à aider financièrement tous ces partis politiques, dont le Front national qui, pour son allégeance envers Moscou, aurait reçu 11 millions d’euros par le biais de prêts bancaires comme l’a révélé, en 2014, le site Mediapart.Echanges de bons procédés C’est ce que nous montre Raphaël Tresanini dans son enquête sur les dessous de cette alliance qui sera diffusée dans le cadre du magazine « Spécial investigation » sur Canal +. Malgré le refus de Marine Le Pen de répondre à ses questions, le journaliste retrace avec précision les différentes étapes du rapprochement entre le Front national et les amis politiques de Vladimir Poutine.Une histoire qui a démarré en 2011 lorsque, contre toute attente, l’actuelle présidente du Front national vanta, dans le quotidien moscovite Kommersant, les mérites de l’ancien chef du KGB devenu président de la Russie : « Je ne cache pas que, dans une certaine mesure, j’admire Vladimir Poutine », déclarait-elle. De son côté, Jean-Marie Le Pen, que le journaliste a filmé clandestinement à Moscou où il rencontre – valise en main – la garde rapprochée de Poutine, exprime lui aussi son « admiration » pour ce dernier qui, selon lui, est « une chance pour la paix dans le monde ».Depuis, les échanges de bons procédés se sont succédé entre le Front national et le Kremlin qui envoie ses dignitaires dans les meetings du FN (comme lors du congrès du parti en novembre 2014 à Lyon). De son côté, Marine Le Pen, qualifiée par les hommes du Kremlin comme « la meilleure propagandiste de Russie », est régulièrement invitée sur les plateaux des télévisions russes inféodées au pouvoir. Ses proches, comme le député européen Aymeric Chauprade, rencontrent souvent de très riches industriels aux profils sulfureux dépendants de Vladimir Poutine, comme l’oligarque Konstantin Malofeev, interdit de sol par l’Union européenne.Inquiétude chez certains élusAu cours de son enquête, le journaliste revient aussi longuement sur cette réunion « privée » qui eut lieu à Vienne, en Autriche, le 31 mai 2014, réunissant la plupart des dirigeants de l’extrême droite européenne sur le thème de « L’avenir des valeurs fondamentales de la civilisation chrétienne en Europe ». Aux côtés de partis néonazis et populistes, le Front national était représenté par Aymeric Chauprade et Marion Maréchal-Le Pen, qui, malgré le témoignage d’un des participants, nie s’y être rendue.Reste que, comme le montre Raphaël Tresanini, certains élus frontistes commencent à s’inquiéter de cette dépendance de leur parti vis-à-vis du Kremlin. Ils y voient le risque d’être, un jour, phagocytés par un Poutine tout-puissant. Mais, pour le moment, cela n’a pas l’air d’effrayer les dirigeants du Front national.« Front national, l’œil de Moscou », de Raphaël Tresanini (Fr., 2015, 52 min). Lundi 2, à 22 h 40, sur Canal+.Daniel PsennyjournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.10.2015 à 21h20 • Mis à jour le02.11.2015 à 11h38 Le premier ministre Manuel Valls a annoncé dimanche 1er novembre une extension à l’année 2016 de l’exonération des impôts locaux pour les retraités aux revenus modestes. « Fiscalité locale des retraités : nous maintiendrons l’exonération pour 2015 et 2016 ! », a posté M. Valls sur son compte Twitter.Lire aussi :Le couac du gouvernement sur les impôts locauxCette décision prolonge d’un an l’exonération déjà consentie pour l’année 2015, qui avait été annoncée par le secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert plus tôt dans la journée. Ce dernier avait déclaré dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD) que les retraités qui ont payé des impôts locaux en 2015, alors qu’ils en étaient jusque-là exonérés, seront « remboursés sans démarche particulière » :« Nous voulons que les personnes qui étaient exonérées jusque-là et dont le revenu n’a pas augmenté continuent à bénéficier de cette exonération en 2015. Nous allons préparer une disposition législative en ce sens. Cette mesure corrective s’inscrit en pleine cohérence avec la volonté de notre gouvernement d’alléger la fiscalité des entreprises, mais aussi des ménages. »Une mesure financée par la hausse de la taxe gazoleChristian Eckert a expliqué au JDD vouloir financer cette mesure par la hausse d’un centime par litre de la taxation du gazole dès l’an prochain. Des précisions sur le dispositif mis en place seront données dans la semaine, avait fait savoir Matignon la veille.Manuel Valls s’était engagé, samedi 31 octobre à « neutraliser l’impact » de la hausse des impôts locaux affectant certains retraités modestes, sur laquelle une centaine de députés socialistes avaient attiré son attention.Lundi, des élus socialistes de différentes tendances, parmi lesquels figuraient le spécialiste des élections Christophe Borgel, le « frondeur » Christian Paul et l’une des porte-parole des députés, Annick Lepetit, avaient écrit à Manuel Valls pour l’alerter sur une « explosion de la taxe foncière qui touche de nombreux citoyens retraités », une situation selon eux « insupportable pour nombre » d’entre eux.Un effet de la suppression de la demi-part des veufsCes retraités, « nombreux à toucher de petites retraites, souvent en dessous de 1 000 euros », ont découvert « qu’ils devraient désormais s’acquitter de la taxe foncière, dont ils étaient exonérés jusqu’à présent », soulignaient-ils. Les montants réclamés pouvant aller « de 500 à 1 000 euros ». Le président François Hollande avait promis jeudi que le problème serait réglé.Cette situation est une conséquence de la suppression de la demi-part des parents isolés et des veufs ayant eu un enfant, votée en 2008 par la majorité précédente.Lire aussi :Cet impôt qui fait grincer la majoritéUne fois au pouvoir, la gauche n’est pas revenue sur cette suppression. Le bénéfice n’a été maintenu que pour les personnes ayant élevé seules leurs enfants pendant au moins cinq ans. Selon Bercy, les effets de cette suppression ne se font sentir qu’aujourd’hui, en rendant les contribuables concernés « redevables de la taxe d’habitation et, pour ceux qui sont propriétaires, de la taxe foncière ».Le secrétariat au budget avait indiqué que les services fiscaux étaient « à l’écoute des contribuables qui, en raison de leurs difficultés, pourraient bénéficier immédiatement de délais de paiement ou de remises gracieuses dans les cas les plus difficiles ». Sylvia Zappi Dix ans plus tard, elles veulent encore marcher. Un collectif de femmes organise une Marche de la dignité, samedi 31 octobre, à Paris, afin de remettre la question des violences policières au cœur du débat politique. Se revendiquant petites sœurs de celles et de ceux qui ont participé à la Marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983 – elle aussi mue par la dénonciation des crimes policiers dans les banlieues –, mais aussi héritières des révoltes urbaines de novembre 2005, elles vont tenter de faire défiler, entre Barbès et Bastille, les collectifs et les réseaux des quartiers populaires.La journaliste du Monde tweete en direct de la marche :La Brigade anti negrophobie avance en silence, tous vêtus d'un tee-shirt noir #MarcheDeLaDignite https://t.co/pHx4G3YWu3— sylviazappi (@sylvia zappi)require(["twitter/widgets"]);Tout est parti d’un appel lancé, en mai, par Amal Bentounsi, sœur d’un homme de 29 ans tué d’une balle dans le dos par un policier un soir d’avril 2012, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). La jeune femme entendait mobiliser contre l’« impunité » dont bénéficieraient selon elle les forces de l’ordre quand ils poursuivent des Noirs et des Arabes. Depuis quelques années, une série de collectifs militants, tels Stop contrôle au faciès ou la Brigade antinégrophobie, se sont mobilisés contre les contrôles policiers discriminants, faisant écho à un ras-le-bol de plus en plus palpable parmi la jeunesse. La relaxe, le 18 mai, des deux fonctionnaires poursuivis après la mort de Zyed et Bouna, dont le décès avait déclenché les émeutes de 2005, a ravivé un sentiment d’injustice à fleur de peau.L’initiative de Mme Bentounsi est tombée à point et a réussi à fédérer une soixantaine de femmes, militantes, sociologues, artistes ou blogueuses, qui ont à leur tour lancé un appel à manifester.« Nous voulons valoriser les femmes des quartiers, ces figures qui portent depuis des années les luttes pour l’égalité. C’est aussi une manière de prendre le contre-pied des clichés sur la femme soumise aux hommes noirs ou musulmans », explique Sihame Assbague, une des organisatrices de la marche.« Les femmes sont en première ligne quand leur frère ou leur père est victime de la police ou d’un règlement de compte », renchérit Mohamed Mechmache, coprésident de la coordination Pas sans nous.Parler au nom des « minorités racialisés »Après des mois de travail, les organisatrices sont parvenues à fédérer des associations, des collectifs des quartiers, jusqu’alors très éclatés, et à être soutenues par de nombreux chercheurs, artistes, rappeurs ou slameurs. Un concert réunissant Kery James, Médine, Disiz ou Princess Erika doit se tenir place de la Bastille à l’issue du défilé. Reste à savoir si la marche va parvenir à mobiliser les quartiers populaires. Depuis trente ans, toutes les tentatives de fédérer les réseaux militants ont échoué à constituer une voix unie des banlieues, se heurtant aux divisions politiques et aux batailles d’ego. Mettant l’accent sur la mémoire des luttes de l’immigration, la mobilisation se veut pourtant fondatrice d’un nouvel élan, à l’initiative d’une nouvelle génération. En s’inspirant du cri de ralliement « Black lives matter » (« les vies noires comptent ») des manifestations de Ferguson, les mots d’ordre ont pris des accents radicaux. Il s’agit de parler au nom de toutes les « minorités racialisés », mêlant victimes du racisme anti-Noirs, islamophobie, romophobie, comme la stigmatisation des populations des quartiers, et de revendiquer leur autonomie : « Nous allons faire une déclaration d’indépendance par rapport aux organisations de gauche et aux syndicats qui ont parlé en notre nom et confondu alliance et subordination », insiste la sociologue Nacira Guénif.Rupture avec la gauche gouvernementaleL’initiative devrait ainsi marquer une rupture avec les organisations des droits de l’homme et la gauche traditionnelles, qui avaient placé la lutte contre le racisme sur le terrain de la morale et des valeurs. De fait, en dehors de la gauche radicale et des écologistes qui défileront en queue de cortège, peu de partis soutiennent la marche.Le ton sera particulièrement critique à l’égard du gouvernement. Pour toute cette mouvance associative, l’abandon du récépissé lors des contrôles de police ou du droit de vote des étrangers, le vide des mesures en faveur des quartiers populaires depuis l’élection de François Hollande, ont signé la rupture avec la gauche gouvernementale. La décision de l’Etat, le 13 octobre, de se pourvoir en cassation contre un jugement qui le condamnait pour « faute lourde » après des contrôles d’identité au faciès, a acté définitivement le divorce. « L’heure de nous-mêmes a sonné », assure Fania Noël du collectif afro-féministe Mwasi.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 30.10.2015 à 17h27 • Mis à jour le30.10.2015 à 19h10 Il a fait campagne contre le « clientélisme » marseillais mais vient d’embaucher son fils. Le sénateur Front national (FN) Stéphane Ravier lui a en effet trouvé un emploi de contractuel à la mairie des 13e et 14e arrondissements de Marseille, dont il est le maire, révèle vendredi 30 octobre le site d’information locale Marsactu.Selon le site, le fils de l’élu frontiste, tête de liste dans les Bouches-du-Rhône pour les élections régionales, est l’un des derniers recrutés comme contractuels par la mairie du 7e secteur de Marseille et « travaille désormais aux espaces verts ».Lire le portrait : Ravier, le « mister nobody » du FN maire de secteur à MarseilleMarsactu relève que l’embauche de contractuels « figure parmi les maigres pouvoirs des mairies d’arrondissements à Marseille ». Le sénateur a confirmé l’information au site d’information.« Je le mets au boulot »« Il nettoie les parcs et jardins en binôme avec un autre qui, lui, n’est pas de ma famille, je vous signale. Si je l’avais voulu, je l’aurais embauché comme assistant parlementaire », a déclaré M. Ravier au site Internet.« C’est un choix collectif des élus du 13/14. Ce petit boulot va lui faire gagner 1 000 euros à peine par mois jusqu’en décembre », poursuit M. Ravier, dans des propos toujours rapportés par Marsactu.« Là je le mets au boulot comme d’autres et je peux vous dire que je suis plutôt content du travail effectué, ce qui vaut pour lui comme pour son collègue, poursuit-il. Qu’est-ce que j’aurais dû faire ? Je n’aurais pas dû lui donner le boulot. J’aurais dû dire que parce que c’est le fils du maire, je ne devais pas lui donner un emploi ? »Lire aussi :Le feu couve pour le Front national en PACA Samuel Laurent Robert Ménard part en guerre contre… les restaurants kebabs. Ce sandwich turc (parfois appelé « grec ») est dans le collimateur du maire apparenté FN de Béziers, qui tonitrue. Il en interdira toute nouvelle ouverture dans sa ville, avec deux arguments :Il y en aurait « une vingtaine » ;Ce n’est pas dans « notre culture » ou « dans notre tradition judéo-chrétienne ».J'assume, je ne veux pas que #Béziers devienne la capitale du #kebab. Ces commerces n'ont rien à voir avec notre culture ! @leLab_E1— RobertMenardFR (@Robert Ménard)require(["twitter/widgets"]);Nous avons donc voulu regarder si la ville de Béziers était en danger imminent de « grand remplacement culinaire » et d’invasion par les restaurants étrangers. Pour ce faire, nous avons récupéré une liste des restaurants de la ville, sur le site L’Internaute.com.Cette liste, qui compte 127 établissements, n’agrège pas toutes les sandwicheries et restaurants de type « kebab ».Partons donc du postulat qu’il y en aurait une vingtaine, comme l’assure M. Ménard. #container_14462169797{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14462169797{ height:700px; } #container_14462169797 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14462169797 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14462169797 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14462169797 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Restaurants à Béziers par type de cuisineSource : linternaute.comrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14462169797", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Brasserie - Bistrot","Traditionnelle","Bar","Italienne","Méditerranéenne","Cuisine moderne","Chinoise","Pizzeria","Amérique du Nord","Espagnole","Japonaise - Sushi","Gastronomique","Crêperie","Hôtel - Palace","Marocaine","Bretonne","Fast-food","Guinguette","Indonésienne","Libanaise","Pakistanais","Pâtes","Poisson - Fruit de mer","Portugaise","Rôtisserie - Grillades","Salon de thé","Turque"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 26 ], [ "", 25 ], [ "", 9 ], [ "", 8 ], [ "", 8 ], [ "", 7 ], [ "", 6 ], [ "", 5 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});On le voit, la restauration traditionnelle est encore largement dominante à Béziers, avec 25 établissements, sans compter les brasseries (26), ni les restaurants de cuisine « moderne » ou « gastronomique ».On peut en revanche signaler à M. Ménard qu’en matière d’invasion culinaire il devrait sans doute se « méfier » de l’Asie : on compte déjà 10 établissements chinois ou japonais dans sa ville, qui ne sont probablement pas « de tradition judéo-chrétienne ».La restauration « traditionnelle » largement majoritaireRegroupons maintenant ces restaurants par continent. On a compté d’une part la France (bistrots, brasseries, restauration traditionnelle, méditerranéenne, gastronomique, bretonne), puis l’Europe et les Etats-Unis (une « culture » différente, mais sensiblement proche, du moins probablement dans l’esprit de M. Ménard), l’Asie, et enfin le reste (cuisines marocaine, libanaise, pakistanaise, turque). Voici ce qu’on obtient. #container_14462168611{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14462168611{ height:500px; } #container_14462168611 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14462168611 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14462168611 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14462168611 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Restaurants à Béziers par type de cuisine regroupéeEuropéen/Amérique du Nordrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14462168611", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "pie", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Francais","Européen/Amérique du Nord","Asiatique","Maghrébin/Pakistanais/Turc/Libanais"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Restaurants ", "showInLegend": true, "data": [ { "name": "Francais", "y": 80, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Européen/Amérique du Nord", "y": 32, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Asiatique", "y": 10, "sliced": false, "selected": false }, { "name": "Maghrébin/Pakistanais/Turc/Libanais", "y": 5, "sliced": false, "selected": false } ] }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});La France gagne donc ici par K.-O. face au reste du monde, écrasant largement l’Europe, l’Asie, et nos 5 restaurants « non occidentaux ». Et ce même si on ajoute à cette catégorie les fameux 20 kebabs de M. Ménard.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave A l’issue d’une ultime séance de négociations au siège du Medef, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé, vendredi 30 octobre, l’accord sur la réforme du régime des retraites complémentaires, destiné à renflouer les caisses de l’Agirc-Arrco.Cet accord, qui doit être formellement signé dans les jours qui viennent, comporte une mesure phare : la mise en place d’un système de bonus-malus pour inciter les salariés à décaler leur départ à la retraite.Lire aussi :Patronat et syndicats valident l’accord sur les retraites complémentairesÀ partir de 2019, les salariés qui auront atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et la durée de cotisation requise pour obtenir une pension à taux plein, devront quand même travailler un an de plus. Sinon ? Ils subiront une décote de 10 % pendant deux ans (voire trois) sur leurs retraites complémentaires.Ceux qui travailleront deux années de plus - soit jusqu’à 64 ans - bénéficieront au contraire d’un bonus de 10 % pendant un an. Ce bonus grimpe respectivement à 20 % et 30 % pour trois et quatre années de travail supplémentaires.L’accord prévoit aussi une moindre revalorisation des pensions pendant trois ans. Celles-ci augmenteraient à un rythme inférieur à l’inflation de 1 point. Une mesure synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les retraités. De même, décaler la revalorisation des pensions des régimes complémentaires au 1er novembre 2016, plutôt qu’en avril, entraînera un petit manque à gagner.Pour appréhender l’impact de ces mesures nous avons demandé au cabinet de conseils Optimaretraite de réaliser des simulations pour deux types de profils : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), et un salarié non cadre gagnant 20 544 euros annuels (salaire médian de 1 772 euros en France). Les deux ont travaillé tout au long de leur carrière et partent à la retraite à taux plein à 62 ans. 1 - Impact du bonus-malus pour un cadreMontant de la pension avec les règles actuelles :Pour un départ en retraite à 62 ans il touche chaque année 29 290 euros.Montant de la pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il subit la décote de 10 % sur les régimes complémentaires et perçoit donc 28 049 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher à 65 ans le taux plein soit 29 290 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), sa perte de pension atteint donc 3 723 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, il n’aura pas d’abattement sur ses régimes complémentaires. Comme il a travaillé une année de plus que le taux plein, il a généré de nouveaux droits. Il touchera donc une pension annuelle de 30 740 euros. La réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, il bénéficie d’un bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année. Il percevra donc 33 512 euros à 64 ans et 32 189 euros ensuite. Soit un gain de 1 323 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus est de 20 % sur les complémentaires. Il touche donc 36 372 euros la première année, puis 33 645 euros ensuite. Soit un gain de 2 727 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 2 - Impact du bonus-malus pour un salarié non-cadreMontant de la retraite avec les règles actuelles :Départ en retraite à 62 ans, il touche chaque année une pension de 12 783 eurosMontant de le pension avec la réforme :Pour un départ à 62 ans, il perçoit 12 404 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher le taux plein à 65 ans soit 12 783 euros. Sur cette période (de 62 à 65 ans), la perte de pension atteint donc 1 136 euros par rapport aux règles actuelles.Pour un départ à 63 ans, la réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.En cas de départ à 64 ans, le bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année, permet un gain de 400 euros (pour une pension de 14 515 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.En partant à 65 ans, le bonus de 20 % sur les complémentaires engendre un gain de 820 euros (pour une pension de 15 614 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans. 3 - Impact de la revalorisation des pensionsLa revalorisation des retraites pendant trois ans se fera donc à un rythme inférieur de 1 point à l’évolution des prix. La simulation ci-dessous se base sur une inflation de 1,5 % pendant 3 ans et intègre en 2016 le report de la revalorisation au 1er novembre.Cadre (pension annuelle de 29 290 euros)Manque à gagner en 2016 : 129 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 769 eurosNon cadre (pension annuelle de 12 783 euros)Manque à gagner en 2016 : 39 eurosManque à gagner entre 2016 et 2018 : 235 eurosFrédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante) Le tête-à-tête a duré près de deux heures, et Nicolas Sarkozy n’a pas boudé son plaisir d’être reçu comme un chef d’Etat encore en exercice. « On a parlé de la Syrie, de l’Ukraine, du rapport de la Russie avec l’Europe, de l’influence des Etats-Unis sur l’Union européenne, de certaines choses personnelles, et le temps a passé vite », s’est-il réjoui à l’issue de son entretien, jeudi 29 octobre, avec le président russe Vladimir Poutine, dans sa résidence de Novo-Ogarevo, près de Moscou. Cette rencontre, inhabituelle par sa forme pour un chef de l’opposition étranger, est la troisième avec le maître du Kremlin depuis le départ de M. Sarkozy de l’Elysée en 2012. Elle a surtout permis à l’ex-dirigeant français de décocher des flèches acerbes contre la diplomatie menée depuis Paris.Contenu le matin devant les étudiants de l’Institut des relations internationales, le discours de M. Sarkozy est en effet devenu nettement plus critique, dans la soirée devant la communauté française rassemblée dans un grand hôtel, après sa visite à Novo-Ogarevo. « Je ne sais pas qui a inventé ce système des sanctions, mais ils ignorent l’histoire ! », s’est exclamé l’ancien président français, en prenant ainsi position en faveur de la levée des mesures restrictives européennes imposées à la Russie pour son rôle dans le conflit ukrainien. « Je suis très attaché au lien transatlantique mais où est-il dit que nous devions suivre aveuglément nos alliés ? », a-t-il poursuivi, ajoutant : « J’aurais été président, jamais je n’aurais laissé sortir la Russie du G8, déjà que je le trouvais trop petit ! »Répondant à une question d’un sympathisant sur la vente des navires de guerre Mistral, conclue sous sa présidence puis dénoncée par son successeur à l’Elysée, sa mise au point a été des plus sèches : « Sans doute que nous n’avons pas la même notion géographique avec M. Hollande, lui pense qu’on peut envahir Donetsk [fief des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine] avec ! »Mais de ces bateaux, il n’a jamais été question avec M. Poutine. Un mois après le début de l’engagement militaire de la Russie au côté du régime de Damas, et à la veille d’un sommet à Vienne des intervenants extérieurs dans le conflit syrien, l’échange a surtout porté sur le sort de ce pays dévasté depuis plus de quatre ans par une guerre civile et celui de son dirigeant. « Bachar Al-Assad a sur la conscience la mort de 250 000 de ses compatriotes, a redit M. Sarkozy, comme il l’avait fait, au matin, devant les étudiants moscovites. Il a utilisé l’aviation et l’arme chimique contre sa population, ce n’est pas un détail. (…) Il ne peut pas représenter l’avenir. »Sur ce point, le chef du parti Les Républicains ne se démarque pas de la position adoptée par M. Hollande. A ses yeux, le départ du dirigeant syrien ne constitue pas un « préalable » pour tenter de chercher une solution alternative « dans les rangs de sa famille, du parti Baas ou de la minorité alaouite ». « Entre “Assad jusqu’à la fin” et Assad, “départ demain matin”, il y a peut-être un équilibre à trouver. » Et sur ce point, la position du chef du Kremlin lui est apparue « beaucoup moins en abscisse et en ordonnée qu’on ne le dit ».« Politique insensée » Au passage, M. Sarkozy s’est affranchi des critiques – souvent émises à Moscou − sur l’intervention en Libye dont il avait pris la tête en 2011 et qui a conduit à la chute, et à la mort de son dirigeant, Mouammar Kadhafi. « Si Bachar et Kadhafi, ou même Ben Ali, avaient été des remparts contre l’islamisme, nous n’en serions pas là aujourd’hui », a-t-il lancé.Restait un autre gros dossier abordé avec M. Poutine, l’Ukraine. Autant le sujet avait été éclipsé lors de son intervention devant les étudiants, autant M. Sarkozy est revenu plus en détail dans la soirée sur le sujet devant la communauté française. L’occasion, là aussi, de critiquer sans les nommer directement « ceux qui veulent intégrer à toute force l’Ukraine dans l’Union européenne, une politique insensée ». « Si vous obligez l’Ukraine à choisir une rive, vous la coupez de l’autre, a-t-il souligné, vous la faites exploser et c’est ce qui est en train de se passer. Je voudrais qu’on sorte de cette logique de sphères d’influence. » Les frontières de l’Ukraine, a-t-il ajouté, doivent être « respectées » tout comme les accords de Minsk « des deux côtés », moyennant quoi la question de la Crimée, annexée par la Russie, est éludée.« Personne de crédible, à ma connaissance, ne demande le retour de la Crimée à l’Ukraine, a assené M. Sarkozy. Sur le fond, personne ne conteste qu’à part peut-être les Tatars de Crimée, l’immense majorité de la population était pour le rattachement à la Russie. Sur la forme, il y aurait beaucoup à dire. Le droit international n’a pas été respecté, mais il y a besoin de quelques mois, peut-être quelques années, pour apaiser les choses. Laissons vivre une situation pour qu’elle trouve sa place. » Pour l’ancien président français, qui a pris soin de souligner à satiété le rôle de « grande puissance » de la Russie, « nous ne devons à aucun prix accepter une nouvelle guerre froide ». Surnommé il n’y a pas si longtemps encore « Sarkozy l’Américain » pour sa politique atlantiste, l’opposant de François Hollande est reparti de Moscou dans les habits de « Sarkozy le Russe ».Isabelle Mandraud (Moscou, correspondante)Correspondante à MoscouSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Au terme d’une journée où il a rencontré le président russe Vladimir Poutine, Nicolas Sarkozy a accordé un long entretien à BFMTV. Le président du parti Les Républicains s’est défendu de mener une diplomatie parallèle. « Il n’y a qu’un seul président de la République, c’est François Hollande. Il mène une politique que je combats, mais je n’en parlerai pas à l’étranger », a expliqué l’ancien chef de l’Etat, qui a ironisé quelques instants plus tard sur son successeur : « Je ne suis pas porte-parole de M. Hollande, qui a déjà du mal à porter sa propre parole. » Sans critiquer explicitement la position de la France, M. Sarkozy a répété toute la journée qu’il fallait mettre en place un dialogue accru avec la Russie.Le déplacement de M. Sarkozy avait entraîné des réactions en France. Plus tôt dans la journée, sur la chaîne Public Sénat, Manuel Valls avait ainsi demandé que les partis politiques français adoptent une position commune sur les sujets internationaux. « Moi ce que je souhaite, c’est que l’opposition comme la majorité, sur les questions de politique étrangère, sur les questions de défense, nous nous retrouvions sur l’essentiel, que nous ayons une politique, une vision commune de ce qui se passe en Syrie », a déclaré le premier ministre. « Je ne veux pas polémiquer avec M. Valls. Nous avons parlé avec M. Poutine de choses plus importantes que la petite politicaille », a riposté l’ancien président de la République.Lire aussi :La rencontre de Nicolas Sarkozy avec Vladimir Poutine suscite des doutes dans la majoritéM. Sarkozy pour une levée « progressive » des sanctionsL’entretien de M. Sarkozy avec M. Poutine a duré une heure et demie. Les deux hommes ont donc évoqué la situation syrienne alors que les Occidentaux et les Russes mènent des frappes séparément. « Les bombes russes comme les bombes françaises ou américaines doivent tomber sur ces barbares [de l’Etat islamique] et non pas sur l’opposition nationale syrienne », a estimé M. Sarkozy.Comme souvent lors de ses meetings, il s’est dit inquiet par le climat de tension entre la Russie et l’Europe et a prôné un dialogue plus construit en rappelant à plusieurs reprises au cours de l’entretien sa visite à Moscou lors de la guerre entre la Géorgie et la Russie en 2008. « Est-ce qu’on a besoin de se rajouter une nouvelle guerre froide à la crise actuelle ? (…) L’Europe n’est pas l’adversaire de la Russie. A l’inverse de M. Obama, je pense que la Russie est une puissance mondiale et non pas une puissance régionale », a poursuivi M. Sarkozy. Il s’est également prononcé pour une levée « progressive » des sanctions européennes à l’égard de la Russie.Juppé critique cette visiteCe déplacement de l’ancien chef de l’Etat à Moscou a également fait réagir ses rivaux à droite. Car le rapprochement avec la Russie de M. Poutine divise les ténors du parti. Jeudi 29 octobre, François Fillon, qui a rencontré le président russe à plusieurs reprises depuis 2012, a opportunément envoyé un communiqué à quelques heures de l’entrevue entre M. Sarkozy et M. Poutine. L’ancien premier ministre y rappelle lui aussi l’importance du dialogue avec la Russie, préalable indispensable, selon lui, à des avancées sur le dossier syrien. Mais au passage, il critique M. Juppé, qui a une vision plus atlantiste.« Dans une tribune récente, Alain Juppé évoquait les enseignements du Gaullisme en recommandant de ne pas choisir la Russie contre l’Amérique. Il s’agirait surtout aujourd’hui de parler avec Moscou et Washington pour défendre les intérêts vitaux des Français », écrit M. Fillon. La réponse de M. Juppé ne s’est pas fait attendre. Sur son blog, le maire de Bordeaux s’attaque à la fois à la visite de M. Sarkozy et à M. Fillon : « Parlons donc avec Poutine. Mais pour lui dire quoi ? (…) Evitons entre nous les leçons de gaullisme revisité ! Personne ne peut dire ce que De Gaulle aurait fait dans les circonstances actuelles. La seule certitude, c’est que la France ne se serait mise ni dans la roue des Américains, ni dans celle des Russes. Elle aurait eu sa ligne. » Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.10.2015 à 12h56 • Mis à jour le29.10.2015 à 14h13 | Aurélie Collas C’est en en parlant le plus possible qu’on luttera le plus efficacement contre le harcèlement à l’école. Forte de cette conviction, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé, jeudi 29 octobre, le lancement d’une nouvelle campagne de communication sur le harcèlement scolaire à partir du 5 novembre. La troisième en quatre ans.Sa particularité par rapport aux précédentes ? Elle s’adresse principalement aux élèves de l’école primaire. Ce sont eux les plus touchés par cette violence répétée faite de rumeurs, de brimades, de moqueries, de mises à l’écart et parfois aussi de violences physiques. Selon les enquêtes de climat scolaire et de victimation, le harcèlement toucherait 12 % des écoliers (dont 5 % de manière « sévère » ou « très sévère »), 10 % des collégiens et 3,4 % des lycéens.Lire également : Un collégien sur cinq a été victime de cyber-violenceCette campagne de communication cible aussi les témoins : « La recherche et les expériences de terrain ont prouvé que c’est en les rendant acteurs de la prévention, en les faisant changer de regard et de position dans le groupe que le harcèlement diminuait », a déclaré la ministre lors de la présentation de la campagne.Journée nationale et formation d’« ambassadeurs »Parmi les nouveautés 2015-2016, figure l’instauration d’une journée nationale « Non au harcèlement ». Celle-ci aura lieu chaque année le jeudi suivant les vacances de la Toussaint. Pour marquer la première édition, jeudi 5 novembre, un clip sera diffusé sur plusieurs chaînes de télévision, ciblant les 7-11 ans.Le ministère lance également un numéro vert à quatre chiffres, le 30 20, et un site Internet qui concentre l’essentiel des ressources. La formation des personnels et des élèves sera renforcée. Le ministère veut notamment généraliser les formations d’« ambassadeurs lycéens » : il s’agit d’élèves qui acceptent de se former pour conduire des actions dans leur lycée ou dans les écoles et collèges environnants.Lire l'entretien :« On ne s’étripe pas dans les cours de récréation ! »Ces dernières années, le thème de la violence scolaire – du harcèlement en particulier – a été un enjeu politique majeur des différents locataires de la rue de Grenelle. Des « états généraux de la sécurité à l’école » ont eu lieu en 2010. Puis, un an plus tard, des « assises nationales sur le harcèlement à l’école ».En 2012, Vincent Peillon installe la délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire. Les actions de sensibilisation se multiplient : création d’un réseau de 250 « référents » dans les académies pour prendre en charge les situations de harcèlement, formation des personnels, publication de guides pédagogiques, vidéos, dessins animés, site Internet et page Facebook…Cette priorité s’est traduite dans la loi. Celle de refondation de l’école de 2013 prévoit que chaque établissement scolaire fasse de la lutte contre le harcèlement une priorité et élabore un programme d’actions.Lire aussi : Comment combattre la cyber-violence à l’école ?Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.11.2015 à 15h27 | Samuel Laurent «Que les prières soient faites en arabe, ça peut se comprendre, mais que les prêches soient en français, c’est important (…) Les prêches, c’est là où il y a le message qui est délivré, il faut que ce soit fait en français. »Cette phrase n’a pas été prononcée par un élu des Républicains, mais bien par Julien Dray, figure du parti socialiste, invité de RTL lundi 23 novembre. Il n’est pas le seul : la demande a aussi été formulée par le parti des radicaux de gauche.Cette idée, pourtant, n’était jusqu’à présent pas vraiment portée par la gauche : elle était surtout réclamée par Marine Le Pen, même si plusieurs figures à droite évoquent des propositions proches.Pourquoi c’est de l’amnésie ?La question avait déjà été tranchée : en 2011, Jean-François Copé, qui présidait alors l’UMP, avait fait des propositions similaires, en réclamant des prêches en français dans les mosquées : « On peut peut-être postuler que ces prêches devraient y être exclusivement en français. Voilà une piste », expliquait-il à France-Soir. Thierry Mariani, alors ministre des transports, estimait lui aussi que « le français [devait] être la langue des mosquées ». Claude Guéant, alors ministre de l’intérieur, avait fini par trancher la question, en expliquant qu’il était impossible d’obliger les prêches en français dans les mosquées, dans un entretien au Monde : « Il est constitutionnellement impossible d’interdire le prône en arabe. On n’interdit pas les messes en portugais ou l’hébreu dans les synagogues. Peu de gens parlent arabe dans les mosquées. »La France, république laïque, estime que la religion ressort du domaine privé. L’Etat n’a donc aucunement le droit de décréter ou d’interdire une langue donnée pour un culte donné, qu’il s’agisse de l’arabe pour l’islam, du latin à la messe catholique ou du tibétain dans un culte bouddhiste. Sauf à revenir sur la loi de 1905 séparant les églises et l’Etat, il semble difficile d’imposer une langue pour un prêche.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié « Plus que des discours, nous voulons des actes. » Alors que le gouvernement a coupé l’herbe sous le pied à la droite en reprenant plusieurs de ses propositions en matière de lutte contre le terrorisme, celle-ci se veut vigilante. Les Républicains (LR) ont annoncé lundi 23 novembre, lors d’un point presse au siège parisien du parti, la création d’un « observatoire » visant à contrôler l’application des mesures annoncées par le gouvernement — renforcement d’effectifs dans la police, la gendarmerie, les douanes et la justice ; extension de la déchéance de la nationalité aux binationaux nés Français en cas de condamnation pour actes de terrorisme ; mise en place d’un visa « de retour » pour les Français revenant de Syrie ; prolongation de trois mois de l’état d’urgence…Lire aussi :Elections régionales 2015 : la sécurité écrase la campagne« L’objectif de cette mission, c’est de dire : “Pas seulement des paroles, les Français veulent des actes” », a résumé Roger Karoutchi, annonçant que des parlementaires allaient « vérifier et contrôler l’application de tout ce qui a été annoncé ». « Cette mission travaillera au Parlement, avec la capacité d’interpeller le gouvernement par des questions écrites et par des questions d’actualité », a précisé le sénateur des Hauts-de-Seine.Présidé par Eric Woerth, cet observatoire est composé de neuf personnalités du mouvement, dont les députés Eric Ciotti, Guillaume Larrivé, Georges Fenech et Olivier Marleix, les sénateurs Alain Joyandet et Roger Karoutchi et la députée européenne Rachida Dati. Ce collectif, qui se réunira régulièrement pour faire le point sur l’action du gouvernement, « fera régulièrement des communiqués pour dire ce qui a été fait, ce qui n’a pas été fait ou ce qui pourrait être mieux fait », a indiqué M. Karoutchi.« Trop de temps a été perdu »« Nous serons très attentifs à ce que tout ce qui a été annoncé soit mis en œuvre », a renchéri Eric Ciotti. « Nous attendons du gouvernement des actes concrets, car trop de temps a été perdu », a-t-il ajouté, en exigeant notamment « des recrutements immédiats » pour les forces de l’ordre.« Notre seule préoccupation, c’est l’efficacité opérationnelle au service de la sécurité des Français », a expliqué Guillaume Larrivé, qui souhaite que « les réserves de la police et de la gendarmerie soient activées dès maintenant ». Une demande formulée par Nicolas Sarkozy. « Je propose une solution immédiatement opérationnelle : faire appel à la réserve de la gendarmerie et de la police. Cela représentera immédiatement plusieurs milliers d’effectifs supplémentaires aguerris et formés », a-t-il déclaré dans un entretien au Monde publié le 18 novembre.Le député Georges Fenech, chargé des questions de justice au sein de LR, a prévenu de son côté qu’il se montrerait « particulièrement vigilant » quant aux mesures prises en matière de politique pénale. Soulignant que la lutte contre le terrorisme passe par des mesures au niveau européen, la députée européenne Rachida Dati a, elle, plaidé pour la mise en place d’« un PNR [fichier européen des données de passagers aériens] intraeuropéen pour resserrer les mailles du filet ». Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme « Internet est un enjeu clé de la guerre contre le terrorisme », a déclaré Anne Hidalgo, lundi 23 novembre au Conseil de Paris. Devant les élus parisiens, la maire de Paris s’est engagée à réunir les spécialistes français et internationaux du numérique pour « inventer des solutions nouvelles face aux menaces terroristes. Il s’agit de permettre à tous ceux qui innovent de (…) contribuer à notre protection », a-t-elle expliqué.Lire aussi :La droite accuse Hidalgo « d’angélisme » en matière de sécuritéPour initier ce rassemblement qui devrait avoir lieu en janvier, Mme Hidalgo s’est inspirée d’une note interne de son adjoint chargé du Grand Paris et du développement économique, Jean-Louis Missika, que Le Monde s’est procurée.Il faut que « les développeurs, les créateurs, la société civile apportent à la police et aux services de l’Etat des idées de solutions de prévention, d’alerte et de gestion des crises », écrit M. Missika dans la note datée du 19 novembre.La nuit des attentats du 13 novembre, explique-t-il au Monde, « le standard de la police a été très vite saturé car toute personne qui recevait un SMS d’un proche présent au Bataclan appelait le 17 ». « Il faudait imaginer en cas de crise des systèmes numériques qui permettent aux habitants de diffuser des alertes aux forces de police par le texte plutôt que par la voix », suggère-t-il. Organiser un « hackathon »De même, écrit-il dans sa note, « la recherche de l’identité des blessés dans les hôpitaux s’est révélée extrêmement complexe ». Dans le même temps, « les smartphones et les outils numériques ont prouvé leur efficacité pour retrouver des proches. Ainsi le hastag #RechercheParis sur twitter a été très efficace pour retrouver des personnes disparues », ajoute-t-il.Dans sa note, M. Missika propose d’organiser un « hackathon ». Autrement dit, un concours sur deux jours qui permettrait à des équipes de développeurs de mettre au point des applications primées par un jury. Y participeraient des start-up mais aussi des opérateurs de téléphonie français tel que « Orange, SFR, Free », indique-t-il, ainsi que des équipes américaines en pointe sur les réseaux sociaux, dans ces domaines.Ce rassemblement permettrait aussi bien « d’accompagner l’Etat et la police dans leur démarche de transformation numérique » que de répondre à l’envie des jeunes Parisiens qui maîtrisent les nouvelles technologies de s’impliquer dans la lutte contre le terrorisme, expose-t-il.Cette opération qu’il a baptisée « nec mergitur » n’engendrerait pas de dépenses pour la Ville, prend soin de préciser l’élu chargé aussi de l’attractivité de Paris.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof, Nicolas Chapuis et Matthieu Goar Eclairées crûment dans la pénombre, les tentures bleu-blanc-rouge donnent à l’Agora d’Aubagne (Bouches-du-Rhône) une ambiance de chapelle ardente. Ce samedi 21 novembre, Christian Estrosi, candidat Les Républicains (LR) aux régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, tient son troisième meeting depuis les attentats du vendredi 13. Jusqu’au public clairsemé, tout rappelle le choc national vécu une semaine plus tôt. Et les propos reflètent l’aspect sécuritaire qu’a pris la campagne des élections régionales.Suivez la situation en direct sur notre siteLa veille, à Marseille, il a présenté le nouveau cœur de son programme : un « bouclier de sécurité » de 250 millions d’euros sur six ans qui « permettront d’armer les polices municipales, d’aider à l’installation de caméras de vidéoprotection… » « Le futur président de la région devra prendre toute sa part dans la protection des Français », assume le maire de Nice, qui se persuade que « la droite républicaine est depuis toujours celle qui inspire le plus de confiance en matière de sécurité ». Plus tôt dans la soirée, le candidat avait fait son entrée sur son nouveau clip de campagne. Dans cet enchaînement d’extraits de BFM-TV ou d’I-Télé, on voit le candidat prévenir la France de la présence d’une cinquième colonne islamiste, encaisser les sarcasmes de ses adversaires sur son idée d’installer des portails de sécurité dans chaque gare ou refuser de marier un Niçois « en voie de radicalisation ». « On m’a dit “vous faites de la surenchère”… J’aurais tellement voulu ne pas avoir raison », conclut-il.Lire aussi :Régionales : la campagne reprend sur la pointe des piedsEn ce week-end de reprise de la campagne, le candidat LR en PACA n’a pas été le seul à développer les thèmes sécuritaires. Lors d’un point presse, samedi, à Lyon, Laurent Wauquiez, candidat LR en Auvergne-Rhône-Alpes, a proposé de consacrer annuellement 45 millions d’euros du budget de la région à la protection des lycées, des gares ou encore des sites industriels classés Seveso. Lors d’un meeting à Drancy (Seine-Saint-Denis), le même jour, Valérie Pécresse a fait directement référence à l’un des terroristes du 13 novembre, Abdelhamid Abaaoud, filmé en train de frauder dans le métro parisien. « La sécurité passe par un changement de modèle : dès qu’on commence à franchir les portillons dans le métro, à taguer, ça veut dire qu’on peut tout se permettre », a déclaré la candidate LR en Ile-de-France citée par Libération.Contre-offensive sécuritairePour convaincre une opinion marquée par les attentats, la droite a décidé de donner un tour de vis sécuritaire à sa campagne. Face à un exécutif à la manœuvre, Nicolas Sarkozy a lancé la contre-offensive trois jours après les attentats. Mardi 17 novembre, il a mis en place un observatoire de suivi des mesures annoncées par le gouvernement pour la sécurité des Français. Cette instance, présidée par Eric Woerth, devait être présentée, lundi 23 novembre. Les responsables LR veulent mettre l’Etat sous surveillance. « Il y a des trous immenses dans la raquette, uniquement pour des raisons administratives. Avant de créer des nouvelles lois, faisons appliquer les lois qui existent », a estimé, dimanche 22 novembre, Thierry Solère, tête de liste départementale dans les Hauts-de-Seine, sur l’antenne de Sud radio.A moins de deux semaines du premier tour des régionales, dimanche 6 décembre, l’objectif de la droite est double : ne pas se retrouver confinée à un rôle de spectateur face à l’exécutif en action, mais aussi se montrer plus protecteur que le FN. Les dirigeants LR craignent que l’extrême droite capte la peur et la colère. Les premiers sondages semblent confirmer cette appréhension. Selon une enquête Ipsos pour France Télévisions et Radio France publiée dimanche 22 novembre, Marion Maréchal-Le Pen obtiendrait en PACA 40 % des voix dès le premier tour, trois points de mieux que lors du sondage précédent.Lire aussi :La France d’après, un pays plongé dans la peurPour lutter contre ce danger électoral, les dirigeants de la droite dénoncent un FN ferme dans les mots mais irresponsable dans les faits. Au cours de son entretien au Monde daté du 19 novembre, M. Sarkozy a rappelé que les élus de Marine Le Pen avaient refusé de voter le PNR (« Passenger Name Record ») au Parlement européen. « Le FN est un parti laxiste, dénonce Gérald Darmanin, maire (LR) de Tourcoing, député du Nord et directeur de campagne de Xavier Bertrand, opposé à Marine Le Pen en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Dans mon conseil municipal, les élus frontistes sont les seuls à voter contre les heures supplémentaires aux policiers municipaux. Le FN reste un mouvement d’extrême droite qui a peur de la surveillance de l’Etat. »Le PS mise sur « le pacte de sécurité du président »De l’autre côté de l’échiquier politique, le Parti socialiste ne veut pas laisser la question de la protection à la droite. Dans une lettre écrite aux candidats, Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du parti, appelle à défendre « un triptyque commun » : « La guerre totale contre Daech, la sécurité maximale pour les Français et la concorde nationale. » Localement, les candidats vont défendre le rôle de la région dans le maintien de l’ordre.Lire aussi :La droite accuse Hidalgo « d’angélisme » en matière de sécuritéLes socialistes misent sur le fait que le discours de François Hollande et sa gestion après les attaques de Paris ont été globalement appréciés. « Il n’y a aucun angélisme de notre part, la région va contribuer au pacte de sécurité du président de la République », explique Jean-Jack Queyranne, président socialiste sortant de Rhône-Alpes. Pas question cependant de ne rester que sur cette thématique. Pour le candidat PS, qui dénonce une « surenchère sécuritaire » de son adversaire Laurent Wauquiez, les électeurs ont aussi envie d’entendre parler d’autres sujets : « Après ce qu’il s’est passé, il manque dans le discours de la droite un mot majeur, celui d’éducation. » Il reste moins de deux semaines pour faire émerger d’autres sujets de campagne…Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterGilles RofJournaliste au Monde Philippe Bernard (Londres, correspondant) Le premier ministre britannique, David Cameron, a apporté, lundi 23 novembre lors d’une visite à Paris, un soutien explicite à la France dans sa politique de frappes contre l’Etat islamique en Syrie et affiché sa volonté de voir le Royaume-Uni faire de même. « Je soutiens fermement l’action entreprise par le président Hollande pour frapper l’Etat islamique en Syrie », a déclaré M. Cameron lors d’une déclaration avec François Hollande à l’Elysée. Il a ajouté avoir la « ferme conviction que la Grande-Bretagne doit en faire de même » et précisé qu’il interviendrait devant son Parlement cette semaine pour présenter « notre stratégie d’ensemble ».Suivez la situation en direct sur notre siteSi David Cameron et François Hollande n’ont guère d’atomes crochus, l’« entente cordiale » est donc de rigueur depuis les attentats de Paris qui ont profondément ému les Britanniques et déclenché un étonnant déferlement de francophilie. Le premier ministre britannique est allé avec le président français se recueillir devant le Bataclan, lundi. L’entretien qui a suivi à l’Elysée marque une étape importante dans la stratégie de François Hollande de coordonner la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI) et dans la volonté de David Cameron de convaincre l’opinion et les députés britanniques de la nécessité d’étendre à la Syrie des frappes contre l’EI jusqu’à présent limitées à l’Irak.Échaudé par la cinglante rebuffade du Parlement en août 2013, le premier ministre répétait qu’il ne solliciterait un nouveau vote à Westminster que s’il avait la certitude d’obtenir une majorité. Début novembre, l’avis négatif de la commission des affaires étrangères des Communes s’ajoutant à l’élection du pacifiste Jeremy Corbyn à la tête du Labour avait semblé sceller le renoncement de M. Cameron.Frappes avant Noël ?Les attentats parisiens du 13 novembre ont diamétralement changé la donne. Le premier ministre fait assaut de solidarité avec la France et pousse les feux pour que les Tornado de la Royal Air Force participent avant Noël aux frappes contre l’EI en Syrie. Le Royaume-Uni doit se comporter « comme Churchill, et non comme Chamberlain », tel est le message que M. Cameron entend désormais faire passer. « Nous ne pouvons laisser à d’autres la charge et les risques de protéger notre pays », écrit-il, lundi, dans le Telegraph. Dès jeudi 26 novembre, il s’adressera aux Communes en réplique à la commission des affaires étrangères. M. Cameron mettra en avant à la fois la précision des armes britanniques et la nécessité pour Londres de se tenir aux côtés de Paris et de Washington pour être pris au sérieux. « La Grande-Bretagne n’a jamais été un pays qui reste sur la touche », a appuyé George Osborne, dimanche à la BBC. Le numéro deux du gouvernement a mis en garde les députés : un vote négatif serait « un coup de publicité » pour l’EI et adresserait « un terrible message sur le rôle de la Grande-Bretagne dans le monde ».Vendredi 20 novembre, une semaine après les attentats, David Cameron avait été prompt à se féliciter du vote de l’ONU, à l’initiative de la France, en faveur d’une résolution autorisant « toutes les mesures nécessaires » pour lutter contre l’EI. Ce vote, auquel s’est jointe la Russie, « montre incontestablement l’ampleur du soutien international pour faire davantage en Syrie », avait-il commenté.M. Cameron, outre la volonté de « tenir son rang » et de répondre à l’angoisse générée dans la population par la tuerie parisienne, devait annoncer lundi l’augmentation des dépenses militaires de 12 milliards de livres (16,5 milliards d’euros). Le Royaume-Uni sera « la seule grande puissance à dépenser 2 % de son PIB pour la défense », se targue-t-il dans le Telegraph. L’annonce de l’envoi par la France du porte-avions Charles-de-Gaulle a souligné le fait que le Royaume-Uni ne possède plus, pour le moment, un tel vaisseau. Les événements parisiens nourrissent aussi une polémique sur la réduction des effectifs de police induite par la politique d’austérité.Diviser l’oppositionMais l’affaire syrienne est aussi une occasion pour M. Cameron de diviser l’opposition et d’ébranler un peu plus son leader, Jeremy Corbyn, qu’il compare à Chamberlain, le premier ministre qui a plié devant Hitler. Une vingtaine de députés conservateurs sont réputés hostiles à des frappes en Syrie et le premier ministre a besoin du renfort d’au moins autant d’élus travaillistes. Or, au sein de ces derniers, la rébellion fait rage contre les positions de Jeremy Corbyn, au point que le vote sur la Syrie menace son autorité.Longtemps président de la plate-forme Stop the War, M. Corbyn a mis en garde samedi contre une « intervention extérieure » en Syrie. « L’expérience de l’Afghanistan, de l’Irak et de la Libye a convaincu beaucoup de nos concitoyens que l’enthousiasme de l’élite pour des interventions militaires sans fin n’a fait que multiplier les menaces contre nous, tout en semant la mort et la déstabilisation », a-t-il déclaré, faisant allusion au traumatisme causé par les mensonges de Tony Blair pour justifier l’intervention en Irak en 2003.Lire aussi :Qui est Jeremy Corbyn, nouveau leader de la gauche britannique ?Les maladresses de M. Corbyn, qui a critiqué le poids médiatique accordé aux attentats de Paris par rapport à ceux de Beyrouth et tergiversé sur l’armement des policiers, ont semé le trouble dans son propre entourage. Lui qui a voté 500 fois contre les positions de son parti depuis 1997 répète que la discipline du parti doit jouer lors du vote sur la Syrie. Dimanche, sous la pression des députés partisans d’une intervention, son plus fidèle allié, John McDonnell, a tourné casaque et s’est prononcé pour la liberté de vote. Ce repositionnement ne peut qu’encourager David Cameron à solliciter un vote avant la suspension de la session parlementaire, le 17 décembre. Dans les heures suivantes, les Tornado pourraient décoller vers la Syrie.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.11.2015 à 12h48 • Mis à jour le22.11.2015 à 17h51 « Une destruction de Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique, EI] passe obligatoirement à un moment donné par une présence au sol. Ça ne veut pas forcément dire une présence française au sol », a affirmé le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian.Interrogé dans « Le Grand Rendez-Vous » Europe1-i-Télé-Le Monde sur la possibilité d’envoyer des forces spéciales françaises, le ministre a répondu que la France « n’a [vait] pas envisagé cette hypothèse ».« Aujourd’hui, parce qu’il y a eu des frappes de la coalition et une attaque au sol des Kurdes, Sinjar est redevenue libre. Ça montre qu’il faut du temps, des frappes, et des forces au sol. »Le « Charles-de-Gaulle » opérationnel dès lundiLe porte-avions français Charles-de-Gaulle, déployé en Méditerranée orientale, pourra engager dès lundi ses chasseurs contre l’EI en Syrie, a précisé M. Le Drian.« Il sera en mesure, avec les avions de chasse qui sont à bord, complétés par les avions de chasse qui sont à proximité et qui ont déjà frappé sur le territoire de l’Etat islamique, d’agir à partir de demain. »Pour rappel : l’armée française va disposer dans la région des 26 chasseurs embarqués sur le porte-avions – 18 Rafale et 8 Super-Etendard – en plus des 12 appareils stationnés aux Emirats arabes unis (six Rafale) et en Jordanie (six Mirage 2000).Parmi les cibles, il faut frapper « Mossoul [en Irak] où se trouvent les lieux de décision politique [de l’EI] et Rakka [en Syrie] où se trouvent les centres de formation des “foreign fighters”, c’est-à-dire les combattants destinés à agir à l’extérieur », a souligné M. Le Drian.« Il faut frapper ces deux villes, comme il faut frapper (…) les capacités de ressources qu’a l’Etat islamique, c’est-à-dire les lieux de pétrole, les champs pétrolifères. »La France a multiplié les bombardements en Syrie depuis une semaine, visant des djihadistes francophones et 6 centres de commandement ou camps d’entraînement. Si l’armée ne coordonne pas encore ses frappes et l’identification de ses cibles avec les forces russes, qui défendent le régime de Bachar Al-Assad, elle estime avoir « le même ennemi, Daech », selon le chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers, dans un entretien au Journal du dimanche. La Russie a jusqu’ici limité ses opérations contre l’EI, et frappé en priorité des groupes rebelles jugés plus menaçants pour le régime.En cas d’élection aux régionales, Le Drian restera ministre « autant que nécessaire »Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, qui est candidat à la présidence de la région Bretagne, a déclaré dimanche 22 novembre qu’il resterait au gouvernement « tant que le président de la République jugera que c’est nécessaire », y compris, donc, s’il est élu.En octobre, Jean-Yves Le Drian avait assuré que la règle du non-cumul s’appliquerait à lui mais, a-t-il plaidé dimanche, les attentats du 13 novembre ont créé une « situation exceptionnelle ». « Si je suis élu (…) président de la région Bretagne, avec mon équipe pendant cette période de transition, cette période intérimaire, on gérera avec les compétences de mes vice-présidents », a déclaré le ministre.M. Le Drian, qui a annoncé qu’il ne ferait pas campagne avant les élections des 6 et 13 décembre, se dit à la fois « candidat » aux régionales et « totalement concentré sur la mission que [m’ont] confiée le président de la République et le premier ministre, sur la défense de notre pays ». Ce scénario a été vivement dénoncé par ses adversaires aux régionales.Quant aux 27 autres Etats-membres de l’UE, ils ont promis d’apporter différents types d’aide à la France, après l’invocation de l’article 42-7 des traités européens, prévoyant une clause de solidarité en cas d’agression. Enfin, le ministre est revenu sur la possibilité d’une attaque chimique ou bactériologique, évoquée par Manuel Valls, précisant qu’elle faisait « partie des risques » que court la France mais que « toutes les précautions [étaient] prises » pour l’éviter.Lire aussi :Le risque d’attaques chimiques, « réel mais très faible » 20.11.2015 à 19h58 • Mis à jour le20.11.2015 à 19h59 | Olivier Faye Jean-Marie Le Pen affiche une vigueur étonnante pour un homme de 87 ans, mais l’âge charrie son lot d’obsessions et de tracasseries. De retour de son voyage annuel en République dominicaine – « Jany connaît chaque galet de la plage », raille-t-on au Front national – le député européen avait convié la presse, vendredi 20 novembre, pour lui parler, une semaine après les attentats de Paris, de ses démêlés judiciaires.Le fisc a porté plainte contre lui en septembre pour fraude fiscale aggravée à la suite des révélations de Mediapart sur l’existence d’un supposé compte caché en Suisse dont il aurait été le bénéficiaire. Les policiers ont perquisitionné à deux reprises les bureaux et le domicile du patriarche, et attaqué à la meuleuse les épaisses portes de ses coffres, ce dont s’offusque l’intéressé. « Je dénonce ces méthodes dignes d’un Etat policier », dit-il. Déjà que son domicile de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) a brûlé en début d’année, qu’il a été exclu en août du parti qu’il a contribué à fonder et que les problèmes de santé s’accumulent… « Le pouvoir hollandiste essaie de créer un scandale pour détourner l’attention de son piteux échec », assure le plus sérieusement du monde M. Le Pen.Seule une poignée de journalistes est venue écouter l’ancien président du FN, dont le patron de l’hebdomadaire antisémite Rivarol, Jérôme Bourbon. Aucune caméra de télévision n’a fait le déplacement. « Je suis tricard des télés, ce sont des choses qui arrivent, cela laisse de la place », veut-il se convaincre. Le rez-de-chaussée du manoir de Montretout, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), a été reconverti en salle de presse, la représentation française de l’Union européenne, à Paris, n’accueillant plus ce type d’événement pour des raisons de sécurité. Des chaises de jardin sont installées dans le salon, le chat de Marion Maréchal-Le Pen se faufile dans l’assistance, les chiens de Jean-Marie Le Pen, Sergent et Major, eux, sont priés de rester dehors.Le « Vieux » a placé derrière lui un agrandissement de la photo d’un de ses coffres éventré et la reproduction d’une de ses vieilles affiches de campagne, qui le montre bâillonné. Les fidèles, pour certains revenus récemment à ses côtés, comme Lorrain de Saint Affrique, ont pris place au fond de la salle.Jean-Marie Le Pen en vient aux attentats du 13 novembre. Il a préparé quelques formules pour tenter de frapper les esprits : « L’immigration massive a pris un tour tsunamique » ; il faut « rétablir la peine de mort, avec décapitation pour les terroristes, comme le fait Daech » ; les terroristes « puisent [leurs troupes] dans un réservoir d’oisifs, ou de chômeurs si vous voulez »…Jérôme Bourbon le ramène à des considérations plus personnelles. « Président, voterez-vous pour Wallerand de Saint-Just aux élections régionales en Ile-de-France, lui qui a voté pour votre exclusion du Front national ? Vous n’êtes pas obligé de me répondre. » Jean-Marie Le Pen ne se fait pas prier. « Je réserve ma réponse, mais je prendrai ma décision et elle n’est pas forcément favorable », sourit-il, critiquant « les sicaires de la mafia hétérophobe » qui seraient responsables de son exclusion. S’ensuit un appel à « l’unité » du Front national – un de plus – lancé à l’endroit de Marine Le Pen.Un échange houleux avec un journaliste d’une « agence panafricaine », membre de l’association « Marrons unis dignes et courageux », conclut la conférence de presse. Les propos de Jean-Marie Le Pen sur « Monseigneur Ebola », capable selon lui de « régler » la question de l’immigration, sont remis sur la table. « Vous n’êtes pas là pour faire un discours subversif, lance le patriarche. Vous avez appris la tchatche, de ce côté-là vous êtes bien assimilé. » Et c’est un expert qui le dit.Olivier Faye 20.11.2015 à 18h19 • Mis à jour le24.11.2015 à 10h02 Les attentats perpétrés vendredi 13 novembre à Paris et à Saint-Denis ont plongé notre pays dans un effroi sans mesure et une tristesse immense. Notre douleur est d’autant plus grande que c’est la jeunesse qui a été visée et frappée par cette violence.Le travail comme valeur positiveNous avions prévu de longue date de faire de ce 23 novembre une journée de débats et de réflexions sur les leviers les plus à même d’offrir aux jeunes un meilleur sort sur le marché du travail. Il nous a semblé qu’il fallait revenir à l’essentiel, c’est-à-dire au statut du travail dans notre société. C’est la raison pour laquelle les dernières Rencontres économiques d’Aix-en-Provence ont été consacrées au travail pensé comme valeur positive, afin d’apporter des solutions concrètes aux 5 millions de personnes qui sont dans une forme ou une autre de chômage.C’est aussi l’ambition des rapports de l’Institut Montaigne, de Terra Nova, de la Fondation Jean-Jaurès et de Jean-Denis Combrexelle ou encore de l’ouvrage de Robert Badinter et d’Antoine Lyon-Caen, qui ont chacun apporté des propositions pour changer notre façon d’aborder le marché du travail. D’autres encore, tels que les Economistes atterrés, ont aussi réfléchi à la question sous des angles différents. En bref, la thématique est devenue le sujet central du débat politique et économique de notre pays.Même si les propositions diffèrent profondément dans chacune de ces prises de parole, le constat repose sur les trois piliers suivants : l’inadéquation de notre code du travail avec les réalités des entreprises et des salariés ; une politique de l’emploi à l’efficacité contestée comme en témoigne le taux de chômage élevé en France, en particulier chez les jeunes ; et un système de formation initiale et continue en décalage avec les besoins du XXIe siècle. Ce sont les maux dénoncés et à traiter de toute urgence. Lentement, trop lentement, nos dirigeants prennent conscience de l’ampleur des transformations à mener. Nous sommes convaincus qu’il faut rompre avec toute forme de conformisme sur ce point.2 millions de jeunes sans diplôme ni emploiNous avons choisi le thème le plus emblématique, celui de la jeunesse. En effet, plus de 800 000 demandeurs d’emploi, toutes catégories confondues, ont moins de 25 ans : un record ! Près de 2 millions de jeunes sont sans diplôme et sans emploi. La question de leur insertion sur le marché du travail est primordiale. Pour la cohésion de la société française, nous avons plus que jamais une obligation de résultats.Résultats dans la lutte contre les inégalités scolaires et dans l’enseignement supérieur, contre le décrochage, contre les discriminations encore si marquées, contre les inégalités dans l’accès à la santé, contre le chômage de masse… Trop souvent, la République ne tient plus ses promesses élémentaires, trop souvent ses responsables sont pris en flagrant délit de déni, voire de cynisme. Comment accepter que notre école soit devenue celle de tous les pays de l’OCDE où les résultats des élèves sont le plus dépendants de l’origine sociale de leurs parents ?Il n’y a pourtant aucune fatalité. Beaucoup de nos voisins font mieux que nous. Faut-il mettre en place un contrat unique ou un contrat progressif assorti de garanties pour le logement ? La question du coût du travail se pose, mais à quel niveau la situer ? Pourquoi l’apprentissage semble-t-il délaissé ? Comment améliorer et amplifier la formation professionnelle ? Comment éliminer la discrimination à l’embauche ? Peut-on envisager l’introduction d’un « smic jeunes » ? Comment mieux prendre en compte les nouvelles formes de travail dans le système social et en termes de représentativité ?Notre génération sera jugée sur sa capacité à rompre avec la lâche accoutumance qui consiste à considérer comme normale une situation dans laquelle 20 % des élèves prennent le chemin de l’échec, parfois dès leur plus jeune âge.Laurent Bigorgne (Institut Montaigne) et Jean-Hervé Lorenzi (Le Cercle des économistes)Lire aussi :« La réforme structurelle à mener, c’est la formation »Lire aussi :Favorisons la dynamique entrepreneurialeLire aussi :Les jeunes ne sont pas une catégorie à partLire aussi :Des vérités bonnes à rappelerLire aussi :L’économie numérique impose de repenser le contrat socialLire aussi :Refonder la négociation collectiveLire aussi :Créer des emplois pour les moins qualifiésLire aussi :Moderniser et assouplir l’apprentissageLire aussi :D’abord un problème de formation initialeLire aussi :« Les grandes entreprises doivent faire de l’emploi et de la formation des jeunes leur priorité »Lire aussi :Les jeunes en entreprise aspirent à la « liberté et au bonheur au travail » 10.11.2015 à 12h58 • Mis à jour le10.11.2015 à 14h10 | Samuel Laurent « La gauche progresse au premier tour ! » A travers son compte Twitter, l’équipe de soutien à la candidature de Claude Bartolone, tête de liste PS aux régionales en Ile-de-France, se veut confiante, alors que l’élection s’annonce serrée. Et pour ce faire, elle se livre à des calculs… Loin d’être très rigoureux.[SONDAGE] #Régionales #IDF La gauche progresse au 1er tour! Nous sommes aux coude à coude au 2d! #AvecBarto https://t.co/X7siIVToXK— AvecBarto (@Avec Barto)require(["twitter/widgets"]);Pourquoi c’est n’importe quoi ?Il s’agit donc ici de compter le « total des voix de gauche » pour montrer la progression depuis septembre. Pour ce faire, l’équipe de campagne a compilé les résultats de trois enquêtes :- Odoxa pour Le Parisien et BFMTV, le 27 septembre- Odoxa pour Le Parisien et BFMTV, le 4 octobre- Ifop Fiducial pour Paris Match, le 9 novembre.Voici les résultats comparés de ces trois études : #container_14471464492{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14471464492{ height:500px; } #container_14471464492 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14471464492 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14471464492 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14471464492 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Scores des différentes formations dans trois sondagesSondages Odoxa du 27/9 et du 4/10, Ifop/Fiducial du 6/11require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14471464492", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["LO","FG","PS/PRG","EELV","TOTAL GAUCHE ","Pécresse ","FN ","DLF ","UPR ","NSPP "], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Odoxa 27/9", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 2 ], [ "", 3 ], [ "", 23 ], [ "", 7 ], [ "", 35 ], [ "", 35 ], [ "", 26 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 27 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Odoxa 4/10", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 8 ], [ "", 24 ], [ "", 6 ], [ "", 39 ], [ "", 34 ], [ "", 20 ], [ "", 7 ], [ "", null ], [ "", 22 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "IFOP (3-6 novembre)", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 1.5 ], [ "", 7.5 ], [ "", 25 ], [ "", 9 ], [ "", 43 ], [ "", 32 ], [ "", 18.5 ], [ "", 6 ], [ "", 0.5 ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});1. Un sondage national comparé à deux enquêtes régionales de deux instituts différents.Un premier problème saute aux yeux : La première enquête citée par l’équipe Bartolone, celle d’Odoxa, le 27 septembre, ne porte pas sur l’Ile-de-France : il s’agit d’intentions de vote nationales. Seules les deux autres évoquent le cas de l’Ile-de-France. Pas étonnant, donc, que les résultats changent.Pour une raison inconnue, l’équipe Bartolone a volontairement ignoré les résultats d’une précédente enquête Ifop en Ile-de-France, réalisée le 27 septembre, lui préférant l’étude nationale Odoxa.Autre souci méthodologique : on compare donc ici deux enquêtes du même institut (Odoxa) réalisées à des périodes rapprochées (27 septembre et 4 octobre), et une troisième d’un second institut (Ifop), plus d’un mois plus tard (le 9 novembre). L’intervalle temporel est donc différent, de même que l’institut, et donc la méthode de « redressement » sondagier est pratiquée.2. Des catégories qui changentCe n’est là que le début des soucis de comparaison :- Des listes, ou des noms ? Odoxa, dans sa première enquête, demandait aux sondés (dans toute la France, répétons-le) : « Si le premier tour avait lieu dimanche prochain, pour laquelle des listes suivantes y aurait-il le plus de chance que vous votiez ? », et proposait une série de listes, sans mention des têtes de liste. Parmi les choix de cette première enquête, on trouvait ainsi « l’extrême gauche », sans plus de précision, quand les deux suivantes proposeront Lutte ouvrière et sa candidate Nathalie Arthaud.- Ne pas se prononcer est-il possible ? Dans les deux enquêtes Odoxa, les sondés ont la possibilité de répondre qu’ils n’expriment « pas d’intention de vote ». Et ils sont nombreux à le faire : 27 % fin septembre, 22 % début octobre. L’enquête Ifop, elle, ne propose pas ce choix.3. Une progression à gauche… due aux intentions de vote écologiste et Front de gaucheSecond constat : l’équipe de Claude Bartolone met en avant une progression des intentions de vote en faveur du « bloc de gauche » : PS/PRG, Front de gauche, EELV, Lutte ouvrière. Les totaux sont corrects : on passe bien de 35 à 43 % entre la première enquête Odoxa (nationale) et le sondage Ifop (régional) de cette semaine. Mais, répétons-le, on compare un sondage national de septembre avec une enquête régionale de novembre !En outre, même en faisant abstraction de ce point, les résultats disent quelque peu autre chose que ce que l’équipe Bartolone tente d’argumenter : si on regarde les évolutions entre la seconde enquête Odoxa et celle de l’Ifop (les seules qui traitent la région), on constate que le « total gauche » augmente de quatre points. Mais d’où vient cette progression ? Détaillons.- Le PS et Claude Bartolone progressent d’un point (de 24 % à 25 %)- EELV progresse de trois points (de 6 % à 9 %)- Le Front de gauche baisse d’un demi point (de 8 % à 7,5 %)- Lutte Ouvrière progresse d’un demi-point (de 1 % à 1,5 %)En clair, la dynamique vient surtout d’EELV, qui effectue une belle progression, quand celle de M. Bartolone est plus relative.Néanmoins, on l’a dit, nous comparons ici deux enquêtes issues de deux instituts différents, avec notamment le cas Odoxa où 22 % des sondés n’expriment pas de préférence, et le cas Ifop où ils n’ont pas cette possibilité.4. Sondage à sondage, la progression réelle est de… un point.En réalité, pour obtenir un comparatif honnête, on peut reprendre l’enquête Ifop du 27 septembre ignorée par l’équipe Bartolone, et la comparer avec celle du 9 novembre. Voici ce que l’on constate : #container_14471505966{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14471505966{ height:500px; } #container_14471505966 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14471505966 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14471505966 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14471505966 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Comparaison entre les enquêtes Ifop de septembre et novembreSondages d'intention de vote des 27 septembre et 9 novembre pour l'Ile-de-Francerequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14471505966", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["LO","FG","PS/PRG","EELV","TOTAL GAUCHE ","Pécresse ","FN ","DLF ","UPR "], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "IFOP (27 septembre)", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 9.5 ], [ "", 24 ], [ "", 7.5 ], [ "", 42 ], [ "", 32 ], [ "", 18 ], [ "", 7 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "IFOP (3-6 novembre)", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 1.5 ], [ "", 7.5 ], [ "", 25 ], [ "", 9 ], [ "", 43 ], [ "", 32 ], [ "", 18.5 ], [ "", 6 ], [ "", 0.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});- Au total les voix de gauche progressent de 1 point (43 % contre 42 % en septembre).- Claude Bartolone progresse d’un point (25 % contre 24 % en septembre)- La liste EELV d’Emmanuelle Cosse progresse de 1,5 points (9 % contre 7,5 % en septembre)- Le Front de gauche baisse de deux points (7,5 % contre 9,5 % en septembre)Bref la « progression de la gauche » est ici bien plus relative, et imputable avant tout aux écologistes.Voici donc le même visuel, en version « décodée » : Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Denis Cosnard Après la loi Macron 1 adoptée en juillet, un nouveau projet suivant la même inspiration libérale est désormais sur les rails. Les experts en communication de Bercy lui ont déjà attribué un nom : #noé, pour « nouvelles opportunités économiques », précédé d’un hashtag afin de marquer la modernité du sujet. Le calendrier est lui aussi arrêté : une première série de propositions à la mi-décembre, un deuxième point début janvier, un projet de loi présenté fin janvier en conseil des ministres, a annoncé Emmanuel Macron lundi 9 novembre.La seule chose qui manque encore, à un mois des premières propositions, c’est… le contenu du projet de loi. Ce texte fourre-tout devrait traiter de l’économie des données de masse, de l’identité numérique, de la preuve numérique, de la création de fonds de pension « à la française », du statut des entrepreneurs indépendants, de la rémunération des « talents », etc., mais sans qu’aucune mesure précise ne soit avancée à ce stade.« Une sorte d’Odyssée »A vrai dire, le ministre de l’économie ne semble même pas sûr que son texte soit nécessaire : « Je ne sais pas quelles sont les bonnes réformes sur ce sujet. Peut-être que, même, il n’y en a pas. Peut-être que les choses se font seules », a philosophé lundi M. Macron.Il fut un temps où les projets de loi correspondaient à une réforme précisément définie au préalable, comme le passage aux 35 heures. Avec son projet, le ministre de l’économie teste un autre modèle, celui de la réforme participative. Au lieu d’assener des solutions, le gouvernement fixe un cadre très général – une loi sur les « opportunités économiques » liées notamment à l’essor du numérique –, avance quelques têtes de chapitre, et incite tous ceux qui se sentent concernés à apporter leur pierre à l’édifice. « Une sorte d’Odyssée », dit M. Macron, qui a embarqué dans l’aventure des experts, des fonctionnaires, des créateurs d’entreprises, etc.Une quarantaine d’entre eux, comme l’économiste Jean Pisani-Ferry ou la présidente de l’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE) Catherine Barbaroux, ont participé ces deux derniers mois au comité mis discrètement en place pour préparer la réforme. Leurs travaux ont été nourris par un rapport du Conseil d’analyse économique, tandis que le député (PS) Pascal Terrasse défrichait de son côté les questions de l’économie collaborative, dans le cadre d’une mission confiée par Matignon. Ce membre de l’aile droite du parti socialiste pourrait être nommé rapporteur du futur texte à l’assemblée.Enthousiasme de la fédération des autoentrepreneursL’étape suivante, entamée lundi, consiste à partager publiquement le diagnostic sur les freins à la croissance, et à faire appel aux bonnes volontés. Une façon pour M. Macron d’aplanir le terrain, alors qu’une fraction de la gauche lui reste hostile et que sa première loi n’a pu être adoptée qu’en recourant à l’article 49-3 de la Constitution.« Au lieu de faire croire que le législateur sait tout, on écoute tout le monde, on fait travailler la société civile, c’est génial ! » Grégoire Leclercq, le président de la Fédération des autoentrepreneurs, se montre d’autant plus enthousiaste que le projet de loi pourrait favoriser le recours à ce dispositif et faciliter la transition vers un statut plus classique.Grégoire Sentilhes, le président de la société de gestion Nextstage et cofondateur du G20 des entrepreneurs, a, lui, un autre motif d’espoir : le fait que M. Macron souhaite « développer une forme de fonds de pension à la française, et adapter le cadre fiscal », comme il l’a mentionné lundi. « Ce serait une inversion fantastique du cours de l’histoire », tant le capitalisme français a été pénalisé par l’absence de capitaux de long terme, juge M. Sentilhes. A ses yeux, il est essentiel d’orienter une plus grande partie de l’épargne, notamment salariale, vers l’économie réelle ainsi que le souhaite Bercy. « Mais cela demande du courage politique. » « Abaisser les exigences, c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire »Plus les mesures à venir dans ce projet de loi vont se préciser, plus les résistances vont en effet apparaître. L’idée de M. Macron d’abaisser les exigences pour certains métiers l’a montré. « Il existe des dizaines, voire des centaines d’activités soumises à qualification obligatoire, sans que ce soit justifié », note-t-on à Bercy : « Celui qui répare un moteur de voiture, on comprend qu’il doive être qualifié, mais celui qui lave les voitures ? » Idem pour ceux qui repeignent des volets, tressent des nattes afro, etc. Ont-ils besoin d’un CAP pour travailler ?« Abaisser les exigences, c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire, s’insurge Jean-Pierre Crouzet, le président de l’Union professionnelle artisanale. Si, demain matin, quelqu’un utilise un mauvais produit pour laver votre voiture et bousille la carrosserie, que va-t-il se passer ? La croissance repose avant tout sur une offre de produits et de services de haute qualité, garantis par la qualification des salariés. » Lire aussi :Ce que contient (désormais) la loi MacronUne partie de la gauche risque aussi de monter au créneau contre les projets de M. Macron visant à déréguler certains pans de l’économie afin que les entreprises classiques puissent mieux résister face aux nouveaux venus tels Uber ou Airbnb. D’autant que le ministre aime agiter des chiffons rouges. Mardi matin, sur Europe 1, il s’est ainsi déclaré favorable à ce que les fonctionnaires soient davantage rémunérés au mérite. La loi Noé pourrait bien affronter un déluge de critiques…Renault-Nissan : le ministre souhaite davantage d’intégration mais pas de fusionUne fusion entre Renault et Nissan n’est « pas à l’ordre du jour ». Après Manuel Valls, dimanche, Emmanuel Macron a voulu à son tour, mardi 10 novembre sur Europe 1, calmer le jeu avec Carlos Ghosn, le PDG des deux constructeurs, vent debout contre la montée de l’Etat au capital de la firme au losange. Le ministre de l’économie a néanmoins ajouté qu’il était en faveur d’une « intégration opérationnelle » plus grande des deux groupes. Il a aussi réaffirmé sa volonté de préserver les « équilibres capitalistiques, signés en 2002 » entre Renault et Nissan : le premier détient 44 % du second, tandis que le japonais détient 15 % du français. Quant à la participation de l’Etat dans Renault, monté de 15 % à 19,7 % en avril, elle repassera à 15 % « dès que les intérêts patrimoniaux des contribuables seront pleinement préservés », a assuré M. Macron.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Les listes pour les élections régionales révèlent leurs lots de surprises. Lundi 9 novembre, Laurent Wauquiez, numéro trois du parti Les Républicains (LR) et candidat de la droite et du centre en Auvergne-Rhône-Alpes, a annoncé que Laurence Vichnievsky, conseillère régionale EELV en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, sera en huitième position sur la liste départementale du Puy-de-Dôme.Lors de ce scrutin, cette magistrate de la cour d’appel de Paris, connue pour avoir instruit avec Eva Joly l’affaire Elf ou l’affaire Dumas, va donc à la fois changer de région d’élection et de parti et passer de la gauche à la droite. « A ma modeste mesure, je suis comme François Bayrou. J’ai appelé à voter François Hollande en 2012 mais je suis très déçue. Il faut construire maintenant des alliances électorales pour peser dans l’opposition », analyse Mme Vichnievsky, ancienne porte-parole d’EELV.Lire aussi :En PACA, la gauche désunie pour les régionalesCette migration politique s’est faite en 2015. Durant l’été, celle qui se dit « moyennement gauchiste » ne comprend pas les alliances régionales de son parti avec le Front de gauche. Contactée par François Bayrou, elle accepte de participer à l’université d’été du MoDem, un parti dont elle partage quelques idées. Depuis son entrée en politique, en 2010, cette magistrate a toujours défendu au sein des écologistes une ligne sociale-démocrate proche de celle de Daniel Cohn-Bendit.Ne pas « se présenter contre ses anciens collègues »Dans une tribune à Libération, en 2011, elle explique ainsi que la « transition vers la société écologique passe par l’apurement de la dette ». Et EELV la soigne puisque la formation lui fait une place au sein du bureau exécutif, lui confie la tête de liste pour les élections régionales en 2010 et l’investiture aux élections départementales de 2015 sur le canton de Jean-Noël Guérini.Lire aussi :Laurence Vichnievsky : à Marseille, « personne ne veut combattre Guérini sur le terrain »Six mois plus tard, le MoDem la débauche sans qu’elle prenne sa carte. Le parti centriste envisage d’abord de la présenter en PACA, mais elle dit ne pas « vouloir se présenter contre ses anciens collègues du groupe écologiste ». Direction Rhônes-Alpes-Auvergne, une région où elle possède une maison.En vertu de l’accord régional entre le MoDem et LR, voilà donc cette élue écologiste sous la bannière de l’eurosceptique Laurent Wauquiez et sur une liste départementale emmenée par Brice Hortefeux, deux proches de Nicolas Sarkozy qui, de son côté, moque régulièrement en meeting les écologistes « rouges à l’intérieur et verts autour » et ironise sur la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) qui n’a pas à craindre, selon lui, « le risque d’un tsunami venant du Rhin ».« Il faut discuter avec tout le monde, c’est le propre de l’ouverture intellectuelle. Et qui sait, je peux même essayer de les convaincre », se défend Mme Vichnievsky, qui avoue ne pas bien connaître M. Wauquiez. « Elle a toujours plaidé pour le ni droite ni gauche. Alors à la limite, passer au MoDem, pourquoi pas. Mais Hortefeux, c’est la phrase sur les Auvergnats, et Wauquiez, c’est l’assistanat comparé à un cancer de la société, observe David Cormand, secrétaire national adjoint de EELV. En politique, c’est bien de ne pas être sectaire mais aussi d’avoir quelques repères. Sinon, quand on lève l’ancre, on peut dériver très loin. »Les régionales en Auvergne - Rhône-AlpesMatthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Aurélie Collas Faut-il supprimer ou non la carte scolaire ? Donner aux familles la possibilité de choisir l’établissement de leur enfant, ou affecter les élèves d’office ? C’est l’éternel débat depuis que la carte scolaire – plus précisément l’affectation des élèves au collège selon leur secteur d’habitation – existe. Sur ce sujet, Najat Vallaud-Belkacem n’apporte pas de réponse tranchée. Si la ministre de l’éducation nationale s’est engagée à agir pour davantage de mixité à l’école – c’est l’objectif premier affiché depuis les attentats de janvier et « la grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » qui en a découlé –, aucune des mesures qu’elle envisage ne laisse présager de grand soir.« Je ne vais pas engager une énième refonte de la carte scolaire », a-t-elle d’emblée déclaré, lundi 9 novembre, lors de la présentation de sa « démarche » pour accroître la mixité dans les collèges. « Finissons-en avec les postures idéologiques. L’idée est plutôt d’impulser une dynamique, de mobiliser les territoires pour les amener à trouver des solutions concrètes. » A ce jour, dix-sept départements se sont engagés à mener des expérimentations en ce sens à partir de la rentrée 2016 : le Doubs, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, la Seine-Saint-Denis, la Haute-Savoie, la Loire, l’Hérault, la Meurthe-et-Moselle, le Maine-et-Loire, l’Eure-et-Loir, l’Indre-et-Loire, Paris, la Charente-Maritime, l’Ille-et-Vilaine, le Bas-Rhin, le Tarn et la Haute-Garonne. « Au total, ils seront plus d’une vingtaine », assure la ministre. La démarche, pragmatique et prudente à la fois, repose sur l’idée que la mixité ne peut s’imposer d’« en haut » : puisque les situations locales sont très variées, les solutions doivent être taillées sur mesure et imaginées par les acteurs de terrain (rectorats, élus locaux, communauté éducative, parents…). Mais cette méthode n’offre pas de garantie de réussite. D’abord, rien ne dit que les élus locaux oseront faire preuve d’audace sur un sujet si sensible politiquement, ni que les mesures prises localement seront à la hauteur des enjeux. Par ailleurs, il faudra composer avec les collèges privés, sans quoi les catégories favorisées auront toujours la possibilité de fuir les collèges publics les moins réputés.Lire aussi :Carte scolaire : le combat de collèges parisiens pour « faire la chasse aux préjugés »Depuis l’été, du chemin a malgré tout été parcouru. Equipés de nouveaux outils statistiques pensés au ministère de l’éducation, les rectorats – chargés de l’affectation des élèves –, et les conseils départementaux – qui tracent les contours des secteurs des collèges –, ont identifié des territoires « pilotes », où pourraient être menées des expérimentations. Des territoires urbains, qui recouvrent chacun un ensemble de collèges assez proches géographiquement les uns les autres et diversifiés socialement.Des secteurs « élargis »Après la « phase de diagnostic » est venue celle de la concertation autour de solutions pour accroître la mixité dans les collèges concernés. Il pourra être question, ici ou là, de redécoupage des secteurs, et notamment de dessiner des secteurs « élargis » à plusieurs collèges, quand aujourd’hui, la règle du « un secteur, un collège » prévaut. Déjà prévue dans la loi de 2013 sur la refondation de l’école, cette possibilité pourrait conduire – en tout cas en zone urbaine – à avoir des secteurs plus mixtes, car englobant des quartiers aux caractéristiques sociales variées.Une fois ces secteurs tracés, reste à savoir comment seront affectés les élèves dans ces secteurs « élargis ». Le ministère veut laisser une marge de choix aux familles qui pourront classer par ordre de préférence les collèges du secteur. Mais si le nombre de demandes pour tel collège est supérieur aux places disponibles, seront alors pris en compte des critères de priorité. « Ces critères seront définis avec la communauté éducative et les parents, assure Florence Robine, la directrice générale de l’enseignement scolaire. Une sectorisation qui se fait sans les parents n’a aucune chance de fonctionner. » Toutes les combinaisons sont possibles : critère social (priorité aux élèves boursiers), mais aussi critère géographique (priorité aux élèves habitant le plus près du collège), choix d’options ou de langues… Accompagnement scientifique des expérimentationsLe ministère prévoit un accompagnement scientifique des expérimentations, puis une évaluation d’ici à fin 2016, avec l’espoir que les bonnes pratiques fassent tache d’huile. Jusqu’à présent, les politiques de carte scolaire se sont succédé – tantôt assouplissement, tantôt resectorisation –, sans qu’aucune n’ait véritablement prouvé son efficacité en termes de mixité.La dernière réforme remonte à 2007, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Elle a consisté à « assouplir » la carte, c’est-à-dire à élargir la liste des critères de dérogation auparavant strictement limités. Des études ont montré qu’elle avait conduit à « ghettoïser » davantage certains collèges en zone d’éducation prioritaire. Aujourd’hui, 700 collèges (soit 10 % d’entre eux) accueillent moins de 6 % de collégiens d’origine sociale très favorisée. Soixante-dix collèges accueillent plus de 80 % de collégiens d’origine sociale défavorisée.Pour la ministre, il y a « urgence à agir ». « La mixité ne fait pas de perdants, a-t-elle assuré lundi. Les élèves en difficulté sont tirés vers le haut, et les autres ne sont pas pénalisés. De plus, dans notre société où le repli sur soi progresse, il n’est pas question de reculer sur l’apprentissage de la citoyenneté et du vivre ensemble. » Il aura tout de même fallu attendre trois ans pour que la gauche, qui a affiché comme priorité la lutte contre les inégalités à l’école, s’empare du sujet « mixité ».Lire l'entretien :Carte scolaire : « Rares sont les pays où seules les préférences des parents sont prises en compte »Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.11.2015 à 15h47 | François Colcombet (magistrat honoraire, ancien député (PS) et président de la commission d’enquête parlementaire sur les tribunaux de commerce (1998-1999)) Ce printemps, la loi Macron a provoqué beaucoup de remous. Il est vrai qu’elle abordait des sujets les plus divers et concernait pêle-mêle notaires, pharmaciens, taxis, juges consulaires, agents SNCF – j’en passe, et de plus importants – dont les dignes représentants étaient sur le pied de guerre. Voici maintenant l’automne, la saison des décrets d’application. Elle n’est pas moins agitée, du moins dans les coulisses ministérielles où s’affairent les lobbies.Mais une disposition de cette loi, curieusement, n’a guère fait l’objet de débats devant les assemblées et a été apparemment votée dans l’indifférence. Pourtant, elle est sans doute l’une des plus révolutionnaires : en cas de cessation d’activité d’une entreprise de plus de 150 salariés ou d’une entreprise dont dépendent au moins 150 salariés de ses sous-traitants, l’article 70 de la loi introduit dans le Code de commerce la possibilité de remplacer un actionnaire défaillant au profit de personnes s’engageant à effectuer un plan de reprise. Autrement dit, l’expropriation peut être prononcée pour sauver l’emploi.Le même article décrit la procédure à suivre, les personnes qui peuvent agir (le mandataire ou le procureur), l’autorité qui statue (le président du tribunal en référé et sans doute, en appel, la cour d’appel), le mode d’évaluation des droits de cession, etc.Ce n’est pas trahir un bien grand secret : au Conseil d’État, lorsqu’il fut consulté, cette innovation choqua les conservateurs qui font passer la protection du capital avant celle du travail, mais l’avis prononcé après bien des discussions fut, de justesse, favorable. Beaucoup d’observateurs avertis pensent d’ailleurs qu’aussi bien au Sénat qu’à l’Assemblée nationale les élus qui connaissent le monde des affaires et celui du travail ont préféré rester discrets. Sans doute les opposants essaieront-ils de limiter les dégâts à l’occasion des décrets d’application. Quant aux partisans de cette réforme, ils auront voulu éviter de rouvrir le beau mais périlleux débat qu’Arnaud Montebourg avait naguère lancé en tentant de sauver les hauts-fourneaux de Florange. Il avait échoué parce qu’à l’époque il n’y avait pas de texte adapté à la situation.Or, à l’époque, un jeune homme plein d’avenir qui travaillait discrètement à l’Élysée au service du bon président Hollande essayait d’imaginer quelle pouvait être la bonne solution. Cet apprenti-réformateur n’était autre qu’Emmanuel Macron, celui-là même qui a été appelé à succéder à Arnaud Montebourg avec lequel il avait, on peut en être sûr, discuté de cette réforme. Admirons cette heureuse rencontre des trois meilleurs hommes politiques de la gauche réformiste. Macron, Montebourg, Hollande, même combat.           François Colcombet (magistrat honoraire, ancien député (PS) et président de la commission d’enquête parlementaire sur les tribunaux de commerce (1998-1999)) Samuel Laurent L’offensive est-elle concertée ? Spontanée ? Lundi 9 novembre, les socialistes franciliens et leurs soutiens font circuler sur les réseaux sociaux un article visant Valérie Pécresse, tête de liste Les Républicains en Ile-de-France : elle souhaiterait « démarier » les couples homosexuels.On trouve l’accusation portée par des dizaines de comptes Twitter de soutien à Claude Bartolone, candidat PS dans la région :Valérie Pécresse préconise le démariage pour les couples homosexuels - Le Lab Europe 1 https://t.co/AutF2ssEmW— PS_Sartrouville (@PS.Sartrouville)require(["twitter/widgets"]);Pr rappel pr électeurs de l'IDF: @vpecresse veut démarier les homos https://t.co/LZ6KAbopbJ— RomainBouth (@Romain)require(["twitter/widgets"]);Valérie Pécresse préconise le démariage pour les couples homosexuels https://t.co/1yEd3mQP5d via leLab_E1 @vpecresse #démagogie— cvoisenet (@Cédric Voisenet)require(["twitter/widgets"]);Mais aussi par des militants EELV.Chassez le naturel il revient au galop.@vpecresse veut démarier les couples de même sexe. Chacun choisit son camps. https://t.co/TuPAJWu6aZ— david_belliard (@David Belliard)require(["twitter/widgets"]);Coucou @vpecresse dites moi, le "démariage" c'est toujours d'actualité ? https://t.co/jBpeX61aH8— Thomasjaquemet (@Thomas JAQUEMET)require(["twitter/widgets"]);L’indignation culmine avec ce tweet du maire socialiste d’Alfortville et sénateur du Val-de-Marne, Luc Carvounas, qui s’est marié en juillet, et qui se place sur un terrain personnel :Non .@vpecresse vous ne réussirez pas a me démarier de l'homme que j'aime. Avec .@claudebartolone pour une île de France humaine @leLab_E1— luccarvounas (@Luc Carvounas)require(["twitter/widgets"]); Pourquoi est-ce de l’amnésie ?Une déclaration… de 2012A chaque fois, un lien vers un même article du « Lab » d’Europe 1, reprenant une intervention de Valérie Pécresse à la chaîne LCI. Elle avait déclaré vouloir abroger la loi sur le mariage homosexuel si la droite revenait au pouvoir, et proposait de transférer les unions déjà contractées sur des statuts d’union civile. Une position quelque peu critiquable juridiquement.Seul problème : comme aucun des tweets ci-dessus ne le précise, cet article et cette déclaration datent… du 5 novembre 2012. En plein débat sur le mariage homosexuel, Mme Pécresse calquait alors sa position sur celle de Nicolas Sarkozy, qui, soucieux de ne pas se couper des très actives sphères catholiques anti-mariage homosexuel, avait agité la perspective d’une modification de la loi.La déclaration n’est donc pas récente. Elle a déjà trois ans. Mais le camp Bartolone aurait donc tout loisir de ressortir cette position… si celle-ci n’avait pas changé.« L’abrogation pas humainement réaliste »Car Valérie Pécresse a changé de position depuis. En 2013, elle expliquait, sur France Culture, qu’en tant que républicaine, elle appliquerait la loi et ne s’opposerait pas à des unions homosexuelles. Elle précisait également, en contradiction avec ses déclarations précédentes : « On ne pourra pas revenir sur le mariage et l’adoption en 2017. »En 2014, elle répète la même chose : « « L’abrogation, elle n’est pas humainement réaliste. Il y a un débat sur le juridique, mais on peut toujours débattre sur le juridique, moi je crois que c’est l’humain dont il faut qu’on parle », assure-t-elle sur RTL. Et de justifier sa position : « Sur le mariage homosexuel, j’ai changé d’avis parce que tout simplement j’ai réfléchi. » Une volte-face déjà critiquéeRappeler les positions d’une candidate en pleine campagne est classique. Alors que Valérie Pécresse est en train d’opérer un rapprochement avec La Manif pour tous (elle se rendra à son meeting, où seront également les candidats du FN et de Debout la Franc ), les socialistes ont beau jeu de rappeler ses positions.Néanmoins, il est assez peu honnête de faire comme si celles-ci étaient restées intangibles ces trois dernières années. D’autant que la gauche a également largement fustigé la volte-face et le manque de constance de l’ancienne ministre sur la question du mariage.Et si des militants ou de simples citoyens peuvent, de bonne foi, relayer un article de 2012 sans se poser de question, il paraît plus étonnant que des professionnels de la politique et élus d’Ile-de-France n’aient pas eu vent des changements de position de Mme Pécresse. Sans même rappeler que les questions de mariage ou d’Etat-civil ne sont pas la compétence de la région.Lire aussi :Régionales en Ile-de-France : la bataille des « boules puantes »Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.11.2015 à 13h00 • Mis à jour le09.11.2015 à 13h54 | Gilles Rof Le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (LR) a été élu lundi 9 novembre à la tête de la métropole Aix-Marseille-Provence au terme d’une séance particulièrement agitée. M. Gaudin a recueilli 119 voix sur 169 votants.La première réunion de l’assemblée de la métropole s’est en effet déroulée dans une totale confusion au palais du Pharo de Marseille, prolongeant un week-end déjà rocambolesque, où l’assemblée a été plusieurs fois annulée avant d’être finalement maintenue. Après près d’une heure de débats tendus entre élus de la droite départementale, la présidente de l’EPCI du Pays d’Aix, Maryse Joissains (LR) a annoncé, lundi matin, qu’elle « levait la séance ». La maire d’Aix-en-Provence, qui présidait l’assemblée en tant que doyenne des présidents d’EPCI, a refusé de procéder à l’élection du premier président de la métropole. Pressée par une partie des élus de son camp, Mme Joissains a tenu bon avant de quitter la salle, entraînant dans son sillage la plupart des élus de sa communauté de communes et quelques maires des petites villes du département.« Un coup de force »Ce départ n’a pas mis fin à la séance. Guy Teissier, président (LR) de l’EPCI Marseille-Provence-Métropole a pris la succession de Mme Joissains au micro, et demandé un nouvel appel des présents. Le premier acte de création de la métropole Aix-Marseille-Provence, dont la constitution a été un long combat entre élus marseillais et élus du reste du territoire, a alors pris un tour totalement inattendu. « Je considère que nous vivons là un coup de force » a estimé le maire PC de Martigues, troisième ville du département, Gaby Charroux. Le député a retiré sa candidature, annoncée fin octobre, à la présidence de la future métropole.La confusion autour de cette élection a commencé vendredi 6 novembre, lorsque le tribunal administratif de Marseille saisi par le maire UDI d’Eguilles (Bouches-du-Rhône), Robert Dagorne, a suspendu deux arrêtés du préfet des Bouches-du-Rhône, pris en septembre et en octobre 2015. Ces deux arrêtés définissaient la composition du conseil métropolitain et la répartition des 240 sièges d’élus entre les 92 communes de la future EPCI.Lire aussi :Une décision du Tribunal administratif fragilise la métropole Aix-Marseille-Provence« Certains maires contestent la représentation qui est la leur dans cette métropole. D’autres contestent la loi devant le conseil d’Etat. C’est leur droit », a expliqué Mme Joissains en préambule. Pour la maire d’Aix-en-Provence, la décision du tribunal administratif a rendu impossible l’organisation de l’élection à la présidence : « Les juges considèrent qu’il y a un problème de constitutionnalité dans la création de la métropole. Il m’appartient de dire : il y a une décision de justice, elle doit être respectée ».Après une courte suspension de séance, Jean-Claude Gaudin, qui avait demandé à ses soutiens de prendre tour à tour la parole pour demander la tenue du vote, s’est exprimé pour la première fois : « Faisons en sorte que demain nous puissions nous mettre au travail, a prêché le sénateur et maire de Marseille qui a confirmé sa candidature. Rassurons le personnel et les 7500 fonctionnaires que la métropole devra payer fin janvier 2016. Si le président élu est contesté après (l’élection)… On verra, je prends le risque »« Un sentiment d’impunité »L’opposition socialiste, largement minoritaire dans l’assemblée, avait de son côté annoncé son intention de s’abstenir. Le matin même une partie des parlementaires PS avaient reçu une note de la ministre de l’Aménagement du territoire, expliquant que la décision du tribunal administratif ne remettait pas en cause la légalité de l’assemblée, ni la répartition des conseillers communautaires par communes « qui est prévue dans la loi ». Hervé Fabre-d’Aubrespy, maire de Cabriès (LR), une petite commune du pays d’Aix qui a, lui aussi, déposé un recours devant le tribunal administratif, a présenté sa candidature contre Jean-Claude Gaudin.A l’extérieur du Palais du Pharo, alors que le vote venait de débuter, Maryse Joissains ne décolérait pas : « On ne se fait pas élire après que la séance soit levée. On venait avec l’idée de voter pour Jean-Claude Gaudin, mais il fonctionne avec un sentiment d’impunité. J’ai raison de ne pas vouloir travailler avec des gens qui ne respectent pas la justice ».Lire aussi :Aix-Marseille-Provence, une métropole éclatéeGilles RofJournaliste au Monde Patrick Roger A quatre semaines du premier tour des élections régionales des 6 et 13 décembre, le dépôt des candidatures a été clos lundi 9 novembre à 12 heures. Selon les informations collectées par Le Monde, pas moins de 130 listes – si elles sont validées – devraient briguer les suffrages des électeurs dans les douze régions métropolitaines et deux régions d’outre-mer (Guadeloupe et Réunion) élisant des conseillers régionaux. A cela, il faut ajouter la Corse qui élira aux mêmes dates son assemblée territoriale – 12 listes sont en présence –, ainsi que la Guyane et la Martinique (10 listes) où les électeurs seront appelés pour la première fois à voter pour les conseillers de leurs collectivités territoriales uniques, à la suite de la fusion du département et de la région.Lire aussi :Régionales 2015 : ce que disent les sondages dans votre région à un mois du premier tourPremière surprise, donc : malgré la création des « grandes régions » qui entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2016 en application de la loi du 16 janvier, dix listes en moyenne seront présentes dans chaque circonscription, alors que le nombre de candidats à réunir – en respectant les règles de la parité – varie entre 41 pour la Guadeloupe et 209 pour l’Ile-de-France. Pour être présent dans l’ensemble des scrutins organisés en décembre, il fallait réunir 1 757 candidats pour les seules élections régionales, 51 en Corse et 102 dans les deux collectivités d’outre-mer, soit 1 910 au total.Un paysage éclaté à gaucheLa composition des listes à gauche est à l’image des fractures de la gauche parlementaire. Le PS, au plan national, ne parvient à sceller une alliance dans toutes les régions qu’avec le PRG. Ensuite, selon les régions, il peut agréger des pans de l’Union des démocrates et des écologistes (UDE), issue du regroupement d’Ecologistes ! (anciens d’Europe Ecologie-Les Verts), autour de Jean-Vincent Placé et François de Rugy, et du Front démocrate écologique (anciens du MoDem), avec Jean-Luc Bennahmias. Sur certaines listes figurent également des représentants de Génération écologie, fondé par Brice Lalonde, de CAP 21, mouvement animé par Corinne Lepage, du Mouvement des progressistes (MDP), autour de Robert Hue, et parfois du Mouvement républicain et citoyen (MRC), la formation créée par Jean-Pierre Chevènement et présidée par Jean-Luc Laurent.Le MRC participe aux listes du PS et du PRG dans trois régions (Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Provence-Alpes-Côte d’Azur) mais fait liste commune avec le PCF ou le Front de gauche dans trois autres (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Auvergne-Rhône-Alpes, Pays de la Loire).Lire aussi :Référendum : le PS veut imposer l’unité à gaucheLes principales formations de la gauche parlementaire, cependant, font cavaliers seuls… ou parfois en attelage. Ainsi, le PCF présente des listes dans toutes les régions métropolitaines, mais pas toujours dans le cadre du Front de gauche réunissant également le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon et Ensemble !, mouvement dont une des figures, candidate en Ile-de-France, est Clémentine Autain. Ainsi, dans quatre régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val-de-Loire, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Pays de la Loire), ce sera sans le PG, qui a choisi, comme en Auvergne-Rhône-Alpes ou en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, de faire alliance avec EELV.En outre, en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Front de gauche dans son ensemble participe à une liste conduite par un candidat EELV. Le parti écologiste, par ailleurs, présentera des listes autonomes dans toutes les autres régions métropolitaines.Lire aussi :Les écologistes face au risque d’un entre-soi mortifèreDans quelques régions figureront aussi des listes divers gauche comme celle du maire de Montpellier (ex-PS), Philippe Saurel, en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, ou du régionaliste Christian Troadec en Bretagne. Enfin, Lutte ouvrière est la seule formation d’extrême gauche de ce scrutin. La formation trotskiste sera présente dans toutes les régions métropolitaines ainsi qu’à La Réunion.L’apparence de l’unité à droiteDu côté de la droite parlementaire, les choses sont en apparence plus simples. Les Républicains (LR), l’UDI, le MoDem, ainsi que Chasse, Pêche, Nature et Traditions (CPNT), font liste commune dans toutes les régions, à la seule exception de Bourgogne-Franche-Comté, où le MoDem fait bande à part. LR conduira ces listes dans neuf régions métropolitaines ainsi qu’en Corse et dans les deux régions d’outre-mer. L’UDI a obtenu la tête de liste en Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val-de-Loire et en Normandie.Le paysage n’est pourtant pas si dégagé qu’il y paraît pour la droite. D’abord, parce que subsistent, parfois, de vieilles divisions et rancœurs, comme en Corse, qui verra s’affronter au premier tour les deux listes de droite conduites, l’une par José Rossi, investi par LR et l’UDI, et l’autre par Camille de Rocca Serra, le député (LR) de la Corse-du-Sud, dépité de ne pas avoir obtenu l’investiture.Lire aussi :Régionales : la droite craint une victoire moins éclatante que prévuEn outre, dans toutes les régions métropolitaines ainsi qu’à La Réunion, seront présentes des listes de Debout la France (DLF), la formation présidée par Nicolas Dupont-Aignan, et de l’Union populaire républicaine (UPR), dirigée par François Asselineau. Ces listes sont capables de grappiller quelques points qui risquent de peser lourd au moment d’aborder le second tour. Cela peut même devenir un sérieux problème pour la droite en Ile-de-France, où la liste conduite par M. Dupont-Aignan est créditée de 7 % ou 8 % d’intentions de vote dans les sondages.Lire aussi :Régionales : Les Républicains sur la ligne de crêteLe FN a le vent en poupeLe Front national, quant à lui, a l’avantage de présenter des listes identifiées à son nom dans toutes les régions et de ne pas avoir à affronter de concurrence, excepté en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées avec Force France Sud, conduite par Jean-Claude Martinez, et en Provence-Alpes-Côte d’Azur avec la liste de la Ligue du Sud conduite par Jacques Bompard. Toutefois, les listes DLF, notamment en Ile-de-France, peuvent capter une partie de son électorat. Le parti d’extrême droite est malgré tout assuré d’être présent au second tour dans toutes les régions et pourrait même sortir en tête du premier tour dans trois d’entre elles : Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Provence-Alpes-Côte d’Azur.Lire aussi :Elections régionales : une campagne empoisonnéePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Guélaud Les grandes institutions économiques broient du noir. Du Fonds monétaire international, (FMI) et de la Banque mondiale, en octobre, à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), aujourd’hui, tous trois ont révisé à la baisse leurs scénarios de croissance, en raison des difficultés des pays émergents et d’une reprise globalement poussive dans les économies avancées. Toutes tablent sur une amélioration en 2016 et en 2017, mais aucune n’a vraiment l’air d’y croire !Les prévisions de l’OCDE, présentées lundi 9 novembre, ne font pas exception à la règle. Les experts du château de la Muette – le siège de l’organisation à Paris – ont légèrement revu à la baisse leurs hypothèses de croissance pour le monde, à + 2,9 % en 2015 (– 0,1 point par rapport à septembre) et à + 3,3 % en 2016 (– 0,3 point). En 2017, la barre des + 4 % ne serait pas franchie (+ 3,6 %). Dans les économies avancées, la reprise resterait laborieuse (+ 2 % en 2015, + 2,2 % en 2016 et + 2,3 % en 2017), tandis que les pays émergents et en développement verraient leur croissance ramenée de 4,7 % en 2014 à 3,7 % en 2015. Une chute importante qui freine l’ensemble de l’économie mondiale. L’amélioration attendue ensuite (+ 4,2 % en 2016 et + 4,6 % en 2017) est loin d’être « assurée », en raison notamment de la montée des risques macroéconomiques et des vulnérabilités financières de ces pays.Lire aussi (édition abonnés) :Le Nobel d’économie Angus Deaton fustige les statistiques indiennesMontée du protectionnismePlus encore que ces difficultés, ce sont la stagnation et le ralentissement marqué du commerce mondial, dont la progression est tombée de 3,4 % à 2 % cette année, qui inquiètent l’OCDE. Dans un éditorial consacré au souffle mauvais du commerce international (« Trade Winds Blowing No Good ? »), l’économiste en chef de l’organisation, l’Américaine Catherine Mann, qualifie de « profondément inquiétants » les chiffres des échanges en 2015, parmi les plus mauvais des cinquante dernières années. La croissance va généralement de pair avec un commerce robuste, souligne-t-elle, et les niveaux de progression du commerce enregistrés en 2015 étaient synonymes, autrefois, de récession mondiale.Le ralentissement du commerce mondial (– 1,4 point de croissance sur un an) s’explique pour un tiers par la baisse du volume des importations des émergents – elle a coûté 0,4 point de croissance à la zone OCDE – et pour un autre tiers par la réduction de la demande de la Chine, ainsi que par son changement de modèle économique (plus de consommation et moins d’investissement, plus de services et moins d’industrie).L’OCDE souligne aussi l’ampleur de la chute des importations en provenance du Brésil (– 10 %) et de la Russie (– 20 %), dont le produit intérieur brut (PIB) se contracterait respectivement de 3,1 % et 4 % en 2015. Ces deux grands pays ne sortiraient pas de récession avant 2017. L’institution mentionne également la montée du protectionnisme dans de nombreux pays.Conditionné à l’économie chinoiseMalgré ces constats préoccupants, l’OCDE parie sur une « modeste reprise » de la croissance et du commerce dans les deux prochaines années, notamment sur fond de relâchement des contraintes pesant sur les pays producteurs de matières premières. Les émergents, prévient-elle toutefois, restent une source d’inquiétude majeure. « Un ralentissement plus marqué de la demande chinoise pourrait saper la confiance des marchés et les perspectives de croissance de nombreuses économies, y compris les économies avancées », soulignent les auteurs des « Perspectives économiques ». Selon eux, une baisse de 2 points de la demande chinoise en 2016 et en 2017, conjuguée à la montée des tensions financières, pourrait coûter plus d’un demi-point de croissance par an à l’économie mondiale.Les importations chinoises en chuteLes dernières statistiques de la balance commerciale chinoise, rendues publiques dimanche 8 novembre, révèlent, pour le huitième mois d’affilée, une dégradation des échanges en raison de la faiblesse de la demande intérieure et extérieure. Selon les douanes, les exportations ont baissé de 6,9 % en octobre sur un an, tandis que les importations ont reculé de 18,8 %. La balance commerciale affiche un excédent record de 61,64 milliards de dollars (57,39 milliards d’euros). La chute des importations traduit la faiblesse persistante de la demande chinoise et relance les spéculations sur l’état réel de l’économie.Le scénario de reprise dans les pays émergents hors Chine est conditionné à un atterrissage et à une transformation en douceur de l’économie chinoise, à la stabilité des prix des matières premières et des taux de change et à une confiance retrouvée qui rend possibles des politiques plus accommodantes. Mais il suffirait qu’une seule de ces conditions vienne à manquer pour que la croissance y soit à nouveau plus faible que prévu.Dans les pays avancés, les Etats-Unis se portent bien et leur croissance devrait rester solide, même si les salaires n’ont pas encore accéléré, ce qui pèsera à terme sur le dynamisme de leur économie. La zone euro, elle, continuerait à se redresser laborieusement. Moins, toutefois, que le Japon. Les politiques monétaires divergeraient en 2015 avec la hausse à venir des taux d’intérêt américains et la nécessaire poursuite d’une politique accommodante ailleurs.Lire aussi (édition abonnés) :Les grandes entreprises américaines commencent à ralentirClaire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Assaut après assaut, alcooliers et industrie viticole finiront-ils par avoir raison de la loi Evin ? A l’occasion de l’examen en deuxième lecture du projet de loi santé, lundi 9 novembre, les députés de la commission des affaires sociales pourraient décider d’assouplir la loi qui encadre la publicité sur les boissons alcoolisées en France depuis 1991. Le vote sonnerait comme un désaveu pour la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui s’est fermement prononcée à plusieurs reprises pour un maintien du statu quo sur le sujet.L’amendement controversé, soutenu par des parlementaires de régions viticoles de gauche comme de droite, a déjà fait l’objet d’âpres débats ces derniers mois. Repoussé in extremis en avril lors de la première lecture de la loi santé, réintégré au projet de loi Macron avec le feu vert de Manuel Valls et de François Hollande, retoqué cet été pour des raisons de forme par le Conseil constitutionnel, il a été adopté le 15 septembre au Sénat par une écrasante majorité de 287 voix, contre 33.Lire aussi :Où en est le « détricotage » de la loi santé par les sénateurs ?« Il y a une vraie incertitude sur l’issue du vote à l’Assemblée », reconnaît Catherine Lemorton, présidente PS de la commission des affaires sociales, qui a mené la semaine dernière un travail de « persuasion » auprès de députés hésitants pour qu’ils rejettent la mesure adoptée au Sénat.Objectif de l’amendement : « clarifier » la loi Evin afin que les « contenus » consacrés à une « région de production ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique » ne soient pas considérés comme de la publicité. Pour ses promoteurs, un « flou juridique » peut aujourd’hui conduire les journalistes à « s’autocensurer » lorsqu’ils parlent de la vigne et du terroir. Censure qui aurait, selon eux, de « graves conséquences sur le développement, par exemple de l’“œnotourisme” ». Promouvoir les « paysages viticoles » françaisPourtant, depuis 1991, seuls trois articles de presse – deux en 2007 et un en 2013 – ont fait l’objet de poursuites judiciaires par l’Association de prévention de l’alcoologie et d’addictologie (Anpaa). Un chiffre faible – voire dérisoire – au regard du nombre d’articles consacrés régulièrement aux vins et à l’œnotourisme dans les médias.Les parlementaires favorables à un assouplissement de la loi disent vouloir permettre à la France de promouvoir « ses paysages viticoles ». En septembre, plus de soixante parlementaires de la majorité issus de régions de vignobles, comme le député PS de Gironde Gilles Savary, le sénateur PS de Côte-d’Or et président de la région Bourgogne François Patriat ou le député PS de Gironde et président de la région Aquitaine, Alain Rousset, avaient signé un appel à François Hollande en faveur d’une modification de la loi. Ils jugeaient « la polémique médiatique largement étrangère au contenu des amendements discutés ».« Ce qui est assez diabolique dans cet amendement, c’est qu’il se présente de façon anodine, beaucoup de parlementaires un peu naïfs n’y ont pas vu malice et n’ont pas perçu les effets secondaires », estime Alain Rigaud, le président de l’Anpaa. Il y a quelques mois, Claude Evin, le père de la loi, assurait que, sous son apparence technique, l’amendement allait de facto libérer la possibilité de faire de la publicité pour l’alcool « et ce, quasiment sans limite ».« La défense de la vigne est un cache-sexe »Chez les associations de lutte contre l’alcoolisme, l’heure est à la mobilisation générale. « La loi Evin n’a cessé, depuis sa promulgation, de rétrécir comme peau de chagrin et d’être détricotée au fil des circonstances, souligne le professeur Amine Benyamina, président de la Fédération française d’addictologie. Si le champ d’exceptions devait de nouveau être ouvert, cette loi ne serait plus qu’une coquille vide, qui aurait perdu toutes ses vertus d’encadrement. » Rappelant que l’alcool tue 49 000 personnes chaque année en France, dont 15 000 par cancer, Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du cancer, se dit « surprise » et « très inquiète » de cette volonté de changer la législation. « La loi Evin autorise déjà la publicité sur beaucoup de supports, il serait déraisonnable de l’ouvrir davantage », juge-t-elle. Avec une équipe de juristes, l’institut a réalisé des simulations pour montrer que si la loi devait être modifiée, des marques d’alcool fort seraient par exemple autorisées à parrainer des programmes à la télévision.Lire aussi :La France paye cher ses addictionsIronie de l’histoire, les appellations viticoles françaises ne seraient sans doute pas les vrais bénéficiaires d’une modification de la loi. « Le discours de défense de la vigne est un cache-sexe évident, la logique de terroir permettra de communiquer sur le whisky écossais et sa tourbe, et la vodka russe, la tequila mexicaine… », analyse Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération addiction. En termes de budgets publicitaires, ce sont les grands groupes alcooliers qui disposent d’importants moyens. Pas les viticulteurs.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Selon les informations du Monde, Nicolas Sarkozy participera aux cérémonies du 11-Novembre, mercredi, aux côtés de François Hollande. L’ancien président de la République a accepté l’invitation de son successeur, envoyée par courrier il y a près d’une semaine à ses bureaux situés rue de Miromesnil, à Paris. M. Sarkozy n’est pas le seul ancien président de la République convié par l’Elysée à la célébration du 97e anniversaire de l’armistice de la première guerre mondiale. Il fait partie, avec Jacques Chirac et Valéry Giscard d’Estaing, des trois seules personnalités ayant reçu, outre un carton d’invitation, une lettre de M. Hollande les conviant personnellement à cette cérémonie.« Tous trois ont été invités en tant qu’anciens chefs de l’Etat, donc le courrier leur a été adressé au sein des bureaux que la République finance », indique l’Elysée. Avant de préciser : « Nicolas Sarkozy sera placé à la place qui est la sienne en tant qu’ancien chef de l’Etat – et non en tant que chef de parti – pour la simple et bonne raison que les chefs de parti ne sont pas invités. Nicolas Sarkozy est ancien chef de l’Etat, on lui applique les règles applicables à tous les chefs de l’Etat. »C’est la première fois depuis son départ de l’Elysée que M. Sarkozy participera à cette cérémonie, à laquelle il a été invité chaque année depuis 2012 par le pouvoir actuel. « Les deux premières années, il était en retrait de la politique et l’an dernier, son agenda ne lui permettait pas de s’y rendre, explique l’entourage du président des Républicains (LR). Cette fois, il a jugé évident d’être présent pour rendre hommage à nos armées et montrer qu’il est pleinement engagé pour son pays. » Pas question, pour autant, de faire un cadeau à celui qui l’a battu en 2012 et qu’il pourrait de nouveau retrouver sur sa route à la présidentielle : « Il ne s’agit pas de faire plaisir à François Hollande, insiste l’entourage de M. Sarkozy. Sa venue n’est pas un geste vis-à-vis de son successeur mais une présence symbolique pour son pays et les Français. »Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’étonnante bonne entente qui règne, depuis fin août, entre Athènes et ses créanciers (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international, Union européenne) serait-elle déjà en passe de disparaître ? La réunion des 19 ministres des finances de l’eurozone, lundi 9 novembre à Bruxelles, était à cet égard un bon test.Les deux parties n’ont pas réussi à s’accorder sur le déboursement d’une tranche de prêts de 2 milliards d’euros, dans le cadre du troisième plan d’aide au pays – qui prévoit un total de 86 milliards d’euros, a indiqué le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.« Les deux milliards seront seulement déboursés lorsque les institutions donneront leur feu vert et déclareront que toutes les mesures qui ont été convenues ont été appliquées. Ce n’est toujours pas le cas. »Les tractations achoppaient, avant même la réunion, sur une poignée de réformes sur les dizaines qu’Athènes s’est engagée à mettre sur les rails en échange de l’aide. Nombre de mesures ont déjà été avalisées en un temps record par le Parlement grec, mais le gouvernement d’Alexis Tsipras, le leader de la gauche radicale, refusait ces derniers jours de céder aux propositions de ses créanciers concernant le paiement des arriérés fiscaux et les saisies des résidences principales.Sur le premier point, les créanciers jugent que la loi grecque est trop généreuse et veulent qu’elle soit révisée. Les créanciers souhaitent ainsi que les Grecs qui ont d’importants arriérés fiscaux soient exclus immédiatement de la possibilité de les rembourser en 100 fois, alors qu’Athènes plaide pour un délai de trente jours. Une révision de la loi qui ne ciblerait que les personnes en grande détresse financière, vivant autour du seuil de pauvreté.Pour ce qui est des saisies immobilières, les créanciers proposent que ne soient protégés que les foyers gagnant au plus 1 100 euros net par mois pour quatre personnes. Alors que le gouvernement Tsipras plaide pour un revenu plafond à environ 2 000 euros par mois.Lire aussi :En Grèce, « le système en place était un cocktail de fraude et de corruption »Un mois de perduLes Grecs disent vouloir faire un test de ces discussions sur les saisies. « Nous sommes pleins de bonne volonté, mais il faut que les créanciers comprennent qu’on ne peut pas mettre en place des réformes qui pourraient déstabiliser notre société. Le programme d’aide ne fonctionnera pas de cette manière », expliquait, dimanche, une source grecque proche des négociateurs. « Athènes s’est engagé [lors du sommet sur les Balkans de fin octobre] à proposer en urgence 50 000 places d’accueil pour les réfugiés. Impossible d’exproprier des familles pendant que l’on reloge des migrants. Cela sera instrumentalisé par le parti d’extrême droite, Aube dorée », met en garde cette source.L’entourage de M. Tsipras a fait savoir, dimanche soir, que le premier ministre avait abordé ces sujets lors d’entretiens téléphoniques avec le président François Hollande, la chancelière Angela Merkel et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.Le ministre des finances français, Michel Sapin, a jugé lundi qu’un accord était « parfaitement possible ». Il a estimé qu’il ne fallait cependant pas « exiger de la Grèce plus que ce qui existe » dans les pays créanciers.Ces tensions risquent de compromettre le succès de la première « revue », l’examen sur place, par les créanciers, des premières réformes devant être adoptées dans le cadre du troisième plan d’aide. A la fin de l’été, à Bruxelles, on espérait qu’elle pourrait commencer mi-octobre. Mais la campagne des élections parlementaires, à Athènes, a fait perdre un mois à tout le monde. Dimanche, elle devait toujours débuter lundi 9 novembre, dans la foulée de l’Eurogroupe.Or, le début de la renégociation de l’énorme dette du pays – un gros enjeu politique pour M. Tsipras – est conditionné au succès de cette revue. Tout comme la recapitalisation des banques grecques. La BCE a évalué récemment leurs besoins à un peu plus de 14 milliards d’euros.Lire aussi :En Grèce, les banques entament leur recapitalisationLa crise des migrants a changé la donneMême si les relations se tendent, on est très loin du degré de tension qui régnait entre M. Tsipras, ses équipes et leurs créanciers, jusqu’à la mi-juillet, quand le pays, en quasi-faillite, risquait d’être poussé hors de la zone euro. Une certaine confiance s’est installée, grâce notamment à l’engagement, au sérieux et aux convictions européennes du ministre grec des finances, Euclide Tsakalotos, et de son adjoint, George Chouliarakis. Deux hommes très appréciés à Bruxelles.Par ailleurs, Athènes est dans une bien meilleure position de négociation. Les 2 milliards d’euros toujours attendus des créanciers, elle n’en a pas un besoin crucial, les caisses de l’Etat n’étant plus complètement vides comme au printemps et au début de l’été. Aucune échéance de remboursement conséquente à la BCE ou au FMI ne sont, en outre, à prévoir dans les mois qui viennent.Mais, surtout, la crise des migrants change – beaucoup – la donne entre Athènes et ses partenaires. A Bruxelles ou à Berlin, tous les esprits et l’essentiel du capital politique des dirigeants y sont désormais consacrés. « En juillet, quand l’option du “Grexit” était sur la table, ceux qui la soutenaient disaient que les arguments géopolitiques avancés pour plaider un maintien de la Grèce dans la zone euro n’étaient qu’un prétexte. Désormais, plus personne ne conteste que la Grèce, première porte d’entrée des réfugiés en Europe, a une importance géopolitique majeure », explique une source européenne proche des créanciers.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Jean-Marie Le Pen affiche une vigueur étonnante pour un homme de 87 ans, mais l’âge charrie son lot d’obsessions et de tracasseries. De retour de son voyage annuel en République dominicaine – « Jany connaît chaque galet de la plage », raille-t-on au Front national – le député européen avait convié la presse, vendredi 20 novembre, pour lui parler, une semaine après les attentats de Paris, de ses démêlés judiciaires.Le fisc a porté plainte contre lui en septembre pour fraude fiscale aggravée à la suite des révélations de Mediapart sur l’existence d’un supposé compte caché en Suisse dont il aurait été le bénéficiaire. Les policiers ont perquisitionné à deux reprises les bureaux et le domicile du patriarche, et attaqué à la meuleuse les épaisses portes de ses coffres, ce dont s’offusque l’intéressé. « Je dénonce ces méthodes dignes d’un Etat policier », dit-il. Déjà que son domicile de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) a brûlé en début d’année, qu’il a été exclu en août du parti qu’il a contribué à fonder et que les problèmes de santé s’accumulent… « Le pouvoir hollandiste essaie de créer un scandale pour détourner l’attention de son piteux échec », assure le plus sérieusement du monde M. Le Pen.Seule une poignée de journalistes est venue écouter l’ancien président du FN, dont le patron de l’hebdomadaire antisémite Rivarol, Jérôme Bourbon. Aucune caméra de télévision n’a fait le déplacement. « Je suis tricard des télés, ce sont des choses qui arrivent, cela laisse de la place », veut-il se convaincre. Le rez-de-chaussée du manoir de Montretout, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), a été reconverti en salle de presse, la représentation française de l’Union européenne, à Paris, n’accueillant plus ce type d’événement pour des raisons de sécurité. Des chaises de jardin sont installées dans le salon, le chat de Marion Maréchal-Le Pen se faufile dans l’assistance, les chiens de Jean-Marie Le Pen, Sergent et Major, eux, sont priés de rester dehors.Le « Vieux » a placé derrière lui un agrandissement de la photo d’un de ses coffres éventré et la reproduction d’une de ses vieilles affiches de campagne, qui le montre bâillonné. Les fidèles, pour certains revenus récemment à ses côtés, comme Lorrain de Saint Affrique, ont pris place au fond de la salle.Jean-Marie Le Pen en vient aux attentats du 13 novembre. Il a préparé quelques formules pour tenter de frapper les esprits : « L’immigration massive a pris un tour tsunamique » ; il faut « rétablir la peine de mort, avec décapitation pour les terroristes, comme le fait Daech » ; les terroristes « puisent [leurs troupes] dans un réservoir d’oisifs, ou de chômeurs si vous voulez »…Jérôme Bourbon le ramène à des considérations plus personnelles. « Président, voterez-vous pour Wallerand de Saint-Just aux élections régionales en Ile-de-France, lui qui a voté pour votre exclusion du Front national ? Vous n’êtes pas obligé de me répondre. » Jean-Marie Le Pen ne se fait pas prier. « Je réserve ma réponse, mais je prendrai ma décision et elle n’est pas forcément favorable », sourit-il, critiquant « les sicaires de la mafia hétérophobe » qui seraient responsables de son exclusion. S’ensuit un appel à « l’unité » du Front national – un de plus – lancé à l’endroit de Marine Le Pen.Un échange houleux avec un journaliste d’une « agence panafricaine », membre de l’association « Marrons unis dignes et courageux », conclut la conférence de presse. Les propos de Jean-Marie Le Pen sur « Monseigneur Ebola », capable selon lui de « régler » la question de l’immigration, sont remis sur la table. « Vous n’êtes pas là pour faire un discours subversif, lance le patriarche. Vous avez appris la tchatche, de ce côté-là vous êtes bien assimilé. » Et c’est un expert qui le dit.Olivier Faye 20.11.2015 à 14h46 • Mis à jour le20.11.2015 à 17h40 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Fichage des passagers aériens, renforcement de la réglementation sur les armes à feu, contrôles renforcés aux frontières de l’Union européenne… A Bruxelles, vendredi 20 novembre, lors de la réunion extraordinaire des ministres européens de l’intérieur et de la justice, Paris a finalement obtenu de ses partenaires européens et des institutions de l’UE, ce que ceux-ci avaient refusé suite aux attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher en début d’année.« Notre pays a été entendu », s’est félicité le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, à l’issue de la réunion. « Il faut sortir des atermoiements, des promesses sans lendemain et des lenteurs, sinon l’Europe se perdra », a toutefois prévenu M. Cazeneuve. Tout l’enjeu maintenant est de savoir si les Européens iront au-delà de ces engagements publics, s’ils les mettront vraiment en application.Mise en place d’un fichier des passagers des compagnies aériennesLes Européens se sont engagés à accélérer de manière décisive la mise en place du fameux « PNR » (« Passenger name record »), c’est-à-dire la communication aux services de police et de renseignement par les compagnies aériennes de leurs données passagers, pour tous les vols qui arrivent en Europe et qui en partent.Cela fait sept à huit ans que les Etats et les parlementaires européens tergiversaient. Par manque de volonté politique pour les premiers (« Il n’y a que l’Espagne, la France, le Royaume-Uni et la Belgique, qui poussaient », déplorait cette semaine un diplomate). Par souci de préserver la protection des données privées, pour les seconds.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : l’Europe veut accélérer la mise en place d’un fichier sur les passagers aériensLe Parlement européen a fini par céder, en juillet, acceptant de valider une mouture du PNR, qui était, ces dernières semaines, en négociation avec le Conseil européen et la Commission européenne. Ces discussions devraient aboutir avant fin 2015.Mais pour l’instant, le texte ne convient pas aux autorités françaises. Ces dernières militent pour que les compagnies aériennes communiquent également les informations sur les vols intérieurs à l’Union, et pour que les données personnelles des passagers puissent être conservées un an, et non un mois comme le demande encore le Parlement européen. « Aucun citoyen européen ne comprendrait qu’on continue à faire obstacle à cette disposition », a estimé M. Cazeneuve, vendredi.Durcissement de la législation sur les armes à feuAutre demande de la France, qui a obtenu un soutien clair à Bruxelles vendredi : un durcissement de la législation européenne sur les armes à feu.La Commission, qui travaillait depuis quelques mois sur un renforcement des règles, mais ne prévoyait pas d’aboutir avant le milieu d’année prochaine, a rendu sa copie dès mercredi 18 novembre. Elle propose une modernisation de la directive « armes à feu » qui date d’il y a presque 25 ans (1991), pour tenter de juguler le marché illégal des armes de guerre. En effet, dans certains pays de l’Union, le commerce des armes n’est guère plus réglementé que celui des objets du quotidien.Paris espère notamment que ce texte va harmoniser la notion de « démilitarisation » des armes, pour éviter qu’une arme rendue inopérante en France puisse être remise en état de marche ou transformée en fusil d’assaut, en achetant quelques pièces détachées de l’autre côté de la frontière, en Belgique. Le conseil des ministres à Bruxelles a dit, vendredi, qu’il allait démarrer « immédiatement » le travail sur la proposition de la Commission.Contrôle systématisé aux frontières extérieures de l’UnionParis réclamait depuis longtemps ce contrôle systématisé aux frontières extérieures de l’Union, y compris pour les ressortissants européens entrant dans l’espace Schengen. Pour l’instant, seuls les citoyens non européens sont systématiquement contrôlés.Paris exige non seulement un contrôle de la pièce d’identité (ce qui est en général le cas), mais aussi une consultation des bases de données nationales et européennes, celles du SIS (« Système d’information Schengen ») et d’Interpol, qui comprennent – théoriquement – une notification des combattants étrangers ainsi que des mandats d’arrêts européens.Mettre en place ce contrôle systématisé nécessite toutefois un changement du « code Schengen ». Concrètement, il faut que la Commission européenne fasse une proposition législative pour changer l’article 7.2 de ce code. Bruxelles s’y est engagée d’ici la fin de cette année. Cette proposition devra ensuite être examinée, puis validée, par le Conseil et le Parlement européen. Cela risque de prendre des mois.Et là encore, au-delà de l’accord politique à 28, ce qui va compter, c’est le caractère opérationnel ou pas de cette décision. Pour que ce contrôle systématique fonctionne, il faut notamment que les postes-frontières, en Grèce, en Hongrie, en Italie, dans les pays de « première » entrée (par voiture, avion, etc.), soient équipés de terminaux pour consulter la base SIS.« Cela n’a rien d’évident, en Grèce par exemple, où il y a des milliers de postes-frontières à équiper, cela va coûter beaucoup d’argent », souligne un diplomate européen.Autre problème : tous les pays ne « renseignent » pas la base Schengen de la même manière, et en temps réel. Certains le font systématiquement (c’est ce que prétendent les Belges), d’autres beaucoup moins. Il y aurait cinq ou six pays qui ne renseignent ou n’utilisent jamais la base SIS.Lire aussi :Double menace pour l’espace SchengenCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.11.2015 à 11h18 • Mis à jour le20.11.2015 à 13h54 | Nicolas Chapuis, Olivier Faye et Matthieu Goar En cette période marquée par des attentats – parmi les pires commis sur le territoire – et par des assauts du RAID commentés en direct par les médias, les Français n’ont pas du tout la tête aux élections régionales des 6 et 13 décembre. Après une suspension de la campagne globalement respectée malgré quelques anicroches – des affiches du frontiste Wallerand de Saint-Just ont été retrouvées fraîchement placardées dès mardi matin, à Persan (Val-d’Oise) et les socialistes franciliens ont accusé la droite de distribuer des tracts dès le samedi –, certains candidats reprennent pourtant leur meeting. Là encore, l’unité nationale n’est pas respectée. Alors que le PS a décidé d’attendre lundi 23 novembre, date du début de la campagne officielle, pour retourner sur le terrain, le parti Les Républicains (LR) et le Front national ont déjà noirci leurs agendas.Le parti de Nicolas Sarkozy n’avait pas donné consigne aux candidats sur le jour de reprise. Les têtes de liste se sont simplement coordonnées entre elles pour choisir le moment le plus approprié. « Nous voulions surtout éviter que l’un d’entre eux donne l’impression de repartir avant les autres », résume Eric Schahl, directeur général adjoint du parti LR. Valérie Pécresse, Christian Estrosi ou encore Laurent Wauquiez se sont donc mis d’accord pour respecter les trois jours de deuil national qui se sont achevés mardi soir. Ensuite, chacun était libre de reprendre à son rythme.M. Estrosi a organisé une réunion publique, dès mercredi soir, à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône). Comme Valérie Pécresse,... Philippe Jacqué Un quasi-statu quo. Tel est le premier enseignement des élections professionnelles qui ont eu lieu jeudi 19 novembre à la SNCF. Les quelque 160 000 cheminots du groupe public, qui incluait pour la première fois cette année les 1 500 cadres de l’ex-Réseau ferré de France, devenu SNCF Réseau, ont été moins mobilisés qu’en mars 2014, lors du dernier scrutin. Le taux de participation s’établit à 68,65 %, contre 69,37 % l’an dernier.Lire aussi :SNCF : une élection, trois enjeuxLes résultats n’ont, semble-t-il, pas été particulièrement influencés par le récent accident de TGV. Des évolutions sont tout de même en vue. La CGT conserve son leadership mais celui-ci s’érode. La centrale de Montreuil a rassemblé 34,33 % des voix, soit un peu plus d’un point de moins qu’en 2014 (35,7 %). « Ce glissement confirme la tendance observée depuis une dizaine d’années. Il n’y a aucune accélération, ni décélération », indique-t-on à la SNCF.Lire aussi :Accident de TGV en Alsace : la SNCF met en avant un freinage « tardif »Le second syndicat reste l’UNSA, dont la progression se poursuit, avec 23,86 %, contre 22,98 % en 2014. SUD Rail reste pour sa part extrêmement stable : 16,83 % cette année pour 16,99 % l’an dernier. La CFDT est pour sa part en progression : 15,15 %, contre 14,70 % lors du dernier scrutin.Droit d’oppositionLa liste FO, qui rassemble la CFE-CGC et First, ne passe toujours pas la barre des 10 %, au-delà de laquelle la liste est considérée comme représentative. Son score s’est même un peu affaissé. Cette liste a réuni 9,16 % des votants, contre 9,4 % un an plus tôt. Enfin, la CFTC, quasi inexistante, reprend un peu du poil de la bête avec 0,68 % des suffrages, contre 0,29 % en 2014…En résumé, les syndicats les plus revendicatifs, CGT et SUD Rail, conservent leur droit d’opposition avec 51,1 % des voix. Ils pourront donc peser largement lors des négociations du nouveau cadre social, prévues d’ici l’été 2016, et du nouvel accord de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC), deux rendez-vous importants du premier semestre 2016.Le pôle réformiste (UNSA, CFDT), pour sa part, poursuit son renforcement et représente désormais 39,01 % des salariés du groupe SNCF. Ils peuvent à deux signer des accords, mais ils ne sont toujours pas majoritaires.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel C’est une initiative qui tombe à point nommé. Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, et l’autorité de tutelle des banques devaient publier, vendredi 20 novembre, une liste précise et renforcée des obligations s’imposant aux banques et autres établissements financiers en matière de lutte contre le financement du terrorisme et l’argent sale. L’Etat islamique est visé au premier chef.Fondé sur une vigilance accrue des clients et des déclarations de soupçons élargies, ce plan d’action vise à mieux enrôler les banques dans la détection des flux illicites. Un rôle que leur a assigné le législateur depuis la fin des années 1990 et dont l’importance ne cesse de se renforcer avec la mondialisation financière et la montée du terrorisme.Elaboré à la demande de Michel Sapin, ministre des finances, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes, ce document de 62 pages (dans sa version courte) prend tout son sens aujourd’hui, alors qu’il se trouve publié, par un hasard du calendrier, une semaine après les attentats du 13 novembre. Selon nos informations, ce plan avait été validé juste deux jours avant les attaques terroristes de vendredi.« Les changements dans l’attitude d’un client, doivent alerter »« Beaucoup de leçons peuvent être tirées des dramatiques attentats à Paris et en région parisienne, qui doivent nous conduire à une mobilisation totale. Face à ces actes barbares, je veux rappeler la détermination de la Banque de France à participer à la lutte contre le terrorisme, en s’attaquant à son financement », déclare François Villeroy de Galhau, nouveau gouverneur de la Banque de France et président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). « Je n’ai pas de doute que l’implication du secteur financier dans [la] mise en œuvre [de ce plan] sera totale, nous y veillerons avec les professionnels », poursuit-il.Concrètement, ce document va de la surveillance des transferts d’argent effectués par des clients occasionnels à destination de la Syrie, de l’Irak ou d’autres territoires exposés au risque de blanchiment et de financement du terrorisme aux opérations soudaines et inexpliquées de clients réguliers et sans histoire, en passant par la vérification poussée des documents d’identité ou attestations fournies.« Les changements dans l’attitude d’un client, doivent alerter, mettent en garde les autorités. Le financement du terrorisme peut s’appuyer sur une grande variété d’opérations : virements domestiques ou internationaux, transferts d’espèces, retraits, opérations de change, ouverture ou fermeture de comptes, opérations de crédit, dont l’une des principales caractéristiques est de porter sur de faibles montants financiers. »L’argent anonyme, une des clés du problèmeIl s’agit en fait de rappeler le devoir fondamental des banques de « connaître leurs clients » et de vérifier la cohérence des transferts ou rapatriements de fonds opérés. Et ce, de bout en bout. Une obligation collective et globale dont les récents scandales financiers en matière de fraude et d’évasion fiscales (HSBC, LuxLeaks, etc.) ont montré qu’elle n’était pas toujours scrupuleusement assumée.« L’ACPR et Tracfin appellent tout particulièrement l’attention des organismes financiers sur la lutte contre le financement du terrorisme, écrivent en préambule ces autorités de tutelle et de renseignement financier. (…) Il est attendu qu’ils exercent une vigilance renforcée sur les transferts de fonds en provenance et surtout à destination de zones géographiques considérées comme risquées en matière de terrorisme ou de financement du terrorisme ou sur les opérations effectuées dans ces zones. »Les autorités rappellent aux banques et compagnies d’assurances que leurs dispositifs de contrôle doivent « intégrer les risques liés [à ces] pays ». « Il leur incombe aussi » de vérifier que certains Etats ne soient pas utilisés comme des « pays de transit », « pour cacher le pays final de destination ou de provenance des fonds ».L’argent anonyme étant une des clés du problème dans le financement des actes terroristes – utilisation d’espèces et de cartes prépayées, pour payer personnes ou matériel… –, des déclarations systématiques sont prévues, notamment au-delà de 1 000 euros pour les opérations effectuées à partir de versements d’espèces ou au moyen de monnaie électronique.Finalement, les superviseurs invitent banquiers et assureurs à « suivre l’actualité nationale et internationale, les communiqués du ministère des finances et les rapports annuels de Tracfin ou du GAFI [Groupe d’action financière, organisme intergouvernemental antiblanchiment] ». Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.11.2015 à 15h49 • Mis à jour le19.11.2015 à 18h20 | Margherita Nasi (Propos recueillis par) Pour le philosophe Bernard Stiegler, « la guerre est économique ». L’effondrement de l’emploi engendre le désespoir qui engendre à son tour la violence. « Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie », explique-t-il.« Nous sommes en guerre », martèle le président de la République depuis les attentats du 13 novembre. Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette guerre ?Bernard Stiegler. – Non. Que veut dire ce “nous” ? Ils sont en guerre, pas moi. La guerre est économique, c’est la leur, et elle fait des victimes, dont moi, qui ne dors plus la nuit, non pas à cause des terroristes, mais à cause de l’absence d’avenir de mes enfants. Ce n’est pas de guerre contre Daech qu’il s’agit, mais de guerre économique et mondiale, qui nous entraînera dans la guerre civile si nous ne la combattons pas.L’emploi va s’effondrer, notamment auprès des jeunes. Et le désespoir engendre la violence… On ne produit plus de raisons d’espérer aujourd’hui. Les attentats du 13 novembre sont des attentats-suicides, et ce n’est pas anodin : le suicide est en voie de développement dans le monde entier, et en particulier auprès d’une jeunesse qui sait qu’elle sera au chômage pendant très longtemps.Ni Hollande ni Sarkozy n’ont donné la moindre perspective à ces jeunes. C’est contre cette bêtise, cette folie, que je suis en guerre. Une guerre contre moi-même aussi : nous sommes tous soumis à cette tendance qui consiste à trouver des boucs émissaires, à ne pas réfléchir, à cogner. C’est cela la barbarie, et c’est exactement ce que veut Daech : créer la guerre civile. ll y aura d’autres attentats si on ne change pas de politique. C’est le contexte de mon prochain livre, Dans la disruption.Lire aussi :« Pour les désespérés, l’islamisme radical est un produit excitant »Qu’entendez-vous par disruption ?La disruption est un phénomène d’accélération de l’innovation qui est à la base de la stratégie développée dans la Silicon Valley : il s’agit d’aller plus vite que les sociétés pour leur imposer des modèles qui détruisent les structures sociales et rendent la puissance publique impuissante. C’est une stratégie de tétanisation de l’adversaire.Dans mon ouvrage, j’analyse un texte signé Abu Bakr Al-Naji, tel que le résume Ignace Leverrier, qui désigne un collectif, dont d’anciens agents de Saddam Hussein devenus islamistes. C’est une sorte de « book » de Daech : à l’image des bibles d’entreprise qui détaillent les règles pour monter une concession, ce livre explique aux acteurs de Daech comment prendre le pouvoir. Il faut semer le chaos et à partir de là exploiter le besoin d’autorité.La pratique disruptive détruit les équilibres sociauxJe compare cette stratégie à celle du site Les barbares attaquent, fondé par Nicolas Colin, un ancien inspecteur des finances, connu pour son rapport sur la fiscalité du numérique, où il mettait en évidence l’inadéquation du système fiscal face à l’industrie numérique, qu’il décrivait comme des « cavaliers de l’Apocalypse », en l’occurrence les GAFA [acronyme pour Google, Apple, Facebook et Amazon].Il est désormais passé de l’autre côté, du service public à l’économie dont il décrivait les dégâts, pour créer un fonds d’investissement qui collecte de l’argent pour pratiquer la disruption à la française. Mais qui, répétant la stratégie des GAFA, ne peut qu’étendre leur écosystème et intensifier la colonisation de l’Europe : faire exploser les transports, l’immobilier, l’éducation, toutes les filières, via de nouveaux modèles type Uber. Or cette pratique disruptive détruit les équilibres sociaux – ce que [le philosophe allemand] Theodor W. Adorno anticipait en parlant dès 1944 de « nouvelle forme de barbarie » à propos des industries culturelles.Ce n’est pas en déclarant la guerre à Daech que cela s’arrangera. Cette déclaration n’est qu’une manière de se débarrasser de ses propres responsabilités en faisant porter le chapeau à des gens devenus extrêmement dangereux et que nous avons coproduit avec Daech.C’est donc sur les ruines de l’ultralibéralisme que se construit la radicalisation ?Oui. On ramène le radicalisme à une question de religion, et c’est scandaleux. La plupart des recrues de l’islam radical n’ont pas de culture religieuse. Ce n’est pas de religion dont il s’agit, mais de désespoir. Richard Durn, l’assassin de huit membres du conseil municipal de Nanterre en mars 2002, anticipe son acte en parlant de son sentiment de ne pas exister : il a voulu devenir quelqu’un par ce geste.En 2012, vous lanciez un appel pour un traité mondial de paix économique. Est-ce une solution toujours d’actualité pour éradiquer la barbarie ?Il faut ouvrir un débat en Europe, regarder les choses en face : depuis la naissance du Web, nous sommes totalement perdants. Exploitées à la façon disruptive telle que les GAFA la pratiquent, les technologies numériques accentuent la toxicité environnementale qui ne cesse de croître depuis le début de l’Anthropocène – cette ère où l’humain est devenu un facteur géologique majeur - en termes climatiques, atmosphériques, mentaux.Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie : seul le passage à une économie productrice de valeur durable permettra de surmonter le défi qui sera l’objet de la COP21 dès la semaine prochaine.Lançons une nouvelle politique européenne plutôt que de nous aligner sur un modèle américain disruptif qui est suicidaire. Inventons un nouveau Web, au service d’un modèle macroéconomique viable, plutôt que de développer une data economy totalement ruineuse. Ce sera le thème des « Entretiens du nouveau monde industriel », organisés au Centre Pompidou les 14 et 15 décembre. Ce n’est qu’en projetant un véritable avenir pour la planète que l’on pourra combattre Daech, c’est-à-dire le désespoir.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières Professeur de droit public à l’université Jean-Moulin Lyon III, Marie-Laure Basilien-Gainche, auteur de Etat de droit et états d’exception (PUF, 2013), s’inquiète des décisons prises par le gouvernement en matière de libertés publiques.Lire aussi :L’Assemblée vote la prolongation et le renforcement de l’état d’urgenceQue pensez-vous du projet de loi voté par l’Assemblée nationale jeudi 19 novembre ?Marie-Laure Basilien-Gainche : Modifier la loi de 1955 dans celle de prorogation de l’état d’urgence me laisse circonspecte. Il ne faut pas mélanger les genres et troubler ainsi la hiérarchie des normes. Il y a une loi qui est destinée à durer et une prorogation qui ne l’est pas. Il est à craindre que certains éléments ne finissent pas entrer dans le droit commun.Par ailleurs, l’article sur la dissolution des associations qui est introduit me paraît inquiétant : quasiment toutes peuvent rentrer dans son champ d’application et se voir dissoutes avec pour seul recours le juge administratif.De la même manière, la terminologie de l’article sur les perquisitions administratives est trop floue. Une marge de manœuvre bien trop large est offerte aux autorités. Le contrôle du juge administratif semble peu à même de sanctionner les atteintes démesurées aux libertés.Lire aussi :Pour les juristes, l’état d’urgence est « un moindre mal »François Hollande a également annoncé lundi une révision constitutionnelle visant à créer un « régime civil d’Etat de crise ». Les lois actuelles ne sont-elles pas suffisantes ?L’état d’urgence va être prorogé. Pendant trois mois, l’exécutif aura de plus grandes marges de manœuvre avec des restrictions faites à la liberté de circulation, à l’inviolabilité du domicile, à la liberté d’expression.A cette loi de 1955, qui est certes datée, viennent s’ajouter les nombreuses normes adoptées pour renforcer les pouvoirs de la police dans la lutte contre le terrorisme, comme la loi sur le renseignement en juillet. L’arsenal juridique paraît donc suffisant pour travailler à la prévention des actes terroristes.Si la lutte contre ces derniers révèle ses limites, ce n’est pas faute de textes mais faute de moyens, tout particulièrement humains. Il n’est nul besoin de révision constitutionnelle.Lire aussi :Un nouveau régime d’« état de crise » Alors, quelle est la motivation de cette modification de la Constitution ?L’annonce d’une révision constitutionnelle me semble relever moins de l’utilité juridique que de l’effet politique. Elle contribue à affirmer l’autorité présidentielle auprès d’une population déboussolée et inquiète qui demande à être rassurée.Si l’on peut comprendre un tel positionnement, il me laisse perplexe. Pour faire de bonnes lois, et plus encore de bonnes lois constitutionnelles, il faut prendre le temps de la réflexion. On considère aussi qu’il n’est pas souhaitable de modifier les textes constitutionnels dans les périodes de crise, encore moins les dispositions constitutionnelles qui traitent justement de ces périodes de crise.Réviser la constitution en ce moment, quand bien même cela peut rasséréner et rassembler, peut se révéler destructeur pour nos principes fondamentaux.Peut-on craindre une pérennisation de l’état d’exception ?Les états d’exception doivent par définition être exceptionnels. Or, selon moi, ce n’est pas le cas des attentats du 13 novembre. On en a eu d’autres en janvier et il faut aussi regarder ce qui s’est passé à Beyrouth ou, ces dernières années, à New York, à Madrid, à Londres. Par conséquent, les actes terroristes ne sauraient être appréhendés comme des faits ponctuels demandant de recourir aux outils de gestion de l’exceptionnel.Utiliser les moyens offerts par les états d’exception pour mener la lutte contre le terrorisme risque de conduire durablement à des atteintes aux équilibres institutionnels et aux droits fondamentaux qui frapperaient non seulement les supposés terroristes, mais bien tous les citoyens.Juridiquement, peut-on dire, comme l’a fait François Hollande, que « la France est en guerre » ?Une guerre se déroule entre des Etats reconnus au niveau international. Daech n’est pas un Etat mais une organisation criminelle. Traiter les terroristes comme des ennemis au sens juridique du terme, c’est-à-dire des représentants d’un Etat avec lequel on est en guerre, les positionne comme pouvant se prévaloir du droit des conflits armés et non pas comme relevant du droit pénal.Cela leur donne une légitimité, aussi bien d’un point de vue politique que juridique, et des atouts pour se défendre qu’ils n’auraient pas si on les prenait pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire de purs criminels.Le gouvernement veut aussi modifier la Constitution pour rendre possible la déchéance de nationalité pour des Français binationaux nés en France et ayant été condamnés pour terrorisme…Je demeure dubitative quant à l’intérêt d’une telle mesure. Moins d’une trentaine de personnes ont été concernées par une déchéance de la nationalité depuis 1990 : réforme-t-on une Constitution pour une trentaine de personnes ?Par ailleurs, quid des nationaux qui commettent des actes terroristes ? Faute de pouvoir être déchus de leur nationalité – car il s’agirait alors d’un bannissement que prohibe la Convention européenne des droits de l’homme –, ils seraient traités différemment ?Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne-Aël Durand Comment mieux surveiller l’activité de personnes susceptibles de préparer des attentats en France ? Pour les députés, qui ont voté jeudi 19 novembre le projet de loi prolongeant l’état d’urgence, l’une des réponses est de renforcer le régime de l’assignation à résidence.A quoi sert l’assignation à résidence ?C’est une mesure de restriction des libertés : il s’agit de limiter les déplacements d’un individu et éventuellement de surveiller ses fréquentations.Qui est concerné ?En temps normal, l’assignation à résidence est prononcée par le juge d’instruction, ou le juge des libertés et de la détention, comme alternative à un emprisonnement à l’encontre d’une personne mise en examen ou condamnée à une peine inférieure à deux ans.Elle est accompagnée d’un dispositif de contrôle par bracelet électronique et parfois de contrôle judiciaire. La personne assignée à résidence doit se trouver à son domicile à certains horaires de la journée.Une assignation à résidence peut aussi être prononcée par un préfet contre un étranger frappé par une mesure d’expulsion du territoire français, comme alternative à un placement en centre de rétention. Il peut être tenu de remettre son passeport.L’état d’urgence ouvre la possibilité pour le ministre de l’intérieur d’assigner à résidence des personnes qui ne sont soumises à aucune procédure judiciaire si leur « activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics », selon l’article 6 de la loi de 1955.Le texte précise que cette mesure ne peut pas « avoir pour effet la création de camps où seraient détenues ces personnes ».Lire aussi :Après les attentats du 13 novembre, le sentiment d’injustice des assignés à résidenceQue va changer la nouvelle loi ?Le projet de loi, présenté mercredi en conseil des ministres et discuté à l’Assemblée jeudi, prolonge l’état d’urgence durant trois mois et vise à en « renforcer l’efficacité ».L’assignation à résidence est en l’occurrence étendue à toute personne dont « il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public ».Cette terminologie correspond aux « fiches S » de renseignement, soit potentiellement plus de 10 000 personnes.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : qu’est-ce qu’une « fiche S » ?Le texte précise désormais de nouvelles obligations qui pourront être imposées aux assignés à résidence :résider dans des lieux « déterminés par le ministère de l’intérieur », qui ne sont pas nécessairement leur domicile ;y être présent douze heures par vingt-quatre heures ;signaler leur présence à la police ou à la gendarmerie « dans la limite de trois présentations par jour » ;avoir l’interdiction de se trouver en relation « directement ou indirectement » avec des personnes désignées dont il existe également « des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public ».Des amendements ont été votés par les députés jeudi, instaurant la possibilité de doter les personnes qui ont déjà été condamnées auparavant pour un acte de terrorisme d’un bracelet électronique (qui remplace alors l’obligation de pointer) et obligeant les assignés à résidence à se trouver sur les lieux de l’assignation douze heures sur vingt-quatre au lieu de huit auparavant. La loi doit encore être votée par le Sénat avant une promulgation en début de semaine suivante.Lire aussi :Pour les juristes, l’état d’urgence est « un moindre mal »Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Quelques jours après les attentats du 13 novembre, François Hollande a tenu à rassurer les maires de France réunis mercredi 18 novembre. Le chef de l’Etat a notamment déclaré que les policiers municipaux pourraient être armés par l’Etat : ce dernier pourra en l’occurrence « apporter aux maires qui le souhaitent des armes qui seront prélevées sur les stocks de la police nationale ». Il ne s’agit donc pas d’armer systématiquement les polices municipales mais de répondre à des demandes ponctuelles des élus.Une mesure déjà annoncée en janvierL’équipement en armes à feu de la police municipale est régulièrement réclamé par certains agents eux-mêmes et par la droite. Le débat est revenu en pleine lumière après les attentats de janvier, qui avaient notamment vu la mort de Clarissa Jean-Philippe, policière municipale de 25 ans, à Montrouge.Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé le 25 janvier, dans un communiqué, que les policiers municipaux pourraient être armés sur demande des maires et, là aussi, « dans la limite des stocks disponibles » :« L’Etat mettra gracieusement à disposition des collectivités qui souhaiteraient armer leur police municipale, et qui seront autorisées à le faire à cadre juridique constant, des armes opérationnelles (revolvers), dans la limite des stocks disponibles (plus de 4 000 armes). »Le président de l’association des maires de France, François Baroin (maire LR de Troyes) s’était déclaré « satisfait des modalités des annonces et du calendrier ». Le gouvernement avait également annoncé une rallonge de 2 millions d’euros des ressources du fonds interministériel de prévention de la délinquance, représentant une aide – pouvant aller jusqu’à 50 % – à l’acquisition de 8 000 gilets pare-balles.Que dit la loi actuellement ?Une convention entre la commune et l’EtatLa police municipale n’est pas armée « par défaut ». Il faut pour cela que la commune ait signé une « convention de coordination » avec la police ou la gendarmerie (selon la zone) et demandé une « autorisation d’acquisition et de détention d’armes ».Une demande motivée du maire pour armer un agentLe maire doit ensuite formuler une demande motivée auprès de la préfecture pour chaque agent qu’il souhaite équiper, précisant les missions de l’agent, les risques encourus, etc.Chaque agent se voyant armé doit impérativement avoir suivi une formation spécifique.Du gaz lacrymogène à l’arme de poingLa liste des armes possibles pour les policiers est bien définie par la loi. Il peut s’agir de :– bombe lacrymogène (catégorie D)– matraque de type « bâton de défense » (catégorie D)– bâton de défense de type « tonfa » (catégorie D)– projecteur hypodermique (anesthésiant) (catégorie D)– revolver chambré pour le calibre 38 spécial « Smith et Wesson » (catégorie B)– arme de poing chambrée pour le calibre 7,65 mm (catégorie B)– Flash Ball (catégorie B ou C selon le modèle choisi)– pistolets à impulsions électriques à distance (Taser) (catégorie B)Il y avait auparavant 7 catégories d’armes (numérotées de 1 à 7), qui ont été regroupées en 2013 en 4 catégories (de A, celles interdites ou relevant de l’arme de guerre, à D, dont l’acquisition et la détention sont libres bien que soumises à enregistrement). Le détail de ces catégories est disponible sur ce site.Des armes supplémentaires « à titre expérimental »Un décret publié le 2 mai 2015 dans le Journal officiel autorise les policiers municipaux, sur dérogation, à porter « un revolver chambré pour le calibre.357 Magnum », avec des munitions de calibre.38 spécial.Ce dispositif est décrit comme une « expérimentation » pour une durée de cinq ans.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Guibert C’est du jamais-vu. Les jeunes Français se ruent à la porte de l’armée, pour s’engager. Depuis les attentats du 13 novembre, les demandes reçues par le site internet S’engager.fr de la défense ont triplé. « Je n’en reviens pas ! », s’exclame ce jeudi 19 novembre le colonel Eric de Lapresle, chef du bureau marketing et communication du recrutement pour l’armée de terre, « c’est un phénomène totalement inédit ».La défense n’a pas voulu communiquer sur ce phénomène durant la période de deuil national, gênée de pouvoir laisser penser qu’elle « surfait sur les morts du 13 novembre ». Aujourd’hui, elle donne ses chiffres : elle reçoit 1 500 demandes par jour contre 500 avant les derniers attentats.L’armée de terre, qui exprime traditionnellement les plus gros besoins en effectifs, vivait déjà en 2015 une année exceptionnelle. En effet, après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, le président de la République avait décidé de sauver une grande partie des postes qui devaient être supprimés dans la défense, et les bureaux de recrutement avaient dû repartir en campagne. Les régiments auront embauché 15 000 jeunes d’ici à la fin 2015, contre 10 000 en 2014.16 000 recrutements en 2016Depuis les attaques du Bataclan, François Hollande a décidé de conserver tous les effectifs de la défense. L’armée de terre devrait passer à 16 000 recrutements en 2016. Aujourd’hui, les trois quarts des engagés volontaires sont en CDD, et les besoins de renouvellement des armées exercent une pression considérable sur chaque classe d’âge. Les campagnes de publicité habituelles ont, en 2015, été développées de façon exceptionnelle, cinq vagues au lieu des trois.Mais cet appel d’air n’explique pas tout. « Même quand nous avons arrêté la publicité, les chiffres ne redescendaient pas ou peu », poursuit le colonel de Lapresle. Le site internet du recrutement recevait en 2014 autour de 130 demandes par jour, chiffre montant autour de 300 à 400 quand les spots télévisuels et les affiches de la campagne « L’armée de terre au contact » étaient diffusés. Début 2015, dans la période qui a suivi les attentats, les chiffres sont respectivement montés à 500 (sans publicité) et 800 (avec campagne).Même si les recruteurs militaires relativisent cet engouement – ils disent que la génération actuelle, marquée par sa générosité, est aussi celle des multi-candidatures – le phénomène est bien « exceptionnel ». D’autant que dans le même temps, les cinq Centres d’information et de recrutement des forces armées (Cirfa), dans toutes les régions, connaissent eux aussi un afflux ; leurs chiffres restent à consolider.L’armée de terre devrait ainsi au total recevoir 160 000 candidatures en 2015 contre 120 000 en 2014. Sur 160 000 curieux, le nombre de ceux qui vont aller jusqu’à passer les tests d’évaluation (physique, médicale, psychologique) dans un Cirfa ne sera plus que de 60 000. Ensuite, 35 000 environ seront déclarés aptes si les tendances normales se prolongent. Et 16 000 nouveaux soldats rejoindront les rangs.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.11.2015 à 14h47 | David Revault d'Allonnes Après le président de guerre, le président rassembleur. « Face à la menace terroriste, il n’y a pas de différences entre les territoires, plus de clivage partisan qui tienne », a expliqué François Hollande devant l’Association des maires de France (AMF), mercredi 18 novembre vers 13 heures au Palais des congrès de Paris. Deux jours après son discours martial devant les parlementaires réunis en congrès à Versailles, le président a plaidé devant les élus pour une forme d’œcuménisme politique et de solidarité transpartisane face au terrorisme, dans la droite ligne de « l’union sacrée » préconisée par Manuel Valls.Lire aussi :Face au « terrorisme de guerre », Hollande prône un « autre régime constitutionnel »« Le dessein des terroristes est de plonger notre pays dans l’effroi et la division. Nous devons donc veiller à préserver au sein de chaque commune de France l’unité qui fait notre France », a plaidé M. Hollande au Palais des congrès, où une alerte au colis suspect avait été déclarée deux heures avant l’arrivée du président. Le chef de l’Etat, dont l’agenda est piloté au jour le jour depuis les attentats de vendredi, a accepté l’invitation lancée dimanche par François Baroin, le président de l’AMF, alors qu’il avait initialement prévu de ne pas s’y rendre au vu de la grogne budgétaire des élus.Lire aussi :Les attentats bousculent les agendas politiquesIl s’y est déplacé en compagnie du premier ministre Manuel Valls, des ministres de la défense Jean-Yves Le Drian et de la justice Christiane Taubira, avec lesquels il avait suivi l’opération policière à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), quelques heures plus tôt à l’Elysée.Lire aussi :Assaut à Saint-Denis : ce que l’on sait, ce que l’on ignoreEvoquant « une opération policière particulièrement périlleuse et lourde », le président, sous les applaudissements des maires, a salué l’action des forces de l’ordre : « La France est fière d’avoir des forces de sécurité de cette qualité pour protéger nos concitoyens. » Dans un discours consensuel, il a rappelé qu’il prendra en compte les propositions de l’opposition en en soumettant certains au conseil d’Etat, comme indiqué lundi, et assuré que « le gouvernement travaillera en pleine coopération avec le Parlement ».« Vous, maires de France… »Annonçant une réunion des préfets avec les maires dans tous les départements, il s’est également employé à mobiliser les maires, juridiquement détenteurs des pouvoirs de police dans leurs villes, dans le cadre du dispositif sécuritaire annoncé lundi. « J’attache une grande importance à la participation des maires de France (…) notamment dans le cadre de l’état d’urgence », a expliqué M. Hollande, évoquant notamment l’interdiction de circulation des personnes et des véhicules dans des lieux donnés, la protection des bâtiments publics ou privés.« Vous, maires de France, vous connaissez mieux que personne votre territoire, votre population », leur a t il lancé. « Nous avons besoin de votre concours », a poursuivi le président exhortant les maires et, à travers eux, leurs administrés, à nourrir toujours une « confiance dans notre projet commun, au-delà de nos différences », s’attirant des applaudissements nourris, avant de repartir pour l’Elysée, après une Marseillaise entonnée par l’assistance.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.11.2015 à 12h53 • Mis à jour le18.11.2015 à 12h58 | Raphaëlle Besse Desmoulières Ce devait être un moment fort de la campagne des régionales pour Emmanuelle Cosse. Un meeting avec une valeur sûre, Daniel Cohn-Bendit, l’ex de la famille, l’ami de toujours. Mais quatre jours après les attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis, la tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts en Ile-de-France n’imaginait pas « faire comme si de rien n’était » et n’avait pas « le cœur de faire campagne » mardi 17 novembre. La patronne des écolos explique avoir hésité à maintenir la réunion. Elle a finalement choisi d’en faire « non pas un lieu de prises de paroles politiques mais un lieu où débattre » des attaques.Rendez-vous donc au Pan Piper, une petite salle nichée impasse Lamier dans le 11e arrondissement de Paris. A une encablure du café La Belle Equipe qui pleure ses 19 morts. « Un hasard qui faisait sens », pour Cécile Duflot, députée de la circonscription. Les invitations ont été lancées à la dernière minute. Essentiellement des écolos, Daniel Cohn-Bendit, mais aussi les députés européens Pascal Durand et Eva Joly, la sénatrice du Val-du-Marne Esther Benbassa. Le réalisateur Romain Goupil, l’essayiste Raphaël Glucksmann, ou encore l’ancien joueur de foot Vikash Dhorasoo ont aussi répondu présents. Dans les premières minutes, chacun raconte « son » vendredi soir, le lieu où il se trouvait, ce qu’il faisait. Le téléphone qui a sonné, les textos échangés. « Les gamins qu’on n’arrive pas à joindre », l’angoisse qui prend à la gorge, « la minute qui dure une éternité ».C’est aussi le refus de céder devant les terroristes qui s’exprime. « Ils n’auront pas notre way of life, lance Bernard Jomier, adjoint d’Hidalgo en charge de la santé. Vendredi prochain, tous au bar, et c’est un médecin qui le dit. » Vikash Dhorasoo n’en sera pas. « Je ne serai certainement pas à une terrasse vendredi à pavaner et mes copains ne laisseront pas leurs enfants y aller », glisse l’ex-footballeur.« Le tout sécuritaire n’est pas la solution »Chassez la politique, elle revient au galop. Les mesures annoncées par Hollande lundi ont fait tousser ces écolos pacifistes. « L’état d’urgence, on le comprend, souligne Eva Joly. De là à vouloir prolonger cet état pendant trois mois, ou encore pire vouloir modifier la Constitution, il faut savoir raison garder. Le tout sécuritaire n’est pas la solution. » Malgré des désaccords, ça ne devrait pas empêcher les parlementaires EELV de voter la prorogation de l’état de siège pour trois mois souhaitée par l’exécutif. Emmanuelle Cosse l’a répété en conférence de presse quelques minutes plus tôt : « L’unité nationale sans condition ni ambiguïté. »Le débat vire sur Daech, ses causes, ses buts, ses financements. Cécile Duflot dénonce la volonté des terroristes de créer « une fracture au sein des musulmans qui doivent choisir leur camp ». Daniel Cohn-Bendit s’enflamme sur la stratégie internationale. Il lâche une petite bombe qui ne manque pas son effet. L’avenir de la Syrie passe par « un compromis » avec Vladimir Poutine, balance l’ancien député européen. « On l’a bien fait avec Staline pour battre Hitler, relève-t-il. Je sais, c’est ignoble, mais pour l’instant, personne ne m’a démontré qu’une autre solution était possible. » Son voisin, Raphaël Glucksmann, s’étrangle. Le débat s’agite.A leurs côtés, Mohamed Mechmache, tête de liste en Seine-Saint-Denis, se tait. Quelques minutes plus tôt, l’émotion l’a saisi en prenant au micro : « Je m’appelle Mohamed, je suis français, musulman et ça ne va pas être facile pour moi. J’ai l’impression d’avoir déjà vécu ça en janvier et j’avais les boules. » C’est un ras-le-bol que le cofondateur du collectif AC Le feu est venu porter, celui des habitants qui vivent « de l’autre côté du périph’», qui subissent les contrôles d’identités, les discriminations, de ces banlieues qui ne sont pas « un réservoir de coupables ». Une réponse à Esther Benbassa qui venait de juger que ces territoires souvent relegués étaient un « vivier de candidats au djihadisme ». Emmanuelle Cosse conclut et salue les mots de Mohamed Mechmache. La tête de liste n’oublie pas de mentionner les élections qui ont lieu dans moins de trois semaines, les 6 et 13 décembre. Il est 22 heures passées, l’heure pour les écolos d’aller boire un verre dans un Paris endeuillé.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Manon Rescan Samy Amimour, qui avait 28 ans lorsqu’il a lancé son opération terroriste au Bataclan le 13 novembre, avait grandi à Drancy (Seine-Saint-Denis).Lire ce qu'on sait du terroriste décédé :Samy Amimour, de la prière en cachette au djihadJean-Christophe Lagarde, député et maire de la ville, où il a notamment aidé à la construction d’une mosquée, évoque une communauté musulmane qui « ne comprend pas » comment le jeune homme a pu échapper à la surveillance des autorités.Comment ont réagi les habitants de Drancy au fait que l’un des terroristes a grandi dans votre ville ?Les gens sont choqués. Comment un jeune a-t-il pu partir en Syrie, alors qu’il avait été interpellé et placé sous contrôle judiciaire ? Personne ne comprend, sinon qu’il y a eu des failles. D’autant que l’on ne parle pas que du cas d’un jeune homme. Ils étaient trois à fréquenter la mosquée radicale du Blanc-Mesnil et à avoir été interpellés alors qu’ils s’apprêtaient à partir au Yémen. Tous les trois ont été mis en examen, on leur a retiré leurs passeports. Malgré tout, tous les trois ont réussi à partir en Syrie, et l’un d’eux a pu revenir en France commettre des attentats. Comment se fait-il qu’on ne puisse pas neutraliser ces gens-là ?Lire : Qui sont les individus impliqués dans les attentats du 13 novembre ?Comment réagit en particulier la communauté musulmane ?Les musulmans sont les premiers pris en otage par les terroristes, entre les fous qui tuent et ceux qui les regardent de travers parce qu’ils sont musulmans. Ce sont les premiers à nous demander comment on n’a pas pu empêcher ça. Combien nous disent « faites le ménage ! » ? Ce sont eux qui nous signalent qu’une mosquée se radicalise et les premiers à plaider pour plus d’interventionnisme de la part de l’Etat. A Drancy, beaucoup sont originaires d’Algérie et nous rappellent que c’est comme ça que les choses ont commencé là-bas et nous demandent de tout faire pour arrêter ça.Mais il faut aussi que la population musulmane se mobilise davantage : aujourd’hui elle souffre d’un déficit d’organisation. Par exemple, quand le mouvement Not in my name [lancé en 2014 par des musulmans britanniques] a commencé à émerger, beaucoup de gens s’en sont sentis proches, mais qui prend l’initiative à ce moment-là ?Le gouvernement a proposé un traitement des conséquences en frappant la Syrie et les réseaux suspects. Ne manque-t-il pas des mesures sur les causes de ces radicalisations qui se passent sur le sol français ?Ce serait préjuger que l’on connaît les causes. Est-ce que le diagnostic est fait ? Je ne crois pas. Je pense qu’il peut y avoir des causes sociales à l’augmentation d’une religiosité apparente. Pour des gens qui n’ont pas de travail, porter une tenue religieuse peut permettre de se trouver une existence sociale. Mais cela ne fait pas un lien avec celui qui devient terroriste. Samy Amimour n’était pas un petit délinquant à la dérive. Il vient d’une famille normale, pas religieuse. Il ne montrait aucun signe de radicalisation avant de fréquenter la mosquée radicale. Rien ne laissait penser qu’il était une proie facile pour un lavage de cerveau, à part qu’il était très timide. Et c’est souvent le profil de ceux qui se radicalisent. Mais comment se fait-il qu’il ait pu fréquenter une mosquée dont on sait qu’elle recrute des djihadistes ?En tant que maire, quels sont vos moyens d’action ?Le rôle d’un maire, c’est de faire vivre les gens ensemble. Quand les gens ne se connaissent pas, ils se craignent ; et quand ils se craignent, ils se détestent. Faire en sorte qu’ils se connaissent, comme je le fais à Drancy en facilitant le dialogue interreligieux, c’est le seul moyen dont un maire dispose.Mais on n’est pas à l’abri que les gens se coupent de toute vie sociale. Quand un individu ne parle même plus à sa famille, ce n’est pas le maire qui peut y faire quelque chose.Lire aussi :Face au « terrorisme de guerre », Hollande prône un « autre régime constitutionnel »Et l’Etat, que devrait-il faire selon vous ?Sur le plan sécuritaire, il ne faut pas que des personnes mises en examen et placées sous contrôle judiciaire avec ce type de suspicion puissent sortir du territoire. Je propose leur assignation à résidence avec bracelet électronique. Il faut aussi que des mesures comme l’assignation à résidence ou les perquisitions, permises par l’état d’urgence, puissent se poursuivre, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, au-delà de l’état d’urgence. C’est déjà ce que j’avais dit au président de la République en janvier. Il faut aussi que la loi sur les lieux de culte soit changée afin que nous ayons davantage de pouvoir d’intervention, notamment concernant les mosquées radicales.Lire aussi :Nicolas Sarkozy : « Trop de temps a été perdu » depuis « Charlie Hebdo »En février, vous parliez du fait que le gouvernement avait le devoir, dans le contexte actuel, de « réarmer moralement la nation » ? Que vouliez-vous dire par là ?Après les attentats de janvier, François Hollande est resté dans la commémoration, il a réagi comme si c’étaient des attentats classiques. Mais ce ne sont pas des attentats classiques, non, c’est une guerre et il faut que les Français y soient préparés.L’Etat a un devoir de pédagogie : il doit expliquer pourquoi on fait cette guerre et pourquoi on est visés. L’objectif de Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique], c’est de monter les Français contre les musulmans pour qu’il y ait une guerre civile en France. Tout cela ne nous est pas expliqué. Le faire nous permettrait d’éviter d’aller dans le sens de l’ennemi.Je crois aussi que l’Etat doit permettre aux Français d’y participer. Nous appelions dès janvier à la mobilisation d’une garde nationale, je suis persuadé que 500 000 à 1 million de personnes sont prêtes à se mobiliser. Cela a une double vertu : cela démultiplie l’effort de sécurisation et cela permet de combler un sentiment d’impuissance chez certains qui peut être délétère.Il faut aussi réexpliquer aux Français ce que c’est que la laïcité : la liberté de croire ou de ne pas croire et l’interdiction d’imposer à qui que ce soit ce que l’on croit et ce que l’on pense. Et c’est aussi considérer que la religion fait partie de l’espace privé et donc pas du discours politique. La pédagogie, c’est la meilleure arme contre la barbarie. C’est ce qui leur fait peur. La preuve : l’éducation et la culture, c’est ce à quoi ils s’attaquent en premier.Lire aussi :Après les attentats, la sécurité à tout prix ?Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar, Alexandre Lemarié et Laurent Borredon L’ancien chef de l’Etat souligne des « failles » dans le dispositif de sécurité français lors des attentats à Paris. Il n’exclut pas de soutenir la réforme constitutionnelle voulue par François Hollande, mais pose ses conditions.Le discours de François Hollande devant le Congrès vous a-t-il satisfait ?Nous avons assisté à un revirement inattendu, inédit et spectaculaire de la politique de sécurité de ce gouvernement, ainsi que de sa politique étrangère. Je le salue car c’est un début d’alignement sur ce que nous demandons depuis des mois.Lire aussi :Les métamorphoses de François HollandeDès lors qu’il vous a écouté, allez-vous adopter une attitude constructive ?Après ce revirement, l’attitude de l’opposition républicaine se doit d’être constructive. Mais une question se pose : pourquoi si tard ? Pourquoi cela n’a pas été fait avant ? Les attentats contre Charlie Hebdo, c’était il y a près d’un an. Or, tout ce que l’opposition a demandé à l’époque n’a pas été entendu. En outre, il reste des efforts à faire : la pénalisation de la consultation des sites djihadistes est par exemple nécessaire, ainsi que la mise en œuvre du PNR [fichier européen des données de passagers aériens] à laquelle la gauche s’oppose au Parlement européen, comme le Front national.Approuvez-vous la révision de la Constitution voulue par François Hollande ?Sur le principe, je ne suis pas contre une réforme constitutionnelle mais tout dépendra de ce qu’il y aura dedans. Nous regarderons son contenu avec pragmatisme. Si cela permet de renforcer la sécurité immédiate des Français, nous la soutiendrons. Si c’est seulement pour organiser un débat juridique, cela n’aurait pas de sens car les Français réclament des décisions immédiates.François Hollande vous-a-t-il piégé en reprenant une grande partie de vos propositions ?Quel piège ? puisque, pour être adoptée, la révision de la Constitution doit recueillir la majorité des trois cinquièmes des deux chambres du Parlement réunies en Congrès, ce qui signifie que rien ne sera possible sans l’accord de l’opposition. Je souhaite d’ailleurs que le gouvernement reprenne celles de nos propositions qu’il n’a pas encore retenues. Deux mesures notamment sont indispensables : l’assignation à résidence, avec port d’un bracelet électronique, des individus fichés « S » considérés comme à risque par les services de renseignement ; l’extension de la rétention de sûreté aux terroristes, à l’issue de leur peine de prison. Si ces deux mesures soulèvent des obstacles constitutionnels en l’état du droit actuel, la révision de la Constitution permettra précisément de les lever.Ces attentats auraient-ils pu être évités ? Vous avez évoqué « des failles » dans « notre dispositif de sécurité »…Si avec un tel nombre de morts et de blessés, on considère qu’il n’y a pas eu de failles, à quel niveau de victimes faut-il fixer la barre pour employer le mot ? Est-ce que toutes les conséquences ont été tirées après les attentats du mois de janvier ? La réponse est non. Trop de temps a été perdu. La commission d’enquête parlementaire sur la lutte contre les filières djihadistes a remis son rapport au mois de juin, a écrit au président de la République au mois de septembre. Il contenait des propositions concrètes, mais ses auteurs n’ont obtenu aucune réponse de la part du gouvernement… Le gouvernement n’a pas non plus tiré toutes les conséquences de notre intervention militaire en Syrie sur le plan de la sécurité intérieure. C’est dès ce moment-là qu’il aurait fallu renforcer notre dispositif antiterroriste. Nous avons besoin de tirer les enseignements de ce qui s’est produit. Il faudra sans doute passer par la création d’une commission d’enquête parlementaire.Lire l'intégralité de l'entretien (en édition abonnés) :Nicolas Sarkozy : « Trop de temps a été perdu » depuis « Charlie Hebdo »Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter William Audureau Trois jours après les attaques meurtrières qui ont fait 129 morts et 352 blessés à Paris et Saint-Denis, François Hollande a prononcé, le 16 novembre devant le Congrès, un discours aux tonalités martiales et à l’orientation politique sécuritaire. Celui-ci n’est pas sans rappeler celui qu’avait tenu le président américain George W. Bush, le 20 septembre, devant le Congrès américain, un peu plus d’une semaine après les attaques du 11 septembre qui avaient coûté la vie à 2 985 personnes.Le pays « en guerre »Sur la forme, le discours de François Hollande est fait d’un même moule patriotique que ceux de George W. Bush à l’époque, jusque dans son analyse des mobiles terroristes. L’« armée djihadiste qui nous combat parce que la France est un pays de liberté, parce que nous sommes la patrie des droits de l’homme » fait ainsi écho aux terroristes qui avaient « attaqué l’Amérique parce que nous sommes la maison et les défenseurs de la liberté ».Un même ton belliqueux rapproche le discours des présidents français et américain. Le 20 septembre 2001, ce dernier avait employé quatorze fois le terme « guerre », et la formule « nous sommes en guerre contre la terreur » avait fait date. Plus de 14 ans plus tard, le même mot est revenu treize fois dans la bouche du président français, pour qui la France « est en guerre ».Des discours accompagnés de faits : le 20 septembre 2001, George W. Bush annonçait qu’il avait mobilisé son armée, et le 7 octobre, moins d’un mois après les attentats du 11-septembre, les forces américaines et britanniques bombardaient l’Afghanistan. François Hollande, à la veille de son discours, a pour sa part déjà ordonné le bombardement de camps militaires de l’Etat islamique à Rakka, en Syrie, et un nouveau raid a eu lieu le lundi 16 novembre dans la nuit.Lire aussi :La France bombarde le fief de l’Etat islamique en SyrieAppel à la solidarité internationaleDans les deux discours, les dirigeants des puissances attaquées en appellent à la solidarité internationale, mais le ton adopté n’est pas le même. Le président américain n’hésite à pas à employer le ton de la menace : « Nous poursuivrons les nations qui fournissent de l’aide ou de la protection au terrorisme. Chaque nation, dans chaque région, a maintenant une décision à prendre. Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes. »François Hollande cherche, lui, davantage à convaincre de la nécessité de cette réaction internationale : « Depuis le début de l’année, l’armée terroriste de Daech [l’acronyme arabe de l’Etat islamique] a notamment frappé à Paris, au Danemark, en Tunisie, en Egypte, au Liban, au Koweït, en Arabie saoudite, en Turquie, en Libye. Elle massacre chaque jour et opprime des populations. C’est la raison pour laquelle la nécessité de détruire Daech constitue un sujet qui concerne toute la communauté internationale. J’ai donc demandé au Conseil de sécurité de se réunir dans les meilleurs délais pour adopter une résolution marquant cette volonté commune de lutter contre le terrorisme. »Lire aussi :Après les attentats, Paris sollicite l’assistance de ses voisinsLe président français est par ailleurs contraint par les circonstances à réviser sa position par rapport à la Russie dans le dossier syrien. « En Syrie, nous cherchons inlassablement une solution politique dans laquelle Bachar [Al-Assad, le président syrien] ne peut constituer l’issue. Mais notre ennemi en Syrie, c’est Daech », a avancé pour la première fois le président français, tout en appelant à une coalition intégrant la Russie.Réforme de l’antiterrorismeSur le plan intérieur, le discours tenu par le président français marque un virage sécuritaire, comme celui de Bush en 2001. Difficile pour autant de le comparer au Patriot Act : cette loi antiterroriste d’envergure, qui a marqué l’Amérique post 11-Septembre, n’existe pas encore lorsque le président américain prend la parole le 20 du mois.Mais le discours de George W. Bush annonce déjà un vaste chantier législatif aux fins de lutte contre le terrorisme, comportant notamment la création d’un Bureau de la Sécurité Intérieure. « Nous allons mettre nos forces en commun pour renforcer nos capacités de renseignement pour connaître les plans des terroristes avant qu’ils n’agissent, et les trouver avant qu’ils ne frappent », prévenait alors George W. Bush sans davantage de détails.A l’inverse des Etats-Unis, le cadre de la lutte contre le terrorisme a déjà été largement réformé en France, notamment par deux lois sur le terrorisme et une loi sur le renseignement. Les mesures annoncées par François Hollande « compléteront » donc l’arsenal déjà disponible, au lieu de le chambouler.Lire aussi :Sur les nouveaux moyens de l’antiterrorisme, Hollande est resté vagueTout en annonçant plusieurs mesures de renforcement de la sécurité, comme l’embauche d’officiers de police et de gendarmerie, ou la déchéance de nationalité pour des personnes nées françaises, François Hollande a tenu à marquer son attachement au respect de l’Etat de droit, dans un contexte où la loi de renseignement a été très critiquée par la presse pour son caractère liberticide.« Le gouvernement, dans un esprit d’unité nationale, va saisir le Conseil d’Etat pour vérifier la conformité des propositions sur la surveillance des personnes fichées “S”. Cet avis sera rendu public et j’en tirerai toutes les conclusions nécessaires », a-t-il ainsi prévenu, affichant ici une précaution qui n’apparaît nulle part dans la rhétorique bushiste. Il a également évoqué la fin de l’état d’urgence au-delà de sa prorogation exceptionnelle de trois mois en cas d’accord de l’Assemblée.Réforme de la Constitution contre Patriot ActEnfin, François Hollande a ouvert un autre chantier, celui de la réforme de la Constitution, et notamment des articles 16 et 36, qui définissent les conditions du recours aux pleins pouvoirs présidentiels et l’état de siège, pour y ajouter l’état d’urgence.Lire aussi :Etat d’urgence et article 16 : pourquoi Hollande veut-il réviser la Constitution ?« J’estime en conscience que nous devons faire évoluer notre Constitution pour permettre aux pouvoirs publics d’agir, conformément à l’Etat de droit, contre le terrorisme de guerre. […] Nous sommes en guerre. Mais cette guerre d’un autre type face à un adversaire nouveau appelle un régime constitutionnel permettant de gérer l’état de crise. » Une manière de donner au gouvernement plus de pouvoir, tout en restant dans un cadre contrôlé.Lire : Le Patriot Act, une législation d'exception au bilan très mitigéAux Etats-Unis, le Patriot Act a été institué le 26 octobre 2001 sous la forme d’un texte de 132 pages renforçant notamment le pouvoir des agences de renseignement et de lutte contre le crime de l’Etat fédéral américain. Elle a permis l’émission de 200 000 fiches de consultation de données d’usagers de télécommunications, et surtout servi dans la lutte contre le trafic de drogue. Prolongée en 2005 puis pérennisée en 2006, cette loi d’exception n’a jamais été abrogée, malgré les nombreuses critiques quant à sa constitutionnalité et son caractère liberticide. François Hollande, lui, a assuré vouloir « éradiquer, dans le respect de nos valeurs, le terrorisme. »William AudureauJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Cela faisait des semaines que l’opposition n’avait pas été aussi remontée. Peut-être même depuis la rentrée parlementaire, les députés Les Républicains n’avaient pas autant hué le gouvernement que lors de la séance de questions du mardi 17 novembre. La première depuis les attentats meurtriers de Paris et Saint-Denis, alors que les trois jours de deuil national ne sont toujours pas terminés.Des huées à n’en plus finir, des commentaires vociférés à pratiquement chaque prise de parole de Manuel Valls, des prises de parole polémiques… Que le premier ministre assure que le gouvernement va agir vite, et une voix de droite lui lance : « C’est un peu tard ! » Qu’il admette ensuite avoir « un regret » et l’opposition lui hurle : « Un seul ? ! un seul ? ! », couvrant ainsi la fin de sa réponse. Quant à Christiane Taubira, elle n’a même pas eu le temps de commencer à répondre au député socialiste Patrick Bloche (Paris) qu’un « Bouuuuh » puéril s’est élevé des bancs de droite.« Et dire que ce matin, nous avons soutenu la demande de modification de l’ordre du jour des Républicains [pour reporter l’examen de la loi santé] pour maintenir une bonne tenue parlementaire », soupire l’écologiste Cécile Duflot sur Twitter. Le secrétaire national adjoint de son parti, David Cormand, qui suit la séance de loin, publie également un message pour déplorer ce « triste spectacle offert par la représentation nationale ».Mais certains à droite ne voient pas où est le problème, comme Daniel Fasquelle (LR, Pas-de-Calais), qui viendra ensuite expliquer à la presse que les huées sont un mode d’opposition tout à fait respectable pour contester la politique pénale de la garde des sceaux. Une position sûrement partagée par Patrick Balkany, hurlant, le visage écarlate, depuis son banc de l’hémicycle.Cliver, contester, accuserDe son côté, le député LR du Nord Sébastien Huyghe se justifie sur son compte Twitter : « Les envolées lyriques de Manuel Valls dans le contexte que nous connaissons sont dérisoires et relèvent de la manipulation. » Il est vrai que le premier ministre n’a pas hésité à se montrer offensif voire provocateur avec l’opposition, faisant tout pour mettre en lumière leurs contradictions – « Soit vous êtes pour une réforme constitutionnelle et vous la votez, soit vous êtes contre et vous n’êtes pas cohérents. »Mais est-ce vraiment la raison pour laquelle aucun élu de la droite et du centre ne s’est levé pour applaudir l’hommage rendu par M. Valls aux policiers et pompiers ? Est-ce de la responsabilité de la majorité si aucun des orateurs de droite n’a essayé de calmer un peu le jeu ? Au contraire même, Laurent Wauquiez ou Christian Estrosi, têtes de liste pour les régionales en Rhône-Alpes et Alpes-Maritimes, ont profité de la tribune offerte par le micro de l’hémicycle pour cliver, contester, accuser. Ou simplement dérouler leur programme, comme Valérie Pécresse, candidate en Ile-de-France, l’a fait en énumérant ses propositions pour plus de sécurité dans les transports.« Décidément triste semaine »Certes, quelques (rares) élus LR ont déploré cette façon de faire, jugeant ce comportement de cour d’école « pathétique », à l’instar de Thierry Solère, élu des Hauts-de-Seine. « Journée de deuil national et pourtant à l’Assemblée, invectives, provocations et sifflets. Des deux côtés. Décidément triste semaine », a également commenté son collègue Edouard Philippe (Seine-Maritime) sur Twitter.Et pourtant, cela relève d’un « choix politique », regrette un cadre du parti. « Nicolas Sarkozy et Christian Jacob [président du groupe parlementaire] ont fait le choix de laisser la parole aux plus offensifs, ils pensaient qu’il fallait être hyper agressifs. » Preuve s’il en faut : Bruno Le Maire, qui voulait poser une question concernant le vivre-ensemble, a été prié d’attendre la séance de mercredi pour jouer au rassembleur.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Houser (Maître de conférences en droit public à l’université de Bourgogne-Franche-Comté) On le redoutait, le renoncement a bien eu lieu. La réforme des critères de la principale dotation de l’Etat aux collectivités territoriales – la dotation globale de fonctionnement (DGF) - qui devait instaurer une plus grande égalité entre les territoires, a été repoussée par le Premier Ministre devant la fronde de certains élus locaux.Certes, le projet n’était pas parfait, mais il reposait sur un subtil équilibre, en reprenant nombre de propositions émises par le rapport parlementaire de Christine Pires-Beaune (PS, Puy-de-Dôme), remis au Premier ministre le 24 juillet. L’idée la plus discutée malgré sa réelle utilité, à savoir le versement de la DGF des communes aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), aptes à répartir la manne financière entre lui-même et ses communes membres, avait pourtant été écartée. En outre, une garantie de + ou - 5 % du montant avait été instaurée afin de limiter l’ampleur des mouvements financiers la première année de mise en œuvre.Il convient de réaffirmer l’urgence de cette réforme, à l’heure où les arguments contradictoires se multiplient.Selon certains, le renforcement du phénomène de métropolisation doperait la croissance et l’emploi. Dès lors, pourquoi chercher une répartition la plus équitable possible des ressources financières ? Cette approche néglige deux aspects : d’une part l’importance des territoires dans la création de synergies entre les personnes et les activités ; d’autre part l’urgence d’une politique d’aménagement du territoire ne délaissant pas certaines régions.La réforme de la taxe professionnelle en de 2010 et la répartition de la fiscalité locale entre les collectivités territoriales a considérablement accru les inégalités entre territoires. L’utilisation de la valeur ajoutée comme nouvelle base d’imposition, avec des critères de territorialisation pour les entreprises multi-établissements imparfaitement mesurés, aboutit à concentrer une partie importante de la richesse fiscale sur les territoires comptant beaucoup d’emplois, notamment dans le secteur tertiaire.Déjà avant cette réforme, l’indicateur principal de richesse fiscale (le « potentiel fiscal ») variait du simple au quadruple entre départements, et même de un à mille entre les communes.A ces inégalités fiscales s’ajoutent une double peine pour les territoires défavorisés. Plus celui-ci sera en difficulté, plus ses taux de fiscalité seront élevés, alors que ses besoins de services publics seront extrêmement importants.Dès lors, la péréquation permettrait une égalisation fiscale sur le territoire et limiterait ainsi les délocalisations internes au territoire national.Il est extrêmement frappant de constater qu’une nouvelle fois le mal français frappe là où on l’attendait. Les rapports de nombreuses institutions (Cour des comptes, Inspection générale des finances, Parlement…) se succèdent avec la même tonalité, et pourtant le renoncement du gouvernement sur un projet préparé et présenté fin septembre par…le gouvernement a bien eu lieu.Dans ce contexte, il faut une évolution institutionnelle majeure : élargissons les compétences du Comité des finances locales (CFL, institué en 1979, il comprend 32 représentants des élus nationaux et locaux et 11 représentants de l’Etat, en charge d’harmoniser les points de vue sur la répartition de la DGF). Donnons lui le pouvoir de placer le curseur où il le souhaite en matière de péréquation. Une telle instance pourra apporter la transparence nécessaire dans un contexte où les ajustements de la DGF s’avèrent extrêmement fréquents. Le CFL pourra ainsi expliquer et comprendre sereinement les enjeux de l’évaluation de la dépense des collectivités territoriales dans la définition des critères de péréquation. Une telle instance indépendante du pouvoir politique saura trouver le subtil équilibre dont la France a besoin.Matthieu Houser est maître de conférences en droit public à l’université de Bourgogne-Franche-Comté, membre du Groupement de recherche sur l’administration locale en Europe (GRALE-CNRS), auteur de l’ouvrage Le droit de la péréquation financière, L’Harmattan, 2015.Matthieu Houser (Maître de conférences en droit public à l’université de Bourgogne-Franche-Comté) Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Fichage des passagers aériens, renforcement de la réglementation sur les armes à feu, contrôles renforcés aux frontières de l’Union européenne… A Bruxelles, vendredi 20 novembre, lors de la réunion extraordinaire des ministres européens de l’intérieur et de la justice, Paris a finalement obtenu de ses partenaires européens et des institutions de l’UE, ce que ceux-ci avaient refusé suite aux attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher en début d’année.« Notre pays a été entendu », s’est félicité le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, à l’issue de la réunion. « Il faut sortir des atermoiements, des promesses sans lendemain et des lenteurs, sinon l’Europe se perdra », a toutefois prévenu M. Cazeneuve. Tout l’enjeu maintenant est de savoir si les Européens iront au-delà de ces engagements publics, s’ils les mettront vraiment en application.Mise en place d’un fichier des passagers des compagnies aériennesLes Européens se sont engagés à accélérer de manière décisive la mise en place du fameux « PNR » (« Passenger name record »), c’est-à-dire la communication aux services de police et de renseignement par les compagnies aériennes de leurs données passagers, pour tous les vols qui arrivent en Europe et qui en partent.Cela fait sept à huit ans que les Etats et les parlementaires européens tergiversaient. Par manque de volonté politique pour les premiers (« Il n’y a que l’Espagne, la France, le Royaume-Uni et la Belgique, qui poussaient », déplorait cette semaine un diplomate). Par souci de préserver la protection des données privées, pour les seconds.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : l’Europe veut accélérer la mise en place d’un fichier sur les passagers aériensLe Parlement européen a fini par céder, en juillet, acceptant de valider une mouture du PNR, qui était, ces dernières semaines, en négociation avec le Conseil européen et la Commission européenne. Ces discussions devraient aboutir avant fin 2015.Mais pour l’instant, le texte ne convient pas aux autorités françaises. Ces dernières militent pour que les compagnies aériennes communiquent également les informations sur les vols intérieurs à l’Union, et pour que les données personnelles des passagers puissent être conservées un an, et non un mois comme le demande encore le Parlement européen. « Aucun citoyen européen ne comprendrait qu’on continue à faire obstacle à cette disposition », a estimé M. Cazeneuve, vendredi.Durcissement de la législation sur les armes à feuAutre demande de la France, qui a obtenu un soutien clair à Bruxelles vendredi : un durcissement de la législation européenne sur les armes à feu.La Commission, qui travaillait depuis quelques mois sur un renforcement des règles, mais ne prévoyait pas d’aboutir avant le milieu d’année prochaine, a rendu sa copie dès mercredi 18 novembre. Elle propose une modernisation de la directive « armes à feu » qui date d’il y a presque 25 ans (1991), pour tenter de juguler le marché illégal des armes de guerre. En effet, dans certains pays de l’Union, le commerce des armes n’est guère plus réglementé que celui des objets du quotidien.Paris espère notamment que ce texte va harmoniser la notion de « démilitarisation » des armes, pour éviter qu’une arme rendue inopérante en France puisse être remise en état de marche ou transformée en fusil d’assaut, en achetant quelques pièces détachées de l’autre côté de la frontière, en Belgique. Le conseil des ministres à Bruxelles a dit, vendredi, qu’il allait démarrer « immédiatement » le travail sur la proposition de la Commission.Contrôle systématisé aux frontières extérieures de l’UnionParis réclamait depuis longtemps ce contrôle systématisé aux frontières extérieures de l’Union, y compris pour les ressortissants européens entrant dans l’espace Schengen. Pour l’instant, seuls les citoyens non européens sont systématiquement contrôlés.Paris exige non seulement un contrôle de la pièce d’identité (ce qui est en général le cas), mais aussi une consultation des bases de données nationales et européennes, celles du SIS (« Système d’information Schengen ») et d’Interpol, qui comprennent – théoriquement – une notification des combattants étrangers ainsi que des mandats d’arrêts européens.Mettre en place ce contrôle systématisé nécessite toutefois un changement du « code Schengen ». Concrètement, il faut que la Commission européenne fasse une proposition législative pour changer l’article 7.2 de ce code. Bruxelles s’y est engagée d’ici la fin de cette année. Cette proposition devra ensuite être examinée, puis validée, par le Conseil et le Parlement européen. Cela risque de prendre des mois.Et là encore, au-delà de l’accord politique à 28, ce qui va compter, c’est le caractère opérationnel ou pas de cette décision. Pour que ce contrôle systématique fonctionne, il faut notamment que les postes-frontières, en Grèce, en Hongrie, en Italie, dans les pays de « première » entrée (par voiture, avion, etc.), soient équipés de terminaux pour consulter la base SIS.« Cela n’a rien d’évident, en Grèce par exemple, où il y a des milliers de postes-frontières à équiper, cela va coûter beaucoup d’argent », souligne un diplomate européen.Autre problème : tous les pays ne « renseignent » pas la base Schengen de la même manière, et en temps réel. Certains le font systématiquement (c’est ce que prétendent les Belges), d’autres beaucoup moins. Il y aurait cinq ou six pays qui ne renseignent ou n’utilisent jamais la base SIS.Lire aussi :Double menace pour l’espace SchengenCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.11.2015 à 11h02 • Mis à jour le20.11.2015 à 17h09 | Philippe Jacqué Un quasi-statu quo. Tel est le premier enseignement des élections professionnelles qui ont eu lieu jeudi 19 novembre à la SNCF. Les quelque 160 000 cheminots du groupe public, qui incluait pour la première fois cette année les 1 500 cadres de l’ex-Réseau ferré de France, devenu SNCF Réseau, ont été moins mobilisés qu’en mars 2014, lors du dernier scrutin. Le taux de participation s’établit à 68,65 %, contre 69,37 % l’an dernier.Lire aussi :SNCF : une élection, trois enjeuxLes résultats n’ont, semble-t-il, pas été particulièrement influencés par le récent accident de TGV. Des évolutions sont tout de même en vue. La CGT conserve son leadership mais celui-ci s’érode. La centrale de Montreuil a rassemblé 34,33 % des voix, soit un peu plus d’un point de moins qu’en 2014 (35,7 %). « Ce glissement confirme la tendance observée depuis une dizaine d’années. Il n’y a aucune accélération, ni décélération », indique-t-on à la SNCF.Lire aussi :Accident de TGV en Alsace : la SNCF met en avant un freinage « tardif »Le second syndicat reste l’UNSA, dont la progression se poursuit, avec 23,86 %, contre 22,98 % en 2014. SUD Rail reste pour sa part extrêmement stable : 16,83 % cette année pour 16,99 % l’an dernier. La CFDT est pour sa part en progression : 15,15 %, contre 14,70 % lors du dernier scrutin.Droit d’oppositionLa liste FO, qui rassemble la CFE-CGC et First, ne passe toujours pas la barre des 10 %, au-delà de laquelle la liste est considérée comme représentative. Son score s’est même un peu affaissé. Cette liste a réuni 9,16 % des votants, contre 9,4 % un an plus tôt. Enfin, la CFTC, quasi inexistante, reprend un peu du poil de la bête avec 0,68 % des suffrages, contre 0,29 % en 2014…En résumé, les syndicats les plus revendicatifs, CGT et SUD Rail, conservent leur droit d’opposition avec 51,1 % des voix. Ils pourront donc peser largement lors des négociations du nouveau cadre social, prévues d’ici l’été 2016, et du nouvel accord de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC), deux rendez-vous importants du premier semestre 2016.Le pôle réformiste (UNSA, CFDT), pour sa part, poursuit son renforcement et représente désormais 39,01 % des salariés du groupe SNCF. Ils peuvent à deux signer des accords, mais ils ne sont toujours pas majoritaires.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Michel C’est une initiative qui tombe à point nommé. Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, et l’autorité de tutelle des banques devaient publier, vendredi 20 novembre, une liste précise et renforcée des obligations s’imposant aux banques et autres établissements financiers en matière de lutte contre le financement du terrorisme et l’argent sale. L’Etat islamique est visé au premier chef.Fondé sur une vigilance accrue des clients et des déclarations de soupçons élargies, ce plan d’action vise à mieux enrôler les banques dans la détection des flux illicites. Un rôle que leur a assigné le législateur depuis la fin des années 1990 et dont l’importance ne cesse de se renforcer avec la mondialisation financière et la montée du terrorisme.Elaboré à la demande de Michel Sapin, ministre des finances, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes, ce document de 62 pages (dans sa version courte) prend tout son sens aujourd’hui, alors qu’il se trouve publié, par un hasard du calendrier, une semaine après les attentats du 13 novembre. Selon nos informations, ce plan avait été validé juste deux jours avant les attaques terroristes de vendredi.« Les changements dans l’attitude d’un client, doivent alerter »« Beaucoup de leçons peuvent être tirées des dramatiques attentats à Paris et en région parisienne, qui doivent nous conduire à une mobilisation totale. Face à ces actes barbares, je veux rappeler la détermination de la Banque de France à participer à la lutte contre le terrorisme, en s’attaquant à son financement », déclare François Villeroy de Galhau, nouveau gouverneur de la Banque de France et président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). « Je n’ai pas de doute que l’implication du secteur financier dans [la] mise en œuvre [de ce plan] sera totale, nous y veillerons avec les professionnels », poursuit-il.Concrètement, ce document va de la surveillance des transferts d’argent effectués par des clients occasionnels à destination de la Syrie, de l’Irak ou d’autres territoires exposés au risque de blanchiment et de financement du terrorisme aux opérations soudaines et inexpliquées de clients réguliers et sans histoire, en passant par la vérification poussée des documents d’identité ou attestations fournies.« Les changements dans l’attitude d’un client, doivent alerter, mettent en garde les autorités. Le financement du terrorisme peut s’appuyer sur une grande variété d’opérations : virements domestiques ou internationaux, transferts d’espèces, retraits, opérations de change, ouverture ou fermeture de comptes, opérations de crédit, dont l’une des principales caractéristiques est de porter sur de faibles montants financiers. »L’argent anonyme, une des clés du problèmeIl s’agit en fait de rappeler le devoir fondamental des banques de « connaître leurs clients » et de vérifier la cohérence des transferts ou rapatriements de fonds opérés. Et ce, de bout en bout. Une obligation collective et globale dont les récents scandales financiers en matière de fraude et d’évasion fiscales (HSBC, LuxLeaks, etc.) ont montré qu’elle n’était pas toujours scrupuleusement assumée.« L’ACPR et Tracfin appellent tout particulièrement l’attention des organismes financiers sur la lutte contre le financement du terrorisme, écrivent en préambule ces autorités de tutelle et de renseignement financier. (…) Il est attendu qu’ils exercent une vigilance renforcée sur les transferts de fonds en provenance et surtout à destination de zones géographiques considérées comme risquées en matière de terrorisme ou de financement du terrorisme ou sur les opérations effectuées dans ces zones. »Les autorités rappellent aux banques et compagnies d’assurances que leurs dispositifs de contrôle doivent « intégrer les risques liés [à ces] pays ». « Il leur incombe aussi » de vérifier que certains Etats ne soient pas utilisés comme des « pays de transit », « pour cacher le pays final de destination ou de provenance des fonds ».L’argent anonyme étant une des clés du problème dans le financement des actes terroristes – utilisation d’espèces et de cartes prépayées, pour payer personnes ou matériel… –, des déclarations systématiques sont prévues, notamment au-delà de 1 000 euros pour les opérations effectuées à partir de versements d’espèces ou au moyen de monnaie électronique.Finalement, les superviseurs invitent banquiers et assureurs à « suivre l’actualité nationale et internationale, les communiqués du ministère des finances et les rapports annuels de Tracfin ou du GAFI [Groupe d’action financière, organisme intergouvernemental antiblanchiment] ». Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.11.2015 à 15h49 • Mis à jour le19.11.2015 à 18h20 | Margherita Nasi (Propos recueillis par) Pour le philosophe Bernard Stiegler, « la guerre est économique ». L’effondrement de l’emploi engendre le désespoir qui engendre à son tour la violence. « Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie », explique-t-il.« Nous sommes en guerre », martèle le président de la République depuis les attentats du 13 novembre. Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette guerre ?Bernard Stiegler. – Non. Que veut dire ce “nous” ? Ils sont en guerre, pas moi. La guerre est économique, c’est la leur, et elle fait des victimes, dont moi, qui ne dors plus la nuit, non pas à cause des terroristes, mais à cause de l’absence d’avenir de mes enfants. Ce n’est pas de guerre contre Daech qu’il s’agit, mais de guerre économique et mondiale, qui nous entraînera dans la guerre civile si nous ne la combattons pas.L’emploi va s’effondrer, notamment auprès des jeunes. Et le désespoir engendre la violence… On ne produit plus de raisons d’espérer aujourd’hui. Les attentats du 13 novembre sont des attentats-suicides, et ce n’est pas anodin : le suicide est en voie de développement dans le monde entier, et en particulier auprès d’une jeunesse qui sait qu’elle sera au chômage pendant très longtemps.Ni Hollande ni Sarkozy n’ont donné la moindre perspective à ces jeunes. C’est contre cette bêtise, cette folie, que je suis en guerre. Une guerre contre moi-même aussi : nous sommes tous soumis à cette tendance qui consiste à trouver des boucs émissaires, à ne pas réfléchir, à cogner. C’est cela la barbarie, et c’est exactement ce que veut Daech : créer la guerre civile. ll y aura d’autres attentats si on ne change pas de politique. C’est le contexte de mon prochain livre, Dans la disruption.Lire aussi :« Pour les désespérés, l’islamisme radical est un produit excitant »Qu’entendez-vous par disruption ?La disruption est un phénomène d’accélération de l’innovation qui est à la base de la stratégie développée dans la Silicon Valley : il s’agit d’aller plus vite que les sociétés pour leur imposer des modèles qui détruisent les structures sociales et rendent la puissance publique impuissante. C’est une stratégie de tétanisation de l’adversaire.Dans mon ouvrage, j’analyse un texte signé Abu Bakr Al-Naji, tel que le résume Ignace Leverrier, qui désigne un collectif, dont d’anciens agents de Saddam Hussein devenus islamistes. C’est une sorte de « book » de Daech : à l’image des bibles d’entreprise qui détaillent les règles pour monter une concession, ce livre explique aux acteurs de Daech comment prendre le pouvoir. Il faut semer le chaos et à partir de là exploiter le besoin d’autorité.La pratique disruptive détruit les équilibres sociauxJe compare cette stratégie à celle du site Les barbares attaquent, fondé par Nicolas Colin, un ancien inspecteur des finances, connu pour son rapport sur la fiscalité du numérique, où il mettait en évidence l’inadéquation du système fiscal face à l’industrie numérique, qu’il décrivait comme des « cavaliers de l’Apocalypse », en l’occurrence les GAFA [acronyme pour Google, Apple, Facebook et Amazon].Il est désormais passé de l’autre côté, du service public à l’économie dont il décrivait les dégâts, pour créer un fonds d’investissement qui collecte de l’argent pour pratiquer la disruption à la française. Mais qui, répétant la stratégie des GAFA, ne peut qu’étendre leur écosystème et intensifier la colonisation de l’Europe : faire exploser les transports, l’immobilier, l’éducation, toutes les filières, via de nouveaux modèles type Uber. Or cette pratique disruptive détruit les équilibres sociaux – ce que [le philosophe allemand] Theodor W. Adorno anticipait en parlant dès 1944 de « nouvelle forme de barbarie » à propos des industries culturelles.Ce n’est pas en déclarant la guerre à Daech que cela s’arrangera. Cette déclaration n’est qu’une manière de se débarrasser de ses propres responsabilités en faisant porter le chapeau à des gens devenus extrêmement dangereux et que nous avons coproduit avec Daech.C’est donc sur les ruines de l’ultralibéralisme que se construit la radicalisation ?Oui. On ramène le radicalisme à une question de religion, et c’est scandaleux. La plupart des recrues de l’islam radical n’ont pas de culture religieuse. Ce n’est pas de religion dont il s’agit, mais de désespoir. Richard Durn, l’assassin de huit membres du conseil municipal de Nanterre en mars 2002, anticipe son acte en parlant de son sentiment de ne pas exister : il a voulu devenir quelqu’un par ce geste.En 2012, vous lanciez un appel pour un traité mondial de paix économique. Est-ce une solution toujours d’actualité pour éradiquer la barbarie ?Il faut ouvrir un débat en Europe, regarder les choses en face : depuis la naissance du Web, nous sommes totalement perdants. Exploitées à la façon disruptive telle que les GAFA la pratiquent, les technologies numériques accentuent la toxicité environnementale qui ne cesse de croître depuis le début de l’Anthropocène – cette ère où l’humain est devenu un facteur géologique majeur - en termes climatiques, atmosphériques, mentaux.Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie : seul le passage à une économie productrice de valeur durable permettra de surmonter le défi qui sera l’objet de la COP21 dès la semaine prochaine.Lançons une nouvelle politique européenne plutôt que de nous aligner sur un modèle américain disruptif qui est suicidaire. Inventons un nouveau Web, au service d’un modèle macroéconomique viable, plutôt que de développer une data economy totalement ruineuse. Ce sera le thème des « Entretiens du nouveau monde industriel », organisés au Centre Pompidou les 14 et 15 décembre. Ce n’est qu’en projetant un véritable avenir pour la planète que l’on pourra combattre Daech, c’est-à-dire le désespoir.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières Professeur de droit public à l’université Jean-Moulin Lyon III, Marie-Laure Basilien-Gainche, auteur de Etat de droit et états d’exception (PUF, 2013), s’inquiète des décisons prises par le gouvernement en matière de libertés publiques.Lire aussi :L’Assemblée vote la prolongation et le renforcement de l’état d’urgenceQue pensez-vous du projet de loi voté par l’Assemblée nationale jeudi 19 novembre ?Marie-Laure Basilien-Gainche : Modifier la loi de 1955 dans celle de prorogation de l’état d’urgence me laisse circonspecte. Il ne faut pas mélanger les genres et troubler ainsi la hiérarchie des normes. Il y a une loi qui est destinée à durer et une prorogation qui ne l’est pas. Il est à craindre que certains éléments ne finissent pas entrer dans le droit commun.Par ailleurs, l’article sur la dissolution des associations qui est introduit me paraît inquiétant : quasiment toutes peuvent rentrer dans son champ d’application et se voir dissoutes avec pour seul recours le juge administratif.De la même manière, la terminologie de l’article sur les perquisitions administratives est trop floue. Une marge de manœuvre bien trop large est offerte aux autorités. Le contrôle du juge administratif semble peu à même de sanctionner les atteintes démesurées aux libertés.Lire aussi :Pour les juristes, l’état d’urgence est « un moindre mal »François Hollande a également annoncé lundi une révision constitutionnelle visant à créer un « régime civil d’Etat de crise ». Les lois actuelles ne sont-elles pas suffisantes ?L’état d’urgence va être prorogé. Pendant trois mois, l’exécutif aura de plus grandes marges de manœuvre avec des restrictions faites à la liberté de circulation, à l’inviolabilité du domicile, à la liberté d’expression.A cette loi de 1955, qui est certes datée, viennent s’ajouter les nombreuses normes adoptées pour renforcer les pouvoirs de la police dans la lutte contre le terrorisme, comme la loi sur le renseignement en juillet. L’arsenal juridique paraît donc suffisant pour travailler à la prévention des actes terroristes.Si la lutte contre ces derniers révèle ses limites, ce n’est pas faute de textes mais faute de moyens, tout particulièrement humains. Il n’est nul besoin de révision constitutionnelle.Lire aussi :Un nouveau régime d’« état de crise » Alors, quelle est la motivation de cette modification de la Constitution ?L’annonce d’une révision constitutionnelle me semble relever moins de l’utilité juridique que de l’effet politique. Elle contribue à affirmer l’autorité présidentielle auprès d’une population déboussolée et inquiète qui demande à être rassurée.Si l’on peut comprendre un tel positionnement, il me laisse perplexe. Pour faire de bonnes lois, et plus encore de bonnes lois constitutionnelles, il faut prendre le temps de la réflexion. On considère aussi qu’il n’est pas souhaitable de modifier les textes constitutionnels dans les périodes de crise, encore moins les dispositions constitutionnelles qui traitent justement de ces périodes de crise.Réviser la constitution en ce moment, quand bien même cela peut rasséréner et rassembler, peut se révéler destructeur pour nos principes fondamentaux.Peut-on craindre une pérennisation de l’état d’exception ?Les états d’exception doivent par définition être exceptionnels. Or, selon moi, ce n’est pas le cas des attentats du 13 novembre. On en a eu d’autres en janvier et il faut aussi regarder ce qui s’est passé à Beyrouth ou, ces dernières années, à New York, à Madrid, à Londres. Par conséquent, les actes terroristes ne sauraient être appréhendés comme des faits ponctuels demandant de recourir aux outils de gestion de l’exceptionnel.Utiliser les moyens offerts par les états d’exception pour mener la lutte contre le terrorisme risque de conduire durablement à des atteintes aux équilibres institutionnels et aux droits fondamentaux qui frapperaient non seulement les supposés terroristes, mais bien tous les citoyens.Juridiquement, peut-on dire, comme l’a fait François Hollande, que « la France est en guerre » ?Une guerre se déroule entre des Etats reconnus au niveau international. Daech n’est pas un Etat mais une organisation criminelle. Traiter les terroristes comme des ennemis au sens juridique du terme, c’est-à-dire des représentants d’un Etat avec lequel on est en guerre, les positionne comme pouvant se prévaloir du droit des conflits armés et non pas comme relevant du droit pénal.Cela leur donne une légitimité, aussi bien d’un point de vue politique que juridique, et des atouts pour se défendre qu’ils n’auraient pas si on les prenait pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire de purs criminels.Le gouvernement veut aussi modifier la Constitution pour rendre possible la déchéance de nationalité pour des Français binationaux nés en France et ayant été condamnés pour terrorisme…Je demeure dubitative quant à l’intérêt d’une telle mesure. Moins d’une trentaine de personnes ont été concernées par une déchéance de la nationalité depuis 1990 : réforme-t-on une Constitution pour une trentaine de personnes ?Par ailleurs, quid des nationaux qui commettent des actes terroristes ? Faute de pouvoir être déchus de leur nationalité – car il s’agirait alors d’un bannissement que prohibe la Convention européenne des droits de l’homme –, ils seraient traités différemment ?Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne-Aël Durand Comment mieux surveiller l’activité de personnes susceptibles de préparer des attentats en France ? Pour les députés, qui ont voté jeudi 19 novembre le projet de loi prolongeant l’état d’urgence, l’une des réponses est de renforcer le régime de l’assignation à résidence.A quoi sert l’assignation à résidence ?C’est une mesure de restriction des libertés : il s’agit de limiter les déplacements d’un individu et éventuellement de surveiller ses fréquentations.Qui est concerné ?En temps normal, l’assignation à résidence est prononcée par le juge d’instruction, ou le juge des libertés et de la détention, comme alternative à un emprisonnement à l’encontre d’une personne mise en examen ou condamnée à une peine inférieure à deux ans.Elle est accompagnée d’un dispositif de contrôle par bracelet électronique et parfois de contrôle judiciaire. La personne assignée à résidence doit se trouver à son domicile à certains horaires de la journée.Une assignation à résidence peut aussi être prononcée par un préfet contre un étranger frappé par une mesure d’expulsion du territoire français, comme alternative à un placement en centre de rétention. Il peut être tenu de remettre son passeport.L’état d’urgence ouvre la possibilité pour le ministre de l’intérieur d’assigner à résidence des personnes qui ne sont soumises à aucune procédure judiciaire si leur « activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics », selon l’article 6 de la loi de 1955.Le texte précise que cette mesure ne peut pas « avoir pour effet la création de camps où seraient détenues ces personnes ».Lire aussi :Après les attentats du 13 novembre, le sentiment d’injustice des assignés à résidenceQue va changer la nouvelle loi ?Le projet de loi, présenté mercredi en conseil des ministres et discuté à l’Assemblée jeudi, prolonge l’état d’urgence durant trois mois et vise à en « renforcer l’efficacité ».L’assignation à résidence est en l’occurrence étendue à toute personne dont « il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public ».Cette terminologie correspond aux « fiches S » de renseignement, soit potentiellement plus de 10 000 personnes.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : qu’est-ce qu’une « fiche S » ?Le texte précise désormais de nouvelles obligations qui pourront être imposées aux assignés à résidence :résider dans des lieux « déterminés par le ministère de l’intérieur », qui ne sont pas nécessairement leur domicile ;y être présent douze heures par vingt-quatre heures ;signaler leur présence à la police ou à la gendarmerie « dans la limite de trois présentations par jour » ;avoir l’interdiction de se trouver en relation « directement ou indirectement » avec des personnes désignées dont il existe également « des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public ».Des amendements ont été votés par les députés jeudi, instaurant la possibilité de doter les personnes qui ont déjà été condamnées auparavant pour un acte de terrorisme d’un bracelet électronique (qui remplace alors l’obligation de pointer) et obligeant les assignés à résidence à se trouver sur les lieux de l’assignation douze heures sur vingt-quatre au lieu de huit auparavant. La loi doit encore être votée par le Sénat avant une promulgation en début de semaine suivante.Lire aussi :Pour les juristes, l’état d’urgence est « un moindre mal »Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Quelques jours après les attentats du 13 novembre, François Hollande a tenu à rassurer les maires de France réunis mercredi 18 novembre. Le chef de l’Etat a notamment déclaré que les policiers municipaux pourraient être armés par l’Etat : ce dernier pourra en l’occurrence « apporter aux maires qui le souhaitent des armes qui seront prélevées sur les stocks de la police nationale ». Il ne s’agit donc pas d’armer systématiquement les polices municipales mais de répondre à des demandes ponctuelles des élus.Une mesure déjà annoncée en janvierL’équipement en armes à feu de la police municipale est régulièrement réclamé par certains agents eux-mêmes et par la droite. Le débat est revenu en pleine lumière après les attentats de janvier, qui avaient notamment vu la mort de Clarissa Jean-Philippe, policière municipale de 25 ans, à Montrouge.Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé le 25 janvier, dans un communiqué, que les policiers municipaux pourraient être armés sur demande des maires et, là aussi, « dans la limite des stocks disponibles » :« L’Etat mettra gracieusement à disposition des collectivités qui souhaiteraient armer leur police municipale, et qui seront autorisées à le faire à cadre juridique constant, des armes opérationnelles (revolvers), dans la limite des stocks disponibles (plus de 4 000 armes). »Le président de l’association des maires de France, François Baroin (maire LR de Troyes) s’était déclaré « satisfait des modalités des annonces et du calendrier ». Le gouvernement avait également annoncé une rallonge de 2 millions d’euros des ressources du fonds interministériel de prévention de la délinquance, représentant une aide – pouvant aller jusqu’à 50 % – à l’acquisition de 8 000 gilets pare-balles.Que dit la loi actuellement ?Une convention entre la commune et l’EtatLa police municipale n’est pas armée « par défaut ». Il faut pour cela que la commune ait signé une « convention de coordination » avec la police ou la gendarmerie (selon la zone) et demandé une « autorisation d’acquisition et de détention d’armes ».Une demande motivée du maire pour armer un agentLe maire doit ensuite formuler une demande motivée auprès de la préfecture pour chaque agent qu’il souhaite équiper, précisant les missions de l’agent, les risques encourus, etc.Chaque agent se voyant armé doit impérativement avoir suivi une formation spécifique.Du gaz lacrymogène à l’arme de poingLa liste des armes possibles pour les policiers est bien définie par la loi. Il peut s’agir de :– bombe lacrymogène (catégorie D)– matraque de type « bâton de défense » (catégorie D)– bâton de défense de type « tonfa » (catégorie D)– projecteur hypodermique (anesthésiant) (catégorie D)– revolver chambré pour le calibre 38 spécial « Smith et Wesson » (catégorie B)– arme de poing chambrée pour le calibre 7,65 mm (catégorie B)– Flash Ball (catégorie B ou C selon le modèle choisi)– pistolets à impulsions électriques à distance (Taser) (catégorie B)Il y avait auparavant 7 catégories d’armes (numérotées de 1 à 7), qui ont été regroupées en 2013 en 4 catégories (de A, celles interdites ou relevant de l’arme de guerre, à D, dont l’acquisition et la détention sont libres bien que soumises à enregistrement). Le détail de ces catégories est disponible sur ce site.Des armes supplémentaires « à titre expérimental »Un décret publié le 2 mai 2015 dans le Journal officiel autorise les policiers municipaux, sur dérogation, à porter « un revolver chambré pour le calibre.357 Magnum », avec des munitions de calibre.38 spécial.Ce dispositif est décrit comme une « expérimentation » pour une durée de cinq ans.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Guibert C’est du jamais-vu. Les jeunes Français se ruent à la porte de l’armée, pour s’engager. Depuis les attentats du 13 novembre, les demandes reçues par le site internet S’engager.fr de la défense ont triplé. « Je n’en reviens pas ! », s’exclame ce jeudi 19 novembre le colonel Eric de Lapresle, chef du bureau marketing et communication du recrutement pour l’armée de terre, « c’est un phénomène totalement inédit ».La défense n’a pas voulu communiquer sur ce phénomène durant la période de deuil national, gênée de pouvoir laisser penser qu’elle « surfait sur les morts du 13 novembre ». Aujourd’hui, elle donne ses chiffres : elle reçoit 1 500 demandes par jour contre 500 avant les derniers attentats.L’armée de terre, qui exprime traditionnellement les plus gros besoins en effectifs, vivait déjà en 2015 une année exceptionnelle. En effet, après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, le président de la République avait décidé de sauver une grande partie des postes qui devaient être supprimés dans la défense, et les bureaux de recrutement avaient dû repartir en campagne. Les régiments auront embauché 15 000 jeunes d’ici à la fin 2015, contre 10 000 en 2014.16 000 recrutements en 2016Depuis les attaques du Bataclan, François Hollande a décidé de conserver tous les effectifs de la défense. L’armée de terre devrait passer à 16 000 recrutements en 2016. Aujourd’hui, les trois quarts des engagés volontaires sont en CDD, et les besoins de renouvellement des armées exercent une pression considérable sur chaque classe d’âge. Les campagnes de publicité habituelles ont, en 2015, été développées de façon exceptionnelle, cinq vagues au lieu des trois.Mais cet appel d’air n’explique pas tout. « Même quand nous avons arrêté la publicité, les chiffres ne redescendaient pas ou peu », poursuit le colonel de Lapresle. Le site internet du recrutement recevait en 2014 autour de 130 demandes par jour, chiffre montant autour de 300 à 400 quand les spots télévisuels et les affiches de la campagne « L’armée de terre au contact » étaient diffusés. Début 2015, dans la période qui a suivi les attentats, les chiffres sont respectivement montés à 500 (sans publicité) et 800 (avec campagne).Même si les recruteurs militaires relativisent cet engouement – ils disent que la génération actuelle, marquée par sa générosité, est aussi celle des multi-candidatures – le phénomène est bien « exceptionnel ». D’autant que dans le même temps, les cinq Centres d’information et de recrutement des forces armées (Cirfa), dans toutes les régions, connaissent eux aussi un afflux ; leurs chiffres restent à consolider.L’armée de terre devrait ainsi au total recevoir 160 000 candidatures en 2015 contre 120 000 en 2014. Sur 160 000 curieux, le nombre de ceux qui vont aller jusqu’à passer les tests d’évaluation (physique, médicale, psychologique) dans un Cirfa ne sera plus que de 60 000. Ensuite, 35 000 environ seront déclarés aptes si les tendances normales se prolongent. Et 16 000 nouveaux soldats rejoindront les rangs.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.11.2015 à 10h05 • Mis à jour le19.11.2015 à 17h58 L’Assemblée nationale a adopté, jeudi 19 novembre, la prolongation de l’état d’urgence de trois mois, par 551 voix contre 6 et une abstention. Trois socialistes (Pouria Amirshahi, Barbara Romagnan et Gérard Sebaoun) et trois écologistes (Isabelle Attard, Sergio Coronado et Noël Mamere) ont voté contre. Le projet de loi n'est toutefois pas encore définitivement adopté : le Sénat sera consulté dès jeudi après-midi, et vendredi matin en séance publique. « L’état d’urgence doit être prolongé sur tout le territoire, en métropole comme en outre-mer, avait déclaré plus tôt dans la matinée Manuel Valls, d’autres libertés ont été ou peuvent être temporairement limitées. (…) Nous sommes en guerre ! ». Les députés n’ont pas modifié la durée de la prorogation, que certains écologistes voulaient ramener à deux mois et des Républicains étendre à six.Suivez la situation en direct dans notre liveParmi les éléments discutés figuraient le changement du régime des assignations à résidence ou encore le contrôle de la presse.L’assignation à résidence étendue« Nous élargissons la possibilité d’y recourir, pas seulement sur des activités dangereuses avérées, mais aussi menaces fondées sur éléments sérieux », a précisé le premier ministre à l’Assemblée. Le projet de loi prévoit de faire rentrer dans le giron de ces assignations des individus repérés par les autorités « par leur comportement ou leurs fréquentations, propos ou projet », selon les termes de l’étude d’impact fournie par le gouvernement. Au moins 118 personnes ont été assignées à résidence depuis les attentats.Ces assignations à résidence étaient prévues à huit heures dans le projet de loi, tandis que Les Républicains demandaient leur extension à vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Une mesure jugée « disproportionnée » par le président de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, pour qui cela aurait conduit à une « rétention administrative ». Les députés ont finalement adopté un compromis par un amendement d’Eric Ciotti (LR) portant à douze heures par jour l’assignation à résidence.Suivant une demande de l’opposition, l’exécutif a également confirmé qu’un arrêté avait été pris pour permettre aux policiers de porter leur arme en dehors de leurs heures de service.Le gouvernement a également défendu et fait adopter un amendement qui rend possible le port du bracelet électronique pour certaines personnes assignées à résidence ; il faut que celles-ci aient déjà été condamnée pour terrorisme, terminé l’exécution de leur peine depuis moins de huit ans et donné leur accord.Lire nos explications :Qu’est-ce que l’assignation à résidence ?Pas de contrôle de la presse pendant l’état d’urgenceLe projet de loi propose de supprimer une ancienne disposition du texte de 1955 qui permettait d’ordonner la censure de la presse, de la radio, des spectacles de théâtre et des représentations de cinéma.Une partie de l’Assemblée s’opposait à cette modification. Pour le député Les Républicains Jean-Frédéric Poisson, il y a un manque de contrôle des médias dans le cadre de l’état d’urgence. « Il y a un danger représenté par les chaînes d’information, sur l’enquête et sur les interventions en cours. Il faut trouver des modalités de contrôle qui préservent nos libertés fondamentales », a-t-il déclaré jeudi matin.Le blocage de sites internetUn amendement proposait que le ministère de l’intérieur puisse « prendre toute mesure pour assurer l’interruption » de tout site internet « provoquant à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie », car « Internet est une des armes principales de vecteur de recrutement de ces gens-là ». Il a été adopté.La loi sur le terrorisme prévoit déjà, depuis février 2015, que le ministère de l’intérieur puisse bloquer les sites incitant au terrorisme ou en faisant l’apologie, même hors de l’état d’urgence. Une mesure compliquée à mettre en œuvre.Lire : L'impossible et controversé blocage des sites Internet djihadistes« Restriction des libertés »« Les Français sont prêts, je le crois, à une restriction des libertés toute relative, encadrée, contrôlée et limitée dans le temps », a appuyé Bruno Le Roux, président du groupe socialiste dans l’hémicycle. Ils « attendent que tout soit mis en œuvre pour éradiquer cette menace », affirme le président du groupe socialiste à l’assemblée.Guillaume Larrivé a assuré le gouvernement du soutien des Républicains à ce projet de loi « pour faire face au péril imminent ».« Le temps est désormais à l’action. L’opposition approuve le revirement de la politique de sécurité du gouvernement car c’est bien une nouvelle stratégie, intérieure et extérieure, qui est nécessaire aujourd’hui et dans la durée pour gagner la guerre contre le pseudo Etat islamique. »Pour le groupe UDI, Jean-Christophe Lagarde a prévenu les députés qu’il fallait « veiller » à « ce que les moyens supplémentaires accordés ne paraissent pas illégitimes pour préserver nos libertés publiques ». « Certains de ces moyens (…) apparaissent indispensables, mais ils ne demeureront pas au-delà des trois mois inscrits dans le projet de loi », a-t-il ajouté.De son côté, le député PCF André Chassaigne a appelé à protéger « un équilibre entre maintien de la sécurité et respect des libertés publiques ».« Pas d’alternative entre sécurité et liberté, l’une ne peut pas aller sans les autres. Cela impose une vigilance toute particulière, à un moment où l’émotion pourrait nous tendre vers le choix du tout sécuritaire. »Le député écologiste Noël Mamère, lui, a voté contre le projet de loi (de même qu’Isabelle Attard et Sergio Coronado, dans son groupe), dénonçant « une surenchère sécuritaire [qui] vise à transformer l’exception en ordinaire », un « véritable blanc-seing pour trois mois, qui empêche tout contrôle réel et relègue le pouvoir judiciaire, pourtant protecteur des libertés fondamentales, au second plan ».Sur les informations de la journée :Mort d’Abdelhamid Abaaoud, vote de la loi sur l’état d’urgence… les infos de la journée Françoise Fressoz Questions d’info : Xavier Bertrand, candidat à... par LCP« L’union nationale est là chez les Français, chacun doit faire preuve de responsabilité », a lancé, mercredi 18 novembre, Xavier Bertrand, en se démarquant substantiellement des critiques de Nicolas Sarkozy à l’encontre de François Hollande. Invité de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’Agence France-Presse, le député de l’Aisne, tête de liste Les Républicains (LR) dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a approuvé ce qu’il a appelé le « virage sécuritaire » du chef de l’Etat à la suite des attentats qui ont fait cent vingt-neuf morts et plus de trois cents blessés, vendredi 13 novembre. Le discours de François Hollande, lundi devant le Congrès « a été à la hauteur, maintenant je veux des actes », a-t-il insisté. Il a dit qu’il voterait, jeudi, la prolongation de l’état d’urgence.De même, M. Bertrand s’est dit prêt à « s’engager dans une révision de la Constitution » si celle-ci permet de « prolonger les conditions de l’état d’urgence et d’être plus efficace dans la lutte contre le terrorisme ». Alors que le président des Républicains met des conditions précises à son soutien, M. Bertrand estime qu’il ne peut « être question de marchandage ». Pour lui, comme pour Alain Juppé, l’union nationale doit dominer sur les questions de sécurité, ce qui n’est pas l’option choisie par le président de son parti.Lire aussi :Nicolas Sarkozy : « Trop de temps a été perdu » depuis « Charlie Hebdo »Dans un entretien au Monde mercredi, M. Sarkozy critique en effet M. Hollande en lui reprochant d’avoir perdu « trop de temps » dans la lutte contre le terrorisme. M. Bertrand reconnaît que « des questions se posent », mais il ajoute :« Il faut avoir la décence de respecter la douleur de celles et ceux qui ont perdu des proches ou qui sont blessés. La vraie question aujourd’hui est de savoir ce qu’on fait pour mettre les djihadistes hors d’état de nuire. »Sur le plan budgétaire, M. Sarkozy reproche à M. Hollande d’enterrer le pacte de stabilité et de s’affranchir des contraintes européennes. M. Bertrand là encore se démarque en soutenant la décision du président de la République :« Il faut savoir ce que l’on veut. Aujourd’hui, on a besoin de mettre hors d’état de nuire tous ceux qui ont commis ces attentats sanglants. Ce n’est pas Bruxelles, ce n’est pas le pacte de stabilité qui vont nous protéger des attaques terroristes. »« Pas le cœur » à la campagne des régionalesInterrogé sur l’ambiance houleuse qui régnait mardi après-midi à l’Assemblée nationale, le député a exprimé son malaise. « Je n’aime pas cette ambiance de cour de récréation. Quelle image renvoie-t-on ? Les Français sont soudés, et nous, nous serions incapables de nous hisser à la hauteur des enjeux ? », s’est-il indigné. Il a dénoncé « le spectacle que peut donner parfois la classe politique » et le fossé qui se creuse avec les Français.Lire aussi :Un « triste spectacle » à l’Assemblée, quatre jours après les attentatsContrairement à d’autres candidats membres de son parti, M. Bertrand a décidé de retarder la reprise de sa campagne dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. « Reprendre des réunions publiques moins d’une semaine après ce drame terrible, alors que les familles pleurent toujours les morts, que certains se battent toujours pour conserver la vie, que d’autres sont en deuil, franchement je n’ai pas le cœur à cela », a-t-il déclaré.Lorsqu’il reprendra son tour de la région, il insistera sur les questions de sécurité en continuant de récuser toute idée d’alliance avec la gauche entre les deux tours du scrutin pour faire barrage au Front national.« Ne mélangeons pas les choses. L’urgence nationale, c’est la sécurité des Français. Les élections régionales, elles, serviront à dire qui aura l’expérience, le sang-froid, la colonne vertébrale pour diriger la région. »Pour lui, la lutte contre le terrorisme « disqualifie complètement » Marine Le Pen, qui, ces derniers mois, s’est opposée à la loi sur le renseignement et au programme européen visant à autoriser le fichage des passagers empruntant les transports aériens.Lire aussi :Fiche S, déchéance de nationalité, expulsions : 11 propositions « sécuritaires » passées au cribleFrançoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel L’état d’urgence, en vigueur en métropole depuis samedi, a été étendu à une partie des outre-mer. Un décret en ce sens a été présenté, mercredi 18 novembre, en conseil des ministres. La décision prend effet à compter de jeudi, « à zéro heure à l’heure locale », en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à La Réunion, à Mayotte, à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin. George Pau-Langevin, la ministre des outre-mer, l’a justifiée, mercredi, lors d’une conférence de presse, « pour des raisons de cohérence nationale ».En outre, des élus ultramarins avaient exprimé leur « inquiétude » au lendemain des attaques terroristes du 13 novembre, et demandé que des mesures soient prises pour renforcer la sécurité dans ces territoires, comme l’a rappelé la ministre, mercredi. Plusieurs collectivités d’outre-mer échappent à cet élargissement de l’état d’urgence (Saint-Pierre-et-Miquelon, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna) car elles sont « dans une situation géographique qui ne [le] nécessite pas », a affirmé Mme Pau-Langevin.Une centaine de cas de radicalisationElle a dit que « le niveau de menace n’était pas le même suivant qu’on est dans l’océan Indien ou dans les Caraïbes ». Sous-entendu : la vigilance est plus soutenue, en particulier à La Réunion, où « les services de police suivent des personnes d’assez près », selon la ministre. Mardi, Dominique Sorain, le préfet de l’île, avait fait savoir que, depuis avril 2014, près d’une centaine de cas de radicalisation ont été signalés dans ce département d’outre-mer. Plusieurs habitants font, par ailleurs, l’objet d’une fiche S (« S » pour « sûreté de l’Etat »), mais M. Sorain n’en a pas précisé leur nombre.De même, l’Etat a demandé au préfet de Mayotte « d’intensifier les contrôles aux frontières », a déclaré Mme Pau-Langevin mercredi. « On est toujours soumis à des arrivées importantes de populations venues des îles voisines », a-t-elle dit, en prenant soin de ne pas faire d’amalgame : il serait « dangereux de laisser entendre que les terroristes sont parmi ceux qui viennent » à Mayotte, bien souvent pour des raisons économiques ou sanitaires. Dans l’archipel, le nombre de signalements pour radicalisation serait inférieur à cent, d’après un proche collaborateur de la ministre.La Réunion et Mayotte « font partie des territoires où on est attentif à ce que ne se développe pas un islam radical », a reconnu Mme Pau-Langevin. Fabien Clain, ce ressortissant français de Toulouse qui a revendiqué dans un enregistrement les attentats du 13 novembre, est originaire de La Réunion. Le 2 juin, les policiers avaient interpellé à Saint-Denis de La Réunion cinq personnes soupçonnées d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes terroristes. Deux mois auparavant, Nassirdine Mze, un habitant de l’île, avait été tué avec d’autres combattants de l’Etat islamique à Tikrit, dans le nord de l’Irak.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Françoise Fressoz Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, s’est prononcé, mercredi 25 novembre, pour un « élargissement » gouvernemental au lendemain des élections régionales, afin de rassembler tous ceux qui veulent « participer à un même projet ».Invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le socialiste, qui est aussi tête de liste pour les élections régionales en Ile-de-France, a exclu « des débauchages individuels » et mis l’accent sur « un accord politique » permettant « de savoir qui est ensemble » au lendemain des tragiques événements du 13 novembre.Claude Bartolone a notamment évoqué ses « amis écologistes », sans préciser s’il parlait d’Europe Ecologie-Les Verts ou des dissidents conduits par François de Rugy et Jean-Vincent Placé. Interrogé sur une possible entrée au gouvernement du leader du MoDem, François Bayrou, il a dit ne rien exclure. « C’est avec des civils que l’on fait des militaires, a précisé le député de Seine-Saint-Denis, en citant François Mitterrand. « Je n’exclus personne qui accepterait de participer à un même projet ou à une même plate-forme d’unité nationale. »Sarkozy « à côté de la plaque »Déplorant que « les uns et les autres aient gâché l’émotion qui a existé dans le pays après les événements de janvier », il a jugé qu’il était aujourd’hui de « la responsabilité de tous d’avoir une analyse et une réaction pour donner plus de sens au vivre ensemble ».A cette fin, il a indiqué qu’il proposerait la mise en place « d’une commission de la conférence des présidents » à l’Assemblée nationale pour tirer l’ensemble des leçons qui découlent des attentats du 13 novembre. Il a par ailleurs jugé « à côté de la plaque » les critiques de Nicolas Sarkozy au lendemain des événements et qualifié de « faute » la proposition de François Fillon d’englober le Hezbollah dans la coalition anti-Daech, en soulignant qu’il s’agissait « d’une organisation classée sur la liste noire du terrorisme de l’Union européenne ».Interrogé sur la campagne des élections régionales, le candidat s’est adressé « à tous les citoyens qui croient en la République » et leur a lancé cet appel : « Si vous ne voulez pas de l’extrême droite, allez voter pour qui vous voulez afin que l’abstention ne vienne pas renforcer le parti politique dont vous ne voulez pas. »Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.11.2015 à 17h48 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Une fois n’est pas coutume : le dîner informel entre Angela Merkel et François Hollande, mercredi 25 novembre à l’Elysée, est précédé d’une série de déclarations de la part de leurs ministres, pas toujours coordonnées avec celles des deux dirigeants. La chancelière allemande et le président français, quant à eux, chercheront à rapprocher une nouvelle fois leurs vues sur la lutte contre le terrorisme, la crise des migrants ainsi que, dans une moindre mesure, les négociations climatiques à quatre jours de l’ouverture de la COP21. Mais en réalité, face aux défis du moment, chacun poursuit des priorités différentes : l’accueil des réfugiés pour la première  ; la guerre contre le terrorisme pour le second.La cohésion entre la France et l’Allemagne est mise à rude épreuve par la succession des crises. En prélude au dîner au sommet, Manuel Valls a d’ailleurs appelé à ce que l’Europe ferme ses portes aux migrants. «  L’Europe doit dire qu’elle ne peut plus accueillir autant de migrants, ce n’est pas possible  », a martelé le premier ministre lors d’une rencontre avec la presse européenne. « Le contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne est essentiel pour son futur. Si nous ne le faisons pas, alors les peuples vont dire  : ça suffit, l’Europe  !  », a-t-il ajouté, dans des propos qui marquent un durcissement de la position française, déjà réputée pour son extrême réserve à l’égard des migrants.Négocier des contingents de réfugiésOr, ce que Berlin souhaite, c’est plutôt de négocier avec la Turquie des « contingents » de réfugiés syriens qui pourraient venir « légalement » en Europe – donc sans avoir à payer des passeurs – et qui seraient ensuite répartis dans l’Union européenne. Un des objectifs avoués est de diminuer le nombre de réfugiés en Allemagne, même si Angela Merkel refuse de fixer une « limite ». A Paris, l’Elysée reconnaît que l’Allemagne, la Suède et l’Autriche sont au maximum de leurs capacités et confirme que l’objectif est bien de parvenir à réduire les flux de réfugiés. Mais la position de l’entourage du président français semble moins catégorique que celle de Matignon.Lire aussi :Angela Merkel revient sur sa politique d’ouverture aux réfugiésPar ailleurs, la ministre de la défense allemande, Ursula von der Leyen, a confirmé que son pays s’apprêtait à envoyer au Mali jusqu’à 650 soldats, afin de participer à la lutte contre les mouvements djihadistes  dans cette partie de l’Afrique. Après l’attentat de Bamako, vendredi 20 novembre, cet engagement est une façon d’alléger l’implication de la France dans la région, à l’heure où celle-ci veut concentrer ses efforts sur la lutte contre l’organisation Etat islamique. Actuellement, seuls une dizaine de soldats allemands participent à cette mission.Divergence de vues sur la SyrieL’Allemagne pourrait-elle également s’engager davantage aux côtés de la France en Syrie ? Officiellement rien n’est exclu, à part l’envoi de troupes au sol. Mais, alors que la France met en avant « la guerre » contre l’EI, Angela Merkel rappelle – elle l’a encore fait ce mercredi matin au Bundestag – que la solution en Syrie est d’abord « politique ». Une différence d’approche avec l’Elysée qui n’est pas que sémantique, même si la chancelière devrait affirmer ce soir sa pleine solidarité avec la France dans l’épreuve, onze jours après les attentats de Paris.Lire aussi :Angela Merkel refuse de se voir en cheffe de guerreC’est pour éviter que le fossé se creuse davantage entre les deux pays que le vice-chancelier allemand, chef du parti social-démocrate, et ministre de l’économie Sigmar Gabriel, et son homologue français, Emmanuel Macron, ont proposé mardi de lancer un fonds de dix milliards d’euros sur trois ans afin de… lutter contre le terrorisme et d’aider les réfugiés. Une façon habile de lier les deux sujets et de favoriser les convergences entre les deux pays.«  Il y a un risque politique que nos peuples et nos gouvernements traitent ces sujets séparément  », a expliqué Emmanuel Macron pour justifier cette proposition-surprise . Les deux ministres, qui s’étaient vus à Paris le 20 novembre, ont émis cette suggestion à Berlin, à l’occasion d’une rencontre annuelle du BDA, le patronat allemand.Cette initiative «  est une contribution au débat  », a commenté sobrement l’Elysée. En Allemagne, l’entourage d’Angela Merkel la juge « intéressante », surtout si ce fonds sert également à aider les voisins de la Syrie qui hébergent de nombreux réfugiés. A commencer par la Turquie.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Clarisse Fabre Artistes en mal de reconnaissance, nous voilà ! Tel est le message de Marine Le Pen. À moins de deux semaines du premier tour des élections régionales, le 6 décembre, la candidate du Front national en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie (NPDCP) s’adresse directement aux artistes dans une lettre ouverte. « C’est la première fois que Marine Le Pen écrit aux gens de la culture. On veut leur dire la chose suivante : ceux qui ont peur de l’arrivée du FN n’ont pas à avoir peur », déclare au Monde Sébastien Chenu, ancien secrétaire national de l’UMP, chargé de la culture, arrivé au FN il y a un an – il est aussi un ancien de « Gay Lib », le cercle de réflexion de la droite sur les questions gays et lesbiennes. Il est présenté comme le futur vice-président de la région chargé de la culture, en cas de la victoire du FN, et nous a transmis la missive de Marine Le Pen.« Je tenais à m’adresser directement à vous pour vous dire combien, comme artistes, vous comptez à mes yeux pour la région, l’animation de sa vie culturelle et l’effervescence créative qu’elle doit impulser. Je sais aussi combien la création artistique participe au rayonnement national et même international d’une grande région comme la nôtre, au centre de l’Europe », écrit Marine Le Pen.« Chaque artiste doit être respecté »Suit cette déclaration de principe, qui se veut rassurante : « Aucune forme d’art ne doit, selon moi, être négligée. Chaque artiste doit être respecté et la création sera accompagnée autant que cela est possible. Notre action régionale a vocation à aider les artistes à créer en toute indépendance, en privilégiant la liberté et le talent sur la logique des circuits marchands ».« La mesure phare, annonce la candidate du FN, sera l’implantation de pépinières d’artistes sur tout le territoire de la région. Ces sites que nous concevrons ensemble, seront organisés comme des lieux de vie agréables et des espaces de travail et d’échanges. Chacun d’entre eux constituera un pôle de rayonnement culturel régional ». Ces pépinières concerneraient « tous les domaines de la création » et s’adresseraient à « des artistes de tout âge ». Ces derniers y seraient « accueillis pour plusieurs mois pour y créer en toute liberté, dégagés des soucis matériels : logement, mise à disposition d’atelier ou de studios de création… ».Besoin de communiquer ? Pas de problème… La promotion des œuvres, leur diffusion, leur présentation dans des catalogues seront « gratuitement proposées », jusqu’aux « services d’attachés de presse ». Cerise sur le gâteau, « des expositions des œuvres de ces artistes seront organisées dans la région et à Paris dans des lieux prestigieux comme le Grand Palais ».Une alternative aux FracLes pépinières sont une alternative aux fonds régionaux d’art contemporains (Frac). Marine Le Pen ne s’en cache pas : « Vous l’avez compris, nous souhaitons rompre avec la logique actuelle des Fonds régionaux d’art contemporain qui encourage selon nous, trop souvent, les circuits commerciaux en oubliant la création artistique proprement dite ». Marine Le Pen prend soin de ne pas cibler la programmation de ces lieux et son côté parfois subversif, comme a pu le faire le FN en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, où Marion Maréchal Le Pen est candidate. Elle préfère dénoncer le côté marchand des Frac, tout en caressant dans le sens du poil les artistes qui s’estiment délaissés : les « sans-lieux », les « sans-relations ». Ainsi Marine Le Pen termine-t-elle son courrier par ce message manuscrit : « Elus, nous serons les relations de ceux qui n’en n’ont pas ».Le message est donc clair, et pourtant beaucoup de choses sont laissées dans l’ombre. Quid de la politique de soutien aux centres dramatiques nationaux, aux scènes nationales, aux compagnies et musées si nombreux dans cette région ? « Marine Le Pen a un vrai projet. Soutenir le patrimoine, valoriser les talents du territoire et lutter contre les déserts territoriaux. Le FN continuera de soutenir les grands opérateurs culturels », répond Sébastien Chenu, sans s’engager sur les budgets. « Nous n’avons pas d’approche comptable, nous allons discuter sur des objectifs ». Il se fait plus précis : « Il ne s’agit pas d’intervenir sur la politique éditoriale, mais il faut qu’on parle un peu du fond », poursuit le « monsieur culture » du FN.Le Front national a ses bêtes noires et les migrants en font partie. « Si un lieu veut faire une exposition sur les migrants, nous ne verserons pas un euro sur cet évènement ». Quand au Frac Nord-Pas-de-Calais, installé à Dunkerque, il n’a qu’à bien se tenir : « Le Frac ne peut pas être visité que par des scolaires, lesquels représentent 70 % des visiteurs », assure-t-il. Faux, répond le directeur par intérim du Frac, le critique d’art Richard Leydier : « En 2014, nous avons reçu 45 714 visiteurs, dont 1 750 scolaires, soit 4 % ». Qu’il le veuille ou non, le FN a déclaré la guerre à l’art contemporain, au nord comme au sud de la France.Clarisse FabreReporter culture et cinémaSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Par décret du 14 novembre 2015, pris le lendemain des attentats survenus à Paris, l’état d’urgence a été déclaré en application de la loi du 3 avril 1955. Pour une durée initiale fixée à 12 jours, cet état d’urgence a été prolongé de trois mois, jusqu’à fin février 2016, par la loi du 20 novembre 2015.Cette loi prévoit également un renforcement des dispositifs liés à l’assignation à résidence, elle facilite les perquisitions et permet des restrictions à la liberté d’aller et venir. Quelles sont les conséquences attendues pour les salariés et les entreprises ?Assignation à résidence, absence et sanctionL’article 6 de la loi relative à l’état d’urgence, modifié par la loi du 20 novembre 2015, prévoit que le ministre de l’intérieur peut prononcer l’assignation à résidence, dans le lieu qu’il désigne, de toute personne résidant dans la zone fixée par décret et « à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics […]. » La personne peut « être astreinte à demeurer dans le lieu d’habitation déterminé par le ministre de l’intérieur, pendant la plage horaire qu’il fixe, dans la limite de douze heures par vingt-quatre heures ». Ces assignations peuvent concerner des personnes salariées.Certaines entreprises peuvent donc être amenées à gérer les absences de personnes assignées à résidence. Si le salarié est contraint de demeurer chez lui, il doit avertir son employeur ou son responsable de service afin qu’il soit procédé à son remplacement.Le défaut d’information de la part du salarié pourrait donner lieu à une sanction. Il a en effet été jugé récemment, s’agissant d’un salarié placé en détention provisoire, que s’il n’informe pas son employeur, et qu’il ne peut justifier de l’impossibilité de le contacter, cette carence peut être qualifiée de faute grave et justifier le licenciement de l’intéressé, si celle-ci a désorganisé le fonctionnement de l’entreprise (Cass. soc. 20 mai 2015, n° 14-10.270).La loi relative à l’état d’urgence précise également que la personne visée peut être conduite « sur le lieu de l’assignation à résidence par les services de police ou les unités de gendarmerie » (loi art. 6 modifié). Il est donc possible que les forces de l’ordre pénètrent dans l’enceinte de l’entreprise afin d’arrêter un salarié et procéder à son assignation à résidence.Couvre-feu et travail de nuitLa déclaration d’état d’urgence donne pouvoir au préfet d’interdire, notamment, la circulation des personnes ou des véhicules dans les lieux et aux heures fixés par arrêté (application de l’article 5 de la loi du 3 avril 1955).Lire aussi :A Sens, le quartier des Champs-Plaisants sous couvre-feu, une première nationaleCette restriction aux libertés d’aller et venir peut avoir une incidence sur la mobilité des salariés. En effet, dans sa circulaire du 14 novembre 2015 relative aux conditions d’application de la législation relative à l’état d’urgence, le ministre de l’Intérieur précise que les préfets sont désormais compétents pour instaurer des couvre-feux « dans les parties du département […] exposées à des risques importants de trouble à l’ordre public ».Les arrêtés préfectoraux doivent délimiter « précisément les territoires concernés, les heures où la circulation est interdite, les catégories de personnes auxquelles ils s’appliquent ». Des exceptions sont toutefois prévues pour certaines personnes, notamment celles intervenant pour des missions de service public, d’assistance aux personnes nécessitant des soins, approvisionnement des commerces, ou pour les déplacements liés à l’activité professionnelle.Lire aussi :Peut-on avoir recours au droit de retrait après les attentats du 13 novembre ?Ainsi, si un couvre-feu est instauré, l’arrêté pourrait prévoir des modalités particulières pour les salariés travaillant en horaires décalés, ou de nuit. À défaut, et si les salariés sont dans l’impossibilité d’aller travailler, l’entreprise pourrait-elle récupérer les heures de travail perdues au titre de ce couvre-feu ? L’article L. 3122-27 du Code du travail, qui fixe les conditions de la récupération, dispose que seules peuvent être récupérées les heures de travail perdues résultant, entre autres, de « causes accidentelles, d’intempéries ou de cas de force majeure ». Seule la force majeure pourrait être invoquée ici.Droit d’alerteLa déclaration d’état d’urgence peut faire craindre aux salariés un danger pour eux et les décider à refuser d’aller au travail, préférant rester à leur domicile ou loin des grandes agglomérations. Mais ceux-ci peuvent-ils refuser d’aller travailler ?Le lendemain des attentats certains salariés ont invoqué le droit de retrait prévu par le Code du travail (art. L. 4131-1 et suivants du Code du travail). Mais encore faut-il prouver que la situation de travail présente un « danger grave et imminent », condition posée par le texte, ce qui est difficile à démontrer en l’occurrence.Liberté syndicale et autorisation de manifesterIntervenant vendredi 20 novembre devant une confédération nationale, la ministre du travail Myriam El Khomri a déclaré que « la mise en œuvre de l’état d’urgence n’a pas vocation à restreindre les libertés syndicales et les actions revendicatives ». Si la liberté de manifester n’est donc pas menacée, les demandes de manifestation seront cependant examinées « au cas par cas ».Laurent Gamet (Directeur de l’Institut d’études judiciaires de l’université Paris-XIII, Avocat associé, Flichy Grangé Avocats).Cabinet d'avocats Flichy Grangé (Avocat) Patrick Roger C’est un peu comme un grand jeu de bonneteau. La commission des finances du Sénat a rendu un avis favorable, mardi 24 novembre, au projet de décret d’avance de fin de gestion qui prévoit à la fois des ouvertures et des annulations de crédits pour un montant de 1,7 milliard d’euros. Les sénateurs observent que ce projet de décret respecte les conditions de régularité du recours au décret d’avance prévues par la loi, mais ils formulent des réserves significatives quant à l’ampleur des ajustements.Lire aussi :L’exécution du budget 2015 n’a pas dérapéEn effet, si l’on agrège à ces mouvements ceux prévus par le projet de loi de finances rectificative qui doit être examiné à l’Assemblée nationale à partir du 30 novembre, ce sont près de 6 milliards d’euros au total qui vont devoir être redéployés pour assurer la fin de l’exercice budgétaire 2015, soit près de trois fois plus que ces dernières années. Auxquels il faut ajouter 1,1 milliard d’euros de redéploiement de fonds issus du programme d’investissements d’avenir (PIA).Besoin de financement des « Opex »En clair, le gouvernement ne parvient pas à contenir les dépenses dans la norme approuvée par le Parlement qu’au prix d’ajustements de fin d’année qui « traduisent les difficultés de maîtrise en cours de gestion » de certaines missions. Au premier rang desquelles, comme il est habituel, le financement des opérations extérieures de la défense. Le besoin de financement par ce projet de décret s’élève à 625 millions d’euros, ce qui porte les crédits pour les « opex » à 1,1 milliard d’euros en 2015 alors que 450 millions avaient été alloués en loi de finances initiale. Un surcoût essentiellement lié aux opérations au Sahel (556 millions) et en Irak et au Levant (236 millions). L’opération « Sentinelle », quant à elle, aura nécessité 171 millions d’euros.L’autre poste principal appelant l’ouverture de crédits supplémentaires concerne les contrats aidés, après la décision prise en juin d’octroyer une enveloppe complémentaire de 70 000 contrats d’accompagnement dans l’emploi et de 30 000 emplois d’avenir. Le projet de décret prévoit ainsi 1 milliard d’euros en autorisations d’engagement et 640 millions d’euros en crédits de paiement pour la mission « travail et emploi ».SuspicionEnfin, malgré les 130 millions d’euros ouverts dans le décret d’avance du 23 octobre et les 53 millions supplémentaires prévus dans le projet de loi de finances rectificative, 40 millions d’euros sont à nouveau ouverts dans ce projet de décret au titre de l’hébergement d’urgence. Ce qui porte à 224 millions d’euros la sous-budgétisation des crédits inscrits en loi de finances initiale.Si les annulations de crédits correspondantes portent sur la quasi-totalité des missions du budget général, elles se concentrent principalement, pour plus de la moitié, sur les missions « écologie », « justice », « recherche et enseignement supérieur » et « aide publique au développement ».Conjugué au projet de loi de finances rectificative, c’est donc un schéma de fin de gestion 2015 d’une ampleur inédite que présente le gouvernement, « ce qui laisse à penser que l’exécution budgétaire est mise sous tension de façon accrue », observe le rapporteur général de la commission des finances du Sénat, Albéric de Montgolfier (LR). « Cette hausse des ouvertures de crédit ne traduit pas tant un dérapage des dépenses de l’Etat – puisque la majorité des ouvertures est compensée par des annulations – qu’une incapacité du gouvernement à respecter les arbitrages qu’il a fixés et que le Parlement a approuvés en loi de finances initiale », conclut-il, laissant ainsi planer une suspicion sur la sincérité de la budgétisation initiale, y compris pour l’année à venir.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin Les députés ont assoupli mardi 24 novembre la loi Evin, qui encadre la publicité sur les boissons alcoolisées en France depuis 1991. Lors de l’examen en deuxième lecture du projet de loi santé, ils ont rejeté par 102 voix contre 32 l’amendement de Catherine Lemorton, la présidente PS de la commission des affaires sociales, qui visait à rétablir le texte tel qu’il existait avant que les sénateurs puis les députés de la commission des affaires sociales ne le changent.« C’est une modification profonde de l’équilibre de la loi », a déclaré la ministre de la santé, Marisol Touraine, jugeant « regrettable et triste qu’une grande loi de santé publique soit défaite ». Cette modification – qui vise à distinguer la publicité sur les boissons alcooliques, strictement encadrée, et « l’information œnologique » – « ne se contente pas de clarifier la loi Evin mais déverrouille la publicité sur Internet et ouvre de nouveaux champs », a souligné la ministre.La nécessité de « clarifier » la loi EvinPendant près d’une heure et quart, des députés de gauche comme de droite avaient pris la parole pour expliquer la nécessité de « clarifier » la loi Evin afin que les « contenus » consacrés à une « région de production ou au patrimoine culturel, gastronomique ou paysager liés à une boisson alcoolique » ne soient pas considérés comme de la publicité. « Il nous faut mettre fin à cet imbroglio juridique et arrêter de se tirer une balle dans le pied », a notamment fait valoir Arnaud Robinet (Les Républicains), député et maire de Reims. « Une consommation modérée de vin fait baisser la mortalité, ce sont de grands scientifiques qui l’ont prouvé », a également jugé Elie Aboud (LR).Amendement controverséSeuls trois députés de la majorité ont pris la parole pour soutenir Mmes Lemorton et Touraine dans leur volonté de maintenir le statu quo autour de la loi Evin. « Ce serait un très mauvais signe de détricoter un texte fondateur de la santé publique », a notamment estimé Michèle Delaunay (PS).L’amendement controversé, soutenu par des parlementaires de régions viticoles de gauche comme de droite, a déjà fait l’objet d’âpres débats ces derniers mois. Repoussé in extremis en avril lors de la première lecture de la loi santé, réintégré au projet de loi Macron avec le feu vert de Manuel Valls et de François Hollande, retoqué cet été pour des raisons de forme par le Conseil constitutionnel, il avait été adopté le 15 septembre au Sénat par une écrasante majorité de 287 voix, contre 33.Lire aussi :Les alcooliers finiront-ils par avoir raison de la loi Evin ?François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien de Tricornot L’effet n’est pas très heureux à l’heure où le gouvernement entend encourager l’entreprenariat, notamment parmi les jeunes. L’Aide aux chômeurs créant ou reprenant une entreprise (Accre) – des allégements de cotisations sociales pendant un an – a été supprimée par la loi Macron, au mois d’août, pour les jeunes de 18 à 25 ans, vient de constater un mouvement de jeunes entrepreneurs, Les Moineaux.« Nous avons été alertés par nos membres, dont les cotisations augmentent alors qu’ils n’ont pas été prévenus », s’indigne Benjamin Suchar, le porte-parole des Moineaux. Dans un communiqué publié mardi 24 novembre, ce mouvement parle de « coup fatal » porté à l’entrepreneuriat jeune, et notamment à ceux qui ont adopté le nouveau statut d’étudiant-entrepreneur. « Les étudiants gérants d’entreprise vont devoir payer des cotisations pouvant aller jusqu’à 3 000 euros, sans même réaliser 1 euro de chiffre d’affaires. Et ceux qui étaient autoentrepreneurs pour financer leurs études devront désormais payer 22,9 % de charges au lieu des 5,8 % du temps de l’Accre ! », dénonce le texte.Au cabinet du ministre de l’économie, on reconnaît la suppression de cette exonération pour les jeunes, mais « sans aucune volonté » en ce sens. « Tout est parti d’un amendement sénatorial à la loi Macron, visant à toiletter le code du travail, qui a supprimé la référence aux contrats emplois jeunes, puisque ce dispositif n’existe plus. La suppression de cette mention a eu des conséquences en chaîne », explique-t-on à Bercy.Le ministère assure que cette erreur est quasiment réparée. Le Sénat a en effet adopté le 17 novembre un amendement gouvernemental au Projet de loi de financement de la sécurité sociale réintroduisant le bénéfice de l’Accre aux jeunes qui en avaient été privés. Reste à attendre que cette loi soit définitivement votée et promulguée pour que ce rétablissement prenne effet. Et à s’assurer que les jeunes entrepreneurs n’auront pas à s’acquitter des charges sociales suscitées par ce couac de la simplification.Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.11.2015 à 15h27 | Samuel Laurent «Que les prières soient faites en arabe, ça peut se comprendre, mais que les prêches soient en français, c’est important (…) Les prêches, c’est là où il y a le message qui est délivré, il faut que ce soit fait en français. »Cette phrase n’a pas été prononcée par un élu des Républicains, mais bien par Julien Dray, figure du parti socialiste, invité de RTL lundi 23 novembre. Il n’est pas le seul : la demande a aussi été formulée par le parti des radicaux de gauche.Cette idée, pourtant, n’était jusqu’à présent pas vraiment portée par la gauche : elle était surtout réclamée par Marine Le Pen, même si plusieurs figures à droite évoquent des propositions proches.Pourquoi c’est de l’amnésie ?La question avait déjà été tranchée : en 2011, Jean-François Copé, qui présidait alors l’UMP, avait fait des propositions similaires, en réclamant des prêches en français dans les mosquées : « On peut peut-être postuler que ces prêches devraient y être exclusivement en français. Voilà une piste », expliquait-il à France-Soir. Thierry Mariani, alors ministre des transports, estimait lui aussi que « le français [devait] être la langue des mosquées ». Claude Guéant, alors ministre de l’intérieur, avait fini par trancher la question, en expliquant qu’il était impossible d’obliger les prêches en français dans les mosquées, dans un entretien au Monde : « Il est constitutionnellement impossible d’interdire le prône en arabe. On n’interdit pas les messes en portugais ou l’hébreu dans les synagogues. Peu de gens parlent arabe dans les mosquées. »La France, république laïque, estime que la religion ressort du domaine privé. L’Etat n’a donc aucunement le droit de décréter ou d’interdire une langue donnée pour un culte donné, qu’il s’agisse de l’arabe pour l’islam, du latin à la messe catholique ou du tibétain dans un culte bouddhiste. Sauf à revenir sur la loi de 1905 séparant les églises et l’Etat, il semble difficile d’imposer une langue pour un prêche.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié « Plus que des discours, nous voulons des actes. » Alors que le gouvernement a coupé l’herbe sous le pied à la droite en reprenant plusieurs de ses propositions en matière de lutte contre le terrorisme, celle-ci se veut vigilante. Les Républicains (LR) ont annoncé lundi 23 novembre, lors d’un point presse au siège parisien du parti, la création d’un « observatoire » visant à contrôler l’application des mesures annoncées par le gouvernement — renforcement d’effectifs dans la police, la gendarmerie, les douanes et la justice ; extension de la déchéance de la nationalité aux binationaux nés Français en cas de condamnation pour actes de terrorisme ; mise en place d’un visa « de retour » pour les Français revenant de Syrie ; prolongation de trois mois de l’état d’urgence…Lire aussi :Elections régionales 2015 : la sécurité écrase la campagne« L’objectif de cette mission, c’est de dire : “Pas seulement des paroles, les Français veulent des actes” », a résumé Roger Karoutchi, annonçant que des parlementaires allaient « vérifier et contrôler l’application de tout ce qui a été annoncé ». « Cette mission travaillera au Parlement, avec la capacité d’interpeller le gouvernement par des questions écrites et par des questions d’actualité », a précisé le sénateur des Hauts-de-Seine.Présidé par Eric Woerth, cet observatoire est composé de neuf personnalités du mouvement, dont les députés Eric Ciotti, Guillaume Larrivé, Georges Fenech et Olivier Marleix, les sénateurs Alain Joyandet et Roger Karoutchi et la députée européenne Rachida Dati. Ce collectif, qui se réunira régulièrement pour faire le point sur l’action du gouvernement, « fera régulièrement des communiqués pour dire ce qui a été fait, ce qui n’a pas été fait ou ce qui pourrait être mieux fait », a indiqué M. Karoutchi.« Trop de temps a été perdu »« Nous serons très attentifs à ce que tout ce qui a été annoncé soit mis en œuvre », a renchéri Eric Ciotti. « Nous attendons du gouvernement des actes concrets, car trop de temps a été perdu », a-t-il ajouté, en exigeant notamment « des recrutements immédiats » pour les forces de l’ordre.« Notre seule préoccupation, c’est l’efficacité opérationnelle au service de la sécurité des Français », a expliqué Guillaume Larrivé, qui souhaite que « les réserves de la police et de la gendarmerie soient activées dès maintenant ». Une demande formulée par Nicolas Sarkozy. « Je propose une solution immédiatement opérationnelle : faire appel à la réserve de la gendarmerie et de la police. Cela représentera immédiatement plusieurs milliers d’effectifs supplémentaires aguerris et formés », a-t-il déclaré dans un entretien au Monde publié le 18 novembre.Le député Georges Fenech, chargé des questions de justice au sein de LR, a prévenu de son côté qu’il se montrerait « particulièrement vigilant » quant aux mesures prises en matière de politique pénale. Soulignant que la lutte contre le terrorisme passe par des mesures au niveau européen, la députée européenne Rachida Dati a, elle, plaidé pour la mise en place d’« un PNR [fichier européen des données de passagers aériens] intraeuropéen pour resserrer les mailles du filet ». Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme « Internet est un enjeu clé de la guerre contre le terrorisme », a déclaré Anne Hidalgo, lundi 23 novembre au Conseil de Paris. Devant les élus parisiens, la maire de Paris s’est engagée à réunir les spécialistes français et internationaux du numérique pour « inventer des solutions nouvelles face aux menaces terroristes. Il s’agit de permettre à tous ceux qui innovent de (…) contribuer à notre protection », a-t-elle expliqué.Lire aussi :La droite accuse Hidalgo « d’angélisme » en matière de sécuritéPour initier ce rassemblement qui devrait avoir lieu en janvier, Mme Hidalgo s’est inspirée d’une note interne de son adjoint chargé du Grand Paris et du développement économique, Jean-Louis Missika, que Le Monde s’est procurée.Il faut que « les développeurs, les créateurs, la société civile apportent à la police et aux services de l’Etat des idées de solutions de prévention, d’alerte et de gestion des crises », écrit M. Missika dans la note datée du 19 novembre.La nuit des attentats du 13 novembre, explique-t-il au Monde, « le standard de la police a été très vite saturé car toute personne qui recevait un SMS d’un proche présent au Bataclan appelait le 17 ». « Il faudait imaginer en cas de crise des systèmes numériques qui permettent aux habitants de diffuser des alertes aux forces de police par le texte plutôt que par la voix », suggère-t-il. Organiser un « hackathon »De même, écrit-il dans sa note, « la recherche de l’identité des blessés dans les hôpitaux s’est révélée extrêmement complexe ». Dans le même temps, « les smartphones et les outils numériques ont prouvé leur efficacité pour retrouver des proches. Ainsi le hastag #RechercheParis sur twitter a été très efficace pour retrouver des personnes disparues », ajoute-t-il.Dans sa note, M. Missika propose d’organiser un « hackathon ». Autrement dit, un concours sur deux jours qui permettrait à des équipes de développeurs de mettre au point des applications primées par un jury. Y participeraient des start-up mais aussi des opérateurs de téléphonie français tel que « Orange, SFR, Free », indique-t-il, ainsi que des équipes américaines en pointe sur les réseaux sociaux, dans ces domaines.Ce rassemblement permettrait aussi bien « d’accompagner l’Etat et la police dans leur démarche de transformation numérique » que de répondre à l’envie des jeunes Parisiens qui maîtrisent les nouvelles technologies de s’impliquer dans la lutte contre le terrorisme, expose-t-il.Cette opération qu’il a baptisée « nec mergitur » n’engendrerait pas de dépenses pour la Ville, prend soin de préciser l’élu chargé aussi de l’attractivité de Paris.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof, Nicolas Chapuis et Matthieu Goar Eclairées crûment dans la pénombre, les tentures bleu-blanc-rouge donnent à l’Agora d’Aubagne (Bouches-du-Rhône) une ambiance de chapelle ardente. Ce samedi 21 novembre, Christian Estrosi, candidat Les Républicains (LR) aux régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, tient son troisième meeting depuis les attentats du vendredi 13. Jusqu’au public clairsemé, tout rappelle le choc national vécu une semaine plus tôt. Et les propos reflètent l’aspect sécuritaire qu’a pris la campagne des élections régionales.Suivez la situation en direct sur notre siteLa veille, à Marseille, il a présenté le nouveau cœur de son programme : un « bouclier de sécurité » de 250 millions d’euros sur six ans qui « permettront d’armer les polices municipales, d’aider à l’installation de caméras de vidéoprotection… » « Le futur président de la région devra prendre toute sa part dans la protection des Français », assume le maire de Nice, qui se persuade que « la droite républicaine est depuis toujours celle qui inspire le plus de confiance en matière de sécurité ». Plus tôt dans la soirée, le candidat avait fait son entrée sur son nouveau clip de campagne. Dans cet enchaînement d’extraits de BFM-TV ou d’I-Télé, on voit le candidat prévenir la France de la présence d’une cinquième colonne islamiste, encaisser les sarcasmes de ses adversaires sur son idée d’installer des portails de sécurité dans chaque gare ou refuser de marier un Niçois « en voie de radicalisation ». « On m’a dit “vous faites de la surenchère”… J’aurais tellement voulu ne pas avoir raison », conclut-il.Lire aussi :Régionales : la campagne reprend sur la pointe des piedsEn ce week-end de reprise de la campagne, le candidat LR en PACA n’a pas été le seul à développer les thèmes sécuritaires. Lors d’un point presse, samedi, à Lyon, Laurent Wauquiez, candidat LR en Auvergne-Rhône-Alpes, a proposé de consacrer annuellement 45 millions d’euros du budget de la région à la protection des lycées, des gares ou encore des sites industriels classés Seveso. Lors d’un meeting à Drancy (Seine-Saint-Denis), le même jour, Valérie Pécresse a fait directement référence à l’un des terroristes du 13 novembre, Abdelhamid Abaaoud, filmé en train de frauder dans le métro parisien. « La sécurité passe par un changement de modèle : dès qu’on commence à franchir les portillons dans le métro, à taguer, ça veut dire qu’on peut tout se permettre », a déclaré la candidate LR en Ile-de-France citée par Libération.Contre-offensive sécuritairePour convaincre une opinion marquée par les attentats, la droite a décidé de donner un tour de vis sécuritaire à sa campagne. Face à un exécutif à la manœuvre, Nicolas Sarkozy a lancé la contre-offensive trois jours après les attentats. Mardi 17 novembre, il a mis en place un observatoire de suivi des mesures annoncées par le gouvernement pour la sécurité des Français. Cette instance, présidée par Eric Woerth, devait être présentée, lundi 23 novembre. Les responsables LR veulent mettre l’Etat sous surveillance. « Il y a des trous immenses dans la raquette, uniquement pour des raisons administratives. Avant de créer des nouvelles lois, faisons appliquer les lois qui existent », a estimé, dimanche 22 novembre, Thierry Solère, tête de liste départementale dans les Hauts-de-Seine, sur l’antenne de Sud radio.A moins de deux semaines du premier tour des régionales, dimanche 6 décembre, l’objectif de la droite est double : ne pas se retrouver confinée à un rôle de spectateur face à l’exécutif en action, mais aussi se montrer plus protecteur que le FN. Les dirigeants LR craignent que l’extrême droite capte la peur et la colère. Les premiers sondages semblent confirmer cette appréhension. Selon une enquête Ipsos pour France Télévisions et Radio France publiée dimanche 22 novembre, Marion Maréchal-Le Pen obtiendrait en PACA 40 % des voix dès le premier tour, trois points de mieux que lors du sondage précédent.Lire aussi :La France d’après, un pays plongé dans la peurPour lutter contre ce danger électoral, les dirigeants de la droite dénoncent un FN ferme dans les mots mais irresponsable dans les faits. Au cours de son entretien au Monde daté du 19 novembre, M. Sarkozy a rappelé que les élus de Marine Le Pen avaient refusé de voter le PNR (« Passenger Name Record ») au Parlement européen. « Le FN est un parti laxiste, dénonce Gérald Darmanin, maire (LR) de Tourcoing, député du Nord et directeur de campagne de Xavier Bertrand, opposé à Marine Le Pen en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Dans mon conseil municipal, les élus frontistes sont les seuls à voter contre les heures supplémentaires aux policiers municipaux. Le FN reste un mouvement d’extrême droite qui a peur de la surveillance de l’Etat. »Le PS mise sur « le pacte de sécurité du président »De l’autre côté de l’échiquier politique, le Parti socialiste ne veut pas laisser la question de la protection à la droite. Dans une lettre écrite aux candidats, Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du parti, appelle à défendre « un triptyque commun » : « La guerre totale contre Daech, la sécurité maximale pour les Français et la concorde nationale. » Localement, les candidats vont défendre le rôle de la région dans le maintien de l’ordre.Lire aussi :La droite accuse Hidalgo « d’angélisme » en matière de sécuritéLes socialistes misent sur le fait que le discours de François Hollande et sa gestion après les attaques de Paris ont été globalement appréciés. « Il n’y a aucun angélisme de notre part, la région va contribuer au pacte de sécurité du président de la République », explique Jean-Jack Queyranne, président socialiste sortant de Rhône-Alpes. Pas question cependant de ne rester que sur cette thématique. Pour le candidat PS, qui dénonce une « surenchère sécuritaire » de son adversaire Laurent Wauquiez, les électeurs ont aussi envie d’entendre parler d’autres sujets : « Après ce qu’il s’est passé, il manque dans le discours de la droite un mot majeur, celui d’éducation. » Il reste moins de deux semaines pour faire émerger d’autres sujets de campagne…Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterGilles RofJournaliste au Monde Philippe Bernard (Londres, correspondant) Le premier ministre britannique, David Cameron, a apporté, lundi 23 novembre lors d’une visite à Paris, un soutien explicite à la France dans sa politique de frappes contre l’Etat islamique en Syrie et affiché sa volonté de voir le Royaume-Uni faire de même. « Je soutiens fermement l’action entreprise par le président Hollande pour frapper l’Etat islamique en Syrie », a déclaré M. Cameron lors d’une déclaration avec François Hollande à l’Elysée. Il a ajouté avoir la « ferme conviction que la Grande-Bretagne doit en faire de même » et précisé qu’il interviendrait devant son Parlement cette semaine pour présenter « notre stratégie d’ensemble ».Suivez la situation en direct sur notre siteSi David Cameron et François Hollande n’ont guère d’atomes crochus, l’« entente cordiale » est donc de rigueur depuis les attentats de Paris qui ont profondément ému les Britanniques et déclenché un étonnant déferlement de francophilie. Le premier ministre britannique est allé avec le président français se recueillir devant le Bataclan, lundi. L’entretien qui a suivi à l’Elysée marque une étape importante dans la stratégie de François Hollande de coordonner la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI) et dans la volonté de David Cameron de convaincre l’opinion et les députés britanniques de la nécessité d’étendre à la Syrie des frappes contre l’EI jusqu’à présent limitées à l’Irak.Échaudé par la cinglante rebuffade du Parlement en août 2013, le premier ministre répétait qu’il ne solliciterait un nouveau vote à Westminster que s’il avait la certitude d’obtenir une majorité. Début novembre, l’avis négatif de la commission des affaires étrangères des Communes s’ajoutant à l’élection du pacifiste Jeremy Corbyn à la tête du Labour avait semblé sceller le renoncement de M. Cameron.Frappes avant Noël ?Les attentats parisiens du 13 novembre ont diamétralement changé la donne. Le premier ministre fait assaut de solidarité avec la France et pousse les feux pour que les Tornado de la Royal Air Force participent avant Noël aux frappes contre l’EI en Syrie. Le Royaume-Uni doit se comporter « comme Churchill, et non comme Chamberlain », tel est le message que M. Cameron entend désormais faire passer. « Nous ne pouvons laisser à d’autres la charge et les risques de protéger notre pays », écrit-il, lundi, dans le Telegraph. Dès jeudi 26 novembre, il s’adressera aux Communes en réplique à la commission des affaires étrangères. M. Cameron mettra en avant à la fois la précision des armes britanniques et la nécessité pour Londres de se tenir aux côtés de Paris et de Washington pour être pris au sérieux. « La Grande-Bretagne n’a jamais été un pays qui reste sur la touche », a appuyé George Osborne, dimanche à la BBC. Le numéro deux du gouvernement a mis en garde les députés : un vote négatif serait « un coup de publicité » pour l’EI et adresserait « un terrible message sur le rôle de la Grande-Bretagne dans le monde ».Vendredi 20 novembre, une semaine après les attentats, David Cameron avait été prompt à se féliciter du vote de l’ONU, à l’initiative de la France, en faveur d’une résolution autorisant « toutes les mesures nécessaires » pour lutter contre l’EI. Ce vote, auquel s’est jointe la Russie, « montre incontestablement l’ampleur du soutien international pour faire davantage en Syrie », avait-il commenté.M. Cameron, outre la volonté de « tenir son rang » et de répondre à l’angoisse générée dans la population par la tuerie parisienne, devait annoncer lundi l’augmentation des dépenses militaires de 12 milliards de livres (16,5 milliards d’euros). Le Royaume-Uni sera « la seule grande puissance à dépenser 2 % de son PIB pour la défense », se targue-t-il dans le Telegraph. L’annonce de l’envoi par la France du porte-avions Charles-de-Gaulle a souligné le fait que le Royaume-Uni ne possède plus, pour le moment, un tel vaisseau. Les événements parisiens nourrissent aussi une polémique sur la réduction des effectifs de police induite par la politique d’austérité.Diviser l’oppositionMais l’affaire syrienne est aussi une occasion pour M. Cameron de diviser l’opposition et d’ébranler un peu plus son leader, Jeremy Corbyn, qu’il compare à Chamberlain, le premier ministre qui a plié devant Hitler. Une vingtaine de députés conservateurs sont réputés hostiles à des frappes en Syrie et le premier ministre a besoin du renfort d’au moins autant d’élus travaillistes. Or, au sein de ces derniers, la rébellion fait rage contre les positions de Jeremy Corbyn, au point que le vote sur la Syrie menace son autorité.Longtemps président de la plate-forme Stop the War, M. Corbyn a mis en garde samedi contre une « intervention extérieure » en Syrie. « L’expérience de l’Afghanistan, de l’Irak et de la Libye a convaincu beaucoup de nos concitoyens que l’enthousiasme de l’élite pour des interventions militaires sans fin n’a fait que multiplier les menaces contre nous, tout en semant la mort et la déstabilisation », a-t-il déclaré, faisant allusion au traumatisme causé par les mensonges de Tony Blair pour justifier l’intervention en Irak en 2003.Lire aussi :Qui est Jeremy Corbyn, nouveau leader de la gauche britannique ?Les maladresses de M. Corbyn, qui a critiqué le poids médiatique accordé aux attentats de Paris par rapport à ceux de Beyrouth et tergiversé sur l’armement des policiers, ont semé le trouble dans son propre entourage. Lui qui a voté 500 fois contre les positions de son parti depuis 1997 répète que la discipline du parti doit jouer lors du vote sur la Syrie. Dimanche, sous la pression des députés partisans d’une intervention, son plus fidèle allié, John McDonnell, a tourné casaque et s’est prononcé pour la liberté de vote. Ce repositionnement ne peut qu’encourager David Cameron à solliciter un vote avant la suspension de la session parlementaire, le 17 décembre. Dans les heures suivantes, les Tornado pourraient décoller vers la Syrie.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Bekmezian Deux jours après les attentats de Paris et l’annonce du président François Hollande de la tenue d’un Congrès extraordinaire, lundi 16 novembre, les forces politiques du Parlement se mettent en marche pour organiser cet événement exceptionnel, qui sera suivi d’un débat entre parlementaires.Pour la deuxième fois de l’histoire de la Ve  République, et même depuis 1848, un chef de l’Etat s’exprimera devant tous les parlementaires réunis en Congrès à Versailles, une allocution rendue possible depuis la réforme de la Constitution, en 2008. Nicolas Sarkozy avait été le premier à utiliser ce droit, en juin 2009, pour présenter ses orientations économiques et sociales.Lire aussi :Attentats de Paris : deux frères français impliqués, l’un d’entre eux en fuiteCette fois, François Hollande s’adressera aux parlementaires pour « rassembler la nation » comme il l’a annoncé samedi, après un conseil de défense. Mais il devra aussi « indiquer les différentes décisions qui devront être prises pour assurer la sécurité des Français », selon le président de l’Assemblée, Claude Bartolone (PS), qui présidera ce Congrès. Son homologue du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains), estime quant à lui qu’« après le temps de la compassion doit venir le temps de l’action » : « Nous ne sommes pas dans un gouvernement d’union nationale, l’unité n’empêche pas les questions. »« Novembre ne sera pas un remake de janvier : les gens attendent des réponses. Ils veulent savoir s’ils sont en sécurité, comprendre comment un homme déjà condamné huit fois et fiché S a pu commettre un attentat, etc. Nous ne voulons pas de diagnostic, nous savons tous ce qu’il s’est passé : nous attendons une feuille de route », explique au Monde M. Larcher.Allocution suivie d’un débatContrairement à ce qui était convenu entre MM. Bartolone et Larcher, l’allocution présidentielle sera suivie d’un débat, qui se tiendra sans la présence du chef de l’Etat et ne donnera pas lieu à un vote, conformément à l’article 18 de la Constitution. Devant ses pairs, dimanche, le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, a exprimé le souhait qu’un débat ait lieu et que le groupe parlementaire le demande (ce débat est de droit si un seul groupe en fait la demande). « Nous avons estimé qu’il ne pouvait pas y avoir que la seule parole du chef de l’Etat lors d’un Congrès, qui est un moment parlementaire », appuie Gérard Larcher.La liste des orateurs, l’ordre et la durée des interventions seront établis lors de la réunion des bureaux de l’Assemblée et du Sénat, lundi à 14 heures. A priori, une fois le président parti, chaque groupe parlementaire devrait avoir droit à dix minutes de temps de parole, et le débat pourrait durer plus de deux heures au total.Avec leurs homologues du Sénat, les services de l’Assemblée s’activent depuis vingt-quatre heures pour organiser ce Congrès exceptionnel, sur le fond comme sur la forme. Samedi, tandis que les responsables parlementaires appelaient un à un tous les élus pour être sûr de leur présence, lundi, les services du Parlement et ceux de l’Elysée se sont déplacés sur les lieux, à Versailles, pour commencer à organiser la logistique. Jamais un tel rassemblement de parlementaires n’avait été constitué en si peu de temps : « Il faut tout remettre en fonctionnement, traiter les questions de sécurité, protocolaires, organiser la retransmission télévisuelle, la venue des journalistes, etc. », explique-t-on côté Assemblée.Prolongation de l’état d’urgenceIl faut ensuite organiser le transport de ces élus vers Versailles, dans des conditions de sécurité très renforcées ; tous les parlementaires seront acheminés sur les lieux du Congrès au moyen d’une quinzaine de bus. Les présidents du Sénat et de l’Assemblée se rendront, eux, à Versailles plus tôt, car une conférence des présidents extraordinaire doit se tenir avant le Congrès. Avant de quitter Paris, le président de l’Assemblée nationale, M. Bartolone, a invité tous les députés, collaborateurs et fonctionnaires à observer une minute de silence, à 12 heures, dans la cour d’honneur du Palais-Bourbon.Au lendemain du rendez-vous à Versailles, les deux chambres devraient encore consacrer une partie de leurs travaux à la question des attentats. Mardi, à l’Assemblée de 15 heures à 16 h 15 puis au Sénat de 16 h 45 à 17 h 30, les questions d’actualité au gouvernement prévues ce jour-là devraient être intégralement consacrées aux attentats de Paris. Pour le reste de l’ordre du jour parlementaire, Sénat comme Assemblée ont souhaité maintenir ce qui était prévu et ni M. Bartolone ni M. Larcher ne contestent la décision de l’exécutif de maintenir les élections régionales et la COP21. En revanche, un vote va se tenir au Parlement dans les douze jours pour prolonger par la loi l’état d’urgence, comme François Hollande le souhaite. Par ailleurs, il y aura, comme cela était prévu avant les attentats, un vote mercredi 25 novembre sur la prolongation de l’engagement des forces armées en Syrie, qui devrait prendre une nouvelle tournure.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser Paris, bonjour tristesse. Au lendemain des attaques terroristes perpétrées en région parisienne vendredi 13 novembre, un très grand nombre de magasins gardaient porte close dans des quartiers habituellement très fréquentés à six semaines de Noël. Très peu de flâneurs dans les rues parisiennes et les boutiques vidées de leur clientèle habituelle – à l’exception des commerces alimentaires. Rue de Rivoli, en fin de matinée samedi 14, bon nombre d’enseignes étaient restées fermées, comme les chausseurs Minelli, Camper, Aldo ou encore les boutiques de vêtements Forever 21, Superdry, Desigual ou IKKS. Le boulevard Haussmann était, lui aussi, déserté, et seules de très rares familles s’étaient aventurées à montrer les vitrines de Noël du Printemps ou des Galeries Lafayette à leurs enfants.Suivez notre live sur la situation à Paris« Nous avions décidé d’ouvrir dans un élan citoyen de résistance face à la barbarie », avait indiqué une porte-parole des Galeries. Une telle volonté relevait davantage d’un acte symbolique que d’une volonté mercantile. En effet, un lendemain d’attentats, comme après Charlie, les grands magasins sont désertés et le chiffre d’affaires, bien en deçà de la moyenne. Le groupe a dû changer de politique dans la matinée et se résoudre, à midi et demi, à prendre la décision de fermer le navire amiral ainsi que les Galeries Lafayette Montparnasse et le BHV Marais.Lire aussi :Attaques à Paris : les magasins ferment à ParisLa direction explique ce revirement par « des difficultés à assurer une qualité de service optimale pour nos clients ». Le service s’effectuant sur la base du volontariat, le grand magasin n’a finalement pas obtenu les effectifs suffisants. La direction de la communication précise par ailleurs que, contrairement à une rumeur qui avait circulé toute la matinée, « aucun colis suspect n’a été détecté au magasin Galeries Lafayette Haussmann ». La direction des Galeries Lafayette affirme que les mesures de sécurité « sont aujourd’hui très significativement renforcées au sein de l’ensemble du réseau ».Même politique chez les géants du luxeUn groupe d’une vingtaine de touristes chinois a donc rebroussé chemin dans le calme quand les vigiles du grand magasin du boulevard Haussmann a annoncé, en fermant les portes, que le magasin devrait ouvrir normalement lundi. Le Printemps, qui avait déjà décidé de ne pas ouvrir ses magasins Nation et Italie, a lui aussi été contraint de fermer son navire amiral du boulevard Haussmann dans la matinée. Rive droite, Le Bon Marché a fait de même. D’autres grandes enseignes de prêt-à-porter, comme le japonais Uniqlo, l’américain Gap, l’italien Benetton ou le suédois H&M avaient maintenu leur rideau baissé samedi. La boutique Zara (filiale de l’espagnol Inditex) du boulevard Haussmann a fermé ses portes en fin de matinée.Les groupes de luxe ont adopté la même politique. Aucune des marques de LVMH n’a ouvert, qu’il s’agisse de Sephora, Guerlain, Louis Vuitton, Céline, Kenzo, Fendi… « C’est un acte de solidarité, de deuil », a expliqué le porte-parole. Il s’agit aussi de mesures de sécurité, « puisque toutes les forces de l’ordre doivent être mobilisées là où se sont passés les attentats », a-t-il ajouté. La Fondation Vuitton n’est pas non plus ouverte au public samedi. Idem chez Kering : les boutiques Gucci, Bottega Veneta, Saint Laurent restent closes samedi « compte tenu de l’état d’urgence qui a été décrété et par mesure de sécurité pour les salariés », explique le porte-parole du groupe.Aucune décision n’a encore été prise au sein des entreprises pour rouvrir ou non lundi. Tout dépendra des ordres donnés par la police et la préfecture.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye La position de Marine Le Pen n’a pas varié d’un iota depuis les attentats du mois de janvier. Samedi 14 novembre, au lendemain des attentats à Paris qui ont tué au moins 129 personnes, elle a exigé que la France « retrouve la maîtrise de ses frontières », la déchéance de nationalité pour les binationaux participant des « mouvances islamistes » ou encore la « fermeture des mosquées salafistes ». Trois mesures qu’elle avait déjà réclamées après les attaques contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes , les 7 et 9 janvier.« Nous vivons l’horreur, une tragédie nationale, a déclaré Mme Le Pen depuis le siège du FN, à Nanterre (Hauts-de-Seine). La France et les Français ne sont plus en sécurité, des mesures d’urgence s’imposent. » Si elle a accordé un satisfecit à François Hollande pour sa décision de décréter l’état d’urgence et de rétablir des contrôles aux frontières — « c’est bien » —, la députée européenne a jugé « indispensable » que « la France retrouve le contrôle de ses frontières définitivement ».« Nouvelle escalade du terrorisme islamiste »S’exprimant à l’issue d’une réunion du bureau exécutif du Front national, qui s’est tenue plus tôt dans la matinée, la présidente du parti d’extrême droite a estimé que ces attaques représentaient « une nouvelle escalade dans la violence du terrorisme islamiste ». Toute à sa dénonciation de la diplomatie française, qui se montre selon elle trop indulgente envers certains pays du Golfe comme l’Arabie saoudite ou le Qatar — qu’elle n’a pas cités aujourd’hui —, Mme Le Pen a préconisé une réorientation de la politique étrangère hexagonale vis-à-vis de « ces pays qui ont une attitude ambiguë avec les entreprises terroristes ». Comme à la suite de la tuerie à Charlie Hebdo.En conclusion de sa courte déclaration, qui n’a pas été suivie de questions de la presse, la candidate aux élections régionales des 6 et 13 décembre en Nord–Pas-de-Calais–Picardie, qui a suspendu sa campagne, comme toutes les têtes de liste de son parti, a estimé que la France, « rendue vulnérable », devait « se réarmer » et que le « fondamentalisme islamiste » devait être « anéanti ».Entretien avec François HollandeSi elle n’a pas affiché un triomphalisme, certains dirigeants du Front national se félicitent de leur côté que les positions défendues par leur présidente soient, selon eux, validées par les faits. « Tout le monde disait qu’il était impossible de fermer les frontières, on a le sentiment qu’aujourd’hui on donne enfin raison à ce qu’elle dit depuis des années », estime un cadre. « C’est hélas trop tard que l’on nous écoute », a écrit quant à lui sur Twitter Stéphane Ravier, sénateur (FN) et maire du 7e secteur de Marseille. De son côté, le député Rassemblement bleu marine du Gard, Gilbert Collard, a carrément lancé un appel sur son blog, sans crainte des procès en récupération : « Marine et les nôtres, vite au pouvoir. »En théorie, seule la dirigeante frontiste est habilitée à s’exprimer jusqu’à son entretien avec François Hollande à l’Elysée, dimanche 15 novembre, à 17 heures La présidente du parti d’extrême droite doit prendre à nouveau la parole à l’issue de cette entrevue. Qu’a-t-elle prévu de dire au chef de l’Etat lors de sa venue au palais présidentiel ? « Peut-être lui rappeler ce que je lui avais déjà dit en janvier », répond au Monde Marine Le Pen. A savoir, lui demander l’exécution des mesures qu’elle a préconisé dans sa déclaration ce samedi.Olivier Faye Alexandre Lemarié Au-delà des expressions de solidarité avec les victimes et des appels à l’union nationale, des responsables des Républicains (LR) ont exigé un renforcement du dispositif sécuritaire en France pour faire face à la menace terroriste, à la suite des attentats survenus à Paris, vendredi 13 novembre.Nicolas Sarkozy a donné le ton en réclamant des « inflexions majeures » en matière de sécurité, car, selon lui, « la guerre que nous devons livrer » devait être « totale ». « Notre politique extérieure doit intégrer le fait que nous sommes en guerre. Notre politique de sécurité intérieure également. Nous avons besoin d’inflexions majeures pour que la sécurité des Français soit assurée », a déclaré le président de LR, samedi matin, lors d’une allocution au siège parisien du parti. « Notre devoir est de prendre l’extrême gravité de la situation et d’en prendre toutes les conséquences en termes d’action […] Les terroristes ont engagé la guerre à la France. Notre pays ne doit pas céder, ne doit pas reculer », a poursuivi l’ex-chef de l’Etat, après avoir parlé au téléphone avec M. Hollande samedi matin. Les deux hommes ont prévu de s’entretenir dimanche, à 10 heures, à l’Elysée.Suivez notre live sur la situation à Paris« Procédures exceptionnelles »« Rien ne peut être comme avant. Le terrorisme a fait trop de victimes. Nous devons comprendre les raisons qui expliquent que de telles attaques soient possibles et en tirer immédiatement les conséquences », a insisté M. Sarkozy, renouvelant son soutien à l’état d’urgence et aux contrôles établis aux frontières décrétés dès vendredi soir par M. Hollande. Et de conclure :« Nous soutiendrons toutes les décisions qui iront dans le sens d’un renforcement drastique des mesures de sécurité qui permettront de protéger la vie de nos compatriotes. »Le numéro 3 de LR, Laurent Wauquiez, a également réclamé un renforcement des mesures de sécurité. Samedi matin, le député de Haute-Loire a demandé que « les 4 000 personnes vivant sur le territoire français fichées pour terrorisme » soient « placées dans des centres d’internement antiterroristes spécifiquement dédiés ». « Dans la quasi-totalité des attaques terroristes que nous avons connues, il s’agissait d’individus qui étaient déjà surveillés. On ne peut plus attendre qu’ils passent à l’acte », s’est-il justifié, estimant que « notre système de défense doit maintenant être à la hauteur de la menace ».Même tonalité du côté d’Eric Ciotti. « On raisonne avec le même logiciel et dans le même cadre juridique qu’avant, alors qu’on est dans un monde nouveau. Il faut mettre en place des procédures exceptionnelles dans la période d’extrême dangerosité actuelle », a déclaré le député des Alpes-Maritimes, samedi matin, au Monde, en exigeant, comme M. Wauquiez, « des mesures d’internement préventives ».« Centres de déradicalisation »« Je réclame l’ouverture de centres de rétention avec des procédures de placement administratif dans des centres de déradicalisation pour ceux qui viennent des zones de combat », a-t-il affirmé, déplorant que la surveillance des djihadistes potentiels ait été « relâchée » depuis les attentats de janvier. Ce spécialiste des questions de sécurité au sein du parti pointe « deux problèmes majeurs » : pour lui, les moyens et les procédures sont insuffisants.« Il y avait une centaine d’individus dangereux il y a une dizaine d’années et il y en a près de 2 000 aujourd’hui. Or, les moyens mis en place n’ont pas suivi. Et désormais, il convient de savoir ce que l’on fait des individus signalés comme dangereux. »Le député Georges Fenech, en charge des questions de justice au sein de LR, a à son tour réclamé « des contrôles et des perquisitions des lieux habituellement fréquentés par les quelques 4 000 individus inscrits au fichier S [sûreté de l’Etat]. »Union nationaleAlain Juppé et François Fillon ont quant à eux, davantage insisté sur la nécessité de respecter un climat d’union nationale, en exprimant un soutien sans réserve au gouvernement. Face à ces attentats, « une seule riposte : la nation tout entière doit s’unir autour de ceux qui ont la charge de la défendre, l’union nationale doit se faire autour du président de la République et du gouvernement, le soutien s’impose aux mesures qu’ils viennent de prendre », a écrit le maire de Bordeaux samedi, dans un billet publié sur son blog. Ce dernier appelle aussi à une « union internationale » dans la lutte contre la « barbarie terroriste ». « Pour avoir la force de la mener et de la gagner, nous devons rester unis. »Même tonalité du côté de François Fillon. « Le président de la République a pris les décisions nécessaires à la sécurité des Français. L’état d’urgence est décrété et l’unité nationale est maintenant notre devoir », a écrit l’ex-premier ministre dans un communiqué, vendredi soir. « Tous ensemble nous devons agir avec solidarité pour les victimes et confiance à l’égard de nos forces de sécurité. »  A son tour, le président du Sénat, Gérard Larcher, a apporté un soutien sans faille à l’exécutif, en affirmant dans un communiqué que « face au terrorisme et à la barbarie », il « soutiendra sans faille l’exécutif dans la mise en œuvre de toutes les mesures qui permettront de protéger les Français, de préserver leur sécurité et de garantir l’ordre public dans le respect de nos principes démocratiques ».Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Fenoglio (Directeur du "Monde") La France est en guerre. En guerre contre un terrorisme totalitaire, aveugle, terriblement meurtrier. On le savait depuis le mois de janvier et les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, à Paris. En dépit de la mobilisation exceptionnelle du peuple français, le 11 janvier, en dépit de la solidarité alors exprimée par les dirigeants de toutes les démocraties du monde, le président de la République, le premier ministre et les responsables des services de sécurité n’ont eu de cesse de le rappeler : la menace n’a pas disparu. La question n’était pas de savoir s’il y aurait d’autres attentats en France, mais quand.Ce fut lors de cette soirée qui vient d’ensanglanter Paris et sa banlieue, vendredi 13 novembre. Et cette tragédie démontre que les terroristes qui ont pris la France pour cible ne mettent aucune limite à leur œuvre de mort.Le bilan de leur carnage – plus de 128 morts, à cette heure – est odieux, sans précédent dans notre pays. Ils ont déclenché ce que les responsables policiers redoutaient par-dessus tout : plusieurs attaques simultanées dans la capitale et sa banlieue, aux abords du Stade de France, où 80 000 personnes assistaient au match de football France-Allemagne, en présence de François Hollande, devant quatre cafés ou restaurants des 10e et 11e arrondissements, enfin à l’intérieur même du Bataclan, où plus d’un millier de personnes assistaient à un concert et se sont trouvées prises en otage, avant que l’assaut ne soit donné par les forces de l’ordre.Pour la première fois en France, plusieurs de ces terroristes, bardés de ceintures d’explosifs, n’ont pas hésité à se transformer en bombes humaines. C’est la France qu’ils ont voulu plonger dans la panique et dans l’effroi. C’est la France qu’ils ont voulu briser.Cette folie n’appelle qu’une seule réponse. Contre la panique, la dignité. Contre les semeurs de mort, la fermeté. Contre l’affolement, la lucidité. Contre l’effroi, le « sang-froid », comme l’a dit, justement, le président de la République au milieu de la nuit. Et, par-dessus tout, l’unité de la nation dans l’épreuve.Les interrogations ne manquent pas. Elles sont légitimes, et il faut y répondre. La première et la plus immédiate est celle de la sécurité générale du pays : est-elle menacée, surtout à l’approche, dans trois semaines, de la conférence internationale sur le climat, qui doit réunir, à Paris, plusieurs dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement, et se tiendra au même moment que les élections régionales ? Le gouvernement a décrété l’état d’urgence et renforcé les contrôles aux frontières. Cela s’imposait, pour faire face à cette guerre que les « djihadistes » veulent nous imposer. Comme s’impose, à nos yeux, de maintenir le calendrier de la conférence climatique et des élections. Les différer, les reporter ou y renoncer reviendrait à céder au chantage et au défi des terroristes.Une lutte efficace contre le terrorisme ?La deuxième question est celle de la politique de lutte contre le terrorisme sur le territoire national. Est-elle à la hauteur de la menace ? Est-elle efficace ? Depuis deux ans, comme toutes les autres démocraties, la France n’a cessé d’accroître les moyens juridiques et policiers mis au service de l’Etat pour lutter contre le terrorisme djihadiste. Toutes les démocraties l’ont fait en s’efforçant de préserver l’équilibre entre la sécurité et la liberté. Nous ne sommes pas sans moyens ni sans volonté. A plusieurs reprises, ces dernières semaines, la police a déjoué des attentats qui visaient le territoire français. La nuit tragique du 13 novembre le démontre, hélas ! Face à ce genre d’agression, il n’existe pas de parade évidente, sauf à se transformer en Etat policier ou à vendre des illusions.La troisième interrogation porte sur la politique extérieure de la France et ses interventions militaires, en Afrique et au Proche-Orient : sont-elles la cause de cette spirale meurtrière et doivent-elles être reconsidérées ? Naturellement, la France est visée parce qu’elle est en première ligne dans le combat contre le djihadisme.Elle se bat sur plusieurs fronts. Elle intervient en Afrique subsaharienne, où, avec d’autres, elle cherche à empêcher qu’un immense espace désertique ne tombe totalement aux mains de réseaux criminels. Elle a sans doute sauvé la capitale du Mali, Bamako, d’un assaut islamiste début 2013. Sans l’intervention de l’aviation française, la ville aurait pu devenir ce que Kaboul, la capitale afghane, a été pour Al-Qaida jusqu’en 2001 : un appui logistique clé pour des opérations terroristes à travers le monde.A la demande du gouvernement de Bagdad, Paris participe, avec une cinquantaine d’autres pays, à la guerre (essentiellement aérienne) menée contre l’« Etat islamique », qui s’est emparé d’une bonne partie du territoire de l’Irak. La seule abomination des pratiques de cette organisation barbare n’explique pas l’intervention de cette coalition internationale. Là encore, c’est la défense des intérêts stratégiques de l’Europe, donc de la France, qui est en cause. Les zones pétrolières que contrôle l’EI lui donnent les moyens de mener des actions contre l’Occident, qu’il ne cesse de désigner à la vindicte de ses cellules terroristes. L’action des Européens en Irak peut être interprétée comme relevant d’une forme d’autodéfense.Depuis le début de l’automne, la France a aussi mené des interventions aériennes en Syrie. En ciblant des bases d’entraînement de l’Etat islamique, elle a officiellement invoqué l’autodéfense. Elle fait valoir que les commandos islamistes ont, ces derniers mois, cherché à plusieurs reprises à frapper le territoire français, et qu’ils préparent leurs opérations à partir de la Syrie.En guerre contre l’islamisme arméCe combat que mène Paris contre le djihadisme expose la France. Mais il ne faut pas renverser l’ordre des choses. Les autorités françaises sont en guerre contre l’islamisme armé parce que celui-ci a nommément désigné la France comme l’une de ses cibles. Il faut être aveugle ou sourd pour ne pas lire et entendre le discours de l’Etat islamique, d’Al-Qaida et d’autres mouvements islamistes : ce sont des appels à porter la « guerre sainte » en Europe, à tuer les « infidèles », les « juifs », les « croisés ». Ce n’est pas de la rhétorique. Il faut prendre au mot le « programme » de cette maladie régressive de l’islam qu’est l’islamisme.Qui peut dire avec certitude que l’inaction serait la garantie de l’immunité ? On touche là à la nature de l’ennemi à combattre. En ce début de XXIe siècle, le fanatisme religieux, en l’espèce islamiste, a remplacé les grands totalitarismes du XXe siècle. Comme Le Monde l’a souvent expliqué, l’islamisme, par son absolue radicalité, est un totalitarisme – cette promesse folle de régler tous les aspects de la vie des hommes au nom d’une religion érigée en unique source de rédemption.Or ce « parti des purs », pour reprendre l’expression du grand politologue Pierre Hassner, s’en prend prioritairement aux démocraties. Il nous combat autant sinon plus pour ce que nous sommes que pour ce que nous faisons ou ne faisons pas. Rester nous-mêmes est l’une des conditions du succès dans la guerre qu’il faut mener contre ce fanatisme.Jérôme Fenoglio (Directeur du "Monde")Directeur du "Monde"SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes Dans une nouvelle allocution télévisée, François Hollande a annoncé, samedi 14 novembre, qu’il s’adresserait lundi 16 novembre aux deux chambres du Parlement réunies en Congrès à Versailles, « pour rassembler la nation dans cette épreuve », après les attaques terroristes à Paris.Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a convoqué la tenue de ce Congrès pour lundi à 16 heures. La majorité et l’opposition parlementaire ont décidé d’un commun accord que l’allocution de François Hollande ne serait suivie ni de débats ni de prises de parole.Concernant le reste de la semaine, les présidents des deux chambres ont fait savoir qu’ils ne comptaient pas modifier l’ordre du jour initialement prévu. En revanche, si l’état d’urgence devait se prolonger plus de douze jours, un vote aurait lieu dans le courant de la semaine prochaine pour valider cette prolongation. Par ailleurs, il y aura, comme cela était prévu avant les attentats, un vote mercredi 25 novembre, sur la prolongation de l’engagement des forces armées en Syrie, qui devrait prendre une nouvelle tournure.A l’Elysée, le mot d’ordre est à l’appel à l’unité et au rassemblement, parallèlement à la réaction sécuritaire. A cette fin, le chef de l’Etat se réunira avec ses ministres lors d’un conseil extraordinaire, samedi, et dimanche, à partir de 15 heures, avec les présidents de l’Assemblée, du Sénat et les présidents des groupes parlementaires, puis avec l’ensemble des partis, y compris le Front national, le même jour, à partir de 17 heures. L’objectif est de « faire acte de transparence sur ce que nous savons et ce que nous ferons », précise l’Elysée.Suivez la situation en direct« Le rassemblement, l’unité »Lundi, ce sera la première fois que François Hollande s’adressera au Congrès depuis mai 2012, confirmant la volonté du gouvernement de mettre en œuvre une réponse politique exceptionnelle, outre celle strictement policière, aux massacres terroristes ayant ensanglanté Paris vendredi soir. Son entourage le confirme. « Il y a eu un acte de guerre, la réponse est double : la réaction impitoyable d’une part ; de l’autre, le rassemblement, l’unité », lesquels passent « par l’information, de l’intégralité de la représentation nationale ».Comme après les attentats du 7 janvier contre Charlie Hebdo, l’ancien président Nicolas Sarkozy a été traité avec un égard particulier : M. Hollande, qui l’a appelé samedi matin à l’issue du conseil de défense, le reçevra à l’Elysée dimanche à 10 heures du matin. Un traitement symbolique de l’image d’union sacrée qui avait prévalu lors des attentats de janvier, et que l’exécutif tient à préserver, malgré la violence du choc, qui risque cette fois d’emporter tout esprit de rassemblement. Le risque de délitement politique est un risque sérieux pour le gouvernement. Un conseiller ministériel s’en inquiète : « Il va falloir maîtriser le pays, le tenir pour éviter qu’il bascule. C’est l’enjeu des quatre jours qui viennent. Comment le pays va se comporter ? Combien de temps Sarkozy va se tenir. Et Le Pen ? »Lire aussi :Des voix dissonantes chez les politiquesDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Les Républicains (LR) retrouvent le sourire. Un mois et demi après avoir accusé une baisse du nombre d’adhérents, la formation présidée par Nicolas Sarkozy affirme avoir inversé la tendance. Me Molitor, huissier, s’est rendu au siège parisien du parti, vendredi 13 novembre, afin de constater le nombre exact de personnes encartées aux Républicains.Verdict ? « A l’heure actuelle, le parti compte 201 315 adhérents à jour de cotisation – parmi eux, près de 155 000 ont renouvelé leur adhésion et 45 000 sont des nouveaux adhérents – contre 197 355 l’an dernier à la même date », indique au Monde le directeur général du parti, Frédéric Péchenard. Soit une hausse de près de 4 000 adhérents en un an.Des chiffres loin de l’objectif fixé par M. Sarkozy, qui espère totaliser 300 000 militants encartés à la fin de l’année et 500 000 d’ici 2017.Tordre le coup aux articles de presseMais le bras droit de M. Sarkozy préfère relativiser : « Si on ajoute au nombre d’adhérents actuels ceux qui n’ont pas renouvelé en 2015 mais qui avaient leur carte l’an dernier, le parti compte au total 274 849 adhérents statutaires [qui ont le droit de voter] », précise-t-il, à la veille d’une réunion entre M. Sarkozy et des nouveaux adhérents samedi au siège du parti, rue de Vaugirard.Cette opération de communication vise à tordre le coup aux articles de presse, qui se sont multipliés fin septembre, lorsque France Info avait révélé que le nombre d’adhérents du parti était en baisse, un an après le retour de Nicolas Sarkozy et dix mois après son élection à la tête du parti.» Lire : Un an après le retour de Nicolas Sarkozy, le nombre d’adhérents du parti est en baisseAu 22 septembre, Les Républicains comptaient exactement 178 920 adhérents à jour de cotisation contre 181 002 en 2014, à la même date. Soit une perte d’un peu plus de 2 000 personnes encartées en l’espace d’un an, selon les chiffres obtenus à l’époque par Le Monde.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau et Alexandre Pouchard Si la délinquance n’a guère progressé en dix ans, la peur du terrorisme et des attentats, elle, se fait beaucoup plus sentir. Voilà ce que révèle l’enquête de  « victimation » publiée vendredi 13 novembre par l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP).Ce type de questionnaire, pratiqué depuis une dizaine d’années, cherche à définir le plus précisément possible la manière dont est vécue l’atteinte matérielle, corporelle ou physique, et pas simplement chez les personnes victimes mais au sein de la société au sens large.Lire aussi :Délinquance : une enquête contredit les chiffres du gouvernementContrairement aux chiffres de la délinquance, qui recensent en réalité l’activité policière plus que le nombre de victimes, l’Insee interroge un vaste échantillon pour savoir s’ils s’estiment victimes de tel ou tel acte. Cette enquête, réalisée auprès de 15 484 personnes, est un des rares instruments de mesure fiable sur l’évolution de la délinquance et des préoccupations au moment de l’enquête – qui explique largement la forte hausse de l’inquiétude à l’endroit du terrorisme en 2015.Atteintes personnelles : les injures en tête, les vols en baisseLes injures et les insultes restent les atteintes personnelles les plus nombreuses, avec 9,4 % de personnes de 14 ans et plus ayant déclaré en être victime. Ce chiffre, qui n’inclut pas les injures accompagnées de menaces ou proférées lors d’un vol, ni les insultes intervenues au sein d’un ménage, est en hausse de 0,2 point par rapport à la précédente enquête. Il est toutefois en baisse sur dix ans (10,3 % en 2006). #container_14474103662{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14474103662{ height:500px; } #container_14474103662 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14474103662 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14474103662 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14474103662 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les injures restent les atteintes personnelles les plus fréquentesSource : ONDRPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14474103662", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#FFc832","#0386c3","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Injures, insultes (hors menaces, vols et hors ménage) ", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1136156400000, 10.3 ], [ 1167692400000, 10.6 ], [ 1199228400000, 10.2 ], [ 1230850800000, 9.8 ], [ 1262386800000, 9.8 ], [ 1293922800000, 8.7 ], [ 1325458800000, 10.1 ], [ 1357081200000, 9.2 ], [ 1388617200000, 9.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vols ou tentatives sans violences ni menaces ", "color": "#FFc832", "data": [ [ 1136156400000, 2.2 ], [ 1167692400000, 1.9 ], [ 1199228400000, 1.9 ], [ 1230850800000, 2.1 ], [ 1262386800000, 1.8 ], [ 1293922800000, 1.7 ], [ 1325458800000, 1.6 ], [ 1357081200000, 1.8 ], [ 1388617200000, 1.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Violences physiques (hors vols et hors ménage) ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1136156400000, 1.5 ], [ 1167692400000, 1.6 ], [ 1199228400000, 1.7 ], [ 1230850800000, 1.7 ], [ 1262386800000, 1.3 ], [ 1293922800000, 1.3 ], [ 1325458800000, 1.4 ], [ 1357081200000, 1.3 ], [ 1388617200000, 1.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vols ou tentatives avec violences ou menaces ", "color": "#F19300", "data": [ [ 1136156400000, 0.7 ], [ 1167692400000, 0.6 ], [ 1199228400000, 0.4 ], [ 1230850800000, 0.5 ], [ 1262386800000, 0.6 ], [ 1293922800000, 0.5 ], [ 1325458800000, 0.5 ], [ 1357081200000, 0.7 ], [ 1388617200000, 0.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les violences physiques ou sexuelles augmentent au sein des ménagesSi les violences physiques ou sexuelles hors ménage restent les plus souvent évoquées dans l’enquête (2,8 %), leur proportion diminue progressivement. Celles au sein d’un ménage, en revanche, progressent largement par rapport à la précédente étude (2,2 % contre 1,9 %). Les violences faites par un conjoint ou un ex-conjoint restent relativement stable. #container_14474128830{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14474128830{ height:500px; } #container_14474128830 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14474128830 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14474128830 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14474128830 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Violences physiques ou sexuelles : en augmentation au sein des ménagesSource : ONDRPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14474128830", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -0.1, max: null, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2006-2007","2007-2008","2008-2009","2009-2010","2010-2011","2011-2012","2012-2013","2013-2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hors ménage ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.1 ], [ "", 3.1 ], [ "", 3.2 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Au sein d'un ménage ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2.1 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.2 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 2.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Par conjoint ou ex-conjoint ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 1.3 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.4 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.3 ], [ "", 1.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Chômage et terrorisme en haut des préoccupationsL’enquête fournie par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales s’attarde également sur les préoccupations des Français, leur ressenti. Ainsi, parmi les personnes interrogées, ce sont bien le chômage et la précarité qui sont en tête des préoccupations des Français depuis 2007.En 2015, on voit aussi l’explosion de « l’inquiétude » liée au terrorisme, en raison des attentats de Paris du mois de janvier 2015, elle passe de 2,6 % en 2014 à 17,7 % cette année. #container_14474102999{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14474102999{ height:500px; } #container_14474102999 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14474102999 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14474102999 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 200px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 350px; } #container_14474102999 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les « problèmes préoccupants » : chômage et précarité toujours en têteSource : ONDRPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14474102999", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#b50b11","#ff3232","#F19300","#191919","#28beaa","#608a32","#2c59a8"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, 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"color": "#b50b11", "data": [ [ "", 4.8 ], [ "", 4.3 ], [ "", 3.2 ], [ "", 2.7 ], [ "", 4 ], [ "", 3.2 ], [ "", 4 ], [ "", 2.6 ], [ "", 17.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Pauvreté", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 17.5 ], [ "", 21.5 ], [ "", 19.8 ], [ "", 18.9 ], [ "", 19 ], [ "", 19.4 ], [ "", 14.4 ], [ "", 14.9 ], [ "", 12.1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Délinquance", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 15.1 ], [ "", 13.6 ], [ "", 10.2 ], [ "", 13.4 ], [ "", 16.4 ], [ "", 13.4 ], [ "", 13 ], [ "", 13.8 ], [ "", 9.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Racisme, discrimination", "color": "#191919", "data": [ [ "", 5.4 ], [ "", 4.5 ], [ "", 3.4 ], [ "", 3.4 ], [ "", 4 ], [ "", 3.7 ], [ "", 3.8 ], [ "", 5 ], [ "", 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Riquet ». Il porte une perruque Grand-Siècle, une grosse chaîne en or de rappeur et parle comme un « djeune ». Du moins tel que les adultes l’imaginent. Ce personnage grotesque, inspiré de Pierre-Paul Riquet, baron de Bonrepos (1609-1680), le concepteur du canal du Midi, est le héros d’un petit film « à finalité pédagogique » que les enseignants de l’académie de Toulouse sont invités à projeter dans leur classe. A l’initiative de cette vidéo de 4 minutes 28, la région Midi-Pyrénées en partenariat avec la région Languedoc-Roussillon. Public visé : les collégiens, les lycéens et les apprentis.Lire aussi :Régions : et les nouvelles capitales sont...Double P. Riquet y explique les enjeux et les charmes de la fusion entre les régions « Midi-P. » et Languedoc-Roussillon. « Alors, j’ai fait deux-trois calculs avec mon smartphone. Exit les vingt-sept régions françaises. On passe à dix-huit grandes régions. Du coup, notre région va grossir grave ! », éructe le pathétique pantin. « J’vous dis pas le dynamisme démographique (…) On va pouvoir se la raconter grave au niveau national et européen. » Double P. Riquet fait l’article de la réforme territoriale : la nouvelle région comptera treize départements ; deux « supergrandes métropoles », Montpellier et Toulouse… « On a que des atouts avec cette nouvelle région, chante-t-il : côté aéronautique et spatial, on a déjà le swag à mort »… Comprenne qui pourra.« Même emblème, même territoire, même blaze »Pour emporter l’adhésion, le rappeur poudré convoque l’histoire :« Et puis de toute façon, on est déjà tous un peu cousins. Sérieux, bon, j’vous la fais courte. Mais, au Moyen Age, l’époque où les beaux gosses kiffaient se balader en capsule Nespresso, on était déjà réunis ! Eh ouais ! Même emblème, même territoire, même blaze. »Cette manière de s’adresser aux élèves laisse perplexe plus d’un enseignant. « C’est consternant, non seulement d’un point de vue linguistique, mais aussi citoyen, déplore l’un d’eux sous couvert d’anonymat. Et cela émane de l’éducation nationale, à un moment où les restrictions budgétaires sont à l’œuvre. » A un moment, aussi, où la communauté éducative est préoccupée par les réformes qu’elle doit mettre en place à la rentrée 2016 : nouveau collège, nouveaux programmes. Les profs sont à cran. Pas sûr que cette plaisanterie les détende.Au-delà du style, se pose la question de la promotion en classe d’une mesure gouvernementale qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2016. D’autant que celle-ci aura peu d’impact en matière éducative : les fusions d’académies ont en effet été abandonnées.Mattea BattagliaJournaliste au MondeBenoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon Au mieux une stabilité, au pire une hausse du nombre de cambriolages, un sentiment d’insécurité bloqué à un niveau élevé et une explosion de la peur du terrorisme. Les enseignements de la dernière enquête de victimation publiée, vendredi 13 novembre, par l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) vont être politiquement complexes à gérer pour le gouvernement. L’enquête, réalisée auprès de 15 484 ménages, constitue la seule mesure fiable de l’évolution des phénomènes de délinquance. Les personnes sont interrogées sur les faits subis durant l’année précédente – ici, 2014 – et sur leur ressenti au moment de l’enquête – de janvier à avril 2015.Selon l’ONDRP, 568 000 ménages ont été victimes d’un cambriolage dans leur résidence principale pour l’année 2014, contre 520 000 en 2013. Une hausse tempérée par le responsable des statistiques à l’ONDRP, Cyril Rizk : « Compte tenu du degré de précision de l’enquête, de la marge d’erreur, nous préférons parler de stabilité. Depuis 2012, le chiffre varie dans un intervalle qui reste étroit. » Le nombre de cambriolages déclarés avait fortement augmenté de 2008 à 2011, pour atteindre 542 000 à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy. Depuis, il est stable.Cette première conclusion va à l’encontre de la communication gouvernementale depuis quelques mois. Cette dernière se fonde sur les chiffres fournis par la police et la gendarmerie. Dès novembre 2014, le premier ministre, Manuel Valls, avait évoqué « pour la première fois en six ans (…) une baisse du nombre de cambriolages dans notre pays », ajoutant : « Je ne connais que trop bien le procès qui a longtemps été fait par certains à la gauche en matière de sécurité. On la disait angélique, laxiste, incapable de se saisir de cette question. Les faits ont apporté un démenti cinglant à ceux qui pourraient penser cela. » Lors de son discours aux responsables des forces de sécurité, le 13 octobre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a également salué les « résultats » de ses services dans la lutte contre les cambriolages, qui ont « diminué ».L’exercice est jugé « pédagogique » par M. Rizk : « Non, il n’y a pas de baisse des cambriolages. Et s’il y avait eu une baisse, il était trop tôt pour l’évoquer il y a un an. Il faut être patient. » Cela montre une nouvelle fois que les chiffres bruts de la police et de la gendarmerie ne peuvent être considérés comme des indicateurs fiables des évolutions de la délinquance malgré l’utilisation politique qui continue à en être faite, à droite comme à gauche. Sur la même période, la police affichait en effet une baisse des cambriolages de résidences principales de 4,7 % et la gendarmerie, de 8,9 %.« Effet Charlie »L’ONDRP constate également une hausse des violences physiques (hors vols), et notamment subies par les femmes : 1 011 000 contre 860 000 lors de l’enquête précédente. Pour l’ensemble de la population, les violences physiques et sexuelles déclarées repassent la barre des 2 millions pour la première fois depuis 2008-2009. Mais l’Observatoire tempère : « Les données dont on dispose sont encore trop fragiles pour établir une hausse. » Cette stabilité globale de la délinquance déclarée s’accompagne d’une stabilité du sentiment d’insécurité. Un peu plus de 21 % des personnes interrogées ont déclaré ressentir de l’insécurité dans leur quartier ou dans leur village « souvent, de temps en temps ou rarement ». Ce chiffre avait augmenté sans discontinuer de 2008 à 2013, en lien avec l’explosion des cambriolages, avant de baisser en 2014. Même stabilité pour la part de personnes ayant « observé des phénomènes de consommation ou de trafic de drogues », qui reste au-dessus des 20 %.Enfin, l’ONDRP a mesuré, sans surprise, un « effet Charlie » sur les préoccupations des Français : la part des personnes qui citent le terrorisme comme problème numéro un est passée de 2,6 % à 17,7 %. Le terrorisme prend la deuxième place, derrière le chômage. Il n’avait jamais dépassé les 5 % depuis la création de l’enquête. Conséquence, tout le reste baisse, même la délinquance, désormais problème numéro un pour seulement 9,7 % des Français, contre 13,8 % en 2014.Mais la délinquance pourrait revenir sur le devant de la scène. Depuis octobre, le nouveau service statistique du ministère de l’intérieur publie mensuellement les chiffres de la police et de la gendarmerie corrigés des variations saisonnières, avec maintes précautions (le service compare notamment des périodes minimales de trois mois). Et tous les indicateurs retenus comme significatifs (cambriolages et vols) sont au rouge fin 2015.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.11.2015 à 18h44 • Mis à jour le13.11.2015 à 14h45 L’Assemblée nationale a repris ses travaux, jeudi 11 novembre, sur le projet de budget de l’Etat pour 2016. Les députés ont notamment adopté, par 35 voix contre 21, l’amendement déposé par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, malgré l’opposition du gouvernement.Un amendement qui rend la CSG dégressiveL’ancien premier ministre proposait de rendre la contribution sociale généralisée (CSG) dégressive, c’est-à-dire la moduler pour que son taux soit plus faible sur les bas salaires (entre 1 et 1,3 smic).Le ministre des finances, Michel Sapin, a déploré un amendement « pas bien ficelé » et estime qu’il peut poser « un problème de constitutionnalité ». Il a également regretté la division créée par un amendement « dont les Français ne verront pas l’application, en tout cas pas tout de suite ».Le Conseil constitutionnel a déjà rejeté, en 2000, une réforme visant à baisser la CSG pour les salariés modestes. Ce qui fait dire au patron des élus socialistes à l’Assemblée, Bruno Le Roux, « qu’il y a un problème de constitutionnalité sur cet amendement »  :« Les finalités qui sont celles de Jean-Marc Ayrault, je les respecte. Simplement, je le dis à tous les socialistes, en matière fiscale faisons attention aux choses qui sont mal ficelées. Or à l’évidence aujourd’hui le dispositif, techniquement, n’était pas bien ficelé. »Lire aussi :L’heure de la revanche fiscale pour Jean-Marc Ayrault ?Interrogé sur i-Télé après le vote, M. Ayrault a invité le gouvernement « à poursuivre le chantier de la simplification fiscale ». En outre, au lieu de toucher a posteriori leur prime d’activité en fin d’année, comme le prévoit pour le moment le budget, les contribuables concernés la recevraient automatiquement par le biais de cette nouvelle réduction d’impôt.Un dispositif qui coûterait quelques milliards de plus : alors que le gouvernement estime que 50 % de ceux qui ont droit à la prime d’activité ne la réclament pas, le nouveau dispositif bénéficiera à tous les ayants droit grâce à la réduction d’impôt automatique.Les députés ont également supprimé toute référence à la perspective d’un « impôt citoyen sur le revenu » fusionnant impôt sur le revenu et contribution sociale généralisée (CSG).Lire aussi :Mais au fait, c’est quoi la CSG ?L’Assemblée a voté une première étape vers le prélèvement à la sourceL’Assemblée nationale a par ailleurs voté jeudi, comme l’avait annoncé le gouvernement, les bases du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, qui révolutionnera, s’il s’applique comme prévu au 1er janvier 2018, les habitudes fiscales des Français.Actuellement, le contribuable s’acquitte de ses impôts sur les revenus de l’année précédente, alors qu’environ 30 % des contribuables voient leurs revenus diminuer d’une année sur l’autre. Avec le prélèvement à la source, l’impôt sera collecté au moment du versement du revenu ; ce qui implique, pour passer d’un système à l’autre, une année de transition.Lire aussi :Impôts et prestations : 80 % de perdants en 2014Cette réforme « sera sans doute l’une des plus grandes modernisations de l’impôt sur le revenu depuis des décennies », a martelé dans l’hémicycle le secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert. Pour engager ce chantier – dont Bercy estime qu’il sera complexe, du fait de son ampleur –, le ministère prévoit d’ouvrir une période de concertation, qui se matérialisera par un Livre blanc au printemps 2016. Les modalités de mise en œuvre de la réforme, quant à elles, seront présentées au Parlement d’ici au 1er octobre 2016, sans doute sous la forme d’un projet de loi.Les députés ont adopté le maintien des exonérations pour des retraités en 2015 et 2016Comme annoncé par le gouvernement pour remédier aux effets de la suppression de la « demi-part des veuves », instaurée sous Nicolas Sarkozy, l’Assemblée nationale a voté jeudi le maintien des exonérations pour certains retraités modestes en 2015 et 2016.M. Eckert a précisé que 600 000 personnes allaient être concernées. Dans le détail, il est prévu pour les personnes exonérées en 2014 le maintien des exonérations d’impôts locaux et de contribution à l’audiovisuel public pour 2015 et 2016. Le gouvernement entend aussi les maintenir au-delà, en cas de revenus inchangés.En outre, il existera, à partir de 2017, un mécanisme de « lissage dans le temps » pour éviter à certains contribuables une entrée trop brutale dans la fiscalité locale. Nicole Vulser Paris, bonjour tristesse. Au lendemain des attaques terroristes perpétrées en région parisienne vendredi 13 novembre, un très grand nombre de magasins gardaient porte close dans des quartiers habituellement très fréquentés à six semaines de Noël. Très peu de flâneurs dans les rues parisiennes et les boutiques vidées de leur clientèle habituelle – à l’exception des commerces alimentaires. Rue de Rivoli, en fin de matinée samedi 14, bon nombre d’enseignes étaient restées fermées, comme les chausseurs Minelli, Camper, Aldo ou encore les boutiques de vêtements Forever 21, Superdry, Desigual ou IKKS. Le boulevard Haussmann était, lui aussi, déserté, et seules de très rares familles s’étaient aventurées à montrer les vitrines de Noël du Printemps ou des Galeries Lafayette à leurs enfants.Suivez notre live sur la situation à Paris« Nous avions décidé d’ouvrir dans un élan citoyen de résistance face à la barbarie », avait indiqué une porte-parole des Galeries. Une telle volonté relevait davantage d’un acte symbolique que d’une volonté mercantile. En effet, un lendemain d’attentats, comme après Charlie, les grands magasins sont désertés et le chiffre d’affaires, bien en deçà de la moyenne. Le groupe a dû changer de politique dans la matinée et se résoudre, à midi et demi, à prendre la décision de fermer le navire amiral ainsi que les Galeries Lafayette Montparnasse et le BHV Marais.Lire aussi :Attaques à Paris : les magasins ferment à ParisLa direction explique ce revirement par « des difficultés à assurer une qualité de service optimale pour nos clients ». Le service s’effectuant sur la base du volontariat, le grand magasin n’a finalement pas obtenu les effectifs suffisants. La direction de la communication précise par ailleurs que, contrairement à une rumeur qui avait circulé toute la matinée, « aucun colis suspect n’a été détecté au magasin Galeries Lafayette Haussmann ». La direction des Galeries Lafayette affirme que les mesures de sécurité « sont aujourd’hui très significativement renforcées au sein de l’ensemble du réseau ».Même politique chez les géants du luxeUn groupe d’une vingtaine de touristes chinois a donc rebroussé chemin dans le calme quand les vigiles du grand magasin du boulevard Haussmann a annoncé, en fermant les portes, que le magasin devrait ouvrir normalement lundi. Le Printemps, qui avait déjà décidé de ne pas ouvrir ses magasins Nation et Italie, a lui aussi été contraint de fermer son navire amiral du boulevard Haussmann dans la matinée. Rive droite, Le Bon Marché a fait de même. D’autres grandes enseignes de prêt-à-porter, comme le japonais Uniqlo, l’américain Gap, l’italien Benetton ou le suédois H&M avaient maintenu leur rideau baissé samedi. La boutique Zara (filiale de l’espagnol Inditex) du boulevard Haussmann a fermé ses portes en fin de matinée.Les groupes de luxe ont adopté la même politique. Aucune des marques de LVMH n’a ouvert, qu’il s’agisse de Sephora, Guerlain, Louis Vuitton, Céline, Kenzo, Fendi… « C’est un acte de solidarité, de deuil », a expliqué le porte-parole. Il s’agit aussi de mesures de sécurité, « puisque toutes les forces de l’ordre doivent être mobilisées là où se sont passés les attentats », a-t-il ajouté. La Fondation Vuitton n’est pas non plus ouverte au public samedi. Idem chez Kering : les boutiques Gucci, Bottega Veneta, Saint Laurent restent closes samedi « compte tenu de l’état d’urgence qui a été décrété et par mesure de sécurité pour les salariés », explique le porte-parole du groupe.Aucune décision n’a encore été prise au sein des entreprises pour rouvrir ou non lundi. Tout dépendra des ordres donnés par la police et la préfecture.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques à Paris : ce que l’on saitLire aussi :Attaques à Paris : « J’ai senti comme un pétard qui explosait dans mon bras »Lire aussi :Attaques à Paris : les questions que vous nous posezLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye La position de Marine Le Pen n’a pas varié d’un iota depuis les attentats du mois de janvier. Samedi 14 novembre, au lendemain des attentats à Paris qui ont tué au moins 128 personnes, elle a exigé que la France « retrouve la maîtrise de ses frontières », la déchéance de nationalité pour les binationaux participant des « mouvances islamistes » ou encore la « fermeture des mosquées salafistes ». Trois mesures qu’elle avait déjà réclamées après les attaques contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes , les 7 et 9 janvier.« Nous vivons l’horreur, une tragédie nationale, a déclaré Mme Le Pen depuis le siège du FN, à Nanterre (Hauts-de-Seine). La France et les Français ne sont plus en sécurité, des mesures d’urgence s’imposent. » Si elle a accordé un satisfecit à François Hollande pour sa décision de décréter l’état d’urgence et de rétablir des contrôles aux frontières — « c’est bien » —, la députée européenne a jugé « indispensable » que « la France retrouve le contrôle de ses frontières définitivement ».« Nouvelle escalade du terrorisme islamiste »S’exprimant à l’issue d’une réunion du bureau exécutif du Front national, qui s’est tenue plus tôt dans la matinée, la présidente du parti d’extrême droite a estimé que ces attaques représentaient « une nouvelle escalade dans la violence du terrorisme islamiste ». Toute à sa dénonciation de la diplomatie française, qui se montre selon elle trop indulgente envers certains pays du Golfe comme l’Arabie saoudite ou le Qatar — qu’elle n’a pas cités aujourd’hui —, Mme Le Pen a préconisé une réorientation de la politique étrangère hexagonale vis-à-vis de « ces pays qui ont une attitude ambiguë avec les entreprises terroristes ». Comme à la suite de la tuerie à Charlie Hebdo.En conclusion de sa courte déclaration, qui n’a pas été suivie de questions de la presse, la candidate aux élections régionales des 6 et 13 décembre en Nord–Pas-de-Calais–Picardie, qui a suspendu sa campagne, comme toutes les têtes de liste de son parti, a estimé que la France, « rendue vulnérable », devait « se réarmer » et que le « fondamentalisme islamiste » devait être « anéanti ».Entretien avec François HollandeSi elle n’a pas affiché un triomphalisme, certains dirigeants du Front national se félicitent de leur côté que les positions défendues par leur présidente soient, selon eux, validées par les faits. « Tout le monde disait qu’il était impossible de fermer les frontières, on a le sentiment qu’aujourd’hui on donne enfin raison à ce qu’elle dit depuis des années », estime un cadre. « C’est hélas trop tard que l’on nous écoute », a écrit quant à lui sur Twitter Stéphane Ravier, sénateur (FN) et maire du 7e secteur de Marseille. De son côté, le député Rassemblement bleu marine du Gard, Gilbert Collard, a carrément lancé un appel sur son blog, sans crainte des procès en récupération : « Marine et les nôtres, vite au pouvoir. »En théorie, seule la dirigeante frontiste est habilitée à s’exprimer jusqu’à son entretien avec François Hollande à l’Elysée, dimanche 15 novembre, à 17 heures La présidente du parti d’extrême droite doit prendre à nouveau la parole à l’issue de cette entrevue. Qu’a-t-elle prévu de dire au chef de l’Etat lors de sa venue au palais présidentiel ? « Peut-être lui rappeler ce que je lui avais déjà dit en janvier », répond au Monde Marine Le Pen. A savoir, lui demander l’exécution des mesures qu’elle a préconisé dans sa déclaration ce samedi.Olivier Faye Alexandre Lemarié Au-delà des expressions de solidarité avec les victimes et des appels à l’union nationale, des responsables des Républicains (LR) ont exigé un renforcement du dispositif sécuritaire en France pour faire face à la menace terroriste, à la suite des attentats survenus à Paris, vendredi 13 novembre.Nicolas Sarkozy a donné le ton en réclamant des « inflexions majeures » en matière de sécurité, car, selon lui, « la guerre que nous devons livrer » devait être « totale ». « Notre politique extérieure doit intégrer le fait que nous sommes en guerre. Notre politique de sécurité intérieure également. Nous avons besoin d’inflexions majeures pour que la sécurité des Français soit assurée », a déclaré le président de LR, samedi matin, lors d’une allocution au siège parisien du parti. « Notre devoir est de prendre l’extrême gravité de la situation et d’en prendre toutes les conséquences en termes d’action […] Les terroristes ont engagé la guerre à la France. Notre pays ne doit pas céder, ne doit pas reculer », a poursuivi l’ex-chef de l’Etat, après avoir parlé au téléphone avec M. Hollande samedi matin. Les deux hommes ont prévu de s’entretenir dimanche, à 10 heures, à l’Elysée.Suivez notre live sur la situation à Paris« Procédures exceptionnelles »« Rien ne peut être comme avant. Le terrorisme a fait trop de victimes. Nous devons comprendre les raisons qui expliquent que de telles attaques soient possibles et en tirer immédiatement les conséquences », a insisté M. Sarkozy, renouvelant son soutien à l’état d’urgence et aux contrôles établis aux frontières décrétés dès vendredi soir par M. Hollande. Et de conclure :« Nous soutiendrons toutes les décisions qui iront dans le sens d’un renforcement drastique des mesures de sécurité qui permettront de protéger la vie de nos compatriotes. »Le numéro 3 de LR, Laurent Wauquiez, a également réclamé un renforcement des mesures de sécurité. Samedi matin, le député de Haute-Loire a demandé que « les 4 000 personnes vivant sur le territoire français fichées pour terrorisme » soient « placées dans des centres d’internement antiterroristes spécifiquement dédiés ». « Dans la quasi-totalité des attaques terroristes que nous avons connues, il s’agissait d’individus qui étaient déjà surveillés. On ne peut plus attendre qu’ils passent à l’acte », s’est-il justifié, estimant que « notre système de défense doit maintenant être à la hauteur de la menace ».Même tonalité du côté d’Eric Ciotti. « On raisonne avec le même logiciel et dans le même cadre juridique qu’avant, alors qu’on est dans un monde nouveau. Il faut mettre en place des procédures exceptionnelles dans la période d’extrême dangerosité actuelle », a déclaré le député des Alpes-Maritimes, samedi matin, au Monde, en exigeant, comme M. Wauquiez, « des mesures d’internement préventives ».« Centres de déradicalisation »« Je réclame l’ouverture de centres de rétention avec des procédures de placement administratif dans des centres de déradicalisation pour ceux qui viennent des zones de combat », a-t-il affirmé, déplorant que la surveillance des djihadistes potentiels ait été « relâchée » depuis les attentats de janvier. Ce spécialiste des questions de sécurité au sein du parti pointe « deux problèmes majeurs » : pour lui, les moyens et les procédures sont insuffisants.« Il y avait une centaine d’individus dangereux il y a une dizaine d’années et il y en a près de 2 000 aujourd’hui. Or, les moyens mis en place n’ont pas suivi. Et désormais, il convient de savoir ce que l’on fait des individus signalés comme dangereux. »Le député Georges Fenech, en charge des questions de justice au sein de LR, a à son tour réclamé « des contrôles et des perquisitions des lieux habituellement fréquentés par les quelques 4 000 individus inscrits au fichier S [sûreté de l’Etat]. »Union nationaleAlain Juppé et François Fillon ont quant à eux, davantage insisté sur la nécessité de respecter un climat d’union nationale, en exprimant un soutien sans réserve au gouvernement. Face à ces attentats, « une seule riposte : la nation tout entière doit s’unir autour de ceux qui ont la charge de la défendre, l’union nationale doit se faire autour du président de la République et du gouvernement, le soutien s’impose aux mesures qu’ils viennent de prendre », a écrit le maire de Bordeaux samedi, dans un billet publié sur son blog. Ce dernier appelle aussi à une « union internationale » dans la lutte contre la « barbarie terroriste ». « Pour avoir la force de la mener et de la gagner, nous devons rester unis. »Même tonalité du côté de François Fillon. « Le président de la République a pris les décisions nécessaires à la sécurité des Français. L’état d’urgence est décrété et l’unité nationale est maintenant notre devoir », a écrit l’ex-premier ministre dans un communiqué, vendredi soir. « Tous ensemble nous devons agir avec solidarité pour les victimes et confiance à l’égard de nos forces de sécurité. »  A son tour, le président du Sénat, Gérard Larcher, a apporté un soutien sans faille à l’exécutif, en affirmant dans un communiqué que « face au terrorisme et à la barbarie », il « soutiendra sans faille l’exécutif dans la mise en œuvre de toutes les mesures qui permettront de protéger les Français, de préserver leur sécurité et de garantir l’ordre public dans le respect de nos principes démocratiques ».Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Fenoglio (Directeur du "Monde") La France est en guerre. En guerre contre un terrorisme totalitaire, aveugle, terriblement meurtrier. On le savait depuis le mois de janvier et les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, à Paris. En dépit de la mobilisation exceptionnelle du peuple français, le 11 janvier, en dépit de la solidarité alors exprimée par les dirigeants de toutes les démocraties du monde, le président de la République, le premier ministre et les responsables des services de sécurité n’ont eu de cesse de le rappeler : la menace n’a pas disparu. La question n’était pas de savoir s’il y aurait d’autres attentats en France, mais quand.Ce fut lors de cette soirée qui vient d’ensanglanter Paris et sa banlieue, vendredi 13 novembre. Et cette tragédie démontre que les terroristes qui ont pris la France pour cible ne mettent aucune limite à leur œuvre de mort.Le bilan de leur carnage – plus de 128 morts, à cette heure – est odieux, sans précédent dans notre pays. Ils ont déclenché ce que les responsables policiers redoutaient par-dessus tout : plusieurs attaques simultanées dans la capitale et sa banlieue, aux abords du Stade de France, où 80 000 personnes assistaient au match de football France-Allemagne, en présence de François Hollande, devant quatre cafés ou restaurants des 10e et 11e arrondissements, enfin à l’intérieur même du Bataclan, où plus d’un millier de personnes assistaient à un concert et se sont trouvées prises en otage, avant que l’assaut ne soit donné par les forces de l’ordre.Pour la première fois en France, plusieurs de ces terroristes, bardés de ceintures d’explosifs, n’ont pas hésité à se transformer en bombes humaines. C’est la France qu’ils ont voulu plonger dans la panique et dans l’effroi. C’est la France qu’ils ont voulu briser.Cette folie n’appelle qu’une seule réponse. Contre la panique, la dignité. Contre les semeurs de mort, la fermeté. Contre l’affolement, la lucidité. Contre l’effroi, le « sang-froid », comme l’a dit, justement, le président de la République au milieu de la nuit. Et, par-dessus tout, l’unité de la nation dans l’épreuve.Les interrogations ne manquent pas. Elles sont légitimes, et il faut y répondre. La première et la plus immédiate est celle de la sécurité générale du pays : est-elle menacée, surtout à l’approche, dans trois semaines, de la conférence internationale sur le climat, qui doit réunir, à Paris, plusieurs dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement, et se tiendra au même moment que les élections régionales ? Le gouvernement a décrété l’état d’urgence et renforcé les contrôles aux frontières. Cela s’imposait, pour faire face à cette guerre que les « djihadistes » veulent nous imposer. Comme s’impose, à nos yeux, de maintenir le calendrier de la conférence climatique et des élections. Les différer, les reporter ou y renoncer reviendrait à céder au chantage et au défi des terroristes.Une lutte efficace contre le terrorisme ?La deuxième question est celle de la politique de lutte contre le terrorisme sur le territoire national. Est-elle à la hauteur de la menace ? Est-elle efficace ? Depuis deux ans, comme toutes les autres démocraties, la France n’a cessé d’accroître les moyens juridiques et policiers mis au service de l’Etat pour lutter contre le terrorisme djihadiste. Toutes les démocraties l’ont fait en s’efforçant de préserver l’équilibre entre la sécurité et la liberté. Nous ne sommes pas sans moyens ni sans volonté. A plusieurs reprises, ces dernières semaines, la police a déjoué des attentats qui visaient le territoire français. La nuit tragique du 13 novembre le démontre, hélas ! Face à ce genre d’agression, il n’existe pas de parade évidente, sauf à se transformer en Etat policier ou à vendre des illusions.La troisième interrogation porte sur la politique extérieure de la France et ses interventions militaires, en Afrique et au Proche-Orient : sont-elles la cause de cette spirale meurtrière et doivent-elles être reconsidérées ? Naturellement, la France est visée parce qu’elle est en première ligne dans le combat contre le djihadisme.Elle se bat sur plusieurs fronts. Elle intervient en Afrique subsaharienne, où, avec d’autres, elle cherche à empêcher qu’un immense espace désertique ne tombe totalement aux mains de réseaux criminels. Elle a sans doute sauvé la capitale du Mali, Bamako, d’un assaut islamiste début 2013. Sans l’intervention de l’aviation française, la ville aurait pu devenir ce que Kaboul, la capitale afghane, a été pour Al-Qaida jusqu’en 2001 : un appui logistique clé pour des opérations terroristes à travers le monde.A la demande du gouvernement de Bagdad, Paris participe, avec une cinquantaine d’autres pays, à la guerre (essentiellement aérienne) menée contre l’« Etat islamique », qui s’est emparé d’une bonne partie du territoire de l’Irak. La seule abomination des pratiques de cette organisation barbare n’explique pas l’intervention de cette coalition internationale. Là encore, c’est la défense des intérêts stratégiques de l’Europe, donc de la France, qui est en cause. Les zones pétrolières que contrôle l’EI lui donnent les moyens de mener des actions contre l’Occident, qu’il ne cesse de désigner à la vindicte de ses cellules terroristes. L’action des Européens en Irak peut être interprétée comme relevant d’une forme d’autodéfense.Depuis le début de l’automne, la France a aussi mené des interventions aériennes en Syrie. En ciblant des bases d’entraînement de l’Etat islamique, elle a officiellement invoqué l’autodéfense. Elle fait valoir que les commandos islamistes ont, ces derniers mois, cherché à plusieurs reprises à frapper le territoire français, et qu’ils préparent leurs opérations à partir de la Syrie.En guerre contre l’islamisme arméCe combat que mène Paris contre le djihadisme expose la France. Mais il ne faut pas renverser l’ordre des choses. Les autorités françaises sont en guerre contre l’islamisme armé parce que celui-ci a nommément désigné la France comme l’une de ses cibles. Il faut être aveugle ou sourd pour ne pas lire et entendre le discours de l’Etat islamique, d’Al-Qaida et d’autres mouvements islamistes : ce sont des appels à porter la « guerre sainte » en Europe, à tuer les « infidèles », les « juifs », les « croisés ». Ce n’est pas de la rhétorique. Il faut prendre au mot le « programme » de cette maladie régressive de l’islam qu’est l’islamisme.Qui peut dire avec certitude que l’inaction serait la garantie de l’immunité ? On touche là à la nature de l’ennemi à combattre. En ce début de XXIe siècle, le fanatisme religieux, en l’espèce islamiste, a remplacé les grands totalitarismes du XXe siècle. Comme Le Monde l’a souvent expliqué, l’islamisme, par son absolue radicalité, est un totalitarisme – cette promesse folle de régler tous les aspects de la vie des hommes au nom d’une religion érigée en unique source de rédemption.Or ce « parti des purs », pour reprendre l’expression du grand politologue Pierre Hassner, s’en prend prioritairement aux démocraties. Il nous combat autant sinon plus pour ce que nous sommes que pour ce que nous faisons ou ne faisons pas. Rester nous-mêmes est l’une des conditions du succès dans la guerre qu’il faut mener contre ce fanatisme.Jérôme Fenoglio (Directeur du "Monde")Directeur du "Monde"SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes Dans une nouvelle allocution télévisée, François Hollande a annoncé, samedi 14 novembre, qu’il s’adresserait lundi 16 novembre aux deux chambres du Parlement réunies en Congrès à Versailles, « pour rassembler la nation dans cette épreuve », après les attaques terroristes à Paris.Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a convoqué la tenue de ce Congrès pour lundi à 16 heures. La majorité et l’opposition parlementaire ont décidé d’un commun accord que l’allocution de François Hollande ne serait suivie ni de débats ni de prises de parole.Concernant le reste de la semaine, les présidents des deux chambres ont fait savoir qu’ils ne comptaient pas modifier l’ordre du jour initialement prévu. En revanche, si l’état d’urgence devait se prolonger plus de douze jours, un vote aurait lieu dans le courant de la semaine prochaine pour valider cette prolongation. Par ailleurs, il y aura, comme cela était prévu avant les attentats, un vote mercredi 25 novembre, sur la prolongation de l’engagement des forces armées en Syrie, qui devrait prendre une nouvelle tournure.A l’Elysée, le mot d’ordre est à l’appel à l’unité et au rassemblement, parallèlement à la réaction sécuritaire. A cette fin, le chef de l’Etat se réunira avec ses ministres lors d’un conseil extraordinaire, samedi, et dimanche, à partir de 15 heures, avec les présidents de l’Assemblée, du Sénat et les présidents des groupes parlementaires, puis avec l’ensemble des partis, y compris le Front national, le même jour, à partir de 17 heures. L’objectif est de « faire acte de transparence sur ce que nous savons et ce que nous ferons », précise l’Elysée.Suivez la situation en direct« Le rassemblement, l’unité »Lundi, ce sera la première fois que François Hollande s’adressera au Congrès depuis mai 2012, confirmant la volonté du gouvernement de mettre en œuvre une réponse politique exceptionnelle, outre celle strictement policière, aux massacres terroristes ayant ensanglanté Paris vendredi soir. Son entourage le confirme. « Il y a eu un acte de guerre, la réponse est double : la réaction impitoyable d’une part ; de l’autre, le rassemblement, l’unité », lesquels passent « par l’information, de l’intégralité de la représentation nationale ».Comme après les attentats du 7 janvier contre Charlie Hebdo, l’ancien président Nicolas Sarkozy a été traité avec un égard particulier : M. Hollande, qui l’a appelé samedi matin à l’issue du conseil de défense, le reçevra à l’Elysée dimanche à 10 heures du matin. Un traitement symbolique de l’image d’union sacrée qui avait prévalu lors des attentats de janvier, et que l’exécutif tient à préserver, malgré la violence du choc, qui risque cette fois d’emporter tout esprit de rassemblement. Le risque de délitement politique est un risque sérieux pour le gouvernement. Un conseiller ministériel s’en inquiète : « Il va falloir maîtriser le pays, le tenir pour éviter qu’il bascule. C’est l’enjeu des quatre jours qui viennent. Comment le pays va se comporter ? Combien de temps Sarkozy va se tenir. Et Le Pen ? »Lire aussi :Des voix dissonantes chez les politiquesDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Les Républicains (LR) retrouvent le sourire. Un mois et demi après avoir accusé une baisse du nombre d’adhérents, la formation présidée par Nicolas Sarkozy affirme avoir inversé la tendance. Me Molitor, huissier, s’est rendu au siège parisien du parti, vendredi 13 novembre, afin de constater le nombre exact de personnes encartées aux Républicains.Verdict ? « A l’heure actuelle, le parti compte 201 315 adhérents à jour de cotisation – parmi eux, près de 155 000 ont renouvelé leur adhésion et 45 000 sont des nouveaux adhérents – contre 197 355 l’an dernier à la même date », indique au Monde le directeur général du parti, Frédéric Péchenard. Soit une hausse de près de 4 000 adhérents en un an.Des chiffres loin de l’objectif fixé par M. Sarkozy, qui espère totaliser 300 000 militants encartés à la fin de l’année et 500 000 d’ici 2017.Tordre le coup aux articles de presseMais le bras droit de M. Sarkozy préfère relativiser : « Si on ajoute au nombre d’adhérents actuels ceux qui n’ont pas renouvelé en 2015 mais qui avaient leur carte l’an dernier, le parti compte au total 274 849 adhérents statutaires [qui ont le droit de voter] », précise-t-il, à la veille d’une réunion entre M. Sarkozy et des nouveaux adhérents samedi au siège du parti, rue de Vaugirard.Cette opération de communication vise à tordre le coup aux articles de presse, qui se sont multipliés fin septembre, lorsque France Info avait révélé que le nombre d’adhérents du parti était en baisse, un an après le retour de Nicolas Sarkozy et dix mois après son élection à la tête du parti.» Lire : Un an après le retour de Nicolas Sarkozy, le nombre d’adhérents du parti est en baisseAu 22 septembre, Les Républicains comptaient exactement 178 920 adhérents à jour de cotisation contre 181 002 en 2014, à la même date. Soit une perte d’un peu plus de 2 000 personnes encartées en l’espace d’un an, selon les chiffres obtenus à l’époque par Le Monde.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau et Alexandre Pouchard Si la délinquance n’a guère progressé en dix ans, la peur du terrorisme et des attentats, elle, se fait beaucoup plus sentir. Voilà ce que révèle l’enquête de  « victimation » publiée vendredi 13 novembre par l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP).Ce type de questionnaire, pratiqué depuis une dizaine d’années, cherche à définir le plus précisément possible la manière dont est vécue l’atteinte matérielle, corporelle ou physique, et pas simplement chez les personnes victimes mais au sein de la société au sens large.Lire aussi :Délinquance : une enquête contredit les chiffres du gouvernementContrairement aux chiffres de la délinquance, qui recensent en réalité l’activité policière plus que le nombre de victimes, l’Insee interroge un vaste échantillon pour savoir s’ils s’estiment victimes de tel ou tel acte. Cette enquête, réalisée auprès de 15 484 personnes, est un des rares instruments de mesure fiable sur l’évolution de la délinquance et des préoccupations au moment de l’enquête – qui explique largement la forte hausse de l’inquiétude à l’endroit du terrorisme en 2015.Atteintes personnelles : les injures en tête, les vols en baisseLes injures et les insultes restent les atteintes personnelles les plus nombreuses, avec 9,4 % de personnes de 14 ans et plus ayant déclaré en être victime. Ce chiffre, qui n’inclut pas les injures accompagnées de menaces ou proférées lors d’un vol, ni les insultes intervenues au sein d’un ménage, est en hausse de 0,2 point par rapport à la précédente enquête. Il est toutefois en baisse sur dix ans (10,3 % en 2006). #container_14474103662{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14474103662{ height:500px; } #container_14474103662 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14474103662 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14474103662 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14474103662 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les injures restent les atteintes personnelles les plus fréquentesSource : ONDRPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14474103662", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#FFc832","#0386c3","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: "", endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Injures, insultes (hors menaces, vols et hors ménage) ", "color": "#ff3232", "data": [ [ 1136156400000, 10.3 ], [ 1167692400000, 10.6 ], [ 1199228400000, 10.2 ], [ 1230850800000, 9.8 ], [ 1262386800000, 9.8 ], [ 1293922800000, 8.7 ], [ 1325458800000, 10.1 ], [ 1357081200000, 9.2 ], [ 1388617200000, 9.4 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vols ou tentatives sans violences ni menaces ", "color": "#FFc832", "data": [ [ 1136156400000, 2.2 ], [ 1167692400000, 1.9 ], [ 1199228400000, 1.9 ], [ 1230850800000, 2.1 ], [ 1262386800000, 1.8 ], [ 1293922800000, 1.7 ], [ 1325458800000, 1.6 ], [ 1357081200000, 1.8 ], [ 1388617200000, 1.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Violences physiques (hors vols et hors ménage) ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1136156400000, 1.5 ], [ 1167692400000, 1.6 ], [ 1199228400000, 1.7 ], [ 1230850800000, 1.7 ], [ 1262386800000, 1.3 ], [ 1293922800000, 1.3 ], [ 1325458800000, 1.4 ], [ 1357081200000, 1.3 ], [ 1388617200000, 1.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Vols ou tentatives avec violences ou menaces ", "color": "#F19300", "data": [ [ 1136156400000, 0.7 ], [ 1167692400000, 0.6 ], [ 1199228400000, 0.4 ], [ 1230850800000, 0.5 ], [ 1262386800000, 0.6 ], [ 1293922800000, 0.5 ], [ 1325458800000, 0.5 ], [ 1357081200000, 0.7 ], [ 1388617200000, 0.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Les violences physiques ou sexuelles augmentent au sein des ménagesSi les violences physiques ou sexuelles hors ménage restent les plus souvent évoquées dans l’enquête (2,8 %), leur proportion diminue progressivement. Celles au sein d’un ménage, en revanche, progressent largement par rapport à la précédente étude (2,2 % contre 1,9 %). Les violences faites par un conjoint ou un ex-conjoint restent relativement stable. #container_14474128830{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14474128830{ height:500px; } #container_14474128830 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14474128830 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14474128830 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14474128830 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Violences physiques ou sexuelles : en augmentation au sein des ménagesSource : ONDRPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14474128830", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: -0.1, max: null, startOnTick: "", endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2006-2007","2007-2008","2008-2009","2009-2010","2010-2011","2011-2012","2012-2013","2013-2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hors ménage ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.1 ], [ "", 3.1 ], [ "", 3.2 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Au sein d'un ménage ", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 2.1 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.2 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 2.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Par conjoint ou ex-conjoint ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 1.3 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.4 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.2 ], [ "", 1.3 ], [ "", 1.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Chômage et terrorisme en haut des préoccupationsL’enquête fournie par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales s’attarde également sur les préoccupations des Français, leur ressenti. Ainsi, parmi les personnes interrogées, ce sont bien le chômage et la précarité qui sont en tête des préoccupations des Français depuis 2007.En 2015, on voit aussi l’explosion de « l’inquiétude » liée au terrorisme, en raison des attentats de Paris du mois de janvier 2015, elle passe de 2,6 % en 2014 à 17,7 % cette année. #container_14474102999{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14474102999{ height:500px; } #container_14474102999 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14474102999 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14474102999 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 200px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 350px; } #container_14474102999 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les « problèmes préoccupants » : chômage et précarité toujours en têteSource : ONDRPrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14474102999", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#b50b11","#ff3232","#F19300","#191919","#28beaa","#608a32","#2c59a8"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, 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Riquet ». Il porte une perruque Grand-Siècle, une grosse chaîne en or de rappeur et parle comme un « djeune ». Du moins tel que les adultes l’imaginent. Ce personnage grotesque, inspiré de Pierre-Paul Riquet, baron de Bonrepos (1609-1680), le concepteur du canal du Midi, est le héros d’un petit film « à finalité pédagogique » que les enseignants de l’académie de Toulouse sont invités à projeter dans leur classe. A l’initiative de cette vidéo de 4 minutes 28, la région Midi-Pyrénées en partenariat avec la région Languedoc-Roussillon. Public visé : les collégiens, les lycéens et les apprentis.Lire aussi :Régions : et les nouvelles capitales sont...Double P. Riquet y explique les enjeux et les charmes de la fusion entre les régions « Midi-P. » et Languedoc-Roussillon. « Alors, j’ai fait deux-trois calculs avec mon smartphone. Exit les vingt-sept régions françaises. On passe à dix-huit grandes régions. Du coup, notre région va grossir grave ! », éructe le pathétique pantin. « J’vous dis pas le dynamisme démographique (…) On va pouvoir se la raconter grave au niveau national et européen. » Double P. Riquet fait l’article de la réforme territoriale : la nouvelle région comptera treize départements ; deux « supergrandes métropoles », Montpellier et Toulouse… « On a que des atouts avec cette nouvelle région, chante-t-il : côté aéronautique et spatial, on a déjà le swag à mort »… Comprenne qui pourra.« Même emblème, même territoire, même blaze »Pour emporter l’adhésion, le rappeur poudré convoque l’histoire :« Et puis de toute façon, on est déjà tous un peu cousins. Sérieux, bon, j’vous la fais courte. Mais, au Moyen Age, l’époque où les beaux gosses kiffaient se balader en capsule Nespresso, on était déjà réunis ! Eh ouais ! Même emblème, même territoire, même blaze. »Cette manière de s’adresser aux élèves laisse perplexe plus d’un enseignant. « C’est consternant, non seulement d’un point de vue linguistique, mais aussi citoyen, déplore l’un d’eux sous couvert d’anonymat. Et cela émane de l’éducation nationale, à un moment où les restrictions budgétaires sont à l’œuvre. » A un moment, aussi, où la communauté éducative est préoccupée par les réformes qu’elle doit mettre en place à la rentrée 2016 : nouveau collège, nouveaux programmes. Les profs sont à cran. Pas sûr que cette plaisanterie les détende.Au-delà du style, se pose la question de la promotion en classe d’une mesure gouvernementale qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2016. D’autant que celle-ci aura peu d’impact en matière éducative : les fusions d’académies ont en effet été abandonnées.Mattea BattagliaJournaliste au MondeBenoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon Au mieux une stabilité, au pire une hausse du nombre de cambriolages, un sentiment d’insécurité bloqué à un niveau élevé et une explosion de la peur du terrorisme. Les enseignements de la dernière enquête de victimation publiée, vendredi 13 novembre, par l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) vont être politiquement complexes à gérer pour le gouvernement. L’enquête, réalisée auprès de 15 484 ménages, constitue la seule mesure fiable de l’évolution des phénomènes de délinquance. Les personnes sont interrogées sur les faits subis durant l’année précédente – ici, 2014 – et sur leur ressenti au moment de l’enquête – de janvier à avril 2015.Selon l’ONDRP, 568 000 ménages ont été victimes d’un cambriolage dans leur résidence principale pour l’année 2014, contre 520 000 en 2013. Une hausse tempérée par le responsable des statistiques à l’ONDRP, Cyril Rizk : « Compte tenu du degré de précision de l’enquête, de la marge d’erreur, nous préférons parler de stabilité. Depuis 2012, le chiffre varie dans un intervalle qui reste étroit. » Le nombre de cambriolages déclarés avait fortement augmenté de 2008 à 2011, pour atteindre 542 000 à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy. Depuis, il est stable.Cette première conclusion va à l’encontre de la communication gouvernementale depuis quelques mois. Cette dernière se fonde sur les chiffres fournis par la police et la gendarmerie. Dès novembre 2014, le premier ministre, Manuel Valls, avait évoqué « pour la première fois en six ans (…) une baisse du nombre de cambriolages dans notre pays », ajoutant : « Je ne connais que trop bien le procès qui a longtemps été fait par certains à la gauche en matière de sécurité. On la disait angélique, laxiste, incapable de se saisir de cette question. Les faits ont apporté un démenti cinglant à ceux qui pourraient penser cela. » Lors de son discours aux responsables des forces de sécurité, le 13 octobre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a également salué les « résultats » de ses services dans la lutte contre les cambriolages, qui ont « diminué ».L’exercice est jugé « pédagogique » par M. Rizk : « Non, il n’y a pas de baisse des cambriolages. Et s’il y avait eu une baisse, il était trop tôt pour l’évoquer il y a un an. Il faut être patient. » Cela montre une nouvelle fois que les chiffres bruts de la police et de la gendarmerie ne peuvent être considérés comme des indicateurs fiables des évolutions de la délinquance malgré l’utilisation politique qui continue à en être faite, à droite comme à gauche. Sur la même période, la police affichait en effet une baisse des cambriolages de résidences principales de 4,7 % et la gendarmerie, de 8,9 %.« Effet Charlie »L’ONDRP constate également une hausse des violences physiques (hors vols), et notamment subies par les femmes : 1 011 000 contre 860 000 lors de l’enquête précédente. Pour l’ensemble de la population, les violences physiques et sexuelles déclarées repassent la barre des 2 millions pour la première fois depuis 2008-2009. Mais l’Observatoire tempère : « Les données dont on dispose sont encore trop fragiles pour établir une hausse. » Cette stabilité globale de la délinquance déclarée s’accompagne d’une stabilité du sentiment d’insécurité. Un peu plus de 21 % des personnes interrogées ont déclaré ressentir de l’insécurité dans leur quartier ou dans leur village « souvent, de temps en temps ou rarement ». Ce chiffre avait augmenté sans discontinuer de 2008 à 2013, en lien avec l’explosion des cambriolages, avant de baisser en 2014. Même stabilité pour la part de personnes ayant « observé des phénomènes de consommation ou de trafic de drogues », qui reste au-dessus des 20 %.Enfin, l’ONDRP a mesuré, sans surprise, un « effet Charlie » sur les préoccupations des Français : la part des personnes qui citent le terrorisme comme problème numéro un est passée de 2,6 % à 17,7 %. Le terrorisme prend la deuxième place, derrière le chômage. Il n’avait jamais dépassé les 5 % depuis la création de l’enquête. Conséquence, tout le reste baisse, même la délinquance, désormais problème numéro un pour seulement 9,7 % des Français, contre 13,8 % en 2014.Mais la délinquance pourrait revenir sur le devant de la scène. Depuis octobre, le nouveau service statistique du ministère de l’intérieur publie mensuellement les chiffres de la police et de la gendarmerie corrigés des variations saisonnières, avec maintes précautions (le service compare notamment des périodes minimales de trois mois). Et tous les indicateurs retenus comme significatifs (cambriolages et vols) sont au rouge fin 2015.Laurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.11.2015 à 18h44 • Mis à jour le13.11.2015 à 10h16 L’Assemblée nationale a repris ses travaux, jeudi 11 novembre, sur le projet de budget de l’Etat pour 2016. Les députés ont notamment adopté, par 35 voix contre 21, l’amendement déposé par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, malgré l’opposition du gouvernement.Un amendement qui rend la CSG dégressiveL’ancien premier ministre proposait de rendre la CSG dégressive, c’est-à-dire la moduler pour que son taux soit plus faible sur les bas salaires (entre 1 et 1,3 smic).Le ministre des finances, Michel Sapin, a déploré un amendement « pas bien ficelé » et estime qu’il peut poser « un problème de constitutionnalité ». Il a également regretté la division créée par un amendement « dont les Français ne verront pas l’application, en tout cas pas tout de suite ».Le Conseil constitutionnel a déjà rejeté, en 2000, une réforme visant à baisser la CSG pour les salariés modestes. Ce qui fait dire au patron des élus socialistes à l’Assemblée, Bruno Le Roux, « qu’il y a un problème de constitutionnalité sur cet amendement. »  « Les finalités qui sont celles de Jean-Marc Ayrault, je les respecte. Simplement, je le dis à tous les socialistes, en matière fiscale faisons attention aux choses qui sont mal ficelées. Or à l’évidence aujourd’hui le dispositif, techniquement, n’était pas bien ficelé. »Lire aussi :L’heure de la revanche fiscale pour Jean-Marc Ayrault ?Interrogé sur i-Télé après le vote, M. Ayrault a invité le gouvernement « à poursuivre le chantier de la simplification fiscale ». En outre, au lieu de toucher a posteriori leur prime d’activité en fin d’année, comme le prévoit pour le moment le budget, les contribuables concernés la recevraient automatiquement par le biais de cette nouvelle réduction d’impôt.Un dispositif qui coûterait quelques milliards de plus : alors que le gouvernement estime que 50 % de ceux qui ont droit à la prime d’activité ne la réclament pas, le nouveau dispositif bénéficiera à tous les ayants droit grâce à la réduction d’impôt automatique.Les députés ont également supprimé toute référence à la perspective d’un « impôt citoyen sur le revenu » fusionnant impôt sur le revenu et contribution sociale généralisée (CSG).Lire aussi :Mais au fait, c’est quoi la CSG ?L’Assemblée a voté une première étape vers le prélèvement à la sourceL’Assemblée nationale a voté jeudi, les bases du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, qui révolutionnera, s’il s’applique comme prévu au 1er janvier 2018, les habitudes fiscales des Français.Actuellement, le contribuable s’acquitte de ses impôts sur les revenus de l’année précédente, alors qu’environ 30 % des contribuables voient leurs revenus diminuer d’une année sur l’autre. Avec le prélèvement à la source, l’impôt sera collecté au moment du versement du revenu, ce qui implique, pour passer d’un système à l’autre, une année de transition.Lire aussi :Impôts et prestations : 80 % de perdants en 2014Cette réforme « sera sans doute l’une des plus grandes modernisations de l’impôt sur le revenu depuis des décennies », a martelé dans l’hémicycle le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert. Pour engager ce chantier – dont Bercy estime qu’il sera complexe, du fait de son ampleur – le ministère prévoit d’ouvrir une période de concertation, qui se matérialisera par un livre blanc au printemps 2016. Les modalités de mise en œuvre de la réforme, quant à elles, seront présentées au Parlement d’ici au 1er octobre 2016, sans doute sous la forme d’un projet de loi.Les députés ont adopté le maintien des exonérations pour des retraités en 2015 et 2016Comme annoncé par le gouvernement pour remédier aux effets de la suppression de la « demi-part des veuves », instaurée sous Nicolas Sarkozy, l’Assemblée nationale a voté jeudi le maintien des exonérations pour certains retraités modestes en 2015 et 2016.Le secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, a précisé que 600 000 personnes allaient être concernées. Dans le détail, il est prévu pour les personnes exonérées en 2014 le maintien de ces exonérations d’impôts locaux et de contribution à l’audiovisuel public pour 2015 et 2016. Le gouvernement entend aussi les maintenir au-delà, en cas de revenus inchangés.En outre, il existera, à partir de 2017, un mécanisme de « lissage dans le temps » pour éviter à certains contribuables toute entrée trop brutale dans la fiscalité locale. Alexandre Pouchard Trois lettres qui reviennent régulièrement dès que l’on évoque une réforme fiscale. Trois lettres qui sont un des piliers du système social français, fondé sur la solidarité. Trois lettres qui figurent chaque mois sur une des lignes de la fiche de paie des salariés. La CSG, ou contribution sociale généralisée, revient sur le devant de la scène à l’occasion d’un amendement porté par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, destiné à augmenter de manière notable les bas salaires. Explications.Lire aussi :L’heure de la revanche fiscale pour Jean-Marc Ayrault ?1. Une taxe qui touche tous les revenusCréée en 1990 par le gouvernement socialiste de Michel Rocard, la contribution sociale généralisée s’applique non seulement aux salaires mais également aux revenus du patrimoine (intérêts, dividendes, loyers perçus, etc.) et aux revenus dits « de remplacement » (allocations type chômage, etc.).Prévue au départ comme un impôt transitoire presque indolore, au taux de 1 %, et devant durer cinq ans, la CSG a été prolongée et régulièrement augmentée. En revanche, elle est en partie « compensée » par une déduction d’impôt sur le revenu.Son taux est variable selon les revenus auquel il s’applique. En 2015, il était ainsi de 7,5 % sur les salaires bruts – mais 5,1 % sont en réalité déduits ensuite de l’impôt sur le revenu. Sur les indemnités chômage, selon les cas, les allocataires peuvent être exonérés de CSG ou bien être taxés à hauteur de 3,8 % (entièrement déduits des impôts ensuite) ou à 6,2 % (déduits à 3,8 %). Pour les revenus du patrimoine, la ponction peut atteindre 8,2 %. Le détail des taux est consultable sur le site des impôts. #container_14473241433{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14473241433{ height:500px; } #container_14473241433 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14473241433 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14473241433 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14473241433 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }De 1,1 % en 1990, la CSG est passée à 7,5 % des salaires brutsEn pourcentage du salaire brut, hors déduction sur l'impôt sur le revenu.require(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14473241433", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Taux ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 662770800000, 1.1 ], [ 725929200000, 2.4 ], [ 852159600000, 3.4 ], [ 883695600000, 7.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});2. A quoi sert-elle ?La CSG sert au financement de la Sécurité sociale. Elle rapporte aujourd’hui environ 75 milliards d’euros par an à la sécu – soit 16 % de ses recettes, qui atteignent un total de recettes de 466 milliards d’euros en 2015, toutes branches confondues. Lire aussi : Le « trou de la Sécu » expliqué en quatre points3. Pourquoi est-elle remise en cause ?La CSG est depuis longtemps critiquée pour son injustice sociale car elle est proportionnelle : elle touche de manière égale l’ensemble des salariés, y compris les plus pauvres. Contrairement à l’impôt sur le revenu, par exemple, dont le taux est plus élevé pour les riches (par systèmes de « tranches ») et dont les plus modestes peuvent être exemptés.Afin de rendre la CSG progressive, comme l’impôt sur le revenu, l’idée d’une fusion entre ces deux impôts est régulièrement évoquée dans la classe politique. C’était une promesse de François Hollande, qui a, semble-t-il, été enterrée pour ce quinquennat.4. Que propose Jean-Marc Ayrault ?Sans instaurer la fusion, Jean-Marc Ayrault et Pierre-Alain Muet, député du Rhône, proposent dans leur amendement de rendre la CSG dégressive pour les bas salaires (de 1 à 1,3 Smic, soit de 1 457,52 euros à 1 938,50 euros bruts par mois) afin d’augmenter le pouvoir d’achat.En réalité, cet allégement de la CSG remplacerait la future prime d’activité, issue de la fusion de la prime pour l’emploi et du RSA activité. La seule différence, c’est que cette mesure serait automatique et se traduirait chaque mois sur la fiche de paie, alors qu’on estime qu’aujourd’hui, moins d’un salarié sur deux effectue les démarches pour obtenir la prime d’activité.Lire notre décryptage : Ce que va changer la nouvelle « prime d'activité »Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.11.2015 à 15h49 • Mis à jour le19.11.2015 à 18h20 | Margherita Nasi (Propos recueillis par) Pour le philosophe Bernard Stiegler, « la guerre est économique ». L’effondrement de l’emploi engendre le désespoir qui engendre à son tour la violence. « Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie », explique-t-il.« Nous sommes en guerre », martèle le président de la République depuis les attentats du 13 novembre. Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette guerre ?Bernard Stiegler. – Non. Que veut dire ce “nous” ? Ils sont en guerre, pas moi. La guerre est économique, c’est la leur, et elle fait des victimes, dont moi, qui ne dors plus la nuit, non pas à cause des terroristes, mais à cause de l’absence d’avenir de mes enfants. Ce n’est pas de guerre contre Daech qu’il s’agit, mais de guerre économique et mondiale, qui nous entraînera dans la guerre civile si nous ne la combattons pas.L’emploi va s’effondrer, notamment auprès des jeunes. Et le désespoir engendre la violence… On ne produit plus de raisons d’espérer aujourd’hui. Les attentats du 13 novembre sont des attentats-suicides, et ce n’est pas anodin : le suicide est en voie de développement dans le monde entier, et en particulier auprès d’une jeunesse qui sait qu’elle sera au chômage pendant très longtemps.Ni Hollande ni Sarkozy n’ont donné la moindre perspective à ces jeunes. C’est contre cette bêtise, cette folie, que je suis en guerre. Une guerre contre moi-même aussi : nous sommes tous soumis à cette tendance qui consiste à trouver des boucs émissaires, à ne pas réfléchir, à cogner. C’est cela la barbarie, et c’est exactement ce que veut Daech : créer la guerre civile. ll y aura d’autres attentats si on ne change pas de politique. C’est le contexte de mon prochain livre, Dans la disruption.Lire aussi :« Pour les désespérés, l’islamisme radical est un produit excitant »Qu’entendez-vous par disruption ?La disruption est un phénomène d’accélération de l’innovation qui est à la base de la stratégie développée dans la Silicon Valley : il s’agit d’aller plus vite que les sociétés pour leur imposer des modèles qui détruisent les structures sociales et rendent la puissance publique impuissante. C’est une stratégie de tétanisation de l’adversaire.Dans mon ouvrage, j’analyse un texte signé Abu Bakr Al-Naji, tel que le résume Ignace Leverrier, qui désigne un collectif, dont d’anciens agents de Saddam Hussein devenus islamistes. C’est une sorte de « book » de Daech : à l’image des bibles d’entreprise qui détaillent les règles pour monter une concession, ce livre explique aux acteurs de Daech comment prendre le pouvoir. Il faut semer le chaos et à partir de là exploiter le besoin d’autorité.La pratique disruptive détruit les équilibres sociauxJe compare cette stratégie à celle du site Les barbares attaquent, fondé par Nicolas Colin, un ancien inspecteur des finances, connu pour son rapport sur la fiscalité du numérique, où il mettait en évidence l’inadéquation du système fiscal face à l’industrie numérique, qu’il décrivait comme des « cavaliers de l’Apocalypse », en l’occurrence les GAFA [acronyme pour Google, Apple, Facebook et Amazon].Il est désormais passé de l’autre côté, du service public à l’économie dont il décrivait les dégâts, pour créer un fonds d’investissement qui collecte de l’argent pour pratiquer la disruption à la française. Mais qui, répétant la stratégie des GAFA, ne peut qu’étendre leur écosystème et intensifier la colonisation de l’Europe : faire exploser les transports, l’immobilier, l’éducation, toutes les filières, via de nouveaux modèles type Uber. Or cette pratique disruptive détruit les équilibres sociaux – ce que [le philosophe allemand] Theodor W. Adorno anticipait en parlant dès 1944 de « nouvelle forme de barbarie » à propos des industries culturelles.Ce n’est pas en déclarant la guerre à Daech que cela s’arrangera. Cette déclaration n’est qu’une manière de se débarrasser de ses propres responsabilités en faisant porter le chapeau à des gens devenus extrêmement dangereux et que nous avons coproduit avec Daech.C’est donc sur les ruines de l’ultralibéralisme que se construit la radicalisation ?Oui. On ramène le radicalisme à une question de religion, et c’est scandaleux. La plupart des recrues de l’islam radical n’ont pas de culture religieuse. Ce n’est pas de religion dont il s’agit, mais de désespoir. Richard Durn, l’assassin de huit membres du conseil municipal de Nanterre en mars 2002, anticipe son acte en parlant de son sentiment de ne pas exister : il a voulu devenir quelqu’un par ce geste.En 2012, vous lanciez un appel pour un traité mondial de paix économique. Est-ce une solution toujours d’actualité pour éradiquer la barbarie ?Il faut ouvrir un débat en Europe, regarder les choses en face : depuis la naissance du Web, nous sommes totalement perdants. Exploitées à la façon disruptive telle que les GAFA la pratiquent, les technologies numériques accentuent la toxicité environnementale qui ne cesse de croître depuis le début de l’Anthropocène – cette ère où l’humain est devenu un facteur géologique majeur - en termes climatiques, atmosphériques, mentaux.Il n’y a pas d’avenir hors d’un renversement fondamental de la valeur en économie : seul le passage à une économie productrice de valeur durable permettra de surmonter le défi qui sera l’objet de la COP21 dès la semaine prochaine.Lançons une nouvelle politique européenne plutôt que de nous aligner sur un modèle américain disruptif qui est suicidaire. Inventons un nouveau Web, au service d’un modèle macroéconomique viable, plutôt que de développer une data economy totalement ruineuse. Ce sera le thème des « Entretiens du nouveau monde industriel », organisés au Centre Pompidou les 14 et 15 décembre. Ce n’est qu’en projetant un véritable avenir pour la planète que l’on pourra combattre Daech, c’est-à-dire le désespoir.Margherita Nasi (Propos recueillis par)Journaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières Professeur de droit public à l’université Jean-Moulin Lyon III, Marie-Laure Basilien-Gainche, auteur de Etat de droit et états d’exception (PUF, 2013), s’inquiète des décisons prises par le gouvernement en matière de libertés publiques.Lire aussi :L’Assemblée vote la prolongation et le renforcement de l’état d’urgenceQue pensez-vous du projet de loi voté par l’Assemblée nationale jeudi 19 novembre ?Marie-Laure Basilien-Gainche : Modifier la loi de 1955 dans celle de prorogation de l’état d’urgence me laisse circonspecte. Il ne faut pas mélanger les genres et troubler ainsi la hiérarchie des normes. Il y a une loi qui est destinée à durer et une prorogation qui ne l’est pas. Il est à craindre que certains éléments ne finissent pas entrer dans le droit commun.Par ailleurs, l’article sur la dissolution des associations qui est introduit me paraît inquiétant : quasiment toutes peuvent rentrer dans son champ d’application et se voir dissoutes avec pour seul recours le juge administratif.De la même manière, la terminologie de l’article sur les perquisitions administratives est trop floue. Une marge de manœuvre bien trop large est offerte aux autorités. Le contrôle du juge administratif semble peu à même de sanctionner les atteintes démesurées aux libertés.Lire aussi :Pour les juristes, l’état d’urgence est « un moindre mal »François Hollande a également annoncé lundi une révision constitutionnelle visant à créer un « régime civil d’Etat de crise ». Les lois actuelles ne sont-elles pas suffisantes ?L’état d’urgence va être prorogé. Pendant trois mois, l’exécutif aura de plus grandes marges de manœuvre avec des restrictions faites à la liberté de circulation, à l’inviolabilité du domicile, à la liberté d’expression.A cette loi de 1955, qui est certes datée, viennent s’ajouter les nombreuses normes adoptées pour renforcer les pouvoirs de la police dans la lutte contre le terrorisme, comme la loi sur le renseignement en juillet. L’arsenal juridique paraît donc suffisant pour travailler à la prévention des actes terroristes.Si la lutte contre ces derniers révèle ses limites, ce n’est pas faute de textes mais faute de moyens, tout particulièrement humains. Il n’est nul besoin de révision constitutionnelle.Lire aussi :Un nouveau régime d’« état de crise »Alors, quelle est la motivation de cette modification de la Constitution ?L’annonce d’une révision constitutionnelle me semble relever moins de l’utilité juridique que de l’effet politique. Elle contribue à affirmer l’autorité présidentielle auprès d’une population déboussolée et inquiète qui demande à être rassurée.Si l’on peut comprendre un tel positionnement, il me laisse perplexe. Pour faire de bonnes lois, et plus encore de bonnes lois constitutionnelles, il faut prendre le temps de la réflexion. On considère aussi qu’il n’est pas souhaitable de modifier les textes constitutionnels dans les périodes de crise, encore moins les dispositions constitutionnelles qui traitent justement de ces périodes de crise.Réviser la constitution en ce moment, quand bien même cela peut rasséréner et rassembler, peut se révéler destructeur pour nos principes fondamentaux.Peut-on craindre une pérennisation de l’état d’exception ?Les états d’exception doivent par définition être exceptionnels. Or, selon moi, ce n’est pas le cas des attentats du 13 novembre. On en a eu d’autres en janvier et il faut aussi regarder ce qui s’est passé à Beyrouth ou, ces dernières années, à New York, à Madrid, à Londres. Par conséquent, les actes terroristes ne sauraient être appréhendés comme des faits ponctuels demandant de recourir aux outils de gestion de l’exceptionnel.Utiliser les moyens offerts par les états d’exception pour mener la lutte contre le terrorisme risque de conduire durablement à des atteintes aux équilibres institutionnels et aux droits fondamentaux qui frapperaient non seulement les supposés terroristes, mais bien tous les citoyens.Juridiquement, peut-on dire, comme l’a fait François Hollande, que « la France est en guerre » ?Une guerre se déroule entre des Etats reconnus au niveau international. Daech n’est pas un Etat mais une organisation criminelle. Traiter les terroristes comme des ennemis au sens juridique du terme, c’est-à-dire des représentants d’un Etat avec lequel on est en guerre, les positionne comme pouvant se prévaloir du droit des conflits armés et non pas comme relevant du droit pénal.Cela leur donne une légitimité, aussi bien d’un point de vue politique que juridique, et des atouts pour se défendre qu’ils n’auraient pas si on les prenait pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire de purs criminels.Le gouvernement veut aussi modifier la Constitution pour rendre possible la déchéance de nationalité pour des Français binationaux nés en France et ayant été condamnés pour terrorisme…Je demeure dubitative quant à l’intérêt d’une telle mesure. Moins d’une trentaine de personnes ont été concernées par une déchéance de la nationalité depuis 1990 : réforme-t-on une Constitution pour une trentaine de personnes ?Par ailleurs, quid des nationaux qui commettent des actes terroristes ? Faute de pouvoir être déchus de leur nationalité – car il s’agirait alors d’un bannissement que prohibe la Convention européenne des droits de l’homme –, ils seraient traités différemment ?Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne-Aël Durand Comment mieux surveiller l’activité de personnes susceptibles de préparer des attentats en France ? Pour les députés, qui ont voté jeudi 19 novembre le projet de loi prolongeant l’état d’urgence, l’une des réponses est de renforcer le régime de l’assignation à résidence.A quoi sert l’assignation à résidence ?C’est une mesure de restriction des libertés : il s’agit de limiter les déplacements d’un individu et éventuellement de surveiller ses fréquentations.Qui est concerné ?En temps normal, l’assignation à résidence est prononcée par le juge d’instruction, ou le juge des libertés et de la détention, comme alternative à un emprisonnement à l’encontre d’une personne mise en examen ou condamnée à une peine inférieure à deux ans.Elle est accompagnée d’un dispositif de contrôle par bracelet électronique et parfois de contrôle judiciaire. La personne assignée à résidence doit se trouver à son domicile à certains horaires de la journée.Une assignation à résidence peut aussi être prononcée par un préfet contre un étranger frappé par une mesure d’expulsion du territoire français, comme alternative à un placement en centre de rétention. Il peut être tenu de remettre son passeport.L’état d’urgence ouvre la possibilité pour le ministre de l’intérieur d’assigner à résidence des personnes qui ne sont soumises à aucune procédure judiciaire si leur « activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics », selon l’article 6 de la loi de 1955.Le texte précise que cette mesure ne peut pas « avoir pour effet la création de camps où seraient détenues ces personnes ».Lire aussi :Après les attentats du 13 novembre, le sentiment d’injustice des assignés à résidenceQue va changer la nouvelle loi ?Le projet de loi, présenté mercredi en conseil des ministres et discuté à l’Assemblée jeudi, prolonge l’état d’urgence durant trois mois et vise à en « renforcer l’efficacité ».L’assignation à résidence est en l’occurrence étendue à toute personne dont « il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public ».Cette terminologie correspond aux « fiches S » de renseignement, soit potentiellement plus de 10 000 personnes.Lire aussi :Attentats du 13 novembre : qu’est-ce qu’une « fiche S » ?Le texte précise désormais de nouvelles obligations qui pourront être imposées aux assignés à résidence :résider dans des lieux « déterminés par le ministère de l’intérieur », qui ne sont pas nécessairement leur domicile ;y être présent douze heures par vingt-quatre heures ;signaler leur présence à la police ou à la gendarmerie « dans la limite de trois présentations par jour » ;avoir l’interdiction de se trouver en relation « directement ou indirectement » avec des personnes désignées dont il existe également « des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public ».Des amendements ont été votés par les députés jeudi, instaurant la possibilité de doter les personnes qui ont déjà été condamnées auparavant pour un acte de terrorisme d’un bracelet électronique (qui remplace alors l’obligation de pointer) et obligeant les assignés à résidence à se trouver sur les lieux de l’assignation douze heures sur vingt-quatre au lieu de huit auparavant. La loi doit encore être votée par le Sénat avant une promulgation en début de semaine suivante.Lire aussi :Pour les juristes, l’état d’urgence est « un moindre mal »Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Quelques jours après les attentats du 13 novembre, François Hollande a tenu à rassurer les maires de France réunis mercredi 18 novembre. Le chef de l’Etat a notamment déclaré que les policiers municipaux pourraient être armés par l’Etat : ce dernier pourra en l’occurrence « apporter aux maires qui le souhaitent des armes qui seront prélevées sur les stocks de la police nationale ». Il ne s’agit donc pas d’armer systématiquement les polices municipales mais de répondre à des demandes ponctuelles des élus.Une mesure déjà annoncée en janvierL’équipement en armes à feu de la police municipale est régulièrement réclamé par certains agents eux-mêmes et par la droite. Le débat est revenu en pleine lumière après les attentats de janvier, qui avaient notamment vu la mort de Clarissa Jean-Philippe, policière municipale de 25 ans, à Montrouge.Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé le 25 janvier, dans un communiqué, que les policiers municipaux pourraient être armés sur demande des maires et, là aussi, « dans la limite des stocks disponibles » :« L’Etat mettra gracieusement à disposition des collectivités qui souhaiteraient armer leur police municipale, et qui seront autorisées à le faire à cadre juridique constant, des armes opérationnelles (revolvers), dans la limite des stocks disponibles (plus de 4 000 armes). »Le président de l’association des maires de France, François Baroin (maire LR de Troyes) s’était déclaré « satisfait des modalités des annonces et du calendrier ». Le gouvernement avait également annoncé une rallonge de 2 millions d’euros des ressources du fonds interministériel de prévention de la délinquance, représentant une aide – pouvant aller jusqu’à 50 % – à l’acquisition de 8 000 gilets pare-balles.Que dit la loi actuellement ?Une convention entre la commune et l’EtatLa police municipale n’est pas armée « par défaut ». Il faut pour cela que la commune ait signé une « convention de coordination » avec la police ou la gendarmerie (selon la zone) et demandé une « autorisation d’acquisition et de détention d’armes ».Une demande motivée du maire pour armer un agentLe maire doit ensuite formuler une demande motivée auprès de la préfecture pour chaque agent qu’il souhaite équiper, précisant les missions de l’agent, les risques encourus, etc.Chaque agent se voyant armé doit impérativement avoir suivi une formation spécifique.Du gaz lacrymogène à l’arme de poingLa liste des armes possibles pour les policiers est bien définie par la loi. Il peut s’agir de :– bombe lacrymogène (catégorie D)– matraque de type « bâton de défense » (catégorie D)– bâton de défense de type « tonfa » (catégorie D)– projecteur hypodermique (anesthésiant) (catégorie D)– revolver chambré pour le calibre 38 spécial « Smith et Wesson » (catégorie B)– arme de poing chambrée pour le calibre 7,65 mm (catégorie B)– Flash Ball (catégorie B ou C selon le modèle choisi)– pistolets à impulsions électriques à distance (Taser) (catégorie B)Il y avait auparavant 7 catégories d’armes (numérotées de 1 à 7), qui ont été regroupées en 2013 en 4 catégories (de A, celles interdites ou relevant de l’arme de guerre, à D, dont l’acquisition et la détention sont libres bien que soumises à enregistrement). Le détail de ces catégories est disponible sur ce site.Des armes supplémentaires « à titre expérimental »Un décret publié le 2 mai 2015 dans le Journal officiel autorise les policiers municipaux, sur dérogation, à porter « un revolver chambré pour le calibre.357 Magnum », avec des munitions de calibre.38 spécial.Ce dispositif est décrit comme une « expérimentation » pour une durée de cinq ans.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nathalie Guibert C’est du jamais vu. Les jeunes français se ruent à la porte de l’armée, pour s’engager. Depuis les attentats du 13 novembre, les demandes reçues par le site internet sengager.fr de la défense ont triplé. « Je suis sur le c… ! », n’hésite pas à s’exclamer jeudi 19 novembre le colonel Eric de Lapresle, chef du bureau marketing et communication du recrutement pour l’armée de terre, « c’est un phénomène totalement inédit ».La défense n’a pas voulu communiquer sur ce phénomène durant la période de deuil national, gênée de pouvoir laisser penser qu’elle « surfait sur les morts du 13 novembre ». Aujourd’hui, elle donne ses chiffres : elle reçoit 1 500 demandes par jour contre 500 avant les derniers attentats.L’armée de terre, qui exprime traditionnellement les plus gros besoins en effectifs, vivait déjà en 2015 une année exceptionnelle. En effet, après les attentats de janvier contre Charlie et l’Hyper Casher, le président de la République avait décidé de sauver une grande partie des postes qui devaient être supprimés dans la défense, et les bureaux de recrutement avaient dû repartir en campagne. Les régiments auront embauché 15 000 jeunes d’ici à la fin 2015, contre 10 000 en 2014.16 000 recrutements en 2016Depuis les attaques du Bataclan, François Hollande a décidé de conserver tous les effectifs de la défense. L’armée de terre devrait passer à 16 000 recrutements en 2016. Aujourd’hui, les trois quarts des engagés volontaires sont en CDD, et les besoins de renouvellement des armées exercent une pression considérable sur chaque classe d’âge. Les campagnes de publicité habituelles ont, en 2015, été développées de façon exceptionnelle, cinq vagues au lieu des trois.Mais cet appel d’air n’explique pas tout. « Même quand nous avons arrêté la publicité, les chiffres ne redescendaient pas ou peu », poursuit le colonel de Lapresle. Le site internet du recrutement recevait en 2014 autour de 130 demandes par jour, chiffre montant autour de 300 à 400 quand les spots télévisuels et les affiches de la campagne « L’armée de terre au contact » étaient diffusés. Début 2015, dans la période qui a suivi les attentats Charlie, les chiffres sont respectivement montés à 500 (sans publicité) et 800 (avec campagne).Même si les recruteurs militaires relativisent cet engouement - ils disent que la génération actuelle, marquée par sa générosité, est aussi celle des multi-candidatures - le phénomène est bien « exceptionnel ». D’autant que dans le même temps, les cinq Centres d’information et de recrutement des forces armées (Cirfa), dans toutes les régions, connaissent eux aussi un afflux ; leurs chiffres restent à consolider.L’armée de terre devrait ainsi au total recevoir 160 000 candidatures en 2015 contre 120 000 en 2014. Sur 160 000 curieux, le nombre de ceux qui vont aller jusqu’à passer les tests d’évaluation (physique, médicale, psychologique) dans un Cirfa ne sera plus que de 60 000. Ensuite, 35 000 environ seront déclarés aptes si les tendances normales se prolongent. Et 15 000 nouveaux soldats rejoindront les rangs.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.11.2015 à 10h05 • Mis à jour le19.11.2015 à 17h58 L’Assemblée nationale a adopté, jeudi 19 novembre, la prolongation de l’état d’urgence de trois mois, par 551 voix contre 6 et une abstention. Trois socialistes (Pouria Amirshahi, Barbara Romagnan et Gérard Sebaoun) et trois écologistes (Isabelle Attard, Sergio Coronado et Noël Mamere) ont voté contre. Le projet de loi n'est toutefois pas encore définitivement adopté : le Sénat sera consulté dès jeudi après-midi, et vendredi matin en séance publique. « L’état d’urgence doit être prolongé sur tout le territoire, en métropole comme en outre-mer, avait déclaré plus tôt dans la matinée Manuel Valls, d’autres libertés ont été ou peuvent être temporairement limitées. (…) Nous sommes en guerre ! ». Les députés n’ont pas modifié la durée de la prorogation, que certains écologistes voulaient ramener à deux mois et des Républicains étendre à six.Suivez la situation en direct dans notre liveParmi les éléments discutés figuraient le changement du régime des assignations à résidence ou encore le contrôle de la presse.L’assignation à résidence étendue« Nous élargissons la possibilité d’y recourir, pas seulement sur des activités dangereuses avérées, mais aussi menaces fondées sur éléments sérieux », a précisé le premier ministre à l’Assemblée. Le projet de loi prévoit de faire rentrer dans le giron de ces assignations des individus repérés par les autorités « par leur comportement ou leurs fréquentations, propos ou projet », selon les termes de l’étude d’impact fournie par le gouvernement. Au moins 118 personnes ont été assignées à résidence depuis les attentats.Ces assignations à résidence étaient prévues à huit heures dans le projet de loi, tandis que Les Républicains demandaient leur extension à vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Une mesure jugée « disproportionnée » par le président de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, pour qui cela aurait conduit à une « rétention administrative ». Les députés ont finalement adopté un compromis par un amendement d’Eric Ciotti (LR) portant à douze heures par jour l’assignation à résidence.Suivant une demande de l’opposition, l’exécutif a également confirmé qu’un arrêté avait été pris pour permettre aux policiers de porter leur arme en dehors de leurs heures de service.Le gouvernement a également défendu et fait adopter un amendement qui rend possible le port du bracelet électronique pour certaines personnes assignées à résidence ; il faut que celles-ci aient déjà été condamnée pour terrorisme, terminé l’exécution de leur peine depuis moins de huit ans et donné leur accord.Lire nos explications :Qu’est-ce que l’assignation à résidence ?Pas de contrôle de la presse pendant l’état d’urgenceLe projet de loi propose de supprimer une ancienne disposition du texte de 1955 qui permettait d’ordonner la censure de la presse, de la radio, des spectacles de théâtre et des représentations de cinéma.Une partie de l’Assemblée s’opposait à cette modification. Pour le député Les Républicains Jean-Frédéric Poisson, il y a un manque de contrôle des médias dans le cadre de l’état d’urgence. « Il y a un danger représenté par les chaînes d’information, sur l’enquête et sur les interventions en cours. Il faut trouver des modalités de contrôle qui préservent nos libertés fondamentales », a-t-il déclaré jeudi matin.Le blocage de sites internetUn amendement proposait que le ministère de l’intérieur puisse « prendre toute mesure pour assurer l’interruption » de tout site internet « provoquant à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie », car « Internet est une des armes principales de vecteur de recrutement de ces gens-là ». Il a été adopté.La loi sur le terrorisme prévoit déjà, depuis février 2015, que le ministère de l’intérieur puisse bloquer les sites incitant au terrorisme ou en faisant l’apologie, même hors de l’état d’urgence. Une mesure compliquée à mettre en œuvre.Lire : L'impossible et controversé blocage des sites Internet djihadistes« Restriction des libertés »« Les Français sont prêts, je le crois, à une restriction des libertés toute relative, encadrée, contrôlée et limitée dans le temps », a appuyé Bruno Le Roux, président du groupe socialiste dans l’hémicycle. Ils « attendent que tout soit mis en œuvre pour éradiquer cette menace », affirme le président du groupe socialiste à l’assemblée.Guillaume Larrivé a assuré le gouvernement du soutien des Républicains à ce projet de loi « pour faire face au péril imminent ».« Le temps est désormais à l’action. L’opposition approuve le revirement de la politique de sécurité du gouvernement car c’est bien une nouvelle stratégie, intérieure et extérieure, qui est nécessaire aujourd’hui et dans la durée pour gagner la guerre contre le pseudo Etat islamique. »Pour le groupe UDI, Jean-Christophe Lagarde a prévenu les députés qu’il fallait « veiller » à « ce que les moyens supplémentaires accordés ne paraissent pas illégitimes pour préserver nos libertés publiques ». « Certains de ces moyens (…) apparaissent indispensables, mais ils ne demeureront pas au-delà des trois mois inscrits dans le projet de loi », a-t-il ajouté.De son côté, le député PCF André Chassaigne a appelé à protéger « un équilibre entre maintien de la sécurité et respect des libertés publiques ».« Pas d’alternative entre sécurité et liberté, l’une ne peut pas aller sans les autres. Cela impose une vigilance toute particulière, à un moment où l’émotion pourrait nous tendre vers le choix du tout sécuritaire. »Le député écologiste Noël Mamère, lui, a voté contre le projet de loi (de même qu’Isabelle Attard et Sergio Coronado, dans son groupe), dénonçant « une surenchère sécuritaire [qui] vise à transformer l’exception en ordinaire », un « véritable blanc-seing pour trois mois, qui empêche tout contrôle réel et relègue le pouvoir judiciaire, pourtant protecteur des libertés fondamentales, au second plan ».Sur les informations de la journée :Mort d’Abdelhamid Abaaoud, vote de la loi sur l’état d’urgence… les infos de la journée Françoise Fressoz Questions d’info : Xavier Bertrand, candidat à... par LCP« L’union nationale est là chez les Français, chacun doit faire preuve de responsabilité », a lancé, mercredi 18 novembre, Xavier Bertrand, en se démarquant substantiellement des critiques de Nicolas Sarkozy à l’encontre de François Hollande. Invité de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’Agence France-Presse, le député de l’Aisne, tête de liste Les Républicains (LR) dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a approuvé ce qu’il a appelé le « virage sécuritaire » du chef de l’Etat à la suite des attentats qui ont fait cent vingt-neuf morts et plus de trois cents blessés, vendredi 13 novembre. Le discours de François Hollande, lundi devant le Congrès « a été à la hauteur, maintenant je veux des actes », a-t-il insisté. Il a dit qu’il voterait, jeudi, la prolongation de l’état d’urgence.De même, M. Bertrand s’est dit prêt à « s’engager dans une révision de la Constitution » si celle-ci permet de « prolonger les conditions de l’état d’urgence et d’être plus efficace dans la lutte contre le terrorisme ». Alors que le président des Républicains met des conditions précises à son soutien, M. Bertrand estime qu’il ne peut « être question de marchandage ». Pour lui, comme pour Alain Juppé, l’union nationale doit dominer sur les questions de sécurité, ce qui n’est pas l’option choisie par le président de son parti.Lire aussi :Nicolas Sarkozy : « Trop de temps a été perdu » depuis « Charlie Hebdo »Dans un entretien au Monde mercredi, M. Sarkozy critique en effet M. Hollande en lui reprochant d’avoir perdu « trop de temps » dans la lutte contre le terrorisme. M. Bertrand reconnaît que « des questions se posent », mais il ajoute :« Il faut avoir la décence de respecter la douleur de celles et ceux qui ont perdu des proches ou qui sont blessés. La vraie question aujourd’hui est de savoir ce qu’on fait pour mettre les djihadistes hors d’état de nuire. »Sur le plan budgétaire, M. Sarkozy reproche à M. Hollande d’enterrer le pacte de stabilité et de s’affranchir des contraintes européennes. M. Bertrand là encore se démarque en soutenant la décision du président de la République :« Il faut savoir ce que l’on veut. Aujourd’hui, on a besoin de mettre hors d’état de nuire tous ceux qui ont commis ces attentats sanglants. Ce n’est pas Bruxelles, ce n’est pas le pacte de stabilité qui vont nous protéger des attaques terroristes. »« Pas le cœur » à la campagne des régionalesInterrogé sur l’ambiance houleuse qui régnait mardi après-midi à l’Assemblée nationale, le député a exprimé son malaise. « Je n’aime pas cette ambiance de cour de récréation. Quelle image renvoie-t-on ? Les Français sont soudés, et nous, nous serions incapables de nous hisser à la hauteur des enjeux ? », s’est-il indigné. Il a dénoncé « le spectacle que peut donner parfois la classe politique » et le fossé qui se creuse avec les Français.Lire aussi :Un « triste spectacle » à l’Assemblée, quatre jours après les attentatsContrairement à d’autres candidats membres de son parti, M. Bertrand a décidé de retarder la reprise de sa campagne dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. « Reprendre des réunions publiques moins d’une semaine après ce drame terrible, alors que les familles pleurent toujours les morts, que certains se battent toujours pour conserver la vie, que d’autres sont en deuil, franchement je n’ai pas le cœur à cela », a-t-il déclaré.Lorsqu’il reprendra son tour de la région, il insistera sur les questions de sécurité en continuant de récuser toute idée d’alliance avec la gauche entre les deux tours du scrutin pour faire barrage au Front national.« Ne mélangeons pas les choses. L’urgence nationale, c’est la sécurité des Français. Les élections régionales, elles, serviront à dire qui aura l’expérience, le sang-froid, la colonne vertébrale pour diriger la région. »Pour lui, la lutte contre le terrorisme « disqualifie complètement » Marine Le Pen, qui, ces derniers mois, s’est opposée à la loi sur le renseignement et au programme européen visant à autoriser le fichage des passagers empruntant les transports aériens.Lire aussi :Fiche S, déchéance de nationalité, expulsions : 11 propositions « sécuritaires » passées au cribleFrançoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel L’état d’urgence, en vigueur en métropole depuis samedi, a été étendu à une partie des outre-mer. Un décret en ce sens a été présenté, mercredi 18 novembre, en conseil des ministres. La décision prend effet à compter de jeudi, « à zéro heure à l’heure locale », en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à La Réunion, à Mayotte, à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin. George Pau-Langevin, la ministre des outre-mer, l’a justifiée, mercredi, lors d’une conférence de presse, « pour des raisons de cohérence nationale ».En outre, des élus ultramarins avaient exprimé leur « inquiétude » au lendemain des attaques terroristes du 13 novembre, et demandé que des mesures soient prises pour renforcer la sécurité dans ces territoires, comme l’a rappelé la ministre, mercredi. Plusieurs collectivités d’outre-mer échappent à cet élargissement de l’état d’urgence (Saint-Pierre-et-Miquelon, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna) car elles sont « dans une situation géographique qui ne [le] nécessite pas », a affirmé Mme Pau-Langevin.Une centaine de cas de radicalisationElle a dit que « le niveau de menace n’était pas le même suivant qu’on est dans l’océan Indien ou dans les Caraïbes ». Sous-entendu : la vigilance est plus soutenue, en particulier à La Réunion, où « les services de police suivent des personnes d’assez près », selon la ministre. Mardi, Dominique Sorain, le préfet de l’île, avait fait savoir que, depuis avril 2014, près d’une centaine de cas de radicalisation ont été signalés dans ce département d’outre-mer. Plusieurs habitants font, par ailleurs, l’objet d’une fiche S (« S » pour « sûreté de l’Etat »), mais M. Sorain n’en a pas précisé leur nombre.De même, l’Etat a demandé au préfet de Mayotte « d’intensifier les contrôles aux frontières », a déclaré Mme Pau-Langevin mercredi. « On est toujours soumis à des arrivées importantes de populations venues des îles voisines », a-t-elle dit, en prenant soin de ne pas faire d’amalgame : il serait « dangereux de laisser entendre que les terroristes sont parmi ceux qui viennent » à Mayotte, bien souvent pour des raisons économiques ou sanitaires. Dans l’archipel, le nombre de signalements pour radicalisation serait inférieur à cent, d’après un proche collaborateur de la ministre.La Réunion et Mayotte « font partie des territoires où on est attentif à ce que ne se développe pas un islam radical », a reconnu Mme Pau-Langevin. Fabien Clain, ce ressortissant français de Toulouse qui a revendiqué dans un enregistrement les attentats du 13 novembre, est originaire de La Réunion. Le 2 juin, les policiers avaient interpellé à Saint-Denis de La Réunion cinq personnes soupçonnées d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes terroristes. Deux mois auparavant, Nassirdine Mze, un habitant de l’île, avait été tué avec d’autres combattants de l’Etat islamique à Tikrit, dans le nord de l’Irak.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.11.2015 à 14h47 | David Revault d'Allonnes Après le président de guerre, le président rassembleur. « Face à la menace terroriste, il n’y a pas de différences entre les territoires, plus de clivage partisan qui tienne », a expliqué François Hollande devant l’Association des maires de France (AMF), mercredi 18 novembre vers 13 heures au Palais des congrès de Paris. Deux jours après son discours martial devant les parlementaires réunis en congrès à Versailles, le président a plaidé devant les élus pour une forme d’œcuménisme politique et de solidarité transpartisane face au terrorisme, dans la droite ligne de « l’union sacrée » préconisée par Manuel Valls.Lire aussi :Face au « terrorisme de guerre », Hollande prône un « autre régime constitutionnel »« Le dessein des terroristes est de plonger notre pays dans l’effroi et la division. Nous devons donc veiller à préserver au sein de chaque commune de France l’unité qui fait notre France », a plaidé M. Hollande au Palais des congrès, où une alerte au colis suspect avait été déclarée deux heures avant l’arrivée du président. Le chef de l’Etat, dont l’agenda est piloté au jour le jour depuis les attentats de vendredi, a accepté l’invitation lancée dimanche par François Baroin, le président de l’AMF, alors qu’il avait initialement prévu de ne pas s’y rendre au vu de la grogne budgétaire des élus.Lire aussi :Les attentats bousculent les agendas politiquesIl s’y est déplacé en compagnie du premier ministre Manuel Valls, des ministres de la défense Jean-Yves Le Drian et de la justice Christiane Taubira, avec lesquels il avait suivi l’opération policière à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), quelques heures plus tôt à l’Elysée.Lire aussi :Assaut à Saint-Denis : ce que l’on sait, ce que l’on ignoreEvoquant « une opération policière particulièrement périlleuse et lourde », le président, sous les applaudissements des maires, a salué l’action des forces de l’ordre : « La France est fière d’avoir des forces de sécurité de cette qualité pour protéger nos concitoyens. » Dans un discours consensuel, il a rappelé qu’il prendra en compte les propositions de l’opposition en en soumettant certains au conseil d’Etat, comme indiqué lundi, et assuré que « le gouvernement travaillera en pleine coopération avec le Parlement ».« Vous, maires de France… »Annonçant une réunion des préfets avec les maires dans tous les départements, il s’est également employé à mobiliser les maires, juridiquement détenteurs des pouvoirs de police dans leurs villes, dans le cadre du dispositif sécuritaire annoncé lundi. « J’attache une grande importance à la participation des maires de France (…) notamment dans le cadre de l’état d’urgence », a expliqué M. Hollande, évoquant notamment l’interdiction de circulation des personnes et des véhicules dans des lieux donnés, la protection des bâtiments publics ou privés.« Vous, maires de France, vous connaissez mieux que personne votre territoire, votre population », leur a t il lancé. « Nous avons besoin de votre concours », a poursuivi le président exhortant les maires et, à travers eux, leurs administrés, à nourrir toujours une « confiance dans notre projet commun, au-delà de nos différences », s’attirant des applaudissements nourris, avant de repartir pour l’Elysée, après une Marseillaise entonnée par l’assistance.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.11.2015 à 12h53 • Mis à jour le18.11.2015 à 12h58 | Raphaëlle Besse Desmoulières Ce devait être un moment fort de la campagne des régionales pour Emmanuelle Cosse. Un meeting avec une valeur sûre, Daniel Cohn-Bendit, l’ex de la famille, l’ami de toujours. Mais quatre jours après les attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis, la tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts en Ile-de-France n’imaginait pas « faire comme si de rien n’était » et n’avait pas « le cœur de faire campagne » mardi 17 novembre. La patronne des écolos explique avoir hésité à maintenir la réunion. Elle a finalement choisi d’en faire « non pas un lieu de prises de paroles politiques mais un lieu où débattre » des attaques.Rendez-vous donc au Pan Piper, une petite salle nichée impasse Lamier dans le 11e arrondissement de Paris. A une encablure du café La Belle Equipe qui pleure ses 19 morts. « Un hasard qui faisait sens », pour Cécile Duflot, députée de la circonscription. Les invitations ont été lancées à la dernière minute. Essentiellement des écolos, Daniel Cohn-Bendit, mais aussi les députés européens Pascal Durand et Eva Joly, la sénatrice du Val-du-Marne Esther Benbassa. Le réalisateur Romain Goupil, l’essayiste Raphaël Glucksmann, ou encore l’ancien joueur de foot Vikash Dhorasoo ont aussi répondu présents. Dans les premières minutes, chacun raconte « son » vendredi soir, le lieu où il se trouvait, ce qu’il faisait. Le téléphone qui a sonné, les textos échangés. « Les gamins qu’on n’arrive pas à joindre », l’angoisse qui prend à la gorge, « la minute qui dure une éternité ».C’est aussi le refus de céder devant les terroristes qui s’exprime. « Ils n’auront pas notre way of life, lance Bernard Jomier, adjoint d’Hidalgo en charge de la santé. Vendredi prochain, tous au bar, et c’est un médecin qui le dit. » Vikash Dhorasoo n’en sera pas. « Je ne serai certainement pas à une terrasse vendredi à pavaner et mes copains ne laisseront pas leurs enfants y aller », glisse l’ex-footballeur.« Le tout sécuritaire n’est pas la solution »Chassez la politique, elle revient au galop. Les mesures annoncées par Hollande lundi ont fait tousser ces écolos pacifistes. « L’état d’urgence, on le comprend, souligne Eva Joly. De là à vouloir prolonger cet état pendant trois mois, ou encore pire vouloir modifier la Constitution, il faut savoir raison garder. Le tout sécuritaire n’est pas la solution. » Malgré des désaccords, ça ne devrait pas empêcher les parlementaires EELV de voter la prorogation de l’état de siège pour trois mois souhaitée par l’exécutif. Emmanuelle Cosse l’a répété en conférence de presse quelques minutes plus tôt : « L’unité nationale sans condition ni ambiguïté. »Le débat vire sur Daech, ses causes, ses buts, ses financements. Cécile Duflot dénonce la volonté des terroristes de créer « une fracture au sein des musulmans qui doivent choisir leur camp ». Daniel Cohn-Bendit s’enflamme sur la stratégie internationale. Il lâche une petite bombe qui ne manque pas son effet. L’avenir de la Syrie passe par « un compromis » avec Vladimir Poutine, balance l’ancien député européen. « On l’a bien fait avec Staline pour battre Hitler, relève-t-il. Je sais, c’est ignoble, mais pour l’instant, personne ne m’a démontré qu’une autre solution était possible. » Son voisin, Raphaël Glucksmann, s’étrangle. Le débat s’agite.A leurs côtés, Mohamed Mechmache, tête de liste en Seine-Saint-Denis, se tait. Quelques minutes plus tôt, l’émotion l’a saisi en prenant au micro : « Je m’appelle Mohamed, je suis français, musulman et ça ne va pas être facile pour moi. J’ai l’impression d’avoir déjà vécu ça en janvier et j’avais les boules. » C’est un ras-le-bol que le cofondateur du collectif AC Le feu est venu porter, celui des habitants qui vivent « de l’autre côté du périph’», qui subissent les contrôles d’identités, les discriminations, de ces banlieues qui ne sont pas « un réservoir de coupables ». Une réponse à Esther Benbassa qui venait de juger que ces territoires souvent relegués étaient un « vivier de candidats au djihadisme ». Emmanuelle Cosse conclut et salue les mots de Mohamed Mechmache. La tête de liste n’oublie pas de mentionner les élections qui ont lieu dans moins de trois semaines, les 6 et 13 décembre. Il est 22 heures passées, l’heure pour les écolos d’aller boire un verre dans un Paris endeuillé.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Manon Rescan Samy Amimour, qui avait 28 ans lorsqu’il a lancé son opération terroriste au Bataclan le 13 novembre, avait grandi à Drancy (Seine-Saint-Denis).Lire ce qu'on sait du terroriste décédé :Samy Amimour, de la prière en cachette au djihadJean-Christophe Lagarde, député et maire de la ville, où il a notamment aidé à la construction d’une mosquée, évoque une communauté musulmane qui « ne comprend pas » comment le jeune homme a pu échapper à la surveillance des autorités.Comment ont réagi les habitants de Drancy au fait que l’un des terroristes a grandi dans votre ville ?Les gens sont choqués. Comment un jeune a-t-il pu partir en Syrie, alors qu’il avait été interpellé et placé sous contrôle judiciaire ? Personne ne comprend, sinon qu’il y a eu des failles. D’autant que l’on ne parle pas que du cas d’un jeune homme. Ils étaient trois à fréquenter la mosquée radicale du Blanc-Mesnil et à avoir été interpellés alors qu’ils s’apprêtaient à partir au Yémen. Tous les trois ont été mis en examen, on leur a retiré leurs passeports. Malgré tout, tous les trois ont réussi à partir en Syrie, et l’un d’eux a pu revenir en France commettre des attentats. Comment se fait-il qu’on ne puisse pas neutraliser ces gens-là ?Lire : Qui sont les individus impliqués dans les attentats du 13 novembre ?Comment réagit en particulier la communauté musulmane ?Les musulmans sont les premiers pris en otage par les terroristes, entre les fous qui tuent et ceux qui les regardent de travers parce qu’ils sont musulmans. Ce sont les premiers à nous demander comment on n’a pas pu empêcher ça. Combien nous disent « faites le ménage ! » ? Ce sont eux qui nous signalent qu’une mosquée se radicalise et les premiers à plaider pour plus d’interventionnisme de la part de l’Etat. A Drancy, beaucoup sont originaires d’Algérie et nous rappellent que c’est comme ça que les choses ont commencé là-bas et nous demandent de tout faire pour arrêter ça.Mais il faut aussi que la population musulmane se mobilise davantage : aujourd’hui elle souffre d’un déficit d’organisation. Par exemple, quand le mouvement Not in my name [lancé en 2014 par des musulmans britanniques] a commencé à émerger, beaucoup de gens s’en sont sentis proches, mais qui prend l’initiative à ce moment-là ?Le gouvernement a proposé un traitement des conséquences en frappant la Syrie et les réseaux suspects. Ne manque-t-il pas des mesures sur les causes de ces radicalisations qui se passent sur le sol français ?Ce serait préjuger que l’on connaît les causes. Est-ce que le diagnostic est fait ? Je ne crois pas. Je pense qu’il peut y avoir des causes sociales à l’augmentation d’une religiosité apparente. Pour des gens qui n’ont pas de travail, porter une tenue religieuse peut permettre de se trouver une existence sociale. Mais cela ne fait pas un lien avec celui qui devient terroriste. Samy Amimour n’était pas un petit délinquant à la dérive. Il vient d’une famille normale, pas religieuse. Il ne montrait aucun signe de radicalisation avant de fréquenter la mosquée radicale. Rien ne laissait penser qu’il était une proie facile pour un lavage de cerveau, à part qu’il était très timide. Et c’est souvent le profil de ceux qui se radicalisent. Mais comment se fait-il qu’il ait pu fréquenter une mosquée dont on sait qu’elle recrute des djihadistes ?En tant que maire, quels sont vos moyens d’action ?Le rôle d’un maire, c’est de faire vivre les gens ensemble. Quand les gens ne se connaissent pas, ils se craignent ; et quand ils se craignent, ils se détestent. Faire en sorte qu’ils se connaissent, comme je le fais à Drancy en facilitant le dialogue interreligieux, c’est le seul moyen dont un maire dispose.Mais on n’est pas à l’abri que les gens se coupent de toute vie sociale. Quand un individu ne parle même plus à sa famille, ce n’est pas le maire qui peut y faire quelque chose.Lire aussi :Face au « terrorisme de guerre », Hollande prône un « autre régime constitutionnel »Et l’Etat, que devrait-il faire selon vous ?Sur le plan sécuritaire, il ne faut pas que des personnes mises en examen et placées sous contrôle judiciaire avec ce type de suspicion puissent sortir du territoire. Je propose leur assignation à résidence avec bracelet électronique. Il faut aussi que des mesures comme l’assignation à résidence ou les perquisitions, permises par l’état d’urgence, puissent se poursuivre, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, au-delà de l’état d’urgence. C’est déjà ce que j’avais dit au président de la République en janvier. Il faut aussi que la loi sur les lieux de culte soit changée afin que nous ayons davantage de pouvoir d’intervention, notamment concernant les mosquées radicales.Lire aussi :Nicolas Sarkozy : « Trop de temps a été perdu » depuis « Charlie Hebdo »En février, vous parliez du fait que le gouvernement avait le devoir, dans le contexte actuel, de « réarmer moralement la nation » ? Que vouliez-vous dire par là ?Après les attentats de janvier, François Hollande est resté dans la commémoration, il a réagi comme si c’étaient des attentats classiques. Mais ce ne sont pas des attentats classiques, non, c’est une guerre et il faut que les Français y soient préparés.L’Etat a un devoir de pédagogie : il doit expliquer pourquoi on fait cette guerre et pourquoi on est visés. L’objectif de Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique], c’est de monter les Français contre les musulmans pour qu’il y ait une guerre civile en France. Tout cela ne nous est pas expliqué. Le faire nous permettrait d’éviter d’aller dans le sens de l’ennemi.Je crois aussi que l’Etat doit permettre aux Français d’y participer. Nous appelions dès janvier à la mobilisation d’une garde nationale, je suis persuadé que 500 000 à 1 million de personnes sont prêtes à se mobiliser. Cela a une double vertu : cela démultiplie l’effort de sécurisation et cela permet de combler un sentiment d’impuissance chez certains qui peut être délétère.Il faut aussi réexpliquer aux Français ce que c’est que la laïcité : la liberté de croire ou de ne pas croire et l’interdiction d’imposer à qui que ce soit ce que l’on croit et ce que l’on pense. Et c’est aussi considérer que la religion fait partie de l’espace privé et donc pas du discours politique. La pédagogie, c’est la meilleure arme contre la barbarie. C’est ce qui leur fait peur. La preuve : l’éducation et la culture, c’est ce à quoi ils s’attaquent en premier.Lire aussi :Après les attentats, la sécurité à tout prix ?Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvie Kauffmann Si les attentats du 11-Septembre, aux Etats-Unis, sont arrivés comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu, ceux du 13 novembre à Paris, en revanche, interviennent dans un paysage déjà très assombri par de multiples crises. En quinze ans, non seulement les tensions géopolitiques se sont exacerbées, mais l’Europe, et particulièrement la France, sont maintenant confrontées à une série de défis plus graves les uns que les autres. En cette fin d’année 2015, tous les voyants sont au rouge.L’abîme de la dette Depuis cinq ans, les pays de la zone euro de l’Union européenne (UE) se débattent dans la crise de la dette souveraine, conséquence de la crise financière. L’échec ultime, qu’aurait constitué l’éclatement de la zone euro, a pu être évité, mais la gestion du drame grec a cruellement révélé les faiblesses structurelles de l’UE, ainsi que le déséquilibre entre la France et l’Allemagne. Ces faiblesses sont loin d’être surmontées.Lire aussi :Le bras de fer entre Athènes et ses créanciers se poursuit à BruxellesUne crise des réfugiés insoluble C’est dans cette Union, fragilisée par l’euroscepticisme, qu’éclate la crise des réfugiés. Ce problème, en réalité, enfle depuis deux ans, mais dans la plupart des capitales européennes, on a fait mine de l’ignorer. Car il résulte de la guerre en Syrie et de l’anarchie en Libye, pour lesquelles personne n’a de solution. Lorsque les réfugiés se noient par milliers en Méditerranée en essayant d’atteindre l’Europe cette année, il est déjà trop tard pour s’organiser rationnellement. En octobre 2014, 23 000 personnes ont traversé la Méditerranée clandestinement ; en octobre 2015, ce chiffre a été presque multiplié par dix : 220 000. L’UE n’est pas équipée institutionnellement, n’a ni politique d’immigration commune, ni droit d’asile commun. L’Allemagne, courageusement mais sans consulter ses partenaires, leur ouvre ses portes, tout en demandant une solidarité européenne, et c’est le chaos.Ce chaos nourrit deux dynamiques négatives : la montée des mouvements populistes anti-immigration et la formation d’un front du refus en Europe centrale que le changement de majorité en Pologne, dirigée par la droite nationaliste depuis la mi-novembre, contribue à fédérer. Un vrai fossé sur les valeurs commence à apparaître. Parallèlement, la chancelière Merkel s’inquiète de la déstabilisation possible des Balkans. Elle a raison de tirer le signal d’alarme ; pour cette région ultra-sensible, la pression migratoire est encore plus difficile à gérer.Lire aussi :Merkel et Hollande, ensemble mais très seulsUne menace terroriste au paroxysme Avec les attaques terroristes djihadistes du 13 novembre contre la France, pour la deuxième fois en dix mois, les deux crises les plus graves, migratoire et terroriste, se rejoignent, lorsqu’il est établi que deux des auteurs présumés des attentats ont emprunté la route des réfugiés. Cette fois, le lien est fait. A son tour, la France invoque la solidarité européenne, en s’appuyant sur l’article 42.7 du Traité de Lisbonne, pour obtenir de l’aide dans la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI). Son appel rencontre à peu près autant de succès que celui de l’Allemagne pour l’accueil des réfugiés.Là aussi, les failles de l’UE sont béantes : une politique étrangère et de défense commune inconsistante, pas de moyens de renseignement communs, pas de protection commune des frontières extérieures de l’Union. Tous ces domaines relèvent de la prérogative des Etats membres. Pour se protéger, qui des migrants, qui des terroristes, les pays européens rétablissent leurs frontières intra-européennes les uns après les autres. Schengen se meurt. La vertueuse Suède, le pays d’Europe qui a accueilli le plus de réfugiés par rapport à sa population, ferme la porte.Sollicitée, attaquée, divisée, mal outillée, l’Europe peut-elle compter sur l’allié américain ? En théorie et en rhétorique, oui. Mais aux Etats-Unis, la campagne électorale est lancée et les candidats républicains à la présidentielle de 2016 touchent les bas-fonds de la démagogie et du populisme. Donald Trump, qui ne devait être qu’un feu de paille, s’est installé dans le débat. Les gouverneurs de plus de la moitié des Etats américains prennent prétexte des attentats de Paris pour refuser tout accueil de réfugiés syriens. Un jeu diplomatique complexe en SyrieLes Américains, certes, dirigent la coalition qui mène des frappes aériennes contre l’EI en Syrie et en Irak. Après les attentats du 13 novembre, François Hollande tente de convaincre le président Obama d’élargir la coalition à la Russie. Peine perdue : la méfiance entre Washington et Moscou est trop forte. Vladimir Poutine a fait spectaculairement rentrer la Russie dans le jeu diplomatico-militaire au Moyen-Orient, mais il reste Vladimir Poutine. L’habileté avec laquelle il a rompu son isolement international n’a pas effacé les effets désastreux de la crise ukrainienne.Lire aussi :François Hollande scelle le rapprochement avec Vladimir PoutineAvec la Russie, le nombre de puissances étrangères ou régionales militairement engagées en Syrie et en Irak – chacune défendant des intérêts différents –, commence à provoquer de sérieux encombrements. Le 24 novembre, la Turquie abat un avion de chasse russe et fait monter la tension d’un cran. Au centre du jeu aussi bien dans la crise des réfugiés que dans la crise syrienne, le président Erdogan est un interlocuteur difficile pour les Européens – au moins autant que le président Poutine.Quant à la France, elle n’est pas non plus au mieux de sa forme, en état d’urgence, avec un taux de chômage quasi-invincible, une classe politique impopulaire, un Front national florissant, un phénomène de radicalisation meurtrier dans une frange de la population musulmane et, maintenant, un système antiterroriste dont l’efficacité laisse sérieusement à désirer.Au total, cela donne un tableau de bord qui clignote de tous ses feux. La gravité de la situation ne doit pas empêcher l’Europe de tenter de reprendre le contrôle, au contraire. Mais elle n’a plus une minute à perdre.Sylvie KauffmannJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.11.2015 à 21h51 | Olivier Faye Le Front national croit dur comme fer à la possibilité d’une victoire lors des élections régionales des 6 et 13 décembre, et n’entend pas laisser la moindre embûche se mettre en travers de son chemin. Pas même les divergences qui ont fait jour entre Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen sur la question des subventions accordées par les régions au planning familial.En meeting à Nice, vendredi 27 novembre, les deux femmes ont évité de faire allusion au sujet, qui les a pourtant opposé le matin même. Sur i-Télé, Mme Le Pen a pris ses distances avec la proposition de sa nièce de supprimer ces subventions. Mme Maréchal-Le Pen juge qu’elles bénéficient à des associations « politisées » et « qui véhiculent une banalisation de l’avortement ». « Il y a une proposition qui est celle de la tête de liste en PACA (...), ça n’est pas dans les projets du Front national », a précisé de son côté la présidente du FN. Dont acte.Lire aussi :Elections régionales 2015 : des candidats FN loin de la dédiabolisation voulue par le partiLes deux candidates aux régionales, l’une en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, l’autre en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont préféré afficher leur optimisme, à un peu plus d’une semaine du scrutin. « Ces victoires aux élections régionales, je les vois encore plus importantes aujourd’hui qu’hier. Des pires crises, j’ai toujours pensé qu’il peut sortir des choix essentiels », a lancé Mme Le Pen en référence aux attentats du 13 novembre. Jamais le Front national n’a emporté un exécutif régional jusqu’à présent.Progression du FN dans les sondages depuis les attentatsPlusieurs enquêtes d’opinion montrent une progression du parti d’extrême droite dans les sondages depuis les événements de Paris et Saint-Denis. Dans le Nord, Marine Le Pen est annoncée largement en tête au premier tour, avec 40 % des voix, tandis que Marion Maréchal-Le Pen a, elle, progressé de trois points en PACA, et devance largement au premier tour son adversaire du parti Les Républicains, Christian Estrosi (40 % contre 30 %).Une enquête publiée vendredi par l’institut Ipsos montre que le FN grimpe de quatre points au niveau national, à 30 %, devant Les Républicains, qui subit une baisse de trois points (29 %), et le Parti socialiste, qui gagne, lui, deux points (22 %).« On le sent partout dans le pays : un grand vent de lucidité balaye les préjugés », s’est félicitée Mme Le Pen devant près de 1 000 personnes, se réjouissant que François Hollande reprenne à son compte certaines propositions du Front national. « Nos adversaires ne sont que des feuilles mortes, leur seule ambition est d’être dans le vent. Nous sommes les arbres aux racines profondes, qui, comme disait Mistral, sont ceux qui montent le plus haut », a lancé quant à elle Marion Maréchal-Le Pen.Lire aussi :L’inquiétude liée aux attentats renforce le FNMarion Maréchal-Le Pen maintient sa position sur le planning familialDepuis le 13 novembre, le Front national ne se cache en tout cas plus de mener une campagne nationale. « Tout ne pourra pas être changé à la tête des régions, mais ces élections sont un jalon essentiel dans l’espérance que nous incarnons pour les Français », croit savoir Marine Le Pen.Un des seuls sujets de débat régional entendu ces derniers jours aura donc finalement été la question des subventions au planning familial. Lors d’une conférence de presse précédant le meeting, Mme Maréchal-Le Pen a enfoncé le clou sur le sujet. « Ces associations sont déjà largement subventionnées par l’ensemble des échelons : commune, département, Etat. Elles sont dans une situation de rente, a jugé la candidate frontiste. L’interruption des subventions ne remettra pas en cause leur existence. »« Ce sont des associations de gauche, très à gauche, définies comme féministes, avec un positionnement affirmé sur la théorie du genre, qui est une ineptie, a-t-elle ajouté. C’est un totem en France le planning familial car ce sont des associations satellites de la gauche. » La jeune femme ne craint donc pas d’aller contre les positions de sa tante. Mais tant que les sondages restent bons pour le Front national, ces divergences demeureront au second plan.Lire aussi :Depuis les attentats, la campagne des régionales « a changé de nature »Olivier Faye 27.11.2015 à 20h56 • Mis à jour le28.11.2015 à 14h38 19 mars 1962 : date du cessez-le-feu entre l’Algérie et la France. C’était aussi le nom d’une rue à Beaucaire, dans le Gard, qui s’appelle désormais rue du 5 juillet 1962, jour marqué par le massacre d’Européens à Oran. La nouvelle plaque a été posée administrativement en prévision de l’entrée en vigueur de cette décision municipale le dimanche 29 novembre.Le maire et tête de liste FN du Gard pour les régionales, Julien Sanchez, a en revanche dû renoncer à la cérémonie qu’il avait prévue à une semaine du scrutin en raison de l’interdiction préfectorale de rassemblement sur la voie publique.L’édile imite ainsi le maire de Béziers Robert Ménard, élu avec les votes du FN, qui avait déjà débaptisé la rue du 19 mars 1962 dans sa ville, en mars 2015, pour lui donner le nom d’Hélie Denoix de Saint-Marc, un militaire, résistant et partisan de l’Algérie française ayant pris part au putsch des généraux.Lire aussi :A Béziers, « le premier risque pour l’ordre public, c’est Ménard »« Nostalgiques du colonialisme »M. Sanchez a dit vouloir donner à la rue en question un nom « moins polémique », « qui ne blessera personne ». « Le fait d’avoir une rue du 19 mars 1962 peut être considéré comme une insulte pour tous ceux qui sont morts après. ».Mais dans le contexte des régionales, alors que le Front national cherche à attirer le vote de certains pieds-noirs et harkis, le nom choisi pourra difficilement passer pour un signe d’apaisement.La nouvelle date évoque un épisode sombre et méconnu de l’histoire franco-algérienne, le massacre à Oran le 5 juillet 1962, plus de trois mois et demi après les accords de paix, de plusieurs centaines d’Européens et de musulmans soupçonnés de les soutenir.Des opposants au changement de nom de cette rue et au maire dénoncent une « majorité municipale lepéniste constituée de nostalgiques du colonialisme ». Ils en appellent au préfet, estimant que les élus qui ont voté le changement de nom « violent la loi », la date du 19 mars 1962 ayant été choisie par la représentation nationale comme la journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Jade Grandin de l'Eprevier Vendredi 27 novembre, Emmanuel Macron a détaillé son projet de « fonds de pension à la française » devant un parterre d’assureurs réunis à l’occasion de la COP 21. Le ministre de l’économie veut créer un nouveau cadre réglementaire pour que l’argent épargné par les salariés en vue de leur retraite permette de mieux financer les entreprises.Emmanuel Macron s’est néanmoins bien gardé d’utiliser le terme controversé de « fonds de pension », qu’il avait d’abord employé, lundi 9 novembre, lors de la présentation de sa nouvelle loi Noé. Il s’est aussi défendu de vouloir révolutionner le régime français des retraites. « Soyons clairs, notre objectif n’est pas de modifier les équilibres entre retraite par répartition et par capitalisation en France, ni de bouleverser le marché des produits d’épargne retraite. Ce n’est pas de livrer au marché la protection sociale », a modéré le ministre.Lire aussi :Emmanuel Macron lance sa deuxième loi fourre-toutQu’est-ce qu’un fonds de pension ? Un fonds de pension, aussi appelé fonds de retraite, est une structure publique ou privée qui sert à financer les retraites. Il est alimenté par les versements des salariés et des entreprises. Ses placements (actions, obligations, immobilier…) doivent permettre de payer les pensions des salariés devenus inactifs.Dans ce modèle d’origine anglo-saxonne, les salariés d’aujourd’hui épargnent en vue de leur propre retraite : ils constituent un capital qui leur sera reversé plus tard. On appelle cela un régime par capitalisation.Y a-t-il des fonds de pension en France ?Oui, mais c’est marginal. La France a privilégié le régime de retraite par répartition. Les cotisations des salariés d’aujourd’hui sont immédiatement utilisées pour payer les pensions des retraités. Cela implique une forte solidarité entre générations.Toutefois, certains salariés peuvent aussi cotiser à des régimes de retraite supplémentaire d’entreprise, qui se rapprochent des fonds de pension. Par exemple, le Plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO), ou la retraite additionnelle de la fonction publique.Ces contrats sont gérés par les assureurs. Ils représenteraient en tout 150 milliards d’euros d’encours en France, selon Bercy.Quel est le problème ? Les assureurs doivent respecter des règles prudentielles de plus en plus exigeantes. En particulier, ces règles dissuadent ces institutions d’investir en actions d’entreprises, jugées plus risquées que d’autres produits comme les obligations d’Etat, en leur réclamant davantage de fonds propres en contrepartie. « Les assureurs sont quasi obligés d’investir l’essentiel des actifs en dette souveraine », souligne-t-on à Bercy. « L’argent épargné en vue de la retraite sert donc à financer les pays et n’est pas utilisé pour financer notre économie alors qu’une partie de l’argent épargné pourrait être mobilisé pour financer nos entreprises ».Que propose Emmanuel Macron ? Le ministre de l’économie veut réduire les contraintes prudentielles pesant sur les contrats d’épargne retraite supplémentaire d’entreprise à travers la création d’un « régime ad hoc ». Une plus grande partie des actifs pourrait être investie en actions. « C’est plusieurs milliards voire dizaines de milliards d’euros de fonds propres mobilisables pour nos entreprises », a insisté Emmanuel Macron vendredi. Bercy a lancé une consultation auprès de la Place. « Nous allons discuter des termes de ce régime ad hoc avec vous. […] Je compte sur vous pour rester mobilisés ces prochaines semaines », a conclu le ministre.Jade Grandin de l'Eprevier 27.11.2015 à 15h58 | Francis Gouge (Créteil, correspondant) « Daech n’attaque pas nos valeurs, notre culture ou notre goût de la fête. Il attaque la France parce que la France l’attaque et participe à la mort de centaines de milliers de civils. » Cette déclaration provocatrice d’Atef Rhouma, 29 ans, chef de file de Convergence citoyenne ivryenne (CCI), un groupe que d’aucuns qualifient de communautariste, membre de la majorité municipale d’Ivry­-sur-Seine (Val­-de-­Marne), cinquième adjoint au maire, a créé la polémique lors de la réunion du conseil municipal, le 19 novembre.Après une minute de silence et avant l’examen de l’ordre du jour, le maire, Philippe Bouyssou (PCF), invitait chaque groupe politique à s’exprimer et à rendre hommage aux victimes du 13 novembre. M. Rhouma a été l’avant-dernier à prendre la parole. Après avoir fustigé « l’horreur de cette violence injustifiable » et condamné « sans réserve ces actes monstrueux », l’élu n’a pas pu s’empêcher de régler ses comptes avec la section socialiste locale, avec laquelle il avait déjà eu une passe d’armes la semaine précédente. Il a accus le PS « d’instrumentaliser ces meurtres et l’émotion de nos concitoyens à des fins racistes (…). De faire peser la suspicion de complicité sur tous les musulmans et les habitants des quartiers populaires ». L’opposition (PS et l’union de la droite et du centre), devant le refus du maire de condamner ces propos, a quitté la salle.S’il Philippe Bouyssou dit aujourd’hui désapprouver les propos de M. Rhouma, il estime néanmoins que les prises de position de son adjoint, « aussi maladroites et excessives soient-elles », relèvent de la liberté d’expression. Accusé de n’avoir pas mis fin à une intervention « faisant l’apologie du terrorisme », il considère que ces attaques relèvent de la diffamation et il envisage de leur donner une suite judiciaire.« Nous ne sommes pas meilleurs que les élus nationaux »Mehdy Belabbas, deuxième adjoint, chargé des finances, ne partage pas l’analyse de CCI, dont il fut un des créateurs en 2000. Aujourd’hui dans les rangs d’EELV, il explique : « Ce n’était pas le bon moment. On était dans l’hommage. Cette position virulente est du même ordre que ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale. Nous ne sommes pas meilleurs que les élus nationaux. »Lire aussi :Un « triste spectacle » à l’Assemblée, quatre jours après les attentatsDevant le tollé, Atef Rhouma, parlant au nom de CCI a finalement fait savoir dans un communiqué, le 24 novembre, que « notre condamnation de ces attentats est claire, ferme et entière (…). Sans nul doute nous n’avons pas su trouver les mots justes ni la formulation appropriée pour expliquer clairement notre point de vue. Nous le regrettons. »Ce mea ­culpa suffira-­t-­il à ramener un peu de sérénité dans l’assemblée municipale vitryotte ? Rien n’est moins sûr. La sénatrice (LR) Catherine Procaccia doit rencontrer un juriste afin d’étudier les suites pouvant être données. Elle a été devancée, le 24 novembre, par Sandrine Bernard, leader du groupe socialiste, qui a transmis un dossier au préfet afin qu’il puisse « décider des suites à donner ». Francis Gouge (Créteil, correspondant)Journaliste au Monde Olivier Faye Le Front national cherche des cadres. C’est la logique qui préside à la stratégie impulsée par Marine Le Pen depuis 2012, qui a fait du maillage territorial de son parti un élément essentiel pour conquérir l’Elysée. Municipales, départementales, régionales… A chaque scrutin, le parti d’extrême droite tente de présenter et de faire élire un maximum de candidats pour déceler parmi eux de potentiels responsables locaux sur lesquels pourrait s’appuyer la formation d’extrême droite.Lire aussi :Marine Le Pen reprend le cours normal de sa campagneProblème, cette stratégie se heurte parfois à un vivier de candidats peu professionnels ou peu en phase avec la dédiabolisation voulue par le parti, et qui n’hésitent pas à écrire sur les réseaux sociaux le fond de leur pensée. C’est le cas pour ces élections régionales des 6 et 13 décembre.Le site L’Entente, opposé au Front national, animé par des sympathisants de gauche, publie ainsi plusieurs messages de cette nature qui ont été écrits sur Facebook ou Twitter. Et parmi les 1 900 candidats présentés en France métropolitaine par le parti de Marine Le Pen, ce phénomène ne concerne pas que des personnes placées en bout de liste, mais aussi des chefs de file départementaux.« La France a besoin d’un coup d’Etat »Thierry Sénéclauze, qui a obtenu la première position dans la Drôme sur les listes de Christophe Boudot, candidat FN en Rhône-Alpes-Auvergne, a ainsi écrit sur Facebook, le 14 août, au-dessus de la photo d’un drapeau tricolore : « Je suis bleu blanc rouge. Pas noir. » Le 20 août, il a partagé une courte vidéo montrant une femme surprise dans un supermarché en train de voler des produits qu’elle tentait de dissimuler sous son voile et lâché ce commentaire : « Contre les sacs en plastique, offrez-vous une musulmane voir une burka ». Un mois plus tôt, le 20 juillet, il écrivait, toujours sur Facebook : « Nous allons affronter une terrible guerre civile qui va déboucher sur une troisième guerre mondiale. Le compte à rebours a commencé. La France a besoin d’un coup d’Etat. » Tous les messages ont été effacés depuis. Dans l’Ouest, Bertrand Iragne, secrétaire départemental de la fédération du Morbihan et tête de liste pour ce département, s’est quant à lui interrogé, dans un jeu de mots mêlant franc-maçonnerie et judaïsme, sur la présence du Grand Orient de France sur Twitter : « Grand Orient de France sur Twitter. Ouverture au Monde ou #Compas - #Sion ? » « C’est un propos dégueulasse »Son voisin de Loire-Atlantique, Samuel Potier, lui aussi secrétaire départemental et tête de liste dans son département pour les régionales, avait réagi, le 9 décembre 2014, à un propos de Michel Zerbib, journaliste à Radio J, relayé sur Twitter par le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France). « Les juifs de France sont chez eux partout, les antisémites ne sont chez eux nulle part », avait déclaré le journaliste. Ce à quoi M. Potier a ajouté : « Sans commentaires… #jesuispartout ». Invitée à réagir, la direction du Front national n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. Le FN a déjà annoncé, mardi 24 novembre, qu’il allait convoquer devant la commission de discipline du parti un candidat en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes coupable d’avoir comparé sur Facebook l’islam à « une hydre puante et mortifère ». « C’est un propos dégueulasse », a réagi à son sujet Florian Philippot, vice-président du FN, qui tient à donner une image de fermeté. Impossible néanmoins de lui retirer son investiture, puisque les listes ont déjà été déposées en préfecture.Le parti d’extrême droite avait déjà été confronté à ce genre de problème pour les départementales, en mars. De l’avis de plusieurs dirigeants, il avait alors « raclé les fonds de tiroirs » pour trouver 4 000 candidats, titulaires et suppléants, et être présent sur la majeure partie du territoire.Olivier Faye 27.11.2015 à 10h13 Le Conseil constitutionnel a validé, jeudi 26 novembre, les principaux articles de la loi encadrant la surveillance électronique à l’étranger par les services de renseignement français. Ce texte autorise les services français à collecter très librement les métadonnées de communications à l’étranger – à l’exception de celles impliquant « un identifiant rattachable au territoire national », comme un numéro de téléphone français. Un recours avait été déposé par plusieurs députés du parti Les Républicains.Lire aussi :Le projet de loi sur la surveillance des communications internationales inchangé en commissionTrès critiqué par les défenseurs des libertés, comme la loi sur le renseignement dont il est dérivé, le cœur du texte, à savoir son premier article, a été jugé conforme à la Constitution. Il ne pourra donc pas faire l’objet de recours par des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC). En revanche, certains articles n’ont pas été examinés par le Conseil, et pourront donc faire l’objet d’une QPC. Yves-Michel Riols Après des passages éclairs à Washington et à Moscou, François Hollande va se saisir de l’ouverture de la COP21, dimanche 29 novembre, à Paris, pour poursuivre ses intenses consultations en vue de renforcer la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI). Plusieurs des principaux acteurs de la crise syrienne seront en effet présents en France, du président de l’Iran, Hassan Rohani, à celui de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan. Dès dimanche, le président français s’entretiendra avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et il recevra à dîner, lundi, son homologue américain, Barack Obama.On ne parle plus de « coalition » mais de « coordination »Deux semaines après les attentats de Paris, le président Hollande achève un exceptionnel marathon diplomatique destiné à accélérer la mobilisation politique et la coordination militaire contre l’EI. Au-delà de la multiplication des rencontres, force est de constater que le résultat des efforts déployés par M. Hollande est encore incertain.Les contours de la « grande et unique coalition » contre les djihadistes prônée par le président lors de son intervention devant le Congrès, le 16 novembre, demeurent flous. D’ailleurs, l’Elysée parle désormais plutôt de « coordination » que de « coalition », tant cette dernière suppose un consensus politique sur les objectifs recherchés, aujourd’hui introuvable.David Cameron veut étendre les frappes britanniques de l’Irak à la SyrieLe premier ministre britannique, David Cameron, a apporté, lundi 23 novembre lors d’une visite à Paris, un soutien explicite à la France dans sa politique de frappes contre l’Etat islamique en Syrie et affiché sa volonté de voir le Royaume-Uni faire de même.« Je soutiens fermement l’action entreprise par le président Hollande pour frapper l’Etat islamique en Syrie », a déclaré M. Cameron lors d’une déclaration avec François Hollande à l’Elysée. Il a ajouté avoir la « ferme conviction que la Grande-Bretagne doit en faire de même ».Jeudi 26 novembre, dans une intervention solennelle à la Chambre des communes, M. Cameron a cherché à convaincre les députés d’étendre à la Syrie des frappes aériennes que la Royal Air Force limite jusqu’à présent à l’Irak. « Si nous n’agissons pas maintenant, quand la France, notre amie et alliée, a été frappée à ce point, alors nos amis et alliés seront fondés à demander : “Alors quand ?” », a-t-il lancé. Il a présenté aux députés un « plan global » associant actions militaire, diplomatique et humanitaire.Lire aussi :David Cameron dans son rôle de meilleur allié de la FrancePeu d’engagements de la part d’ObamaA Washington, mardi, Barack Obama a fait assaut de bonne volonté pour soutenir M. Hollande, en défendant un renforcement du partage du renseignement, une coopération militaire plus étroite et une montée en puissance des frappes contre l’EI, notamment contre les convois pétroliers qui alimentent le trésor de guerre de l’organisation terroriste.« Mais Obama n’a pas fondamentalement changé sa stratégie de guerre à distance, essentiellement aérienne », note Camille Grand. Et le président américain n’a pas dissimulé son scepticisme face à un rapprochement avec la Russie, tant que Moscou continue de défendre le régime syrien.Angela Merkel apporte son soutien, mais modestement En recevant la chancelière Angela Merkel à l’Elysée, mercredi, M. Hollande a publiquement demandé à l’Allemagne de « s’engager encore davantage »aux côtés de la France dans la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI). La réponse n’a pas tardé. La chancelière Angela Merkel a annoncé le déploiement de plusieurs avions de reconnaissance, mais le pays ne participera aux bombardements contre l’organisation Etat islamiqueEn l’occurrence, une frégate équipée de missiles antiaériens qui protégera le porte-avionsCharles-de-Gaulle, quatre à six avions de combat Tornado, équipés de système de reconnaissance (mais sans armement), ainsi qu’un satellite d’observation qui travaillera avec le système français Helios. Et pour la logistique, un avion-ravitailleur qui fait défaut à la France.Par ailleurs, l’Allemagne devrait faire passer de 100 à 150 le nombre de militaires assurant la formation des peshmergas – combattants kurdes – dans le nord de l’Irak. Autant de décisions qualifiées de « difficiles, mais importantes et nécessaires » par la ministre de la défense.Lire aussi :Au-delà des discours solidaires, l’Allemagne s’engage modestementCoordination entre le France et la Russie en SyrieAvant de s’engager dans cette tournée diplomatique au pas de charge, François Hollande a fait un pari ambitieux : profiter de l’onde de choc des attentats de Paris pour tenter de faire bouger les lignes sur la crise syrienne, dont les métastases se font sentir bien au-delà du Proche-Orient. M. Hollande a été le premier à bouger en proposant une main tendue à la Russie, principal allié, avec l’Iran, du régime de Bachar Al-Assad.En déclarant devant le Congrès que la lutte contre l’EI était désormais la priorité de l’action française, le chef de l’Etat a atténué la position de Paris qui estimait, jusqu’alors, que le combat contre les djihadistes ne pouvait se concevoir que s’il y avait aussi une perspective claire d’éviction de Bachar Al-Assad. « Le mouvement de la France a consisté à réviser ses priorités pour ne pas poser un obstacle à un rapprochement avec la Russie », observe Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique.Vladimir Poutine a visiblement saisi cette ouverture. A l’issue des entretiens, jeudi soir à Moscou, entre les présidents français et russe, M. Hollande a déclaré que les deux pays allaient dorénavant « coordonner » leurs frappes en Syrie contre l’EI, mais aucun progrès n’a été enregistré sur le front politique, concernant le rôle de Bachar Al-Assad.Lire aussi :François Hollande scelle le rapprochement avec Vladimir PoutineLe sort de Bachar Al-Assad reste toujours un obstacleMême si François Hollande peut se targuer d’avoir obtenu, à Moscou et Washington, des avancées sur le terrain de la coopération militaire, leur impact demeurera limité tant que persistera le principal obstacle : l’absence d’un accord a minima sur l’avenir politique de la Syrie et donc sur le sort de Bachar Al-Assad.Seules les troupes déjà présentes au sol pourront consolider les éventuels reculs de l’EI, désormais soumis à des bombardements plus soutenus. Or, les combattants locaux et leurs parrains régionaux ne pourront accepter de se mobiliser dans le cadre d’une « coalition » anti-EI que s’il existe une perspective politique conduisant au départ du président Assad. Pour l’heure, elle n’existe pas.La Russie et l’Iran participent certes aux discussions multilatérales sur la Syrie, entamées à Vienne, aux côtés de leurs adversaires du Golfe. Mais le processus n’en est qu’à ses balbutiements. Et, à ce stade, aucun mouvement majeur n’est perceptible entre les protagonistes. « Les attentats de Paris ont provoqué un tremblement de terre politique, constate Marc Pierini, ancien ambassadeur de l’Union européenne en Syrie et expert de la Fondation Carnegie. Mais ils n’ont pas encore conduit à un séisme diplomatique ».Lire aussi :François Hollande coincé entre les positions divergentes des Etats-Unis et de la RussieYves-Michel RiolsJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Plus dure est la rechute. Fin octobre, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a atteint près de 3,59 millions en métropole, soit une progression de 42 000 en un mois, selon les statistiques publiées, jeudi 26 novembre, par Pôle emploi et par le ministère du travail. C’est le troisième plus mauvais chiffre depuis le début du quinquennat de François Hollande – le deuxième si l’on ne tient pas compte du rebond « hors norme » de septembre 2013 (+ 50 600), qui faisait suite à une forte baisse, le mois précédent, liée à un bug dans les relances par SMS des inscrits à Pôle emploi. Il faut remonter à janvier 2013 pour trouver des données aussi déprimantes (+ 47 900).Sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris), il y a désormais près de 3,851 millions de chômeurs – en augmentation de 3,5 % sur un an (+ 3,7 % si l’on raisonne uniquement sur l’Hexagone). Un nouveau record, dont le président de la République et sa famille politique se seraient volontiers passés, à dix jours du premier tour des élections régionales. Ces chiffres douchent les timides espoirs qu’avait suscités la baisse marquée du nombre d’inscrits à Pôle emploi, en septembre (– 23 800 dans la catégorie A).Lire aussi :La hausse « atypique » des demandeurs d’emploi qui travaillentSelon le ministère du travail, la poussée observée en octobre tient « en partie » au fait que des demandeurs d’emploi, qui exerçaient jusqu’alors une activité réduite (catégories B et C), ont cessé de travailler et se sont donc reportés vers la catégorie A. Les personnes inscrites à Pôle emploi, avec une activité réduite « longue » (plus de 78 heures par mois) ou « courte » (moins de 78 heures), ont vu leur nombre baisser de 1,49 % en un mois, en métropole. Un mouvement de vases communicants se serait donc produit, « au profit » de la catégorie des chômeurs stricto sensu. Au total, le nombre de demandeurs d’emploi (sans ou avec une activité) s’élève à près de 5,436 millions dans l’Hexagone (5,740 millions si l’on tient compte des outre-mer).Seule note favorable, les moins de 25 ansAvec un joli sens de la litote, la ministre du travail, Myriam El Khomri, est convenue que « ces chiffres ne sont pas satisfaisants », dans un communiqué diffusé jeudi. Ils le sont d’autant moins que s’y ajoutent d’autres mauvaises nouvelles. Ainsi, les personnes de plus de 50 ans à la recherche d’un emploi (dans la catégorie A, en métropole) sont encore plus nombreuses, à la fin octobre (+ 1,5 % par rapport à septembre ; + 9,2 % en un an). Dans l’Hexagone, l’ancienneté moyenne d’inscription à Pôle emploi continue de s’accroître, passant de 567 jours en septembre à 568 en octobre (pour les personnes relevant des catégories A, B et C).L’une des rares évolutions favorables concerne les moins de 25 ans au chômage : leurs effectifs restent stables en octobre, en métropole. Et ils ont baissé de près de 20 000 depuis janvier, se situant à un niveau comparable à celui de fin 2012. « Cela confirme que les politiques d’emplois aidés ciblées sur les jeunes, en particulier les emplois d’avenir, fonctionnent », juge l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), dans une note publiée jeudi.« Une hausse des demandeurs d’emploi de 42 000 en un mois, c’est beaucoup, mais je me garderais bien d’en tirer des conclusions, compte tenu de la volatilité des statistiques de Pôle emploi », réagit Bertrand Martinot, auteur de Pour en finir avec le chômage (Hachette « Pluriel », 288 p., 8 euros) et conseiller social de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2008. « Il faut prendre de la distance par rapport aux données mensuelles et raisonner en tendances, sur des périodes plus longues », complète Bruno Ducoudré, de l’OFCE.La donne devrait changer en 2016Depuis le début de l’année, ajoute-t-il, le nombre de chômeurs (relevant de la catégorie A) s’accroît de 9 000 par mois en moyenne, contre 24 000 en 2012, 16 000 en 2013 et 15 000 en 2014. Les inscriptions à Pôle emploi ont tendance à se ralentir, grâce au redémarrage de la croissance – l’Insee table sur une progression de 1,1 % contre 0,2 % en 2014. Mais cette reprise est trop faible, encore, pour inverser la courbe du chômage. « Il faudrait au moins arriver à un accroissement du produit intérieur brut [PIB] de 1,4 % », indique Bruno Ducoudré.Selon les dernières estimations de l’Insee, publiées le 13 novembre, 49 200 emplois ont été créés dans le secteur privé « sur un an » – ce qui s’avère insuffisant pour « absorber » les nouveaux entrants sur le marché du travail. Les effectifs dans l’industrie et le secteur de la construction continuent de s’étioler (– 1,3 % et – 3,4 %, en un an), mais ils s’étoffent dans le tertiaire (+ 1,2 %).La donne devrait changer en 2016, avec une croissance un peu plus vigoureuse : l’OFCE table sur une augmentation du PIB de 1,8 %, ce qui permettrait de ramener le taux de chômage à 9,8 %, fin 2016, contre 10 % en décembre 2015. La « bataille pour l’emploi », selon une formule chère à François Hollande, est loin d’être gagnée.Lire aussi :23 800 demandeurs d’emploi en moins en septembreBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérémie Baruch Qui sont les candidats présents sur les listes des élections régionales ? Le ministère de l’intérieur a mis à disposition un fichier avec des données biographiques pour chacun d’entre eux : date de naissance, profession, tête de liste, nuance politique, etc. Assez pour tirer quelques enseignements sur les personnes qui aspirent à siéger au conseil régional de leur région.En décembre, 21 456 personnes se présentent aux élections régionales, réparties en 171 listes. Nous avons regroupé les étiquettes assignées à chaque candidat par le ministère de l’intérieur en nuances plus globales. #container_14483645989{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483645989{ height:350px; } #container_14483645989 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483645989 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483645989 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483645989 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de listes par nuance politiqueSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14483645989", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Extreme gauche","Gauche Rad","Ecolo","Gauche","Centre","Droite","Extreme droite","Divers"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre de listes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 18 ], [ "", 12 ], [ "", 12 ], [ "", 34 ], [ "", 2 ], [ "", 41 ], [ "", 17 ], [ "", 35 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Malgré la parité, toujours plus d’hommes que de femmesLes élections régionales sont soumises à la règle de la parité stricte : pour chaque liste déposée, un candidat sur deux est une femme. Mais certaines listes présentant un nombre impair de candidats, on ne trouve en fait que 49,44 % des candidates.Seules les candidates étiquetées « LVEG » (Alliance des Verts et de la Gauche) sont plus nombreuses que leurs alter ego masculins (462 femmes pour 456 hommes).Les têtes de liste reflètent une autre réalité : moins de 22 % des têtes de liste sont des femmes. Seuls les écologistes présentent plus de têtes de listes féminines que masculines. #container_14483804894{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483804894{ height:400px; } #container_14483804894 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483804894 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483804894 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483804894 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les têtes de liste sont très majoritairement des hommesSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14483804894", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#f96996","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Extreme gauche","Gauche radicale","Ecolo","Gauche","Centre","Droite","Extreme droite","Divers"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Femmes tête de liste", "color": "#f96996", "data": [ [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 7 ], [ "", 7 ], [ "", null ], [ "", 6 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Hommes tête de liste", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 10 ], [ "", 9 ], [ "", 5 ], [ "", 27 ], [ "", 2 ], [ "", 35 ], [ "", 14 ], [ "", 32 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Des candidats quinquagénaires #container_14483688470{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14483688470{ height:450px; } #container_14483688470 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14483688470 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14483688470 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14483688470 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'âge moyen des candidatsLa moyenne d'âge des candidats aux élections régionales est de 49 ansSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14483688470", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: 770, startOnTick: true, endOnTick:"", reversed:false, plotLines: [{ color: "#b50b11", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#b50b11", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["17","18","19","20","21","22","23","24","25","26","27","28","29","30","31","32","33","34","35","36","37","38","39","40","41","42","43","44","45","46","47","48","49","50","51","52","53","54","55","56","57","58","59","60","61","62","63","64","65","66","67","68","69","70","71","72","73","74","75","76","77","78","79","80","81","82","83","84","85","86","87","88","89","90","91","92","93","94"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: 4, format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#b50b11", width: 2, value: 32.3, label: { useHTML: false, text: "Moyenne", textAlign: "left", verticalAlign: "top", x: 5, y: 3 } }], plotBands: [{ color: "#b50b11", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Âge moyen", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1 ], [ "", 72 ], [ "", 117 ], [ "", 118 ], [ "", 169 ], [ "", 173 ], [ "", 183 ], [ "", 219 ], [ "", 215 ], [ "", 250 ], [ "", 218 ], [ "", 225 ], [ "", 251 ], [ "", 287 ], [ "", 262 ], [ "", 216 ], [ "", 335 ], [ "", 325 ], [ "", 326 ], [ "", 342 ], [ "", 367 ], [ "", 367 ], [ "", 359 ], [ "", 422 ], [ "", 398 ], [ "", 466 ], [ "", 503 ], [ "", 455 ], [ "", 502 ], [ "", 467 ], [ "", 505 ], [ "", 505 ], [ "", 547 ], [ "", 551 ], [ "", 569 ], [ "", 581 ], [ "", 563 ], [ "", 583 ], [ "", 546 ], [ "", 550 ], [ "", 587 ], [ "", 586 ], [ "", 586 ], [ "", 567 ], [ "", 523 ], [ "", 559 ], [ "", 544 ], [ "", 437 ], [ "", 484 ], [ "", 403 ], [ "", 398 ], [ "", 345 ], [ "", 266 ], [ "", 174 ], [ "", 161 ], [ "", 150 ], [ "", 92 ], [ "", 89 ], [ "", 64 ], [ "", 81 ], [ "", 46 ], [ "", 38 ], [ "", 21 ], [ "", 28 ], [ "", 16 ], [ "", 18 ], [ "", 15 ], [ "", 14 ], [ "", 13 ], [ "", 8 ], [ "", 9 ], [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 4 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", 2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", },\u25CF {series.name}: {point.y}', hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, }}) function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} } }});Plus de la moitié des candidats de chaque nuance politique ont entre 40 et 60 ans. Ce sont les listes du Front national et les listes étiquetées « divers » qui présentent des candidats soit plus jeunes soit plus vieux.Le doyen de ces élections est un candidat inscrit sur la liste de Jean-Claude Martinez, un transfuge du Front national, dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Du haut de ses 94 ans, Georges Marty coiffe d’une courte tête une candidate de l’Alliance écologiste indépendante (divers), née deux mois plus tard.Le plus jeune candidat n’a pas encore 18 ans à l’heure où cet article est écrit. Benoît Lepeltier, sur la liste Front National « Normandie Bleu Marine » obtiendra la majorité le 29 novembre, à temps pour être éligible.Des métiers variésLe ministère de l’intérieur fournit une liste de 65 professions, allant d’étudiant à retraité, en passant par fonctionnaire, ingénieur ou vétérinaire. Certaines catégories sont peu représentées : les huissiers, par exemple, avec 3 candidats – un divers droite, un Front national, un Front de gauche. D’autres, au contraire, sont bien plus fréquentes. C’est le cas des employés du secteur privé (2 531 candidats).Parmi les cadres supérieurs du secteur privé, près de 50 % sont inscrits sur des listes étiquetées à droite, contre 21 % à gauche et 8 % à l’extrême droite. On observe de la même manière une surreprésentation des agriculteurs-exploitants dans les listes de droite (35,35 %, contre 19,3 % à gauche et 18 % chez les écologistes), ce qui vaut aussi pour les candidats ayant une profession médicale, qu’ils soient pharmaciens, vétérinaires, médecins ou dentistes.En revanche, 30 % des assistantes sociales sont inscrites sur des listes de gauche, pour moins de 5 % sur des listes étiquetées à droite. Sans grande surprise non plus, les fonctionnaires (toutes catégories confondues) sont majoritairement inscrits sur des listes de gauche ou d’extrême gauche – à l’exception notable des retraités de la fonction publique.Des candidats en position de cumul #container_14484483514{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14484483514{ height:500px; } #container_14484483514 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14484483514 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14484483514 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14484483514 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }213 candidats ont déjà un mandat électif importantSource : Ministère de l'intérieurrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14484483514", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#04103f","#2c59a8","#f56a20","#f96996","#608a32","#ff3232","#b50b11"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { 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Le Front national se distingue avec la moitié de ses eurodéputés présents sur les listes des régionales.Parmi ces 213 « personnalités », 47 sont têtes de liste. C’est plus du quart du nombre total de listes déposées pour ces élections. Découvrez les têtes de liste, les chiffres-clés et les actualités de chaque régionJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.11.2015 à 11h09 • Mis à jour le16.11.2015 à 13h12 | Bastien Bonnefous et David Revault d'Allonnes Que faire de plus sur le chemin de la guerre ? Quelle riposte crédible et susceptible de rassurer une opinion traumatisée, alors que l’exécutif est déjà, et de longue date, engagé dans une spirale sécuritaro-militaire ? Cette délicate équation se pose à François Hollande qui, pour la première fois de son quinquennat, s’exprimera devant le Congrès convoqué en urgence à Versailles, lundi 16 novembre à 16 heures.Lire aussi :Un Congrès à Versailles organisé en trois joursLe président, dans son intervention d’environ quarante-cinq minutes, devait qualifier à nouveau l’attaque terroriste de vendredi d’« acte de guerre, perpétré par une armée de terroristes, piloté depuis la Syrie, préparé et organisé avec une logistique européenne, avec des complicités en France », selon l’Elysée. Une montée en puissance de la terreur qui met l’exécutif au défi de l’escalade.Des derniers arbitrages étaient encore en cours, lundi matin, concernant les mesures que le chef de l’Etat annoncerait à Versailles. Après avoir fait montre de compassion, en l’occurrence participé à la minute de silence à l’université de la Sorbonne avec des enseignants et des élèves des écoles du quartier, il tentera de se situer à un niveau de réaction suffisamment convaincant. Il devait confirmer la présentation d’un projet de loi, mercredi en conseil des ministres, pour transmission immédiate aux commissions des lois des deux assemblées, prolongeant de trois mois l’état d’urgence décrété vendredi soir.« Impitoyable »Le dispositif, datant de 1955 et de la guerre d’Algérie, devrait être modifié pour faciliter perquisitions, placements à résidence et saisies. M. Hollande devait annoncer un renforcement du dispositif militaire sur le territoire national ainsi que de nouveaux moyens matériels et humains pour les forces de sécurité. Il devait également revenir sur les bombardements de Rakka en Syrie, dimanche, censés caractériser « notre détermination et notre volonté de répondre de façon impitoyable à l’attaque de vendredi », selon l’Elysée, et revenir sur la « nécessité de frapper cette armée terroriste qui se déploie depuis la Syrie ».Renforcement de l’arsenal juridique et des moyens des forces de sécurité ici, frappes militaires là-bas : la présentation de ces mesures décidées dès la nuit de vendredi à samedi, de même que le rétablissement des contrôles aux frontières, témoignent, autant que d’une volonté de renforcement manifeste du dispositif de sécurité, d’un durcissement de ton. Samedi matin, à l’issue du conseil de défense, François Hollande avait réuni dans son bureau Manuel Valls, et les ministres Bernard Cazeneuve (intérieur), Jean-Yves Le Drian (défense) et Christiane Taubira (justice), quelques minutes avant son intervention télévisée, la deuxième en moins de douze heures. Tous étaient instantanément tombés d’accord : «  La France est en guerre, donc il faut tenir un discours de guerre  », explique-t-on dans les rangs du gouvernement.La « guerre  », donc. Mais jusqu’où ? Hausser le niveau de la réaction se révèle d’autant plus problématique que cet état de guerre n’est pas nouveau. Le premier ministre l’avait déjà invoqué, le 13 janvier, dans son discours post-attentats devant l’Assemblée nationale. Des répliques de plus faible intensité, échouées ou déjouées, avaient confirmé depuis la persistance de la menace. Et depuis vendredi, l’exécutif n’a parfois semblé que rejouer onze mois plus tard, à la puissance dix au vu de l’ampleur des massacres, le scénario de la riposte de janvier, entre allocutions en série du président, réunions dans le « fumoir » de la place Beauvau transformé en QG de crise, et réception à l’Elysée de Nicolas Sarkozy, puis de la représentation nationale et partisane.« Ce qui vient de se passer est différent. Il apparaît que cet attentat a été clairement organisé et planifié depuis la Syrie. Il y a désormais des éléments suffisamment explicites », explique cependant au Monde Manuel Valls, qui perçoit dans l’opinion une conscience nouvelle : « Les Français avaient-ils l’impression d’être en guerre ? Je n’en suis pas sûr. »La consultation des formations politiques, la réunion du Congrès, et au-delà les appels à « l’union sacrée » de M. Valls, quoique indispensables, pourraient vite se révéler inopérants. L’« esprit du 11-Janvier » tant brandi par l’exécutif n’est plus, et celui du 13 novembre s’annonce déjà d’une autre nature. Dès ce week-end, le chef du gouvernement a mis en garde ses ministres. « Valls nous a prévenu qu’il allait y avoir une tension très forte de l’opposition et du FN, et qu’il fallait se préparer à une bataille politique », explique l’un d’entre eux. « Les corps n’étaient pas encore froids que Sarkozy était déjà à l’offensive », feint de s’indigner un conseiller ministériel.François Hollande et Manuel Valls ont compris tôt que l’unité nationale, qui avait prévalu plusieurs semaines en janvier, ne durerait pas. Dès samedi matin, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen ont attaqué, estimant pour le premier que « des inflexions majeures » en matière de sécurité devaient être prises, pour la seconde que « les Français n’étaient pas en sécurité ». Des offensives face auxquelles l’exécutif surjoue la responsabilité. « Je crains la surenchère, indique M. Valls au Monde. Quand un peuple est attaqué ainsi, il y a des risques de dérapage, de confrontation. C’est dans ces moments que ceux qui gouvernent doivent être attentifs. Le pays peut basculer. » La posture de l’apaisement et du « rassemblement », pourtant, est un peu courte. L’Elysée convient qu’il ne s’agit de « ne pas faire l’unité pour l’unité, mais pour décider et pour agir ».Aujourd’hui, la réponse sécuritaire importe davantage que le message unitaire. C’est pourquoi M. Valls n’a pas évacué d’emblée la proposition du député Laurent Wauquiez (Les Républicains, Haute-Loire) de placer en centre d’internement toutes les personnes avec une fiche « S » : « Je suis ouvert à toutes les propositions car les Français demandent de l’efficacité », a-t-il expliqué samedi sur TF1, même s’il la sait inapplicable. C’est aussi pourquoi il a affirmé, lundi matin sur RTL, que mosquées et associations radicales « qui s’en prennent aux valeurs de la République » doivent être fermées.Comment persuader l’opinion que l’exécutif, qui a déjà déployé l’armée sur le territoire national, donné carte blanche, ou presque, aux services de renseignement en matière d’interceptions électromagnétiques, et décidé cet été de frapper Daech en Syrie, en fait davantage ? C’est le défi posé au président, condamné au durcissement sans pour autant disposer de réelles marges de manœuvre.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Le gouvernement n’a pas suffisamment renforcé le dispositif de sécurité français depuis les attentats de Charlie Hebdo, en janvier : tel est le point de vue dominant chez Les Républicains (LR) à la suite des attaques terroristes ayant eu lieu vendredi 13 novembre à Paris et à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Les ténors du parti de droite ont partagé ce point de vue, dimanche midi, lors d’une réunion au siège parisien du parti à laquelle participaient notamment Alain Juppé, François Fillon, Gérard Larcher ou François Baroin. « Ça suffit, on a perdu dix mois. Depuis, on n’a pas pris la mesure de la menace », s’est notamment alarmé Bruno Le Maire.Partant de ce principe, Nicolas Sarkozy a justifié devant ses troupes les critiques qu’il formule contre la politique de son successeur, à la fois sur les plans intérieur et international. « L’unité dans le deuil, d’accord. Mais pas d’unité politique » avec le gouvernement, a lancé le président des Républicains lors d’une réunion des ténors de droite, au siège parisien du parti. Pour l’ancien chef de l’Etat, « il faut des actes pour protéger les Français et ne pas se contenter de l’union nationale », indique un de ses proches.Dans son esprit, le gouvernement n’a pas adapté les moyens nécessaires pour assurer la sécurité des Français depuis les attentats de janvier, en ne prenant pas de mesures pour restreindre la liberté de mouvement des djihadistes potentiels ou pour expulser les imams radicalisés. « Nous devons tirer les conséquences des failles et adapter notre dispositif » au niveau de la menace terroriste, a souligné M. Sarkozy, dimanche matin, à l’issue d’un entretien avec le président François Hollande à l’Elysée. « Le regard des Français sur l’action de Hollande n’est pas le même qu’en janvier car, cette fois, beaucoup se disent que l’on aurait pu déjouer la préparation de cette attaque très organisée », veut croire un sarkozyste.Lire aussi :Attaques de Paris : la droite réclame un renforcement des mesures de sécuritéDifférence d’approcheIllustration de la différence d’approche entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, qui insiste davantage sur la nécessaire union nationale à respecter : les deux rivaux pour la primaire présidentielle à droite ont affiché leurs divergences lors de la réunion des Républicains. Le premier a affirmé que son camp ne devait « plus parler d’unité nationale mais de solidarité » avec le gouvernement. Le second s’est opposé à cette idée, en assurant qu’il continuerait pour sa part à évoquer l’impératif d’« unité nationale ».Sur la politique extérieure, des points de consensus ont émergé : les dirigeants LR estiment nécessaire de coopérer avec Moscou pour vaincre l’Etat islamique (EI) et jugent prioritaire de l’éradiquer, avant de se soucier du sort du président syrien Bachar Al-Assad. Même Alain Juppé, qui était sur la ligne du gouvernement (ni EI ni Bachar), juge désormais que la priorité est d’« écraser Daech [acronyme arabe de l’EI] ».Chez LR, des divergences existent toutefois sur la réponse à apporter sur le terrain. Alain Juppé et François Fillon se sont opposés à l’idée formulée par Bruno Le Maire d’envoi de troupes françaises au sol en Syrie pour vaincre l’Etat islamique. M. Fillon plaide notamment pour la mobilisation de troupes locales et non françaises.Par ailleurs, la proposition du numéro trois LR, Laurent Wauquiez, de placer les 4 000 personnes vivant sur le territoire français fichées pour terrorisme dans des centres d’internement antiterroristes spécifiques a été rejetée. Nicolas Sarkozy a notamment mis en garde sur la création d’« un nouveau Guantanamo » à la française.A l’issue de la réunion, Les Républicains n’ont pas diffusé un texte résumant la position du parti. Ce sera le cas mardi soir, à l’issue du bureau politique. « Sarkozy n’a pas voulu de texte aujourd’hui car cela aurait mis en lumière les divergences de position en interne », explique un participant à la réunion.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Bekmezian Deux jours après les attentats de Paris et l’annonce du président François Hollande de la tenue d’un Congrès extraordinaire, lundi 16 novembre, les forces politiques du Parlement se mettent en marche pour organiser cet événement exceptionnel, qui sera suivi d’un débat entre parlementaires.Pour la deuxième fois de l’histoire de la Ve  République, et même depuis 1848, un chef de l’Etat s’exprimera devant tous les parlementaires réunis en Congrès à Versailles, une allocution rendue possible depuis la réforme de la Constitution, en 2008. Nicolas Sarkozy avait été le premier à utiliser ce droit, en juin 2009, pour présenter ses orientations économiques et sociales.Lire aussi :Deux jours après les attentats : la France en deuil, un assaillant recherchéCette fois, François Hollande s’adressera aux parlementaires pour « rassembler la nation » comme il l’a annoncé samedi, après un conseil de défense. Mais il devra aussi « indiquer les différentes décisions qui devront être prises pour assurer la sécurité des Français », selon le président de l’Assemblée, Claude Bartolone (PS), qui présidera ce Congrès. Son homologue du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains), estime quant à lui qu’« après le temps de la compassion doit venir le temps de l’action » : « Nous ne sommes pas dans un gouvernement d’union nationale, l’unité n’empêche pas les questions. »« Novembre ne sera pas un remake de janvier : les gens attendent des réponses. Ils veulent savoir s’ils sont en sécurité, comprendre comment un homme déjà condamné huit fois et fiché S a pu commettre un attentat, etc. Nous ne voulons pas de diagnostic, nous savons tous ce qu’il s’est passé : nous attendons une feuille de route », explique au Monde M. Larcher.Allocution suivie d’un débatContrairement à ce qui était convenu entre MM. Bartolone et Larcher, l’allocution présidentielle sera suivie d’un débat, qui se tiendra sans la présence du chef de l’Etat et ne donnera pas lieu à un vote, conformément à l’article 18 de la Constitution. Devant ses pairs, dimanche, le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, a exprimé le souhait qu’un débat ait lieu et que le groupe parlementaire le demande (ce débat est de droit si un seul groupe en fait la demande). « Nous avons estimé qu’il ne pouvait pas y avoir que la seule parole du chef de l’Etat lors d’un Congrès, qui est un moment parlementaire », appuie Gérard Larcher.La liste des orateurs, l’ordre et la durée des interventions seront établis lors de la réunion des bureaux de l’Assemblée et du Sénat, lundi à 14 heures. A priori, une fois le président parti, chaque groupe parlementaire devrait avoir droit à dix minutes de temps de parole, et le débat pourrait durer plus de deux heures au total.Avec leurs homologues du Sénat, les services de l’Assemblée s’activent depuis vingt-quatre heures pour organiser ce Congrès exceptionnel, sur le fond comme sur la forme. Samedi, tandis que les responsables parlementaires appelaient un à un tous les élus pour être sûr de leur présence, lundi, les services du Parlement et ceux de l’Elysée se sont déplacés sur les lieux, à Versailles, pour commencer à organiser la logistique. Jamais un tel rassemblement de parlementaires n’avait été constitué en si peu de temps : « Il faut tout remettre en fonctionnement, traiter les questions de sécurité, protocolaires, organiser la retransmission télévisuelle, la venue des journalistes, etc. », explique-t-on côté Assemblée.Prolongation de l’état d’urgenceIl faut ensuite organiser le transport de ces élus vers Versailles, dans des conditions de sécurité très renforcées ; tous les parlementaires seront acheminés sur les lieux du Congrès au moyen d’une quinzaine de bus. Les présidents du Sénat et de l’Assemblée se rendront, eux, à Versailles plus tôt, car une conférence des présidents extraordinaire doit se tenir avant le Congrès. Avant de quitter Paris, le président de l’Assemblée nationale, M. Bartolone, a invité tous les députés, collaborateurs et fonctionnaires à observer une minute de silence, à 12 heures, dans la cour d’honneur du Palais-Bourbon.Au lendemain du rendez-vous à Versailles, les deux chambres devraient encore consacrer une partie de leurs travaux à la question des attentats. Mardi, à l’Assemblée de 15 heures à 16 h 15 puis au Sénat de 16 h 45 à 17 h 30, les questions d’actualité au gouvernement prévues ce jour-là devraient être intégralement consacrées aux attentats de Paris. Pour le reste de l’ordre du jour parlementaire, Sénat comme Assemblée ont souhaité maintenir ce qui était prévu et ni M. Bartolone ni M. Larcher ne contestent la décision de l’exécutif de maintenir les élections régionales et la COP21. En revanche, un vote va se tenir au Parlement dans les douze jours pour prolonger par la loi l’état d’urgence, comme François Hollande le souhaite. Par ailleurs, il y aura, comme cela était prévu avant les attentats, un vote mercredi 25 novembre sur la prolongation de l’engagement des forces armées en Syrie, qui devrait prendre une nouvelle tournure.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicole Vulser Paris, bonjour tristesse. Au lendemain des attaques terroristes perpétrées en région parisienne vendredi 13 novembre, un très grand nombre de magasins gardaient porte close dans des quartiers habituellement très fréquentés à six semaines de Noël. Très peu de flâneurs dans les rues parisiennes et les boutiques vidées de leur clientèle habituelle – à l’exception des commerces alimentaires. Rue de Rivoli, en fin de matinée samedi 14, bon nombre d’enseignes étaient restées fermées, comme les chausseurs Minelli, Camper, Aldo ou encore les boutiques de vêtements Forever 21, Superdry, Desigual ou IKKS. Le boulevard Haussmann était, lui aussi, déserté, et seules de très rares familles s’étaient aventurées à montrer les vitrines de Noël du Printemps ou des Galeries Lafayette à leurs enfants.Suivez notre live sur la situation à Paris« Nous avions décidé d’ouvrir dans un élan citoyen de résistance face à la barbarie », avait indiqué une porte-parole des Galeries. Une telle volonté relevait davantage d’un acte symbolique que d’une volonté mercantile. En effet, un lendemain d’attentats, comme après Charlie, les grands magasins sont désertés et le chiffre d’affaires, bien en deçà de la moyenne. Le groupe a dû changer de politique dans la matinée et se résoudre, à midi et demi, à prendre la décision de fermer le navire amiral ainsi que les Galeries Lafayette Montparnasse et le BHV Marais.Lire aussi :Attaques à Paris : les magasins ferment à ParisLa direction explique ce revirement par « des difficultés à assurer une qualité de service optimale pour nos clients ». Le service s’effectuant sur la base du volontariat, le grand magasin n’a finalement pas obtenu les effectifs suffisants. La direction de la communication précise par ailleurs que, contrairement à une rumeur qui avait circulé toute la matinée, « aucun colis suspect n’a été détecté au magasin Galeries Lafayette Haussmann ». La direction des Galeries Lafayette affirme que les mesures de sécurité « sont aujourd’hui très significativement renforcées au sein de l’ensemble du réseau ».Même politique chez les géants du luxeUn groupe d’une vingtaine de touristes chinois a donc rebroussé chemin dans le calme quand les vigiles du grand magasin du boulevard Haussmann a annoncé, en fermant les portes, que le magasin devrait ouvrir normalement lundi. Le Printemps, qui avait déjà décidé de ne pas ouvrir ses magasins Nation et Italie, a lui aussi été contraint de fermer son navire amiral du boulevard Haussmann dans la matinée. Rive droite, Le Bon Marché a fait de même. D’autres grandes enseignes de prêt-à-porter, comme le japonais Uniqlo, l’américain Gap, l’italien Benetton ou le suédois H&M avaient maintenu leur rideau baissé samedi. La boutique Zara (filiale de l’espagnol Inditex) du boulevard Haussmann a fermé ses portes en fin de matinée.Les groupes de luxe ont adopté la même politique. Aucune des marques de LVMH n’a ouvert, qu’il s’agisse de Sephora, Guerlain, Louis Vuitton, Céline, Kenzo, Fendi… « C’est un acte de solidarité, de deuil », a expliqué le porte-parole. Il s’agit aussi de mesures de sécurité, « puisque toutes les forces de l’ordre doivent être mobilisées là où se sont passés les attentats », a-t-il ajouté. La Fondation Vuitton n’est pas non plus ouverte au public samedi. Idem chez Kering : les boutiques Gucci, Bottega Veneta, Saint Laurent restent closes samedi « compte tenu de l’état d’urgence qui a été décrété et par mesure de sécurité pour les salariés », explique le porte-parole du groupe.Aucune décision n’a encore été prise au sein des entreprises pour rouvrir ou non lundi. Tout dépendra des ordres donnés par la police et la préfecture.Nos articles sur les attaques de Paris :Suivez notre live sur la situation à ParisLire aussi :Attaques de Paris : ce que l’on sait des auteurs des attentatsLire aussi :Attaques à Paris : le point sur l’enquête et le déroulé des attaquesLire aussi :A l’hôpital Lariboisière, « c’était de la chirurgie de guerre »Lire aussi :Attentats du 13 novembre : les questions que vous nous posezLire aussi :Aux urgences de la Pitié-Salpêtrière, familles et amis cherchent des nouvelles de leurs prochesLire aussi :Attaques à Paris : « On pensait que c’étaient des pétards. C’étaient des scènes de guerre »Lire aussi :Rue de la Fontaine-au-Roi : « Ça tirait de partout. On s’est mis à quatre pattes dans le restaurant »Lire aussi :« J’ai marché sur des corps, il y avait du sang. Dans la rue, il y avait des morts »Lire aussi :Au Stade de France : « On entend des cris, des cris de terreur »Lire aussi :Fusillade au Bataclan : « Le but, c’était d’attendre et de faire le mort »Nicole VulserJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye La position de Marine Le Pen n’a pas varié d’un iota depuis les attentats du mois de janvier. Samedi 14 novembre, au lendemain des attentats à Paris qui ont tué au moins 129 personnes, elle a exigé que la France « retrouve la maîtrise de ses frontières », la déchéance de nationalité pour les binationaux participant des « mouvances islamistes » ou encore la « fermeture des mosquées salafistes ». Trois mesures qu’elle avait déjà réclamées après les attaques contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes , les 7 et 9 janvier.« Nous vivons l’horreur, une tragédie nationale, a déclaré Mme Le Pen depuis le siège du FN, à Nanterre (Hauts-de-Seine). La France et les Français ne sont plus en sécurité, des mesures d’urgence s’imposent. » Si elle a accordé un satisfecit à François Hollande pour sa décision de décréter l’état d’urgence et de rétablir des contrôles aux frontières — « c’est bien » —, la députée européenne a jugé « indispensable » que « la France retrouve le contrôle de ses frontières définitivement ».« Nouvelle escalade du terrorisme islamiste »S’exprimant à l’issue d’une réunion du bureau exécutif du Front national, qui s’est tenue plus tôt dans la matinée, la présidente du parti d’extrême droite a estimé que ces attaques représentaient « une nouvelle escalade dans la violence du terrorisme islamiste ». Toute à sa dénonciation de la diplomatie française, qui se montre selon elle trop indulgente envers certains pays du Golfe comme l’Arabie saoudite ou le Qatar — qu’elle n’a pas cités aujourd’hui —, Mme Le Pen a préconisé une réorientation de la politique étrangère hexagonale vis-à-vis de « ces pays qui ont une attitude ambiguë avec les entreprises terroristes ». Comme à la suite de la tuerie à Charlie Hebdo.En conclusion de sa courte déclaration, qui n’a pas été suivie de questions de la presse, la candidate aux élections régionales des 6 et 13 décembre en Nord–Pas-de-Calais–Picardie, qui a suspendu sa campagne, comme toutes les têtes de liste de son parti, a estimé que la France, « rendue vulnérable », devait « se réarmer » et que le « fondamentalisme islamiste » devait être « anéanti ».Entretien avec François HollandeSi elle n’a pas affiché un triomphalisme, certains dirigeants du Front national se félicitent de leur côté que les positions défendues par leur présidente soient, selon eux, validées par les faits. « Tout le monde disait qu’il était impossible de fermer les frontières, on a le sentiment qu’aujourd’hui on donne enfin raison à ce qu’elle dit depuis des années », estime un cadre. « C’est hélas trop tard que l’on nous écoute », a écrit quant à lui sur Twitter Stéphane Ravier, sénateur (FN) et maire du 7e secteur de Marseille. De son côté, le député Rassemblement bleu marine du Gard, Gilbert Collard, a carrément lancé un appel sur son blog, sans crainte des procès en récupération : « Marine et les nôtres, vite au pouvoir. »En théorie, seule la dirigeante frontiste est habilitée à s’exprimer jusqu’à son entretien avec François Hollande à l’Elysée, dimanche 15 novembre, à 17 heures La présidente du parti d’extrême droite doit prendre à nouveau la parole à l’issue de cette entrevue. Qu’a-t-elle prévu de dire au chef de l’Etat lors de sa venue au palais présidentiel ? « Peut-être lui rappeler ce que je lui avais déjà dit en janvier », répond au Monde Marine Le Pen. A savoir, lui demander l’exécution des mesures qu’elle a préconisé dans sa déclaration ce samedi.Olivier Faye Alexandre Lemarié Au-delà des expressions de solidarité avec les victimes et des appels à l’union nationale, des responsables des Républicains (LR) ont exigé un renforcement du dispositif sécuritaire en France pour faire face à la menace terroriste, à la suite des attentats survenus à Paris, vendredi 13 novembre.Nicolas Sarkozy a donné le ton en réclamant des « inflexions majeures » en matière de sécurité, car, selon lui, « la guerre que nous devons livrer » devait être « totale ». « Notre politique extérieure doit intégrer le fait que nous sommes en guerre. Notre politique de sécurité intérieure également. Nous avons besoin d’inflexions majeures pour que la sécurité des Français soit assurée », a déclaré le président de LR, samedi matin, lors d’une allocution au siège parisien du parti. « Notre devoir est de prendre l’extrême gravité de la situation et d’en prendre toutes les conséquences en termes d’action […] Les terroristes ont engagé la guerre à la France. Notre pays ne doit pas céder, ne doit pas reculer », a poursuivi l’ex-chef de l’Etat, après avoir parlé au téléphone avec M. Hollande samedi matin. Les deux hommes ont prévu de s’entretenir dimanche, à 10 heures, à l’Elysée.Suivez notre live sur la situation à Paris« Procédures exceptionnelles »« Rien ne peut être comme avant. Le terrorisme a fait trop de victimes. Nous devons comprendre les raisons qui expliquent que de telles attaques soient possibles et en tirer immédiatement les conséquences », a insisté M. Sarkozy, renouvelant son soutien à l’état d’urgence et aux contrôles établis aux frontières décrétés dès vendredi soir par M. Hollande. Et de conclure :« Nous soutiendrons toutes les décisions qui iront dans le sens d’un renforcement drastique des mesures de sécurité qui permettront de protéger la vie de nos compatriotes. »Le numéro 3 de LR, Laurent Wauquiez, a également réclamé un renforcement des mesures de sécurité. Samedi matin, le député de Haute-Loire a demandé que « les 4 000 personnes vivant sur le territoire français fichées pour terrorisme » soient « placées dans des centres d’internement antiterroristes spécifiquement dédiés ». « Dans la quasi-totalité des attaques terroristes que nous avons connues, il s’agissait d’individus qui étaient déjà surveillés. On ne peut plus attendre qu’ils passent à l’acte », s’est-il justifié, estimant que « notre système de défense doit maintenant être à la hauteur de la menace ».Même tonalité du côté d’Eric Ciotti. « On raisonne avec le même logiciel et dans le même cadre juridique qu’avant, alors qu’on est dans un monde nouveau. Il faut mettre en place des procédures exceptionnelles dans la période d’extrême dangerosité actuelle », a déclaré le député des Alpes-Maritimes, samedi matin, au Monde, en exigeant, comme M. Wauquiez, « des mesures d’internement préventives ».« Centres de déradicalisation »« Je réclame l’ouverture de centres de rétention avec des procédures de placement administratif dans des centres de déradicalisation pour ceux qui viennent des zones de combat », a-t-il affirmé, déplorant que la surveillance des djihadistes potentiels ait été « relâchée » depuis les attentats de janvier. Ce spécialiste des questions de sécurité au sein du parti pointe « deux problèmes majeurs » : pour lui, les moyens et les procédures sont insuffisants.« Il y avait une centaine d’individus dangereux il y a une dizaine d’années et il y en a près de 2 000 aujourd’hui. Or, les moyens mis en place n’ont pas suivi. Et désormais, il convient de savoir ce que l’on fait des individus signalés comme dangereux. »Le député Georges Fenech, en charge des questions de justice au sein de LR, a à son tour réclamé « des contrôles et des perquisitions des lieux habituellement fréquentés par les quelques 4 000 individus inscrits au fichier S [sûreté de l’Etat]. »Union nationaleAlain Juppé et François Fillon ont quant à eux, davantage insisté sur la nécessité de respecter un climat d’union nationale, en exprimant un soutien sans réserve au gouvernement. Face à ces attentats, « une seule riposte : la nation tout entière doit s’unir autour de ceux qui ont la charge de la défendre, l’union nationale doit se faire autour du président de la République et du gouvernement, le soutien s’impose aux mesures qu’ils viennent de prendre », a écrit le maire de Bordeaux samedi, dans un billet publié sur son blog. Ce dernier appelle aussi à une « union internationale » dans la lutte contre la « barbarie terroriste ». « Pour avoir la force de la mener et de la gagner, nous devons rester unis. »Même tonalité du côté de François Fillon. « Le président de la République a pris les décisions nécessaires à la sécurité des Français. L’état d’urgence est décrété et l’unité nationale est maintenant notre devoir », a écrit l’ex-premier ministre dans un communiqué, vendredi soir. « Tous ensemble nous devons agir avec solidarité pour les victimes et confiance à l’égard de nos forces de sécurité. »  A son tour, le président du Sénat, Gérard Larcher, a apporté un soutien sans faille à l’exécutif, en affirmant dans un communiqué que « face au terrorisme et à la barbarie », il « soutiendra sans faille l’exécutif dans la mise en œuvre de toutes les mesures qui permettront de protéger les Français, de préserver leur sécurité et de garantir l’ordre public dans le respect de nos principes démocratiques ».Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de la droite et du centre SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jérôme Fenoglio (Directeur du "Monde") La France est en guerre. En guerre contre un terrorisme totalitaire, aveugle, terriblement meurtrier. On le savait depuis le mois de janvier et les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, à Paris. En dépit de la mobilisation exceptionnelle du peuple français, le 11 janvier, en dépit de la solidarité alors exprimée par les dirigeants de toutes les démocraties du monde, le président de la République, le premier ministre et les responsables des services de sécurité n’ont eu de cesse de le rappeler : la menace n’a pas disparu. La question n’était pas de savoir s’il y aurait d’autres attentats en France, mais quand.Ce fut lors de cette soirée qui vient d’ensanglanter Paris et sa banlieue, vendredi 13 novembre. Et cette tragédie démontre que les terroristes qui ont pris la France pour cible ne mettent aucune limite à leur œuvre de mort.Le bilan de leur carnage – plus de 128 morts, à cette heure – est odieux, sans précédent dans notre pays. Ils ont déclenché ce que les responsables policiers redoutaient par-dessus tout : plusieurs attaques simultanées dans la capitale et sa banlieue, aux abords du Stade de France, où 80 000 personnes assistaient au match de football France-Allemagne, en présence de François Hollande, devant quatre cafés ou restaurants des 10e et 11e arrondissements, enfin à l’intérieur même du Bataclan, où plus d’un millier de personnes assistaient à un concert et se sont trouvées prises en otage, avant que l’assaut ne soit donné par les forces de l’ordre.Pour la première fois en France, plusieurs de ces terroristes, bardés de ceintures d’explosifs, n’ont pas hésité à se transformer en bombes humaines. C’est la France qu’ils ont voulu plonger dans la panique et dans l’effroi. C’est la France qu’ils ont voulu briser.Cette folie n’appelle qu’une seule réponse. Contre la panique, la dignité. Contre les semeurs de mort, la fermeté. Contre l’affolement, la lucidité. Contre l’effroi, le « sang-froid », comme l’a dit, justement, le président de la République au milieu de la nuit. Et, par-dessus tout, l’unité de la nation dans l’épreuve.Les interrogations ne manquent pas. Elles sont légitimes, et il faut y répondre. La première et la plus immédiate est celle de la sécurité générale du pays : est-elle menacée, surtout à l’approche, dans trois semaines, de la conférence internationale sur le climat, qui doit réunir, à Paris, plusieurs dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement, et se tiendra au même moment que les élections régionales ? Le gouvernement a décrété l’état d’urgence et renforcé les contrôles aux frontières. Cela s’imposait, pour faire face à cette guerre que les « djihadistes » veulent nous imposer. Comme s’impose, à nos yeux, de maintenir le calendrier de la conférence climatique et des élections. Les différer, les reporter ou y renoncer reviendrait à céder au chantage et au défi des terroristes.Une lutte efficace contre le terrorisme ?La deuxième question est celle de la politique de lutte contre le terrorisme sur le territoire national. Est-elle à la hauteur de la menace ? Est-elle efficace ? Depuis deux ans, comme toutes les autres démocraties, la France n’a cessé d’accroître les moyens juridiques et policiers mis au service de l’Etat pour lutter contre le terrorisme djihadiste. Toutes les démocraties l’ont fait en s’efforçant de préserver l’équilibre entre la sécurité et la liberté. Nous ne sommes pas sans moyens ni sans volonté. A plusieurs reprises, ces dernières semaines, la police a déjoué des attentats qui visaient le territoire français. La nuit tragique du 13 novembre le démontre, hélas ! Face à ce genre d’agression, il n’existe pas de parade évidente, sauf à se transformer en Etat policier ou à vendre des illusions.La troisième interrogation porte sur la politique extérieure de la France et ses interventions militaires, en Afrique et au Proche-Orient : sont-elles la cause de cette spirale meurtrière et doivent-elles être reconsidérées ? Naturellement, la France est visée parce qu’elle est en première ligne dans le combat contre le djihadisme.Elle se bat sur plusieurs fronts. Elle intervient en Afrique subsaharienne, où, avec d’autres, elle cherche à empêcher qu’un immense espace désertique ne tombe totalement aux mains de réseaux criminels. Elle a sans doute sauvé la capitale du Mali, Bamako, d’un assaut islamiste début 2013. Sans l’intervention de l’aviation française, la ville aurait pu devenir ce que Kaboul, la capitale afghane, a été pour Al-Qaida jusqu’en 2001 : un appui logistique clé pour des opérations terroristes à travers le monde.A la demande du gouvernement de Bagdad, Paris participe, avec une cinquantaine d’autres pays, à la guerre (essentiellement aérienne) menée contre l’« Etat islamique », qui s’est emparé d’une bonne partie du territoire de l’Irak. La seule abomination des pratiques de cette organisation barbare n’explique pas l’intervention de cette coalition internationale. Là encore, c’est la défense des intérêts stratégiques de l’Europe, donc de la France, qui est en cause. Les zones pétrolières que contrôle l’EI lui donnent les moyens de mener des actions contre l’Occident, qu’il ne cesse de désigner à la vindicte de ses cellules terroristes. L’action des Européens en Irak peut être interprétée comme relevant d’une forme d’autodéfense.Depuis le début de l’automne, la France a aussi mené des interventions aériennes en Syrie. En ciblant des bases d’entraînement de l’Etat islamique, elle a officiellement invoqué l’autodéfense. Elle fait valoir que les commandos islamistes ont, ces derniers mois, cherché à plusieurs reprises à frapper le territoire français, et qu’ils préparent leurs opérations à partir de la Syrie.En guerre contre l’islamisme arméCe combat que mène Paris contre le djihadisme expose la France. Mais il ne faut pas renverser l’ordre des choses. Les autorités françaises sont en guerre contre l’islamisme armé parce que celui-ci a nommément désigné la France comme l’une de ses cibles. Il faut être aveugle ou sourd pour ne pas lire et entendre le discours de l’Etat islamique, d’Al-Qaida et d’autres mouvements islamistes : ce sont des appels à porter la « guerre sainte » en Europe, à tuer les « infidèles », les « juifs », les « croisés ». Ce n’est pas de la rhétorique. Il faut prendre au mot le « programme » de cette maladie régressive de l’islam qu’est l’islamisme.Qui peut dire avec certitude que l’inaction serait la garantie de l’immunité ? On touche là à la nature de l’ennemi à combattre. En ce début de XXIe siècle, le fanatisme religieux, en l’espèce islamiste, a remplacé les grands totalitarismes du XXe siècle. Comme Le Monde l’a souvent expliqué, l’islamisme, par son absolue radicalité, est un totalitarisme – cette promesse folle de régler tous les aspects de la vie des hommes au nom d’une religion érigée en unique source de rédemption.Or ce « parti des purs », pour reprendre l’expression du grand politologue Pierre Hassner, s’en prend prioritairement aux démocraties. Il nous combat autant sinon plus pour ce que nous sommes que pour ce que nous faisons ou ne faisons pas. Rester nous-mêmes est l’une des conditions du succès dans la guerre qu’il faut mener contre ce fanatisme.Jérôme Fenoglio (Directeur du "Monde")Directeur du "Monde"SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes Dans une nouvelle allocution télévisée, François Hollande a annoncé, samedi 14 novembre, qu’il s’adresserait lundi 16 novembre aux deux chambres du Parlement réunies en Congrès à Versailles, « pour rassembler la nation dans cette épreuve », après les attaques terroristes à Paris.Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a convoqué la tenue de ce Congrès pour lundi à 16 heures. La majorité et l’opposition parlementaire ont décidé d’un commun accord que l’allocution de François Hollande ne serait suivie ni de débats ni de prises de parole.Concernant le reste de la semaine, les présidents des deux chambres ont fait savoir qu’ils ne comptaient pas modifier l’ordre du jour initialement prévu. En revanche, si l’état d’urgence devait se prolonger plus de douze jours, un vote aurait lieu dans le courant de la semaine prochaine pour valider cette prolongation. Par ailleurs, il y aura, comme cela était prévu avant les attentats, un vote mercredi 25 novembre, sur la prolongation de l’engagement des forces armées en Syrie, qui devrait prendre une nouvelle tournure.A l’Elysée, le mot d’ordre est à l’appel à l’unité et au rassemblement, parallèlement à la réaction sécuritaire. A cette fin, le chef de l’Etat se réunira avec ses ministres lors d’un conseil extraordinaire, samedi, et dimanche, à partir de 15 heures, avec les présidents de l’Assemblée, du Sénat et les présidents des groupes parlementaires, puis avec l’ensemble des partis, y compris le Front national, le même jour, à partir de 17 heures. L’objectif est de « faire acte de transparence sur ce que nous savons et ce que nous ferons », précise l’Elysée.Suivez la situation en direct« Le rassemblement, l’unité »Lundi, ce sera la première fois que François Hollande s’adressera au Congrès depuis mai 2012, confirmant la volonté du gouvernement de mettre en œuvre une réponse politique exceptionnelle, outre celle strictement policière, aux massacres terroristes ayant ensanglanté Paris vendredi soir. Son entourage le confirme. « Il y a eu un acte de guerre, la réponse est double : la réaction impitoyable d’une part ; de l’autre, le rassemblement, l’unité », lesquels passent « par l’information, de l’intégralité de la représentation nationale ».Comme après les attentats du 7 janvier contre Charlie Hebdo, l’ancien président Nicolas Sarkozy a été traité avec un égard particulier : M. Hollande, qui l’a appelé samedi matin à l’issue du conseil de défense, le reçevra à l’Elysée dimanche à 10 heures du matin. Un traitement symbolique de l’image d’union sacrée qui avait prévalu lors des attentats de janvier, et que l’exécutif tient à préserver, malgré la violence du choc, qui risque cette fois d’emporter tout esprit de rassemblement. Le risque de délitement politique est un risque sérieux pour le gouvernement. Un conseiller ministériel s’en inquiète : « Il va falloir maîtriser le pays, le tenir pour éviter qu’il bascule. C’est l’enjeu des quatre jours qui viennent. Comment le pays va se comporter ? Combien de temps Sarkozy va se tenir. Et Le Pen ? »Lire aussi :Des voix dissonantes chez les politiquesDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.11.2015 à 15h15 • Mis à jour le03.11.2015 à 17h57 | Alexandre Pouchard, Elvire Camus, Madjid Zerrouky et Laurent Borredon Nicolas Sarkozy remet sa casquette de premier flic de France. L’ancien ministre de l’intérieur (2005-2007) et probable candidat à la primaire à droite pour l’élection présidentielle de 2017 a détaillé, mardi 3 novembre, ses propositions en matière de sécurité. Dans son discours, Nicolas Sarkozy a fustigé le bilan du gouvernement en matière de justice et de lutte antiterroriste, quitte à inventer des oppositions entre le PS et Les Républicains ou à recycler des propositions déjà avancées sous sa présidence, mais jamais mises en place. Nous avons examiné certaines parties de son discours.Les forces de l’ordre et la légitime défensePlus ou moins de détenus dans les prisons ?Combien de condamnés en milieu ouvert ?Les aménagements de peine, l’apanage de la gauche ?La gauche laxiste sur la lutte contre le terrorisme ?Interdire de territoire des binationauxCriminaliser la consultation des sites fondamentalistes Sur les forces de l’ordreLes forces de l’ordre et la légitime défense« Compte tenu de l’évolution de notre société et de l’usage croissant des armes à feu, pourquoi notre législation sur la légitime défense n’évoluerait-elle pas dans un sens plus protecteur des victimes potentielles, que sont les policiers et les gendarmes, face à un danger imminent. »Déjà-vu… et déjà appliquée aux gendarmesL’idée de permettre aux policiers et aux gendarmes de bénéficier d’une forme de légitime défense étendue a déjà été mise en avant par… Nicolas Sarkozy en avril 2012, au lendemain de la mise en examen d’un policier pour « homicide volontaire » en Seine-Saint-Denis. Il avait eu des propos quasi identiques à ceux avancés aujourd’hui :« Je suis du côté des fonctionnaires de la République, voilà la réalité. Que la justice dise le droit et nous nous inclinerons, mais je demande que le droit de la légitime défense évolue dans un sens plus protecteur pour les policiers et les gendarmes. Il doit y avoir une présomption de légitime défense. »A l’époque, Le Monde avait relevé que cette souplesse dans les règles d’engagement existe déjà pour les gendarmes et ce depuis 1943. Elle avait été également instaurée pour les policiers, mais supprimée à la suite de la guerre d’Algérie, en 1962.En juillet 2012, la mission sur la protection juridique des forces de l’ordre avait écarté l’idée de créer une présomption de légitime défense pour les policiers, au motif qu’un régime propre aux forces de l’ordre risquait de bouleverser l’équilibre général fixé par le Code pénal. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a rouvert le débat après l’attentat à Charlie Hebdo en créant un groupe de travail sur la question.Lire : Qu'est-ce que la « présomption de légitime défense » proposée par Nicolas Sarkozy ?Cette proposition avait par ailleurs été préalablement formulée par Marine Le Pen et figure dans le programme du Front national. Sur la justicePlus ou moins de détenus dans les prisons ?« Une seule courbe s’inverse, il faut le souligner, et il s’agit d’un engagement tenu du gouvernement avec sa réforme pénale de l’été 2014, c’est celle de la population carcérale : moins 1 500 détenus au 1er  septembre 2015 par rapport à septembre 2013. Plus de délinquance, et moins de délinquants en prison : voici un constat édifiant ! »C’est vrai mais…Le chiffre est exact : il y avait effectivement, au 1er septembre 2015, 1 544 personnes détenues en moins dans les prisons françaises par rapport au 1er septembre 2013 (65 544 contre 67 088). Le nombre de personnes écrouées mais non détenues (placées sous surveillance électronique notamment) a, lui, diminué de 762 en deux ans.Mais pourquoi, alors que Les Républicains s’emploient à beaucoup comparer l’évolution sur trois ans, prennent-ils soudainement 2013 comme référence ? Parce que le chiffre en date du 1er septembre 2012, lui, donne une réalité différente : avec 66 126 personnes écrouées à cette date, la baisse n’est plus que de 582 détenus. Une différence qui montre le côté fluctuant de ces chiffres. #container_14461238319{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14461238319{ height:500px; } #container_14461238319 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14461238319 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14461238319 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14461238319 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Rapport entre détenus et surveillantsrequire(['highcharts/4.1.9','highcharts-standalone'], function() { //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Il y avait bien 172 007 « personnes suivies en milieu ouvert » par 4 538 « personnels des SPIP » (service pénitentiaire d’insertion et de probation).Seulement, Les Républicains se gardent bien d’une comparaison avec le début du quinquennat. Selon les mêmes chiffres clés de l’administration pénitentiaire datés du 1er janvier 2012, on comptait 173 063 personnes suivies en milieu ouvert (-1 056 en trois ans) par « à peine » 4 080 personnels des SPIP (+ 503 en trois ans). Les aménagements de peine, l’apanage de la gauche ?« Il faut construire plus de 20 000 places de prison pour atteindre 80 000 places et mettre fin à cette forme d’hypocrisie qui consiste à légitimer des aménagements de peine systématiques ou à laisser les condamnés à des courtes peines en liberté pour compenser la faiblesse de nos capacités carcérales. C’est un effort budgétaire conséquent (plus de 3 milliards d’euros) en investissement, mais il s’impose à nous. »C’est fauxEn matière d’aménagement de peine, Les Républicains n’ont pas toujours été aussi inflexibles qu’ils veulent le faire croire. Avant l’arrivée de la gauche au pouvoir, la loi Dati de 2009, sous couvert de désengorger le système carcéral, a rendu automatiques les aménagements de peine pour toute personne condamnée à jusqu’à 2deux ans de prison en correctionnelle. Avant cette date, seuls les condamnés à un an de prison pouvaient voir leur peine aménagée.Dans un rapport « pour renforcer l’exécution des peines » commandé par Nicolas Sarkozy et publié en juin 2011, le député UMP Eric Ciotti proposait d’ailleurs de revenir sur les aménagements de peine prévus par la loi pénitentiaire de Rachida Dati et de limiter à nouveau les aménagements aux peines n’excédant pas une année. Le rapport était resté lettre morte.Quant au chiffre de 80 000 places de prison supplémentaires — tiré d’un rapport de l’inspection générale des services judiciaires du mois de mars 2009 — il est régulièrement brandi par la droite, qui n’a jamais rien fait pour les créer. En 2009, Nicolas Sarkozy s’insurgeait déjà : « Comment peut-on parler de justice quand il y a 82 000 peines non exécutées parce qu’il n’y a pas de places dans les prisons ? » Deux ans plus tard, dans son rapport de 2011, Eric Ciotti l’utilisait à nouveau. Sur le terrorismeLa gauche laxiste sur la lutte contre le terrorisme ?« Parmi ces gens, certains sont allés faire le djihad et sont revenus : leur place est en prison, c’est possible depuis la loi de 2012 (proposé après Merah, sans que la gauche ne vote le texte en avril 2012). »C’est fauxEn affirmant que la gauche n’a pas voté, au mois d’avril 2012, le projet de loi antiterroriste, l’opposition actuelle insinue que le Parti socialiste est laxiste en matière de lutte contre le terrorisme. Or, si le PS avait fait savoir à l’époque qu’il ne voterait pas les mesures présentées par Nicolas Sarkozy parce qu’il les jugeait élaborées dans la précipitation, la mise en œuvre de mesures antiterroristes a toujours été relativement consensuelle en France. Arrivée au pouvoir, la gauche a fait voter dès décembre 2012 une première loi antiterroriste.En 2014, c’est sous la gauche qu’une nouvelle loi, renforçant une législation déjà très fournie (quatorze lois votées depuis 1986), visant à répondre à l’évolution de la menace terroriste après les attentats de Toulouse et de Montauban (et assez proche de celle de 2012), a été adoptée.Lire : Gauche et droite à l’unisson contre les djihadistes Interdire de territoire des binationaux« Il y a ceux qui partiront ou qui sont déjà partis : ils ne doivent pas pouvoir revenir. S’ils sont français, ils seront incarcérés et poursuivis par la justice française dès lors qu’ils posent un pied sur le territoire national. S’ils sont étrangers ou binationaux, tout le monde comprend que nous ne devons pas laisser ces terroristes revenir en France, ni dans la zone Schengen. » C’est compliquéLa loi antiterroriste de 2014 permet déjà d’empêcher le retour sur le sol français de terroristes présumés étrangers avec l’« interdiction administrative du territoire », qui peut être appliquée à une personne étrangère dont la présence en France « constituerait, en raison de son comportement personnel, du point de vue de l’ordre ou de la sécurité publics, une menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour un intérêt fondamental de la société ».Interdire de territoire, voire de l’espace Schengen, des binationaux — donc français — est juridiquement plus complexe, le Conseil constitutionnel rappelait en 2008 que « les nationaux ont un droit général et absolu à entrer, séjourner et demeurer en France » en se fondant sur la Déclaration universelle des droits de l’homme.Seule solution, les déchoir de leur nationalité au préalable. Mais, selon la loi, on ne peut priver de sa nationalité qu’une personne non française de naissance — on ne peut pas créer des apatrides — ou qui est française depuis moins de quinze ans. Et cela suppose qu’elle ait déjà été condamnée, en France ou à l’étranger. Dans son bilan pédagogique annuel pour l’année 2014, le centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam estimait, sur la base du suivi de 325 familles, que 60 % de celles demandant une aide avant ou après le départ de leur enfant pour la Syrie ou l’Irak n’étaient pas liées à une histoire d’immigration récente (grands-parents français). En mars 2015, 40 % des signalements de radicalisation au ministère de l’intérieur concernaient des convertis.Lire aussi :Les nouveaux chiffres de la radicalisationQuant à mettre en prison ceux qui « sont allés faire le djihad et sont revenus », c’est déjà le cas pour une majorité des « revenants » de Syrie, en général mis en examen pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste » et placés en détention préventive. A l’exception de certaines femmes et de mineurs. Criminaliser la consultation des sites fondamentalistes« Enfin, il y a ceux qui sont dans la mouvance radicale, mais ne sont pas partis et ne partiront peut-être pas. Ils représentent une menace. Il est évident qu’ils consultent les sites Internet fondamentalistes. Cette consultation doit devenir un délit et, dans le cadre d’une procédure d’urgence judiciaire — comparution immédiate — faire l’objet d’une condamnation et donc d’une incarcération. »Pourquoi c’est inapplicableLa volonté de poursuivre des personnes consultant des « sites » djihadistes n’est pas nouvelle ; Nicolas Sarkozy le proposait déjà en 2012, après l’affaire Mohamed Merah. Outre les écueils juridiques d’une telle proposition, les sites djihadistes sont déjà censés être bloqués en France depuis la loi de 2014, la propagande djihadiste se diffuse majoritairement aujourd’hui sur des réseaux sociaux et non sur des « sites ».Comment, dès lors, repérer ceux qui « consultent » régulièrement ? Qui poursuivre ? A titre d’exemple, l’organisation Etat islamique était à l’origine de 40 000 tweets ou retweets en français par jour en juin 2015, selon des chiffres obtenus par Le Monde. Les différents comptes de l’EI (ou sympathisants) accumulaient alors… 2,8 millions de followers francophones (entre abonnés accidentels, simples curieux ou sympathisants).Madjid ZerroukyJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Yan Gauchard (Nantes, correspondant) La rupture n’est pas encore consommée. Mais les portes ont commencé à claquer. Fort. A Nantes, les élus Europe Ecologie-Les Verts (EELV) l’assurent : le démarrage de travaux relatifs à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ainsi que l’a évoqué le préfet vendredi 30 octobre, signera la fin de la coalition scellée avec le Parti socialiste (PS) au sein des exécutifs local et régional. Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : l’Etat relance des travaux« On a passé des heures à peser chaque mot de l’accord conclu, au lendemain du premier tour de l’élection municipale de 2014, pour faire liste commune au second tour, soupire Pascale Chiron, troisième adjointe (EELV) à la maire de Nantes et vice-présidente du conseil de la métropole. C’est écrit noir sur blanc, on s’en tient à la promesse faite par le président Hollande en 2012, à savoir : pas de travaux avant l’épuisement de tous les recours juridiques déposés. »Le premier ministre, Manuel Valls, considère que les jugements rendus en juillet, validant les arrêtés relatifs à la loi sur l’eau et aux espèces protégées, valent pour feu vert. Les principaux élus socialistes de Loire-Atlantique ont cosigné dans la foulée un communiqué dans lequel ils se réjouissent de la relance du dossier par le préfet.« Considérer que les recours sont épuisés est un mensonge total, affirme Ronan Dantec, élu nantais et sénateur EELV de Loire-Atlantique. Il y a des procédures en appel et le contentieux européen n’est pas réglé. »Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : la justice rejette tous les recours contre l’aéroportLundi 2 novembre, Mme Chiron a quitté – momentanément – le conseil municipal de Nantes avec 13 élus de son parti. Mme Chiron dénonce « l’arrogance gouvernementale » et considère que le contrat passé avec le PS au niveau local est « mis à mal ». Elle affirme que sa formation rompra avec la majorité municipale en cas de lancement du chantier. Elle n’exclut pas non plus de démissionner de son mandat, expliquant : « Je ne cautionnerai pas une situation où l’Etat bafoue les lois environnementales nationales et européennes. Le gouvernement prendrait alors le risque de se retrouver face à une guérilla urbaine, qui pourrait conduire à des morts. »Johanna Rolland, maire PS et présidente de la métropole de Nantes, se veut sereine et répète à l’envi : « Je suis convaincue que ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise. Chacun prend ses responsabilités. » Sophie Bringuy, vice-présidente des Pays de la Loire et candidate EELV lors du scrutin régional de décembre, considère que les « provocations » de M. Valls, tout comme les déclarations des élus socialistes locaux, sont « un acte de guerre ».La perspective d’une alliance avec le PS, au deuxième tour des régionales, relève désormais de la gageure. « Il n’est pas question de brader l’écologie, prévient Mme Bringuy. Il n’y aura pas de liste commune sans obtenir l’assurance du lancement en 2016 d’une étude d’optimisation de l’aéroport actuel de Nantes Atlantique et la confirmation d’un moratoire sur le dossier Notre-Dame-des-Landes excluant tous travaux et toute évacuation de la ZAD. »Lire aussi :COP 21 : Emmanuelle Cosse dénonce le « double discours » de la FranceYan Gauchard (Nantes, correspondant)Journaliste au Monde Mattea Battaglia La ministre de l’éducation nationale se serait sans doute volontiers passé de cette polémique. Najat Vallaud-Belkacem se voit sommée de retirer la vidéo de sa campagne contre le harcèlement à l’école, qui suscite un tollé chez les syndicats d’enseignants.Le petit film, déjà mis en ligne par le ministère, doit aussi être diffusé au cinéma et à la télévision à compter de jeudi 5 novembre, jour de la première journée nationale « Non au harcèlement ».L’exaspération des professeurs dépasse, largement, les clivages habituels : du SGEN-CFDT, syndicat dit réformateur, au SNALC, habituellement présenté comme « de droite » (même s’il le récuse), en passant par la Société des agrégés ou l’organisation des inspecteurs SNPI-FSU, tous y sont allés de leur critique contre un clip qui, à leurs yeux, rend l’enseignant, présenté au mieux comme inattentif, au pire comme harcelant, directement responsable du harcèlement scolaire. Un phénomène qui touche 700 000 élèves chaque année, de source ministérielle.« Une vidéo caricaturale et méprisante »Ce sujet grave « ne peut être réduit à une enseignante, le nez collé au tableau, qui ne se soucierait pas des élèves et notamment de ceux victimes de gestes et de paroles humiliantes pendant la classe », a réagi lundi le principal syndicat d’instituteurs, le SNUipp-FSU, qui dénonce une vidéo « caricaturale et méprisante pour les enseignants et pour les élèves victimes ». (…) Avec les fonds dégagés pour financer ce clip, le ministère aurait été bien mieux avisé de diffuser dans les écoles des ressources pédagogiques existantes et les vidéos de qualité réalisées par les élèves eux-mêmes ». Qu’importe si, en l’occurrence, les fonds en question sont… nuls : « Nous n’avons pas déboursé un seul euro pour ce clip réalisé en partenariat avec Walt Disney », fait-on valoir dans l’entourage de Mme Vallaud-Belkacem. Mais dans le climat d’inquiétude, voire de net désenchantement, de la communauté éducative face aux réformes promises pour 2016 (collège, programmes), ce « couac » dans la communication ministérielle passe mal.D’après le ministère de l’éducation, le clip d’une minute « est d’abord censé interpeller les écoliers de 7 à 11 ans, car c’est dès le plus jeune âge que débute le harcèlement ». Coproduit par la journaliste Mélissa Theuriau, qui aurait elle-même été victime de harcèlement au collège, le petit film montre un petit garçon aux cheveux roux, Baptiste, qui, en plein cours, se voit la cible des quolibets et boulettes de papier lancés par ses camarades.Une campagne plus vasteA l’origine de l’indignation des syndicats, les neuf secondes au cours desquelles son enseignante, les yeux rivés au tableau, semble ignorer la détresse de l’enfant harcelé, auquel elle tourne le dos avant de l’interpeller : « Baptiste, t’es avec nous ? ». Le « happy end » – une petite camarade vient en aide à Baptiste, lui enjoignant d’« en parler » pour que « ça cesse » – n’atténue guère l’impression d’une mise en scène peu nuancée. Si la vidéo fait mouche du côté des enfants, comme on veut le croire au cabinet de la ministre, le moins qu’on puisse dire est qu’elle a manqué sa cible côté enseignants. Et risque d’occulter, aux yeux de l’opinion publique, le contenu plus vaste de la campagne contre le harcèlement présentée le 29 octobre par Najat Vallaud-Belkacem. Parmi les mesures annoncées, figure entre autres, l’ouverture d’un numéro vert (le 30 20) et l’objectif de former au cours des dix-huit prochains mois pas moins de 300 000 enseignants et personnels de direction sur la question.Mélissa Theuriau défend son clipMélissa Theuriau, coproductrice du petit film, s’est expliquée au micro d’Europe 1 : « Je montre une institutrice qui a le dos tourné, comme tous les professeurs et les instituteurs qui font un cours à des enfants, et qui ne voit pas dans son dos une situation d’isolement, une petite situation qui est en train de s’installer et qui arrive tous les jours dans toutes les salles de classe de ce pays et des autres pays. »La journaliste assure que son but était de ne pas faire un clip qui s’adresse aux adultes ou aux professeurs, mais bel et bien aux enfants. « Si tous les instituteurs étaient alertes et réactifs à cette problématique de l’isolement, on n’aurait pas besoin de former, de détecter le harcèlement, on n’aurait pas 700 000 enfants par an en souffrance », a-t-elle poursuivi.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières Les régionales réservent parfois des surprises. Selon nos informations, Jean-Luc Mélenchon et Cécile Duflot vont de nouveau faire estrade commune, jeudi 12 novembre, à Montpellier. En froid depuis des mois, les deux parlementaires viennent soutenir les listes « Nouveau monde » de l’écologiste Gérard Onesta qui réunissent Europe-Ecologie-Les Verts, le Front de gauche, La Nouvelle gauche socialiste et les régionalistes.Lire aussi :Les régionales rapprochent Verts et Front de gaucheA leurs côtés, le patron du PCF, Pierre Laurent, la porte-parole d’Ensemble, Clémentine Autain, le député écologiste Noël Mamère ou encore l’ancien PS Liêm Hoang-Ngoc, candidat dans la région. Bref, tous les leaders nationaux de la gauche non-socialiste. Un joli coup dont se félicite la tête de liste régionale de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Gérard Onesta. « Ce sera “the” meeting, s’enthousiasme le vice-président sortant du conseil régional de Midi-Pyrénées. C’est le seul endroit où seront réunis tous les cadors. » « Nous sommes une éprouvette politique »Avec Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées est la seule région où les écologistes et l’ensemble du Front de gauche partent ensemble. De quoi sérieusement inquiéter les socialistes sur un territoire où la gauche, malgré ses divisions, est donnée gagnante. M. Onesta est crédité entre 11 % et 16 % des intentions de vote selon les sondages. « On a parfaitement conscience d’être un laboratoire de ce que pourrait être une recomposition politique en France, explique l’ancien député européen. Nous sommes une éprouvette politique en vue de 2017. »De quoi réconcilier le temps d’une soirée Cécile Duflot et Jean-Luc Mélenchon qui ne se sont plus affichés ensemble depuis des mois. Leur dernier meeting commun remonte à janvier lorsqu’ils s’étaient retrouvés au gymnase Japy à Paris pour soutenir Syriza en Grèce. Mais depuis, leurs relations se sont nettement dégradées et les deux potentiels candidats à la présidentielle ne se parlent plus que par tribunes interposées. Pour l’occasion, M. Onesta et son équipe ont vu grand : ils se sont offert le parc des expositions de Montpellier et attendent entre 3 000 et 5 000 personnes.Lire aussi :Cécile Duflot rompt sèchement avec Jean-Luc MélenchonRetrouvez l’intégralité de nos contenus sur les élections régionales en Languedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesLes régionales en Languedoc-Roussillon - Midi-PyrénéesRaphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières A quatre semaines de la conférence mondiale sur le climat qui débute le lundi 30 novembre au Bourget (Seine-Saint-Denis), Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts et tête de liste aux régionales en Ile-de-France, dénonce un « double discours » de la France.A un mois de la COP21, se dirige-t-on vers un échec ?Emmanuelle Cosse : Je suis inquiète parce que nous sommes sortis des négociations de Bonn avec un texte qui reste bloqué sur les financements. Si on ne règle pas cette question des 100 milliards de dollars pour aider les pays en voie de développement à s’adapter au dérèglement climatique, ce sera un échec car ces pays ne voudront pas signer l’accord. Pour l’instant, le compte n’y est pas.Lire aussi :Les engagements des Etats encore insuffisants pour limiter le réchauffement climatique à 2 °CEn voyage officiel en Chine, François Hollande s’est félicité, lundi 2 novembre, du soutien de Pékin qui s’engagé sur le principe d’« un accord juridiquement contraignant » sur le climat. Que pensez-vous de son action ?Je ne remets pas en cause la sincérité de François Hollande mais il n’est pas cohérent. Il manque des actes et de la constance. Le cas de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est le parfait exemple du double discours tenu au même moment. Le président de la République est en Chine pour expliquer la nécessité d’une trajectoire de réduction des gaz à effets de serre à 2 degrés et convaincre Pékin de rehausser ses engagements. Pendant ce temps, le gouvernement annonce la reprise des travaux d’un nouvel aéroport dont on n’a pas besoin et qui va aggraver la question climatique. Où est la cohérence ?Lire aussi :Climat : François Hollande se félicite du soutien de PékinLa France n’est donc selon vous pas exemplaire en la matière ?J’aimerais qu’elle le soit. François Hollande prône l’exemplarité, mais si nos politiques nationales ne traduisent pas un engagement très fort, comment voulez-vous que nous puissions l’exiger d’autres Etats ? Je ne vais pas m’en tenir à des opérations de communication. La lutte contre le climat exige des actes très concrets mais la France est incapable de traduire des principes énoncés en mesures réelles.Lire aussi :Notre-Dame-des-Landes : l’Etat relance des travauxSégolène Royal a promis, lundi, qu’à l’avenir si la région et la Ville de Paris le demandaient, la circulation alternée serait mise en place automatiquement en cas de pic de pollution. Est-ce suffisant ?Preuve en est que cela n’a pas suffi pour cette fois-ci. Lassée des annonces, j’attends de voir les actions réelles. Dès l’annonce samedi d’un pic de pollution pour dimanche, les écologistes ont demandé la circulation alternée. Dimanche, Jean-Paul Huchon et Anne Hidalgo l’ont demandée… Depuis des années nous en réclamons le déclenchement automatique. Une fois de plus on nous a alors répondu : « On verra demain » alors que cette automaticité avait déjà été annoncée par la ministre de l’environnement.Il faut que ces mesures soient mises en place automatiquement sans que ça passe par une demande des élus ! Mais dès lors qu’il faut agir fortement pour l’environnement, les socialistes ne répondent pas présents, voire agissent en contradiction avec l’écologie. Ségolène Royal en particulier s’abrite en permanence derrière le refus d’une pseudo-écologie punitive mais c’est son absence de cohérence qui est punitive pour les Français. C’est toujours l’intérêt des constructeurs automobiles qui priment sur la santé des Franciliens.Lire aussi :Pollution : Royal promet de simplifier le dispositif de circulation alternéeSi les écologistes étaient encore au gouvernement, cela permettrait-il de pousser plus fortement ces politiques ?C’est quand nous étions au gouvernement qu’il y a eu les attaques les plus fortes à Notre-Dame-des-Landes avec des mesures policières ahurissantes. Certes, elles se sont arrêtées car Pascal Canfin et Cécile Duflot ont dit très clairement leur désaccord. Mais je rappelle que nous avons un premier ministre qui défendait cet aéroport et qui n’a jamais lâché. En matière de politique environnementale, on voit bien que celles et ceux qui sont aux responsabilités flanchent face aux lobbys. L’abandon de l’écotaxe face aux manifestations des bonnets rouges en est un des meilleurs exemples.Vous avez fait de la qualité de l’air un axe majeur de votre campagne en Ile-de-France. Quelles sont vos propositions ?J’ai présenté avant même le scandale Volskwagen un plan à 3 milliards d’euros pour restaurer la qualité de l’air en Île-de-France et sortir complètement du diesel. Pour cela la région aidera les particuliers, les entreprises, les artisans à abandonner leur véhicule diesel pour des alternatives moins polluantes et nous convertirons toute la flotte de bus francilienne dès 2020. Ce plan sera financé par l’instauration d’une taxe poids lourds et par un redéploiement de crédits de la région. Pour les pics de pollution, la région doit être chef de file pour enclencher automatiquement la circulation alternée le contournement par les poids lourds et la gratuité des transports en commun.Pourquoi les écologistes ne sont-ils pas plus entendus ? A cause de leurs divisions ?Je n’ai pas fait le choix de la division. Mon objectif reste la réussite des régionales et de la COP21. Mais certains ont pu avoir la volonté de brouiller les messages pour que l’on parle plus de divisions sur les stratégies politiques que d’écologie. Mais qui gagne à la fin ? Est-ce que, aujourd’hui, celles et ceux qui nous ont quittés sont heureux des déclarations de leurs nouveaux alliés sur Notre-Dame-des-Landes ? C’est à eux que je pose la question.Notre-Dame-des-Landes a de nouveau opposé socialistes et écologistes lors du conseil municipal lundi à Nantes. Vos élus pourraient-ils quitter la majorité municipale ?Pascale Chiron, la chef de file des écologistes locaux, a annoncé que les écologistes ne participeraient pas au débat d’orientation budgétaire du conseil municipal.A Nantes, si on veut que nous participions à la majorité, il faut mener une politique écologique. Nous ne jouerons pas les alibis du renoncement environnemental. Que chacun prenne ses responsabilités.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.11.2015 à 09h45 • Mis à jour le03.11.2015 à 10h48 | Franck Johannès C’est le quatrième et dernier procès de l’affaire Bettencourt : le majordome Pascal Bonnefoy est jugé à partir du mardi 3 novembre pour avoir placé un dictaphone pendant près d’un an, du 25 mai 2009 au 11 mai 2010, sous le fauteuil de la vieille milliardaire ; et cinq journalistes, du site Mediapart et du Point, sont poursuivis pour avoir diffusé ces enregistrements en juin 2010.Ces documents sont essentiels : on entend mal Liliane Bettencourt qui tournait le dos au micro, mais les 28 CD jettent une lumière crue sur son entourage, en particulier sur son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre, ou son ami de cœur, le photographe François-Marie Banier, qui ont profité de sa faiblesse pour soustraire au fil des ans quelques millions d’euros. On apprend comment l’héritière de L’Oréal a organisé l’évasion fiscale de ses biens, financé sans rechigner les partis politiques ; ils soulignent à l’envi le rôle de l’Elysée ou du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, dont la vieille dame connaissait les décisions avant qu’il les prononce.L’enquête sur l’aspect politique a tourné court, Nicolas Sarkozy a obtenu un non-lieu, et Eric Woerth, à l’époque ministre du budget et trésorier de l’UMP, a été relaxé, faute de preuves. Mais huit des dix proches de Liliane Bettencourt ont été condamnés le 29 mai à des peines de prison avec ou sans sursis, et à des amendes colossales.Des enregistrements pour « se défendre et se protéger »C’est donc désormais le tour du majordome. Entré en 1989 au service des Bettencourt comme maître d’hôtel, il a juré « ne pas être un maître chanteur ». Françoise Meyers, la fille de Liliane Bettencourt, avait porté plainte en 2007 contre François-Marie Banier qu’elle ne portait pas dans son cœur et supportait mal dans son héritage.Au fil des ans, le majordome a senti que l’écrivain et photographe « avait commencé à épurer tout le personnel gênant qui n’allait pas dans son sens ». Il a eu ainsi l’idée d’enregistrer les conversations, afin « de se défendre et de se protéger » et a confié le tout à Françoise Meyers le 18 mai 2010, qui a aussitôt transmis les enregistrements à la police.La fille de Mme Bettencourt a toujours soutenu qu’elle n’était en aucun cas à l’origine de ces enregistrements qui ont si bien servi sa cause, et assure que Pascal Bonnefoy n’a jamais réclamé un sou. L’examen des comptes et du téléphone du majordome n’a pas permis d’établir une quelconque rémunération occulte.Retrait de toutes les retranscriptionsL’intérêt du procès est ailleurs : les journalistes poursuivis pour avoir publié de larges extraits de ces enregistrements sont-ils coupables d’avoir porté atteinte à l’intimité de la vie privée des Bettencourt ?Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme (qui a depuis rejoint Le Monde) ont publié les premiers, le 14 juin 2010, sur Mediapart, une série d’articles sur ces enregistrements, après avoir soigneusement écarté tout ce qui leur semblait toucher à la vie privée des Bettencourt. Hervé Gattegno a écrit, dans Le Point, à partir du 16 juin, treize articles sur ces conversations. Tous trois sont jugés avec leurs directeurs de publication, Edwy Plenel pour Mediapart et Franz-Olivier Giesbert pour Le Point. Ils risquent un an de prison et 45 000 euros d’amende.Les mis en cause ont évidemment pris avec humeur la diffusion des enregistrements, et attaqué notamment Mediapart au civil. Le site, devant l’intérêt public de ces révélations, avait eu gain de cause en première instance et en appel, mais la Cour de cassation a cassé l’arrêt et renvoyé le dossier devant la cour d’appel de Versailles.La juridiction a obligé Mediapart, à l’été 2013, à retirer toutes les retranscriptions, « totales ou partielles », sous peine de 10 000 euros d’amende par jour et par infraction : une décision unique dans l’histoire de la presse en ligne, et sur laquelle la Cour européenne des droits de l’homme aura à se prononcer.Lire aussi :Informer n’est pas un délit, le livre-manifesteNécessité d’un « débat contradictoire et public »Au pénal, à Bordeaux, seule Liliane Bettencourt a maintenu sa plainte. Les trois juges d’instruction de l’affaire, Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, ont pris le dossier avec des pincettes. Dans leur ordonnance de renvoi devant le tribunal du 30 août 2013, ils ne cachent pas vraiment leur sentiment : « sans les enregistrements clandestins réalisés par Pascal Bonnefoy et sans leur publication par différents organes de presse », « il serait parfaitement vain » de penser que « l’affaire dite “Bettencourt” aurait suivi le même cours ».L’atteinte à la vie privée est caractérisée parce que les enregistrements ont eu lieu chez les Bettencourt, ce que personne ne conteste, et « cette simple constatation suffit à matérialiser le délit ». Reste que « la question de l’éventuelle légitimité de la publication des articles litigieux, écrivent les juges, ne peut en aucun cas être tranchée par la juridiction d’instruction dans le secret de son cabinet mais doit faire l’objet du débat contradictoire et public que seule une audience permet ».Lire aussi :Affaire Bettencourt : ouverture d’une information judiciaire pour « subornation de témoin »Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.11.2015 à 19h53 • Mis à jour le03.11.2015 à 10h04 | Manon Rescan L’Ile-de-France subissait, lundi 2 novembre, un pic de pollution aux particules fines, conduisant le président de région, Jean-Paul Huchon, et la maire de Paris, Anne Hidalgo, à demander une nouvelle fois au gouvernement la mise en place de la circulation alternée.Les deux principaux rivaux des élections régionales se sont rapidement inscrits dans leurs pas, lundi. Claude Bartolone, candidat socialiste, et Valérie Pécresse des Républicains ont tous les deux appelé à une plus grande décentralisation des pouvoirs sur la question, afin que les régions puissent prendre des mesures de lutte contre la pollution de l’air.Les mesures contre la #pollution doivent être décentralisées @Anne_Hidalgo et @jphuchon ont raison #AvecBarto— claudebartolone (@Claude Bartolone)require(["twitter/widgets"]);Pic de Pollution: il faut transférer ts les pouvoirs au président de région. Circulation alternée, gratuité, lutte contre les embouteillages— vpecresse (@Valérie Pécresse)require(["twitter/widgets"]);Une unanimité qui se retrouve dans les propositions des candidats pour le scrutin de décembre, qui se ressemblent sur une partie des dossiers.Comment nous avons travailléCet article a été réalisé à partir des propositions visant directement l’amélioration de la qualité de l’air dans les programmes des candidats aux régionales crédités de plus de 5 % des suffrages selon les sondages. Nous n’y incluons pas l’ensemble des propositions des candidats pour la protection de l’environnement et le développement durable comme notamment la place des énergies renouvelables. Nos sources pour ce travail :Le programme des Républicains Le programme du Parti socialisteLe programme du Front nationalLe programme d’Europe écologie-Les VertsLe programme du Front de gaucheLe programme de Debout la FranceLire aussi :Régionales 2015 : ce que disent les sondages à deux mois du premier tourMettre en place une écotaxe poids lourds (défendue par les candidats LR, PS, FDG et EELV) Balayée par le gouvernement durant l’été, la demande de pouvoir mettre en place une taxe régionale sur les poids lourds en transit en Ile-de-France a été remise sur la table par plusieurs candidats, y compris Claude Bartolone, candidat de la majorité.Le Front national et Debout la France, de Nicolas Dupont-Aignan font exception sur cette question, le premier s’étant à de nombreuses reprises opposé à toute nouvelle taxe sur les transporteurs et le second qualifiant cette proposition de « folie » qui « pénalisera les plus modestes ».Lire aussi :Ecotaxe : retour par la case région ?Favoriser le fret fluvial (FDG, FN, EELV, PS)Le Front national rejoint en revanche la totalité des partis, qui souhaitent tous développer le fret fluvial comme alternative moins coûteuse et moins polluante au transport routier. Wallerand de Saint-Just, le candidat frontiste, promet un « investissement conséquent » dans le transport de marchandises mais aussi de passagers sur la Seine.Claude Bartolone propose, lui, de privilégier la voie fluviale pour le transport de déchets de construction.En plus du fret fluvial, les écologistes s’engagent pour leur part à accélérer le fret ferroviaire et promettent d’allouer à ces deux modes de transport commerciaux un budget de 250 millions d’euros. Une proposition que partage le Front de gauche, emmené par Pierre Laurent.Aider les véhicules propres (PS, LR, FN, EELV) Outre des programmes incitatifs pour faciliter l’usage du vélo ou le covoiturage, les candidats ont émis un ensemble de suggestions pour faciliter la mobilité propre. PS, Front de gauche et EELV plaident pour un développement de l’autopartage (Autolib’) à l’échelle de la région.Valérie Pécresse, pour sa part, entend encourager le transport électrique en multipliant les bornes de recharge, mais ne parle pas de système public régional d’autopartage. Le développement de la voiture électrique est également un point central du programme de M. Dupont-Aignan.Claude Bartolone entend en outre « accompagner la sortie du diesel » en proposant une « prime régionale à la casse » pour tous les propriétaires d’un véhicule diesel professionnel ou utilitaire.Emmanuelle Cosse (EELV) va plus loin en promettant aux TPE et PME des aides à l’achat de véhicules propres et propose d’offrir un an de passe Navigo à toute personne qui renoncerait à un véhicule polluant.Le FN, pour sa part, propose de développer la recherche en collaboration avec les industriels pour obtenir un parc de bus et de cars électriques.Particules fines : le FN mise sur une technologie… pas encore développéeFustigeant « l’écologie punitive », le Front national se refuse à évoquer le remplacement des véhicules et veut « encourager une amélioration de l’existant ». Pour cela, il pousse une solution qui, sur le papier, peut sembler novatrice et prometteuse. Au lieu de s’attaquer aux particules fines issues des gaz d’échappement, il entend viser celles issues des systèmes de freinage des véhicules, qui correspondent à 20 % des particules émises.Pour cela, Wallerand de Saint-Just met en avant, dans son programme, une innovation technologique : un système d’aspiration de ces particules, que le candidat entend « installer sur les diesels anciens » et qu’il veut aussi favoriser sur les « poids lourds, les véhicules de livraisons, taxis » ainsi que sur les rames de métro à l’origine d’une pollution avérée.Seul problème : cette technologie, développée par la société française Tallano, n’existe, pour l’heure, que sur des véhicules neufs, dont les premiers modèles ne seront mis sur le marché que d’ici à la fin 2016. Le système d’aspiration, que l’on pourrait faire ajouter sur les disques de frein d’un véhicule ancien, n’existe pas encore. Tallano n’entend d’ailleurs pas s’y pencher avant… 2017.Autre hic : le FN évoque un coût de 200 euros, « un vieux chiffre » selon Christophe Rocca-Serra, président et fondateur de la société. « Avec les coûts de main-d’œuvre et de fabrication cela coûtera peut-être 400 ou 500 euros », jauge-t-il. A l’origine de la proposition, Philippe Murer du collectif frontiste « La nouvelle écologie », concède qu’il ne connaît pas bien la technologie, qui sera « à étudier » si le Front national accède au pouvoir.« Dépolluer » les transports en commun (PS, EELV, FDG, LR, FN)A des échelles différentes, chaque parti propose de « dépolluer » les transports en commun. Quand les écologistes entendent « aboutir à la conversion intégrale de la flotte régionale en mode zéro diesel en 2021 », le PS envisage un plan en deux temps pour renouveler sa flotte de bus, d’abord par des véhicules hybrides puis 100 % électriques.Pierre Laurent (FDG) évoque pour sa part, 20 % de bus en plus d’ici à 2020 et une « transition vers les bus non-polluants ».A droite, Valérie Pécresse propose, à l’instar du PS et d’EELV, le développement des « bus express » non polluants qui circuleront sur les autoroutes pour « desservir plus rapidement la grande couronne », mais n’évoque pas, tout comme le FN, le renouvellement de la flotte existante. data-ui="carousel" data-module="portfolio" data-wrapper=".gallery" data-interval="false" data-is-atom tabindex="10"> data-slide-title="" data-slide-description="Valérie Pécresse (LR) propose, en outre, la construction de « parkings relais » à proximité des principales gares et aux portes de Paris, le développement du télétravail grâce à un réseau d’espaces dédiés au coworking et la mise en place d’un plan d’urgence pour la qualité de l’air dans les métros et les RER." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Claude Bartolone (PS) envisage de créer un hub logistique pour décharger le territoire et réduire les émissions polluantes ; la création de « hubs multimodaux » pour permettre aux voyageurs de profiter de plusieurs modes de transport sur un même lieu ; la systématisation des transports en commun gratuits pendant les pics de pollution." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Emmanuelle Cosse (EELV) promet une aide aux ménages modestes pour transformer leurs cheminées en foyers fermés, l'abandon de la TVA sur le biogaz, l’électricité et l’essence pour les véhicules d’entreprises propres, de supprimer la niche fiscale pour le diesel ou encore, en cas de pic de pollution annoncé, de rendre automatique la circulation alternée." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="La stratégie de protection de qualité de l'air de Wallerand de Saint-Just (FN) passe avant tout par des mécanismes incitatifs en privilégiant, lors d'appels d'offres ou de distribution de subventions, les acteurs ayant une attitude positive en matière d'émission de particules fines, ou d'économies énergétiques." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Pierre Laurent (PG) veut rendre "possible et plus rapide" le fait de se "rendre au travail ou rejoindre une gare à vélo, partager une voiture pour un trajet" en développant la location de vélo, le covoiturage, les pistes cyclables, les parkings pour vélo, les vélos électriques ou encore l'accueil de vélos dans le train." data-slide-item-lie="" data-slide-title="" data-slide-description="Nicolas Dupont-Aignan (DLF) propose de supprimer les péages aux portes de l'Ile-de-France pour désengorger les routes gratuites de la région, d'interdire les bus de tourisme dans la capitale, et de les remplacer par des bus électriques ou encore de créer des parkings relais gratuits près des gares." data-slide-item-lie="" Précedent1/6SuivantValérie Pécresse (LR) propose, en outre, la construction de « parkings relais » à proximité des principales gares et aux portes de Paris, le développement du télétravail grâce à un réseau d’espaces dédiés au coworking et la mise en place d’un plan d’urgence pour la qualité de l’air dans les métros et les RER.THOMAS SAMSON / AFP› Accéder au portfoliorequire(['lmd/ui/carousel', 'lmd/module/portfolio']);Retrouvez l’intégralité de nos contenus sur les régionales et les données clés de la région Ile-de-FranceLes régionales en Ile-de-FranceManon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Monique Raux (Nancy, correspondante) Interpellation, arrestation, garde à vue ? Denis Gabet, 51 ans, professeur de mathématiques, tête de liste de « Nancy ville humaine » aux municipales de mars 2014 et membre actif de La Manif pour tous en Lorraine, ne sait pas bien comment qualifier le traitement dont il a fait l’objet, en marge de la visite de François Hollande en Meurthe-et-Moselle, jeudi 29 octobre.Quelques instants avant l’arrivée du président de la République à Vandœuvre-lès-Nancy, alors qu’il se trouve près du parvis où va être déposé François Hollande, Denis Gabet est repéré par des « physionomistes » de la police. Il n’est pas simplement repoussé à 400 mètres de la visite officielle, en vertu de la méthode « ni à vue ni à voix », ordre est donné de l’exfiltrer.C’est ainsi que Denis Gabet voit arriver vers lui « une dizaine de policiers ». « Ils m’ont embarqué. Je leur ai dit qu’ils commettaient un abus de pouvoir. Un des policiers m’a répondu : “On intervient par prévention” », raconte-t-il. A ce moment-là, alors qu’il est exfiltré, Denis Gabet aurait crié : « Hollande dictature ! » « C’est mon interpellation qui a motivé ce cri », précise-t-il.Les suites à donnerConduit à l’hôtel de police de Nancy, il est fouillé, on le prie d’enlever ses chaussures, il donne son portable et sa montre. « J’ai été placé en cellule. Je pense que j’ai passé une demi-heure en geôle. Je me demande vraiment pourquoi ils ont voulu contrôler mon identité, vu qu’ils me connaissaient bien depuis la campagne des municipales. » En fin d’après-midi, il est relâché.Quelques jours après cette mésaventure, également vécue par cinq autres personnes de la même mouvance, Denis Gabet s’interroge sur les suites à donner. « Je consulte des avocats à Nancy et à Paris. Je ne peux que constater une chose : le directeur de la sécurité publique de Meurthe-et-Moselle m’a arrêté sur la base des intentions qu’on me prêtait de perturber la visite présidentielle. C’est une interpellation préventive. En janvier on défendait avec Charlie la liberté d’expression. Il est incroyable de “mettre au frais” une personne sur la base de ses opinions ! »De son côté le directeur départemental de la sécurité publique, Nicolas Jolibois, réfute la version de Denis Gabet : « C’est alors qu’on le contrôlait, qu’il a crié “Hollande dictature”. Nous l’avons conduit à l’hôtel de police sur le motif d’outrage et tapage injurieux afin d’ouvrir une procédure. Le parquet décidera de la suite qu’il lui donnera. Cette personne avait, c’est évident, l’intention de perturber la visite. »« On ne peut pas laisser insulter le président »Il y a quelques jours, lors de la visite de Najat Vallaud-Belkacem, un incident de même nature s’était produit. « Ces personnes même mises à l’écart, repoussées, reviennent, insistent, cherchent à passer entre les mailles du filet. On ne peut pas laisser insulter le président devant les caméras », justifie M. Jolibois. Une enquête est ouverte, elle porte sur les faits d’« outrage et tapage injurieux » et d’« organisation d’une manifestation non déclarée ».En 2010, un syndicaliste avait vécu une mésaventure similaire sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Le 25 novembre 2010, lors d’un déplacement du chef de l’Etat dans l’Allier en pleine contestation de la réforme des retraites, deux gendarmes interpellent un syndicaliste de Sud en route pour la manifestation organisée pour accueillir le président. Au motif d’un « contrôle d’identité », le syndicaliste est emmené à la gendarmerie et retenu cinq heures dans un bureau, jusqu’au départ du chef de l’Etat.Jugés pour « détention arbitraire », les deux gendarmes qui avaient retenu le syndicaliste avaient assuré avoir agi sur ordre du préfet de l’Allier pour tenir à distance les « perturbateurs ». Ils ont été condamnés, en 2014, à quatre mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende.Monique Raux (Nancy, correspondante)Journaliste au Monde Alexandre Pouchard et Patrick Roger C’est un sujet politiquement sensible, qui mobilise les élus locaux depuis plusieurs mois. Avec les restrictions budgétaires, ils ont vu chuter ces dernières années la dotation globale de fonctionnement (DGF), l’enveloppe annuelle allouée par l’Etat aux collectivités locales (communes, mais également agglomérations, départements, régions…).Voir l'évolution de la DGF entre 2004 et 2012 :Votre commune est-elle touchée par la baisse des dotations ?L’Association des maires de France (AMF), par la voix de son président François Baroin, a de nouveau mis en garde la semaine dernière contre « l’accélération de la dégradation » des finances locales. Les maires avaient manifesté à la mi-septembre pour demander une remise en cause du « calendrier et du volume » de la baisse de la DGF.Cette baisse ne pèse pas sur le budget des communes de la même façon. La DGF représente en moyenne 19 % des recettes de fonctionnement, un taux qui recouvre des réalités bien différentes, ce pourcentage pouvant atteindre par exemple 16 % à Lyon, 39 % pour une ville moyenne comme Alençon (Orne) ou 44 % pour un village comme Sanna, dans la Creuse.Pour comprendre la DGF :Que représentent les dotations de l’Etat dans le budget d’une commune ?Au-delà de cette baisse, la DGF souffrait également d’un mode de calcul très complexe, qui entraînait des inégalités de traitement entre communes de même taille. C’est pour cela que le projet de budget 2016 prévoit une simplification du mode de calcul.Lire :Les dotations de l’Etat aux collectivités simplifiéesUne simulation pour juger des effets de la réformePour juger les effets de cette réforme, les parlementaires avaient aussi réclamé à Bercy une simulation de la DGF 2016 pour toutes les communes. Ce document, que Le Monde s’est procuré, leur a été remis lundi 2 novembre. Finalement, 69 % des communes (représentant 65 % de la population française) verront leur dotation « brute » augmenter, très majoritairement des petites communes (de 1 000 à 3 499 habitants).Précision importante : cela n’inclut pas la « contribution au redressement des finances publiques » (CRFP), qui constitue la fameuse diminution des dotations récemment annoncées et qui pèse largement sur les budgets, mais dont nous n’avons malheureusement pas pu nous procurer le détail.Lire aussi :Dotations de l’Etat aux collectivités : les gagnants et les perdantsLe tableau ci-dessous vous permet d’observer l’évolution de la dotation dans votre commune entre 2015 et 2016, ainsi que son impact sur les recettes de fonctionnement. Ces chiffres ne concernent donc que la DGF « brute », hors CRFP et donc ne constitue pas la DGF « nette ».Note : les cas de Paris ainsi que d’autres villes de la région Ile-de-France est spécifique, compte tenu de la création de la Métropole du Grand Paris à compter du 1er janvier 2016, qui entraîne une modification de la répartition des dotations.Mise à jour, 02/11/2015 à 17 heures : certains calculs d’évolution de la DGF ainsi que de son impact sur les recettes étaient erronés et ont été corrigés.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes C’est une note que le président reçoit chaque semaine sur son bureau, en général le vendredi. Rédigée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), elle est d’abord adressée aux directeurs des cabinets de l’Elysée, de Matignon, de l’intérieur et de la défense. L’équipe de François Hollande lui en transmet ensuite un résumé détaillé, lequel leur revient quelques heures plus tard, en général modérément annoté. Si des remarques y figurent, elles sont le plus souvent laconiques : « Faire attention »,« Surveiller » ou, « Intéressant ». Voire, quand est évoquée une menace sur un individu : « Bien s’assurer de sa sécurité. » (…)Chaque semaine, le président consulte donc avec intérêt l’inquiétant tableau brossé par la DGSI sur les départs de Français en Syrie. Il peut y lire la liste exhaustive des noms de ressortissants français présumés décédés dans le pays, laquelle s’allonge inexorablement, jusqu’à atteindre 132 en septembre 2015. Il y suit la progression exponentielle du nombre d’individus formellement identifiés, soit 1 738, pour leur implication dans le djihad syrien, en hausse de 48 % depuis le début de 2015. (…)À quel point fallait-il, dans ce contexte anxiogène, communiquer sur les résultats des services, susceptibles de rassurer l’opinion quant à leur efficacité, mais tout autant de l’alarmer au vu de la gravité des dossiers traités ? (…) Dans un premier temps, la place Beauvau et le gouvernement décident de communiquer sur le chiffre global des départs en Syrie. Après les attentats de janvier, ils vont plus largement rendre publics, non seulement les tentatives d’attentat, mais également les attaques déjouées et les démantèlements d’équipes terroristes. (…)De bonne guerre médiatique, les services ouvrent donc leurs dossiers à l’opinion. « Beaucoup plus que le GIA des années 1990, les extrémistes palestiniens ou iraniens, les djihadistes d’aujourd’hui utilisent la communication comme une arme, insiste-t-on place Beauvau. Ils font ça pour faire peur. Et notre réponse, c’est qu’on n’a pas peur. La guerre contre le terrorisme est aussi une guerre de communication. » Hollande assume : « Ne pas communiquer, c’est ne pas saluer le travail du renseignement. C’est un doute qu’on ne peut laisser transpirer. Si on pense que notre système de renseignement n’est pas efficace, c’est grave. Et s’il est efficace, il faut le montrer. »Assassinats ciblés au SahelLa présence militaire française en Afrique de l’Ouest n’a pas seulement changé d’appellation contrôlée, mais aussi de dimension et de nature. (…) Moins que d’une guerre au sens classique, il s’agit désormais, très officiellement, de contre-terrorisme, encore davantage avec l’opération « Barkhane » et l’extension du domaine d’intervention des forces françaises. Ici, plus de front continu, de regroupements de katibas à repousser et à disperser. Mais une zone gigantesque à surveiller, et des objectifs à éliminer. (…) « Ce sont des organisations dont il faut trancher la tête. Quand tu tues le chef, tu tues l’information », résume un gradé. Il s’agit donc d’établir des organigrammes précis des katibas, d’en identifier les responsables, puis de les repérer et de les « neutraliser », selon le vocabulaire en vigueur, afin de désorganiser les groupes djihadistes. (…)Une forme de guerre de harcèlement, qui répond à celle que pratiquent les djihadistes, voire de guérilla psychologique. « On les éradique, on les tue », résume un conseiller du président. Sur la base des renseignements photographiques recueillis par les satellites, avions et drones, des résultats des écoutes téléphoniques et du travail de « renseignement humain » effectué par la DGSE, mais aussi des informations fournies par les services américains, la chasse française et les forces spéciales se chargent donc de traquer, repérer et éliminer les responsables djihadistes. Une technologie et une méthodologie nouvelles, particulièrement adaptées à cette guerre asymétrique qui ne dit pas son nom et dont les militaires ne sont pas peu fiers. (…)Dans sa « guerre au terrorisme », la France procède donc, avec organisation et efficacité, à des homicides ciblés. (…) Cette chasse à l’homme n’est pas franchement assumée par la hiérarchie militaire, quelque peu embarrassée avec ce concept. (…) « L’avenir est à la combinaison des Rafale et des drones armés, résume un haut gradé.Mais même si c’est la prochaine évolution, cela soulève encore un vrai problème politique, que personne n’a voulu poser officiellement. Il y a dans la guerre l’idée d’une prise de risque, d’une morale du combat. Et cela poserait justement un problème moral d’avoir des pilotes qui tuent des gens au Niger depuis la base de Mont-de-Marsan. Et d’ailleurs, la hiérarchie militaire ne le demande pas. Nous ne sommes pas en Israël ni aux Etats-Unis. »Pour la technologie, c’est exact. Dans l’esprit, en réalité, la philosophie des opérations de neutralisation que mène la force Barkhane s’apparente davantage aux assassinats ciblés d’activistes palestiniens menés en représailles par les forces armées ou les services israéliens. Œil pour œil, dent pour dent : la France applique bel et bien la loi du talion. « La France punit, poursuit ce haut responsable du renseignement. Si quelqu’un a tué l’un de nos otages, on ne le lâchera pas. Ça prendra le temps qu’il faudra, mais on le fera. »Et les politiques ont nettement moins de préventions sur ce point que les militaires, les premiers n’hésitant pas à exercer une forme de pression sur les seconds en exigeant, régulièrement, des résultats. (…) « Hollande, comme Sarkozy, assume pleinement le renseignement. Mais la différence avec Sarkozy, c’est que ce dernier avait du mal à assumer la clandestinité », raconte un haut responsable des services. « Quand je fais quelque chose, moi, je signe », avait coutume d’affirmer l’ancien président. « De toute façon, il n’y a plus de secret. Tout se sait », ajoutait Nicolas Sarkozy, qui avait notamment refusé des opérations contre des pirates somaliens que lui avait proposées la DGSE.Ce n’est pas le cas de son successeur. « Nous continuons à mener dans le monde des actions secrètes, non revendicables publiquement. C’est important de pouvoir continuer à les mener. Et ça, François Hollande l’accepte parfaitement », poursuit ce ponte des services. (…) En clair : le président, sauf exception, ne décide pas abruptement d’une opération de neutralisation de telle ou telle cible. Mais il approuve sans complexe, plus encore que ses prédécesseurs, la doctrine générale de l’élimination ciblée, visant à sanctionner par une mort violente celui qui s’en est pris à des ressortissants français, à des soldats ou à des otages. (…)Si le président ordonne la mort, il la subit également. De plein fouet. (…) « La mort est là, et le président doit vivre avec la mort. Pour l’éviter, pour l’apaiser, pour l’affronter », dit-il. Voire pour la déclencher, comme on l’a vu. (…) A l’usage, cependant, François Hollande ne regrette rien : « La mort est toujours présente, encore davantage lorsque le président décide d’une opération. Lorsqu’il s’agit d’une opération décidée avant lui, il peut toujours s’en extraire, en termes de responsabilité. Mais sur les opérations au Mali ou en Somalie, il s’agissait de ma propre responsabilité. Ce sont les premiers morts à propos desquels je peux me dire que, si je n’avais pas pris cette décision, ils ne seraient sans doute pas morts. C’est une très grave responsabilité. Mais la seule question qui vaille, c’est : fallait-il prendre cette décision ? Etait-ce la bonne décision ? Je ressens de la douleur, bien sûr. Je mesure ce que ma décision a pu produire. Mais j’assume ces choix et je ne les regrette pas. »Opération « Serval » au MaliFrançois Hollande, dès l’origine, a saisi tout l’intérêt politique qu’il avait à incarner en personne la conduite des opérations. Et ce, dès les premiers conseils de défense relatifs à l’opération « Serval ». C’est le cas lors de la réunion du 16 janvier 2013, à l’issue de laquelle le président décide que « la communication sera plus offensive et positive ». Ses consignes : « Montrer que nous avançons, que l’action se déroule comme prévu » ; « éviter les détails pouvant brouiller le message principal » ; « ne pas faire état des objectifs militaires » ; « souligner que nous ne sommes pas seuls au Mali, que nous sommes les premiers ».C’est encore et toujours le cas lors du conseil de défense du 21 janvier, à l’issue duquel le chef de l’Etat, pour le moins attentif à cet aspect de son action au Mali, précise sa pensée : « Sans se laisser enfermer dans une communication objective et de détail tactique, qui ne manquera pas d’être mise à mal par les nombreuses informations contradictoires et parcellaires dues à la forte présence médiatique sur le terrain, la communication sera positive et soulignera l’élan de l’intervention, la progression des forces. » (…) Un de ceux qui assuraient à l’époque sa communication le confirme : « Il fallait communiquer sur le fait que le président l’avait fait, et bien fait. » L’art de la guerre, la ruse de la com…Dans sa forme et par les mots utilisés, cependant, l’opération « Restore Hollande », qui a accompagné l’intervention et la progression des troupes françaises, a démontré un indéniable durcissement lexical, qui tranche avec un vocabulaire d’ordinaire plus cotonneux. Dès les premiers jours, on a bien fait « la guerre au terrorisme », exacte traduction de la War on Terror déclenchée par George Bush au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Il s’agit de « détruire » l’ennemi, comme l’indique François Hollande, voire de l’« éradiquer », ajouteJean-Yves Le Drian. Vocabulaire martial et même belliqueux totalement assumé par l’Elysée.Un des ténors de la cellule diplomatique de l’Elysée défend cette ligne délibérément guerrière : « On n’allait pas faire une communication de centre gauche sur un truc comme ça ! » Et le président lui-même ne regrette rien : « J’ai envoyé les militaires pour faire la guerre avec l’armée malienne contre des groupes terroristes. Oui, c’était une guerre, une guerre contre les terroristes du nord du Mali et le terrorisme. » Mais c’est surtout le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian et son équipe qui, après avoir obtenu gain de cause, vont capitaliser au maximum sur l’opération « Serval » en vertu d’une offensive de communication massive. (…)Sacha Mandel, le redoutable conseiller en communication du ministre, venu de l’agence Havas, résume la philosophie de l’offensive : « On n’allait pas passer par des expressions imbitables ou du technolangage comme en Afghanistan, où on parlait de lutte coercitive contre les insurgés… Non ! A un moment, il fallait dire les choses. “Guerre”, ça situait le niveau d’enjeu, ça mettait en tension l’opinion et ça prévenait qu’on allait avoir des morts. C’était une façon de toucher le cortex plus vite, de frapper l’opinion. La vraie innovation, c’est qu’on a utilisé le mot “guerre” pour la première fois en France depuis la guerre d’Algérie. C’est la guerre décomplexée. »Pourquoi finalement Paris a frappé DaechDans la nuit du 26 au 27 septembre 2015, les forces françaises, pour la première fois, ont « tapé » l’Etat islamique sur le sol syrien. (…) La chasse française, conformément aux préoccupations américaines, a frappé avec précaution, afin de ne pas toucher aux infrastructures, ponts, conduites d’eau et d’électricité. Elle a également pris soin d’éviter d’atteindre, à proximité de la cible, un site agricole. Deux ans après avoir renoncé à bombarder Bachar al-Assad, c’est à un autre ennemi que s’attaque la France sur les bords de l’Euphrate.Spectaculaire changement de stratégie : depuis deux ans, François Hollande s’était toujours refusé à frapper l’Etat islamique en Syrie. Pas question, en affaiblissant Daech, de renforcer le régime baasiste. C’est la position soutenue bec et ongles par le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius : « Qui frappe Daech conforte Bachar, conforte le Hezbollah, conforte l’Iran. » Jean-Yves Le Drian, lui, plaide au contraire depuis le départ pour une participation « pleine et entière » à la coalition qui opère contre l’Etat islamique en Syrie, la chasse française frappant déjà en Irak dans ce cadre depuis août 2014. « Nous ne pouvons pas être absents des combats précisément là où des jeunes Français partent se former au djihad », prêche depuis des mois le ministre de la défense. Dans le désert. (…)Quelques semaines plus tard, tout a changé. Parce que l’accélération de l’arrivée massive de centaines de milliers de « migrants », dont nombre de Syriens et d’Irakiens, déstabilise l’Europe et la France. Mais aussi et surtout parce que l’attentat raté du Thalys, le 21 août, a confirmé ce que ne cessent de signaler les services de renseignement ces dernières semaines : le lien croissant entre l’activité de Daech en Syrie et les tentatives d’attentat déjouées sur le territoire national. (…)Le président, après avoir décidé cette nouvelle opération, en recueillera-t-il les bénéfices politiques ? Plus largement, le costume du chef des armées lui évitera-t-il cette cuisante défaite que beaucoup lui promettent dans la perspective de la présidentielle de 2017 ? Quelques jours après les frappes, en un étonnant télescopage, deux sondages vont à quelques heures d’intervalle résumer l’impossible équation. Selon le premier, réalisé par ELAB, 67 % des sondés approuvaient la décision présidentielle de frapper en Syrie. A en croire le second, produit par l’IFOP, seuls 22 % des interrogés se déclaraient favorables à sa candidature en 2017, alors que 78 % d’entre eux la rejetaient. L’opinion approuverait ainsi le chef de guerre, mais rejetterait toujours autant le chef de l’Etat…Les guerres du président, Seuil (5 novembre 2015), 256 pages, 19 eurosDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Depuis que la réforme du mode de calcul de la dotation globale de fonctionnement (DGF) a été inscrite dans le projet de loi de finances pour 2016, les parlementaires ne cessent de réclamer à Bercy des simulations précises pour avoir une idée de ses effets pour les communes et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Depuis lundi 2 novembre, ils les ont à leur disposition. Le Monde a eu accès à ces simulations.Lire aussi :Cinq chiffres pour comprendre le projet de budget pour 2016Cette réforme de la DGF vient se greffer à la baisse des dotations de l’Etat (11 milliards sur trois ans), qui concernera pour 2 milliards d’euros en 2016 les communes et les EPCI. Ce qui suscite de fortes appréhensions chez les élus, qui, pour certains, demandent un report de la réforme.Lire aussi :Que représentent les dotations de l’Etat dans le budget d’une commune ?Pourquoi la DGF a-t-elle été réformée ?Créée en 1979, la DGF représente, avec 36 milliards d’euros, le principal concours financier de l’Etat aux collectivités. Elle était devenue illisible et injuste. Elle a subi des ajustements réguliers mais qui n’ont pas permis d’en corriger les défauts majeurs et parfois, même, les ont accentués.Lire aussi :Les dotations de l’Etat aux collectivités simplifiéesQuel est l’impact sur les communes ?Sur 36 641 communes, 25 251 (69 %), représentant 65 % de la population, verront leur dotation « brute » augmenter. Précision importante : cela n’inclus pas la « contribution au redressement des finances publiques » (CRFP), prélèvement imposé par l’Etat et qui pèse largement sur les budgets, mais dont nous n’avons malheureusement pas pu nous procurer le détail.Le pourcentage de communes « gagnantes », cependant, n’est pas identique selon les strates de population. Il y a, dans chaque strate, des gagnants et des perdants.Ainsi, moins de la moitié (44 %) des communes de 100 000 à 199 999 habitants y gagnera, et tout juste 50 % dans la strate de 15 000 à 19 999 habitants.En revanche, c’est dans les tranches de 1 000 à 3 499 habitants que le pourcentage de communes gagnantes est le plus important (78 %).« Notre réforme réduit les écarts injustifiés dans chaque strate et creuse les écarts justifiés, défend le secrétariat d’Etat au budget. Les villes pauvres y gagnent et les villes riches y perdent. »Cherchez dans notre tableau :Votre commune va-t-elle gagner ou perdre sur sa dotation brute en 2016 ?Quel est l’impact sur les établissements publics de coopération intercommunale ?89 % d’entre eux, représentant 74 % de la population, seront bénéficiaires de la réforme.Les communautés d’agglomération et les communautés de communes sont les principales gagnantes : elles verront leurs dotations par habitant augmenter respectivement de 3,06 % et de 2,76 %.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laurent Borredon et Matthieu Goar Un grand « ministère de la sécurité intérieure », qui réunisse police et gendarmerie, mais aussi administration pénitentiaire et douanes : c’est l’une des propositions phares portées par Nicolas Sarkozy pour son grand retour sur les questions de sécurité, mardi 3 novembre. Dans son discours, qui clora une matinée de travail organisée par Les Républicains, le président du parti proposera de renforcer le ministère qui lui a déjà servi de marchepied pour le pouvoir. Selon les documents préparatoires de la réunion, il s’agit de donner de la « profondeur d’action » à la Place Beauvau contre l’immigration clandestine et la récidive.Les Républicains proposeront également un « recentrage » des policiers et des gendarmes sur « leur cœur de métier » : ordre public, investigation, lutte contre la criminalité, renseignement. Pour compenser, le rôle des polices municipales et de la sécurité privée sera « renforcé ». Ils promettront par ailleurs la construction de 20 000 places en prison — lors de la campagne présidentielle de 2012, M. Sarkozy était allé jusqu’à 30 000.MonopoleA la tête des Républicains, et dans la perspective de la primaire, Nicolas Sarkozy garde le monopole des questions de sécurité. Reste à lui donner du contenu et de la crédibilité. « La question du terrorisme a supplanté dans l’esprit des gens la thématique de la délinquance, résume M. Péchenard. Cela ne doit pas nous empêcher de travailler dessus. »Une réunion était déjà planifiée, mais le processus s’est accéléré avec le mouvement des policiers, au début d’octobre, après que l’un des leurs eut été grièvement blessé par un détenu en fuite à L’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). « Le malaise des policiers témoigne de l’échec de la politique du gouvernement », estime Bruno Beschizza, qui a préparé la convention avec Brigitte Kuster, chargée à ses côtés des questions de sécurité au parti.Tous les syndicats de policiers ont été auditionnés. L’initiative a été appréciée, même si, pour les policiers et les gendarmes, la période Sarkozy reste attachée à la baisse des effectifs de 2007 à 2012 et à la pression du chiffre. « Il faut avoir conscience de nos difficultés, de nos erreurs, pour reconstruire un projet », reconnaît le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, qui interviendra mardi sur la question pénale. La leçon est retenue : Les Républicains proposeront d’exclure les forces de l’ordre de l’effort de réduction de l’emploi public.Difficile de se renouvelerL’autre difficulté pour le parti consiste à innover face à un gouvernement qui n’a pas hésité, pour calmer la colère des policiers et face au terrorisme, à adopter des positions qui auraient pu être celles de l’ex-chef de l’Etat. En 2011, après la mort d’un policier, M. Sarkozy avait promis des fusils à pompe aux brigades anticriminalité (BAC) des Bouches-du-Rhône… En octobre 2015, après L’Ile-Saint-Denis, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, en promet pour toutes les BAC de France.Quant à François Hollande, en proposant aux policiers et aux gendarmes une clarification de leurs missions et un plan pluriannuel de valorisation des carrières, le 22 octobre, il a coupé l’herbe sous le pied de la droite. Même l’assouplissement des règles de la légitime défense pour les policiers n’est plus tabou. « Il y a certains aspects du discours et du diagnostic de M. Cazeneuve dans lesquels on se retrouve. En revanche, il y a un très gros écart entre le discours et les actes. La vitrine est sympathique, mais l’arrière-boutique est dans le désordre le plus total », ironise M. Ciotti.Mardi, plusieurs élus locaux seront en première ligne pour rafraîchir le discours du parti. Et M. Sarkozy caresse même l’idée de défendre un renforcement de la présence policière dans les quartiers sensibles, avec la réimplantation de postes de police — rebaptisés « postes permanents de vigie policière ». Un dispositif qu’il avait lui-même démantelé après 2002, pour aller contre l’idée de « police de proximité » mise en place par la gauche et pour faire des économies. La preuve qu’il est bien difficile, dans ce domaine, de se renouveler.Collaborateurs issus de la police et de la gendarmerieDepuis son retour à la vie politique, Nicolas Sarkozy s’était fait discret sur ces thématiques, éclipsées dans l’actualité par le terrorisme et la crise des réfugiés. Mais l’ancien ministre de l’intérieur (2002-2004, 2005-2007) garde un œil sur le sujet. Pour preuve, nombre de ses proches collaborateurs actuels occupaient les plus hauts postes dans la police et dans la gendarmerie quand il était à l’Elysée.Son directeur de cabinet, Michel Gaudin, fut préfet de police de Paris (2007-2012) et directeur général de la police nationale (DGPN) (2002-2007). Le directeur général du parti, Frédéric Péchenard, est un ancien DGPN (2007-2012). L’un des deux secrétaires nationaux chargés des questions de sécurité, Bruno Beschizza, actuel maire d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), fut secrétaire général du syndicat de police Synergie (1998-2010), nommé sous-préfet en 2010 par M. Sarkozy. Deux anciens responsables de la gendarmerie, Guy Parayre (2004-2008) et Jacques Mignaux (2010-2013) viennent de rejoindre l’entourage du président des Républicains.Si l’on ajoute son conseiller Brice Hortefeux, ancien ministre de l’intérieur, M. Sarkozy a reconstitué peu ou prou une équipe que l’on aurait pu croiser Place Beauvau avant 2012. Même l’étoile montante du parti sur ces questions, le député de l’Yonne Guillaume Larrivé, est passée par son cabinet à l’Elysée et a été directeur de cabinet adjoint de M. Hortefeux au ministère de l’intérieur. Et, lorsqu’il était élève à l’ENA, il avait effectué son stage à la préfecture du Gard, auprès du préfet d’alors… Michel Gaudin.Matthieu GoarJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteLaurent BorredonJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Ce devait être une occasion, pour la droite, d’afficher une image d’unité à un mois des élections régionales. Il n’en fut rien. Au contraire. Le conseil national des Républicains (LR), qui s’est tenu samedi 7 novembre, à Paris, à la Mutualité, a mis en lumière de manière éclatante les divisions internes au sein du parti, sur fond de rivalités pour la primaire pour la présidentielle de 2017.Certes, l’ensemble des candidats aux régionales LR (Valérie Pécresse, Christian Estrosi, Xavier Bertrand, Virginie Calmels, Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau) et la plupart des ténors du parti (Brice Hortefeux, Eric Ciotti ou Eric Woerth) étaient bien présents pour appeler au rassemblement et à la mobilisation des troupes, afin de l’emporter au scrutin des 6 et 13 décembre. Mais ce sont surtout les absents qui se sont fait remarquer.Deux rivaux de Nicolas Sarkozy pour la primaire ont brillé par leur absence : François Fillon pour cause de déplacement à La Réunion et Alain Juppé, qui avait prévu de faire une apparition dans la matinée avant de partir pour un déplacement en Corrèze. Le maire de Bordeaux, qui devait prononcer un discours vers 13 heures pour clôturer les travaux de la matinée, n’a même pas pu venir : une panne informatique à l’aéroport d’Orly l’a empêché de « décoller de Bordeaux ». « Dommage ! J’avais préparé un bon discours », a-t-il écrit sur Twitter, avant de publier deux billets de blog (ici et là) pour résumer le message qu’il entendait passer.Bruno Le Maire, lui, a passé une tête dans la matinée sans prononcer de discours à la tribune. Après s’être entretenu avec M. Sarkozy en privé, le prétendant à la primaire a filé vers 13 heures au salon du « Made in France » au Parc des expositions, à Paris. Même la vice-présidente du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, a « séché » le discours du patron de sa formation en s’envolant pour une visite au Liban. Chacun avait sa propre raison de ne pas écouter le discours de M. Sarkozy. Tous avaient la même intention : montrer leur indépendance vis-à-vis du président du parti, dans la perspective de la primaire.« Je n’accepterai aucune exception à l’unité »En l’absence de ses concurrents, Nicolas Sarkozy en a profité pour se poser en garant de « l’unité de la famille ». Manière de faire passer ses concurrents pour des diviseurs, avec le secret espoir de leur faire perdre des plumes dans l’électorat de droite. « A vingt-neuf jours des régionales, je n’accepterai aucune exception à l’unité, que ce soit dans les régions, dans les départements et au niveau national », a-t-il tonné, en lançant à l’attention de ses concurrents : « Les primaires doivent s’incliner derrière le calendrier. Protégeons les régionales des primaires ! »« L’unité, c’est une stratégie pensée, réfléchie, voulue, que j’imposerai quoi qu’il arrive et à laquelle je ne renoncerai jamais car sans unité, il n’y aura pas de victoire (…) et pas d’alternance. L’unité, c’est comprendre que naturellement dans une famille politique comme la nôtre, il y a des histoires, des cicatrices, des lâchetés, des tromperies, des infidélités, mais il y a la France. Et la France impose cette unité. Pour moi, c’est une école de tous les jours (…) C’est pour cela que j’ai pris la peine d’écouter tous les discours aujourd’hui », a-t-il poursuivi en référence à l’absence de ses rivaux pour écouter son propre discours.Avant de vanter ses efforts pour rassembler son camp : « L’unité, c’est plus difficile à réussir que la division car cela demande des efforts sur le long terme. Un effort car il faut faire semblant ne pas avoir entendu ce qu’il ne vous plaît pas. Quand il y a des sous-entendus que vous devez comprendre, eh bien vous ne les entendez pas. » Dans son esprit, ses rivaux prennent le risque de froisser les sympathisants de droite. Devant ses proches, M. Sarkozy a expliqué : « Les électeurs nous regardent et indexent la cote de chacun sur ce qu’il fait pour l’unité de la famille. »Pataquès avec M. ReyniéDans le rôle du bon élève sarkozyste, M. Wauquiez a abondé : « Que chacun remette au placard ses ambitions car il y a un seul mot d’ordre : reconquérir les régions. » « On ne réussit que collectivement. Si nous sommes séparés, nous serons condamnés. C’est pour cela que c’est important de venir aux fêtes de famille (…) Le premier qui divisera perdra », a également mis en garde Jean-Pierre Raffarin.Dans ce contexte déjà compliqué, un autre élément a parasité cette journée : le pataquès autour des listes de Dominique Reynié. M. Sarkozy a sévèrement rappelé à l’ordre sa tête de liste en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, en lui reprochant ouvertement d’avoir modifié sa liste dans l’Hérault, alors qu’elle avait pourtant été validée par la Commission nationale d’investiture (CNI) du parti. « Ce n’est pas une auberge espagnole, ici. Il y a une discipline et une organisation ! », a-t-il lancé à l’attention du politologue, sans le nommer, devant les près de 2 000 conseillers nationaux présents.Lire : Régionales 2015 : Nicolas Sarkozy rappelle à l’ordre Dominique ReyniéTrès remonté, le président de LR a tenté de faire pression sur M. Reynié pour le contraindre à déposer les listes adoptées par les instances nationales. Loin de se démonter, le candidat a montré qu’il n’entendait pas se soumettre à la volonté de l’ancien chef de l’Etat. Une heure environ après avoir été recadré, M. Reynié a réussi à se faire ovationner par la salle, en lançant depuis la tribune : « J’ai pris un engagement, cher Nicolas : cette région, jugée imprenable, je veux la prendre ! » La réaction de l’assistance fut si positive que M. Sarkozy a finalement applaudi celui qui ose lui tenir tête et contre qui les partisans du président du parti ne décolèrent pas. En fin de journée, un sentiment dominait à l’issue de ce conseil national : on a connu démonstration d’unité plus éclatante à un mois d’un scrutin.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof L’élection du président de la nouvelle métropole Aix-Marseille-Provence devrait bien se tenir lundi 9 novembre au palais du Pharo, à Marseille. Mais son résultat est d’ores et déjà fragilisé par une décision du tribunal administratif, prise à moins de 72 heures du scrutin. Saisie en référé vendredi 6 novembre par la commune d’Eguilles, la juridiction marseillaise a remis en cause la compétence du préfet des Bouches-du-Rhône à «fixer la composition du conseil de la métropole».Autrement dit, le tribunal administratif s’interroge sur la clé de répartition des 240 fauteuils de conseillers métropolitains entre les 92 communes de la métropole. Il a donc suspendu les arrêtés préfectoraux établissant ce partage et renvoie la question vers le conseil d’Etat. Une procédure qui prendra du temps, mais qui dans l’immédiat, ouvre la porte à une contestation du résultat du vote à venir.Cet épisode juridique est l’aboutissement d’une forte période de tensions entre Marseille et la plupart des autres villes appelées à l’accompagner dans le futur établissement public de coopération intercommunale (EPCI). Souhaitée par l’Etat, validée par la loi NOTRe, Aix-Marseille-Provence compte toujours son lot d’opposants virulents parmi les élus des Bouches-du-Rhône. Au 1er janvier 2016, elle doit pourtant regrouper six EPCI existantes dans une seule entité. Une métropole de 1,8 millions d’habitants qui sera, alors, la plus grande de France.Contre son gréA l’image d’une majorité de ses collègues élus, le maire UDI d’Eguilles, Robert Dagorne, a mené une guérilla contre un projet qui l’intègre contre son gré. Son village, membre de la communauté du pays d’Aix-en-Provence (CPA) estime ne pas être suffisamment représenté dans les instances délibératives de la future métropole. Eguilles – 7400 habitants - ne s’est vu attribué qu’un siège sur les 240 du conseil métropolitain. Un quota réservé à la plupart des petites communes qui craignent de se voir écraser par la puissance de l’agglomération marseillaise, représentée, elle, par 108 élus.L’officialisation de la candidature du sénateur et maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (Les Républicains) à la présidence de la métropole, le 14 octobre, a enflammé un paysage déjà surchauffé. Alors que l’on croyait le doyen des parlementaires du département capable de trouver les mots et les concessions pour convaincre ses futurs partenaires, la situation a dérapé. La maire LR d’Aix-en-Provence Maryse Joissains a lancé, en « totale illégalité » selon le préfet, sa propre métropole avec les élus de sa communauté de communes. Le maire communiste de Martigues, Gaby Charroux, figure des opposants ces derniers mois, a officialisé sa candidature à la présidence d’Aix-Marseille-Provence. Et c’est une véritable action concertée qu’ont déclenchée vendredi 6 novembre les communes du pays d’Aix, avec le dépôt de quatre recours devant le tribunal administratif de Marseille. Deux étaient portés par des maires LR – Cabriès et Pertuis -. Un par un élu communiste –Gardanne. Le dernier, seul recours suivi d’effet, par le maire UDI d’Eguilles.« Ridicule aux yeux de la France entière »Le rejet du recours qui demandait l’annulation pure et simple de la première assemblée métropolitaine a été le seul point positif de la journée dans le camp de Jean-Claude Gaudin. «Cela valide forcément le vote du 9 novembre et confirme que le premier acte de la métropole peut se dérouler» estimait, vendredi soir, l’entourage du maire de Marseille. S’il reste favori de l’élection, M.Gaudin garde une sourde inquiétude. Il ne voudrait pas subir la même mésaventure que son ancien premier adjoint Renaud Muselier (LR) en 2008. L’actuel député européen avait été battu par le candidat PS Eugène Caselli lors de l’élection à la présidence de Marseille-Provence-Métropole, alors que la droite y était largement majoritaire. «Dans un vote à bulletin secret, des comptes peuvent se régler » se méfiait encore le maire de Marseille, il y a quelques jours, dans son bureau du Vieux-Port. «Après l’affaire Valbuena, les Kalachnikov et le cannabis, on va dire que Marseille n’est pas capable de faire sa métropole, soufflait, dépité, vendredi soir, un parlementaire marseillais. Et on va encore être ridicule aux yeux de la France entière».Gilles RofJournaliste au Monde Alexandre Lemarié Nicolas Sarkozy a sévèrement rappelé à l’ordre Dominique Reynié, samedi 7 novembre, lors du Conseil national des Républicains (LR), qui se tient samedi à Paris à la Mutualité. Le président du parti de droite a ouvertement reproché à sa tête de liste en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon d’avoir modifié sa liste dans l’Hérault, qui avait pourtant été validée par la Commission nationale d’investiture (CNI) du parti.« Je veux dire aux têtes de liste que ce n’est pas rien de partir au combat avec l’étiquette des Républicains. Respectez cette étiquette et votre famille politique (...) C’est bien de vouloir avoir l’investiture de notre famille politique, mais une fois qu’on l’a, ne l’oubliez pas ! Ce serait manquer de respect à tous ceux qui auraient pu être candidats », a lancé le président de LR à l’attention de M. Reynié, assis au premier rang.« Ce n’est pas une auberge espagnole »La veille, ce dernier a annoncé avoir modifié sa liste dans l’Hérault pour plus de « représentativité », en retirant notamment la candidature du secrétaire départemental LR de l’Hérault, Arnaud Julien. Sur les 32 personnes figurant sur la liste ratifiée par la CNI, cinq n’ont pas été retenues par M. Reynié.M. Sarkozy – très remonté contre M. Reynié, selon son entourage – a tonné devant les près de 2 000 conseillers nationaux présents : « En politique, j’attache beaucoup d’importance au respect de la parole donnée (...) Ce n’est pas une auberge espagnole, ici. Il y a une discipline et une organisation ! » Avant de lancer : « Je compte sur les têtes de liste : je veux voir les candidats investis par notre famille politique effectivement sur les listes. »Le faire rentrer dans le rangL’entourage de l’ex-chef de l’Etat ne décolère pas contre l’attitude cavalière du politologue, accusé de remettre en cause l’autorité du chef du parti : « Il se fout de la gueule du monde et se croit tout permis ! Mais on ne fait pas ce que l’on veut ici. Il y a des règles », tonne un sarkozyste, dans les couloirs de la Mutualité. « On est très embêtés car on ne peut pas laisser ce type faire ce qu’il veut, sans respecter les règles du parti, impunément. Sinon, cela crée un précédent », enrage un autre.A travers ce rappel à l’ordre, M. Sarkozy espère forcer M. Reynié à redéposer les listes adoptées par la CNI et ratifiées samedi matin lors du conseil national. « On veut lui tordre le bras pour qu’il rentre dans le rang », résume un proche du président du parti, précisant que le politologue a jusqu’à lundi pour présenter une liste conforme au choix des instances nationales. Christian Estrosi, président de la CNI, a aussi lancé à la tribune : « Lorsque la CNI s’est prononcée, ce choix doit être respecté dans chacune de nos fédérations et de nos régions. » Le message est passé. Reste à voir s’il sera entendu par M. Reynié.Lire aussi :Régionales : le dur atterrissage de Dominique Reynié, « corps étranger » de la droiteAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Joël Morio A l’occasion des élections régionales, le Conseil supérieur de l’audiovisuel veille. Les télés et les radios composent.La campagne pour les élections régionales des 6 et 13 décembre s’intensifie. Moins d’un mois nous sépare du premier tour de ce scrutin, le dernier avant la présidentielle. Et les calculettes commencent à chauffer, pas seulement du côté des instituts de sondage, mais au sein même des rédactions des radios et des télévisions. Désormais, elles doivent respecter l’équité entre les différents candidats, sous peine de s’attirer les foudres du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).Chronomètre en main, des bataillons traquent la moindre seconde de temps de parole. Ils sont constitués d’une dizaine de salariés à France Télévisions, trois en moyenne pour TF1 et LCI. « Je n’avais pas mesuré que les règles étaient aussi strictes. Dans la presse écrite, on essaie d’être vigilant à interroger toutes les formations, mais à la radio et à la télévision tout est calculé à la seconde près », confie Christophe Jakubyszyn, chef du service politique des deux chaînes.Question d’équitéA Radio France, c’est une société externe qui est chargée de cette tâche fastidieuse. Une personne pilote le travail de plusieurs stagiaires à BFM-TV ; elle est en relation quasi quotidienne avec la direction de la rédaction pour veiller au respect des équilibres. Pas question de se faire accuser encore une fois de favoriser tel ou tel parti comme ce fut le cas lors des dernières élections départementales. Une critique qui a laissé des... Samuel Laurent Donner aux policiers la même protection juridique en matière d’emploi de la force armée qu’aux gendarmes. L’idée est réclamée depuis longtemps par les syndicats policiers et une partie de la droite. Jusqu’ici, la gauche n’y était pas favorable. Mais le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué le 5 novembre au congrès du syndicat Alliance police qu’il pourrait revoir sa position.Précisément, M. Cazeneuve a évoqué des « cas très particuliers » où policiers comme gendarmes doivent « pouvoir assurer leur protection ». M. Cazeneuve a donné l’exemple de « quelqu’un qui commet des meurtres en série et qui va continuer à tuer », et assuré qu’on « ne peut pas attendre que des policiers soient confrontés à des drames à répétition pour réagir ».1. La notion de légitime défenseEn France, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les policiers n’ont pas de protection juridique particulière : ils doivent se trouver en situation de légitime défense pour pouvoir faire usage de leur arme.La légitime défense, prévue à l’article 122-5 du code pénal, est le fait de ne pas être reconnu comme pénalement responsable si l’on réplique à une menace, dans certaines limites. Précisément :N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte.N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction.En clair, un policier ne peut pas, sans qu’il y ait ensuite une enquête, tirer sur une personne qui prend la fuite, par exemple. Il n’a pas non plus, toujours sans risquer d’enquête, la possibilité d’utiliser une arme à feu pour faire face aux attaques portées par un groupe de personne non armées (car il y a disproportion de moyens).2. Le régime particulier des gendarmesLes gendarmes, eux, sont des militaires, qui bénéficient d’un autre statut et d’autres règles, prévues dans l’article L2338-3 du code de la défense, qui donne tous les cas où ils peuvent faire l’usage de la force armée :1. Lorsque des violences ou des voies de fait sont exercées contre eux ou lorsqu’ils sont menacés par des individus armés ;2. Lorsqu’ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu’ils occupent, les postes ou les personnes qui leur sont confiés ou, enfin, si la résistance est telle qu’elle ne puisse être vaincue que par la force des armes ;3. Lorsque les personnes invitées à s’arrêter par des appels répétés de « Halte gendarmerie  » faits à haute voix cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et ne peuvent être contraintes de s’arrêter que par l’usage des armes ;4. Lorsqu’ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules, embarcations ou autres moyens de transport dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt.En clair, un gendarme peut tirer sur un suspect qui s’enfuit ou sur un véhicule qui force un barrage sans être inquiété (même si un juge a toujours la possibilité de juger du contraire). La loi va même plus loin, puisqu’il est autorisé à tirer dès lors qu’il « ne peut défendre autrement le terrain qu’il occupe », par exemple.Qu’il s’agisse de policiers ou de gendarmes, la règle de droit reste indicative : comme le rappelait Le Monde dans une affaire remontant en 2010 à Draguignan (Var), un gendarme a été mis en examen pour homicide involontaire après avoir tiré sur un suspect en fuite. Quant aux policiers, la justice est en général plutôt compréhensive lorsqu’ils font usage de leurs armes. Mais il y a quasiment systématiquement une enquête.3. Une revendication portée par Alliance police nationale et les RépublicainsTous les policiers ne souhaitent pas cette modification de la loi, que défend, entre autres, Marine Le Pen. Elle est surtout réclamée par le syndicat Alliance police nationale, proche des Républicains. Chez ces derniers, c’est le président du conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, qui est le plus en pointe sur la question.Après les attentats des 7 et 11 janvier 2015, il a proposé de donner aux policiers une présomption de légitime défense dans plusieurs cas, notamment en cas de « danger imminent », de refus de déposer les armes au bout de deux sommations, ou lorsqu’un policier subit des « violences graves » de la part d’individus non armés. Mardi 3 novembre, lors de la présentation d’une batterie de mesures pour « renforcer la sécurité des Français », Nicolas Sarkozy s’est également montré favorable à ce que gendarmes et policiers « bénéficient de la présomption de légitime défense ».Si Bernard Cazeneuve semblent aujourd’hui opérer une inflexion sur le sujet, il continue à insister sur la nécessité de ne pas « remettre en cause les principes de droits constitutionnels et européens », qui vont plutôt dans le sens d’un usage de l’arme en ultime recours.Samuel LaurentResponsable des Décodeurs - Vérifications, contexte, données. SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof (Antibes, Arles, Forcalquier, Marseille, correspondance)   Les chiffres font mal, et Christian Estrosi ne se prive pas de les rappeler depuis le début de sa campagne. « 18 % de trains régionaux retardés, 9 % annulés. Provence-Alpes-Côte d’Azur détient le triste record de France des TER perturbés. Et les usagers ne voient jamais la couleur des millions d’euros de pénalités payées par la SNCF au conseil régional », s’indigne le maire de Nice, tête de liste du parti Les Républicains (LR) en PACA aux élections régionales des 6 et 13 décembre.Dans un combat politique où les thématiques locales peinent à trouver leur place, l’ancien ministre délégué à l’aménagement du territoire (2005-2007) a choisi le train pour fustiger le bilan de la majorité PS-EELV-Front de gauche. Le dossier a tout pour toucher les électeurs. La circulation automobile sature quotidiennement Marseille, Aix-en-Provence, Nice ou Toulon. Entre Avignon et Vintimille, hors lignes TGV, plus de quatre millions d’habitants ne sont desservis que par une double voie ferroviaire. L’axe Cannes-Italie, coincé entre mer et montagne en bordure du littoral azuréen, absorbe péniblement ses 50 000 passagers par jour, ce qui en fait le tronçon le plus fréquenté du territoire hors Ile-de-France. En 2015, le contrat de services passé avec la SNCF coûte 280 millions d’euros à la collectivité pour un rendu, de l’avis général, très perfectible.La question des TER irrigue plusieurs chapitresDans le programme de M. Estrosi, la question des TER irrigue plusieurs chapitres. Celui des transports, bien sûr, mais aussi celui, prioritaire pour le candidat LR dans son duel avec la frontiste Marion Maréchal-Le Pen, de la sécurité. « Plus 11 % de vols avec violence et plus 27 % d’atteintes aux personnes dans les trains express régionaux en 2014, ce n’est pas acceptable », souligne Christian Estrosi.Conseillé par le président de la Fédération des industries ferroviaires, Louis Nègre, l’un des onze « experts » dont il est entouré, M. Estrosi propose une batterie de mesures. La mise en place d’une « carte unique pour tous les déplacements en transports en commun », le remboursement d’une partie des abonnements TER quand les retards mensuels excèdent le nombre de cinq, mais aussi « la réduction de la convention Région-SNCF à trois ans » (l’actuelle, de dix ans, se termine le 31 décembre 2016) et « la fin du monopole du transporteur historique pour les trains régionaux dès 2019, pour atteindre une baisse du coût de 20 % ».Le candidat écologiste convoque les derniers chiffres officielsAncien cheminot et actuel vice-président de la région PACA, l’écologiste Jean-Yves Petit goûte peu les critiques de la droite. « Entre 2002 et 2014, l’offre TER a augmenté de 38 % sur la région et la ­fréquentation a bondi de 55 %. Et depuis 1998, la collectivité a investi 830 millions d’euros dans le matériel roulant », rétorque celui qui a porté le dossier « transports et éco-mobilité » tout au long du dernier mandat de Michel Vauzelle. Dans son petit ­bureau du conseil régional ­tapissé d’affiches de train et d’une immense carte du réseau ferré, M. Petit convoque les derniers chiffres officiels. « En 2014, nous avons recensé 15 % de TER en retard et 4 % de trains supprimés, reconnaît-il. Le réseau est obsolète et les nombreux travaux que nous avons lancés sont salutaires mais contribuent à la dégradation ponctuelle de l’offre. Et puis il y a aussi eu soixante-quinze jours de grève des cheminots sur la région. » Une accumulation de conflits qui a poussé le conseil régional à demander à la SNCF « d’améliorer les conditions de son dialogue social » et à lui imposer un remboursement 16 millions d’euros en juin 2015, après 5,5 millions d’euros en 2013 et 11,8 millions d’euros en 2009. « Soit 33,3 millions au total, qui profitent à tout le monde puisqu’ils sont défalqués du contrat que la région paye », assure le numéro deux de la liste EELV-Front de gauche dans les Bouches-du-Rhône.Les mesures proposées par Christian Estrosi, Jean-Yves Petit les démonte une à une : « L’ouverture à la concurrence, c’est l’Europe qui en décide, et elle vient de fixer la date à 2026. Réduire la durée de la convention à trois ans empêcherait toute vision à long terme et obligerait la Région à passer son temps à négocier son contrat suivant avec la SNCF. Enfin, augmenter les indemnités en cas de retard n’aura qu’un seul effet : dédouaner le prestataire de son obligation d’améliorer le service ».Le candidat PS propose 500 millions d’euros d’investissements sur le réseau en un mandatLe candidat PS Christophe Castaner propose, lui, une convention de cinq ans et 500 millions d’euros d’investissements sur le réseau en un mandat. Il s’étonne aussi de l’idée de M. Estrosi de créer une « carte unique de transports ». « Elle existe déjà et s’appelle la carte Zou ! », siffle-t-il. Une carte de tarification combinée entre les différents opérateurs de transports utilisée par 170 000 habitants, qu’il compte décliner en « carte Zou ! santé » ou en « carte Zou ! loisirs ».L’installation de portiques de sécurité à l’entrée des gares, autre proposition choc de Christian Estrosi, lui a valu un retour de bâton sévère de Marion Maréchal-Le Pen. « Les gens ne vont pas venir trois quarts d’heure en avance tous les matins pour prendre leur train », a ironisé la candidate du Front national, qui, elle, se dit hostile au projet de ligne nouvelle qui doit relier l’est et l’ouest de la région.La candidate FN partage l’idée de renégocier le contrat de plan Etat-région 2015-2020Mme Maréchal-Le Pen partage toutefois l’idée de M. Estrosi de renégocier le contrat de plan Etat-région 2015-2020, signé en mai. Pour le maire de Nice, cette remise à plat, soutenue par les présidents LR du Var, des Alpes-Maritimes et des Bouches-du-Rhône, vise à « rééquilibrer les investissements et à concrétiser de nombreux projets ». Au premier rang desquels, le prolongement de l’autoroute A51 dans les Hautes-Alpes, vers Gap, en direction de Grenoble.« Il faudrait 2,5 milliards d’euros d’argent public et cet argent n’existe pas. Il faut avoir le courage politique de dire que le prolongement de l’A51 ne se fera jamais », ose, en retour, Christophe Castaner, élu des Alpes-de-Haute-Provence, qui, pourtant, l’appelait de ses vœux lors des précédentes régionales.Gilles Rof (Antibes, Arles, Forcalquier, Marseille, correspondance)Journaliste au Monde Maxime Vaudano A un mois du premier tour des élections régionales, prévues les 6 et 13 décembre, la campagne commence à monter en puissance dans les 17 régions (dont 7 ont vu leur périmètre changer). Les listes de candidats, qui commencent à être dévoilées, seront toutes officiellement déposées le lundi 9 novembre. Dans nombre de régions, les scores s’annoncent serrés, avec de probables triangulaires incertaines au second tour.Passage en revue des principales tendances dessinées par les sondages, région par région.Auvergne-Rhône-AlpesAquitaine-Limousin-Poitou-CharentesAlsace - Champagne-Ardenne - LorraineBretagneBourgogne-Franche-ComtéCentre-Val de LoireCorseGuadeloupeGuyaneIle-de-FranceLanguedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesLa RéunionMartiniqueNord-Pas-de-Calais-PicardieNormandiePays de la LoireProvence-Alpes-Côte d’Azur Auvergne-Rhône-AlpesDroite et gauche au coude-à-coudeLes deux sondages les plus récents sur la région Auvergne-Rhône-Alpes, réalisés en ctobre par l’Ifop et BVA, placent le candidat LR Laurent Wauquiez en tête du premier tour (32 à 35 %), loin devant le président (PS) sortant de Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne (24 à 26 %), le FN Christophe Boudot (21,5 à 24 %) et l’écologiste Jean-Charles Kolhass (8,5 à 10 %).La probable triangulaire LR-PS-FN du second tour s’annonce très serrée entre la droite et la gauche. Les candidats Queyranne et Wauquiez récolteraint entre 37 et 40 % des suffrages – avec des écarts trop inférieurs à la marge d’erreur pour en conclure pour l’heure quoique ce soit sur leurs chances de victoire respectives.Aquitaine-Limousin-Poitou-CharentesLa gauche largement favoriteLe dernier sondage réalisé en octobre dans le grand sud-ouest donne un net avantage au socialiste Alain Rousset. BVA place le président sortant de l’Aquitaine légèrement en tête du premier tour (36 %), devant la LR Virginie Calmels (30 %) et le FN Jacques Colombier (20 %), confirmant les tendances de l’enquête Ifop du mois de juin.Grâce au probable report des voix des écologistes (5 % au premier tour) et du Front de gauche (5 %), Alain Rousset l’emporterait largement au second tour, avec 46 %, loin devant Virginie Calmels (33 %) et Jacques Colombier (21 %) – un écart significativement supérieur à la marge d’erreur, en l’occurrence entre 2,5 à 3 % (pour chaque région, elle dépend du pourcentage recueilli par chaque candidat et de l’échantillon testé).Alsace-Champagne-Ardenne-LorraineDroite et FN au coude-à-coudeL’unique sondage réalisé dans le grand est en octobre, par l’institut BVA, prédit une bataille très serrée au premier tour entre le LR Philippe Richert (31 %) et le frontiste Florian Philippot (30 %), loin devant le socialiste Jean-Pierre Masseret (19 %). Le Front de gauche Patrick Perron (7 %) et l’écologiste Sandrine Bélier (6 %) échoueraient à se qualifier pour le second tour.En cas de triangulaire, M. Richert arriverait en tête avec 37 %, à quatre points de M. Philippot (33 %) et sept points de M. Masseret (30 %) – des écarts peu significatifs au regard de la marge d’erreur (2,8 points), qui laissent planer une incertitude sur l’issue du scrutin.BretagneLa gauche largement favoriteLes deux sondages réalisés en octobre par l’Ifop et BVA donnent des résultats contradictoires. Le premier place le socialiste Jean-Yves Le Drian légèrement en tête du premier tour (32 %) devant Marc Le Fur (LR, 27 %) ; le second donne l’avantage au candidat de droite (30 %) face au ministre de la défense, crédité de 26 % des suffrages. Les deux enquêtes créditent le frontiste Gilles Pennelle de 16 % des intentions de vote, et le régionaliste Christian Troadec de 8 à 9 %.La probable triangulaire du second tour devrait donner un avantage décisif à M. Le Drian (46 %), qui distancerait son rival de droite de dix points (36 %) – un écart significatif par rapport à la marge d’erreur de 3 points. Le candidat du FN terminerait à 18 %.Bourgogne-Franche-ComtéDroite et gauche au coude-à-coudeLe dernier sondage réalisé en octobre par BVA dans cette nouvelle région placent le candidat de droite François Sauvadet largement en tête des intentions de vote (31 %), devant la frontiste Sophie Montel (26 %) et la sortante socialiste Marie-Guite Dufay (19 %). Celle-ci toutefois toutefois bénéficier au second tour de reports de voix du Front de gauche (8 %) et d’EELV (5 %).La probable triangulaire au second tour s’annonce très serrée, avec seulement deux points d’écart entre Sauvadet (36 %) et Dufay (34 %) – moins que la marge d’erreur du sondage, 2,8 points. Sophie Montel serait distancée, autour de 30 %.Centre-Val de LoireDroite et gauche au coude-à-coudeLes deux derniers sondages réalisés dans la région, en septembre par l’Ifop et en octobre par BVA, prédisent au centriste Philippe Vigier une large avance au premier tour (33 à 35 %), devant le frontiste Philippe Loiseau (23-24 %) et le sortant socialiste François Bonneau (22 %).En cas de triangulaire, les deux enquêtes annoncent une victoire de l’union de la droite et du centre (40 %), devant l’union de la gauche (33 à 36 %) et le FN (24 à 27 %). Le faible écart entre MM. Vigier et Loiseau, inférieur à la marge d’erreur du sondage (3 points), invite toutefois à la plus grande précaution.CorseIncertainLe seul sondage diffusé sur l’élection à la collectivité territoriale de Corse, en octobre par OpinionWay, laisse présager une grande dispersion des voix au premier tour, aucun candidat ne dépassant la barre des 20 %, mais cinq listes étant en mesure de se maintenir.Le nationaliste Gilles Simeoni arriverait en tête (18 %), devant le dissident de droite Camille de Rocca Serra (16 %), le sortant PRG Paul Giacobbi (12 %), le LR José Rossi (12 %) et le fronsite Christophe Canioni (12 %). La marge d’erreur se situant entre 2 et 4 points, ces tendances restent très incertaines.Aucun sondage de second tour n’a encore été réalisé.GuadeloupeIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où devraient s’affronter le sortant socialiste Victorin Lurel, le LR Laurent Bernier et le député (GUSR) Ary Chalus.GuyaneIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où la seule candidate déclarée pour l’instant est Chantal Berthelot (parti socialiste guyanais).Ile-de-FranceDroite et gauche au coude-à-coudeDe BVA à Odoxa en passant l’Ifop, tous les récents sondages donnent Valérie Pécresse (Les Républicains) largement en tête du premier tour (32 à 35 %), devant le socialiste Claude Bartolone (23 à 24 %) et le frontiste Wallerand de Saint-Just (17 à 20 %). Echoueraient à se qualifier le communiste Pierre Laurent (7 à 9,5 %), Nicolas Dupont-Aignan (7 à 8 %) et Emmanuelle Cosse pour EELV (6 % à 8 %).La probable triangulaire du second tour s’annonce pour l’instant serrée : Valérie Pécresse rassemblerait entre 40 % et 41 % des voix, dans un mouchoir de poche avec Claude Bartolone (38 % à 39 %). Un écart très inférieur à la marge d’erreur qui maintient le suspense sur l’issue du scrutin. Wallerand de Saint-Just, lui, pourrait récolter entre 20 % et 21 % des voix.Languedoc-Roussillon-Midi-PyrénéesLa gauche favoriteLes deux sondages réalisés en septembre par l’Ifop et BVA prédisent le même quarté de tête au premier tour : le FN Louis Aliot (28-29 %), suivi du LR Dominique Reynié (20 à 25 %, selon un éventuel ralliement du Modem), de la socialiste Carole Delga (19 à 20 %) et de l’écologiste Gérard Onesta (11 %).Le second tour devrait toutefois donner l’avantage à la gauche, grâce au report de voix du dissident socialiste Philippe Saurel (6-8 % au premier tour) : Carole Delga l’emporterait avec 38 à 39 % des voix, devant Louis Aliot (30 à 32 %) et Dominique Reynié (29 à 32 %).La RéunionLa droite favoriteLe seul sondage réalisé dans l’île par Ipsos (en septembre) est à prendre avec des pincettes, car il ne visait qu’un échantillon de 500 personnes, plaçant la marge d’erreur à 5 %. Il place le LR Didier Robert en tête du premier tour (38 %), devant la députée de gauche Huguette Bello (34,5 %). Le centriste Thierry Robert (15 %) et le communiste Patrick Lebreton (8 %) devraient échouer à se qualifier pour le second tour, laissant le champ des possibles ouvert avec un duel classique droite/gauche.MartiniqueIncertainAucun sondage n’a pour l’instant été réalisé dans cette collectivité unique d’outre-mer, où devraient notamment s’affronter le sortant Serge Letchimy (PPM) et le LR Yan Monplaisir.Nord-Pas-de-Calais-PicardieLe FN favori au coude-à-coudeLes trois derniers sondages réalisés en octobre par BVA, Harris et l’Ifop dans la nouvelle grande région du Nord placent Marine Le Pen largement en tête des intentions de vote au premier tour (35 à 42 %), loin devant le LR Xavier Bertrand (25 à 26 %) et le PS Pierre de Saintignon (15 à 19 %). Unie ou séparée, la gauche de la gauche (Parti de gauche, PCF et EELV) totaliserait entre 13 et 17 % des suffrages.Au cours des dernières semaines, l’évolution des tendances a tendu à crédité l’hypothèse d’une victoire frontiste au second tour. Si une triangulaire opposait PS, LR et FN, Mme Le Pen récolterait entre 37 et 46 % des voix, lui octroyant une avance de 6 à 8 points sur Xavier Bertrand – au-delà de la marge d’erreur des sondages (environ 2,8 points).Même en cas de duel, l’institut BVA prévoit une courte victoire de la présidente du FN sur Xavier Bertrand (52/48 %) – avec un écart inférieur à la marge d’erreur, et donc peu significatif.NormandieDroite et gauche au coude-à-coudeLe seul sondage récent réalisé en Normandie, en octobre par l’institut BVA, place Hervé Morin et son union de la droite et du centre en tête du premier tour (32 %), devant le frontiste Nicolas Bay (27 %) et le socialiste sortant Nicolas Mayer-Rossignol (23 %). Le candidat du Front de gauche, Sébastien Jumel, échouerait se peu à se qualifier pour le second tour (9 %).En cas de triangulaire, le second tour s’annonce serré entre les trois candidats, qui se situent tous dans un écart inférieur à la marge d’erreur de 2,8 points : Hervé Morin l’emporterait de peu (36 %) devant ses concurrents socialiste (34 %) et frontiste (30 %).Pays de la LoireLa droite largement favoriteL’unique sondage réalisé dans cette région, en octobre par BVA, place le candidat LR Bruno Retailleau largement en tête du premier tour (36 %), devant le socialiste Christophe Clergeau (23 %) et le FN Pascal Gannat (16 %).La probable triangulaire de second tour devrait être remportée par le candidat de droite, qui recueille 45 % des intentions de vote, contre 37 % pour le socialiste et 18 % pour le frontiste – un écart supérieur à la marge d’erreur du sondage, de 3 points.Provence-Alpes-Côte d’AzurLe FN et la droite au coude-à-coudeDans le sud-est, les trois derniers sondages, réalisés en octobre par Odoxa, l’Ifop et BVA, annoncent un premier tour très serré entre la frontiste Marion Maréchal-Le Pen (34 à 36 %) et le maire (LR) de Nice Christian Estrosi (30 à 32 %), loin devant le socialiste Christophe Castaner (16 à 18 %).La donne s’annonce très incertaine en cas de triangulaire LR-FN-PS : l’écart entre FN (35-36 %) et droite (34-36 %) est insuffisant pour être significatif au regard de la marge d’erreur de 2,8 points. S’il se maintient au second tour, le candidat socialiste Christophe Castaner semble en tout cas loin de pouvoir l’emporter, avec actuellement entre 27 et 29 % des intentions de vote.Les candidats déclarés aux régionalesMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard et Maxime Vaudano Bien que membre de l’espace Schengen, la France va rétablir des contrôles à ses frontières pendant un mois. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé vendredi 6 novembre cette mesure exceptionnelle et temporaire, liée à la tenue de la COP21, la conférence de l’ONU sur le climat, organisée à Paris du 30 novembre au 11 décembre.Le ministère de l’intérieur a précisé à l’AFP que les contrôles seraient rétablis du 13 novembre au 13 décembre. Cette mesure, sans lien avec la crise des migrants, selon le ministre de l’intérieur, ne constitue pas une suspension des accords de Schengen, a affirmé M. Cazeneuve sur RMC et BFM-TV :« Pendant un mois, nous allons établir des contrôles aux frontières, ce qui n’est pas du tout une suspension de Schengen (…) qui prévoit, dans un de ses articles la possibilité pour des Etats de le faire dans des circonstances particulières qui correspondent à la COP21. »Les accords de Schengen permettent de fait de rétablir les contrôles aux frontières dans des cas précis.1. En quoi consistent les accords de Schengen ?Conclus en 1985 par la France, l’Allemagne de l’Ouest et le Benelux, les accords de Schengen visaient à supprimer progressivement les contrôles aux frontières communes et à instaurer un régime de libre circulation des personnes. Inauguré en 1995, l’espace Schengen regroupe aujourd’hui 22 des 28 Etats de l’Union européenne, ainsi que quatre pays extérieurs : l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein. Concrètement, il supprime tout contrôle des frontières terrestres, maritimes ou aériennes entre deux pays appartenant à cet espace. 2. Les pays européens ont-ils le droit de rétablir des contrôles à leurs frontières ?Oui. Une clause de sauvegarde intégrée à l’article 2.2 de la convention de Schengen autorise les Etats à rétablir provisoirement des contrôles aux frontières dans des circonstances exceptionnelles.Le code frontières Schengen de 2006 en précise les contours : il autorise le rétablissement des contrôles en cas de « menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure » (pour six mois maximum) ou pour faire face à des événements imprévus (cinq jours maximum), ce après consultation des autres Etats du groupe Schengen. Une réforme des règles réclamée par le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, et Silvio Berlusconi, alors président du conseil italien, a étendu en 2013 la possibilité de rétablir les frontières jusqu’à vingt-quatre mois, dans des « circonstances exceptionnelles », notamment une défaillance grave du contrôle des frontières extérieures.Par ailleurs, l’article 78 du Traité de fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) permet des « mesures provisoires » dans le cas où « un ou plusieurs Etats membres se trouvent dans une situation d’urgence caractérisée par un afflux soudain de ressortissants de pays tiers ». 3. Dans quelles circonstances des frontières nationales ont-elles été rétablies ?La clause de sauvegarde prévue par Schengen est appliquée régulièrement mais se cantonne généralement à l’accueil d’événements internationaux : des réunions de la Banque centrale européenne à Barcelone, le G20 de Cannes, l’Euro 2012 de football ou la visite du président américain Barack Obama en Estonie ont ainsi donné lieu ces dernières années à un rétablissement des contrôles pour quelques jours. Il peut aussi s’agir de menaces imminentes de terrorisme, comme la France l’a fait après les attentats de 1995.Ces derniers mois, en revanche, des pays comme l’Allemagne, l’Autriche ou la Hongrie ont invoqué le TFUE pour rétablir les contrôles à leurs frontières avec la crise des migrants. La France avait elle aussi mis en place une telle mesure en 2011 lors du « Printemps arabe », qui avait entraîné l’arrivée de milliers de migrants en Europe. 4. Comment les frontières européennes sont-elles contrôlées ?Chaque Etat ayant une frontière avec un pays non-membre de l’espace Schengen (comme la Hongrie avec la Serbie, par exemple) se doit de contrôler les entrées. L’Union européenne s’est dotée d’une base de données commune, baptisée « SIS » (pour système d’information Schengen), permettant d’identifier les individus pénétrant sur le territoire européen et de distinguer les arrivants interdits de séjour ou bien ceux recherchés. La coopération opérationnelle pour la surveillance des frontières est théoriquement assurée par l’agence européenne Frontex.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Professeur de science politique à l’université Lille-II et chercheur au CNRS, Rémi Lefebvre – qui est également conseiller municipal (PS) à Hellemmes, commune associée à Lille –, travaille depuis longtemps sur le Parti socialiste. Il est l’auteur notamment de Primaires socialistes, la fin du parti militant (Raisons d’agir, 2011) et, avec Frédéric Sawicki, de La Société des socialistes. Le PS aujourd’hui (Editions du Croquant, 2006).Lire aussi :La banlieue reste un sujet à risque pour les politiquesComment le Parti socialiste a-t-il appréhendé la question des banlieues depuis les émeutes urbaines de 2005 ?Rémi Lefebvre : De ces territoires où il n’a jamais réussi à s’implanter, le PS a une vision de plus en plus électoraliste. Il ne se pose la question de son rapport aux catégories populaires que de manière intermittente, quelques mois avant chaque élection présidentielle, lorsqu’il redécouvre la sociologie du pays et qu’il construit une stratégie électorale.D’où vient cette coupure ?Les ouvriers et employés (les catégories populaires) représentent plus de 50 % de l’électorat. Mais ces catégories populaires se sont hétérogénéisées. Dans la vision des dirigeants socialistes, on a d’un côté la vieille classe populaire, ceux qu’ils peuvent appeler les « petits Blancs », qui ont migré vers le périurbain et constituent une cible politique difficile à toucher. De l’autre, des populations souvent issues de l’immigration, qui sont restées dans des quartiers relégués et stigmatisés, où le PS a un terrifiant déficit de représentation.Lire aussi :Dix ans après les émeutes, la colère des banlieues n’a pas évolué en mouvement durablePourquoi ce parti ne s’est-il pas efforcé de retisser des liens avec ces quartiers ?Jusqu’à présent, leurs habitants – qui participent très peu aux scrutins locaux – ont voté massivement pour la gauche à l’élection présidentielle. François Hollande en a largement bénéficié en 2012, Ségolène Royal encore plus en 2007. Les populations de ces quartiers sont considérées comme un des noyaux de l’électorat socialiste, comme l’avait théorisé le rapport Terra Nova de 2011, qui invitait le PS à délaisser les classes populaires traditionnelles, gagnées selon lui au FN. Les dirigeants du PS croient que l’électorat des banlieues est un « électorat captif », qui se tournera mécaniquement vers leur candidat en réaction à l’ultradroitisation et au discours islamophobe de ses adversaires. Comment comprendre autrement que la gauche au pouvoir ait à ce point délaissé les banlieues ?Lire aussi :La « séquence banlieues » de François Hollande légèrement perturbée à La CourneuveQuels sont les signes de cet abandon ?Un symptôme parmi d’autres : il n’y a plus de ministre ou de secrétaire d’Etat chargé exclusivement de la politique de la ville, ce qui informe sur la hiérarchisation des problèmes pour le gouvernement. La gauche a tendance à penser que la crise des banlieues se résume à un problème d’urbanisme ou se réduit à une dimension économique et sociale, alors qu’elle est d’abord une question démocratique et de reconnaissance symbolique. Lorsqu’il détenait la majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat, le gouvernement aurait pu au moins essayer de défendre le droit de vote des étrangers pour les élections locales, une promesse de François Hollande et de la gauche depuis trente ans. Il ne l’a pas fait, et c’est une erreur, une occasion manquée. Même chose concernant le récépissé aux contrôles d’identité. Ces populations se sentent blessées et peu reconnues symboliquement. La gauche redouble leur disqualification.Lire aussi :A Sciences Po, Manuel Valls enterre le droit de vote des étrangersPersonne au PS n’a porté ces débats, alors que la politique économique du gouvernement a été durablement critiquée et contestée par les « frondeurs », la gauche du parti. La cause des banlieues au PS est comme « invisibilisée ». Depuis 2012, des initiatives émanant de ces quartiers ont été lancées, comme la coordination Pas sans nous, qui a essayé de jouer le jeu de la coopération avec la gauche au pouvoir en lui proposant de développer une démocratie participative, citoyenne. Renforcer le « pouvoir d’agir » des banlieues est une piste pour qu’une reconquête citoyenne s’y enclenche. Parti de notables, peu disposés à partager leur pouvoir, le PS n’y a pas répondu.S’agit-il pour le Parti socialiste d’un problème politique de fond ou d’une coupure sociologique ?C’est une défaite culturelle que traduit l’extrême frilosité du PS sur toutes les questions qui concernent la banlieue ; y compris le sujet de l’islam, qu’il appréhende de manière anxiogène. Mais combien y a-t-il de musulmans au PS ? Plus généralement, ce parti n’a ni militants ni leaders d’opinion dans les quartiers populaires. Et il s’est coupé du tissu associatif. Au mieux, il débauche quelques militants souvent peu représentatifs pour constituer les listes municipales. Les militants appartiennent aux classes moyennes qui ont quitté ces quartiers. Par un phénomène d’embourgeoisement et de notabilisation, une profonde distance sociale s’est creusée, et l’on a désormais de part et d’autre des gens qui ne se comprennent plus. Le fossé entre le PS et les banlieues est à la fois politique et culturel.Lire aussi :Partis en fuméeJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste de Montvalon Rien de tel qu’un sordide fait divers ou – « mieux  », si l’on peut dire – une révolte pour inscrire les banlieues à l’agenda politique (et médiatique). Rien d’autre, surtout. Que le feu s’éteigne, que l’émotion retombe, et le sujet disparaît des écrans radars… pour resurgir à l’embrasement suivant. Il y a dix ans, les réactions ont simplement été à la mesure de l’ampleur des émeutes. En témoigne la proclamation très exceptionnelle de l’état d’urgence, par un décret publié le 8 novembre 2005.Les chercheurs savent que ces mobilisations sont trop éphémères pour être suivies d’effets. « La politique de la ville est une politique réactive, symbolique, mais structurellement faible  », constate le sociologue Renaud Epstein, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Nantes. « Après 2005, il n’y a pas eu de vraie transformation des politiques conduites dans les quartiers populaires  », souligne Marie-Hélène Bacqué, professeure d’études urbaines à l’université Paris-Ouest-Nanterre. Le plan de rénovation urbaine lancé par Jean-Louis Borloo, dans une loi d’août 2003, fut seulement « accéléré  », précise Mme Bacqué.MartingaleLa rénovation urbaine  : une martingale pour les politiques. « Auparavant, la politique de la ville ne représentait que de l’échec  » pour ceux qui en avaient la charge, explique M. Epstein. Quant au travail mené sur le terrain par les centres sociaux, ou les associations proposant du soutien scolaire, il était « invisible  ». Tout à coup, « les tours qui tombent fournissent une actualité positive, spectaculaire et quasi continue  », relève le sociologue, qui évoque « une sorte d’ivresse, d’exaltation  » des politiques à ce sujet « de 2003 à 2012 ». Cette priorité a relégué le reste au second plan. « Dix ans après, on s’est rendu compte que la dissolution des problèmes sociaux dans la démolition et le béton avait fait long feu  », renchérit M. Epstein.Selon ces chercheurs, la liste est longue de ce qui n’a pas été fait. « On parle de discrimination positive, alors qu’on n’en est même pas à l’égalité  », rappelle Mme Bacqué, qui indique, à titre d’exemple, qu’« au terme de sa scolarité, un enfant de Seine-Saint-Denis aura suivi un an de cours en moins qu’un élève parisien  ». Inégalités vis-à-vis des services publics, déserts médicaux, progression du chômage supérieure à la moyenne… De nombreux indicateurs témoignent depuis longtemps des difficultés spécifiques des banlieues.Les responsables politiques se sont pourtant faits de plus en plus discrets sur ce sujet. « Depuis 2005, le discours de la solidarité envers ces quartiers et leurs habitants tend à s’estomper, y compris à gauche, observe le sociologue Thomas Kirszbaum, chercheur associé à l’Institut des sciences sociales du politique (ENS de Cachan/CNRS). Aucun responsable politique ne préconise de dépenses supplémentaires. Tous veillent à ne pas donner l’impression d’en faire plus pour ces quartiers, alors qu’ils sont pourtant nettement moins bien traités que le reste du territoire. »« Ressentiment »Dans un contexte d’enracinement progressif du Front national, les travaux du géographe Christophe Guilluy mettant l’accent sur les difficultés des zones périurbaines ont contribué à déplacer l’attention. « Les politiques sont massivement acquis à la thèse du ressentiment des “petits blancs” du périurbain  », note M. Kirszbaum, qui y voit la raison du « consensus “républicain” sur la politique de la ville en général, et la rénovation urbaine en particulier  ». « Pour les politiques, souligne-t-il, la meilleure façon de désamorcer le vote FN serait de rendre ces quartiers invisibles. »Partagé entre le besoin d’adresser des signaux à ces quartiers, potentiels réservoirs de voix, et la crainte de sembler les privilégier, le candidat François Hollande avait évoqué « l’égalité territoriale  » pendant sa campagne présidentielle. « Une expression qui parlait dans les quartiers, mais aussi ailleurs  », souligne M. Epstein. Le slogan était assorti de deux promesses : la délivrance d’un récépissé lors des contrôles de police, et l’instauration du droit de vote des étrangers aux élections locales. Deux promesses enterrées par la gauche au pouvoir.Lire aussi :« Le PS a une vision de plus en plus électoraliste des banlieues »Professeur de science politique à l’université Lille-II et chercheur au CNRS, Rémi Lefebvre déplore, dans un entretien publié sur Lemonde.fr, « l’extrême frilosité du PS sur toutes les questions qui concernent la banlieue ; y compris le sujet de l’islam, qu’il appréhende de manière anxiogène  ». Selon lui, cela signerait la « défaite culturelle  » d’un parti qui « n’a ni militant ni leader d’opinion dans les quartiers populaires  » et qui « s’est coupé du tissu associatif  ».« Appartenance nationale  »Pendant que le PS s’est éloigné de ces quartiers – et de leurs préoccupations –, la droite a radicalisé son discours. Ministre de l’intérieur en 2005, Nicolas Sarkozy « criminalisait des “émeutiers voyous” et développait une vision complotiste en évoquant des bandes organisées qui chercheraient à “détruire la République” », souligne M. Kirszbaum. Mais ce dernier rappelle qu’à l’époque le chef de l’Etat, Jacques Chirac, et son premier ministre, Dominique de Villepin, tenaient un autre discours, comportant « un versant compassionnel [qui] mettait plutôt l’accent sur l’inégalité des chances et les discriminations  ».Des thèmes qui – sous une pression encore accrue du FN – ne sont plus guère portés aujourd’hui. « L’assimilationnisme, qui avait marqué la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy, revient en force avec Manuel Valls depuis les attentats de janvier, note l’universitaire. Le sentiment d’appartenance nationale de ces populations est à nouveau questionné. »Conclusion de M. Kirszbaum  : « Si leurs mots diffèrent, il y a une filiation Sarkozy/Valls  : la nation, c’est ce “nous” qui s’incarne dans “nos valeurs” ; “eux” viennent défier ce que l’on est. » Un discours convergeant, qui « construit ces quartiers comme un monde à part, comme le lieu central d’une menace pour la société ».Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.11.2015 à 18h19 • Mis à jour le05.11.2015 à 19h03 | Béatrice Jérôme Claude Bartolone, candidat socialiste aux régionales en Ile-de-France, a décidé de saisir la justice au sujet d’une campagne d’affichage à Argenteuil (Val-d’Oise) financée par le maire Les Républicains Georges Mothron. L’édile « vient de se payer une campagne d’affichage 3 X 4 pour dénoncer son prédécesseur et participer ainsi avec des fonds et des méthodes interdits à la campagne des élections régionales », a vilipendé M. Bartolone mercredi 4 novembre devant 2 000 militants lors d’un meeting à Pantin.Sur une vingtaine d’affiches commanditées par la mairie d’Argenteuil, il est écrit « le plan Valls 2014-2017 voté par Philippe Doucet [son prédécesseur PS à la mairie d’Argenteuil], c’est 45 millions de dotations [de l’Etat] en moins pour les Argenteuillais ». M. Doucet est candidat aux régionales en cinquième position sur la liste (PS) dans le Val-d’Oise. De son côté, Xavier Péricat, premier adjoint de M. Mothron, figure sur la liste départementale de LR. « Cela consiste à utiliser les moyens d’une collectivité pour la campagne de Pécresse, accuse l’entourage de M. Bartolone. Ce qui est totalement illégal. »« Une plainte au pénal »L’équipe de M. Bartolone hésite entre deux stratégies judiciaires. Soit « nous déposons dans les prochains jours une plainte au pénal » à l’encontre de Valérie Pécresse, indique un proche du candidat PS, « puisqu’elle est responsable légale de la campagne » en tant que tête de liste (Les Républicains) aux régionales. Soit « nous informons la commission des comptes de l’existence de ces affiches. Ce qui permettra, au lendemain des régionales, d’introduire un recours en annulation de l’élection régionale ou de contester les comptes » de Mme Pécresse, précise l’entourage du candidat socialiste. L’équipe de M. Bartolone devrait trancher entre les deux scénarios, dans les prochains jours.Pour Jérôme Chartier, député (LR) du Val-d’Oise, « ces affiches découlent de la guerre cataclysmique entre Doucet et Mothron aux dernières municipales. Cela ne surprendra personne qu’elle se poursuive aujourd’hui. On ne va pas suspendre le débat municipal parce qu’il y a des régionales. Porter plainte confine au ridicule », ajoute celui qui est chargé du programme de Valérie Pécresse, candidate (LR) aux régionales. Interrogée par Le Monde, Mme Pécresse s’indigne : « Le maire d’Argenteuil n’est pas candidat aux régionales. Il a le droit d’attaquer M. Doucet tant qu’il veut. Ces affiches n’ont strictement rien à voir avec les régionales. Si M. Bartolone dépose plainte, c’est un peu pathétique », soupire la députée des Yvelines.Une campagne gratuiteQuant au cabinet du maire (LR) d’Argenteuil, il affirme que la campagne d’affichage « n’a pas coûté un centime à la ville. Elle est prise en charge par l’entreprise JC Decaux au terme d’un contrat passé par la précédente municipalité qui prévoit une dizaine de campagnes gratuites par an pour la ville ». Début octobre, l’équipe de campagne de M. Bartolone avait déjà déposé plainte après la découverte de tracts de campagne de Mme Pécresse, entreposés dans la mairie de Lizy-sur-Ourcq dont la maire (LR) Nicolle Conan est suppléante de Jean-François Copé, député de la circonscription.Mme Pécresse avait alors elle-même porté plainte contre X pour « établir les circonstances dans lesquelles » ces tracts « ont été détournés et les responsabilités dans ce qui peut apparaître comme une infraction ». Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.11.2015 à 15h35 | Gilles Rof La prise a l’air bonne et l’équipe de campagne de Christian Estrosi ne s’est pas gênée pour en faire état dans les médias. Yves Vidal, maire de Grans (Bouches-du-Rhône), ancien premier secrétaire fédéral du Parti socialiste à la fin des années 1980, passé au Parti radical de gauche (PRG) dont il portait encore les couleurs aux municipales de 2014, a annoncé son soutien à la liste du parti Les Républicains pour les régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur.« Oui, je vais voter M. Estrosi, a confirmé M. Vidal à Europe 1, quelques heures avant de recevoir avec les honneurs Christian Estrosi dans sa commune de 4 300 habitants. Je ne dis pas que je le fais de gaieté de cœur. Mais il y a un vrai combat à mener, qui doit dépasser les clivages. Parce que je n’ai pas l’assurance que la gauche ne va pas rester en triangulaire et faire élire le Front national pour faire élire deux ou trois conseillers régionaux. Donc, il y a un vrai vote utile dès le premier tour. »L’inquiétude a l’air réelle. Mais le ralliement d’Yves Vidal au maire de Nice prête à interprétation. Le maire de Grans, 68 ans, est un très proche de l’ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, qui a publiquement explicité à plusieurs reprises son désir de faire chuter le PS aux régionales.En septembre 2014, M. Vidal figurait en septième position sur les listes aux sénatoriales de La Force du 13 de M. Guérini. En mars, aux départementales, il faisait partie de ces candidats imposés par l’ancien patron du PS à certains maires socialistes. M. Vidal était ainsi le suppléant du maire de Miramas, Frédéric Vigouroux, finalement élu dans son canton.« Il fallait bien assurer les quotas »La prise de position d’Yves Vidal illustre parfaitement l’attitude des radicaux de gauche dans le département depuis deux ans. Lors des municipales de 2014 à Marseille, deux des responsables départementaux du parti, Lisette Narducci et Michel Dary, ont fusionné leur liste dans le 2e secteur avec celle de Jean-Claude Gaudin (LR). Au conseil municipal, ils soutiennent d’ailleurs toujours la majorité LR sans que le PRG ne les suspende. Un positionnement qu’ils ont repris quelques mois plus tard au conseil départemental, où Mme Narducci, élue en binôme avec M. Guérini à Marseille, siège dans un groupe indépendant, à l’opposé du PS.Alors qu’il a validé un accord régional avec le PRG, le candidat PS Christophe Castaner a soigneusement évité de prendre langue avec le PRG des Bouches-du-Rhône. Sur sa liste départementale, on ne trouve qu’une seule représentante des radicaux de gauche. Claire Bouchet, en dixième position, est la suppléante du député des Hautes-Alpes, Joël Giraud, et habite dans le Champsaur, à près de 200 kilomètres de Marseille. « Je viens représenter les populations montagnardes », a-t-elle tenté d’expliquer, faussement naïve, lors de la présentation de sa candidature. « Il fallait bien assurer les quotas de candidats PRG et on ne pouvait pas prendre quelqu’un à Marseille ou dans les Bouches-du-Rhône », reconnaît-on dans l’équipe de campagne de Christophe Castaner.Gilles RofJournaliste au Monde Alexandre Lemarié Tout un symbole. Quatre concurrents de Nicolas Sarkozy pour la primaire à droite pour la présidentielle de 2017 n’écouteront pas son discours lors du conseil national des Républicains (LR), samedi 7 novembre, à Paris. Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, et Nathalie Kosciusko-Morizet ne seront pas présents à la Maison de la Mutualité lorsque le président du parti prendra la parole à la tribune, vers 15 heures, comme l’a révélé L’Opinion.Ce conseil national, lors duquel les listes des candidats LR aux régionales doivent être entérinées, est pourtant une occasion pour la droite d’afficher une image de rassemblement à un mois du scrutin des 6 et 13 décembre. Mais la bataille de la primaire de 2016, qui est déjà dans toutes les têtes, pousse les rivaux de M. Sarkozy à montrer leur indépendance vis-à-vis du chef du parti.Lire aussi :Lors de sa rentrée, NKM se démarque de la ligne droitière de SarkozySamedi, Alain Juppé sera uniquement présent au conseil national dans la matinée, avant de partir vers midi pour un déplacement en Corrèze, qui se poursuivra jusqu’à dimanche. Le maire de Bordeaux participera notamment à un point presse et à une réunion publique à Brive-la-Gaillarde. « Alain Juppé a un programme de campagne pour soutenir les candidats aux élections régionales. Il l’a modifié pour être en mesure de venir au conseil national », indique son directeur de campagne, Gilles Boyer.« Cela ne sert à rien d’être tous là, à écouter le chef »Bruno Le Maire sera lui aussi uniquement présent au conseil national samedi matin, avant de se rendre au salon du « Made in France » au Parc des expositions, à Paris, l’après-midi. L’entourage du député de l’Eure justifie ce choix par le fait que Marine Le Pen se rendra également à ce salon, le matin : « Il vaut mieux se répartir sur le terrain plutôt que d’être tous présents au premier rang à écouter le président du parti. Cela ne sert à rien d’être tous là, à écouter le chef le doigt sur la couture du pantalon », poursuit ce proche du député de l’Eure, soulignant que M. Le Maire « ne cale pas son agenda en fonction de celui de Nicolas Sarkozy ».François Fillon, lui, ne passera même pas une tête : le député de Paris s’envole vendredi matin pour La Réunion pour soutenir les candidats de son parti aux régionales. L’ex-premier ministre reviendra mardi matin de ce déplacement de trois jours.NKM, Sarkozy ou Raffarin à la tribune du conseil national de LR mais pas de Fillon, Juppé ou Le Maire https://t.co/ebgkQPmzr5— AlexLemarie (@Alexandre Lemarié)require(["twitter/widgets"]);Même la vice-présidente du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, « séchera » le discours du patron de sa formation. « J’y serai tout le matin comme numéro 2 et après, je vais au Liban, à Beyrouth, dans les camps de réfugiés donc, moi-même, je n’assisterai pas au discours [de Nicolas Sarkozy] », a-t-elle annoncé jeudi 5 novembre sur France Info, en assurant que l’ancien chef de l’Etat « l’a très bien compris ». « Ce qui est important, c’est que le parti est mobilisé et qu’il y a de l’unité pour les élections régionales, en dépit des petites phrases et des arrière-pensées. » On a le droit d’en douter.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Ricard et Marie Charrel Au printemps, la France s’était engagée à ramener son déficit public dans les normes européennes d’ici à 2017. Mais la Commission européenne n’y croit guère. D’après ses nouvelles prévisions, publiées jeudi 5 novembre, le déficit public français devrait encore atteindre 3,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2017, après 3,8 % cette année et 3,4 % l’an prochain.Dans son programme de stabilité budgétaire, transmis au printemps à Bruxelles, le gouvernement français avait pourtant affirmé être en mesure de ramener le déficit à 2,7 % du PIB à l’issue d’un nouveau délai de grâce, âprement négocié.En février, la Commission avait en effet accordé à Paris un nouveau délai de deux ans, jusqu’en 2017, pour ramener son déficit public à 3 % du PIB. Mais à condition d’élaborer un programme de réformes ambitieux. Et de réduire forcement le déficit structurel.Le ministre des finances, Michel Sapin, a répondu aux prévisions de Bruxelles jeudi, assurant que la France serait « au rendez-vous de ses engagements européens ». Il a tenu à rappeler que Bruxelles raisonne « à politique inchangée », sans prendre en compte toutes les économies prévues. Pour M. Sapin, le pointage de la Commission européenne « signifie simplement que le déficit ne reviendra pas spontanément sous les 3 % » dans deux ans.Lire aussi :Déficits français : le délai de deux ans passe malParis et Bruxelles n’ont pas la même appréciation de la croissanceLa Commission est un peu moins optimiste que les autorités françaises à propos de la croissance. Celle-ci devrait se situer à 1,1 % cette année, puis 1,4 % l’an prochain, et 1,7 % en 2017. Du côté de Bercy, on table sur une croissance de 1,5 % en 2016. Or, l’ampleur des recettes attendues varie avec le niveau de la croissance.Bruxelles a des craintes sur la mise en œuvre du plan d’économiesEnsuite, entre Paris et Bruxelles, les avis divergent sur la façon d’apprécier certaines mesures d’économies. La Commission incite le gouvernement de Manuel Valls à respecter, d’ici à la fin du quinquennat, le plan de réduction des dépenses publiques (50 milliards d’euros) mis sur les rails pour tenter de sortir de la « procédure de déficit excessif ». « Clairement, la poursuite de ce plan contribuerait à réduire l’écart » entre les prévisions françaises et bruxelloises, note un expert.La Commission constate que le déficit structurel, celui qui ne dépend pas de la conjoncture, devrait à peine s’améliorer : de 0,1 point de pourcentage cette année, puis 0,3 point de pourcentage en 2016, soit loin des standards en principe fixés pour des pays en situation de déficit excessif.C’est pourtant le terrain sur lequel le gouvernement français se targuait de tenir ses objectifs au début du quinquennat.A ce stade, certains regrettent presque à Bruxelles que la France ne tire pas davantage partie d’une conjoncture en voie d’amélioration pour conforter le redressement de ses comptes. Et l’on craint que le budget 2017 ne permette pas de corriger le tir en raison de l’élection présidentielle.Pour Bruxelles, les cibles de dépenses publiques « deviennent plus difficiles à respecter », et les investissements des collectivités locales « pourraient être plus forts qu’escompté ».La Cour des comptes dénonce, elle aussi, le flou du plan d’économiesLe 24 juin, dans son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, la Cour des comptes (CDC) s’était elle aussi interrogée – encore – sur la capacité de la France à tenir ses objectifs. « Confrontée, comme ses partenaires, à la nécessité de consolider ses finances publiques au sortir de la crise financière, la France a effectué un effort structurel moindre », jugeait la Cour.Principal doute : le flou planant sur le programme d’économie du gouvernement, d’environ 14,5 milliards d’euros par an. Celui-ci repose sur des hypothèses « peu documentées à ce jour », jugeait la CDC.Lire aussi :La Cour des comptes, poil à gratter du gouvernementCe constat est partagé par Gilles Carrez, président (Les Républicains) de la commission des finances à l’Assemblée nationale. « Je suis plutôt optimiste pour 2015, où l’on devrait atteindre sans mal la cible de 3,8 % pour le déficit, explique-t-il. J’ai en revanche de sérieux doutes pour 2016, ne serait-ce que parce que de nouvelles dépenses engagées ces derniers mois joueront à plein, telles que les embauches dans la sécurité, l’accueil des migrants, les emplois aidés. »Comment Paris compte-t-il revenir dans les clous ? La question est délicate, d’autant que le gouvernement vient de reculer sur plusieurs mesures fiscales. A l’instar de la réforme du calcul de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), retirée du projet de budget 2016. Ou encore le choix de rembourser les retraités modestes, désormais assujettis à l’impôt local, dont ils étaient jusqu’ici dispensés en vertu de la « demi-part des veuves ».La dette publique va encore grossirCette réduction moins importante que prévu du déficit public va se traduire par une progression de l’endettement de la France, certes « à un rythme ralenti », mais pour atteindre tout de même 97,4 % du PIB d’ici à deux ans.La courbe du chômage, elle, ne devrait pas s’inverser avant 2017, pour s’infléchir légèrement, avec un taux de demandeurs d’emploi passant alors de 10,4 % à 10,2 % de la population active.Lire aussi :Grèce, France, Etats-Unis, Japon... les dettes des pays industrialisés, une bombe à retardementDes sanctions peu probablesTous les ans, ou presque, le même scénario se répète : prévisions de croissance trop optimistes, révision à la baisse, visite à Bruxelles afin d’obtenir la mansuétude de la Commission.Le 2 juillet, Bruxelles s’était résolue à suspendre sa procédure de déficit excessif engagée contre la France, jugeant que celle-ci respectait la trajectoire de déficit public fixée. Mais soulignant, une nouvelle fois, que les efforts structurels étaient insuffisants, et seraient réévalués à l’automne. C’est désormais chose faite.Lire aussi :Déficits : le changement de ton de Bruxelles à l’égard de ParisComme d’habitude, les services de Pierre Moscovici, le commissaire européen chargé des affaires économiques, précisent que leur pronostic, dévoilé aujourd’hui, est calculé « à politique constante », sans prendre en compte d’éventuelles inflexions d’ici là.Cette approche « a conduit par le passé à sous-estimer l’effort finalement réalisé par la France, mais nous jugerons sur pièce », explique-t-on dans l’entourage de l’ancien ministre français des finances.Reste à savoir si Bruxelles relancera ou non cette procédure de déficit excessif contre la France. A ce stade, il ne semble pas qu’il soit question de brandir de nouveau la menace de sanctions, comme il y a un an.« Dans tous les cas, Paris obtiendra sans doute un nouveau délai, comme tous les ans », ironise un économiste.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe RicardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié 10 heures. Les ténors des Républicains (LR) Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, ainsi que le président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde, et la vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez, font leur entrée. Standing ovation des quelque 3 000 personnes présentes au grand meeting de lancement de la campagne des régionales de Valérie Pécresse, tête de liste de la droite et du centre en Ile-de-France, dimanche 27 septembre, au Pavillon Baltard, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). « L’idée, c’est d’afficher le rassemblement de la droite et des centres, au moment où la gauche est empêtrée dans ses divisions », explique l’entourage de la députée des Yvelines, qui veut reprendre la région après dix-sept ans de domination de la gauche.La photo de famille est quasi parfaite. Manque tout de même une personnalité. Et pas n’importe laquelle. Nicolas Sarkozy manque à l’appel. Arrivé vers 11 h 50, aux côtés de Mme Pécresse, le président de LR n’a pas assisté aux discours de ses rivaux pour la primaire présidentielle de 2017.Lire aussi :Derrière l’unité pour les régionales, la droite cache mal les rivalités de la primaireLes quatre ténors de la droite avaient pourtant prévu de faire une entrée commune. Mais M. Sarkozy a finalement changé d’avis il y a une dizaine de jours. « Le Touquet est passé par là… », explique un responsable de LR. Comprendre : l’ancien chef de l’Etat – furieux qu’Alain Juppé ne soit pas resté pour écouter son discours, le 12 septembre, au Touquet (Pas-de-Calais) – a souhaité rendre la monnaie de sa pièce à son principal rival. Une anecdote qui illustre la tension extrême régnant entre les deux favoris de la primaire depuis une quinzaine de jours. Et montre qu’à ce meeting censé être consacrée aux régionales, la primaire demeure dans toutes les têtes.2017 dans toutes les têtesLors de leurs prises de parole à la tribune, les quatre ténors de la droite ont prononcé un discours tourné vers la présidentielle, en réaffirmant au passage leur soutien pour Mme Pécresse. Tous ont ciblé François Hollande, autant pour incarner l’alternance en 2017 que pour nationaliser la campagne des régionales, dans l’espoir de profiter du rejet de François Hollande.François Fillon a ainsi cité « trois bonnes raisons de sanctionner le pouvoir », en accusant le chef de l’Etat « de mentir aux Français », de ne pas avoir réduit le chômage et d’avoir aggravé « la crise identitaire » du pays. « On est en cale sèche et le capitaine de pédalo attend que la mer veuille bien remonter. Ce pouvoir est déconnecté. Le mieux, c’est de sanctionner ceux qui font du surplace », a lancé le député de Paris. Même tonalité chez Alain Juppé :« La France va mal car elle est mal gouvernée. La montée inexorable du chômage est le signe de l’échec de François Hollande. C’est un cancer qui mine notre société et il faut y mettre un terme en 2017 (…) L’alternance est devenue une urgence. »Lire aussi :La primaire impose sa loi à Nicolas Sarkozy Plus applaudi que ses concurrents, Nicolas Sarkozy a lui aussi fustigé l’action de François Hollande, en essayant de nationaliser l’élection en Ile-de-France : « Le combat que tu mènes, c’est un combat national car c’est la région capitale et il concerne 12 millions de Franciliens. C’est un vrai choix politique », a lancé le président de LR en direction de Mme Pécresse.L’ancien chef de l’Etat n’a pas caché sa volonté d’être candidat à la primaire de 2016, en lançant à l’assistance :« Notre seul objectif est de vous offrir l’alternance des régions à la fin de l’année. Et après on commencera l’année suivante avec beaucoup d’appétit… »Se projetant déjà vers le prochain quinquennat, il a lancé : « Je ne crois pas possible de réformer notre pays, il faut le refonder. » « Il va falloir réconcilier la France avec le travail, l’effort, le mérite », a-t-il dit, réitérant les credo de sa campagne de 2012.Sarkozy se démarque de Le Maire et Juppé Comme à son habitude, M. Sarkozy s’est posé en rassembleur de son camp – « Il ne faudra pas se faire de procès entre nous », a-t-il notamment déclaré –, tout en marquant ses différences avec ses concurrents pour la primaire. En particulier avec Bruno Le Maire. Celui qui se pose en candidat du « renouveau » a promis d’en finir avec le cumul des mandats, en déclarant : « Les Français ne croient plus dans le cumul des mandats et ils ont raison. Ils n’en peuvent plus de ces élus qui sautent d’une ambition à l’autre. »Lire aussi :Nicolas Sarkozy rassemble ses rivaux contre luiM. Sarkozy lui a répondu en affirmant le contraire. Il a de nouveau défendu le cumul des mandats, après l’avoir déjà fait, mercredi, lors des journées parlementaires de LR, à Reims (Marne) :« Certains disent : “Ce n’est pas bien d’être élu deux fois et d’avoir deux mandats.” Moi, je préfère ceux qui sont élus deux fois plutôt que zéro (…) Je ne connais pas un seul élu qui a volé son mandat, je ne connais que des élus qui ont mérité leur mandat. »M. Sarkozy a également exprimé son désaccord avec l’idée de gouvernement d’unité nationale, défendue par M. Juppé. En janvier, le maire de Bordeaux avait émis l’idée que « les gens raisonnables gouvernent ensemble et laissent de côté les deux extrêmes, de droite comme de gauche, qui n’ont rien compris au monde ». Tout sauf une bonne idée, selon M. Sarkozy, qui en profite pour fustiger la modération de son rival : « Comme cela serait facile que tous les gens de bonne volonté se mettent ensemble pour finalement construire un truc qui ne gêne rien, ni personne », a-t-il ironisé, en fustigeant « la tentation du consensus », qui n’aboutirait selon lui qu’à « des demi-solutions », en particulier sur l’immigration.Finalement, Valérie Pécresse est la seule à n’avoir parlé que des régionales en Ile-de-France. Lors d’un discours volontariste, la candidate a montré qu’elle comptait surfer sur la dynamique des municipales et des départementales :« La leçon à retenir de tous ces succès, c’est qu’à chaque fois, c’est l’union de la droite et du centre qui a fait notre victoire. Du MoDem à la Droite forte, de l’UDI au PCD [Parti chrétien démocrate], toutes les composantes de la droite et du centre sont aujourd’hui rassemblées et en ordre de marche. »« La révolte gronde contre une gauche qui a tout promis et qui n’a rien tenu », a accusé celle qui se trouve au coude-à-coude dans les sondages avec Claude Bartolone. Sans oublier d’attaquer son adversaire socialiste, présenté comme « un candidat de rechange » choisi par François Hollande : « Le bilan, c’est leur boulet. Ils n’y échapperont pas ! » Réponse lors du scrutin des 6 et 13 décembre.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.09.2015 à 14h16 | Patrick Roger Il appartient au passé celui qui, en 2012, faisait le choix d’apporter son soutien à François Hollande contre Nicolas Sarkozy. Un choix dont il ne cesse de se mordre les doigts. « Je suis mieux placé que d’autres pour me souvenir de l’espoir de millions de Français qui ont cru que les promesses de François Hollande pouvaient devenir réalité. Qui ont cru, après la période tendue et agressive que Nicolas Sarkozy avait voulue, que François Hollande pourrait être le réformiste qu’il annonçait vouloir être, constate-t-il. Il n’a rien changé. » Alors, aujourd’hui, sans ambiguïté, c’est à « un vote de sanction » contre l’actuel président de la République et sa majorité qu’il appelle aux prochaines élections régionales des 6 et 13 décembre.Devant quelque 600 partisans réunis pour l’université de rentrée du MoDem à Guidel (Morbihan), le président du mouvement a proclamé que ces élections régionales devaient être l’occasion de dire le refus d’« un pays en implosion ». « Nous avons un devoir d’opposition », affirme-t-il, ne trouvant aucune circonstance atténuante à M. Hollande, si ce n’est que « l’échec vient de loin et la responsabilité est largement partagée avec les années précédentes ».« Une responsabilité personnelle de François Hollande »François Bayrou a passé une bonne partie de son discours à éreinter l’actuel titulaire de la fonction. « Au-delà de son caractère jovial, il a créé une immense déception, juge-t-il. Là où il faudrait vouloir, il ne veut pas. Là où il faudrait pouvoir, il ne peut pas. Et de cette absence de vouloir et de pouvoir, il en a fait un système, qu’il théorise. Il y a, dans la stagnation du pays, une responsabilité personnelle de François Hollande. »En privé, le principal bras droit de M. Bayrou, Marielle de Sarnez, ne mâche pas ses mots. « On s’est mis en danger maximum quand François Bayrou a dit qu’il voterait Hollande. On a pris tous les risques, Hollande, lui, n’en a pris aucun. Il n’a pas été au rendez-vous de l’histoire. Il ne s’est pas comporté en homme d’Etat. Il n’a pas su trancher. Il n’a pas gouverné. Il n’a ni autorité ni vision », déplore la députée européenne.C’est donc en alliance avec la droite et le centre droit que le MoDem abordera le prochain scrutin. « Les élections locales appellent le rassemblement. On est obligé de faire des ententes, plus ou moins de bon gré, sous la pression du réel », reconnaît M. Bayrou, conscient que, dans certaines régions, comme la Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes ou Bourgogne-Franche-Comté, ce « rassemblement » ne va pas sans susciter quelques tensions.Pour M. Bayrou, ces élections régionales seront un « vote sondage », « pour ou contre le gouvernement », « pour ou contre le Front national ». « La première question, explique-t-il, c’est “est-ce que vous voulez partir avec la majorité actuellement au pouvoir ?” La réponse, sans ambiguïté, est non. » Pour autant, il continue de défendre que « le centre, c’est le refus du droite-gauche ». « Je refuse que le centre soit classé à droite », persiste-t-il. C’est pourtant bien là qu’il se dirige.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard L’Elysée a annoncé dimanche 27 septembre que l’armée française avait effectué ses premières frappes en Syrie contre l’Etat islamique.1. Quelles cibles sont visées ?François Hollande a précisé dimanche après-midi que les frappes avaient visé un camp d’entraînement de djihadistes près de Deir Ezzor, dans l’est de la Syrie. « Nos forces ont atteint leurs objectifs : le camp a été en totalité détruit », a ajouté le chef de l’Etat.Mais selon nos informations, de premières frappes auraient été lancées dès le 24 septembre – ce que démentent les autorités –, et auraient visé les environs de Rakka, la « capitale » autoproclamée de l’Etat islamique.M. Hollande a souligné dimanche que « d’autres frappes pourraient avoir lieu dans prochaines semaines si nécessaires ».Dans un entretien au Monde le 18 septembre, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, évoquait comme cibles prioritaires les « centres de formation des combattants étrangers » qui préparent ces derniers « non plus uniquement en vue de contribuer aux combats de Daech au Levant, mais pour intervenir en Europe, en France en particulier ».Lire aussi :La France attaquera des « centres de formation de combattants étrangers » en Syrie2. Quels moyens sont engagés ?Dans le cadre de l’opération Chammal, engagée en septembre 2014 contre l’Etat islamique et initialement cantonnée à l’Irak, la France a mobilisé six Mirage 2000 (positionnés en Jordanie), six avions Rafale et un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (positionnés, eux, aux Emirats arabes unis).3. Quel cadre juridique ? Dans l’entretien accordé au Monde, Jean-Yves Le Drian a affirmé que « le cadre légal est l’article 51 de la charte des Nations unies qui porte sur la légitime défense ». Cet article précise qu’un Etat a le « droit naturel » de se défendre en cas « d’agression armée », jusqu’à ce que le Conseil de sécurité « ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationales ».Il y a un an, Paris refusait d’intervenir en Syrie et estimait alors qu’aucun cadre juridique et politique ne pouvait légitimer une intervention. Les attaques en France commanditées depuis l’Irak et la Syrie lors de cette dernière année contribuent à accréditer la légitime défense : Sid Ahmed Ghlam à Villejuif, Yassin Salhi en Isère, Ayoub El-Khazzani dans le Thalys Amsterdam-Paris…Lire aussi :Le flot de volontaires étrangers vers l’Etat islamique ne tarit pasLa légitime défense est également le moyen invoqué par le Royaume-Uni dans le cadre de ses frappes contre l’Etat islamique et plus particulièrement contre des djihadistes britanniques.Lire aussi :Les frappes ciblées contre des djihadistes britanniques en Syrie sont-elles légales ?4. Que se passe-t-il si l’armée française tue un Français en Syrie ?Le ministre de la défense a éludé la question, affirmant que l’armée « ne cible personne en particulier ».« Nous combattons non des individus mais un groupe terroriste composé de ressortissants de différentes nationalités, dans le respect du droit international humanitaire. »5. Pourquoi la France frappe-t-elle maintenant la Syrie alors qu’elle s’y refusait il y a un an ?En s’engageant dans la coalition internationale contre l’Etat islamique en Irak, Paris avait alors expliqué qu’il mettait dans le même sac l’Etat islamique et le régime de Bachar Al-Assad, accusés de centaines de milliers de morts depuis le début de la guerre syrienne en mars 2011. Et pour la France, bombarder l’EI en Syrie ne pouvait servir que les intérêts du régime syrien.Mais depuis deux ans, « Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique] a considérablement développé son emprise », a déclaré François Hollande le 7 septembre pour justifier le changement d’orientation de sa politique. Constatant la menace de plus en plus grande de djihadistes formés en Syrie pour frapper la France sur son territoire, les autorités ont fait volte-face. De plus, « le périmètre d’action des forces loyalistes à Bachar s’est réduit et aujourd’hui, frapper Daech ne signifie pas militairement favoriser Bachar », assurait Jean-Yves Le Drian le 18 septembre.Cela ne fait toutefois pas de Bachar Al-Assad un allié, s’emploie à expliquer le gouvernement. Jean-Yves Le Drian a assuré qu’il n’y avait « aucun » échange d’informations avec les Syriens et les Russes. Mais le nombre croissant d’Etats bombardant la région tenue par l’Etat islamique rend probable, à terme et de manière plus ou moins officielle, une certaine coordination entre les acteurs.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.09.2015 à 08h20 • Mis à jour le27.09.2015 à 15h32 | Nathalie Guibert L’armée française a mené de premières frappes en Syrie. Elles ont été annoncées officiellement par un communiqué de l’Elysée, dimanche 27 septembre au matin. François Hollande a ajouté dans l’après-midi que les frappes avaient visé un camp d’entraînement de djihadistes près de Deir Ezzor, dans l’est du pays.Le chef de l’Etat a donné ces précisions, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York :« Nos forces ont atteint leurs objectifs : le camp a été en totalité détruit. Six avions ont été utilisés, dont cinq Rafale. Les cibles ont pu être identifiées grâce à des vols de reconnaissance mais aussi grâce à la coalition qui nous a fourni également des informations. »Selon nos informations, des frappes auraient aussi eu lieu jeudi 24 septembre – ce que démentent formellement les autorités. Les cibles concernées se situeraient notamment à Rakka, la ville du centre du pays qui est considérée comme le fief de l’organisation Etat islamique (EI).Lire aussi :Sur la piste du fief de l’Etat islamique« Légitime défense »« Nous frappons Daech en Syrie car cette organisation terroriste prépare les attentats vers la France depuis la Syrie, depuis ces sanctuaires (...). Nous agissons donc en légitime défense », a déclaré dimanche le premier ministre Manuel Valls.Le président François Hollande avait annoncé le 7 septembre qu’après de premiers vols de reconnaissance en Syrie menés dès le lendemain, des frappes suivraient, justifiées par la légitime défense.L’armée frappera « tous ceux qui menacent la France », avait pour sa part averti le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, dans un entretien au Monde le 18 septembre. Mais si l’armée de l’air française est intégrée au commandement américain pour frapper en Irak, Paris insiste pour dire que les opérations en Syrie sont menées en autonomie. « Nous sommes intégrés à la sécurisation du ciel syrien faite par les Américains, mais nous avons notre liberté d’appréciation, de nos cibles de renseignement et de nos actions », a précisé M. Le Drian au Monde.Des centres d’entraînement visésSeront ainsi visés dans les semaines qui viennent les centres de commandement, les camps d’entraînement et la logistique de l’organisation terroriste ; ce que les militaires nomment les « centres de gravité » de l’adversaire. Selon la défense, il ne s’agira pas d’une « campagne de frappes massive », mais de coups ciblés.Lire l'entretien :La France attaquera des « centres de formation de combattants étrangers » en SyrieLe renseignement français, consolidé par une opération informatique du cybercommandement de l’état-major qui est remonté jusqu’au groupe, a identifié plusieurs cibles de l’EI à Rakka. Ces premières frappes pourraient avoir visé un QG depuis lequel seraient commandités de nombreux attentats visant l’Europe et la France en particulier.Américains, russes, syriens : ciel encombré au-dessus de RakkaL’intervention d’avions français dans cette zone n’est pas sans risques. Les troupes de Bachar Al-Assad, depuis peu, frappent elles aussi de nouveau les combattants de l’EI. En outre, la Russie a, ces derniers jours, renforcé ses moyens militaires en Syrie en soutien au régime, en y installant une trentaine d’avions de reconnaissance et d’attaque au sol, des Soukhoï 24 et 30. Le ciel de Rakka est donc potentiellement encombré.A Paris, les sources de la défense avaient dans un premier temps laissé entendre que l’armée de l’air n’interviendrait que dans des zones dans lesquelles les avions syriens ne volaient plus, ces derniers – et les défenses antiaériennes qui vont avec – ne pénétrant plus dans les régions situées à l’est du 38e parallèle. Or, à Deir ez-Zor comme à Rakka, l’armée de Bachar Al-Assad continue de bombarder l’EI.Cela confirme nos informations selon lesquelles la France s’est inscrite dans la nouvelle coordination établie entre les forces en présence, américaines et syriennes au premier chef, contre Daech. Les avions de chasse russes, mais aussi syriens, ne seront pas des cibles, à condition qu’ils ne commettent pas d’attaques contre les avions de la coalition anti-EI. M. Le Drian a assuré au Monde qu’il n’y avait « aucune » information réciproque avec les Russes et les Syriens.Quelque 200 frappes françaises en IrakQuelque 800 militaires français sont déployés dans l’opération Chammal depuis 2014. En Irak, elle recouvre des opérations aériennes au sein de la coalition internationale dirigée par les forces américaines, mais aussi des missions de conseil de l’armée irakienne à Bagdad, et des missions d’assistance armée aux peshmergas – les combattants kurdes. Une soixantaine de spécialistes sont insérés dans les états-majors de la coalition, à Tempa (Floride), au Koweït, à Bagdad, et surtout au quartier général des opérations aériennes d’Al-Udeid au Qatar. En Irak, la France a mené quelque 200 frappes, soit 5 % du total, depuis septembre 2014.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.09.2015 à 08h02 • Mis à jour le27.09.2015 à 12h11 Les Républicains (LR) et leurs alliés centristes obtiendraient 35 % des voix, le Front national (FN) 26 %, et le Parti socialiste (PS) 23 %, au premier tour des élections régionales si elles avaient lieu dimanche, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien-Aujourd’hui en France-BFM-TV publié dimanche 27 septembre.« Si le premier tour des élections régionales avait lieu dimanche prochain pour laquelle des listes suivantes y aurait-il le plus de chance que vous votiez ? »A cette question, 35 % des sondés ont répondu « une liste soutenue par Les Républicains, le Modem et l’UDI », 26 % une liste soutenue par le Front national, 23 % une liste soutenue par le Parti socialiste.Le Front de gauche recueillerait 7 % des suffrages, Europe Ecologie-Les Verts 3 %, soit autant que Debout la France, l’extrême gauche 2 %, selon les résultats de cette enquête. Par ailleurs, 27 % des personnes interrogées n’ont pas exprimé d’intention de vote, a précisé l’institut.Outre « un rapport de force ultrafavorable à la droite parlementaire », les auteurs du sondage voient dans ces éléments la possibilité pour le FN, « s’il confirmait ce score en décembre », de dépasser le résultat des départementales, et considèrent que « le problème principal du PS réside dans la faiblesse du réservoir des voix de gauche en vue des seconds tours ».MéthodologieL’enquête a été réalisée par Internet les 24 et 25 septembre auprès d’un échantillon de 929 inscrits sur les listes électorales issu d’un échantillon de 1 005 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). Dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 %, selon l’institut Odoxa.Régionales en Ile-de-France : course serrée entre Pécresse et Bartolone En Ile-de-France, les intentions de vote pour l’élection régionale ne donnent pas encore d’indications quant à un net favori. Selon un sondage IFOP pour Le Journal du dimanche publié le 27 septembre, si le vote pour le second tour avait lieu maintenant, la candidate des Républicains et du centre, Valérie Pécresse, devancerait d’un point (40 % contre 39 %) la liste PS-PRG de Claude Bartolone, soutenu par le Front de gauche et EELV. Un écart non significatif compte tenu de la marge d’erreur du sondage. La liste Front national (FN) conduite par Wallerand de Saint-Just serait troisième avec 21 % des suffrages exprimés.Au premier tour, s’il avait lieu ce dimanche, 32 % des sondés ont répondu qu’il y avait le plus de chances qu’ils votent pour la liste conduite par Valérie Pécresse, 24 % pour la liste PS-PRG emmenée par Claude Bartolone, 18 % pour la liste FN.L’enquête a été menée du 23 au 25 septembre, par questionnaire autoadministré en ligne, auprès d’un échantillon de 903 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 1 001 personnes, représentatif de la population de la région d’Ile-de-France âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). Dans le cas d’un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage mesuré est de 10 %, la marge d’erreur est égale à 1,8, précise l’IFOP. 26.09.2015 à 11h20 • Mis à jour le26.09.2015 à 13h17 | Sarah Belouezzane et Martin Untersinger Il n’a cessé d’être retardé, mais il arrive enfin. Le projet de loi pour une « République numérique » a été mis en ligne samedi 26 septembre au matin par le premier ministre, Manuel Valls, et la secrétaire d’Etat au numérique, Axelle Lemaire. Avec ce texte, le gouvernement a l’ambition d’accompagner la société dans sa transition numérique. L’exécutif souhaite en outre l’aider à relever les défis que cette révolution provoque.Lire aussi :Le gouvernement présente sa stratégie numérique pour la FrancePremière étape, un processus d’élaboration législatif qui se veut innovant. Le texte a été conçu après de nombreuses consultations populaires organisées à l’aide d’un outil de participation en ligne. La version définitive du document est aujourd’hui à nouveau soumise à l’avis du grand public. Sa publication sur la Toile est destinée à permettre aux citoyens de la consulter, mais aussi de l’amender. Ces propositions feront l’objet d’un vote du public durant les trois prochaines semaines. Les vingt idées qui recueilleront le plus de suffrages seront examinées par le gouvernement, Mme Lemaire s’engageant même à recevoir leurs auteurs par petits groupes. Démocratie directe ? Pas tout à fait, répond la secrétaire d’Etat, qui parle plutôt de « démocratie contributive à un moment où la défiance à l’encontre du monde politique est très forte ».« Il faut démontrer que les politiques publiques peuvent intervenir pour protéger les citoyens »« C’est un dispositif inédit et expérimental en Europe et sans doute même dans le monde à ce niveau », indique la secrétaire d’Etat, qui reconnaît avoir dû faire face à de vives oppositions contre la démarche, mais aussi le contenu de la loi. « Il faut démontrer que les politiques publiques peuvent intervenir pour protéger les citoyens. Les outiller pour les rendre plus autonomes. C’est un moment historique dans l’histoire de l’Internet », insiste-t-elle.Pourtant, le projet de loi présenté samedi explore des domaines bien moins vastes que ce qui avait été envisagé à l’issue de la première consultation publique en février. Fini les mesures en faveur des start-up ou encore celles visant à assurer la cybersécurité des entreprises et des administrations. La loi se concentre sur les données personnelles.Ce recentrage ressemble à s’y méprendre à une dépossession de Mme Lemaire de certaines thématiques au profit d’Emmanuel Macron, son ministre de tutelle à Bercy « La valeur, dans le numérique, ce sont les données, défend Mme Lemaire. Cela fonctionne à l’inverse de la logique du capital au XXe siècle, où des ressources matérielles devaient être accumulées, comme le pétrole. Aujourd’hui, pour créer de la valeur, il faut favoriser la circulation des données. »Pour certains, ce recentrage s’apparente à une dépossession de Mme Lemaire de certaines thématiques au profit d’Emmanuel Macron, son ministre de tutelle à Bercy. Ce dernier s’intéresse en effet de plus en plus à l’économie numérique et multiplie les voyages et les rencontres avec les jeunes pousses. Il envisagerait d’ailleurs de consacrer une part de sa future loi, dite Macron 2, au financement des start-up et à l’innovation.Portabilité des fichiersMme Lemaire balaie ces affirmations. Elle estime avoir fait beaucoup pour l’essor des jeunes pousses tricolores en dehors du cadre législatif : « Beaucoup de choses ne relèvent pas de la loi. On ne voulait pas d’un catalogue de mesures sectorielles. Il s’agit là de poser un cadre avec les “briques” nécessaires à la préparation de la société au numérique. »Qu’à cela ne tienne, la loi Lemaire sera donc consacrée aux données. Et bâtie autour de trois axes : économie de la donnée, protection et confiance, accessibilité.Le premier repose sur le principe de « l’open data » ou données ouvertes par défaut. En clair, cela signifie que les administrations, les services publics industriels et commerciaux (SPIC) et les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) doivent rendre toutes les informations demandées par le public disponibles. Et ce, sous un format réutilisable. Il s’agira par exemple de chiffres de Pôle emploi, de données cartographiques de l’IGN ou encore des horaires précis de la SNCF.Si un internaute souhaite cesser d’utiliser Facebook, il pourra par exemple récupérer toutes ses informations pour les transférer sur le réseau social de son choix« Nous allons établir un droit de libre publication sur la base d’un volontariat des auteurs », se réjouit Mme Lemaire. Cette disposition ne concernera cependant pas les entreprises privées. Problème, les mesures de coercition contre les contrevenants demeurent inchangées et faire plier les administrations restera aussi long qu’aujourd’hui. La loi prévoit, en outre, la possibilité de croiser des bases de données administratives pour « une meilleure efficacité des politiques publiques » : l’Insee pourra par exemple croiser les numéros de Sécurité sociale avec les revenus des ménages.Voila pour le premier axe. Très important, le deuxième consacre les principes de protection pour « redonner confiance aux citoyens ». Parmi les mesures phares, la portabilité des données : un principe qui permet de transférer tous les fichiers personnels stockés dans un service (Facebook, Gmail…) vers un autre. Si un internaute souhaite cesser d’utiliser Facebook, il pourra par exemple récupérer toutes ses informations pour les transférer sur le réseau social de son choix.Droit à l’oubli pour les mineursCôté protection, la secrétaire d’Etat veut aller plus loin que ce que prévoit la loi de 1978 sur les données personnelles (celle-ci comprenait déjà un droit d’accès, de modification ou de suppression de ces fichiers). Le projet de loi présenté samedi veut donner aux internautes le droit de « décider des usages qui sont faits » de leurs données. Difficile d’imaginer des applications concrètes à ce droit dans un univers dominé par des géants du Net agissant dans le monde entier.Autre question délicate abordée, celle de la mort numérique. Les services internet devront demander à leurs utilisateurs de laisser des instructions de gestion de leurs comptes après leur mortLa secrétaire d’Etat prévoit par ailleurs dans son texte un droit à l’oubli pour les mineurs. Ces fichiers devront être supprimés « dans les meilleurs délais » si une demande est faite en ce sens. Autre question délicate abordée dans le projet de loi, celle de la mort numérique. Les services Internet devront demander à leurs utilisateurs de laisser des instructions de gestion de leurs comptes après leur mort. Et ce, dès l’inscription. Veulent-il que leur compte reste actif ? Ou, au contraire, qu’il soit immédiatement supprimé ? Un ayant droit pourra-t-il disposer des photos ou de toute information disponible ?Cette disposition concerne tout particulièrement les réseaux sociaux : Facebook a par exemple déjà commencé à mettre en place un dispositif de cette nature à l’heure où les familles se plaignent de plus en plus de l’usage fait des comptes de parent décédé.Enfin, le dernier axe concerne l’accessibilité. Celle-ci suppose par exemple que les sites Internet ou les applications des grandes administrations soient mieux adaptés aux aveugles et aux malentendants, sous peine d’amende. Il s’agit par ailleurs, en cas de non-paiement des factures, de garantir le maintien d’un service « téléphonique restreint et un service d’accès à Internet (…) jusqu’à ce qu’il ait été statué sur la demande d’aide ».Le projet de loi prévoit donc une série de mesures un peu techniques, dont il s’agira de voir si elles sont applicables. Notamment celles concernant des géants du Net, dont le champ d’action dépasse les frontières de l’Hexagone.Garantir le secret des correspondancesLe projet de loi introduit une mesure qui pourrait fortement déplaire aux services de messagerie, au premier rang desquels Gmail de Google. Il leur est en effet demandé de respecter « le secret des correspondances ». Le « traitement automatisé » du contenu, du sujet ou des pièces jointes d’un message sera limité, sauf lorsqu’il s’agit « d’afficher, d’acheminer ou de trier » lesdits messages. Le texte tel qu’il est présenté exclut donc l’affichage de publicité personnalisée sur la base du contenu des e-mails. L’obligation est également faite au fournisseur de messagerie de « prendre les mesures nécessaires pour garantir le secret des correspondances », sans pour autant préciser lesquelles.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Thomas Wieder et Ariane Chemin « Zemmour président ! » C’est la couverture de l’hebdomadaire Valeurs actuelles, jeudi 24 septembre. Un slogan qui claque comme une affiche électorale, le scénario imaginaire d’un livre écrit par un journaliste maison, Geoffroy Lejeune (Une élection ordinaire, Ring) qui installe au terme d’une campagne semée d’embûches l’auteur du Suicide français (Albin Michel, 2014) à l’Elysée, en 2017.Une fiction, bien sûr ; un pitch dont Eric Zemmour n’a pas eu l’initiative – il en a reçu les épreuves, mais n’a pas eu son mot à dire. « Je ne suis ni élu ni éligible », confiait Zemmour devant Robert Ménard, qui l’avait reçu en octobre 2014 à Béziers pour son futur best-seller. Il avait aussi lâché cette phrase qui sonnait comme une prophétie : « Les hommes politiques ont peu d’importance, et plus on avance et moins ils en auront. »Quelques mois plus tôt, le journaliste avait refusé une place éligible sur la liste de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) aux européennes. Le 16 septembre, on lui a demandé sur France 5 s’il se verrait ministre de la culture de Marine Le Pen, fauteuil dans lequel l’avait assis un jour la présidente du FN, il a encore répondu (en précisant que l’étiquette frontiste n’est pas l’obstacle) : ministre, « je [n’y] tiens pas spécialement ». D’après un sondage commandé par l’hebdomadaire à l’IFOP, 12 % des Français seraient « prêts à voter » pour Zemmour à la présidentielle. Susciter la demande pour imposer l’offre, comme disent les spécialistes de l’opinion : voilà... 26.09.2015 à 08h39 | Raphaëlle Bacqué Documentaire sur France 2 à 22 h 25 Dans « Un jour, un destin », l’histoire d’une petite fille ordinaire de condition modeste qui rêvait de brillantSur la photo de classe, elle est la seule que l’on remarque. La seule à lever la main, dans un geste qui semble vouloir dire « Regardez-moi, ne m’oubliez pas ! » Rachida Dati, à 12 ans, est déjà déterminée à sortir du lot. A quitter Chalon-sur-Saône pour Paris, cette capitale brillante où l’on ne peut qu’être heureux, pense-t-elle. A se distinguer de ses onze frères et sœurs élevés sous la férule de ce père marocain si sévère. A ressembler aux stars des magazines qu’elle lit assidûment. Alors, elle lève la main, les doigts bien écartés, en riant au nez du photographe.L’histoire de cette petite bonne femme brune démarre ainsi, avec audace et détermination. Elle n’est « ni Cosette ni Cendrillon », dira-t-elle plus tard. On jurerait plutôt une réincarnation moderne de Rastignac, raconte « Un jour, un destin », qui lui consacre un portrait. Voici donc l’ascension de cette fille d’immigrés devenue porte-parole de Nicolas Sarkozy, ministre de la justice, emblème pour des milliers de jeunes gens dans les banlieues, mais pure intrigante aux yeux de ceux qui l’ont côtoyée dans les milieux du pouvoir.Que d’efforts, que de charme déployé, que de solitude aussi pour une ambition si difficile à accomplir!Que d’efforts, que de charme déployé, que de solitude aussi, pour une ambition si difficile à accomplir ! Car la petite fille de la photo de classe doit franchir bien des obstacles, tant les opportunités sont rares pour une gamine issue d’un milieu modeste. Avant de pénétrer le monde politique qui lui apportera la gloire, il faut d’abord échapper à son milieu. Son père s’effraie de la savoir encore célibataire à 27 ans ? Rachida Dati accepte un mariage. Le 14 novembre 1992, la voilà qui arrive à la mairie de Chalon pour épouser un homme qui plaît d’abord à ses parents. En montant les escaliers qui mènent à la salle des mariages, elle pleure. Au moment du consentement, elle desserre à peine les lèvres. « Je considère ça comme un oui », dira l’officier d’état civil. Il lui faudra trois ans d’une action en justice intentée dès le lendemain du mariage pour faire annuler cette union. Mais désormais, plus rien ne doit l’arrêter.Habileté psychologiqueRastignac savait séduire ? Elle aussi. Quel sens de l’observation elle déploie ! Quelle intelligence des situations, quelle habileté psychologique pour repérer et charmer ceux qui, au cœur d’un establishment pourtant si impénétrable, peuvent l’aider à grimper. « On pourrait dire qu’il y a chez elle un certain arrivisme, reconnaît l’ancien banquier Gérard Worms, mais si vous n’êtes pas arriviste, dans sa condition, vous n’y arrivez tout simplement pas. »Le reste est mieux connu. Sa façon d’entrer dans l’intimité de Nicolas et Cécilia Sarkozy, sa nomination à la tête du ministère de la justice, fonction pour laquelle elle est bien trop novice. Des années plus tard, le témoignage des anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy ne masque rien de la stupéfaction, de la jalousie, de l’inquiétude qui ont saisi les proches du président de la République devant l’ascension d’une femme qu’ils décrivent volontiers comme sans foi ni loi. Pierre Charon, Henri Guaino, Claude Guéant, Emmanuelle Mignon n’aiment ni sa violence, ni son culot, ni ses insuffisances. La Cour déteste plus encore ses intrigues. Elle finira par être évincée. Mais elle restera l’une des actrices de cette époque où la politique bascula dans l’aventure personnelle, le bling-bling et une forme de modernité romanesque, où une fille de maçon pénétra un milieu qui n’avait jamais vu une fille comme elle.Rachida Dati, les secrets d’une ambition, d’Emmanuelle Ménage (Fr., 2015, 90 min). Dimanche 27 septembre à 22 h 25 sur France 2.Raphaëlle Bacquégrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.09.2015 à 18h27 | William Genieys (Directeur recherche CNRS, Université de Montpellier – CEPEL) Sommes-nous en train d’assister à un nouveau requiem de l’Etat fort à la française avec la nomination en cours de François Villeroy de Galhau aux fonctions de gouverneur de la Banque de France ?La tribune publiée par des économistes dans le journal Le Monde (« Banque de France : François Villeroy de Galhau est exposé à un grave conflit d’intérêts », Le Monde du 15 septembre), soutenue par 150 signataires, invite les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat et des commissions des finances à désapprouver le choix du pouvoir exécutif.Le motif avancé est clair : nommer un individu ayant fait carrière depuis 2003 au sein de BNP Paribas jusqu’à sa démission le 30 avril 2015, est source de « probables conflits d’intérêts ».Lire aussi :Pour une Banque de France indépendante du secteur financierL’argument des pétitionnaires paraît aussi clair qu’irréfutable : il est illusoire d’affirmer que l’on puisse avoir servi l’industrie bancaire, puis quelque mois plus tard en assurer son contrôle avec impartialité et en toute indépendance.De fait, l’élite de la haute finance va réaliser un parfait hold-up aux profits des intérêts des actionnaires, gros et petits, de la BNP Paribas, et au détriment de l’intérêt général. Si la compétence de nos chers économistes sur les effets de la politique bancaire ne fait aucun doute, leur lecture sociologique de la réalité élitaire française laisse à désirer.Une vieille luneL’usage préventif de la notion de conflit d’intérêts en « défense du sens démocratique » est discutable. Le côté précognitif de scandale bancaire à venir, constitue également une atteinte à l’expression du pluralisme politique et nous renvoie à l’univers de la nouvelle Minority Report de Philip K. Dick.Il est clair que la défense de l’éthique publique dans les institutions de régulation financière doit faire l’objet d’une attention accrue en période de crise pour réduire les effets des discours populistes de tout bord sur la vie politique. La vraie question est plutôt : assistons-nous à une américanisation des parcours élitaires au sein de l’Etat ? Et si oui, dans quelle mesure cela affecte-t-il le fondement de nos institutions démocratiques ?Lire aussi :La longue liste des engagements de François Villeroy de GalhauRappelons que la circulation des élites, du secteur public vers le secteur privé, est une vieille lune nommée « pantouflage » sous la Ve République. Or depuis plus 30 ans en France, un nouveau type de circulation fondée sur des allers-retours entre le public et le privé, le système de « porte tourniquet » (revolving door), comme c’est la règle du jeu aux États-Unis, semble se développer.Chez les élites de gouvernement, notamment à la tête du ministère de l’économie et des finances, les parcours professionnels dans le secteur des affaires de Francis Mer, de Thierry Breton, et plus récemment encore de Christine Lagarde ou d’Emmanuel Macron, caractérisent cette évolution.Risque de dévoiement de l’éthique publiqueA ce jour, ce fait n’a pas été entaché de conflits d’intérêts ou de scandale politique majeur. Les travaux menés par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la question des conflits d’intérêts, nous invitent à distinguer trois situations : le conflit d’intérêts, l’apparence de conflit d’intérêts et le conflit d’intérêts potentiels.Si le conflit d’intérêts « réel » nécessite une intervention rapide et forte pour y mettre fin, les deux autres catégories exigent d’avantage des stratégies d’atténuations du risque de dévoiement de l’éthique publique.Lire aussi :Oui à la nomination de François Villeroy de Galhau à la Banque de FranceEn effet, qu’il s’agisse de l’apparence de conflit d’intérêts ou d’un d’intérêt potentiel, les mesures à prendre relèvent du développement de nouveaux dispositifs de régulation visant à préserver l’intégrité et la probité de ces décideurs publics.Aujourd’hui, le développement de nouveaux dispositifs de régulation des comportements des dirigeants publics au nom de l’éthique publique, est de toute façon essentiel en raison de la porosité des frontières entre le public et le privé. La règle de la transparence des décisions publiques et la mise à distance de ses intérêts personnels dans l’exercice de sa fonction doivent être imposée à tous les prétendants à l’exercice de haut poste au sein de l’Etat.Un pur produit de l’Etat françaisL’OCDE préconise comme bonne pratique la forme des déclarations d’intérêts, de la vente d’actif ou de mise en « fiducie » des actifs boursiers (gestion par des tiers). Elle insiste également sur une reddition de comptes personnels très complète, une récusation ou une délégation de responsabilité dans les situations d’apparence de conflits d’intérêts, la mise en place de ligne de divulgation des inconduites et, ultimement dans la mise en place de dispositifs du type « muraille de Chine » empêchant le responsable public d’avoir accès à des dossiers pouvant le mettre en situation de conflits d’intérêts potentiels.M. Villeroy de Galhau, dont la situation relève de ce cas de figure, s’est engagé par voie de presse directement sur l’ensemble de ces points (Les Echos, 11 septembre). N’en déplaise à nos collègues économistes, l’argumentaire d’un conflit d’intérêts potentiel a priori ne justifie pas la vindicte affichée.Lire aussi :Vous avez dit conflit d’intérêts ?Examinons maintenant, l’argument, sous-jacent, de l’américanisation du parcours professionnel de M. Villeroy de Galhau qui en raison de sa provenance du secteur privé méconnaîtrait les valeurs du service public.Pourtant sa formation tout comme son parcours élitaire initial aux sommets du pouvoir, montre qu’il est un pur produit de l’Etat français. Diplômé de Polytechnique (1978) et de l’ENA (1984) d’où il sort inspecteur des finances, il entame une carrière de haut fonctionnaire à la direction du Trésor, passage obligé pour tous les candidats au poste de gouverneur de la Banque de France.Jusqu’en 2003, elle se déroule entre son administration d’affectation à Bercy mais également à Bruxelles (Banque centrale européenne) et les cabinets ministériels de Pierre Bérégovoy, Dominique Strauss-Kahn et Christian Sautter. Après avoir passé près de vingt années dans le public, dont trois à la Direction générale des impôts, et certainement l’avoir quitté pour le privé en raison de l’arrivée de la droite au pouvoir, son parcours sans faute au cœur du pouvoir décisionnel est plutôt gage de compétences.Se doter d’une véritable infrastructure de l’éthique publiqueLa critique non avancée par les pétitionnaires, mais audible du point vu d’une sociologie critique des élites, consisterait à dénoncer une trajectoire personnelle qui confirme la prégnance d’une noblesse d’Etat sur la gouvernance publique. En effet, de par ses origines sociales (famille industrielle de l’Est de la France) et à travers son parcours classique (grandes écoles, grands corps, direction administrative de l’Etat, cabinets ministériels, et secteur bancaire), il incarne l’élitisme à la française le plus classique qui soit.Mais là, il s’agit d’un autre débat dont les solutions alternatives n’ont pas encore été inventées. Et ce n’est pas le discours populiste ambiant qui conduira à une amélioration de la situation.Ainsi, plutôt que de s’accrocher à une morale d’État ou encore à un modèle universaliste de la puissance publique surplombant la société, il serait plus opportun que nos élites prennent plus sérieusement les appels d’organisme comme l’OCDE concernant la nécessité de doter nos démocraties d’une véritable infrastructure de l’éthique publique.Cela éviterait des chasses aux sorcières, plus arbitraires que préventives, et permettrait d’aborder plus sereinement la définition du profil sociopolitique des candidats qui postulent aux fonctions de gardiens des politiques de l’Etat.William Genieys est l’auteur de Sociologie politique des élites (Armand Colin, 2011, 368 pages)William Genieys (Directeur recherche CNRS, Université de Montpellier – CEPEL) Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le Grand Journal du 24/09/15 - Part. 1 avec Eric Dupont-MorettiL’animatrice du « Grand Journal », Maïtena Biraben, est visée par une polémique pour avoir évoqué deux fois au cours de l’émission, jeudi 24 septembre, le discours « de vérité » du Front national, dans lequel, selon elle, « les Français se reconnaissent ». Simple maladresse d’expression surexploitée médiatiquement ou phrase révélatrice ? Difficile de répondre. Pour Eric Dupond-Moretti, l’avocat que Mme Biraben interrogeait ce jour-là, la polémique est « débile ». De son côté, joint par Le Monde, Canal+ a choisi de ne pas commenter. Mme Biraben, elle, a assuré que son expression désignait « la forme, pas le fond » du discours frontiste.Lire aussi :Maïtena Biraben assure avoir voulu parler « de la forme, pas du fond » du discours du FNÀ un moment où la chaîne est scrutée, car elle a changé de mains depuis l’arrivée de Vincent Bolloré à la tête de Vivendi, plusieurs séquences du « Grand Journal » impliquant des responsables du FN ont récemment été taxées de complaisance. Lors de l’émission du 9 septembre, un sujet, tourné le week-end précédent à l’université d’été du Front national, montrait le journaliste Cyrille Eldin plaisantant avec Marine Le Pen et d’autres cadres. Quelques jours plus tard, le 15 septembre, Maïtena Biraben recevait Robert Ménard, le maire de Béziers, présenté comme « un pro de la com ».« Une chaîne de bobos de gauche »L’animatrice du « Grand Journal » est consciente que Canal+ a une image de chaîne de « bobos de gauche ». Et fait le lien avec le traitement du FN, comme elle l’a expliqué à TéléObs en juin, alors qu’elle était en charge du « Supplément » :« S’il y a bien une personne que j’attends, c’est Marine Le Pen. Elle ne veut pas venir sur Canal+. Elle considère que c’est une chaîne de bobos de gauche et j’en pâtis. Je suis certainement bobo mais personne ne peut dire si je suis de gauche ou de droite. Je le répète : elle est la bienvenue dans Le Supplément quand elle veut. »Maïtena Biraben a précisé aussi sa vision du traitement journalistique du FN :« Je ne comprends pas cette polémique qui consiste à se demander s’il faut ou non interviewer les personnalités du FN. Si ce parti est autorisé, je ne vois pas pourquoi je me pincerais le nez pour recevoir ses élus. Ils nous doivent des comptes, pas plus pas moins que ceux d’autres partis. »Elle rêve aussi d’accueillir « Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Matteo Renzi, Yanis Varoufakis, le ministre grec des finances, Hillary Clinton, Bill Gates ou Vladimir Poutine. (…) Je ne m’interdis rien. »Contre un Canal+ « arrogant » et « parisien »L’approche personnelle revendiquée par Maïtena Biraben prend un relief particulier dans un contexte de grande attente autour de la ligne du « nouveau Canal », repris en main depuis juillet par l’homme d’affaires Vincent Bolloré. Depuis leur arrivée à la tête de Canal+, M. Bolloré et ses hommes insistent sur le fait que les chaînes du groupe doivent éviter d’être trop « clivantes », notamment avec les sujets politiques ou religieux. À la direction de Vivendi, on souhaite ainsi tourner le dos à un Canal+ décrit comme trop « arrogant » et « parisien ».Ces qualificatifs ne sont pas sans rappeler ceux-là mêmes qu’employait récemment encore Marine Le Pen ou Eric Zemmour pour parler de la chaîne. Ces dernières années, la présidente du FN a choisi de cibler Canal+, faisant de la chaîne un symbole, à ses yeux, du « conformisme » et du « prêt-à-penser ».Cela ne l’a pas empêché d’accepter souvent les invitations de la chaîne, bien avant l’arrivée de Maïtena Biraben au « Grand Journal » : elle s’est rendue quatre fois dans le talk-show entre 2004 et 2011 puis, depuis 2011, au moins une fois par an, mais pas jusqu’ici en 2015. Elle a également été invitée au moins trois fois de la matinale d’i-Télé cette année.Dans ses relations avec Canal+, Mme Le Pen a régulièrement mis en scène son hostilité envers un média qu’elle a décrit peuplé de « bobos horribles ». La tension a été particulièrement vive avec « Le Petit Journal », qu’elle a – sans succès – attaqué en justice en 2011 et dont les journalistes ont été à maintes reprises refoulés d’événements organisés par le FN, avant qu’une équipe de l’émission soit agressée lors du défilé du parti le 1er mai 2015. En février, Mme Le Pen, interrogée lors d’un déplacement, assurait même : « Je ne réponds pas à Canal+. » Plus généralement, Mme Le Pen a multiplié les échanges musclés avec des figures de Canal+ comme Michel Denisot ou Anne-Sophie Lapix, qui l’avait mise en difficulté en janvier 2012 dans Dimanche +.Le souvenir de l’éviction d’Eric ZemmourCette relation houleuse avec le FN – la chaîne n’est pas la seule : Mediapart, Le Monde ou France Inter, entre autres, ont aussi subi ses critiques – a-t-elle vocation à s’apaiser ? Les mots de Maïtena Biraben, lâchés en direct, ne suffisent pas à l’établir.Depuis juillet, la prise de contrôle de Canal+ par le nouveau patron de Vivendi s’est accompagnée d’un soupçon de motivations politiques. M. Bolloré a été accusé de vouloir supprimer les « Guignols » pour faire plaisir à son ami Nicolas Sarkozy, ce qu’il a démenti.Lire aussi :Face au CSA, Vincent Bolloré multiplie les gestes d’apaisementMais la vision exprimée par Vivendi d’une chaîne qui ne doit pas exclure des catégories de personnes – et de spectateurs et clients – évoque l’argumentation d’une radio comme RTL pour justifier le maintien à l’antenne d’Eric Zemmour, considéré comme incarnant un courant de l’opinion. La direction précédente de la chaîne d’information en continu du groupe Canal+, i-Télé, limogée depuis, s’était illustrée par son éviction de l’essayiste militant, fin 2014. Une décision qui avait déplu à la direction de Vivendi.À la rentrée, la nomination à la direction de la rédaction d’i-Télé de Guillaume Zeller – fidèle de M. Bolloré passé par la chaîne Direct 8 mais aussi proche du catholicisme traditionaliste – a alimenté en interne les craintes d’une droitisation de la chaîne d’information.Lors d’une réunion, une journaliste de la chaîne a demandé à M. Zeller si Patrick Buisson, l’ancien conseiller maurrassien de Nicolas Sarkozy, pourrait arriver sur la chaîne. Le directeur de la rédaction a fermement démenti, en haussant le ton. Et depuis, il a assuré au Conseil supérieur de l’audiovisuel, comme M. Bolloré, qu’i-Télé produirait une information « impartiale », « équilibrée » et non partisane. Donc pas marquée à droite mais pas à gauche non plus.Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréLes prochaines semaines du « Grand Journal » et l’évolution des chaînes de Canal+ et de sa production montreront si la reprise en main par Vivendi marque aussi une inflexion d’image et de ligne.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.09.2015 à 08h28 • Mis à jour le13.09.2015 à 10h35 | Raphaëlle Besse Desmoulières Le Front de gauche réussira-t-il à survivre aux régionales de décembre ? « Je n’envisage même pas la possibilité que ça se passe autrement sinon nous serions des irresponsables », met en garde Marie-George Buffet, l’ex-secrétaire nationale du PCF. Pourtant, à écouter les uns et les autres dans les allées de la Fête de l’Humanité, rien n’est moins sûr. A trois mois de l’échéance, le rassemblement de la gauche radicale n’est toujours pas en ordre de marche. En cause : des stratégies à la carte de chacune de ses composantes.Vendredi 11 septembre, les leaders du Front de gauche ne se sont pas pressés pour venir inaugurer leur stand commun. Occupé ailleurs, Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, a même séché la traditionnelle photo de famille. Avec Jean-Luc Mélenchon, ils ont eu beau se retrouver un peu plus tard pour échanger quelques mots sous le regard de quelques journalistes, l’ambiance n’est pas à la fête entre leurs deux formations qui ont mis en scène leurs divisions pendant le week-end.Lire aussi :A la Fête de « L’Huma », le Front de gauche se fracture sur la GrèceBlocagesPour décembre, le Parti de gauche (PG, l’un des partis constituant le Front de gauche) semble favoriser les alliances avec Europe Ecologie-Les Verts là où elles sont possibles afin de constituer « l’opposition de gauche » qu’ils appellent de leur vœux. En Rhône-Alpes-Auvergne, le deal a déjà été conclu mais sans les communistes pour cause de cumul des mandats. Les chefs de file PCF, détenteurs d’un mandat national, ont refusé de signer une « charte éthique »  qui leur interdisait de le cumuler avec un mandat local. « On ne peut pas défendre la VIe République et ne pas se l’appliquer à soi-même », juge Danielle Simonnet, coordinatrice national du PG.Trois autres régions sont potentiellement concernées par un accord entre les écologistes et tout ou partie du Front de gauche : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. Le PG y ajoute la Bretagne et Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Les négociations semblent le plus avancées en Midi-Pyrénées-Languedoc-Rousillon qui pourrait être la seule région à voir une liste de large rassemblement à la gauche du PS.Ailleurs, les discussions bloquent le plus souvent entre le PCF et EELV, les communistes refusant de systématiquement s’aligner derrière les écologistes. Samedi, les militants d’EELV de Nord-Pas-de-Calais-Picardie ont choisi une stratégie à la gauche du PS mais l’alliance ne pourrait concerner au final que le PG. Idem en Provence-Alpes-Côte-d’Azur. « Le PG a d’énormes exigences dans certaines régions et aucune dans d’autres, c’est un peu le ventre mou, critique Pascal Savoldelli, chargé des élections au PCF. Ca n’est pas possible d’avoir des exigences à la carte. »Lire aussi :Régionales : les Verts nordistes choisissent de partir sans le PS« Pas une candidature de consensus »Autre point de blocage et non des moindres : l’Ile-de-France. Le patron des communistes, Pierre Laurent, a fait savoir sa volonté de mener les listes du Front de gauche. Mais sa candidature est loin de faire l’unanimité. Pour le PG, il est hors de question d’être représenté par celui qui est également sénateur de Paris. Là encore, la question du non-cumul des mandats lui est opposée. « Face à Bartolone et Pécresse, il faut une tête de liste qui diffère de ces cumulards, quelqu’un qui incarne cette exigence éthique », souligne Mme Simonnet. Le PG ne se dit pas fermé à une autre candidature communiste mais « non cumularde ». Du côté d’Ensemble, la troisième force du Front de gauche, on n’est pas non plus emballé par la proposition de M. Laurent. « Ce n’est pas une candidature de consensus », juge Clémentine Autain, porte-parole du mouvement.M. Laurent, lui, semble bien décidé à passer en force. « L’heure n’est pas à tergiverser mais à s’engager dans la bataille », a-t-il lancé samedi à la tribune, avant d’ajouter : « Mon ambition dans la vie n’est pas de cumuler des mandats. »  Pour lui, ce sujet est même « une blague », a-t-il expliqué vendredi à un déjeuner de presse. M. Savoldelli enfonce le clou . « On a la tête de liste la plus crédible, estime le conseiller général du Val-de-Marne. C’est une candidature haute avec un taux de mobilisation maximum pour empêcher la droite de prendre la région. » M. Savoldelli est persuadé que le PG ne prendra pas le risque de partir seul, sachant qu’Emmanuelle Cosse, la tête de liste écolo, a fermé la porte à des listes communes. « Il faut avoir les capacités de faire une offre régionale, juge le « monsieur élections » du PCF. A moins de 5 % des voix, on n’est pas remboursé. C’est aussi une question d’ancrage et de crédibilité. » Pour l’heure, chacun campe sur ses positions et l’heure tourne.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.09.2015 à 14h33 • Mis à jour le12.09.2015 à 18h38 | Alexandre Lemarié (Envoyé spécial au Touquet) Sa venue n’était pas prévue. Et l’effet de surprise fut total. Alain Juppé a effectué une visite au campus des Jeunes du parti Les Républicains (LR) du Touquet (Pas-de-Calais), samedi 12 septembre. Arrivé vers 13 h 15, sous les applaudissements de jeunes militants, le candidat déclaré à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017 a expliqué être venu « pour encourager les jeunes ». En réalité, le maire de Bordeaux tient à occuper le terrain face à son rival Nicolas Sarkozy, qui doit s’exprimer lors d’un discours prévu vers 18 heures.Lire aussi :Nicolas Sarkozy joue la primaire en trois étapes « Animé » par un esprit « d’unité et de rassemblement »A l’issue de son déjeuner, Alain Juppé a prononcé un bref discours. Debout, micro à la main au milieu des tables, il s’est d’abord félicité de la manière dont il avait été reçu. « Je vous remercie de m’accueillir de bonne humeur », a déclaré celui qui avait notamment été sifflé lors de sa venue au congrès de refondation du parti, le 30 mai. Disant être « animé » par un esprit « d’unité et de rassemblement », le maire de Bordeaux a ensuite précisé sa position sur les réfugiés : « Oui à l’accueil, mais pas à toute la misère du monde. Il faut aussi reprendre le contrôle de la situation. » « Il faut gagner les régionales », a-t-il conclu, en dénonçant le programme du Front national, qui « nous mettrait dans le mur ». Disant vouloir « remettre la France en marche », M. Juppé a ensuite discuté de manière informelle avec de jeunes militants, avant de quitter les lieux vers 14 h 30.Xavier Bertrand, candidat LR à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, doit prononcer un discours vers 17 h 30. Les ex-ministres Michèle Alliot-Marie, Luc Chatel et Hervé Mariton sont également présents. Mais pas François Fillon et Bruno Le Maire, autres rivaux de M. Sarkozy pour la primaire.Lire aussi :Juppé et Fillon, l’unité des ambitieuxAlexandre Lemarié (Envoyé spécial au Touquet)Journaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard Paris, Nantes, Bordeaux, Marseille… Toutes les grandes villes du pays ont répondu à l’invitation du ministre de l’intérieur. Six cent vingt-deux maires, prêts à accueillir des réfugiés, ont annoncé leur venue, samedi 12 septembre, à la Maison de la chimie, à Paris. Des Républicains aux communistes, les élus de tous les partis ont fait le déplacement pour proposer des hébergements. Beaucoup sont inquiets, se demandant comment leur action locale va s’articuler avec celle de l’Etat. Répondre à cette question est justement un des objectifs de la journée. Bernard Cazeneuve souhaitait en effet que ces maires ressortent de la réunion certains qu’ils vont accueillir « un public accompagné ».A cette occasion, le premier ministre, Manuel Valls, s’est engagé à créer de nouvelles places d’hébergement pour les réfugiés, dont le nombre précis sera donné lors du débat à l’Assemblée nationale consacré aux migrants mercredi. « Je reviendrai mercredi prochain — il y a encore des arbitrages à rendre — devant la représentation nationale, sur les renforts dont l’Etat se dotera », a dit le chef du gouvernement.Il y a une semaine, l’idée de cette matinée s’est tout à coup imposée au ministre de l’intérieur. En rentrant de Rosny-sous-Bois, où il participait à une cérémonie en mémoire des victimes d’un incendie, M. Cazeneuve connaît déjà l’annonce présidentielle de lundi. Il sait que la France va s’engager à recevoir vingt-quatre mille réfugiés sur deux ans, mille dans l’immédiat, et qu’il faut trouver des hébergements. Il échange avec sa conseillère en communication, Clara Paul-Zamour, sur l’état de l’opinion, de la mobilisation de la société.Lire aussi :Comment la France se prépare à accueillir les réfugiésDeux jours auparavant, Christophe Borgel, député (PS), et quelques élus de la Haute-Garonne ont lancé un appel à accueillir des Syriens. La veille, c’est Martine Aubry qui s’est mobilisée à Lille. Bernard Cazeneuve évoque alors l’idée d’inviter à Paris ces maires qui souhaitent accueillir… Dès le lendemain, son souhait se concrétise avec l’envoi d’une lettre à tous les maires. Il s’agit de remercier les plus engagés et d’inciter les autres à l’action. Seule une large mobilisation de la société peut permettre à la France de relever dignement le défi qu’elle promet de relever.Au cœur du week-end la « task force » de Beauvau est à l’œuvre. Depuis que la crise migratoire s’est accélérée, en août, le conseiller sur les migrations, Raphaël Sodini, la conseillère spéciale, Marie-Emmanuelle Assidon, et la conseillère en communication se réunissent matin et soir dans le bureau du directeur de cabinet, Michel Lalande. Les conseillers parlementaires ou le chef de cabinet s’y joignent en fonction des actualités. Ce petit groupe doit désormais rendre possible l’accueil décent de la vague historique de réfugiés que la France s’est engagée à accueillir.Un défi immenseQuelques heures chaque jour, le bureau de Michel Lalande se transforme en poste de commandement d’où s’orchestre l’accueil immédiat des mille réfugiés et l’élaboration du plan pour les vingt-quatre mille qui s’étaleront sur deux ans. Ces derniers venant s’additionner aux six mille sept cents premiers réfugiés que la France, en juillet, s’était déjà engagée auprès de l’Europe à faire venir.Dans un pays qui ne parvient pas à héberger plus de la moitié de ses demandeurs d’asile arrivés par la voie classique ; où 1,8 million de personnes attendent un logement social, le défi est immense. En lien avec Beauvau, trois autres lieux parisiens se mobilisent dès samedi : l’OFII, Office français de l’immigration et de l’intégration, la direction des étrangers de France (DGEF) et la préfecture d’Ile-de-France (PRIF).Dans ses bureaux du 15e arrondissement, la PRIF est sur le pied de guerre. C’est la première fois depuis la grippe H1N1 en 2009 qu’une cellule de crise est activée dans ces murs. La secrétaire générale, Sophie Brocas, en prend la tête. Deux fois par jour, elle fait le point. « Les préfets font remonter les possibilités d’accueil, ils visitent les lieux, s’assurent de leur salubrité », observe-t-elle, mercredi, un immense tableau à la main.« Dès que nous avons des hébergements prêts, nous signalons leur configuration à l’OFII afin qu’à Munich, où sont sélectionnés les réfugiés, on compose les bus en adéquation avec l’offre locale », rappelle Mme Brocas. « Il y a eu un véritable élan des grands réseaux du tourisme social, se réjouit-elle, au point que les marges dégagées dès aujourd’hui nous permettront de mieux appréhender les mises à l’abri hivernales, mais aussi de commencer à anticiper les arrivées suivantes », poursuit le préfet de région, Jean-François Carenco, qui n’oublie pas non plus qu’il va devoir héberger dans les prochains jours les quatre cent cinquante migrants du camp parisien d’Austerlitz qui seront évacués.Lire aussi :Ces migrants que la France ne fait pas rêver« Nous devons gérer simultanément trois temporalités, analyse Kléber Arouh, le préfet nommé coordonnateur national de l’opération réfugiés. En même temps que l’accueil immédiat, il nous faut penser la suite avec l’installation dans des logements pérennes des migrants rapidement devenus réfugiés. » La direction des étrangers, avec à sa tête un ancien du cabinet de Bernard Cazeneuve, Pierre-Antoine Molina, veille, elle, avec l’OFII, à accélérer l’octroi du statut de réfugié aux demandeurs classiques. « Pour que le système fonctionne, il faut que l’administration soit capable de délivrer très rapidement le statut de réfugié », rappelle Pierre-Antoine Molina. Le défi est de réussir à le faire en deux semaines pour les réfugiés syriens, soudanais ou érythréens, afin qu’au bout de deux mois ils rejoignent un logement social, laissant la place à d’autres arrivants.« Task force migrants »Comme si la tâche n’était pas assez colossale, Bernard Cazeneuve voit une autre priorité se greffer sur ce défi : héberger dans les meilleurs délais les demandeurs d’asile de Calais. « Très vite on va nous demander pourquoi nous prenons en charge les gens que l’on va chercher en Allemagne, alors que les demandeurs d’asile calaisiens ne bénéficient pas du même accueil, pressent-il. Je souhaite donc que les demandeurs d’asile de Calais bénéficient aussi de la mobilisation nationale », martelait-il hier après un entretien avec la préfète du Pas-de-Calais. C’est-à-dire qu’on les loge rapidement.À 12 heures vendredi, sa « task force migrants » réunie autour de lui a ajouté l’amélioration des conditions de vie à Calais à la liste des urgences. Une de plus pour le petit groupe mobilisé sur les migrations et les réfugiés. Rompus au rythme fou qui caractérise le quotidien de la Place Beauvau, ils ont cette fois la pression supplémentaire d’avoir un rendez-vous avec l’histoire. Au cas où l’un d’eux l’aurait oublié, le ministre ne se prive pas de le leur rappeler d’une voix étale, certes, mais qui ne souffre pas la contestation. « Dans des moments historiques comme aujourd’hui, il faut être professionnels et efficaces. Travailler tout le temps. Faire le job », ajoute-t-il avant de repartir à ses dossiers.Vendredi soir, comme d’ordinaire, derrière sa grille d’honneur, l’hôtel particulier de la place Beauvau est resté longtemps allumé. Un peu plus que d’ordinaire encore.1 000 euros par hébergement pour les communesLes communes qui créent sur leur territoire des places pour les réfugiés recevront 1 000 euros par hébergement, a annoncé Bernard Cazeneuve aux maires réunis à Paris, samedi 11 septembre. Une aide complémentaire du même montant sera attribuée aux bailleurs qui acceptent de louer à une association assurant l’hébergement ou le logement de réfugiés. Cette somme complétera les dispositifs de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat afin de remettre sur le marché des biens loués à un tarif social.A ce dispositif financier s’ajouteront une augmentation des effectifs de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) et de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), ainsi que de nouvelles créations de places dans les centres d’accueil pour demandeurs d’asile.Lire aussi :A Calais, beaucoup de migrants préfèrent chercher asile en Grande-BretagneMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raphaëlle Besse Desmoulières « C’est pas mal, non ? » Jean-Luc Mélenchon savoure son dernier coup : faire venir samedi 12 septembre à la Fête de L’Humanité celui que tout le monde désormais s’arrache à gauche : Yanis Varoufakis, l’ex-ministre des finances de la Grèce. A huit jours des législatives en Grèce, le clivage qui divise la gauche radicale grecque s’est invité dans les allées de la fête. Jean-Luc Mélenchon s’affiche désormais avec les dissidents de Syriza, quand Pierre Laurent, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), reçoit des proches d’Alexis Tsipras, le premier ministre démissionnaire. Une stratégie qui témoigne d’une nouvelle divergence entre le PCF et Parti de gauche (PG) sur un sujet pourtant au cœur de l’identité politique du Front de gauche.Lire :Au Front de gauche, rien ne va plus entre Pierre Laurent et Jean-Luc MélenchonM. Varoufakis a participé à un débat sur l’Europe organisé par M. Mélenchon sur le stand du PG. A leur côté à la tribune, l’Allemand Oskar Lafontaine, ancien coprésident de Die Linke, et l’Italien Stefano Fassina, ex-ministre de l’économie issu des Démocrates de gauche. « Ça aurait été encore mieux avec Zoe, mais elle n’a pas pu être présente », glisse M. Mélenchon. Une allusion à la présidente du Parlement grec, Zoe Konstantopoulou, en rupture avec Syriza. Cette dernière a signé avec les quatre hommes une tribune, publiée vendredi sur Mediapart, dans laquelle ils appellent à un « plan B » en Europe. « Nous sommes déterminés à rompre avec cette Europe », écrivent-ils. Leur idée : un « plan A » qui vise à obtenir « une renégociation complète » des traités européens ; et, en cas d’échec, un « plan B » dont le contenu n’est pour l’instant pas défini, mais qui comporte plusieurs pistes, dont celle d’une sortie de la zone euro.Lire aussi :Yanis Varoufakis : « La véritable cible du docteur Schäuble est la France et son Etat-providence »« Sans faire le tri »« Ce qui s’est passé en Grèce, c’est un coup d’Etat financier, affirme Danielle Simonnet, coordinatrice nationale du PG. Pour limiter la résistance du gouvernement grec aux politiques d’austérité, il était impératif pour l’Allemagne de les faire plier. Eux avaient un plan B : la menace d’un « Grexit » dans les pires conditions. Et cette menace va continuer. » Les signataires reprennent également la proposition que M. Mélenchon formule depuis plusieurs semaines, celle d’un « sommet internationaliste du plan B », qui se tiendrait en novembre et dont ils ont fait le thème du débat de samedi. « L’idée du sommet n’est pas d’en faire l’événement de partis politiques, mais une mobilisation d’intellectuels, d’économistes, de leaders sociaux », précise M. Mélenchon.Depuis l’accord du 13 juillet sur un troisième plan d’aide à la Grèce, l’ancien candidat à la présidentielle fait entendre une petite musique différente en affirmant notamment que s’il était amené à choisir « entre l’euro et la souveraineté nationale », il opterait pour la seconde. Fini le temps où le député européen célébrait M. Tsipras, aujourd’hui coupable à ses yeux de ne pas avoir préparé de plan B crédible et de s’être ainsi lié les mains. Après avoir très largement pris ses distances avec le leader de Syriza, M. Mélenchon se veut cependant plus pragmatique. « Il ne faut pas s’enfermer dans un dilemme qui n’a pas de sens : pour ou contre Tsipras, pour ou contre Syriza », assure-t-il.Lire aussi :En Europe, les extrêmes dénoncent un « coup de force » de l’Allemagne et de l’Union européenneDe son côté, M. Laurent, continue dire avec insistance son soutien à M. Tsipras. Le sénateur de Paris, qui juge que « Syriza ne s’est pas ralliée à l’austérité », réaffirme sa volonté de rassembler « toutes les forces anti-austérité » d’Europe. « Sans faire le tri », précise celui qui est aussi président du Parti de la gauche européenne. Ce dernier prend soin de montrer qu’il discute avec tout le monde en faisant savoir qu’il devait s’entretenir en privé dans la journée avec M. Varoufakis. Un débat organisé par les communistes et intitulé « Ensemble pour une autre Europe » devait aussi réunir samedi le PCF, Die Linke, les Espagnols de Podemos et d’Izquierda unida et Georges Katrougalos, un ex-ministre grec toujours membre de Syriza.« Eclatement » et divergencesPierre Laurent n’hésite pas non plus à rappeler le positionnement du leader de Podemos, Pablo Iglesias, proche du sien sur le cas grec. Si M. Iglesias a préfacé la version espagnole du dernier livre de M. Mélenchon, Le Hareng de Bismarck, il n’a pas tiré les mêmes enseignements de la crise que son collègue du Parlement européen. Comme M. Laurent, il continue de soutenir le premier ministre grec démissionnaire. « Alexis Tsipras s’est retrouvé seul contre tous, expliquait-il le 4 septembre dans une interview au Monde. Son dilemme était de sortir son pays de l’euro ou de gagner du temps. Il a choisi de gagner du temps avec un accord, certes lamentable, mais c’était la seule option qu’il pouvait prendre. » Lire aussi :Pablo Iglesias, un « indigné » en voie de normalisationSi la question de la sortie de l’euro traverse toute la gauche radicale, y compris les communistes, la direction du PCF prend soin de s’en tenir éloignée. « Je ne fais pas partie de ceux qui font porter la responsabilité à Syriza, explique M. Laurent. Je continue de croire qu’une sortie de l’euro n’aurait pas amélioré le rapport de force en Grèce. » Le 30 août, en clôture de l’université d’été du PCF aux Karellis (Savoie), le numéro un communiste avait aussi dit se méfier des « raccourcis » qui peuvent mener selon lui aux « fourvoiements les plus dangereux », comme celui de l’économiste Jacques Sapir, qui a proposé de s’allier avec le Front national dans une « union sacrée contre l’euro ».Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble, la troisième force du Front de gauche, se montre également prudente. « En créant un clivage pour ou contre l’euro, on va dans le mur, met-elle en garde. Il y en a qui ont de la chance d’avoir trouvé toutes les réponses, ce n’est pas mon cas. » Des déclarations qui ne semblent pas inquiéter Mme Simonnet. « Tout le monde n’avance pas au même rythme, dit-elle. Nous, on va vite, on a la capacité de ne pas se laisser assommer par les événements. »Autant de divergences qui nuisent à l’image d’unité que devrait afficher le Front de gauche à trois mois des régionales. Le rassemblement de la gauche radicale n’est toujours pas en ordre de bataille et ses diverses composantes sont tentées d’opter pour des stratégies à la carte selon les régions. Marie-Pierre Vieu, de la direction du PCF, parle même d’un « début d’éclatement sporadique ». « Quand tout le monde décide d’avoir une stratégie nationale qui consiste à partir sans le PS et qu’on arrive à avoir autant d’éclatements, c’est qu’il y a une crise profonde », reconnaît-elle.Lire aussi :La gauche affronte les régionales en ordre disperséRaphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Gagnebet (La Cavalerie (Aveyron), envoyé spécial) Le Larzac va-t-il repartir en guerre contre son camp militaire ? Trente-quatre ans après la fin du long mouvement de désobéissance civile qui avait conduit, en 1981, à l’annulation du projet d’extension de la base, un collectif de paysans et d’habitants se mobilise contre le projet d’installation sur place de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère, rapatriée d’Abou Dhabi. Une centaine de personnes ont manifesté, samedi 12 septembre, à Millau dans l’Aveyron. Le 5 septembre, devant la préfecture, une centaine de personnes avaient aussi brandi des banderoles proclamant « La Légion ni ici ni ailleurs ».Une pétition a recueilli 2 500 signatures, un journal est en cours de fabrication et la lutte sur les réseaux sociaux s’organise, même si le terme de zone à défendre (ZAD), popularisé à Notre-Dame-des-Landes et Sivens, n’est pas encore évoqué. Le collectif d’opposant dénonce une décision soudaine et sans concertation. Il se dit soutenu par de nombreux habitants du Larzac et par une « nouvelle génération, notamment à Millau, qui n’a pas envie de voir débarquer un corps d’armée à la réputation sulfureuse, au lourd passé colonial », précise Joseph Pineau, porte-parole du collectif. A La Cavalerie, la commune de 1 100 habitants qui jouxte le camp, « un habitant sur deux sera un militaire, ce n’est pas ce que nous imaginions quand nous défendions ce territoire exceptionnel », ajoute M. Pineau.« Le Larzac a toujours véhiculé un message de paix et de solidarité internationale, argumente Christian Roqueirol, membre de la Confédération paysanne. Nous avons construit ici un modèle de développement économique et agricole inédit qui fait ses preuves. Nous n’avons pas besoin de l’argent de l’armée, nous voulons des crédits civils pour préserver notre modèle. »Pas sûr pourtant que le plateau du Larzac rejoue la lutte des années 1970. Sans projet d’extension du camp, sans expropriation d’agriculteurs, le projet d’installation de la Légion fait l’objet d’un large consensus politique et divise les paysans. Une page Facebook a été créée pour dire « Oui à la venue de la Légion étrangère sur le Larzac ». Pour Bruno Ferrand, le maire (sans étiquette) de La Cavalerie, « l’arrivée de la Légion est une aubaine pour une commune qui veut se développer ». L’élu a dans ses cartons la création d’un centre commercial « village de marques » et se réjouit de l’arrivée des militaires. Selon la décision officialisée le 31 juillet, « 460 hommes vont arriver en 2016 au camp de La Cavalerie. Avec les familles, les compagnes, cela peut représenter 1 000 personnes, cela dans le cadre de la refonte militaire », confirme le lieutenant-colonel Jean­-Philippe Mouille, au Sirpa Terre.D’ici à 2018, près de 1 200 bérets verts et autres personnels devraient s’installer ou transiter par le camp de 3 000 hectares, avec un investissement de 40 millions d’euros à l’appui. Les 180 militaires du centre d’entraînement et d’instruction du tir opérationnel, occupants actuels du camp, déménagent quant à eux à Canjuers (Var).Acté au cœur de l’étéLe sénateur de l’Aveyron et ancien député (Les Républicains) Alain Marc revendique, « en accord total avec les autres élus de tous bords », la réussite de cette installation, alors qu’« il était question il y a deux ans de la fermeture du camp ». Soutenu par le conseil départemental et son président, Jean­-Claude Luche (LR), puis par le sénateur et maire PS de Saint­-Affrique, Alain Fauconnier, le déménagement est acté au cœur de l’été, avec une promesse d’investissements de l’ordre de 20 millions d’euros de la part du département. « Des investissements destinés à la périphérie du camp concernant un gymnase, un collège, la piscine de Millau et des travaux à réaliser sur l’aérodrome de La Cavalerie », annonce le sénateur. Début août, les opposants ont adressé une lettre à François Hollande, dénonçant une « décision prise à l’initiative d’élus locaux en négociations secrètes au ministère de la défense sans que les populations locales soient informées ni consultées », qui met « en péril la réflexion déjà engagée et souhaitée d’un avenir civil du Larzac, s’inscrivant dans une dynamique solidaire et humaniste. L’Etat rompt ainsi le contrat moral établi en 1981 avec François Mitterrand pour mettre fin à dix ans de lutte », poursuit la lettre.« Changement de locataires »Reste que des figures historiques du Larzac, comme Léon Maillé, qui faisait partie des « 103 » paysans menacés d’expulsion ayant tenu tête à l’Etat jusqu’en 1981, ne s’opposent pas à l’arrivée des légionnaires. Très proche voisin du camp et un des leaders de la bataille du Larzac dans les années 1970, l’ancien syndicaliste paysan José Bové, devenu député européen, considère que, « depuis les attentats de janvier, le gouvernement a besoin de plus de monde sur le territoire. Pour moi, il s’agit seulement d’un changement de locataires et pas d’une nouvelle occupation par les militaires ». S’il se dit « un peu stupéfait de la rapidité de la décision », il considère que « celle-ci est interne à l’armée et donc difficilement contestable ». M. Bové souligne que « le ministère de la défense semble vouloir réduire la superficie actuelle du camp. On a déjà gagné une centaine d’hectares que les agriculteurs peuvent utiliser ». Le député européen imagine déjà la création de chantiers de dépollution dans le camp, ainsi que la création de zones réservées aux énergies renouvelables, dont la méthanisation ou la recherche sur l’hydrogène. Une position soutenue par le bureau départemental de la Confédération paysanne qui a décidé, lundi 7 septembre, de ne pas prendre position sur un « dossier interne à l’armée et qui ne menace pas l’agriculture du plateau ».Philippe Gagnebet (La Cavalerie (Aveyron), envoyé spécial)Journaliste au Monde 11.09.2015 à 18h06 Les députés britanniques ont rejeté à une large majorité, vendredi 11 septembre, une proposition de loi pour autoriser les malades en phase terminale à mettre fin à leur vie. Trois cent trente députés ont voté contre cette proposition de loi introduite par le député travailliste Rob Marris, 118 pour.Les députés n’avaient pas reçu de consigne de leur parti pour ce vote, le premier sur la question depuis 1997, mais le premier ministre conservateur, David Cameron, avait clairement signifié son opposition à ce texte. Comme le précise le Guardian, même si la proposition avait été approuvée au Parlement, elle n’aurait eu qu’une mince chance de devenir loi du fait de l’opposition du premier ministre.L’association British Humanist Association, favorable au suicide assisté, a regretté dans un communiqué l’issue de ce vote qui va laisser « un grand nombre de personnes souffrir inutilement ou les contraindre à se rendre en Suisse ou encore laisser leurs proches mettre illégalement fin à leur vie ».Crime passible de quatorze ans de prisonLes milieux religieux se sont en revanche félicités de ce rejet. Pour l’évêque de Carlisle et chef de l’Eglise catholique d’Angleterre, James Newcome, ce vote envoie « le signal fort que la bonne approche pour soutenir les personnes en phase terminale est de leur offrir compassion et soutien à travers de meilleurs soins palliatifs ».Avant le vote, l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, à la tête de l’église anglicane, et les autres responsables religieux du pays avaient écrit une lettre commune aux députés pour leur demander de rejeter le texte. « Si ce n’est pas un crime au Royaume-Uni de se suicider, nous avons conscience que c’est une tragédie et nous faisons, à juste titre, tout ce que nous pouvons pour l’empêcher », écrivaient-ils.Les journaux britanniques publient régulièrement des témoignages de malades obligés de se rendre dans des cliniques en Suisse pour y bénéficier d’une aide au suicide. Elle y est autorisée dans ce pays, comme au Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg. Contrairement à l’euthanasie, le suicide médicalement assisté signifie que le patient accomplit lui-même l’acte provoquant sa mort.L’année dernière, le débat sur le suicide assisté avait déjà été porté à la chambre haute du Parlement. L’ancien archevêque de Canterbury, Lord Carey, s’était alors prononcé en faveur de la légalisation, prenant le contre-pied de la ligne habituelle prônée par l’église anglicane.Le suicide assisté est passible en Grande-Bretagne d’une peine allant jusqu’à quatorze ans de prison. Mais de nouvelles directives émises il y a quatre ans par l’autorité judiciaire incitent à la clémence lorsque l’acte est effectué par « compassion ». Mathilde Damgé Réélu maire de Dijon (Côte-d’Or) le 10 août après la mort d’Alain Millot, qui lui avait succédé en avril 2014 lors de son entrée au gouvernement, François Rebsamen est de retour dans la ville qu’il dirigeait, avant la « parenthèse » gouvernementale, depuis 2001. Il va devoir renouer avec les dossiers des finances locales et se pencher sur le complexe dossier des emprunts toxiques contractés par Dijon.Signés au début des années 2000 par nombre de collectivités locales, ces emprunts sont construits en deux parties, une première attrayante, et une seconde beaucoup plus risquée, qui ne se déclenche qu’après quelques années. Ils offrent des taux ultra-compétitifs au départ, au prix d’un risque démesuré car ils sont indexés sur la fluctuation de valeurs financières très mouvantes, comme les monnaies étrangères.Lire : Dix questions pour tout comprendre aux emprunts toxiquesA Dijon, un collectif réclame depuis plusieurs années que la mairie soit plus transparente sur ce dossier. Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique de Côte-d’Or (CAC21) est passé par la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) pour consulter les contrats des emprunts, mais sans succès jusqu’à présent.Ancien responsable de DexiaLa majorité de ces emprunts a été souscrite auprès de Dexia, banque dans laquelle François Rebsamen a eu des responsabilités pendant six ans. Il siégeait au conseil d’administration où il a perçu 20 000 euros de jetons de présence de 2003 à 2008.Une large partie de ces emprunts à risque ont toutefois été signés après fin 2008, lorsque François Rebsamen n’était plus chez Dexia.L’ancien ministre du travail expliquait, en mars 2014, dans le journal en ligne local Le Miroir la situation financière de la ville à la veille des élections municipales :« A ce jour, il y a trois emprunts toxiques à la ville de Dijon, qui représentent un montant de 30 millions d’euros. Soit 16 % du montant de la dette. » Qu’en est-il en réalité ? Contactés à plusieurs reprises depuis août, ni la mairie ni M. Rebsamen n’ont donné suite à nos demandes. Nous n’avions pas eu davantage de réponses en février 2014 dans le cadre d’un premier volet de cette enquête sur les villes et les crédits toxiques.Mais le compte administratif de la ville de Dijon, voté en juin, a été mis en ligne par la mairie. Un document que nous avons étudié. Et dans la partie « Etat de la dette » (page 191), l’encours « risqué » diffère assez fortement de ce que déclarent les élus.15 %, 38 % voire 48 % d’emprunts à risque ?On compte deux emprunts à très haut risque, dans le tableau qui récapitule les crédits du budget principal. Ces deux emprunts très risqués (des produits Dexia repris par la SFIL, la Société de financement local, détenue à 75 % par l’Etat) représentent 24 millions d’euros restant dus au 31 décembre 2014, soit 15 % de la dette de la ville (164 millions pour le budget principal).« Les deux emprunts classés F, indexés sur le différentiel entre les parités euro-dollar et euro-franc suisse, sont très perdants », analyse Emmanuel Fruchard, conseiller municipal PS de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) qui répertorie depuis plusieurs années les emprunts toxiques des collectivités sur son site emprunttoxique.info.Leurs taux se sont envolés à mesure que la monnaie helvète, sur laquelle ils sont en partie indexés, a vu son cours décoller dans les derniers mois.Avec 15 % d’emprunts classés F, la ville aurait donc encore moins de dette toxique que ce que dit M. Rebsamen ? En réalité non : l’édile oublie quatre emprunts classés E, trois souscrits auprès de Dexia, un auprès de la Caisse d’Epargne.« Comparativement aux autres collectivités, cela fait une part importante en E », estime Emmanuel Fruchard. Selon la charte définie par l’inspecteur général des finances Eric Gissler, ces produits entrent dans la définition des « emprunts toxiques ». L’un d’eux a d’ailleurs un taux d’intérêt de 6,3 %, comme l’indique un tableau du compte administratif de la ville (page 199).En ajoutant ces différents emprunts figurant dans le budget principal, on arrive à un total de 38 % de la dette dijonnaise. Mais si l’on prend aussi en compte les budgets annexes, les crédits toxiques représentent presque la moitié (48 %) des 199,4 millions d’euros empruntés.M. Rebsamen a affirmé au Miroir que les emprunts classés F étaient « au tribunal » mais aucune information n’a filtré depuis. Ni le quotidien local ni Arte n’ont pu en savoir davantage. « Il reste une opacité totale concernant la nature des contrats qui ont été signés, les négociations en cours avec les banques et d’éventuels contentieux », accuse Catherine Vandriesse, conseillère municipale d’opposition à Dijon.Toujours dans Le Miroir, François Rebsamen ajoutait que certains des autres emprunts à risque étaient « en cours de sécurisation ». Cela signifie qu’ils sont renégociés, en échangeant un taux variable contre un taux fixe, moins avantageux au départ mais moins risqué à long terme. L’emprunt au Crédit foncier a notamment été utilisé pour financer l’auditorium de la ville. « Nous aurons désormais un taux fixe, aux alentours de 4,5 ou 5 % au lieu de 0,24 %. »Frais de sortie exorbitantsEn théorie, il est possible de se défaire de ces emprunts en payant la pénalité de sortie prévue dans le contrat. Mais, dans la pratique, les conditions imposées par les banques rendent la manœuvre bien trop chère.Dans le cas du budget principal, il faudrait compter au minimum, pour les trois crédits les plus risqués, près de 22 millions d’euros… pour 36 millions d’euros d’emprunt. La ville a donc accepté des pénalités de 60 % du montant emprunté.Dans de telles conditions, la ville n’a aucun intérêt à essayer de sortir des prêts avant leur terme.Si la plupart des Cours régionales des comptes ont consacré au moins un rapport, sinon plusieurs, à la gestion de la dette des collectivités de leur région, en ce qui concerne Dijon, la cour régionale des comptes indique qu’elle ne prévoit pas de rendre un rapport sur le sujet à court terme.Mediapart (lien payant) rapportait en avril qu’un rapport sur les finances de la ville de Dijon était en préparation et que certains magistrats de la Cour craignaient que le dossier soit étouffé.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.09.2015 à 15h59 • Mis à jour le11.09.2015 à 16h39 Quel accueil réserver aux réfugiés qui sont rentrés sur le territoire français, ou s’apprêtent à le faire ? Alors que la France s’est engagée à prendre en charge en urgence un millier d’hommes, de femmes et d’enfants venus d’Irak, de Syrie et d’Erythrée, la classe politique n’a pas manqué de réagir à ces arrivées au compte-gouttes depuis l’Allemagne.Particulièrement remarquée dans ce flot de commentaires : la remarque du député des Hauts-de-Seine (Les Républicains, LR), Patrick Devedjian. En pleine conférence de presse à la préfecture de région d’Ile-de-France, l’élu a eu cette sortie au sujet des Allemands :« Ils nous ont pris nos juifs, ils nous rendent des Arabes. »Affirmant ensuite qu’il s’agissait d’une « boutade humoristique (…) effectivement déplacée », M. Devedjian s’est excusé dans un tweet : « Je la regrette d’autant plus que j’organise moi-même l’accueil des malheureux réfugiés. »La France s’honoreUne sortie qui ne va guère dans le sens de la préconisation du premier ministre, Manuel Valls, qui a déclaré vendredi que la France devait « s’honorer d’accueillir les Syriens et les Irakiens qui fuient la violence », lors d’une allocution à Martres-Tolosane (Haute-Garonne).« La France s’honore d’avoir accueilli des Chiliens qui fuyaient la dictature de Pinochet. Elle s’honore d’avoir accueilli des Vietnamiens, des Cambodgiens (…). Elle s’honore d’avoir accueilli des Libanais qui fuyaient la guerre civile. Donc nous devons nous honorer d’accueillir des Syriens et des Irakiens qui fuient l’intolérance, la torture, la violence. »« Le statut de réfugié, de demandeur d’asile, ne se découpe pas en tranches », a t-il répété, faisant allusion à la proposition de l’ancien président Nicolas Sarkozy de créer un statut provisoire de « réfugié de guerre » pour certains migrants arrivant en Europe.Lire aussi :Que vaut le statut de « réfugié de guerre » proposé par Nicolas Sarkozy ?« Soyez les bienvenus »Vendredi, la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a de son côté accueilli dans un centre d’hébergement parisien 36 réfugiés irakiens et syriens arrivés dans la nuit d’Allemagne d’un « Soyez les bienvenus. » Mme Hidalgo s’est dite émue de les recevoir, même s’il a « fallu pousser les murs ».Au total, la mairie de Paris a prévu l’ouverture de sept nouveaux centres d’hébergement, pour accueillir 460 migrants, qui s’ajoutent aux 1 450 déjà pris en charge depuis juin.De son côté, la députée LR des Yvelines, Valérie Pécresse, a considéré que l’hébergement d’urgence n’est pas « à la hauteur ». Sur i-Télé, l’élue a estimé qu’il fallait « renvoyer les illégaux chez eux pour pouvoir accueillir dignement les réfugiés ».« Je voudrais tirer un signal d’alarme parce que tout notre hébergement d’urgence est entièrement saturé, totalement thrombosé aujourd’hui. »Lire aussi :Comment la France se prépare à accueillir les réfugiésLes élus d’Ile-de-France ne se sont pas montrés tous si critiques. Le maire de Levallois (Les Républicains) Patrick Balkany a ainsi annoncé qu’il était « prêt à accueillir à Levallois deux familles de réfugiés syriens avec enfants ». Françoise Fressoz Chronique De toutes les réformes lancées ces derniers mois, celle du droit du travail est pour la gauche la plus explosive.Trois années de pression ininterrompues du patronat sur François Hollande pour tenter d’obtenir un assouplissement des règles de fonctionnement du marché du travail, les attaques répétées de certains ministres contre les 35 heures et le contrat de travail ont alimenté l’idée que la nouvelle architecture sociale proposée par le rapport Combrexelle allait forcément faire un perdant : le salarié. Il serait voué à céder en protection, condamné à se trouver exposé au vent mauvais de la mondialisation à partir du moment où le code du travail ne garantirait plus qu’un socle commun de droits essentiels, le reste étant renvoyé à la négociation.Cette crainte agitée par une partie de la gauche et des syndicats est éminemment discutable dans un pays où 10 % de la population active piétine à l’entrée du marché du travail, où les inégalités ne cessent de se creuser entre salariés des grandes et des petites entreprises, où la formation professionnelle répond très imparfaitement aux besoins des chômeurs et où les rigidités du droit du travail conduisent à brider toutes sortes d’activités nouvelles.Elle repose, en outre, sur l’illusion d’un dialogue social bloqué au sommet, pour cause de divisions syndicales et de supériorité patronale, alors que dans les branches, quelque 900 accords sont signés chaque année et dans les entreprises environ 36 000, ce qui n’est pas rien.La République, une et indivisibleToute une pédagogie est à faire qui ne comblera cependant pas le désarroi des opposants à la réforme car ce qui se joue à travers elle dépasse en réalité le simple fonctionnement du marché du travail.Que le contrat puisse un jour dépasser la loi et c’est tout le modèle français qui se trouve questionné : la République une et indivisible avec l’Etat en garant de cette indivisibilité. Mine de rien, les girondins tiennent enfin leur revanche. Ils sont à l’offensive et cela ne date pas d’aujourd’hui.De Jacques Chirac qui, en 2007, avait promulgué un code du travail recodifié, à François Hollande qui lance, en fin de quinquennat, une réforme du droit du travail dont la réalisation débordera les bornes du quinquennat, il existe une continuité pour limiter le champ de la loi et favoriser le dialogue social au plus près du terrain. Si l’on met en parallèle la réforme territoriale qui met en concurrence, pour le développement économique, les métropoles et les régions récemment regroupées, on peut se faire une idée du nouveau visage de la France tel que le dessinent les sociaux-démocrates : une République fondée sur le contrat, décentralisée, où l’Etat jouera le rôle d’arbitre plutôt que de prescripteur.Une révolution mais qui n’a pas besoin d’être théorisée parce qu’elle est déjà en marche avec, comme repoussoir, le schéma alternatif de Nicolas Sarkozy, la marginalisation des syndicats par consultation directe du peuple. La gauche centralisatrice et étatiste peut bien décréter la résistance, elle a perdu la bataille.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.09.2015 à 15h36 • Mis à jour le23.09.2015 à 16h06 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) « Ça va, là. Je crois qu’ils en ont eu pour leur compte. On peut arrêter ? » Cette petite phrase lancée par Martine Aubry aux journalistes à la fin de sa conférence de presse de rentrée à Lille, mercredi 23 septembre, en dit long sur l’agacement de l’ancienne ministre à l’endroit de certains membres du gouvernement. Notamment ceux qui ont la charge de la politique économique. A commencer par Emmanuel Macron, le ministre de l’économie.Sur Macron : « Qu’il s’occupe de son ministère »« Macron ? Comment vous dire… Ras-le-bol, répond-elle, commentant les propos du ministre de l’économie sur le travail du dimanche. Il faut qu’il mette toute son énergie pour accélérer la croissance et l’emploi. Je supporte de moins en moins l’arrogance. »Se disant choquée par les déclarations de M. Macron à l’encontre des fonctionnaires, Mme Aubry dénonce les paroles de cet « ancien fonctionnaire, certes devenu banquier d’affaires, qui sait sans doute qu’en période de crise on n’a jamais eu autant besoin des fonctionnaires, policiers, enseignants, personnels dans les hôpitaux ».Lire aussi :La gauche du PS n’en peut plus de la stratégie de « provocation » d’Emmanuel MacronPour enfoncer le clou, la maire de Lille pointe « une ignorance de ce que les gens vivent aujourd’hui. Il y a un moment, ce n’est plus supportable. Qu’il s’occupe de son ministère, ce serait déjà très bien ».Après les propos sur les fonctionnaires de M. Macron (qui venaient après ceux sur les trente-cinq heures à la fin d’août), le premier ministre, Manuel Valls avait réitéré, dimanche 20 septembre, sa confiance à son ministre de l’économie.Lire aussi :Macron ou la solitude du hussardA l’évocation de la réforme du code du travail, Mme Aubry s’agace. « Je prône une modernisation. Oui, il y a des réformes à faire. Mais quand j’entends dire que la complexité du code du travail empêche l’emploi, c’est faux ! Si le code du travail est complexe, je conseille d’aller lire le code fiscal… Encore un nouveau travail pour M. Macron. »Martine Aubry souhaite la mise en place d’une « carte vitale » de la formation professionnelle liée au compte épargne-temps : il faut « des protections et des libertés individuelles pour les salariés ».Sur l’économie : « Passer à la redistribution »Sur le plan économique, la maire de Lille exhorte le gouvernement à aller plus loin :« Après trois ans d’effort, il faut passer à la redistribution. Je prône une réforme d’ensemble, comme Jean-Marc Ayrault. Avec un impôt citoyen qui regroupe la CSG et l’impôt sur le revenu pour un système plus juste et plus efficace. »Et pour les 20 milliards d’euros qu’il reste à distribuer aux entreprises dans le cadre du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), elle recommande de cibler les entreprises. « Un beau chantier pour MM. Sapin et Macron. »Discrète dans les médias, l’ancienne ministre du travail ne cache pas s’être exprimée à plusieurs reprises dans le cercle privé :« Il reste deux ans pour réussir. Il faut booster la croissance et l’emploi. Et ce ne sont pas les “gauchos du PS” qui le disent. »Sur le PS : « Je n’ai jamais joué contre mon camp »Martine Aubry espère toujours un virage à gauche du gouvernement. Au congrès du Parti socialiste, regrette-t-elle d’avoir signé la motion A, « légitimiste », portée par le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, et le premier ministre, Manuel Valls, plutôt que de soutenir les frondeurs ?« Si c’était à refaire, je le referais immédiatement. Je ne les ai pas rejoints : ce sont eux qui m’ont rejointe. Si je n’y étais pas allée, le texte aurait été très différent. On aurait été minoritaires, on aurait dit la démocratie a parlé, circulez, y a rien à voir. »Peut-être n’a-t-elle pas été comprise par tout le monde lorsqu’elle a signé cette motion, reconnaît-elle, mais elle assume :« Je n’ai jamais joué contre mon camp, je veux que le président réussisse. »Lire aussi :Congrès du PS : Martine Aubry rallie la motion CambadélisSur les régionales : « Décision réfléchie de ne pas être candidate »Alors que la maire de Lille s’apprête à lancer, ce week-end, les festivités de Renaissance, manifestation culturelle organisée dans le cadre de Lille 3000, elle estime ne pas avoir besoin de « renaître » politiquement.« Je ne suis jamais partie. Il y a trois mois, tout le monde disait que j’étais finie. Aujourd’hui, à l’approche des régionales, il faudrait que j’aille me présenter dans les treize régions. »Et, non, elle n’ira pas croiser le fer avec Marine Le Pen et Xavier Bertrand aux régionales en Nord - Pas-de-Calais - Picardie. Même si les sondages donnent la gauche perdante.« C’est une décision réfléchie de ne pas être candidate. Je suis contre le cumul. Et Pierre [de Saintignon] connaît la région comme sa poche. Pas moi. Je connais Lille et sa métropole. Pierre, c’est le meilleur candidat. Il n’y a aucun doute. »Lire aussi :Régionales : Pierre de Saintignon, le pari risqué de Martine AubryPour ces élections régionales, l’ancien ministre des transports Frédéric Cuvillier doit annoncer officiellement, samedi, qu’il sera tête de liste PS dans le département du Pas-de-Calais. « Une très bonne nouvelle », commente Martine Aubry.Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 23.09.2015 à 14h09 • Mis à jour le23.09.2015 à 14h12 Dans une lettre ouverte, publiée le 15 septembre dans Le Monde (« Les parlementaires doivent rejeter le choix de l’Elysée pour la Banque de France »), nous dénoncions, soutenues par plus de 150 signataires du monde académique et de la société civile, la possible nomination au poste de gouverneur de la Banque de France de François Villeroy de Galhau, tout récemment encore numéro trois de la plus importante banque française.La presse s’est depuis largement emparée du débat, et il n’est que temps. Plusieurs arguments soutenant cette nomination, ont été avancés ces derniers jours.Le premier est de vanter l’éthique irréprochable du candidat, ce qui était évidemment un minimum. Or, il ne s’agit pas de critiquer une personne, ni d’ailleurs de plaider pour une autre, mais de défendre une position de principe : l’indépendance des banquiers centraux et des superviseurs vis-à-vis des milieux bancaires et financiers est une absolue nécessité pour éviter les conflits d’intérêt.Conflit d’intérêt « public »Le deuxième souligne les garanties données par M. Villeroy de Galhau en renonçant aux rémunérations différées de BNPP et à la détention d’actions du secteur bancaire et financier. Outre que cela aussi allait de soi, l’indépendance et l’impartialité du gouverneur par rapport à l’industrie dont il est issu ne se réduisent pas à ses intérêts financiers. Ce n’est pas la possibilité d’un conflit d’intérêt « privé » que nous dénoncions, mais bien celle d’un conflit d’intérêt « public », d’un biais favorable à la préservation des intérêts du secteur bancaire plutôt qu’à son contrôle dans l’intérêt public.Lire aussi :Oui à la nomination de François Villeroy de Galhau à la Banque de FranceC’est une question d’état d’esprit, cruciale à l’heure où, comme le montre un nombre croissant d’études, le poids du secteur bancaire et financier est devenu excessif et préjudiciable pour la croissance. C’est pour mettre en œuvre sans faillir un contrôle renforcé du secteur bancaire et financier que l’indépendance des régulateurs vis-à-vis du secteur financier est requise.Le troisième décrit un gouverneur qui n’aurait plus aucune influence sur les questions de réglementation bancaire, de supervision et de résolution. Qu’en est-il vraiment ? Le gouverneur de la Banque de France représente notre pays dans les instances internationales en charge de forger les règles bancaires. Si celles-ci s’avèrent insuffisantes, les contribuables nationaux resteront exposés aux coûts potentiellement massifs des crises à venir. Quant à la supervision des groupes bancaires européens, tout ne se passera pas uniquement à Francfort !Depuis novembre 2014, la Banque centrale européenne (BCE) est, en effet, chargée de superviser les groupes bancaires importants. Mais la Banque centrale européenne travaillera en étroite concertation avec les autorités bancaires nationales : le personnel de ces dernières fera partie des équipes jointes de superviseurs dépêchées dans les grands établissements ; les autorités nationales fourniront également des informations indispensables à la réalisation des stress-tests.Le quart du secteur bancaire françaisEt les autorités de contrôle nationales se verront aussi déléguer la supervision des établissements de moindre importance, ainsi que la protection des consommateurs et la lutte contre le blanchiment. L’autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) fait partie de ces autorités nationales.Ses deux collèges (supervision et résolution) sont présidés par le gouverneur de la banque de France. Donc ce dernier ne sera pas désengagé des questions de supervision. Il sera même à cet égard dommageable que M. Villeroy de Galhau se déporte pendant deux ans, comme il s’y est engagé, des décisions qui concerneront son ancien employeur, qui rappelons-le pèse pas moins du quart du secteur bancaire français…Lire aussi :François Villeroy de Galhau, un privé à la tête de la Banque de FranceConcernant le mécanisme bruxellois de résolution, il se met en effet en place progressivement pour faire en sorte que le renflouement par les pouvoirs publics (et donc de fait par les contribuables) ne soit plus que l’ultime rempart alors qu’il était avant cela en première ligne. Les décisions y seront collégiales et de ce fait impliqueront les autorités nationales : le gouverneur de la Banque de France qui préside le Collège de résolution de l’ACPR sera partie prenante.Par ailleurs, ce mécanisme est-il à ce point parfait qu’il exonérera totalement les contribuables nationaux ? Malheureusement non. Comme l’ont montré le rapport Giraud et Kockerols pour le Parlement européen ou le rapport de Terra Nova sur l’Union bancaire, les mécanismes prévus (mise à contribution des créanciers non assurés et recours à un fonds de résolution trop faiblement doté - 55 milliards d’euros au mieux d’ici à 2023) sont tout à fait insuffisants pour éviter aux contribuables nationaux d’avoir à absorber les pertes ultimes.Un profil comme celui de Janet YellenEnfin, dernier argument qui se voulait sans doute une leçon aux universitaires loin de la pratique bancaire, il n’y aurait de véritable expertise que celle acquise dans le secteur bancaire et financier. Or connaître les arcanes de la banque n’implique pas de bien comprendre la politique monétaire ni la surveillance globale du système financier.Ce sont pourtant là aujourd’hui les missions clés des banquiers centraux. Membre du conseil des gouverneurs de la BCE (qui se prononce aussi sur les décisions de supervision), le gouverneur de la Banque de France participera à la définition et à la conduite de ces politiques dans la zone euro.L’argument témoigne en outre bien peu d’égards envers un profil comme celui de Janet Yellen à la tête de la banque centrale américaine. Celle-ci n’a jamais travaillé pour le secteur bancaire. Elle a néanmoins acquis une expertise incontestée et indépendante à travers ses postes dans la haute administration américaine et à l’Université. Il faut une expertise « macro » et de l’indépendance pour présider aux instances de régulation. Une carrière universitaire ne les garantit pas forcément, une expérience dans l’industrie bancaire les garantit encore moins.Pour conclure, ne négligeons pas la dimension symbolique de la nomination d’un ancien banquier à la tête de cette prestigieuse instance de la République où furent prises des décisions majeures face à la crise financière et bancaire. À l’heure où notre démocratie est sous la pression des populismes, l’État sera bien inspiré de ne pas négliger la force des symboles.Laurence Scialom (Professeure à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense), Jézabel Couppey-Soubeyran (Maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Anne-Laure Delatte (Chargée de recherche au CNRS) Isabelle Rey-Lefebvre Le mouvement HLM, réuni en congrès du 22 au 24 septembre, à Montpellier, s’apprête à mettre en œuvre une nouvelle réforme du système d’attribution des logements sociaux, devenu illisible et obsolète.Lors de ses vœux à la presse, le 20 janvier, quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher de Vincennes, Manuel Valls avait dénoncé, entre autres « maux qui rongent notre pays, (…) un apartheid territorial, social, ethnique ». Parmi la série de réformes annoncées dès le 6 mars pour répondre à ce constat, l’une vise, dans un but de mixité sociale, à mieux répartir les familles pauvres dans les différents quartiers, y compris les plus aisés. Quitte à adapter le montant du loyer à leurs revenus et, en contrepartie, autoriser les organismes à dépasser les plafonds de loyers pour d’autres appartements.Cette souplesse accordée aux HLM doit se traduire dans le projet de loi « Egalité et citoyenneté » qui sera présenté en fin d’année en conseil des ministres pour un débat au parlement au printemps 2016.Les écarts se creusent entre quartiersLe diagnostic du premier ministre, qui fut longtemps maire d’Evry, est juste. Les logiques d’attribution conduisent à proposer toujours les mêmes immeubles aux plus précaires, à les y concentrer, et les inégalités se creusent encore et toujours entre les quartiers dits sensibles et les autres. Ainsi, les habitants des zones urbaines sensibles sont trois fois plus nombreux à être sous le seuil de pauvreté (38,4 % contre 12,2 %, en moyenne, en France). Pire, leurs revenus stagnent et ont même reculé de 1 %, entre 2008 et 2011, tandis que l’ensemble des ménages s’enrichissaient de près de 2 %, hors inflation.Les locataires du parc social ont, en outre, de plus en plus de mal à le quitter. En 2002, ils étaient 515 000 ménages à le faire, dont 280 000 pour devenir propriétaire ; en 2013, ils ne sont plus que 380 000 à être sortis du parc social, et l’accession à la propriété s’est effondrée en raison de la cherté des prix de l’immobilier.« Quartiers insensibles »Une bipolarisation des villes est donc à l’œuvre. « S’il y a des quartiers sensibles, c’est que d’autres sont “insensibles” », résume la Fondation Abbé-Pierre, dans une note publiée mardi 22 septembre, à l’occasion du congrès HLM. « Où va-t-on loger les ménages pauvres alors que l’on arrive déjà pas reloger les 60 000 familles reconnues bénéficiaires du droit au logement opposable [DALO], en principe prioritaires mais qui attendent depuis des années », s’inquiète la Fondation. Lorsqu’elles obtiennent un toit, 18 % de ces familles DALO sont installées dans les zones urbaines sensibles, un taux qui grimpe à 27 % en Essonne, 36 % dans l’Oise, 40 % dans les Bouches-du-Rhône…Obtenir un HLM dans les zones attractives reste un défi et les chiffres le prouvent : 1,7 million de ménages français sont inscrits sur liste d’attente et se partagent 483 000 logements attribués chaque année. Pour la seule Ile-de-France, ils sont 550 000 postulants pour 80 000 offres annuelles.Les précaires sont les perdants Les procédures d’attribution sont particulièrement opaques et incompréhensibles pour le commun des demandeurs, en raison, notamment, de la coexistence de multiples contingents de logements, avec chacun sa voie d’accès. Les préfets, par exemple, sont chargés de reloger les ménages prioritaires (DALO) et disposent d’un quota de 25 % des appartements mis en location, en plus de 5 % réservés aux fonctionnaires.Les collectivités locales, elles, en contrepartie de la garantie des prêts qu’elles ont accordée pour financer les immeubles, bénéficient du pouvoir d’attribuer 20 % à 30 % des appartements libres. Enfin, le « 1 % logement » (ou Action Logement) a lui aussi des droits de réservation pour les salariés des entreprises cotisantes, au prorata de sa participation au financement de la construction.Les candidats sont ainsi rangés, chez chaque bailleur, dans des files d’attentes qui s’écoulent à des rythmes différents, et il peut y avoir de nombreux bailleurs sur une même commune. Ils sont vingt à la Plaine Saint-Denis ou à Evry. Perversité du système, c’est la file des ménages prioritaires qui avance le moins vite ! Ainsi, en Ile-de-France, sur les 80 000 attributions annuelles, 23 % échoient aux préfets et les mieux servis sont les salariés des entreprises cotisantes au 1 %, avec 40 % des offres ! « Il faut faire sauter les contingents, le système est obsolète », admet Frédéric Paul, délégué général de l’Union sociale pour l’habitat.Une laborieuse mise en commun Le mouvement HLM s’est longtemps montré rétif à toute simplification de la procédure. Ce n’est que depuis le 1er janvier qu’existe un système national d’enregistrement, avec possibilité de formuler sa demande en ligne. Et il faudra attendre 2016 pour que le dossier, avec ses pièces annexes, soit totalement dématérialisé.Dès 1998, pourtant, le numéro unique d’enregistrement des demandes de logement social était institué dans ce but, mais cela ne dispensait nullement les ménages de déposer un dossier chez chaque bailleur, ces derniers refusant de partager leurs informations. En 2009, la ministre du logement Christine Boutin imposait, dans sa loi de mobilisation pour le logement, une centralisation des demandes par département afin « d’apporter une égalité de traitement avec une prise en compte de l’ancienneté de la demande ». Aujourd’hui, seuls une trentaine de départements ont adopté cette gestion partagée.En Alsace par exemple, la mise en commun des fichiers entre les 30 bailleurs locaux est effective depuis 2011 : « Nous nous sommes aperçus que la demande n’était pas de 70 000 candidats mais 36 000 seulement, en raison des doublons, et nous avons ramené le délai d’attente moyen à sept mois, même s’il est plus long dans la métropole de Strasbourg, se félicite Alain Ramdani, directeur de l’Association régionale des organismes HLM d’Alsace. Nous avons aussi constaté que la demande était faible voire inexistante dans, notamment, certaines communes du Haut-Rhin où il devient donc inutile de construire. »L’Ile-de-France compte 120 organismes HLM et beaucoup d’élus agrippés à leurs prérogatives, qui ne pratiquent aucune mise en commun de fichiers des demandeurs, encore moins des offres de logements. La loi du 24 mars 2014 pour un accès au logement et un urbanisme rénové (loi ALUR) leur fait pourtant obligation de s’organiser à l’échelon intercommunal d’ici à fin 2015 – fin 2016 pour l’Ile-de-France et la métropole Aix-Marseille.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Etienne Girard Alain Juppé se crispe. « C’est un problème, les médias. Ça tire souvent la vie politique vers le bas. » Derrière l’ancien premier ministre, invité mardi 22 septembre d’une conférence à l’école d’ingénieurs Centrale à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), est projetée la couverture d’un numéro des Inrockuptibles de novembre 2014. Il y apparaît souriant, surplombant un titre en son honneur : « Juppémania, le moins pire d’entre eux ? » Alain Juppé y voit un signe que « c’est un média de gauche » : « Chirac disait que j’étais le meilleur d’entre nous, c’était plus optimiste. » L’amphithéâtre de 450 places, plein à craquer, se gausse. Instant de légèreté dans une soirée où Alain Juppé aura alterné le chaud et le froid avec les étudiants.Quelques minutes plus tôt, le candidat aux primaires de la droite en 2016 avait commencé par reformuler les propositions développées dans son livre Mes chemins pour l’école (JC Lattès, 306 p., 12 euros) : mettre l’accent sur l’éducation primaire, donner plus d’autonomie aux établissements du secondaire. Tout en maniant l’ironie à l’égard de ses deux jeunes intervieweurs de l’association étudiante Symposium CentraleSupélec. « C’est vrai que je n’ai pas consulté les 0-6 ans ! », avait-t-il répondu au jeune homme en costume-cravate lui faisant remarquer que les étudiants n’ont pas la parole dans son essai. L’ex-premier ministre s’était même fait plus sec à l’encontre de son camarade, coupable d’avoir évoqué les grandes grèves de 1995 : « Ça suffit 1995, vous n’étiez même pas né ! »Positions diplomatiquesPlus solennel, celui qui fut ministre des affaires étrangères entre 1993 et 1995 puis de 2011 à 2012 a ensuite évoqué les sujets diplomatiques. Le temps de réaffirmer son hostilité à toute intégration du président syrien Bachar Al-Assad dans la coalition contre l’organisation Etat islamique : « Bachar est le responsable d’une violence extraordinaire. Le faire rentrer dans le jeu diplomatique risquerait de faire basculer les sunnites syriens du côté de Daech. »Devant une salle soudain attentive, Alain Juppé a aussi exclu tout remord vis-à-vis de l’intervention franco-britannique en Libye en 2011 qui a abouti à la chute de Mouammar Kadhafi, alors que l’Etat libyen est aujourd’hui en pleine déliquescence : « Kadhafi était un dictateur, je ne le regrette pas. Quand nous nous sommes rendus à Benghazi avec Nicolas Sarkozy et David Cameron, les habitants nous ont remerciés pour avoir arrêté un massacre. »Lire aussi :Une rencontre entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé est prévue mercredi« Quelqu’un de pas trop nerveux »Dans le public, les mains se lèvent, les questions fusent. L’occasion pour Alain Juppé de se lâcher. Quand un étudiant lui demande si, à 70 ans, il n’est pas trop vieux pour briguer l’Elysée, le maire de Bordeaux rétorque : « On a aussi besoin de gens qui ont vécu, qui ont de l’expérience. » Avant de se faire plus malicieux et de mimer des tics du bras : « Les Français ont besoin de quelqu’un d’assez calme, de pas trop nerveux, pas trop agité. » On rit à gorges déployées.Interrogé sur le clivage droite-gauche, Alain Juppé se pose en recours anti-FN : « Ce clivage a sans doute encore un sens, mais c’est vrai que les différences s’estompent. Aujourd’hui, il y a surtout un bloc central et des extrêmes. » Et de faire savoir qu’en cas de victoire en 2017, il supprimera le compte pénibilité, « d’une stupidité sans nom », mais pas le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), « pas si bête que ça ».Lire aussi :Le jour où Sarkozy, Juppé et Fillon ont ouvert les hostilitésAprès avoir rendu hommage à la jeunesse, son « antidote anti-morosité », le candidat aux primaires prend congé, non sans avoir reçu une standing ovation de la salle. A la sortie, un groupe d’étudiants discutent entre eux : « T’as vu ce qu’il lui a mis, à Sarko ? », s’esclaffent-ils.Etienne GirardJournaliste au Monde Patrick Roger Mais comment font-ils ? D’un côté, l’exécutif ne cesse de rappeler l’impérieuse nécessité de contenir la dépense publique pour honorer l’objectif de réduction du déficit. De l’autre, au gré des mouvements de protestation, des événements ou des ajustements politiques, se succèdent les annonces de déblocage de crédits exceptionnels, de fonds spéciaux ou de baisses d’impôt, à coups de centaines de millions, voire de milliards d’euros.Au risque de laisser se diffuser dans l’opinion des sentiments contradictoires. Aux yeux de certains, cette prodigalité du gouvernement montre bien qu’il est incapable de tenir les dépenses (14,5 milliards d’euros d’économie prévus en 2016) et qu’il ne respectera pas ses objectifs (un déficit de 3,3 % à la fin de l’année). Pour d’autres, cela atteste que, de l’argent, en fait, il y en a, mais qu’« “ils” ne nous disent pas la vérité pour nous obliger à nous serrer la ceinture ». D’aucuns, enfin, ne sont pas loin de penser que les sommes promises lors de ces annonces successives sont du « toc » et qu’ils n’en verront jamais la couleur. Dans tous les cas, le doute et la suspicion accueillent les engagements du gouvernement. Qu’en est-il ? Comme à l’habitude, la réalité est plus complexe.Lire aussi :Budget 2016 : l’impossible synthèseCe qui a été engagéLe 21 janvier, à la suite des attentats du début de l’année sur le sol français, le premier ministre, Manuel Valls, annonce le renforcement des moyens dans la lutte contre le terrorisme : 2 680 emplois et 425 millions d’euros de crédits supplémentaires y seront consacrés entre 2015 et 2017.Le 29 avril, à l’issue d’un conseil de défense, le président de la République, François Hollande, indique que 3,8 milliards de crédits supplémentaires en faveur de la défense vont être dégagés entre 2016 et 2019, et que 18 750 emplois dans les armées – dont la disparition était programmée – vont être sauvegardés.Le 28 mai, en réponse à la protestation des maires et afin de limiter l’impact de la baisse des dotations aux collectivités sur l’investissement public, il propose la création d’un fonds de 1 milliard d’euros pour soutenir l’investissement des communes.Cumulées, ces promesses successives représentent la création ou le maintien de 22 330 emploisLe 3 septembre, à l’issue d’une démonstration de force des agriculteurs, avec plus de 1 500 tracteurs à l’appui dans les rues de Paris, le premier ministre assure que « 3 milliards d’euros en trois ans seront investis dans l’agriculture et l’élevage français ».Le 7 septembre, lors de sa conférence de presse, le chef de l’Etat confirme que 2 milliards d’euros seront consacrés en 2016 à la baisse de l’impôt sur le revenu pour 8 millions de foyers.Lire aussi :Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de François HollandeEnfin, le 16 septembre, pour faire face à l’afflux de réfugiés, le chef du gouvernement indique que 900 postes supplémentaires vont être créés pour renforcer les effectifs de police et de gendarmerie, et que 600 millions d’euros de crédits supplémentaires sur trois ans seront destinés à l’accueil des réfugiés. S’y ajoute une enveloppe de 250 millions d’euros pour l’hébergement d’urgence dans l’année à venir.Cumulées, ces promesses successives représentent un montant global de 11 milliards d’euros et la création ou le maintien de 22 330 emplois.La réalité des mesuresHeureusement pour le budget de l’Etat, le choc ne sera pas aussi brutal. Tout d’abord, parce que la plupart de ces dispositifs sont étalés sur plusieurs années. Ainsi, sur les 3,8 milliards d’euros de rallonge pour la défense, les deux tiers sont programmés pour l’après-quinquennat. Pour les deux années à venir, les crédits alloués ne seront que de 600 millions d’euros en 2016, et 700 millions en 2017. Les crédits prévus pour la lutte contre le terrorisme ou l’accueil des réfugiés sont répartis sur trois ans.De même, les 3 milliards d’euros en faveur de l’agriculture ne seront pas intégralement supportés par le budget de l’Etat puisque l’Europe et les régions y contribuent largement. Le coût budgétaire réel est de 380 millions d’euros sur trois ans, dont 265 millions inscrits dès cette année dans le collectif budgétaire.Enfin, sur le milliard d’euros destiné à soutenir l’investissement des collectivités territoriales, seuls 15 % à 20 % devraient être inscrits en crédits de paiement sur l’exercice 2016, le reste figurant en autorisations d’engagement.Où trouver l’argent ?Mises bout à bout, il n’en reste pas moins que ces mesures ont un impact non négligeable, même si, de leur propre aveu, les services de Bercy ont un peu de mal à le quantifier précisément. « Ligne à ligne, c’est difficile de faire une évaluation précise et de mettre en face les recettes correspondantes. Sur les réfugiés, les choses ne sont pas encore calées », reconnaît un haut responsable, qui estime le coût budgétaire des 900 créations de postes prévues à 40 millions d’euros. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, en réclamait 2 000.Pour autant, bien que l’exercice soit contraint et les ressources pas inépuisables, le ministère des finances se dit persuadé d’être en mesure de tenir ses objectifs de maîtrise de dépense fin 2015 et en 2016. Sur 2015, il a déjà procédé à des annulations de crédits, au mois de juin, pour intégrer les mesures de renforcement de la lutte contre le terrorisme. Il dispose d’une réserve de précaution inscrite en loi de finances initiale pour 8 milliards d’euros et peut encore procéder à des redéploiements.A ce stade, selon une source ministérielle, « il manque encore entre 600 millions et 1 milliard d’euros » pour boucler le budgetSurtout, souligne le ministère, les recettes fiscales attendues sont « quasiment au rendez-vous ». « On peut même espérer une bonne surprise sur les économies de constatation, de l’ordre de 200 à 300 millions à la fin de l’année », laisse-t-on entendre. Les 2 milliards de baisse d’impôt annoncés en 2016 ne semblent pas, non plus, poser de problème insurmontable, « compte tenu de la progression naturelle de l’impôt sur le revenu d’une année sur l’autre ». Enfin, deux sujets en suspens – la vente des fréquences hertziennes très haut débit aux opérateurs de téléphonie et les frégates Mistral – pourraient trouver rapidement une résolution. « Là aussi, on n’est pas à l’abri de bonnes nouvelles », lâche un proche du dossier. Le milliard manquantA ce stade, « il manque encore entre 600 millions et 1 milliard d’euros » pour boucler le budget, confie une source ministérielle. « On va être obligé d’amender pendant la discussion parlementaire sur des mesures qui n’ont pas encore été inscrites et qu’il va falloir gager », indique la même source. Ce qui pourrait s’avérer plus ardu face à une majorité fragile, voire critique à l’égard de la politique de réduction des dépenses et sensible à un rééquilibrage des mesures de soutien en faveur des ménages.Ce dernier exercice budgétaire en année pleine pour la majorité actuelle est d’autant plus tendu que, à l’approche de 2017, l’exécutif veut éviter de faire des vagues. Prompt à jouer les pompiers face aux mouvements de contestation – quitte à laisser transparaître sa fragilité et, de ce fait, à susciter des vocations –, il marche aussi sur des œufs quand il s’agit de tailler dans les dépenses.En début d’année, le conseil stratégique de la dépense publique, réuni régulièrement autour de François Hollande, avait établi une liste de domaines dans lesquels il avait décidé de réaliser des économies. Etaient ainsi dans le viseur les allocations de solidarité spécifique, les aides au logement et les réserves « dormantes » de trésorerie du budget des universités et des HLM. Mais, au fur et à mesure que se rapprochent les échéances électorales, la volonté fléchit.Certes des économies vont bien être réalisées sur les aides au logement, par exemple, de l’ordre de 200 à 300 millions d’euros, mais « on aurait été bien inspiré d’aller au-delà », regrette-t-on à Bercy. Et le président de la République, qui se rend jeudi 24 septembre au congrès des HLM, devrait prodiguer des assurances que l’Etat ne cherchera pas à faire main basse sur les « dodus dormants » de trésorerie de certains organismes HLM. Pas question de braquer les acteurs de ce secteur mais, au contraire, une tentative de se les (ré)concilier. Un casse-tête de plus pour Bercy.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gaëlle Picut Une étude du ministère du travail (« Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre au 2e trimestre 2015 », direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), publiée le 18 septembre, révèle que la gestion du temps de travail en forfait jours touche désormais près de la moitié des cadres.Le régime du forfait jours est largement répandu chez les cadres (47,8 %) et peu développé chez les non-cadres (3 %). Lorsqu’il concerne ces derniers, ceux-ci exercent souvent des fonctions d’encadrement ainsi que des fonctions technico-commerciales. Par ailleurs, 72,6 % des hommes cadres sont au forfait jours, contre 27,4 % des femmes cadres.Parmi les 84,1 % de salariés qui travaillent à plein-temps dans les entreprises privées de plus de 10 salariés, 13,8 % d’entre eux sont au forfait jours. Cela représente environ 1,5 million de personnes. Ils étaient 4 % en 2001 et 10 % en 2007. Pour les autres salariés, la durée hebdomadaire collective moyenne du travail est de 35,6 heures. On y apprend également que 15,9 % des salariés travaillent à temps partiel et que 8,3 % sont titulaires d’un contrat à durée déterminée (CDD).Un dispositif créé en 2000Pour rappel, le forfait annuel en jours a été créé en 2000 par la loi Aubry suite à la mise en place des 35 heures. Le principe : le temps de travail est décompté en nombre de jours par an, plutôt qu’en heures par semaine. Il doit donner lieu à une convention individuelle avec chaque salarié concerné, qui fixe le nombre maximal de jours de travail à effectuer sur une année et qui est obligatoirement précédée d’un accord collectif d’entreprise ou d’établissement.La rémunération est forfaitaire et donc indépendante du nombre d’heures effectivement accomplies.Au départ réservé aux cadres disposant d’une large autonomie dans la gestion de leurs temps de travail, il a été étendu en 2005 aux non-cadres « ayant des responsabilités nécessitant une autonomie dans leur travail ».Plafond légal de 218 joursLe salarié au forfait jours peut travailler au-delà de 48 heures par semaine mais il est toutefois soumis aux règles légales du repos journalier (11 heures consécutives) et hebdomadaire (35 heures minimum), aux jours fériés chômés et aux congés payés. Le plafond légal est fixé à 218 jours.Cependant certains accords collectifs le dépassent, mais ne peuvent aller au-delà de 235 jours. En cas de dépassement, le salarié récupère les jours travaillés en plus sous forme de repos. Cependant, s’il le souhaite, il peut, par accord écrit avec l’employeur, renoncer à une partie de ses jours de repos et travailler des jours supplémentaires sur l’année en contrepartie d’une majoration de son salaire, de minimum 10 %.Concrètement, les cadres au forfait jours travaillent en moyenne 213 jours par an et 46,6 heures par semaine (contre 44,4 heures pour les cadres à l’heure). 39 % des cadres au forfait font plus de 50 heures. Cette augmentation de la durée hebdomadaire et annuelle du travail est compensée par un avantage salarial significatif, puisque les cadres au forfait gagnent 5 % de rémunération brute de plus que les cadres à l’heure.Dérives et abusLe forfait jours s’est surtout développé dans les grandes entreprises puisqu’il concerne presque un salarié sur cinq (19,2 %) des entreprises de plus de 500 salariés. Les secteurs qui recourent le plus au forfait jours sont ceux de la finance-assurances (33 % des salariés) et de l’informatique et de la communication (28,5 %).Le développement rapide du forfait jours s’est accompagné d’un certain nombre de dérives et d’abus : horaires à rallonge, temps de repos non respecté, etc. et à une augmentation des contentieux.Même si un certain nombre de garanties ont été établies en 2011 par un arrêt de la Cour de la cassation, celle-ci continue à être régulièrement saisie sur des questions de charge de travail et d’amplitude des journées. Les juges annulent d’ailleurs régulièrement un certain nombre d’accords de branches et d’entreprises estimant que l’autonomie du salarié n’est pas réelle ou encore que la mesure de la charge de travail et de l’amplitude n’est pas effective.« Un droit d’alerte individuel »Les différents récents rapports autour de la réforme du code du travail (Combrexelle, Terra Nova, Institut Montaigne, Mettling) évoquent le forfait jours, un sujet de débat entre patronat et syndicats. Pour le DRH d’Orange, Bruno Mettling, cette modalité d’organisation du temps de travail constitue « la réponse la plus adaptée aux salariés autonomes du numérique ».En revanche, il appelle à « compléter la mesure du temps de travail par la mesure de la charge de travail souvent plus adaptée » et à créer « un droit d’alerte individuel » pour éviter les dérives. D’où sa préconisation de légiférer pour que ce régime soit davantage sécurisé et de conjuguer la mesure de la charge de travail à celle du temps de travail.Réagissant à cette proposition, la CFE-CGC estime « qu’il n’est aucunement question d’envisager une extension du dispositif à l’ensemble des métiers de l’économie numérique dans la mesure où ce n’est pas le secteur d’activité qui ouvre le droit de recourir au forfait jours mais bien l’autonomie des salariés concernés ». Par ailleurs, le syndicat s’oppose à « un transfert de responsabilité vers les salariés en forfait jours en matière de santé et de sécurité. L’idée d’une coresponsabilité partagée entre employeur et salarié doit être exclue ».Gaëlle PicutJournaliste au Monde Thierry Repentin (Délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat) Alors que Montpellier accueille le congrès du mouvement HLM qui se terminera le 24 septembre, Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat, rappelle que tout le monde doit pouvoir accéder à un logement digne et à la hauteur de ses moyens.Le 13 décembre, nous fêterons les quinze ans de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains, plus connue sous le nom de « loi SRU » et notamment son article 55 qui fait obligation aux communes d’offrir un taux minimal de logements sociaux.Elle fait désormais partie de notre patrimoine républicain, imaginée par Louis Besson alors ministre du logement, et grandement acceptée, voire parfois défendue, des deux côtés de l’échiquier politique. Il n’en a pas toujours été ainsi. C’est d’ailleurs pour la défendre que L’abbé Pierre a effectué son dernier déplacement en séance de nuit de l’Assemblée nationale.Et malgré certaines tentatives politiciennes – dont celle de Christine Boutin alors ministre du logement - et de nombreux débats, aucune majorité n’a jamais remis en cause cette loi. Et pour cause, elle répond à un besoin essentiel de la population : pouvoir se loger dans des conditions dignes et selon les moyens dont on dispose. L’article 55 de la loi SRU a déjà fait couler beaucoup d’encre. Souvent controversé, il repose cependant sur un principe inattaquable : la République doit s’appliquer partout en France et personne ne peut s’y soustraire sous aucun prétexte, et surtout pas à des fins clientélistes, discriminatoires et électoralistes.Entre 20 % et 25 % de logements sociauxAujourd’hui, 1 911 communes doivent ainsi avoir – selon qu’elles sont situées en zone plus ou moins tendue en matière de logements - entre 20 % et 25 % de logements sociaux sur leur territoire. Parmi elles, 222 qui n’ont pas mis en œuvre les moyens nécessaires pour rattraper leur retard, font l’objet d’un « constat de carence » par l’Etat…Le constat est donc clair : majoritaires sont les maires qui font des efforts pour respecter leurs obligations, et ce malgré les difficultés qu’ils rencontrent en matière d’urbanisme et de foncier disponible… ou en raison d’une frange de la population prête à s’opposer à la création de logements sociaux dans leur voisinage.Lire aussi :Chez les bailleurs sociaux, la crainte d’un désengagement de l’EtatC’est ainsi que depuis l’existence de la loi SRU, 450 000 logements ont été créés dans des communes où il en manquait cruellement. Ceci rend encore plus insupportables les déclarations publiques et médiatisées de ceux qui se revendiquent comme pourfendeurs de cette loi. Comment accepter que certaines communes n’aient pas réalisé un seul logement social en quinze ans de mise en œuvre de la loi ?Depuis que je travaille, sur le terrain, aux côtés des services de l’Etat, des élus et des bailleurs sociaux pour faire respecter l’application de la loi SRU, je rencontre beaucoup de bonnes volontés de tous bords politiques. Face à cela, les déclarations d’élus ouvertement récalcitrants m’apparaissent d’autant plus intolérables !Égoïsmes locauxIls sont peu nombreux, mais font beaucoup de bruit. Les uns en appelant à la culture de « l’entre soi », assumant ne pas vouloir accueillir des familles dont le niveau de revenus ne les qualifie pas à leurs yeux pour être membres de leur commune. D’autres déclarent que « les maires veulent bien faire du logement social à condition de pouvoir choisir leur population ». La plupart refusent de construire des logements sociaux sous prétexte qu’ils manquent de foncier disponible, alors qu’il se trouve pourtant bien des terrains pour y voir émerger des opérations immobilières privées…Lire aussi :Les HLM en conflit avec la Caisse des dépôtsIl doit être mis fin à ces égoïsmes locaux qui ont un coût supporté par l’ensemble de la société ! Certains d’entre eux vont jusqu’à soutenir qu’il n’est pas utile de construire davantage de logements sociaux, alors même que 1,8 million de demandes de logement social sont en attente. Ce sont les salariés de nos commerces, de nos entreprises, de nos services publics, de nos crèches ou de nos maisons de retraites et nombre de ceux que nous croisons tous les jours dans la rue qui sont les potentiellement locataires du parc social.Comment refuser qu’ils soient également des voisins ? Ce sont aussi les jeunes couples qui commencent leur vie professionnelle. Ce sont aussi, et il faut en faire notre fierté et notre force, ceux qui à un moment de leur vie peuvent compter sur la solidarité de la nation pour pouvoir se loger de façon digne.Alors le temps est effectivement venu de contraindre ces maires réfractaires au respect de la loi de la République et à l’écoute des besoins de nos concitoyens quels que soient leurs revenus. Non pour les stigmatiser, mais pour faire de la pédagogie par l’exemple, et par égard pour ceux qui font des efforts honorables.Pédagogie, équilibre et efficacitéC’est ce qu’avait annoncé le premier ministre dans le cadre du Comité interministériel à l’égalité et à la citoyenneté du 6 mars dernier. Cette action se fera dans un souci de pédagogie, d’équilibre et d’efficacité, tenant compte bien entendu des efforts effectués et des possibilités urbanistiques et financières de chacun. Mais elle permettra aussi de montrer qu’on ne peut pas faire fi des lois qui fondent notre République et que la réponse aux besoins et attentes de nos concitoyens est primordiale.Lorsque le premier ministre m’a confié la double mission de faire respecter la loi SRU et de faire en sorte que l’Etat libère des terrains publics au prix le plus bas possible, voire même à un prix proche de la gratuité, pour qu’y soient réalisés des logements, c’est dans un seul objectif : faire que partout en France, tout le monde puisse accéder à un logement digne et à la hauteur de ses moyens.Nous y parviendrons ! Car ce combat incarne la République. Il est la liberté de pouvoir se loger là où on le souhaite, il est l’égalité entre les habitants comme entre les territoires, il est la fraternité entre les communes de France et envers les familles modestes et moyennes !Thierry Repentin (Délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat) Samuel Laurent Proposition sincère, ou manière de se faire un peu plus entendre dans la course à la primaire qui s’engage au sein des Républicains ? Toujours est-il que François Fillon s’est fait, dans un entretien au Journal du Dimanche, le champion de la mise en place, en France, de statistiques ethniques – un « tabou » qu’il faut selon lui « faire sauter ».« Si on veut vraiment piloter la politique d’immigration comme je le préconise, permettre au Parlement de fixer chaque année le nombre de personnes que la France peut accueillir, ne pas subir une immigration qui ne viendrait que d’une seule région du monde, qui serait déconnectée de nos besoins économiques et de nos possibilités sociales, il faut avoir la possibilité de savoir qui on accueille, ce que ces personnes deviennent, comment elles s’intègrent. Pour cela, il faut des statistiques “ethniques”. »1. Une proposition devenue plus consensuelleM. Fillon n’est pas le premier à se dire favorable à de telles statistiques. L’ex-politologue Dominique Reynié, désormais candidat des Républicains aux régionales, s’était aussi prononcé pour en mai, de même que l’ancien ministre du logement Benoist Apparu, proche d’Alain Juppé, qui souhaitait dès janvier s’en prendre à ce « tabou ». Eric Ciotti est également favorable à de telles statistiques.Même Nicolas Sarkozy a évoqué la question, assurant, en marge d’une visite à l’Institut Necker sur les maladies rares en février : « Qu’on sache d’où sont les Français, aujourd’hui, cela ne change rien à la réalité de leur vie et c’est une information utile. » Au-delà des Républicains, un rapport rendu en novembre 2014 par la sénatrice écologiste Esther Benbassa et le sénateur Jean-René Lecerf (alors UMP, devenu Les Républicains depuis) préconisait lui aussi la mise en place de ce type de statistiques. Précisément, ils souhaitaient la présence, « une fois tous les cinq ans, dans le recensement, d’une question sur le pays de naissance des ascendants et la nationalité antérieure afin d’obtenir des résultats mesurables sur l’ampleur des discriminations et leur déploiement ».A l’heure actuelle, on demande lors du recensement le lieu de naissance, la nationalité, le lieu de résidence cinq ans auparavant, trois questions qui permettent déjà d’établir des statistiques sur l’immigration.Il est à cet égard intéressant de noter la réaction de Marine Le Pen à la proposition de M. Fillon. La présidente du FN a expliqué : « Je n’ai pas envie que soient mis dans le même sac des Français d’Outre-mer par exemple, nos compatriotes, et des gens qui sont sur le territoire et qui viennent de pays étrangers, des Maliens ou autres. Je crois que ce n’est pas sain. » En clair, pour elle, le débat sur « l’ethnie » ne doit pas primer sur la question de la nationalité d’origine.2. Origine et non ethnieLe terme même de « statistiques ethniques » est ici quelque peu galvaudé : ni M. Fillon ni les sénateurs Lecerf et Benbassa ne souhaitent en réalité connaître l’ethnie des Français. Ils évoquent, en réalité, la tenue de statistiques sur l’origine géographique des populations.La loi française interdit, en effet, de considérer les citoyens en fonction de critères comme la couleur de la peau, la religion ou « l’ethnie », terme qui fait déjà en lui-même débat. La société française n’a jamais, contrairement à d’autres, notamment dans le monde anglo-saxon, fait de l’ethnie un critère objectif : aux Etats-Unis, lors du recensement décennal, on demande aux interrogés de se définir parmi divers « types » ethniques : « Indien d’Amérique », « Asiatique », « Noir ou Africain-Américain », « Hawaïen », « Hispanique », « Blanc ou Caucasien », etc.On trouve peu de partisans de ce type de statistiques en France, qui sont d’ailleurs à l’heure actuelle interdites par la loi, même si quelques chercheurs obtiennent des dérogations pour étudier certains phénomènes. En revanche, nombre d’entre eux déplorent la faiblesse des études statistiques sur l’origine des personnes ou leur religion, qui permettraient d’étudier certains phénomènes, notamment les discriminations.3. Un débat qui n’en finit pasLa querelle remonte à loin. Dans les années 1990, Hervé Le Bras, démographe à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, s’opposait à Michèle Tribalat, sa consœur de l’Institut national des études démographiques (INED), expliquant que cette dernière, qui a la première distingué Français « de souche » et personnes issues d’autres origines, réveillait ainsi « le vieux fond ethnique » de la droite.» Lire : Quatre questions sur les statistiques ethniquesAujourd’hui, ce débat continue, essentiellement au sein du monde de la recherche, où nombre de sociologues souhaiteraient, à partir de ces statistiques, pouvoir travailler de manière plus précise sur les discriminations liées à « l’ethnie ». Mais d’autres acteurs n’ont de cesse d’utiliser ce type de statistiques à d’autres fins. C’est ainsi qu’il y a un an, un rapport du député républicain Guillaume Larrivé évoquait « 60 % de musulmans » dans les prisons françaises avait fait polémique, alors même que ce chiffre était largement sujet à caution.» Lire : les étranges calculs d’un député UMP sur l’islamisation des prisons4. Peu de rapport avec les flux migratoiresLa proposition, concernant l’immigration, apparaît quelque peu incongrue : le recensement pose déjà aux Français la question de leur nationalité et de leur pays d’origine. On sait donc déjà combien de personnes immigrées ou d’origine étrangère vivent dans notre pays.Quant à l’immigration régulière, elle passe forcément par les services de l’Etat, qui connaissent donc par définition le pays d’origine d’un migrant. M. Fillon pose la question du « suivi » de ces populations et de leur intégration, ce qui est, là aussi, déjà le cas, l’Insee, par exemple, réalisant régulièrement une étude sur « immigrés et descendants d’immigrés » mesurant les parcours des personnes arrivées en France.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.09.2015 à 12h27 • Mis à jour le23.09.2015 à 10h12 | Samuel Laurent Avec 178 920 adhérents à jour de cotisation, contre 181 000 en 2014 à la même époque, selon les informations du Monde, Les Républicains ne connaissent pas « d’effet Sarkozy ». Et le président de l’ex-UMP, qui comptait sur 300 000 militants à fin 2015 et 500 000 d’ici 2017, risque de ne pas atteindre son objectif.1. L’opacité sur les chiffres d’adhésionsCes chiffres sont, comme toujours, à prendre avec précaution : les partis politiques français ont pour habitude de maintenir une opacité totale sur leur nombre d’adhérents, qu’on ne connaît que par des déclarations au compte-gouttes, et souvent contradictoires.La plupart des partis jouent sur deux chiffres : le nombre d’adhérents d’une part, c’est-à-dire ceux qui ont un jour cotisé et eu leur carte, dans un passé plus ou moins proche ; et le nombre d’adhérents à jour de cotisation, d’autre part.Les partis donnent tantôt l’un et tantôt l’autre. Ils évoquent aussi très souvent les difficultés de comptage, les informations devant « remonter » des fédérations où se font les adhésions. Seuls les votes internes et les élections primaires permettent d’avoir une idée un peu plus réaliste des adhésions.2. La chute inexorable des adhérentsReste que, même en s’en tenant à ces déclarations sporadiques, l’érosion est visible. Dans l’infographie ci-dessous, nous avons rassemblé les chiffres donnés par le PS, Les Républicains et le FN sur leur nombre de militants depuis 2007. #container_14429949446{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14429949446{ height:500px; } #container_14429949446 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14429949446 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14429949446 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14429949446 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre d'adhérents revendiqués par le PS, les Républicains et le FN depuis 2007Dans la mesure du possible et des déclarations des divers partis, les chiffres correspondent aux adhérents à jour de cotisation. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14429949446", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#f96996","#2e91db","#285a82","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "PS", "color": "#f96996", "data": [ [ "", 256750 ], [ "", 232912 ], [ "", 203000 ], [ "", null ], [ "", 174000 ], [ "", 173486 ], [ "", 170000 ], [ "", 160128 ], [ "", null ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "UMP/LR", "color": "#2e91db", "data": [ [ "", 370247 ], [ "", 277141 ], [ "", 253645 ], [ "", 210465 ], [ "", 171000 ], [ "", 261000 ], [ "", 315000 ], [ "", 179000 ], [ "", 175900 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "FN", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 7000 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 40000 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 42000 ], [ "", 51551 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "adhérents revendiqués", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}On le voit, le PS connaît une érosion régulière, passant de 256 000 adhérents revendiqués à fin 2007 à 131 000 aujourd’hui, soit une chute de presque 50 %. Ce qui rend d’autant plus exagéré l’ambition formulée, en 2014, par le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, de parvenir à « 500 000 militants » d’ici à 2017. Devenue Les Républicains, l’ex-UMP affiche une progression plus complexe, les déclarations ayant eu tendance à fortement varier, notamment au moment de l’élection du président de l’UMP, en 2013. Néanmoins, sur le long terme, la chute est elle aussi nette : en 2007, le parti évoquait 370 000 adhérents, il en aurait aujourd’hui 178 920.Seul le FN connaît une progression spectaculaire depuis 2007, où il ne comptait que 7 000 adhérents. S’il est difficile de distinguer entre les moments où il communique des chiffres sur ses adhérents « statutaires » et ceux où il évoque ceux à jour de cotisation, force est de constater qu’en prenant les chiffres au plus haut, il revendiquait 40 000 adhérents en 2011, et en affiche 52500 fin 2015, soit 31,2% de plus.» Lire : L’illusion des partis de masseSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Sa nomination doit être officialisée mardi 22 septembre, lors du bureau politique des Républicains (LR). Le bras droit de Nicolas Sarkozy, Frédéric Péchenard, va devenir secrétaire départemental de la fédération de Paris. L’ancien directeur général de la police nationale (DGPN) prend encore du galon au sein du parti. Après avoir mené campagne aux côtés de Nathalie Kosciusko-Morizet lors des municipales à Paris de mars 2014, et avoir été élu conseiller de Paris à cette occasion, M. Péchenard est devenu le directeur général du parti présidé par son ami d’enfance, Nicolas Sarkozy.Lire : Frédéric Péchenard, un ex-policier au côté de l’ex-présidentLa maîtrise de la fédération de Paris est stratégique dans la perspective de la primaire à droite pour 2017Chez Les Républicains, le secrétaire départemental est un relais du siège au sein de la fédération. Chargé d’exécuter les décisions des instances nationales dans le département, il joue en quelque sorte le rôle de préfet. Il entretient un lien direct avec le président du parti, puisque c’est ce dernier qui propose sa nomination, avant l’approbation du bureau politique.La nomination de M. Péchenard – qui cumulera les fonctions de directeur général de LR et de secrétaire départemental – illustre la volonté de M. Sarkozy de mettre la main sur la fédération de Paris, jugée trop filloniste à son goût.Un poste non pourvu depuis 2013En prenant un poste non pourvu depuis 2013 – et occupé jusqu’à cette date par le filloniste Jean-Jacques Giannesini – M. Péchenard devra cohabiter avec le président de cette fédération, Philippe Goujon, qui avait soutenu François Fillon lors de son duel face à Jean-François Copé, en 2012. M. Goujon, député de Paris, brigue un quatrième mandat à la tête de la fédération parisienne lors des élections internes, prévues en 2016.La maîtrise de la fédération de Paris est stratégique dans la perspective de la primaire à droite pour la présidentielle de 2017 : c’est celle qui compte le plus d’adhérents (plus de 22 000 membres à la fin de 2012). L’ancien chef de l’Etat compte sur son protégé pour jouer le rôle d’agent de mobilisation pour la primaire, capable de mener campagne pour lui le moment venu.M. Sarkozy gardera son bras droit à ses côtés : pour réaliser des économies, le parti a décidé de déménager dans les jours prochains la fédération de Paris, qui va quitter ses locaux de la rue d’Alger (1er arrondissement) pour rejoindre le siège parisien du parti, dans le 15e.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier et Patrick Roger Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), entré en vigueur en janvier 2013, est à présent entré dans sa « phase de maturité », estime le comité de suivi de ce dispositif dans un rapport rendu public mardi 22 septembre. Sa montée en charge régulière montre que les entreprises se le sont désormais bien approprié, en dépit des interrogations qui avaient accompagné son lancement. Quant aux effets, ce deuxième rapport ne permet pas encore de les mesurer précisément. Il faudra attendre le prochain, en 2016, pour avoir des indications plus pertinentes sur l’utilisation que les entreprises ont faite du CICE, antérieur au pacte de responsabilité. Le CICE est un crédit d’impôt qui porte sur la masse salariale des salariés dont la rémunération n’excède pas 2,5 fois le smic. De 4 % en 2013, son taux est passé à 6 % en France métropolitaine depuis 2014, 9 % en outre-mer. Au titre de 2013, la créance fiscale des entreprises – autrement dit ce que le fisc doit aux sociétés au titre de ce crédit d’impôt – a atteint 11,2 milliards d’euros, pour un peu plus de 1 million de bénéficiaires.Lire aussi :« Le CICE a atteint son rythme de croisière »Pour 2014, le résultat partiel – compte tenu de la date de clôture des comptes – s’élève à 14,2 milliards d’euros. La montée en puissance se poursuit. Le projet de loi de finances pour 2016 prévoit que les créances de CICE pourraient s’élever à 17,9 milliards et à 20 milliards en 2017. Toutefois, si le montant cumulé des créances au titre du CICE atteint 25,4 milliards pour les années 2013 et 2014, seuls 15,1 milliards ont effectivement été consommés, les entreprises ayant le choix entre une imputation sur l’impôt sur les sociétés, une restitution immédiate et un report.Amélioration du taux de margeLe CICE ne semble donc plus poser de difficultés aux entreprises. « On avait entendu des propos alarmistes sur le fait qu’elles se méfieraient du risque de contrôle fiscal et n’auraient pas recours au dispositif, note le président du comité de suivi, Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie. En réalité, le taux de non-recours est anecdotique. » L’ampleur de cet éventuel non-recours est estimée à 200 millions d’euros en 2013.Lire aussi :« Pour beaucoup d’entreprises, le CICE a été un moyen de survivre »Selon l’Insee, le CICE a contribué à améliorer le taux de marge des sociétés financières de l’ordre de 0,9 point en 2014. La question reste de savoir quelle utilisation elles en ont fait, ce que seul le prochain rapport annuel, du fait de la disponibilité des données, permettra d’évaluer avec pertinence. Les déclarations d’intention montrent que, pour un peu plus de la moitié des entreprises, elles comptent prioritairement utiliser le CICE pour améliorer leurs marges d’exploitation et, ensuite, investir.140 000 emplois créés en deux ansLes premiers éléments dont dispose le comité de suivi ne permettent pas d’établir un lien entre le CICE et les évolutions des salaires. Au contraire, les plus significatives s’observent en général dans les secteurs les moins concernés par le CICE. Les entreprises des services auront eu plus tendance à privilégier l’emploi, et celles de l’industrie la baisse des prix.« D’après nos calculs, le CICE a eu un effet significatif pour moitié sur l’emploi et pour moitié sur les salaires », nuance Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui évalue à 140 000 en deux ans le nombre d’emplois créés grâce au CICE. Une estimation basée sur les premières données sectorielles disponibles via l’Insee – et non pas seulement sur les déclarations des chefs d’entreprise, la méthodologie retenue par France Stratégie. L’économiste aboutit à ce calcul « hors financement » de la mesure – c’est-à-dire sans compter, par exemple, l’impact de la hausse de TVA (6 milliards d’euros) qui a servi à compenser les sommes dépensées pour le CICE, et qui a vraisemblablement pesé sur la consommation, donc les ventes des entreprises.En revanche, observe M. Pisani-Ferry, « le préfinancement, essentiellement par la Banque publique d’investissement (BPI), a aidé à ce que les entreprises puissent sans délai bénéficier de la ressource, ce qui a probablement sauvé un certain nombre d’entre elles de la faillite ». Et, subséquemment, sauvé des emplois.Un dispositif moins profitable aux entreprises exportatricesLe CICE a-t-il atteint sa cible pour la compétitivité des entreprises confrontées à la concurrence internationale ? Le rapport 2015 confirme qu’il bénéficie plus aux secteurs intensifs en main-d’œuvre, c’est-à-dire l’hébergement et la restauration, les services administratifs ou la construction, où la part de la masse salariale éligible au CICE est supérieure à 75 %. En revanche, il profite moins aux entreprises les plus tournées vers l’exportation : 42 % du gain du CICE va au quart des entreprises les moins exportatrices et 17 % au quart les plus exportatrices.« Les entreprises qui ont surtout des salaires inférieurs à 2,5 smic sont moins exportatrices que celles qui ont des salaires plus élevés, analyse M. Pisani-Ferry. Il y a une corrélation très forte entre niveau de qualification, niveau des salaires, productivité, qualité des produits et exportation. Si vous voulez aider les entreprises qui exportent le plus, vous allez aider vos champions, qui s’en tirent plutôt bien tout seuls, et laisser les autres à leurs difficultés. Le choix, avec le CICE, a été de mettre le paquet sur l’ensemble des entreprises de manière à redresser une situation de sous-rentabilité. »Lire aussi :Deux ans après sa mise en place, l’efficacité du CICE fait toujours débat« Ça coûte plus cher par emploi créé »Faudrait-il, comme certains le suggèrent, recentrer les allégements sur les salaires compris entre 2,5 et 3,5 smic pour favoriser la compétitivité des entreprises plus présentes sur les marchés internationaux ? « La contrepartie, c’est, d’abord, que ça coûte plus cher par emploi créé, et puis vous êtes sur des segments du marché du travail plus tendus et, donc, vous avez le risque qu’une partie plus importante parte en augmentations de salaire », fait observer le commissaire général de France Stratégie.Il ressort également du rapport, qui a tenté d’analyser les effets du CICE dans la filière automobile, que le dispositif y aura été 2,5 fois plus favorable que les exonérations générales de cotisations sociales dites « Fillon », dégressives jusqu’à 1,6 smic. De quoi alimenter le débat toujours latent entre crédit d’impôt et exonération de charges.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Entré en vigueur en janvier 2013, le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) a depuis son instauration fait l’objet de nombreux débats et critiques. Dispositif trop complexe pour les uns ou mal calibrés pour les uns, mesure risquant d’occasionner des contrôles fiscaux pour les autres, le CICE a connu une montée en charge progressive. Dans son deuxième rapport, publié sous l’égide de France Stratégie, le comité de suivi du CICE note que ce dispositif est entré dans « sa phase de maturité ».Lire aussi :Le CICE, un dispositif entré dans les mœurs des entreprisesLe CICE est un crédit d’impôt qui porte sur la masse salariale des salariés dont la rémunération n’excède pas 2,5 fois le smic. De 4 % en 2013, son taux est passé à 6 % en France métropolitaine depuis 2014, 9 % en outre-mer. Au titre de 2013, la créance fiscale des entreprises – autrement dit ce que le fisc doit aux sociétés au titre de ce crédit d’impôt – a atteint 11,2 milliards d’euros, pour un peu plus de 1 million de bénéficiaires.Pour 2014, le résultat partiel – compte tenu de la date de clôture des comptes – s’élève à 14,2 milliards d’euros. La montée en puissance se poursuit. Le projet de loi de finances pour 2016 prévoit que les créances de CICE pourraient s’élever à 17,9 milliards et à 20 milliards d’euros en 2017. Toutefois, si le montant cumulé des créances au titre du CICE atteint 25,4 milliards pour les années 2013 et 2014, seuls 15,1 milliards ont effectivement été consommés, les entreprises ayant le choix entre une imputation sur l’impôt sur les sociétés, une restitution immédiate et un report.Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie, revient sur les principaux enseignements du rapport du comité de suivi.Peut-on considérer que les entreprises se sont désormais approprié le crédit d’impôt compétitivité emploi ?En termes de charge financière, il a atteint son rythme de croisière. En termes de compréhension par les entreprises de ses règles de fonctionnement, aussi. En 2013, il y avait beaucoup d’interrogations ; en 2014, le travail d’apprentissage s’est fait ; cette année, on ne note plus de signes d’incompréhension. On avait entendu des propos alarmistes sur le fait que les entreprises se méfieraient du risque de contrôle fiscal et n’auraient pas recours au dispositif. Le taux de non-recours, en réalité, est anecdotique.Lire aussi :« Pour beaucoup d’entreprises, le CICE a été un moyen de survivre »Au départ, les entreprises ne savaient pas très bien ce qu’était ce nouveau dispositif. Puis les comptables l’ont traité comme une baisse du coût du travail. Dans les grandes entreprises, il a fallu le temps que celle-ci soit intégrée dans les chaînes d’information et les process, et influe sur les décisions. Maintenant, c’est le cas. Dans les petites entreprises, ce n’est pas tout à fait pareil. Elles sont souvent contraintes par la disponibilité de liquidités pour investir ou embaucher. Le préfinancement, essentiellement par la Banque publique d’investissement (BPI), a aidé à ce qu’elles puissent sans délai bénéficier de la ressource. Cela a probablement sauvé un certain nombre d’entre elles de la faillite.Estimez-vous que le débat entre crédit d’impôt et exonération de charges est dépassé ?Je ne le pense pas. Une chose est de dire que les entreprises se servent du CICE, autre chose est de savoir s’il a le même effet sur leurs comportements que des allégements de cotisation. Même si l’on fait abstraction des problèmes d’information et de liquidités, ce n’est quand même pas exactement équivalent. Historiquement, il y a plus de volatilité des dispositifs fiscaux que du barème des cotisations sociales. Assez naturellement, les entreprises considèrent que les allégements sont plus pérennes.Il apparaît que plus de la moitié du CICE a d’abord servi à améliorer les marges des entreprises.Ce que disent les entreprises, c’est que pour un peu plus de la moitié, elles vont utiliser le CICE pour accroître leurs marges et ensuite pour investir. L’autre moitié leur servira à embaucher, augmenter les salaires ou baisser leurs prix. Le comportement de baisse des prix est beaucoup plus fréquent dans l’industrie, compte tenu de la concurrence internationale, que dans les services.Lire aussi :Deux ans après sa mise en place, l’efficacité du CICE fait toujours débatMais tout cela, c’est du déclaratif, à partir des enquêtes Insee sur les intentions. Est-ce que ce sera effectivement le cas ? Nous ne pourrons le dire que l’an prochain, lorsque les données individuelles sur le million d’entreprises touchées par le CICE auront été rendues accessibles et exploitées par les chercheurs.Le CICE a-t-il réellement favorisé la compétitivité des entreprises à l’export ?Les entreprises qui ont surtout des salaires inférieurs à 2,5 smic sont moins exportatrices que celles qui ont des salaires plus élevés. Il y a une corrélation très forte entre niveau de qualification, niveau des salaires, productivité, qualité des produits et exportation. Si vous voulez aider les entreprises qui exportent le plus, vous allez aider vos champions, qui s’en tirent plutôt bien tout seuls, et vous allez laisser les autres à leurs difficultés. Le choix, avec le CICE, a été de mettre le paquet sur l’ensemble des entreprises de manière à redresser une situation de sous-rentabilité.Il y a un débat pour savoir s’il vaut mieux alléger les cotisations en bas ou au milieu de l’échelle des salaires. Si vous allégez au milieu, vers 2,5-3,5 smic, vous favorisez la compétitivité d’entreprises plus présentes sur les marchés internationaux. La contrepartie, c’est, d’abord, que ça coûte plus cher par emploi créé, et puis vous êtes sur des segments du marché du travail plus tendus et, donc, vous avez le risque qu’une partie plus importante parte en augmentations de salaire.Vous soulignez un autre élément frappant, c’est l’absence, ou la faiblesse, de la consultation avec les représentants des salariés quant à l’utilisation du CICE.Les enquêtes indiquent que la consultation a souvent été formelle et que le dialogue avec les comités d’entreprise sur l’utilisation du CICE a manqué d’intensité. Il était envisagé une discussion sur son affectation mais ce n’est pas une subvention, c’est une réduction du coût du travail dont l’usage n’est pas si facile à retracer. Il est clair, cependant, que cet état des choses témoigne d’une insuffisance du dialogue social dans les entreprises.Est-ce qu’à ce stade vous voyez des corrections à apporter au dispositif ?Le travail d’évaluation impose de ne pas trop faire preuve d’imagination. Il consiste à avancer pas à pas. Le comité de suivi créé par la loi est composé de gens très divers : syndicats, patronat, parlementaires de la majorité et de l’opposition, administration. Ils sont d’accord sur les constats. Notre rôle est d’évaluer de manière précise et objective, sur la base des faits et des travaux de recherche que nous avons lancés. Nous nous interdisons de tirer des conclusions trop allantes sur ce qu’il faudrait faire. C’est une question de discipline.Notre responsabilité, c’est de dire aux Français à quoi ont servi les 20 milliards d’euros que la collectivité a consacrés au CICE, pas de donner notre opinion. Mon seul regret, c’est de ne pas pouvoir le faire plus vite. Nous sommes tributaires de la disponibilité des données.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme C’est « un très grand chantier », prédit-elle. Anne Hidalgo veut fusionner la commune et le département de Paris en une seule collectivité, repenser les arrondissements et reconquérir la quasi-totalité des pouvoirs du préfet de police dans la ville. « A moi de porter une nouvelle étape dans l’histoire de la conquête démocratique de Paris, qui ne fasse plus peur à l’Etat central », confie au Monde la maire PS de la capitale. « Il y a un souhait du gouvernement d’accompagner la démarche qui est la mienne », assure-t-elle. Selon Mme Hidalgo, l’exécutif réfléchit à un projet de loi modifiant le statut de Paris qui pourrait être examiné au Parlement « si possible début 2016 ».Lire aussi :Anne Hidalgo, la frondeuse qui ne dit pas son nomDans une note confidentielle de quatre pages, dont Le Monde a eu connaissance, remise courant septembre au président, François Hollande, et au premier ministre, Manuel Valls, Mme Hidalgo détaille son projet, présenté par son directeur de cabinet, Mathias Vicherat, comme un « bouleversement institutionnel aussi important que l’élection du maire au suffrage universel en 1977 ».La capitale a vocation à devenir « une nouvelle collectivité de la République », indique la note. La Ville de Paris, à la fois commune et département, pâtit de « lourdeurs bureaucratiques », telles que l’existence de deux budgets distincts. « Je suis allée jusqu’au bout de ce que je pouvais faire pour mutualiser les services et les compétences de la commune et du département, affirme Mme Hidalgo. Mais, pour franchir un pas supplémentaire, il faut un texte législatif. » Au moment où se crée la métropole du Grand Paris, « nous devons rationaliser l’organisation administrative parisienne », plaide-t-elle. Le constat a été dressé par la chambre régionale des comptes (CRC) dans un rapport remis en juillet : « Le département de Paris n’a plus vraiment de réalité », soulignaient les juges de la CRC, qui préconisaient « une fusion » entre les deux collectivités pour « ne pas laisser subsister une situation de confusion ».Des écarts de population « considérables »Dans le souci de « moderniser » le cadre de l’action municipale, Mme Hidalgo veut, par ailleurs, faire « évoluer » la carte des arrondissements de Paris. Les écarts de population entre eux sont « considérables », rappelle la note de son cabinet. Le 1er arrondissement compte ainsi quinze fois moins d’habitants que le 15e. Cette disparité est un obstacle à une « égalité de traitement des usagers » devant le service public local. Ce déséquilibre démographique est surtout source d’iniquité démocratique.A l’appui de sa démonstration, le cabinet de Mme Hidalgo cite la décision du Conseil constitutionnel qui, en août, a censuré le mode d’élection des élus parisiens à la future métropole du Grand Paris. Les juges constitutionnels ont estimé que le scrutin prévu dans le cadre des arrondissements par la loi portant nouvelle organisation de la République (NOTRe) méconnaissait « le principe d’égalité devant le suffrage ». Cette censure « ébrèche sensiblement le fondement politique de l’arrondissement comme secteur électoral », souligne le document de Mme Hidalgo transmis à l’exécutif.Pour que la loi Paris-Lyon-Marseille de 1982 puisse s’appliquer aux élections municipales et métropolitaines de 2020, il y a « nécessité » de rééquilibrer démographiquement les arrondissements, plaide la maire de Paris. Tout en évoquant la piste de « regroupements par secteurs, comme à Marseille », Mme Hidalgo se garde d’esquisser une nouvelle carte des arrondissements. « C’est un sujet que je veux aborder sans donner l’impression de fermer le jeu, pour ne pas être accusée d’arrière-pensée électoraliste », insiste-t-elle à l’adresse de la droite parisienne qui ne devrait pas se priver de lui en faire le procès.Troisième ambition de son projet de réforme : desserrer le corset préfectoral qui comprime les pouvoirs du maire de Paris. « La répartition des compétences » entre l’Etat et la Ville, indique la note, « nuit à l’efficacité des politiques qu’il faut conduire ». Il s’agit de « sortir de la relation de défiance historique de l’Etat envers la capitale », proclame Mme Hidalgo.Lire aussi :Des relations souvent conflictuelles entre l’Etat et la capitalePour avoir les coudées plus franches en matière de lutte contre la pollution, elle souhaite avoir autorité sur l’ensemble de la voirie parisienne. Alors que certains axes relèvent toujours du préfet de police pour les règles de stationnement et de circulation. « Il a fallu attendre 2012 pour que le gouvernement demande au préfet de police de nous accompagner sur le projet de fermeture des voies sur berges rive gauche, rappelle Mme Hidalgo. Cette décision, bien que votée par le Conseil de Paris, avait été entravée par le préfet de l’époque à la demande du gouvernement de François Fillon. C’est anormal ! »Une tutelle étatique « obsolète »Pour aménager les quais de la Seine, autoriser la baignade dans les plans d’eaux parisiens, décider des horaires d’ouverture des débits de boisson, signer les arrêtés d’interdiction d’alcool, Mme Hidalgo aspire aux mêmes pouvoirs que tous les maires de France. De même souhaite-t-elle « être compétente pour traiter de l’intégralité des questions d’urbanisme ». « On irait plus vite si le plan de sauvegarde du Marais, qui relève de l’Etat, était discuté et voté par les élus parisiens en même temps le plan local d’urbanisme », remarque Mme Hidalgo. Les arrêtés d’évacuation d’immeubles insalubres devraient également relever, à ses yeux, de la mairie et non plus du préfet.En revanche, la maire de Paris ne souhaite pas des pouvoirs supplémentaires en matière de maintien de l’ordre. « Assurer la sécurité à Paris doit relever de l’Etat, surtout dans une période de menace terroriste », insiste-t-elle.L’entreprise de Mme Hidalgo pour en finir avec une tutelle étatique « obsolète », dit-elle, s’inscrit dans une stratégie plus large. « Il faut que certains grands ministères très jacobins comprennent que les villes-mondes comme Paris sont porteuses de modernité face aux Etats centraux », assène-t-elle. En guerre avec Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, au sujet des pouvoirs des maires en matière d’autorisation de travail le dimanche, Mme Hidalgo encercle Bercy en élargissant son offensive.Pour faire valoir son projet, Mme Hidalgo peut compter sur quelques relais au sein de l’Etat. Secrétaire général adjoint de la mairie de Paris, Aurélien Rousseau est en passe de rejoindre le cabinet de Manuel Valls. Ce conseiller d’Etat devrait mettre à profit sa connaissance des arcanes de l’Hôtel de Ville pour inspirer un nouveau chapitre des relations entre la capitale et le pouvoir central.Lire aussi :L’année perdue du Grand ParisBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Françoise Fressoz Chronique De toutes les réformes lancées ces derniers mois, celle du droit du travail est pour la gauche la plus explosive.Trois années de pression ininterrompues du patronat sur François Hollande pour tenter d’obtenir un assouplissement des règles de fonctionnement du marché du travail, les attaques répétées de certains ministres contre les 35 heures et le contrat de travail ont alimenté l’idée que la nouvelle architecture sociale proposée par le rapport Combrexelle allait forcément faire un perdant : le salarié. Il serait voué à céder en protection, condamné à se trouver exposé au vent mauvais de la mondialisation à partir du moment où le code du travail ne garantirait plus qu’un socle commun de droits essentiels, le reste étant renvoyé à la négociation.Cette crainte agitée par une partie de la gauche et des syndicats est éminemment discutable dans un pays où 10 % de la population active piétine à l’entrée du marché du travail, où les inégalités ne cessent de se creuser entre salariés des grandes et des petites entreprises, où la formation professionnelle répond très imparfaitement aux besoins des chômeurs et où les rigidités du droit du travail conduisent à brider toutes sortes d’activités nouvelles.Elle repose, en outre, sur l’illusion d’un dialogue social bloqué au sommet, pour cause de divisions syndicales et de supériorité patronale, alors que dans les branches, quelque 900 accords sont signés chaque année et dans les entreprises environ 36 000, ce qui n’est pas rien.La République, une et indivisibleToute une pédagogie est à faire qui ne comblera cependant pas le désarroi des opposants à la réforme car ce qui se joue à travers elle dépasse en réalité le simple fonctionnement du marché du travail.Que le contrat puisse un jour dépasser la loi et c’est tout le modèle français qui se trouve questionné : la République une et indivisible avec l’Etat en garant de cette indivisibilité. Mine de rien, les girondins tiennent enfin leur revanche. Ils sont à l’offensive et cela ne date pas d’aujourd’hui.De Jacques Chirac qui, en 2007, avait promulgué un code du travail recodifié, à François Hollande qui lance, en fin de quinquennat, une réforme du droit du travail dont la réalisation débordera les bornes du quinquennat, il existe une continuité pour limiter le champ de la loi et favoriser le dialogue social au plus près du terrain. Si l’on met en parallèle la réforme territoriale qui met en concurrence, pour le développement économique, les métropoles et les régions récemment regroupées, on peut se faire une idée du nouveau visage de la France tel que le dessinent les sociaux-démocrates : une République fondée sur le contrat, décentralisée, où l’Etat jouera le rôle d’arbitre plutôt que de prescripteur.Une révolution mais qui n’a pas besoin d’être théorisée parce qu’elle est déjà en marche avec, comme repoussoir, le schéma alternatif de Nicolas Sarkozy, la marginalisation des syndicats par consultation directe du peuple. La gauche centralisatrice et étatiste peut bien décréter la résistance, elle a perdu la bataille.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Chaperon Dans le secteur financier, la « dream team » – c’est ainsi que fut surnommée l’équipe qui rassemblait les membres du cabinet de Dominique Strauss-Kahn (DSK) lorsque celui-ci était à Bercy – rafle la mise. Dernière promotion en date, l’opérateur boursier Euronext a annoncé, jeudi 10 septembre, l’arrivée, en novembre, comme directeur général de Stéphane Boujnah. Chargé jusqu’ici des activités de marchés de la banque espagnole Santander pour l’Europe continentale, il fut conseiller technique de DSK entre 1997 et 1999.M. Boujnah a été choisi au terme d’un processus « approfondi, dit Rijnhard Van Tets, le président du conseil de surveillance d’Euronext. Ce choix repose sur la connaissance que M. Boujnah a de l’industrie, sa forte expertise sectorielle et sa vision stratégique sur les perspectives de croissance d’Euronext. » Il intervient deux jours après celui du chef de l’Etat de proposer François Villeroy de Galhau comme gouverneur de la Banque de France, pour remplacer Christian Noyer. M. Villeroy de Galhau, ex-directeur de cabinet de DSK, avait ensuite rejoint BNP Paribas.Leur heure a sonnéAprès la victoire de François Hollande en 2012, les noms de M. Boujnah – il avait participé à la campagne du candidat socialiste – et de M. Villeroy de Galhau avaient circulé parmi les talents susceptibles de rejoindre les cercles du pouvoir. Mais ces vétérans des cabinets ministériels n’avaient pas été appelés. Cette fois, leur heure a sonné.Le chef de l’Etat a choisi M. Villeroy de Galhau pour l’un des postes les plus prestigieux de la République, malgré les réticences d’une partie de la gauche à appeler à la tête de la Banque de France un banquier venu du privé.Lire aussi :François Villeroy de Galhau, un privé à la tête de la Banque de FranceEt même si Euronext – la société est l’opérateur des places de Paris, d’Amsterdam, de Bruxelles et de Lisbonne – ne relève pas du secteur public, l’influence de Bercy y reste forte.Les réunions épisodiques des ex-« DSK boys » promettent en tout cas d’être les plus chics de la Place. On pourrait y croiser aussi Matthieu Pigasse, patron mondial des fusions-acquisitions de Lazard (actionnaire à titre personnel du Monde), Frédéric Lavenir (directeur général de l’assureur CNP), Nicolas Théry (numéro deux du Crédit mutuel)… Leur dernière rencontre a eu lieu à la Fondation Jean-Jaurès, dirigée par Gilles Finchelstein, l’ex-conseiller de DSK. Pas sûr que le fondateur de L’Humanité, pourfendeur de « l’oligarchie capitaliste », s’y retrouverait.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger Le 20 août, François Hollande avait annoncé une nouvelle baisse d’impôt en 2016 « quoi qu’il arrive ». Lors de sa conférence de presse de rentrée, le chef de l’Etat était resté flou sur ses contours, se contentant d’affirmer qu’elle concernera « 8 millions de foyers », soit un gain moyen de 250 euros pour une enveloppe totale de 2 milliards d’euros.Le ministre des finances, Michel Sapin, s’est montré plus loquace, jeudi 10 septembre. Il a confirmé qu’un million de foyers ne paieront pas ou plus l’impôt sur le revenu grâce à cette mesure, comme l’avait publié Le Monde. Ce sont 3 millions de foyers fiscaux qui vont bénéficier en 2016 de baisses d’impôts pour la première fois ; un chiffre qui s’ajoute aux 5 millions de foyers déjà bénéficiaires des réductions.Une baisse de l’impôt pour « la plupart des célibataires »Selon le ministre, cette réduction d’impôt se fera techniquement par le mécanisme de la décote, et non par « une suppression de tranche », solution choisie en 2015, et qui avait profité, au total, à 9,45 millions de foyers, dont 3,8 millions comptant pour une seule part.La décote est un rabais réservé aux foyers dont l’impôt ne dépasse pas un certain plafond. En 2015, ce plafond était de 1 135 euros pour un célibataire et de 1 870 euros pour un couple. Parmi les 6 millions de contribuables concernés, « la plupart des célibataires » verront leur impôt diminuer de 200 à 300 euros, d’après Bercy. Les couples bénéficieront pour une majorité d’entre eux de 300 à 500 euros de baisse.La proportion de foyers français qui payent l’impôt sur le revenu devrait ainsi retomber autour de 46 %, comme c’était le cas en 2010. Une proportion de « 46 %, c’est un chiffre habituel en France, c’était comme ça avant la crise, il est légitime que ce soit comme ça après la crise », a justifié le ministre. Ce taux était monté jusqu’à 52,3 % en 2013. Le point le plus bas avait été atteint en 2009, avec un taux de 43,4 % de foyers imposables.Réforme fiscale reportéeM. Hollande a justifié le choix de ne pas passer par une réduction dégressive de la contribution sociale généralisée (CSG), comme le souhaitait le bureau national du PS ou le préconisait, dans un récent ouvrage, l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault. « Ce serait répartir sur énormément de contribuables, a-t-il écarté. J’ai préféré faire avec des baisses d’impôt sur le revenu » et « faire en sorte que les Français qui sont au-dessus de la première tranche puissent en avoir le bénéfice ». L’objectif, a-t-il expliqué, est que « certaines classes moyennes entrées dans l’impôt depuis 2010 en sortent » pour « leur redonner ce qu’elles ont finalement acquitté pour faire face à la réduction des déficits publics ».Le chef de l’Etat a donc remis à plus tard une réforme plus large de la fiscalité, favorisant la progressivité de l’impôt. Il a renvoyé à la mise en place du prélèvement à la source qui devrait devenir effectif en 2018. « La réforme fiscale est un processus qui ne se fait ni en un soir ni même en cinq ans », a-t-il affirmé, alors que certains, dans son propre camp, lui reprochent justement de ne pas avoir mis à profit son quinquennat pour mener cette réforme fiscale dont il avait fait un argument fort de sa campagne présidentielle.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.09.2015 à 15h29 • Mis à jour le11.09.2015 à 10h44 | Matthieu Goar Les jeunes du parti de Nicolas Sarkozy viennent de se doter d’une patronne. Marine Brenier, 29 ans, a été élue, mercredi 9 septembre présidente des Jeunes Républicains. Cette adjointe au maire de Nice, seule candidate en lice, a obtenu 69,69 % des suffrages. Mais le scrutin a été boudé par les adhérents puisque seulement 3 441 d’entre eux ont participé au vote, ce qui représente un taux de participation particulièrement faible de 22,9 %.Il faut dire que la préparation de cette élection a été très compliquée et contestée par une partie des jeunes militants qui ont accusé Nicolas Sarkozy de verrouiller leur structure. L’ancien président de la République a en effet surveillé de très près la composition de la liste du futur bureau national des Jeunes républicains finalement présentée le 31 juillet. « Ça a été de l’horlogerie très fine », grince un des participants à cette concertation.Ce travail de minutie a commencé au lendemain du congrès de refondation du parti Les Républicains. Nicolas Sarkozy reçoit début juin Marine Brenier et Geoffrey Carvalhinho, responsable départemental des Jeunes Républicains en Seine-Saint-Denis. Il charge ces deux sarkozystes de ranimer le mouvement des jeunes, très divisé depuis 2012 et surtout inactif depuis la démission en février Stéphane Tiki, président des Jeunes populaires depuis mi-décembre 2014, après que la presse a révélé qu’il était sans-papiers. Dès le début, leur ordre de mission est clair : il leur faut relancer la machine et constituer un bureau politique qui respecte la parité, la diversité des départements et les ego des différents ténors. L’ancien chef de l’Etat charge Eric Schahl, directeur général adjoint des Républicains, de chaperonner ce petit monde.EcuriesDans un premier temps, les choses suivent leur cours. Le 7 juillet, le bureau politique du parti Les Républicains adopte le règlement intérieur du mouvement des jeunes. Le 8 juillet, ils présentent une liste de dix noms. Deux partisans de Bruno Le Maire, Paul Guyot et Jonas Haddad, sont bien intégrés. Antoine Sillani, proche de Xavier Bertrand, et Pierre Liscia, militant fillonniste, y figurent aussi. Mais la liste apparaît toujours bien trop sarkozyste aux yeux de certains. Un collectif anonyme sur les réseaux sociaux #Laliste dénonce une « volonté de verrouiller » une élection dont les modalités ne sont pas encore connues.En fait, c’est surtout l’absence des jeunes juppéistes qui étonne. En off, les sarkozystes accusent Alain Juppé de vouloir snober cette structure. En réalité, les partisans du maire de Bordeaux, hésitent. Ils viennent de lancer leur propre structure, « Les jeunes avec Alain Juppé » et s’interrogent sur le rôle d’un mouvement de jeunes lié à la rue de Vaugirard. Alors que la primaire morcelle le partie en différentes écuries, les Jeunes Républicains auront-ils une réelle importance stratégique ? Et ils profitent pour laisser pourrir la situation. « Eux avaient l’impératif de rassembler, nous avions le temps avec nous », confie un proche du candidat à la primaire. Vincent Le Roux, proche conseiller de M. Juppé, ancien directeur général adjoint à l’UMP et fin connaisseur des rouages du parti, dialogue alors directement avec M. Schahl.Au final, les juppéistes ont placé quatre jeunes, dont Thomas Khaski, en quatrième position. « Je tiens à être libre, à montrer que l’on peut soutenir un homme tout en étant intégré à une structure partisane », confie ce membre de l’équipe des « jeunes avec Alain Juppé ». C’est cette liste de synthèse qui a finalement été présentée au vote des adhérents, le 9 septembre. Sans aucune autre liste concurrente. Dans une tribune publiée par L’Opinion, le député des Français de l’étranger, Frédéric Lefebvre, regrette ce manque de débat et demande « plus de transparence dans cette élection » en s’interrogeant sur la constitution de la liste. La synthèse est un art politique décidément bien compliqué.Matthieu GoarJournaliste au Monde Alexandre Lemarié Dans un long entretien au Figaro, jeudi 10 septembre, Nicolas Sarkozy présente des propositions pour faire face à ce qu’il décrit comme une « pression migratoire » inédite « dans l’histoire de l’Europe ». Dans cet entretien, le président du parti Les Républicains (LR) réaffirme son « hostilité » aux quotas de réfugiés à répartir au sein de l’Union européenne. Pour lui, il convient d’abord de « refonder » Schengen et de mettre en place « une nouvelle politique d’immigration européenne ».Lire aussi les réactions :Valls à Sarkozy : « Le droit d’asile ne se découpe pas en tranches »Si elle aborde des questions de politique internationale, la sortie de M. Sarkozy ressemble à une opération de politique intérieure. En insistant sur le thème des « frontières » et en adoptant un discours de fermeté sur l’immigration, celui qui se pose en chef de l’opposition renoue avec le ton de sa campagne présidentielle de 2012, inspiré par Patrick Buisson, son ancien conseiller venu de l’extrême droite. Avec un objectif assumé : reconquérir les électeurs de droite passés au Front national dans l’optique de la primaire à droite, qui aura lieu en novembre 2016 en vue de l’élection présidentielle de 2017. D’autant que les derniers sondages le placent en deuxième position derrière Alain Juppé.Pour les séduire, M. Sarkozy reprend des thèmes traditionnels du FN et durcit son discours par rapport aux années précédentes. Il préconise notamment de supprimer l’aide médicale d’Etat (AME) accordée aux étrangers en situation irrégulière, alors qu’il disait ne pas vouloir « remettre en cause cette générosité française » lors de la campagne de 2012.Lire aussi :Réfugiés : Sarkozy veut refonder Schengen« Adaptation du droit du sol »De la même manière, il se dit pour la première fois favorable à une « adaptation du droit du sol », ce qu’il s’était toujours refusé à faire, déclarant même lors en 2012 : « Je suis pour le droit du sol. Nous le garderons (…). Le droit du sol, c’est la France. »Jugeant par ailleurs nécessaire de « réguler et réduire les flux migratoires », il plaide pour une réduction du nombre de bénéficiaires du regroupement familial. Et suggère la préférence nationale dans l’attribution des prestations sociales. Un discours qui résonne avec celui de Marine Le Pen, favorable à l’abrogation du droit du sol, à la suppression de l’aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière et à l’abolition des accords de libre circulation de Schengen.Lire aussi :Pour Marine Le Pen, « l’immigration est un fardeau »En dévoilant ses nouvelles positions, M. Sarkozy se démarque de la droite européenne, notamment de la chancelière allemande, Angela Merkel, et du premier ministre britannique, David Cameron, qui se montrent plus ouverts sur l’accueil des réfugiés. S’il cherche à contenir la pression du FN, le président des Républicains cherche aussi à donner des gages à son électorat, de plus en plus réticent sur la question de l’immigration. Ainsi, 68 % des sympathisants de droite sont opposés à l’arrivée des réfugiés en France, selon un sondage Odoxa pour Paris-Match et i-Télé réalisé les 3 et 4 septembre.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.09.2015 à 06h17 • Mis à jour le10.09.2015 à 17h53 La Californie s’apprête à devenir le sixième Etat américain autorisant l’euthanasie. Une loi controversée, mais qui bénéficie de l’émotion causée en Amérique par le suicide d’une jeune femme atteinte d’un cancer incurable, a été adoptée par la Chambre des représentants de Californie, mercredi 9 septembre, par 43 voix contre 34.Cette loi « permet aux malades en phase terminale de demander à un médecin de leur prescrire des médicaments pour les aider à mourir », selon un communiqué publié sur la page de la parlementaire Susan Talamantes Eggman, l’un des députés à l’origine du texte. Un premier projet de loi avait été rejeté lors d’un vote en juillet.Cinquième Etat à légaliser l’euthanasieLe texte devrait à présent être adopté sans difficulté d’ici à la fin de la semaine par le Sénat californien. Le gouverneur, Jerry Brown, doit ensuite ratifier la loi pour qu’elle devienne effective. Seuls quatre Etats américains autorisaient jusqu’à présent l’euthanasie : l’Oregon, Washington, le Montana, et le Vermont.Une vingtaine d’Etats ont proposé des projets de loi similaires cette année mais aucun n’a été adopté car le sujet est encore polémique. « Le vote de l’Assemblée reflète le soutien massif des Californiens pour le droit des malades en phase terminale de décider de mourir en paix et sans douleur », a commenté Lois Wolk, député démocrate et l’un de ceux qui ont initié la loi.Le cas d’une Californienne de 29 ansLa loi a largement été influencée par le suicide, il y a près d’un an, de Brittany Maynard, une Californienne de 29 ans atteinte d’un cancer du cerveau. « Brittany Maynard a eu une grande influence, elle a galvanisé le mouvement » en faveur de la légalisation du suicide assisté, selon Mme Schmalenberger, assistante parlementaire, interrogée par l’AFP.Lire notre note de blog : Une Américaine en faveur du suicide assisté a mis fin à ses jours le 1er novembre, comme prévu« Son histoire a amené le public à prendre conscience du problème comme il ne l’avait jamais fait auparavant ; le fait qu’elle se soit aussi ouverte sur sa décision de déménager dans l’Oregon pour profiter de la loi » l’autorisant à recevoir des médicaments pour mettre fin à ses jours a été « très important ».Brittany Maynard avait annoncé dans une vidéo, qui a beaucoup circulé sur Internet, qu’elle allait mettre fin à ses jours, expliquant son calvaire et sa décision de mourir quand elle a appris le diagnostic sans appel, alors qu’elle venait tout juste de se marier. Elle avait dû déménager dans l’Oregon pour avoir accès aux médicaments nécessaires pour mourir. 09.09.2015 à 18h29 • Mis à jour le10.09.2015 à 12h12 | Patrick Roger La masse salariale de l’Etat est un enjeu majeur de maîtrise des finances publiques, puisque, en 2014, elle représente 120,8 milliards d’euros, soit près de 40 % du budget général. En y ajoutant les deux autres fonctions publiques – territoriale et hospitalière – ainsi que les agents des opérateurs de l’Etat, les dépenses de personnel atteignent 278 milliards d’euros, soit 22,7 % de la dépense publique et 13 % du produit intérieur brut (PIB).« Mécaniquement », en dépit des mesures prises ces dernières années – stabilisation des effectifs, gel du point d’indice, réduction des mesures catégorielles – la progression de la masse salariale est d’environ 700 millions d’euros par an. La loi de programmation des finances publiques 2014-2019 prévoit de limiter cette progression à 250 millions. Cela implique d’identifier chaque année 450 millions d’euros d’économies supplémentaires.Les risques de dépassement sont « réels »« Un objectif difficile à respecter », note le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, qui présentait mercredi 9 septembre l’enquête réalisée à la demande de la commission des finances du Sénat sur « les enjeux et les leviers de la maîtrise de la masse salariale de l’Etat ».D’autant plus, souligne-t-il, que l’objectif de stabilisation des effectifs s’éloigne depuis la mise à jour de la loi de programmation militaire, « qui va réduire sensiblement les baisses d’effectifs initialement prévues au ministère de la défense » et que la réalisation d’autres économies – sur les heures supplémentaires dans l’éducation nationale ou sur les opérations extérieures des forces armées – paraît « incertaine ». C’est un euphémisme. Les risques de dépassement en exécution sont donc « réels », juge M. Migaud.Lire aussi :La Cour des comptes, poil à gratter du gouvernement« Des économies encore plus importantes sont nécessaires », conclut la Cour des comptes, qui estime « indispensable d’identifier de nouveaux leviers d’économies en matière de rémunérations, d’effectifs et de durée du travail ». Dans son rapport, elle met l’accent sur le « maquis des régimes indemnitaires », autrement dit les primes, qui atteignent 30 % de la rémunération principale en 2013 contre 25 % en 2006, 10 % au début des années 1980, dans la fonction publique d’Etat.A l’issue de son enquête, la Cour a constaté qu’il n’existe pas moins de 1 500 éléments de paye distincts, dont les trois quarts ont un coût annuel inférieur à 1 million d’euros, excessivement complexes et même « irréguliers » pour certains d’entre eux puisque ne reposant sur aucun texte réglementaire. La Cour des comptes parle d’« informations lacunaires ». Le gouvernement a certes fait des propositions aux organisations syndicales pour relever les indices des grilles et convertir en points d’indices certaines primes. Mais, note la Cour, « la réforme des grilles pourrait avoir un coût annuel, net de l’intégration de primes dans la base indiciaire, de 2,5 à 3 milliards d’euros pour la fonction publique de l’Etat et de 4,5 à 5 milliards d’euros pour l’ensemble de la fonction publique ».Lire aussi :Des services publics trop coûteuxLa Cour des comptes suggère donc neuf « leviers » susceptibles d’améliorer la maîtrise de la masse salariale de l’Etat, tout en précisant bien qu’il revient évidemment au gouvernement et au Parlement de « déterminer le juste équilibre entre les leviers ». Ainsi, elle conseille de désindexer certaines primes et indemnités de la valeur du point et de réserver la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA) – mécanisme de rattrapage quand, sur quatre ans, l’évolution du traitement brut a été inférieure à celle des prix – aux agents dont le traitement et la rémunération globale, incluant les primes, ont augmenté moins vite que les prix. Elle propose également d’agir sur l’indemnité de résidence, le supplément familial de traitement et les surrémunérations outre-mer. Un coût immédiat non négligeableEn matière de rémunérations, elle estime qu’il faut rénover les grilles, allonger les carrières et ralentir les promotions. Sans revenir au non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux mis en œuvre par Nicolas Sarkozy qui a profondément déstabilisé et affaibli les services de l’Etat, la Cour considère que le non-remplacement d’un départ à la retraite sur quatre assurerait quasiment les économies nécessaires au respect de la loi de programmation. Elle insiste sur la nécessité de réfléchir au périmètre des missions de l’Etat et la répartition entre les différents niveaux d’administration.Lire aussi :La Cour des comptes préconise de nouvelles économies dans les services publics locauxEnfin, la Cour des comptes dresse un constat : le secteur public travaille en moyenne une centaine d’heures de moins par an que le secteur privé, avec, pour certaines administrations, des durées moyennes effectives inférieures à la durée légale. Il y a là, selon elle, des marges de manœuvre non négligeables. Cela suppose, poursuit-elle, de s’attaquer aux absences répétées non justifiées, de limiter le recours aux heures supplémentaires et de supprimer la surrémunération des temps partiels.Il demeure, convient la Cour des comptes, que la mise en œuvre de ces mesures, quels que soient les arbitrages sur leur combinaison, si elle pourrait s’avérer efficiente sur le long terme, risque d’avoir un coût immédiat non négligeable. Et difficilement soutenable, dans le contexte actuel, par les finances publiques. Autrement dit, la Cour des comptes n’en a peut-être pas fini de délivrer, à intervalles réguliers, des rapports sur la masse salariale de l’Etat.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.09.2015 à 13h47 • Mis à jour le09.09.2015 à 13h56 | Matthieu Goar [Cliquer sur la carte pour l’aggrandir] Comment répartir au mieux les bureaux de vote prévus pour accueillir les millions d’électeurs espérés les 20 et 27 novembre 2016 ? Cette question stratégique de la primaire de la droite et du centre a occupé une bonne partie des discussions de l’été entre les entourages des candidats. Dans un parti refroidi par le vote pour la présidence de l’UMP, à l’automne 2012, quand les files d’attente avaient perturbé le scrutin et alimenté les paranoïas, la question est épineuse. Surtout si les rivalités au sein du parti Les Républicains (LR) s’en mêlent. Depuis des mois, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire redoutent que l’implantation des bureaux ne favorise Nicolas Sarkozy. « C’est le sujet de la rentrée. Nous le suivons avec une très grande attention », expliquait un proche du maire de Bordeaux avant les vacances estivales.Les téléphones ont donc chauffé et les prétendants à la primaire ont finalement trouvé un terrain d’entente. Afin de rassurer tout ce petit monde, le comité d’organisation de la primaire, présidé par le député des Hauts-de-Seine, Thierry Solère, a choisi une méthode de répartition géographique relativement simple qui se trouve détaillée dans un document préparatoire que Le Monde s’est procuré. 9 446 bureaux sont pour le moment prévu et 500 autres seront ensuite installés dans des zones très rurales. Cela devrait donc représenter un dispositif légèrement supérieur aux 9 595 lieux mis en place par le PS pour sa primaire citoyenne en 2011. Assez pour satisfaire Alain Juppé, qui estimait que le nombre de 8 000 envisagé au départ était trop faible.Les voix du centreChacune des 566 circonscriptions législatives de métropole et d’outre-mer disposera au minimum de neuf bureaux de vote, ce qui représente un total de 5 094. Afin de s’adapter au nombre d’électeurs potentiels, les 4 352 bureaux restants sont distribués proportionnellement en fonction des scores cumulés de Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignan au premier tour de la présidentielle de 2012. Les circonscriptions sont en fait classées en cinq paquets (les 115 circonscriptions où la droite et le centre ont réalisé les meilleurs scores auront 15 bureaux supplémentaires, les 115 où la droite est la plus faible seulement 2 de plus. Les trois autres paquets de 115 circonscriptions auront 4, 7 ou 10 bureaux en plus).Au final, les circonscriptions les moins bien loties auront donc 11 bureaux et les mieux dotés 24. Sans surprise, les départements les mieux servis sont ceux où le nombre de circonscriptions est élevé (Paris, 313 bureaux) ou les fiefs de droite (Hauts-de-Seine, 270, Alpes-Maritimes, 196).Cette méthode de répartition doit être validée lors d’une réunion du comité, le 15 septembre. A priori, tous les candidats sont d’accord sur ce principe. Pour M. Juppé, l’objectif principal était que les voix du centre soient bien prises en compte dans la répartition. Son représentant au sein du comité, le maire du Havre, Edouard Philippe, a défendu ce principe malgré quelques résistances. Laurent Wauquiez, secrétaire général du parti Les Républicains, a ainsi proposé que les voix de François Bayrou ne soient pas comptabilisées. Le représentant de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, a suggéré de calculer la répartition en fonction des scores du second tour de 2012, ce qui aurait exclu les centristes ayant voté pour François Hollande. Mais les sarkozystes n’ont pas bataillé longtemps sur ce point.Trouver les locauxComme le diable se niche dans les détails, les partisans d’Alain Juppé ont aussi obtenu que ce calcul soit réalisé en fonction des suffrages exprimés en 2012 et non en fonction des pourcentages. « Il y aura forcément plus de monde à venir voter dans une circonscription dense où l’on réalise 55 % que dans un endroit peu habité où l’on fait 80 % », résume Gilles Boyer, directeur de campagne du candidat à la primaire. D’accord sur ce principe, les proches de François Fillon aimeraient, eux, qu’il y ait plus de bureaux dans certaines zones. « Les villes sont bien servies. Mais faire 10 kilomètres en montagne, cela peut parfois être très compliqué », précise Patrick Stefanini, bras droit de l’ancien premier ministre.Une fois cette étape validée, il restera à trouver les locaux. Dans les prochaines semaines, des référents chargés de l’organisation de la primaire seront nommés dans chaque département pour contacter les mairies afin de trouver des salles municipales, des cantines d’école ou des gymnases. Le comité souhaite avoir une liste définitive des bureaux à la fin de l’année ou début 2016. Le PS n’avait validé sa liste qu’au printemps 2011.Mais cela aura un coût. « Avec la baisse des dotations de l’Etat, beaucoup de mairies ne mettent plus à disposition gratuitement des lieux pour les partis politiques », explique M. Solère. Le comité d’organisation devrait donc créer un microparti qui empruntera de l’argent au parti LR et à des banques. Il faudra ensuite constituer le corps électoral. Selon des sources, Bernard Cazeneuve s’est déjà engagé à faire remonter les listes électorales des préfectures afin de les mettre à disposition de la droite. Cela enlèverait une belle épine du pied aux organisateurs. En 2011, le PS avait eu des sueurs froides, en constatant que les préfectures mettaient parfois beaucoup de temps à fournir ces listes.Matthieu GoarJournaliste au Monde Nicolas Chapuis, Bastien Bonnefous et David Revault d'Allonnes « Faites-moi confiance », a glissé François Hollande, lundi 7 septembre, lors de sa conférence de presse à propos de la réforme du code du travail. Ce nouveau chantier social est périlleux pour l’exécutif alors que l’ancien directeur général du travail Jean-Denis Combrexelle a remis, mercredi 9 septembre à midi, son rapport sur le sujet au premier ministre, Manuel Valls.Lire aussi :Le rapport qui veut révolutionner le droit du travailLe chef du gouvernement, qui s’est emparé personnellement du dossier, veut en faire un des marqueurs forts du réformisme de la gauche au pouvoir. Au risque d’agiter une nouvelle fois un chiffon rouge en direction de sa majorité et des syndicats. Dans un réflexe pavlovien, l’aile gauche du Parti socialiste, par la voix de la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, n’a même pas attendu la publication du rapport Combrexelle pour le présenter, dès mardi, comme « une bombe à fragmentation pour notre droit du travail ».M. Valls avait semblé désireux d’aller assez loin, le 30 août, lors de l’université d’été du PS, à La Rochelle, en estimant que le code du travail est « si complexe qu’il est devenu inefficace », et qu’il est temps de « revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation ». « Nous devons donner plus de latitude aux employeurs, aux salariés et à leurs représentants pour décider eux-mêmes de leur politique de formation, d’organisation du travail, d’insertion des jeunes par des négociations au plus près de leurs besoins. Ce sera plus de souplesse pour les entreprises et, grâce à un dialogue social redynamisé, des droits mieux assurés pour les salariés », a-t-il expliqué.Pas de révolution socialeLe chef de l’Etat, s’il partage la lecture de son premier ministre, n’a pour sa part aucunement l’intention de faire la révolution sociale à trois mois des élections régionales et à moins de deux ans de la présidentielle. Lundi, M. Hollande a pris soin de fixer sur le fond les limites de la réforme : pas question de remettre en question les « garanties essentielles » que sont la durée légale du travail, le contrat de travail et le niveau du salaire minimal. Une façon de fermer la porte à certaines des pistes proposées par M. Combrexelle sur une possible remise en question des 35 heures ou un droit à l’expérimentation pour forger des normes sociales particulières dans le secteur de « l’économie digitale ». Il a également posé un garde-fou en termes de méthode : toute dérogation de la part des employeurs devra se faire par « accord majoritaire ».Il faudra ainsi la signature de syndicats ayant recueilli au moins 50 % des voix aux élections professionnelles (contre 30 % actuellement) pour qu’une telle décision puisse être appliquée. Une assurance adressée à la Confédération française démocratique du travail (CFDT), interlocuteur syndical privilégié de l’exécutif depuis le début du quinquennat et qui réclame cette limite. « Ce qu’on appelle le code du travail, ce n’est pas un nombre de pages. Ce sera finalement bien adapté à la situation des entreprises », a promis M. Hollande.Le pouvoir veut néanmoins assouplir et bouger vite. La réforme doit être un des chapitres principaux de la conférence sociale du 19 octobre, et aboutir à un projet de loi présenté en conseil des ministres au début de l’année 2016. Ce texte sera porté par la nouvelle ministre du travail, Myriam El Khomri, encadrée de près par le président de la République et le premier ministre. « Ils sont autour d’elle », euphémise un conseiller de l’Elysée. En plus de la réforme du code du travail, le projet de loi devrait contenir le détail de la mise en place du futur « compte personnel d’activité », une promesse de M. Hollande en direction de sa majorité. En revanche, il sera bien distinct de la future loi Macron 2 portée par le ministre de l’économie, prévue elle aussi pour 2016 et qui concernera « l’économie du futur ».« Contourner le dialogue social »Pour simplifier le droit du travail, le gouvernement souhaite donner davantage d’importance aux accords d’entreprise quand le rapport Combrexelle propose de réduire fortement le nombre de branches. « Il faut non pas chercher à recodifier, un exercice qui a déjà été fait par le passé. L’idée est d’utiliser la négociation collective, notamment au niveau de l’entreprise, pour construire des règles plus souples, adaptées aux entreprises, tout en offrant des garanties aux salariés. C’est exactement ce que dit la CFDT », explique-t-on à l’Elysée.Toutefois, du côté de la Confédération générale du travail (CGT), le secrétaire général du syndicat, Philippe Martinez, s’est dit « résolument contre cette évolution du code du travail ». Lors d’un point de presse, le leader cégétiste s’est justifié en arguant que « le gouvernement veut accentuer le nombre de dérogations possibles au code du travail, qui permet aux citoyens d’être égaux devant la loi ».Lire aussi :Droit du travail : le rapport Combrexelle satisfait les syndicats réformistes et le patronatLe gouvernement veut « garder des cales juridiques dans la loi », précise un conseiller, pour pouvoir mieux « négocier sur d’autres sujets, comme les conditions de travail, l’organisation du travail, les salaires, etc. ». Au risque d’affaiblir le dialogue social au plan national, vanté depuis son élection en 2012 par M. Hollande ? Une réserve qui ne gêne pas l’aile droite du PS. « François Hollande avait raison intellectuellement de faire le pari de la négociation sociale. Mais on voit bien que l’état des partenaires sociaux ne permet pas de réformer. Il faut donc contourner le dialogue social en le délocalisant à un autre niveau, celui des branches ou des entreprises », estime le député de Paris Christophe Caresche.L’exécutif fait le pari que la future loi ne sera pas un nouveau casus belli avec sa majorité. « Les gens qui ne sont pas d’accord se feront toujours plus entendre que ceux qui sont d’accord, mais ce ne sera pas un remake de la loi Macron », dit un conseiller, en référence au texte sur la croissance du ministre de l’économie, adopté sans vote à l’Assemblée nationale après recours à l’article 49-3.Eviter un mouvement socialLe chef de l’Etat veut certes réformer, mais éviter à tout prix un mouvement social, une de ses hantises depuis son arrivée aux responsabilités. « Il faut que ce soit une réforme d’ampleur, mais qui ne fasse pas peur, qui n’angoisse pas », résume un de ses proches. Alors que les frondeurs du PS et leur chef de file, le député Christian Paul, craignent que la future loi crée « une crise démocratique profonde » avec l’électorat populaire, la députée Elisabeth Guigou préconise, elle aussi, de trouver un bon équilibre : « Le domaine de la loi doit rester sur les sujets essentiels, comme la durée légale du travail ou la rémunération, mais il faut une plus grande souplesse dans les accords de branche et d’entreprise, car les salariés ont besoin de s’exprimer. Il faut permettre des évolutions sans perdre de vue que dans nombre d’entreprises le rapport de force n’est pas favorable aux salariés », explique l’ancienne ministre de l’emploi du gouvernement Jospin.Le président de la République est donc appelé à la prudence, jusqu’au sein du gouvernement. « Il faut y aller de manière subtile, conseille un ministre. Il faut trouver le juste milieu entre l’immobilisme et la remise en cause des acquis sociaux. C’est un beau chantier pour la gauche, mais attention à l’accident social. »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.09.2015 à 23h51 • Mis à jour le09.09.2015 à 14h23 François de Rugy, démissionnaire d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a annoncé mardi 8 septembre au soir sur le site Internet du quotidien régional Ouest-France le lancement de son parti.Le 2 septembre François de Rugy, coprésident du groupe des députés écologistes à l’Assemblée et Jean-Vincent Placé, président des sénateurs écologistes, lui aussi démissionnaire d’EELV, avaient rencontré Jean-Luc Bennahmias pour jeter les bases d’un nouveau mouvement écologiste hors-EELV. Le nom alors évoqué était L’Union des démocrates et écologistes (UDE).Lire l'interview :François de Rugy : « Pour moi, EELV, c’est fini »M. de Rugy a annoncé le lancement mardi en exclusivité dans le quotidien régional, y présentant le logo bleu et vert du nouveau parti finalement baptisé « écologistes ! ». « C’est un mouvement en construction, qui a vocation à rassembler d’autres personnes qui sont éparpillées dans la nature – ce qui n’est pas forcément étonnant pour des écologistes ! – qui ont quitté EELV, certains depuis des mois ; d’autres qui, de toute façon, ne se reconnaissaient pas dans la ligne d’EELV ; d’autres qui, dans les semaines et les mois qui viennent, feront le même chemin. »« Une démarche fédérative »« On s’inscrit dans une démarche fédérative avec d’autres petits mouvements, comme le Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias ou Génération Écologie. C’est Jean-Vincent Placé qui s’occupera de coordonner cette union. François-Michel Lambert en fait partie aussi. Par ailleurs, on commence à avoir des contacts dans certaines régions », précise-t-il.Interrogé sur l’ambition qu’on lui prête à tenter d’entrer au gouvernement en quittant EELV, M. de Rugy estime que « ce qui importe, c’est qu’il y ait une feuille de route écologiste pour les dix-huit derniers mois. J’ai toujours été favorable à une écologie qui agit dans les institutions, à tous les niveaux de responsabilité et qui fait des alliances, des compromis avec d’autres », répond M. Rugy.« Il est utile pour la France d’avoir une force authentiquement écologiste, prête à travailler avec d’autres. On va voir avec le Parti socialiste comment un rassemblement peut se construire pour les élections régionales. Ce serait un recul de ne plus avoir d’élus », ajoute-t-il.Lire aussi :EELV : « Le départ de Rugy n’est pas une scission, c’est une trahison » Bertrand Bissuel Le temps est venu de laisser plus de place aux syndicats de salariés et d’employeurs pour qu’ils définissent eux-mêmes certaines des règles applicables dans les entreprises. Tel est le sens du rapport qui sera remis, mercredi 9 septembre, à Manuel Valls par le conseiller d’Etat et ex-directeur général du travail (DGT) Jean-Denis Combrexelle.Ce document, dont Le Monde publie une version quasi définitive, répond à une commande que le premier ministre avait passé au début d’avril. M. Valls souhaitait que soit engagée « une réflexion nouvelle pour élargir la place de l’accord collectif dans notre droit du travail et la construction des normes sociales ».Lors de sa conférence de presse, lundi 7 septembre, François Hollande a déclaré que le gouvernement présenterait « dans les prochains mois » un projet de loi pour permettre « une meilleure adaptation du droit du travail à la réalité des entreprises ».Lire :Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de François HollandeLe rapport de M. Combrexelle servira « de base » à cette réforme, a-t-il ajouté. Les 44 préconisations de l’ancien DGT ouvrent des pistes qui bouleversent le rôle joué par le législateur et les partenaires sociaux.« Il est impératif et urgent de sortir d’une logique, devenue de plus en plus prégnante, où on oppose le droit à l’efficacité économique. »A court terme, c’est-à-dire dès 2016, il préconise de « développer la négociation collective » et d’« adapter, en conséquence, les dispositions du code du travail » autour de quatre « piliers », que sont le temps de travail, les salaires, l’emploi et les conditions de travail.Une plus grande place pour la négociation au sein de l’entrepriseL’objectif est de laisser une grande marge de manœuvre au patronat et aux représentants des salariés. Cette nouvelle architecture passe par une clarification entre ce qui relève de l’ordre public social et ce qui relève de la négociation.Resterait strictement encadré par la loi la garantie d’un socle minimal de droits qu’« il n’est pas question de modifier », comme la durée maximale de quarante-huit heures par semaine, le smic ou encore la protection de la santé.En revanche, il reviendrait aux branches de définir un « ordre public conventionnel qui s’applique à l’ensemble des entreprises du secteur » et qui soit « opposable, sous réserve du principe de faveur, à l’ensemble des accords d’entreprise. » Dans ce champ de la négociation entreraient les qualifications, les salaires minimaux, la prévoyance, la formation professionnelle et la pénibilité. Cela suppose, selon le rapport, d’accélérer le mouvement de réduction du nombre de branches, pour passer de 700 environ à une centaine au début des années 2020. Dans un délai de trois ans, toutes les branches qui représentent moins de 5 000 salariés pourraient ainsi être rattachées dans une convention collective d’accueil.Lire aussi :Faut-il brûler le code du travail ?« L’architecture du code du travail » revueAu chapitre du temps de travail, M. Combrexelle ouvre un débat potentiellement explosif sur l’opportunité de revoir, par la négociation, le « seuil de déclenchement » des heures supplémentaires. Aujourd’hui, au-delà de trente-cinq heures, la majoration peut être réduite à 10 % pour les huit premières heures par accord d’entreprise, mais cette souplesse reste peu utilisée, souligne-t-il. « La question posée serait de savoir s’il ne conviendrait pas d’aller au-delà et d’ouvrir la négociation, dans un cadre défini par la loi, sur le seuil de déclenchement lui-même », signale le rapport.Enfin d’ici à quatre ans, « l’architecture du code du travail » serait entièrement revue, afin de distinguer les dispositions s’imposant à tous – ce que les experts appellent « l’ordre public social » –, celles qui découlent de la négociation collective et celles dites « supplétives » – pour les entreprises qui n’ont pas conclu de marché.Dans ce rapport, M. Combrexelle insiste aussi sur l’importance du « jeu des acteurs » : les partenaires sociaux, écrit-il, « doivent se réformer profondément dans leurs pratiques et leurs modes de pensée », afin de lever le « manque de confiance » qui prévaut entre eux et qui « affecte gravement notre économie ». En d’autres termes, il les invite à prendre leurs responsabilités.Lire l’intégralité du rapport : Rapport CombrexelleBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis et Etienne Girard Le débit est rapide, la voix est ferme, presque sans émotion. « J’étais captive de Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique] pendant 3 mois, j’ai été torturée plusieurs mois, enchaînée toute la journée, j’ai dû boire de l’eau dans laquelle il y avait des souris mortes, j’ai été battue, frappée avec un bâton. » Le témoignage de Jinan, jeune femme yézidie irakienne de 19 ans, retenue 12 semaines comme esclave par les djihadistes de l’Etat islamique, assomme la salle du Cirque d’hiver (Paris 11e), où se tenait mardi 8 septembre le meeting de soutien aux réfugiés organisé par le Parti socialiste.« Vous êtes loin de la guerre mais pas du danger », lance-t-elle à l’assistance, principalement composée de militants et d’élus socialistes. Et d’exhorter – sous les applaudissements du PS qui y est pourtant opposé – à une intervention militaire sur place « pour libérer les 3 000 femmes encore prisonnières ». « N’attendez pas d’avoir des esclaves chez vous, il faut réagir maintenant ! » Le visage, constellé de tâches de rousseur, n’a quasiment pas bronché. Moment d’une sobriété violente dans une soirée où l’émotion a longtemps paru assez formelle.Lire aussi :Comment la France se prépare à accueillir les réfugiésLe PS attendu au tournantCertes, le PS était attendu au tournant. « Réaction tardive », « récupération politique », Solférino ne pouvait, en une soirée organisée à la hâte, effacer des semaines de tergiversation sur la question des réfugiés. Le début du meeting a d’ailleurs été perturbé par des adhérents du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et par des militants associatifs – évacués manu militari de la salle – reprochant à la majorité de « se réveiller après la bataille »."C'est pas ça la vraie gauche, Ça fait 8 mois qu'on se bat, et le PS se réveille depuis une semaine" se plaint un militant du PG. #réfugiés— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);« Il y a un étrange paradoxe : on vient toujours critiquer ceux qui font, et jamais ceux qui ne font rien », s’est défendu à la tribune Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du PS avait appelé en juin dernier à la tenue d’une conférence internationale sur le sujet à Paris. Idée reprise lundi 7 septembre par François Hollande lors de sa conférence de presse. Car désormais le PS entend faire de cette question des migrants le marqueur politique de son retour sur le « terrain des valeurs », nouveau mantra de Jean-Christophe Cambadélis.Un domaine où il sera plus facile de réaliser l’union de la gauche que sur l’économie. « Tous les humanistes doivent s’unir pour faire face à ce mouvement puissant de réfugiés dans toute l’Europe », a expliqué le patron du PS. Anne Hidalgo, la maire de Paris, a elle aussi plaidé pour que la gauche se saisisse à bras-le-corps de la question des migrants. « Les consciences sont en train de bouger, les responsables politiques ont été trop craintifs, avec la peur de faire monter le FN. Mais c’est quand on ne défend pas ses convictions qu’on fait monter l’extrême droite. »Lire aussi :Comment la Ville de Paris organise l’hébergement des migrantsToute la soirée, les témoignages d’élus locaux favorables à l’accueil de migrants se sont succédé. Avec en fond d’écran, la litanie des villes socialistes ayant répondu à l’appel du « réseau de solidarité » lancé par le parti. Pour l’occasion, le PS avait même renoué avec les acteurs de la société civile, si absents de ce quinquennat.Côté artistes, Virginie Ledoyen et Jane Birkin avaient fait le déplacement. Michel Boujenah, Anne Roumanoff, Sylvie Testud et Charles Berling s’étaient fait excuser. Pierre Arditi et Zabou Breitman avaient laissé des mots d’amitié. Robert Badinter avait quant à lui enregistré une vidéo de solidarité, récoltant comme à chacune de ses apparitions une standing ovation des militants PS – par écran interposé.Image décalée Mais il manquait des ingrédients pour que la formule prenne. Scénographie étrange de ces élus socialistes regroupés au milieu de la piste du Cirque d’hiver. Réaction feutrée des militants dans les gradins tout autour. Image décalée enfin d’un Claude Bartolone faisant une entrée de rock star dans la salle, sous des tonnerres d’applaudissements, pour ne finalement pas prendre la parole.Mais qu’importe l’ambiance, Alain Le Cleac’h, voulait voir dans ce rassemblement la preuve d’une évolution positive : « La société civile réagit enfin, tout est maintenant possible ! » Pour le président de France terre d’asile, après ce « sursaut » de la classe politique, il reste un énorme « défi à relever ». Et de souligner la prochaine question qui va agiter le débat public, celle du nécessaire financement public de l’accueil des réfugiés.Avant le début du meeting, Anne Hidalgo avait déjà plaidé en faveur d’une aide aux collectivités locales : « On ne pourra pas faire sans des moyens supplémentaires pour l’aide humanitaire et l’hébergement. » Mais en cette période de projet de loi de finances contraint, dégager des sommes ne va pas être simple. « Ça va être compliqué d’expliquer qu’on trouve plusieurs centaines de millions pour les migrants alors qu’on coupe dans tous les autres budgets », explique un dirigeant socialiste. Après le discours, le PS va devoir assumer politiquement dans les semaines qui viennent sa politique d’ouverture aux réfugiés.Lire aussi :Les maires invités à organiser l’accueil des migrantsEtienne GirardJournaliste au MondeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raphaëlle Bacqué //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Projection de la version intégrale du « Mahabharata » Autour du « Mahabharata », dialogue entre Peter Brook et Jean-Claude Carrière Des ateliers pour « habiter un monde qui change »tous les articles de la thématique Depuis des décennies, Daniel Cohn-Bendit incarne, en France, à la fois le bouleversement de la société soixante-huitarde et la transformation de l’Europe moderne. A 70 ans, retraité de la politique mais ultra-actif sur la scène médiatique et sociale, il revient sur ses utopies passées et la façon dont on mène le changement. Il sera l’invité du Monde Festival, le 27 septembre, face à l’ancien ministre de l’économie grec Yanis Varoufakis.A Lire : tout le programme du Monde Festival : débats, spectacles et ateliers à l’Opéra Bastille, au Palais Garnier, au Théâtre des Bouffes du Nord et au Gaumont Opéra.A quel âge vous êtes-vous intéressé à l’action collective ?A l’adolescence, je suis entré dans un internat, la Odenwaldschule, à une cinquantaine de kilomètres de Francfort. C’était une pédagogie moderne, anti-autoritaire, où l’on pouvait passer son bac général et, en même temps, un brevet de mécanicien. C’est là que j’ai fait du théâtre. Je voulais jouer Puck, dans Le Songe d’une nuit d’été. Jouer, c’est une autre approche du monde. Mais il y avait surtout un parlement des élèves dont j’ai été le secrétaire puis le président.Vous vous imaginiez donc déjà en leader politique ?Pas comme un leader, mais je voulais démontrer une certaine capacité à représenter, sans forcément théoriser la chose… Mais j’ai tout de même organisé une campagne électorale au lycée.Vous n’aviez pas de vision d’un futur ultramoderne, avec voitures qui volent et robots ?Je n’ai jamais été amateur de science-fiction. Le monde futur collait pour moi à la réalité. Evidemment, j’ai attendu toute la nuit de voir Armstrong faire le premier pas sur la Lune, mais je me projetais surtout dans l’action collective. Par mon frère, Gaby, qui a neuf ans de plus que moi, j’avais déjà des contacts dans les milieux politiques. Dans mon internat, cependant, nous recevions une éducation réaliste : le parlement des élèves, c’est déjà un pragmatisme. C’est penser que l’on peut peser sur les détails, sur la vie quotidienne, agir collectivement pour changer son école. J’étais déjà un petit réformiste en herbe qui profitait de sa capacité d’entraîner.Quand avez-vous commencé à vouloir changer le monde ?Après mon bac, quand j’ai rejoint les milieux libertaires en France. Nous voulions l’autogestion, un changement radical, mais nous refusions absolument le pouvoir. Pour nous, changer le monde équivalait justement à « détruire toute possibilité de pouvoir ». D’une certaine façon, ceux qui veulent l’autogestion sont toujours les perdants de l’Histoire. Ce sont les marins de Kronstadt, les libertaires de la guerre d’Espagne, toujours des minorités. L’essai de Pierre Clastres La Société contre l’Etat (Les Editions de Minuit, 1974) m’a beaucoup marqué idéologiquement.Il y avait d’un côté la radicalité du rêve et, en même temps, dès les débuts des mouvements à Nanterre, j’ai eu la volonté de rassembler. Depuis, c’est devenu une priorité politique pour moi. Réunir dans un mouvement commun réformistes et révolutionnaires, telle était mon utopie en 68 avec le Mouvement du 22 mars ou, en 2009, avec Europe Ecologie. Pour changer le monde, il faut savoir surmonter les postures contradictoires.Pour être réformiste, il faut aussi être optimiste sur la nature humaine…Juste après 68, j’ai été de ceux qui théorisaient l’aliénation dans la lignée de Jean-Jacques Rousseau : l’homme est bon, mais c’est la société qui en a fait un monstre, changeons le système et l’homme pourra s’accomplir dans toute sa valeur. C’est au milieu des années 1970 que je suis devenu plus proche de ce que disait Hannah Arendt : l’homme n’est ni bon ni mauvais par essence, mais une même personne peut être admirable ou abominable selon les périodes. Les juifs ou les réfugiés sont des victimes mais ils ne sont pas par essence des hommes bons et je ne veux pas simplement m’identifier avec des victimes. Je suis solidaire mais je veux rester lucide. L’utopie est le rêve nécessaire et la réalité le défi permanent. Je suis imprégné de cette philosophie qu’Edgar Morin a ensuite appelée la philosophie de la complexité.Admettre la complexité, n’est-ce pas paralysant pour changer la société ?Une révolution est un moment de changement violent, mais la désaliénation prend forcément du temps. C’est ce que les révolutionnaires n’ont pas compris ou pas voulu admettre. Ils ont une conception de l’homme qui suppose de lui imposer le changement d’en haut, « pour son bien ». C’est la quintessence du marxisme qui amène logiquement au parti bolchevique, seul à savoir ce qui est bien pour les autres. Mais il faut distinguer entre la révolution politique et la transformation de la société. Celle-ci est longue. Tenez la Révolution française. Elle a déclenché un processus de démocratisation qui a duré, avec des soubresauts, jusqu’en 1945 lorsque les femmes ont eu le droit de vote. L’important, c’est comment changer le monde et qui va le changer. Il faut être capable d’accompagner l’évolution des mentalités des citoyens. La révolution idéologique est un long fleuve plus ou moins tranquille qui, malheureusement, à certains moments, risque d’être victime de la sécheresse de la pensée.Vous avez le sentiment que l’action politique peut faire changer les mentalités ?D’un côté, beaucoup d’Allemands font aujourd’hui comme si l’Allemagne avait toujours été génétiquement une démocratie. D’un autre côté, l’Allemagne a changé. Belle ironie de l’Histoire, plus de 50 000 Israéliens vivent aujourd’hui à Berlin pour respirer en paix. Mais la réalité est que la démocratie s’est installée il y a soixante ans, après le choc énorme qu’a été le nazisme et la seconde guerre mondiale. L’effort de réflexion de l’Allemagne sur son histoire est admirable. Cela, c’est changer le monde !Lorsque vous étiez élu à Francfort, avez-vous pu œuvrer à changer les mentalités ?J’étais responsable de l’immigration à la mairie de Francfort lors de la première vague importante de réfugiés des années 1990. Nous devions accueillir pas mal de familles et, comme après la réunification, les Américains avaient diminué leur présence militaire et laissé des casernes vides, nous avions décidé d’y loger les arrivants. Une bonne partie de la population s’est mobilisée contre. Alors, j’ai organisé une réunion publique. J’avais à mes côtés un type de la CDU, un du SPD et le chef de la police. Tous les préjugés se sont exprimés sans fard jusqu’à ce que le policier explique : « La demande d’asile est un droit constitutionnel et nous allons le respecter. Mais bien sûr, nous serons là pour veiller sur votre sécurité. » Au bout de deux heures, tout le monde s’est calmé. Les gens n’étaient pas devenus enthousiastes, mais ils se sont dit : « bon, il y a un projet… ». Aujourd’hui, on parle des innovations techniques, mais on ne paraît plus croire dans le progrès moral humain. Vous, vous y croyez toujours…Changer le monde, c’est croire en l’humanisation des mentalités. Le gouvernement allemand a annoncé que le pays devrait accueillir 800 000 réfugiés. Bien sûr, il y a des groupes fascistes qui protestent, qui agressent ou qui brûlent des centres d’accueil. Mais il y a aussi une énorme mobilisation de la société. L’autre soir, sur ZDF, la deuxième chaîne allemande, le présentateur Claus Kleber a raconté avec émotion comment un chauffeur de bus avait accueilli les réfugiés qu’il devait transporter par ces mots : « Pardonnez-moi, mesdames et messieurs du monde entier, je veux vous dire bienvenue. Bienvenue en Allemagne, bienvenue dans mon pays. Passez une bonne journée. » Une semaine avant, une présentatrice avait dit : « Ça suffit maintenant, nous devons nous mobiliser pour les réfugiés ! » Nous sommes dans un moment difficile, il faut essayer de dire la vérité et la vérité est qu’il va falloir les accueillir.Le progrès n’est pourtant pas inéluctable et les sociétés peuvent aussi régresser. Les mouvements fondamentalistes religieux veulent aussi changer le monde mais en tournant le dos à la démocratie…Si on prend au sérieux l’affrontement religieux, alors il faut détruire Daech. Mais dans la lutte contre l’intégrisme musulman, il faut garder en tête que nous n’avons pas le droit de perdre notre âme. On change le monde au nom d’un idéal, mais lorsque cet idéal est attaqué, comment le défend-on ? En remettant en cause nos libertés ? Sûrement pas. Laïques et religieux doivent trouver un compromis. Là c’est un athée convaincu qui vous parle : en paraphrasant Voltaire et Rosa Luxemburg, je dis aux religieux : « Je m’oppose à votre pensée et je défendrai toujours votre droit à croire » ; aux laïques : « Je partage votre pensée mais ne transformez pas la laïcité en religion » ; aux athées : « Seul Dieu, qui n’existe pas, sait si nous avons raison. » « Inch Allah. »Comment imaginez-vous le monde dans cinquante ans ?Dans cinquante ans, nous aurons une Europe fédérale, une gouvernance européenne, un budget européen !Comme vous êtes optimiste !Mais oui ! Si je vous avais prédit la chute du communisme en Europe de l’Est, en 1988, vous m’auriez cru fou. Je vous dis donc que dans la mondialisation qui va gagner encore, dans cinquante ans, l’Allemagne aura l’importance qu’a le Luxembourg et la France aura celle qu’a Malte dans l’Europe d’aujourd’hui. Notre projet de civilisation est-il de vivre pépère comme le Luxembourg et Malte ? Si on a un projet de civilisation, on ne peut le faire que par l’Europe. C’est en définissant le rêve que l’on définit la direction et en définissant la direction on peut réussir le changement. Daniel Cohn-Bendit sera l’invité du Monde Festival dimanche 27 septembre à l’Opéra Bastille, amphithéâtre, lors d’une rencontre avec l’ancien ministre des finances grec Yanis Varoufakis, animée par Frédéric Lemaître, sur le thème « L’Europe a-t-elle tué la gauche ? ».Changer le monde : c’est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui a lieu les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Thomas Piketty, Matthieu Ricard, Evgeny Morozov, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur Le Monde Festival.Raphaëlle Bacqué 30.09.2015 à 15h02 | Marine Forestier C’est une déception pour les ONG. Il y a deux jours, elles écoutaient le discours de François Hollande lors de l’Assemblée générale de l’ONU, affirmant que la France devait « montrer l’exemple » en matière d’aide publique au développement (APD). Le président de la République annonçait même une augmentation de l’enveloppe de cette aide. Aujourd’hui, elles doivent affronter le dur retour à la réalité : le gouvernement indique mercredi 30 septembre une baisse de ce budget de 170 millions d’euros.D’après les documents officiels du ministère des Finances, le projet de loi de finances 2016 présenté ce matin en conseil des ministres prévoit en effet une enveloppe de 2,60 milliards d’euros l’an prochain pour la mission « Aide publique au développement » contre 2,77 en 2015. Les crédits écologie seront quant à eux de 6,49 milliards, contre 6,59 milliards en 2015.Lire aussi :Justice, culture... qui sont les gagnants et les perdants du projet de budget 2016 ?Volte-face après l’annonce de François Hollande à l’ONUL’APD correspond à l’ensemble des dons et prêts accordés à conditions très favorables par des organismes publics aux pays pauvres ou en développement. En France c’est l’Agence française de développement qui est l’opérateur de ces financements.Lors de son discours le 27 septembre à l’Assemblée générale de l’ONU, lors de laquelle ont été adoptés 17 objectifs pour le développement durable, François Hollande a promis d’augmenter de 4 milliards d’euros l’aide publique au développement par an à partir de 2020. Il a également annoncé une hausse des financements de la France sur le climat de 2 milliards d’euros supplémentaires par an en 2020.Lire aussi :La France va augmenter ses financements climatÀ deux mois de l’organisation par la France de la 21e conférence mondiale sur le climat, dite COP 21 et qui doit aboutir à l’adoption d’un nouvel accord mondial de lutte contre le changement climatique, la nouvelle de cette réduction dans le projet de loi de finances 2016 déçoit les ONG.Cinquième année consécutive de baisse« L’atterrissage est brutal », commente Christian Reboul, responsable Financement du développement chez Oxfam interrogé par Le Monde.« On sort de l’Assemblée générale de l’ONU, où a été affichée une grande ambition : celle d’éradiquer la pauvreté dans les quinze prochaines années. François Hollande a pris à son compte cet engagement, mais on ne voit pas la traduction de ses annonces dans la présentation du projet de loi de finances par le gouvernement. C’est la 5e année consécutive de baisse de l’aide publique au développement. »En 2014, la France n’a consacré que 0,36 % de son produit national brut à l’APD, soit à peine la moitié de l’objectif de 0,70 % fixé par l’ONU et respecté par seulement cinq pays, le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, la Suède et le Royaume-Uni.« La coupe en 2016 est deux fois plus importante que celle de l’année précédente » souligne dans un communiqué l’ONG One, fondée par le chanteur Bono, leader du groupe U2. L’association estime que ces 170 millions d’euros « sont pourtant vitaux » : « Ils pourraient financer des traitements antirétroviraux pour 500 000 personnes séropositives et des vaccins pour plus de 2 millions d’enfants. »Lire aussi :Nous pouvons éclairer et nourrir l’Afrique !Marine ForestierJournaliste au Monde 30.09.2015 à 12h48 • Mis à jour le30.09.2015 à 17h37 | Béatrice Jérôme Au terme d’un débat houleux, en conseil de Paris, mardi 29 septembre, Anne Hidalgo a obtenu le feu vert des élus parisiens (PS, EELV, PRG) à la création d’un groupe de travail réunissant les groupes politiques et les maires d’arrondissement, chargé d’émettre des propositions « d’ici à la fin de l’année 2015 » sur la réforme du statut de Paris. Le Front de gauche s’est abstenu. Le groupe Les Républicains a voté contre, tout comme l’UDI-MoDem.Mme Hidalgo souhaite fusionner le département et la commune de Paris en une seule collectivité, « redessiner les arrondissements » et mettre fin à la tutelle de l’Etat « obsolète » qui l’empêche de combattre de manière plus « efficace » en particulier les « incivilités » en matière de propreté, les infractions au stationnement et lutter contre la pollution.Lire aussi :Anne Hidalgo veut redessiner les arrondissements de ParisPour Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file de la droite parisienne, le projet de Mme Hidalgo est une arme de protection face à la métropole du Grand Paris qui devrait échapper à la gauche, lors de sa création en janvier 2016. Mme Hidalgo veut « rajouter un étage aux murailles de Paris, et bunkeriser définitivement l’hôtel de ville, contre la banlieue, et contre les arrondissements », a attaqué la chef de file du parti Les Républicains.Alors que Mme Hidalgo espère que ce « chantier » donnera lieu à une loi en 2016, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le gouvernement a indiqué, le 25 septembre, que « pour l’instant, il n’y a pas de projet de loi » à l’agenda parlementaire.Elu PS de Paris, M. Le Guen a toutefois ostensiblement voté, mardi, la création du groupe de travail sur la réforme du statut. « Même le ministre est là ! », s’est félicitée Mme Hidalgo en l’apercevant debout dans les travées du conseil.« Le dossier est piloté par Matignon »A ce stade, le gouvernement a donné son accord à la mise en place d’un groupe de travail associant la ville, la préfecture de région, la préfecture de police et les ministres concernés pour établir « le calendrier » et les « modalités pratiques » de la réforme.Du côté du ministère de l’intérieur, on se dit « totalement ouvert à la discussion ». Mais « Il faudra mesurer les implications » d’un transfert des pouvoirs de circulation du préfet au maire de Paris, insiste l’entourage de Bernard Cazeneuve. Et « le dossier est piloté par Matignon », rappelle-t-on place Beauvau.Ministre de l’intérieur en 2013, Manuel Valls s’était opposé à l’autorité totale donnée au maire de Paris sur la circulation. Lors de l’examen du projet de loi de modernisation de l’action publique, des députés écologistes avaient introduit un amendement donnant cette compétence au maire sur tous les axes parisiens. M. Valls a obtenu qu’elle soit assortie d’un « avis conforme » du préfet sur un certain nombre d’artères. Mme Hidalgo souhaite faire sauter ce veto du préfet.Lire aussi :Anne Hidalgo, la frondeuse qui ne dit pas son nomAutre sujet délicat à trancher pour M. Valls : la maire de Paris estime que les quelque 1 700 agents de surveillance de Paris (ASP) – que les Parisiens appellent « les Pervenches » – assureraient avec davantage de zèle leur mission de verbalisation des infractions au stationnement si elles étaient sous la tutelle de la ville et non plus du préfet.Les ASP pourraient être également chargées d’appliquer des amendes en cas d’incivilité constatées en matière de propreté ou de jet de mégot. « La police nationale est très occupée par la lutte pour le maintien de l’ordre et contre le terrorisme et n’est pas toujours la plus à même d’intervenir sur les incivilités, les nuisances à la propreté de nos rues », plaide Mme Hidalgo.Le tranfert des ASP pourrait être assez rapide. Mais cela supposerait que le premier ministre interroge le Conseil constitutionnel pour savoir si cette réforme relève du domaine de la loi, comme c’est le cas aujourd’hui, ou peut être de nature réglementaire.Pour l’instant, Manuel Valls se garde de donner publiquement son point de vue. L’occasion pourrait lui en être fournie lors du conseil interministériel sur le Grand Paris, mi-octobre.A l’Elysée, on considère que les propositions de Mme Hidalgo ont vocation « à être mises sur la table ». Mais, on se veut prudent. « Le statut de Paris est très important dans l’organisation de notre République. il ne faudrait pas qu’il devienne un sujet de polémique entre Parisiens. Il faut prendre le temps nécessaire pour le faire évoluer », insiste l’entourage de François Hollande. Lequel souhaite un consensus sur ce dossier.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre Pour les acteurs de l’habitat, le pire a été évité avec le budget de l’Etat présenté mercredi 30 septembre par le gouvernement : l’enveloppe consacrée au logement pour 2016 s’élève à 17,7 milliards d’euros, soit à peine moins qu’en 2015 (17,9 milliards d’euros, à périmètre constant).Les principales économies concernent les trois types d’allocations logement (APL, ALF et ALS). Après moult réflexions et rapports – de la Cour des comptes, de l’Inspection des finances –, ce sont finalement les propositions d’un groupe de parlementaires, piloté par François Pupponi, député PS du Val-d’Oise et maire de Sarcelles, qui ont été retenues.Lire aussi :Justice, culture... qui sont les gagnants et les perdants du projet de budget 2016 ?Les économies se montent à 225 millions d’euros en 2016, et à 317 millions d’euros en 2017, quand les nouvelles mesures auront pris leur plein effet. Des sommes modestes, comparées à l’énorme poste des aides au logement : celles-ci pèsent 18 milliards d’euros, dont 15,5 milliards d’euros à la charge du ministère du logement, et sont versées à 6,5 millions de bénéficiaires, dont 95 % de locataires. L’objectif est bien de maîtriser cette dépense, qui s’alourdit de près de 400 millions d’euros chaque année.Quatre nouvelles mesures vont concerner les locataires, notamment dans les modalités plus restrictives du calcul des aides au logement. Les accédants à la propriété et les étudiants sont épargnés.Le patrimoine des allocataires pris en compteLa première de ces mesures, assez symbolique, est d’intégrer aux ressources des bénéficiaires, donc dans le calcul de leur aide, un revenu théorique de leur patrimoine (résidence secondaire, assurance vie, dépôt sur un livret A, etc.). Le rapport Pupponi, remis en mai à Bercy, avait suggéré un taux : 3 % de la valeur de ces biens. Selon l’étude d’impact préparatoire, 10 % des allocataires détiennent en effet un patrimoine de plus de 30 000 euros, et 2 % un patrimoine de plus de 150 000 euros. Pour un célibataire percevant plus d’un demi-smic, tout euro de revenu théorique supplémentaire se traduit par 33 centimes de baisse de l’allocation.L’économie attendue pour l’Etat, en année pleine, est de 133 millions d’euros, mais cette disposition étant difficile à mettre en œuvre puisqu’elle oblige les caisses d’allocations familiales chargées de calculer et verser l’aide à modifier leurs logiciels, elle n’entrera en vigueur qu’au 1er octobre 2016, réduisant l’économie attendue à 33 millions d’euros sur cet exercice.Réduction de l’aide pour les loyers très élevésLa deuxième mesure concerne les locataires qui paient un loyer très élevé, soit deux fois supérieur au loyer plafond pris en compte dans le calcul de l’aide personnalisée au logement. Par exemple, le loyer plafond est d’environ 400 euros par mois pour un couple en Ile-de-France : le seuil qui déclenchera la baisse s’élevera donc à 800 euros.Au-delà du seuil, l’allocation serait diminuée, dans l’idée de ne pas encourager les ménages à louer des appartements trop chers et d’alimenter ainsi l’inflation des loyers. Les ménages réglant des loyers supérieurs aux plafonds sont 475 000. L’économie attendue est, en année pleine, de 123 millions d’euros, mais le nouveau mode de calcul ne prendra effet qu’au 1er juillet 2016, réduisant ce gain de moitié cette année-là.Les locataires de moins de 25 ans mis à contributionLes salariés de moins de 25 ans qui bénéficient, l’année de leur embauche, d’un calcul favorable, verront leur régime désormais aligné sur le droit commun. Cette simplification procure immédiatement 109 millions d’euros à l’Etat.Des allocations arrondies à la baisseLes petits ruisseaux font les grandes rivières : la règle d’arrondir les allocations logement à l’euro, en oubliant les centimes, permet 20 millions d’euros d’économies supplémentaires.Lire aussi :Comment obtenir une aide au logement quand on est étudiant ?Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.09.2015 à 10h28 • Mis à jour le30.09.2015 à 12h20 | Service planète, Service culture et Service France Voici les principales évolutions de budget, ministère par ministère, dans le projet de loi de finances pour 2016 présenté mercredi 30 septembre en conseil des ministres.Le ministère de l’intérieur légèrement mieux dotéAprès une année durant laquelle son ministère a été particulièrement sollicité, des attentats de janvier à la crise des réfugiés, Bernard Cazeneuve obtient un budget en légère augmentation, de 12,13 à 12,24 milliards d’euros pour la mission « sécurité », et de 0,65 à 0,70 milliard d’euros pour l’immigration. Mais le projet de loi de finances prend surtout en compte le renforcement des effectifs des forces de sécurité promis par Manuel Valls en janvier : 732 créations de postes dans la police et la gendarmerie, contre environ 400 par an depuis l’arrivée de François Hollande à l’Elysée. La contrepartie : 304 suppressions de postes dans l’administration de l’Etat (administration centrale du ministère et préfectures), ce qui portera à près de 2 000 le nombre de postes supprimés depuis 2013.Le budget de la justice stabiliséAprès trois années de hausse, le budget de la justice se stabilise à 8 milliards d’euros. Pour rattraper l’important retard d’investissement, le gouvernement a augmenté les moyens de la chancellerie de 4,2 % en 2013, 1,7 % en 2014 et 2,3 % en 2015. Plus de la moitié du budget de la justice est absorbé par l’administration pénitentiaire, qui peine cependant à rénover, entretenir et construire de nouveaux établissements.Le gouvernement maintient cependant un effort important de création d’emplois : le budget 2014 prévoyait 555 postes, celui de 2015 quelque 600 postes, et 943 sont financés pour 2016, pour accompagner notamment la réforme pénale, et la justice des mineurs, que Christiane Taubira entend faire adopter avant la fin du quinquennat. Les marges de la Place Vendôme restent néanmoins restreintes, et aucune solution pérenne n’est encore dégagée pour financer l’aide juridictionnelle permettant l’accès des plus pauvres à la justice.Lire la synthèse :Cinq chiffres pour comprendre le projet de budget pour 2016Le ministère de l’écologie perd des emploisA deux mois de l’ouverture de la conférence sur le climat (COP21), et en dépit des priorités affichées par le président de la République sur la lutte contre le réchauffement et l’application de la loi sur la transition énergétique, le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie voit son budget baisser d’une centaine de millions d’euros. Il passe à 6,49 milliards, au titre de l’« écologie, du développement et des mobilités durables ». Le ministère de Ségolène Royal est aussi celui qui, après le ministère de l’économie, devrait perdre le plus d’emplois : 671 postes en moins, soit plus qu’en 2014 et 2015. Cette baisse des effectifs devrait affecter notamment les services territoriaux, gérés par les préfets, représentant quelque 22 000 emplois sur les 30 000 du ministère.Coup d’accélérateur pour la jeunesseC’est un véritable coup d’accélérateur au service civique que consacre le budget du ministère de la ville, de la jeunesse et des sports. Le programme jeunesse du ministère de Patrick Kanner passe en effet de 229 millions d’euros en 2015 à 391 millions d’euros en 2016, soit une progression de 70 %. La ligne « service civique » représente 77 % de cette somme, avec 302 millions alloués. Le ministère prévoit ainsi que 110 000 jeunes volontaires s’engageront pour une mission de six à douze mois. Le doublement de cette ligne budgétaire entend concrétiser la promesse de « priorité à la jeunesse » faite par François Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012. La culture en hausse de 1 %Le budget de la culture et de la communication pour 2016 est de 7,3 milliards d’euros, soit une hausse de 1 % (+ 72 millions d’euros) par rapport à 2015. La culture sera dotée de 2,9 milliards d’euros, l’audiovisuel public de 3,9 milliards d’euros, et 500 millions d’euros seront alloués à la presse, à la diversité radiophonique, au livre et aux industries culturelles.Priorité est donnée à l’accès à la culture de tous les publics : en 2016, 27 millions d’euros supplémentaires seront consacrés à la démocratisation de la culture, à la transmission des savoirs et à l’éducation aux médias ; la création artistique devrait bénéficier d’une hausse de 12,7 millions d’euros. Le fonds de soutien du Centre national de la cinématographie sera doté de 672 millions d’euros. Le ministère annonce une augmentation des crédits dans les régions, dans le souci d’une plus grande égalité territoriale. Des moyens accrus sont prévus pour la lecture, les conservatoires de proximité, les scènes de musique actuelle, etc.Léger coup de rabot sur les aides au logementLe budget du logement était menacé du pire. Il ne sera que légèrement raboté. Les aides personnelles au logement (APL), un poste qui représente 18 milliards d’euros, étaient notamment dans le viseur, dans le cadre de la revue des dépenses. Le gouvernement ne cachait pas, en début d’année, pouvoir dégager 1 milliard d’euros. L’objectif a été nettement revu à la baisse : au final, les économies en 2016 se monteront à 225 millions d’euros. Les accédants à la propriété sont épargnés : l’allocation, qui bénéficie à quelque 500 000 accédants et que le gouvernement avait déjà envisagé de supprimer, sera maintenue en 2016.En revanche, le calcul du montant de l’APL va désormais intégrer les revenus du patrimoine des bénéficiaires. L’allocation sera également diminuée pour les locataires qui paient un loyer très élevé, deux fois supérieur au plafond pris en compte dans le calcul de l’APL, afin de limiter leurs effets inflationnistes sur les loyers.Lire aussi :Réforme des aides au logement : qui va être pénalisé ?Collectivités territoriales : réforme de la dotation globale de fonctionnementJusqu’au dernier moment, le gouvernement a hésité à mettre en œuvre, dans ce projet de loi de finances, la réforme de la dotation globale de fonctionnement (DGF), devenue un véritable maquis de dotations aussi injuste qu’illisible.Le chantier est complexe et l’exécutif craignait de réveiller la grogne des élus locaux, déjà remontés contre la baisse des dotations de l’Etat de 11 milliards d’euros en trois ans. Car, inévitablement, cette réforme, destinée à réduire les disparités de traitement entre communes présentant les mêmes caractéristiques, si elle doit améliorer le sort de deux tiers d’entre elles, fera inévitablement des perdants.« Nous diminuons pour certains, nous augmentons par ailleurs, justifie le ministre des finances, Michel Sapin. Le message que nous adressons, c’est que, dans les collectivités locales, il est nécessaire, comme nous le faisons au niveau de l’Etat ou de la Sécurité sociale, d’avoir une approche rigoureuse et sérieuse de la dépense, et en particulier de la dépense de fonctionnement. En même temps, nous soutenons l’investissement. »Mesures renforcées contre la fraude fiscale Les mesures de lutte contre la fraude fiscale, notamment à la TVA, sont renforcées. Le projet de loi de finances prévoit de pénaliser l’utilisation, mais aussi la conception et la commercialisation, de logiciels ou de systèmes de caisse frauduleux. L’utilisation d’un logiciel sécurisé et homologué sera rendue obligatoire d’ici au 1er janvier 2018. L’entreprise qui ne respectera pas cette obligation se verra appliquer une amende de 5 000 euros, avec obligation de se mettre en conformité. Le dispositif de contrôle des prix de transfert – que les sociétés d’un même groupe se facturent entre elles – est également renforcé.Lutte contre l’évasion fiscale : 2,6 milliards d’euros récupérés en 2015La lutte contre l’évasion fiscale rapporte. En juin 2013, le ministère des finances a mis en place un Service de traitement des déclarations rectificatives (STDR), qui permet de régulariser les avoirs non déclarés détenus par des particuliers à l’étranger.Cette « cellule de dégrisement » a porté ses fruits, puisque 1,9 milliard d’euros avaient été collectés dès la première année. En 2015, les sommes recouvrées devraient atteindre 2,6 milliards d’euros. L’an prochain, le ministère des finances en attend 2,4 milliards.Lire aussi :Repentance fiscale : des résultats édifiants Si la somme totale collectée a augmenté entre 2014 et 2015, la moyenne des avoirs régularisés est en baisse, passant de 880 000 euros à 735 000 euros. En effet, la plupart des dossiers représentent des sommes inférieures à 600 000 euros. Service FranceJournaliste au MondeService planèteJournaliste au MondeService cultureJournaliste au Monde 30.09.2015 à 09h45 • Mis à jour le30.09.2015 à 10h35 | Patrick Roger Le ministre des finances, Michel Sapin, le revendique. Le projet de loi de finances pour 2016 s’inscrit dans le prolongement du pacte de responsabilité et de solidarité engagé en 2014. « Ce budget est celui de la mise en œuvre, de la continuité, de la cohérence », affirme-t-il dans un entretien au Monde.L’année dernière, une quarantaine de députés socialistes s’étaient abstenus lors du vote du budget. Une situation qui ne semble pas près de s’arranger. « Je ne m’imagine pas voter un budget qui irait à 180 degrés des propositions » adoptées le 27 juillet par le Parti socialiste (PS), prévenait à la fin de l’été Christian Paul, chef de file des frondeurs.Vous prévoyez en 2016 une croissance de 1,5 % du produit intérieur brut (PIB). Une hypothèse que vous qualifiez de « prudente ». Le Haut Conseil des finances publiques, dans son avis, considère que, compte tenu des incertitudes nées depuis l’été, celle-ci ne peut plus être qualifiée de « prudente », même si elle demeure « atteignable ».Michel Sapin : Cela prouve que j’ai eu raison de maintenir l’hypothèse de croissance pour cette année comme pour l’année prochaine, dans une période, en mai-juin, où tout le monde pensait qu’il fallait revoir à la hausse. Certains étaient prêts à considérer que j’étais un pessimiste invétéré…Certains, y compris dans l’exécutif ?J’ai tenu, vis-à-vis de tout le monde. C’est mon rôle. Le 1 % de croissance qui l’année dernière était considéré par le Haut Conseil comme « optimiste » pour cette année sera atteint et peut-être même dépassé. Ce qui est qualifié pour 2016 d’« atteignable » sera aussi atteint, autant qu’on puisse être affirmatif s’agissant de prévisions. Ce qui est certain, c’est que les bases sur lesquelles est construit notre projet de budget sont consensuelles alors qu’elles ont dans le passé toujours été discutées, qu’il s’agisse des nôtres ou de celles de nos prédécesseurs.La prévision d’inflation, 1 % en 2016 alors que nous sommes toujours en inflation nulle, reste discutable.C’est en ligne avec ce que vient de prévoir la Banque centrale européenne (BCE). Je ne me vois pas être plus pessimiste que la BCE, qui a mis en œuvre une politique pour atteindre ce 1 % l’an prochain.Quelles sont les caractéristiques de ce budget ?Pour nos priorités, particulièrement en termes de sécurité, de justice, d’éducation et d’université, et de culture, le budget ne baissera pasLa première, c’est de financer nos priorités, particulièrement en termes de sécurité, de justice, d’éducation et d’université, et de culture, dont le budget ne baissera pas.Deuxièmement, nous diminuons les impôts, comme nous nous y étions engagés, s’agissant des entreprises, de 9 milliards, comme s’agissant des ménages, de 2 milliards. Le tout aboutissant, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et pacte de responsabilité et de solidarité ensemble, à 33 milliards en 2016 pour les entreprises et 5 milliards pour les ménages.Troisièmement, nous diminuons le déficit, conformément aux engagements que nous avons pris vis-à-vis de nos partenaires européens.Et quatrièmement, ceci suppose une maîtrise des dépenses publiques et, particulièrement, une maîtrise très forte des dépenses de l’État, hors ministères prioritaires.Le budget adopté l’an dernier a marqué un tournant important dans la maîtrise des dépenses, avec la programmation de 50 milliards d’euros d’économies en trois ans. Comment parviendrez-vous à tenir vos objectifs d’économies en 2016 ?Nous ferons les 50 milliards d’économies, même si, avec une inflation plus faible et des dépenses supplémentaires qu’il a fallu honorer, le contenu a évolué.En 2015, nous avons réalisé 18,6 milliards d’économies auxquelles sont venus s’ajouter 1,2 milliard d’économies sur la charge de la dette et un surcroît de recettes issues de la régularisation des avoirs détenus à l’étranger.Nous avons d’ailleurs revu ces recettes à la hausse pour 2016, à 2,4 milliards d’euros au lieu de 1,8 milliard d’euros.En 2016, nous proposons 16 milliards d’économies, qui se répartiront entre 5,1 milliards pour l’État et ses opérateurs, 3,5 milliards pour les collectivités locales et 7,4 milliards sur les organismes de Sécurité sociale, avec en particulier un effort supplémentaire sur l’objectif des dépenses d’assurance maladie, fixé à +1,75 % l’an prochain.Pour 2017, le montant sera un peu moins élevé : 15,4 milliards d’euros, dont 5,1 pour l’État, 3,7 pour les collectivités et 6,5 pour le secteur de la Sécurité sociale.Avons-nous la capacité de tenir ces économies ? C’est ce que nous avons fait en 2014 et en 2015. A chaque fois que de nouvelles dépenses étaient nécessaires, nous avons mis en œuvre les économies correspondantes. L’exécution à la fin de l’année sera très exactement en ligne avec ce qui avait été prévu, grâce, notamment, à la réserve de précaution.Cela, c’est ce que l’on peut appeler les « bonnes surprises », mais en termes d’économies réelles ?On peut citer les modalités de calcul des aides personnelles au logement, inspirées du rapport du député (PS) François Pupponi, en tenant compte du patrimoine, sur le financement des aides à la pierre.Il y a aussi la réforme des modalités de revalorisation des prestations sociales, avec l’harmonisation des dates de revalorisation, et une revalorisation sur la base de l’inflation passée et non plus de l’inflation prévisionnelle. Soit une économie de 500 millions d’euros.Après, les économies se feront au sein de chacun des ministères et chez les opérateurs de l’Etat. Tous font des efforts.Ce budget marque aussi la mise en œuvre de la réforme de la dotation globale de fonctionnement pour les collectivités.Nous diminuons de 11 milliards d’euros en l’espace de trois ans la dotation aux collectivités et allons mettre en œuvre une réforme pour éviter des disparités peu justifiables entre des communes ayant les mêmes caractéristiquesIl y a deux choses. D’abord, comme nous l’avions engagé, nous diminuons de 11 milliards d’euros en l’espace de trois ans la dotation aux collectivités. Deuxièmement, nous allons mettre en œuvre la réforme de la dotation globale de fonctionnement (DGF) pour éviter des disparités peu justifiables entre des communes ayant les mêmes caractéristiques.Le débat qui a eu lieu, c’était de savoir si on mettait en place ou pas cette réforme. Nous diminuons pour certains, nous augmentons par ailleurs. Cela provoque toujours des difficultés.Le message principal que nous adressons, c’est que, dans les collectivités locales, il est nécessaire, comme nous le faisons au niveau de l’Etat ou de la Sécurité sociale, d’avoir une approche rigoureuse et sérieuse de la dépense, et en particulier de la dépense de fonctionnement. En même temps, nous soutenons l’investissement.Quelles mesures fiscales figurent dans ce projet de budget ?Ce que nous voulons privilégier, c’est d’abord la stabilité et la visibilité, que ce soit dans le maintien des dispositifs existants ou dans la mise en œuvre des dispositifs prévus. Cela n’empêche pas de préparer des réformes en profondeur.Le premier élément, c’est la réaffirmation de la mise en œuvre du prélèvement à la source pour le 1er janvier 2018. Ce qui rend nécessaire, en 2016, d’aller jusqu’au bout du travail de conception de cette réforme pour qu’elle soit adoptée dans la loi de finances pour 2017. Nous l’enclenchons de manière irréversible.Le deuxième élément, c’est l’encouragement à la télédéclaration. Nous procédons de manière souple et progressive. Nous commençons l’année prochaine par la tranche de revenus annuels supérieurs à 40 000 euros. La télédéclaration deviendra le droit commun pour ces contribuables, avec une possibilité de ne pas y recourir.Pour ceux qui n’ont pas la possibilité de la faire, la pénalité ne s’appliquera pas. Pour les contribuables qui peuvent télédéclarer, elle ne sera pas appliquée dès la première fois mais à ceux qui ne le font pas pendant trois années consécutives.Nous prendrons également dans ce budget de nouvelles mesures contre la fraude à la TVA, permettant de pénaliser l’utilisation et pas seulement la conception et la commercialisation de logiciels qui permettent de faciliter la fraude à cette taxe. Nous avons déjà pris des mesures importantes l’année dernière qui commencent à porter leurs fruits. Nous allons continuer à porter le fer contre la fraude.Ne peut-on pas s’attendre à quelques surprises fiscales ?J’ai pris l’habitude de dire que la grande surprise de ce budget, c’est qu’il n’y a pas de surprises. Ce budget est celui de la mise en œuvre, de la continuité, de la cohérence. Il y a peu d’articles fiscaux par rapport aux années précédentes. On ne peut pas à la fois vouloir le retour au calme fiscal et multiplier les dispositions fiscales.Vous parlez d’un budget de continuité. Cela veut dire que les problèmes que vous avez rencontrés cette année avec une partie de la majorité vont continuer eux aussi.Il y a beaucoup d’éléments sur lesquels il a été tenu compte des préoccupations exprimées. Je pense en particulier aux collectivités territoriales, avec le fonds d’un milliard pour l’investissement. Je pense aussi aux mesures de financement en faveur des TPE et des PME. Qu’il y ait encore des débats, certainement. Nous avons construit ce budget en dialogue avec les élus.Sans nécessairement prendre en compte les réorientations proposées dans le rapport de Jean-Marc Germain adoptées par le bureau national du PS.Le premier secrétaire lui-même a dit que le parti propose et le gouvernement dispose. Donc le gouvernement décide, dans le dialogue, en s’inspirant y compris de certains points qui étaient dans le rapport Germain. Pour le reste, chacun se déterminera en fonction de la réalité de ce que nous proposons et de ses propres convictions.Mais le vote sur le budget n’est pas un moment anodin. C’est le critère de l’appartenance à la majorité. Encore plus à un an de l’élection présidentielle. Cela doit être abordé comme tel.Pensez-vous que les conditions soient réunies pour ressouder les rangs de la majorité ?Ce n’est pas dans mon propos de faire appel à la discipline, mais je fais appel à l’intelligence politique. Est-ce que c’est aujourd’hui qu’il faudrait changer de politique économique et budgétaire ? Au moment où les premiers signes, les premiers résultats commencent à apparaître, au moment où nous retrouvons une croissance un peu plus élevée. Chacun sait bien que changer de politique maintenant, ce serait la certitude de n’avoir ni les fruits de la politique précédente ni les fruits de la nouvelle politique.En toute intelligence politique, la dernière année pleine de la législature, c’est celle de l’approfondissement, de la récolte, de l’amplification des résultats qui peuvent être attendus de la politique menée. L’intelligence politique doit l’emporter.Lire aussi :Cinq chiffres pour comprendre le projet de budget pour 2016Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Le projet de loi de finances pour 2016 du gouvernement de Manuel Valls sera adopté, mercredi 30 septembre, en conseil des ministres. Ce projet de budget, fondé sur une hypothèse de croissance jugée « prudente » par le gouvernement – alors qu’à l’heure actuelle, la reprise de l’activité économique demeure lente – sera avant tout marqué par des baisses ciblées de l’impôt sur le revenu et par des mesures d’économies, dont le montant sera un peu supérieur aux premières estimations communiquées par le gouvernement.A ce propos, M. Valls, lors d’un entretien, mardi, avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s’est engagé à prendre « les mesures nécessaires » afin de tenir la promesse de Paris de ramener le déficit public sous la barre des 3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2017. « Voilà le message : la France est en mouvement, et rien n’interrompra l’élan de réformes qui a été engagé. La France en a besoin pour elle-même, je suis également convaincu que c’est utile pour l’Europe dans son ensemble », a déclaré le chef du gouvernement.Voici, en cinq chiffres, un aperçu des grandes masses de ce projet de budget.1,5 %C’est l’hypothèse de croissance de l’économie française pour l’année 2016 (après 1 % en 2015) sur laquelle a été construit le projet de loi de finances. Cette estimation reste proche de celle des instituts économiques qui convergent vers 1,6 %.« Ce 1,5 % n’est pas un objectif, nous cherchons à nous donner les moyens de faire mieux, mais nous avons fait le choix d’une hypothèse prudente pour construire notre budget. Ce choix n’allait pas nécessairement de soi », précise le ministre des finances, Michel Sapin.Le Haut conseil des finances publiques, quant à lui, estime que, « compte tenu de l’accroissement des incertitudes depuis l’été, (…) l’hypothèse d’une croissance de 1,5 % en 2016 ne peut plus être qualifiée de “prudente” ». Il considère toutefois qu’elle reste « atteignable ».Le gouvernement table sur une consommation des ménages soutenue (+ 1,7 %) et, surtout, sur un fort rebond de l’investissement des entreprises (+ 4,9 %) grâce aux effets attendus du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et du pacte de responsabilité, dont elles bénéficieront pour un montant global de 9 milliards d’euros.Lire aussi :Un budget pour 2016 construit sur une « hypothèse prudente » de croissance 16 milliards d’eurosC’est le montant de la réduction des dépenses programmée en 2016. Amorcé en 2015, le mouvement de baisse de ces dépenses, de 50 milliards d’euros en trois ans, se poursuit donc.Mais le programme de stabilité, transmis au printemps à la Commission européenne, ne prévoyait « que » 14,5 milliards d’euros d’économies en 2016. Le projet de loi de finances place donc finalement le curseur un peu plus haut.Après 56,4 % du PIB en 2014 et 55,8 % en 2015, la dépense publique devrait s’établir à 55,1 % en 2016. Un niveau qui reste cependant un des plus élevés d’Europe. Le gouvernement fait observer que la progression moyenne, en valeur, de la dépense publique entre 2012 et 2016 (1,5 %) est inférieure de moitié à sa progression entre 2007 et 2011 (plus de 3 %).En 2014, la progression en valeur a été contenue à + 0,9 % et celle de l’Etat a même baissé. « Rapporté à un rythme d’évolution spontanée de la dépense publique autour de + 2,5 %, l’effort est réel », souligne M. Sapin.2 milliards d’eurosC’est l’ampleur (en réalité un peu plus de 2 milliards d’euros) de la nouvelle baisse d’impôt sur le revenu décidée pour 2016. Le gouvernement met en l’occurrence l’accent sur les ménages modestes.Cette réduction concernera 3 millions de foyers qui n’ont pas bénéficié de la baisse engagée en 2015, pour 3 milliards d’euros. Ceux-ci devraient voir leur impôt diminuer et environ 1 million sortiront de l’impôt sur le revenu (IR) ou éviteront d’y entrer.Ainsi, en 2016, 46 % des foyers imposables seront assujettis à l’IR, un niveau équivalent à celui de 2010. Entre-temps, cependant, les recettes de l’impôt sur le revenu ont crû de 20 milliards d’euros.Les prélèvements obligatoires, dans leur ensemble, n’observeront, eux, qu’une très faible diminution : ils se situeront à 44,5 % du PIB en 2016, après 44,6 % en 2015 et 44,9 % en 2014, année record. « Les recettes fiscales sont au rendez-vous », se félicite le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert.3,3 %C’est, en pourcentage du PIB, le niveau du déficit public que le gouvernement s’engage à atteindre fin 2016, après 3,8 % en 2015, l’objectif étant d’arriver à passer sous la barre des 3 % en 2017, comme le prévoit le pacte de stabilité approuvé par la Commission européenne.Cet objectif suppose toutefois, pour être tenu, une maîtrise stricte des économies à réaliser, compte tenu à la fois des mesures fiscales en faveur des ménages et des entreprises et des crédits annoncés par le gouvernement ces dernières semaines pour l’agriculture, les collectivités locales et l’accueil des réfugiés.C’est sur le chiffrage de ces économies que le gouvernement est particulièrement attendu.Lire aussi :Budget : Bruxelles ne relâche pas la pression sur la France96,5 %C’est, en pourcentage du PIB, le poids de la dette publique. Celle-ci devrait continuer à croître en 2016, certes de façon modérée, mais elle atteindra quand même 96,5 % du PIB, après 96,3 % cette année. Selon l’Insee, elle s’établissait à 97,6 % du PIB à la fin du second trimestre 2015.Les « règles » européennes prévoient théoriquement que la dette publique soit contenue sous les... 60 % du PIB. « La dette se stabilisera nettement en dessous de 100 % du PIB en 2016, avant de progressivement refluer », a annoncé M. Sapin en présentant les grandes orientations du budget.Paradoxalement, le budget de l’Etat devrait enregistrer un moindre poids de la dette par rapport à ce que le gouvernement anticipait, grâce à la persistance de taux d’intérêt bas et d’une faible inflation.Ainsi, la charge de la dette en 2016 devrait s’élever à 44,5 milliards d’euros alors que la loi de programmation des finances publiques prévoyait 47,7 milliards.Lire l'entretien :Michel Sapin assure pour 2016 une « maîtrise très forte des dépenses de l’Etat »Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières Elle était la dernière des trois coprésidents à ne pas avoir rendu carte. C’est désormais chose faite. Après Jean-Vincent Placé et François de Rugy, Barbara Pompili, coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, a décidé de démissionner. Quinze ans après avoir adhéré chez les Verts, la députée de la Somme ne se reconnaît plus dans Europe Ecologie-Les Verts depuis le choix des militants du Nord-Pas-de-Calais-Picardie de s’allier avec le Parti de gauche au premier tour des régionales.Pourquoi avez-vous décidé de quitter EELV ?J’ai décidé de reprendre ma liberté pour pouvoir faire ce qui est juste et me consacrer à l’essentiel. J’ai très mal vécu le choix qui a été fait par 274 militants de ma région d’une stratégie de division de la gauche. Cette stratégie risque de nous orienter vers une victoire du Front national. Elle a été validée au niveau national par mon parti : j’en tire les conséquences. Je quitte EELV et je me mets en retrait des partis politiques.Vous ne rejoignez pas Ecologistes !, le parti de MM. de Rugy et Placé ?Ce que François, Jean-Vincent et d’autres contribuent à construire va amener à une refondation de l’écologie politique et je regarde ça avec sympathie. Mais ce n’est pas ma priorité. Pour l’heure, en tant qu’élue du Nord - Pas-de-Calais - Picardie, je veux tout faire pour empêcher une victoire de Marine Le Pen ou de la droite dure. Les premières victimes en seraient les habitants de la région. Je suis assez sidérée de voir qu’il y a assez peu de réactions face à cela.Lire aussi :Régionales : les Verts nordistes choisissent de partir sans le PSQue souhaitez-vous faire ? Etre candidate ?Non. Je plaide pour une grande liste de toute la gauche. Je veux soutenir les citoyens qui ne souhaitent pas se résigner et commencent à s’organiser. Il faut que les partis politiques entendent qu’il faut se rassembler et sortir des logiques internes. Il n’y a qu’un sursaut citoyen qui puisse les faire changer d’avis. On a un mois pour ça. C’est un pari risqué mais je refuse de rester les bras croisés sans rien faire face à une victoire qui s’annonce de plus en plus inéluctable.Quel regard portez-vous sur EELV ?En validant cette stratégie avec la gauche protestataire, EELV a mis l’écologie dans un corner. Il n’y a plus d’espace pour les autres écologistes dont je me sens proche. Pendant longtemps, on pouvait être minoritaire tout en ayant sa place dans le parti. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. L’expression d’une parole minoritaire est décrédibilisée et rejetée. C’est très malsain comme ambiance et cela empire. Rester ne servirait à rien. Je ne souhaite pas pour autant partir en guerre. Simplement, une page doit se tourner pour pouvoir avancer.Où en êtes-vous des discussions concernant l’avenir du groupe à l’Assemblée nationale ?L’immense majorité de mes collègues souhaite garder ce groupe. Nous devons garder cet outil sans nier qu’il y a des divergences entre nous comme des bases communes qui nous rassemblent. Nous sommes en négociations pour trouver un fonctionnement qui permette à chacun d’avoir une liberté d’expression et d’exercer pleinement son rôle de parlementaire. L’idée est de garder deux coprésidents qui représentent chacun une des sensibilités du groupe. Je pense que l’on va aboutir dans les jours qui viennent.Vous voulez rester coprésidente même si EELV souhaite un adhérent à la tête du groupe ?Evidemment. Nous sommes dans une alchimie délicate avec des députés qui ne sont plus dans le parti, d’autres qui y sont encore, d’autres qui n’y ont jamais été et d’autres qui appartiennent désormais à un autre mouvement. Si on veut que ça fonctionne, il faut s’extraire de toute soumission à un parti, quel qu’il soit. Tous les écologistes sont partisans d’une démocratie parlementaire : les groupes ne peuvent pas être les courroies de transmission des partis. Nous devons montrer que les écologistes sont capables d’aller au-delà de leurs divergences et de travailler ensemble.Lire aussi :Emmanuelle Cosse dans l’hiver VertLe vote du budget risque de remettre en lumière vos oppositions.Oui, il va y avoir des débats entre nous et probablement des choix divergents. Ça a déjà été le cas et ça n’a jamais fait exploser le groupe.L’image des écologistes en sort pourtant abîmée…Vous avez raison ! Ça démontre le besoin de refonder l’écologie politique. Pour le faire, il faut commencer par être en accord avec soi-même : c’est le sens de ma décision d’aujourd’hui.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.09.2015 à 21h27 • Mis à jour le30.09.2015 à 09h14 | Anne Michel Comme une lettre à la poste. Ou presque. Par 34 voix pour, 8 contre et 1 vote blanc (43 votants), les députés membres de la Commission des finances ont approuvé la nomination de François Villeroy de Galhau à la tête de la Banque de France, mardi 29 septembre en fin d’après-midi, après l’avoir auditionné pendant près de deux heures.Leurs homologues du Sénat ont également massivement accordé leur confiance au candidat choisi par François Hollande pour diriger la prestigieuse institution financière publique, en remplacement de Christian Noyer, partant le 31 octobre. Les sénateurs ont soutenu sa candidature à raison de 25 voix pour et 5 contre (30 votants), levant définitivement le suspense autour d’un choix très discuté ces dernières semaines.Après ce grand oral réussi, la voie est donc désormais libre pour M. Villeroy de Galhau, ancien haut fonctionnaire proche de la gauche passé au privé depuis 2003, et reconverti en banquier chez BNP Paribas. Sa nomination en conseil des ministres devrait intervenir très rapidement.Toutefois, si les parlementaires l’ont largement adoubé, plusieurs d’entre eux – à gauche, notamment dans le camp des frondeurs, et à droite –, n’en ont pas moins longuement questionné l’impétrant sur son passé récent de banquier chez BNP Paribas (pendant douze ans) et le risque de conflits d’intérêts avec ses futures responsabilités publiques.« Sas de décontamination »Un risque qu’avaient auparavant pointé un collectif d’économistes, dans une tribune « anti-Villeroy » publiée le 15 septembre, arguant que la Banque de France exerce la tutelle du secteur bancaire, conjointement avec la Banque centrale européenne sise à Francfort et chargée depuis novembre 2014 de la supervision des principales banques de la zone euro.Lire aussi :Banque de France : « François Villeroy de Galhau est exposé à un grave conflit d’intérêts »Ouvrant le bal à l’Assemblée nationale, Hervé Mariton a lancé la première pique. Le député de la Drôme (Les Républicains) a rappelé que la mission sur le financement de l’économie confiée à M. Villeroy de Galhau par Matignon en avril, après sa démission de BNP Paribas, avait été conçue comme un « sas de décontamination », selon l’expression alors employée dans les coulisses du pouvoir. « S’il y a sas, c’est qu’il y a question», a suggéré avec ironie M. Mariton, déclenchant l’hilarité sur les bancs : « non, contamination ! »« Comment réagirez-vous si se pose un jour [à Francfort] le problème de la résolution [intervention publique avant la faillite d’une banque] de BNP Paribas ou plus encore, d’un concurrent de BNP Paribas ? », l’a interpellé plus directement Karine Berger, député socialiste des Hautes-Alpes. Avant d’oser cette métaphore : « De même qu’on ne nomme pas les torreros à la commission de protection des animaux, il eut mieux valu vous proposer un poste à la BEI [Banque européenne d’investissement] ou au FMI (Fonds monétaire international)... »De leur côté, reconnaissant à M. Villeroy de Galhau, comme l’ensemble des députés, d’indiscutables compétences et une probité jamais contestée par le passé, mais relevant à leur tour le danger du conflit d’intérêt, l’écologiste Eva Sas (Essonne) et l’élu communiste Nicolas Sansu (Cher) ont insisté sur la nécessité d’obtenir des assurances.Compagnon de route de la gauche« Nous députés devons prendre toutes les garanties, a ainsi déclaré Mme Sas. Il y a une grande crise de confiance des citoyens envers les dirigeants et il n’est pas possible d’avoir des doutes sur les instances de contrôle et de régulation des banques ». « Aux Etats-Unis, le sas de décontamination dure dix ans et en Angleterre, neuf. Pas six mois ! », a ajouté M. Sansu.Droit dans ses bottes, l’air serein dans une ambiance toujours restée bienveillante en dépit des mises en garde, M. Villeroy de Galhau a répondu point par point. Et donné des gages pour l’avenir. « J’ai mes limites comme chacun, mais je suis un homme libre et je suis un homme droit, a d’abord dit l’ex-directeur général délégué de BNP Paribas. Je déciderai en fonction de ce que je crois bon pour mon pays et l’économie. » « L’indépendance, ce sont des règles mais aussi un caractère et une éthique, a-t-il précisé. Le service public, ce sont mes tripes et mon engagement ».Puis ce vieux compagnon de route de la gauche – qui fut notamment directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn à Bercy –, a multiplié les engagements envers le Parlement. Promettant en particulier de s’abstenir de tout vote concernant de près ou de loin BNP Paribas d’ici à mai 2017, soit pendant une période de deux ans après son départ de la banque.« Je me déporterai » pour toute décision concernant la banque, a-t-il réaffirmé. De même si une affaire semblable au contentieux qui a récemment opposé BNP Paribas à la justice américaine se reproduisait. « Si par extraordinaire un événement de ce type devait intervenir d’ici à mai 2017, je ne m’en occuperai pas », a-t-il ainsi assuré.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Bernard (Brighton, envoyé spécial) Deux semaines après avoir été porté à la tête du Labour avec 59 % des voix, Jeremy Corbyn a reçu, mardi 29 septembre à Brighton (Royaume-Uni), l’onction enthousiaste du congrès travailliste. Ovations debout répétées, acclamations, bras levés : le discours qu’il a prononcé et sa réception par les militants confirment que l’outsider radical de la primaire travailliste n’est pas l’accident de l’histoire que David Cameron et la majorité des médias se plaisent à décrire.Désireux de balayer l’image du coupeur de têtes néomarxiste que renvoient les tabloïds, M. Corbyn s’est habilement présenté comme un homme à l’écoute, convaincu des vertus de la contestation et du « libre débat », porteur des valeurs ouvrières historiques du Parti travailliste et promoteur d’une société « plus douce, plus accueillante », capable de « prendre soin » des démunis.« Diriger, c’est écouter », a-t-il lancé à l’adresse de tous ceux qui, en particulier chez les députés de son propre parti, combattent ses positions tranchées contre l’arme nucléaire et le plafonnement des aides sociales, et pour la nationalisation des chemins de fer. « Ne pas être d’accord, ce n’est pas la fin du monde, si on se retrouve à la fin pour défendre nos idées contre les tories », a-t-il lancé.Depuis qu’il a été élu, l’homme a déjà montré qu’il savait mettre de l’eau dans son vin : après le scandale suscité par son refus de chanter le God Save the Queen, lors de la commémoration de la Bataille d’Angleterre, il a accepté de se conformer aux usages. Alors que son élection marque une victoire pour les eurosceptiques de gauche, il a aussi promis de défendre le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne lors du référendum prévu d’ici à 2017.Lire aussi :Jeremy Corbyn cherche à surmonter les critiques de ses détracteursMardi, pour son discours-programme retransmis par tous les médias, il portait une cravate grenat mal serrée et lisait son texte sur un prompteur. Mais ses concessions ne se sont pas limitées au style : en évitant de trancher sur les sujets qui fâchent, en caressant largement les militants dans le sens du poil, il a manifesté un solide sens politique et de la synthèse, sans pour autant céder à la démagogie.Dénonçant la revendication de David Cameron d’une exemption pour le Royaume-Uni en matière de droits sociaux européens, Jeremy Corbyn a défendu « une Europe de l’unité et de la solidarité ». Se posant en défenseur des droits de l’homme dans le monde, il a dénoncé le soutien de Londres et les ventes d’armes à des régimes comme l’Arabie saoudite. Convaincu qu’« un peu plus de bombes » sur la Syrie ne réglerait rien sans une « stratégie diplomatique », il a appelé à « tirer les leçons du passé », en particulier, la décision de Tony Blair d’engager le pays en Irak « sur la base de mensonges ».Mais la principale cible du nouveau chef de l’opposition au gouvernement de Sa Majesté est évidemment David Cameron et sa sévère politique d’austérité. Accusé par le premier ministre de constituer « une menace » non seulement pour la sécurité nationale à cause de son opposition à la force nucléaire, mais aux familles britanniques en raison de sa contestation des coupes sur les budgets sociaux, Jeremy Corbyn lui a renvoyé la politesse. Maniant l’anaphore sur le thème « Où est la sécurité lorsque… ? », il a énuméré les situations d’insécurité sociale que vivent nombre de Britanniques : baux de location de six mois, impossible accès à un logement abordable, emplois précaires, réduction des aides sociales, recours aux banques alimentaires. Et d’appeler les militants à combattre ces injustices, afin de construire « une gauche moderne, une société plus juste pour tous ».Lire aussi :Royaume-Uni : Corbyn réussit son grand oral face à CameronLe respect des opinions des autres, le fair-play, la solidarité, « ces valeurs que partagent la majorité des Britanniques, ce sont les raisons fondamentales pour lesquelles j’aime ce pays et son peuple », a insisté le leader, dont le patriotisme avait été mis en cause après l’épisode du God Save the Queen.La référence appuyée aux fondamentaux de la gauche – la solidarité, le refus de l’injustice et des préjugés –, reléguée au second plan ces derniers temps au profit du sérieux budgétaire revendiqué, ne pouvait que déclencher des tonnerres d’applaudissements consensuels. Pour M. Corbyn, soupçonné de provoquer l’éclatement de son parti, c’était essentiel.La revendication d’une renationalisation des chemins de fer – plébiscitée largement selon les sondages – et d’une gestion des établissements scolaires par les collectivités locales et non par des entités privées peut également facilement unir le « peuple de gauche ».Lire aussi :Corbyn réveille les vieux démons du LabourMais le discours de Brighton a évité plusieurs sujets très clivants, notamment le déficit budgétaire et l’immigration, deux dossiers stratégiques sur lesquels les électeurs ne font pas confiance au Labour et qui divisent profondément le parti. Il n’a pas non plus clarifié la position du Labour sur des questions clés comme l’Europe ou l’arme nucléaire : M. Corbyn a seulement répété son opposition, tout en prônant la défense des emplois qui y sont liés, conformément à la position des syndicats qui soutiennent ardemment le nouveau leader.Tous ces différends devront être tranchés, et M. Corbyn s’est dit « ouvert au débat ». Les élections locales, notamment à Londres et en Ecosse, au printemps prochain, constitueront un premier test de l’écho de la nouvelle ligne du parti auprès des électeurs. Ses opposants au sein du parti semblent avoir enterré la hache de guerre, pour l’instant. Mais font savoir qu’ils l’attendent au tournant.Mais le nouveau leader travailliste a aussi rappelé le mandat clair « pour le changement » que la primaire lui a conféré. Avec 50 000 nouvelles adhésions enregistrées au parti depuis son élection, Jeremy Corbyn dispose d’une légitimité à se poser en chef de file d’un mouvement de masse, notamment parmi la jeunesse. Tous ses lieutenants l’ont répété à Brighton devant des audiences électrisées : il s’agit de transformer le vieux Labour Party en un vaste « mouvement anti-austérité ».Lire aussi :Qui est Jeremy Corbyn, nouveau leader de la gauche britannique ?Philippe Bernard (Brighton, envoyé spécial)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien de Tricornot En déplacement à Avignon, le premier ministre Manuel Valls a annoncé un « effort exceptionnel » de « 100 millions d’euros supplémentaires » en faveur des universités en 2016. Les derniers arbitrages budgétaires doivent être rendus publics mercredi 30 septembre mais M. Valls lève ainsi un petit coin du voile. Cette annonce intervient dans un contexte budgétaire plus que compliqué pour l’enseignement supérieur alors que les universités ont accueilli 65 000 étudiants supplémentaires à la rentrée. Néanmoins, cet « effort exceptionnel », pour reprendre les mots de M. Valls, provient de l’annulation d’une mesure de prélèvement effectuée en 2015 sur les trésoreries de certaines universités et écoles d’ingénieurs jugées excédentaires.Dans un entretien au Monde, M. Mandon avait déjà laissé entendre que cette ponction de 100 millions d’euros ne serait pas renouvelée.Lire aussi :Les universités confrontées à l’explosion du nombre d’étudiantsPour autant, la contrainte budgétaire sera-t-elle véritablement allégée ? Car M. Mandon n’espérait pas seulement obtenir une annulation de la ponction des trésoreries des établissements mais aussi « un plus » dans son budget. De combien sera-t-il ? L’inflexion qu’attend le ministre pourrait décevoir un enseignement supérieur d’ores et déjà confronté à une grave crise budgétaire.Contribution gelée depuis 2010La contribution de l’Etat – qui représente l’essentiel des ressources – est gelée depuis 2010. La puissance publique n’assume pas, en effet, la totalité des augmentations de la masse salariale qui a été transférée à des universités devenues autonomes. Sur les 1 000 nouveaux postes d’enseignants autorisés chaque année depuis 2013, 40 à 50 % n’ont pas été créés par les établissements, faute de moyens, selon les syndicats. Plus grave : pour le Snesup, 7 053 postes ont été perdus en dix ans.Lire aussi :7 500 bacheliers attendent encore une place à l’université« Il manque en réalité 500 millions juste pour fonctionner correctement » ont estimé les dirigeants des syndicats « réformistes » Sgen-CFDT, Unsa, Snptes et Fage lors de leur conférence de presse de rentrée le 17 septembre. Le rétablissement de 100 millions d’euros de crédits n’était donc considéré par les partenaires sociaux et les responsables des établissements que comme un premier pas.D’autant que les autres ressources des établissements fondent comme neige au soleil. Les contrats de plan Etats-région pour la période 2015-2020 accusent une baisse de 42 % des investissements dans l’enseignement supérieur et la recherche, par rapport à la période 2007-2013 (3,1 milliards d’euros contre 5,5), selon un comptage de l’agence spécialisée AEF publié le 25 septembre.Et la réforme de la taxe d’apprentissage a occasionné en 2015 une baisse d’une vingtaine de millions d’euros des recettes des écoles d’ingénieurs (sur 300 millions d’euros). Quatre écoles sur cinq sont publiques. Et elles ont contribué à hauteur de 24 millions d’euros au prélèvement sur les fonds de roulement.Lire aussi :Jean-Christophe Cambadélis : « Il est temps de redonner à la gauche son supplément d’âme »Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Dans trois semaines, le 16 octobre, les partenaires sociaux se réuniront de nouveau au sujet de l’avenir des retraites complémentaires des cadres (Agirc) et des non-cadres (Arrco). L’objectif de ces négociations, entamées en début d’année, est de trouver des solutions afin de redresser les comptes de ces régimes, qui sont dans le rouge et dont les réserves s’épuisent.Lire aussi :Retraites complémentaires : les négociations patinentLa semaine dernière, dans une interview aux Échos, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT a détaillé ses pistes de réformes, répondant ainsi aux propositions faites par le Medef avant l’été. Pour évaluer concrètement l’impact des principales mesures avancées, nous avons demandé au cabinet Optimaretraite de simuler leurs effets sur un cas type : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), ayant travaillé tout au long de sa carrière et partant à la retraite à 62 ans.1. Moindre revalorisation des pensionsLa CFDT propose une revalorisation des retraites complémentaires de un point de moins que l’inflation en 2016, 2017 et 2018 – lorsque le Medef prône 1,5 point –, et un report de la date de leur revalorisation au 1er octobre.« Ces deux mesures, synonymes de perte de pouvoir d’achat pour les retraités, auront toutefois peu d’impact vu le faible niveau actuel de l’inflation », explique Marc Darnault, associé au cabinet Optimaretraite.2. Décote temporaireLes organisations patronales souhaitent la mise en place, à partir de 2019, d’une décote temporaire et dégressive pour tout départ à la retraite avant 65 ans. Un salarié arrêtant de travailler à 62 ans se verrait appliquer une décote de 30 % la première année, de 20 % la suivante, et de 10 % à 64 ans, avant de toucher 100 % de sa retraite complémentaire à 65 ans. Ce qui revient à déplacer de facto l’âge légal de départ en retraiteDe son côté, la CFDT promeut la création d’une contribution de solidarité intergénérationnelle (CSIG) de 4 % pour tous les retraités, quel que soit leur âge de départ à la retraite, pendant une durée de deux ans.L’impact :Règles actuelles : notre cas type perçoit 29 920 euros de retraite annuelle dès 62 ans.Scénario Medef : il touche 25 567 euros à 62 ans, puis 26 808 euros à 63 ans, 28 049 euros à 64 ans, pour enfin obtenir sa pension sans décote (29 920 euros) à 65 ans. En quatre ans, il perd donc 7 447 euros.Scénario CFDT : notre cas type reçoit 28  794 euros les deux premières années (à 62 ans et 63 ans), puis touche sa retraite sans « contribution de solidarité » dès 64 ans (29 290 euros). Soit un manque à gagner sur cette période de 993 euros.3. Pension de réversionSur les pensions de réversion, Medef et CFDT avancent plusieurs idées. Pour en mesurer l’ampleur, encore faut-il connaître les règles actuelles.Dans le régime de base, pour obtenir cette pensio, la veuve ou le veuf doit avoir au moins 55 ans et ses revenus annuels ne doivent pas dépasser 19 988,80 euros. Son montant correspond à 54 % de la retraite perçue ou à laquelle le défunt ou la défunte aurait pu prétendre.Dans les régimes de retraite complémentaire, il n’y a pas de condition de ressources, mais une borne d’âge. Il faut avoir au moins 55 ans pour l’Arrco et 60 ans pour l’Agirc pour l’obtenir. Côté Agirc, cet âge peut toutefois être de 55 ans à condition d’accepter une minoration de la réversion ou si la personne bénéficie de la réversion dans le régime de base.Le Medef souhaite aligner l’âge de l’Agirc sur celui de l’Arrco, c’est-à-dire que tout le monde pourrait obtenir la réversion des complémentaires dès 55 ans. Mais l’organisation patronale souhaite aussi que le montant de cette réversion soit proratisé selon la durée du mariage. Pour simplifier, plus la durée du mariage est courte, plus la réversion sera faible.De son côté, la CFDT propose une « adaptation progressive des pensions de réversion qui seraient mises sous condition de ressources », à l’image donc de ce qui existe dans le régime général.L’impact :Règles actuelles : en cas de décès de notre cas type, sa veuve ou son veuf touche 16 561 euros annuels de pension de réversion.Scénario Medef : la personne touche 14 530 euros si le mariage a duré 30 ans – soit 13 % de moins que les règles actuelles. Si le mariage a duré 20 ans, la personne recevra 12 725 euros par an – soit une perte de 24 % par rapport aux règles actuelles. Si leur union n’a duré que 10 ans, la personne touchera 10 920 euros – soit 35 % de moins.Scénario CFDT : le risque de perte serait en théorie maximal si la personne dépasse les conditions de ressources prévues par la CFDT, mais ce niveau n’a pas été précisé.4. Fusion des régimesLa CFDT promeut la mise en place d’un nouveau régime de retraites complémentaires qui serait unifié. Ce NRU (nouveau régime unifié) serait « fondé sur le niveau de rémunération et non plus sur le statut », précise le document du syndicat. Un point de crispation pour d’autres organisations qui y voient la fin annoncée du statut des cadres.« Il est trop tôt aujourd’hui pour faire des plans sur la comète, mais il est certain que les cadres bénéficient de certaines spécificités qui pourraient à cette occasion être remises en cause, explique M. Darnault. Par exemple, ils profitent actuellement d’une garantie minimale de points, c’est-à-dire que chaque année ils sont assurés d’engranger au moins 120 points à l’Agirc. De même, ils bénéficient dans l’entreprise de contrats de prévoyance, qui ne sont généralement pas ouverts aux non-cadres. » Cette fusion des régimes, plébiscitée aussi par le patronat, devrait donc là encore être l’occasion d’âpres négociations.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Les faits remontent à 2002. Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, choisit comme directeur de cabinet un homme de confiance : le préfet Claude Guéant. Mais treize ans plus tard, celui-ci se retrouve au banc des accusés, pour avoir cautionné et profité d’un système de versement de primes en liquide au sein de la police, sur des fonds normalement réservés aux enquêtes.1. Des primes en liquideM. Guéant doit s’expliquer sur plusieurs factures correspondant à des achats effectués grâce à d’importantes sommes perçues en liquide entre 2002 et 2004. Selon ses explications, ces liquidités provenaient de primes, versées dans la police sur l’enveloppe des frais d’enquête et de surveillance (FES).M. Guéant avait expliqué au Monde, en 2013, sa version des faits :« Quand je suis arrivé au ministère de l’intérieur, il y avait plus de 400 personnes concernées par ces primes dont le régime fiscal n’était pas défini. J’ai d’ailleurs remis le système à plat pour mettre fin à ces pratiques en 2006. »Les sommes qui lui étaient remises s’élevaient à une dizaine de milliers d’euros chaque mois, dont il redistribuait environ la moitié à ses collaborateurs.2. Un flou savamment entretenu et une double primeMais dès l’éclatement de l’affaire, M. Guéant a entretenu le flou entre deux choses distinctes :- Les « primes au mérite » : Ce sont des sommes que touchaient certains policiers, et qui étaient alors prélevées sur les enveloppes FES. Ces sommes, plutôt petites, en général, selon les policiers interrogés, venaient compenser les efforts et l’investissement de certains policiers. Mais ces primes ne concernaient pas en principe la hiérarchie. De plus, M. Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, avait mis fin à ce système dès 2003, en mettant en place un fonds de 5 millions d’euros afin d’officialiser ces primes au mérite.Les écoutes téléphoniques montrent que ce sont ces primes qui seront mises en avant dans la défense de M. Guéant. Lors d’une conversation de juin 2013, Michel Gaudin, alors directeur général de la police nationale, lui explique : « Il faut clairement dire que c’était essentiellement pour des flics et puis que toi, t’en as gardé un petit peu ! Tu ne peux plus maintenant dire autre chose ! »- Les indemnités de sujétion particulière (ISP) : Ces primes accorées aux membres des cabinets ministériels complètent leur rémunération et compensent, là encore, leur lourde charge horaire. Elles sont officielles depuis 2002, et viennent remplacer les anciennes primes, versées en liquide sur des fonds spéciaux jusqu’à la fin des années 1990. Là encore, M. Guéant a un moment défendu le fait que les primes en liquide qu’il percevait étaient une compensation de la fin des primes sur fonds spéciaux, mais à tort : depuis 2002, celles-ci ont été compensées par les ISP, désormais officielles.» Lire : Derrière l’affaire Guéant, les primes de cabinet des ministresL’enquête a montré qu’en réalité, au ministère de l’intérieur, les deux systèmes avaient coexisté : le cabinet du directeur de la police nationale, mais aussi le cabinet du ministre, continuaient de percevoir des primes tirées du FES en liquide, en sus des ISP versées au sein du cabinet ministériel.3. Un système qui a longtemps perduréAlors que M. Guéant a assuré avoir lui-même « fait le ménage » dans ce système de primes en liquide, l’enquête indique qu’il n’en est rien : jusqu’en 2011, la Direction générale de la police nationale (DGPN) a continué de percevoir chaque année une enveloppe « pour frais d’enquête » qu’elle pouvait ensuite dépenser de manière totalement opaque et à sa guise. Selon la Cour des comptes, pas moins de 34 millions d’euros auraient ainsi été versés entre 2002 et 2012.Cette enveloppe « ruisselait » de la direction générale vers les commissariats, pour finir par permettre à ceux-ci de donner des primes à leurs hommes. Mais chaque échelon pouvait, semble-t-il, se servir un peu à sa guise.« Cet argent arrive dans les tiroirs des directeurs, ils en font ensuite ce qu’ils veulent. Ils peuvent en garder une partie ou reverser la totalité au personnel », expliquait au Monde, en 2013, un syndicaliste policier.A la révélation de l’affaire, les syndicats de policiers étaient d’ailleurs embarrassés, car le système des enveloppes perdure, reconnaissaient certains d’eux, même si « la manne a diminué ».» Lire : Affaire Guéant, le malaise des syndicats de policiers4. Guéant mise sur la prescriptionLa défense de M. Guéant compte bien mettre à profit l’ancienneté de ce système : ses avocats comptent notamment sur un livre de trois journalistes, Christophe Labbé, Jean-Michel Décugis et Oliviea Recasens, paru en 2006, Place Beauvau, la face cachée de la police (Robert Laffont).Ce livre évoquait déjà largement le système des primes et son opacité, ainsi que le fait que ces enveloppes « arrosaient » aussi la haute hiérarchie policière. La défense de M. Guéant explique que le parquet ne s’est pas saisi de ces révélations à l’époque, et que les faits, puisqu’ils étaient connus, seraient désormais prescrits.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.09.2015 à 09h41 • Mis à jour le28.09.2015 à 09h42 J’ai entrevu à la télévision un maire français en costume barré d’une écharpe tricolore froissée, lèvres pincées, visage émacié, débitant d’une voix nasillarde à un réfugié syrien interloqué : « Monsieur, vous n’êtes pas le bienvenu ici… »J’ai lu l’interview d’un écrivain, penseur, professeur d’une « université populaire » nous expliquant comment faire le tri d’une manière savante entre les damnés de la terre, en appliquant la préférence nationale contre les migrants.J’ai vu le succès délirant d’un ouvrage qui est le parfait manuel de liquidation des principes et des droits conquis depuis 1789, nommé Le Suicide français (Eric Zemmour, Albin Michel, 2014). C’est en réalité un meurtre à l’encontre de l’idée de la Liberté.Lire aussi :Des intellectuels à la dérive ?Mots après mots, discours après discours. De livres en émissions sur ces livres, ils assènent à l’infini leur équation de haine : étrangers = immigrés = sans papiers = clandestins = indésirables = délinquants = terroristes. L’étranger est un terroriste qui s’attaque à notre mode de vie, notre religion, notre culture, notre modèle social, nos traditions culinaires et vestimentaires.Il est un « fardeau insupportable », une menace, un risque, qu’il est légitime de repousser coûte que coûte, avec les sections d’assaut idéologique du Front national. Il faut des remparts, des donjons, des frontières. Une France forteresse contre la grande « invasion ».« Bobo humanitaire »Je fais un cauchemar. Un immeuble est en feu, d’immenses flammes s’échappent dans un fracas de verrières explosées dévastant la façade entourée de volutes de fumée âcre, cris, hurlements, panique des enfants aux étages, fenêtres noircies, des silhouettes enflammées. J’entends les suppliques des voisins. Certains s’agrippent aux gouttières… Tous implorent les secours, les vieillards hurlent…Imaginons que des intellectuels de l’idéologie française sont dans la rue, au pied de l’immeuble. Ils regardent la catastrophe sans bouger. Ils discutent, analysent, pèsent et soupèsent, pour ne pas être « tyrannisés par l’urgence » ou « otages de l’émotion ». Responsables et conséquents, ils débattent : « Qui a mis le feu ? », « Qu’allons-nous faire après ? », « Avec quel argent les nourrir, les vêtir ? », « A la place de qui ? », « Contre qui ? », « Les sauver, n’est-ce pas être l’esclave du politiquement correct ? », « un réflexe de bobo humanitaire »… Non soumis à la « bien-pensance », ils détournent fièrement le regard. Ô mon frère giflé par un policier grec, Ô mon ami jeté à terre par les croche-pieds d’une cameraman hongroise, Ô toi électrocuté sous les caténaires de l’Eurostar, Ô compagnons morts congelés entre les cylindres d’acier d’un train d’atterrissage, Ô camarades broyés entre les essieux d’un semi-remorque à Calais, Ô âmes noyées, étouffées dans les fonds de cale, accrochées aux filets de la pêche au thon, naufragées, échouées dans votre Méditerranée, Ô vous happés par les trains, écrasés par les conteneurs.Idéologie rance, moisieNous vous devons à chacun une minute de silence. Vous êtes 31 000 depuis dix ans à être morts d’espérance. Mais eux bavassent encore sur « l’appel d’air », alors que 71 d’entre vous sont morts asphyxiés dans un camion de 14 m². Ils continuent de parler de « fuite d’eau » devant le corps du petit Aylan. Cauchemar d’écouter ces auxiliaires de la pire pensée identitaire et sécuritaire qui se nomment aujourd’hui « souverainisme ». « Appel à un Front de libération nationale pour nous libérer de l’euro et de l’Europe libérale » : ce front unique avec les nostalgiques de l’Organisation armée secrète (OAS), les admirateurs de Vladimir Poutine et les fans de Dieudonné est un front de haine.Je continue mon cauchemar et prends connaissance de l’appel à un meeting de soutien pour le néodissident Michel Onfray à la Mutualité. Un meeting contre la « bien-pensance ». Nos nouveaux « résistants » ne sont ni des idiots utiles, ni des ratés manipulés, ni des imbéciles. Ils sont bien pires : convaincus, instruits et habiles orateurs, ils ont un agenda idéologique. Mon cauchemar précisément.Ce cauchemar, c’est cette réalité. Il se met en place depuis très longtemps dans mon pays une idéologie rance, moisie, perpétuelle référence à une France du repli qui nous étouffe progressivement.Romain Goupil (Cinéaste) Yves-Michel Riols et Bastien Bonnefous (New York, envoyés spéciaux) C’est une opération qui tombe à point nommé. L’annonce des premières frappes aériennes françaises en Syrie, dimanche 27 septembre, ne doit rien au hasard. Elles sont intervenues à la veille de l’ouverture, lundi, à New York, de l’Assemblée générale de l’ONU, qui sera dominée par le retour en force de la Russie sur le devant de la scène diplomatique à la faveur de l’aggravation de la crise syrienne.Lire notre décryptage :L’intervention militaire française en Syrie décryptée en 5 pointsAlors que le président russe, Vladimir Poutine, monopolise l’attention depuis le renforcement de la présence militaire de Moscou, la France a voulu signifier qu’elle compte aussi peser et jouer sa partition dans les tractations en cours sur l’avenir de la Syrie. Le calendrier des frappes n’est pas « fortuit », souligne un proche du président Hollande. « C’est le moment d’envoyer un message et de montrer la volonté française d’agir en Syrie », poursuit cet interlocuteur.Quelques heures après l’annonce de cette opération, François Hollande a précisé, dimanche, au siège de l’ONU, que l’aviation française avait frappé un camp d’entraînement de l’Etat islamique (EI) proche de Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie, qui menaçait « la sécurité de notre pays ». Cette intervention, conduite par sept avions dont cinq Rafale, visait à « protéger notre territoire », a indiqué M. Hollande. Ce raid a « atteint son objectif » en détruisant la « totalité du camp » d’entraînement, a-t-il affirmé, en ajoutant que « d’autres frappes pourraient avoir lieu dans les prochaines semaines si nécessaire ». Selon des informations du Monde, l’opération a été lancée en fin de semaine, et la campagne, comme l’a indiqué le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, vise également des cibles à Rakka, le fief de l’EI en Syrie.Lire aussi :Frappes en Syrie : une opération militaire menée « en coordination », selon l’ElyséeFrançois Hollande avait posé les jalons de cette opération, le 7 septembre, en dévoilant que la France comptait mener des frappes en Syrie, alors qu’elle ne participait jusque-là qu’aux raids contre l’EI en Irak, dans le cadre de la coalition internationale mise en place en septembre 2014 sous l’égide des Etats-Unis. Lorsque le président américain, Barack Obama, avait annoncé en 2014, lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU, que Washington avait décidé d’étendre les frappes de la coalition à la Syrie, la France avait alors refusé d’y participer, estimant que de telles actions ne conduisent, in fine, qu’à renforcer le pouvoir du dirigeant syrien, Bachar Al-Assad. « Légitime défense »Si la France s’y associe désormais, a expliqué dimanche M. Hollande, c’est pour mener « des actions militaires ciblées qui doivent à chaque fois nous permettre de prévenir un certain nombre d’actes qui pourraient être commis dans notre pays ». C’est donc au nom de la « légitime défense » que la France a consenti à infléchir sa position. « On ne fait pas une révolution copernicienne, on prend acte d’une situation », décrypte un diplomate, en soulignant que l’objectif prôné par Paris demeure toujours le même : le départ de Bachar Al-Assad.Dans la foulée de l’annonce des frappes françaises en Syrie, François Hollande s’est entretenu pendant une demi-heure avec son homologue iranien, Hassan Rohani, dont le pays est, avec la Russie, le principal parrain du régime syrien. L’atmosphère était cordiale, mais chacun a campé sur ses positions. Le président Hollande a souligné à son hôte que l’Iran pourrait jouer un rôle de « facilitateur » dans la crise syrienne, tout en rappelant que la France jugeait « impossible » de mettre autour de la même table « Assad et les opposants qui se battent contre lui ». En fin de journée, le président Rohani a clairement fait comprendre que la priorité de l’Iran était ailleurs. « Je pense qu’aujourd’hui tout le monde a accepté que le président Assad devait rester [au pouvoir] afin de combattre les terroristes », a-t-il déclaré sur CNN. « En Syrie, notre premier objectif est de combattre les terroristes et de les défaire, et nous n’avons pas d’autre solution que de renforcer l’autorité centrale et le gouvernement comme les principaux centres de pouvoir », a-t-il insisté.Camouflet pour le président ObamaC’est aussi le message que compte adresser, lundi, le président russe à la tribune de l’ONU. A la veille de son intervention, la chaîne américaine CBS a diffusé, dimanche soir, un entretien réalisé quelques jours plus tôt avec M. Poutine dans lequel il affirme vouloir mettre en place une « plate-forme commune pour une action collective contre les terroristes » de l’EI.Lire aussi :Poutine appelle à une alliance avec Assad contre l’Etat islamiqueLes prémices d’un tel projet ont été dévoilées, dimanche, avec l’annonce par les autorités irakiennes de la création d’une cellule de coordination du renseignement sur l’EI entre la Russie, l’Iran, la Syrie et l’Irak. C’est un camouflet pour le président Obama, car Bagdad n’a visiblement pas prévenu Washington, qui a aussitôt déploré cette initiative. « Si la Russie veut s’appuyer sur Bachar pour lutter contre l’EI, ce n’est pas notre analyse », a, pour sa part, constaté un diplomate français.Dans cet entretien à CBS, M. Poutine n’a d’ailleurs pas dit un mot sur un processus politique en Syrie et a qualifié le pouvoir de M. Assad de « légitime ». S’il s’en tient à cette position lors de sa rencontre avec Barack Obama, lundi à New York, il n’y a pas grand-chose à attendre d’un échange dont serait exclu le principal obstacle mis en avant par les Occidentaux à un règlement du conflit : le sort du président syrien.Bastien Bonnefous (New York, envoyés spéciaux)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteYves-Michel RiolsJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pascale Robert-Diard « Quel con j’ai été de garder des factures ! Franchement… », soupirait Claude Guéant lors d’un échange téléphonique le 13 juin 2013 avec l’ancien directeur général de la police nationale, Michel Gaudin. Les deux hommes, ignorant qu’ils avaient été placés sur écoutes, parlaient des poursuites qui leur valent de comparaître à compter du lundi 28 septembre avec trois autres prévenus devant le tribunal correctionnel de Paris, pour détournements de fonds publics, complicité ou recel de ce délit.Quelques jours avant cette conversation, les policiers de la brigade financière venus perquisitionner le domicile de Claude Guéant dans le cadre de l’enquête sur un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy étaient en effet tombés par hasard sur une série de factures correspondant à des achats d’équipements pour son appartement : 9 757 euros chez Darty, 10 000 euros au cuisiniste Chartier, 1 860 euros aux meubles Rambault, 13 600 euros à la société Esprit Maison. Le montant total des dépenses s’élevait à 47 434 euros entre 2006 et 2009, toutes réglées en espèces.« Il faut clairement dire que c’était essentiellement pour des flics et puis que toi, t’en as gardé un petit peu ! »Interrogé sur l’origine de ces sommes en liquide, Claude Guéant avait répondu qu’elles provenaient de « primes » perçues du temps où il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy – alors ministre de l’intérieur – et qui étaient prélevées sur l’enveloppe des frais d’enquête et de surveillance (FES) du ministère de l’intérieur.Il admettait que, chaque mois, le directeur général de la police nationale Michel Gaudin lui versait 10 000 à 12 000 euros en espèces, qu’il partageait avec certains de ses collaborateurs, lui-même en conservant une bonne part – 5 000 euros – pour ses dépenses personnelles. Dans la conversation téléphonique de juin 2013 interceptée par les enquêteurs, Michel Gaudin conseille d’ailleurs à Claude Guéant cette ligne de défense : « Il faut clairement dire que c’était essentiellement pour des flics et puis que toi, t’en as gardé un petit peu ! Tu ne peux plus maintenant dire autre chose ! », lui dit-il.Lire le décryptage : Les affaires qui menacent Claude Guéant« Instrumentalisation de la justice »Saisi du dossier, le parquet national financier (PNF), avait ouvert une enquête préliminaire en considérant que ces fonds publics officiellement destinés à financer « la recherche de renseignements, la rémunération des informateurs, la mise en œuvre de moyens d’investigation » avaient été détournés de leur usage. Parallèlement, une enquête de la Cour des comptes a chiffré à 34 millions d’euros les frais d’enquête perçus par le cabinet du directeur général de la police nationale entre 2002 et 2012 où se sont succédé Michel Gaudin et Frédéric Péchenard, en relevant que l’emploi de ces sommes a été « totalement discrétionnaire » et qu’aucune pièce justificative n’en a été conservée jusqu’en 2011.« Je n’ai perçu que ce à quoi j’avais droit, ni plus ni moins que mes prédécesseurs ou mes successeurs »Institués par un décret du 15 juin 1926 pour rémunérer notamment les indicateurs de police, les frais d’enquête et de surveillance, mal et peu contrôlés, ont longtemps permis toutes les interprétations. Un flou sur lequel s’appuie l’avocat de Claude Guéant, Me Philippe Bouchez El-Ghozi, en assurant que rien dans les textes n’interdit qu’ils soient utilisés comme « complément de rémunération ». Ces « FES » auraient notamment été utilisés pour compenser la disparition des « fonds spéciaux » décidée sous le gouvernement de Lionel Jospin. « Je n’ai perçu que ce à quoi j’avais droit, ni plus ni moins que mes prédécesseurs ou mes successeurs. Et je trouverais injuste d’être le seul à payer les pots cassés », a estimé Claude Guéant, qui voit dans cette affaire une « instrumentalisation de la justice » destinée à atteindre, à travers lui, Nicolas Sarkozy.Avant tout débat au fond, la défense des prévenus espère surtout convaincre le tribunal que les faits poursuivis – qui datent de 2002 à 2004 – sont prescrits. Dans les conclusions qu’il devait soutenir lundi, l’avocat de Michel Gaudin, Me Philippe Dehapiot, estime en effet que les versements en espèces incriminés ne peuvent être considérés comme des faits « dissimulés » – une condition nécessaire pour contourner la prescription de trois ans en matière délictuelle – puisque leur existence était connue. Me Dehapiot s’appuie notamment sur la publication du livre enquête Place Beauvau : la face cachée de la police (par Jean-Michel Décugis, Christophe Labbé et Olivia Recasens, Robert Laffont, 2006) qui consacre une large place à la circulation de cet argent en espèces au sein du ministère de l’intérieur.Le syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI, majoritaire chez les officiers de police) a demandé pour sa part, le 25 septembre, qu’en cas de condamnation des prévenus, les sommes qu’ils sont accusés d’avoir détournées à leur profit soient « restituées » au ministère de l’intérieur.Lire le décryptage : Derrière l’affaire Guéant, les primes de cabinet des ministresD’autres affairesDepuis 2012, le nom de Claude Guéant est cité dans plusieurs procédures judiciaires. L’ancien secrétaire général de l’Elysée et ancien ministre de l’intérieur de Nicolas Sarkozy a été mis en examen en mars pour « blanchiment de fraude fiscale en bande organisée », « faux et usage de faux », dans le cadre de l’enquête sur le soupçon de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007.En juin, il a été placé en garde à vue sans être mis en examen dans l’affaire des sondages de l’Elysée qui vaut à l’ancien ­conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, d’être poursuivi pour « détournement de fonds publics ». Claude Guéant a également été mis en cause dans l’enquête sur l’arbitrage dont a bénéficié Bernard Tapie face au Crédit lyonnais.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (envoyé spécial à New York) Drôle de journée pour François Hollande à New York, dimanche 27 septembre à l’occasion de l’assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU). En quelques heures à peine, le président de la République est passé du rôle de chef de guerre en Syrie le matin, à celui de VRP du « made in France » dans les rues de la ville l’après-midi.Il est 17 heures, heure locale, quand François Hollande se présente sur Broadway, tout près de Times Square, pour visiter l’exposition « Best of France » organisée pour faire la promotion à New York de « l’excellence française ». Oubliée l’ambiance grave onusienne lorsque le chef de l’Etat a confirmé le matin même les premières frappes françaises en Syrie avant de participer à un déjeuner avec une trentaine de ses homologues pour préparer la conférence mondiale sur le climat prévue à Paris en décembre.Sur Broadway, François Hollande retrouve ses réflexes et son costume d’éternel candidat. Tulle ou New York, même combat. L’avenue est noire de piétons en ce dimanche après-midi et résonne des chansons de Dany Brillant, venu donner un concert en plein air pour l’occasion. Le président de la République débarque au son de la Marseillaise avant de s’offrir plus d’une heure de « déambulation », dans une cohue impressionnante, de la 43e rue à la 37e. Radieux, il fait un tour de France en accéléré depuis New York, enchaînant les stands de spécialités régionales hexagonales. Gastronomie, nouvelles technologies, industrie, art de vivre, tourisme... il visite tout, passant d’Ariane Espace au beurre « Président » où il admire une sculpture en beurre des principaux monuments de Paris. Lire aussi :ONU : le climat au menu des chefs d’Etat« Step back ! »« Step back ! » (« Reculez »), hurlent les officiers de sécurité américains aux badauds, peu habitués à protéger un président qui prend autant de plaisir à se jeter dans une foule. C’est une véritable mêlée humaine qui remonte l’avenue. François Hollande goûte les fromages ou les cannelés qu’on lui présente, se fait remettre une cuillère de bois par un chef étoilé lyonnais, un béret par un fabricant du Pays basque, ou une brosse à dents « connectée au téléphone » par le patron d’une start-up française... Il enchaîne les « selfies » avec des New-Yorkais qui ne savent pas toujours exactement qui il est, et des touristes français souvent étonnés de le croiser dans les rues de la Grosse Pomme. « Vous saluerez Philippe Martin de ma part », lance-t-il même à des vacanciers gersois à propos du député socialiste local. Le tout au milieu de la 41e rue...Impossible pour lui d’échapper au stand du Moulin-Rouge où l’attendent dix-sept danseuses du cabaret parisien en tenues tricolores de french cancan. Aux anges, le président de la République se fait prendre en photo au milieu de la troupe. « On ne va retenir que ça de mon voyage à New York ! », leur dit-il, provoquant les rires. Oublié le « French bashing » qui fait florès de l’autre côté de l’Atlantique depuis le début de son quinquennat. « Ici, il n’y a pas de French bashing, c’est le French applause, le French success! », s’enthousiasme François Hollande. Au bout d’une heure, et alors que le président cubain Raul Castro l’attend pour un entretien bilatéral en marge de l’assemblée générale de l’ONU, on croit que le chef de l’Etat en a terminé avec son bain de foule new-yorkais. Mais non, il a envie de prolonger et décide de regagner à pied son hôtel situé sur la 5e avenue. Et voilà le cortège reparti pour une marche d’une vingtaine de minutes dans les rues de la ville. La presse à ses trousses, François Hollande plaisante avec les journalistes. « Vous avez vu que le pape François a rencontré Fidel Castro? Je dis ça par rapport à d’anciennes critiques », leur lance-t-il dans un sourire, faisant référence à son tête-à-tête controversé avec l’ancien dirigeant cubain lors de son voyage à La Havane en mai 2015. Avant d’ajouter, toujours à propos du pape, en visite lui aussi à New York il y a deux jours : « Avec le pape, on se tient. Il était là hier, je suis là aujourd’hui, on s’organise tous les deux ! ». D’un François l’autre en somme. Lire aussi :Grandes manœuvres diplomatiques sur la SyrieBastien Bonnefous (envoyé spécial à New York)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.09.2015 à 19h43 • Mis à jour le27.09.2015 à 23h10 | Audrey Fournier //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Riss, Astro Teller, Matthieu Ricard ou Youssoupha, retour sur des rencontres du « Monde » Festival Marathon culturel aux Bouffes du Nord Monde Festival : 18 000 personnes pour « changer le monde »tous les articles de la thématique La salle était comble, ce dimanche 27 septembre 2015. Plutôt que d’arpenter un bitume parisien ensoleillé et débarrassé, pour quelques heures, de la majorité de ses voitures, près de 150 personnes sont venues écouter le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, se livrer à un exercice de pédagogie probablement jugé nécessaire face aux critiques dont il fait l’objet dans son camp.Détendu mais offensif, il a répondu pendant un peu plus d’une heure aux questions du directeur éditorial du Monde, Arnaud Leparmentier, présenté au public par ce bon mot de Jérôme Fenoglio, directeur du quotidien : « Arnaud Leparmentier est au Monde ce qu’Emmanuel Macron est au gouvernement… » S’en est suivie une conversation courtoise mais animée pendant laquelle Emmanuel Macron a voulu convaincre : « Je suis de gauche, mais… » «… Je vais continuer », a répondu le ministre après qu’Arnaud Leparmentier lui a demandé s’il « le faisait exprès » de susciter la polémique par ses sorties peu conformes à la doxa socialiste. « Il faut rénover la pensée profonde de la gauche, a-t-il martelé, j’ai rarement vu des gens aller au bout du bovarysme parlementaire », dénonçant l’inaction de ceux qui ne vont pas au bout de leurs souhaits de réforme.«… J’assume qu’il y ait un libéralisme. Le libéralisme est une valeur de gauche. » Déterminé à montrer qu’il ne s’est pas trompé de famille politique, le ministre a exposé sa conception de la lutte contre les inégalités, qui n’est pas, selon lui, « la correction ex post de [ces] inégalités » mais « l’égalité des chances » et la « valorisation de la réussite ». Et de prendre en exemple l’ouverture des lignes d’autocar pour le transport des passagers : « On a rouvert de la mobilité, c’est une lutte contre l’inégalité. »«… Les partis sont beaucoup moins dans la production d’idées. Est-ce que la pensée économique sort des partis aujourd’hui ? Beaucoup moins. » Faisant référence à la polémique consécutive à ses considérations sur le statut des fonctionnaires, il réplique : « Les réactions sur ce que j’ai pu dire montrent une gêne à accepter qu’un politique puisse réfléchir, en marge de son action. » Répondant à une question sur la place grandissante des discours clivants d’intellectuels comme Michel Onfray ou Eric Zemmour, il a d’abord précisé qu’il n’était pas sur la même ligne qu’eux, avant de souligner qu’on « s’affaiblit en refusant de voir ce que ces pensées disent de l’état du monde, de l’état de la gauche ». Reconnaissant que « ce pays a le paradoxe de surinvestir la chose publique et de la critiquer en même temps », il s’est toutefois prononcé pour « une culture de l’évaluation et du suivi » pour l’action politique. «… J’ai été très heureux dans le métier de banquier. » « Rien ne me prédestinait à être ici devant vous », a-t-il ajouté, avant de rappeler ses origines – fils de médecins, ayant passé des concours « ouverts à tous ». Face aux procès en illégitimité qui lui sont faits pour avoir travaillé dans la banque, il a souligné qu’il avait été plus longtemps fonctionnaire que banquier, et regretté qu’aujourd’hui « on vous demande d’où vous venez plutôt que ce que vous faites ».« L’Etat a parfois pris trop de place »«… Nous devons penser à la réforme des fonctionnaires. » Emmanuel Macron persiste et signe : sans réforme, un jour viendra où le statut des fonctionnaires sera purement et simplement « déchiré ». « L’Etat a sa place, mais il en a parfois trop pris », avait-il déclaré quelques minutes avant, admettant néanmoins qu’on « ne peut faire une réforme dure sans la présenter au peuple ». … Il faut réparer ce pays et l’ouvrir à la mondialisation », une mission impossible si l’on est « faible sur le plan économique et social ». Ces deux terrains sont pour lui ceux sur lesquels il y a le plus de « convergences entre la gauche de gouvernement et la droite de gouvernement ». « Il faut plus d’adaptabilité pour les entreprises, “déconflictualiser” le travail, je me méfie beaucoup des tabous », a-t-il précisé, évoquant les accords sur le temps de travail, travail qui est selon lui « une valeur du progressisme » et dont notre économie manque en ce moment, « en quantité ».«… Je n’ai jamais voulu être candidat. » La réponse est claire : pour l’instant, le ministre de l’économie n’a pas l’intention de briguer un quelconque mandat politique en 2017, et estime que le modèle de l’élu qui parvient aux hautes fonctions par le biais des urnes est « un cursus d’un ancien temps ».Macron veut un « Parlement de la zone euro »«… Si rien ne bouge, il n’y a plus de zone euro dans dix ans. » Très offensif sur les sujets européens, Emmanuel Macron estime que « depuis 10 ans, nous sommes dans une forme de langueur des idées » et que la crise des migrants, sans être un sujet purement européen, montre ses fragilités et ses vitalités. Plus inquiet sur le sort économique de l’eurozone, il a déclaré que « l’absence de proposition [était] un choix : c’est la sortie de l’Europe ». Pour ne pas en arriver là, il souhaite la création d’un poste de « commissaire responsable de la zone euro, ainsi qu’un Parlement de la zone euro ». « Le temps est venu de proposer pour l’Europe, à ne pas la penser on laisse le terrain à ceux et celles qui doutent », a-t-il averti.«… La gauche doit réconcilier responsabilité et solidarité, réconcilier l’égalité et la liberté. » Lors de la courte séance de questions-réponses qui a suivi la conversation, le ministre a bouclé son exercice en se positionnant clairement du côté d’une gauche qui se veut moderne et renouvelée, débarrassée des totems et ouvertement adepte de la flexisécurité, terme qu’il a d’ailleurs employé dans un de ses derniers échanges : « Aujourd’hui la loi dit trop, il faut trouver la bonne flexisécurité sur le marché du travail. »Visiblement, l’auditoire ne lui en tient pas rigueur, bien au contraire : le ministre quitte l’estrade sous les applaudissements et s’éclipse rapidement, non sans avoir donné une adresse e-mail personnelle à l’ensemble des participants afin qu’ils puissent leur soumettre leurs projets. Pédagogue jusqu’au bout. Par Audrey Fournier Alexandre Lemarié 10 heures. Les ténors des Républicains (LR) Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, ainsi que le président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde, et la vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez, font leur entrée. Standing ovation des quelque 3 000 personnes présentes au grand meeting de lancement de la campagne des régionales de Valérie Pécresse, tête de liste de la droite et du centre en Ile-de-France, dimanche 27 septembre, au Pavillon Baltard, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). « L’idée, c’est d’afficher le rassemblement de la droite et des centres, au moment où la gauche est empêtrée dans ses divisions », explique l’entourage de la députée des Yvelines, qui veut reprendre la région après dix-sept ans de domination de la gauche.La photo de famille est quasi parfaite. Manque tout de même une personnalité. Et pas n’importe laquelle. Nicolas Sarkozy manque à l’appel. Arrivé vers 11 h 50, aux côtés de Mme Pécresse, le président de LR n’a pas assisté aux discours de ses rivaux pour la primaire présidentielle de 2017.Lire aussi :Derrière l’unité pour les régionales, la droite cache mal les rivalités de la primaireLes quatre ténors de la droite avaient pourtant prévu de faire une entrée commune. Mais M. Sarkozy a finalement changé d’avis il y a une dizaine de jours. « Le Touquet est passé par là… », explique un responsable de LR. Comprendre : l’ancien chef de l’Etat – furieux qu’Alain Juppé ne soit pas resté pour écouter son discours, le 12 septembre, au Touquet (Pas-de-Calais) – a souhaité rendre la monnaie de sa pièce à son principal rival. Une anecdote qui illustre la tension extrême régnant entre les deux favoris de la primaire depuis une quinzaine de jours. Et montre qu’à ce meeting censé être consacrée aux régionales, la primaire demeure dans toutes les têtes.2017 dans toutes les têtesLors de leurs prises de parole à la tribune, les quatre ténors de la droite ont prononcé un discours tourné vers la présidentielle, en réaffirmant au passage leur soutien pour Mme Pécresse. Tous ont ciblé François Hollande, autant pour incarner l’alternance en 2017 que pour nationaliser la campagne des régionales, dans l’espoir de profiter du rejet de François Hollande.François Fillon a ainsi cité « trois bonnes raisons de sanctionner le pouvoir », en accusant le chef de l’Etat « de mentir aux Français », de ne pas avoir réduit le chômage et d’avoir aggravé « la crise identitaire » du pays. « On est en cale sèche et le capitaine de pédalo attend que la mer veuille bien remonter. Ce pouvoir est déconnecté. Le mieux, c’est de sanctionner ceux qui font du surplace », a lancé le député de Paris. Même tonalité chez Alain Juppé :« La France va mal car elle est mal gouvernée. La montée inexorable du chômage est le signe de l’échec de François Hollande. C’est un cancer qui mine notre société et il faut y mettre un terme en 2017 (…) L’alternance est devenue une urgence. »Lire aussi :La primaire impose sa loi à Nicolas Sarkozy Plus applaudi que ses concurrents, Nicolas Sarkozy a lui aussi fustigé l’action de François Hollande, en essayant de nationaliser l’élection en Ile-de-France : « Le combat que tu mènes, c’est un combat national car c’est la région capitale et il concerne 12 millions de Franciliens. C’est un vrai choix politique », a lancé le président de LR en direction de Mme Pécresse.L’ancien chef de l’Etat n’a pas caché sa volonté d’être candidat à la primaire de 2016, en lançant à l’assistance :« Notre seul objectif est de vous offrir l’alternance des régions à la fin de l’année. Et après on commencera l’année suivante avec beaucoup d’appétit… »Se projetant déjà vers le prochain quinquennat, il a lancé : « Je ne crois pas possible de réformer notre pays, il faut le refonder. » « Il va falloir réconcilier la France avec le travail, l’effort, le mérite », a-t-il dit, réitérant les credo de sa campagne de 2012.Sarkozy se démarque de Le Maire et Juppé Comme à son habitude, M. Sarkozy s’est posé en rassembleur de son camp – « Il ne faudra pas se faire de procès entre nous », a-t-il notamment déclaré –, tout en marquant ses différences avec ses concurrents pour la primaire. En particulier avec Bruno Le Maire. Celui qui se pose en candidat du « renouveau » a promis d’en finir avec le cumul des mandats, en déclarant : « Les Français ne croient plus dans le cumul des mandats et ils ont raison. Ils n’en peuvent plus de ces élus qui sautent d’une ambition à l’autre. »Lire aussi :Nicolas Sarkozy rassemble ses rivaux contre luiM. Sarkozy lui a répondu en affirmant le contraire. Il a de nouveau défendu le cumul des mandats, après l’avoir déjà fait, mercredi, lors des journées parlementaires de LR, à Reims (Marne) :« Certains disent : “Ce n’est pas bien d’être élu deux fois et d’avoir deux mandats.” Moi, je préfère ceux qui sont élus deux fois plutôt que zéro (…) Je ne connais pas un seul élu qui a volé son mandat, je ne connais que des élus qui ont mérité leur mandat. »M. Sarkozy a également exprimé son désaccord avec l’idée de gouvernement d’unité nationale, défendue par M. Juppé. En janvier, le maire de Bordeaux avait émis l’idée que « les gens raisonnables gouvernent ensemble et laissent de côté les deux extrêmes, de droite comme de gauche, qui n’ont rien compris au monde ». Tout sauf une bonne idée, selon M. Sarkozy, qui en profite pour fustiger la modération de son rival : « Comme cela serait facile que tous les gens de bonne volonté se mettent ensemble pour finalement construire un truc qui ne gêne rien, ni personne », a-t-il ironisé, en fustigeant « la tentation du consensus », qui n’aboutirait selon lui qu’à « des demi-solutions », en particulier sur l’immigration.Finalement, Valérie Pécresse est la seule à n’avoir parlé que des régionales en Ile-de-France. Lors d’un discours volontariste, la candidate a montré qu’elle comptait surfer sur la dynamique des municipales et des départementales :« La leçon à retenir de tous ces succès, c’est qu’à chaque fois, c’est l’union de la droite et du centre qui a fait notre victoire. Du MoDem à la Droite forte, de l’UDI au PCD [Parti chrétien démocrate], toutes les composantes de la droite et du centre sont aujourd’hui rassemblées et en ordre de marche. »« La révolte gronde contre une gauche qui a tout promis et qui n’a rien tenu », a accusé celle qui se trouve au coude-à-coude dans les sondages avec Claude Bartolone. Sans oublier d’attaquer son adversaire socialiste, présenté comme « un candidat de rechange » choisi par François Hollande : « Le bilan, c’est leur boulet. Ils n’y échapperont pas ! » Réponse lors du scrutin des 6 et 13 décembre.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.09.2015 à 14h16 | Patrick Roger Il appartient au passé celui qui, en 2012, faisait le choix d’apporter son soutien à François Hollande contre Nicolas Sarkozy. Un choix dont il ne cesse de se mordre les doigts. « Je suis mieux placé que d’autres pour me souvenir de l’espoir de millions de Français qui ont cru que les promesses de François Hollande pouvaient devenir réalité. Qui ont cru, après la période tendue et agressive que Nicolas Sarkozy avait voulue, que François Hollande pourrait être le réformiste qu’il annonçait vouloir être, constate-t-il. Il n’a rien changé. » Alors, aujourd’hui, sans ambiguïté, c’est à « un vote de sanction » contre l’actuel président de la République et sa majorité qu’il appelle aux prochaines élections régionales des 6 et 13 décembre.Devant quelque 600 partisans réunis pour l’université de rentrée du MoDem à Guidel (Morbihan), le président du mouvement a proclamé que ces élections régionales devaient être l’occasion de dire le refus d’« un pays en implosion ». « Nous avons un devoir d’opposition », affirme-t-il, ne trouvant aucune circonstance atténuante à M. Hollande, si ce n’est que « l’échec vient de loin et la responsabilité est largement partagée avec les années précédentes ».« Une responsabilité personnelle de François Hollande »François Bayrou a passé une bonne partie de son discours à éreinter l’actuel titulaire de la fonction. « Au-delà de son caractère jovial, il a créé une immense déception, juge-t-il. Là où il faudrait vouloir, il ne veut pas. Là où il faudrait pouvoir, il ne peut pas. Et de cette absence de vouloir et de pouvoir, il en a fait un système, qu’il théorise. Il y a, dans la stagnation du pays, une responsabilité personnelle de François Hollande. »En privé, le principal bras droit de M. Bayrou, Marielle de Sarnez, ne mâche pas ses mots. « On s’est mis en danger maximum quand François Bayrou a dit qu’il voterait Hollande. On a pris tous les risques, Hollande, lui, n’en a pris aucun. Il n’a pas été au rendez-vous de l’histoire. Il ne s’est pas comporté en homme d’Etat. Il n’a pas su trancher. Il n’a pas gouverné. Il n’a ni autorité ni vision », déplore la députée européenne.C’est donc en alliance avec la droite et le centre droit que le MoDem abordera le prochain scrutin. « Les élections locales appellent le rassemblement. On est obligé de faire des ententes, plus ou moins de bon gré, sous la pression du réel », reconnaît M. Bayrou, conscient que, dans certaines régions, comme la Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes ou Bourgogne-Franche-Comté, ce « rassemblement » ne va pas sans susciter quelques tensions.Pour M. Bayrou, ces élections régionales seront un « vote sondage », « pour ou contre le gouvernement », « pour ou contre le Front national ». « La première question, explique-t-il, c’est “est-ce que vous voulez partir avec la majorité actuellement au pouvoir ?” La réponse, sans ambiguïté, est non. » Pour autant, il continue de défendre que « le centre, c’est le refus du droite-gauche ». « Je refuse que le centre soit classé à droite », persiste-t-il. C’est pourtant bien là qu’il se dirige.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard L’Elysée a annoncé dimanche 27 septembre que l’armée française avait effectué ses premières frappes en Syrie contre l’Etat islamique.1. Quelles cibles sont visées ?François Hollande a précisé dimanche après-midi que les frappes avaient visé un camp d’entraînement de djihadistes près de Deir Ezzor, dans l’est de la Syrie. « Nos forces ont atteint leurs objectifs : le camp a été en totalité détruit », a ajouté le chef de l’Etat.Mais selon nos informations, de premières frappes auraient été lancées dès le 24 septembre – ce que démentent les autorités –, et auraient visé les environs de Rakka, la « capitale » autoproclamée de l’Etat islamique.M. Hollande a souligné dimanche que « d’autres frappes pourraient avoir lieu dans prochaines semaines si nécessaires ».Dans un entretien au Monde le 18 septembre, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, évoquait comme cibles prioritaires les « centres de formation des combattants étrangers » qui préparent ces derniers « non plus uniquement en vue de contribuer aux combats de Daech au Levant, mais pour intervenir en Europe, en France en particulier ».Lire l'entretien :La France attaquera des « centres de formation de combattants étrangers » en Syrie2. Quels moyens sont engagés ?Dans le cadre de l’opération Chammal, engagée en septembre 2014 contre l’Etat islamique et initialement cantonnée à l’Irak, la France a mobilisé six Mirage 2000 (positionnés en Jordanie), six avions Rafale et un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (positionnés, eux, aux Emirats arabes unis).3. Quel cadre juridique ? Dans l’entretien accordé au Monde, Jean-Yves Le Drian a affirmé que « le cadre légal est l’article 51 de la charte des Nations unies qui porte sur la légitime défense ». Cet article précise qu’un Etat a le « droit naturel » de se défendre en cas « d’agression armée », jusqu’à ce que le Conseil de sécurité « ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationales ».Il y a un an, Paris refusait d’intervenir en Syrie et estimait alors qu’aucun cadre juridique et politique ne pouvait légitimer une intervention. Les attaques en France commanditées depuis l’Irak et la Syrie lors de cette dernière année contribuent à accréditer la légitime défense : Sid Ahmed Ghlam à Villejuif, Yassin Salhi en Isère, Ayoub El-Khazzani dans le Thalys Amsterdam-Paris…Lire aussi :Le flot de volontaires étrangers vers l’Etat islamique ne tarit pasLa légitime défense est également le moyen invoqué par le Royaume-Uni dans le cadre de ses frappes contre l’Etat islamique et plus particulièrement contre des djihadistes britanniques.Lire aussi :Les frappes ciblées contre des djihadistes britanniques en Syrie sont-elles légales ?4. Que se passe-t-il si l’armée française tue un Français en Syrie ?Le ministre de la défense a éludé la question, affirmant que l’armée « ne cible personne en particulier ».« Nous combattons non des individus mais un groupe terroriste composé de ressortissants de différentes nationalités, dans le respect du droit international humanitaire. »5. Pourquoi la France frappe-t-elle maintenant la Syrie alors qu’elle s’y refusait il y a un an ?En s’engageant dans la coalition internationale contre l’Etat islamique en Irak, Paris avait alors expliqué qu’il mettait dans le même sac l’Etat islamique et le régime de Bachar Al-Assad, accusés de centaines de milliers de morts depuis le début de la guerre syrienne en mars 2011. Et pour la France, bombarder l’EI en Syrie ne pouvait servir que les intérêts du régime syrien.Mais depuis deux ans, « Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique] a considérablement développé son emprise », a déclaré François Hollande le 7 septembre pour justifier le changement d’orientation de sa politique. Constatant la menace de plus en plus grande de djihadistes formés en Syrie pour frapper la France sur son territoire, les autorités ont fait volte-face. De plus, « le périmètre d’action des forces loyalistes à Bachar s’est réduit et aujourd’hui, frapper Daech ne signifie pas militairement favoriser Bachar », assurait Jean-Yves Le Drian le 18 septembre.Cela ne fait toutefois pas de Bachar Al-Assad un allié, s’emploie à expliquer le gouvernement. Jean-Yves Le Drian a assuré qu’il n’y avait « aucun » échange d’informations avec les Syriens et les Russes. Mais le nombre croissant d’Etats bombardant la région tenue par l’Etat islamique rend probable, à terme et de manière plus ou moins officielle, une certaine coordination entre les acteurs.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.09.2015 à 08h20 • Mis à jour le27.09.2015 à 15h32 | Nathalie Guibert L’armée française a mené de premières frappes en Syrie. Elles ont été annoncées officiellement par un communiqué de l’Elysée, dimanche 27 septembre au matin. François Hollande a ajouté dans l’après-midi que les frappes avaient visé un camp d’entraînement de djihadistes près de Deir Ezzor, dans l’est du pays.Le chef de l’Etat a donné ces précisions, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York :« Nos forces ont atteint leurs objectifs : le camp a été en totalité détruit. Six avions ont été utilisés, dont cinq Rafale. Les cibles ont pu être identifiées grâce à des vols de reconnaissance mais aussi grâce à la coalition qui nous a fourni également des informations. »Selon nos informations, des frappes auraient aussi eu lieu jeudi 24 septembre – ce que démentent formellement les autorités. Les cibles concernées se situeraient notamment à Rakka, la ville du centre du pays qui est considérée comme le fief de l’organisation Etat islamique (EI).Lire aussi :Sur la piste du fief de l’Etat islamique« Légitime défense »« Nous frappons Daech en Syrie car cette organisation terroriste prépare les attentats vers la France depuis la Syrie, depuis ces sanctuaires (...). Nous agissons donc en légitime défense », a déclaré dimanche le premier ministre Manuel Valls.Le président François Hollande avait annoncé le 7 septembre qu’après de premiers vols de reconnaissance en Syrie menés dès le lendemain, des frappes suivraient, justifiées par la légitime défense.L’armée frappera « tous ceux qui menacent la France », avait pour sa part averti le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, dans un entretien au Monde le 18 septembre. Mais si l’armée de l’air française est intégrée au commandement américain pour frapper en Irak, Paris insiste pour dire que les opérations en Syrie sont menées en autonomie. « Nous sommes intégrés à la sécurisation du ciel syrien faite par les Américains, mais nous avons notre liberté d’appréciation, de nos cibles de renseignement et de nos actions », a précisé M. Le Drian au Monde.Des centres d’entraînement visésSeront ainsi visés dans les semaines qui viennent les centres de commandement, les camps d’entraînement et la logistique de l’organisation terroriste ; ce que les militaires nomment les « centres de gravité » de l’adversaire. Selon la défense, il ne s’agira pas d’une « campagne de frappes massive », mais de coups ciblés.Lire l'entretien :La France attaquera des « centres de formation de combattants étrangers » en SyrieLe renseignement français, consolidé par une opération informatique du cybercommandement de l’état-major qui est remonté jusqu’au groupe, a identifié plusieurs cibles de l’EI à Rakka. Ces premières frappes pourraient avoir visé un QG depuis lequel seraient commandités de nombreux attentats visant l’Europe et la France en particulier.Américains, russes, syriens : ciel encombré au-dessus de RakkaL’intervention d’avions français dans cette zone n’est pas sans risques. Les troupes de Bachar Al-Assad, depuis peu, frappent elles aussi de nouveau les combattants de l’EI. En outre, la Russie a, ces derniers jours, renforcé ses moyens militaires en Syrie en soutien au régime, en y installant une trentaine d’avions de reconnaissance et d’attaque au sol, des Soukhoï 24 et 30. Le ciel de Rakka est donc potentiellement encombré.A Paris, les sources de la défense avaient dans un premier temps laissé entendre que l’armée de l’air n’interviendrait que dans des zones dans lesquelles les avions syriens ne volaient plus, ces derniers – et les défenses antiaériennes qui vont avec – ne pénétrant plus dans les régions situées à l’est du 38e parallèle. Or, à Deir ez-Zor comme à Rakka, l’armée de Bachar Al-Assad continue de bombarder l’EI.Cela confirme nos informations selon lesquelles la France s’est inscrite dans la nouvelle coordination établie entre les forces en présence, américaines et syriennes au premier chef, contre Daech. Les avions de chasse russes, mais aussi syriens, ne seront pas des cibles, à condition qu’ils ne commettent pas d’attaques contre les avions de la coalition anti-EI. M. Le Drian a assuré au Monde qu’il n’y avait « aucune » information réciproque avec les Russes et les Syriens.Quelque 200 frappes françaises en IrakQuelque 800 militaires français sont déployés dans l’opération Chammal depuis 2014. En Irak, elle recouvre des opérations aériennes au sein de la coalition internationale dirigée par les forces américaines, mais aussi des missions de conseil de l’armée irakienne à Bagdad, et des missions d’assistance armée aux peshmergas – les combattants kurdes. Une soixantaine de spécialistes sont insérés dans les états-majors de la coalition, à Tempa (Floride), au Koweït, à Bagdad, et surtout au quartier général des opérations aériennes d’Al-Udeid au Qatar. En Irak, la France a mené quelque 200 frappes, soit 5 % du total, depuis septembre 2014.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar [Cliquer sur la carte pour l’aggrandir] Comment répartir au mieux les bureaux de vote prévus pour accueillir les millions d’électeurs espérés les 20 et 27 novembre 2016 ? Cette question stratégique de la primaire de la droite et du centre a occupé une bonne partie des discussions de l’été entre les entourages des candidats. Dans un parti refroidi par le vote pour la présidence de l’UMP, à l’automne 2012, quand les files d’attente avaient perturbé le scrutin et alimenté les paranoïas, la question est épineuse. Surtout si les rivalités au sein du parti Les Républicains (LR) s’en mêlent. Depuis des mois, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire redoutent que l’implantation des bureaux ne favorise Nicolas Sarkozy. « C’est le sujet de la rentrée. Nous le suivons avec une très grande attention », expliquait un proche du maire de Bordeaux avant les vacances estivales.Les téléphones ont donc chauffé et les prétendants à la primaire ont finalement trouvé un terrain d’entente. Afin de rassurer tout ce petit monde, le comité d’organisation de la primaire, présidé par le député des Hauts-de-Seine, Thierry Solère, a choisi une méthode de répartition géographique relativement simple qui se trouve détaillée dans un document préparatoire que Le Monde s’est procuré. 9 446 bureaux sont pour le moment prévu et 500 autres seront ensuite installés dans des zones très rurales. Cela devrait donc représenter un dispositif légèrement supérieur aux 9 595 lieux mis en place par le PS pour sa primaire citoyenne en 2011. Assez pour satisfaire Alain Juppé, qui estimait que le nombre de 8 000 envisagé au départ était trop faible.Les voix du centreChacune des 566 circonscriptions législatives de métropole et d’outre-mer disposera au minimum de neuf bureaux de vote, ce qui représente un total de 5 094. Afin de s’adapter au nombre d’électeurs potentiels, les 4 352 bureaux restants sont distribués proportionnellement en fonction des scores cumulés de Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignan au premier tour de la présidentielle de 2012. Les circonscriptions sont en fait classées en cinq paquets (les 115 circonscriptions où la droite et le centre ont réalisé les meilleurs scores auront 15 bureaux supplémentaires, les 115 où la droite est la plus faible seulement 2 de plus. Les trois autres paquets de 115 circonscriptions auront 4, 7 ou 10 bureaux en plus).Au final, les circonscriptions les moins bien loties auront donc 11 bureaux et les mieux dotés 24. Sans surprise, les départements les mieux servis sont ceux où le nombre de circonscriptions est élevé (Paris, 313 bureaux) ou les fiefs de droite (Hauts-de-Seine, 270, Alpes-Maritimes, 196).Cette méthode de répartition doit être validée lors d’une réunion du comité, le 15 septembre. A priori, tous les candidats sont d’accord sur ce principe. Pour M. Juppé, l’objectif principal était que les voix du centre soient bien prises en compte dans la répartition. Son représentant au sein du comité, le maire du Havre, Edouard Philippe, a défendu ce principe malgré quelques résistances. Laurent Wauquiez, secrétaire général du parti Les Républicains, a ainsi proposé que les voix de François Bayrou ne soient pas comptabilisées. Le représentant de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, a suggéré de calculer la répartition en fonction des scores du second tour de 2012, ce qui aurait exclu les centristes ayant voté pour François Hollande. Mais les sarkozystes n’ont pas bataillé longtemps sur ce point.Trouver les locauxComme le diable se niche dans les détails, les partisans d’Alain Juppé ont aussi obtenu que ce calcul soit réalisé en fonction des suffrages exprimés en 2012 et non en fonction des pourcentages. « Il y aura forcément plus de monde à venir voter dans une circonscription dense où l’on réalise 55 % que dans un endroit peu habité où l’on fait 80 % », résume Gilles Boyer, directeur de campagne du candidat à la primaire. D’accord sur ce principe, les proches de François Fillon aimeraient, eux, qu’il y ait plus de bureaux dans certaines zones. « Les villes sont bien servies. Mais faire 10 kilomètres en montagne, cela peut parfois être très compliqué », précise Patrick Stefanini, bras droit de l’ancien premier ministre.Une fois cette étape validée, il restera à trouver les locaux. Dans les prochaines semaines, des référents chargés de l’organisation de la primaire seront nommés dans chaque département pour contacter les mairies afin de trouver des salles municipales, des cantines d’école ou des gymnases. Le comité souhaite avoir une liste définitive des bureaux à la fin de l’année ou début 2016. Le PS n’avait validé sa liste qu’au printemps 2011.Mais cela aura un coût. « Avec la baisse des dotations de l’Etat, beaucoup de mairies ne mettent plus à disposition gratuitement des lieux pour les partis politiques », explique M. Solère. Le comité d’organisation devrait donc créer un microparti qui empruntera de l’argent au parti LR et à des banques. Il faudra ensuite constituer le corps électoral. Selon des sources, Bernard Cazeneuve s’est déjà engagé à faire remonter les listes électorales des préfectures afin de les mettre à disposition de la droite. Cela enlèverait une belle épine du pied aux organisateurs. En 2011, le PS avait eu des sueurs froides, en constatant que les préfectures mettaient parfois beaucoup de temps à fournir ces listes.Matthieu GoarJournaliste au Monde Nicolas Chapuis, Bastien Bonnefous et David Revault d'Allonnes « Faites-moi confiance », a glissé François Hollande, lundi 7 septembre, lors de sa conférence de presse à propos de la réforme du code du travail. Ce nouveau chantier social est périlleux pour l’exécutif alors que l’ancien directeur général du travail Jean-Denis Combrexelle a remis, mercredi 9 septembre à midi, son rapport sur le sujet au premier ministre, Manuel Valls.Lire aussi :Le rapport qui veut révolutionner le droit du travailLe chef du gouvernement, qui s’est emparé personnellement du dossier, veut en faire un des marqueurs forts du réformisme de la gauche au pouvoir. Au risque d’agiter une nouvelle fois un chiffon rouge en direction de sa majorité et des syndicats. Dans un réflexe pavlovien, l’aile gauche du Parti socialiste, par la voix de la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, n’a même pas attendu la publication du rapport Combrexelle pour le présenter, dès mardi, comme « une bombe à fragmentation pour notre droit du travail ».M. Valls avait semblé désireux d’aller assez loin, le 30 août, lors de l’université d’été du PS, à La Rochelle, en estimant que le code du travail est « si complexe qu’il est devenu inefficace », et qu’il est temps de « revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation ». « Nous devons donner plus de latitude aux employeurs, aux salariés et à leurs représentants pour décider eux-mêmes de leur politique de formation, d’organisation du travail, d’insertion des jeunes par des négociations au plus près de leurs besoins. Ce sera plus de souplesse pour les entreprises et, grâce à un dialogue social redynamisé, des droits mieux assurés pour les salariés », a-t-il expliqué.Pas de révolution socialeLe chef de l’Etat, s’il partage la lecture de son premier ministre, n’a pour sa part aucunement l’intention de faire la révolution sociale à trois mois des élections régionales et à moins de deux ans de la présidentielle. Lundi, M. Hollande a pris soin de fixer sur le fond les limites de la réforme : pas question de remettre en question les « garanties essentielles » que sont la durée légale du travail, le contrat de travail et le niveau du salaire minimal. Une façon de fermer la porte à certaines des pistes proposées par M. Combrexelle sur une possible remise en question des 35 heures ou un droit à l’expérimentation pour forger des normes sociales particulières dans le secteur de « l’économie digitale ». Il a également posé un garde-fou en termes de méthode : toute dérogation de la part des employeurs devra se faire par « accord majoritaire ».Il faudra ainsi la signature de syndicats ayant recueilli au moins 50 % des voix aux élections professionnelles (contre 30 % actuellement) pour qu’une telle décision puisse être appliquée. Une assurance adressée à la Confédération française démocratique du travail (CFDT), interlocuteur syndical privilégié de l’exécutif depuis le début du quinquennat et qui réclame cette limite. « Ce qu’on appelle le code du travail, ce n’est pas un nombre de pages. Ce sera finalement bien adapté à la situation des entreprises », a promis M. Hollande.Le pouvoir veut néanmoins assouplir et bouger vite. La réforme doit être un des chapitres principaux de la conférence sociale du 19 octobre, et aboutir à un projet de loi présenté en conseil des ministres au début de l’année 2016. Ce texte sera porté par la nouvelle ministre du travail, Myriam El Khomri, encadrée de près par le président de la République et le premier ministre. « Ils sont autour d’elle », euphémise un conseiller de l’Elysée. En plus de la réforme du code du travail, le projet de loi devrait contenir le détail de la mise en place du futur « compte personnel d’activité », une promesse de M. Hollande en direction de sa majorité. En revanche, il sera bien distinct de la future loi Macron 2 portée par le ministre de l’économie, prévue elle aussi pour 2016 et qui concernera « l’économie du futur ».« Contourner le dialogue social »Pour simplifier le droit du travail, le gouvernement souhaite donner davantage d’importance aux accords d’entreprise quand le rapport Combrexelle propose de réduire fortement le nombre de branches. « Il faut non pas chercher à recodifier, un exercice qui a déjà été fait par le passé. L’idée est d’utiliser la négociation collective, notamment au niveau de l’entreprise, pour construire des règles plus souples, adaptées aux entreprises, tout en offrant des garanties aux salariés. C’est exactement ce que dit la CFDT », explique-t-on à l’Elysée.Toutefois, du côté de la Confédération générale du travail (CGT), le secrétaire général du syndicat, Philippe Martinez, s’est dit « résolument contre cette évolution du code du travail ». Lors d’un point de presse, le leader cégétiste s’est justifié en arguant que « le gouvernement veut accentuer le nombre de dérogations possibles au code du travail, qui permet aux citoyens d’être égaux devant la loi ».Lire aussi :Droit du travail : le rapport Combrexelle satisfait les syndicats réformistes et le patronatLe gouvernement veut « garder des cales juridiques dans la loi », précise un conseiller, pour pouvoir mieux « négocier sur d’autres sujets, comme les conditions de travail, l’organisation du travail, les salaires, etc. ». Au risque d’affaiblir le dialogue social au plan national, vanté depuis son élection en 2012 par M. Hollande ? Une réserve qui ne gêne pas l’aile droite du PS. « François Hollande avait raison intellectuellement de faire le pari de la négociation sociale. Mais on voit bien que l’état des partenaires sociaux ne permet pas de réformer. Il faut donc contourner le dialogue social en le délocalisant à un autre niveau, celui des branches ou des entreprises », estime le député de Paris Christophe Caresche.L’exécutif fait le pari que la future loi ne sera pas un nouveau casus belli avec sa majorité. « Les gens qui ne sont pas d’accord se feront toujours plus entendre que ceux qui sont d’accord, mais ce ne sera pas un remake de la loi Macron », dit un conseiller, en référence au texte sur la croissance du ministre de l’économie, adopté sans vote à l’Assemblée nationale après recours à l’article 49-3.Eviter un mouvement socialLe chef de l’Etat veut certes réformer, mais éviter à tout prix un mouvement social, une de ses hantises depuis son arrivée aux responsabilités. « Il faut que ce soit une réforme d’ampleur, mais qui ne fasse pas peur, qui n’angoisse pas », résume un de ses proches. Alors que les frondeurs du PS et leur chef de file, le député Christian Paul, craignent que la future loi crée « une crise démocratique profonde » avec l’électorat populaire, la députée Elisabeth Guigou préconise, elle aussi, de trouver un bon équilibre : « Le domaine de la loi doit rester sur les sujets essentiels, comme la durée légale du travail ou la rémunération, mais il faut une plus grande souplesse dans les accords de branche et d’entreprise, car les salariés ont besoin de s’exprimer. Il faut permettre des évolutions sans perdre de vue que dans nombre d’entreprises le rapport de force n’est pas favorable aux salariés », explique l’ancienne ministre de l’emploi du gouvernement Jospin.Le président de la République est donc appelé à la prudence, jusqu’au sein du gouvernement. « Il faut y aller de manière subtile, conseille un ministre. Il faut trouver le juste milieu entre l’immobilisme et la remise en cause des acquis sociaux. C’est un beau chantier pour la gauche, mais attention à l’accident social. »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.09.2015 à 23h51 • Mis à jour le09.09.2015 à 14h23 François de Rugy, démissionnaire d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a annoncé mardi 8 septembre au soir sur le site Internet du quotidien régional Ouest-France le lancement de son parti.Le 2 septembre François de Rugy, coprésident du groupe des députés écologistes à l’Assemblée et Jean-Vincent Placé, président des sénateurs écologistes, lui aussi démissionnaire d’EELV, avaient rencontré Jean-Luc Bennahmias pour jeter les bases d’un nouveau mouvement écologiste hors-EELV. Le nom alors évoqué était L’Union des démocrates et écologistes (UDE).Lire l'interview :François de Rugy : « Pour moi, EELV, c’est fini »M. de Rugy a annoncé le lancement mardi en exclusivité dans le quotidien régional, y présentant le logo bleu et vert du nouveau parti finalement baptisé « écologistes ! ». « C’est un mouvement en construction, qui a vocation à rassembler d’autres personnes qui sont éparpillées dans la nature – ce qui n’est pas forcément étonnant pour des écologistes ! – qui ont quitté EELV, certains depuis des mois ; d’autres qui, de toute façon, ne se reconnaissaient pas dans la ligne d’EELV ; d’autres qui, dans les semaines et les mois qui viennent, feront le même chemin. »« Une démarche fédérative »« On s’inscrit dans une démarche fédérative avec d’autres petits mouvements, comme le Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias ou Génération Écologie. C’est Jean-Vincent Placé qui s’occupera de coordonner cette union. François-Michel Lambert en fait partie aussi. Par ailleurs, on commence à avoir des contacts dans certaines régions », précise-t-il.Interrogé sur l’ambition qu’on lui prête à tenter d’entrer au gouvernement en quittant EELV, M. de Rugy estime que « ce qui importe, c’est qu’il y ait une feuille de route écologiste pour les dix-huit derniers mois. J’ai toujours été favorable à une écologie qui agit dans les institutions, à tous les niveaux de responsabilité et qui fait des alliances, des compromis avec d’autres », répond M. Rugy.« Il est utile pour la France d’avoir une force authentiquement écologiste, prête à travailler avec d’autres. On va voir avec le Parti socialiste comment un rassemblement peut se construire pour les élections régionales. Ce serait un recul de ne plus avoir d’élus », ajoute-t-il.Lire aussi :EELV : « Le départ de Rugy n’est pas une scission, c’est une trahison » Bertrand Bissuel Le temps est venu de laisser plus de place aux syndicats de salariés et d’employeurs pour qu’ils définissent eux-mêmes certaines des règles applicables dans les entreprises. Tel est le sens du rapport qui sera remis, mercredi 9 septembre, à Manuel Valls par le conseiller d’Etat et ex-directeur général du travail (DGT) Jean-Denis Combrexelle.Ce document, dont Le Monde publie une version quasi définitive, répond à une commande que le premier ministre avait passé au début d’avril. M. Valls souhaitait que soit engagée « une réflexion nouvelle pour élargir la place de l’accord collectif dans notre droit du travail et la construction des normes sociales ».Lors de sa conférence de presse, lundi 7 septembre, François Hollande a déclaré que le gouvernement présenterait « dans les prochains mois » un projet de loi pour permettre « une meilleure adaptation du droit du travail à la réalité des entreprises ».Lire :Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de François HollandeLe rapport de M. Combrexelle servira « de base » à cette réforme, a-t-il ajouté. Les 44 préconisations de l’ancien DGT ouvrent des pistes qui bouleversent le rôle joué par le législateur et les partenaires sociaux.« Il est impératif et urgent de sortir d’une logique, devenue de plus en plus prégnante, où on oppose le droit à l’efficacité économique. »A court terme, c’est-à-dire dès 2016, il préconise de « développer la négociation collective » et d’« adapter, en conséquence, les dispositions du code du travail » autour de quatre « piliers », que sont le temps de travail, les salaires, l’emploi et les conditions de travail.Une plus grande place pour la négociation au sein de l’entrepriseL’objectif est de laisser une grande marge de manœuvre au patronat et aux représentants des salariés. Cette nouvelle architecture passe par une clarification entre ce qui relève de l’ordre public social et ce qui relève de la négociation.Resterait strictement encadré par la loi la garantie d’un socle minimal de droits qu’« il n’est pas question de modifier », comme la durée maximale de quarante-huit heures par semaine, le smic ou encore la protection de la santé.En revanche, il reviendrait aux branches de définir un « ordre public conventionnel qui s’applique à l’ensemble des entreprises du secteur » et qui soit « opposable, sous réserve du principe de faveur, à l’ensemble des accords d’entreprise. » Dans ce champ de la négociation entreraient les qualifications, les salaires minimaux, la prévoyance, la formation professionnelle et la pénibilité. Cela suppose, selon le rapport, d’accélérer le mouvement de réduction du nombre de branches, pour passer de 700 environ à une centaine au début des années 2020. Dans un délai de trois ans, toutes les branches qui représentent moins de 5 000 salariés pourraient ainsi être rattachées dans une convention collective d’accueil.Lire aussi :Faut-il brûler le code du travail ?« L’architecture du code du travail » revueAu chapitre du temps de travail, M. Combrexelle ouvre un débat potentiellement explosif sur l’opportunité de revoir, par la négociation, le « seuil de déclenchement » des heures supplémentaires. Aujourd’hui, au-delà de trente-cinq heures, la majoration peut être réduite à 10 % pour les huit premières heures par accord d’entreprise, mais cette souplesse reste peu utilisée, souligne-t-il. « La question posée serait de savoir s’il ne conviendrait pas d’aller au-delà et d’ouvrir la négociation, dans un cadre défini par la loi, sur le seuil de déclenchement lui-même », signale le rapport.Enfin d’ici à quatre ans, « l’architecture du code du travail » serait entièrement revue, afin de distinguer les dispositions s’imposant à tous – ce que les experts appellent « l’ordre public social » –, celles qui découlent de la négociation collective et celles dites « supplétives » – pour les entreprises qui n’ont pas conclu de marché.Dans ce rapport, M. Combrexelle insiste aussi sur l’importance du « jeu des acteurs » : les partenaires sociaux, écrit-il, « doivent se réformer profondément dans leurs pratiques et leurs modes de pensée », afin de lever le « manque de confiance » qui prévaut entre eux et qui « affecte gravement notre économie ». En d’autres termes, il les invite à prendre leurs responsabilités.Lire l’intégralité du rapport : Rapport CombrexelleBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis et Etienne Girard Le débit est rapide, la voix est ferme, presque sans émotion. « J’étais captive de Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique] pendant 3 mois, j’ai été torturée plusieurs mois, enchaînée toute la journée, j’ai dû boire de l’eau dans laquelle il y avait des souris mortes, j’ai été battue, frappée avec un bâton. » Le témoignage de Jinan, jeune femme yézidie irakienne de 19 ans, retenue 12 semaines comme esclave par les djihadistes de l’Etat islamique, assomme la salle du Cirque d’hiver (Paris 11e), où se tenait mardi 8 septembre le meeting de soutien aux réfugiés organisé par le Parti socialiste.« Vous êtes loin de la guerre mais pas du danger », lance-t-elle à l’assistance, principalement composée de militants et d’élus socialistes. Et d’exhorter – sous les applaudissements du PS qui y est pourtant opposé – à une intervention militaire sur place « pour libérer les 3 000 femmes encore prisonnières ». « N’attendez pas d’avoir des esclaves chez vous, il faut réagir maintenant ! » Le visage, constellé de tâches de rousseur, n’a quasiment pas bronché. Moment d’une sobriété violente dans une soirée où l’émotion a longtemps paru assez formelle.Lire aussi :Comment la France se prépare à accueillir les réfugiésLe PS attendu au tournantCertes, le PS était attendu au tournant. « Réaction tardive », « récupération politique », Solférino ne pouvait, en une soirée organisée à la hâte, effacer des semaines de tergiversation sur la question des réfugiés. Le début du meeting a d’ailleurs été perturbé par des adhérents du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et par des militants associatifs – évacués manu militari de la salle – reprochant à la majorité de « se réveiller après la bataille »."C'est pas ça la vraie gauche, Ça fait 8 mois qu'on se bat, et le PS se réveille depuis une semaine" se plaint un militant du PG. #réfugiés— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);« Il y a un étrange paradoxe : on vient toujours critiquer ceux qui font, et jamais ceux qui ne font rien », s’est défendu à la tribune Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du PS avait appelé en juin dernier à la tenue d’une conférence internationale sur le sujet à Paris. Idée reprise lundi 7 septembre par François Hollande lors de sa conférence de presse. Car désormais le PS entend faire de cette question des migrants le marqueur politique de son retour sur le « terrain des valeurs », nouveau mantra de Jean-Christophe Cambadélis.Un domaine où il sera plus facile de réaliser l’union de la gauche que sur l’économie. « Tous les humanistes doivent s’unir pour faire face à ce mouvement puissant de réfugiés dans toute l’Europe », a expliqué le patron du PS. Anne Hidalgo, la maire de Paris, a elle aussi plaidé pour que la gauche se saisisse à bras-le-corps de la question des migrants. « Les consciences sont en train de bouger, les responsables politiques ont été trop craintifs, avec la peur de faire monter le FN. Mais c’est quand on ne défend pas ses convictions qu’on fait monter l’extrême droite. »Lire aussi :Comment la Ville de Paris organise l’hébergement des migrantsToute la soirée, les témoignages d’élus locaux favorables à l’accueil de migrants se sont succédé. Avec en fond d’écran, la litanie des villes socialistes ayant répondu à l’appel du « réseau de solidarité » lancé par le parti. Pour l’occasion, le PS avait même renoué avec les acteurs de la société civile, si absents de ce quinquennat.Côté artistes, Virginie Ledoyen et Jane Birkin avaient fait le déplacement. Michel Boujenah, Anne Roumanoff, Sylvie Testud et Charles Berling s’étaient fait excuser. Pierre Arditi et Zabou Breitman avaient laissé des mots d’amitié. Robert Badinter avait quant à lui enregistré une vidéo de solidarité, récoltant comme à chacune de ses apparitions une standing ovation des militants PS – par écran interposé.Image décalée Mais il manquait des ingrédients pour que la formule prenne. Scénographie étrange de ces élus socialistes regroupés au milieu de la piste du Cirque d’hiver. Réaction feutrée des militants dans les gradins tout autour. Image décalée enfin d’un Claude Bartolone faisant une entrée de rock star dans la salle, sous des tonnerres d’applaudissements, pour ne finalement pas prendre la parole.Mais qu’importe l’ambiance, Alain Le Cleac’h, voulait voir dans ce rassemblement la preuve d’une évolution positive : « La société civile réagit enfin, tout est maintenant possible ! » Pour le président de France terre d’asile, après ce « sursaut » de la classe politique, il reste un énorme « défi à relever ». Et de souligner la prochaine question qui va agiter le débat public, celle du nécessaire financement public de l’accueil des réfugiés.Avant le début du meeting, Anne Hidalgo avait déjà plaidé en faveur d’une aide aux collectivités locales : « On ne pourra pas faire sans des moyens supplémentaires pour l’aide humanitaire et l’hébergement. » Mais en cette période de projet de loi de finances contraint, dégager des sommes ne va pas être simple. « Ça va être compliqué d’expliquer qu’on trouve plusieurs centaines de millions pour les migrants alors qu’on coupe dans tous les autres budgets », explique un dirigeant socialiste. Après le discours, le PS va devoir assumer politiquement dans les semaines qui viennent sa politique d’ouverture aux réfugiés.Lire aussi :Les maires invités à organiser l’accueil des migrantsEtienne GirardJournaliste au MondeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Chaperon Le président François Hollande a proposé mardi 8 septembre de nommer François Villeroy de Galhau au poste de gouverneur de la Banque de France. Cette nomination doit encore être entérinée par les commissions compétentes de l’Assemblée nationale et du Sénat – un vote négatif de trois cinquièmes des parlementaires obligerait l’Elysée à revoir sa copie.Si sa nomination est validée, M. Villeroy de Galhau succéderait à Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France depuis douze ans dont le mandat arrive à son terme le 31 octobre.Ancien directeur de cabinet de DSKLa nomination de M. Villeroy de Galhau à la Banque de France a été bien préparée. Le directeur général délégué de BNP Paribas, ancien élève de l’ENA et ex-directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn à Bercy, avait quitté la première banque française en avril, alors que le premier ministre lui avait confié un rapport sur le financement de l’investissement en Europe. Ce rapport a été remis le 26 août. Une façon pour le candidat à la Banque de France de quitter prestement ses habits de banquier privé, en dénonçant certaines carences des établissements de crédit sur la clientèle des petites entreprises.Un palier de décompression du privé au public qui n’a pas permis d’éviter toutes les critiques, notamment sur des soupçons de conflits d’intérêts. « Sans mettre en cause les qualités très importantes de Villeroy de Galhau, cela me semble un signal pas très favorable : cela va venir en rajouter sur l’image de la banque qui domine tout », a ainsi commenté à Reuters Régis Dos Santos, président du Syndicat national de la banque et du crédit/CFE-CGC.Le suspense sur la candidature de M. Villeroy de Galhau avait été maintenu jusqu’au bout. S’il avait reçu au printemps le soutien de François Hollande, d’autres au gouvernement faisaient toujours campagne pour Benoît Cœuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne et bras droit de Mario Draghi. Le président a finalement tranché.Un poste toujours prestigieuxLe poste de gouverneur de la Banque de France reste l’un des plus prestigieux de la République. Même si, depuis la création de l’euro, le grand argentier a transféré à Francfort une large partie de ses prérogatives, le lustre demeure.Fini le temps où le gouverneur de la Banque de France pilotait la politique monétaire de l’Hexagone. Désormais, l’institution est chargée de mettre en œuvre sur le territoire français la politique décidée par la Banque centrale européenne (BCE), élaborée par un conseil des gouverneurs dont le locataire de l’hôtel de Toulouse est l’un des membres. Cette mission a incité, en juillet, le gouverneur actuel, Christian Noyer, à lancer un avertissement – très inhabituel de la part de ce fin diplomate – destiné à inciter le gouvernement à baisser le taux du Livret A, le livret d’épargne préféré des Français, accusé de faire obstacle à la politique de taux bas de Francfort.Par ailleurs, depuis la fin 2013, l’institution chargée de la stabilité financière n’assure plus seule la tutelle des grandes banques françaises, désormais rattachées au superviseur unique, certes présidé par Danièle Nouy, ex-surveillante en chef de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).Restent de nombreuses missions allant de la sécurité des moyens de paiement au financement des PME. Enfin, si l’institution ne bat plus monnaie pour son propre compte, elle gère la circulation des billets en France. A ce titre, elle possède une papeterie et une imprimerie dans le Puy-de-Dôme et a livré 2,64 milliards de billets en 2014.Lire aussi :Banque de France : deux candidats pour un fauteuilIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre et Julia Pascual Il va falloir pousser les murs. Face à l’arrivée massive de migrants en Europe dans des conditions souvent dramatiques, François Hollande a annoncé, lundi 7 septembre, un effort accru. La France s’engage à accueillir 24 000 réfugiés supplémentaires en deux ans. Ces réfugiés s’ajouteront aux 9 000 personnes que la France s’était déjà engagée à accueillir auprès de la Commission européenne, cet été.Où et comment les loger ? Le dispositif existant, soit 25 000 places en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), est déjà saturé par les 65 000 demandes que la France examine chaque année. « Seulement un tiers des demandeurs d’asile ont accès à une place en CADA, comme le prévoit pourtant la loi », rappelle la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), qui estime à 20 000 le nombre de places supplémentaires nécessaires. Pour les créer, le gouvernement s’est résolu à mobiliser l’ensemble des acteurs : associations, bailleurs sociaux, collectivités locales.Fin juin, le gouvernement avait dévoilé un premier « plan migrants », qui prévoyait la création de 11 000 places de divers types : CADA, hébergements d’urgence et logements pour les réfugiés ayant obtenu l’asile mais n’ayant pas trouvé de place dans le parc immobilier conventionnel ou dans le parc social, faute d’insertion socio-économique.Politique d’accueil sélectiveAujourd’hui, les pouvoirs publics vont devoir redoubler d’efforts. Ils tablent en amont sur les effets d’une politique d’accueil sélective. Les 24 000 demandeurs d’asile seront en effet triés sur le volet. Lundi 7 septembre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, en a donné un aperçu, en expliquant que la France allait dès cette semaine soulager l’Allemagne d’un millier de réfugiés, « uniquement des Syriens, Irakiens et Erythréens ». Pour les 24 000 à venir, la même logique devrait opérer.Lire aussi :Et l’Allemagne ouvrit ses portesLes demandeurs d’asile seront identifiés dans les futurs « hot spots », des centres de contrôle et d’enregistrement en Grèce, en Italie et en Hongrie. Cet écrémage préalable doit permettre d’accélérer l’octroi du statut de réfugié par la France et donc de limiter la durée de séjour dans les CADA « à deux mois maximum », selon le ministère de l’intérieur. L’idée est de faire basculer rapidement les réfugiés qui ont obtenu le statut, donc un titre de séjour et une autorisation de travail, vers un dispositif de logement pérenne, afin de faire de la place aux nouveaux arrivants.Le gouvernement ne fera cependant pas l’économie de places d’accueil supplémentaires. Un effort dont il ne chiffre pas encore le coût, celui-ci dépendant notamment du nombre de places effectivement créées et de leur nature (les hébergements d’urgence en hôtel étant particulièrement onéreux), des besoins de mises en conformité de bâtiments « recyclés »... A titre de comparaison, le « plan migrants » décidé en juin a été chiffré en année pleine à 70 millions d’euros. « Un processus interministériel permettra de dégager les moyens administratifs et budgétaires nécessaires », a seulement assuré Bernard Cazeneuve, lundi. C’est « une question de quelques millions » d’euros et ça « ne se fera pas au détriment d’autres politiques », a assuré le ministre des finances, Michel Sapin.Mobiliser les locaux vacantsLa réponse de la France va commencer à se dessiner plus concrètement lors de la réunion de travail convoquée samedi 12 septembre, à laquelle M. Cazeneuve a convié les maires de France. Le nouveau coordinateur national de l’accueil des migrants, le préfet Kléber Arhoul, est chargé de sa préparation. Il s’agit de mettre à contribution toutes les villes volontaires : « Elles nous proposeront du logement ou du foncier pour accueillir des demandeurs d’asile », résume t-on place Beauvau. « Paris, Bordeaux, Pau, Poitiers, Besançon, Villeurbanne, Evry, Avignon, Cherbourg, Rouen, Lille, Strasbourg, Metz et tant d’autres ont d’ores et déjà confirmé leur présence », saluait, lundi, M. Cazeneuve.Lie aussi :Les maires invités à organiser l’accueil des migrants« Nous avons commencé à joindre les différentes administrations pour répertorier les bâtiments inoccupés », fait ainsi valoir le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries. La ville de Saint-Denis a de son côté proposé au ministre de l’intérieur de mobiliser les locaux vacants d’une ancienne gendarmerie ainsi que les centres de vacances municipaux, inoccupés pendant les périodes hivernales.« Il y a un éventail large de locaux appartenant à l’Etat, aux collectivités, aux bailleurs, appuie Djamel Cheridi, directeur de l’hébergement et du logement accompagné au sein de l’association Coallia, un des principaux gestionnaires de CADA. Je pense aux anciens foyers logement désaffectés, aux anciennes maisons de retraite, aux bâtiments en attente de démolition, aux casernes qui pourraient être reconfigurées… »Jean-Paul Clément, le directeur général de la société d’économie mixte Adoma, qui gère 12 000 places d’hébergement pour demandeurs d’asile, confirme : « Nous sommes à la recherche de terrains où installer des préfabriqués, de bâtiments publics, casernes ou autres, pour accroître notre capacité. » Adoma regarde aussi du côté de l’Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), opérateur de l’Etat dont la vocation est d’accueillir des stagiaires partout en France et qui pourrait contribuer à hauteur de 5 000 ou 10 000 places.« Ce n’est jamais que 1 000 personnes par mois, soit 10 par département »« La France a accueilli 500 000 Espagnols [à la fin de] la guerre d’Espagne et 120 000 boat people en 1979 », en provenance du Vietnam, du Cambodge et du Laos, rappelait lundi le porte-parole du Parti socialiste, Olivier Faure. Accueillir 24 000 personnes, « ce n’est jamais que 1 000 personnes par mois, soit 10 par département », relativise aussi Jean-François Ploquin, directeur de l’association Forum Réfugiés, qui gère des dispositifs d’accueil. Il redoute cependant la difficulté qu’aura la France « à permettre l’accès à un logement social aux personnes reconnues comme réfugiées », car il y a déjà une longue liste d’attente dans de nombreuses villes.« Le mouvement HLM veut apporter sa contribution »Les 4,6 millions de logements sociaux français sont en effet très sollicités : « Le mouvement HLM a une tradition d’accueil des réfugiés et veut apporter sa contribution, rappelle Marie-Noëlle Lienemann, vice-présidente de l’Union sociale pour l’habitat, qui fédère 755 organismes HLM. Dans le cadre du plan migrants, pour libérer 3 000 à 4 000 places, notamment dans les CADA d’Ile-de-France, nous avons, dès le mois de juin, proposé de mobiliser 1 000 logements dans les zones détendues, où il y a de la vacance. » C’est le cas, par exemple, du Centre et de l’Est de la France, l’objectif étant de répartir l’effort sur tout le territoire.« Nous ne devons pas raisonner uniquement en termes de places, met en garde M. Ploquin. Il faut un accompagnement dans une perspective d’emploi et des schémas de répartition qui tiennent compte du marché du travail, des transports… » Il demeure toutefois peu probable que le parc social ait les moyens d’absorber tous les besoins. Au ministère de l’intérieur, on veut croire qu’une partie des réfugiés se logeront directement dans le parc privé…Comment un réfugié est-il orienté ?La France a déjà commencé à « sélectionner » les premiers réfugiés qu’elle va accueillir. Il s’agit d’Erythréens, de Syriens et d’Irakiens que l’Office français de protection des réfugiés et apatrides est allé chercher cette semaine en Allemagne. Des personnes « en urgent besoin de protection », précise le ministère de l’intérieur. Une façon de suggérer que les ressortissants soudanais, afghans ou éthiopiens ne bénéficieraient pas de l’asile en France. L’orientation des demandeurs d’asile sera faite par l’Etat européen où les migrants sont arrivés et où ils ont fait leur demande d’asile, en liaison avec les « points de contact » des Etats membres. Parmi les critères pris en compte : les liens familiaux, la « vulnérabilité », les langues parlées, les caractéristiques culturelles, sociales et professionnelles ainsi que la possibilité d’hébergement dans le pays de destination.Lire aussi :A Bordeaux, asile incertain pour les migrants sahraouisJulia PascualJournaliste au MondeIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Dans un entretien au Monde, le secrétaire d’Etat chargé du budget explique notamment que 8 millions de foyers fiscaux devraient être concernés par la future baisse d’impôts.Pouvez-vous nous préciser à qui bénéficieront les baisses d’impôt en 2016 et comment elles seront calculées ?Christian Eckert : Nous voulons atteindre 8 millions de foyers fiscaux. Le président de la République a confirmé qu’il s’agissait bien de l’impôt sur le revenu. Il y a encore un certain nombre de points à affiner. La baisse atteindra plus de 2 milliards d’euros, qui s’ajouteront aux 3 milliards de baisse de 2015.Qui a bénéficié, en 2015, de la baisse de l’impôt sur le revenu qui a concerné, selon les derniers chiffres, 9,45 millions de foyers ?Trois millions de ménages environ sont sortis de l’impôt ou ont évité d’y entrer grâce à cette mesure. Les célibataires sans enfant représentent 3,8 millions de bénéficiaires. 7,8 millions de foyers ont eu un gain de plus de 100 euros ; 3,6 millions, de plus de 300 euros. Les bénéficiaires sont pour 61 % des salariés et pour 36 % des retraités. L’engagement qui avait été pris est devenu réalité. La mesure que nous préparons pour 2016 aura la même réalité.Vous ne modifiez pas vos prévisions de croissance et de déficit pour 2016 ?Le président de la République l’a dit : 1,5 % de croissance en 2016, c’est une prévision raisonnable, même si on peut espérer faire mieux, et l’objectif de déficit public reste fixé à 3,3 %.Et l’exécution du budget 2015 sera-t-elle conforme aux prévisions ?Un certain nombre de mesures prises en cours d’année ont été financées par des économies supplémentaires et sont donc neutres pour les finances publiques. Les autres pourront être financées par de nouveaux redéploiements ou la mobilisation de la réserve de précaution ; ce sera finalisé dans la loi de finances rectificative de fin d’année. Quant au discours qui consiste à dire que les recettes feraient défaut, c’est totalement faux. Nous avons cette année des recettes fiscales qui sont tout à fait en ligne avec nos prévisions actualisées en avril dans le programme de stabilité, et donc totalement conformes à l’atteinte d’un déficit de 3,8 % fixé à cette date. Le rendement de l’impôt sur le revenu sera conforme aux prévisions en loi de finances initiale, voire légèrement supérieur, de l’ordre d’un demi-milliard. L’impôt sur les sociétés sera inférieur d’un peu moins de 1 milliard, en raison de la meilleure mobilisation du crédit impôt compétitivité emploi.Sur la TVA, nous devrions, comme nous l’avions annoncé dans le programme de stabilité, être un peu en dessous de nos prévisions de LFI (loi de finances initiale), de l’ordre de 1 milliard. Sur l’ensemble des recettes fiscales, la différence par rapport aux prévisions de LFI ne dépassera pas 1 milliard d’euros. Ceux qui nous disent qu’il va manquer 10 milliards par rapport aux recettes attendues, à cause de l’exil fiscal et de la fuite des capitaux et des foyers imposables, jouent simplement à se faire peur. Quant aux dépenses de l’Etat, fin juillet, elles sont en diminution effective, en valeur, de 4,2 milliards par rapport à l’exécution à la même période en 2014. L’objectif d’un déficit de 3,8 % en fin d’année nous paraît étayé par toutes les informations disponibles. Nous sommes en ligne avec nos prévisions, tout comme nos objectifs de croissance à 1 % pour cette année. Concernant le budget de l’Etat, il n’est pas impossible que le déficit soit même un peu inférieur à ce que nous avions prévu.Vous excluez un risque de dérapage en fin d’année ?L’exercice de gestion de fin d’année sera probablement contraint, mais il n’y a pas de signaux sur le fait que nous n’atteindrions pas nos objectifs. La réserve de précaution, qui était de 8 milliards en loi de finances initiale, n’a pas été consommée à ce stade de l’année. Il en reste environ 7 milliards. Nous avons pris des engagements. Aujourd’hui, tout indique qu’ils seront tenus.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis François Hollande aime à changer l’instrument de mesure quand le résultat ne lui est pas favorable. C’est globalement ce qu’il s’est appliqué à faire lors de cette 6e conférence de presse du quinquennat, en plaçant sa présidence sur le terrain de la morale, après avoir échoué jusqu’à présent sur celui du redressement économique.Ton grave pour aborder les grandes crises internationales, le chef de l’Etat poursuit dans la voie qu’il avait tracée lors du dernier rendez-vous du genre, juste après les attaques de janvier, reléguant au second plan les questions fiscales, budgétaires et sociales. Il cherche dans son propos liminaire, plutôt réussi sur la forme, à se positionner comme le garant de « l’âme de la France » : « Faire France », « être à la hauteur de la France », « faire des choix pour que la France puisse être digne d’elle-même »…Rarement le président de la République aura autant mis en avant sa haute conception de la nation et par effet miroir, l’impératif moral de sa fonction. Comme si c’était sur sa capacité à défendre la première et à incarner la seconde qu’il voulait être jugé en 2017.Changement de vocabulaireLe chef de l’Etat adapte sa stratégie à l’actualité internationale qui a – temporairement – pris le pas sur la politique intérieure. « Il y a des images qui frappent à la porte de nos consciences… », a-t-il expliqué en introduction. Bien sûr, celle d’Aylan Kurdi, l’enfant retrouvé mort noyé sur une plage en Turquie. Mais aussi celles du carnage évité dans le Thalys et de la destruction de la cité antique de Palmyre.Et à la racine de tous ces événements, la guerre en Syrie et l’expansion de l’Etat islamique (EI). François Hollande avait d’ailleurs décidé d’en faire la principale annonce de sa conférence de presse : la France va procéder à des vols de reconnaissance en vue d’effectuer des frappes aériennes contre l’EI sur le sol syrien. Si une intervention au sol reste pour le moment exclue, le chef de l’Etat met une fois de plus en avant la capacité d’intervention militaire de la France, déjà engagée au Sahel, en Centrafrique et en Irak. Agir sur la cause donc, mais traiter également les conséquences. En annonçant que la France accueillera 24 000 réfugiés d’ici deux ans, François Hollande emboîte le pas de l’Allemagne.Lire aussi :La France accueillera 24 000 nouveaux réfugiésCertes, ses détracteurs souligneront qu’il apparaît à la traîne face à Angela Merkel, qui a incarné ce week-end l’esprit d’accueil de l’Union européenne. Mais, avec la défense d’une répartition « obligatoire » des demandeurs d’asile, le couple franco-allemand apparaît à nouveau à la manœuvre, après les crises grecque et ukrainienne.Lire aussi :L’Allemagne accueille des milliers de migrantsSurtout, après avoir tergiversé ces dernières semaines, François Hollande semble enfin décidé à faire le pari de l’ouverture pour gérer la pression migratoire. Et entend assumer politiquement ce choix. Il reprend à son compte la proposition du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, d’organiser en France une grande conférence internationale sur la question. Le changement de vocabulaire est d’ailleurs flagrant : « migrants » est remplacé par « demandeurs d’asile », « réfugiés » ou « déplacés ».La politique d’accueil est rejetée par une majorité de Français ? François Hollande se résout une fois n’est pas coutume à gouverner contre les sondages. En adoptant cette position – à laquelle ni Les Républicains ni le FN ne sont favorables –, le chef de l’Etat sait qu’il réintroduit un clivage gauche-droite et ressoude son camp, d’ordinaire si divisé sur les questions économiques.Discours attentisteL’économie justement. Qu’elle paraisse loin les conférences de presse largement consacrées aux questions fiscales et budgétaires, lors desquelles François Hollande se muait en professeur de finances. Contraint depuis plusieurs mois à un discours attentiste sur le front de l’emploi et de la croissance, il n’évoque aujourd’hui les choix budgétaires de la France que comme un impératif pour conserver notre souveraineté vis-à-vis de Bruxelles et une crédibilité à l’international.Bien sûr, le chef de l’Etat n’a pas oublié sa promesse d’inversion de la courbe du chômage, à laquelle sa candidature en 2017 est conditionnée. Mais c’est pour la renvoyer sur le terrain de « l’évidence morale », même s’il refuse toujours de préciser les termes du contrat et le calendrier. La majeure partie des annonces dans le domaine socio-économique avait été assurée par Manuel Valls à la sortie de l’été : évolution du droit du travail en renforçant les négociations de branche, pas de modification du pacte de responsabilité, une aide d’un milliard d’euros pour les collectivités locales, et enfin poursuite des baisses d’impôts en 2016. Tout juste a-t-il fixé le cadre de ce dernier engagement. Il s’agira d’une baisse de l’impôt sur le revenu pour huit millions de foyers à hauteur de 2 milliards d’euros. Et pour financer le tout l’Etat devra se serrer la ceinture, car il est exclu de creuser le déficit ou de créer de nouvelles taxes.Lire aussi :Hollande, candidat par défaut pour 2017La différence de ton avec la première partie sur l’international est frappante. Le chef de l’Etat apparaît moins à l’aise, s’embrouille sur les réponses, et, chose rare, s’agace contre un journaliste qui lui demande des précisions à propos de son mea culpa sur la suppression de la TVA sociale de Sarkozy, exprimé dans le livre de la journaliste du Monde, François Fressoz, Le stage est fini (Albin Michel, 272 p., 18 euros). « Ce n’est pas par des battements de coulpes que l’on arrive à convaincre », avait-il expliqué auparavant. Et pourtant, s’il veut incarner une présidence « morale » en 2017, François Hollande n’échappera pas à un devoir d’inventaire.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Bargain (Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Notre politique fiscale n’est pas le fruit d’une réflexion collective, cohérente et de long terme. Elle semble plutôt décidée sur un coin de table par des conseillers qui, même brillants, sont pris dans un rythme infernal : la course incessante à l’Elysée (elle recommence à mi-mandat !), le besoin frénétique de ne pas se laisser « déborder » ..S’ensuit une politique par à-coups, sans logique d’ensemble : annonce du taux à 75 %, négociation hâtive après l’attaque des « pigeons », coups de rabot sur la première tranche de l’impôt sur le revenu (IR), etc. Il en ressort également une communication gouvernementale focalisée sur le seul IR, qu’on instrumentalise à souhait.Lire aussi :Impôt : « Ce qui ne se voit pas fiscalement rend plus fort électoralement »Preuve en est l’annonce de rentrée du président : une baisse d’impôt pour 8 millions de foyers fiscaux et profitant « en priorité aux ménages les plus modestes ». De quoi s’agit-il ? D’un geste très symbolique (les gains sont minimes pour les classes moyennes) et d’une démagogie certaine puisqu’aucune baisse d’IR ne profitera aux 55 % de Français les plus modestes… ceux qui ne paient pas d’IR.Un jeu dangereuxD’une part, c’est un jeu dangereux en ces temps de ras-le-bol fiscal. Pourquoi se gargariser d’avoir (encore) diminué le nombre de foyers imposables à l’IR ? Le gouvernement pense-t-il vraiment pacifier les Français en donnant l’impression aux ménages imposables qu’ils sont les seuls – et de moins en moins nombreux – à supporter le financement du pays ? Ils paient plus que les autres, c’est bien le principe de progressivité très généralement accepté. Mais tout le monde est redevable à un impôt direct sur le revenu : la CSG/CRDS (près de 100 milliards de recettes contre 70 pour l’IR).C’est pour ces raisons que l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault et le député socialiste Pierre-Alain Muet, dans un livre présenté à la Rochelle, renouvellent le souhait d’une fusion IR-CSG, un impôt intégré permettant de piloter l’ensemble du système d’imposition directe de façon cohérente (Pour un impôt juste, prélevé à la source. Fondation Jean-Jaurès, 68 pages).En attendant, on pourrait vite renommer la CSG « Impôt sur le revenu généralisé » pour rappeler que l’effort fiscal ne repose pas que sur les épaules de quelques-uns !D’autre part, si l’IR tend à se concentrer sur les plus riches, il faudra songer à rétablir une certaine progressivité chez les autres. Tous paient de la CSG/CRDS ou de la TVA, mais ce sont des impôts proportionnels. Une progressivité existe en théorie grâce aux aides en emploi, la prime pour l’emploi (PPE) et le RSA-activité, qui augmentent le revenu net des plus modestes. Elles seront fusionnées en 2016 en une prime d’activité dont le sort est connu : comme le RSA-activité, pas plus d’un tiers des personnes éligibles n’y auront recours !CSG progressiveLe tandem Ayrault-Muet va donc proposer un amendement visant à remplacer cette prime par une CSG progressive. L’idée est louable puisqu’une ristourne de CSG est une aide en temps réel (alors que la PPE était décalée d’un an, comme l’IR) et sans problème de non-recours.Le hic ? Cette ristourne ne pourrait remplacer qu’une partie de l’aide en emploi. Prenons le cas d’un travailleur à mi-temps payé au SMIC : s’il en fait la demande, il perçoit un RSA-activité (ou bientôt la prime) équivalent à 45 % de son revenu brut, alors qu’une ristourne totale de CSG ne l’aiderait qu’à hauteur de 8 %.Faudrait-il alors faire de la prime une aide complémentaire (que peu de gens demanderont) ? Plutôt instaurer une « CSG négative », mais on complique ce qui était simple. L’autre solution est connue : l’impôt à la source doté d’une PPE généreuse. Avec un impôt négatif et en temps réel, le gouvernement pourrait vraiment dire qu’il aide les plus modestes. Mais il faudra encore attendre…Olivier Bargain est membre de l’Institut universitaire de France et directeur scientifique de l’Institut d’économie publique (IDEP)Olivier Bargain (Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Alexis Delcambre et Alexandre Piquard François Hollande s’est dit, lundi 7 septembre 2015, « pas favorable » à l’élargissement de la redevance audiovisuelle aux « objets connectés », lors d’une conférence de presse à l’Elysée, en précisant que, sur cette taxe, « les arbitrages viendront à la fin du mois ». « Il faut des financements » pour le service public audiovisuel, a ajouté le président, « mais la redevance télévisée ne peut pas être la variable d’ajustement. Il faut maîtriser l’appel à la contribution. »M. Hollande semble ainsi clore le débat en cours au sein du gouvernement. La ministre de la culture, Fleur Pellerin, avait déclaré sur France Info, le 3 septembre, étudier « l’option » d’une extension de la redevance aux « box » d’opérateurs, qui permettent de se connecter à Internet : « J’ai regardé les nouveaux modes de consommation de la télévision. Beaucoup passent par les box et non plus par l’antenne râteau. Et donc on a regardé ce que donnerait l’extension aux box. Il n’est pas question de taxer les smartphones et les tablettes », avait-elle dit. « Le premier ministre et le président de la République prendront leur décision dans les prochains jours », avait toutefois prudemment dit Mme Pellerin.Dans la foulée, Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au numérique, s’était déclarée « pas tellement favorable », à une redevance sur les boxes. « Il faut savoir que ça concerne moins de 2 % des foyers en France, parce qu’en réalité 98 % des foyers ont une télévision », avait-elle justifié dans un entretien à L’Opinion.Débat de longue dateL’élargissement de la redevance est l’un des chevaux de bataille des présidents de l’audiovisuel public. Lundi 31 août, lors d’un déjeuner avec des journalistes, Delphine Ernotte, la nouvelle présidente de France Télévisions, avait ainsi souhaité obtenir à la fois l’extension de la redevance aux ordinateurs et aux smartphones et le retour partiel de la publicité entre 20 heures et 21 heures.Lire aussi :La présidente de France Télévisions veut étendre la redevance aux ordinateurs et smartphonesL’élargissement de la redevance est aussi un débat de longue date, qui a suscité des échanges dès le début du quinquennat de François Hollande, quand Aurélie Filippetti – qui y était favorable – était ministre de la culture.Lire : La vision tout en nuances de François Hollande sur l'audiovisuelEn octobre 2014, lors d’un discours au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), le président de la République s’y était même montré plutôt favorable, en demandant une réflexion sur cette question. La réforme pourrait ne pas augmenter la pression fiscale, avait-il argué : « L’objectif est qu’à rendement constant, sans que ça ne coûte rien de plus à personne, il puisse y avoir une assiette plus large et plus juste », avait expliqué le président, rappelant qu’« on peut regarder les chaînes du service public sur d’autres instruments que la télévision ».Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Davet et Fabrice Lhomme Nicolas Sarkozy a été entendu par la police judiciaire, vendredi 4 septembre, dans le cadre de l’affaire Bygmalion. L’audition de l’ancien président de la République est la suite logique de cette enquête qui vise le financement illicite de sa campagne présidentielle malheureuse, en 2012.Lire notre décryptage : Bygmalion : si vous avez raté un épisodeLes investigations, menées par trois juges parisiens – Serge Tournaire, Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke –, portent sur plus de 18 millions de fausses factures adressées par la société Event & Cie à l’UMP pour des prestations correspondant en réalité à l’organisation de meetings pour la campagne présidentielle de 2012.Lire aussi sur Les Décodeurs : Les 15 chiffres fous de l’affaire BygmalionDans un premier temps, les magistrats avaient mis en examen les cadres de la société de communication Bygmalion et de sa filiale Event & Cie, avant de passer à « l’échelon politique ». C’est ainsi que sont désormais poursuivis l’ex-directeur général de l’UMP Eric Cesari, ou encore Guillaume Lambert et Jérôme Lavrilleux, respectivement ancien directeur et directeur adjoint de la campagne de M. Sarkozy.S’agissant du président des Républicains, les juges comme les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) s’interrogent sur son degré de connaissance du tour de passe-passe financier mis en place afin que, dans la plus grande illégalité, l’UMP prenne en charge ses dépenses de candidat à la présidentielle.Lire aussi :Affaire Bygmalion : le rôle de Nicolas Sarkozy au cœur de l’enquêteFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.09.2015 à 12h18 • Mis à jour le07.09.2015 à 16h44 François Hollande a commencé, lundi 7 septembre, son sixième rendez-vous officiel avec la presse en évoquant les derniers événements de l’actualité qui « frappent à la porte de notre conscience » : l’attaque dans le Thalys, la destruction de Palmyre et la photo choc du jeune Aylan, qui illustre le drame des migrants. Voici les principales annonces faites par le président lors de son discours d’introduction et en réponse aux questions des journalistes.Suivre la conférence de presse de François Hollande en direct Vingt-quatre mille réfugiés accueillis en FranceSur la question de l’afflux des migrants vers l’Europe, le président de la République a répété que « le droit d’asile fait partie de l’histoire » et de l’« âme » de la France, et a annoncé que la France accueillerait vingt-quatre mille réfugiés au cours des deux prochaines années, sur les cent vingt mille que la Commission européenne souhaite répartir dans les pays de l’Union européenne (UE).Refusant toujours le terme de « quota », il a préféré parler d’un « mécanisme de répartition obligatoire et permanent » au sein de l’UE, seule manière selon lui d’éviter la fin de l’espace Schengen et le retour aux frontières nationales.Lire : Les quotas migratoires proposés par l’UELe chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de traiter le problème en amont, en aidant « les pays de transit », notamment africains, à « retenir et raccompagner » les migrants qui ne relèvent pas du droit d’asile.Lire aussi :La France accueillera 24 000 nouveaux réfugiésM. Hollande a précisé qu’il y aurait « des centres de contrôle » pour identifier les personnes qui relèvent du droit d’asile et que les autres seraient « raccompagnées ». Une conférence internationale sur les réfugiés pourrait se tenir en novembre à Paris. Assumant le risque de sondages défavorables, le chef de l’Etat a assuré qu’il se déterminait « en fonction de l’intérêt majeur du pays, de l’idée que nous nous faisons du pays, de ses devoirs ».Hollande veut suggérer qu'il fait avec les réfugiés ce que Mitterrand avait fait avec la peine de mort : agir contre les sondages #ConfPR— ThomasWieder (@Thomas Wieder)require(["twitter/widgets"]);#ConfPR Sur l'accueil des réfugiés, pour la deuxième fois, Hollande oppose "l'honneur" de la France face à "l'horreur" du conflit.— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Des vols de reconnaissance en SyrieComme pressenti ces derniers jours, M. Hollande a ouvert la voie à la participation de la France aux frappes de la coalition internationale contre l’Etat islamique (EI) en Syrie, et non plus seulement en Irak. Dès mardi, des vols de reconnaissance en Syrie seront organisés, pour recueillir des informations et « permettre des frappes contre [l’EI] ».Lire aussi :François Hollande envisage de frapper l’Etat islamique en SyrieFrançois Hollande a exclu la proposition de ceux qui, comme le député (Les Républicains) Bruno Le Maire, souhaitent engager des troupes au sol en Syrie, en qualifiant cette solution d’« irréaliste » et « inconséquent[e] ». « Parce que nous serions les seuls, parce que ce serait transformer une opération en force d’occupation », a-t-il justifié. « Nous ne le ferons pas, tout comme en Irak. Pas par principe – nous l’avons fait au Mali –, mais en Irak et en Syrie c’est au pays et aux voisins d’intervenir », a-t-il précisé.Le chef de l’Etat a rappelé que le départ du pouvoir de Bachar Al-Assad restait la seule solution à terme pour l’avenir de la Syrie, appelant à la constitution d’un « gouvernement d’union nationale, sans les terroristes ».Optimisme sur la crise ukrainienneM. Hollande s’est félicité du respect – très tardif – du cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine, décidé en février lors des accords de Minsk. Annonçant une réunion à Paris en « format Normandie » – c’est-à-dire rassemblant la France, l’Allemagne, l’Ukraine et la Russie – avant l’assemblée générale des Nations unies, le 15 septembre, le président a évoqué une possible levée des sanctions contre la Russie si les engagements de Minsk étaient respectés d’ici à la fin de l’année.Lire aussi :Crise ukrainienne : Moscou laisse planer un doute sur le sort des accords de Minsk 2 milliards d’euros de baisse d’impôtsRéaffirmant son engagement à poursuivre le pacte de responsabilité, malgré les appels du Parti socialiste à le réviser, le président a dit que « son évaluation sera[it] faite avec les partenaires sociaux » et confirmé qu’il confierait à Emmanuel Macron, le ministre de l’économie et des finances, l’élaboration d’une loi sur « les opportunités économiques », pas seulement sur les questions numériques.Lire aussi :Le bricolage fiscal est de retourLe chef de l’Etat a aussi précisé ses promesses faites au mois d’août sur le plan fiscal. Il a dit que la baisse d’impôts serait financée non pas par des déficits ou une taxe supplémentaire, mais par des « économies ».« La logique des baisses d’impôts sera poursuivie en 2016. Plus de 2 milliards d’euros y seront consacrés, et 8 millions de foyers concernés. »Lire aussi :Pourquoi M. Hollande a décidé de se faire le champion des baisses d’impôtsUne réforme du code du travail « dans les prochains mois »M. Hollande a confirmé le démarrage prochain d’une réforme du code du travail. Des concertations avec les partenaires sociaux seront engagées dans la foulée de la remise du rapport Combrexelle, mercredi, à Manuel Valls, le premier ministre, avant la présentation d’un projet de loi dans les prochains mois, « respectueux du principe de l’accord majoritaire ».Sans surprise, le président s’est opposé au démantèlement des « garanties essentielles » que sont selon lui le smic, le contrat et la durée légale du travail à trente-cinq heures. « Ce serait l’abandon du compromis sur lequel salariés et employeurs vivent aujourd’hui », a-t-il dit. Il a toutefois souligné la possibilité d’ouvrir des négociations dans les branches professionnelles pour « adapter, ouvrir de nouveaux droits, donner davantage de souplesse ».Lire aussi :Une mission pour encourager les accords collectifs d’entrepriseDeux ou trois réformes constitutionnellesM. Hollande veut convoquer les députés et les sénateurs en Congrès pour avaliser deux réformes constitutionnelles : la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires et la réforme du Conseil supérieur de la magistrature. La réforme du mode de scrutin pour les législatives, avec l’introduction possible d’une dose de proportionnelle, pourrait faire l’objet d’un troisième projet de loi constitutionnelle si cela est nécessaire. Tout en disant que « la crise démocratique ne répond pas forcément à un changement de scrutin », il a réclamé que « la procédure législative » soit « corrigée, simplifiée » et que les Français soient davantage associés à l’élaboration de la loi, sans préciser comment.Mais aussiChômage. M. Hollande s’est refusé à préciser les termes exacts de sa promesse de ne pas se représenter en 2017 si la courbe du chômage ne s’inversait pas. Il a contourné la question en rappelant que « le chômage, c’était l’enjeu de la campagne de 2012 », tout en admettant que la baisse du chômage était pour lui une « exigence morale ».#ConfPR la promesse d'inversion de la courbe est certes risquée politiquement, mais elle lui permet aussi de neutraliser son propre camp.— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Redevance télé. Le président a expliqué qu’elle ne peut être « la seule variable d’ajustement » pour le financement du service public audiovisuel et il s’oppose à une redevance sur les objets connectés. M. Hollande a promis des arbitrages à la fin du mois de septembre.Elections régionales. Le chef de l’Etat a mis en garde la gauche contre les divisions : « La dispersion, c’est la disparition. »21e Conférence des Nations unies sur le climat (COP21). Sur ce sujet, M. Hollande a déclaré : « Faire des choix, c’est aussi ce que le monde aura à faire en décembre sur le climat. Le constat ne fait plus débat. Les bonnes intentions sont là, et tant mieux. Nous sommes encore loin d’un accord contraignant et de financement à la hauteur de l’enjeu. Il reste moins de trois mois pour y aboutir. » 04.09.2015 à 12h36 • Mis à jour le04.09.2015 à 14h30 | Alexandre Lemarié Une de plus. Nadine Morano a officialisé sa candidature à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017. « Je serai candidate dans ce dispositif. (…) Oui je ferai entendre ma voix », a déclaré la députée européenne, vendredi 4 septembre, sur RMC et BFM TV. L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy avait déjà évoqué son intention de concourir à cette élection, prévue en novembre 2016. « Pourquoi pas moi ? Qu’est-ce qui m’interdirait de servir mon pays ? », demandait-elle le 23 août dans les colonnes du Parisien. Début août, elle a lancé son site Internet, Rassemblement pour le peuple de France, le nom de son microparti, avec lequel elle compte recueillir des dons pour financer sa campagne.La concurrence est pourtant vive à droite dans la course élyséenne : Alain Juppé, François Fillon, Xavier Bertrand sont officiellement déclarés, en attendant les annonces de candidatures de Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet.Reste à savoir si Mme Morano ira jusqu’au bout… Car la barre à franchir pour figurer sur la ligne de départ paraît bien haute pour elle : chaque candidat doit notamment disposer des parrainages de vingt parlementaires pour pouvoir se présenter. En interne, les ténors de la droite font tous la même lecture des soudaines ambitions élyséennes de l’ex-députée de Meurthe-et-Moselle : en se déclarant candidate à la primaire, celle-ci cherche avant tout à exister politiquement. Son objectif : établir un rapport de force avec M. Sarkozy, en menaçant de lui chiper des voix à la primaire, dans l’espoir d’être réintégrée dans sa garde rapprochée après en avoir été écartée. « Elle veut montrer sa capacité de nuisance pour être considérée par Sarkozy », analyse un proche du président du parti Les Républicains.« Elle incarne l’outrance »« C’est une amoureuse éconduite. Sarkozy l’a sacrifiée pour en faire le symbole d’un changement d’époque. Comme elle incarne l’outrance, un manque de nuance et la mise en scène d’elle-même, il avait bien compris qu’elle était devenue l’image du sarkozysme dont les Français ne veulent plus », explique un autre sarkozyste du premier cercle.Fidèle de l’ancien chef de l’Etat, Nadine Morano n’a jamais digéré d’avoir été mise à l’écart par M. Sarkozy lorsque ce dernier a effectué son retour, il y a un an. Dès l’été 2014, elle redoutait d’être écartée et se montrait inquiète par la volonté de renouvellement de son entourage de l’ancien chef de l’Etat. « C’est à lui de choisir les bons. Il ne peut pas s’entourer que d’héritiers ou d’énarques », prévenait-elle en août 2014. Avant d’insister un mois plus tard : « Je ne vois pas l’intérêt de faire du jeunisme et de pousser vers la sortie ceux qui ont toujours été là pour lui. »Leur brouille avait explosé au grand jour le 9 décembre 2014, lors d’une dispute au siège du parti. Reprochant à M. Sarkozy de ne pas vouloir lui confier un poste assez prestigieux au sein de la direction de l’UMP, Mme Morano s’était indignée de ne pas être suffisamment récompensée de son engagement pour le soutenir. Après avoir lancé des mises en garde dans la presse, elle a donc choisi une autre stratégie pour défendre ses intérêts.Lire aussi :A droite, une rentrée en primaireAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Sur Twitter, les sympathisants du Front national partagent des préoccupations communes : immigration, insécurité, Union européenne, « UMPS »… En apparence, Anne Lalanne n’est qu’un profil parmi d’autres. Elle « retweete » les messages de Florian Philippot ou de Louis Aliot. Dénonce le supposé « racisme de classe » de Jean-Christophe Cambadélis à l’encontre du « peuple patriote ». Raille les membres de la Commission européenne, comparés dans une photo à l’empire galactique de Dark Vador. Se plaint du travail des journalistes…Le baron de Solférino @jccambadelis assaisonne le peuple patriote en les traitant de "fond de poubelles": le PS en plein racisme de classe !— enimar68 (@anne lalanne)require(["twitter/widgets"]);Avec 206 abonnements, 232 abonnés, et un peu moins de 800 messages rédigés depuis son inscription sur le réseau social, en avril 2013, Anne Lalanne présente toutes les apparences d’une supportrice lambda de Marine Le Pen. A ce détail près que c’est la présidente du Front national elle-même qui administre le compte depuis plus de deux ans, en toute discrétion.L’ancienne candidate à la présidentielle a semé des petits cailloux sur son chemin. Anne n’est autre que son deuxième prénom, Lalanne étant le nom de jeune fille de sa mère, Pierrette. Le nom d’utilisateur du compte, @enimar68, représente quant à lui la conjonction du prénom de la présidente du FN, écrit à l’envers, et des deux derniers chiffres de son année de naissance, 1968. Enfin, les premiers comptes auxquels Anne Lalanne s’est abonnée sont ceux de son compagnon, Louis Aliot, de son ami Frédéric Chatillon, ancien chef de file du GUD et pourvoyeur du FN en matériel électoral, et de son éditeur, Philippe Grancher, chez qui elle a publié deux livres. Contactée, la chef de file frontiste nie se cacher derrière Anne Lalanne. Plusieurs sources proches de la présidence confirment pourtant que c’est bien Mme Le Pen qui est l’utilisatrice de ce profil.Un autre éclairageLoin d’être anecdotique, l’activité d’Anne Lalanne/Marine Le Pen offre un éclairage différent de celui donné par le compte @MLP_officiel à ses presque 680 000 abonnés. Ce dernier, qui retranscrit en direct les interventions médiatiques et les discours de la présidente du FN, est géré par des collaborateurs de « la bulle », un bureau du siège du parti, à Nanterre, consacré aux activités numériques. Là, c’est bien la députée européenne, et personne d’autre, qui est à la manœuvre. « Elle regarde beaucoup Twitter, notamment en voiture », confie un proche. Parmi ses cibles de choix, outre François Hollande et Nicolas Sarkozy, se trouve Bruno Gollnisch, son adversaire malheureux dans la course à la présidence du FN en 2011. Quand ce dernier se dit « étonné », le 17 avril, au lendemain des entretiens polémiques de Jean-Marie Le Pen sur RMC et à Rivarol, que « l’entourage familial de Le Pen ait ignoré jusqu’ici ses opinions » sur la seconde guerre mondiale, « Anne Lalanne » lui répond : « Non, c’est précisément pour cela que MLP [Marine Le Pen] s’est présentée contre Gollnisch à la tête du Front… Et l’a battu. » Non c'est précisément pour cela que MLP s'est présentée contre Gollnisch à la tête du front...et l'a battu http://t.co/e2cS2Vz5E6— enimar68 (@anne lalanne)require(["twitter/widgets"]);Le 6 février 2014, déjà, elle avait renvoyé l’ancien dauphin de Jean-Marie Le Pen à son ADN d’extrême droite traditionnelle. Ce jour-là, le député européen écrivait un message d’hommage aux émeutiers du 6 février 1934 : « 1934-2014, mêmes corruptions dans l’Etat ; mêmes héroïques protestations. Je pense à vous ce soir ô morts de février ! » Réaction d’« Anne Lalanne » : « Protégez-moi de mes amis… Mes ennemis, je m’en charge ! »Ce compte, suivi par de nombreux cadres et élus frontistes, permet aussi de passer certains messages en interne. Quand Julien Rochedy, l’ancien directeur du Front national de la jeunesse, annonce en juin qu’il n’a pas repris sa carte du parti car il est en désaccord avec la ligne du mouvement, « Anne Lalanne » « retweete » le message d’un de ses conseillers : « Julien Rochedy n’en finit plus d’attaquer le FN depuis que Marine Le Pen a refusé de l’intégrer à son cabinet. Ceci explique peut-être cela. »@JRochedy n'en finit plus d'attaquer le FN depuis que @MLP_officiel a refusé de l'intégrer à son cabinet. Ceci explique peut-être cela...— cabinetmlp (@Eric Domard)require(["twitter/widgets"]);Le « torchon » « Minute »La présidente du FN, qui dénonce régulièrement le rôle des médias, accusés d’être aux mains du « système », critique par ailleurs la presse sur ce compte, y compris celle pouvant lui être a priori favorable. Ainsi n’a-t-elle pas hésité à s’en prendre, en juin 2014, aux « affabulations » supposées du « torchon » Minute — avec lequel elle entretient depuis longtemps des rapports conflictuels — sur le plan qu’aurait échafaudé à l’époque Florian Philippot pour évincer Jean-Marie Le Pen du FN. Ou encore de s’attaquer au directeur général de Valeurs actuelles, Yves de Kerdrel, accusé de soutenir « servilement » Nicolas Sarkozy.Enfin, certains tweets envoyés il y a quelques mois par « Anne Lalanne » prennent une résonance particulière aujourd’hui, alors que Jean-Marie Le Pen a été exclu du FN. Le 1er février, Xavier Bertrand tance ainsi Marine Le Pen dans une interview, au lendemain d’une déclaration de Jean-Marie Le Pen estimant que la « patte des services secrets français » pouvait être vue derrière l’attentat à Charlie Hebdo. « Elle est incapable de mettre de l’ordre dans sa propre famille », reproche alors le député UMP. Réaction mi-outrée mi-amusée d’Anne Lalanne/Marine Le Pen : « A l’UMP en revanche ils sont prêts à tuer père et mère ! »Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55e957ef0dcb4'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 12\r\n \r\n \r\n\r\n\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"","source":null,"index":0,"position":1,"total_count":12,"item_lie":null,"link":"\/politique\/portfolio\/2015\/09\/04\/enimar68-le-compte-twitter-cache-de-marine-le-pen_4745618_823448.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 12\r\n \r\n \r\n\r\n\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n 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Pourtant, dans la sauce préparée le mardi par la cuisine centrale, il y a de la « fierté de travailler avec les gens du coin » : les oignons, les carottes et le bœuf ont tous été produits en Haute-Normandie. « La viande a été hachée ici, de 6 heures à 10 heures du matin avant de cuire pendant deux heures, explique l’un des cuisiniers, Jean-Paul Delmas, en agitant son fouet dans une cuve en inox de 300 kg. Avant, on achetait du surgelé, on le sortait des sachets et ça cuisait plus vite, mais il y avait deux centimètres de gras sur le dessus. Maintenant, c’est de meilleure qualité. » Pour soutenir l’agriculture locale, la cuisine centrale de Rouen achète 50 % de ses produits (viande, fruits et légumes, produits laitiers, farine) issus de filières courtes, bio ou durables. Un choix amorcé en 2011, lorsque la municipalité a repris la gestion directe auparavant concédée à Elior. « On reste sur un budget constant, en réinjectant l’équivalent des bénéfices du groupe dans le contenu de l’assiette », explique le directeur, Dominique Maupin. Certains aliments coûtent moins cher en passant par une association de producteurs, nommée « Local et facile », que par l’ancienne centrale d’achat. Mais ce n’est pas le cas de la volaille, du porc et surtout du bœuf. « Si on compare avec de la viande d’Allemagne, des Pays-Bas ou d’Espagne, on varie du simple au double ». Pour lisser les surcoûts, la cuisine centrale achète du bœuf « à l’équilibre » : elle commande chaque mois une douzaine de bêtes à l’abattoir, qu’elle paie 9 euros le kilo toutes pièces confondues. La viande sera servie à trois repas, sous forme de rôti pour les morceaux nobles, de bourguignon pour la qualité intermédiaire puis de viande hachée (sous forme de bolognaise ou hachis) pour les bas morceaux.« Un débouché de plus » Le bœuf servi dans les cantines de Rouen est payé 8 centimes de plus le kilo à l’éleveur que le prix de base à l’abattoir. Pour une vache de réforme de 300 kg, le bonus atteint 25 euros. Un complément de revenus minime, mais non négligeable pour le GAEC du Chapon, un élevage laitier de Bois-Guillaume, près de Rouen, qui envoie chaque année 100 vaches à l’abattoir, dont un tiers via ce type de filières. « C’est un débouché de plus. Toutes ces petites plus-values nous permettent de payer les charges, estime Frédéric Dutot, un des associés de la ferme, qui compte manifester son inquiétude jeudi à Paris. On a de plus en plus de mal à régler les factures, surtout l’aliment et le vétérinaire, alors que le prix du lait baisse. La trésorerie est à zéro. On fait des emprunts à court terme, en espérant pouvoir rembourser. On travaille pour rien. » Ses jeunes enfants fréquentent la cantine de Bois-Guillaume. « S’ils mangent nos bêtes, on ne peut être que satisfaits. C’est ça le développement durable. » Assurer 100 % de viande locale dans une cantine, comme le fait Rouen, est loin d’être la norme. Une étude de l’Institut de l’élevage estime qu’en moyenne, seulement 25 % du bœuf servi par les entreprises de restauration collective est français, et 70 % issu de l’Union européenne. D’autres chiffres, repris par le ministère, évoquent jusqu’à 80 % de viande importée.Les principaux intéressés contestent, mais ne donnent pas des chiffres détaillés sur la restauration scolaire. Sur l’ensemble de ses restaurants (scolaires et entreprises), Sodexo affirme acheter 90 % de porc, 85 % de volaille et plus de 50 % de bœuf français. Elior évoque 69 % de viande fraîche et 53 % de surgelés provenant de France. Compass group (Eurest) n’a pas répondu à nos sollicitations. Restau’co, qui représente les cantines en régie directe (60 % du marché) n’a pas de chiffres disponibles. « La viande fraîche est en grande partie française, avance son président, Eric Le Pêcheur. Il y a plus de difficulté pour le surgelé, et pour les produits transformés, on ne sait pas du tout. Cette opacité est un vrai problème. On peut tous faire un effort pour faire mieux, mais la viande française est plus chère. »« Les entreprises affichent leur volonté d’acheter français, mais les coûts montent beaucoup pour la viande, explique Yoan Robin, doctorant à La Sorbonne et à Agroparitech, qui réalise une thèse sur l’organisation des filières d’approvisionnement dans les cantines scolaires. Il est difficile d’avoir du local car les abattoirs sont moins nombreux en France qu’en Allemagne et beaucoup plus chers. Parfois, l’argument financier semble dérisoire, quelques centimes de plus pour un repas qui coûte 8 euros tout compris (cuisine, transport, service). »« Sur le fil du rasoir au niveau juridique » L’autre blocage à l’approvisionnement français est réglementaire. Pour répondre aux règles européennes, le code des marchés publics interdit toute mention de provenance, qu’elle soit nationale ou locale, lors des appels d’offres. Impossible pour une cantine de demander noir sur blanc du porc ou du bœuf français. Le décret a été modifié en 2011 pour introduire la notion de « circuit court », avec un seul intermédiaire… mais pas encore de notion géographique. A l’automne 2014, le ministère de l’agriculture a publié un guide pratique pour permettre d’atteindre l’objectif de 40 % de produits de proximité dans la restauration collective en 2017. Plus de 90 pages qui détaillent comment identifier les producteurs locaux et rédiger des appels d’offres sur mesure pour qu’ils y répondent. « On peut réduire l’offre par des subterfuges, en exigeant certaines races, certaines chartes, en demandant que les animaux soient nés, élevés et abattus dans le même pays, ou que les enfants puissent visiter les fermes, détaille Eric Le Pêcheur, de Restau’co. On a l’impression d’être sur le fil du rasoir, au niveau juridique, mais tout le monde le fait. » Pour l’Association des maires de France (AMF), le décret de 2011 « est trop méconnu et complexe à mettre en œuvre notamment par les petites communes ». Dans une lettre ouverte adressée en juillet au président de la République, François Hollande, l’AMF appelle à « des solutions juridiques durables ».Les règles complexes des appels d’offres posent aussi problème aux producteurs. Pour Christelle Lefevre, de la Ferme des peupliers, à Flipou (Eure) qui fournit la ville de Rouen en yaourts locaux et bios, développer les circuits courts « nécessite des investissements importants, et la capacité d’avoir quatre métiers, cultivateur, éleveur, transformateur et commercial. Répondre aux appels d’offres, c’est presque un cinquième métier ». Elle passe donc par une association de producteurs, Local et facile, pour répondre aux appels d’offres. Arnold Puech d’Alissac, président de la FDSEA de Seine-Maritime, a lancé cette structure pour « qu’on retrouve les bons produits des marchés dans les cantines » et pour que « les choix politiques bénéficient à l’emploi local ».Débouché marginalPour faciliter cette mise en relation entre producteurs et cantines, les conseils départementaux de la Drôme et du Puy-de-Dôme ont créé un outil sur Internet, Agrilocal. « Notre plateforme est en conformité avec le code des marchés publics, adaptée aujourd’hui pour des commandes jusqu’à 90 000 euros, détaille Nicolas Portas, coanimateur de l’association. Elle permet aux intendants des cantines de faire des appels d’offres dématérialisés sans lourdes procédures administratives. Les producteurs peuvent répondre en deux clics de souris. » Les agriculteurs sont aussi incités à transformer leurs produits sur place et aidés pour obtenir les agréments sanitaires. « L’objectif n’est pas d’écouler toute la production à la restauration collective, mais de leur assurer un fonds de roulement régulier de 20 à 30 % du chiffre d’affaires ». Créée en 2011, l’association Agrilocal existe aujourd’hui dans une trentaine de départements français. En parallèle, de plus en plus de villes se lancent dans le local : Amiens, Gaillac, Cannes, Nice, certains arrondissements de Paris…Le marché des cantines scolaires reste un débouché marginal pour l’agriculture française, mais l’enjeu est surtout symbolique. « L’Etat exige des garanties sanitaires, environnementales, sociales. C’est absolument choquant qu’il ne donne pas aux jeunes des produits qui ne relèvent pas de la même réglementation », estime Guillaume Roué, président de l’interprofession nationale porcine. Pour Yoan Robin, sur le plan économique, se concentrer sur la restauration collective risque de segmenter le marché entre ceux qui pourront valoriser leur viande et bénéficieront « un mini-monopole protégé », et les autres éleveurs qui resteront dans une logique d’exportation « et auront toujours le même problème » de compétitivité. « L’écotaxe, qui sanctionne le nombre de kilomètres parcourus, serait un meilleur moyen pour sanctionner davantage les Allemands que les Bretons ».Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.09.2015 à 12h50 • Mis à jour le03.09.2015 à 06h52 | Nicolas Chapuis C’est un léger remaniement qu’ont opéré François Hollande et Manuel Valls, mercredi 2 septembre. En nommant Myriam El Khomri au ministère du travail, en remplacement du démissionnaire François Rebsamen, le président de la République et le premier ministre créent la surprise avec la promotion éclair de celle qui était jusque-là secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville. Son précédent portefeuille sera repris par son ministre de tutelle, Patrick Kanner. En revanche, avec ce remplacement poste pour poste, ils limitent la portée politique de ce changement au gouvernement.Pourtant, la tentation d’avancer le grand remaniement prévu au moment des élections régionales à la fin de 2015 a traversé les esprits. Le premier ministre semblait prêt dans un premier temps à rebattre fortement les cartes sans attendre le résultat des élections régionales, en décembre. « Toutes les hypothèses ont été envisagées ces derniers jours », reconnaît un conseiller. L’implosion d’Europe Ecologie-Les Verts avec le départ des deux présidents de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat, François de Rugy et Jean-Vincent Placé, a changé la donne politique en cette rentrée.Lire aussi :Entre le PS et EELV, le débat tourne au vinaigre à La RochelleFallait-il opérer dans la foulée la recomposition de la majorité en intégrant dans le dispositif des écologistes progouvernement et quelques représentants des autres partenaires de gauche ? François Hollande a choisi de temporiser et de voir comment va se terminer la crise à EELV. « Valls était plus allant que Hollande sur le sujet, mais il n’a pas la même vision que le président du rassemblement avec les écologistes », confie un ministre proche du chef de l’Etat. « Hollande ne veut pas donner le sentiment d’utiliser de manière purement politicienne la division chez les écolos. Cela pourrait être mal vu dans l’opinion et aggraver encore la cassure avec Duflot avant la présidentielle », précise un proche du président.Une formidable ascensionEn retardant le remaniement, l’exécutif se garde également une cartouche pour les régionales. « Un remaniement, cela se fait devant les Français, il faut qu’il ait du sens », a expliqué en petit comité Manuel Valls. « Il faudra avoir une réponse politique à la future défaite électorale », complète une ministre.Pour Myriam El Khomri, il s’agit d’une formidable ascension dans la hiérarchie gouvernementale. « Je mesure la responsabilité qui est la mienne. Comptez sur ma combativité et ma détermination au service des Français », a-t-elle déclaré sur son compte Twitter peu de temps après sa nomination.Entrée dans l’équipe de Manuel Valls lors du dernier remaniement, Myriam El Khomri a rapidement séduit l’exécutif par son travail et sa présence sur le terrain. Elle faisait partie ces derniers mois des jeunes membres du gouvernement régulièrement cités en exemple. Auparavant, elle s’était fait connaître à la mairie de Paris, où elle était chargée des questions de sécurité.En revanche, le droit du travail n’a jamais fait partie de ses spécialités, ce qui la rapproche du profil de François Rebsamen, qui n’aura pas marqué de son empreinte le poste. Alors que le dossier du chômage sera l’un des plus importants dans les mois à venir, c’est davantage son aptitude à la communication qui semble avoir primé dans le choix de l’exécutif, qui a écarté un profil comme celui d’Alain Vidalies, expert du code du travail, mais moins à l’aise médiatiquement.Une lourde missionLa nouvelle ministre a la lourde tâche d’assumer la promesse présidentielle d’« inversion de la courbe du chômage », sur laquelle est indexée une éventuelle nouvelle candidature de François Hollande en 2017. Alors que les mauvais chiffres s’empilent mois après mois, elle aura pour mission de mettre en application les conclusions du rapport Combrexelle sur une évolution du droit du travail, qui devrait être remis au premier ministre fin septembre.S’il ne s’agira pas de toucher globalement aux trente-cinq heures – le premier ministre l’a encore rappelé à La Rochelle –, les négociations de branche pour modifier les conditions ou le temps de travail pourraient être encouragées. Le débat pourrait se révéler compliqué au sein d’un Parti socialiste déjà à cran. Mme El Khomri devra en outre gérer les négociations difficiles avec les syndicats.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.09.2015 à 11h16 | Michel Noblecourt Le gouvernement devrait s’attaquer, d’ici à l’automne, au chantier très délicat de la révision du code du travail. Le premier ministre Manuel Valls avait confié, début avril, au conseiller d’Etat Jean-Denis Combrexelle une mission de réflexion sur la place à donner à la négociation collective dans « l’élaboration des normes [sociales] ». Le rapport de cette commission est attendu prochainement.Lire aussi :Droit du travail : l’épineux dossier de HollandeDès dimanche 30 août, lors de l’université d’été du PS à La Rochelle, Manuel Valls a toutefois appelé à « revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation » applicable aux relations entre les patrons et leurs personnels.Pourra-t-il dès lors compter sur le soutien de la CFDT qui depuis 2012 apparaît comme son partenaire privilégié ? Dans un entretien au Monde, son secrétaire général, Laurent Berger, explicite le positionnement de sa centrale.Comment réagissez-vous aux propos tenus par Manuel Valls à La Rochelle à propos du code du travail ?Je ne suis pas choqué par ces propos. S’il y a un code du travail, c’est parce qu’il y a un rapport de subordination entre le salarié et l’employeur. Il y a donc un besoin de régulation, avec des normes que la société doit fixer pour tout le monde. C’est cela le code du travail. Il y a aussi des normes que les branches professionnelles fixent pour répondre à leurs particularités. Plus de 93 % des salariés sont couverts par des conventions collectives. Et les accords d’entreprise tiennent compte de la diversité du champ économique.Ma vision m’amène à dire clairement non au statu quo, car le code du travail est illisible pour les salariés et, du coup, il n’est plus respecté. Mais faire croire qu’il faudrait casser le code du travail parce qu’il serait responsable de tous les maux de l’économie et que cela permettrait de recréer de l’agilité pour les entreprises, c’est archifaux. La voie de passage est de voir comment on articule les différents niveaux de régulation. Il n’est pas interdit de dire que l’entreprise est un de ces niveaux à condition qu’on préserve une norme sociale minimale si l’entreprise ne joue pas le jeu de la négociation.Qu’espérez-vous du rapport Combrexelle qui pourrait privilégier les négociations de branches et d’entreprises ?J’attends qu’il casse l’idée que le débat porte sur le nombre de pages du code du travail et qu’il donne les voies pour revivifier le dialogue social dans les branches et les entreprises. J’attends qu’il affirme que la protection des travailleurs dans une économie compétitive relève tant du code du travail que de la négociation collective. Je ne comprends pas les syndicalistes qui ont peur de négocier, car ils démontrent leurs propres faiblesses. Je ne comprends pas le patronat qui voit dans le dialogue social un frein. Les entreprises qui marchent bien sont celles où il y a un dialogue social performant.Lire aussi :Terra Nova propose une « révolution du droit du travail »Alors que le chômage continue d’exploser, qu’attendez-vous du nouveau ministre du travail qui doit succéder cette semaine à François Rebsamen ?C’est un peu illusoire de penser que le ministre du travail va juguler tout seul le chômage. Les logiques d’embauches sont menées par les entreprises. J’attends de lui qu’il ne soit pas le commentateur mensuel des chiffres du chômage, mais qu’il s’inscrive dans le temps long. Qu’il mène le chantier du compte personnel d’activité, des transitions numérique et écologique et de leur impact sur l’emploi et le travail.Lire l'intégralité de l'entretien :Laurent Berger : « Le code du travail est illisible »Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Truong L’époque n’a décidément pas tourné la page de Mai 68. Véritable obsession politique, la dernière grande révolte étudiante et ouvrière française focalise espoirs et hantises, fantasmes et nostalgies, louanges et acrimonies. A droite, les idées de Mai 68 sont accusées d’avoir piétiné les anciennes hiérarchies, démembré la famille, destitué la nation, dévalorisé le travail, détruit l’autorité du maître.En 2007, Nicolas Sarkozy assurait : « Mai 1968 nous a imposé le relativisme intellectuel et moral. » Et qu’il devait être « liquidé une bonne fois pour toutes ». Aujourd’hui, l’essayiste Eric Zemmour explique que le triptyque soixante-huitard « dérision, déconstruction, destruction » mène la France au bord de l’abîme, alors que La Manif pour tous détourne les codes esthétiques des affiches de Mai 68 au service de son opposition au mariage gay.Lire aussi :La pensée de 68 est-elle épuisée ?A gauche, une critique radicale s’en prend aux auteurs des sixties, qui auraient été les fourriers du néolibéralisme. Le concept de « gouvernementalité » forgé par Michel Foucault ne serait pas éloigné de celui de « gouvernance » des managers globalisés et le « rhizome » de Gilles Deleuze aurait accompagné l’avènement de la société capitaliste en réseaux… L’écrivain Régis Debray écrivait déjà en 1978 que Mai 68 fut « le berceau de la société bourgeoise », parce qu’il fallait libérer les mœurs afin de favoriser la consommation de ces « enfants de Marx et du Coca-Cola », comme disait Jean-Luc Godard.Et voici que Donald Tusk, président du Conseil européen qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement des vingt-huit pays membres de l’Union, assure que « l’atmosphère aujourd’hui est très similaire à 1968 en Europe » et qu’il « sent un état d’esprit, peut-être pas révolutionnaire mais d’impatience. Mais quand l’impatience devient un sentiment collectif, elle peut conduire à une révolution ». Avant d’ajouter qu’en Europe « nous avons trop de Rousseau et de Voltaire et trop peu de Montesquieu ».Une construction a posterioriD’où l’envie de faire dialoguer l’historienne Elisabeth Roudinesco et le philosophe Marcel Gauchet, afin d’évaluer la pertinence de la « pensée 68 » pour nous orienter dans nos temps déboussolés. Tous deux ont lu avec enthousiasme ces auteurs – Althusser, Foucault, Lacan, Deleuze, Barthes, Bourdieu ou Derrida – qui dépoussiéraient une université sclérosée et renouvelaient les cadres de la pensée. Mais, pour Elisabeth Roudinesco, cette galaxie reste féconde pour penser le présent, notamment les « questions sociétales » et le « droit des minorités », alors que, pour Marcel Gauchet, elle est « inopérante » et même « désastreuse », notamment sur le plan de la politique scolaire.La critique de la pensée 68 n’est pas nouvelle. On la doit notamment à un ouvrage homonyme, coécrit par les philosophes Luc Ferry et Alain Renaut. Dans La Pensée 68 (Gallimard, 1988), en effet, les deux auteurs brocardaient « l’anti-humanisme » théorique de tous les auteurs qui, à l’instar de Michel Foucault, proclamaient « la mort de l’homme » et proposaient un « retour au sujet » pour mieux entrer dans l’âge démocratique.Même si la pensée 68 est une construction a posteriori – « Althusser à rien » écrivaient alors les insurgés sur les murs des temples du savoir assiégés – et qu’elle s’incarne peut-être davantage dans les idées situationnistes que dans les analyses structuralistes, son examen demeure un impératif, tant les querelles à son endroit sont encore vives.Face à la contre-révolution conservatrice des populismes droitiers et « l’idéologie réactionnaire » des oligarques à « l’esprit versaillais », dixit Elisabeth Roudinesco, mais également devant « l’indignation impuissante » de la gauche protestataire, affirme Marcel Gauchet, le temps est revenu de mettre de nouveau la plume dans la plaie.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder C’est un regret qui concerne le début du quinquennat mais dont l’aveu éclaire la façon dont le chef de l’Etat envisage la fin de son mandat. Dans un livre à paraître mercredi (Le Stage est fini, Albin Michel, 264 pages, 18 euros), François Hollande fait part à notre collaboratrice Françoise Fressoz du regard critique qu’il porte sur la politique fiscale des débuts de son mandat. « On paie souvent la première loi de finances rectificative, reconnaît le président de la République. Pour Sarkozy, c’était la loi travail, emploi, pouvoir d’achat interprétée comme un cadeau fiscal. Il l’a payé tout son quinquennat. Nous, on a payé les 11 milliards d’impôts nouveaux levés à notre arrivée. »Et si c’était à refaire ? « Je ne serais pas allé aussi loin », répond M. Hollande. « J’aurais gardé l’augmentation de la TVA décidée par Nicolas Sarkozy pour boucler le budget qu’il nous avait laissé, j’aurais fait le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) pour les entreprises et j’aurais évité les hausses dans les budgets suivants. »La confidence du président de la République, rapporte Françoise Fressoz, date du mois de juillet, soit il y a quelques semaines à peine. Elle n’est pas anodine. Le moment correspond à celui où, publiquement, M. Hollande décide de s’engager auprès des Français à ne plus augmenter les impôts. « Il n’y aura pas d’augmentations d’impôts, puisqu’il y aura même des baisses », affirme-t-il ainsi le 14 juillet, sur TF1 et France 2.Reconquérir sa majoritéDepuis, la position du chef de l’Etat s’est précisée. Le 20 août, en déplacement en Savoie, il assure que les baisses d’impôt auront lieu « quoi qu’il arrive », et non plus, comme il l’affirmait encore la veille dans une interview à la presse régionale, « si la croissance s’amplifie en 2016 ».Lire aussi :Les contours flous d’une baisse d’impôtL’accent mis en cette rentrée sur les baisses d’impôts par le chef de l’Etat n’est évidemment pas dénué d’arrière-pensées politiques et électorales. Il sait que le « ras-le-bol fiscal », dénoncé dès la fin de l’été 2013 par Pierre Moscovici, alors ministre de l’économie, est l’une des raisons de son impopularité. Par ailleurs, en tant qu’ancien premier secrétaire du Parti socialiste, M. Hollande est parfaitement au courant que le PS, dans un rapport publié fin juillet, a décidé de faire de la « redistribution » en faveur des ménages l’un de ses combats de l’automne. En promettant un geste fiscal quelques jours avant l’université d’été de La Rochelle, le chef de l’Etat espérait sans doute donner quelque satisfaction à sa majorité.Les confidences rapportées par notre collaboratrice Françoise Fressoz, dans ce livre qui revisite les trois premières années du quinquennat en mettant l’accent sur les errements de la politique économique conduite depuis 2012, aident donc à comprendre pourquoi M. Hollande, à vingt mois de la présidentielle, a décidé dorénavant de se faire le champion des baisses d’impôts.La prise de conscience par M. Hollande des dégâts politiques des hausses d’impôts n’aura toutefois pas été immédiate. Dans son livre, Françoise Fressoz rapporte ainsi la scène suivante : en septembre 2012, Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, prend la plume pour stopper les ardeurs fiscales du ministre du budget qu’il appelle « le docteur Folamour de la hausse d’impôts » et, dans une note intitulée « Le plan C comme croissance », qu’il adresse à M. Hollande, il s’inquiète des effets de la politique fiscale sur une croissance molle. L’avertissement, commente l’auteure, ne reçoit pas de réponse. « L’Elysée n’accuse même pas réception de sa note. »Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé et Maxime Vaudano Pendant que les Français partaient en vacances ou décrochaient de l’actualité politique, le Parlement a adopté une douzaine de lois, prêtant le flanc à la critique usuelle de « faire passer des choses en douce » pendant la torpeur estivale. Pour vous permettre de vous faire une idée par vous-même, les Décodeurs vous résument le contenu de ces textes.Loi sur le renseignementAu terme d’une procédure éclair, les parlementaires ont massivement approuvé ce projet de loi très controversé renforçant les pouvoirs des services de renseignement et légalisant certaines pratiques de surveillance jusqu’alors illégales.Malgré les craintes soulevées sur les abus possibles et leurs conséquences sur la protection de la vie privée, le Conseil constitutionnel a validé en août l’essentiel des dispositions de la loi. Seules trois dispositions mineures ont été écartées par les Sages.Lire aussi :La loi sur le renseignement mettra-t-elle en place une « surveillance de masse » ?Loi MacronIl aura fallu pas moins de trois recours au « 49-3 » [mesure permettant de forcer le passage d’une loi] au gouvernement pour faire adopter la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, fourre-tout législatif initié par Arnaud Montebourg et finalisé par son successeur au ministère de l’économie, Emmanuel Macron. Le texte facilite, entre autres, le travail dominical et nocturne, libéralise le transport par autocar et certaines professions réglementées.Certains « cavaliers législatifs » – des propositions sans rapport avec le contenu du texte – concernant la publicité sur l’alcool ou l’enfouissement des déchets nucléaires, ont été censurés par le Conseil constitutionnel, car trop éloignés de l’objectif initial de la loi. Les Sages ont également écarté le très critiqué plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement.De nombreux décrets d’application doivent encore passer pour que toutes les dispositions du texte soient mises en œuvre.Lire aussi :Ce que contient (désormais) la loi MacronLoi sur la transition énergétiquePrésenté comme l’un des « grands chantiers du quinquennat », ce projet avait été repoussé à de multiples reprises depuis deux ans.Le texte traduit la promesse de François Hollande de réduire la dépendance au nucléaire dans la production française d’électricité de 75 % à 50 % d’ici 2025. Il fixe également des objectifs pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la diminution de la consommation énergétique et la promotion des énergies renouvelables. Reste à les concrétiser par un décret de programmation pluriannuelle de l’énergie, qui a été repoussé à 2016.Lire : La transition énergétique, globalement conforme aux promesses du candidat HollandeLoi sur le dialogue socialCette loi portée par François Rebsamen, ministre (démissionnaire) de l’emploi, vise à donner une représentation aux employés des TPE (très petites entreprises), soit environ 4,6 millions de salariés en France. Elle supprime aussi le caractère obligatoire du CV anonyme et de la communication par les entreprises des inégalités salariales hommes-femmes en leur sein, et simplifie le compte pénibilité.En revanche, le texte renonce à lisser les seuils sociaux, ces obligations imposées aux entreprises en fonction du nombre de salariés, des paliers qui dissuaderaient les patrons d’embaucher.Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?La réforme territoriale achevéeAprès la création des métropoles et le redécoupage des régions, le troisième volet de la réforme territoriale a été finalisé avec l’adoption de la loi NOTRe, acronyme de « Nouvelle organisation territoriale de la République ». Celle-ci redéfinit la répartition des compétences entre les différentes collectivités du millefeuille territorial. Elle donne notamment plus de pouvoir aux régions et aux intercommunalités, sans forcément vider les départements de leur substance, comme envisagé un temps.Voir le visuel : Que change la loi NOTRe pour les collectivités territoriales ?Réforme du droit d’asileAlors que les réfugiés ne cessent d’affluer aux portes de l’Europe, ce texte doit rénover en profondeur le système du droit d’asile français pour le mettre en conformité avec les directives européennes. Il doit notamment réduire la durée de traitement des dossiers à neuf mois maximum, alors qu’il faut aujourd’hui en moyenne deux ans à un demandeur pour obtenir un statut de réfugié… ou être débouté.Lire :Cinq questions sur le droit d’asileLire l'édito :Droit d’asile : les avancées d’une loiL’accessibilité aux handicapés repousséeLe Parlement a entériné l’échec de la loi de 2005 sur l’accessibilité des lieux publics aux personnes handicapées. Initialement contraints de se mettre en conformité avec la loi dès 2015, les acteurs publics vont pouvoir bénéficier de trois à neuf ans de délais supplémentaires.Lire : L'accessibilité des handicapés, un problème toujours pas résoluLa loi Taubira adaptant la procédure pénaleCette loi portée par la garde des sceaux, Christiane Taubira, devait encadrer l’adaptation de la procédure pénale française au droit européen, homologuant notamment la reconnaissance mutuelle des décisions relatives à l’exécution des peines au sein de l’Union.Problème : vingt-huit des 39 articles de la loi ont été censurés par le Conseil constitutionnel. Les Sages ont estimé que le texte, qui ne comprenait que huit articles à l’origine, s’était alourdi de « cavaliers législatifs », sans aucun rapport avec le projet de loi initial (cellules individuelles, financement de l’aide aux victimes…).Et aussi…Nouvelle-Calédonie : les modalités techniques du futur scrutin – dont la date n’est pas encore connue – sur l’autodétermination du Caillou ont été modifiées, pour permettre à davantage d’électeurs d’y participer.Listes électorales : le gouvernement a prolongé l’inscription sur les listes électorales, laissant aux personnes jusqu’au 30 septembre pour s’inscrire afin de pouvoir voter aux élections régionales des 6 et 13 décembre. Une mesure exceptionnelle justifiée par la détermination tardive de la date du scrutin, qui n’a été arrêtée qu’en janvier 2015.Andorre : la France a enfin défini sa frontière avec la principauté, qu’aucun texte n’avait officiellement délimité depuis son indépendance, en 1993. Elle a également conclu avec elle des accords sur la gestion commune de la ressource en eau, l’enseignement et la création d’un bureau de douanes commun.Indemnisation des victimes de la Shoah : certaines victimes déportées depuis la France occupée pendant la seconde guerre mondiale n’étaient pas couvertes pas les programmes français d’indemnisation ; un accord avec les Etats-Unis a été ratifié, complétant le régime des pensions d’invalidité ouvert depuis 1948 aux rescapés des camps.Maroc : le protocole controversé d’entraide judiciaire en matière pénale entre Paris et Rabbat, signé en février 2015, a été approuvé. Plusieurs associations ont fait part de leur « préoccupation » face à un accord qui « risque d’accorder l’impunité à tout auteur d’infraction de nationalité marocaine ».Turkménistan : un vieil accord de coopération de l’Union européenne avec cette dictature du Caucase, conclu en 1998 et débloqué récemment, a été ratifié par le Parlement.Antilles : les députés ont entériné le remplacement de l’ancienne université Antilles-Guyanne par la nouvelle université fédérale des Antilles, plus autonome.Armées : la loi de programmation militaire (LPM) de 2013 a été actualisée pour la période 2015-2019, afin d’adapter les budgets à la « nouvelle situation sécuritaire » (multiplication des opérations extérieures et Vigipirate renforcé en France). Le rythme de réduction des effectifs est légèrement revu à la baisse et les crédits de défense sont augmentés.Octroi de mer : le Parlement a prolongé et réformé ce système qui permet de réduire la taxation des produits locaux et des importations dans les départements d’outre-mer.Approbation des comptes 2014 : les chiffres définitifs d’exécution du budget 2014 de la France font apparaître un déficit public de 4 %, dont 2,1 % de déficit structurel (hors effets conjoncturels des cycles économiques).Consommation : une ordonnance impose la médiation dans le règlement des litiges de consommation, retranscrivant une directive européenne.Immobilier : une ordonnance simplifie les transactions immobilières, en allégeant les obligations prévues par la loi Duflot en amont des promesses de vente.SNCF : une ordonnance vise à améliorer l’ouverture à la concurrence du réseau ferré dans le cadre de la réforme ferroviaire.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.08.2015 à 05h44 • Mis à jour le31.08.2015 à 09h51 Après un discours plutôt généreux sur l’accueil des migrants, Manuel Valls passe aux travaux pratiques, lundi 31 août, avec un déplacement à Calais, un des lieux emblématiques de cette crise. La question de la coopération avec le Royaume-Uni doit y être abordée, avant une réunion européenne d’urgence le 14 septembre.Le premier ministre, accompagné de son ministre de l’intérieur et de deux commissaires européens, visitera notamment dans la matinée le centre d’accueil Jules-Ferry, qui jouxte « la jungle » où vivent des milliers d’hommes et de femmes tentant de rejoindre l’Angleterre.Lire notre enquête :A Calais, le très lucratif trafic de migrants« Humanité » mais « fermeté »Dimanche, devant les militants socialistes en clôture de l’université PS à La Rochelle, Manuel Valls, sans renoncer à une exigence de « fermeté », avait insisté sur le besoin d’« humanité » et de « responsabilité » à l’égard des migrants. Les personnes qui « fuient la guerre, les persécutions, la torture, les dictatures, doivent être accueillies, (…) traitées dignement, abritées, soignées », a déclaré le premier ministre.A l’appel de Berlin, Londres et Paris, les ministres de l’intérieur de l’Union européenne se réuniront le 14 septembre « pour avancer concrètement » face à la crise, alors que l’Europe peine à trouver des solutions à l’afflux de réfugiés, syriens notamment.L’Italie, qui figure avec la Grèce et la Hongrie parmi les pays les plus exposés aux migrations, a annoncé de son côté son intention de faire de la création d’un droit d’asile européen « la bataille des prochains mois ». Le ton est par ailleurs monté entre Paris et Budapest après les critiques émises par Laurent Fabius sur l’attitude de la Hongrie face à cette crise, et jugées « choquantes » par le ministre des affaires étrangères hongrois.Pour Manuel Valls, il s’agit de montrer « que le gouvernement est mobilisé et que la France est à l’initiative avec l’Allemagne », a souligné auprès de l’AFP son entourage. Manuel Valls avait salué dimanche les prises de position et les « bonnes décisions » de la chancelière Angela Merkel en faveur des réfugiés, alors que l’Allemagne est le principal octroyeur d’asile dans l’Union européenne.Lire aussi notre analyse :L’Allemagne bouscule le système de demande d’asile européenIl avait invité la droite française, qu’il a accusée de « courir après le Front national » sur les questions d’immigration, à imiter la dirigeante allemande. Manuel Valls s’emploiera ainsi à montrer que la France n’est pas passive, même si les 60 000 demandeurs d’asile attendus cette année dans l’Hexagone sont bien loin de la prévision record de 800 000 côté allemand.« Un exercice de communication »En fin de matinée, le premier ministre doit visiter le site d’Eurotunnel à Coquelles (Pas-de-Calais), où de nouvelles barrières visant à bloquer les migrants tentant de pénétrer dans le tunnel sous la Manche ont été installées début août, aux frais des Britanniques. Des renforts policiers et sécuritaires ont également été annoncés dans le cadre de l’accord franco-britannique signé le 20 août par Bernard Cazeneuve et son homologue d’outre-Manche, Theresa May.Lire aussi :A Calais, la France est « le bras policier » de LondresManuel Valls rendra d’ailleurs visite aux forces de l’ordre dans l’après-midi. Eurotunnel a dénombré jusqu’à 2 000 tentatives d’intrusion par nuit fin juillet, avec plusieurs morts au cours de l’été.Manuel Valls rencontrera également des associations d’aide aux migrants. L’une d’entre elles, Passeurs d’hospitalité, a d’ores et déjà dénoncé dans un communiqué un « exercice de communication », visant à « montrer qu’on fait quelque chose alors qu’on ne répète que les mêmes recettes ». Le premier ministre se rendra enfin dans l’après-midi à l’hôpital de Calais, qui doit gérer l’accueil de nombreux migrants.Lire aussi notre reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre » 08.09.2015 à 11h03 • Mis à jour le08.09.2015 à 14h00 | Isabelle Rey-Lefebvre et Julia Pascual Il va falloir pousser les murs. Face à l’arrivée massive de migrants en Europe dans des conditions souvent dramatiques, François Hollande a annoncé, lundi 7 septembre, un effort accru. La France s’engage à accueillir 24 000 réfugiés supplémentaires en deux ans. Ces réfugiés s’ajouteront aux 9 000 personnes que la France s’était déjà engagée à accueillir auprès de la Commission européenne, cet été.Où et comment les loger ? Le dispositif existant, soit 25 000 places en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), est déjà saturé par les 65 000 demandes que la France examine chaque année. « Seulement un tiers des demandeurs d’asile ont accès à une place en CADA, comme le prévoit pourtant la loi », rappelle la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), qui estime à 20 000 le nombre de places supplémentaires nécessaires. Pour les créer, le gouvernement s’est résolu à mobiliser l’ensemble des acteurs : associations, bailleurs sociaux, collectivités locales.Fin juin, le gouvernement avait dévoilé un premier « plan migrants », qui prévoyait la création de 11 000 places de divers types : CADA, hébergements d’urgence et logements pour les réfugiés ayant obtenu l’asile mais n’ayant pas trouvé de place dans le parc immobilier conventionnel ou dans le parc social, faute d’insertion socio-économique.Politique d’accueil sélectiveAujourd’hui, les pouvoirs publics vont devoir redoubler d’efforts. Ils tablent en amont sur les effets d’une politique d’accueil sélective. Les 24 000 demandeurs d’asile seront en effet triés sur le volet. Lundi 7 septembre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, en a donné un aperçu, en expliquant que la France allait dès cette semaine soulager l’Allemagne d’un millier de réfugiés, « uniquement des Syriens, Irakiens et Erythréens ». Pour les 24 000 à venir, la même logique devrait opérer.Lire aussi :Et l’Allemagne ouvrit ses portesLes demandeurs d’asile seront identifiés dans les futurs « hot spots », des centres de contrôle et d’enregistrement en Grèce, en Italie et en Hongrie. Cet écrémage préalable doit permettre d’accélérer l’octroi du statut de réfugié par la France et donc de limiter la durée de séjour dans les CADA « à deux mois maximum », selon le ministère de l’intérieur. L’idée est de faire basculer rapidement les réfugiés qui ont obtenu le statut, donc un titre de séjour et une autorisation de travail, vers un dispositif de logement pérenne, afin de faire de la place aux nouveaux arrivants.Le gouvernement ne fera cependant pas l’économie de places d’accueil supplémentaires. Un effort dont il ne chiffre pas encore le coût, celui-ci dépendant notamment du nombre de places effectivement créées et de leur nature (les hébergements d’urgence en hôtel étant particulièrement onéreux), des besoins de mises en conformité de bâtiments « recyclés »... A titre de comparaison, le « plan migrants » décidé en juin a été chiffré en année pleine à 70 millions d’euros. « Un processus interministériel permettra de dégager les moyens administratifs et budgétaires nécessaires », a seulement assuré Bernard Cazeneuve, lundi. C’est « une question de quelques millions » d’euros et ça « ne se fera pas au détriment d’autres politiques », a assuré le ministre des finances, Michel Sapin.Mobiliser les locaux vacantsLa réponse de la France va commencer à se dessiner plus concrètement lors de la réunion de travail convoquée samedi 12 septembre, à laquelle M. Cazeneuve a convié les maires de France. Le nouveau coordinateur national de l’accueil des migrants, le préfet Kléber Arhoul, est chargé de sa préparation. Il s’agit de mettre à contribution toutes les villes volontaires : « Elles nous proposeront du logement ou du foncier pour accueillir des demandeurs d’asile », résume t-on place Beauvau. « Paris, Bordeaux, Pau, Poitiers, Besançon, Villeurbanne, Evry, Avignon, Cherbourg, Rouen, Lille, Strasbourg, Metz et tant d’autres ont d’ores et déjà confirmé leur présence », saluait, lundi, M. Cazeneuve.Lie aussi :Les maires invités à organiser l’accueil des migrants« Nous avons commencé à joindre les différentes administrations pour répertorier les bâtiments inoccupés », fait ainsi valoir le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries. La ville de Saint-Denis a de son côté proposé au ministre de l’intérieur de mobiliser les locaux vacants d’une ancienne gendarmerie ainsi que les centres de vacances municipaux, inoccupés pendant les périodes hivernales.« Il y a un éventail large de locaux appartenant à l’Etat, aux collectivités, aux bailleurs, appuie Djamel Cheridi, directeur de l’hébergement et du logement accompagné au sein de l’association Coallia, un des principaux gestionnaires de CADA. Je pense aux anciens foyers logement désaffectés, aux anciennes maisons de retraite, aux bâtiments en attente de démolition, aux casernes qui pourraient être reconfigurées… »Jean-Paul Clément, le directeur général de la société d’économie mixte Adoma, qui gère 12 000 places d’hébergement pour demandeurs d’asile, confirme : « Nous sommes à la recherche de terrains où installer des préfabriqués, de bâtiments publics, casernes ou autres, pour accroître notre capacité. » Adoma regarde aussi du côté de l’Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), opérateur de l’Etat dont la vocation est d’accueillir des stagiaires partout en France et qui pourrait contribuer à hauteur de 5 000 ou 10 000 places.« Ce n’est jamais que 1 000 personnes par mois, soit 10 par département »« La France a accueilli 500 000 Espagnols [à la fin de] la guerre d’Espagne et 120 000 boat people en 1979 », en provenance du Vietnam, du Cambodge et du Laos, rappelait lundi le porte-parole du Parti socialiste, Olivier Faure. Accueillir 24 000 personnes, « ce n’est jamais que 1 000 personnes par mois, soit 10 par département », relativise aussi Jean-François Ploquin, directeur de l’association Forum Réfugiés, qui gère des dispositifs d’accueil. Il redoute cependant la difficulté qu’aura la France « à permettre l’accès à un logement social aux personnes reconnues comme réfugiées », car il y a déjà une longue liste d’attente dans de nombreuses villes.« Le mouvement HLM veut apporter sa contribution »Les 4,6 millions de logements sociaux français sont en effet très sollicités : « Le mouvement HLM a une tradition d’accueil des réfugiés et veut apporter sa contribution, rappelle Marie-Noëlle Lienemann, vice-présidente de l’Union sociale pour l’habitat, qui fédère 755 organismes HLM. Dans le cadre du plan migrants, pour libérer 3 000 à 4 000 places, notamment dans les CADA d’Ile-de-France, nous avons, dès le mois de juin, proposé de mobiliser 1 000 logements dans les zones détendues, où il y a de la vacance. » C’est le cas, par exemple, du Centre et de l’Est de la France, l’objectif étant de répartir l’effort sur tout le territoire.« Nous ne devons pas raisonner uniquement en termes de places, met en garde M. Ploquin. Il faut un accompagnement dans une perspective d’emploi et des schémas de répartition qui tiennent compte du marché du travail, des transports… » Il demeure toutefois peu probable que le parc social ait les moyens d’absorber tous les besoins. Au ministère de l’intérieur, on veut croire qu’une partie des réfugiés se logeront directement dans le parc privé…Comment un réfugié est-il orienté ?La France a déjà commencé à « sélectionner » les premiers réfugiés qu’elle va accueillir. Il s’agit d’Erythréens, de Syriens et d’Irakiens que l’Office français de protection des réfugiés et apatrides est allé chercher cette semaine en Allemagne. Des personnes « en urgent besoin de protection », précise le ministère de l’intérieur. Une façon de suggérer que les ressortissants soudanais, afghans ou éthiopiens ne bénéficieraient pas de l’asile en France. L’orientation des demandeurs d’asile sera faite par l’Etat européen où les migrants sont arrivés et où ils ont fait leur demande d’asile, en liaison avec les « points de contact » des Etats membres. Parmi les critères pris en compte : les liens familiaux, la « vulnérabilité », les langues parlées, les caractéristiques culturelles, sociales et professionnelles ainsi que la possibilité d’hébergement dans le pays de destination.Lire aussi :A Bordeaux, asile incertain pour les migrants sahraouisJulia PascualJournaliste au MondeIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Dans un entretien au Monde, le secrétaire d’Etat chargé du budget explique notamment que 8 millions de foyers fiscaux devraient être concernés par la future baisse d’impôts.Pouvez-vous nous préciser à qui bénéficieront les baisses d’impôt en 2016 et comment elles seront calculées ?Christian Eckert : Nous voulons atteindre 8 millions de foyers fiscaux. Le président de la République a confirmé qu’il s’agissait bien de l’impôt sur le revenu. Il y a encore un certain nombre de points à affiner. La baisse atteindra plus de 2 milliards d’euros, qui s’ajouteront aux 3 milliards de baisse de 2015.Qui a bénéficié, en 2015, de la baisse de l’impôt sur le revenu qui a concerné, selon les derniers chiffres, 9,45 millions de foyers ?Trois millions de ménages environ sont sortis de l’impôt ou ont évité d’y entrer grâce à cette mesure. Les célibataires sans enfant représentent 3,8 millions de bénéficiaires. 7,8 millions de foyers ont eu un gain de plus de 100 euros ; 3,6 millions, de plus de 300 euros. Les bénéficiaires sont pour 61 % des salariés et pour 36 % des retraités. L’engagement qui avait été pris est devenu réalité. La mesure que nous préparons pour 2016 aura la même réalité.Vous ne modifiez pas vos prévisions de croissance et de déficit pour 2016 ?Le président de la République l’a dit : 1,5 % de croissance en 2016, c’est une prévision raisonnable, même si on peut espérer faire mieux, et l’objectif de déficit public reste fixé à 3,3 %.Et l’exécution du budget 2015 sera-t-elle conforme aux prévisions ?Un certain nombre de mesures prises en cours d’année ont été financées par des économies supplémentaires et sont donc neutres pour les finances publiques. Les autres pourront être financées par de nouveaux redéploiements ou la mobilisation de la réserve de précaution ; ce sera finalisé dans la loi de finances rectificative de fin d’année. Quant au discours qui consiste à dire que les recettes feraient défaut, c’est totalement faux. Nous avons cette année des recettes fiscales qui sont tout à fait en ligne avec nos prévisions actualisées en avril dans le programme de stabilité, et donc totalement conformes à l’atteinte d’un déficit de 3,8 % fixé à cette date. Le rendement de l’impôt sur le revenu sera conforme aux prévisions en loi de finances initiale, voire légèrement supérieur, de l’ordre d’un demi-milliard. L’impôt sur les sociétés sera inférieur d’un peu moins de 1 milliard, en raison de la meilleure mobilisation du crédit impôt compétitivité emploi.Sur la TVA, nous devrions, comme nous l’avions annoncé dans le programme de stabilité, être un peu en dessous de nos prévisions de LFI (loi de finances initiale), de l’ordre de 1 milliard. Sur l’ensemble des recettes fiscales, la différence par rapport aux prévisions de LFI ne dépassera pas 1 milliard d’euros. Ceux qui nous disent qu’il va manquer 10 milliards par rapport aux recettes attendues, à cause de l’exil fiscal et de la fuite des capitaux et des foyers imposables, jouent simplement à se faire peur. Quant aux dépenses de l’Etat, fin juillet, elles sont en diminution effective, en valeur, de 4,2 milliards par rapport à l’exécution à la même période en 2014. L’objectif d’un déficit de 3,8 % en fin d’année nous paraît étayé par toutes les informations disponibles. Nous sommes en ligne avec nos prévisions, tout comme nos objectifs de croissance à 1 % pour cette année. Concernant le budget de l’Etat, il n’est pas impossible que le déficit soit même un peu inférieur à ce que nous avions prévu.Vous excluez un risque de dérapage en fin d’année ?L’exercice de gestion de fin d’année sera probablement contraint, mais il n’y a pas de signaux sur le fait que nous n’atteindrions pas nos objectifs. La réserve de précaution, qui était de 8 milliards en loi de finances initiale, n’a pas été consommée à ce stade de l’année. Il en reste environ 7 milliards. Nous avons pris des engagements. Aujourd’hui, tout indique qu’ils seront tenus.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis François Hollande aime à changer l’instrument de mesure quand le résultat ne lui est pas favorable. C’est globalement ce qu’il s’est appliqué à faire lors de cette 6e conférence de presse du quinquennat, en plaçant sa présidence sur le terrain de la morale, après avoir échoué jusqu’à présent sur celui du redressement économique.Ton grave pour aborder les grandes crises internationales, le chef de l’Etat poursuit dans la voie qu’il avait tracée lors du dernier rendez-vous du genre, juste après les attaques de janvier, reléguant au second plan les questions fiscales, budgétaires et sociales. Il cherche dans son propos liminaire, plutôt réussi sur la forme, à se positionner comme le garant de « l’âme de la France » : « Faire France », « être à la hauteur de la France », « faire des choix pour que la France puisse être digne d’elle-même »…Rarement le président de la République aura autant mis en avant sa haute conception de la nation et par effet miroir, l’impératif moral de sa fonction. Comme si c’était sur sa capacité à défendre la première et à incarner la seconde qu’il voulait être jugé en 2017.Changement de vocabulaireLe chef de l’Etat adapte sa stratégie à l’actualité internationale qui a – temporairement – pris le pas sur la politique intérieure. « Il y a des images qui frappent à la porte de nos consciences… », a-t-il expliqué en introduction. Bien sûr, celle d’Aylan Kurdi, l’enfant retrouvé mort noyé sur une plage en Turquie. Mais aussi celles du carnage évité dans le Thalys et de la destruction de la cité antique de Palmyre.Et à la racine de tous ces événements, la guerre en Syrie et l’expansion de l’Etat islamique (EI). François Hollande avait d’ailleurs décidé d’en faire la principale annonce de sa conférence de presse : la France va procéder à des vols de reconnaissance en vue d’effectuer des frappes aériennes contre l’EI sur le sol syrien. Si une intervention au sol reste pour le moment exclue, le chef de l’Etat met une fois de plus en avant la capacité d’intervention militaire de la France, déjà engagée au Sahel, en Centrafrique et en Irak. Agir sur la cause donc, mais traiter également les conséquences. En annonçant que la France accueillera 24 000 réfugiés d’ici deux ans, François Hollande emboîte le pas de l’Allemagne.Lire aussi :La France accueillera 24 000 nouveaux réfugiésCertes, ses détracteurs souligneront qu’il apparaît à la traîne face à Angela Merkel, qui a incarné ce week-end l’esprit d’accueil de l’Union européenne. Mais, avec la défense d’une répartition « obligatoire » des demandeurs d’asile, le couple franco-allemand apparaît à nouveau à la manœuvre, après les crises grecque et ukrainienne.Lire aussi :L’Allemagne accueille des milliers de migrantsSurtout, après avoir tergiversé ces dernières semaines, François Hollande semble enfin décidé à faire le pari de l’ouverture pour gérer la pression migratoire. Et entend assumer politiquement ce choix. Il reprend à son compte la proposition du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, d’organiser en France une grande conférence internationale sur la question. Le changement de vocabulaire est d’ailleurs flagrant : « migrants » est remplacé par « demandeurs d’asile », « réfugiés » ou « déplacés ».La politique d’accueil est rejetée par une majorité de Français ? François Hollande se résout une fois n’est pas coutume à gouverner contre les sondages. En adoptant cette position – à laquelle ni Les Républicains ni le FN ne sont favorables –, le chef de l’Etat sait qu’il réintroduit un clivage gauche-droite et ressoude son camp, d’ordinaire si divisé sur les questions économiques.Discours attentisteL’économie justement. Qu’elle paraisse loin les conférences de presse largement consacrées aux questions fiscales et budgétaires, lors desquelles François Hollande se muait en professeur de finances. Contraint depuis plusieurs mois à un discours attentiste sur le front de l’emploi et de la croissance, il n’évoque aujourd’hui les choix budgétaires de la France que comme un impératif pour conserver notre souveraineté vis-à-vis de Bruxelles et une crédibilité à l’international.Bien sûr, le chef de l’Etat n’a pas oublié sa promesse d’inversion de la courbe du chômage, à laquelle sa candidature en 2017 est conditionnée. Mais c’est pour la renvoyer sur le terrain de « l’évidence morale », même s’il refuse toujours de préciser les termes du contrat et le calendrier. La majeure partie des annonces dans le domaine socio-économique avait été assurée par Manuel Valls à la sortie de l’été : évolution du droit du travail en renforçant les négociations de branche, pas de modification du pacte de responsabilité, une aide d’un milliard d’euros pour les collectivités locales, et enfin poursuite des baisses d’impôts en 2016. Tout juste a-t-il fixé le cadre de ce dernier engagement. Il s’agira d’une baisse de l’impôt sur le revenu pour huit millions de foyers à hauteur de 2 milliards d’euros. Et pour financer le tout l’Etat devra se serrer la ceinture, car il est exclu de creuser le déficit ou de créer de nouvelles taxes.Lire aussi :Hollande, candidat par défaut pour 2017La différence de ton avec la première partie sur l’international est frappante. Le chef de l’Etat apparaît moins à l’aise, s’embrouille sur les réponses, et, chose rare, s’agace contre un journaliste qui lui demande des précisions à propos de son mea culpa sur la suppression de la TVA sociale de Sarkozy, exprimé dans le livre de la journaliste du Monde, François Fressoz, Le stage est fini (Albin Michel, 272 p., 18 euros). « Ce n’est pas par des battements de coulpes que l’on arrive à convaincre », avait-il expliqué auparavant. Et pourtant, s’il veut incarner une présidence « morale » en 2017, François Hollande n’échappera pas à un devoir d’inventaire.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Bargain (Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Notre politique fiscale n’est pas le fruit d’une réflexion collective, cohérente et de long terme. Elle semble plutôt décidée sur un coin de table par des conseillers qui, même brillants, sont pris dans un rythme infernal : la course incessante à l’Elysée (elle recommence à mi-mandat !), le besoin frénétique de ne pas se laisser « déborder » ..S’ensuit une politique par à-coups, sans logique d’ensemble : annonce du taux à 75 %, négociation hâtive après l’attaque des « pigeons », coups de rabot sur la première tranche de l’impôt sur le revenu (IR), etc. Il en ressort également une communication gouvernementale focalisée sur le seul IR, qu’on instrumentalise à souhait.Lire aussi :Impôt : « Ce qui ne se voit pas fiscalement rend plus fort électoralement »Preuve en est l’annonce de rentrée du président : une baisse d’impôt pour 8 millions de foyers fiscaux et profitant « en priorité aux ménages les plus modestes ». De quoi s’agit-il ? D’un geste très symbolique (les gains sont minimes pour les classes moyennes) et d’une démagogie certaine puisqu’aucune baisse d’IR ne profitera aux 55 % de Français les plus modestes… ceux qui ne paient pas d’IR.Un jeu dangereuxD’une part, c’est un jeu dangereux en ces temps de ras-le-bol fiscal. Pourquoi se gargariser d’avoir (encore) diminué le nombre de foyers imposables à l’IR ? Le gouvernement pense-t-il vraiment pacifier les Français en donnant l’impression aux ménages imposables qu’ils sont les seuls – et de moins en moins nombreux – à supporter le financement du pays ? Ils paient plus que les autres, c’est bien le principe de progressivité très généralement accepté. Mais tout le monde est redevable à un impôt direct sur le revenu : la CSG/CRDS (près de 100 milliards de recettes contre 70 pour l’IR).C’est pour ces raisons que l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault et le député socialiste Pierre-Alain Muet, dans un livre présenté à la Rochelle, renouvellent le souhait d’une fusion IR-CSG, un impôt intégré permettant de piloter l’ensemble du système d’imposition directe de façon cohérente (Pour un impôt juste, prélevé à la source. Fondation Jean-Jaurès, 68 pages).En attendant, on pourrait vite renommer la CSG « Impôt sur le revenu généralisé » pour rappeler que l’effort fiscal ne repose pas que sur les épaules de quelques-uns !D’autre part, si l’IR tend à se concentrer sur les plus riches, il faudra songer à rétablir une certaine progressivité chez les autres. Tous paient de la CSG/CRDS ou de la TVA, mais ce sont des impôts proportionnels. Une progressivité existe en théorie grâce aux aides en emploi, la prime pour l’emploi (PPE) et le RSA-activité, qui augmentent le revenu net des plus modestes. Elles seront fusionnées en 2016 en une prime d’activité dont le sort est connu : comme le RSA-activité, pas plus d’un tiers des personnes éligibles n’y auront recours !CSG progressiveLe tandem Ayrault-Muet va donc proposer un amendement visant à remplacer cette prime par une CSG progressive. L’idée est louable puisqu’une ristourne de CSG est une aide en temps réel (alors que la PPE était décalée d’un an, comme l’IR) et sans problème de non-recours.Le hic ? Cette ristourne ne pourrait remplacer qu’une partie de l’aide en emploi. Prenons le cas d’un travailleur à mi-temps payé au SMIC : s’il en fait la demande, il perçoit un RSA-activité (ou bientôt la prime) équivalent à 45 % de son revenu brut, alors qu’une ristourne totale de CSG ne l’aiderait qu’à hauteur de 8 %.Faudrait-il alors faire de la prime une aide complémentaire (que peu de gens demanderont) ? Plutôt instaurer une « CSG négative », mais on complique ce qui était simple. L’autre solution est connue : l’impôt à la source doté d’une PPE généreuse. Avec un impôt négatif et en temps réel, le gouvernement pourrait vraiment dire qu’il aide les plus modestes. Mais il faudra encore attendre…Olivier Bargain est membre de l’Institut universitaire de France et directeur scientifique de l’Institut d’économie publique (IDEP)Olivier Bargain (Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Alexis Delcambre et Alexandre Piquard François Hollande s’est dit, lundi 7 septembre 2015, « pas favorable » à l’élargissement de la redevance audiovisuelle aux « objets connectés », lors d’une conférence de presse à l’Elysée, en précisant que, sur cette taxe, « les arbitrages viendront à la fin du mois ». « Il faut des financements » pour le service public audiovisuel, a ajouté le président, « mais la redevance télévisée ne peut pas être la variable d’ajustement. Il faut maîtriser l’appel à la contribution. »M. Hollande semble ainsi clore le débat en cours au sein du gouvernement. La ministre de la culture, Fleur Pellerin, avait déclaré sur France Info, le 3 septembre, étudier « l’option » d’une extension de la redevance aux « box » d’opérateurs, qui permettent de se connecter à Internet : « J’ai regardé les nouveaux modes de consommation de la télévision. Beaucoup passent par les box et non plus par l’antenne râteau. Et donc on a regardé ce que donnerait l’extension aux box. Il n’est pas question de taxer les smartphones et les tablettes », avait-elle dit. « Le premier ministre et le président de la République prendront leur décision dans les prochains jours », avait toutefois prudemment dit Mme Pellerin.Dans la foulée, Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au numérique, s’était déclarée « pas tellement favorable », à une redevance sur les boxes. « Il faut savoir que ça concerne moins de 2 % des foyers en France, parce qu’en réalité 98 % des foyers ont une télévision », avait-elle justifié dans un entretien à L’Opinion.Débat de longue dateL’élargissement de la redevance est l’un des chevaux de bataille des présidents de l’audiovisuel public. Lundi 31 août, lors d’un déjeuner avec des journalistes, Delphine Ernotte, la nouvelle présidente de France Télévisions, avait ainsi souhaité obtenir à la fois l’extension de la redevance aux ordinateurs et aux smartphones et le retour partiel de la publicité entre 20 heures et 21 heures.Lire aussi :La présidente de France Télévisions veut étendre la redevance aux ordinateurs et smartphonesL’élargissement de la redevance est aussi un débat de longue date, qui a suscité des échanges dès le début du quinquennat de François Hollande, quand Aurélie Filippetti – qui y était favorable – était ministre de la culture.Lire : La vision tout en nuances de François Hollande sur l'audiovisuelEn octobre 2014, lors d’un discours au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), le président de la République s’y était même montré plutôt favorable, en demandant une réflexion sur cette question. La réforme pourrait ne pas augmenter la pression fiscale, avait-il argué : « L’objectif est qu’à rendement constant, sans que ça ne coûte rien de plus à personne, il puisse y avoir une assiette plus large et plus juste », avait expliqué le président, rappelant qu’« on peut regarder les chaînes du service public sur d’autres instruments que la télévision ».Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Davet et Fabrice Lhomme Nicolas Sarkozy a été entendu par la police judiciaire, vendredi 4 septembre, dans le cadre de l’affaire Bygmalion. L’audition de l’ancien président de la République est la suite logique de cette enquête qui vise le financement illicite de sa campagne présidentielle malheureuse, en 2012.Lire notre décryptage : Bygmalion : si vous avez raté un épisodeLes investigations, menées par trois juges parisiens – Serge Tournaire, Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke –, portent sur plus de 18 millions de fausses factures adressées par la société Event & Cie à l’UMP pour des prestations correspondant en réalité à l’organisation de meetings pour la campagne présidentielle de 2012.Lire aussi sur Les Décodeurs : Les 15 chiffres fous de l’affaire BygmalionDans un premier temps, les magistrats avaient mis en examen les cadres de la société de communication Bygmalion et de sa filiale Event & Cie, avant de passer à « l’échelon politique ». C’est ainsi que sont désormais poursuivis l’ex-directeur général de l’UMP Eric Cesari, ou encore Guillaume Lambert et Jérôme Lavrilleux, respectivement ancien directeur et directeur adjoint de la campagne de M. Sarkozy.S’agissant du président des Républicains, les juges comme les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) s’interrogent sur son degré de connaissance du tour de passe-passe financier mis en place afin que, dans la plus grande illégalité, l’UMP prenne en charge ses dépenses de candidat à la présidentielle.Lire aussi :Affaire Bygmalion : le rôle de Nicolas Sarkozy au cœur de l’enquêteFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.09.2015 à 12h18 • Mis à jour le07.09.2015 à 16h44 François Hollande a commencé, lundi 7 septembre, son sixième rendez-vous officiel avec la presse en évoquant les derniers événements de l’actualité qui « frappent à la porte de notre conscience » : l’attaque dans le Thalys, la destruction de Palmyre et la photo choc du jeune Aylan, qui illustre le drame des migrants. Voici les principales annonces faites par le président lors de son discours d’introduction et en réponse aux questions des journalistes.Suivre la conférence de presse de François Hollande en direct Vingt-quatre mille réfugiés accueillis en FranceSur la question de l’afflux des migrants vers l’Europe, le président de la République a répété que « le droit d’asile fait partie de l’histoire » et de l’« âme » de la France, et a annoncé que la France accueillerait vingt-quatre mille réfugiés au cours des deux prochaines années, sur les cent vingt mille que la Commission européenne souhaite répartir dans les pays de l’Union européenne (UE).Refusant toujours le terme de « quota », il a préféré parler d’un « mécanisme de répartition obligatoire et permanent » au sein de l’UE, seule manière selon lui d’éviter la fin de l’espace Schengen et le retour aux frontières nationales.Lire : Les quotas migratoires proposés par l’UELe chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de traiter le problème en amont, en aidant « les pays de transit », notamment africains, à « retenir et raccompagner » les migrants qui ne relèvent pas du droit d’asile.Lire aussi :La France accueillera 24 000 nouveaux réfugiésM. Hollande a précisé qu’il y aurait « des centres de contrôle » pour identifier les personnes qui relèvent du droit d’asile et que les autres seraient « raccompagnées ». Une conférence internationale sur les réfugiés pourrait se tenir en novembre à Paris. Assumant le risque de sondages défavorables, le chef de l’Etat a assuré qu’il se déterminait « en fonction de l’intérêt majeur du pays, de l’idée que nous nous faisons du pays, de ses devoirs ».Hollande veut suggérer qu'il fait avec les réfugiés ce que Mitterrand avait fait avec la peine de mort : agir contre les sondages #ConfPR— ThomasWieder (@Thomas Wieder)require(["twitter/widgets"]);#ConfPR Sur l'accueil des réfugiés, pour la deuxième fois, Hollande oppose "l'honneur" de la France face à "l'horreur" du conflit.— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Des vols de reconnaissance en SyrieComme pressenti ces derniers jours, M. Hollande a ouvert la voie à la participation de la France aux frappes de la coalition internationale contre l’Etat islamique (EI) en Syrie, et non plus seulement en Irak. Dès mardi, des vols de reconnaissance en Syrie seront organisés, pour recueillir des informations et « permettre des frappes contre [l’EI] ».Lire aussi :François Hollande envisage de frapper l’Etat islamique en SyrieFrançois Hollande a exclu la proposition de ceux qui, comme le député (Les Républicains) Bruno Le Maire, souhaitent engager des troupes au sol en Syrie, en qualifiant cette solution d’« irréaliste » et « inconséquent[e] ». « Parce que nous serions les seuls, parce que ce serait transformer une opération en force d’occupation », a-t-il justifié. « Nous ne le ferons pas, tout comme en Irak. Pas par principe – nous l’avons fait au Mali –, mais en Irak et en Syrie c’est au pays et aux voisins d’intervenir », a-t-il précisé.Le chef de l’Etat a rappelé que le départ du pouvoir de Bachar Al-Assad restait la seule solution à terme pour l’avenir de la Syrie, appelant à la constitution d’un « gouvernement d’union nationale, sans les terroristes ».Optimisme sur la crise ukrainienneM. Hollande s’est félicité du respect – très tardif – du cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine, décidé en février lors des accords de Minsk. Annonçant une réunion à Paris en « format Normandie » – c’est-à-dire rassemblant la France, l’Allemagne, l’Ukraine et la Russie – avant l’assemblée générale des Nations unies, le 15 septembre, le président a évoqué une possible levée des sanctions contre la Russie si les engagements de Minsk étaient respectés d’ici à la fin de l’année.Lire aussi :Crise ukrainienne : Moscou laisse planer un doute sur le sort des accords de Minsk 2 milliards d’euros de baisse d’impôtsRéaffirmant son engagement à poursuivre le pacte de responsabilité, malgré les appels du Parti socialiste à le réviser, le président a dit que « son évaluation sera[it] faite avec les partenaires sociaux » et confirmé qu’il confierait à Emmanuel Macron, le ministre de l’économie et des finances, l’élaboration d’une loi sur « les opportunités économiques », pas seulement sur les questions numériques.Lire aussi :Le bricolage fiscal est de retourLe chef de l’Etat a aussi précisé ses promesses faites au mois d’août sur le plan fiscal. Il a dit que la baisse d’impôts serait financée non pas par des déficits ou une taxe supplémentaire, mais par des « économies ».« La logique des baisses d’impôts sera poursuivie en 2016. Plus de 2 milliards d’euros y seront consacrés, et 8 millions de foyers concernés. »Lire aussi :Pourquoi M. Hollande a décidé de se faire le champion des baisses d’impôtsUne réforme du code du travail « dans les prochains mois »M. Hollande a confirmé le démarrage prochain d’une réforme du code du travail. Des concertations avec les partenaires sociaux seront engagées dans la foulée de la remise du rapport Combrexelle, mercredi, à Manuel Valls, le premier ministre, avant la présentation d’un projet de loi dans les prochains mois, « respectueux du principe de l’accord majoritaire ».Sans surprise, le président s’est opposé au démantèlement des « garanties essentielles » que sont selon lui le smic, le contrat et la durée légale du travail à trente-cinq heures. « Ce serait l’abandon du compromis sur lequel salariés et employeurs vivent aujourd’hui », a-t-il dit. Il a toutefois souligné la possibilité d’ouvrir des négociations dans les branches professionnelles pour « adapter, ouvrir de nouveaux droits, donner davantage de souplesse ».Lire aussi :Une mission pour encourager les accords collectifs d’entrepriseDeux ou trois réformes constitutionnellesM. Hollande veut convoquer les députés et les sénateurs en Congrès pour avaliser deux réformes constitutionnelles : la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires et la réforme du Conseil supérieur de la magistrature. La réforme du mode de scrutin pour les législatives, avec l’introduction possible d’une dose de proportionnelle, pourrait faire l’objet d’un troisième projet de loi constitutionnelle si cela est nécessaire. Tout en disant que « la crise démocratique ne répond pas forcément à un changement de scrutin », il a réclamé que « la procédure législative » soit « corrigée, simplifiée » et que les Français soient davantage associés à l’élaboration de la loi, sans préciser comment.Mais aussiChômage. M. Hollande s’est refusé à préciser les termes exacts de sa promesse de ne pas se représenter en 2017 si la courbe du chômage ne s’inversait pas. Il a contourné la question en rappelant que « le chômage, c’était l’enjeu de la campagne de 2012 », tout en admettant que la baisse du chômage était pour lui une « exigence morale ».#ConfPR la promesse d'inversion de la courbe est certes risquée politiquement, mais elle lui permet aussi de neutraliser son propre camp.— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Redevance télé. Le président a expliqué qu’elle ne peut être « la seule variable d’ajustement » pour le financement du service public audiovisuel et il s’oppose à une redevance sur les objets connectés. M. Hollande a promis des arbitrages à la fin du mois de septembre.Elections régionales. Le chef de l’Etat a mis en garde la gauche contre les divisions : « La dispersion, c’est la disparition. »21e Conférence des Nations unies sur le climat (COP21). Sur ce sujet, M. Hollande a déclaré : « Faire des choix, c’est aussi ce que le monde aura à faire en décembre sur le climat. Le constat ne fait plus débat. Les bonnes intentions sont là, et tant mieux. Nous sommes encore loin d’un accord contraignant et de financement à la hauteur de l’enjeu. Il reste moins de trois mois pour y aboutir. » 07.09.2015 à 10h55 • Mis à jour le07.09.2015 à 11h02 Francis Wolff, professeur de philosophie à l’École normale supérieureLa manifestation de ce samedi 5 septembre, place de la Bastille à Paris, serait-elle le signe du sursaut citoyen attendu ? L’image dramatique d’un enfant mort sur une plage aura-t-elle donc été plus convaincante que mille statistiques, reportages ou éditoriaux ? Que faisions-nous hier ? Que faisons-nous encore aujourd’hui ? À quoi songeons-nous donc tandis que la réalité du monde frappe à nos portes ? Chut ! Ne disons rien, ne faisons rien : nous sommes occupés jour et nuit à « ne pas faire le jeu du Front national ». Afin de lui ravir quelques sièges, la droite dite « républicaine » tient donc aujourd’hui le discours que le FN tenait naguère : « les migrants n’ont qu’à rester chez eux » ! Afin de ne pas augmenter « l’insécurité culturelle » des « Français de souche », la gauche dite « de gouvernement » tient aujourd’hui le discours que la droite « républicaine » tenait naguère : « responsabilité et fermeté. ».Mais toutes ces tactiques demi-habiles, toutes ces petites compromissions quotidiennes exigées par le « réalisme », ont fini par mener au pire. Car que croyez-vous qu’il arrivât ? Trop heureux de cette double aubaine, le FN continuait de monter dans les sondages et dans les esprits. Et pourquoi donc, se demandaient, graves, les stratèges en communication des partis ? N’avons-nous pas évité de dire publiquement tout ce qui pourrait choquer les bons Français ? Mais, ne voient-ils pas, ces pompiers pyromanes, que, si nous en sommes là aujourd’hui, au premier rang européen pour l’extrême droite et « au douzième rang européen pour le rapport du nombre de demandeurs d’asile à la population globale », c’est justement pour cela !Tenir le discours des devoirs humainsC’est parce qu’il y a bien longtemps qu’aucune autorité politique ne tient plus, dans l’espace public légitime, le discours des devoirs humains et des valeurs universelles : accueil, hospitalité, solidarité, fraternité, justice, etc. Et quant aux bons esprits que font-ils ? Ils continuent de disserter sur les dangers du multiculturalisme et de se chamailler sans fin sur la Grande Affaire Française, celle du foulard ! Car, disaient les uns, une jeune fille qui se couvre les cheveux est une menace pour la République laïque. Et, continuaient les autres, elle est sous la coupe des barbus qui menacent notre sécurité.C’est ainsi que, pour quelques centaines de Français égarés qui allaient faire le djihad en Syrie, on avait oublié les centaines de milliers de Syriens hagards qui la fuyaient. Les empêcherons-nous d’entrer parce que leurs femmes, souvent, se couvrent les cheveux ? Ou parce qu’ils ne mangent pas de porc, contrairement aux exigences sacrées de nos cantines scolaires ? La patrie dite des « droits de l’homme », elle, a oublié les « devoirs de l’homme ». Suite aux attentats, la manifestation populaire du 11 janvier dernier à la Bastille avait été l’expression éclatante qu’il y a du politique en deçà de la politique ; que, en dépit des stratégies politiques de conquête et de l’exercice du pouvoir (faire le jeu ou ne pas faire le jeu d’unetelle), il y a l’affirmation du politique, c’est-à-dire de l’existence d’un « nous », au-delà des communautés familiales, régionales, religieuses, au-delà des identités de genre ou d’origine.Car la politique dit : malgré tout ce qui nous unit, voici ce qui nous sépare ; mais le politique dit : malgré tout ce qui nous divise, nous sommes un seul peuple. Espérons que la manifestation du 5 septembre marque les prémices de la prise de conscience, dans l’espace public et républicain, qu’il y a un autre « nous », au-delà de nos identités heureuses ou malheureuses, au-delà de la politique et même au-delà du politique : le « nous » de la communauté humaine. Et ce « nous » nous dit : malgré toutes les frontières qui séparent les États, malgré toutes les pseudo-identités qui nous divisent, nations, langues, religions ou cultures, nous sommes une seule humanité. Olivier Faye Pour le Front national, les élections régionales de décembre représentent bel et bien un scrutin national. Dès lors, la présidente du FN a livré pendant plus d’une heure un discours aux faux airs de campagne présidentielle, dimanche 6 septembre 2015, en clôture de l’université d’été du parti, à Marseille (Bouches-du-Rhône). Balayant de nombreux sujets, la députée a avant tout axé son propos sur l’immigration et le terrorisme. Un discours dans la continuité de celui du FN du temps de Jean-Marie Le Pen, qui était pourtant le grand absent de la journée.La présidente du parti d’extrême droite n’a eu de cesse de s’en prendre au « pouvoir qui n’a rien fait, n’a rien tenté de faire » face à « la conjonction des crises : économique, sociale, migratoire ». « C’est un gouvernement fantoche que nous avons, un gouvernement pot de fleurs », a jugé Mme Le Pen, devant plus de 3 200 personnes chauffées à blanc. Pour la députée européenne, qui ne cesse de dénoncer une perte de souveraineté au profit de l’Union européenne, « la France n’est plus un Etat ». « La France est devenue le vassal d’autres puissances », elle suit « Washington et Berlin », a-t-elle estimé.Fidèle à sa stratégie d’ancrage local, Marine Le Pen, qui ambitionne de voir son parti emporter quatre ou cinq régions en décembre, a promis que les exécutifs dirigés par ses troupes seraient des « remparts ». « Nous ne pourrons pas tout au niveau régional. Mais tout ce que nous pourrons faire, nous le ferons, comme dans les villes qui ont un maire Front national », a-t-elle assuré.« Ils souhaitent que nous arrêtions de penser »Plaçant l’accent sur l’immigration et le terrorisme, la fille de Jean-Marie Le Pen a déclenché une standing ovation. « L’immigration est un problème fondamental (…). L’immigration n’est pas une chance, c’est un fardeau ! », a-t-elle lancé, alors que la crise migratoire qui secoue l’Europe depuis plusieurs mois ne faiblit pas. Pour Mme Le Pen, hors de question de comparer le sort des réfugiés fuyant la guerre en Syrie ou en Irak à celui des Espagnols qui tentaient d’échapper à la guerre civile dans les années 1930, ou des juifs allemands qui laissaient derrière eux le nazisme. « Cette immigration ne ressemble pas à celle qu’a connue notre pays au début du siècle dernier. C’est une immigration économique dans un pays exsangue économiquement. »La présidente du Front national, qui souhaite l’abrogation du droit du sol, la suppression de l’aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière et l’abolition des accords de libre circulation de Schengen, s’en est prise à la « culpabilisation » qui fait, selon elle, suite à la publication de la photo d’Aylan – un petit garçon syrien de 3 ans retrouvé mort sur une plage en Turquie. « Ils souhaitent que nous arrêtions de penser. Nous n’avons pas de leçon à recevoir, surtout quand ils vous jettent la mort d’un enfant au visage pour faire avancer leur sinistre projet ! », a-t-elle martelé.Et de faire un lien direct entre cette crise migratoire et la multiplication des actes terroristes ces dernières années. « Sur ce sujet comme sur d’autres, le Front national devient la boussole des Français, comme il l’est sur le fondamentalisme islamiste, qu’on accroît encore par cette immigration hors contrôle », a-t-elle affirmé. Plaidant à nouveau en faveur de l’expulsion des étrangers fichés « S » par le renseignement pour cause de radicalisation, elle a promis, si elle accédait au pouvoir, de mettre « l’islam radical à genoux ».Lire aussi :Terrorisme : qu’est-ce que la « fiche S » ?Très critique contre l’exécutif, Mme Le Pen a aussi des mots durs à l’encontre de Nicolas Sarkozy, qui avait jugé, samedi 5 septembre, qu’elle manquait d’humanité face au drame des migrants. « Cette leçon de maintien pourrait faire sourire », a-t-elle ironisé, jugeant les propos de l’ancien président de la République « terribles pour lui-même (…) venant d’un homme qui, comme chef des armées, a contribué à l’assassinat d’un chef d’Etat [Mouammar Kadhafi] (…) et a livré la Libye aux bouchers islamistes ».Aucun incident n’est venu émailler ce discours fleuve, alors que Jean-Marie Le Pen faisait planer le doute sur une possible venue. « Je ne ferais que rendre service à Marine Le Pen en attirant l’attention sur elle alors qu’elle en est réduite aux miettes médiatiques de ce week-end », a-t-il expliqué après coup. Le FN semble en tout cas avoir placé sous l’éteignoir le conflit politico-familial.Olivier Faye Mathilde Damgé et Maxime Vaudano Pendant que les Français partaient en vacances ou décrochaient de l’actualité politique, le Parlement a adopté une douzaine de lois, prêtant le flanc à la critique usuelle de « faire passer des choses en douce » pendant la torpeur estivale. Pour vous permettre de vous faire une idée par vous-même, les Décodeurs vous résument le contenu de ces textes.Loi sur le renseignementAu terme d’une procédure éclair, les parlementaires ont massivement approuvé ce projet de loi très controversé renforçant les pouvoirs des services de renseignement et légalisant certaines pratiques de surveillance jusqu’alors illégales.Malgré les craintes soulevées sur les abus possibles et leurs conséquences sur la protection de la vie privée, le Conseil constitutionnel a validé en août l’essentiel des dispositions de la loi. Seules trois dispositions mineures ont été écartées par les Sages.Lire aussi :La loi sur le renseignement mettra-t-elle en place une « surveillance de masse » ?Loi MacronIl aura fallu pas moins de trois recours au « 49-3 » [mesure permettant de forcer le passage d’une loi] au gouvernement pour faire adopter la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, fourre-tout législatif initié par Arnaud Montebourg et finalisé par son successeur au ministère de l’économie, Emmanuel Macron. Le texte facilite, entre autres, le travail dominical et nocturne, libéralise le transport par autocar et certaines professions réglementées.Certains « cavaliers législatifs » – des propositions sans rapport avec le contenu du texte – concernant la publicité sur l’alcool ou l’enfouissement des déchets nucléaires, ont été censurés par le Conseil constitutionnel, car trop éloignés de l’objectif initial de la loi. Les Sages ont également écarté le très critiqué plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement.De nombreux décrets d’application doivent encore passer pour que toutes les dispositions du texte soient mises en œuvre.Lire aussi :Ce que contient (désormais) la loi MacronLoi sur la transition énergétiquePrésenté comme l’un des « grands chantiers du quinquennat », ce projet avait été repoussé à de multiples reprises depuis deux ans.Le texte traduit la promesse de François Hollande de réduire la dépendance au nucléaire dans la production française d’électricité de 75 % à 50 % d’ici 2025. Il fixe également des objectifs pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la diminution de la consommation énergétique et la promotion des énergies renouvelables. Reste à les concrétiser par un décret de programmation pluriannuelle de l’énergie, qui a été repoussé à 2016.Lire : La transition énergétique, globalement conforme aux promesses du candidat HollandeLoi sur le dialogue socialCette loi portée par François Rebsamen, ministre (démissionnaire) de l’emploi, vise à donner une représentation aux employés des TPE (très petites entreprises), soit environ 4,6 millions de salariés en France. Elle supprime aussi le caractère obligatoire du CV anonyme et de la communication par les entreprises des inégalités salariales hommes-femmes en leur sein, et simplifie le compte pénibilité.En revanche, le texte renonce à lisser les seuils sociaux, ces obligations imposées aux entreprises en fonction du nombre de salariés, des paliers qui dissuaderaient les patrons d’embaucher.Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?La réforme territoriale achevéeAprès la création des métropoles et le redécoupage des régions, le troisième volet de la réforme territoriale a été finalisé avec l’adoption de la loi NOTRe, acronyme de « Nouvelle organisation territoriale de la République ». Celle-ci redéfinit la répartition des compétences entre les différentes collectivités du millefeuille territorial. Elle donne notamment plus de pouvoir aux régions et aux intercommunalités, sans forcément vider les départements de leur substance, comme envisagé un temps.Voir le visuel : Que change la loi NOTRe pour les collectivités territoriales ?Réforme du droit d’asileAlors que les réfugiés ne cessent d’affluer aux portes de l’Europe, ce texte doit rénover en profondeur le système du droit d’asile français pour le mettre en conformité avec les directives européennes. Il doit notamment réduire la durée de traitement des dossiers à neuf mois maximum, alors qu’il faut aujourd’hui en moyenne deux ans à un demandeur pour obtenir un statut de réfugié… ou être débouté.Lire :Cinq questions sur le droit d’asileLire l'édito :Droit d’asile : les avancées d’une loiL’accessibilité aux handicapés repousséeLe Parlement a entériné l’échec de la loi de 2005 sur l’accessibilité des lieux publics aux personnes handicapées. Initialement contraints de se mettre en conformité avec la loi dès 2015, les acteurs publics vont pouvoir bénéficier de trois à neuf ans de délais supplémentaires.Lire : L'accessibilité des handicapés, un problème toujours pas résoluLa loi Taubira adaptant la procédure pénaleCette loi portée par la garde des sceaux, Christiane Taubira, devait encadrer l’adaptation de la procédure pénale française au droit européen, homologuant notamment la reconnaissance mutuelle des décisions relatives à l’exécution des peines au sein de l’Union.Problème : vingt-huit des 39 articles de la loi ont été censurés par le Conseil constitutionnel. Les Sages ont estimé que le texte, qui ne comprenait que huit articles à l’origine, s’était alourdi de « cavaliers législatifs », sans aucun rapport avec le projet de loi initial (cellules individuelles, financement de l’aide aux victimes…).Et aussi…Nouvelle-Calédonie : les modalités techniques du futur scrutin – dont la date n’est pas encore connue – sur l’autodétermination du Caillou ont été modifiées, pour permettre à davantage d’électeurs d’y participer.Listes électorales : le gouvernement a prolongé l’inscription sur les listes électorales, laissant aux personnes jusqu’au 30 septembre pour s’inscrire afin de pouvoir voter aux élections régionales des 6 et 13 décembre. Une mesure exceptionnelle justifiée par la détermination tardive de la date du scrutin, qui n’a été arrêtée qu’en janvier 2015.Andorre : la France a enfin défini sa frontière avec la principauté, qu’aucun texte n’avait officiellement délimité depuis son indépendance, en 1993. Elle a également conclu avec elle des accords sur la gestion commune de la ressource en eau, l’enseignement et la création d’un bureau de douanes commun.Indemnisation des victimes de la Shoah : certaines victimes déportées depuis la France occupée pendant la seconde guerre mondiale n’étaient pas couvertes pas les programmes français d’indemnisation ; un accord avec les Etats-Unis a été ratifié, complétant le régime des pensions d’invalidité ouvert depuis 1948 aux rescapés des camps.Maroc : le protocole controversé d’entraide judiciaire en matière pénale entre Paris et Rabbat, signé en février 2015, a été approuvé. Plusieurs associations ont fait part de leur « préoccupation » face à un accord qui « risque d’accorder l’impunité à tout auteur d’infraction de nationalité marocaine ».Turkménistan : un vieil accord de coopération de l’Union européenne avec cette dictature du Caucase, conclu en 1998 et débloqué récemment, a été ratifié par le Parlement.Antilles : les députés ont entériné le remplacement de l’ancienne université Antilles-Guyanne par la nouvelle université fédérale des Antilles, plus autonome.Armées : la loi de programmation militaire (LPM) de 2013 a été actualisée pour la période 2015-2019, afin d’adapter les budgets à la « nouvelle situation sécuritaire » (multiplication des opérations extérieures et Vigipirate renforcé en France). Le rythme de réduction des effectifs est légèrement revu à la baisse et les crédits de défense sont augmentés.Octroi de mer : le Parlement a prolongé et réformé ce système qui permet de réduire la taxation des produits locaux et des importations dans les départements d’outre-mer.Approbation des comptes 2014 : les chiffres définitifs d’exécution du budget 2014 de la France font apparaître un déficit public de 4 %, dont 2,1 % de déficit structurel (hors effets conjoncturels des cycles économiques).Consommation : une ordonnance impose la médiation dans le règlement des litiges de consommation, retranscrivant une directive européenne.Immobilier : une ordonnance simplifie les transactions immobilières, en allégeant les obligations prévues par la loi Duflot en amont des promesses de vente.SNCF : une ordonnance vise à améliorer l’ouverture à la concurrence du réseau ferré dans le cadre de la réforme ferroviaire.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.08.2015 à 05h44 • Mis à jour le31.08.2015 à 09h51 Après un discours plutôt généreux sur l’accueil des migrants, Manuel Valls passe aux travaux pratiques, lundi 31 août, avec un déplacement à Calais, un des lieux emblématiques de cette crise. La question de la coopération avec le Royaume-Uni doit y être abordée, avant une réunion européenne d’urgence le 14 septembre.Le premier ministre, accompagné de son ministre de l’intérieur et de deux commissaires européens, visitera notamment dans la matinée le centre d’accueil Jules-Ferry, qui jouxte « la jungle » où vivent des milliers d’hommes et de femmes tentant de rejoindre l’Angleterre.Lire notre enquête :A Calais, le très lucratif trafic de migrants« Humanité » mais « fermeté »Dimanche, devant les militants socialistes en clôture de l’université PS à La Rochelle, Manuel Valls, sans renoncer à une exigence de « fermeté », avait insisté sur le besoin d’« humanité » et de « responsabilité » à l’égard des migrants. Les personnes qui « fuient la guerre, les persécutions, la torture, les dictatures, doivent être accueillies, (…) traitées dignement, abritées, soignées », a déclaré le premier ministre.A l’appel de Berlin, Londres et Paris, les ministres de l’intérieur de l’Union européenne se réuniront le 14 septembre « pour avancer concrètement » face à la crise, alors que l’Europe peine à trouver des solutions à l’afflux de réfugiés, syriens notamment.L’Italie, qui figure avec la Grèce et la Hongrie parmi les pays les plus exposés aux migrations, a annoncé de son côté son intention de faire de la création d’un droit d’asile européen « la bataille des prochains mois ». Le ton est par ailleurs monté entre Paris et Budapest après les critiques émises par Laurent Fabius sur l’attitude de la Hongrie face à cette crise, et jugées « choquantes » par le ministre des affaires étrangères hongrois.Pour Manuel Valls, il s’agit de montrer « que le gouvernement est mobilisé et que la France est à l’initiative avec l’Allemagne », a souligné auprès de l’AFP son entourage. Manuel Valls avait salué dimanche les prises de position et les « bonnes décisions » de la chancelière Angela Merkel en faveur des réfugiés, alors que l’Allemagne est le principal octroyeur d’asile dans l’Union européenne.Lire aussi notre analyse :L’Allemagne bouscule le système de demande d’asile européenIl avait invité la droite française, qu’il a accusée de « courir après le Front national » sur les questions d’immigration, à imiter la dirigeante allemande. Manuel Valls s’emploiera ainsi à montrer que la France n’est pas passive, même si les 60 000 demandeurs d’asile attendus cette année dans l’Hexagone sont bien loin de la prévision record de 800 000 côté allemand.« Un exercice de communication »En fin de matinée, le premier ministre doit visiter le site d’Eurotunnel à Coquelles (Pas-de-Calais), où de nouvelles barrières visant à bloquer les migrants tentant de pénétrer dans le tunnel sous la Manche ont été installées début août, aux frais des Britanniques. Des renforts policiers et sécuritaires ont également été annoncés dans le cadre de l’accord franco-britannique signé le 20 août par Bernard Cazeneuve et son homologue d’outre-Manche, Theresa May.Lire aussi :A Calais, la France est « le bras policier » de LondresManuel Valls rendra d’ailleurs visite aux forces de l’ordre dans l’après-midi. Eurotunnel a dénombré jusqu’à 2 000 tentatives d’intrusion par nuit fin juillet, avec plusieurs morts au cours de l’été.Manuel Valls rencontrera également des associations d’aide aux migrants. L’une d’entre elles, Passeurs d’hospitalité, a d’ores et déjà dénoncé dans un communiqué un « exercice de communication », visant à « montrer qu’on fait quelque chose alors qu’on ne répète que les mêmes recettes ». Le premier ministre se rendra enfin dans l’après-midi à l’hôpital de Calais, qui doit gérer l’accueil de nombreux migrants.Lire aussi notre reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre » 30.08.2015 à 17h43 • Mis à jour le30.08.2015 à 18h34 | Bastien Bonnefous Manuel Valls a mouillé la chemise, au propre comme au figuré. Le premier ministre, une heure durant et la chemise blanche trempée de sueur, a livré dimanche 30 août un discours de clôture de l’université d’été du PS à La Rochelle dont la nouveauté n’était pas dans des annonces particulières – il n’y en a eu aucune – mais dans sa tonalité.A moins de deux ans de la présidentielle, Manuel Valls ne s’adresse plus aux socialistes comme les mois précédents lorsqu’il s’agissait de débattre avec les défenseurs d’une autre politique au sein de son propre parti. Le combat idéologique avec les « frondeurs » ou avec les anciens ministres Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, ne semble plus avoir, à ses yeux, de raison d’être car jusqu’en 2017, la ligne de la gauche au pouvoir sera la sienne, explique-t-il en creux.Sa fermeté et son assurance sont dictées par la « fragmentation » qui traverse selon lui l’ensemble de la classe politique française. « Dans la période que nous traversons, ceux qui gouvernent doivent être forts et tenir bon sinon les Français seront de plus en plus inquiets », confiait Manuel Valls au Monde, samedi 29 août, la veille de son discours. « Nous, nous savons ce que nous sommes. Dans un monde d’incertitudes, d’instabilités, où tout change si vite, nous devons être forts », a-t-il répété à la tribune dimanche.Lire aussi :A La Rochelle, Manuel Valls appelle à l’union avec les écologistes pour les régionalesContre le « bloc réactionnaire »Devant les militants socialistes, il a fustigé, à plusieurs reprises, l’absence de « cohérence » de l’opposition, pour mieux insister sur « la constance » de son gouvernement. Sur la politique migratoire, les réformes économiques ou l’école, la droite est « incohérente », affirme Manuel Valls, renvoyant ses différents responsables – Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire – à leurs divergences.Si la droite est désorganisée, le premier ministre estime en revanche que l’expansion politique et idéologique de l’extrême-droite continue. Evoquant sans citer leurs noms les cas récents du chef d’entreprise Charles Beigbeder qui a déclaré qu’« il n’hésitera pas à voter pour le FN », de l’économiste Jacques Sapir qui « appelle à la constitution d’un front anti-euro », et l’invitation de Marion Maréchal-Le Pen par le diocèse du Var, Manuel Valls a décrit la constitution d’un « bloc réactionnaire » et « le risque d’un désastre national ». Pas de réforme fiscalePas question pour le chef du gouvernement que face aux divisions de l’opposition ou au danger de l’extrême-droite, le PS se perde encore pendant deux ans dans ses débats internes. Alors Manuel Valls enfonce. Sur l’économie, « nous continuerons à réformer », assène-t-il, estimant que « la stabilité est le socle de la confiance » et « les zigzags, les sables mouvants de la défiance ». Pas de remise en cause du CICE ou du pacte de responsabilité. Pas de réforme fiscale non plus comme celle souhaitée par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault qui vient d’écrire un livre sur le sujet. « La réforme fiscale n’est pas dans les tribunes de presse ou les écrits, elle est appliquée », affirme-t-il, citant la baisse des impôts en 2016 – sans chiffrer celle-ci – et la mise en place du prélèvement à la source.Lire :Jean-Marc Ayrault : « Le temps de la réforme fiscale est venu »Lire aussi :Les baisses d’impôt seront inscrites dans la loi de finances de 2016, assure VallsManuel Valls confirme même la préparation d’une réforme du marché du travail pour simplifier « un code du travail si complexe qu’il en est devenu inefficace ». Le sujet est un chiffon rouge pour l’aile gauche du PS et l’annonce provoque quelques sifflets dans la salle. Ce seront les seuls du discours avec ceux qui fusent quand le premier ministre prononce le nom d’Emmanuel Macron. Le ministre de l’économie a été la cible des socialistes pendant le week-end après ses allusions critiques contre les 35 heures. « Il n’est pas question de revenir sur la durée légale du temps de travail, ce débat est clos. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le passé, c’est l’avenir », déclare Manuel Valls après avoir fait taire les sifflets. Le « drame humain » des migrantsLa seule évolution dans le discours du premier ministre est intervenue finalement à propos de la crise des migrants en Europe. Jusqu’à présent, l’ancien ministre de l’intérieur insistait fortement sur la « fermeté » à opposer à « l’immigration économique irrégulière ». A La Rochelle et avant un déplacement lundi à Calais, il a davantage mis l’accent sur « le drame humain » provoquée par l’afflux de réfugiés. « Ceux qui fuient la guerre, les persécutions, la torture, les oppressions, doivent être accueillis », a-t-il déclaré, appelant à une réponse européenne globale.Par sa défense de l’action gouvernementale et ses attaques contre l’opposition, le discours du premier ministre avait des accents de campagne électorale, à quatre mois des régionales et moins de deux ans de la présidentielle. Manuel Valls a l’intention de profiter de la période de recomposition politique à gauche pour « évoluer, bousculer certains de nos tabous, penser l’avenir pour le façonner ».Un travail mis au service de François Hollande qui est « en train d’accomplir ce défi immense, de réinventer [la gauche] au pouvoir ». Un travail qui pourrait aussi servir ses propres intérêts, si jamais le président de la République ne se représentait finalement pas en 2017. Selon un sondage Ifop pour le JDD, Manuel Valls reste le meilleur candidat pour le PS à la présidentielle : il obtient 35 % d’opinions favorables chez les sympathisants de gauche contre 22 % pour François Hollande. Et chez les sympathisants socialistes, son score augmente encore (45 % contre 30 %).Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Nathalie Kosciusko-Morizet a effectué sa rentrée, dimanche 30 août, à Paris, en organisant une journée de réflexion placée sous le thème de la « liberté ». Une manière pour la députée de l’Essonne d’investir le débat d’idées, avant sa probable candidature à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017. Celle qui fait figure de modérée au sein de son parti se prépare à concourir à ce scrutin, prévu en novembre 2016, estimant qu’elle est la seule à défendre « la modernité » à droite. « Je vous ai réunis pour travailler à une nouvelle génération d’idées (…). Nous devons nous mobiliser », a-t-elle déclaré devant près de 200 personnes, dont des économistes, des chercheurs ou des militants associatifs.Proposant d’« inventer une nouvelle offre politique », la vice-présidente des Républicains (LR) s’est clairement démarquée des discours droitiers de son parti. Estimant que son parti est trop focalisé sur la question de l’islam, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a jugé que son camp ne devait pas courir après le Front national sur cette question, comme sur celle de l’immigration. « Aujourd’hui, la seule réponse que l’on semble capable de donner au délitement national, c’est le repli identitaire, comme si l’identité française, qui est complexe et riche, pouvait être réduite à une seule de ses multiples sources », s’est-elle indignée, en s’inquiétant de « la montée des extrêmes » en France et en Europe. « Il faut lutter contre les forces réactionnaires qui nous tentent », a-t-elle insisté.Lire l'entretien :NKM : « Ne tombons pas dans une régression identitaire »Lors de sa rentrée, NKM se démarque de l'aile droite de LR en mettant en garde contre un "repli identitaire" http://t.co/hCVoS60OtU— AlexLemarie (@Alexandre Lemarié)require(["twitter/widgets"]);« Pensée réactionnaire »Pour Mme Kosciusko-Morizet, pas question de surfer sur l’islamophobie :« Des mouvements conservateurs, voire réactionnaires sont à l’œuvre. Ils s’appuient largement sur les inquiétudes légitimes nées de l’émergence du fondamentalisme islamique. Mais on ne combat pas l’agression par la régression, le djihad par l’esprit de croisade. (…) N’organisons pas la guerre des religions. »Disant se « battre » contre « le nouveau pessimisme de la droite », qui prône « le repli sur soi, sur ses intérêts, sur son identité menacée », l’ex-candidate à la mairie de Paris a dénoncé la « pensée réactionnaire » de certains intellectuels, citant Michel Houellebecq et Eric Zemmour. Avant de souligner : « Jamais je n’arrêterai le combat contre l’extrême droite et contre ses idées (…) Je ne crois pas que la haine, l’invective, le ressentiment soient des solutions aux problèmes de la France. »Un discours à l’opposé de la ligne de Nicolas Sarkozy, qui préconise des mesures de fermeté sur les sujets régaliens et identitaires pour concurrencer le FN. Le message est limpide : l’ancienne porte-parole de M. Sarkozy veut défendre ses convictions en toute liberté et ne pas lier son avenir politique à celui de l’ancien chef de l’Etat. « Elle a compris qu’elle devait reprendre son indépendance pour exister », observe un ex-ministre. « Je revendique une liberté de ton et de pensée (…). Je ne veux pas que l’on fasse campagne en 2017 avec des idées mortes, qui ne répondent plus aux enjeux actuels », avait-elle déjà déclaré dans un entretien au Monde publié samedi, en assumant ses « nuances » avec M. Sarkozy.Lire aussi :Grèce, immigration, Libye... ce que propose Nicolas SarkozyQuestions économiques et d’emploiLors de sa journée de rentrée, Mme Kosciusko-Morizet a d’ailleurs choisi de se concentrer sur les questions économiques et d’emploi, avec trois séquences : une première table ronde s’est tenue sur la nécessité de baisser les charges des entreprises pour relancer l’économie, une autre sur le thème de la fin du salariat comme modèle de référence et la dernière partie a été consacrée à des témoignages de « femmes libres ».L’occasion pour l’ex-candidate à la mairie de Paris de répéter sa proposition de baisser les charges sur les entreprises à hauteur de 100 milliards d’euros, dès 2017, dans l’espoir de créer un choc de compétitivité. Pas question, selon elle, de se contenter de formuler des promesses sur les « vieilles lunes de la droite », en citant la suppression de l’ISF ou la fin des 35 heures. Dimanche, Nathalie Kosciusko-Morizet a bien posé la première pierre de sa probable candidature à la primaire.Lire aussi :Primaire à droite : la bataille de l’argentAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous La nomination du nouveau ministre de l’emploi devrait intervenir en début de semaine. Selon nos informations, ce remaniement attendu depuis l’annonce du départ du gouvernement de François Rebsamen, redevenu maire de Dijon, est prévu dans la journée du lundi 31 août ou du mardi 1er septembre.Lire aussi :Départ de Rebsamen : dernier couac avant les vacances« Il doit être acté avant le conseil des ministres de mercredi », a expliqué au Monde une source gouvernementale. Ce remaniement devrait être a minima, consistant à remplacer poste pour poste M. Rebsamen. François Hollande et Manuel Valls ont donc décidé pour l’instant de ne pas profiter de la crise en cours chez les écologistes pour procéder à un remaniement de plus grande envergure à quatre mois des élections régionales.Plusieurs profils envisageablesPour succéder à M. Rebsamen Rue de Grenelle, plusieurs profils sont envisageables. François Hollande peut vouloir faire le choix de la tranquillité et nommer à nouveau un fidèle parmi les fidèles, comme Stéphane Le Foll – ce qui serait de surcroît une façon de l’exfiltrer du ministère de l’agriculture, où la crise des éleveurs lui fait traverser une mauvaise passe.Mais M. Hollande peut aussi vouloir saisir l’occasion d’envoyer un signal fort à sa majorité en choisissant une figure incarnant un infléchissement de la politique économique. Dans ce cas, un profil comme celui du député « frondeur » Jean-Marc Germain, ancien directeur de cabinet de Martine Aubry et mari d’Anne Hidalgo, permettrait sans doute de resserrer les rangs à quelques semaines des élections régionales.Lire aussi :François Rebsamen démissionne : son successeur reste à trouverBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.08.2015 à 21h41 • Mis à jour le29.08.2015 à 21h43 Alors que la crise n’en finit pas de déchirer Europe Ecologie-Les Verts, le Parti de gauche espère tirer profit des prochaines clarifications au sein du parti écologiste pour se renforcer en vue des élections régionales. Eric Coquerel a estimé samedi que son parti pourrait s’allier avec EELV dans au moins cinq régions pour le scrutin de décembre, affirmant sentir « une appétence » de la part de la base militante du parti écologiste en pleine crise.Les régions Rhône-Alpes-Auvergne, PACA, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Bourgogne Franche-Comté sont « les plus engagées » dans le processus, a précisé le coordinateur général du parti fondé par Jean-Luc Mélenchon lors d’un point-presse à l’université d’été du parti, à Toulouse. Des discussions pourraient par ailleurs reprendre en Bretagne, dans le Centre, les Pays-de-la-Loire et l’Ile-de-France, région à laquelle le parti « ne renonce pas », a-t-il déclaré.Des binômes plutôt qu’un ralliement« On va vivre deux semaines absolument décisives, au cours desquelles il peut tout se passer », a estimé M. Coquerel, qui pense que la crise à EELV pourrait accélérer « dans un grand nombre de régions » le « choix stratégique » des écologistes. François de Rugy et Jean-Vincent Placé, qui ont tous deux claqué la porte de la formation écologiste cette semaine, s’étaient vivement opposés à la possibilité d’une alliance avec la gauche radicale pour les régionales., participant selon eux de la « dérive gauchiste » d’un parti devenu un « astre mort ».Lire aussi :A La Rochelle, la crise d’EELV éclipse les divisions socialistesLes leaders du PG sont cependant restés prudents, rappelant le refus de tout « ralliement » aux écologistes et leur préférence pour des « binômes » avec une tête de liste et un porte-parole de chaque parti.Lire aussi :Entre le PS et EELV, le débat tourne au vinaigre à La RochelleLes candidats déclarés aux régionales 29.08.2015 à 18h11 • Mis à jour le31.08.2015 à 10h02 | Nicolas Chapuis (envoyé spécial à La Rochelle (Charente-Maritime)) Pour mesurer la largeur du gouffre qui sépare aujourd’hui écologistes et socialistes, il fallait assister, samedi 29 août à La Rochelle, au débat organisé dans le cadre de l’université d’été du PS sur le bilan de l’accord électoral de 2012 entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Le thème sentait le soufre, l’affiche aussi. D’un côté Jean-Marie Le Guen, le ministre des relations avec le Parlement, classé à la droite du PS et pourfendeur régulier des écologistes. De l’autre David Cormand, le numéro 2 d’EELV, défenseur de la stratégie d’autonomie électorale et ardent contempteur de la politique socialiste. Dans le rôle d’arbitre des élégances, mais qui ne le resteront pas longtemps, Olivier Faure et Eva Sas, respectivement députés PS et EELV. Le casting semblait trié sur le volet pour que la situation dérape.Alors que les premières interventions se sont déroulées dans le calme, ce sont les questions de l’assistance, en grande majorité hostile aux écologistes, qui ont mis le feu aux poudres. « Nos amis les Verts sont aujourd’hui devenus parfois nos ennemis », glisse l’un, tandis qu’un autre, aimablement, se « demande ce qu’il reste des Verts. »Lire aussi :A La Rochelle, la crise d’EELV éclipse les divisions socialistesPeu à peu, le ton monteEn réponse, David Cormand fait une estimation à la volée du poids de la dette socialiste : « Sans les voix des écologistes, il n’y aurait pas de majorité à l’Assemblée. Et sans les voix de Mélenchon et de Joly, Hollande n’aurait pas été élu. » Voilà pour la partie électorale. Quand à l’application du programme, le bilan n’est pas plus encourageant, pour l’écologiste Eva Sas : « Il y a eu des avancés et des renoncements. Ce que retiennent les Français, ce sont les renoncements. » Les socialistes ont beau défendre la loi de transition énergétique ou encore la préparation de la COP21, les écologistes retiennent surtout l’abandon de l’écotaxe et le recul sur la fermeture de Fessenheim.Peu à peu, le ton monte dans la salle. L’état de déliquescence d’EELV, après le départ des deux présidents de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat, François de Rugy et Jean-Vincent Placé, rajoute à la tension ambiante. Jean-Marie Le Guen ponctue les attaques des militants PS de petits rires, et se fait applaudir quand il appelle à « ne pas confondre les désaccords ponctuels avec les éléments stratégiques. » En cause, la stratégie d’Europe Ecologie-Les Verts, qui refuse toute alliance de premier tour pour les élections régionales, et préfère souvent se tourner vers le Front de gauche. Les socialistes aimeraient, quant à eux, conclure des accords au moins dans les deux régions où il y a un risque FN, en PACA et dans le Nord-Pas-De-Calais - Picardie. M. Le Guen évoque la « mélenchonisation » de l’écologie.« Jean-Marie, ne nous parle pas de mélenchonisation », le reprend Eva Sas. - Vous faites des alliances avec lui ! - Nous restons écolos. »Lire aussi :François de Rugy : « Pour moi, EELV, c’est fini »« Tu confonds loyauté et soumission »Le ping-pong verbal se poursuit près d’une heure. David Cormand assure que les écologistes ont toujours joué le jeu au deuxième tour, mais dénonce en retour le manque de « loyauté » des socialistes à Grenoble et en Bretagne, qui ont refusé de se retirer au profit d’une liste menée par EELV. « Qu’on vienne nous parler de loyauté, dans l’accord, il y avait le vote du budget ! », s’exclame Jean-Marie Le Guen. « Tu confonds loyauté et soumission », rétorque David Cormand.Le débat tourne au vinaigre. « Je suis déçu de cet atelier, lâche Eva Sas en conclusion. Aujourd’hui, j’ai entendu un procès. Je ne suis pas sûr qu’on va construire quelque chose ensemble demain. » Le public du débat repart en effet avec dans la bouche un avant-goût amer des futures discussions entre « partenaires ».Lire aussi :Manuel Valls contraint d’apaiser le Parti socialisteNicolas Chapuis (envoyé spécial à La Rochelle (Charente-Maritime))Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Pour Marine Le Pen, l’enjeu de la rentrée politique est de tenter de faire oublier le conflit engagé avec son père depuis bientôt six mois. En choisissant d’exclure purement et simplement Jean-Marie Le Pen du Front national, le 20 août, le parti d’extrême droite s’est efforcé d’accomplir cette gageure. La présidente du FN a poursuivi dans cette veine, samedi 29 août, à Brachay (Haute-Marne), en évitant d’évoquer le sujet à l’occasion de son discours de rentrée.Lire aussi :Le Pen contre Le Pen : quand la fille sacrifie le pèreLa députée européenne a préféré se concentrer sur des sujets d’actualité a priori porteurs pour son mouvement : l’immigration et le terrorisme. « L’immigration en France est aujourd’hui hors contrôle, a estimé la chef de file frontiste. Tout a été fait sous Nicolas Sarkozy et François Hollande pour que la vague de l’immigration grossisse et déferle à pleine vitesse sur notre pays. »« Je demande que l’on mette l’islam radical à genoux » S’appuyant sur la crise des migrants qui secoue l’Europe depuis plusieurs mois, Mme Le Pen a fustigé le rôle joué par l’Union européenne et l’« allégeance » supposée des dirigeants français à cette dernière. « Il n’y a pas de compromis possible avec l’Union européenne. Tout homme politique européiste ne peut pas faire le dixième de ce que nous proposons, a-t-elle jugé. Le pouvoir en France n’est plus au service du peuple français. Ce pouvoir est submergé par une série de crises qu’il ne contrôle pas. » Et de promettre, si elle était élue en 2017, d’« arrêter l’immigration légale et clandestine ».Alors que sa proposition d’expulser du territoire français les étrangers fichés par les services de renseignement pour leurs liens suspectés avec l’islamisme radical avait créé la controverse, au lendemain de l’attaque du Thalys, le 21 août, la présidente du FN a répété ses positions sur le sujet. « Je demande que l’on mette l’islam radical à genoux, et je le ferai toujours. Expulsons les étrangers islamistes, fermons les mosquées radicales. Et nous expulserons les imams étrangers qui sont à leurs têtes », a-t-elle affirmé.Depuis 2013, la présidente du Front national réserve chaque année son discours de rentrée à Brachay, petit village rural de 57 habitants qui lui avait accordé 72 % de ses suffrages lors de la dernière présidentielle. A la veille des élections régionales de décembre, Mme Le Pen n’a pas manqué d’appuyer son propos sur le déclassement économique d’une partie du pays, un argument qui contribue au succès du FN dans l’est et le nord de la France.Lire aussi :Samedi, à Brachay, « c’est la fête de Marine »François Hollande, « président fainéant » Après avoir surfé sur la crise agricole qui a animé une partie de l’été – elle a à nouveau promis la fin de la politique agricole commune –, la députée européenne a dépeint François Hollande en « président fainéant », reprenant à son compte l’adjectif que Nicolas Sarkozy utilisait contre Jacques Chirac. « Il ne reste plus face à nous que le PS et des copies du PS », a-t-elle ajouté à l’endroit du président du parti Les Républicains.Loin du siège du parti, à Nanterre, et de Marseille, lieu des universités d’été du Front national, qui se tiennent les 5 et 6 septembre, Marine Le Pen a trouvé à Brachay un court instant de répit dans le conflit avec Jean-Marie Le Pen. Ce dernier devrait se poursuivre sur les terrains politique et judiciaire. Le cofondateur du FN, dont la présence n’est pas désirée à Marseille, a d’ores et déjà fait part de son intention de venir animer la rentrée du parti d’extrême droite dans la cité phocéenne. La Haute-Marne semblera alors déjà loin pour la présidente du FN.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen ne « s’interdit pas » d’aller à l’université d’été du FNOlivier Faye Bastien Bonnefous (La Rochelle – envoyé spécial) Retrouvez le principaux éléments du discours de Manuel Valls en clôture de l’université d’été du PS :Tweets de @nicolaschapuis!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Il y a un an, fin août 2014, Manuel Valls était au centre de l’université d’été du PS à La Rochelle. L’arrivée du premier ministre, très attendue, intervenait après la crise provoquée par le départ du gouvernement d’Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, et après sa déclaration d’amour à l’entreprise devant le Medef qui avait divisé les socialistes. Un an plus tard, le climat a changé et le chef du gouvernement occupe moins les directement esprits de la grand-messe rochelaise.Ironie de l’histoire, c’est en défenseur des 35 heures que le premier ministre se présente ce week-end à l’université d’été du PS. Manuel Valls, qui voulait en 2011 « déverrouiller » lui aussi les 35 heures, a dû en effet lui-même recadrer M. Macron, en expliquant dès vendredi matin depuis Châlons-en-Champagne où il était en déplacement, qu’il n’y avait « pas de remise en cause du temps légal de travail », regrettant « les petites phrases (qui) font mal à la vie publique » alors que « les Français n’ont rien à faire avec les polémiques qui tirent vers le passé ».Lire aussi :Valls récuse toute « remise en cause des 35 heures »Les deux faits marquants de cette édition 2015 sont exogènes au locataire de Matignon. Il y a d’abord le début d’éclatement d’Europe écologie-Les Verts avec les départs de deux hauts responsables du parti écologiste, François de Rugy et Jean-Vincent Placé.Lire aussi :A La Rochelle, la crise d’EELV éclipse les divisions socialistesIl y a ensuite la polémique créée par les propos critiques contre les 35 heures du ministre de l’économie Emmanuel Macron devant l’université de rentrée du Medef, jeudi 27 août. La rue de Varenne a eu beau expliquer que les paroles du patron de Bercy n’étaient en rien un événement, la séquence a donné lieu à un épisode politique pour le moins cocasse pour qui a de la mémoire. Lire aussi :Macron, star au Medef, épouvantail au PSCette évolution dans son discours traduit le délicat positionnement du premier ministre en cette rentrée. M. Valls, en position de force à Matignon, se trouve désormais pris entre François Hollande qui est déjà parti en campagne pour 2017 et multiplie les promesses électorales, et M. Macron qui semble lui avoir dérobé le feu du réformisme transgressif. Le chef du gouvernement, qui a longtemps incarné un socialisme droitier et briseur de tabous, apparaît moins de fait comme celui qui a le monopole de l’initiative au PS. « Entre Hollande qui manœuvre et Macron qui est le nouveau visage de la gauche réformiste, quel espace politique reste-t-il pour Valls ? », s’interroge un haut dirigeant socialiste.Temps de présenceLe premier ministre l’a bien compris. Il a décidé d’augmenter son temps de présence samedi à La Rochelle par rapport à ce qui était prévu au départ dans son agenda. « Il veut passer plus de temps sur place pour mieux sentir l’ambiance », explique son entourage. Dimanche, lors de son discours de clôture de l’université, il doit insister sur la « constance » et la « cohérence » de son action, explique Matignon. En plus de revenir sur la « menace terroriste » et sur la crise des réfugiés en Europe – M. Valls se rendra par ailleurs dès le lendemain, lundi 31 août, à Calais – il entend également vanter « la lisibilité économique de sa politique pour tous les acteurs : les entreprises, les ménages, les syndicats, les marchés ».En répétant depuis plusieurs mois et sur tous les tons sa « loyauté totale » envers le chef de l’Etat, M. Valls a certes conforté sa place dans l’appareil exécutif, mais il a pris le risque de se « hollandiser », lui qui était d’abord censé « faire du Valls ». « Manuel Valls est premier ministre, il est là pour appliquer la feuille de route du président de la République, pas celle de Manuel Valls candidat à la primaire en 2011 », explique le sénateur Luc Carvounas, un de ses soutiens. Une manière d’acter que les temps ont changé pour l’ancien ministre de l’intérieur. « Manuel Valls veut ce que François Hollande veut », résume son autre lieutenant, le député Carlos Da Silva.Se recentrer à peu de fraisSa loyauté, si elle l’empêche d’être totalement lui-même, est aussi sa meilleure arme au cas où François Hollande ne soit pas finalement candidat à la prochaine présidentielle. « Manuel a remis son destin entre les mains de François, si François n’y va pas en 2017, Manuel peut espérer s’imposer naturellement », explique un proche du chef de l’Etat. En ce sens, les provocations de M. Macron, même si elles font désordre dans le discours général, servent le premier ministre : en apparaissant comme la principale figure libérale du gouvernement, le ministre de l’économie permet à M. Valls de se recentrer à peu de frais au sein du PS. Les « frondeurs » socialistes l’ont bien compris qui continuent à faire du chef du gouvernement leur cible privilégiée. Sa défense tardive des 35 heures comme son annonce jeudi d’un fonds doté d’un milliard d’euros pour soutenir les collectivités locales intégré à la prochaine loi de finances ne leur font pas oublier que dans sa tribune publiée mardi dans Les Echos, M. Valls propose de « poser la question de la réforme du marché du travail et [d’]une réglementation devenue trop complexe ». Un casus belli pour l’aile gauche. « Ouvrir une brèche sur le droit du travail, ce serait à contre-emploi total pour la gauche, cela produirait une crise profonde, prévient le député Christian Paul. Manuel Valls a fait de la brutalité la marque de fabrique de sa politique, ce n’est pas cela le courage. »Lire aussi :Les « frondeurs »  du PS dénoncent « la petite musique libérale » du gouvernementL’attaque contient sa part de calcul. Pas question en effet pour les frondeurs de laisser au premier ministre la possibilité d’élargir son champ politique au sein du PS. Car, vingt mois avant la présidentielle, c’est déjà l’après-2017 qui se prépare chez les socialistes. Et, quel que soit le résultat de la prochaine élection, la mission pour M. Valls sera de mettre la main sur le parti dès son lendemain pour préparer sa candidature à celle de 2022.Bastien Bonnefous (La Rochelle – envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis (envoyé spécial à La Rochelle (Charente-Maritime)) On aurait presque l’impression que c’est leur université d’été. Les écologistes ont occupé le devant de la scène lors de l’ouverture du rendez-vous annuel des socialistes à La Rochelle, vendredi 28 août. Les annonces successives des départs de François de Rugy et de Jean-Vincent Placé, respectivement président de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat de leur formation politique, Europe Ecologie-Les Verts, ont totalement bousculé le programme de la journée au Parti socialiste.« C’est un événement majeur », a concédé Jean-Christophe Cambadélis pendant sa conférence de presse d’ouverture, lors de laquelle il aura été davantage question des Verts et des sorties d’Emmanuel Macron sur les trente-cinq heures que de l’université d’été du PS. Le premier secrétaire socialiste a regretté « cette fragmentation de la gauche, qui prend des dimensions paroxysmiques chez les écologistes ». Et pour cause. Ces derniers ont choisi le centre des congrès de l’Encan, à La Rochelle, théâtre habituel des joutes socialistes, pour mettre en scène leur implosion.Emmanuelle Cosse était ainsi l’invitée la plus attendue de la journée. A son arrivée, devant une nuée de caméras, la secrétaire nationale d’EELV a bien tenté de détourner l’attention : « Je suis venue pour parler de la COP21 [la conférence des Nations unies sur le climat]… » Mais, très vite, l’actualité politique a repris le dessus. La voix serrée et le visage décomposé, Mme Cosse a déploré le départ de ses deux collègues : « Ils ont choisi des aventures personnelles au moment où l’intérêt collectif aurait dû primer. »Le remaniement a bousculé le calendrierLes deux principaux intéressés avaient à ce moment déjà assuré le spectacle. La veille, François de Rugy, après avoir annoncé son départ dans une interview au Monde, s’était affiché à La Rochelle dans une réunion du Front démocrate, un petit parti regroupant derrière Jean-Luc Bennahmias les débris éparpillés de l’écologie politique prêts à rejoindre la majorité.Jean-Vincent Placé avait pour sa part réservé la primeur de sa démission à la matinale d’Europe 1, vendredi matin, comme pour mieux phagocyter les débats politiques de la journée. La veille, pendant la soirée, il s’était affiché longuement sur une terrasse en vue de La Rochelle aux côtés des proches du premier ministre, Manuel Valls, et avait eu un long aparté avec Christophe Borgel, le responsable des élections au PS.Nulle surprise chez les socialistes devant la décision de ces deux responsables écologistes, qui couvait depuis plusieurs mois. « Je suis surpris par le timing », lâche cependant un ministre. Les socialistes s’attendaient en effet à ce que les deux démissionnaires attendent le vote des militants de Nord-Pas-de-Calais-Picardie sur la stratégie aux régionales, le 12 septembre, qui devrait acter le refus stratégique d’EELV de s’allier avec le PS. Mais la démission de François Rebsamen, ministre du travail, et la probabilité d’un remaniement la semaine prochaine a bousculé le calendrier.« Ce n’est pas nous qui nous engueulons, pour une fois »« Il y a une course à l’échalote entre les deux, explique un dirigeant socialiste. Ils se sont dit : si jamais il y a un maroquin, le premier qui déboîte l’aura. » Les ambitions ministérielles de Jean-Vincent Placé et François de Rugy ne sont un secret pour personne au PS. Jean-Christophe Cambadelis a d’ailleurs noté avec un sourire narquois, lors de sa conférence de presse : « Il semble que M. de Rugy ait devancé l’appel en faisant une déclaration d’une courte tête avant M. Placé. »Mais pour beaucoup, la stratégie pourrait ne pas payer. « Je ne suis pas sûr qu’ils soient les mieux placés pour le remaniement de la semaine prochaine, ça apparaîtrait comme une opération politique », estime un ministre.Au PS, la tragicomédie écologiste, si elle inquiète les responsables, fait quand même sourire. « Vous noterez que ce n’est pas nous qui nous engueulons, pour une fois », s’amuse un organisateur de La Rochelle, oubliant un peu vite le recadrage matinal du ministre de l’économie par le premier ministre. Mais l’implosion d’EELV a surtout eu pour effet de faire passer au second plan le programme de l’après-midi à l’Université d’été. Un effet collatéral dommageable pour les Verts : pour la première fois, les socialistes avaient décidé de centrer l’ensemble de leurs réunions sur la réussite de la COP21 et sur l’écologie.Lire l'entretien :« La question des alliances et du pouvoir » au cœur de la crise d’EELVNicolas Chapuis (envoyé spécial à La Rochelle (Charente-Maritime))Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan Après l’annonce par Jean-Vincent Placé de sa décision de quitter Europe Ecologie-Les Verts, précédé par François de Rugy, Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po), spécialiste de l’écologie politique, revient sur les racines de la crise que traverse le parti.L’écologie politique française a été traversée par de multiples crises au cours de son histoire. Que révèlent les nouvelles turbulences que connaît EELV ?Elles sont symboliques d’une chose qui n’est pas propre à l’écologie politique : la question des alliances et du pouvoir. Au tout début de leur existence, les écologistes, les Verts d’Antoine Waechter, avaient adopté la tactique du ni droite ni gauche. M. Waechter défendait alors l’idée que l’écologie n’était pas réductible aux partis politiques.La position était toutefois difficile à tenir car les adhérents du parti étaient, eux, clairement à gauche. De plus, un parti qui ne fait que 3 ou 4 % des suffrages n’obtient que très difficilement des élus. Parmi les concurrents de M. Waechter, Dominique Voynet et Yves Cochet se sont donc mis à défendre les alliances avec des partis de gauche dans le but de pouvoir avoir des élus. C’est ce qu’ils ont fait notamment en 1997 en négociant un programme avec le PS, et des circonscriptions. Les Verts ont alors obtenu des élus et une ministre : Dominique Voynet, chargée de l’environnement.Cette stratégie a tenu tout le temps de la gauche plurielle, jusqu’en 2002 [quand la droite revient au pouvoir]. En 2012, les écologistes [alors devenus Europe Ecologie-Les Verts] adoptent une stratégie similaire à celle de 1997 : un programme négocié très complet et un grand nombre de circonscriptions négociées au moment des élections législatives. Cela leur a permis d’obtenir de nombreux élus et surtout un groupe parlementaire. Jean-Vincent Placé, qui est l’artisan de tout cela, a auparavant négocié la même chose au moment des sénatoriales. Cécile Duflot entre également au gouvernement, au ministère du logement.Lire aussi :A EELV, on minimise la crise : « C’est l’opération des Pieds nickelés »A partir de quel moment cela a-t-il changé ?La bascule se produit avec l’arrivée de Manuel Valls à la tête du gouvernement [en mars 2014]. Cécile Duflot qui s’est plusieurs fois écharpée avec celui qui était jusque-là ministre de l’intérieur, notamment sur la question des Roms, décide seule de quitter le gouvernement, estimant que M. Valls est trop à droite pour les écologistes.Cette sortie du gouvernement repose alors la question de l’alliance avec le PS. Le parti se retrouve face à une contradiction avec laquelle il vit depuis longtemps : si les socialistes sont leurs alliés électoraux, sur un certain nombre de sujets de société, les écologistes sont bien plus à gauche que le PS. Ils vivaient avec cette contradiction, mais à l’arrivée de Valls, celle-ci n’est plus tenable.A cela s’ajoute un contexte européen avec des problématiques comme les politiques d’austérité qui soulèvent de nouvelles questions. Les écologistes ont alors deux options : le virage à gauche, incarné par Mélenchon, ou la social-démocratie. Voilà ce sur quoi ils se déchirent actuellement.Lire aussi :EELV entre crise interne et résultats mitigés aux dernières électionsLe virage à gauche semble pourtant majoritaire…Cela semble vraisemblable, oui, mais tant qu’il n’y a pas de vote des adhérents en Congrès, difficile de le savoir fermement. Le problème c’est que s’ils font alliance avec le Front de gauche, les écologistes savent qu’ils vont perdre le pouvoir. Le seul cas où ils sont parvenus à l’emporter dans un tel schéma, c’était à Grenoble aux municipales de 2014. Mais Grenoble n’est pas la France, elle a une tradition très particulière de gauche gestionnaire. Plus vraisemblablement, les écologistes risquent d’être marginalisés s’ils suivent ce scénario. On les voit mal finalement demander des circonscriptions au PS en 2017. Cela veut dire qu’ils risquent de perdre des élus, et donc un groupe parlementaire, et de l’argent.Quel est dans ce cas le calcul de ceux qui prônent les alliances avec la gauche radicale ?Ils parient sans doute sur le développement d’un grand parti à la gauche du PS qui aurait vocation à mettre ce dernier en minorité, et à gouverner. Ça a été le cas en Grèce, mais avec un autre mode de scrutin, et les difficultés que l’on connaît aujourd’hui. C’est une spéculation un peu délicate…De son côté, Jean-Vincent Placé appelle à une alliance de « l’écologie réformiste », peut-il y parvenir ?Cela va aussi être compliqué pour lui, car il va devoir aller chercher des centristes comme Jean-Luc Benhamias, des gens comme Corinne Lepage et pourquoi pas les anciens d’Europe Ecologie, les proches de Nicolas Hulot, les associations, ceux qui ont fait le Grenelle de l’environnement… Et tenter de mettre tout le monde d’accord. La tâche ne va pas être facile non plus.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) En 2003, alors conseiller du ministre des affaires étrangères Dominique de Villepin, Bruno Le Maire avait contribué à l’opposition française contre une intervention militaire américaine en Irak. C’était dans une vie antérieure de diplomate. Aujourd’hui, futur candidat aux primaires à droite pour l’élection présidentielle, le voilà en visite en Israël, vendredi 4 septembre, pour plaider en faveur d’une opération terrestre en Syrie contre l’organisation Etat islamique (EI), qui ne fait pourtant guère l’unanimité dans son camp. La différence entre les deux époques ? Il y a douze ans, il ne voyait pas de « menace ». A présent, elle saute aux yeux du monde et entraîne l’afflux de réfugiés en Europe.Lire aussi :Etat islamique : la droite française divisée face à la stratégie à adopter« La politique internationale est affaire d’intérêts avant tout, reconnaît le député de l’Eure. Et le premier intérêt est celui de notre sécurité. » Pour l’ancien ministre, un « monde nouveau » émerge, « un siècle d’histoire se referme » avec l’effondrement d’Etats au Moyen-Orient et « la France doit passer à l’offensive ». Bruno Le Maire souhaite que Paris « obtienne une résolution aux Nations unies au titre du chapitre VII permettant de construire une coalition internationale pour mettre fin aux projets politiques de Daech [acronyme arabe de l’EI] ». Le temps presse, à l’écouter. La menace que fait planer l’Etat islamique sur le Liban représente « une ligne rouge absolue pour la République française ».Interrogé sur le calendrier politique américain, qui rend peu vraisemblable une participation de Washington à une opération terrestre à l’approche des primaires, Bruno Le Maire estime que la responsabilité d’une telle mission incomberait d’abord aux pays arabes et européens.L’ancien ministre considère que les « conditions politiques n’ont jamais été aussi favorables » à une intervention, citant l’évolution des positions turque et russe. Mais l’éventuel soutien de Moscou aurait un double prix : ne plus considérer la guerre en Ukraine comme « une priorité absolue » et cesser de réclamer la tête de Bachar Al-Assad. « Ne faisons pas d’Assad un préalable, explique Bruno Le Maire. Si on le fait, il y aura un veto de la Russie au Conseil de sécurité. (…) On ne peut pas déterminer par avance quel serait l’objectif politique [d’une intervention]. L’objectif stratégique est de défaire Daech. »Lire aussi :Paris étudie la possibilité de frappes en Syrie« Des schémas du passé »L’hypothèse d’une opération aérienne ou terrestre à laquelle participerait la France est loin de faire consensus au sein de la majorité comme du parti Les Républicains. « Il faut qu’on intervienne, a déclaré vendredi son directeur Frédéric Péchenard, proche de Nicolas Sarkozy. S’il faut l’aviation, on envoie l’aviation, s’il faut des troupes au sol, on envoie des troupes au sol. » En revanche, François Fillon et Alain Juppé ont tous deux exprimé leur opposition à l’idée d’une opération terrestre. « Certains réfléchissent avec des schémas du passé », lance Bruno Le Maire.Lire aussi :Sarkozy, une contre-diplomatie très politiqueSur la question des migrants, qui secoue et divise l’Union européenne, le député appelle à refuser « la politique de l’autruche qui consiste à nier le problème ou à le traiter seulement de façon humanitaire ». Selon lui, « l’Europe doit accueillir tous ceux qui sont menacés par l’islam radical ». Mais dans le même mouvement, il exprime deux réserves majeures. Il se dit opposé à l’idée d’une répartition par quotas des réfugiés, entre membres de l’UE. Par ailleurs, il insiste sur la distinction – bien difficile parfois à établir – entre les migrants fuyant des persécutions religieuses et politiques, et ceux mus par une motivation économique. Ces derniers devraient être reconduits hors de France dans les meilleurs délais, dit-il, en feignant d’ignorer le problème fréquent d’identification du pays d’origine. Bruno Le Maire souhaite que les demandes de droit d’asile soient examinées dans un délai maximum de « deux à trois mois, contre vingt-quatre aujourd’hui ». « S’il s’agit de réfugiés économiques, ils n’ont pas leur place en France », plaide-t-il, tout en se disant favorable à l’ouverture de centres d’accueil pour les réfugiés de Syrie ou d’Irak fuyant devant les djihadistes.Interrogé sur le faible élan de solidarité et d’empathie constaté en France par rapport à l’Allemagne à l’égard des réfugiés, Bruno Le Maire rejette la comparaison entre les deux pays. L’Allemagne a besoin de main-d’œuvre et jouit d’un très faible taux de chômage, dit-il, alors que la France doit aussi gérer l’immigration d’Afrique. « La pauvreté rend égoïste. La France est un pays en grande difficulté qui s’appauvrit. Les gens disent : on ne va pas pouvoir accueillir beaucoup de monde dans de bonnes conditions alors qu’on n’est même pas capable de traiter dignement beaucoup de Français. »A Jérusalem, Bruno Le Maire a rencontré le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Samedi, il doit aussi être reçu par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Mais le conflit israélo-palestinien lui semble bien secondaire par rapport à la menace djihadiste. Voilà pourquoi l’ancien diplomate estime « vouée à l’échec » l’initiative française, en vue d’une résolution à l’ONU fixant les paramètres d’une résolution du conflit. L’Elysée se serait, à ses yeux, trompé d’agenda et de priorité. Il ne s’agit plus, estime-t-il, de se focaliser sur un Etat palestinien hypothétique, mais de « repartir sur une base plus pragmatique donnant la possibilité aux Palestiniens d’avoir une vie digne, un métier, une bonne formation. » Il est peu probable que M. Nétanyahou trouve à redire à une telle approche.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes et Patrick Roger Comme à son habitude, François Hollande travaille depuis plusieurs jours à la conférence de presse du lundi 7 septembre, la sixième du quinquennat, un rendez-vous qui ouvre le dernier tiers de son mandat. Tour d’horizon des questions qui se poseront à lui en cette saison politique automne-hiver.ImpôtsLe 20 août, à l’occasion d’un déplacement dans l’Isère, François Hollande prenait tout le monde de court, y compris ses ministres, en annonçant une baisse d’impôt en 2016 « quoi qu’il arrive », alors qu’une semaine plus tôt, l’Insee avait enregistré une croissance nulle au deuxième trimestre. Il va devoir à présent en préciser les contours : quelle sera l’ampleur de cette baisse ? A quelles catégories s’adressera-t-elle ? Sous quelles modalités ? Comment sera-t-elle financée ?Plus largement, c’est la politique fiscale suivie depuis le début du quinquennat qui est interrogée, le chef de l’État lui-même exprimant dans ce domaine des regrets. Les gestes fiscaux consentis en faveur des ménages ces deux dernières années – réduction exceptionnelle en 2014 dont ont profité 4 millions de ménages et la baisse de 2015 qui a fait 9,45 millions de bénéficiaires, soit 4,2 milliards d’euros en deux ans – n’ont pas suffi à endiguer le sentiment d’une fiscalité excessive, alors que le cumul des hausses d’impôt pour les ménages a atteint 18 milliards d’euros entre 2011 et 2014. Vouloir rectifier le tir est une chose, redonner de la cohérence en est une autre.Lire aussi :Budget 2016 : comment financer les baisses d’impôtBudgetLe chef de l’État a mis beaucoup de sa crédibilité en jeu auprès de ses partenaires européens en obtenant un délai supplémentaire d’un an pour ramener le déficit public de la France sous la barre des 3 % en 2017. Cela suppose une discipline budgétaire stricte, qu’une partie de sa majorité conteste, jugeant qu’elle est un frein au retour de la croissance. M. Hollande a clairement réaffirmé, à de multiples reprises, qu’il ne remettrait pas en question les 41 milliards d’euros du pacte de responsabilité destinés à rétablir les marges des entreprises.Comment, dès lors, parvenir à tenir la trajectoire de réduction des déficits tout en lâchant du lest sur les ménages et les collectivités territoriales ? La loi de finances pour 2016 est le dernier budget en année pleine de son quinquennat. Les ultimes arbitrages seront délicats. Il revient au président de la République de préciser ses priorités.Lire aussi :Devant la presse, les confidences très politiques de François HollandeTravail, emploi, croissanceM. Hollande a conditionné son éventuelle candidature en 2017 au résultat sur le front de l’emploi, sans être parvenu jusque-là à stopper l’augmentation du nombre de chômeurs. Les outils mis en place pour atténuer le choc en l’absence de croissance s’avèrent insuffisants. Il continue cependant à croire dans le retour d’un cercle vertueux, en stimulant l’investissement public et privé.Après le pacte de responsabilité et la loi Macron, il ouvre à présent deux chantiers majeurs, sur le droit du travail, afin de donner plus de place à l’accord collectif, et sur la nouvelle économie du futur. Qui les pilotera ? Jusqu’où veut-il et peut-il aller ? Entre un ministre de l’économie qui a sa bienveillance, mais qui ne cesse d’étendre son domaine de compétences, et un premier ministre qui ne veut pas se laisser dépouiller de ses atours de réformateur, il risque d’y avoir de la friture sur la ligne.COP21La conférence sur le climat, qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre, occupera l’essentiel de l’agenda présidentiel en cette fin d’année 2015. La signature d’un accord convaincant sur la lutte contre le réchauffement climatique n’est pas assurée. Au point que le gouvernement ambitionne d’obtenir dès le mois d’octobre un préaccord afin de s’éviter « un échec ». Dans le cas contraire, le bénéfice pourrait être double : au plan diplomatique ; au plan politique national, l’Elysée visant un rapprochement avec des écologistes en plein doute quant à leur stratégie d’alliance avec le PS.Les élections régionalesL’exécutif pourra-t-il échapper à la loi des séries des élections intermédiaires ? Après la catastrophe des municipales de mars 2014 et la sanction sans appel aux départementales de mars 2015, tout semble indiquer les régionales des 6 et 13 décembre devraient être du même tonneau. Le PS, ultradominateur depuis les régionales de 2004, ne peut que perdre.Mais dans la nouvelle architecture territoriale et avec la réduction de 22 à 13 du nombre de régions, les socialistes espèrent tout de même conserver quelques fiefs, au premier rang desquels Bretagne, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et Aquitaine. Si le président, officiellement, ne s’y impliquera absolument pas, il suivra de près le dernier test électoral avant la présidentielle, dix-sept mois avant celle-ci.Le remaniementInitialement prévu pour intervenir en janvier, après les régionales, le remaniement devrait installer un gouvernement « de combat » en vue de l’élection présidentielle. S’il n’y a pas de surprise sur le nom du premier ministre, plusieurs ministères régaliens pourraient changer de titulaire, avec les possibles départs de Jean-Yves Le Drian ou Laurent Fabius. La loyauté à l’égard du président constituera cette fois le premier critère de recrutement.Le retour des écologistes dans l’équipe est vivement souhaité, afin de tenter de commencer à rassembler une gauche en miettes. Manuel Valls ayant souhaité à La Rochelle « s’adresser à tous, sans exclusive », l’entrée de personnalités d’ouverture, qui augurerait d’une campagne sur le thème de « la France unie », serait-elle également envisagée ?Lire aussi :Une gauche en mille morceauxDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julia Pascual et Sylvia Zappi Sursaut velléitaire ou déclenchement d’une mobilisation durable ? Vendredi 4 septembre, il était difficile de qualifier l’ampleur du soutien en faveur de l’accueil des réfugiés en France, tant celui-ci semblait évoluer au fil des heures et à tâtons.Lire aussi :Migrants : « On ne va pas laisser tomber ces gens », affirme l’AutricheLe flou s’est ainsi difficilement dissipé autour des organisations soutenant le rassemblement de solidarité avec les migrants, « Pas en notre nom », qui doit se tenir samedi à 17 heures place de la République, à Paris. Bien que se revendiquant « citoyen » et « spontané », il est apparu comme lancé par Raphaël Glucksmann, fils du philosophe André Glucksmann, à qui des militants reprochent une volonté de « récupération » et une proximité avec Bernard-Henri Lévy.Lire aussi :Glucksmann père et fils : la tête et les jambes« Peut-être que les conditions émotionnelles et politiques sont réunies pour qu’il y ait un électrochoc »Sur Facebook, alors que plus de 20 000 personnes annonçaient vouloir participer à l’appel, des associations ont finalement sauté le pas vendredi en fin de journée, à l’image de la Cimade : « C’est l’intention globale de mobilisation citoyenne qui doit primer, défend le secrétaire général de l’association, Jean-Claude Mas. Peut-être que les conditions émotionnelles et politiques sont réunies pour qu’il y ait un électrochoc ».Lire aussi :M. Cameron entrouvre la porte aux migrantsVendredi soir, à l’initiative de la Ligue des droits de l’homme (LDH), une réunion inter-associative s’est tenue, regroupant des syndicats (CGT, FSU, Solidaires) et des entités comme SOS Racisme, la Licra ou le MRAP. Elle a débouché sur un appel au rassemblement mardi 8 septembre. « Nous voulons porter trois revendications : la suspension des accords de Dublin, l’application de la directive européenne relative à la protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées et l’organisation d’une grande conférence nationale sur le droit d’asile », détaille Françoise Dumont, présidente de la LDH.Lire aussi :Quelles initiatives pour aider les migrants en France ?Une gauche amorpheCet appel est « le premier » de la LDH. Mais des initiatives similaires, portées par d’autres entités, l’ont précédé. Elles ont peu porté, butant sur l’atonie des politiques et une majorité de Français hostile à l’accueil des migrants. « Le nouvel enjeu, c’est de convaincre les opinions publiques et les politiques qu’il faut développer de la solidarité envers les migrants et au sein de l’Europe, estime Laurent Giovannoni, au Secours catholique. On manque d’écho. »« Il y a un refus des forces démocratiques de s’emparer du sujet »Pour le directeur général de France Terre d’asile, Pierre Henry, « il y a un refus des forces démocratiques de s’emparer du sujet. Regardez le nombre de personnes qui travaillent sur les questions migratoires au sein des partis de gauche. Le politique a marginalisé les gens engagés sur cette question-là. »Les écologistes partagent ce constat d’une gauche amorphe. Comme si le discours du Front national pesait sur sa capacité à s’indigner. « On a perdu la bataille sous Sarkozy. Depuis, dans aucune campagne électorale, on a parlé des réfugiés autrement que sous l’angle sécuritaire, oubliant nos réflexes de mobilisation », dit Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts.Les militants écologistes, communistes ou anticapitalistes sont pourtant ceux que l’on retrouve dans les luttes locales de défense des migrants. Mais le discours de leurs dirigeants, qui défendent un accueil plus généreux des réfugiés, reste inaudible.Le Parti socialiste a donné l’impression de courir après l’événement : annonçant vendredi, en fin de journée, que des élus et des membres de sa direction seraient présent samedi. Le PS organisera aussi, mardi 8 septembre, un « grand meeting » parisien « en soutien aux villes solidaires avec les réfugiés ».Insuffisant, pour le député frondeur Pouria Amirshahi : « Au-delà de ses prises de parole symboliques, le PS doit engager un rapport de force avec le gouvernement. »Des rassemblements s’organisent simultanément dans d’autres villes : à Bordeaux, à Montpellier, à Grenoble, à Vannes, à Nantes, à Briançon, à Strasbourg (à 16 heures) ou à Arras. Une manifestation est prévue dimanche 6 à Rouen, ainsi que le dimanche 13 septembre à Rennes et Marseille.Julia PascualJournaliste au MondeSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar A une autre époque, le RPR et l’UMP ont dû composer avec « l’agité du bocage ». De son fief vendéen, Philippe de Villiers n’hésitait jamais à se lancer à l’assaut des élections présidentielles (4,74 % des suffrages en 1995, 2,23 % en 2007) et à mener la fronde souverainiste lors des élections européennes. A chaque fois, il grappillait de nombreuses voix à la droite. Au fur et à mesure des années, le « fou du Puy », de plus en plus hanté par une soi-disant islamisation de la France, était devenu aussi incontrôlable et turbulent que sa marionnette des « Guignols de l’info ».« Est-ce que cela veut dire que j’ai acquis un statut ou que je suis encore trop jeune pour avoir des ennemis ? »Et puis la Vendée est soudain apparue plus docile, avec l’émergence de Bruno Retailleau, fils spirituel de M. de Villiers, aujourd’hui fâché avec son mentor. Ce sénateur de Vendée a, lui, choisi l’entrisme en rejoignant l’UMP fin 2011, avant de grimper un à un les échelons du parti Les Républicains (LR). Devenu président du groupe au Sénat, il vient de réussir le joli coup politique de la rentrée en réunissant samedi 5 septembre, à La Baule (Loire-Atlantique), les rivaux Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon, pour l’université des militants des Pays de la Loire. « Est-ce que cela veut dire que j’ai acquis un statut ou que je suis encore trop jeune pour avoir des ennemis ? », s’interroge la tête de liste pour les élections régionales, entre l’inauguration d’un collège et un lâcher de pigeons à la Foire des Minées de Challans.Suivez notre reporter à La Baule :Tweets de @Matgoa!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Lire aussi :A droite, une rentrée en primaireCette émergence a commencé par une rupture. Pendant longtemps, « p’tit Bruno » a été l’ombre fidèle de Philippe de Villiers. Le seigneur de Vendée le repère dans les années 1980 et lui confie la scénographie du spectacle du Puy du Fou, une mission qu’il assurera pendant vingt-cinq ans. Et il lui fait goûter à la politique. D’abord conseiller général, M. Retailleau est l’éternel fidèle numéro deux qui garde au chaud le siège de député de Vendée quand le patron s’exile à Strasbourg en 1994. Elu sénateur en 2004, il assiste alors à l’émergence de Guillaume Peltier, ancien du FN, qui prend peu à peu sa place au sein du Mouvement pour la France (MPF), le parti souverainiste de M. de Villiers. « Ils pensaient tous les deux que Jean-Marie Le Pen était déclinant et qu’il y avait un espace à prendre. Moi j’estimais que le MPF devait plutôt être un aiguillon de la droite mais rester allié », se souvient M. Retailleau.« Trahir un jour, trahir toujours »En 2009, le fondateur du MPF ne supporte pas que M. Fillon, alors premier ministre, songe à son ancien fidèle pour le poste de secrétaire d’Etat au numérique. « Tu te rends compte, Bruno me parle maintenant d’égal à égal », glisse-t-il à un journaliste. Il l’expulse comme un manant du Puy du Fou. Dans le bocage, la révolte gronde et plusieurs centaines de bénévoles quittent à ce moment-là l’organisation du spectacle. M. de Villiers, tout à ses projets pharaoniques, comme son usine de dessalement, inquiète de plus en plus les milieux économiques du département. Plus grave, il ne tient plus ses troupes du conseil général. En 2010, il préfère démissionner de la présidence, laissant le siège libre à M. Retailleau, définitivement émancipé. Depuis, les deux hommes ne se sont plus parlé. « La Vendée n’était donc qu’un tremplin. Trahir un jour, trahir toujours », tweete M. de Villiers en janvier, quand son successeur annonce qu’il ne brigue pas un second mandat mais se lance dans la conquête de la région.« Il est beaucoup moins flamboyant [que Philippe de Villiers]. Mais sous le vernis, c’est la même politique »Avec son ton courtois et ses manières polies, M. Retailleau n’a rien à voir avec son pygmalion. « Il est beaucoup moins flamboyant, explique Stéphane Ibarra, l’un des deux seuls conseillers départementaux socialistes de la Vendée. Mais en fait, sous le vernis, c’est la même politique. » « 84 % des crédits dédiés à l’enseignement supérieur vont à des établissements privés », dénonce la députée PS de Vendée Sylviane Bulteau. Catholique pratiquant dans son village de Saint-Malô-du-Bois, M. Retailleau a mené les défilés de La Manif pour tous à La Roche-sur-Yon, sous les couleurs du drapeau vendéen, et ferraillé contre le texte légalisant le mariage homosexuel au Sénat. « Pour protéger la filiation et non par conviction religieuse », précise-t-il.En novembre 2014, le tribunal administratif de Nantes l’a obligé à retirer une crèche de Noël qu’il avait installée dans le hall du conseil départemental. Il dénoncera un « intégrisme laïcard » et menacera de saisir la Cour européenne des droits de l’homme. S’il assume toujours son souverainisme « parce qu’il n’y a pas de peuple européen », il assure n’avoir jamais partagé la fibre monarchiste de Villiers. « Contrairement à ce que disait Georges Clemenceau, la Révolution n’est pas un bloc. On peut célébrer 1789 et dénoncer 1793 », estime cet homme toujours prêt à rappeler le « génocide vendéen ».Ce villiériste sans les outrances plaît forcément à la Rue de Vaugirard, qui redoute les francs-tireurs. Poussé par Jean-Pierre Raffarin et Gérard Larcher, s’appuyant sur les réseaux fillonnistes, il conquiert à l’automne 2014 la présidence du groupe LR au Sénat alors que Nicolas Sarkozy rêvait d’y installer Roger Karoutchi. Un fait d’armes qui n’arrive même pas à le fâcher avec l’ancien chef de l’Etat. « Nicolas Sarkozy le trouve franc-jeu. Il a apprécié l’invitation à La Baule alors qu’il n’avait pas vu venir le truc. Et puis il finira bien par trahir François Fillon et se rapprocher définitivement de nous », glisse un proche de Nicolas Sarkozy.Matthieu GoarJournaliste au Monde Laurie Moniez (Lille, correspondance) Martine Aubry a annoncé lors d’un point presse en mairie, vendredi 4 septembre, que la ville de Lille allait prendre ses responsabilités en accueillant « sans difficulté une centaine de réfugiés ».Depuis quinze jours, la maire de Lille travaillait avec les services de la ville pour trouver des terrains.« Nous avons deux résidences appartenant à la Ville [et que la Ville comptait mettre en vente] pour accueillir des familles ou des individus isolés. Lille est prête. Et nous allons travailler sur la scolarisation des enfants, sur la santé, l’accompagnement psychologique et professionnel de ces personnes. »Elle appelle par ailleurs « toutes les villes de France » à prendre leur part : « Il faut que la France prenne ses responsabilités ». L’élue répond à l’appel de Jean-Christophe Cambadélis qui souhaite la constitution d’un « réseau de villes solidaires » qui s’engagent à accueillir des réfugiés. Et elle ajoute : « Les collectivités peuvent faire quelque chose mais rien ne remplace la solidarité naturelle. On a besoin de faire preuve d’humanité qui manque tant dans cette Europe ».« Quand la mort est à nos portes, il faut se mobiliser »La ville de Lille va par ailleurs mettre en place dès la semaine prochaine un site internet dédié à ceux qui souhaitent aider en donnant du temps, des vêtements, des meubles… Très affectée par le sort des réfugiés, Martine Aubry a déclaré que « l’Europe n’est plus l’Europe quand elle n’agit pas. C’est ce qui m’a rendu profondément malheureuse cet été. Quand la mort est à nos portes, il faut se mobiliser ».Malgré des divergences politiques, Martine Aubry a « salué le courage d’Angela Merkel ». « Nous pensons que solidarité et humanité doivent remplacer égoïsme et haine. Ma conviction, c’est que les Français sont toujours là pour les grandes causes », a-t-elle déclaré, citant des grands moments de l’histoire, des boat people à la main tendue aux Chiliens en passant par les populations fuyant Franco ou Mussolini. « J’entends des discours disant « on est débordés par les réfugiés ». Ce n’est pas vrai ! Il y a eu 64 000 demandeurs d’asile en France en 2014. »Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 04.09.2015 à 12h36 • Mis à jour le04.09.2015 à 14h30 | Alexandre Lemarié Une de plus. Nadine Morano a officialisé sa candidature à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017. « Je serai candidate dans ce dispositif. (…) Oui je ferai entendre ma voix », a déclaré la députée européenne, vendredi 4 septembre, sur RMC et BFM TV. L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy avait déjà évoqué son intention de concourir à cette élection, prévue en novembre 2016. « Pourquoi pas moi ? Qu’est-ce qui m’interdirait de servir mon pays ? », demandait-elle le 23 août dans les colonnes du Parisien. Début août, elle a lancé son site Internet, Rassemblement pour le peuple de France, le nom de son microparti, avec lequel elle compte recueillir des dons pour financer sa campagne.La concurrence est pourtant vive à droite dans la course élyséenne : Alain Juppé, François Fillon, Xavier Bertrand sont officiellement déclarés, en attendant les annonces de candidatures de Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet.Reste à savoir si Mme Morano ira jusqu’au bout… Car la barre à franchir pour figurer sur la ligne de départ paraît bien haute pour elle : chaque candidat doit notamment disposer des parrainages de vingt parlementaires pour pouvoir se présenter. En interne, les ténors de la droite font tous la même lecture des soudaines ambitions élyséennes de l’ex-députée de Meurthe-et-Moselle : en se déclarant candidate à la primaire, celle-ci cherche avant tout à exister politiquement. Son objectif : établir un rapport de force avec M. Sarkozy, en menaçant de lui chiper des voix à la primaire, dans l’espoir d’être réintégrée dans sa garde rapprochée après en avoir été écartée. « Elle veut montrer sa capacité de nuisance pour être considérée par Sarkozy », analyse un proche du président du parti Les Républicains.« Elle incarne l’outrance »« C’est une amoureuse éconduite. Sarkozy l’a sacrifiée pour en faire le symbole d’un changement d’époque. Comme elle incarne l’outrance, un manque de nuance et la mise en scène d’elle-même, il avait bien compris qu’elle était devenue l’image du sarkozysme dont les Français ne veulent plus », explique un autre sarkozyste du premier cercle.Fidèle de l’ancien chef de l’Etat, Nadine Morano n’a jamais digéré d’avoir été mise à l’écart par M. Sarkozy lorsque ce dernier a effectué son retour, il y a un an. Dès l’été 2014, elle redoutait d’être écartée et se montrait inquiète par la volonté de renouvellement de son entourage de l’ancien chef de l’Etat. « C’est à lui de choisir les bons. Il ne peut pas s’entourer que d’héritiers ou d’énarques », prévenait-elle en août 2014. Avant d’insister un mois plus tard : « Je ne vois pas l’intérêt de faire du jeunisme et de pousser vers la sortie ceux qui ont toujours été là pour lui. »Leur brouille avait explosé au grand jour le 9 décembre 2014, lors d’une dispute au siège du parti. Reprochant à M. Sarkozy de ne pas vouloir lui confier un poste assez prestigieux au sein de la direction de l’UMP, Mme Morano s’était indignée de ne pas être suffisamment récompensée de son engagement pour le soutenir. Après avoir lancé des mises en garde dans la presse, elle a donc choisi une autre stratégie pour défendre ses intérêts.Lire aussi :A droite, une rentrée en primaireAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Sur Twitter, les sympathisants du Front national partagent des préoccupations communes : immigration, insécurité, Union européenne, « UMPS »… En apparence, Anne Lalanne n’est qu’un profil parmi d’autres. Elle « retweete » les messages de Florian Philippot ou de Louis Aliot. Dénonce le supposé « racisme de classe » de Jean-Christophe Cambadélis à l’encontre du « peuple patriote ». Raille les membres de la Commission européenne, comparés dans une photo à l’empire galactique de Dark Vador. Se plaint du travail des journalistes…Le baron de Solférino @jccambadelis assaisonne le peuple patriote en les traitant de "fond de poubelles": le PS en plein racisme de classe !— enimar68 (@anne lalanne)require(["twitter/widgets"]);Avec 206 abonnements, 232 abonnés, et un peu moins de 800 messages rédigés depuis son inscription sur le réseau social, en avril 2013, Anne Lalanne présente toutes les apparences d’une supportrice lambda de Marine Le Pen. A ce détail près que c’est la présidente du Front national elle-même qui administre le compte depuis plus de deux ans, en toute discrétion.L’ancienne candidate à la présidentielle a semé des petits cailloux sur son chemin. Anne n’est autre que son deuxième prénom, Lalanne étant le nom de jeune fille de sa mère, Pierrette. Le nom d’utilisateur du compte, @enimar68, représente quant à lui la conjonction du prénom de la présidente du FN, écrit à l’envers, et des deux derniers chiffres de son année de naissance, 1968. Enfin, les premiers comptes auxquels Anne Lalanne s’est abonnée sont ceux de son compagnon, Louis Aliot, de son ami Frédéric Chatillon, ancien chef de file du GUD et pourvoyeur du FN en matériel électoral, et de son éditeur, Philippe Grancher, chez qui elle a publié deux livres. Contactée, la chef de file frontiste nie se cacher derrière Anne Lalanne. Plusieurs sources proches de la présidence confirment pourtant que c’est bien Mme Le Pen qui est l’utilisatrice de ce profil.Un autre éclairageLoin d’être anecdotique, l’activité d’Anne Lalanne/Marine Le Pen offre un éclairage différent de celui donné par le compte @MLP_officiel à ses presque 680 000 abonnés. Ce dernier, qui retranscrit en direct les interventions médiatiques et les discours de la présidente du FN, est géré par des collaborateurs de « la bulle », un bureau du siège du parti, à Nanterre, consacré aux activités numériques. Là, c’est bien la députée européenne, et personne d’autre, qui est à la manœuvre. « Elle regarde beaucoup Twitter, notamment en voiture », confie un proche. Parmi ses cibles de choix, outre François Hollande et Nicolas Sarkozy, se trouve Bruno Gollnisch, son adversaire malheureux dans la course à la présidence du FN en 2011. Quand ce dernier se dit « étonné », le 17 avril, au lendemain des entretiens polémiques de Jean-Marie Le Pen sur RMC et à Rivarol, que « l’entourage familial de Le Pen ait ignoré jusqu’ici ses opinions » sur la seconde guerre mondiale, « Anne Lalanne » lui répond : « Non, c’est précisément pour cela que MLP [Marine Le Pen] s’est présentée contre Gollnisch à la tête du Front… Et l’a battu. » Non c'est précisément pour cela que MLP s'est présentée contre Gollnisch à la tête du front...et l'a battu http://t.co/e2cS2Vz5E6— enimar68 (@anne lalanne)require(["twitter/widgets"]);Le 6 février 2014, déjà, elle avait renvoyé l’ancien dauphin de Jean-Marie Le Pen à son ADN d’extrême droite traditionnelle. Ce jour-là, le député européen écrivait un message d’hommage aux émeutiers du 6 février 1934 : « 1934-2014, mêmes corruptions dans l’Etat ; mêmes héroïques protestations. Je pense à vous ce soir ô morts de février ! » Réaction d’« Anne Lalanne » : « Protégez-moi de mes amis… Mes ennemis, je m’en charge ! »Ce compte, suivi par de nombreux cadres et élus frontistes, permet aussi de passer certains messages en interne. Quand Julien Rochedy, l’ancien directeur du Front national de la jeunesse, annonce en juin qu’il n’a pas repris sa carte du parti car il est en désaccord avec la ligne du mouvement, « Anne Lalanne » « retweete » le message d’un de ses conseillers : « Julien Rochedy n’en finit plus d’attaquer le FN depuis que Marine Le Pen a refusé de l’intégrer à son cabinet. Ceci explique peut-être cela. »@JRochedy n'en finit plus d'attaquer le FN depuis que @MLP_officiel a refusé de l'intégrer à son cabinet. Ceci explique peut-être cela...— cabinetmlp (@Eric Domard)require(["twitter/widgets"]);Le « torchon » « Minute »La présidente du FN, qui dénonce régulièrement le rôle des médias, accusés d’être aux mains du « système », critique par ailleurs la presse sur ce compte, y compris celle pouvant lui être a priori favorable. Ainsi n’a-t-elle pas hésité à s’en prendre, en juin 2014, aux « affabulations » supposées du « torchon » Minute — avec lequel elle entretient depuis longtemps des rapports conflictuels — sur le plan qu’aurait échafaudé à l’époque Florian Philippot pour évincer Jean-Marie Le Pen du FN. Ou encore de s’attaquer au directeur général de Valeurs actuelles, Yves de Kerdrel, accusé de soutenir « servilement » Nicolas Sarkozy.Enfin, certains tweets envoyés il y a quelques mois par « Anne Lalanne » prennent une résonance particulière aujourd’hui, alors que Jean-Marie Le Pen a été exclu du FN. Le 1er février, Xavier Bertrand tance ainsi Marine Le Pen dans une interview, au lendemain d’une déclaration de Jean-Marie Le Pen estimant que la « patte des services secrets français » pouvait être vue derrière l’attentat à Charlie Hebdo. « Elle est incapable de mettre de l’ordre dans sa propre famille », reproche alors le député UMP. Réaction mi-outrée mi-amusée d’Anne Lalanne/Marine Le Pen : « A l’UMP en revanche ils sont prêts à tuer père et mère ! »Image précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55e957ef0dcb4'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 12\r\n \r\n \r\n\r\n\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"","source":null,"index":0,"position":1,"total_count":12,"item_lie":null,"link":"\/politique\/portfolio\/2015\/09\/04\/enimar68-le-compte-twitter-cache-de-marine-le-pen_4745618_823448.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 12\r\n \r\n \r\n\r\n\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n 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Avec cet événement, le FN espère écrire une nouvelle page qui doit le conduire jusqu’à l’élection présidentielle de 2017.Nos journalistes Olivier Faye et Gilles Rof sont sur place :Tweets de https://twitter.com/manonrescan/lists/universit-d-t-du-fn!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Le FN va-t-il opérer un retour à des fondamentaux de droite ?L’incapacité du FN à arracher une seule présidence de conseil départemental, en mars, malgré sa première place au soir du premier tour sur l’ensemble de la France, a installé l’idée que le parti se heurte à un plafond de verre. Si Marine Le Pen récuse cette théorie – « il n’y a pas de plafond de verre, c’est un problème d’implantation locale », veut-elle croire –, la présidente du FN sait que les électeurs à conquérir en vue de l’élection présidentielle de 2017 se situent à droite, et en particulier parmi les retraités, qui constituent le cœur de cet électorat. Comme le souligne l’universitaire spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus, des sujets comme le retour au droit du sang ou l’immigration zéro sont plus « digérables » pour l’électeur de droite que l’Union européenne et l’euro. « L’euro nous a peut-être coûté deux points en 2012, assure Marine Le Pen. Mais nous allons expliquer à l’électorat âgé les dangers qu’il y a à garder cette monnaie. »Si Mme Le Pen assure être constante dans son discours, quelques évolutions ont été perceptibles ces dernières semaines. Possible retour aux 39 heures, soutien aux petits patrons contre le régime social des indépendants, baisses d’impôts et lutte contre la dette promise au niveau local… « Je me réjouis d’entendre Marine Le Pen remettre en cause les 35 heures. Si le départ de Jean-Marie Le Pen permet de se réapproprier nos thèmes sans certains excès, c’est tout “bénéf” », juge un proche de Marion Maréchal-Le Pen, qui défend une conception plus libérale et droitière de son parti. Mais à l’approche des élections régionales, le balancier risque bien de faire des allers et retours. « Dans la séquence actuelle, Marine Le Pen a essayé de présenter un visage plus souriant à l’électorat de droite classique. Mais sa candidature aux régionales dans le Nord va la forcer à reparler aux ouvriers, à reprendre ses thématiques sur le protectionnisme, l’euro, etc. », estime Pascal Perrineau, professeur des universités à Sciences Po. Dans son flot de critiques proférées contre les supposées « dérives gauchistes » de sa fille et de son bras droit Florian Philippot, Jean-Marie Le Pen a mis en garde contre l’évolution du parti. « Le gauchissement du Front national laisse libre l’accès à l’aile droite des Républicains. En temps normal, le FN “flanc-garde” l’UMP sur la droite. S’il se déplace vers la gauche, il libère cette frontière », a-t-il estimé en juillet, dans Marianne. D’autant plus que Les Républicains se sont engagés dans une course à la droitisation sur l’immigration et l’islam qui ne devrait pas s’arrêter d’ici à la primaire de 2016. Dans son discours de rentrée à Brachay (Haute-Marne), le 29 août, Marine Le Pen s’est efforcée de marquer le terrain sur le sujet, en mettant en avant sa préoccupation face à l’« immigration sans contrôle » et à « l’islam radical ».Enfin, un autre sujet, plus imperceptible, pourrait jouer dans les mois à venir. « L’homme de droite, c’est quelqu’un qui a une volonté d’ordre et de discipline », rappelle un dirigeant frontiste. Une manière de souligner que ce n’est précisément pas cette image-là qui s’est dégagée de la gestion du conflit avec Jean-Marie Le Pen.L’exclusion de Jean-Marie Le Pen signe-t-elle une véritable rupture politique ?Marine Le Pen et Florian Philippot se sont efforcés de présenter le conflit avec le cofondateur du FN comme l’opposition d’une ligne politique contre une autre. « Elle tue le père, ce qui peut être moralement condamné par certains, mais elle montre qu’elle a sorti les idées », assure ainsi un soutien de la présidente. Or, il apparaît que la finalité réelle de l’opération consiste plus à se couper d’une génération obnubilée par la seconde guerre mondiale et la colonisation, et de leurs positions volontairement ambiguës sur la Shoah. « La question, ce n’est pas Le Pen ou pas Le Pen. Ce sont les provocations ou pas de provocations. Aujourd’hui, les électeurs attendent qu’on leur parle de leurs problèmes réels », explique un membre du bureau exécutif. Une sorte d’étape finale de la dédiabolisation, en somme.Mais le parti, qui se veut toujours « antisystème », conserve des permanences. « Les déclarations récentes de Marine Le Pen sur l’immigration sans contrôle, sur François Hollande le président fainéant, c’est du lepénisme sans Le Pen. Ce sont des éléments de radicalité que portait son père. La différence est plus au niveau du style que de la ligne politique. Elle n’a pas les références du père, mais c’est purement lié à sa génération, » juge Pascal Perrineau.Lire aussi le post de blog : Marine Le Pen écarte le service d’ordre historique au profit d’un procheQuel est l’impact du conflit sur les régionales et l’opinion ? La plupart des enquêtes d’opinion menées depuis le début du conflit soulignent la relative stabilité de la popularité de la présidente du FN. Mme Le Pen voit néanmoins sa cote d’avenir gagner quatre points (26 %) dans le baromètre TNS Sofres publié vendredi 4 septembre par Le Figaro magazine. Mais parmi les segments visés que sont les retraités et les personnes âgées, les intentions de vote mesurées régulièrement par l’IFOP ne montrent pas de signes de progression.Portée par des sondages flatteurs, Marine Le Pen assure vouloir gagner quatre ou cinq régions aux élections de décembre. Mais le conflit avec Jean-Marie Le Pen a réveillé certaines ambitions au cœur de cette extrême droite qui se situe en dehors du FN, et qui compte bien attirer à elle les déçus et les exclus du parti. Des listes pourraient ainsi être constituées, notamment en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, et grignoter quelques points décisifs.Lire aussi :Marion Maréchal-Le Pen s’émancipe discrètementOlivier Faye 03.09.2015 à 06h54 • Mis à jour le04.09.2015 à 09h38 | Anne-Aël Durand Macédoine de légumes, spaghettis bolognaise, yaourt sucré et raisins : rien de révolutionnaire dans le menu servi jeudi 3 septembre aux 7 000 écoliers de Rouen et de Bois-Guillaume (Seine-Maritime). Pourtant, dans la sauce préparée le mardi par la cuisine centrale, il y a de la « fierté de travailler avec les gens du coin » : les oignons, les carottes et le bœuf ont tous été produits en Haute-Normandie. « La viande a été hachée ici, de 6 heures à 10 heures du matin avant de cuire pendant deux heures, explique l’un des cuisiniers, Jean-Paul Delmas, en agitant son fouet dans une cuve en inox de 300 kg. Avant, on achetait du surgelé, on le sortait des sachets et ça cuisait plus vite, mais il y avait deux centimètres de gras sur le dessus. Maintenant, c’est de meilleure qualité. » Pour soutenir l’agriculture locale, la cuisine centrale de Rouen achète 50 % de ses produits (viande, fruits et légumes, produits laitiers, farine) issus de filières courtes, bio ou durables. Un choix amorcé en 2011, lorsque la municipalité a repris la gestion directe auparavant concédée à Elior. « On reste sur un budget constant, en réinjectant l’équivalent des bénéfices du groupe dans le contenu de l’assiette », explique le directeur, Dominique Maupin. Certains aliments coûtent moins cher en passant par une association de producteurs, nommée « Local et facile », que par l’ancienne centrale d’achat. Mais ce n’est pas le cas de la volaille, du porc et surtout du bœuf. « Si on compare avec de la viande d’Allemagne, des Pays-Bas ou d’Espagne, on varie du simple au double ». Pour lisser les surcoûts, la cuisine centrale achète du bœuf « à l’équilibre » : elle commande chaque mois une douzaine de bêtes à l’abattoir, qu’elle paie 9 euros le kilo toutes pièces confondues. La viande sera servie à trois repas, sous forme de rôti pour les morceaux nobles, de bourguignon pour la qualité intermédiaire puis de viande hachée (sous forme de bolognaise ou hachis) pour les bas morceaux.« Un débouché de plus » Le bœuf servi dans les cantines de Rouen est payé 8 centimes de plus le kilo à l’éleveur que le prix de base à l’abattoir. Pour une vache de réforme de 300 kg, le bonus atteint 25 euros. Un complément de revenus minime, mais non négligeable pour le GAEC du Chapon, un élevage laitier de Bois-Guillaume, près de Rouen, qui envoie chaque année 100 vaches à l’abattoir, dont un tiers via ce type de filières. « C’est un débouché de plus. Toutes ces petites plus-values nous permettent de payer les charges, estime Frédéric Dutot, un des associés de la ferme, qui compte manifester son inquiétude jeudi à Paris. On a de plus en plus de mal à régler les factures, surtout l’aliment et le vétérinaire, alors que le prix du lait baisse. La trésorerie est à zéro. On fait des emprunts à court terme, en espérant pouvoir rembourser. On travaille pour rien. » Ses jeunes enfants fréquentent la cantine de Bois-Guillaume. « S’ils mangent nos bêtes, on ne peut être que satisfaits. C’est ça le développement durable. » Assurer 100 % de viande locale dans une cantine, comme le fait Rouen, est loin d’être la norme. Une étude de l’Institut de l’élevage estime qu’en moyenne, seulement 25 % du bœuf servi par les entreprises de restauration collective est français, et 70 % issu de l’Union européenne. D’autres chiffres, repris par le ministère, évoquent jusqu’à 80 % de viande importée.Les principaux intéressés contestent, mais ne donnent pas des chiffres détaillés sur la restauration scolaire. Sur l’ensemble de ses restaurants (scolaires et entreprises), Sodexo affirme acheter 90 % de porc, 85 % de volaille et plus de 50 % de bœuf français. Elior évoque 69 % de viande fraîche et 53 % de surgelés provenant de France. Compass group (Eurest) n’a pas répondu à nos sollicitations. Restau’co, qui représente les cantines en régie directe (60 % du marché) n’a pas de chiffres disponibles. « La viande fraîche est en grande partie française, avance son président, Eric Le Pêcheur. Il y a plus de difficulté pour le surgelé, et pour les produits transformés, on ne sait pas du tout. Cette opacité est un vrai problème. On peut tous faire un effort pour faire mieux, mais la viande française est plus chère. »« Les entreprises affichent leur volonté d’acheter français, mais les coûts montent beaucoup pour la viande, explique Yoan Robin, doctorant à La Sorbonne et à Agroparitech, qui réalise une thèse sur l’organisation des filières d’approvisionnement dans les cantines scolaires. Il est difficile d’avoir du local car les abattoirs sont moins nombreux en France qu’en Allemagne et beaucoup plus chers. Parfois, l’argument financier semble dérisoire, quelques centimes de plus pour un repas qui coûte 8 euros tout compris (cuisine, transport, service). »« Sur le fil du rasoir au niveau juridique » L’autre blocage à l’approvisionnement français est réglementaire. Pour répondre aux règles européennes, le code des marchés publics interdit toute mention de provenance, qu’elle soit nationale ou locale, lors des appels d’offres. Impossible pour une cantine de demander noir sur blanc du porc ou du bœuf français. Le décret a été modifié en 2011 pour introduire la notion de « circuit court », avec un seul intermédiaire… mais pas encore de notion géographique. A l’automne 2014, le ministère de l’agriculture a publié un guide pratique pour permettre d’atteindre l’objectif de 40 % de produits de proximité dans la restauration collective en 2017. Plus de 90 pages qui détaillent comment identifier les producteurs locaux et rédiger des appels d’offres sur mesure pour qu’ils y répondent. « On peut réduire l’offre par des subterfuges, en exigeant certaines races, certaines chartes, en demandant que les animaux soient nés, élevés et abattus dans le même pays, ou que les enfants puissent visiter les fermes, détaille Eric Le Pêcheur, de Restau’co. On a l’impression d’être sur le fil du rasoir, au niveau juridique, mais tout le monde le fait. » Pour l’Association des maires de France (AMF), le décret de 2011 « est trop méconnu et complexe à mettre en œuvre notamment par les petites communes ». Dans une lettre ouverte adressée en juillet au président de la République, François Hollande, l’AMF appelle à « des solutions juridiques durables ».Les règles complexes des appels d’offres posent aussi problème aux producteurs. Pour Christelle Lefevre, de la Ferme des peupliers, à Flipou (Eure) qui fournit la ville de Rouen en yaourts locaux et bios, développer les circuits courts « nécessite des investissements importants, et la capacité d’avoir quatre métiers, cultivateur, éleveur, transformateur et commercial. Répondre aux appels d’offres, c’est presque un cinquième métier ». Elle passe donc par une association de producteurs, Local et facile, pour répondre aux appels d’offres. Arnold Puech d’Alissac, président de la FDSEA de Seine-Maritime, a lancé cette structure pour « qu’on retrouve les bons produits des marchés dans les cantines » et pour que « les choix politiques bénéficient à l’emploi local ».Débouché marginalPour faciliter cette mise en relation entre producteurs et cantines, les conseils départementaux de la Drôme et du Puy-de-Dôme ont créé un outil sur Internet, Agrilocal. « Notre plateforme est en conformité avec le code des marchés publics, adaptée aujourd’hui pour des commandes jusqu’à 90 000 euros, détaille Nicolas Portas, coanimateur de l’association. Elle permet aux intendants des cantines de faire des appels d’offres dématérialisés sans lourdes procédures administratives. Les producteurs peuvent répondre en deux clics de souris. » Les agriculteurs sont aussi incités à transformer leurs produits sur place et aidés pour obtenir les agréments sanitaires. « L’objectif n’est pas d’écouler toute la production à la restauration collective, mais de leur assurer un fonds de roulement régulier de 20 à 30 % du chiffre d’affaires ». Créée en 2011, l’association Agrilocal existe aujourd’hui dans une trentaine de départements français. En parallèle, de plus en plus de villes se lancent dans le local : Amiens, Gaillac, Cannes, Nice, certains arrondissements de Paris…Le marché des cantines scolaires reste un débouché marginal pour l’agriculture française, mais l’enjeu est surtout symbolique. « L’Etat exige des garanties sanitaires, environnementales, sociales. C’est absolument choquant qu’il ne donne pas aux jeunes des produits qui ne relèvent pas de la même réglementation », estime Guillaume Roué, président de l’interprofession nationale porcine. Pour Yoan Robin, sur le plan économique, se concentrer sur la restauration collective risque de segmenter le marché entre ceux qui pourront valoriser leur viande et bénéficieront « un mini-monopole protégé », et les autres éleveurs qui resteront dans une logique d’exportation « et auront toujours le même problème » de compétitivité. « L’écotaxe, qui sanctionne le nombre de kilomètres parcourus, serait un meilleur moyen pour sanctionner davantage les Allemands que les Bretons ».Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.09.2015 à 12h50 • Mis à jour le03.09.2015 à 06h52 | Nicolas Chapuis C’est un léger remaniement qu’ont opéré François Hollande et Manuel Valls, mercredi 2 septembre. En nommant Myriam El Khomri au ministère du travail, en remplacement du démissionnaire François Rebsamen, le président de la République et le premier ministre créent la surprise avec la promotion éclair de celle qui était jusque-là secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville. Son précédent portefeuille sera repris par son ministre de tutelle, Patrick Kanner. En revanche, avec ce remplacement poste pour poste, ils limitent la portée politique de ce changement au gouvernement.Pourtant, la tentation d’avancer le grand remaniement prévu au moment des élections régionales à la fin de 2015 a traversé les esprits. Le premier ministre semblait prêt dans un premier temps à rebattre fortement les cartes sans attendre le résultat des élections régionales, en décembre. « Toutes les hypothèses ont été envisagées ces derniers jours », reconnaît un conseiller. L’implosion d’Europe Ecologie-Les Verts avec le départ des deux présidents de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat, François de Rugy et Jean-Vincent Placé, a changé la donne politique en cette rentrée.Lire aussi :Entre le PS et EELV, le débat tourne au vinaigre à La RochelleFallait-il opérer dans la foulée la recomposition de la majorité en intégrant dans le dispositif des écologistes progouvernement et quelques représentants des autres partenaires de gauche ? François Hollande a choisi de temporiser et de voir comment va se terminer la crise à EELV. « Valls était plus allant que Hollande sur le sujet, mais il n’a pas la même vision que le président du rassemblement avec les écologistes », confie un ministre proche du chef de l’Etat. « Hollande ne veut pas donner le sentiment d’utiliser de manière purement politicienne la division chez les écolos. Cela pourrait être mal vu dans l’opinion et aggraver encore la cassure avec Duflot avant la présidentielle », précise un proche du président.Une formidable ascensionEn retardant le remaniement, l’exécutif se garde également une cartouche pour les régionales. « Un remaniement, cela se fait devant les Français, il faut qu’il ait du sens », a expliqué en petit comité Manuel Valls. « Il faudra avoir une réponse politique à la future défaite électorale », complète une ministre.Pour Myriam El Khomri, il s’agit d’une formidable ascension dans la hiérarchie gouvernementale. « Je mesure la responsabilité qui est la mienne. Comptez sur ma combativité et ma détermination au service des Français », a-t-elle déclaré sur son compte Twitter peu de temps après sa nomination.Entrée dans l’équipe de Manuel Valls lors du dernier remaniement, Myriam El Khomri a rapidement séduit l’exécutif par son travail et sa présence sur le terrain. Elle faisait partie ces derniers mois des jeunes membres du gouvernement régulièrement cités en exemple. Auparavant, elle s’était fait connaître à la mairie de Paris, où elle était chargée des questions de sécurité.En revanche, le droit du travail n’a jamais fait partie de ses spécialités, ce qui la rapproche du profil de François Rebsamen, qui n’aura pas marqué de son empreinte le poste. Alors que le dossier du chômage sera l’un des plus importants dans les mois à venir, c’est davantage son aptitude à la communication qui semble avoir primé dans le choix de l’exécutif, qui a écarté un profil comme celui d’Alain Vidalies, expert du code du travail, mais moins à l’aise médiatiquement.Une lourde missionLa nouvelle ministre a la lourde tâche d’assumer la promesse présidentielle d’« inversion de la courbe du chômage », sur laquelle est indexée une éventuelle nouvelle candidature de François Hollande en 2017. Alors que les mauvais chiffres s’empilent mois après mois, elle aura pour mission de mettre en application les conclusions du rapport Combrexelle sur une évolution du droit du travail, qui devrait être remis au premier ministre fin septembre.S’il ne s’agira pas de toucher globalement aux trente-cinq heures – le premier ministre l’a encore rappelé à La Rochelle –, les négociations de branche pour modifier les conditions ou le temps de travail pourraient être encouragées. Le débat pourrait se révéler compliqué au sein d’un Parti socialiste déjà à cran. Mme El Khomri devra en outre gérer les négociations difficiles avec les syndicats.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.09.2015 à 11h16 | Michel Noblecourt Le gouvernement devrait s’attaquer, d’ici à l’automne, au chantier très délicat de la révision du code du travail. Le premier ministre Manuel Valls avait confié, début avril, au conseiller d’Etat Jean-Denis Combrexelle une mission de réflexion sur la place à donner à la négociation collective dans « l’élaboration des normes [sociales] ». Le rapport de cette commission est attendu prochainement.Lire aussi :Droit du travail : l’épineux dossier de HollandeDès dimanche 30 août, lors de l’université d’été du PS à La Rochelle, Manuel Valls a toutefois appelé à « revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation » applicable aux relations entre les patrons et leurs personnels.Pourra-t-il dès lors compter sur le soutien de la CFDT qui depuis 2012 apparaît comme son partenaire privilégié ? Dans un entretien au Monde, son secrétaire général, Laurent Berger, explicite le positionnement de sa centrale.Comment réagissez-vous aux propos tenus par Manuel Valls à La Rochelle à propos du code du travail ?Je ne suis pas choqué par ces propos. S’il y a un code du travail, c’est parce qu’il y a un rapport de subordination entre le salarié et l’employeur. Il y a donc un besoin de régulation, avec des normes que la société doit fixer pour tout le monde. C’est cela le code du travail. Il y a aussi des normes que les branches professionnelles fixent pour répondre à leurs particularités. Plus de 93 % des salariés sont couverts par des conventions collectives. Et les accords d’entreprise tiennent compte de la diversité du champ économique.Ma vision m’amène à dire clairement non au statu quo, car le code du travail est illisible pour les salariés et, du coup, il n’est plus respecté. Mais faire croire qu’il faudrait casser le code du travail parce qu’il serait responsable de tous les maux de l’économie et que cela permettrait de recréer de l’agilité pour les entreprises, c’est archifaux. La voie de passage est de voir comment on articule les différents niveaux de régulation. Il n’est pas interdit de dire que l’entreprise est un de ces niveaux à condition qu’on préserve une norme sociale minimale si l’entreprise ne joue pas le jeu de la négociation.Qu’espérez-vous du rapport Combrexelle qui pourrait privilégier les négociations de branches et d’entreprises ?J’attends qu’il casse l’idée que le débat porte sur le nombre de pages du code du travail et qu’il donne les voies pour revivifier le dialogue social dans les branches et les entreprises. J’attends qu’il affirme que la protection des travailleurs dans une économie compétitive relève tant du code du travail que de la négociation collective. Je ne comprends pas les syndicalistes qui ont peur de négocier, car ils démontrent leurs propres faiblesses. Je ne comprends pas le patronat qui voit dans le dialogue social un frein. Les entreprises qui marchent bien sont celles où il y a un dialogue social performant.Lire aussi :Terra Nova propose une « révolution du droit du travail »Alors que le chômage continue d’exploser, qu’attendez-vous du nouveau ministre du travail qui doit succéder cette semaine à François Rebsamen ?C’est un peu illusoire de penser que le ministre du travail va juguler tout seul le chômage. Les logiques d’embauches sont menées par les entreprises. J’attends de lui qu’il ne soit pas le commentateur mensuel des chiffres du chômage, mais qu’il s’inscrive dans le temps long. Qu’il mène le chantier du compte personnel d’activité, des transitions numérique et écologique et de leur impact sur l’emploi et le travail.Lire l'intégralité de l'entretien :Laurent Berger : « Le code du travail est illisible »Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent La France cessera-t-elle un jour de débattre des 35 heures ? Un nouveau sondage, publié dans Libération, montre un pays divisé autour de la question du temps de travail, une courte majorité (52 %) souhaitant rester à 35 heures hebdomadaires, quand 40 % se disent prêts à y renoncer.1. Mesurer le temps de travail, une gageure39,6 ?Depuis les lois Aubry, les français doivent, théoriquement, effectuer 35 heures de travail hebdomadaire pour un plein-temps, contre 39 auparavant. #container_14423932810{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14423932810{ height:500px; } #container_14423932810 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14423932810 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14423932810 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14423932810 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du temps de travail salarié depuis 1945(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14423932810", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], 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La question est complexe.Le calcul le plus classique se fait à partir des grandes masses d’heures travaillées par an, ramenées au nombre de travailleurs concernés, ce qui permet notamment de comptabiliser les congés et les maladies.Et selon celle-ci, les Français travaillent effectivement, en moyenne, plus : 39,6 heures en pour les personnes à plein-temps, et 39 heures tout rond pour les seuls salariés. Ce qui place la France dans le bas du tableau européen, devant Pays-Bas, Italie ou Danemark, mais bien loin du Royaume-Uni, recordman de la durée de travail hebdomadaire avec 42,4 heures. #container_14424782568{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424782568{ height:500px; } #container_14424782568 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424782568 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424782568 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424782568 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Temps de travail hebdomadaire en Europe en 2014, selon Eurostatdans une sélection de pays, pour un salarié à temps-plein. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424782568", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#285a82","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Royaume-Uni","Portugal","Chypre","Bulgarie","Grèce","Roumanie","Hongrie","Estonie","Allemagne","Union européenne à 28","Espagne","Suède","France","Pays-Bas","Italie","Danemark"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": " Non-salariés", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 46.1 ], [ "", 49.8 ], [ "", 48.5 ], [ "", 44.4 ], [ "", 50.3 ], [ "", 38.9 ], [ "", 43 ], [ "", 42.6 ], [ "", 49.3 ], [ "", 47.4 ], [ "", 48.5 ], [ "", 48 ], [ "", 51.3 ], [ "", 49.2 ], [ "", 45.5 ], [ "", 48.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 42.4 ], [ "", 41.7 ], [ "", 41.5 ], [ "", 40.9 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.7 ], [ "", 40.6 ], [ "", 40.5 ], [ "", 40.4 ], [ "", 40.2 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.7 ], [ "", 37.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais ce chiffre est en réalité très approximatif. Il est en effet très complexe de recueillir des données précises sur le temps réellement consacré au travail autrement que par des enquêtes type sondages. Faut-il par exemple décompter le temps des salariés absents, ce qui fait évidemment chuter la moyenne ?37,3 ?C’est d’ailleurs pour cela que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne donne pas le même chiffre que la statistique française et européenne. Pour cet organisme, les Français (salariés et non salariés à plein-temps) travaillent en moyenne 37,3 heures, ce qui les place… au-dessus des Allemands, contrairement au classement d’Eurostat. #container_14424797655{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424797655{ height:500px; } #container_14424797655 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424797655 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424797655 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424797655 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée hebdomadaire du travail selon l'OCDEDans une sélection de pays européens, pour les salariés et non-salariés à temps completSource : OCDE(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424797655", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Grèce","Pologne","Islande","Portugal","Espagne","Nouvelle-Zélande","Luxembourg","France","Italie","Finlande","Royaume-Uni","Suède","Irlande","Allemagne","Norvège","Danemark","Pays Bas"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Durée du travail", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 41.94 ], [ "", 40.75 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 37.91 ], [ "", 37.44 ], [ "", 37.38 ], [ "", 37.3 ], [ "", 36.93 ], [ "", 36.83 ], [ "", 36.65 ], [ "", 36.32 ], [ "", 35.64 ], [ "", 35.27 ], [ "", 34.44 ], [ "", 33.47 ], [ "", 30.14 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}L’affaire est d’autant plus complexe que ce chiffre a une forte dimension symbolique. Son calcul a donné lieu à plusieurs controverses entre instituts.Et les choses se compliquent encore si on rentre dans les détails : on parle ici des salariés à plein-temps. Mais les temps partiels ou les travailleurs indépendants doivent également être comptabilisés. Autant de points qui rendent toute comparaison internationale délicate, un paradoxe alors que ce chiffre est l’un de ceux qui reviennent le plus souvent dans le débat> Lire : La France, pays où l’on travaille le moins ? La réduction du temps de travail a donc néanmoins imposé une baisse du nombre d’heures travaillées par an, qui est d’ailleurs dans la continuité des biasses observées dans le monde occidental depuis les années 1950. Depuis 2000, le nombre d’heures travaillées par an s’est stabilisé, à un niveau moindre qu’auparavant. Mais le nombre d’heures effectuées par semaine, lui, est resté globalement stable, comme le montre une seconde enquête.2. Plus de vacances, mais des journées aussi longues que dans les années 1990La durée légale du travail n’est pas la durée réelle : elle comptabilise un agrégat, plus ou moins précis, pas ce qu’effectue chaque salarié. Or, rares sont ceux qui se contentent de 35 heures sans jamais effectuer d’heure supplémentaire.A cet égard, la mesure qu’effectue la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l’emploi) sur la « durée individuelle » et « habituelle » du travail est intéressante : recueillie via des entretiens individuels, elle demande à chaque personne d’indiquer combien de temps il a travaillé sur une semaine « normale », sans événement particulier (maladie, par exemple).Elle inclut donc toutes les heures habituellement effectuées, dont les heures supplémentaires régulières . Elle se différencie de la durée collective notamment par les jours de congés ou jours de RTT prévus pour tel ou tel salarié.Cette mesure correspond donc à la « journée » habituelle d’un individu et ne tient pas compte des congés. Et elle est plutôt stable depuis 1990 : à cette époque, les salariés déclaraient 39,6 heures, ils sont, en 2013, à 39,2 heures. Ce sont les non-salariés qui voient leur temps de travail se réduire le plus, passant de 54,6 heures à 51,7 heures. #container_14424814224{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424814224{ height:500px; } #container_14424814224 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424814224 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424814224 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424814224 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée individuelle du travail à temps completDonnées de la Dares sur une semaine "habituelle" (sans événement exceptionnel), mesurées individuellement auprès des ménagesSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424814224", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1990","1991","1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Non salariés", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 54.6 ], [ "", 55 ], [ "", 54.1 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.4 ], [ "", 54.3 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.3 ], [ "", null ], [ "", 54.8 ], [ "", 55 ], [ "", 55.1 ], [ "", 54.8 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54 ], [ "", 53.5 ], [ "", 53.3 ], [ "", 52.7 ], [ "", 52.9 ], [ "", 51.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 39.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.6 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.3 ], [ "", 37.7 ], [ "", null ], [ "", 38.9 ], [ "", 39 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.2 ], [ "", 39.3 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.5 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}3. Des chiffres variables selon les catégories, mais supérieurs à 35 heuresSi on ventile ce chiffre du temps de travail individuel selon la catégorie socioprofessionnelle, on observe la même chose : qu’il s’agisse de cadres, d’employés, d’ouvriers ou de professions intermédiaires, aucune catégorie n’est réellement à 35 heures hebdomadaires.Ainsi, selon la Dares du ministère de l’emploi, un cadre travaille en moyenne 44,1 heures par semaine, contre 38,3 heures pour un employé et 38 heures pour un ouvrier. #container_14424823202{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424823202{ height:500px; } #container_14424823202 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424823202 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424823202 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424823202 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée habituelle hebdomadaire par catégorie de salariésTirés de l'enquête emploi Insee : questionnaires individuels auprès de salariés, donnant la durée effective d'une semaine "normale" sans événement particulierSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Mais leur rythme de travail lorsqu’ils travaillent, lui, n’a pas évolué depuis une trentaine d’années, et reste en général plus proche des 39 heures que des 35.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) Alain Juppé, en visite à Lille ce jeudi, s’est affiché aux côtés de Xavier Bertrand, candidat aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en qui il accorde « toute (s)a confiance ». Alors que l’IFOP et La Voix du Nord viennent de faire paraître un nouveau sondage ce matin annonçant la victoire de Marine Le Pen aux régionales, la droite a souhaité afficher son unité à travers une image symbole : réunir les deux candidats à la primaire dans le local de campagne du centre-ville de Lille. « Je lis, moi aussi, les sondages, a commenté Alain Juppé. Le score est serré mais la direction est la bonne et la campagne de Xavier Bertrand est en train de payer. »Alain Juppé sait toutefois que Xavier Bertrand, s’il remporte les régionales, bénéficiera ainsi d’un tremplin de taille pour les primaires. Mais avant les primaires à droite, il y a l’élection de décembre. A moins de trois mois du premier tour, le sondage donne le FN à 35 %, les Républicains-UDI-Modem à 28 %, et la gauche en troisième position dans tous les cas. Au second tour, le FN arriverait en tête avec 35 %, suivi de la droite à 33 % et la gauche à 32 %.« Profondément trahis »De quoi donner envie à Xavier Bertrand de muscler encore plus sa campagne à droite ? « Je ne me laisserai pas classifier dans une case, balaye-t-il. Et sachez que je suis sur la liste noire du FN. » Pour le député et maire de Saint-Quentin, cette campagne « sera dure comme jamais car il y a ici beaucoup de colère et de misère. Les électeurs de gauche se sentent profondément trahis ». Assis à ses côtés, le maire de Bordeaux ne dit mot. Il tient à rassembler.Xavier Bertrand, interrogé sur les migrants, ajoutera tout de même lors de la conférence de presse commune : « La position d’Alain n’est pas la mienne. Et alors ? Quel est le problème ? » Unité de façade ou pas, Les Républicains ont un objectif commun : remporter la région. « Il n’y a que nous qui sommes capables de battre Marine Le Pen », veut croire Xavier Bertrand. Et pour cela, il souhaite faire preuve de clarté en proposant la même liste au premier et second tour. Pas question de front républicain. Alain Juppé ajoute à sont tour : « Laisser entendre aujourd’hui que l’on ferait un front républicain, c’est donner dix points de plus à Marine Le Pen. » Avant un déplacement ce vendredi à Calais, Xavier Bertrand déclare par ailleurs qu’il va annoncer des « propositions qui vont détonner » sur le RSA et les demandeurs d’emploi. « Cela ne va pas plaire, prévient-il. Je ne ferai pas l’unité, ce n’est pas un drame. Je ne cherche pas à plaire mais à faire. »Lire aussi :Les Républicains reçoivent la visite surprise d’Alain Juppé au campus du TouquetLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Cyril Simon L’opération était imminente depuis le recensement, le 15 septembre, du demi-­millier de réfugiés installés depuis plusieurs mois près de la gare d’Austerlitz, à Paris. Les quelque deux cents tentes posées le long de la Seine autour du pont Charles-­de-­Gaulle et jusqu’à la Cité de la mode et du design n’existent plus.Les équipes de l’Office français de la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) et de la préfecture de Paris et d’Ile-de-France prennent actuellement en charge l’intégralité du campement, qui compte également quelques sans-domicile-fixe.Un dispositif similaire a été déployé pour les 400 réfugiés et migrants installés sur le parvis de la mairie du 18e arrondissement depuis le 4 septembre.Dans le même temps, 400 réfugiés, essentiellement soudanais, ont été pris en charge devant la mairie du 18e arrondissement. @lemondelive— CysooS (@Cyril Simon)require(["twitter/widgets"]);Des barrières pour empêcher un nouveau campLa maire de Paris avait annoncé, mardi, que ces deux interventions se dérouleraient en fin de semaine. A partir de jeudi, les près de 1 000 personnes concernées seront logées dans une vingtaine de centres d’hébergements d’urgence à Paris et en Ile-de-France, selon la préfecture de Paris.L’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) accompagnera les réfugiés dans leur démarche de régularisation. Ceux qui n’entreprendront aucune demande d’asile ne seront hébergés qu’un mois, les autres jusqu’au terme de la procédure. A noter que le suivi social des SDF s’effectuera dans des centres spécifiques.A Austerlitz, les services de la ville installeront des barrières empêchant l’installation d’un nouveau campement. Mercredi en fin d’après-midi, l’impatience était palpable. L’espoir d’en avoir terminé avec plusieurs semaines, voire plusieurs mois de précarité et d’abandon n’avait jamais été aussi proche. Sous des rafales de vent, certains étendaient leurs linges où ils le pouvaient.D’autres suivaient une dernière fois les leçons de français données par des bénévoles. A côté, s’improvisait un atelier coiffure. L’objectif : se sentir le mieux possible avant d’ouvrir une nouvelle page de leur vie. « Paris, je veux y faire ma vie »Booba, lui, se frottait les mains, un sourire dissimulé sous sa capuche. Comme une impression de reprendre sa vie, en pause depuis l’assassinat de l’intégralité de sa famille à Gao, dans le nord du Mali. « Maintenant, j’ai besoin d’aller à l’école et de vivre sous un toit. C’est ma priorité », dit-il. Ce Malien de 25 ans a débarqué il y a deux mois à Paris. Encore choqué par les comportements « racistes » dont il a été victime en Italie, où il a séjourné quelques semaines avant de passer la frontière de Vintimille.« Paris, je veux y faire ma vie. Une fois que je saurai écrire et que j’aurai fait mes études, je trouverai un travail. »Nabil, un bénévole présent au campement depuis son installation « il y a deux ans », espère que les réfugiés « retrouveront enfin la paix et en finiront avec cette sale histoire ». D’origine tunisienne, il est l’un des interlocuteurs privilégiés de la mairie et des services sociaux.« Depuis deux semaines, la solidarité s’organise réellement avec la mairie. On va tous ensemble vers le plus et pas vers le moins. On nous a dit que des responsables pourraient visiter les centres d’hébergement avant de s’y s’installer. »Avant l’évacuation, environ 1 450 réfugiés avaient déjà été pris en charge à Paris depuis le démantèlement en juin d’un premier point de regroupement, sous le métro aérien de La Chapelle dans le 18e arrondissement.Lire aussi :Comment la Ville de Paris organise l’hébergement des migrantsImage précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55fa8a532a813'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 10\r\n \r\n \r\n\u00ab 14 juin 2015. L\u2019Assembl\u00e9e g\u00e9n\u00e9rale. Migrants et soutiens. \u00bb\r\nCr\u00e9dits : © LAURA GENZ\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"\u00ab 14 juin 2015. L\u2019Assembl\u00e9e g\u00e9n\u00e9rale. Migrants et soutiens. \u00bb","source":"\u00a9 LAURA GENZ","index":0,"position":1,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/arts\/portfolio\/2015\/09\/10\/dessins-de-refugies-par-laura-genz_4751690_1655012.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 10\r\n \r\n \r\n\u00ab 14 juin 2015. Le Concert de soutien. \u00bb\r\nCr\u00e9dits : © LAURA GENZ\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"\u00ab 14 juin 2015. 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Il veulent obtenir le retrait des textes – décret et arrêté – publiés au Journal officiel le 20 mai, au lendemain du premier appel à la grève. Ils avaient alors dénoncé un « coup de force ». Ces textes ont entériné la mise en place du « nouveau collège » à compter de septembre 2016 – dernière rentrée avant l’échéance présidentielle de 2017 – ce que conteste toujours une partie de la communauté éducative.Quelles sont les grandes lignes de la réforme ?La refonte du collège, considéré comme le « maillon faible » du système éducatif – selon la formule un peu galvaudée, car il est accusé de creuser les inégalités au lieu de les réduire –, a été inscrite dans la loi de refondation de l’école de juillet 2013.« Mise en concurrence des personnels, des disciplines et des établissements, inégalités accrues entre les élèves, nouvelle aggravation des conditions de travail des personnels »… C’est un tableau bien sombre que dresse l’intersyndicale des conséquences de cette réforme.Lire aussi :La réforme du collège pèse déjà sur la rentrée 2015De l’autonomie à l’interdisciplinarité en passant par la disparition des sections bilangues, la fragilisation des langues anciennes, de l’enseignement de l’allemand ou encore de l’histoire : plusieurs fronts se sont ouverts depuis le printemps, relayés par les politiques – de droite comme de gauche – et mêlant, en réalité, deux registres bien différents : la réforme du collège et celle des programmes scolaires. La gauche a choisi de lancer parallèlement ces deux chantiers (le fond en même temps que la forme, en somme), prenant le risque de brouiller les esprits. Et le calendrier n’est pas favorable à la clarification attendue entre les deux réformes : l’appel à la mobilisation, ce jeudi, coïncide avec l’ultime réunion de travail du Conseil supérieur des programmes (CSP) qui pourrait remettre sa copie le même jour.Ce mouvement sera-t-il suivi ?Si l’intersyndicale représente une majorité d’enseignants, beaucoup de professeurs ne sont pas syndiqués. Avant l’été, la mobilisation avait marqué le pas : entre 12 % et 30 % de grévistes (selon les estimations) avaient été décomptés le 11 juin, alors que le taux se situait entre 30 % et 50 % le 19 mai. Quelque 15,8 % des enseignants des collèges publics étaient en grève jeudi, selon les chiffres communiqués par le ministère de l’éducation nationale.Par ailleurs, certains syndicats ne sont pas hostiles à cette réforme, comme le SE-UNSA et le SGEN-CFDT.Les « anti » et les « pro » réforme se sont d’ailleurs opposés sur Internet. Chacun a donné à lire sa propre « opération de désintox ». On y a tout lu, sur une réforme censée, tour à tour, sauver le collège unique ou le fragiliser un peu plus, favoriser l’équité ou, au contraire, exacerber l’injustice sociale et scolaire.Sur Twitter, le débat a été aussi concis – 140 signes – que vif. Blogs et hashtags en portent la trace : #réformecollège, où l’on retrouve notamment les propositions portées par le député de droite Bruno Le Maire, #collège2016, avec celles de la ministre Najat Vallaud-Belkacem, mais aussi #jesuislatiniste, #jesuishelléniste…« C’est la première fois qu’une réforme a d’abord été débattue sur les réseaux sociaux », a fait remarquer Philippe Tournier, porte-parole du principal syndicat de chefs d’établissement, le SNPDEN-UNSA, regrettant « certaines outrances » dont Internet porte la trace. La réforme du collège en chiffres2016 : C’est l’année d’application de la réforme du collège, même si dans certaines académies (Rennes, Toulouse ou Aix-Marseille) elle est déjà expérimentée en partie.3,3 millions de collégiens sont concernés.20 % : C’est la marge d’autonomie laissée aux établissements pour fixer leur emploi du temps.8 enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) sont introduits par la réforme, à charge pour les collèges de les faire vivre. Parmi eux, l’EPI langues et cultures de l’Antiquité.20 % des collégiens apprennent actuellement le latin, 3 % le grec.En 5e : C’est à ce niveau du collège qu’une LV2 sera introduite, un an plus tôt qu’actuellement, ce qui, pour le ministère, rend obsolète une partie des sections bilangues.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Françoise Fressoz Dans le bras de fer engagé avec le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, sur le travail du dimanche, la maire de Paris, Anne Hidalgo, vient de trouver un allié de poids au sein du gouvernement et même à l’intérieur de Bercy. Invité mercredi de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France info et l’AFP, le ministre des finances, Michel Sapin, s’est clairement rangé du côté de l’édile parisienne face au ministre de l’économie.« On a toujours intérêt à écouter ceux qui connaissent la réalité du terrain, a déclaré Michel Sapin. Les élus sont plutôt de bons thermomètres des situations locales. Je comprends parfaitement qu’un maire, qui connaît parfaitement bien sa ville, même si c’est une grande ville comme Paris, dise : sur tel ou tel aspect, les propositions qui sont faites pourraient évoluer. »Le message est on ne peut plus clair : le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui n’a jamais été élu, a intérêt à se mettre rapidement autour de la table des négociations.Création de douze zones touristiques internationalesC’est un projet de décret publié cet été qui a mis le feu aux poudres. Rédigé par le ministère de l’économie, il prévoit la création à Paris de douze zones touristiques internationales dans lesquelles les magasins pourraient ouvrir le dimanche. Y figurent notamment Beaugrenelle, la place d’Italie ou Bercy.Mise devant le fait accompli, la mairie de Paris est alors entrée en résistance en dénonçant l’absence de concertation et les risques de déstabilisation du petit commerce.Mardi 15 septembre, Emmanuel Macron a fait un geste en se disant prêt à discuter « de manière concrète des zonages proposés », mais à condition, a-t-il dit, que ce soit « un avis constructif et non de principe qui cherche à faire polémique ». Allusion aux Verts et au Front de gauche farouchement opposés, par principe, au travail du dimanche.Lire aussi :Travail du dimanche : Hidalgo refuse de discuter avec MacronMichel Sapin, lui, ne pose pas de conditions. « On est dans une phase de concertation », assure le ministre des finances. A charge pour son collègue de l’économie de trouver les voies du dialogue.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.09.2015 à 17h38 • Mis à jour le16.09.2015 à 21h07 | Olivier Faye Une paix des braves s’esquisse-t-elle entre Marine Le Pen et son père, Jean-Marie Le Pen ? Selon nos informations, une tentative de conciliation est en cours, sur la base de la proposition formulée par Mme Le Pen à son père lors d’un rendez-vous organisé au domicile de Marine Le Pen, à La Celle-Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), jeudi 3 septembre. Cette rencontre visait à obtenir une conciliation, à quarante-huit heures de l’ouverture de l’université d’été du Front national (FN). « Il ne faut pas grand-chose pour qu’il y ait un accord », veut croire un familier du « clan » Le Pen.Selon plusieurs sources, lors de leur tête-à-tête, Marine Le Pen a proposé à Jean-Marie Le Pen qu’il reste président d’honneur du FN, à la condition qu’il ne siège pas au bureau exécutif – les neuf plus hauts dirigeants du parti – ni au bureau politique, qui compte une quarantaine de membres.« Un mur contre un mur »Jean-Marie Le Pen n’avait pas vu sa fille depuis le 4 mai, jour où le bureau politique du Front national avait voté une motion contre lui, au lendemain de ses interviews polémiques sur RMC et à Rivarol. La rencontre a duré, mais n’a abouti à rien. « C’est un mur contre un mur », note avec regret un acteur de la conciliation.« Nous avons eu une rencontre qui n’a pas débouché sur de grands résultats, rien de positif n’en est sorti, dit Jean-Marie Le Pen. Cela n’a pas levé le voile des raisons de son attitude à mon endroit. Je me perds toujours en conjectures sur ce qui a poussé à l’injustice majeure de mon exclusion. » « Le marché qui m’était proposé était de garder le titre de président d’honneur, sans les missions qui y étaient attachées, confirme M. Le Pen. La seule concession que j’étais prêt à faire, c’était de ne pas aller au bureau exécutif. » Hors de question pour le patriarche de 87 ans de ne plus assister aux réunions du bureau politique.Sa fille lui a opposé une fin de non-recevoir. Contactée, Marine Le Pen refuse de confirmer l’existence de cette entrevue.La menace lors de l’université d’étéTout avait commencé deux jours plus tôt, avant l’ouverture de l’université d’été du FN. « J’y passerai. » En trois mots glissés à l’AFP, mardi 1er septembre, Jean-Marie Le Pen avait fait souffler un vent d’effroi chez les dirigeants du Front national.Exclu dix jours plus tôt du parti qu’il a contribué à fonder, le député européen affichait ce jour-là sa volonté de s’opposer à sa fille et de se rendre à l’université d’été du mouvement, qui se tient à Marseille le week-end suivant.De quoi gâcher le discours qu’entendait prononcer la présidente du FN en clôture de l’événement, qui devait lui permettre, en pleine crise des réfugiés, de dire avec force son rejet de l’immigration.A Marseille, les dirigeants frontistes se sont inquiétés pendant les deux jours de l’université d’été d’une possible irruption de l’ancien président du FN. L’avocat du parti, Me Frédéric-Pierre Vos, avait même fait le déplacement, au cas où le patriarche saisirait la justice en référé contre son exclusion. « J’ai été pendant deux jours l’imam caché. On ne parlait que de lui : va-t-il venir ? Ne pas venir ? », s’amuse M. Le Pen.L’ancien parachutiste avait renoncé finalement à se rendre au parc Chanot, après avoir annoncé, samedi 5 septembre, sa volonté de créer un Rassemblement bleu blanc rouge, qu’il imagine en pendant du Rassemblement bleu marine, à la droite du Front national.Le député européen nie que la rencontre avec sa fille ou les échanges qu’il a eus avec sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen et son entourage aient joué dans sa décision. « Je sais me convaincre tout seul, c’est ma propre réflexion qui m’a poussé à ne pas y aller », assure-t-il.Lire aussi :Le « Rassemblement bleu blanc rouge », la surprise de M. Le PenLe soir même, dans une interview au Journal du dimanche, Marine Le Pen s’était félicitée de la non-venue de son père, qu’elle a mis « à son crédit ». « C’est à la justice d’en décider », ajoute-t-elle quant au maintien ou non de son statut de président d’honneur… Pourtant, la justice n’a toujours pas été saisie de l’affaire.Pas de recours déposéMe Frédéric Joachim, avocat de Jean-Marie Le Pen, n’a en effet pas encore déposé de recours contre l’exclusion de son client. « Une assignation de vingt-cinq ou trente pages, cela ne s’écrit pas en cinq minutes », justifie-t-il. Mme Le Pen renvoie même à 2017 l’organisation d’un congrès pour supprimer la présidence d’honneur, à la condition que son père ne se rende pas coupable d’ici là de nouvelles provocations.Le statu quo profite aux deux parties. Cette accalmie temporaire est perçue d’un bon œil au Front national, après cinq mois d’une crise interne intense. « La situation se fige un peu, il n’y a pas d’apaisement, mais tout le monde prend acte de la situation. Le Pen est peut-être moins belliqueux, il cherche une porte de sortie », veut croire un dirigeant frontiste. « Une mauvaise négociation vaut mieux qu’un bon procès », estime quant à lui un proche de Marion Maréchal-Le Pen.Cette dernière assure de son côté qu’elle pourrait prendre certains proches de son grand-père sur ses listes pour les élections régionales des 6 et 13 décembre en PACA. « Il y aura des conseillers régionaux sortants. Mon état d’esprit n’est pas d’opposer un soi-disant jeunisme aux historiques. J’en parle en direct avec mon grand-père », explique-t-elle.Lire aussi :En PACA, la campagne vire au duel entre M. Estrosi et Mme Maréchal-Le PenAprès avoir affiché leurs désaccords en public pendant des semaines, cette possible paix des braves entre Marine Le Pen et son père pourrait-elle nuire à l’objectif de dédiabolisation qui sous-tend cette crise ? « L’opinion fait bien la différence entre Marine et son père, ça ne crée pas de dommages », veut croire un cadre du FN.Lire aussi :Au FN, un retour aux fondamentaux… sans le père fondateurOlivier Faye 16.09.2015 à 16h44 • Mis à jour le17.09.2015 à 08h19 | Maxime Vaudano Depuis 2012, c’est devenu l’un des chevaux de bataille de Nicolas Sarkozy en matière d’immigration : il faudrait réformer les accords de Schengen, qui régulent la libre circulation des personnes au sein de 26 pays européens.Le président du parti Les Républicains (LR) ne cesse de marteler que cet espace imaginé en 1985 ne « fonctionne plus », et qu’il faut le remplacer par un « Schengen 2 », plus efficace pour endiguer l’immigration illégale et gérer les flux de demandeurs d’asile. Une proposition plus difficile à appliquer qu’il n’y paraît.Lire les dernières informations :Manuel Valls « n’hésitera pas » à restaurer les contrôles temporaires aux frontières1. Que propose Nicolas Sarkozy ?Jamais exposée dans le détail, l’idée de l’ex-chef de l’Etat peut être reconstituée en rassemblant ses prises de parole depuis la campagne présidentielle de 2012 jusqu’à son entretien dans Le Figaro en septembre 2015, en passant par son intervention lors de la campagne pour les élections européennes de 2014.Il souhaite tout d’abord suspendre « provisoirement la libre circulation des ressortissants non européens au sein de Schengen », ce qui suppose de rétablir des contrôles aux frontières intérieures afin de séparer les personnes en règle des clandestins.Par la suite, Nicolas Sarkozy souhaite négocier avec les autres Européens un « Schengen 2 » avec des règles plus strictes :Les Etats ne pourraient y adhérer qu’après avoir « préalablement adopté une même politique d’intégration » (c’est-à-dire des règles communes pour l’accès des immigrés au marché du travail, à la santé, à l’éducation, etc.) et d’immigration (des critères harmonisés pour accepter ou non un immigré ou un réfugié).Un système de sanctions permettrait de suspendre ou d’exclure un Etat qui serait « défaillant » dans le contrôle de ses frontières – c’est-à-dire qui laisse pénétrer des clandestins dans l’espace Schengen.Un mécanisme qui interdise à « un étranger de pénétrer dans l’espace Schengen, puis une fois cette formalité accomplie de choisir le pays où les prestations sociales sont les plus généreuses ».2. Suspendre provisoirement Schengen, c’est possible« Suspendre Schengen » revient à rétablir des contrôles aux frontières intérieures, qui sont théoriquement interdits par le traité européen. Les Etats-membres ont toutefois le droit de le faire à titre provisoire et dans des circonstances exceptionnelles, grâce à certaines clauses de sauvegarde. C’est ce qu’on fait ces derniers jours l’Allemagne, l’Autriche ou la Slovaquie.Lire le décryptage :Le retour des contrôles aux frontières en Europe signe-t-il la mort de l’espace Schengen ?Cette exception à la libre circulation ne peut toutefois durer plus de vingt-quatre mois, doit être justifiée par une « menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure » et être proportionnelle à la gravité de la situation (fermer toutes les frontières n’est pas nécessaire si le problème vient d’un seul pays limitrophe, par exemple). Si ces critères ne sont pas respectés, la Commission européenne peut engager une procédure d’infraction contre l’Etat qui a rétabli ses frontières, et la forcer à les rouvrir, et lui infligeant éventuellement une amende.C’est ce qui avait failli arriver au Danemark quand le gouvernement libéral avait rétabli unilatéralement les contrôles sur ses frontières avec l’Allemagne et la Suède, en 2011, pour se protéger de la « criminalité transfrontalière ». L’annulation de la mesure par le gouvernement social-démocrate arrivé au pouvoir quelques mois plus tard avait mis un terme à la procédure.3. Instaurer un « Schengen 2 », c’est plus compliquéLa plupart des idées portées par Nicolas Sarkozy pour réformer Schengen ne pourraient être mises en œuvre sans une renégociation des traités qui régissent cet espace. Un processus très compliqué, qui nécessite un accord des Vingt-Huit puis une ratification de tous les pays membres (par un vote du Parlement ou un référendum). Or, la mauvaise expérience du traité de Lisbonne (très difficilement ratifié en 2009 après un « revote » des Irlandais) a refroidi les ardeurs des Européens les plus convaincus.Malheureusement pour Nicolas Sarkozy, il ne serait pas possible de faire passer ces modifications institutionnelles par la voie, plus commode, d’une directive européenne, comme lors de la précédente réforme, en 2013. « La possibilité d’exclure un Etat-membre ou de modifier la liste des membres doit forcément passer par une révision du traité », confirme Yves Pascouau, chercheur à l’Institut Jacques Delors et directeur de l’European Policy Centre.De même, mettre en place une politique européenne de l’intégration, comme l’appelle de ses vœux le président de LR, n’est pas vraiment possible en l’état actuel des traités. « L’intégration reste une compétence nationale : l’Union européenne peut seulement  coordonner les politiques d’intégration des Vingt-Huit, mais en aucun cas imposer la sienne », explique M. Pascouau. Impossible donc, par exemple, d’harmoniser les prestations sociales versées aux demandeurs d’asile dans les différents pays d’Europe, pour qu’ils évitent de choisir un pays d’accueil en fonction de ce critère.Ce problème remonte à la signature des accords de Schengen, en 1985, comme l’explique Yves Pascouau : « Pour aller plus vite, François Mitterrand et Helmut Kohl ont remis à plus tard la mise en place d’une politique commune d’immigration et d’intégration. Celle-ci n’a finalement jamais vu le jour, car les Etats n’ont jamais voulu s’attaquer à ce problème. » Un « oubli » que veut aujourd’hui combler Nicolas Sarkozy.Lire le décryptage :Le retour des contrôles aux frontières en Europe signe-t-il la mort de l’espace Schengen ?Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié « Qu’on ne vienne pas me prononcer un procès de faiblesse, je n’en ai aucune ! » Le ton est donné. Nicolas Sarkozy a présenté un projet très droitier sur l’immigration, mercredi 16 septembre, lors d’une « journée de travail » sur ce thème au siège parisien du parti. L’occasion pour le président des Républicains (LR) – en l’absence d’Alain Juppé, de François Fillon et de Bruno Le Maire – de réitérer ses propositions pour faire face à la crise des réfugiés, avant un débat au Parlement sur le sujet.Lire : Réfugiés : Sarkozy veut refonder SchengenAlors que la France s’apprête à accueillir 24 000 demandeurs d’asile dans les deux ans à venir, l’ex-chef de l’Etat a réaffirmé son hostilité aux quotas de réfugiés à se répartir dans l’Union européenne. Pour lui, il convient d’abord de « refonder » Schengen et de « bâtir une nouvelle politique d’immigration européenne » impliquant une harmonisation des politiques sociales des Etats européens. « Sinon, ceux qui sont rentrés dans un autre pays vont se précipiter chez nous pour profiter de nos prestations sociales », a-t-il mis en garde. Une affirmation très discutable, puisque actuellement les réfugiés se rendent essentiellement en Allemagne, en Suède ou en Angleterre. De fait, alors que l’Allemagne attend jusqu’à un million de réfugiés cette année, la France devrait rester à des niveaux proches de 2014 (soit 66 000 demandes d’asile).S’il reste hostile aux quotas, M. Sarkozy est favorable à l’accueil des réfugiés à condition qu’ils retournent dans leur pays une fois la guerre terminée – il a de nouveau plaidé pour « l’activation d’un statut temporaire de réfugié de guerre » plus restrictif que celui de réfugié politique – et à condition que l’on diminue le nombre d’immigrés économiques (environ 200 000 par an). Pas question, dans son esprit, d’augmenter le nombre global d’immigrés en France. « Penser que l’immigration pourrait augmenter, c’est prendre un risque de déflagration de la société française », a-t-il prévenu, jugeant notamment nécessaire de réduire les conditions du regroupement familial.DURCISSEMENT« La France a le droit de choisir qui elle veut accueillir sur son territoire et qui elle veut refuser », a-t-il déclaré. Soulignant « les racines chrétiennes de la France », il se dit pour une immigration choisie : « Nous proposons que le Parlement ait le pouvoir de décider, chaque année, du nombre d’étrangers non européens admis à immigrer en France. » Pour les empêcher d’entrer sur le territoire, M. Sarkozy s’est de nouveau prononcé pour un rétablissement des contrôles aux frontières de l’espace Schengen pour les Non-Européens. Un système à deux vitesses difficilement applicable. Tout comme l’idée de créer un statut temporaire de réfugié de guerre. La preuve : même le député LR Pierre Lellouche a souligné lors de la réunion qu’il était « très difficile de trier les migrants économiques des réfugiés de guerre », comme le propose M. Sarkozy. « Un Malien qui vient en France, comment définir s’il fuit la guerre ou la misère ? », demande M. Lellouche.Officiellement, M. Sarkozy dit vouloir trouver une position médiane entre le Parti socialiste (PS), qui « se complaît dans des postures morales », et le Front national (FN), qui se borne à formuler des « impostures idéologiques ». Mais la ligne générale reste très à droite. Certaines propositions, en rupture avec ses credo passés, marquent un durcissement du discours de M. Sarkozy. Ce dernier plaide par exemple pour la suppression de d’aide médicale d’Etat (AME) accordée aux étrangers en situation irrégulière, alors qu’il disait ne pas vouloir « remettre en cause cette générosité française » lors de la campagne présidentielle de 2012. Autre signe de droitisation : le président des Républicains se dit désormais favorable à une « adaptation du droit du sol » pour durcir les conditions d’accès à la nationalité française, alors qu’il déclarait en 2012 : « Le droit du sol, c’est la France. »CLIVER AVEC JUPPÉSi son discours a pour objet de contrer l’extrême droite sur son terrain, dans l’espoir de reconquérir les électeurs de droite passés au FN, M. Sarkozy vise un autre objectif : souligner ses différences avec Alain Juppé, son principal rival dans l’optique de la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, adepte d’une approche apaisée des problèmes d’immigration. La manœuvre se veut subtile. Le président de LR a expliqué que les adhérents de son parti auraient à approuver son projet sur l’immigration – lors d’un vote sur le site du parti, qui se déroulera de mercredi soir à vendredi soir – avant d’être soumis à l’approbation du bureau politique, le 22 septembre.Alors que les onze questions posées aux militants reprennent ses propositions, M. Sarkozy a estimé qu’il aurait été judicieux d’en ajouter « une douzième » sur la nécessité de contraindre les immigrés à « s’assimiler ». « Le débat entre l’assimilation et l’intégration est un débat central », a-t-il souligné, avant de lancer : « Je voudrais que l’on demande à nos adhérents : un étranger voulant devenir français doit-il s’assimiler ou s’intégrer ? C’est un débat qui n’est pas anecdotique, car l’intégration, cela veut dire : “Je viens comme je suis, avec ce que je suis et je m’intègre en France.” L’assimilation, c’est que le dernier arrivé accepte la langue, le mode de vie, la culture, les usages de ceux qu’il rejoint. C’est un sujet de débat entre nous [entre les ténors de LR]. Que les adhérents donnent leur sentiment. »Farouche partisan de « l’assimilation » – un mot issu de l’histoire coloniale –, M. Sarkozy tente ainsi de marginaliser M. Juppé. Lequel est favorable au concept d’« intégration » au motif qu’il « respecte les différences », et rejette celui de « l’assimilation », qui revient, selon lui, à « vouloir effacer les origines ».« SARKOZY JOUE AVEC LE FEU »L’objectif du président des Républicains : faire apparaître M. Juppé en décalage avec les aspirations de la base militante du parti, qui devrait à coup sûr se prononcer pour l’assimilation. « Sarkozy veut montrer qu’il incarne la ligne majoritaire au sein du parti. Il fait adopter par les adhérents un projet très à droite pour pousser Juppé à se démarquer et le faire passer pour un centriste », décrypte un dirigeant du parti.En opposant la légitimité des adhérents – plus radicaux que les sympathisants de droite – aux positions plus mesurées de son rival Juppé, l’ancien chef de l’Etat rejoue ainsi la même partition que lors de la campagne de 2012, quand il opposait « le peuple aux élites ». Reste que la manœuvre n’est pas sans risque. Celui qui se pose en garant de l’unité du parti se retrouve en effet à exacerber lui-même les divisions internes sur le sujet de l’immigration. « Sarkozy joue avec le feu en allumant lui-même un incendie en interne avec Juppé », s’inquiète un soutien de l’ex-chef de l’Etat. De quoi écorner l’image de rassembleur qu’il s’efforce de se donner dans l’optique de la primaire.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.09.2015 à 14h27 • Mis à jour le16.09.2015 à 17h29 | Thomas Wieder L’université américaine perd l’un de ses grands professeurs, et la France l’un de ses meilleurs connaisseurs. Fondateur du Centre d’études européennes de Harvard, auteur d’une vingtaine d’ouvrages et d’une multitude d’articles, Stanley Hoffmann est mort, dimanche 13 septembre, à Cambridge (Massachusetts). Il avait 86 ans.La France, Stanley Hoffmann l’avait découverte au berceau. Né à Vienne, le 27 novembre 1928, ce fils d’une Autrichienne et d’un Américain n’a pas encore deux ans quand sa mère, tout juste séparée de son époux, décide d’émigrer à Nice. Il y restera jusqu’en 1936, date à laquelle sa mère, soucieuse de sa réussite scolaire, déménage à Paris et l’inscrit au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine.Ce séjour n’est toutefois qu’une parenthèse que la débâcle du printemps 1940 vient bientôt refermer. Comme près de dix millions de Français, la mère et le fils sont alors jetés sur les routes de l’exode – « l’expérience la plus traumatisante de ma vie », dira-t-il. De retour à Nice, ils y resteront jusqu’en 1944.Pour le futur professeur, ces quatre années seront décisives. D’abord soumise à l’autorité de Vichy, puis à celle des Italiens qui l’occupent à partir de 1942, et enfin à celle des Allemands qui en prennent le contrôle un an plus tard, la ville est alors « un lieu idéal », comme il le dira, pour se sensibiliser aux à-coups de la géopolitique. « Nice fit de moi un politologue », aimait dire Stanley Hoffmann, qui résumait ainsi l’origine de sa vocation : « Ce n’est pas moi qui suis venu aux relations internationales, ce sont les relations internationales qui sont venues à moi. »Pour le jeune homme, la formation théorique vient un peu plus tard. A Sciences Po, d’abord, d’où il sort major en 1948, quelques mois après avoir été naturalisé français ; à la faculté de droit, ensuite, où sa thèse, intitulée Organisations internationales et pouvoirs politiques des Etats, est publiée en 1954.Disciple de Jean-Baptiste Duroselle et lecteur de Raymond Aron, deux spécialistes des relations internationales qu’il citait comme ses références, Stanley Hoffmann aurait pu faire carrière en France. Mais un stage au séminaire d’études américaines de Salzbourg (Autriche), à l’été 1950, puis un séjour à Harvard, en 1951-1952, au cours duquel il se lie d’amitié avec quelques condisciples prometteurs ayant pour noms Henry Kissinger, Zbigniew Brzezinski ou Samuel Huntington, lui donnent le goût des Etats-Unis, où vit sa famille paternelle.Le pas est définitivement franchi en 1955. De retour à Harvard, Stanley Hoffmann choisit cette fois d’y rester. Il y enseignera jusqu’à sa retraite, partageant son temps entre ses cours, sa véritable passion, l’écriture, à laquelle il regrettera d’avoir consacré trop peu de temps, et l’animation du Centre d’études européennes, qu’il dirigera de 1969 à 1995.ClairvoyancePeut-être parce qu’il se sentait autant français qu’américain – il avait les deux passeports –, peut-être aussi parce qu’il refusa toujours d’aller à Washington jouer les conseillers du prince, à la différence de beaucoup de ses collègues, Stanley Hoffmann se montrera souvent critique vis-à-vis de la politique étrangère américaine, notamment quand celle-ci sera pilotée par Ronald Reagan ou George W. Bush. Là se trouve sans doute le fil rouge de son œuvre, guidée par le souci d’expliquer aux Américains que « l’Amérique n’est pas le monde entier », selon sa propre formule.Auteur d’une étude pionnière sur le poujadisme (Le Mouvement Poujade, Armand Colin, 1956), admirateur du général de Gaulle, qui lui inspira un livre vigoureux coécrit avec son épouse (De Gaulle, artiste de la politique, Seuil, 1973), préfacier du maître livre de Robert O. Paxton La France de Vichy (Seuil, 1973), Stanley Hoffmann s’était aussi imposé comme l’un des meilleurs experts américains de la vie politique française, à laquelle il consacra nombre d’articles dont on peut rétrospectivement mesurer la clairvoyance.A l’instar de celui-ci, intitulé « La France en colère » et paru dans la New York Review of Books à l’été 1997, dans lequel il pointait la lourde responsabilité pesant sur les socialistes français de retour au pouvoir. « Ils ne peuvent pas se permettre d’ajouter un échec à l’histoire déjà déprimante de la lutte contre le chômage, qu’ils sont tout à fait fondés à traiter comme leur première priorité. S’ils échouent, le mécontentement français bénéficiera au Front national qui, tenace, attend son heure. » 27 novembre 1928 Naissance à Vienne (Autriche)1969-1995 Directeur du Centre d’études européennes de Harvard13 septembre 2015 Mort à Cambridge (Massachusetts)Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme « Que des coups politiques à prendre ! » C’est ainsi que réagit l’entourage d’Anne Hidalgo à la proposition d’Emmanuel Macron de discuter avec elle du dossier du travail du dimanche. La maire de Paris n’accepte pas « un strapontin », indique son cabinet après avoir été, selon elle, « maltraitée » par le ministre de l’économie. Elle fait grief à M. Macron d’avoir exclu les maires du travail d’élaboration des futures zones touristiques internationales (ZTI) dans lesquelles les commerces pourront être ouverts en soirée et le dimanche, en vertu de la loi pour la croissance, promulguée le 6 août. A Paris, Bercy prévoit d’autoriser la création de douze ZTI.Lire aussi :A Paris, les nouvelles zones touristiques divisent les élusMardi 15 septembre, le ministre de l’économie a entrouvert sa porte. « La maire de Paris souhaite que nous parlions de manière concrète des zonages proposés par mes services. J’y suis tout à fait prêt » a-t-il indiqué. M. Macron a aussi posé un préalable à une discussion avec Mme Hidalgo : « Si c’est un avis constructif, j’en tiendrai compte. Si c’est un avis de principe qui cherche à faire polémique, il ne m’apporte pas grand-chose et je crois qu’il n’apporte pas grand-chose aux Parisiens. » M. Macron a précisé que « l’ensemble des décrets et arrêtés à la fois dans les zones touristiques et dans les gares » sera pris « d’ici à la fin du mois d’octobre ».Pour l’entourage de Mme Hidalgo, cette offre de dialogue arrive trop tard : « On n’a aucune raison de rencontrer M. Macron pour donner un avis alors qu’il a peu de chances d’être retenu. La discussion de fond avec Bercy aurait dû avoir lieu avant », regrette le cabinet de la maire de Paris. Les écologistes et le Front de gauche, membres de l’exécutif parisien, sont farouchement hostiles à l’extension du travail du dimanche. « Rencontrer Macron sans être sûrs d’être écoutés pourrait nous mettre en difficulté avec nos alliés de la majorité », reconnaît un proche de la maire de Paris.« Profond désaccord »Ces derniers mois, le directeur de cabinet de Mme Hidalgo, Mathias Vicherat, avait pourtant entamé des séances de travail avec le cabinet de M. Macron pour définir les périmètres des futures ZTI. Mais les ponts ont été rompus « unilatéralement » par Bercy, selon la mairie, quand le gouvernement a choisi d’avoir recours à l’article 49-3 pour l’adoption du projet de loi au Parlement.La réconciliation Hidalgo-Macron n’aura donc pas lieu. Le 4 septembre, la maire de Paris a adressé une lettre au vitriol au ministre de l’économie dans laquelle elle affirme son « profond désaccord sur les principes comme sur la méthode imposant aux acteurs locaux la définition des règles régissant leur territoire et dérogeant aux principes fondamentaux du droit du travail en France ». Mme Hidalgo reproche à M. Macron sa « profonde méconnaissance du tissu commercial parisien ». Certaines ZTI arrêtées par le ministère « réalisent moins de 1 % de leur chiffre d’affaires en détaxe. Ce qui laisse douter qu’elles puissent d’une quelconque manière contribuer au tourisme international », écrit-elle.Lire aussi :Nouvelle polémique autour du travail dominical à ParisSur BFM-TV, mardi, Mme Hidalgo a dégainé une nouvelle fois : « Ce qu’a fait la loi Macron, c’est une généralisation déguisée du travail le dimanche à Paris qui va fragiliser tout ce tissu économique local. » Et d’ajouter que le périmètre des nouvelles zones « ne correspond pas à des critères objectifs ».En riposte, M. Macron accuse Mme Hidalgo de « caricaturer les choses ». « Partout où cela crée de l’activité et de l’emploi nous souhaitons en soirée et le dimanche procéder à cette ouverture », a déclaré mardi le ministre de l’économie.Dépôt d’une QPCLa guerre Hidalgo-Macron ne porte pas que sur le périmètre des futures ZTI. Mme Hidalgo compte déposer, d’ici à la fin du mois, une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) afin d’obtenir que la maire de Paris puisse décider des douze dimanches d’ouverture pour tous les commerces.Paris est depuis longtemps la seule ville de France où cette décision relève du préfet de police. Mme Hidalgo comptait sur la loi Macron pour que la capitale ne déroge plus au droit commun qui confie cette prérogative aux maires. « Il n’y avait aucune raison que Paris soit traité différemment des autres villes s’agissant du pouvoir du maire sur le choix des dimanches », insiste l’exécutif municipal. « Nous sommes sûrs de voir notre QPC retenue », affirme l’entourage de Mme Hidalgo.Fin juillet, Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel, a reçu une lettre de la maire de Paris. Dans ce courrier, que Le Monde s’est procuré, la maire de Paris rappelle une décision du Conseil constitutionnel du 6 août 2009 selon laquelle la fixation par le préfet de police de Paris des dimanches ne donnant pas lieu à repos dominical « était contraire au principe d’égalité entre collectivités territoriales ». Début septembre lors d’un tête à tête avec François Hollande puis avec Manuel Valls, Anne Hidalgo n’a pas abordé le dossier du travail dominical. Elle préfère concentrer ses attaques sur la seule citadelle de Bercy.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Le ministre des finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, ont présenté, mercredi 16 septembre, les grandes orientations du budget pour 2016. Le gouvernement a construit ce budget en se basant sur une « hypothèse prudente » en ce qui concerne la croissance de l’économie française, ce qui ne conduira pas à desserrer outre mesure l’étau de la réduction des dépenses publiques.Ce budget est aussi marqué par des baisses d’impôts, dans la lignée du mouvement amorcé en 2014, après les hausses de la fiscalité imposées au début du quinquennat de François Hollande.Une hypothèse de croissance prudenteAvec une croissance qui, cette année, devrait atteindre 1 % – « voire un peu plus », continue d’espérer M. Sapin –, le gouvernement a établi son projet de budget sur une hypothèse de croissance de 1,5 % en 2016.« Ce 1,5 % n’est pas un objectif, nous cherchons à nous donner les moyens de faire mieux, mais nous avons fait le choix d’une hypothèse prudente pour construire notre budget », insiste le ministre, rappelant que « ce choix n’allait pas nécessairement de soi ».Un relèvement de la prévision de croissance aurait en effet, sur le papier, permis de desserrer l’étau de la réduction des dépenses publiques tout en maintenant un objectif de réduction du déficit public à 3,3 % du produit intérieur brut fin 2016. Le gouvernement a choisi de s’en tenir à une logique de prudence.L’OCDE, moins optimiste, a baissé ses prévisions de croissance pour l’économie française, à 1 % cette année et 1,4 % l’an prochain, alors qu’en juin elle attendait encore 1,1 % en 2015 puis 1,7 % en 2016.Le pari risqué d’une inflation plus forteLe scénario macroéconomique retenu par le gouvernement prévoit une inflation de 1 % en 2016, après une hausse des prix de 0,1 % en 2015.Or, cela n’est pas si évident que cela : le dernier indice des prix à la consommation, publié mardi par l’Insee, enregistrait une inflation nulle, sur un an, à la fin du mois d’août, due en grande partie à la baisse des prix du pétrole.Rien n’indique, pour l’heure, que l’inflation se redresse au niveau espéré, même si, précise M. Sapin, cette prévision correspond à celle de la Banque centrale européenne.Si l’évolution des prix devait être plus faible que prévu, cela compliquerait alors l’équation budgétaire du fait du moindre rendement des recettes fiscales et de certaines mesures d’économie basées sur le gel ou la désindexation des salaires ou de prestations.Lire aussi :Timbre, journaux, hôtels... ce qui est plus cher malgré une très faible inflationLe maintien de la « maîtrise » des dépenses publiquesLe ministre des finances assure que les objectifs de maîtrise de la dépense publique, en 2015 et 2016, seront pleinement respectés, malgré les inquiétudes émises à ce sujet par la Cour des comptes.Le ministre balaie les objections : « La Cour est une machine à avoir des inquiétudes », glisse-t-il. « La stratégie engagée l’année dernière est confortée et elle se traduit, au-delà des chiffres, par le regard que portent sur la France nos partenaires européens, se félicite M. Sapin. La France a retrouvé de la crédibilité. » La poursuite des baisses d’impôts pour les ménagesLe gouvernement poursuit les mesures de baisse de l’impôt sur le revenu engagées depuis 2014 : après une première réduction exceptionnelle, qui a bénéficié à 3,7 millions de contribuables, suivie d’une deuxième étape, en 2015, au bénéfice de 9 millions de foyers, les mesures prises pour 2016 permettront d’atteindre au total 12 millions de foyers sur 18 millions imposables.L’ensemble des baisses devrait ainsi profiter à un célibataire gagnant jusqu’à 1,6 smic et, pour un couple avec deux enfants, jusqu’à 3,2 smic.« C’est bien le cœur de la classe moyenne qui est concerné, s’exclame M. Sapin. Et qu’on ne m’oppose pas la concentration de l’impôt : 46 % des ménages qui paient l’impôt sur le revenu, c’était le taux observé en 2010. » Mais son rendement était alors inférieur de 20 milliards d’euros, omet-il de préciser.Lire aussi :Budget 2016 : comment financer les baisses d’impôt La deuxième phase d’allégement des cotisations pour les entreprises décaléeLe gouvernement table sur un fort rebond de l’investissement des entreprises : +4,9 % en 2016 après +2,5 % en 2015. Une prévision qui repose sur les effets attendus du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et du pacte de responsabilité.Depuis le 1er  janvier, le CICE a atteint son taux plein de 6 % et les entreprises se le sont si bien approprié que son coût à la fin de l’année a dû être revu à la hausse de 900 millions d’euros par rapport à la loi de finances initiale, atteignant ainsi un total de 17 milliards d’euros en deux ans.S’y ajoute, cette année, la première phase d’allégements des cotisations sociales et de suppression de la contribution sociale de solidarité (C3S), pour 7 milliards d’euros.M. Sapin a confirmé que, en 2016, la mise en œuvre de la deuxième phase d’allégement des cotisations serait décalée d’un trimestre : elle entrera en vigueur à partir du 1er avril au lieu du 1er janvier, ce qui permet d’économiser 1 milliard d’euros afin de financer les mesures de suramortissement et en faveur de TPE et PME annoncées au printemps, qui représentent un coût équivalent.Lire aussi :Baisse des charges : Bercy veut décaler de trois mois le calendrier« J’ai toujours dit que ce serait pris dans l’enveloppe du pacte de responsabilité. C’est ce que l’on fait. La parole de l’Etat est respectée, ça ne sert à rien de chouiner. Le total des mesures de soutien aux entreprises représentera toujours 33 milliards en 2016 et 41 milliards en 2017 », fait observer M. Sapin.Moyennant quoi, les entreprises devraient retrouver, en 2016, un taux de marge de 31 %, proche de celui de 2012.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent 77 000 logements sociaux vides réquisitionnés pour les réfugiés ? C’est ce qu’on pouvait lire, mardi 15 septembre, sur de nombreux sites. Un chiffre aussitôt mis en parallèle de celui des 150 000 sans domicile fixe et trois millions de mal logés que compte notre pays, notamment par les élus Front national. Il faut dire que ce chiffre et la proposition ont été assez mal expliqués, et donc mal compris.1. Qui a fait cette proposition ?La déclaration provient de Marie-Arlette Carlotti, présidente du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD), députée socialiste des Bouches-du-Rhône et ancienne ministre de François Hollande.Dans une tribune publiée le 12 septembre sur le Plus du Nouvel Observateur, elle évoque la possibilité d’aider les réfugiés en leur trouvant un logement.Voici sa proposition exacte :« Le Haut Comité propose de mobiliser une partie du parc social laissé vacant pour loger les réfugiés. Ces derniers disposant d’un statut clair et ne se posant pas en concurrence avec d’autres publics en grande précarité. 77 310 logements sociaux sont aujourd’hui en attente de locataires, notamment dans les secteurs où la demande est faible. Identifions ces logements, définissons des critères et des conditions d’accueil, procédons à une répartition géographique équilibrée et actionnons l’ensemble des leviers sociaux, économiques et institutionnels susceptibles de contribuer à une intégration harmonieuse de ces populations »Il s’agit donc d’une proposition, et non d’une action programmée, le HCLPD n’ayant pas de pouvoir autre que consultatif. Elle n’a, pour l’instant, pas reçu de réponse du gouvernement.2. D’où sortent les 77 000 logements vides ?Mme Carlotti évoque des logements « aujourd’hui en attente de locataires », mais se base en réalité sur des chiffres datent de l’an dernier, comme le précise Le Figaro : ils viennent du Commissariat général au développement durable, qui publie chaque année un « état du parc locatif social » en France.Au sein de ce document, on retrouve plusieurs chiffres : le nombre de logements vides car en attente de travaux ou de démolition est ainsi de 70 100. Autre chiffre : 72 800 logements « fonctionnels » (de fonction, donc) qui sont occupés avec ou sans contrepartie financière.Mais le chiffre qui nous intéresse est ailleurs : la France compte 4,547 millions de logements sociaux en métropole (4,685 millions en comptant l’outremer). Au 1er janvier 2014, 3 % de ces logements restaient vacants (1,7 % depuis plus de trois mois). Ces logements vacants se situent sur tout le territoire, mais particulièrement dans certains régions peu urbanisées : Basse-Normandie (4,4 % de vacance), Bourgogne (6,7 %), Limousin (7,6 %)...En moyenne nationale, le taux de vacance à trois mois et plus est de 1,6 %. Soit précisément 77 299 logements vides en métropole.Pourquoi ces vacances ? Si celles de moins de trois mois correspondent le plus souvent à un battement entre deux locataires, les vacances « structurelles » (plus de trois mois) peuvent indiquer que ces logements ne trouvent pas preneur. Enfin, nombre de ces logements sont vides car en attente de travaux ou de la démolition du bâtiment qui les abrite.3. Mais pourquoi ne sont-ils pas occupés ?On parle donc ici de logements qui ne sont pas occupés. Pour partie car ils sont en travaux, ou en attente de démolition, mais aussi car personne ne les réclame. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène :L’offre est diffuse sur le territoireLa loi oblige chaque commune à avoir 20 % de logements sociaux sur son territoire, sauf à payer une amende. Toutes les communes d’une certaine taille ont donc leur parc social. Mais la demande, elle, tend à se concentrer sur les zones plus urbanisées. En clair, l’offre ne suffit pas à satisfaire la demande en Ile-de-France, où le logement est très cher, mais le Limousin, où les loyers sont structurellement moins élevés, connaît bien moins le problème. En outre, des départements confrontés à une baisse démographique ont moins de besoins en logements sociaux qu’il y a une trentaine d’années.La carte ci-dessous montre ce « taux de vacance » par départements. On le voit, si l’Ile-de-France n’est que peu concernée, les départements du Massif central le sont beaucoup plus. Logement social ne veut pas dire logement gratuitLorsqu’on parle du parc immobilier « social », on a tendance à imaginer qu’il s’agit d’appartements appartenant à l’Etat, qu’il peut attribuer à sa guise. Or c’est un peu plus complexe : Le système du logement social est multiple et décentralisé, et les bailleurs sociaux qui construisent des logements sociaux, s’ils y sont aidés, doivent rentrer dans leurs frais.Ils proposent donc différentes prestations à différents prix : des PLAI (prêt locatif aidé d’intégration) pour les plus en difficulté au PLS (prêt locatif social) pour les classes moyennes. Un locataire éligible au PLAI ne pourra pas réunir les ressources nécessaires pour financer le loyer d’un appartement en PLS prévu pour des personnes plus aisées financièrement.4. Un chiffre plus frappant que réalisteMme Carlotti a sans doute voulu marquer les esprits avec ce chiffre, sans mesurer l’impact qu’il pouvait avoir alors que la France souffre d’une pénurie chronique de logements, et que plus de trois millions de personnes vivent dans la rue ou dans des logements insalubres.Néanmoins, l’idée est peu réaliste : elle repose sur une estimation vieille de plus d’un an. S’il serait théoriquement possible d’organiser une répartition des réfugiés pour les installer dans ces logements vacants, la chose soulève une foule de questions, à commencer par celle du paiement des loyers, qui devrait être pris en charge par l’Etat.Autre difficulté de taille, comment répartir la charge sur l’ensemble des bailleurs sociaux du territoire de façon juste ? Bref, la proposition de Mme Carlotti risque de ne pas trouver beaucoup d’écho.Le gouvernement a cependant indiqué qu’il aiderait les bailleurs sociaux volontaires pour accueillir des migrants. La France s’est engagée à accueillir 24 000 réfugiés.Lire aussi :Comment la France se prépare à accueillir les réfugiésSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jade Grandin de l'Eprevier Mardi 15 septembre, une centaine de manifestants se sont réunis devant Bercy pour protester contre la proposition de décret du gouvernement sur le travail du dimanche et de nuit. Les syndicats, la plupart réunis au sein du Clic-P (Comité de liaison intersyndical du commerce de Paris), ont tous rendu un avis défavorable aux projets de « zones touristiques internationales » (ZTI) dans lesquelles les magasins pourront ouvrir tous les dimanches et également le soir jusqu’à minuit.A quelques pas du ministère des finances, le centre commercial Bercy 2 a été classé en ZTI, ce que beaucoup relèvent avec sarcasme, estimant qu’il n’y circule aucun touriste. « C’est quand même très drôle, insiste sans sourire Morgane, élue à la SUD Fnac. Les ZTI correspondent à toutes les Fnac. » Beaucoup de salariés de l’enseigne sont venus ce mardi. « On vend des livres en français et des ordinateurs, que les touristes asiatiques achètent moins cher ailleurs », résume Catherine Gaigne, déléguée syndicale et secrétaire nationale de SUD-Fnac. « On n’a jamais de week-end »Les ZTI dessinées par le gouvernement sont « surréalistes », pour Didier Le Reste, élu à la mairie du 10e arrondissement et ex-secrétaire général de la CGT Cheminots. Selon lui, les touristes peuvent parfaitement faire les magasins un autre jour que le dimanche. « Les touristes hors Union européenne (UE) passent six jours à Paris, d’après le syndicat du tourisme parisien », réplique-t-il en réponse à Claude Boulle, président exécutif de l’Union du grand commerce de centre-ville, qui estimait que « le touriste qui se présente le dimanche devant un magasin fermé ne va pas revenir le jeudi ».En outre, « le chiffre d’affaires réalisé le dimanche est inférieur à celui du samedi et du lundi », insiste Didier Le Reste, qui résume : « On ouvre les commerces pour permettre aux gens de se promener, mais on fait venir des salariés pour ouvrir. Et cela implique aussi des services publics supplémentaires comme la garde d’enfants, ce que la droite, à l’image de Nathalie Kosciusko-Morizet, bien qu’élue à la ville de Paris, ne dit pas. »Employées au magasin Le Bon Marché, lui aussi en ZTI, Isabelle, Monique et Frédérique s’inquiètent : « On finit deux jours par semaine à 21 heures, plus les samedis, on n’a jamais de week-ends. Tout le monde était prêt à faire l’effort pour douze dimanches par an [contre cinq actuellement]. Mais là, on ne sait pas comment ça va se passer. »Faux volontariatPour beaucoup, la promesse du gouvernement de fonder le travail du dimanche sur le volontariat cache en fait du « volontariat forcé ». « Les gens savent qu’ils n’auront pas le choix, explique Eric Scherrer, président de la SECI-Unsa. Ce sont des salaires de misère dans les commerces. On est en train de négocier la misère. » Sans parler du « chantage sur les congés payés, les horaires, les fermetures de magasin », énumère Catherine Gaigne. Linda et Leila, vendeuses chez Sephora, confirment : « Si on ne veut pas travailler le dimanche ou la nuit on nous dit : “Tu laisses tomber tes collègues ?” » « C’est la carotte obligatoire », résume Miguel, employé de la Fnac. « Les employés aux caisses sont surtout des jeunes, des intérimaires, ils ont peur, ils sont corvéables à merci », déplore sa collègue Nathalie. En plus des jeunes, beaucoup de salariés concernés sont des femmes seules avec enfant, souvent à temps partiel, qui touchent un bas salaire et seront forcées d’accepter pour des raisons économiques, soulignent les manifestants.Les syndicats présents craignent la généralisation du travail du dimanche et de nuit avec la disparition des avantages associés d’ici quelques années. « On veut empêcher que ça devienne banal », explique Alexandre Torgomian, responsable CFDT au sein du Clic-P. « C’est un laboratoire de ce qui sera fait pour réformer le code du travail », alerte Didier Le Reste.Lire aussi :Le Royaume-Uni veut ouvrir encore plus le dimancheJade Grandin de l'Eprevier Gaëlle Picut Une étude du ministère du travail (« Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre au 2e trimestre 2015 », direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), publiée le 18 septembre, révèle que la gestion du temps de travail en forfait jours touche désormais près de la moitié des cadres.Le régime du forfait jours est largement répandu chez les cadres (47,8 %) et peu développé chez les non-cadres (3 %). Lorsqu’il concerne ces derniers, ceux-ci exercent souvent des fonctions d’encadrement ainsi que des fonctions technico-commerciales. Par ailleurs, 72,6 % des hommes cadres sont au forfait jours, contre 27,4 % des femmes cadres.Parmi les 84,1 % de salariés qui travaillent à plein-temps dans les entreprises privées de plus de 10 salariés, 13,8 % d’entre eux sont au forfait jours. Cela représente environ 1,5 million de personnes. Ils étaient 4 % en 2001 et 10 % en 2007. Pour les autres salariés, la durée hebdomadaire collective moyenne du travail est de 35,6 heures. On y apprend également que 15,9 % des salariés travaillent à temps partiel et que 8,3 % sont titulaires d’un contrat à durée déterminée (CDD).Un dispositif créé en 2000Pour rappel, le forfait annuel en jours a été créé en 2000 par la loi Aubry suite à la mise en place des 35 heures. Le principe : le temps de travail est décompté en nombre de jours par an, plutôt qu’en heures par semaine. Il doit donner lieu à une convention individuelle avec chaque salarié concerné, qui fixe le nombre maximal de jours de travail à effectuer sur une année et qui est obligatoirement précédée d’un accord collectif d’entreprise ou d’établissement.La rémunération est forfaitaire et donc indépendante du nombre d’heures effectivement accomplies.Au départ réservé aux cadres disposant d’une large autonomie dans la gestion de leurs temps de travail, il a été étendu en 2005 aux non-cadres « ayant des responsabilités nécessitant une autonomie dans leur travail ».Plafond légal de 218 joursLe salarié au forfait jours peut travailler au-delà de 48 heures par semaine mais il est toutefois soumis aux règles légales du repos journalier (11 heures consécutives) et hebdomadaire (35 heures minimum), aux jours fériés chômés et aux congés payés. Le plafond légal est fixé à 218 jours.Cependant certains accords collectifs le dépassent, mais ne peuvent aller au-delà de 235 jours. En cas de dépassement, le salarié récupère les jours travaillés en plus sous forme de repos. Cependant, s’il le souhaite, il peut, par accord écrit avec l’employeur, renoncer à une partie de ses jours de repos et travailler des jours supplémentaires sur l’année en contrepartie d’une majoration de son salaire, de minimum 10 %.Concrètement, les cadres au forfait jours travaillent en moyenne 213 jours par an et 46,6 heures par semaine (contre 44,4 heures pour les cadres à l’heure). 39 % des cadres au forfait font plus de 50 heures. Cette augmentation de la durée hebdomadaire et annuelle du travail est compensée par un avantage salarial significatif, puisque les cadres au forfait gagnent 5 % de rémunération brute de plus que les cadres à l’heure.Dérives et abusLe forfait jours s’est surtout développé dans les grandes entreprises puisqu’il concerne presque un salarié sur cinq (19,2 %) des entreprises de plus de 500 salariés. Les secteurs qui recourent le plus au forfait jours sont ceux de la finance-assurances (33 % des salariés) et de l’informatique et de la communication (28,5 %).Le développement rapide du forfait jours s’est accompagné d’un certain nombre de dérives et d’abus : horaires à rallonge, temps de repos non respecté, etc. et à une augmentation des contentieux.Même si un certain nombre de garanties ont été établies en 2011 par un arrêt de la Cour de la cassation, celle-ci continue à être régulièrement saisie sur des questions de charge de travail et d’amplitude des journées. Les juges annulent d’ailleurs régulièrement un certain nombre d’accords de branches et d’entreprises estimant que l’autonomie du salarié n’est pas réelle ou encore que la mesure de la charge de travail et de l’amplitude n’est pas effective.« Un droit d’alerte individuel »Les différents récents rapports autour de la réforme du code du travail (Combrexelle, Terra Nova, Institut Montaigne, Mettling) évoquent le forfait jours, un sujet de débat entre patronat et syndicats. Pour le DRH d’Orange, Bruno Mettling, cette modalité d’organisation du temps de travail constitue « la réponse la plus adaptée aux salariés autonomes du numérique ».En revanche, il appelle à « compléter la mesure du temps de travail par la mesure de la charge de travail souvent plus adaptée » et à créer « un droit d’alerte individuel » pour éviter les dérives. D’où sa préconisation de légiférer pour que ce régime soit davantage sécurisé et de conjuguer la mesure de la charge de travail à celle du temps de travail.Réagissant à cette proposition, la CFE-CGC estime « qu’il n’est aucunement question d’envisager une extension du dispositif à l’ensemble des métiers de l’économie numérique dans la mesure où ce n’est pas le secteur d’activité qui ouvre le droit de recourir au forfait jours mais bien l’autonomie des salariés concernés ». Par ailleurs, le syndicat s’oppose à « un transfert de responsabilité vers les salariés en forfait jours en matière de santé et de sécurité. L’idée d’une coresponsabilité partagée entre employeur et salarié doit être exclue ».Gaëlle PicutJournaliste au Monde Thierry Repentin (Délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat) Alors que Montpellier accueille le congrès du mouvement HLM qui se terminera le 24 septembre, Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat, rappelle que tout le monde doit pouvoir accéder à un logement digne et à la hauteur de ses moyens.Le 13 décembre, nous fêterons les quinze ans de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains, plus connue sous le nom de « loi SRU » et notamment son article 55 qui fait obligation aux communes d’offrir un taux minimal de logements sociaux.Elle fait désormais partie de notre patrimoine républicain, imaginée par Louis Besson alors ministre du logement, et grandement acceptée, voire parfois défendue, des deux côtés de l’échiquier politique. Il n’en a pas toujours été ainsi. C’est d’ailleurs pour la défendre que L’abbé Pierre a effectué son dernier déplacement en séance de nuit de l’Assemblée nationale.Et malgré certaines tentatives politiciennes – dont celle de Christine Boutin alors ministre du logement - et de nombreux débats, aucune majorité n’a jamais remis en cause cette loi. Et pour cause, elle répond à un besoin essentiel de la population : pouvoir se loger dans des conditions dignes et selon les moyens dont on dispose. L’article 55 de la loi SRU a déjà fait couler beaucoup d’encre. Souvent controversé, il repose cependant sur un principe inattaquable : la République doit s’appliquer partout en France et personne ne peut s’y soustraire sous aucun prétexte, et surtout pas à des fins clientélistes, discriminatoires et électoralistes.Entre 20 % et 25 % de logements sociauxAujourd’hui, 1 911 communes doivent ainsi avoir – selon qu’elles sont situées en zone plus ou moins tendue en matière de logements - entre 20 % et 25 % de logements sociaux sur leur territoire. Parmi elles, 222 qui n’ont pas mis en œuvre les moyens nécessaires pour rattraper leur retard, font l’objet d’un « constat de carence » par l’Etat…Le constat est donc clair : majoritaires sont les maires qui font des efforts pour respecter leurs obligations, et ce malgré les difficultés qu’ils rencontrent en matière d’urbanisme et de foncier disponible… ou en raison d’une frange de la population prête à s’opposer à la création de logements sociaux dans leur voisinage.Lire aussi :Chez les bailleurs sociaux, la crainte d’un désengagement de l’EtatC’est ainsi que depuis l’existence de la loi SRU, 450 000 logements ont été créés dans des communes où il en manquait cruellement. Ceci rend encore plus insupportables les déclarations publiques et médiatisées de ceux qui se revendiquent comme pourfendeurs de cette loi. Comment accepter que certaines communes n’aient pas réalisé un seul logement social en quinze ans de mise en œuvre de la loi ?Depuis que je travaille, sur le terrain, aux côtés des services de l’Etat, des élus et des bailleurs sociaux pour faire respecter l’application de la loi SRU, je rencontre beaucoup de bonnes volontés de tous bords politiques. Face à cela, les déclarations d’élus ouvertement récalcitrants m’apparaissent d’autant plus intolérables !Égoïsmes locauxIls sont peu nombreux, mais font beaucoup de bruit. Les uns en appelant à la culture de « l’entre soi », assumant ne pas vouloir accueillir des familles dont le niveau de revenus ne les qualifie pas à leurs yeux pour être membres de leur commune. D’autres déclarent que « les maires veulent bien faire du logement social à condition de pouvoir choisir leur population ». La plupart refusent de construire des logements sociaux sous prétexte qu’ils manquent de foncier disponible, alors qu’il se trouve pourtant bien des terrains pour y voir émerger des opérations immobilières privées…Lire aussi :Les HLM en conflit avec la Caisse des dépôtsIl doit être mis fin à ces égoïsmes locaux qui ont un coût supporté par l’ensemble de la société ! Certains d’entre eux vont jusqu’à soutenir qu’il n’est pas utile de construire davantage de logements sociaux, alors même que 1,8 million de demandes de logement social sont en attente. Ce sont les salariés de nos commerces, de nos entreprises, de nos services publics, de nos crèches ou de nos maisons de retraites et nombre de ceux que nous croisons tous les jours dans la rue qui sont les potentiellement locataires du parc social.Comment refuser qu’ils soient également des voisins ? Ce sont aussi les jeunes couples qui commencent leur vie professionnelle. Ce sont aussi, et il faut en faire notre fierté et notre force, ceux qui à un moment de leur vie peuvent compter sur la solidarité de la nation pour pouvoir se loger de façon digne.Alors le temps est effectivement venu de contraindre ces maires réfractaires au respect de la loi de la République et à l’écoute des besoins de nos concitoyens quels que soient leurs revenus. Non pour les stigmatiser, mais pour faire de la pédagogie par l’exemple, et par égard pour ceux qui font des efforts honorables.Pédagogie, équilibre et efficacitéC’est ce qu’avait annoncé le premier ministre dans le cadre du Comité interministériel à l’égalité et à la citoyenneté du 6 mars dernier. Cette action se fera dans un souci de pédagogie, d’équilibre et d’efficacité, tenant compte bien entendu des efforts effectués et des possibilités urbanistiques et financières de chacun. Mais elle permettra aussi de montrer qu’on ne peut pas faire fi des lois qui fondent notre République et que la réponse aux besoins et attentes de nos concitoyens est primordiale.Lorsque le premier ministre m’a confié la double mission de faire respecter la loi SRU et de faire en sorte que l’Etat libère des terrains publics au prix le plus bas possible, voire même à un prix proche de la gratuité, pour qu’y soient réalisés des logements, c’est dans un seul objectif : faire que partout en France, tout le monde puisse accéder à un logement digne et à la hauteur de ses moyens.Nous y parviendrons ! Car ce combat incarne la République. Il est la liberté de pouvoir se loger là où on le souhaite, il est l’égalité entre les habitants comme entre les territoires, il est la fraternité entre les communes de France et envers les familles modestes et moyennes !Thierry Repentin (Délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat) Samuel Laurent Proposition sincère, ou manière de se faire un peu plus entendre dans la course à la primaire qui s’engage au sein des Républicains ? Toujours est-il que François Fillon s’est fait, dans un entretien au Journal du Dimanche, le champion de la mise en place, en France, de statistiques ethniques – un « tabou » qu’il faut selon lui « faire sauter ».« Si on veut vraiment piloter la politique d’immigration comme je le préconise, permettre au Parlement de fixer chaque année le nombre de personnes que la France peut accueillir, ne pas subir une immigration qui ne viendrait que d’une seule région du monde, qui serait déconnectée de nos besoins économiques et de nos possibilités sociales, il faut avoir la possibilité de savoir qui on accueille, ce que ces personnes deviennent, comment elles s’intègrent. Pour cela, il faut des statistiques “ethniques”. »1. Une proposition devenue plus consensuelleM. Fillon n’est pas le premier à se dire favorable à de telles statistiques. L’ex-politologue Dominique Reynié, désormais candidat des Républicains aux régionales, s’était aussi prononcé pour en mai, de même que l’ancien ministre du logement Benoist Apparu, proche d’Alain Juppé, qui souhaitait dès janvier s’en prendre à ce « tabou ». Eric Ciotti est également favorable à de telles statistiques.Même Nicolas Sarkozy a évoqué la question, assurant, en marge d’une visite à l’Institut Necker sur les maladies rares en février : « Qu’on sache d’où sont les Français, aujourd’hui, cela ne change rien à la réalité de leur vie et c’est une information utile. » Au-delà des Républicains, un rapport rendu en novembre 2014 par la sénatrice écologiste Esther Benbassa et le sénateur Jean-René Lecerf (alors UMP, devenu Les Républicains depuis) préconisait lui aussi la mise en place de ce type de statistiques. Précisément, ils souhaitaient la présence, « une fois tous les cinq ans, dans le recensement, d’une question sur le pays de naissance des ascendants et la nationalité antérieure afin d’obtenir des résultats mesurables sur l’ampleur des discriminations et leur déploiement ».A l’heure actuelle, on demande lors du recensement le lieu de naissance, la nationalité, le lieu de résidence cinq ans auparavant, trois questions qui permettent déjà d’établir des statistiques sur l’immigration.Il est à cet égard intéressant de noter la réaction de Marine Le Pen à la proposition de M. Fillon. La présidente du FN a expliqué : « Je n’ai pas envie que soient mis dans le même sac des Français d’Outre-mer par exemple, nos compatriotes, et des gens qui sont sur le territoire et qui viennent de pays étrangers, des Maliens ou autres. Je crois que ce n’est pas sain. » En clair, pour elle, le débat sur « l’ethnie » ne doit pas primer sur la question de la nationalité d’origine.2. Origine et non ethnieLe terme même de « statistiques ethniques » est ici quelque peu galvaudé : ni M. Fillon ni les sénateurs Lecerf et Benbassa ne souhaitent en réalité connaître l’ethnie des Français. Ils évoquent, en réalité, la tenue de statistiques sur l’origine géographique des populations.La loi française interdit, en effet, de considérer les citoyens en fonction de critères comme la couleur de la peau, la religion ou « l’ethnie », terme qui fait déjà en lui-même débat. La société française n’a jamais, contrairement à d’autres, notamment dans le monde anglo-saxon, fait de l’ethnie un critère objectif : aux Etats-Unis, lors du recensement décennal, on demande aux interrogés de se définir parmi divers « types » ethniques : « Indien d’Amérique », « Asiatique », « Noir ou Africain-Américain », « Hawaïen », « Hispanique », « Blanc ou Caucasien », etc.On trouve peu de partisans de ce type de statistiques en France, qui sont d’ailleurs à l’heure actuelle interdites par la loi, même si quelques chercheurs obtiennent des dérogations pour étudier certains phénomènes. En revanche, nombre d’entre eux déplorent la faiblesse des études statistiques sur l’origine des personnes ou leur religion, qui permettraient d’étudier certains phénomènes, notamment les discriminations.3. Un débat qui n’en finit pasLa querelle remonte à loin. Dans les années 1990, Hervé Le Bras, démographe à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, s’opposait à Michèle Tribalat, sa consœur de l’Institut national des études démographiques (INED), expliquant que cette dernière, qui a la première distingué Français « de souche » et personnes issues d’autres origines, réveillait ainsi « le vieux fond ethnique » de la droite.» Lire : Quatre questions sur les statistiques ethniquesAujourd’hui, ce débat continue, essentiellement au sein du monde de la recherche, où nombre de sociologues souhaiteraient, à partir de ces statistiques, pouvoir travailler de manière plus précise sur les discriminations liées à « l’ethnie ». Mais d’autres acteurs n’ont de cesse d’utiliser ce type de statistiques à d’autres fins. C’est ainsi qu’il y a un an, un rapport du député républicain Guillaume Larrivé évoquait « 60 % de musulmans » dans les prisons françaises avait fait polémique, alors même que ce chiffre était largement sujet à caution.» Lire : les étranges calculs d’un député UMP sur l’islamisation des prisons4. Peu de rapport avec les flux migratoiresLa proposition, concernant l’immigration, apparaît quelque peu incongrue : le recensement pose déjà aux Français la question de leur nationalité et de leur pays d’origine. On sait donc déjà combien de personnes immigrées ou d’origine étrangère vivent dans notre pays.Quant à l’immigration régulière, elle passe forcément par les services de l’Etat, qui connaissent donc par définition le pays d’origine d’un migrant. M. Fillon pose la question du « suivi » de ces populations et de leur intégration, ce qui est, là aussi, déjà le cas, l’Insee, par exemple, réalisant régulièrement une étude sur « immigrés et descendants d’immigrés » mesurant les parcours des personnes arrivées en France.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.09.2015 à 12h27 • Mis à jour le22.09.2015 à 15h22 | Samuel Laurent Avec 175 900 adhérents à jour de cotisation, contre 179 000 en 2014 à la même époque, Les Républicains ne connaissent pas « d’effet Sarkozy », révèle France Info mardi 22 septembre. Ces chiffres ont toutefois été démentis par Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, qui évoque le chiffre de « 200 000 » et donne « rendez-vous à la fin de l’année ». Reste que le président de l’ex-UMP, M. Sarkozy, comptait sur 300 000 militants à fin 2015 et 500 000 d’ici 2017, ce semble difficile à atteindre.1. L’opacité sur les chiffres d’adhésionsCes chiffres sont, comme toujours, à prendre avec précaution : les partis politiques français ont pour habitude de maintenir une opacité totale sur leur nombre d’adhérents, qu’on ne connaît que par des déclarations au compte-gouttes, et souvent contradictoires.La plupart des partis jouent sur deux chiffres : le nombre d’adhérents d’une part, c’est-à-dire ceux qui ont un jour cotisé et eu leur carte, dans un passé plus ou moins proche ; et le nombre d’adhérents à jour de cotisation, d’autre part.Les partis donnent tantôt l’un et tantôt l’autre. Ils évoquent aussi très souvent les difficultés de comptage, les informations devant « remonter » des fédérations où se font les adhésions. Seuls les votes internes et les élections primaires permettent d’avoir une idée un peu plus réaliste des adhésions.2. La chute inexorable des adhérentsReste que, même en s’en tenant à ces déclarations sporadiques, l’érosion est visible. Dans l’infographie ci-dessous, nous avons rassemblé les chiffres donnés par le PS, Les Républicains et le FN sur leur nombre de militants depuis 2007. #container_14429113669{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14429113669{ height:500px; } #container_14429113669 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14429113669 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14429113669 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14429113669 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'inexorable chute des adhérents aux partis politiquesMalgré des chiffres peu fiables et distribués au compte gouttes par les formations politiques, l'érosion des militants est nette depuis 2007(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Néanmoins, sur le long terme, la chute est elle aussi nette : en 2007, le parti évoquait 370 000 adhérents, il en aurait aujourd’hui 175 900.Enfin, le FN, s’il connaît une progression spectaculaire depuis 2007, où il ne comptait que 7 000 adhérents, n’échappe pas à l’érosion, semble ralentir sa progression. S’il est difficile de distinguer entre les moments où il communique des chiffres sur ses adhérents « statutaires » et ceux où il évoque ceux à jour de cotisation, force est de constater qu’en prenant les chiffres au plus haut, il revendiquait 40 000a dhérents en 2011, et en affiche 42 000 en fin 2014.» Lire : L’illusion des partis de masseSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Sa nomination doit être officialisée mardi 22 septembre, lors du bureau politique des Républicains (LR). Le bras droit de Nicolas Sarkozy, Frédéric Péchenard, va devenir secrétaire départemental de la fédération de Paris. L’ancien directeur général de la police nationale (DGPN) prend encore du galon au sein du parti. Après avoir mené campagne aux côtés de Nathalie Kosciusko-Morizet lors des municipales à Paris de mars 2014, et avoir été élu conseiller de Paris à cette occasion, M. Péchenard est devenu le directeur général du parti présidé par son ami d’enfance, Nicolas Sarkozy.Lire : Frédéric Péchenard, un ex-policier au côté de l’ex-présidentLa maîtrise de la fédération de Paris est stratégique dans la perspective de la primaire à droite pour 2017Chez Les Républicains, le secrétaire départemental est un relais du siège au sein de la fédération. Chargé d’exécuter les décisions des instances nationales dans le département, il joue en quelque sorte le rôle de préfet. Il entretient un lien direct avec le président du parti, puisque c’est ce dernier qui propose sa nomination, avant l’approbation du bureau politique.La nomination de M. Péchenard – qui cumulera les fonctions de directeur général de LR et de secrétaire départemental – illustre la volonté de M. Sarkozy de mettre la main sur la fédération de Paris, jugée trop filloniste à son goût.Un poste non pourvu depuis 2013En prenant un poste non pourvu depuis 2013 – et occupé jusqu’à cette date par le filloniste Jean-Jacques Giannesini – M. Péchenard devra cohabiter avec le président de cette fédération, Philippe Goujon, qui avait soutenu François Fillon lors de son duel face à Jean-François Copé, en 2012. M. Goujon, député de Paris, brigue un quatrième mandat à la tête de la fédération parisienne lors des élections internes, prévues en 2016.La maîtrise de la fédération de Paris est stratégique dans la perspective de la primaire à droite pour la présidentielle de 2017 : c’est celle qui compte le plus d’adhérents (plus de 22 000 membres à la fin de 2012). L’ancien chef de l’Etat compte sur son protégé pour jouer le rôle d’agent de mobilisation pour la primaire, capable de mener campagne pour lui le moment venu.M. Sarkozy gardera son bras droit à ses côtés : pour réaliser des économies, le parti a décidé de déménager dans les jours prochains la fédération de Paris, qui va quitter ses locaux de la rue d’Alger (1er arrondissement) pour rejoindre le siège parisien du parti, dans le 15e.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier et Patrick Roger Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), entré en vigueur en janvier 2013, est à présent entré dans sa « phase de maturité », estime le comité de suivi de ce dispositif dans un rapport rendu public mardi 22 septembre. Sa montée en charge régulière montre que les entreprises se le sont désormais bien approprié, en dépit des interrogations qui avaient accompagné son lancement. Quant aux effets, ce deuxième rapport ne permet pas encore de les mesurer précisément. Il faudra attendre le prochain, en 2016, pour avoir des indications plus pertinentes sur l’utilisation que les entreprises ont faite du CICE, antérieur au pacte de responsabilité. Le CICE est un crédit d’impôt qui porte sur la masse salariale des salariés dont la rémunération n’excède pas 2,5 fois le smic. De 4 % en 2013, son taux est passé à 6 % en France métropolitaine depuis 2014, 9 % en outre-mer. Au titre de 2013, la créance fiscale des entreprises – autrement dit ce que le fisc doit aux sociétés au titre de ce crédit d’impôt – a atteint 11,2 milliards d’euros, pour un peu plus de 1 million de bénéficiaires.Lire aussi :« Le CICE a atteint son rythme de croisière »Pour 2014, le résultat partiel – compte tenu de la date de clôture des comptes – s’élève à 14,2 milliards d’euros. La montée en puissance se poursuit. Le projet de loi de finances pour 2016 prévoit que les créances de CICE pourraient s’élever à 17,9 milliards et à 20 milliards en 2017. Toutefois, si le montant cumulé des créances au titre du CICE atteint 25,4 milliards pour les années 2013 et 2014, seuls 15,1 milliards ont effectivement été consommés, les entreprises ayant le choix entre une imputation sur l’impôt sur les sociétés, une restitution immédiate et un report.Amélioration du taux de margeLe CICE ne semble donc plus poser de difficultés aux entreprises. « On avait entendu des propos alarmistes sur le fait qu’elles se méfieraient du risque de contrôle fiscal et n’auraient pas recours au dispositif, note le président du comité de suivi, Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie. En réalité, le taux de non-recours est anecdotique. » L’ampleur de cet éventuel non-recours est estimée à 200 millions d’euros en 2013.Lire aussi :« Pour beaucoup d’entreprises, le CICE a été un moyen de survivre »Selon l’Insee, le CICE a contribué à améliorer le taux de marge des sociétés financières de l’ordre de 0,9 point en 2014. La question reste de savoir quelle utilisation elles en ont fait, ce que seul le prochain rapport annuel, du fait de la disponibilité des données, permettra d’évaluer avec pertinence. Les déclarations d’intention montrent que, pour un peu plus de la moitié des entreprises, elles comptent prioritairement utiliser le CICE pour améliorer leurs marges d’exploitation et, ensuite, investir.140 000 emplois créés en deux ansLes premiers éléments dont dispose le comité de suivi ne permettent pas d’établir un lien entre le CICE et les évolutions des salaires. Au contraire, les plus significatives s’observent en général dans les secteurs les moins concernés par le CICE. Les entreprises des services auront eu plus tendance à privilégier l’emploi, et celles de l’industrie la baisse des prix.« D’après nos calculs, le CICE a eu un effet significatif pour moitié sur l’emploi et pour moitié sur les salaires », nuance Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui évalue à 140 000 en deux ans le nombre d’emplois créés grâce au CICE. Une estimation basée sur les premières données sectorielles disponibles via l’Insee – et non pas seulement sur les déclarations des chefs d’entreprise, la méthodologie retenue par France Stratégie. L’économiste aboutit à ce calcul « hors financement » de la mesure – c’est-à-dire sans compter, par exemple, l’impact de la hausse de TVA (6 milliards d’euros) qui a servi à compenser les sommes dépensées pour le CICE, et qui a vraisemblablement pesé sur la consommation, donc les ventes des entreprises.En revanche, observe M. Pisani-Ferry, « le préfinancement, essentiellement par la Banque publique d’investissement (BPI), a aidé à ce que les entreprises puissent sans délai bénéficier de la ressource, ce qui a probablement sauvé un certain nombre d’entre elles de la faillite ». Et, subséquemment, sauvé des emplois.Un dispositif moins profitable aux entreprises exportatricesLe CICE a-t-il atteint sa cible pour la compétitivité des entreprises confrontées à la concurrence internationale ? Le rapport 2015 confirme qu’il bénéficie plus aux secteurs intensifs en main-d’œuvre, c’est-à-dire l’hébergement et la restauration, les services administratifs ou la construction, où la part de la masse salariale éligible au CICE est supérieure à 75 %. En revanche, il profite moins aux entreprises les plus tournées vers l’exportation : 42 % du gain du CICE va au quart des entreprises les moins exportatrices et 17 % au quart les plus exportatrices.« Les entreprises qui ont surtout des salaires inférieurs à 2,5 smic sont moins exportatrices que celles qui ont des salaires plus élevés, analyse M. Pisani-Ferry. Il y a une corrélation très forte entre niveau de qualification, niveau des salaires, productivité, qualité des produits et exportation. Si vous voulez aider les entreprises qui exportent le plus, vous allez aider vos champions, qui s’en tirent plutôt bien tout seuls, et laisser les autres à leurs difficultés. Le choix, avec le CICE, a été de mettre le paquet sur l’ensemble des entreprises de manière à redresser une situation de sous-rentabilité. »Lire aussi :Deux ans après sa mise en place, l’efficacité du CICE fait toujours débat« Ça coûte plus cher par emploi créé »Faudrait-il, comme certains le suggèrent, recentrer les allégements sur les salaires compris entre 2,5 et 2,5 smic pour favoriser la compétitivité des entreprises plus présentes sur les marchés internationaux ? « La contrepartie, c’est, d’abord, que ça coûte plus cher par emploi créé, et puis vous êtes sur des segments du marché du travail plus tendus et, donc, vous avez le risque qu’une partie plus importante parte en augmentations de salaire », fait observer le commissaire général de France Stratégie.Il ressort également du rapport, qui a tenté d’analyser les effets du CICE dans la filière automobile, que le dispositif y aura été 2,5 fois plus favorable que les exonérations générales de cotisations sociales dites « Fillon », dégressives jusqu’à 1,6 smic. De quoi alimenter le débat toujours latent entre crédit d’impôt et exonération de charges.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Entré en vigueur en janvier 2013, le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) a depuis son instauration fait l’objet de nombreux débats et critiques. Dispositif trop complexe pour les uns ou mal calibrés pour les uns, mesure risquant d’occasionner des contrôles fiscaux pour les autres, le CICE a connu une montée en charge progressive. Dans son deuxième rapport, publié sous l’égide de France Stratégie, le comité de suivi du CICE note que ce dispositif est entré dans « sa phase de maturité ».Lire aussi :Le CICE, un dispositif entré dans les mœurs des entreprisesLe CICE est un crédit d’impôt qui porte sur la masse salariale des salariés dont la rémunération n’excède pas 2,5 fois le smic. De 4 % en 2013, son taux est passé à 6 % en France métropolitaine depuis 2014, 9 % en outre-mer. Au titre de 2013, la créance fiscale des entreprises – autrement dit ce que le fisc doit aux sociétés au titre de ce crédit d’impôt – a atteint 11,2 milliards d’euros, pour un peu plus de 1 million de bénéficiaires.Pour 2014, le résultat partiel – compte tenu de la date de clôture des comptes – s’élève à 14,2 milliards d’euros. La montée en puissance se poursuit. Le projet de loi de finances pour 2016 prévoit que les créances de CICE pourraient s’élever à 17,9 milliards et à 20 milliards d’euros en 2017. Toutefois, si le montant cumulé des créances au titre du CICE atteint 25,4 milliards pour les années 2013 et 2014, seuls 15,1 milliards ont effectivement été consommés, les entreprises ayant le choix entre une imputation sur l’impôt sur les sociétés, une restitution immédiate et un report.Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie, revient sur les principaux enseignements du rapport du comité de suivi.Peut-on considérer que les entreprises se sont désormais approprié le crédit d’impôt compétitivité emploi ?En termes de charge financière, il a atteint son rythme de croisière. En termes de compréhension par les entreprises de ses règles de fonctionnement, aussi. En 2013, il y avait beaucoup d’interrogations ; en 2014, le travail d’apprentissage s’est fait ; cette année, on ne note plus de signes d’incompréhension. On avait entendu des propos alarmistes sur le fait que les entreprises se méfieraient du risque de contrôle fiscal et n’auraient pas recours au dispositif. Le taux de non-recours, en réalité, est anecdotique.Lire aussi :« Pour beaucoup d’entreprises, le CICE a été un moyen de survivre »Au départ, les entreprises ne savaient pas très bien ce qu’était ce nouveau dispositif. Puis les comptables l’ont traité comme une baisse du coût du travail. Dans les grandes entreprises, il a fallu le temps que celle-ci soit intégrée dans les chaînes d’information et les process, et influe sur les décisions. Maintenant, c’est le cas. Dans les petites entreprises, ce n’est pas tout à fait pareil. Elles sont souvent contraintes par la disponibilité de liquidités pour investir ou embaucher. Le préfinancement, essentiellement par la Banque publique d’investissement (BPI), a aidé à ce qu’elles puissent sans délai bénéficier de la ressource. Cela a probablement sauvé un certain nombre d’entre elles de la faillite.Estimez-vous que le débat entre crédit d’impôt et exonération de charges est dépassé ?Je ne le pense pas. Une chose est de dire que les entreprises se servent du CICE, autre chose est de savoir s’il a le même effet sur leurs comportements que des allégements de cotisation. Même si l’on fait abstraction des problèmes d’information et de liquidités, ce n’est quand même pas exactement équivalent. Historiquement, il y a plus de volatilité des dispositifs fiscaux que du barème des cotisations sociales. Assez naturellement, les entreprises considèrent que les allégements sont plus pérennes.Il apparaît que plus de la moitié du CICE a d’abord servi à améliorer les marges des entreprises.Ce que disent les entreprises, c’est que pour un peu plus de la moitié, elles vont utiliser le CICE pour accroître leurs marges et ensuite pour investir. L’autre moitié leur servira à embaucher, augmenter les salaires ou baisser leurs prix. Le comportement de baisse des prix est beaucoup plus fréquent dans l’industrie, compte tenu de la concurrence internationale, que dans les services.Lire aussi :Deux ans après sa mise en place, l’efficacité du CICE fait toujours débatMais tout cela, c’est du déclaratif, à partir des enquêtes Insee sur les intentions. Est-ce que ce sera effectivement le cas ? Nous ne pourrons le dire que l’an prochain, lorsque les données individuelles sur le million d’entreprises touchées par le CICE auront été rendues accessibles et exploitées par les chercheurs.Le CICE a-t-il réellement favorisé la compétitivité des entreprises à l’export ?Les entreprises qui ont surtout des salaires inférieurs à 2,5 smic sont moins exportatrices que celles qui ont des salaires plus élevés. Il y a une corrélation très forte entre niveau de qualification, niveau des salaires, productivité, qualité des produits et exportation. Si vous voulez aider les entreprises qui exportent le plus, vous allez aider vos champions, qui s’en tirent plutôt bien tout seuls, et vous allez laisser les autres à leurs difficultés. Le choix, avec le CICE, a été de mettre le paquet sur l’ensemble des entreprises de manière à redresser une situation de sous-rentabilité.Il y a un débat pour savoir s’il vaut mieux alléger les cotisations en bas ou au milieu de l’échelle des salaires. Si vous allégez au milieu, vers 2,5-3,5 smic, vous favorisez la compétitivité d’entreprises plus présentes sur les marchés internationaux. La contrepartie, c’est, d’abord, que ça coûte plus cher par emploi créé, et puis vous êtes sur des segments du marché du travail plus tendus et, donc, vous avez le risque qu’une partie plus importante parte en augmentations de salaire.Vous soulignez un autre élément frappant, c’est l’absence, ou la faiblesse, de la consultation avec les représentants des salariés quant à l’utilisation du CICE.Les enquêtes indiquent que la consultation a souvent été formelle et que le dialogue avec les comités d’entreprise sur l’utilisation du CICE a manqué d’intensité. Il était envisagé une discussion sur son affectation mais ce n’est pas une subvention, c’est une réduction du coût du travail dont l’usage n’est pas si facile à retracer. Il est clair, cependant, que cet état des choses témoigne d’une insuffisance du dialogue social dans les entreprises.Est-ce qu’à ce stade vous voyez des corrections à apporter au dispositif ?Le travail d’évaluation impose de ne pas trop faire preuve d’imagination. Il consiste à avancer pas à pas. Le comité de suivi créé par la loi est composé de gens très divers : syndicats, patronat, parlementaires de la majorité et de l’opposition, administration. Ils sont d’accord sur les constats. Notre rôle est d’évaluer de manière précise et objective, sur la base des faits et des travaux de recherche que nous avons lancés. Nous nous interdisons de tirer des conclusions trop allantes sur ce qu’il faudrait faire. C’est une question de discipline.Notre responsabilité, c’est de dire aux Français à quoi ont servi les 20 milliards d’euros que la collectivité a consacrés au CICE, pas de donner notre opinion. Mon seul regret, c’est de ne pas pouvoir le faire plus vite. Nous sommes tributaires de la disponibilité des données.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme C’est « un très grand chantier », prédit-elle. Anne Hidalgo veut fusionner la commune et le département de Paris en une seule collectivité, repenser les arrondissements et reconquérir la quasi-totalité des pouvoirs du préfet de police dans la ville. « A moi de porter une nouvelle étape dans l’histoire de la conquête démocratique de Paris, qui ne fasse plus peur à l’Etat central », confie au Monde la maire PS de la capitale. « Il y a un souhait du gouvernement d’accompagner la démarche qui est la mienne », assure-t-elle. Selon Mme Hidalgo, l’exécutif réfléchit à un projet de loi modifiant le statut de Paris qui pourrait être examiné au Parlement « si possible début 2016 ».Lire aussi :Anne Hidalgo, la frondeuse qui ne dit pas son nomDans une note confidentielle de quatre pages, dont Le Monde a eu connaissance, remise courant septembre au président, François Hollande, et au premier ministre, Manuel Valls, Mme Hidalgo détaille son projet, présenté par son directeur de cabinet, Mathias Vicherat, comme un « bouleversement institutionnel aussi important que l’élection du maire au suffrage universel en 1977 ».La capitale a vocation à devenir « une nouvelle collectivité de la République », indique la note. La Ville de Paris, à la fois commune et département, pâtit de « lourdeurs bureaucratiques », telles que l’existence de deux budgets distincts. « Je suis allée jusqu’au bout de ce que je pouvais faire pour mutualiser les services et les compétences de la commune et du département, affirme Mme Hidalgo. Mais, pour franchir un pas supplémentaire, il faut un texte législatif. » Au moment où se crée la métropole du Grand Paris, « nous devons rationaliser l’organisation administrative parisienne », plaide-t-elle. Le constat a été dressé par la chambre régionale des comptes (CRC) dans un rapport remis en juillet : « Le département de Paris n’a plus vraiment de réalité », soulignaient les juges de la CRC, qui préconisaient « une fusion » entre les deux collectivités pour « ne pas laisser subsister une situation de confusion ».Des écarts de population « considérables »Dans le souci de « moderniser » le cadre de l’action municipale, Mme Hidalgo veut, par ailleurs, faire « évoluer » la carte des arrondissements de Paris. Les écarts de population entre eux sont « considérables », rappelle la note de son cabinet. Le 1er arrondissement compte ainsi quinze fois moins d’habitants que le 15e. Cette disparité est un obstacle à une « égalité de traitement des usagers » devant le service public local. Ce déséquilibre démographique est surtout source d’iniquité démocratique.A l’appui de sa démonstration, le cabinet de Mme Hidalgo cite la décision du Conseil constitutionnel qui, en août, a censuré le mode d’élection des élus parisiens à la future métropole du Grand Paris. Les juges constitutionnels ont estimé que le scrutin prévu dans le cadre des arrondissements par la loi portant nouvelle organisation de la République (NOTRe) méconnaissait « le principe d’égalité devant le suffrage ». Cette censure « ébrèche sensiblement le fondement politique de l’arrondissement comme secteur électoral », souligne le document de Mme Hidalgo transmis à l’exécutif.Pour que la loi Paris-Lyon-Marseille de 1982 puisse s’appliquer aux élections municipales et métropolitaines de 2020, il y a « nécessité » de rééquilibrer démographiquement les arrondissements, plaide la maire de Paris. Tout en évoquant la piste de « regroupements par secteurs, comme à Marseille », Mme Hidalgo se garde d’esquisser une nouvelle carte des arrondissements. « C’est un sujet que je veux aborder sans donner l’impression de fermer le jeu, pour ne pas être accusée d’arrière-pensée électoraliste », insiste-t-elle à l’adresse de la droite parisienne qui ne devrait pas se priver de lui en faire le procès.Troisième ambition de son projet de réforme : desserrer le corset préfectoral qui comprime les pouvoirs du maire de Paris. « La répartition des compétences » entre l’Etat et la Ville, indique la note, « nuit à l’efficacité des politiques qu’il faut conduire ». Il s’agit de « sortir de la relation de défiance historique de l’Etat envers la capitale », proclame Mme Hidalgo.Lire aussi :Des relations souvent conflictuelles entre l’Etat et la capitalePour avoir les coudées plus franches en matière de lutte contre la pollution, elle souhaite avoir autorité sur l’ensemble de la voirie parisienne. Alors que certains axes relèvent toujours du préfet de police pour les règles de stationnement et de circulation. « Il a fallu attendre 2012 pour que le gouvernement demande au préfet de police de nous accompagner sur le projet de fermeture des voies sur berges rive gauche, rappelle Mme Hidalgo. Cette décision, bien que votée par le Conseil de Paris, avait été entravée par le préfet de l’époque à la demande du gouvernement de François Fillon. C’est anormal ! »Une tutelle étatique « obsolète »Pour aménager les quais de la Seine, autoriser la baignade dans les plans d’eaux parisiens, décider des horaires d’ouverture des débits de boisson, signer les arrêtés d’interdiction d’alcool, Mme Hidalgo aspire aux mêmes pouvoirs que tous les maires de France. De même souhaite-t-elle « être compétente pour traiter de l’intégralité des questions d’urbanisme ». « On irait plus vite si le plan de sauvegarde du Marais, qui relève de l’Etat, était discuté et voté par les élus parisiens en même temps le plan local d’urbanisme », remarque Mme Hidalgo. Les arrêtés d’évacuation d’immeubles insalubres devraient également relever, à ses yeux, de la mairie et non plus du préfet.En revanche, la maire de Paris ne souhaite pas des pouvoirs supplémentaires en matière de maintien de l’ordre. « Assurer la sécurité à Paris doit relever de l’Etat, surtout dans une période de menace terroriste », insiste-t-elle.L’entreprise de Mme Hidalgo pour en finir avec une tutelle étatique « obsolète », dit-elle, s’inscrit dans une stratégie plus large. « Il faut que certains grands ministères très jacobins comprennent que les villes-mondes comme Paris sont porteuses de modernité face aux Etats centraux », assène-t-elle. En guerre avec Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, au sujet des pouvoirs des maires en matière d’autorisation de travail le dimanche, Mme Hidalgo encercle Bercy en élargissant son offensive.Pour faire valoir son projet, Mme Hidalgo peut compter sur quelques relais au sein de l’Etat. Secrétaire général adjoint de la mairie de Paris, Aurélien Rousseau est en passe de rejoindre le cabinet de Manuel Valls. Ce conseiller d’Etat devrait mettre à profit sa connaissance des arcanes de l’Hôtel de Ville pour inspirer un nouveau chapitre des relations entre la capitale et le pouvoir central.Lire aussi :L’année perdue du Grand ParisBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Vers une éclaircie dans les nuages qui entourent le régime social des indépendants (RSI) ? Le gouvernement a reçu lundi 21 septembre un rapport évoquant des pistes de réforme de cet organisme de protection sociale des artisans, commerçants, chef d’entreprise et professions libérales. Parmi leurs vingt préconisations, les députés socialistes Fabrice Verdier et Sylviane Bulteau proposent d’instaurer un taux unique de 11,5 % pour les droits sociaux minimaux au lieu des cinq taux actuels, de rapprocher le RSI du régime agricole et de l’assurance maladie, et d’améliorer les prestations.Depuis sa création en 2006, le régime social des indépendants a fait l’objet de multiples rapports tant il accumule les erreurs et suscite la colère de ses bénéficiaires. Pourquoi une telle grogne ?Lire aussi :Des mesures d’urgence pour calmer les petits patrons1. Qu’est-ce que le RSI ?Le régime social des indépendants existe depuis 2006. Il est né de la fusion des trois caisses de protection sociale des chefs d’entreprise : l’assurance vieillesse des artisans, la caisse nationale d’assurance maladie des professions indépendantes et l’organisation autonome nationale de l’industrie et du commerce.Le RSI assure la couverture maladie des professionnels libéraux, des artisans et des commerçants. En revanche, il ne gère que la retraite des artisans et des commerçants, celle des professionnels libéraux étant administrée par d’autres organismes. Depuis 2008, il est l’interlocuteur social unique des indépendants (hors professions libérales), ce qui signifie que l’organisme centralise toutes les cotisations.En tout, 6,1 millions de personnes sont directement ou indirectement rattachées au RSI, y compris les ayants droit (notamment les conjoints des assurés). En 2013, 4,1 millions d’entre eux ont bénéficié de la couverture maladie, et 2 millions de prestations retraites. La même année, l’organisme a géré 17 milliards d’euros de prestations, pour 11 milliards d’euros de cotisations collectées. #container_14428365068{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428365068{ height:500px; } #container_14428365068 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428365068 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428365068 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428365068 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }2,8 millions de cotisants au RSI en 2013Source : RSI(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428365068", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Commerçants","Artisans","Prof. Lib."], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1100376 ], [ "", 996435 ], [ "", 703869 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les régimes de base du RSI (maladie et vieillesse) sont en déficit structurel , les rentrées des cotisations ne suffisent pas à équilibrer le montant des prestations versées. Ce déficit est comblé par la contribution sociale des sociétés (C3S), une taxe versée par les entreprises. Toutefois, la C3S doit être supprimée progressivement d’ici à 2017, et ce sera alors au régime général de sécurité sociale de financer ce déficit. En revanche, les régimes complémentaires propres au RSI sont excédentaires.2. Qui gère le RSI ?Le RSI est géré à la fois par l’Etat et par des travailleurs indépendants. Ces derniers, élus par leurs pairs, siègent au sein de conseils d’administration régionaux. Les élections ont lieu tous les six ans et sont généralement marquées par une forte abstention. Aux dernières élections en 2012, le taux de participation était de 19 %.Ces 912 administrateurs élisent ensuite le conseil d’administration national. C’est ce dernier qui émet un avis consultatif chaque année sur la loi de finance de la sécurité sociale. Les conseils d’administration font aussi des propositions de mesures aux pouvoirs publics.3. Quels sont les problèmes du régime ?Les travailleurs indépendants se plaignent régulièrement des erreurs répétées de calcul de leurs cotisations ou de leur retraite. Il est ainsi arrivé qu’un huissier intervienne sur de fausses données.Le traitement des dossiers est lent, ce qui retarde la mise à jour de l’évolution des situations professionnelles. Et quand une erreur est constatée, c’est le parcours du combattant pour joindre un interlocuteur.Dans un rapport de 2012, la Cour des comptes a qualifié le RSI de « catastrophe industrielle » pour les travailleurs indépendants. Elle affirmait que la réforme donnant naissance au RSI avait été mise en œuvre de façon prématurée, les difficultés ayant été très sous-estimées, ce qui a provoqué des dysfonctionnements en chaîne pour les assurés.La Cour des comptes a recensé des appels de cotisations erronés, des encaissements non pris en compte ou encore des droits à la retraite qui ne sont pas à jour pour près de 40 % des affiliés. Une désorganisation latente qui a de graves conséquences financières, puisque chaque année, environ 1 milliard d’euros de cotisations ne sont pas recouvrés par les services du RSI, un chiffre avancé par le Syndicat national des indépendants.En juin 2014, les sénateurs Jean-Noël Cardoux (Les Républicains) et Jean-Pierre Godefroy (Parti socialiste) ont remis un rapport évoquant la crise de confiance des travailleurs indépendants envers leur régime social. Un chiffre illustre bien ce phénomène selon eux : le choix du paiement des cotisations par prélèvements mensuels. Avant la réforme instaurant le RSI, 70 % des cotisants choisissaient ce mode de paiement. Ils n’étaient plus que 20% en 2014. Une confiance d’autant plus altérée par l’alourdissement des cotisations, chiffré à un milliard d’euros, selon le rapport. Le taux de cotisation pour les travailleurs indépendants reste toutefois moins élevé que pour les salariés.4. Peut-on se passer du RSI ?Une partie de la droite et l’extrême droite ont exploité les dysfonctionnements du RSI, pour dénoncer les pratiques de l’Etat et remettre en cause les principes universels et solidaires de la sécurité sociale. Les députés Gilbert Collard (RBM) et Marion Maréchal-Le Pen (FN)se sont ainsi rendus en mars à une manifestation d’opposants au RSI. Mais ils ont reçu un accueil mitigé, les manifestants craignant une récupération politique.Par ailleurs, les difficultés du RSI à gérer ses affiliés sont du pain béni pour certaines organisations comme le Mouvement pour la liberté sociale (MLPS) du libéral conservateur Claude Reichmann, qui milite depuis vingt ans pour la fin de la sécurité sociale obligatoire, ou l’association Liberté sociale.Ces mouvements affirment qu’il est tout à fait légal pour un travailleur indépendant d’arrêter de cotiser au RSI pour prendre une assurance privée à l’étranger. Ils fondent leurs propos sur des directives européennes datant de 1992 qui mettent les organismes d’assurance européens en concurrence.Lire : Six questions sur les assurés qui souhaitent quitter la SécuCes directives ne concernent toutefois pas le régime français de sécurité sociale, qui garde son caractère obligatoire, selon un arrêt rendu par la Cour de justice de l’Union européenne. La cour insiste sur le caractère obligatoire et solidaire de la sécurité sociale française, et auquel personne ne peut déroger.Ce principe a été réaffirmé par le tribunal des affaires sanitaires et sociales (TASS) de Vesoul en avril 2014. Les personnes se risquant à quitter le RSI risquent trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.Les DécodeursJournaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières et Nicolas Chapuis En annonçant, samedi 19 septembre, la tenue d’un référendum du 16 au 18 octobre sur l’union des listes de gauche aux élections régionales, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a bousculé le début de campagne. Pour l’instant, les formations de gauche partent en ordre dispersé dans la quasi-totalité des régions. Même dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, régions où une victoire du Front national se profile, socialistes, écologistes et Front de gauche n’ont pas réussi à s’entendre.Avec son initiative le patron du PS tente donc de contourner les appareils partisans en faisant appel au « peuple de gauche ». Un coup de poker au résultat incertain.1. Comment le référendum sera-t-il organisé ?Les citoyens qui le souhaitent pourront participer au scrutin qui est organisé du 16 au 18 octobre 2015. La question précise n’a pas encore été dévoilée par le PS. Mais selon Jean-Christophe Cambadélis, « elle portera sur “oui ou non à l’unité dès maintenant pour les régionales ?” » Les électeurs devront se prononcer sur l’alliance entre les listes de gauche au premier et au deuxième tour de l’élection.Le PS veut installer des urnes sur l’ensemble des marchés de France dans la journée du 18 octobre. Par ailleurs, les citoyens qui le souhaitent pourront voter sur Internet du 16 au 18 octobre. Le PS envisage également de développer une application pour téléphone qui permettrait aux militants de faire voter les électeurs en faisant du porte-à-porte.Pour surveiller le scrutin, le PS veut mobiliser sa Haute autorité, qui placera un délégué dans chaque département.2. Quels sont les enjeux pour le PS ?Alors que la menace d’un Front national favori dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie n’a pas suffi à fédérer la gauche, qui présentera au moins trois listes au premier tour, le PS tente le tout pour le tout. Le risque est triple pour le parti au pouvoir.Il doit d’abord montrer sa capacité de mobilisation pour l’organisation de ce référendum, inédit dans l’histoire politique récente. Le congrès des socialistes, en juin 2015 à Poitiers, a laissé l’image d’un parti amorphe, incapable de convaincre ses propres militants de se déplacer massivement pour voter. M. Cambadélis devrait adresser cette semaine une lettre aux parlementaires et une autre aux militants pour les exhorter à participer à la mise en place du dispositif.Le deuxième défi pour le PS sera bien évidemment le résultat de cette consultation. M. Cambadélis, sondages à l’appui, est persuadé que les électeurs de gauche sont beaucoup plus unitaires que les appareils et veulent éviter une défaite aux élections régionales. « L’idée des dirigeants des formations politiques d’utiliser les régionales pour une recomposition à la gauche du PS n’est pas majoritaire dans l’opinion », assure un cadre de Solférino.S’ils gagnent leur pari, les socialistes estiment qu’ils bénéficieront alors d’un levier supplémentaire pour convaincre leurs partenaires d’unir leurs listes.Pour imposer ses vues, et c’est là le troisième et principal enjeu, le PS doit donc réussir à mobiliser très largement. Une faible participation laisserait penser qu’après trois ans de présidence Hollande, ce « peuple de gauche » largement mobilisé lors de la primaire de 2011 s’est dispersé dans la nature. Ou qu’il n’a plus rien à dire aux socialistes.Lire aussi :La gauche affronte les régionales en ordre dispersé3. Que dit le reste de la gauche ?S’il s’agissait de rassembler les partis de gauche, l’objectif est à première vue manqué. La proposition a provoqué des réactions de rejet, voire de colère, de la part de l’ensemble des autres partis concernés.« Je ne pense pas que ça soit par des référendums de partis sur les partis qu’on combattra la montée du Front national et qu’on réconciliera les Français avec la politique », a rétorqué Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d’Europe-Ecologie-Les Verts (EELV).Même son de cloche du côté des communistes : « Si cette annonce est faite uniquement pour éviter de débattre du fond, du contenu, de la politique régionale et de celle gouvernement, ce n’est pas la peine », a renchéri Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.Sans surprise, le Parti de gauche (PG) est le plus sévère. Jean-Luc Mélenchon, interrogé sur France Inter, estime que le PS « essaie de trouver un nouveau garrot », pour forcer le reste de la gauche à une alliance. « C’est indécent et à la limite du pathétique », assène Eric Coquerel, coordinateur national du PG, qui juge qu’il s’agit uniquement d’un « coup de com’, voire d’une arnaque ».Voir notre infographie : Elections régionales : quel est le candidat dans votre (nouvelle) région ?Au PS, on fait mine de ne pas prêter attention à ce concert de critiques. « Je ne peux pas appeler le peuple de gauche à bousculer le petit confort de la division des appareils et appareillons et être surpris qu’ils s’en offusquent », explique au Monde M. Cambadélis. Selon lui, l’élection municipale de Noisy-le-Grand, remportée dimanche 20 septembre de 33 voix par la droite face à une gauche divisée entre socialistes et Front de gauche, est une preuve supplémentaire que « la dispersion mène à la disparition ».Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRaphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.09.2015 à 10h12 • Mis à jour le21.09.2015 à 11h29 | Raphaëlle Besse Desmoulières Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts et tête de liste en Ile-de-France aux régionales, revient sur la crise qui secoue son parti.Comment réagissez-vous à la proposition de Jean-Christophe Cambadélis d’organiser mi-octobre un référendum sur l’unité de la gauche aux régionales ?Emmanuelle Cosse : Je ne pense pas que ça soit par des référendums de partis sur les partis qu’on combattra la montée du Front national et qu’on réconciliera les Français avec la politique. C’est plutôt en allant à leur rencontre, en tenant nos engagements et en faisant vivre le débat d’idées qu’on ira les chercher, notamment ceux qui désertent les urnes.Votre parti vit au rythme des démissions. Vendredi 18 septembre, c’est le maire de Sevran (Seine-Saint-Denis), Stéphane Gatignon, qui a annoncé son départ...Je ne suis pas dupe de ce qui se passe aujourd’hui. Il s’agit de manœuvres de déstabilisation pour remettre en cause l’indépendance des écologistes. Mais les petites manipulations politiciennes me laissent de glace. Au moment où l’urgence est de se battre pour nos concitoyens et de défendre la justice sociale et environnementale, je regrette que l’on fasse passer des intérêts personnels devant l’intérêt collectif. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais flancher.Comment réagissez-vous à la volonté de Jean-Vincent Placé de créer un groupe dissident à la région Ile-de-France ?Quel est le sens politique de faire un groupe dissident à la fin de la mandature alors que l’on a un bilan commun ? Ce groupe a montré qu’il était capable d’imposer une mesure phare en terme de mobilité : le pass navigo à tarif unique. En dix jours, on a eu 10 % d’augmentation des abonnements. C’est une victoire pour le pouvoir d’achat des ménages mais aussi pour les transports en commun, qui n’aurait pas vu le jour sans élus écologistes. A l’heure du défi climatique, on a plus que jamais besoin de l’unité des écologistes. C’est ce que je montre en Ile-de-France avec un rassemblement qui va de Mohamed Mechmache à Corinne Lepage.Lire aussi :Les groupes parlementaires écologistes en sursisComment comprendre la stratégie d’EELV quand votre allié en Ile-de-France est Cap 21 et le Parti de gauche en Rhône-Alpes-Auvergne ?C’est totalement assumé car tout repose sur des projets de territoire. Ce sont les régions qui décident de leur stratégie. Mais là encore, comme en 2010, il y aura des listes et des projets écologistes partout au premier tour des élections régionales.Lire aussi :Régionales : les Verts nordistes choisissent de partir sans le PSVous avez indiqué que personnellement vous n’auriez pas choisi une alliance avec le Parti de gauche dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Pourtant vous approuvez cette stratégie en bureau exécutif...Je soutiens Sandrine Rousseau [tête de liste] mais dans cette région où le Front national est donné gagnant sans même faire campagne, j’aurais préféré qu’on se saisisse de l’occasion pour dépasser les vieux clivages et les logiques de partis politiques. Mais ni le Parti socialiste ni le Parti communiste n’ont souhaité faire autrement.Quel impact peut avoir selon vous le débat sur l’accueil des réfugiés dans la campagne des régionales ?Je me refuse à réfléchir comme ça. Il faut absolument avoir une politique digne d’accueil des réfugiés et l’assumer. Ce n’est pas en deux ans que les 24 000 réfugiés seront accueillis en France mais bien plus rapidement. Oui, ça demande un effort supplémentaire mais c’est notre responsabilité. Non, ça ne se fait pas au détriment des autres publics en difficulté. L’Etat est aujourd’hui mobilisé pour essayer de répondre de manière pérenne à ces problématiques. Pendant ce temps, certains, comme Valérie Pécresse [candidate Les Républicains en Ile-de-France], ne réfléchissent qu’en fonction de l’opinion. Elle réinvente la préférence nationale en opposant les démunis les uns aux autres et en surfant sur les idées du FN. Ce n’est pas à l’extrême droite de faire la loi sur ce sujet.A deux mois de la COP21, vous voulez axer votre campagne sur la pollution de l’air. Quelles sont vos propositions ?Nous sommes dans une région où l’on étouffe. Tout le monde voit les pics de pollution mais il faut rappeler que l’on a une bonne qualité de l’air seulement trois ou quatre jours par an en Ile-de-France. Nous voulons réduire très fortement la place du diesel – ce qui veut dire aider les particuliers à changer de véhicules – mais aussi diminuer le trafic de transit. Aujourd’hui, tout le monde paie la pollution quand des profiteurs peuvent polluer en toute impunité.Pour introduire de l’équité dans ce système : il faut rendre cher ce qui pollue et accessible ce qui ne pollue pas. Pour y parvenir, je souhaite que l’Ile-de-France puisse expérimenter une pollutaxe qui s’appliquerait aux poids lourds et permettrait de récupérer des moyens financiers extrêmement importants. On a estimé qu’elle pourrait rapporter 400 millions d’euros par an pour l’Ile-de-France.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Etienne Girard Ils n’en croient pas leurs yeux. « Mais c’est Marine Le Pen ! », s’écrie l’un d’eux. Ces quatre joggeurs courent le long du canal de la Somme, au niveau d’Amiens. Ils viennent de voir passer la péniche Picardie, à bord de laquelle la présidente du Front national (FN) a convié la presse pour lancer officiellement sa campagne régionale, ce dimanche 20 septembre.Quelques minutes plus tôt, la députée européenne était montée à l’intérieur du bateau comme une star hollywoodienne, escortée sitôt sortie de sa berline aux vitres teintées par une cinquantaine de militants surexcités. « Marine va nous sauver ! », crie même un vieil homme en brandissant la couverture d’un journal dont Mme Le Pen fait la « une ». Portée par des sondages qui la donnent tous gagnante au deuxième tour dans la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la présidente du FN a cependant demandé à son état-major de garder la tête froide. « Elle nous a signifié qu’il était hors de question de nous reposer sur nos lauriers. Le statut de favori implique certaines responsabilités. Il faudra proposer un programme impeccable aux habitants de la région », confie Sébastien Chenu, délégué national du Rassemblement bleu marine implanté dans l’Oise.« Je suis la candidate des oubliés, des petits aux grands problèmes ! », lance à l’intérieur de la péniche Marine Le Pen. Dans son dos, se trouve affiché son slogan de campagne, dévoilé pour l’occasion : « Une région audacieuse, une présidente courageuse ». A ses côtés, ses principaux lieutenants, dont le maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois, qui a déjà fait savoir qu’il ne serait pas lui-même candidat aux élections régionales. Les têtes de liste départementales seront quant à elles communiquées dans le courant de la semaine.Des principes, mais aucun chiffre« Avec moi, le bon sens populaire se transformera en action », poursuit la députée européenne qui assure, cherchant aussi répondre à ceux qui lui reprochent de constamment chercher à nationaliser le scrutin, « je gérerai la région conformément à l’intérêt général ». Des affirmations qui se mêlent vite aux critiques à l’encontre de ses adversaires : « Avec moi, ce sera la fin du copinage et du clientélisme de l’“UMPS”, dont les candidats ont fait maintes fois la preuve de leur incompétence. »Dans l’annonce de son programme, aucun chiffre précis n’est toutefois communiqué, seules quelques propositions sont égrenées. Ainsi, en cas de victoire, Mme Le Pen promet que les marchés publics ne seront plus attribués aux entreprises « qui délocalisent, pratiquent des licenciements boursiers, rechignent à embaucher en CDI ». De plus, « la télésurveillance sera développée » pour protéger les habitants, et les cantines seront invitées à privilégier les produits français. Marine Le Pen exprime aussi son inquiétude vis-à-vis des « déserts médicaux », de « l’enclavement des zones rurales ». Sans plus de précision.La candidate ne résiste pas au plaisir d’égratigner au passage ses deux principaux rivaux. Pierre de Saintignon (Parti socialiste) est qualifié « d’apparatchik déconnecté, qui reflète un mépris de classe ». Xavier Bertrand (Les Républicains), « ex-ministre du chômage », est lui aussi sévèrement tancé : « Il veut mettre la région au travail, moi, je vais proposer aux habitants de la région de mettre Monsieur Bertrand au chômage ! », clame Marine Le Pen. Au fond de la salle, ses supporteurs applaudissent à tout rompre.Etienne GirardJournaliste au Monde 20.09.2015 à 12h38 • Mis à jour le20.09.2015 à 13h07 Emmanuel Macron a été vilipendé à gauche pour ses propos explosifs sur les fonctionnaires, après sa sortie sur les 35 heures fin août juste avant l’ouverture de l’université d’été du PS à La Rochelle. Dimanche, devant le congrès du PRG à Montpellier, Manuel Valls a suivi le discours du président de la République, tout en réitérant sa confiance à son ministre de l’économie.« Ce que nous écrivons aujourd’hui, c’est le contrat social du XXIe siècle (…), un contrat social fidèle à ce que nous sommes, c’est-à-dire aussi attaché au statut des fonctionnaires », a-t-il lancé tout en louant un ministre de l’économie « talentueux » qu’il « soutient jusqu’au bout ». Vendredi, François Hollande, avait profité d’une remise de décorations pour se livrer à un véritable éloge des fonctionnaires, vivier électoral pour la gauche. 26.09.2015 à 11h20 • Mis à jour le26.09.2015 à 13h17 | Sarah Belouezzane et Martin Untersinger Il n’a cessé d’être retardé, mais il arrive enfin. Le projet de loi pour une « République numérique » a été mis en ligne samedi 26 septembre au matin par le premier ministre, Manuel Valls, et la secrétaire d’Etat au numérique, Axelle Lemaire. Avec ce texte, le gouvernement a l’ambition d’accompagner la société dans sa transition numérique. L’exécutif souhaite en outre l’aider à relever les défis que cette révolution provoque.Lire aussi :Le gouvernement présente sa stratégie numérique pour la FrancePremière étape, un processus d’élaboration législatif qui se veut innovant. Le texte a été conçu après de nombreuses consultations populaires organisées à l’aide d’un outil de participation en ligne. La version définitive du document est aujourd’hui à nouveau soumise à l’avis du grand public. Sa publication sur la Toile est destinée à permettre aux citoyens de la consulter, mais aussi de l’amender. Ces propositions feront l’objet d’un vote du public durant les trois prochaines semaines. Les vingt idées qui recueilleront le plus de suffrages seront examinées par le gouvernement, Mme Lemaire s’engageant même à recevoir leurs auteurs par petits groupes. Démocratie directe ? Pas tout à fait, répond la secrétaire d’Etat, qui parle plutôt de « démocratie contributive à un moment où la défiance à l’encontre du monde politique est très forte ».« Il faut démontrer que les politiques publiques peuvent intervenir pour protéger les citoyens »« C’est un dispositif inédit et expérimental en Europe et sans doute même dans le monde à ce niveau », indique la secrétaire d’Etat, qui reconnaît avoir dû faire face à de vives oppositions contre la démarche, mais aussi le contenu de la loi. « Il faut démontrer que les politiques publiques peuvent intervenir pour protéger les citoyens. Les outiller pour les rendre plus autonomes. C’est un moment historique dans l’histoire de l’Internet », insiste-t-elle.Pourtant, le projet de loi présenté samedi explore des domaines bien moins vastes que ce qui avait été envisagé à l’issue de la première consultation publique en février. Fini les mesures en faveur des start-up ou encore celles visant à assurer la cybersécurité des entreprises et des administrations. La loi se concentre sur les données personnelles.Ce recentrage ressemble à s’y méprendre à une dépossession de Mme Lemaire de certaines thématiques au profit d’Emmanuel Macron, son ministre de tutelle à Bercy « La valeur, dans le numérique, ce sont les données, défend Mme Lemaire. Cela fonctionne à l’inverse de la logique du capital au XXe siècle, où des ressources matérielles devaient être accumulées, comme le pétrole. Aujourd’hui, pour créer de la valeur, il faut favoriser la circulation des données. »Pour certains, ce recentrage s’apparente à une dépossession de Mme Lemaire de certaines thématiques au profit d’Emmanuel Macron, son ministre de tutelle à Bercy. Ce dernier s’intéresse en effet de plus en plus à l’économie numérique et multiplie les voyages et les rencontres avec les jeunes pousses. Il envisagerait d’ailleurs de consacrer une part de sa future loi, dite Macron 2, au financement des start-up et à l’innovation.Portabilité des fichiersMme Lemaire balaie ces affirmations. Elle estime avoir fait beaucoup pour l’essor des jeunes pousses tricolores en dehors du cadre législatif : « Beaucoup de choses ne relèvent pas de la loi. On ne voulait pas d’un catalogue de mesures sectorielles. Il s’agit là de poser un cadre avec les “briques” nécessaires à la préparation de la société au numérique. »Qu’à cela ne tienne, la loi Lemaire sera donc consacrée aux données. Et bâtie autour de trois axes : économie de la donnée, protection et confiance, accessibilité.Le premier repose sur le principe de « l’open data » ou données ouvertes par défaut. En clair, cela signifie que les administrations, les services publics industriels et commerciaux (SPIC) et les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) doivent rendre toutes les informations demandées par le public disponibles. Et ce, sous un format réutilisable. Il s’agira par exemple de chiffres de Pôle emploi, de données cartographiques de l’IGN ou encore des horaires précis de la SNCF.Si un internaute souhaite cesser d’utiliser Facebook, il pourra par exemple récupérer toutes ses informations pour les transférer sur le réseau social de son choix« Nous allons établir un droit de libre publication sur la base d’un volontariat des auteurs », se réjouit Mme Lemaire. Cette disposition ne concernera cependant pas les entreprises privées. Problème, les mesures de coercition contre les contrevenants demeurent inchangées et faire plier les administrations restera aussi long qu’aujourd’hui. La loi prévoit, en outre, la possibilité de croiser des bases de données administratives pour « une meilleure efficacité des politiques publiques » : l’Insee pourra par exemple croiser les numéros de Sécurité sociale avec les revenus des ménages.Voila pour le premier axe. Très important, le deuxième consacre les principes de protection pour « redonner confiance aux citoyens ». Parmi les mesures phares, la portabilité des données : un principe qui permet de transférer tous les fichiers personnels stockés dans un service (Facebook, Gmail…) vers un autre. Si un internaute souhaite cesser d’utiliser Facebook, il pourra par exemple récupérer toutes ses informations pour les transférer sur le réseau social de son choix.Droit à l’oubli pour les mineursCôté protection, la secrétaire d’Etat veut aller plus loin que ce que prévoit la loi de 1978 sur les données personnelles (celle-ci comprenait déjà un droit d’accès, de modification ou de suppression de ces fichiers). Le projet de loi présenté samedi veut donner aux internautes le droit de « décider des usages qui sont faits » de leurs données. Difficile d’imaginer des applications concrètes à ce droit dans un univers dominé par des géants du Net agissant dans le monde entier.Autre question délicate abordée, celle de la mort numérique. Les services internet devront demander à leurs utilisateurs de laisser des instructions de gestion de leurs comptes après leur mortLa secrétaire d’Etat prévoit par ailleurs dans son texte un droit à l’oubli pour les mineurs. Ces fichiers devront être supprimés « dans les meilleurs délais » si une demande est faite en ce sens. Autre question délicate abordée dans le projet de loi, celle de la mort numérique. Les services Internet devront demander à leurs utilisateurs de laisser des instructions de gestion de leurs comptes après leur mort. Et ce, dès l’inscription. Veulent-il que leur compte reste actif ? Ou, au contraire, qu’il soit immédiatement supprimé ? Un ayant droit pourra-t-il disposer des photos ou de toute information disponible ?Cette disposition concerne tout particulièrement les réseaux sociaux : Facebook a par exemple déjà commencé à mettre en place un dispositif de cette nature à l’heure où les familles se plaignent de plus en plus de l’usage fait des comptes de parent décédé.Enfin, le dernier axe concerne l’accessibilité. Celle-ci suppose par exemple que les sites Internet ou les applications des grandes administrations soient mieux adaptés aux aveugles et aux malentendants, sous peine d’amende. Il s’agit par ailleurs, en cas de non-paiement des factures, de garantir le maintien d’un service « téléphonique restreint et un service d’accès à Internet (…) jusqu’à ce qu’il ait été statué sur la demande d’aide ».Le projet de loi prévoit donc une série de mesures un peu techniques, dont il s’agira de voir si elles sont applicables. Notamment celles concernant des géants du Net, dont le champ d’action dépasse les frontières de l’Hexagone.Garantir le secret des correspondancesLe projet de loi introduit une mesure qui pourrait fortement déplaire aux services de messagerie, au premier rang desquels Gmail de Google. Il leur est en effet demandé de respecter « le secret des correspondances ». Le « traitement automatisé » du contenu, du sujet ou des pièces jointes d’un message sera limité, sauf lorsqu’il s’agit « d’afficher, d’acheminer ou de trier » lesdits messages. Le texte tel qu’il est présenté exclut donc l’affichage de publicité personnalisée sur la base du contenu des e-mails. L’obligation est également faite au fournisseur de messagerie de « prendre les mesures nécessaires pour garantir le secret des correspondances », sans pour autant préciser lesquelles.Martin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.09.2015 à 08h39 | Raphaëlle Bacqué Documentaire sur France 2 à 22 h 25 Dans « Un jour, un destin », l’histoire d’une petite fille ordinaire de condition modeste qui rêvait de brillantSur la photo de classe, elle est la seule que l’on remarque. La seule à lever la main, dans un geste qui semble vouloir dire « Regardez-moi, ne m’oubliez pas ! » Rachida Dati, à 12 ans, est déjà déterminée à sortir du lot. A quitter Chalon-sur-Saône pour Paris, cette capitale brillante où l’on ne peut qu’être heureux, pense-t-elle. A se distinguer de ses onze frères et sœurs élevés sous la férule de ce père marocain si sévère. A ressembler aux stars des magazines qu’elle lit assidûment. Alors, elle lève la main, les doigts bien écartés, en riant au nez du photographe.L’histoire de cette petite bonne femme brune démarre ainsi, avec audace et détermination. Elle n’est « ni Cosette ni Cendrillon », dira-t-elle plus tard. On jurerait plutôt une réincarnation moderne de Rastignac, raconte « Un jour, un destin », qui lui consacre un portrait. Voici donc l’ascension de cette fille d’immigrés devenue porte-parole de Nicolas Sarkozy, ministre de la justice, emblème pour des milliers de jeunes gens dans les banlieues, mais pure intrigante aux yeux de ceux qui l’ont côtoyée dans les milieux du pouvoir.Que d’efforts, que de charme déployé, que de solitude aussi pour une ambition si difficile à accomplir!Que d’efforts, que de charme déployé, que de solitude aussi, pour une ambition si difficile à accomplir ! Car la petite fille de la photo de classe doit franchir bien des obstacles, tant les opportunités sont rares pour une gamine issue d’un milieu modeste. Avant de pénétrer le monde politique qui lui apportera la gloire, il faut d’abord échapper à son milieu. Son père s’effraie de la savoir encore célibataire à 27 ans ? Rachida Dati accepte un mariage. Le 14 novembre 1992, la voilà qui arrive à la mairie de Chalon pour épouser un homme qui plaît d’abord à ses parents. En montant les escaliers qui mènent à la salle des mariages, elle pleure. Au moment du consentement, elle desserre à peine les lèvres. « Je considère ça comme un oui », dira l’officier d’état civil. Il lui faudra trois ans d’une action en justice intentée dès le lendemain du mariage pour faire annuler cette union. Mais désormais, plus rien ne doit l’arrêter.Habileté psychologiqueRastignac savait séduire ? Elle aussi. Quel sens de l’observation elle déploie ! Quelle intelligence des situations, quelle habileté psychologique pour repérer et charmer ceux qui, au cœur d’un establishment pourtant si impénétrable, peuvent l’aider à grimper. « On pourrait dire qu’il y a chez elle un certain arrivisme, reconnaît l’ancien banquier Gérard Worms, mais si vous n’êtes pas arriviste, dans sa condition, vous n’y arrivez tout simplement pas. »Le reste est mieux connu. Sa façon d’entrer dans l’intimité de Nicolas et Cécilia Sarkozy, sa nomination à la tête du ministère de la justice, fonction pour laquelle elle est bien trop novice. Des années plus tard, le témoignage des anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy ne masque rien de la stupéfaction, de la jalousie, de l’inquiétude qui ont saisi les proches du président de la République devant l’ascension d’une femme qu’ils décrivent volontiers comme sans foi ni loi. Pierre Charon, Henri Guaino, Claude Guéant, Emmanuelle Mignon n’aiment ni sa violence, ni son culot, ni ses insuffisances. La Cour déteste plus encore ses intrigues. Elle finira par être évincée. Mais elle restera l’une des actrices de cette époque où la politique bascula dans l’aventure personnelle, le bling-bling et une forme de modernité romanesque, où une fille de maçon pénétra un milieu qui n’avait jamais vu une fille comme elle.Rachida Dati, les secrets d’une ambition, d’Emmanuelle Ménage (Fr., 2015, 90 min). Dimanche 27 septembre à 22 h 25 sur France 2.Raphaëlle Bacquégrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.09.2015 à 18h27 | William Genieys (Directeur recherche CNRS, Université de Montpellier – CEPEL) Sommes-nous en train d’assister à un nouveau requiem de l’Etat fort à la française avec la nomination en cours de François Villeroy de Galhau aux fonctions de gouverneur de la Banque de France ?La tribune publiée par des économistes dans le journal Le Monde (« Banque de France : François Villeroy de Galhau est exposé à un grave conflit d’intérêts », Le Monde du 15 septembre), soutenue par 150 signataires, invite les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat et des commissions des finances à désapprouver le choix du pouvoir exécutif.Le motif avancé est clair : nommer un individu ayant fait carrière depuis 2003 au sein de BNP Paribas jusqu’à sa démission le 30 avril 2015, est source de « probables conflits d’intérêts ».Lire aussi :Pour une Banque de France indépendante du secteur financierL’argument des pétitionnaires paraît aussi clair qu’irréfutable : il est illusoire d’affirmer que l’on puisse avoir servi l’industrie bancaire, puis quelque mois plus tard en assurer son contrôle avec impartialité et en toute indépendance.De fait, l’élite de la haute finance va réaliser un parfait hold-up aux profits des intérêts des actionnaires, gros et petits, de la BNP Paribas, et au détriment de l’intérêt général. Si la compétence de nos chers économistes sur les effets de la politique bancaire ne fait aucun doute, leur lecture sociologique de la réalité élitaire française laisse à désirer.Une vieille luneL’usage préventif de la notion de conflit d’intérêts en « défense du sens démocratique » est discutable. Le côté précognitif de scandale bancaire à venir, constitue également une atteinte à l’expression du pluralisme politique et nous renvoie à l’univers de la nouvelle Minority Report de Philip K. Dick.Il est clair que la défense de l’éthique publique dans les institutions de régulation financière doit faire l’objet d’une attention accrue en période de crise pour réduire les effets des discours populistes de tout bord sur la vie politique. La vraie question est plutôt : assistons-nous à une américanisation des parcours élitaires au sein de l’Etat ? Et si oui, dans quelle mesure cela affecte-t-il le fondement de nos institutions démocratiques ?Lire aussi :La longue liste des engagements de François Villeroy de GalhauRappelons que la circulation des élites, du secteur public vers le secteur privé, est une vieille lune nommée « pantouflage » sous la Ve République. Or depuis plus 30 ans en France, un nouveau type de circulation fondée sur des allers-retours entre le public et le privé, le système de « porte tourniquet » (revolving door), comme c’est la règle du jeu aux États-Unis, semble se développer.Chez les élites de gouvernement, notamment à la tête du ministère de l’économie et des finances, les parcours professionnels dans le secteur des affaires de Francis Mer, de Thierry Breton, et plus récemment encore de Christine Lagarde ou d’Emmanuel Macron, caractérisent cette évolution.Risque de dévoiement de l’éthique publiqueA ce jour, ce fait n’a pas été entaché de conflits d’intérêts ou de scandale politique majeur. Les travaux menés par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la question des conflits d’intérêts, nous invitent à distinguer trois situations : le conflit d’intérêts, l’apparence de conflit d’intérêts et le conflit d’intérêts potentiels.Si le conflit d’intérêts « réel » nécessite une intervention rapide et forte pour y mettre fin, les deux autres catégories exigent d’avantage des stratégies d’atténuations du risque de dévoiement de l’éthique publique.Lire aussi :Oui à la nomination de François Villeroy de Galhau à la Banque de FranceEn effet, qu’il s’agisse de l’apparence de conflit d’intérêts ou d’un d’intérêt potentiel, les mesures à prendre relèvent du développement de nouveaux dispositifs de régulation visant à préserver l’intégrité et la probité de ces décideurs publics.Aujourd’hui, le développement de nouveaux dispositifs de régulation des comportements des dirigeants publics au nom de l’éthique publique, est de toute façon essentiel en raison de la porosité des frontières entre le public et le privé. La règle de la transparence des décisions publiques et la mise à distance de ses intérêts personnels dans l’exercice de sa fonction doivent être imposée à tous les prétendants à l’exercice de haut poste au sein de l’Etat.Un pur produit de l’Etat françaisL’OCDE préconise comme bonne pratique la forme des déclarations d’intérêts, de la vente d’actif ou de mise en « fiducie » des actifs boursiers (gestion par des tiers). Elle insiste également sur une reddition de comptes personnels très complète, une récusation ou une délégation de responsabilité dans les situations d’apparence de conflits d’intérêts, la mise en place de ligne de divulgation des inconduites et, ultimement dans la mise en place de dispositifs du type « muraille de Chine » empêchant le responsable public d’avoir accès à des dossiers pouvant le mettre en situation de conflits d’intérêts potentiels.M. Villeroy de Galhau, dont la situation relève de ce cas de figure, s’est engagé par voie de presse directement sur l’ensemble de ces points (Les Echos, 11 septembre). N’en déplaise à nos collègues économistes, l’argumentaire d’un conflit d’intérêts potentiel a priori ne justifie pas la vindicte affichée.Lire aussi :Vous avez dit conflit d’intérêts ?Examinons maintenant, l’argument, sous-jacent, de l’américanisation du parcours professionnel de M. Villeroy de Galhau qui en raison de sa provenance du secteur privé méconnaîtrait les valeurs du service public.Pourtant sa formation tout comme son parcours élitaire initial aux sommets du pouvoir, montre qu’il est un pur produit de l’Etat français. Diplômé de Polytechnique (1978) et de l’ENA (1984) d’où il sort inspecteur des finances, il entame une carrière de haut fonctionnaire à la direction du Trésor, passage obligé pour tous les candidats au poste de gouverneur de la Banque de France.Jusqu’en 2003, elle se déroule entre son administration d’affectation à Bercy mais également à Bruxelles (Banque centrale européenne) et les cabinets ministériels de Pierre Bérégovoy, Dominique Strauss-Kahn et Christian Sautter. Après avoir passé près de vingt années dans le public, dont trois à la Direction générale des impôts, et certainement l’avoir quitté pour le privé en raison de l’arrivée de la droite au pouvoir, son parcours sans faute au cœur du pouvoir décisionnel est plutôt gage de compétences.Se doter d’une véritable infrastructure de l’éthique publiqueLa critique non avancée par les pétitionnaires, mais audible du point vu d’une sociologie critique des élites, consisterait à dénoncer une trajectoire personnelle qui confirme la prégnance d’une noblesse d’Etat sur la gouvernance publique. En effet, de par ses origines sociales (famille industrielle de l’Est de la France) et à travers son parcours classique (grandes écoles, grands corps, direction administrative de l’Etat, cabinets ministériels, et secteur bancaire), il incarne l’élitisme à la française le plus classique qui soit.Mais là, il s’agit d’un autre débat dont les solutions alternatives n’ont pas encore été inventées. Et ce n’est pas le discours populiste ambiant qui conduira à une amélioration de la situation.Ainsi, plutôt que de s’accrocher à une morale d’État ou encore à un modèle universaliste de la puissance publique surplombant la société, il serait plus opportun que nos élites prennent plus sérieusement les appels d’organisme comme l’OCDE concernant la nécessité de doter nos démocraties d’une véritable infrastructure de l’éthique publique.Cela éviterait des chasses aux sorcières, plus arbitraires que préventives, et permettrait d’aborder plus sereinement la définition du profil sociopolitique des candidats qui postulent aux fonctions de gardiens des politiques de l’Etat.William Genieys est l’auteur de Sociologie politique des élites (Armand Colin, 2011, 368 pages)William Genieys (Directeur recherche CNRS, Université de Montpellier – CEPEL) Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le Grand Journal du 24/09/15 - Part. 1 avec Eric Dupont-MorettiL’animatrice du « Grand Journal », Maïtena Biraben, est visée par une polémique pour avoir évoqué deux fois au cours de l’émission, jeudi 24 septembre, le discours « de vérité » du Front national, dans lequel, selon elle, « les Français se reconnaissent ». Simple maladresse d’expression surexploitée médiatiquement ou phrase révélatrice ? Difficile de répondre. Pour Eric Dupond-Moretti, l’avocat que Mme Biraben interrogeait ce jour-là, la polémique est « débile ». De son côté, joint par Le Monde, Canal+ a choisi de ne pas commenter. Mme Biraben, elle, a assuré que son expression désignait « la forme, pas le fond » du discours frontiste.Lire aussi :Maïtena Biraben assure avoir voulu parler « de la forme, pas du fond » du discours du FNÀ un moment où la chaîne est scrutée, car elle a changé de mains depuis l’arrivée de Vincent Bolloré à la tête de Vivendi, plusieurs séquences du « Grand Journal » impliquant des responsables du FN ont récemment été taxées de complaisance. Lors de l’émission du 9 septembre, un sujet, tourné le week-end précédent à l’université d’été du Front national, montrait le journaliste Cyrille Eldin plaisantant avec Marine Le Pen et d’autres cadres. Quelques jours plus tard, le 15 septembre, Maïtena Biraben recevait Robert Ménard, le maire de Béziers, présenté comme « un pro de la com ».« Une chaîne de bobos de gauche »L’animatrice du « Grand Journal » est consciente que Canal+ a une image de chaîne de « bobos de gauche ». Et fait le lien avec le traitement du FN, comme elle l’a expliqué à TéléObs en juin, alors qu’elle était en charge du « Supplément » :« S’il y a bien une personne que j’attends, c’est Marine Le Pen. Elle ne veut pas venir sur Canal+. Elle considère que c’est une chaîne de bobos de gauche et j’en pâtis. Je suis certainement bobo mais personne ne peut dire si je suis de gauche ou de droite. Je le répète : elle est la bienvenue dans Le Supplément quand elle veut. »Maïtena Biraben a précisé aussi sa vision du traitement journalistique du FN :« Je ne comprends pas cette polémique qui consiste à se demander s’il faut ou non interviewer les personnalités du FN. Si ce parti est autorisé, je ne vois pas pourquoi je me pincerais le nez pour recevoir ses élus. Ils nous doivent des comptes, pas plus pas moins que ceux d’autres partis. »Elle rêve aussi d’accueillir « Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Matteo Renzi, Yanis Varoufakis, le ministre grec des finances, Hillary Clinton, Bill Gates ou Vladimir Poutine. (…) Je ne m’interdis rien. »Contre un Canal+ « arrogant » et « parisien »L’approche personnelle revendiquée par Maïtena Biraben prend un relief particulier dans un contexte de grande attente autour de la ligne du « nouveau Canal », repris en main depuis juillet par l’homme d’affaires Vincent Bolloré. Depuis leur arrivée à la tête de Canal+, M. Bolloré et ses hommes insistent sur le fait que les chaînes du groupe doivent éviter d’être trop « clivantes », notamment avec les sujets politiques ou religieux. À la direction de Vivendi, on souhaite ainsi tourner le dos à un Canal+ décrit comme trop « arrogant » et « parisien ».Ces qualificatifs ne sont pas sans rappeler ceux-là mêmes qu’employait récemment encore Marine Le Pen ou Eric Zemmour pour parler de la chaîne. Ces dernières années, la présidente du FN a choisi de cibler Canal+, faisant de la chaîne un symbole, à ses yeux, du « conformisme » et du « prêt-à-penser ».Cela ne l’a pas empêché d’accepter souvent les invitations de la chaîne, bien avant l’arrivée de Maïtena Biraben au « Grand Journal » : elle s’est rendue quatre fois dans le talk-show entre 2004 et 2011 puis, depuis 2011, au moins une fois par an, mais pas jusqu’ici en 2015. Elle a également été invitée au moins trois fois de la matinale d’i-Télé cette année.Dans ses relations avec Canal+, Mme Le Pen a régulièrement mis en scène son hostilité envers un média qu’elle a décrit peuplé de « bobos horribles ». La tension a été particulièrement vive avec « Le Petit Journal », qu’elle a – sans succès – attaqué en justice en 2011 et dont les journalistes ont été à maintes reprises refoulés d’événements organisés par le FN, avant qu’une équipe de l’émission soit agressée lors du défilé du parti le 1er mai 2015. En février, Mme Le Pen, interrogée lors d’un déplacement, assurait même : « Je ne réponds pas à Canal+. » Plus généralement, Mme Le Pen a multiplié les échanges musclés avec des figures de Canal+ comme Michel Denisot ou Anne-Sophie Lapix, qui l’avait mise en difficulté en janvier 2012 dans Dimanche +.Le souvenir de l’éviction d’Eric ZemmourCette relation houleuse avec le FN – la chaîne n’est pas la seule : Mediapart, Le Monde ou France Inter, entre autres, ont aussi subi ses critiques – a-t-elle vocation à s’apaiser ? Les mots de Maïtena Biraben, lâchés en direct, ne suffisent pas à l’établir.Depuis juillet, la prise de contrôle de Canal+ par le nouveau patron de Vivendi s’est accompagnée d’un soupçon de motivations politiques. M. Bolloré a été accusé de vouloir supprimer les « Guignols » pour faire plaisir à son ami Nicolas Sarkozy, ce qu’il a démenti.Lire aussi :Face au CSA, Vincent Bolloré multiplie les gestes d’apaisementMais la vision exprimée par Vivendi d’une chaîne qui ne doit pas exclure des catégories de personnes – et de spectateurs et clients – évoque l’argumentation d’une radio comme RTL pour justifier le maintien à l’antenne d’Eric Zemmour, considéré comme incarnant un courant de l’opinion. La direction précédente de la chaîne d’information en continu du groupe Canal+, i-Télé, limogée depuis, s’était illustrée par son éviction de l’essayiste militant, fin 2014. Une décision qui avait déplu à la direction de Vivendi.À la rentrée, la nomination à la direction de la rédaction d’i-Télé de Guillaume Zeller – fidèle de M. Bolloré passé par la chaîne Direct 8 mais aussi proche du catholicisme traditionaliste – a alimenté en interne les craintes d’une droitisation de la chaîne d’information.Lors d’une réunion, une journaliste de la chaîne a demandé à M. Zeller si Patrick Buisson, l’ancien conseiller maurrassien de Nicolas Sarkozy, pourrait arriver sur la chaîne. Le directeur de la rédaction a fermement démenti, en haussant le ton. Et depuis, il a assuré au Conseil supérieur de l’audiovisuel, comme M. Bolloré, qu’i-Télé produirait une information « impartiale », « équilibrée » et non partisane. Donc pas marquée à droite mais pas à gauche non plus.Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréLes prochaines semaines du « Grand Journal » et l’évolution des chaînes de Canal+ et de sa production montreront si la reprise en main par Vivendi marque aussi une inflexion d’image et de ligne.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Ce n’est pas encore, loin s’en faut, le retour à l’équilibre des comptes. Mais l’amélioration se poursuit dans les comptes 2016 de la protection sociale, dévoilés en marge de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).1. Un déficit qui renoue avec son niveau d’avant-criseAvec 9,7 milliards anticipés pour 2016, le déficit global du régime général et du fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui finance depuis 1994 minimum vieillesse et aides aux retraités), repasse sous la barre des 10 milliards, qu’il avait franchie au début de la crise financière, en 2009. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Les retraites (presque) à l’équilibre… provisoirementLa sécurité sociale est composée de quatre branches, auxquelles s’ajoute le fonds de solidarité vieillesse :Maladie (remboursement des soins)Accidents du travail et maladies professionnelle (AT-MP, caisse spécifique aux accidents du travail)Vieillesse (retraites)Famille (prestations familiales)Ces branches ont des comptes séparés, qui permettent de distinguer l’évolution de leurs déficits respectifs. On le voit ci-dessous, si celui de la branche maladie a cessé sa réduction, la branche vieillesse, elle, se redresse de manière spectaculaire. #container_14430904576{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430904576{ height:500px; } #container_14430904576 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430904576 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430904576 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430904576 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde de la sécurité sociale par branche depuis 2009En milliards d'euros courantsSource : Sécurité sociale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430904576", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 0 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Maladie", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -10.6 ], [ "", -11.6 ], [ "", -8.6 ], [ "", -5.9 ], [ "", -6.8 ], [ "", -6.5 ], [ "", -7.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "AT-MP", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", -0.7 ], [ "", -0.7 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", 0.6 ], [ "", 0.7 ], [ "", 0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Famille", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", -1.8 ], [ "", -2.7 ], [ "", -2.6 ], [ "", -2.5 ], [ "", -3.2 ], [ "", -2.7 ], [ "", -1.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Retraite", "color": "#F19300", "data": [ [ "", -7.2 ], [ "", -8.9 ], [ "", -6 ], [ "", -4.8 ], [ "", -3.1 ], [ "", -1.2 ], [ "", -0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "FSV", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", -3.2 ], [ "", -4.1 ], [ "", -3.4 ], [ "", -4.1 ], [ "", -2.9 ], [ "", -3.5 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Est-ce la perspective d’un retour à l’équilibre durable ? Pas vraiment. Si les réformes successives ont fait leur effet, le régime général ne constitue qu’une partie du déficit des retraites, qui affecte aussi les régimes complémentaires Arcco (salariés) et Agirc (cadres), lesquels sont menacés de tomber à sec dans les années qui viennent. Enfin, le fonds de solidarité vieillesse (FSV) peine à revenir à l’équilibre.Néanmoins, pour la première fois depuis 2002, la dette totale de la sécurité sociale (répartie entre l’agence centrale des organismes de sécurité sociale ou Acoss et la caisse d’amortissement de la dette sociale ou Cades) diminue.3. 3,4 milliards d’économies sur la branche maladieLe graphe précédent le montre, le déficit de l’assurance maladie est l’un des grands responsables du « trou de la Sécu », avec un déficit de 7,5 milliards d’euros, en hausse d’un milliard sur un an, le régime maladie aggrave même son déficit. #container_14431027027{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431027027{ height:500px; } #container_14431027027 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431027027 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431027027 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431027027 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de chaque branche dans le déficit de la sécurité socialeEn 2015, en milliards d'euros(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431027027", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Maladie","AT-MP","Famille","Retraite","FSV"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 2015, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -7.5 ], [ "", 0.6 ], [ "", -1.6 ], [ "", -0.6 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette situation n’est pas nouvelle. Si les retraites ont pu représenter un poids important dans le déficit, la branche maladie reste la plus difficile à équilibrer. #container_14431014397{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431014397{ height:500px; } #container_14431014397 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431014397 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431014397 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431014397 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Dépenses et recettes de la branche maladie depuis 1997En prix courants, sur le régime général. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431014397", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Millions d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dépenses", "color": "#ff3232", "data": [ [ 852159600000, 87385 ], [ 883695600000, 90454 ], [ 915231600000, 98374 ], [ 946767600000, 103876 ], [ 978390000000, 111028 ], [ 1009926000000, 117310 ], [ 1041462000000, 125116 ], [ 1072998000000, 131618 ], [ 1104620400000, 135715 ], [ 1136156400000, 152640 ], [ 1167692400000, 161532 ], [ 1199228400000, 166124 ], [ 1230850800000, 149331 ], [ 1262386800000, 153438 ], [ 1293922800000, 156764 ], [ 1325458800000, 160894 ], [ 1357081200000, 164802 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Recettes", "color": "#0386c3", "data": [ [ 852159600000, 85188 ], [ 883695600000, 88026 ], [ 915231600000, 97643 ], [ 946767600000, 102241 ], [ 978390000000, 108960 ], [ 1009926000000, 111213 ], [ 1041462000000, 114011 ], [ 1072998000000, 119976 ], [ 1104620400000, 127707 ], [ 1136156400000, 146704 ], [ 1167692400000, 156903 ], [ 1199228400000, 161676 ], [ 1230850800000, 138760 ], [ 1262386800000, 141834 ], [ 1293922800000, 148167 ], [ 1325458800000, 155042 ], [ 1357081200000, 158015 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Depuis 1996, la branche maladie est soumise chaque année à un « plafond » de dépenses à respecter lorsque c’est possible : l’Ondam, pour Objectif national de dépenses d’assurance maladie. Ce dernier représente un compromis entre des dépenses de santé, qui progressent mécaniquement du fait, notamment, du vieillissement et des objectifs de réduction du déficit de la branche et de la Sécurité sociale. #container_14431023197{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431023197{ height:500px; } #container_14431023197 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431023197 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431023197 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431023197 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Objectifs de progression des dépenses maladies par an depuis 2011En pourcentage des dépenses totales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431023197", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Progression de la dépense" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2011","2012","2013","2014","2015","2016"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ONDAM", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.3 ], [ "", 2.8 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.4 ], [ "", 1.78 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cete année, se félicite le ministère des affaires sociales et de la santé, l’Ondam a été respecté. Mais pour l’année suivante, il demandera des mesures d’économie à hauteur de 3,4 milliards d’euros afin de le respecter. Et cette année, l’Ondam ne permettra pas de réduire réellement ce déficit.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi La visite « coup de poing » du ministre de la ville n’est pas passée inaperçue à Ormesson-sur-Marne. Patrick Kanner a débarqué, vendredi 25 septembre, dans cette commune cossue du Val-de-Marne avec l’intention de s’afficher en gentil cowboy de la parole présidentielle, au lendemain du congrès des HLM à Montpellier. François Hollande y a annoncé, jeudi, que la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) sera désormais « strictement mise en œuvre » dans tout l’Hexagone.Lire aussi :Aides à la construction : François Hollande déçoit les organismes HLMMunicipalité de droite, Ormesson ne comporte que 2 % de HLM alors que la loi SRU en exige dorénavant 25 %. Militants républicains rassemblés, délégation du député et du sénateur Les Républicains en soutien à Marie-Christine Ségui, la maire LR de la ville, presse locale mobilisée : le ministre a eu droit à un comité d’accueil remuant.Le chef de l’Etat a prévenu : dans toutes les communes rétives, l’Etat fera jouer son droit de préemption et de délivrance de permis de construire. Dès le lendemain, le ministre de la ville a donc choisi de se mettre en scène, « sur le terrain », pour montrer que le gouvernement ne plaisante pas. Des terrains de l’Etat avaient été repérés pour accueillir un programme de 200 logements sociaux, jusqu’ici bloqués par la maire.La ville ne comporte en effet que 83 logements HLM sur les 4 000 résidences principales. Il en faudrait 880 pour être dans les clous. La ville ne dispose pas de plan local d’urbanisme depuis vingt ans et son plan d’occupation des sols interdit toute construction de plus d’un étage. La commune d’à peine 10 000 habitants a tout fait pour garder son allure pavillonnaire et bourgeoise. « Le département a des besoins énormes avec plus de 78 000 demandes en attente et Ormesson ne joue pas le jeu de la solidarité », explique M. Kanner.« Opération de conviction »En marge de la friche désignée pour accueillir les futurs logements, un barnum avec des photos aériennes de la ville a été dressé. Au loin, un golf et une zone naturelle. Le cadre était rêvé pour une belle démonstration. Mme Ségui n’entendait pas se laisser faire, interpellant le ministre d’un « je m’étonne de cette opération sans prévenir ! » La dame à la mise en pli impeccable, tout de bleu marine vêtue, continue, imperturbable, malgré les efforts du préfet de la contenir : « On veut me faire passer pour la mauvaise élève mais construire ça veut dire des écoles, des transports. Qu’on me donne les financements ! » Christian Cambon, sénateur (LR) du Val-de-Marne, vient à sa rescousse : « On ne va pas construire de cité ici quand même ! »Se faisant tout miel, le ministre assure qu’il est là pour une « opération de conviction » et que si l’édile signe un engagement, il ne fera pas usage de la force. Mais il souligne quand même que 60 pavillons ont été construits depuis mars 2014 et seulement 32 logements sociaux. « Nous ne voulons pas construire de barres mais des R + 2 au sein d’un ensemble de logements mixtes », appuie le préfet. Mme Ségui organise une prise de parole au milieu de ses fidèles. « On ne veut pas de tours ! », entend-on crier. Référence à celles de la ville de Champigny-sur-Marne toute proche.Tenue du calendrierLa visite ministérielle se termine à la préfecture. Au bout d’une demi-heure, un accord est trouvé : la maire s’engage à revoir ses documents d’urbanisme pour permettre la construction des logements prévus. Plus besoin pour le préfet de se substituer. Mais il veillera à la tenue du calendrier : objectif fin décembre pour le nouveau PLU. « L’électrochoc est passé. Elle a compris que je ne lâcherai rien », se félicite Patrick Kanner.Alors que plus d’un tiers des municipalités assujetties à la loi SRU ne remplissent pas leurs obligations de construction de logements sociaux, le nordiste entend continuer son « marathon ». Il visitera d’autres communes en Ile-de-France et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les deux régions où l’on retrouve le plus de villes défaillantes en logement social. Deux régions également stratégiques pour le PS lors du scrutin régional des 6 et 13 décembre.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger En cette rentrée, comme à l’habitude rythmée par l’arrivée des avis d’imposition sur le revenu mais aussi sur les taxes foncière et d’habitation, l’exécutif a centré sa communication sur les baisses d’impôt sur le revenu : celles qui s’appliquent cette année et celles annoncées pour 2016.Il faut toujours se méfier des « bombes à retardement », ces mesures adoptées lors de précédentes lois de finances mais dont l’effet est différé. Ainsi en va-t-il de la majoration de la taxe foncière sur les terrains non bâtis, que certains contribuables ont découverte ces derniers jours en ouvrant leur avis d’imposition.Quatre questions pour y voir plus clair.Qu’est-ce que cette hausse de la taxe foncière ?La majoration de la taxe sur les terrains non bâtis est un dispositif voté dans le cadre de la loi de finances pour 2013. Le principe consiste à mettre en place une taxation plus importante du foncier dans les zones de fortes tensions immobilières, où existe un déséquilibre important entre la demande et l’offre de logements.Dans les communes concernées, la valeur locative des terrains constructibles est majorée de 25 % et de 5 euros par mètre carré en 2015 et 2016, montant forfaitaire qui passera à 10 euros par mètre carré à partir de 2017 et les années suivantes.En clair : cette disposition votée voilà deux ans s’applique pour la première fois cette année.Dans quel but a-t-elle été instaurée ?Pour le gouvernement, quand il a décidé cette majoration, il s’agissait en premier lieu de libérer des terrains constructibles dans les zones de forte tension immobilière. « C’est une mesure en faveur du logement et non une mesure fiscale », défend le ministère des finances.Lors de la discussion budgétaire, en novembre 2012, ni la droite ni la gauche ne remettent en cause cette disposition. D’autant moins que l’idée avait germé sous la précédente législature et insérée dans la loi de finances rectificative de mars 2012. Seul Michel Piron, député (UDI) de Maine-et-Loire, met en garde contre un régime trop « contraignant ».Quelles sont les communes concernées ? Au terme d’âpres discussions, le champ d’application de la majoration est réduit à 618 communes – qui figurent sur la carte ci-dessus.Dans un premier temps, la liste, arrêtée dans un décret publié au Journal officiel du 12 mai 2013, concernait 1 152 communes. Dès sa publication, elle provoque une levée de boucliers, notamment dans les zones rurales et périurbaines. Dans le climat de fronde fiscale et de révolte des « bonnets rouges » qui prévaut à l’automne 2013, le gouvernement fait marche arrière.Le gouvernement a alors reculé. La loi de finances rectificative du 29 décembre 2014 reporte d’un an la mise en application de la majoration, à partir de la perception de la taxe foncière 2015, et la recentre sur les communes où est perçue la taxe sur les logements vacants et situées simultanément dans le champ d’application de la taxe sur les micro-logements, dite « taxe Apparu ».Toutefois, les communes exclues du périmètre de la majoration de plein droit peuvent instituer une majoration, qui ne peut excéder 3 euros par mètre carré dans la limite de 3 % de la valeur forfaitaire moyenne, à condition qu’elles en aient délibéré avant le 28 février 2015. Les recettes de la majoration sont au bénéfice des communes et non de l’Etat.C’est le maire ou le président de l’agglomération qui a compétence pour établir la liste des terrains constructibles susceptibles de supporter la majoration. En sont exclus les terrains agricoles. En cas d’inscription erronée sur la liste des terrains constructibles, les contribuables peuvent réclamer un dégrèvement de la majoration qui leur a été indûment réclamée.Combien de contribuables sont-ils concernés ?Les services de Bercy estiment que la majoration de la taxe foncière concerne 1 730 foyers fiscaux. Ennuyé, Bercy a insisté sur le fait que loin d’être générale, cette hausse ne concernait que quelques centaines de terrains – sur un total de 37 millions de contribuables.Le premier ministre, Manuel Valls, invité jeudi 24 septembre de l’émission « Des paroles et des actes », sur France 2, a laissé entendre de possibles réaménagements :« Lors de la prochaine loi de finances 2016, il faut regarder de très près quelles sont les modifications qu’il faut apporter pour qu’il n’y ait pas des effets pervers à une mesure dont l’objectif était sain : délivrer des terrains dans les zones tendues où il manque des terrains. »Mais il n’a pas manqué d’ajouter que, « même s’il peut y avoir un problème de message, ne comparons pas ces quelques centaines de cas avec les neuf millions de ménages qui sont concernés par la baisse de l’impôt sur le revenu ou qui ne vont pas le payer. »Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.09.2015 à 12h10 • Mis à jour le25.09.2015 à 20h49 L’animatrice du « Grand Journal », Maïtena Biraben, a-t-elle dérapé, jeudi 24 septembre sur Canal+, en affirmant que « les Français se reconnaissent dans le discours de vérité tenu par le Front national » ?La polémique a enflé toute la journée de vendredi, à tel point que l’animatrice a fait une mise au point dès l’ouverture du « Grand journal », en début de soirée, pour assurer qu’elle parlait « de la forme, pas du fond » :« Hier soir, je recevais l’avocat Eric Dupond-Moretti. Dans mon interview, j’ai utilisé à propos du Front national l’expression “discours de vérité” . Il était question de la forme, pas du fond. (...) J’aurais pu dire un discours cash, un discours anti-langue de bois – c’était évidemment le propos de l’émission –, j’ai dit “un discours de vérité”. »« Alors pour éviter tout nouveau raccourci, je vous renvoie au replay » de l’émission, poursuit-elle. Dans la vidéo en question, on peut voir Mme Biraben interroger Eric Dupond-Moretti sur le thème du « politiquement correct » et affirmer :« Vous savez que les propos de la vérité sont souvent tenus et incarnés par le Front national aujourd’hui, rarement par le Parti socialiste, très rarement par les partis classiques. C’est quelque chose qui vous pose problème ou que vous entendez et qu’à la fin des fins vous comprenez ? »Voir la vidéo (cet échange à la 18e minute) :Le Grand Journal du 24/09/15 - Part. 1 avec Eric Dupont-Moretti« Je remercie beaucoup mes confrères. Merci à vous de suivre avec autant d’attention notre émission (...) Surtout continuez mais s’il vous plait, n’hésitez pas à être un tout petit peu détendus quand même », a-t-elle enfin ironisé.Lire aussi :Maïtena Biraben et le FN : derrière le dérapage, un changement de ligne ?Une « connerie » pour Philippe GildasToute la journée, les commentaires se sont déchaînés sur les réseaux sociaux et sous les articles de presse. Pour certains, ce dérapage était préparé dans le but de « faire du buzz » et remonter les audiences « catastrophiques » de l’émission ; certains, « au bord de la bollobsession », allant jusqu’à y voir un potentiel effet de la reprise de la chaîne par Vincent Bolloré. D’autres encore émettent l’hypothèse que les propos de Maïtena Biraben avaient pour but d’améliorer les relations entre Canal+ et le FN, parti politique qui considère que c’est une « chaîne de bobos de gauche ».Lire aussi :Bolloré entendu par le CSA sur « l’indépendance éditoriale »A l’inverse, pour l’ancien présentateur de « Nulle Part Ailleurs » (ancêtre du « Grand Journal »), Philippe Gildas, la « connerie » de Maïtena Biraben n’était pas préméditée, mais due à un manque d’expérience. Il a ainsi insisté sur le fait qu’elle était présentatrice de l’émission « Les Maternelles » alors que lui avait été rédacteur en chef, avant de prendre les rênes de l’émission, et présentateur du journal télévisé, trente-cinq ans plus tôt.« La chance que j’ai eue, c’est que j’avais une longue carrière de journaliste avant [de faire Nulle Part Ailleurs]. Je savais très bien diriger des équipes et faire en sorte qu’on ne dise pas trop de conneries. D’ailleurs, une connerie comme celle-là, je ne l’ai jamais faite. Mais après, il faut qu’elle apprenne. »Un polémique « débile » selon Dupond-MorettiLa journaliste de TF1, Valérie Nataf, est, quant à elle, venue en aide à Maïtena Biraben en insistant sur la difficulté d’assurer une émission en direct : c’est « l’exercice le plus difficile. Même pour les plus chevronnés. »Le direct. L'exercice le plus difficile. Même pour les plus chevronnés. Que celui qui n'a jamais dit de bêtises en direct lève la main— vnataf (@Valérie Nataf)require(["twitter/widgets"]);De la même façon, Eric Dupond-Moretti, qui n’a pas réagi en direct aux formules employées par Maïtena Biraben, a déclaré vendredi: « C’est du direct. Qui peut penser que Maïtena Biraben pense qu’il s’agisse d’un discours de vérité ? »« C’est débile de faire une polémique comme ça. Le langage est complètement cadenassé. C’est insupportable, ces conneries. »Il fallait, a-t-il expliqué vendredi sur 20minutes.fr, interpréter sa phrase comme « ce que disait Laurent Fabius en 1984 : “Le Front national pose les bonnes questions mais apporte de mauvaises réponses.” »Reste que les principaux intéressés de cette polémique, les membres du Front national, en ont profité pour répéter leur ritournelle sur la « pensée unique » :#MaïtenaBiraben à l'épreuve du conformisme idéologique de sa profession. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire...— Marion_M_Le_Pen (@Marion Le Pen)require(["twitter/widgets"]);La caste perd la tête : lyncher une journaliste car elle pose des questions qui déplaisent aux chantres de la pensée unique. #MaïtenaBiraben— f_philippot (@Florian Philippot)require(["twitter/widgets"]);Quand M Biraben dit que le FN tient1discours de vérité, les patineurs du PAF parlent de dérapage: sur la banquise du conformisme ça glisse.— GilbertCollard (@Gilbert Collard ن)require(["twitter/widgets"]); Olivier Razemon Quatre petits arrondissements, six heures d’affilée, un dimanche. La « journée sans voiture » parisienne, le 27 septembre, mérite de gros guillemets. Tout se passe comme si les organisateurs voulaient à tout prix limiter le concept même de « sans voiture ».Environ 200 000 Parisiens, sur 2,2 millions, vivent dans le périmètre concerné. Et, selon les recensements de l’Insee, à peine un tiers d’entre eux sont propriétaires d’une voiture. La « privation » ne leur sera infligée que quelques heures, et de surcroît le jour de la semaine où la majorité d’entre eux n’en a pas besoin.Pourtant, en planifiant un tel événement, les pouvoirs publics espèrent en général limiter la dépendance au moteur individuel. Pas pour le plaisir d’embêter les quelque 39 % de Parisiens qui (en 2011) possédaient encore une automobile. Mais parce que la pollution de l’air, le bruit et la consommation d’espace apparaissent de plus en plus comme les lourdes conséquences de l’abus de moteur. La maire de Paris affiche, officiellement, sa volonté de s’attaquer à ces nuisances. Et la Ville inscrit la « journée sans voiture » – qualifiée de « mobilisation d’envergure » – dans le cadre de la COP21, la conférence sur le climat qui se tiendra au Bourget en décembre.Bras de ferAnne Hidalgo a beau jeu d’expliquer que le périmètre restreint de l’événement du 27 septembre résulte d’un bras de fer – perdu – avec la Préfecture de police. Certes, l’Etat est toujours réticent lorsqu’il s’agit de circonscrire le droit d’aller et venir en voiture, une activité toujours considérée comme une liberté absolue.Mais le fait de choisir un dimanche n’a pas aidé. A la fin des années 1990, tous les 22 septembre, à l’occasion de la Journée mondiale sans voiture, Paris et d’autres villes limitaient vraiment la circulation. La date étant fixe, la contrainte pouvait tomber aussi bien un vendredi qu’un mardi. Ce n’est pas anodin : cela forçait les automobilistes à s’adapter, et, un jour ouvrable par an, à tester d’autres moyens de se déplacer.Il ne reste plus qu’à espérer la prochaine « journée avec voitures ». Et même avec beaucoup de voitures, trop de voitures, sans oublier le tintamarre des grosses motos et des petits scooters. Car, confrontées à d’immenses embouteillages très polluants et à un tumulte de tous les diables, les autorités seraient forcées de prendre des mesures contraignantes.Comme le résume ironiquement l’urbaniste brésilienne Raquel Rolnik dans le documentaire Bikes vs. cars du réalisateur suédois Fredrik Gertten : « Traffic jam is the solution. » La solution, c’est l’embouteillage. Pas la « journée sans voiture » de dimanche.@OlivierRazemonOlivier RazemonJournaliste au Monde 24.09.2015 à 22h35 • Mis à jour le25.09.2015 à 06h13 Pour le baptême du feu de la nouvelle ministre du travail, Myriam El Khomri, le chômage a atteint un nouveau record : selon les statistiques publiées jeudi 24 septembre par ses services et par Pôle emploi, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est accru de 20 000 en août, en métropole, soit une hausse de 0,6 % par rapport à juillet et de 4,6 % en un an. Des chiffres qui n’ont pas manqué de faire réagir.« On ne va pas se mentir : les chiffres ne sont pas satisfaisants », a reconnu la principale intéressée, Mme El Khomri. Mais la benjamine du gouvernement, qui vient de succéder à François Rebsamen, dit « y croire ». Myriam El Khomri refuse toutefois de se fixer un horizon : « Mon ministère ne sera pas celui des pronostics », prévient-elle.Lire aussi son portrait :L’ascension éclair de Myriam El Khomri, nouvelle ministre du travailMême volontarisme affiché par le premier ministre sur le plateau de l’émission « Des paroles et des actes », sur France 2 jeudi soir : Manuel Valls a reconnu « de mauvais chiffres », tout en affichant sa conviction que le gouvernement va « réussir » à faire baisser le nombre de demandeurs d’emploi grâce à davantage de réformes. Il a souligné :« C’est pour ça que nous réformons, parce que la croissance n’est pas suffisamment forte. Il y a des progrès, il y a des changements, nous créons de l’emploi, c’est nouveau : 34 000 emplois [créés] depuis un an. »« Echec total du gouvernement »De son côté, l’opposition n’a bien sûr pas manqué de dénoncer ces mauvais chiffres et une inversion de la courbe du chômage qui « n’est pas encore d’actualité », selon les mots de Gérard Cherpion et Eric Woerth, respectivement secrétaire national chargé du travail et de l’emploi et délégué général du projet des Républicains :« Trop préoccupé par des échéances électoralistes qui se rapprochent, par des promesses chaque jour un peu plus fausses qui partent en fumée, ou par une actualité qui le prend sans cesse de cours, le gouvernement oublie de gouverner. »« Le chômage de masse restera un marqueur indélébile de l’échec et des promesses mensongères de François Hollande », a de son côté dénoncé Gérard Larcher, le président Les Républicains du Sénat.Le vice-président du Front national, Florian Philippot, dénonce pour sa part un « gouvernement soumis à un modèle européen qui détruit l’emploi ».Même sévérité au Medef, pour lequel les chiffres sont « le résultat inévitable du dogmatisme, du conservatisme et du manque de courage politique ». Force ouvrière s’inquiète pour sa part de la situation des chômeurs seniors. La centrale syndicale réitère son rejet des propositions du patronat pour les retraites complémentaires, car elles « risquent de pénaliser encore plus les seniors, qui trop souvent liquident leurs droits à la retraite alors qu’ils ne sont déjà plus en emploi ».Lire aussi :L’inversion de la courbe du chômage pourrait débuter fin 2015 Alexandre Lemarié (envoyé spécial à Reims (Marne)) Comment afficher une totale unité pour les élections régionales de décembre quand les ténors du parti n’ont que la primaire pour la présidentielle de 2017 en tête ? Tel est le casse-tête des sénateurs et députés Les Républicains (LR), rassemblés mercredi 23 et jeudi 24 septembre à Reims (Marne) pour leurs journées parlementaires. « C’est la difficulté du moment, car il n’est pas évident d’incarner l’unité pour les régionales, alors que le débat sur la primaire est d’ores et déjà tendu », admet le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti. Composer avec ces deux échéances « est une contradiction et une difficulté », constate à son tour le député juppéiste de la Marne, Benoist Apparu.Les personnalités présentes à ce rassemblement – lors duquel des tables rondes ont eu pour thème la ruralité, les « territoires oubliés » et l’agriculture – ont illustré cette ambivalence. Des candidats aux régionales soucieux de ne pas pâtir des rivalités internes pour la présidentielle ont ainsi cohabité avec des prétendants à la primaire, ou leurs soutiens, tentés de marquer des points en vue de l’affrontement prévu en novembre 2016.Lire aussi :La primaire impose sa loi à Nicolas Sarkozy« Pas d’alternance sans victoire aux régionales »Dans la première catégorie, Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR et tête de liste dans les Pays de la Loire, a lancé un message sans ambiguïté. « Avant le temps de la primaire, il y a celui des régionales. Cette élection difficile – car nous sommes à la fois sous le feu du PS et du FN – doit nous rassembler, car il n’y aura pas d’alternance sans victoire à ce scrutin », a-t-il déclaré lors de son discours à la tribune, jeudi après-midi.Dans la seconde catégorie, le discours fut à double usage. Nicolas Sarkozy, lui-même, incarne cette ambiguïté. D’un côté, le président du parti se pose en garant de l’unité de la famille, uniquement soucieux de défendre l’intérêt général de son camp. Dans cette optique, il a de nouveau appelé les siens à rester soudés pour les régionales, sans se soucier de la présidentielle. Rappelant qu’il avait « fait le choix de l’unité », il a prévenu que la campagne de la primaire ne devait pas démarrer avant la date butoir du dépôt des candidatures, le 9 septembre 2016.Lire aussi :A droite, combien de divisions ?Le lapsus révélateur de SarkozyDe l’autre, le président de LR, qui n’a pas encore affiché ses ambitions élyséennes, a montré qu’il ne pensait qu’à ça. M. Sarkozy a ouvertement évoqué l’échéance de la présidentielle, en précisant qu’il ne comptait pas « affadir » le projet du parti pour 2017. En l’absence de son principal rival, Alain Juppé, qui n’est pas parlementaire, il s’est même projeté dans la période postprimaire, en lançant : « Après, ce sera l’explication devant le peuple de France ! » Le lapsus qu’il a commis lors du discours de clôture résume l’ambivalence de la droite, tiraillée entre deux échéances et deux logiques différentes : l’unité pour les régionales, la concurrence pour la primaire. Devant des dizaines de parlementaires, il a appelé les siens à « faire passer les ambitions personnelles devant… euh… derrière l’ambition collective. »S’il reconnaît que la campagne des régionales « est une occasion d’unité », Hervé Mariton constate de son côté que la course élyséenne écrase le scrutin des 6 et 13 décembre. « Le fait présidentiel est le pôle principal de la politique française. Dans la rue, les gens me disent “quand est-ce qu’on va dégager Hollande ?” et pas “quand est-ce que vous allez dégager les présidents de région socialistes ?” », explique le député de la Drôme, récent candidat déclaré à la primaire.« Quelle campagne fait-on ? »Bruno Le Maire, déjà en campagne pour la primaire sans avoir déclaré officiellement sa candidature, juge que les deux scrutins sont liés : « Après les municipales et les départementales, les régionales doivent être le point de couronnement de notre reconquête territoriale, afin de préparer l’alternance. La victoire n’est pas possible en 2017 si l’on ne gagne pas un maximum de régions. » Le député de l’Eure réussit le tour de force de désigner les régionales comme un objectif prioritaire, tout en se projetant vers la primaire. « Je compte me concentrer à 100 % sur la campagne des régionales pour que l’on gagne le maximum de régions », affirme-t-il, avant de souhaiter « des millions de votants pour la primaire », qu’il décrit comme « le plus grand rendez-vous démocratique de l’année prochaine ». Visiblement plus porté sur la seconde échéance, M. Le Maire a déjà un argument tout trouvé pour dénier à Nicolas Sarkozy le droit de revendiquer la victoire attendue de son parti aux régionales. « Si le Front national emporte une région, ce serait un séisme politique et un échec pour nous, a-t-il jugé. Dans ce cas, on ne pourrait pas considérer que ce serait une victoire des Républicains. »Sa rivale Nathalie Kosciusko-Morizet, probable candidate à la primaire mais pas encore déclarée, a tenu un discours radicalement différent. La députée de l’Essonne a joué la partition de celle qui serait uniquement préoccupée par le scrutin de décembre. Elle a jugé « très critiquable » la manière dont est organisé le meeting de soutien à Valérie Pécresse, candidate LR en Ile-de-France aux régionales, dimanche 27 septembre dans les Yvelines. Alors que les quatre favoris de la primaire y sont conviés (Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire), Mme Kosciusko-Morize a dénoncé « le décalage complet » entre l’affiche proposée et le but officiel de la journée. « Je ne comprends pas la cohérence de cet événement. On doit afficher notre unité pour les régionales, mais on organise un meeting de primaire », a-t-elle regretté devant des journalistes. « On devrait plus afficher que c’est un meeting pour les régionales. Cette élection est majeure, c’est une étape qu’il ne faut pas sauter ! », a-t-elle insisté, avant de témoigner de la confusion existant dans l’esprit des électeurs de droite : « On me dit “Quelle campagne fait-on ?”, “A quoi jouent-ils tous ?” » La réponse est pourtant simple : « tous » se rêvent déjà en président de la République.Lire aussi :Nicolas Sarkozy rassemble ses rivaux contre luiAlexandre Lemarié (envoyé spécial à Reims (Marne))Journaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Les négociations ont duré quatre mois, se sont parfois tendues à l’extrême, mais elles finissent par aboutir. Le Front de gauche et Europe Ecologie-Les Verts partiront unis au premier tour des élections régionales, le 6 décembre, en Provence-Alpes-Côte d’Azur. En dédaignant les multiples appels à le rejoindre lancés par le candidat socialiste Christophe Castaner. Et sans attendre le résultat du « référendum populaire » proposé par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.Quelques obstacles symboliques restent à franchir. Validée jeudi 24 septembre par la conférence régionale du Parti communiste, la décision est soumise au vote des adhérents du PCF jusqu’à samedi midi. Au sein même du Front de gauche, les équilibres se discutent encore entre communistes et Parti de gauche, qui revendique une tête de liste départementale. Mais l’essentiel est fait.« Il fallait offrir en PACA une alternative aux électeurs qui ne souhaitent pas cautionner la politique d’austérité du gouvernement socialiste », martèle le porte-parole communiste, Jean-Marc Coppola, vice-président sortant de la région. Pour lui, comme pour l’ensemble du Front de gauche, une alliance au premier tour avec le député des Alpes-de-Haute-Provence Christophe Castaner, un des rapporteurs de la loi Macron, était impossible. Même en échange de la tête de liste dans les Bouches-du-Rhône, proposée un temps par le candidat PS. « Avec le Front de gauche, nous partageons les mêmes préoccupations et la même analyse face à la crise de la politique, la fracture démocratique, le problème des migrants, l’abandon des politiques sociales, énumère Sophie Camard, conseillère régionale EELV sortante. Toutes les raisons étaient réunies pour partir ensemble. »« C’était trop »La liste commune sera « pilotée par un binôme formé par Sophie Camard et Jean-Marc Coppola », annoncent EELV et le Front de gauche. Dans ce duo, toutefois, c’est bien l’élue verte, 42 ans, qui porte officiellement la tête de liste et sera la candidate à la présidence de région. « Une tête de liste administrative dans un principe bien arrêté de binôme », insiste Mme Camard, qui n’a pas envie de voir l’accord exploser pour des questions de dialectique. « Nous plaidions pour une tête de liste écolo, car nous avons l’électorat le plus volatil », justifie-t-elle. Dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, les deux territoires où se jouera l’élection, le PCF mènera, lui, les listes départementales.L’accord a longtemps buté sur des questions de leadership régional, d’état-major de campagne, voire d’équilibre à trouver avec les autres régions où Front de gauche et écologistes cherchent l’union. Le PCF, fort de ses huit conseillers régionaux sur les dix Front de gauche sortants, a négocié pied à pied. « Les écolos voulaient garder la tête de liste régionale, la direction de campagne, la responsabilité de la presse. C’était trop », confie un cadre communiste.Christophe Castaner « otage de 80 khmers verts »Alliés dans la majorité régionale du président sortant, Michel Vauzelle (PS), écologistes et Front de gauche ont trouvé des terrains d’entente malgré leurs quelques divergences de fond. « Nous allons construire ensemble un groupe de propositions qui sera prêt mi-octobre », explique le responsable régional des Verts, Guy Benarroche. La présence aux places éligibles d’un quart de « citoyens coopérateurs non encartés » est arrêtée. Tout comme le principe d’une décision collégiale pour le second tour.Pour atténuer l’impact de cette coalition sur sa gauche, le socialiste Christophe Castaner – qui s’est déclaré « otage de quatre-vingts khmers verts qui ne veulent pas l’union avec le PS » – compte sur la présence d’écologistes historiques sur ses listes, comme les membres du Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias, de Génération Ecologie, avec France Gamerre, ou le député ex-EELV François-Michel Lambert. Jeudi, M. Castaner a personnellement annoncé aux parlementaires PS des Bouches-du-Rhône qu’il allait confier à Christophe Madrolle, ex-MoDem, ancien d’EELV, et actuel numéro deux du Front démocrate, la tête de sa liste dans les Bouches-du-Rhône. Une surprenante mise sur orbite qui devait être officiellement dévoilée par Jean-Christophe Cambadélis, ce vendredi lors d’une conférence de presse.Gilles RofJournaliste au Monde 02.09.2015 à 12h50 • Mis à jour le02.09.2015 à 17h04 | Nicolas Chapuis C’est un léger remaniement qu’ont opéré François Hollande et Manuel Valls, mercredi 2 septembre. En nommant Myriam El Khomri au ministère du travail, en remplacement du démissionnaire François Rebsamen, le président de la République et le premier ministre créent la surprise avec la promotion éclair de celle qui était jusque-là secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville. Son précédent portefeuille sera repris en main par son ministre de tutelle, Patrick Kanner. En revanche, avec ce remplacement poste pour poste, ils limitent la portée politique de ce changement au gouvernement.Pourtant, la tentation d’avancer le grand remaniement prévu au moment des régionales à la fin de 2015 a traversé les esprits. Le premier ministre semblait prêt dans un premier temps à rebattre fortement les cartes sans attendre le résultat des élections régionales en décembre. « Toutes les hypothèses ont été envisagées ces derniers jours », reconnaît un conseiller. L’implosion d’Europe Ecologie-Les Verts avec le départ des deux présidents de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat, François de Rugy et Jean-Vincent Placé, a changé la donne politique en cette rentrée.Lire aussi :Entre le PS et EELV, le débat tourne au vinaigre à La RochelleFallait-il opérer dans la foulée la recomposition de la majorité en intégrant dans le dispositif des écologistes pro-gouvernement et quelques représentants des autres partenaires de gauche ? François Hollande a choisi de temporiser et de voir comment va se terminer la crise à EELV. « Valls était plus allant que Hollande sur le sujet, mais il n’a pas la même vision que le président du rassemblement avec les écologistes », confie un ministre proche du chef de l’Etat. « Hollande ne veut pas donner le sentiment d’utiliser de manière purement politicienne la division chez les écolos. Cela pourrait être mal vu dans l’opinion et aggraver encore la cassure avec Duflot avant la présidentielle », précise un proche du président.Une formidable ascensionEn retardant le remaniement, l’exécutif se garde également une cartouche pour les régionales. « Un remaniement, cela se fait devant les Français, il faut qu’il ait du sens », a expliqué en petit comité Manuel Valls. « Il faudra avoir une réponse politique à la future défaite électorale », complète une ministre.Pour Myriam El Khomri, il s’agit d’une formidable ascension dans la hiérarchie gouvernementale. « Je mesure la responsabilité qui est la mienne. Comptez sur la combativité et ma détermination au service des Français », a-t-elle déclaré sur son compte Twitter peu de temps après sa nomination.Je mesure la responsabilité qui est la mienne. Comptez sur ma combativité et ma détermination au service des Français #travail #emploi— MyriamElKhomri (@Myriam El Khomri)require(["twitter/widgets"]);Entrée dans l’équipe de Manuel Valls lors du dernier remaniement, elle avait séduit rapidement l’exécutif par son travail et sa présence sur le terrain. Elle faisait partie ces derniers mois des jeunes membres du gouvernement régulièrement cités en exemple. Auparavant, elle s’était fait connaître à la mairie de Paris, où elle était chargée des questions de sécurité.En revanche, le droit du travail n’a jamais fait partie de ses spécialités, ce qui la rapproche du profil de François Rebsamen, qui n’aura pas marqué de son empreinte le poste. Alors que le dossier du chômage sera l’un des plus importants dans les mois à venir, c’est davantage son aptitude à la communication qui semble avoir primé dans le choix de l’exécutif, qui a écarté un profil comme Alain Vidalies, expert du code du travail mais moins à l’aise médiatiquement.Une lourde missionLa nouvelle ministre a la lourde tâche d’assumer la promesse présidentielle d’inversion de la courbe du chômage, sur laquelle est indexée une éventuelle nouvelle candidature en 2017. Alors que les mauvais chiffres s’empilent mois après mois, elle aura pour mission de mettre en application les conclusions du rapport Combrexelle, sur une évolution du droit du travail, qui devrait être remis au premier ministre à la fin de septembre.S’il ne s’agira pas de toucher globalement aux 35 heures – le premier ministre l’a encore rappelé à La Rochelle –, les négociations de branche pour modifier les conditions ou le temps de travail pourraient être encouragées. Le débat pourrait s’avérer compliqué au sein d’un Parti socialiste déjà à cran. Mme El Khomri devra en outre gérer les négociations difficiles avec les syndicats.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.09.2015 à 11h16 | Michel Noblecourt Le gouvernement devrait s’attaquer, d’ici à l’automne, au chantier très délicat de la révision du code du travail. Le premier ministre Manuel Valls avait confié, début avril, au conseiller d’Etat Jean-Denis Combrexelle une mission de réflexion sur la place à donner à la négociation collective dans « l’élaboration des normes [sociales] ». Le rapport de cette commission est attendu prochainement.Lire aussi :Droit du travail : l’épineux dossier de HollandeDès dimanche 30 août, lors de l’université d’été du PS à La Rochelle, Manuel Valls a toutefois appelé à « revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation » applicable aux relations entre les patrons et leurs personnels.Pourra-t-il dès lors compter sur le soutien de la CFDT qui depuis 2012 apparaît comme son partenaire privilégié ? Dans un entretien au Monde, son secrétaire général, Laurent Berger, explicite le positionnement de sa centrale.Comment réagissez-vous aux propos tenus par Manuel Valls à La Rochelle à propos du code du travail ?Je ne suis pas choqué par ces propos. S’il y a un code du travail, c’est parce qu’il y a un rapport de subordination entre le salarié et l’employeur. Il y a donc un besoin de régulation, avec des normes que la société doit fixer pour tout le monde. C’est cela le code du travail. Il y a aussi des normes que les branches professionnelles fixent pour répondre à leurs particularités. Plus de 93 % des salariés sont couverts par des conventions collectives. Et les accords d’entreprise tiennent compte de la diversité du champ économique.Ma vision m’amène à dire clairement non au statu quo, car le code du travail est illisible pour les salariés et, du coup, il n’est plus respecté. Mais faire croire qu’il faudrait casser le code du travail parce qu’il serait responsable de tous les maux de l’économie et que cela permettrait de recréer de l’agilité pour les entreprises, c’est archifaux. La voie de passage est de voir comment on articule les différents niveaux de régulation. Il n’est pas interdit de dire que l’entreprise est un de ces niveaux à condition qu’on préserve une norme sociale minimale si l’entreprise ne joue pas le jeu de la négociation.Qu’espérez-vous du rapport Combrexelle qui pourrait privilégier les négociations de branches et d’entreprises ?J’attends qu’il casse l’idée que le débat porte sur le nombre de pages du code du travail et qu’il donne les voies pour revivifier le dialogue social dans les branches et les entreprises. J’attends qu’il affirme que la protection des travailleurs dans une économie compétitive relève tant du code du travail que de la négociation collective. Je ne comprends pas les syndicalistes qui ont peur de négocier, car ils démontrent leurs propres faiblesses. Je ne comprends pas le patronat qui voit dans le dialogue social un frein. Les entreprises qui marchent bien sont celles où il y a un dialogue social performant.Lire aussi :Terra Nova propose une « révolution du droit du travail »Alors que le chômage continue d’exploser, qu’attendez-vous du nouveau ministre du travail qui doit succéder cette semaine à François Rebsamen ?C’est un peu illusoire de penser que le ministre du travail va juguler tout seul le chômage. Les logiques d’embauches sont menées par les entreprises. J’attends de lui qu’il ne soit pas le commentateur mensuel des chiffres du chômage, mais qu’il s’inscrive dans le temps long. Qu’il mène le chantier du compte personnel d’activité, des transitions numérique et écologique et de leur impact sur l’emploi et le travail.Lire l'intégralité de l'entretien :Laurent Berger : « Le code du travail est illisible »Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Truong L’époque n’a décidément pas tourné la page de Mai 68. Véritable obsession politique, la dernière grande révolte étudiante et ouvrière française focalise espoirs et hantises, fantasmes et nostalgies, louanges et acrimonies. A droite, les idées de Mai 68 sont accusées d’avoir piétiné les anciennes hiérarchies, démembré la famille, destitué la nation, dévalorisé le travail, détruit l’autorité du maître.En 2007, Nicolas Sarkozy assurait : « Mai 1968 nous a imposé le relativisme intellectuel et moral. » Et qu’il devait être « liquidé une bonne fois pour toutes ». Aujourd’hui, l’essayiste Eric Zemmour explique que le triptyque soixante-huitard « dérision, déconstruction, destruction » mène la France au bord de l’abîme, alors que La Manif pour tous détourne les codes esthétiques des affiches de Mai 68 au service de son opposition au mariage gay.Lire aussi :La pensée de 68 est-elle épuisée ?A gauche, une critique radicale s’en prend aux auteurs des sixties, qui auraient été les fourriers du néolibéralisme. Le concept de « gouvernementalité » forgé par Michel Foucault ne serait pas éloigné de celui de « gouvernance » des managers globalisés et le « rhizome » de Gilles Deleuze aurait accompagné l’avènement de la société capitaliste en réseaux… L’écrivain Régis Debray écrivait déjà en 1978 que Mai 68 fut « le berceau de la société bourgeoise », parce qu’il fallait libérer les mœurs afin de favoriser la consommation de ces « enfants de Marx et du Coca-Cola », comme disait Jean-Luc Godard.Et voici que Donald Tusk, président du Conseil européen qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement des vingt-huit pays membres de l’Union, assure que « l’atmosphère aujourd’hui est très similaire à 1968 en Europe » et qu’il « sent un état d’esprit, peut-être pas révolutionnaire mais d’impatience. Mais quand l’impatience devient un sentiment collectif, elle peut conduire à une révolution ». Avant d’ajouter qu’en Europe « nous avons trop de Rousseau et de Voltaire et trop peu de Montesquieu ».Une construction a posterioriD’où l’envie de faire dialoguer l’historienne Elisabeth Roudinesco et le philosophe Marcel Gauchet, afin d’évaluer la pertinence de la « pensée 68 » pour nous orienter dans nos temps déboussolés. Tous deux ont lu avec enthousiasme ces auteurs – Althusser, Foucault, Lacan, Deleuze, Barthes, Bourdieu ou Derrida – qui dépoussiéraient une université sclérosée et renouvelaient les cadres de la pensée. Mais, pour Elisabeth Roudinesco, cette galaxie reste féconde pour penser le présent, notamment les « questions sociétales » et le « droit des minorités », alors que, pour Marcel Gauchet, elle est « inopérante » et même « désastreuse », notamment sur le plan de la politique scolaire.La critique de la pensée 68 n’est pas nouvelle. On la doit notamment à un ouvrage homonyme, coécrit par les philosophes Luc Ferry et Alain Renaut. Dans La Pensée 68 (Gallimard, 1988), en effet, les deux auteurs brocardaient « l’anti-humanisme » théorique de tous les auteurs qui, à l’instar de Michel Foucault, proclamaient « la mort de l’homme » et proposaient un « retour au sujet » pour mieux entrer dans l’âge démocratique.Même si la pensée 68 est une construction a posteriori – « Althusser à rien » écrivaient alors les insurgés sur les murs des temples du savoir assiégés – et qu’elle s’incarne peut-être davantage dans les idées situationnistes que dans les analyses structuralistes, son examen demeure un impératif, tant les querelles à son endroit sont encore vives.Face à la contre-révolution conservatrice des populismes droitiers et « l’idéologie réactionnaire » des oligarques à « l’esprit versaillais », dixit Elisabeth Roudinesco, mais également devant « l’indignation impuissante » de la gauche protestataire, affirme Marcel Gauchet, le temps est revenu de mettre de nouveau la plume dans la plaie.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder C’est un regret qui concerne le début du quinquennat mais dont l’aveu éclaire la façon dont le chef de l’Etat envisage la fin de son mandat. Dans un livre à paraître mercredi (Le Stage est fini, Albin Michel, 264 pages, 18 euros), François Hollande fait part à notre collaboratrice Françoise Fressoz du regard critique qu’il porte sur la politique fiscale des débuts de son mandat. « On paie souvent la première loi de finances rectificative, reconnaît le président de la République. Pour Sarkozy, c’était la loi travail, emploi, pouvoir d’achat interprétée comme un cadeau fiscal. Il l’a payé tout son quinquennat. Nous, on a payé les 11 milliards d’impôts nouveaux levés à notre arrivée. »Et si c’était à refaire ? « Je ne serais pas allé aussi loin », répond M. Hollande. « J’aurais gardé l’augmentation de la TVA décidée par Nicolas Sarkozy pour boucler le budget qu’il nous avait laissé, j’aurais fait le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) pour les entreprises et j’aurais évité les hausses dans les budgets suivants. »La confidence du président de la République, rapporte Françoise Fressoz, date du mois de juillet, soit il y a quelques semaines à peine. Elle n’est pas anodine. Le moment correspond à celui où, publiquement, M. Hollande décide de s’engager auprès des Français à ne plus augmenter les impôts. « Il n’y aura pas d’augmentations d’impôts, puisqu’il y aura même des baisses », affirme-t-il ainsi le 14 juillet, sur TF1 et France 2.Reconquérir sa majoritéDepuis, la position du chef de l’Etat s’est précisée. Le 20 août, en déplacement en Savoie, il assure que les baisses d’impôt auront lieu « quoi qu’il arrive », et non plus, comme il l’affirmait encore la veille dans une interview à la presse régionale, « si la croissance s’amplifie en 2016 ».Lire aussi :Les contours flous d’une baisse d’impôtL’accent mis en cette rentrée sur les baisses d’impôts par le chef de l’Etat n’est évidemment pas dénué d’arrière-pensées politiques et électorales. Il sait que le « ras-le-bol fiscal », dénoncé dès la fin de l’été 2013 par Pierre Moscovici, alors ministre de l’économie, est l’une des raisons de son impopularité. Par ailleurs, en tant qu’ancien premier secrétaire du Parti socialiste, M. Hollande est parfaitement au courant que le PS, dans un rapport publié fin juillet, a décidé de faire de la « redistribution » en faveur des ménages l’un de ses combats de l’automne. En promettant un geste fiscal quelques jours avant l’université d’été de La Rochelle, le chef de l’Etat espérait sans doute donner quelque satisfaction à sa majorité.Les confidences rapportées par notre collaboratrice Françoise Fressoz, dans ce livre qui revisite les trois premières années du quinquennat en mettant l’accent sur les errements de la politique économique conduite depuis 2012, aident donc à comprendre pourquoi M. Hollande, à vingt mois de la présidentielle, a décidé dorénavant de se faire le champion des baisses d’impôts.La prise de conscience par M. Hollande des dégâts politiques des hausses d’impôts n’aura toutefois pas été immédiate. Dans son livre, Françoise Fressoz rapporte ainsi la scène suivante : en septembre 2012, Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, prend la plume pour stopper les ardeurs fiscales du ministre du budget qu’il appelle « le docteur Folamour de la hausse d’impôts » et, dans une note intitulée « Le plan C comme croissance », qu’il adresse à M. Hollande, il s’inquiète des effets de la politique fiscale sur une croissance molle. L’avertissement, commente l’auteure, ne reçoit pas de réponse. « L’Elysée n’accuse même pas réception de sa note. »Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé et Maxime Vaudano Pendant que les Français partaient en vacances ou décrochaient de l’actualité politique, le Parlement a adopté une douzaine de lois, prêtant le flanc à la critique usuelle de « faire passer des choses en douce » pendant la torpeur estivale. Pour vous permettre de vous faire une idée par vous-même, les Décodeurs vous résument le contenu de ces textes.Loi sur le renseignementAu terme d’une procédure éclair, les parlementaires ont massivement approuvé ce projet de loi très controversé renforçant les pouvoirs des services de renseignement et légalisant certaines pratiques de surveillance jusqu’alors illégales.Malgré les craintes soulevées sur les abus possibles et leurs conséquences sur la protection de la vie privée, le Conseil constitutionnel a validé en août l’essentiel des dispositions de la loi. Seules trois dispositions mineures ont été écartées par les Sages.Lire aussi :La loi sur le renseignement mettra-t-elle en place une « surveillance de masse » ?Loi MacronIl aura fallu pas moins de trois recours au « 49-3 » [mesure permettant de forcer le passage d’une loi] au gouvernement pour faire adopter la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, fourre-tout législatif initié par Arnaud Montebourg et finalisé par son successeur au ministère de l’économie, Emmanuel Macron. Le texte facilite, entre autres, le travail dominical et nocturne, libéralise le transport par autocar et certaines professions réglementées.Certains « cavaliers législatifs » – des propositions sans rapport avec le contenu du texte – concernant la publicité sur l’alcool ou l’enfouissement des déchets nucléaires, ont été censurés par le Conseil constitutionnel, car trop éloignés de l’objectif initial de la loi. Les Sages ont également écarté le très critiqué plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement.De nombreux décrets d’application doivent encore passer pour que toutes les dispositions du texte soient mises en œuvre.Lire aussi :Ce que contient (désormais) la loi MacronLoi sur la transition énergétiquePrésenté comme l’un des « grands chantiers du quinquennat », ce projet avait été repoussé à de multiples reprises depuis deux ans.Le texte traduit la promesse de François Hollande de réduire la dépendance au nucléaire dans la production française d’électricité de 75 % à 50 % d’ici 2025. Il fixe également des objectifs pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la diminution de la consommation énergétique et la promotion des énergies renouvelables. Reste à les concrétiser par un décret de programmation pluriannuelle de l’énergie, qui a été repoussé à 2016.Lire : La transition énergétique, globalement conforme aux promesses du candidat HollandeLoi sur le dialogue socialCette loi portée par François Rebsamen, ministre (démissionnaire) de l’emploi, vise à donner une représentation aux employés des TPE (très petites entreprises), soit environ 4,6 millions de salariés en France. Elle supprime aussi le caractère obligatoire du CV anonyme et de la communication par les entreprises des inégalités salariales hommes-femmes en leur sein, et simplifie le compte pénibilité.En revanche, le texte renonce à lisser les seuils sociaux, ces obligations imposées aux entreprises en fonction du nombre de salariés, des paliers qui dissuaderaient les patrons d’embaucher.Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?La réforme territoriale achevéeAprès la création des métropoles et le redécoupage des régions, le troisième volet de la réforme territoriale a été finalisé avec l’adoption de la loi NOTRe, acronyme de « Nouvelle organisation territoriale de la République ». Celle-ci redéfinit la répartition des compétences entre les différentes collectivités du millefeuille territorial. Elle donne notamment plus de pouvoir aux régions et aux intercommunalités, sans forcément vider les départements de leur substance, comme envisagé un temps.Voir le visuel : Que change la loi NOTRe pour les collectivités territoriales ?Réforme du droit d’asileAlors que les réfugiés ne cessent d’affluer aux portes de l’Europe, ce texte doit rénover en profondeur le système du droit d’asile français pour le mettre en conformité avec les directives européennes. Il doit notamment réduire la durée de traitement des dossiers à neuf mois maximum, alors qu’il faut aujourd’hui en moyenne deux ans à un demandeur pour obtenir un statut de réfugié… ou être débouté.Lire :Cinq questions sur le droit d’asileLire l'édito :Droit d’asile : les avancées d’une loiL’accessibilité aux handicapés repousséeLe Parlement a entériné l’échec de la loi de 2005 sur l’accessibilité des lieux publics aux personnes handicapées. Initialement contraints de se mettre en conformité avec la loi dès 2015, les acteurs publics vont pouvoir bénéficier de trois à neuf ans de délais supplémentaires.Lire : L'accessibilité des handicapés, un problème toujours pas résoluLa loi Taubira adaptant la procédure pénaleCette loi portée par la garde des sceaux, Christiane Taubira, devait encadrer l’adaptation de la procédure pénale française au droit européen, homologuant notamment la reconnaissance mutuelle des décisions relatives à l’exécution des peines au sein de l’Union.Problème : vingt-huit des 39 articles de la loi ont été censurés par le Conseil constitutionnel. Les Sages ont estimé que le texte, qui ne comprenait que huit articles à l’origine, s’était alourdi de « cavaliers législatifs », sans aucun rapport avec le projet de loi initial (cellules individuelles, financement de l’aide aux victimes…).Et aussi…Nouvelle-Calédonie : les modalités techniques du futur scrutin – dont la date n’est pas encore connue – sur l’autodétermination du Caillou ont été modifiées, pour permettre à davantage d’électeurs d’y participer.Listes électorales : le gouvernement a prolongé l’inscription sur les listes électorales, laissant aux personnes jusqu’au 30 septembre pour s’inscrire afin de pouvoir voter aux élections régionales des 6 et 13 décembre. Une mesure exceptionnelle justifiée par la détermination tardive de la date du scrutin, qui n’a été arrêtée qu’en janvier 2015.Andorre : la France a enfin défini sa frontière avec la principauté, qu’aucun texte n’avait officiellement délimité depuis son indépendance, en 1993. Elle a également conclu avec elle des accords sur la gestion commune de la ressource en eau, l’enseignement et la création d’un bureau de douanes commun.Indemnisation des victimes de la Shoah : certaines victimes déportées depuis la France occupée pendant la seconde guerre mondiale n’étaient pas couvertes pas les programmes français d’indemnisation ; un accord avec les Etats-Unis a été ratifié, complétant le régime des pensions d’invalidité ouvert depuis 1948 aux rescapés des camps.Maroc : le protocole controversé d’entraide judiciaire en matière pénale entre Paris et Rabbat, signé en février 2015, a été approuvé. Plusieurs associations ont fait part de leur « préoccupation » face à un accord qui « risque d’accorder l’impunité à tout auteur d’infraction de nationalité marocaine ».Turkménistan : un vieil accord de coopération de l’Union européenne avec cette dictature du Caucase, conclu en 1998 et débloqué récemment, a été ratifié par le Parlement.Antilles : les députés ont entériné le remplacement de l’ancienne université Antilles-Guyanne par la nouvelle université fédérale des Antilles, plus autonome.Armées : la loi de programmation militaire (LPM) de 2013 a été actualisée pour la période 2015-2019, afin d’adapter les budgets à la « nouvelle situation sécuritaire » (multiplication des opérations extérieures et Vigipirate renforcé en France). Le rythme de réduction des effectifs est légèrement revu à la baisse et les crédits de défense sont augmentés.Octroi de mer : le Parlement a prolongé et réformé ce système qui permet de réduire la taxation des produits locaux et des importations dans les départements d’outre-mer.Approbation des comptes 2014 : les chiffres définitifs d’exécution du budget 2014 de la France font apparaître un déficit public de 4 %, dont 2,1 % de déficit structurel (hors effets conjoncturels des cycles économiques).Consommation : une ordonnance impose la médiation dans le règlement des litiges de consommation, retranscrivant une directive européenne.Immobilier : une ordonnance simplifie les transactions immobilières, en allégeant les obligations prévues par la loi Duflot en amont des promesses de vente.SNCF : une ordonnance vise à améliorer l’ouverture à la concurrence du réseau ferré dans le cadre de la réforme ferroviaire.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.08.2015 à 05h44 • Mis à jour le31.08.2015 à 09h51 Après un discours plutôt généreux sur l’accueil des migrants, Manuel Valls passe aux travaux pratiques, lundi 31 août, avec un déplacement à Calais, un des lieux emblématiques de cette crise. La question de la coopération avec le Royaume-Uni doit y être abordée, avant une réunion européenne d’urgence le 14 septembre.Le premier ministre, accompagné de son ministre de l’intérieur et de deux commissaires européens, visitera notamment dans la matinée le centre d’accueil Jules-Ferry, qui jouxte « la jungle » où vivent des milliers d’hommes et de femmes tentant de rejoindre l’Angleterre.Lire notre enquête :A Calais, le très lucratif trafic de migrants« Humanité » mais « fermeté »Dimanche, devant les militants socialistes en clôture de l’université PS à La Rochelle, Manuel Valls, sans renoncer à une exigence de « fermeté », avait insisté sur le besoin d’« humanité » et de « responsabilité » à l’égard des migrants. Les personnes qui « fuient la guerre, les persécutions, la torture, les dictatures, doivent être accueillies, (…) traitées dignement, abritées, soignées », a déclaré le premier ministre.A l’appel de Berlin, Londres et Paris, les ministres de l’intérieur de l’Union européenne se réuniront le 14 septembre « pour avancer concrètement » face à la crise, alors que l’Europe peine à trouver des solutions à l’afflux de réfugiés, syriens notamment.L’Italie, qui figure avec la Grèce et la Hongrie parmi les pays les plus exposés aux migrations, a annoncé de son côté son intention de faire de la création d’un droit d’asile européen « la bataille des prochains mois ». Le ton est par ailleurs monté entre Paris et Budapest après les critiques émises par Laurent Fabius sur l’attitude de la Hongrie face à cette crise, et jugées « choquantes » par le ministre des affaires étrangères hongrois.Pour Manuel Valls, il s’agit de montrer « que le gouvernement est mobilisé et que la France est à l’initiative avec l’Allemagne », a souligné auprès de l’AFP son entourage. Manuel Valls avait salué dimanche les prises de position et les « bonnes décisions » de la chancelière Angela Merkel en faveur des réfugiés, alors que l’Allemagne est le principal octroyeur d’asile dans l’Union européenne.Lire aussi notre analyse :L’Allemagne bouscule le système de demande d’asile européenIl avait invité la droite française, qu’il a accusée de « courir après le Front national » sur les questions d’immigration, à imiter la dirigeante allemande. Manuel Valls s’emploiera ainsi à montrer que la France n’est pas passive, même si les 60 000 demandeurs d’asile attendus cette année dans l’Hexagone sont bien loin de la prévision record de 800 000 côté allemand.« Un exercice de communication »En fin de matinée, le premier ministre doit visiter le site d’Eurotunnel à Coquelles (Pas-de-Calais), où de nouvelles barrières visant à bloquer les migrants tentant de pénétrer dans le tunnel sous la Manche ont été installées début août, aux frais des Britanniques. Des renforts policiers et sécuritaires ont également été annoncés dans le cadre de l’accord franco-britannique signé le 20 août par Bernard Cazeneuve et son homologue d’outre-Manche, Theresa May.Lire aussi :A Calais, la France est « le bras policier » de LondresManuel Valls rendra d’ailleurs visite aux forces de l’ordre dans l’après-midi. Eurotunnel a dénombré jusqu’à 2 000 tentatives d’intrusion par nuit fin juillet, avec plusieurs morts au cours de l’été.Manuel Valls rencontrera également des associations d’aide aux migrants. L’une d’entre elles, Passeurs d’hospitalité, a d’ores et déjà dénoncé dans un communiqué un « exercice de communication », visant à « montrer qu’on fait quelque chose alors qu’on ne répète que les mêmes recettes ». Le premier ministre se rendra enfin dans l’après-midi à l’hôpital de Calais, qui doit gérer l’accueil de nombreux migrants.Lire aussi notre reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre » 30.08.2015 à 17h43 • Mis à jour le30.08.2015 à 18h34 | Bastien Bonnefous Manuel Valls a mouillé la chemise, au propre comme au figuré. Le premier ministre, une heure durant et la chemise blanche trempée de sueur, a livré dimanche 30 août un discours de clôture de l’université d’été du PS à La Rochelle dont la nouveauté n’était pas dans des annonces particulières – il n’y en a eu aucune – mais dans sa tonalité.A moins de deux ans de la présidentielle, Manuel Valls ne s’adresse plus aux socialistes comme les mois précédents lorsqu’il s’agissait de débattre avec les défenseurs d’une autre politique au sein de son propre parti. Le combat idéologique avec les « frondeurs » ou avec les anciens ministres Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, ne semble plus avoir, à ses yeux, de raison d’être car jusqu’en 2017, la ligne de la gauche au pouvoir sera la sienne, explique-t-il en creux.Sa fermeté et son assurance sont dictées par la « fragmentation » qui traverse selon lui l’ensemble de la classe politique française. « Dans la période que nous traversons, ceux qui gouvernent doivent être forts et tenir bon sinon les Français seront de plus en plus inquiets », confiait Manuel Valls au Monde, samedi 29 août, la veille de son discours. « Nous, nous savons ce que nous sommes. Dans un monde d’incertitudes, d’instabilités, où tout change si vite, nous devons être forts », a-t-il répété à la tribune dimanche.Lire aussi :A La Rochelle, Manuel Valls appelle à l’union avec les écologistes pour les régionalesContre le « bloc réactionnaire »Devant les militants socialistes, il a fustigé, à plusieurs reprises, l’absence de « cohérence » de l’opposition, pour mieux insister sur « la constance » de son gouvernement. Sur la politique migratoire, les réformes économiques ou l’école, la droite est « incohérente », affirme Manuel Valls, renvoyant ses différents responsables – Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire – à leurs divergences.Si la droite est désorganisée, le premier ministre estime en revanche que l’expansion politique et idéologique de l’extrême-droite continue. Evoquant sans citer leurs noms les cas récents du chef d’entreprise Charles Beigbeder qui a déclaré qu’« il n’hésitera pas à voter pour le FN », de l’économiste Jacques Sapir qui « appelle à la constitution d’un front anti-euro », et l’invitation de Marion Maréchal-Le Pen par le diocèse du Var, Manuel Valls a décrit la constitution d’un « bloc réactionnaire » et « le risque d’un désastre national ». Pas de réforme fiscalePas question pour le chef du gouvernement que face aux divisions de l’opposition ou au danger de l’extrême-droite, le PS se perde encore pendant deux ans dans ses débats internes. Alors Manuel Valls enfonce. Sur l’économie, « nous continuerons à réformer », assène-t-il, estimant que « la stabilité est le socle de la confiance » et « les zigzags, les sables mouvants de la défiance ». Pas de remise en cause du CICE ou du pacte de responsabilité. Pas de réforme fiscale non plus comme celle souhaitée par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault qui vient d’écrire un livre sur le sujet. « La réforme fiscale n’est pas dans les tribunes de presse ou les écrits, elle est appliquée », affirme-t-il, citant la baisse des impôts en 2016 – sans chiffrer celle-ci – et la mise en place du prélèvement à la source.Lire :Jean-Marc Ayrault : « Le temps de la réforme fiscale est venu »Lire aussi :Les baisses d’impôt seront inscrites dans la loi de finances de 2016, assure VallsManuel Valls confirme même la préparation d’une réforme du marché du travail pour simplifier « un code du travail si complexe qu’il en est devenu inefficace ». Le sujet est un chiffon rouge pour l’aile gauche du PS et l’annonce provoque quelques sifflets dans la salle. Ce seront les seuls du discours avec ceux qui fusent quand le premier ministre prononce le nom d’Emmanuel Macron. Le ministre de l’économie a été la cible des socialistes pendant le week-end après ses allusions critiques contre les 35 heures. « Il n’est pas question de revenir sur la durée légale du temps de travail, ce débat est clos. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le passé, c’est l’avenir », déclare Manuel Valls après avoir fait taire les sifflets. Le « drame humain » des migrantsLa seule évolution dans le discours du premier ministre est intervenue finalement à propos de la crise des migrants en Europe. Jusqu’à présent, l’ancien ministre de l’intérieur insistait fortement sur la « fermeté » à opposer à « l’immigration économique irrégulière ». A La Rochelle et avant un déplacement lundi à Calais, il a davantage mis l’accent sur « le drame humain » provoquée par l’afflux de réfugiés. « Ceux qui fuient la guerre, les persécutions, la torture, les oppressions, doivent être accueillis », a-t-il déclaré, appelant à une réponse européenne globale.Par sa défense de l’action gouvernementale et ses attaques contre l’opposition, le discours du premier ministre avait des accents de campagne électorale, à quatre mois des régionales et moins de deux ans de la présidentielle. Manuel Valls a l’intention de profiter de la période de recomposition politique à gauche pour « évoluer, bousculer certains de nos tabous, penser l’avenir pour le façonner ».Un travail mis au service de François Hollande qui est « en train d’accomplir ce défi immense, de réinventer [la gauche] au pouvoir ». Un travail qui pourrait aussi servir ses propres intérêts, si jamais le président de la République ne se représentait finalement pas en 2017. Selon un sondage Ifop pour le JDD, Manuel Valls reste le meilleur candidat pour le PS à la présidentielle : il obtient 35 % d’opinions favorables chez les sympathisants de gauche contre 22 % pour François Hollande. Et chez les sympathisants socialistes, son score augmente encore (45 % contre 30 %).Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Nathalie Kosciusko-Morizet a effectué sa rentrée, dimanche 30 août, à Paris, en organisant une journée de réflexion placée sous le thème de la « liberté ». Une manière pour la députée de l’Essonne d’investir le débat d’idées, avant sa probable candidature à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017. Celle qui fait figure de modérée au sein de son parti se prépare à concourir à ce scrutin, prévu en novembre 2016, estimant qu’elle est la seule à défendre « la modernité » à droite. « Je vous ai réunis pour travailler à une nouvelle génération d’idées (…). Nous devons nous mobiliser », a-t-elle déclaré devant près de 200 personnes, dont des économistes, des chercheurs ou des militants associatifs.Proposant d’« inventer une nouvelle offre politique », la vice-présidente des Républicains (LR) s’est clairement démarquée des discours droitiers de son parti. Estimant que son parti est trop focalisé sur la question de l’islam, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a jugé que son camp ne devait pas courir après le Front national sur cette question, comme sur celle de l’immigration. « Aujourd’hui, la seule réponse que l’on semble capable de donner au délitement national, c’est le repli identitaire, comme si l’identité française, qui est complexe et riche, pouvait être réduite à une seule de ses multiples sources », s’est-elle indignée, en s’inquiétant de « la montée des extrêmes » en France et en Europe. « Il faut lutter contre les forces réactionnaires qui nous tentent », a-t-elle insisté.Lire l'entretien :NKM : « Ne tombons pas dans une régression identitaire »Lors de sa rentrée, NKM se démarque de l'aile droite de LR en mettant en garde contre un "repli identitaire" http://t.co/hCVoS60OtU— AlexLemarie (@Alexandre Lemarié)require(["twitter/widgets"]);« Pensée réactionnaire »Pour Mme Kosciusko-Morizet, pas question de surfer sur l’islamophobie :« Des mouvements conservateurs, voire réactionnaires sont à l’œuvre. Ils s’appuient largement sur les inquiétudes légitimes nées de l’émergence du fondamentalisme islamique. Mais on ne combat pas l’agression par la régression, le djihad par l’esprit de croisade. (…) N’organisons pas la guerre des religions. »Disant se « battre » contre « le nouveau pessimisme de la droite », qui prône « le repli sur soi, sur ses intérêts, sur son identité menacée », l’ex-candidate à la mairie de Paris a dénoncé la « pensée réactionnaire » de certains intellectuels, citant Michel Houellebecq et Eric Zemmour. Avant de souligner : « Jamais je n’arrêterai le combat contre l’extrême droite et contre ses idées (…) Je ne crois pas que la haine, l’invective, le ressentiment soient des solutions aux problèmes de la France. »Un discours à l’opposé de la ligne de Nicolas Sarkozy, qui préconise des mesures de fermeté sur les sujets régaliens et identitaires pour concurrencer le FN. Le message est limpide : l’ancienne porte-parole de M. Sarkozy veut défendre ses convictions en toute liberté et ne pas lier son avenir politique à celui de l’ancien chef de l’Etat. « Elle a compris qu’elle devait reprendre son indépendance pour exister », observe un ex-ministre. « Je revendique une liberté de ton et de pensée (…). Je ne veux pas que l’on fasse campagne en 2017 avec des idées mortes, qui ne répondent plus aux enjeux actuels », avait-elle déjà déclaré dans un entretien au Monde publié samedi, en assumant ses « nuances » avec M. Sarkozy.Lire aussi :Grèce, immigration, Libye... ce que propose Nicolas SarkozyQuestions économiques et d’emploiLors de sa journée de rentrée, Mme Kosciusko-Morizet a d’ailleurs choisi de se concentrer sur les questions économiques et d’emploi, avec trois séquences : une première table ronde s’est tenue sur la nécessité de baisser les charges des entreprises pour relancer l’économie, une autre sur le thème de la fin du salariat comme modèle de référence et la dernière partie a été consacrée à des témoignages de « femmes libres ».L’occasion pour l’ex-candidate à la mairie de Paris de répéter sa proposition de baisser les charges sur les entreprises à hauteur de 100 milliards d’euros, dès 2017, dans l’espoir de créer un choc de compétitivité. Pas question, selon elle, de se contenter de formuler des promesses sur les « vieilles lunes de la droite », en citant la suppression de l’ISF ou la fin des 35 heures. Dimanche, Nathalie Kosciusko-Morizet a bien posé la première pierre de sa probable candidature à la primaire.Lire aussi :Primaire à droite : la bataille de l’argentAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous La nomination du nouveau ministre de l’emploi devrait intervenir en début de semaine. Selon nos informations, ce remaniement attendu depuis l’annonce du départ du gouvernement de François Rebsamen, redevenu maire de Dijon, est prévu dans la journée du lundi 31 août ou du mardi 1er septembre.Lire aussi :Départ de Rebsamen : dernier couac avant les vacances« Il doit être acté avant le conseil des ministres de mercredi », a expliqué au Monde une source gouvernementale. Ce remaniement devrait être a minima, consistant à remplacer poste pour poste M. Rebsamen. François Hollande et Manuel Valls ont donc décidé pour l’instant de ne pas profiter de la crise en cours chez les écologistes pour procéder à un remaniement de plus grande envergure à quatre mois des élections régionales.Plusieurs profils envisageablesPour succéder à M. Rebsamen Rue de Grenelle, plusieurs profils sont envisageables. François Hollande peut vouloir faire le choix de la tranquillité et nommer à nouveau un fidèle parmi les fidèles, comme Stéphane Le Foll – ce qui serait de surcroît une façon de l’exfiltrer du ministère de l’agriculture, où la crise des éleveurs lui fait traverser une mauvaise passe.Mais M. Hollande peut aussi vouloir saisir l’occasion d’envoyer un signal fort à sa majorité en choisissant une figure incarnant un infléchissement de la politique économique. Dans ce cas, un profil comme celui du député « frondeur » Jean-Marc Germain, ancien directeur de cabinet de Martine Aubry et mari d’Anne Hidalgo, permettrait sans doute de resserrer les rangs à quelques semaines des élections régionales.Lire aussi :François Rebsamen démissionne : son successeur reste à trouverBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.08.2015 à 21h41 • Mis à jour le29.08.2015 à 21h43 Alors que la crise n’en finit pas de déchirer Europe Ecologie-Les Verts, le Parti de gauche espère tirer profit des prochaines clarifications au sein du parti écologiste pour se renforcer en vue des élections régionales. Eric Coquerel a estimé samedi que son parti pourrait s’allier avec EELV dans au moins cinq régions pour le scrutin de décembre, affirmant sentir « une appétence » de la part de la base militante du parti écologiste en pleine crise.Les régions Rhône-Alpes-Auvergne, PACA, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Bourgogne Franche-Comté sont « les plus engagées » dans le processus, a précisé le coordinateur général du parti fondé par Jean-Luc Mélenchon lors d’un point-presse à l’université d’été du parti, à Toulouse. Des discussions pourraient par ailleurs reprendre en Bretagne, dans le Centre, les Pays-de-la-Loire et l’Ile-de-France, région à laquelle le parti « ne renonce pas », a-t-il déclaré.Des binômes plutôt qu’un ralliement« On va vivre deux semaines absolument décisives, au cours desquelles il peut tout se passer », a estimé M. Coquerel, qui pense que la crise à EELV pourrait accélérer « dans un grand nombre de régions » le « choix stratégique » des écologistes. François de Rugy et Jean-Vincent Placé, qui ont tous deux claqué la porte de la formation écologiste cette semaine, s’étaient vivement opposés à la possibilité d’une alliance avec la gauche radicale pour les régionales., participant selon eux de la « dérive gauchiste » d’un parti devenu un « astre mort ».Lire aussi :A La Rochelle, la crise d’EELV éclipse les divisions socialistesLes leaders du PG sont cependant restés prudents, rappelant le refus de tout « ralliement » aux écologistes et leur préférence pour des « binômes » avec une tête de liste et un porte-parole de chaque parti.Lire aussi :Entre le PS et EELV, le débat tourne au vinaigre à La RochelleLes candidats déclarés aux régionales Alexandre Pouchard C’est un discours récurrent. Loin de l’image de la famille de réfugiés fuyant la guerre, les migrants arrivant en Europe ne seraient que très majoritairement des hommes seuls ne fuyant que la misère. Après avoir affirmé, sur RMC début septembre, que cette proportion atteignait même 99 %, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a assuré, jeudi 24 septembre, et de nouveau sur RMC, qu’elle était de 75 %."Les institutions internationales disent qu'il y a 75% d'hommes parmi ces #migrants." #BourdinDirect— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);C’est partiellement vrai mais…69 %Selon les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 69 % des migrants ayant traversé la Méditerranée pour venir en Europe en 2015 étaient des hommes. Sur 100 personnes s’engageant dans ce périple, 13 étaient des femmes et 18 étaient des enfants. Pas 99 % ni 75 % comme l’affirme Marine Le Pen, donc, mais effectivement une majorité d’hommes.De plus, la proportion pourrait se rééquilibrer, selon d’autres comptages. Ainsi, en juin, les femmes et les enfants représentaient 10 % des migrants transitant par la Macédoine (route terrestre). Une proportion passée à un tiers en septembre, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).Presque parité dans les camps de réfugiés au Proche-OrientEn revanche, si l’on prend le problème à l’une des sources, à savoir la situation des réfugiés syriens au Proche-Orient, le constat est tout autre parmi les 4 millions de réfugiés syriens – 92 % sont actuellement dans trois pays voisins de la Syrie : la Turquie (1,9 million de personnes), le Liban (1,1 million) et la Jordanie (628 000).Lire aussi :Réfugiés syriens : la Turquie, le Liban et la Jordanie en première ligne50,5 % de femmesDans les camps de réfugiés, les femmes sont légèrement majoritaires (50,5 %). Sans surprise, la tranche d’âge majoritaire est constituée par les 18-59 ans, où les femmes sont également majoritaires (23,9 % des femmes, 21,8 % des hommes). #container_14431066811{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431066811{ height:500px; } #container_14431066811 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431066811 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431066811 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431066811 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les femmes majoritaires dans les camps de réfugiés syriens au Proche-OrientRépartition des hommes et des femmes dans les camps de réfugiés en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Irak et en Egypte.Source : HCR(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431066811", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ff3232","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Total","0-4 ans","5-11 ans","12-17 ans","18-59 ans","Plus de 60 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 49.5 ], [ "", 9.1 ], [ "", 10.7 ], [ "", 6.5 ], [ "", 21.8 ], [ "", 1.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 50.5 ], [ "", 8.6 ], [ "", 10.1 ], [ "", 6.1 ], [ "", 23.9 ], [ "", 1.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Ils ne fuient que la misère ? C’est fauxC’est l’autre discours récurrent sur les migrants. Ceux fuyant la guerre ne représenteraient qu’une minorité."La réalité, c'est que la grande majorité de ces gens viennent pour des raisons économiques !" #BourdinDirect— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);Or, c’est faux. Selon les mêmes chiffres du HCR, les Syriens, venant donc d’un pays en proie à une guerre civile des plus violentes, ont représenté à eux seuls 54 % des migrants ayant traversé la Méditerranée en 2015.La deuxième nationalité la plus représentée est constituée des Afghans, pays également en proie à une guerre civile (13 %), suivis des Erythréens, venant d’un Etat sous dictature totalitaire (7 %), puis des Irakiens, également en guerre (3 %), des Nigérians, dont le pays connaît des massacres réguliers par des groupes comme Boko Haram (3 %), la Somalie, pays à l’état de décomposition avancée (2 %) … #container_14431057371{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431057371{ height:500px; } #container_14431057371 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431057371 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431057371 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431057371 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les migrants viennent majoritairement de pays en guerreTop 10 des nationalités les plus présentes parmi les migrants ayant traversé la Méditerranée en 2015. Elles représentent 90 % des arrivées maritimes.Source : HCR(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431057371", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Syrie","Afghanistan","Erythrée","Nigeria","Irak","Pakistan","Somalie","Soudan","Gambie","Bangladesh"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part des migrants ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 54 ], [ "", 13 ], [ "", 7 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Lire aussi :Syrie, Erythrée, Afghanistan… ce que fuient migrants et réfugiésAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.09.2015 à 17h09 | Isabelle Rey-Lefebvre François Hollande, qui intervenait jeudi 24 septembre au congrès HLM à Montpellier, a insisté sur sa détermination à faire appliquer partout la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU). Ce texte du 13 décembre 2000, symbole de la politique de gauche du logement, impose aux communes urbaines de se doter de 20 % à 25 % de logements sociaux à l’échéance 2025. Le président de la République a confirmé qu’une « politique de préemption » des terrains « sera [it] engagée » dans des communes ne respectant pas cette obligation. Celle-ci sera mise en œuvre après la publication d’un bilan « en octobre », a-t-il précisé.Lire aussi :Le gouvernement veut « taper fort » sur les villes en manque de logements sociaux« Dans deux mois, nous fêterons les quinze ans de la loi pour la solidarité et le renouvellement urbains. Quinze ans que cette loi est inscrite dans le paysage et a permis la construction de 450 000 logements sociaux », a rappelé le chef de l’Etat, avant de prévenir : « C’est parce que les communes ont eu quinze ans pour appliquer la loi de la République qu’on ne peut plus accepter que certains maires s’arrogent le droit de refuser sciemment de construire du logement social alors que plus des deux tiers participent à l’effort national. » « L’État est garant du droit au logement et j’entends qu’aujourd’hui cette grande loi soit strictement mise en œuvre. La République ne s’arrête pas aux frontières communales », a prévenu François Hollande, qui promet des mesures fermes. Le premier ministre « Manuel Valls annoncera en octobre la liste des communes carencées » en logements sociaux et « une politique de préemption [des terrains] sera engagée par l’Etat qui délivrera lui-même les permis de construire et réalisera les logements nécessaires ». La mesure pourrait concerner une vingtaine de communes récalcitrantes.Lire aussi :« Le logement partout et pour tous : le temps de la contrainte est venu »222 communes « carencées »M. Hollande avait déjà tenu des propos similaires en février et M. Valls les avait repris lors du comité interministériel sur l’égalité et la citoyenneté, en mars. Selon le dernier bilan, publié par le ministère du logement au printemps 2015, sur les 1 911 communes assujetties à la loi SRU, 222 sont « carencées », c’est-à-dire qu’elles n’ont pas rempli leurs objectifs de construction, déclinés par période de trois ans.Lire aussi :Des villes toujours rétives aux logements sociauxLes préfets disposent du pouvoir de se substituer au maire pour construire et préempter des terrains. Mais cette mesure est très rarement mise en œuvre. Les communes récalcitrantes pourraient également se voir infliger des pénalités susceptibles de représenter jusqu’à 7, 5 % du budget municipal, conformément à la Alur de 2014,.L’annonce du chef de l’Etat a été vivement applaudie à Montpellier par les congressistes représentants des bailleurs sociaux. Vendredi 24 septembre, le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner devrait mener une « action coup de poing » pour le logement social dans une commune récalcitrante de la banlieue parisienne.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye L’extrême droite française, vent debout contre l’accueil de réfugiés venant de Syrie, d’Irak ou de la corne de l’Afrique, a trouvé un bouc émissaire de choix dans la crise des migrants qui secoue l’Europe : l’Allemagne. Une manifestation « contre la déferlante migratoire » est organisée, jeudi 24 septembre, devant l’ambassade d’Allemagne, à Paris, à l’initiative du Siel (Souverainisme, indépendance et libertés), un petit parti allié au Front national.La formation de Marine Le Pen n’appelle pas elle-même à participer à ce rendez-vous, qui doit réunir, entre autres, l’écrivain Renaud Camus – théoricien du « grand remplacement » –, le groupuscule islamophobe Riposte laïque, l’Action française, ou encore la porte-parole du mouvement allemand anti immigrés Pegida. Il n’empêche, le FN n’est pas en reste sur le sujet.Depuis plusieurs semaines, Angela Merkel occupe une place de choix dans les discours de Marine Le Pen, au même titre que François Hollande ou Nicolas Sarkozy. La présidente du FN n’a de cesse de dénoncer le rôle moteur de la chancelière allemande dans la mise en place d’un système de répartition des migrants dans l’Union européenne, et critique la volonté de Mme Merkel d’accueillir 800 000 personnes dès 2015 sur son propre territoire.Lire aussi :La crise des migrants contraint les politiques français à clarifier leur discours« L’Europe à la schlague »« Sans doute l’Allemagne pense-t-elle à sa démographie moribonde, et sans doute cherche-t-elle encore à baisser les salaires et à continuer à recruter des esclaves via une immigration massive », a lancé Mme Le Pen lors du discours de clôture de l’université d’été de son parti, le 6 septembre, à Marseille. De son côté, Florian Philippot a pour sa part jugé que l’Allemagne « n’en finit plus de lancer ses diktats au visage de l’Europe : sur l’euro, les migrants ou le budget ».En manifestant son opposition à Angela Merkel, le Front national réactive un couplet déjà entonné au plus fort de la crise grecque, en juin : l’Allemagne, première économie du continent, ferait valoir ses vues à l’Europe au mépris des intérêts de ses partenaires. « C’est l’Europe à la schlague, dénonce Mme Le Pen, interrogée par Le Monde. En toutes circonstances et en tous domaines, l’Allemagne impose sa loi. »Lire aussi :Marine Le Pen rétropédale sur le « Grexit »« L’Allemagne paraît grande car nous sommes à genoux »En s’en prenant à la chancelière, chef de file supposée de l’Union européenne, la présidente du FN tente d’endosser le rôle de première opposante à l’ordre européen tel qu’il existe aujourd’hui. Et de dénoncer par-là même l’action de François Hollande, renvoyé à une simple position d’« administrateur de province sous direction allemande ».« L’Allemagne nous considère comme un esclave car elle obtient ce qu’elle demande : Mme Merkel demande l’accueil de 800 000 migrants, François Hollande applaudit ; puis Mme Merkel rétablit les frontières, et François Hollande applaudit encore. L’Allemagne paraît grande car nous sommes à genoux », juge Marine Le Pen.Un renversement d’alliances en faveur de la RussieCes critiques contre une supposée « Europe allemande » s’exprimaient déjà quand le premier ministre grec Alexis Tsipras tentait, avant l’été, d’obtenir un plan d’aide pour son pays sans contreparties trop sévères en terme d’austérité. Pendant la campagne présidentielle de 2012, déjà, le Front national s’en prenait à l’Allemagne pour son rôle dans le maintien d’un euro fort.Partisane d’un renversement d’alliances en faveur de la Russie et de relations bilatérales entre Etats, la fille de Jean-Marie Le Pen assure que si elle arrivait au pouvoir, elle ne ferait plus du couple franco-allemand un moteur des décisions en Europe. Finis les conseils des ministres communs, la visite à Berlin dès la prise de fonction... « Je traiterais l’Allemagne comme je traite les autres pays. Il n’y a pas d’objectif de tension ou d’hostilité, mais s’il faut en passer par là, on le fera », déclare la députée européenne.Lire aussi :Le monde vu du Front nationalOutre-Rhin, la présidente du Front national est perçue avec une certaine circonspection. L’entreprise de dédiabolisation du parti, qui consiste d’abord à le laver tout soupçon d’antisémitisme, ne convainc pas, le discours sur l’islam ou l’immigration n’ayant pas varié par rapport à l’époque de Jean-Marie Le Pen. Au lendemain des élections européennes, en mai 2014, Angela Merkel avait jugé « regrettable » les bons résultats des partis populistes en Europe. Son ministre de l’économie, Wolfgang Schäuble, avait quant à lui estimé que les Français avaient voté non « pas pour un parti de droite, mais pour un parti fasciste ». Pas de quoi réchauffer les relations entre le FN et le gouvernement allemand.Olivier Faye François Béguin Fraîchement élu, François Hollande avait annoncé, devant les représentants des mutuelles de santé, sa volonté de généraliser l’accès à une « couverture complémentaire de qualité » d’ici à 2017. Cet engagement présidentiel, renouvelé à Nantes en juin, devrait trouver sa pleine traduction dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2016 présenté jeudi 24 septembre par la ministre des affaires sociales et le secrétaire d’Etat chargé du budget.Lire aussi :Le régime des retraites bientôt à l’équilibreSi l’accord national interprofessionnel, signé en janvier 2013 par les partenaires sociaux, prévoit bien la mise en place de contrats collectifs d’entreprise obligatoires au 1er janvier 2016, certains publics restaient exclus du dispositif. Aujourd’hui, 3,3 millions de retraités, jeunes en difficulté d’insertion professionnelle ou chômeurs de longue durée ne bénéficient pas d’une telle couverture complémentaire, a calculé la Mutualité.Les salariés précaires avec des CDD de trop courte durée pour bénéficier de ces contrats collectifs devraient désormais directement recevoir de leur employeur une aide individuelle pour les aider à financer une complémentaire santé. Mais il n’est pas précisé pour l’instant la forme que prendra cette aide : ligne supplémentaire sur le bulletin de salaire ou « chèque santé ».« Critères de prix »Le budget 2016 de la « Sécu » prévoira également des mesures permettant un meilleur accès des plus de 65 ans aux complémentaires santé. Aujourd’hui, en perdant l’aide financière de leur employeur ainsi que les aides fiscales et sociales, les nouveaux retraités voient le coût annuel moyen de leur complémentaire santé passer de 283 à 998 euros, selon la Mutualité.La loi Evin de 1989 prévoit aujourd’hui que les salariés qui quittent une entreprise peuvent continuer à bénéficier du contrat collectif de leur entreprise pour un tarif ne dépassant pas 150 % de celui appliqué aux salariés. Ce dispositif devrait être réaménagé. L’augmentation des tarifs devrait à l’avenir être progressive et atteindre les 150 % en trois à cinq ans.De nouveaux contrats individuels de complémentaire santé spécifique pour les plus de 65 ans devraient enfin faire leur apparition. Labellisés par l’Etat à l’issue d’un appel d’offres, ceux-ci devront répondre à des « critères de prix et de qualité » définis par le ministère de la santé.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual, Bertrand Bissuel et François Béguin Pour la première fois depuis 2004, le régime de retraites des salariés du privé devrait revenir à l’équilibre l’an prochain. Cette bonne nouvelle figure dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2016, présenté, jeudi 24 septembre, par la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, et par le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert. Elle résulte, pour une large part, de la réforme promulguée en 2010, qui relève progressivement l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans. S’y ajoute l’impact des dispositions votées en 2013 (allongement de la durée de cotisations pour obtenir une pension à taux plein, accroissement des cotisations de 0,3 point sur la période 2014-2017, etc.).Ces mesures, successivement portées par les gouvernements Fillon et Ayrault, avaient suscité de vives controverses à l’époque. Alors qu’elle accusait un solde négatif de 1,2 milliard d’euros en 2014, la branche vieillesse devrait, en 2016, repasser au-dessus de la ligne de flottaison et afficher un excédent d’environ 500 millions d’euros.Lire aussi :Mutuelles : les salariés précaires et les plus de 65 ans seront aidésL’ensemble de notre système de protection sociale, lui, reste dans le rouge, mais le déficit devrait continuer à se réduire. Pas d’annonces fracassantes, dans ce budget 2016 de la « Sécu », qui recèle une myriade de dispositions très techniques : mises bout à bout et additionnées aux précédentes réformes, elles permettront de diminuer, en 2016, de 3,1 milliards d’euros le déficit du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) – si les prévisions de l’exécutif se réalisent.En 2015, les quatre branches du régime général (assurance-maladie, vieillesse, famille, accident du travail-maladies professionnelles) et le FSV devraient afficher un solde négatif de 12,8 milliards d’euros, soit près de 400 millions d’euros en moins par rapport à l’exercice précédent. Le gouvernement ambitionne de ramener le déficit à 9,7 milliards d’euros l’an prochain, contre « 21 milliards en 2011 », souligne M. Eckert, ce qui donne la mesure, selon lui, des efforts accomplis. L’an prochain, ajoute-t-il, « nous retrouverons quasiment le niveau qui prévalait avant la crise, puisqu’il se situait en 2008 à 9,3 milliards d’euros ».Santé : 3,4 milliards d’économiesL’assurance-maladie reste le poste le plus lourdement déficitaire : – 7,5 milliards d’euros en 2015, soit un dérapage d’environ 1 milliard par rapport à l’année précédente. Pour 2016, le but de l’exécutif est de revenir à un solde négatif de 6,2 milliards d’euros. Dans cette optique, l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (Ondam), qui sert à piloter les comptes, est ramené à un taux historiquement bas : + 1,75 % (contre + 2,05 % en 2015).Diverses mesures sont programmées pour réaliser 3,4 milliards d’économies dans notre système de santé. Le prix de certains médicaments va baisser, le gain espéré s’élevant à 550 millions d’euros. Et le recours aux génériques va être promu. Mme Touraine devait d’ailleurs annoncer, jeudi, le lancement d’une grande campagne de communication durant le premier semestre 2016, afin d’encourager la diffusion de ces produits de santé. Gain escompté : 395 millions d’euros. La ministre de la santé entend aussi accroître « l’efficience de la dépense hospitalière », notamment en optimisant les achats dans les hôpitaux et en améliorant leurs fonctions logistiques (420 millions d’euros). Elle tient aussi à favoriser le « virage ambulatoire », c’est-à-dire permettre aux patients de passer moins de temps à l’hôpital et plus de temps à leur domicile. Dans l’entourage de Mme Touraine, on met en exergue le fait que ces économies ne passeront pas par des déremboursements ou des baisses de prises en charge coûteuses, comme celle liée à l’hépatite C.La branche famille, elle, reste déficitaire, mais l’exécutif table sur une correction relativement rapide du déséquilibre financier : – 800 millions d’euros en 2016 contre – 2,7 milliards deux ans plus tôt. Une amélioration induite par la modulation des allocations familiales en fonction du revenu des ménages, qui est entrée en vigueur début juillet.Mécanismes de revalorisationSur le volet « famille », le PLFSS prévoit, par ailleurs, de généraliser dès le printemps 2016 la garantie contre les impayés de pensions alimentaire (GIPA). Ce dispositif, expérimenté depuis un an dans vingt départements, permet au parent qui a la charge de l’enfant de toucher, dès le premier mois de pension non perçue, une pension alimentaire minimale, équivalente au montant de l’allocation de soutien familial (100 euros par mois et par enfant). La CAF, de son côté, continue de se rembourser auprès du parent « défaillant » (saisie sur salaire), même si, dans les faits, les taux de recouvrement restent assez faibles. Le ministère de la santé table aujourd’hui sur 90 000 familles concernées par la GIPA à terme, avec un coût estimé pour la branche famille à 5 millions d’euros en 2016.Enfin, les mécanismes de revalorisation de toutes les prestations sociales vont être revues. Désormais, le coup de pouce sera calculé en fonction de l’inflation constatée et non plus prévisionnelle. En outre, il sera regroupé sur deux dates : soit le 1er avril soit le 1er octobre. Ces changements devraient engendrer une économie d’environ 500 millions d’euros en 2016.Le gouvernement prévoit que les quatre branches de la « Sécu » seront de nouveau excédentaires (de 1,8 milliard d’euros) en 2019. Mais en tenant compte du FSV, les comptes demeureraient négatifs de 1 milliard. La Cour des comptes risque de froncer les sourcils. Dans son rapport sur la Sécurité sociale, publié le 15 septembre, elle déplorait que le redressement des comptes sociaux soit repoussé « à un horizon indéfini ».Julia PascualJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis et Damien Leloup Moins statique, plus de réseaux sociaux : l’Elysée inaugure jeudi 24 septembre une nouvelle version de son site Internet. Il s’agit davantage d’un lifting que d’une refonte complète, comme cela avait été le cas en 2012. L’objectif affiché est donc de mettre en avant les contenus produits sur Twitter, Vine, Facebook ou Instagram par la petite équipe de huit personnes chargée de la communication de François Hollande sur le Web.Exit la page d’accueil très classique du site. Elle est remplacée par un patchwork de photos, vidéos et tweets du chef de l’Etat. Une colonne à droite permet de suivre l’agenda et les dernières actualités de la présidence. « Nous produisons beaucoup de contenus pour les réseaux sociaux, notamment des vidéos, et jusqu’à présent il était difficile de les mettre en page d’accueil », note Frédéric Giudicelli, responsable de la communication numérique de l’Elysée. Des vidéos qui vont du très sérieux – l’intégralité des discours du président de la République – au plus décalé – comme une mini-série sur les coulisses de la présidence. Le compte Instagram de la présidence prend également une importance prépondérante. « On constate aujourd’hui aux Etats-Unis que c’est devenu le principal réseau social de la campagne », explique-t-on dans l’entourage de François Hollande.Cette refonte s’est faite a minima techniquement. Seul le design du site a été changé, les infrastructures restant les mêmes, pour un budget modeste de 30 000 euros au total, dont l’essentiel ira à l’agence parisienne Lumini, en charge de l’aspect visuel. Frédéric Giudicelli, ingénieur informaticien de formation, s’est occupé lui-même d’une grande partie du travail technique.Une barre de directPrincipale innovation, une barre de direct, inspirée des sites d’information, sera désormais présente sur toutes les pages pour diffuser les interventions du chef de l’Etat, accompagnées de messages publiés sur les réseaux sociaux. L’Elysée a voulu également réorganiser par thématiques les archives du site pour mieux mettre en avant le bilan de François Hollande après trois années de quinquennat.Pour le reste, M. Giudicelli revendique ne pas avoir cherché d’inspiration ailleurs, et surtout pas auprès des sites de chefs d’Etat étrangers – « Pour quoi faire, alors que nous avons le génie français », s’amuse-t-il. En 2010, une précédente version d’Elysee.fr, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, avait valu à ses responsables de nombreuses moqueries : le résultat était une copie fidèle jusque dans les moindres détails du site de la Maison Blanche.« Les réseaux sociaux sont les moyens de communication du XXIe siècle, tout se passe là »Essentiellement cosmétique, la refonte du site de la présidence de la République s’inscrit néanmoins dans une tendance d’ores et déjà très forte à Matignon : l’importance croissante des réseaux sociaux dans la communication du gouvernement et de François Hollande. Le calcul est simple : avec ses 350 000 visiteurs mensuels, le site de l’Elysée ferait presque pâle figure aux côtés des 900 000 abonnés à son compte Twitter et des 1,6 million qui suivent le compte personnel de François Hollande ; la page Facebook fait un peu moins bien, avec 185 000 abonnés.Beaucoup moins cher que les spots télévisés« Pour un site institutionnel, on était à peu près dans les standards de fréquentation, mais en revanche on fait des excellents chiffres sur les réseaux sociaux, il fallait tenir compte de ça », explique-t-on à l’Elysée. Plus rapides, plus simples, plus adaptés à la diffusion d’un message – qui peut ensuite être répercuté par les sympathisants ou les militants – les réseaux sociaux concentrent l’essentiel de l’attention des services de communication du gouvernement et de la présidence de la République. Et ils alimentent également la veille que font leurs équipes – chaque semaine, Manuel Valls et François Hollande reçoivent ainsi des résumés de l’opinion basés sur les messages les plus diffusés sur les réseaux sociaux.« Ce sont les moyens de communication du XXIe siècle, tout se passe là », estime Christian Gravel, directeur du service de communication du gouvernement. Une stratégie qui est aussi liée à des questions de coût : avec leurs possibilités de publicité ciblée, les campagnes de communication sur les réseaux sociaux coûtent beaucoup moins cher que les spots télévisés, et permettent de cibler précisément les personnes à qui l’on s’adresse (retraités, actifs, jeunes…). La campagne Stop-djihadisme a ainsi été essentiellement diffusée par ce canal, pour un budget tout compris de 100 000 euros et environ deux millions de vidéos vues.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme et Cécile Prudhomme Fin de partie. François Hollande a tranché. Lors d’ultimes arbitrages intervenus en début de semaine, l’exécutif a décidé qu’il y aurait bien douze zones touristiques internationales (ZTI) à Paris, où les commerces pourront ouvrir le dimanche et tous les soirs jusqu’à minuit. Le décret fixant ces ZTI et les critères d’éligilibilité a été publié jeudi 24 septembre dans la matinée.Ces ZTI sont issues du projet de loi adopté laborieusement mais définitivement par le Parlement le 10 juillet, qui augmente de cinq à douze le nombre d’ouvertures les dimanches autorisés dans l’année. Des ZTI, il n’y en aura pas qu’à Paris : Deauville (Calvados), Cannes (Alpes-Maritimes) et Nice sont aussi concernés.Selon la carte de Paris, validée par le premier ministre, Manuel Valls, mercredi, ces périmètres ont subi quelques retouches après la phase de consultation achevée le 15 septembre. Ainsi les zones englobant les centres commerciaux Italie 2 (13e arrondissement de Paris) et Beaugrenelle (15e), qui avaient suscité de nombreux doutes, tant politiques que syndicaux, sur leur fréquentation internationale, sont conservées.« J’ai même été maltraitée »Dans le 15e, une partie de la rue Saint-Charles a été intégrée à la zone Beaugrenelle, comme l’avenue de Wagram dans la zone Maillot-Ternes (17e) En revanche, pour ne pas déséquilibrer le petit commerce local, le boulevard Barbès a été retiré du secteur Montmartre, tout comme la place de la République, sortie de la zone Marais qui a été élargie. En tout, « c’est près de 3 000 points de vente, dont plus de la moitié en surface destinée à l’équipement de la personne, qui vont pouvoir ouvrir alors qu’on était à 400, indique Claude Boulle, président exécutif de l’Union du commerce de centre-ville (UCV). C’est 10 % du commerce parisien et 5 % du territoire de la ville. »Lire aussi :Nouvelle polémique autour du travail dominical à ParisLa situation s’était tendue dernièrement. La maire de Paris, Anne Hidalgo, ayant affirmé dans Le Parisien du 4 septembre ne pas avoir « été entendue dans cette affaire par Emmanuel Macron [le ministre de l’économie]. J’ai même été maltraitée. » Elle lui avait adressé une lettre, dans laquelle, elle évoquait ce « fantasme d’une ville entièrement dédiée au consumérisme » et « une méconnaissance du tissu commercial parisien ». Les réunions de concertation « avec Bercy ont été rompues unilatéralement par le cabinet du ministre de l’économie avant l’été », affirme Mathias Vicherat, directeur de cabinet de Mme Hidalgo.Les réunions de concertation « avec Bercy ont été rompues unilatéralement par le cabinet du ministre de l’économie avant l’été ».Jeudi dans Le Parisien, M. Macron a répondu sans ménagement : « Si elle avait été en capacité d’ouvrir les commerces le dimanche dans les zones les plus attractives, nous n’aurions pas eu à mener cette réforme. Elle n’a pas souhaité que nous échangions. C’est son choix, ajoute-t-il. Je comprends que les équilibres politiques de la Ville de Paris aient rendu impossible pour sa maire de conduire cette évolution, mais ce n’est pas mon débat », assène-t-il.Des bribes de pouvoir accordés à ParisLe président de la République a donc arbitré en faveur de son ministre de l’économie sans un seul regret. Il considère que les débats sur la loi pour la croissance ont été suffisamment longs au Parlement pour permettre aux députés de Paris de se faire entendre. L’Elysée rappelle que Mme Hidalgo a été consultée par Bercy sur les ZTI ainsi que les maires d’arrondissement. Et que certains d’entre eux se sont montrés mieux disposés qu’elle sur des évolutions de l’ouverture dominicale. Afin d’apaiser le débat, l’exécutif accorde à la maire de Paris des bribes de pouvoir. Pour s’assurer que les ZTI engendrent bien les 8 000 emplois espérés par le ministère, il sera créé une instance, dont le nom et les statuts n’ont pas encore été fixés. Elle sera coprésidée par Mme Hidalgo et le préfet de Paris, et chargée d’évaluer l’activité et l’emploi de ces zones, de manière à faire évoluer la carte si nécessaire.Lire aussi :Travail du dimanche : le plaidoyer du patron de DartyAprès la publication des textes, les commerces des périmètres concernés ne pourront toutefois pas ouvrir immédiatement. Il leur faudra attendre les négociations et les accords avec les syndicats, prévus par la loi, dans les commerces de plus de onze salariés. Depuis le mois de juin, l’UCV a engagé des discussions bilatérales avec toutes les organisations syndicales. Celles-ci vont pouvoir s’accélérer car « nous leur avons toujours dit que nous leur ferions une offre de négociation quand nous aurons les arrêtés ministériels, indique M. Boulle. Nous allons pouvoir entrer dans le vif du sujet ».Le temps reste toutefois compté. « Il faudrait aboutir à un accord avant la fin de l’année car les magasins ne vont pas attendre le début de la saison 2016 les bras croisés avec des milliers de clients qui, ayant entendu l’information, vont taper à leur porte le dimanche en pensant que c’est déjà ouvert », poursuit-il, ajoutant que « dans les échanges préliminaires, ils étaient en tout cas intéressés par le sujet car ils sont tous venus ».Les syndicats ne désarment pasSi ces négociations au niveau des branches professionnelles n’aboutissent pas, elles redescendront au niveau des entreprises. « Et nous reprendrons les discussions avec nos propres partenaires sociaux, expliquait Nicolas Houzé, directeur général des Galeries Lafayette et du BHV Marais. L’accord actuel chez nous est de doubler la rémunération, sur la base du volontariat, ce sont des propositions que nous ferons. »Pour ce groupe militant de la première heure, dont les magasins du quartier Haussmann, celui de Montparnasse et le BHV Marais entrent en ZTI, l’ouverture du dimanche, « c’est 1 000 emplois supplémentaires à Haussmann et un chiffre d’affaires additionnel de 5 % à 7 %, ajoute M. Houzé. Aujourd’hui, hors Haussmann, nous avons un accord d’entreprise où les magasins classés dans les zones touristiques peuvent ouvrir les dimanches. A Nice-Masséna, par exemple, ouvert 52 dimanches par an, nous avons créé 80 emplois, et constaté une croissance de 10 % de notre activité sur l’année écoulée liée à l’ouverture le dimanche. 80 % de la clientèle qui visite notre magasin de Nice le dimanche est étrangère ».Lire aussi :Le Royaume-Uni veut ouvrir encore plus le dimancheLes syndicats, comme Clic-P, eux, en tout cas, ne désarment pas, comptant monter à l’offensive sur le prochain sujet des gares promises elles aussi à une ouverture dominicale. La phase de consultation doit s’achever le 15 octobre.Lire aussi :Travail dominical : les syndicats prêts à la mobilisation Des effets discutés sur l’emploiLe travail du dimanche a fait l’objet de nombreux débats sur ses retombées économiques. Dans une étude de novembre 2013 menée avec Arnaud Sylvain et Franck Morel, Gilbert Cette, économiste à l’université d’Aix-Marseille, chiffrait à 20 000 équivalents temps plein le gain d’un assouplissement de la législation. A l’origine du surcroît d’activité, les « cadres ou les couples “biactifs” qui, aujourd’hui contraints par leurs horaires de travail et de transport, pourraient consommer davantage ». A l’inverse, Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, observait récemment que « les Français ont un budget contraint. Si les clients achètent un canapé le dimanche, ils ne l’achèteront pas le samedi ni le lundi ». Et de citer la zone de Plan-de-Campagne (Bouches-du-Rhône), autorisée à ouvrir le dimanche. « Les recettes de la zone ont évidemment augmenté, mais pas celles des commerces de l’intégralité de la région du pays d’Aix-en-Provence », dit M. Heyer.Cécile PrudhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Isabelle Rey-Lefebvre (Montpellier, envoyée spéciale) François Hollande s’est invité, jeudi 24 septembre, à la clôture du 76e congrès du logement social à Montpellier. Un événement rare : la dernière visite présidentielle remonte à celle de François Mitterrand, en 1989. Le président de la République s’est efforcé de convaincre du soutien indéfectible de l’Etat les 4 000 représentants des 755 organismes HLM, public habituellement acquis à la gauche, mais aujourd’hui plutôt agacé par la probable réduction de leurs financements.Le chef de l’Etat a rappelé les efforts de la collectivité pour le mouvement HLM, en particulier la TVA à taux bonifié de 5,5 % au lieu de 10 %, les exonérations de taxe foncière pendant 25 ans (au lieu de 20 ans auparavant). Il a aussi loué le rôle de rempart social que joue le parc HLM, saluant sa contribution économique à la construction et à l’emploi : 30 % des logements bâtis en 2015 l’ont été par les organismes HLM, qui en ont aussi rénové 250 000.#congresHlm FHollande promet des terrains publics gratuits pour construire des logements sociaux applaudissements— Isareylef (@Isabelle Rey)require(["twitter/widgets"]);L’investissement de ce secteur s’élève à 20 milliards d’euros, grâce à la manne des 250 milliards d’euros du livret A, pilier du modèle français du logement social et système unique en Europe. La baisse, au 1er juillet, du taux de livret A (de 1 % à 0,75 %) allège encore de 300 millions d’euros le coût de la dette pour les emprunteurs HLM.François Hollande était surtout attendu sur le dossier des subventions accordées aux bailleurs sociaux pour construire de nouveaux logements, appelées aides à la pierre, de 500 millions d’euros en 2011, passées à 400 millions d’euros en 2014, avant de fondre, en 2015, à 80 millions d’euros. « C’est un élément de notre modèle économique, un investissement de la République dans son avenir », a rappelé Jean-Louis Dumont, président de l’Union sociale pour l’habitat, organisatrice du congrès. Sa requête a été entendue puisque François Hollande a bien annoncé 250 millions d’euros pour le nouveau fonds national des aides à la pierre. Mais il a déçu, car ce fonds est surtout alimenté par les bailleurs sociaux eux-mêmes, ce qui, selon eux, annonce un désengagement progressif de l’Etat. « Une fois la tuyauterie branchée, il n’y a plus qu’à siphonner… », résume un congressiste, bon connaisseur de ces rouages financiers.Lire aussi :Immobilier : l’APL accession sera finalement maintenueBonnes nouvellesFrançois Hollande a tout de même été fortement applaudi lorsqu’il a annoncé une baisse de la commission versée par l’Etat aux banques pour rémunérer la collecte et la gestion des dépôts du livret A. Elle passe de 0,40 % à 0,30 % – elle était de 0,50 % en 2013 –, ce qui économisera 250 millions d’euros aux HLM.Le chef de l’Etat a aussi, au passage, confirmé le maintien des allocations logement pour les accédants à la propriété, qui permettent, chaque année, à 35 000 ménages de devenir propriétaires. Il a réaffirmé la détermination de l’Etat à mettre au pas les communes récalcitrantes à se doter de 20 % à 25 % de logement social, comme le leur impose la loi Solidarité et renouvellement urbains. Parmi les 222 communes carencées, certaines se verront privées du droit de délivrer les permis de construire, confié aux préfets qui disposeront, en outre, du droit de préempter.D’autres bonnes nouvelles sont venues de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), indéfectible financier du logement social. Grâce à une intervention de la Banque européenne d’investissement (BEI), la CDC sera en mesure d’octroyer des écoprêts à 0 %, ouvrira une nouvelle ligne de crédit de 500 millions d’euros, à taux fixe et attractif, pour sécuriser les organismes sur le coût futur de leur dette, et propose encore 5 milliards d’euros sur quatre ans pour les travaux de réhabilitation du parc. Le président de la République et le directeur général de la CDC, Pierre-René Lemas, ont aussi annoncé la contribution du plan Juncker et de la BEI qui, avec les fonds collectés par Action logement, renforcera en quasi fonds propres les organismes HLM, décuplant leur capacité d’emprunt.Isabelle Rey-Lefebvre (Montpellier, envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières C’est une Emmanuelle Cosse offensive qui est montée, mercredi 23 septembre, sur la scène du Cabaret sauvage à Paris. Pour son premier meeting de campagne, la tête de liste Europe Ecologie-Les Verts en Ile-de-France s’est saisie du scandale des tests antipollution truqués de Volkswagen, qu’elle a qualifié de « Volkswagengate », pour remettre sur la table une vieille revendication des écologistes : la fin du diesel.A deux mois de la Cop21, celle qui a fait de la qualité de l’air un axe majeur de sa campagne ne pouvait laisser filer une si belle occasion de demander à la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, et au président de la République « de prendre leurs responsabilités ». « Plus aucune subvention au diesel en cinq ans ! Une interdiction du diesel dans l’ensemble du pays d’ici 2025 », a-t-elle martelé.« [Face au] poison du diesel […], arrêtons de mentir aux Français en les incitant à acheter des voitures soi-disant écologiques […] le diesel propre, ça n’existe pas ! »Mme Cosse a aussi plaidé pour la suppression de « la niche fiscale pour le diesel » qui dégagerait, selon elle, « 7 milliards d’euros en moyens d’agir pour permettre aux ménages d’acheter des véhicules plus sobres ».Un peu plus tôt, Pierre Serne, vice-président sortant chargé des transports, avait indiqué à la tribune qu’il allait saisir la justice sur ce dossier. Egalement tête de liste dans le Val-de-Marne, ce dernier a déclaré vouloir utiliser l’article 40 du code de procédure pénale afin de saisir le procureur de la République pour « tromperie et mise en danger de la vie d’autrui ». Cet article, a-t-il précisé en marge du meeting, oblige un élu à dénoncer au procureur de la République tout délit dont il a connaissance. « Je suis élu, donc au courant de ce problème chez Volkswagen, et on le soupçonne chez tous les constructeurs », a-t-il souligné.Le scandale chez Volkswagen a permis à Mme Cosse de rebondir au moment où les difficultés s’accumulent pour celle qui est également secrétaire nationale d’EELV. Depuis fin août, les départs se multiplient dans son parti. Mardi, la patronne des écologistes a même dû encaisser la création d’un groupe dissident au conseil régional. A l’initiative de Jean-Vincent Placé, seize élus sur les cinquante-et-un que comptait le groupe ont décidé de faire sécession.Lire aussi :Régionales : le chemin de croix d’Emmanuelle CosseQuelques minutes après Cécile Duflot venue la soutenir, Mme Cosse avait d’ailleurs commencé son discours en dénonçant « des départs qui nourrissent les gazettes mais ne sauvent pas la planète ». Jugeant que « les écologistes sont debout et plus que jamais mobilisés », elle a renvoyé ses ex-camarades à leurs ambitions. « L’écologie n’est pas le paillasson sur lequel on s’essuie les pieds avant de fouler les allées du pouvoir », a-t-elle critiqué.Refusant d’être un « supplément d’âme » pour une « gauche en mal d’idées », elle a renvoyé dos à dos socialistes et gauche radicale. « Monsieur Mélenchon, si nous ne nous sommes pas laissés absorber par le PS, ce n’est pas pour accrocher un wagonnet d’écologie à une locomotive antieuropéenne, a-t-elle lancé. Monsieur Cambadélis, l’unité ne se construit ni à coup de canons, ni à coup de manœuvres… Plutôt que d’organiser des référendums pour masquer leur impuissance, je préférerais que les socialistes soient mobilisés pour cette région. » Mme Cosse a aussi mis en garde ses « concurrents », « aussi haut perchés soient-ils » : « Affaiblir les écologistes, c’est affaiblir la gauche. » Une allusion claire à la tête de liste socialiste Claude Bartolone qui pourrait être tenté de prendre sur ses listes des dissidents écologistes.La numéro un d’EELV en a profité pour saluer les personnalités de la société civile qui ont rejoint ses listes comme l’ex-juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy qui a pris la parole pour officialiser sa candidature. Mohamed Mechmache, porte-parole d’AC-Le feu, Emmanuel Poilane, directeur de France libertés, la fondation de Danielle Mitterrand, ou encore l’artiste Gaspard Delanoë étaient aussi présents aux côtés de l’ex-présidente d’Act Up. Sans oublier son allié privilégié dans cette campagne, Cap 21, le mouvement de Corinne Lepage, représenté par François Damerval, tête de liste en Essonne.Lire aussi :Régionales : l’ex-juge Bertella-Geffroy pourrait être candidate sur les listes EELV en Ile-de-FranceRaphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 23.09.2015 à 21h01 | Françoise Fressoz « Une manipulation, il n’y a que les imbéciles pour y croire. » Invité mercredi de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, Noël Mamère a opposé une fin de non-recevoir à la consultation citoyenne proposée par le premier secrétaire du parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis avant les élections régionales de décembre, pour tenter de ressouder la gauche.« C’est du bidon, ça ne changera rien du tout. Cambadélis me fait penser au mécano de la Générale. Il invente une petite combine politicienne pour montrer du doigt les écologistes et dire : “Les vilains, c’est à cause d’eux que Mme Le Pen risque de devenir présidente de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie”. Mais vous avez vu ce qu’ont donné cinquante ans de socialisme de notables, de petits barons, et de grands barons ? » Le député et maire de Bègles, ancien candidat écologiste à la présidentielle, analyse froidement la décomposition de la gauche : « Tout est à reconstruire pour retrouver l’adhésion des citoyens et ça ne se fera pas par le haut, par les appareils mais par le bas. » Selon lui, « petit à petit, la droite extrême a contaminé la droite républicaine et aujourd’hui, il y a une sorte d’hégémonie culturelle que symbolise Mme Le Pen. »La longue descente aux enfers d’EELVUn rien désabusé, l’élu observe : « J’ai 66 ans, je vois la nouvelle génération arriver, les trentenaires, mais qu’ont-ils fait, tous ces responsables que vous interviewez ? Ils ont été lycéens et étudiants dans les manifs. Après, ils sont devenus assistants parlementaires. Ils ont été fabriqués par les appareils ; ils ont vécu dans le hors-sol. Or, pour changer le monde, il faut savoir regarder le monde tel qu’il est. »Noël Mamère n’est guère plus tendre avec Europe-Ecologie-Les Verts dont il a claqué la porte en 2013. « C’est une longue descente aux enfers qui a commencé par un immense espoir, observe-t-il. Nous avions fait entrer massivement, dans une préfiguration de ce qu’est devenu Podemos en Espagne, des personnalités de la société civile : une juge, Eva Joly, un faucheur volontaire, José Bové, un directeur des campagnes de Greenpeace France, Yannick Jadot, une responsable de France nature environnement, Sandrine Bélier, un responsable de la fondation Nicolas Hulot, etc... L’appareil des Verts, que j’ai appelé la firme, a empêché la réussite de la coopérative pour garder la main et conserver le pouvoir sur le parti. A partir de là, tout s’est effiloché. »Lire aussi :« La question des alliances et du pouvoir » au cœur de la crise d’EELVSi Cécile Duflot se porte candidate à l’élection présidentielle en 2017, Noël Mamère la soutiendra parce que, dit-il, « il y a toujours eu un candidat écologiste à l’élection présidentielle depuis 1974 » et que « ce ne sont pas les candidatures écologistes qui favorisent le Front national. » S’il refuse d’employer le mot « trahison », il juge que la politique de François Hollande n’est pas conforme aux engagements pris : « La problématique de l’écologie ne figure pas au cœur des politiques publiques » déplore-t-il.Alors qu’une partie des écologistes est tentée par une alliance avec le Front de gauche, Noël Mamère se raidit : « Nous n’avons pas à nous définir par rapport à Mélenchon. Quand il nous explique que s’il avait à choisir entre l’Europe et la souveraineté ou le souverainisme, il choisirait le second, je ne suis pas d’accord. Moi, je suis un européen convaincu, comme tous les écologistes. » Pour le député-maire de Bègles, « le clivage politique aujourd’hui ne porte pas sur nos petites histoires mesquines d’Europe-Écologie-Les Verts mais sur l’euro, sur l’Europe ». Et de dénoncer avec force le « comportement de gens qui, comme Jacques Sapir, osent proposer un front de libération qui irait de l’extrême gauche jusqu’à l’extrême droite. » Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.09.2015 à 15h36 • Mis à jour le24.09.2015 à 11h09 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) « Ça va, là. Je crois qu’ils en ont eu pour leur compte. On peut arrêter ? » Cette petite phrase lancée par Martine Aubry aux journalistes à la fin de sa conférence de presse de rentrée à Lille, mercredi 23 septembre, en dit long sur l’agacement de l’ancienne ministre à l’endroit de certains membres du gouvernement. Notamment ceux qui ont la charge de la politique économique. A commencer par Emmanuel Macron, le ministre de l’économie.Sur Macron : « Qu’il s’occupe de son ministère »« Macron ? Comment vous dire… Ras-le-bol, répond-elle, commentant les propos du ministre de l’économie sur le travail du dimanche. Il faut qu’il mette toute son énergie pour accélérer la croissance et l’emploi. Je supporte de moins en moins l’arrogance. »Se disant choquée par les déclarations de M. Macron à l’encontre des fonctionnaires, Mme Aubry dénonce les paroles de cet « ancien fonctionnaire, certes devenu banquier d’affaires, qui sait sans doute qu’en période de crise on n’a jamais eu autant besoin des fonctionnaires, policiers, enseignants, personnels dans les hôpitaux ».Lire aussi :La gauche du PS n’en peut plus de la stratégie de « provocation » d’Emmanuel MacronPour enfoncer le clou, la maire de Lille pointe « une ignorance de ce que les gens vivent aujourd’hui. Il y a un moment, ce n’est plus supportable. Qu’il s’occupe de son ministère, ce serait déjà très bien ».Après les propos sur les fonctionnaires de M. Macron (qui venaient après ceux sur les trente-cinq heures à la fin d’août), le premier ministre, Manuel Valls avait réitéré, dimanche 20 septembre, sa confiance à son ministre de l’économie.Lire aussi :Macron ou la solitude du hussardA l’évocation de la réforme du code du travail, Mme Aubry s’agace. « Je prône une modernisation. Oui, il y a des réformes à faire. Mais quand j’entends dire que la complexité du code du travail empêche l’emploi, c’est faux ! Si le code du travail est complexe, je conseille d’aller lire le code fiscal… Encore un nouveau travail pour M. Macron. »Martine Aubry souhaite la mise en place d’une « carte vitale » de la formation professionnelle liée au compte épargne-temps : il faut « des protections et des libertés individuelles pour les salariés ».Sur l’économie : « Passer à la redistribution »Sur le plan économique, la maire de Lille exhorte le gouvernement à aller plus loin :« Après trois ans d’effort, il faut passer à la redistribution. Je prône une réforme d’ensemble, comme Jean-Marc Ayrault. Avec un impôt citoyen qui regroupe la CSG et l’impôt sur le revenu pour un système plus juste et plus efficace. »Et pour les 20 milliards d’euros qu’il reste à distribuer aux entreprises dans le cadre du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), elle recommande de cibler les entreprises. « Un beau chantier pour MM. Sapin et Macron. »Discrète dans les médias, l’ancienne ministre du travail ne cache pas s’être exprimée à plusieurs reprises dans le cercle privé :« Il reste deux ans pour réussir. Il faut booster la croissance et l’emploi. Et ce ne sont pas les “gauchos du PS” qui le disent. »Sur le PS : « Je n’ai jamais joué contre mon camp »Martine Aubry espère toujours un virage à gauche du gouvernement. Au congrès du Parti socialiste, regrette-t-elle d’avoir signé la motion A, « légitimiste », portée par le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, et le premier ministre, Manuel Valls, plutôt que de soutenir les frondeurs ?« Si c’était à refaire, je le referais immédiatement. Je ne les ai pas rejoints : ce sont eux qui m’ont rejointe. Si je n’y étais pas allée, le texte aurait été très différent. On aurait été minoritaires, on aurait dit la démocratie a parlé, circulez, y a rien à voir. »Peut-être n’a-t-elle pas été comprise par tout le monde lorsqu’elle a signé cette motion, reconnaît-elle, mais elle assume :« Je n’ai jamais joué contre mon camp, je veux que le président réussisse. »Lire aussi :Congrès du PS : Martine Aubry rallie la motion CambadélisSur les régionales : « Décision réfléchie de ne pas être candidate »Alors que la maire de Lille s’apprête à lancer, ce week-end, les festivités de Renaissance, manifestation culturelle organisée dans le cadre de Lille 3000, elle estime ne pas avoir besoin de « renaître » politiquement.« Je ne suis jamais partie. Il y a trois mois, tout le monde disait que j’étais finie. Aujourd’hui, à l’approche des régionales, il faudrait que j’aille me présenter dans les treize régions. »Et, non, elle n’ira pas croiser le fer avec Marine Le Pen et Xavier Bertrand aux régionales en Nord - Pas-de-Calais - Picardie. Même si les sondages donnent la gauche perdante.« C’est une décision réfléchie de ne pas être candidate. Je suis contre le cumul. Et Pierre [de Saintignon] connaît la région comme sa poche. Pas moi. Je connais Lille et sa métropole. Pierre, c’est le meilleur candidat. Il n’y a aucun doute. »Lire aussi :Régionales : Pierre de Saintignon, le pari risqué de Martine AubryPour ces élections régionales, l’ancien ministre des transports Frédéric Cuvillier doit annoncer officiellement, samedi, qu’il sera tête de liste PS dans le département du Pas-de-Calais. « Une très bonne nouvelle », commente Martine Aubry.Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 23.09.2015 à 14h09 • Mis à jour le24.09.2015 à 09h50 | Anne-Laure Delatte (Chargée de recherche au CNRS), Jézabel Couppey-Soubeyran (Université Paris-I, Ecole d’économie de Paris) et Laurence Scialom (Professeure à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense) Dans une lettre ouverte, publiée le 15 septembre dans Le Monde (« Les parlementaires doivent rejeter le choix de l’Elysée pour la Banque de France »), nous dénoncions, soutenues par plus de 150 signataires du monde académique et de la société civile, la possible nomination au poste de gouverneur de la Banque de France de François Villeroy de Galhau, tout récemment encore numéro trois de la plus importante banque française.La presse s’est depuis largement emparée du débat, et il n’est que temps. Plusieurs arguments soutenant cette nomination, ont été avancés ces derniers jours.Le premier est de vanter l’éthique irréprochable du candidat, ce qui était évidemment un minimum. Or, il ne s’agit pas de critiquer une personne, ni d’ailleurs de plaider pour une autre, mais de défendre une position de principe : l’indépendance des banquiers centraux et des superviseurs vis-à-vis des milieux bancaires et financiers est une absolue nécessité pour éviter les conflits d’intérêt.Conflit d’intérêt « public »Le deuxième souligne les garanties données par M. Villeroy de Galhau en renonçant aux rémunérations différées de BNPP et à la détention d’actions du secteur bancaire et financier. Outre que cela aussi allait de soi, l’indépendance et l’impartialité du gouverneur par rapport à l’industrie dont il est issu ne se réduisent pas à ses intérêts financiers. Ce n’est pas la possibilité d’un conflit d’intérêt « privé » que nous dénoncions, mais bien celle d’un conflit d’intérêt « public », d’un biais favorable à la préservation des intérêts du secteur bancaire plutôt qu’à son contrôle dans l’intérêt public.Lire aussi :Oui à la nomination de François Villeroy de Galhau à la Banque de FranceC’est une question d’état d’esprit, cruciale à l’heure où, comme le montre un nombre croissant d’études, le poids du secteur bancaire et financier est devenu excessif et préjudiciable pour la croissance. C’est pour mettre en œuvre sans faillir un contrôle renforcé du secteur bancaire et financier que l’indépendance des régulateurs vis-à-vis du secteur financier est requise.Le troisième décrit un gouverneur qui n’aurait plus aucune influence sur les questions de réglementation bancaire, de supervision et de résolution. Qu’en est-il vraiment ? Le gouverneur de la Banque de France représente notre pays dans les instances internationales en charge de forger les règles bancaires. Si celles-ci s’avèrent insuffisantes, les contribuables nationaux resteront exposés aux coûts potentiellement massifs des crises à venir. Quant à la supervision des groupes bancaires européens, tout ne se passera pas uniquement à Francfort !Depuis novembre 2014, la Banque centrale européenne (BCE) est, en effet, chargée de superviser les groupes bancaires importants. Mais la Banque centrale européenne travaillera en étroite concertation avec les autorités bancaires nationales : le personnel de ces dernières fera partie des équipes jointes de superviseurs dépêchées dans les grands établissements ; les autorités nationales fourniront également des informations indispensables à la réalisation des stress-tests.Le quart du secteur bancaire françaisEt les autorités de contrôle nationales se verront aussi déléguer la supervision des établissements de moindre importance, ainsi que la protection des consommateurs et la lutte contre le blanchiment. L’autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) fait partie de ces autorités nationales.Ses deux collèges (supervision et résolution) sont présidés par le gouverneur de la banque de France. Donc ce dernier ne sera pas désengagé des questions de supervision. Il sera même à cet égard dommageable que M. Villeroy de Galhau se déporte pendant deux ans, comme il s’y est engagé, des décisions qui concerneront son ancien employeur, qui rappelons-le pèse pas moins du quart du secteur bancaire français…Lire aussi :François Villeroy de Galhau, un privé à la tête de la Banque de FranceConcernant le mécanisme bruxellois de résolution, il se met en effet en place progressivement pour faire en sorte que le renflouement par les pouvoirs publics (et donc de fait par les contribuables) ne soit plus que l’ultime rempart alors qu’il était avant cela en première ligne. Les décisions y seront collégiales et de ce fait impliqueront les autorités nationales : le gouverneur de la Banque de France qui préside le Collège de résolution de l’ACPR sera partie prenante.Par ailleurs, ce mécanisme est-il à ce point parfait qu’il exonérera totalement les contribuables nationaux ? Malheureusement non. Comme l’ont montré le rapport Giraud et Kockerols pour le Parlement européen ou le rapport de Terra Nova sur l’Union bancaire, les mécanismes prévus (mise à contribution des créanciers non assurés et recours à un fonds de résolution trop faiblement doté - 55 milliards d’euros au mieux d’ici à 2023) sont tout à fait insuffisants pour éviter aux contribuables nationaux d’avoir à absorber les pertes ultimes.Un profil comme celui de Janet YellenEnfin, dernier argument qui se voulait sans doute une leçon aux universitaires loin de la pratique bancaire, il n’y aurait de véritable expertise que celle acquise dans le secteur bancaire et financier. Or connaître les arcanes de la banque n’implique pas de bien comprendre la politique monétaire ni la surveillance globale du système financier.Ce sont pourtant là aujourd’hui les missions clés des banquiers centraux. Membre du conseil des gouverneurs de la BCE (qui se prononce aussi sur les décisions de supervision), le gouverneur de la Banque de France participera à la définition et à la conduite de ces politiques dans la zone euro.L’argument témoigne en outre bien peu d’égards envers un profil comme celui de Janet Yellen à la tête de la banque centrale américaine. Celle-ci n’a jamais travaillé pour le secteur bancaire. Elle a néanmoins acquis une expertise incontestée et indépendante à travers ses postes dans la haute administration américaine et à l’Université. Il faut une expertise « macro » et de l’indépendance pour présider aux instances de régulation. Une carrière universitaire ne les garantit pas forcément, une expérience dans l’industrie bancaire les garantit encore moins.Pour conclure, ne négligeons pas la dimension symbolique de la nomination d’un ancien banquier à la tête de cette prestigieuse instance de la République où furent prises des décisions majeures face à la crise financière et bancaire. À l’heure où notre démocratie est sous la pression des populismes, l’État sera bien inspiré de ne pas négliger la force des symboles.Anne-Laure Delatte (Chargée de recherche au CNRS)Laurence Scialom (Professeure à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense)Jézabel Couppey-Soubeyran (Université Paris-I, Ecole d’économie de Paris) Isabelle Rey-Lefebvre Le mouvement HLM, réuni en congrès du 22 au 24 septembre, à Montpellier, s’apprête à mettre en œuvre une nouvelle réforme du système d’attribution des logements sociaux, devenu illisible et obsolète.Lors de ses vœux à la presse, le 20 janvier, quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher de Vincennes, Manuel Valls avait dénoncé, entre autres « maux qui rongent notre pays, (…) un apartheid territorial, social, ethnique ». Parmi la série de réformes annoncées dès le 6 mars pour répondre à ce constat, l’une vise, dans un but de mixité sociale, à mieux répartir les familles pauvres dans les différents quartiers, y compris les plus aisés. Quitte à adapter le montant du loyer à leurs revenus et, en contrepartie, autoriser les organismes à dépasser les plafonds de loyers pour d’autres appartements.Cette souplesse accordée aux HLM doit se traduire dans le projet de loi « Egalité et citoyenneté » qui sera présenté en fin d’année en conseil des ministres pour un débat au parlement au printemps 2016.Les écarts se creusent entre quartiersLe diagnostic du premier ministre, qui fut longtemps maire d’Evry, est juste. Les logiques d’attribution conduisent à proposer toujours les mêmes immeubles aux plus précaires, à les y concentrer, et les inégalités se creusent encore et toujours entre les quartiers dits sensibles et les autres. Ainsi, les habitants des zones urbaines sensibles sont trois fois plus nombreux à être sous le seuil de pauvreté (38,4 % contre 12,2 %, en moyenne, en France). Pire, leurs revenus stagnent et ont même reculé de 1 %, entre 2008 et 2011, tandis que l’ensemble des ménages s’enrichissaient de près de 2 %, hors inflation.Les locataires du parc social ont, en outre, de plus en plus de mal à le quitter. En 2002, ils étaient 515 000 ménages à le faire, dont 280 000 pour devenir propriétaire ; en 2013, ils ne sont plus que 380 000 à être sortis du parc social, et l’accession à la propriété s’est effondrée en raison de la cherté des prix de l’immobilier.« Quartiers insensibles »Une bipolarisation des villes est donc à l’œuvre. « S’il y a des quartiers sensibles, c’est que d’autres sont “insensibles” », résume la Fondation Abbé-Pierre, dans une note publiée mardi 22 septembre, à l’occasion du congrès HLM. « Où va-t-on loger les ménages pauvres alors que l’on arrive déjà pas reloger les 60 000 familles reconnues bénéficiaires du droit au logement opposable [DALO], en principe prioritaires mais qui attendent depuis des années », s’inquiète la Fondation. Lorsqu’elles obtiennent un toit, 18 % de ces familles DALO sont installées dans les zones urbaines sensibles, un taux qui grimpe à 27 % en Essonne, 36 % dans l’Oise, 40 % dans les Bouches-du-Rhône…Obtenir un HLM dans les zones attractives reste un défi et les chiffres le prouvent : 1,7 million de ménages français sont inscrits sur liste d’attente et se partagent 483 000 logements attribués chaque année. Pour la seule Ile-de-France, ils sont 550 000 postulants pour 80 000 offres annuelles.Les précaires sont les perdants Les procédures d’attribution sont particulièrement opaques et incompréhensibles pour le commun des demandeurs, en raison, notamment, de la coexistence de multiples contingents de logements, avec chacun sa voie d’accès. Les préfets, par exemple, sont chargés de reloger les ménages prioritaires (DALO) et disposent d’un quota de 25 % des appartements mis en location, en plus de 5 % réservés aux fonctionnaires.Les collectivités locales, elles, en contrepartie de la garantie des prêts qu’elles ont accordée pour financer les immeubles, bénéficient du pouvoir d’attribuer 20 % à 30 % des appartements libres. Enfin, le « 1 % logement » (ou Action Logement) a lui aussi des droits de réservation pour les salariés des entreprises cotisantes, au prorata de sa participation au financement de la construction.Les candidats sont ainsi rangés, chez chaque bailleur, dans des files d’attentes qui s’écoulent à des rythmes différents, et il peut y avoir de nombreux bailleurs sur une même commune. Ils sont vingt à la Plaine Saint-Denis ou à Evry. Perversité du système, c’est la file des ménages prioritaires qui avance le moins vite ! Ainsi, en Ile-de-France, sur les 80 000 attributions annuelles, 23 % échoient aux préfets et les mieux servis sont les salariés des entreprises cotisantes au 1 %, avec 40 % des offres ! « Il faut faire sauter les contingents, le système est obsolète », admet Frédéric Paul, délégué général de l’Union sociale pour l’habitat.Une laborieuse mise en commun Le mouvement HLM s’est longtemps montré rétif à toute simplification de la procédure. Ce n’est que depuis le 1er janvier qu’existe un système national d’enregistrement, avec possibilité de formuler sa demande en ligne. Et il faudra attendre 2016 pour que le dossier, avec ses pièces annexes, soit totalement dématérialisé.Dès 1998, pourtant, le numéro unique d’enregistrement des demandes de logement social était institué dans ce but, mais cela ne dispensait nullement les ménages de déposer un dossier chez chaque bailleur, ces derniers refusant de partager leurs informations. En 2009, la ministre du logement Christine Boutin imposait, dans sa loi de mobilisation pour le logement, une centralisation des demandes par département afin « d’apporter une égalité de traitement avec une prise en compte de l’ancienneté de la demande ». Aujourd’hui, seuls une trentaine de départements ont adopté cette gestion partagée.En Alsace par exemple, la mise en commun des fichiers entre les 30 bailleurs locaux est effective depuis 2011 : « Nous nous sommes aperçus que la demande n’était pas de 70 000 candidats mais 36 000 seulement, en raison des doublons, et nous avons ramené le délai d’attente moyen à sept mois, même s’il est plus long dans la métropole de Strasbourg, se félicite Alain Ramdani, directeur de l’Association régionale des organismes HLM d’Alsace. Nous avons aussi constaté que la demande était faible voire inexistante dans, notamment, certaines communes du Haut-Rhin où il devient donc inutile de construire. »L’Ile-de-France compte 120 organismes HLM et beaucoup d’élus agrippés à leurs prérogatives, qui ne pratiquent aucune mise en commun de fichiers des demandeurs, encore moins des offres de logements. La loi du 24 mars 2014 pour un accès au logement et un urbanisme rénové (loi ALUR) leur fait pourtant obligation de s’organiser à l’échelon intercommunal d’ici à fin 2015 – fin 2016 pour l’Ile-de-France et la métropole Aix-Marseille.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Etienne Girard Alain Juppé se crispe. « C’est un problème, les médias. Ça tire souvent la vie politique vers le bas. » Derrière l’ancien premier ministre, invité mardi 22 septembre d’une conférence à l’école d’ingénieurs Centrale à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), est projetée la couverture d’un numéro des Inrockuptibles de novembre 2014. Il y apparaît souriant, surplombant un titre en son honneur : « Juppémania, le moins pire d’entre eux ? » Alain Juppé y voit un signe que « c’est un média de gauche » : « Chirac disait que j’étais le meilleur d’entre nous, c’était plus optimiste. » L’amphithéâtre de 450 places, plein à craquer, se gausse. Instant de légèreté dans une soirée où Alain Juppé aura alterné le chaud et le froid avec les étudiants.Quelques minutes plus tôt, le candidat aux primaires de la droite en 2016 avait commencé par reformuler les propositions développées dans son livre Mes chemins pour l’école (JC Lattès, 306 p., 12 euros) : mettre l’accent sur l’éducation primaire, donner plus d’autonomie aux établissements du secondaire. Tout en maniant l’ironie à l’égard de ses deux jeunes intervieweurs de l’association étudiante Symposium CentraleSupélec. « C’est vrai que je n’ai pas consulté les 0-6 ans ! », avait-t-il répondu au jeune homme en costume-cravate lui faisant remarquer que les étudiants n’ont pas la parole dans son essai. L’ex-premier ministre s’était même fait plus sec à l’encontre de son camarade, coupable d’avoir évoqué les grandes grèves de 1995 : « Ça suffit 1995, vous n’étiez même pas né ! »Positions diplomatiquesPlus solennel, celui qui fut ministre des affaires étrangères entre 1993 et 1995 puis de 2011 à 2012 a ensuite évoqué les sujets diplomatiques. Le temps de réaffirmer son hostilité à toute intégration du président syrien Bachar Al-Assad dans la coalition contre l’organisation Etat islamique : « Bachar est le responsable d’une violence extraordinaire. Le faire rentrer dans le jeu diplomatique risquerait de faire basculer les sunnites syriens du côté de Daech. »Devant une salle soudain attentive, Alain Juppé a aussi exclu tout remord vis-à-vis de l’intervention franco-britannique en Libye en 2011 qui a abouti à la chute de Mouammar Kadhafi, alors que l’Etat libyen est aujourd’hui en pleine déliquescence : « Kadhafi était un dictateur, je ne le regrette pas. Quand nous nous sommes rendus à Benghazi avec Nicolas Sarkozy et David Cameron, les habitants nous ont remerciés pour avoir arrêté un massacre. »Lire aussi :Une rencontre entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé est prévue mercredi« Quelqu’un de pas trop nerveux »Dans le public, les mains se lèvent, les questions fusent. L’occasion pour Alain Juppé de se lâcher. Quand un étudiant lui demande si, à 70 ans, il n’est pas trop vieux pour briguer l’Elysée, le maire de Bordeaux rétorque : « On a aussi besoin de gens qui ont vécu, qui ont de l’expérience. » Avant de se faire plus malicieux et de mimer des tics du bras : « Les Français ont besoin de quelqu’un d’assez calme, de pas trop nerveux, pas trop agité. » On rit à gorges déployées.Interrogé sur le clivage droite-gauche, Alain Juppé se pose en recours anti-FN : « Ce clivage a sans doute encore un sens, mais c’est vrai que les différences s’estompent. Aujourd’hui, il y a surtout un bloc central et des extrêmes. » Et de faire savoir qu’en cas de victoire en 2017, il supprimera le compte pénibilité, « d’une stupidité sans nom », mais pas le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), « pas si bête que ça ».Lire aussi :Le jour où Sarkozy, Juppé et Fillon ont ouvert les hostilitésAprès avoir rendu hommage à la jeunesse, son « antidote anti-morosité », le candidat aux primaires prend congé, non sans avoir reçu une standing ovation de la salle. A la sortie, un groupe d’étudiants discutent entre eux : « T’as vu ce qu’il lui a mis, à Sarko ? », s’esclaffent-ils.Etienne GirardJournaliste au Monde Patrick Roger Le 20 août, François Hollande avait annoncé une nouvelle baisse d’impôt en 2016 « quoi qu’il arrive ». Lors de sa conférence de presse de rentrée, le chef de l’Etat était resté flou sur ses contours, se contentant d’affirmer qu’elle concernera « 8 millions de foyers », soit un gain moyen de 250 euros pour une enveloppe totale de 2 milliards d’euros.Le ministre des finances, Michel Sapin, s’est montré plus loquace, jeudi 10 septembre. Il a confirmé qu’un million de foyers ne paieront pas ou plus l’impôt sur le revenu grâce à cette mesure, comme l’avait publié Le Monde. Ce sont 3 millions de foyers fiscaux qui vont bénéficier en 2016 de baisses d’impôts pour la première fois ; un chiffre qui s’ajoute aux 5 millions de foyers déjà bénéficiaires des réductions.Décote et non suppression de trancheSelon le ministre, cette réduction d’impôt se fera techniquement par le mécanisme de la décote, et non par « une suppression de tranche », solution choisie en 2015, et qui avait profité, au total, à 9,45 millions de foyers, dont 3,8 millions comptant pour une seule part.La décote est un rabais réservé aux foyers dont l’impôt ne dépasse pas un certain plafond. En 2015, ce plafond était de 1 135 euros pour un célibataire et de 1 870 euros pour un couple. Parmi les 6 millions de contribuables concernés, « la plupart des célibataires » verront leur impôt diminuer de 200 à 300 euros, d’après Bercy. Les couples bénéficieront pour une majorité d’entre eux de 300 à 500 euros de baisse.La proportion de foyers français qui payent l’impôt sur le revenu devrait ainsi retomber autour de 46 %, comme c’était le cas en 2010. Une proportion de « 46 %, c’est un chiffre habituel en France, c’était comme ça avant la crise, il est légitime que ce soit comme ça après la crise », a justifié le ministre. Ce taux était monté jusqu’à 52,3 % en 2013. Le point le plus bas avait été atteint en 2009, avec un taux de 43,4 % de foyers imposables.Réforme fiscale reportéeM. Hollande a justifié le choix de ne pas passer par une réduction dégressive de la contribution sociale généralisée (CSG), comme le souhaitait le bureau national du PS ou le préconisait, dans un récent ouvrage, l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault. « Ce serait répartir sur énormément de contribuables, a-t-il écarté. J’ai préféré faire avec des baisses d’impôt sur le revenu » et « faire en sorte que les Français qui sont au-dessus de la première tranche puissent en avoir le bénéfice ». L’objectif, a-t-il expliqué, est que « certaines classes moyennes entrées dans l’impôt depuis 2010 en sortent » pour « leur redonner ce qu’elles ont finalement acquitté pour faire face à la réduction des déficits publics ».Le chef de l’Etat a donc remis à plus tard une réforme plus large de la fiscalité, favorisant la progressivité de l’impôt. Il a renvoyé à la mise en place du prélèvement à la source qui devrait devenir effectif en 2018. « La réforme fiscale est un processus qui ne se fait ni en un soir ni même en cinq ans », a-t-il affirmé, alors que certains, dans son propre camp, lui reprochent justement de ne pas avoir mis à profit son quinquennat pour mener cette réforme fiscale dont il avait fait un argument fort de sa campagne présidentielle.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.09.2015 à 15h29 | Matthieu Goar Les jeunes du parti de Nicolas Sarkozy viennent de se doter d’une patronne. Marine Brenier, 29 ans, a été élue, mercredi 9 septembre présidente des Jeunes Républicains. Cette adjointe au maire de Nice, seule candidate en lice, a obtenu 69,69 % des suffrages. Mais le scrutin a été boudé par les adhérents puisque seulement 3 441 d’entre eux ont participé au vote, ce qui représente un taux de participation particulièrement faible de 22,9 %.Il faut dire que la préparation de cette élection a été très compliquée et contestée par une partie des jeunes militants qui ont accusé Nicolas Sarkozy de verrouiller leur structure. L’ancien président de la République a en effet surveillé de très près la composition de la liste du futur bureau national des Jeunes républicains finalement présentée le 31 juillet. « Ça a été de l’horlogerie très fine », grince un des participants à cette concertation.Ce travail de minutie a commencé au lendemain du congrès de refondation du parti Les Républicains. Nicolas Sarkozy reçoit début juin Marine Brenier et Geoffrey Carvalhinho, responsable départemental des Jeunes Républicains en Seine-Saint-Denis. Il charge ces deux sarkozystes de ranimer le mouvement des jeunes, très divisé depuis 2012 et surtout inactif depuis la démission en février Stéphane Tiki, président des Jeunes populaires depuis mi-décembre 2014, après que la presse a révélé qu’il était sans-papiers. Dès le début, leur ordre de mission est clair : il leur faut relancer la machine et constituer un bureau politique qui respecte la parité, la diversité des départements et les ego des différents ténors. L’ancien chef de l’Etat charge Eric Schahl, directeur général adjoint des Républicains, de chaperonner ce petit monde.EcuriesDans un premier temps, les choses suivent leur cours. Le 7 juillet, le bureau politique du parti Les Républicains adopte le règlement intérieur du mouvement des jeunes. Le 8 juillet, ils présentent une liste de dix noms. Deux partisans de Bruno Le Maire, Paul Guyot et Jonas Haddad, sont bien intégrés. Antoine Sillani, proche de Xavier Bertrand, et Pierre Liscia, militant fillonniste, y figurent aussi. Mais la liste apparaît toujours bien trop sarkozyste aux yeux de certains. Un collectif anonyme sur les réseaux sociaux #Laliste dénonce une « volonté de verrouiller » une élection dont les modalités ne sont pas encore connues.En fait, c’est surtout l’absence des jeunes juppéistes qui étonne. En off, les sarkozystes accusent Alain Juppé de vouloir snober cette structure. En réalité, les partisans du maire de Bordeaux, hésitent. Ils viennent de lancer leur propre structure, « Les jeunes avec Alain Juppé » et s’interrogent sur le rôle d’un mouvement de jeunes lié à la rue de Vaugirard. Alors que la primaire morcelle le partie en différentes écuries, les Jeunes Républicains auront-ils une réelle importance stratégique ? Et ils profitent pour laisser pourrir la situation. « Eux avaient l’impératif de rassembler, nous avions le temps avec nous », confie un proche du candidat à la primaire. Vincent Le Roux, proche conseiller de M. Juppé, ancien directeur général adjoint à l’UMP et fin connaisseur des rouages du parti, dialogue alors directement avec M. Schahl.Au final, les juppéistes ont placé quatre jeunes, dont Thomas Khaski, en quatrième position. « Je tiens à être libre, à montrer que l’on peut soutenir un homme tout en étant intégré à une structure partisane », confie le président des jeunes avec Alain Juppé. C’est cette liste de synthèse qui a finalement été présentée au vote des adhérents, le 9 septembre. Sans aucune autre liste concurrente. Dans une tribune publiée par L’Opinion, le député des Français de l’étranger, Frédéric Lefebvre, regrette ce manque de débat et demande « plus de transparence dans cette élection » en s’interrogeant sur la constitution de la liste. La synthèse est un art politique décidément bien compliqué.Matthieu GoarJournaliste au Monde Alexandre Lemarié Dans un long entretien au Figaro, jeudi 10 septembre, Nicolas Sarkozy présente des propositions pour faire face à ce qu’il décrit comme une « pression migratoire » inédite « dans l’histoire de l’Europe ». Dans cet entretien, le président du parti Les Républicains (LR) réaffirme son « hostilité » aux quotas de réfugiés à répartir au sein de l’Union européenne. Pour lui, il convient d’abord de « refonder » Schengen et de mettre en place « une nouvelle politique d’immigration européenne ».Lire aussi les réactions :Valls à Sarkozy : « Le droit d’asile ne se découpe pas en tranches »Si elle aborde des questions de politique internationale, la sortie de M. Sarkozy ressemble à une opération de politique intérieure. En insistant sur le thème des « frontières » et en adoptant un discours de fermeté sur l’immigration, celui qui se pose en chef de l’opposition renoue avec le ton de sa campagne présidentielle de 2012, inspiré par Patrick Buisson, son ancien conseiller venu de l’extrême droite. Avec un objectif assumé : reconquérir les électeurs de droite passés au Front national dans l’optique de la primaire à droite, qui aura lieu en novembre 2016 en vue de l’élection présidentielle de 2017. D’autant que les derniers sondages le placent en deuxième position derrière Alain Juppé.Pour les séduire, M. Sarkozy reprend des thèmes traditionnels du FN et durcit son discours par rapport aux années précédentes. Il préconise notamment de supprimer l’aide médicale d’Etat (AME) accordée aux étrangers en situation irrégulière, alors qu’il disait ne pas vouloir « remettre en cause cette générosité française » lors de la campagne de 2012.Lire aussi :Réfugiés : Sarkozy veut refonder Schengen« Adaptation du droit du sol »De la même manière, il se dit pour la première fois favorable à une « adaptation du droit du sol », ce qu’il s’était toujours refusé à faire, déclarant même lors en 2012 : « Je suis pour le droit du sol. Nous le garderons (…). Le droit du sol, c’est la France. »Jugeant par ailleurs nécessaire de « réguler et réduire les flux migratoires », il plaide pour une réduction du nombre de bénéficiaires du regroupement familial. Et suggère la préférence nationale dans l’attribution des prestations sociales. Un discours qui résonne avec celui de Marine Le Pen, favorable à l’abrogation du droit du sol, à la suppression de l’aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière et à l’abolition des accords de libre circulation de Schengen.Lire aussi :Pour Marine Le Pen, « l’immigration est un fardeau »En dévoilant ses nouvelles positions, M. Sarkozy se démarque de la droite européenne, notamment de la chancelière allemande, Angela Merkel, et du premier ministre britannique, David Cameron, qui se montrent plus ouverts sur l’accueil des réfugiés. S’il cherche à contenir la pression du FN, le président des Républicains cherche aussi à donner des gages à son électorat, de plus en plus réticent sur la question de l’immigration. Ainsi, 68 % des sympathisants de droite sont opposés à l’arrivée des réfugiés en France, selon un sondage Odoxa pour Paris-Match et i-Télé réalisé les 3 et 4 septembre.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.09.2015 à 06h17 • Mis à jour le10.09.2015 à 17h53 La Californie s’apprête à devenir le sixième Etat américain autorisant l’euthanasie. Une loi controversée, mais qui bénéficie de l’émotion causée en Amérique par le suicide d’une jeune femme atteinte d’un cancer incurable, a été adoptée par la Chambre des représentants de Californie, mercredi 9 septembre, par 43 voix contre 34.Cette loi « permet aux malades en phase terminale de demander à un médecin de leur prescrire des médicaments pour les aider à mourir », selon un communiqué publié sur la page de la parlementaire Susan Talamantes Eggman, l’un des députés à l’origine du texte. Un premier projet de loi avait été rejeté lors d’un vote en juillet.Cinquième Etat à légaliser l’euthanasieLe texte devrait à présent être adopté sans difficulté d’ici à la fin de la semaine par le Sénat californien. Le gouverneur, Jerry Brown, doit ensuite ratifier la loi pour qu’elle devienne effective. Seuls quatre Etats américains autorisaient jusqu’à présent l’euthanasie : l’Oregon, Washington, le Montana, et le Vermont.Une vingtaine d’Etats ont proposé des projets de loi similaires cette année mais aucun n’a été adopté car le sujet est encore polémique. « Le vote de l’Assemblée reflète le soutien massif des Californiens pour le droit des malades en phase terminale de décider de mourir en paix et sans douleur », a commenté Lois Wolk, député démocrate et l’un de ceux qui ont initié la loi.Le cas d’une Californienne de 29 ansLa loi a largement été influencée par le suicide, il y a près d’un an, de Brittany Maynard, une Californienne de 29 ans atteinte d’un cancer du cerveau. « Brittany Maynard a eu une grande influence, elle a galvanisé le mouvement » en faveur de la légalisation du suicide assisté, selon Mme Schmalenberger, assistante parlementaire, interrogée par l’AFP.Lire notre note de blog : Une Américaine en faveur du suicide assisté a mis fin à ses jours le 1er novembre, comme prévu« Son histoire a amené le public à prendre conscience du problème comme il ne l’avait jamais fait auparavant ; le fait qu’elle se soit aussi ouverte sur sa décision de déménager dans l’Oregon pour profiter de la loi » l’autorisant à recevoir des médicaments pour mettre fin à ses jours a été « très important ».Brittany Maynard avait annoncé dans une vidéo, qui a beaucoup circulé sur Internet, qu’elle allait mettre fin à ses jours, expliquant son calvaire et sa décision de mourir quand elle a appris le diagnostic sans appel, alors qu’elle venait tout juste de se marier. Elle avait dû déménager dans l’Oregon pour avoir accès aux médicaments nécessaires pour mourir. 09.09.2015 à 18h29 • Mis à jour le10.09.2015 à 12h12 | Patrick Roger La masse salariale de l’Etat est un enjeu majeur de maîtrise des finances publiques, puisque, en 2014, elle représente 120,8 milliards d’euros, soit près de 40 % du budget général. En y ajoutant les deux autres fonctions publiques – territoriale et hospitalière – ainsi que les agents des opérateurs de l’Etat, les dépenses de personnel atteignent 278 milliards d’euros, soit 22,7 % de la dépense publique et 13 % du produit intérieur brut (PIB).« Mécaniquement », en dépit des mesures prises ces dernières années – stabilisation des effectifs, gel du point d’indice, réduction des mesures catégorielles – la progression de la masse salariale est d’environ 700 millions d’euros par an. La loi de programmation des finances publiques 2014-2019 prévoit de limiter cette progression à 250 millions. Cela implique d’identifier chaque année 450 millions d’euros d’économies supplémentaires.Les risques de dépassement sont « réels »« Un objectif difficile à respecter », note le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, qui présentait mercredi 9 septembre l’enquête réalisée à la demande de la commission des finances du Sénat sur « les enjeux et les leviers de la maîtrise de la masse salariale de l’Etat ».D’autant plus, souligne-t-il, que l’objectif de stabilisation des effectifs s’éloigne depuis la mise à jour de la loi de programmation militaire, « qui va réduire sensiblement les baisses d’effectifs initialement prévues au ministère de la défense » et que la réalisation d’autres économies – sur les heures supplémentaires dans l’éducation nationale ou sur les opérations extérieures des forces armées – paraît « incertaine ». C’est un euphémisme. Les risques de dépassement en exécution sont donc « réels », juge M. Migaud.Lire aussi :La Cour des comptes, poil à gratter du gouvernement« Des économies encore plus importantes sont nécessaires », conclut la Cour des comptes, qui estime « indispensable d’identifier de nouveaux leviers d’économies en matière de rémunérations, d’effectifs et de durée du travail ». Dans son rapport, elle met l’accent sur le « maquis des régimes indemnitaires », autrement dit les primes, qui atteignent 30 % de la rémunération principale en 2013 contre 25 % en 2006, 10 % au début des années 1980, dans la fonction publique d’Etat.A l’issue de son enquête, la Cour a constaté qu’il n’existe pas moins de 1 500 éléments de paye distincts, dont les trois quarts ont un coût annuel inférieur à 1 million d’euros, excessivement complexes et même « irréguliers » pour certains d’entre eux puisque ne reposant sur aucun texte réglementaire. La Cour des comptes parle d’« informations lacunaires ». Le gouvernement a certes fait des propositions aux organisations syndicales pour relever les indices des grilles et convertir en points d’indices certaines primes. Mais, note la Cour, « la réforme des grilles pourrait avoir un coût annuel, net de l’intégration de primes dans la base indiciaire, de 2,5 à 3 milliards d’euros pour la fonction publique de l’Etat et de 4,5 à 5 milliards d’euros pour l’ensemble de la fonction publique ».Lire aussi :Des services publics trop coûteuxLa Cour des comptes suggère donc neuf « leviers » susceptibles d’améliorer la maîtrise de la masse salariale de l’Etat, tout en précisant bien qu’il revient évidemment au gouvernement et au Parlement de « déterminer le juste équilibre entre les leviers ». Ainsi, elle conseille de désindexer certaines primes et indemnités de la valeur du point et de réserver la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA) – mécanisme de rattrapage quand, sur quatre ans, l’évolution du traitement brut a été inférieure à celle des prix – aux agents dont le traitement et la rémunération globale, incluant les primes, ont augmenté moins vite que les prix. Elle propose également d’agir sur l’indemnité de résidence, le supplément familial de traitement et les surrémunérations outre-mer. Un coût immédiat non négligeableEn matière de rémunérations, elle estime qu’il faut rénover les grilles, allonger les carrières et ralentir les promotions. Sans revenir au non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux mis en œuvre par Nicolas Sarkozy qui a profondément déstabilisé et affaibli les services de l’Etat, la Cour considère que le non-remplacement d’un départ à la retraite sur quatre assurerait quasiment les économies nécessaires au respect de la loi de programmation. Elle insiste sur la nécessité de réfléchir au périmètre des missions de l’Etat et la répartition entre les différents niveaux d’administration.Lire aussi :La Cour des comptes préconise de nouvelles économies dans les services publics locauxEnfin, la Cour des comptes dresse un constat : le secteur public travaille en moyenne une centaine d’heures de moins par an que le secteur privé, avec, pour certaines administrations, des durées moyennes effectives inférieures à la durée légale. Il y a là, selon elle, des marges de manœuvre non négligeables. Cela suppose, poursuit-elle, de s’attaquer aux absences répétées non justifiées, de limiter le recours aux heures supplémentaires et de supprimer la surrémunération des temps partiels.Il demeure, convient la Cour des comptes, que la mise en œuvre de ces mesures, quels que soient les arbitrages sur leur combinaison, si elle pourrait s’avérer efficiente sur le long terme, risque d’avoir un coût immédiat non négligeable. Et difficilement soutenable, dans le contexte actuel, par les finances publiques. Autrement dit, la Cour des comptes n’en a peut-être pas fini de délivrer, à intervalles réguliers, des rapports sur la masse salariale de l’Etat.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.09.2015 à 13h47 • Mis à jour le09.09.2015 à 13h56 | Matthieu Goar [Cliquer sur la carte pour l’aggrandir] Comment répartir au mieux les bureaux de vote prévus pour accueillir les millions d’électeurs espérés les 20 et 27 novembre 2016 ? Cette question stratégique de la primaire de la droite et du centre a occupé une bonne partie des discussions de l’été entre les entourages des candidats. Dans un parti refroidi par le vote pour la présidence de l’UMP, à l’automne 2012, quand les files d’attente avaient perturbé le scrutin et alimenté les paranoïas, la question est épineuse. Surtout si les rivalités au sein du parti Les Républicains (LR) s’en mêlent. Depuis des mois, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire redoutent que l’implantation des bureaux ne favorise Nicolas Sarkozy. « C’est le sujet de la rentrée. Nous le suivons avec une très grande attention », expliquait un proche du maire de Bordeaux avant les vacances estivales.Les téléphones ont donc chauffé et les prétendants à la primaire ont finalement trouvé un terrain d’entente. Afin de rassurer tout ce petit monde, le comité d’organisation de la primaire, présidé par le député des Hauts-de-Seine, Thierry Solère, a choisi une méthode de répartition géographique relativement simple qui se trouve détaillée dans un document préparatoire que Le Monde s’est procuré. 9 446 bureaux sont pour le moment prévu et 500 autres seront ensuite installés dans des zones très rurales. Cela devrait donc représenter un dispositif légèrement supérieur aux 9 595 lieux mis en place par le PS pour sa primaire citoyenne en 2011. Assez pour satisfaire Alain Juppé, qui estimait que le nombre de 8 000 envisagé au départ était trop faible.Les voix du centreChacune des 566 circonscriptions législatives de métropole et d’outre-mer disposera au minimum de neuf bureaux de vote, ce qui représente un total de 5 094. Afin de s’adapter au nombre d’électeurs potentiels, les 4 352 bureaux restants sont distribués proportionnellement en fonction des scores cumulés de Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignan au premier tour de la présidentielle de 2012. Les circonscriptions sont en fait classées en cinq paquets (les 115 circonscriptions où la droite et le centre ont réalisé les meilleurs scores auront 15 bureaux supplémentaires, les 115 où la droite est la plus faible seulement 2 de plus. Les trois autres paquets de 115 circonscriptions auront 4, 7 ou 10 bureaux en plus).Au final, les circonscriptions les moins bien loties auront donc 11 bureaux et les mieux dotés 24. Sans surprise, les départements les mieux servis sont ceux où le nombre de circonscriptions est élevé (Paris, 313 bureaux) ou les fiefs de droite (Hauts-de-Seine, 270, Alpes-Maritimes, 196).Cette méthode de répartition doit être validée lors d’une réunion du comité, le 15 septembre. A priori, tous les candidats sont d’accord sur ce principe. Pour M. Juppé, l’objectif principal était que les voix du centre soient bien prises en compte dans la répartition. Son représentant au sein du comité, le maire du Havre, Edouard Philippe, a défendu ce principe malgré quelques résistances. Laurent Wauquiez, secrétaire général du parti Les Républicains, a ainsi proposé que les voix de François Bayrou ne soient pas comptabilisées. Le représentant de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, a suggéré de calculer la répartition en fonction des scores du second tour de 2012, ce qui aurait exclu les centristes ayant voté pour François Hollande. Mais les sarkozystes n’ont pas bataillé longtemps sur ce point.Trouver les locauxComme le diable se niche dans les détails, les partisans d’Alain Juppé ont aussi obtenu que ce calcul soit réalisé en fonction des suffrages exprimés en 2012 et non en fonction des pourcentages. « Il y aura forcément plus de monde à venir voter dans une circonscription dense où l’on réalise 55 % que dans un endroit peu habité où l’on fait 80 % », résume Gilles Boyer, directeur de campagne du candidat à la primaire. D’accord sur ce principe, les proches de François Fillon aimeraient, eux, qu’il y ait plus de bureaux dans certaines zones. « Les villes sont bien servies. Mais faire 10 kilomètres en montagne, cela peut parfois être très compliqué », précise Patrick Stefanini, bras droit de l’ancien premier ministre.Une fois cette étape validée, il restera à trouver les locaux. Dans les prochaines semaines, des référents chargés de l’organisation de la primaire seront nommés dans chaque département pour contacter les mairies afin de trouver des salles municipales, des cantines d’école ou des gymnases. Le comité souhaite avoir une liste définitive des bureaux à la fin de l’année ou début 2016. Le PS n’avait validé sa liste qu’au printemps 2011.Mais cela aura un coût. « Avec la baisse des dotations de l’Etat, beaucoup de mairies ne mettent plus à disposition gratuitement des lieux pour les partis politiques », explique M. Solère. Le comité d’organisation devrait donc créer un microparti qui empruntera de l’argent au parti LR et à des banques. Il faudra ensuite constituer le corps électoral. Selon des sources, Bernard Cazeneuve s’est déjà engagé à faire remonter les listes électorales des préfectures afin de les mettre à disposition de la droite. Cela enlèverait une belle épine du pied aux organisateurs. En 2011, le PS avait eu des sueurs froides, en constatant que les préfectures mettaient parfois beaucoup de temps à fournir ces listes.Matthieu GoarJournaliste au Monde Nicolas Chapuis, Bastien Bonnefous et David Revault d'Allonnes « Faites-moi confiance », a glissé François Hollande, lundi 7 septembre, lors de sa conférence de presse à propos de la réforme du code du travail. Ce nouveau chantier social est périlleux pour l’exécutif alors que l’ancien directeur général du travail Jean-Denis Combrexelle a remis, mercredi 9 septembre à midi, son rapport sur le sujet au premier ministre, Manuel Valls.Lire aussi :Le rapport qui veut révolutionner le droit du travailLe chef du gouvernement, qui s’est emparé personnellement du dossier, veut en faire un des marqueurs forts du réformisme de la gauche au pouvoir. Au risque d’agiter une nouvelle fois un chiffon rouge en direction de sa majorité et des syndicats. Dans un réflexe pavlovien, l’aile gauche du Parti socialiste, par la voix de la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, n’a même pas attendu la publication du rapport Combrexelle pour le présenter, dès mardi, comme « une bombe à fragmentation pour notre droit du travail ».M. Valls avait semblé désireux d’aller assez loin, le 30 août, lors de l’université d’été du PS, à La Rochelle, en estimant que le code du travail est « si complexe qu’il est devenu inefficace », et qu’il est temps de « revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation ». « Nous devons donner plus de latitude aux employeurs, aux salariés et à leurs représentants pour décider eux-mêmes de leur politique de formation, d’organisation du travail, d’insertion des jeunes par des négociations au plus près de leurs besoins. Ce sera plus de souplesse pour les entreprises et, grâce à un dialogue social redynamisé, des droits mieux assurés pour les salariés », a-t-il expliqué.Pas de révolution socialeLe chef de l’Etat, s’il partage la lecture de son premier ministre, n’a pour sa part aucunement l’intention de faire la révolution sociale à trois mois des élections régionales et à moins de deux ans de la présidentielle. Lundi, M. Hollande a pris soin de fixer sur le fond les limites de la réforme : pas question de remettre en question les « garanties essentielles » que sont la durée légale du travail, le contrat de travail et le niveau du salaire minimal. Une façon de fermer la porte à certaines des pistes proposées par M. Combrexelle sur une possible remise en question des 35 heures ou un droit à l’expérimentation pour forger des normes sociales particulières dans le secteur de « l’économie digitale ». Il a également posé un garde-fou en termes de méthode : toute dérogation de la part des employeurs devra se faire par « accord majoritaire ».Il faudra ainsi la signature de syndicats ayant recueilli au moins 50 % des voix aux élections professionnelles (contre 30 % actuellement) pour qu’une telle décision puisse être appliquée. Une assurance adressée à la Confédération française démocratique du travail (CFDT), interlocuteur syndical privilégié de l’exécutif depuis le début du quinquennat et qui réclame cette limite. « Ce qu’on appelle le code du travail, ce n’est pas un nombre de pages. Ce sera finalement bien adapté à la situation des entreprises », a promis M. Hollande.Le pouvoir veut néanmoins assouplir et bouger vite. La réforme doit être un des chapitres principaux de la conférence sociale du 19 octobre, et aboutir à un projet de loi présenté en conseil des ministres au début de l’année 2016. Ce texte sera porté par la nouvelle ministre du travail, Myriam El Khomri, encadrée de près par le président de la République et le premier ministre. « Ils sont autour d’elle », euphémise un conseiller de l’Elysée. En plus de la réforme du code du travail, le projet de loi devrait contenir le détail de la mise en place du futur « compte personnel d’activité », une promesse de M. Hollande en direction de sa majorité. En revanche, il sera bien distinct de la future loi Macron 2 portée par le ministre de l’économie, prévue elle aussi pour 2016 et qui concernera « l’économie du futur ».« Contourner le dialogue social »Pour simplifier le droit du travail, le gouvernement souhaite donner davantage d’importance aux accords d’entreprise quand le rapport Combrexelle propose de réduire fortement le nombre de branches. « Il faut non pas chercher à recodifier, un exercice qui a déjà été fait par le passé. L’idée est d’utiliser la négociation collective, notamment au niveau de l’entreprise, pour construire des règles plus souples, adaptées aux entreprises, tout en offrant des garanties aux salariés. C’est exactement ce que dit la CFDT », explique-t-on à l’Elysée.Toutefois, du côté de la Confédération générale du travail (CGT), le secrétaire général du syndicat, Philippe Martinez, s’est dit « résolument contre cette évolution du code du travail ». Lors d’un point de presse, le leader cégétiste s’est justifié en arguant que « le gouvernement veut accentuer le nombre de dérogations possibles au code du travail, qui permet aux citoyens d’être égaux devant la loi ».Lire aussi :Droit du travail : le rapport Combrexelle satisfait les syndicats réformistes et le patronatLe gouvernement veut « garder des cales juridiques dans la loi », précise un conseiller, pour pouvoir mieux « négocier sur d’autres sujets, comme les conditions de travail, l’organisation du travail, les salaires, etc. ». Au risque d’affaiblir le dialogue social au plan national, vanté depuis son élection en 2012 par M. Hollande ? Une réserve qui ne gêne pas l’aile droite du PS. « François Hollande avait raison intellectuellement de faire le pari de la négociation sociale. Mais on voit bien que l’état des partenaires sociaux ne permet pas de réformer. Il faut donc contourner le dialogue social en le délocalisant à un autre niveau, celui des branches ou des entreprises », estime le député de Paris Christophe Caresche.L’exécutif fait le pari que la future loi ne sera pas un nouveau casus belli avec sa majorité. « Les gens qui ne sont pas d’accord se feront toujours plus entendre que ceux qui sont d’accord, mais ce ne sera pas un remake de la loi Macron », dit un conseiller, en référence au texte sur la croissance du ministre de l’économie, adopté sans vote à l’Assemblée nationale après recours à l’article 49-3.Eviter un mouvement socialLe chef de l’Etat veut certes réformer, mais éviter à tout prix un mouvement social, une de ses hantises depuis son arrivée aux responsabilités. « Il faut que ce soit une réforme d’ampleur, mais qui ne fasse pas peur, qui n’angoisse pas », résume un de ses proches. Alors que les frondeurs du PS et leur chef de file, le député Christian Paul, craignent que la future loi crée « une crise démocratique profonde » avec l’électorat populaire, la députée Elisabeth Guigou préconise, elle aussi, de trouver un bon équilibre : « Le domaine de la loi doit rester sur les sujets essentiels, comme la durée légale du travail ou la rémunération, mais il faut une plus grande souplesse dans les accords de branche et d’entreprise, car les salariés ont besoin de s’exprimer. Il faut permettre des évolutions sans perdre de vue que dans nombre d’entreprises le rapport de force n’est pas favorable aux salariés », explique l’ancienne ministre de l’emploi du gouvernement Jospin.Le président de la République est donc appelé à la prudence, jusqu’au sein du gouvernement. « Il faut y aller de manière subtile, conseille un ministre. Il faut trouver le juste milieu entre l’immobilisme et la remise en cause des acquis sociaux. C’est un beau chantier pour la gauche, mais attention à l’accident social. »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.09.2015 à 23h51 • Mis à jour le09.09.2015 à 14h23 François de Rugy, démissionnaire d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a annoncé mardi 8 septembre au soir sur le site Internet du quotidien régional Ouest-France le lancement de son parti.Le 2 septembre François de Rugy, coprésident du groupe des députés écologistes à l’Assemblée et Jean-Vincent Placé, président des sénateurs écologistes, lui aussi démissionnaire d’EELV, avaient rencontré Jean-Luc Bennahmias pour jeter les bases d’un nouveau mouvement écologiste hors-EELV. Le nom alors évoqué était L’Union des démocrates et écologistes (UDE).Lire l'interview :François de Rugy : « Pour moi, EELV, c’est fini »M. de Rugy a annoncé le lancement mardi en exclusivité dans le quotidien régional, y présentant le logo bleu et vert du nouveau parti finalement baptisé « écologistes ! ». « C’est un mouvement en construction, qui a vocation à rassembler d’autres personnes qui sont éparpillées dans la nature – ce qui n’est pas forcément étonnant pour des écologistes ! – qui ont quitté EELV, certains depuis des mois ; d’autres qui, de toute façon, ne se reconnaissaient pas dans la ligne d’EELV ; d’autres qui, dans les semaines et les mois qui viennent, feront le même chemin. »« Une démarche fédérative »« On s’inscrit dans une démarche fédérative avec d’autres petits mouvements, comme le Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias ou Génération Écologie. C’est Jean-Vincent Placé qui s’occupera de coordonner cette union. François-Michel Lambert en fait partie aussi. Par ailleurs, on commence à avoir des contacts dans certaines régions », précise-t-il.Interrogé sur l’ambition qu’on lui prête à tenter d’entrer au gouvernement en quittant EELV, M. de Rugy estime que « ce qui importe, c’est qu’il y ait une feuille de route écologiste pour les dix-huit derniers mois. J’ai toujours été favorable à une écologie qui agit dans les institutions, à tous les niveaux de responsabilité et qui fait des alliances, des compromis avec d’autres », répond M. Rugy.« Il est utile pour la France d’avoir une force authentiquement écologiste, prête à travailler avec d’autres. On va voir avec le Parti socialiste comment un rassemblement peut se construire pour les élections régionales. Ce serait un recul de ne plus avoir d’élus », ajoute-t-il.Lire aussi :EELV : « Le départ de Rugy n’est pas une scission, c’est une trahison » Bertrand Bissuel Le temps est venu de laisser plus de place aux syndicats de salariés et d’employeurs pour qu’ils définissent eux-mêmes certaines des règles applicables dans les entreprises. Tel est le sens du rapport qui sera remis, mercredi 9 septembre, à Manuel Valls par le conseiller d’Etat et ex-directeur général du travail (DGT) Jean-Denis Combrexelle.Ce document, dont Le Monde publie une version quasi définitive, répond à une commande que le premier ministre avait passé au début d’avril. M. Valls souhaitait que soit engagée « une réflexion nouvelle pour élargir la place de l’accord collectif dans notre droit du travail et la construction des normes sociales ».Lors de sa conférence de presse, lundi 7 septembre, François Hollande a déclaré que le gouvernement présenterait « dans les prochains mois » un projet de loi pour permettre « une meilleure adaptation du droit du travail à la réalité des entreprises ».Lire :Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de François HollandeLe rapport de M. Combrexelle servira « de base » à cette réforme, a-t-il ajouté. Les 44 préconisations de l’ancien DGT ouvrent des pistes qui bouleversent le rôle joué par le législateur et les partenaires sociaux.« Il est impératif et urgent de sortir d’une logique, devenue de plus en plus prégnante, où on oppose le droit à l’efficacité économique. »A court terme, c’est-à-dire dès 2016, il préconise de « développer la négociation collective » et d’« adapter, en conséquence, les dispositions du code du travail » autour de quatre « piliers », que sont le temps de travail, les salaires, l’emploi et les conditions de travail.Une plus grande place pour la négociation au sein de l’entrepriseL’objectif est de laisser une grande marge de manœuvre au patronat et aux représentants des salariés. Cette nouvelle architecture passe par une clarification entre ce qui relève de l’ordre public social et ce qui relève de la négociation.Resterait strictement encadré par la loi la garantie d’un socle minimal de droits qu’« il n’est pas question de modifier », comme la durée maximale de quarante-huit heures par semaine, le smic ou encore la protection de la santé.En revanche, il reviendrait aux branches de définir un « ordre public conventionnel qui s’applique à l’ensemble des entreprises du secteur » et qui soit « opposable, sous réserve du principe de faveur, à l’ensemble des accords d’entreprise. » Dans ce champ de la négociation entreraient les qualifications, les salaires minimaux, la prévoyance, la formation professionnelle et la pénibilité. Cela suppose, selon le rapport, d’accélérer le mouvement de réduction du nombre de branches, pour passer de 700 environ à une centaine au début des années 2020. Dans un délai de trois ans, toutes les branches qui représentent moins de 5 000 salariés pourraient ainsi être rattachées dans une convention collective d’accueil.Lire aussi :Faut-il brûler le code du travail ?« L’architecture du code du travail » revueAu chapitre du temps de travail, M. Combrexelle ouvre un débat potentiellement explosif sur l’opportunité de revoir, par la négociation, le « seuil de déclenchement » des heures supplémentaires. Aujourd’hui, au-delà de trente-cinq heures, la majoration peut être réduite à 10 % pour les huit premières heures par accord d’entreprise, mais cette souplesse reste peu utilisée, souligne-t-il. « La question posée serait de savoir s’il ne conviendrait pas d’aller au-delà et d’ouvrir la négociation, dans un cadre défini par la loi, sur le seuil de déclenchement lui-même », signale le rapport.Enfin d’ici à quatre ans, « l’architecture du code du travail » serait entièrement revue, afin de distinguer les dispositions s’imposant à tous – ce que les experts appellent « l’ordre public social » –, celles qui découlent de la négociation collective et celles dites « supplétives » – pour les entreprises qui n’ont pas conclu de marché.Dans ce rapport, M. Combrexelle insiste aussi sur l’importance du « jeu des acteurs » : les partenaires sociaux, écrit-il, « doivent se réformer profondément dans leurs pratiques et leurs modes de pensée », afin de lever le « manque de confiance » qui prévaut entre eux et qui « affecte gravement notre économie ». En d’autres termes, il les invite à prendre leurs responsabilités.Lire l’intégralité du rapport : Rapport CombrexelleBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis et Etienne Girard Le débit est rapide, la voix est ferme, presque sans émotion. « J’étais captive de Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique] pendant 3 mois, j’ai été torturée plusieurs mois, enchaînée toute la journée, j’ai dû boire de l’eau dans laquelle il y avait des souris mortes, j’ai été battue, frappée avec un bâton. » Le témoignage de Jinan, jeune femme yézidie irakienne de 19 ans, retenue 12 semaines comme esclave par les djihadistes de l’Etat islamique, assomme la salle du Cirque d’hiver (Paris 11e), où se tenait mardi 8 septembre le meeting de soutien aux réfugiés organisé par le Parti socialiste.« Vous êtes loin de la guerre mais pas du danger », lance-t-elle à l’assistance, principalement composée de militants et d’élus socialistes. Et d’exhorter – sous les applaudissements du PS qui y est pourtant opposé – à une intervention militaire sur place « pour libérer les 3 000 femmes encore prisonnières ». « N’attendez pas d’avoir des esclaves chez vous, il faut réagir maintenant ! » Le visage, constellé de tâches de rousseur, n’a quasiment pas bronché. Moment d’une sobriété violente dans une soirée où l’émotion a longtemps paru assez formelle.Lire aussi :Comment la France se prépare à accueillir les réfugiésLe PS attendu au tournantCertes, le PS était attendu au tournant. « Réaction tardive », « récupération politique », Solférino ne pouvait, en une soirée organisée à la hâte, effacer des semaines de tergiversation sur la question des réfugiés. Le début du meeting a d’ailleurs été perturbé par des adhérents du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et par des militants associatifs – évacués manu militari de la salle – reprochant à la majorité de « se réveiller après la bataille »."C'est pas ça la vraie gauche, Ça fait 8 mois qu'on se bat, et le PS se réveille depuis une semaine" se plaint un militant du PG. #réfugiés— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);« Il y a un étrange paradoxe : on vient toujours critiquer ceux qui font, et jamais ceux qui ne font rien », s’est défendu à la tribune Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du PS avait appelé en juin dernier à la tenue d’une conférence internationale sur le sujet à Paris. Idée reprise lundi 7 septembre par François Hollande lors de sa conférence de presse. Car désormais le PS entend faire de cette question des migrants le marqueur politique de son retour sur le « terrain des valeurs », nouveau mantra de Jean-Christophe Cambadélis.Un domaine où il sera plus facile de réaliser l’union de la gauche que sur l’économie. « Tous les humanistes doivent s’unir pour faire face à ce mouvement puissant de réfugiés dans toute l’Europe », a expliqué le patron du PS. Anne Hidalgo, la maire de Paris, a elle aussi plaidé pour que la gauche se saisisse à bras-le-corps de la question des migrants. « Les consciences sont en train de bouger, les responsables politiques ont été trop craintifs, avec la peur de faire monter le FN. Mais c’est quand on ne défend pas ses convictions qu’on fait monter l’extrême droite. »Lire aussi :Comment la Ville de Paris organise l’hébergement des migrantsToute la soirée, les témoignages d’élus locaux favorables à l’accueil de migrants se sont succédé. Avec en fond d’écran, la litanie des villes socialistes ayant répondu à l’appel du « réseau de solidarité » lancé par le parti. Pour l’occasion, le PS avait même renoué avec les acteurs de la société civile, si absents de ce quinquennat.Côté artistes, Virginie Ledoyen et Jane Birkin avaient fait le déplacement. Michel Boujenah, Anne Roumanoff, Sylvie Testud et Charles Berling s’étaient fait excuser. Pierre Arditi et Zabou Breitman avaient laissé des mots d’amitié. Robert Badinter avait quant à lui enregistré une vidéo de solidarité, récoltant comme à chacune de ses apparitions une standing ovation des militants PS – par écran interposé.Image décalée Mais il manquait des ingrédients pour que la formule prenne. Scénographie étrange de ces élus socialistes regroupés au milieu de la piste du Cirque d’hiver. Réaction feutrée des militants dans les gradins tout autour. Image décalée enfin d’un Claude Bartolone faisant une entrée de rock star dans la salle, sous des tonnerres d’applaudissements, pour ne finalement pas prendre la parole.Mais qu’importe l’ambiance, Alain Le Cleac’h, voulait voir dans ce rassemblement la preuve d’une évolution positive : « La société civile réagit enfin, tout est maintenant possible ! » Pour le président de France terre d’asile, après ce « sursaut » de la classe politique, il reste un énorme « défi à relever ». Et de souligner la prochaine question qui va agiter le débat public, celle du nécessaire financement public de l’accueil des réfugiés.Avant le début du meeting, Anne Hidalgo avait déjà plaidé en faveur d’une aide aux collectivités locales : « On ne pourra pas faire sans des moyens supplémentaires pour l’aide humanitaire et l’hébergement. » Mais en cette période de projet de loi de finances contraint, dégager des sommes ne va pas être simple. « Ça va être compliqué d’expliquer qu’on trouve plusieurs centaines de millions pour les migrants alors qu’on coupe dans tous les autres budgets », explique un dirigeant socialiste. Après le discours, le PS va devoir assumer politiquement dans les semaines qui viennent sa politique d’ouverture aux réfugiés.Lire aussi :Les maires invités à organiser l’accueil des migrantsEtienne GirardJournaliste au MondeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raphaëlle Bacqué //sas_manager.render(21484); ADVERT_AD(['50270/464684', 21484, '', 'pave_milieu', '']); //sas_manager.render(21483); ADVERT_AD(['50270/464684', 21483, '', 'pave_haut', '']);les derniers articles de la thématique Des ateliers pour « habiter un monde qui change » Connecter réfugiés et bénévoles, le pari gagné de la CALM Le Monde Festival, saison 2tous les articles de la thématique Depuis des décennies, Daniel Cohn-Bendit incarne, en France, à la fois le bouleversement de la société soixante-huitarde et la transformation de l’Europe moderne. A 70 ans, retraité de la politique mais ultra-actif sur la scène médiatique et sociale, il revient sur ses utopies passées et la façon dont on mène le changement. Il sera l’invité du Monde Festival, le 27 septembre, face à l’ancien ministre de l’économie grec Yanis Varoufakis.A Lire : tout le programme du Monde Festival : débats, spectacles et ateliers à l’Opéra Bastille, au Palais Garnier, au Théâtre des Bouffes du Nord et au Gaumont Opéra.A quel âge vous êtes-vous intéressé à l’action collective ?A l’adolescence, je suis entré dans un internat, la Odenwaldschule, à une cinquantaine de kilomètres de Francfort. C’était une pédagogie moderne, anti-autoritaire, où l’on pouvait passer son bac général et, en même temps, un brevet de mécanicien. C’est là que j’ai fait du théâtre. Je voulais jouer Puck, dans Le Songe d’une nuit d’été. Jouer, c’est une autre approche du monde. Mais il y avait surtout un parlement des élèves dont j’ai été le secrétaire puis le président.Vous vous imaginiez donc déjà en leader politique ?Pas comme un leader, mais je voulais démontrer une certaine capacité à représenter, sans forcément théoriser la chose… Mais j’ai tout de même organisé une campagne électorale au lycée.Vous n’aviez pas de vision d’un futur ultramoderne, avec voitures qui volent et robots ?Je n’ai jamais été amateur de science-fiction. Le monde futur collait pour moi à la réalité. Evidemment, j’ai attendu toute la nuit de voir Armstrong faire le premier pas sur la Lune, mais je me projetais surtout dans l’action collective. Par mon frère, Gaby, qui a neuf ans de plus que moi, j’avais déjà des contacts dans les milieux politiques. Dans mon internat, cependant, nous recevions une éducation réaliste : le parlement des élèves, c’est déjà un pragmatisme. C’est penser que l’on peut peser sur les détails, sur la vie quotidienne, agir collectivement pour changer son école. J’étais déjà un petit réformiste en herbe qui profitait de sa capacité d’entraîner.Quand avez-vous commencé à vouloir changer le monde ?Après mon bac, quand j’ai rejoint les milieux libertaires en France. Nous voulions l’autogestion, un changement radical, mais nous refusions absolument le pouvoir. Pour nous, changer le monde équivalait justement à « détruire toute possibilité de pouvoir ». D’une certaine façon, ceux qui veulent l’autogestion sont toujours les perdants de l’Histoire. Ce sont les marins de Kronstadt, les libertaires de la guerre d’Espagne, toujours des minorités. L’essai de Pierre Clastres La Société contre l’Etat (Les Editions de Minuit, 1974) m’a beaucoup marqué idéologiquement.Il y avait d’un côté la radicalité du rêve et, en même temps, dès les débuts des mouvements à Nanterre, j’ai eu la volonté de rassembler. Depuis, c’est devenu une priorité politique pour moi. Réunir dans un mouvement commun réformistes et révolutionnaires, telle était mon utopie en 68 avec le Mouvement du 22 mars ou, en 2009, avec Europe Ecologie. Pour changer le monde, il faut savoir surmonter les postures contradictoires.Pour être réformiste, il faut aussi être optimiste sur la nature humaine…Juste après 68, j’ai été de ceux qui théorisaient l’aliénation dans la lignée de Jean-Jacques Rousseau : l’homme est bon, mais c’est la société qui en a fait un monstre, changeons le système et l’homme pourra s’accomplir dans toute sa valeur. C’est au milieu des années 1970 que je suis devenu plus proche de ce que disait Hannah Arendt : l’homme n’est ni bon ni mauvais par essence, mais une même personne peut être admirable ou abominable selon les périodes. Les juifs ou les réfugiés sont des victimes mais ils ne sont pas par essence des hommes bons et je ne veux pas simplement m’identifier avec des victimes. Je suis solidaire mais je veux rester lucide. L’utopie est le rêve nécessaire et la réalité le défi permanent. Je suis imprégné de cette philosophie qu’Edgar Morin a ensuite appelée la philosophie de la complexité.Admettre la complexité, n’est-ce pas paralysant pour changer la société ?Une révolution est un moment de changement violent, mais la désaliénation prend forcément du temps. C’est ce que les révolutionnaires n’ont pas compris ou pas voulu admettre. Ils ont une conception de l’homme qui suppose de lui imposer le changement d’en haut, « pour son bien ». C’est la quintessence du marxisme qui amène logiquement au parti bolchevique, seul à savoir ce qui est bien pour les autres. Mais il faut distinguer entre la révolution politique et la transformation de la société. Celle-ci est longue. Tenez la Révolution française. Elle a déclenché un processus de démocratisation qui a duré, avec des soubresauts, jusqu’en 1945 lorsque les femmes ont eu le droit de vote. L’important, c’est comment changer le monde et qui va le changer. Il faut être capable d’accompagner l’évolution des mentalités des citoyens. La révolution idéologique est un long fleuve plus ou moins tranquille qui, malheureusement, à certains moments, risque d’être victime de la sécheresse de la pensée.Vous avez le sentiment que l’action politique peut faire changer les mentalités ?D’un côté, beaucoup d’Allemands font aujourd’hui comme si l’Allemagne avait toujours été génétiquement une démocratie. D’un autre côté, l’Allemagne a changé. Belle ironie de l’Histoire, plus de 50 000 Israéliens vivent aujourd’hui à Berlin pour respirer en paix. Mais la réalité est que la démocratie s’est installée il y a soixante ans, après le choc énorme qu’a été le nazisme et la seconde guerre mondiale. L’effort de réflexion de l’Allemagne sur son histoire est admirable. Cela, c’est changer le monde !Lorsque vous étiez élu à Francfort, avez-vous pu œuvrer à changer les mentalités ?J’étais responsable de l’immigration à la mairie de Francfort lors de la première vague importante de réfugiés des années 1990. Nous devions accueillir pas mal de familles et, comme après la réunification, les Américains avaient diminué leur présence militaire et laissé des casernes vides, nous avions décidé d’y loger les arrivants. Une bonne partie de la population s’est mobilisée contre. Alors, j’ai organisé une réunion publique. J’avais à mes côtés un type de la CDU, un du SPD et le chef de la police. Tous les préjugés se sont exprimés sans fard jusqu’à ce que le policier explique : « La demande d’asile est un droit constitutionnel et nous allons le respecter. Mais bien sûr, nous serons là pour veiller sur votre sécurité. » Au bout de deux heures, tout le monde s’est calmé. Les gens n’étaient pas devenus enthousiastes, mais ils se sont dit : « bon, il y a un projet… ». Aujourd’hui, on parle des innovations techniques, mais on ne paraît plus croire dans le progrès moral humain. Vous, vous y croyez toujours…Changer le monde, c’est croire en l’humanisation des mentalités. Le gouvernement allemand a annoncé que le pays devrait accueillir 800 000 réfugiés. Bien sûr, il y a des groupes fascistes qui protestent, qui agressent ou qui brûlent des centres d’accueil. Mais il y a aussi une énorme mobilisation de la société. L’autre soir, sur ZDF, la deuxième chaîne allemande, le présentateur Claus Kleber a raconté avec émotion comment un chauffeur de bus avait accueilli les réfugiés qu’il devait transporter par ces mots : « Pardonnez-moi, mesdames et messieurs du monde entier, je veux vous dire bienvenue. Bienvenue en Allemagne, bienvenue dans mon pays. Passez une bonne journée. » Une semaine avant, une présentatrice avait dit : « Ça suffit maintenant, nous devons nous mobiliser pour les réfugiés ! » Nous sommes dans un moment difficile, il faut essayer de dire la vérité et la vérité est qu’il va falloir les accueillir.Le progrès n’est pourtant pas inéluctable et les sociétés peuvent aussi régresser. Les mouvements fondamentalistes religieux veulent aussi changer le monde mais en tournant le dos à la démocratie…Si on prend au sérieux l’affrontement religieux, alors il faut détruire Daech. Mais dans la lutte contre l’intégrisme musulman, il faut garder en tête que nous n’avons pas le droit de perdre notre âme. On change le monde au nom d’un idéal, mais lorsque cet idéal est attaqué, comment le défend-on ? En remettant en cause nos libertés ? Sûrement pas. Laïques et religieux doivent trouver un compromis. Là c’est un athée convaincu qui vous parle : en paraphrasant Voltaire et Rosa Luxemburg, je dis aux religieux : « Je m’oppose à votre pensée et je défendrai toujours votre droit à croire » ; aux laïques : « Je partage votre pensée mais ne transformez pas la laïcité en religion » ; aux athées : « Seul Dieu, qui n’existe pas, sait si nous avons raison. » « Inch Allah. »Comment imaginez-vous le monde dans cinquante ans ?Dans cinquante ans, nous aurons une Europe fédérale, une gouvernance européenne, un budget européen !Comme vous êtes optimiste !Mais oui ! Si je vous avais prédit la chute du communisme en Europe de l’Est, en 1988, vous m’auriez cru fou. Je vous dis donc que dans la mondialisation qui va gagner encore, dans cinquante ans, l’Allemagne aura l’importance qu’a le Luxembourg et la France aura celle qu’a Malte dans l’Europe d’aujourd’hui. Notre projet de civilisation est-il de vivre pépère comme le Luxembourg et Malte ? Si on a un projet de civilisation, on ne peut le faire que par l’Europe. C’est en définissant le rêve que l’on définit la direction et en définissant la direction on peut réussir le changement. Daniel Cohn-Bendit sera l’invité du Monde Festival dimanche 27 septembre à l’Opéra Bastille, amphithéâtre, lors d’une rencontre avec l’ancien ministre des finances grec Yanis Varoufakis, animée par Frédéric Lemaître, sur le thème « L’Europe a-t-elle tué la gauche ? ».Changer le monde : c’est le thème de l’édition 2015 du Monde Festival qui a lieu les 25, 26 et 27 septembre à Paris avec Anne Hidalgo, Emmanuel Macron, Thomas Piketty, Matthieu Ricard, Evgeny Morozov, Jordi Savall… Comment réguler Internet ? Va-t-on vers la fin de la croissance ? Quels contre pouvoirs à la civilisation numérique ? La musique peut-elle changer le monde ? Retrouvez le programme sur Le Monde Festival.Raphaëlle Bacqué Isabelle Chaperon Le président François Hollande a proposé mardi 8 septembre de nommer François Villeroy de Galhau au poste de gouverneur de la Banque de France. Cette nomination doit encore être entérinée par les commissions compétentes de l’Assemblée nationale et du Sénat – un vote négatif de trois cinquièmes des parlementaires obligerait l’Elysée à revoir sa copie.Si sa nomination est validée, M. Villeroy de Galhau succéderait à Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France depuis douze ans dont le mandat arrive à son terme le 31 octobre.Ancien directeur de cabinet de DSKLa nomination de M. Villeroy de Galhau à la Banque de France a été bien préparée. Le directeur général délégué de BNP Paribas, ancien élève de l’ENA et ex-directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn à Bercy, avait quitté la première banque française en avril, alors que le premier ministre lui avait confié un rapport sur le financement de l’investissement en Europe. Ce rapport a été remis le 26 août. Une façon pour le candidat à la Banque de France de quitter prestement ses habits de banquier privé, en dénonçant certaines carences des établissements de crédit sur la clientèle des petites entreprises.Un palier de décompression du privé au public qui n’a pas permis d’éviter toutes les critiques, notamment sur des soupçons de conflits d’intérêts. « Sans mettre en cause les qualités très importantes de Villeroy de Galhau, cela me semble un signal pas très favorable : cela va venir en rajouter sur l’image de la banque qui domine tout », a ainsi commenté à Reuters Régis Dos Santos, président du Syndicat national de la banque et du crédit/CFE-CGC.Le suspense sur la candidature de M. Villeroy de Galhau avait été maintenu jusqu’au bout. S’il avait reçu au printemps le soutien de François Hollande, d’autres au gouvernement faisaient toujours campagne pour Benoît Cœuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne et bras droit de Mario Draghi. Le président a finalement tranché.Un poste toujours prestigieuxLe poste de gouverneur de la Banque de France reste l’un des plus prestigieux de la République. Même si, depuis la création de l’euro, le grand argentier a transféré à Francfort une large partie de ses prérogatives, le lustre demeure.Fini le temps où le gouverneur de la Banque de France pilotait la politique monétaire de l’Hexagone. Désormais, l’institution est chargée de mettre en œuvre sur le territoire français la politique décidée par la Banque centrale européenne (BCE), élaborée par un conseil des gouverneurs dont le locataire de l’hôtel de Toulouse est l’un des membres. Cette mission a incité, en juillet, le gouverneur actuel, Christian Noyer, à lancer un avertissement – très inhabituel de la part de ce fin diplomate – destiné à inciter le gouvernement à baisser le taux du Livret A, le livret d’épargne préféré des Français, accusé de faire obstacle à la politique de taux bas de Francfort.Par ailleurs, depuis la fin 2013, l’institution chargée de la stabilité financière n’assure plus seule la tutelle des grandes banques françaises, désormais rattachées au superviseur unique, certes présidé par Danièle Nouy, ex-surveillante en chef de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).Restent de nombreuses missions allant de la sécurité des moyens de paiement au financement des PME. Enfin, si l’institution ne bat plus monnaie pour son propre compte, elle gère la circulation des billets en France. A ce titre, elle possède une papeterie et une imprimerie dans le Puy-de-Dôme et a livré 2,64 milliards de billets en 2014.Lire aussi :Banque de France : deux candidats pour un fauteuilIsabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre et Julia Pascual Il va falloir pousser les murs. Face à l’arrivée massive de migrants en Europe dans des conditions souvent dramatiques, François Hollande a annoncé, lundi 7 septembre, un effort accru. La France s’engage à accueillir 24 000 réfugiés supplémentaires en deux ans. Ces réfugiés s’ajouteront aux 9 000 personnes que la France s’était déjà engagée à accueillir auprès de la Commission européenne, cet été.Où et comment les loger ? Le dispositif existant, soit 25 000 places en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), est déjà saturé par les 65 000 demandes que la France examine chaque année. « Seulement un tiers des demandeurs d’asile ont accès à une place en CADA, comme le prévoit pourtant la loi », rappelle la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), qui estime à 20 000 le nombre de places supplémentaires nécessaires. Pour les créer, le gouvernement s’est résolu à mobiliser l’ensemble des acteurs : associations, bailleurs sociaux, collectivités locales.Fin juin, le gouvernement avait dévoilé un premier « plan migrants », qui prévoyait la création de 11 000 places de divers types : CADA, hébergements d’urgence et logements pour les réfugiés ayant obtenu l’asile mais n’ayant pas trouvé de place dans le parc immobilier conventionnel ou dans le parc social, faute d’insertion socio-économique.Politique d’accueil sélectiveAujourd’hui, les pouvoirs publics vont devoir redoubler d’efforts. Ils tablent en amont sur les effets d’une politique d’accueil sélective. Les 24 000 demandeurs d’asile seront en effet triés sur le volet. Lundi 7 septembre, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, en a donné un aperçu, en expliquant que la France allait dès cette semaine soulager l’Allemagne d’un millier de réfugiés, « uniquement des Syriens, Irakiens et Erythréens ». Pour les 24 000 à venir, la même logique devrait opérer.Lire aussi :Et l’Allemagne ouvrit ses portesLes demandeurs d’asile seront identifiés dans les futurs « hot spots », des centres de contrôle et d’enregistrement en Grèce, en Italie et en Hongrie. Cet écrémage préalable doit permettre d’accélérer l’octroi du statut de réfugié par la France et donc de limiter la durée de séjour dans les CADA « à deux mois maximum », selon le ministère de l’intérieur. L’idée est de faire basculer rapidement les réfugiés qui ont obtenu le statut, donc un titre de séjour et une autorisation de travail, vers un dispositif de logement pérenne, afin de faire de la place aux nouveaux arrivants.Le gouvernement ne fera cependant pas l’économie de places d’accueil supplémentaires. Un effort dont il ne chiffre pas encore le coût, celui-ci dépendant notamment du nombre de places effectivement créées et de leur nature (les hébergements d’urgence en hôtel étant particulièrement onéreux), des besoins de mises en conformité de bâtiments « recyclés »... A titre de comparaison, le « plan migrants » décidé en juin a été chiffré en année pleine à 70 millions d’euros. « Un processus interministériel permettra de dégager les moyens administratifs et budgétaires nécessaires », a seulement assuré Bernard Cazeneuve, lundi. C’est « une question de quelques millions » d’euros et ça « ne se fera pas au détriment d’autres politiques », a assuré le ministre des finances, Michel Sapin.Mobiliser les locaux vacantsLa réponse de la France va commencer à se dessiner plus concrètement lors de la réunion de travail convoquée samedi 12 septembre, à laquelle M. Cazeneuve a convié les maires de France. Le nouveau coordinateur national de l’accueil des migrants, le préfet Kléber Arhoul, est chargé de sa préparation. Il s’agit de mettre à contribution toutes les villes volontaires : « Elles nous proposeront du logement ou du foncier pour accueillir des demandeurs d’asile », résume t-on place Beauvau. « Paris, Bordeaux, Pau, Poitiers, Besançon, Villeurbanne, Evry, Avignon, Cherbourg, Rouen, Lille, Strasbourg, Metz et tant d’autres ont d’ores et déjà confirmé leur présence », saluait, lundi, M. Cazeneuve.Lie aussi :Les maires invités à organiser l’accueil des migrants« Nous avons commencé à joindre les différentes administrations pour répertorier les bâtiments inoccupés », fait ainsi valoir le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries. La ville de Saint-Denis a de son côté proposé au ministre de l’intérieur de mobiliser les locaux vacants d’une ancienne gendarmerie ainsi que les centres de vacances municipaux, inoccupés pendant les périodes hivernales.« Il y a un éventail large de locaux appartenant à l’Etat, aux collectivités, aux bailleurs, appuie Djamel Cheridi, directeur de l’hébergement et du logement accompagné au sein de l’association Coallia, un des principaux gestionnaires de CADA. Je pense aux anciens foyers logement désaffectés, aux anciennes maisons de retraite, aux bâtiments en attente de démolition, aux casernes qui pourraient être reconfigurées… »Jean-Paul Clément, le directeur général de la société d’économie mixte Adoma, qui gère 12 000 places d’hébergement pour demandeurs d’asile, confirme : « Nous sommes à la recherche de terrains où installer des préfabriqués, de bâtiments publics, casernes ou autres, pour accroître notre capacité. » Adoma regarde aussi du côté de l’Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), opérateur de l’Etat dont la vocation est d’accueillir des stagiaires partout en France et qui pourrait contribuer à hauteur de 5 000 ou 10 000 places.« Ce n’est jamais que 1 000 personnes par mois, soit 10 par département »« La France a accueilli 500 000 Espagnols [à la fin de] la guerre d’Espagne et 120 000 boat people en 1979 », en provenance du Vietnam, du Cambodge et du Laos, rappelait lundi le porte-parole du Parti socialiste, Olivier Faure. Accueillir 24 000 personnes, « ce n’est jamais que 1 000 personnes par mois, soit 10 par département », relativise aussi Jean-François Ploquin, directeur de l’association Forum Réfugiés, qui gère des dispositifs d’accueil. Il redoute cependant la difficulté qu’aura la France « à permettre l’accès à un logement social aux personnes reconnues comme réfugiées », car il y a déjà une longue liste d’attente dans de nombreuses villes.« Le mouvement HLM veut apporter sa contribution »Les 4,6 millions de logements sociaux français sont en effet très sollicités : « Le mouvement HLM a une tradition d’accueil des réfugiés et veut apporter sa contribution, rappelle Marie-Noëlle Lienemann, vice-présidente de l’Union sociale pour l’habitat, qui fédère 755 organismes HLM. Dans le cadre du plan migrants, pour libérer 3 000 à 4 000 places, notamment dans les CADA d’Ile-de-France, nous avons, dès le mois de juin, proposé de mobiliser 1 000 logements dans les zones détendues, où il y a de la vacance. » C’est le cas, par exemple, du Centre et de l’Est de la France, l’objectif étant de répartir l’effort sur tout le territoire.« Nous ne devons pas raisonner uniquement en termes de places, met en garde M. Ploquin. Il faut un accompagnement dans une perspective d’emploi et des schémas de répartition qui tiennent compte du marché du travail, des transports… » Il demeure toutefois peu probable que le parc social ait les moyens d’absorber tous les besoins. Au ministère de l’intérieur, on veut croire qu’une partie des réfugiés se logeront directement dans le parc privé…Comment un réfugié est-il orienté ?La France a déjà commencé à « sélectionner » les premiers réfugiés qu’elle va accueillir. Il s’agit d’Erythréens, de Syriens et d’Irakiens que l’Office français de protection des réfugiés et apatrides est allé chercher cette semaine en Allemagne. Des personnes « en urgent besoin de protection », précise le ministère de l’intérieur. Une façon de suggérer que les ressortissants soudanais, afghans ou éthiopiens ne bénéficieraient pas de l’asile en France. L’orientation des demandeurs d’asile sera faite par l’Etat européen où les migrants sont arrivés et où ils ont fait leur demande d’asile, en liaison avec les « points de contact » des Etats membres. Parmi les critères pris en compte : les liens familiaux, la « vulnérabilité », les langues parlées, les caractéristiques culturelles, sociales et professionnelles ainsi que la possibilité d’hébergement dans le pays de destination.Lire aussi :A Bordeaux, asile incertain pour les migrants sahraouisJulia PascualJournaliste au MondeIsabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Vers une éclaircie dans les nuages qui entourent le régime social des indépendants (RSI) ? Le gouvernement a reçu lundi 21 septembre un rapport évoquant des pistes de réforme de cet organisme de protection sociale des artisans, commerçants, chef d’entreprise et professions libérales. Parmi leurs vingt préconisations, les députés socialistes Fabrice Verdier et Sylviane Bulteau proposent d’instaurer un taux unique de 11,5 % pour les droits sociaux minimaux au lieu des cinq taux actuels, de rapprocher le RSI du régime agricole et de l’assurance maladie, et d’améliorer les prestations.Depuis sa création en 2006, le régime social des indépendants a fait l’objet de multiples rapports tant il accumule les erreurs et suscite la colère de ses bénéficiaires. Pourquoi une telle grogne ?Lire aussi :Des mesures d’urgence pour calmer les petits patrons1. Qu’est-ce que le RSI ?Le régime social des indépendants existe depuis 2006. Il est né de la fusion des trois caisses de protection sociale des chefs d’entreprise : l’assurance vieillesse des artisans, la caisse nationale d’assurance maladie des professions indépendantes et l’organisation autonome nationale de l’industrie et du commerce.Le RSI assure la couverture maladie des professionnels libéraux, des artisans et des commerçants. En revanche, il ne gère que la retraite des artisans et des commerçants, celle des professionnels libéraux étant administrée par d’autres organismes. Depuis 2008, il est l’interlocuteur social unique des indépendants (hors professions libérales), ce qui signifie que l’organisme centralise toutes les cotisations.En tout, 6,1 millions de personnes sont directement ou indirectement rattachées au RSI, y compris les ayants droit (notamment les conjoints des assurés). En 2013, 4,1 millions d’entre eux ont bénéficié de la couverture maladie, et 2 millions de prestations retraites. La même année, l’organisme a géré 17 milliards d’euros de prestations, pour 11 milliards d’euros de cotisations collectées. #container_14428365068{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14428365068{ height:500px; } #container_14428365068 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14428365068 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14428365068 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14428365068 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }2,8 millions de cotisants au RSI en 2013Source : RSI(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14428365068", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Commerçants","Artisans","Prof. Lib."], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Nombre", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1100376 ], [ "", 996435 ], [ "", 703869 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les régimes de base du RSI (maladie et vieillesse) sont en déficit structurel , les rentrées des cotisations ne suffisent pas à équilibrer le montant des prestations versées. Ce déficit est comblé par la contribution sociale des sociétés (C3S), une taxe versée par les entreprises. Toutefois, la C3S doit être supprimée progressivement d’ici à 2017, et ce sera alors au régime général de sécurité sociale de financer ce déficit. En revanche, les régimes complémentaires propres au RSI sont excédentaires.2. Qui gère le RSI ?Le RSI est géré à la fois par l’Etat et par des travailleurs indépendants. Ces derniers, élus par leurs pairs, siègent au sein de conseils d’administration régionaux. Les élections ont lieu tous les six ans et sont généralement marquées par une forte abstention. Aux dernières élections en 2012, le taux de participation était de 19 %.Ces 912 administrateurs élisent ensuite le conseil d’administration national. C’est ce dernier qui émet un avis consultatif chaque année sur la loi de finance de la sécurité sociale. Les conseils d’administration font aussi des propositions de mesures aux pouvoirs publics.3. Quels sont les problèmes du régime ?Les travailleurs indépendants se plaignent régulièrement des erreurs répétées de calcul de leurs cotisations ou de leur retraite. Il est ainsi arrivé qu’un huissier intervienne sur de fausses données.Le traitement des dossiers est lent, ce qui retarde la mise à jour de l’évolution des situations professionnelles. Et quand une erreur est constatée, c’est le parcours du combattant pour joindre un interlocuteur.Dans un rapport de 2012, la Cour des comptes a qualifié le RSI de « catastrophe industrielle » pour les travailleurs indépendants. Elle affirmait que la réforme donnant naissance au RSI avait été mise en œuvre de façon prématurée, les difficultés ayant été très sous-estimées, ce qui a provoqué des dysfonctionnements en chaîne pour les assurés.La Cour des comptes a recensé des appels de cotisations erronés, des encaissements non pris en compte ou encore des droits à la retraite qui ne sont pas à jour pour près de 40 % des affiliés. Une désorganisation latente qui a de graves conséquences financières, puisque chaque année, environ 1 milliard d’euros de cotisations ne sont pas recouvrés par les services du RSI, un chiffre avancé par le Syndicat national des indépendants.En juin 2014, les sénateurs Jean-Noël Cardoux (Les Républicains) et Jean-Pierre Godefroy (Parti socialiste) ont remis un rapport évoquant la crise de confiance des travailleurs indépendants envers leur régime social. Un chiffre illustre bien ce phénomène selon eux : le choix du paiement des cotisations par prélèvements mensuels. Avant la réforme instaurant le RSI, 70 % des cotisants choisissaient ce mode de paiement. Ils n’étaient plus que 20% en 2014. Une confiance d’autant plus altérée par l’alourdissement des cotisations, chiffré à un milliard d’euros, selon le rapport. Le taux de cotisation pour les travailleurs indépendants reste toutefois moins élevé que pour les salariés.4. Peut-on se passer du RSI ?Une partie de la droite et l’extrême droite ont exploité les dysfonctionnements du RSI, pour dénoncer les pratiques de l’Etat et remettre en cause les principes universels et solidaires de la sécurité sociale. Les députés Gilbert Collard (RBM) et Marion Maréchal-Le Pen (FN)se sont ainsi rendus en mars à une manifestation d’opposants au RSI. Mais ils ont reçu un accueil mitigé, les manifestants craignant une récupération politique.Par ailleurs, les difficultés du RSI à gérer ses affiliés sont du pain béni pour certaines organisations comme le Mouvement pour la liberté sociale (MLPS) du libéral conservateur Claude Reichmann, qui milite depuis vingt ans pour la fin de la sécurité sociale obligatoire, ou l’association Liberté sociale.Ces mouvements affirment qu’il est tout à fait légal pour un travailleur indépendant d’arrêter de cotiser au RSI pour prendre une assurance privée à l’étranger. Ils fondent leurs propos sur des directives européennes datant de 1992 qui mettent les organismes d’assurance européens en concurrence.Lire : Six questions sur les assurés qui souhaitent quitter la SécuCes directives ne concernent toutefois pas le régime français de sécurité sociale, qui garde son caractère obligatoire, selon un arrêt rendu par la Cour de justice de l’Union européenne. La cour insiste sur le caractère obligatoire et solidaire de la sécurité sociale française, et auquel personne ne peut déroger.Ce principe a été réaffirmé par le tribunal des affaires sanitaires et sociales (TASS) de Vesoul en avril 2014. Les personnes se risquant à quitter le RSI risquent trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.Les DécodeursJournaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières et Nicolas Chapuis En annonçant, samedi 19 septembre, la tenue d’un référendum du 16 au 18 octobre sur l’union des listes de gauche aux élections régionales, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a bousculé le début de campagne. Pour l’instant, les formations de gauche partent en ordre dispersé dans la quasi-totalité des régions. Même dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, régions où une victoire du Front national se profile, socialistes, écologistes et Front de gauche n’ont pas réussi à s’entendre.Avec son initiative le patron du PS tente donc de contourner les appareils partisans en faisant appel au « peuple de gauche ». Un coup de poker au résultat incertain.1. Comment le référendum sera-t-il organisé ?Les citoyens qui le souhaitent pourront participer au scrutin qui est organisé du 16 au 18 octobre 2015. La question précise n’a pas encore été dévoilée par le PS. Mais selon Jean-Christophe Cambadélis, « elle portera sur “oui ou non à l’unité dès maintenant pour les régionales ?” » Les électeurs devront se prononcer sur l’alliance entre les listes de gauche au premier et au deuxième tour de l’élection.Le PS veut installer des urnes sur l’ensemble des marchés de France dans la journée du 18 octobre. Par ailleurs, les citoyens qui le souhaitent pourront voter sur Internet du 16 au 18 octobre. Le PS envisage également de développer une application pour téléphone qui permettrait aux militants de faire voter les électeurs en faisant du porte-à-porte.Pour surveiller le scrutin, le PS veut mobiliser sa Haute autorité, qui placera un délégué dans chaque département.2. Quels sont les enjeux pour le PS ?Alors que la menace d’un Front national favori dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie n’a pas suffi à fédérer la gauche, qui présentera au moins trois listes au premier tour, le PS tente le tout pour le tout. Le risque est triple pour le parti au pouvoir.Il doit d’abord montrer sa capacité de mobilisation pour l’organisation de ce référendum, inédit dans l’histoire politique récente. Le congrès des socialistes, en juin 2015 à Poitiers, a laissé l’image d’un parti amorphe, incapable de convaincre ses propres militants de se déplacer massivement pour voter. M. Cambadélis devrait adresser cette semaine une lettre aux parlementaires et une autre aux militants pour les exhorter à participer à la mise en place du dispositif.Le deuxième défi pour le PS sera bien évidemment le résultat de cette consultation. M. Cambadélis, sondages à l’appui, est persuadé que les électeurs de gauche sont beaucoup plus unitaires que les appareils et veulent éviter une défaite aux élections régionales. « L’idée des dirigeants des formations politiques d’utiliser les régionales pour une recomposition à la gauche du PS n’est pas majoritaire dans l’opinion », assure un cadre de Solférino.S’ils gagnent leur pari, les socialistes estiment qu’ils bénéficieront alors d’un levier supplémentaire pour convaincre leurs partenaires d’unir leurs listes.Pour imposer ses vues, et c’est là le troisième et principal enjeu, le PS doit donc réussir à mobiliser très largement. Une faible participation laisserait penser qu’après trois ans de présidence Hollande, ce « peuple de gauche » largement mobilisé lors de la primaire de 2011 s’est dispersé dans la nature. Ou qu’il n’a plus rien à dire aux socialistes.Lire aussi :La gauche affronte les régionales en ordre dispersé3. Que dit le reste de la gauche ?S’il s’agissait de rassembler les partis de gauche, l’objectif est à première vue manqué. La proposition a provoqué des réactions de rejet, voire de colère, de la part de l’ensemble des autres partis concernés.« Je ne pense pas que ça soit par des référendums de partis sur les partis qu’on combattra la montée du Front national et qu’on réconciliera les Français avec la politique », a rétorqué Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d’Europe-Ecologie-Les Verts (EELV).Même son de cloche du côté des communistes : « Si cette annonce est faite uniquement pour éviter de débattre du fond, du contenu, de la politique régionale et de celle gouvernement, ce n’est pas la peine », a renchéri Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.Sans surprise, le Parti de gauche (PG) est le plus sévère. Jean-Luc Mélenchon, interrogé sur France Inter, estime que le PS « essaie de trouver un nouveau garrot », pour forcer le reste de la gauche à une alliance. « C’est indécent et à la limite du pathétique », assène Eric Coquerel, coordinateur national du PG, qui juge qu’il s’agit uniquement d’un « coup de com’, voire d’une arnaque ».Voir notre infographie : Elections régionales : quel est le candidat dans votre (nouvelle) région ?Au PS, on fait mine de ne pas prêter attention à ce concert de critiques. « Je ne peux pas appeler le peuple de gauche à bousculer le petit confort de la division des appareils et appareillons et être surpris qu’ils s’en offusquent », explique au Monde M. Cambadélis. Selon lui, l’élection municipale de Noisy-le-Grand, remportée dimanche 20 septembre de 33 voix par la droite face à une gauche divisée entre socialistes et Front de gauche, est une preuve supplémentaire que « la dispersion mène à la disparition ».Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterRaphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.09.2015 à 10h12 • Mis à jour le21.09.2015 à 11h29 | Raphaëlle Besse Desmoulières Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts et tête de liste en Ile-de-France aux régionales, revient sur la crise qui secoue son parti.Comment réagissez-vous à la proposition de Jean-Christophe Cambadélis d’organiser mi-octobre un référendum sur l’unité de la gauche aux régionales ?Emmanuelle Cosse : Je ne pense pas que ça soit par des référendums de partis sur les partis qu’on combattra la montée du Front national et qu’on réconciliera les Français avec la politique. C’est plutôt en allant à leur rencontre, en tenant nos engagements et en faisant vivre le débat d’idées qu’on ira les chercher, notamment ceux qui désertent les urnes.Votre parti vit au rythme des démissions. Vendredi 18 septembre, c’est le maire de Sevran (Seine-Saint-Denis), Stéphane Gatignon, qui a annoncé son départ...Je ne suis pas dupe de ce qui se passe aujourd’hui. Il s’agit de manœuvres de déstabilisation pour remettre en cause l’indépendance des écologistes. Mais les petites manipulations politiciennes me laissent de glace. Au moment où l’urgence est de se battre pour nos concitoyens et de défendre la justice sociale et environnementale, je regrette que l’on fasse passer des intérêts personnels devant l’intérêt collectif. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais flancher.Comment réagissez-vous à la volonté de Jean-Vincent Placé de créer un groupe dissident à la région Ile-de-France ?Quel est le sens politique de faire un groupe dissident à la fin de la mandature alors que l’on a un bilan commun ? Ce groupe a montré qu’il était capable d’imposer une mesure phare en terme de mobilité : le pass navigo à tarif unique. En dix jours, on a eu 10 % d’augmentation des abonnements. C’est une victoire pour le pouvoir d’achat des ménages mais aussi pour les transports en commun, qui n’aurait pas vu le jour sans élus écologistes. A l’heure du défi climatique, on a plus que jamais besoin de l’unité des écologistes. C’est ce que je montre en Ile-de-France avec un rassemblement qui va de Mohamed Mechmache à Corinne Lepage.Lire aussi :Les groupes parlementaires écologistes en sursisComment comprendre la stratégie d’EELV quand votre allié en Ile-de-France est Cap 21 et le Parti de gauche en Rhône-Alpes-Auvergne ?C’est totalement assumé car tout repose sur des projets de territoire. Ce sont les régions qui décident de leur stratégie. Mais là encore, comme en 2010, il y aura des listes et des projets écologistes partout au premier tour des élections régionales.Lire aussi :Régionales : les Verts nordistes choisissent de partir sans le PSVous avez indiqué que personnellement vous n’auriez pas choisi une alliance avec le Parti de gauche dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Pourtant vous approuvez cette stratégie en bureau exécutif...Je soutiens Sandrine Rousseau [tête de liste] mais dans cette région où le Front national est donné gagnant sans même faire campagne, j’aurais préféré qu’on se saisisse de l’occasion pour dépasser les vieux clivages et les logiques de partis politiques. Mais ni le Parti socialiste ni le Parti communiste n’ont souhaité faire autrement.Quel impact peut avoir selon vous le débat sur l’accueil des réfugiés dans la campagne des régionales ?Je me refuse à réfléchir comme ça. Il faut absolument avoir une politique digne d’accueil des réfugiés et l’assumer. Ce n’est pas en deux ans que les 24 000 réfugiés seront accueillis en France mais bien plus rapidement. Oui, ça demande un effort supplémentaire mais c’est notre responsabilité. Non, ça ne se fait pas au détriment des autres publics en difficulté. L’Etat est aujourd’hui mobilisé pour essayer de répondre de manière pérenne à ces problématiques. Pendant ce temps, certains, comme Valérie Pécresse [candidate Les Républicains en Ile-de-France], ne réfléchissent qu’en fonction de l’opinion. Elle réinvente la préférence nationale en opposant les démunis les uns aux autres et en surfant sur les idées du FN. Ce n’est pas à l’extrême droite de faire la loi sur ce sujet.A deux mois de la COP21, vous voulez axer votre campagne sur la pollution de l’air. Quelles sont vos propositions ?Nous sommes dans une région où l’on étouffe. Tout le monde voit les pics de pollution mais il faut rappeler que l’on a une bonne qualité de l’air seulement trois ou quatre jours par an en Ile-de-France. Nous voulons réduire très fortement la place du diesel – ce qui veut dire aider les particuliers à changer de véhicules – mais aussi diminuer le trafic de transit. Aujourd’hui, tout le monde paie la pollution quand des profiteurs peuvent polluer en toute impunité.Pour introduire de l’équité dans ce système : il faut rendre cher ce qui pollue et accessible ce qui ne pollue pas. Pour y parvenir, je souhaite que l’Ile-de-France puisse expérimenter une pollutaxe qui s’appliquerait aux poids lourds et permettrait de récupérer des moyens financiers extrêmement importants. On a estimé qu’elle pourrait rapporter 400 millions d’euros par an pour l’Ile-de-France.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Etienne Girard Ils n’en croient pas leurs yeux. « Mais c’est Marine Le Pen ! », s’écrie l’un d’eux. Ces quatre joggeurs courent le long du canal de la Somme, au niveau d’Amiens. Ils viennent de voir passer la péniche Picardie, à bord de laquelle la présidente du Front national (FN) a convié la presse pour lancer officiellement sa campagne régionale, ce dimanche 20 septembre.Quelques minutes plus tôt, la députée européenne était montée à l’intérieur du bateau comme une star hollywoodienne, escortée sitôt sortie de sa berline aux vitres teintées par une cinquantaine de militants surexcités. « Marine va nous sauver ! », crie même un vieil homme en brandissant la couverture d’un journal dont Mme Le Pen fait la « une ». Portée par des sondages qui la donnent tous gagnante au deuxième tour dans la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la présidente du FN a cependant demandé à son état-major de garder la tête froide. « Elle nous a signifié qu’il était hors de question de nous reposer sur nos lauriers. Le statut de favori implique certaines responsabilités. Il faudra proposer un programme impeccable aux habitants de la région », confie Sébastien Chenu, délégué national du Rassemblement bleu marine implanté dans l’Oise.« Je suis la candidate des oubliés, des petits aux grands problèmes ! », lance à l’intérieur de la péniche Marine Le Pen. Dans son dos, se trouve affiché son slogan de campagne, dévoilé pour l’occasion : « Une région audacieuse, une présidente courageuse ». A ses côtés, ses principaux lieutenants, dont le maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois, qui a déjà fait savoir qu’il ne serait pas lui-même candidat aux élections régionales. Les têtes de liste départementales seront quant à elles communiquées dans le courant de la semaine.Des principes, mais aucun chiffre« Avec moi, le bon sens populaire se transformera en action », poursuit la députée européenne qui assure, cherchant aussi répondre à ceux qui lui reprochent de constamment chercher à nationaliser le scrutin, « je gérerai la région conformément à l’intérêt général ». Des affirmations qui se mêlent vite aux critiques à l’encontre de ses adversaires : « Avec moi, ce sera la fin du copinage et du clientélisme de l’“UMPS”, dont les candidats ont fait maintes fois la preuve de leur incompétence. »Dans l’annonce de son programme, aucun chiffre précis n’est toutefois communiqué, seules quelques propositions sont égrenées. Ainsi, en cas de victoire, Mme Le Pen promet que les marchés publics ne seront plus attribués aux entreprises « qui délocalisent, pratiquent des licenciements boursiers, rechignent à embaucher en CDI ». De plus, « la télésurveillance sera développée » pour protéger les habitants, et les cantines seront invitées à privilégier les produits français. Marine Le Pen exprime aussi son inquiétude vis-à-vis des « déserts médicaux », de « l’enclavement des zones rurales ». Sans plus de précision.La candidate ne résiste pas au plaisir d’égratigner au passage ses deux principaux rivaux. Pierre de Saintignon (Parti socialiste) est qualifié « d’apparatchik déconnecté, qui reflète un mépris de classe ». Xavier Bertrand (Les Républicains), « ex-ministre du chômage », est lui aussi sévèrement tancé : « Il veut mettre la région au travail, moi, je vais proposer aux habitants de la région de mettre Monsieur Bertrand au chômage ! », clame Marine Le Pen. Au fond de la salle, ses supporteurs applaudissent à tout rompre.Etienne GirardJournaliste au Monde 20.09.2015 à 12h38 • Mis à jour le20.09.2015 à 13h07 Emmanuel Macron a été vilipendé à gauche pour ses propos explosifs sur les fonctionnaires, après sa sortie sur les 35 heures fin août juste avant l’ouverture de l’université d’été du PS à La Rochelle. Dimanche, devant le congrès du PRG à Montpellier, Manuel Valls a suivi le discours du président de la République, tout en réitérant sa confiance à son ministre de l’économie.« Ce que nous écrivons aujourd’hui, c’est le contrat social du XXIe siècle (…), un contrat social fidèle à ce que nous sommes, c’est-à-dire aussi attaché au statut des fonctionnaires », a-t-il lancé tout en louant un ministre de l’économie « talentueux » qu’il « soutient jusqu’au bout ». Vendredi, François Hollande, avait profité d’une remise de décorations pour se livrer à un véritable éloge des fonctionnaires, vivier électoral pour la gauche. 19.09.2015 à 18h29 • Mis à jour le19.09.2015 à 20h54 | Nicolas Chapuis Le Parti socialiste veut organiser du 16 au 18 octobre prochain « un référendum auprès du peuple de gauche » pour « réaliser l’unité nécessaire lors des élections régionales face au bloc réactionnaire qui se constitue entre le FN et Les Républicains ». Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadelis, en a fait la proposition lors d’un Conseil national qui se tenait à la salle de la Mutualité à Paris, samedi 19 septembre.Trois jours durant, le PS veut disposer sur l’ensemble des marchés de France des urnes pour permettre aux citoyens qui le désirent de voter. En échange, ils devront donner leur nom, adresse et mail.« Ca nous permettra contrôler un minimum, c’est le même système qui avait été utilisé pour le vote sur la Poste », a indiqué M. Cambadelis. La question qui sera posée lors de ce référendum portera sur l’unité des listes de gauche au premier et au deuxième tour. Un membre de la Haute autorité du PS sera présent dans chaque département.Processus assez flouCombien y’aura-t-il d’électeurs ? Quel sera le niveau de contrôle ? Quel sera la valeur du résultat ? Pour l’instant le processus demeure assez flou. Mais par cette initiative, le PS tente de contourner les appareils partisans.Jusqu’à présent les écologistes et les communistes ont refusé de rejoindre le Parti socialiste sur les listes, même dans les deux régions où le FN peut l’emporter, dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en PACA. Le premier secrétaire du PS, s’appuyant sur un sondage Harris interactive réalisé pour le site Atlantico, est persuadé que les électeurs de gauche sont majoritairement favorable à une alliance. « Pour construire la nouvelle alliance, il faut un dépassement : on va s’adresser au peuple de gauche qui nous dira sa vérité », résume Christophe Borgel, le responsable des élections au Parti socialiste.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.09.2015 à 14h54 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) Près de 350 élus locaux du Nord se sont retrouvés ce samedi 19 septembre matin devant la préfecture de Lille pour manifester contre la baisse des dotations de l’Etat. A l’initiative de l’Association des maires de France, cette action a réuni près d’une centaine de maires, essentiellement de petites et moyennes communes de droite et du centre. Mais dans les rangs des manifestants portant leur ceinture tricolore, on comptait également une quinzaine de maires du Parti communiste et quelques maires socialistes comme Marc Godefroy, maire de Lezennes, près de Lille.« On peut être de gauche et considérer qu’il s’agit d’un enjeu entre l’Etat et les communes, et pas un enjeu droite-gauche, dit-il. Je suis d’accord pour faire des économies mais il faut les lisser dans le temps. »Aux côtés de Patrick Masclet, président de l’association des maires du Nord, une délégation d’élus de tous bords a été reçue par le préfet, Jean-François Cordet. « Le préfet a pris conscience de l’effet domino des baisses de dotation sur l’investissement des villes, a rendu compte Marc-Philippe Daubresse, maire Les Républicains de Lambersart. On va tuer l’emploi dans le bâtiment si l’on est contraint de baisser les investissements. C’est moins 750 millions d’euros sur trois ans dans toute la métropole lilloise ».Lire aussi :Que représentent les dotations de l’Etat dans le budget d’une commune ?Les élus sont d’accord sur un point : les collectivités doivent faire des économies mais « moins vite et moins fort », demande Valérie Létard, sénatrice UDI et présidente de Valenciennes Métropole Communauté d’Agglomération. « Si on m’enlève les dotations de l’Etat, c’est 17 points de fiscalité, explique Patrick Masclet, maire d’Arleux, et représentant des 650 maires du Nord. Je ne sais pas comment faire. Les communes représentent 9,5 % du déficit de la France et c’est nous les plus punis ».« Une véritable catastrophe »Venu accompagné d’agents territoriaux et de quelques concitoyens, le maire PCF de Seclin refuse de baisser les bras mais il craint de ne pas pouvoir réaliser des grands projets. « On rend des services à la population, particulièrement dans cette région qui souffre. Ce sera une véritable catastrophe qui va conduire à l’augmentation du chômage ». Sur son budget annuel de 22 millions d’euros, il a déjà dû absorber une baisse de dotations de 146 000 euros en 2014 et 380 000 euros en 2015. « Ça fera 1,3 million d’euros sur trois ans ! Alors que les nouveaux rythmes scolaires nous coûtent 250 000 euros par an car on veut faire de la qualité, pas de la garderie ».Lire aussi l'éditorial :Fronde des maires et démagogie localePragmatique, chaque maire énonce les projets qu’ils ne pourront pas lancer. Et tous rappellent que les premières victimes seront les citoyens. « On a baissé tous les budgets de 10 %. On a supprimé les feux d’artifices cette année, explique Norbert Jessus, maire PCF de Trith Saint Léger, commune de 6 000 habitants près de Valenciennes. Les départs en retraite ne sont pas remplacés. Et après ? On supprime les voyages des anciens ? Et quoi d’autre ? » Norbert Jessus n’avait pas touché aux impôts depuis quinze ans jusqu’à l’année dernière : plus 2 %, « mais ça ne représente rien ». Il soupire : « On n’a jamais connu ça. Je crois que même Sarkozy n’aurait pas osé ».Au-delà des clivages politiques, cette baisse annoncée de 30 % des dotations jusque-là accordées aux communes et intercommunalités pour assurer leurs missions inquiètent les élus confrontés au quotidien à des populations en souffrance. « On peut soutenir un gouvernement mais aussi alerter quand il y a une décision qui risque de pénaliser un territoire », explique le maire d’Anor, Jean-Luc Perat, divers gauche, très proche du PS.Avec près de 22 % de chômeurs dans sa commune de 3 400 habitants, il craint la baisse de 90 000 euros dans son budget annuel de 4 millions d’euros. « 90 000 euros, c’est trois emplois », précise-t-il. Avant de se disperser, les élus entonnent pour la troisième et dernière fois la Marseillaise. Et Patrick Masclet invite les élus à demander à leurs concitoyens de signer la pétition lancée par l’Association des maires du Nord.Lire aussi :Fronde des maires : les démissions se multiplientLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Laurent Bouvet (Professeur de science politique à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines) L’engagement des intellectuels dans le débat public n’a jamais été une promenade de santé, mais il connaît depuis quelques années une évolution nouvelle et rapide, dont les figures classiques de l’intellectuel engagé ou de l’intellectuel médiatique n’arrivent plus à rendre compte. Même « l’intellectuel terminal », bien repéré et décrit par Régis Debray, semble désormais insuffisant pour saisir ce qui est à l’œuvre.On sait ce que doit une telle évolution à la transformation des conditions mêmes de la production du débat public, en particulier à l’évolution des médias sous l’influence de l’information continue et permanente et, depuis quelques années, de réseaux sociaux devenus omniprésents.L’immédiateté, le caractère éphémère et caricatural de toute polémique politico-intellectuelle sont devenus la norme. Politiques, intellectuels, journalistes, responsables économiques ou associatifs, artistes, sportifs… Nul ne semble en mesure d’y échapper. Seul le degré de notoriété de l’auteur de tel propos ou de tel acte en commande généralement l’intensité.Lire aussi :Des intellectuels à la dérive ?C’est à gauche que les dégâts sont les plus visibles comme en témoigne le cas Onfray. A la fois parce que ce camp politique, sous différentes étiquettes, a longtemps cru détenir le monopole de l’engagement intellectuel au nom de la « vérité », historique ou philosophique, et parce que, matériellement, la majeure partie de ceux qui ont prétendu au statut d’intellectuel depuis l’affaire Dreyfus se sont retrouvés dans ce qu’a été la gauche pendant plus d’un siècle. C’est sans doute là que se situe le changement, au-delà des conditions médiatiques. Pour le comprendre, il est indispensable de dépasser l’explication, le plus souvent formulée comme une dénonciation politique, par la « droitisation » d’un champ intellectuel qui suivrait celle de la société française.L’Europe, le lieu des nouveaux clivagesMieux vaudrait repartir de l’éclatement de la gauche antitotalitaire auquel on a assisté à partir des années 1990 – à l’occasion de l’effondrement du système communiste, de l’accélération de la mondialisation, des nouveaux conflits (Irak, ex-Yougoslavie…), du débat européen ou de l’approfondissement des « fractures françaises ».C’est à partir de là que chaque prétendant au rôle d’intellectuel public issu de ses rangs a en effet dû revoir sa grille d’analyse et de compréhension de la société et du monde et, de là, prendre position sur de nouveaux enjeux, souvent difficiles à ranger de gauche à droite.Ainsi, sur l’Europe – sa définition politique, son rôle dans les bouleversements de l’ordre du monde, ses frontières… – qui est devenue le lieu de nouveaux clivages, qu’il s’agisse d’économie ou d’identité. Ils ne correspondent plus ni aux délimitations partisanes et idéologiques ni aux postures intellectuelles qui en découlaient jusque-là. Dans une telle perspective, Michel Onfray contribue, avec d’autres, et quoi qu’on pense de ses conclusions, à alimenter un débat susceptible de clarifier enjeux et clivages sur la question européenne aux yeux de nos concitoyens, jouant ainsi son rôle d’intellectuel.C’est pourquoi plutôt que de dresser son bûcher médiatique pour « mauvaise pensée », la gauche Savonarole gagnerait à s’appliquer à elle-même le pluralisme qu’elle professe par ailleurs, en participant au débat auquel invite Onfray. Elle y gagnerait en crédibilité et, qui sait, peut-être des lecteurs et des électeurs.Laurent Bouvet (Professeur de science politique à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines) Eric Naulleau (Ecrivain) Ce ne sont pas 24  000 réfugiés syriens qui menacent l’identité française. Ce qui menace en profondeur l’identité française, c’est le travail de sape mené depuis des années par le Front national, une f(r)ange de l’opposition qui en répand les idées sans oser encore le rejoindre, un quarteron d’éditorialistes en vue, quelques intellectuels supplétifs, une poignée d’idiots utiles, des islamophobes récidivistes comme Michel Houellebecq dans son dernier roman Soumission, sans oublier diverses officines qui s’emploient à fédérer toutes les extrêmes pour hâter l’avènement du pire – et tous leurs alliés objectifs réunis.Responsabilité collective dont ne saurait s’exclure l’auteur de ces lignes, puisque les fossoyeurs d’une certaine idée de la France ne sont jamais forts que de nos propres faiblesses. Ulcérés par le politiquement correct, l’entre-soi, le goût jamais assouvi du pouvoir réel ou symbolique, l’éloignement du peuple et de ses réalités vécues qui caractérisent maints milieux de gauche, nous avons laissé quelques esprits forts ferrailler contre leurs représentants les plus caricaturaux. Mieux aurait valu s’efforcer de refonder une pensée progressiste.Lire aussi :Des intellectuels à la dérive ?Laurent Ruquier en vint aussi tardivement que logiquement regretter d’avoir laissé la parole durant cinq saisons à Eric Zemmour dans son émission « On n’est pas couché ». Dont l’invité sera, samedi 19 septembre, le philosophe Michel Onfray, devenu un frère ou un demi-frère de pensée de mon partenaire de plateau pour des raisons sans doute plus psychologiques qu’idéologiques.Mordu aux mollets par tous les chiens de garde de la bien-pensance chaque fois qu’il exprimait une opinion jugée scandaleuse, l’auteur de Cosmos ne cesse depuis d’en rajouter pour mieux les provoquer comme dans sa récente interview donnée au Figaro où ses commentaires sur la photo du petit Aylan ne peuvent que susciter la consternation chez quiconque possède un cerveau et un cœur placés aux bons endroits. Mieux aurait valu le défendre avec davantage de vigueur contre des attaques parfois scandaleuses que d’assister aujourd’hui à sa dérive.Drôles de paroissiensQuel en est le résultat ? Notre pays ne se ressemble plus, millions de citoyens apeurés par l’apparition d’un étranger en haillons pour peu qu’il se déclare musulman. Notre pays est devenu méconnaissable, bocal de poissons rouges en eau viciée dont la mémoire échoue à ranimer le souvenir de ces temps encore proches où des bateaux emplis de migrants juifs parcouraient en vain les sept mers pour trouver un port d’accueil — et leurs passagers revenaient en Allemagne pour subir le pire des sorts à Auschwitz et ailleurs.Notre pays se défigure, une fille aînée de l’Eglise dont certains enfants, tels les maires de Roanne ou de Belfort, prônent la moins chrétienne des charités en refusant d’héberger des malheureux d’une autre foi que la leur. Le pape François vint heureusement sauver l’honneur de ces drôles de paroissiens en invitant chaque communauté catholique à recueillir une famille dans la plus évidente détresse matérielle et morale — bon saint (François d’Assise) ne saurait mentir !Notre pays n’est plus la France, peuple oublieux de ce que certains des meilleurs d’entre nous se réfugièrent ici au fil du temps mauvais pour fuir toutes les tyrannies (juifs, Russes blancs, Arméniens, Espagnols, Cambodgiens, intellectuels d’Europe de l’Est…). Et si ce n’est eux, c’est donc leur frère ­– le nôtre par conséquent.L’exemple allemandNotre pays a perdu son visage, certains l’ont affublé d’un masque comme celui que le premier ministre hongrois, Viktor Orban, contraint ses policiers de porter contre les prétendues maladies des migrants – on ne se souvient pas de telles précautions lorsque, le 2 mai 1989, des milliers de Hongrois profitèrent de la chute des barbelés entre leur pays et l’Autriche.Notre vieux pays perd le nord, notre vieux pays abandonne le Sud, notre vieux pays se tourne vers l’Est d’où vient l’exemple allemand. Notre vieux pays est à l’ouest. Notre pays perd ses couleurs, lesquelles flottèrent bien haut lors de la campagne de Libye dont on mesure chaque jour davantage les désastreuses conséquences dans cette crise migratoire – les atermoiements envers Bachar Al-Assad, alias le boucher damascène, firent le reste. La France ne peut sans doute accueillir toute la misère du monde, mais elle doit au moins prendre la part qui lui en revient comme un boomerang.Allons enfants de la patrie, le temps est venu de la générosité envers celui qui a perdu la sienne.Eric Naulleau a publié en 2013 « Dialogues désaccordés » (Edition Blanche, Hugo & Cie), un livre d’entretiens avec l’essayiste d’extrême droite Alain Soral. Il a également écrit « Au secours, Houellebecq revient ! », en collaboration avec Christophe Absi et Jean-Loup Chiflet (Hugo & Cie, 2005).Eric Naulleau (Ecrivain) François Cusset (Professeur à l’université de Paris Ouest-Nanterre) Nous vivons à l’époque du déplacement du monde, qu’il soit l’effet de massacres de civils, en Syrie et en Erythrée, ou ailleurs, de la violence systémique du taux de profit. De ce déplacement, affolé, incontrôlable, il s’agit aujourd’hui d’être à la hauteur.Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’est pas ce que fait Michel Onfray, quand il invoque dans Le Figaro « le peuple français méprisé » auquel ses élites préféreraient « les marges célébrées par la pensée d’après 1968 » : pendant que les « populations étrangères [sont] accueillies devant les caméras du 20 heures », explique-t-il sans vergogne, et sans être allé voir, surtout, comment elles survivent dans des recoins de forêts ou des collèges désaffectés, « la République fait la sourde oreille à la souffrance des siens », à « ce peuple old school, notre peuple, mon peuple », ajoutant que « c’est à ce peuple que parle Marine Le Pen » – qui n’en demandait pas tant.Lire aussi :Marine, si tu m’entends...Après Alain Finkielkraut pleurant en 2014 « l’identité malheureuse » d’une société française disloquée par l’immigration, on se demande si la surenchère nauséabonde n’est pas l’ultime recours d’un intellectuel français moribond, dont la seule stratégie de distinction encore viable, si c’est en se distinguant du tout-venant « bien-pensant » qu’il paraîtra courageux, serait la dérive droitière décomplexée : jouer la nation exsangue contre la mondialité libérale et ses déplacés sans nombre.Ajoutez le silence gêné ou indifférent, dans ce contexte, des derniers penseurs de gauche, et face à eux, les leçons que donne une Caroline Fourest sur la liberté d’expression, ou l’assurance avec laquelle Elisabeth Badinter estimait il y a peu que la vraie laïcité ne serait (hélas) défendue qu’au FN – sans même aller jusqu’aux dérapages plus assumés des agitateurs souverainistes, Natacha Polony ou Eric Zemmour –, et on ne peut qu’en conclure à la fin d’une icône, ou d’une spécialité française : Zola défendant le capitaine Dreyfus, Sartre sur son tonneau à Billancourt, Foucault solidaire à la Goutte-d’Or sont cette fois morts et oubliés.Lire aussi :Des intellectuels à la dérive ?Chez nos voisins, moins rodés au rituel des plumitifs engagés, la dite « crise des réfugiés » réveille pourtant de plus dignes débats : le Slovène Slavoj Zizek soupèse droits et devoirs de l’accueil, l’Italien Erri de Luca oppose les entrants hier d’Ellis Island et les noyés aujourd’hui de Lampedusa, tandis que la gauche allemande se déchire entre ceux qui redoutent une « disparition » du pays sous l’afflux des étrangers (comme l’ex-SPD Thilo Sarrazin, le mal-nommé) et ceux qui réclament non seulement l’asile mais aussi la pleine participation politique des réfugiés – du modéré philosophe Jürgen Habermas au plus à gauche Raul Zelik, jeune sociologue proche de Die Linke.Et au moment même, outre-Rhin, où les bureaucrates « réalistes » incitent les politiciens « hospitaliers » (car même à 100 000 réfugiés accueillis, l’Allemagne reste loin du million et demi de Syriens échoués au Liban) à refermer soudain les frontières, les tenants anglais du libre marché et les néoconservateurs américains tendance compassionnels – pour s’en tenir aux « unes » des magazines Time et The Economist – ont beau jeu de jeter l’opprobre sur cette Europe-forteresse, lancée pourtant elle-même, rappellent-ils, partout sur les routes il y a soixante-dix ans.Outre l’intérêt qu’ils y voient dans certains secteurs d’emploi, les idéologues néolibéraux font ici de l’accueil des réfugiés la cerise morale sur le gâteau d’un ordre économique immuable qui n’écœure pas que les Grecs, et qu’il pourrait donc être loisible de réenchanter de la sorte, fût-ce ponctuellement – puisque l’étranger, on se contentera de le tolérer, on lui fera la faveur de l’exception.Un peuple désormais absentD’un côté, en somme, une droite peu unanime, alliant réalisme économique et messe du dimanche, prête à tous les opportunismes ; de l’autre, une gauche embarrassée par la mission qu’elle s’était donnée jadis de parler au nom d’un peuple désormais absent, peuple mi-social mi-national qu’elle a perdu sciemment. Face à si piteux tableau, il est urgent de ne pas laisser le monopole de la diatribe aux clercs les plus cocardiers, ou aux plus cyniques.Pour que cette affaire, vitale pour l’avenir politique du continent, ne soit pas réduite à la charité chrétienne et au réflexe moralisant, il faut la repolitiser sur toute la longueur. La repolitiser en la croisant avec celle de l’immigration des plus démunis, car au sud du monde, il n’y a pas que la guerre qui soit invivable. La repolitiser en la reliant à la crise du modèle européen, pris entre dette grecque et déni de démocratie, ouverture des marchés et fermeture des frontières. Et en reposant ainsi à cet endroit précis, au lieu même du refuge et de la précarité, de l’accueil et de la survie, la vieille question du commun. Et là, feu les intellectuels auraient leur mot à dire. Ceux d’hier, qui furent sur ces questions d’une autre trempe que M. Onfray. Et ceux d’aujourd’hui, qui trop souvent se taisent.Emmanuel Lévinas faisait de l’accueil l’étape liminaire de toute éthique, pour se défaire de sa place en faisant place à un autre. Hannah Arendt voyait les déplacés comme des victimes des droits de l’homme, qui ne concernent toujours que ceux qui ont déjà un sol : or c’est à partir de ceux qui n’ont nulle part où aller, suggérait-elle, que la démocratie peut être réinstituée.Gilles Deleuze opposait les sciences nomades et les errances de l’exil aux savoirs d’Etat et à la tristesse du pouvoir. Daniel Bensaïd soulevait le paradoxe de « l’étranger intime », l’étranger dont il faut reconnaître la part qui nous habite. Et même le vieux Kant, dans son Projet de paix perpétuelle, appelait de ses vœux un « Etat universel cosmopolite ». Lui qui aurait sans doute rejoint ceux, trop rares, qui aujourd’hui proposent que l’Union européenne, si vraiment elle veut dépasser les Etats-nations, accorde la citoyenneté européenne à ceux-là même à qui les nations la refusent. Soyons à leur hauteur à tous. Et à la hauteur, surtout, de ce qui arrive, de tous ceux qui nous arrivent.François Cusset est l’auteur d’Une histoire (critique) des années 1990 (La Découverte, 2014) et de Les Jours et les Jours, POL (2015).François Cusset (Professeur à l’université de Paris Ouest-Nanterre) Etienne Girard Trois membres au gouvernement, deux groupes parlementaires, plus d’élus qu’Europe Ecologie-Les Verts et le Parti de gauche réunis dans les départements. Le Parti radical de gauche (PRG), qui organisait son congrès samedi 19 et dimanche 20 septembre à Montpellier, rentabilise au mieux ses 17 000 voix et 0,64 % aux primaires de la gauche en 2011. Depuis le départ des écologistes du gouvernement, les radicaux de gauche sont même devenus les derniers alliés du Parti socialiste au pouvoir.De quoi se rendre indispensable et obtenir un accord favorable pour les élections régionales, présenté en grande pompe le 27 juillet par le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis et son homologue du PRG, le patron du groupe de presse La Dépêche Jean-Michel Baylet. « Les socialistes acceptent des accords car ils vivent dans la peur que les radicaux refassent le coup de 2002 avec Christiane Taubira, quand ils avaient fait perdre la gauche en mobilisant 2,3 % des voix », explique l’historien Jean Garrigues.Lors de son 100e congrès, le PRG n’a toutefois pas investi, comme initialement prévu, ses candidats aux élections régionales. « Le temps des négociations [avec le PS] n’est pas terminé », a reconnu la ministre PRG du logement et de l’égalité des territoires, Sylvia Pinel.Cette montée en gamme a en tout cas quelque chose d’inespéré pour une PME d’à peine 8 500 militants, gérée en bon père de famille par M. Baylet depuis 1996, réélu sans surprise ce week-end. Car les radicaux de gauche ont un problème : sortis du microcosme politique, ils passent complètement inaperçus. « Sur le terrain, on nous confond souvent avec des socialistes », reconnaît Roger-Gérard Schwartzenberg, président du groupe radical de gauche à l’Assemblée et ancien ministre du gouvernement Jospin.Changement de nomIssu du Parti radical de 1901, formation phare de la troisième République incarnée par Georges Clemenceau ou Jean Zay, le PRG fait pourtant valoir des convictions fortes sur la laïcité ou l’Europe. « Nous sommes des fédéralistes européens revendiqués, ce qui est une particularité à gauche », signale Sylvia Pinel.Le PRG se veut avant tout résolument modéré, comme son nom ne l’indique pas. « Pour les gens, les radicaux d’aujourd’hui, c’est Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique] », souffle la députée européenne Virginie Rozière. D’où l’idée de changer le nom du parti, qui devait être débattue au congrès. Libéraux de gauche, Parti réformiste, plusieurs appellations sont dans les tuyaux. « Personnellement, j’aimerais qu’on se nomme le Parti radical-libéral de gauche. Car nous sommes de vrais libéraux, tout en restant progressistes », affirme Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux sports.Sur le terrain économique, les radicaux de gauche se sentent aujourd’hui très proches de la ligne défendue par le gouvernement. « François Hollande a piqué tout notre programme », s’amuse Jean-Bernard Bros, trésorier du parti et patron du groupe PRG au Conseil de Paris. « Manuel Valls en particulier est très populaire parmi nos jeunes militants », note Géraldine Guilpain, présidente des jeunes radicaux de gauche, qui revendiquent 1 000 adhérents. Le chef du gouvernement s’est d’ailleurs déplacé à Montpellier dimanche 20 septembre pour prononcer un discours, au cours duquel il a appelé à une « maison commune des progressistes ». « Notre seul véritable désaccord concerne la question de la drogue », constate un ministre PRG. Historiquement libéral sur les questions de société, le PRG défend la légalisation du cannabis, afin d’endiguer le développement des réseaux de trafic.Tapie et Taubira sont partisMalgré ces positions singulières, le PRG peine à intéresser. Fini le temps de la notoriété avec Bernard Tapie dans les années 1990 ou de la candidature à la présidentielle de Christiane Taubira dans les années 2000, place aujourd’hui à la diète médiatique. Selon les derniers chiffres communiqués par le CSA, le PRG a ainsi dû se contenter en mai de 28 minutes d’antenne à la télévision. Une paille comparée aux 6 heures 37 minutes d’Europe-Ecologie Les Verts ou aux 40 heures du Parti socialiste.Du coup, les radicaux de gauche célèbrent chacune de leurs incursions dans le jeu médiatique. « Lors de la réunion interne qui a suivi les primaires de 2011, Jean-Michel Baylet a été ovationné, malgré le mauvais score, confie un dirigeant du parti. Nous étions ravis d’avoir pu exister aux yeux du public. »Pour Guillaume Lacroix, secrétaire général du PRG, ce manque d’attractivité est dû à la mauvaise volonté des médias : « Ils nous caricaturent en gauche cassoulet, nous réduisant à un groupe de notables qui parlent avec l’accent du sud-ouest. » Pour Roger-Gérard Schwartzenberg, « le radicalisme, c’est une méthode fondée sur le sérieux et la proximité, loin de l’outrance d’une certaine gauche. Ce profil plaît peu aux journalistes ».Serge Berstein, historien et auteur d’Un siècle de radicalisme, confirme cette identité historiquement modérée du personnel radical : « C’est un réseau de notables représentants d’une classe de petits propriétaires. Ils se veulent sensibles aux idées de gauche mais méfiants à l’égard des socialistes. » Des élus que l’on retrouve surtout dans le quart sud-ouest de la France : « Leur zone d’influence recouvre grosso modo l’aire de diffusion de La Dépêche du Midi et de Midi libre », note malicieusement l’historien.Baylet inamovibleCar les radicaux de gauche sont aussi et surtout la petite boutique d’un homme puissant : le patron de presse Jean-Michel Baylet, régulièrement classé parmi les 500 premières fortunes françaises. Inamovible depuis 1996, M. Baylet, 68 ans, était ce week-end le seul candidat à sa succession. Comme toujours. « Jean-Michel Baylet a fait du PRG sa chose. A chaque fois qu’il a un adversaire face à lui, comme Taubira en 2007, il le dézingue. Mais il faut lui reconnaître des qualités d’habile négociateur », souligne une valeur montante du parti.En interne, M. Baylet a fait savoir qu’il s’agirait de son dernier mandat de trois ans. Pour finir en beauté, il souhaite désormais devenir rien de moins que ministre de la défense, après les élections régionales. « Ou en tout cas nommé à un poste régalien », confie un dirigeant. Sylvia Pinel, proche de M. Baylet, y est très favorable : « Jean-Michel Baylet a toute la légitimité nécessaire pour rentrer au gouvernement. »Cette nomination entraînerait une guerre de succession entre Thierry Braillard, Sylvia Pinel et Annick Girardin, les trois représentants du PRG au gouvernement, tous intéressés par le poste. A moins qu’un quatrième nom sorte du chapeau. « A l’heure actuelle, aucun des trois ministres n’est mûr pour prendre la tête des radicaux », s’inquiète un vieux briscard du parti. « Il nous faudrait quelqu’un qui a le charisme de Tapie, la culture de Taubira et le corticage politique de Roger-Gérard Schwartzenberg », rigole Jean-Bernard Bros. Un leader qui trancherait radicalement avec l’époque Baylet.Etienne GirardJournaliste au Monde Séverin Graveleau C’est ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups… avec seulement deux mots. Alors que le Conseil supérieur des programmes (CSP) a remis, vendredi 18 septembre, la seconde mouture des programmes scolaires du CP à la 3e, la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a pris tout le monde de court en se positionnant pour le retour des « dictées quotidiennes » à l’école, « indispensables » selon elle.Qu’importe si la formule « dictée quotidienne » n’est pas présente une seule fois au fil des 375 pages de ces programmes : en mettant l’accent sur une « école exigeante », la ministre a réussi à focaliser l’attention sur un symbole. Fine communicante, elle tient à distance, au moins dans un premier temps, un possible retour des critiques qui avaient émaillé la divulgation de la première version des programmes, en avril. Et évite le procès en laxisme que la droite a coutume de lui faire, en reprenant à son compte le « lire-écrire-compter » traditionnellement valorisé par les tenants d’une ligne pédagogique plus conservatrice.Pari réussi ? En tout cas, les politiques, de droite comme de gauche, étaient moins prompts à réagir que d’habitude. Contacté par Le Monde, François Fillon rappelle « la priorité des priorités » qu’est la maîtrise de la langue française. Et se souvient d’avoir été « vivement critiqué » en 2004 lorsque, ministre de l’éducation nationale, il avait « demandé que l’on fasse des dictées non seulement à l’école mais aussi au collège ». « Si vraiment cela se fait, j’applaudis, déclare-t-il, mais je crains que ce gouvernement n’ait pas assez d’autorité pour y parvenir. »Lire aussi :Cycles, progressivité, fondamentaux... ce qui change dans les nouveaux programmes« Cadeau fait aux réacs »Au Conseil supérieur des programmes, où l’on a à cœur de valoriser ces nouveaux programmes, dits « curriculaires », organisés par cycle de trois ans et non plus par année, on s’étonnait dès jeudi soir de « l’interprétation » faite par la ministre. La remise officielle des programmes vendredi s’est accompagnée d’un tweet du président du CSP, le géographe Michel Lussault : « A lire attentivement si l’on souhaite ne pas se contenter des slogans et des a priori. » Car la formule de la ministre n’est pas sans fondements. Dans cette seconde version des programmes, l’accent est bien mis sur les « occasions d’écrire très nombreuses [qui] devraient faire de cette pratique l’ordinaire de l’écolier », d’« au moins une séance quotidienne » en écriture, etc. Mais « c’est sur la régularité des exercices que nous insistons », explique Michel Lussault. Une préconisation qui s’appuie sur les récentes recherches du chercheur Roland Goigoux, de l’Institut français de l’éducation (ENS de Lyon), ou du linguiste Alain Bentolila.Du côté des syndicats enseignants, toutes sensibilités confondues, c’est peu de dire que l’accueil des propos de la ministre de l’éducation est mesuré. « Najat Vallaud-Belkacem fait le choix de parler à l’opinion publique plutôt qu’aux enseignants », lance Christian Chevalier, du SE-UNSA, qui évoque un « cadeau fait aux réacs ». « Quelle ambition ! On parle de refondation de l’école et on en vient à résumer ces nouveaux programmes à une dictée quotidienne », s’emporte de son côté Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, premier syndicat en primaire ; selon lui, « l’enjeu du lire-écrire-compter est de savoir comment on fait, avec quels outils et ressources pédagogiques ».Les propos de la ministre sont globalement ressentis comme une injonction allant à l’encontre de la liberté pédagogique des enseignants. « Tant qu’elle y est, elle pourrait aussi prescrire l’heure à laquelle il faut la faire, cette dictée quotidienne, et la couleur des stylos » résume Sébastien Sihr.Séverin GraveleauJournaliste au Monde 19.09.2015 à 10h21 • Mis à jour le21.09.2015 à 15h51 | Nicolas Truong La scène des idées n’en finit plus de basculer. Et le bocal intellectuel national de patauger dans des polémiques dont il détient le secret. Formulant des doutes sur la véracité de la photo d’Aylan, l’enfant kurde échoué sur une plage de Bodrum, en Turquie, voici que le philosophe libertaire Michel Onfray évoque, dans les colonnes du Figaro du 11 septembre, ces questions qui sont « devenues impossibles à poser ». L’accueil des réfugiés, la dangerosité de l’islam ou la défense du peuple français font partie, on le devine, de ces sujets d’après lui occultés. Et voici Michel Onfray accusé, principalement par Libération (15 septembre), de « faire le jeu du FN ».Lire aussi :Marine, si tu m’entends...Victime du « bûcher médiatique » allumé par les belles âmes à la conscience morale inquisitoriale, Michel Onfray contribue au contraire à « clarifier enjeux et clivages » au sein de la gauche, notamment sur la question européenne, affirme le politologue Laurent Bouvet. Sa « dérive » est plutôt le signe d’un pays qui « perd le nord », d’une France complètement « à l’ouest », se désole, de son côté, l’écrivain Eric Naulleau. Une France oublieuse de sa véritable identité, qui doit reposer sur sa « générosité » envers les réfugiés, qu’ils soient dissidents est-européens ou boat people vietnamiens.Lire aussi :Honneur de l’accueil, déshonneur du philosopheIl y a beaucoup de fils à démêler pour comprendre ces conflits idéologiques. Mais tout d’abord, comment expliquer la récurrence de telles polémiques ? Sans doute en raison de la transformation de la vie intellectuelle par la métamorphose du champ médiatique. Avec pour conséquence une simplification du débat public. Sur toutes les stations de radio et les chaînes de télévision – les journaux ne sont pas épargnés –, c’est le modèle des « grandes gueules » qui a triomphé.Ce ne sont plus guère des dialogues ni même des controverses, mais des matchs de catch qui sont proposés. Pour chaque « sujet », il faut un « pour » (le retour des blouses grises à l’école) et un « contre » (idéalement favorable aux pédagogies alternatives). Ou bien un entretien décapant, voire outrancier, avec une star des idées. Des types, des jeux de rôle, des personnages, presque des caricatures. Voilà ce qui a détrôné les joutes de l’ancienne cléricature.Lire aussi :« Non au bûcher médiatique », par Laurent BouvetL’effacement progressif de la figure de « l’intellectuel universel », à l’image de Jean-Paul Sartre ou Albert Camus, encore incarnée aujourd’hui par Alain Badiou ou Edgar Morin, explique aussi ce passage du philosophe critique au bateleur médiatique. Peut-être faudrait-il également ajouter la défaite momentanée de « l’intellectuel spécifique ». Théorisée par Michel Foucault, cette figure du chercheur qui ne s’engage que sur ses domaines de compétences (le logement, l’hôpital, l’immigration, l’asile ou l’université) semble avoir moins de portée que par le passé. A force de bouder l’arène médiatique ou d’en être bouté, l’expert engagé est peut-être en train de laisser l’autre camp gagner la bataille des idées.L’une des conséquences de ce chambardement est la transformation par les médias de certains « intellos » en marque de fabrique, en petite entreprise polémique. Or, une marque, ça se démarque. Et puisque la distinction est aujourd’hui davantage du côté viriliste et autoritaire que du côté libéral et libertaire, il est logique que la transgression se fasse plutôt du côté de la décomplexion droitière. Or, Michel Onfray continue de se réclamer du « socialisme libertaire ». Et c’est pourquoi la querelle prend un tour plus grave et singulier. D’autant que l’auteur du Traité d’athéologie n’est pas un simple chroniqueur starisé par les écrans de télé, mais un philosophe prolixe, un pédagogue des idées, un contre-historien de la pensée. « Trahison des clercs », disent, avec l’écrivain Julien Benda, les vigies indignées par ses débordements jugés « droitiers ». Trahison de « la splendide promesse faite au tiers état », répliquent, avec le poète russe Ossip Mandelstam, les intellectuels de gauche déçus, comme lui, par les socialistes au pouvoir.Lire aussi :Il est urgent que la France généreuse se ressaisisse!Il s’agit donc d’un véritable clivage sur le rapport au « peuple ». Gare, toutefois, aux simplifications binaires. Car on peut à la fois être sensible à la « décence commune », comme dit Orwell, des gens ordinaires et ne pas forcément épouser leurs plus inavouables pensées. Comme disait le philosophe allemand Theodor W. Adorno, « glorifier les malheureux pauvres diables revient à glorifier le merveilleux système qui fait d’eux ce qu’ils sont ». D’autant que la montée vers l’extrême est réelle et le basculement à droite d’une partie de l’opinion, indiscutable. Coauteur d’un ouvrage avec le polémiste « national-socialiste » Alain Soral et complice du journaliste Eric Zemmour à la télévision, Eric Naulleau affirme même prendre sa part de « responsabilité » dans l’ascension de ces histrions devenus leaders d’opinion. Car l’envie de faire craquer la chape de plomb du politiquement correct a parfois contribué à banaliser l’abject.Face à cette déferlante, la posture victimaire des essayistes surmédiatisés tout comme la reductio ad hitlerum des moralistes indignés semblent en retard d’une guerre. Les premiers continuent de jouer les martyrs alors qu’ils font la couverture de tous les hebdos. Or, le disque est rayé et le subterfuge largement éventé. Sans compter le risque de lasser leurs aficionados qui ne sont pas des gogos. A force d’invoquer le retour des années 1930, de ne pas traiter avec le même soin les questions sociétales et les affaires sociales, les seconds passent parfois, aux yeux de l’opinion, pour d’irresponsables bobos.Gageons que les véritables intellectuels, même pris dans le tourbillon d’une polémique médiatique, auront suffisamment de recul pour ne pas tomber dans le piège de la surenchère. Car l’époque est suffisamment troublée pour ne pas réduire la pensée au slogan.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières Un de plus. Stéphane Gatignon, maire de Sevran (Seine-Saint-Denis), annonce vendredi 18 septembre qu’il quitte Europe Ecologie-Les Verts. Dans une lettre adressée à la direction du parti que Le Monde s’est procurée, l’ex-PCF, désormais ex-EELV, dénonce des « errances gauchistes » et le choix des militants écologistes de s’allier au Parti de gauche dans le Nord - Pas-de-Calais - Picardie pour les régionales de décembre.« EELV fait le jeu de Marine Le Pen au plan régional et national, critique-t-il. C’est une erreur historique impardonnable face aux risques de marginalisation durable de la gauche dans notre pays. » M. Gatignon souligne que cela constitue pour lui « une rupture définitive avec le projet Europe Ecologie », qui visait à « faire bouger les lignes, transformer notre pays, agir sur et pour l’Europe ». Ancien du Parti communiste, M. Gatignon avait rejoint le mouvement lancé par Daniel Cohn-Bendit en 2009, avant d’être désigné tête de liste en Seine-Saint-Denis aux régionales l’année suivante.Lire aussi :Régionales : les Verts nordistes choisissent de partir sans le PSPour « un réformisme fort »« Quelle tristesse de voir ce que ce projet est devenu ! », se désole le maire de Sevran, qui rejette la faute sur Cécile Duflot. « Pièce par pièce, Cécile a démoli l’ouvrage, juge-t-il. Nous voilà à la remorque de la gauche de la gauche et du souverainiste Mélenchon à qui Duflot veut faire concurrence. » M. Gatignon estime que l’ex-patronne des Verts « incarne maintenant, avant tout, la haine du Parti socialiste après lui avoir fait les poches aux législatives de 2012 » et dénonce sa « petite cuisine présidentielle à 2 % ».Conseiller régional sortant, M. Gatignon n’avait pas réussi à obtenir la tête de liste en Seine-Saint-Denis pour les régionales de décembre, réservée à un candidat de la société civile, en l’occurence Mohamed Mechmache, porte-parole du collectif AC-Le Feu. « Si des événements extérieurs n’avaient pas précipité les choses, je serais parti en décembre après les élections régionales, en espérant que la gauche ait pu gagner au second tour », précise-t-il dans son courrier. Il plaide désormais pour « un réformisme fort » et « un nouveau mouvement qui fasse émerger de nouvelles équipes ».Lire aussi :Régionales : le difficile exercice de l'ouverture pour les écolos franciliensCes dernières semaines, les démissions se sont multipliées à EELV. Mercredi, c’était Laure Lechatellier, vice-présidente sortante du conseil régional d’Ile-de-France et tête de liste dans les Hauts-de-Seine, qui a claqué la porte. Quelques jours plus tôt, Marie-Pierre Bresson, adjointe de Martine Aubry à Lille et trésorière du parti, et Christophe Rossignol, conseiller régional sortant du Centre, avaient fait de même. Reste à savoir si tous viendront grossir les rangs du tout jeune parti Ecologistes !, créé la semaine dernière par François de Rugy et Jean-Vincent Placé.Lire aussi :François de Rugy annonce le lancement du parti « écologistes ! »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Etienne Girard Le dernier cru de la cuvée 2015 des livres politiques est arrivé en librairie. Faire, de François Fillon (Albin Michel, 320 pages, 20 euros), rejoint sur les stands les essais d’Alain Juppé, Cécile Duflot, Jean-Christophe Cambadélis mais aussi Olivier Besancenot, François de Rugy ou José Bové, tous parus depuis fin août. « Ces dernières années, les essais politiques ont envahi nos rayons », constate Guillaume Leroux, gérant de la librairie Le Merle moqueur, à Paris.Un embouteillage qui ne doit rien au hasard selon Bruno Cautrès, chercheur en science politique au Cevipof : « Dans la tradition politique de notre pays, montrer des qualités d’écrivain est apprécié. On apparaît dès lors comme sage, sérieux, structuré. Beaucoup d’hommes politiques ont lancé ou relancé leur carrière grâce à des livres, de François Mitterrand et son Coup d’Etat permanent en 1964 jusqu’à Jean-Luc Mélenchon avec Qu’ils s’en aillent tous !, en 2010. » Le choix massif de la rentrée pour le lancement ne serait pas non plus fortuit. « Sortir un essai en septembre revêt une forte valeur symbolique. Il s’agit de montrer qu’on a profité de l’été pour prendre du recul, réfléchir et mettre en ordre ses idées», poursuit le politiste.Livres-programmeD’où les livres-programme qui se multiplient, posant les jalons de futurs projets présidentiels. C’est le cas pour Cécile Duflot, qui a publié le 10 septembre Le Grand Virage (Les Petits Matins, 128 pages, 10 euros, tiré à 10 000 exemplaires), une ode à l’écologie politique. « Ce livre pourrait constituer mon testament politique », fait mine de s’interroger la députée EELV de Paris en marge d’une séance de dédicaces organisée vendredi 11 septembre par la librairie Libralire, à Paris. « Vous trouverez dans ce livre toutes mes convictions sur l’écologie, la fiscalité, l’égalité des territoires », égrène quelques instants plus tard celle qui se prépare à une éventuelle candidature à la présidentielle de 2017, en s’adressant debout sur une chaise à la vingtaine de lecteurs présents.Même enjeu pour Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite et du centre de novembre 2016. L’ex-premier ministre dévoile ses propositions scolaires dans Mes chemins pour l’école (JC Lattès, 306 pages, 12 euros, 28 000 exemplaires tirés), premier tome d’une série de quatre livres programmatiques devant être publiés avant la primaire fin 2016. « Avec cet essai, Alain Juppé tente d’apparaître aux citoyens sous un jour nouveau. Son modèle est le Jacques Chirac du milieu des années 1990 qui a réussi à poser une autre image, en l’occurrence celle du candidat anti-fracture sociale, avec ses ouvrages Une nouvelle France en 1992 et La France pour tous en 1994 », décrypte Bruno Cautrès.Qui dit livre dit également campagne de communication. Pour chaque sortie de l’ouvrage d’une personnalité politique connue, des émissions de télévision, de radio, des interviews dans la presse écrite sont programmées. « La possibilité d’attirer l’attention des médias reste la première raison qui pousse un politique à publier », explique Bruno Cautrès. Une stratégie que confirme Pierre Larrouturou, président du petit parti Nouvelle Donne et auteur prolifique, avec un livre par an à son actif depuis 2011 : « Quand l’ouvrage sort, on peut avoir quarante-cinq minutes dans les médias pour en parler. Ce qui n’arrive autrement jamais ».Ventes inégalesDe quoi inciter les politiques à prendre la plume, même si les ventes sont loin d’être toujours au rendez-vous. Au 6 septembre, à peine 200 exemplaires de l’opus de Jean-Christophe Cambadélis, A gauche, les valeurs décident de tout (Plon, 240 pages, 15,90 euros, tiré à 6 000 exemplaires), sorti le 19 août, avaient trouvé preneur, selon l’institut Tite Live-Edistat. L’ouvrage du patron du PS a pourtant bénéficié d’une large couverture médiatique, avec diverses interviews dans les radios et la presse écrite, ainsi qu’une invitation dans l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché » sur France 2, graal des politiques-écrivains.Le livre de l’ancien d’EELV François de Rugy Ecologie ou gauchisme, il faut choisir (L’Archipel, 128 p., 14,95 euros, tiré à 4000 exemplaires) n’a pour l’heure pas obtenu plus de succès, avec 160 exemplaires écoulés. « Un ouvrage qui ne rencontre pas son public, ce n’est pas bon signe, estime Bruno Cautrès. Cela veut dire que les positions défendus par l’auteur ne trouve pas d’écho dans la société. »A ce titre, Alain Juppé peut se rassurer : selon son entourage, Mes chemins pour l’école s’est vendu à 20 000 exemplaires en trois semaines. L’institut Tite Live-Edistat avance néanmoins le chiffre plus modeste de 5 600 ventes. « Notre outil ne prend pas en compte les ventes hors magasins, comme dans les campus ou universités politiques », note toutefois Nicolas Mougin, chargé d’études de l’institut.Préfacer pour existerFrançois Hollande et Nicolas Sarkozy ont eux trouvé un autre moyen pour occuper le terrain de la rentrée littéraire, en préfaçant des ouvrages de proches. Pour le président socialiste, ce sera Le Moteur du changement : la démocratie sociale ! (Lignes de repères, 180 pages, 17 euros, tiré à 5 000 exemplaires) de Jacky Bomtens et Aude de Castet, responsables du think tank social-démocrate R8120. Le président des Républicains introduit lui l’essai de Daniel Fasquelle La France juste (Fayard, 120 pages, 10 euros).Une stratégie savamment mûrie pour Nicolas Hubé, maître de conférences en science politique : « En pleine crise, personne ne comprendrait qu’ils trouvent le temps d’écrire un livre. La préface est un bon compromis : elle permet d’exister médiatiquement sans trop se mouiller, tout en mettant l’accent sur les thèmes qu’ils veulent incarner. » Et de se prémunir d’un éventuel bide dans les rayons.Etienne GirardJournaliste au Monde Enora Ollivier Elincourt-Sainte-Marguerite et ses 910 habitants doit faire face, depuis quelques mois, à une crise politique. Dans cette commune de l’Oise, à une quinzaine de kilomètres au nord de Compiègne, le conseil municipal a explosé un peu plus d’un an seulement après les élections de mars 2014. Sur les quinze élus, six ont démissionné, provoquant la tenue d’élections complémentaires, prévues les 27 septembre et 4 octobre.Les raisons de ces départs sont variées : un retraité a renoncé après des brouilles avec son voisinage, une adjointe est partie à cause de différends avec d’autres membres du conseil, entraînant avec elle deux conseillers, avant qu’un couple ne mette fin cet été à son mandat, qu’il jugeait incompatible avec sa vie personnelle.« Beaucoup ne s’attendaient pas à avoir une telle charge de travail », commente le maire de la commune, Bruno Huygebaert, selon qui l’inexpérience de l’assemblée – personne n’avait jusqu’ici été élu – n’est pas étrangère à la situation. « Et puis, c’était une équipe d’amis. Au début, tout se passe bien, mais quand vous devez faire la distinction entre la municipalité et l’amitié, prendre des décisions… ça ne se passe pas vraiment comme il faudrait », édulcore-t-il.A une cinquantaine de kilomètres de là, la commune d’Ermenonville, 990 habitants, a connu une situation similaire. Un climat tendu, six démissions, une élection partielle au début de l’été, et un même constat établi par le maire, Alain Pétrement : des personnes, élues pour la première fois, « s’étaient trompées sur leur rôle » au sein conseil municipal. Sans compter le manque de moyens qui a, d’après lui, contribué à « démotiver » certains.Phénomène difficile à quantifierLes cas d’Elincourt-Sainte-Marguerite et d’Ermenonville ne sont pas isolés : ces temps-ci, de nombreux élus de mairie broient du noir. Depuis les dernières élections municipales de mars 2014, beaucoup ont remisé leur écharpe bleu-blanc-rouge au placard. Le phénomène est difficile, pour ne pas dire impossible, à quantifier de manière précise : seuls les départs volontaires de maires et d’adjoints doivent être adressés aux préfectures, lesquelles n’établissent pas toutes un recensement de ces démissions. Et les départs de conseillers, qui dans les communes de moins de 1 000 habitants ne donnent lieu à une nouvelle élection que lorsqu’un tiers du conseil municipal a démissionné, peuvent passer relativement inaperçus.Des comptes sont toutefois faits localement. Dans le Nord, 312 élus municipaux, toutes fonctions confondues, ont démissionné entre mars 2014 et mars 2015, tandis que le département voisin du Pas-de-Calais a connu sur la même période le départ de 196 élus – un chiffre plus bas, mais qui reste nettement supérieur aux 39 démissions enregistrées au début de la précédente mandature, de mars 2008 à mars 2009. Dans le Gard, le chiffre monte à 550 démissions, soit quasiment 10 % des élus communaux du département. Dans l’Oise, le « ras-le-bol » des élus municipaux est tel qu’une manifestation est prévue devant la préfectureBien sûr, ces chiffres sont à relativiser, dans un pays qui compte plus de 36 000 communes et 500 000 élus municipaux. Mais les départs volontaires d’élus sont « un phénomène qui s’amplifie et interpelle » assure Thomas Bordonali, le directeur de l’Union des maires de l’Oise. La préfecture du département, qui ne possède pas les chiffres de départs de conseillers, a recensé depuis mars 2014 la démission de trois maires et de 43 adjoints.Dans l’Oise, le « ras-le-bol » des élus municipaux est tel qu’une manifestation est prévue devant la préfecture, à Beauvais, le 9 octobre. « Des élus mettent leur démission dans la balance, si la situation ne s’améliore pas et si on ne les écoute pas davantage », glisse M. Bordonali.« Plus la commune est petite, plus l’élu est sollicité »Si le diagnostic de déprime dans les mairies est largement partagé, les causes profondes d’un tel vague à l’âme s’étalent, du sentiment d’abandon de l’Etat à un désinvestissement plus personnel. « Après l’élection, l’euphorie retombe vite », raconte Nadège Lefebvre, maire (Les Républicains) de Lachapelle-aux-Pots, 1 600 habitants, toujours dans l’Oise, et vice-présidente en charge de la ruralité au conseil départemental. Le mandat exige un investissement très important, surtout en milieu rural : « Plus la commune est petite, plus l’élu est sollicité et s’occupe de tout. »« Souvent, les élus ont aussi une activité professionnelle. Alors la commune, c’est pour eux du travail supplémentaire, des heures à effectuer en plus, le tout pour des petites indemnités. »A cela s’ajoutent « des budgets maigres, des dotations de l’Etat qui baissent, des projets qui ne peuvent pas être mis en œuvre ». Au bout du compte : beaucoup de désillusion et un écart considérable entre les attentes et la réalité qui poussent certains à jeter l’éponge.M. Bordonali parle de « grande lassitude » des élus devant des contraintes selon lui de plus en plus grandes, des réglementations et des normes qui évoluent constamment, des réformes nationales à mettre en œuvre comme l’accessibilité des bâtiments publics pour les handicapés – récemment repoussée de trois ans –, les rythmes scolaires, ou encore la baisse du concours de l’Etat dans les budgets.Lire aussi : Les collectivités locales sont-elles responsables du déficit public ?« Egoïsme grandissant »« Il y a certes une peur de ne pas pouvoir boucler son budget, mais celui qui démissionne parce qu’il n’a pas assez d’argent pour gérer ne mérite pas d’être élu », conteste toutefois Pierre Brajou, le président de l’association nationale des directeurs d’associations de maires.Selon lui, la complexité parfois inattendue des tâches municipales n’explique pas à elle seule les départs anticipés des mairies. Le malaise viendrait aussi du fait que « les élus n’ont plus forcément en eux l’idée d’intérêt général ». En zone rurale, « 50 % du mandat consiste à s’investir pour le bien de ses concitoyens », poursuit M. Brajou, qui est également directeur de l’association des maires de Corrèze. Les personnes « ne sont pas prêtes à gérer le problème du chien qui aboie chez la voisine ou du barbecue qui fume trop ». Et de pointer un « égoïsme grandissant » :« On ne s’investit plus aujourd’hui comme il y a dix ans ou même six ans. A la retraite, certains hésitent maintenant entre le club d’échecs et le conseil municipal. Ils veulent être élus parce que ça les flatte. Ils se disent “je pourrais porter une écharpe et mener de grands projets”. Mais être élu, c’est surtout s’occuper des affaires courantes, qui ne sont pas si marrantes, comme la gestion du personnel ou les travaux de voirie. »Des personnes « deviennent aujourd’hui élus par hasard », soupire M. Brajou regrettant presque « le temps où il y avait des générations de maires ».Comment apaiser ces élus moroses ? Certains préconisent un abaissement du nombre de conseillers – il en faut par exemple 15 dans les communes de 500 à 1 499 habitants – pour que ne se présentent que les candidats motivés. D’autres en appellent à la solidarité des autres collectivités.Mme Lefebvre plaide ainsi pour que « les plus grosses structures, comme le département ou les régions, épaulent les maires ruraux ». A Elincourt-Sainte-Marguerite, M. le maire a lui déjà tiré un enseignement de la crise actuelle : ne plus jamais prendre sur sa liste des couples, qui en cas de coup dur, ont la fâcheuse tendance à démissionner à deux.Enora OllivierJournaliste au Monde 18.09.2015 à 09h05 • Mis à jour le18.09.2015 à 10h34 Nicolas Sarkozy rencontrait jeudi des lecteurs du Parisien-Aujourd’hui en France. De la Syrie qu’il estime pouvoir « être libérée en quelques mois », à la réforme de Schengen qu’il juge nécessaire, en passant par la nécessité, selon lui, de supprimer les 35 heures, le président du parti Les Républicains a abordé nombre de sujets sur lesquels il était interrogé, assurant qu’il avait « beaucoup appris de la défaite » lors de l’élection de 2012.La Syrie, « une question de leadership »« Pensez-vous vraiment que [l’Etat islamique] peut mettre en échec vingt-deux des pays les plus puissants au monde ? En quelques mois, la Syrie peut être libérée. C’est une question de leadership. »Selon M. Sarkozy, « il faut construire les conditions de la création d’une armée de libération de la Syrie, s’appuyer sur les voisins, dialoguer davantage avec la Russie et Poutine ».Il critique la décision de François Hollande d’effectuer des vols de reconnaissance en Syrie, avant d’éventuelles frappes aériennes.« Ça doit leur fait peur, aux dirigeants de [l’Etat islamique], ils sont certainement terrorisés… Non, il faut intervenir pour gagner, donc bombarder massivement [l’organisation djihadiste]. »Depuis 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 240 000 morts et des millions de déplacés.Lire le décryptage :En Syrie, qui de l’EI ou du régime de Bachar Al-Assad a fait le plus de victimes ?La Libye, « on [l’a] laissé[e] tomber »A propos de la Libye, M. Sarkozy juge que la situation actuelle n’est pas liée à sa décision d’attaquer en 2011, mais plutôt à l’inertie de la communauté internationale.« Des élections générales ont eu lieu en juillet 2012, les modérés l’ont emporté. J’ai quitté l’Elysée en mai 2012. Qu’est-ce qui s’est passé après ? On a laissé tomber la Libye. »Les principaux responsables sont selon lui « la communauté internationale avec au premier rang la France et M. Hollande ». « Il fallait organiser l’armée libyenne, la police. Rien n’a été fait. Pourquoi ? Uniquement parce que c’est moi qui suis intervenu. C’est la réalité », regrette-t-il.Les négociations, conduites par l’Organisation des Nations unies (ONU), pour la formation d’un gouvernement libyen d’union nationale entre les camps rivaux de Tobrouk et Tripoli, n’ont toujours pas abouti, alors que l’Assemblée générale de l’ONU doit se tenir la semaine prochaine.Les migrants et la réforme Schengen« On est face à une vague migratoire jamais connue dans l’histoire de l’Europe », a déclaré M. Sarkozy, qui a répété sa ligne :  « Il faut maîtriser la situation en suspendant Schengen (…) et en le réformant. »« Je suis pour le rétablissement des contrôles aux frontières pour les étrangers non communautaires, tant que la crise est là », a précisé le président des Républicains aux lecteurs du Parisien.Lire sur Les Décodeurs :Renégocier les accords de Schengen serait plus compliqué qu’il n’y paraît« Aucun accord » avec le Front national« Je n’accepterai aucun accord municipal, départemental, régional, national avec le Front national et ses alliés. »« Mme Le Pen est pire que son père », a dit Nicolas Sarkozy, qui souligne que « chaque vote pour le FN sert la gauche ».Lire aussi :Sarkozy veut convaincre les électeurs du FN de voter pour la « droite républicaine »Les 35 heures, « oui » il faut les supprimerLe président des Républicains fera « dans les semaines qui viennent » des propositions sur les 35 heures.« Quant à supprimer les 35 heures, oui il faut le faire. Et je ferai dans les semaines qui viennent des propositions sur ce sujet », a répondu l’ancien chef de l’Etat aux lecteurs du quotidien.« Notamment sur les RTT des cadres, qu’il faudra certainement réduire. Sur la fonction publique également, et notamment la fonction publique territoriale.Il faudra ouvrir une nouvelle négociation sur les retraites et revoir la loi sur les 35 heures obligatoires, car sans les heures supplémentaires qui créent de la souplesse, elle nous met en situation de chute de compétitivité dramatique. »Lire aussi :Qui travaille vraiment 35 heures ? Isabelle Rey-Lefebvre La descente aux enfers du bâtiment, entamée en 2008, semble décidément sans fin. Le premier semestre a été une période noire pour le secteur. Les demandes de permis de construire déposées entre janvier et juillet sont en repli de – 7,9 % par rapport à la même période de 2014, tout comme les mises en chantier, à – 5,8 %, d’après des chiffres publiés vendredi 18 septembre par la Fédération française du bâtiment (FFB). A ce rythme, l’année devrait se conclure sur un bilan de 334 000 logements construits, contre 355 000 en 2014. La tendance est tout aussi mauvaise (– 12 % de surfaces autorisées) pour la construction de bureaux, commerces, bâtiments administratifs et industriels. L’investissement public, en particulier des collectivités locales qui comptent à elles seules pour 45 % de l’activité dans les travaux publics, est également en berne.Lire aussi :Signaux mitigés pour la construction de logementsUne autre déception vient du secteur de l’entretien et de l’amélioration des bâtiments, sur lequel les professionnels comptaient. En dépit des dopants – éco-prêt à taux zéro, crédit d’impôt, TVA à 5,5 % – que le gouvernement a mis en place à l’automne 2014, il ne décolle pas. « Les chantiers sont trop complexes et le retour sur investissement est trop long pour convaincre les particuliers de se lancer dans de tels travaux », analyse Jacques Chanut, président de la FFB. Les propriétaires d’une maison ne se lancent vraiment dans sa rénovation que si le projet permet un agrandissement et une amélioration réelle du confort, les seules économies d’énergie ne semblant pas suffire à la motiver.Lire aussi :Immobilier : les acheteurs reviennent, les prix ne baissent plusL’hémorragie des emplois continue donc, avec 44 600 perdus dans les six premiers mois de 2015, « le plus mauvais score enregistré depuis la grande récession de 2008 », déplore M. Chanut, « ce qui porte à 106 000 leur nombre total depuis sept ans, peut-être 150 000 d’ici la fin de cette année », craint-il. Les défaillances d’entreprises sont à l’avenant, progressant de 2,4 % au premier semestre 2015 et touchant principalement (+ 10 %) les artisans et entreprises de un à trois salariés. Cette faiblesse de la construction coûte, à elle seule, 0,2 point de croissance, chaque année depuis 2008.« Les délais s’éternisent »Mais les entrepreneurs veulent croire en de meilleures perspectives qu’encouragent quelques indicateurs. Le nombre de contrats de construction de maisons neuves, par exemple, a bondi, en juin, juillet et août, de 24 %, à un prix moyen de 110 000 euros, en baisse de 1,5 % sur un an. « Cette embellie est clairement due à l’élargissement du prêt à taux zéro décrété le 1er octobre 2014, se réjouit Patrick Vandromme, président de l’Union des maisons françaises qui fédère les constructeurs de maisons individuelles. Mais cela ne se traduit pas encore dans les permis de construire, de plus en plus longs à obtenir puisque nous sommes à quasiment deux cents jours entre la signature du contrat et le démarrage du chantier », regrette-t-il.Lire aussi :Le marasme persiste dans le secteur du bâtimentLes ventes de logements neufs par les promoteurs sont également en progression de 20 % au premier semestre 2015. Mais, là aussi, les délais s’éternisent entre la réservation par le client et le début des travaux, programmés pour le début de l’année 2016. « Il y a d’autres indices encourageants : les négociants de matériaux font face à une forte demande, comme les banquiers en matière de crédit immobilier ou de caution financière à accorder aux constructeurs, explique Jacques Chanut. Mais la trésorerie de nos entreprises est exsangue, et il faudra les aider à trouver des fonds pour relancer les chantiers et acheter du matériel. »La FFB demande au gouvernement de nouvelles mesures de soutien pour stimuler la primo-accession à la propriété, et d’étendre, pour un an seulement, le crédit d’impôt énergétique aux résidences secondaires, « une opération “coup de poing” pour enclencher rapidement des chantiers de rénovation énergétique », suggère M. Chanut.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Najat Vallaud-Belkacem (ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche) Dans une tribune au « Monde », la ministre de l’éducation explique que « la refonte des programmes est nécessaire pour assurer à chaque élève un socle commun de connaissances ».Clé de la réussite scolaire et de l’émancipation individuelle, les savoirs fondamentaux sont le cœur de la refondation de l’école. Une refondation dont l’objet même est une école de l’exigence pour tous les élèves, à rebours du grand bond en arrière que constitueraient la sélection à l’entrée au collège, l’orientation précoce ou l’apprentissage à 14 ans.Non, en dépit des caricatures et des outrances polémiques, l’avenir de notre école n’est ni le déclin ni la médiocrité promise par ceux-là mêmes qui, pendant dix années, l’ont condamnée à l’abandon, aux baisses de résultat, au nivellement par le bas de notre jeunesse. Le choix d’une école exigeante pour que tous les élèves maîtrisent le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, c’est la garantie d’une capacité d’insertion professionnelle dans la nouvelle économie de la connaissance. C’est aussi le ferment d’une citoyenneté éclairée, fondée sur l’appartenance commune à la République et à ses valeurs laïques.Rétablir une école de l’exigence a d’abord nécessité des moyens – 60 000 postes, formation initiale et continue des enseignants –, mais aussi un engagement contre le déterminisme social illustré par le renforcement de l’éducation prioritaire et le retour aux cinq matinées de classe. Mais l’enjeu est par nature pédagogique. Dès lors, sans refonte des programmes, sans progressivité repensée des apprentissages, la refondation d’une école de l’exigence sonnerait comme un slogan creux. Le temps est venu de sortir enfin de l’exhortation permanente au « lire, écrire, compter » pour la traduire de façon opérationnelle dans les classes.La lourdeur et l’incohérence des programmes actuels – dénoncés dès leur publication en 2008 par Luc Ferry et Jack Lang comme du « populisme scolaire » – sont largement reconnues. Les enseignants regrettent de devoir courir après le temps et de survoler les notions. Les études se succèdent pour démontrer les difficultés des élèves à fixer durablement leurs connaissances et à entretenir régulièrement leurs acquis.Les scientifiques déplorent une approche privilégiant la description du système linguistique à la pratique et la maîtrise effective de la langue. Les parents d’élèves mesurent l’incongruité de prévoir l’apprentissage de la division en CE2 ou d’une longue liste d’homophones en CM2 avec pour unique conséquence d’ôter du temps aux activités de lecture, d’écriture et de calcul.Lire nos informations :Programmes scolaires : ce qui change du CP à la 3eCohérencePouvions-nous, sciemment, laisser prospérer des programmes qui, trop souvent, construisent les apprentissages sur du sable ? Fallait-il se résigner aux faiblesses en lecture et en calcul mental de trop d’élèves à la fin du collège ? Les nouveaux programmes répondent à ces défis, à la nécessité absolue de donner à tous les élèves, dès les premières années de la scolarité obligatoire, les bases solides qui fonderont leurs connaissances ultérieures, grâce à une refonte globale et cohérente inédite depuis des décennies.Cette cohérence, c’est d’abord celle du parcours de l’élève. Finie, la traditionnelle division par années, et place à une organisation par cycles de trois ans ! En unissant la fin de l’école élémentaire et l’entrée au collège, les nouveaux programmes mettent un terme aux ruptures qui jalonnaient la scolarité. Ils garantissent un parcours d’apprentissage progressif en répartissant les connaissances aux moments où les élèves peuvent les maîtriser solidement, sans allers-retours inutiles.Cohérence, ensuite, de pratiques pédagogiques organisées autour d’une colonne vertébrale claire : maîtrise des fondamentaux, consolidation des apprentissages, pédagogie de l’entraînement quotidien et de la répétition. Nombreuses sont les recherches démontrant l’impact des exercices fréquents pour fixer les fondamentaux, qui consolident les savoirs les plus simples avant de développer les plus complexes. C’est le sens des nouveaux outils d’évaluation mis en place dès le CE2 en mathématiques et en français. C’est aussi la raison des entraînements quotidiens à l’écriture, à la lecture, au calcul mental, que les nouveaux programmes rendent obligatoires.La cohérence, c’est enfin celle du contenu des programmes eux-mêmes, élaborés comme une déclinaison du socle commun.Travail sur le langage oralLa maîtrise de la langue, condition de la réussite scolaire et de l’insertion sociale, doit mobiliser toutes les matières. J’ai ainsi souhaité qu’à l’école élémentaire, en plus des dix heures hebdomadaires de français, dix autres heures lui soient consacrées, réparties dans les autres matières. Car, oui, la pratique répétée de la lecture et de l’écriture, la discipline exigée par des dictées quotidiennes sont indispensables, comme dorénavant le travail sur le langage oral, essentiel pour la compréhension de la lecture et la capacité à présenter de façon claire et ordonnée une pensée.Au collège, l’apport des langues de l’Antiquité à la compréhension du français est valorisé, ainsi que l’appropriation de notre patrimoine littéraire. Alors, laissons derrière nous les querelles de méthodes datées, qui ont montré leur vacuité ! Dorénavant, la maîtrise du langage oral, de la lecture et de l’écriture repose sur des pratiques éprouvées.C’est cette même lucidité, loin des nostalgies et des idéologies, qui nous a conduit à mettre les nouveaux programmes en phase avec la société et les apprentissages d’aujourd’hui. L’accent mis sur les croisements entre enseignements dès les premières années de la scolarité est une chance ! Ces liens explicites entre les disciplines participeront de la consolidation des apprentissages par leur mise en résonance. Ils répondent à la nécessité d’appréhender et de comprendre la complexité de notre monde, comme la nouvelle dimension numérique des programmes.Présent en français, en mathématiques et en technologie, l’enseignement par et au numérique constituera en outre un appui important pour l’acquisition, par l’ensemble des élèves, des langues vivantes. Cette maîtrise, aujourd’hui primordiale, est améliorée par un apprentissage plus précoce et plus soutenu. De la 5e à la 3e, c’est ainsi 25 % de temps supplémentaire que chaque élève consacrera à sa deuxième langue vivante.Enfin, les programmes d’histoire ont été retravaillés pour n’éluder aucun sujet fondamental, en faisant de l’histoire de France le cœur des enseignements de l’école élémentaire, et en explicitant au collège ce que la France a apporté à l’Europe et au monde, ce qu’elle en a reçu, ses pages glorieuses comme ses pages plus sombres. Les nouveaux programmes chronologiques renforcent aussi l’enseignement laïque du fait religieux, ainsi que je m’y étais engagée.Lire aussi :Les nouveaux programmes scolaires du CP à la 3eFruit de vingt mois de travail du conseil supérieur des programmes, dont je tiens à saluer l’implication des membres, ces nouveaux programmes ont suscité les passions, comme par le passé. Leur rédaction finale prend pleinement en considération les améliorations demandées, particulièrement par les enseignants, tout en concrétisant l’ambition fondamentale de la refondation de l’école : conduire tous les élèves, à la fin de la scolarité obligatoire, au socle commun de connaissances, de compétences et de culture.Nos enseignants sauront se montrer à la hauteur de cette ambition. Gageons que les républicains qui refusent le déclin de notre école et de nos valeurs sauront se rassembler autour d’eux pour que leur réussite soit celle des prochaines générations.Najat Vallaud-Belkacem (ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche) 17.09.2015 à 20h07 Jean-Jacques Hyest, sénateur Les Républicains (LR) et maire de La Madeleine-sur-Loing (Seine-et-Marne), a été proposé par Gérard Larcher, président du Sénat, pour entrer au Conseil constitutionnel, jeudi 17 septembre.Un siège était libre au Palais-Royal, depuis la mort, le 10 août, d’Hubert Haenel. M. Hyest l’occupera, pour un mandat de trois ans, une fois sa nomination entérinée par la commission des lois du Sénat.Jean-Claude Gaudin, sénateur et maire LR de Marseille, avait annoncé dans la journée qu’il avait, lui, décliné le poste avant qu’il ne soit proposé à M. Hyest.Agé de 72 ans, Jean-Jacques Hyest a occupé presque toutes les fonctions électives. Administrateur territorial, il a dirigé les services de son conseil général et a été élu sénateur pour la première fois en 1995. Il est maire depuis 2001, conseiller général depuis 1982, et fut député de 1986 à 1995. Il a présidé la commission des lois au palais du Luxembourg de 2004 à 2011. Raphaëlle Besse Desmoulières Eva Joly va se sentir un peu moins seule. Les écologistes sont en train de débaucher une ex-juge d’instruction en vue des élections régionales de décembre. Selon nos informations, ils ont proposé à Marie-Odile Bertella-Geffroy, ancienne vice-présidente du tribunal de grande instance de Paris, d’être tête de liste dans le Val-d’Oise.« Elle est prête à nous rejoindre », confirme Mounir Satouri, directeur de campagne d’Emmanuelle Cosse, tête de liste Europe Ecologie-Les Verts (EELV) en Ile-de-France. Ce dernier refuse cependant de préciser quelle place l’ex-juge, devenue avocate, occuperait. « Nous ne sommes pas allés aussi loin dans la discussion », affirme-t-il.Dans la composition des listes franciliennes, la tête de liste du Val-d’Oise n’avait cependant pas été attribuée car réservée à une femme issue de la société civile. La candidature de Mme Bertella-Geffroy devrait être annoncée lors du premier meeting de Mme Cosse, mercredi 23 septembre à Paris.Personnalité d’« ouverture »En tant que juge d’instruction, Mme Bertella-Geffroy, aujourd’hui âgée de 65 ans, s’était occupée de plusieurs affaires retentissantes concernant la santé publique, du sang contaminé au dossier de l’amiante, en passant par celui de l’hormone de croissance.Lire aussi le portrait : Marie-Odile Bertella-Geffroy, Notre-Dame des victimesEn 2014, elle avait été candidate aux élections européennes en troisième position sur une liste en Ile-de-France dont la chef de file était Corinne Lepage. Cap 21, le mouvement de l’ex-ministre de l’environnement d’Alain Juppé, est allié à EELV sur la région francilienne pour les régionales.Mme Bertella-Geffroy est la troisième personnalité d’« ouverture » que Mme Cosse a choisi de placer sur ses listes. Elle rejoint Mohamed Mechmache, porte-parole d’AC Le feu, et Emmanuel Poilane, directeur général de France Libertés, fondation Danielle-Mitterrand.La campagne s’annonce néanmoins difficile. Mercredi 16 septembre, la tête de liste dans les Hauts-de-Seine, Laure Lechatellier, également vice-présidente sortante chargée de l’action sociale au conseil régional, a annoncé qu’elle quittait EELV.Lire aussi :La gauche affronte les régionales en ordre disperséRaphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent La France cessera-t-elle un jour de débattre des 35 heures ? Un nouveau sondage, publié dans Libération, montre un pays divisé autour de la question du temps de travail, une courte majorité (52 %) souhaitant rester à 35 heures hebdomadaires, quand 40 % se disent prêts à y renoncer.1. Mesurer le temps de travail, une gageure39,6 ?Depuis les lois Aubry, les Français doivent, théoriquement, effectuer 35 heures de travail hebdomadaires pour un plein-temps, contre 39 auparavant. #container_14423932810{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14423932810{ height:500px; } #container_14423932810 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14423932810 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14423932810 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14423932810 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Evolution du temps de travail salarié depuis 1945(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = 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La question est complexe.Le calcul le plus classique se fait à partir des grandes masses d’heures travaillées par an, ramenées au nombre de travailleurs concernés, ce qui permet notamment de comptabiliser les congés et les maladies.Et selon celle-ci, les Français travaillent effectivement, en moyenne, plus : 39,6 heures pour les personnes à plein-temps, et 39 heures – tout rond – pour les seuls salariés. Ce qui place la France dans le bas du tableau européen, devant les Pays-Bas, l’Italie ou le Danemark, mais bien loin du Royaume-Uni, recordman de la durée de travail hebdomadaire avec 42,4 heures. #container_14424782568{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424782568{ height:500px; } #container_14424782568 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424782568 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424782568 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424782568 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Temps de travail hebdomadaire en Europe en 2014, selon Eurostatdans une sélection de pays, pour un salarié à temps-plein. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424782568", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#ffc832","#285a82","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Royaume-Uni","Portugal","Chypre","Bulgarie","Grèce","Roumanie","Hongrie","Estonie","Allemagne","Union européenne à 28","Espagne","Suède","France","Pays-Bas","Italie","Danemark"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": " Non-salariés", "color": "#ffc832", "data": [ [ "", 46.1 ], [ "", 49.8 ], [ "", 48.5 ], [ "", 44.4 ], [ "", 50.3 ], [ "", 38.9 ], [ "", 43 ], [ "", 42.6 ], [ "", 49.3 ], [ "", 47.4 ], [ "", 48.5 ], [ "", 48 ], [ "", 51.3 ], [ "", 49.2 ], [ "", 45.5 ], [ "", 48.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#285a82", "data": [ [ "", 42.4 ], [ "", 41.7 ], [ "", 41.5 ], [ "", 40.9 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.8 ], [ "", 40.7 ], [ "", 40.6 ], [ "", 40.5 ], [ "", 40.4 ], [ "", 40.2 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.7 ], [ "", 37.8 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais ce chiffre est en réalité très approximatif. Il est en effet très complexe de recueillir des données précises autrement que par des enquêtes type sondages. Faut-il par exemple décompter le temps des salariés absents, ce qui fait évidemment chuter la moyenne ?37,3 ?C’est d’ailleurs pour cela que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne donne pas le même chiffre que la statistique française et européenne. Pour cet organisme, les Français (salariés et non salariés à plein-temps) travaillent en moyenne 37,3 heures, ce qui les place… au-dessus des Allemands, contrairement au classement d’Eurostat. #container_14424797655{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424797655{ height:500px; } #container_14424797655 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424797655 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424797655 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424797655 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée hebdomadaire du travail selon l'OCDEDans une sélection de pays européens, pour les salariés et non-salariés à temps completSource : OCDE(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424797655", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Grèce","Pologne","Islande","Portugal","Espagne","Nouvelle-Zélande","Luxembourg","France","Italie","Finlande","Royaume-Uni","Suède","Irlande","Allemagne","Norvège","Danemark","Pays Bas"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Durée du travail", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 41.94 ], [ "", 40.75 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 37.91 ], [ "", 37.44 ], [ "", 37.38 ], [ "", 37.3 ], [ "", 36.93 ], [ "", 36.83 ], [ "", 36.65 ], [ "", 36.32 ], [ "", 35.64 ], [ "", 35.27 ], [ "", 34.44 ], [ "", 33.47 ], [ "", 30.14 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " heures", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}L’affaire est d’autant plus complexe que ce chiffre a une forte dimension symbolique. Son calcul a donné lieu à plusieurs controverses entre instituts.Et les choses se compliquent encore si on rentre dans les détails : on parle ici des salariés à plein-temps. Mais les temps partiels ou les travailleurs indépendants doivent également être comptabilisés. Autant de points qui rendent toute comparaison internationale délicate, un paradoxe alors que ce chiffre est l’un de ceux qui reviennent le plus souvent dans le débat.Lire : La France, pays où l'on travaille le moins ? La réduction du temps de travail a donc imposé une baisse du nombre d’heures travaillées par an, qui, d’ailleurs, est dans la continuité des baisses observées dans le monde occidental depuis les années 1950. Depuis 2000, le nombre d’heures travaillées par an s’est stabilisé, à un niveau moindre qu’auparavant. Mais le nombre d’heures effectuées par semaine, lui, est resté globalement stable, comme le montre une seconde enquête.2. Plus de vacances, mais des journées aussi longues que dans les années 1990La durée légale du travail n’est pas la durée réelle : elle comptabilise un agrégat, plus ou moins précis, pas ce qu’effectue chaque salarié. Or, rares sont ceux qui se contentent de 35 heures sans jamais effectuer d’heure supplémentaire.A cet égard, la mesure qu’effectue la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l’emploi (Dares) sur la « durée individuelle » et « habituelle » du travail est intéressante : via des entretiens individuels, elle demande à chaque personne d’indiquer combien de temps elle a travaillé sur une semaine « normale », sans événement particulier (maladie, par exemple).Elle inclut donc toutes les heures habituellement effectuées, dont les heures supplémentaires régulières. Elle se différencie de la durée collective notamment par les jours de congés ou jours de RTT prévus pour tel ou tel salarié.Cette mesure correspond donc à la « journée » habituelle d’un individu et ne tient pas compte des congés. Et elle est plutôt stable depuis 1990 : à cette époque, les salariés déclaraient 39,6 heures, ils sont, en 2013, à 39,2 heures. Ce sont les non-salariés qui voient leur temps de travail se réduire le plus, passant de 54,6 heures à 51,7 heures. #container_14424814224{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424814224{ height:500px; } #container_14424814224 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424814224 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424814224 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424814224 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée individuelle du travail à temps completDonnées de la Dares sur une semaine "habituelle" (sans événement exceptionnel), mesurées individuellement auprès des ménagesSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14424814224", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "spline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1990","1991","1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Non salariés", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 54.6 ], [ "", 55 ], [ "", 54.1 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.4 ], [ "", 54.3 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.7 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54.3 ], [ "", null ], [ "", 54.8 ], [ "", 55 ], [ "", 55.1 ], [ "", 54.8 ], [ "", 54.6 ], [ "", 54 ], [ "", 53.5 ], [ "", 53.3 ], [ "", 52.7 ], [ "", 52.9 ], [ "", 51.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Salariés", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 39.6 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.9 ], [ "", 39.8 ], [ "", 39.7 ], [ "", 39.6 ], [ "", 38.9 ], [ "", 38.3 ], [ "", 37.7 ], [ "", null ], [ "", 38.9 ], [ "", 39 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.1 ], [ "", 39.2 ], [ "", 39.3 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.5 ], [ "", 39.4 ], [ "", 39.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}3. Des chiffres variables selon les catégories, mais supérieurs à 35 heuresSi on ventile ce chiffre du temps de travail individuel selon la catégorie socioprofessionnelle, on observe la même chose : qu’il s’agisse de cadres, d’employés, d’ouvriers ou de professions intermédiaires, aucune catégorie n’est réellement à 35 heures hebdomadaires.Ainsi, selon la Dares, un cadre travaille en moyenne 44,1 heures par semaine, contre 38,3 heures pour un employé et 38 heures pour un ouvrier. #container_14424823202{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14424823202{ height:500px; } #container_14424823202 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14424823202 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14424823202 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14424823202 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Durée habituelle hebdomadaire par catégorie de salariésTirés de l'enquête emploi Insee : questionnaires individuels auprès de salariés, donnant la durée effective d'une semaine "normale" sans événement particulierSource : Dares(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Mais leur rythme de travail lorsqu’ils travaillent, lui, n’a pas évolué depuis une trentaine d’années, et reste en général plus proche des 39 heures que des 35.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) Alain Juppé, en visite à Lille ce jeudi, s’est affiché aux côtés de Xavier Bertrand, candidat aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en qui il accorde « toute (s)a confiance ». Alors que l’IFOP et La Voix du Nord viennent de faire paraître un nouveau sondage ce matin annonçant la victoire de Marine Le Pen aux régionales, la droite a souhaité afficher son unité à travers une image symbole : réunir les deux candidats à la primaire dans le local de campagne du centre-ville de Lille. « Je lis, moi aussi, les sondages, a commenté Alain Juppé. Le score est serré mais la direction est la bonne et la campagne de Xavier Bertrand est en train de payer. »Alain Juppé sait toutefois que Xavier Bertrand, s’il remporte les régionales, bénéficiera ainsi d’un tremplin de taille pour les primaires. Mais avant les primaires à droite, il y a l’élection de décembre. A moins de trois mois du premier tour, le sondage donne le FN à 35 %, les Républicains-UDI-Modem à 28 %, et la gauche en troisième position dans tous les cas. Au second tour, le FN arriverait en tête avec 35 %, suivi de la droite à 33 % et la gauche à 32 %.« Profondément trahis »De quoi donner envie à Xavier Bertrand de muscler encore plus sa campagne à droite ? « Je ne me laisserai pas classifier dans une case, balaye-t-il. Et sachez que je suis sur la liste noire du FN. » Pour le député et maire de Saint-Quentin, cette campagne « sera dure comme jamais car il y a ici beaucoup de colère et de misère. Les électeurs de gauche se sentent profondément trahis ». Assis à ses côtés, le maire de Bordeaux ne dit mot. Il tient à rassembler.Xavier Bertrand, interrogé sur les migrants, ajoutera tout de même lors de la conférence de presse commune : « La position d’Alain n’est pas la mienne. Et alors ? Quel est le problème ? » Unité de façade ou pas, Les Républicains ont un objectif commun : remporter la région. « Il n’y a que nous qui sommes capables de battre Marine Le Pen », veut croire Xavier Bertrand. Et pour cela, il souhaite faire preuve de clarté en proposant la même liste au premier et second tour. Pas question de front républicain. Alain Juppé ajoute à sont tour : « Laisser entendre aujourd’hui que l’on ferait un front républicain, c’est donner dix points de plus à Marine Le Pen. » Avant un déplacement ce vendredi à Calais, Xavier Bertrand déclare par ailleurs qu’il va annoncer des « propositions qui vont détonner » sur le RSA et les demandeurs d’emploi. « Cela ne va pas plaire, prévient-il. Je ne ferai pas l’unité, ce n’est pas un drame. Je ne cherche pas à plaire mais à faire. »Lire aussi :Les Républicains reçoivent la visite surprise d’Alain Juppé au campus du TouquetLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Cyril Simon L’opération était imminente depuis le recensement, le 15 septembre, du demi-­millier de réfugiés installés depuis plusieurs mois près de la gare d’Austerlitz, à Paris. Les quelque deux cents tentes posées le long de la Seine autour du pont Charles-­de-­Gaulle et jusqu’à la Cité de la mode et du design n’existent plus.Les équipes de l’Office français de la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) et de la préfecture de Paris et d’Ile-de-France prennent actuellement en charge l’intégralité du campement, qui compte également quelques sans-domicile-fixe.Un dispositif similaire a été déployé pour les 400 réfugiés et migrants installés sur le parvis de la mairie du 18e arrondissement depuis le 4 septembre.Dans le même temps, 400 réfugiés, essentiellement soudanais, ont été pris en charge devant la mairie du 18e arrondissement. @lemondelive— CysooS (@Cyril Simon)require(["twitter/widgets"]);Des barrières pour empêcher un nouveau camp La maire de Paris avait annoncé, mardi, que ces deux interventions se dérouleraient en fin de semaine. A partir de jeudi, les près de 1 000 personnes concernées seront logées dans une vingtaine de centres d’hébergements d’urgence à Paris et en Ile-de-France, selon la préfecture de Paris.L’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) accompagnera les réfugiés dans leur démarche de régularisation. Ceux qui n’entreprendront aucune demande d’asile ne seront hébergés qu’un mois, les autres jusqu’au terme de la procédure. A noter que le suivi social des SDF s’effectuera dans des centres spécifiques.A Austerlitz, les services de la ville installeront des barrières empêchant l’installation d’un nouveau campement. Mercredi en fin d’après-midi, l’impatience était palpable. L’espoir d’en avoir terminé avec plusieurs semaines, voire plusieurs mois de précarité et d’abandon n’avait jamais été aussi proche. Sous des rafales de vent, certains étendaient leurs linges où ils le pouvaient.D’autres suivaient une dernière fois les leçons de français données par des bénévoles. A côté, s’improvisait un atelier coiffure. L’objectif : se sentir le mieux possible avant d’ouvrir une nouvelle page de leur vie.« Paris, je veux y faire ma vie » Booba, lui, se frottait les mains, un sourire dissimulé sous sa capuche. Comme une impression de reprendre sa vie, en pause depuis l’assassinat de l’intégralité de sa famille à Gao, dans le nord du Mali. « Maintenant, j’ai besoin d’aller à l’école et de vivre sous un toit. C’est ma priorité », dit-il. Ce Malien de 25 ans a débarqué il y a deux mois à Paris. Encore choqué par les comportements « racistes » dont il a été victime en Italie, où il a séjourné quelques semaines avant de passer la frontière de Vintimille.« Paris, je veux y faire ma vie. Une fois que je saurai écrire et que j’aurai fait mes études, je trouverai un travail. »Nabil, un bénévole présent au campement depuis son installation « il y a deux ans », espère que les réfugiés « retrouveront enfin la paix et en finiront avec cette sale histoire ». D’origine tunisienne, il est l’un des interlocuteurs privilégiés de la mairie et des services sociaux.« Depuis deux semaines, la solidarité s’organise réellement avec la mairie. On va tous ensemble vers le plus et pas vers le moins. On nous a dit que des responsables pourraient visiter les centres d’hébergement avant de s’y s’installer. »Avant l’évacuation, environ 1 450 réfugiés avaient déjà été pris en charge à Paris depuis le démantèlement en juin d’un premier point de regroupement, sous le métro aérien de La Chapelle dans le 18e arrondissement.Lire aussi :Comment la Ville de Paris organise l’hébergement des migrantsImage précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-55fbbe0f213e6'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 10\r\n \r\n \r\n\u00ab 14 juin 2015. L\u2019Assembl\u00e9e g\u00e9n\u00e9rale. Migrants et soutiens. \u00bb\r\nCr\u00e9dits : © LAURA GENZ\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"\u00ab 14 juin 2015. L\u2019Assembl\u00e9e g\u00e9n\u00e9rale. Migrants et soutiens. \u00bb","source":"\u00a9 LAURA GENZ","index":0,"position":1,"total_count":10,"item_lie":null,"link":"\/arts\/portfolio\/2015\/09\/10\/dessins-de-refugies-par-laura-genz_4751690_1655012.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 10\r\n \r\n \r\n\u00ab 14 juin 2015. Le Concert de soutien. \u00bb\r\nCr\u00e9dits : © LAURA GENZ\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"\u00ab 14 juin 2015. 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Il veulent obtenir le retrait des textes – décret et arrêté – publiés au Journal officiel le 20 mai, au lendemain du premier appel à la grève. Ils avaient alors dénoncé un « coup de force ». Ces textes ont entériné la mise en place du « nouveau collège » à compter de septembre 2016 – dernière rentrée avant l’échéance présidentielle de 2017 – ce que conteste toujours une partie de la communauté éducative.Quelles sont les grandes lignes de la réforme ?La refonte du collège, considéré comme le « maillon faible » du système éducatif – selon la formule un peu galvaudée, car il est accusé de creuser les inégalités au lieu de les réduire –, a été inscrite dans la loi de refondation de l’école de juillet 2013.« Mise en concurrence des personnels, des disciplines et des établissements, inégalités accrues entre les élèves, nouvelle aggravation des conditions de travail des personnels »… C’est un tableau bien sombre que dresse l’intersyndicale des conséquences de cette réforme.Lire aussi :La réforme du collège pèse déjà sur la rentrée 2015De l’autonomie à l’interdisciplinarité en passant par la disparition des sections bilangues, la fragilisation des langues anciennes, de l’enseignement de l’allemand ou encore de l’histoire : plusieurs fronts se sont ouverts depuis le printemps, relayés par les politiques – de droite comme de gauche – et mêlant, en réalité, deux registres bien différents : la réforme du collège et celle des programmes scolaires. La gauche a choisi de lancer parallèlement ces deux chantiers (le fond en même temps que la forme, en somme), prenant le risque de brouiller les esprits. Et le calendrier n’est pas favorable à la clarification attendue entre les deux réformes : l’appel à la mobilisation, ce jeudi, coïncide avec l’ultime réunion de travail du Conseil supérieur des programmes (CSP) qui pourrait remettre sa copie le même jour.Ce mouvement sera-t-il suivi ?Si l’intersyndicale représente une majorité d’enseignants, beaucoup de professeurs ne sont pas syndiqués. Avant l’été, la mobilisation avait marqué le pas : entre 12 % et 30 % de grévistes (selon les estimations) avaient été décomptés le 11 juin, alors que le taux se situait entre 30 % et 50 % le 19 mai. Quelque 15,8 % des enseignants des collèges publics étaient en grève jeudi, selon les chiffres communiqués par le ministère de l’éducation nationale.Par ailleurs, certains syndicats ne sont pas hostiles à cette réforme, comme le SE-UNSA et le SGEN-CFDT.Les « anti » et les « pro » réforme se sont d’ailleurs opposés sur Internet. Chacun a donné à lire sa propre « opération de désintox ». On y a tout lu, sur une réforme censée, tour à tour, sauver le collège unique ou le fragiliser un peu plus, favoriser l’équité ou, au contraire, exacerber l’injustice sociale et scolaire.Sur Twitter, le débat a été aussi concis – 140 signes – que vif. Blogs et hashtags en portent la trace : #réformecollège, où l’on retrouve notamment les propositions portées par le député de droite Bruno Le Maire, #collège2016, avec celles de la ministre Najat Vallaud-Belkacem, mais aussi #jesuislatiniste, #jesuishelléniste…« C’est la première fois qu’une réforme a d’abord été débattue sur les réseaux sociaux », a fait remarquer Philippe Tournier, porte-parole du principal syndicat de chefs d’établissement, le SNPDEN-UNSA, regrettant « certaines outrances » dont Internet porte la trace. La réforme du collège en chiffres2016 : C’est l’année d’application de la réforme du collège, même si dans certaines académies (Rennes, Toulouse ou Aix-Marseille) elle est déjà expérimentée en partie.3,3 millions de collégiens sont concernés.20 % : C’est la marge d’autonomie laissée aux établissements pour fixer leur emploi du temps.8 enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) sont introduits par la réforme, à charge pour les collèges de les faire vivre. Parmi eux, l’EPI langues et cultures de l’Antiquité.20 % des collégiens apprennent actuellement le latin, 3 % le grec.En 5e : C’est à ce niveau du collège qu’une LV2 sera introduite, un an plus tôt qu’actuellement, ce qui, pour le ministère, rend obsolète une partie des sections bilangues.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Françoise Fressoz Dans le bras de fer engagé avec le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, sur le travail du dimanche, la maire de Paris, Anne Hidalgo, vient de trouver un allié de poids au sein du gouvernement et même à l’intérieur de Bercy. Invité mercredi de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France info et l’AFP, le ministre des finances, Michel Sapin, s’est clairement rangé du côté de l’édile parisienne face au ministre de l’économie.« On a toujours intérêt à écouter ceux qui connaissent la réalité du terrain, a déclaré Michel Sapin. Les élus sont plutôt de bons thermomètres des situations locales. Je comprends parfaitement qu’un maire, qui connaît parfaitement bien sa ville, même si c’est une grande ville comme Paris, dise : sur tel ou tel aspect, les propositions qui sont faites pourraient évoluer. »Le message est on ne peut plus clair : le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui n’a jamais été élu, a intérêt à se mettre rapidement autour de la table des négociations.Création de douze zones touristiques internationalesC’est un projet de décret publié cet été qui a mis le feu aux poudres. Rédigé par le ministère de l’économie, il prévoit la création à Paris de douze zones touristiques internationales dans lesquelles les magasins pourraient ouvrir le dimanche. Y figurent notamment Beaugrenelle, la place d’Italie ou Bercy.Mise devant le fait accompli, la mairie de Paris est alors entrée en résistance en dénonçant l’absence de concertation et les risques de déstabilisation du petit commerce.Mardi 15 septembre, Emmanuel Macron a fait un geste en se disant prêt à discuter « de manière concrète des zonages proposés », mais à condition, a-t-il dit, que ce soit « un avis constructif et non de principe qui cherche à faire polémique ». Allusion aux Verts et au Front de gauche farouchement opposés, par principe, au travail du dimanche.Lire aussi :Travail du dimanche : Hidalgo refuse de discuter avec MacronMichel Sapin, lui, ne pose pas de conditions. « On est dans une phase de concertation », assure le ministre des finances. A charge pour son collègue de l’économie de trouver les voies du dialogue.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.09.2015 à 01h10 • Mis à jour le20.09.2015 à 15h00 « Faire sauter » le « tabou » des statistiques ethniques, voilà ce que demande l’ancien premier ministre François Fillon dans un entretien au Journal du dimanche dans lequel il développe une des propositions de son livre Faire, à paraître lundi.« Si on veut vraiment piloter la politique d’immigration comme je le préconise, permettre au Parlement de fixer chaque année le nombre de personnes que la France peut accueillir, ne pas subir une immigration qui ne viendrait que d’une seule région du monde, qui serait déconnectée de nos besoins économiques et nos possibilités sociales, il faut avoir la possibilité de savoir qui on accueille, ce que ces personnes deviennent, comment elles s’intègrent », déclare M. Fillon, pour qui l’absence de ces statistiques empêche de connaître « la réalité du peuplement » de la France.« C’est un tabou qu’il faut faire sauter. Sinon, on restera dans le non-dit, le refus de la réalité. C’est cela qui est en train de faire monter la colère de nos concitoyens, qui constatent un énorme décalage entre le discours sur les nécessités de l’intégration et la réalité de ce qu’ils vivent tous les jours », ajoute M. Fillon, en assurant que ses propositions sur l’immigration sont « aujourd’hui reprises pour une large part par Les Républicains ».« 80 % des propositions qui ont été faites cette semaine par Nicolas Sarkozy » lors de sa « journée de travail » consacrée à l’immigration « sont dans le document que j’ai rendu public il y a un an sur l’immigration », relève-t-il au passage.Les statistiques ethniques, qui permettent de connaître le nombre et les origines des étrangers ou des personnes d’origines étrangères résidant dans l’Hexagone, ne sont pas autorisées en France et constituent un sujet sensible depuis de nombreuses années.Projet censuré en 2007Le Conseil constitutionnel avait censuré en 2007 une mesure sur ces statistiques ethniques contenue dans le projet de loi sur l’immigration de Brice Hortefeux, en rappelant notamment que la Constitution établit « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».Lire aussi :Quatre questions sur les statistiques ethniquesEn février dernier, le président François Hollande avait pris position en déclarant que ce débat « n’apporterait rien ». Son premier ministre, Manuel Valls, avait toutefois relancé le débat en évoquant, après les attentats de janvier, un « apartheid territorial, social et ethnique » plombant les quartiers sensibles, et en se disant en mars « prêt à avancer » sur une « réflexion » à ce propos, « dans un cadre constitutionnel ».Contre la « laïcité agressive »Dans Le JDD, M. Fillon développe aussi un autre thème, celui de « laïcité agressive », qui conduit, selon lui, « à exclure progressivement de la communauté nationale tous ceux qui affirment leur foi ».« Vouloir interdire toute forme de prosélytisme à l’intérieur de l’espace public, c’est ma conception de la laïcité ! Vouloir interdire toute manifestation religieuse en dehors du domicile, c’est de la laïcité agressive, quelle que soit la religion », souligne-t-il.Cette « laïcité agressive » est désormais « tournée contre l’islam », selon lui. « J’ai été un de ceux qui ont été à l’origine de la loi interdisant le voile à l’école, mais je ne comprends pas la polémique qui s’est créée sur le port du voile à l’université. Je suis aussi réservé sur les tentatives d’interdiction des menus de substitution dans les cantines », insiste François Fillon. Nicolas Chapuis Le Parti socialiste veut organiser du 16 au 18 octobre prochain « un référendum auprès du peuple de gauche » pour « réaliser l’unité nécessaire lors des élections régionales face au bloc réactionnaire qui se constitue entre le FN et Les Républicains ». Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadelis, en a fait la proposition lors d’un Conseil national qui se tenait à la salle de la Mutualité à Paris, samedi 19 septembre.Trois jours durant, le PS veut disposer sur l’ensemble des marchés de France des urnes pour permettre aux citoyens qui le désirent de voter. En échange, ils devront donner leur nom, adresse et mail.« Ca nous permettra contrôler un minimum, c’est le même système qui avait été utilisé pour le vote sur la Poste », a indiqué M. Cambadelis. La question qui sera posée lors de ce référendum portera sur l’unité des listes de gauche au premier et au deuxième tour. Un membre de la Haute autorité du PS sera présent dans chaque département.Processus assez flouCombien y’aura-t-il d’électeurs ? Quel sera le niveau de contrôle ? Quel sera la valeur du résultat ? Pour l’instant le processus demeure assez flou. Mais par cette initiative, le PS tente de contourner les appareils partisans.Jusqu’à présent les écologistes et les communistes ont refusé de rejoindre le Parti socialiste sur les listes, même dans les deux régions où le FN peut l’emporter, dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en PACA. Le premier secrétaire du PS, s’appuyant sur un sondage Harris interactive réalisé pour le site Atlantico, est persuadé que les électeurs de gauche sont majoritairement favorable à une alliance. « Pour construire la nouvelle alliance, il faut un dépassement : on va s’adresser au peuple de gauche qui nous dira sa vérité », résume Christophe Borgel, le responsable des élections au Parti socialiste.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.09.2015 à 14h54 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) Près de 350 élus locaux du Nord se sont retrouvés ce samedi 19 septembre matin devant la préfecture de Lille pour manifester contre la baisse des dotations de l’Etat. A l’initiative de l’Association des maires de France, cette action a réuni près d’une centaine de maires, essentiellement de petites et moyennes communes de droite et du centre. Mais dans les rangs des manifestants portant leur ceinture tricolore, on comptait également une quinzaine de maires du Parti communiste et quelques maires socialistes comme Marc Godefroy, maire de Lezennes, près de Lille.« On peut être de gauche et considérer qu’il s’agit d’un enjeu entre l’Etat et les communes, et pas un enjeu droite-gauche, dit-il. Je suis d’accord pour faire des économies mais il faut les lisser dans le temps. »Aux côtés de Patrick Masclet, président de l’association des maires du Nord, une délégation d’élus de tous bords a été reçue par le préfet, Jean-François Cordet. « Le préfet a pris conscience de l’effet domino des baisses de dotation sur l’investissement des villes, a rendu compte Marc-Philippe Daubresse, maire Les Républicains de Lambersart. On va tuer l’emploi dans le bâtiment si l’on est contraint de baisser les investissements. C’est moins 750 millions d’euros sur trois ans dans toute la métropole lilloise ».Lire aussi :Baisse des dotations : pourquoi les maires manifestentLes élus sont d’accord sur un point : les collectivités doivent faire des économies mais « moins vite et moins fort », demande Valérie Létard, sénatrice UDI et présidente de Valenciennes Métropole Communauté d’Agglomération. « Si on m’enlève les dotations de l’Etat, c’est 17 points de fiscalité, explique Patrick Masclet, maire d’Arleux, et représentant des 650 maires du Nord. Je ne sais pas comment faire. Les communes représentent 9,5 % du déficit de la France et c’est nous les plus punis ».« Une véritable catastrophe »Venu accompagné d’agents territoriaux et de quelques concitoyens, le maire PCF de Seclin refuse de baisser les bras mais il craint de ne pas pouvoir réaliser des grands projets. « On rend des services à la population, particulièrement dans cette région qui souffre. Ce sera une véritable catastrophe qui va conduire à l’augmentation du chômage ». Sur son budget annuel de 22 millions d’euros, il a déjà dû absorber une baisse de dotations de 146 000 euros en 2014 et 380 000 euros en 2015. « Ça fera 1,3 million d’euros sur trois ans ! Alors que les nouveaux rythmes scolaires nous coûtent 250 000 euros par an car on veut faire de la qualité, pas de la garderie ».Lire aussi l'éditorial :Fronde des maires et démagogie localePragmatique, chaque maire énonce les projets qu’ils ne pourront pas lancer. Et tous rappellent que les premières victimes seront les citoyens. « On a baissé tous les budgets de 10 %. On a supprimé les feux d’artifices cette année, explique Norbert Jessus, maire PCF de Trith Saint Léger, commune de 6 000 habitants près de Valenciennes. Les départs en retraite ne sont pas remplacés. Et après ? On supprime les voyages des anciens ? Et quoi d’autre ? » Norbert Jessus n’avait pas touché aux impôts depuis quinze ans jusqu’à l’année dernière : plus 2 %, « mais ça ne représente rien ». Il soupire : « On n’a jamais connu ça. Je crois que même Sarkozy n’aurait pas osé ».Au-delà des clivages politiques, cette baisse annoncée de 30 % des dotations jusque-là accordées aux communes et intercommunalités pour assurer leurs missions inquiètent les élus confrontés au quotidien à des populations en souffrance. « On peut soutenir un gouvernement mais aussi alerter quand il y a une décision qui risque de pénaliser un territoire », explique le maire d’Anor, Jean-Luc Perat, divers gauche, très proche du PS.Avec près de 22 % de chômeurs dans sa commune de 3 400 habitants, il craint la baisse de 90 000 euros dans son budget annuel de 4 millions d’euros. « 90 000 euros, c’est trois emplois », précise-t-il. Avant de se disperser, les élus entonnent pour la troisième et dernière fois la Marseillaise. Et Patrick Masclet invite les élus à demander à leurs concitoyens de signer la pétition lancée par l’Association des maires du Nord.Lire aussi :Fronde des maires : les démissions se multiplientLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Etienne Girard Trois membres au gouvernement, deux groupes parlementaires, plus d’élus qu’Europe Ecologie-Les Verts et le Parti de gauche réunis dans les départements. Le Parti radical de gauche (PRG), qui organisait son congrès samedi 19 et dimanche 20 septembre à Montpellier, rentabilise au mieux ses 17 000 voix et 0,64 % aux primaires de la gauche en 2011. Depuis le départ des écologistes du gouvernement, les radicaux de gauche sont même devenus les derniers alliés du Parti socialiste au pouvoir.De quoi se rendre indispensable et obtenir un accord favorable pour les élections régionales, présenté en grande pompe le 27 juillet par le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis et son homologue du PRG, le patron du groupe de presse La Dépêche Jean-Michel Baylet. « Les socialistes acceptent des accords car ils vivent dans la peur que les radicaux refassent le coup de 2002 avec Christiane Taubira, quand ils avaient fait perdre la gauche en mobilisant 2,3 % des voix », explique l’historien Jean Garrigues.Lors de son 100e congrès, le PRG n’a toutefois pas investi, comme initialement prévu, ses candidats aux élections régionales. « Le temps des négociations [avec le PS] n’est pas terminé », a reconnu la ministre PRG du logement et de l’égalité des territoires, Sylvia Pinel.Cette montée en gamme a en tout cas quelque chose d’inespéré pour une PME d’à peine 8 500 militants, gérée en bon père de famille par M. Baylet depuis 1996, réélu sans surprise ce week-end. Car les radicaux de gauche ont un problème : sortis du microcosme politique, ils passent complètement inaperçus. « Sur le terrain, on nous confond souvent avec des socialistes », reconnaît Roger-Gérard Schwartzenberg, président du groupe radical de gauche à l’Assemblée et ancien ministre du gouvernement Jospin.Changement de nomIssu du Parti radical de 1901, formation phare de la troisième République incarnée par Georges Clemenceau ou Jean Zay, le PRG fait pourtant valoir des convictions fortes sur la laïcité ou l’Europe. « Nous sommes des fédéralistes européens revendiqués, ce qui est une particularité à gauche », signale Sylvia Pinel.Le PRG se veut avant tout résolument modéré, comme son nom ne l’indique pas. « Pour les gens, les radicaux d’aujourd’hui, c’est Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique] », souffle la députée européenne Virginie Rozière. D’où l’idée de changer le nom du parti, qui devait être débattue au congrès. Libéraux de gauche, Parti réformiste, plusieurs appellations sont dans les tuyaux. « Personnellement, j’aimerais qu’on se nomme le Parti radical-libéral de gauche. Car nous sommes de vrais libéraux, tout en restant progressistes », affirme Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux sports.Sur le terrain économique, les radicaux de gauche se sentent aujourd’hui très proches de la ligne défendue par le gouvernement. « François Hollande a piqué tout notre programme », s’amuse Jean-Bernard Bros, trésorier du parti et patron du groupe PRG au Conseil de Paris. « Manuel Valls en particulier est très populaire parmi nos jeunes militants », note Géraldine Guilpain, présidente des jeunes radicaux de gauche, qui revendiquent 1 000 adhérents. Le chef du gouvernement s’est d’ailleurs déplacé à Montpellier dimanche 20 septembre pour prononcer un discours, au cours duquel il a appelé à une « maison commune des progressistes ». « Notre seul véritable désaccord concerne la question de la drogue », constate un ministre PRG. Historiquement libéral sur les questions de société, le PRG défend la légalisation du cannabis, afin d’endiguer le développement des réseaux de trafic.Tapie et Taubira sont partisMalgré ces positions singulières, le PRG peine à intéresser. Fini le temps de la notoriété avec Bernard Tapie dans les années 1990 ou de la candidature à la présidentielle de Christiane Taubira dans les années 2000, place aujourd’hui à la diète médiatique. Selon les derniers chiffres communiqués par le CSA, le PRG a ainsi dû se contenter en mai de 28 minutes d’antenne à la télévision. Une paille comparée aux 6 heures 37 minutes d’Europe-Ecologie Les Verts ou aux 40 heures du Parti socialiste.Du coup, les radicaux de gauche célèbrent chacune de leurs incursions dans le jeu médiatique. « Lors de la réunion interne qui a suivi les primaires de 2011, Jean-Michel Baylet a été ovationné, malgré le mauvais score, confie un dirigeant du parti. Nous étions ravis d’avoir pu exister aux yeux du public. »Pour Guillaume Lacroix, secrétaire général du PRG, ce manque d’attractivité est dû à la mauvaise volonté des médias : « Ils nous caricaturent en gauche cassoulet, nous réduisant à un groupe de notables qui parlent avec l’accent du sud-ouest. » Pour Roger-Gérard Schwartzenberg, « le radicalisme, c’est une méthode fondée sur le sérieux et la proximité, loin de l’outrance d’une certaine gauche. Ce profil plaît peu aux journalistes ».Serge Berstein, historien et auteur d’Un siècle de radicalisme, confirme cette identité historiquement modérée du personnel radical : « C’est un réseau de notables représentants d’une classe de petits propriétaires. Ils se veulent sensibles aux idées de gauche mais méfiants à l’égard des socialistes. » Des élus que l’on retrouve surtout dans le quart sud-ouest de la France : « Leur zone d’influence recouvre grosso modo l’aire de diffusion de La Dépêche du Midi et de Midi libre », note malicieusement l’historien.Baylet inamovibleCar les radicaux de gauche sont aussi et surtout la petite boutique d’un homme puissant : le patron de presse Jean-Michel Baylet, régulièrement classé parmi les 500 premières fortunes françaises. Inamovible depuis 1996, M. Baylet, 68 ans, était ce week-end le seul candidat à sa succession. Comme toujours. « Jean-Michel Baylet a fait du PRG sa chose. A chaque fois qu’il a un adversaire face à lui, comme Taubira en 2007, il le dézingue. Mais il faut lui reconnaître des qualités d’habile négociateur », souligne une valeur montante du parti.En interne, M. Baylet a fait savoir qu’il s’agirait de son dernier mandat de trois ans. Pour finir en beauté, il souhaite désormais devenir rien de moins que ministre de la défense, après les élections régionales. « Ou en tout cas nommé à un poste régalien », confie un dirigeant. Sylvia Pinel, proche de M. Baylet, y est très favorable : « Jean-Michel Baylet a toute la légitimité nécessaire pour rentrer au gouvernement. »Cette nomination entraînerait une guerre de succession entre Thierry Braillard, Sylvia Pinel et Annick Girardin, les trois représentants du PRG au gouvernement, tous intéressés par le poste. A moins qu’un quatrième nom sorte du chapeau. « A l’heure actuelle, aucun des trois ministres n’est mûr pour prendre la tête des radicaux », s’inquiète un vieux briscard du parti. « Il nous faudrait quelqu’un qui a le charisme de Tapie, la culture de Taubira et le corticage politique de Roger-Gérard Schwartzenberg », rigole Jean-Bernard Bros. Un leader qui trancherait radicalement avec l’époque Baylet.Etienne GirardJournaliste au Monde Séverin Graveleau C’est ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups… avec seulement deux mots. Alors que le Conseil supérieur des programmes (CSP) a remis, vendredi 18 septembre, la seconde mouture des programmes scolaires du CP à la 3e, la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a pris tout le monde de court en se positionnant pour le retour des « dictées quotidiennes » à l’école, « indispensables » selon elle.Qu’importe si la formule « dictée quotidienne » n’est pas présente une seule fois au fil des 375 pages de ces programmes : en mettant l’accent sur une « école exigeante », la ministre a réussi à focaliser l’attention sur un symbole. Fine communicante, elle tient à distance, au moins dans un premier temps, un possible retour des critiques qui avaient émaillé la divulgation de la première version des programmes, en avril. Et évite le procès en laxisme que la droite a coutume de lui faire, en reprenant à son compte le « lire-écrire-compter » traditionnellement valorisé par les tenants d’une ligne pédagogique plus conservatrice.Pari réussi ? En tout cas, les politiques, de droite comme de gauche, étaient moins prompts à réagir que d’habitude. Contacté par Le Monde, François Fillon rappelle « la priorité des priorités » qu’est la maîtrise de la langue française. Et se souvient d’avoir été « vivement critiqué » en 2004 lorsque, ministre de l’éducation nationale, il avait « demandé que l’on fasse des dictées non seulement à l’école mais aussi au collège ». « Si vraiment cela se fait, j’applaudis, déclare-t-il, mais je crains que ce gouvernement n’ait pas assez d’autorité pour y parvenir. »Lire aussi :Cycles, progressivité, fondamentaux... ce qui change dans les nouveaux programmes« Cadeau fait aux réacs »Au Conseil supérieur des programmes, où l’on a à cœur de valoriser ces nouveaux programmes, dits « curriculaires », organisés par cycle de trois ans et non plus par année, on s’étonnait dès jeudi soir de « l’interprétation » faite par la ministre. La remise officielle des programmes vendredi s’est accompagnée d’un tweet du président du CSP, le géographe Michel Lussault : « A lire attentivement si l’on souhaite ne pas se contenter des slogans et des a priori. » Car la formule de la ministre n’est pas sans fondements. Dans cette seconde version des programmes, l’accent est bien mis sur les « occasions d’écrire très nombreuses [qui] devraient faire de cette pratique l’ordinaire de l’écolier », d’« au moins une séance quotidienne » en écriture, etc. Mais « c’est sur la régularité des exercices que nous insistons », explique Michel Lussault. Une préconisation qui s’appuie sur les récentes recherches du chercheur Roland Goigoux, de l’Institut français de l’éducation (ENS de Lyon), ou du linguiste Alain Bentolila.Du côté des syndicats enseignants, toutes sensibilités confondues, c’est peu de dire que l’accueil des propos de la ministre de l’éducation est mesuré. « Najat Vallaud-Belkacem fait le choix de parler à l’opinion publique plutôt qu’aux enseignants », lance Christian Chevalier, du SE-UNSA, qui évoque un « cadeau fait aux réacs ». « Quelle ambition ! On parle de refondation de l’école et on en vient à résumer ces nouveaux programmes à une dictée quotidienne », s’emporte de son côté Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, premier syndicat en primaire ; selon lui, « l’enjeu du lire-écrire-compter est de savoir comment on fait, avec quels outils et ressources pédagogiques ».Les propos de la ministre sont globalement ressentis comme une injonction allant à l’encontre de la liberté pédagogique des enseignants. « Tant qu’elle y est, elle pourrait aussi prescrire l’heure à laquelle il faut la faire, cette dictée quotidienne, et la couleur des stylos » résume Sébastien Sihr.Séverin GraveleauJournaliste au Monde 18.09.2015 à 21h49 • Mis à jour le19.09.2015 à 11h35 Le Front national a porté plainte, vendredi 18 septembre, contre le maire de Guillestre, une commune des Hautes-Alpes, auquel il reproche de ne pas avoir assuré les conditions de sécurité d’un meeting à l’issue duquel Marion Maréchal-Le Pen a été chahutée. Une version contestée par l’élu, qui dénonce une « provocation » de la part de la candidate frontiste.« J’ai déposé plainte contre X pour menace de mort et dégradations de biens privés, ainsi que pour manquement grave aux responsabilités d’ordre public, de sécurité et de salubrité à l’encontre du maire », a précisé Amaury Navarranne, tête de liste FN aux élections régionales dans les Hautes-Alpes. Le parquet a confirmé qu’une plainte avait été déposée auprès de la gendarmerie.Alors que la candidate déclarée du FN à la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur rencontrait, jeudi 17 septembre, une quarantaine de sympathisants dans une salle de Guillestre, près de 150 opposants au parti d’extrême droite se sont réunis à l’extérieur. Lorsque Marion Maréchal-Le Pen est sortie du bâtiment, elle a été accueillie par des jets de liquide et des insultes, comme en témoigne notamment un reportage de France 3 Provence-Alpes Côte d’Azur.Selon le FN, des membres du service d’ordre du parti ont également été « physiquement agressés à l’aide de bâton, de jets de projectiles divers, de liquide et de peintures au goudron. Des véhicules ont été dégradés ».Une « provocation »« On peut autoriser une contre-manifestation mais on le fait dans un cadre qui assure la sécurité des personnes qui viennent participer et on n’organise pas un concert pour encourager cette contre-manifestation », a réagi Marion Maréchal-Le Pen, interrogée par France 3. « La consommation d’alcool au sein de cette contre-manifestation a donné lieu à la sortie à une échauffourée beaucoup plus grave », a aussi affirmé Amaury Navarranne.Le maire écologiste de Guillestre, Bernard Leterrier, conteste la version des faits avancée par le FN. Selon lui, la candidate frontiste a fait « une sortie inopinée au milieu des manifestants, ce qui a provoqué une bousculade mais pas de violence. Toutes les règles de sécurité ont été respectées par la mairie. » Marion Maréchal Le-Pen « s’est livrée à une provocation au mépris des gendarmes qui tentaient de la protéger, comme mes adjoints et moi-même d’ailleurs », a-t-il également déclaré à Libération.Plus tôt dans la soirée, Marion Maréchal-Le Pen était entrée par une autre porte dans la salle du meeting. Après cet incident, la candidate frontiste a vivement protesté dans une lettre ouverte au ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, l’interrogeant « sur les moyens mis en œuvre pour assurer la sécurité des personnalités politiques du FN ».Lettre ouverte à @BCazeneuve. http://t.co/0YjDLBv34u— Marion_M_Le_Pen (@Marion Le Pen)require(["twitter/widgets"]); 18.09.2015 à 19h29 • Mis à jour le20.09.2015 à 17h29 | Alexandre Pouchard Les maires de France ont manifesté, samedi 19 septembre, contre la baisse des dotations globales de fonctionnement, allouées chaque année par l’Etat aux collectivités locales. Entamée en 2014, cette diminution doit se poursuivre et se creuser au moins jusqu’en 2017.Quel montant de dotation votre commune a-t-elle touché en 2014 ? Est-elle concernée par la diminution dénoncée ? Dans le tableau ci-dessous, naviguez dans les données issues du ministère de l’économie et des finances.Outre les données 2014 – les dernières à être disponibles publiquement –, nous avons choisi de montrer leur évolution depuis 2012, année durant laquelle les dotations ont atteint leur pic avant de commencer à diminuer.Lire le reportage :Fronde des maires : les démissions se multiplientAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.09.2015 à 18h59 • Mis à jour le19.09.2015 à 10h02 | Bertrand Bissuel et Bastien Bonnefous Il y a un exercice dans lequel Emmanuel Macron excelle ces derniers temps : celui qui consiste à allumer des polémiques, quitte à se faire recadrer ensuite par les plus hautes autorités de l’Etat. Après ses critiques sur les 35 heures, à la fin août, c’est sur le statut des fonctionnaires que le ministre de l’économie a provoqué un joli pataquès, vendredi 18 septembre, contraignant François Hollande à remettre les points sur les i.Lire aussi :Macron, star au Medef, épouvantail au PSA l’origine de la controverse, un petit-déjeuner/débat organisé, vendredi 18 septembre matin, par le think tank En Temps réel. M. Macron est invité à s’exprimer devant plusieurs dizaines de personnes, parmi lesquelles des hauts fonctionnaires, des dirigeants d’entreprises et quelques journalistes. Répondant à une question sur la réforme de l’Etat, le ministre se lance dans des considérations sur les règles encadrant le déroulement de carrière des agents publics. Ses déclarations sont relatées, quelques heures plus tard, par Ghislaine Ottenheimer, une journaliste de Challenges présente dans l’assistance. D’après le site Internet de l’hebdomadaire, M. Macron a dit que le statut des fonctionnaires n’est plus « adéquat » pour certaines missions.Alors qu’il se trouve à Tulle, le président de la République est interpellé par les médias, sur place. Il profite d’une petite cérémonie pour faire une mise au point. Au moment de décerner l’Ordre national du mérite au directeur départemental de la cohésion sociale, M. Hollande loue en lui le « fonctionnaire d’Etat, un fonctionnaire attaché à son département de la Corrèze et, comme je le suis, attaché à son statut ».« Il n’y a pas de problème »« Le président a préféré ne pas tarder à réagir car il ne voulait pas qu’un doute s’installe concernant le statut de la fonction publique », explique son entourage, sollicité par Le Monde. D’après l’Elysée, il n’y a pas eu d’échange entre MM. Hollande et Macron, ni d’agacement chez le chef de l’Etat après la nouvelle sortie du ministre de l’économie. « Ils en parleront sans doute dans les prochains jours, ils se voient souvent, mais il n’y a pas de problème car ce qui compte, c’est ce qu’a dit le président, et il a été très clair sur le fond », explique l’entourage de M. Hollande.« Les propos partiels rapportés donnent une vision déformée de ma pensée »Parallèlement, M. Macron envoie, dans la soirée de vendredi, une déclaration à l’AFP. « A aucun moment, je n’ai parlé d’une réforme du statut de la fonction publique que le gouvernement envisagerait (...), affirme-t-il. Les propos partiels rapportés donnent une vision déformée de ma pensée. Il ne peut y avoir aucune polémique à ce sujet. » L’épisode a en tous cas provoqué vendredi après midi de vives tensions entre le cabinet du ministre et la presse. Dans les rencontres organisées par En Temps réel, la règle est de respecter la confidentialité des prises de parole. Ce qui se dit est, pour reprendre une formule journalistique, « off the record » (hors micro). Nos confrères de Challenges ont décidé de s’affranchir de cette obligation, estimant que les affirmations de M. Macron, sur un sujet aussi important, méritaient d’être dévoilées, d’autant qu’elles sont aux antipodes des discours habituellement portés par le PS. Ghislaine Ottenheimer a donc rédigé un article mis en ligne sur le site Internet de Challenges, vendredi, peu après 13 heures.SMS comminatoiresDécouvrant ces informations, Le Monde a contacté le cabinet de M. Macron, vers 14 h 40, pour en savoir plus. Première réponse, par SMS, de l’entourage du ministre : « Je ne vois pas de quoi vous parlez. » Nous avons insisté en envoyant à notre interlocutrice un lien vers l’article. Deuxième réponse : « L’article a été retiré. Il s’agissait d’une rencontre triple off. Je vous demande de ne pas le reprendre en conséquence. » Deux autres SMS comminatoires ont suivi.Le Monde n’a pas tenu compte des remarques de Bercy mais a constaté qu’il n’était effectivement plus possible d’accéder à l’article incriminé. Contactée, Ghislaine Ottenheimer nous a confié avoir eu conscience dès le départ « de tordre les règles de confiance » censées prévaloir à l’occasion de ces conférences-débats. Selon elle, En Temps réel a contacté un responsable de la rédaction – mais pas elle – pour que l’article cesse d’être en ligne sur le site de Challenges. L’hebdomadaire a accepté, puis est revenu sur sa décision, en le republiant. Un peu plus tard dans l’après-midi, Les Echos ont à leur tour levé le voile sur l’intervention du ministre. Les propos relatés sont légèrement différents mais le sens est le même : selon le quotidien économique, M. Macron a déclaré que le statut des fonctionnaires n’était « plus adapté au monde tel qu’il va » et « surtout plus justifiable ».Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard « Risques considérables », « trop et trop vite » : les maires de France sont particulièrement remontés contre la nouvelle diminution des dotations de l’Etat aux collectivités locales, prévue pour les années à venir. L’Association des maires de France (AMF) appelle les élus et leurs concitoyens à manifester, samedi 19 septembre, pour tenter de remettre en cause « le calendrier et le volume » de cette baisse. Qu’est-ce que la dotation globale de fonctionnement ?La dotation globale de fonctionnement (DGF) est l’enveloppe allouée par l’Etat aux collectivités locales, qui s’ajoute à leurs ressources propres issues des différents impôts et taxes.En réalité, il ne s’agit pas d’une seule dotation mais de plusieurs, notamment pour les communes :une dotation « de base » ;une « dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale » pour les communes urbaines avec de lourdes charges mais peu de ressources ;une « dotation de solidarité rurale » pour les petites communes de milieu rural avec peu de ressources ;une « dotation nationale de péréquation », mécanisme de « solidarité » entre collectivités dans lequel les plus riches vont reverser une partie de leurs ressources aux plus défavorisées après un calcul complexe. #container_14425029998{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425029998{ height:500px; } #container_14425029998 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425029998 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425029998 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425029998 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Montant des enveloppes de la DGF pour les communes en 2012Source : Collectivites-locales.gouv.fr(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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Soit un peu moins que la moyenne avancée par Bercy.Pour une ville de taille moyenne comme Alençon (26 000 habitants), dans l’Orne, la DGF représentait en revanche 39 % des recettes totales de 31 millions d’euros, devant les impôts et taxes (24 %).Pour la petite commune de Sanna, dans la Creuse (395 habitants), elle représentait près de la moitié des recettes de fonctionnement (44 %). Pourquoi l’Etat diminue-t-il ses dotations ?Rappelons pour commencer que les dotations de l’Etat n’ont cessé d’augmenter depuis plusieurs années avant de diminuer récemment.Le projet de loi de finances pour l’année 2014 avait prévu une diminution de 1,5 milliard d’euros de l’enveloppe globale pour les collectivités cette année-là, puis de 3,67 milliards par an jusqu’en 2017 (dont 2 milliards pour les communes et intercommunalités).La dotation de 2017 sera ainsi inférieure de 11 milliards d’euros à celle de 2014 et en retrait de 12,5 milliards par rapport à 2013. #container_14425041486{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425041486{ height:500px; } #container_14425041486 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425041486 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425041486 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425041486 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'enveloppe totale de la DGF a largement diminué en 2015Source : Projets de loi de finances(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette trajectoire s’inscrit dans un contexte global de réduction des dépenses de l’Etat pour réduire le déficit public, la France ayant pris l’engagement européen d’avoir un budget au déficit inférieur à 3 % de son PIB en 2017 – un délai repoussé trois fois depuis 2009.Le ministre des finances, Michel Sapin, a minimisé, le 16 septembre lors d’une conférence de presse, l’effort demandé aux collectivités :« [Leur] demander un effort, c’est la moindre des choses lorsque par ailleurs on demande des efforts de réduction de la dépense publique. [Il s’agit d’un] effort à proportion moindre que celui qui est demandé à la sécurité sociale ou à l’Etat. » Des communes en difficultéCette diminution programmée et effective représente un coup dur pour certaines communes. Selon le président de l’AMF et maire (LR) de Troyes, François Baroin, qui s’exprimait dans Le Parisien (et qui avait gelé les dotations aux collectivités locales en 2010 quand il était ministre du budget), la situation est telle que « d’ici à la fin de l’année, entre 1 500 et 3 000 communes seront sous tutelle [procédure préfectorale automatique en cas d’important décalage entre le budget prévisionnel et le budget réalisé]. Et beaucoup plus dans les mois qui suivront. »Ce chiffre est contesté par la ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu, pour qui seules « une trentaine » de communes sont « en grave difficulté budgétaire », tandis qu’« environ 1 300 [sont] surveillées par le réseau d’alerte de l’Etat », sur 36 000. Mais « c’est une situation relativement courante et très différente de la faillite », a-t-elle assuré dans La Gazette des communes.Selon l’AMF, la baisse des crédits de l’Etat a entraîné, en 2014, une baisse de l’investissement des communes de 12,4 %, pouvant avoir des répercussions sur le secteur du bâtiment. Le secteur associatif a lui pâti de la baisse des recettes des communes.Lire aussi :Le monde associatif français victime des coupes budgétaires Des dépenses en augmentation...Cette baisse des dotations s’inscrit également dans un contexte d’augmentation des charges et donc des dépenses des communes. Dans un rapport publié en juin 2013, la Cour des comptes soulignait que dans une période de budget au régime maigre, « les dépenses de fonctionnement des administrations publiques locales progressent », alors que les investissements « stagnent, voire diminuent ». #container_14425630913{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425630913{ height:500px; } #container_14425630913 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425630913 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425630913 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425630913 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les dépenses des collectivités augmentent, les recettes stagnentLa comptabilité publique distingue les dépenses/recettes de fonctionnement (c'est à dire courantes) et d'investissement. Dans les deux cas, les dépenses augmentent plus rapidement que les recettes, creusant le déficit.Source : Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14425630913", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds €", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds €", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Recettes d'investissement", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 23.45 ], [ "", 19.25 ], [ "", 19.36 ], [ "", 19.53 ], [ "", 19.88 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Recettes de fonctionnement", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 171.11 ], [ "", 178.44 ], [ "", 184.98 ], [ "", 188.53 ], [ "", 191.58 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dépenses d'investissement", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 54.56 ], [ "", 50.02 ], [ "", 51.7 ], [ "", 52.65 ], [ "", 55.18 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dépenses de fonctionnement", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 145.54 ], [ "", 148.75 ], [ "", 152.85 ], [ "", 157.98 ], [ "", 162.64 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " Mds €", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les effectifs, notamment, ont progressé depuis le début des années 2000, une évolution liée en partie à l’apparition des intercommunalités, sans que le personnel diminue dans les communes elles-mêmes. Lire : Les collectivités locales sont-elles responsables du déficit public ? ... dépenses en partie dues à des obligationsCes dernières années, l’augmentation du personnel est en partie due à la réforme des rythmes scolaires, qui a souvent nécessité l’embauche d’animateurs. Une étude de l’AMF, menée en avril 2015 auprès de 450 communes (représentant 9,2 millions d’habitants), sur les charges pesant sur leurs budgets fait apparaître que la réforme des rythmes scolaires est la plus régulièrement mentionnée comme cause de progression des effectifs.Elle a ainsi représenté un coût supplémentaire de 30 000 euros pour une petite commune de 2 200 habitants, 120 000 euros pour une ville de 30 500 habitants, 500 000 pour une ville de 52 000 habitants ou encore 2,2 millions d’euros pour une ville de plus de 100 000 habitants.Lire : Rythmes scolaires : comment une petite commune s'adapteLes maires soulignent également les « nombreuses demandes » concernant la mise aux normes des bâtiments publics et de la voirie, notamment en terme d’accessibilité. La conséquence a souvent été une augmentation des impôts locaux, en premier lieu des taxes d’habitation et foncière.Voir notre infographie :Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ansPour tenter d’éteindre l’incendie de la contestation, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé fin août la création d’un fonds d’un milliard d’euros pour soutenir les projets des communes et intercommunalités.François Hollande a ensuite annoncé qu’une moitié de ce fonds « accompagnera les projets de transition énergétique, d’infrastructures, de logement. L’autre moitié sera destinée aux territoires ruraux. »Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raphaëlle Besse Desmoulières Un de plus. Stéphane Gatignon, maire de Sevran (Seine-Saint-Denis), annonce vendredi 18 septembre qu’il quitte Europe Ecologie-Les Verts. Dans une lettre adressée à la direction du parti que Le Monde s’est procurée, l’ex-PCF, désormais ex-EELV, dénonce des « errances gauchistes » et le choix des militants écologistes de s’allier au Parti de gauche dans le Nord - Pas-de-Calais - Picardie pour les régionales de décembre.« EELV fait le jeu de Marine Le Pen au plan régional et national, critique-t-il. C’est une erreur historique impardonnable face aux risques de marginalisation durable de la gauche dans notre pays. » M. Gatignon souligne que cela constitue pour lui « une rupture définitive avec le projet Europe Ecologie », qui visait à « faire bouger les lignes, transformer notre pays, agir sur et pour l’Europe ». Ancien du Parti communiste, M. Gatignon avait rejoint le mouvement lancé par Daniel Cohn-Bendit en 2009, avant d’être désigné tête de liste en Seine-Saint-Denis aux régionales l’année suivante.Lire aussi :Régionales : les Verts nordistes choisissent de partir sans le PSPour « un réformisme fort »« Quelle tristesse de voir ce que ce projet est devenu ! », se désole le maire de Sevran, qui rejette la faute sur Cécile Duflot. « Pièce par pièce, Cécile a démoli l’ouvrage, juge-t-il. Nous voilà à la remorque de la gauche de la gauche et du souverainiste Mélenchon à qui Duflot veut faire concurrence. » M. Gatignon estime que l’ex-patronne des Verts « incarne maintenant, avant tout, la haine du Parti socialiste après lui avoir fait les poches aux législatives de 2012 » et dénonce sa « petite cuisine présidentielle à 2 % ».Conseiller régional sortant, M. Gatignon n’avait pas réussi à obtenir la tête de liste en Seine-Saint-Denis pour les régionales de décembre, réservée à un candidat de la société civile, en l’occurence Mohamed Mechmache, porte-parole du collectif AC-Le Feu. « Si des événements extérieurs n’avaient pas précipité les choses, je serais parti en décembre après les élections régionales, en espérant que la gauche ait pu gagner au second tour », précise-t-il dans son courrier. Il plaide désormais pour « un réformisme fort » et « un nouveau mouvement qui fasse émerger de nouvelles équipes ».Lire aussi :Régionales : le difficile exercice de l'ouverture pour les écolos franciliensCes dernières semaines, les démissions se sont multipliées à EELV. Mercredi, c’était Laure Lechatellier, vice-présidente sortante du conseil régional d’Ile-de-France et tête de liste dans les Hauts-de-Seine, qui a claqué la porte. Quelques jours plus tôt, Marie-Pierre Bresson, adjointe de Martine Aubry à Lille et trésorière du parti, et Christophe Rossignol, conseiller régional sortant du Centre, avaient fait de même. Reste à savoir si tous viendront grossir les rangs du tout jeune parti Ecologistes !, créé la semaine dernière par François de Rugy et Jean-Vincent Placé.Lire aussi :François de Rugy annonce le lancement du parti « écologistes ! »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Etienne Girard Le dernier cru de la cuvée 2015 des livres politiques est arrivé en librairie. Faire, de François Fillon (Albin Michel, 320 pages, 20 euros), rejoint sur les stands les essais d’Alain Juppé, Cécile Duflot, Jean-Christophe Cambadélis mais aussi Olivier Besancenot, François de Rugy ou José Bové, tous parus depuis fin août. « Ces dernières années, les essais politiques ont envahi nos rayons », constate Guillaume Leroux, gérant de la librairie Le Merle moqueur, à Paris.Un embouteillage qui ne doit rien au hasard selon Bruno Cautrès, chercheur en science politique au Cevipof : « Dans la tradition politique de notre pays, montrer des qualités d’écrivain est apprécié. On apparaît dès lors comme sage, sérieux, structuré. Beaucoup d’hommes politiques ont lancé ou relancé leur carrière grâce à des livres, de François Mitterrand et son Coup d’Etat permanent en 1964 jusqu’à Jean-Luc Mélenchon avec Qu’ils s’en aillent tous !, en 2010. » Le choix massif de la rentrée pour le lancement ne serait pas non plus fortuit. « Sortir un essai en septembre revêt une forte valeur symbolique. Il s’agit de montrer qu’on a profité de l’été pour prendre du recul, réfléchir et mettre en ordre ses idées», poursuit le politiste.Livres-programmeD’où les livres-programme qui se multiplient, posant les jalons de futurs projets présidentiels. C’est le cas pour Cécile Duflot, qui a publié le 10 septembre Le Grand Virage (Les Petits Matins, 128 pages, 10 euros, tiré à 10 000 exemplaires), une ode à l’écologie politique. « Ce livre pourrait constituer mon testament politique », fait mine de s’interroger la députée EELV de Paris en marge d’une séance de dédicaces organisée vendredi 11 septembre par la librairie Libralire, à Paris. « Vous trouverez dans ce livre toutes mes convictions sur l’écologie, la fiscalité, l’égalité des territoires », égrène quelques instants plus tard celle qui se prépare à une éventuelle candidature à la présidentielle de 2017, en s’adressant debout sur une chaise à la vingtaine de lecteurs présents.Même enjeu pour Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite et du centre de novembre 2016. L’ex-premier ministre dévoile ses propositions scolaires dans Mes chemins pour l’école (JC Lattès, 306 pages, 12 euros, 28 000 exemplaires tirés), premier tome d’une série de quatre livres programmatiques devant être publiés avant la primaire fin 2016. « Avec cet essai, Alain Juppé tente d’apparaître aux citoyens sous un jour nouveau. Son modèle est le Jacques Chirac du milieu des années 1990 qui a réussi à poser une autre image, en l’occurrence celle du candidat anti-fracture sociale, avec ses ouvrages Une nouvelle France en 1992 et La France pour tous en 1994 », décrypte Bruno Cautrès.Qui dit livre dit également campagne de communication. Pour chaque sortie de l’ouvrage d’une personnalité politique connue, des émissions de télévision, de radio, des interviews dans la presse écrite sont programmées. « La possibilité d’attirer l’attention des médias reste la première raison qui pousse un politique à publier », explique Bruno Cautrès. Une stratégie que confirme Pierre Larrouturou, président du petit parti Nouvelle Donne et auteur prolifique, avec un livre par an à son actif depuis 2011 : « Quand l’ouvrage sort, on peut avoir quarante-cinq minutes dans les médias pour en parler. Ce qui n’arrive autrement jamais ».Ventes inégalesDe quoi inciter les politiques à prendre la plume, même si les ventes sont loin d’être toujours au rendez-vous. Au 6 septembre, à peine 200 exemplaires de l’opus de Jean-Christophe Cambadélis, A gauche, les valeurs décident de tout (Plon, 240 pages, 15,90 euros, tiré à 6 000 exemplaires), sorti le 19 août, avaient trouvé preneur, selon l’institut Tite Live-Edistat. L’ouvrage du patron du PS a pourtant bénéficié d’une large couverture médiatique, avec diverses interviews dans les radios et la presse écrite, ainsi qu’une invitation dans l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché » sur France 2, graal des politiques-écrivains.Le livre de l’ancien d’EELV François de Rugy Ecologie ou gauchisme, il faut choisir (L’Archipel, 128 p., 14,95 euros, tiré à 4000 exemplaires) n’a pour l’heure pas obtenu plus de succès, avec 160 exemplaires écoulés. « Un ouvrage qui ne rencontre pas son public, ce n’est pas bon signe, estime Bruno Cautrès. Cela veut dire que les positions défendus par l’auteur ne trouve pas d’écho dans la société. »A ce titre, Alain Juppé peut se rassurer : selon son entourage, Mes chemins pour l’école s’est vendu à 20 000 exemplaires en trois semaines. L’institut Tite Live-Edistat avance néanmoins le chiffre plus modeste de 5 600 ventes. « Notre outil ne prend pas en compte les ventes hors magasins, comme dans les campus ou universités politiques », note toutefois Nicolas Mougin, chargé d’études de l’institut.Préfacer pour existerFrançois Hollande et Nicolas Sarkozy ont eux trouvé un autre moyen pour occuper le terrain de la rentrée littéraire, en préfaçant des ouvrages de proches. Pour le président socialiste, ce sera Le Moteur du changement : la démocratie sociale ! (Lignes de repères, 180 pages, 17 euros, tiré à 5 000 exemplaires) de Jacky Bomtens et Aude de Castet, responsables du think tank social-démocrate R8120. Le président des Républicains introduit lui l’essai de Daniel Fasquelle La France juste (Fayard, 120 pages, 10 euros).Une stratégie savamment mûrie pour Nicolas Hubé, maître de conférences en science politique : « En pleine crise, personne ne comprendrait qu’ils trouvent le temps d’écrire un livre. La préface est un bon compromis : elle permet d’exister médiatiquement sans trop se mouiller, tout en mettant l’accent sur les thèmes qu’ils veulent incarner. » Et de se prémunir d’un éventuel bide dans les rayons.Etienne GirardJournaliste au Monde Enora Ollivier Elincourt-Sainte-Marguerite et ses 910 habitants doit faire face, depuis quelques mois, à une crise politique. Dans cette commune de l’Oise, à une quinzaine de kilomètres au nord de Compiègne, le conseil municipal a explosé un peu plus d’un an seulement après les élections de mars 2014. Sur les quinze élus, six ont démissionné, provoquant la tenue d’élections complémentaires, prévues les 27 septembre et 4 octobre.Les raisons de ces départs sont variées : un retraité a renoncé après des brouilles avec son voisinage, une adjointe est partie à cause de différends avec d’autres membres du conseil, entraînant avec elle deux conseillers, avant qu’un couple ne mette fin cet été à son mandat, qu’il jugeait incompatible avec sa vie personnelle.« Beaucoup ne s’attendaient pas à avoir une telle charge de travail », commente le maire de la commune, Bruno Huygebaert, selon qui l’inexpérience de l’assemblée – personne n’avait jusqu’ici été élu – n’est pas étrangère à la situation. « Et puis, c’était une équipe d’amis. Au début, tout se passe bien, mais quand vous devez faire la distinction entre la municipalité et l’amitié, prendre des décisions… ça ne se passe pas vraiment comme il faudrait », édulcore-t-il.A une cinquantaine de kilomètres de là, la commune d’Ermenonville, 990 habitants, a connu une situation similaire. Un climat tendu, six démissions, une élection partielle au début de l’été, et un même constat établi par le maire, Alain Pétrement : des personnes, élues pour la première fois, « s’étaient trompées sur leur rôle » au sein conseil municipal. Sans compter le manque de moyens qui a, d’après lui, contribué à « démotiver » certains.Lire aussi :Baisse des dotations : pourquoi les maires manifestentPhénomène difficile à quantifierLes cas d’Elincourt-Sainte-Marguerite et d’Ermenonville ne sont pas isolés : ces temps-ci, de nombreux élus de mairie broient du noir. Depuis les dernières élections municipales de mars 2014, beaucoup ont remisé leur écharpe bleu-blanc-rouge au placard. Le phénomène est difficile, pour ne pas dire impossible, à quantifier de manière précise : seuls les départs volontaires de maires et d’adjoints doivent être adressés aux préfectures, lesquelles n’établissent pas toutes un recensement de ces démissions. Et les départs de conseillers, qui dans les communes de moins de 1 000 habitants ne donnent lieu à une nouvelle élection que lorsqu’un tiers du conseil municipal a démissionné, peuvent passer relativement inaperçus.Des comptes sont toutefois faits localement. Dans le Nord, 312 élus municipaux, toutes fonctions confondues, ont démissionné entre mars 2014 et mars 2015, tandis que le département voisin du Pas-de-Calais a connu sur la même période le départ de 196 élus – un chiffre plus bas, mais qui reste nettement supérieur aux 39 démissions enregistrées au début de la précédente mandature, de mars 2008 à mars 2009. Dans le Gard, le chiffre monte à 550 démissions, soit quasiment 10 % des élus communaux du département. Dans l’Oise, le « ras-le-bol » des élus municipaux est tel qu’une manifestation est prévue devant la préfectureBien sûr, ces chiffres sont à relativiser, dans un pays qui compte plus de 36 000 communes et 500 000 élus municipaux. Mais les départs volontaires d’élus sont « un phénomène qui s’amplifie et interpelle » assure Thomas Bordonali, le directeur de l’Union des maires de l’Oise. La préfecture du département, qui ne possède pas les chiffres de départs de conseillers, a recensé depuis mars 2014 la démission de trois maires et de 43 adjoints.Dans l’Oise, le « ras-le-bol » des élus municipaux est tel qu’une manifestation est prévue devant la préfecture, à Beauvais, le 9 octobre. « Des élus mettent leur démission dans la balance, si la situation ne s’améliore pas et si on ne les écoute pas davantage », glisse M. Bordonali.« Plus la commune est petite, plus l’élu est sollicité »Si le diagnostic de déprime dans les mairies est largement partagé, les causes profondes d’un tel vague à l’âme s’étalent, du sentiment d’abandon de l’Etat à un désinvestissement plus personnel. « Après l’élection, l’euphorie retombe vite », raconte Nadège Lefebvre, maire (Les Républicains) de Lachapelle-aux-Pots, 1 600 habitants, toujours dans l’Oise, et vice-présidente en charge de la ruralité au conseil départemental. Le mandat exige un investissement très important, surtout en milieu rural : « Plus la commune est petite, plus l’élu est sollicité et s’occupe de tout. »« Souvent, les élus ont aussi une activité professionnelle. Alors la commune, c’est pour eux du travail supplémentaire, des heures à effectuer en plus, le tout pour des petites indemnités. »A cela s’ajoutent « des budgets maigres, des dotations de l’Etat qui baissent, des projets qui ne peuvent pas être mis en œuvre ». Au bout du compte : beaucoup de désillusion et un écart considérable entre les attentes et la réalité qui poussent certains à jeter l’éponge.M. Bordonali parle de « grande lassitude » des élus devant des contraintes selon lui de plus en plus grandes, des réglementations et des normes qui évoluent constamment, des réformes nationales à mettre en œuvre comme l’accessibilité des bâtiments publics pour les handicapés – récemment repoussée de trois ans –, les rythmes scolaires, ou encore la baisse du concours de l’Etat dans les budgets.Lire aussi : Les collectivités locales sont-elles responsables du déficit public ?« Egoïsme grandissant »« Il y a certes une peur de ne pas pouvoir boucler son budget, mais celui qui démissionne parce qu’il n’a pas assez d’argent pour gérer ne mérite pas d’être élu », conteste toutefois Pierre Brajou, le président de l’association nationale des directeurs d’associations de maires.Selon lui, la complexité parfois inattendue des tâches municipales n’explique pas à elle seule les départs anticipés des mairies. Le malaise viendrait aussi du fait que « les élus n’ont plus forcément en eux l’idée d’intérêt général ». En zone rurale, « 50 % du mandat consiste à s’investir pour le bien de ses concitoyens », poursuit M. Brajou, qui est également directeur de l’association des maires de Corrèze. Les personnes « ne sont pas prêtes à gérer le problème du chien qui aboie chez la voisine ou du barbecue qui fume trop ». Et de pointer un « égoïsme grandissant » :« On ne s’investit plus aujourd’hui comme il y a dix ans ou même six ans. A la retraite, certains hésitent maintenant entre le club d’échecs et le conseil municipal. Ils veulent être élus parce que ça les flatte. Ils se disent “je pourrais porter une écharpe et mener de grands projets”. Mais être élu, c’est surtout s’occuper des affaires courantes, qui ne sont pas si marrantes, comme la gestion du personnel ou les travaux de voirie. »Des personnes « deviennent aujourd’hui élus par hasard », soupire M. Brajou regrettant presque « le temps où il y avait des générations de maires ».Comment apaiser ces élus moroses ? Certains préconisent un abaissement du nombre de conseillers – il en faut par exemple 15 dans les communes de 500 à 1 499 habitants – pour que ne se présentent que les candidats motivés. D’autres en appellent à la solidarité des autres collectivités.Mme Lefebvre plaide ainsi pour que « les plus grosses structures, comme le département ou les régions, épaulent les maires ruraux ». A Elincourt-Sainte-Marguerite, M. le maire a lui déjà tiré un enseignement de la crise actuelle : ne plus jamais prendre sur sa liste des couples, qui en cas de coup dur, ont la fâcheuse tendance à démissionner à deux.Enora OllivierJournaliste au Monde William Genieys (Directeur recherche CNRS, Université de Montpellier – CEPEL) Sommes-nous en train d’assister à un nouveau requiem de l’Etat fort à la française avec la nomination en cours de François Villeroy de Galhau aux fonctions de gouverneur de la Banque de France ?La tribune publiée par des économistes dans le journal Le Monde (« Banque de France : François Villeroy de Galhau est exposé à un grave conflit d’intérêts », Le Monde du 15 septembre), soutenue par 150 signataires, invite les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat et des commissions des finances à désapprouver le choix du pouvoir exécutif.Le motif avancé est clair : nommer un individu ayant fait carrière depuis 2003 au sein de BNP Paribas jusqu’à sa démission le 30 avril 2015, est source de « probables conflits d’intérêts ».Lire aussi :Pour une Banque de France indépendante du secteur financierL’argument des pétitionnaires paraît aussi clair qu’irréfutable : il est illusoire d’affirmer que l’on puisse avoir servi l’industrie bancaire, puis quelque mois plus tard en assurer son contrôle avec impartialité et en toute indépendance.De fait, l’élite de la haute finance va réaliser un parfait hold-up aux profits des intérêts des actionnaires, gros et petits, de la BNP Paribas, et au détriment de l’intérêt général. Si la compétence de nos chers économistes sur les effets de la politique bancaire ne fait aucun doute, leur lecture sociologique de la réalité élitaire française laisse à désirer.Une vieille luneL’usage préventif de la notion de conflit d’intérêts en « défense du sens démocratique » est discutable. Le côté précognitif de scandale bancaire à venir, constitue également une atteinte à l’expression du pluralisme politique et nous renvoie à l’univers de la nouvelle Minority Report de Philip K. Dick.Il est clair que la défense de l’éthique publique dans les institutions de régulation financière doit faire l’objet d’une attention accrue en période de crise pour réduire les effets des discours populistes de tout bord sur la vie politique. La vraie question est plutôt : assistons-nous à une américanisation des parcours élitaires au sein de l’Etat ? Et si oui, dans quelle mesure cela affecte-t-il le fondement de nos institutions démocratiques ?Lire aussi :La longue liste des engagements de François Villeroy de GalhauRappelons que la circulation des élites, du secteur public vers le secteur privé, est une vieille lune nommée « pantouflage » sous la Ve République. Or depuis plus 30 ans en France, un nouveau type de circulation fondée sur des allers-retours entre le public et le privé, le système de « porte tourniquet » (revolving door), comme c’est la règle du jeu aux États-Unis, semble se développer.Chez les élites de gouvernement, notamment à la tête du ministère de l’économie et des finances, les parcours professionnels dans le secteur des affaires de Francis Mer, de Thierry Breton, et plus récemment encore de Christine Lagarde ou d’Emmanuel Macron, caractérisent cette évolution.Risque de dévoiement de l’éthique publiqueA ce jour, ce fait n’a pas été entaché de conflits d’intérêts ou de scandale politique majeur. Les travaux menés par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la question des conflits d’intérêts, nous invitent à distinguer trois situations : le conflit d’intérêts, l’apparence de conflit d’intérêts et le conflit d’intérêts potentiels.Si le conflit d’intérêts « réel » nécessite une intervention rapide et forte pour y mettre fin, les deux autres catégories exigent d’avantage des stratégies d’atténuations du risque de dévoiement de l’éthique publique.Lire aussi :Oui à la nomination de François Villeroy de Galhau à la Banque de FranceEn effet, qu’il s’agisse de l’apparence de conflit d’intérêts ou d’un d’intérêt potentiel, les mesures à prendre relèvent du développement de nouveaux dispositifs de régulation visant à préserver l’intégrité et la probité de ces décideurs publics.Aujourd’hui, le développement de nouveaux dispositifs de régulation des comportements des dirigeants publics au nom de l’éthique publique, est de toute façon essentiel en raison de la porosité des frontières entre le public et le privé. La règle de la transparence des décisions publiques et la mise à distance de ses intérêts personnels dans l’exercice de sa fonction doivent être imposée à tous les prétendants à l’exercice de haut poste au sein de l’Etat.Un pur produit de l’Etat françaisL’OCDE préconise comme bonne pratique la forme des déclarations d’intérêts, de la vente d’actif ou de mise en « fiducie » des actifs boursiers (gestion par des tiers). Elle insiste également sur une reddition de comptes personnels très complète, une récusation ou une délégation de responsabilité dans les situations d’apparence de conflits d’intérêts, la mise en place de ligne de divulgation des inconduites et, ultimement dans la mise en place de dispositifs du type « muraille de Chine » empêchant le responsable public d’avoir accès à des dossiers pouvant le mettre en situation de conflits d’intérêts potentiels.M. Villeroy de Galhau, dont la situation relève de ce cas de figure, s’est engagé par voie de presse directement sur l’ensemble de ces points (Les Echos, 11 septembre). N’en déplaise à nos collègues économistes, l’argumentaire d’un conflit d’intérêts potentiel a priori ne justifie pas la vindicte affichée.Lire aussi :Vous avez dit conflit d’intérêts ?Examinons maintenant, l’argument, sous-jacent, de l’américanisation du parcours professionnel de M. Villeroy de Galhau qui en raison de sa provenance du secteur privé méconnaîtrait les valeurs du service public.Pourtant sa formation tout comme son parcours élitaire initial aux sommets du pouvoir, montre qu’il est un pur produit de l’Etat français. Diplômé de Polytechnique (1978) et de l’ENA (1984) d’où il sort inspecteur des finances, il entame une carrière de haut fonctionnaire à la direction du Trésor, passage obligé pour tous les candidats au poste de gouverneur de la Banque de France.Jusqu’en 2003, elle se déroule entre son administration d’affectation à Bercy mais également à Bruxelles (Banque centrale européenne) et les cabinets ministériels de Pierre Bérégovoy, Dominique Strauss-Kahn et Christian Sautter. Après avoir passé près de vingt années dans le public, dont trois à la Direction générale des impôts, et certainement l’avoir quitté pour le privé en raison de l’arrivée de la droite au pouvoir, son parcours sans faute au cœur du pouvoir décisionnel est plutôt gage de compétences.Se doter d’une véritable infrastructure de l’éthique publiqueLa critique non avancée par les pétitionnaires, mais audible du point vu d’une sociologie critique des élites, consisterait à dénoncer une trajectoire personnelle qui confirme la prégnance d’une noblesse d’Etat sur la gouvernance publique. En effet, de par ses origines sociales (famille industrielle de l’Est de la France) et à travers son parcours classique (grandes écoles, grands corps, direction administrative de l’Etat, cabinets ministériels, et secteur bancaire), il incarne l’élitisme à la française le plus classique qui soit.Mais là, il s’agit d’un autre débat dont les solutions alternatives n’ont pas encore été inventées. Et ce n’est pas le discours populiste ambiant qui conduira à une amélioration de la situation.Ainsi, plutôt que de s’accrocher à une morale d’État ou encore à un modèle universaliste de la puissance publique surplombant la société, il serait plus opportun que nos élites prennent plus sérieusement les appels d’organisme comme l’OCDE concernant la nécessité de doter nos démocraties d’une véritable infrastructure de l’éthique publique.Cela éviterait des chasses aux sorcières, plus arbitraires que préventives, et permettrait d’aborder plus sereinement la définition du profil sociopolitique des candidats qui postulent aux fonctions de gardiens des politiques de l’Etat.William Genieys est l’auteur de Sociologie politique des élites (Armand Colin, 2011, 368 pages)William Genieys (Directeur recherche CNRS, Université de Montpellier – CEPEL) Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le Grand Journal du 24/09/15 - Part. 1 avec Eric Dupont-MorettiL’animatrice du « Grand Journal », Maïtena Biraben, est visée par une polémique pour avoir évoqué deux fois au cours de l’émission, jeudi 24 septembre, le discours « de vérité » du Front national, dans lequel, selon elle, « les Français se reconnaissent ». Simple maladresse d’expression surexploitée médiatiquement ou phrase révélatrice ? Difficile de répondre. Pour Eric Dupond-Moretti, l’avocat que Mme Biraben interrogeait ce jour-là, la polémique est « débile ». De son côté, joint par Le Monde, Canal+ a choisi de ne pas commenter.Lire aussi :« Grand Journal » : une polémique « insupportable », selon Dupond-MorettiÀ un moment où la chaîne est scrutée, car elle a changé de mains depuis l’arrivée de Vincent Bolloré à la tête de Vivendi, plusieurs séquences du « Grand Journal » impliquant des responsables du FN ont récemment été taxées de complaisance. Lors de l’émission du 9 septembre, un sujet, tourné le week-end précédent à l’université d’été du Front national, montrait le journaliste Cyrille Eldin plaisantant avec Marine Le Pen et d’autres cadres. Quelques jours plus tard, le 15 septembre, Maïtena Biraben recevait Robert Ménard, le maire de Béziers, présenté comme « un pro de la com ».« Une chaîne de bobos de gauche »L’animatrice du « Grand Journal » est consciente que Canal+ a une image de chaîne de « bobos de gauche ». Et fait le lien avec le traitement du FN, comme elle l’a expliqué à TéléObs en juin, alors qu’elle était en charge du « Supplément » :« S’il y a bien une personne que j’attends, c’est Marine Le Pen. Elle ne veut pas venir sur Canal+. Elle considère que c’est une chaîne de bobos de gauche et j’en pâtis. Je suis certainement bobo mais personne ne peut dire si je suis de gauche ou de droite. Je le répète : elle est la bienvenue dans Le Supplément quand elle veut. »Maïtena Biraben a précisé aussi sa vision du traitement journalistique du FN :« Je ne comprends pas cette polémique qui consiste à se demander s’il faut ou non interviewer les personnalités du FN. Si ce parti est autorisé, je ne vois pas pourquoi je me pincerais le nez pour recevoir ses élus. Ils nous doivent des comptes, pas plus pas moins que ceux d’autres partis. »Elle rêve aussi d’accueillir « Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Matteo Renzi, Yanis Varoufakis, le ministre grec des finances, Hillary Clinton, Bill Gates ou Vladimir Poutine. (…) Je ne m’interdis rien. »Contre un Canal+ « arrogant » et « parisien »L’approche personnelle revendiquée par Maïtena Biraben prend un relief particulier dans un contexte de grande attente autour de la ligne du « nouveau Canal », repris en main depuis juillet par l’homme d’affaires Vincent Bolloré. Depuis leur arrivée à la tête de Canal+, M. Bolloré et ses hommes insistent sur le fait que les chaînes du groupe doivent éviter d’être trop « clivantes », notamment avec les sujets politiques ou religieux. À la direction de Vivendi, on souhaite ainsi tourner le dos à un Canal+ décrit comme trop « arrogant » et « parisien ».Ces qualificatifs ne sont pas sans rappeler ceux-là mêmes qu’employait récemment encore Marine Le Pen ou Eric Zemmour pour parler de la chaîne. Ces dernières années, la présidente du FN a choisi de cibler Canal+, faisant de la chaîne un symbole, à ses yeux, du « conformisme » et du « prêt-à-penser ».Cela ne l’a pas empêché d’accepter souvent les invitations de la chaîne, bien avant l’arrivée de Maïtena Biraben au « Grand Journal » : elle s’est rendue quatre fois dans le talk-show entre 2004 et 2011 puis, depuis 2011, au moins une fois par an, mais pas jusqu’ici en 2015. Elle a également été invitée au moins trois fois de la matinale d’i-Télé cette année.Dans ses relations avec Canal+, Mme Le Pen a régulièrement mis en scène son hostilité envers un média qu’elle a décrit peuplé de « bobos horribles ». La tension a été particulièrement vive avec « Le Petit Journal », qu’elle a – sans succès – attaqué en justice en 2011 et dont les journalistes ont été à maintes reprises refoulés d’événements organisés par le FN, avant qu’une équipe de l’émission soit agressée lors du défilé du parti le 1er mai 2015. En février, Mme Le Pen, interrogée lors d’un déplacement, assurait même : « Je ne réponds pas à Canal+. » Plus généralement, Mme Le Pen a multiplié les échanges musclés avec des figures de Canal+ comme Michel Denisot ou Anne-Sophie Lapix, qui l’avait mise en difficulté en janvier 2012 dans Dimanche +.Le souvenir de l’éviction d’Eric ZemmourCette relation houleuse avec le FN – la chaîne n’est pas la seule : Mediapart, Le Monde ou France Inter, entre autres, ont aussi subi ses critiques – a-t-elle vocation à s’apaiser ? Les mots de Maïtena Biraben, lâchés en direct, ne suffisent pas à l’établir.Depuis juillet, la prise de contrôle de Canal+ par le nouveau patron de Vivendi s’est accompagnée d’un soupçon de motivations politiques. M. Bolloré a été accusé de vouloir supprimer les « Guignols » pour faire plaisir à son ami Nicolas Sarkozy, ce qu’il a démenti.Lire aussi :Face au CSA, Vincent Bolloré multiplie les gestes d’apaisementMais la vision exprimée par Vivendi d’une chaîne qui ne doit pas exclure des catégories de personnes – et de spectateurs et clients – évoque l’argumentation d’une radio comme RTL pour justifier le maintien à l’antenne d’Eric Zemmour, considéré comme incarnant un courant de l’opinion. La direction précédente de la chaîne d’information en continu du groupe Canal+, i-Télé, limogée depuis, s’était illustrée par son éviction de l’essayiste militant, fin 2014. Une décision qui avait déplu à la direction de Vivendi.À la rentrée, la nomination à la direction de la rédaction d’i-Télé de Guillaume Zeller – fidèle de M. Bolloré passé par la chaîne Direct 8 mais aussi proche du catholicisme traditionaliste – a alimenté en interne les craintes d’une droitisation de la chaîne d’information.Lors d’une réunion, une journaliste de la chaîne a demandé à M. Zeller si Patrick Buisson, l’ancien conseiller maurrassien de Nicolas Sarkozy, pourrait arriver sur la chaîne. Le directeur de la rédaction a fermement démenti, en haussant le ton. Et depuis, il a assuré au Conseil supérieur de l’audiovisuel, comme M. Bolloré, qu’i-Télé produirait une information « impartiale », « équilibrée » et non partisane. Donc pas marquée à droite mais pas à gauche non plus.Lire aussi :Les médias selon Vincent BolloréLes prochaines semaines du « Grand Journal » et l’évolution des chaînes de Canal+ et de sa production montreront si la reprise en main par Vivendi marque aussi une inflexion d’image et de ligne.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Samuel Laurent Ce n’est pas encore, loin s’en faut, le retour à l’équilibre des comptes. Mais l’amélioration se poursuit dans les comptes 2016 de la protection sociale, dévoilés en marge de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).1. Un déficit qui renoue avec son niveau d’avant-criseAvec 9,7 milliards anticipés pour 2016, le déficit global du régime général et du fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui finance depuis 1994 minimum vieillesse et aides aux retraités), repasse sous la barre des 10 milliards, qu’il avait franchie au début de la crise financière, en 2009. #container_14430863468{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430863468{ height:500px; } #container_14430863468 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430863468 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430863468 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430863468 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde du régime général de la sécurité sociale depuis 2001Il tient compte également du solde du fonds de solidarité vieillesse (FSV)(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Les retraites (presque) à l’équilibre… provisoirementLa sécurité sociale est composée de quatre branches, auxquelles s’ajoute le fonds de solidarité vieillesse :Maladie (remboursement des soins)Accidents du travail et maladies professionnelle (AT-MP, caisse spécifique aux accidents du travail)Vieillesse (retraites)Famille (prestations familiales)Ces branches ont des comptes séparés, qui permettent de distinguer l’évolution de leurs déficits respectifs. On le voit ci-dessous, si celui de la branche maladie a cessé sa réduction, la branche vieillesse, elle, se redresse de manière spectaculaire. #container_14430904576{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14430904576{ height:500px; } #container_14430904576 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14430904576 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14430904576 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14430904576 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Solde de la sécurité sociale par branche depuis 2009En milliards d'euros courantsSource : Sécurité sociale(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14430904576", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: 2, value: 0 , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013","2014","2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ff3232", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ff3232", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Maladie", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -10.6 ], [ "", -11.6 ], [ "", -8.6 ], [ "", -5.9 ], [ "", -6.8 ], [ "", -6.5 ], [ "", -7.5 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "AT-MP", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", -0.7 ], [ "", -0.7 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", 0.6 ], [ "", 0.7 ], [ "", 0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Famille", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", -1.8 ], [ "", -2.7 ], [ "", -2.6 ], [ "", -2.5 ], [ "", -3.2 ], [ "", -2.7 ], [ "", -1.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Retraite", "color": "#F19300", "data": [ [ "", -7.2 ], [ "", -8.9 ], [ "", -6 ], [ "", -4.8 ], [ "", -3.1 ], [ "", -1.2 ], [ "", -0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "FSV", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", -3.2 ], [ "", -4.1 ], [ "", -3.4 ], [ "", -4.1 ], [ "", -2.9 ], [ "", -3.5 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Est-ce la perspective d’un retour à l’équilibre durable ? Pas vraiment. Si les réformes successives ont fait leur effet, le régime général ne constitue qu’une partie du déficit des retraites, qui affecte aussi les régimes complémentaires Arcco (salariés) et Agirc (cadres), lesquels sont menacés de tomber à sec dans les années qui viennent. Enfin, le fonds de solidarité vieillesse (FSV) peine à revenir à l’équilibre.Néanmoins, pour la première fois depuis 2002, la dette totale de la sécurité sociale (répartie entre l’agence centrale des organismes de sécurité sociale ou Acoss et la caisse d’amortissement de la dette sociale ou Cades) diminue.3. 3,4 milliards d’économies sur la branche maladieLe graphe précédent le montre, le déficit de l’assurance maladie est l’un des grands responsables du « trou de la Sécu », avec un déficit de 7,5 milliards d’euros, en hausse d’un milliard sur un an, le régime maladie aggrave même son déficit. #container_14431027027{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431027027{ height:500px; } #container_14431027027 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431027027 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431027027 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431027027 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part de chaque branche dans le déficit de la sécurité socialeEn 2015, en milliards d'euros(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431027027", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Maladie","AT-MP","Famille","Retraite","FSV"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": 2015, "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -7.5 ], [ "", 0.6 ], [ "", -1.6 ], [ "", -0.6 ], [ "", -3.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette situation n’est pas nouvelle. Si les retraites ont pu représenter un poids important dans le déficit, la branche maladie reste la plus difficile à équilibrer. #container_14431014397{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431014397{ height:500px; } #container_14431014397 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431014397 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431014397 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431014397 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Dépenses et recettes de la branche maladie depuis 1997En prix courants, sur le régime général. (function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431014397", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#ff3232","#0386c3","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Millions d'euros" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Dépenses", "color": "#ff3232", "data": [ [ 852159600000, 87385 ], [ 883695600000, 90454 ], [ 915231600000, 98374 ], [ 946767600000, 103876 ], [ 978390000000, 111028 ], [ 1009926000000, 117310 ], [ 1041462000000, 125116 ], [ 1072998000000, 131618 ], [ 1104620400000, 135715 ], [ 1136156400000, 152640 ], [ 1167692400000, 161532 ], [ 1199228400000, 166124 ], [ 1230850800000, 149331 ], [ 1262386800000, 153438 ], [ 1293922800000, 156764 ], [ 1325458800000, 160894 ], [ 1357081200000, 164802 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Recettes", "color": "#0386c3", "data": [ [ 852159600000, 85188 ], [ 883695600000, 88026 ], [ 915231600000, 97643 ], [ 946767600000, 102241 ], [ 978390000000, 108960 ], [ 1009926000000, 111213 ], [ 1041462000000, 114011 ], [ 1072998000000, 119976 ], [ 1104620400000, 127707 ], [ 1136156400000, 146704 ], [ 1167692400000, 156903 ], [ 1199228400000, 161676 ], [ 1230850800000, 138760 ], [ 1262386800000, 141834 ], [ 1293922800000, 148167 ], [ 1325458800000, 155042 ], [ 1357081200000, 158015 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " millions d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Depuis 1996, la branche maladie est soumise chaque année à un « plafond » de dépenses à respecter lorsque c’est possible : l’Ondam, pour Objectif national de dépenses d’assurance maladie. Ce dernier représente un compromis entre des dépenses de santé, qui progressent mécaniquement du fait, notamment, du vieillissement et des objectifs de réduction du déficit de la branche et de la Sécurité sociale. #container_14431023197{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431023197{ height:500px; } #container_14431023197 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431023197 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431023197 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431023197 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Objectifs de progression des dépenses maladies par an depuis 2011En pourcentage des dépenses totales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431023197", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Progression de la dépense" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2011","2012","2013","2014","2015","2016"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "ONDAM", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.3 ], [ "", 2.8 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.4 ], [ "", 1.78 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cete année, se félicite le ministère des affaires sociales et de la santé, l’Ondam a été respecté. Mais pour l’année suivante, il demandera des mesures d’économie à hauteur de 3,4 milliards d’euros afin de le respecter. Et cette année, l’Ondam ne permettra pas de réduire réellement ce déficit.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Sylvia Zappi La visite « coup de poing » du ministre de la ville n’est pas passée inaperçue à Ormesson-sur-Marne. Patrick Kanner a débarqué, vendredi 25 septembre, dans cette commune cossue du Val-de-Marne avec l’intention de s’afficher en gentil cowboy de la parole présidentielle, au lendemain du congrès des HLM à Montpellier. François Hollande y a annoncé, jeudi, que la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) sera désormais « strictement mise en œuvre » dans tout l’Hexagone.Lire aussi :Aides à la construction : François Hollande déçoit les organismes HLMMunicipalité de droite, Ormesson ne comporte que 2 % de HLM alors que la loi SRU en exige dorénavant 25 %. Militants républicains rassemblés, délégation du député et du sénateur Les Républicains en soutien à Marie-Christine Ségui, la maire LR de la ville, presse locale mobilisée : le ministre a eu droit à un comité d’accueil remuant.Le chef de l’Etat a prévenu : dans toutes les communes rétives, l’Etat fera jouer son droit de préemption et de délivrance de permis de construire. Dès le lendemain, le ministre de la ville a donc choisi de se mettre en scène, « sur le terrain », pour montrer que le gouvernement ne plaisante pas. Des terrains de l’Etat avaient été repérés pour accueillir un programme de 200 logements sociaux, jusqu’ici bloqués par la maire.La ville ne comporte en effet que 83 logements HLM sur les 4 000 résidences principales. Il en faudrait 880 pour être dans les clous. La ville ne dispose pas de plan local d’urbanisme depuis vingt ans et son plan d’occupation des sols interdit toute construction de plus d’un étage. La commune d’à peine 10 000 habitants a tout fait pour garder son allure pavillonnaire et bourgeoise. « Le département a des besoins énormes avec plus de 78 000 demandes en attente et Ormesson ne joue pas le jeu de la solidarité », explique M. Kanner.« Opération de conviction »En marge de la friche désignée pour accueillir les futurs logements, un barnum avec des photos aériennes de la ville a été dressé. Au loin, un golf et une zone naturelle. Le cadre était rêvé pour une belle démonstration. Mme Ségui n’entendait pas se laisser faire, interpellant le ministre d’un « je m’étonne de cette opération sans prévenir ! » La dame à la mise en pli impeccable, tout de bleu marine vêtue, continue, imperturbable, malgré les efforts du préfet de la contenir : « On veut me faire passer pour la mauvaise élève mais construire ça veut dire des écoles, des transports. Qu’on me donne les financements ! » Christian Cambon, sénateur (LR) du Val-de-Marne, vient à sa rescousse : « On ne va pas construire de cité ici quand même ! »Se faisant tout miel, le ministre assure qu’il est là pour une « opération de conviction » et que si l’édile signe un engagement, il ne fera pas usage de la force. Mais il souligne quand même que 60 pavillons ont été construits depuis mars 2014 et seulement 32 logements sociaux. « Nous ne voulons pas construire de barres mais des R + 2 au sein d’un ensemble de logements mixtes », appuie le préfet. Mme Ségui organise une prise de parole au milieu de ses fidèles. « On ne veut pas de tours ! », entend-on crier. Référence à celles de la ville de Champigny-sur-Marne toute proche.Tenue du calendrierLa visite ministérielle se termine à la préfecture. Au bout d’une demi-heure, un accord est trouvé : la maire s’engage à revoir ses documents d’urbanisme pour permettre la construction des logements prévus. Plus besoin pour le préfet de se substituer. Mais il veillera à la tenue du calendrier : objectif fin décembre pour le nouveau PLU. « L’électrochoc est passé. Elle a compris que je ne lâcherai rien », se félicite Patrick Kanner.Alors que plus d’un tiers des municipalités assujetties à la loi SRU ne remplissent pas leurs obligations de construction de logements sociaux, le nordiste entend continuer son « marathon ». Il visitera d’autres communes en Ile-de-France et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les deux régions où l’on retrouve le plus de villes défaillantes en logement social. Deux régions également stratégiques pour le PS lors du scrutin régional des 6 et 13 décembre.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger En cette rentrée, comme à l’habitude rythmée par l’arrivée des avis d’imposition sur le revenu mais aussi sur les taxes foncière et d’habitation, l’exécutif a centré sa communication sur les baisses d’impôt sur le revenu : celles qui s’appliquent cette année et celles annoncées pour 2016.Il faut toujours se méfier des « bombes à retardement », ces mesures adoptées lors de précédentes lois de finances mais dont l’effet est différé. Ainsi en va-t-il de la majoration de la taxe foncière sur les terrains non bâtis, que certains contribuables ont découverte ces derniers jours en ouvrant leur avis d’imposition.Quatre questions pour y voir plus clair.Qu’est-ce que cette hausse de la taxe foncière ?La majoration de la taxe sur les terrains non bâtis est un dispositif voté dans le cadre de la loi de finances pour 2013. Le principe consiste à mettre en place une taxation plus importante du foncier dans les zones de fortes tensions immobilières, où existe un déséquilibre important entre la demande et l’offre de logements.Dans les communes concernées, la valeur locative des terrains constructibles est majorée de 25 % et de 5 euros par mètre carré en 2015 et 2016, montant forfaitaire qui passera à 10 euros par mètre carré à partir de 2017 et les années suivantes.En clair : cette disposition votée voilà deux ans s’applique pour la première fois cette année.Dans quel but a-t-elle été instaurée ?Pour le gouvernement, quand il a décidé cette majoration, il s’agissait en premier lieu de libérer des terrains constructibles dans les zones de forte tension immobilière. « C’est une mesure en faveur du logement et non une mesure fiscale », défend le ministère des finances.Lors de la discussion budgétaire, en novembre 2012, ni la droite ni la gauche ne remettent en cause cette disposition. D’autant moins que l’idée avait germé sous la précédente législature et insérée dans la loi de finances rectificative de mars 2012. Seul Michel Piron, député (UDI) de Maine-et-Loire, met en garde contre un régime trop « contraignant ».Quelles sont les communes concernées ? Au terme d’âpres discussions, le champ d’application de la majoration est réduit à 618 communes – qui figurent sur la carte ci-dessus.Dans un premier temps, la liste, arrêtée dans un décret publié au Journal officiel du 12 mai 2013, concernait 1 152 communes. Dès sa publication, elle provoque une levée de boucliers, notamment dans les zones rurales et périurbaines. Dans le climat de fronde fiscale et de révolte des « bonnets rouges » qui prévaut à l’automne 2013, le gouvernement fait marche arrière.Le gouvernement a alors reculé. La loi de finances rectificative du 29 décembre 2014 reporte d’un an la mise en application de la majoration, à partir de la perception de la taxe foncière 2015, et la recentre sur les communes où est perçue la taxe sur les logements vacants et situées simultanément dans le champ d’application de la taxe sur les micro-logements, dite « taxe Apparu ».Toutefois, les communes exclues du périmètre de la majoration de plein droit peuvent instituer une majoration, qui ne peut excéder 3 euros par mètre carré dans la limite de 3 % de la valeur forfaitaire moyenne, à condition qu’elles en aient délibéré avant le 28 février 2015. Les recettes de la majoration sont au bénéfice des communes et non de l’Etat.C’est le maire ou le président de l’agglomération qui a compétence pour établir la liste des terrains constructibles susceptibles de supporter la majoration. En sont exclus les terrains agricoles. En cas d’inscription erronée sur la liste des terrains constructibles, les contribuables peuvent réclamer un dégrèvement de la majoration qui leur a été indûment réclamée.Combien de contribuables sont-ils concernés ?Les services de Bercy estiment que la majoration de la taxe foncière concerne 1 730 foyers fiscaux. Ennuyé, Bercy a insisté sur le fait que loin d’être générale, cette hausse ne concernait que quelques centaines de terrains – sur un total de 37 millions de contribuables.Le premier ministre, Manuel Valls, invité jeudi 24 septembre de l’émission « Des paroles et des actes », sur France 2, a laissé entendre de possibles réaménagements :« Lors de la prochaine loi de finances 2016, il faut regarder de très près quelles sont les modifications qu’il faut apporter pour qu’il n’y ait pas des effets pervers à une mesure dont l’objectif était sain : délivrer des terrains dans les zones tendues où il manque des terrains. »Mais il n’a pas manqué d’ajouter que, « même s’il peut y avoir un problème de message, ne comparons pas ces quelques centaines de cas avec les neuf millions de ménages qui sont concernés par la baisse de l’impôt sur le revenu ou qui ne vont pas le payer. »Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.09.2015 à 12h10 • Mis à jour le25.09.2015 à 14h54 L’animatrice du « Grand Journal », Maïtena Biraben, a-t-elle dérapé, jeudi 24 septembre sur Canal+, en affirmant que « les Français se reconnaissent dans le discours de vérité tenu par le Front national » ? Alors qu’elle interrogeait l’avocat Eric Dupond-Moretti sur le thème du « politiquement correct », la présentatrice a affirmé :« Vous savez que les propos de la vérité sont souvent tenus et incarnés par le Front national aujourd’hui, rarement par le Parti socialiste, très rarement par les partis classiques. C’est quelque chose qui vous pose problème ou que vous entendez et qu’à la fin des fins vous comprenez ? »Voir la vidéo (cet échange à la 18e minute) :Le Grand Journal du 24/09/15 - Part. 1 avec Eric Dupont-MorettiLa polémique a rapidement enflé sur les réseaux sociaux et dans les commentaires des articles de presse. Pour certains, ce dérapage était préparé dans le but de « faire du buzz » et remonter les audiences « catastrophiques » de l’émission ; certains, « au bord de la bollobsession », allant jusqu’à y voir un potentiel effet de la reprise de la chaîne par Vincent Bolloré. D’autres encore émettent l’hypothèse que les propos de Maïtena Biraben avaient pour but d’améliorer les relations entre Canal+ et le FN, parti politique qui considère que c’est une « chaîne de bobos de gauche ».Lire aussi :Bolloré entendu par le CSA sur « l’indépendance éditoriale »A l’inverse, pour l’ancien présentateur de « Nulle Part Ailleurs » (ancêtre du « Grand Journal »), Philippe Gildas, la « connerie » de Maïtena Biraben n’était pas préméditée, mais due à un manque d’expérience. Il a ainsi insisté sur le fait qu’elle était présentatrice de l’émission « Les Maternelles » alors que lui avait été rédacteur en chef, avant de prendre les rênes de l’émission, et présentateur du journal télévisé, trente-cinq ans plus tôt.« La chance que j’ai eue, c’est que j’avais une longue carrière de journaliste avant [de faire Nulle Part Ailleurs]. Je savais très bien diriger des équipes et faire en sorte qu’on ne dise pas trop de conneries. D’ailleurs, une connerie comme celle-là, je ne l’ai jamais faite. Mais après, il faut qu’elle apprenne. »Un polémique « débile » selon Dupond-MorettiLa journaliste de TF1, Valérie Nataf, est, quant à elle, venue en aide à Maïtena Biraben en insistant sur la difficulté d’assurer une émission en direct : c’est « l’exercice le plus difficile. Même pour les plus chevronnés. »Le direct. L'exercice le plus difficile. Même pour les plus chevronnés. Que celui qui n'a jamais dit de bêtises en direct lève la main— vnataf (@Valérie Nataf)require(["twitter/widgets"]);De la même façon, Eric Dupond-Moretti, qui n’a pas réagi en direct aux formules employées par Maïtena Biraben, a déclaré vendredi: « C’est du direct. Qui peut penser que Maïtena Biraben pense qu’il s’agisse d’un discours de vérité ? »« C’est débile de faire une polémique comme ça. Le langage est complètement cadenassé. C’est insupportable, ces conneries. »Il fallait, a-t-il expliqué vendredi sur 20minutes.fr, interpréter sa phrase comme « ce que disait Laurent Fabius en 1984 : “Le Front national pose les bonnes questions mais apporte de mauvaises réponses.” »Reste que les principaux intéressés de cette polémique, les membres du Front national, en profitent pour répéter leur ritournelle sur la « pensée unique » :#MaïtenaBiraben à l'épreuve du conformisme idéologique de sa profession. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire...— Marion_M_Le_Pen (@Marion Le Pen)require(["twitter/widgets"]);La caste perd la tête : lyncher une journaliste car elle pose des questions qui déplaisent aux chantres de la pensée unique. #MaïtenaBiraben— f_philippot (@Florian Philippot)require(["twitter/widgets"]);Quand M Biraben dit que le FN tient1discours de vérité, les patineurs du PAF parlent de dérapage: sur la banquise du conformisme ça glisse.— GilbertCollard (@Gilbert Collard ن)require(["twitter/widgets"]); Olivier Razemon Quatre petits arrondissements, six heures d’affilée, un dimanche. La « journée sans voiture » parisienne, le 27 septembre, mérite de gros guillemets. Tout se passe comme si les organisateurs voulaient à tout prix limiter le concept même de « sans voiture ».Environ 200 000 Parisiens, sur 2,2 millions, vivent dans le périmètre concerné. Et, selon les recensements de l’Insee, à peine un tiers d’entre eux sont propriétaires d’une voiture. La « privation » ne leur sera infligée que quelques heures, et de surcroît le jour de la semaine où la majorité d’entre eux n’en a pas besoin.Pourtant, en planifiant un tel événement, les pouvoirs publics espèrent en général limiter la dépendance au moteur individuel. Pas pour le plaisir d’embêter les quelque 39 % de Parisiens qui (en 2011) possédaient encore une automobile. Mais parce que la pollution de l’air, le bruit et la consommation d’espace apparaissent de plus en plus comme les lourdes conséquences de l’abus de moteur. La maire de Paris affiche, officiellement, sa volonté de s’attaquer à ces nuisances. Et la Ville inscrit la « journée sans voiture » – qualifiée de « mobilisation d’envergure » – dans le cadre de la COP21, la conférence sur le climat qui se tiendra au Bourget en décembre.Bras de ferAnne Hidalgo a beau jeu d’expliquer que le périmètre restreint de l’événement du 27 septembre résulte d’un bras de fer – perdu – avec la Préfecture de police. Certes, l’Etat est toujours réticent lorsqu’il s’agit de circonscrire le droit d’aller et venir en voiture, une activité toujours considérée comme une liberté absolue.Mais le fait de choisir un dimanche n’a pas aidé. A la fin des années 1990, tous les 22 septembre, à l’occasion de la Journée mondiale sans voiture, Paris et d’autres villes limitaient vraiment la circulation. La date étant fixe, la contrainte pouvait tomber aussi bien un vendredi qu’un mardi. Ce n’est pas anodin : cela forçait les automobilistes à s’adapter, et, un jour ouvrable par an, à tester d’autres moyens de se déplacer.Il ne reste plus qu’à espérer la prochaine « journée avec voitures ». Et même avec beaucoup de voitures, trop de voitures, sans oublier le tintamarre des grosses motos et des petits scooters. Car, confrontées à d’immenses embouteillages très polluants et à un tumulte de tous les diables, les autorités seraient forcées de prendre des mesures contraignantes.Comme le résume ironiquement l’urbaniste brésilienne Raquel Rolnik dans le documentaire Bikes vs. cars du réalisateur suédois Fredrik Gertten : « Traffic jam is the solution. » La solution, c’est l’embouteillage. Pas la « journée sans voiture » de dimanche.@OlivierRazemonOlivier RazemonJournaliste au Monde 24.09.2015 à 22h35 • Mis à jour le25.09.2015 à 06h13 Pour le baptême du feu de la nouvelle ministre du travail, Myriam El Khomri, le chômage a atteint un nouveau record : selon les statistiques publiées jeudi 24 septembre par ses services et par Pôle emploi, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est accru de 20 000 en août, en métropole, soit une hausse de 0,6 % par rapport à juillet et de 4,6 % en un an. Des chiffres qui n’ont pas manqué de faire réagir.« On ne va pas se mentir : les chiffres ne sont pas satisfaisants », a reconnu la principale intéressée, Mme El Khomri. Mais la benjamine du gouvernement, qui vient de succéder à François Rebsamen, dit « y croire ». Myriam El Khomri refuse toutefois de se fixer un horizon : « Mon ministère ne sera pas celui des pronostics », prévient-elle.Lire aussi son portrait :L’ascension éclair de Myriam El Khomri, nouvelle ministre du travailMême volontarisme affiché par le premier ministre sur le plateau de l’émission « Des paroles et des actes », sur France 2 jeudi soir : Manuel Valls a reconnu « de mauvais chiffres », tout en affichant sa conviction que le gouvernement va « réussir » à faire baisser le nombre de demandeurs d’emploi grâce à davantage de réformes. Il a souligné :« C’est pour ça que nous réformons, parce que la croissance n’est pas suffisamment forte. Il y a des progrès, il y a des changements, nous créons de l’emploi, c’est nouveau : 34 000 emplois [créés] depuis un an. »« Echec total du gouvernement »De son côté, l’opposition n’a bien sûr pas manqué de dénoncer ces mauvais chiffres et une inversion de la courbe du chômage qui « n’est pas encore d’actualité », selon les mots de Gérard Cherpion et Eric Woerth, respectivement secrétaire national chargé du travail et de l’emploi et délégué général du projet des Républicains :« Trop préoccupé par des échéances électoralistes qui se rapprochent, par des promesses chaque jour un peu plus fausses qui partent en fumée, ou par une actualité qui le prend sans cesse de cours, le gouvernement oublie de gouverner. »« Le chômage de masse restera un marqueur indélébile de l’échec et des promesses mensongères de François Hollande », a de son côté dénoncé Gérard Larcher, le président Les Républicains du Sénat.Le vice-président du Front national, Florian Philippot, dénonce pour sa part un « gouvernement soumis à un modèle européen qui détruit l’emploi ».Même sévérité au Medef, pour lequel les chiffres sont « le résultat inévitable du dogmatisme, du conservatisme et du manque de courage politique ». Force ouvrière s’inquiète pour sa part de la situation des chômeurs seniors. La centrale syndicale réitère son rejet des propositions du patronat pour les retraites complémentaires, car elles « risquent de pénaliser encore plus les seniors, qui trop souvent liquident leurs droits à la retraite alors qu’ils ne sont déjà plus en emploi ».Lire aussi :L’inversion de la courbe du chômage pourrait débuter fin 2015 Alexandre Lemarié (envoyé spécial à Reims (Marne)) Comment afficher une totale unité pour les élections régionales de décembre quand les ténors du parti n’ont que la primaire pour la présidentielle de 2017 en tête ? Tel est le casse-tête des sénateurs et députés Les Républicains (LR), rassemblés mercredi 23 et jeudi 24 septembre à Reims (Marne) pour leurs journées parlementaires. « C’est la difficulté du moment, car il n’est pas évident d’incarner l’unité pour les régionales, alors que le débat sur la primaire est d’ores et déjà tendu », admet le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti. Composer avec ces deux échéances « est une contradiction et une difficulté », constate à son tour le député juppéiste de la Marne, Benoist Apparu.Les personnalités présentes à ce rassemblement – lors duquel des tables rondes ont eu pour thème la ruralité, les « territoires oubliés » et l’agriculture – ont illustré cette ambivalence. Des candidats aux régionales soucieux de ne pas pâtir des rivalités internes pour la présidentielle ont ainsi cohabité avec des prétendants à la primaire, ou leurs soutiens, tentés de marquer des points en vue de l’affrontement prévu en novembre 2016.Lire aussi :La primaire impose sa loi à Nicolas Sarkozy« Pas d’alternance sans victoire aux régionales »Dans la première catégorie, Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR et tête de liste dans les Pays de la Loire, a lancé un message sans ambiguïté. « Avant le temps de la primaire, il y a celui des régionales. Cette élection difficile – car nous sommes à la fois sous le feu du PS et du FN – doit nous rassembler, car il n’y aura pas d’alternance sans victoire à ce scrutin », a-t-il déclaré lors de son discours à la tribune, jeudi après-midi.Dans la seconde catégorie, le discours fut à double usage. Nicolas Sarkozy, lui-même, incarne cette ambiguïté. D’un côté, le président du parti se pose en garant de l’unité de la famille, uniquement soucieux de défendre l’intérêt général de son camp. Dans cette optique, il a de nouveau appelé les siens à rester soudés pour les régionales, sans se soucier de la présidentielle. Rappelant qu’il avait « fait le choix de l’unité », il a prévenu que la campagne de la primaire ne devait pas démarrer avant la date butoir du dépôt des candidatures, le 9 septembre 2016.Lire aussi :A droite, combien de divisions ?Le lapsus révélateur de SarkozyDe l’autre, le président de LR, qui n’a pas encore affiché ses ambitions élyséennes, a montré qu’il ne pensait qu’à ça. M. Sarkozy a ouvertement évoqué l’échéance de la présidentielle, en précisant qu’il ne comptait pas « affadir » le projet du parti pour 2017. En l’absence de son principal rival, Alain Juppé, qui n’est pas parlementaire, il s’est même projeté dans la période postprimaire, en lançant : « Après, ce sera l’explication devant le peuple de France ! » Le lapsus qu’il a commis lors du discours de clôture résume l’ambivalence de la droite, tiraillée entre deux échéances et deux logiques différentes : l’unité pour les régionales, la concurrence pour la primaire. Devant des dizaines de parlementaires, il a appelé les siens à « faire passer les ambitions personnelles devant… euh… derrière l’ambition collective. »S’il reconnaît que la campagne des régionales « est une occasion d’unité », Hervé Mariton constate de son côté que la course élyséenne écrase le scrutin des 6 et 13 décembre. « Le fait présidentiel est le pôle principal de la politique française. Dans la rue, les gens me disent “quand est-ce qu’on va dégager Hollande ?” et pas “quand est-ce que vous allez dégager les présidents de région socialistes ?” », explique le député de la Drôme, récent candidat déclaré à la primaire.« Quelle campagne fait-on ? »Bruno Le Maire, déjà en campagne pour la primaire sans avoir déclaré officiellement sa candidature, juge que les deux scrutins sont liés : « Après les municipales et les départementales, les régionales doivent être le point de couronnement de notre reconquête territoriale, afin de préparer l’alternance. La victoire n’est pas possible en 2017 si l’on ne gagne pas un maximum de régions. » Le député de l’Eure réussit le tour de force de désigner les régionales comme un objectif prioritaire, tout en se projetant vers la primaire. « Je compte me concentrer à 100 % sur la campagne des régionales pour que l’on gagne le maximum de régions », affirme-t-il, avant de souhaiter « des millions de votants pour la primaire », qu’il décrit comme « le plus grand rendez-vous démocratique de l’année prochaine ». Visiblement plus porté sur la seconde échéance, M. Le Maire a déjà un argument tout trouvé pour dénier à Nicolas Sarkozy le droit de revendiquer la victoire attendue de son parti aux régionales. « Si le Front national emporte une région, ce serait un séisme politique et un échec pour nous, a-t-il jugé. Dans ce cas, on ne pourrait pas considérer que ce serait une victoire des Républicains. »Sa rivale Nathalie Kosciusko-Morizet, probable candidate à la primaire mais pas encore déclarée, a tenu un discours radicalement différent. La députée de l’Essonne a joué la partition de celle qui serait uniquement préoccupée par le scrutin de décembre. Elle a jugé « très critiquable » la manière dont est organisé le meeting de soutien à Valérie Pécresse, candidate LR en Ile-de-France aux régionales, dimanche 27 septembre dans les Yvelines. Alors que les quatre favoris de la primaire y sont conviés (Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire), Mme Kosciusko-Morize a dénoncé « le décalage complet » entre l’affiche proposée et le but officiel de la journée. « Je ne comprends pas la cohérence de cet événement. On doit afficher notre unité pour les régionales, mais on organise un meeting de primaire », a-t-elle regretté devant des journalistes. « On devrait plus afficher que c’est un meeting pour les régionales. Cette élection est majeure, c’est une étape qu’il ne faut pas sauter ! », a-t-elle insisté, avant de témoigner de la confusion existant dans l’esprit des électeurs de droite : « On me dit “Quelle campagne fait-on ?”, “A quoi jouent-ils tous ?” » La réponse est pourtant simple : « tous » se rêvent déjà en président de la République.Lire aussi :Nicolas Sarkozy rassemble ses rivaux contre luiAlexandre Lemarié (envoyé spécial à Reims (Marne))Journaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Les négociations ont duré quatre mois, se sont parfois tendues à l’extrême, mais elles finissent par aboutir. Le Front de gauche et Europe Ecologie-Les Verts partiront unis au premier tour des élections régionales, le 6 décembre, en Provence-Alpes-Côte d’Azur. En dédaignant les multiples appels à le rejoindre lancés par le candidat socialiste Christophe Castaner. Et sans attendre le résultat du « référendum populaire » proposé par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.Quelques obstacles symboliques restent à franchir. Validée jeudi 24 septembre par la conférence régionale du Parti communiste, la décision est soumise au vote des adhérents du PCF jusqu’à samedi midi. Au sein même du Front de gauche, les équilibres se discutent encore entre communistes et Parti de gauche, qui revendique une tête de liste départementale. Mais l’essentiel est fait.« Il fallait offrir en PACA une alternative aux électeurs qui ne souhaitent pas cautionner la politique d’austérité du gouvernement socialiste », martèle le porte-parole communiste, Jean-Marc Coppola, vice-président sortant de la région. Pour lui, comme pour l’ensemble du Front de gauche, une alliance au premier tour avec le député des Alpes-de-Haute-Provence Christophe Castaner, un des rapporteurs de la loi Macron, était impossible. Même en échange de la tête de liste dans les Bouches-du-Rhône, proposée un temps par le candidat PS. « Avec le Front de gauche, nous partageons les mêmes préoccupations et la même analyse face à la crise de la politique, la fracture démocratique, le problème des migrants, l’abandon des politiques sociales, énumère Sophie Camard, conseillère régionale EELV sortante. Toutes les raisons étaient réunies pour partir ensemble. »« C’était trop »La liste commune sera « pilotée par un binôme formé par Sophie Camard et Jean-Marc Coppola », annoncent EELV et le Front de gauche. Dans ce duo, toutefois, c’est bien l’élue verte, 42 ans, qui porte officiellement la tête de liste et sera la candidate à la présidence de région. « Une tête de liste administrative dans un principe bien arrêté de binôme », insiste Mme Camard, qui n’a pas envie de voir l’accord exploser pour des questions de dialectique. « Nous plaidions pour une tête de liste écolo, car nous avons l’électorat le plus volatil », justifie-t-elle. Dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, les deux territoires où se jouera l’élection, le PCF mènera, lui, les listes départementales.L’accord a longtemps buté sur des questions de leadership régional, d’état-major de campagne, voire d’équilibre à trouver avec les autres régions où Front de gauche et écologistes cherchent l’union. Le PCF, fort de ses huit conseillers régionaux sur les dix Front de gauche sortants, a négocié pied à pied. « Les écolos voulaient garder la tête de liste régionale, la direction de campagne, la responsabilité de la presse. C’était trop », confie un cadre communiste.Christophe Castaner « otage de 80 khmers verts »Alliés dans la majorité régionale du président sortant, Michel Vauzelle (PS), écologistes et Front de gauche ont trouvé des terrains d’entente malgré leurs quelques divergences de fond. « Nous allons construire ensemble un groupe de propositions qui sera prêt mi-octobre », explique le responsable régional des Verts, Guy Benarroche. La présence aux places éligibles d’un quart de « citoyens coopérateurs non encartés » est arrêtée. Tout comme le principe d’une décision collégiale pour le second tour.Pour atténuer l’impact de cette coalition sur sa gauche, le socialiste Christophe Castaner – qui s’est déclaré « otage de quatre-vingts khmers verts qui ne veulent pas l’union avec le PS » – compte sur la présence d’écologistes historiques sur ses listes, comme les membres du Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias, de Génération Ecologie, avec France Gamerre, ou le député ex-EELV François-Michel Lambert. Jeudi, M. Castaner a personnellement annoncé aux parlementaires PS des Bouches-du-Rhône qu’il allait confier à Christophe Madrolle, ex-MoDem, ancien d’EELV, et actuel numéro deux du Front démocrate, la tête de sa liste dans les Bouches-du-Rhône. Une surprenante mise sur orbite qui devait être officiellement dévoilée par Jean-Christophe Cambadélis, ce vendredi lors d’une conférence de presse.Gilles RofJournaliste au Monde Alexandre Pouchard C’est un discours récurrent. Loin de l’image de la famille de réfugiés fuyant la guerre, les migrants arrivant en Europe ne seraient que très majoritairement des hommes seuls ne fuyant que la misère. Après avoir affirmé, sur RMC début septembre, que cette proportion atteignait même 99 %, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a assuré, jeudi 24 septembre, et de nouveau sur RMC, qu’elle était de 75 %."Les institutions internationales disent qu'il y a 75% d'hommes parmi ces #migrants." #BourdinDirect— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);C’est partiellement vrai mais…69 %Selon les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 69 % des migrants ayant traversé la Méditerranée pour venir en Europe en 2015 étaient des hommes. Sur 100 personnes s’engageant dans ce périple, 13 étaient des femmes et 18 étaient des enfants. Pas 99 % ni 75 % comme l’affirme Marine Le Pen, donc, mais effectivement une majorité d’hommes.De plus, la proportion pourrait se rééquilibrer, selon d’autres comptages. Ainsi, en juin, les femmes et les enfants représentaient 10 % des migrants transitant par la Macédoine (route terrestre). Une proportion passée à un tiers en septembre, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).Presque parité dans les camps de réfugiés au Proche-OrientEn revanche, si l’on prend le problème à l’une des sources, à savoir la situation des réfugiés syriens au Proche-Orient, le constat est tout autre parmi les 4 millions de réfugiés syriens – 92 % sont actuellement dans trois pays voisins de la Syrie : la Turquie (1,9 million de personnes), le Liban (1,1 million) et la Jordanie (628 000).Lire aussi :Réfugiés syriens : la Turquie, le Liban et la Jordanie en première ligne50,5 % de femmesDans les camps de réfugiés, les femmes sont légèrement majoritaires (50,5 %). Sans surprise, la tranche d’âge majoritaire est constituée par les 18-59 ans, où les femmes sont également majoritaires (23,9 % des femmes, 21,8 % des hommes). #container_14431066811{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431066811{ height:500px; } #container_14431066811 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431066811 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431066811 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431066811 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les femmes majoritaires dans les camps de réfugiés syriens au Proche-OrientRépartition des hommes et des femmes dans les camps de réfugiés en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Irak et en Egypte.Source : HCR(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431066811", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#ff3232","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Total","0-4 ans","5-11 ans","12-17 ans","18-59 ans","Plus de 60 ans"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 49.5 ], [ "", 9.1 ], [ "", 10.7 ], [ "", 6.5 ], [ "", 21.8 ], [ "", 1.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes ", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 50.5 ], [ "", 8.6 ], [ "", 10.1 ], [ "", 6.1 ], [ "", 23.9 ], [ "", 1.7 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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C’est fauxC’est l’autre discours récurrent sur les migrants. Ceux fuyant la guerre ne représenteraient qu’une minorité."La réalité, c'est que la grande majorité de ces gens viennent pour des raisons économiques !" #BourdinDirect— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);Or, c’est faux. Selon les mêmes chiffres du HCR, les Syriens, venant donc d’un pays en proie à une guerre civile des plus violentes, ont représenté à eux seuls 54 % des migrants ayant traversé la Méditerranée en 2015.La deuxième nationalité la plus représentée est constituée des Afghans, pays également en proie à une guerre civile (13 %), suivis des Erythréens, venant d’un Etat sous dictature totalitaire (7 %), puis des Irakiens, également en guerre (3 %), des Nigérians, dont le pays connaît des massacres réguliers par des groupes comme Boko Haram (3 %), la Somalie, pays à l’état de décomposition avancée (2 %) … #container_14431057371{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14431057371{ height:500px; } #container_14431057371 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14431057371 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14431057371 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14431057371 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les migrants viennent majoritairement de pays en guerreTop 10 des nationalités les plus présentes parmi les migrants ayant traversé la Méditerranée en 2015. Elles représentent 90 % des arrivées maritimes.Source : HCR(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14431057371", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Syrie","Afghanistan","Erythrée","Nigeria","Irak","Pakistan","Somalie","Soudan","Gambie","Bangladesh"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Part des migrants ", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 54 ], [ "", 13 ], [ "", 7 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 2 ], [ "", 2 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Lire aussi :Syrie, Erythrée, Afghanistan… ce que fuient migrants et réfugiésAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 24.09.2015 à 17h09 • Mis à jour le25.09.2015 à 09h03 | Isabelle Rey-Lefebvre Vendredi 24 septembre, le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner a mené une sorte d’« action coup de poing » pour le logement social dans une commune récalcitrante de la banlieue parisienne : il a annoncé la préemption de terrains pour la construction de 500 HLM à Ormesson-sur-Marne, a rapporté RTL.Cette commune du Val-de-Marne compte 10 000 habitants et 1,7 % de logements sociaux. Loin de l’obligation faite par la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) : ce texte du 13 décembre 2000, symbole de la politique de gauche du logement, impose aux communes urbaines de se doter de 20 % à 25 % de logements sociaux à l’échéance 2025.L’action de M. Kanner illustre la volonté du gouvernement d’exercer le droit de préemption de l’État et obliger une ville à construire des logements sociaux. Jeudi, François Hollande, qui intervenait jeudi 24 septembre au congrès HLM à Montpellier, avait d’ailleurs insisté sur sa détermination à faire appliquer partout la loi SRU. Et le président de la République avait confirmé qu’une « politique de préemption » des terrains « sera [it] engagée » dans des communes ne respectant pas cette obligation. Celle-ci sera mise en œuvre après la publication d’un bilan « en octobre », a-t-il précisé.Lire aussi :Le gouvernement veut « taper fort » sur les villes en manque de logements sociaux« Dans deux mois, nous fêterons les quinze ans de la loi pour la solidarité et le renouvellement urbains. Quinze ans que cette loi est inscrite dans le paysage et a permis la construction de 450 000 logements sociaux », a rappelé le chef de l’Etat, avant de prévenir : « C’est parce que les communes ont eu quinze ans pour appliquer la loi de la République qu’on ne peut plus accepter que certains maires s’arrogent le droit de refuser sciemment de construire du logement social alors que plus des deux tiers participent à l’effort national. » « L’État est garant du droit au logement et j’entends qu’aujourd’hui cette grande loi soit strictement mise en œuvre. La République ne s’arrête pas aux frontières communales », a prévenu François Hollande, qui promet des mesures fermes. Le premier ministre « Manuel Valls annoncera en octobre la liste des communes carencées » en logements sociaux et « une politique de préemption [des terrains] sera engagée par l’Etat qui délivrera lui-même les permis de construire et réalisera les logements nécessaires ». La mesure pourrait concerner une vingtaine de communes récalcitrantes.Lire aussi :« Le logement partout et pour tous : le temps de la contrainte est venu »222 communes « carencées »M. Hollande avait déjà tenu des propos similaires en février et M. Valls les avait repris lors du comité interministériel sur l’égalité et la citoyenneté, en mars. Selon le dernier bilan, publié par le ministère du logement au printemps 2015, sur les 1 911 communes assujetties à la loi SRU, 222 sont « carencées », c’est-à-dire qu’elles n’ont pas rempli leurs objectifs de construction, déclinés par période de trois ans.Lire aussi :Des villes toujours rétives aux logements sociauxLes préfets disposent du pouvoir de se substituer au maire pour construire et préempter des terrains. Mais cette mesure est très rarement mise en œuvre. Les communes récalcitrantes pourraient également se voir infliger des pénalités susceptibles de représenter jusqu’à 7, 5 % du budget municipal, conformément à la Alur de 2014,.L’annonce du chef de l’Etat a été vivement applaudie à Montpellier par les congressistes représentants des bailleurs sociaux.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye L’extrême droite française, vent debout contre l’accueil de réfugiés venant de Syrie, d’Irak ou de la corne de l’Afrique, a trouvé un bouc émissaire de choix dans la crise des migrants qui secoue l’Europe : l’Allemagne. Une manifestation « contre la déferlante migratoire » est organisée, jeudi 24 septembre, devant l’ambassade d’Allemagne, à Paris, à l’initiative du Siel (Souverainisme, indépendance et libertés), un petit parti allié au Front national.La formation de Marine Le Pen n’appelle pas elle-même à participer à ce rendez-vous, qui doit réunir, entre autres, l’écrivain Renaud Camus – théoricien du « grand remplacement » –, le groupuscule islamophobe Riposte laïque, l’Action française, ou encore la porte-parole du mouvement allemand anti immigrés Pegida. Il n’empêche, le FN n’est pas en reste sur le sujet.Depuis plusieurs semaines, Angela Merkel occupe une place de choix dans les discours de Marine Le Pen, au même titre que François Hollande ou Nicolas Sarkozy. La présidente du FN n’a de cesse de dénoncer le rôle moteur de la chancelière allemande dans la mise en place d’un système de répartition des migrants dans l’Union européenne, et critique la volonté de Mme Merkel d’accueillir 800 000 personnes dès 2015 sur son propre territoire.Lire aussi :La crise des migrants contraint les politiques français à clarifier leur discours« L’Europe à la schlague »« Sans doute l’Allemagne pense-t-elle à sa démographie moribonde, et sans doute cherche-t-elle encore à baisser les salaires et à continuer à recruter des esclaves via une immigration massive », a lancé Mme Le Pen lors du discours de clôture de l’université d’été de son parti, le 6 septembre, à Marseille. De son côté, Florian Philippot a pour sa part jugé que l’Allemagne « n’en finit plus de lancer ses diktats au visage de l’Europe : sur l’euro, les migrants ou le budget ».En manifestant son opposition à Angela Merkel, le Front national réactive un couplet déjà entonné au plus fort de la crise grecque, en juin : l’Allemagne, première économie du continent, ferait valoir ses vues à l’Europe au mépris des intérêts de ses partenaires. « C’est l’Europe à la schlague, dénonce Mme Le Pen, interrogée par Le Monde. En toutes circonstances et en tous domaines, l’Allemagne impose sa loi. »Lire aussi :Marine Le Pen rétropédale sur le « Grexit »« L’Allemagne paraît grande car nous sommes à genoux »En s’en prenant à la chancelière, chef de file supposée de l’Union européenne, la présidente du FN tente d’endosser le rôle de première opposante à l’ordre européen tel qu’il existe aujourd’hui. Et de dénoncer par-là même l’action de François Hollande, renvoyé à une simple position d’« administrateur de province sous direction allemande ».« L’Allemagne nous considère comme un esclave car elle obtient ce qu’elle demande : Mme Merkel demande l’accueil de 800 000 migrants, François Hollande applaudit ; puis Mme Merkel rétablit les frontières, et François Hollande applaudit encore. L’Allemagne paraît grande car nous sommes à genoux », juge Marine Le Pen.Un renversement d’alliances en faveur de la RussieCes critiques contre une supposée « Europe allemande » s’exprimaient déjà quand le premier ministre grec Alexis Tsipras tentait, avant l’été, d’obtenir un plan d’aide pour son pays sans contreparties trop sévères en terme d’austérité. Pendant la campagne présidentielle de 2012, déjà, le Front national s’en prenait à l’Allemagne pour son rôle dans le maintien d’un euro fort.Partisane d’un renversement d’alliances en faveur de la Russie et de relations bilatérales entre Etats, la fille de Jean-Marie Le Pen assure que si elle arrivait au pouvoir, elle ne ferait plus du couple franco-allemand un moteur des décisions en Europe. Finis les conseils des ministres communs, la visite à Berlin dès la prise de fonction... « Je traiterais l’Allemagne comme je traite les autres pays. Il n’y a pas d’objectif de tension ou d’hostilité, mais s’il faut en passer par là, on le fera », déclare la députée européenne.Lire aussi :Le monde vu du Front nationalOutre-Rhin, la présidente du Front national est perçue avec une certaine circonspection. L’entreprise de dédiabolisation du parti, qui consiste d’abord à le laver tout soupçon d’antisémitisme, ne convainc pas, le discours sur l’islam ou l’immigration n’ayant pas varié par rapport à l’époque de Jean-Marie Le Pen. Au lendemain des élections européennes, en mai 2014, Angela Merkel avait jugé « regrettable » les bons résultats des partis populistes en Europe. Son ministre de l’économie, Wolfgang Schäuble, avait quant à lui estimé que les Français avaient voté non « pas pour un parti de droite, mais pour un parti fasciste ». Pas de quoi réchauffer les relations entre le FN et le gouvernement allemand.Olivier Faye François Béguin Fraîchement élu, François Hollande avait annoncé, devant les représentants des mutuelles de santé, sa volonté de généraliser l’accès à une « couverture complémentaire de qualité » d’ici à 2017. Cet engagement présidentiel, renouvelé à Nantes en juin, devrait trouver sa pleine traduction dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2016 présenté jeudi 24 septembre par la ministre des affaires sociales et le secrétaire d’Etat chargé du budget.Lire aussi :Le régime des retraites bientôt à l’équilibreSi l’accord national interprofessionnel, signé en janvier 2013 par les partenaires sociaux, prévoit bien la mise en place de contrats collectifs d’entreprise obligatoires au 1er janvier 2016, certains publics restaient exclus du dispositif. Aujourd’hui, 3,3 millions de retraités, jeunes en difficulté d’insertion professionnelle ou chômeurs de longue durée ne bénéficient pas d’une telle couverture complémentaire, a calculé la Mutualité.Les salariés précaires avec des CDD de trop courte durée pour bénéficier de ces contrats collectifs devraient désormais directement recevoir de leur employeur une aide individuelle pour les aider à financer une complémentaire santé. Mais il n’est pas précisé pour l’instant la forme que prendra cette aide : ligne supplémentaire sur le bulletin de salaire ou « chèque santé ».« Critères de prix »Le budget 2016 de la « Sécu » prévoira également des mesures permettant un meilleur accès des plus de 65 ans aux complémentaires santé. Aujourd’hui, en perdant l’aide financière de leur employeur ainsi que les aides fiscales et sociales, les nouveaux retraités voient le coût annuel moyen de leur complémentaire santé passer de 283 à 998 euros, selon la Mutualité.La loi Evin de 1989 prévoit aujourd’hui que les salariés qui quittent une entreprise peuvent continuer à bénéficier du contrat collectif de leur entreprise pour un tarif ne dépassant pas 150 % de celui appliqué aux salariés. Ce dispositif devrait être réaménagé. L’augmentation des tarifs devrait à l’avenir être progressive et atteindre les 150 % en trois à cinq ans.De nouveaux contrats individuels de complémentaire santé spécifique pour les plus de 65 ans devraient enfin faire leur apparition. Labellisés par l’Etat à l’issue d’un appel d’offres, ceux-ci devront répondre à des « critères de prix et de qualité » définis par le ministère de la santé.François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual, Bertrand Bissuel et François Béguin Pour la première fois depuis 2004, le régime de retraites des salariés du privé devrait revenir à l’équilibre l’an prochain. Cette bonne nouvelle figure dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2016, présenté, jeudi 24 septembre, par la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, et par le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert. Elle résulte, pour une large part, de la réforme promulguée en 2010, qui relève progressivement l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans. S’y ajoute l’impact des dispositions votées en 2013 (allongement de la durée de cotisations pour obtenir une pension à taux plein, accroissement des cotisations de 0,3 point sur la période 2014-2017, etc.).Ces mesures, successivement portées par les gouvernements Fillon et Ayrault, avaient suscité de vives controverses à l’époque. Alors qu’elle accusait un solde négatif de 1,2 milliard d’euros en 2014, la branche vieillesse devrait, en 2016, repasser au-dessus de la ligne de flottaison et afficher un excédent d’environ 500 millions d’euros.Lire aussi :Mutuelles : les salariés précaires et les plus de 65 ans seront aidésL’ensemble de notre système de protection sociale, lui, reste dans le rouge, mais le déficit devrait continuer à se réduire. Pas d’annonces fracassantes, dans ce budget 2016 de la « Sécu », qui recèle une myriade de dispositions très techniques : mises bout à bout et additionnées aux précédentes réformes, elles permettront de diminuer, en 2016, de 3,1 milliards d’euros le déficit du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) – si les prévisions de l’exécutif se réalisent.En 2015, les quatre branches du régime général (assurance-maladie, vieillesse, famille, accident du travail-maladies professionnelles) et le FSV devraient afficher un solde négatif de 12,8 milliards d’euros, soit près de 400 millions d’euros en moins par rapport à l’exercice précédent. Le gouvernement ambitionne de ramener le déficit à 9,7 milliards d’euros l’an prochain, contre « 21 milliards en 2011 », souligne M. Eckert, ce qui donne la mesure, selon lui, des efforts accomplis. L’an prochain, ajoute-t-il, « nous retrouverons quasiment le niveau qui prévalait avant la crise, puisqu’il se situait en 2008 à 9,3 milliards d’euros ».Santé : 3,4 milliards d’économiesL’assurance-maladie reste le poste le plus lourdement déficitaire : – 7,5 milliards d’euros en 2015, soit un dérapage d’environ 1 milliard par rapport à l’année précédente. Pour 2016, le but de l’exécutif est de revenir à un solde négatif de 6,2 milliards d’euros. Dans cette optique, l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (Ondam), qui sert à piloter les comptes, est ramené à un taux historiquement bas : + 1,75 % (contre + 2,05 % en 2015).Diverses mesures sont programmées pour réaliser 3,4 milliards d’économies dans notre système de santé. Le prix de certains médicaments va baisser, le gain espéré s’élevant à 550 millions d’euros. Et le recours aux génériques va être promu. Mme Touraine devait d’ailleurs annoncer, jeudi, le lancement d’une grande campagne de communication durant le premier semestre 2016, afin d’encourager la diffusion de ces produits de santé. Gain escompté : 395 millions d’euros. La ministre de la santé entend aussi accroître « l’efficience de la dépense hospitalière », notamment en optimisant les achats dans les hôpitaux et en améliorant leurs fonctions logistiques (420 millions d’euros). Elle tient aussi à favoriser le « virage ambulatoire », c’est-à-dire permettre aux patients de passer moins de temps à l’hôpital et plus de temps à leur domicile. Dans l’entourage de Mme Touraine, on met en exergue le fait que ces économies ne passeront pas par des déremboursements ou des baisses de prises en charge coûteuses, comme celle liée à l’hépatite C.La branche famille, elle, reste déficitaire, mais l’exécutif table sur une correction relativement rapide du déséquilibre financier : – 800 millions d’euros en 2016 contre – 2,7 milliards deux ans plus tôt. Une amélioration induite par la modulation des allocations familiales en fonction du revenu des ménages, qui est entrée en vigueur début juillet.Mécanismes de revalorisationSur le volet « famille », le PLFSS prévoit, par ailleurs, de généraliser dès le printemps 2016 la garantie contre les impayés de pensions alimentaire (GIPA). Ce dispositif, expérimenté depuis un an dans vingt départements, permet au parent qui a la charge de l’enfant de toucher, dès le premier mois de pension non perçue, une pension alimentaire minimale, équivalente au montant de l’allocation de soutien familial (100 euros par mois et par enfant). La CAF, de son côté, continue de se rembourser auprès du parent « défaillant » (saisie sur salaire), même si, dans les faits, les taux de recouvrement restent assez faibles. Le ministère de la santé table aujourd’hui sur 90 000 familles concernées par la GIPA à terme, avec un coût estimé pour la branche famille à 5 millions d’euros en 2016.Enfin, les mécanismes de revalorisation de toutes les prestations sociales vont être revues. Désormais, le coup de pouce sera calculé en fonction de l’inflation constatée et non plus prévisionnelle. En outre, il sera regroupé sur deux dates : soit le 1er avril soit le 1er octobre. Ces changements devraient engendrer une économie d’environ 500 millions d’euros en 2016.Le gouvernement prévoit que les quatre branches de la « Sécu » seront de nouveau excédentaires (de 1,8 milliard d’euros) en 2019. Mais en tenant compte du FSV, les comptes demeureraient négatifs de 1 milliard. La Cour des comptes risque de froncer les sourcils. Dans son rapport sur la Sécurité sociale, publié le 15 septembre, elle déplorait que le redressement des comptes sociaux soit repoussé « à un horizon indéfini ».Julia PascualJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteFrançois BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual L’Assemblée nationale entame sa rentrée, mardi 15 septembre, par l’examen en seconde lecture du projet de loi sur « l’adaptation de la société au vieillissement » dans un désintérêt assez révélateur d’un texte qui manque cruellement de moyens.Alors qu’un Français sur trois aura plus de 60 ans en 2060, et que la réforme de la dépendance est attendue depuis la canicule de 2003 pendant laquelle l’Inserm avait recensé 19 490 morts, le texte présenté mardi et mercredi « se caractérise surtout par ce qu’il n’y a pas dedans », décoche Pascal Champvert, le président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées, qui regroupe des directeurs de services à domicile et d’établissements. M. Champvert regrette que la loi n’ait « pas été l’occasion d’un débat de société ». « Ça va se terminer par une petite loi de plus », pronostique t-il.Des propos que la rapporteure de la loi à l’Assemblée, la députée socialiste Joëlle Huillier (Isère), ne dément pas : « Intellectuellement, c’est frustrant. Bien évidemment, j’aurais préféré une loi globale. Mais on n’y arrive pas. Nous n’avons pas les moyens de le faire avec les recettes actuelles. »La députée socialiste regrette également la lenteur de la procédure législative. Le texte a été adopté en première lecture il y a déjà un an. Mme Huillier veut pourtant défendre ce qu’elle qualifie de « jolie loi ».« Droit au répit »Concrètement, le texte présenté devant l’Assemblée se concentre sur le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie à travers notamment la revalorisation de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) des 700 000 personnes âgées à domicile (sur un total d’1,2 million de bénéficiaires). La mesure devrait permettre à ces seniors de bénéficier d’une heure supplémentaire par jour d’aide à domicile pour les plus dépendants à une heure par semaine pour les plus autonomes.Cette hausse de l’APA doit coûter 375 millions d’euros par an, puisés dans les 645 millions de la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA), un impôt créé en 2013 et prélevé sur les retraites, préretraites et pensions d’invalidité.Les fonds restants de la CASA seront fléchés vers d’autres dispositifs. La prévention de la perte d’autonomie bénéficiera ainsi d’une enveloppe de 140 millions d’euros pour le financement d’aides techniques (téléassistance, domotique…), d’un plan de lutte contre le suicide ou encore de campagnes d’information sur des thèmes comme le sommeil ou la nutrition. Un « droit au répit » sera instauré. Ciblé sur les aidants familiaux des personnes les plus dépendantes, il se traduira par une aide pouvant aller jusqu’à 500 euros annuels, pour une enveloppe globale de 80 millions d’euros.« Proche de la charité »La loi prévoit aussi l’adaptation de 80 000 logements privés d’ici à 2017, portée par l’Agence nationale de l’habitat. Et la rénovation des foyers-logements (110 000 places), rebaptisés « résidences autonomie » (40 millions d’euros sur trois ans), sorte de compromis entre le domicile et la maison de retraite.Sur cette dernière mesure, Claude Jarry, président de la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées, regrette un argent trop « rare » : « Ces logements foyers reviennent en grâce parce qu’on sait qu’on ne fera pas face à la vague grise. Du fait du manque de moyens, on ne va pas pouvoir mettre en place de véritables équipes médico-sociales. On est plus proche de la charité que de la solidarité. »« Les 3 milliards d’euros nécessaires pour une véritable réforme de l’autonomie, on ne les a pas », répète Joëlle Huillier. A tel point que le second volet de la réforme, qui devait faire l’objet d’un autre texte portant sur les établissements pour personnes âgées, n’est plus d’actualité. « En raison de la crise, il est renvoyé sine die », regrette M. Jarry.Julia PascualJournaliste au Monde 15.09.2015 à 15h47 Le rapport remis le mercredi 9 septembre à Manuel Valls par Jean-Denis Combrexelle, ancien directeur général du travail, pose les bases d’une remise en cause du code du travail. Ce document a été précédé d’autres rapports rédigés par des groupes de pression proches de la droite libérale, tel que l’Institut Montaigne ou de la gauche gouvernementale, tel que Terra Nova. Tous partent du postulat que le code du travail serait trop volumineux, trop compliqué, trop contraignant pour l’entreprise et qu’il constituerait un véritable frein à la création d’emplois. Notons pour autant qu’aucun travail sérieux ne montre un lien évident entre l’importance du code du travail et le niveau de chômage.Sans revenir de manière détaillée sur cet aspect des différents rapports, nous voudrions nous arrêter ici sur l’idée que la faiblesse du syndicalisme français s’expliquerait aussi par la lourdeur et la complexité du code du travail. Remplacer le code du travail par la négociation collective est dès lors présenté comme l’alpha et l’oméga d’une meilleure santé économique et sociale dans l’entreprise, et une possible avancée pour les salariés.Lire aussi :Généraliser l’accord collectif ne doit pas déboucher sur un droit du travail « à la carte »Comment peut-on se prononcer pour une inversion de la hiérarchie des normes, qui privilégie la négociation collective en entreprise par rapport à la loi et à la négociation de branche, sachant que ce processus a déjà par ailleurs été largement introduit par la loi Fillon du 4 mai 2004 et renforcé en 2008 et 2010, sans mettre en cause les pratiques discriminatoires et répressives dont sont victimes ceux-là mêmes qui sont mandatés par les salariés pour les représenter lors de négociations ?Peur des représaillesLe premier rapport de l’Observatoire de la discrimination et de la répression syndicales, initié par la fondation Copernic, dont sont parties prenantes la CFTC, la CGT, FO, la FSU, Solidaires, le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature, est là pour le prouver. Ce dont souffre le syndicalisme en France c’est avant tout des pratiques de nombreux employeurs qui n’hésitent pas à s’attaquer aux salariés syndiqués ou à leurs représentants pour faire passer leurs intérêts propres en matière de conditions de travail, de salaire ou de formation.Si les statistiques publiques sont sur ce point largement insuffisantes, les sondages disponibles montrent que près de quatre salariés sur dix renoncent à se syndiquer par peur des représailles, ou que d’autres hésitent à s’engager lorsque cela signifie de sacrifier leur carrière professionnelle. Le développement des recours aux juges ces dernières années montre que ces phénomènes ne sont pas une pure vue de l’esprit et que malheureusement ils justifient ces craintes.Lire aussi :Droit du travail, les pièges d’une refondationDe même, les formations dispensées aux futurs directeurs des ressources humaines (DRH), en délégitimant le rôle des syndicats en entreprise, constituent un des vecteurs de diffusion de telles pratiques, pourtant anticonstitutionnelles, mais néanmoins très rarement réprimées. Elles expliquent bien plus à elles seules la faiblesse de la syndicalisation en France que le nombre de pages du code du travail.Liberté relativeC’est pourquoi si l’on veut, comme le propose le rapport Combrexelle, redonner « confiance, responsabilité et volonté d’agir » aux salariés et à leurs représentants, encore faudrait-il que l’effectivité du droit des salariés à une représentation syndicale en entreprise et plus largement les droits syndicaux soient garantis.Donner la primauté à la négociation sur le droit c’est, dans un contexte de crise économique, de chômage massif et de dégradation du rapport salarial, affaiblir davantage les organisations syndicales face au pouvoir de l’employeur. Le rapport remis au gouvernement oublie que le droit conventionnel n’a pas de sens quand un nombre important d’employeurs ne reconnaît pas les organisations syndicales comme des interlocuteurs légitimes.Donner la primauté à la négociation collective sur le droit commun ce serait ouvrir la porte à l’inégalité des droits. En réalité, au pays des droits de l’homme et du citoyen, la liberté syndicale reste toute relative, bien plus formelle que réelle. Sans un changement profond des pratiques patronales, la limite au dialogue social risque d’être très vite atteinte.Didier Gelot (Économiste) et François Clerc (Syndicaliste) Anne Michel Critiqué pour son passé de banquier chez BNP Paribas de 2003 à avril 2015, cible d’une fronde de 150 économistes, François Villeroy de Galhau, le candidat de François Hollande pour la Banque de France, compte sur ses promesses d’indépendance pour emporter les votes des parlementaires.Cet ancien grand commis de l’Etat, qui fut directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn au ministère des finances puis directeur général des impôts, sera auditionné le 29 septembre par les commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat, réunies tour à tour.Seule l’opposition de trois cinquièmes des parlementaires conduirait l’Etat à revoir sa copie.Dans une lettre adressée dès le 8 septembre à Gilles Carrez, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, qu’a pu consulter Le Monde, le prétendant au prestigieux fauteuil de gouverneur de la banque centrale française dresse la liste des engagements qu’il formulera solennellement devant les élus locaux « afin de prévenir tout risque de conflit d’intérêts » , souligne-t-il. En voici le contenu.- Un engagement à ne percevoir « aucune rémunération différée de BNP Paribas ». « J’ai renoncé définitivement, pour toutes les années à venir, au bénéfice de mes rémunérations variables différées, de mon plan d’intéressement à long terme, et de toute stock-option, écrit l’ex-directeur général délégué de la grande banque française. « Je précise, poursuit-il, que ce renoncement s’est fait sans aucune compensation financière. Je n’ai par ailleurs perçu aucune prime de départ ».- Un engagement à ne conserver aucune action de BNP Paribas « ni d’aucune autre banque ou compagnie d’assurances ». L’intéressé informe ainsi le Parlement qu’il s’était notamment vu attribué, début 2014, 1555 « actions de performance » (des actions distribuées gratuitement si des objectifs financiers sont atteints). Celles-ci n’étant légalement cessibles que le 4 mars 2016, il s’engage « à en faire don par anticipation à une ou des associations d’intérêt général », avant sa nomination.- Un engagement à adresser une déclaration de situation patrimoniale, ainsi qu’une déclaration d’intérêts, à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.- Un engagement à « ne participer à aucune décision individuelle concernant BNP Paribas ou une de ses filiales dans les deux ans suivant (son) départ de ce groupe », soit jusqu’au 1er mai 2017. Même si les décisions que prend individuellement la Banque de France sur les banques sont en nombre limité depuis que la supervision des grands établissements a été transférée à la Banque centrale européenne (BCE) en novembre 2014, explique François Villeroy de Galhau, il s’agit de mettre en place une muraille de chine.Au total, estime l’ex-collaborateur de DSK en conclusion de sa lettre à Gilles Carrez, « l’ensemble de ces dispositions assurent qu’en aucun cas, il n’existerait un quelconque intérêt privé qui serait de nature à influencer ou paraître influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif de mes responsabilités ». « (...) le goût du service public ne m’a jamais quitté », affirme-t-il finalement.Lire aussi :François Villeroy de Galhau, un privé à la tête de la Banque de FranceAnne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel La réforme du droit du travail intégrera des mesures destinées à encadrer « la transformation numérique de notre économie ». Manuel Valls l’a dit, le 9 septembre, quelques instants après s’être vu remettre le rapport de l’ex-directeur général du travail, Jean-Denis Combrexelle, qui encourage le développement de la négociation collective pour élaborer les normes sociales.Le premier ministre considère que le développement des technologies digitales dans le monde de l’entreprise a des « impacts sociaux sur la vie au travail qui seront de plus en plus lourds ». Dès lors, il convient d’agir. Le sujet sera probablement abordé lors de la conférence sociale du 19 octobre. Des dispositions devraient également être inscrites dans le projet de loi que Myriam El Khomri présentera, fin 2015 ou début 2016, afin d’accorder plus de place aux accords de branche et d’entreprise dans « notre système de relations professionnelles ».Pour nourrir sa réflexion, la ministre du travail dispose d’un rapport supplémentaire, rendu, mardi 15 septembre, par Bruno Mettling, directeur général adjoint d’Orange, chargé des ressources humaines. Il dresse un état des lieux, très documenté et parfois éloquent, sur les effets du numérique dans les relations de travail. Il formule aussi trente-six préconisations, en suivant une approche qui se veut équilibrée.« Le numérique est d’abord une opportunité pour penser différemment l’organisation du travail, le fonctionnement de l’entreprise au quotidien, confie M. Mettling au Monde. Mais il peut aussi être porteur de risques pour la santé des salariés, qu’il convient d’anticiper. Il ne faut pas que ça serve de prétexte pour mettre à bas le code du travail. »« Infobésité »La numérisation de l’économie a pris une ampleur spectaculaire. Aujourd’hui, 90 % des cadres disposent d’un micro-ordinateur sur leur lieu de travail. Et le nombre de smartphones a été multiplié par six depuis 2008.Or, selon M. Mettling, l’utilisation de tels équipements conduit parfois à une « surcharge informationnelle et communicationnelle » qui peut se révéler « contre-productive » en faisant intrusion dans la vie privée des salariés. Cette « infobésité » engendre, dans certains cas, du stress, « un sentiment de fatigue » et « pose en creux la question des risques psychosociaux ». Réguler l’usage de ces outils constitue donc une question « centrale, notamment pour les cadres ».C’est pourquoi le dirigeant d’Orange propose d’instaurer « un droit à la déconnexion professionnelle qui doit se généraliser par négociation d’entreprise ». « Pour être effectif, ajoute-t-il, il doit s’accompagner d’un devoir de déconnexion dont le respect incombe d’abord à chacun d’entre nous, mais aussi à l’entreprise. Il revient, en effet, à celle-ci de former ses collaborateurs au bon usage des outils digitaux. Les dirigeants doivent également se montrer exemplaires. »Le rapport ne fixe pas de solutions clés en main, mais cite plusieurs exemples : ainsi, Volkswagen a lancé un « dispositif de mise en veille des serveurs », entre 18 h 15 et 7 heures du matin, pour les smartphones professionnels ; de son côté, la société de e-commerce Price Minister a mis en place une demi-journée par mois sans courriels, afin de privilégier les échanges oraux entre salariés.Autre tendance lourde qu’il convient d’encadrer, aux yeux de M. Mettling : « La multiplication de l’emploi hors salariat » induite par le modèle économique du numérique. Le rapport ne mentionne pas le nom d’UberPop, mais il est clair que le dirigeant d’Orange pense – entre autres – au service pour téléphone mobile qui permet à n’importe quel particulier de devenir chauffeur occasionnel sans être assujetti aux obligations qui pèsent sur les conducteurs de taxi (cotisations, achat d’une licence, etc.).« Le numérique favorise l’avènement de nouvelles formes d’emploi qui permettent dans bien des cas de retrouver une activité, estime M. Mettling. Mais elles comportent aussi des risques pour notre modèle social. Il faut donc qu’elles contribuent au financement de notre système de protection sociale et que les personnes concernées puissent y avoir accès. » Pour ce faire, il convient d’engager « une étude ad hoc autour de différents scenarios à construire ».Quant à la législation sur le temps de travail, M. Mettling constate que le « forfait jours » est « la réponse la plus adaptée aux salariés autonomes du numérique ». Mais ce dispositif, qui prévoit que certaines catégories de personnel ont un certain nombre de jours à effectuer dans l’année (et non pas d’heures), n’est pas sécurisé sur le plan juridique : à plusieurs reprises, la justice a annulé des accords qui l’instituaient dans certaines branches, notamment au motif que les obligations sur les temps de repos n’étaient pas respectées. M. Mettling invite les pouvoirs publics à légiférer pour que soient précisées les règles à suivre par les employeurs et prise en compte la « charge de travail ».Autre préconisation qui, elle, risque de faire grincer des dents : les salariés du numérique soumis au forfait-jour devraient pouvoir déroger aux dispositions sur les repos (onze heures consécutives par jour et trente-cinq heures consécutives par semaine, au minimum). Ainsi, ils feraient face aux « coups de bourre » ponctuels sans que la responsabilité de l’entreprise soit susceptible d’être mise en jeu.Lire aussi :Les nouveaux visages de l’économie collaborativeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Franck Johannès Le très respecté Jean-Marie Delarue, l’actuel président de la commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) jugé par trop indépendant, a été écarté par le gouvernement de la présidence de la nouvelle Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNTR). Matignon a indiqué lundi 14 septembre dans un très bref communiqué les noms des quatre magistrats - deux nommés par le Conseil d’Etat, deux autres par la Cour de cassation - qui siégeront à la Commission ; le président doit nécessairement être désigné par le président de la République parmi eux.Le vice-président du Conseil d’Etat a cependant rendu hommage, dans un communiqué publié le 15 septembre, à Jean-Marie Delarue, qui « réunissait l’ensemble des qualités pour siéger dans la nouvelle Commission », mais précise Jean-Marc Sauvé, « il n’a pas souhaité être candidat à cette fonction. » C’est exact, mais M. Delarue ne pouvait pas décemment siéger dans une commission dont il avait été jusqu’alors le président, et il ne faisait guère de doute que le chef de l’État, si le vice-président du Conseil d’État l’avait nommé, ne l’aurait pas choisi pour en prendre la tête.Le Conseil d’Etat a ainsi choisi Francis Delon et Jacqueline de Guillenschmidt, conseillère d’Etat honoraire et ancienne membre du Conseil constitutionnel, la Cour de cassation a choisi Franck Terrier, président de la 3e chambre civile, et Christine Pénichon, avocat général - la loi Renseignement du 24 juillet impose une parité entre hommes et femmes. Deux députés et deux sénateurs devraient les rejoindre, ainsi qu’une « personnalité qualifiée pour sa connaissance en matière de communications électroniques », nommée sur proposition du président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep).Francis Delon nommé présidentLe chef de l’Etat a aussitôt proposé de nommer Francis Delon président de la nouvelle CNCTR, un choix qui doit encore être confirmé par les commissions des lois des deux chambres. Enarque de 64 ans, il est membre du Conseil depuis 1979, dont il a été président de la 5e sous-section (chambre) de la section du contentieux de 2000 à 2004, et siège depuis à la section de l’intérieur. Il a été également chargé de mission de 1986 à 1988 auprès du ministre des affaires étrangères, conseiller juridique à l’ONU de 1988 à 1993, directeur des affaires générales au ministère de l’éducation nationale en 1994 et 1995, puis directeur de cabinet de ce même ministère de 1995 à 1997. Il a de surcroît une certaine expérience des affaires militaires puisqu’il a été secrétaire général de la défense nationale, puis secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, de 2004 à 2014.Reste que Jean-Marie Delarue a donc été évincé. Le conseiller d’Etat, 70 ans, normalien et énarque, a été délégué interministériel à la ville (1991-1994), puis directeur des libertés publiques au ministère de l’intérieur. Il s’est surtout imposé en 2008 lors de sa nomination au poste épineux, qui venait d’être créé, de contrôleur général des lieux de privation de liberté. Il a, à la fin de son mandat, été nommé en juin 2014 à la tête de la CNCIS – la commission de contrôle des écoutes administratives.« Affaiblissement des contrôles »Le président Delarue, qui a une haute idée de sa mission et de son indépendance, s’est vite heurté aux responsables des services de renseignement, qui ne cachaient pas leur hostilité au contrôle redoublé de la commission. Les services du premier ministre se sont de leur côté agacés de l’indépendance et du franc-parler du magistrat. Lors de son ultime rapport annuel, le 22 juillet, il avait jugé « préoccupant » que dans les quatre premiers mois de 2015, « la part des avis défavorables qui n’ont pas été suivis par le premier ministre s’est accrue nettement plus substantiellement ». Le premier ministre était passé outre pour « plus du quart » des avis défavorables de la commission, deux recommandations de suppression immédiate d’écoutes litigieuses ont été ignorées par Matignon, « cette manière de faire est inédite depuis 1991 », avait poliment dit la Commission.Ce sont évidemment les positions tranchées de M. Delarue sur la nouvelle loi Renseignement qui lui ont coûté sa place. Il s’était vivement inquiété d’un « affaiblissement des contrôles » induit par la loi renseignement, « quoi qu’on ait réellement voulu et quoi qu’on ait pu affirmer sur ce point ». Manuel Valls ne supportait plus la liberté de ton du conseiller d’Etat, dont le sort était désormais scellé ; le discret soutien de Christiane Taubira, la garde des sceaux, a visiblement été d’un mince secours.Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Collectif L’Elysée a officialisé, mardi 8 septembre, la nomination de François Villeroy de Galhau à la présidence de la Banque de France, ce qui le conduira de facto à présider aussi l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et à siéger au Haut Conseil de stabilité financière. Celui qui a été, entre 2011 et 2015, le directeur général délégué du groupe BNP Paribas deviendrait donc le relais en France de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et le principal représentant de la France dans les instances internationales chargées de la régulation bancaire.Lire aussi :Banque de France : la nomination d’un ex-dirigeant de BNP dénoncée par 150 économistesL’expérience de François Villeroy de Galhau lui confère à n’en pas douter une excellente expertise du secteur bancaire, au moins autant qu’elle l’expose à un grave problème de conflit d’intérêts et met à mal son indépendance. Etant donné les enjeux de pouvoir et d’argent qu’il véhicule, le secteur bancaire est particulièrement propice aux conflits d’intérêts. Il est totalement illusoire d’affirmer qu’on peut avoir servi l’industrie bancaire puis, quelques mois plus tard, en assurer le contrôle avec impartialité et en toute indépendance.Lire aussi :François Villeroy de Galhau, un privé à la tête de la Banque de FranceEt ce n’est pas comme si le président de la République n’avait pas eu le choix. Il était tout à fait possible de promouvoir, au sein de la Banque de France, une candidature interne bien moins exposée au risque de conflit d’intérêts et apportant les meilleurs gages de compétence et d’expérience.Parmi les candidats externes souvent évoqués, un économiste français, ancien de la direction générale du Trésor, actuel membre du directoire de la BCE, présentait aussi les gages d’expertise comme d’indépendance vis-à-vis des pressions politiques et de celles du lobby bancaire, avec en outre à son actif un curriculum académique qui, à peu près partout ailleurs qu’en France, aurait constitué un atout pour recruter un banquier central. L’Elysée pouvait aussi ouvrir le jeu et recruter bien au-delà du sérail de la haute administration.Effet délétère sur la démocratieA l’expertise indépendante ou à la promotion interne, François Hollande a préféré l’ancien banquier, énarque et inspecteur des finances. Nos gouvernants sont-ils à ce point prisonniers des intérêts financiers qu’ils laissent à la finance le pouvoir de nommer les siens aux fonctions-clés des instances censées la réguler ? Sont-ils à ce point dans l’entre-soi qu’ils ne réalisent pas l’effet délétère d’une telle décision sur notre démocratie ? Sont-ils à ce point déconnectés de leurs concitoyens qu’ils ne mesurent pas la défiance à l’égard des institutions qu’une telle décision vient nourrir ?Lire aussi :Quel gouverneur pour la Banque de France ?Monsieur le président de l’Assemblée nationale, Monsieur le président du Sénat, Monsieur le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Madame la présidente de la commission des finances du Sénat, Mesdames et Messieurs les parlementaires, qui allez bientôt vous prononcer sur cette nomination, nous vous demandons de ne pas l’approuver. Nous en appelons à votre responsabilité, à votre engagement à servir le bien public, et à votre sens démocratique.Cette tribune, à l’initiative de Jézabel Couppey-Soubeyran, Laurence Scialom et Anne-Laure Delatte, a recueilli plus de 140 signatures du monde académique et de personnalités de la société civile.Les signatairesListe des signataires de cette tribune, à l’initiative de Jézabel Couppey-Soubeyran, Laurence Scialom et Anne-Laure Delatte :Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne; Laurence Scialom, professeure à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense ; Anne-Laure Delatte, chargée de recherche au CNRS ; Michel Crinetz, commissaire contrôleur général honoraire des assurances ; Thierry Philipponnat, fondateur de Finance Watch, président du Forum pour l’Investissement Responsable ; Jean-Charles Rochet, professeur à l’université de Zurich ; François Bourguignon, Chaire Emérite, Ecole d’économie de Paris ; André Cartapanis, professeur à Sciences Po Aix, membre du Cercle des économistes, ancien président de l’Association française de science économique ; Michel Aglietta, professeur à l’université de Paris Ouest Nanterre la Défense ; Jean-Michel Naulot, ancien membre du collège de l’Autorité des Marchés Financiers ; Thomas Piketty, professeur à l’Ecole d’économie de Paris ; Gaël Giraud, directeur de recherche au CNRS ; Olivier Favereau, professeur à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense ; François Morin, professeur émérite, université de Toulouse ; Pierre-Henri Leroy, président de Proxinvest SAS ; Jean-Paul Pollin, professeur à l’université d’Orléans ; Alain Grandjean, économiste ; Philippe Lamberts, Eurodéputé, co-président du Groupe des Verts/ALE au Parlement Européen et négociateur des textes de régulation bancaire CRD4/CRR et BRRD ; Jérôme Cazes, ancien directeur général de la coface ; Xavier Timbeau, OFCE ; Gunther Capelle-Blancard, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Anne Lavigne, professeur à l’université d’Orléans ; Rémi Bazillier, maître de conférences à l’université d’Orléans ; Jérôme Héricourt, professeur à l’université de Bretagne Occidentale ; Hélène Raymond, professeure à l’université de Paris Ouest Nanterre la Défense ; Yamina Tadjeddine, maître de conférences à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense ; Claude Simon, professeur Emérite à l’ESCP Europe ; Olivier Bouba-Olga, professeur, Doyen de la Faculté de Sciences économiques de Poitiers ; Aurore Lalucq, Co-Directrice de l’Institut Veblen ; Guy Flury, ancien commissaire aux comptes ; Dominique Meda, professeure à l’université Paris Dauphine ; Isabelle Huault, professeure à l’université Paris Dauphine ; Olena Havrylchyk, professeur à l’université Lille 1 ; Marc Pourroy, maître de conférences à l’université de Poitiers ; Laurent Weill, professeur à l’université de Strasbourg ; Catherine Refait-Alexandre, professeure à l’université de Franche-Comté ; Hervé Alexandre, professeur à l’université Paris Dauphine ; Daniel Goyeau, professeur à l’université de Poitiers ; Marie-Line Duboz, maître de conférences à l’université de Franche-Comté ; Marc Lenglet, Enseignant-chercheur à l’European Business School Paris ; Michel Boutillier, professeur à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense ; Cécile Renouard, Directrice du programme recherche CODEV Entreprise et développement à l’ESSEC ; Philippe Madiès, professeur à l’université Pierre Mendès France - Grenoble 2 ; Etienne Farvaque, professeur à l’université de Lille ; Marianne Verdier, professeur à l’université de Paris 2 ; Jean Cartelier, professeur émérite à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense ; Dominique Meurs, professeure à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense ; Jérôme Glachant, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Thomas Grejbine, Economiste ; Nicolas Eber, professeur à l’institut d’Etudes Politiques de Strasbourg ; François-Marie Monnet, Analyste financier ; Noëlle Duport, maître de conférences à l’université de Poitiers ; Stéphane Mottet, maître de conférences à l’université de Poitiers ; Hélène Rainelli Weiss, professeure à l’université de Strasbourg ; Nadine Levratto, chargée de recherche CNRS ; Dany Lang, maître de conférences à l’université de Paris 13 ; Bruno Tinel, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Corinne Eyraud, maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille ; Nicolas Canry, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Thomas Roulet, Enseignant-Chercheur au King’s College, université de Londres ; Eve Caroli, professeure à l’université Paris Dauphine ; Sophie Harnay, professeur à l’université de Lorraine ; Laurent Augier, maître de conférences à l’université de la Rochelle, Doyen de l’UFR flash ; Sophie Brana, professeure à l’université de Bordeaux ; Erwan Le Saout, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Olivier Brossard, professeur à Sciences-Po Toulouse ; Olivier Bruno, professeur à l’université de Nice Sophia Antipolis ; Carine Staropoli, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Pascal Kauffmann, professeur à l’université de Bordeaux ; Christophe Ramaux, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Marianne Guille, professeur à l’université de Paris 2 Panthéon Assas ; Thomas Jobert, professeur à l’université Nice Sophia Antipolis ; Pierre-Guillaume Méon, professeur à l’université libre de Bruxelles ; Sylvie Lecarpentier-Moyal, maître de conférences à l’université Paris Est Créteil ; Camélia Turcu, maître de conférences à l’université d’Orléans ; Alexis Penot, maître de conférences à l’École Normale Supérieure de Lyon ; Benoît Mulkay, professeur à l’université de Montpellier ; Olivier Allain, maître de conférences à l’université Paris Descartes ; Jérôme Gautié, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Alexandra Popescu, maître de conférences à l’université de Poitiers ; Damien Broussolle, maître de conférences à l’université de Strasbourg ; Emmanuelle Nys, maître de conférences à l’université de Limoges ; Jean-Paul Renne, professeur assistant, université de Lausanne ; Daniel Szpiro, professeur à l’université Paris Est Créteil ; Michel-Henry Bouchet, Distinguished Finance Professor-Skema ; Bernard Vallageas, maître de conférences émérite à l’université de Paris Sud ; Mehmet Tuncel, maître de conférence à l’université de Nantes ; Françoise Renversez, professeur émérite à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense ; Gilbert Colletaz, professeur à l’université d’Orléans ; Sylvie Cieply, maître de conférence à l’université de Caen ; Cécile Couharde, professeure à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense ; Ion Lapteacru, maître de conférences à l’université de Bordeaux ; Claude Berthomieu, professeur émérite à l’université de Nice-Sophia Antipolis, président de l’Association CEMAFI International ; Philippe Gilles, professeur à l’université de Toulon et Doyen honoraire de la Faculté des Sciences économiques et de gestion ; Cyriac Guillaumin, maître de conférences à l’université Grenoble Alpes ; Denis Dupré, maître de conférences à l’IAE de Grenoble ; Elisabeth Cudeville, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Ghislain Deleplace, professeur émérite à l’université Paris Paris 8 – Saint Denis ; Marie-Sophie Gauvin, maître de conférences à l’université de Bretagne Sud ; André Tiran, professeur à l’université de Lyon ; Guillaume Vallet, maître de conférences à la Faculté d’économie de Grenoble ; Laure Després, professeure émérite à l’université de Nantes ; Denis Bouget, professeur émérite à l’université de Nantes, conseiller scientifique de l’Observatoire social européen à Bruxelles. ; Florence Huart, maître de conférences à l’université Lille 1 ; David Flacher, maître de conférences à l’université Paris 13 ; Bruno Théret, directeur de recherche émérite au CNRS à l’université Paris Dauphine ; Philippe Batifoulier, professeur à l’université de Paris 13 ; André Lapidus, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Cécile Bastidon, maître de conférences à l’université de Toulon ; Najat El Mekkaoui de Freitas, maître de conférences à l’université Paris Dauphine ; Jérôme Blanc, professeur à l’IEP de Lyon ; Camille Chaserant, maître de conférences à l’université de Paris 1 Panthéon Sorbonne ; Sylvie Rochhia, maître de conférences à l’université Nice Sophia Antipolis ; Adrien Nguyen-Huu, Economiste de la chaire Énergie & Prospérité, ENSAE Paristech ; Pierre Dockès, professeur émérite université Lyon 2 ; Jean-Marc Bonnisseau, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Gérard Cornilleau, économiste à l’OFCE ; Jacques Le Cacheux, professeur à l’université de Pau et des Pays de l’Adour et Conseiller scientifique à l’OFCE ; Elisabeth Tovar, maître de conférence à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense ; Catherine Baumont, professeure à l’université de Bourgogne ; François Gardes, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Samuel Bates, maître de conférences à l’université Paris-Dauphine ; Jean-Pierre Matière, maître de conférences à l’université d’Orléans ; Francisco Serranito, professeur à l’université d’Orléans ; Catherine Bruneau, professeure à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Sébastien Platon, professeur de droit public à l’université de Bordeaux ; Philippe Touron, professeur à l’université François Rabelais de Tours ; Pascal Combemale, directeur de la collection Repères aux Editions La Découverte ; Nicolas Berland, professeur à l’université Paris Dauphine ; Fabien Tripier, professeur à l’université de Lille ; Adrian Pop, maître de conférences à l’université de Nantes ; Antoine Bouët, professeur à l’université de Bordeaux ; Marc Raffino, professeur à l’université Paris Dauphine ; Muriel Roger, Economiste, UMR PjSE ; Dorothée Rivaud-Danset, ancienne professeure à l’université de Paris-Est Créteil ; Joachim Jarreau, maître de conférences à l’université Paris Dauphine ; Florence Arestoff, maître de conférences à l’université Paris Dauphine ; Hubert Kempf, professeur à l’ENS Cachan ; Sophie Pardo, maître de conférences à l’université de Nantes ; Gisèle Chanel-Reynaud, Maître de conférences à l’université Lyon2 ; Guillaume Daudin, professeur à l’université Paris Dauphine ; Kevin Beaubrun-Diant, maître de conférences à l’université Paris Dauphine ; Marie Salognon, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Jean-François Goux, professeur à l’université Lyon 2 ; Simon Manassa, maître de conférences, université de Rennes 1 ; Paul Allies, professeur émérite à l’université de Montpellier ; Emmanuel Chéné, maître de Conférences - université de Nantes ; Isabelle Bensidoun, économiste.Collectif 15.09.2015 à 06h43 • Mis à jour le15.09.2015 à 13h08 | Anne Michel Peut-on nommer un ancien banquier – fût-il ancien haut fonctionnaire reconverti dans la banque –, à la tête de la Banque de France, institution indépendante dotée de missions d’intérêt général ?« Non », répondent sans détour près de cent cinquante économistes et universitaires réputés – du très en vue Thomas Piketty au très discret François Bourguignon de l’Ecole d’économie de Paris –, dans une tribune commune, publiée mardi 15 septembre dans Le Monde, s’opposant à la désignation de François Villeroy de Galhau comme prochain gouverneur de la banque centrale française.Aujourd’hui âgé de 56 ans, cet ancien directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn (DSK) à Bercy a été officiellement choisi par François Hollande, le 8 septembre, pour succéder à Christian Noyer au sommet de l’une des plus prestigieuses institutions de la République, à compter du 31 octobre.Brillant énarque passé par l’Inspection des finances, ce vieux compagnon de route de la gauche a rejoint le privé en 2003 et opté pour une carrière de banquier chez BNP Paribas. Il en était le directeur général délégué jusqu’en avril.Lire aussi :La longue liste des engagements de François Villeroy de GalhauAlors que ce choix doit encore être validé, le 29 septembre, par les commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat, les signataires de cette lettre ouverte appellent les parlementaires à rejeter « le choix du président ».De leur point de vue, si les qualités du candidat présenté par le chef de l’Etat sont incontestables, son passé de banquier privé le disqualifie pour cette institution chargée de tout à la fois de superviser le secteur bancaire français en coordination avec la Banque centrale européenne (BCE) et d’appliquer en France la politique monétaire décidée à Francfort. Ce passé, estiment-ils, l’expose « à un grave problème de conflit d’intérêts ».Lire la tribune des économistes :Banque de France : « François Villeroy de Galhau est exposé à un grave conflit d’intérêts »« Expert mais pas indépendant »A l’origine de cet « appel des 150 » aux côtés de Laurence Scialom, professeur à Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, et Anne-Laure Delatte, chargée de recherches au CNRS, Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférences à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, justifie la démarche : « Ce n’est pas une attaque ad hominem, affirme-t-elle, mais une tribune fondée sur des principes. M.Villeroy de Galhau coche la case de l’expertise pas celle de l’indépendance. »« On ne peut pas laisser la finance dicter ses choix aux politiques et placer à la tête d’une Banque centrale ou d’une autorité de supervision une personnalité issue du secteur bancaire, argue-t-elle. Cela forge un état d’esprit et conduit à appréhender les évolutions du secteur bancaire avec un certain biais. »Laurence Scialom renchérit : « François Villeroy de Galhau a défendu les intérêts des banques et de BNP Paribas pendant douze ans. Comment pourrait-il changer subitement ses positions pour incarner l’intérêt général ? L’indépendance ne souffre aucun doute. »Son analyse est partagée par l’économiste Jean-Paul Pollin, professeur à l’université d’Orléans : « Le gouverneur de la Banque de France ne doit pas seulement être indépendant du pouvoir politique mais aussi du lobby bancaire. Or François Villeroy de Galhau serait l’envoyé de BNP Paribas à la banque centrale. Quand bien même il aurait des convictions et donnerait des garanties, la suspicion sera là. »Lire aussi :François Villeroy de Galhau, un privé à la tête de la Banque de FranceComme ses cosignataires – dont beaucoup soutiennent le challenger du poste Benoît Cœuré, actuel bras droit de Mario Draghi à la BCE et économiste de formation – l’universitaire eut préféré un économiste pour diriger la Banque centrale. « Il faut songer à Greenspan ou à Bernanke, ces anciens présidents emblématiques de la Réserve fédérale américaine. Si les Etats-Unis, le Canada, l’Allemagne, vont chercher des économistes professionnels, parfois des prix Nobel, pour diriger les banques centrales, c’est que cela doit servir, argumente-t-il. La France est le seul pays à considérer que l’ENA constitue la voie royale pour faire de l’économie. »« Archétype même du haut fonctionnaire »Face à la polémique, toutefois, les nombreux soutiens de François Villeroy de Galhau restent droits dans leurs bottes et convaincus de tenir là le meilleur candidat pour le fauteuil de gouverneur de la Banque de France. Parmi leurs arguments clés figurent les récentes évolutions statutaires attachées à la fonction, et notamment le transfert, auprès de la BCE, depuis novembre 2014, de la supervision des grandes banques européennes, dont BNP Paribas. Exit donc, soulignent-ils, le risque de conflit d’intérêts.Ainsi, Michel Camdessus, ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et ancien gouverneur de la Banque de France, se dit-il persuadé que « le Président de la République a fait un très bon choix ». « François Villeroy de Galhau a toutes les qualités requises, soutient-il, une extraordinaire droiture, une grande intégrité morale, des compétences techniques, le sens de l’Etat et du service public, qu’il a servi pendant vingt ans. Il a honoré la fonction publique. C’est l’archétype même du haut fonctionnaire que le reste du monde nous envie. »Pour l’ex-banquier central, les opposants à sa nomination commettent « de lourdes erreurs de raisonnement », se trompant « sur le fonctionnement institutionnel, sur le job de gouverneur de Banque centrale et sur la personne ».« La responsabilité du contrôle prudentiel qui exposerait un gouverneur peu scrupuleux à des conflits d’intérêt a disparu. Le job a été transféré à Francfort », explique notamment Michel Camdessus.De son côté, Nicole Notat, présidente-fondatrice de Vigeo, société spécialisée dans la notation de la responsabilité sociale des organisations, apporte son soutien à la candidature de l’ex-collaborateur de DSK : « Il est légitime que les gens se posent des questions. Mais il n’y a pas d’opposition de principe à cette nomination, estime-t-elle. Connaissant François Villeroy de Galhau, je n’imagine pas un seul instant qu’il n’ait pas bordé la question de son indépendance. Il se fera fort de démontrer qu’il est libre d’intérêts. Je l’ai vu faire au ministère de l’économie puis chez BNP Paribas où il a donné corps au concept de banque responsable, sur l’octroi de crédits ou la gestion des ressources humaines. Il a l’éthique chevillée au corps. »Le « verdict » sera rendu le 29 septembre.Anne MichelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.09.2015 à 18h39 • Mis à jour le14.09.2015 à 18h44 | Alain Trannoy (Directeur d'études à l'EHESS, Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Le président François Hollande est un adepte des petits pas en matière de réforme. Les deux réformes portant sur le barème de l’impôt sur le revenu de l’année 2015 et de la suivante procèdent de cette méthode.Il faut alors prendre un peu de recul pour juger de leur pertinence afin de distinguer si elles s’intègrent dans un grand dessein, ou bien si elles n’introduisent que de la confusion.Les réformes consistent à exonérer des contribuables de l’impôt sur le revenu en jouant sur la décote. Ce dispositif a été inventé pour diminuer l’impôt quand celui-ci est inférieur à un certain seuil et, de ce fait, en exempter un certain nombre de foyers fiscaux à revenus modestes.Lire aussi :Le bricolage fiscal est de retourJusqu’en 2013, la décote ne présentait qu’un aspect anecdotique. Contre toute attente, le président Hollande en fait un outil majeur de réforme fiscale. Ce choix discutable aboutit à une boursouflure dans le bas du barème qui défie le bon sens et qu’il appartient au parlement d’amender au plus vite. Cette utilisation de la décote crée « une congère fiscale »: de la même manière qu’un chasse-neige crée des congères en chassant la neige sur les bas-côtés, la décote agit comme un « chasse-contribuable » augmentant la pression fiscale sur la première tranche du barème.Barème absurdeLa réforme fiscale, en 2015, a certes supprimé la première tranche d’imposition au taux marginal de 5,5 %… mais pour la remplacer par une tranche à 28 % en entrée de barème sur une plage de revenus allant d’un 1,1 smic à 1,4 smic. Soulignons qu’il faut vraiment entrer dans la technique fiscale pour percer à jour la création de cette nouvelle première tranche.Le site Internet impot.gouv.fr n’en fait pas état et mentionne simplement une tranche à 14 % de 9 700 euros à 26 750 euros. Cette information induit en erreur. De 9 700 euros à 13 750 euros, la décote réduit à néant l’impôt dû. Ce n’est qu’au-delà de 17 800 euros que la tranche à 14 % s’applique. Il serait pour le moins utile que le site informe correctement les contribuables.Lire aussi :Pour une révolution de la fiscalité du logementQuoi qu’il en soit, le barème actuel est absurde pour, au moins, trois raisons.D’abord, au niveau de l’équité fiscale, il a toujours été admis, sur tous les bancs de l’Assemblée, que le taux marginal de l’impôt devait être progressif. Cette propriété est violée par le barème actuel puisque le taux marginal de 28 %, descend à 14 %, avant de remonter à 30 %, et de culminer à 41 % et 45 %.Un taux d’imposition faramineux de 59 % !Le président Hollande veut-il rester dans l’Histoire comme celui qui a introduit un impôt de solidarité à 75 % pendant deux ans sur les seuls salaires supérieurs à un million d’euros — qui n’a fait qu’effrayer les entreprises sans aucun bénéfice pour le budget de l’Etat —, une tranche à 45 % inutile car trop proche de celle qui la précède (41 %) et a remplacé la première tranche à 5,5 % par une tranche à 28 % ?Ensuite, sur le plan des incitations au retour à l’emploi, le gouvernement a récemment fusionné le revenu de solidarité active (RSA) et la prime pour l’emploi (PPE) en une prime d’activité qui apporte un peu de cohérence dans notre politique de soutien aux bas revenus.Lire aussi :Les petits pas du « grand soir » fiscalSelon le barème fourni par le ministère du travail, la prime d’activité est encore de 1 260 euros à 1,1 smic alors que le salarié rémunéré à 1,4 smic ne touche plus rien. Si l’on cumule la baisse de la prime d’activité et le taux d’imposition à 28 %, il ne reste que 1 670 euros sur les 4 050 euros de revenu d’activité supplémentaire, soit un taux d’imposition faramineux de 59 % ! Bref, le gouvernement défait d’une main ce qu’il a fait de l’autre.Enfin, toutes les études montrent que la fraude à l’impôt est alimentée par un sentiment d’injustice fiscale. En sortant 4 millions de contribuables de l’impôt sur le revenu sur deux ans, en focalisant uniquement le débat fiscal sur l’impôt sur le revenu, est-on sûr que l’on renforce le sentiment de justice chez les contribuables restants ?Un nombre de contribuables inchangéL’appréciation doit bien sûr porter sur l’ensemble des contributions et, en 2016, la taxe carbone va augmenter pour peser en priorité sur les ménages modestes. Il est probable qu’il en soit de même pour la taxe d’habitation qui a le même profil distributif. Qui communique là-dessus ?Le ministre des finances Michel Sapin a indiqué que la réforme pour 2016 porterait sur un « aménagement de la décote ». En lieu et place d’une réforme qui reste bancale, nous proposons un remède simple qui ne coûte qu’un milliard d’euros de plus que les 2 milliards dévolus à la réforme fiscale pour 2016 : le remplacement des deux tranches à 28 % et à 14 % par une tranche à 16 % sur la plage de revenus comprise entre 17 800 euros et 26 750 euros.Les bénéficiaires seraient les contribuables uniquement imposés à la première tranche, soit 14 millions. Le nombre de contribuables, quant à lui, resterait inchangé en 2016 par rapport à 2015 et il n’y aurait aucun perdant.Il reste à espérer que le gouvernement, selon la formule consacrée, s’en remette à la sagesse de l’Assemblée.Alain Trannoy (Directeur d'études à l'EHESS, Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) 14.09.2015 à 15h18 La victoire de Jeremy Corbyn le 12 septembre à la tête du New Labour Party marque un tournant radical au sein du Parti travailliste britannique. Quel impact aura-t-elle sur la sociale-démocratie européenne?- Le risque est grand pour le Labour de n’être plus un parti de gouvernement, par Alain Bergounioux (historien et directeur de « La Revue socialiste »). En prenant la tête des travaillistes britanniques, Jeremy Corbyn appelle aussi les sociaux-démocrates à clarifier leur position entre parti du progrès social et parti de pouvoir.- Jeremy Corbyn, nouveau leader du Labour, va perturber la gauche européenne, par Philippe Marlière, professeur de sciences politiques (University College London). Le succès du député d’Islington remet en cause les stratégies des socio-démocrates et de la gauche radicale.A lire aussi :- Le triomphe de M. Corbyn divise le Labour, par Philippe Bernard. La ligne pacifiste et radicale du nouveau chef travailliste est minoritaire parmi les élus du parti.- Le Moine du Labour, par Philippe Bernard. Les bookmakers ne donnaient pas cher de ses chances, mais Jeremy Corbyn, autodidacte, militant anti-austérité, pacifiste, végétarien et inconnu jusqu’ici. Alexandre Lemarié Le parti Les Républicains (LR) demande le rétablissement « provisoire » des frontières entre la France et l’Italie, a indiqué lundi 14 septembre Guillaume Larrivé, député LR de l’Yonne et secrétaire national chargé de l’immigration. « La France doit prendre l’initiative de rétablir provisoirement des contrôles à la frontière italienne – sous la forme de patrouilles mobiles de la police aux frontières – compte tenu de l’afflux venant du Sud et qui se dirige vers le Calaisis », a-t-il déclaré lors d’un point presse au siège parisien du parti.Après avoir été en contradiction avec la position d’ouverture d’Angela Merkel, le parti de Nicolas Sarkozy s’est félicité que l’Allemagne ait rétabli dimanche des contrôles à sa frontière avec l’Autriche face à l’afflux de migrants. Pour Les Républicains, la décision de la chancelière allemande de suspendre de facto la libre circulation en Europe légitime la position de M. Sarkozy visant à refonder le système actuel de Schengen. « La décision prise par la chancelière Merkel valide très exactement l’analyse de Nicolas Sarkozy », a souligné M. Larrivé.« Décision profondément politique »Un postulat discutable puisque juridiquement, la décision de Mme Merkel respecte les accords du système actuel de Schengen. La libre circulation à l’intérieur des 26 pays signataires est un des piliers du projet européen. Mais les accords de Schengen prévoient tout de même que des contrôles puissent être réintroduits à condition qu’ils soient temporaires, dans des cas exceptionnels tels qu’un afflux de migrants.Lire aussi :L’Allemagne bouscule les règles de l’espace SchengenEn février 2011, lors de l’arrivée de clandestins tunisiens en Italie, la France avait ainsi réinstauré des contrôles dans la zone proche de Vintimille après la décision italienne de leur octroyer des permis de séjour temporaires, leur ouvrant ainsi les portes de l’espace Schengen.Mais si les accords sont bien respectés à travers la décision de Berlin, le parti de M. Sarkozy estime que la décision de rétablir des contrôles à la frontière entre l’Allemagne et l’Autriche remet bel et bien en question la libre circulation à l’intérieur de l’espace Schengen. « La décision de Mme Merkel n’est pas que technique. C’est une décision profondément politique qui s’inscrit dans une démarche de refondation d’une nouvelle politique d’immigration », affirme M. Larrivé.Lire aussi :Le retour des contrôles aux frontières en Europe signe-t-il la mort de l’espace Schengen ?Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano et Alexandre Pouchard L’Allemagne est-elle en train de virer de bord dans la crise des migrants ? Dimanche 13 septembre, Berlin a annoncé le rétablissement des contrôles d’identité à sa frontière avec l’Autriche, pour endiguer le flux de réfugiés qui pénètrent depuis plusieurs semaines sur son territoire.Une décision interprétée par la droite et l’extrême droite françaises comme une validation de leurs thèses. La présidente du Front national, Marine Le Pen, a réclamé que la France suive l’exemple de l’Allemagne en suspendant « à son tour en urgence les accords de Schengen ». « Comme quoi c’est possible », a renchéri sa nièce Marion Maréchal-Le Pen sur Twitter :Submergée, l'Allemagne vient de rétablir sa frontière avec l'Autriche. Comme quoi c'est possible. #RipSchengen— Marion_M_Le_Pen (@Marion Le Pen)require(["twitter/widgets"]);Guillaume Larrivé, secrétaire national à l’immigration des Républicains (LR), s’est réjoui de son côté d’une décision qui validerait l’analyse de Nicolas Sarkozy. Le président de LR a encore réclamé la semaine dernière la suspension temporaire de la libre-circulation dans l’espace Schengen, le temps de renégocier cet accord européen.1. Que sont les accords de Schengen ?2. Comment les frontières européennes sont-elles contrôlées ?3. Les pays européens avaient-ils le droit de rétablir des contrôles à leurs frontières ?4. Cela annonce-t-il la mort de Schengen ?5. La France devra-t-elle accueillir les migrants refusés ailleurs ?1. Que sont les accords de Schengen ?Conclus en 1985 par la France, l’Allemagne de l’Ouest et le Benelux, les accords de Schengen visaient à supprimer progressivement les contrôles aux frontières communes et à instaurer un régime de libre circulation des personnes. Entré en vigueur en 1995, l’espace Schengen regroupe aujourd’hui 22 des 28 Etats de l’Union européenne, ainsi que quatre pays extérieurs : l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein. Concrètement, il supprime tout contrôle des frontières terrestres, maritimes ou aériennes entre deux pays appartenant à cet espace.2. Comment les frontières européennes sont-elles contrôlées ?Chaque Etat ayant une frontière avec un pays non-membre de l’espace Schengen (comme la Hongrie avec la Serbie, par exemple) se doit de contrôler les entrées. L’Union européenne s’est dotée d’une base de données commune, baptisée « SIS » (pour système d’information Schengen), permettant d’identifier les individus pénétrant sur le territoire européen et de distinguer les arrivants interdits de séjour ou bien ceux recherchés. La coopération opérationnelle pour la surveillance des frontières est théoriquement assurée par l’agence européenne Frontex.Lire : Migrants en Méditerranée : après « Mare Nostrum », qu’est-ce que l’opération « Triton » ?Concernant les demandes d’asile, très majoritairement déposées par des personnes entrées illégalement sur le sol européen, le règlement dit « Dublin III », adopté en 2013, prévoit une série de critères pour l’examen des demandes d’asile. Dans le cas d’un migrant majeur arrivant en Europe sans famille résidant déjà sur le continent, c’est l’Etat par lequel il est entré dans l’UE qui sera responsable de sa demande. Cette disposition fait principalement peser l’effort sur les Etats ayant des frontières extérieures à l’UE et moins sur les pays « intérieurs ».Le règlement prévoit d’autres cas, comme celui d’un mineur ou de personnes disposant de famille ailleurs en Europe, et qui peuvent demander l’asile ailleurs que dans les pays d’entrée.3. Les pays européens avaient-ils le droit de rétablir des contrôles à leurs frontières ?Oui. Une clause de sauvegarde intégrée à l’article 2.2 de la convention de Schengen autorise les Etats à rétablir provisoirement des contrôles aux frontières dans des circonstances exceptionnelles.C’est le code frontières Schengen de 2006 qui en précise les contours : il autorise le rétablissement des contrôles en cas d’atteinte de « menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure » (pour six mois maximum) ou pour faire face à des événements imprévus (cinq jours maximum), et après consultation des autres Etats du groupe Schengen. Une réforme des règles réclamée par le président français, Nicolas Sarkozy, et le président du conseil italien, Silvio Berlusconi, a étendu en 2013 la possibilité de rétablir les frontières jusqu’à vingt-quatre mois, dans des « circonstances exceptionnelles », et notamment une défaillance grave du contrôle des frontières extérieures.Ce type de mesure, appliqué en général deux à trois fois par an, s’est pour l’instant limité à des menaces imminentes de terrorisme ou à l’accueil d’événements internationaux : des réunions de la Banque centrale européenne à Barcelone, le G20 de Cannes, l’Euro 2012 de football ou la visite du président américain Barack Obama en Estonie ont ainsi donné lieu ces dernières années à un rétablissement des contrôles pour quelques jours.L’Allemagne est le premier pays à invoquer cette clause pour des questions d’immigration. Cette justification n’étant pas clairement présente dans les textes européens, Berlin va devoir justifier d’une « menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour l’un des intérêts fondamentaux de la société » auprès de la Commission européenne. De même que la République tchèque, la Slovaquie et l’Autriche, qui ont annoncé dans la foulée un contrôle renforcé de leurs frontières avec la Hongrie.4. Cela annonce-t-il la mort de Schengen ?Malgré sa décision, le gouvernement allemand n’a aucune intention de remettre en cause les accords de Schengen. Il a expliqué son choix par un dépassement de ses capacités d’accueil – une manière de faire pression auprès de ses homologues européens pour une meilleure répartition des demandeurs d’asile au sein de l’UE.Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel a d’ailleurs précisé lundi que l’Allemagne ne fermait pas sa frontière aux demandeurs d’asile : « Les contrôles provisoires aux frontières ne sont pas la même chose qu’une fermeture des frontières, c’est complètement différent. Des réfugiés vont continuer à venir en Allemagne, nous espérons que cela se déroule dans le cadre d’un processus mieux ordonné. »Toutefois, sans accord des Européens pour trouver une solution durable à la crise migratoire, les appels à réformer, voire démembrer l’espace Schengen, devraient porter de plus en plus dans le débat public.Lire aussi :Crise des réfugiés : pourquoi un accord européen est très improbable lundi5. La France devra-t-elle accueillir les migrants refusés ailleurs ?Certains responsables politiques français, à l’image de l’ancien ministre de l’intérieur (LR) Claude Guéant, craignent que la fermeture des frontières allemandes ne crée un « appel d’air » vers la France.Selon les quotas proposés le 7 septembre par la Commission européenne, l’Allemagne devait accueillir 31 400 demandeurs d’asile arrivés en Italie, en Grèce ou en Hongrie. Mais l’afflux est tel que ce quota est largement dépassé : 100 000 personnes sont arrivées pendant le seul mois d’août et le pays s’attend à accueillir 800 000 demandeurs d’asile en 2015.Lire aussi :L’Allemagne et le défi historique des réfugiésLa France, elle, a accepté d’accueillir au cours des deux prochaines années au moins 24 000 demandeurs d’asile, en plus des 6 275 pour lesquels elle s’était déjà engagée. Auxquels s’ajoutent environ un millier de Syriens et d’Irakiens acheminés en urgence depuis l’Allemagne, a ensuite annoncé le président François Hollande. La décision des différents pays européens de rétablir les contrôles ne change aucunement cet engagement.Les employés de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), qui s’occupe des demandes d’asile en France, faisaient jusqu’alors face à une difficulté inattendue : ils peinaient à convaincre des migrants de renoncer à « l’eldorado allemand » et de venir dans l’Hexagone. La décision allemande pourrait faire changer d’avis certains.Lire aussi :Ces migrants que la France ne fait pas rêverLire aussi :Pourquoi les accords de Schengen sont-ils remis en cause ?Onze rétablissements provisoires des frontières depuis 2011Depuis l’entrée en vigueur du code frontières, en 2006, toutes les réintroductions de contrôle aux frontières ont été liées à la prévention du terrorisme, de la criminalité, ou à des raisons de sécurité liées à l’accueil de réunions internationales ou d’événements sportifs. Elles sont répertoriées depuis novembre 2011 par des rapports semestriels de la Commission européenne sur le fonctionnement de l’espace Schengen :En France, du 24 octobre au 5 novembre 2012, pour le G20 de Cannes ;En Espagne : du 28 avril au 4 mai 2012, pour une réunion de la BCE ;En Espagne : du 2 au 4 mai 2012, pour une réunion de la BCE ;En Pologne : du 8 juin au 1er juillet 2012, pour l’euro de football ;En Norvège, du 3 au 12 décembre 2012 pour la cérémonie du Nobel de la paix à Oslo ;En Pologne, du 8 au 23 novembre 2013, pendant l’accueil de la 19e conférence climat ;Aux Pays-Bas : 14 au 28 mars 2014, pendant l’accueil d’un sommet sur la sécurité nucléaire à La Haye ;En Belgique, du 1er au 6 juin 2014, pour un sommet du G7 ;En Norvège, du 24 au 31 juillet 2014, pour prévenir une menace terroriste ;En Estonie, du 31 août au 3 septembre 2014, pour une visite du président américain Barack Obama ;En Allemagne, à partir du 13 septembre 2015, pour faire face à l’afflux de migrants.Migrants et asile : ce que proposent les partis françaisLe président du parti Les Républicains (LR), Nicolas Sarkozy, a de nouveau proposé le 10 septembre de « refonder » Schengen, c’est-à-dire de mettre en place « une nouvelle politique d’immigration européenne ». Pendant la campagne présidentielle de 2012, déjà, il avait « menacé » de « suspendre la participation de la France aux accords de Schengen » si un nouvel accord n’était pas trouvé, permettant notamment de « sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un Etat défaillant ». Mais l’ancien chef de l’Etat n’a pas précisé les contours de ce « Schengen 2 » souhaité au niveau européen, qui devrait être approuvé par ses 26 membres. En attendant, il souhaite suspendre la libre-circulation des personnes au sein de l’espace Schengen, comme l’a fait l’Allemagne à sa frontière avec l’Autriche, et mettre en place des « centres de rétention dans les pays périphériques à Schengen », comme au Maghreb par exemple.Dans son projet, le Parti socialiste (PS) ne prévoit pas de bouleversement des accords de Schengen. Le PS demande un « renforcement de contrôle du Parlement européen sur les règles régissant l’espace Schengen et sur les mécanismes de surveillance aux frontières » et la réduction des « différentiels sociaux » entre Etats, comme par exemple la mise en place de salaires minimaux dans tous les pays européen.Lors des élections européennes de 2014, les centristes de l’UDI et du Modem souhaitaient notamment l’instauration d’une « logique de quotas annuels par métier et par pays » pour davantage de « cohérence » dans la politique européenne d’immigration.Au même moment, Europe Ecologie-Les Verts (EELV) apportait son soutien à la liberté de circulation et d’installation au sein de l’Union européenne et demandait la refonte totale du dispositif Frontex, « qui verrouille l’accès à l’Europe et met en danger la vie des candidats à l’exil ».Le Front de gauche souhaite lui aussi renégocier les accords de Schengen pour revoir la politique d’immigration européenne en faveur du pourtour méditerranéen. Il demande la suppression des centres de rétention administrative, dénoncées comme étant des « zones de non-droit ».Le Front national (FN) souhaitant, lui, revenir purement et simplement aux frontières nationales en même temps qu’en sortant de l’euro, il demande également la fin de l’espace Schengen, symbole selon lui du « laxisme de l’Union européenne pour qui la seule réponse à l’immigration clandestine consiste à encourager l’accueil de masse et les régularisations quasi-systématiques ». La France se retrouverait alors dans la même position que le Royaume-Uni ou l’Irlande, membres de l’UE sans appartenir à l’espace Schengen – sans pour autant tarir le flux de demandeurs d’asile, qui pourraient toujours entrer clandestinement en France.Correction, le 14 septembre à 17h30 : une erreur décrivait le règlement « Dublin II », adopté en 2003, comme étant actuellement en vigueur, alors qu’il s’agit des dispositions de « Dublin III », adoptées en juin 2013.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier et Patrick Roger « Vous avez l’amour et vous avez les preuves d’amour », avait lancé Emmanuel Macron aux patrons réunis à l’université du Medef, le 27 août, leur assurant une nouvelle fois que « le pacte de responsabilité et de solidarité et le CICE [le crédit d’impôt compétitivité emploi] seront pleinement déployés, avec l’ampleur prévue, jusqu’en 2017 ». L’ampleur peut-être, mais le calendrier, c’est moins sûr. Comme le révèle le quotidien Les Echos lundi 14 septembre, le gouvernement envisage en effet de décaler de trois mois les allégements de charges prévus au 1er janvier 2016 dans le cadre du pacte de responsabilité.Si l’exécutif a écarté la proposition de réorienter une partie du pacte de responsabilité vers les ménages, comme le réclame le PS, y compris pour financer les 2 milliards d’euros de baisse de l’impôt sur le revenu, il n’en doit pas moins faire face à de nouvelles dépenses. En particulier les mesures en faveur des entreprises qui se sont cumulées au cours des derniers mois. C’est d’abord le dispositif de suramortissement, intégré dans la loi Macron, permettant de majorer de 40 % les amortissements réalisés entre avril 2015 et 2016. Coût pour les finances publiques : 500 millions d’euros par an pendant cinq ans. Autre mesure à financer : l’aide aux TPE pour l’embauche d’apprentis de moins de 18 ans, dont le coût s’élève à 300 millions d’euros. Enfin, le gel des seuils sociaux devrait représenter une facture de l’ordre de 200 millions d’euros.Le Medef monte au créneauAu total, Bercy doit trouver 1 milliard d’euros supplémentaires. Or, alors qu’en 2014 le CICE avait connu une lente montée en puissance, inférieure aux prévisions, il atteint en 2015 un rythme de croisière, les entreprises s’en étant à présent pleinement emparées, qui laisse envisager que son coût en fin d’année dépasse de 900 millions d’euros, ce qui avait été prévu en loi de finances initiale.A court de ressources, Bercy a suggéré de recourir à l’option du décalage de la baisse des cotisations sociales pour les salaires compris entre 1,6 smic et 3,5 smics, qui devait prendre effet le 1er janvier 2016. Une fois arrêtée cette option, la durée du report a fait l’objet d’un débat au sein de l’exécutif : deux mois, quatre mois, six mois ? François Hollande penchait pour un décalage le plus court possible, de deux mois. Pour des raisons techniques de versement des cotisations, il fallait s’arrêter sur une période trimestrielle, et c’est donc un report de trois mois qui a été décidé, ce qui permettra, sur une enveloppe de 4,5 milliards d’euros, d’en économiser 1 milliard.Sans attendre que la mesure soit officialisée, le Medef monte au créneau contre cet éventuel report. « On touche à l’un des fondamentaux du pacte : la confiance, la stabilité, le respect de la parole donnée. Il y aura toujours de bonnes raisons pour cela, l’an prochain, ce sera la campagne pour la présidentielle… Le problème c’est que cela émet un signal négatif pour les chefs d’entreprise, qui ont déjà mis du temps à s’emparer du CICE », déplore-t-on au sein de l’organisation patronale, où l’on soutient que « le CICE et le pacte de responsabilité ne sont pas un cadeau aux entreprises : ils viennent à peine compenser les hausses de charges intervenues entre 2010 et 2014 ».Pas de chantage à l’emploiPour le Medef, qui avait envoyé la semaine dernière un courrier à Bercy, rappelant son attachement à la mise en œuvre du pacte de responsabilité « aussi bien dans son montant, ses modalités et son calendrier », pas question toutefois de « faire du chantage à l’emploi ».« L’emploi ne se décrète pas, ce n’est pas “argent contre embauches”. Le seul moyen de relancer l’emploi en France, c’est d’augmenter les marges des entreprises. Une annonce comme celle-là risque cependant de déstabiliser les chefs d’entreprise, qui pourraient renoncer à investir ou recruter », explique-t-on encore.Une ligne partagée par la CGPME. « Si on revient sur la parole donnée, cela va être compliqué de garder la confiance qui, comme chacun le sait, est très fagile », déplore François Asselin, le président de l’organisation, qui a contacté Bercy et « espère en savoir davantage dans la journée ». Même si la tranche d’allègements reportée concerne les plus hauts niveau de smic, « certaines PME, notamment dans l’ingénierie, peuvent être concernées. Il ne faut pas mettre de friture sur la ligne », prévient M. Asselin.Tous les patrons ne semblent pas partager cet alarmisme. Lundi 14 septembre au matin, Carlos Tavares, le patron de PSA, invité de Stéphane Soumier sur BFM Business, n’a pas évoqué les baisses de charges. « L’environnement social est une donnée, à nous de faire avec », a indiqué le dirigeant.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous A la reconquête des territoires. Depuis la rentrée, François Hollande multiplie les déplacements en régions pour faire l’éloge de la ruralité et lutter contre un sentiment local de relégation qui nourrit l’abstention ou le vote protestataire en faveur du Front national à trois mois des élections régionales des 6 et 13 décembre.Très présent sur la scène internationale avec la préparation de la conférence mondiale sur le climat (COP21) et la gestion de la crise des réfugiés en Europe, le chef de l’Etat multiplie néanmoins les visites de terrain en France : dans le Lot durant l’été, il était en Isère et en Savoie le 20 août, dans l’Aisne pour la rentrée scolaire et dans la région Centre-Val de Loire vendredi 11 septembre. Il doit également retourner prochainement en Corrèze, son département d’élection.Lundi 14 septembre, M. Hollande s’est ainsi invité au « comité interministériel aux ruralités » organisé par le gouvernement à Vesoul (Haute-Saône). Aux côtés de Manuel Valls, avec qui il devait visiter une fabrique de meubles made in France, et de pas moins de onze ministres, le chef de l’Etat a ainsi déclaré : « Nous sommes là pour montrer notre attachement aux territoires ruraux. La ruralité est un signe de modernité et une chance pour la France. » Il devait également vanter la « vitalité économique » des territoires ruraux et demander au gouvernement de « répondre aux inquiétudes, encourager les initiatives, corriger les inégalités et soutenir les opportunités ».Organisé un an après les Assises nationales de la ruralité dans la Marne, ce comité interministériel doit faire le bilan des mesures mises en place à Laon (Aisne), en mars, lors d’un précédent comité interministériel. Des mesures concentrées sur l’accès aux soins, aux services publics et au numérique. En six mois, un plan de 3 milliards d’euros a été lancé pour l’installation du haut débit, et plus de 700 maisons ou pôles de santé ont été créés, un chiffre qui doit être porté à un millier d’ici à 2017.« Egalité des territoires »L’exécutif devait également annoncer à Vesoul le déblocage de 12 millions d’euros pour permettre le maintien des stations-service « indépendantes » dans les petites communes. Il devrait ainsi rappeler qu’un milliard d’euros a été débloqué, dans le cadre de la prochaine loi de finances, pour aider les investissements publics des collectivités locales frappées par les baisses de dotation de l’Etat, dont la moitié sera consacrée aux territoires ruraux.L’offensive de l’exécutif en direction de la France rurale et périurbaine intervient alors qu’une grave crise des éleveurs agricoles a éclaté durant l’été et que la rentrée a été marquée par le casse-tête matériel et financier de l’accueil des réfugiés par les élus locaux. Impossible donc pour le gouvernement de prendre le risque d’une crise des territoires à trois mois des régionales qui s’annoncent difficiles pour les socialistes. « Il faut adresser un message à la ruralité et parler à ces territoires qui peuvent se sentir relégués dans un monde qui change sans eux », précise un conseiller.« L’égalité des territoires est un des marqueurs de l’action du gouvernement », devait déclarer Manuel Valls lundi matin, le premier ministre mettant l’accent sur des « actions concrètes plutôt que des annonces » afin de lutter contre « le sentiment d’abandon, qui est le lit des peurs et des replis ». Vendredi 11 septembre, M. Hollande était à Monts (Indre-et-Loire) pour confirmer, sous les applaudissements des salariés, le maintien d’un site du Commissariat à l’énergie atomique et de ses 650 emplois.Quelques heures plus tard, visitant le zoo de Beauval et ses pandas, et assistant à un spectacle de vol de vautours, il avait rappelé que les territoires ruraux « offrent des possibilités de développement, de création, d’investissement, que les centres urbains ne peuvent pas offrir ». « Face parfois au sentiment que les villes seraient toujours plus avantagées que les espaces ruraux, il faut que l’Etat soit présent pour assurer le fonctionnement des écoles, l’accès à la santé et aux technologies », a-t-il ajouté.Lire aussi :Quelles politiques publiques pour améliorer l’équilibre entre les territoires ?L’implication du gouvernement dans le cadre des régionales va aller croissante au fil des prochaines semaines. M. Valls a ainsi prévu de participer à douze meetings organisés dans les nouvelles régions métropolitaines. Comme lors des élections départementales de mars, le premier ministre entend « politiser » la campagne contre le Front national et Les Républicains, et « défendre les bilans locaux des régions dirigées par la gauche », explique Matignon. Du côté de l’Elysée, on réfute que la tournée locale du chef de l’Etat ait des visées électorales moins de deux ans avant la présidentielle. « Il est président, pleinement président, totalement président », affirme son entourage. Un président en précampagne rurale.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Devailly (Montpellier, correspondante) En quelques jours, Robert Ménard a fait parler de lui deux fois sur le sujet des réfugiés du Moyen-Orient. La première dans le dernier numéro du bulletin municipal de Béziers, dont le titre de « une » – « Ils arrivent ! » – et un photomontage grossier laissent penser que des dizaines de réfugiés vont débarquer à Béziers. La seconde dans une vidéo publiée sur le site officiel de la Mairie qui le montre, vendredi 11 septembre, en train de prendre à partie des réfugiés syriens dans un squat du quartier populaire de La Devèze, et leur enjoindre fermement de partir. « Vous n’êtes pas les bienvenus, vous devez partir. » Tout le week-end, la vidéo a tourné en boucle sur les réseaux sociaux.« Les deux opérations se sont télescopées, explique Jean-Michel Du Plaa, conseiller PS du département. La “une” du magazine était prête à être diffusée, quand s’est tenue une réunion de l’office HLM. Celui-ci a signalé qu’il y avait quelques squatters du Moyen-Orient dans un immeuble de l’office, immeuble qui allait être réhabilité et dans lequel, en conséquence, les logements n’étaient plus loués. »« Effet médiatique »Deux adjoints municipaux de Robert Ménard font partie de cette commission et l’information remonte rapidement au bureau du maire, qui saisit la balle au bond : il inclut in extremis l’information dans le magazine municipal et monte une opération, quasi commando, dans les squats en question, sous l’objectif des caméras.Dans cette vidéo diffusée sur le site de la Mairie, on voit Robert Ménard entouré de policiers et d’autres membres de son conseil municipal qui ont, comme lui, ceint leur écharpe tricolore, prendre à partie trois ou quatre réfugiés. « La “une”, c’était déjà la “une” de la honte avec cette métaphore grossière du train. La vidéo, c’est vraiment le film de la honte », estime le député Les Républicains Elie Aboud.« Ce ne sont pas les seuls squats à Béziers, loin de là, poursuit Jean-Michel Du Plaa, mais Ménard avait là ce qu’il cherchait : de quoi produire un effet médiatique, de quoi montrer qu’il est en train de devenir une personnalité politique incontournable. »Remise en cause de deux centres d’accueilLe maire apparenté Front national souhaite aller plus loin en remettant en cause l’existence des deux centres d’accueil de demandeurs d’asile à Béziers. Le premier est géré par le foyer des jeunes travailleurs, présidé par le maire, le deuxième, par la Cimade.Robert Ménard insiste sur le fait que Béziers est la seule ville du département à avoir deux centres d’accueil alors que Montpellier n’en compte aucun. Comme pour battre en brèche ses propos, Pierre de Bousquet, le préfet de l’Hérault, annonçait le 7 septembre l’ouverture d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Montpellier, qui comportera soixante places dans un premier temps, et trente dans un second temps.Le maire DVG de Montpellier, Philippe Saurel, a parlé de 240 places possibles au total. Le préfet estime à 1 100 le nombre de demandes d’asile qui seront enregistrées pour l’année 2015 en Languedoc-Roussillon.Le journal municipal, lui, sera distribué comme prévu cette semaine dans les boîtes aux lettres des Biterrois.Lire aussi :A Béziers, le combat idéologique passe par le journal municipalAnne Devailly (Montpellier, correspondante)Journaliste au Monde Alain Trannoy (Directeur d'études à l'EHESS, Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Le président François Hollande est un adepte des petits pas en matière de réforme. Les deux réformes portant sur le barème de l’impôt sur le revenu de l’année 2015 et de la suivante procèdent de cette méthode.Il faut alors prendre un peu de recul pour juger de leur pertinence afin de distinguer si elles s’intègrent dans un grand dessein, ou bien si elles n’introduisent que de la confusion.Les réformes consistent à exonérer des contribuables de l’impôt sur le revenu en jouant sur la décote. Ce dispositif a été inventé pour diminuer l’impôt quand celui-ci est inférieur à un certain seuil et, de ce fait, en exempter un certain nombre de foyers fiscaux à revenus modestes.Lire aussi :Le bricolage fiscal est de retourJusqu’en 2013, la décote ne présentait qu’un aspect anecdotique. Contre toute attente, le président Hollande en fait un outil majeur de réforme fiscale. Ce choix discutable aboutit à une boursouflure dans le bas du barème qui défie le bon sens et qu’il appartient au parlement d’amender au plus vite. Cette utilisation de la décote crée « une congère fiscale »: de la même manière qu’un chasse-neige crée des congères en chassant la neige sur les bas-côtés, la décote agit comme un « chasse-contribuable » augmentant la pression fiscale sur la première tranche du barème.Barème absurdeLa réforme fiscale, en 2015, a certes supprimé la première tranche d’imposition au taux marginal de 5,5 %… mais pour la remplacer par une tranche à 28 % en entrée de barème sur une plage de revenus allant d’un 1,1 smic à 1,4 smic. Soulignons qu’il faut vraiment entrer dans la technique fiscale pour percer à jour la création de cette nouvelle première tranche.Le site Internet impot.gouv.fr n’en fait pas état et mentionne simplement une tranche à 14 % de 9 700 euros à 26 750 euros. Cette information induit en erreur. De 9 700 euros à 13 750 euros, la décote réduit à néant l’impôt dû. Ce n’est qu’au-delà de 17 800 euros que la tranche à 14 % s’applique. Il serait pour le moins utile que le site informe correctement les contribuables.Lire aussi :Pour une révolution de la fiscalité du logementQuoi qu’il en soit, le barème actuel est absurde pour, au moins, trois raisons.D’abord, au niveau de l’équité fiscale, il a toujours été admis, sur tous les bancs de l’Assemblée, que le taux marginal de l’impôt devait être progressif. Cette propriété est violée par le barème actuel puisque le taux marginal de 28 %, descend à 14 %, avant de remonter à 30 %, et de culminer à 41 % et 45 %.Un taux d’imposition faramineux de 59 % !Le président Hollande veut-il rester dans l’Histoire comme celui qui a introduit un impôt de solidarité à 75 % pendant deux ans sur les seuls salaires supérieurs à un million d’euros — qui n’a fait qu’effrayer les entreprises sans aucun bénéfice pour le budget de l’Etat —, une tranche à 45 % inutile car trop proche de celle qui la précède (41 %) et a remplacé la première tranche à 5,5 % par une tranche à 28 % ?Ensuite, sur le plan des incitations au retour à l’emploi, le gouvernement a récemment fusionné le revenu de solidarité active (RSA) et la prime pour l’emploi (PPE) en une prime d’activité qui apporte un peu de cohérence dans notre politique de soutien aux bas revenus.Lire aussi :Les petits pas du « grand soir » fiscalSelon le barème fourni par le ministère du travail, la prime d’activité est encore de 1 260 euros à 1,1 smic alors que le salarié rémunéré à 1,4 smic ne touche plus rien. Si l’on cumule la baisse de la prime d’activité et le taux d’imposition à 28 %, il ne reste que 1 670 euros sur les 4 050 euros de revenu d’activité supplémentaire, soit un taux d’imposition faramineux de 59 % ! Bref, le gouvernement défait d’une main ce qu’il a fait de l’autre.Enfin, toutes les études montrent que la fraude à l’impôt est alimentée par un sentiment d’injustice fiscale. En sortant 4 millions de contribuables de l’impôt sur le revenu sur deux ans, en focalisant uniquement le débat fiscal sur l’impôt sur le revenu, est-on sûr que l’on renforce le sentiment de justice chez les contribuables restants ?Un nombre de contribuables inchangéL’appréciation doit bien sûr porter sur l’ensemble des contributions et, en 2016, la taxe carbone va augmenter pour peser en priorité sur les ménages modestes. Il est probable qu’il en soit de même pour la taxe d’habitation qui a le même profil distributif. Qui communique là-dessus ?Le ministre des finances Michel Sapin a indiqué que la réforme pour 2016 porterait sur un « aménagement de la décote ». En lieu et place d’une réforme qui reste bancale, nous proposons un remède simple qui ne coûte qu’un milliard d’euros de plus que les 2 milliards dévolus à la réforme fiscale pour 2016 : le remplacement des deux tranches à 28 % et à 14 % par une tranche à 16 % sur la plage de revenus comprise entre 17 800 euros et 26 750 euros.Les bénéficiaires seraient les contribuables uniquement imposés à la première tranche, soit 14 millions. Le nombre de contribuables, quant à lui, resterait inchangé en 2016 par rapport à 2015 et il n’y aurait aucun perdant.Il reste à espérer que le gouvernement, selon la formule consacrée, s’en remette à la sagesse de l’Assemblée.Alain Trannoy (Directeur d’études à l’EHESS, Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille)Alain Trannoy (Directeur d'études à l'EHESS, Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) 14.09.2015 à 15h18 La victoire de Jeremy Corbyn le 12 septembre à la tête du New Labour Party marque un tournant radical au sein du Parti travailliste britannique. Quel impact aura-t-elle sur la sociale-démocratie européenne?- Le risque est grand pour le Labour de n’être plus un parti de gouvernement, par Alain Bergounioux (historien et directeur de « La Revue socialiste »). En prenant la tête des travaillistes britanniques, Jeremy Corbyn appelle aussi les sociaux-démocrates à clarifier leur position entre parti du progrès social et parti de pouvoir.- Jeremy Corbyn, nouveau leader du Labour, va perturber la gauche européenne, par Philippe Marlière, professeur de sciences politiques (University College London). Le succès du député d’Islington remet en cause les stratégies des socio-démocrates et de la gauche radicale.A lire aussi :- Le triomphe de M. Corbyn divise le Labour, par Philippe Bernard. La ligne pacifiste et radicale du nouveau chef travailliste est minoritaire parmi les élus du parti.- Le Moine du Labour, par Philippe Bernard. Les bookmakers ne donnaient pas cher de ses chances, mais Jeremy Corbyn, autodidacte, militant anti-austérité, pacifiste, végétarien et inconnu jusqu’ici. Alexandre Lemarié Le parti Les Républicains (LR) demande le rétablissement « provisoire » des frontières entre la France et l’Italie, a indiqué lundi 14 septembre Guillaume Larrivé, député LR de l’Yonne et secrétaire national chargé de l’immigration. « La France doit prendre l’initiative de rétablir provisoirement des contrôles à la frontière italienne – sous la forme de patrouilles mobiles de la police aux frontières – compte tenu de l’afflux venant du Sud et qui se dirige vers le Calaisis », a-t-il déclaré lors d’un point presse au siège parisien du parti.Après avoir été en contradiction avec la position d’ouverture d’Angela Merkel, le parti de Nicolas Sarkozy s’est félicité que l’Allemagne ait rétabli dimanche des contrôles à sa frontière avec l’Autriche face à l’afflux de migrants. Pour Les Républicains, la décision de la chancelière allemande de suspendre de facto la libre circulation en Europe légitime la position de M. Sarkozy visant à refonder le système actuel de Schengen. « La décision prise par la chancelière Merkel valide très exactement l’analyse de Nicolas Sarkozy », a souligné M. Larrivé.« Décision profondément politique »Un postulat discutable puisque juridiquement, la décision de Mme Merkel respecte les accords du système actuel de Schengen. La libre circulation à l’intérieur des 26 pays signataires est un des piliers du projet européen. Mais les accords de Schengen prévoient tout de même que des contrôles puissent être réintroduits à condition qu’ils soient temporaires, dans des cas exceptionnels tels qu’un afflux de migrants.Lire aussi :L’Allemagne bouscule les règles de l’espace SchengenEn février 2011, lors de l’arrivée de clandestins tunisiens en Italie, la France avait ainsi réinstauré des contrôles dans la zone proche de Vintimille après la décision italienne de leur octroyer des permis de séjour temporaires, leur ouvrant ainsi les portes de l’espace Schengen.Mais si les accords sont bien respectés à travers la décision de Berlin, le parti de M. Sarkozy estime que la décision de rétablir des contrôles à la frontière entre l’Allemagne et l’Autriche remet bel et bien en question la libre circulation à l’intérieur de l’espace Schengen. « La décision de Mme Merkel n’est pas que technique. C’est une décision profondément politique qui s’inscrit dans une démarche de refondation d’une nouvelle politique d’immigration », affirme M. Larrivé.Lire aussi :Le retour des contrôles aux frontières en Europe signe-t-il la mort de l’espace Schengen ?Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano et Alexandre Pouchard L’Allemagne est-elle en train de virer de bord dans la crise des migrants ? Dimanche 13 septembre, Berlin a annoncé le rétablissement des contrôles d’identité à sa frontière avec l’Autriche, pour endiguer le flux de réfugiés qui pénètrent depuis plusieurs semaines sur son territoire.Une décision interprétée par la droite et l’extrême droite françaises comme une validation de leurs thèses. La présidente du Front national, Marine Le Pen, a réclamé que la France suive l’exemple de l’Allemagne en suspendant « à son tour en urgence les accords de Schengen ». « Comme quoi c’est possible », a renchéri sa nièce Marion Maréchal-Le Pen sur Twitter :Submergée, l'Allemagne vient de rétablir sa frontière avec l'Autriche. Comme quoi c'est possible. #RipSchengen— Marion_M_Le_Pen (@Marion Le Pen)require(["twitter/widgets"]);Guillaume Larrivé, secrétaire national à l’immigration des Républicains (LR), s’est réjoui de son côté d’une décision qui validerait l’analyse de Nicolas Sarkozy. Le président de LR a encore réclamé la semaine dernière la suspension temporaire de la libre-circulation dans l’espace Schengen, le temps de renégocier cet accord européen.1. Que sont les accords de Schengen ?2. Comment les frontières européennes sont-elles contrôlées ?3. Les pays européens avaient-ils le droit de rétablir des contrôles à leurs frontières ?4. Cela annonce-t-il la mort de Schengen ?5. La France devra-t-elle accueillir les migrants refusés ailleurs ?1. Que sont les accords de Schengen ?Conclus en 1985 par la France, l’Allemagne de l’Ouest et le Benelux, les accords de Schengen visaient à supprimer progressivement les contrôles aux frontières communes et à instaurer un régime de libre circulation des personnes. Entré en vigueur en 1995, l’espace Schengen regroupe aujourd’hui 22 des 28 Etats de l’Union européenne, ainsi que quatre pays extérieurs : l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein. Concrètement, il supprime tout contrôle des frontières terrestres, maritimes ou aériennes entre deux pays appartenant à cet espace.2. Comment les frontières européennes sont-elles contrôlées ?Chaque Etat ayant une frontière avec un pays non-membre de l’espace Schengen (comme la Hongrie avec la Serbie, par exemple) se doit de contrôler les entrées. L’Union européenne s’est dotée d’une base de données commune, baptisée « SIS » (pour système d’information Schengen), permettant d’identifier les individus pénétrant sur le territoire européen et de distinguer les arrivants interdits de séjour ou bien ceux recherchés. La coopération opérationnelle pour la surveillance des frontières est théoriquement assurée par l’agence européenne Frontex.Lire : Migrants en Méditerranée : après « Mare Nostrum », qu’est-ce que l’opération « Triton » ?Concernant les demandes d’asile, très majoritairement déposées par des personnes entrées illégalement sur le sol européen, le règlement dit « Dublin III », adopté en 2013, prévoit une série de critères pour l’examen des demandes d’asile. Dans le cas d’un migrant majeur arrivant en Europe sans famille résidant déjà sur le continent, c’est l’Etat par lequel il est entré dans l’UE qui sera responsable de sa demande. Cette disposition fait principalement peser l’effort sur les Etats ayant des frontières extérieures à l’UE et moins sur les pays « intérieurs ».Le règlement prévoit d’autres cas, comme celui d’un mineur ou de personnes disposant de famille ailleurs en Europe, et qui peuvent demander l’asile ailleurs que dans les pays d’entrée.3. Les pays européens avaient-ils le droit de rétablir des contrôles à leurs frontières ?Oui. Une clause de sauvegarde intégrée à l’article 2.2 de la convention de Schengen autorise les Etats à rétablir provisoirement des contrôles aux frontières dans des circonstances exceptionnelles.C’est le code frontières Schengen de 2006 qui en précise les contours : il autorise le rétablissement des contrôles en cas d’atteinte de « menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure » (pour six mois maximum) ou pour faire face à des événements imprévus (cinq jours maximum), et après consultation des autres Etats du groupe Schengen. Une réforme des règles réclamée par le président français, Nicolas Sarkozy, et le président du conseil italien, Silvio Berlusconi, a étendu en 2013 la possibilité de rétablir les frontières jusqu’à vingt-quatre mois, dans des « circonstances exceptionnelles », et notamment une défaillance grave du contrôle des frontières extérieures.Ce type de mesure, appliqué en général deux à trois fois par an, s’est pour l’instant limité à des menaces imminentes de terrorisme ou à l’accueil d’événements internationaux : des réunions de la Banque centrale européenne à Barcelone, le G20 de Cannes, l’Euro 2012 de football ou la visite du président américain Barack Obama en Estonie ont ainsi donné lieu ces dernières années à un rétablissement des contrôles pour quelques jours.L’Allemagne est le premier pays à invoquer cette clause pour des questions d’immigration. Cette justification n’étant pas clairement présente dans les textes européens, Berlin va devoir justifier d’une « menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour l’un des intérêts fondamentaux de la société » auprès de la Commission européenne. De même que la République tchèque, la Slovaquie et l’Autriche, qui ont annoncé dans la foulée un contrôle renforcé de leurs frontières avec la Hongrie.4. Cela annonce-t-il la mort de Schengen ?Malgré sa décision, le gouvernement allemand n’a aucune intention de remettre en cause les accords de Schengen. Il a expliqué son choix par un dépassement de ses capacités d’accueil – une manière de faire pression auprès de ses homologues européens pour une meilleure répartition des demandeurs d’asile au sein de l’UE.Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel a d’ailleurs précisé lundi que l’Allemagne ne fermait pas sa frontière aux demandeurs d’asile : « Les contrôles provisoires aux frontières ne sont pas la même chose qu’une fermeture des frontières, c’est complètement différent. Des réfugiés vont continuer à venir en Allemagne, nous espérons que cela se déroule dans le cadre d’un processus mieux ordonné. »Toutefois, sans accord des Européens pour trouver une solution durable à la crise migratoire, les appels à réformer, voire démembrer l’espace Schengen, devraient porter de plus en plus dans le débat public.Lire aussi :Crise des réfugiés : pourquoi un accord européen est très improbable lundi5. La France devra-t-elle accueillir les migrants refusés ailleurs ?Certains responsables politiques français, à l’image de l’ancien ministre de l’intérieur (LR) Claude Guéant, craignent que la fermeture des frontières allemandes ne crée un « appel d’air » vers la France.Selon les quotas proposés le 7 septembre par la Commission européenne, l’Allemagne devait accueillir 31 400 demandeurs d’asile arrivés en Italie, en Grèce ou en Hongrie. Mais l’afflux est tel que ce quota est largement dépassé : 100 000 personnes sont arrivées pendant le seul mois d’août et le pays s’attend à accueillir 800 000 demandeurs d’asile en 2015.Lire aussi :L’Allemagne et le défi historique des réfugiésLa France, elle, a accepté d’accueillir au cours des deux prochaines années au moins 24 000 demandeurs d’asile, en plus des 6 275 pour lesquels elle s’était déjà engagée. Auxquels s’ajoutent environ un millier de Syriens et d’Irakiens acheminés en urgence depuis l’Allemagne, a ensuite annoncé le président François Hollande. La décision des différents pays européens de rétablir les contrôles ne change aucunement cet engagement.Les employés de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), qui s’occupe des demandes d’asile en France, faisaient jusqu’alors face à une difficulté inattendue : ils peinaient à convaincre des migrants de renoncer à « l’eldorado allemand » et de venir dans l’Hexagone. La décision allemande pourrait faire changer d’avis certains.Lire aussi :Ces migrants que la France ne fait pas rêverLire aussi :Pourquoi les accords de Schengen sont-ils remis en cause ?Onze rétablissements provisoires des frontières depuis 2011Depuis l’entrée en vigueur du code frontières, en 2006, toutes les réintroductions de contrôle aux frontières ont été liées à la prévention du terrorisme, de la criminalité, ou à des raisons de sécurité liées à l’accueil de réunions internationales ou d’événements sportifs. Elles sont répertoriées depuis novembre 2011 par des rapports semestriels de la Commission européenne sur le fonctionnement de l’espace Schengen :En France, du 24 octobre au 5 novembre 2012, pour le G20 de Cannes ;En Espagne : du 28 avril au 4 mai 2012, pour une réunion de la BCE ;En Espagne : du 2 au 4 mai 2012, pour une réunion de la BCE ;En Pologne : du 8 juin au 1er juillet 2012, pour l’euro de football ;En Norvège, du 3 au 12 décembre 2012 pour la cérémonie du Nobel de la paix à Oslo ;En Pologne, du 8 au 23 novembre 2013, pendant l’accueil de la 19e conférence climat ;Aux Pays-Bas : 14 au 28 mars 2014, pendant l’accueil d’un sommet sur la sécurité nucléaire à La Haye ;En Belgique, du 1er au 6 juin 2014, pour un sommet du G7 ;En Norvège, du 24 au 31 juillet 2014, pour prévenir une menace terroriste ;En Estonie, du 31 août au 3 septembre 2014, pour une visite du président américain Barack Obama ;En Allemagne, à partir du 13 septembre 2015, pour faire face à l’afflux de migrants.Migrants et asile : ce que proposent les partis françaisLe président du parti Les Républicains (LR), Nicolas Sarkozy, a de nouveau proposé le 10 septembre de « refonder » Schengen, c’est-à-dire de mettre en place « une nouvelle politique d’immigration européenne ». Pendant la campagne présidentielle de 2012, déjà, il avait « menacé » de « suspendre la participation de la France aux accords de Schengen » si un nouvel accord n’était pas trouvé, permettant notamment de « sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un Etat défaillant ». Mais l’ancien chef de l’Etat n’a pas précisé les contours de ce « Schengen 2 » souhaité au niveau européen, qui devrait être approuvé par ses 26 membres. En attendant, il souhaite suspendre la libre-circulation des personnes au sein de l’espace Schengen, comme l’a fait l’Allemagne à sa frontière avec l’Autriche, et mettre en place des « centres de rétention dans les pays périphériques à Schengen », comme au Maghreb par exemple.Dans son projet, le Parti socialiste (PS) ne prévoit pas de bouleversement des accords de Schengen. Le PS demande un « renforcement de contrôle du Parlement européen sur les règles régissant l’espace Schengen et sur les mécanismes de surveillance aux frontières » et la réduction des « différentiels sociaux » entre Etats, comme par exemple la mise en place de salaires minimaux dans tous les pays européen.Lors des élections européennes de 2014, les centristes de l’UDI et du Modem souhaitaient notamment l’instauration d’une « logique de quotas annuels par métier et par pays » pour davantage de « cohérence » dans la politique européenne d’immigration.Au même moment, Europe Ecologie-Les Verts (EELV) apportait son soutien à la liberté de circulation et d’installation au sein de l’Union européenne et demandait la refonte totale du dispositif Frontex, « qui verrouille l’accès à l’Europe et met en danger la vie des candidats à l’exil ».Le Front de gauche souhaite lui aussi renégocier les accords de Schengen pour revoir la politique d’immigration européenne en faveur du pourtour méditerranéen. Il demande la suppression des centres de rétention administrative, dénoncées comme étant des « zones de non-droit ».Le Front national (FN) souhaitant, lui, revenir purement et simplement aux frontières nationales en même temps qu’en sortant de l’euro, il demande également la fin de l’espace Schengen, symbole selon lui du « laxisme de l’Union européenne pour qui la seule réponse à l’immigration clandestine consiste à encourager l’accueil de masse et les régularisations quasi-systématiques ». La France se retrouverait alors dans la même position que le Royaume-Uni ou l’Irlande, membres de l’UE sans appartenir à l’espace Schengen – sans pour autant tarir le flux de demandeurs d’asile, qui pourraient toujours entrer clandestinement en France.Correction, le 14 septembre à 17h30 : une erreur décrivait le règlement « Dublin II », adopté en 2003, comme étant actuellement en vigueur, alors qu’il s’agit des dispositions de « Dublin III », adoptées en juin 2013.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Audrey Tonnelier et Patrick Roger « Vous avez l’amour et vous avez les preuves d’amour », avait lancé Emmanuel Macron aux patrons réunis à l’université du Medef, le 27 août, leur assurant une nouvelle fois que « le pacte de responsabilité et de solidarité et le CICE [le crédit d’impôt compétitivité emploi] seront pleinement déployés, avec l’ampleur prévue, jusqu’en 2017 ». L’ampleur peut-être, mais le calendrier, c’est moins sûr. Comme le révèle le quotidien Les Echos lundi 14 septembre, le gouvernement envisage en effet de décaler de trois mois les allégements de charges prévus au 1er janvier 2016 dans le cadre du pacte de responsabilité.Si l’exécutif a écarté la proposition de réorienter une partie du pacte de responsabilité vers les ménages, comme le réclame le PS, y compris pour financer les 2 milliards d’euros de baisse de l’impôt sur le revenu, il n’en doit pas moins faire face à de nouvelles dépenses. En particulier les mesures en faveur des entreprises qui se sont cumulées au cours des derniers mois. C’est d’abord le dispositif de suramortissement, intégré dans la loi Macron, permettant de majorer de 40 % les amortissements réalisés entre avril 2015 et 2016. Coût pour les finances publiques : 500 millions d’euros par an pendant cinq ans. Autre mesure à financer : l’aide aux TPE pour l’embauche d’apprentis de moins de 18 ans, dont le coût s’élève à 300 millions d’euros. Enfin, le gel des seuils sociaux devrait représenter une facture de l’ordre de 200 millions d’euros.Le Medef monte au créneauAu total, Bercy doit trouver 1 milliard d’euros supplémentaires. Or, alors qu’en 2014 le CICE avait connu une lente montée en puissance, inférieure aux prévisions, il atteint en 2015 un rythme de croisière, les entreprises s’en étant à présent pleinement emparées, qui laisse envisager que son coût en fin d’année dépasse de 900 millions d’euros, ce qui avait été prévu en loi de finances initiale.A court de ressources, Bercy a suggéré de recourir à l’option du décalage de la baisse des cotisations sociales pour les salaires compris entre 1,6 smic et 3,5 smics, qui devait prendre effet le 1er janvier 2016. Une fois arrêtée cette option, la durée du report a fait l’objet d’un débat au sein de l’exécutif : deux mois, quatre mois, six mois ? François Hollande penchait pour un décalage le plus court possible, de deux mois. Pour des raisons techniques de versement des cotisations, il fallait s’arrêter sur une période trimestrielle, et c’est donc un report de trois mois qui a été décidé, ce qui permettra, sur une enveloppe de 4,5 milliards d’euros, d’en économiser 1 milliard.Sans attendre que la mesure soit officialisée, le Medef monte au créneau contre cet éventuel report. « On touche à l’un des fondamentaux du pacte : la confiance, la stabilité, le respect de la parole donnée. Il y aura toujours de bonnes raisons pour cela, l’an prochain, ce sera la campagne pour la présidentielle… Le problème c’est que cela émet un signal négatif pour les chefs d’entreprise, qui ont déjà mis du temps à s’emparer du CICE », déplore-t-on au sein de l’organisation patronale, où l’on soutient que « le CICE et le pacte de responsabilité ne sont pas un cadeau aux entreprises : ils viennent à peine compenser les hausses de charges intervenues entre 2010 et 2014 ».Pas de chantage à l’emploiPour le Medef, qui avait envoyé la semaine dernière un courrier à Bercy, rappelant son attachement à la mise en œuvre du pacte de responsabilité « aussi bien dans son montant, ses modalités et son calendrier », pas question toutefois de « faire du chantage à l’emploi ».« L’emploi ne se décrète pas, ce n’est pas “argent contre embauches”. Le seul moyen de relancer l’emploi en France, c’est d’augmenter les marges des entreprises. Une annonce comme celle-là risque cependant de déstabiliser les chefs d’entreprise, qui pourraient renoncer à investir ou recruter », explique-t-on encore.Une ligne partagée par la CGPME. « Si on revient sur la parole donnée, cela va être compliqué de garder la confiance qui, comme chacun le sait, est très fagile », déplore François Asselin, le président de l’organisation, qui a contacté Bercy et « espère en savoir davantage dans la journée ». Même si la tranche d’allègements reportée concerne les plus hauts niveau de smic, « certaines PME, notamment dans l’ingénierie, peuvent être concernées. Il ne faut pas mettre de friture sur la ligne », prévient M. Asselin.Tous les patrons ne semblent pas partager cet alarmisme. Lundi 14 septembre au matin, Carlos Tavares, le patron de PSA, invité de Stéphane Soumier sur BFM Business, n’a pas évoqué les baisses de charges. « L’environnement social est une donnée, à nous de faire avec », a indiqué le dirigeant.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous A la reconquête des territoires. Depuis la rentrée, François Hollande multiplie les déplacements en régions pour faire l’éloge de la ruralité et lutter contre un sentiment local de relégation qui nourrit l’abstention ou le vote protestataire en faveur du Front national à trois mois des élections régionales des 6 et 13 décembre.Très présent sur la scène internationale avec la préparation de la conférence mondiale sur le climat (COP21) et la gestion de la crise des réfugiés en Europe, le chef de l’Etat multiplie néanmoins les visites de terrain en France : dans le Lot durant l’été, il était en Isère et en Savoie le 20 août, dans l’Aisne pour la rentrée scolaire et dans la région Centre-Val de Loire vendredi 11 septembre. Il doit également retourner prochainement en Corrèze, son département d’élection.Lundi 14 septembre, M. Hollande s’est ainsi invité au « comité interministériel aux ruralités » organisé par le gouvernement à Vesoul (Haute-Saône). Aux côtés de Manuel Valls, avec qui il devait visiter une fabrique de meubles made in France, et de pas moins de onze ministres, le chef de l’Etat a ainsi déclaré : « Nous sommes là pour montrer notre attachement aux territoires ruraux. La ruralité est un signe de modernité et une chance pour la France. » Il devait également vanter la « vitalité économique » des territoires ruraux et demander au gouvernement de « répondre aux inquiétudes, encourager les initiatives, corriger les inégalités et soutenir les opportunités ».Organisé un an après les Assises nationales de la ruralité dans la Marne, ce comité interministériel doit faire le bilan des mesures mises en place à Laon (Aisne), en mars, lors d’un précédent comité interministériel. Des mesures concentrées sur l’accès aux soins, aux services publics et au numérique. En six mois, un plan de 3 milliards d’euros a été lancé pour l’installation du haut débit, et plus de 700 maisons ou pôles de santé ont été créés, un chiffre qui doit être porté à un millier d’ici à 2017.« Egalité des territoires »L’exécutif devait également annoncer à Vesoul le déblocage de 12 millions d’euros pour permettre le maintien des stations-service « indépendantes » dans les petites communes. Il devrait ainsi rappeler qu’un milliard d’euros a été débloqué, dans le cadre de la prochaine loi de finances, pour aider les investissements publics des collectivités locales frappées par les baisses de dotation de l’Etat, dont la moitié sera consacrée aux territoires ruraux.L’offensive de l’exécutif en direction de la France rurale et périurbaine intervient alors qu’une grave crise des éleveurs agricoles a éclaté durant l’été et que la rentrée a été marquée par le casse-tête matériel et financier de l’accueil des réfugiés par les élus locaux. Impossible donc pour le gouvernement de prendre le risque d’une crise des territoires à trois mois des régionales qui s’annoncent difficiles pour les socialistes. « Il faut adresser un message à la ruralité et parler à ces territoires qui peuvent se sentir relégués dans un monde qui change sans eux », précise un conseiller.« L’égalité des territoires est un des marqueurs de l’action du gouvernement », devait déclarer Manuel Valls lundi matin, le premier ministre mettant l’accent sur des « actions concrètes plutôt que des annonces » afin de lutter contre « le sentiment d’abandon, qui est le lit des peurs et des replis ». Vendredi 11 septembre, M. Hollande était à Monts (Indre-et-Loire) pour confirmer, sous les applaudissements des salariés, le maintien d’un site du Commissariat à l’énergie atomique et de ses 650 emplois.Quelques heures plus tard, visitant le zoo de Beauval et ses pandas, et assistant à un spectacle de vol de vautours, il avait rappelé que les territoires ruraux « offrent des possibilités de développement, de création, d’investissement, que les centres urbains ne peuvent pas offrir ». « Face parfois au sentiment que les villes seraient toujours plus avantagées que les espaces ruraux, il faut que l’Etat soit présent pour assurer le fonctionnement des écoles, l’accès à la santé et aux technologies », a-t-il ajouté.Lire aussi :Quelles politiques publiques pour améliorer l’équilibre entre les territoires ?L’implication du gouvernement dans le cadre des régionales va aller croissante au fil des prochaines semaines. M. Valls a ainsi prévu de participer à douze meetings organisés dans les nouvelles régions métropolitaines. Comme lors des élections départementales de mars, le premier ministre entend « politiser » la campagne contre le Front national et Les Républicains, et « défendre les bilans locaux des régions dirigées par la gauche », explique Matignon. Du côté de l’Elysée, on réfute que la tournée locale du chef de l’Etat ait des visées électorales moins de deux ans avant la présidentielle. « Il est président, pleinement président, totalement président », affirme son entourage. Un président en précampagne rurale.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Devailly (Montpellier, correspondante) En quelques jours, Robert Ménard a fait parler de lui deux fois sur le sujet des réfugiés du Moyen-Orient. La première dans le dernier numéro du bulletin municipal de Béziers, dont le titre de « une » – « Ils arrivent ! » – et un photomontage grossier laissent penser que des dizaines de réfugiés vont débarquer à Béziers. La seconde dans une vidéo publiée sur le site officiel de la Mairie qui le montre, vendredi 11 septembre, en train de prendre à partie des réfugiés syriens dans un squat du quartier populaire de La Devèze, et leur enjoindre fermement de partir. « Vous n’êtes pas les bienvenus, vous devez partir. » Tout le week-end, la vidéo a tourné en boucle sur les réseaux sociaux.« Les deux opérations se sont télescopées, explique Jean-Michel Du Plaa, conseiller PS du département. La “une” du magazine était prête à être diffusée, quand s’est tenue une réunion de l’office HLM. Celui-ci a signalé qu’il y avait quelques squatters du Moyen-Orient dans un immeuble de l’office, immeuble qui allait être réhabilité et dans lequel, en conséquence, les logements n’étaient plus loués. »« Effet médiatique »Deux adjoints municipaux de Robert Ménard font partie de cette commission et l’information remonte rapidement au bureau du maire, qui saisit la balle au bond : il inclut in extremis l’information dans le magazine municipal et monte une opération, quasi commando, dans les squats en question, sous l’objectif des caméras.Dans cette vidéo diffusée sur le site de la Mairie, on voit Robert Ménard entouré de policiers et d’autres membres de son conseil municipal qui ont, comme lui, ceint leur écharpe tricolore, prendre à partie trois ou quatre réfugiés. « La “une”, c’était déjà la “une” de la honte avec cette métaphore grossière du train. La vidéo, c’est vraiment le film de la honte », estime le député Les Républicains Elie Aboud.« Ce ne sont pas les seuls squats à Béziers, loin de là, poursuit Jean-Michel Du Plaa, mais Ménard avait là ce qu’il cherchait : de quoi produire un effet médiatique, de quoi montrer qu’il est en train de devenir une personnalité politique incontournable. »Remise en cause de deux centres d’accueilLe maire apparenté Front national souhaite aller plus loin en remettant en cause l’existence des deux centres d’accueil de demandeurs d’asile à Béziers. Le premier est géré par le foyer des jeunes travailleurs, présidé par le maire, le deuxième, par la Cimade.Robert Ménard insiste sur le fait que Béziers est la seule ville du département à avoir deux centres d’accueil alors que Montpellier n’en compte aucun. Comme pour battre en brèche ses propos, Pierre de Bousquet, le préfet de l’Hérault, annonçait le 7 septembre l’ouverture d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Montpellier, qui comportera soixante places dans un premier temps, et trente dans un second temps.Le maire DVG de Montpellier, Philippe Saurel, a parlé de 240 places possibles au total. Le préfet estime à 1 100 le nombre de demandes d’asile qui seront enregistrées pour l’année 2015 en Languedoc-Roussillon.Le journal municipal, lui, sera distribué comme prévu cette semaine dans les boîtes aux lettres des Biterrois.Lire aussi :A Béziers, le combat idéologique passe par le journal municipalAnne Devailly (Montpellier, correspondante)Journaliste au Monde 13.09.2015 à 23h14 • Mis à jour le14.09.2015 à 01h42 La députée EELV de la Somme Barbara Pompili, a annoncé dimanche 13 septembre qu’elle restait dans ce parti mais ne soutiendrait pas la candidature de Sandrine Rousseau, chef de file des écologistes aux élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, qui ne sera pas en tandem avec le PS.Lire aussi :Régionales : les Verts nordistes choisissent de partir sans le PSLa réaction de la co-présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, partisane d’un retour des écologistes au gouvernement, était attendue, alors que le vote samedi des militants de la région a entraîné des démissions de responsables d’EELV — Christophe Rossignol et Marie-Pierre Bresson —, jugeant ce choix « mortifère ».« Recréer du lien »Mme Pompili critique également une décision « totalement irresponsable, alors que l’extrême droite est aux portes de la région ». Mais elle ne quitte pas EELV et indique dans un communiqué qu’elle va « consacrer toute (son) énergie dans les semaines qui viennent à recréer du lien entre tous les écologistes qui veulent que l’écologie soit utile, responsable, ouverte et tournée vers la société ».La décision de l’assemblée générale d’EELV Nord-Pas-de-Calais de privilégier une alliance avec le Front de gauche « n’est en rien une surprise puisque la tête de liste avait tout mis en oeuvre depuis plusieurs mois pour travailler exclusivement cette hypothèse » et « les portes ont été fermées » avec d’autres formations politiques, selon Mme Pompili.L’autre co-président du groupe écologiste à l’Assemblée, François de Rugy, a lui quitté EELV fin août, et vient de lancer son parti Ecologistes !. La réunion du groupe mardi à l’occasion de la rentrée parlementaire s’annonce compliquée.Lire aussi :Une gauche en mille morceaux 13.09.2015 à 14h07 • Mis à jour le13.09.2015 à 14h54 Le président national des Jeunes Actifs des Républicains, Franck Allisio, a annoncé dimanche 13 septembre à Marseille son ralliement au Front national.« J’ai adressé ce matin ma démission à Nicolas Sarkozy en tant que président des Jeunes Actifs des Républicains. J’ai également précisé dans cette lettre que je quittais ma famille politique », a expliqué Franck Allisio, 35 ans, à la permanence du Front national à Marseille, accompagné de plusieurs cadres du FN, dont notamment Marion Maréchal-Le Pen, tête de liste Provence-Alpes-Côte d’Azur.« Ce n’est pas une décision facile, ça prend du temps à mûrir », a poursuivi M. Allisio, qui précise qu’il avait fait cinq ans de cabinet ministériel dans des gouvernements de droite, et qu’il aurait sans doute pu y retourner en cas de victoire des Républicains. « A un moment donné, il faut choisir entre son confort, ses intérêts, l’habitude, et ses convictions », a expliqué ce militant, depuis douze ans à l’UMP/LR.« Pour un plat de lentilles »« Paralysés depuis des mois par l’inertie de son président, Franck Allisio, les Jeunes Actifs avaient entrepris depuis l’été sa réorganisation », a réagi ce mouvement, qui réunit les trentenaires et les jeunes insérés dans la vie active.« Dans ce contexte, nous regrettons que Franck Allisio, plutôt que de prendre sa part à la transition, ait choisi de sacrifier toutes les valeurs que nous défendons pour un plat de lentilles et un mandat de conseiller régional auquel il ne pouvait plus prétendre au sein des Républicains après avoir divisé dans chacune des fonctions qu’il avait occupées. »« Si l’UMP revenait aux affaires en 2017, ce serait avec les mêmes hommes et les mêmes femmes, qui redeviendraient à peu près les mêmes ministres pour (…) faire à peu près la même chose. Je ne voulais pas être complice d’une trahison des électeurs et des militants une nouvelle fois », s’est justifié M. Allisio. « On ne peut pas avoir éternellement un corps où la tête pense centriste quand le corps des sympathisants, des militants et des électeurs pensent quelque chose qui se rapproche de Marine Le Pen. »Un exemple pour « ces déçus de droite »Selon Mme Maréchal-Le Pen, M. Allisio incarne « cette droite désabusée, qui a participé activement au sein de l’UMP, qui a vu les choses de l’intérieur, qui est membre du bureau politique, qui a vu ce fonctionnement et qui depuis quelques mois déjà, a commencé à ne plus pouvoir supporter les reniements successifs de cette famille politique. Et qui finalement, par souci de cohérence, a décidé de rejoindre le Front national ».« En cela, il représente une grande partie de cet électorat UMP qui se sent très mal à l’aise aujourd’hui dans cette famille politique. Franck fait partie de ces gens qui aujourd’hui ont le courage de bousculer les choses, de mettre un coup de pied dans la fourmilière et va permettre certainement de faire basculer au sein des électeurs, un bon nombre de ces déçus de droite. »M. Allisio, qui doit figurer sur la liste FN des Bouches-du-Rhône pour les régionales de décembre, a d’ores et déjà été nommé comme l’un des porte-parole de Mme Maréchal-Le Pen pour la campagne. Raphaëlle Besse Desmoulières Le Front de gauche réussira-t-il à survivre aux régionales de décembre ? « Je n’envisage même pas la possibilité que ça se passe autrement sinon nous serions des irresponsables », met en garde Marie-George Buffet, l’ex-secrétaire nationale du PCF. Pourtant, à écouter les uns et les autres dans les allées de la Fête de l’Humanité, rien n’est moins sûr. A trois mois de l’échéance, le rassemblement de la gauche radicale n’est toujours pas en ordre de marche. En cause : des stratégies à la carte de chacune de ses composantes.Vendredi 11 septembre, les leaders du Front de gauche ne se sont pas pressés pour venir inaugurer leur stand commun. Occupé ailleurs, Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, a même séché la traditionnelle photo de famille. Avec Jean-Luc Mélenchon, ils ont eu beau se retrouver un peu plus tard pour échanger quelques mots sous le regard de quelques journalistes, l’ambiance n’est pas à la fête entre leurs deux formations qui ont mis en scène leurs divisions pendant le week-end.Lire aussi :A la Fête de « L’Huma », le Front de gauche se fracture sur la GrèceBlocagesPour décembre, le Parti de gauche (PG, l’un des partis constituant le Front de gauche) semble favoriser les alliances avec Europe Ecologie-Les Verts là où elles sont possibles afin de constituer « l’opposition de gauche » qu’ils appellent de leur vœux. En Rhône-Alpes-Auvergne, le deal a déjà été conclu mais sans les communistes pour cause de cumul des mandats. Les chefs de file PCF, détenteurs d’un mandat national, ont refusé de signer une « charte éthique »  qui leur interdisait de le cumuler avec un mandat local. « On ne peut pas défendre la VIe République et ne pas se l’appliquer à soi-même », juge Danielle Simonnet, coordinatrice national du PG.Trois autres régions sont potentiellement concernées par un accord entre les écologistes et tout ou partie du Front de gauche : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. Le PG y ajoute la Bretagne et Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Les négociations semblent le plus avancées en Midi-Pyrénées-Languedoc-Rousillon qui pourrait être la seule région à voir une liste de large rassemblement à la gauche du PS.Ailleurs, les discussions bloquent le plus souvent entre le PCF et EELV, les communistes refusant de systématiquement s’aligner derrière les écologistes. Samedi, les militants d’EELV de Nord-Pas-de-Calais-Picardie ont choisi une stratégie à la gauche du PS mais l’alliance ne pourrait concerner au final que le PG. Idem en Provence-Alpes-Côte-d’Azur. « Le PG a d’énormes exigences dans certaines régions et aucune dans d’autres, c’est un peu le ventre mou, critique Pascal Savoldelli, chargé des élections au PCF. Ca n’est pas possible d’avoir des exigences à la carte. »Lire aussi :Régionales : les Verts nordistes choisissent de partir sans le PS« Pas une candidature de consensus »Autre point de blocage et non des moindres : l’Ile-de-France. Le patron des communistes, Pierre Laurent, a fait savoir sa volonté de mener les listes du Front de gauche. Mais sa candidature est loin de faire l’unanimité. Pour le PG, il est hors de question d’être représenté par celui qui est également sénateur de Paris. Là encore, la question du non-cumul des mandats lui est opposée. « Face à Bartolone et Pécresse, il faut une tête de liste qui diffère de ces cumulards, quelqu’un qui incarne cette exigence éthique », souligne Mme Simonnet. Le PG ne se dit pas fermé à une autre candidature communiste mais « non cumularde ». Du côté d’Ensemble, la troisième force du Front de gauche, on n’est pas non plus emballé par la proposition de M. Laurent. « Ce n’est pas une candidature de consensus », juge Clémentine Autain, porte-parole du mouvement.M. Laurent, lui, semble bien décidé à passer en force. « L’heure n’est pas à tergiverser mais à s’engager dans la bataille », a-t-il lancé samedi à la tribune, avant d’ajouter : « Mon ambition dans la vie n’est pas de cumuler des mandats. »  Pour lui, ce sujet est même « une blague », a-t-il expliqué vendredi à un déjeuner de presse. M. Savoldelli enfonce le clou . « On a la tête de liste la plus crédible, estime le conseiller général du Val-de-Marne. C’est une candidature haute avec un taux de mobilisation maximum pour empêcher la droite de prendre la région. » M. Savoldelli est persuadé que le PG ne prendra pas le risque de partir seul, sachant qu’Emmanuelle Cosse, la tête de liste écolo, a fermé la porte à des listes communes. « Il faut avoir les capacités de faire une offre régionale, juge le « monsieur élections » du PCF. A moins de 5 % des voix, on n’est pas remboursé. C’est aussi une question d’ancrage et de crédibilité. » Pour l’heure, chacun campe sur ses positions et l’heure tourne.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.09.2015 à 14h33 • Mis à jour le12.09.2015 à 18h38 | Alexandre Lemarié (Envoyé spécial au Touquet) Sa venue n’était pas prévue. Et l’effet de surprise fut total. Alain Juppé a effectué une visite au campus des Jeunes du parti Les Républicains (LR) du Touquet (Pas-de-Calais), samedi 12 septembre. Arrivé vers 13 h 15, sous les applaudissements de jeunes militants, le candidat déclaré à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017 a expliqué être venu « pour encourager les jeunes ». En réalité, le maire de Bordeaux tient à occuper le terrain face à son rival Nicolas Sarkozy, qui doit s’exprimer lors d’un discours prévu vers 18 heures.Lire aussi :Nicolas Sarkozy joue la primaire en trois étapes « Animé » par un esprit « d’unité et de rassemblement »A l’issue de son déjeuner, Alain Juppé a prononcé un bref discours. Debout, micro à la main au milieu des tables, il s’est d’abord félicité de la manière dont il avait été reçu. « Je vous remercie de m’accueillir de bonne humeur », a déclaré celui qui avait notamment été sifflé lors de sa venue au congrès de refondation du parti, le 30 mai. Disant être « animé » par un esprit « d’unité et de rassemblement », le maire de Bordeaux a ensuite précisé sa position sur les réfugiés : « Oui à l’accueil, mais pas à toute la misère du monde. Il faut aussi reprendre le contrôle de la situation. » « Il faut gagner les régionales », a-t-il conclu, en dénonçant le programme du Front national, qui « nous mettrait dans le mur ». Disant vouloir « remettre la France en marche », M. Juppé a ensuite discuté de manière informelle avec de jeunes militants, avant de quitter les lieux vers 14 h 30.Xavier Bertrand, candidat LR à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, doit prononcer un discours vers 17 h 30. Les ex-ministres Michèle Alliot-Marie, Luc Chatel et Hervé Mariton sont également présents. Mais pas François Fillon et Bruno Le Maire, autres rivaux de M. Sarkozy pour la primaire.Lire aussi :Juppé et Fillon, l’unité des ambitieuxAlexandre Lemarié (Envoyé spécial au Touquet)Journaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.09.2015 à 14h54 | Laurie Moniez (Lille, correspondance) Près de 350 élus locaux du Nord se sont retrouvés ce samedi 19 septembre matin devant la préfecture de Lille pour manifester contre la baisse des dotations de l’Etat. A l’initiative de l’Association des maires de France, cette action a réuni près d’une centaine de maires, essentiellement de petites et moyennes communes de droite et du centre. Mais dans les rangs des manifestants portant leur ceinture tricolore, on comptait également une quinzaine de maires du Parti communiste et quelques maires socialistes comme Marc Godefroy, maire de Lezennes, près de Lille.« On peut être de gauche et considérer qu’il s’agit d’un enjeu entre l’Etat et les communes, et pas un enjeu droite-gauche, dit-il. Je suis d’accord pour faire des économies mais il faut les lisser dans le temps. »Aux côtés de Patrick Masclet, président de l’association des maires du Nord, une délégation d’élus de tous bords a été reçue par le préfet, Jean-François Cordet. « Le préfet a pris conscience de l’effet domino des baisses de dotation sur l’investissement des villes, a rendu compte Marc-Philippe Daubresse, maire Les Républicains de Lambersart. On va tuer l’emploi dans le bâtiment si l’on est contraint de baisser les investissements. C’est moins 750 millions d’euros sur trois ans dans toute la métropole lilloise ».Lire aussi :Baisse des dotations : pourquoi les maires manifestentLes élus sont d’accord sur un point : les collectivités doivent faire des économies mais « moins vite et moins fort », demande Valérie Létard, sénatrice UDI et présidente de Valenciennes Métropole Communauté d’Agglomération. « Si on m’enlève les dotations de l’Etat, c’est 17 points de fiscalité, explique Patrick Masclet, maire d’Arleux, et représentant des 650 maires du Nord. Je ne sais pas comment faire. Les communes représentent 9,5 % du déficit de la France et c’est nous les plus punis ».« Une véritable catastrophe »Venu accompagné d’agents territoriaux et de quelques concitoyens, le maire PCF de Seclin refuse de baisser les bras mais il craint de ne pas pouvoir réaliser des grands projets. « On rend des services à la population, particulièrement dans cette région qui souffre. Ce sera une véritable catastrophe qui va conduire à l’augmentation du chômage ». Sur son budget annuel de 22 millions d’euros, il a déjà dû absorber une baisse de dotations de 146 000 euros en 2014 et 380 000 euros en 2015. « Ça fera 1,3 million d’euros sur trois ans ! Alors que les nouveaux rythmes scolaires nous coûtent 250 000 euros par an car on veut faire de la qualité, pas de la garderie ».Lire aussi l'éditorial :Fronde des maires et démagogie localePragmatique, chaque maire énonce les projets qu’ils ne pourront pas lancer. Et tous rappellent que les premières victimes seront les citoyens. « On a baissé tous les budgets de 10 %. On a supprimé les feux d’artifices cette année, explique Norbert Jessus, maire PCF de Trith Saint Léger, commune de 6 000 habitants près de Valenciennes. Les départs en retraite ne sont pas remplacés. Et après ? On supprime les voyages des anciens ? Et quoi d’autre ? » Norbert Jessus n’avait pas touché aux impôts depuis quinze ans jusqu’à l’année dernière : plus 2 %, « mais ça ne représente rien ». Il soupire : « On n’a jamais connu ça. Je crois que même Sarkozy n’aurait pas osé ».Au-delà des clivages politiques, cette baisse annoncée de 30 % des dotations jusque-là accordées aux communes et intercommunalités pour assurer leurs missions inquiètent les élus confrontés au quotidien à des populations en souffrance. « On peut soutenir un gouvernement mais aussi alerter quand il y a une décision qui risque de pénaliser un territoire », explique le maire d’Anor, Jean-Luc Perat, divers gauche, très proche du PS.Avec près de 22 % de chômeurs dans sa commune de 3 400 habitants, il craint la baisse de 90 000 euros dans son budget annuel de 4 millions d’euros. « 90 000 euros, c’est trois emplois », précise-t-il. Avant de se disperser, les élus entonnent pour la troisième et dernière fois la Marseillaise. Et Patrick Masclet invite les élus à demander à leurs concitoyens de signer la pétition lancée par l’Association des maires du Nord.Lire aussi :Fronde des maires : les démissions se multiplientLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Etienne Girard Trois membres au gouvernement, deux groupes parlementaires, plus d’élus qu’Europe Ecologie-Les Verts et le Parti de gauche réunis dans les départements. Le Parti radical de gauche (PRG), qui organise son congrès du samedi 19 au dimanche 20 septembre à Montpellier, rentabilise au mieux ses 17 000 voix et 0,64 % aux primaires de la gauche en 2011. Depuis le départ des écologistes du gouvernement, les radicaux de gauche sont même devenus les derniers alliés du Parti socialiste au pouvoir.De quoi se rendre indispensable et obtenir un accord favorable pour les élections régionales, présenté en grande pompe le 27 juillet par le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis et son homologue du PRG, le patron du groupe de presse La Dépêche Jean-Michel Baylet. « Les socialistes acceptent des accords car ils vivent dans la peur que les radicaux refassent le coup de 2002 avec Christiane Taubira, quand ils avaient fait perdre la gauche en mobilisant 2,3 % des voix », explique l’historien Jean Garrigues.Cette montée en gamme a en tout cas quelque chose d’inespéré pour une PME d’à peine 8 500 militants, gérée en bon père de famille par M.Baylet depuis 1996. Car les radicaux de gauche ont un problème : sortis du microcosme politique, ils passent complètement inaperçu. « Sur le terrain, on nous confond souvent avec des socialistes », reconnaît Roger-Gérard Schwartzenberg, président du groupe radical de gauche à l’Assemblée et ancien ministre du gouvernement Jospin.Changement de nomIssu du Parti radical de 1901, formation mythique de la troisième République incarnée par Georges Clémenceau ou Jean Zay, le PRG fait pourtant valoir des convictions fortes sur la laïcité ou l’Europe. « Nous sommes des fédéralistes européens revendiqués, ce qui est une particularité à gauche », signale Sylvia Pinel, ministre PRG de l’égalité des territoires.Le PRG se veut avant tout résolument modéré, comme son nom ne l’indique pas. « Pour les gens, les radicaux d’aujourd’hui, c’est Daesh », souffle la députée européenne Virginie Rozière. D’où l’idée de changer le nom du parti qui sera débattue au congrès. Libéraux de gauche, Parti réformiste, plusieurs appellations sont dans les tuyaux. « Personnellement, j’aimerais qu’on se nomme le Parti radical-libéral de gauche. Car nous sommes de vrais libéraux, tout en restant progressistes. », affirme Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux sports.Sur le terrain économique, les radicaux de gauche se sentent aujourd’hui très proches de la ligne défendue par le gouvernement. « François Hollande a piqué tout notre programme », s’amuse Jean-Bernard Bros, trésorier du parti et patron du groupe PRG au Conseil de Paris. « Manuel Valls en particulier est très populaire parmi nos jeunes militants », note Géraldine Guilpain, présidente des jeunes radicaux de gauche, qui revendiquent 1 000 adhérents. Le chef du gouvernement se déplacera d’ailleurs à Montpellier ce dimanche 20 septembre pour prononcer un discours. « Notre seul véritable désaccord concerne la question de la drogue », constate un ministre PRG. Historiquement libéral sur les questions de société, le PRG défend la légalisation du cannabis, afin d’endiguer le développement des réseaux de deal.Tapie et Taubira sont partisMalgré ces positions singulières, le PRG peine à intéresser. Fini le temps de la notoriété avec Bernard Tapie dans les années 1990 ou de la candidature à la présidentielle de Christiane Taubira dans les années 2000, place aujourd’hui à la diète médiatique. Selon les derniers chiffres communiqués par le CSA, le PRG a ainsi dû se contenter en mai de 28 minutes d’antenne à la télévision. Une paille comparée aux 6 heures 37 minutes d’Europe-Ecologie Les Verts ou aux quelque 40 heures du Parti socialiste.Du coup, les radicaux de gauche célèbrent chacune de leurs incursions dans le jeu médiatique. « Lors de la réunion interne qui a suivi les primaires de 2011, Jean-Michel Baylet a été ovationné, malgré le mauvais score », confie un dirigeant du parti. Nous étions ravis d’avoir pu exister aux yeux du public ».Pour Guillaume Lacroix, secrétaire général du PRG, ce manque d’attractivité est dû à la mauvaise volonté des médias : « Ils nous caricaturent en gauche cassoulet, nous réduisant à un groupe de notables qui parlent avec l’accent du sud-ouest ». Pour Roger-Gérard Schwartzenberg, « le radicalisme, c’est une méthode fondée sur le sérieux et la proximité, loin de l’outrance d’une certaine gauche. Ce profil plaît peu aux journalistes ».Serge Berstein, historien et auteur d’Un siècle de radicalisme confirme cette identité historiquement modérée du personnel radical : « C’est un réseau de notables représentants d’une classe de petits propriétaires. Ils se veulent sensibles aux idées de gauche mais méfiants à l’égard des socialistes ». Des élus que l’on retrouve surtout dans le quart sud-ouest de la France : « Leur zone d’influence recouvre grosso modo l’aire de diffusion de La Dépêche du Midi et de Midi libre », note malicieusement l’historien.Baylet inamovibleCar les radicaux de gauche sont aussi et surtout la petite boutique d’un homme puissant : le patron de presse Jean-Michel Baylet, régulièrement classé parmi les 500 premières fortunes françaises. Inamovible depuis 1996, M.Baylet, 68 ans, sera ce week-end le seul candidat à sa succession. Comme toujours. « Jean-Michel Baylet a fait du PRG sa chose. A chaque fois qu’il a un adversaire face à lui, comme Taubira en 2007, il le dézingue. Mais il faut lui reconnaître des qualités d’habile négociateur », souligne une valeur montante du parti.En interne, M.Baylet a fait savoir qu’il s’agirait de son dernier mandat de trois ans. Pour finir en beauté, il souhaite désormais devenir rien moins que ministre de la défense, après les élections régionales. « Ou en tout cas nommé à un poste régalien », confie un dirigeant. Sylvia Pinel, proche de M. Baylet, y est très favorable : « Jean-Michel Baylet a toute la légitimité nécessaire pour rentrer au gouvernement ».Cette nomination entraînerait une guerre de succession entre Thierry Braillard, Sylvia Pinel et Annick Girardin, les trois représentants du PRG au gouvernement, tous interessés par le poste. A moins qu’un quatrième nom sorte du chapeau. « A l’heure actuelle, aucun des trois ministres n’est mûr pour prendre la tête des radicaux », s’inquiète un vieux briscard du parti. « Il nous faudrait quelqu’un qui a le charisme de Tapie, la culture de Taubira et le corticage politique de Roger-Gérard Schwartzenberg », rigole Jean-Bernard Bros. Un leader qui trancherait radicalement avec l’époque Baylet.Etienne GirardJournaliste au Monde Séverin Graveleau C’est ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups… avec seulement deux mots. Alors que le Conseil supérieur des programmes (CSP) a remis, vendredi 18 septembre, la seconde mouture des programmes scolaires du CP à la 3e, la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a pris tout le monde de court en se positionnant pour le retour des « dictées quotidiennes » à l’école, « indispensables » selon elle.Qu’importe si la formule « dictée quotidienne » n’est pas présente une seule fois au fil des 375 pages de ces programmes : en mettant l’accent sur une « école exigeante », la ministre a réussi à focaliser l’attention sur un symbole. Fine communicante, elle tient à distance, au moins dans un premier temps, un possible retour des critiques qui avaient émaillé la divulgation de la première version des programmes, en avril. Et évite le procès en laxisme que la droite a coutume de lui faire, en reprenant à son compte le « lire-écrire-compter » traditionnellement valorisé par les tenants d’une ligne pédagogique plus conservatrice.Pari réussi ? En tout cas, les politiques, de droite comme de gauche, étaient moins prompts à réagir que d’habitude. Contacté par Le Monde, François Fillon rappelle « la priorité des priorités » qu’est la maîtrise de la langue française. Et se souvient d’avoir été « vivement critiqué » en 2004 lorsque, ministre de l’éducation nationale, il avait « demandé que l’on fasse des dictées non seulement à l’école mais aussi au collège ». « Si vraiment cela se fait, j’applaudis, déclare-t-il, mais je crains que ce gouvernement n’ait pas assez d’autorité pour y parvenir. »Lire aussi :Cycles, progressivité, fondamentaux... ce qui change dans les nouveaux programmes« Cadeau fait aux réacs »Au Conseil supérieur des programmes, où l’on a à cœur de valoriser ces nouveaux programmes, dits « curriculaires », organisés par cycle de trois ans et non plus par année, on s’étonnait dès jeudi soir de « l’interprétation » faite par la ministre. La remise officielle des programmes vendredi s’est accompagnée d’un tweet du président du CSP, le géographe Michel Lussault : « A lire attentivement si l’on souhaite ne pas se contenter des slogans et des a priori. » Car la formule de la ministre n’est pas sans fondements. Dans cette seconde version des programmes, l’accent est bien mis sur les « occasions d’écrire très nombreuses [qui] devraient faire de cette pratique l’ordinaire de l’écolier », d’« au moins une séance quotidienne » en écriture, etc. Mais « c’est sur la régularité des exercices que nous insistons », explique Michel Lussault. Une préconisation qui s’appuie sur les récentes recherches du chercheur Roland Goigoux, de l’Institut français de l’éducation (ENS de Lyon), ou du linguiste Alain Bentolila.Du côté des syndicats enseignants, toutes sensibilités confondues, c’est peu de dire que l’accueil des propos de la ministre de l’éducation est mesuré. « Najat Vallaud-Belkacem fait le choix de parler à l’opinion publique plutôt qu’aux enseignants », lance Christian Chevalier, du SE-UNSA, qui évoque un « cadeau fait aux réacs ». « Quelle ambition ! On parle de refondation de l’école et on en vient à résumer ces nouveaux programmes à une dictée quotidienne », s’emporte de son côté Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, premier syndicat en primaire ; selon lui, « l’enjeu du lire-écrire-compter est de savoir comment on fait, avec quels outils et ressources pédagogiques ».Les propos de la ministre sont globalement ressentis comme une injonction allant à l’encontre de la liberté pédagogique des enseignants. « Tant qu’elle y est, elle pourrait aussi prescrire l’heure à laquelle il faut la faire, cette dictée quotidienne, et la couleur des stylos » résume Sébastien Sihr.Séverin GraveleauJournaliste au Monde 18.09.2015 à 21h49 • Mis à jour le19.09.2015 à 11h35 Le Front national a porté plainte, vendredi 18 septembre, contre le maire de Guillestre, une commune des Hautes-Alpes, auquel il reproche de ne pas avoir assuré les conditions de sécurité d’un meeting à l’issue duquel Marion Maréchal-Le Pen a été chahutée. Une version contestée par l’élu, qui dénonce une « provocation » de la part de la candidate frontiste.« J’ai déposé plainte contre X pour menace de mort et dégradations de biens privés, ainsi que pour manquement grave aux responsabilités d’ordre public, de sécurité et de salubrité à l’encontre du maire », a précisé Amaury Navarranne, tête de liste FN aux élections régionales dans les Hautes-Alpes. Le parquet a confirmé qu’une plainte avait été déposée auprès de la gendarmerie.Alors que la candidate déclarée du FN à la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur rencontrait, jeudi 17 septembre, une quarantaine de sympathisants dans une salle de Guillestre, près de 150 opposants au parti d’extrême droite se sont réunis à l’extérieur. Lorsque Marion Maréchal-Le Pen est sortie du bâtiment, elle a été accueillie par des jets de liquide et des insultes, comme en témoigne notamment un reportage de France 3 Provence-Alpes Côte d’Azur.Selon le FN, des membres du service d’ordre du parti ont également été « physiquement agressés à l’aide de bâton, de jets de projectiles divers, de liquide et de peintures au goudron. Des véhicules ont été dégradés ».Une « provocation »« On peut autoriser une contre-manifestation mais on le fait dans un cadre qui assure la sécurité des personnes qui viennent participer et on n’organise pas un concert pour encourager cette contre-manifestation », a réagi Marion Maréchal-Le Pen, interrogée par France 3. « La consommation d’alcool au sein de cette contre-manifestation a donné lieu à la sortie à une échauffourée beaucoup plus grave », a aussi affirmé Amaury Navarranne.Le maire écologiste de Guillestre, Bernard Leterrier, conteste la version des faits avancée par le FN. Selon lui, la candidate frontiste a fait « une sortie inopinée au milieu des manifestants, ce qui a provoqué une bousculade mais pas de violence. Toutes les règles de sécurité ont été respectées par la mairie. » Marion Maréchal Le-Pen « s’est livrée à une provocation au mépris des gendarmes qui tentaient de la protéger, comme mes adjoints et moi-même d’ailleurs », a-t-il également déclaré à Libération.Plus tôt dans la soirée, Marion Maréchal-Le Pen était entrée par une autre porte dans la salle du meeting. Après cet incident, la candidate frontiste a vivement protesté dans une lettre ouverte au ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, l’interrogeant « sur les moyens mis en œuvre pour assurer la sécurité des personnalités politiques du FN ».Lettre ouverte à @BCazeneuve. http://t.co/0YjDLBv34u— Marion_M_Le_Pen (@Marion Le Pen)require(["twitter/widgets"]); 18.09.2015 à 19h29 • Mis à jour le19.09.2015 à 17h02 | Alexandre Pouchard Les maires de France se mobilisent, samedi 19 septembre, contre la baisse des dotations globales de fonctionnement, allouées chaque année par l’Etat aux collectivités locales. Entamée en 2014, cette diminution doit se poursuivre et se creuser au moins jusqu’en 2017.Lire aussi :Baisse des dotations : pourquoi les maires manifestentQuel montant de dotation votre commune a-t-elle touché en 2014 ? Est-elle concernée par la diminution dénoncée ? Dans le tableau ci-dessous, naviguez dans les données issues du ministère de l’économie et des finances. Outre les données 2014 – les dernières à être disponibles publiquement –, nous avons choisi de montrer leur évolution depuis 2012, année durant laquelle les dotations ont atteint leur pic avant de commencer à diminuer.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.09.2015 à 18h59 • Mis à jour le19.09.2015 à 10h02 | Bertrand Bissuel et Bastien Bonnefous Il y a un exercice dans lequel Emmanuel Macron excelle ces derniers temps : celui qui consiste à allumer des polémiques, quitte à se faire recadrer ensuite par les plus hautes autorités de l’Etat. Après ses critiques sur les 35 heures, à la fin août, c’est sur le statut des fonctionnaires que le ministre de l’économie a provoqué un joli pataquès, vendredi 18 septembre, contraignant François Hollande à remettre les points sur les i.Lire aussi :Macron, star au Medef, épouvantail au PSA l’origine de la controverse, un petit-déjeuner/débat organisé, vendredi 18 septembre matin, par le think tank En Temps réel. M. Macron est invité à s’exprimer devant plusieurs dizaines de personnes, parmi lesquelles des hauts fonctionnaires, des dirigeants d’entreprises et quelques journalistes. Répondant à une question sur la réforme de l’Etat, le ministre se lance dans des considérations sur les règles encadrant le déroulement de carrière des agents publics. Ses déclarations sont relatées, quelques heures plus tard, par Ghislaine Ottenheimer, une journaliste de Challenges présente dans l’assistance. D’après le site Internet de l’hebdomadaire, M. Macron a dit que le statut des fonctionnaires n’est plus « adéquat » pour certaines missions.Alors qu’il se trouve à Tulle, le président de la République est interpellé par les médias, sur place. Il profite d’une petite cérémonie pour faire une mise au point. Au moment de décerner l’Ordre national du mérite au directeur départemental de la cohésion sociale, M. Hollande loue en lui le « fonctionnaire d’Etat, un fonctionnaire attaché à son département de la Corrèze et, comme je le suis, attaché à son statut ».« Il n’y a pas de problème »« Le président a préféré ne pas tarder à réagir car il ne voulait pas qu’un doute s’installe concernant le statut de la fonction publique », explique son entourage, sollicité par Le Monde. D’après l’Elysée, il n’y a pas eu d’échange entre MM. Hollande et Macron, ni d’agacement chez le chef de l’Etat après la nouvelle sortie du ministre de l’économie. « Ils en parleront sans doute dans les prochains jours, ils se voient souvent, mais il n’y a pas de problème car ce qui compte, c’est ce qu’a dit le président, et il a été très clair sur le fond », explique l’entourage de M. Hollande.« Les propos partiels rapportés donnent une vision déformée de ma pensée »Parallèlement, M. Macron envoie, dans la soirée de vendredi, une déclaration à l’AFP. « A aucun moment, je n’ai parlé d’une réforme du statut de la fonction publique que le gouvernement envisagerait (...), affirme-t-il. Les propos partiels rapportés donnent une vision déformée de ma pensée. Il ne peut y avoir aucune polémique à ce sujet. » L’épisode a en tous cas provoqué vendredi après midi de vives tensions entre le cabinet du ministre et la presse. Dans les rencontres organisées par En Temps réel, la règle est de respecter la confidentialité des prises de parole. Ce qui se dit est, pour reprendre une formule journalistique, « off the record » (hors micro). Nos confrères de Challenges ont décidé de s’affranchir de cette obligation, estimant que les affirmations de M. Macron, sur un sujet aussi important, méritaient d’être dévoilées, d’autant qu’elles sont aux antipodes des discours habituellement portés par le PS. Ghislaine Ottenheimer a donc rédigé un article mis en ligne sur le site Internet de Challenges, vendredi, peu après 13 heures.SMS comminatoiresDécouvrant ces informations, Le Monde a contacté le cabinet de M. Macron, vers 14 h 40, pour en savoir plus. Première réponse, par SMS, de l’entourage du ministre : « Je ne vois pas de quoi vous parlez. » Nous avons insisté en envoyant à notre interlocutrice un lien vers l’article. Deuxième réponse : « L’article a été retiré. Il s’agissait d’une rencontre triple off. Je vous demande de ne pas le reprendre en conséquence. » Deux autres SMS comminatoires ont suivi.Le Monde n’a pas tenu compte des remarques de Bercy mais a constaté qu’il n’était effectivement plus possible d’accéder à l’article incriminé. Contactée, Ghislaine Ottenheimer nous a confié avoir eu conscience dès le départ « de tordre les règles de confiance » censées prévaloir à l’occasion de ces conférences-débats. Selon elle, En Temps réel a contacté un responsable de la rédaction – mais pas elle – pour que l’article cesse d’être en ligne sur le site de Challenges. L’hebdomadaire a accepté, puis est revenu sur sa décision, en le republiant. Un peu plus tard dans l’après-midi, Les Echos ont à leur tour levé le voile sur l’intervention du ministre. Les propos relatés sont légèrement différents mais le sens est le même : selon le quotidien économique, M. Macron a déclaré que le statut des fonctionnaires n’était « plus adapté au monde tel qu’il va » et « surtout plus justifiable ».Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard « Risques considérables », « trop et trop vite » : les maires de France sont particulièrement remontés contre la nouvelle diminution des dotations de l’Etat aux collectivités locales, prévue pour les années à venir. L’Association des maires de France (AMF) appelle les élus et leurs concitoyens à manifester, samedi 19 septembre, pour tenter de remettre en cause « le calendrier et le volume » de cette baisse. Qu’est-ce que la dotation globale de fonctionnement ?La dotation globale de fonctionnement (DGF) est l’enveloppe allouée par l’Etat aux collectivités locales, qui s’ajoute à leurs ressources propres issues des différents impôts et taxes.En réalité, il ne s’agit pas d’une seule dotation mais de plusieurs, notamment pour les communes :une dotation « de base » ;une « dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale » pour les communes urbaines avec de lourdes charges mais peu de ressources ;une « dotation de solidarité rurale » pour les petites communes de milieu rural avec peu de ressources ;une « dotation nationale de péréquation », mécanisme de « solidarité » entre collectivités dans lequel les plus riches vont reverser une partie de leurs ressources aux plus défavorisées après un calcul complexe. #container_14425029998{ padding:5px 5px 0px 10px; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} Que représente la DGF dans le budget d’une commune ?Selon le ministère de l’économie et des finances, la DGF représente en moyenne 19 % des recettes réelles de fonctionnement des collectivités, loin derrière la fiscalité (60 %) : taxes d’habitation, taxes foncières, cotisation foncière des entreprises, etc. Mais cela n’est qu’une moyenne et recouvre des réalités bien différentes.Pour une grande ville comme Lyon (500 000 habitants), dont les recettes totales de fonctionnement s’élèvent à 635 millions d’euros en 2014, la DGF représentait 16 % de ce total (105 millions d’euros), contre 58 % pour les impôts et taxes. Soit un peu moins que la moyenne avancée par Bercy.Pour une ville de taille moyenne comme Alençon (26 000 habitants), dans l’Orne, la DGF représentait en revanche 39 % des recettes totales de 31 millions d’euros, devant les impôts et taxes (24 %).Pour la petite commune de Sanna, dans la Creuse (395 habitants), elle représentait près de la moitié des recettes de fonctionnement (44 %). Pourquoi l’Etat diminue-t-il ses dotations ?Rappelons pour commencer que les dotations de l’Etat n’ont cessé d’augmenter depuis plusieurs années avant de diminuer récemment.Le projet de loi de finances pour l’année 2014 avait prévu une diminution de 1,5 milliard d’euros de l’enveloppe globale pour les collectivités cette année-là, puis de 3,67 milliards par an jusqu’en 2017 (dont 2 milliards pour les communes et intercommunalités).La dotation de 2017 sera ainsi inférieure de 11 milliards d’euros à celle de 2014 et en retrait de 12,5 milliards par rapport à 2013. #container_14425041486{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425041486{ height:500px; } #container_14425041486 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425041486 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425041486 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425041486 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'enveloppe totale de la DGF a largement diminué en 2015Source : Projets de loi de finances(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14425041486", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds €", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds €", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Montant de la DGF ", "color": "#0386c3", "data": [ [ 1199228400000, 40 ], [ 1230850800000, 40.8 ], [ 1262386800000, 41.1 ], [ 1293922800000, 41.2 ], [ 1325458800000, 41.4 ], [ 1357081200000, 41.5 ], [ 1388617200000, 40.1 ], [ 1420153200000, 36.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 1, valuePrefix: "", valueSuffix: " milliards d'euros", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette trajectoire s’inscrit dans un contexte global de réduction des dépenses de l’Etat pour réduire le déficit public, la France ayant pris l’engagement européen d’avoir un budget au déficit inférieur à 3 % de son PIB en 2017 – un délai repoussé trois fois depuis 2009.Le ministre des finances, Michel Sapin, a minimisé, le 16 septembre lors d’une conférence de presse, l’effort demandé aux collectivités :« [Leur] demander un effort, c’est la moindre des choses lorsque par ailleurs on demande des efforts de réduction de la dépense publique. [Il s’agit d’un] effort à proportion moindre que celui qui est demandé à la sécurité sociale ou à l’Etat. » Des communes en difficultéCette diminution programmée et effective représente un coup dur pour certaines communes. Selon le président de l’AMF et maire (LR) de Troyes, François Baroin, qui s’exprimait dans Le Parisien (et qui avait gelé les dotations aux collectivités locales en 2010 quand il était ministre du budget), la situation est telle que « d’ici à la fin de l’année, entre 1 500 et 3 000 communes seront sous tutelle [procédure préfectorale automatique en cas d’important décalage entre le budget prévisionnel et le budget réalisé]. Et beaucoup plus dans les mois qui suivront. »Ce chiffre est contesté par la ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu, pour qui seules « une trentaine » de communes sont « en grave difficulté budgétaire », tandis qu’« environ 1 300 [sont] surveillées par le réseau d’alerte de l’Etat », sur 36 000. Mais « c’est une situation relativement courante et très différente de la faillite », a-t-elle assuré dans La Gazette des communes.Selon l’AMF, la baisse des crédits de l’Etat a entraîné, en 2014, une baisse de l’investissement des communes de 12,4 %, pouvant avoir des répercussions sur le secteur du bâtiment. Le secteur associatif a lui pâti de la baisse des recettes des communes.Lire aussi :Le monde associatif français victime des coupes budgétaires Des dépenses en augmentation...Cette baisse des dotations s’inscrit également dans un contexte d’augmentation des charges et donc des dépenses des communes. Dans un rapport publié en juin 2013, la Cour des comptes soulignait que dans une période de budget au régime maigre, « les dépenses de fonctionnement des administrations publiques locales progressent », alors que les investissements « stagnent, voire diminuent ». #container_14425630913{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14425630913{ height:500px; } #container_14425630913 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14425630913 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14425630913 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14425630913 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les dépenses des collectivités augmentent, les recettes stagnentLa comptabilité publique distingue les dépenses/recettes de fonctionnement (c'est à dire courantes) et d'investissement. Dans les deux cas, les dépenses augmentent plus rapidement que les recettes, creusant le déficit.Source : Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14425630913", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} Mds €", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} Mds €", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2009","2010","2011","2012","2013"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Recettes d'investissement", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 23.45 ], [ "", 19.25 ], [ "", 19.36 ], [ "", 19.53 ], [ "", 19.88 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Recettes de fonctionnement", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 171.11 ], [ "", 178.44 ], [ "", 184.98 ], [ "", 188.53 ], [ "", 191.58 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dépenses d'investissement", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", 54.56 ], [ "", 50.02 ], [ "", 51.7 ], [ "", 52.65 ], [ "", 55.18 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Dépenses de fonctionnement", "color": "#F19300", "data": [ [ "", 145.54 ], [ "", 148.75 ], [ "", 152.85 ], [ "", 157.98 ], [ "", 162.64 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " Mds €", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Les effectifs, notamment, ont progressé depuis le début des années 2000, une évolution liée en partie à l’apparition des intercommunalités, sans que le personnel diminue dans les communes elles-mêmes. Lire : Les collectivités locales sont-elles responsables du déficit public ? ... dépenses en partie dues à des obligationsCes dernières années, l’augmentation du personnel est en partie due à la réforme des rythmes scolaires, qui a souvent nécessité l’embauche d’animateurs. Une étude de l’AMF, menée en avril 2015 auprès de 450 communes (représentant 9,2 millions d’habitants), sur les charges pesant sur leurs budgets fait apparaître que la réforme des rythmes scolaires est la plus régulièrement mentionnée comme cause de progression des effectifs.Elle a ainsi représenté un coût supplémentaire de 30 000 euros pour une petite commune de 2 200 habitants, 120 000 euros pour une ville de 30 500 habitants, 500 000 pour une ville de 52 000 habitants ou encore 2,2 millions d’euros pour une ville de plus de 100 000 habitants.Lire : Rythmes scolaires : comment une petite commune s'adapteLes maires soulignent également les « nombreuses demandes » concernant la mise aux normes des bâtiments publics et de la voirie, notamment en terme d’accessibilité. La conséquence a souvent été une augmentation des impôts locaux, en premier lieu des taxes d’habitation et foncière.Voir notre infographie :Comment les taxes d’habitation et taxes foncières ont augmenté depuis dix ansPour tenter d’éteindre l’incendie de la contestation, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé fin août la création d’un fonds d’un milliard d’euros pour soutenir les projets des communes et intercommunalités.François Hollande a ensuite annoncé qu’une moitié de ce fonds « accompagnera les projets de transition énergétique, d’infrastructures, de logement. L’autre moitié sera destinée aux territoires ruraux. »Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raphaëlle Besse Desmoulières Un de plus. Stéphane Gatignon, maire de Sevran (Seine-Saint-Denis), annonce vendredi 18 septembre qu’il quitte Europe Ecologie-Les Verts. Dans une lettre adressée à la direction du parti que Le Monde s’est procurée, l’ex-PCF, désormais ex-EELV, dénonce des « errances gauchistes » et le choix des militants écologistes de s’allier au Parti de gauche dans le Nord - Pas-de-Calais - Picardie pour les régionales de décembre.« EELV fait le jeu de Marine Le Pen au plan régional et national, critique-t-il. C’est une erreur historique impardonnable face aux risques de marginalisation durable de la gauche dans notre pays. » M. Gatignon souligne que cela constitue pour lui « une rupture définitive avec le projet Europe Ecologie », qui visait à « faire bouger les lignes, transformer notre pays, agir sur et pour l’Europe ». Ancien du Parti communiste, M. Gatignon avait rejoint le mouvement lancé par Daniel Cohn-Bendit en 2009, avant d’être désigné tête de liste en Seine-Saint-Denis aux régionales l’année suivante.Lire aussi :Régionales : les Verts nordistes choisissent de partir sans le PSPour « un réformisme fort »« Quelle tristesse de voir ce que ce projet est devenu ! », se désole le maire de Sevran, qui rejette la faute sur Cécile Duflot. « Pièce par pièce, Cécile a démoli l’ouvrage, juge-t-il. Nous voilà à la remorque de la gauche de la gauche et du souverainiste Mélenchon à qui Duflot veut faire concurrence. » M. Gatignon estime que l’ex-patronne des Verts « incarne maintenant, avant tout, la haine du Parti socialiste après lui avoir fait les poches aux législatives de 2012 » et dénonce sa « petite cuisine présidentielle à 2 % ».Conseiller régional sortant, M. Gatignon n’avait pas réussi à obtenir la tête de liste en Seine-Saint-Denis pour les régionales de décembre, réservée à un candidat de la société civile, en l’occurence Mohamed Mechmache, porte-parole du collectif AC-Le Feu. « Si des événements extérieurs n’avaient pas précipité les choses, je serais parti en décembre après les élections régionales, en espérant que la gauche ait pu gagner au second tour », précise-t-il dans son courrier. Il plaide désormais pour « un réformisme fort » et « un nouveau mouvement qui fasse émerger de nouvelles équipes ».Lire aussi :Régionales : le difficile exercice de l'ouverture pour les écolos franciliensCes dernières semaines, les démissions se sont multipliées à EELV. Mercredi, c’était Laure Lechatellier, vice-présidente sortante du conseil régional d’Ile-de-France et tête de liste dans les Hauts-de-Seine, qui a claqué la porte. Quelques jours plus tôt, Marie-Pierre Bresson, adjointe de Martine Aubry à Lille et trésorière du parti, et Christophe Rossignol, conseiller régional sortant du Centre, avaient fait de même. Reste à savoir si tous viendront grossir les rangs du tout jeune parti Ecologistes !, créé la semaine dernière par François de Rugy et Jean-Vincent Placé.Lire aussi :François de Rugy annonce le lancement du parti « écologistes ! »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Etienne Girard Le dernier cru de la cuvée 2015 des livres politiques est arrivé en librairie. Faire, de François Fillon (Albin Michel, 320 pages, 20 euros), rejoint sur les stands les essais d’Alain Juppé, Cécile Duflot, Jean-Christophe Cambadélis mais aussi Olivier Besancenot, François de Rugy ou José Bové, tous parus depuis fin août. « Ces dernières années, les essais politiques ont envahi nos rayons », constate Guillaume Leroux, gérant de la librairie Le Merle moqueur, à Paris.Un embouteillage qui ne doit rien au hasard selon Bruno Cautrès, chercheur en science politique au Cevipof : « Dans la tradition politique de notre pays, montrer des qualités d’écrivain est apprécié. On apparaît dès lors comme sage, sérieux, structuré. Beaucoup d’hommes politiques ont lancé ou relancé leur carrière grâce à des livres, de François Mitterrand et son Coup d’Etat permanent en 1964 jusqu’à Jean-Luc Mélenchon avec Qu’ils s’en aillent tous !, en 2010. » Le choix massif de la rentrée pour le lancement ne serait pas non plus fortuit. « Sortir un essai en septembre revêt une forte valeur symbolique. Il s’agit de montrer qu’on a profité de l’été pour prendre du recul, réfléchir et mettre en ordre ses idées», poursuit le politiste.Livres-programmeD’où les livres-programme qui se multiplient, posant les jalons de futurs projets présidentiels. C’est le cas pour Cécile Duflot, qui a publié le 10 septembre Le Grand Virage (Les Petits Matins, 128 pages, 10 euros, tiré à 10 000 exemplaires), une ode à l’écologie politique. « Ce livre pourrait constituer mon testament politique », fait mine de s’interroger la députée EELV de Paris en marge d’une séance de dédicaces organisée vendredi 11 septembre par la librairie Libralire, à Paris. « Vous trouverez dans ce livre toutes mes convictions sur l’écologie, la fiscalité, l’égalité des territoires », égrène quelques instants plus tard celle qui se prépare à une éventuelle candidature à la présidentielle de 2017, en s’adressant debout sur une chaise à la vingtaine de lecteurs présents.Même enjeu pour Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite et du centre de novembre 2016. L’ex-premier ministre dévoile ses propositions scolaires dans Mes chemins pour l’école (JC Lattès, 306 pages, 12 euros, 28 000 exemplaires tirés), premier tome d’une série de quatre livres programmatiques devant être publiés avant la primaire fin 2016. « Avec cet essai, Alain Juppé tente d’apparaître aux citoyens sous un jour nouveau. Son modèle est le Jacques Chirac du milieu des années 1990 qui a réussi à poser une autre image, en l’occurrence celle du candidat anti-fracture sociale, avec ses ouvrages Une nouvelle France en 1992 et La France pour tous en 1994 », décrypte Bruno Cautrès.Qui dit livre dit également campagne de communication. Pour chaque sortie de l’ouvrage d’une personnalité politique connue, des émissions de télévision, de radio, des interviews dans la presse écrite sont programmées. « La possibilité d’attirer l’attention des médias reste la première raison qui pousse un politique à publier », explique Bruno Cautrès. Une stratégie que confirme Pierre Larrouturou, président du petit parti Nouvelle Donne et auteur prolifique, avec un livre par an à son actif depuis 2011 : « Quand l’ouvrage sort, on peut avoir quarante-cinq minutes dans les médias pour en parler. Ce qui n’arrive autrement jamais ».Ventes inégalesDe quoi inciter les politiques à prendre la plume, même si les ventes sont loin d’être toujours au rendez-vous. Au 6 septembre, à peine 200 exemplaires de l’opus de Jean-Christophe Cambadélis, A gauche, les valeurs décident de tout (Plon, 240 pages, 15,90 euros, tiré à 6 000 exemplaires), sorti le 19 août, avaient trouvé preneur, selon l’institut Tite Live-Edistat. L’ouvrage du patron du PS a pourtant bénéficié d’une large couverture médiatique, avec diverses interviews dans les radios et la presse écrite, ainsi qu’une invitation dans l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché » sur France 2, graal des politiques-écrivains.Le livre de l’ancien d’EELV François de Rugy Ecologie ou gauchisme, il faut choisir (L’Archipel, 128 p., 14,95 euros, tiré à 4000 exemplaires) n’a pour l’heure pas obtenu plus de succès, avec 160 exemplaires écoulés. « Un ouvrage qui ne rencontre pas son public, ce n’est pas bon signe, estime Bruno Cautrès. Cela veut dire que les positions défendus par l’auteur ne trouve pas d’écho dans la société. »A ce titre, Alain Juppé peut se rassurer : selon son entourage, Mes chemins pour l’école s’est vendu à 20 000 exemplaires en trois semaines. L’institut Tite Live-Edistat avance néanmoins le chiffre plus modeste de 5 600 ventes. « Notre outil ne prend pas en compte les ventes hors magasins, comme dans les campus ou universités politiques », note toutefois Nicolas Mougin, chargé d’études de l’institut.Préfacer pour existerFrançois Hollande et Nicolas Sarkozy ont eux trouvé un autre moyen pour occuper le terrain de la rentrée littéraire, en préfaçant des ouvrages de proches. Pour le président socialiste, ce sera Le Moteur du changement : la démocratie sociale ! (Lignes de repères, 180 pages, 17 euros, tiré à 5 000 exemplaires) de Jacky Bomtens et Aude de Castet, responsables du think tank social-démocrate R8120. Le président des Républicains introduit lui l’essai de Daniel Fasquelle La France juste (Fayard, 120 pages, 10 euros).Une stratégie savamment mûrie pour Nicolas Hubé, maître de conférences en science politique : « En pleine crise, personne ne comprendrait qu’ils trouvent le temps d’écrire un livre. La préface est un bon compromis : elle permet d’exister médiatiquement sans trop se mouiller, tout en mettant l’accent sur les thèmes qu’ils veulent incarner. » Et de se prémunir d’un éventuel bide dans les rayons.Etienne GirardJournaliste au Monde Enora Ollivier Elincourt-Sainte-Marguerite et ses 910 habitants doit faire face, depuis quelques mois, à une crise politique. Dans cette commune de l’Oise, à une quinzaine de kilomètres au nord de Compiègne, le conseil municipal a explosé un peu plus d’un an seulement après les élections de mars 2014. Sur les quinze élus, six ont démissionné, provoquant la tenue d’élections complémentaires, prévues les 27 septembre et 4 octobre.Les raisons de ces départs sont variées : un retraité a renoncé après des brouilles avec son voisinage, une adjointe est partie à cause de différends avec d’autres membres du conseil, entraînant avec elle deux conseillers, avant qu’un couple ne mette fin cet été à son mandat, qu’il jugeait incompatible avec sa vie personnelle.« Beaucoup ne s’attendaient pas à avoir une telle charge de travail », commente le maire de la commune, Bruno Huygebaert, selon qui l’inexpérience de l’assemblée – personne n’avait jusqu’ici été élu – n’est pas étrangère à la situation. « Et puis, c’était une équipe d’amis. Au début, tout se passe bien, mais quand vous devez faire la distinction entre la municipalité et l’amitié, prendre des décisions… ça ne se passe pas vraiment comme il faudrait », édulcore-t-il.A une cinquantaine de kilomètres de là, la commune d’Ermenonville, 990 habitants, a connu une situation similaire. Un climat tendu, six démissions, une élection partielle au début de l’été, et un même constat établi par le maire, Alain Pétrement : des personnes, élues pour la première fois, « s’étaient trompées sur leur rôle » au sein conseil municipal. Sans compter le manque de moyens qui a, d’après lui, contribué à « démotiver » certains.Lire aussi :Baisse des dotations : pourquoi les maires manifestentPhénomène difficile à quantifierLes cas d’Elincourt-Sainte-Marguerite et d’Ermenonville ne sont pas isolés : ces temps-ci, de nombreux élus de mairie broient du noir. Depuis les dernières élections municipales de mars 2014, beaucoup ont remisé leur écharpe bleu-blanc-rouge au placard. Le phénomène est difficile, pour ne pas dire impossible, à quantifier de manière précise : seuls les départs volontaires de maires et d’adjoints doivent être adressés aux préfectures, lesquelles n’établissent pas toutes un recensement de ces démissions. Et les départs de conseillers, qui dans les communes de moins de 1 000 habitants ne donnent lieu à une nouvelle élection que lorsqu’un tiers du conseil municipal a démissionné, peuvent passer relativement inaperçus.Des comptes sont toutefois faits localement. Dans le Nord, 312 élus municipaux, toutes fonctions confondues, ont démissionné entre mars 2014 et mars 2015, tandis que le département voisin du Pas-de-Calais a connu sur la même période le départ de 196 élus – un chiffre plus bas, mais qui reste nettement supérieur aux 39 démissions enregistrées au début de la précédente mandature, de mars 2008 à mars 2009. Dans le Gard, le chiffre monte à 550 démissions, soit quasiment 10 % des élus communaux du département. Dans l’Oise, le « ras-le-bol » des élus municipaux est tel qu’une manifestation est prévue devant la préfectureBien sûr, ces chiffres sont à relativiser, dans un pays qui compte plus de 36 000 communes et 500 000 élus municipaux. Mais les départs volontaires d’élus sont « un phénomène qui s’amplifie et interpelle » assure Thomas Bordonali, le directeur de l’Union des maires de l’Oise. La préfecture du département, qui ne possède pas les chiffres de départs de conseillers, a recensé depuis mars 2014 la démission de trois maires et de 43 adjoints.Dans l’Oise, le « ras-le-bol » des élus municipaux est tel qu’une manifestation est prévue devant la préfecture, à Beauvais, le 9 octobre. « Des élus mettent leur démission dans la balance, si la situation ne s’améliore pas et si on ne les écoute pas davantage », glisse M. Bordonali.« Plus la commune est petite, plus l’élu est sollicité »Si le diagnostic de déprime dans les mairies est largement partagé, les causes profondes d’un tel vague à l’âme s’étalent, du sentiment d’abandon de l’Etat à un désinvestissement plus personnel. « Après l’élection, l’euphorie retombe vite », raconte Nadège Lefebvre, maire (Les Républicains) de Lachapelle-aux-Pots, 1 600 habitants, toujours dans l’Oise, et vice-présidente en charge de la ruralité au conseil départemental. Le mandat exige un investissement très important, surtout en milieu rural : « Plus la commune est petite, plus l’élu est sollicité et s’occupe de tout. »« Souvent, les élus ont aussi une activité professionnelle. Alors la commune, c’est pour eux du travail supplémentaire, des heures à effectuer en plus, le tout pour des petites indemnités. »A cela s’ajoutent « des budgets maigres, des dotations de l’Etat qui baissent, des projets qui ne peuvent pas être mis en œuvre ». Au bout du compte : beaucoup de désillusion et un écart considérable entre les attentes et la réalité qui poussent certains à jeter l’éponge.M. Bordonali parle de « grande lassitude » des élus devant des contraintes selon lui de plus en plus grandes, des réglementations et des normes qui évoluent constamment, des réformes nationales à mettre en œuvre comme l’accessibilité des bâtiments publics pour les handicapés – récemment repoussée de trois ans –, les rythmes scolaires, ou encore la baisse du concours de l’Etat dans les budgets.Lire aussi : Les collectivités locales sont-elles responsables du déficit public ?« Egoïsme grandissant »« Il y a certes une peur de ne pas pouvoir boucler son budget, mais celui qui démissionne parce qu’il n’a pas assez d’argent pour gérer ne mérite pas d’être élu », conteste toutefois Pierre Brajou, le président de l’association nationale des directeurs d’associations de maires.Selon lui, la complexité parfois inattendue des tâches municipales n’explique pas à elle seule les départs anticipés des mairies. Le malaise viendrait aussi du fait que « les élus n’ont plus forcément en eux l’idée d’intérêt général ». En zone rurale, « 50 % du mandat consiste à s’investir pour le bien de ses concitoyens », poursuit M. Brajou, qui est également directeur de l’association des maires de Corrèze. Les personnes « ne sont pas prêtes à gérer le problème du chien qui aboie chez la voisine ou du barbecue qui fume trop ». Et de pointer un « égoïsme grandissant » :« On ne s’investit plus aujourd’hui comme il y a dix ans ou même six ans. A la retraite, certains hésitent maintenant entre le club d’échecs et le conseil municipal. Ils veulent être élus parce que ça les flatte. Ils se disent “je pourrais porter une écharpe et mener de grands projets”. Mais être élu, c’est surtout s’occuper des affaires courantes, qui ne sont pas si marrantes, comme la gestion du personnel ou les travaux de voirie. »Des personnes « deviennent aujourd’hui élus par hasard », soupire M. Brajou regrettant presque « le temps où il y avait des générations de maires ».Comment apaiser ces élus moroses ? Certains préconisent un abaissement du nombre de conseillers – il en faut par exemple 15 dans les communes de 500 à 1 499 habitants – pour que ne se présentent que les candidats motivés. D’autres en appellent à la solidarité des autres collectivités.Mme Lefebvre plaide ainsi pour que « les plus grosses structures, comme le département ou les régions, épaulent les maires ruraux ». A Elincourt-Sainte-Marguerite, M. le maire a lui déjà tiré un enseignement de la crise actuelle : ne plus jamais prendre sur sa liste des couples, qui en cas de coup dur, ont la fâcheuse tendance à démissionner à deux.Enora OllivierJournaliste au Monde 18.09.2015 à 09h05 • Mis à jour le18.09.2015 à 10h34 Nicolas Sarkozy rencontrait jeudi des lecteurs du Parisien-Aujourd’hui en France. De la Syrie qu’il estime pouvoir « être libérée en quelques mois », à la réforme de Schengen qu’il juge nécessaire, en passant par la nécessité, selon lui, de supprimer les 35 heures, le président du parti Les Républicains a abordé nombre de sujets sur lesquels il était interrogé, assurant qu’il avait « beaucoup appris de la défaite » lors de l’élection de 2012.La Syrie, « une question de leadership »« Pensez-vous vraiment que [l’Etat islamique] peut mettre en échec vingt-deux des pays les plus puissants au monde ? En quelques mois, la Syrie peut être libérée. C’est une question de leadership. »Selon M. Sarkozy, « il faut construire les conditions de la création d’une armée de libération de la Syrie, s’appuyer sur les voisins, dialoguer davantage avec la Russie et Poutine ».Il critique la décision de François Hollande d’effectuer des vols de reconnaissance en Syrie, avant d’éventuelles frappes aériennes.« Ça doit leur fait peur, aux dirigeants de [l’Etat islamique], ils sont certainement terrorisés… Non, il faut intervenir pour gagner, donc bombarder massivement [l’organisation djihadiste]. »Depuis 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 240 000 morts et des millions de déplacés.Lire le décryptage :En Syrie, qui de l’EI ou du régime de Bachar Al-Assad a fait le plus de victimes ?La Libye, « on [l’a] laissé[e] tomber »A propos de la Libye, M. Sarkozy juge que la situation actuelle n’est pas liée à sa décision d’attaquer en 2011, mais plutôt à l’inertie de la communauté internationale.« Des élections générales ont eu lieu en juillet 2012, les modérés l’ont emporté. J’ai quitté l’Elysée en mai 2012. Qu’est-ce qui s’est passé après ? On a laissé tomber la Libye. »Les principaux responsables sont selon lui « la communauté internationale avec au premier rang la France et M. Hollande ». « Il fallait organiser l’armée libyenne, la police. Rien n’a été fait. Pourquoi ? Uniquement parce que c’est moi qui suis intervenu. C’est la réalité », regrette-t-il.Les négociations, conduites par l’Organisation des Nations unies (ONU), pour la formation d’un gouvernement libyen d’union nationale entre les camps rivaux de Tobrouk et Tripoli, n’ont toujours pas abouti, alors que l’Assemblée générale de l’ONU doit se tenir la semaine prochaine.Les migrants et la réforme Schengen« On est face à une vague migratoire jamais connue dans l’histoire de l’Europe », a déclaré M. Sarkozy, qui a répété sa ligne :  « Il faut maîtriser la situation en suspendant Schengen (…) et en le réformant. »« Je suis pour le rétablissement des contrôles aux frontières pour les étrangers non communautaires, tant que la crise est là », a précisé le président des Républicains aux lecteurs du Parisien.Lire sur Les Décodeurs :Renégocier les accords de Schengen serait plus compliqué qu’il n’y paraît« Aucun accord » avec le Front national« Je n’accepterai aucun accord municipal, départemental, régional, national avec le Front national et ses alliés. »« Mme Le Pen est pire que son père », a dit Nicolas Sarkozy, qui souligne que « chaque vote pour le FN sert la gauche ».Lire aussi :Sarkozy veut convaincre les électeurs du FN de voter pour la « droite républicaine »Les 35 heures, « oui » il faut les supprimerLe président des Républicains fera « dans les semaines qui viennent » des propositions sur les 35 heures.« Quant à supprimer les 35 heures, oui il faut le faire. Et je ferai dans les semaines qui viennent des propositions sur ce sujet », a répondu l’ancien chef de l’Etat aux lecteurs du quotidien.« Notamment sur les RTT des cadres, qu’il faudra certainement réduire. Sur la fonction publique également, et notamment la fonction publique territoriale.Il faudra ouvrir une nouvelle négociation sur les retraites et revoir la loi sur les 35 heures obligatoires, car sans les heures supplémentaires qui créent de la souplesse, elle nous met en situation de chute de compétitivité dramatique. »Lire aussi :Qui travaille vraiment 35 heures ? Isabelle Rey-Lefebvre La descente aux enfers du bâtiment, entamée en 2008, semble décidément sans fin. Le premier semestre a été une période noire pour le secteur. Les demandes de permis de construire déposées entre janvier et juillet sont en repli de – 7,9 % par rapport à la même période de 2014, tout comme les mises en chantier, à – 5,8 %, d’après des chiffres publiés vendredi 18 septembre par la Fédération française du bâtiment (FFB). A ce rythme, l’année devrait se conclure sur un bilan de 334 000 logements construits, contre 355 000 en 2014. La tendance est tout aussi mauvaise (– 12 % de surfaces autorisées) pour la construction de bureaux, commerces, bâtiments administratifs et industriels. L’investissement public, en particulier des collectivités locales qui comptent à elles seules pour 45 % de l’activité dans les travaux publics, est également en berne.Lire aussi :Signaux mitigés pour la construction de logementsUne autre déception vient du secteur de l’entretien et de l’amélioration des bâtiments, sur lequel les professionnels comptaient. En dépit des dopants – éco-prêt à taux zéro, crédit d’impôt, TVA à 5,5 % – que le gouvernement a mis en place à l’automne 2014, il ne décolle pas. « Les chantiers sont trop complexes et le retour sur investissement est trop long pour convaincre les particuliers de se lancer dans de tels travaux », analyse Jacques Chanut, président de la FFB. Les propriétaires d’une maison ne se lancent vraiment dans sa rénovation que si le projet permet un agrandissement et une amélioration réelle du confort, les seules économies d’énergie ne semblant pas suffire à la motiver.Lire aussi :Immobilier : les acheteurs reviennent, les prix ne baissent plusL’hémorragie des emplois continue donc, avec 44 600 perdus dans les six premiers mois de 2015, « le plus mauvais score enregistré depuis la grande récession de 2008 », déplore M. Chanut, « ce qui porte à 106 000 leur nombre total depuis sept ans, peut-être 150 000 d’ici la fin de cette année », craint-il. Les défaillances d’entreprises sont à l’avenant, progressant de 2,4 % au premier semestre 2015 et touchant principalement (+ 10 %) les artisans et entreprises de un à trois salariés. Cette faiblesse de la construction coûte, à elle seule, 0,2 point de croissance, chaque année depuis 2008.« Les délais s’éternisent »Mais les entrepreneurs veulent croire en de meilleures perspectives qu’encouragent quelques indicateurs. Le nombre de contrats de construction de maisons neuves, par exemple, a bondi, en juin, juillet et août, de 24 %, à un prix moyen de 110 000 euros, en baisse de 1,5 % sur un an. « Cette embellie est clairement due à l’élargissement du prêt à taux zéro décrété le 1er octobre 2014, se réjouit Patrick Vandromme, président de l’Union des maisons françaises qui fédère les constructeurs de maisons individuelles. Mais cela ne se traduit pas encore dans les permis de construire, de plus en plus longs à obtenir puisque nous sommes à quasiment deux cents jours entre la signature du contrat et le démarrage du chantier », regrette-t-il.Lire aussi :Le marasme persiste dans le secteur du bâtimentLes ventes de logements neufs par les promoteurs sont également en progression de 20 % au premier semestre 2015. Mais, là aussi, les délais s’éternisent entre la réservation par le client et le début des travaux, programmés pour le début de l’année 2016. « Il y a d’autres indices encourageants : les négociants de matériaux font face à une forte demande, comme les banquiers en matière de crédit immobilier ou de caution financière à accorder aux constructeurs, explique Jacques Chanut. Mais la trésorerie de nos entreprises est exsangue, et il faudra les aider à trouver des fonds pour relancer les chantiers et acheter du matériel. »La FFB demande au gouvernement de nouvelles mesures de soutien pour stimuler la primo-accession à la propriété, et d’étendre, pour un an seulement, le crédit d’impôt énergétique aux résidences secondaires, « une opération “coup de poing” pour enclencher rapidement des chantiers de rénovation énergétique », suggère M. Chanut.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.09.2015 à 16h59 • Mis à jour le29.09.2015 à 18h44 | Emeline Cazi Claude Guéant est arrivé légèrement en avance, un peu avant huit heures du matin, ce mercredi 3 juin. Ils sont six avec lui à avoir rendez-vous rue du Château des rentiers, au fin fond du XIIIe arrondissement, pour répondre aux questions de la police financière parisienne. Tous se sont côtoyés à l’Elysée sous Nicolas Sarkozy. Il y a là, aux côtés de l’ancien secrétaire général, son successeur Xavier Musca, Jean-Michel Goudard, l’ami publicitaire de Nicolas Sarkozy, les experts en sondages Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment, et l’ancienne directrice de cabinet Emmanuelle Mignon.Depuis la découverte par la Cour des comptes, en 2009, des contrats exorbitants de sondages passés sans appel d’offres, ils savaient qu’ils devraient, un jour, répondre à la justice. La lecture de leurs auditions, auxquelles Le Monde a eu accès, permet de retracer le circuit qui a conduit l’Elysée à privilégier les amis de la maison plutôt que le respect des comptes publics. Mais aussi de découvrir l’ampleur de la désorganisation qui prévaut à la Présidence de la République en ce début de mandat de Nicolas Sarkozy.Une marge de 1,4 millions d’eurosDeux amis du chef de l’Etat manquent à l’appel, ce jour-là. L’un fut son conseiller politique, le second son stratège. Aucun n’avait de bureau à l’Elysée mais tous deux se sont copieusement enrichis grâce à ces contrats sur mesure. La Présidence a ainsi reversé plus de 2,7 millions d’euros aux sociétés de Patrick Buisson et rémunéré 2,1 millions d’euros le cabinet GiacomettiPeron pour ses conseils. Les enquêteurs ont convoqué les deux hommes une première fois au cœur de l’été. Patrick Buisson a fait un bref passage devant le juge Serge Tournaire qui lui a signifié sa mise en examen notamment pour « détournement de fonds publics par un particulier », « recel de délit de favoritisme », et lui a donné rendez-vous début octobre. Pierre Giacometti, ancien directeur général d’Ipsos devenu consultant en stratégie d’opinions, a lui répondu pendant deux jours aux questions des policiers. Mardi 29 septembre, il était à son tour convoqué chez le juge.Longtemps Claude Guéant s’est tenu à distance de cette affaire. Quatre jours après sa garde à vue, l’ex-secrétaire général de l’Elysée affirmait sur le plateau de BFM n’avoir « pas participé à la commande de ces sondages, [ni] vu tous les sondages ». Ce n’est pas sa signature mais celle d’Emmanuelle Mignon qui donne tout pouvoir à Patrick Buisson pour commander des sondages aux instituts de son choix. Lequel ne s’est pas privé : en deux ans, il a réalisé plus d’1,4 million d’euros de marge. La signature de la directrice de cabinet figure également au bas du contrat Giacometti auquel la Présidence a versé plus de 2 millions d’euros en cinq ans. Quant aux avenants, ils sont paraphés par Jean-Michel Goudard. Claude Guéant pouvait donc dormir tranquille.C’était sans compter cette carte de visite venue le trahir et anéantir sa défense. Le petit carton blanc, dont Le Monde avait révélé l’existence le 31 juillet, était agrafé au rabat de la chemise qu’il a fait déposer sur le bureau de la directrice de cabinet, le 20 juin 2007. A l’intérieur, la convention Buisson. « Merci de mettre ce contrat à la signature et de faire retour d’un exemplaire à P. Buisson. CG. », est-il écrit. « C’est bien ma carte et mon écriture », a admis M. Guéant en garde-à-vue. « J’imagine [que] ce document est venu entre mes mains et je l’ai passé à la personne responsable. Je le répète : je n’ai pas négocié ce contrat. »« J’étais au ski à ce moment-là »L’ancien secrétaire général a beau nier, à mesure que l’enquête progresse, son rôle se précise. Emmanuelle Mignon est « une excellente juriste », dit d’elle Claude Guéant, même si ces deux-là ne s’apprécient guerre. La dame est aussi très prudente. Lorsque le contrat Buisson arrive sur son bureau, elle s’assure auprès du directeur des services financiers qu’il est en règle avec le code des marchés publics. Daniel Revel, déjà en poste sous Chirac, suggère de remplacer « la Présidence de la République » par « le Président de la République » mais n’y trouve rien d’autre à redire. Ce qu’ignore Emmanuelle Mignon, c’est que M. Revel comme tant d’autres, est persuadé que l’Elysée n’est pas soumis au code des marchés publics.Le contrat de Pierre Giacometti a t-il suivi le même chemin que la convention Buisson ? Jean-Michel Goudard, le conseiller stratégie, l’ignore – « j’étais au ski à ce moment-là » – mais le publicitaire « voi[t] mal comment on peut engager un mec de ce niveau sans que le Président ne soit au courant ». De fait, le circuit est identique : le Président accepte le principe, Claude Guéant valide, puis transmet à Emmanuelle Mignon pour signature.Les bases de cette deuxième collaboration ont été posées une semaine après l’élection, par courrier. Pierre Giacometti félicite Nicolas Sarkozy de sa « formidable victoire ». « Je suis très honoré de la confiance que tu m’as accordée tout au long de ces cinq ans […], je le suis plus encore lorsque tu m’as fait part de ta volonté de voir se poursuivre cette relation ». Six mois plus tard, le sondeur quitte Ipsos, lance son cabinet de conseil non sans avoir vérifié que la proposition du Président tient toujours. Bien sûr, répond Nicolas Sarkozy, qui lui dit de voir avec Claude Guéant.« La cave présidentielle est la propriété du Chef de l’Etat »Cette affaire de sondages en dit long aussi sur le fonctionnement de la Présidence sous la Ve République. Emmanuelle Mignon fait figure d’ovni à l’Elysée. Elle est la seule à penser que le code des marchés publics s’y applique comme ailleurs. D’ailleurs, lorsqu’elle demande au directeur financier de vérifier le contrat Buisson, elle ignore que ce dernier a pour seul bréviaire une note laissée par le chef du service financier du général De Gaulle. Les fonds de la Présidence sont « gérés selon un mode extrêmement souple » et « sont en quelque sorte les héritiers directs de la cassette royale », est-il expliqué. Sur les marchés publics, la page 3 est limpide : la loi ne s’applique pas. Pour l’anecdote, c’est le même document qui explique que « la cave présidentielle est la propriété du chef de l’Etat ». Libre à lui de partir avec, à la fin du mandat, ou de la vendre à son successeur.A l’automne 2007, la directrice de cabinet décide de mettre de l’ordre dans cette maison qui n’a pas plus de service juridique pour employer mille salariés, que de directeur des achats pour gérer 30 millions d’euros de dépenses. Un conseiller d’Etat vient à son secours en confirmant que l’Elysée n’échappe pas à la règle de la mise en concurrence. Bernard Trichet, le successeur de Daniel Revel aux finances, tombe lui aussi des nues en découvrant le contrat « exorbitant » de Patrick Buisson « pour le moins bref et peu formalisé ».La modernisation de « cette institution sans règle » prendra plusieurs mois. Il a fallu vaincre les résistances des « chefs de service [qui] ne connaissaient pas les procédures de marchés publics et ne semblaient pas, sauf pour un, avoir envie de rentrer dans cette démarche », se souvient le responsable des achats recruté en 2009. La loi est venue peu à peu remplacer la coutume. Le premier appel d’offres a concerné les meubles de la garden party. Une équipe a ouvert des enveloppes, comparé les prix et retenu la société la plus offrante pour organiser la réception. Une petite révolution sous la Ve République.Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adam Levy-Zauberman (Fondateur de Costockage.fr) Je suis un phobique administratif [le fondateur de Costockage.fr, start-up collaborative spécialisée dans le stockage, fait écho à la « phobie administrative » évoquée en 2014 par le député PS Thomas Thévenoud pour expliquer ses impayés divers]. Je ne veux surtout pas dire par là que je n’aime pas payer mes impôts ; je veux dire par là que je n’aime pas avoir à calculer leur montant, à remplir laborieusement un formulaire, à le glisser dans une enveloppe, à y coller un timbre et à trouver une boîte aux lettres pour poster le tout.En tant qu’entrepreneurs, face à la lourdeur des démarches administratives qu’on vous impose, vous souffrez probablement de la même phobie. Pire encore, puisqu’il s’agit de consommation collaborative, nos entreprises permettent à tout un chacun de devenir à son tour un mini-entrepreneur.Lire aussi :Pour la création d’un statut d’acteur collaboratifUne armée de phobiques administratifs, donc.Car avec l’essor de la consommation collaborative, chacun devient le chef de sa propre mini-entreprise. Chacun peut vendre des services (un voyage sur Blablacar.fr), des biens (un canapé d’occasion sur LeBonCoin.fr), ou devenir loueur (de l’espace pour du stockage sur Costockage.fr).Le rapport de la commission des finances du Sénat sur l’économie collaborative publié le 17 septembre le dit très bien : « Dans un contexte où le salariat est de moins en moins la norme et où le travail indépendant progresse (…), il devient nécessaire de repenser globalement le statut de ces travailleurs de l’économie collaborative. (…) À terme, la question du passage à un modèle où les obligations contributives et la protection sociale ne sont plus attachées au statut (salarié etc.) mais à l’individu se posera ».En bons phobiques administratifsLe rapport fait un constat évident : les revenus de la consommation collaborative, pourtant imposables au titre de l’impôt sur le revenu, ne sont que très marginalement déclarés. Loin de condamner les plateformes et leurs utilisateurs, les auteurs s’en prennent au retard du système fiscal. En effet, celui-ci n’est pas prévu pour faciliter la déclaration de multiples petits flux de revenus. Et devant la complexité, en bons phobiques administratifs, beaucoup abandonnent.La commission des finances fait ici preuve d’une vision lucide et étonnamment pragmatique. Partant du principe que les transactions sur internet sont entièrement numérisées, elle propose une déclaration des revenus à la source transmise par les plateformes. Rien de bien compliqué, puisqu’elles disposent des données. Un problème néanmoins : les sites de petites annonces à faible valeur ajoutée ne proposant pas de paiement en ligne, comme LeBonCoin, resteraient dans une zone d’ombre ou le black prospère.Pragmatique encore, le rapport prévoit une franchise de 5 000 euros en deçà desquels l’utilisateur sera exempté d’impôt. Une façon de prendre en compte les charges supportées par l’utilisateur dans le cadre de son « entreprise » collaborative. La commission confirme ici sa vision du particulier comme un agent économique qui, au même titre qu’une entreprise classique, peut déduire les charges de son revenu pour n’être imposé que sur son bénéfice.Le pragmatisme, justement, est une des valeurs fondamentales de l’économie collaborative : nous tentons d’apporter une solution pragmatique à une utilisation non-optimale des ressources. Pourquoi ne pas mutualiser la place dans ma voiture plutôt que de voyager à vide ? Pourquoi ne pas utiliser l’espace inutilisé dans mon quartier pour y déposer mes cartons plutôt que de les déménager, loin, dans un garde-meuble hors de prix ?Une chance à saisirNos plateformes tentent chaque jour de rendre plus efficient l’accès à ces services : plus aisé, rapide et transparent. Fini les demandes de devis, les souscriptions à une assurance, les états des lieux, etc. Tout cela est désormais numérisé et automatique.Rendre le recouvrement de l’impôt plus efficient, c’est exactement le but recherché par ce rapport, et il faut l’applaudir.Voyez un peu : pour une fois la proposition cherche à simplifier. Sans ajouter la moindre démarche supplémentaire pour l’utilisateur, sans créer de nouvel impôt et en conservant pas mal de souplesse grâce à la franchise.Le rapport va jusqu’à réaffirmer le rôle, cher à nos plateformes, de « tiers de confiance ». Cette fois non plus dans les garanties de paiement ou de sécurité apportées, mais dans la collecte de l’impôt. Il cherche même à établir un système suffisamment inclusif pour ne pas « figer les business models de l’économie collaborative dans le marbre d’une instruction fiscale » et favoriser ainsi « l’émergence d’éventuels champions français ».Il faut se réjouir de tant de bienveillance de la part du législateur, et il faut que nous, entrepreneurs de la consommation collaborative, saisissions cette chance : nous pouvons devenirs les fers de lance de la modernisation fiscale. Les start-up de la consommation collaborative peuvent devenir le laboratoire d’une fiscalité qui n’entrave pas et qui, parce qu’elle s’appuie sur des outils technologiques qui nous sont familiers, simplifie la vie de nos utilisateurs. N’est-ce pas notre raison d’être ?Adam Levy-Zauberman (Fondateur de Costockage.fr) Maxime Vaudano et Samuel Laurent A Chalon-sur-Saône, les élèves de primaire qui ne mangent pas de porc devront se contenter de légumes. Le conseil municipal de la ville et son maire, Gilles Platret (Les Républicains) devaient voter, mardi 29 septembre, une délibération mettant fin aux menus de substitution au porc dans les cantines. Se défendant de toute visée discriminatoire, l’édile fait valoir que du porc n’est servi en moyenne qu’une quinzaine de fois par an.Lire :Le maire de Chalon veut du jambon à la cantineLa décision a été prise depuis longtemps (en mars 2015), mais a été retardée par un procès, à l’initiative de la Ligue de défense judiciaire des musulmans. La justice n’a cependant pas donné tort à la mairie, estimant qu’il n’y avait alors pas d’urgence à statuer. L’association promet une nouvelle plainte dès la délibération votée, le premier menu avec porc étant prévu pour le 15 octobre. Mais elle n’a que peu de chances d’aboutir.En droit, en effet, rien n’empêche a priori la mairie de prendre cette décision. Comme l’a rappelé en 2011 le ministère de l’intérieur dans une circulaire, la cantine scolaire est un « service public administratif facultatif » soumis « au principe de la libre administration des collectivités territoriales ». Qu’il s’agisse de l’école primaire, du collège ou du lycée, les mairies, départements et régions sont libres de proposer ou non des menus de substitution à destination de certains élèves en fonction de leur religion.L’Etat encadre certes la restauration des écoliers, en imposant une alimentation « équilibrée » et « variée » et en posant quelques principes, comme le libre accès du pain et de l’eau, ou la non-discrimination dans l’accès au service public. Mais les revendications religieuses ne sont jamais rentrées dans ce cadre.La plupart des cantines proposent, dans les faits, des plats de substitution à la viande de porc, mais les rares restaurants scolaires qui y ont fait exception ont toujours obtenu gain de cause devant la justice. En 2002, le Conseil d’Etat a ainsi tranché que l’absence de repas de substitution ne méconnaissait pas la liberté religieuse. Les cantines doivent simplement permettre aux enfants d’apporter un panier-repas s’ils le souhaitent (et s’arranger pour les conserver dans de bonnes conditions d’hygiène). La règle est d’ailleurs la même pour les élèves présentant des intolérances alimentaires – et pour les usagers des hôpitaux.Lire le point de vue :Matthieu Ricard : « Pour des menus végétariens à l’école »Lire aussi :Repas végétariens dans les cantines : une loi à adopterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 29.09.2015 à 12h12 • Mis à jour le29.09.2015 à 13h27 Le sénateur du Tarn-et-Garonne Yvon Collin (Rassemblement démocratique et social européen, RDSE) a été placé en garde à vue mardi 29 septembre au matin à Toulouse dans le cadre d’une enquête pour corruption, selon les enquêteurs.L’immunité parlementaire du sénateur avait été levée en avril par le bureau du Sénat, à la demande de l’intéressé, visé par une enquête pour corruption. M. Collin, qui voulait pouvoir s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés, a été placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Toulouse, selon cette source proche de l’enquête. Auprès d’une journaliste de l’AFP, le sénateur avait dénoncé « un traquenard, un vrai complot politique ».Dans une lettre expédiée à plusieurs destinataires, une connaissance d’Yvon Collin rapportait lui avoir proposé de participer au financement d’une campagne électorale à hauteur de 40 000 euros contre un emploi au département pour son fils. Le parquet général de Lyon, où l’affaire est instruite, avait envoyé en mars à la chancellerie la demande de levée de l’immunité parlementaire de M. Collin. Celui-ci avait alors déclaré à l’AFP que cette affaire, ouverte depuis 2010, constituait un épisode de son affrontement avec l’ancien président du conseil général du Tarn-et-Garonne, Jean-Michel Baylet (Parti radical de gauche, PRG).Ancien proche de Jean-Michel BayletAncien proche du président du Parti radical de gauche et du quotidien régional La Dépêche du Midi, M. Collin est devenu un de ses principaux rivaux politiques dans le département. Aux dernières élections sénatoriales en septembre 2014, Yvon Collin a été élu au premier tour avec des voix de droite. M. Baylet s’est, lui, incliné au second tour face au candidat UMP pour le deuxième siège de sénateur.M. Baylet avait de son côté rejeté avec force ces arguments, jugeant le cas de M. Collin « accablant ». « Il faut assumer les conséquences de ses actes, même les plus délictueux », ajoutait le président du PRG. M. Baylet a été réélu conseiller départemental dès le premier tour, le 22 mars, tandis qu’Yvon Collin n’a recueilli que 7 % des voix dans son canton et a été éliminé.Le président du PRG a fait pourtant figure de grand battu. Il a renoncé à la dernière minute à se présenter le 2 avril à la présidence du département qu’il occupait depuis plus de vingt-neuf ans, et avait soutenu une candidate du PRG. Mais celle-ci a été battue par Christian Astruc (divers gauche, DVG), élu président du département avec les voix de l’UMP, après avoir voté pendant des années au côté du PRG. M. Collin est l’un des plus proches conseillers de M. Astruc.Lire aussi :Tarn-et-Garonne : la citadelle Baylet assiégée Simon Auffret « Nous ne pourrons accueillir dignement les immigrés en situation légale, et les intégrer, que si tous les immigrés en situation illégale sont effectivement expulsés. » Invité sur RMC lundi 28 septembre, le député Bruno Le Maire (Les Républicains) l’affirme : concernant la reconduite à la frontière de personnes en situation irrégulière sur le territoire français, « la loi n’est plus appliquée ».Pourquoi la situation est plus complexe ?Demandeur d’asile, réfugié politique, étranger en situation irrégulière… Il existe de nombreux statuts pour les personnes immigrées présentes sur le territoire français. Par exemple, les demandeurs d’asiles (au nombre de 64 811 en 2014) ne font pas partie des « immigrés en situation illégale » évoqués par Bruno Le Maire, puisque le dépôt d’une demande d’asile donne droit à une autorisation temporaire de séjour.Lire aussi :Cinq questions sur le droit d’asileL’illégalité n’est en fait reconnue que dans deux situations : celle de l’étranger en situation irrégulière (clandestin) et celle des déboutés du droit d’asile. C’est ce second statut qui est pointé du doigt par le député de l’Eure.En 2014, l’État français a procédé à 27 606 expulsions d’étrangers en situation irrégulière, un chiffre en légère augmentation (+ 1,9 %) depuis 2013. Le problème posé par l’ancien ministre de l’agriculture concerne la catégorie des « déboutés du droit d’asile », pour lesquels l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) est actée judiciairement mais dont le départ n’est pas confirmé. Selon Bruno Le Maire, ceux-ci ne sont « quasiment jamais expulsés ».Peu de déboutés du droit d’asile réellement expulsésLa problématique avait déjà été soulevée dans un rapport sur la réforme de l’asile, remis en 2013 à Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur. « Une grande majorité d’étrangers en situation irrégulière issus de la procédure d’asile continuent à se maintenir sur le territoire malgré l’obligation de quitter le territoire français qui leur a été notifiée », expliquaient alors la sénatrice Valérie Létard (UDI), et le député Jean-Louis Touraine (PS), auteurs du rapport. Ils notaient également que sur les 7 000 personnes déboutées après un séjour en centre d’accueil des demandeurs d’asiles (CADA) en 2012, seules 426 avaient quitté la France en participant au dispositif d’aide au retour volontaire.Ce plan, réévalué par le ministère de l’intérieur en avril 2015, apporte « un accompagnement administratif et matériel » dans le retour dans un pays d’origine. Une allocation est versée à chaque bénéficiaire de l’aide, à hauteur de 50 euros pour un ressortissant de l’Union européenne, et jusqu’à 650 euros si le pays d’origine ne fait pas partie de l’UE. A cela peut s’ajouter, sous certaines conditions, une aide à la réinsertion sociale de 400 euros par adulte.Un problème récurrentEn mars 2014, peu avant de prendre ses fonctions de premier ministre, Manuel Valls appelait lui aussi à systématiser le recours aux OQTF, en soulignant que pour environ 36 000 décisions définitives de rejet des demandes d’asile, seules 20 000 mesures avaient été prononcées en 2012. Dans une circulaire adressée aux préfets, il les invitait à « s’assurer que des OQTF soient prises dès le refus opposé par l’Office français de protection des réfugiés et apatride (Ofpra) ».« L’État de droit ne sait plus faire respecter cette règle », conclut sur RMC Bruno Le Maire, devancé sur cette question par la présidente du Front national, Marine Le Pen. Fermement opposée à l’accueil des migrants en France, la députée européenne appelait la veille sur RTL, à « la réforme d’un droit d’asile aujourd’hui dévoyé »."Il faut arrêter l'aspirateur à immigration clandestine en supprimant l'AME, en restreignant le droit d'asile." #LeGrandJury— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]);La candidate d’extrême droite aux régionales dans le Nord-Pas-de-Calais a évoqué un rapport de la Cour des comptes, daté de février 2015, dans lequel les Sages constataient que « les éloignements effectifs ne représentent que 1 % des déboutés du droit d’asile ».Lire aussi :Droit d’asile : le rapport de la Cour des comptes fait polémiqueLa question se concentre aujourd’hui sur des moyens alloués au suivi des demandeurs après le traitement de leur dossier par l’Ofpra. Une prise en charge jugée « très insatisfaisante » par les auteurs du rapport parlementaire sur la réforme du droit d’asile. Ils préconisaient alors une clarification administrative, pour éviter « qu’un enchaînement de ces procédures fasse apparaître la demande d’asile comme la première étape d’une course à l’obtention d’un titre ».La France « envahie » ? Pas vraiment Simon AuffretJournaliste au Monde Nicolas Chapuis « Face à la droite et à l’extrême droite souhaitez-vous l’unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales ? » Voici l’intitulé de la question à laquelle devront répondre les personnes qui souhaitent voter au référendum populaire organisé par le Parti socialiste, du 16 au 18 octobre.Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du Parti socialiste a présenté mardi 29 septembre le programme – très serré – pour l’organisation de cette votation. Dans l’immédiat, le PS doit déjà arrêter la liste des bureaux de vote. Solférino escompte en ouvrir au minimum un dans chacun des 2 000 cantons de France. En 2011, pour la primaire socialiste, environ 10 000 points de vote avaient été disséminés sur le territoire.Le PS veut publier une google map de ces bureaux à partir du lundi 5 octobre. Il sera également possible de voter sur un site Internet dédié. Par ailleurs, un million de tracts et cent mille affiches seront envoyés le week-end prochain aux fédérations socialistes.Lire aussi :« Référendum » du PS sur les régionales, mode d’emploi« Initiative improvisée »Pour les dirigeants du PS, la participation sera un enjeu majeur de la votation. « S’il y a 300 000 personnes qui participent, je serai content », explique M. Cambadélis. Le responsable socialiste des élections, Christophe Borgel, avait de son côté avancé le chiffre de 500 000 votants, prenant pour référence la votation citoyenne sur la privatisation de la poste, qui avait eu lieu en 2009. Pour garantir la sincérité du scrutin, le PS a missionné sa Haute Autorité, présidée par Jean-Pierre Mignard. Mais pour l’instant, les mesures de contrôle paraissent légères. Pour voter, il suffira de donner un prénom, un nom et une adresse mail.Dans un communiqué publié lundi 28 septembre, les frondeurs du PS qualifient ce référendum d’« initiative improvisée ». « La méthode ne convainc pas, car le diagnostic n’est pas le bon. (…) Notre électorat se disperse beaucoup vers l’abstention, un peu vers d’autres votes à gauche, mais plus grave, aussi vers l’extrême droite », expliquent-ils. Pour l’eurodéputé, Emmanuel Maurel, le processus est contre-productif vu les échéances électorales : « Beaucoup de fédérations ne sont pas très allantes. On est au début de la campagne pour les régionales, les militants commencent juste à se mobiliser et on leur demande d’arrêter tout pour faire une sorte de mobilisation. »M. Cambadélis espère au contraire que l’organisation de ce référendum sera « un levier de mobilisation » pour des socialistes globalement déboussolés par les dernières défaites électorales. Le premier secrétaire veut prouver que son parti a encore des ressources militantes. Au-delà du résultat du vote, le bon déroulement du scrutin est déjà un enjeu majeur pour le PS.Lire aussi :Régionales : les Républicains favoris, devant le FN et le PSNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mattea Battaglia et Benoît Floc'h Le lycée coûte cher et il est peu efficace. C’est le constat, sévère, que dresse la Cour des comptes dans un rapport rendu public mardi 29 septembre. Les rapporteurs encouragent le gouvernement à réformer ce niveau d’enseignement pour lequel l’Etat dépense sans compter : 26 milliards d’euros, ont-ils chiffré. Il faut moins d’heures de cours, moins d’établissements, moins d’options et simplifier le baccalauréat, conseillent-ils.Ils ont peu de chance d’être entendus. La priorité du quinquennat, c’est la réforme du primaire et du collège, qui enflamme les oppositions de tous bords. La loi de « refondation », promulguée en 2013 et qui a fixé les objectifs jusqu’en 2017, ne dit rien – ou presque – du lycée. Celui-ci avait été réformé par la droite, en 2010. A dix-huit mois de l’élection présidentielle de 2017, il est peu probable que la gauche, empêtrée dans son nouveau collège, ses nouveaux programmes et une nouvelle évaluation, lance la rénovation du lycée.26 milliards d’euros par anIl serait pourtant plus que temps, selon la Cour des comptes. Les résultats du lycée sont « très moyens », estiment les rapporteurs. Certes, l’objectif, fixé en 1985, de conduire 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat n’est pas loin d’être atteint. Mais la France n’est qu’au onzième rang des pays de l’Union européenne, observent-ils. Ils évoquent également le décrochage scolaire et notent surtout que « les résultats faibles des étudiants en licence posent, indépendamment du taux de réussite au baccalauréat, la question de performance du lycée, tant en termes de niveau de connaissances et de compétences acquises par les élèves que la qualité de leur orientation ».Or, pour financer ce lycée aux résultats moyens, l’Etat dépense 26 milliards d’euros par an. C’est 18,6 % du total consacré à l’éducation. Les autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) allouent beaucoup moins d’argent à ce niveau d’enseignement. La caractéristique est connue : la France privilégie le lycée alors que la plupart de ses voisins favorisent le primaire, là où tout se joue. Un lycéen français coûte 10 102 euros, contre 7 347 euros en moyenne dans les autres pays de l’OCDE. Lire aussi :Au collège et au lycée, « c’est une hypocrisie d’annoncer des cours jusqu’à début juillet »Le constat n’est pas tout à fait neuf. Des études tirées des données PISA, programme international de suivi des acquis des élèves lancé il y a plus d’une décennie par l’OCDE, ont déjà mis l’accent sur ce déséquilibre en faveur du lycéen. « Cela nous vient de l’histoire. Une histoire longue, que même les gouvernements de gauche, avant 2012, n’ont pas osé contrarier, analyse l’historien de l’éducation Claude Lelièvre. De fait, notre système privilégie les élites, leur renouvellement voire leur élargissement. » Dans les calculs opérés par la Cour des comptes, le bac tient une place à part, aussi sensible que symbolique. « Il reflète imparfaitement le niveau » des élèves et « ne joue plus de rôle essentiel dans [leur] orientation ». Au-delà du coût de son organisation, que la Cour ne chiffre pas (la fourchette est large, des 50 millions d’euros par session communément admis au 1,5 milliard avancé par un syndicat de proviseurs), c’est bien sa « complexité » qui fait grimper la facture du lycée. La Cour des comptes donne l’exemple des langues. Les candidats peuvent faire un choix parmi 58 d’entre elles, même si « 20 ont été choisies par moins de 50 élèves ». Or, l’épreuve implique des cours optionnels pour la préparer. D’où « une offre de formation pléthorique ».Lire aussi :Lycéens, la mention au bac peut vous rapporter gros4 291 lycées recensés en 2011Beaucoup trop d’options : c’est l’une des raisons qui expliquent le coût du lycée français. La voie générale propose 15 enseignements facultatifs en seconde, 11 en première et 15 en terminale. Là encore, c’est une spécificité française, alors que les autres pays de l’OCDE resserrent leur enseignement sur les matières fondamentales. Or, ces options coûtent cher. En comparant le coût moyen des huit matières obligatoires de base avec celui de quatre disciplines optionnelles (langues anciennes, arts…), la Cour des comptes s’est rendu compte que le rapport allait du simple au double – voire de 1 à 6. C’est évidemment le faible nombre d’élèves qui explique un tel coût.S’il y a beaucoup d’options, il y a aussi beaucoup d’heures d’enseignement. Et concentrées sur une trentaine de semaines de cours, quand l’Allemagne en a 38 et le Royaume-Uni 40. Un lycéen français reste assis en classe 1 108 heures par an, contre 964 pour les élèves de l’OCDE. Compte tenu, note la Cour, de la « rigidité » du service des enseignants, calculé sur la semaine et moins lourd qu’ailleurs, les dépenses grimpent vite.Enfin, pour des raisons historiques, géographiques et politiques, il y a également beaucoup de lycées en France : 4 291 recensés en 2011. Face à la petite taille et au coût de certains d’entre eux (11 % scolarisent moins de 100 élèves, soit 1 % des lycéens), pourquoi s’empêcher un redimensionnement ? « Une cible de taille optimale d’établissement pourrait être fixée par les pouvoirs publics, au moins pour le lycée d’enseignement général et technologique », estime la Cour des comptes.Lire aussi :Les lacunes de l’orientation professionnelle freinent l’insertion des jeunes sur le marché du travailMais avant de pouvoir engager une réforme du lycée, il faudrait déjà évaluer celle conduite par Luc Chatel en 2010, dont beaucoup d’enseignants soulignent les points communs avec la réforme du collège engagée par Najat Vallaud-Belkacem : accompagnement personnalisé, autonomie accrue des établissements… Cette évaluation, la communauté éducative l’attend toujours. « L’inspection générale a déjà produit plusieurs rapports sur la réforme du lycée. En revanche, le bilan de la réforme n’a pas encore commencé, justifie-t-on au cabinet de la ministre de l’éducation. Des groupes de travail avec les organisations syndicales vont être mis en place pour que ce soit un bilan partagé. » Echéance évoquée : novembre 2015. Probablement trop tard pour qu’un changement d’ampleur se dessine sous ce quinquennat.Mattea BattagliaJournaliste au MondeBenoît Floc'hJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous (New York, envoyé spécial) La France ne varie pas face à la crise syrienne. Pour Paris, une seule et même solution s’impose : le départ de Bachar Al-Assad de la tête du pays. C’est ce qu’est venu répéter François Hollande à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, lundi 28 septembre à New York.Le président de la République a expliqué que le dirigeant syrien ne pouvait rester en place après avoir été depuis trois ans le premier responsable du drame de son pays. « Bachar Al-Assad est à l’origine du problème, il ne peut pas faire partie de la solution », a déclaré M. Hollande. Et qu’importe si aujourd’hui la Syrie est également devenue le théâtre des actions terroristes de l’Etat islamique (EI). Impossible selon François Hollande de lâcher la proie pour l’ombre. Au contraire, la situation pour Paris impose de combattre de front « l’alliance du terrorisme et de la dictature. »  « Ce n’est pas parce qu’un groupe terroriste massacre lui aussi qu’il y aurait finalement une forme de pardon ou d’amnistie pour le régime qui a créé cette situation », a expliqué le chef de l’Etat.Voir le portfolio : Rencontre glaciale entre Obama et Poutine à l’ONUImage précédenteImage suivanteLire le diaporamaMettre en pauseRejouerAccédez au portfoliorequire(["jquery","lmd/ui/portfolio", "lib/slidify/effects/slide"], function($, Portfolio, Slide){ var portfolio = new Portfolio({ root: $('#portfolio-atome-560a2fe6150b4'),\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 1 \/ 13\r\n \r\n \r\n\r\nCr\u00e9dits : KEVIN LAMARQUE \/ REUTERS\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"","source":"KEVIN LAMARQUE \/ REUTERS","index":0,"position":1,"total_count":13,"item_lie":null,"link":"\/international\/portfolio\/2015\/09\/29\/en-images-rencontre-glaciale-entre-obama-et-poutine-a-l-onu_4775943_3210.html","isCurrent":true},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 2 \/ 13\r\n \r\n \r\nBarack Obama a d\u00e9nonc\u00e9 \u00e0 la tribune de l'ONU le soutien apport\u00e9 par la Russie au \"tyran\" syrien Bachar Al-Assad.\r\nCr\u00e9dits : Andrew Harnik \/ AP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Barack Obama a d\u00e9nonc\u00e9 \u00e0 la tribune de l'ONU le soutien apport\u00e9 par la Russie au \"tyran\" syrien Bachar Al-Assad.","source":"Andrew Harnik \/ AP","index":1,"position":2,"total_count":13,"item_lie":null,"link":"\/international\/portfolio\/2015\/09\/29\/en-images-rencontre-glaciale-entre-obama-et-poutine-a-l-onu_4775943_3210_1.html","isCurrent":false},{"html":"\r\n\r\n\r\n\r\n \r\n \r\n 3 \/ 13\r\n \r\n \r\nM. 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Obama et Poutine ont pos\u00e9 pour les photographes avant leur entretien bilat\u00e9ral, et non \u00e0 son issue. Ils auraient alors d\u00fb la commenter c\u00f4te \u00e0 c\u00f4te.\r\nCr\u00e9dits : Andrew Harnik \/ AP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"MM. Obama et Poutine ont pos\u00e9 pour les photographes avant leur entretien bilat\u00e9ral, et non \u00e0 son issue. 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Ainsi cette entrevue bilat\u00e9rale en Irlande du nord, en juin 2013, la derni\u00e8re avant celle de lundi \u00e0 New York. Entretemps, l'invasion russe de la Crim\u00e9e et les sanctions am\u00e9ricaines qui l'ont suivi ont emp\u00each\u00e9 tout dialogue direct.\r\nCr\u00e9dits : Evan Vucci \/ AP\r\n \r\n facebook\r\n twitter\r\n google +\r\n linkedin\r\n pinterest\r\n \r\n \r\n\r\n \r\n \r\n \r\n\r\n","titre":null,"legende":"Ces images font \u00e9cho \u00e0 d'autres rencontres entre les deux pr\u00e9sidents mises en sc\u00e8ne comme des rendez-vous manqu\u00e9s, sans dialogue v\u00e9ritable. Ainsi cette entrevue bilat\u00e9rale en Irlande du nord, en juin 2013, la derni\u00e8re avant celle de lundi \u00e0 New York. 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Hollande recevait à la représentation française à l’ONU la coalition syrienne, la seule opposition « démocratique, modérée et légitime » dans le pays, selon le chef de l’Etat français. Et tandis que M. Hollande s’exprimait à la tribune, M. Poutine déjeunait avec le président américain Barack Obama et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.« J’en vois qui déploient tous leurs efforts pour incorporer Bachar Al-Assad » à l’avenir de la Syrie, a déclaré M. Hollande. Une référence directe à la déclaration de M. Poutine qui avait assuré que ce serait « une énorme erreur de refuser de coopérer avec le gouvernement syrien et ses forces armées ». Mais une telle hypothèse est inenvisageable pour le président français, qui estime qu’« on ne peut pas faire travailler ensemble les victimes et le bourreau ».Lire aussi :Paris revendique sa place sur le front de SyrieSolution de « transition »Pour Paris, la coalition proposée par Vladimir Poutine est « possible », mais à une condition : « elle doit avoir une base claire » et reprendre les accords de Genève signés en 2012 qui prévoient la mise en place d’un « gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs incluant des membres du gouvernement et de l’opposition ». Mais pas le dirigeant syrien. « Je ne cesse d’expliquer à Vladimir Poutine que nous devons trouver une autre solution que Bachar Al-Assad », a confié le président de la République lors d’une conférence de presse donnée quelques minutes avant son discours à la tribune des Nations unies.La France continue donc de militer pour une solution de « transition » en Syrie, qui « associe » les pays « voisins », ainsi que ceux du Golfe, l’Iran, la Turquie, les Etats-Unis et la Russie. Si la réunion new yorkaise n’a guère permis de dessiner les prémices d’un accord entre les grandes puissances, Paris veut croire qu’il en sort moins isolé, après que Barack Obama, dans son discours lundi, a expliqué qu’« on ne peut pas soutenir des tyrans comme Assad sous prétexte que l’alternative serait pire » .  « Obama a dit très clairement que l’avenir de la Syrie ne passe pas par Bachar Al-Assad. Cela fait trois ans que j’exprime cette position. Composer avec Assad, je m’y refuse, Obama aussi », s’est félicité François Hollande à New York.Lire aussi :Grandes manœuvres diplomatiques sur la SyrieLa France renonce à son droit de veto à l’ONU en cas d’atrocités de masseEn marge de son discours à l’ONU, François Hollande a annoncé que la France s’engageait à ne jamais utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU en cas de massacre de masse. Il a invité ses homologues à faire de même. « La France veut que les membres permanents du Conseil de sécurité ne puissent plus recourir au droit de veto en cas d’atrocités de masse. Comment admettre que l’ONU, encore aujourd’hui, puisse être paralysée lorsque le pire se produit ? », s’est interrogé le président français, en référence au conflit syrien. « Nous pouvons agir pour régler les drames d’aujourd’hui et sauver la planète demain. Agissons », a-t-il conclu.Bastien Bonnefous (New York, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Adrien de Tricornot En déplacement à Avignon, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé un « effort exceptionnel » de « 100 millions d’euros supplémentaires » en faveur des universités en 2016. Les derniers arbitrages budgétaires doivent être rendus publics mercredi 30 septembre, mais M. Valls lève ainsi un petit coin du voile.Cette annonce est faite dans un contexte budgétaire plus que compliqué pour l’enseignement supérieur, alors que les universités ont accueilli 65 000 étudiants supplémentaires à la rentrée. Néanmoins, cet « effort exceptionnel », pour reprendre les mots de M. Valls, provient de l’annulation d’une mesure de prélèvement effectuée en 2015 sur les trésoreries de certaines universités et écoles d’ingénieurs jugées excédentaires.Lire aussi :« Ma salle de cours va craquer », le Tumblr qui dénonce la surpopulation à l’universitéDans un entretien au Monde, M. Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, avait déjà laissé entendre que cette ponction de 100 millions d’euros ne serait pas renouvelée.Lire aussi :Les universités confrontées à l’explosion du nombre d’étudiantsPour autant, la contrainte budgétaire sera-t-elle véritablement allégée ? Car M. Mandon n’espérait pas seulement obtenir une annulation de la ponction des trésoreries des établissements mais aussi « un plus » dans son budget. De combien sera-t-il ? L’inflexion qu’attend le secrétaire d’Etat pourrait décevoir un enseignement supérieur d’ores et déjà confronté à une grave crise budgétaire.Contribution gelée depuis 2010La contribution de l’Etat — qui représente l’essentiel des ressources — est gelée depuis 2010. La puissance publique n’assume pas, en effet, la totalité des augmentations de la masse salariale qui a été transférée à des universités devenues autonomes. Sur les 1 000 nouveaux postes d’enseignant autorisés chaque année depuis 2013, 40 à 50 % n’ont pas été créés par les établissements, faute de moyens, selon les syndicats. Plus grave : pour le Snesup, 7 053 postes ont été perdus en dix ans.Lire aussi :7 500 bacheliers attendent encore une place à l’université« Il manque en réalité 500 millions juste pour fonctionner correctement », ont estimé les dirigeants des syndicats « réformistes » SGEN-CFDT, UNSA, SNPTES et FAGE lors de leur conférence de presse de rentrée, le 17 septembre. Le rétablissement de 100 millions d’euros de crédits n’était donc considéré par les partenaires sociaux et les responsables des établissements que comme un premier pas.D’autant que les autres ressources des établissements fondent comme neige au soleil. Les contrats de plan Etats-région pour la période 2015-2020 accusent une baisse de 42 % des investissements dans l’enseignement supérieur et la recherche, par rapport à la période 2007-2013 (3,1 milliards d’euros contre 5,5), selon un comptage de l’agence spécialisée AEF publié le 25 septembre.Et la réforme de la taxe d’apprentissage a occasionné en 2015 une baisse d’une vingtaine de millions d’euros des recettes des écoles d’ingénieurs (sur 300 millions d’euros). Quatre écoles sur cinq sont publiques. Et elles ont contribué à hauteur de 24 millions d’euros au prélèvement sur les fonds de roulement.Lire aussi :Jean-Christophe Cambadélis : « Il est temps de redonner à la gauche son supplément d’âme »Adrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Cazenave Dans trois semaines, le 16 octobre, les partenaires sociaux se réuniront de nouveau au sujet de l’avenir des retraites complémentaires des cadres (Agirc) et des non-cadres (Arrco). L’objectif de ces négociations, entamées en début d’année, est de trouver des solutions afin de redresser les comptes de ces régimes, qui sont dans le rouge et dont les réserves s’épuisent.Lire aussi :Retraites complémentaires : les négociations patinentLa semaine dernière, dans une interview aux Échos, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT a détaillé ses pistes de réformes, répondant ainsi aux propositions faites par le Medef avant l’été. Pour évaluer concrètement l’impact des principales mesures avancées, nous avons demandé au cabinet Optimaretraite de simuler leurs effets sur un cas type : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), ayant travaillé tout au long de sa carrière et partant à la retraite à 62 ans.1. Moindre revalorisation des pensionsLa CFDT propose une revalorisation des retraites complémentaires de un point de moins que l’inflation en 2016, 2017 et 2018 – lorsque le Medef prône 1,5 point –, et un report de la date de leur revalorisation au 1er octobre.« Ces deux mesures, synonymes de perte de pouvoir d’achat pour les retraités, auront toutefois peu d’impact vu le faible niveau actuel de l’inflation », explique Marc Darnault, associé au cabinet Optimaretraite.2. Décote temporaireLes organisations patronales souhaitent la mise en place, à partir de 2019, d’une décote temporaire et dégressive pour tout départ à la retraite avant 65 ans. Un salarié arrêtant de travailler à 62 ans se verrait appliquer une décote de 30 % la première année, de 20 % la suivante, et de 10 % à 64 ans, avant de toucher 100 % de sa retraite complémentaire à 65 ans. Ce qui revient à déplacer de facto l’âge légal de départ en retraiteDe son côté, la CFDT promeut la création d’une contribution de solidarité intergénérationnelle (CSIG) de 4 % pour tous les retraités, quel que soit leur âge de départ à la retraite, pendant une durée de deux ans.L’impact :Règles actuelles : notre cas type perçoit 29 920 euros de retraite annuelle dès 62 ans.Scénario Medef : il touche 25 567 euros à 62 ans, puis 26 808 euros à 63 ans, 28 049 euros à 64 ans, pour enfin obtenir sa pension sans décote (29 920 euros) à 65 ans. En quatre ans, il perd donc 7 447 euros.Scénario CFDT : notre cas type reçoit 28  794 euros les deux premières années (à 62 ans et 63 ans), puis touche sa retraite sans « contribution de solidarité » dès 64 ans (29 290 euros). Soit un manque à gagner sur cette période de 993 euros.3. Pension de réversionSur les pensions de réversion, Medef et CFDT avancent plusieurs idées. Pour en mesurer l’ampleur, encore faut-il connaître les règles actuelles.Dans le régime de base, pour obtenir cette pensio, la veuve ou le veuf doit avoir au moins 55 ans et ses revenus annuels ne doivent pas dépasser 19 988,80 euros. Son montant correspond à 54 % de la retraite perçue ou à laquelle le défunt ou la défunte aurait pu prétendre.Dans les régimes de retraite complémentaire, il n’y a pas de condition de ressources, mais une borne d’âge. Il faut avoir au moins 55 ans pour l’Arrco et 60 ans pour l’Agirc pour l’obtenir. Côté Agirc, cet âge peut toutefois être de 55 ans à condition d’accepter une minoration de la réversion ou si la personne bénéficie de la réversion dans le régime de base.Le Medef souhaite aligner l’âge de l’Agirc sur celui de l’Arrco, c’est-à-dire que tout le monde pourrait obtenir la réversion des complémentaires dès 55 ans. Mais l’organisation patronale souhaite aussi que le montant de cette réversion soit proratisé selon la durée du mariage. Pour simplifier, plus la durée du mariage est courte, plus la réversion sera faible.De son côté, la CFDT propose une « adaptation progressive des pensions de réversion qui seraient mises sous condition de ressources », à l’image donc de ce qui existe dans le régime général.L’impact :Règles actuelles : en cas de décès de notre cas type, sa veuve ou son veuf touche 16 561 euros annuels de pension de réversion.Scénario Medef : la personne touche 14 530 euros si le mariage a duré 30 ans – soit 13 % de moins que les règles actuelles. Si le mariage a duré 20 ans, la personne recevra 12 725 euros par an – soit une perte de 24 % par rapport aux règles actuelles. Si leur union n’a duré que 10 ans, la personne touchera 10 920 euros – soit 35 % de moins.Scénario CFDT : le risque de perte serait en théorie maximal si la personne dépasse les conditions de ressources prévues par la CFDT, mais ce niveau n’a pas été précisé.4. Fusion des régimesLa CFDT promeut la mise en place d’un nouveau régime de retraites complémentaires qui serait unifié. Ce NRU (nouveau régime unifié) serait « fondé sur le niveau de rémunération et non plus sur le statut », précise le document du syndicat. Un point de crispation pour d’autres organisations qui y voient la fin annoncée du statut des cadres.« Il est trop tôt aujourd’hui pour faire des plans sur la comète, mais il est certain que les cadres bénéficient de certaines spécificités qui pourraient à cette occasion être remises en cause, explique M. Darnault. Par exemple, ils profitent actuellement d’une garantie minimale de points, c’est-à-dire que chaque année ils sont assurés d’engranger au moins 120 points à l’Agirc. De même, ils bénéficient dans l’entreprise de contrats de prévoyance, qui ne sont généralement pas ouverts aux non-cadres. » Cette fusion des régimes, plébiscitée aussi par le patronat, devrait donc là encore être l’occasion d’âpres négociations.Frédéric CazenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Les faits remontent à 2002. Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, choisit comme directeur de cabinet un homme de confiance : le préfet Claude Guéant. Mais treize ans plus tard, celui-ci se retrouve au banc des accusés, pour avoir cautionné et profité d’un système de versement de primes en liquide au sein de la police, sur des fonds normalement réservés aux enquêtes.1. Des primes en liquideM. Guéant doit s’expliquer sur plusieurs factures correspondant à des achats effectués grâce à d’importantes sommes perçues en liquide entre 2002 et 2004. Selon ses explications, ces liquidités provenaient de primes, versées dans la police sur l’enveloppe des frais d’enquête et de surveillance (FES).M. Guéant avait expliqué au Monde, en 2013, sa version des faits :« Quand je suis arrivé au ministère de l’intérieur, il y avait plus de 400 personnes concernées par ces primes dont le régime fiscal n’était pas défini. J’ai d’ailleurs remis le système à plat pour mettre fin à ces pratiques en 2006. »Les sommes qui lui étaient remises s’élevaient à une dizaine de milliers d’euros chaque mois, dont il redistribuait environ la moitié à ses collaborateurs.2. Un flou savamment entretenu et une double primeMais dès l’éclatement de l’affaire, M. Guéant a entretenu le flou entre deux choses distinctes :- Les « primes au mérite » : Ce sont des sommes que touchaient certains policiers, et qui étaient alors prélevées sur les enveloppes FES. Ces sommes, plutôt petites, en général, selon les policiers interrogés, venaient compenser les efforts et l’investissement de certains policiers. Mais ces primes ne concernaient pas en principe la hiérarchie. De plus, M. Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, avait mis fin à ce système dès 2003, en mettant en place un fonds de 5 millions d’euros afin d’officialiser ces primes au mérite.Les écoutes téléphoniques montrent que ce sont ces primes qui seront mises en avant dans la défense de M. Guéant. Lors d’une conversation de juin 2013, Michel Gaudin, alors directeur général de la police nationale, lui explique : « Il faut clairement dire que c’était essentiellement pour des flics et puis que toi, t’en as gardé un petit peu ! Tu ne peux plus maintenant dire autre chose ! »- Les indemnités de sujétion particulière (ISP) : Ces primes accorées aux membres des cabinets ministériels complètent leur rémunération et compensent, là encore, leur lourde charge horaire. Elles sont officielles depuis 2002, et viennent remplacer les anciennes primes, versées en liquide sur des fonds spéciaux jusqu’à la fin des années 1990. Là encore, M. Guéant a un moment défendu le fait que les primes en liquide qu’il percevait étaient une compensation de la fin des primes sur fonds spéciaux, mais à tort : depuis 2002, celles-ci ont été compensées par les ISP, désormais officielles.» Lire : Derrière l’affaire Guéant, les primes de cabinet des ministresL’enquête a montré qu’en réalité, au ministère de l’intérieur, les deux systèmes avaient coexisté : le cabinet du directeur de la police nationale, mais aussi le cabinet du ministre, continuaient de percevoir des primes tirées du FES en liquide, en sus des ISP versées au sein du cabinet ministériel.3. Un système qui a longtemps perduréAlors que M. Guéant a assuré avoir lui-même « fait le ménage » dans ce système de primes en liquide, l’enquête indique qu’il n’en est rien : jusqu’en 2011, la Direction générale de la police nationale (DGPN) a continué de percevoir chaque année une enveloppe « pour frais d’enquête » qu’elle pouvait ensuite dépenser de manière totalement opaque et à sa guise. Selon la Cour des comptes, pas moins de 34 millions d’euros auraient ainsi été versés entre 2002 et 2012.Cette enveloppe « ruisselait » de la direction générale vers les commissariats, pour finir par permettre à ceux-ci de donner des primes à leurs hommes. Mais chaque échelon pouvait, semble-t-il, se servir un peu à sa guise.« Cet argent arrive dans les tiroirs des directeurs, ils en font ensuite ce qu’ils veulent. Ils peuvent en garder une partie ou reverser la totalité au personnel », expliquait au Monde, en 2013, un syndicaliste policier.A la révélation de l’affaire, les syndicats de policiers étaient d’ailleurs embarrassés, car le système des enveloppes perdure, reconnaissaient certains d’eux, même si « la manne a diminué ».» Lire : Affaire Guéant, le malaise des syndicats de policiers4. Guéant mise sur la prescriptionLa défense de M. Guéant compte bien mettre à profit l’ancienneté de ce système : ses avocats comptent notamment sur un livre de trois journalistes, Christophe Labbé, Jean-Michel Décugis et Oliviea Recasens, paru en 2006, Place Beauvau, la face cachée de la police (Robert Laffont).Ce livre évoquait déjà largement le système des primes et son opacité, ainsi que le fait que ces enveloppes « arrosaient » aussi la haute hiérarchie policière. La défense de M. Guéant explique que le parquet ne s’est pas saisi de ces révélations à l’époque, et que les faits, puisqu’ils étaient connus, seraient désormais prescrits.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.09.2015 à 09h41 • Mis à jour le28.09.2015 à 09h42 J’ai entrevu à la télévision un maire français en costume barré d’une écharpe tricolore froissée, lèvres pincées, visage émacié, débitant d’une voix nasillarde à un réfugié syrien interloqué : « Monsieur, vous n’êtes pas le bienvenu ici… »J’ai lu l’interview d’un écrivain, penseur, professeur d’une « université populaire » nous expliquant comment faire le tri d’une manière savante entre les damnés de la terre, en appliquant la préférence nationale contre les migrants.J’ai vu le succès délirant d’un ouvrage qui est le parfait manuel de liquidation des principes et des droits conquis depuis 1789, nommé Le Suicide français (Eric Zemmour, Albin Michel, 2014). C’est en réalité un meurtre à l’encontre de l’idée de la Liberté.Lire aussi :Des intellectuels à la dérive ?Mots après mots, discours après discours. De livres en émissions sur ces livres, ils assènent à l’infini leur équation de haine : étrangers = immigrés = sans papiers = clandestins = indésirables = délinquants = terroristes. L’étranger est un terroriste qui s’attaque à notre mode de vie, notre religion, notre culture, notre modèle social, nos traditions culinaires et vestimentaires.Il est un « fardeau insupportable », une menace, un risque, qu’il est légitime de repousser coûte que coûte, avec les sections d’assaut idéologique du Front national. Il faut des remparts, des donjons, des frontières. Une France forteresse contre la grande « invasion ».« Bobo humanitaire »Je fais un cauchemar. Un immeuble est en feu, d’immenses flammes s’échappent dans un fracas de verrières explosées dévastant la façade entourée de volutes de fumée âcre, cris, hurlements, panique des enfants aux étages, fenêtres noircies, des silhouettes enflammées. J’entends les suppliques des voisins. Certains s’agrippent aux gouttières… Tous implorent les secours, les vieillards hurlent…Imaginons que des intellectuels de l’idéologie française sont dans la rue, au pied de l’immeuble. Ils regardent la catastrophe sans bouger. Ils discutent, analysent, pèsent et soupèsent, pour ne pas être « tyrannisés par l’urgence » ou « otages de l’émotion ». Responsables et conséquents, ils débattent : « Qui a mis le feu ? », « Qu’allons-nous faire après ? », « Avec quel argent les nourrir, les vêtir ? », « A la place de qui ? », « Contre qui ? », « Les sauver, n’est-ce pas être l’esclave du politiquement correct ? », « un réflexe de bobo humanitaire »… Non soumis à la « bien-pensance », ils détournent fièrement le regard. Ô mon frère giflé par un policier grec, Ô mon ami jeté à terre par les croche-pieds d’une cameraman hongroise, Ô toi électrocuté sous les caténaires de l’Eurostar, Ô compagnons morts congelés entre les cylindres d’acier d’un train d’atterrissage, Ô camarades broyés entre les essieux d’un semi-remorque à Calais, Ô âmes noyées, étouffées dans les fonds de cale, accrochées aux filets de la pêche au thon, naufragées, échouées dans votre Méditerranée, Ô vous happés par les trains, écrasés par les conteneurs.Idéologie rance, moisieNous vous devons à chacun une minute de silence. Vous êtes 31 000 depuis dix ans à être morts d’espérance. Mais eux bavassent encore sur « l’appel d’air », alors que 71 d’entre vous sont morts asphyxiés dans un camion de 14 m². Ils continuent de parler de « fuite d’eau » devant le corps du petit Aylan. Cauchemar d’écouter ces auxiliaires de la pire pensée identitaire et sécuritaire qui se nomment aujourd’hui « souverainisme ». « Appel à un Front de libération nationale pour nous libérer de l’euro et de l’Europe libérale » : ce front unique avec les nostalgiques de l’Organisation armée secrète (OAS), les admirateurs de Vladimir Poutine et les fans de Dieudonné est un front de haine.Je continue mon cauchemar et prends connaissance de l’appel à un meeting de soutien pour le néodissident Michel Onfray à la Mutualité. Un meeting contre la « bien-pensance ». Nos nouveaux « résistants » ne sont ni des idiots utiles, ni des ratés manipulés, ni des imbéciles. Ils sont bien pires : convaincus, instruits et habiles orateurs, ils ont un agenda idéologique. Mon cauchemar précisément.Ce cauchemar, c’est cette réalité. Il se met en place depuis très longtemps dans mon pays une idéologie rance, moisie, perpétuelle référence à une France du repli qui nous étouffe progressivement.Romain Goupil (Cinéaste) Yves-Michel Riols et Bastien Bonnefous (New York, envoyés spéciaux) C’est une opération qui tombe à point nommé. L’annonce des premières frappes aériennes françaises en Syrie, dimanche 27 septembre, ne doit rien au hasard. Elles sont intervenues à la veille de l’ouverture, lundi, à New York, de l’Assemblée générale de l’ONU, qui sera dominée par le retour en force de la Russie sur le devant de la scène diplomatique à la faveur de l’aggravation de la crise syrienne.Lire notre décryptage :L’intervention militaire française en Syrie décryptée en 5 pointsAlors que le président russe, Vladimir Poutine, monopolise l’attention depuis le renforcement de la présence militaire de Moscou, la France a voulu signifier qu’elle compte aussi peser et jouer sa partition dans les tractations en cours sur l’avenir de la Syrie. Le calendrier des frappes n’est pas « fortuit », souligne un proche du président Hollande. « C’est le moment d’envoyer un message et de montrer la volonté française d’agir en Syrie », poursuit cet interlocuteur.Quelques heures après l’annonce de cette opération, François Hollande a précisé, dimanche, au siège de l’ONU, que l’aviation française avait frappé un camp d’entraînement de l’Etat islamique (EI) proche de Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie, qui menaçait « la sécurité de notre pays ». Cette intervention, conduite par sept avions dont cinq Rafale, visait à « protéger notre territoire », a indiqué M. Hollande. Ce raid a « atteint son objectif » en détruisant la « totalité du camp » d’entraînement, a-t-il affirmé, en ajoutant que « d’autres frappes pourraient avoir lieu dans les prochaines semaines si nécessaire ». Selon des informations du Monde, l’opération a été lancée en fin de semaine, et la campagne, comme l’a indiqué le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, vise également des cibles à Rakka, le fief de l’EI en Syrie.Lire aussi :Frappes en Syrie : une opération militaire menée « en coordination », selon l’ElyséeFrançois Hollande avait posé les jalons de cette opération, le 7 septembre, en dévoilant que la France comptait mener des frappes en Syrie, alors qu’elle ne participait jusque-là qu’aux raids contre l’EI en Irak, dans le cadre de la coalition internationale mise en place en septembre 2014 sous l’égide des Etats-Unis. Lorsque le président américain, Barack Obama, avait annoncé en 2014, lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU, que Washington avait décidé d’étendre les frappes de la coalition à la Syrie, la France avait alors refusé d’y participer, estimant que de telles actions ne conduisent, in fine, qu’à renforcer le pouvoir du dirigeant syrien, Bachar Al-Assad. « Légitime défense »Si la France s’y associe désormais, a expliqué dimanche M. Hollande, c’est pour mener « des actions militaires ciblées qui doivent à chaque fois nous permettre de prévenir un certain nombre d’actes qui pourraient être commis dans notre pays ». C’est donc au nom de la « légitime défense » que la France a consenti à infléchir sa position. « On ne fait pas une révolution copernicienne, on prend acte d’une situation », décrypte un diplomate, en soulignant que l’objectif prôné par Paris demeure toujours le même : le départ de Bachar Al-Assad.Dans la foulée de l’annonce des frappes françaises en Syrie, François Hollande s’est entretenu pendant une demi-heure avec son homologue iranien, Hassan Rohani, dont le pays est, avec la Russie, le principal parrain du régime syrien. L’atmosphère était cordiale, mais chacun a campé sur ses positions. Le président Hollande a souligné à son hôte que l’Iran pourrait jouer un rôle de « facilitateur » dans la crise syrienne, tout en rappelant que la France jugeait « impossible » de mettre autour de la même table « Assad et les opposants qui se battent contre lui ». En fin de journée, le président Rohani a clairement fait comprendre que la priorité de l’Iran était ailleurs. « Je pense qu’aujourd’hui tout le monde a accepté que le président Assad devait rester [au pouvoir] afin de combattre les terroristes », a-t-il déclaré sur CNN. « En Syrie, notre premier objectif est de combattre les terroristes et de les défaire, et nous n’avons pas d’autre solution que de renforcer l’autorité centrale et le gouvernement comme les principaux centres de pouvoir », a-t-il insisté.Camouflet pour le président ObamaC’est aussi le message que compte adresser, lundi, le président russe à la tribune de l’ONU. A la veille de son intervention, la chaîne américaine CBS a diffusé, dimanche soir, un entretien réalisé quelques jours plus tôt avec M. Poutine dans lequel il affirme vouloir mettre en place une « plate-forme commune pour une action collective contre les terroristes » de l’EI.Lire aussi :Poutine appelle à une alliance avec Assad contre l’Etat islamiqueLes prémices d’un tel projet ont été dévoilées, dimanche, avec l’annonce par les autorités irakiennes de la création d’une cellule de coordination du renseignement sur l’EI entre la Russie, l’Iran, la Syrie et l’Irak. C’est un camouflet pour le président Obama, car Bagdad n’a visiblement pas prévenu Washington, qui a aussitôt déploré cette initiative. « Si la Russie veut s’appuyer sur Bachar pour lutter contre l’EI, ce n’est pas notre analyse », a, pour sa part, constaté un diplomate français.Dans cet entretien à CBS, M. Poutine n’a d’ailleurs pas dit un mot sur un processus politique en Syrie et a qualifié le pouvoir de M. Assad de « légitime ». S’il s’en tient à cette position lors de sa rencontre avec Barack Obama, lundi à New York, il n’y a pas grand-chose à attendre d’un échange dont serait exclu le principal obstacle mis en avant par les Occidentaux à un règlement du conflit : le sort du président syrien.Bastien Bonnefous (New York, envoyés spéciaux)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteYves-Michel RiolsJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pascale Robert-Diard « Quel con j’ai été de garder des factures ! Franchement… », soupirait Claude Guéant lors d’un échange téléphonique le 13 juin 2013 avec l’ancien directeur général de la police nationale, Michel Gaudin. Les deux hommes, ignorant qu’ils avaient été placés sur écoutes, parlaient des poursuites qui leur valent de comparaître à compter du lundi 28 septembre avec trois autres prévenus devant le tribunal correctionnel de Paris, pour détournements de fonds publics, complicité ou recel de ce délit.Quelques jours avant cette conversation, les policiers de la brigade financière venus perquisitionner le domicile de Claude Guéant dans le cadre de l’enquête sur un éventuel financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy étaient en effet tombés par hasard sur une série de factures correspondant à des achats d’équipements pour son appartement : 9 757 euros chez Darty, 10 000 euros au cuisiniste Chartier, 1 860 euros aux meubles Rambault, 13 600 euros à la société Esprit Maison. Le montant total des dépenses s’élevait à 47 434 euros entre 2006 et 2009, toutes réglées en espèces.« Il faut clairement dire que c’était essentiellement pour des flics et puis que toi, t’en as gardé un petit peu ! »Interrogé sur l’origine de ces sommes en liquide, Claude Guéant avait répondu qu’elles provenaient de « primes » perçues du temps où il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy – alors ministre de l’intérieur – et qui étaient prélevées sur l’enveloppe des frais d’enquête et de surveillance (FES) du ministère de l’intérieur.Il admettait que, chaque mois, le directeur général de la police nationale Michel Gaudin lui versait 10 000 à 12 000 euros en espèces, qu’il partageait avec certains de ses collaborateurs, lui-même en conservant une bonne part – 5 000 euros – pour ses dépenses personnelles. Dans la conversation téléphonique de juin 2013 interceptée par les enquêteurs, Michel Gaudin conseille d’ailleurs à Claude Guéant cette ligne de défense : « Il faut clairement dire que c’était essentiellement pour des flics et puis que toi, t’en as gardé un petit peu ! Tu ne peux plus maintenant dire autre chose ! », lui dit-il.Lire le décryptage : Les affaires qui menacent Claude Guéant« Instrumentalisation de la justice »Saisi du dossier, le parquet national financier (PNF), avait ouvert une enquête préliminaire en considérant que ces fonds publics officiellement destinés à financer « la recherche de renseignements, la rémunération des informateurs, la mise en œuvre de moyens d’investigation » avaient été détournés de leur usage. Parallèlement, une enquête de la Cour des comptes a chiffré à 34 millions d’euros les frais d’enquête perçus par le cabinet du directeur général de la police nationale entre 2002 et 2012 où se sont succédé Michel Gaudin et Frédéric Péchenard, en relevant que l’emploi de ces sommes a été « totalement discrétionnaire » et qu’aucune pièce justificative n’en a été conservée jusqu’en 2011.« Je n’ai perçu que ce à quoi j’avais droit, ni plus ni moins que mes prédécesseurs ou mes successeurs »Institués par un décret du 15 juin 1926 pour rémunérer notamment les indicateurs de police, les frais d’enquête et de surveillance, mal et peu contrôlés, ont longtemps permis toutes les interprétations. Un flou sur lequel s’appuie l’avocat de Claude Guéant, Me Philippe Bouchez El-Ghozi, en assurant que rien dans les textes n’interdit qu’ils soient utilisés comme « complément de rémunération ». Ces « FES » auraient notamment été utilisés pour compenser la disparition des « fonds spéciaux » décidée sous le gouvernement de Lionel Jospin. « Je n’ai perçu que ce à quoi j’avais droit, ni plus ni moins que mes prédécesseurs ou mes successeurs. Et je trouverais injuste d’être le seul à payer les pots cassés », a estimé Claude Guéant, qui voit dans cette affaire une « instrumentalisation de la justice » destinée à atteindre, à travers lui, Nicolas Sarkozy.Avant tout débat au fond, la défense des prévenus espère surtout convaincre le tribunal que les faits poursuivis – qui datent de 2002 à 2004 – sont prescrits. Dans les conclusions qu’il devait soutenir lundi, l’avocat de Michel Gaudin, Me Philippe Dehapiot, estime en effet que les versements en espèces incriminés ne peuvent être considérés comme des faits « dissimulés » – une condition nécessaire pour contourner la prescription de trois ans en matière délictuelle – puisque leur existence était connue. Me Dehapiot s’appuie notamment sur la publication du livre enquête Place Beauvau : la face cachée de la police (par Jean-Michel Décugis, Christophe Labbé et Olivia Recasens, Robert Laffont, 2006) qui consacre une large place à la circulation de cet argent en espèces au sein du ministère de l’intérieur.Le syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI, majoritaire chez les officiers de police) a demandé pour sa part, le 25 septembre, qu’en cas de condamnation des prévenus, les sommes qu’ils sont accusés d’avoir détournées à leur profit soient « restituées » au ministère de l’intérieur.Lire le décryptage : Derrière l’affaire Guéant, les primes de cabinet des ministresD’autres affairesDepuis 2012, le nom de Claude Guéant est cité dans plusieurs procédures judiciaires. L’ancien secrétaire général de l’Elysée et ancien ministre de l’intérieur de Nicolas Sarkozy a été mis en examen en mars pour « blanchiment de fraude fiscale en bande organisée », « faux et usage de faux », dans le cadre de l’enquête sur le soupçon de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007.En juin, il a été placé en garde à vue sans être mis en examen dans l’affaire des sondages de l’Elysée qui vaut à l’ancien ­conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, d’être poursuivi pour « détournement de fonds publics ». Claude Guéant a également été mis en cause dans l’enquête sur l’arbitrage dont a bénéficié Bernard Tapie face au Crédit lyonnais.Pascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (envoyé spécial à New York) Drôle de journée pour François Hollande à New York, dimanche 27 septembre à l’occasion de l’assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU). En quelques heures à peine, le président de la République est passé du rôle de chef de guerre en Syrie le matin, à celui de VRP du « made in France » dans les rues de la ville l’après-midi.Il est 17 heures, heure locale, quand François Hollande se présente sur Broadway, tout près de Times Square, pour visiter l’exposition « Best of France » organisée pour faire la promotion à New York de « l’excellence française ». Oubliée l’ambiance grave onusienne lorsque le chef de l’Etat a confirmé le matin même les premières frappes françaises en Syrie avant de participer à un déjeuner avec une trentaine de ses homologues pour préparer la conférence mondiale sur le climat prévue à Paris en décembre.Sur Broadway, François Hollande retrouve ses réflexes et son costume d’éternel candidat. Tulle ou New York, même combat. L’avenue est noire de piétons en ce dimanche après-midi et résonne des chansons de Dany Brillant, venu donner un concert en plein air pour l’occasion. Le président de la République débarque au son de la Marseillaise avant de s’offrir plus d’une heure de « déambulation », dans une cohue impressionnante, de la 43e rue à la 37e. Radieux, il fait un tour de France en accéléré depuis New York, enchaînant les stands de spécialités régionales hexagonales. Gastronomie, nouvelles technologies, industrie, art de vivre, tourisme... il visite tout, passant d’Ariane Espace au beurre « Président » où il admire une sculpture en beurre des principaux monuments de Paris. Lire aussi :ONU : le climat au menu des chefs d’Etat« Step back ! »« Step back ! » (« Reculez »), hurlent les officiers de sécurité américains aux badauds, peu habitués à protéger un président qui prend autant de plaisir à se jeter dans une foule. C’est une véritable mêlée humaine qui remonte l’avenue. François Hollande goûte les fromages ou les cannelés qu’on lui présente, se fait remettre une cuillère de bois par un chef étoilé lyonnais, un béret par un fabricant du Pays basque, ou une brosse à dents « connectée au téléphone » par le patron d’une start-up française... Il enchaîne les « selfies » avec des New-Yorkais qui ne savent pas toujours exactement qui il est, et des touristes français souvent étonnés de le croiser dans les rues de la Grosse Pomme. « Vous saluerez Philippe Martin de ma part », lance-t-il même à des vacanciers gersois à propos du député socialiste local. Le tout au milieu de la 41e rue...Impossible pour lui d’échapper au stand du Moulin-Rouge où l’attendent dix-sept danseuses du cabaret parisien en tenues tricolores de french cancan. Aux anges, le président de la République se fait prendre en photo au milieu de la troupe. « On ne va retenir que ça de mon voyage à New York ! », leur dit-il, provoquant les rires. Oublié le « French bashing » qui fait florès de l’autre côté de l’Atlantique depuis le début de son quinquennat. « Ici, il n’y a pas de French bashing, c’est le French applause, le French success! », s’enthousiasme François Hollande. Au bout d’une heure, et alors que le président cubain Raul Castro l’attend pour un entretien bilatéral en marge de l’assemblée générale de l’ONU, on croit que le chef de l’Etat en a terminé avec son bain de foule new-yorkais. Mais non, il a envie de prolonger et décide de regagner à pied son hôtel situé sur la 5e avenue. Et voilà le cortège reparti pour une marche d’une vingtaine de minutes dans les rues de la ville. La presse à ses trousses, François Hollande plaisante avec les journalistes. « Vous avez vu que le pape François a rencontré Fidel Castro? Je dis ça par rapport à d’anciennes critiques », leur lance-t-il dans un sourire, faisant référence à son tête-à-tête controversé avec l’ancien dirigeant cubain lors de son voyage à La Havane en mai 2015. Avant d’ajouter, toujours à propos du pape, en visite lui aussi à New York il y a deux jours : « Avec le pape, on se tient. Il était là hier, je suis là aujourd’hui, on s’organise tous les deux ! ». D’un François l’autre en somme. Lire aussi :Grandes manœuvres diplomatiques sur la SyrieBastien Bonnefous (envoyé spécial à New York)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.09.2015 à 17h38 • Mis à jour le16.09.2015 à 18h29 | Olivier Faye Une paix des braves s’esquisse-t-elle entre Marine Le Pen et son père, Jean-Marie Le Pen ? Selon nos informations, une tentative de conciliation est en cours, sur la base de la proposition formulée par Mme Le Pen à son père lors d’un rendez-vous organisé au domicile de Marine Le Pen, à La Celle-Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), jeudi 3 septembre. Cette rencontre visait à obtenir une conciliation, à quarante-huit heures de l’ouverture de l’université d’été du Front national (FN). « Il ne faut pas grand-chose pour qu’il y ait un accord », veut croire un familier du « clan » Le Pen.Selon plusieurs sources, lors de leur tête-à-tête, Marine Le Pen a proposé à Jean-Marie Le Pen qu’il reste président d’honneur du FN, à la condition qu’il ne siège pas au bureau exécutif – les neuf plus hauts dirigeants du parti – ni au bureau politique, qui compte une quarantaine de membres.« Un mur contre un mur »Jean-Marie Le Pen n’avait pas vu sa fille depuis le 4 mai, jour où le bureau politique du Front national avait voté une motion contre lui, au lendemain de ses interviews polémiques sur RMC et à Rivarol. La rencontre a duré, mais n’a abouti à rien. « C’est un mur contre un mur », note avec regret un acteur de la conciliation.« Nous avons eu une rencontre qui n’a pas débouché sur de grands résultats, rien de positif n’en est sorti, dit Jean-Marie Le Pen. Cela n’a pas levé le voile des raisons de son attitude à mon endroit. Je me perds toujours en conjectures sur ce qui a poussé à l’injustice majeure de mon exclusion. » « Le marché qui m’était proposé était de garder le titre de président d’honneur, sans les missions qui y étaient attachées, confirme M. Le Pen. La seule concession que j’étais prêt à faire, c’était de ne pas aller au bureau exécutif. » Hors de question pour le patriarche de 87 ans de ne plus assister aux réunions du bureau politique.Sa fille lui a opposé une fin de non-recevoir. Contactée, Marine Le Pen refuse de confirmer l’existence de cette entrevue.La menace lors de l’université d’étéTout avait commencé deux jours plut tôt, avant l’ouverture de l’université d’été du FN. « J’y passerai. » En trois mots glissés à l’AFP, mardi 1er septembre, Jean-Marie Le Pen avait fait souffler un vent d’effroi chez les dirigeants du Front national.Exclu dix jours plus tôt du parti qu’il a contribué à fonder, le député européen affichait ce jour-là sa volonté de s’opposer à sa fille et de se rendre à l’université d’été du mouvement, qui se tient à Marseille le week-end suivant.De quoi gâcher le discours qu’entendait prononcer la présidente du FN en clôture de l’événement, qui devait lui permettre, en pleine crise des réfugiés, de dire avec force son rejet de l’immigration.A Marseille, les dirigeants frontistes se sont inquiétés pendant les deux jours de l’université d’été d’une possible irruption de l’ancien président du FN. L’avocat du parti, Me Frédéric-Pierre Vos, avait même fait le déplacement, au cas où le patriarche saisirait la justice en référé contre son exclusion. « J’ai été pendant deux jours l’imam caché. On ne parlait que de lui : va-t-il venir ? Ne pas venir ? », s’amuse M. Le Pen.L’ancien parachutiste avait renoncé finalement à se rendre au parc Chanot, après avoir annoncé, samedi 5 septembre, sa volonté de créer un Rassemblement bleu blanc rouge, qu’il imagine en pendant du Rassemblement bleu marine, à la droite du Front national.Le député européen nie que la rencontre avec sa fille ou les échanges qu’il a eus avec sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen et son entourage aient joué dans sa décision. « Je sais me convaincre tout seul, c’est ma propre réflexion qui m’a poussé à ne pas y aller », assure-t-il.Lire aussi :Le « Rassemblement bleu blanc rouge », la surprise de M. Le PenLe soir même, dans une interview au Journal du dimanche, Marine Le Pen s’était félicitée de la non-venue de son père, qu’elle a mis « à son crédit ». « C’est à la justice d’en décider », ajoute-t-elle quant au maintien ou non de son statut de président d’honneur… Pourtant, la justice n’a toujours pas été saisie de l’affaire.Pas de recours déposéMe Frédéric Joachim, avocat de Jean-Marie Le Pen, n’a en effet pas encore déposé de recours contre l’exclusion de son client. « Une assignation de vingt-cinq ou trente pages, cela ne s’écrit pas en cinq minutes », justifie-t-il. Mme Le Pen renvoie même à 2017 l’organisation d’un congrès pour supprimer la présidence d’honneur, à la condition que son père ne se rende pas coupable d’ici là de nouvelles provocations.Le statu quo profite aux deux parties. Cette accalmie temporaire est perçue d’un bon œil au Front national, après cinq mois d’une crise interne intense. « La situation se fige un peu, il n’y a pas d’apaisement, mais tout le monde prend acte de la situation. Le Pen est peut-être moins belliqueux, il cherche une porte de sortie », veut croire un dirigeant frontiste. « Une mauvaise négociation vaut mieux qu’un bon procès », estime quant à lui un proche de Marion Maréchal-Le Pen.Cette dernière assure de son côté qu’elle pourrait prendre certains proches de son grand-père sur ses listes pour les élections régionales des 6 et 13 décembre en PACA. « Il y aura des conseillers régionaux sortants. Mon état d’esprit n’est pas d’opposer un soi-disant jeunisme aux historiques. J’en parle en direct avec mon grand-père », explique-t-elle.Lire aussi :En PACA, la campagne vire au duel entre M. Estrosi et Mme Maréchal-Le PenAprès avoir affiché leurs désaccords en public pendant des semaines, cette possible paix des braves entre Marine Le Pen et son père pourrait-elle nuire à l’objectif de dédiabolisation qui sous-tend cette crise ? « L’opinion fait bien la différence entre Marine et son père, ça ne crée pas de dommages », veut croire un cadre du FN.Lire aussi :Au FN, un retour aux fondamentaux… sans le père fondateurOlivier Faye 16.09.2015 à 16h44 | Maxime Vaudano Depuis 2012, c’est devenu l’un des chevaux de bataille de Nicolas Sarkozy en matière d’immigration : il faudrait réformer les accords de Schengen, qui régulent la libre circulation des personnes au sein de 26 pays européens. Le président du parti Les Républicains (LR) ne cesse de marteler que cet espace imaginé en 1985 ne « fonctionne plus », et qu’il faut le remplacer par un « Schengen 2 », plus efficace pour endiguer l’immigration illégale et gérer les flux de demandeurs d’asile. Une proposition plus difficile à appliquer qu’il n’y paraît.Lire aussi :Espace Schengen : pour Nicolas Sarkozy, la France doit suivre l’exemple allemand1. Que propose Nicolas Sarkozy ?Jamais exposée dans le détail, l’idée de l’ex-chef de l’Etat peut être reconstituée en rassemblant ses prises de parole depuis la campagne présidentielle de 2012 jusqu’à son entretien dans Le Figaro en septembre 2015, en passant par son intervention lors de la campagne pour les élections européennes de 2014.Il souhaite tout d’abord suspendre « provisoirement la libre circulation des ressortissants non européens au sein de Schengen », ce qui suppose de rétablir des contrôles aux frontières intérieures afin de séparer les personnes en règle des clandestins.Par la suite, Nicolas Sarkozy souhaite négocier avec les autres Européens un « Schengen 2 » avec des règles plus strictes :Les Etats ne pourraient y adhérer qu’après avoir « préalablement adopté une même politique d’intégration » (c’est-à-dire des règles communes pour l’accès des immigrés au marché du travail, à la santé, à l’éducation, etc.) et d’immigration (des critères harmonisés pour accepter ou non un immigré ou un réfugié).Un système de sanctions permettrait de suspendre ou d’exclure un Etat qui serait « défaillant » dans le contrôle de ses frontières – c’est-à-dire qui laisse pénétrer des clandestins dans l’espace Schengen.Un mécanisme qui interdise à « un étranger de pénétrer dans l’espace Schengen, puis une fois cette formalité accomplie de choisir le pays où les prestations sociales sont les plus généreuses ».2. Suspendre provisoirement Schengen, c’est possible« Suspendre Schengen » revient à rétablir des contrôles aux frontières intérieures, qui sont théoriquement interdits par le traité européen. Les Etats-membres ont toutefois le droit de le faire à titre provisoire et dans des circonstances exceptionnelles, grâce à certaines clauses de sauvegarde. C’est ce qu’on fait ces derniers jours l’Allemagne, l’Autriche ou la Slovaquie.Lire le décryptage :Le retour des contrôles aux frontières en Europe signe-t-il la mort de l’espace Schengen ?Cette exception à la libre circulation ne peut toutefois durer plus de vingt-quatre mois, doit être justifiée par une « menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure » et être proportionnelle à la gravité de la situation (fermer toutes les frontières n’est pas nécessaire si le problème vient d’un seul pays limitrophe, par exemple). Si ces critères ne sont pas respectés, la Commission européenne peut engager une procédure d’infraction contre l’Etat qui a rétabli ses frontières, et la forcer à les rouvrir, et lui infligeant éventuellement une amende.C’est ce qui avait failli arriver au Danemark quand le gouvernement libéral avait rétabli unilatéralement les contrôles sur ses frontières avec l’Allemagne et la Suède, en 2011, pour se protéger de la « criminalité transfrontalière ». L’annulation de la mesure par le gouvernement social-démocrate arrivé au pouvoir quelques mois plus tard avait mis un terme à la procédure.3. Instaurer un « Schengen 2 », c’est plus compliquéLa plupart des idées portées par Nicolas Sarkozy pour réformer Schengen ne pourraient être mises en œuvre sans une renégociation des traités qui régissent cet espace. Un processus très compliqué, qui nécessite un accord des Vingt-Huit puis une ratification de tous les pays membres (par un vote du Parlement ou un référendum). Or, la mauvaise expérience du traité de Lisbonne (très difficilement ratifié en 2009 après un « revote » des Irlandais) a refroidi les ardeurs des Européens les plus convaincus.Malheureusement pour Nicolas Sarkozy, il ne serait pas possible de faire passer ces modifications institutionnelles par la voie, plus commode, d’une directive européenne, comme lors de la précédente réforme, en 2013. « La possibilité d’exclure un Etat-membre ou de modifier la liste des membres doit forcément passer par une révision du traité », confirme Yves Pascouau, chercheur à l’Institut Jacques Delors et directeur de l’European Policy Centre.De même, mettre en place une politique européenne de l’intégration, comme l’appelle de ses vœux le président de LR, n’est pas vraiment possible en l’état actuel des traités. « L’intégration reste une compétence nationale : l’Union européenne peut seulement  coordonner les politiques d’intégration des Vingt-Huit, mais en aucun cas imposer la sienne », explique M. Pascouau. Impossible donc, par exemple, d’harmoniser les prestations sociales versées aux demandeurs d’asile dans les différents pays d’Europe, pour qu’ils évitent de choisir un pays d’accueil en fonction de ce critère.Ce problème remonte à la signature des accords de Schengen, en 1985, comme l’explique Yves Pascouau : « Pour aller plus vite, François Mitterrand et Helmut Kohl ont remis à plus tard la mise en place d’une politique commune d’immigration et d’intégration. Celle-ci n’a finalement jamais vu le jour, car les Etats n’ont jamais voulu s’attaquer à ce problème. » Un « oubli » que veut aujourd’hui combler Nicolas Sarkozy.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié « Qu’on ne vienne pas me prononcer un procès de faiblesse, je n’en ai aucune ! » Le ton est donné. Nicolas Sarkozy a présenté un projet très droitier sur l’immigration, mercredi 16 septembre, lors d’une « journée de travail » sur ce thème au siège parisien du parti. L’occasion pour le président des Républicains (LR) – en l’absence d’Alain Juppé, de François Fillon et de Bruno Le Maire – de réitérer ses propositions pour faire face à la crise des réfugiés, avant un débat au Parlement sur le sujet.Lire : Réfugiés : Sarkozy veut refonder SchengenAlors que la France s’apprête à accueillir 24 000 demandeurs d’asile dans les deux ans à venir, l’ex-chef de l’Etat a réaffirmé son hostilité aux quotas de réfugiés à se répartir dans l’Union européenne. Pour lui, il convient d’abord de « refonder » Schengen et de « bâtir une nouvelle politique d’immigration européenne » impliquant une harmonisation des politiques sociales des Etats européens. « Sinon, ceux qui sont rentrés dans un autre pays vont se précipiter chez nous pour profiter de nos prestations sociales », a-t-il mis en garde. Une affirmation très discutable, puisque actuellement les réfugiés se rendent essentiellement en Allemagne, en Suède ou en Angleterre. De fait, alors que l’Allemagne attend jusqu’à un million de réfugiés cette année, la France devrait rester à des niveaux proches de 2014 (soit 66 000 demandes d’asile).S’il reste hostile aux quotas, M. Sarkozy est favorable à l’accueil des réfugiés à condition qu’ils retournent dans leur pays une fois la guerre terminée – il a de nouveau plaidé pour « l’activation d’un statut temporaire de réfugié de guerre » plus restrictif que celui de réfugié politique – et à condition que l’on diminue le nombre d’immigrés économiques (environ 200 000 par an). Pas question, dans son esprit, d’augmenter le nombre global d’immigrés en France. « Penser que l’immigration pourrait augmenter, c’est prendre un risque de déflagration de la société française », a-t-il prévenu, jugeant notamment nécessaire de réduire les conditions du regroupement familial.DURCISSEMENT« La France a le droit de choisir qui elle veut accueillir sur son territoire et qui elle veut refuser », a-t-il déclaré. Soulignant « les racines chrétiennes de la France », il se dit pour une immigration choisie : « Nous proposons que le Parlement ait le pouvoir de décider, chaque année, du nombre d’étrangers non européens admis à immigrer en France. » Pour les empêcher d’entrer sur le territoire, M. Sarkozy s’est de nouveau prononcé pour un rétablissement des contrôles aux frontières de l’espace Schengen pour les Non-Européens. Un système à deux vitesses difficilement applicable. Tout comme l’idée de créer un statut temporaire de réfugié de guerre. La preuve : même le député LR Pierre Lellouche a souligné lors de la réunion qu’il était « très difficile de trier les migrants économiques des réfugiés de guerre », comme le propose M. Sarkozy. « Un Malien qui vient en France, comment définir s’il fuit la guerre ou la misère ? », demande M. Lellouche.Officiellement, M. Sarkozy dit vouloir trouver une position médiane entre le Parti socialiste (PS), qui « se complaît dans des postures morales », et le Front national (FN), qui se borne à formuler des « impostures idéologiques ». Mais la ligne générale reste très à droite. Certaines propositions, en rupture avec ses credo passés, marquent un durcissement du discours de M. Sarkozy. Ce dernier plaide par exemple pour la suppression de d’aide médicale d’Etat (AME) accordée aux étrangers en situation irrégulière, alors qu’il disait ne pas vouloir « remettre en cause cette générosité française » lors de la campagne présidentielle de 2012. Autre signe de droitisation : le président des Républicains se dit désormais favorable à une « adaptation du droit du sol » pour durcir les conditions d’accès à la nationalité française, alors qu’il déclarait en 2012 : « Le droit du sol, c’est la France. »CLIVER AVEC JUPPÉSi son discours a pour objet de contrer l’extrême droite sur son terrain, dans l’espoir de reconquérir les électeurs de droite passés au FN, M. Sarkozy vise un autre objectif : souligner ses différences avec Alain Juppé, son principal rival dans l’optique de la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, adepte d’une approche apaisée des problèmes d’immigration. La manœuvre se veut subtile. Le président de LR a expliqué que les adhérents de son parti auraient à approuver son projet sur l’immigration – lors d’un vote sur le site du parti, qui se déroulera de mercredi soir à vendredi soir – avant d’être soumis à l’approbation du bureau politique, le 22 septembre.Alors que les onze questions posées aux militants reprennent ses propositions, M. Sarkozy a estimé qu’il aurait été judicieux d’en ajouter « une douzième » sur la nécessité de contraindre les immigrés à « s’assimiler ». « Le débat entre l’assimilation et l’intégration est un débat central », a-t-il souligné, avant de lancer : « Je voudrais que l’on demande à nos adhérents : un étranger voulant devenir français doit-il s’assimiler ou s’intégrer ? C’est un débat qui n’est pas anecdotique, car l’intégration, cela veut dire : “Je viens comme je suis, avec ce que je suis et je m’intègre en France.” L’assimilation, c’est que le dernier arrivé accepte la langue, le mode de vie, la culture, les usages de ceux qu’il rejoint. C’est un sujet de débat entre nous [entre les ténors de LR]. Que les adhérents donnent leur sentiment. »Farouche partisan de « l’assimilation » – un mot issu de l’histoire coloniale –, M. Sarkozy tente ainsi de marginaliser M. Juppé. Lequel est favorable au concept d’« intégration » au motif qu’il « respecte les différences », et rejette celui de « l’assimilation », qui revient, selon lui, à « vouloir effacer les origines ».« SARKOZY JOUE AVEC LE FEU »L’objectif du président des Républicains : faire apparaître M. Juppé en décalage avec les aspirations de la base militante du parti, qui devrait à coup sûr se prononcer pour l’assimilation. « Sarkozy veut montrer qu’il incarne la ligne majoritaire au sein du parti. Il fait adopter par les adhérents un projet très à droite pour pousser Juppé à se démarquer et le faire passer pour un centriste », décrypte un dirigeant du parti.En opposant la légitimité des adhérents – plus radicaux que les sympathisants de droite – aux positions plus mesurées de son rival Juppé, le chef de l’Etat rejoue ainsi la même partition que lors de la campagne de 2012, quand il opposait « le peuple aux élites ». Reste que la manœuvre n’est pas sans risque. Celui qui se pose en garant de l’unité du parti se retrouve en effet à exacerber lui-même les divisions internes sur le sujet de l’immigration. « Sarkozy joue avec le feu en allumant lui-même un incendie en interne avec Juppé », s’inquiète un soutien de l’ex-chef de l’Etat. De quoi écorner l’image de rassembleur qu’il s’efforce de se donner dans l’optique de la primaire.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.09.2015 à 14h27 • Mis à jour le16.09.2015 à 17h29 | Thomas Wieder L’université américaine perd l’un de ses grands professeurs, et la France l’un de ses meilleurs connaisseurs. Fondateur du Centre d’études européennes de Harvard, auteur d’une vingtaine d’ouvrages et d’une multitude d’articles, Stanley Hoffmann est mort, dimanche 13 septembre, à Cambridge (Massachusetts). Il avait 86 ans.La France, Stanley Hoffmann l’avait découverte au berceau. Né à Vienne, le 27 novembre 1928, ce fils d’une Autrichienne et d’un Américain n’a pas encore deux ans quand sa mère, tout juste séparée de son époux, décide d’émigrer à Nice. Il y restera jusqu’en 1936, date à laquelle sa mère, soucieuse de sa réussite scolaire, déménage à Paris et l’inscrit au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine.Ce séjour n’est toutefois qu’une parenthèse que la débâcle du printemps 1940 vient bientôt refermer. Comme près de dix millions de Français, la mère et le fils sont alors jetés sur les routes de l’exode – « l’expérience la plus traumatisante de ma vie », dira-t-il. De retour à Nice, ils y resteront jusqu’en 1944.Pour le futur professeur, ces quatre années seront décisives. D’abord soumise à l’autorité de Vichy, puis à celle des Italiens qui l’occupent à partir de 1942, et enfin à celle des Allemands qui en prennent le contrôle un an plus tard, la ville est alors « un lieu idéal », comme il le dira, pour se sensibiliser aux à-coups de la géopolitique. « Nice fit de moi un politologue », aimait dire Stanley Hoffmann, qui résumait ainsi l’origine de sa vocation : « Ce n’est pas moi qui suis venu aux relations internationales, ce sont les relations internationales qui sont venues à moi. »Pour le jeune homme, la formation théorique vient un peu plus tard. A Sciences Po, d’abord, d’où il sort major en 1948, quelques mois après avoir été naturalisé français ; à la faculté de droit, ensuite, où sa thèse, intitulée Organisations internationales et pouvoirs politiques des Etats, est publiée en 1954.Disciple de Jean-Baptiste Duroselle et lecteur de Raymond Aron, deux spécialistes des relations internationales qu’il citait comme ses références, Stanley Hoffmann aurait pu faire carrière en France. Mais un stage au séminaire d’études américaines de Salzbourg (Autriche), à l’été 1950, puis un séjour à Harvard, en 1951-1952, au cours duquel il se lie d’amitié avec quelques condisciples prometteurs ayant pour noms Henry Kissinger, Zbigniew Brzezinski ou Samuel Huntington, lui donnent le goût des Etats-Unis, où vit sa famille paternelle.Le pas est définitivement franchi en 1955. De retour à Harvard, Stanley Hoffmann choisit cette fois d’y rester. Il y enseignera jusqu’à sa retraite, partageant son temps entre ses cours, sa véritable passion, l’écriture, à laquelle il regrettera d’avoir consacré trop peu de temps, et l’animation du Centre d’études européennes, qu’il dirigera de 1969 à 1995.ClairvoyancePeut-être parce qu’il se sentait autant français qu’américain – il avait les deux passeports –, peut-être aussi parce qu’il refusa toujours d’aller à Washington jouer les conseillers du prince, à la différence de beaucoup de ses collègues, Stanley Hoffmann se montrera souvent critique vis-à-vis de la politique étrangère américaine, notamment quand celle-ci sera pilotée par Ronald Reagan ou George W. Bush. Là se trouve sans doute le fil rouge de son œuvre, guidée par le souci d’expliquer aux Américains que « l’Amérique n’est pas le monde entier », selon sa propre formule.Auteur d’une étude pionnière sur le poujadisme (Le Mouvement Poujade, Armand Colin, 1956), admirateur du général de Gaulle, qui lui inspira un livre vigoureux coécrit avec son épouse (De Gaulle, artiste de la politique, Seuil, 1973), préfacier du maître livre de Robert O. Paxton La France de Vichy (Seuil, 1973), Stanley Hoffmann s’était aussi imposé comme l’un des meilleurs experts américains de la vie politique française, à laquelle il consacra nombre d’articles dont on peut rétrospectivement mesurer la clairvoyance.A l’instar de celui-ci, intitulé « La France en colère » et paru dans la New York Review of Books à l’été 1997, dans lequel il pointait la lourde responsabilité pesant sur les socialistes français de retour au pouvoir. « Ils ne peuvent pas se permettre d’ajouter un échec à l’histoire déjà déprimante de la lutte contre le chômage, qu’ils sont tout à fait fondés à traiter comme leur première priorité. S’ils échouent, le mécontentement français bénéficiera au Front national qui, tenace, attend son heure. » 27 novembre 1928 Naissance à Vienne (Autriche)1969-1995 Directeur du Centre d’études européennes de Harvard13 septembre 2015 Mort à Cambridge (Massachusetts)Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme « Que des coups politiques à prendre ! » C’est ainsi que réagit l’entourage d’Anne Hidalgo à la proposition d’Emmanuel Macron de discuter avec elle du dossier du travail du dimanche. La maire de Paris n’accepte pas « un strapontin », indique son cabinet après avoir été, selon elle, « maltraitée » par le ministre de l’économie. Elle fait grief à M. Macron d’avoir exclu les maires du travail d’élaboration des futures zones touristiques internationales (ZTI) dans lesquelles les commerces pourront être ouverts en soirée et le dimanche, en vertu de la loi pour la croissance, promulguée le 6 août. A Paris, Bercy prévoit d’autoriser la création de douze ZTI.Lire aussi :A Paris, les nouvelles zones touristiques divisent les élusMardi 15 septembre, le ministre de l’économie a entrouvert sa porte. « La maire de Paris souhaite que nous parlions de manière concrète des zonages proposés par mes services. J’y suis tout à fait prêt » a-t-il indiqué. M. Macron a aussi posé un préalable à une discussion avec Mme Hidalgo : « Si c’est un avis constructif, j’en tiendrai compte. Si c’est un avis de principe qui cherche à faire polémique, il ne m’apporte pas grand-chose et je crois qu’il n’apporte pas grand-chose aux Parisiens. » M. Macron a précisé que « l’ensemble des décrets et arrêtés à la fois dans les zones touristiques et dans les gares » sera pris « d’ici à la fin du mois d’octobre ».Pour l’entourage de Mme Hidalgo, cette offre de dialogue arrive trop tard : « On n’a aucune raison de rencontrer M. Macron pour donner un avis alors qu’il a peu de chances d’être retenu. La discussion de fond avec Bercy aurait dû avoir lieu avant », regrette le cabinet de la maire de Paris. Les écologistes et le Front de gauche, membres de l’exécutif parisien, sont farouchement hostiles à l’extension du travail du dimanche. « Rencontrer Macron sans être sûrs d’être écoutés pourrait nous mettre en difficulté avec nos alliés de la majorité », reconnaît un proche de la maire de Paris.« Profond désaccord »Ces derniers mois, le directeur de cabinet de Mme Hidalgo, Mathias Vicherat, avait pourtant entamé des séances de travail avec le cabinet de M. Macron pour définir les périmètres des futures ZTI. Mais les ponts ont été rompus « unilatéralement » par Bercy, selon la mairie, quand le gouvernement a choisi d’avoir recours à l’article 49-3 pour l’adoption du projet de loi au Parlement.La réconciliation Hidalgo-Macron n’aura donc pas lieu. Le 4 septembre, la maire de Paris a adressé une lettre au vitriol au ministre de l’économie dans laquelle elle affirme son « profond désaccord sur les principes comme sur la méthode imposant aux acteurs locaux la définition des règles régissant leur territoire et dérogeant aux principes fondamentaux du droit du travail en France ». Mme Hidalgo reproche à M. Macron sa « profonde méconnaissance du tissu commercial parisien ». Certaines ZTI arrêtées par le ministère « réalisent moins de 1 % de leur chiffre d’affaires en détaxe. Ce qui laisse douter qu’elles puissent d’une quelconque manière contribuer au tourisme international », écrit-elle.Lire aussi :Nouvelle polémique autour du travail dominical à ParisSur BFM-TV, mardi, Mme Hidalgo a dégainé une nouvelle fois : « Ce qu’a fait la loi Macron, c’est une généralisation déguisée du travail le dimanche à Paris qui va fragiliser tout ce tissu économique local. » Et d’ajouter que le périmètre des nouvelles zones « ne correspond pas à des critères objectifs ».En riposte, M. Macron accuse Mme Hidalgo de « caricaturer les choses ». « Partout où cela crée de l’activité et de l’emploi nous souhaitons en soirée et le dimanche procéder à cette ouverture », a déclaré mardi le ministre de l’économie.Dépôt d’une QPCLa guerre Hidalgo-Macron ne porte pas que sur le périmètre des futures ZTI. Mme Hidalgo compte déposer, d’ici à la fin du mois, une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) afin d’obtenir que la maire de Paris puisse décider des douze dimanches d’ouverture pour tous les commerces.Paris est depuis longtemps la seule ville de France où cette décision relève du préfet de police. Mme Hidalgo comptait sur la loi Macron pour que la capitale ne déroge plus au droit commun qui confie cette prérogative aux maires. « Il n’y avait aucune raison que Paris soit traité différemment des autres villes s’agissant du pouvoir du maire sur le choix des dimanches », insiste l’exécutif municipal. « Nous sommes sûrs de voir notre QPC retenue », affirme l’entourage de Mme Hidalgo.Fin juillet, Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel, a reçu une lettre de la maire de Paris. Dans ce courrier, que Le Monde s’est procuré, la maire de Paris rappelle une décision du Conseil constitutionnel du 6 août 2009 selon laquelle la fixation par le préfet de police de Paris des dimanches ne donnant pas lieu à repos dominical « était contraire au principe d’égalité entre collectivités territoriales ». Début septembre lors d’un tête à tête avec François Hollande puis avec Manuel Valls, Anne Hidalgo n’a pas abordé le dossier du travail dominical. Elle préfère concentrer ses attaques sur la seule citadelle de Bercy.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Le ministre des finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, ont présenté, mercredi 16 septembre, les grandes orientations du budget pour 2016. Le gouvernement a construit ce budget en se basant sur une « hypothèse prudente » en ce qui concerne la croissance de l’économie française, ce qui ne conduira pas à desserrer outre mesure l’étau de la réduction des dépenses publiques.Ce budget est aussi marqué par des baisses d’impôts, dans la lignée du mouvement amorcé en 2014, après les hausses de la fiscalité imposées au début du quinquennat de François Hollande.Une hypothèse de croissance prudenteAvec une croissance qui, cette année, devrait atteindre 1 % – « voire un peu plus », continue d’espérer M. Sapin –, le gouvernement a établi son projet de budget sur une hypothèse de croissance de 1,5 % en 2016.« Ce 1,5 % n’est pas un objectif, nous cherchons à nous donner les moyens de faire mieux, mais nous avons fait le choix d’une hypothèse prudente pour construire notre budget », insiste le ministre, rappelant que « ce choix n’allait pas nécessairement de soi ».Un relèvement de la prévision de croissance aurait en effet, sur le papier, permis de desserrer l’étau de la réduction des dépenses publiques tout en maintenant un objectif de réduction du déficit public à 3,3 % du produit intérieur brut fin 2016. Le gouvernement a choisi de s’en tenir à une logique de prudence.L’OCDE, moins optimiste, a baissé ses prévisions de croissance pour l’économie française, à 1 % cette année et 1,4 % l’an prochain, alors qu’en juin elle attendait encore 1,1 % en 2015 puis 1,7 % en 2016.Le pari risqué d’une inflation plus forteLe scénario macroéconomique retenu par le gouvernement prévoit une inflation de 1 % en 2016, après une hausse des prix de 0,1 % en 2015.Or, cela n’est pas si évident que cela : le dernier indice des prix à la consommation, publié mardi par l’Insee, enregistrait une inflation nulle, sur un an, à la fin du mois d’août, due en grande partie à la baisse des prix du pétrole.Rien n’indique, pour l’heure, que l’inflation se redresse au niveau espéré, même si, précise M. Sapin, cette prévision correspond à celle de la Banque centrale européenne.Si l’évolution des prix devait être plus faible que prévu, cela compliquerait alors l’équation budgétaire du fait du moindre rendement des recettes fiscales et de certaines mesures d’économie basées sur le gel ou la désindexation des salaires ou de prestations.Lire aussi :Timbre, journaux, hôtels... ce qui est plus cher malgré une très faible inflationLe maintien de la « maîtrise » des dépenses publiquesLe ministre des finances assure que les objectifs de maîtrise de la dépense publique, en 2015 et 2016, seront pleinement respectés, malgré les inquiétudes émises à ce sujet par la Cour des comptes.Le ministre balaie les objections : « La Cour est une machine à avoir des inquiétudes », glisse-t-il. « La stratégie engagée l’année dernière est confortée et elle se traduit, au-delà des chiffres, par le regard que portent sur la France nos partenaires européens, se félicite M. Sapin. La France a retrouvé de la crédibilité. » La poursuite des baisses d’impôts pour les ménagesLe gouvernement poursuit les mesures de baisse de l’impôt sur le revenu engagées depuis 2014 : après une première réduction exceptionnelle, qui a bénéficié à 3,7 millions de contribuables, suivie d’une deuxième étape, en 2015, au bénéfice de 9 millions de foyers, les mesures prises pour 2016 permettront d’atteindre au total 12 millions de foyers sur 18 millions imposables.L’ensemble des baisses devrait ainsi profiter à un célibataire gagnant jusqu’à 1,6 smic et, pour un couple avec deux enfants, jusqu’à 3,2 smic.« C’est bien le cœur de la classe moyenne qui est concerné, s’exclame M. Sapin. Et qu’on ne m’oppose pas la concentration de l’impôt : 46 % des ménages qui paient l’impôt sur le revenu, c’était le taux observé en 2010. » Mais son rendement était alors inférieur de 20 milliards d’euros, omet-il de préciser.Lire aussi :Budget 2016 : comment financer les baisses d’impôt La deuxième phase d’allégement des cotisations pour les entreprises décaléeLe gouvernement table sur un fort rebond de l’investissement des entreprises : +4,9 % en 2016 après +2,5 % en 2015. Une prévision qui repose sur les effets attendus du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et du pacte de responsabilité.Depuis le 1er  janvier, le CICE a atteint son taux plein de 6 % et les entreprises se le sont si bien approprié que son coût à la fin de l’année a dû être revu à la hausse de 900 millions d’euros par rapport à la loi de finances initiale, atteignant ainsi un total de 17 milliards d’euros en deux ans.S’y ajoute, cette année, la première phase d’allégements des cotisations sociales et de suppression de la contribution sociale de solidarité (C3S), pour 7 milliards d’euros.M. Sapin a confirmé que, en 2016, la mise en œuvre de la deuxième phase d’allégement des cotisations serait décalée d’un trimestre : elle entrera en vigueur à partir du 1er avril au lieu du 1er janvier, ce qui permet d’économiser 1 milliard d’euros afin de financer les mesures de suramortissement et en faveur de TPE et PME annoncées au printemps, qui représentent un coût équivalent.Lire aussi :Baisse des charges : Bercy veut décaler de trois mois le calendrier« J’ai toujours dit que ce serait pris dans l’enveloppe du pacte de responsabilité. C’est ce que l’on fait. La parole de l’Etat est respectée, ça ne sert à rien de chouiner. Le total des mesures de soutien aux entreprises représentera toujours 33 milliards en 2016 et 41 milliards en 2017 », fait observer M. Sapin.Moyennant quoi, les entreprises devraient retrouver, en 2016, un taux de marge de 31 %, proche de celui de 2012.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent 77 000 logements sociaux vides réquisitionnés pour les réfugiés ? C’est ce qu’on pouvait lire, mardi 15 septembre, sur de nombreux sites. Un chiffre aussitôt mis en parallèle de celui des 150 000 sans domicile fixe et trois millions de mal logés que compte notre pays, notamment par les élus Front national. Il faut dire que ce chiffre et la proposition ont été assez mal expliqués, et donc mal compris.1. Qui a fait cette proposition ?La déclaration provient de Marie-Arlette Carlotti, présidente du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD), députée socialiste des Bouches-du-Rhône et ancienne ministre de François Hollande.Dans une tribune publiée le 12 septembre sur le Plus du Nouvel Observateur, elle évoque la possibilité d’aider les réfugiés en leur trouvant un logement.Voici sa proposition exacte :« Le Haut Comité propose de mobiliser une partie du parc social laissé vacant pour loger les réfugiés. Ces derniers disposant d’un statut clair et ne se posant pas en concurrence avec d’autres publics en grande précarité. 77 310 logements sociaux sont aujourd’hui en attente de locataires, notamment dans les secteurs où la demande est faible. Identifions ces logements, définissons des critères et des conditions d’accueil, procédons à une répartition géographique équilibrée et actionnons l’ensemble des leviers sociaux, économiques et institutionnels susceptibles de contribuer à une intégration harmonieuse de ces populations »Il s’agit donc d’une proposition, et non d’une action programmée, le HCLPD n’ayant pas de pouvoir autre que consultatif. Elle n’a, pour l’instant, pas reçu de réponse du gouvernement.2. D’où sortent les 77 000 logements vides ?Mme Carlotti évoque des logements « aujourd’hui en attente de locataires », mais se base en réalité sur des chiffres datent de l’an dernier, comme le précise Le Figaro : ils viennent du Commissariat général au développement durable, qui publie chaque année un « état du parc locatif social » en France.Au sein de ce document, on retrouve plusieurs chiffres : le nombre de logements vides car en attente de travaux ou de démolition est ainsi de 70 100. Autre chiffre : 72 800 logements « fonctionnels » (de fonction, donc) qui sont occupés avec ou sans contrepartie financière.Mais le chiffre qui nous intéresse est ailleurs : la France compte 4,547 millions de logements sociaux en métropole (4,685 millions en comptant l’outremer). Au 1er janvier 2014, 3 % de ces logements restaient vacants (1,7 % depuis plus de trois mois). Ces logements vacants se situent sur tout le territoire, mais particulièrement dans certains régions peu urbanisées : Basse-Normandie (4,4 % de vacance), Bourgogne (6,7 %), Limousin (7,6 %)...En moyenne nationale, le taux de vacance à trois mois et plus est de 1,6 %. Soit précisément 77 299 logements vides en métropole.Pourquoi ces vacances ? Si celles de moins de trois mois correspondent le plus souvent à un battement entre deux locataires, les vacances « structurelles » (plus de trois mois) peuvent indiquer que ces logements ne trouvent pas preneur. Enfin, nombre de ces logements sont vides car en attente de travaux ou de la démolition du bâtiment qui les abrite.3. Mais pourquoi ne sont-ils pas occupés ?On parle donc ici de logements qui ne sont pas occupés. Pour partie car ils sont en travaux, ou en attente de démolition, mais aussi car personne ne les réclame. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène :L’offre est diffuse sur le territoireLa loi oblige chaque commune à avoir 20 % de logements sociaux sur son territoire, sauf à payer une amende. Toutes les communes d’une certaine taille ont donc leur parc social. Mais la demande, elle, tend à se concentrer sur les zones plus urbanisées. En clair, l’offre ne suffit pas à satisfaire la demande en Ile-de-France, où le logement est très cher, mais le Limousin, où les loyers sont structurellement moins élevés, connaît bien moins le problème. En outre, des départements confrontés à une baisse démographique ont moins de besoins en logements sociaux qu’il y a une trentaine d’années.La carte ci-dessous montre ce « taux de vacance » par départements. On le voit, si l’Ile-de-France n’est que peu concernée, les départements du Massif central le sont beaucoup plus. Logement social ne veut pas dire logement gratuitLorsqu’on parle du parc immobilier « social », on a tendance à imaginer qu’il s’agit d’appartements appartenant à l’Etat, qu’il peut attribuer à sa guise. Or c’est un peu plus complexe : Le système du logement social est multiple et décentralisé, et les bailleurs sociaux qui construisent des logements sociaux, s’ils y sont aidés, doivent rentrer dans leurs frais.Ils proposent donc différentes prestations à différents prix : des PLAI (prêt locatif aidé d’intégration) pour les plus en difficulté au PLS (prêt locatif social) pour les classes moyennes. Un locataire éligible au PLAI ne pourra pas réunir les ressources nécessaires pour financer le loyer d’un appartement en PLS prévu pour des personnes plus aisées financièrement.4. Un chiffre plus frappant que réalisteMme Carlotti a sans doute voulu marquer les esprits avec ce chiffre, sans mesurer l’impact qu’il pouvait avoir alors que la France souffre d’une pénurie chronique de logements, et que plus de trois millions de personnes vivent dans la rue ou dans des logements insalubres.Néanmoins, l’idée est peu réaliste : elle repose sur une estimation vieille de plus d’un an. S’il serait théoriquement possible d’organiser une répartition des réfugiés pour les installer dans ces logements vacants, la chose soulève une foule de questions, à commencer par celle du paiement des loyers, qui devrait être pris en charge par l’Etat.Autre difficulté de taille, comment répartir la charge sur l’ensemble des bailleurs sociaux du territoire de façon juste ? Bref, la proposition de Mme Carlotti risque de ne pas trouver beaucoup d’écho.Le gouvernement a cependant indiqué qu’il aiderait les bailleurs sociaux volontaires pour accueillir des migrants. La France s’est engagée à accueillir 24 000 réfugiés.Lire aussi :Comment la France se prépare à accueillir les réfugiésSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jade Grandin de l'Eprevier Mardi 15 septembre, une centaine de manifestants se sont réunis devant Bercy pour protester contre la proposition de décret du gouvernement sur le travail du dimanche et de nuit. Les syndicats, la plupart réunis au sein du Clic-P (Comité de liaison intersyndical du commerce de Paris), ont tous rendu un avis défavorable aux projets de « zones touristiques internationales » (ZTI) dans lesquelles les magasins pourront ouvrir tous les dimanches et également le soir jusqu’à minuit.A quelques pas du ministère des finances, le centre commercial Bercy 2 a été classé en ZTI, ce que beaucoup relèvent avec sarcasme, estimant qu’il n’y circule aucun touriste. « C’est quand même très drôle, insiste sans sourire Morgane, élue à la SUD Fnac. Les ZTI correspondent à toutes les Fnac. » Beaucoup de salariés de l’enseigne sont venus ce mardi. « On vend des livres en français et des ordinateurs, que les touristes asiatiques achètent moins cher ailleurs », résume Catherine Gaigne, déléguée syndicale et secrétaire nationale de SUD-Fnac. « On n’a jamais de week-end »Les ZTI dessinées par le gouvernement sont « surréalistes », pour Didier Le Reste, élu à la mairie du 10e arrondissement et ex-secrétaire général de la CGT Cheminots. Selon lui, les touristes peuvent parfaitement faire les magasins un autre jour que le dimanche. « Les touristes hors Union européenne (UE) passent six jours à Paris, d’après le syndicat du tourisme parisien », réplique-t-il en réponse à Claude Boulle, président exécutif de l’Union du grand commerce de centre-ville, qui estimait que « le touriste qui se présente le dimanche devant un magasin fermé ne va pas revenir le jeudi ».En outre, « le chiffre d’affaires réalisé le dimanche est inférieur à celui du samedi et du lundi », insiste Didier Le Reste, qui résume : « On ouvre les commerces pour permettre aux gens de se promener, mais on fait venir des salariés pour ouvrir. Et cela implique aussi des services publics supplémentaires comme la garde d’enfants, ce que la droite, à l’image de Nathalie Kosciusko-Morizet, bien qu’élue à la ville de Paris, ne dit pas. »Employées au magasin Le Bon Marché, lui aussi en ZTI, Isabelle, Monique et Frédérique s’inquiètent : « On finit deux jours par semaine à 21 heures, plus les samedis, on n’a jamais de week-ends. Tout le monde était prêt à faire l’effort pour douze dimanches par an [contre cinq actuellement]. Mais là, on ne sait pas comment ça va se passer. »Faux volontariatPour beaucoup, la promesse du gouvernement de fonder le travail du dimanche sur le volontariat cache en fait du « volontariat forcé ». « Les gens savent qu’ils n’auront pas le choix, explique Eric Scherrer, président de la SECI-Unsa. Ce sont des salaires de misère dans les commerces. On est en train de négocier la misère. » Sans parler du « chantage sur les congés payés, les horaires, les fermetures de magasin », énumère Catherine Gaigne. Linda et Leila, vendeuses chez Sephora, confirment : « Si on ne veut pas travailler le dimanche ou la nuit on nous dit : “Tu laisses tomber tes collègues ?” » « C’est la carotte obligatoire », résume Miguel, employé de la Fnac. « Les employés aux caisses sont surtout des jeunes, des intérimaires, ils ont peur, ils sont corvéables à merci », déplore sa collègue Nathalie. En plus des jeunes, beaucoup de salariés concernés sont des femmes seules avec enfant, souvent à temps partiel, qui touchent un bas salaire et seront forcées d’accepter pour des raisons économiques, soulignent les manifestants.Les syndicats présents craignent la généralisation du travail du dimanche et de nuit avec la disparition des avantages associés d’ici quelques années. « On veut empêcher que ça devienne banal », explique Alexandre Torgomian, responsable CFDT au sein du Clic-P. « C’est un laboratoire de ce qui sera fait pour réformer le code du travail », alerte Didier Le Reste.Lire aussi :Le Royaume-Uni veut ouvrir encore plus le dimancheJade Grandin de l'Eprevier Jean-Baptiste de Montvalon Les Français restent majoritairement très réticents à l’idée d’accueillir des étrangers sur leur territoire, qu’ils soient migrants économiques ou réfugiés politiques. Le repli sur soi ainsi que la demande de sécurité et de protection sont dans notre pays des tendances lourdes et anciennes, face auxquelles le drame vécu par les centaines de milliers de personnes qui cherchent à gagner les Etats d’Europe occidentale au péril de leur vie ne pèse que d’un poids très relatif.Une évolution assez notable s’est certes produite au cours de l’été, compte tenu de l’ampleur du phénomène et de son relais par les médias. L’émotion suscitée par les 71 migrants retrouvés morts dans un camion frigorifique au bord d’une autoroute autrichienne, le 27 août et, surtout, par la diffusion massive, le 2 septembre, de la photo du corps du petit Aylan, un enfant syrien de 3 ans échoué sur une plage turque, a sensiblement modifié les avis recueillis dans les sondages.Selon une enquête de l’IFOP pour le site Atlantico, réalisée par Internet les 3 et 4 septembre auprès de 1 002 personnes, 49 % des Français se disaient favorables à ce que les migrants « soient répartis dans les différents pays d’Europe et à ce que la France en accueille une partie ». Soit treize points de plus que le taux de réponse à une question quasiment identique posée par le même institut entre le 25 juin et le 2 juillet.Lire aussi :Face aux réfugiés, des opinions européennes profondément diviséesDes « réticences très fortes »Doit-on voir le verre à moitié plein ou à moitié vide ? Instruits par l’expérience de dizaines d’enquêtes qui ont mis en lumière, depuis des années, les inquiétudes et la méfiance de la population française, les responsables des instituts de sondage ne croient pas à un revirement de l’opinion. « L’émotion peut jouer, surtout à gauche [où les avis favorables à la question précitée ont progressé de vingt points]. Mais les réticences sont très fortes, et les freins extrêmement puissants », note Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP.Lire aussi :Sarcelles, « ville laboratoire » de l’accueil de réfugiés en FranceSelon M. Fourquet, les facteurs qui structurent le plus les avis (favorables comme défavorables) à l’accueil des étrangers sont, par ordre d’importance : le degré de qualification présumé des migrants ; le risque – également présumé – en matière de sécurité ; puis, en dernier lieu, leur statut (migrants « économiques », réfugiés ou demandeurs d’asile). Dit autrement : avant d’envisager d’entrouvrir la porte, on songe en premier lieu à la concurrence sur le marché de l’emploi (et du logement), puis au risque terroriste. On retrouve là les données lourdes qui pèsent sur une société minée de longue date par le chômage et en proie à une profonde crise identitaire. Mieux vaut ne pas sous-estimer la moitié vide du verre… « Au pic de l’émotion, la moitié des Français était défavorable à l’accueil des migrants », préfère donc souligner M. Fourquet.« Mauvaise conscience »Directeur des études politiques chez Elabe, Yves-Marie Cann a lui aussi mesuré l’évolution de l’opinion début septembre. « La publication de la photo [du petit Aylan] et les images de l’Allemagne accueillant les migrants à bras ouverts ont provoqué une prise de conscience… et une mauvaise conscience », explique-t-il. Deux sondages réalisés par son institut pour BFM-TV – l’un juste avant la diffusion de la photo, l’autre une semaine plus tard – ont ainsi montré « une évolution spectaculaire » : 53 % des 1 001 personnes interrogées les 8 et 9 septembre se disaient favorables à ce que la France accueille « une part de ces migrants et réfugiés sur son territoire », soit neuf points de plus que le taux de réponses positives enregistré les 1er et 2 septembre.Après avoir commenté à chaud ce « basculement », M. Cann se montre prudent. « Il s’est produit une sorte de sursaut, mais cela n’efface en rien les réticences, la méfiance, les risques perçus sur le plan économique et social vis-à-vis d’une arrivée de migrants et de réfugiés », souligne-t-il. Une prudence accrue par le revirement de l’Allemagne. La décision de ce pays de rétablir des contrôles à ses frontières avec l’Autriche, dans un contexte où l’Europe se montre incapable de coordonner l’accueil des réfugiés, pourrait engendrer « une demande accrue de protection » de la part des Français, estime M. Cann.Les enquêtes d’opinion reflètent par ailleurs des constantes. Les clivages socioprofessionnels sont toujours aussi marqués sur les questions d’immigration. « Les cadres et professions supérieures, qui vivent une mondialisation heureuse, sont nettement favorables à l’accueil des migrants, alors que les catégories populaires, notamment les ouvriers, y sont hostiles », note M. Cann, qui lie cette hostilité à un « syndrome de la concurrence victimaire ».Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.09.2015 à 19h21 • Mis à jour le15.09.2015 à 20h47 L’affaire Bygmalion connaît un nouveau rebondissement. L’ancien patron de la société de communication, Bastien Millot, a à nouveau été mis en examen, mardi 15 septembre, dans l’enquête sur un système présumé de fausses factures durant la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, a indiqué une source judiciaire.Déjà mis en examen en octobre 2014 pour « complicité de faux » et « usage de faux », Bastien Millot a cette fois été mis en examen pour « complicité de financement illégal de campagne électorale » et « complicité d’escroquerie » par les juges d’instruction.Les investigations, menées par trois juges parisiens – Serge Tournaire, Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke –, portent sur plus de 18 millions de fausses factures adressées par la filiale évenementielle de Bygmalion, société Event & Cie, à l’UMP (devenu Les Républicains) pour des prestations correspondant en réalité à l’organisation de meetings pour la campagne présidentielle de 2012. L’objectif était d’éviter qu’elles ne dépassent le plafond autorisé de 22,5 millions d’euros et ne soient rejetées par le Conseil constitutionnel ; ce qui avait quand même été le cas.Lire : Les 15 chiffres fous de l'affaire BygmalionTreize personnes mises en examenAu total, treize personnes sont mises en examen. Parmi elles, outre M. Millot, trois anciens cadres de Bygmalion, Guy Alvès, Franck Attal et Sébastien Borivent. Ces derniers reconnaissent avoir eu connaissance de la fraude ; ce que Bastien Millot a toujours contesté.Si dans un premier temps, les magistrats avaient mis en examen les cadres de la société de communication Bygmalion et de sa filiale Event & Cie, ils sont depuis passer à « l’échelon politique ». C’est ainsi que sont désormais poursuivis l’ex-directeur général de l’UMP Eric Cesari, ou encore Guillaume Lambert et Jérôme Lavrilleux, respectivement ancien directeur et directeur adjoint de la campagne de M. Sarkozy.Franck Attal, patron d’Event and Cie, a expliqué aux juges que M. Lavrilleux l’avait sollicité à la fin de mars et au début d’avril 2012 pour lui annoncer qu’il fallait recourir à un système frauduleux de ventilation des dépenses de campagne sur l’UMP ; ce que Jérôme Lavrilleux conteste, situant le recours à la fraude après la présidentielle.Selon une source proche du dossier, M. Attal a assuré avoir alors prévenu Sébastien Borivent, qui, à son tour, aurait averti les deux patrons de Bygmalion, Bastien Millot et Guy Alvès. D’après cette source, Sébastien Borivent a affirmé aux magistrats que Bastien Millot, aujourd’hui avocat, avait donné son « feu vert » à l’opération.Lire : Affaire Bygmalion : ce que l'on sait du dossierUne décision « contraire à la réalité historique »Pour Me Rault, l’avocate de Bastien Millot, « cette mise en examen n’est pas justifiée et ne correspond pas à la réalité historique des événements » :« La seule chose qui rattache mon client à cette affaire, c’est qu’il était le président de Bygmalion, la maison mère. (…) Mais rien ne le rattache à la campagne et au travail d’Event and Cie durant cette campagne. Il n’a jamais dirigé Event et n’en a jamais été actionnaire. »En dehors du financement de la campagne de M. Sarkozy, Bastien Millot est également mis en examen dans une autre affaire concernant des soupçons de favoritisme sur des contrats payés par France Télévisions à Bygmalion. Julia Pascual L’Assemblée nationale entame sa rentrée, mardi 15 septembre, par l’examen en seconde lecture du projet de loi sur « l’adaptation de la société au vieillissement » dans un désintérêt assez révélateur d’un texte qui manque cruellement de moyens.Alors qu’un Français sur trois aura plus de 60 ans en 2060, et que la réforme de la dépendance est attendue depuis la canicule de 2003 pendant laquelle l’Inserm avait recensé 19 490 morts, le texte présenté mardi et mercredi « se caractérise surtout par ce qu’il n’y a pas dedans », décoche Pascal Champvert, le président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées, qui regroupe des directeurs de services à domicile et d’établissements. M. Champvert regrette que la loi n’ait « pas été l’occasion d’un débat de société ». « Ça va se terminer par une petite loi de plus », pronostique t-il.Des propos que la rapporteure de la loi à l’Assemblée, la députée socialiste Joëlle Huillier (Isère), ne dément pas : « Intellectuellement, c’est frustrant. Bien évidemment, j’aurais préféré une loi globale. Mais on n’y arrive pas. Nous n’avons pas les moyens de le faire avec les recettes actuelles. »La députée socialiste regrette également la lenteur de la procédure législative. Le texte a été adopté en première lecture il y a déjà un an. Mme Huillier veut pourtant défendre ce qu’elle qualifie de « jolie loi ».« Droit au répit »Concrètement, le texte présenté devant l’Assemblée se concentre sur le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie à travers notamment la revalorisation de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) des 700 000 personnes âgées à domicile (sur un total d’1,2 million de bénéficiaires). La mesure devrait permettre à ces seniors de bénéficier d’une heure supplémentaire par jour d’aide à domicile pour les plus dépendants à une heure par semaine pour les plus autonomes.Cette hausse de l’APA doit coûter 375 millions d’euros par an, puisés dans les 645 millions de la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA), un impôt créé en 2013 et prélevé sur les retraites, préretraites et pensions d’invalidité.Les fonds restants de la CASA seront fléchés vers d’autres dispositifs. La prévention de la perte d’autonomie bénéficiera ainsi d’une enveloppe de 140 millions d’euros pour le financement d’aides techniques (téléassistance, domotique…), d’un plan de lutte contre le suicide ou encore de campagnes d’information sur des thèmes comme le sommeil ou la nutrition. Un « droit au répit » sera instauré. Ciblé sur les aidants familiaux des personnes les plus dépendantes, il se traduira par une aide pouvant aller jusqu’à 500 euros annuels, pour une enveloppe globale de 80 millions d’euros.« Proche de la charité »La loi prévoit aussi l’adaptation de 80 000 logements privés d’ici à 2017, portée par l’Agence nationale de l’habitat. Et la rénovation des foyers-logements (110 000 places), rebaptisés « résidences autonomie » (40 millions d’euros sur trois ans), sorte de compromis entre le domicile et la maison de retraite.Sur cette dernière mesure, Claude Jarry, président de la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées, regrette un argent trop « rare » : « Ces logements foyers reviennent en grâce parce qu’on sait qu’on ne fera pas face à la vague grise. Du fait du manque de moyens, on ne va pas pouvoir mettre en place de véritables équipes médico-sociales. On est plus proche de la charité que de la solidarité. »« Les 3 milliards d’euros nécessaires pour une véritable réforme de l’autonomie, on ne les a pas », répète Joëlle Huillier. A tel point que le second volet de la réforme, qui devait faire l’objet d’un autre texte portant sur les établissements pour personnes âgées, n’est plus d’actualité. « En raison de la crise, il est renvoyé sine die », regrette M. Jarry.Julia PascualJournaliste au Monde 15.09.2015 à 15h47 Le rapport remis le mercredi 9 septembre à Manuel Valls par Jean-Denis Combrexelle, ancien directeur général du travail, pose les bases d’une remise en cause du code du travail. Ce document a été précédé d’autres rapports rédigés par des groupes de pression proches de la droite libérale, tel que l’Institut Montaigne ou de la gauche gouvernementale, tel que Terra Nova. Tous partent du postulat que le code du travail serait trop volumineux, trop compliqué, trop contraignant pour l’entreprise et qu’il constituerait un véritable frein à la création d’emplois. Notons pour autant qu’aucun travail sérieux ne montre un lien évident entre l’importance du code du travail et le niveau de chômage.Sans revenir de manière détaillée sur cet aspect des différents rapports, nous voudrions nous arrêter ici sur l’idée que la faiblesse du syndicalisme français s’expliquerait aussi par la lourdeur et la complexité du code du travail. Remplacer le code du travail par la négociation collective est dès lors présenté comme l’alpha et l’oméga d’une meilleure santé économique et sociale dans l’entreprise, et une possible avancée pour les salariés.Lire aussi :Généraliser l’accord collectif ne doit pas déboucher sur un droit du travail « à la carte »Comment peut-on se prononcer pour une inversion de la hiérarchie des normes, qui privilégie la négociation collective en entreprise par rapport à la loi et à la négociation de branche, sachant que ce processus a déjà par ailleurs été largement introduit par la loi Fillon du 4 mai 2004 et renforcé en 2008 et 2010, sans mettre en cause les pratiques discriminatoires et répressives dont sont victimes ceux-là mêmes qui sont mandatés par les salariés pour les représenter lors de négociations ?Peur des représaillesLe premier rapport de l’Observatoire de la discrimination et de la répression syndicales, initié par la fondation Copernic, dont sont parties prenantes la CFTC, la CGT, FO, la FSU, Solidaires, le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature, est là pour le prouver. Ce dont souffre le syndicalisme en France c’est avant tout des pratiques de nombreux employeurs qui n’hésitent pas à s’attaquer aux salariés syndiqués ou à leurs représentants pour faire passer leurs intérêts propres en matière de conditions de travail, de salaire ou de formation.Si les statistiques publiques sont sur ce point largement insuffisantes, les sondages disponibles montrent que près de quatre salariés sur dix renoncent à se syndiquer par peur des représailles, ou que d’autres hésitent à s’engager lorsque cela signifie de sacrifier leur carrière professionnelle. Le développement des recours aux juges ces dernières années montre que ces phénomènes ne sont pas une pure vue de l’esprit et que malheureusement ils justifient ces craintes.Lire aussi :Droit du travail, les pièges d’une refondationDe même, les formations dispensées aux futurs directeurs des ressources humaines (DRH), en délégitimant le rôle des syndicats en entreprise, constituent un des vecteurs de diffusion de telles pratiques, pourtant anticonstitutionnelles, mais néanmoins très rarement réprimées. Elles expliquent bien plus à elles seules la faiblesse de la syndicalisation en France que le nombre de pages du code du travail.Liberté relativeC’est pourquoi si l’on veut, comme le propose le rapport Combrexelle, redonner « confiance, responsabilité et volonté d’agir » aux salariés et à leurs représentants, encore faudrait-il que l’effectivité du droit des salariés à une représentation syndicale en entreprise et plus largement les droits syndicaux soient garantis.Donner la primauté à la négociation sur le droit c’est, dans un contexte de crise économique, de chômage massif et de dégradation du rapport salarial, affaiblir davantage les organisations syndicales face au pouvoir de l’employeur. Le rapport remis au gouvernement oublie que le droit conventionnel n’a pas de sens quand un nombre important d’employeurs ne reconnaît pas les organisations syndicales comme des interlocuteurs légitimes.Donner la primauté à la négociation collective sur le droit commun ce serait ouvrir la porte à l’inégalité des droits. En réalité, au pays des droits de l’homme et du citoyen, la liberté syndicale reste toute relative, bien plus formelle que réelle. Sans un changement profond des pratiques patronales, la limite au dialogue social risque d’être très vite atteinte.Didier Gelot (Économiste) et François Clerc (Syndicaliste) Anne-Aël Durand Macédoine de légumes, spaghettis bolognaise, yaourt sucré et raisins : rien de révolutionnaire dans le menu servi jeudi 3 septembre aux 7 000 écoliers de Rouen et de Bois-Guillaume (Seine-Maritime). Pourtant, dans la sauce préparée le mardi par la cuisine centrale, il y a de la « fierté de travailler avec les gens du coin » : les oignons, les carottes et le bœuf ont tous été produits en Haute-Normandie. « La viande a été hachée ici, de 6 heures à 10 heures du matin avant de cuire pendant deux heures, explique l’un des cuisiniers, Jean-Paul Delmas, en agitant son fouet dans une cuve en inox de 300 kg. Avant, on achetait du surgelé, on le sortait des sachets et ça cuisait plus vite, mais il y avait deux centimètres de gras sur le dessus. Maintenant, c’est de meilleure qualité. » Pour soutenir l’agriculture locale, la cuisine centrale de Rouen achète 50 % de ses produits (viande, fruits et légumes, produits laitiers, farine) issus de filières courtes, bio ou durables. Un choix amorcé en 2011, lorsque la municipalité a repris la gestion directe auparavant concédée à Elior. « On reste sur un budget constant, en réinjectant l’équivalent des bénéfices du groupe dans le contenu de l’assiette », explique le directeur, Dominique Maupin. Certains aliments coûtent moins cher en passant par une association de producteurs, nommée « Local et facile », que par l’ancienne centrale d’achat. Mais ce n’est pas le cas de la volaille, du porc et surtout du bœuf. « Si on compare avec de la viande d’Allemagne, des Pays-Bas ou d’Espagne, on varie du simple au double ». Pour lisser les surcoûts, la cuisine centrale achète du bœuf « à l’équilibre » : elle commande chaque mois une douzaine de bêtes à l’abattoir, qu’elle paie 9 euros le kilo toutes pièces confondues. La viande sera servie à trois repas, sous forme de rôti pour les morceaux nobles, de bourguignon pour la qualité intermédiaire puis de viande hachée (sous forme de bolognaise ou hachis) pour les bas morceaux.« Un débouché de plus » Le bœuf servi dans les cantines de Rouen est payé 8 centimes de plus le kilo à l’éleveur que le prix de base à l’abattoir. Pour une vache de réforme de 300 kg, le bonus atteint 25 euros. Un complément de revenus minime, mais non négligeable pour le GAEC du Chapon, un élevage laitier de Bois-Guillaume, près de Rouen, qui envoie chaque année 100 vaches à l’abattoir, dont un tiers via ce type de filières. « C’est un débouché de plus. Toutes ces petites plus-values nous permettent de payer les charges, estime Frédéric Dutot, un des associés de la ferme, qui compte manifester son inquiétude jeudi à Paris. On a de plus en plus de mal à régler les factures, surtout l’aliment et le vétérinaire, alors que le prix du lait baisse. La trésorerie est à zéro. On fait des emprunts à court terme, en espérant pouvoir rembourser. On travaille pour rien. » Ses jeunes enfants fréquentent la cantine de Bois-Guillaume. « S’ils mangent nos bêtes, on ne peut être que satisfaits. C’est ça le développement durable. » Assurer 100 % de viande locale dans une cantine, comme le fait Rouen, est loin d’être la norme. Une étude de l’Institut de l’élevage estime qu’en moyenne, seulement 25 % du bœuf servi par les entreprises de restauration collective est français, et 70 % issu de l’Union européenne. D’autres chiffres, repris par le ministère, évoquent jusqu’à 80 % de viande importée.Les principaux intéressés contestent, mais ne donnent pas des chiffres détaillés sur la restauration scolaire. Sur l’ensemble de ses restaurants (scolaires et entreprises), Sodexo affirme acheter 90 % de porc, 85 % de volaille et plus de 50 % de bœuf français. Elior évoque 69 % de viande fraîche et 53 % de surgelés provenant de France. Compass group (Eurest) n’a pas répondu à nos sollicitations. Restau’co, qui représente les cantines en régie directe (60 % du marché) n’a pas de chiffres disponibles. « La viande fraîche est en grande partie française, avance son président, Eric Le Pêcheur. Il y a plus de difficulté pour le surgelé, et pour les produits transformés, on ne sait pas du tout. Cette opacité est un vrai problème. On peut tous faire un effort pour faire mieux, mais la viande française est plus chère. »« Les entreprises affichent leur volonté d’acheter français, mais les coûts montent beaucoup pour la viande, explique Yoan Robin, doctorant à La Sorbonne et à Agroparitech, qui réalise une thèse sur l’organisation des filières d’approvisionnement dans les cantines scolaires. Il est difficile d’avoir du local car les abattoirs sont moins nombreux en France qu’en Allemagne et beaucoup plus chers. Parfois, l’argument financier semble dérisoire, quelques centimes de plus pour un repas qui coûte 8 euros tout compris (cuisine, transport, service). »« Sur le fil du rasoir au niveau juridique » L’autre blocage à l’approvisionnement français est réglementaire. Pour répondre aux règles européennes, le code des marchés publics interdit toute mention de provenance, qu’elle soit nationale ou locale, lors des appels d’offres. Impossible pour une cantine de demander noir sur blanc du porc ou du bœuf français. Le décret a été modifié en 2011 pour introduire la notion de « circuit court », avec un seul intermédiaire… mais pas encore de notion géographique. A l’automne 2014, le ministère de l’agriculture a publié un guide pratique pour permettre d’atteindre l’objectif de 40 % de produits de proximité dans la restauration collective en 2017. Plus de 90 pages qui détaillent comment identifier les producteurs locaux et rédiger des appels d’offres sur mesure pour qu’ils y répondent. « On peut réduire l’offre par des subterfuges, en exigeant certaines races, certaines chartes, en demandant que les animaux soient nés, élevés et abattus dans le même pays, ou que les enfants puissent visiter les fermes, détaille Eric Le Pêcheur, de Restau’co. On a l’impression d’être sur le fil du rasoir, au niveau juridique, mais tout le monde le fait. » Pour l’Association des maires de France (AMF), le décret de 2011 « est trop méconnu et complexe à mettre en œuvre notamment par les petites communes ». Dans une lettre ouverte adressée en juillet au président de la République, François Hollande, l’AMF appelle à « des solutions juridiques durables ».Les règles complexes des appels d’offres posent aussi problème aux producteurs. Pour Christelle Lefevre, de la Ferme des peupliers, à Flipou (Eure) qui fournit la ville de Rouen en yaourts locaux et bios, développer les circuits courts « nécessite des investissements importants, et la capacité d’avoir quatre métiers, cultivateur, éleveur, transformateur et commercial. Répondre aux appels d’offres, c’est presque un cinquième métier ». Elle passe donc par une association de producteurs, Local et facile, pour répondre aux appels d’offres. Arnold Puech d’Alissac, président de la FDSEA de Seine-Maritime, a lancé cette structure pour « qu’on retrouve les bons produits des marchés dans les cantines » et pour que « les choix politiques bénéficient à l’emploi local ».Débouché marginalPour faciliter cette mise en relation entre producteurs et cantines, les conseils départementaux de la Drôme et du Puy-de-Dôme ont créé un outil sur Internet, Agrilocal. « Notre plateforme est en conformité avec le code des marchés publics, adaptée aujourd’hui pour des commandes jusqu’à 90 000 euros, détaille Nicolas Portas, coanimateur de l’association. Elle permet aux intendants des cantines de faire des appels d’offres dématérialisés sans lourdes procédures administratives. Les producteurs peuvent répondre en deux clics de souris. » Les agriculteurs sont aussi incités à transformer leurs produits sur place et aidés pour obtenir les agréments sanitaires. « L’objectif n’est pas d’écouler toute la production à la restauration collective, mais de leur assurer un fonds de roulement régulier de 20 à 30 % du chiffre d’affaires ». Créée en 2011, l’association Agrilocal existe aujourd’hui dans une trentaine de départements français. En parallèle, de plus en plus de villes se lancent dans le local : Amiens, Gaillac, Cannes, Nice, certains arrondissements de Paris…Le marché des cantines scolaires reste un débouché marginal pour l’agriculture française, mais l’enjeu est surtout symbolique. « L’Etat exige des garanties sanitaires, environnementales, sociales. C’est absolument choquant qu’il ne donne pas aux jeunes des produits qui ne relèvent pas de la même réglementation », estime Guillaume Roué, président de l’interprofession nationale porcine. Pour Yoan Robin, sur le plan économique, se concentrer sur la restauration collective risque de segmenter le marché entre ceux qui pourront valoriser leur viande et bénéficieront « un mini-monopole protégé », et les autres éleveurs qui resteront dans une logique d’exportation « et auront toujours le même problème » de compétitivité. « L’écotaxe, qui sanctionne le nombre de kilomètres parcourus, serait un meilleur moyen pour sanctionner davantage les Allemands que les Bretons ».Anne-Aël DurandJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.09.2015 à 12h50 • Mis à jour le03.09.2015 à 06h52 | Nicolas Chapuis C’est un léger remaniement qu’ont opéré François Hollande et Manuel Valls, mercredi 2 septembre. En nommant Myriam El Khomri au ministère du travail, en remplacement du démissionnaire François Rebsamen, le président de la République et le premier ministre créent la surprise avec la promotion éclair de celle qui était jusque-là secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville. Son précédent portefeuille sera repris par son ministre de tutelle, Patrick Kanner. En revanche, avec ce remplacement poste pour poste, ils limitent la portée politique de ce changement au gouvernement.Pourtant, la tentation d’avancer le grand remaniement prévu au moment des élections régionales à la fin de 2015 a traversé les esprits. Le premier ministre semblait prêt dans un premier temps à rebattre fortement les cartes sans attendre le résultat des élections régionales, en décembre. « Toutes les hypothèses ont été envisagées ces derniers jours », reconnaît un conseiller. L’implosion d’Europe Ecologie-Les Verts avec le départ des deux présidents de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat, François de Rugy et Jean-Vincent Placé, a changé la donne politique en cette rentrée.Lire aussi :Entre le PS et EELV, le débat tourne au vinaigre à La RochelleFallait-il opérer dans la foulée la recomposition de la majorité en intégrant dans le dispositif des écologistes progouvernement et quelques représentants des autres partenaires de gauche ? François Hollande a choisi de temporiser et de voir comment va se terminer la crise à EELV. « Valls était plus allant que Hollande sur le sujet, mais il n’a pas la même vision que le président du rassemblement avec les écologistes », confie un ministre proche du chef de l’Etat. « Hollande ne veut pas donner le sentiment d’utiliser de manière purement politicienne la division chez les écolos. Cela pourrait être mal vu dans l’opinion et aggraver encore la cassure avec Duflot avant la présidentielle », précise un proche du président.Une formidable ascensionEn retardant le remaniement, l’exécutif se garde également une cartouche pour les régionales. « Un remaniement, cela se fait devant les Français, il faut qu’il ait du sens », a expliqué en petit comité Manuel Valls. « Il faudra avoir une réponse politique à la future défaite électorale », complète une ministre.Pour Myriam El Khomri, il s’agit d’une formidable ascension dans la hiérarchie gouvernementale. « Je mesure la responsabilité qui est la mienne. Comptez sur ma combativité et ma détermination au service des Français », a-t-elle déclaré sur son compte Twitter peu de temps après sa nomination.Entrée dans l’équipe de Manuel Valls lors du dernier remaniement, Myriam El Khomri a rapidement séduit l’exécutif par son travail et sa présence sur le terrain. Elle faisait partie ces derniers mois des jeunes membres du gouvernement régulièrement cités en exemple. Auparavant, elle s’était fait connaître à la mairie de Paris, où elle était chargée des questions de sécurité.En revanche, le droit du travail n’a jamais fait partie de ses spécialités, ce qui la rapproche du profil de François Rebsamen, qui n’aura pas marqué de son empreinte le poste. Alors que le dossier du chômage sera l’un des plus importants dans les mois à venir, c’est davantage son aptitude à la communication qui semble avoir primé dans le choix de l’exécutif, qui a écarté un profil comme celui d’Alain Vidalies, expert du code du travail, mais moins à l’aise médiatiquement.Une lourde missionLa nouvelle ministre a la lourde tâche d’assumer la promesse présidentielle d’« inversion de la courbe du chômage », sur laquelle est indexée une éventuelle nouvelle candidature de François Hollande en 2017. Alors que les mauvais chiffres s’empilent mois après mois, elle aura pour mission de mettre en application les conclusions du rapport Combrexelle sur une évolution du droit du travail, qui devrait être remis au premier ministre fin septembre.S’il ne s’agira pas de toucher globalement aux trente-cinq heures – le premier ministre l’a encore rappelé à La Rochelle –, les négociations de branche pour modifier les conditions ou le temps de travail pourraient être encouragées. Le débat pourrait se révéler compliqué au sein d’un Parti socialiste déjà à cran. Mme El Khomri devra en outre gérer les négociations difficiles avec les syndicats.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.09.2015 à 11h16 | Michel Noblecourt Le gouvernement devrait s’attaquer, d’ici à l’automne, au chantier très délicat de la révision du code du travail. Le premier ministre Manuel Valls avait confié, début avril, au conseiller d’Etat Jean-Denis Combrexelle une mission de réflexion sur la place à donner à la négociation collective dans « l’élaboration des normes [sociales] ». Le rapport de cette commission est attendu prochainement.Lire aussi :Droit du travail : l’épineux dossier de HollandeDès dimanche 30 août, lors de l’université d’été du PS à La Rochelle, Manuel Valls a toutefois appelé à « revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation » applicable aux relations entre les patrons et leurs personnels.Pourra-t-il dès lors compter sur le soutien de la CFDT qui depuis 2012 apparaît comme son partenaire privilégié ? Dans un entretien au Monde, son secrétaire général, Laurent Berger, explicite le positionnement de sa centrale.Comment réagissez-vous aux propos tenus par Manuel Valls à La Rochelle à propos du code du travail ?Je ne suis pas choqué par ces propos. S’il y a un code du travail, c’est parce qu’il y a un rapport de subordination entre le salarié et l’employeur. Il y a donc un besoin de régulation, avec des normes que la société doit fixer pour tout le monde. C’est cela le code du travail. Il y a aussi des normes que les branches professionnelles fixent pour répondre à leurs particularités. Plus de 93 % des salariés sont couverts par des conventions collectives. Et les accords d’entreprise tiennent compte de la diversité du champ économique.Ma vision m’amène à dire clairement non au statu quo, car le code du travail est illisible pour les salariés et, du coup, il n’est plus respecté. Mais faire croire qu’il faudrait casser le code du travail parce qu’il serait responsable de tous les maux de l’économie et que cela permettrait de recréer de l’agilité pour les entreprises, c’est archifaux. La voie de passage est de voir comment on articule les différents niveaux de régulation. Il n’est pas interdit de dire que l’entreprise est un de ces niveaux à condition qu’on préserve une norme sociale minimale si l’entreprise ne joue pas le jeu de la négociation.Qu’espérez-vous du rapport Combrexelle qui pourrait privilégier les négociations de branches et d’entreprises ?J’attends qu’il casse l’idée que le débat porte sur le nombre de pages du code du travail et qu’il donne les voies pour revivifier le dialogue social dans les branches et les entreprises. J’attends qu’il affirme que la protection des travailleurs dans une économie compétitive relève tant du code du travail que de la négociation collective. Je ne comprends pas les syndicalistes qui ont peur de négocier, car ils démontrent leurs propres faiblesses. Je ne comprends pas le patronat qui voit dans le dialogue social un frein. Les entreprises qui marchent bien sont celles où il y a un dialogue social performant.Lire aussi :Terra Nova propose une « révolution du droit du travail »Alors que le chômage continue d’exploser, qu’attendez-vous du nouveau ministre du travail qui doit succéder cette semaine à François Rebsamen ?C’est un peu illusoire de penser que le ministre du travail va juguler tout seul le chômage. Les logiques d’embauches sont menées par les entreprises. J’attends de lui qu’il ne soit pas le commentateur mensuel des chiffres du chômage, mais qu’il s’inscrive dans le temps long. Qu’il mène le chantier du compte personnel d’activité, des transitions numérique et écologique et de leur impact sur l’emploi et le travail.Lire l'intégralité de l'entretien :Laurent Berger : « Le code du travail est illisible »Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Truong L’époque n’a décidément pas tourné la page de Mai 68. Véritable obsession politique, la dernière grande révolte étudiante et ouvrière française focalise espoirs et hantises, fantasmes et nostalgies, louanges et acrimonies. A droite, les idées de Mai 68 sont accusées d’avoir piétiné les anciennes hiérarchies, démembré la famille, destitué la nation, dévalorisé le travail, détruit l’autorité du maître.En 2007, Nicolas Sarkozy assurait : « Mai 1968 nous a imposé le relativisme intellectuel et moral. » Et qu’il devait être « liquidé une bonne fois pour toutes ». Aujourd’hui, l’essayiste Eric Zemmour explique que le triptyque soixante-huitard « dérision, déconstruction, destruction » mène la France au bord de l’abîme, alors que La Manif pour tous détourne les codes esthétiques des affiches de Mai 68 au service de son opposition au mariage gay.Lire aussi :La pensée de 68 est-elle épuisée ?A gauche, une critique radicale s’en prend aux auteurs des sixties, qui auraient été les fourriers du néolibéralisme. Le concept de « gouvernementalité » forgé par Michel Foucault ne serait pas éloigné de celui de « gouvernance » des managers globalisés et le « rhizome » de Gilles Deleuze aurait accompagné l’avènement de la société capitaliste en réseaux… L’écrivain Régis Debray écrivait déjà en 1978 que Mai 68 fut « le berceau de la société bourgeoise », parce qu’il fallait libérer les mœurs afin de favoriser la consommation de ces « enfants de Marx et du Coca-Cola », comme disait Jean-Luc Godard.Et voici que Donald Tusk, président du Conseil européen qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement des vingt-huit pays membres de l’Union, assure que « l’atmosphère aujourd’hui est très similaire à 1968 en Europe » et qu’il « sent un état d’esprit, peut-être pas révolutionnaire mais d’impatience. Mais quand l’impatience devient un sentiment collectif, elle peut conduire à une révolution ». Avant d’ajouter qu’en Europe « nous avons trop de Rousseau et de Voltaire et trop peu de Montesquieu ».Une construction a posterioriD’où l’envie de faire dialoguer l’historienne Elisabeth Roudinesco et le philosophe Marcel Gauchet, afin d’évaluer la pertinence de la « pensée 68 » pour nous orienter dans nos temps déboussolés. Tous deux ont lu avec enthousiasme ces auteurs – Althusser, Foucault, Lacan, Deleuze, Barthes, Bourdieu ou Derrida – qui dépoussiéraient une université sclérosée et renouvelaient les cadres de la pensée. Mais, pour Elisabeth Roudinesco, cette galaxie reste féconde pour penser le présent, notamment les « questions sociétales » et le « droit des minorités », alors que, pour Marcel Gauchet, elle est « inopérante » et même « désastreuse », notamment sur le plan de la politique scolaire.La critique de la pensée 68 n’est pas nouvelle. On la doit notamment à un ouvrage homonyme, coécrit par les philosophes Luc Ferry et Alain Renaut. Dans La Pensée 68 (Gallimard, 1988), en effet, les deux auteurs brocardaient « l’anti-humanisme » théorique de tous les auteurs qui, à l’instar de Michel Foucault, proclamaient « la mort de l’homme » et proposaient un « retour au sujet » pour mieux entrer dans l’âge démocratique.Même si la pensée 68 est une construction a posteriori – « Althusser à rien » écrivaient alors les insurgés sur les murs des temples du savoir assiégés – et qu’elle s’incarne peut-être davantage dans les idées situationnistes que dans les analyses structuralistes, son examen demeure un impératif, tant les querelles à son endroit sont encore vives.Face à la contre-révolution conservatrice des populismes droitiers et « l’idéologie réactionnaire » des oligarques à « l’esprit versaillais », dixit Elisabeth Roudinesco, mais également devant « l’indignation impuissante » de la gauche protestataire, affirme Marcel Gauchet, le temps est revenu de mettre de nouveau la plume dans la plaie.Nicolas TruongResponsable des pages Idées-DébatsSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder C’est un regret qui concerne le début du quinquennat mais dont l’aveu éclaire la façon dont le chef de l’Etat envisage la fin de son mandat. Dans un livre à paraître mercredi (Le Stage est fini, Albin Michel, 264 pages, 18 euros), François Hollande fait part à notre collaboratrice Françoise Fressoz du regard critique qu’il porte sur la politique fiscale des débuts de son mandat. « On paie souvent la première loi de finances rectificative, reconnaît le président de la République. Pour Sarkozy, c’était la loi travail, emploi, pouvoir d’achat interprétée comme un cadeau fiscal. Il l’a payé tout son quinquennat. Nous, on a payé les 11 milliards d’impôts nouveaux levés à notre arrivée. »Et si c’était à refaire ? « Je ne serais pas allé aussi loin », répond M. Hollande. « J’aurais gardé l’augmentation de la TVA décidée par Nicolas Sarkozy pour boucler le budget qu’il nous avait laissé, j’aurais fait le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) pour les entreprises et j’aurais évité les hausses dans les budgets suivants. »La confidence du président de la République, rapporte Françoise Fressoz, date du mois de juillet, soit il y a quelques semaines à peine. Elle n’est pas anodine. Le moment correspond à celui où, publiquement, M. Hollande décide de s’engager auprès des Français à ne plus augmenter les impôts. « Il n’y aura pas d’augmentations d’impôts, puisqu’il y aura même des baisses », affirme-t-il ainsi le 14 juillet, sur TF1 et France 2.Reconquérir sa majoritéDepuis, la position du chef de l’Etat s’est précisée. Le 20 août, en déplacement en Savoie, il assure que les baisses d’impôt auront lieu « quoi qu’il arrive », et non plus, comme il l’affirmait encore la veille dans une interview à la presse régionale, « si la croissance s’amplifie en 2016 ».Lire aussi :Les contours flous d’une baisse d’impôtL’accent mis en cette rentrée sur les baisses d’impôts par le chef de l’Etat n’est évidemment pas dénué d’arrière-pensées politiques et électorales. Il sait que le « ras-le-bol fiscal », dénoncé dès la fin de l’été 2013 par Pierre Moscovici, alors ministre de l’économie, est l’une des raisons de son impopularité. Par ailleurs, en tant qu’ancien premier secrétaire du Parti socialiste, M. Hollande est parfaitement au courant que le PS, dans un rapport publié fin juillet, a décidé de faire de la « redistribution » en faveur des ménages l’un de ses combats de l’automne. En promettant un geste fiscal quelques jours avant l’université d’été de La Rochelle, le chef de l’Etat espérait sans doute donner quelque satisfaction à sa majorité.Les confidences rapportées par notre collaboratrice Françoise Fressoz, dans ce livre qui revisite les trois premières années du quinquennat en mettant l’accent sur les errements de la politique économique conduite depuis 2012, aident donc à comprendre pourquoi M. Hollande, à vingt mois de la présidentielle, a décidé dorénavant de se faire le champion des baisses d’impôts.La prise de conscience par M. Hollande des dégâts politiques des hausses d’impôts n’aura toutefois pas été immédiate. Dans son livre, Françoise Fressoz rapporte ainsi la scène suivante : en septembre 2012, Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, prend la plume pour stopper les ardeurs fiscales du ministre du budget qu’il appelle « le docteur Folamour de la hausse d’impôts » et, dans une note intitulée « Le plan C comme croissance », qu’il adresse à M. Hollande, il s’inquiète des effets de la politique fiscale sur une croissance molle. L’avertissement, commente l’auteure, ne reçoit pas de réponse. « L’Elysée n’accuse même pas réception de sa note. »Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé et Maxime Vaudano Pendant que les Français partaient en vacances ou décrochaient de l’actualité politique, le Parlement a adopté une douzaine de lois, prêtant le flanc à la critique usuelle de « faire passer des choses en douce » pendant la torpeur estivale. Pour vous permettre de vous faire une idée par vous-même, les Décodeurs vous résument le contenu de ces textes.Loi sur le renseignementAu terme d’une procédure éclair, les parlementaires ont massivement approuvé ce projet de loi très controversé renforçant les pouvoirs des services de renseignement et légalisant certaines pratiques de surveillance jusqu’alors illégales.Malgré les craintes soulevées sur les abus possibles et leurs conséquences sur la protection de la vie privée, le Conseil constitutionnel a validé en août l’essentiel des dispositions de la loi. Seules trois dispositions mineures ont été écartées par les Sages.Lire aussi :La loi sur le renseignement mettra-t-elle en place une « surveillance de masse » ?Loi MacronIl aura fallu pas moins de trois recours au « 49-3 » [mesure permettant de forcer le passage d’une loi] au gouvernement pour faire adopter la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, fourre-tout législatif initié par Arnaud Montebourg et finalisé par son successeur au ministère de l’économie, Emmanuel Macron. Le texte facilite, entre autres, le travail dominical et nocturne, libéralise le transport par autocar et certaines professions réglementées.Certains « cavaliers législatifs » – des propositions sans rapport avec le contenu du texte – concernant la publicité sur l’alcool ou l’enfouissement des déchets nucléaires, ont été censurés par le Conseil constitutionnel, car trop éloignés de l’objectif initial de la loi. Les Sages ont également écarté le très critiqué plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement.De nombreux décrets d’application doivent encore passer pour que toutes les dispositions du texte soient mises en œuvre.Lire aussi :Ce que contient (désormais) la loi MacronLoi sur la transition énergétiquePrésenté comme l’un des « grands chantiers du quinquennat », ce projet avait été repoussé à de multiples reprises depuis deux ans.Le texte traduit la promesse de François Hollande de réduire la dépendance au nucléaire dans la production française d’électricité de 75 % à 50 % d’ici 2025. Il fixe également des objectifs pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la diminution de la consommation énergétique et la promotion des énergies renouvelables. Reste à les concrétiser par un décret de programmation pluriannuelle de l’énergie, qui a été repoussé à 2016.Lire : La transition énergétique, globalement conforme aux promesses du candidat HollandeLoi sur le dialogue socialCette loi portée par François Rebsamen, ministre (démissionnaire) de l’emploi, vise à donner une représentation aux employés des TPE (très petites entreprises), soit environ 4,6 millions de salariés en France. Elle supprime aussi le caractère obligatoire du CV anonyme et de la communication par les entreprises des inégalités salariales hommes-femmes en leur sein, et simplifie le compte pénibilité.En revanche, le texte renonce à lisser les seuils sociaux, ces obligations imposées aux entreprises en fonction du nombre de salariés, des paliers qui dissuaderaient les patrons d’embaucher.Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?La réforme territoriale achevéeAprès la création des métropoles et le redécoupage des régions, le troisième volet de la réforme territoriale a été finalisé avec l’adoption de la loi NOTRe, acronyme de « Nouvelle organisation territoriale de la République ». Celle-ci redéfinit la répartition des compétences entre les différentes collectivités du millefeuille territorial. Elle donne notamment plus de pouvoir aux régions et aux intercommunalités, sans forcément vider les départements de leur substance, comme envisagé un temps.Voir le visuel : Que change la loi NOTRe pour les collectivités territoriales ?Réforme du droit d’asileAlors que les réfugiés ne cessent d’affluer aux portes de l’Europe, ce texte doit rénover en profondeur le système du droit d’asile français pour le mettre en conformité avec les directives européennes. Il doit notamment réduire la durée de traitement des dossiers à neuf mois maximum, alors qu’il faut aujourd’hui en moyenne deux ans à un demandeur pour obtenir un statut de réfugié… ou être débouté.Lire :Cinq questions sur le droit d’asileLire l'édito :Droit d’asile : les avancées d’une loiL’accessibilité aux handicapés repousséeLe Parlement a entériné l’échec de la loi de 2005 sur l’accessibilité des lieux publics aux personnes handicapées. Initialement contraints de se mettre en conformité avec la loi dès 2015, les acteurs publics vont pouvoir bénéficier de trois à neuf ans de délais supplémentaires.Lire : L'accessibilité des handicapés, un problème toujours pas résoluLa loi Taubira adaptant la procédure pénaleCette loi portée par la garde des sceaux, Christiane Taubira, devait encadrer l’adaptation de la procédure pénale française au droit européen, homologuant notamment la reconnaissance mutuelle des décisions relatives à l’exécution des peines au sein de l’Union.Problème : vingt-huit des 39 articles de la loi ont été censurés par le Conseil constitutionnel. Les Sages ont estimé que le texte, qui ne comprenait que huit articles à l’origine, s’était alourdi de « cavaliers législatifs », sans aucun rapport avec le projet de loi initial (cellules individuelles, financement de l’aide aux victimes…).Et aussi…Nouvelle-Calédonie : les modalités techniques du futur scrutin – dont la date n’est pas encore connue – sur l’autodétermination du Caillou ont été modifiées, pour permettre à davantage d’électeurs d’y participer.Listes électorales : le gouvernement a prolongé l’inscription sur les listes électorales, laissant aux personnes jusqu’au 30 septembre pour s’inscrire afin de pouvoir voter aux élections régionales des 6 et 13 décembre. Une mesure exceptionnelle justifiée par la détermination tardive de la date du scrutin, qui n’a été arrêtée qu’en janvier 2015.Andorre : la France a enfin défini sa frontière avec la principauté, qu’aucun texte n’avait officiellement délimité depuis son indépendance, en 1993. Elle a également conclu avec elle des accords sur la gestion commune de la ressource en eau, l’enseignement et la création d’un bureau de douanes commun.Indemnisation des victimes de la Shoah : certaines victimes déportées depuis la France occupée pendant la seconde guerre mondiale n’étaient pas couvertes pas les programmes français d’indemnisation ; un accord avec les Etats-Unis a été ratifié, complétant le régime des pensions d’invalidité ouvert depuis 1948 aux rescapés des camps.Maroc : le protocole controversé d’entraide judiciaire en matière pénale entre Paris et Rabbat, signé en février 2015, a été approuvé. Plusieurs associations ont fait part de leur « préoccupation » face à un accord qui « risque d’accorder l’impunité à tout auteur d’infraction de nationalité marocaine ».Turkménistan : un vieil accord de coopération de l’Union européenne avec cette dictature du Caucase, conclu en 1998 et débloqué récemment, a été ratifié par le Parlement.Antilles : les députés ont entériné le remplacement de l’ancienne université Antilles-Guyanne par la nouvelle université fédérale des Antilles, plus autonome.Armées : la loi de programmation militaire (LPM) de 2013 a été actualisée pour la période 2015-2019, afin d’adapter les budgets à la « nouvelle situation sécuritaire » (multiplication des opérations extérieures et Vigipirate renforcé en France). Le rythme de réduction des effectifs est légèrement revu à la baisse et les crédits de défense sont augmentés.Octroi de mer : le Parlement a prolongé et réformé ce système qui permet de réduire la taxation des produits locaux et des importations dans les départements d’outre-mer.Approbation des comptes 2014 : les chiffres définitifs d’exécution du budget 2014 de la France font apparaître un déficit public de 4 %, dont 2,1 % de déficit structurel (hors effets conjoncturels des cycles économiques).Consommation : une ordonnance impose la médiation dans le règlement des litiges de consommation, retranscrivant une directive européenne.Immobilier : une ordonnance simplifie les transactions immobilières, en allégeant les obligations prévues par la loi Duflot en amont des promesses de vente.SNCF : une ordonnance vise à améliorer l’ouverture à la concurrence du réseau ferré dans le cadre de la réforme ferroviaire.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.08.2015 à 05h44 • Mis à jour le31.08.2015 à 09h51 Après un discours plutôt généreux sur l’accueil des migrants, Manuel Valls passe aux travaux pratiques, lundi 31 août, avec un déplacement à Calais, un des lieux emblématiques de cette crise. La question de la coopération avec le Royaume-Uni doit y être abordée, avant une réunion européenne d’urgence le 14 septembre.Le premier ministre, accompagné de son ministre de l’intérieur et de deux commissaires européens, visitera notamment dans la matinée le centre d’accueil Jules-Ferry, qui jouxte « la jungle » où vivent des milliers d’hommes et de femmes tentant de rejoindre l’Angleterre.Lire notre enquête :A Calais, le très lucratif trafic de migrants« Humanité » mais « fermeté »Dimanche, devant les militants socialistes en clôture de l’université PS à La Rochelle, Manuel Valls, sans renoncer à une exigence de « fermeté », avait insisté sur le besoin d’« humanité » et de « responsabilité » à l’égard des migrants. Les personnes qui « fuient la guerre, les persécutions, la torture, les dictatures, doivent être accueillies, (…) traitées dignement, abritées, soignées », a déclaré le premier ministre.A l’appel de Berlin, Londres et Paris, les ministres de l’intérieur de l’Union européenne se réuniront le 14 septembre « pour avancer concrètement » face à la crise, alors que l’Europe peine à trouver des solutions à l’afflux de réfugiés, syriens notamment.L’Italie, qui figure avec la Grèce et la Hongrie parmi les pays les plus exposés aux migrations, a annoncé de son côté son intention de faire de la création d’un droit d’asile européen « la bataille des prochains mois ». Le ton est par ailleurs monté entre Paris et Budapest après les critiques émises par Laurent Fabius sur l’attitude de la Hongrie face à cette crise, et jugées « choquantes » par le ministre des affaires étrangères hongrois.Pour Manuel Valls, il s’agit de montrer « que le gouvernement est mobilisé et que la France est à l’initiative avec l’Allemagne », a souligné auprès de l’AFP son entourage. Manuel Valls avait salué dimanche les prises de position et les « bonnes décisions » de la chancelière Angela Merkel en faveur des réfugiés, alors que l’Allemagne est le principal octroyeur d’asile dans l’Union européenne.Lire aussi notre analyse :L’Allemagne bouscule le système de demande d’asile européenIl avait invité la droite française, qu’il a accusée de « courir après le Front national » sur les questions d’immigration, à imiter la dirigeante allemande. Manuel Valls s’emploiera ainsi à montrer que la France n’est pas passive, même si les 60 000 demandeurs d’asile attendus cette année dans l’Hexagone sont bien loin de la prévision record de 800 000 côté allemand.« Un exercice de communication »En fin de matinée, le premier ministre doit visiter le site d’Eurotunnel à Coquelles (Pas-de-Calais), où de nouvelles barrières visant à bloquer les migrants tentant de pénétrer dans le tunnel sous la Manche ont été installées début août, aux frais des Britanniques. Des renforts policiers et sécuritaires ont également été annoncés dans le cadre de l’accord franco-britannique signé le 20 août par Bernard Cazeneuve et son homologue d’outre-Manche, Theresa May.Lire aussi :A Calais, la France est « le bras policier » de LondresManuel Valls rendra d’ailleurs visite aux forces de l’ordre dans l’après-midi. Eurotunnel a dénombré jusqu’à 2 000 tentatives d’intrusion par nuit fin juillet, avec plusieurs morts au cours de l’été.Manuel Valls rencontrera également des associations d’aide aux migrants. L’une d’entre elles, Passeurs d’hospitalité, a d’ores et déjà dénoncé dans un communiqué un « exercice de communication », visant à « montrer qu’on fait quelque chose alors qu’on ne répète que les mêmes recettes ». Le premier ministre se rendra enfin dans l’après-midi à l’hôpital de Calais, qui doit gérer l’accueil de nombreux migrants.Lire aussi notre reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre » 30.08.2015 à 17h43 • Mis à jour le30.08.2015 à 18h34 | Bastien Bonnefous Manuel Valls a mouillé la chemise, au propre comme au figuré. Le premier ministre, une heure durant et la chemise blanche trempée de sueur, a livré dimanche 30 août un discours de clôture de l’université d’été du PS à La Rochelle dont la nouveauté n’était pas dans des annonces particulières – il n’y en a eu aucune – mais dans sa tonalité.A moins de deux ans de la présidentielle, Manuel Valls ne s’adresse plus aux socialistes comme les mois précédents lorsqu’il s’agissait de débattre avec les défenseurs d’une autre politique au sein de son propre parti. Le combat idéologique avec les « frondeurs » ou avec les anciens ministres Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, ne semble plus avoir, à ses yeux, de raison d’être car jusqu’en 2017, la ligne de la gauche au pouvoir sera la sienne, explique-t-il en creux.Sa fermeté et son assurance sont dictées par la « fragmentation » qui traverse selon lui l’ensemble de la classe politique française. « Dans la période que nous traversons, ceux qui gouvernent doivent être forts et tenir bon sinon les Français seront de plus en plus inquiets », confiait Manuel Valls au Monde, samedi 29 août, la veille de son discours. « Nous, nous savons ce que nous sommes. Dans un monde d’incertitudes, d’instabilités, où tout change si vite, nous devons être forts », a-t-il répété à la tribune dimanche.Lire aussi :A La Rochelle, Manuel Valls appelle à l’union avec les écologistes pour les régionalesContre le « bloc réactionnaire »Devant les militants socialistes, il a fustigé, à plusieurs reprises, l’absence de « cohérence » de l’opposition, pour mieux insister sur « la constance » de son gouvernement. Sur la politique migratoire, les réformes économiques ou l’école, la droite est « incohérente », affirme Manuel Valls, renvoyant ses différents responsables – Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire – à leurs divergences.Si la droite est désorganisée, le premier ministre estime en revanche que l’expansion politique et idéologique de l’extrême-droite continue. Evoquant sans citer leurs noms les cas récents du chef d’entreprise Charles Beigbeder qui a déclaré qu’« il n’hésitera pas à voter pour le FN », de l’économiste Jacques Sapir qui « appelle à la constitution d’un front anti-euro », et l’invitation de Marion Maréchal-Le Pen par le diocèse du Var, Manuel Valls a décrit la constitution d’un « bloc réactionnaire » et « le risque d’un désastre national ». Pas de réforme fiscalePas question pour le chef du gouvernement que face aux divisions de l’opposition ou au danger de l’extrême-droite, le PS se perde encore pendant deux ans dans ses débats internes. Alors Manuel Valls enfonce. Sur l’économie, « nous continuerons à réformer », assène-t-il, estimant que « la stabilité est le socle de la confiance » et « les zigzags, les sables mouvants de la défiance ». Pas de remise en cause du CICE ou du pacte de responsabilité. Pas de réforme fiscale non plus comme celle souhaitée par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault qui vient d’écrire un livre sur le sujet. « La réforme fiscale n’est pas dans les tribunes de presse ou les écrits, elle est appliquée », affirme-t-il, citant la baisse des impôts en 2016 – sans chiffrer celle-ci – et la mise en place du prélèvement à la source.Lire :Jean-Marc Ayrault : « Le temps de la réforme fiscale est venu »Lire aussi :Les baisses d’impôt seront inscrites dans la loi de finances de 2016, assure VallsManuel Valls confirme même la préparation d’une réforme du marché du travail pour simplifier « un code du travail si complexe qu’il en est devenu inefficace ». Le sujet est un chiffon rouge pour l’aile gauche du PS et l’annonce provoque quelques sifflets dans la salle. Ce seront les seuls du discours avec ceux qui fusent quand le premier ministre prononce le nom d’Emmanuel Macron. Le ministre de l’économie a été la cible des socialistes pendant le week-end après ses allusions critiques contre les 35 heures. « Il n’est pas question de revenir sur la durée légale du temps de travail, ce débat est clos. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le passé, c’est l’avenir », déclare Manuel Valls après avoir fait taire les sifflets. Le « drame humain » des migrantsLa seule évolution dans le discours du premier ministre est intervenue finalement à propos de la crise des migrants en Europe. Jusqu’à présent, l’ancien ministre de l’intérieur insistait fortement sur la « fermeté » à opposer à « l’immigration économique irrégulière ». A La Rochelle et avant un déplacement lundi à Calais, il a davantage mis l’accent sur « le drame humain » provoquée par l’afflux de réfugiés. « Ceux qui fuient la guerre, les persécutions, la torture, les oppressions, doivent être accueillis », a-t-il déclaré, appelant à une réponse européenne globale.Par sa défense de l’action gouvernementale et ses attaques contre l’opposition, le discours du premier ministre avait des accents de campagne électorale, à quatre mois des régionales et moins de deux ans de la présidentielle. Manuel Valls a l’intention de profiter de la période de recomposition politique à gauche pour « évoluer, bousculer certains de nos tabous, penser l’avenir pour le façonner ».Un travail mis au service de François Hollande qui est « en train d’accomplir ce défi immense, de réinventer [la gauche] au pouvoir ». Un travail qui pourrait aussi servir ses propres intérêts, si jamais le président de la République ne se représentait finalement pas en 2017. Selon un sondage Ifop pour le JDD, Manuel Valls reste le meilleur candidat pour le PS à la présidentielle : il obtient 35 % d’opinions favorables chez les sympathisants de gauche contre 22 % pour François Hollande. Et chez les sympathisants socialistes, son score augmente encore (45 % contre 30 %).Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Nathalie Kosciusko-Morizet a effectué sa rentrée, dimanche 30 août, à Paris, en organisant une journée de réflexion placée sous le thème de la « liberté ». Une manière pour la députée de l’Essonne d’investir le débat d’idées, avant sa probable candidature à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017. Celle qui fait figure de modérée au sein de son parti se prépare à concourir à ce scrutin, prévu en novembre 2016, estimant qu’elle est la seule à défendre « la modernité » à droite. « Je vous ai réunis pour travailler à une nouvelle génération d’idées (…). Nous devons nous mobiliser », a-t-elle déclaré devant près de 200 personnes, dont des économistes, des chercheurs ou des militants associatifs.Proposant d’« inventer une nouvelle offre politique », la vice-présidente des Républicains (LR) s’est clairement démarquée des discours droitiers de son parti. Estimant que son parti est trop focalisé sur la question de l’islam, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a jugé que son camp ne devait pas courir après le Front national sur cette question, comme sur celle de l’immigration. « Aujourd’hui, la seule réponse que l’on semble capable de donner au délitement national, c’est le repli identitaire, comme si l’identité française, qui est complexe et riche, pouvait être réduite à une seule de ses multiples sources », s’est-elle indignée, en s’inquiétant de « la montée des extrêmes » en France et en Europe. « Il faut lutter contre les forces réactionnaires qui nous tentent », a-t-elle insisté.Lire l'entretien :NKM : « Ne tombons pas dans une régression identitaire »Lors de sa rentrée, NKM se démarque de l'aile droite de LR en mettant en garde contre un "repli identitaire" http://t.co/hCVoS60OtU— AlexLemarie (@Alexandre Lemarié)require(["twitter/widgets"]);« Pensée réactionnaire »Pour Mme Kosciusko-Morizet, pas question de surfer sur l’islamophobie :« Des mouvements conservateurs, voire réactionnaires sont à l’œuvre. Ils s’appuient largement sur les inquiétudes légitimes nées de l’émergence du fondamentalisme islamique. Mais on ne combat pas l’agression par la régression, le djihad par l’esprit de croisade. (…) N’organisons pas la guerre des religions. »Disant se « battre » contre « le nouveau pessimisme de la droite », qui prône « le repli sur soi, sur ses intérêts, sur son identité menacée », l’ex-candidate à la mairie de Paris a dénoncé la « pensée réactionnaire » de certains intellectuels, citant Michel Houellebecq et Eric Zemmour. Avant de souligner : « Jamais je n’arrêterai le combat contre l’extrême droite et contre ses idées (…) Je ne crois pas que la haine, l’invective, le ressentiment soient des solutions aux problèmes de la France. »Un discours à l’opposé de la ligne de Nicolas Sarkozy, qui préconise des mesures de fermeté sur les sujets régaliens et identitaires pour concurrencer le FN. Le message est limpide : l’ancienne porte-parole de M. Sarkozy veut défendre ses convictions en toute liberté et ne pas lier son avenir politique à celui de l’ancien chef de l’Etat. « Elle a compris qu’elle devait reprendre son indépendance pour exister », observe un ex-ministre. « Je revendique une liberté de ton et de pensée (…). Je ne veux pas que l’on fasse campagne en 2017 avec des idées mortes, qui ne répondent plus aux enjeux actuels », avait-elle déjà déclaré dans un entretien au Monde publié samedi, en assumant ses « nuances » avec M. Sarkozy.Lire aussi :Grèce, immigration, Libye... ce que propose Nicolas SarkozyQuestions économiques et d’emploiLors de sa journée de rentrée, Mme Kosciusko-Morizet a d’ailleurs choisi de se concentrer sur les questions économiques et d’emploi, avec trois séquences : une première table ronde s’est tenue sur la nécessité de baisser les charges des entreprises pour relancer l’économie, une autre sur le thème de la fin du salariat comme modèle de référence et la dernière partie a été consacrée à des témoignages de « femmes libres ».L’occasion pour l’ex-candidate à la mairie de Paris de répéter sa proposition de baisser les charges sur les entreprises à hauteur de 100 milliards d’euros, dès 2017, dans l’espoir de créer un choc de compétitivité. Pas question, selon elle, de se contenter de formuler des promesses sur les « vieilles lunes de la droite », en citant la suppression de l’ISF ou la fin des 35 heures. Dimanche, Nathalie Kosciusko-Morizet a bien posé la première pierre de sa probable candidature à la primaire.Lire aussi :Primaire à droite : la bataille de l’argentAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous La nomination du nouveau ministre de l’emploi devrait intervenir en début de semaine. Selon nos informations, ce remaniement attendu depuis l’annonce du départ du gouvernement de François Rebsamen, redevenu maire de Dijon, est prévu dans la journée du lundi 31 août ou du mardi 1er septembre.Lire aussi :Départ de Rebsamen : dernier couac avant les vacances« Il doit être acté avant le conseil des ministres de mercredi », a expliqué au Monde une source gouvernementale. Ce remaniement devrait être a minima, consistant à remplacer poste pour poste M. Rebsamen. François Hollande et Manuel Valls ont donc décidé pour l’instant de ne pas profiter de la crise en cours chez les écologistes pour procéder à un remaniement de plus grande envergure à quatre mois des élections régionales.Plusieurs profils envisageablesPour succéder à M. Rebsamen Rue de Grenelle, plusieurs profils sont envisageables. François Hollande peut vouloir faire le choix de la tranquillité et nommer à nouveau un fidèle parmi les fidèles, comme Stéphane Le Foll – ce qui serait de surcroît une façon de l’exfiltrer du ministère de l’agriculture, où la crise des éleveurs lui fait traverser une mauvaise passe.Mais M. Hollande peut aussi vouloir saisir l’occasion d’envoyer un signal fort à sa majorité en choisissant une figure incarnant un infléchissement de la politique économique. Dans ce cas, un profil comme celui du député « frondeur » Jean-Marc Germain, ancien directeur de cabinet de Martine Aubry et mari d’Anne Hidalgo, permettrait sans doute de resserrer les rangs à quelques semaines des élections régionales.Lire aussi :François Rebsamen démissionne : son successeur reste à trouverBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis François Hollande aime à changer l’instrument de mesure quand le résultat ne lui est pas favorable. C’est globalement ce qu’il s’est appliqué à faire lors de cette 6e conférence de presse du quinquennat, en plaçant sa présidence sur le terrain de la morale, après avoir échoué jusqu’à présent sur celui du redressement économique.Ton grave pour aborder les grandes crises internationales, le chef de l’Etat poursuit dans la voie qu’il avait tracée lors du dernier rendez-vous du genre, juste après les attaques de janvier, reléguant au second plan les questions fiscales, budgétaires et sociales. Il cherche dans son propos liminaire, plutôt réussi sur la forme, à se positionner comme le garant de « l’âme de la France » : « Faire France », « être à la hauteur de la France », « faire des choix pour que la France puisse être digne d’elle-même »…Rarement le président de la République aura autant mis en avant sa haute conception de la nation et par effet miroir, l’impératif moral de sa fonction. Comme si c’était sur sa capacité à défendre la première et à incarner la seconde qu’il voulait être jugé en 2017.Changement de vocabulaireLe chef de l’Etat adapte sa stratégie à l’actualité internationale qui a – temporairement – pris le pas sur la politique intérieure. « Il y a des images qui frappent à la porte de nos consciences… », a-t-il expliqué en introduction. Bien sûr, celle d’Aylan Kurdi, l’enfant retrouvé mort noyé sur une plage en Turquie. Mais aussi celles du carnage évité dans le Thalys et de la destruction de la cité antique de Palmyre.Et à la racine de tous ces événements, la guerre en Syrie et l’expansion de l’Etat islamique (EI). François Hollande avait d’ailleurs décidé d’en faire la principale annonce de sa conférence de presse : la France va procéder à des vols de reconnaissance en vue d’effectuer des frappes aériennes contre l’EI sur le sol syrien. Si une intervention au sol reste pour le moment exclue, le chef de l’Etat met une fois de plus en avant la capacité d’intervention militaire de la France, déjà engagée au Sahel, en Centrafrique et en Irak. Agir sur la cause donc, mais traiter également les conséquences. En annonçant que la France accueillera 24 000 réfugiés d’ici deux ans, François Hollande emboîte le pas de l’Allemagne.Lire aussi :La France accueillera 24 000 nouveaux réfugiésCertes, ses détracteurs souligneront qu’il apparaît à la traîne face à Angela Merkel, qui a incarné ce week-end l’esprit d’accueil de l’Union européenne. Mais, avec la défense d’une répartition « obligatoire » des demandeurs d’asile, le couple franco-allemand apparaît à nouveau à la manœuvre, après les crises grecque et ukrainienne.Lire aussi :L’Allemagne accueille des milliers de migrantsSurtout, après avoir tergiversé ces dernières semaines, François Hollande semble enfin décidé à faire le pari de l’ouverture pour gérer la pression migratoire. Et entend assumer politiquement ce choix. Il reprend à son compte la proposition du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, d’organiser en France une grande conférence internationale sur la question. Le changement de vocabulaire est d’ailleurs flagrant : « migrants » est remplacé par « demandeurs d’asile », « réfugiés » ou « déplacés ».La politique d’accueil est rejetée par une majorité de Français ? François Hollande se résout une fois n’est pas coutume à gouverner contre les sondages. En adoptant cette position – à laquelle ni Les Républicains ni le FN ne sont favorables –, le chef de l’Etat sait qu’il réintroduit un clivage gauche-droite et ressoude son camp, d’ordinaire si divisé sur les questions économiques.Discours attentisteL’économie justement. Qu’elle paraisse loin les conférences de presse largement consacrées aux questions fiscales et budgétaires, lors desquelles François Hollande se muait en professeur de finances. Contraint depuis plusieurs mois à un discours attentiste sur le front de l’emploi et de la croissance, il n’évoque aujourd’hui les choix budgétaires de la France que comme un impératif pour conserver notre souveraineté vis-à-vis de Bruxelles et une crédibilité à l’international.Bien sûr, le chef de l’Etat n’a pas oublié sa promesse d’inversion de la courbe du chômage, à laquelle sa candidature en 2017 est conditionnée. Mais c’est pour la renvoyer sur le terrain de « l’évidence morale », même s’il refuse toujours de préciser les termes du contrat et le calendrier. La majeure partie des annonces dans le domaine socio-économique avait été assurée par Manuel Valls à la sortie de l’été : évolution du droit du travail en renforçant les négociations de branche, pas de modification du pacte de responsabilité, une aide d’un milliard d’euros pour les collectivités locales, et enfin poursuite des baisses d’impôts en 2016. Tout juste a-t-il fixé le cadre de ce dernier engagement. Il s’agira d’une baisse de l’impôt sur le revenu pour huit millions de foyers à hauteur de 2 milliards d’euros. Et pour financer le tout l’Etat devra se serrer la ceinture, car il est exclu de creuser le déficit ou de créer de nouvelles taxes.Lire aussi :Hollande, candidat par défaut pour 2017La différence de ton avec la première partie sur l’international est frappante. Le chef de l’Etat apparaît moins à l’aise, s’embrouille sur les réponses, et, chose rare, s’agace contre un journaliste qui lui demande des précisions à propos de son mea culpa sur la suppression de la TVA sociale de Sarkozy, exprimé dans le livre de la journaliste du Monde, François Fressoz, Le stage est fini (Albin Michel, 272 p., 18 euros). « Ce n’est pas par des battements de coulpes que l’on arrive à convaincre », avait-il expliqué auparavant. Et pourtant, s’il veut incarner une présidence « morale » en 2017, François Hollande n’échappera pas à un devoir d’inventaire.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Bargain (Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Notre politique fiscale n’est pas le fruit d’une réflexion collective, cohérente et de long terme. Elle semble plutôt décidée sur un coin de table par des conseillers qui, même brillants, sont pris dans un rythme infernal : la course incessante à l’Elysée (elle recommence à mi-mandat !), le besoin frénétique de ne pas se laisser « déborder » ..S’ensuit une politique par à-coups, sans logique d’ensemble : annonce du taux à 75 %, négociation hâtive après l’attaque des « pigeons », coups de rabot sur la première tranche de l’impôt sur le revenu (IR), etc. Il en ressort également une communication gouvernementale focalisée sur le seul IR, qu’on instrumentalise à souhait.Lire aussi :Impôt : « Ce qui ne se voit pas fiscalement rend plus fort électoralement »Preuve en est l’annonce de rentrée du président : une baisse d’impôt pour 8 millions de foyers fiscaux et profitant « en priorité aux ménages les plus modestes ». De quoi s’agit-il ? D’un geste très symbolique (les gains sont minimes pour les classes moyennes) et d’une démagogie certaine puisqu’aucune baisse d’IR ne profitera aux 55 % de Français les plus modestes… ceux qui ne paient pas d’IR.Un jeu dangereuxD’une part, c’est un jeu dangereux en ces temps de ras-le-bol fiscal. Pourquoi se gargariser d’avoir (encore) diminué le nombre de foyers imposables à l’IR ? Le gouvernement pense-t-il vraiment pacifier les Français en donnant l’impression aux ménages imposables qu’ils sont les seuls – et de moins en moins nombreux – à supporter le financement du pays ? Ils paient plus que les autres, c’est bien le principe de progressivité très généralement accepté. Mais tout le monde est redevable à un impôt direct sur le revenu : la CSG/CRDS (près de 100 milliards de recettes contre 70 pour l’IR).C’est pour ces raisons que l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault et le député socialiste Pierre-Alain Muet, dans un livre présenté à la Rochelle, renouvellent le souhait d’une fusion IR-CSG, un impôt intégré permettant de piloter l’ensemble du système d’imposition directe de façon cohérente (Pour un impôt juste, prélevé à la source. Fondation Jean-Jaurès, 68 pages).En attendant, on pourrait vite renommer la CSG « Impôt sur le revenu généralisé » pour rappeler que l’effort fiscal ne repose pas que sur les épaules de quelques-uns !D’autre part, si l’IR tend à se concentrer sur les plus riches, il faudra songer à rétablir une certaine progressivité chez les autres. Tous paient de la CSG/CRDS ou de la TVA, mais ce sont des impôts proportionnels. Une progressivité existe en théorie grâce aux aides en emploi, la prime pour l’emploi (PPE) et le RSA-activité, qui augmentent le revenu net des plus modestes. Elles seront fusionnées en 2016 en une prime d’activité dont le sort est connu : comme le RSA-activité, pas plus d’un tiers des personnes éligibles n’y auront recours !CSG progressiveLe tandem Ayrault-Muet va donc proposer un amendement visant à remplacer cette prime par une CSG progressive. L’idée est louable puisqu’une ristourne de CSG est une aide en temps réel (alors que la PPE était décalée d’un an, comme l’IR) et sans problème de non-recours.Le hic ? Cette ristourne ne pourrait remplacer qu’une partie de l’aide en emploi. Prenons le cas d’un travailleur à mi-temps payé au SMIC : s’il en fait la demande, il perçoit un RSA-activité (ou bientôt la prime) équivalent à 45 % de son revenu brut, alors qu’une ristourne totale de CSG ne l’aiderait qu’à hauteur de 8 %.Faudrait-il alors faire de la prime une aide complémentaire (que peu de gens demanderont) ? Plutôt instaurer une « CSG négative », mais on complique ce qui était simple. L’autre solution est connue : l’impôt à la source doté d’une PPE généreuse. Avec un impôt négatif et en temps réel, le gouvernement pourrait vraiment dire qu’il aide les plus modestes. Mais il faudra encore attendre…Olivier Bargain est membre de l’Institut universitaire de France et directeur scientifique de l’Institut d’économie publique (IDEP)Olivier Bargain (Institut d’économie publique, université d’Aix-Marseille) Alexis Delcambre et Alexandre Piquard François Hollande s’est dit, lundi 7 septembre 2015, « pas favorable » à l’élargissement de la redevance audiovisuelle aux « objets connectés », lors d’une conférence de presse à l’Elysée, en précisant que sur cette taxe, « les arbitrages viendront à la fin du mois ». « Il faut des financements » pour le service public audiovisuel, « mais la redevance télévisée ne peut pas être la variable d’ajustement. Il faut maîtriser l’appel à la contribution. »M. Hollande semble ainsi clore le débat en cours au sein du gouvernement. La ministre de la culture, Fleur Pellerin, avait déclaré sur France Info, le 3 septembre, étudier « l’option » d’une extension de la redevance aux « box » d’opérateurs, qui permettent de se connecter à Internet : « J’ai regardé les nouveaux modes de consommation de la télévision. Beaucoup passent par les box et non plus par l’antenne râteau. Et donc on a regardé ce que donnerait l’extension aux box. Il n’est pas question de taxer les smartphones et les tablettes », avait-elle dit. « Le premier ministre et le président de la République prendront leur décision dans les prochains jours », avait toutefois prudemment dit Mme Pellerin.Dans la foulée, Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au numérique, s’était déclarée « pas tellement favorable », à une redevance sur les boxes. « Il faut savoir que ça concerne moins de 2 % des foyers en France, parce qu’en réalité 98 % des foyers ont une télévision », avait-elle justifié dans un entretien à L’Opinion.Débat de longue dateL’élargissement de la redevance est l’un des chevaux de bataille des présidents de l’audiovisuel public. Lundi 31 août, lors d’un déjeuner avec des journalistes, Delphine Ernotte, la nouvelle présidente de France Télévisions, avait ainsi souhaité obtenir à la fois l’extension de la redevance aux ordinateurs et aux smartphones et le retour partiel de la publicité entre 20 heures et 21 heures.Lire aussi :La présidente de France Télévisions veut étendre la redevance aux ordinateurs et smartphonesL’élargissement de la redevance est un débat de longue date, qui a suscité des échanges dès le début du quinquennat de François Hollande, quand Aurélie Filippetti – qui y était favorable – était ministre de la culture.Lire : La vision tout en nuances de François Hollande sur l'audiovisuelEn octobre 2014, lors d’un discours au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), le président de la République s’y était même montré plutôt favorable, en demandant une réflexion sur cette question. La réforme pourrait ne pas augmenter la pression fiscale, avait-il argué : « L’objectif est qu’à rendement constant, sans que ça ne coûte rien de plus à personne, il puisse y avoir une assiette plus large et plus juste », avait expliqué le président, rappelant qu’« on peut regarder les chaînes du service public sur d’autres instruments que la télévision ».Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Davet et Fabrice Lhomme Nicolas Sarkozy a été entendu par la police judiciaire, vendredi 4 septembre, dans le cadre de l’affaire Bygmalion. L’audition de l’ancien président de la République est la suite logique de cette enquête qui vise le financement illicite de sa campagne présidentielle malheureuse, en 2012.Lire notre décryptage : Bygmalion : si vous avez raté un épisodeLes investigations, menées par trois juges parisiens – Serge Tournaire, Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke –, portent sur plus de 18 millions de fausses factures adressées par la société Event & Cie à l’UMP pour des prestations correspondant en réalité à l’organisation de meetings pour la campagne présidentielle de 2012.Lire aussi sur Les Décodeurs : Les 15 chiffres fous de l’affaire BygmalionDans un premier temps, les magistrats avaient mis en examen les cadres de la société de communication Bygmalion et de sa filiale Event & Cie, avant de passer à « l’échelon politique ». C’est ainsi que sont désormais poursuivis l’ex-directeur général de l’UMP Eric Cesari, ou encore Guillaume Lambert et Jérôme Lavrilleux, respectivement ancien directeur et directeur adjoint de la campagne de M. Sarkozy.S’agissant du président des Républicains, les juges comme les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) s’interrogent sur son degré de connaissance du tour de passe-passe financier mis en place afin que, dans la plus grande illégalité, l’UMP prenne en charge ses dépenses de candidat à la présidentielle.Lire aussi :Affaire Bygmalion : le rôle de Nicolas Sarkozy au cœur de l’enquêteFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.09.2015 à 12h18 • Mis à jour le07.09.2015 à 16h44 François Hollande a commencé, lundi 7 septembre, son sixième rendez-vous officiel avec la presse en évoquant les derniers événements de l’actualité qui « frappent à la porte de notre conscience » : l’attaque dans le Thalys, la destruction de Palmyre et la photo choc du jeune Aylan, qui illustre le drame des migrants. Voici les principales annonces faites par le président lors de son discours d’introduction et en réponse aux questions des journalistes.Suivre la conférence de presse de François Hollande en direct Vingt-quatre mille réfugiés accueillis en FranceSur la question de l’afflux des migrants vers l’Europe, le président de la République a répété que « le droit d’asile fait partie de l’histoire » et de l’« âme » de la France, et a annoncé que la France accueillerait vingt-quatre mille réfugiés au cours des deux prochaines années, sur les cent vingt mille que la Commission européenne souhaite répartir dans les pays de l’Union européenne (UE).Refusant toujours le terme de « quota », il a préféré parler d’un « mécanisme de répartition obligatoire et permanent » au sein de l’UE, seule manière selon lui d’éviter la fin de l’espace Schengen et le retour aux frontières nationales.Lire : Les quotas migratoires proposés par l’UELe chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de traiter le problème en amont, en aidant « les pays de transit », notamment africains, à « retenir et raccompagner » les migrants qui ne relèvent pas du droit d’asile.Lire aussi :La France accueillera 24 000 nouveaux réfugiésM. Hollande a précisé qu’il y aurait « des centres de contrôle » pour identifier les personnes qui relèvent du droit d’asile et que les autres seraient « raccompagnées ». Une conférence internationale sur les réfugiés pourrait se tenir en novembre à Paris. Assumant le risque de sondages défavorables, le chef de l’Etat a assuré qu’il se déterminait « en fonction de l’intérêt majeur du pays, de l’idée que nous nous faisons du pays, de ses devoirs ».Hollande veut suggérer qu'il fait avec les réfugiés ce que Mitterrand avait fait avec la peine de mort : agir contre les sondages #ConfPR— ThomasWieder (@Thomas Wieder)require(["twitter/widgets"]);#ConfPR Sur l'accueil des réfugiés, pour la deuxième fois, Hollande oppose "l'honneur" de la France face à "l'horreur" du conflit.— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Des vols de reconnaissance en SyrieComme pressenti ces derniers jours, M. Hollande a ouvert la voie à la participation de la France aux frappes de la coalition internationale contre l’Etat islamique (EI) en Syrie, et non plus seulement en Irak. Dès mardi, des vols de reconnaissance en Syrie seront organisés, pour recueillir des informations et « permettre des frappes contre [l’EI] ».Lire aussi :François Hollande envisage de frapper l’Etat islamique en SyrieFrançois Hollande a exclu la proposition de ceux qui, comme le député (Les Républicains) Bruno Le Maire, souhaitent engager des troupes au sol en Syrie, en qualifiant cette solution d’« irréaliste » et « inconséquent[e] ». « Parce que nous serions les seuls, parce que ce serait transformer une opération en force d’occupation », a-t-il justifié. « Nous ne le ferons pas, tout comme en Irak. Pas par principe – nous l’avons fait au Mali –, mais en Irak et en Syrie c’est au pays et aux voisins d’intervenir », a-t-il précisé.Le chef de l’Etat a rappelé que le départ du pouvoir de Bachar Al-Assad restait la seule solution à terme pour l’avenir de la Syrie, appelant à la constitution d’un « gouvernement d’union nationale, sans les terroristes ».Optimisme sur la crise ukrainienneM. Hollande s’est félicité du respect – très tardif – du cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine, décidé en février lors des accords de Minsk. Annonçant une réunion à Paris en « format Normandie » – c’est-à-dire rassemblant la France, l’Allemagne, l’Ukraine et la Russie – avant l’assemblée générale des Nations unies, le 15 septembre, le président a évoqué une possible levée des sanctions contre la Russie si les engagements de Minsk étaient respectés d’ici à la fin de l’année.Lire aussi :Crise ukrainienne : Moscou laisse planer un doute sur le sort des accords de Minsk 2 milliards d’euros de baisse d’impôtsRéaffirmant son engagement à poursuivre le pacte de responsabilité, malgré les appels du Parti socialiste à le réviser, le président a dit que « son évaluation sera[it] faite avec les partenaires sociaux » et confirmé qu’il confierait à Emmanuel Macron, le ministre de l’économie et des finances, l’élaboration d’une loi sur « les opportunités économiques », pas seulement sur les questions numériques.Lire aussi :Le bricolage fiscal est de retourLe chef de l’Etat a aussi précisé ses promesses faites au mois d’août sur le plan fiscal. Il a dit que la baisse d’impôts serait financée non pas par des déficits ou une taxe supplémentaire, mais par des « économies ».« La logique des baisses d’impôts sera poursuivie en 2016. Plus de 2 milliards d’euros y seront consacrés, et 8 millions de foyers concernés. »Lire aussi :Pourquoi M. Hollande a décidé de se faire le champion des baisses d’impôtsUne réforme du code du travail « dans les prochains mois »M. Hollande a confirmé le démarrage prochain d’une réforme du code du travail. Des concertations avec les partenaires sociaux seront engagées dans la foulée de la remise du rapport Combrexelle, mercredi, à Manuel Valls, le premier ministre, avant la présentation d’un projet de loi dans les prochains mois, « respectueux du principe de l’accord majoritaire ».Sans surprise, le président s’est opposé au démantèlement des « garanties essentielles » que sont selon lui le smic, le contrat et la durée légale du travail à trente-cinq heures. « Ce serait l’abandon du compromis sur lequel salariés et employeurs vivent aujourd’hui », a-t-il dit. Il a toutefois souligné la possibilité d’ouvrir des négociations dans les branches professionnelles pour « adapter, ouvrir de nouveaux droits, donner davantage de souplesse ».Lire aussi :Une mission pour encourager les accords collectifs d’entrepriseDeux ou trois réformes constitutionnellesM. Hollande veut convoquer les députés et les sénateurs en Congrès pour avaliser deux réformes constitutionnelles : la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires et la réforme du Conseil supérieur de la magistrature. La réforme du mode de scrutin pour les législatives, avec l’introduction possible d’une dose de proportionnelle, pourrait faire l’objet d’un troisième projet de loi constitutionnelle si cela est nécessaire. Tout en disant que « la crise démocratique ne répond pas forcément à un changement de scrutin », il a réclamé que « la procédure législative » soit « corrigée, simplifiée » et que les Français soient davantage associés à l’élaboration de la loi, sans préciser comment.Mais aussiChômage. M. Hollande s’est refusé à préciser les termes exacts de sa promesse de ne pas se représenter en 2017 si la courbe du chômage ne s’inversait pas. Il a contourné la question en rappelant que « le chômage, c’était l’enjeu de la campagne de 2012 », tout en admettant que la baisse du chômage était pour lui une « exigence morale ».#ConfPR la promesse d'inversion de la courbe est certes risquée politiquement, mais elle lui permet aussi de neutraliser son propre camp.— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Redevance télé. Le président a expliqué qu’elle ne peut être « la seule variable d’ajustement » pour le financement du service public audiovisuel et il s’oppose à une redevance sur les objets connectés. M. Hollande a promis des arbitrages à la fin du mois de septembre.Elections régionales. Le chef de l’Etat a mis en garde la gauche contre les divisions : « La dispersion, c’est la disparition. »21e Conférence des Nations unies sur le climat (COP21). Sur ce sujet, M. Hollande a déclaré : « Faire des choix, c’est aussi ce que le monde aura à faire en décembre sur le climat. Le constat ne fait plus débat. Les bonnes intentions sont là, et tant mieux. Nous sommes encore loin d’un accord contraignant et de financement à la hauteur de l’enjeu. Il reste moins de trois mois pour y aboutir. » 07.09.2015 à 10h55 • Mis à jour le07.09.2015 à 11h02 Francis Wolff, professeur de philosophie à l’École normale supérieureLa manifestation de ce samedi 5 septembre, place de la Bastille à Paris, serait-elle le signe du sursaut citoyen attendu ? L’image dramatique d’un enfant mort sur une plage aura-t-elle donc été plus convaincante que mille statistiques, reportages ou éditoriaux ? Que faisions-nous hier ? Que faisons-nous encore aujourd’hui ? À quoi songeons-nous donc tandis que la réalité du monde frappe à nos portes ? Chut ! Ne disons rien, ne faisons rien : nous sommes occupés jour et nuit à « ne pas faire le jeu du Front national ». Afin de lui ravir quelques sièges, la droite dite « républicaine » tient donc aujourd’hui le discours que le FN tenait naguère : « les migrants n’ont qu’à rester chez eux » ! Afin de ne pas augmenter « l’insécurité culturelle » des « Français de souche », la gauche dite « de gouvernement » tient aujourd’hui le discours que la droite « républicaine » tenait naguère : « responsabilité et fermeté. ».Mais toutes ces tactiques demi-habiles, toutes ces petites compromissions quotidiennes exigées par le « réalisme », ont fini par mener au pire. Car que croyez-vous qu’il arrivât ? Trop heureux de cette double aubaine, le FN continuait de monter dans les sondages et dans les esprits. Et pourquoi donc, se demandaient, graves, les stratèges en communication des partis ? N’avons-nous pas évité de dire publiquement tout ce qui pourrait choquer les bons Français ? Mais, ne voient-ils pas, ces pompiers pyromanes, que, si nous en sommes là aujourd’hui, au premier rang européen pour l’extrême droite et « au douzième rang européen pour le rapport du nombre de demandeurs d’asile à la population globale », c’est justement pour cela !Tenir le discours des devoirs humainsC’est parce qu’il y a bien longtemps qu’aucune autorité politique ne tient plus, dans l’espace public légitime, le discours des devoirs humains et des valeurs universelles : accueil, hospitalité, solidarité, fraternité, justice, etc. Et quant aux bons esprits que font-ils ? Ils continuent de disserter sur les dangers du multiculturalisme et de se chamailler sans fin sur la Grande Affaire Française, celle du foulard ! Car, disaient les uns, une jeune fille qui se couvre les cheveux est une menace pour la République laïque. Et, continuaient les autres, elle est sous la coupe des barbus qui menacent notre sécurité.C’est ainsi que, pour quelques centaines de Français égarés qui allaient faire le djihad en Syrie, on avait oublié les centaines de milliers de Syriens hagards qui la fuyaient. Les empêcherons-nous d’entrer parce que leurs femmes, souvent, se couvrent les cheveux ? Ou parce qu’ils ne mangent pas de porc, contrairement aux exigences sacrées de nos cantines scolaires ? La patrie dite des « droits de l’homme », elle, a oublié les « devoirs de l’homme ». Suite aux attentats, la manifestation populaire du 11 janvier dernier à la Bastille avait été l’expression éclatante qu’il y a du politique en deçà de la politique ; que, en dépit des stratégies politiques de conquête et de l’exercice du pouvoir (faire le jeu ou ne pas faire le jeu d’unetelle), il y a l’affirmation du politique, c’est-à-dire de l’existence d’un « nous », au-delà des communautés familiales, régionales, religieuses, au-delà des identités de genre ou d’origine.Car la politique dit : malgré tout ce qui nous unit, voici ce qui nous sépare ; mais le politique dit : malgré tout ce qui nous divise, nous sommes un seul peuple. Espérons que la manifestation du 5 septembre marque les prémices de la prise de conscience, dans l’espace public et républicain, qu’il y a un autre « nous », au-delà de nos identités heureuses ou malheureuses, au-delà de la politique et même au-delà du politique : le « nous » de la communauté humaine. Et ce « nous » nous dit : malgré toutes les frontières qui séparent les États, malgré toutes les pseudo-identités qui nous divisent, nations, langues, religions ou cultures, nous sommes une seule humanité. Olivier Faye Pour le Front national, les élections régionales de décembre représentent bel et bien un scrutin national. Dès lors, la présidente du FN a livré pendant plus d’une heure un discours aux faux airs de campagne présidentielle, dimanche 6 septembre 2015, en clôture de l’université d’été du parti, à Marseille (Bouches-du-Rhône). Balayant de nombreux sujets, la députée a avant tout axé son propos sur l’immigration et le terrorisme. Un discours dans la continuité de celui du FN du temps de Jean-Marie Le Pen, qui était pourtant le grand absent de la journée.La présidente du parti d’extrême droite n’a eu de cesse de s’en prendre au « pouvoir qui n’a rien fait, n’a rien tenté de faire » face à « la conjonction des crises : économique, sociale, migratoire ». « C’est un gouvernement fantoche que nous avons, un gouvernement pot de fleurs », a jugé Mme Le Pen, devant plus de 3 200 personnes chauffées à blanc. Pour la députée européenne, qui ne cesse de dénoncer une perte de souveraineté au profit de l’Union européenne, « la France n’est plus un Etat ». « La France est devenue le vassal d’autres puissances », elle suit « Washington et Berlin », a-t-elle estimé.Fidèle à sa stratégie d’ancrage local, Marine Le Pen, qui ambitionne de voir son parti emporter quatre ou cinq régions en décembre, a promis que les exécutifs dirigés par ses troupes seraient des « remparts ». « Nous ne pourrons pas tout au niveau régional. Mais tout ce que nous pourrons faire, nous le ferons, comme dans les villes qui ont un maire Front national », a-t-elle assuré.« Ils souhaitent que nous arrêtions de penser »Plaçant l’accent sur l’immigration et le terrorisme, la fille de Jean-Marie Le Pen a déclenché une standing ovation. « L’immigration est un problème fondamental (…). L’immigration n’est pas une chance, c’est un fardeau ! », a-t-elle lancé, alors que la crise migratoire qui secoue l’Europe depuis plusieurs mois ne faiblit pas. Pour Mme Le Pen, hors de question de comparer le sort des réfugiés fuyant la guerre en Syrie ou en Irak à celui des Espagnols qui tentaient d’échapper à la guerre civile dans les années 1930, ou des juifs allemands qui laissaient derrière eux le nazisme. « Cette immigration ne ressemble pas à celle qu’a connue notre pays au début du siècle dernier. C’est une immigration économique dans un pays exsangue économiquement. »La présidente du Front national, qui souhaite l’abrogation du droit du sol, la suppression de l’aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière et l’abolition des accords de libre circulation de Schengen, s’en est prise à la « culpabilisation » qui fait, selon elle, suite à la publication de la photo d’Aylan – un petit garçon syrien de 3 ans retrouvé mort sur une plage en Turquie. « Ils souhaitent que nous arrêtions de penser. Nous n’avons pas de leçon à recevoir, surtout quand ils vous jettent la mort d’un enfant au visage pour faire avancer leur sinistre projet ! », a-t-elle martelé.Et de faire un lien direct entre cette crise migratoire et la multiplication des actes terroristes ces dernières années. « Sur ce sujet comme sur d’autres, le Front national devient la boussole des Français, comme il l’est sur le fondamentalisme islamiste, qu’on accroît encore par cette immigration hors contrôle », a-t-elle affirmé. Plaidant à nouveau en faveur de l’expulsion des étrangers fichés « S » par le renseignement pour cause de radicalisation, elle a promis, si elle accédait au pouvoir, de mettre « l’islam radical à genoux ».Lire aussi :Terrorisme : qu’est-ce que la « fiche S » ?Très critique contre l’exécutif, Mme Le Pen a aussi des mots durs à l’encontre de Nicolas Sarkozy, qui avait jugé, samedi 5 septembre, qu’elle manquait d’humanité face au drame des migrants. « Cette leçon de maintien pourrait faire sourire », a-t-elle ironisé, jugeant les propos de l’ancien président de la République « terribles pour lui-même (…) venant d’un homme qui, comme chef des armées, a contribué à l’assassinat d’un chef d’Etat [Mouammar Kadhafi] (…) et a livré la Libye aux bouchers islamistes ».Aucun incident n’est venu émailler ce discours fleuve, alors que Jean-Marie Le Pen faisait planer le doute sur une possible venue. « Je ne ferais que rendre service à Marine Le Pen en attirant l’attention sur elle alors qu’elle en est réduite aux miettes médiatiques de ce week-end », a-t-il expliqué après coup. Le FN semble en tout cas avoir placé sous l’éteignoir le conflit politico-familial.Olivier Faye 06.09.2015 à 08h59 Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, remercie, dans un courrier adressé dimanche 6 septembre à l’ensemble des maires de France, ceux d’entre eux qui sont prêts à accueillir des réfugiés et demandeurs d’asile.« Cette décision s’inscrit dans la tradition française, et je veux les en remercier », écrit-il dans sa lettre rapportée par le Journal du dimanche, rappelant l’asile accordé par la France « aux rescapés du génocide arménien, aux résistants antifascistes, aux républicains espagnols, aux dissidents des régimes totalitaires, à tous ceux qui ont fui les persécutions ».Lire aussi :Migrants : « La France marche à l’émotion, mais il faut une prise de conscience »M. Cazeneuve convie les maires à une réunion, le 12 septembre dans son ministère, « afin de concrétiser dans les meilleures conditions les propositions d’accueil [qu’ils] ont formulées ».« Villes solidaires »Plusieurs élus, notamment socialistes, sont montés au créneau ces derniers jours, de Strasbourg au Lot en passant par Lille et la Haute-Garonne. Le PS a lancé jeudi un appel à la « constitution d’un réseau de villes solidaires » qui s’engageraient à accueillir des réfugiés.Lire aussi :Réfugiés : l’appel solidaire de Martine AubryLa sénatrice UDI de l’Orne, Nathalie Goulet, a de son côté lancé une pétition appelant François Hollande et François Baroin, le président de l’Association des maires de France, à coordonner l’accueil de réfugiés dans des communes. Mais François Baroin (Les Républicains) a estimé que la France n’était pas en position d’accueillir « durablement » des réfugiés, et que pour sa part il n’en accueillerait pas davantage à Troyes, dont il est maire.Lire aussi :Réfugiés : la droite campe sur une ligne dure Gilles Rof et Olivier Faye La surprise est arrivée très tard dans l’après-midi. La crème glacée venait d’être servie dans un pot en plastique aux convives du « repas patriotique » organisé par les soutiens de Jean-Marie Le Pen. Le cofondateur du Front national (FN) a annoncé, samedi 5 septembre, à Marseille, dans un restaurant où étaient réunis ses soutiens, la création d’une association baptisée « Rassemblement bleu blanc rouge ». « C’est la formation qui va nous réunir et à laquelle je vous demande de participer », a lancé M. Le Pen sous les applaudissements de militants enthousiastes mais surpris. Une formation que le fondateur du FN ne voit pas comme un rival du parti dirigé par sa fille, mais comme une structure calquée sur le modèle du Rassemblement bleu marine, devant « remettre le FN dans l’axe dans lequel il s’est placé pendant des années ».« Actuellement, il y a le Front national et le Rassemblement bleu marine (RBM), a détaillé Jean-Marie Le Pen. On peut appartenir à l’un des deux, sans appartenir à l’autre. Le FN et Marine Le Pen seront bien en peine de nous refuser notre démarche, car elle correspond à un parallélisme des formes qui est une des règles de la vie politique et juridique. »Dans la matinée, M. Le Pen avait prôné l’apaisement dans la lutte avec sa fille, et jeté les bases d’un rapprochement avec sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen, candidate aux régionales en PACA. Avec le « RBBR », il vient de renvoyer une balle brûlante dans le camp d’en face. « Soit ils acceptent la possibilité d’une double appartenance au Rassemblement bleu blanc rouge et au FN, comme ils le font avec le Rassemblement bleu marine, soit ils prouveront leur manque de démocratie et l’impossibilité de penser autrement dans ce parti », résumait un proche de Jean-Marie Le Pen.Lire :Marion Maréchal-Le Pen s’émancipe discrètement« RBBR » pas le bienvenue au FNTout le monde a été pris par surprise. « Il nous avait dit qu’il sortirait un lièvre de son chapeau, mais on ne savait pas trop ce que ce serait », reconnaît son amie, la conseillère régionale Lydia Schenardi. « C’était une journée de surprises », résume pour sa part l’ex-conseiller départemental FN Philippe Adam, qui a démissionné, vendredi, du parti d’extrême droite, et qui s’attendait plutôt à « voir Jean-Marie Le Pen annoncer sa candidature à la tête de listes dissidentes ».L’initiative du député européen a été accueillie avec froideur par la direction du Front national. « Jean-Marie Le Pen peut créer toutes les associations qu’il veut – il en promet une depuis un grand nombre de mois –, il n’y a pas d’associations au sein du FN, il n’y a pas de courant constitué. Heureusement pour le FN quand on voit ce que ça donne au PS », a réagi Marine Le Pen. « Il était obligé de faire un effet d’annonce, il n’allait pas réunir tous ces gens et rester à ne rien faire », note un cadre frontiste. Hors de question, donc, d’intégrer l’association de M. Le Pen au FN, ou de lui accorder un statut similaire à celui du RBM. Ce dernier, qui n’est pas un parti politique, regroupe sous son appellation le FN, le SIEL – un petit parti d’extrême droite catholique et identitaire –, et Patrie et citoyenneté, un mouvement souverainiste dirigé par l’ex-chevènementiste Bertrand Dutheil de la Rochère. Son but est d’ouvrir et d’élargir l’assise du FN sans contrevenir à la règle interne qui prohibe la double appartenance.De leur côté, les déçus et adversaires du Front national mariniste observent avec une pointe de circonspection le lancement de l’association de M. Le Pen, à laquelle ils sont appelés à adhérer. « Cela aurait pu être intéressant s’il y avait eu une liste aux régionales. Pour ne rien faire, je ne vois pas l’intérêt. Et il n’a pas défini de programme politique », regrette Jacques Bompard, maire d’Orange et président de la Ligue du Sud. Le Parti de la France de Carl Lang, autre ancien du FN, réserve pour sa part encore sa réponse. « Il navigue à vue, estime Olivier Bianciotto, responsable marseillais du Parti de la France. Une chose est sûre, nous ne serons pas des supplétifs du néo-Front national. »Jean-Marie Le Pen affirmait depuis déjà plusieurs mois sa volonté de créer une association rassemblant ses amis. C’est désormais chose faite. Les statuts seront strictement calqués sur ceux du RBM. Ne reste plus qu’à trouver un nom, qui ne peut pas être celui annoncé par M. Le Pen. La marque « Rassemblement bleu blanc rouge » est en effet la propriété de Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France. « Cela va tourner autour de bleu blanc rouge », assure-t-on néanmoins dans l’entourage du patriarche frontiste.Lire aussi :Au FN, un retour aux fondamentaux… sans le père fondateurOlivier FayeGilles RofJournaliste au Monde Matthieu Goar Malgré la gravité du réel, la politique restera toujours un théâtre. A La Baule, samedi 5 septembre, lors de l’université des militants des Républicains (LR) des Pays de la Loire, Nicolas Sarkozy a finalement réussi à obtenir cette fameuse photo de famille, si compliquée à organiser depuis quelques jours.Officiellement, les agendas des uns et des autres rendaient l’exercice impossible. Officieusement, chacun des ambitieux est lancé dans une stratégie personnelle de conquête du pouvoir. Et aucun d’entre eux n’avait vraiment envie d’offrir à l’ancien chef de l’Etat la moindre occasion d’apparaître au centre de la famille.Histoire de ne pas passer pour des diviseurs, Alain Juppé et François Fillon ont donc accompagné Nicolas Sarkozy lors de son arrivée, vers 16 heures. Les trois futurs rivaux sont montés ensemble sur la tribune. Les photographes ont immortalisé ce moment éphémère. Puis M. Juppé a regardé sa montre et a demandé à M. Fillon : « Tu restes ? Parce qu’on va rater notre train sinon… » Les deux anciens premiers ministres se sont finalement installés aux côtés de Nicolas Sarkozy quelques minutes avant de filer vers la gare.Les migrations, « sujet majeur de ce début de XXIe siècle »Mais sous cette écume, au-delà des critiques répétées toute la journée sur le « quinquennat du mensonge de François Hollande », il y a des semaines où la tragédie du monde s’impose à tous. Lors de ce rassemblement militant, les dirigeants ont longuement évoqué la crise des migrants. Tous ont appelé à bien distinguer l’immigration économique et les demandes d’asile recevables. Aucun n’a en revanche approuvé l’idée des quotas de répartition par pays relancée par Angela Merkel et François Hollande. Il y a donc une certaine unité. Mais les interventions des ténors sur ce sujet ont aussi révélé des nuances sur leur style.En fin de journée, Nicolas Sarkozy s’est posé en président de parti déterminé à s’opposer à son successeur et à l’extrême droite. « Il n’a aucune stratégie, aucune vision, aucune autorité. Il est perdu à chercher la dernière vague », a lancé l’ancien chef de l’Etat au sujet de François Hollande avant de dénoncer « l’inhumanité » et « la brutalité » de Marine Le Pen. « On peut penser ce qu’on veut de l’immigration, ce sont des êtres humains. Ces enfants auraient pu être les nôtres. Ces personnes sont nos frères dans l’espèce humaine », a estimé M. Sarkozy dans un discours où le thème des migrations, « sujet majeur de ce début du XXIe siècle », a occupé la quasi-totalité de sa prise de parole.Le président du parti n’a pas hésité à dramatiser la situation en évoquant la « sourde angoisse » des Français à propos de « l’avenir du pays, de la pérennité de la France ». « Le statut de réfugié politique fait partie de l’identité française. Mais nous refusons que ce statut soit foulé aux pieds », a ajouté l’ancien président de la République, qui a répété sa volonté de mettre en place un Schengen II où tous les pays auraient les mêmes politiques d’immigration.Contrairement à François Hollande et Angela Merkel, qui ont plaidé cette semaine pour organiser des centres d’accueil dans les principaux pays d’arrivée, la Grèce et l’Italie, M. Sarkozy veut lui créer des centres de rétention dans les pays d’émigration. Une politique qui devrait s’accompagner, selon lui, d’un plan Marshall en faveur de l’Afrique et d’une véritable intervention armée contre l’Etat islamique. « Si on fait la guerre, on la fait pour la gagner », a-t-il lancé en déplorant le manque d’organisation de l’actuelle coalition.Lire aussi :Réfugiés : la droite campe sur une ligne dureFillon contre une intervention françaisePremier candidat déclaré à la primaire à s’exprimer, François Fillon a lui aussi tenu une ligne dure. « Cet enfant n’est pas mort parce que l’Europe refusait de l’accueillir, a lancé l’ancien premier ministre. Mais parce que l’Europe refuse de parler avec les Russes, les Iraniens, les Turcs et les autres pays de la région pour combattre l’Etat islamique et mettre un terme à la guerre en Syrie. » M. Fillon a toujours été favorable à un dialogue avec les Russes afin d’organiser une plus large coalition mais il refuse que la France intervienne seule, contrairement à ceux qui veulent « envoyer la légion étrangère ». Une pique à un autre candidat, Bruno Le Maire, qui vient de plaider lors d’un voyage en Israël en faveur de l’envoi de troupes au sol.Comme Nicolas Sarkozy, M. Fillon voudrait que les demandes d’asile se fassent dans les « pays proches des zones de guerre ». « En contrepartie être intraitable avec les faux réfugiés, avec les migrants économiques que nous ne pouvons pas recevoir parce que nous n’en n’avons pas les moyens », a expliqué le candidat, de plus en plus ferme sur l’identité de la France « qui ne peut pas disparaître derrière celle des derniers arrivants ».Juppé veut organiser le développement de l’AfriquePrenant la parole au milieu des militants attablés pour le déjeuner, Alain Juppé a lui aussi déploré une « Europe tétanisée » et décrit une France qui « doit prendre sa part dans la misère du monde ». « A Bordeaux, nous avons accueilli des réfugiés. Les habitants se sont inquiétés. Nous avons organisé un pot entre les riverains et ces familles, la fraternisation s’est faite tout de suite », a raconté le candidat à la primaire qui souhaite un renforcement du budget de Frontex et des quotas de migrants votés par le Parlement suivant les besoins économiques. « Accueillir oui, mais pas toute la misère du monde. Sinon nous courons le risque de vivre des séismes politiques dans nos sociétés. Il faut une immigration économique mais pas subie », a-t-il poursuivi.Comme Nicolas Sarkozy, l’ancien premier ministre a estimé que les migrations seraient un des problèmes majeurs des prochaines décennies. « Ne nous y trompons pas, ce n’est pas une crise passagère, c’est un défi de long terme. Tant que les inégalités continueront à se creuser, il y aura toujours des hommes et des femmes qui traverseront », a-t-il analysé avant de se prononcer pour des aides accrues vers le continent africain dans le cadre d’une communauté qu’il a baptisée « Eurafrique ».La ligne la plus favorable à l’accueil de réfugiés a finalement été celle de Nathalie Kosciusko-Morizet. « Ceux qui meurent sous nos yeux ne sont pas les victimes d’un appel d’air. Ils fuient les massacres, les viols. Notre attitude doit être inspirée par une certaine idée de la France », a lancé la vice-présidente déléguée du parti. Cette journée de pré-campagne a montré que, derrière les batailles d’ambitions et les photos de façade, la primaire promet aussi un affrontement tout en nuances sur les sujets graves.Lire aussi :Juppé et Fillon, l’unité des ambitieuxMatthieu GoarJournaliste au Monde 12.02.2015 à 16h24 • Mis à jour le12.02.2015 à 16h31 Le groupe Union pour un mouvement populaire (UMP) au Sénat a gagné un siège jeudi 12 février. Le Conseil constitutionnel a annoncé avoir inversé le résultat d'une élection dans le Vaucluse, ce qui permet à l'UMP Alain Dufaut de reprendre le siège de la socialiste Geneviève Jean.Les juges avaient été saisis par M. Dufaut, sénateur depuis 1987, battu en septembre 2014.Lire aussi : Sénatoriales : les résultats circonscription par circonscriptionDÉSORMAIS 144 SÉNATEURS UMPDans ce département, où devaient être désignés trois élus à la proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne, les listes conduites par le socialiste Claude Haut et l'UMP Alain Dufaut avaient obtenu une moyenne identique pour l'attribution du troisième siège (196).M. Haut l'avait remporté, la règle prévoyant l'attribution à la liste ayant le nombre de voix le plus élevé avant de calculer la moyenne. Mais le Conseil constitutionnel a estimé qu'un bulletin « qui ne comportait aucun signe de reconnaissance a été considéré à tort comme nul » et que le nombre de voix recueillies par la liste de M. Dufaut devait être porté à 197. En conséquence, « le troisième siège de sénateur du département de Vaucluse doit être attribué non à la liste conduite par M. Haut mais à celle conduite par M. Dufaut » et « il y a lieu (...) de proclamer M. Dufaut sénateur du département de Vaucluse en lieu et place de Mme Jean ».Le groupe sénatorial UMP est donc porté à 144 élus, et le groupe socialiste à 110. 11.02.2015 à 19h51 • Mis à jour le11.02.2015 à 20h47 | Françoise Fressoz L’unité nationale a vécu. Invité mercredi 11 février de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le centriste Jean-Christophe Lagarde a accusé François Hollande d’avoir « voulu instrumentaliser » l’esprit du 11 janvier en tentant « une échappée solitaire ».Le chef de l’Etat a d’abord « semblé ouvert » au dialogue en convoquant plusieurs représentants politiques juste après les attentats, mais depuis, « rien ne s’est passé » a déploré le patron de l’Union des démocrates indépendants (UDI). « Au lieu de faire un diagnostic de ce qui dysfonctionne dans la société française, (…) nous avons eu des soliloques, des déclarations unilatérales et une conférence de presse où l’on parle pendant deux heures du projet de service civique, et pendant 20 secondes de l’économie et de l’emploi », a- t- il ajouté.Décrivant une « France en guerre contre la barbarie », le maire de Drancy a reproché à François Hollande de mal préparer le pays à cette guerre. « Je ne suis pas sûr que tout le monde ait compris les enjeux qu’il y a derrière ces attaques terroristes. Les barbares de Daech et d’Al-Qaïda attaquent notre mode de vie, notre échelle de valeurs, la place des droits de l’homme, la place de la femme dans la société, le rôle de la laïcité » a-t-il expliqué.Invoquant la gravité du contexte, Jean-Christophe Lagarde accuse le président de la République de ne « pas réarmer moralement les Français » et dit craindre qu’en cas de nouveaux attentats, « on perde la tête ». Or, selon lui, « l’objectif des barbares est de séparer la communauté musulmane de la communauté nationale pour provoquer un conflit civil majeur ». Entre UMP et FN, « une digue a été rompue » Interrogé sur le résultat de la législative partielle du Doubs, qui a vu dimanche la victoire du PS mais d’une courte tête devant un Front national en progression, le centriste a pointé « la dérive droitière » de l’UMP, favorisée par « des personnalités comme Thierry Mariani ou Laurent Wauquiez ».« Une digue a été rompue » qui favorise la porosité entre l’électorat de droite et celui d’extrême droite, a- t- il déploré en rappelant que « lorsque Jacques Chirac avait tracé la frontière, il y avait moins d’électeurs qui passaient de l’un à l’autre. Il y avait aussi moins d’électeurs de la gauche qui passaient vers l’extrême droite ».Jean-Christophe Lagarde a par ailleurs indiqué qu’il avait récemment vu François Bayrou. « Évidemment que je le rencontre », a- t -il précisé en se démarquant de ceux qui, au sein de l’UMP, jettent l’anathème sur le patron du MoDem qui avait appelé à voter pour François Hollande à titre personnel au second tour de l’élection présidentielle de 2012 « Je veux travailler avec tous les gens qui ont été ou qui se sentent trahis, cocufiés, par François Hollande », a- t- il précisé.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Des progrès mais peut mieux faire. Dans son rapport annuel, publié mercredi 11 février, la Cour des comptes critique la politique de ressources humaines et la caisse de retraite du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Ses observations sont toutefois moins alarmistes que celles formulées il y a cinq ans à propos du système de pensions de cette institution.Chargé de produire des rapports et des avis, notamment sur les projets de loi, le CESE est composé de 233 membres issus du monde économique, syndical, associatif, etc. S’y ajoutent 72 « personnalités associées » désignées par le gouvernement qui participent aux travaux des conseillers. Le CESE emploie près de 140 fonctionnaires et dispose d’un budget annuel de 38 millions d’euros. La gestion des effectifs s’est améliorée, relève la Cour, mais des difficultés subsistent. « Le niveau élevé de rémunération dont bénéficient les agents (…) ne favorise pas la mobilité externe, constate-t-elle. La structure des personnels est figée et les perspectives d’évolution interne (…) sont des plus réduites. » Les mesures d’avancement sont rapides : près de la moitié des équipes s’en sont vu accorder une au cours des six dernières années. Résultat : la majorité des agents a « atteint son grade maximal ».Quant à leur rémunération, elle est formée, pour une très large part, de primes et d’indemnités, dont certaines sont « sans équivalent dans la fonction publique » (indemnité de séance, prime de départ à la retraite, de naissance, de mariage, de vacances, de fin d’année…). Leur architecture a été refondue en 2014 : ceux qui étaient susceptibles de subir une perte de revenus du fait de la création de ce nouveau régime indemnitaire reçoivent une « indemnité compensatrice ».La Cour des comptes préconise de nouvelles économies dans les services publics locauxLe temps de travail des agents « reste inférieur à la durée légale », d’après la Cour. Théoriquement, ils effectuent 1 607 heures dans l’année, comme les autres fonctionnaires, mais ce quota ne peut pas être atteint compte tenu du nombre de jours de congés : 54 auxquels s’ajoutent les 104 samedis et dimanches et onze « jours fériés légaux ». De plus, les agents d’accueil, huissiers et standardistes sont soumis à des régimes spécifiques encore plus avantageux : leur base annuelle varie de 1 353 à 1 402 heures, majorées de 72 heures pour six samedis de présence. Le temps d’habillage et de déshabillage est également pris en compte (71 heures par an), tout comme les fermetures tardives (forfait de 62 à 111 heures). Or l’effectivité de ces servitudes « est impossible à contrôler », regrette la Cour.Enfin, la Caisse de retraite des ex-membres du CESE continue d’être déficitaire, alors même que des mesures de redressement ont été prises après les recommandations de la Cour en 2010 : augmentation des cotisations, suppression des bonifications familiales, baisse du montant des pensions…Dans sa réponse au rapport, le président du CESE, Jean-Paul Delevoye, fait valoir qu’une « nouvelle organisation » a été instaurée afin de garantir « la mise en œuvre d’un contrôle interne » en matière de « pilotage des effectifs et de la masse salariale ». S’agissant du temps de travail, les 1 607 heures annuelles s’appliquent « désormais à tous les agents », affirme M. Delevoye – ce qui peut laisser supposer que ce n’était pas le cas auparavant. Les particularités qui prévalent sur certaines catégories d’agents (accueil, etc.) visent à assurer « au mieux la continuité du service ». Ainsi, le temps d’habillage et de déshabillage est justifié par l’obligation de porter une « tenue vestimentaire professionnelle », précise M. Delevoye.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Un pas de plus vers le contrôle. Mercredi 18 février, en recevant le rapport des députés-questeurs en charge des finances du Palais-Bourbon, le bureau de l’Assemblée nationale devrait prendre une décision radicale concernant l’IRFM, cette « indemnité représentative de frais de mandat » dont dispose chaque député. D’un montant de 5 770 euros bruts mensuels, elle s’ajoute à la rémunération nette des élus et est régulièrement l’objet de critiques et de polémiques car elle n’est soumise à aucun contrôle et non imposable. Plusieurs députés se sont déjà fait attraper la main dans le sac, utilisant cette somme normalement réservée à leurs frais professionnels pour des cadeaux ou des voyages personnels. Si le président (PS) de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a déjà fait baisser de 10 % cette indemnité dès le mois de juin 2012, des anomalies persistent dans son utilisation.Dernièrement, l’Association pour une démocratie directe, qui milite pour plus de transparence, a ainsi accusé 150 députés d’utiliser cette somme pour rembourser le crédit immobilier de leur permanence d’élus, ce qui leur permettait d’en devenir pleinement propriétaire à l’issue de leur mandat et donc de s’enrichir personnellement.Attestation sur l’honneurUne pratique jusqu’à présent implicitement tolérée mais qui sera strictement interdite à l’avenir, promet l’entourage de Claude Bartolone, qui prévoit d’accueillir favorablement les mesures du rapport des députés-questeurs allant en ce sens.Jusqu’à présent, rien n’était expressément précisé quant à l’utilisation de l’IRFM ; désormais, les élus devront signer une attestation sur l’honneur reconnaissant cette nouvelle interdiction. Seront ensuite opérés des contrôles aléatoires – et non systématiques, M. Bartolone estimant à 90 le nombre de personnes nécessaires pour faire ce travail –, couplés aux analyses de la nouvelle Haute Autorité sur la transparence qui surveillera tout potentiel enrichissement personnel des députés pendant leur mandat.A une semaine de la réunion du bureau, Claude Bartolone espère rallier les présidents des six groupes parlementaires à sa cause et assure avoir déjà l’accord du groupe UMP sur le sujet.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean Birnbaum Les hommes qui ont commis les attentats « n’ont rien à voir avec la religion musulmane », a affirmé François Hollande, le 9 janvier. Ces tueurs n’ont « rien à voir avec l’islam », a insisté Laurent Fabius, trois jours plus tard. Les paroles du président de la République et du ministre des affaires étrangères, amplifiées par beaucoup d’autres voix, relèvent évidemment d’une intention louable. Elles traduisent la nécessité, bien réelle, de prévenir l’amalgame mortifère entre islam et terrorisme.A bien y réfléchir, pourtant, ces déclarations pourraient être à double tranchant. Car affirmer que les djihadistes n’ont rien à voir avec l’islam, c’est considérer que le monde musulman n’est aucunement concerné par les fanatiques qui se réclament du Coran. C’est donc prendre à revers tous les intellectuels musulmans qui se battent, à l’intérieur même de l’islam, pour opposer l’islam spirituel à l’islam politique, l’espérance à l’idéologie.Provoquer un sursautLoin d’affirmer que l’islamisme n’a rien à voir avec la religion musulmane, ces « nouveaux penseurs de l’islam », ainsi que les a nommés Rachid Benzine dans un livre précieux (Albin Michel, 2008), luttent pour dissocier l’islam de sa perversion islamiste. Comme les réformateurs juifs et chrétiens ayant travaillé à soustraire leur foi à l’emprise de ceux qui la défigurent, ils s’efforcent de fonder un islam accordé au monde moderne, à une société ouverte, où le théologique et le politique se trouveraient enfin séparés. Ces penseurs sont conscients que certains djihadistes ont fréquenté les mosquées et les écoles coraniques de grandes villes arabes, où l’islam se trouve souvent pris en otage par des doctrinaires qui ont tout autre chose en tête que l’élan spirituel et l’exégèse symbolique.« Constater la misère de l’islam sous les effets de l’islamisme devrait apporter sursaut, éveil, vigilance », écrivait Abdelwahab Meddeb, récemment disparu, dans un livre intitulé Face à l’islam (Textuel, 2004), où il affirmait que « la tâche de l’heure est de séparer l’islam de ses démons islamistes ». Deux ans plus tôt, Meddeb signait un essai au titre emblématique, La Maladie de l’islam (Seuil), où il allait jusqu’à écrire : « Si le fanatisme fut la maladie du catholicisme, si le nazisme fut la maladie de l’Allemagne, il est sûr que l’intégrisme est la maladie de l’islam », avant d’ajouter, quelques lignes plus loin : « Au lieu de distinguer le bon islam du mauvais, il vaut mieux que l’islam retrouve le débat et la discussion, qu’il redécouvre la pluralité des opinions, qu’il aménage une place au désaccord et à la différence. »Une volonté de destruction et d’autodestructionOutre Abdelwahab Meddeb, il faut citer, si l’on s’en tient aux livres écrits en français, le nom de Mohammed Arkoun, lui aussi disparu (Humanisme et Islam, Vrin, 2005), et encore ceux de penseurs bien vivants, eux, comme Rachid Benzine, donc, Hichem Djaït (La Crise de la culture islamique, Fayard, 2003), Malek Chebel (Manifeste pour un islam des Lumières, Hachette littérature, 2004), Abdennour Bidar (L’Islam sans soumission, Albin Michel, 2012) ou Fethi Benslama.Ce dernier, qui est psychanalyste, note dans sa Déclaration d’insoumission à l’usage des musulmans et de ceux qui ne le sont pas (Flammarion, 2005) : « Ce que nous devons interroger prioritairement, c’est la brèche qui a libéré dans l’aire d’islam une telle volonté de détruire et de s’autodétruire. Ce que nous devons penser et obtenir, c’est une délivrance sans concession avec les germes qui ont produit cette dévastation. Un devoir d’insoumission nous incombe, à l’intérieur de nous-mêmes et à l’encontre des formes de servitude qui ont conduit à cet accablement. »Pluralité des lectures du coranCes jours-ci, bien au-delà de la France, des intellectuels musulmans ont lancé des appels à la réforme, à la fondation d’un islam qui renouerait avec la tradition critique et le travail philologique pour se relancer autrement (voir Le Monde du 20 janvier). Face aux intégristes qui voudraient faire main basse sur le Coran, ces penseurs mettent en avant la pluralité des lectures et des interprétations possibles. Face aux dogmatiques qui exigent une obéissance aveugle à la loi, ils réaffirment que la foi est d’abord une quête de sens, une aventure de la liberté.La meilleure façon de lutter contre l’islamisme, c’est d’admettre que l’islam est en guerre avec lui-même. Qu’il se trouve déchiré, depuis des siècles maintenant, entre crispation dogmatique et vocation spirituelle, entre carcan politique et quête de sagesse. Ainsi, pour les réformateurs, l’urgence n’est pas de nier l’influence de l’islamisme sur une large partie du monde musulman, mais plutôt de prêter main-forte à toutes les voix discordantes, souvent isolées, voire menacées, qui luttent pour redonner sa chance à l’islam spirituel. A l’islam des poètes et des mystiques, celui de Rumi, Ibn’Arabi ou Molla Sadra, ce grand philosophe iranien qui écrivait, au XVIIe siècle, que « la religion est une chose intérieure » et que Dieu ne doit pas être « enchaîné ». A l’islam des simples croyants, surtout, dont la fidélité relève non pas de la soumission à un ensemble de prescriptions toujours plus délirantes, mais d’une espérance vécue, d’un pèlerinage intérieur.Prévenir les amalgames, c’est une nécessité. Eviter les raccourcis haineux, dynamiter les préjugés, c’est une urgence absolue. Mais pour atteindre cet objectif, plutôt que de marteler l’idée selon laquelle l’islam n’a « rien à voir » avec ses avatars monstrueux, comme le font les plus hautes autorités de l’Etat, mieux vaut aider et conforter tous les musulmans qui luttent au jour le jour pour se réapproprier leur religion, et libérer enfin l’islam de ses chaînes islamistes.Jean BirnbaumJournaliste au Monde, responsable du "Monde des Livres"SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs Les électeurs de la quasi-totalité du territoire sont appelés aux urnes les dimanches 22 et 29 mars pour élire leurs conseillers départementaux, selon une nouvelle formule. Les points clés.1. Qui élit-on ?Ces élections, jusqu'ici baptisées cantonales, sont devenues départementales. Mais ce sont les mêmes élus : les membres de ce qui est encore le conseil général, et qui sera après ce scrutin le conseil départemental. Il s'agit donc de renouveler une très grande partie de la composition des assemblées des 101 départements français. Ceux-ci disposent de compétences multiples : sur les transports, l'action sociale ou les collèges.Jusqu'ici, on élisait un conseiller général par canton, pour un mandat de six ans, avec renouvellement par moitié des assemblées tous les trois ans. Le mode de scrutin a changé : désormais, ce seront deux conseillers qui seront élus par canton (avec une diminution du nombre de ces derniers), toujours au suffrage universel direct à deux tours. Le mandat restera de six ans, mais l'assemblée sera renouvelée intégralement en une seule fois.2. Quels sont les nouveaux cantons ?Les conseillers départementaux sont donc élus sur la base de l'unité géographique du canton, qui date de 1789. On en comptait alors 4 649, qui servaient de base pour la répartition des effectifs de gendarmes ou de sapeurs-pompiers, ou encore pour la perception des impôts. Surtout, jusqu'en 1958, le canton correspond au ressort judiciaire des juges de paix chargés de régler les petits litiges locaux. Aujourd'hui, les cantons ne sont plus utilisés que pour l'élection des conseillers généraux (et bientôt départementaux).Très longtemps, personne ne s'est attaqué à ce découpage ancien, laissé au bon vouloir des préfectures, ce qui a about à des inégalités parfois spectaculaires de population selon les cantons. En 2010, le projet de réforme de Nicolas Sarkozy et d'Edouard Balladur prévoyait leur disparition dans une première mouture, mais ils avaient finalement subsisté pour élire les « conseillers territoriaux » supposés siéger à la région et au département. La gauche a abrogé cette réforme, pour y substituer la sienne, qui conserve les cantons, mais en les modifiant selon une règle de taille : il ne doit pas y avoir plus de 20% de disparité de population d'un canton à un autre.On est donc passé de 3 863 à 1 995 cantons. Mais comme dans le même temps chaque canton élit non plus un mais deux conseillers départementaux, le nombre de ceux-ci a légèrement augmenté, 3 990 contre 3 863.3. Quels départements votent ?Lors des dernières élections cantonales, en 2011, la moitié des cantons élisait des conseillers généraux. Cette fois, quasiment tous les départements vont renouveler leurs assemblées, à quelques exceptions de taille cependant :La ville de Paris, puisque le Conseil de Paris, élu à l'issue des municipales, joue le rôle de conseil départementalLa nouvelle métropole de Lyon, où le conseil métropolitain, issu de l'assemblée de la communauté d'agglomération du Grand Lyon, joue lui aussi le rôle de conseil municipal, et même si le reste du département du Rhône aura, lui, des électionsGuyane et Martinique, qui voteront en décembre, parallèlement aux régionales en France, pour élire une assemblée de la collectivité territoriale unique qui remplacera conseil départemental et régional.4. Quel mode de scrutin ?Avec le nouveau système de vote, inédit jusqu'ici, les candidats doivent désormais se présenter en binômes, obligatoirement un homme et une femme (leurs suppléants doivent être de même sexe). Un binôme peut être élu dès le premier tour s'il répond à une double condition : avoir recueilli plus de la moitié des suffrages exprimés et le quart des inscrits.Si aucun binôme ne remplit ces conditions, ceux ayant réuni au moins 12,5 % des inscrits peuvent se maintenir au second tour, il peut donc y avoir des triangulaires. La majorité relative (recueillir davantage de suffrages que son ou ses concurrents) suffit ensuite pour gagner l'élection.5. Quelles sont les dates clés de la campagne ?Les candidatures aux départementales sont ouvertes depuis le 9 février. jusqu'au 16. La campagne électorale débutera officiellement le 9 mars, et durera jusqu'au 21 mars à minuit, veille du premier tour. Celle du second tour durera du 23 mars jusqu'au 28 mars minuit. A l'issue du second tour, le 29 mars, il faudra encore attendre l'élection des présidents de conseils départementaux pour avoir une idée définitive de la couleur de la majorité dans chaque département.Les DécodeursJournaliste au Monde Alexandre Lemarié et Matthieu Goar L’information a plongé l’UMP dans l’embarras : l’organisation des jeunes du parti est dirigée depuis trois mois par… un sans-papiers. Stéphane Tiki, président des Jeunes pop’ depuis le mois de décembre, se trouve en situation irrégulière en France, comme l’a révélé Le Canard enchaîné mercredi 11 février. De nationalité camerounaise, ce jeune homme de 27 ans vivant en France depuis dix ans n’avait plus de titre de séjour en règle. Il a assuré à la direction de l’UMP qu’il a effectué une demande de naturalisation, après avoir obtenu un visa d’étudiant peu après son arrivée en France, en 2006. Le hic, c’est que son visa a expiré avant qu’il obtienne une réponse à sa demande de naturalisation, qui est en cours de traitement. « Il se retrouve de facto dans un trou juridique », résume un responsable du parti.L’ironie du sort, c’est que ce militant engagé fait partie du courant du parti le plus dur à l’encontre des étrangers en situation irrégulière : la Droite forte, dirigé par les ultra-sarkozystes Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, dont il était un des porte-parole. En tant qu’étranger, il peut bien entendu être président du mouvement jeune, mais ne peut en aucun cas prétendre à des fonctions électives. Or, cet ambitieux briguait une candidature aux élections régionales en Ile-de-France.« Ce pays que j’aime »Dénonçant « une polémique infamante », M. Tiki a annoncé mardi soir sur sa page Facebook qu’il se mettait en congé de la présidence des jeunes de l’UMP. Manière de faire retomber la pression. Il a pris cette décision après s’être entretenu avec le président du parti, Nicolas Sarkozy, qui l’a nommé à la tête des Jeunes pop' le 17 décembre. « Je n’ai pas attendu d’obtenir la nationalité française pour m’engager pour ce pays que j’aime. Je vis en France, j’ai étudié au lycée français et en France, je travaille en France », insiste ce soutien indéfectible de l’ancien chef de l’Etat.Il s’était engagé à l’UMP en 2006 pour soutenir Nicolas Sarkozy et n’a cessé depuis de se mobiliser pour défendre les intérêts de son champion. Il était un des chefs de file de « Génération Sarkozy », un collectif de jeunes UMP, qui soutenait la campagne de M. Sarkozy pour la présidence de l’UMP. Il avait lancé ce groupe lors de la rentrée des Jeunes pop’, le 30 août, au Touquet (Pas-de-Calais). Ce jour-là, il expliquait ressentir le besoin d’avoir un chef clairement identifié, après « le cauchemar » du violent affrontement qui opposa Jean-François Copé à François Fillon, fin 2012. « Il nous faut un capitaine qui nous guide, incarne l’opposition à François Hollande, et nous mène à la victoire lors des prochaines élections », soulignait-il. Il avait été le premier jeune UMP à être reçu par Nicolas Sarkozy en juillet 2013 dans les bureaux de l’ancien président rue de Miromesnil, à Paris.» Lire : UMP : enquête sur les ressorts de la « sarkomania »Cet entrepreneur est aussi proche de la maire du 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati, auprès de qui il milite, et avait soutenu massivement Jean-François Copé lorsque ce dernier présidait le parti de 2012 à 2014. Son dévouement lui avait valu d’être nommé par M. Copé secrétaire national de l’UMP. Son implication dans la vie interne du parti a toujours impressionné au sein de la direction : il est présent à chaque manifestation du parti, que ce soit une simple réunion de militants ou une convention thématique.Voir cette vidéo de France 3 Paris Ile-de-France, qui le présente : Après sa nomination comme président des jeunes UMP, il expliquait au Monde : « Nicolas Sarkozy nous a dit qu’il fallait remettre l’église au milieu du village. Depuis le départ de Benjamin Lancar et avec la guerre Copé-Fillon qui s’est largement répercutée sur les jeunes, l’urgence était de nous remettre au travail, de faire revivre le mouvement sur le terrain. Il n’y a plus de fillonistes, de copéistes et je ne suis pas le président des jeunes sarkozystes. Il n’y a que des UMPistes. » Depuis, il avait effectué des déplacements et envoyé des communiqués sur l’emploi des jeunes par exemple. Il avait nommé plusieurs responsables départementaux et commencé à reconstruire l’organisation des jeunes UMP. Si la plupart des dirigeants de l’UMP ne souhaitent pas l’accabler, en estimant que M. Tiki s’était refugié « dans le déni » sur sa situation administrative, d’autres ont la dent dure. Le député Thierry Mariani a dénoncé « un manque d’honnêteté » et le « grand amateurisme » de la direction du parti. « Je n’envisage que l’on puisse choisir quelqu’un qui n’est pas français pour diriger les jeunes d’un parti politique en France », s’est-il indigné sur I-Télé. M. Tiki a au moins gagné des appuis dans les rangs de la gauche. « Tout mon soutien (pour une fois) à Stéphane Tiki qui, comme les autres citoyens sans-papiers vivant ici, mérite d’être régularisé », a écrit sur Twitter, Ian Brossat, adjoint communiste à la maire de Paris. « Il peut compter sur les jeunes socialistes pour se battre pour sa régularisation », a abondé la présidente de ce mouvement, Laura Slimani, sur le réseau social.Assurer l’intérimLa mise en congé de M. Tiki ne devrait pas ouvrir pour autant une guerre de succession au sein des jeunes UMP. « Sarkozy n’entend pas le remplacer à la présidence des Jeunes pop’. Il veut seulement qu’il se mette en retrait de manière provisoire, en attendant que la tempête passe », affirme un dirigeant. L’idée serait de réinstaller M. Tiki en numéro un du mouvement jeune, une fois qu’il aura régularisé sa situation. Sûrement lors de la création du nouveau parti voulu par M. Sarkozy, après les élections départementales, fin mars.Plusieurs membres du parti sont d’ores et déjà positionnés pour assurer l’intérim à la tête du mouvement : Mathieu Darnaud, qui est secrétaire national de l’UMP aux jeunes et aux jeunes actifs ; Jonas Haddad, adjoint au maire de Bernay (Eure) et soutien de Bruno Le Maire ; Aurore Bergé, chef de file de l’opposition à Magny (Yvelines), proche de Nathalie Kosciusko-Morizet ; ou encore Clément Forestier, candidat aux élections départementales à Montrouge. Le jeune UMP Mohamed Toubache-Ter, qui juge « inéluctable la démission » de M. Tiki de la présidence des jeunes, s’est décrit comme « candidat déclaré à sa succession ».Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.02.2015 à 11h36 • Mis à jour le11.02.2015 à 17h48 Par Michel Jouard, enseignant retraité et militant citoyen et solidaireLa formidable réaction citoyenne du 11 janvier et des jours précédents, à Paris, dans toute la France et même dans le reste du monde, apporte un nouvel éclairage sur le rôle que peuvent jouer les citoyens dans une démocratie moderne. Bien que ce mouvement extraordinaire demeure encore largement à élucider, tout le monde a confusément conscience que, sur plusieurs plans, « rien ne sera plus comme avant ». Je délaisserai la signification la plus symbolique de ce mouvement, la réaffirmation forte des valeurs fondamentales de l'humanité ets de la démocratie pour explorer un autre champs, délaissé par les commentateurs et les politiques, celui du rôle que devraient jouer les citoyens dans une démocratie moderne.En France comme dans toutes les nations démocratiques modernes, la démocratie a adopté, dès le départ une forme représentative presque unique, depuis le parlementarisme britannique jusqu'au présidentialisme à l'américaine, incontournable, imitée, reprise par toutes les nouvelles démocraties issues de la décolonisation. En Europe et en Amérique, pendant tout le XIXe siècle, la représentation s'est limitée aux couches aisées de la population, aux hommes et parfois aux seules ethnies dominantes.L'habitude a été prise de confier pendant la durée d'un mandat, la gestion des affaires communes à des politiciens, issus le plus souvent eux-mêmes des classes supérieures instruites qui définissent, en petits comités, avant les élections et en cours de mandat, les grands axes d'intervention et les mesures concrètes que les institutions peuvent appliquer. Le contre pouvoir est assuré, pour l'essentiel, par l'opposition, généralement parlementaire, qui critique publiquement et avancent parfois des contre propositions.La presse, si elle est aussi démocratique, peut également jouer son rôle de « quatrième pouvoir ». De temps en temps, certains citoyens descendent dans la rue pour exprimer plus directement et parfois violemment leur opposition à la politique conduite ou, là encore, des revendications alternatives. Mais le mécanisme principal d'évaluation et éventuellement de sanction citoyenne a toujours été et demeure le vote de fin de mandat. Tous les quatre, cinq ou six ans, les citoyens reviennent dans le jeu démocratique et expriment à nouveau leur opinion. La plupart des politologues, des journalistes et des politiques me répondront : « Et alors ? »Il n'aura pas échappé aux observateurs attentifs et doués d'un minimum d'esprit critique que, depuis quelques années et même à mon avis, depuis quelques décennies, ce modèle éprouve des difficultés croissante à représenter les aspirations des citoyens -qui sont sans doutes devenues de plus en plus difficiles à cerner et à satisfaire.Il semble assez évident que, dans la plupart des pays d'ancienne démocratie, en Europe, en Amérique, principalement, un écart croissant, j'oserais même dire un fossé, s'est creusé entre une représentation politique de plus en plus technocratique, dépassée par les problèmes et par la démultiplication des contraintes de tous ordres et des citoyens de plus en plus insatisfaits et de plus en plus démotivés.J'ose affirmer que nous sommes entrés, certes progressivement et peut-être insidieusement, depuis de nombreuses années, dans une crise de plus en plus aiguë, de la démocratie représentative qui, précisément, représente de moins en moins et de moins en moins bien, la diversité, la complexité des aspirations citoyennes.Créer des « comités citoyens »Des tentatives d'implication plus étroite des citoyens ont été mises en place, dans quelques pays dont la France, dans les plus grandes villes et dans quelques autres, parfois à l'échelle régionale, pour consulter plus régulièrement, les citoyens, pour les écouter et éventuellement les faire participer à la gestion des affaires communes. C'est le principe de la démocratie participative, expérimentée de manière ambitieuse dans certains pays, comme le Brésil et institué a minima, en France, à travers les Conseils de quartier depuis le début des années 2000.Un bilan plus précis et plus nuancé de ces expériences mérite d'être tiré mais il semble, du moins en France, qu'un nombre assez limité de citoyens s'y investissent (par exemple, dans la ville de Lyon, le nombre de conseillers de quartier est passé de 9000 à 3000, de 2001 à 2012, pour une population de près de 500 000 habitants) et que peu d'élus osent s'aventurer dans une concertation authentique et à plus forte raison dans une association active avec les citoyens.Pourtant, les conditions culturelles de l'exercice de la citoyenneté ont profondément évolué, non seulement dans les pays développés mais même dans certains pays dits « en développement ». Il me semble que les mentalités des citoyens sont irriguées par deux influences contradictoires. D'une part, la tendance à l'individualisme, au consumérisme qui poussent de nombreux citoyens, en particulier les plus jeunes, à se désintéresser des problèmes collectifs et donc à ne plus guère s'y investir et même à ne plus voter, ou alors à choisir leur vote comme on choisit un produit dans un supermarché.D'autre part, l'élévation considérable du niveau d'instruction, d'information donc de compréhension des problèmes qui, certes, ne sont pas proportionnelles et qui permettent à une part croissante de la population d'appréhender les problématiques politiques et éventuellement de formuler des propositions pertinentes. Le grand mouvement citoyen de janvier rappelle avec force qu'une partie significative des Français a la maturité et la capacité de s'investir dans les problèmes communs.Comment avancer vers une telle perspective ? Il faut d'abord lancer un grand débat sur l'état de notre démocratie, en donnant la parole aux citoyens et en mettant les partis politiques devant leurs responsabilités, car ils ont beaucoup fait, par leurs pratiques douteuses, pour dégoûter les citoyens de la politique.Ensuite, nous pourrions créer des « comités citoyens », dans les quartiers, dans les villes, dans les cantons ruraux pour débattre des nouvelles formes de démocratie à créer et, d'ores et déjà commencer à exercer ce nouveau pouvoir citoyen face aux élus locaux, à faire émerger des projets citoyens et à s'opposer aux mesures souvent technocratiques ou injustes des collectivités locales.Il serait bon aussi, à la suite des événements tragiques de Paris, de prendre localement des initiatives pour favoriser, améliorer ou rétablir le vivre ensemble dans la tolérance et la diversité Gérard Davet et Fabrice Lhomme L’essentielUne enquête est en cours après que l’UMP a réglé les 516 615 euros infligés personnellement à Nicolas Sarkozy après le dépassement du plafond de dépenses de campagne.Le parti aurait pris cette décision sur la seule foi d’une note non datée et sans en-tête.L’ex-trésorière du parti, Catherine Vautrin, mise en examen l’année dernière, suspecte un « règlement de comptes politique » entre François Fillon et Nicolas Sarkozy. L’enquête judiciaire sur l’affaire des pénalités à laquelle Le Monde a eu accès semble confirmer que c’est en toute illégalité que l’UMP s’est s’acquittée en octobre 2013 des sanctions financières (516 615 euros) infligées à Nicolas Sarkozy pour avoir dépassé le plafond autorisé lors de la campagne présidentielle de 2012.Lire : Quelle est cette affaire des comptes de campagne de l’UMP ?Selon un rapport de synthèse de la police judiciaire du 26 septembre 2014, « ces faits seraient susceptibles de constituer un abus de confiance au détriment des adhérents de l’UMP, les fonds de ce parti ayant été utilisés dans l’intérêt personnel de Nicolas Sarkozy ». Dans la foulée, le 6 octobre 2014, une information judiciaire était ouverte du chef d’abus de confiance, confiée aux juges Renaud Van Ruymbeke, Serge Tournaire et René Grouman. Catherine Vautrin, députée de la Marne et ex-trésorière de l’UMP, et Jean-François Copé, ancien président du parti, ont tous deux été mis en examen, et Nicolas Sarkozy s’attend à être convoqué sous peu par les magistrats.Lire aussi : Pourquoi Sarkozy a réglé à l’UMP ses pénalités de campagneL’enquête n’a pas seulement mis au jour une manœuvre financière illicite, elle suggère aussi l’idée d’une manipulation politique. François Fillon aurait vu dans cette affaire l’occasion de mettre hors course son grand rival, Nicolas Sarkozy. Amère, Mme Vautrin l’a elle-même confiée aux juges, le 4 décembre 2014 : « Je ne peux que constater que j’ai la très désagréable impression d’être au milieu d’un règlement de comptes politique. » Les faits semblent lui donner raison. Mme Vautrin s’est appuyée, pour justifier sa décision de payer les pénalités de M. Sarkozy, sur une simple note juridique, rédigée par Me Philippe Blanchetier, conseil de l’UMP mais aussi de… M. Sarkozy.Dans une ordonnance du 1er décembre 2014, le juge Serge Tournaire, qui a accordé à l’avocat le statut de témoin assisté, émet une hypothèse : « Il n’est pas exclu que cette note, non datée, qui ne comporte aucun en-tête et dont on ne sait pas précisément à la demande de qui elle a été rédigée, soit une note de pure complaisance rédigée dans l’urgence à la seule fin de décider une prise en charge d’ores et déjà décidée par l’ancienne direction de l’UMP. » Devant le juge Van Ruymbeke, le 10 décembre 2014, Jean-François Magat, l’un des deux commissaires aux comptes de l’UMP, a assuré : « Nous n’avons pas été associés à la décision sur le paiement (…) Clairement, on ne nous a pas demandé notre avis. » Son collègue Georges Couronne a renchéri : « Mme Vautrin nous a dit que de toute façon elle assumait sa décision. » Ou plutôt, celle de M. Copé, comme elle l’a confié aux juges : « C’est M. Copé qui m’a parlé de la prise en charge des deux sanctions personnelles de Nicolas Sarkozy, dès le 8 juillet [2013], puisque c’est lui qui, en sa qualité de président de l’UMP, a proposé au bureau politique de lancer une opération de collecte et reversement des sommes dues par Nicolas Sarkozy. C’est lui qui a mis la machine de l’UMP à la disposition de Nicolas Sarkozy. »« Taper vite »Mais le 15 juin 2014, le trio Raffarin-Juppé-Fillon prend la tête de l’UMP, M. Copé ayant été emporté par la tempête Bygmalion. Tout va alors aller très vite. Dès le 20 juin 2014, une réunion décisive se tient dans les locaux du parti. Gilles Boyer et Nathalie Etzenbach y représentent respectivement M. Juppé et M. Fillon. M. Magat prend la parole. Comme il l’a rapporté au juge Van Ruymbeke, il fait savoir aux participants que « s’il s’avérait que la prise en charge n’était pas justifiée, nous [serions] dans le domaine du droit pénal ». « Quelques jours après, nous avons été informés du souhait de François Fillon de nous rencontrer pour nous entendre sur les points abordés lors de la réunion du 20 », ajoute M. Magat. Très vite, une autre réunion est donc mise sur pied, prévue pour le 25 juin 2014.Entre-temps, M. Fillon a déjeuné avec Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Elysée, afin de lui demander, selon ce dernier, de « taper vite » sur M. Sarkozy – propos contestés par M. Fillon. A la réunion du 25 juin 2014 sont présents, à l’UMP, les deux commissaires aux comptes, M. Fillon et son conseil Me François Sureau, à qui l’ex-premier ministre a demandé de rédiger un avis juridique complet sur un éventuel abus de confiance. « M. Fillon a très peu parlé. (…) Il était là pour s’informer », se rappelle M. Magat. Son collègue M. Couronne se souvient que « M. Fillon avait un mémo en main qui retraçait visiblement les points évoqués le 20 juin », à savoir ce possible abus de confiance qui l’obsède tant.« Indices graves et concordants »Ce 25 juin, la note Sureau est déjà disponible. Très étoffée, elle dit ceci : « Les sommes ont été affectées à un usage non autorisé par les statuts, mais bien à l’avantage personnel d’un tiers, M. Sarkozy, en remboursement d’une dette qu’il aurait dû acquitter sur son patrimoine propre. » L’avocat évoque explicitement les « indices graves et concordants qu’un abus de confiance a été commis ». Le 27 juin 2014, les commissaires aux comptes se déplacent au palais de justice de Paris pour « révéler les faits » au procureur de la République. « C’est deux jours après une réunion qu’ils ont eue avec François Fillon et son avocat François Sureau dans le bureau de l’UMP le 25 juin après-midi, réunion dont ils se gardent bien de faire état », s’emporte Mme Vautrin devant les magistrats.« Je précise que Patrick Stéfanini [bras droit de M. Fillon], à la demande de François Fillon, a sollicité l’administrateur de l’UMP Philippe Gustin afin qu’il organise pour François Fillon une réunion avec les commissaires aux comptes et l’avocat de François Fillon. Je remarque que la note de François Sureau est datée du même jour. Immédiatement après ces conversations, une révélation pour faits délictueux est transmise au procureur de Paris, qui ouvre une enquête préliminaire », persifle encore la députée UMP, qui voit dans l’enchaînement de ces faits la preuve de l’instrumentalisation de la justice. Hypothèse confortée par la révélation du déjeuner Jouyet- Fillon au cours duquel il aurait été question d’accélérer les procédures menaçant M. Sarkozy…body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui ne devrait pas l'empêcher d'être prochainement entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Jean-François Copé a, de son côté, été mis en examen le 3 février 2015 pour abus de confiance.Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 8; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next()Lire aussi : S'y retrouver dans les 9 affaires qui impliquent Nicolas Sarkozy Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.02.2015 à 09h46 • Mis à jour le11.02.2015 à 09h59 | Patrick Roger Le rapport annuel de la Cour des comptes a été rendu public mercredi 11 février. Pour son président, Didier Migaud, « le programme de 21 milliards d’euros d’économies prévues reste insuffisamment étayé ».Relevez-vous une évolution favorable dans la maîtrise des finances publiques ? Didier Migaud : Les résultats pour 2014 devraient être meilleurs qu’annoncés dans le cadre de l’« opération vérité » engagée par le gouvernement. Toutefois, 2014 marque une interruption du mouvement de réduction des déficits. La situation sera quasiment équivalente à celle de l’année précédente, au contraire de la très grande majorité des pays de l’Union européenne. Nous exprimons par ailleurs des interrogations sur la capacité de la France à réaliser ses objectifs pour 2015. Non pas tant en raison d’incertitudes sur le niveau de la croissance, mais en raison d’une inflation probablement moins importante que celle annoncée dans la loi de finances initiale. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a évoqué récemment 0,5 %, au lieu de 0,9 % prévu, mais elle pourrait être inférieure. Cela peut avoir des conséquences certes positives pour certaines dépenses, mais négatives sur le niveau des recettes, ainsi que sur le montant des économies prévues.Nous attirons l’attention sur l’importance de tenir les engagements pris sur la dépense. Il existe trop souvent un décalage entre les objectifs affichés et les résultats obtenus. Nos rapports montrent des marges d’efficience et d’efficacité, nous invitons les pouvoirs publics à s’en saisir.En 2014, les objectifs sur la dépense ont été tenus...La dépense est mieux maîtrisée qu’elle ne l’a été. Elle doit l’être davantage si l’on veut respecter l’objectif de 2015, plus ambitieux que celui de 2014. Or le programme de 21 milliards d’euros d’économies prévues reste insuffisamment étayé. Les aléas que nous avons relevés sur ces 21 milliards sont accentués par la faiblesse accrue de l’inflation. Il ne sera donc pas simple de respecter l’objectif annoncé d’une maîtrise renforcée de la dépense en 2015. S’il n’est pas respecté, c’est l’objectif de retour aux 3 % de déficit en 2017 qui sera compromis. Parallèlement, la dette continue d’augmenter et pourrait dépasser les 100 % en 2017. La dette supplémentaire que nous continuons d’accumuler va devoir être remboursée pendant des décennies, et sans doute pas aux taux exceptionnellement bas d’aujourd’hui. Le redressement des comptes publics doit s’opérer en utilisant les gains d’efficience et d’efficacité, pour une meilleure action publique, ce qui permettra aussi de renforcer le potentiel de croissance.La Cour des comptes préconise de nouvelles économies dans les services publics locauxLa Cour des comptes ne peut-elle pas elle-même gagner en efficacité ?Elle le fait depuis plusieurs années ! Nos missions ont été élargies à moyens constants et nous avons réorganisé le réseau des chambres régionales des comptes. Nous avons moins de personnels que nos homologues anglais ou allemands, alors que nous assurons davantage de missions qu’eux. Ce qui parfois est mal compris, c’est qu’une partie de nos magistrats exercent, sur des périodes déterminées, des responsabilités à l’extérieur de la Cour. Cette mobilité des hauts fonctionnaires évite le syndrome de la tour d’ivoire ! Ces allers-retours sont utiles. Appliquer nos procédures et nos règles déontologiques, qui obligent à se déporter le cas échéant, nous protège des conflits d’intérêts.La Cour ne devrait-elle pas se rapprocher davantage du Parlement pour le contrôle des politiques publiques ?Elle est déjà très proche du Parlement. Au-delà des six rapports annuels sur les finances publiques, elle a réalisé, en 2014, 17 enquêtes à sa demande et a été auditionnée une cinquantaine de fois. Sur le plan institutionnel, la Cour se situe toutefois à équidistance du Parlement et de l’exécutif. Elle assiste les pouvoirs publics, tout en restant indépendante. La liberté qu’elle a de programmer ses travaux est garantie. C’est essentiel. En outre, la contradiction et la collégialité la mettent à l’abri de tout parti pris. Un magistrat travaille toujours en équipe, et le résultat des contrôles fait l’objet d’une délibération collégiale.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Présenté mardi 10 février à François Hollande, le rapport annuel de la Cour des comptes est rendu public aujourd’hui. Il s’est notamment concentré sur « des sujets qui touchent à la vie quotidienne des Français et où on peut constater des marges possibles en termes d’efficience et d’efficacité », selon Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes. En voici les principaux points.Finances publiques, des doutes sur la capacité de la France à tenir ses objectifs en 2015. Même si les résultats de 2014 devraient être meilleurs qu’annoncés après la révision à la baisse opérée à l’été 2014, la Cour constate une interruption du mouvement de réduction des déficits publics, alors qu’ils diminuent ailleurs en Europe. Elle juge par ailleurs « incertaine » la réalisation des objectifs pour 2015 et nourrit de fortes inquiétudes sur le programme d’économies de 21 milliards d’euros annoncé, ce qui rend « hypothétique » le redressement des comptes publics au-delà de 2015.Agences de l’eau, beaucoup d’incohérences. Selon la Cour, les modalités d’attribution des aides versées par les agences et les taux des redevances qu’elles perçoivent font parfois prédominer des « intérêts catégoriels ». Les redevances perçues se sont éloignées du principe pollueur-payeur depuis 2007.Les stations de ski des Pyrénées, un avenir incertain. Des questions se posent par rapport à l’avenir d’un certain nombre de petites stations. Les collectivités n’ont plus les moyens d’assurer les investissements nécessaires pour maintenir l’activité. D’où la nécessité de procéder à des choix sur les petites stations qui ont du mal à tenir l’équilibre et qui connaissent une fréquentation en baisse.Le Crous, une modernisation indispensable. En matière de logement étudiant, l’offre est non seulement insuffisante mais mal répartie. Selon les territoires, il y a une gestion extrêmement complexe des bourses. La restauration universitaire est fortement déficitaire, coûteuse et relève d’un modèle économique un peu dépassé. La situation actuelle, selon la Cour, n’est pas soutenable.Réforme de la carte judiciaire : un bilan positif. Engagée en 2007 par Rachida Dati, ministre de la justice sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, elle fait l’objet d’un bilan « globalement positif » de la part de la Cour des comptes. « Cela a représenté la suppression d’une juridiction sur quatre. Cette réforme s’est concrétisée dans les limites budgétaires fixées, cela mérite d’être noté, ce n’est pas toujours le cas, estime M. Migaud. Selon l’enquête que nous avons faite, les tribunaux de grande instance qui ont été regroupés ont une meilleure productivité que les autres. La collégialité de ces juridictions a été renforcée. Cela ne s’est pas fait au détriment d’une justice de proximité. Nous appelons à poursuivre et amplifier la réforme de la carte judiciaire, avec notamment la question des cours d’appel, dont le nombre est très sensiblement supérieur au nombre de régions. »Système de paie des fonctionnaires : un échec coûteux. Le 4 mars 2014, une réunion interministérielle a entériné l’abandon du projet de refonte du circuit de paie des fonctionnaires de l’Etat, appelé « programme ONP » et lancé en 2007, qui visait à établir automatiquement la rémunération des agents de l’Etat. Une ambition excessive, une gouvernance défaillante : il en aura coûté 346 millions d’euros au budget de l’Etat.MuCEM, un avenir incertain. Inauguré le 7 juin 2013, le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM), à Marseille, a accueilli 3,4 millions de visiteurs entre juin 2013 et septembre 2014. « Ce succès ne saurait toutefois dissimuler les multiples vicissitudes qui ont émaillé la conduite de ce projet dont la réalisation aura nécessité au moins 350 millions d’euros », note la Cour. Celle-ci s’interroge sur l’avenir de cet équipement.Les services d’eau et d’assainissement, un émiettement préjudiciable. La carte intercommunale a peu évolué. Il y a 31 000 services d’eau et d’assainissement, dont 22 000 sont gérés en régie ; près de 92 % concernent un territoire de moins de 3 500 habitants. Cet émiettement du service public le fragilise. Du coup, des mutualisations ne se font pas, des investissements finissent par ne plus pouvoir être supportés par ces petites entités. La Cour appelle à des regroupements pour apporter une meilleure réponse à la fois aux enjeux de connaissance patrimoniale, de renouvellement des réseaux et d’amélioration des installations, notamment dans le traitement des eaux.Fonds structurels européens, une gestion insatisfaisante. Entre 2007 et 2013, la France a bénéficié de 14,3 milliards d’euros du Fonds européen de développement régional (Feder), auxquels s’ajoutent 13,9 milliards d’euros de cofinancements nationaux, soit au total 28,2 milliards d’euros. La Cour relève « les lacunes d’une gestion peu efficace et coûteuse ». La décentralisation, partielle ou totale, de la gestion des fonds européens pour la programmation 2014-2020 constitue un changement majeur. Ses modalités restent cependant à préciser pour rendre cette gestion plus efficace.Les compléments de rémunération des fonctionnaires d’Etat outre-mer, un maquis inextricable. Au fil des années, estime la Cour, le cadre juridique des surrémunérations est devenu de plus en plus complexe et, dans le même temps, ses justifications ont perdu une bonne part de leur fondement. Une refonte du système se révèle aujourd’hui souhaitable.Distribution d’actions gratuites à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) Entreprises, une dérive. Entre décembre 2007 et novembre 2010, 28 952 actions gratuites ont été distribuées à 60 salariés de la CDC Entreprises, filiale à 100 % de la Caisse des dépôts et consignations, alors que ce dispositif est normalement réservé aux sociétés concurrentielles. Le montage a pris fin en 2013, lors de la création de la Banque publique d’investissement (BPI) et de l’apport des actifs de CDC Entreprises, obligeant au rachat des actions pour un montant de 7,2 millions d’euros. « Le dénouement du dispositif s’est traduit, pour les personnels intéressés, par un effet d’aubaine difficilement justifiable », estime la Cour, qui a saisi la cour de discipline budgétaire et financière. La CDC Entreprises était alors dirigée par un magistrat de la Cour des comptes.Sous-préfectures, le statu quo. Contrairement à la démarche engagée pour la refonte de la carte judiciaire, la situation des arrondissements et des sous-préfectures n’a pratiquement pas évolué ces dernières années. « En tardant à prendre les décisions de restructuration qui s’imposent, les pouvoirs publics ont repoussé sans cesse l’indispensable réforme de ce réseau », déplore la Cour.Aéroports de Dole et Dijon, l’absence de concertation. Autre exemple d’incohérence, liée à l’absence de dialogue entre les régions et l’absence de clarification dans les compétences des uns et des autres : les deux aéroports, Dole et Dijon, situés à moins de 50 kilomètres l’un de l’autre, qui ont fait l’objet de politiques de soutien de la part des deux collectivités régionales, alors que cela n’a guère de sens d’organiser la concurrence entre ces deux aéroports et qu’il aurait été plus pertinent d’agir dans la concertation et dans la complémentarité.Des services publics trop coûteuxPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 15h36 • Mis à jour le13.02.2015 à 15h40 La moitié des électeurs UMP du premier tour de la législative partielle dans le Doubs a voté pour le FN au second tour, dimanche 8 février, affirme le chercheur Joël Gombin dans une analyse publiée vendredi par Slate. Selon le modèle qu'a pu établir M. Gombin, chercheur au Curapp-université de Picardie-Jules-Verne, un quart de ces électeurs ont voté PS, le dernier s'est abstenu ou a voté blanc ou nul.Dès lors, on ne peut « guère parler de succès du rassemblement républicain », souligne-t-il, mais plutôt constater « la fusion, relative certes mais néanmoins bien avancée, des électorats de l'UMP et du FN ». Autre enseignement : « Le FN n'aurait guère mobilisé de nouveaux électeurs entre les deux tours : à peine plus de 4 % des abstentionnistes du premier tour », selon son modèle.Lire le décryptage : Législatives dans le Doubs : les six enseignements du scrutinTraditionnellement, le FN mobilise au maximum son électorat dès le premier tour. Le PS et l'UMP possèdent davantage de réserve de voix chez les abstentionnistes, et en bénéficient dans un second tour face au FN. Dans le Doubs, le FN a progressé de 16 points entre les deux tours, notamment dans des communes où l'abstention avait été forte au premier tour. Cette progression n'a cependant rien d'exceptionnel, note M. Gombin, ayant « observé des progressions du même ordre, souvent même supérieures, à peu près chaque fois que le FN s'est retrouvé en duel au second tour d'une élection législative en 2012 et depuis, et ce quel que soit son adversaire ».FORCE D'ATTRACTIONAinsi, selon le chercheur, ce sont d'importants reports de voix UMP qui ont permis ce bond. « Pour passer d'un niveau de premier tour à un score s'approchant des 50 % face au PS, le FN doit plutôt compter sur sa force d'attraction envers des électeurs de droite que sur un réservoir d'électeurs FN déjà largement mobilisé au premier tour », souligne M. Gombin dans ses conclusions.Toujours d'après le modèle qu'il a établi, M. Gombin affirme que la victoire du candidat socialiste, Frédéric Barbier, « devrait beaucoup à sa capacité à mobiliser de nouveaux électeurs : pas moins de 17 % des abstentionnistes du premier tour auraient voté en sa faveur au second tour ». A noter aussi que, selon son modèle, 17 % des électeurs au premier tour de M. Barbier ont voté pour le FN au second tour.Face à son constat d'échec du front républicain (« parce que l'UMP refuse d'appeler à voter en faveur du PS, et parce que les électeurs de l'UMP se portent majoritairement sur le FN »), le chercheur note cependant que « la perspective de voir un candidat frontiste élu député permet une mobilisation réelle d'électeurs par ailleurs peu politisés et mobilisés, ou en tout cas abstentionnistes au premier tour ».Lire l'analyse : Dans le Doubs, les leçons du « séisme souterrain » du vote FN 13.02.2015 à 11h17 • Mis à jour le13.02.2015 à 15h38 | Claire Guélaud Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser. Le produit intérieur brut (PIB) français a à peine progressé au quatrième trimestre (+ 0,1 %). Et sur l’ensemble de l’année 2014, la croissance de l’économie nationale a été limitée à un modeste + 0,4 %. Ni plus ni moins qu’en 2012 et qu’en 2013.L’économie française tourne donc au ralenti depuis trois ans. Le ministre des finances, Michel Sapin, parle, lui de trois années de « petite croissance », qui ont eu « des effets extrêmement négatifs sur l’emploi ».« L’économie française est une économie qui n’avance pas très vite. Le chiffre de + 0,4 %, c’est celui que nous observons en tendance annualisée depuis le premier trimestre 2011. C’est quelque chose de très réduit et de pas dynamique », analyse Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management.l’économie française confirme qu’elle est bien moins dynamique que celle de l’Allemagne, du Royaume-Uni ou encore de l’Espagne.L’économie allemande progresseEn 2014, les moteurs traditionnels de l’économie, au premier rang desquels figure la double composante de la demande intérieure (la consommation des ménages et l’investissement), sont restés quasiment à l’arrêt.Les enquêtes de climat des affaires, plutôt bien orientées en octobre et novembre, se sont stabilisées en décembre, ce qui n’est pas bon signe.La demande intérieure reste atoneLe ralentissement de la croissance trimestrielle en fin d’année 2014 (+ 0,1 % après + 0,3 %) s’explique par l’atonie de la demande intérieure.La consommation des ménages a ralenti : + 0,2 % après + 0,3 % au troisième trimestre. Cette progression faible doit beaucoup au repli de la consommation en énergie (- 2,3 %) du fait de températures supérieures aux normales saisonnières.Hors énergie, observe Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee, la progression de la consommation a été de 0,4 %. L’investissement total a continué de baisser : - 0,5 % après - 0,6 %.In fine, la contribution de la demande intérieure finale (hors stocks) à la croissance a été limitée à un petit + 0,1 %.Les signaux divergent en matière d’investissementsLe mauvais chiffre de l’investissement reflète des situations assez différentes : une stabilisation hors construction, qui traduit, selon l’Insee, encore « pas mal d’attentisme » des entreprises et la poursuite de la contraction de l’investissement dans la construction (- 1,1 %), lequel est tombé à son plus bas niveau depuis la fin de l’année 1998.« L’investissement dans la construction a chuté, ce qui prouve bien que le problème de l’économie française c’est le bâtiment. En revanche, l’investissement industriel se redresse et c’est de lui que viendra le déclic », veut croire le ministre des finances, Michel Sapin.Le commerce extérieur n’est pas d’un grand secoursLe commerce extérieur a par ailleurs contribué positivement à la croissance (+ 0,1 %) du dernier trimestre 2014. Les exportations ont rebondi (+ 2,3 % après + 0,7 %) du fait de livraisons de matériel de transport bien plus importantes (+ 10,7 % après - 5 %), et les importations sont restées dynamiques (+ 1,7 % après + 1,3 %).Sur l’ensemble de l’année, toutefois, la contribution du commerce extérieur à la croissance a été négative (- 0,4 %) annulant le modeste + 0,4 % de la demande intérieure. L’économie française est quasiment à l’arrêt.Les incertitudes sont nombreuses pour l’année 2015Si amélioration il y a, elle ne peut venir que de l’effet sur la croissance de la baisse du prix de l’or noir et du taux de change euro-dollar. Dans sa note de conjoncture de décembre, l’Insee l’avait évalué à + 0,4 point sur la base d’un cours du pétrole à 70 dollars le baril.Il pourrait être supérieur, analyse Vladimir Passeron, car le prix de l’or noir a continué de baisser.En décembre, l’Insee prévoyait que l’acquis de croissance serait de + 0,7 % à la mi-2015 et de 1 % en glissement annuel.Ces prévisions pourraient toutefois être revisées en mars, lors d’un prochain point de conjoncture.« Nous avons eu quelques surprises négatives, indique M. Passeron. L’investissement des ménages en logement a continué, par exemple, de baisser au rythme de - 1,5 % par trimestre (- 6 % sur l’année), alors que nous pensions qu’il allait se redresser. En revanche, il y a aussi des aléas haussiers. Le prix du pétrole a continué de chuter. Il est bien inférieur aux 70 dollars le baril que nous avions prévus en décembre. L’impact de la baisse du cours de l’or noir sur la croissance pourrait être supérieur à ce que nous avions prévu ».« Il nous reste à espérer que 2015 soit l’année de la rupture. Que les ménages aient un peu plus de pouvoir d’achat, que la dynamique économique soit un peu plus du côté de la demande et que la croissance s’en ressente », relève Philippe Waechter.Dans l’immédiat, la France n’en est pas là. Et le caractère médiocre des enquêtes de climat des affaires en fin d’année, après le rebond des mois d’octobre et novembre, n’incite pas vraiment à l’optimisme. La confiance semble toujours faire défaut aux chefs d’entreprise.Michel Sapin, lui, reste néanmoins confiant dans la possibilité de l’économie française d’atteindre en 2015 une croissance de 1 %.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Christian Estrosi, le député et maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes), n’en démord pas. Il ne veut pas que l’aéroport de Nice-Côte d’Azur soit vendu à des investisseurs privés. Surtout des chinois, comme à Toulouse. M. Estrosi va tout faire pour s’y opposer.Pourtant le mouvement semble bien lancé. Jeudi 12 février, les députés ont adopté, en première lecture, l’article 49 de la loi Macron qui permet au gouvernement de vendre au plus offrant la participation de 60 % qu’il détient dans le capital de l’aéroport.Pas de quoi décourager le maire de Nice. Au vote des députés, M. Estrosi compte bien opposer celui des Niçois. Il va organiser à Nice un référendum sur la vente de l’aéroport.« Êtes-vous favorable à la privatisation de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur ? », telle sera la question posée aux Niçois jeudi 19 février dans 45 bureaux de vote de la ville. « La première date libre avant les vacances scolaires », ajoute l’édile.Ce sera « un vote consultatif », précise M. Estrosi, qui admet que le scrutin « n’aura pas force de loi ». Toutefois, il faudra voir « si Emmanuel Macron, ministre de l’économie, s’assoit sur la volonté du peuple ou pas ? », se défend le député-maire.11,6 millions de passagersA priori, la réponse ne fait pas de doute. Une très large victoire du non paraît acquise. Toutes les forces politiques de la ville, à droite comme à gauche, de même que les communes environnantes, sont vent debout contre cette cession.Il n’empêche, certains esprits chagrins ironisent contre ce scrutin symbolique. Ils dénoncent aussi le coût élevé de ce vote. Cela coûtera « 100 000 euros, prélevés sur les 400 000 euros » que l’aéroport rapporte à la ville de Nice (qui détient 5 % du capital), rétorque M. Estrosi.À l’en croire, la consultation ne sera pas vaine. Une forte mobilisation des électeurs et un raz-de-marée en faveur du non pourraient même, selon le député-maire, remettre en cause la privatisation de l’aéroport. M. Macron lui aurait ainsi assuré, jeudi à l’Assemblée, qu’il « [regardera] les résultats » et « en [tiendra] compte ».La grande crainte des opposants à la privatisation est que Nice, deuxième aéroport de France avec 11,6 millions de passagers en 2014, et évalué entre 800 millions et 1 milliard d’euros, devienne une simple base aéroportuaire pour des compagnies low cost.Pire qu’une vente à des investisseurs chinois, M. Estrosi redouterait presque plus encore « qu’un pays des émirats devienne actionnaire majoritaire de l’aéroport de Nice ».Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 09h59 • Mis à jour le13.02.2015 à 13h15 | Alexis Delcambre Personne n’aime se faire taper sur les doigts. Mais les responsables de l’information des radios et télévisions françaises ont réagi avec une rare véhémence aux trente-six mises en garde et mises en demeure notifiées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), jeudi 12 février, sur la couverture médiatique des attaques djihadistes à Paris et Montrouge, début janvier.« Les décisions du CSA soulèvent des questions majeures pour le droit à l’information dans notre pays, estime ainsi Thierry Thuillier, directeur de l’information de France Télévisions. Je souhaite être reçu par le CSA et demande des explications. »Attentats : 4 questions sur une couverture médiatique hors normesTonalité similaire sur l’autre rive de la Seine, à Radio France, qui a fait part, jeudi soir, de « sa surprise et de son étonnement » et « examine toutes les possibilités de recours contre cette sanction ». De fait, les décisions du CSA sont susceptibles d’appel et de recours devant le Conseil d’Etat.Selon nos informations, une réunion des responsables de l’information des radios et télévisions et d’ores et déjà programmée, mardi 17 février, au siège de TF1, afin d’échanger et d’étudier l’opportunité d’une réponse conjointe.Principe de précaution contre liberté d’informationLa plupart des médias audiovisuels sont concernés, car les notifications du CSA n’ont épargné personne – pas plus qu’elles n’ont ciblé un média en particulier. LCI s’est vu notifier trois mises en demeure ; BFMTV et iTélé deux, comme France 2 et TF1, qui avaient elles aussi fait le choix du direct, ou encore France 24 ; sans oublier Europe 1, France Info et France Inter, RFI, RMC, RTL ou Euronews.« Le CSA dit en quelque sorte que tous ceux qui ont fait du temps réel ont failli, commente Céline Pigalle, directrice de l’information du groupe Canal+ (propriétaire d’iTélé). Ceux qui ne sont pas sanctionnés [à l’image des médias du groupe M6] sont ceux qui n’ont pas proposé d’édition spéciale pour couvrir ces événements. Quel est le message ? »Un point concentre plus particulièrement l’ire des médias, d’autant qu’ils se voient tous mis en demeure pour ce motif : avoir annoncé que des affrontements avaient commencé entre forces de l’ordre et terroristes à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). « La divulgation de cette information aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour les otages de l’Hyper Cacher (…), dans la mesure où Amedy Coulibaly avait déclaré lier leur sort à celui de ses complices de Dammartin-en-Goële », écrit le CSA.Or, les médias rappellent que le statut de cette « déclaration » du preneur d’otages était incertain et n’avait pas fait l’objet d’une consigne policière explicite. « Si doute il y a, ce que je ne crois pas, il faut appliquer le principe de précaution en raison des vies en jeu », rétorque Nicolas About, membre du groupe de travail du CSA sur le sujet.Hyper Cacher : les versions contradictoires de BFM-TV et de la direction du RAIDSurtout, radios et télévisions jugent ce point « déconnecté de la réalité médiatique », pour reprendre les termes d’un directeur de rédaction. « Ça va devenir compliqué, si on ne peut plus informer en direct, juge Catherine Nayl, directrice de l’information du groupe TF1. Que fait-on ? On met un écran noir ? Des “bips” pour cacher les sons ? » « Il faudrait donc arrêter le direct, imagine Thierry Thuillier. Cela revient à pousser les gens vers les sites d’information – y compris le nôtre – ou les réseaux sociaux qui, eux, ne sont pas régulés par le CSA ! »Le Conseil ne nie pas cette limite, mais la loi ne lui donne compétence que sur les radios et télévisions. Depuis son arrivée à la tête du CSA en 2012, Olivier Schrameck plaide pour une extension de cette compétence aux « services de communication audiovisuelle » en ligne… mais il est risqué, politiquement, de déterrer le sujet sensible de la régulation du Web.Contrôler ce qui est dit à l’antenneLes autres points soulèvent moins de contestations. L’un concerne le choix de diffuser la vidéo montrant l’assassinat du policier Ahmed Merabet par les terroristes. Seule France 24 avait diffusé cette séquence – avec des atténuations –, et cela lui vaut une mise en demeure. « Je suis étonné, soupire néanmoins son directeur de la rédaction, Marc Saikali. Veut-on que nos téléspectateurs à l’étranger se reportent sur nos concurrentes Al-Jazira ou CNN, qui n’hésitent pas à montrer ce type d’images ? » Une autre mise en demeure concerne la divulgation de l’identité des frères Kouachi avant la diffusion de l’appel à témoins par la Préfecture de police. iTélé et LCI avaient donné à l’antenne des éléments permettant cette identification, issus d’informations qui circulaient sur les réseaux sociaux, parfois de source policière ou militaire. « Nous n’avons fait que relayer un appel à témoins », se défendent, en substance, les chaînes, soulignant qu’elles ne pouvaient passer sous silence une information qui circulait par ailleurs.Mais le CSA estime que, dans ce cas, le souci de ne pas « perturber l’action des autorités » l’emporte sur le droit d’informer. « Certes, la fiche de recherche avait fuité sur les réseaux sociaux, explique M. About. Mais les radios et télévisions ont un pouvoir accréditant. Quand elles en parlent, cela change le statut de cette information. En l’espèce, le gouvernement a été contraint de diffuser à son tour la fiche de recherche, car tout avait été dit sur les antennes. » Sans surprise, une dernière mise en demeure concerne la révélation, par cinq médias, que des personnes étaient cachées sur les lieux des prises d’otages de Dammartin-en-Goële ou de la porte de Vincennes. Ces « révélations » ont pu prendre des formes variées : information glissée à l’antenne par un journaliste, ou parfois par un témoin interrogé en direct, dont la parole ne pouvait être filtrée.Pour le CSA, ces mentions ont été « susceptibles de menacer gravement la sécurité des personnes retenues dans les lieux ». Les médias se voient donc incités à retenir ce type d’informations, mais aussi à réfléchir aux moyens de contrôler ce qui est dit à l’antenne – y compris par des non-journalistes – dans des situations de direct intégral, pour rester des garants actifs de l’information.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger Alors que l’Assemblée nationale rendait publique sur son site jeudi 12 février, pour la deuxième année consécutive, la répartition de la réserve parlementaire, la Cour des comptes publiait un référé qui égratigne sévèrement cette pratique des « subventions pour travaux d’intérêt local » (STIL). Ces crédits ouverts dans la loi de finances au titre des aides exceptionnelles aux collectivités territoriales et mis à la disposition du ministère de l’intérieur se partagent entre la réserve ministérielle et, pour la plus grande fraction, la réserve parlementaire. Leur montant global de 2006 à 2012, période examinée par la Cour des comptes, dépasse le milliard d’euros.Or, au vu d’« un emploi qui ne correspond pas toujours aux objectifs initiaux », d’un dispositif à l’« efficacité incertaine » et à la « gestion coûteuse », les conclusions de la Cour sont sans ambiguïté. « Dans ces conditions, conclut le référé, le maintien en l’état de la procédure de subventions pour travaux d’intérêt local, redondante avec des dispositifs mieux encadrés poursuivant des objectifs similaires, sinon identiques, n’apparaît pas compatible avec l’objectif d’un bon emploi des deniers publics. » Dans leur réponse, les ministres de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, et des finances, Michel Sapin, tout en se disant ouverts à une « discussion », rappellent que, la majorité des crédits étant répartie entre les parlementaires par les commissions des finances du Sénat et de l’Assemblée nationale, « l’évolution de ce dispositif ne peut être envisagée qu’en associant pleinement les deux assemblées ». Autrement dit, l’exécutif renvoie au législatif le soin, s’il le désire, d’avancer des propositions pour réviser ce système. Un désir qui, jusque-là, n’apparaît pas ardent.Simple clientélismeQue reproche à ces crédits la Cour des comptes, après avoir analysé plus de 60 000 subventions attribuées entre 2006 et 2012 et réalisé un examen approfondi de 550 dossiers ? Elle salue certes l’effort récent de transparence a posteriori avec la publication des montants et des destinataires. Mais, note-t-elle, les préfets, théoriquement tenus de le faire, « se retranchent derrière la décision d’affectation du ministre pour ne pas procéder à l’ensemble des contrôles nécessaires avant l’octroi effectif de l’aide ».Elle déplore la dérive qui s’est opérée sur l’emploi de ces aides, initialement destinées à « soutenir les collectivités en difficultés financières graves à la suite de circonstances anormales ». La lecture des subventions accordées en 2013 et 2014 montre qu’une grande partie est consacrée à un saupoudrage au profit d’associations locales, sans plus d’explications qu’au titre du fonctionnement, ce qui relève du plus simple clientélisme. « Ces aides bénéficient en outre, relève la Cour, à des collectivités au potentiel financier largement supérieur à la moyenne ou disposant de marges fiscales non mobilisées. »« Les vérifications de la Cour sur 550 dossiers ont montré que, parmi eux, plus de 40 % ne comportaient pas toutes les pièces justificatives requises, portaient sur des dépenses inéligibles ou auraient dû appeler une instruction plus approfondie des services de l’Etat sur leur conformité », indique la Cour des comptes, qui s’interroge sur le caractère d’« intérêt général » de bon nombre d’investissements.Procédure peu efficiente, règles inégalement appliquées, subventions se substituant à des financements qui auraient dû normalement être budgétisés, absence de coordination des différents dispositifs d’aide de l’Etat et, de plus, gestion coûteuse – avec un coût plus de deux fois et demie supérieur à celui de la gestion de la dotation d’équipement des territoires ruraux –…, « le moment est venu de s’interroger sur l’utilité de cette forme d’aide à l’heure où l’Etat est conduit à revoir ses formes d’intervention financières dans les territoires », conclut la Cour des comptes.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Léchenet Cela devient presque routinier. Après des années de fonctionnement dans l'ombre, l'Assemblée nationale a publié, jeudi 12 février, la distribution par député de la réserve parlementaire pour l'année 2014. Enveloppe autrefois répartie arbitrairement entre certains parlementaires, son fonctionnement est désormais mieux organisé. Et sa publication s'est institutionnalisée.Ce sont, en 2014, 80,2 millions d'euros que les députés se sont partagés et ont dirigés vers les bonne oeuvres de leur choix. Un montant légèrement en baisse par rapport à 2013. Il s'élevait alors à 81,6 millions d'euros. La réserve se répartit à 54 % vers des travaux aux communes et à 46 % vers des associations.Lire aussi : La Cour des comptes déplore les dérives clientélistes de la réserve parlementaireIl a fallu attendre l'acharnement d'un professeur de mathématiques de Lot-et-Garonne, Hervé Lebreton, pour en obtenir la publication. Il faut dire que longtemps, son existence n'était connue que d'une petite partie de parlementaires, proches de la commission des finances. Et en 2013, après un passage devant le tribunal administratif, le ministère de l'intérieur avait communiqué l'ensemble des subventions réparties par les parlementaires et les ministres pour l'année 2012.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423751942874 .graphe").css("height", 450)$("#container_1423751942874 .title").empty()if ("Les subventions de la réserve réparties équitablement"!= ""){Les subventions de la réserve réparties équitablement")}$("#container_1423751942874 .subtitle").empty()if ("Montant de la réserve par groupe parlementaire pour 2014."!= ""){Montant de la réserve par groupe parlementaire pour 2014.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423751942874 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www2.assemblee-nationale.fr/reserve_parlementaire/plf/2014", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Assemblée nationale", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Socialistes","UMP","UDI","Non indiqué","Ecologistes","Radicaux","Communistes et apparentés","NI"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Montant", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 40396770 ], [ "", 24632557 ], [ "", 4092383 ], [ "", 2856000 ], [ "", 2637890 ], [ "", 2309018 ], [ "", 2101366 ], [ "", 1142574 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1423751942874 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Depuis, le partage est plus équitable et la publication régulière. Chaque député peut subventionner des projets pour un montant total de 130 000 euros. Les poids lourds de l'Assemblée – vice-présidents, questeurs, présidents de groupe et présidents de commission – disposent de 260 000 euros quand M. Bartolone lui-même distribue 520 000 euros. Cas particulier, Gilles Carrez, député UMP du Val-de-Marne, bénéficie du montant le plus élevé en raison de son poste de président de la commission des finances, avec 555 000 euros.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423753320256 .graphe").css("height", 450)$("#container_1423753320256 .title").empty()if ("Les hautes responsabilités de l'Assemblée partagent les plus hauts montants"!= ""){Les hautes responsabilités de l'Assemblée partagent les plus hauts montants")}$("#container_1423753320256 .subtitle").empty()if ("Les 15 députés dont l'ensemble des montants de la réserve parlementaire en 2014 sont les plus importants."!= ""){Les 15 députés dont l'ensemble des montants de la réserve parlementaire en 2014 sont les plus importants.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423753320256 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www2.assemblee-nationale.fr/reserve_parlementaire/plf/2014?idDemandeur=&typeTri=depu", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Assemblée nationale", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Gilles Carrez","Claude Bartolone","Hervé Mariton","Patrick Bloche","Marie-Françoise Clergeau","Laurence Dumont","Jean-Jacques Urvoas","Catherine Lemorton","Bernard Roman","Bruno Le Roux","Jean-Paul Chanteguet","Élisabeth Guigou","Sandrine Mazetier","Christian Eckert","François Brottes"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Montant", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 555000 ], [ "", 518000 ], [ "", 268000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 259900 ], [ "", 258000 ], [ "", 257000 ], [ "", 255500 ], [ "", 255000 ], [ "", 254500 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1423753320256 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Fidèle à ses habitudes, M. Carrez a donné le bénéfice d'une bonne partie de sa réserve à des projets dans la ville du Perreux-sur-Marne, dont il est maire. Des travaux de voirie et d'étanchéité reçoivent 350 000 euros, soit plus de 60 % de sa réserve.Les députés piochant dans leur réserve pour financer des travaux dans la commune dont ils sont maires sont d'ailleurs plutôt nombreux. Huguette Bello, députée communiste de La Réunion et maire de Saint-Paul jusqu'en mars 2014, Jean Leonetti, député UMP des Alpes-Maritimes et maire d'Antibes ou Georges Ginesta, député UMP du Var et maire de Saint-Raphaël ont chacun attribué une bonne partie de leur réserve à des projets de réhabilitation ou d'aménagement dans leur commune. « Supprimer la pratique »Mais aucune règle n'entoure le dispositif, et si les députés favorisent souvent des projets dans leur circonscription, rien ne leur interdit d'aller voir plus loin. Ainsi, François Pupponi, député PS du Val-d'Oise et maire de Sarcelles a fait bénéficier de 10 000 euros de sa réserve une association de pétanque située à Zonza, en Corse-du-Sud.Malgré la transparence accrue, les critères d'attribution restent flous, prêtant le flanc aux accusations de clientélisme. Pour régler en partie le problème, la députée Nouvelle Donne du Calvados, Isabelle Attard, apparentée aux écologistes, a choisi depuis son élection en 2012 de confier la répartition à des électeurs de sa circonscription. « Les parlementaires n'ont pas à distribuer d'argent, explique-t-elle. On se retrouve quand même avec une somme, donc j'essaie au moins de garantir aux citoyens qu'il ne s'agit pas de clientélisme. » Tiré au sort parmi des volontaires, le jury constitué a pu répartir les 130 000 euros aux projets qu'il jugeait les plus intéressants. La pratique a depuis séduit Jacqueline Fraysse (Gauche démocrate et républicaine, Hauts-de-Seine).Surtout que la réserve de l'Assemblée n'est qu'une partie de l'édifice. Malgré l'inscription dans la loi de la publication des différentes subventions lors du débat sur la transparence de la vie publique, la réserve du Sénat a tardé à être publiée en 2014. L'ensemble des subventions versées à ce titre devrait figurer en annexe du projet de loi de réglement, voté au début du mois de juillet. Ces éléments publiés par les chambres ne sont que des autorisations d'engagement et il revient aux ministères de publier les subventions versées. Leur publication aurait également l'avantage de connaître les montants des réserves ministérielles, elles aussi encore obscures.« Il faudrait totalement supprimer cette pratique sans pour autant supprimer les lignes budgétaires, poursuit Mme Attard. Mais comme la réserve n'est pas encadrée par la loi, je ne peux faire un amendement pour proposer sa suppression. » Les assauts répétés de quelques députés et de la Cour des comptes n'auront pas la peau de la réserve, installée dans les pratiques des parlementaires, qui en font même parfois un argument électoral.Eglises, tracteurs et défibrillateursLa réserve est un levier utile pour le soutien aux budgets des communes. Nombre de projets sont financés grâce au soutien des députés. On compte une vingtaine de projets de mise en place de système de « vidéo-protection », près de 80 projets d’aménagement de cimetières, de la « réféction d’un mur » à la « aménagement d’un jardin du souvenir ». Cet inventaire se poursuit avec une douzaine de défibrillateurs et une vingtaine de tracteurs.Ce sont également 277 subventions qui sont attribuées pour des églises, quand seulement deux concernent des synagogues et deux des temples. Aucune mosquée n’est subventionnée par la réserve.Alexandre LéchenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.02.2015 à 16h24 • Mis à jour le12.02.2015 à 16h31 Le groupe Union pour un mouvement populaire (UMP) au Sénat a gagné un siège jeudi 12 février. Le Conseil constitutionnel a annoncé avoir inversé le résultat d'une élection dans le Vaucluse, ce qui permet à l'UMP Alain Dufaut de reprendre le siège de la socialiste Geneviève Jean.Les juges avaient été saisis par M. Dufaut, sénateur depuis 1987, battu en septembre 2014.Lire aussi : Sénatoriales : les résultats circonscription par circonscriptionDÉSORMAIS 144 SÉNATEURS UMPDans ce département, où devaient être désignés trois élus à la proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne, les listes conduites par le socialiste Claude Haut et l'UMP Alain Dufaut avaient obtenu une moyenne identique pour l'attribution du troisième siège (196).M. Haut l'avait remporté, la règle prévoyant l'attribution à la liste ayant le nombre de voix le plus élevé avant de calculer la moyenne. Mais le Conseil constitutionnel a estimé qu'un bulletin « qui ne comportait aucun signe de reconnaissance a été considéré à tort comme nul » et que le nombre de voix recueillies par la liste de M. Dufaut devait être porté à 197. En conséquence, « le troisième siège de sénateur du département de Vaucluse doit être attribué non à la liste conduite par M. Haut mais à celle conduite par M. Dufaut » et « il y a lieu (...) de proclamer M. Dufaut sénateur du département de Vaucluse en lieu et place de Mme Jean ».Le groupe sénatorial UMP est donc porté à 144 élus, et le groupe socialiste à 110. 11.02.2015 à 19h51 • Mis à jour le11.02.2015 à 20h47 | Françoise Fressoz L’unité nationale a vécu. Invité mercredi 11 février de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le centriste Jean-Christophe Lagarde a accusé François Hollande d’avoir « voulu instrumentaliser » l’esprit du 11 janvier en tentant « une échappée solitaire ».Le chef de l’Etat a d’abord « semblé ouvert » au dialogue en convoquant plusieurs représentants politiques juste après les attentats, mais depuis, « rien ne s’est passé » a déploré le patron de l’Union des démocrates indépendants (UDI). « Au lieu de faire un diagnostic de ce qui dysfonctionne dans la société française, (…) nous avons eu des soliloques, des déclarations unilatérales et une conférence de presse où l’on parle pendant deux heures du projet de service civique, et pendant 20 secondes de l’économie et de l’emploi », a- t- il ajouté.Décrivant une « France en guerre contre la barbarie », le maire de Drancy a reproché à François Hollande de mal préparer le pays à cette guerre. « Je ne suis pas sûr que tout le monde ait compris les enjeux qu’il y a derrière ces attaques terroristes. Les barbares de Daech et d’Al-Qaïda attaquent notre mode de vie, notre échelle de valeurs, la place des droits de l’homme, la place de la femme dans la société, le rôle de la laïcité » a-t-il expliqué.Invoquant la gravité du contexte, Jean-Christophe Lagarde accuse le président de la République de ne « pas réarmer moralement les Français » et dit craindre qu’en cas de nouveaux attentats, « on perde la tête ». Or, selon lui, « l’objectif des barbares est de séparer la communauté musulmane de la communauté nationale pour provoquer un conflit civil majeur ». Entre UMP et FN, « une digue a été rompue » Interrogé sur le résultat de la législative partielle du Doubs, qui a vu dimanche la victoire du PS mais d’une courte tête devant un Front national en progression, le centriste a pointé « la dérive droitière » de l’UMP, favorisée par « des personnalités comme Thierry Mariani ou Laurent Wauquiez ».« Une digue a été rompue » qui favorise la porosité entre l’électorat de droite et celui d’extrême droite, a- t- il déploré en rappelant que « lorsque Jacques Chirac avait tracé la frontière, il y avait moins d’électeurs qui passaient de l’un à l’autre. Il y avait aussi moins d’électeurs de la gauche qui passaient vers l’extrême droite ».Jean-Christophe Lagarde a par ailleurs indiqué qu’il avait récemment vu François Bayrou. « Évidemment que je le rencontre », a- t -il précisé en se démarquant de ceux qui, au sein de l’UMP, jettent l’anathème sur le patron du MoDem qui avait appelé à voter pour François Hollande à titre personnel au second tour de l’élection présidentielle de 2012 « Je veux travailler avec tous les gens qui ont été ou qui se sentent trahis, cocufiés, par François Hollande », a- t- il précisé.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Des progrès mais peut mieux faire. Dans son rapport annuel, publié mercredi 11 février, la Cour des comptes critique la politique de ressources humaines et la caisse de retraite du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Ses observations sont toutefois moins alarmistes que celles formulées il y a cinq ans à propos du système de pensions de cette institution.Chargé de produire des rapports et des avis, notamment sur les projets de loi, le CESE est composé de 233 membres issus du monde économique, syndical, associatif, etc. S’y ajoutent 72 « personnalités associées » désignées par le gouvernement qui participent aux travaux des conseillers. Le CESE emploie près de 140 fonctionnaires et dispose d’un budget annuel de 38 millions d’euros. La gestion des effectifs s’est améliorée, relève la Cour, mais des difficultés subsistent. « Le niveau élevé de rémunération dont bénéficient les agents (…) ne favorise pas la mobilité externe, constate-t-elle. La structure des personnels est figée et les perspectives d’évolution interne (…) sont des plus réduites. » Les mesures d’avancement sont rapides : près de la moitié des équipes s’en sont vu accorder une au cours des six dernières années. Résultat : la majorité des agents a « atteint son grade maximal ».Quant à leur rémunération, elle est formée, pour une très large part, de primes et d’indemnités, dont certaines sont « sans équivalent dans la fonction publique » (indemnité de séance, prime de départ à la retraite, de naissance, de mariage, de vacances, de fin d’année…). Leur architecture a été refondue en 2014 : ceux qui étaient susceptibles de subir une perte de revenus du fait de la création de ce nouveau régime indemnitaire reçoivent une « indemnité compensatrice ».La Cour des comptes préconise de nouvelles économies dans les services publics locauxLe temps de travail des agents « reste inférieur à la durée légale », d’après la Cour. Théoriquement, ils effectuent 1 607 heures dans l’année, comme les autres fonctionnaires, mais ce quota ne peut pas être atteint compte tenu du nombre de jours de congés : 54 auxquels s’ajoutent les 104 samedis et dimanches et onze « jours fériés légaux ». De plus, les agents d’accueil, huissiers et standardistes sont soumis à des régimes spécifiques encore plus avantageux : leur base annuelle varie de 1 353 à 1 402 heures, majorées de 72 heures pour six samedis de présence. Le temps d’habillage et de déshabillage est également pris en compte (71 heures par an), tout comme les fermetures tardives (forfait de 62 à 111 heures). Or l’effectivité de ces servitudes « est impossible à contrôler », regrette la Cour.Enfin, la Caisse de retraite des ex-membres du CESE continue d’être déficitaire, alors même que des mesures de redressement ont été prises après les recommandations de la Cour en 2010 : augmentation des cotisations, suppression des bonifications familiales, baisse du montant des pensions…Dans sa réponse au rapport, le président du CESE, Jean-Paul Delevoye, fait valoir qu’une « nouvelle organisation » a été instaurée afin de garantir « la mise en œuvre d’un contrôle interne » en matière de « pilotage des effectifs et de la masse salariale ». S’agissant du temps de travail, les 1 607 heures annuelles s’appliquent « désormais à tous les agents », affirme M. Delevoye – ce qui peut laisser supposer que ce n’était pas le cas auparavant. Les particularités qui prévalent sur certaines catégories d’agents (accueil, etc.) visent à assurer « au mieux la continuité du service ». Ainsi, le temps d’habillage et de déshabillage est justifié par l’obligation de porter une « tenue vestimentaire professionnelle », précise M. Delevoye.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Un pas de plus vers le contrôle. Mercredi 18 février, en recevant le rapport des députés-questeurs en charge des finances du Palais-Bourbon, le bureau de l’Assemblée nationale devrait prendre une décision radicale concernant l’IRFM, cette « indemnité représentative de frais de mandat » dont dispose chaque député. D’un montant de 5 770 euros bruts mensuels, elle s’ajoute à la rémunération nette des élus et est régulièrement l’objet de critiques et de polémiques car elle n’est soumise à aucun contrôle et non imposable. Plusieurs députés se sont déjà fait attraper la main dans le sac, utilisant cette somme normalement réservée à leurs frais professionnels pour des cadeaux ou des voyages personnels. Si le président (PS) de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a déjà fait baisser de 10 % cette indemnité dès le mois de juin 2012, des anomalies persistent dans son utilisation.Dernièrement, l’Association pour une démocratie directe, qui milite pour plus de transparence, a ainsi accusé 150 députés d’utiliser cette somme pour rembourser le crédit immobilier de leur permanence d’élus, ce qui leur permettait d’en devenir pleinement propriétaire à l’issue de leur mandat et donc de s’enrichir personnellement.Attestation sur l’honneurUne pratique jusqu’à présent implicitement tolérée mais qui sera strictement interdite à l’avenir, promet l’entourage de Claude Bartolone, qui prévoit d’accueillir favorablement les mesures du rapport des députés-questeurs allant en ce sens.Jusqu’à présent, rien n’était expressément précisé quant à l’utilisation de l’IRFM ; désormais, les élus devront signer une attestation sur l’honneur reconnaissant cette nouvelle interdiction. Seront ensuite opérés des contrôles aléatoires – et non systématiques, M. Bartolone estimant à 90 le nombre de personnes nécessaires pour faire ce travail –, couplés aux analyses de la nouvelle Haute Autorité sur la transparence qui surveillera tout potentiel enrichissement personnel des députés pendant leur mandat.A une semaine de la réunion du bureau, Claude Bartolone espère rallier les présidents des six groupes parlementaires à sa cause et assure avoir déjà l’accord du groupe UMP sur le sujet.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean Birnbaum Les hommes qui ont commis les attentats « n’ont rien à voir avec la religion musulmane », a affirmé François Hollande, le 9 janvier. Ces tueurs n’ont « rien à voir avec l’islam », a insisté Laurent Fabius, trois jours plus tard. Les paroles du président de la République et du ministre des affaires étrangères, amplifiées par beaucoup d’autres voix, relèvent évidemment d’une intention louable. Elles traduisent la nécessité, bien réelle, de prévenir l’amalgame mortifère entre islam et terrorisme.A bien y réfléchir, pourtant, ces déclarations pourraient être à double tranchant. Car affirmer que les djihadistes n’ont rien à voir avec l’islam, c’est considérer que le monde musulman n’est aucunement concerné par les fanatiques qui se réclament du Coran. C’est donc prendre à revers tous les intellectuels musulmans qui se battent, à l’intérieur même de l’islam, pour opposer l’islam spirituel à l’islam politique, l’espérance à l’idéologie.Provoquer un sursautLoin d’affirmer que l’islamisme n’a rien à voir avec la religion musulmane, ces « nouveaux penseurs de l’islam », ainsi que les a nommés Rachid Benzine dans un livre précieux (Albin Michel, 2008), luttent pour dissocier l’islam de sa perversion islamiste. Comme les réformateurs juifs et chrétiens ayant travaillé à soustraire leur foi à l’emprise de ceux qui la défigurent, ils s’efforcent de fonder un islam accordé au monde moderne, à une société ouverte, où le théologique et le politique se trouveraient enfin séparés. Ces penseurs sont conscients que certains djihadistes ont fréquenté les mosquées et les écoles coraniques de grandes villes arabes, où l’islam se trouve souvent pris en otage par des doctrinaires qui ont tout autre chose en tête que l’élan spirituel et l’exégèse symbolique.« Constater la misère de l’islam sous les effets de l’islamisme devrait apporter sursaut, éveil, vigilance », écrivait Abdelwahab Meddeb, récemment disparu, dans un livre intitulé Face à l’islam (Textuel, 2004), où il affirmait que « la tâche de l’heure est de séparer l’islam de ses démons islamistes ». Deux ans plus tôt, Meddeb signait un essai au titre emblématique, La Maladie de l’islam (Seuil), où il allait jusqu’à écrire : « Si le fanatisme fut la maladie du catholicisme, si le nazisme fut la maladie de l’Allemagne, il est sûr que l’intégrisme est la maladie de l’islam », avant d’ajouter, quelques lignes plus loin : « Au lieu de distinguer le bon islam du mauvais, il vaut mieux que l’islam retrouve le débat et la discussion, qu’il redécouvre la pluralité des opinions, qu’il aménage une place au désaccord et à la différence. »Une volonté de destruction et d’autodestructionOutre Abdelwahab Meddeb, il faut citer, si l’on s’en tient aux livres écrits en français, le nom de Mohammed Arkoun, lui aussi disparu (Humanisme et Islam, Vrin, 2005), et encore ceux de penseurs bien vivants, eux, comme Rachid Benzine, donc, Hichem Djaït (La Crise de la culture islamique, Fayard, 2003), Malek Chebel (Manifeste pour un islam des Lumières, Hachette littérature, 2004), Abdennour Bidar (L’Islam sans soumission, Albin Michel, 2012) ou Fethi Benslama.Ce dernier, qui est psychanalyste, note dans sa Déclaration d’insoumission à l’usage des musulmans et de ceux qui ne le sont pas (Flammarion, 2005) : « Ce que nous devons interroger prioritairement, c’est la brèche qui a libéré dans l’aire d’islam une telle volonté de détruire et de s’autodétruire. Ce que nous devons penser et obtenir, c’est une délivrance sans concession avec les germes qui ont produit cette dévastation. Un devoir d’insoumission nous incombe, à l’intérieur de nous-mêmes et à l’encontre des formes de servitude qui ont conduit à cet accablement. »Pluralité des lectures du coranCes jours-ci, bien au-delà de la France, des intellectuels musulmans ont lancé des appels à la réforme, à la fondation d’un islam qui renouerait avec la tradition critique et le travail philologique pour se relancer autrement (voir Le Monde du 20 janvier). Face aux intégristes qui voudraient faire main basse sur le Coran, ces penseurs mettent en avant la pluralité des lectures et des interprétations possibles. Face aux dogmatiques qui exigent une obéissance aveugle à la loi, ils réaffirment que la foi est d’abord une quête de sens, une aventure de la liberté.La meilleure façon de lutter contre l’islamisme, c’est d’admettre que l’islam est en guerre avec lui-même. Qu’il se trouve déchiré, depuis des siècles maintenant, entre crispation dogmatique et vocation spirituelle, entre carcan politique et quête de sagesse. Ainsi, pour les réformateurs, l’urgence n’est pas de nier l’influence de l’islamisme sur une large partie du monde musulman, mais plutôt de prêter main-forte à toutes les voix discordantes, souvent isolées, voire menacées, qui luttent pour redonner sa chance à l’islam spirituel. A l’islam des poètes et des mystiques, celui de Rumi, Ibn’Arabi ou Molla Sadra, ce grand philosophe iranien qui écrivait, au XVIIe siècle, que « la religion est une chose intérieure » et que Dieu ne doit pas être « enchaîné ». A l’islam des simples croyants, surtout, dont la fidélité relève non pas de la soumission à un ensemble de prescriptions toujours plus délirantes, mais d’une espérance vécue, d’un pèlerinage intérieur.Prévenir les amalgames, c’est une nécessité. Eviter les raccourcis haineux, dynamiter les préjugés, c’est une urgence absolue. Mais pour atteindre cet objectif, plutôt que de marteler l’idée selon laquelle l’islam n’a « rien à voir » avec ses avatars monstrueux, comme le font les plus hautes autorités de l’Etat, mieux vaut aider et conforter tous les musulmans qui luttent au jour le jour pour se réapproprier leur religion, et libérer enfin l’islam de ses chaînes islamistes.Jean BirnbaumJournaliste au Monde, responsable du "Monde des Livres"SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean Birnbaum Les hommes qui ont commis les attentats « n’ont rien à voir avec la religion musulmane », a affirmé François Hollande, le 9 janvier. Ces tueurs n’ont « rien à voir avec l’islam », a insisté Laurent Fabius, trois jours plus tard. Les paroles du président de la République et du ministre des affaires étrangères, amplifiées par beaucoup d’autres voix, relèvent évidemment d’une intention louable. Elles traduisent la nécessité, bien réelle, de prévenir l’amalgame mortifère entre islam et terrorisme.A bien y réfléchir, pourtant, ces déclarations pourraient être à double tranchant. Car affirmer que les djihadistes n’ont rien à voir avec l’islam, c’est considérer que le monde musulman n’est aucunement concerné par les fanatiques qui se réclament du Coran. C’est donc prendre à revers tous les intellectuels musulmans qui se battent, à l’intérieur même de l’islam, pour opposer l’islam spirituel à l’islam politique, l’espérance à l’idéologie.Provoquer un sursautLoin d’affirmer que l’islamisme n’a rien à voir avec la religion musulmane, ces « nouveaux penseurs de l’islam », ainsi que les a nommés Rachid Benzine dans un livre précieux (Albin Michel, 2008), luttent pour dissocier l’islam de sa perversion islamiste. Comme les réformateurs juifs et chrétiens ayant travaillé à soustraire leur foi à l’emprise de ceux qui la défigurent, ils s’efforcent de fonder un islam accordé au monde moderne, à une société ouverte, où le théologique et le politique se trouveraient enfin séparés. Ces penseurs sont conscients que certains djihadistes ont fréquenté les mosquées et les écoles coraniques de grandes villes arabes, où l’islam se trouve souvent pris en otage par des doctrinaires qui ont tout autre chose en tête que l’élan spirituel et l’exégèse symbolique.« Constater la misère de l’islam sous les effets de l’islamisme devrait apporter sursaut, éveil, vigilance », écrivait Abdelwahab Meddeb, récemment disparu, dans un livre intitulé Face à l’islam (Textuel, 2004), où il affirmait que « la tâche de l’heure est de séparer l’islam de ses démons islamistes ». Deux ans plus tôt, Meddeb signait un essai au titre emblématique, La Maladie de l’islam (Seuil), où il allait jusqu’à écrire : « Si le fanatisme fut la maladie du catholicisme, si le nazisme fut la maladie de l’Allemagne, il est sûr que l’intégrisme est la maladie de l’islam », avant d’ajouter, quelques lignes plus loin : « Au lieu de distinguer le bon islam du mauvais, il vaut mieux que l’islam retrouve le débat et la discussion, qu’il redécouvre la pluralité des opinions, qu’il aménage une place au désaccord et à la différence. »Une volonté de destruction et d’autodestructionOutre Abdelwahab Meddeb, il faut citer, si l’on s’en tient aux livres écrits en français, le nom de Mohammed Arkoun, lui aussi disparu (Humanisme et Islam, Vrin, 2005), et encore ceux de penseurs bien vivants, eux, comme Rachid Benzine, donc, Hichem Djaït (La Crise de la culture islamique, Fayard, 2003), Malek Chebel (Manifeste pour un islam des Lumières, Hachette littérature, 2004), Abdennour Bidar (L’Islam sans soumission, Albin Michel, 2012) ou Fethi Benslama.Ce dernier, qui est psychanalyste, note dans sa Déclaration d’insoumission à l’usage des musulmans et de ceux qui ne le sont pas (Flammarion, 2005) : « Ce que nous devons interroger prioritairement, c’est la brèche qui a libéré dans l’aire d’islam une telle volonté de détruire et de s’autodétruire. Ce que nous devons penser et obtenir, c’est une délivrance sans concession avec les germes qui ont produit cette dévastation. Un devoir d’insoumission nous incombe, à l’intérieur de nous-mêmes et à l’encontre des formes de servitude qui ont conduit à cet accablement. »Pluralité des lectures du coranCes jours-ci, bien au-delà de la France, des intellectuels musulmans ont lancé des appels à la réforme, à la fondation d’un islam qui renouerait avec la tradition critique et le travail philologique pour se relancer autrement (voir Le Monde du 20 janvier). Face aux intégristes qui voudraient faire main basse sur le Coran, ces penseurs mettent en avant la pluralité des lectures et des interprétations possibles. Face aux dogmatiques qui exigent une obéissance aveugle à la loi, ils réaffirment que la foi est d’abord une quête de sens, une aventure de la liberté.La meilleure façon de lutter contre l’islamisme, c’est d’admettre que l’islam est en guerre avec lui-même. Qu’il se trouve déchiré, depuis des siècles maintenant, entre crispation dogmatique et vocation spirituelle, entre carcan politique et quête de sagesse. Ainsi, pour les réformateurs, l’urgence n’est pas de nier l’influence de l’islamisme sur une large partie du monde musulman, mais plutôt de prêter main-forte à toutes les voix discordantes, souvent isolées, voire menacées, qui luttent pour redonner sa chance à l’islam spirituel. A l’islam des poètes et des mystiques, celui de Rumi, Ibn’Arabi ou Molla Sadra, ce grand philosophe iranien qui écrivait, au XVIIe siècle, que « la religion est une chose intérieure » et que Dieu ne doit pas être « enchaîné ». A l’islam des simples croyants, surtout, dont la fidélité relève non pas de la soumission à un ensemble de prescriptions toujours plus délirantes, mais d’une espérance vécue, d’un pèlerinage intérieur.Prévenir les amalgames, c’est une nécessité. Eviter les raccourcis haineux, dynamiter les préjugés, c’est une urgence absolue. Mais pour atteindre cet objectif, plutôt que de marteler l’idée selon laquelle l’islam n’a « rien à voir » avec ses avatars monstrueux, comme le font les plus hautes autorités de l’Etat, mieux vaut aider et conforter tous les musulmans qui luttent au jour le jour pour se réapproprier leur religion, et libérer enfin l’islam de ses chaînes islamistes.Jean BirnbaumJournaliste au Monde, responsable du "Monde des Livres"SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs Les électeurs de la quasi-totalité du territoire sont appelés aux urnes les dimanches 22 et 29 mars pour élire leurs conseillers départementaux, selon une nouvelle formule. Les points clés.1. Qui élit-on ?Ces élections, jusqu'ici baptisées cantonales, sont devenues départementales. Mais ce sont les mêmes élus : les membres de ce qui est encore le conseil général, et qui sera après ce scrutin le conseil départemental. Il s'agit donc de renouveler une très grande partie de la composition des assemblées des 101 départements français. Ceux-ci disposent de compétences multiples : sur les transports, l'action sociale ou les collèges.Jusqu'ici, on élisait un conseiller général par canton, pour un mandat de six ans, avec renouvellement par moitié des assemblées tous les trois ans. Le mode de scrutin a changé : désormais, ce seront deux conseillers qui seront élus par canton (avec une diminution du nombre de ces derniers), toujours au suffrage universel direct à deux tours. Le mandat restera de six ans, mais l'assemblée sera renouvelée intégralement en une seule fois.2. Quels sont les nouveaux cantons ?Les conseillers départementaux sont donc élus sur la base de l'unité géographique du canton, qui date de 1789. On en comptait alors 4 649, qui servaient de base pour la répartition des effectifs de gendarmes ou de sapeurs-pompiers, ou encore pour la perception des impôts. Surtout, jusqu'en 1958, le canton correspond au ressort judiciaire des juges de paix chargés de régler les petits litiges locaux. Aujourd'hui, les cantons ne sont plus utilisés que pour l'élection des conseillers généraux (et bientôt départementaux).Très longtemps, personne ne s'est attaqué à ce découpage ancien, laissé au bon vouloir des préfectures, ce qui a about à des inégalités parfois spectaculaires de population selon les cantons. En 2010, le projet de réforme de Nicolas Sarkozy et d'Edouard Balladur prévoyait leur disparition dans une première mouture, mais ils avaient finalement subsisté pour élire les « conseillers territoriaux » supposés siéger à la région et au département. La gauche a abrogé cette réforme, pour y substituer la sienne, qui conserve les cantons, mais en les modifiant selon une règle de taille : il ne doit pas y avoir plus de 20% de disparité de population d'un canton à un autre.On est donc passé de 3 863 à 1 995 cantons. Mais comme dans le même temps chaque canton élit non plus un mais deux conseillers départementaux, le nombre de ceux-ci a légèrement augmenté, 3 990 contre 3 863.3. Quels départements votent ?Lors des dernières élections cantonales, en 2011, la moitié des cantons élisait des conseillers généraux. Cette fois, quasiment tous les départements vont renouveler leurs assemblées, à quelques exceptions de taille cependant :La ville de Paris, puisque le Conseil de Paris, élu à l'issue des municipales, joue le rôle de conseil départementalLa nouvelle métropole de Lyon, où le conseil métropolitain, issu de l'assemblée de la communauté d'agglomération du Grand Lyon, joue lui aussi le rôle de conseil municipal, et même si le reste du département du Rhône aura, lui, des électionsGuyane et Martinique, qui voteront en décembre, parallèlement aux régionales en France, pour élire une assemblée de la collectivité territoriale unique qui remplacera conseil départemental et régional.4. Quel mode de scrutin ?Avec le nouveau système de vote, inédit jusqu'ici, les candidats doivent désormais se présenter en binômes, obligatoirement un homme et une femme (leurs suppléants doivent être de même sexe). Un binôme peut être élu dès le premier tour s'il répond à une double condition : avoir recueilli plus de la moitié des suffrages exprimés et le quart des inscrits.Si aucun binôme ne remplit ces conditions, ceux ayant réuni au moins 12,5 % des inscrits peuvent se maintenir au second tour, il peut donc y avoir des triangulaires. La majorité relative (recueillir davantage de suffrages que son ou ses concurrents) suffit ensuite pour gagner l'élection.5. Quelles sont les dates clés de la campagne ?Les candidatures aux départementales sont ouvertes depuis le 9 février. jusqu'au 16. La campagne électorale débutera officiellement le 9 mars, et durera jusqu'au 21 mars à minuit, veille du premier tour. Celle du second tour durera du 23 mars jusqu'au 28 mars minuit. A l'issue du second tour, le 29 mars, il faudra encore attendre l'élection des présidents de conseils départementaux pour avoir une idée définitive de la couleur de la majorité dans chaque département.Les DécodeursJournaliste au Monde Alexandre Lemarié et Matthieu Goar L’information a plongé l’UMP dans l’embarras : l’organisation des jeunes du parti est dirigée depuis trois mois par… un sans-papiers. Stéphane Tiki, président des Jeunes pop’ depuis le mois de décembre, se trouve en situation irrégulière en France, comme l’a révélé Le Canard enchaîné mercredi 11 février. De nationalité camerounaise, ce jeune homme de 27 ans vivant en France depuis dix ans n’avait plus de titre de séjour en règle. Il a assuré à la direction de l’UMP qu’il a effectué une demande de naturalisation, après avoir obtenu un visa d’étudiant peu après son arrivée en France, en 2006. Le hic, c’est que son visa a expiré avant qu’il obtienne une réponse à sa demande de naturalisation, qui est en cours de traitement. « Il se retrouve de facto dans un trou juridique », résume un responsable du parti.L’ironie du sort, c’est que ce militant engagé fait partie du courant du parti le plus dur à l’encontre des étrangers en situation irrégulière : la Droite forte, dirigé par les ultra-sarkozystes Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, dont il était un des porte-parole. En tant qu’étranger, il peut bien entendu être président du mouvement jeune, mais ne peut en aucun cas prétendre à des fonctions électives. Or, cet ambitieux briguait une candidature aux élections régionales en Ile-de-France.« Ce pays que j’aime »Dénonçant « une polémique infamante », M. Tiki a annoncé mardi soir sur sa page Facebook qu’il se mettait en congé de la présidence des jeunes de l’UMP. Manière de faire retomber la pression. Il a pris cette décision après s’être entretenu avec le président du parti, Nicolas Sarkozy, qui l’a nommé à la tête des Jeunes pop' le 17 décembre. « Je n’ai pas attendu d’obtenir la nationalité française pour m’engager pour ce pays que j’aime. Je vis en France, j’ai étudié au lycée français et en France, je travaille en France », insiste ce soutien indéfectible de l’ancien chef de l’Etat.Il s’était engagé à l’UMP en 2006 pour soutenir Nicolas Sarkozy et n’a cessé depuis de se mobiliser pour défendre les intérêts de son champion. Il était un des chefs de file de « Génération Sarkozy », un collectif de jeunes UMP, qui soutenait la campagne de M. Sarkozy pour la présidence de l’UMP. Il avait lancé ce groupe lors de la rentrée des Jeunes pop’, le 30 août, au Touquet (Pas-de-Calais). Ce jour-là, il expliquait ressentir le besoin d’avoir un chef clairement identifié, après « le cauchemar » du violent affrontement qui opposa Jean-François Copé à François Fillon, fin 2012. « Il nous faut un capitaine qui nous guide, incarne l’opposition à François Hollande, et nous mène à la victoire lors des prochaines élections », soulignait-il. Il avait été le premier jeune UMP à être reçu par Nicolas Sarkozy en juillet 2013 dans les bureaux de l’ancien président rue de Miromesnil, à Paris.» Lire : UMP : enquête sur les ressorts de la « sarkomania »Cet entrepreneur est aussi proche de la maire du 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati, auprès de qui il milite, et avait soutenu massivement Jean-François Copé lorsque ce dernier présidait le parti de 2012 à 2014. Son dévouement lui avait valu d’être nommé par M. Copé secrétaire national de l’UMP. Son implication dans la vie interne du parti a toujours impressionné au sein de la direction : il est présent à chaque manifestation du parti, que ce soit une simple réunion de militants ou une convention thématique.Voir cette vidéo de France 3 Paris Ile-de-France, qui le présente : Après sa nomination comme président des jeunes UMP, il expliquait au Monde : « Nicolas Sarkozy nous a dit qu’il fallait remettre l’église au milieu du village. Depuis le départ de Benjamin Lancar et avec la guerre Copé-Fillon qui s’est largement répercutée sur les jeunes, l’urgence était de nous remettre au travail, de faire revivre le mouvement sur le terrain. Il n’y a plus de fillonistes, de copéistes et je ne suis pas le président des jeunes sarkozystes. Il n’y a que des UMPistes. » Depuis, il avait effectué des déplacements et envoyé des communiqués sur l’emploi des jeunes par exemple. Il avait nommé plusieurs responsables départementaux et commencé à reconstruire l’organisation des jeunes UMP. Si la plupart des dirigeants de l’UMP ne souhaitent pas l’accabler, en estimant que M. Tiki s’était refugié « dans le déni » sur sa situation administrative, d’autres ont la dent dure. Le député Thierry Mariani a dénoncé « un manque d’honnêteté » et le « grand amateurisme » de la direction du parti. « Je n’envisage que l’on puisse choisir quelqu’un qui n’est pas français pour diriger les jeunes d’un parti politique en France », s’est-il indigné sur I-Télé. M. Tiki a au moins gagné des appuis dans les rangs de la gauche. « Tout mon soutien (pour une fois) à Stéphane Tiki qui, comme les autres citoyens sans-papiers vivant ici, mérite d’être régularisé », a écrit sur Twitter, Ian Brossat, adjoint communiste à la maire de Paris. « Il peut compter sur les jeunes socialistes pour se battre pour sa régularisation », a abondé la présidente de ce mouvement, Laura Slimani, sur le réseau social.Assurer l’intérimLa mise en congé de M. Tiki ne devrait pas ouvrir pour autant une guerre de succession au sein des jeunes UMP. « Sarkozy n’entend pas le remplacer à la présidence des Jeunes pop’. Il veut seulement qu’il se mette en retrait de manière provisoire, en attendant que la tempête passe », affirme un dirigeant. L’idée serait de réinstaller M. Tiki en numéro un du mouvement jeune, une fois qu’il aura régularisé sa situation. Sûrement lors de la création du nouveau parti voulu par M. Sarkozy, après les élections départementales, fin mars.Plusieurs membres du parti sont d’ores et déjà positionnés pour assurer l’intérim à la tête du mouvement : Mathieu Darnaud, qui est secrétaire national de l’UMP aux jeunes et aux jeunes actifs ; Jonas Haddad, adjoint au maire de Bernay (Eure) et soutien de Bruno Le Maire ; Aurore Bergé, chef de file de l’opposition à Magny (Yvelines), proche de Nathalie Kosciusko-Morizet ; ou encore Clément Forestier, candidat aux élections départementales à Montrouge. Le jeune UMP Mohamed Toubache-Ter, qui juge « inéluctable la démission » de M. Tiki de la présidence des jeunes, s’est décrit comme « candidat déclaré à sa succession ».Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.02.2015 à 11h36 • Mis à jour le11.02.2015 à 17h48 Par Michel Jouard, enseignant retraité et militant citoyen et solidaireLa formidable réaction citoyenne du 11 janvier et des jours précédents, à Paris, dans toute la France et même dans le reste du monde, apporte un nouvel éclairage sur le rôle que peuvent jouer les citoyens dans une démocratie moderne. Bien que ce mouvement extraordinaire demeure encore largement à élucider, tout le monde a confusément conscience que, sur plusieurs plans, « rien ne sera plus comme avant ». Je délaisserai la signification la plus symbolique de ce mouvement, la réaffirmation forte des valeurs fondamentales de l'humanité ets de la démocratie pour explorer un autre champs, délaissé par les commentateurs et les politiques, celui du rôle que devraient jouer les citoyens dans une démocratie moderne.En France comme dans toutes les nations démocratiques modernes, la démocratie a adopté, dès le départ une forme représentative presque unique, depuis le parlementarisme britannique jusqu'au présidentialisme à l'américaine, incontournable, imitée, reprise par toutes les nouvelles démocraties issues de la décolonisation. En Europe et en Amérique, pendant tout le XIXe siècle, la représentation s'est limitée aux couches aisées de la population, aux hommes et parfois aux seules ethnies dominantes.L'habitude a été prise de confier pendant la durée d'un mandat, la gestion des affaires communes à des politiciens, issus le plus souvent eux-mêmes des classes supérieures instruites qui définissent, en petits comités, avant les élections et en cours de mandat, les grands axes d'intervention et les mesures concrètes que les institutions peuvent appliquer. Le contre pouvoir est assuré, pour l'essentiel, par l'opposition, généralement parlementaire, qui critique publiquement et avancent parfois des contre propositions.La presse, si elle est aussi démocratique, peut également jouer son rôle de « quatrième pouvoir ». De temps en temps, certains citoyens descendent dans la rue pour exprimer plus directement et parfois violemment leur opposition à la politique conduite ou, là encore, des revendications alternatives. Mais le mécanisme principal d'évaluation et éventuellement de sanction citoyenne a toujours été et demeure le vote de fin de mandat. Tous les quatre, cinq ou six ans, les citoyens reviennent dans le jeu démocratique et expriment à nouveau leur opinion. La plupart des politologues, des journalistes et des politiques me répondront : « Et alors ? »Il n'aura pas échappé aux observateurs attentifs et doués d'un minimum d'esprit critique que, depuis quelques années et même à mon avis, depuis quelques décennies, ce modèle éprouve des difficultés croissante à représenter les aspirations des citoyens -qui sont sans doutes devenues de plus en plus difficiles à cerner et à satisfaire.Il semble assez évident que, dans la plupart des pays d'ancienne démocratie, en Europe, en Amérique, principalement, un écart croissant, j'oserais même dire un fossé, s'est creusé entre une représentation politique de plus en plus technocratique, dépassée par les problèmes et par la démultiplication des contraintes de tous ordres et des citoyens de plus en plus insatisfaits et de plus en plus démotivés.J'ose affirmer que nous sommes entrés, certes progressivement et peut-être insidieusement, depuis de nombreuses années, dans une crise de plus en plus aiguë, de la démocratie représentative qui, précisément, représente de moins en moins et de moins en moins bien, la diversité, la complexité des aspirations citoyennes.Créer des « comités citoyens »Des tentatives d'implication plus étroite des citoyens ont été mises en place, dans quelques pays dont la France, dans les plus grandes villes et dans quelques autres, parfois à l'échelle régionale, pour consulter plus régulièrement, les citoyens, pour les écouter et éventuellement les faire participer à la gestion des affaires communes. C'est le principe de la démocratie participative, expérimentée de manière ambitieuse dans certains pays, comme le Brésil et institué a minima, en France, à travers les Conseils de quartier depuis le début des années 2000.Un bilan plus précis et plus nuancé de ces expériences mérite d'être tiré mais il semble, du moins en France, qu'un nombre assez limité de citoyens s'y investissent (par exemple, dans la ville de Lyon, le nombre de conseillers de quartier est passé de 9000 à 3000, de 2001 à 2012, pour une population de près de 500 000 habitants) et que peu d'élus osent s'aventurer dans une concertation authentique et à plus forte raison dans une association active avec les citoyens.Pourtant, les conditions culturelles de l'exercice de la citoyenneté ont profondément évolué, non seulement dans les pays développés mais même dans certains pays dits « en développement ». Il me semble que les mentalités des citoyens sont irriguées par deux influences contradictoires. D'une part, la tendance à l'individualisme, au consumérisme qui poussent de nombreux citoyens, en particulier les plus jeunes, à se désintéresser des problèmes collectifs et donc à ne plus guère s'y investir et même à ne plus voter, ou alors à choisir leur vote comme on choisit un produit dans un supermarché.D'autre part, l'élévation considérable du niveau d'instruction, d'information donc de compréhension des problèmes qui, certes, ne sont pas proportionnelles et qui permettent à une part croissante de la population d'appréhender les problématiques politiques et éventuellement de formuler des propositions pertinentes. Le grand mouvement citoyen de janvier rappelle avec force qu'une partie significative des Français a la maturité et la capacité de s'investir dans les problèmes communs.Comment avancer vers une telle perspective ? Il faut d'abord lancer un grand débat sur l'état de notre démocratie, en donnant la parole aux citoyens et en mettant les partis politiques devant leurs responsabilités, car ils ont beaucoup fait, par leurs pratiques douteuses, pour dégoûter les citoyens de la politique.Ensuite, nous pourrions créer des « comités citoyens », dans les quartiers, dans les villes, dans les cantons ruraux pour débattre des nouvelles formes de démocratie à créer et, d'ores et déjà commencer à exercer ce nouveau pouvoir citoyen face aux élus locaux, à faire émerger des projets citoyens et à s'opposer aux mesures souvent technocratiques ou injustes des collectivités locales.Il serait bon aussi, à la suite des événements tragiques de Paris, de prendre localement des initiatives pour favoriser, améliorer ou rétablir le vivre ensemble dans la tolérance et la diversité Gérard Davet et Fabrice Lhomme L’essentielUne enquête est en cours après que l’UMP a réglé les 516 615 euros infligés personnellement à Nicolas Sarkozy après le dépassement du plafond de dépenses de campagne.Le parti aurait pris cette décision sur la seule foi d’une note non datée et sans en-tête.L’ex-trésorière du parti, Catherine Vautrin, mise en examen l’année dernière, suspecte un « règlement de comptes politique » entre François Fillon et Nicolas Sarkozy. L’enquête judiciaire sur l’affaire des pénalités à laquelle Le Monde a eu accès semble confirmer que c’est en toute illégalité que l’UMP s’est s’acquittée en octobre 2013 des sanctions financières (516 615 euros) infligées à Nicolas Sarkozy pour avoir dépassé le plafond autorisé lors de la campagne présidentielle de 2012. Lire : Quelle est cette affaire des comptes de campagne de l'UMP ?Selon un rapport de synthèse de la police judiciaire du 26 septembre 2014, « ces faits seraient susceptibles de constituer un abus de confiance au détriment des adhérents de l’UMP, les fonds de ce parti ayant été utilisés dans l’intérêt personnel de Nicolas Sarkozy ». Dans la foulée, le 6 octobre 2014, une information judiciaire était ouverte du chef d’« abus de confiance », confiée aux juges Renaud Van Ruymbeke, Serge Tournaire et René Grouman. Catherine Vautrin, députée de la Marne et ex-trésorière de l’UMP, et Jean-François Copé, ancien président du parti, ont tous deux été mis en examen, et Nicolas Sarkozy s’attend à être convoqué sous peu par les magistrats.Lire aussi : Pourquoi Sarkozy a réglé à l'UMP ses pénalités de campagneL’enquête n’a pas seulement mis au jour une manœuvre financière illicite ; elle suggère aussi l’idée d’une manipulation politique. François Fillon aurait vu dans cette affaire l’opportunité de mettre hors course son grand rival, Nicolas Sarkozy. Amère, Mme Vautrin l’a elle-même confiée aux juges, le 4 décembre 2014 : « Je ne peux que constater que j’ai la très désagréable impression d’être au milieu d’un règlement de comptes politique. » Les faits semblent lui donner raison. Mme Vautrin s’est appuyée, pour justifier sa décision de payer les pénalités de M. Sarkozy, sur une simple note juridique, rédigée par Me Philippe Blanchetier, conseil de l’UMP mais aussi de… M. Sarkozy.Dans une ordonnance du 1er décembre 2014, le juge Serge Tournaire, qui a accordé à l’avocat le statut de témoin assisté, émet une hypothèse : « Il n’est pas exclu que cette note, non datée, qui ne comporte aucun en-tête et dont on ne sait pas précisément à la demande de qui elle a été rédigée, soit une note de pure complaisance rédigée dans l’urgence à la seul fin de décider une prise en charge d’ores et déjà décidée par l’ancienne direction de l’UMP. » Devant le juge Van Ruymbeke, le 10 décembre 2014, l’un des deux commissaires aux comptes de l’UMP, Jean-François Magat a assuré : « Nous n’avons pas été associés à la décision sur le paiement (…) Clairement, on ne nous a pas demandé notre avis. » Son collègue Georges Couronne a renchéri : « Mme Vautrin nous a dit que de toute façon elle assumait sa décision. » Ou plutôt, celle de M. Copé, comme elle l’a confié aux juges : « C’est M. Copé qui m’a parlé de la prise en charge des deux sanctions personnelles de Nicolas Sarkozy, dès le 8 juillet [2013], puisque c’est lui qui, en sa qualité de président de l’UMP, a proposé au bureau politique de lancer une opération de collecte et reversement des sommes dues par Nicolas Sarkozy. C’est lui qui a mis la machine de l’UMP à la disposition de Nicolas Sarkozy. »« Taper vite »Mais le 15 juin 2014, le trio Raffarin-Juppé-Fillon prend la tête de l’UMP, M. Copé ayant été emporté par la tempête Bygmalion. Tout va alors aller très vite. Dès le 20 juin 2014, une réunion décisive se tient dans les locaux du parti. Gilles Boyer et Nathalie Etzenbach y représentent respectivement M. Juppé et M. Fillon. M. Magat prend la parole. Comme il l’a rapporté au juge Van Ruymbeke, il indique aux participants que « s’il s’avérait que la prise en charge n’était pas justifiée, nous [serions] dans le domaine du droit pénal ». « Quelques jours après, nous avons été informés du souhait de François Fillon de nous rencontrer pour nous entendre sur les points abordés lors de la réunion du 20 », ajoute M. Magat. Très vite, une autre réunion est donc mise sur pied, prévue pour le 25 juin 2014.Entre-temps, M. Fillon a déjeuné avec Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Elysée, afin de lui demander, selon ce dernier, de « taper vite » sur M. Sarkozy – propos contestés par M. Fillon. A la réunion du 25 juin 2014 sont présents, à l’UMP, les deux commissaires aux comptes, M. Fillon et son conseil Me François Sureau, à qui l’ex-premier ministre a demandé de rédiger un avis juridique complet sur un éventuel « abus de confiance ». « M. Fillon a très peu parlé. (…) Il était là pour s’informer », se rappelle M. Magat. Son collègue M. Couronne se souvient que « M. Fillon avait un mémo en main qui retraçait visiblement les points évoqués le 20 juin », à savoir ce possible abus de confiance qui l’obsède tant.« Indices graves et concordants »Ce 25 juin, la note Sureau est déjà disponible. Très étoffée, elle dit ceci : « Les sommes ont été affectées à un usage non autorisé par les statuts, mais bien à l’avantage personnel d’un tiers, M. Sarkozy, en remboursement d’une dette qu’il aurait dû acquitter sur son patrimoine propre. » L’avocat évoque explicitement les « indices graves et concordants qu’un abus de confiance a été commis ». Le 27 juin 2014, les commissaires aux comptes se déplacent au palais de justice de Paris pour « révéler les faits » au procureur de la République. « C’est deux jours après une réunion qu’ils ont eue avec François Fillon et son avocat François Sureau dans le bureau de l’UMP le 25 juin après-midi, réunion dont ils se gardent bien de faire état », s’emporte Mme Vautrin devant les magistrats.« Je précise que Patrick Stéfanini (bras droit de M. Fillon), à la demande de François Fillon, a sollicité l’administrateur de l’UMP Philippe Gustin afin qu’il organise pour François Fillon une réunion avec les commissaires aux comptes et l’avocat de François Fillon. Je remarque que la note de François Sureau est datée du même jour. Immédiatement après ces conversations, une révélation pour faits délictueux est transmise au procureur de Paris qui ouvre une enquête préliminaire », persifle encore la députée UMP, qui voit dans l’enchaînement de ces faits la preuve de l’instrumentalisation de la justice. Hypothèse confortée par la révélation du déjeuner Jouyet- Fillon au cours duquel il aurait été question d’accélérer les procédures menaçant M. Sarkozy…body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui ne devrait pas l'empêcher d'être prochainement entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Jean-François Copé a, de son côté, été mis en examen le 3 février 2015 pour abus de confiance.Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 8; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next()Lire aussi : S'y retrouver dans les 9 affaires qui impliquent Nicolas Sarkozy Fabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.02.2015 à 09h46 • Mis à jour le11.02.2015 à 09h59 | Patrick Roger Le rapport annuel de la Cour des comptes a été rendu public mercredi 11 février. Pour son président, Didier Migaud, « le programme de 21 milliards d’euros d’économies prévues reste insuffisamment étayé ».Relevez-vous une évolution favorable dans la maîtrise des finances publiques ? Didier Migaud : Les résultats pour 2014 devraient être meilleurs qu’annoncés dans le cadre de l’« opération vérité » engagée par le gouvernement. Toutefois, 2014 marque une interruption du mouvement de réduction des déficits. La situation sera quasiment équivalente à celle de l’année précédente, au contraire de la très grande majorité des pays de l’Union européenne. Nous exprimons par ailleurs des interrogations sur la capacité de la France à réaliser ses objectifs pour 2015. Non pas tant en raison d’incertitudes sur le niveau de la croissance, mais en raison d’une inflation probablement moins importante que celle annoncée dans la loi de finances initiale. Le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a évoqué récemment 0,5 %, au lieu de 0,9 % prévu, mais elle pourrait être inférieure. Cela peut avoir des conséquences certes positives pour certaines dépenses, mais négatives sur le niveau des recettes, ainsi que sur le montant des économies prévues.Nous attirons l’attention sur l’importance de tenir les engagements pris sur la dépense. Il existe trop souvent un décalage entre les objectifs affichés et les résultats obtenus. Nos rapports montrent des marges d’efficience et d’efficacité, nous invitons les pouvoirs publics à s’en saisir.En 2014, les objectifs sur la dépense ont été tenus...La dépense est mieux maîtrisée qu’elle ne l’a été. Elle doit l’être davantage si l’on veut respecter l’objectif de 2015, plus ambitieux que celui de 2014. Or le programme de 21 milliards d’euros d’économies prévues reste insuffisamment étayé. Les aléas que nous avons relevés sur ces 21 milliards sont accentués par la faiblesse accrue de l’inflation. Il ne sera donc pas simple de respecter l’objectif annoncé d’une maîtrise renforcée de la dépense en 2015. S’il n’est pas respecté, c’est l’objectif de retour aux 3 % de déficit en 2017 qui sera compromis. Parallèlement, la dette continue d’augmenter et pourrait dépasser les 100 % en 2017. La dette supplémentaire que nous continuons d’accumuler va devoir être remboursée pendant des décennies, et sans doute pas aux taux exceptionnellement bas d’aujourd’hui. Le redressement des comptes publics doit s’opérer en utilisant les gains d’efficience et d’efficacité, pour une meilleure action publique, ce qui permettra aussi de renforcer le potentiel de croissance.La Cour des comptes préconise de nouvelles économies dans les services publics locauxLa Cour des comptes ne peut-elle pas elle-même gagner en efficacité ?Elle le fait depuis plusieurs années ! Nos missions ont été élargies à moyens constants et nous avons réorganisé le réseau des chambres régionales des comptes. Nous avons moins de personnels que nos homologues anglais ou allemands, alors que nous assurons davantage de missions qu’eux. Ce qui parfois est mal compris, c’est qu’une partie de nos magistrats exercent, sur des périodes déterminées, des responsabilités à l’extérieur de la Cour. Cette mobilité des hauts fonctionnaires évite le syndrome de la tour d’ivoire ! Ces allers-retours sont utiles. Appliquer nos procédures et nos règles déontologiques, qui obligent à se déporter le cas échéant, nous protège des conflits d’intérêts.La Cour ne devrait-elle pas se rapprocher davantage du Parlement pour le contrôle des politiques publiques ?Elle est déjà très proche du Parlement. Au-delà des six rapports annuels sur les finances publiques, elle a réalisé, en 2014, 17 enquêtes à sa demande et a été auditionnée une cinquantaine de fois. Sur le plan institutionnel, la Cour se situe toutefois à équidistance du Parlement et de l’exécutif. Elle assiste les pouvoirs publics, tout en restant indépendante. La liberté qu’elle a de programmer ses travaux est garantie. C’est essentiel. En outre, la contradiction et la collégialité la mettent à l’abri de tout parti pris. Un magistrat travaille toujours en équipe, et le résultat des contrôles fait l’objet d’une délibération collégiale.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Présenté mardi 10 février à François Hollande, le rapport annuel de la Cour des comptes est rendu public aujourd’hui. Il s’est notamment concentré sur « des sujets qui touchent à la vie quotidienne des Français et où on peut constater des marges possibles en termes d’efficience et d’efficacité », selon Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes. En voici les principaux points.Finances publiques, des doutes sur la capacité de la France à tenir ses objectifs en 2015. Même si les résultats de 2014 devraient être meilleurs qu’annoncés après la révision à la baisse opérée à l’été 2014, la Cour constate une interruption du mouvement de réduction des déficits publics, alors qu’ils diminuent ailleurs en Europe. Elle juge par ailleurs « incertaine » la réalisation des objectifs pour 2015 et nourrit de fortes inquiétudes sur le programme d’économies de 21 milliards d’euros annoncé, ce qui rend « hypothétique » le redressement des comptes publics au-delà de 2015.  Agences de l’eau, beaucoup d’incohérences. Selon la Cour, les modalités d’attribution des aides versées par les agences et les taux des redevances qu’elles perçoivent font parfois prédominer des « intérêts catégoriels ». Les redevances perçues se sont éloignées du principe pollueur-payeur depuis 2007.  Les stations de ski des Pyrénées, un avenir incertain. Des questions se posent par rapport à l’avenir d’un certain nombre de petites stations. Les collectivités n’ont plus les moyens d’assurer les investissements nécessaires pour maintenir l’activité. D’où la nécessité de procéder à des choix sur les petites stations qui ont du mal à tenir l’équilibre et qui connaissent une fréquentation en baisse.  Le Crous, une modernisation indispensable. En matière de logement étudiant, l’offre est non seulement insuffisante mais également mal répartie. Selon les territoires, il y a une gestion extrêmement complexe des bourses. La restauration universitaire est fortement déficitaire, coûteuse et relève d’un modèle économique un peu dépassé. La situation actuelle, selon la Cour, n’est pas soutenable.  Réforme de la carte judiciaire : un bilan positif. Engagée en 2007 par Rachida Dati, ministre de la justice sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, elle fait l’objet d’un bilan « globalement positif » de la part de la Cour des comptes. « Cela a représenté la suppression d’une juridiction sur quatre. Cette réforme s’est concrétisée dans les limites budgétaires fixées, cela mérite d’être noté, ce n’est pas toujours le cas, estime M. Migaud. Selon l’enquête que nous avons faite, les tribunaux de grande instance qui ont été regroupés ont une meilleure productivité que les autres. La collégialité de ces juridictions a été renforcée. Cela ne s’est pas fait au détriment d’une justice de proximité. Nous appelons à poursuivre et amplifier la réforme de la carte judiciaire, avec notamment la question des cours d’appel, dont le nombre est très sensiblement supérieur au nombre de régions. »  Système de paie des fonctionnaires : un échec coûteux. Le 4 mars 2014, une réunion interministérielle a entériné l’abandon du projet de refonte du circuit de paie des fonctionnaires de l’Etat, appelé « programme ONP » et lancé en 2007, qui visait à établir automatiquement la rémunération des agents de l’Etat. Une ambition excessive, une gouvernance défaillante, il en aura coûté 346 millions d’euros au budget de l’Etat.  MuCEM, un avenir incertain. Inauguré le 7 juin 2013, le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM), à Marseille, a accueilli 3,4 millions de visiteurs entre juin 2013 et septembre 2014. « Ce succès ne saurait toutefois dissimuler les multiples vicissitudes qui ont émaillé la conduite de ce projet dont la réalisation aura nécessité au moins 350 millions d’euros », note la Cour. Celle-ci s’interroge sur l’avenir de cet équipement.  Les services d’eau et d’assainissement, un émiettement préjudiciable. La carte intercommunale a peu évolué. Il y a 31 000 services d’eau et d’assainissement, dont 22 000 sont gérés en régie ; près de 92 % concernent un territoire de moins de 3 500 habitants. Cet émiettement du service public le fragilise. Du coup, des mutualisations ne se font pas, des investissements finissent par ne plus pouvoir être supportés par ces petites entités. La Cour appelle à des regroupements pour apporter une meilleure réponse à la fois aux enjeux de connaissance patrimoniale, de renouvellement des réseaux et d’amélioration des installations, notamment dans le traitement des eaux.  Fonds structurels européens, une gestion insatisfaisante. Entre 2007 et 2013, la France a bénéficié de 14,3 milliards d’euros du Fonds européen de développement régional (Feder), auxquels s’ajoutent 13,9 milliards d’euros de cofinancements nationaux, soit au total 28,2 milliards d’euros. La Cour relève « les lacunes d’une gestion peu efficace et coûteuse ». La décentralisation, partielle ou totale, de la gestion des fonds européens pour la programmation 2014-2020 constitue un changement majeur. Ses modalités restent cependant à préciser pour rendre cette gestion plus efficace.  Les compléments de rémunération des fonctionnaires d’Etat outre-mer, un maquis inextricable. Au fil des années, estime la Cour, le cadre juridique des surrémunérations est devenu de plus en plus complexe et, dans le même temps, ses justifications ont perdu une bonne part de leurs justifications. Une refonte du système s’avère aujourd’hui souhaitable.  Distribution d’actions gratuites à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) Entreprises, une dérive. Entre décembre 2007 et novembre 2010, 28 952 actions gratuites ont été distribuées à 60 salariés de la CDC Entreprises, filiale à 100 % de la Caisse des dépôts et consignations, alors que ce dispositif est normalement réservé aux sociétés concurrentielles. Le montage a pris fin en 2013, lors de la création de la Banque publique d’investissement (BPI) et de l’apport des actifs de CDC Entreprises, obligeant au rachat des actions pour un montant de 7,2 millions d’euros. « Le dénouement du dispositif s’est traduit, pour les personnels intéressés, par un effet d’aubaine difficilement justifiable », estime la Cour, qui a saisi la Cour de discipline budgétaire et financière. La CDC Entreprises était alors dirigée par un magistrat de la Cour des comptes.  Sous-préfectures, le statu quo. Contrairement à la démarche engagée pour la refonte de la carte judiciaire, la situation des arrondissements et des sous-préfectures n’a pratiquement pas évolué ces dernières années. « En tardant à prendre les décisions de restructuration qui s’imposent, les pouvoirs publics ont repoussé sans cesse l’indispensable réforme de ce réseau », déplore la Cour.  Aéroports de Dole et Dijon, l’absence de concertation. Autre exemple d’incohérence, liée à l’absence de dialogue entre les régions et l’absence de clarification dans les compétences des uns et des autres : les deux aéroports, Dole et Dijon, situés à moins de 50 kilomètres l’un de l’autre, qui ont fait l’objet de politiques de soutien de la part des deux collectivités régionales, alors que ça n’a pas de sens d’organiser la concurrence entre ces deux aéroports et qu’il aurait été plus pertinent d’agir dans la concertation et dans la complémentarité.Des services publics trop coûteuxPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.02.2015 à 08h57 • Mis à jour le11.02.2015 à 09h12 | Isabelle Rey-Lefebvre Les mesures pour relancer la construction, prises fin août 2014 par Manuel Valls, premier ministre et véritable pilote de la politique du logement depuis le départ de Cécile Duflot, seraient-elles en train d’atteindre leur but ? Les promoteurs y croient : « La reprise est à portée de main et l’espoir renaît », se réjouit François Payelle, président de la Fédération des promoteurs immobiliers de France (FPI).Les ventes de logements neufs ont, en effet, au 4e trimestre 2014, bondi de 12,5 % par rapport à la même période de l’année précédente, passant à 33 551 unités. Ce qui représente, sur un an, 76 580 ventes, soit 3 % de mieux qu’en 2013, selon des chiffres publiés mercredi 11 février.Les investisseurs (les particuliers qui achètent pour louer) se laissent apparemment convaincre par le nouvel avantage de la loi Pinel, du nom de l’actuelle ministre du logement, en place depuis le 1er septembre. Ce qui a permis d’attirer 11 703 acquéreurs au 4e trimestre 2014, soit 66 % de mieux en trois mois.« Le gouvernement a trouvé les assouplissements nécessaires pour redonner confiance dans la pierre, qui reste une excellente source de revenus, sécurisée, en vue de la retraite », estime M. Payelle.L’avantage Pinel permet au bailleur de vendre et sortir du système après six, neuf ou douze ans de location (au lieu de neuf ans dans le Duflot) et, sous certaines conditions, de louer son bien à ses ascendants ou descendants : « C’est une possibilité qui sera peu utilisée mais qui rassure », argumente le président de FPI.Contre son engagement de louer à un prix réglementé, l’investisseur peut réduire de son revenu imposable 12 %, 18 % ou 21 % du prix de ce logement selon qu’il le loue six, neuf ou douze ans.Mme Duflot avait tenté de réduire cette perfusion fiscale qui, depuis 1982, alimente, à grands frais pour l’Etat, la création de logements neufs, mais M. Valls y est revenu, tout en conservant la contrainte de loyers plafonds d’environ 20 % inférieurs aux prix de marché. La défiscalisation immobilière coûtera tout de même 1,7 milliard d’euros à l’Etat en 2015 !Hausse des demandes de prêts à taux zéro et prêts d’accession socialeAutre bonne nouvelle, les particuliers qui achètent leur résidence principale, y compris les primo-accédants, sont au rendez-vous, avec 11 685 ventes au dernier trimestre 2014, soit 43 000 sur l’année, en hausse de 8,2 % par rapport à 2013.« Nous notons une hausse des demandes de prêts à taux zéro (PTZ) et de prêts d’accession sociale (PAS) réservés aux primo-accédants modestes, directement liée aux mesures prises par le gouvernement. C’est très encourageant car ce sont ces acheteurs qui ont fait défaut depuis 2007 », analyse Bruno Deletré, directeur général du Crédit Foncier de France.Le gouvernement a relevé les plafonds de ressources pour accéder à ces prêts et allongé à dix-sept ans le différé d’amortissement (période durant laquelle l’emprunteur ne rembourse rien) du PTZ, ce qui permet au banquier de considérer son montant comme un apport personnel.Quant au PAS, il ouvre à l’emprunteur l’accès à l’aide personnalisée au logement (APL) dont environ 30 000 ménages bénéficient aujourd’hui pour rembourser leurs crédits. Le gouvernement souhaitait supprimer l’APL Accession dès 2015 « mais pour ne pas pénaliser ce dispositif, les parlementaires l’ont prorogé d’un an », explique M. Deletré.Les bons chiffres des réservations de logements vendus sur plans font les permis de construire de demain et les chantiers d’après-demain, ce qui fait espérer une reprise de la construction en 2015, après son effondrement en 2014 à moins de 300 000 mises en chantier, le niveau de 1997.« Je suis raisonnablement optimiste, ce qui n’est pas ma nature, annonce Emmanuel Ducasse, expert au Crédit Foncier, et nous tablons, pour 2015, sur une production de 320 000 logements et une production de nouveaux crédits à l’habitat de 130 milliards d’euros, contre 119 milliards en 2014 ».Les prix continuent de progresser à un rythme soutenuLe retour des acheteurs concerne, au-delà du neuf, tout le marché de l’immobilier. Il est certes dû au taux exceptionnellement bas du crédit (2,4 % sur vingt ans), « même si le taux réel de 2,3 %, avec une inflation quasi nulle, reste supérieur à ce que nous avons connu en 2011 », rappelle M. Deletré.Le courtier MeilleurTaux constate « un afflux d’emprunteurs immobiliers avec des compromis signés ou en voie de l’être, de 25 % à 30 %, non comptées les renégociations de crédits », confirme Maëlle Bernier, sa directrice de la communication.Le courtier Empruntis a enregistré en janvier une demande de prêts en hausse de 54 %. Alexandre Mirlicourtois, directeur de la prévision et de la conjoncture du bureau d’études économiques Xerfi, pronostique, lui, que « les taux des crédits immobiliers devraient enfoncer le plancher des 2 %, tout en permettant aux banques de préserver leurs marges. Tout est donc réuni pour une reprise des transactions mais aussi l’amorce d’un nouveau cycle haussier (des prix) en fin d’année ».Des taux d’intérêt bas, des incitations financières et des mesures techniques (la prolongation de deux à trois ans de la validité des permis de construire ou l’allégement de certaines normes de construction, comme une exigence moindre de parkings) promettent un meilleur avenir à la construction et à l’emploi, puisque chaque logement neuf crée 1,7 emploi, pendant un an.Mais les prix des logements neufs continuent de progresser à un rythme soutenu, de + 2,7 % en Ile-de-France et + 1,3 % au plan national : le prix des terrains y contribue mais le coût de la construction aussi.Reste à convaincre certains élus de construire, surtout là où les besoins sont les plus aigus, c’est-à-dire en Ile-de-France : « Il y a encore entre 30 000 et 35 000 logements bloqués par les maires », déplore M. Payelle.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.02.2015 à 01h18 • Mis à jour le11.02.2015 à 06h57 | Elisa Perrigueur Sans surprise, le gouvernement d’Alexis Tsipras a obtenu la confiance du parlement grec, dans la nuit de mardi 10 à mercredi 11 février. Au total, 162 parlementaires sur les 299 présents ont validé le programme du parti de la gauche radicale, soit les 149 députés Syriza et leurs 13 alliés souverainistes du parti des Grecs indépendants (ANEL).À l’issue de ce vote, le parti de gauche radicale va pouvoir appliquer son programme politique consacré à l’urgence sociale en Grèce et entamer des négociations serrées avec les responsables européens.Vers minuit (heure locale), peu avant le vote, le premier ministre Alexis Tsipras, qui s’est exprimé face aux parlementaires, s’est montré ferme : « La démocratie grecque n’accepte plus les chantages et nous avons désormais le peuple à nos côtés ».Attaques de la droiteMardi, les députés se sont succédé à la tribune pour s’exprimer sur la formation d’Alexis Tsipras. Parmi les plus critiques du gouvernement, les 76 députés de la droite Nouvelle démocratie (ND), ex-parti au pouvoir et principale force d’opposition, ont voté contre le programme de Syriza. L’ancien premier ministre conservateur Antonis Samaras a ainsi affirmé que « depuis que le Parlement a échoué à élire un président (en décembre, provoquant les élections anticipées qui ont propulsé Syriza au pouvoir), le système bancaire a perdu plus de 15 milliards d’euros ».Et d’ajouter : « des investissements qui promettaient d’offrir aux Grecs des milliers d’emplois ont été gelés et notre pays refait la Une de l’actualité de manière dramatique ». Dans l’hémicycle l’ensemble des partis d’opposition, toutes tendances confondues, ont voté contre le programme de la gauche radicale.Négociations à hauts risques avec l’EuropeA l’issue de ce vote, le gouvernement entre dans une phase de négociations cruciales pour trouver un terrain d’entente avec les responsables européens. Mercredi se tient une réunion des ministres des finances de la zone euro, elle sera suivie d’un Conseil européen, jeudi. Syriza veut en finir avec le programme d’aide internationale de 240 milliards d’euros financé par la troïka. Le parti souhaite proposer à ses créanciers l’application d’un « programme relais » jusqu’en juin avant la mise en place d’un plan qui reposerait sur la croissance et l’investissement.Face aux députés, le premier ministre Alexis Tsipras a rappelé sa détermination : « Il n’y aura pas de retour en arrière, la Grèce ne peut pas retourner à l’âge des plans de sauvetage et de la soumission ». Et d’afficher son optimisme : « Je crois au compromis avec l’Europe, je ne peux pas croire que les responsables européens voudront de nouveau punir le peuple grec ».Les responsables européens se montrent plus réservés sur un éventuel consensus. L'« humeur » au sein de la zone euro n’est pas propice à une satisfaction « sans condition » des demandes du gouvernement grec, a alerté le président de la Commission, Jean-Claude Juncker. Le ministre des finances, Wolfgang Schaüble, a pour sa part affirmé : « nous ne négocions pas de nouveau programme. Nous avons déjà un programme. »L’Europe espère toutefois aboutir à un accord avec la Grèce le 16 février. Faute de consensus, Athènes, qui n’a plus accès aux marchés des capitaux, risque de se trouver à court de liquidités fin février, date d’expiration du programme d’aide en cours.Priorité à l’urgence sociale pour les GrecsCe vote ouvre également la voie à l’application de la feuille de route politique pour le pays. Sa priorité, après six années de récession, est de mettre fin à la « crise humanitaire » pour Syriza. Comme l’a solennellement rappelé Alexis Tsipras, mardi, « tout pouvoir vient du peuple et donc c’est le peuple qu’il doit servir ».Selon son programme, le parti de gauche radicale va débloquer 1,8 milliard d’euros pour mettre en place une série de mesures pour les plus démunis d’ici la fin de l’année. Parmi les principales promesses, l’augmentation du salaire minimum de 580 à 750 euros, la fourniture de l’électricité gratuite pour plusieurs milliers de foyers, la gratuité des transports publics pour les personnes sous le seuil de pauvreté… Afin de trouver des financements, Syriza a promis une « une guerre sans merci » contre la corruption et la fraude fiscale. La majorité de l’opinion soutient la position du gouvernementA la confiance du parlement s’ajoute également un soutien de la population grecque. La ligne de résistance au plan d’aide de la troïka, réaffirmée par les leaders lors de leur tournée européenne la semaine dernière, semble avoir séduit une partie de l’opinion publique. Selon un sondage de l’université de Macédoine pour la chaîne grecque Skaï tv, diffusé le 7 février, 72 % des Grecs approuveraient cette position de refus. Selon l’Agence France-Presse, plusieurs sondages publiés mardi dans la soirée ont également montré que huit Grecs sur dix avaient apprécié son discours de politique générale d’Alexis Tsipras. Et parmi eux, donc, des électeurs n’ayant pas voté Syriza.Pour Nikolaos Georgikopoulos, professeur d’économie à la New York University - Stern Business School, le contexte de crise joue dans cet appui national. « Il y a une réelle souffrance ressentie par le peuple en raison des mesures de rigueur, rappelle l’expert. Syriza dit aux Grecs : “Nous allons mettre fin à cette souffrance”, comme la priorité aujourd’hui est de sortir le pays de ce bourbier, tout le monde souhaite que ce gouvernement réussisse à appliquer son plan, peu importent les considérations politiques ». Nikolaos Georgikopoulos prévient : « Le fait de dire : “Je suis derrière le gouvernement” ne veut pas dire que l’on croit en leur programme politique ou économique. Il faudra rester prudents et analyser la situation dans les prochains mois ». » Lire : Trois questions sur la renégociation de la dette grecqueElisa PerrigueurJournaliste au Monde 10.02.2015 à 20h14 • Mis à jour le11.02.2015 à 08h17 | Alexandre Pouchard et Jean-Baptiste Chastand Le ministre du travail et de l'emploi, François Rebsamen, a présenté lundi 9 février une liste de vingt mesures pour lutter contre le chômage de longue durée. « Le risque qu'il faut combattre, c'est le risque d'une exclusion durable difficilement réversible même en cas de retour de la croissance », a-t-il expliqué.Qu'est-ce qu'un « chômeur de longue durée » ?Selon la définition donnée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), un chômeur est considéré « de longue durée » dès lors qu'il est sans emploi (ou en activité réduite, moins de 78 heures de travail par mois) depuis plus d'un an.On distingue également les chômeurs « de très longue durée », inscrits à Pôle emploi depuis au moins deux ans.Qui sont les chômeurs de longue durée ?Selon les derniers chiffres de Pôle emploi, les chômeurs longue durée constituaient, en décembre 2014, 43,2 % de l'ensemble des demandeurs d'emploi, une part en constante augmentation depuis plus de cinq ans. Cela représentait 2,25 millions de demandeurs d'emploi (en catégorie A, B ou C) sur un total de 5,2 millions. Fin 2013, on comptait 1,46 millions de chômeurs « durablement éloignés de l'emploi », à savoir qu'ils n'avaient eu aucun emploi au cours des douze derniers mois (catégorie A).if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423568282215 .graphe").css("height", 450)$("#container_1423568282215 .title").empty()if ("La part des chômeurs de longue durée augmente"!= ""){La part des chômeurs de longue durée augmente")}$("#container_1423568282215 .subtitle").empty()if ("Sont ici comptés les demandeurs d'emploi inscrits à Pôle Emploi depuis au moins un an, par rapport au nombre total de chômeurs."!= ""){Sont ici comptés les demandeurs d'emploi inscrits à Pôle Emploi depuis au moins un an, par rapport au nombre total de chômeurs.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 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Mais cette proportion tend à diminuer face à l'augmentation du poids des seniors : les plus de 50 ans représentent désormais 31,6 % des chômeurs de longue durée (+ 8 points en cinq ans). 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Sans surprise, une enquête publiée en décembre par Pôle emploi montrait que plus les demandeurs d'emploi étaient diplômés, plus leur proportion parmi les chômeurs de longue durée diminuait.Secteurs. Du côté des secteurs concernés : les services à la personne, le commerce, le transport et l'industrie sont les plus touchés par le phénomène.Géographie. C'est dans un arc nord-est, dans le Massif central et l'outre-mer que la part des chômeurs de longue durée est la plus importante parmi les demandeurs d'emploi. La carte ci-dessous, réalisée par Pôle emploi, prend en compte les chômeurs ayant cumulé au moins douze mois d'inscription à l'organisme au cours des deux dernières années (soit une définition différente de celle de l'Insee), à fin décembre 2013 :  Qu'a annoncé le ministre du travail ?Cette liste reprend pour l'essentiel des mesures déjà annoncées ces derniers mois, certaines ayant même déjà été présentées en juin par le ministre lors de son plan contre le chômage des seniors. Il est vrai que les deux fléaux se recoupent souvent sur le terrain.Renforcement du suivi. Les chômeurs de longue durée pourront par exemple bénéficier du renforcement prévu du suivi intensif par Pôle emploi, qui devrait concerner 460 000 personnes d'ici à 2017. Les partenaires sociaux se sont aussi accordés pour apporter 220 millions d'euros pour abonder les comptes personnels de formation des chômeurs qui n'auraient pas travaillé assez pour bénéficier d'une formation. Il y aura un « droit réel à la formation qualifiante gratuite », a promis le ministre.Réduire les « freins à l'emploi ». Les contrats de professionnalisation seront également amendés à la marge pour tenter de bénéficier plus largement aux seniors. Pôle emploi vient par ailleurs d'étendre à deux mois la possibilité de faire des stages non rémunérés dans les entreprises, contre deux semaines maximum auparavant. M. Rebsamen compte aussi lutter contre ce qu'on appelle « les freins périphériques à l'emploi » en développant l'ouverture des crèches aux chômeurs le temps d'un entretien d'embauche, la possibilité de recourir à la garantie le loyers ou à un bilan de santé.Quel coût ? Ce plan, dépourvu de mesures réellement nouvelles, ne devrait pas coûter un centime à l'Etat. M. Rebsamen s'est bien gardé de se fixer un objectif chiffré de recul du chômage de longue durée, se contentant d'affirmer qu'il s'agissait de « préparer le plus possible les chômeurs de longue durée à être prêts lors de la reprise de l'emploi ». Il faut dire que son plan contre le chômage des seniors, présenté en juin, devait permettre de stabiliser le phénomène en six mois. Il n'en aura rien été.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.02.2015 à 19h28 • Mis à jour le11.02.2015 à 16h18 | Maxime Vaudano Manuel Valls était à Marseille, lundi 9 et mardi 10 février, pour défendre ce qu'il présente comme le bon bilan du gouvernement en matière de délinquance dans la cité phocéenne. « La délinquance recule, ça n'était pas arrivé depuis des décennies », a-t-il fait valoir lors de son arrivée, mettant en avant les résultats des zones de sécurité prioritaires mises en place fin 2012.Pourquoi c'est un peu prématuréLe premier ministre s'appuie sur les chiffres communiqués à la mi-janvier par le procureur de Marseille, Brice Robin : les faits de délinquance constatés dans la ville ont décru de 3,83 % en 2014, après une baisse de 4,12 % en 2013.En l'absence de chiffres plus détaillés, impossible de savoir pour l'instant à quoi attribuer ces bons résultats, ni de le contextualiser sur le temps long. On dispose, en revanche, de statistiques très précises à l'échelle du département des Bouches-du-Rhône, fournies en janvier 2015 par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).1. Une délinquance qui baisse sur le papierCeux-ci correspondent peu ou prou à la tendance observée à Marseille : - 3 % sur l'ensemble des faits de délinquance enregistrés par la police et la gendarmerie en 2014, après - 4 % en 2013. L'an passé, cette baisse a principalement concerné les atteintes à l'intégrité physique, c'est-à-dire aux personnes (- 10,5 %). Les escroqueries et infractions économiques et financières (- 3,3 %) et les atteintes aux biens (- 1,7 %) ont également baissé, tandis que les infractions (stupéfiants, séjour clandestin, détention d'armes, etc.) progressaient de 1,3 %. .titre { position: relative; z-index: 5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before { font-size: 13px; content: "▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre { display: block; } .graphe { float: left; height: 350px; width: 100%; } .small_container { width: 50%; float: left; } /*$("#container_1423568056614 .graphe").css("height", 450) $("#container_1423568056614 .title").empty() if ("Les faits de délinquance enregistrés dans les Bouches-du-Rhône"!= ""){Les faits de délinquance enregistrés dans les Bouches-du-Rhône") } $("#container_1423568056614 .subtitle").empty() if ("Atteintes aux biens et atteintes volontaires à l'intégrité physique enregistrées par la police nationale et la gendarmerie."!= ""){Cumul des faits enregistrées par la police nationale et la gendarmerie. Cliquez sur la légende pour faire apparaître/disparaître des éléments.") }*/ (function(window) { var container = document.getElementById("container_1423568056614").childNodes; var async = function async(u, c) { var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c) { o.addEventListener('load', function (e) { c(null, e); }, false); } s.parentNode.insertBefore(o, s); }, initCharts = function() { for (var i = 0; i if (container[i].className == "graphe") { selecteur = container[i]; container[i].style.height = 450 break; } else if(container[i].className == "title"){Les faits de délinquance enregistrés dans les Bouches-du-Rhône"; } else if(container[i].className == "subtitle"){Cumul des faits enregistrées par la police nationale et la gendarmerie. Cliquez sur la légende pour faire apparaître/disparaître des éléments."; } } Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: ['jan.', 'fév.', 'mars', 'avr.', 'mai', 'juin', 'juil.', 'août', 'sept.', 'oct.', 'nov.', 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' } }); new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo: selecteur, backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.inhesj.fr/sites/default/files/files/ondrp_crimes_delits_2014/21_PROVENCE-ALPES-COTE%20D'AZUR.zip", _blank ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"ONRDP", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: ""}, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, stackLabels: { enabled: true, align: 'center', style:{ fontWeight: 'bold' } }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 }, series:[ { "name": "Escroqueries et infractions écofin", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 15062 ], [ "", 17679 ], [ "", 15927 ], [ "", 16613 ], [ "", 17901 ], [ "", 13795 ], [ "", 14116 ], [ "", 13649 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Infractions", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 15652 ], [ "", 16105 ], [ "", 15657 ], [ "", 14994 ], [ "", 16116 ], [ "", 15033 ], [ "", 14577 ], [ "", 14773 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Atteintes aux biens", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 126668 ], [ "", 124395 ], [ "", 119713 ], [ "", 117271 ], [ "", 116474 ], [ "", 116225 ], [ "", 112309 ], [ "", 110353 ] ], "color": "#ff3232" }, { "name": "Atteintes volontaires à l'intégrité physique", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 23390 ], [ "", 23571 ], [ "", 26263 ], [ "", 27804 ], [ "", 29488 ], [ "", 30387 ], [ "", 27292 ], [ "", 24424 ] ], "color": "#F19300" } ] }); }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); } })(window);Derrière ces grandes tendances, le rapport de l'ONRDP, qui recueille les données statistiques auprès de la police et de la gendarmerie, permet d'observer, avec tous les risques méthodologiques que cela comporte (voir ci-dessous), l'évolution des principales catégories de la délinquance.On s'aperçoit que les règlements de compte entre malfaiteurs, visage le plus visible de la délinquance marseillaise, ne connaissent pas de baisse significative : 23 ont eu lieu dans les Bouches-du-Rhône en 2014 (dont 15 à Marseille), contre 17 en 2013 (14).Lire (édition abonnés) : A Marseille, un règlement de compte met fin à six mois de trêveA l'inverse, les vols armés enregistrés ont reculé de près de 30 % sur un an, confirmant la tendance des dernières années. Les homicides connaissent également un recul substantiel (23), atteignant un plus bas depuis au moins 2007. .titre { position: relative; z-index: 5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before { font-size: 13px; content: "▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre { display: block; } .graphe { float: left; height: 350px; width: 100%; } .small_container { width: 50%; float: left; } (function(window) { var container = document.getElementById("container_1423568056615").childNodes; var async = function async(u, c) { var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c) { o.addEventListener('load', function (e) { c(null, e); }, false); } s.parentNode.insertBefore(o, s); }, initCharts = function() { for (var i = 0; i if (container[i].className == "graphe") { selecteur = container[i]; container[i].style.height = 450 break; } else if(container[i].className == "title"){L'évolution de quelques faits de délinquance sélectionnés"; } else if(container[i].className == "subtitle"){Cumul des faits enregistrées par la police nationale et la gendarmerie dans les Bouches-du-Rhône."; } } Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: ['jan.', 'fév.', 'mars', 'avr.', 'mai', 'juin', 'juil.', 'août', 'sept.', 'oct.', 'nov.', 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' } }); new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo: selecteur, backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.inhesj.fr/sites/default/files/files/ondrp_crimes_delits_2014/21_PROVENCE-ALPES-COTE%20D'AZUR.zip", _blank ); } } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"ONRDP", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: ""}, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 }, series:[ { "name": "Homidicides", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 30 ], [ "", 33 ], [ "", 28 ], [ "", 29 ], [ "", 38 ], [ "", 27 ], [ "", 38 ], [ "", 23 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Vols à main armée", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 714 ], [ "", 773 ], [ "", 885 ], [ "", 819 ], [ "", 922 ], [ "", 674 ], [ "", 663 ], [ "", 478 ] ], "color": "#FFc832" }, { "name": "Règlements de compte", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 7 ], [ "", 16 ], [ "", 16 ], [ "", 17 ], [ "", 17 ], [ "", 25 ], [ "", 17 ], [ "", 23 ] ], "color": "#ff3232" }, { "name": "Violences, mauvais traitements et abandons d'enfants", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 552 ], [ "", 536 ], [ "", 655 ], [ "", 582 ], [ "", 562 ], [ "", 561 ], [ "", 588 ], [ "", 941 ] ], "color": "#F19300" }, { "name": "Violences sexuelles", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 742 ], [ "", 772 ], [ "", 764 ], [ "", 831 ], [ "", 810 ], [ "", 832 ], [ "", 731 ], [ "", 850 ] ], "color": "#28beaa" } ] }); }; if (!window.Highcharts) { async('http://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('http://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); } })(window);Deux catégories connaissent, en revanche, selon ces chiffres une recrudescence notable : les violences sexuelles (850) et les violences contre les enfants, qui bondissent de 588 à 941 faits enregistrés après plusieurs années de tassement.2. Des chiffres biaisés ?L'ONRDP le rappelle pourtant inlassablement dans chacun de ses rapports : ces chiffres bruts sont bien insuffisants pour rendre compte de la réalité de la délinquance sur le terrain. S'ils sont la seule source disponible pour apprécier l'évolution de la situation, ils sont donc à manier avec la plus grande précaution.« Le bilan de la délinquance en 2014, pour ce qui est des vols, des violences et des autres atteintes aux personnes ou à leurs biens [...] ne peut pas être effectué dès maintenant », explique ainsi l'observatoire dans sa dernière note.Et ce, pour au moins deux raisons :D'une part, parce que les chiffres de la police et de la gendarmerie ne sont pas un thermomètre reflétant la réalité de la délinquance. « Comment savoir lorsqu'un nombre de faits constatés baisse ou augmente si cela est dû à une variation du nombre d'actes commis, à une variation de la propension des victimes à porter plainte, voire à une évolution de l'activité des services ?  se demande ainsi l'ONRDP.Ainsi, les services de police de la région de Marseille se sont-ils peut-être concentrés l'an dernier sur les violences contre les enfants, ce qui expliquerait la hausse aussi subite que vertigineuse de cet indicateur. Cette problématique se fait encore plus criante lorsqu'on tente de comparer entre eux des chiffres très faibles, comme celui des homicides commis dans les Bouches-du-Rhône (de 7 à 25 selon les années).D'autre part, parce que « le thermomètre est cassé ». En effet, des changements de pratique des forces de l'ordre dans l'enregistrement des faits ont introduit une « rupture de continuité » statistique dans la période 2012-2013, qui porte à la plus grande prudence sur l'observation de l'évolution des statistiques sur les dernières années.Selon l'observatoire, « il faudra sans doute attendre plusieurs années avant de pouvoir reconstituer des séries de statistiques » permettant de comparer les années entre elles, en harmonisant les pratiques des forces de l'ordre ou en corrigeant a posteriori les données. Alors, seulement, il sera possible de conclure à une baisse durable de la délinquance marseillaise.Lire également notre reportage (édition abonnés) : Manuel Valls, sous tension, à MarseilleMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Abel Mestre Marine Le Pen se voit comme le centre de la politique française. Elle l'a d'ailleurs redit samedi 28 février, lors de son discours clôturant la convention du Front national pour les élections départementales. « Nous sommes le centre de gravité de la vie politique », a-t-elle ainsi lancé lors d'une intervention de 45 minutes devant plusieurs centaine de militants et futurs candidats réunis à Paris, dans le 15e arrondissement. Ajoutant : « Le FN est plus que jamais le premier parti de France. »Selon elle, tout est fait contre son parti puisqu'ils est au centre de tout. Le mode de scrutin aux départementales ? Contre le FN. Le redécoupage ? Contre le FN. Les chiffres du chômage ? Truqués, pour faire baisser le FN. Tout, aux yeux de Mme Le Pen, est fait pour nuire à son parti.Lire notre éclairage (édition abonnés) : Le redécoupage des cantons devrait profiter à la droite« Venin de Manuel Valls »La présidente du parti d'extrême droite a surtout désigné sa cible prioritaire : Manuel Valls. Une petite vidéo avant son discours montrait d'ailleurs à de nombreuses reprises le premier ministre – mais aussi François Hollande, Nicolas Sarkozy, Arnaud Montebourg ou Jean-Luc Mélenchon – déclenchant de fortes huées du public. Mme Le Pen a également évoqué « le venin » de M. Valls « contre les Français qui votent mal ». « Manuel Valls n'a-t-il pas dit que son "seul et unique adversaire est le FN" ? Pour une fois nous sommes d'accord ! », a-t-elle encore ironisé.Lire : Cinq choses à savoir sur les élections départementalesPour Mme Le Pen, il y aurait même un « nouveau programme commun », mais cette fois entre l'UMP et le PS. Un « programme commun contre le FN », cela va sans dire. « Le FN monte, monte, monte. Ils sortent la grosse Bertha pour canonner le FN. Ils sont tous allés au salon de l'agriculture où on a eu droit à un festival de déclarations contre nous , s'est amusée l'eurodéputée. Pendant qu'ils combattent le FN, nous, on se bat pour la France et les Français ».Mme Le Pen s'est également présentée samedi comme la seule politique défendant la vraie France, celle « oubliée », des « zones rurales ». A l'écouter, les autres politiques sont hors-sol, déconnectés du monde réel. « Ils méprisent les Français, les classent dans telle ou telle minorité. François Hollande les appellent les "sans-dents", Macron les traite d'"illétrés" », a-t-elle ainsi pointé.Marine Le Pen a même pris en exemple la dernière chanson des Enfoirés, « Toute la vie » – « une attaque cynique contre la jeunesse française » – pour prouver « qu'ils [les élites] ne savent même pas comment les Français vivent. Ils sont totalement étranger à la France profonde ».Un marchepied avant la « grande ligne droite vers 2017 »Toujours campée sur sa ligne « ni droite, ni gauche », Mme Le Pen a ensuite planté ses banderilles sur l'UMP et Nicolas Sarkozy. « Face aux choix stupides et mortifères du gouvernement, l'UMP a fait le choix de se taire. Nous refusons, nous, à nous soumettre au gouvernement. Nicolas Sarkozy est inaudible. Il cherche à tromper les Français comme en 2007. La véritable opposition, c'est nous », a avancé Mme Le Pen qui a ensuite, de nouveau, fait l'inventaire du bilan des années Sarkozy.Marine Le Pen espère beaucoup des élections départementales. Pour elle, ce sont, à l'image des municipales, le marchepied pour la « reconquête » qu'elle appelle de ses vœux, c'est-à-dire son arrivée à l'Elysée. « Après les départementales et les régionales, ce sera la grande ligne droite vers 2017. Si nous le voulons, nous pourrons tenir tête à Berlin, Washington et Bruxelles », a-t-elle promis.Mais avant la prise du palais de l'Elysée, il lui faut gagner les départementales, ou au moins y faire une percée. « Les 22 et 29 mars, pour tous ceux qui en ont marre du délire UMPS, un seul mot d'ordre : aux urnes et votez pour les candidats patriotes, a-t-elle continué. L' abstention est notre pire ennemie. Si nous arrivons à dépasser la barre des 20 %, nous atteindrons un seuil fracassant et nous serons les maîtres de l'élection et nous pourrons influencer la politique menée dans les départements. (…) Les assemblées départementales doivent regorger de nos propositions ».Sur la géopolitique du redécoupage, voir également notre visuel : Le puzzle des départementalesAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand La prime pour l’emploi (PPE) et le RSA activité sont bientôt morts, bienvenue à la nouvelle « prime d’activité ». Le Monde a eu connaissance des modalités précises de cette nouvelle prestation, qui devraient être présentées mardi 3 mars par le premier ministre, Manuel Valls. Elle entérine la fusion des dispositifs du PPE et du RSA, dont la complexité et le manque d’efficacité étaient critiqués depuis longtemps, mais qui avait jusqu’ici toujours été ajournée par crainte de faire trop de perdants.Fin de la PPE et du RSA activitéLa PPE, qui consiste en un crédit d’impôt versé en septembre, bénéficie en effet à 6,3 millions de foyers qui gagnent entre 0,3 et 1,3 smic, mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros. Trop de bénéficiaires pour un montant trop faible, versé trop tard : la PPE était critiquée pour son absence d’effet incitatif. Elle sera versée pour la dernière fois en septembre 2015. De son côté, le RSA activité (à différencier du RSA socle pour les personnes qui ne travaillent pas du tout et qui va continuer d’exister) bénéficiait lui à seulement 700 000 personnes, mais pour un montant moyen de 176 euros.Jugée trop complexe, cette prestation est sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en font la demande. « Le bénéficiaire doit effectuer deux déplacements physiques, remplir 6 pages de formulaires et fournir de nombreuses pièces justificatives pour déposer une demande », dénonçait le député PS Christophe Sirugue, dans un rapport remis en juillet 2013 et qui a servi de base à la réforme du gouvernement.Entre 215 et 250 euros maximumSelon les informations du Monde, M. Valls devrait annoncer que la nouvelle prime, dont le fonctionnement sera très proche du RSA activité, sera concentrée sur les travailleurs gagnant entre 570 et 1 360 euros net, soit entre 0,5 et 1,2 smic. Tous les bénéficiaires actuels de la PPE au-delà de ce seuil ne percevront plus rien, mais le gouvernement estime que la perte sera très faible, de l’ordre de quelques dizaines d’euros par an.La prime d’activité sera bien versée dès le 1er euro gagné mais les salariés touchant jusqu’à 0,5 smic (soit environ 570 euros) ne devraient pas voir de grand bouleversement, le montant de la nouvelle prime d’activité restant pour eux à peu près le même que celui du RSA activité. « Il s’agit de ne pas inciter les tout petits contrats à temps partiel » justifie un des acteurs du dossier. « Le dispositif doit fonctionner comme une incitation à travailler davantage », abonde Matignon. Quitte à ne pas aider les travailleurs les plus pauvres. Le montant devrait être maximum pour les salariés gagnant autour de 800 euros. Le collectif Alerte, qui regroupe les associations de lutte contre la pauvreté, a demandé que ce maximum soit de 250 euros, mais le rapport Sirugue n’évoque de son côté qu’un montant de 215 euros.Fin des trop-perçus La simplification devrait être acquise car les CAF, qui géreront le dispositif, cesseront de demander aux salariés ayant « trop » travaillé les mois précédents de rembourser de l’argent. La situation sera en effet réexaminée tous les trois mois, et le montant de la prime évoluera seulement pour les trois mois suivant. Contrairement au RSA activité, le montant de la prime ne dépendra plus non plus de complexes barèmes de ressources selon la structure du foyer, mais sera le même quelle que soit la situation familiale. La prime ne sera toutefois versée qu’en dessous d’un certain plafond de revenu du foyer. Pour éviter de désavantager les parents de famille monoparentale, qui auraient perdu pour cette raison dans la fusion, ceux-ci bénéficieront d’une allocation majorée.Accessible aux jeunesLa prime d’activité sera ouverte aux jeunes entre 18 et 25 ans, qui n’ont aujourd’hui pas accès au RSA. Selon le rapport Sirugue, environ 300 000 jeunes pourraient ainsi toucher cette prestation. Mais les derniers arbitrages du gouvernement pourraient finalement être bien moins généreux car les jeunes résidant chez leurs parents verront les revenus de l’ensemble du foyer fiscal pris en compte. « Nous voulons que les jeunes de moins de 25 ans qui travaillent puissent en bénéficier quoi qu’il arrive de manière autonome, sinon seulement 200 000 jeunes pourront en profiter », critique François Soulage, président du collectif Alerte. Le gouvernement s’y oppose pour l’instant, mais serait prêt à faire un geste pour les apprentis, qui au départ ne devaient pas bénéficier de la prime. « C’est un point qui pourra bouger lors de l’examen parlementaire [prévu cet été] et faire l’objet d’amendement », confirme Matignon.Cette nouvelle prime, qui entrera en vigueur début 2016, devrait coûter environ 4 milliards d’euros par an, le même coût que la PPE et le RSA cumulés. Environ 7 millions de personnes y seraient éligibles, mais Matignon a fondé ses calculs sur le fait que seulement 50 % des bénéficiaires potentiels en feront au final la demande. En revanche, l’allocation spécifique de solidarité (ASS), versée par Pôle emploi à 450 000 chômeurs en fin de droit, ne sera pas incluse dans la réforme et gardera donc pour l’instant son − complexe − fonctionnement propre. Au grand regret des associations de lutte contre la pauvreté.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste Chastand La prime pour l’emploi (PPE) et le RSA activité sont bientôt morts, bienvenue à la nouvelle « prime d’activité ». Le Monde a eu connaissance des modalités précises de cette nouvelle prestation, qui devraient être présentées mardi 3 mars par le premier ministre, Manuel Valls. Elle entérine la fusion PPE-RSA, dont la complexité et le manque d’efficacité sont critiqués depuis longtemps, mais qui a jusqu’ici toujours été retardée par crainte de faire trop de perdants.La PPE, qui consiste en un crédit d’impôt versé en septembre, bénéficie en effet à 6,3 millions de foyers qui gagnent entre 0,3 et 1,3 smic, mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros. Trop de bénéficiaires pour un montant trop faible, versé trop tard : la PPE était critiquée pour son absence d’effet incitatif. Elle sera versée pour la dernière fois en septembre 2015. De son côté, le RSA activité (à différencier du RSA socle pour les personnes qui ne travaillent pas du tout et qui va perdurer) bénéficiait lui à seulement 700 000 personnes, mais pour un montant moyen de 176 euros.Jugée trop complexe, cette prestation est sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en font la demande. « Le bénéficiaire doit effectuer deux déplacements physiques, remplir six pages de formulaires et fournir de nombreuses pièces justificatives pour déposer une demande », dénonçait le député PS Christophe Sirugue, dans un rapport remis en juillet 2013 et qui a servi de base à la réforme du gouvernement.Chômage : une bonne nouvelle à relativiserSelon nos informations, M. Valls devrait annoncer que la nouvelle prime, dont le fonctionnement sera très proche du RSA activité, sera concentrée sur les travailleurs gagnant entre 570 et 1 360 euros net, soit entre 0,5 et 1,2 smic. Tous les bénéficiaires actuels de la PPE au-delà de ce seuil ne percevront plus rien, mais le gouvernement estime que la perte sera très faible, de l’ordre de quelques dizaines d’euros par an.La prime d’activité sera bien versée dès le premier euro gagné mais les salariés touchant jusqu’à 0,5 smic (soit environ 570 euros) ne devraient pas voir de grand bouleversement, le montant de la nouvelle prime d’activité restant pour eux à peu près le même que celui du RSA activité. « Il s’agit de ne pas inciter les tout petits contrats à temps partiel », justifie un des acteurs du dossier. « Le dispositif doit fonctionner comme une incitation à travailler davantage », abonde Matignon. Quitte à ne pas aider les travailleurs les plus pauvres. Le montant devrait être maximum pour les salariés gagnant autour de 800 euros. Le collectif Alerte, qui regroupe les associations de lutte contre la pauvreté, a demandé que ce maximum soit de 250 euros, mais le rapport Sirugue avait évoqué de son côté 215 euros.Un geste pour les apprentis ?Surtout, la prime d’activité sera ouverte aux jeunes entre 18 et 25 ans, qui n’ont aujourd’hui pas accès au RSA. Selon le rapport Sirugue, environ 300 000 jeunes pourraient ainsi toucher cette prestation. Mais les derniers arbitrages du gouvernement pourraient finalement être bien moins généreux, car les jeunes résidant chez leurs parents verront les revenus de l’ensemble du foyer fiscal pris en compte. « Nous voulons que les jeunes de moins de 25 ans qui travaillent puissent en bénéficier quoi qu’il arrive de manière autonome, sinon seulement 200 000 jeunes pourront en profiter », critique François Soulage, président du collectif Alerte. Le gouvernement s’y oppose pour l’instant, mais serait prêt à faire un geste pour les apprentis qui au départ ne devaient pas bénéficier de la prime. « C’est un point qui pourra bouger lors de l’examen parlementaire [prévu cet été] et faire l’objet d’amendement », confirme Matignon.Cette nouvelle prime, qui entrera en vigueur début 2016, devrait coûter environ 4 milliards d’euros par an, le même coût que la PPE et le RSA cumulés. Environ 7 millions de personnes y seraient éligibles, mais Matignon a fondé ses calculs sur le fait que seulement 50 % des bénéficiaires potentiels en feront au final la demande. En revanche, l’allocation spécifique de solidarité (ASS), versée par Pôle emploi à 450 000 chômeurs en fin de droit, ne sera pas incluse dans la réforme et gardera donc son − complexe − fonctionnement propre. Au grand regret des associations de lutte contre la pauvreté.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.02.2015 à 12h07 • Mis à jour le27.02.2015 à 15h46 | Alexandre Lemarié Cinq mois après son retour en politique, Nicolas Sarkozy peine à convaincre les Français. Si le président de l’UMP ne parvient pas à emporter l’adhésion d’une majorité d’électeurs, c’est d’abord parce qu’il n’a pas montré qu’il disposait de pistes de réformes novatrices.Son programme reste flou. Hormis l’abrogation de certaines réformes mises en place par le pouvoir actuel (mariage pour tous, réforme territoriale), il n’a fait, depuis septembre 2014, que recycler ses vieux thèmes de campagne ou ses anciennes mesures : renégociation de l’espace Schengen, défiscalisation des heures supplémentaires, lutte contre l’assistanat… Mais pas de recettes pour faire baisser le chômage ou augmenter le pouvoir d’achat.Lire aussi : Toutes les lois adoptées sous Hollande que Sarkozy veut abrogerEmmanuelle Mignon « n’a plus le temps »Sa stratégie électorale n’est pas non plus clairement définie : l’attitude à adopter vis-à-vis du FN et du centre reste en débat. Si, en apparence, il a remis l’UMP au travail, la réflexion sur le fond reste insuffisante depuis son élection. Principalement par manque de moyens humains.A l’époque de Jean-François Copé, au moins cinq personnes travaillaient au bureau des études afin d’alimenter la machine en notes. Le directeur de cette instance, Franck-Philippe Georgin, proche de Claude Guéant, est aujourd’hui tout seul. M. Sarkozy s’en est plaint lorsqu’il a reçu des dizaines de collaborateurs parlementaires, le 27 janvier.M. Sarkozy n’a plus une armée de « cerveaux » autour de lui à l’UMP, susceptibles de l’alimenter, comme par le passé. Sa « boîte à idées », Emmanuelle Mignon, qui avait rédigé le programme de la campagne de 2007, vient d’intégrer un cabinet d’avocats d’affaires et confie ne plus « avoir le temps de s’occuper » du projet de l’ex-chef de l’Etat.Son ancien conseiller venu de l’extrême droite, Patrick Buisson, a été répudié. Son ex-conseiller pour la presse, Franck Louvrier, a pris du champ. M. Sarkozy ne consulte plus qu’une poignée de ses ex-collaborateurs de l’Elysée – sans qu’ils soient présents au quotidien –, comme sa plume Henri Guaino, le sondeur Pierre Giacometti, le conseiller économique Sébastien Proto ou celui sur les affaires européennes Fabien Raynaud.Et si Sarkozy n’était plus « Sarko » ? Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis (Manille, envoyé spécial) Avec François Hollande, même quand il s'agit de climat, le prisme économique n'est jamais loin. Au second jour de son déplacement aux Philippines, le chef de l'Etat avait choisi d'illustrer, en faisant arrêt à Guiuan, port de pêche ravagé par le typhon Haiyan en 2013, la capacité de « résilience » du pays hôte.Un mot bric-à-brac, répété à l'envi lors de ces quarante-huit heures, qui permet d'évoquer les drames liés aux réchauffement climatique, mais aussi d'envisager l'étape d'après, celle de la reconstruction, génératrice de croissance et d'investissements.Lors de sa déambulation dans cette ville côtière de 47 000 habitants, François Hollande a pu constater par lui-même les stigmates encore visibles de la tempête qui a détruit la quasi-totalité des habitations. Les ruines de l'église du village, superbe ouvrage du XVIe siècle, témoignent de la violence des éléments. Sur le port, les cases des pêcheurs sont quasiment toutes bâchées avec des toiles marquées du sceau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Au cœur de la foule rassemblée dans la cour de la principale école de la ville, beaucoup de Philippins arborent les tee-shirts colorés des grandes ONG venues participer à la reconstruction de la ville. Le président s'est adressé aux habitants :« Je voulais montrer au monde entier ce qu'était votre courage, ce qu'était votre force, votre capacité de résilience : ici vous avez subi, mais ici vous avez agi. »Et d'ajouter : « Il faut reconstruire en évitant de nouveaux drames. Notre responsabilité, ce n'est pas seulement de vous aider, c'est d'éviter que cela se reproduise. » En conclusion, le chef de l'Etat tente même quelques mots dans un anglais poussif, qui rappelle celui de ses prédécesseurs. Mais le discours est bien accueilli par une foule ravie de l'intérêt porté à la ville. François Hollande s'affiche qui plus est à la tribune avec le maire de la ville, Christopher Sheen Gonzales, célébré en héros par le pays pour son attitude lors du passage du typhon. Peu avant, il a annoncé une contribution de 1,5 million d'euros à l'ONG française Acted, impliquée dans la reconstruction de la ville.Lire aussi : Climat : Hollande veut « entraîner, mobiliser et engager »Un témoignage de solidarité pour les pays du Sud Dans le cortège qui suit François Hollande dans les rues de Guiuan, on retrouve plusieurs responsables d'entreprises françaises dans le domaine de l'énergie, des transports et de la santé. Une centaine de compagnies sont installées dans le pays et emploient près de 40 000 Philippins. Pour décrocher un succès lors de la COP21, la France a décidé de mettre au cœur de sa stratégie les partenariats avec les entreprises qui voient dans la lutte contre le réchauffement climatique un potentiel de développement. « Si les entreprises basculent vers la croissance verte, c'est gagné, explique Ségolène Royal, la ministre de l'environnement. Et pour elles, ça devient positif, on ne parle plus de nouvelles taxes. »Une première capitalisation financée par les Etats à hauteur de 10 milliards d'euros a été actée pour le Fonds vert pour le climat, qui doit participer à la transition énergétique des pays émergents. Mais pour parvenir à l'objectif des 100 milliards d'euros par an à l'horizon 2020, une implication du secteur privé est nécessaire. « Il est absolument crucial pour nous de travailler dès le début avec tous les acteurs, les gouvernements, les ONG mais aussi les entreprises privées, les établissements bancaires et la société civile, pour faire jouer tous les leviers de croissance », estime Hela Cheikhrouhou, la directrice exécutive du Fonds vert, qui était du voyage.Pour Nicolas Hulot, qui a en partie organisé le voyage présidentiel aux Philippines, l'étape à Guiuan est un signe envoyé au reste du monde de l'importance des investissements à effectuer : « Ce voyage est un vrai témoignage de solidarité pour les pays du Sud, et on a besoin d'eux pour réussir la conférence climat. » Et de saluer lui aussi la « résilience » des Philippins, mais cette fois-ci psychologique : « Ce qui est frappant ici, c'est la dignité, la chaleur humaine. On ne soupçonnerait pas, au vu des visages, qu'il y a eu un drame ici. » Nicolas Chapuis (Manille, envoyé spécial)Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous « Bon alors, comment ça va le moral ? » Dans la petite pièce éclairée par de méchants néons qui jouxte la salle polyvalente de Palaja (Aude) où il s'apprête à tenir son meeting, jeudi 26 février, Manuel Valls prend le pouls politique local avec les 38 candidats socialistes et radicaux de gauche aux élections départementales. Après la séance photo avec chacun des dix-neuf binômes homme-femme qui se présentent les 22 et 29 mars, André Viola, le président sortant du conseil général, tente de le rassurer : « Manuel, l'Aude ne va pas vaciller, le rural, ici, va bien tenir, mais le gros enjeu, ce sont les deux grandes villes, Carcassonne et Narbonne, où la situation est plus difficile. »Le premier ministre a justement choisi de commencer sa tournée pour les départementales par cette commune de quelque 2 500 habitants, mi-rurale mi-urbaine, collée à la ville de Carcassonne qui a basculé à droite lors des municipales de mars 2014. Pendant les vingt prochains jours, M. Valls va enchaîner une quinzaine de déplacements électoraux, partout en France et en région parisienne : dès vendredi 27 février, il devait se rendre pour un nouveau meeting en Ille-et-Vilaine, avant d'aller, entre autres, en Indre-et-Loire, en Corrèze ou en Haute-Vienne le 5 mars en compagnie du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.Manuel Valls l'avoue : « J'ai toujours aimé faire campagne », explique-t-il jeudi dans l'avion qui le conduit dans le Sud-Ouest. Mais il sait que l'issue des départementales est loin d'être acquise. « C'est un scrutin incertain, reconnaît-il. C'est la première fois qu'on vote en même temps dans tous les cantons, et il y a aussi le changement majeur de la parité intégrale. Tout cela a des effets qui sont difficiles à imaginer par avance. »TROISIÈME POSITIONSurtout, les intentions de vote ne sont pas bonnes pour les socialistes, donnés en troisième position derrière le FN et l'UMP. Résultat, M. Valls a demandé à l'ensemble des ministres de son gouvernement de s'impliquer dans la campagne. Pas pour nationaliser ces élections locales, mais pour les politiser. « Il faut politiser pour mobiliser notre électorat », explique-t-il, s'appuyant sur l'exemple de la législative partielle dans le Doubs, les 1er et 8 février, au cours de laquelle il s'est rendu lui-même sur place à deux reprises en neuf jours.« L'élection de Frédéric Barbier face au FN a pu avoir lieu parce que les électeurs socialistes se sont mobilisés lors des deux tours. Il faut absolument mobiliser notre électorat dès le premier tour, car l'extrême droite, elle, le fait », précise le premier ministre.Le vote pour le Front national sera un des angles d'attaque de la tournée de M. Valls. « Je vais beaucoup cibler le FN et le danger qu'il représente, annonce-t-il, en se faisant l'avocat d'un vote utile et crédible à gauche. » « Contre l'extrême droite, l'UMP avec sa position incompréhensible du ni ni n'est pas crédible. Les socialistes sont généralement les seuls à gauche capables d'être présents au second tour et de l'emporter », affirme-t-il. Devant les 500 militants du PS réunis jeudi soir à Palaja, M. Valls s'en est donc pris fortement au parti frontiste. « L'extrême droite est notre adversaire principal, non seulement de la gauche, mais de la République », a-t-il lancé sous les applaudissements. Dénonçant « un parti qui exploite les frustrations, le racisme et la violence », il a attaqué la formation de Marine Le Pen. « Le Front national n'aime pas la France, il n'aime pas la démocratie, il verse de l'huile sur le feu, il mène à la ruine du pays, à la sortie de l'Europe et de l'histoire », a-t-il déclaré. Face à ce « défi », Manuel Valls a lancé « un appel à tous les républicains : pour battre le FN dans chaque canton, il n'y a qu'un seul bulletin de vote, une seule position claire, celle des candidats socialistes », a-t-il expliqué.POSTURES STÉRILESPendant les quarante minutes de son discours, il a aussi longuement défendu le bilan de la gauche au pouvoir. Vaste gageure tant le rejet de l'exécutif par les Français est important depuis le début du quinquennat. « Je ne serai jamais dans le camp des résignés », a-t-il indiqué, listant aussi bien la retraite à 60 ans que la réforme de l'école, les mesures de lutte contre l'insécurité, la « baisse des impôts pour les classes moyennes et modestes », ou la mise en place du pacte de responsabilité.« Nous menons une politique cohérente, qui donne des signes positifs », a-t-il expliqué, s'appuyant sur les récents bons chiffres de l'emploi en janvier qui sont « un encouragement à poursuivre notre action ».Manuel Valls en a profité pour envoyer un message à sa propre majorité après le vote de la loi Macron à l'Assemblée, rendu possible par le recours du gouvernement au 49-3. « Je trace ma route, je ne me laisse pas impressionner car ce qui se joue en ce moment est bien plus grand que nous », a-t-il déclaré, faisant référence à « l'esprit du 11 janvier qui nous oblige à être à la hauteur ».« Les Français soutiennent la loi Macron, car eux, ils ne se trompent pas », a-t-il lancé aux frondeurs socialistes. A l'avenir, M. Valls ne tolérera plus de division dans son propre camp. Face à la droite qui est « l'opposition sans aucune proposition », uniquement mue par le « désir de revanche de Nicolas Sarkozy sur la gauche et sur les Français qui n'ont pas voulu de lui en 2012 », le chef du gouvernement a demandé aux socialistes de cesser leurs batailles internes. « Les Français ne supportent plus les postures stériles. Il n'y a pas un mouvement qui monte à notre gauche, le risque FN est immense, c'est donc irresponsable de nous diviser entre socialistes », a-t-il prévenu.Lire notre séquence spéciale : Elections départementales : les enjeux département par départementBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 26.02.2015 à 12h18 • Mis à jour le26.02.2015 à 13h15 L’Aude jeudi 26 février, l’Ille-et-Vilaine vendredi 27. Le premier ministre, Manuel Valls, entame une tournée pour soutenir les candidats socialistes aux élections départementales de mars. Première étape jeudi, où il se rendra à Palaja, près de Carcassonne. Cette dernière a été perdue par le PS lors des municipales de mars 2014. La gauche espère conserver sa majorité dans le département, mais risque de voir son hégémonie menacée.Au total, le chef du gouvernement devrait effectuer une dizaine de déplacements en région dans les vingt prochains jours. Il devrait notamment aller en Corrèze, le fief de François Hollande, dont la perte – possible – serait un symbole majeur pour le PS.Consulter notre séquence spéciale : Elections départementales : les enjeux département par département« Elargir la base politique »Le premier ministre a déjà en tête l’après-scrutin. La question d’un remaniement dans les semaines qui suivent l’élection, pour faire entrer au gouvernement des écologistes mais aussi des proches de Martine Aubry, se pose toujours.Et pour rendre possible une telle hypothèse, mieux vaut chercher des terrains de consensus que creuser sans cesse des lignes de fracture au sein de la majorité. « Valls et Hollande ont compris qu’ils doivent élargir leur base politique s’ils ne veulent pas que tout explose au moment du congrès, et le meilleur moyen d’éteindre un incendie est de jeter du sable dessus, pas de l’essence », analyse un dirigeant socialiste.Valls joue le social contre les frondeurs 26.02.2015 à 10h50 • Mis à jour le26.02.2015 à 17h04 | Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant) Les parlementaires français, qui ont rencontré mercredi 25 février le président syrien, Bachar Al-Assad, à Damas, contre l’avis du Quai d’Orsay, devaient rentrer ce jeudi sur Paris, avec le sentiment d’avoir ouvert un débat, jusque-là impossible, sur la politique syrienne de la France.« Juppé puis Fabius [ancien et actuel ministre des affaires étrangères] n’ont cessé de nous dire que Bachar était sur le point de tomber, lâche Jacques Myard, député UMP des Yvelines, rencontré mercredi soir dans un hôtel de Beyrouth, peu après sa sortie de Syrie. Or, quatre ans après le début de la crise, il est toujours là. Qu’on le veuille ou non, il est un élément du règlement politique à venir. »« Un petit pas »Franc-tireur bien connu de l’Hémicycle, souverainiste patenté, le maire de Maisons-Laffitte soutient que la montée en puissance des mouvements djihadistes en Syrie, comme le groupe Etat islamique (EI), impose de renouer le dialogue avec Damas. « La guerre a changé de nature. Daech [acronyme arabe de l’EI] est un cancer qui métastase. Bachar n’est certes pas un poussin du jour. Mais le propre de la diplomatie, c’est de parler aux gens que l’on n’aime pas. »M. Myard, comme les deux autres parlementaires qui ont participé à la rencontre avec M. Assad, le sénateur de centre droit François Zocchetto et son collègue Jean-Pierre Vial, président du groupe d’amitié France-Syrie à la chambre haute, ont refusé de dévoiler ce qui s’est dit durant cette entrevue d’une heure. Ils réservent la primeur de ces échanges aux autorités françaises.« Je condamne totalement ce déplacement. Bachar n’est pas un dictateur, c’est un boucher », a déclaré Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PSLe député PS Gérard Bapt, président du groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée nationale, à l’initiative de cette mission « privée », affirme n’avoir pas assisté à la rencontre avec le chef d’Etat syrien, conformément à un engagement pris avant son départ, avec le Quai d’Orsay. Des images le montrent cependant monter les marches de la présidence, tout sourire, en compagnie de ses confrères français. Soucieux de ne pas trop froisser ses camarades socialistes au gouvernement, M. Bapt a gardé un profil bas durant la visite, à rebours des déclarations bruyantes de M. Myard. « C’est un petit pas, un premier pas, confiait-il mercredi soir, les traits tirés, dans le hall de l’hôtel de Beyrouth. Si on peut apporter quelque chose pour diminuer les souffrances, ce sera un bon résultat. »Mercredi, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, s’est une nouvelle fois dissocié de la démarche des parlementaires. « C’est une initiative qui n’est en aucun cas une initiative officielle de la France », a-t-il insisté.Plusieurs zones d’ombre planent sur ce déplacement, lui conférant un parfum assez différent des intentions affichées par MM. Myard et Bapt. Les clichés de la rencontre avec M. Assad diffusés par les autorités syriennes montrent que les trois parlementaires n’étaient pas les seuls hôtes français du président syrien. Trois autres participants sont mentionnés sur le compte Facebook de la présidence syrienne : MM. Stéphane Ravion, Patrick Barraquand et Jérôme Toussaint. Le premier est décrit par Damas comme un « conseiller sécuritaire de l’ambassade de France à Beyrouth ». Un titre usurpé selon la représentation française au Liban, qui affirme que M. Ravion ne fait pas partie de son personnel.Lire les réactions : La visite d'élus à Al-Assad est une « faute morale », selon Valls« Boucher »Sur son compte LinkedIn, l’intéressé, ancien journaliste qui fut le compagnon de la sœur du roi du Maroc, se présente de fait comme « conseiller en affaires stratégiques », qui partage son temps entre Bagdad et Beyrouth. Sa présence dans la délégation n’est pas sans rappeler les barbouzes et « apporteurs d’affaires » qui avaient accompagné le député UMP Didier Julia dans sa folklorique équipée, en 2004, visant à libérer les journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot, retenus otages en Irak.M. Patrick Barraquand est présenté par Damas comme un « inspecteur général du ministère de la défense français » et le « secrétaire général de la commission gouvernemental pour l’Union pour la Méditerranée » (UPM). Deux imputations erronées là encore.S’il a bien été la cheville ouvrière de la mission interministérielle de l’UPM, ce proche de Nicolas Sarkozy et Henri Guaino a été recasé en 2012, après la défaite électorale de l’ancien président de la République, à Bercy, où il occupe un poste de contrôleur général économique et financier. Par le passé, M. Barraquand a travaillé dans des entreprises d’armement, Eurocopter et Safran, notamment à Moscou.Le Monde a pu identifier le troisième participant non parlementaire à l’étrange réunion de Damas. Il s’agit de Jérôme Tousaint, âgé d'une quarantaine d'années et étiqueté à droite, il a travaillé dans les années 2000 à l'association des maires de France et au cabinet du maire de Sceaux, dans les Hauts de Seine. Aux législatives de 2012, il a été le suppléant d'une candidate UMP, à Saint-Nazaire, qui a été battue au premier tour. La raison de sa présence dans le sillage des parlementaires français n'est pas connue. « Ces gens ne représentent pas le gouvernement, ils n’avaient aucune mission, ils n’étaient porteurs d’aucun message », affirme Romain Nadal, le porte-parole du Quai d’Orsay.Ni M. Myard ni M. Bapt n’ont donné suite aux demandes d’explication du Monde. En quelle qualité MM. Ravion et Barraquand ont-ils accompagné les élus français jusque dans le salon de réception de M. Assad ? Pourquoi ces hommes au pedigree mêlant business et sécurité ont-ils intégré une mission qui se voulait diplomatique ? Ces questions promettent de compliquer encore un peu plus le retour en France des parlementaires, dont le voyage a suscité de nombreuses critiques.Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a d’ores et déjà promis de prendre des sanctions contre M. Bapt. « Je condamne totalement ce déplacement, a-t-il déclaré. Bachar n’est pas un dictateur, c’est un boucher. »lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2i62ao"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2i62ao", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });}); Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)Correspondant au Proche-OrientSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 09.02.2015 à 17h28 • Mis à jour le09.02.2015 à 17h56 Bruno le Maire, l’homme le « plus dangereux » à l’UMP ? C’est en tout cas l’avis de Jean-Christophe Cambadélis, numéro un du PS. Dimanche, sur Radio J, le premier secrétaire, au lendemain du conseil national de l’UMP, a également estimé que Nicolas Sarkozy « fait flop », Alain Juppé « fait toc ».Sarkozy joue la carte de l’unité au conseil national de l’UMPPour Jean-Christophe Cambadélis, l’ex-ministre et député de l’Eure, Bruno Le Maire, lui paraît « le plus dangereux » à l’UMP parce qu’il « pense comme Buisson (le très droitier ex-conseiller de Nicolas Sarkozy Patrick Buisson) et se présente comme Juppé. Il faut faire attention à cette candidature ».L’ancien candidat à la présidence de l’UMP avait ainsi défendu le « ni FN- ni PS » comme consigne de vote pour le second tour de la législative partielle du Doubs.« Radicalisation de droite »De son côté, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, a pointé dimanche sur France 3 « une nouvelle génération » à l’UMP positionnée « sur une radicalisation de droite », citant Laurent Wauquiez et Bruno Le Maire.Pour le ministre de l’agriculture et proche de François Hollande, il y a dans le parti présidé par Nicolas Sarkozy, « une fracture assez claire entre ceux qui portent une idée liée à la droite républicaine et gaulliste et puis toute une génération – nouvelle d’ailleurs – avec MM. Wauquiez, Le Maire, d’autres jeunes qui sont sur une radicalisation de droite », selon Le Foll.Pourquoi un tel intérêt pour Bruno Le Maire de la part du PS ? Les dirigeants socialistes voient d’un mauvais œil l’idée d’un duel Juppé-Sarkozy qui pourrait créer une émulation à droite. Ils préféreraient qu’un troisième candidat viennent perturber le match. Avec l’effondrement politique de François Fillon après son affrontement avec Jean-François Copé pour la présidence du parti, Bruno le Maire leur apparaît comme le candidat idéal. En clair, les socialistes n’ont pas fini de parler de lui. Marie Charrel Et si la reprise – la vraie – était pour cette année ? Les « indicateurs avancés montrent de premiers signes d’inflexion positive de la croissance en zone euro », a ainsi indiqué, lundi 9 février, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).Ces frémissements de la croissance européenne seront l’un des sujets clés du G20 finances se tenant à Istanbul lundi 9 et mardi 10 février.Alors que l’Eurogroupe de mercredi se penchera sur le cas grec, au cœur des inquiétudes, un léger vent d’optimisme souffle depuis quelques jours sur l’Europe. Et particulier depuis que la Commission européenne a, le 5 février, revu à la hausse ses prévisions économiques.« Cette fois, il y a de bonnes raisons de croire à la reprise du Vieux Continent », juge ainsi Denis Ferrand, directeur général de l’institut d’études économiques Coe-Rexecode. « Après sept ans de crise, l’horizon s’éclaircit enfin », confirme Gabriel Stein, chez Oxford Economics.Certes, le diagnostic est prudent. Mais, de fait, Bruxelles table désormais sur une croissance de 1,7 % dans l’Union européenne (UE) et 1,3 % dans la zone euro pour 2015. En novembre 2014, elle misait respectivement sur 1,5 % et 1,1 % seulement. Mieux : selon ses économistes, il faudra même compter sur une hausse de 2,1 % et 1,9 % en 2016.Qu’est-ce qui a donc changé depuis trois mois ? « Une conjonction de facteurs favorables à la croissance s’est mise en place », explique Ludovic Subran, chef économiste de l’assureur-crédit Euler Hermes. A commencer par la chute des cours du pétrole, qui équivaut à une baisse d’impôts pour les consommateurs européens, et par celle de l’euro, qui a perdu 15 % face au dollar depuis l’été dernier. Un coup de pouce bienvenu pour nos entreprises, qui gagnent un peu de compétitivité à l’export. « Les deux effets cumulés apporteront 1 % de croissance à la zone euro entre 2015 et 2016 », calcule Christian Schulz, de la banque Berenberg.Autre facteur positif : l’assouplissement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Le 22 janvier, celle-ci s’est lancée dans des rachats massifs de dette publique. « Grâce à cette mesure, les outils de financement à la disposition des entreprises seront moins onéreux, et pour longtemps », explique M. Ferrand.A quoi doit servir l’argent de la BCE ?S’ajoute à cela le desserrement des politiques d’austérité dans la plupart des pays périphériques de la zone euro, notamment en Espagne et en Irlande. De quoi redonner un peu d’oxygène à la demande intérieure de ces Etats. D’autant que l’Europe profitera aussi des effets du plan d’investissement de 315 milliards d’euros lancé par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission.Autrement dit : tous les facteurs sont réunis pour que l’investissement redémarre en 2015, cette étincelle sans laquelle aucune reprise durable n’est possible. Si l’on en croit les dernières enquêtes de la BCE, celui-ci commence d’ailleurs à frémir, confirmant qu’il est enfin permis d’y croire…Rien de spectaculaireEt pourtant. Lorsqu’on prend un peu de recul, 1,3 % de croissance en zone euro n’a rien de spectaculaire. Surtout après sept ans de crise. Et plus encore au regard de la reprise enregistrée aux Etats-Unis, dont le PIB devrait croître de 3,5 % cette année. Est-ce à dire qu’en matière de croissance les Européens se contentent désormais de peu ? Peut-être bien.Car quelque chose a changé dans les attentes des agents économiques. Ces six dernières années, chaque mois de décembre, les dirigeants politiques constataient l’atonie (ou pire) de la croissance en promettant que la reprise, la vraie, serait pour l’année suivante. Mais, à chaque fois, la déception était au rendez-vous, la conjoncture continuant à se dégrader. « A force, tout le monde a fini par intégrer que la reprise européenne serait lente et fragile », explique M. Subran. Y compris les entreprises, qui ont établi des budgets 2015 bien plus conservateurs que ceux de 2014 ou 2013.Terminés les espoirs irréalistes, en somme : désormais, plus personne n’attend de miracle pour la croissance européenne. Au point que l’on avait presque oublié que les bonnes surprises, comme la baisse des cours de l’or noir, étaient encore possibles ! « Cela explique le regain d’optimisme de ces derniers jours : on n’osait plus y croire », commente M. Stein. « Je préfère cela : maintenant qu’ils ne comptent plus sur un rebond miraculeux, Etats et entreprises travaillent enfin à la construction d’une croissance solide », remarque un fonctionnaire européen.Combien de temps cela prendra-t-il ? Cinq ans, dix, peut-être plus. Car, si la zone euro est guérie, elle reste convalescente. Il lui faudra des années pour effacer les séquelles du chômage de masse (11,4 %), et pour alléger le poids des dettes. Deux handicaps qui pèseront longtemps encore sur l’activité, l’empêchant de retrouver d’ici là un rythme de croissance comparable à celui des Etats-Unis.Reste qu’à court terme, si la crise grecque trouve une issue rapide, et si les risques politiques ne viennent pas obscurcir l’horizon, la croissance de l’UE pourrait frôler la barre symbolique de 2 % cette année, ose avec une extrême prudence un économiste. On n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle…Le G20 met l’Europe sous pression Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous et Gilles Rof (Marseille, correspondance) Cela va finir par devenir une habitude. Une partie du gouvernement se déplace à Marseille, lundi 9 et mardi 10 février, pour une visite de vingt-quatre heures, moins de quinze mois après celle de Jean-Marc Ayrault et l’annonce par l’ancien premier ministre, en novembre 2013, d’un plan d’aide de 3,5 milliards d’euros pour la métropole. Accompagné des ministres de l’intérieur et de l’éducation nationale, Manuel Valls doit faire le point sur la mise en œuvre de ce plan de sécurité et de cohésion sociale décidé par son prédécesseur.La visite du premier ministre, programmée depuis plusieurs semaines, se déroule dans un contexte particulier : elle intervient alors que l’exécutif veut donner à son action une tonalité différente depuis les attentats de janvier. « Cette visite se place dans l’état d’esprit du 11 janvier. Le gouvernement veut montrer la mobilisation totale et continue de l’Etat, pas seulement dans le champ sécuritaire, mais aussi éducatif, culturel et mémoriel », explique-t-on à Matignon. Aucun rendez-vous n’est prévu dans les quartiers nord, alors que peu de leurs habitants avaient participé aux deux marches citoyennes à Marseille, les 10 et 11 janvier, après les attentats.M. Valls doit entamer sa tournée par une étape au mémorial du camp des Milles, lieu d’internement et de déportation français durant la seconde guerre mondiale. Il doit ensuite rencontrer des forces de l’ordre à la préfecture de région, visiter la friche culturelle de la Belle-de-Mai, s’entretenir avec le maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, et se rendre dans un lycée. Saisies recordsEn septembre 2012, M. Ayrault et plusieurs ministres de son gouvernement avaient déjà effectué une visite de deux jours à Marseille, alors qu’à l’époque, la ville était le théâtre de règlements de comptes entre trafiquants de drogue.MM. Valls et Cazeneuve devaient, cette fois, souligner de bons résultats en matière de lutte contre la délinquance et la criminalité. Dans une interview à La Provence, lundi, le premier ministre s’est félicité d’un « recul significatif de la délinquance », en citant une baisse des vols à main armée de 30 % en deux ans, une diminution des violences physiques contre les personnes de 20 %, et des saisies records de stupéfiants et d’armes.A Marseille, un règlement de comptes met fin à six mois de trêveEn 2012, alors ministre de l’intérieur, M. Valls avait renforcé les moyens humains policiers et mis en place une zone de sécurité prioritaire dans les quartiers nord. Il avait également créé un poste de préfet de police de plein exercice compétent pour l’ensemble du département des Bouches-du-Rhône, dévolu à Christian Sainte. Ironie du calendrier, M. Sainte devrait être nommé mercredi 11 février directeur de la police judiciaire parisienne après le limogeage de Bernard Petit, mis en examen en fin de semaine dernière dans une enquête visant le 36, quai des Orfèvres.Résultats encourageantsSi les résultats marseillais sont encourageants sur le plan sécuritaire, il reste beaucoup à faire dans les domaines de l’emploi et de la politique de ville. Le chômage demeure une plaie pour la ville, avec un taux de 12,7 % au troisième trimestre 2014, frappant particulièrement les jeunes et les seniors. « En 2014, la situation sur le front de l’emploi s’est particulièrement dégradée dans la région, avec plus 6 % de chômeurs supplémentaires », reconnaît le préfet des Bouches-du-Rhône, Michel Cadot.Plus de 800 contrats de génération ont été signés au second semestre 2014 et les emplois aidés représentent un total de 40 000 emplois dans la région, mais « ce n’est pas une solution dans la durée », convient M. Cadot. « C’est très bien que le premier ministre vienne rendre compte aux Marseillais, mais Marseille a pris trop de retard dans la politique de la ville, et pour l’instant, les emplois aidés ont davantage profité aux collectivités qu’aux habitants des quartiers », estime pour sa part la sénatrice socialiste Samia Ghali, élue dans les quartiers nord.Les crédits de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine n’ont été consommés qu’à 60 % dans la région. « Il reste 120 millions d’euros à utiliser sur la tranche de 303 millions qui se termine cette année. Il faut engager ces crédits sinon ils seront perdus », rappelle le préfet Cadot. En décembre 2014, l’Etat a ciblé cinq quartiers des 14e et 15e arrondissements marseillais, qui doivent recevoir 250 millions d’euros pour leur rénovation. Et quelque 30 millions d’euros ont été débloqués pour la réalisation du tramway, censé réduire la fracture territoriale entre le nord et le sud de la ville.Gilles Rof (Marseille, correspondance)Journaliste au MondeBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.02.2015 à 21h34 | Nicolas Chapuis Frédéric Barbier va retrouver les bancs de l'Assemblée nationale, après son élection dans la 4e circonscription du Doubs, dimanche 8 février, face à la candidate FN Sophie Montel. Mais pour la première fois, cet homme de 54 ans siègera en son nom propre, et non pas comme le suppléant de Pierre Moscovici, comme il l'a fait dans la période 2012-2014.« Le résultat qui est le nôtre ce soir ne me donne pas envie de pavoiser, de sourire ou de faire la fête », a-t-il expliqué à ses partisans, à l'issue du second tour. La victoire sur le fil (51,47 % contre 48,53 %) a un goût de surprise pour M. Barbier. La circonscription était donnée perdue par les socialistes il y a encore quelques semaines. Mais les choses ont commencé à s'inverser dans la dernière ligne droite.UNE CONNAISSANCE DU TISSU INDUSTRIELA Solférino, on ne tarit pas d'éloge sur le candidat, qui aurait fait « une excellente campagne de terrain ». Considéré comme plus à gauche que Pierre Moscovici dans le PS local, le nouveau député a longtemps servi de caution au nouveau commissaire européen, aux idées plus libérales.Fils d'un ancien salarié de Peugeot, il a beaucoup fait campagne auprès des ouvriers de l'usine, dénonçant les cadences infernales, dans cette circonscription où le groupe automobile est le premier employeur. Cet homme au visage charpenté, qui a fait une carrière de cadre chez ERDF, avait prévu de faire une campagne très locale, sans faire appel au parti.Mais après les attaque terroristes début janvier en Ile-de-France, la donne a été modifiée. Le premier ministre Manuel Valls est finalement venu tenir un meeting à Audincourt, la plus grande ville de la circonscription, appelant au rassemblement et à la mobilisation. A ses côtés, M. Barbier a livré un discours énergique, pour appeler les électeurs à se rendre aux urnes.A l'Assemblée nationale, M. Barbier siégeait à la commission des affaires économiques, où ses collègues saluaient sa connaissance du tissu industriel français. Il avait rédigé un important rapport sur les conséquences possibles sur la croissance de l'exploitation du gaz de schiste. Dans ce document, il n'abordait pas la question de la fracturation hydraulique, mais se prononçait à titre personnel pour une évaluation des réserves potentielles de la France.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis et Abel Mestre Le Parti socialiste a remporté, dimanche 8 février, la législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs. Son candidat, Frédéric Barbier, a remporté 51,43 % des voix devant la candidate frontiste Sophie Montel (48,57 %). Soit 863 voix d'écart sur 56 communes. Dans le détail, le PS a gagné 8 088 voix de plus qu'au premier tour pour atteindre 15 504 voix, alors que la progression du FN a été de 6 259 voix pour atteindre à 14 641.« Je ne me réjouis pas, je ne pavoise pas, ce succès, je le dois aux forces républicaines », a simplement dit M. Barbier lors de sa première prise de parole après sa victoire, qui permet au PS de conserver le siège de député de Pierre Moscovici, devenu commissaire européen. Dans un communiqué, le parti reconnaît que si « cette victoire est une éclaircie, elle ne constitue en rien une embellie. Pour 2017, le danger demeure, non pas d'un 21 avril inversé mais d'un 21 avril aggravé ».Lire le portrait : Frédéric Barbier revient sur les bancs de l'Assemblée, mais en son nom propre« LE PARTI SOCIALISTE N'A PAS À FANFARONNER »Sophie Montel a reconnu sa défaite, mais a estimé que son parti était le « grand vainqueur » de ce scrutin. « Le Parti socialiste n'a pas à fanfaronner. Nous avons fait voler en éclat le tripartisme. Nous sommes dans un bipartisme avec la caste d'un côté et le FN de l'autre », a-t-elle confié au Monde. Mme Montel, qui a fait campagne à la fois sur « le péril islamiste » et sur les questions économiques et sociales, a, malgré sa défaite, bénéficié d'un rebond des participations au second tour (49,07 %) et d'un très bon report de voix venant de l'UMP – dont le candidat Charles Demouge a été éliminé au premier tour. Son score est le plus élevé enregistré dans une partielle par un candidat FN. Les électeurs de droite n'ont donc, semble-t-il, pas suivi la consigne nationale du « ni PS ni FN ». Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Claire Guélaud Pour la deuxième fois depuis les débuts de la présidence turque, en décembre 2014, les « sherpas » des différents pays avancés et émergents membres du groupe des 20 (qui représente plus de 85 % de l’économie mondiale), se retrouvent, dimanche 8 février, à Istanbul pour plancher sur les stratégies de croissance, sur la régulation financière et sur la fiscalité.Officiellement, la Grèce ne figure pas à l’ordre du jour de cette réunion préparatoire au G20 finances, qui réunira, lundi 9 et mardi 10, ministres des finances et banquiers centraux des principales économies de la planète. Mais à la veille de l’Eurogroupe extraordinaire de mercredi, nul doute qu’elle sera dans toutes les têtes.Il devrait être beaucoup question, dimanche, de l’état de santé de la zone euro qui fait toujours figure d’« homme malade » de l’économie mondiale, malgré la révision à la hausse des prévisions de croissance de la Commission européenne.Trouver une solution au problème grecLes pays anglo-saxons (Etats-Unis, Canada, voire Royaume-Uni) et les émergents semblent résolus à exercer des pressions « de plus en plus fortes » sur les Européens pour qu’ils en fassent moins sur le terrain de la rigueur et de la consolidation budgétaire et qu’ils permettent ainsi une véritable reprise dans la première région économique du monde, observe un participant.Les questions des stratégies de croissance et d’un éventuel changement des politiques économiques et de réglage conjoncturel (policy-mix) dans un sens moins restrictif, réclamé par Syriza, la gauche radicale grecque, et par le nouveau premier ministre hellène, Alexis Tsipras, devraient être largement évoquées.Les pays anglo-saxons et les émergents, inquiets du caractère trop « faible » et trop « inégal » de la croissance mondiale, poussent en ce sens.Zone euro : désinflation ? Déflation ? En tout cas, baisse des prixLe Canada devrait aussi redire haut et fort qu’il est favorable à l’annulation de la dette grecque, une solution exclue par le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE).A l’évidence, les non Européens, traumatisés en 2010 par la crise des dettes souveraines et par la menace d’un éclatement de la zone euro, attendent tous de cette dernière qu’elle trouve une solution – le plus rapidement possible – au problème grec.L’Europe accroît la pression sur AthènesIls ne devraient pas manquer de rappeler aux Européens que c’est déjà avec la dette grecque qu’avait débuté, il y a quatre ans, la crise des dettes souveraines dans la zone euro.Inquiétudes sur la remontée des taux américainsLe débat macroéconomique devrait aussi porter sur le contre-choc pétrolier, dont les effets sont très différents selon que les pays sont exportateurs ou importateurs d’or noir, et sur la réapparition des crises de change dans les pays émergents.Ce dernier sujet est jugé particulièrement sensible en Turquie : le dévissage de la livre, au printemps 2013, lors de l’annonce par Ben Bernanke, alors président de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale), d’une normalisation progressive de sa politique monétaire, y a laissé de vifs souvenirs.Le pays hôte du G20 en 2015 est également préoccupé par la résurgence des turbulences financières dans de nombreuses économies émergentes en raison des anticipations de remontée des taux d’intérêt américains.Le gouvernement turc, dont les priorités pour le G20 (croissance inclusive, suivi des mesures pro-croissance adoptées lors du G20 en Australie en novembre 2014, investissement) sont encore « un peu floues », plaide pour la mise en place d’un groupe de travail sur le système monétaire international.Lutte contre le financement du terrorismeIl souhaite par ailleurs que le G20 se préoccupe davantage du sort des pays les moins avancés. Un bilan d’étape devrait être fait au sujet des 1 000 engagements pris par les chefs d’Etat et du gouvernement à Brisbane (Australie) pour relever de 2 000 milliards de dollars supplémentaires la croissance mondiale.Les travaux déjà bien engagés en matière de régulation financière, de lutte contre l’évasion fiscale et en faveur de l’échange automatique de renseignements fiscaux seront poursuivis. Le gouvernement français continue demander une régulation du « shadow banking ».Terrorisme : la France veut renforcer les dispositions « antiblanchiment »Avec le Brésil, la France souhaite ajouter un volet financier à la lutte contre le réchauffement climatique, dans la perspective de la COP21 (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) de décembre 2015 à Paris. Elle devrait aussi demander à ses partenaires du G7 - lesquels débattront sûrement de la question Ukrainienne après la rencontre à Moscou entre Angela Merkel, François Hollande et Vladimir Poutine - ainsi que du G20 de s’engager dans la lutte contre le terrorisme et contre son financement.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis #circo2504 bond de participation étonnant : ce n’est pas souvent le cas dans les duels PS-FN. — Les Décodeurs (@decodeurs)require(["twitter/widgets"]);Les bureaux de vote ont ouvert, dimanche matin 8 février à 8 heures dans le Doubs, pour le deuxième tour de la législative partielle. Pour la première fois dans une telle élection, le Front national et le Parti socialiste s'affrontent en duel. Les électeurs de la 4e circonscription du Doubs auront le choix entre le socialiste Frédéric Barbier et la frontiste Sophie Montel, pour pourvoir le siège de député laissé vacant par Pierre Moscovici, devenu commissaire européen. La participation était en hausse à 17 heures, avec 43,49 % contre 34,45 % lors du premier tour. Un bond de neuf points très rare lorsque deux candidats PS et FN s'affrontent au deuxième tour.Chez les responsables socialistes, la tournée des bureaux de vote, la participation et les capteurs locaux donnent plutôt des indicateurs positif.Côté PS, la tournée des bureaux de vote, la participation et les capteurs locaux, donnent plutôt des indicateurs positif #circo2504— Nicolas Chapuis (@nicolaschapuis)require(["twitter/widgets"]);Au FN, la prudence est de mise, bien plus qu'au premier tour.Le fn est prudent à 20 min de la fermeture des bureaux. Bcp plus que pour le premier tour. #circo2504— Abel Mestre (@AbelMestre)require(["twitter/widgets"]);Le contexte à l'issue du premier tourLe FN est arrivé en tête avec 32,6 % des voix, devançant le PS (28,8 %). Le candidat UMP Charles Demouge, arrivé en troisième position avec 26,5 % des voix, a été éliminé puisqu'il n'a pas atteint le seuil requis de 12,5 % des inscrits. L'abstention a de fait été très forte (60,5 %).Les réserves de voix à gauche pour le PS ne sont pas très élevées. Le Front de gauche a réalisé 3,6 %, le candidat écologiste 3,1 % et deux partis d'extrême gauche ont totalisé 2 % des voix. Le comportement des électeurs UMP et des abstentionnistes sera donc déterminant pour le résultat final.Lire le reportage (en édition abonnés) : Dans le Doubs, les électeurs de droite tentés par l’abstentionLa campagne d'entre deux tours Pour le FN, Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont a fait le déplacement. Fidèle à sa tactique d'avant le premier tour, la candidate frontiste n'a pas vraiment fait de campagne, n'organisant aucun rassemblement, et se contentant de mettre des tracts dans les boîtes aux lettres.Lire le portrait : Sophie Montel, une lepéniste historiqueAu PS, Manuel Valls, qui avait déjà fait un meeting juste avant le premier tour, est venu prêter main-forte à Frédéric Barbier, pour une visite de l'usine du groupe PSA, à Sochaux, le premier employeur de la région. Outre le premier ministre, le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, a tenu une réunion publique mercredi soir. Les deux hommes ont beaucoup insisté sur les questions de sécurité, dans cette circonscription où le FN a fait campagne « contre le péril islamiste ».Mais c'est à l'UMP que l'entre-deux-tours a été le plus agité. Le parti a réuni son bureau politique mardi 3 février pour décider de sa position. Certains dirigeants, comme Alain Juppé ou Nathalie Kosciusko-Morizet ont annoncé clairement leur soutien au PS, en vertu du front républicain. Nicolas Sarkozy avait lui adopté une position ambiguë, sans appeler à voter PS, mais en estimant que le FN devait être défait. Mais c'est la position du « ni-FN ni-PS » qui l'a finalement emporté. Dans un communiqué, l'UMP a appelé ses électeurs à voter blanc ou à s'abstenir.Lire : Comment le « ni-ni » s’est imposé à l'UMP ?Les enjeuxAprès les attaques terroristes du mois de janvier, cette élection est le premier test dans les urnes pour le gouvernement. Si le couple exécutif a connu un regain de popularité, rien ne garantit que cela se traduise dans les urnes. Une victoire pour le PS – la première dans une élection partielle depuis 2012 – serait un signe encourageant alors que se profilent les départementales. Pour le FN, il s'agit d'envoyer une troisième députée à l'Assemblée nationale. Le parti d'extrême droite ne l'a jamais emporté face au PS dans les 25 duels qui ont opposé les deux partis dans des législatives depuis 2002.Cette élection représente surtout un test pour les partis avant les élections départementales. Le mode de scrutin est en effet très semblable et le Front national devrait se qualifier au deuxième tour dans nombre de cantons. L'élection dans le Doubs donnera une indication de la façon dont se comporte l'électorat de droite en cas de duel entre le FN et le PS.Lire le décryptage : Non, les duels PS-FN ne provoquent pas de sursaut républicainNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.02.2015 à 23h53 • Mis à jour le08.02.2015 à 19h07 | Alain Albinet ((Tulle, correspondant)) « Hier soir à 22 heures, il était encore à Moscou dans le bureau de Poutine ! »  C'est un regard admiratif que Dominique Ceaux a posé, samedi 7 février en milieu de matinée, sur les petits yeux et le visage fatigué de François Hollande, quand il est arrivé à Tulle. Le chef de l'Etat venait y poser la première pierre du futur cinéma. Dominique Ceaux, qui fut directeur général des services du Conseil général à ses côtés, avait participé au montage du dossier d'aide à ce projet de cinq salles pour un total de 500 places grand confort.Le chef de l'Etat devait inaugurer ces travaux lors de ses voeux aux Corréziens, le 19 janvier dernier. Mais le film noir du terrorisme a contrecarré ce scénario. Qu'importe, car le président de la République avait décidé de revenir avant les élections départementales de mars. La Corrèze pourrait en effet basculer à droite, si l'on y projette les résultats des dernières municipales. Et la récente désaffection des traditionnels alliés communistes, qui ont constitué une « alternative à gauche » avec Europe Ecologie-Les Verts, le Parti de Gauche ainsi que les mouvements Nouvelle Donne et Ensemble, pourrait laisser craindre un film catastrophe. Alors, sans entrer dans un débat électoral qui n'a quasiment pas démarré, François Hollande occupe le terrain. Un terrain qu'il a labouré pendant plus de 30 ans et qu'il ne voudrait pas voir passer à l'opposition.« LE CHOIX D'UNE IDENTITÉ »« Je suis là pour montrer ce qu'un espace rural peut porter comme atouts en accédant aux plus hautes technologies », a dit le chef de l'Etat à propos du futur Véo-Grand-Palace de 4,35 millions d'euros. Il y passera 350 films par an, dont la moitié Art et Essai, à 120 000 spectateurs attendus. « Ici ce n'est pas seulement un investissement, c'est le choix d'une identité ». François Hollande s'est aussi livré à un petit travelling arrière très personnel, en direction de Jean-Pierre Villa, le patron du futur cinéma, ancien enseignant socialiste devenu responsable d'un réseau de distribution de films sur tout le grand Sud-Ouest: « Il y a 35 ans, j'ai dû passer ma première nuit corrézienne chez lui ». C'est en cinémascope, avec trois écrans géants et un barnum garni d'invités que s'est déroulée l'étape suivante de la visite présidentielle, entre Tulle et Brive. Il s'agissait d'inaugurer « le chaînon manquant », de 4,5 km d'asphalte, sur l'A89, baptisée « l'autoroute des présidents » entre Bordeaux et Lyon. Un tronçon qui n'ouvrira qu'en avril. François Hollande y aura écrit son nom, après ceux de l'Auvergnat Valéry Giscard d'Estaing et de l'autre Corrézien Jacques Chirac.CONTENTIEUX AUTOROUTIERJean-Pierre Coppey, le président de Vinci Autoroutes, société constructrice et concessionnaire par le biais d'ASF, a souligné qu'il s'agit là de « la première autoroute traversant la France d'Est en Ouest sans passer par Paris. Une autoroute symbole de la solidarité des territoires. Une grande radiale qui a bénéficié d'une constance politique sans faille ». Il a émis le vœu d'une « réconciliation entre l'État et les sociétés concessionnaires », avant de conclure : « Elles sont les premières militantes du pacte de responsabilité ». François Hollande lui a répondu en se plaçant au-dessus du contentieux actuel et en plaidant pour « un règlement global et définitif autour d'un contrat de confiance » qui pourrait être signé « dans les prochains jours ».La dernière séquence de cette escapade corrézienne s'est déroulée avec l'inauguration de la nouvelle mairie de la commune rurale de Masseret (680 habitants), ouverte en juillet dernier. Le maire PS, Bernard Roux, éleveur bovin de race limousine, avait invité le président lors du dernier salon de l'agriculture. Le fait qu'il soit candidat aux prochaines départementales n'a certainement pas plaidé en sa défaveur, d'autant que François Hollande pouvait y boucler la boucle d'une journée où il aura parcouru 6 000 kilomètres, dans un village qui a donné naissance au groupe musical « Paris-Moscou ».Alain Albinet ((Tulle, correspondant))Journaliste au Monde Frédéric Lemaître (Munich, envoyé special) Un vice-président américain qui dénonce les « pratiques barbares » de Vladimir Poutine, une chancelière qui rappelle le précédent du Mur de Berlin, un ministre des affaires étrangères russe qui attribue l’origine de la crise actuelle à l'« obsession des États-Unis » de vouloir « dominer l’Europe » depuis un quart de siècle... Pour sa 51e édition, la conférence de Munich sur la sécurité qui rassemble la fine fleur de la diplomatie mondiale, avait, ce samedi 7 février, un petit parfum de guerre froide.Première à s’exprimer, Angela Merkel a prononcé un discours important, insistant sur l’engagement de l’Allemagne sur la scène internationale mais expliquant pourquoi elle ne voulait pas livrer d’armes à l’Ukraine. « Je n’imagine pas une situation où l’armée ukrainienne serait tellement équipée qu’elle impressionnerait la Russie », a justifié la chancelière allemande. « Militairement, ce conflit ne peut être gagné. C’est dur à dire mais c’est comme ça », a-t-elle ajouté. Pour elle, il faut donc « se concentrer sur une solution diplomatique et passer par des sanctions sur ce qui est notre point fort : l’économie ».Mais la chancelière a eu un débit plus rapide que d’habitude. Comme si elle était pressée d’en finir avec un discours qui n’était pas celui qu’elle aurait voulu prononcer. De retour de Moscou, elle aurait sans doute aimé pouvoir présenter un accord capable de mettre fin au conflit en Ukraine. Mais celle-ci a dû en convenir : le succès de son déplacement spectaculaire avec François Hollande à Kiev et à Moscou est loin d’être acquis. « Il n’y a pas de garantie que Poutine fera ce que nous espérons », a-t-elle reconnu.Certes, il n’est pas totalement exclu que la conversation téléphonique qu’Angela Merkel, François Hollande, Petro Porochenko et Vladimir Poutine doivent avoir dimanche ne débouche sur un accord, mais personne ne semble vraiment y croire.Porochenko aussi énigmatique que PoutineD’ailleurs, si l’on ne sait pas ce que Vladimir Poutine pense de cette médiation, Petro Porochenko est tout aussi énigmatique. Samedi, à Munich, il n’a soufflé mot du plan Merkel-Hollande, ce qui en dit long sur les réserves qu’il lui inspire.De son côté, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a eu, à Munich, quelques mots aimables pour l’initiative franco-allemande mais il s’est surtout montré extrêmement critique tant à l’égard du gouvernement ukrainien que de Washington. Il juge qu’en Ukraine, l’Union européenne « a soutenu un coup d’état » qui a débouché sur le départ du président Ianoukovitch. Il a également dénoncé « l’épuration ethnique » à laquelle se livrerait l’actuel gouvernement ukrainien, reprochant à l’Occident de ne pas réagir à « l’éradication des Juifs et des Russes » à laquelle on assisterait, selon lui, en Ukraine.Pour lui, la Crimée fait désormais partie intégrante de la Russie car les habitants l’ont décidé ainsi. Il a donc mis en avant « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Et si l’on veut la paix en Ukraine, il faut que le gouvernement de Kiev négocie avec les représentants des régions de l’est, a t-il dit, ceux-là même que le président ukrainien qualifie de « terroristes ». Le ton de l’intervention de Sergueï Lavrov, son contenu, mais aussi la tension qui régnait dans la salle : tout indique que l’on est à nouveau dans une phase de confrontation durable entre la Russie et l’Occident. Joe Biden, le vice-président américain, n’a rien fait pour démentir cette impression. Selon lui, l’administration Obama a, dès 2009, beaucoup fait pour « avoir des relations constructives avec la Russie » mais « depuis 2012, le président Poutine a choisi une autre voie ». Rappelant que les frontières sont inviolables et que « chaque nation a le droit de choisir ses alliances », Joe Biden a dit « ne pas croire à une solution militaire en Ukraine mais la Russie n’a pas le droit de faire ce qu’elle fait et le peuple ukrainien a le droit de se défendre ».Faut-il donc livrer des armes à l’Ukraine ? Comme le commente Norbert Röttgen, président de la commission des affaires étrangères au Bundestag : « Biden n’est pas allé jusqu’au bout de sa démonstration mais tout son raisonnement conduit à une telle conclusion ». Dans les milieux gouvernementaux allemands, on craint donc que la pression à Washington soit telle que le président Obama - qui recevra Angela Merkel à la Maison blanche lundi - va avoir du mal à résister. Et même si l’envoi d’armes est symbolique, il permettrait, selon l’Allemagne, à Vladimir Poutine d’armer encore plus lourdement les séparatistes. Un scénario noir face auquel l’Union européenne aura le plus grand mal à rester unie. Ce n’était donc pas seulement parce qu’elle était fatiguée qu’Angela Merkel était sombre samedi matin mais bel et bien parce que l’Allemagne ne voit pas d’issue à ce conflit à sa porte. Bien au contraire.Frédéric Lemaître (Munich, envoyé special)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Marc-Olivier Bherer Après les attentats qui secouèrent Paris, la France se rassembla dans la rue, le 11 janvier, pour dire son attachement aux valeurs républicaines. Mais que ce sursaut fut long à venir ! Le retour de la violence antisémite était pourtant déjà tristement évident, bien avant l’attaque contre l’Hyper Cacher. Il y a un an, le 26 janvier 2014, la haine des juifs était au cœur du « Jour de colère », un inquiétant cortège qui défilait à Paris pour dire son rejet de la présidence de François Hollande, mais aussi pour clamer « Juif ! Juif ! La France n’est pas ta France ! ».Dans un essai, l’historien et sociologue Pierre Birnbaum enquête sur les soubassements idéologiques de cette marche de la haine. Ce petit livre évoque l’un de ses précédents ouvrages qui portait, lui, sur l’affaire Dreyfus, Le Moment antisémite, un tour de France en 1898 (Fayard, 1998). L’auteur ne voit pas de filiation directe entre ces deux « moments », le premier ne trouvant qu’un « pâle écho » dans le second.Caractère social et culturelCe qui distingue l’antisémitisme d’aujourd’hui, c’est son caractère social et culturel. Il croît sur les décombres d’un monde révolu, où l’Etat exerçait une pleine autorité, sans voir ses pouvoirs rongés par la mondialisation, où la politique ne suscitait pas autant de méfiance, et où les idéologies structuraient le débat. Dans cet espace public appauvri, « un retour à des communautés imaginées protectrices » est « lourd de possibles affrontements ».Le 26 janvier 2014 s’est vu préparé par la rapide radicalisation de la mobilisation catholique contre le mariage gay, qui manifeste notamment en janvier 2013 contre la « cathophobie ». La Manif pour tous voit lui succéder des mouvements plus durs, tel le Printemps français. En janvier 2014, la « réacosphère » est au complet et compte ses troupes. Civitas et l’association Egalité et réconciliation d’Alain Soral sont là et divers mouvements de ras-le-bol, comme les « bonnets rouges ». Farida Belghoul, opposante musulmane à la « théorie du genre », et surtout Dieudonné, proche de Jean-Marie Le Pen, dont le discours antisémite est bien connu. Ces deux personnages permettent que se fasse l’alliance entre des courants identitaires a priori opposés, si ce n’est la méfiance qu’ils entretiennent à l’égard des juifs et leur rejet du jeu politique. Là se fait entendre l’écho de 1898, quand Edouard Drumont et Charles Maurras souhaitaient s’unir, « le catholique altier au fier arabe contre le juif pervers ».Cette rhétorique séduit certains Français musulmans et/ou originaires d’Afrique du Nord qui nourrissent un ressentiment né des guerres coloniales, de l’exclusion, d’une identification à la cause palestinienne. Il se traduit par un rejet de cette communauté prise pour « privilégiée », les juifs. Tandis que la violence se poursuit, l’effroi s’est emparé des Français juifs, car qui sait si le 11 janvier portera ses fruits.« Sur un nouveau moment antisémite », de Pierre Birnbaum, Fayard, 160 pages, 17 euros.Marc-Olivier BhererJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi François Hollande était attendu sur sa politique à l’égard des banlieues. Les attentats de janvier ont braqué de manière spectaculaire les projecteurs sur ces territoires relégués. Les habitants de ces quartiers populaires le vivent mal, redoutant une stigmatisation toujours plus blessante. En abordant plusieurs fois le sujet lors de sa conférence de presse, jeudi 5 février, et en employant des mots forts, le président de la République a donné le sentiment que, cette fois-ci, le rendez-vous ne serait pas manqué.La promesse de la RépubliqueLes mots ont été choisis avec soin. Le chef de l’Etat a expliqué que la France avait un devoir « lié à la promesse même de la République » à l’égard de ces populations : « faire que chacun de ses enfants puisse réussir sa vie et ne pas se sentir discriminé ou mis de côté parce qu’il vit dans un quartier. » Et d’ajouter, pour bien faire sentir qu’il a compris le message relayé depuis des semaines par les associations et les élus de banlieue, qu’il a beaucoup consultés : « Quand il y a des fatalités de destin, parce qu’on vit dans une cité (…) il y a une colère qui se traduit par la séparation et le sentiment de la ségrégation qui sont des insultes pour la République. » Le constat, juste, était posé. Les annonces plus concrètes laissent en revanche plus perplexes.S’il a évité soigneusement de reprendre le terme polémique d’« apartheid » qu’avait employé Manuel Valls pour parler de la ségrégation sociale et territoriale, François Hollande a repris l’essentiel de ses propositions. Un comité interministériel consacré au renforcement de la mixité sociale est annoncé en mars. Le président lui a assigné plusieurs objectifs : en premier lieu, celui d’une politique de peuplement. Le chef de l’Etat reprend le constat de son premier ministre qui entendait lutter contre la « ghettoïsation » à l’œuvre dans certaines villes. Il veut ainsi que la loi de Solidarité et de renouvellement urbain (SRU) – qui impose la construction de 25 % de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants – « soit strictement appliquée », afin que ces habitations soient créées « là où elles sont nécessaires ». A défaut, les sanctions seront renforcées.Peu de mesures concrètesLe bilan de cette loi, quinze ans après son adoption, est pourtant plus que mitigé : près de 50 % des communes ne respectent pas l’objectif assigné. Les villes réfractaires se trouvent presque toutes dans les banlieues aisées des grandes villes. Les maires préfèrent payer une amende plutôt que d’accueillir des pauvres. D’autres ont détourné la loi en construisant du logement intermédiaire et en choisissant leurs bénéficiaires. Le renforcement des sanctions agité par le chef de l’Etat risque fort de rester sans effet. D’autant qu’après les élections municipales de 2014 nombre de nouveaux élus ont remis en cause les projets engagés par leurs prédécesseurs. L’annonce apparaît comme une tentative de donner satisfaction aux élus souhaitant, sous couvert de « mixité sociale », repousser toujours plus loin les pauvres et les minorités ethniques. Mais sans le dire.François Hollande a ensuite adressé un signe aux associations de quartier, en assurant que son gouvernement renforcera son soutien à « l’accompagnement ». Il s’est ainsi engagé à ce que le montant des aides augmente et que les militants des quartiers soient associés dans les conseils citoyens prévus dans les futurs contrats de ville. Le budget de la politique de la ville, déjà modeste, a pourtant baissé en 2015, en passant de 496 à 457 millions d’euros. Soit 0,12 % du budget national… Quant à associer les associatifs aux politiques locales, c’est une gageure quand on voit les réticences des élus à s’ouvrir à la participation citoyenne. La coordination nationale Pas sans nous, animée par Mohamed Mechmache, a déjà fait savoir qu’elle attendait le comité interministériel pour voir ce qui « en sortirait de concret ».Une nouvelle agence nationaleEnfin, et c’est une surprise, le chef de l’Etat a annoncé la création d’une Agence nationale pour le développement économique sur les territoires. Non exclusive des autres territoires notamment ruraux, cette nouvelle agence, créée sur le modèle de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), doit « susciter la création d’entreprises » en déployant les crédits « là où c’est nécessaire ». Elle regrouperait les actions de la Caisse des dépôts, de la Banque publique d’investissement, mais sans moyens supplémentaires. De tels dispositifs d’incitation à la création d’emplois et d’entreprises existent déjà dans les quartiers, telles les zones franches urbaines, les pépinières d’entreprises et autres CitésLab. Leur efficacité est limitée, tous les rapports le disent. La mesure semble comme sortie de nulle part, telle la répétition de séquences passées : en 2005, au lendemain des émeutes, le gouvernement Villepin avait décidé, en une nuit, de créer l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé). Elle vient d’être supprimée, faute de cohérence avec le reste de la politique de la ville.Au final, beaucoup de paroles fortes et peu de mesures concrètes. Le comité interministériel de mars saura-t-il les traduire en mesures budgétaires mais aussi en investissement humain pour rattraper les retards dans l’égalité des droits ? A défaut, le discours du président de la République demeurera comme une énième mise en scène du retour de l’Etat dans les quartiers. Sans plus d’effets que médiatiques. Au risque d’une nouvelle dévaluation de la parole présidentielle dans cet électorat populaire qui avait pourtant massivement voté pour François Hollande.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Françoise Fressoz Le président de la République s’est trouvé. L’esprit du 11 janvier lui va comme un gant. Jeudi 5 février, lors de sa cinquième conférence de presse, François Hollande a rompu avec la stature défensive. ll surfe sur « cette grande fierté » qui fut aussi « un grand malheur » : la mobilisation du peuple français contre les attentats terroristes.Il le fait avec d’autant plus d’aisance que tout son être est en adéquation avec ce qu’il veut incarner : le rassemblement et la fierté d’être français, cette fierté qu’il portait déjà dans sa campagne lorsque, surgi de Corrèze sans que personne mise un euro sur son élection, il affirmait : « La France n’est pas le problème, elle est la solution. »Mise en scène guerrièreLe paradoxe est qu’il ait fallu à ce « rad’soc » pacifique une mise en scène des plus guerrières pour parvenir à ses fins. François Hollande a engagé la France au Mali, envoyé le Charles-de-Gaulle voguer vers l’Irak.Sous son quinquennat, la France a été ensanglantée. Il est chef de guerre, il prend des risques, il mène une lutte « implacable » contre le terrorisme, il montre ses muscles, il tance les autres nations : « Le terrorisme est un enjeu mondial, la France ne peut être seule à agir. » Il s’implique autant qu’il peut dans le règlement du conflit en Ukraine avec des mots qui claquent : « En Ukraine, c’est la guerre. » C’est osé, mais il n’est pas seul. Angela Merkel n’est jamais loin. Le président français n’oublie pas d’enrôler la chancelière allemande dans sa croisade pour la fierté française.Rêve gaullien de la grandeur françaiseLa France à l’avant-garde ! Le combat est éminemment symbolique. Tout ce que François Hollande n’a pu obtenir par l’économie, butant sans cesse sur les déficits et le chômage de masse, rappelé désespérément à l’ordre par la puissance allemande, il tente de le susciter par la projection extérieure de « cette voix singulière » qu’est la France. Il prolonge le rêve gaullien de la grandeur française : une nation mal en point, travaillée par ses vieux démons, mais capable de se surpasser lorsque l’essentiel est en jeu.De la guerre naîtra le sursaut, du sursaut viendra la confiance, tel est le pari. Cela ne règle au fond aucun des maux français, cela risque même de les aggraver tant la quête de cohésion encensée ce jeudi risque de geler toute audace réformatrice mais, politiquement, le jeu présidentiel est difficilement contestable. En campant la République guerrière, François Hollande verrouille comme un guerrier. Il associe symboliquement « l’unité de la République et l’union européenne », il met les populistes au défi de défaire ce nœud. Au nom des valeurs de la République, il prend la tête du combat anti-Le Pen, au moment où Nicolas Sarkozy échoue à imposer sa doctrine.L’air de rien, il contient aussi l’audace de son premier ministre dont il se garde de reprendre le mot « apartheid », qui en appelle d’autres comme la « discrimination positive » ou les « statistiques ethniques », qui ne relèvent pas à la tradition française. François Hollande est la République, toute la République, rien que la République. Et on comprend bien, à l’écouter, qu’il ne s’en laissera pas facilement déloger.fressoz@lemonde.frFrançoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 11h28 • Mis à jour le06.02.2015 à 12h27 Le Conseil constitutionnel a annulé, vendredi 6 février, l'élection, fin septembre, des deux sénateurs de Polynésie – Teura Iriti et Vincent Dubois, du parti de Gaston Flosse –, en raisons d'une manifestation de soutien le jour du vote « de nature à porter atteinte à la sincérité du scrutin ». Ces deux sénateurs siégeaient depuis leur élection au sein du groupe Union centriste.« Le jour du scrutin, le parti Tahoera'a Huiraatira, qui soutenait les deux candidats élus, a regroupé environ 400 personnes, dont des membres du collège électoral, qui se sont rendus en cortège conduit par M. Gaston Flosse, président de ce parti, aux trois bureaux de vote installés dans le lycée Paul-Gauguin de Papeete ». « Nombre d'entre eux étaient habillés de vêtements aux couleurs dudit parti », écrit le Conseil constitutionnel dans sa décision, rendue publique vendredi.« FAIRE PRESSION SUR LES ÉLECTEURS »L'institution de la rue de Montpensier souligne « que cette manifestation s'est tenue à proximité immédiate et à l'entrée même des bureaux de vote » et estime « qu'elle a, par elle-même, constitué une manœuvre pour faire pression sur les électeurs membres du collège sénatorial, de nature, en raison de son organisation et de son importance, à porter atteinte à la sincérité du scrutin ».Le Conseil a en conséquence annulé ces deux élections, et a par ailleurs rejeté une requête tendant à faire annuler l'élection du sénateur de Saint-Martin, Guillaume Arnell (groupe RDSE).Le Conseil constitutionnel avait déjà prononcé le 16 septembre la déchéance de Gaston Flosse (divers droite, ex-UMP) de son mandat de sénateur de la Polynésie française. La cour d'appel de Papeete l'avait condamné le 7 février 2013 à une peine de quatre ans d'emprisonnement avec sursis pour prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics à l'époque où il présidait la Polynésie française.Lire aussi : Sénatoriales : les résultats circonscription par circonscription Matthieu Goar L’UMP a commencé à dévoiler ses têtes d’affiche pour les régionales du mois de décembre. La Commission nationale d’investiture (CNI) de l’UMP a en effet désigné, jeudi 5 février, sept de ses treize chefs de file. Valérie Pécresse mènera la campagne en Ile-de-France, Bruno Retailleau dans les Pays de la Loire, Xavier Bertrand dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Marc Le Fur en Bretagne, Philippe Richert en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine ou encore Alain Joyandet en Bourgogne-Franche-Comté.La réunion a été agitée puisque Henri Guaino, furieux qu’une primaire ne soit pas organisée en Ile-de-France, a claqué la porte.Henri Guaino pense à quitter l’UMPMais c’est un autre choix qui provoque le plus de débats. En Auvergne-Rhône-Alpes, le très droitier secrétaire général du parti, Laurent Wauquiez, a finalement été préféré à l’ancien commissaire européen Michel Barnier, ce qui provoque la colère des centristes. « Si la décision est confirmée, l’UDI aura une liste et la proposera au MoDem. Nous ne souhaitons pas la propagation des désaccords [avec l’UMP] mais la désignation de Laurent Wauquiez est un signe inquiétant », a prévenu Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI qui devrait désigner un candidat lors d’un bureau exécutif en mars.Les régionales réveillent des tensions à l’UMPLe mastodonte « RAA » (Rhône-Alpes-Auvergne), future deuxième région de France en nombre d’habitants (8 millions) et en produit intérieur brut, aiguisait les ambitions de M. Wauquiez et de M. Barnier depuis plusieurs semaines. Ce dernier, europhile convaincu, s’était déclaré candidat en octobre 2014. Il misait sur une alliance avec l’UDI et le MoDem tout en intégrant des acteurs de la société civile à sa campagne. « Cette stratégie peut être le premier acte de l’élection présidentielle », expliquait-il au Monde en janvier. Ministre de nombreux gouvernements depuis 2013, M. Barnier a très mal pris le fait de se voir écarter. « C’est un passage en force que rien ne justifie, sauf à imposer une ligne qui n’est pas la mienne et qui ne correspond pas à l’intérêt de cette région. Ce sont des méthodes d’autrefois », a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien La Montagne où il refuse d’ores et déjà de rejoindre la future équipe de M. Wauquiez.Un choix entre deux lignesDans un récent sondage IFOP pour Le Progrès, les deux hommes étaient au coude-à-coude. Le secrétaire général de l’UMP était préféré par 52 % des sympathisants UMP-UDI contre 48 % à son adversaire. Candidat officiel depuis le 15 janvier, M. Wauquiez se voit récompensé de son engagement auprès de Nicolas Sarkozy lors de la campagne interne pour la présidence du parti. En désignant le député de la Haute-Loire plutôt que M. Barnier, l’UMP a tranché entre deux lignes très différentes pour mener cette campagne dans une future région où le FN est arrivé en tête dans huit des douze départements lors des dernières élections européennes. Bruno Gollnisch, conseiller régional sortant en Rhône-Alpes, mènera la liste frontiste en décembre.Infatigable défenseur des classes moyennes accablées par les impôts, pourfendeur de l’assistanat, l’ancien ministre des affaires européennes est devenu de plus en plus critique à l’égard de l’Union européenne. Depuis quelques mois, il répète inlassablement que la France doit sortir de Schengen. Une ligne dure, incompatible avec les valeurs de l’UDI.Dès le mois de janvier, Jean-Christophe Lagarde avait prévenu Nicolas Sarkozy que la désignation de M. Wauquiez provoquerait la constitution d’une liste autonome de l’UDI. « Les élus des deux régions ont été entendus avant de voter et de me désigner à l’unanimité. Pour eux il n’y avait pas photo, honnêtement c’est la région qui a posé le moins de problèmes, avec les Pays de la Loire et le Nord-Pas-de-Calais », s’est réjoui, jeudi, le secrétaire général de l’UMP.Matthieu GoarJournaliste au Monde Yves Bordenave Christian Sainte, 54 ans, pourrait prendre ses fonctions au 36, quai des Orfèvres dès le début de la semaine prochaine. Contrôleur général de la police, il devrait être nommé directeur de la police judiciaire parisienne (PJPP) mercredi 11 février à l’issue du conseil des ministres. Il remplacera Bernard Petit – limogé vendredi 6 février – au poste le plus prisé et probablement le plus prestigieux de la police nationale.Un nouveau scandale ébranle la PJ parisienneL’ascension contrariée de Bernard Petit, policier ambitieuxDepuis septembre 2012, ce fonctionnaire, qui a fait toute sa carrière à la PJ, était directeur interrégional de la police judiciaire (DIPJ) à Marseille. Il avait été désigné dans la deuxième ville de France après l’arrivée de Manuel Valls au ministère de l’intérieur et le vaste mouvement de personnel qui s’en était suivi au plus haut niveau de l’appareil policier. Professionnel expérimenté, Christian Sainte est un fin connaisseur du grand banditisme et du terrorisme. Il a débuté comme commissaire de police à Lille, au sortir de l’école de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (Rhône), mais c’est dans le Sud qu’il a effectué la plus grande partie de sa carrière.Patron de la brigade criminelle de la PJ de Marseille en 1994, puis de l’antenne départementale de la PJ à Ajaccio, avant de revenir à Marseille comme numéro deux de la DIPJ et de repartir à Ajaccio comme numéro un du SRPJ en Corse, il a ensuite dirigé la sous-direction de la section antiterroriste (SDAT) à partir de 2008. Proche de Christian Lothion, directeur central de la police judiciaire (DCPJ) de 2008 à 2013, M. Sainte avait occupé le poste de sous-directeur des ressources et de la stratégie à la direction centrale de la PJ pendant près de deux ans, rue des Saussaies à Paris, avant son retour à Marseille en septembre 2012.Au moment de son installation à la tête de l’Evêché, l’hôtel de police de Marseille, les règlements de compte se succédaient dans la ville. Depuis 2009, les gangs de trafiquants de drogue se disputaient le marché – et se le disputent encore – dans une guerre sans merci qui se mène kalachnikov en mains, au cœur des cités populaires, surtout celles des quartiers nord.Six mois d’accalmie à MarseilleSix ans plus tard, Marseille continue de compter ses morts par armes à feu, mais en 2014, les observateurs ont constaté une accalmie. Pendant presque six mois, entre août et décembre, il n’y a pas eu de règlements de compte et, comme le confiait Christian Sainte au Monde, « il faut remonter à 2010 pour retrouver une aussi longue période » sans assassinats liés au trafic de stupéfiants.A la PJPP, Christian Sainte va devoir reprendre en main une maison traumatisée par la série d’événements qu’elle vient de subir (affaire de viol, vol de cocaïne…). A l’instar de son prédécesseur, ce « grand flic » reconnu et apprécié de ses pairs n’est jamais passé par le « 36 ». Dans cette maison, cœur de l’institution policière, les moindres gestes sont scrutés à la loupe par les hautes sphères du pouvoir politique, et les moindres paroles ont un écho retentissant. Toutes les grandes affaires, souvent les plus sensibles, y sont traitées et passent entre les mains de son directeur. Plus qu’un simple patron de la police de la capitale, celui-ci est un des personnages-clés de la République.Yves BordenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.02.2015 à 09h12 • Mis à jour le06.02.2015 à 15h31 Najat Vallaud-Belkacem a présenté son plan anti-harcèlement à l’école, vendredi 6 février sur i-Télé. Pour la ministre de l’éducation nationale, il faut « rompre le silence » et agir sur deux points : la formation des enseignants et la prise en charge des familles.Selon la ministre, 1 élève sur 10 serait victime de harcèlement. Et « parmi tous ces élèves victimes, 1 sur 5 ne va pas parler, c’est ce que va le conduire à des actes tragiques, a-t-elle souligné. Le harcèlement a longtemps été un sujet tabou à l’école, mais depuis deux-trois ans, on en parle. Et le ministère s’en est saisi depuis un an. »Lire : Harcèlement scolaire : les élèves aussi peuvent agirMme Vallaud-Belkacem a annoncé la mise en place d’outils pour « mieux détecter » le harcèlement : la formation des enseignants, mais aussi la mise en place d’un prix « Mobilisons-nous contre le harcèlement » pour que les élèves puissent s’exprimer, par le biais de dessins par exemple.« Prise de conscience »« Dans les établissement, la prise de conscience doit être quotidienne. (…) Il faut rompre avec le phénomène de groupe, les enfants qui sont témoins et qui rigolent. Dans la société tout entière, la prise de conscience doit aussi être plus forte (…) et cela passera par une journée spéciale, avec les médias, à partir de la rentrée prochaine. »Un numéro vert pour les familles existe depuis un an et a déjà reçu plus de 3 000 appels. Pour faciliter son utilisation, « il va être raccourci à 4 chiffres dans quelques semaines ».Par ailleurs, estimant qu’« 1 élève sur 2 a été victime un jour de cyberharcèlement », la ministre est revenue sur l’annonce de François Hollande, lors de sa conférence de presse du 5 février, d’une « éducation au numérique des enfants » pour, dit-elle, « se protéger et apprendre à faire d’Internet autre chose qu’un déversoir de brutalité et de haine ».« Je ne suis pas là pour dire que tout est parfait, mais c’est très récent que le harcèlement soit pris en charge par l’éducation, on avance sur la question de la prévention. Il faut encore améliorer la prise en charge », a conclu Mme Vallaud-Belkacem.Lire : Un collégien sur cinq a été victime de « cyber-violence »Lire aussi : Comment combattre la cyber-violence à l’école ?  Eric Nunès A trois jours du second tour de l'élection législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs, qui oppose Frédéric Barbier, candidat socialiste, à Sophie Montel, candidate frontiste, les proches de Nicolas Sarkozy s'emploient à convaincre de la justesse de la position du président de l'UMP.Le bureau politique de l'UMP a adopté mardi 3 février la stratégie du « ni-ni » : ni front républicain, ni Front national. Pour justifier cette position, Valérie Debord, secrétaire nationale de l'UMP chargée de la famille, a avancé sur son compte Twitter que Marion Maréchal-Le Pen a été élue en 2012 députée du Vaucluse grâce au maintien du PS, et contre le sortant UMP, Jean-Michel Ferrand.Ce qu'elle a écrit POURQUOI C'EST PLUTÔT FAUXEn juin 2012, lors des élections législatives dans la 3e circonscription de Carpentras (Vaucluse), trois candidats se sont qualifiés pour le second tour :Marion Maréchal-Le Pen, du Front national, est en tête avec plus de 34 % des suffrages. En seconde position (30 %), le député UMP sortant, Jean-Michel Ferrand, baron du département et membre du collectif Droite populaire qui, à 70 ans, sollicite un sixième mandat. Enfin, en troisième position, la socialiste Catherine Arkilovitch, qui se qualifie avec 22 % des voix.Dans la semaine suivante, la candidate du PS refuse effectivement de se désister, provoquant une triangulaire : le dimanche soir, Marion Maréchal-Le Pen l'emporte avec 42,09 % des suffrages, devant Jean-Michel Ferrand (35,82 %) et Catherine Arkilovitch (22,08 %).Le maintien de la candidate socialiste a probablement profité à Marion Maréchal-Le Pen. Mais sa décision de se maintenir avait été condamnée par le Parti socialiste.Un soutien accordé... puis retiréIl est vrai que localement, le bureau fédéral socialiste a hésité, dans un premier temps, quant à la position à tenir. Le 11 juin, deux jours après le premier tour de la législative, Catherine Arkilovich aurait reçu « un blanc-seing » de  la direction départementale du PS de la soutenir « quelle que soit sa décision » de maintien ou non de sa candidature. La candidate décide alors de se maintenir.Cette décision, et l'opposition très ferme de Solferino, divise toutefois la gauche locale. Pour terminer sa campagne, Catherine Arkilovitch se retrouve quasiment seule. Le candidat du Front de gauche, Roger Martin (7,76 % des voix), lui retire son soutien pour le donner au député sortant UMP. Dans sa propre famille politique, Francis Adolphe, le maire socialiste de Carpentras, appelle aussi à voter UMP.Dans un entretien accordé au Monde entre les deux tours, la candidate raconte les pressions qu'elle subit de la part du Parti socialiste pour retirer sa candidature :« Christophe Borgel [secrétaire national chargé des élections] m'a demandé de me retirer. Harlem Désir m'a dit que ma candidature était une honte. Mme Aubry m'a menacée de ne plus jamais pouvoir revenir au PS… Personne ne croyait que je serais en mesure de me maintenir. On m'a laissé cette circonscription parce qu'elle était pourrie, que je suis une femme et qu'au PS on veut montrer qu'on respecte la parité en matière d'investiture. Maintenant que j'ai réussi à nous qualifier, je vais jusqu'au bout. »Deux jours avant l'élection, Martine Aubry tentera encore de convaincre Mme Arkilovich de s'effacer, en vain. Le soir de la victoire de Marion Maréchal-Le Pen, Catherine Arkilovitch déclare avoir reçu des menaces. Elle quitte alors la ville et le Parti socialiste.Lire également : Marion Maréchal-Le Pen brouille les équilibres politiques à CarpentrasEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Les députés ont pratiquement achevé la lecture des articles sur les professions réglementées contenus dans le « projet de loi Macron » – dont l’examen reprend vendredi 6 février. Au cours des débats, le gouvernement a accepté de renoncer à l’une des mesures les plus controversées du texte : elle prévoyait de faire osciller les tarifs des notaires autour d’une valeur de référence avec un prix-plancher et un prix-plafond (d’où l’idée de « corridor tarifaire »). Cette concession ne convient pas à Pierre-Luc Vogel, président du Conseil supérieur du notariat (CSN), qui reste très critique sur la teneur du projet.Le gouvernement a revu sa copie en abandonnant le « corridor tarifaire ». Est-ce de nature à calmer vos inquiétudes ?Pierre-Luc Vogel : Notre satisfaction sur le corridor tarifaire a été de courte durée puisque ce dispositif, dont la complexité et les effets pervers ont été reconnus avec honnêteté par le ministre de l’économie, a été supprimé au profit d’un système de remise. Comme l’a dit le rapporteur général du projet de loi, Richard Ferrand, « nous sommes passés d’un corridor labyrinthique à un corridor rectiligne ». Or l’un et l’autre ont au moins une caractéristique commune : dans les deux cas, on s’y perd.Macron fait son mea culpa sur la rémunération des notairesPourquoi ?Quand on lit le texte, on a du mal à voir où l’on va. Il prévoit un système de remises que le notaire pourrait accorder uniquement sur les actes moyens. Cela va toucher les études en région, qui se situent dans cette moyenne et qui sont forcément fragiles. Une telle disposition est de nature à mettre en péril l’équilibre économique des confrères qui traitent ce type de dossiers.Vous dites que le texte va entraîner la destruction de 10 000 emplois. Comment être aussi affirmatif alors que la nouvelle grille tarifaire ne sera connue que dans plusieurs mois ?Nous nous sommes basés sur les recommandations de l’Autorité de la concurrence dans l’étude d’impact que nous avons réalisée. Il ne s’agissait pas de faire du chantage à l’emploi. Je rappelle que le Conseil d’Etat a considéré qu’il n’y avait pas eu de réelle étude d’impact sur ce point. Le reproche ne vient pas du notariat. Ceci étant, je n’exclus pas de faire exécuter une nouvelle étude d’impact, cette fois-ci par un organisme indépendant.Le lobbying « sans précédent » des notaires contre la loi MacronLe projet de loi donne de nouvelles prérogatives à l’Autorité de la concurrence sur les tarifs et l’installation de professionnels dans le notariat. L’idée sous-jacente est de sortir de la cogestion qui, aux dires de certains députés, a pu exister entre le ministère de la justice et la profession. Pourquoi y êtes-vous opposé ?Il y a là une sorte de sous-entendu de collusion entre la chancellerie et la profession qui me paraît totalement infondé. Je pense que le ministère de la justice a toujours joué son rôle. Les gouvernements se sont succédé, les majorités se sont succédé, les textes ont été appliqués. Je ne comprends pas cette critique.En réalité, on voit bien qu’il y a une opposition entre une vision purement économique, concurrentielle, et une vision des acteurs du droit. Nous nous sommes opposés à l’intervention de l’Autorité de la concurrence parce qu’elle a une vision strictement économique, avec une sorte d’obsession de la concurrence puisque sa mission consiste à l’encourager. J’ai du respect pour son travail mais le droit ne devrait pas entrer dans son champ de compétences car ce n’est pas une marchandise.Pour mieux le faire comprendre, nous raisonnons par analogie avec le monde de la santé. Le lien entre le notaire et son client est de même nature que celui entre le médecin et son patient : c’est un lien de confiance. Puisque le tarif est fixé par le gouvernement, qu’il le soit au bon niveau. Nous ne sommes pas dans le secteur marchand. Je ne vois pas pourquoi il y aurait ce système de remise à la tête du client. Aujourd’hui, l’analyse du ministère de l’économie a pris le pas sur celle du ministère de la justice. Je le déplore.Le texte cherche aussi à ouvrir la profession et à favoriser l’installation des jeunes. Vous êtes contre ?Nous sommes parfaitement d’accord avec ces objectifs. Et nous pouvons approuver le projet de loi s’il reflète fidèlement les intentions de M. Macron. Celui-ci a distingué trois zones : celles où il manque des professionnels et où la liberté d’installation doit jouer ; celles qui n’ont pas assez de notaires mais où l’ouverture de nouvelles études pourrait déstabiliser celles qui existent déjà et dans ce cas, le ministère de la justice peut s’opposer à des créations ; celles, enfin, où les besoins sont pourvus et qui ne nécessitent pas de créations d’offices. Mais le texte n’est pas encore assez clair pour que nous puissions nous prononcer sur ce point. Il faudrait qu’il soit mis en adéquation avec les déclarations du ministre.Votre profession s’était engagée, il y a plusieurs années, à augmenter le nombre de notaires titulaires mais la promesse est restée lettre morte. Pourquoi ?Nous l’avons reconnu et avons fait notre mea culpa. Ces engagements n’ont pas été tenus car les outils dont nous disposions pour identifier les besoins – les contrats d’adaptation structurelle – n’ont jamais été assortis de mécanismes coercitifs. Nous étions sur la base du volontariat. J’ai toujours regretté que les moyens en notre possession soient dépourvus d’un caractère obligatoire.Je tiens à rappeler que la France a la plus forte densité notariale en Europe : 14 pour 100 000 habitants, soit deux fois que la moyenne dans l’Union. En Allemagne, le nombre de professionnels a diminué. Mais cela ne doit pas pour autant nous exonérer de la nécessité de mieux accueillir les jeunes.Qu’est-ce que vous dites à vos confrères qui ont lancé des mots durs, voire menaçants, à l’encontre du ministre de l’économie et de députés de la majorité ?J’ai condamné publiquement les propos qui ont pu être tenus. Nous avons d’ailleurs diffusé un communiqué en ce sens, il y a une semaine. Dans un message vidéo qui va être diffusé sur notre portail interne, je rappelle à mes confrères la nécessité du respect de nos interlocuteurs. S’il est avéré que les menaces de mort, ayant amené M. Macron à déposer plainte, émanent d’un notaire, nous engagerons des procédures disciplinaires. Nous sommes dans la phase d’enquête. J’ai appelé le ministère de la justice pour être tenu au courant, il me faut des éléments factuels pour envisager des sanctions.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent, Alexandre Pouchard et Ania Nussbaum S'il n'a pas repris les mots de Manuel Valls, qui avait évoqué le 20 janvier « un apartheid territorial, social et ethnique » en France, insistant sur « la relégation périurbaine et les ghettos », François Hollande a annoncé, jeudi 5 février, la création d'une « Agence nationale pour le développement économique sur les territoires ». Cette nouvelle organisation aurait pour but de « susciter la création d'entreprises ». Quelles missions ?Les missions de cette nouvelle structure sont encore floues. Elle devrait être chargée de stimuler l'activité économique de quartiers sélectionnés en apportant des moyens d'investissement, en aidant les entreprises à se créer ou à se développer.François Hollande a comparé la future Agence de développement économique à l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), qui finance des projets de transformation de certains quartiers par la création ou la réhabilitation de logements et l'introduction de « mixité fonctionnelle » (commerces, loisirs). La différence, a-t-il assuré, étant que l'ANRU agit au niveau des quartiers quand la future agence interviendra au niveau des « territoires » – sans préciser leurs contours, a priori plus larges.Lire : Politique de la ville : quarante ans d'échecsL'idée n'est pas neuve :  en 2010, Dominique de Villepin avait évoqué dans un entretien au BondyBlog la création d'une « agence nationale du développement économique pour les banlieues (...) qui se donnerait pour but de créer des emplois et de faciliter la recherche d'emploi pour les jeunes, serait une solution adaptée », ou encore de soutenir les entreprises locales. Simplification ou nouvel échelon ?Il existe déjà de nombreuses agences de développement liées à des collectivités territoriales (régions, départements, intercommunalités, communes) et chargées d'aider au développement économique d'un territoire. Au niveau de l'Etat, un mécanisme de baisse ou d'exonération de taxes existe dans les zones franches urbaines (ZFU) depuis une dizaine d'années pour encourager les entreprises à s'y installer.L'objectif annoncé de François Hollande est de rassembler les dispositifs existants dans un même ensemble :« Il y a plein de dispositifs qui existent, les gouvernements sont toujours d'une grande richesse pour inventer. Ça se superposait, ça s'accumulait et on n'y voyait plus clair. »En 2014 a été créé le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), déjà pour regrouper les activités de différentes agences (Datar, Secrétariat général du comité interministériel des villes, Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances) chargées de la politique d'égalité des territoires. Ce commissariat, rattaché au premier ministre, emploie 320 personnes. L'un de ses objectifs est « restaurer la compétitivité économique et l'emploi ».Coexistent également une multitude d'aides diverses. Le ministère de la ville estime qu'elles mobilisent environ 200 millions d'euros dédiés au développement économique des quartiers, selon un rapport de 2013.Dans un communiqué publié quelques heures après la conférence de presse de François Hollande, l'Association des régions de France (ARF) a souhaité que cette agence soit « un outil commun entre l'Etat et les régions », que ces dernières soient « étroitement associées » à la « gouvernance et au choix des orientations stratégiques de ce nouvel organisme ». A défaut de quoi, « cette agence ne serait qu'une structure de plus, qui doublonnerait avec les moyens mis en œuvre par toutes les régions pour assurer le développement économique de leurs territoires et l'accompagnement des PME et ETI au risque de gaspiller l'argent public et d'être inefficace ». Quel financement ?« Les fonds existent, pas besoin d'en rajouter », a assuré François Hollande. Le bras armé financier de l'Etat, la Caisse des dépôts et des consignations, et sa filiale Bpifrance, la Banque publique d'investissement, mettront « tous leurs moyens » dans cette nouvelle agence. La Caisse des dépôts a accordé 21 milliards d'euros de prêts en 2013, dont plus de la moitié pour construire des logements.En avril 2014, Najat Vallaud-Belkacem, tout juste nommée ministre de la ville, annonçait déjà une enveloppe de 600 millions d'euros sur six ans pour le développement économique des quartiers populaires. Quelques jours plus tard, la Caisse des dépôts évoquait 400 millions d'euros garantis d'ici à 2020.L'agence pourrait également bénéficier des fonds alloués au programme d'investissements d'avenir (PIA), lancé en 2010 sous le nom du « grand emprunt » et destiné à financer de la recherche et des projets innovants. Une dizaine de milliards d'euros sont ainsi disponibles par ce moyen. Quel calendrier ?Un comité interministériel consacré au renforcement de la « mixité sociale » est prévu en mars. Le « développement » et la création de l'agence feront partie des sujets abordés, a annoncé François Hollande jeudi. Ensuite, comme ce fut le cas pour l'ANRU, une loi devra porter création de la nouvelle agence, qui ne verra donc pas le jour avant plusieurs mois.Ne pas confondre avec...L'AFD (Agence française de développement) : elle lutte contre la pauvreté à l'international.Les agences régionales de développement économique : ce sont les relais locaux de l'Agence française pour les investissements internationaux, (« Invest In France ») un établissement sous la tutelle du ministre de l'économie. Son rôle est d'encourager les entreprises étrangères à investir en France, notamment en leur expliquant la réglementation.Ania NussbaumAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les chefs des partis politiques du Parlement européen ont coupé la poire en deux sur les suites à donner à l’affaire LuxLeaks, qui, en novembre 2014, pointaient du droit le système mis en place au Luxembourg pour permettre aux multinationales de payer le moins d’impôts possibles. Il y aura bien une commission sur les « tax rulings » (rescrits fiscaux), ces pratiques fiscales qui permettent d’attirer les multinationales, mais ce ne sera pas une commission d’enquête, mais une commission « spéciale ».La nuance n’est pas anodine. Cette commission spéciale aura des pouvoirs limités par rapport à une commission d’enquête. Elle ne pourra pas organiser d’auditions. Elle n’aura pas le droit d’exiger des documents auprès des différentes administrations fiscales. Elle rédigera un rapport dans un an.Les présidents des groupes politiques du Parlement de Strasbourg avaient validé, le 15 janvier, le principe de la constitution d’une commission d’enquête sur l’affaire « LuxLeaks ». Sous l’impulsion des Verts, notamment de l’eurodéputée Eva Joly, un total de 194 signatures avait été recueilli. Il en fallait 188 au minimum, selon les règlements du Parlement, pour démarrer une commission d’enquête. Mais les conservateurs n’étaient pas très favorables à cette option et avaient cherché à « reprendre en main » certains de leurs élus.Une priorité pour la Commission européenneConsciente de l’impact délétère sur les opinions publiques des révélations LuxLeaks, la Commission européenne, et son président, M. Juncker, ont pris à plusieurs reprises l’engagement, fin 2014, de faire de la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale en Europe une de leurs priorités.Lire aussi : Les Européens avancent dans la lutte contre l’optimisation fiscaleEn charge de la concurrence, la commissaire danoise Margrethe Vestager a reçu l’assurance de travailler en toute indépendance, et poursuit les enquêtes formelles lancées mi-2014, pour aides d’Etat, concernant Amazon au Luxembourg, Starbuck aux Pays-Bas, et Apple en Irlande.Ses services ont par ailleurs annoncé fin 2014 qu’ils avaient demandé plus d’informations à tous les pays de l’Union qui pratiquent les « rescrits » (ces accords fiscaux préalables avec les entreprises).La Belgique visée par une enquêteMargrethe Vestager a ainsi annoncé, mardi 3 février, que la Commission avait lancé une enquête officielle sur un système de « tax rulings » en Belgique. C’est la première fois que la Commission s’en prend à un régime de rescrits fiscaux dans son ensemble et pas à des accords passés entre une entreprise en particulier et un Etat.La Commission européenne lance une enquête sur des « tax rulings » en BelgiquePar ailleurs, le commissaire à l’économie et à la fiscalité, Pierre Moscovici prépare pour la fin du premier trimestre un texte législatif obligeant à la transmission automatique des rescrits fiscaux.Il dit vouloir aller le plus loin possible dans la transparence : pour les spécialistes, c’est en tout cas un moyen jugé efficace pour lutter contre les abus.Dans un deuxième temps, M. Moscovici a dit qu’il s’attacherait à un chantier considéré comme encore plus difficile, celui de l’harmonisation des bases fiscales pour les entreprises.Un projet de directive existe mais il est complètement bloqué au Conseil, où les États n’avaient jusqu’à présent pas réussi à s’entendre, un grand nombre n’étant pas du tout prêt à la convergence de leurs impôts sur les sociétés.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Antoine Reverchon (Propos recueillis par) Yanis Varoufakis, le ministre grec des finances, actuellement en pleine négociation avec les Etats de l’Union européenne, a proposé de transformer la dette grecque en « dette perpétuelle » et d’en indexer les taux d’intérêt sur la croissance du produit intérieur brut de la Grèce.Dans un entretien au « Monde », Guillaume Sarlat, inspecteur des finances et économiste, décrypte ce mécanisme, ses avantages, ses inconvénients. M. Sarlat a fondé et dirige, à Londres, une société de conseil en stratégie aux entreprises.En quoi consiste exactement une « dette perpétuelle » ?Une dette perpétuelle est une dette dont le débiteur paye les intérêts, comme pour toute dette, mais dont il ne rembourse a priori jamais le capital.Alors qu’une dette à échéance fixe, par exemple à sept ans ou à dix ans, implique que le débiteur ait remboursé le capital emprunté à l’issue de cette période.Mais le créancier peut néanmoins récupérer le capital d’une dette perpétuelle dans deux cas de figure.Tout d’abord, le débiteur peut bénéficier d’une option de rachat, c’est-à-dire qu’il peut rembourser sa dette au moment où il le souhaite, ce qui peut être très utile lorsque les taux d’intérêt baissent.Ensuite, ces dettes étant des obligations, c’est-à-dire des valeurs mobilières que les investisseurs peuvent s’échanger entre eux, le créancier, quand il vend son titre de dette, touche au moins une partie du capital prêté.Il faut noter que, en pratique, les obligations souveraines actuelles sont déjà des dettes perpétuelles, au sens où les Etats réempruntent pour rembourser le capital à échéance.Mais il est vrai que, juridiquement, ce n’est pas le cas. Les Etats doivent donc revenir très régulièrement devant les marchés pour refinancer leur dette, ce qui les rend très sensibles à l’évolution des taux d’intérêt et de la liquidité.L’indexation sur la croissance, quand à elle, permet de faire varier les intérêts en fonction du taux de croissance de l’économie. Cela rend la charge de la dette beaucoup plus soutenable pour le débiteur.Par ailleurs, cela change la relation entre l’Etat et l’investisseur : une dette dont les intérêts sont indexés sur la croissance peut en effet être assimilée à une action et à des dividendes. L’investisseur se retrouve en quelque sorte actionnaire de l’Etat, et donc intéressé à se réussite.Quels sont les avantages d’une dette perpétuelle ?Pour l’Etat grec, passer à une dette perpétuelle lui laisserait du temps pour conduire les réformes, et lui permettrait d’être moins sous la contrainte permanente du refinancement à court terme de la dette existante.Et cela lui permettrait en pratique d’annuler une partie de la valeur de sa dette de manière plus élégante que par une annulation ou un « haircut » (décote unilatérale) brutal.Par ailleurs, les titres de dette perpétuelle plaisent particulièrement aux fonds de pension et aux assureurs vie. Et une dette perpétuelle peut être fléchée sur l’investissement long terme.C’est pour cela que je plaide pour une dette perpétuelle en France. Mais dans le cas de la Grèce, dont l’économie est pour l’instant en crise profonde, les investisseurs vont d’abord devoir faire apparaître dans leurs comptes la perte de valeur des obligations converties en dette perpétuelle.Le détail de ces pertes dépendra des paramètres exacts de la dette perpétuelle finalement émise (intérêts, clause de rachat, indexation sur la croissance…).Et quels sont les inconvénients ?Le principal risque de la dette perpétuelle, tant pour l’émetteur que pour le souscripteur, c’est l’inflation à long terme, qui peut en changer complètement l’équation économique, en cours de route.Toutefois, rien n’empêche d’émettre une dette perpétuelle indexée sur l’inflation !Y a-t-il des précédents historiques à l’émission de dette perpétuelle ?Beaucoup de grandes entreprises européennes, notamment dans le secteur de l’énergie et des services financiers, ont émis de la dette perpétuelle ou quasi perpétuelle (100 ans), au cours des dernières années.L’Etat français a également émis à de nombreuses reprises des dettes perpétuelles dans son histoire. C’est ce que l’on appelait autrefois la « rente », qui permettait aux épargnants créanciers de l’Etat de financer leur retraite, et pouvait ensuite être transmise aux enfants.C’est en fait l’ancêtre de l’assurance-vie ! La première dette publique émise par l’Etat français, en l’espèce par François Ier en 1535, était une dette perpétuelle.Au XIXe siècle, l’essentiel de la dette publique était perpétuelle, et il y a eu des émissions de ce type de dette jusqu’à l’immédiat après-guerre.Toutes ont été rachetées par l'Etat, soit parce qu’il s’est désendetté, soit parce qu’il a voulu les refinancer à des taux plus faibles.Pourquoi ce type de dette n’a-t-il plus été émis par la suite ?Pour deux raisons au moins, qui ne la disqualifient pas aujourd’hui, bien au contraire ! D’abord du fait du développement des marchés financiers. Autrefois, la rente permettait de solliciter les épargnants individuels en leur offrant un produit d’épargne intéressant.Aujourd’hui, les Etats ont accès aux marchés financiers, et les particuliers à une multitude de produits d’épargne.Mais redévelopper la dette perpétuelle permettrait justement de renforcer le lien entre l’Etat et les citoyens, et favoriserait la détention de la dette par des nationaux.Deuxième facteur, qui joue particulièrement aujourd’hui : la faiblesse des taux d’intérêt. Pourquoi s’endetter à long terme, alors que l’on peut emprunter à taux négatifs à court terme ?Or, actuellement, les taux long terme sont certes un peu plus élevés que les taux court terme, mais ils sont eux aussi historiquement très faibles.L’Etat Français emprunte à 50 ans à moins de 1,5 % ! Et la sérénité apportée par la dette perpétuelle pour investir dans l’avenir n’a pas de prix. C’est pourquoi je ne comprends pas pourquoi l’Etat français ne profite pas de la période actuelle pour allonger la maturité de sa dette.Antoine Reverchon (Propos recueillis par)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Renforcer les liens de la jeunesse avec la nation pour que jamais les attaques terroristes de janvier ne puissent se reproduire : telle est l'obsession d'une bonne partie de la classe politique depuis plusieurs semaines, qui rivalisent de propositions pour y parvenir.Renonçant à rétablir le service militaire ou à rendre le service civique obligatoire, le président de la République, François Hollande, a appelé de ses vœux, jeudi 5 février, lors d'une conférence de presse, la création d'un « nouveau contrat civique », évoquant pêle-mêle plusieurs dispositifs.Le « nouveau contrat civique » Formellement, il ne devrait pas y avoir de « nouveau contrat ». Cette expression fait référence à la montée en puissance de deux dispositifs existants : le service civique et la réserve citoyenne.Le service civiqueAujourd'huiCréé en mars 2010, le service civique permet à des jeunes âgés de 16 à 25 ans d'effectuer des missions dans des associations, des collectivités locales ou des établissements publics pendant six à douze mois. La rémunération est fixée à 573 euros net par mois, soit un peu plus qu'un stage. Il concernait 35 000 personnes en 2014.DemainFrançois Hollande souhaite en faire un « service universel ». A priori, il n'y aura pas de changement de statut (il restera facultatif et indemnisé à hauteur de 573 euros), mais il sera simplement plus simple d'y accéder. Alors qu'aujourd'hui seul un candidat sur cinq obtient un service civique, le président s'est engagé à ce que tous les candidats soient acceptés à compter du 1er juin. Accueillir 170 000 à 180 000 jeunes (c'est l'estimation du gouvernement) devrait demander un effort budgétaire conséquent : le président de l'agence du service civique, François Chérèque, estime qu'il faudrait 600 millions d'euros par an pour accueillir tous les jeunes volontaires – bien plus que les 170 millions actuels.Sans évoquer de chiffres, François Hollande a simplement indiqué que cette agence serait « renforcée ».La réserve citoyenneAujourd'huiJusqu'ici, la réserve citoyenne était un corps de volontaires de tous âges collaborant avec le ministère de la défense à divers titres, notamment du fait d'une expertise dans un domaine précis. Chargés principalement « d'entretenir l'esprit de défense et de renforcer le lien entre la Nation et ses forces armées », ces citoyens peuvent également être mobilisés et intégrés dans la réserve « opérationnelle », et donc appelés au combat dans certains cas, avec leur accord. Le réserviste citoyen, bénévole, ne peut exercer d'activité opérationnelle ni de commandement.On comptait, en 2010, à peine 2 576 réservistes citoyens, contre plus de 30 000 en 2005. Les plus nombreux sont dans l'armée de l'air (708), suivis de l'armée de terre et de la gendarmerie. L'essentiel (86 %) a un grade d'officier, et les femmes ne représentent que 13 % de l'effectif. Peu connue, la réserve citoyenne est par exemple composée de nombreux élus locaux, selon le site spécialiste i-défense.DemainDévelopper ce corps de la réserve citoyenne est une vieille proposition. En 2013, la sénatrice UMP des Français de l'étranger, Joëlle Garriaud-Maylam, proposait de la renforcer pour mieux s'adresser à « une jeunesse déboussolée en quête de repères, de sens et d'engagement », notamment chez les expatriés français.La proposition de Français Hollande est un peu différente : il s'agirait de faire appel à des volontaires qualifiés de par leur parcours ou leur profession pour intervenir dans les écoles et évoquer la citoyenneté. Ce qui se pratique en réalité déjà assez largement dans les établissements, de façon informelle, grâce au tissu associatif, à la justice et à la police. Le ministère a précisé au Monde vouloir « systématiser et formaliser » ces partenariats pour « ne laisser aucune bonne volonté à la porte ».Le service militaire adapté outre-merAujourd'huiLe service militaire adapté outre-mer (SMA) est un service militaire destiné aux ultramarins de 18 à 25 ans. Créé en 1961, il a été maintenu après la suppression du service militaire national, en 1996, au vu de ses bons résultats dans l'insertion professionnelle des stagiaires. Le dispositif accueillait 5 666 jeunes en 2014, avec un taux d'insertion professionnelle de 78 %.DemainFrançois Hollande a annoncé l'expérimentation en métropole du SMA, dans trois centres tests, dont la localisation n'a pas encore été déterminée. Interrogée sur cette question en début de semaine, la ministre des outre-mer, George-Pau Langevin, a expliqué que le SMA n'était pas directement transposable, car très coûteux (un peu plus de 212 millions d'euros annuels) en raison de l'étroit encadrement des stagiaires. Elle a toutefois reconnu qu'il pouvait servir de modèle pour « mettre en place en métropole quelque chose de similaire ».L'Établissement public d'insertion de la DéfenseAujourd'huiL'Etablissement public d'insertion de la défense (Epide) est un programme qui accueille chaque année 3 000 volontaires dans 18 centres répartis sur le territoire français, pour une durée de 8 à 24 mois. A travers un parcours individualisé, sa mission est de favoriser l'entrée dans la vie active de jeunes de 18 à 25 ans très éloignés de l'emploi.DemainFrançois Hollande souhaite que les centres de l'Epide accueillent « un quart de jeunes supplémentaires », grâce à un « fonctionnement différent ».Les DécodeursJournaliste au Monde Jean-Jacques Larrochelle Unibail-Rodamco travaille activement avec la Ville de Paris à remanier le projet de tour Triangle, rejeté par un vote du Conseil de Paris le lundi 17 novembre 2014, espérant son adoption au printemps, a déclaré le groupe immobilier, mercredi 3 février à la presse. « Nous avons bon espoir d'un vote positif, en avril, ou un peu plus tard. Nous ne sommes pas à un mois près. S'il faut prendre un ou deux mois de plus pour convaincre, nous le ferons », a déclaré Christophe Cuvillier, le président du directoire, en marge de la publication des résultats annuels.Le 22 janvier, l'adjoint de la maire de Paris en charge de l'urbanisme, Jean-Louis Missika (apparenté PS), avait indiqué que le projet amendé pourrait repasser devant le Conseil de Paris au mois d'avril. « Nous travaillons à des modifications, notamment à la possibilité d'inclure un hôtel », a ajouté M. Cuvillier sans plus de précisions, indiquant que « le programme, en cours de finalisation, sera présenté à la Ville de Paris ». Dans sa mouture initiale, le projet de tour Triangle comportait un hôtel à son sommet, dont la faisabilité s’était avérée risquée.Lire aussi: La mairie de Paris invite les promoteurs de la tour Triangle à amender leur projetLa municipalité travaille avec le groupe sur ce nouveau projet, et Unibail-Rodamco espère cette fois « convaincre les conseillers qui n'étaient pas d'accord » avec la première version. Selon la Ville de Paris, « le préalable à la présentation devant le Conseil de Paris, c'est la décision du tribunal administratif » sur le premier vote, à bulletin secret, dont la maire Anne Hidalgo (PS) a contesté la validité auprès du Tribunal administratif, de nombreux élu(e)s ayant ostensiblement exhibé leurs bulletins.Les deux parties ne sont plus liéesCe vote au scrutin secret, obtenu par Madame Hidalgo après l’accord de plus du tiers des conseillers présents lors de la délibération du lundi 17 novembre 2014, fait par ailleurs l’objet d’une question prioritaire de constitutionalité (QPC) soumise par Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP). L’élue et son groupe contestent le « point du règlement intérieur du conseil de Paris permettant à une minorité d'imposer un scrutin secret à la majorité ».Cette procédure contestant un article du code général des collectivités locales, transmise par le tribunal administratif au Conseil d’Etat, voire au delà au Conseil constitutionnel, serait de nature à considérablement repousser l’hypothèse d’un Conseil de Paris sur ce sujet au printemps. Pour M. Cuvillier, que le vote soit déclaré irrégulier ou pas au plan juridique ne change rien, car « il faut de toutes façons un nouveau vote, sur un autre projet, ou un projet amendé ».Le contrat liant Unibail-Rodamco à la Ville de Paris pour la construction de cette tour de 180 mètres, prévue au coeur du Parc des expositions de la porte de Versailles (Paris 15e), pour un investissement de 520 millions d'euros, ayant expiré le 31 décembre 2014, les deux parties ne sont plus liées par un projet devenu caduc, a-t-il précisé. La foncière dit avoir, à ce stade, retiré la tour Triangle de son portefeuille de projets en développement.Lire aussi : La tour Triangle dans le vent des polémiquesJean-Jacques LarrochelleJournaliste au "Monde"SuivreAller sur la page de ce journaliste Françoise Fressoz Jean-Louis Debré s’est dit, mercredi 4 février, hostile à une révision de la Constitution. Invité de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le président du Conseil constitutionnel a jugé le moment inopportun : « La France est confrontée à une guerre contre le terrorisme, les Français désespèrent de ne pouvoir espérer en leur avenir. Ne les déchirons pas avec des réformes permanentes », a-t-il déclaré, en ajoutant : « la Constitution n’est pas un mécano, c’est une pièce ».Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, avait relancé le débat la semaine dernière en rappelant sur BFM-TV et RMC qu’il était favorable à la suppression du Sénat dans sa forme actuelle pour le rapprocher du Conseil économique social et environnemental. Gérard Larcher, le président du Sénat, avait alors vivement réagi et décidé de ne plus collaborer avec M. Bartolone dans le cadre de la mission sur l’engagement républicain que leur avait confiée, le 20 janvier, François Hollande.Pour Jean-Louis Debré, la priorité aujourd’hui est de faire vivre l’esprit du 11 janvier. Saluant la réaction du peuple français qui, en descendant dans la rue, a dit « non aux luttes religieuses, à l’intolérance, à l’agressivité », il a jugé ce moment « important, nécessaire mais pas suffisant ». Il voudrait être sûr que « chaque fois qu’il y a un crime raciste, un crime antisémite, se manifesteront des réactions identiques ». Plus explicite encore, il a déclaré : « J’espère que s’il n’y avait eu que l’hypermarché casher, il y aurait eu la même réaction. »« Chanter la Marseillaise tous ensemble »S’inspirant des révolutionnaires qui « avaient imaginé en 1791 le chemin de la régénération républicaine », il voudrait que lors de certaines occasions, comme « la fête nationale, on chante la Marseillaise tous ensemble ». Citant Renan, il estime que la France est « un rêve d’avenir partagé » et que « ce rêve s’exprime par la Marseillaise ».La montée de l’antisémitisme inquiète cet arrière-petit-fils de rabbin : « nous avons cru que l’antisémitisme qui avait si profondément marqué notre pays était le fait de minorités. Aujourd’hui, il l’est toujours mais dans le système médiatique qui est le nôtre, il existe de manière encore plus forte », a-t-il déploré, en appelant à reprendre le combat pour la laïcitié.« La laïcité, c’est la liberté d’opinion, la liberté de croire ou de ne pas croire, la liberté de conscience, une vue optimiste de l’homme, la réponse au développement de l’intolérance », a-t-il affirmé, en déplorant « un échec collectif ».« C’est la laïcité qu’il faut enseigner »« Nous n’avons pas été assez offensifs sur ce principe. Nous avons posé notre baluchon au bord de la route. » Lui-même indique faire depuis huit ans la tournée des écoles et des facultés « pour parler avec les étudiants et avec les élèves de ce qui fait la République ».Il estime que dans les écoles, « plus que le fait religieux, c’est la laïcité qu’il faut enseigner », car « face à l’affrontement des religions, les philosophes des Lumières et les révolutionnaires avaient bien compris que la bonne façon d’apaiser les choses, c’était la laïcité ».« J’ai une famille exemplaire », a encore déclaré Jean-Louis Debré. « Il y a chez nous des juifs, des catholiques, des protestants. C’est une famille française. Et tout ça vit en parfaite harmonie, parce qu'on a dépassé un certain nombre de réflexes, et parce qu’il y a une liberté fondamentale qui est la liberté d’opinion. »Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes et Olivier Faye En surface, ils sont d’accord. « La France doit jouer un rôle de protagoniste pour un changement de politique en Europe », a expliqué Alexis Tsipras. « Le dialogue entre la Grèce et ses partenaires européens doit se dérouler en vue de trouver un accord », a répondu François Hollande. La déclaration commune du président français et du premier ministre grec, mercredi 4 février après midi à l’Elysée à l’issue de leur premier entretien, a parfaitement respecté les formes. Mais ce premier contact n’augure en rien de la suite des événements, et du jeu exact que jouera Paris, dans les prochaines semaines, entre Athènes, Berlin et Bruxelles.Le gouvernement grec en tournée européenne pour rassurer ses partenairesLe chef de l’Etat, qui a rappelé que les règles européennes et les engagements pris devaient être respectés par la Grèce, a préconisé un dialogue « transparent » avec Athènes. Il s’est également affirmé en accord avec M. Tsipras pour que l’Europe évolue vers une politique plus solidaire et tournée vers la croissance. Le premier ministre grec, pour sa part, l’a assuré : « Nous ne sommes pas une menace pour l’Europe. » M. Tsipras a annoncé sa volonté de « mener des réformes en Grèce pour que notre pays devienne crédible ». « La dette grecque doit devenir viable, je suis persuadé que nous pouvons tous travailler en commun », a-t-il ajouté, alors que cette dette dépasse les 320 milliards d’euros.La Grèce propose un aménagement de sa detteLes propos du nouveau chef du gouvernement grec, issu de la gauche radicale et foncièrement anti-austéritaire le confirment : sur la scène européenne, le succès électoral de Syriza permet à François Hollande de se réinstaller dans la position du « trait d’union ». Celle qu’il avait adoptée avec un certain succès au début de son mandat, en pleine crise de la zone euro. Il avait alors joué les médiateurs, au conseil européen, entre les pays du Sud plombés par leurs déficits et leurs dettes et une Allemagne rigoriste. Une posture qui s’était quelque peu effilochée au fil des mois. La « nouvelle donne », selon l’Elysée, présente des avantages tactiques indéniables sur le théâtre bruxellois.Pour autant, pas question de faire de cette situation une posture stratégique assumée, ce qui comporterait des risques certains. « On s’est clairement mis dans la position du good cop, glisse un habitué de l’Elysée. Mais on va tout faire pour ne pas se mettre, opérationnellement, dans une position de médiateur, car on ne sait pas comment cela va se terminer. Il ne faut pas se laisser piéger dans une situation où l’on se poserait comme les grands médiateurs de l’Union européenne. Car si les Grecs semblent plutôt disposés à respecter la règle du jeu, moyennant quelques arrangements, on n’est pas sûr que cela tienne à moyen terme. »Rencontre avec le Front de gaucheL’épisode de la lettre qu’avait adressée M. Tsipras à M. Hollande après l’élection de ce dernier, restée sans réponse, est donc oubliée. « C’est un principe, se justifie un proche du chef de l’Etat pour expliquer cette non-réponse. On n’entame pas un dialogue avec les partis d’opposition. Quand tu reçois quelqu’un, tu le légitimes. Si on l’avait reçu il y a deux ans, le gouvernement grec de l’époque l’aurait mal pris. Et s’il faisait la même chose, nous, on le prendrait très mal. »M. Tsipras ne semble pas nourrir les mêmes préventions. Après le chef de l’Etat, il devait ainsi rencontrer discrètement, les responsables du Front de gauche. Certes, l’entourage de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, précisait que M. Tsipras n’entendait donner aucun caractère public à cette rencontre.Quant à Jean-Luc Mélenchon, patron du parti de gauche, il ne confirmait ni n’infirmait. « Les rencontres non officielles d’Alexis Tsipras en France donnent lieu à de nombreuses supputations. Mon attitude constante en la matière avec l’ensemble des chefs d’Etats et de gouvernements dans des circonstances similaires est de m’en tenir à ce que disent les intéressés eux-mêmes. J’en reste là. Je ne confirme, ni n’infirme rien. Je souhaite la bienvenue en France à monsieur le premier ministre grec », explique M. Mélenchon dans un communiqué.Olivier FayeDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga Cette fois, les dés sont jetés. Déposées lundi 2 février auprès du tribunal de commerce de Marseille (Bouches-du-Rhône), les offres de reprise de la SNCM ont été dévoilées mercredi 4 février aux syndicats de la compagnie, lors d’un comité d’entreprise qui s’est tenu dans la cité phocéenne.Alors que les administrateurs judiciaires de l’entreprise marseillaise en dépôt de bilan évoquaient « cinq offres de reprise et deux lettres d’intention » dans un communiqué publié lundi, les organisations syndicales, comme la direction de l’entreprise considèrent quatre dossiers comme sérieux.Sans surprise, on retrouve parmi eux l’homme d’affaires franco-tunisien Daniel Berrebi, l’ex-patron du port de Marseille, Christian Garin, et un transporteur corse, Patrick Rocca. Tous avaient déjà fait part publiquement de leur intérêt pour la compagnie.Le quatrième repreneur perçu positivement est la compagnie de ferries grecque Attica, invitée de la dernière minute, qui a déposé une lettre d’intention.Les trois autres acteurs évoqués par les administrateurs judiciaires - des hommes d’affaires suisse, italien et français - sont en revanche considérés par les organisations syndicales comme peu crédibles.La SNCM placée en redressement judiciaireRéduction du périmètre« C’est une bonne nouvelle : les activités de la SNCM suscitent de l’intérêt et des offres sérieuses sont désormais dans les mains des administrateurs judiciaires pour conduire les discussions, a réagi la direction de la compagnie dans un communiqué publié mercredi après-midi. Aucune offre ne propose de reprise partielle : elles concernent l’ensemble des activités au départ de Marseille vers la Corse et le Maghreb. » Mais, ajoute l’entreprise, « toutes [les offres] actent la nécessaire réduction du périmètre (…) pour envisager l’équilibre économique ».Selon différents interlocuteurs, M. Berrebi ferait figure de favori. « Son dossier fait 800 pages alors que les autres ne dépassent pas 50 pages, rapporte un proche de la compagnie marseillaise. M. Berrebi travaille sur la SNCM depuis le mois d’avril, il a étudié tous les aspects, c’est du solide. »Installé à Miami (États-Unis), Daniel Berrebi possède notamment une compagnie de ferries au Mexique, appelée Baja Ferries. La famille de l’armateur exploite également une flotte de vraquiers à travers la société Unishipping, dont le siège social est situé à Paris. M. Berrebi propose de garder 750 à 800 employés sur les quelque 2 000 de la SNCM (1 450 CDI et environ 600 CDD) et de réorienter une partie de l’activité de l’entreprise, qu’il renommerait France Ferries, vers le Maghreb.Concernant la desserte de la Corse, l’homme d’affaires se dit prêt à reprendre les liaisons depuis Marseille, avec des bateaux qui opéreraient sous le nom d’U Batellu (« un bateau » en Corse), mais a écarté de son offre les lignes assurées depuis Nice et Toulon, structurellement déficitaires.Pour relancer la compagnie, M. Berrebi assure pouvoir mobiliser 100 millions d’euros en trois ans, dont 80 millions de prêts bancaires. Mais il pose comme préalable de remettre à plat les accords sur le temps de travail, pourtant déjà renégociés en 2013. « Les salariés de la SNCM doivent travailler plus si on veut rentabiliser la compagnie », répète l’armateur à tous ses interlocuteurs.Mieux-disant socialementDe son côté, M. Garin, ancien président du syndicat des armateurs français et réputé proche de Marc Dufour, l’ex-patron de la SNCM débarqué en 2014, est mieux-disant socialement, puisqu’il propose de reprendre presque 900 salariés.Il envisage aussi de scinder l’activité de la compagnie en deux sociétés distinctes, l’une pour desservir l’île de Beauté dans le cadre de la délégation de service public accordée par la collectivité territoriale de Corse, l’autre pour assurer des liaisons avec le Maghreb.M. Garin assure également vouloir renouveler une partie de la flotte de la SNCM, avec quatre navires financés et construits par le sud-coréen Daewoo. Dans un entretien accordé mercredi au site Le Marin, l’homme d’affaires évoque un investissement « global de l’ordre de 100 millions d’euros » pour son projet de reprise.L’homme d’affaires corse Patrick Rocca, présent également dans le BTP et les déchets sur l’île de Beauté, propose quant à lui de conserver 700 emplois et de redéployer la compagnie avec de nouveaux navires, en développant les liaisons avec le Maghreb voire au-delà.Le grec Attica, qui possède déjà deux compagnies de ferries opérant en mer Egée et en mer Ionienne, propose lui aussi de reprendre environ 700 salariés. Mais il doit préciser son offre dans les prochaines semaines.Pas le couteau sous la gorgeMise en redressement judiciaire le 28 novembre, pour une durée de six mois, la SNCM n’a pas le couteau sous la gorge. La compagnie dispose de 42 millions d’euros de trésorerie, selon la direction de l’entreprise.Mais, affirment les connaisseurs du dossier, il faut aller vite pour rassurer les clients : le gros des réservations de la saison d’été s’effectue entre les mois de février et avril. « Si la SNCM ne veut pas connaître une année blanche, il faut un nouveau capitaine rapidement », explique un proche de l’entreprise.« Le processus n’en est bien sûr qu’au début, rappelle néanmoins la direction de la SNCM. Des conditions suspensives existent dans chaque offre car il faudra obtenir l’accord de Bruxelles, des Corses et du tribunal de commerce. » Le tribunal de commerce de Marseille a prévu d’examiner les offres de reprise le 20 mars.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Tiraillée par la question clé de son rapport au Front national, l’UMP a finalement tranché mardi 3 février. Son bureau politique s’est prononcé en faveur d’une stratégie « ni Front républicain ni Front national » pour le second tour de l’élection législative partielle du Doubs, qui oppose un candidat socialiste et une frontiste. Ce positionnement correspond aux attentes de la majorité de ses électeurs.Dans le Doubs, les électeurs de droite tentés par l’abstentionDepuis plusieurs années, la base UMP se montre de plus en plus rétive à voter en faveur de la gauche pour faire barrage à l’extrême droite. En cas de duel entre le FN et le PS au second tour d’une élection, les sympathisants UMP sont une majorité à estimer que leur parti ne doit appeler à voter ni pour le FN ni pour le PS. Ils préfèrent que leur parti appelle à l’abstention ou au vote blanc. Plusieurs enquêtes d’opinion illustrent cette tendance. La plus récente, réalisée par l’IFOP et publiée lundi 2 février pour Le Figaro et LCI, montre qu’ils sont 67 % à soutenir le « ni-ni ».Election après élection et à mesure que le FN progresse et peut se maintenir au second tour, la part d’électeurs UMP favorables au « ni-ni » n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Alors qu’ils sont aujourd’hui deux tiers, les sympathisants UMP n’étaient que 41 % en juin 2013, selon un sondage BVA Opinion pour L’Express, la presse régionale et France Inter.Rupture avec la ligneLa position officielle du parti, qui consiste à ne prendre parti ni pour le FN ni pour le PS, a été définie par Nicolas Sarkozy après le premier tour des cantonales de 2011, sous l’influence de Patrick Buisson, son ancien conseiller venu de l’extrême droite. Elle a été reprise ensuite par Jean-François Copé à la tête du parti de 2012 à 2014. Ce choix stratégique – qui revient à mettre sur un même plan extrême droite et gauche – a marqué une rupture avec la ligne du front républicain, qui avait été majoritairement suivie dans les rangs de la droite depuis les régionales de 1998. Alors dans l’opposition, le RPR présidé par Philippe Séguin avait fait le choix d’exclure le président du conseil général de l’Oise, Jean-François Mancel, pour ses déclarations favorables à un accord avec le Front national.Lire aussi : Entre droite et Front national, trente ans de valse-hésitation (abonnés)Le front républicain a ensuite prévalu pendant une petite dizaine d’années après l’élection à l’Elysée de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen, en mai 2002, en partie grâce aux voix venues de la gauche au second tour. Jusqu’en 2011, la formation de la droite républicaine, devenue UMP en 2002, respectera cette position du « cordon sanitaire » : pas d’alliance avec le FN, et un appel au « barrage républicain », donc à voter PS face au FN. Ce fut ainsi le cas à Hénin-Beaumont (Nord) lors de la municipale partielle de 2009, où Nicolas Sarkozy a appelé à voter pour « un candidat républicain » afin d’éviter la prise de la mairie par l’extrême droite.Alain Juppé veut faire barrage au FNMais depuis quatre ans, une rupture s’est produite. La ligne officielle du « ni-ni » s’est imposée à l’UMP, tant au sommet qu’à la base du parti. « Il n’y a pas de décalage entre les électeurs de droite et leurs responsables, observe Bernard Sananès, président de l’institut CSA. Tous deux ont basculé progressivement vers le “ni-ni” et rejeté le front républicain ces dernières années. » Cette évolution s’explique en grande partie par la porosité croissante entre l’électorat de droite et celui d’extrême droite ces vingt dernières années. « L’appétence de moins en moins forte des électeurs UMP à la constitution d’un front républicain contre le FN va de pair avec la part de plus en plus croissante de ces électeurs qui se dit pour des accords électoraux entre l’UMP et le FN à des élections locales », observe Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP.Phénomène de radicalisationLa part des sympathisants de droite favorables à de telles alliances a cru particulièrement ces cinq dernières années, correspondant au moment où le parti a acté le « ni-ni ». Seul un tiers des sympathisants de droite étaient pour des accords avec le FN lors des élections régionales de 1998, quand l’extrême droite a participé à des majorités régionales. Cette proportion est restée stable jusqu’en octobre 2010, où il n’y avait encore que 32 % des sympathisants UMP à être pour des accords locaux avec le FN.Mais à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, plus d’un électeur de droite sur deux y était favorable. Ce phénomène de radicalisation de la base UMP n’a pas décliné. Au contraire. 55 % des sympathisants de ce parti sont aujourd’hui favorables à des accords électoraux avec celui de Marine Le Pen au second tour des élections régionales fin 2015, selon un sondage Harris interactive pour Marianne diffusé le 28 novembre.De la même manière, certains dirigeants de droite ont revu leurs positions sur la question du front républicain. C’est le cas de Laurent Wauquiez, numéro 3 de l’UMP. Celui qui incarne aujourd’hui la ligne dure du parti a voté en faveur en faveur du « ni-ni » mardi soir, lors du bureau politique. En 2011, il s’était pourtant démarqué de la stratégie actée par M. Sarkzoy, en appelant à faire barrage au FN.A l’UMP, l’autorité de M. Sarkozy ne s’impose plusAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard et Alexis Delcambre Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a annoncé, mercredi 4 février, la méthodologie retenue pour la nomination du prochain président de France Télévisions, à laquelle il doit procéder entre le 22 avril et le 22 mai : « Le conseil établira une liste restreinte de candidats qu’il auditionnera », mais « cette liste sera rendue publique à la condition qu’aucun des candidats retenus ne s’y oppose auprès du président », écrit le CSA. L’actuel président est Rémy Pflimlin et son mandat prend fin le 22 août 2015.Renforcer la confidentialitéIl suffira qu’un seul des candidats sélectionnés refuse que son nom soit rendu public pour que la liste entière reste secrète, précise le CSA au Monde. C’est un usage qui existe déjà dans les règlements de différends, qui peuvent rester confidentiels si l’une des deux parties le souhaite, ajoute l’institution pour justifier son choix.Cette procédure inédite vise à renforcer la confidentialité, dans l’espoir de ne pas décourager des candidats occupant des postes de premier plan dans le secteur privé. En effet, certains pourraient avoir peur de perdre leur emploi en briguant la présidence de France Télévisions, sans pour autant obtenir le poste in fine.« Nécessaire publicité des projets »Or cette quête de discrétion se heurte potentiellement à un autre principe : celui de la transparence quant à une nomination sensible et souvent décrite comme politique. « La procédure est contraire à la nécessaire publicité des projets des candidats retenus », a dénoncé sur Twitter Serge Cimino, reporter à France 3 et membre de la section SNJ (syndicat national des journalistes) de France Télévisions, seul candidat déclaré à ce jour. Tout en reconnaissant qu’aucun texte n’oblige le CSA à diffuser les projets des candidats.Lire : Présidence de France Télévisions, le casse-tête du CSA « Si le CSA estime qu’il vaut mieux que les noms ne soient pas connus, cela ne me choque pas », explique au Monde Franck Riester, député (UMP) membre de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Tout en voyant, sur le fond, un « conflit d’intérêt » dans le fait que le CSA soit à la fois l’autorité de nomination du président de France Télévisions et son autorité de régulation.Même son de cloche au Sénat, où Jean-Pierre Leleux, membre (UMP) de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, rappelle que le CSA est indépendant quant au choix de cette procédure et reconnaît que « si on veut avoir des candidatures libres, il faut qu’elles soient libres de tous côtés ». « Mais il est probable que tout se passera de façon confidentielle », relève-t-il.Pas de contacts entre candidats et membres du collègeCette procédure rend en effet très probable l’hypothèse que la liste des candidats retenus ne soit pas publiée. Mais il restera difficile pour l’autorité de s’assurer qu’il n’y aura aucune fuite dans la presse…« A première vue, cette procédure me semble de nature à respecter l’anonymat des candidats qui souhaiteraient l’être, réagit un dirigeant du secteur audiovisuel. A deux réserves près : d’une part, le degré de confidentialité des huit membres du collège ; et d’autre part, l’après-désignation : n’y aura-t-il pas un moment où les langues se délieront ? »Les candidatures seront reçues au siège, sous pli unique à l’attention du président du CSA, revêtu de la mention « Procédure de nomination à la présidence de France Télévisions – Personnel et confidentiel », à compter du lundi 9 mars et jusqu’au jeudi 26 mars, explique le communiqué.Le Conseil procédera à l’ouverture des enveloppes le mercredi 1er avril et publiera le nombre de candidats. Ensuite, le CSA « établira une liste restreinte de candidats qu’il auditionnera », explique-t-il. Ces auditions ne seront pas publiques, en conformité avec la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 2000.Dernière précision, qui marque un changement par rapport à la procédure de nomination du président de Radio France, Mathieu Gallet, début 2014, les huit membres du collège du CSA n’auront plus de contacts avec les candidats retenus à partir du 1er avril.M. Pflimlin défend la « continuité »« Ce sera peut-être un poisson d’avril », plaisante l’actuel PDG, Rémy Pflimlin, au sujet de sa propre candidature - sur laquelle il ne s’est pas encore prononcé. M. Pflimlin se veut « au travail », loin de ces questions procédurales, et dans l’attente du rapport que le gouvernement doit publier, fin février, sur la stratégie qui sera celle de l’entreprise publique.Lire : France Télévisions : premières tensions autour de la succession à la présidence Mercredi encore, le PDG était auditionné au Sénat dans le cadre d’une table ronde sur l’avenir de France Télévisions. L’occasion pour lui de défendre son bilan, mais aussi de plaider pour une indépendance renforcée et une plus grande « continuité » dans la gouvernance de l’entreprise. Sans préciser si cette continuité incluait à ses yeux l’identité de son président.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.02.2015 à 11h36 • Mis à jour le04.02.2015 à 18h11 | Damien Leloup et Sarah Belouezzane Une fois la loi Macron bouclée, le gouvernement devra s’attaquer à un autre gros morceau : le numérique. Une tâche à laquelle s’est déjà attelée Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat en charge du secteur. Le 4 février, la plate-forme de consultation en ligne mise en place pour recueillir des avis devait s’arrêter. L’occasion pour la ministre de faire le point sur les pistes de réflexion qui président à l’élaboration de la loi. Et plus généralement à la stratégie numérique du pays.L’offensive « French Tech » d’Axelle LemaireUne élaboration collective « Notre ambition consiste à donner cinq ans d’avance à la France, pour faire de notre pays une république du numérique », explique Mme Lemaire qui indique que le secteur, créateur d’emplois, doit devenir une « priorité du gouvernement au service de tous ». Pour ce faire, le gouvernement présentera d’abord une stratégie numérique en mars, sur laquelle il s’appuiera pour peser sur les décisions adoptées en mai de cette année par l’Union européenne.Le projet de loi viendra dans un second temps, et devrait être débattu en septembre. Pour l’élaborer, il a été décidé de réaliser un travail collaboratif. D’abord au sein du gouvernement : « Il y a déjà dix cabinets qui travaillent dessus, indique Mme Lemaire, chaque ministère fait des propositions en fonction de ses priorités et Matignon arbitre, il y a déjà eu de nombreuses réunions interministérielles. » Les parlementaires ont quant à eux donné une première fois leur avis lors d’un débat d’orientation en janvier. Mais la véritable nouveauté du processus vient de la plate-forme de consultation en ligne qui invitait tout un chacun à donner son avis, à partager des documents… « Ça n’a pas attiré que les “usual suspects”, comme les lobbyistes ou les activistes, il y a eu aussi des associations et de nombreux citoyens », se réjouit Mme Lemaire. Enfin le Conseil national du numérique est lui aussi appelé à faire des propositions.Soutenir les start-up Thème cher à Axelle Lemaire, le financement des start-up devrait à la fois faire partie de la stratégie numérique présentée en mars mais aussi du projet de loi. « Les jeunes entreprises innovantes doivent bénéficier, en Europe, de possibilités de financement aussi importantes qu’aux Etats-Unis », insiste-elle. Pour cela, la ministre veut voir par exemple se développer le financement par les grandes entreprises, qui pourrait passer, selon elle, de 250 millions d’euros aujourd’hui à un milliard d’ici 2017. Ou alors « un fonds de fonds » pan européens. Selon elle, les jeunes pousses devraient aussi avoir plus facilement accès à la commande publique et à celle des grands groupes. Elle se propose de lever certains obstacles fiscaux et administratifs. Les précisions viendront plus tard.Mais aucun développement n’est possible sans infrastructures dignes de ce nom. Mme Lemaire le martèle, la couverture fixe et mobile doit être égale dans toute la France. « Il y a un décalage entre les chiffres de couverture et le ressenti dans les zones blanches. Il faut réfléchir à un projet de financement, en collaboration avec les collectivités et les opérateurs pour les couvrir. »Reste la question épineuse de l’optimisation fiscale pratiquée par les grands groupes. Celle-ci est préjudiciable pour les Etats mais aussi les start-up européennes qui font face à une concurrence déloyale. « Pour ce qui est de la fiscalité des géants du Net, il faut taper du poing sur la table », explique-t-elle.L’importance des données Les données, estime Mme Lemaire, sont le nerf de la guerre, tant sur le plan économique que pour la modernisation de l’Etat. « Il faut penser données comme auparavant on pensait pétrole », résume-t-elle. Le gouvernement envisage la création d’une nouvelle catégorie : les données « d’intérêt général », qui seraient donc publiques. Particularité de ce nouveau statut, il pourrait concerner des données produites par des sociétés privées – par exemple des entreprises de transport. Outre la question d’une éventuelle rémunération des sociétés ayant produit ces données, l’idée soulève quelques questions complexes liées au droit de la libre concurrence ou à la protection des données personnelles.Sur le volet de la vie privée, justement, le projet de loi évoque plusieurs pistes d’évolution pour la Commission nationale informatique et libertés. Le régulateur pourrait ainsi s’auto-saisir, mais devrait tenir compte dans ses décisions de « l’intérêt du développement technologique ». Un renforcement de son pouvoir de sanction – limité aujourd’hui à 300 000 euros d’amende, une somme dérisoire pour les grandes multinationales du Web – est également envisagée, mais sans chiffre ou modalités précises à ce stade.Le projet comporte cependant une mesure qui pourrait inquiéter bien davantage les grandes entreprises du numérique : la création d’une forme d’action de groupe contre les violations du droit des données personnelles. Si elle est mise en place, elle permettrait à tous les utilisateurs français de Google, Yahoo! ou Facebook de se regrouper pour attaquer ces entreprises – avec à la clef des procédures très coûteuses. Suggérée dans son rapport annuel par le Conseil d’Etat, cette possibilité semble à Mme Lemaire « particulièrement appropriée dans un monde où beaucoup d’usagers font face à un acteur central très puissant ».Un volet sécurité en suspensLes pistes de travail du projet de loi ont été élaborées avant les attentats terroristes de janvier. Depuis, plusieurs voix se sont élevées au gouvernement pour demander un encadrement plus strict des réseaux sociaux, accusés par le premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’intérieur de ne pas agir assez contre les messages d’incitation à la haine ou faisant l’apologie du terrorisme. Bernard Cazeneuve a annoncé qu’il se rendrait aux Etats-Unis ces prochaines semaines pour « sensibiliser » les grandes sociétés américaines à ces questions.Pour Mme Lemaire, qui assure avoir l’appui de l’ensemble du gouvernement sur ce point, « le cadre législatif et réglementaire est apte à répondre aux enjeux de sécurité mais doit être mieux appliqué : la priorité est au renforcement des moyens humains et matériels. » Les procédures doivent, quant à elles, être améliorées, juge Mme Lemaire. « Est-ce que le ministre de l’intérieur va devoir se rendre, à chaque fois qu’il y a un problème, dans la Silicon Valley ? Non, il faut qu’il y ait un espace de dialogue en France sur ces questions. »Il n’est cependant pas sûr que le projet de loi comporte un volet portant sur la sécurité – ces sujets pourraient plutôt rejoindre le futur projet de loi sur le renseignement, sous le patronage du ministère de l’intérieur.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSarah BelouezzaneJournaliste High Tech-Telecoms au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger   C’était en novembre 2013. Jean-Marc Ayrault, alors premier ministre, venait de lancer une opération « remise à plat de la fiscalité », remettant à l’ordre du jour l’engagement n° 14 du candidat François Hollande d’une fusion de l’impôt sur le revenu (IR) et de la CSG. Usant de ses prérogatives, celui qui présidait alors la commission des finances du Sénat, Philippe Marini (UMP), réagissait en demandant au Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), présidé par Didier Migaud, d’examiner la « faisabilité technique et juridique » d’une telle fusion.4 février 2015. M. Ayrault a quitté Matignon, la grande réforme de la fiscalité est retombée dans les limbes, le Sénat a changé de majorité et c’est à une commission des finances profondément renouvelée que le président du CPO présente les résultats de son étude. Son premier constat : oui, une réforme de l’imposition des revenus paraît indispensable, tant le système actuel a vieilli et est devenu totalement sédimenté et illisible. L’existence de deux impositions « aboutit à un système de prélèvements sur les revenus des ménages peu compréhensible et dont l’acceptabilité, s’agissant de l’impôt sur le revenu, est de plus en plus en question », note M. Migaud.Réforme nécessaire, donc, mais chantier périlleux, car toute réforme fiscale d’envergure entraîne inéluctablement des transferts de charges entre les ménages et génère des « coûts de transition ». Or le contexte actuel de faible croissance et de contrainte budgétaire laisse peu de marge de manœuvre pour en amortir les effets. Le rapport du CPO émet en outre des réserves sur les analyses de Thomas Piketty et des coauteurs du livre Pour une révolution fiscale (Seuil, 2011), selon lesquels les perdants d’une fusion de l’IR et de la CSG seraient contenus dans le dernier décile, les revenus les plus élevés, estimant que « leur modèle a une vocation plus pédagogique que pratique et ne se prête pas à un chiffrage précis ».« Il n’y a pas de projet cohérent qui redonne du sens à l’impôt »Lisibilité et cohérence Le CPO étudie toutefois les diverses modalités de fusion des deux impôts, soit en absorbant la CSG dans un grand impôt sur le revenu, soit en créant une imposition unifiée sur la base d’une CSG progressive, pour conclure que, dans un cas comme dans l’autre, la fusion bute sur des obstacles qui, s’ils ne sont pas insurmontables, la rendent en pratique difficile à mettre en œuvre. A défaut de réforme d’ensemble, il plaide pour « un ensemble de réformes », en conservant la dualité du système d’imposition mais en lui assurant une meilleure lisibilité et une plus grande cohérence.La priorité, estime le CPO, consiste à élargir l’assiette de l’IR en la rapprochant de celle de la CSG. Ce qui suppose de faire le ménage dans les quelque 190 dépenses fiscales qui affectent le rendement de l’impôt sur le revenu pour un montant de 34 milliards d’euros. Certes, toutes ne pourront pas être supprimées mais, estime le CPO, un objectif de réduction de leur montant de 10 % par an pourrait être envisagé. Une autre piste de rapprochement pourrait porter sur les règles de prise en compte des frais professionnels.L’autre grande réforme préconisée consiste à supprimer l’imposition décalée d’un an en instituant l’« imposition contemporaine des revenus », les contribuables acquittant alors mensuellement des acomptes d’impôt au titre des revenus de l’année en cours, avec une régularisation a posteriori, une fois l’impôt final liquidé. Cette solution, qui diffère du prélèvement à la source, nécessite cependant de gérer le problème de l’année de transition. Le CPO suggère enfin d’aménager la progressivité de la CSG et de généraliser sa non-déductibilité. Un dispositif de « filet fiscal » permettrait, à revenu inchangé, de garantir que l’impôt n’augmenterait pas brutalement d’une année sur l’autre.A la lecture du rapport du CPO, une conclusion s’impose : la réforme est nécessaire, elle est possible mais elle entre en conflit avec la récente promesse présidentielle de ne plus augmenter l’impôt, quel qu’il soit. L’ambition réformatrice, si elle existe, devra donc être portée comme un objectif pour un futur quinquennat.Impôts, formation, retraite... ce qui change en 2015 Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! En matière de péages d’autoroutes, l’Etat français applique parfaitement ce dicton. Le premier ministre a, certes, gelé l’augmentation tarifaire de 0,57 %, prévue le 1er février, accordée aux sept sociétés concessionnaires privées (ASF, Escota, Cofiroute, APRR, Area, Sanef et SAPN) sur leurs grands réseaux historiques. Mais, dans le même temps, le gouvernement a relevé les prix des péages sur les autoroutes publiques.Sur l’Autoroute du tunnel du Mont-Blanc (ATMB), l’augmentation moyenne est par exemple de 2,9 %. Sur son site Internet, l’Autoroute blanche indique que les tarifs restent identiques à ceux de 2014 pour les véhicules légers, exceptés au péage de Nangy, pour la section Scientrier-Gaillard où l’augmentation est de 10 centimes. Or, cette liaison est empruntée quotidiennement par des milliers d’automobilistes frontaliers travaillant en Suisse.Depuis janvier, sur l’autoroute de la Maurienne A 43, les tarifs ont également été relevés et le passage du tunnel routier du Fréjus a progressé de plus de 2 %. Aucune justification n’a été donnée du côté des pouvoirs publics.Relèvements de tarifs supérieurs à l’inflationToutefois, certains tronçons privés ont, eux aussi, bénéficié de relèvements. Là non plus, aucun motif n’a été avancé. Il semblerait toutefois que cette hausse soit liée à la création récente de ces ouvrages (souvent moins de dix ans) et à la fragilité de leur modèle économique, conjuguée, souvent, avec un trafic inférieur aux attentes. A chaque fois les relèvements de tarifs sont supérieurs à l’inflation.La hausse la plus forte se situe en région parisienne, avec plus de 3,42 % à certaines heures, les tarifs étant modulés, pour emprunter le tunnel duplex sur l’A86 entre Rueil-Malmaison et Jouy-en-Josas, géré par Cofiroute (Vinci). Dans le Loiret, sur l’A19 entre Artenay et Courtenay, le relèvement est de 1,6 %, sur ce réseau Arcour propriété de Vinci.Le passage du viaduc de Millau (Eiffage) a été relevé de plus de 3 %. En Seine-Maritime, le prix du passage a augmenté sur les ponts de Tancarville et de Normandie, ces ouvrages étant gérés par la Chambre de commerce et d’industrie du Havre.De Rouen (Seine-Maritime) à Alençon (Orne), le tronçon de l’A28 géré par Alis, filiale de la Sanef et Bouygues, a relevé ses tarifs de 2,9 %. Les différentes classes de véhicules ne sont pas toujours toutes concernées. La liaison entre Genève et Annecy par l’A41, gérée par Adelac, dont le premier actionnaire est Area, a vu son prix relever de plus de 2 %.Recours devant le Conseil d’EtatCes hausses de tarifs ajoutent à la confusion ambiante. Une confusion qui vient d’être renforcée par le courrier qu’ont adressé APRR, Vinci Autoroutes et Sanef à l’Autorité de la concurrence. Ensemble, ces groupes dénoncent les contresens faits, selon eux, par cette instance et sur lesquels s’appuie le gouvernement pour renégocier les contrats.Comme ils l’avaient annoncé, suite au gel provisoire des tarifs, six des sept concessionnaires (à l’exception de SAPN) ont par ailleurs déposé, le 1er février, un recours devant le Conseil d’Etat pour dénoncer le non-respect des engagements pris en décembre 2014. Pour le gouvernement, il s’agit de surseoir, le temps qu’un nouveau groupe de travail, constitué de quinze parlementaires de la majorité et de l’opposition ainsi que de représentants de différents ministères, reprenne le dossier dans sa globalité et fasse des propositions. Un premier bilan sera fait fin février.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.02.2015 à 09h52 • Mis à jour le04.02.2015 à 13h13 | Maxime Vaudano Lorsqu'il s'agit de choisir entre le PS et le FN lors d'une élection, l'UMP a du mal à dégager une position claire. On l'a encore vu avec la « presque-consigne » de vote de Nicolas Sarkozy pour le second tour de la législative partielle dans le Doubs.Lire : « Ni-ni », front républicain : comprendre le malaise de l'UMP face au FNPour vous aider à mieux comprendre, Les Décodeurs ont représenté le dilemme de l'UMP sous la forme d'un arbre de décision. Chaque décision aboutit à une prise de position différente, symbolisée par les petites pastilles rouges :Juppé, 1990 : pas question d'aider les socialistes. Le fidèle de Jacques Chirac excluait alors ceux qui faisaient « la courte échelle au PS » pour barrer la route au FN.RPR, 1998-2011 : c'est la ligne du « front républicain » qui a prévalu pendant plus d'une décennie – faire barrage contre le FN à tout prix, quitte à aider le PS. C'était donc encore la ligne de Nicolas Sarkozy en 2009, lors des municipales partielles à Hénin-Beaumont. C'est toujours celle d'Alain Juppé et de Nathalie Kosciusko-Morizet en 2015.Sarkozy, 2011 : changement de ligne, le président de la République invente le concept de « ni-ni » – ni le PS, ni le FN, les électeurs sont libres de leur choix.Copé, 2012 : le président de l'UMP conserve la ligne de Nicolas Sarkozy, en la justifiant par les alliances du PS avec le Front de gauche, mis dos à dos avec le FN.Chassain, 2012 : à Arles, le candidat UMP désobéit à la ligne du parti en se retirant pour faire élire le FN et battre le PS.Sarkozy, 2015 : le nouveau président de l'UMP invente la presque-consigne de vote, en laissant la liberté de vote aux électeurs de l'UMP tout en appelant à battre le FN. On la surnomme le « ni-ni plus ».UMP 2015 : contre l'avis de son président, la formation campe sur la ligne classique du « ni-ni », définie en 2011.Si vous êtes sur mobile ou que vous souhaitez afficher l'infographie en plus grand, cliquez ici Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.02.2015 à 18h31 • Mis à jour le03.02.2015 à 18h43 Après avoir vu sa candidature rejetée une première fois, le 13 janvier, Philippe Martinez, 53 ans, accède enfin au poste de secrétaire général de la CGT. Le successeur de Thierry Lepaon, démissionnaire en janvier, a été élu mardi 3 février à la quasi-unanimité, recueillant 93,4 % des voix du comité confédéral national (CCN).Lire aussi : Philippe Martinez élu secrétaire général de la CGTInconnu du grand public, Philippe Martinez était jusqu’alors à la tête de la fédération de la métallurgie. Le nouveau patron de la CGT est né le 1er avril 1961 dans la banlieue ouest de Paris. Il a mené sa carrière à Renault Boulogne-Billancourt, où il est entré en 1982, et tient à préciser qu’il figure « toujours aux effectifs de Renault », comme technicien.M. Martinez est délégué syndical central lorsque en 1997 le constructeur automobile ferme son usine belge de Vilvoorde. Il se souvient d’« une forte expérience de lutte » à dimension « européenne ». Depuis, il a gravi les échelons au sein de la fédération métallurgie, la troisième plus importante à la CGT (60 000 adhérents), qu’il dirige depuis 2008. Sa compagne, Nathalie Gamiochipi, est à la tête de la deuxième fédération, celle de la santé. Il n’est membre de la commission exécutive de la confédération, l’exécutif élargi, que depuis le congrès de mars 2013 à Toulouse. Il est proche du Parti communiste, où il a milité durant de longues années.Refus de se voir imposer « un type de syndicalisme »« Il a le même profil que Lepaon, en plus intelligent, observait un dirigeant de fédération le 7 janvier. Il est imbu de sa personne. Et on ne connaît pas sa ligne politique. »Depuis la démission forcée de Thierry Lepaon, M. Martinez, adoubé par son prédécesseur, agissait déjà comme s’il était secrétaire général de la CGT. Très sûr de lui, arborant une épaisse moustache, il a convoqué une conférence de presse dès le 14 janvier, au lendemain de la réunion du CCN qui a pourtant rejeté sa candidature.Lors de cette conférence de presse, M. Martinez a donné quelques indications au compte-gouttes sur sa biographie et sa vision du syndicalisme. Il refuse de se voir imposer « un type de syndicalisme » que le patronat rêverait d’avoir en face de lui ou même plutôt « à côté de lui ». Il insiste sur l’urgence de « rompre avec les politiques libérales qui font reculer la société » et de faire obstacle « à la nouvelle régression sociale que représente le projet de loi Macron ». « Il faut de la négociation, a-t-il indiqué en réponse à une question, mais si on coupe les liens avec les salariés, les salariés n’ont plus qu’à regarder le match. On veut qu’ils soient acteurs. »Le patron des métallos cégétistes s’était rapidement installé dans le bureau (coûteusement rénové) de M. Lepaon, au huitième étage du siège de la confédération à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Il a représenté la CGT lors des vœux de François Hollande aux acteurs de l’économie et de l’emploi, le 19 janvier, puis à ceux du ministre du travail, avant de participer, le 26 janvier, à une manifestation parisienne contre la loi Macron.Interrogé mi-janvier sur la question de savoir où était le secrétaire général démissionnaire de la CGT, qui avait commencé à faire ses cartons, M. Martinez avait répondu trivialement : « Thierry Lepaon est dans ses chaussures »… « Il a besoin de repos », avait-il ensuite ajouté. Samuel Laurent et Maxime Vaudano  L'UMP n'en finit pas d'enchaîner les contorsions pour se positionner dans le duel qui opposera dimanche prochain dans le Doubs les candidats du PS et du FN, le parti de droite ayant été éliminé dès le premier tour de cette législative partielle. Après quarante-huit heures de tergiversations, son président Nicolas Sarkozy a finalement refusé de donner une consigne de vote aux électeurs de l'UMP, tout en appelant de ses vœux une défaite du FN. Allant contre son président, l'UMP a de son côté campé sur la position traditionnelle du « ni-ni », appelant à l'abstention ou au vote blanc, tandis qu'Alain Juppé prônait le vote PS.Une cacophonie qui traduit l'hésitation de la formation de droite, coincée depuis une vingtaine d'années entre le « front républicain » et la tentation de faire battre le PS.Lire également l'éclairage : Comment est-on passé du « front républicain » au « ni-ni » ?Naissance et mort du « cordon sanitaire »Dès le début des années 1980 et les premiers succès électoraux du FN, la droite de gouvernement est déchirée entre plusieurs lignes. Ainsi, la vision d'un « cordon sanitaire » envers le FN n'a pas toujours été la ligne tenue par le RPR de Jacques Chirac : Comme le rappelait Le Lab d'Europe 1, en 1990, Alain Juppé refusait toute idée de « Front républicain » :  « Nous n'avons rien de commun avec le Front national et nous n'avons pas du tout l'intention de faire la courte échelle au Parti socialiste », expliquait-il, tout en excluant Alain Carignon qui appelait à un barrage républicain face au FN. Aujourd'hui, le maire de Bordeaux est l'un des principaux partisans du vote PS pour barrer la route aux candidats frontistes.Le tournant a eu lieu lors des régionales de 1998. Alors dans l'opposition, le RPR de Philippe Seguin fait le choix, soutenu par Jacques Chirac, de refuser son soutien aux présidents de région UDF élus grâce aux voix du FN, quitte à perdre des régions au profit de la gauche (Rhône-Alpes, par exemple).Depuis cette date, et jusqu'à la deuxième moitié du mandat de Nicolas Sarkozy, la formation de la droite républicaine, devenue UMP en 2002, restera sur cette position théorique : pas d'alliance avec le FN, et un appel au « barrage républicain », donc à voter PS face au FN.Si Nicolas Sarkozy a construit son ascension sur le concept de la« droite décomplexée » et en cherchant à récupérer l'électorat FN, il a longtemps tenu cette ligne. Ainsi, à Hénin-Beaumont, lors de la municipale partielle de 2009,  Nicolas Sarkozy a appelé à voter « pour un candidat républicain » afin d'éviter la prise de la mairie par l'extrême droite – effectuant au passage un léger glissement par rapport à la notion de « front républicain », pour éviter toute assimilation avec le concept d'« UMPS » relayé par le Front national.Et Sarkozy inventa le « ni-ni »Après un flottement, Nicolas Sarkozy formalise une nouvelle doctrine à l'occasion des cantonales de 2011 : en cas de duel FN-PS, l'UMP n'appellera à voter « ni pour l'un ni pour l'autre ». C'est le début du « ni-ni », qui correspond à un glissement des préférences des sympathisants de droite, de moins en moins enclins à préférer le PS au FN.Dès 2010, un sondage Ifop avait montré que 32 % des sympathisants UMP seraient favorables à une alliance avec le FN lors des élections locales. Dès lors, le chiffre ne va faire que grimper. En avril 2012, les électeurs de Nicolas Sarkozy sont, selon une enquête OpinionWay, 64% à se dire favorables à une alliance UMP-FN aux législatives en échange du soutien de Marine Le Pen à Nicolas Sarkozy.Poursuivant dans cette logique, l'UMP de Jean-François Copé exclut donc lors des législatives de 2012 tout désistement en faveur du PS, toute alliance avec le FN, et prône le « ni-ni » en cas de duel PS-FN. Pour justifier cette stratégie, le parti de droite met dos à dos le Front national et le Front de gauche, arguant ne pouvoir voter pour un candidat PS allié avec le mouvement « extrême » de Jean-Luc Mélenchon.Une position suivie par la plupart des candidats UMP, à l'exception de Roland Chassain, qui se désiste du second tour dans les Bouches-du-Rhône pour faire gagner la candidate FN contre le socialiste Michel Vauzelle.C'est à peu près sur la même ligne que campe aujourd'hui Nicolas Sarkozy, redevenu président de l'UMP à l'automne. Mardi 3 février, il s'est refusé à donner une consigne de vote, au nom du libre arbitre des électeurs… tout en appelant à faire battre le FN. Une position très ambiguë, peut-être destinée à contenter les 67 % de sympathisants de l'UMP qui sont favorables à la posture du « ni-ni », selon un récent sondage Ifop/LCI/Le Figaro.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; } .graphe{ float:left; height:350px; width:100%; } .small_container{ width:50%; float:left; }Quelle position devrait adopter l'UMP dans le Doubs ?Ensemble des FrançaisSympathisants UMP$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422960038797 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "pie" },colors:["#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#0386c3","#FFc832","#ff3232"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:true, distance: -25, style:{ fontWeight:'bold', fontSize: '1.2em', color:'#fff' }, formatter:function(){ return this.y+" %"; 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Le Sénat doit examiner, mercredi 4 février, la proposition de loi de la sénatrice écologiste Esther Benbassa visant à permettre un usage « contrôlé » du cannabis. Elle prévoit d’autoriser la « vente au détail » de « produits » à base de cannabis via un réseau de débitants agréés, comme l’est aujourd’hui le tabac. Le texte maintient en revanche toute une série d’interdits, comme la vente aux mineurs, l’usage dans les lieux publics et toute forme de publicité. Des sanctions seraient prévues pour toute personne vendant du cannabis sans être débitant.Le texte est, selon Mme Benbassa, « le premier à arriver au Parlement » sur cette question. Mais la sénatrice ne se fait pas d’illusion sur son sort, il devrait être rejeté en l’absence de majorité sur le sujet. Elle estime néanmoins que sa proposition de loi s’inscrit dans un « processus de sensibilisation » plus général, la voyant comme une « étape ». Et au vu de la multiplication des initiatives en France et des décisions prises à l’étranger – notamment aux Etats-Unis où la vente et la consommation sont autorisées dans les Etats Colorado et de Washington –, la sénatrice du Val-de-Marne en est convaincue : « Il y a tous les signes d’adoucissement sur cette question, ça va bouger. »« Ce texte pose de bonnes questions »La proposition de loi de Mme Benbassa n’avait pas été adoptée par la commission des affaires sociales du Sénat, lors de son examen le 28 janvier. Mais la sénatrice EELV fait valoir que les groupes PS et UDI « n’ont pas voté contre, mais se sont abstenus ». « Ce texte pose de bonnes questions », avait ainsi jugé Gérard Roche, sénateur UDI de la Haute-Loire, pour justifier son abstention. « Je ne pense pas qu’il faille mettre fin à l’interdit mais il faut sans doute voir comment réguler le système », avait pour sa part déclaré Catherine Génisson (PS, Pas-de-Calais), qui s’était elle aussi abstenue. Tout comme Jean-Pierre Godefroy (PS, Manche), qui avait estimé que « le débat doit être ouvert ».En décembre 2014, une étude du groupe de réflexion Terra Nova avait montré qu’une régulation par les prix dans le cadre d’une légalisation du cannabis, serait plus efficace pour limiter la consommation que la répression. « Et Terra Nova, c’est le think thank quasi officiel du parti socialiste ! », analyse Mme Benbassa. Un mois plus tôt, un député UMP et une députée PS, à la tête du Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC), s’étaient entendus sur leur souhait de voir le délit d’usage de cannabis être transformé en une contravention de troisième catégorie.Cannabis : une contravention pour les consommateurs ?« Le prohibitionnisme ne marche pas, ayons le courage d’être pragmatiques », assure l’élue EELV. « Nous avons un arsenal juridique illisible et nous caracolons en tête des pays consommateurs de cannabis. Il est temps de parler librement », ajoute-t-elle.« Le vrai laxisme, c’est le statu quo »En 2011, l’ancien ministre de l’intérieur socialiste Daniel Vaillant s’était déclaré partisan d’une « légalisation sous contrôle » du cannabis afin de « sortir de l’hypocrisie ». « La consommation n’est certes pas une conduite à suivre, mais le vrai laxisme, c’est le statu quo », avait-il expliqué dans un entretien au Monde. Des termes aujourd’hui repris par Mme Benbassa, pour qui « le laxisme, c’est de ne pas voir les choses et d’abandonner tout débat ».En juillet 2012, l’entourage de Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, avait affiché sa « fermeté sur la question des interdits », tout en assurant qu’il n’était pas « fermé au débat ». Au cours de la campagne présidentielle, François Hollande avait pour sa part clairement affirmé la « nécessité de l’interdit ».François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard et Alexis Delcambre L’année 2015 sera, pour le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), celle d’un choix lourd : il doit en effet désigner le président de France Télévisions, entre le 22 avril et le 22 mai.Mais avant ces dates, le CSA affronte un dilemme, sur la procédure à suivre pour choisir ce président - ou cette présidente. Comment rendre le processus plus confidentiel, afin d’attirer les meilleurs candidats, sans pour autant le rendre opaque ?Des pistes sont envisagées, dont celle de ne pas publier le nom des candidats qui seront retenus pour être auditionnés. Autre point : que faire en cas d’égalité des votes, le Conseil comptant désormais huit membres, contre neuf lors de la procédure pour Radio France. Les différentes options sont désormais entre les mains des « sages » et le Conseil doit trancher, mercredi 4 février, cette question épineuse.Rassurer les candidats du privéDans ses vœux du 27 janvier, le président du CSA, Olivier Schrameck, a fait une discrète allusion à cette « procédure que nous aurons collectivement à adopter, compte tenu de l’expérience de la désignation du président de Radio France ». En clair, c’est une référence à un problème récurrent, ravivé à l’occasion de la procédure qui couronna finalement Mathieu Gallet, en 2014 : l’absence de candidats venus du secteur privé.Les profils des candidats à Radio France étaient presque tous issus de la sphère publique et n’occupant pas de poste équivalent dans des médias de taille comparable. Dans le cas de France Télévisions, ce débat est rallumé, notamment depuis que des rumeurs de presse ont évoqué des candidats potentiels issus de grands groupes privés (Christopher Baldelli de RTL, Rodolphe Belmer de Canal+ ou encore Denis Olivennes de Lagardère active), non confirmées.Pour attirer ce type de profil - si telle était l’intention du CSA -, il faudrait pouvoir leur assurer qu’ils ne courent pas le risque de perdre leur emploi actuel dans l’hypothèse où leur candidature, une fois publique, n’aboutirait pas. Le cas d’Alexandre Bompard, qui avait dû quitter Europe 1 après avoir été sollicité pour présider France Télévisions en 2010, reste dans les mémoires.Certains au CSA se demandent donc s’il n’est pas possible d’assurer aux candidats une plus grande confidentialité. Les solutions sont loin d’être évidentes, car la procédure est strictement encadrée par différents textes légaux. Ainsi, l’idée de mandater un membre du collège - son président ou un autre - pour présélectionner des candidats, un temps évoquée, ne tient pas. Elle se heurte notamment au principe de collégialité des décisions - sans parler de l’attachement des conseillers à leurs prérogatives. « Cela ne pourra pas de faire en petit comité dans un coin », prévient l’un d’eux.Prévenir les fuitesUne piste semble toutefois envisagée : celle de ne pas publier la « shortlist » des candidats qui auront été retenus pour être auditionnés par le collège. Lors de la sélection du président de Radio France, six profils avaient été retenus et leurs noms dévoilés par le CSA.Un autre levier intéresse au sein du CSA : le calendrier. Plus celui-ci est resserré, plus sera limité le risque de fuites dans la presse, pense-t-on.Ces options rencontrent toutefois encore des obstacles. D’abord, certains peuvent rétorquer que limiter la transparence sur le nom des candidats peut alimenter le soupçon de partialité sur une nomination très sensible. Ou celui d’une décision partisane, les patrons de l’audiovisuel public ayant été un temps choisis par le président de la République lui-même.À l’inverse, le choix de ne pas diffuser les noms retenus par le CSA pour audition peut sembler vain. « Dans tous les cas, le CSA ne pourra jamais garantir à un cadre de l’audiovisuel privé une confidentialité totale, tout simplement parce que la décision est collégiale », estime l’un d’eux.Le président Schrameck a plusieurs fois insisté sur l’importance de prévenir les fuites dans la presse. Si cette insistance a globalement porté ses fruits, elle n’a pas empêché un incident majeur, en novembre 2014, avec la publication dans la presse d’une version intermédiaire du bilan quadriennal de France Télévisions.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud Pour la deuxième fois depuis les débuts de la présidence turque, en décembre 2014, les « sherpas » des différents pays avancés et émergents membres du groupe des 20 (qui représente plus de 85 % de l’économie mondiale), se retrouvent, dimanche 8 février, à Istanbul pour plancher sur les stratégies de croissance, sur la régulation financière et sur la fiscalité.Officiellement, la Grèce ne figure pas à l’ordre du jour de cette réunion préparatoire au G20 finances, qui réunira, lundi 9 et mardi 10, ministres des finances et banquiers centraux des principales économies de la planète. Mais à la veille de l’Eurogroupe extraordinaire de mercredi, nul doute qu’elle sera dans toutes les têtes.Il devrait être beaucoup question, dimanche, de l’état de santé de la zone euro qui fait toujours figure d’« homme malade » de l’économie mondiale, malgré la révision à la hausse des prévisions de croissance de la Commission européenne.Trouver une solution au problème grecLes pays anglo-saxons (Etats-Unis, Canada, voire Royaume-Uni) et les émergents semblent résolus à exercer des pressions « de plus en plus fortes » sur les Européens pour qu’ils en fassent moins sur le terrain de la rigueur et de la consolidation budgétaire et qu’ils permettent ainsi une véritable reprise dans la première région économique du monde, observe un participant.Les questions des stratégies de croissance et d’un éventuel changement des politiques économiques et de réglage conjoncturel (policy-mix) dans un sens moins restrictif, réclamé par Syriza, la gauche radicale grecque, et par le nouveau premier ministre hellène, Alexis Tsipras, devraient être largement évoquées.Les pays anglo-saxons et les émergents, inquiets du caractère trop « faible » et trop « inégal » de la croissance mondiale, poussent en ce sens.Zone euro : désinflation ? Déflation ? En tout cas, baisse des prixLe Canada devrait aussi redire haut et fort qu’il est favorable à l’annulation de la dette grecque, une solution exclue par le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE).A l’évidence, les non Européens, traumatisés en 2010 par la crise des dettes souveraines et par la menace d’un éclatement de la zone euro, attendent tous de cette dernière qu’elle trouve une solution – le plus rapidement possible – au problème grec.L’Europe accroît la pression sur AthènesIls ne devraient pas manquer de rappeler aux Européens que c’est déjà avec la dette grecque qu’avait débuté, il y a quatre ans, la crise des dettes souveraines dans la zone euro.Inquiétudes sur la remontée des taux américainsLe débat macroéconomique devrait aussi porter sur le contre-choc pétrolier, dont les effets sont très différents selon que les pays sont exportateurs ou importateurs d’or noir, et sur la réapparition des crises de change dans les pays émergents.Ce dernier sujet est jugé particulièrement sensible en Turquie : le dévissage de la livre, au printemps 2013, lors de l’annonce par Ben Bernanke, alors président de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale), d’une normalisation progressive de sa politique monétaire, y a laissé de vifs souvenirs.Le pays hôte du G20 en 2015 est également préoccupé par la résurgence des turbulences financières dans de nombreuses économies émergentes en raison des anticipations de remontée des taux d’intérêt américains.Le gouvernement turc, dont les priorités pour le G20 (croissance inclusive, suivi des mesures pro-croissance adoptées lors du G20 en Australie en novembre 2014, investissement) sont encore « un peu floues », plaide pour la mise en place d’un groupe de travail sur le système monétaire international.Lutte contre le financement du terrorismeIl souhaite par ailleurs que le G20 se préoccupe davantage du sort des pays les moins avancés. Un bilan d’étape devrait être fait au sujet des 1 000 engagements pris par les chefs d’Etat et du gouvernement à Brisbane (Australie) pour relever de 2 000 milliards de dollars supplémentaires la croissance mondiale.Les travaux déjà bien engagés en matière de régulation financière, de lutte contre l’évasion fiscale et en faveur de l’échange automatique de renseignements fiscaux seront poursuivis. Le gouvernement français continue demander une régulation du « shadow banking ».Terrorisme : la France veut renforcer les dispositions « antiblanchiment »Avec le Brésil, la France souhaite ajouter un volet financier à la lutte contre le réchauffement climatique, dans la perspective de la COP21 (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) de décembre 2015 à Paris. Elle devrait aussi demander à ses partenaires du G7 - lesquels débattront sûrement de la question Ukrainienne après la rencontre à Moscou entre Angela Merkel, François Hollande et Vladimir Poutine - ainsi que du G20 de s’engager dans la lutte contre le terrorisme et contre son financement.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis #circo2504 bond de participation étonnant : ce n’est pas souvent le cas dans les duels PS-FN. — Les Décodeurs (@decodeurs)require(["twitter/widgets"]);Les bureaux de vote ont ouvert, dimanche matin 8 février à 8 heures dans le Doubs, pour le deuxième tour de la législative partielle. Pour la première fois dans une telle élection, le Front national et le Parti socialiste s'affrontent en duel. Les électeurs de la 4e circonscription du Doubs auront le choix entre le socialiste Frédéric Barbier et la frontiste Sophie Montel, pour pourvoir le siège de député laissé vacant par Pierre Moscovici, devenu commissaire européen. La participation était en hausse à 17 heures, avec 43,49 % contre 34,45 % lors du premier tour. Un bond de neuf points très rare lorsque deux candidats PS et FN s'affrontent au deuxième tour.Chez les responsables socialistes, la tournée des bureaux de vote, la participation et les capteurs locaux donnent plutôt des indicateurs positif.Côté PS, la tournée des bureaux de vote, la participation et les capteurs locaux, donnent plutôt des indicateurs positif #circo2504— Nicolas Chapuis (@nicolaschapuis)require(["twitter/widgets"]);Au FN, la prudence est de mise, bien plus qu'au premier tour.Le fn est prudent à 20 min de la fermeture des bureaux. Bcp plus que pour le premier tour. #circo2504— Abel Mestre (@AbelMestre)require(["twitter/widgets"]);Le contexte à l'issue du premier tourLe FN est arrivé en tête avec 32,6 % des voix, devançant le PS (28,8 %). Le candidat UMP Charles Demouge, arrivé en troisième position avec 26,5 % des voix, a été éliminé puisqu'il n'a pas atteint le seuil requis de 12,5 % des inscrits. L'abstention a de fait été très forte (60,5 %).Les réserves de voix à gauche pour le PS ne sont pas très élevées. Le Front de gauche a réalisé 3,6 %, le candidat écologiste 3,1 % et deux partis d'extrême gauche ont totalisé 2 % des voix. Le comportement des électeurs UMP et des abstentionnistes sera donc déterminant pour le résultat final.Lire le reportage (en édition abonnés) : Dans le Doubs, les électeurs de droite tentés par l’abstentionLa campagne d'entre deux tours Pour le FN, Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont a fait le déplacement. Fidèle à sa tactique d'avant le premier tour, la candidate frontiste n'a pas vraiment fait de campagne, n'organisant aucun rassemblement, et se contentant de mettre des tracts dans les boîtes aux lettres.Lire le portrait : Sophie Montel, une lepéniste historiqueAu PS, Manuel Valls, qui avait déjà fait un meeting juste avant le premier tour, est venu prêter main-forte à Frédéric Barbier, pour une visite de l'usine du groupe PSA, à Sochaux, le premier employeur de la région. Outre le premier ministre, le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, a tenu une réunion publique mercredi soir. Les deux hommes ont beaucoup insisté sur les questions de sécurité, dans cette circonscription où le FN a fait campagne « contre le péril islamiste ».Mais c'est à l'UMP que l'entre-deux-tours a été le plus agité. Le parti a réuni son bureau politique mardi 3 février pour décider de sa position. Certains dirigeants, comme Alain Juppé ou Nathalie Kosciusko-Morizet ont annoncé clairement leur soutien au PS, en vertu du front républicain. Nicolas Sarkozy avait lui adopté une position ambiguë, sans appeler à voter PS, mais en estimant que le FN devait être défait. Mais c'est la position du « ni-FN ni-PS » qui l'a finalement emporté. Dans un communiqué, l'UMP a appelé ses électeurs à voter blanc ou à s'abstenir.Lire : Comment le « ni-ni » s’est imposé à l'UMP ?Les enjeuxAprès les attaques terroristes du mois de janvier, cette élection est le premier test dans les urnes pour le gouvernement. Si le couple exécutif a connu un regain de popularité, rien ne garantit que cela se traduise dans les urnes. Une victoire pour le PS – la première dans une élection partielle depuis 2012 – serait un signe encourageant alors que se profilent les départementales. Pour le FN, il s'agit d'envoyer une troisième députée à l'Assemblée nationale. Le parti d'extrême droite ne l'a jamais emporté face au PS dans les 25 duels qui ont opposé les deux partis dans des législatives depuis 2002.Cette élection représente surtout un test pour les partis avant les élections départementales. Le mode de scrutin est en effet très semblable et le Front national devrait se qualifier au deuxième tour dans nombre de cantons. L'élection dans le Doubs donnera une indication de la façon dont se comporte l'électorat de droite en cas de duel entre le FN et le PS.Lire le décryptage : Non, les duels PS-FN ne provoquent pas de sursaut républicainNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.02.2015 à 23h53 | Alain Albinet ((Tulle, correspondant)) « Hier soir à 22 heures, il était encore à Moscou dans le bureau de Poutine ! »  C'est un regard admiratif que Dominique Ceaux a posé, samedi 7 février en milieu de matinée, sur les petits yeux et le visage fatigué de François Hollande, quand il est arrivé à Tulle. Le chef de l'Etat venait y poser la première pierre du futur cinéma. Dominique Ceaux, qui fut directeur général des services du Conseil général à ses côtés, avait participé au montage du dossier d'aide à ce projet de cinq salles pour un total de 500 places grand confort.Le chef de l'Etat devait inaugurer ces travaux lors de ses voeux aux Corréziens, le 19 janvier dernier. Mais le film noir du terrorisme a contrecarré ce scénario. Qu'importe, car le président de la République avait décidé de revenir avant les élections départementales de mars. La Corrèze pourrait en effet basculer à droite, si l'on y projette les résultats des dernières municipales. Et la récente désaffection des traditionnels alliés communistes, qui ont constitué une « alternative à gauche » avec Europe Ecologie-Les Verts, le Parti de Gauche ainsi que les mouvements Nouvelle Donne et Ensemble, pourrait laisser craindre un film catastrophe. Alors, sans entrer dans un débat électoral qui n'a quasiment pas démarré, François Hollande occupe le terrain. Un terrain qu'il a labouré pendant plus de 30 ans et qu'il ne voudrait pas voir passer à l'opposition.« LE CHOIX D'UNE IDENTITÉ »« Je suis là pour montrer ce qu'un espace rural peut porter comme atouts en accédant aux plus hautes technologies », a dit le chef de l'Etat à propos du futur Véo-Grand-Palace de 4,35 millions d'euros. Il y passera 350 films par an, dont la moitié Art et Essai, à 120 000 spectateurs attendus. « Ici ce n'est pas seulement un investissement, c'est le choix d'une identité ». François Hollande s'est aussi livré à un petit travelling arrière très personnel, en direction de Jean-Pierre Villa, le patron du futur cinéma, ancien enseignant socialiste devenu responsable d'un réseau de distribution de films sur tout le grand Sud-Ouest: « Il y a 35 ans, j'ai dû passer ma première nuit corrézienne chez lui ». C'est en cinémascope, avec trois écrans géants et un barnum garni d'invités que s'est déroulée l'étape suivante de la visite présidentielle, entre Tulle et Brive. Il s'agissait d'inaugurer « le chaînon manquant », de 4,5 km d'asphalte, sur l'A89, baptisée « l'autoroute des présidents » entre Bordeaux et Lyon. Un tronçon qui n'ouvrira qu'en avril. François Hollande y aura écrit son nom, après ceux de l'Auvergnat Valéry Giscard d'Estaing et de l'autre Corrézien Jacques Chirac.CONTENTIEUX AUTOROUTIERJean-Pierre Coppey, le président de Vinci Autoroutes, société constructrice et concessionnaire par le biais d'ASF, a souligné qu'il s'agit là de « la première autoroute traversant la France d'Est en Ouest sans passer par Paris. Une autoroute symbole de la solidarité des territoires. Une grande radiale qui a bénéficié d'une constance politique sans faille ». Il a émis le vœu d'une « réconciliation entre l'État et les sociétés concessionnaires », avant de conclure : « Elles sont les premières militantes du pacte de responsabilité ». François Hollande lui a répondu en se plaçant au-dessus du contentieux actuel et en plaidant pour « un règlement global et définitif autour d'un contrat de confiance » qui pourrait être signé « dans les prochains jours ».La dernière séquence de cette escapade corrézienne s'est déroulée avec l'inauguration de la nouvelle mairie de la commune rurale de Masseret (680 habitants), ouverte en juillet dernier. Le maire PS, Bernard Roux, éleveur bovin de race limousine, avait invité le président lors du dernier salon de l'agriculture. Le fait qu'il soit candidat aux prochaines départementales n'a certainement pas plaidé en sa défaveur, d'autant que François Hollande pouvait y boucler la boucle d'une journée où il aura parcouru 6 000 kilomètres, dans un village qui a donné naissance au groupe musical « Paris-Moscou ».Alain Albinet ((Tulle, correspondant))Journaliste au Monde Frédéric Lemaître (Munich, envoyé special) Un vice-président américain qui dénonce les « pratiques barbares » de Vladimir Poutine, une chancelière qui rappelle le précédent du Mur de Berlin, un ministre des affaires étrangères russe qui attribue l’origine de la crise actuelle à l'« obsession des États-Unis » de vouloir « dominer l’Europe » depuis un quart de siècle... Pour sa 51e édition, la conférence de Munich sur la sécurité qui rassemble la fine fleur de la diplomatie mondiale, avait, ce samedi 7 février, un petit parfum de guerre froide.Première à s’exprimer, Angela Merkel a prononcé un discours important, insistant sur l’engagement de l’Allemagne sur la scène internationale mais expliquant pourquoi elle ne voulait pas livrer d’armes à l’Ukraine. « Je n’imagine pas une situation où l’armée ukrainienne serait tellement équipée qu’elle impressionnerait la Russie », a justifié la chancelière allemande. « Militairement, ce conflit ne peut être gagné. C’est dur à dire mais c’est comme ça », a-t-elle ajouté. Pour elle, il faut donc « se concentrer sur une solution diplomatique et passer par des sanctions sur ce qui est notre point fort : l’économie ».Mais la chancelière a eu un débit plus rapide que d’habitude. Comme si elle était pressée d’en finir avec un discours qui n’était pas celui qu’elle aurait voulu prononcer. De retour de Moscou, elle aurait sans doute aimé pouvoir présenter un accord capable de mettre fin au conflit en Ukraine. Mais celle-ci a dû en convenir : le succès de son déplacement spectaculaire avec François Hollande à Kiev et à Moscou est loin d’être acquis. « Il n’y a pas de garantie que Poutine fera ce que nous espérons », a-t-elle reconnu.Certes, il n’est pas totalement exclu que la conversation téléphonique qu’Angela Merkel, François Hollande, Petro Porochenko et Vladimir Poutine doivent avoir dimanche ne débouche sur un accord, mais personne ne semble vraiment y croire.Porochenko aussi énigmatique que PoutineD’ailleurs, si l’on ne sait pas ce que Vladimir Poutine pense de cette médiation, Petro Porochenko est tout aussi énigmatique. Samedi, à Munich, il n’a soufflé mot du plan Merkel-Hollande, ce qui en dit long sur les réserves qu’il lui inspire.De son côté, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a eu, à Munich, quelques mots aimables pour l’initiative franco-allemande mais il s’est surtout montré extrêmement critique tant à l’égard du gouvernement ukrainien que de Washington. Il juge qu’en Ukraine, l’Union européenne « a soutenu un coup d’état » qui a débouché sur le départ du président Ianoukovitch. Il a également dénoncé « l’épuration ethnique » à laquelle se livrerait l’actuel gouvernement ukrainien, reprochant à l’Occident de ne pas réagir à « l’éradication des Juifs et des Russes » à laquelle on assisterait, selon lui, en Ukraine.Pour lui, la Crimée fait désormais partie intégrante de la Russie car les habitants l’ont décidé ainsi. Il a donc mis en avant « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Et si l’on veut la paix en Ukraine, il faut que le gouvernement de Kiev négocie avec les représentants des régions de l’est, a t-il dit, ceux-là même que le président ukrainien qualifie de « terroristes ». Le ton de l’intervention de Sergueï Lavrov, son contenu, mais aussi la tension qui régnait dans la salle : tout indique que l’on est à nouveau dans une phase de confrontation durable entre la Russie et l’Occident. Joe Biden, le vice-président américain, n’a rien fait pour démentir cette impression. Selon lui, l’administration Obama a, dès 2009, beaucoup fait pour « avoir des relations constructives avec la Russie » mais « depuis 2012, le président Poutine a choisi une autre voie ». Rappelant que les frontières sont inviolables et que « chaque nation a le droit de choisir ses alliances », Joe Biden a dit « ne pas croire à une solution militaire en Ukraine mais la Russie n’a pas le droit de faire ce qu’elle fait et le peuple ukrainien a le droit de se défendre ».Faut-il donc livrer des armes à l’Ukraine ? Comme le commente Norbert Röttgen, président de la commission des affaires étrangères au Bundestag : « Biden n’est pas allé jusqu’au bout de sa démonstration mais tout son raisonnement conduit à une telle conclusion ». Dans les milieux gouvernementaux allemands, on craint donc que la pression à Washington soit telle que le président Obama - qui recevra Angela Merkel à la Maison blanche lundi - va avoir du mal à résister. Et même si l’envoi d’armes est symbolique, il permettrait, selon l’Allemagne, à Vladimir Poutine d’armer encore plus lourdement les séparatistes. Un scénario noir face auquel l’Union européenne aura le plus grand mal à rester unie. Ce n’était donc pas seulement parce qu’elle était fatiguée qu’Angela Merkel était sombre samedi matin mais bel et bien parce que l’Allemagne ne voit pas d’issue à ce conflit à sa porte. Bien au contraire.Frédéric Lemaître (Munich, envoyé special)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar et Alexandre Lemarié Après les sifflets de Bordeaux, les sifflets de Paris. Alain Juppé a été hué par une partie des cadres de l’UMP, réunis au conseil national, samedi 7 février. Comme lors du meeting dans sa ville, l’ancien premier ministre a été chahuté lorsqu’il a appelé à un large « rassemblement de la droite et du centre », y compris le MoDem, afin de lutter contre le Front national. « Le rassemblement de la droite et du centre, c’est l’ADN et de l’UMP (…) Ne nous racontons pas d’histoire, c’est ce que nous faisons partout sur le terrain (…) Partout, il y a une union de la droite et du centre, même avec le Modem », a-t-il lancé à la tribune, en allant jusqu’à assumer de vouloir attirer à lui les suffrages « des déçus du hollandisme ». Sans se laisser impressionner par son auditoire : « Si vous voulez me siffler, sifflez-moi mais je continuerai à défendre cette idée de rassemblement de la droite et du centre. »La semaine où Sarkozy a perdu de son auraPrincipal rival de Nicolas Sarkozy à droite, Alain Juppé avait déjà été accueilli par des sifflets lors de son arrivée dans la salle de la Mutualité, en raison de son appel à voter PS pour le second tour de la législative partielle dans le Doubs, qui a lieu dimanche. Nicolas Sarkozy avait auparavant demandé à la salle de préserver l’image du parti : « Si vous aimez beaucoup, vous applaudissez beaucoup. Un peu, vous applaudissez un peu. Et si vous n’êtes pas content. Et bien vous n’applaudissez pas du tout. Mais vous donnez le sentiment que l’on est une famille indestructible car unie », a-t-il prévenu, ce qui n’a pas empêché Alain Juppé d’être malmené.L’ex-premier ministre savait à quoi s’attendre. Sur le ton de l’ironie, il avait affirmé vendredi, de sa ville de Bordeaux, qu’il préparait son « gilet pare-balles » et son « casque à boulons » pour venir au conseil national où il est intervenu dans l’après-midi, juste avant le discours de clôture de Nicolas Sarkozy. L’ancien premier ministre a tenu à assumer sa ligne. « Si l’on pense que l’on va gagner en 2017 seulement avec ceux qui ont voté pour nous en 2012, on se trompe, analyse Gilles Boyer, conseiller politique du maire de Bordeaux. Nous aurons besoin de François Bayrou et des déçus de François Hollande. Nous sommes là pour marteler nos convictions et aussi pour convaincre quelques-uns que l’on entend moins que ceux qui sifflent. »S’il veut bien s’allier avec l’UDI, l’ancien chef de l’Etat a lui exclu le parti de François Bayrou - accusé à droite d’avoir causé la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012 - du rassemblement qu’il entend opérer pour la présidentielle de 2017. Sous les applaudissements, le président de l’UMP a indiqué qu’il était d’accord pour contruire « l’alternance avec un centre déterminé à être avec nous matin, midi et soir ». Sans fermer totalement la porte au MoDem, à condition que son président batte sa coulpe : « Je suis ouvert à tous, si ceux qui votent avec la gauche reconnaissent qu’ils ont fait une erreur. »Les deux concurrents pour la primaire à droite pour la présidentielle de 2017 ont ainsi donné l’impression de rejouer le même épisode qu’à l’automne. Le 22 novembre, Alain Juppé avait été sifflé par des militants UMP lorsqu’il avait répété sa volonté de voir l’UMP organiser des primaires ouvertes avec le centre en vue de la présidentielle 2017. Nicolas Sarkozy, lui, avait déjà exclu une alliance avec le MoDem de François Bayrou, en se disant en revanche prêt pour un rassemblement avec l’UDI.La question clivante du FNLa question du FN a également ressurgi. La ligne de clivage entre les deux hommes est réelle. M. Juppé a souligné que l’UMP devait « clarifier » sa ligne politique vis-à-vis de l’extrême droite, en rejetant « toute stratégie de complaisance avec les extrêmes », jugée « suicidaire ». « La tentation existe dans notre parti », a-t-il souligné, en affirmant que 30 % des électeurs UMP du premier tour de la partielle du Doubs avaient l’intention de voter pour le FN au second. « La tentation existe aussi » chez des dirigeants de droite, a-t-il regretté, en s’indignant que « certains proposent des surenchères sur les thèses du FN, qui nous conduisent dans le mur ». « Oui, Alain, 30 % des électeurs du Doubs sont prêts à voter FN, a rétorqué Nicolas Sarkozy. Mais moi je pense que nos électeurs qui sont prêts à voter pour le FN ont envie de nous envoyer un message : 'changez et nous reviendrons'. »Quitte à s’éloigner de la base de son parti, M. Juppé continue à militer contre le « ni-ni » avec un seul objectif : incarner le point d’équilibre entre la droite et le centre lors d’une primaire très ouverte. « De toute façon, ceux qui pensent que l’on doit faire alliance avec le FN, nous ne les avons perdus depuis 25 ans et nous ne les convaincrons jamais. le corps électoral de la primaire n’était pas représenté dans cette salle. Nous restons cohérents avec nos idées. Et au final c’est peut-être ce qui paiera », estime M. Boyer.Devant une salle acquise à sa cause, Nicolas Sarkozy s’est posé en rassembleur de son parti, en essayant de faire passer Alain Juppé pour celui qui a divisé la droite. « Je veux que tu saches Alain que tout le monde respecte tes convictions mais on est pas obligé de céder à toutes les provocations et à tous les micros à chaque instant », a-t-il déclaré à la tribune, en référence au post de blog publié par le maire de Bordeaux lundi soir, dans lequel il appelait à voter PS dans le Doubs.« Nos concurrences ne sont pas une difficulté », a enchaîné M. Sarkozy. « Je ne vais pas reprocher aux autres leurs ambitions mais il y a un calendrier. Les primaires ne doivent en aucun cas polluer le travail de fond que l’on doit engager » avant les élections départementales et régionales. Pour 2017, « il y aura des primaires et chacun portera ses convictions mais cela ne doit pas nous empêcher de définir un ensemble commun de propositions pour redresser la France », a-t-il conclu.Visiblement marqué par les commentaires de la presse sur sa perte d’autorité, cette semaine, M. Sarkozy a lancé : « J’ai vu qu’on s’inquiétait que je sois mis en minorité dans ma propre famille. Mais au moins, j’aurais servi de paratonnerre. » Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié et Matthieu Goar Après avoir affiché ses divisions toute la semaine autour de la législative partielle dans le Doubs, et alors que l'autorité de Nicolas Sarkozy a été contestée, l'Union pour un mouvement populaire (UMP) tient son conseil national, samedi 7 février. A la tribune siègent, autour du président de la formation de droite, les principaux dirigeants : Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Luc Chatel et Brice Hortefeux. Les ex-premiers ministres François Fillon et Alain Juppé doivent eux prononcer un discours dans l'après-midi, avant que le président du conseil national, Jean-Pierre Raffarin, et celui du parti, Nicolas Sarkozy, closent cette journée.Devant plusieurs centaines de cadres, le parlement du parti consacre la matinée à trois thèmes principaux : l'économie, l'Europe et les sujets régaliens. A la tribune, la quasi-totalité des dirigeants ont pris la parole pour évoquer ces thèmes, en prenant soin de ne pas revenir sur le sujet qui a divisé le parti ces derniers jours : l'attitude à adopter face au duel Parti socialiste contre Front national, dimanche, au second tour de l'élection législative partielle dans le Doubs. Mais l'ombre de ce scrutin plane tout de même au-dessus de cette réunion.Laurent Wauquiez a mis les pieds dans le plat, réaffirmant sa position en faveur du « ni-ni » dans son discours. Soit la stratégie que le parti a choisie mardi lors de son bureau politique. « Je ne vote pas socialiste, car je n'ai pas les mêmes idées que les socialistes », a-t-il redit à la tribune, ajoutant qu'il ne votait pas FN non plus. « Notre famille politique mérite mieux que d'être les supplétifs du PS et du FN », a-t-il dit sous les applaudissements de la salle. « Ce qui mine l'UMP, c'est la confusion entre la droite et la gauche, avait-il déclaré dans un entretien au Parisien, publié samedi, et « c'est sur cette confusion que prospère le Front national ».Une manière d'assumer son désaccord avec Nathalie Kosciusko-Morizet, avec qui il entretient des relations exécrables. Celle-ci a appelé, comme Alain Juppé, à voter en faveur du candidat PS dans le Doubs. Dans une interview au Figaro parue samedi, Mme Kosciusko-Morizet réaffirme sa position et plaide pour une consultation des militants. « C'est une question fondamentale, donc elle a vocation à leur être posée », affirme-t-elle.SUJET TABOUEn coulisse, le débat se poursuit également. Des élus s'étonnent que le sujet qui est dans toutes les têtes soient peu évoqué, alors que l'ensemble de la direction est réunie. « Ce matin, on aurait dû avoir un vrai débat sur la position des uns et des autres sur la question du “ni-ni”, estime par exemple le député filloniste Jérôme Chartier. On a voté pour le “ni-ni” mardi, mais on aurait dû trancher la question de savoir s'il est opportun pour un parti politique de donner une consigne de vote. Le conseil national aurait été une bonne occasion. » « Cette réunion ne sert à rien. On va parler de sujets économiques après cette semaine marquée par le FN ? Un conseil national doit être politique et répondre aux questions politiques », renchérit un proche de Bruno Le Maire.Malgré une semaine compliquée, il n'a pas été question de changer l'ordre du jour. « Le conseil national n'est pas le lieu pour réfléchir à ce que nous devons faire après une défaite dans une circonscription. Il est le point de départ d'un travail de fond et de réflexion sur le diagnostic et sur les marges de manœuvre des politiques. Il doit poser des jalons, planter le décor », explique Geoffroy Didier, secrétaire national à l'animation interne.Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine, estime lui qu'il ne faut plus revenir sur le « ni-ni » mais il n'exclut pas un vote des militants : « Pourquoi ne pas faire voter les militants sur une batterie de questions, comme le choix du nom de la future formation mais aussi sur la stratégie face au FN ? »Pendant la table ronde consacrée à la « crise du système économique », un conseiller national de l'UMP a également pris la parole pour aborder la question taboue de la matinée : « Je veux revenir sur ce qui s'est passé dans le Doubs. Nous avons perdu car le FN et le PS ont un projet débile, mais ils en ont un. Nous, nous sommes en train de le construire, mais quand on va revenir au pouvoir, il va falloir l'appliquer vite. »Nicolas Sarkozy, lui, a pris la parole à plusieurs reprises — notamment sur l'Ukraine — en prenant soin de ne pas aborder ce sujet. Il s'est posé en garant de l'unité du parti, endossant à nouveau son costume de rassembleur : « Le malheur d'un parti politique, ce n'est pas d'avoir trop de talents, c'est de ne pas donner la parole à ses talents. » L'ancien chef de l'Etat paie dans les sondages cette semaine, où son leadership a été contesté. Selon un sondage Odoxa pour i-Télé et Le Parisien, publié samedi, 68 % des Français estiment que son autorité a été remise en cause. Les sympathisants de droite sont 54 % à être de cet avis.Nicolas Sarkozy met en garde contre la résurgence d'une « guerre froide »« guerre froide » entre l'Europe et la Russie et qu'on ne pouvait « pas reprocher à la Crimée d'avoir choisi la Russie ».« Nous avons une civilisation en commun avec la Russie. Les intérêts des Américains avec les Russes, ce ne sont pas les intérêts de l'Europe avec la Russie », a argué Nicolas Sarkozy, pour qui l'Ukraine « doit garder sa vocation de pont entre l'Europe et la Russie. Elle n'a pas vocation à entrer dans l'Union européenne ».Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis Il faut être socialiste et aimer la littérature de parti pour apprécier dans toutes ses subtilités la phase dite « des contributions ». Le premier round du congrès s’est achevé vendredi 6 février avec le dépôt des textes d’orientation générale de tout ce que Solférino compte de courants. Le dépôt des motions, sur lesquelles les militants sont appelés à voter, et dont doit émerger le nom du futur premier secrétaire du PS, doit s’effectuer avant le 11 avril.Les contributions donnent néanmoins une première indication sur les rapports de force au sein du Parti. Alors qu’habituellement, elles se discutent ligne à ligne, quasi sur la place publique, « l’esprit du 11 janvier » a obligé les socialistes à négocier sous le manteau. Solennité oblige, il était difficile de s’écharper pour des questions d’appareil. Une aubaine pour Jean-Christophe Cambadélis, qui entend être élu premier secrétaire en juin, lui qui occupe la fonction sur désignation du conseil national depuis avril 2014 sans avoir été encore adoubé par les militants. Alors que l’on pouvait s’attendre à une campagne assez dure sur la politique économique du gouvernement, le ton est moins critique qu’attendu.Après l’« union nationale », la politique reprend ses droitsPour remporter le congrès, M. Cambadélis a choisi la stratégie du rassemblement le plus large de ses soutiens dès la phase des contributions. Le texte, qu’il a présenté en conseil national samedi 7 février, s’intitule « Unir pour faire vivre la République ». Un programme qui rappelle furieusement celui déroulé par François Hollande lors de sa conférence de presse, jeudi 5 février.Rapport de forceLe texte se veut consensuel même s’il dresse un bilan en demi-teinte du début de quinquennat. Côté critique, la contribution exprime des regrets sur l’absence de réforme fiscale, plaide pour le retour de l’investissement dans les collectivités et pour les ciblages des aides aux entreprises qui en ont besoin. Elle propose « dix chantiers pour l’égalité » (environnement, éducation, logement ou encore accès aux services publics). Le texte s’achève sur un appel du pied aux partenaires de gauche avec la proposition d’une « fédération unitaire » face « au bloc réactionnaire à colonne frontiste », selon les termes de M. Cambadélis.La liste des signataires vise à imposer un rapport de force avant le congrès. Si les ministres ont été invités à ne signer aucune contribution, pour éviter de voir les manœuvres de congrès déstabiliser le gouvernement, la quasi-totalité des membres du secrétariat national – l’exécutif du Parti – ainsi que les représentants de François Hollande et Manuel Valls à Solférino ont paraphé le texte.Parmi les figures du Parti, on retrouve le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, les présidents de groupe à l’Assemblée Bruno Le Roux et au Sénat Didier Guillaume, l’eurodéputée Pervenche Berès et l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault. Les survivances d’anciens courants comme ceux des ex-ministres Pierre Moscovici et Vincent Peillon et de la ministre de l’écologie Ségolène Royal sont également dans la boucle. Le premier secrétaire a surtout obtenu le paraphe de 78 premiers secrétaires de fédération sur 101 départements. Les départements les plus fournis en termes de militants ont signé, à l’exception du Nord.Face à cette contribution de l’actuelle majorité, les frondeurs réunis dans « Vive la gauche » se sont mis d’accord sur un texte commun. A la différence notable que chaque courant qui compose ce collectif a également rédigé son propre texte. Autant de portes de sortie, si jamais l’aventure tourne court. « Le 11 janvier a joué un rôle dans le fait qu’on se rassemble, et qu’on ne tombe pas dans le traditionnel concours d’ego, explique l’eurodéputé Emmanuel Maurel, le patron de l’aile gauche. Mais ce n’était pas assez mûr, et en tant que courant, on a besoin de présenter notre texte avec nos camarades. » Martine Aubry « sur une ligne dure »« Maintenant la gauche » a donc déposé sa propre contribution au débat. Tout comme « Un monde d’avance », la sensibilité de Benoît Hamon, l’ancien ministre de l’éducation rejoint par les proches d’Arnaud Montebourg, et qui s’interroge encore sur la possibilité d’aller défier M. Cambadélis pour le poste de premier secrétaire.Entre la majorité actuelle et les frondeurs, naviguent plusieurs textes comme celui de Karine Berger, qui, bien que membre du secrétariat national, a refusé de signer la contribution de M. Cambadélis. Avec sa collègue députée Valérie Rabault et les membres du courant « Cohérence socialiste », elle propose un texte qui vise à refuser la logique « bloc contre bloc qui se dessine dans ce congrès, avec les frondeurs d’un côté et les légitimistes de l’autre ». Mais c’est bien Martine Aubry qui tient une partie du congrès entre ses mains. La maire de Lille a en effet choisi de faire sa propre contribution. L’ancienne première secrétaire décline dans son texte ses thèmes de prédilection : la promesse d’égalité, la réorientation de l’Europe et la citoyenneté. Elle critique également l’extension du travail du dimanche voulue par le gouvernement.Lors de ses vœux à la presse en janvier, elle avait résumé sa position : « Je lirai les autres textes, s’ils me vont, je signerai, s’ils ne me vont pas, je ferai une motion. » Une stratégie qui lui permet de conserver toutes les options ouvertes. « Martine est sur une ligne dure pour tenir les siens », décrypte un dirigeant socialiste.Martine Aubry engage le fer avec Xavier BertrandUne partie des aubrystes défend l’option Cambadélis alors que d’autres ont cosigné la motion des frondeurs. « Ça doit être un congrès d’orientation, de choix politiques, explique Christian Paul, député de la Nièvre qui appartient à la deuxième catégorie. Si le débat est artificiel, nous en paierons les conséquences. » Si les stratégies divergent, les proches de Martine Aubry s’entendent au moins sur le fait de maintenir une tension dans ce congrès que certains socialistes voudraient voir joué d’avance. Contribution de Jean-Christophe CambadélisNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 15h00 | Marc-Olivier Bherer Après les attentats qui secouèrent Paris, la France se rassembla dans la rue, le 11 janvier, pour dire son attachement aux valeurs républicaines. Mais que ce sursaut fut long à venir ! Le retour de la violence antisémite était pourtant déjà tristement évident, bien avant l’attaque contre l’Hyper Cacher. Il y a un an, le 26 janvier 2014, la haine des juifs était au cœur du « Jour de colère », un inquiétant cortège qui défilait à Paris pour dire son rejet de la présidence de François Hollande, mais aussi pour clamer « Juif ! Juif ! La France n’est pas ta France ! ».Dans un essai, l’historien et sociologue Pierre Birnbaum enquête sur les soubassements idéologiques de cette marche de la haine. Ce petit livre évoque l’un de ses précédents ouvrages qui portait, lui, sur l’affaire Dreyfus, Le Moment antisémite, un tour de France en 1898 (Fayard, 1998). L’auteur ne voit pas de filiation directe entre ces deux « moments », le premier ne trouvant qu’un « pâle écho » dans le second.Caractère social et culturelCe qui distingue l’antisémitisme d’aujourd’hui, c’est son caractère social et culturel. Il croît sur les décombres d’un monde révolu, où l’Etat exerçait une pleine autorité, sans voir ses pouvoirs rongés par la mondialisation, où la politique ne suscitait pas autant de méfiance, et où les idéologies structuraient le débat. Dans cet espace public appauvri, « un retour à des communautés imaginées protectrices » est « lourd de possibles affrontements ».Le 26 janvier 2014 s’est vu préparé par la rapide radicalisation de la mobilisation catholique contre le mariage gay, qui manifeste notamment en janvier 2013 contre la « cathophobie ». La Manif pour tous voit lui succéder des mouvements plus durs, tel le Printemps français. En janvier 2014, la « réacosphère » est au complet et compte ses troupes. Civitas et l’association Egalité et réconciliation d’Alain Soral sont là et divers mouvements de ras-le-bol, comme les « bonnets rouges ». Farida Belghoul, opposante musulmane à la « théorie du genre », et surtout Dieudonné, proche de Jean-Marie Le Pen, dont le discours antisémite est bien connu. Ces deux personnages permettent que se fasse l’alliance entre des courants identitaires a priori opposés, si ce n’est la méfiance qu’ils entretiennent à l’égard des juifs et leur rejet du jeu politique. Là se fait entendre l’écho de 1898, quand Edouard Drumont et Charles Maurras souhaitaient s’unir, « le catholique altier au fier arabe contre le juif pervers ».Cette rhétorique séduit certains Français musulmans et/ou originaires d’Afrique du Nord qui nourrissent un ressentiment né des guerres coloniales, de l’exclusion, d’une identification à la cause palestinienne. Il se traduit par un rejet de cette communauté prise pour « privilégiée », les juifs. Tandis que la violence se poursuit, l’effroi s’est emparé des Français juifs, car qui sait si le 11 janvier portera ses fruits.« Sur un nouveau moment antisémite », de Pierre Birnbaum, Fayard, 160 pages, 17 euros.Marc-Olivier BhererJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi François Hollande était attendu sur sa politique à l’égard des banlieues. Les attentats de janvier ont braqué de manière spectaculaire les projecteurs sur ces territoires relégués. Les habitants de ces quartiers populaires le vivent mal, redoutant une stigmatisation toujours plus blessante. En abordant plusieurs fois le sujet lors de sa conférence de presse, jeudi 5 février, et en employant des mots forts, le président de la République a donné le sentiment que, cette fois-ci, le rendez-vous ne serait pas manqué.La promesse de la RépubliqueLes mots ont été choisis avec soin. Le chef de l’Etat a expliqué que la France avait un devoir « lié à la promesse même de la République » à l’égard de ces populations : « faire que chacun de ses enfants puisse réussir sa vie et ne pas se sentir discriminé ou mis de côté parce qu’il vit dans un quartier. » Et d’ajouter, pour bien faire sentir qu’il a compris le message relayé depuis des semaines par les associations et les élus de banlieue, qu’il a beaucoup consultés : « Quand il y a des fatalités de destin, parce qu’on vit dans une cité (…) il y a une colère qui se traduit par la séparation et le sentiment de la ségrégation qui sont des insultes pour la République. » Le constat, juste, était posé. Les annonces plus concrètes laissent en revanche plus perplexes.S’il a évité soigneusement de reprendre le terme polémique d’« apartheid » qu’avait employé Manuel Valls pour parler de la ségrégation sociale et territoriale, François Hollande a repris l’essentiel de ses propositions. Un comité interministériel consacré au renforcement de la mixité sociale est annoncé en mars. Le président lui a assigné plusieurs objectifs : en premier lieu, celui d’une politique de peuplement. Le chef de l’Etat reprend le constat de son premier ministre qui entendait lutter contre la « ghettoïsation » à l’œuvre dans certaines villes. Il veut ainsi que la loi de Solidarité et de renouvellement urbain (SRU) – qui impose la construction de 25 % de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants – « soit strictement appliquée », afin que ces habitations soient créées « là où elles sont nécessaires ». A défaut, les sanctions seront renforcées.Peu de mesures concrètesLe bilan de cette loi, quinze ans après son adoption, est pourtant plus que mitigé : près de 50 % des communes ne respectent pas l’objectif assigné. Les villes réfractaires se trouvent presque toutes dans les banlieues aisées des grandes villes. Les maires préfèrent payer une amende plutôt que d’accueillir des pauvres. D’autres ont détourné la loi en construisant du logement intermédiaire et en choisissant leurs bénéficiaires. Le renforcement des sanctions agité par le chef de l’Etat risque fort de rester sans effet. D’autant qu’après les élections municipales de 2014 nombre de nouveaux élus ont remis en cause les projets engagés par leurs prédécesseurs. L’annonce apparaît comme une tentative de donner satisfaction aux élus souhaitant, sous couvert de « mixité sociale », repousser toujours plus loin les pauvres et les minorités ethniques. Mais sans le dire.François Hollande a ensuite adressé un signe aux associations de quartier, en assurant que son gouvernement renforcera son soutien à « l’accompagnement ». Il s’est ainsi engagé à ce que le montant des aides augmente et que les militants des quartiers soient associés dans les conseils citoyens prévus dans les futurs contrats de ville. Le budget de la politique de la ville, déjà modeste, a pourtant baissé en 2015, en passant de 496 à 457 millions d’euros. Soit 0,12 % du budget national… Quant à associer les associatifs aux politiques locales, c’est une gageure quand on voit les réticences des élus à s’ouvrir à la participation citoyenne. La coordination nationale Pas sans nous, animée par Mohamed Mechmache, a déjà fait savoir qu’elle attendait le comité interministériel pour voir ce qui « en sortirait de concret ».Une nouvelle agence nationaleEnfin, et c’est une surprise, le chef de l’Etat a annoncé la création d’une Agence nationale pour le développement économique sur les territoires. Non exclusive des autres territoires notamment ruraux, cette nouvelle agence, créée sur le modèle de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), doit « susciter la création d’entreprises » en déployant les crédits « là où c’est nécessaire ». Elle regrouperait les actions de la Caisse des dépôts, de la Banque publique d’investissement, mais sans moyens supplémentaires. De tels dispositifs d’incitation à la création d’emplois et d’entreprises existent déjà dans les quartiers, telles les zones franches urbaines, les pépinières d’entreprises et autres CitésLab. Leur efficacité est limitée, tous les rapports le disent. La mesure semble comme sortie de nulle part, telle la répétition de séquences passées : en 2005, au lendemain des émeutes, le gouvernement Villepin avait décidé, en une nuit, de créer l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé). Elle vient d’être supprimée, faute de cohérence avec le reste de la politique de la ville.Au final, beaucoup de paroles fortes et peu de mesures concrètes. Le comité interministériel de mars saura-t-il les traduire en mesures budgétaires mais aussi en investissement humain pour rattraper les retards dans l’égalité des droits ? A défaut, le discours du président de la République demeurera comme une énième mise en scène du retour de l’Etat dans les quartiers. Sans plus d’effets que médiatiques. Au risque d’une nouvelle dévaluation de la parole présidentielle dans cet électorat populaire qui avait pourtant massivement voté pour François Hollande.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Françoise Fressoz Le président de la République s’est trouvé. L’esprit du 11 janvier lui va comme un gant. Jeudi 5 février, lors de sa cinquième conférence de presse, François Hollande a rompu avec la stature défensive. ll surfe sur « cette grande fierté » qui fut aussi « un grand malheur » : la mobilisation du peuple français contre les attentats terroristes.Il le fait avec d’autant plus d’aisance que tout son être est en adéquation avec ce qu’il veut incarner : le rassemblement et la fierté d’être français, cette fierté qu’il portait déjà dans sa campagne lorsque, surgi de Corrèze sans que personne mise un euro sur son élection, il affirmait : « La France n’est pas le problème, elle est la solution. »Mise en scène guerrièreLe paradoxe est qu’il ait fallu à ce « rad’soc » pacifique une mise en scène des plus guerrières pour parvenir à ses fins. François Hollande a engagé la France au Mali, envoyé le Charles-de-Gaulle voguer vers l’Irak.Sous son quinquennat, la France a été ensanglantée. Il est chef de guerre, il prend des risques, il mène une lutte « implacable » contre le terrorisme, il montre ses muscles, il tance les autres nations : « Le terrorisme est un enjeu mondial, la France ne peut être seule à agir. » Il s’implique autant qu’il peut dans le règlement du conflit en Ukraine avec des mots qui claquent : « En Ukraine, c’est la guerre. » C’est osé, mais il n’est pas seul. Angela Merkel n’est jamais loin. Le président français n’oublie pas d’enrôler la chancelière allemande dans sa croisade pour la fierté française.Rêve gaullien de la grandeur françaiseLa France à l’avant-garde ! Le combat est éminemment symbolique. Tout ce que François Hollande n’a pu obtenir par l’économie, butant sans cesse sur les déficits et le chômage de masse, rappelé désespérément à l’ordre par la puissance allemande, il tente de le susciter par la projection extérieure de « cette voix singulière » qu’est la France. Il prolonge le rêve gaullien de la grandeur française : une nation mal en point, travaillée par ses vieux démons, mais capable de se surpasser lorsque l’essentiel est en jeu.De la guerre naîtra le sursaut, du sursaut viendra la confiance, tel est le pari. Cela ne règle au fond aucun des maux français, cela risque même de les aggraver tant la quête de cohésion encensée ce jeudi risque de geler toute audace réformatrice mais, politiquement, le jeu présidentiel est difficilement contestable. En campant la République guerrière, François Hollande verrouille comme un guerrier. Il associe symboliquement « l’unité de la République et l’union européenne », il met les populistes au défi de défaire ce nœud. Au nom des valeurs de la République, il prend la tête du combat anti-Le Pen, au moment où Nicolas Sarkozy échoue à imposer sa doctrine.L’air de rien, il contient aussi l’audace de son premier ministre dont il se garde de reprendre le mot « apartheid », qui en appelle d’autres comme la « discrimination positive » ou les « statistiques ethniques », qui ne relèvent pas à la tradition française. François Hollande est la République, toute la République, rien que la République. Et on comprend bien, à l’écouter, qu’il ne s’en laissera pas facilement déloger.fressoz@lemonde.frFrançoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.02.2015 à 05h17 • Mis à jour le01.02.2015 à 18h27 | Nicolas Chapuis Les électeurs de la 4e circonscription du Doubs étaient appelés aux urnes, dimanche 1er février, pour le premier tour de la législative partielle. Trois semaines après les attaques terroristes et un mois et demi avant les élections départementales, ce test électoral est scruté de près comme un thermomètre de l'opinion. Le taux de participation était de 34,45 % à 17 heures. Il avait atteint 65 % en 2002 et 60 % en 2007 et 2012.Le dépouillement est à suivre en direct ci-dessous, avec nos journalistes présents sur place :Tweets de https://twitter.com/lemondelive/lists/election-partielle-doubs!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Le contexte Pierre Moscovici ayant été nommé commissaire européen, il est contraint d'abandonner son poste de député du Doubs. Son suppléant, Frédéric Barbier, qui le remplaçait dans l'Hémicycle depuis 2012, voit donc son siège remis en jeu. Il a face à lui, un candidat UMP, Charles Demouge, qui avait prévu de faire une campagne locale. La candidate du Front national, Sophie Montel, semble la mieux placée pour le premier tour.Lire (édition abonnés) : Pour gagner un député dans le Doubs, le FN brandit le « péril islamiste »En 2012, Pierre Moscovici avait gagné au deuxième tour dans une triangulaire, avec 49 % des voix. Dans cette circonscription, qui regroupe une soixantaine de communes du pays de Montbéliard (mais pas la ville elle-même), la place de Peugeot PSA, premier employeur local, est prépondérante.Dans ces scrutins partiels, où traditionnellement la participation n'est pas très élevée, seuls les deux premiers candidats semblent en mesure de se qualifier. Le troisième fera les frais de la règle selon laquelle il faut avoir réuni au moins 12,5 % des inscrits pour passer la barre.Il s'agit de la 13e législative partielle depuis 2012. La gauche les a toutes perdues, à l'exception de celle de Saint-Pierre-et-Miquelon, avec la victoire de la secrétaire d'Etat radicale, chargée de la francophonie et du développement, Annick Girardin.L'enjeu Pour le PS, il s'agit de défendre un siège capital à l'Assemblée nationale. Les socialistes ont en effet perdu leur majorité absolue avec le départ du député Jean-Pierre Maggi, qui a rejoint le groupe des radicaux, début 2015. Avec 288 députés (la majorité absolue est fixée à 289 sièges), le PS sait désormais que chaque voix compte.Le PS veut également croire en ses chances d'inverser la tendance dans les législatives partielles, qui tournent mal depuis 2012. Alors que le chef de l'Etat et le premier ministre bénéficient d'un regain de popularité depuis leur gestion des attaques terroristes, la gauche espère que son électorat se mobilisera davantage que lors des municipales et des européennes. Mais la liste socialiste n'a pas réussi à faire l'unité à gauche, et sera concurrencée par une alliance entre le Front de gauche, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et le Mouvement républicain et citoyen (MRC).L'UMP espère de son côté qu'il n'y aura pas d'effet post-11-janvier sur l'électorat, et qu'elle pourra récupérer cette circonscription qu'elle avait tenue entre 2002 et 2007.Le FN, qui devrait arriver en première position au premier tour, semble mal engagé pour gagner au deuxième tour, quel que soit l'adversaire. Marine Le Pen veut tout de même croire aux chances du parti d'extrême droite d'obtenir un troisième député à l'Assemblée nationale.La campagne Alors que la plupart des candidats avaient prévu de faire une campagne locale, les événements du début du mois de janvier ont modifié la donne. Les projecteurs ont été mis sur cette circonscription, premier sondage sur le terrain de l'état de l'opinion.Beaucoup de figures nationales ont fait le déplacement. Marine Le Pen est venue soutenir la candidate frontiste, Sophie Montel, à laquelle ses adversaires reprochent son absence de campagne, en ne distribuant quasiment aucun tract et en n'organisant aucun événement. Côté UMP, Laurent Wauquiez a fait le déplacement pour suivre M. Demouge. Nicolas Sarkozy se réserve la possibilité de se rendre sur place dans l'entre-deux-tours.Lire le reportage : Législative partielle : l’UMP veut solder les années Moscovici dans le DoubsEnfin pour les socialistes, Manuel Valls a tenu un meeting à Audincourt, la plus grosse ville de la circonscription, mardi 27 janvier. La réunion a été perturbée par la CGT, qui a coupé le courant pendant une heure, puis par des irruptions dans la salle, notamment de la part de « défenseurs de l'office notarial », face à la loi Macron. Le premier ministre a quand même pu prononcer son discours, dans lequel il a lancé un appel à la mobilisation des électeurs. Car chacun sait que le taux de participation sera l'un des enjeux majeurs de ce premier tour.Lire le reportage : Dans le Doubs, Manuel Valls défend « l’ordre républicain » au milieu du chahutNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié L'essentielXavier Bertrand se porte candidat aux élections régionales de décembre 2015 pour la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.Il pourrait y affronter la présidente du Front National, Marine Le Pen.Une victoire aux régionales pourrait lui servir de tremplin pour la primaire UMP de 2016, à laquelle il ne renonce pas. C'est désormais officiel : Xavier Bertrand se lance dans la campagne des élections régionales. Le député de l'Aisne a décidé de partir à l'assaut de la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, lors du scrutin qui aura lieu en décembre 2015, a-t-il annoncé dans un entretien à La Voix du Nord dimanche 1er février. Sa candidature était pressentie depuis plusieurs semaines, mais il n'avait jusque-là rien dit de ses intentions.Dans le « Grand Rendez-Vous » i-Télé-Europe 1-Le Monde, dimanche matin, M. Bertrand a voulu montrer son engagement total dans ce « défi », plaçant l'emploi en tête de ses préoccupations. « Je m'engage personnellement, et je m'engage totalement », a-t-il déclaré, avant de tendre la main à l'UDI et Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT). UN TREMPLIN POUR SES AMBITIONS NATIONALESM. Bertrand a cependant affirmé qu'il « continue à être candidat à la primaire UMP de 2016 », préalable à la présidentielle de 2017. Comment concilier engagement régional et national ? Xavier Bertrand entend lier « dimension nationale et passion régionale » en prenant pour exemple l'ancien premier ministre socialiste et ancien maire de Lille, Pierre Mauroy. L'ancien ministre du travail fait le pari qu'une victoire aux régionales pourrait lui servir de tremplin pour ses ambitions nationales. Avec un succès fin 2015 dans ce fief de gauche, il sortirait renforcé de ce combat électoral. De quoi le relancer dans la course élyséenne à droite, où il est largement distancé dans les sondages par ses rivaux pour la primaire : Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire.Voir notre infographie : Quelles troupes pour Sarkozy, Juppé et les autres en 2016 ?JOUER LE REMPART CONTRE LE FNConcourir dans cette région s'avère un choix stratégique. Le maire de Saint-Quentin (Aisne) pourrait en effet avoir à y affronter Marine Le Pen, même si la présidente du FN hésite à prendre le risque de subir une défaite avant la présidentielle de 2017. Si elle concourait, M. Bertrand pourrait se poser comme un rempart à l'extrême droite, et affaiblir la patronne du parti frontiste, donnée en tête du premier tour de la présidentielle dans plusieurs sondages. « Combattre Marine Le Pen donnerait un vrai statut à Bertrand car cela serait un duel très symbolique », remarque un ténor de l'UMP. La région Nord-Pas-de-Calais-Picardie est celle où le FN nourrit le plus d'ambitions aux régionales, avec celle de Provence-Alpes-Côte d'Azur, où Jean-Marie Le Pen sera candidat.M. Bertrand s'est dit prêt, dimanche matin, à « combattre les impostures » de Marine Le Pen, sans pour autant se positionner sur un éventuel front républicain pour lui faire barrage. M. Bertrand a développé un discours offensif sur les questions sécuritaires. A la tête de la région, il renforcerait « les effectifs de sécurité ferroviaire » en y installant des caméras de vidéosurveillance. Il appelle par ailleurs à une « offensive républicaine », veut faire respecter l'interdiction de la burqa, et invoque la « tolérance zéro » face aux « ennemis de l'intérieur » qui, « par milliers », sont partis faire le djihad avant de revenir : « On doit les mettre hors d'état de nuire. (…) La menace est forte et présente. Nous sommes dans une guerre à mort. Ça sera eux ou nous. »Lire (édition abonnés) : Le FN se prépare aux batailles électorales de 2015Un temps pressentie, Martine Aubry a finalement renoncé à se présenter dans cette région issue de la fusion des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie dans le cadre de la réforme territoriale. Elle a préféré laisser la place à un de ses proches. Le candidat du PS sera Pierre de Saintignon, premier vice-président de la région Nord-Pas-de-Calais et premier adjoint de Martine Aubry à la ville de Lille. Il est déjà entré en campagne depuis le 8 septembre dernier, soit plus d'un an avant le scrutin, prévu pour la fin 2015.PORTÉ PAR L'UMPAu sein de l'UMP, plusieurs ténors voient d'un bon œil la candidature de Xavier Bertrand dans cette région, estimant qu'il est le seul en mesure de rassembler la droite locale pour ce scrutin. Depuis plusieurs semaines, Gérald Darmanin, député du Nord et maire de Tourcoing, s'était lancé dans un match à distance dans la presse locale avec Marc-Philippe Daubresse, président de l'UMP du Nord, député et maire de Lambersart, afin d'obtenir l'investiture aux régionales.M. Darmanin, porte-parole de Nicolas Sarkozy lors de la campagne pour la présidence de l'UMP et soutien de l'ancien ministre du travail, a appelé publiquement son « parrain » en politique à se lancer, en soulignant qu'il lui laisserait la priorité. M. Bertrand a affirmé à La Voix du Nord qu'il serait son directeur de campagne.Idem pour M. Daubresse. Le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, a également poussé la candidature de son ancien ministre dans cette région. « Je souhaite que Xavier Bertrand soit notre candidat aux régionales », a-t-il déclaré jeudi 29 janvier, lors d'un déplacement à Tourcoing (Nord).Lire aussi (édition abonnés) : Les régionales réveillent des tensions à l’UMPAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano Officiellement, il n'a rien à voir avec Marine Le Pen. La masse des témoignages récoltés par la presse à longueur d'enquêtes depuis plusieurs années ne laisse pourtant guère de doute : Jeanne, le microparti de la nébuleuse frontiste, dans le viseur de la justice, est bien la machine de guerre de la présidente du Front national, même si son nom n'apparaît nulle part dans ses statuts.Créée à l'automne 2010 pour l'aider à succéder à son père, cette structure est au cœur du « système Le Pen », qui doit préparer sa candidature pour l'élection présidentielle de 2017. L'information judiciaire confiée en avril 2014 aux juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi a donné lieu, le 23 janvier, à la mise en examen de Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen, soupçonné d'être l'un des principaux bénéficiaires du système mis en place autour de Jeanne.Si l'enquête n'a pas encore livré toutes ses conclusions, la seule étude des comptes de campagne du microparti, disponibles en ligne, permet de se faire une idée des mécanismes en jeu.Des recettes par millionsBien davantage qu'un simple microparti censé soutenir la carrière politique de Marine Le Pen, Jeanne manipule une manne financière qui n'a rien à envier aux grands partis de la vie politique française. En 2012, année présidentielle, le microparti était la quatrième formation politique en termes de rentrées financières, à 9,6 millions d'euros, derrière le PS, l'UMP et le PCF... mais devant le FN.Chez Jeanne, l'argent ne provient pas des cotisations d'adhérents : elles s'élèvent à peine à 120 à 180 euros annuels au total. Ce n'est pas non plus une structure de recueil discret de dons, comme pouvait l'être Cotelec, le microparti de Jean-Marie Le Pen. Aucun don n'a été enregistré en 2013, contre à peine 11 500 euros en 2011.L'essentiel des recettes provient des « produits d'exploitation », qui font de Jeanne une véritable PME au service de et servie par la galaxie frontiste. En 2011 et 2012, plus de 90 % des rentrées d'argent de Jeanne étaient constituées de la facturation des « services rendus aux candidats pour les campagnes électorales ». Essentiellement les « kits de campagne » (tracts, affiches, sites Web...) de 16 500 euros proposés – puis quasiment imposés – à l'ensemble des candidats du Front national (99 % des candidats aux législatives de 2012 y ont souscrit, selon l'ancien commissaire aux comptes de Jeanne).Ces kits sont au cœur des soupçons des juges : fabriqués par la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, l'un des plus proches conseillers de l'ombre de Marine Le Pen, ils auraient été largement surfacturés aux candidats frontistes, qui les payaient grâce au financement public des campagnes électorales en cas de score supérieur à 5 %. En plus de bénéficier à Riwal, qui a réalisé, selon L'Obs, plus de 2 millions de marge en 2012, ce mécanisme a peut-être profité à Jeanne, qui aurait pris des marges au passage en tant qu'intermédiaire.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; } .camembert{ width:100%; float:left; } #troiscamemberts{ width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; padding-left:10px; padding-top:5px; }Les recettes de « Jeanne »$("#container_1422620651096 .graphe").css("height", 300)$("#container_1422620651096 .title").empty()if ("En 2011"!= ""){En 2011")}$("#container_1422620651096 .subtitle").empty()if ("L'intégralité des produits d'exploitation provient de la "facturation des services rendus aux candidats pour les campagnes électorales". Les recettes des cotisations d'adhérents (180 €) sont trop faibles pour apparaître sur le graphique."!= ""){L'intégralité des produits d'exploitation provient de la "facturation des services rendus aux candidats pour les campagnes électorales". Les recettes des cotisations d'adhérents (180 €) sont trop faibles pour apparaître sur le graphique.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422620651096 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, spacingTop: 0, marginTop:0, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/comptes-des-partis-et-groupements-politiques/", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"CNCCFP", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels: { enabled: false,{point.name}: {point.percentage:.1f} %', distance: 10, style: { color: (Highcharts.theme && Highcharts.theme.contrastTextColor) || 'black' } }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Cotisations des adhérents","Produits financiers","Dons de personnes physiques","Produits d’exploitation"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" €", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"vertical", verticalAlign:"middle", labelFormatter: function () { console.log(this) return this.name + ' : '+Highcharts.numberFormat(this.percentage,1)+' %'; }, align:"right", y:-10},series:[ { "name": 2011, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ { "name": "Cotisations des adhérents", "y": 180, "visible": true }, { "name": "Produits financiers", "y": 114263, "visible": true }, { "name": "Dons de personnes physiques", "y": 11500, "visible": true }, { "name": "Produits d’exploitation", "y": 1854381, "visible": true } ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1422620651096 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}$("#container_1422620651097 .graphe").css("height", 300)$("#container_1422620651097 .title").empty()if ("En 2012"!= ""){En 2012")}$("#container_1422620651097 .subtitle").empty()if ("L'intégralité des produits d'exploitation provient de la "facturation des services rendus aux candidats pour les campagnes électorales". Les recettes des cotisations d'adhérents (150 €) sont trop faibles pour apparaître sur le graphique."!= ""){L'intégralité des produits d'exploitation provient de la "facturation des services rendus aux candidats pour les campagnes électorales". 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Les recettes des cotisations d'adhérents (180 €) sont trop faibles pour apparaître sur le graphique."!= ""){Les recettes des cotisations d'adhérents (120 €) sont trop faibles pour apparaître sur le graphique.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422620651098 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, spacingTop: 0, marginTop:0, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/comptes-des-partis-et-groupements-politiques/", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"CNCCFP", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels: { enabled: false,{point.name}: {point.percentage:.1f} %', distance: 10, style: { color: (Highcharts.theme && Highcharts.theme.contrastTextColor) || 'black' } }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Cotisations des adhérents","Produits financiers","Dons de personnes physiques","Produits d’exploitation","Reprise sur provisions et amortissements"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" €", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"vertical", verticalAlign:"middle", labelFormatter: function () { console.log(this) return this.name + ' : '+Highcharts.numberFormat(this.percentage,1)+' %'; }, align:"right", y:-10},series:[ { "name": 2013, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ { "name": "Cotisations des adhérents", "y": 120, "visible": true }, { "name": "Produits financiers", "y": 49751, "visible": true }, { "name": "Dons de personnes physiques", "y": 0, "showInLegend": false }, { "name": "Produits d’exploitation", "y": 693150, "visible": true }, {et amortissements", "y": 500923, "visible": true }, ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1422620651098 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Le reste des recettes de Jeanne vient pour l'essentiel des « produits financiers », qui correspondent à un autre volet des soupçons des juges chargés de l'instruction : pour financer leur fameux « kit de campagne » de 16 500 euros, les candidats frontistes aux législatives se sont quasiment tous vu proposer par le microparti un prêt standard de... 16 500 euros, avec un taux d'intérêt (6,5 %) bien supérieur à celui proposé par les banques.L'occasion pour la « banque » improvisée Jeanne d'empocher au passage un joli pactole. Pour se justifier, l'état-major du FN explique qu'il s'agit là du seul moyen de contourner la réticence des banques à financer ses candidats. A quoi sert cet argent ?En face de toutes ces recettes, le fonctionnement de la machine Jeanne ne pèse pas bien lourd : à peine 5 000 euros annuels de salaires (charges comprises) en 2013, 271 euros de loyers en 2012 (mais plus rien en 2013), et quelques milliers d'euros en déplacements.La lecture des comptes nous apprend que les plus gros postes de dépenses sont :la « propagande et communication », qui a coûté au microparti plus de 8 millions en 2012, lors de la campagne de Marine Le Pen, et seulement 630 000 euros en 2013 ;les « autres charges externes », non détaillées, qui peuvent aller de l'achat de matériel à la location de salles, qui ont culminé à 730 000 euros en 2012.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; } .camembert{ width:100%; float:left; } #troiscamemberts{ width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; padding-left:10px; padding-top:5px; }Les dépenses de « Jeanne » $("#container_1422620651086 .graphe").css("height", 260)$("#container_1422620651086 .title").empty()if ("En 2011"!= ""){En 2011")}$("#container_1422620651086 .subtitle").empty()if ("L'intégralité des produits d'exploitation provient de la "facturation des services rendus aux candidats pour les campagnes électorales". 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Pas de quoi vider les caisses de Jeanne ; pourtant, le parti affiche chaque année un bilan en pertes (près de 300 000 euros en 2013). L'explication est simple : le microparti met chaque année de côté un demi-million d'euros dans ses « dotations aux amortissements et provisions », un poste des comptes censé anticiper les dépenses à venir l'année suivante. Un magot qui pourrait servir à Marine Le Pen de cagnotte en vue de l'élection présidentielle de 2017.Tout cela est-il illégal ?En soi, le montage mis en place autour de Jeanne et Riwal n'est pas illégal. Cependant, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) et, derrière elle, les juges, s'interrogent sur plusieurs aspects potentiellement frauduleux :Jeanne peut-il prêter de l'argent ?Oui, rien de l'interdit, mais tout est question de mesure. La justice pourrait considérer qu'en industrialisant ce système de prêts, Jeanne s'est mis en contravention de la loi, qui « interdit à toute personne autre qu'un établissement de crédit d'effectuer des opérations de banque à titre habituel ».La loi autorise bien une formation politique A à prêter de l'argent à un parti B, mais seulement si l'emprunt « relaie » un prêt bancaire consenti par A, avec les mêmes intérêts. Il était donc a priori interdit à Jeanne de puiser dans ses fonds propres pour consentir un prêt aux candidats frontistes.L'autre problème vient du fait que les candidats frontistes ont déclaré les (gros) intérêts payés avec le remboursement du prêt comme frais de campagne, pour pouvoir se les faire rembourser par l'Etat. Indirectement, l'Etat a donc financé la gourmandise financière de Jeanne – à hauteur de 400 000 euros pour les seules législatives de 2012, selon l'Obs.Marine Le Pen avait déjà ainsi tenté d'incorporer à ses comptes de la campagne présidentielle de 2012 les intérêts des prêts que lui avaient consentis le micro-parti de Jean-Marie Le Pen, Cotelec (319 000 euros pour un prêt de 4,5 millions) et Jeanne (19 000 euros d'intérêts pour un prêt de 450 000 euros). Elle s'était alors fait rappeler à l'ordre par la CNCCFP, qui rappelait que les prêts entre deux formations politiques ne doivent pas « procurer un enrichissement sans cause » au prêteur.En revanche, pour l'instant, la CNCCFP n'a annulé aucun compte de campagne de candidat frontiste aux législatives pour ce motif, même si elle a rectifié plusieurs irrégularités.Des prêts imposés ?Selon Mediapart, certains candidats frontistes ont déclaré aux juges ne pas avoir été mis au courant du prêt qu'ils avaient souscrit auprès de Jeanne. Un tel contrat forcé, forcément paraphé avec une signature frauduleuse, relèverait du faux et usage de faux et de l'escroquerie. Les motifs retenus pour la mise en examen de Frédéric Chatillon, le 23 janvier.Des contrats antidatés ?Toujours selon Mediapart, l'entourage de Marine Le Pen aurait demandé à certains candidats d'antidater des conventions de prêt avec Jeanne qui n'avaient pas été signés dans les temps, c'est-à-dire pendant la campagne.Des prestations surfacturées ?De nombreux témoignages et éléments matériels suggèrent que le kit de 16 500 euros était largement surfacturé aux candidats (et donc à l'Etat, qui remboursait les frais de campagne des candidats dépassant les 5 %). Selon une enquête de l'Obs, certaines prestations étaient facturées jusqu'à cinq fois le prix du marché, ce qui aurait eu pour but d'accroître la marge de Riwal.Cet article a été modifié le samedi 31 janvier à 20 h 45, corrigeant une imprécision de son auteur sur l'objet des dépenses courantes de Jeanne.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (à Pékin, envoyé spécial) Depuis Pékin, Manuel Valls n’a pas seulement adressé un message aux investisseurs chinois. Le premier ministre a également profité de sa visite officielle en République populaire de Chine pour envoyer un message très politique à la France et plus particulièrement à la gauche française. Un message qui peut se résumer ainsi : il ne faudra pas compter sur lui pour engager un bras de fer avec François Hollande en vue de l’élection présidentielle de 2017. M. Valls l’avait déjà laissé entendre depuis de longs mois, mais il a été rarement aussi clair que cette fois-ci.Valls en Chine : comme un chef d’Etat…Bien sûr, le chef du gouvernement a noté que son voyage en Chine était interprété par beaucoup comme un déplacement à la voilure quasi présidentielle, et pas seulement parce qu’il a emprunté pour l’occasion l’Airbus A330 du chef de l’Etat pour l’effectuer. Bien sûr, il a passé deux journées complètes à Pékin à expliquer vouloir nouer des relations « très franches et très directes » avec les principaux dirigeants chinois, le président Xi Jinping et son premier ministre Li Keqiang en tête.Participant à la délégation française entourant M. Valls, le sénateur UMP Jean-Pierre Raffarin, interlocuteur privilégié de la Chine, l’a d’ailleurs noté, en rappelant que ses hauts dignitaires du régime « investissent beaucoup sur le long terme » et qu’ils « pensent à l’avenir » lorsqu’ils dialoguent avec l’ancien ministre de l’intérieur, un « homme politique jeune » à leurs yeux et promis à « une belle carrière ». Surtout, le premier ministre a eu vent des deux sondages IFOP et CSA, paru coup sur coup jeudi et vendredi en France, qui le donnent en meilleure position à gauche que François Hollande pour la prochaine présidentielle, notamment face à Marine Le Pen. Pas question pour lui de laisser s’installer une pareille petite musique politique à vingt-huit mois de l’élection, surtout après la crise des attentats du début du mois dont il n’a eu de cesse de vanter la gestion « fusionnelle » avec le chef de l’Etat.Marine Le Pen en tête en 2017, des sondages à lire avec prudence« Je ne peux pas être sur un autre chemin que François Hollande », a tenu à expliquer depuis Pékin M. Valls aux journalistes français qui l’accompagnent. Et d’affirmer qu’il « ne confon [d] jamais le rôle des uns et des autres : le président de la République a été élu au suffrage universel, c’est lui et lui seul qui dispose de cette légitimité, le premier ministre, lui, est nommé ».« Un premier ministre fort »M. Valls refuse d’entrer dans un jeu stratégique régulièrement nourri par des sondages qui le donneraient mieux placé que M. Hollande. « Si je commence à rentrer dans ce questionnement, je perdrais cet équilibre et la qualité de ma relation avec le président de la République, mais aussi avec les Français », assure-t-il. Impossible donc d’envisager le moindre destin personnel à court terme, à commencer par 2017, malgré sa popularité en hausse.« Les Français n’attendent pas de moi que je me prépare à telle ou telle échéance, ils attendent de moi que j’assume pleinement ma fonction », précise-t-il. Et cette fonction, c’est celle d’un premier ministre à l’image du profil-type dessiné par François Hollande : « Quand le président de la République me nomme, il veut aussi un premier ministre fort, qui existe et lui apporte quelque chose », décrypte-t-il. Son prédécesseur à Matignon, Jean-Marc Ayrault, appréciera sans doute un tel antiportrait chinois.Exit donc Manuel Valls pour 2017, et ce de manière définitive ? Les prochains mois le dirons mais, le chef du gouvernement le jure, « il ne baratine pas ». A ses yeux, même s’il se refuse à parler à sa place, le candidat socialiste à la prochaine présidentielle ne peut être que François Hollande et celui-ci, jure-t-il, « retrouvera progressivement la confiance des Français parce qu’il est le président ».Bastien Bonnefous (à Pékin, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.01.2015 à 16h42 • Mis à jour le30.01.2015 à 16h48 | Martine Valo A l’Assemblée nationale, l’examen du projet de loi Macron n’en était pas encore arrivé au tour de l’article 28 que celui-ci animait déjà la séance de questions au gouvernement mercredi 28 janvier. En réponse à l’inquiétude exprimée à son sujet par la députée écologiste Michèle Bonneton, Ségolène Royal s’est voulue conciliante : « Le gouvernement est tout à fait ouvert au dépôt et au vote d’un amendemement destiné à garantir la non-régression en matière de droit à l’environnement. »Le texte que défend le ministre de l’économie compte suffisamment d’opposants pour que cette bonne volonté ne passe pas inaperçue. Censé « moderniser le droit de l’environnement (…) au bénéfice, notamment, des entreprises et qui vise à accélérer la réalisation des projets publics et privés », il est dans le collimateur des écologistes, de certains socialistes et de communistes. En effet, afin de « faciliter les relations entre l’administration et les porteurs de projets ayant des incidences sur l’environnement », la loi propose de confier au gouvernement le pouvoir de décider lui-même par ordonnance des règles du jeu en la matière. Ce recadrage pourrait aider à venir à bout d’une bonne partie des recours déposés par les opposants « aux grands chantiers », comme le barrage de Sivens. Révision des délais d’autorisationL’idée est répandue qu’en France la moindre réalisation est soumise à un mille-feuille de procédures formelles, à un enchevêtrement d’obligations réglementaires responsables de délais à rallonge avant de sortir de terre. Un motif suffisant pour confier à l’administration publique le soin de trancher tout cela sans passer par le Parlement ? Plus d’un député y trouve à redire. Les élus Verts répètent à l’envi leur contrariété, « on nous demande un chèque en blanc ! », tandis que Sabine Buis (PS) avait un temps envisagé de déposer un amendement demandant la suppression pure et simple de ce fameux article 28. Ceux qui l’entourent, de 26 à 30, sont d’ailleurs aussi décriés.Car le texte d’Emmanuel Macron balaie très large sur le terrain de l’environnement. Il veut ainsi revoir les délais d’autorisation dans le secteur de l’urbanisme, la façon d’évaluer les impacts sur la nature. Il souhaite en outre confier à une autorité unique le soin d’instruire et de délivrer le feu vert pour des installations classées de type industriel ou agricole. Ses ambitions de réforme touchent aux compétences des élus locaux, à l’indépendance de l’autorité environnementale en région, à un éventuel pouvoir de substitution des préfets vis-à-vis des maires ayant refusé un permis de construire… Surtout, il imagine réformer par ordonnance les modalités de concertation des citoyens.« C’est Bercy qui dicte sa loi ! »« On va restreindre la participation du public, réduire sa capacité d’action en supprimant, par exemple, le pouvoir de démolition des constructions illégales sauf dans quelques zones protégées très sensibles, dénonce Jean-Louis Rouméguas (EELV). C’est Bercy qui dicte sa loi ! Ils veulent sécuriser les projets économiques, pas l’environnement. Mais le droit dans ce domaine est par sa nature même sujet à débat. »Non seulement la loi Macron illustre les hésitations du gouvernement, tiraillé entre exigences de l’économie et de la protection de la nature, mais elle ouvre aussi la boîte de Pandore. Certains parlementaires socialistes en profitent ainsi pour demander que le Code minier soit remis sur la table. L’ancienne ministre de l’écologie, Delphine Batho, ne se prive pas de souligner les contradictions du moment. « Cette politique est illisible, assure-t-elle. On ne peut pas d’un côté dire, après les affaires de Sivens, de Notre-Dame-des-Landes ou du Center Parcs de Roybon, qu’il faut davantage de démocratie participative, comme l’a déclaré le président de la République, et vouloir court-circuiter le Parlement ! » Pour la députée socialiste : « Ce ne sont pas quelques aspects techniques que le gouvernement veut gérer par ordonnances, mais les principes mêmes du débat public touchant aux questions environnementales. »Lors de la Conférence environnementale de novembre 2014, peu après le choc causé par la mort du jeune opposant Rémi Fraisse sur le site de Sivens dans le Tarn, François Hollande avait demandé l’ouverture d’un chantier de réflexion sur les moyens de favoriser une démocratie participative, « la seule manière de garantir, dans la transparence et la responsabilité, aussi bien la préservation de la nature que (…) le développement économique », avait-il solennellement déclaré. Un bon levier aussi pour désamorcer l’émergence de « zones à défendre », les ZAD, et autres mouvements de protestation qui se multiplient sur le territoire. Le président de la République suggérait même l’idée de référendums locaux.« Sivens a eu l’effet d’une claque »Le 6 janvier, le Conseil national de la transition écologique (CNTE) – une structure qui réunit plusieurs collèges : syndicats, élus locaux, parlementaires, associations entre autres – était prévenu qu’il allait devoir s’atteler sérieusement à ce dossier. Auparavant, cette instance avait surtout planché – elle aussi – sur la simplification du droit en matière d’environnement. « Voilà des mois qu’il n’était question que de modernisation des procédures, il fallait imaginer comment faire toujours plus simple, toujours plus court, témoigne Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de France Nature Environnement (FNE), qui siège au CNTE. Et puis il y a eu Sivens, qui a fait l’effet d’une claque à tout le monde. Chacun ou presque a alors senti qu’il fallait prendre le chantier de la démocratie au sérieux. »La démocratie environnementale reste à inventerJury de citoyensLes référendums locaux, en revanche, ne convainquent guère les associations, qui leur reprochent d’être trop sujets à débat, ne serait-ce que pour en définir le bon périmètre. La Fondation Nicolas Hulot lance pour sa part l’idée d’une sorte de jury composé de citoyens tirés au sort. « Le gouvernement n’a rien à gagner avec cet article 28 qui ne constitue pas le cœur de la loi Macron, analyse Matthieu Orphelin, porte-parole de la fondation. Ce serait un signal trop négatif vis-à-vis de l’opinion et il ne permettra pas aux projets mal engagés au départ d’aller plus vite. »Ségolène Royal a indiqué qu’elle envisage de glisser quelques-unes des dispositions émanant des réflexions du CNTE dans son projet de loi sur la biodiversité, qui doit aboutir en mars, voire dans un autre texte législatif à l’automne. Or ce n’est là ni le rythme, ni l’esprit de la loi Macron. Quant aux fameuses ordonnances décriées, la ministre de l’écologie se veut, une fois encore, rassurante sur celles qui concernent son portefeuille. Elle a promis qu’elle superviserait leur rédaction et consulterait le CNTE.L’avocat spécialisé Arnaud Gossement rappelle, lui, en guise de conclusion que le droit à l’environnement est à 90 % lié à des cadres européens. Réformer à coups d’ordonnances n’est pas-être pas la plus subtile façon de tenir compte de cet enjeu-là.Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Le monde politico-médiatique raffole des voyages dans le futur. Cette semaine, deux sondages, un de l’institut IFOP pour Marianne et l’autre de CSA pour RTL, ont analysé les intentions de vote des Français pour l’élection présidentielle de 2017, « si le premier tour avait lieu dimanche prochain ».Chaque fois, le constat est le même : Marine Le Pen arriverait en tête du premier tour avec un score situé entre 29 % et 31 % selon l’IFOP, et entre 29 % et 33 % chez CSA.Dans tous les cas, la présidente du FN perd au second tour. Et ce, quels que soient les adversaires envisagés puisque les deux instituts ont testé quatre hypothèses en confrontant Mme Le Pen à François Hollande, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.Ces enquêtes ont permis à Marianne de titrer en couverture de son numéro du vendredi 30 janvier : « Marine Le Pen à 30 % ! » Ce dont s’est félicitée l’intéressée en tweetant : « Malgré la récente propagande médiatique, l’IFOP me crédite de 30 % à la présidentielle. Mobilisation générale pour les départementales ! MLP ».Malgré la récente propagande médiatique, l'IFOP me crédite de 30% à la présidentielle. Mobilisation générale pour les départementales ! MLP— Marine Le Pen (@MLP_officiel) January 29, 2015Ces enquêtes sont de plus en plus demandées par les médias. Selon le chercheur Alexandre Dézé, maître de conférences à l’université Montpellier-I et spécialiste des enquêtes d’opinion, ce sont en moyenne 2,5 sondages en rapport avec la politique qui sont publiés chaque jour en France.En vue de l’élection présidentielle de 1981, une centaine d’enquêtes sur les intentions de vote avaient été produites. En 2012, ce sont plus de 400 sondages de ce type qui ont été commandés. Certaines de ces études, bien promues en une des journaux, permettent de doper les ventes : en octobre 2013, Le Nouvel Observateur avait ainsi augmenté ses ventes de 30 % avec sa une sur un sondage qui annonçait le FN en tête des élections européennes, à plus de six mois du scrutin.Lire le décryptage des Décodeurs : Comment juger de la pertinence d'un sondage ?Des biais scientifiquesReprises par de nombreux médias, les deux récentes enquêtes sont pourtant à analyser avec d’infinies précautions. Le premier biais évident est celui de la temporalité. La présidentielle aura lieu dans un peu moins de vingt-sept mois. D’ici là, le flot de l’actualité aura charrié son lot d’annonces.Comment ira l’économie à cette date ? Où en sera-t-on de la menace terroriste, alors que la France vient de subir des attaques traumatisantes ? Dans quel état sera la courbe du chômage ? Il est très difficile de savoir à quel point l’actualité immédiate influence sur le vote. En 2002, Jean-Marie Le Pen avait progressé de plus de deux points (de 12 à 14,5 %) dans les dix derniers précédant le premier tour. Certains avaient pointé l’influence d’un fait divers, l’agression de Paul Voise qui avait ému la population. En 2012, les attentats commis par Mohamed Merah, un mois avant le premier tour, n’avaient pas changé la donne.Dans sa note, l’IFOP publie d’ailleurs un avertissement où il est précisé que ces résultats sont une « indication significative de l’état des rapports de force actuels dans la perspective du prochain scrutin présidentiel » mais « en aucun cas ils ne constituent un élément prédictif des résultats le jour du vote ». « Ce n’est pas un sondage sur l’élection mais une estimation des forces électorales après les événements liés à Charlie Hebdo. Est-ce que ces attentats ont fait bouger les lignes ? Il est significatif de voir François Hollande passer de 14 à 21 % depuis notre dernier sondage de septembre », analyse Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP.Autre biais : pour des sondages sur la présidentielle très en amont de l’échéance, il est impossible de savoir quels seront les candidats. Dans un sondage Sofres publié en août 2010, Dominique Strauss-Kahn caracolait à 24 % d’intentions de vote (59 % au second tour). A l’époque, Dominique de Villepin, qui ne se présentera finalement pas, était régulièrement testé. En septembre 2006, toujours selon la Sofres, Ségolène Royal émargeait à 34 % au premier tour, elle réalisera 25,87 % des voix.« On teste et donc on impose dans les esprits des candidats qui ne le seront pas forcément », estime Alexandre Dézé. Dans l’enquête de l’IFOP, il y a par exemple quatre candidatures de la gauche radicale, dont Philippe Poutou qui ne sera sans doute pas candidat. Par ailleurs, auront-ils tous leurs 500 signatures ? Or, les électeurs se déterminent en fonction de l’offre politique qui leur est proposée le jour J. « Il peut évidemment se passer beaucoup de choses. Par contre entre 2010 et 2012, toutes les enquêtes ont donné Nicolas Sarkozy perdant au second tour, ce qui a été le cas », rappelle M. Dabi.La cuisine des coefficients de redressementUn des autres biais scientifiques est d’ordre technique. Ces deux sondages sont faits sur Internet. Lorsqu’ils réalisent des enquêtes par téléphone, les instituts construisent un échantillon par quotas (âge, emploi, sexe, etc.) en téléphonant à des personnes ciblées. Les méthodes de constitution des quotas sur Internet sont plus floues.L’estimation des intentions de vote FN reste en tout cas très compliqué. Selon M. Dézé, cliquer sur le vote Marine Le Pen est plus simple que de le dire au téléphone. « Alors qu’elle est généralement sous-évaluée par téléphone, l’intention de vote FN aurait tendance à être surévalué en ligne », analyse M. Dézé qui explique que ce sont des personnes plus politisées et militantes qui participent volontairement à ce genre de sondages. Le « désir » de vote pour Marine Le Pen est sans doute aussi redressé et corrigé grâce à des coefficients gardés secrets par les instituts.Les conséquences de ces sondages sont difficiles à évaluer. Mais ils interrogent le monde politique et alimentent la machine médiatique. Dans ces deux études, Manuel Valls apparaît beaucoup plus certain de l’emporter que François Hollande, ce qui va sans doute relancer les supputations sur l’éventualité d’une primaire à gauche. « Cela crée un effet de véridiction (installation d’une vérité particulière plutôt qu’objective) et une croyance empirique s’installe. La montée de Marine Le Pen apparaît inéluctable, on construit peu à peu le film de sa prise de pouvoir. Cela s’accentue particulièrement depuis qu’elle a pris la tête du FN, on est en pleine fantasmagorie », conclut M. Dézé.Méthodologie : Sondage CSA pour RTL Sondage Ifop pour MarianneMatthieu GoarJournaliste au Monde Mattea Battaglia Tout est parti d’un courrier de lycéens reçu le 16 janvier, titré : « Nous ne sommes pas tous Charlie, nous sommes tous la Liberté ». Deux paragraphes plein de colère, celle des élèves de la 2de 216 du lycée Paul-Eluard de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), « indignés » du traitement que leur a réservé la presse, au lendemain des attentats des 7, 8 et 9 janvier. Le Monde avait été rencontrer des élèves de ce lycée général et technologique.A Saint-Denis : « On ne rigole pas avec la religion »Car ce qu’ont d’abord relayé les journaux, ce sont des propos d’élèves condamnant la tuerie de Charlie Hebdo… presque autant que les caricatures. Ou ce colis suspect retrouvé en salle des professeurs, le 9 janvier, portant la mention « Je ne suis pas Charlie ». De quoi « favoriser les amalgames et les stigmatisations de toutes sortes », redoute la 2de 216. « Les élèves interrogés, jeunes collégiens et lycéens, dans l’émotion ont parfois tenu des propos que nous avons trouvés inacceptables », soulignent les lycéens. Qui concluent : « Si certains d’entre nous n’adhèrent pas à certains choix éditoriaux de certains journaux satiriques, nous sommes tous convaincus qu’ils sont au fondement de la démocratie. »« Grande nervosité »L’émotion dépasse le cadre du lycée. Sur les réseaux sociaux, sur les forums de discussion entre enseignants ou parents d’élèves – et même dans des salles de profs, où l’ambiance nous a été décrite comme électrique –, l’image donnée de la Seine-Saint-Denis fait mal. Certains la jugent outrageusement caricaturée ; d’autres, au contraire, appellent à l’assumer. Tous éprouvent de la colère, à des degrés divers.« C’est comme si le département était l’endroit idéal où les journalistes vont pour trouver ce qu’ils cherchent, regrette le proviseur. Je ne dis pas qu’il est illégitime de venir ici quand on enquête sur les contestations de la minute de silence [recensées dans 200 établissements sur tout le territoire]. Mais pourquoi venir ici en premier ? Ou ici uniquement ? » Dans son lycée comptant 71 classes et 188 enseignants, la minute de recueillement, le 8 janvier à midi, n’a pas été contestée. « On a su entendre les questions des adolescents, explique M. Bobkiewicz. Certains professeurs étaient parfaitement armés pour y répondre, d’autres plus démunis… »Gabrielle Napoli, l’enseignante de lettres de la classe 216, raconte avoir « récupéré ses élèves, le mardi après les attentats, dans un état de grande nervosité ». Pour donner du sens à leurs réactions, cette professeure trentenaire a proposé de rassembler leurs idées au tableau, avant de les coucher sur le papier. « Ils répétaient : “C’est dégueulasse, c’est dégueulasse”... Je leur ai dit qu’ils avaient le droit de le dire, de l’exprimer. Que la liberté d’expression leur permet, justement, d’exercer leur droit de réponse. » « Trop cliché »Quinze jours après les faits, Ryan, assis au fond de la classe, a encore du mal à desserrer les dents. C’est lui qui, le premier, a vu passer l’article du Monde du 10 janvier titré « A Saint-Denis, collégiens et lycéens ne sont pas tous Charlie ». « Mon grand-père, qui lit votre journal, m’a demandé : “Mais qu’est ce qui se passe dans ton lycée ?” Madame, votre article, je l’ai lu, nous lance-t-il, et il est vraiment trop cliché ! » La critique fait l’unanimité dans la classe. Idem du sentiment que la presse ne dit « jamais rien de bien sur les banlieues », qu’elle « parle de nous comme de sauvages », que « tout le monde se moque du 9-3 ». Tous ignorent que nous avions consacré, au printemps 2014, un article sur la réussite au baccalauréat de leur établissement.« Quelle image on donne de nous, quand on fait un micro-trottoir, sans s’intéresser à la majorité silencieuse ? », interroge timidement Landri. Puis, prenant de l’assurance : « Etre Charlie ou ne pas être Charlie, c’est devenu une sorte de buzz, explique le garçon, et il n’y a pas d’échelle, pas de voie intermédiaire pour nous ».A sa droite, Edith approuve. Pour l’adolescente, les médias ont surtout fait fi de l’état de connaissance des élèves. « On dirait qu’il n’y a qu’un seul point de vue… Mais des camarades ont dit qu’ils n’étaient pas Charlie simplement parce qu’ils ne connaissaient pas Charlie Hebdo ; ça ne veut pas dire qu’ils cautionnent ce qui s’est passé… Nous, on pensait vraiment que les caricatures, c’était du blasphème, poursuit la jeune fille, mais Mme Nicoli nous a bien expliqué que non, parce que pour les caricaturistes Dieu n’existe pas. En fait, on a tout mélangé… »Le difficile débat sur la laïcitéRyan, lui, bout toujours au troisième rang. « Est-ce que vous, journaliste, vous trouvez que coller une conscience politique à des gamins, c’est normal ? Et pourquoi citer systématiquement la religion des élèves rencontrés, si vous être dans une démarche laïque ? » Pas facile, dans la classe, d’ouvrir le débat sur la laïcité. Laïcité ouverte ? Laïcité de combat ? Beaucoup d’élèves semblent penser qu’elle implique de taire leur foi. Chez Ryan, le ton vindicatif cache à peine sa détresse. « Ça veut dire quoi cette injonction de minute de silence ? Et pourquoi la faire à ce moment-là, et pas pour d’autres victimes, au Congo, en Palestine ? »Des 50 minutes d’échange avec la classe, ressort une défiance, douloureuse, à l’égard des médias. Presse écrite, chaînes d’information en continu, « 20 heures », réseaux sociaux… « On y trouve tout et n’importe quoi », reconnaissent les élèves. « Des sites parlent de complots, avec des preuves plus ou moins fiables, lâche Landri. On nous dit une chose à l’école, une autre sur Internet, une à droite, une à gauche, on ne sait plus qui croire. Et c’est souvent la dernière idée lue ou entendue qui l’emporte. » Kenza, un peu isolée, ne lui donne pas raison : « Il faut croiser tes sources, croire la version avec le plus de preuves ! »Quand sonne la fin du cours, la glace est à peine brisée. « Mais les échanges entre élèves, entre collègues, se sont poursuivis, et positivement », signale Gabrielle Napoli. Quelques jours plus tard, un second courrier nous est parvenu : celui d’une autre enseignante du lycée Paul-Eluard, nous demandant de venir visiter, avec sa classe, la rédaction du Monde. Signe que le dialogue n’est pas rompu.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) En voyage officiel en Chine, le premier ministre français, Manuel Valls, devait rencontrer, vendredi matin 30 janvier, dans une galerie française de Pékin, plusieurs personnalités de la société civile chinoise. Il n’en a rien été : toutes se sont désistées sous la pression des autorités chinoises. En amont de la visite de M. Valls, arrivé jeudi à Pékin, de six à huit personnalités – des universitaires, des blogueurs, des artistes ou des journalistes qui sont loin d’être considérés comme des dissidents – avaient été pressenties pour parler de manière informelle et discrète avec le ministre, soucieux de rencontrer la « vraie Chine ». Il y a quelques jours, seules trois étaient encore disponibles, dont une professeure de l’université Tsinghua.Jeudi soir, la veille de la rencontre, Le Monde a appris qu’un seul, l’acteur-réalisateur de cinéma Jiang Wen, 52 ans, l’une des plus grandes stars de sa génération, connu pour son esprit d’indépendance, restait en lice. Las : M. Jiang, dont le dernier film a connu un succès mitigé au box-office, a fait savoir qu’il n’était plus en mesure d’honorer sa promesse.M. Valls, accompagné du ministre des affaires étrangères Laurent Fabius et d’une partie de la délégation, a maintenu son passage tôt ce matin à la galerie Yishu 8, hébergée dans un lieu symbolique puisqu’il s’agit d’une ancienne université franco-chinoise fondée en 1920, où il a échangé avec deux artistes peintres. Cette étape n’avait pas été mise au programme officiel d’une visite qui s’inscrit avant tout dans la logique du pragmatisme économique. C’est donc à l’ambassade de France, avant le déjeuner, que M. Valls a enfin pu rencontrer des personnalités de la société civile – rencontre sur laquelle l’entourage du premier ministre n’a pas souhaité donner plus de détails.Exercice acrobatiqueReste que l’exercice de la rencontre avec la société civile est acrobatique pour tout dirigeant d’une démocratie occidentale en Chine. Aucun, par exemple, n’a jamais entrepris de rencontrer des « dissidents » identifiés comme tels – à l’instar de Liu Xia (l’épouse de Liu Xiaobo) ou de l’artiste Ai Weiwei – de crainte de froisser l’hôte chinois.Angela Merkel, spécialiste de la chose, a régulièrement vu ses invités neutralisés à leur domicile – comme ce fut le cas en 2012 pour l’avocat Mo Shaoping (qui a défendu Liu Xiaobo), de nouveau empêché de rencontrer le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel en avril 2014.La France joue profil bas : François Hollande et Jean-Marc Ayrault s’étaient tous deux entretenus avec des personnalités pour des discussions informelles dans l’enceinte de l’ambassade de France lors de leurs voyages officiels respectifs en avril et décembre 2013 – comme par exemple Hu Shuli, la rédactrice en chef du magazine Caixin. Ces rencontres sont en général passées sous silence. Mme Hu dirige un média autorisé, donc placé sous la tutelle du Parti et du gouvernement – mais elle représente ce qu’il y a de plus audacieux dans la presse chinoise.Manuel Valls avait souhaité qu’une telle rencontre se situe en dehors de l’ambassade. Soit, symboliquement, en territoire chinois. Mais sa visite est intervenue alors que l’atmosphère politique est particulièrement délétère pour les voix critiques : rarement la société civile chinoise – même l’usage de l’expression « société civile » est désormais contrôlé dans la presse et les universités – n’aura subi autant de pression.2014, année noireUne sorte d’état d’urgence qui ne dit pas son nom règne : la campagne anti-corruption, particulièrement opaque et brutale à l’intérieur du Parti, se double à l’extérieur d’une chasse aux sorcières qui décime les milieux de la contestation, multipliant les persécutions et les arrestations parmi les avocats, les journalistes et même les universitaires.2014 aura été une année noire, avec la condamnation à quatre ans de prison de l’avocat Xu Zhiyong et de l’universitaire ouïgour Ilham Tohti à perpétuité. Une troisième figure emblématique du combat pour les droits civiques, l’avocat Pu Zhiqiang, arrêté en mai et en attente de procès, s’expose à une très lourde peine de prison au vu des très graves accusations qui pèsent contre lui.L’ONG China Human Rights Defenders, basée hors de Chine, considère dans un rapport récent que « le crime politique effectue sous Xi Jinping un retour en force ». L’ONG a comptabilisé « 22 cas de défenseurs des droits mis en examen pour incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat ou subversion du pouvoir de l’Etat depuis mai 2014 ».Le président chinois, que Manuel Valls doit rencontrer vendredi après-midi, considère que la Chine – en réalité le Parti – traverse « une zone de dangers » et a relevé dans tous les domaines les seuils de tolérance. Or, dans un tel contexte et malgré la peur, les langues se délient : à Pékin, les membres de l’intelligentsia, même les plus modérés, portent un regard de plus en plus critique sur les tendances autoritaires du nouvel empereur rouge.Brice Pedroletti (Pékin, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.01.2015 à 12h30 • Mis à jour le30.01.2015 à 17h33 Le débat sur la mise en place de formes d’engagement républicain bat son plein après les attentats des 7, 8 et 9 janvier et la mobilisation du 11 janvier. François Hollande a lui-même relancé les discussions en promettant d’étendre le service civique déjà en place depuis 2010 à l’ensemble des volontaires.L’engagement, nouveau totem de HollandeLe chef de l’Etat qui a consacré sa journée du jeudi 29 janvier à des consultations avec des acteurs de terrain (chefs d’établissement scolaires, maires de banlieue, dirigeants associatifs), devrait profiter de sa conférence de presse semestrielle, jeudi 5 février, pour aborder la question de l’engagement citoyen puis dîner avec des intellectuels et des chercheurs.Rémi Branco, président du think-tank Du pain sur la planche, et Slimane Tirera, directeur de la radio New-vo installée à Clichy (Seine-Saint-Denis), proposent de mettre en place un dispositif dès l’âge de 15 ans, « pour que vive l’esprit du 11 janvier ».Proches de Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture et porte-parole du gouvernement, ils suggèrent une forme de service citoyen qui s’adresserait à l’ensemble d’une classe d’âge, durant un mois l’été. Ces milliers de jeunes seraient affectés aléatoirement dans leur région – afin de favoriser la mixité sociale – à des missions d’intérêt public ou à des formations de « savoirs utiles » ou de « savoirs citoyens ».Lire la tribune de Rémi Branco et Slimane Tirera : Un été citoyen pour que vive l'esprit du 11 janvier Francine Aizicovici (et Sébastien Cagnac) Après une dizaine de jours de grèves et d’actions des routiers à travers la France, les fédérations patronales et les syndicats se sont accordés, jeudi 29 janvier, sous l’égide d’un médiateur du ministère du travail, pour se retrouver mardi 3 février et négocier sur les « salaires et le pouvoir d’achat. »Depuis le début des négociations annuelles sur les salaires, l’argument premier avancé par le patronat pour rejeter la hausse de 5 % demandée par les syndicats, ce sont « les réalités économiques » dans un contexte de « concurrence déloyale et de dumping social ».Le patronat vise ainsi les salaires des conducteurs des pays à bas coût, comme la Pologne, la Roumanie, etc. Reste que les entreprises françaises jouent elles aussi un rôle dans ce dumping qu’elles dénoncent. Mais ce sujet n’est pas sur la table des négociations. Il est tabou.Quel est l’« état de santé » du secteur routier en France ? Le pavillon français n’a cessé de dégringoler depuis la fin des années 1990. Sa part du marché européen du transport routier était évaluée à 50 % en 1999. Elle a été ramenée à 10 % dix ans plus tard.Dans l’intervalle, 21 000 emplois ont été supprimés, selon le rapport d’information du sénateur communiste du Nord Eric Bocquet, publié en avril 2014 (« Le droit en soute ? Le dumping social dans les transports européens »).Pourquoi le poids du « pavillon » français s’est-il réduit en Europe ?La dégradation de la position française tient notamment à l’ouverture à la concurrence du secteur et à l’élargissement de l’Union européenne de 2004. Cela a conduit à « l’ouverture concomitante des marchés à des entreprises dont les coûts de personnel sont moins élevés », relevait le rapport de M. Bocquet.Selon une étude de 2013 du Comité national routier, le coût de l’heure de conduite moyen d’un chauffeur polonais représente 34 % de celui d’un chauffeur français (données de 2011).Mais un autre phénomène a joué : la délocalisation d’une partie de la production européenne à l’Est du continent européen. Celle-ci a conduit les chargeurs à privilégier les transporteurs locaux. Elle s’est aussi traduite par une réorganisation des filières de transport international en Europe, « au détriment de certains pays dont la France ».C’est ainsi que la Pologne possède désormais le premier pavillon routier en Europe.Routiers : que veut la CFDT ?Comment les transporteurs français ont-ils cherché à contrer ces concurrents européens à bas coûts ?Le groupe Norbert Dentressangle « a créé deux entités situées en Pologne (788 salariés) et en Roumanie (639 salariés) », soulignait M. Bocquet dans son rapport, expliquant que « le déficit de compétitivité du pavillon français est généralement mis en avant par un certain nombre d’acteurs du secteur pour justifier leur souhait de bouleverser l’organisation de leurs entreprises et la promotion de filiales au sein des pays à bas coûts. »Les deux entreprises créées par Norbert Dentressangle ont ainsi « développé leur propre clientèle au sein de ces pays où elles sont établies (40 % de leurs opérations) et travaillent en sous-traitance auprès de la maison mère française pour les trajets internationaux », détaillait M. Bocquet. Il ajoutait que « 43,5 % des transports effectués à partir de la France sont sous-traités à des filiales étrangères du groupe ou à des entreprises extérieures. »Le groupe Norbert Dentressangle refuse de s’exprimer à ce sujet. Au bout du compte, selon le rapport parlementaire, 535 postes de conducteurs ont été supprimés au sein du groupe entre janvier 2011 et juin 2013, sur un effectif initial de 9 128 personnes. Les plus grands groupes français de transport routier et de logistique ont suivi le même mouvement de création de filiales, comme Géodis ou FM Logistic.« Ceux qui ont imaginé que passer par la sous-traitance étrangère permettrait d’assainir le marché ont joué avec le feu, aujourd’hui, nous en payons tous le prix», relève Jean-Marc Charbonnier, à la tête d’une entreprise de transport de 120 salariés à Manosque. Pour lui, les grands groupes de transport sont en partie responsables de l’arrivée massive de chauffeurs étrangers, payés selon les standards de leurs pays d’origine, sur le sol français.Le recours à des chauffeurs issus de filiales étrangères pour des transports effectués à partir de la France est-il légale ?Si cette évolution donne une autre vision des « réalités économiques » avancées par le patronat aux syndicats et de leur dénonciation du « dumping social », elle n’est cependant ni illégale ni étonnante au regard du fonctionnement d’un marché libéralisé et de l’effondrement de pavillon français miné par les pays à bas coûts.Reste que le groupe Norbert Dentressangle « semble surexploiter sa dimension européenne et interpréter de façon erronée la réglementation européenne », souligne le rapport de M. BocquetLa direction de l’entreprise a ainsi reconnu devant le Comité de groupe, le 27 novembre 2013, qu’elle faisait venir par bus des chauffeurs des filiales polonaise et roumaine pour prendre leur service dans des établissements de l’Hexagone. Ces routiers rejoignaient ensuite des poids lourds immatriculés en Pologne et en Roumanie. Mais ils étaient payés selon les normes de leurs pays d’origine.Pour Pascal Goument, président de la CFTC de Norbert Dentressangle, « ces salariés qui prennent leur service en France devraient se voir appliquer le statut de salariés détachés », avec des conditions de travail et de salaire équivalentes à celles pratiquées en France, les cotisations sociales devant être payées dans le pays d’origine. « Pour nous, il s’agit de la substitution de contrats de travail français par des contrats polonais ou roumains », ajoute M. Goument.Lors du même comité de groupe de novembre 2013, la direction avait répliqué : « nous ne sommes pas dans la situation de détachement (…) mais dans une relation normale de sous-traitance entre les agences de l’Ouest et celles de l’Est. » Sur ce point, la société devra s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Valence où se tiendra un procès du 4 au 6 mars sur des faits présumés de marchandage et de travail dissimulé dans une affaire de sous-traitance interne.Après deux ans et demi d’enquête, la justice entendra six cadres du groupe. Selon France Bleue Drôme Ardèche, il s’agit de 1 500 chauffeurs portugais, roumains et polonais employés entre 2005 et 2012 pour des opérations de transport international dont les conditions douteuses. Tout est parti d’une plainte de la CFTC en 2010. « Il y a eu 4 perquisitions en 2012 et l’enquête a été bouclée en septembre 2014 », précise M. Goument.Que disent les textes européens ?Invoquer des opérations de sous-traitance pour des prestations internationales réalisées par des salariés étrangers, et non le détachement de salariés, suppose toutefois qu’ils effectuent des opérations de cabotage. C’est-à-dire qu’au cours des trajets internationaux, ces routiers déposés en France doivent respecter la directive européenne sur ce sujet.Il s’agit en l’occurrence d’« effectuer au maximum trois prestations (chargement / déchargement) en France sur une période maximale de sept jours », indique Karine Bézille, avocate associée du cabinet Lefèvre Pelletier et associés et coauteure avec Françoise Pelletier du livre Mise à disposition, prestation de service et sous-traitance aux éditions Liaisons sociales.Or, selon des témoignages, certains de ces travailleurs étrangers resteraient sur le territoire beaucoup plus longtemps. Antoine Fatiga, représentant CGT transport en Rhône-Alpes, rencontre régulièrement ces salariés venus de l’étranger et déposés en France.« En Savoie, près de Chambéry, il y a un parking où des travailleurs polonais sont là et attendent le dimanche soir pour circuler. Nous organisons chaque année avec eux un moment de convivialité. Ils disent tous que les opérations qu’ils réalisent vont au-delà du cabotage légal, qu’ils restent trois ou quatre mois en France et font un peu d’international », relate-t-il. « Ils travaillent tous pour des donneurs d’ordre étrangers, souvent italiens ».Les dirigeants de PME de transport, pour leur part, sont unanimes : la régulation du cabotage doit se faire à l’échelle de l’Europe.Cependant Emmanuel Jourdain, qui dirige une entreprise de 12 salariés près du Havre, redoute les désaccords avec les syndicats autant qu’entre les deux principales organisations patronales, la FNTR et l’OTRE (il est d’ailleurs lui-même président de la région Normandie pour ce syndicat qui regroupe surtout des PME) : « Nous ne pouvons porter nos revendications à Bruxelles que si nous nous sommes tous entendus sur la nature des problèmes à traiter ».Francine Aizicovici (et Sébastien Cagnac)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.01.2015 à 09h10 • Mis à jour le30.01.2015 à 12h23 | Denis Cosnard Une loi pour protéger les entreprises des... par lemondefrLes journalistes l’ont emporté. Face à la mobilisation de la presse, les pouvoirs publics ont renoncé à légiférer dans l’immédiat sur le « secret des affaires ». Cet outil juridique devait permettre aux entreprises tricolores de mieux faire face à l’espionnage industriel, mais risquait de restreindre la liberté de la presse et celle des « lanceurs d’alerte ».Les articles sur ce sujet qui devaient être intégrés au projet de loi Macron actuellement en discussion à l’Assemblée nationale en seront finalement écartés. La décision a été prise dans la soirée de jeudi 29 janvier, à l’issue de discussions entre François Hollande et son ministre de l’économie, indiquent des sources concordantes.Devant la polémique grandissante, le président de la République a jugé qu’il n’était « ni opportun ni judicieux » de maintenir le projet tel quel, indique un de ses proches.« Visiblement, le moment n’est pas venu »Dès vendredi matin, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, a donné le ton. « Visiblement, le moment n’est pas venu » d’instaurer ce secret des affaires, a-t-il déclaré sur RTL. Comme il y a incompréhension, je souhaite que l’on n’aille pas plus loin sur cette dimension. »Le rapporteur du projet de loi, le député (PS) Richard Ferrand, est sur la même longueur d’onde. « J’ai la conviction que la liberté des journalistes et l’action des lanceurs d’alerte n’étaient en rien entravées par ce projet. Mais pour éviter les angoisses inutiles et les procès d’intention, je vais déposer un amendement de suppression de cette partie du texte », annonce-t-il.Convaincus qu’il reste nécessaire de travailler sur le sujet, le gouvernement et les députés ont déjà une autre solution en tête. Il s’agirait de réunir dans un même texte de loi le secret des affaires et le secret des sources, un sujet sur lequel le candidat Hollande avait promis de légiférer durant la campagne de 2012. « On pourrait ainsi protéger à la fois les entreprises, les journalistes et leurs sources, et les lanceurs d’alerte », plaide M. Ferrand.Depuis le début de la semaine, les journalistes étaient montés au créneau de plus en plus vigoureusement contre ce projet visant à instaurer un « secret des affaires ». Des dizaines de sociétés de journalistes, d’agences de presse et sociétés de production avaient dénoncé ce qu’elles considéraient comme une « nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme ». Une pétition avait commencé à circuler.Montée de la grogneJeudi matin, le gouvernement pensait encore pouvoir sauver le projet. Recevant à Bercy des dizaines de journalistes pour ses vœux à la presse, Emmanuel Macron avait annoncé que quatre amendements seraient introduits pour garantir « la liberté de la presse, la liberté d’information, la liberté d’investigation ». Une façon selon lui de répondre aux « légitimes préoccupations » des journalistes, de même que celles des lanceurs d’alerte et des syndicats, tout en permettant aux entreprises de mieux se protéger de l’espionnage. « Car oui, nous avons un problème de secret des affaires, avait souligné le ministre. Nous sommes défaillants à beaucoup d’égards. Nos entreprises se font plus facilement espionner que dans beaucoup de pays voisins. »Modifier le texte ? Les représentants des médias ont immédiatement rejeté cette piste. « Des “amendements à l’amendement” ne résoudront rien, ont-ils expliqué jeudi matin à M. Macron. Le gouvernement est en train d’élaborer un fourre-tout législatif dont la liberté d’informer sortira inévitablement perdante. » Cette détermination et la montée de la grogne ont amené M. Macron à changer d’avis. Il a notamment été sensible à l’absence de concertation sur le sujet. « Ce n’est pas ma méthode », a dit le ministre.Le locataire de Bercy pouvait d’autant plus facilement lâcher sur ce projet qu’il n’en était pas à l’origine. Ce sont les députés qui, en Commission, avaient choisi d’insérer le secret des affaires dans la loi Macron consacrée au travail du dimanche, à la réforme des professions réglementées, etc. Une façon pour les parlementaires les plus sensibles à la cause des entreprises de donner une nouvelle chance à un projet lancé il y a plus de dix ans par un chantre du patriotisme économique, l’avocat Bernard Carayon, alors député UMP, et bloqué ensuite à plusieurs reprises.C’est qu’en permettant aux entreprises d’estampiller certaines informations « secret des affaires », sur le modèle du « secret défense », le risque est fort de compliquer, par ricochet, le travail des journalistes et des lanceurs d’alerte. Le projet prévoyait de punir d’un maximum de trois ans de prison et 375 000 euros d’amende ceux qui s’empareraient d’informations confidentielles ayant une valeur économique. Des exceptions étaient prévues pour protéger les journalistes. Mais trop faibles aux yeux de nombreux professionnels, inquiets de la pression qu’aurait fait peser le texte sur leurs sources.Selon certains, des affaires comme LuxLeaks n’auraient pu être dévoilées dans ce nouveau cadre. « Si le secret des affaires avait existé, Irène Frachon, le médecin à l’origine du scandale du Mediator, aurait pu être sanctionnée », affirme ainsi l’association Transparency International. Des menaces démenties en chœur par le gouvernement et les députés à l’origine du projet. Mais devant l’émoi, ils ont préféré battre en retrait.Secret des affaires : informer n’est pas un délit !Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (Pékin, envoyé spécial) Manuel Valls est prêt à beaucoup d’efforts pour attirer les investisseurs chinois en France. Depuis le début de sa visite officielle, jeudi 29 janvier, le premier ministre s’est mué en VRP de la marque France. Depuis deux jours, il ne s’est pas passé une heure sans que M. Valls n’invite le géant économique asiatique à venir investir dans l’Hexagone.Manuel Valls en Chine en VRP de la politique françaiseMême au cœur de la Cité interdite, visitée vendredi matin, Manuel Valls a trouvé le moyen d’évoquer le sujet. « Les Français reçoivent les Chinois en les invitant à Versailles, eux nous reçoivent à la Cité interdite. Nos deux pays sont le fruit de leur histoire, les symboles sont importants, tout autant que les investissements chinois en France », a-t-il déclaré à quelques mètres de l’ancienne chambre nuptiale de l’empereur.Mais c’est une heure plus tard, s’exprimant devant les « forces économiques » franco-chinoises de Pékin que M. Valls a déployé toute sa force de conviction pour vanter les atouts français. « Je veux vous dire quelle est la réalité de mon pays : la France est un pays pro-entreprises, un pays pro-business, qui avance et se réforme », lance-t-il à son auditoire. Puis il détaille l’action de son gouvernement en ce sens, avec « la mise en place d’un plan de réduction des dépenses publiques sans précédent » ou « le choc majeur de compétitivité des entreprises » créé selon lui par « le pacte de responsabilité et le plan de simplification administrative ». « Nous réformons le marché du travail et mettons plus de liberté dans notre économie », poursuit-il, louant par avance les futurs résultats de la loi Macron en discussion au Parlement.« Ne craignez pas notre droit social » S’adressant aux Chinois, Manuel Valls se fait catégorique : « La France est un pays qui vous attend, ne craignez pas notre droit social, ni la réalité française », tente-t-il de les rassurer. Les critiques et les craintes suscitées récemment en France par le rachat du Club Med par le groupe chinois Fosun ou la prise de participation d’un consortium chinois dans l’aéroport de Toulouse-Blagnac ? Il les balaie sans hésitation. « Dans ces deux dossiers, les Chinois étaient là, prêts à investir et compétitifs. Ne soyons pas frileux, sinon ils iront ailleurs. Il faut convaincre nos compatriotes de ne pas se laisser aller au vent mauvais de la peur du Chinois », explique-t-il à la presse française.Pour le premier ministre, ces récents accords doivent au contraire servir d’exemples pour l’avenir. Et le premier ministre est même disposé à aller plus loin et à ouvrir aux Chinois la porte d’autres secteurs plus stratégiques, comme l’énergie ou les transports. Il propose notamment « un nouveau partenariat de grande ambition » dans l’industrie nucléaire « pour couvrir l’ensemble du cycle, de l’amont à l’aval », comme il se félicite du projet de développement de l’Airbus A330 dans l’usine de Tianjin (sud-est de Pékin), qui fabrique déjà des A320.« Deux amis sincères »De tels partages de technologies « ne sont ni la fin du nucléaire français ni celle de l’aéronautique », affirme-t-il. Idem pour l’industrie agroalimentaire, domaine dans lequel la France est nettement sous-représentée en Chine : là aussi, M. Valls veut « un nouveau partenariat de qualité » dans les secteurs du lait, du vin, de la viande et de la charcuterie. Son vœu semble pieux, tant les négociations sur ces sujets peinent à avancer ces dernières années entre les deux pays.Avec ce tapis rouge déroulé aux grands groupes chinois, le premier ministre espère qu’en échange, la première puissance commerciale mondiale se fera plus accueillante pour les entreprises françaises. « Le partenariat entre nos deux pays doit se rééquilibrer, nous souhaitons qu’une série d’obstacles administratifs soit levée », demande-t-il. Manuel Valls veut croire que « deux amis sincères » peuvent se dire « la vérité ». Mais il le reconnaîtrait presque lui-même à demi-mot, l’avantage est indéniablement du côté chinois : « On est dans une économie ouverte, il y a des milliards d’investissements qui peuvent venir de Chine et la France a besoin de capitaux et d’investisseurs », résume-t-il crûment.Bastien Bonnefous (Pékin, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Les députés ont pratiquement achevé la lecture des articles sur les professions réglementées contenus dans le « projet de loi Macron » – dont l’examen reprend vendredi 6 février. Au cours des débats, le gouvernement a accepté de renoncer à l’une des mesures les plus controversées du texte : elle prévoyait de faire osciller les tarifs des notaires autour d’une valeur de référence avec un prix-plancher et un prix-plafond (d’où l’idée de « corridor tarifaire »). Cette concession ne convient pas à Pierre-Luc Vogel, président du Conseil supérieur du notariat (CSN), qui reste très critique sur la teneur du projet.Le gouvernement a revu sa copie en abandonnant le « corridor tarifaire ». Est-ce de nature à calmer vos inquiétudes ?Pierre-Luc Vogel : Notre satisfaction sur le corridor tarifaire a été de courte durée puisque ce dispositif, dont la complexité et les effets pervers ont été reconnus avec honnêteté par le ministre de l’économie, a été supprimé au profit d’un système de remise. Comme l’a dit le rapporteur général du projet de loi, Richard Ferrand, « nous sommes passés d’un corridor labyrinthique à un corridor rectiligne ». Or l’un et l’autre ont au moins une caractéristique commune : dans les deux cas, on s’y perd.Macron fait son mea culpa sur la rémunération des notairesPourquoi ?Quand on lit le texte, on a du mal à voir où l’on va. Il prévoit un système de remises que le notaire pourrait accorder uniquement sur les actes moyens. Cela va toucher les études en région, qui se situent dans cette moyenne et qui sont forcément fragiles. Une telle disposition est de nature à mettre en péril l’équilibre économique des confrères qui traitent ce type de dossiers.Vous dites que le texte va entraîner la destruction de 10 000 emplois. Comment être aussi affirmatif alors que la nouvelle grille tarifaire ne sera connue que dans plusieurs mois ?Nous nous sommes basés sur les recommandations de l’Autorité de la concurrence dans l’étude d’impact que nous avons réalisée. Il ne s’agissait pas de faire du chantage à l’emploi. Je rappelle que le Conseil d’Etat a considéré qu’il n’y avait pas eu de réelle étude d’impact sur ce point. Le reproche ne vient pas du notariat. Ceci étant, je n’exclus pas de faire exécuter une nouvelle étude d’impact, cette fois-ci par un organisme indépendant.Le lobbying « sans précédent » des notaires contre la loi MacronLe projet de loi donne de nouvelles prérogatives à l’Autorité de la concurrence sur les tarifs et l’installation de professionnels dans le notariat. L’idée sous-jacente est de sortir de la cogestion qui, aux dires de certains députés, a pu exister entre le ministère de la justice et la profession. Pourquoi y êtes-vous opposé ?Il y a là une sorte de sous-entendu de collusion entre la chancellerie et la profession qui me paraît totalement infondé. Je pense que le ministère de la justice a toujours joué son rôle. Les gouvernements se sont succédé, les majorités se sont succédé, les textes ont été appliqués. Je ne comprends pas cette critique.En réalité, on voit bien qu’il y a une opposition entre une vision purement économique, concurrentielle, et une vision des acteurs du droit. Nous nous sommes opposés à l’intervention de l’Autorité de la concurrence parce qu’elle a une vision strictement économique, avec une sorte d’obsession de la concurrence puisque sa mission consiste à l’encourager. J’ai du respect pour son travail mais le droit ne devrait pas entrer dans son champ de compétences car ce n’est pas une marchandise.Pour mieux le faire comprendre, nous raisonnons par analogie avec le monde de la santé. Le lien entre le notaire et son client est de même nature que celui entre le médecin et son patient : c’est un lien de confiance. Puisque le tarif est fixé par le gouvernement, qu’il le soit au bon niveau. Nous ne sommes pas dans le secteur marchand. Je ne vois pas pourquoi il y aurait ce système de remise à la tête du client. Aujourd’hui, l’analyse du ministère de l’économie a pris le pas sur celle du ministère de la justice. Je le déplore.Le texte cherche aussi à ouvrir la profession et à favoriser l’installation des jeunes. Vous êtes contre ?Nous sommes parfaitement d’accord avec ces objectifs. Et nous pouvons approuver le projet de loi s’il reflète fidèlement les intentions de M. Macron. Celui-ci a distingué trois zones : celles où il manque des professionnels et où la liberté d’installation doit jouer ; celles qui n’ont pas assez de notaires mais où l’ouverture de nouvelles études pourrait déstabiliser celles qui existent déjà et dans ce cas, le ministère de la justice peut s’opposer à des créations ; celles, enfin, où les besoins sont pourvus et qui ne nécessitent pas de créations d’offices. Mais le texte n’est pas encore assez clair pour que nous puissions nous prononcer sur ce point. Il faudrait qu’il soit mis en adéquation avec les déclarations du ministre.Votre profession s’était engagée, il y a plusieurs années, à augmenter le nombre de notaires titulaires mais la promesse est restée lettre morte. Pourquoi ?Nous l’avons reconnu et avons fait notre mea culpa. Ces engagements n’ont pas été tenus car les outils dont nous disposions pour identifier les besoins – les contrats d’adaptation structurelle – n’ont jamais été assortis de mécanismes coercitifs. Nous étions sur la base du volontariat. J’ai toujours regretté que les moyens en notre possession soient dépourvus d’un caractère obligatoire.Je tiens à rappeler que la France a la plus forte densité notariale en Europe : 14 pour 100 000 habitants, soit deux fois que la moyenne dans l’Union. En Allemagne, le nombre de professionnels a diminué. Mais cela ne doit pas pour autant nous exonérer de la nécessité de mieux accueillir les jeunes.Qu’est-ce que vous dites à vos confrères qui ont lancé des mots durs, voire menaçants, à l’encontre du ministre de l’économie et de députés de la majorité ?J’ai condamné publiquement les propos qui ont pu être tenus. Nous avons d’ailleurs diffusé un communiqué en ce sens, il y a une semaine. Dans un message vidéo qui va être diffusé sur notre portail interne, je rappelle à mes confrères la nécessité du respect de nos interlocuteurs. S’il est avéré que les menaces de mort, ayant amené M. Macron à déposer plainte, émanent d’un notaire, nous engagerons des procédures disciplinaires. Nous sommes dans la phase d’enquête. J’ai appelé le ministère de la justice pour être tenu au courant, il me faut des éléments factuels pour envisager des sanctions.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent, Alexandre Pouchard et Ania Nussbaum S'il n'a pas repris les mots de Manuel Valls, qui avait évoqué le 20 janvier « un apartheid territorial, social et ethnique » en France, insistant sur « la relégation périurbaine et les ghettos », François Hollande a annoncé, jeudi 5 février, la création d'une « Agence nationale pour le développement économique sur les territoires ». Cette nouvelle organisation aurait pour but de « susciter la création d'entreprises ». Quelles missions ?Les missions de cette nouvelle structure sont encore floues. Elle devrait être chargée de stimuler l'activité économique de quartiers sélectionnés en apportant des moyens d'investissement, en aidant les entreprises à se créer ou à se développer.François Hollande a comparé la future Agence de développement économique à l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), qui finance des projets de transformation de certains quartiers par la création ou la réhabilitation de logements et l'introduction de « mixité fonctionnelle » (commerces, loisirs). La différence, a-t-il assuré, étant que l'ANRU agit au niveau des quartiers quand la future agence interviendra au niveau des « territoires » – sans préciser leurs contours, a priori plus larges.Lire : Politique de la ville : quarante ans d'échecsL'idée n'est pas neuve :  en 2010, Dominique de Villepin avait évoqué dans un entretien au BondyBlog la création d'une « agence nationale du développement économique pour les banlieues (...) qui se donnerait pour but de créer des emplois et de faciliter la recherche d'emploi pour les jeunes, serait une solution adaptée », ou encore de soutenir les entreprises locales. Simplification ou nouvel échelon ?Il existe déjà de nombreuses agences de développement liées à des collectivités territoriales (régions, départements, intercommunalités, communes) et chargées d'aider au développement économique d'un territoire. Au niveau de l'Etat, un mécanisme de baisse ou d'exonération de taxes existe dans les zones franches urbaines (ZFU) depuis une dizaine d'années pour encourager les entreprises à s'y installer.L'objectif annoncé de François Hollande est de rassembler les dispositifs existants dans un même ensemble :« Il y a plein de dispositifs qui existent, les gouvernements sont toujours d'une grande richesse pour inventer. Ça se superposait, ça s'accumulait et on n'y voyait plus clair. »En 2014 a été créé le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), déjà pour regrouper les activités de différentes agences (Datar, Secrétariat général du comité interministériel des villes, Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances) chargées de la politique d'égalité des territoires. Ce commissariat, rattaché au premier ministre, emploie 320 personnes. L'un de ses objectifs est « restaurer la compétitivité économique et l'emploi ».Coexistent également une multitude d'aides diverses. Le ministère de la ville estime qu'elles mobilisent environ 200 millions d'euros dédiés au développement économique des quartiers, selon un rapport de 2013.Dans un communiqué publié quelques heures après la conférence de presse de François Hollande, l'Association des régions de France (ARF) a souhaité que cette agence soit « un outil commun entre l'Etat et les régions », que ces dernières soient « étroitement associées » à la « gouvernance et au choix des orientations stratégiques de ce nouvel organisme ». A défaut de quoi, « cette agence ne serait qu'une structure de plus, qui doublonnerait avec les moyens mis en œuvre par toutes les régions pour assurer le développement économique de leurs territoires et l'accompagnement des PME et ETI au risque de gaspiller l'argent public et d'être inefficace ». Quel financement ?« Les fonds existent, pas besoin d'en rajouter », a assuré François Hollande. Le bras armé financier de l'Etat, la Caisse des dépôts et des consignations, et sa filiale Bpifrance, la Banque publique d'investissement, mettront « tous leurs moyens » dans cette nouvelle agence. La Caisse des dépôts a accordé 21 milliards d'euros de prêts en 2013, dont plus de la moitié pour construire des logements.En avril 2014, Najat Vallaud-Belkacem, tout juste nommée ministre de la ville, annonçait déjà une enveloppe de 600 millions d'euros sur six ans pour le développement économique des quartiers populaires. Quelques jours plus tard, la Caisse des dépôts évoquait 400 millions d'euros garantis d'ici à 2020.L'agence pourrait également bénéficier des fonds alloués au programme d'investissements d'avenir (PIA), lancé en 2010 sous le nom du « grand emprunt » et destiné à financer de la recherche et des projets innovants. Une dizaine de milliards d'euros sont ainsi disponibles par ce moyen. Quel calendrier ?Un comité interministériel consacré au renforcement de la « mixité sociale » est prévu en mars. Le « développement » et la création de l'agence feront partie des sujets abordés, a annoncé François Hollande jeudi. Ensuite, comme ce fut le cas pour l'ANRU, une loi devra porter création de la nouvelle agence, qui ne verra donc pas le jour avant plusieurs mois.Ne pas confondre avec...L'AFD (Agence française de développement) : elle lutte contre la pauvreté à l'international.Les agences régionales de développement économique : ce sont les relais locaux de l'Agence française pour les investissements internationaux, (« Invest In France ») un établissement sous la tutelle du ministre de l'économie. Son rôle est d'encourager les entreprises étrangères à investir en France, notamment en leur expliquant la réglementation.Ania NussbaumAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Les chefs des partis politiques du Parlement européen ont coupé la poire en deux sur les suites à donner à l’affaire LuxLeaks, qui, en novembre 2014, pointaient du droit le système mis en place au Luxembourg pour permettre aux multinationales de payer le moins d’impôts possibles. Il y aura bien une commission sur les « tax rulings » (rescrits fiscaux), ces pratiques fiscales qui permettent d’attirer les multinationales, mais ce ne sera pas une commission d’enquête, mais une commission « spéciale ».La nuance n’est pas anodine. Cette commission spéciale aura des pouvoirs limités par rapport à une commission d’enquête. Elle ne pourra pas organiser d’auditions. Elle n’aura pas le droit d’exiger des documents auprès des différentes administrations fiscales. Elle rédigera un rapport dans un an.Les présidents des groupes politiques du Parlement de Strasbourg avaient validé, le 15 janvier, le principe de la constitution d’une commission d’enquête sur l’affaire « LuxLeaks ». Sous l’impulsion des Verts, notamment de l’eurodéputée Eva Joly, un total de 194 signatures avait été recueilli. Il en fallait 188 au minimum, selon les règlements du Parlement, pour démarrer une commission d’enquête. Mais les conservateurs n’étaient pas très favorables à cette option et avaient cherché à « reprendre en main » certains de leurs élus.Une priorité pour la Commission européenneConsciente de l’impact délétère sur les opinions publiques des révélations LuxLeaks, la Commission européenne, et son président, M. Juncker, ont pris à plusieurs reprises l’engagement, fin 2014, de faire de la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale en Europe une de leurs priorités.Lire aussi : Les Européens avancent dans la lutte contre l’optimisation fiscaleEn charge de la concurrence, la commissaire danoise Margrethe Vestager a reçu l’assurance de travailler en toute indépendance, et poursuit les enquêtes formelles lancées mi-2014, pour aides d’Etat, concernant Amazon au Luxembourg, Starbuck aux Pays-Bas, et Apple en Irlande.Ses services ont par ailleurs annoncé fin 2014 qu’ils avaient demandé plus d’informations à tous les pays de l’Union qui pratiquent les « rescrits » (ces accords fiscaux préalables avec les entreprises).La Belgique visée par une enquêteMargrethe Vestager a ainsi annoncé, mardi 3 février, que la Commission avait lancé une enquête officielle sur un système de « tax rulings » en Belgique. C’est la première fois que la Commission s’en prend à un régime de rescrits fiscaux dans son ensemble et pas à des accords passés entre une entreprise en particulier et un Etat.La Commission européenne lance une enquête sur des « tax rulings » en BelgiquePar ailleurs, le commissaire à l’économie et à la fiscalité, Pierre Moscovici prépare pour la fin du premier trimestre un texte législatif obligeant à la transmission automatique des rescrits fiscaux.Il dit vouloir aller le plus loin possible dans la transparence : pour les spécialistes, c’est en tout cas un moyen jugé efficace pour lutter contre les abus.Dans un deuxième temps, M. Moscovici a dit qu’il s’attacherait à un chantier considéré comme encore plus difficile, celui de l’harmonisation des bases fiscales pour les entreprises.Un projet de directive existe mais il est complètement bloqué au Conseil, où les États n’avaient jusqu’à présent pas réussi à s’entendre, un grand nombre n’étant pas du tout prêt à la convergence de leurs impôts sur les sociétés.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Antoine Reverchon (Propos recueillis par) Yanis Varoufakis, le ministre grec des finances, actuellement en pleine négociation avec les Etats de l’Union européenne, a proposé de transformer la dette grecque en « dette perpétuelle » et d’en indexer les taux d’intérêt sur la croissance du produit intérieur brut de la Grèce.Dans un entretien au « Monde », Guillaume Sarlat, inspecteur des finances et économiste, décrypte ce mécanisme, ses avantages, ses inconvénients. M. Sarlat a fondé et dirige, à Londres, une société de conseil en stratégie aux entreprises.En quoi consiste exactement une « dette perpétuelle » ?Une dette perpétuelle est une dette dont le débiteur paye les intérêts, comme pour toute dette, mais dont il ne rembourse a priori jamais le capital.Alors qu’une dette à échéance fixe, par exemple à sept ans ou à dix ans, implique que le débiteur ait remboursé le capital emprunté à l’issue de cette période.Mais le créancier peut néanmoins récupérer le capital d’une dette perpétuelle dans deux cas de figure.Tout d’abord, le débiteur peut bénéficier d’une option de rachat, c’est-à-dire qu’il peut rembourser sa dette au moment où il le souhaite, ce qui peut être très utile lorsque les taux d’intérêt baissent.Ensuite, ces dettes étant des obligations, c’est-à-dire des valeurs mobilières que les investisseurs peuvent s’échanger entre eux, le créancier, quand il vend son titre de dette, touche au moins une partie du capital prêté.Il faut noter que, en pratique, les obligations souveraines actuelles sont déjà des dettes perpétuelles, au sens où les Etats réempruntent pour rembourser le capital à échéance.Mais il est vrai que, juridiquement, ce n’est pas le cas. Les Etats doivent donc revenir très régulièrement devant les marchés pour refinancer leur dette, ce qui les rend très sensibles à l’évolution des taux d’intérêt et de la liquidité.L’indexation sur la croissance, quand à elle, permet de faire varier les intérêts en fonction du taux de croissance de l’économie. Cela rend la charge de la dette beaucoup plus soutenable pour le débiteur.Par ailleurs, cela change la relation entre l’Etat et l’investisseur : une dette dont les intérêts sont indexés sur la croissance peut en effet être assimilée à une action et à des dividendes. L’investisseur se retrouve en quelque sorte actionnaire de l’Etat, et donc intéressé à se réussite.Quels sont les avantages d’une dette perpétuelle ?Pour l’Etat grec, passer à une dette perpétuelle lui laisserait du temps pour conduire les réformes, et lui permettrait d’être moins sous la contrainte permanente du refinancement à court terme de la dette existante.Et cela lui permettrait en pratique d’annuler une partie de la valeur de sa dette de manière plus élégante que par une annulation ou un « haircut » (décote unilatérale) brutal.Par ailleurs, les titres de dette perpétuelle plaisent particulièrement aux fonds de pension et aux assureurs vie. Et une dette perpétuelle peut être fléchée sur l’investissement long terme.C’est pour cela que je plaide pour une dette perpétuelle en France. Mais dans le cas de la Grèce, dont l’économie est pour l’instant en crise profonde, les investisseurs vont d’abord devoir faire apparaître dans leurs comptes la perte de valeur des obligations converties en dette perpétuelle.Le détail de ces pertes dépendra des paramètres exacts de la dette perpétuelle finalement émise (intérêts, clause de rachat, indexation sur la croissance…).Et quels sont les inconvénients ?Le principal risque de la dette perpétuelle, tant pour l’émetteur que pour le souscripteur, c’est l’inflation à long terme, qui peut en changer complètement l’équation économique, en cours de route.Toutefois, rien n’empêche d’émettre une dette perpétuelle indexée sur l’inflation !Y a-t-il des précédents historiques à l’émission de dette perpétuelle ?Beaucoup de grandes entreprises européennes, notamment dans le secteur de l’énergie et des services financiers, ont émis de la dette perpétuelle ou quasi perpétuelle (100 ans), au cours des dernières années.L’Etat français a également émis à de nombreuses reprises des dettes perpétuelles dans son histoire. C’est ce que l’on appelait autrefois la « rente », qui permettait aux épargnants créanciers de l’Etat de financer leur retraite, et pouvait ensuite être transmise aux enfants.C’est en fait l’ancêtre de l’assurance-vie ! La première dette publique émise par l’Etat français, en l’espèce par François Ier en 1535, était une dette perpétuelle.Au XIXe siècle, l’essentiel de la dette publique était perpétuelle, et il y a eu des émissions de ce type de dette jusqu’à l’immédiat après-guerre.Toutes ont été rachetées par l'Etat, soit parce qu’il s’est désendetté, soit parce qu’il a voulu les refinancer à des taux plus faibles.Pourquoi ce type de dette n’a-t-il plus été émis par la suite ?Pour deux raisons au moins, qui ne la disqualifient pas aujourd’hui, bien au contraire ! D’abord du fait du développement des marchés financiers. Autrefois, la rente permettait de solliciter les épargnants individuels en leur offrant un produit d’épargne intéressant.Aujourd’hui, les Etats ont accès aux marchés financiers, et les particuliers à une multitude de produits d’épargne.Mais redévelopper la dette perpétuelle permettrait justement de renforcer le lien entre l’Etat et les citoyens, et favoriserait la détention de la dette par des nationaux.Deuxième facteur, qui joue particulièrement aujourd’hui : la faiblesse des taux d’intérêt. Pourquoi s’endetter à long terme, alors que l’on peut emprunter à taux négatifs à court terme ?Or, actuellement, les taux long terme sont certes un peu plus élevés que les taux court terme, mais ils sont eux aussi historiquement très faibles.L’Etat Français emprunte à 50 ans à moins de 1,5 % ! Et la sérénité apportée par la dette perpétuelle pour investir dans l’avenir n’a pas de prix. C’est pourquoi je ne comprends pas pourquoi l’Etat français ne profite pas de la période actuelle pour allonger la maturité de sa dette.Antoine Reverchon (Propos recueillis par)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Renforcer les liens de la jeunesse avec la nation pour que jamais les attaques terroristes de janvier ne puissent se reproduire : telle est l'obsession d'une bonne partie de la classe politique depuis plusieurs semaines, qui rivalisent de propositions pour y parvenir.Renonçant à rétablir le service militaire ou à rendre le service civique obligatoire, le président de la République, François Hollande, a appelé de ses vœux, jeudi 5 février, lors d'une conférence de presse, la création d'un « nouveau contrat civique », évoquant pêle-mêle plusieurs dispositifs.Le « nouveau contrat civique » Formellement, il ne devrait pas y avoir de « nouveau contrat ». Cette expression fait référence à la montée en puissance de deux dispositifs existants : le service civique et la réserve citoyenne.Le service civiqueAujourd'huiCréé en mars 2010, le service civique permet à des jeunes âgés de 16 à 25 ans d'effectuer des missions dans des associations, des collectivités locales ou des établissements publics pendant six à douze mois. La rémunération est fixée à 573 euros net par mois, soit un peu plus qu'un stage. Il concernait 35 000 personnes en 2014.DemainFrançois Hollande souhaite en faire un « service universel ». A priori, il n'y aura pas de changement de statut (il restera facultatif et indemnisé à hauteur de 573 euros), mais il sera simplement plus simple d'y accéder. Alors qu'aujourd'hui seul un candidat sur cinq obtient un service civique, le président s'est engagé à ce que tous les candidats soient acceptés à compter du 1er juin. Accueillir 170 000 à 180 000 jeunes (c'est l'estimation du gouvernement) devrait demander un effort budgétaire conséquent : le président de l'agence du service civique, François Chérèque, estime qu'il faudrait 600 millions d'euros par an pour accueillir tous les jeunes volontaires – bien plus que les 170 millions actuels.Sans évoquer de chiffres, François Hollande a simplement indiqué que cette agence serait « renforcée ».La réserve citoyenneAujourd'huiJusqu'ici, la réserve citoyenne était un corps de volontaires de tous âges collaborant avec le ministère de la défense à divers titres, notamment du fait d'une expertise dans un domaine précis. Chargés principalement « d'entretenir l'esprit de défense et de renforcer le lien entre la Nation et ses forces armées », ces citoyens peuvent également être mobilisés et intégrés dans la réserve « opérationnelle », et donc appelés au combat dans certains cas, avec leur accord. Le réserviste citoyen, bénévole, ne peut exercer d'activité opérationnelle ni de commandement.On comptait, en 2010, à peine 2 576 réservistes citoyens, contre plus de 30 000 en 2005. Les plus nombreux sont dans l'armée de l'air (708), suivis de l'armée de terre et de la gendarmerie. L'essentiel (86 %) a un grade d'officier, et les femmes ne représentent que 13 % de l'effectif. Peu connue, la réserve citoyenne est par exemple composée de nombreux élus locaux, selon le site spécialiste i-défense.DemainDévelopper ce corps de la réserve citoyenne est une vieille proposition. En 2013, la sénatrice UMP des Français de l'étranger, Joëlle Garriaud-Maylam, proposait de la renforcer pour mieux s'adresser à « une jeunesse déboussolée en quête de repères, de sens et d'engagement », notamment chez les expatriés français.La proposition de Français Hollande est un peu différente : il s'agirait de faire appel à des volontaires qualifiés de par leur parcours ou leur profession pour intervenir dans les écoles et évoquer la citoyenneté. Ce qui se pratique en réalité déjà assez largement dans les établissements, de façon informelle, grâce au tissu associatif, à la justice et à la police. Le ministère a précisé au Monde vouloir « systématiser et formaliser » ces partenariats pour « ne laisser aucune bonne volonté à la porte ».Le service militaire adapté outre-merAujourd'huiLe service militaire adapté outre-mer (SMA) est un service militaire destiné aux ultramarins de 18 à 25 ans. Créé en 1961, il a été maintenu après la suppression du service militaire national, en 1996, au vu de ses bons résultats dans l'insertion professionnelle des stagiaires. Le dispositif accueillait 5 666 jeunes en 2014, avec un taux d'insertion professionnelle de 78 %.DemainFrançois Hollande a annoncé l'expérimentation en métropole du SMA, dans trois centres tests, dont la localisation n'a pas encore été déterminée. Interrogée sur cette question en début de semaine, la ministre des outre-mer, George-Pau Langevin, a expliqué que le SMA n'était pas directement transposable, car très coûteux (un peu plus de 212 millions d'euros annuels) en raison de l'étroit encadrement des stagiaires. Elle a toutefois reconnu qu'il pouvait servir de modèle pour « mettre en place en métropole quelque chose de similaire ».L'Établissement public d'insertion de la DéfenseAujourd'huiL'Etablissement public d'insertion de la défense (Epide) est un programme qui accueille chaque année 3 000 volontaires dans 18 centres répartis sur le territoire français, pour une durée de 8 à 24 mois. A travers un parcours individualisé, sa mission est de favoriser l'entrée dans la vie active de jeunes de 18 à 25 ans très éloignés de l'emploi.DemainFrançois Hollande souhaite que les centres de l'Epide accueillent « un quart de jeunes supplémentaires », grâce à un « fonctionnement différent ».Les DécodeursJournaliste au Monde Jean-Jacques Larrochelle Unibail-Rodamco travaille activement avec la Ville de Paris à remanier le projet de tour Triangle, rejeté par un vote du Conseil de Paris le lundi 17 novembre 2014, espérant son adoption au printemps, a déclaré le groupe immobilier, mercredi 3 février à la presse. « Nous avons bon espoir d'un vote positif, en avril, ou un peu plus tard. Nous ne sommes pas à un mois près. S'il faut prendre un ou deux mois de plus pour convaincre, nous le ferons », a déclaré Christophe Cuvillier, le président du directoire, en marge de la publication des résultats annuels.Le 22 janvier, l'adjoint de la maire de Paris en charge de l'urbanisme, Jean-Louis Missika (apparenté PS) avait indiqué que le projet amendé pourrait repasser devant le Conseil de Paris au mois d'avril. « Nous travaillons à des modifications, notamment à la possibilité d'inclure un hôtel », a ajouté M. Cuvillier sans plus de précisions, indiquant que « le programme, en cours de finalisation, sera présenté à la Ville de Paris ». Dans sa mouture initiale, le projet de tour Triangle comportait un hôtel à son sommet dont la faisabilité s’était avérée risquée.Lire aussi: La mairie de Paris invite les promoteurs de la tour Triangle à amender leur projetLa municipalité travaille avec le groupe sur ce nouveau projet, et Unibail-Rodamco espère cette fois « convaincre les conseillers qui n'étaient pas d'accord » avec la première version. Selon la Ville de Paris, « le préalable à la présentation devant le Conseil de Paris, c'est la décision du tribunal administratif » sur le premier vote, à bulletin secret, dont la maire Anne Hidalgo (PS) a contesté la validité auprès du Tribunal administratif, de nombreux élu(e)s ayant ostensiblement exhibé leurs bulletins.Les deux parties ne sont plus liéesCe vote au scrutin secret, obtenu par Madame Hidalgo après l’accord de plus du tiers des conseillers présents lors de la délibération du lundi 17 novembre 2014, fait par ailleurs l’objet d’une question prioritaire de constitutionalité (QPC) soumise par Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP). L’élue et son groupe contestent le « point du règlement intérieur du conseil de Paris permettant à une minorité d'imposer un scrutin secret à la majorité ».Cette procédure contestant un article du code général des collectivités locales, transmise par le tribunal administratif au Conseil d’Etat, voire au delà au Conseil constitutionnel, serait de nature à considérablement repousser l’hypothèse d’un Conseil de Paris sur ce sujet au printemps. Pour M. Cuvillier, que le vote soit déclaré irrégulier ou pas au plan juridique, ne change rien, car « il faut de toutes façons un nouveau vote, sur un autre projet, ou un projet amendé ».Le contrat liant Unibail-Rodamco à la Ville de Paris pour la construction de cette tour de 180 mètres, prévue au coeur du Parc des expositions de la porte de Versailles (Paris 15e), pour un investissement de 520 millions d'euros, ayant expiré le 31 décembre 2014, les deux parties ne sont plus liées par un projet devenu caduc, a-t-il précisé. La foncière dit avoir, à ce stade, retiré la tour Triangle de son portefeuille de projets en développement.Lire aussi : La tour Triangle dans le vent des polémiques  Jean-Jacques LarrochelleJournaliste au "Monde"SuivreAller sur la page de ce journaliste 05.02.2015 à 12h40 • Mis à jour le05.02.2015 à 13h13 Les prix devraient baisser de 0,1 % en moyenne sur l’année 2015, a indiqué, jeudi 5 février, la Commission européenne. Cette dernière a aujourd’hui une vision plus pessimiste de la situation qu’en novembre : lors de la publication de ses précédentes prévisions économiques pour la zone euro, elle anticipait encore une hausse moyenne des prix de 0,8 % en 2015.La publication de ces chiffres par Bruxelles relance donc la question de savoir si c’est à une situation de « déflation » qu’est confrontée la zone euro, ou si elle doit simplement faire face à un épisode de « désinflation ». Au-delà du « jeu » sur les mots, la différence est de taille : la déflation est en effet caractérisée par une baisse des prix sur une période prolongée, qui entraîne des risques pour la croissance de l’activité économique en pesant sur les salaires et la consommation.En janvier, les prix ont déjà diminué de 0,6 %, après une baisse de 0,2 % en décembre, selon les données communiquées, fin janvier, par l’office européen de statistiques Eurostat dans une première estimation.Retour à la hausse au second semestreÀ ce stade, les analyses sont partagées. Mais bon nombre d’économistes considèrent que, si les prix baissent, c’est surtout sous l’effet du recul du prix du pétrole, et que la zone euro est donc en situation de désinflation plutôt qu’en déflation.En 2015, la hausse des prix des produits importés, en raison de la faiblesse de l’euro, ne suffira pas à compenser l’effet de la baisse des prix pétroliers, au moins dans la première partie de l’année, anticipe ainsi la Commission.Les prix continuent de baisser en zone euroPour les services de Bruxelles, la tendance devrait s’inverser au deuxième semestre, et particulièrement en fin d’année, avec une inflation qui devrait s’établir autour de 0,4 % au dernier trimestre. En 2016, la Commission prévoit une hausse des prix de 1,3 % en moyenne.Les prix de l’énergie et des autres matières premières devraient commencer à remonter, alimentant la hausse générale des prix, anticipent les services de la Commission. S’y ajouteront une hausse de la demande intérieure et des prix des produits importés. Par ailleurs, les mesures de la Banque centrale européenne pour injecter des liquidités dans l’économie auront également un impact sur les prix.Le traitement de choc de la BCE pour réanimer la croissancePour autant, à 1,3 % en 2016, l’inflation resterait inférieure à l’objectif de la BCE, qui est de maintenir une inflation proche de 2 %.  05.02.2015 à 12h07 • Mis à jour le05.02.2015 à 12h21 Jacques de Maillard, professeur de science politique à l’Université de Versailles-Saint-Quentin en YvelinesLes récents soubresauts de l’UMP autour des consignes de vote pour le second tour des législatives dans le Doubs viennent rappeler que les malaises de l’UMP ne sont pas que financiers et que le leadership de Nicolas Sarkozy sur son parti n’est rien moins qu’acquis. Quand il essaie d’exprimer des positions originales, ou tout moins non- conformes aux vœux des adhérents, N. Sarkozy se retrouve mis en minorité. L’épisode dit quelque chose à la fois des erreurs tactiques du président de l’UMP (pourquoi annoncer une orientation pour se faire mettre en minorité immédiatement après ?), mais également de l’extrême pusillanimité des élus de l’UMP : ne surtout pas se laisser déborder par la base.La contorsion de Nicolas Sarkozy n’est d’ailleurs pas pour rien dans son échec : « je ne donne pas de consigne de vote mais j’appelle à faire battre le FN » n’est pas un message d’une limpide clarté… A force d’avancer les yeux rivés sur les sondages, on produit un discours inintelligible. Le « ni-ni » est un message sans contenu politique positif, mais qui a le mérite d’être simple. Cette difficulté marque la droite depuis l’émergence politique du Front national. Mais cette situation d’impasse est l’une des conséquences de la stratégie engagée par l’UMP à partir de 2004. La stratégie de « droitisation » autour de l’immigration et de la défense de l’identité nationale a été gagnante à court terme (les élections de 2007) mais devient embarrassante quand elle finit par accréditer au sein des électeurs l’idée d’une continuité entre UMP et FN, là où la tradition chiraquienne avait défini un cordon sanitaire.Stratégie embarrassante de l’UMPEntre 2007 et 2012, l’écart entre un discours offensif, voire stigmatisant (autour par exemple de la déchéance de la nationalité), et des politiques plus prudentes, a alimenté l’éloignement entre les responsables politiques et leurs électeurs. Les stratégies diverses des leaders de l’UMP ont encore accentué le brouillage : où est fixée la frontière entre UMP et FN, quand les déclarations successives de plusieurs leaders politiques de droite les rapprochent considérablement du FN sur les questions identitaires ou d’immigration ? A force de coups tactiques, les leaders UMP ont brouillé le clivage et légitimé sans le vouloir le rapprochement avec le FN auprès de leurs adhérents.Suivant leurs intérêts politiques de court terme, ils se sont condamnés à un discours réactif. Etre capable de dire que la France s’est construite par des vagues d’immigration successives devient un pari risqué à droite ; les leaders de l’UMP peinent à adopter un discours sur la nation qui soit autre chose qu’un discours défensif de fermeture. Pour sortir de cette impasse, il faut reconnaître que la logique de « front républicain » est un appel bien compliqué : comment arriver à convaincre ses électeurs que le Front national n’est pas républicain alors qu’il est inscrit dans le jeu démocratique depuis tant d’années et que l’effet repoussoir de Jean-Marie Le Pen ne joue plus ?Surtout, quelle signification donner à ce « Front républicain » ? Ne s’agit- il pas typiquement de la notion dont raffolent les élites médiatiques et intellectuelles, mais qui ne dit pas grand-chose aux électeurs ? Aujourd’hui, l’omniprésent recours à la « République » finit par revêtir un caractère incantatoire qui ne parle qu’aux convaincus ; il constitue une rhétorique qui tourne à vide. Le « front républicain » alimente « l’UMPS ». Critiquer le FN, comme le font Alain Juppé ou Nathalie Kosciusko- Morizet, sur des thèmes concrets (la sortie de l’euro, la retraite à 60 ans) ou des valeurs simples (la xénophobie, l’europhobie) a ce mérite. Cela permet d’affirmer des valeurs positivement et de ne pas faire de lutte contre le FN un combat au nom de valeurs transcendantes vagues ou au nom de coups tactiques malheureusement trop visibles.Une telle posture a un second avantage : on parle enfin du programme du Front national. Le discours politique, à droite comme à gauche, a fait du Front national un épouvantail, le confortant dans son rôle de parti anti-système, sans que l’on se soucie de son programme. L’UMP s’est engagé sur les questions identitaires, en y anticipant des succès politiques futurs. Faute d’avoir su construire un discours contrant le Front national sur le terrain économique et social et portant une vision positive du vivre ensemble, elle s’est enfermée dans un piège identitaire dont elle ne pourra sortir qu’en renonçant à aborder la politique à partir de coups tactiques et en affirmant des valeurs sans suivre servilement les demandes de son électorat. Mattea Battaglia et Aurélie Collas En matière d’éducation, François Hollande a mis de côté le slogan de la « priorité au primaire », martelé depuis 2012, pour ouvrir de nouveaux chantiers, au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo. Maîtrise du français, transmission des valeurs républicaines, création d’une « réserve citoyenne d’appui » aux 64 000 écoles et établissements… Autant de sujets mis en avant par le chef de l’Etat lors de ses vœux au monde éducatif, le 21 janvier, et sur lesquels il était de nouveau attendu lors de sa conférence de presse, jeudi 5 février.Lire aussi : Hollande : une conférence de presse animée par « l'esprit du 11 janvier »L’appel à la création d’une réserve citoyenne, référence explicite à l’armée, figure parmi les onze mesures du « plan d’action » pour la défense des valeurs de la République dévoilé le 22 janvier. Dans chaque académie, à partir du printemps, le recteur pourra faire appel à des citoyens bénévoles, actifs ou retraités – journalistes, avocats, professionnels de la santé, du monde de l’entreprise, enseignants, etc. –, invités à intervenir en classe et sur le temps périscolaire.Dans l’entourage de la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, on reconnaît que l’école s’appuie déjà sur les réseaux associatifs, la justice, la police, etc. Il s’agit surtout de « systématiser et formaliser » ces partenariats pour « ne laisser aucune bonne volonté à la porte ». « Si c’est négocié avec l’enseignant, si cela correspond à une demande de l’équipe pédagogique, pourquoi pas, mais ça ne peut pas être imposé », réagit Frédérique Rolet, du syndicat SNES-FSU.Réforme du collègeAutre chantier prioritaire, la maîtrise du français, présentée comme un outil phare pour lutter contre les inégalités. Le ministère a déjà annoncé une évaluation en classe de CE2 afin, dit-il, de « mieux identifier les difficultés » des élèves et mettre en place des « réponses adaptées ». Pour mémoire, la gauche avait, dès son arrivée au pouvoir, mis un terme aux remontées nationales des évaluations de CE1 et CM2 instaurées par la droite.Le futur programme de maternelle, soumis jeudi à la communauté éducative pour entrer en vigueur à la rentrée 2015, mise sur la préparation à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Le développement de la conscience phonologique, qui permet à l’enfant de se préparer à entrer dans le « lire-écrire », y a toute sa place. C’est à partir de 3-4 ans, peut-on y lire, que les enseignants peuvent « centrer l’attention [des enfants] sur le vocabulaire, sur la syntaxe et sur les unités sonores de la langue française ».Troisième axe : la réforme du collège, qui doit être divulguée au printemps. M. Hollande a toujours plaidé en faveur du maintien du collège unique, et donc contre les filières d’apprentissage précoce. Il n’en est pas moins ouvert à l’introduction d’une certaine souplesse et diversité des parcours. Un collège unique, mais pas uniforme.La réforme qu’est en train d’imaginer sa ministre de l’éducation nationale instaurerait un tronc commun d’enseignements, regroupant toutes les disciplines actuelles, auquel s’ajouteraient des « enseignements complémentaires » (jusqu’à quatre heures hebdomadaires). Il s’agirait de modules thématiques mobilisant plusieurs disciplines. Ce qui suscite, déjà, des inquiétudes chez certains syndicats, qui redoutent une diminution des horaires de chaque matière.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMattea BattagliaJournaliste au Monde Patrick Roger et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Enfin une bonne nouvelle : la Commission européenne a revu à la hausse la croissance européenne, dans ses prévisions économiques d’hiver, publiées jeudi 5 février. Elle devrait atteindre 1,7 % pour toute l’Union européenne en 2015 et 1,3 % pour la zone euro (19 pays). Pour la première fois depuis 2007, tous les pays de l’Union verront leur économie croître à nouveau l’an prochain.Pour mémoire, dans ses « prévisions d’automne », publiées en novembre 2014, Bruxelles prévoyait une croissance dans l’Union de 1,5 % et de seulement 1,1 % pour la zone euro, pour 2015. « La chute des prix du pétrole [divisé par deux en six mois] et le cours de l’euro, qui s’est déprécié par rapport au dollar, représentent un vrai électrochoc pour l’économie européenne », a commenté Pierre Moscovici, commissaire européen à l’économie, jeudi 5 février.Ces prévisions font à Bercy l’effet d’une douce potion, puisqu’elles corroborent désormais les hypothèses du gouvernement français pour son budget 2015. Selon la Commission, le produit intérieur brut (PIB) hexagonal devrait ainsi croître de 1 % en 2015 – moins que la moyenne de la zone euro –, mais bien mieux que les 0,7 % sur lesquels tablait Bruxelles en novembre 2014… Quant au déficit public français, il devrait représenter 4,1 % du PIB en 2015, selon la Commission. Exactement les chiffres calculés par Bercy.Sachant que c’est sur la base de ces prévisions que la Commission va donner un avis sur le budget 2015 de la France, fin février ou début mars, le risque – déjà assez improbable – de sanctions pour non-respect des engagements du pacte de stabilité et de croissance s’éloigne. « Nous avons toujours dit que nous n’étions pas dans ce scénario », rappelle l’entourage de Michel Sapin.« S'agissant du déficit structurel prévu en 2015, dont la mesure statistique est complexe, le gouvernement s'est engagé à une diminution de 0,5 % et s'y tiendra », a déclaré M. Sapin dans un communiqué, en réponse à la demande du commissaire européen Pierre Moscovici de « mesures supplémentaires » pour la réduction du déficit public.Lire aussi : Déficit : la valse des promesses de Michel SapinNouvelle priorité : la croissanceLes informations en provenance de Bruxelles tombent d’autant plus à propos que le président de la République, François Hollande, tenait jeudi matin sa cinquième conférence de presse à l’Elysée. « L’opération vérité engagée en août 2014 [au moment où Bercy a averti Bruxelles des chiffres pour 2015] produit ses effets, se félicite le cabinet du ministre des finances. Nous avons fait le choix de tenir un discours de vérité, de dire ce qui était plutôt que de devoir réajuster sous la contrainte. Tout le monde peut à présent se rendre compte que ce n’était pas virtuel. » Pour Bercy, cette révision à la hausse de Bruxelles pour la France – « ce qui ne s’était pas produit depuis 2012 » – témoigne du sérieux de l’exécution budgétaire.Ces prévisions économiques interviennent dans un contexte particulier. A la Commission européenne, le « logiciel » a changé. Après des années de diktat de l’austérité, Jean-Claude Juncker, le nouveau président, a fixé une nouvelle priorité : la croissance. Par l’investissement et les réformes structurelles. La discipline budgétaire reste un objectif essentiel, mais ce n’est plus l’alpha et l’oméga européen. En témoigne le plan d’investissement à 315 milliards de M. Juncker.Par ailleurs, la Commission a publié, mi-janvier, une nouvelle « interprétation » des flexibilités du pacte de stabilité dont la logique vise à proposer davantage de souplesse – de temps – aux Etats qui font des réformes. Enfin, la Grèce a aussi, ces dernières semaines, déplacé la focale sur d’autres sujets jugés désormais prioritaires…Ce qui ne veut pas dire pour autant que Bruxelles va lâcher la bride sur le respect du pacte de stabilité et de croissance. Concernant Paris, elle a dit clairement ces dernières semaines qu’elle attend plus de réformes structurelles que la seule loi Macron.L’Allemagne, tout comme d’autres Etats européens très sensibles aux équilibres budgétaires, restera vigilante. Tout comme Mario Draghi, le patron de la BCE, qui le répète depuis des mois : le quantitative easing (faire tourner la planche à billets, comme il s’y est engagé), c’est une chose, mais les Etats européens doivent poursuivre les réformes structurelles. La baisse des prix du pétrole et de la parité euro/dollar ne suffira pas à restaurer leur compétitivité.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Pour les élections départementales, le Front national part de loin, et Marine Le Pen le reconnaît volontiers. « C’est au niveau départemental que la marche est la plus haute pour nous », a estimé, mardi 17 février, la présidente du FN lors d’une conférence de presse lançant la campagne du parti pour l’élection qui doit se tenir les 22 et 29 mars.Avec seulement deux conseillers généraux sortants, dans le Var et le Vaucluse, et un scrutin majoritaire qui ne le favorise pas a priori, le parti d’extrême-droite préfère se montrer réaliste. « Je ne fais aucun pronostic, explique Mme Le Pen. Une victoire dans un département serait une heureuse surprise, mais une véritable surprise. » Cela ne l’empêche pas de prévoir que les candidats de son parti seront présents de « façon massive » au second tour dans les 2 054 cantons appelés à élire leurs représentants.« Montrer notre attachement à cette structure de proximité »Pour ce scrutin, le Front national sera « le mouvement le plus présent (...) loin devant l’UMP et le PS » a assuré le secrétaire général du parti, Nicolas Bay. Le FN dit présenter 7 648 candidats dans 1 912 cantons, soit 93,1 % des circonscriptions électorales. Lors du dernier renouvellement partiel, en 2011, le parti avait envoyé des candidats dans près de deux tiers des cantons. Par ailleurs, sur les 1 600 élus municipaux obtenus par le FN en mars 2014, 1 170 d’entre eux seront candidats aux départementales. Une « démonstration concrète », selon Nicolas Bay, de la « professionnalisation » et du « développement » du Front national.La présidente du FN a par ailleurs fait état de ralliements engrangés par son mouvement depuis 2012. D’anciens responsables locaux de l’UMP, mais aussi des militants syndicaux, figureraient dans cette liste, et seront candidats aux élections départementales.Le Front national séduit de plus en plus à droite« Nous partirons avec un message clair : montrer notre attachement à cette structure de proximité qu’est le département, montrer notre opposition à la réforme territoriale, et montrer que nous sommes attachés au tryptique républicain Etat-nation/département/commune », a expliqué Marine Le Pen. Olivier Faye David Revault d'Allonnes L’arbitrage a été pris au dernier moment, vers 16 h 15 mardi 17 février, avant que le premier ministre monte à la tribune de l’Assemblée nationale, lors d’un coup de téléphone entre Manuel Valls et François Hollande. Les derniers comptages opérés par les représentants de l’exécutif faisaient état d’une majorité d’une demi-douzaine de voix sur la loi Macron, mais l’Elysée et Matignon ont préféré jouer la sécurité en engageant la responsabilité du gouvernement sur cette loi. « On a estimé qu’on était dans la marge d’erreur. Il y avait un aléa et un risque », résume un proche du président.Les équipes du chef de l’Etat, du premier ministre et du ministre de l’économie suivaient de près depuis plusieurs jours les « comptages » des spécialistes, et disposaient de pronostics extrêmement serrés. Mais mardi matin, le danger d’un vote négatif se précise. « Il est apparu, les comptes étant faits, qu’il y avait un risque trop important que le texte ne soit pas voté », raconte un conseiller. En déplacement en Alsace, où il va visiter le cimetière juif profané à Sarre-Union (Bas-Rhin), François Hollande a Manuel Valls au téléphone. Ils décident, pour donner au premier ministre la possibilité d’engager l’article 49-3 de la Constitution, de la convocation d’un conseil des ministres extraordinaires à 14 h 30. Celui-ci va durer moins d’un quart d’heure.« Un marqueur du quinquennat »L’exécutif se laissera encore près d’une heure trente, afin de se donner une dernière chance de convaincre les récalcitrants, avant de trancher en faveur du « 49-3 ». Comme l’a souligné le premier ministre à la tribune, le gouvernement entend souligner qu’il a laissé du temps au Parlement, afin de désamorcer les critiques qui, déjà, pointent un passage en force.« Le président considère que cette loi est un marqueur du quinquennat, un coup de jeune pour la société et l’économie et qu’il ne fallait plus tergiverser après des débats très riches, résume-t-on à l’Elysée. On estime que le débat a vraiment pu prendre tous ses droits. Macron a passé un temps inimaginable en séance. On gouverne, on dirige ce pays, on n’est pas dans la psychologie politique ni dans les états d’âme, et on avance. »Quant à l’autre critique qui ne manquera pas de s’exercer à l’encontre du pouvoir, celle de l’aveu de faiblesse et d’une majorité en peau de chagrin, l’exécutif renvoie au vote prévu jeudi sur la motion de censure qu’ont déposée l’UMP et l’UDI : « S’il n’y avait pas de majorité, le gouvernement serait renversé. On va avoir l’occasion de le vérifier avec la motion de censure de l’UMP », glisse un conseiller. Le président, qui laisse à son premier ministre le soin de piloter les opérations, n’a pour sa part pas prévu de s’exprimer.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Le dossier Goodyear Amiens Nord est loin d’être clos. Il a même été relancé, mardi 17 février au matin, par le placement en garde à vue (de 48 heures maximum) au commissariat de police d’Amiens de dix salariés licenciés et représentants CGT du personnel de cette usine, fermée depuis janvier 2014.Tous avaient reçu une convocation, à laquelle ils se sont rendus. Le leader de la CGT chez Goodyear, Mickaël Wamen, en fait partie.Ces dix personnes « sont auditionnées pour des faits reprochés de violence et séquestration », précise Bernard Farret, procureur de la République d’Amiens.Selon un communiqué de la CGT du site, cette situation intervient « dans le cadre d’une enquête judiciaire en lien direct avec l’occupation de l’usine avant le 22 janvier 2014 », date à laquelle un accord de fin de conflit avait été signé entre Goodyear Dunlop Tires France et la CGT, syndicat majoritaire sur le site.Du lundi 6 janvier 2014 au mardi 7 janvier 2014, le directeur de production, Michel Dheilly, et le directeur des ressources humaines Bernard Glesser avaient été retenus pendant 30 heures dans une salle où devait se tenir une réunion.« Acharnement »La CGT se sent trahie. Elle rappelle que l’accord de fin de conflit prévoyait que Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) renonce à toutes les poursuites judiciaires et disciplinaires à l’encontre des salariés, du fait des actes commis à l’occasion de la restructuration et de l’occupation de l’usine.Pour la CGT, « cette façon de maintenir la pression » et cette « démonstration du fait que Goodyear ne respecte pas ses engagements » constitue un « acharnement » qu’elle entend « dénoncer ».En réalité, indique M. Ferret, « les plaintes de Goodyear en tant que personne morale ont été retirées, mais pas celles des deux directeurs », qui avaient été séquestrés.Mardi après-midi, d’ex-salariés de l’entreprise ont appelé leurs anciens collègues à un « rassemblement pacifique » devant le commissariat de police en soutien aux personnes gardées à vue. Celles-ci encourent cinq années d’emprisonnement si elles étaient condamnées pour séquestration.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.02.2015 à 15h06 • Mis à jour le17.02.2015 à 18h11 Le Parti de gauche (PG) a annoncé, mardi 17 février, son intention d’« étudier les conditions pour porter plainte pour diffamation à l’encontre de Dominique Reynié », le directeur général de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), qui avait considéré le matin sur France Inter « le Front de gauche et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon en 2012 » comme un « foyer d’expression de l’antisémitisme ».« Depuis des semaines à partir de l’étude bidon de sa propre fondation, Dominique Reynié peut à loisir diffuser sa propagande sur les médias (...), a écrit le PG dans un communiqué. Tous ceux qui connaissent l’engagement constant de notre parti et de Jean-Luc Mélenchon contre toute forme d’antisémitisme n’ont pas dû en croire leurs oreilles. » Le parti demande aussi « officiellement » à France Inter « un droit de réponse à la même heure et de durée équivalente. »Invité de l’animateur Patrick Cohen, Dominique Reynié avait déclaré que  « la société française comprend trois foyers d’expression de l’antisémitisme très forts. Le premier, ce sont les proches du Front national et les électeurs de Marine Le Pen en 2012, qui occupent une espèce de sommet en la matière. Le second groupe, c’est parmi les Français musulmans, où on trouve également une opinion antisémite qui se partage plus facilement. Et puis le troisième groupe ce sont les proches du Front de gauche et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon en 2012, où là aussi on trouve, à un degré moindre et sur des ajustements ou des agencements différents, l’expression d’un antisémitisme fort ».Le journaliste Patrick Cohen avait alors précisé : « L’expression antisémite telle que vous l’avez identifiée, ça repose sur des préjugés du type : “les juifs ont trop de pouvoir dans l’économie et les finances”, “ils ont trop de pouvoir dans les médias”, “ils utilisent leur statut de victime de la Shoah dans leur propre intérêt”, “il existe une conspiration sioniste mondiale”. »En novembre 2014, la Fondation pour l’innovation politique avait publié une étude très commentée, « L’antisémitisme dans l’opinion publique française ». Jean-Baptiste Chastand Rarement négociation se sera annoncée aussi périlleuse depuis le début du quinquennat de François Hollande. Les syndicats et le patronat se retrouvent à partir de mardi 17 février pour tenter de sauver les régimes de retraites complémentaires des salariés du privé. Ceux-ci ne sont plus très loin de la banqueroute. Si rien n’est fait, les caisses de l’Arrco (complémentaire de l’ensemble des salariés du privé) pourraient en effet être à sec en 2025, et celles de l’Agirc (pour les cadres), dès 2018.Une telle issue est toutefois inenvisageable : ces complémentaires bénéficient à près de 12 millions de retraités et peuvent représenter plus de la moitié du total des pensions chez certains retraités du privé. Les syndicats et le patronat, qui sont chargés de la gestion de ces organismes paritaires, se sont donné jusqu’au mois de juin pour tenter de s’entendre. Ce temps ne sera pas de trop, tant leurs positions semblent pour l’instant irréconciliables. Le contexte politique complique un peu plus les choses. L’échec de la négociation sur le dialogue social, le 22 janvier, a montré que, malgré la volonté de François Hollande, les partenaires sociaux ne sont pas prêts à s’entendre systématiquement sur tous les sujets.Le climat de cette négociation, marquée notamment par une interminable séance de nuit et une division du camp patronal, pèse encore dans les esprits. Avec l’aide de Force ouvrière (FO), la CGT compte bien en profiter pour remettre en cause la méthode de négociation et surtout la prééminence historique du Medef. « Il n’est pas possible de discuter sérieusement lorsqu’une des parties prenantes s’arroge tous les droits : le Medef convoque dans ses locaux, présente son projet d’accord, préside les réunions », a ainsi expliqué le 12 février Eric Aubin, le négociateur de la CGT.Inévitable hausse des cotisationsSi ce point peut sembler secondaire et revient régulièrement lorsque le climat social se tend, il n’en est pas moins symboliquement important. La première séance devrait ainsi être uniquement consacrée à cette question, une autre réunion devant avoir lieu le 23 février pour tenter de trouver un accord sur une réforme de ces modalités de négociation.La CGT plaide pour que les négociations se fassent au siège de l’Agirc-Arrco ; FO au Conseil économique, social et environnemental (CESE) ; quant à la CFDT, elle est officiellement indifférente mais pourra difficilement défendre publiquement son attachement à négocier au siège du Medef. Le patronat est de son côté divisé, avec une Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) qui ne cesse de vouloir prendre son autonomie face au Medef.Une fois cette question sensible réglée, il faudra s’intéresser aux désaccords de fond sur les mesures à adopter pour sauver les retraites complémentaires. Les solutions ne sont pas nombreuses pour tenter de faire face à l’absence de croissance et à la hausse prévue du nombre de retraités. Les complémentaires sont en effet déjà bloquées depuis 2014. Il est possible de faire perdurer ce blocage mais cela rapporte beaucoup moins qu’espéré initialement, en raison de l’inflation quasi-nulle actuellement.Dans la mesure où les syndicats et le patronat excluent formellement de baisser les pensions, il ne reste que deux leviers pour tenter de réduire le déficit des régimes, lequel devrait atteindre 5,3 milliards d’euros en 2014 : soit augmenter les cotisations, soit repousser l’âge de départ. Tous les syndicats estiment qu’une hausse de cotisations est inévitable, la CGT allant jusqu’à demander une hausse de 2,45 points des cotisations à l’Agirc, ce qui pourrait rapporter plus de 2 milliards d’euros dès 2017 et sauver le régime des cadres, le plus en danger des deux. Mais le patronat exclut formellement d’accepter une hausse de cotisations, à l’heure où la baisse du coût du travail reste sa première revendication.A la place, le Medef plaide pour réduire les pensions de réversion destinées aux veufs ou aux veuves, et pour repousser d’une manière ou d’une autre l’âge de départ à la retraite. Pour cela, il souhaiterait introduire une décote des pensions pour les salariés partant à 62 ans. Pendant quelques années, leur pension pourrait être diminuée, afin de les inciter à repousser leur départ. Il leur faudrait attendre par exemple 64 ou 65 ans pour toucher 100 % de leur pension complémentaire.Repousser le problèmeDans un rapport publié en décembre 2014, la Cour des comptes a aussi estimé que repousser purement et simplement l’âge de départ était inévitable, en plus de prendre des mesures sur les pensions et les cotisations. Mais ne bénéficier de sa retraite complémentaire qu’à partir de 63 ou 64 ans poserait forcément la question du décalage avec les pensions de base, accessibles dès 62 ans. Jusqu’ici, François Hollande a toujours repoussé l’idée de relever cet âge.Si la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC sont prêtes à discuter de mesures d’âge pour sauver ces régimes, la CGT et surtout FO l’excluent fermement. Or FO pèse d’un poids considérable dans les négociations sur les complémentaires, le syndicat de Jean-Claude Mailly ayant l’habitude de signer les accords de gestion d’organismes paritaires.Face à cette opposition, une solution pourrait être de repousser le problème en fusionnant l’Agirc et l’Arrco, les réserves de cette dernière permettant de garantir un financement jusqu’en 2023. « L’hypothèse de la fusion permet de s’en sortir temporairement, cela pourrait être une facilité », convient Serge Lavagna, le négociateur de la CFE-CGC, qui y est toutefois fermement opposé au nom du risque « de gommage de la notion de cadre ». Une combinaison FO-CFDT-CFTC, majoritaire, suffirait toutefois pour valider un accord.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.02.2015 à 10h29 • Mis à jour le17.02.2015 à 16h21 | Olivier Faye   Jean-Luc Mélenchon a décidé de faire taire le bruit et la fureur pour se muer, au moins durant un temps, en facilitateur. Le député européen est reçu, mardi 17 février à 15 h, à l’Elysée, par François Hollande pour plaider en faveur de la renégociation de la dette grecque. Le 4 février, il avait envoyé un courrier au chef de l’Etat pour lui demander cette entrevue. « Je n'ai pas d'autres moyens que celui de la discussion, de convaincre » le président de la République « qu'il ne peut pas accepter que la Banque centrale européenne (BCE) coupe les vivres à ceux qui n'obéissent pas à la troïka, car demain c'est notre tour », a expliqué, lundi, le fondateur du Parti de gauche.L’enjeu est crucial, alors que les discussions entre la Grèce et l’Eurogroupe ont achoppé lundi. Un ultimatum a été adressé au gouvernement d’Alexis Tsipras, qui est sommé d’accepter d’ici à la fin de la semaine une extension du plan d’aide à la Grèce. Cela supposerait pour le chef de file de la gauche radicale de revenir sur nombre des promesses de sa campagne, axée sur le refus de l’austérité.« On doit aux Grecs de tout tenter »Depuis la victoire fin janvier de M. Tsipras – désormais seul chef de gouvernement européen issu de la gauche radicale –, Jean-Luc Mélenchon fait tout pour venir en aide à celui qu’il soutient depuis des années. Y compris de mettre en sourdine ses critiques contre François Hollande. « Il ne s'agit pas pour moi de représenter les Grecs auprès de François Hollande, j'y vais en tant que Français, comme quelqu'un qui a contribué à sa victoire en 2012 », a expliqué M. Mélenchon. La France « tient sa chance de réorienter la politique européenne », a assuré le député européen.Grèce : la voie très étroite d’un accord sur la detteSon camp se montre néanmoins lucide sur les chances de voir aboutir positivement l’initiative. « Nous ne faisons pas trop d’illusions, mais on doit aux Grecs de tout tenter, y compris des choses que l’on n’imaginait pas faire il y a encore quelque temps », explique Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche. « François Hollande a envie de jouer un rôle de trait d’union, mais quand une des parties – la troïka, Berlin – se montre intransigeante, vous ne pouvez pas rester dans cette position. Il faudra qu’il choisisse », assure M. Coquerel. Rencontre en petit comitéUne manifestation de soutien à la Grèce a été organisée, dimanche, à Paris, notamment à l’initiative du Front de gauche. Elle a réuni plusieurs milliers de personnes. Jean-Luc Mélenchon, comme Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, étaient en tête du cortège. Certains représentants d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) étaient eux aussi présents, le parti ayant appelé à se joindre à la manifestation. « Il faut soutenir le peuple grec, rendre sa dette soutenable, sinon le pays n’a aucun avenir », justifie la secrétaire nationale d’EELV, Emmanuelle Cosse, pour qui la France doit « mettre quelque chose sur la table ».Le 4 février, MM. Mélenchon et Laurent ont vu Alexis Tsipras en petit comité, à Paris, quelques heures seulement après la rencontre entre le chef du gouvernement grec et François Hollande au palais de l’Elysée. Un rendez-vous discret, sans caméra ni photographe, conformément à la volonté de M. Tsipras, qui ne souhaitait pas donner de publicité à l’événement. Foin de bruit et de fureur donc. Pour l’instant.Athènes ne voit pas d’accord possible avec l’Eurogroupe Olivier Faye Patrick Roger Mise à jour : nous avons publié cet article dans la matinée du mardi 17 février. Il a été masqué quelques minutes afin de ne pas être source de confusion pour nos lecteurs, alors que Manuel Valls a annoncé, dans l’après-midi, que le gouvernement allait engager la responsabilité du gouvernement sur la loi Macron en recourant à l’article 49-3 de la Constitution. La veille, nos sources au sein du gouvernement indiquaient l’inverse.---A quelques heures du vote du projet de loi pour la croissance et l’activité à l’Assemblée nationale, dans l’après-midi du mardi 17 février après la séance des questions d’actualité, le gouvernement faisait savoir qu’il n’existait « aucune certitude » sur l’issue du vote. Selon les derniers pointages effectués par les conseillers du premier ministre, Manuel Valls, et du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, la majorité n’était pas acquise, il manquait même quelques voix.Malgré cette incertitude qui pesait sur le vote, l’exécutif avait décidé, lundi soir, de ne pas recourir à l’article 49-3 de la Constitution, qui permettrait de faire adopter le texte sans vote, sauf si une motion de censure était déposée et recueillait une majorité, ce qui conduirait à la démission du gouvernement. « Chacun devra prendre ses responsabilités », insistait alors l’entourage du ministre de l’économie.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste François Béguin François Hollande avait pourtant appelé à un « esprit de rassemblement » pour la future loi sur la fin de vie, qui devrait arriver le 10 mars à l’Assemblée. Mais à la veille de l'examen en commission de la proposition de loi déposée par les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP), lundi 16 février, plus d’une centaine d’amendements ont été déposés, dont l’un d’eux a recueilli les signatures de plusieurs dizaines de députés de la majorité prêts à aller au-delà du texte des députés qui a recueilli l’aval du chef de l’Etat. Le texte prévoit la mise en place d'un droit à une sédation « profonde et continue » ainsi qu'un renforcement des directives anticipées, qui pourraient désormais s'imposer aux médecins.Fin de vie : Hollande veut instaurer un « droit nouveau » à mourirLe député PS du Rhône Jean-Louis Touraine assure au Monde que soixante-dix députés PS ont déjà cosigné son amendement visant à ce qu'un malade en phase terminale puisse demander le recours à des sédatifs à dose létale, sous réserve de l'avis favorable d'un collège de trois médecins. Dans les faits, il s'agit d'une aide active à mourir, un terme dont Jean Leonetti fait un casus belli. Dans l'entourage du maire d'Antibes, on indiquait d'ailleurs lundi être « très vigilant », sur le destin de cet amendement susceptible de « déséquilibrer le texte ».« Eviter les dérives »« La proposition de loi de MM. Claeys et Leonetti apporte des progrès indubitables, mais il reste des circonstances qui ne sont pas prises en charge », explique M. Touraine. « Aujourd'hui, ce genre de chose se fait en catimini, mon amendement permettrait d'éviter les dérives », ajoute le député, assurant pouvoir compter sur le soutien d'une centaine de députés « qui ne se retrouvaient pas » dans les propositions Claeys-Leonetti.Partisane du suicide assisté, la présidente de la commission des affaires sociales, la députée PS Catherine Lemorton, annonce qu'elle soutiendra l'amendement de M. Touraine. « Sur ce sujet, j'ai ma liberté de conscience et la liberté de vote accordée par le président du groupe [socialiste], Bruno Leroux », explique-t-elle. Elle juge néanmoins que l'amendement a « peu de chance de passer » mardi en commission en raison de la « mobilisation » de l'UMP. Avec les voix des Verts et des radicaux de gauche, estime-t-elle en revanche, « ce n'est pas exclu qu'il passe dans l'hémicycle » lors de l'examen de la loi, le 10 mars. Ainsi amendé, le texte ne bénéficierait sans doute plus du soutien de l'UMP. Pour sa part, ce jour-là, « si le texte ne va pas plus loin que ce qu'il est », Catherine Lemorton s'abstiendra.« Qu'il y ait une cinquantaine de députés PS qui souhaitent aller plus loin, c'est une évidence », déclare Alain Claeys, le corapporteur PS du texte. Mais l'amendement de Jean-Louis Touraine, assure-t-il, n'est « pas compatible » avec le texte « d'équilibre » qu'il a élaboré avec Jean Leonetti, notamment sur la question de la sédation. « Je crois qu'il existe au sein de l'Assemblée nationale une majorité large pour obtenir la convergence, dit-il. A nous de faire ce travail de pédagogie et de ne pas nous laisser embarquer par une surenchère. Pour ma part, je ne jouerai pas de double jeu. »François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Chez les écologistes, la constitution des listes pour les élections départementales a relevé du travail de dentelle. Dans ce parti décentralisé, chaque région, voire chaque département, a eu toute latitude pour décider de sa stratégie d’alliance et du nom de ses candidats. Dans de nombreux départements, les choix se sont même faits canton par canton, ce qui peut donner un résultat en apparence confus.PS ou Front de gauche ? Les Verts se déchirent« J'aurais aimé une négociation plus centralisée, parce que là, ça nous affaiblit », regrette Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). « Il y a très peu d’accords départementaux », relève David Cormand, chargé des élections à EELV. Toujours est-il que des lignes de force se dessinent, alors que le dépôt des candidatures pour le scrutin des 22 et 29 mars s’est clos lundi, à 16h.Le Front de gauche préféré au PSEurope Ecologie-Les Verts va présenter environ 950 candidats sur les 2054 cantons qui sont appelés à élire leurs représentants. Dans 45 % des cas, le mouvement sera allié avec tout ou partie du Front de gauche (c’est-à-dire avec au moins une des trois composantes principales de ce cartel formé par le Parti communiste, le Parti de gauche et Ensemble). « Très souvent, ce sera avec le Parti de gauche », note David Cormand. C’est le cas notamment dans le bassin minier d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) ou encore en Isère, où l’attelage entre EELV et la formation de Jean-Luc Mélenchon avait permis la conquête de la ville de Grenoble aux municipales en 2014.Les accords avec le Parti socialiste, quant à eux, représentent seulement 18 % du total des candidatures écologistes. Sont concernés, entre autres, une grande partie de la Seine-Saint-Denis et de l’Essonne, mais aussi la Meurthe-et-Moselle et le Loiret. Un chiffre à mettre en comparaison avec ceux du précédent renouvellement, en 2011. EELV nouait un accord partiel avec le PS dans 20 départements, et avec le Front de gauche dans 10 départements. Le scrutin concernait alors la moitié des cantons, contre l’ensemble du territoire aujourd’hui.Cap sur les régionalesPour Europe Ecologie-Les Verts, l’enjeu de l’élection à venir n’est pas tant comptable que symbolique. Faiblement implanté au niveau départemental – EELV ne compte qu’une quarantaine de conseillers sortants – le parti tient avant tout à ne pas se lier les mains. Pour ceux qui soutiennent un compagnonnage à plus long terme avec Jean-Luc Mélenchon, l’enjeu est de « tester » dès aujourd’hui cette alliance. Mais entre le Front de gauche, le Parti socialiste et l’autonomie, toutes les possibilités restent ouvertes sur la route de la présidentielle de 2017, dont les départementales ne sont qu’une étape.Dans 33 % des cas, le parti présentera des candidatures autonomes à ces élections départementales. Une configuration qui pourrait se reproduire de manière plus générale aux régionales, en décembre. Ce rendez-vous, où la proportionnelle favorise la représentation des petits partis, constitue pour EELV l’enjeu électoral majeur de cette année 2015.Dominique Voynet : « Il y a plus d’écologistes en dehors d’EELV que dans le parti » Olivier Faye 16.02.2015 à 16h19 • Mis à jour le16.02.2015 à 16h49 | Gilles Rof (Marseille, correspondance) L’ex-juge d’instruction Laurence Vichnievsky a déposé lundi 16 février sa candidature pour les élections départementales dans les Bouches-du-Rhône. Après « une longue hésitation », la conseillère régionale apparentée EELV a décidé de se présenter dans le canton Marseille 2, où elle réside, pour affronter directement le président sortant du conseil général, l’ex-socialiste Jean-Noël Guérini, aujourd’hui leader de la Force du 13. « Je suis lucide sur nos chances, explique Mme Vichnievsky, mais il est indispensable de montrer qu’un certain personnel politique, aux méthodes contestables à mes yeux, n’a pas la voie totalement libre à Marseille. »La stratégie Guérini pour rester maître des Bouches-du-RhôneLaurence Vichnievsky, 60 ans, qui se définit comme « une candidate de la société civile », se présente en binôme avec Stéphane Coppey, membre d’Europe Ecologie-Les Verts, spécialiste des transports, et chargé de mission au conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle aura comme suppléante une adhérente marseillaise de Nouvelle Donne, Sandrine Lopez. Thomas Djian, coordinateur du groupe EELV au conseil régional PACA, sera quant à lui le suppléant de M. Coppey.Pour représenter le PS, deux militants peu connusBattue lors des municipales de mars 2014 sur la liste du socialiste Patrick Mennucci, Mme Vichnievsky ne partira pas, cette fois, avec le PS. « Il y a eu des discussions mais elles n’ont pas abouti », explique-t-elle. La fédération socialiste des Bouches-du-Rhône a choisi d’investir de son côté deux militants peu connus – Nora Akhazzane et Gabriel Guaza – pour aller affronter Jean-Noël Guérini et Lisette Narducci, la maire PRG du 2e secteur de Marseille.Laurence Vichnievsky n’a pas souhaité commenter plus avant sa candidature dans l’immédiat. Fin janvier, alors qu’elle hésitait encore, elle évoquait « un combat qui ne sera pas uniquement “contre” Jean-Noël Guérini, mais aussi sur un programme politique ». « Je crois à la métropole Aix-Marseille et je veux la défendre, expliquait-elle alors. L’avenir de Marseille en dépend. Ce canton est celui d’Euroméditerranée, une zone où de nombreuses entreprises sont implantées. Le monde économique est pour la métropole alors que M. Guérini et la droite sont contre ». « Ma candidature aurait aussi un sens sur le plan éthique, poursuivait la magistrate. On me connaît comme juge anticorruption et l’image que je veux renvoyer, c’est celle d’une garante de l’Etat de droit. »Jean-Noël Guérini, l’indétrônablePrésident du conseil général des Bouches-du-Rhône depuis 1998, Jean-Noël Guérini a été plusieurs fois mis en examen entre 2011 et 2013, dans des affaires concernant des marchés publics présumés frauduleux, notamment pour « prise illégale d’intérêt, association de malfaiteurs, trafic d’influence ».Gilles Rof (Marseille, correspondance)Journaliste au Monde Matthieu Goar   Présent au point presse hebdomadaire de l’UMP, Brice Hortefeux a réagi au baromètre d’image du FN, réalisé par l’institut TNS Sofres pour France Info, Le Monde et Canal+. Selon cette étude, 50 % des sympathisants UMP interrogés souhaitent des « alliances au cas par cas, au plan local » entre le parti d’extrême droite et l’UMP pour les élections départementales et régionales – soit une augmentation de 10 points par rapport à 2014 – et 45 % d’entre eux y sont opposés.Fidèle à la ligne du parti, le conseiller de Nicolas Sarkozy a préféré renvoyer dos à dos les socialistes et le FN. « La politique menée par le PS fait monter le FN et le vote FN fait gagner la gauche. Notre devoir est d’être présents sur les sujets régaliens comme la sécurité et l’immigration. Car le FN conduit à l’isolement de la France et à l’appauvrissement des Français », a déclaré M. Hortefeux avant de souligner le nombre de frontistes élus depuis 2012, année de l’arrivée au pouvoir de François Hollande, notamment les 24 députés européens d’extrême droite.Elections départementales : un sympathisant UMP sur deux favorable à des alliances avec le FNMais ce baromètre pose des questions à l’UMP. Les résultats de cette étude montrent en effet que de nombreux sympathisants UMP sont en décalage avec la consigne du « ni-ni » en place à l’UMP depuis les élections cantonales de 2011. Une option confirmée par un vote lors du bureau politique du parti, le 3 février, quelques jours après l’élimination du candidat de la droite lors d’une législative partielle dans le Doubs.Selon cette stratégie, l’UMP invite ses électeurs à voter blanc ou à s’abstenir lors d’un duel entre PS et FN. Dans l’étude TNS Sofres, 45 % des sympathisants UMP pensent que la droite doit « passer des alliances électorales avec le FN selon les circonstances ». Huit pour cent vont même jusqu’à souhaiter que le FN soit maintenant considéré comme un « allié » et que les deux partis concluent une « alliance électorale globale ».Combattre le FN sur le terrainLa porosité entre les électorats des deux principaux partis de droite apparaît de plus en plus grande, ce qui constitue un danger majeur pour l’UMP. Pour lutter contre le FN, l’UMP veut continuer à dénoncer ses solutions, notamment sur les sujets économiques et sociaux. « Nos candidats sur le terrain savent quels sont leurs adversaires. Ils savent où appuyer pour faire mal. Nous n’avons ni les mêmes valeurs, ni les mêmes solutions que le FN », a insisté Isabelle Le Callennec, porte-parole du parti.Mais les dirigeants de l’UMP estiment que l’apparition de ce tripartisme pose également des soucis au PS. « Quand on parle de cette porosité, on oublie que 40 % des électeurs socialistes dans l’Oise avaient voté pour le candidat du FN », a estimé M. Hortefeux en faisant référence à une législative partielle emportée de justesse en mars 2013 par le député sortant de la droite, Jean-François Mancel (51,41 %), avec un écart de 789 voix face à la candidate du Front national, Florence Italiani (48,6 %). La progression de la candidate frontiste avait fait dire au politologue, Joël Gombin, de l’université d’Amiens, que 40 % des électeurs socialistes s’étaient reportés sur le FN.Brice Hortefeux a, lui, confirmé que tout candidat UMP qui se risquerait à négocier avec le FN lors des prochaines élections départementales serait exclu. Le proche de Nicolas Sarkozy a accusé le PS de ne pas avoir la même rigueur. « Ce n’est pas nous qui avons passé un accord quasi officiel pour faire élire Marion Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse », a-t-il lancé en faisant référence aux élections législatives de 2012. L’Express avait expliqué que le président socialiste du conseil général de Vaucluse avait demandé à la candidate Catherine Arkilovitch de se maintenir dans la 3e circonscription en échange du maintien d’un frontiste dans la 5e. Cette triangulaire avait abouti à la défaite de l’UMP et à l’élection de Marion Maréchal-Le Pen.Matthieu GoarJournaliste au Monde Laurie Moniez (Lille, correspondance) Après l’annonce, dimanche 1er février, de son intention de mener une liste UMP aux élections régionales dans le Nord – Pas-de-Calais – Picardie, Xavier Bertrand n’a pas laissé Martine Aubry de marbre. « Ce qui m’a choquée, c’est que dès qu’il s’exprime, c’est pour nous attaquer, a regretté Martine Aubry. Ce n’est pas comme cela que l’on fait de la politique. C’est projet contre projet. »Lire aussi : Xavier Bertrand briguera la région Nord-Pas-de-Calais-PicardieLors d’une rencontre informelle avec la presse, la maire de Lille a répondu aux déclarations de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy qui expliquait, dans les colonnes de La Voix du Nord : « Si le Parti socialiste croyait à la victoire, Martine Aubry serait candidate, ou alors des personnalités comme Patrick Kanner ou Frédéric Cuvillier le seraient. »Précisant qu’elle n’avait jamais été sollicitée par son parti pour la bataille des régionales, Martine Aubry a tenu à mettre les choses au clair : « Je rappelle que je n’ai jamais souhaité aller aux régionales. On ne peut pas cumuler deux exécutifs locaux ou alors j’aurais dû abandonner Lille. Par ailleurs nous avons un excellent candidat (Pierre de Saintignon, son premier adjoint à la mairie de Lille) donc la question ne se pose pas. Pierre fait une campagne remarquable. Je serai la présidente de son comité de soutien. » Future région Nord - Pas-de-Calais - Picardie : deux socialistes pour un fauteuilPar ailleurs, le maire de Lille n’a pas apprécié la remarque de Xavier Bertrand qui a déclaré que « les propos des responsables socialistes à l’égard de la Picardie ont blessé et que les Picards l’ont toujours en mémoire ». Faux, dit Martine Aubry : « C’est une contre-vérité de dire que je suis contre la Picardie. J’ai toujours dit qu’on devait être avec la Picardie mais pas tout de suite. Nous sommes les deux régions les plus pauvres, ce sont les faits, et, je le pense, ça ne fera pas une région forte. »« Il nous fallait du temps »Depuis plusieurs mois, la socialiste explique à qui veut bien l’entendre que Manuel Valls et François Hollande avaient accepté un amendement permettant de fusionner la Picardie et le Nord – Pas-de-Calais dans deux ans, « car il nous fallait du temps ». Mais il fut ensuite question de rattacher la Picardie à la Champagne. Ce que ne souhaitait pas Martine Aubry. Elle a donc accompagné Claude Gewerc, le président de la région Picardie, dans le bureau du ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve pour défendre la fusion de leurs deux régions, dit-elle. Ce qui fut fait… mais sans le délai souhaité des deux années supplémentaires.Aujourd’hui, Martine Aubry continue donc de répondre aux attaques sur ce dossier pour ne pas se mettre les Picards à dos. « Nous, nous souhaitions une grande région avec la Picardie et la Haute et la Basse Normandie autour de quatre grandes villes : Lille, Amiens, Caen et Rouen », insiste-t-elle. Et l’élue de rappeler par ailleurs « que les beaux débats démocratiques, ce sont les débats où l’on dit la vérité ». Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde David Revault d'Allonnes François Hollande se rendra de nouveau à Tulle, samedi 7 février, trois semaines après y avoir présenté ses vœux aux Corréziens. Le président y inaugurera un cinéma. M. Hollande, qui ne s’était rendu qu’à trois reprises en Corrèze en 2014, semble bien parti pour y faire davantage d’escapades en 2015, année électorale oblige. Il devrait ainsi y retourner pour voter à l’occasion des deux tours des élections départementales, les 22 et 29 mars.« On ne se cache pas »Alors que la Corrèze, conquise de justesse en 2008 par François Hollande et conservée de peu en 2011, semble promise à un basculement à droite à l’occasion des prochaines élections départementales, et qu’une forme de désenchantement a gagné les terres d’élection du président, le chef de l’Etat serait-il tenté de faire campagne sur le terrain ?Officiellement, l’Elysée dément toute implication dans une campagne électorale. Mais, comme le premier ministre Manuel Valls, qui se rendra jeudi 5 février dans le Doubs avant le deuxième tour de l’élection législative partielle, le président, incontestablement, descend dans l’arène. « Valls, c’est un signe. On ne se cache pas. Autant faire campagne puisque après coup, on nous dira que c’est un enjeu national », résume un proche du chef de l’Etat.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Encore une législative partielle où le Front national arrive au second tour. Mais à la différence des précédentes, ce n'est pas le Parti socialiste qui en a fait les frais dans la 4e circonscription du Doubs, dimanche 1er février, mais l'UMP, dont le candidat, Charles Demouge, a été éliminé au premier tour en arrivant troisième (26,54 %). Le principal parti d'opposition a toutefois aussitôt minimisé l'impact de cette défaite et mis en lumière l'échec du PS, arrivé derrière le Front national. A l'image de Nathalie Kosciusko-Morizet, députée de l'Essonne et vice-présidente déléguée de l'UMP, invitée lundi matin de BFM TV et RMC.Ce qu'elle a dit« On a un PS qui fait moins 14 % par rapport aux dernières élections, donc une désaffection des électeurs pour le candidat socialiste. Une désaffection qui ne profite pas aux candidats de la droite et du centre puisque ces 14 % se retrouvent presque entièrement sur le FN. »Pourquoi c'est fauxTout d'abord, relevons un petit souci technique avec les chiffres. Le Parti socialiste a obtenu 7 416 voix dimanche, contre 16 421 lors du premier tour en 2012 et 19 311 au second tour cette même année. Soit -54 % par rapport au premier tour 2012 et -72 % par rapport au second tour. Beaucoup plus que les 14 % mentionnés par NKM – une erreur finalement favorable compte tenu de son argumentaire.Plus probablement, Mme Kosciusko-Morizet a voulu évoquer les suffrages exprimés : le PS en a obtenu 28,85 % dimanche, contre 40,81 % le 10 juin 2012 et 49,32 % le 17 juin. On parle ici d'une baisse en points de pourcentage (-11,96 et -20,47) et non directement de pourcentage. Evoquer une baisse de 14 % dans ce contexte, c'est calculer 14 % de 40,81 (5,71).Une analyse trompeuseAu-delà de ce problème mathématique, NKM applique une lecture trompeuse des résultats de dimanche. Le Front national a certes gagné 8 points des suffrages exprimés par rapport à 2012, mais le parti d'extrême droite a en réalité perdu des voix : il en a obtenu 8 382 dimanche, contre 9 605 au premier tour en 2012 et 9 581 au second tour. Il est donc faux de dire que la « désaffection pour le candidat socialiste » s'est « retrouvée presque entièrement sur le FN » puisque tous les partis ont perdu des électeurs, y compris le FN.Si la différence en termes de suffrages exprimés est aussi élevée, c'est que l'abstention, elle, a été beaucoup plus forte : 60 % dimanche contre 40 % en 2012. Dans ce contexte, le Front national est toutefois celui des trois principaux partis qui se maintient le mieux quand le PS et l'UMP ont tous deux massivement perdu des électeurs.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1422876325333 .graphe").css("height", 450)$("#container_1422876325333 .title").empty()if ("Scores en voix dans la 4e circonscription du Doubs depuis 2002"!= ""){Scores en voix dans la 4e circonscription du Doubs depuis 2002")}$("#container_1422876325333 .subtitle").empty()if ("L'abstention explose en 2015. Le Fn retrouve son score de 2002. PS et UMP chutent par rapport à 2012."!= ""){L'abstention explose en 2015. Le Fn retrouve son score de 2002. 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C'est effectivement le cas mais le parti d'opposition se garde bien de préciser que la chute est lourde pour lui également, avec 2 500 voix de perdues par rapport au premier tour de 2012 (-26,9 %) et 3 400 par rapport au second tour (-33,1 %).Lire aussi : Doubs : le FN profite de l'effondrement de la droite et de la gaucheAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Chaperon Alors que le gouvernement met la pression sur les branches professionnelles pour signer son pacte de responsabilité et de solidarité, un pan important des services va manquer à l’appel : les banques, en effet, ne sont pas parvenues à trouver un accord avec leurs syndicats.L’Association française des banques (AFB) a fait savoir, lundi 2 février, qu’elle allait adresser aux syndicats, pour signature, un simple « relevé de conclusions ».« Celui-ci reprendra les principales dispositions contenues dans le projet d’accord proposé aux organisations syndicales le 19 décembre 2014 », précise dans un communiqué, l’association professionnelle qui représente les banques commerciales et leurs 200 000 salariés..Seule la CFDT Banque s’est déclarée prête à signer ce texte. Mais son paraphe n’est pas suffisant pour qu’elle valide seule l’accord : la CFDT se place juste en dessous du seuil de 30 % de représentativité exigé.« En fonction du contenu du texte, nous devrions signer le relevé de conclusion, car il nous semble important que la mise en oeuvre de certaines mesures en faveur des seniors, de l’insersion des handicapés ou de l’employabilité soient mises en oeuvre », plaide Luc Mathieu, secrétaire général de la Fédération banque et assurance CFDT.« Nous ne signerons pas ce texte car on a vu comment, dans le cas des services à la propreté, le gouvernement avait comptabilisé un relevé de conclusion en accord : on n’acceptera pas un tour de prestidigitation », prévient en revanche Régis Dos Santos, président du SNB/CFE-CGC.Alors que le gouvernement demande aux entreprises de créer des emplois en échange d’un allègement de charges de 41 milliards d’euros, le patronat bancaire avait présenté, le 19 décembre 2014 aux partenaires sociaux, un projet d’accord affichant un objectif d’« au moins 40 000 embauches sur trois ans ». Tout compris : CDI, CDD, apprentissage et contrats professionnels.Lors de ses voeux « aux forces vives de la nation », le 19 janvier, François Hollande avait demandé aux partenaires sociaux de passer à la vitesse supérieure pour la mise en place du pacte de responsabilité : « Un mouvement est engagé : 11 branches représentant des millions de salariés ont trouvé un accord. Ce rythme est encore trop lent, d’autres branches devront donc prendre le chemin et accélérer la marche. »« Ce texte acte une baisse de 1,5 % des effectifs »Les négociations, qui avaient été prolongées de quinze jours jusqu’à la fin du mois de janvier, n’ont pas permis de débloquer la situation.« Nous ne pouvons pas signer un texte qui acte une baisse de 1,5 % des effectifs dans la profession sans des contreparties suffisantes sur les conditions de travail et la prise en compte des risques psycho-sociaux pour les équipes », justifie de son côté M. Dos Santos. Il insiste sur le fait que « les 40 000 embauches sont un objectif et non un engagement ».Les banques font traditionnellement partie des plus grands recruteurs privés en France, car elles doivent faire face aux départs des bataillons de baby-boomers embauchés depuis les années 1960.Mais, depuis 2012, elles ont réduit les embauches alors que leurs revenus s’érodent dans un environnement de taux bas et que la révolution numérique menace leur modèle d’agences.L’AFB, enfin, ne représente « que » les BNP Paribas, Société générale et autres banques non-mutualistes. Les grands réseaux coopératifs et très gros employeurs, comme le Crédit agricole ou les Caisses d’épargne, avaient attendu de voir comment les négociations tournaient avec l’AFB pour se lancer.« La crainte que nous avons est que, dans ce contexte, ils n’ouvrent pas de négociations », déplore M. Mathieu.Isabelle ChaperonJournaliste au service EconomieSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Nunès Christophe Borgel, secrétaire national aux élections du Parti socialiste, analyse le résultat du premier tour de l'élection législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs qui a vu la candidate FN arriver en tête devant le représentant du PS. A l'automne 2014, lorsque la tenue d'une partielle a été annoncée dans la 4e circonscription du Doubs, des socialistes locaux semblaient miser sur le maintien au second tour du Front national pour conserver ce siège. C'est finalement ce qui est en train de se passer...Christophe Borgel : Je ne pense pas qu' un Front national fort soit une opportunité pour le Parti socialiste. Depuis les élections cantonales de 2011, le FN a montré qu'il était en mesure de mobiliser son électorat sur des scrutins où les autres formations politiques n'y parviennent pas. Aux élections européennes, les listes frontistes font 25 %, mais avec une participation de seulement 40 % de votants. Alors que les électeurs frontistes se déplacent aux urnes, les autres restent à la maison. C'est ce qui s'est passé pour l'UMP dans le Doubs. Cette élection n'a suscité aucun sursaut de mobilisation. L'UMP ne parvient pas a créer la dynamique qui conduit son électorat traditionnel à voter.Lire également : Législative partielle dans le Doubs : Sarkozy campe sur sa position du « ni-ni » Les socialistes ont aussi perdu entre 2012 et 2015 près de 10 000 électeurs sur ce territoire. Le Parti socialiste mobilise-t-il ?Mathématiquement, si on regarde nos résultats sur chacune des élections depuis deux ans, à l'évidence nous ne devions pas être au second tour. Toutefois, les remontées que nous avions du terrain étaient positives. Les prestations télévisuelles de François Hollande en décembre 2014 ont eu un impact. Même s'il a fait l'objet de critiques, et ce même au sein de notre famille politique, le sentiment de nos électeurs c'est que le parti va mieux, que l'exécutif est plus solide et qu'il tient le fil conducteur de sa politique.Ensuite, la réaction de François Hollande, après les attentats des 7, 8 et 9 janvier, ont donné des raisons d'être fier du président de la République, même si nous avons encore beaucoup d'électeurs qui doutent.A quelques semaines des élections départementales, quels enseignements tirez-vous de cette législative partielle ?L'élimination de l'UMP dès le premier tour tend à prouver que ce parti ne donne aucune appétence à l'électorat. Nous l'avions déjà constaté lors des élections municipales où plusieurs villes ont été conquises par la droite, non pas du fait d'une hausse de son électorat, mais de la démobilisation du nôtre.Toutefois, pour les élections départementales, si la gauche demeure au niveau de division actuelle, elle sera éliminée dès le premier tour dans des centaines de cantons et les électeurs seront confrontés au second tour à de nombreux face à face UMP-FN.Lire notre analyse : Législative du Doubs : la dure loi du tripartismeEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.02.2015 à 15h54 • Mis à jour le02.02.2015 à 18h20 | Abel Mestre (Allenjoie, Audincourt (Doubs) – Envoyé spécial) Parfois, il faut savoir lutter contre soi-même. Sophie Montel en sait quelque chose. La candidate du Front national, arrivée en tête de l’élection législative partielle dans la quatrième circonscription du Doubs dimanche 1er février, doit vaincre sa timidité pour faire campagne. Pour compenser, cette femme de 45 ans est bavarde. « Je suis très loquace, vous verrez », prévient-elle lorsqu’on la rencontre. Si, avec les journalistes, Mme Montel ne se fait pas prier pour échanger, avec les électeurs, en revanche, l’exercice est plus difficile. Comme si elle n’osait pas les déranger. Résultat : malgré son bon score (32,6 %), sa campagne fut discrète, voire souterraine. Aux réunions publiques, Sophie Montel préfère le « boîtage », c’est-à-dire glisser un tract dans les boîtes aux lettres de la circonscription. Plus discret, effectivement.Son ADN, c’est le FNComment expliquer son score de dimanche ? Cette militante encartée depuis ses 18 ans, titulaire d’un DEA d’histoire médiévale, selon le site du FN, a une explication : « Il y a la dynamique du FN sur le plan national. Et je suis implantée dans cette circonscription. C’est la quatrième fois que je participe à une législative ici. » Aussi, elle montre volontiers la maison de son enfance à Audincourt, le collège où elle a été scolarisée et l’ancien cabinet de chirurgien-dentiste de son père. Une façon d’attester son ADN géographique.Politiquement, son ADN, c’est le FN. Issue d’une famille frontiste, elle a toujours été lepéniste. Pour le pire, parfois. Ainsi, le site L’Entente, qui scrute les « dérapages » des frontistes, a déniché des propos tenus en 1996 par Mme Montel lors d’un conseil municipal de Besançon, où elle était élue. Jean-Marie Le Pen venait de déclarer croire en l’inégalité des races. Des propos que justifiait alors Mme Montel : « Rien dans les propos de Jean-Marie Le Pen sur l’évidente inégalité des races ne tombe sous le coup de la loi. (…) L’observation que les enfants d’origine vietnamienne s’adaptent généralement mieux aux études et au travail que ceux de l’immigration africaine est le fait de tous les enseignants, même de gauche. Nous affirmons que la civilisation française de notre grand siècle était supérieure dans tous les domaines de l’épanouissement de l’esprit, des arts et des lettres, à celles des Huns et des Bantous… » Aujourd’hui, Mme Montel se défend : « Les socialistes au conseil municipal avaient attaqué Jean-Marie Le Pen sur ses propos. En réponse, j’ai lu l’argumentaire fourni par la direction du parti. »Lire le décryptage : Le FN profite de l’effondrement de la droite et de la gaucheElle n’est dans aucun clanDepuis, le discours du FN a changé, et celui de Mme Montel aussi. Elle campe sur la ligne de Marine Le Pen, plus policée. Se revendique « ni droite ni gauche ». Fustige « les héritiers du système “UMPS” ». Se déclare à la fois contre le « péril islamiste » et contre l’Union européenne.Au sein du FN, Mme Montel fait l’unanimité. Elle n’est dans aucun clan. Ainsi, elle s’entend aussi bien avec Steeve Briois, le maire d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) – il doit venir la soutenir entre les deux tours –, que Florian Philippot, qui la nomme « mon amie ». Un fait assez rare dans un parti où il faut souvent choisir son camp, entre les membres de la direction.Dans sa circonscription, ses adversaires lui reprochent un certain nomadisme électoral. C’est vrai que Mme Montel est une militante professionnelle. Elle a été, pêle-mêle, élue à Besançon, conseillère régionale, élue à Montbéliard, députée européenne et peut-être demain députée à l’Assemblée nationale. Charles Demouge, le candidat de l’UMP éliminé dimanche au premier tour, ne cessait de la brocarder comme une « candidate du système », qui vit de ses mandats.Plus grave, en revanche, est la procédure judiciaire contre quatre de ses colistiers aux municipales de 2014, au nombre desquels figure le conjoint de Mme Montel. Certes, Sophie Montel n’est pas en cause nommément mais cela écorne son image. Les quatre frontistes sont poursuivis pour « abus de faiblesse ». Le quotidien L’Est républicain, qui a révélé ces poursuites, mentionne le cas d’une femme de 90 ans « qui ne jouirait plus de ses facultés de discernement ». C’est un élu UMP qui a signalé ces faits au parquet. Une version que réfute le FN qui a, du coup, rapidement déposé plainte pour atteinte à la sincérité du scrutin et dénonciation calomnieuse.Lire l’éditorial du Monde : « Un avertissement à tous les républicains »Abel Mestre (Allenjoie, Audincourt (Doubs) – Envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.02.2015 à 15h25 • Mis à jour le02.02.2015 à 17h39 | Samuel Laurent, Alexandre Pouchard, Madjid Zerrouky et Ania Nussbaum Pour la cinquième, sur 14 élections législatives partielles s'étant tenues depuis mi-2012, le Front national est au second tour. La candidate frontiste, Sophie Montel, est arrivée en tête, dimanche 1er février, dans la 4e circonscription du Doubs (32,60 %) devant le candidat socialiste, Frédéric Barbier (28,85 %). Le candidat de l'UMP, Charles Demouge, est lui éliminé avec 26,54 % des suffrages exprimés. Le vainqueur de cette élection succédera à l'ancien ministre Pierre Moscovici, qui a démissionné après sa nomination à la Commission européenne, en charge des affaires économiques.L'analyse des résultats ainsi que de ceux des précédentes élections ne montre toutefois pas une progression fulgurante du Front national, et elle tord le cou à certaines idées reçues sur cette circonscription.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1422874422221 .graphe").css("height", 450)$("#container_1422874422221 .title").empty()if ("Scores du PS, de l'UMP et du FN au 1er tour"!= ""){Scores du PS, de l'UMP et du FN au 1er tour")}$("#container_1422874422221 .subtitle").empty()if ("dans la 4e circo du Doubs, depuis 2002, en % des exprimés"!= ""){dans la 4e circo du Doubs, depuis 2002, en % des exprimés")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422874422221 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#e310dc","#4a4de0","#707070","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["2002","2007","2012","2015"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "PS", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 34.58 ], [ "", 35.06 ], [ "", 40.81 ], [ "", 28.85 ] ], "color": "#e310dc" }, { "name": "UMP", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 32.51 ], [ "", 41.35 ], [ "", 23.21 ], [ "", 26.54 ] ], "color": "#4a4de0" }, { "name": "FN", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 19.61 ], [ "", 8.38 ], [ "", 23.87 ], [ "", 32.6 ] ], "color": "#707070" }]})});var chart = $('#container_1422874422221 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}1. Une circonscription ouvrièreLes analyses sociologiques montrent que les seniors et les couches populaires sont généralement surreprésentés parmi les électeurs du Front National. L'accession au second tour du FN peut-elle s'expliquer par les caractéristiques des habitants de la circonscription ? Ce n'est pas évident.Age. Ainsi, si les plus de 50 ans représentent environ un tiers des habitants de la 4e circonscription du Doubs, cela correspond à peu près à la moyenne française.Chômage. Le département du Doubs compte moins de chômeurs que la moyenne française (9,9 %) : au troisième trimestre 2014, le taux chômage s'y élevait à 9,3 %.Emploi. En revanche, la circonscription compte bien plus d'ouvriers (22 %) que la moyenne (12,3 %) et moins de cadres (5,1 % contre 9,3 % dans la France entière). C'est notamment dû à la proximité de l'usine du constructeur automobile PSA à Montbéliard, qui n'est pas située dans la circonscription mais juste à côté.Lire le reportage : Mon père, cet embauchéImmigration. Alors que le Front national insiste régulièrement sur les effets de l'immigration et la présence d'étrangers, la part de ces derniers n'est pas significativement plus importante dans la 4e circonscription du Doubs que sur l'ensemble du territoire (6 %) : 6,9 % de la population n'a pas la nationalité française. 2. Une circonscription pas si « ancrée à gauche »Contrairement à un « élément de langage » beaucoup entendu à droite, la 4e circonscription du Doubs n'est pas si « ancrée à gauche ». Si les voix de gauche sont régulièrement plus importantes que celles de la seule droite au premier tour, elles sont minoritaires si l'on cumule les voix de la droite et de l'extrême droite.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1422876513080 .graphe").css("height", 450)$("#container_1422876513080 .title").empty()if ("L'extrême droite se maintient quand la gauche et la droite chutent dans la 4e circonscription du Doubs"!= ""){L'extrême droite se maintient quand la gauche et la droite chutent dans la 4e circonscription du Doubs")}$("#container_1422876513080 .subtitle").empty()if (""!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422876513080 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats", _blank ); } } }},colors:["#ff3232","#f19300","#0386c3","#04103f","#a2a9ae","#191919","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Ministère de l'intérieur", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"datetime", categories:null, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value:%Y}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" voix", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "%Y"},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Gauche", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1009843200000, 17996 ], [ 1167609600000, 17295 ], [ 1325376000000, 20209 ], [ 1420070400000, 9687 ] ], "color": "#ff3232" }, { "name": "Centre", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1009843200000, null ], [ 1167609600000, 1834 ], [ 1325376000000, 1082 ], [ 1420070400000, null ] ], "color": "#f19300" }, { "name": "Droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1009843200000, 13706 ], [ 1167609600000, 16675 ], [ 1325376000000, 9341 ], [ 1420070400000, 6997 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Extrême droite", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1009843200000, 8895 ], [ 1167609600000, 3573 ], [ 1325376000000, 9605 ], [ 1420070400000, 8697 ] ], "color": "#04103f" }, { "name": "Indépendants", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ 1009843200000, 471 ], [ 1167609600000, 166 ], [ 1325376000000, null ], [ 1420070400000, 329 ] ], "color": "#a2a9ae" }]})});var chart = $('#container_1422876513080 .graphe').highcharts();if (1== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}La circonscription a été à droite de 1993 à 1997, puis de 2002 à 2007. Pierre Moscovici l'a récupérée d'un cheveu cette année-là, avec 750 voix d'avance sur Irène Tharin, la députée UMP sortante.En 2012, Mme Tharin est remplacée par Charles Demouge, qui fait un nettement moins bon score : 10 260 voix contre 19 730 ! Dimanche, il en a obtenu encore moins : 6 824 seulement. 3. Le FN ne gagne pas de voix, mais UMP et PS en perdent beaucoupLe FN n'est pas non plus dans une dynamique marquée, du moins en nombre de voix : avec 8 382 voix, il fait moins bien qu'en 2012 (9 605), soit une diminution de 13 %. Il revient ainsi à son score de 2002 (8 523).Au-delà des scores, il faut donc noter, plus qu'une réelle progression du FN, une baisse forte des partis républicains, qui convainquent de moins en moins d'électeurs de se déplacer. Le Parti socialiste a perdu à lui seul 55 % des voix qu'il avait obtenues en juin 2012, tandis que l'UMP a chuté de 27 %.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1422876325333 .graphe").css("height", 450)$("#container_1422876325333 .title").empty()if ("Scores en voix dans la 4e circonscription du Doubs depuis 2002"!= ""){Scores en voix dans la 4e circonscription du Doubs depuis 2002")}$("#container_1422876325333 .subtitle").empty()if ("L'abstention explose en 2015. Le Fn retrouve son score de 2002. PS et UMP chutent par rapport à 2012."!= ""){L'abstention explose en 2015. Le Fn retrouve son score de 2002. 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L'abstention en hausse constanteFluctuant entre 35 % et 40 % lors des législatives de 2002, 2007 et 2012, l'abstention a fait un bond record lors de ce dernier scrutin : 60,44 % des électeurs inscrits ne se sont pas déplacés dimanche. La nature de l'élection, une législative partielle, explique en partie la hausse du phénomène.Deuxième enseignement, le FN est le parti qui a été le moins touché par cette désaffection des urnes :  même s'il perd des voix par rapport à 2012 (1 223, -13 %), son électorat s'est plus mobilisé pour ce premier tour que celui de ses adversaires (-55 % pour le PS, -27 % pour l'UMP).  Ania NussbaumMadjid ZerroukyJournaliste au MondeAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martine Valo Les tensions montent à nouveau d’un cran autour de Sivens. Les zadistes vont-ils en être expulsés ? La menace en tout cas se rapproche. Samedi 31 janvier, ils ont appris par un huissier de justice qu’une procédure d’expulsion en référé était en cours à leur encontre à la demande du conseil général du Tarn, maître d’ouvrage du projet de barrage. Une première comparution devait avoir lieu lundi 2 février, au tribunal d’instance d’Albi. Elle vise une seule personne et concerne l’occupation d’une ancienne habitation de ferme, la Métairie neuve, à l’entrée du site défriché de Sivens. Comme le demandait le zadiste, l’affaire a été renvoyée au 11 février.Lire : Barrage de Sivens : le président du conseil général du Tarn ne veut pas renoncer au projetMardi 3 février, toujours à Albi, devant le tribunal de grande instance cette fois, doit se tenir une autre audience en vue de mettre fin à l’occupation des parcelles non bâties, ou autrement dit, de faire partir les zadistes installés dans les tentes ou dans les arbres alentour. Le département est accompagné dans cette démarche par la Compagnie d’aménagement des Coteaux de Gascogne, maître d’œuvre du projet de retenue d’eau. Les zadistes ont l’intention de demander là aussi un renvoi, n’ayant été prévenus que tardivement, ainsi qu’un avocat désigné par le tribunal.Une dizaine d’assignationsDes assignations de cette sorte, ils en ont connu au moins une dizaine déjà depuis l’automne, se contentant d’y répondre en changeant leur chapiteau et leurs cabanes de place. Pourtant, manifestement, le conseil général du Tarn – qui ne veut pas s’exprimer sur cette affaire – souhaite cette fois accélérer, peut-être avec l’intention de reprendre un chantier interrompu depuis des mois, après la mort de Rémi Fraisse, un jeune opposant touché par une grenade offensive lors d’échauffourées avec les gendarmes mobiles, le 26 octobre 2014.Barrage de Sivens : Royal enterre le projet initialCes procédures bousculent les échéances envisagées par Ségolène Royal. La ministre de l’écologie, qui se présente en conciliatrice dans ce dossier empoisonné, avait bien envisagé elle aussi la fin de la zone à défendre de Sivens, mais après la prochaine session du département début mars. Au cours de cette assemblée, les élus doivent officiellement opter pour l’un des deux ouvrages esquissés par des experts à la demande du gouvernement.« Par rapport à l’occupation illégale du site, l’engagement que je peux prendre (…) en accord avec le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, c’est que dès lors que les élus locaux auront fait leur choix, alors il y aura une évacuation du site afin que l’Etat de droit reprenne ses droits », avait déclaré la ministre devant l’Assemblée nationale, le 28 janvier.Tensions entre zadistes et agriculteursDans un entretien publié dans le quotidien La Dépêche, samedi 31 janvier, le président du conseil général, Thierry Carcenac (PS), laissait présager cette riposte. « Il est inconcevable que les populations ne puissent circuler librement, avait-il déclaré. Nous espérons qu’une solution va être trouvée avant notre débat », avertissait-il.Cependant, la « libre circulation » est fréquemment malmenée aux abords de la forêt de Sivens. Dimanche, à la veille de la journée mondiale des zones humides du 2 février, le collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, entre autres associations, avait prévu d’y organiser des animations de découverte de la nature et de visites commentées par des ornithologues notamment. Mais des pro-barrage – essentiellement des représentants de la filière agricole – se sont mobilisés pour bloquer les accès dès 8 heures du matin. Environ 150 gendarmes se sont interposés et personne n’a pu rejoindre le site de la journée. Dans un communiqué, les zadistes ont dénoncé « un blocage en force de la ZAD par des milices en tenue de chasseur » et accusé les forces de l’ordre de « complicité ».Voilà des mois que les tensions s’exacerbent dans le Tarn. Les premiers zadistes se sont installés dans la forêt dès octobre 2013 pour protester contre un projet de retenue d’eau destinée à approvisionner des exploitations agricoles. Cet ouvrage devait avoir une emprise de 34 hectares et impliquait la destruction de 13 hectares de zones humides. Un projet largement surdimensionné, selon les experts, qui ont proposé le 16 janvier de réduire de moitié la capacité du réservoir ou bien d’utiliser plusieurs petites retenues collinaires. Le premier scénario a plus de chances d’être retenu, mais il appellera de nouvelles études et une autre répartition des financements. Avec ou sans zadistes, le barrage n’est pas pour demain.Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.02.2015 à 09h35 • Mis à jour le02.02.2015 à 14h54 | Alexandre Lemarié Après l’élimination du candidat UMP au premier tour de la législative partielle du Doubs, dimanche 1er février, Nicolas Sarkozy est confronté à un choix éminemment stratégique : appeler les électeurs de droite à voter PS pour faire barrage au FN ou ne pas prendre position.Lire aussi : Législative partielle dans le Doubs : l'UMP se divise sur un éventuel « front républicain »Le président de l’UMP est resté silencieux dimanche soir et lundi matin, en faisant savoir que la position officielle de son parti serait actée mardi soir, lors d’un bureau politique qui s’annonce sous haute tension. Mais selon nos informations, l’ancien chef de l’Etat a déjà pris sa décision : il n’entend pas se rallier au front républicain mais compte réaffirmer la position du « ni-ni ». Soit la ligne qu’il avait lui-même définie aux cantonales de 2011 puis reprise par Jean-François Copé, à la tête du parti de 2012 à 2014, qui consiste à ne prendre parti ni pour le FN ni pour le front républicain. « Nicolas Sarkozy veut que les électeurs soient libres de leurs choix », affirme au Monde un membre de la garde rapprochée du président de l’UMP.Deux mauvaises solutionsNicolas Sarkozy n’a en réalité que deux mauvaises solutions, toutes deux inconfortables. Soit un appel aux électeurs de l’UMP à voter en faveur du PS au second tour pour faire barrage à l’extrême droite. Problème pour lui : cet appel au front républicain revient à demander à ses troupes de se prononcer en faveur du parti de François Hollande, au risque d’alimenter le discours du FN sur l’« UMPS ». Soit il ne prend pas position et laisse les électeurs de droite se prononcer comme bon leur semble.Camper sur cette position du « ni-ni » (ni PS ni FN) a un autre inconvénient pour lui : laisser le FN l’emporter et se retrouver accusé d’avoir fait le jeu du parti de Marine Le Pen. Le gouvernement et le PS, qui ont immédiatement perçu le dilemme dans lequel se retrouve l’ancien chef de l’Etat, n’ont pas manqué de lui mettre la pression en l’appelant à se prononcer contre le FN.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.02.2015 à 17h10 • Mis à jour le10.02.2015 à 18h18 | Bastien Bonnefous (Marseille, envoyé spécial) Montrer que l’avenir de Marseille n’est pas qu’une affaire de sécurité et de police. Manuel Valls a coloré différemment sa seconde demi-journée dans la cité phocéenne, mardi 10 février. Le premier ministre a en effet cette fois mis l’accent sur le volet social du plan de sécurité et de cohésion sociale, bâti pour la ville par l’ancien gouvernement Ayrault à l’automne 2013.Une manière de contrebalancer une première journée, lundi, presque exclusivement consacrée aux questions de sécurité et perturbée par des tirs dans la cité La Castellane, dans les quartiers nord, alors que M. Valls venait annoncer les « résultats spectaculaires » de la lutte contre la délinquance et la criminalité depuis deux ans.« L’Etat intervient à Marseille dans un plan d’ensemble, il y a bien sûr les moyens en matière de sécurité, mais il n’y a pas que cela. Reconquérir la sécurité dans les quartiers n’a pas de sens sans le volet de l’éducation et de l’insertion sociale », a expliqué M. Valls mardi lors d’une table ronde à la préfecture de région, puis à l’occasion de la visite du lycée Victor-Hugo près de la gare Saint-Charles.« Vous êtes l’avenir de ce pays »Pendant toute la matinée, flanqué de la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et de la secrétaire d’Etat à la ville, Myriam El Khomri, invitée au dernier moment dans le déplacement, le premier ministre est revenu sur les dispositifs d’aide mis en place pour les élèves des quartiers populaires de la ville et du département : les stages dans les services de l’Etat ou chez le constructeur Airbus Helicopters, le dispositif anti-décrochage, l’ouverture des classes maternelles aux enfants de moins de 3 ans, le « tour de France républicain » d’une centaine de collégiens, ou le programme « Bacheliers méritants » en partenariat avec les classes préparatoires et avec Sciences-Po, qui prépare les meilleurs bacheliers à intégrer ces filières très sélectives.Autant d’outils qui, selon M. Valls, doivent permettre de « casser les ghettos ». « A Marseille, l’apartheid social, territorial et ethnique dont j’ai parlé en janvier est une réalité dans certains quartiers », a-t-il expliqué. S’adressant à plusieurs élèves choisis pour le rencontrer, il leur a tenu un discours positif et offensif. « Vous êtes l’avenir de ce pays, vous êtes pleinement Français, vous êtes les élites de demain, avec vos origines, vos couleurs, vos parcours », leur a-t-il lancé, estimant que « les barrières doivent tomber ».« Changer les choses dans les têtes »« Il faut aussi changer les choses dans les têtes pour qu’on n’ait pas toujours les mêmes élèves dans les grandes écoles », a expliqué le premier ministre, dénonçant « une forme de reproduction sociale et scolaire » : « Il n’est pas normal que 80 % des élèves du lycée Henri-IV à Paris aillent en prépa, et 0 % dans d’autres lycées d’autres villes ou de quartiers populaires. Quand les mêmes lycées envoient toujours les mêmes élèves issus des mêmes familles, alors il y a un problème dans ce pays. »Mais du discours aux actes, la route est souvent longue. Alors que M. Valls s’exprimait dans le lycée Victor-Hugo, plusieurs CRS avaient été envoyés en urgence pour en protéger les abords. Plusieurs dizaines de parents d’élèves et d’enseignants manifestaient contre le redécoupage des zones d’éducation prioritaire dans le département par le gouvernement.Le premier ministre a déjà prévu de revenir à Marseille « fin avril » pour y organiser un comité interministériel durant lequel le plan gouvernemental de novembre 2013 sera évalué, et pour signer le contrat de plan entre l’Etat et la région PACA d’un montant de 1,6 milliard d’euros. Auparavant, à la mi-mars, le gouvernement compte accoler au comité interministériel sur la politique de la ville des mesures pour la ruralité et la France périurbaine. Les cités, les campagnes et les périphéries des villes, trois théâtres différents du malaise français.Bastien Bonnefous (Marseille, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.02.2015 à 15h53 • Mis à jour le10.02.2015 à 17h52 | Claire Guélaud Réunis pendant 24 heures à Istanbul (Turquie), les ministres des finances et les banquiers centraux des pays du groupe des 20, qui rassemble plus de 85 % de l’économie mondiale, ont pris acte, mardi 10 février, de l’amélioration « inégale » des perspectives de croissance au niveau mondial et souligné la nécessité de conserver des politiques monétaires accommodantes dans plusieurs économies avancées, notamment celles menacées de « stagnation persistante ».Dans leur projet de communiqué final – la version définitive du texte doit être rendue publique mardi en fin de journée – les « financiers » du G20 renouvellent les engagements pris à Brisbane (Australie), fin 2014, en faveur d’une croissance plus forte et expriment leur volonté de poursuivre l’action engagée en matière de régulation financière et de lutte contre l’optimisation fiscale.L’insuffisance de la demande pointée du doigtLe diagnostic posé sur l’économie mondiale est nuancé. La conviction générale est que celle-ci souffre encore d’une insuffisance globale de la demande.Le G20 finances salue l’amélioration des perspectives de croissance dans certaines « économies clé ». Il fait état d’une reprise « lente, mais en progrès » ailleurs, mais aussi de l’« augmentation du risque de stagnation persistante » dans certains pays avancés. La zone euro et le Japon se reconnaîtront.L’« action déterminée » de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), qui a poussé l’institution de Francfort à faire du « Quantitative easing » (rachat de dettes), a été saluée.Le traitement de choc de la BCE pour réanimer la croissanceLes engagements pris en Australie de relever de plus de 2 % la croissance mondiale – soit plus de 2 000 milliards de dollars – d’ici à 2019 ont été renouvelés. Le sommet d’Antalia, à la fin de l’année, devrait être l’occasion de faire un point détaillé de l’état d’avancement des 1 000 mesures pro-croissance listées à Brisbane.La Turquie n’a en revanche pas encore réussi à convaincre ses partenaires du G20 du bien-fondé d’engagements chiffrés en matière d’investissements. Chacun s’accorde cependant à considérer qu’il s’agit d’une question clé pour la croissance. Des travaux sont en cours sur les partenariats public-privé.Des réserves émises sur l’« effet pétrole »Le débat à Istanbul a beaucoup tourné autour des effets très variés de la baisse du cours du baril de pétrole. Le G20 est apparu plus réservé que le Fonds monétaire international (FMI) sur les effets positifs sur la croissance de cette baisse du prix de l’or noir.Le sentiment général est que ce recul donne globalement de l’élan (« some boost ») à la croissance, même s’il tire aussi l’inflation vers le bas, ce qui est un problème en Europe par exemple.La baisse du prix du pétrole dopera la croissance, selon le FMIPar ailleurs, comme l’a fait le FMI, ministres des finances et grands argentiers appellent les pays importateurs, qui avaient mis en place des subventions énergétiques, à les supprimer au profit de transferts ciblés sur les populations les plus modestes.Le dossier grec non abordé officiellement, mais présent dans tous les espritsOfficiellement, il n’a pas été question de la Grèce lors de ces deux jours à Istanbul. En tout cas, le sujet n’a pas figuré dans les négociations entre délégations au sujet du communiqué final du G20. La situation à Athènes n’en était pas moins dans toutes les têtes.Avant que ne commence la réunion des ministres des finances et des grands argentiers, les États-Unis et le Canada ont appelé au pragmatisme et à un compromis. Mario Draghi et la directrice générale du FMI, Christine Lagarde devaient se rencontrer. Le FMI, toutefois, ne semble guère désireux de détailler sa position sur la Grèce avant la réunion de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro), mercredi 11 février.Grèce : l’Europe à la recherche d’un accord politiqueAmplifier les mesures de régulation financièreDans le domaine de la régulation financière, ministres des finances et grands argentiers sont convenus de poursuivre leurs efforts, qu’il s’agisse des banques, du « shadow banking », des infrastructures des marchés, comme les chambres de compensation, ou encore des assurances et des fonds d’investissement.Ils demandent aussi au FSB (Fonds de stabilité financière) de se pencher sur la sincérité des marchés et sur les problèmes de manipulation des cours, d’échanges de dérivés etc.Enfin, en matière de fiscalité, le G20 finances s’engage à suivre les recommandations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en matière de lutte contre l’optimisation et l’évasion fiscales.Le G20 a enfin déploré le blocage persistant de la réforme financière du FMI.Vers une meilleure coordination de la lutte contre le financement du terrorismeLa France, qui y tenait beaucoup, a obtenu satisfaction sur la question du financement de la lutte contre le terrorisme. Le G20 Finances a chargé le Groupe d’action financière (GAFI) de faire un point en septembre sur l’état des standards et des normes dans ce domaine.Devraient être normalement évoqués à cette occasion la question du gel des avoirs et la coopération des structures de type Tracfin.En revanche, les résultats semblent plus modestes sur le financement de la lutte contre le réchauffement climatique, dont le gouvernement français fait grand cas dans la perspective de la COP21 à Paris en décembre.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis et Luc Bronner En politique, les mouvements souterrains et invisibles sont souvent bien plus déterminants que les éruptions, fussent-elles électorales. Au lendemain du scrutin législatif partiel dans la quatrième circonscription du Doubs, le paysage politique est inchangé en apparence : le socialiste Frédéric Barbier a sauvé le siège de Pierre Moscovici, le Front national n’a pas gagné de nouveau siège de député. Mais il n’y a qu’en surface que le séisme a été évité. Car, face à la dynamique électorale du FN, les digues tombent les unes après les autres et emportent avec elles quelques-unes des certitudes passées en matière de comportement électoral.D’abord sur la nature du vote Front national. L’électorat du FN a longtemps été présenté comme fragile, soumis à l’abstention, à la désaffection, imprévisible jusque dans les sondages qu’il fallait corriger pour pallier la sous-déclaration des électeurs FN. Certes, dans le Doubs, le candidat socialiste a fortement progressé (+23 points), ce qui lui a donné la victoire finale avec 860 voix d’avance. Mais Frédéric Barbier bénéficiait de réserves potentielles de suffrages venant des candidats de gauche du premier tour (8 % des voix). Le reste est probablement venu, pour l’essentiel, d’abstentionnistes du premier tour. Un « sursaut républicain » incontestable.« SURSAUT FRONTISTE »Mais à ce « sursaut » a répondu un « sursaut frontiste » presque équivalent — et cela marque une victoire pour le parti de Marine Le Pen. Traditionnellement, en effet, la hausse de la participation handicape l’extrême droite : le FN mobilise au maximum son électorat dès le premier tour, le PS et l’UMP possèdent davantage de réserve de voix chez les abstentionnistes. Le scrutin dans le Doubs vient infirmer en partie cette analyse. Le FN a progressé de 16 points, notamment dans des communes où l’abstention avait été forte au premier tour. On le savait, mais il faut le dire et le redire, le vote FN n’est plus seulement un vote protestataire, un vote de colère, il est un vote de conviction, d’engagement, il est un vote pour un jour gagner une élection nationale.Ensuite sur la stratégie des partis de gouvernement. L’écart final (51,5 % contre 48,5 %) est un indice de la faible marge de manœuvre dont bénéficient aujourd’hui les formations politiques traditionnelles. Le PS et l’UMP ont toujours considéré en leur for intérieur que si l’autre était éliminé au profit du FN, un boulevard s’ouvrait à eux pour le second tour — d’où la tentation, depuis les années 1980, de considérer que le FN pouvait être, cyniquement, une mauvaise nouvelle démocratique mais une bonne nouvelle électorale. Faute de proportionnelle, le FN ne semblait pour sa part capable de l’emporter qu’à la faveur de triangulaires, comme ce fut le cas pour Gilbert Collard (Gard) et Marion Maréchal-Le Pen (Vaucluse), aux législatives de 2012. Les élections locales, comme les municipales ou les cantonales, constituaient des obstacles presque insurmontables.DES « CONSIGNES DE VOTE » DÉPASSÉESLes élections municipales de mars 2014 ont marqué une brèche importante avec le gain, pour le FN, de onze mairies et l’élection de près de quinze cents conseillers municipaux — qui constituent autant de candidats déjà connus localement pour les élections cantonales. Le Doubs prouve que l’extrême droite a désormais la capacité de l’emporter dans un duel, notamment face à la gauche. Cette donnée est essentielle : lors des prochaines élections cantonales, en mars, les candidats devront obtenir 12,5 % des inscrits pour avoir le droit de se maintenir au second tour dans le cadre de triangulaires. Ce qui signifie qu’avec une abstention probablement élevée (elle avait atteint 55,6 % en 2011), les triangulaires sont peu probables. L’enjeu du premier tour sera de savoir qui du FN, du PS ou de l’UMP ne sera pas qualifié pour le second tour — et le scénario du Doubs répété des dizaines sinon des centaines de fois.La troisième leçon est le retard des partis politiques. En cela le comportement des électeurs de droite est saisissant. Dans les communes qui avaient le plus voté pour l’UMP au premier tour, l’augmentation de la participation est bien moins importante que dans le reste de la circonscription, et le FN progresse davantage que le PS. Le brouhaha qui s’est dégagé de la Rue de Vaugirard cette semaine ne semble pas avoir intéressé les électeurs qui ont voté — ou pas — en leur âme et conscience. L’idée qu’il puisse y avoir des « consignes de vote » est totalement dépassée, mais les partis continuent d’y croire, comme si les électeurs ressemblaient à des militants.Et la situation n’est pas meilleure pour la gauche. D’abord pour les partis qui voudraient incarner une alternative au PS : ni le Front de gauche ni les écologistes ne parviennent à exister dans les débats et dans les urnes. Plus gênant encore, si l’on repense au séisme du 21 avril 2002. A l’époque, la qualification surprise de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle face à Jacques Chirac avait provoqué une onde de choc sur le thème du « plus jamais ça ». La situation est aujourd’hui très différente : plus fiables qu’auparavant, parce que les électeurs frontistes ne se cachent plus, les sondages donnent un FN très haut.Cela avait été le cas lors des élections européennes où le FN était annoncé autour de 25 % et avait obtenu 25 % des voix, en tête dans soixante et onze départements, sans que cela provoque de réaction dans la société.Cela risque d’être le cas en mars, où des sondages donnent le FN proche des 30 % — avec toutes les précautions d’usage quant à un sondage un mois avant un scrutin. Il fallait auparavant des conditions exceptionnelles pour que le FN soit élu. A l’avenir, il faudra parfois une conjonction de facteurs tout aussi particulière pour qu’il ne l’emporte pas.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLuc BronnerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.02.2015 à 17h28 • Mis à jour le09.02.2015 à 17h56 Bruno le Maire, l’homme le « plus dangereux » à l’UMP ? C’est en tout cas l’avis de Jean-Christophe Cambadélis, numéro un du PS. Dimanche, sur Radio J, le premier secrétaire, au lendemain du conseil national de l’UMP, a également estimé que Nicolas Sarkozy « fait flop », Alain Juppé « fait toc ».Sarkozy joue la carte de l’unité au conseil national de l’UMPPour Jean-Christophe Cambadélis, l’ex-ministre et député de l’Eure, Bruno Le Maire, lui paraît « le plus dangereux » à l’UMP parce qu’il « pense comme Buisson (le très droitier ex-conseiller de Nicolas Sarkozy Patrick Buisson) et se présente comme Juppé. Il faut faire attention à cette candidature ».L’ancien candidat à la présidence de l’UMP avait ainsi défendu le « ni FN- ni PS » comme consigne de vote pour le second tour de la législative partielle du Doubs.« Radicalisation de droite »De son côté, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, a pointé dimanche sur France 3 « une nouvelle génération » à l’UMP positionnée « sur une radicalisation de droite », citant Laurent Wauquiez et Bruno Le Maire.Pour le ministre de l’agriculture et proche de François Hollande, il y a dans le parti présidé par Nicolas Sarkozy, « une fracture assez claire entre ceux qui portent une idée liée à la droite républicaine et gaulliste et puis toute une génération – nouvelle d’ailleurs – avec MM. Wauquiez, Le Maire, d’autres jeunes qui sont sur une radicalisation de droite », selon Le Foll.Pourquoi un tel intérêt pour Bruno Le Maire de la part du PS ? Les dirigeants socialistes voient d’un mauvais œil l’idée d’un duel Juppé-Sarkozy qui pourrait créer une émulation à droite. Ils préféreraient qu’un troisième candidat viennent perturber le match. Avec l’effondrement politique de François Fillon après son affrontement avec Jean-François Copé pour la présidence du parti, Bruno le Maire leur apparaît comme le candidat idéal. En clair, les socialistes n’ont pas fini de parler de lui. Marie Charrel Et si la reprise – la vraie – était pour cette année ? Les « indicateurs avancés montrent de premiers signes d’inflexion positive de la croissance en zone euro », a ainsi indiqué, lundi 9 février, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).Ces frémissements de la croissance européenne seront l’un des sujets clés du G20 finances se tenant à Istanbul lundi 9 et mardi 10 février.Alors que l’Eurogroupe de mercredi se penchera sur le cas grec, au cœur des inquiétudes, un léger vent d’optimisme souffle depuis quelques jours sur l’Europe. Et particulier depuis que la Commission européenne a, le 5 février, revu à la hausse ses prévisions économiques.« Cette fois, il y a de bonnes raisons de croire à la reprise du Vieux Continent », juge ainsi Denis Ferrand, directeur général de l’institut d’études économiques Coe-Rexecode. « Après sept ans de crise, l’horizon s’éclaircit enfin », confirme Gabriel Stein, chez Oxford Economics.Certes, le diagnostic est prudent. Mais, de fait, Bruxelles table désormais sur une croissance de 1,7 % dans l’Union européenne (UE) et 1,3 % dans la zone euro pour 2015. En novembre 2014, elle misait respectivement sur 1,5 % et 1,1 % seulement. Mieux : selon ses économistes, il faudra même compter sur une hausse de 2,1 % et 1,9 % en 2016.Qu’est-ce qui a donc changé depuis trois mois ? « Une conjonction de facteurs favorables à la croissance s’est mise en place », explique Ludovic Subran, chef économiste de l’assureur-crédit Euler Hermes. A commencer par la chute des cours du pétrole, qui équivaut à une baisse d’impôts pour les consommateurs européens, et par celle de l’euro, qui a perdu 15 % face au dollar depuis l’été dernier. Un coup de pouce bienvenu pour nos entreprises, qui gagnent un peu de compétitivité à l’export. « Les deux effets cumulés apporteront 1 % de croissance à la zone euro entre 2015 et 2016 », calcule Christian Schulz, de la banque Berenberg.Autre facteur positif : l’assouplissement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Le 22 janvier, celle-ci s’est lancée dans des rachats massifs de dette publique. « Grâce à cette mesure, les outils de financement à la disposition des entreprises seront moins onéreux, et pour longtemps », explique M. Ferrand.A quoi doit servir l’argent de la BCE ?S’ajoute à cela le desserrement des politiques d’austérité dans la plupart des pays périphériques de la zone euro, notamment en Espagne et en Irlande. De quoi redonner un peu d’oxygène à la demande intérieure de ces Etats. D’autant que l’Europe profitera aussi des effets du plan d’investissement de 315 milliards d’euros lancé par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission.Autrement dit : tous les facteurs sont réunis pour que l’investissement redémarre en 2015, cette étincelle sans laquelle aucune reprise durable n’est possible. Si l’on en croit les dernières enquêtes de la BCE, celui-ci commence d’ailleurs à frémir, confirmant qu’il est enfin permis d’y croire…Rien de spectaculaireEt pourtant. Lorsqu’on prend un peu de recul, 1,3 % de croissance en zone euro n’a rien de spectaculaire. Surtout après sept ans de crise. Et plus encore au regard de la reprise enregistrée aux Etats-Unis, dont le PIB devrait croître de 3,5 % cette année. Est-ce à dire qu’en matière de croissance les Européens se contentent désormais de peu ? Peut-être bien.Car quelque chose a changé dans les attentes des agents économiques. Ces six dernières années, chaque mois de décembre, les dirigeants politiques constataient l’atonie (ou pire) de la croissance en promettant que la reprise, la vraie, serait pour l’année suivante. Mais, à chaque fois, la déception était au rendez-vous, la conjoncture continuant à se dégrader. « A force, tout le monde a fini par intégrer que la reprise européenne serait lente et fragile », explique M. Subran. Y compris les entreprises, qui ont établi des budgets 2015 bien plus conservateurs que ceux de 2014 ou 2013.Terminés les espoirs irréalistes, en somme : désormais, plus personne n’attend de miracle pour la croissance européenne. Au point que l’on avait presque oublié que les bonnes surprises, comme la baisse des cours de l’or noir, étaient encore possibles ! « Cela explique le regain d’optimisme de ces derniers jours : on n’osait plus y croire », commente M. Stein. « Je préfère cela : maintenant qu’ils ne comptent plus sur un rebond miraculeux, Etats et entreprises travaillent enfin à la construction d’une croissance solide », remarque un fonctionnaire européen.Combien de temps cela prendra-t-il ? Cinq ans, dix, peut-être plus. Car, si la zone euro est guérie, elle reste convalescente. Il lui faudra des années pour effacer les séquelles du chômage de masse (11,4 %), et pour alléger le poids des dettes. Deux handicaps qui pèseront longtemps encore sur l’activité, l’empêchant de retrouver d’ici là un rythme de croissance comparable à celui des Etats-Unis.Reste qu’à court terme, si la crise grecque trouve une issue rapide, et si les risques politiques ne viennent pas obscurcir l’horizon, la croissance de l’UE pourrait frôler la barre symbolique de 2 % cette année, ose avec une extrême prudence un économiste. On n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle…Le G20 met l’Europe sous pression Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous et Gilles Rof (Marseille, correspondance) Cela va finir par devenir une habitude. Une partie du gouvernement se déplace à Marseille, lundi 9 et mardi 10 février, pour une visite de vingt-quatre heures, moins de quinze mois après celle de Jean-Marc Ayrault et l’annonce par l’ancien premier ministre, en novembre 2013, d’un plan d’aide de 3,5 milliards d’euros pour la métropole. Accompagné des ministres de l’intérieur et de l’éducation nationale, Manuel Valls doit faire le point sur la mise en œuvre de ce plan de sécurité et de cohésion sociale décidé par son prédécesseur.La visite du premier ministre, programmée depuis plusieurs semaines, se déroule dans un contexte particulier : elle intervient alors que l’exécutif veut donner à son action une tonalité différente depuis les attentats de janvier. « Cette visite se place dans l’état d’esprit du 11 janvier. Le gouvernement veut montrer la mobilisation totale et continue de l’Etat, pas seulement dans le champ sécuritaire, mais aussi éducatif, culturel et mémoriel », explique-t-on à Matignon. Aucun rendez-vous n’est prévu dans les quartiers nord, alors que peu de leurs habitants avaient participé aux deux marches citoyennes à Marseille, les 10 et 11 janvier, après les attentats.M. Valls doit entamer sa tournée par une étape au mémorial du camp des Milles, lieu d’internement et de déportation français durant la seconde guerre mondiale. Il doit ensuite rencontrer des forces de l’ordre à la préfecture de région, visiter la friche culturelle de la Belle-de-Mai, s’entretenir avec le maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, et se rendre dans un lycée. Saisies recordsEn septembre 2012, M. Ayrault et plusieurs ministres de son gouvernement avaient déjà effectué une visite de deux jours à Marseille, alors qu’à l’époque, la ville était le théâtre de règlements de comptes entre trafiquants de drogue.MM. Valls et Cazeneuve devaient, cette fois, souligner de bons résultats en matière de lutte contre la délinquance et la criminalité. Dans une interview à La Provence, lundi, le premier ministre s’est félicité d’un « recul significatif de la délinquance », en citant une baisse des vols à main armée de 30 % en deux ans, une diminution des violences physiques contre les personnes de 20 %, et des saisies records de stupéfiants et d’armes.A Marseille, un règlement de comptes met fin à six mois de trêveEn 2012, alors ministre de l’intérieur, M. Valls avait renforcé les moyens humains policiers et mis en place une zone de sécurité prioritaire dans les quartiers nord. Il avait également créé un poste de préfet de police de plein exercice compétent pour l’ensemble du département des Bouches-du-Rhône, dévolu à Christian Sainte. Ironie du calendrier, M. Sainte devrait être nommé mercredi 11 février directeur de la police judiciaire parisienne après le limogeage de Bernard Petit, mis en examen en fin de semaine dernière dans une enquête visant le 36, quai des Orfèvres.Résultats encourageantsSi les résultats marseillais sont encourageants sur le plan sécuritaire, il reste beaucoup à faire dans les domaines de l’emploi et de la politique de ville. Le chômage demeure une plaie pour la ville, avec un taux de 12,7 % au troisième trimestre 2014, frappant particulièrement les jeunes et les seniors. « En 2014, la situation sur le front de l’emploi s’est particulièrement dégradée dans la région, avec plus 6 % de chômeurs supplémentaires », reconnaît le préfet des Bouches-du-Rhône, Michel Cadot.Plus de 800 contrats de génération ont été signés au second semestre 2014 et les emplois aidés représentent un total de 40 000 emplois dans la région, mais « ce n’est pas une solution dans la durée », convient M. Cadot. « C’est très bien que le premier ministre vienne rendre compte aux Marseillais, mais Marseille a pris trop de retard dans la politique de la ville, et pour l’instant, les emplois aidés ont davantage profité aux collectivités qu’aux habitants des quartiers », estime pour sa part la sénatrice socialiste Samia Ghali, élue dans les quartiers nord.Les crédits de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine n’ont été consommés qu’à 60 % dans la région. « Il reste 120 millions d’euros à utiliser sur la tranche de 303 millions qui se termine cette année. Il faut engager ces crédits sinon ils seront perdus », rappelle le préfet Cadot. En décembre 2014, l’Etat a ciblé cinq quartiers des 14e et 15e arrondissements marseillais, qui doivent recevoir 250 millions d’euros pour leur rénovation. Et quelque 30 millions d’euros ont été débloqués pour la réalisation du tramway, censé réduire la fracture territoriale entre le nord et le sud de la ville.Gilles Rof (Marseille, correspondance)Journaliste au MondeBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.02.2015 à 21h34 | Nicolas Chapuis Frédéric Barbier va retrouver les bancs de l'Assemblée nationale, après son élection dans la 4e circonscription du Doubs, dimanche 8 février, face à la candidate FN Sophie Montel. Mais pour la première fois, cet homme de 54 ans siègera en son nom propre, et non pas comme le suppléant de Pierre Moscovici, comme il l'a fait dans la période 2012-2014.« Le résultat qui est le nôtre ce soir ne me donne pas envie de pavoiser, de sourire ou de faire la fête », a-t-il expliqué à ses partisans, à l'issue du second tour. La victoire sur le fil (51,47 % contre 48,53 %) a un goût de surprise pour M. Barbier. La circonscription était donnée perdue par les socialistes il y a encore quelques semaines. Mais les choses ont commencé à s'inverser dans la dernière ligne droite.UNE CONNAISSANCE DU TISSU INDUSTRIELA Solférino, on ne tarit pas d'éloge sur le candidat, qui aurait fait « une excellente campagne de terrain ». Considéré comme plus à gauche que Pierre Moscovici dans le PS local, le nouveau député a longtemps servi de caution au nouveau commissaire européen, aux idées plus libérales.Fils d'un ancien salarié de Peugeot, il a beaucoup fait campagne auprès des ouvriers de l'usine, dénonçant les cadences infernales, dans cette circonscription où le groupe automobile est le premier employeur. Cet homme au visage charpenté, qui a fait une carrière de cadre chez ERDF, avait prévu de faire une campagne très locale, sans faire appel au parti.Mais après les attaque terroristes début janvier en Ile-de-France, la donne a été modifiée. Le premier ministre Manuel Valls est finalement venu tenir un meeting à Audincourt, la plus grande ville de la circonscription, appelant au rassemblement et à la mobilisation. A ses côtés, M. Barbier a livré un discours énergique, pour appeler les électeurs à se rendre aux urnes.A l'Assemblée nationale, M. Barbier siégeait à la commission des affaires économiques, où ses collègues saluaient sa connaissance du tissu industriel français. Il avait rédigé un important rapport sur les conséquences possibles sur la croissance de l'exploitation du gaz de schiste. Dans ce document, il n'abordait pas la question de la fracturation hydraulique, mais se prononçait à titre personnel pour une évaluation des réserves potentielles de la France.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis et Abel Mestre Le Parti socialiste a remporté, dimanche 8 février, la législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs. Son candidat, Frédéric Barbier, a remporté 51,43 % des voix devant la candidate frontiste Sophie Montel (48,57 %). Soit 863 voix d'écart sur 56 communes. Dans le détail, le PS a gagné 8 088 voix de plus qu'au premier tour pour atteindre 15 504 voix, alors que la progression du FN a été de 6 259 voix pour atteindre à 14 641.« Je ne me réjouis pas, je ne pavoise pas, ce succès, je le dois aux forces républicaines », a simplement dit M. Barbier lors de sa première prise de parole après sa victoire, qui permet au PS de conserver le siège de député de Pierre Moscovici, devenu commissaire européen. Dans un communiqué, le parti reconnaît que si « cette victoire est une éclaircie, elle ne constitue en rien une embellie. Pour 2017, le danger demeure, non pas d'un 21 avril inversé mais d'un 21 avril aggravé ».Lire le portrait : Frédéric Barbier revient sur les bancs de l'Assemblée, mais en son nom propre« LE PARTI SOCIALISTE N'A PAS À FANFARONNER »Sophie Montel a reconnu sa défaite, mais a estimé que son parti était le « grand vainqueur » de ce scrutin. « Le Parti socialiste n'a pas à fanfaronner. Nous avons fait voler en éclat le tripartisme. Nous sommes dans un bipartisme avec la caste d'un côté et le FN de l'autre », a-t-elle confié au Monde. Mme Montel, qui a fait campagne à la fois sur « le péril islamiste » et sur les questions économiques et sociales, a, malgré sa défaite, bénéficié d'un rebond des participations au second tour (49,07 %) et d'un très bon report de voix venant de l'UMP – dont le candidat Charles Demouge a été éliminé au premier tour. Son score est le plus élevé enregistré dans une partielle par un candidat FN. Les électeurs de droite n'ont donc, semble-t-il, pas suivi la consigne nationale du « ni PS ni FN ». Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Y a-t-il un lien entre la réforme de la justice du travail, prévue par la loi Macron, et les précédentes activités professionnelles du ministre de l’économie dans le monde de la finance ? Plusieurs conseillers prud’hommes parisiens se posent cette question, plutôt inattendue, en exhumant un dossier hors du commun, jamais médiatisé jusqu’à présent et qui n’est toujours pas clos. Il concerne le groupe Rothschild, dans lequel M. Macron a travaillé, et qui a valu à deux entités de la banque d’affaires d’être condamnées solidairement à verser une somme colossale à une ex-cadre supérieure : quelque 3,1 millions d’euros.Des conseillers prud’homaux suspendent leurs audiences pour dénoncer la loi MacronExceptionnel du fait de sa sévérité, ce jugement a été rendu en janvier 2012, à une époque où M. Macron était associé-gérant chez Rothschild & Cie. Du coup, des juges prud’homaux avancent l’hypothèse que l’actuel locataire de Bercy a forcément été mis au courant de cette décision, restée en travers de la gorge de son ex-employeur. Et que c’est peut-être l’une des raisons qui l’a amenées à ajouter, durant l’automne 2014 et contre toute attente, un volet sur les juridictions du travail dans son projet de loi.« C’est vrai que cette idée nous a traversé l’esprit, confie, sous le sceau de l’anonymat, un juge prud’homal, issu du collège employeur. L’un de mes pairs m’a dit : “Macron ne nous aime pas à cause de cette affaire.” » « Grotesque », rétorque-t-on à Bercy. A la mi-octobre 2014, M. Macron avait justifié l’inclusion dans son texte de dispositions sur les prud’hommes en mettant en avant leur lenteur, qui nuit aux salariés comme aux patrons. Dans l’entourage de la garde des sceaux, on ajoute que les ministères de la justice et du travail réfléchissaient déjà sur le sujet et que le « véhicule législatif » piloté par M. Macron a permis d’« accélérer » le processus.« Absence d’honnêteté », « déloyauté »On est donc bien loin de ce conflit du travail chez Rothschild. Pourquoi a-t-il laissé un souvenir chez vivace chez certains juges prud’homaux ? Parce que les faits sortent de l’ordinaire. En 2005, Christine L. est embauchée par Rothschild & Cie gestion en qualité de « cadre hors classification » pour mettre en place une activité de gestion de plans de stock-options au profit d’entreprises cotées. Un poste haut placé, qui lui donne le titre de « directeur » au sein du département « banquiers privés ».Juste avant d’entrer en fonction, elle reçoit de l’entreprise plusieurs projets de contrats sur ses conditions d’emploi. L’un détaille – entre autres – sa rémunération, très élevée (200 000 euros bruts par an, auxquels s’ajoute un bonus dont le montant dépend de ses performances et de celles de la société). L’autre contrat évoque l’octroi d’une « prime exceptionnelle (…) au titre de l’ouverture de comptes de dirigeants et de cadres dirigeants des sociétés Carrefour et Peugeot » ; le montant de cette gratification sera fonction du « produit net bancaire » dégagé par ces comptes, sachant qu’il ne pourra excéder 4 millions d’euros – ce qui démontre, au passage, que les sommes en jeu sont susceptibles d’être très importantes.C’est sur cette prime exceptionnelle que le différend va éclater. Christine L. demande, en 2009, son dû. Prétentions abusives, rétorque sa hiérarchie : selon elle, la gratification en question était prévue par un projet de contrat qui a « avorté » et qui a été remplacé par un autre, avec des conditions de rémunération différentes. Les relations entre la salariée et la direction s’enveniment. Finalement, Rothschild & Cie gestion la licencie, début 2010, à cause de son « absence d’honnêteté » et de sa « déloyauté ».Des décisions raresLa cadre supérieure décide alors de se tourner vers le conseil des prud’hommes de Paris. Qui lui donne gain de cause sur toute la ligne. Non seulement la prime exceptionnelle évoquée dans le projet de contrat doit lui être accordée, estime la juridiction, mais la direction a, de surcroît, pris une décision irrégulière en rompant le contrat de travail « sans cause réelle et sérieuse ».La cour d’appel de Versailles a confirmé, le 5 juin 2014, le jugement de première instance. Avec des motivations assez dures pour Rothschild : l’entreprise « a entendu, de façon déloyale, ne pas porter à la connaissance de Mme Christine L. le montant exact de sa prime exceptionnelle », écrivent les magistrats. La salariée a été sanctionnée « pour avoir demandé l’exécution du contrat », ajoutent-ils. D’après l’avocat de Rothschild & Cie gestion, Me Pierre Bonneau, un pourvoi en cassation a été engagé.D’autres établissements bancaires ont été condamnés à des peines aussi lourdes, dans des litiges avec des cadres supérieurs – notamment Crédit agricole Corporate and Investment Bank, la banque d’investissement du groupe. Cependant, de tels jugements restent très rares. « Les montants peuvent paraître exagérés mais tout dépend des engagements contractuels librement souscrits entre les parties en présence », souligne une avocate, très au fait de ces dossiers.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Léchenet François Bayrou était l'invité de France Inter, mecredi 18 février,  pour réagir à l'utilisation de l'article 49-3 de la Constitution par Manuel Valls. Grâce à celui-ci, le premier ministre a permis l'adoption du projet de loi Macron sans vote de l'Assemblée en engageant la responsabilité du gouvernement.M. Bayrou, président du MoDem, a plaidé notamment pour une meilleure discussion entre des personnalités politiques « de bonne foi » mais de partis différents – sociaux démocrates et centristes. Il est également revenu sur la promesse de François Hollande d'ajouter une dose de proportionnelle dans les élections législatives.Ce qu'il a dit :« Il y a aujourd'hui 50 % des Français qui sont exclus de la représentation nationale. Nous sommes le seul pays où cette règle existe. »Pourquoi c'est fauxLe scrutin « uninominal à deux tours » qui permet en France d'élire les députés est certes un cas rare en Europe, mais pas unique. Au Royaume-Uni, le scrutin est uninominal majoritaire à un tour.L'ajout d'une dose de proportionnelle était au programme de François Hollande. Elle pourrait être intégrée en 2016. La commission Jospin sur la rénovation de la vie publique suggérait l'introduction de 10 % de proportionnelle dans le système électoral.En France, un scrutin proportionnel a été employé une fois lors des élections législatives de 1986. Ces élections avaient permis l'entrée d'une trentaine de députés du Front national. On avait accusé le président d'avoir mis en œuvre cette réforme pour réduire le poids de la droite dans l'hémicycle en laissant de la place au FN.Lire notre décryptage : La proportionnelle à l'Assemblée, qu'est-ce que ça changerait ?Alexandre LéchenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) Le marché du travail continue à surprendre par sa vitalité au Royaume-Uni. Sur la période octobre-décembre 2014, le taux de chômage a baissé à 5,7 %, soit 1,5 point de moins qu’au cours du même trimestre un an auparavant, selon les chiffres publiés mercredi 18 février.Le chômage retrouve ainsi son plus bas niveau depuis août 2008, avant la faillite de la banque américaine Lehman Brothers et le début de la grande récession. Au total, il y avait 1,8 million de chômeurs au Royaume-Uni.Cette bonne nouvelle s’accompagne, dans le même temps, d’une poursuite de la progression du taux d’emploi, à 73,2 %. C’est un record historique, au plus haut depuis que cette série statistique a été commencée, en 1971.Cette robustesse du marché du travail britannique a été la principale surprise de la crise de ces dernières années.Les économistes s’attendaient initialement à une envolée du chômage, comme le Royaume-Uni l’avait connue lors des récessions précédentes dans les années 1980 et 1990. Cela ne s’est pas produit.L’essor des emplois précairesLe chômage a certes progressé, mais il s’est arrêté à un pic de 8,5 %, fin 2011, avant de fortement reculer avec le retour de la croissance.Initialement, l’explication venait en grande partie de l’explosion des emplois précaires et temporaires. Le nombre d’autoentrepreneurs a fortement progressé, souvent à la limite de l’abus du code du travail.On trouve ainsi des « autoentrepreneurs » qui sont chargés de relever les compteurs de gaz ou d’électricité, alors qu’ils n’ont pas le choix de leurs horaires de travail ni de l’endroit où ils doivent se rendre.Les livreurs de colis, qui se multiplient en cette ère de commandes sur internet, sont dans la même catégorie. En clair, le chômage n’a pas trop progressé parce que le nombre de travailleurs pauvres augmentait.Grande-Bretagne : plutôt travailleur précaire que chômeurDans le même temps, les salaires ont été gelés, tandis que l’inflation flambait. Sur les sept dernières années, les Britanniques ont connu la plus forte baisse de leur pouvoir d’achat depuis la crise des années 1930.Le retour des créations de postes à temps pleinCette tendance semble pourtant en train de s’inverser. Les dernières statistiques montrent que les emplois créés sont désormais très majoritairement à temps plein.Sur l’ensemble de 2014, le nombre d’emplois conventionnels a progressé d’un demi-million, tandis que le nombre d’autoentrepreneurs augmentait de 88 000.Surtout, les salaires progressent enfin plus vite que l’inflation. Les deux courbes se sont croisées pour la première fois à l’automne, et la tendance se confirme.L’inflation n’est plus que de 0,3 %, essentiellement grâce à la forte chute des prix du pétrole.Dans le même temps, les salaires ont augmenté de 2,1 % sur les douze derniers mois. Le pouvoir d’achat des Britanniques progresse enfin.À trois mois des élections législatives, ces bonnes nouvelles économiques apportent de l’eau au moulin de David Cameron. Le premier ministre conservateur affirme qu’il a redressé l’économie et demande un nouveau mandat pour « terminer le travail ».Néanmoins, dans la vie quotidienne, beaucoup de Britanniques ont encore un pouvoir d’achat inférieur à celui d’avant la crise et ces améliorations pourraient arriver trop tard pour qu’ils le ressentent réellement.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.02.2015 à 10h56 • Mis à jour le18.02.2015 à 11h16 | Olivier Faye Les députés du Front de gauche avaient déjà les deux pieds en dehors de la majorité gouvernementale, après avoir notamment voté « contre » la confiance à Manuel Valls à deux reprises, en avril et en septembre 2014. En décidant, mardi 17 février, de ratifier la motion de censure déposée par l’UMP, après le choix du gouvernement de recourir à l’article 49-3 pour faire passer la loi Macron, les communistes ont effectué un pas supplémentaire pour s’éloigner de l’exécutif. « Nous considérons qu’il y a un coup de force de la part du gouvernement, il ne nous permet pas de nous exprimer sur la loi Macron », explique André Chassaigne, président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, auquel appartiennent les dix députés du Front de gauche.49-3 : Mélenchon ne voterait pas la motion de censureLe député du Puy-de-Dôme assure que ce vote se fait « pour des raisons diamétralement opposées » à celles de l’UMP. « Mais c’est notre seul moyen de dire que nous sommes contre le texte », relève-t-il. En effet, le seuil minimal pour pouvoir déposer une motion de censure est de 58 députés. Un chiffre inatteignable dans la mesure où les socialistes frondeurs et les écologistes ont annoncé d’emblée leur refus de voter la censure, malgré leur opposition à la loi Macron. « Manuel Valls a voulu faire rentrer de force les frondeurs dans le rang », note Marie-George Buffet, députée PCF de Seine-Saint-Denis. La dernière fois que les communistes avaient joint leurs voix à celles de la droite dans le cadre d’une motion de censure, c’était du temps du gouvernement de Michel Rocard (1988-1991), lors de la création de la CSG. « Construction »Pour autant, assure M. Chassaigne, le Front de gauche ne se situe « pas dans l’opposition » mais « dans la construction ». « Nous continuerons à nous positionner sur le contenu des textes », dit-il. Il n’empêche, une nette fracture se dessine depuis quelques semaines entre le Parti communiste et le Parti socialiste. Les discussions houleuses sur les élections départementales – des accords ont été trouvés dans seulement une cinquantaine de cantons selon le PCF, alors que les deux partis repartaient encore volontiers au combat ensemble aux municipales en 2014 – n’ont rien arrangé. Dans un communiqué, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a appelé « l’ensemble des forces de gauche qui se sont exprimées contre la loi Macron » à « se retrouver pour construire la nécessaire alternative à gauche ». Des déclarations qui se situent dans la droite ligne de l’initiative des « Chantiers d’espoir », qui réunit Europe Ecologie-Les Verts, le Front de gauche et différentes forces situées à la gauche du PS, dans le but de créer une alternative.Mais en l’état, une autre majorité de gauche n’existe pas à l’Assemblée nationale. « L’union, ça se construit, réplique Marie-George Buffet. Au sein du PS, comme chez les écologistes, des gens se battent pour une vraie politique de gauche. Peut-être que demain ils franchiront une nouvelle étape qui permettra de créer une majorité. » Gênés de mêler leurs voix à celles de la droite, les députés communistes assurent qu’ils tâcheront dans les semaines qui viennent de « tisser des liens avec les parlementaires progressistes ». « Dans quelques mois, Macron retournera dans le privé, et ça aura été une séquence déshonorante pour la gauche », regrette Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF.Olivier Faye 18.02.2015 à 08h44 • Mis à jour le18.02.2015 à 08h45 Après avoir été pointés du doigt par le CSA pour leur couverture des attaques terroristes de janvier, quatorze médias ont répliqué dans une lettre commune au CSA, mercredi 18 février.Lire aussi : Des médias jugent « l’information menacée » après les décisions du CSA« Les événements tragiques qui ont endeuillé la France en janvier 2015 ont frappé de stupeur les Français et le monde. Dans ces circonstances dramatiques, les médias audiovisuels français se sont efforcés d’informer au mieux leurs concitoyens, contribuant ainsi à leur mobilisation historique. Ces médias sont conscients de leurs responsabilités. Ils se sont interrogés sans relâche, pendant et après les événements.En l’absence de discussion contradictoire, le CSA a rendu une décision sans précédent, infligeant pas moins de 36 mises en demeure et mises en garde, jetant le discrédit sur le travail des rédactions de la quasi-totalité des radios et télévisions françaises publiques et privées.La liberté de la presse est un droit constitutionnel. Les journalistes ont le devoir d’informer avec rigueur et précision. Le CSA nous reproche notamment d’avoir potentiellement « attenté à l’ordre public » ou pris le risque « d’alimenter les tensions au sein de la population ». Nous le contestons.Sous le coup de ces sanctions, comment continuer à informer ? Dans quelle autre grande démocratie reproche-t-on aux médias audiovisuels de rendre compte des faits en temps réel ? Comment peut-on imaginer que le CSA veuille en 2015, renforcer encore le contrôle sur les médias audiovisuels français régulés quand l’information circule sans contrainte dans la presse écrite, sur les chaînes étrangères, tous les réseaux sociaux et les sites internet. N’est-ce pas nous placer dans une situation d’inégalité devant la loi ?Nous considérons que la décision du CSA porte en germe le danger d’une alternative : se censurer ou se voir sanctionné. Cette décision doit donc interpeller les pouvoirs publics garants de la démocratie dont la liberté d’expression est le fondement.Nous, les directrices et directeurs des rédactions de TF1, France 2, France 3, France 24, BFM-TV, i-Télé, LCI, Euronews, France Inter, France Info, RTL, Europe 1, RMC, RFI, continueront avec nos équipes, à travailler en toute indépendance et en toute responsabilité pour les millions de téléspectateurs et auditeurs qui nous font confiance chaque jour. » Denis Cosnard La désindustrialisation de la France n’est pas une chimère. Les données publiées, mercredi 18 février, par Trendeo le prouvent : malgré tous les efforts des pouvoirs publics, le pays continue à voir ses usines disparaître.Quelque 217 fermetures de sites ont été annoncées en 2014, selon ce cabinet, qui recense toutes les informations de ce type. C’est un peu moins qu’en 2013, où 267 fermetures avaient été enregistrées.Mais depuis la tempête économique de 2008-2009, entraînée par la chute de la banque américaine Lehman Brothers, la France ne parvient pas à enrayer durablement le mouvement, et plus de 200 sites, petits ou grands, sont rayés de la carte chaque année, notamment à la suite de liquidations judiciaires.Le 10 février encore, le fabricant de portes américain Jeld-Wen a annoncé l’arrêt prochain de son activité à Argentré-du-Plessis près de Vitré (Ille-et-Vilaine), qui emploie 105 salariés et 25 intérimaires. Une mesure justifiée officiellement par la déprime du marché français de la construction.Depuis 2009, 1 576 usines ont fermé et 1 000 ont ouvertCes suppressions ne seraient pas dramatiques si une floraison d’autres usines apparaissait dans le même temps. Ce n’est pas le cas. En 2014, Trendeo a certes identifié 163 annonces de créations d’usines ou d’ateliers, un nombre en progression par rapport aux 122 de l’année précédente.Mais « si les créations d’usines sont en hausse et les suppressions se réduisent, le rythme de cette évolution est encore insuffisant pour que le solde net devienne positif », constate David Cousquer, le fondateur de Trendeo.Au total, l’Hexagone compte 54 sites industriels de moins qu’un an auparavant. Depuis 2009, ce qui correspond au début de la crise, environ 1 576 usines ont ainsi fermé leurs portes, tandis que 1 000 ont ouvert les leurs. Soit 576 sites en moins en six ans.Signe supplémentaire que la France est loin d’avoir retrouvé son tonus industriel, « les usines qui se créent sont de plus en plus petites en termes d’emplois », note David Cousquer. En moyenne, elles comptaient seulement 49 emplois par site en 2014, contre 84 emplois en 2012.Ce déclin ne date pas de la faillite de Lehman Brothers. « La France est la grande perdante de l’industrie européenne depuis 1990 », soulignent les économistes Elie Cohen et Pierre-André Buigues dans leur livre Le Décrochage industriel (Fayard, 2014). Pour l’heure, aucun signe annonciateur d’un retournement de tendance n’est perceptible.Après l’industrie, le commerce détruit aussi des emploisDenis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.02.2015 à 03h56 • Mis à jour le18.02.2015 à 08h39 Qualifiée d'« aveu de faiblesse » par l'UMP, la décision de Manuel Valls d'utiliser l'article 49-3 de la Constitution, mardi 17 février, pour faire passer la loi Macron divise au sein de la majorité.Les « frondeurs socialistes » - ces députés échaudés pas la politique du gouvernement qui se sont fait entendre à plusieurs reprises ces derniers mois - profitent de l'occasion pour redire au gouvernement que la ligne impulsée par M. Valls n'est, selon eux, pas la bonne. Pouria Amirshahi a déploré après l'annonce de Manuel Valls que « la main tendue » par les frondeurs socialistes n'ait pas été « saisie » par le gouvernement :« Nous sommes dans cette demande de dialogue avec le gouvernement. […] Je ne souhaite pas un retour de l'UMP mais que le gouvernement nous écoute. […] Nous reproposerons des amendements, les mêmes. »Les proches de Manuel Valls ont, eux, déploré la position des frondeurs. A l'instar de Bruno Le Roux, le patron des députés PS, qui a déclaré mercredi matin sur i-Télé :« Pour la première fois, des socialistes ont décidé de rejoindre la droite pour faire battre le gouvernement. C'est grave [...] Il y a des députés qui depuis plusieurs semaines ont décidé de ne pas regarder la réalité du texte mais choisi une posture. C'est un cap dangereux qui a été passé, une ligne rouge [...] On se rendra compte demain [lors du vote de la motion de censure déposée par la droite], par l'absurde, qu'il y a une majorité autour du premier ministre. »Lire l'analyse : Loi Macron : un 49-3 dégainé comme un dernier recoursDU « COURAGE » SELON JEAN-MICHEL BAYLETLe premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, parvient à voir du positif dans la stratégie de M. Valls. Le premier ministre a « plutôt bien joué », a-t-il dit sur Twitter :Éviter le psychodrame tout en démontrant qu'il n'y a pas de majorité alternative, plutôt bien joué. #LoiMacron— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis)require(["twitter/widgets"]);Le rapporteur général du texte, Richard Ferrand, a défendu la décision du premier ministre :« Il y avait au sein de notre majorité un certain nombre de défections, la majorité était incertaine. […] Il y avait trop d'aléas. […] Il ne fallait pas que ce travail qui a été fait soit réduit à néant. »Pour Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, « Manuel Valls a raison. Il est des moments où il faut savoir prendre ses responsabilités et faire preuve de courage. Il est insupportable de voir des parlementaires élus sous les couleurs de la majorité présidentielle saboter le travail de réforme du gouvernement. Les députés radicaux, eux, ne tergiversent pas et soutiennent la volonté de redressement et de modernisation de la France ».>> Lire : La folle journée parlementaire qui a mené le gouvernement au 49-3 Matthieu Goar Dans les couloirs de l’Assemblée nationale et aux tables des cafés où se croisent les journalistes et les politiques, les téléphones vibrent. Les messages de fin de matinée annoncent une journée houleuse. Au 101 rue de l’Université, la réunion du groupe PS est tendue en ce 17 février, jour de vote de la loi Macron. Manuel Valls s’y est invité et dramatise l’enjeu pour convaincre les réticents de son propre camp. Il évoque une loi importante pour la France « dans le contexte actuel ».Un vote est organisé mais il est peu significatif car de nombreux députés sont absents. Les derniers compatages officieux des socialistes sont plus alarmistes. Vingt-quatre élus pourraient s’abstenir et vingt-deux voter contre. Peut-être plus. « A ce stade, ça ne passe pas », grince le premier ministre à la sortie avant de lâcher : « C’est dur. Mais c’est souvent dur. »Lire aussi : Le gouvernement contraint d’engager sa responsabilitéAprès 82 heures de discussion en commission spéciale, 111 heures de débats en séance publique, l’exécutif n’est toujours pas sûr d’obtenir la majorité pour faire voter ce texte fleuve de 200 articles. Dans l’incertitude, autant prévenir que guérir. Un conseil des ministres est organisé en urgence. Les membres du gouvernement doivent en effet formellement donner leur accord avant que le premier ministre n'enclenche le 49-3. Vers 13 h 30, attablé avec des journalistes, un ministre est prévenu qu’il doit se rendre à l’Elysée. « Ce n’est pas possible », lâche-t-il à l’huissier alors qu’il expliquait justement à ses hôtes que le texte passerait avec une quinzaine de voix.Certains supputent, d’autres s’activentA l’Assemblée, les écrans de télévision montrent les voitures des membres du gouvernement s’engouffrer à la présidence de la République. La salle des Quatre-colonnes est dans l’expectative, les supputations continuent. La séance des questions au gouvernement est-elle annulée ? Les analyses, elles, sont déjà prêtes.« Si le gouvernement est obligé de recourir au 49-3, ça signe la fin de la parenthèse ouverte par le 11 janvier. Le gouvernement ne pouvait continuer à surfer éternellement sur cette vague », explique Philippe Gosselin, député UMP de la Manche. D’autres s’activent. Le parlementaire socialiste de Haute-Garonne, Christophe Borgel, grand spécialiste des élections et des tractations, est envoyé au contact des députés pour tenter de faire les derniers comptes.Revenus de l’Elysée, les membres du gouvernement s’installent sur leurs bancs. Ils pianotent sur leur portable. Manuel Valls reçoit de nombreux petits mots, s’entretient avec Emmanuel Macron. Après une question sur sa loi, le ministre de l’économie se félicite du travail parlementaire effectué. Les députés de l’UMP le chahutent, lui lancent « au revoir »  quand il s’éclipse. Quelques « 49-3 » rigolards fusent. M. Borgel se montre dans l’Hémicycle. Il fait un signe « non » de la tête.Valls engage la responsabilité de son gouvernementAprès une interruption de séance, Manuel Valls monte à la tribune. « Une majorité existerait sur ce texte, mais elle est incertaine. Je ne prendrai aucun risque, je ne prendrai pas la responsabilité du rejet d’un texte que je considère comme essentiel pour notre économie », explique-t-il. Pour la première fois depuis 2006 et le vote du CPE (contrat première embauche) de Dominique de Villepin, un premier ministre se retrouve donc contraint à engager la responsabilité de son gouvernement en utilisant le 49-3. « Nous pouvions être à cinq-six voix de majorité, mais nous ne pouvions pas prendre le risque de perdre pour une voix », décrypte M. Borgel.A la sortie de la séance, les frondeurs assument. Laurent Baumel, député d’Indre-et-Loire, dit avoir prévenu, samedi, Emmanuel Macron que la journée du vote serait « explosive » : « La méthode Valls atteint ses limites. Il ne parle pas assez avec ses opposants de l’intérieur et utilise les arguments d’autorité. Le problème central est le décalage entre ce que nous avons promis en 2012 et ce que nous faisons aujourd’hui. En 2012, vous croyez que je pensais un jour évoquer l’extension du travail le dimanche, ce 'travaillez plus pour gagner moins' ? Je ne savais même pas qui était Macron à l’époque. » Le député de Paris, Pascal Cherki, explique qu’il n’a jamais voulu « censurer le gouvernement mais infléchir sa ligne ».La droite ironise. « Tout ça pour trois lignes de bus », sourit un élu. Elle a pourtant évité le pire. Quatre députés UMP avaient annoncé qu’ils voteraient en faveur du texte. Ces membres du parti de Nicolas Sarkozy auraient pu faire basculer la majorité en faveur de la loi. Le 49-3 lui offre une magnifique opportunité de dénoncer un gouvernement « sans majorité », « impuissant », obligé d’avouer sa « faiblesse ». « Cela montre le désordre qui règne et cela n’est pas rassurant pour les Français. Le gouvernement est face à une majorité qui se délite et est obligé de recourir aux pires outils mis à la disposition des hommes politiques », critique Laurent Wauquiez, député de Haute-Loire, avant de filer à une réunion de son groupe.Le président des députés UMP, Christian Jacob, y annonce qu’il déposera, conjointement avec l’UDI, une motion de censure contre le gouvernement, une possibilité offerte par le 49-3. André Chassaigne, président communiste du groupe des députés du Front de gauche, passe salle des Quatre-colonnes pour expliquer qu’ils voteront pour cette motion. Insuffisant pour faire tomber le gouvernement, mais il s’agit là d’une nouvelle fronde dont se serait bien passé M. Valls.Loi Macron : comment le 49-3 a été dégainé comme un dernier recoursMatthieu GoarJournaliste au Monde Nicolas Chapuis Les prochaines quarante-huit heures du gouvernement s’annoncent délicates. Le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé, mardi 17 février, qu’il engageait la confiance du gouvernement sur le projet de loi Macron, en vertu de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. Mercredi matin, le ministre de l’économie Emmanuel Macron a justifié l’utilisation du 49-3 et rejeté les accusations de « déni de démocratie ».Lire le récit : Loi Macron : comment le 49-3 a été dégainé comme un dernier recoursEn quoi consiste le 49-3 ?Un conseil des ministres extraordinaire a été réuni mardi, au cours duquel Manuel Valls a demandé à François Hollande la possibilité d’utiliser l’article 49-3 de la Constitution. Celui-ci permet au gouvernement de faire passer un texte sans vote à l’Assemblée. Le projet de loi est adopté tel quel en première lecture.En retour, une motion de censure peut être déposée par l’opposition ce que l’UMP et l’UDI assurent avoir fait mardi soir. Pour faire tomber le gouvernement, elle doit obtenir la majorité absolue des voix de l’Hémicycle, soit 289 voix sur 577. C’est donc pour cela qu’on dit que le gouvernement « engage sa responsabilité ».Lire le récit : La folle journée parlementaire qui a mené le gouvernement au 49-3Comment se déroule le processus ?Les députés ont vingt-quatre heures après l’annonce pour déposer une motion de censure. Elle doit être signée par au moins 10 % de l’Hémicycle. Outre UMP et l’UDI qui l’ont déposée, le Front de gauche a assuré la soutenir.L’Assemblée a ensuite 48 heures pour se prononcer sur cette motion. Les députés devront donc le faire au plus tôt jeudi 19 février à 18 heures. Le débat aura lieu à partir de 16 heures, jeudi, avant un vote à 18 heures, a confirmé le président des députés UMP, Christian Jacob.Si la motion est votée (ce qui n’est encore jamais arrivé dans le cas de l’utilisation de l’article 49-3), le gouvernement démissionne. Si la motion est rejetée, le texte est adopté en première lecture et part au Sénat.Dans le cas de la loi Macron, le gouvernement a adopté une procédure accélérée. Après l’examen au Sénat, il n’est donc pas obligé de demander une deuxième lecture. Mais si la commission mixte paritaire (qui tente de trouver un consensus entre les versions adoptées dans les deux assemblées) échoue, alors il y a une nouvelle lecture, article par article, à l’Assemblée nationale.Un doute subsiste sur la possibilité pour le gouvernement de réutiliser alors le 49-3 en cas de nouvelle contestation. Il n’a le droit de l’employer que sur un seul projet de loi par session (hors texte budgétaire). Mais il pourrait arguer qu’il s’agit toujours du même projet, pour le réemployer lors de la deuxième lecture. Quoi qu’il en soit, le débat sur la loi Macron est loin d’être fini.Lire l’analyse : En recourant au 49-3, le gouvernement passe en force sans jouer sa peauLa motion de censure peut-elle être votée ?Il faut 289 voix pour que la démission du gouvernement soit votée. En pratique, et en regardant le rapport de force à l’Assemblée nationale, cela paraît quasiment impossible. Le groupe PS et apparentés possède 288 députés. Les radicaux de gauche, qui sont en faveur du projet de loi, sont au nombre de 19. Il faudrait, pour que la motion passe, que tous les députés UMP, UDI, non-inscrits, EELV, Front de gauche, ainsi que 19 socialistes ou radicaux, votent pour faire tomber le gouvernement. Si une partie du groupe socialiste est opposée au projet de loi, l’enjeu est différent quand il s’agit de la responsabilité du gouvernement.François Hollande, qui s’est investi dans le projet de loi Macron, serait directement visé par une motion de censure et pourrait donc être tenté de dissoudre l’Assemblée nationale dans la foulée. Une menace dissuasive pour beaucoup de socialistes.Il n’empêche que le vote de la motion de censure peut être l’occasion pour certains d’envoyer un message à l’exécutif. Comme ne comptent que les votes en faveur de la motion, un député peut s’abstenir sans menacer le gouvernement. Le nombre de socialistes qui choisiront le bulletin blanc sera un bon indicateur de l’état de la majorité après l’âpre débat sur la loi Macron.Lire le décryptage des Décodeurs : Le recours au 49-3 : un usage répandu sous la Ve RépubliqueNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.02.2015 à 19h10 • Mis à jour le17.02.2015 à 20h47 | Thomas Wieder Il y a deux lectures possibles du choix fait par Manuel Valls, mardi 17 février, de recourir à l’arme du 49-3 afin de faire adopter le projet de loi de son ministre de l’économie, Emmanuel Macron. La première est la plus évidente : elle consiste à y voir un aveu de faiblesse de la part du gouvernement.Lire aussi : Loi Macron : le gouvernement contraint d’engager sa responsabilitéRecourir au 49-3, c’est admettre qu’un gouvernement n’a plus de majorité pour faire adopter un projet de loi. De ce point de vue, ce 17 février 2015 marque un tournant du quinquennat. Jusqu’à présent, la majorité avait rechigné, grogné, regimbé, mais elle avait voté. Avant les lois de finances et les projets de loi de finances rectificative, les calculatrices s’échauffaient, les « frondeurs » montraient leurs muscles, l’exécutif avait des sueurs froides, mais, in fine, les textes étaient adoptés.François Hollande, en vieil habitué des congrès du Parti socialiste autant qu’en éternel optimiste, ne voyait d’ailleurs pas forcément d’un mauvais œil ceux qui faisaient défection au sein de la majorité. Cela lui permettait de donner l’image d’un président ouvert au débat, rétif à toute idée de caporalisation, en même temps que cela présentait l’avantage, pour ceux qui ne se pliaient pas à la discipline de groupe, de faire entendre leur voix et d’exister aussi bien politiquement que médiatiquement.Lire aussi les réactions : L'utilisation du 49-3, un « aveu de faiblesse »Incontestable camoufletDésormais, le gouvernement ne peut plus se permettre un tel luxe. Les « frondeurs », naguère peu redoutés, sont dorénavant pris au sérieux. Pour l’exécutif, c’est un signe de vulnérabilité que nul ne peut contester. Cette faiblesse est d’autant plus manifeste que le gouvernement disposait a priori d’un atout qui pouvait laisser penser que l’adoption du projet de loi Macron se ferait plus aisément que celle d’autres textes par le passé.Cet atout résidait dans le climat politique général de ce début d’année, ce fameux « esprit du 11 janvier » qui, pendant quelques semaines, avait semblé réduire au silence les « frondeurs ». Dans le contexte post-attentats, le gouvernement espérait secrètement que la gravité de la situation allait resserrer les rangs et que les tiraillements internes à la majorité, qui avaient été le quotidien des deux premières années du quinquennat, ne seraient plus que de mauvais souvenirs.« L’esprit du 11 janvier », pas plus que les efforts considérables déployés par M. Macron pour convaincre les parlementaires de voter son texte n’auront donc suffi. L’on aurait pu penser en effet que les dizaines d’heures de débat, en commission puis en séance, passées à éplucher le texte, auraient fini par avoir raison des plus réticents, voire auraient permis de construire une majorité alternative en compensant les défections à gauche par des soutiens au centre et même à l’UMP. La preuve est qu’il n’en est rien. L’habileté du ministre et des rapporteurs du texte n’y a rien fait là non plus. Pour l’exécutif, c’est un incontestable camouflet. Coût politique limitéEn choisissant le passage en force à l’Assemblée nationale, le gouvernement se trouve-t-il pour autant durablement affaibli politiquement ? Rien n’est moins sûr. D’abord parce que, s’agissant de la loi Macron, le gouvernement n’a pas l’opinion contre lui, au contraire. Selon un sondage Odoxa-FTI Consulting pour Les Echos et Radio Classique publié fin janvier, 61 % des Français auraient en effet voté le texte s’ils avaient été à la place des parlementaires, et parmi eux 58 % des sympathisants de gauche. Pour le gouvernement, le coût politique du recours au 49-3 sur un texte globalement approuvé par l’opinion et en particulier par la gauche est donc relativement limité. Pour l’exécutif, la fronde parlementaire est acceptable tant qu’elle ne s’accompagne pas d’une fronde populaire.Les précédents dans l’histoire de la Ve République le rappellent : en recourant au 49-3, un gouvernement ne signe pas nécessairement son arrêt de mort. Raymond Barre, premier ministre de 1976 à 1981, engagea sa responsabilité huit fois sur quatre textes ; Pierre Mauroy, qui lui succéda de 1981 à 1984, le fit sept fois sur cinq textes différents ; Laurent Fabius, entre 1984 et 1986, le fit à quatre reprises ; Jacques Chirac, pendant la cohabitation de 1986 à 1988, utilisa quant à lui huit fois le 49-3.Le recordman en la matière reste cependant Michel Rocard qui, lorsqu’il fut premier ministre de 1988 à 1991, y recourut 13 fois. Ce qui ne l’empêcha ni de gouverner, ni de réformer, ni d’être populaire. C’est sans doute le pari que fait ce soir Manuel Valls qui, pour avoir été conseiller à Matignon auprès de Michel Rocard, sait mieux que d’autres comment se conduit l’action d’un gouvernement quand il ne bénéficie plus que d’une majorité relative à l’Assemblée nationale. Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Pour les élections départementales, le Front national part de loin, et Marine Le Pen le reconnaît volontiers. « C’est au niveau départemental que la marche est la plus haute pour nous », a estimé, mardi 17 février, la présidente du FN lors d’une conférence de presse lançant la campagne du parti pour l’élection qui doit se tenir les 22 et 29 mars.Avec seulement deux conseillers généraux sortants, dans le Var et le Vaucluse, et un scrutin majoritaire qui ne le favorise pas a priori, le parti d’extrême-droite préfère se montrer réaliste. « Je ne fais aucun pronostic, explique Mme Le Pen. Une victoire dans un département serait une heureuse surprise, mais une véritable surprise. » Cela ne l’empêche pas de prévoir que les candidats de son parti seront présents de « façon massive » au second tour dans les 2 054 cantons appelés à élire leurs représentants.« Montrer notre attachement à cette structure de proximité »Pour ce scrutin, le Front national sera « le mouvement le plus présent (...) loin devant l’UMP et le PS » a assuré le secrétaire général du parti, Nicolas Bay. Le FN dit présenter 7 648 candidats dans 1 912 cantons, soit 93,1 % des circonscriptions électorales. Lors du dernier renouvellement partiel, en 2011, le parti avait envoyé des candidats dans près de deux tiers des cantons. Par ailleurs, sur les 1 600 élus municipaux obtenus par le FN en mars 2014, 1 170 d’entre eux seront candidats aux départementales. Une « démonstration concrète », selon Nicolas Bay, de la « professionnalisation » et du « développement » du Front national.La présidente du FN a par ailleurs fait état de ralliements engrangés par son mouvement depuis 2012. D’anciens responsables locaux de l’UMP, mais aussi des militants syndicaux, figureraient dans cette liste, et seront candidats aux élections départementales.Le Front national séduit de plus en plus à droite« Nous partirons avec un message clair : montrer notre attachement à cette structure de proximité qu’est le département, montrer notre opposition à la réforme territoriale, et montrer que nous sommes attachés au tryptique républicain Etat-nation/département/commune », a expliqué Marine Le Pen. Olivier Faye David Revault d'Allonnes L’arbitrage a été pris au dernier moment, vers 16 h 15 mardi 17 février, avant que le premier ministre monte à la tribune de l’Assemblée nationale, lors d’un coup de téléphone entre Manuel Valls et François Hollande. Les derniers comptages opérés par les représentants de l’exécutif faisaient état d’une majorité d’une demi-douzaine de voix sur la loi Macron, mais l’Elysée et Matignon ont préféré jouer la sécurité en engageant la responsabilité du gouvernement sur cette loi. « On a estimé qu’on était dans la marge d’erreur. Il y avait un aléa et un risque », résume un proche du président.Les équipes du chef de l’Etat, du premier ministre et du ministre de l’économie suivaient de près depuis plusieurs jours les « comptages » des spécialistes, et disposaient de pronostics extrêmement serrés. Mais mardi matin, le danger d’un vote négatif se précise. « Il est apparu, les comptes étant faits, qu’il y avait un risque trop important que le texte ne soit pas voté », raconte un conseiller. En déplacement en Alsace, où il va visiter le cimetière juif profané à Sarre-Union (Bas-Rhin), François Hollande a Manuel Valls au téléphone. Ils décident, pour donner au premier ministre la possibilité d’engager l’article 49-3 de la Constitution, de la convocation d’un conseil des ministres extraordinaires à 14 h 30. Celui-ci va durer moins d’un quart d’heure.Lire l’analyse : En recourant au 49-3, le gouvernement passe en force sans jouer sa peau« Un marqueur du quinquennat »L’exécutif se laissera encore près d’une heure trente, afin de se donner une dernière chance de convaincre les récalcitrants, avant de trancher en faveur du « 49-3 ». Comme l’a souligné le premier ministre à la tribune, le gouvernement entend souligner qu’il a laissé du temps au Parlement, afin de désamorcer les critiques qui, déjà, pointent un passage en force.« Le président considère que cette loi est un marqueur du quinquennat, un coup de jeune pour la société et l’économie et qu’il ne fallait plus tergiverser après des débats très riches, résume-t-on à l’Elysée. On estime que le débat a vraiment pu prendre tous ses droits. Macron a passé un temps inimaginable en séance. On gouverne, on dirige ce pays, on n’est pas dans la psychologie politique ni dans les états d’âme, et on avance. »Quant à l’autre critique qui ne manquera pas de s’exercer à l’encontre du pouvoir, celle de l’aveu de faiblesse et d’une majorité en peau de chagrin, l’exécutif renvoie au vote prévu jeudi sur la motion de censure qu’ont déposée l’UMP et l’UDI : « S’il n’y avait pas de majorité, le gouvernement serait renversé. On va avoir l’occasion de le vérifier avec la motion de censure de l’UMP », glisse un conseiller. Le président, qui laisse à son premier ministre le soin de piloter les opérations, n’a pour sa part pas prévu de s’exprimer.Lire le décryptage des Décodeurs : Le recours au 49-3 : un usage répandu sous la Ve RépubliqueDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2h9ecj"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2h9ecj", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Cela relève presque du rituel politique. Quelques heures après la double attaque terroriste perpétrée à Copenhague, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a lancé un nouvel appel aux juifs d'Europe, dimanche 15 février, afin qu'ils trouvent refuge dans son pays. « Nous disons aux juifs, à nos frères et à nos sœurs : Israël est votre maison, a déclaré le chef du gouvernement. Nous nous préparons et nous appelons à l'absorption d'une immigration massive d'Europe. » Le chef du gouvernement avait déjà lancé un tel appel après les attentats commis à Paris au début de janvier contre la rédaction de Charlie Hebdo et une supérette casher. Le gouvernement français avait exprimé son peu de goût pour la démarche. Dimanche, c'est le rabbin Jair Melchior, plus haute autorité dans la communauté danoise, qui a confié sa « déception » après les propos de M. Nétanyahou. « Si notre façon d'affronter la terreur est de nous enfuir quelque part, alors nous devrions tous partir sur une île déserte », a-t-il noté.Lorsqu'un acte antisémite d'envergure est commis dans le monde, il est habituel pour le gouvernement israélien d'exprimer sa solidarité, mais aussi sa volonté d'accueillir « à bras ouverts », comme l'a répété M. Nétanyahou dimanche, les nouveaux arrivants. Aujourd’hui, au-delà de ces formulations classiques, le gouvernement doit s'adapter, du point de vue administratif et financier, à une tendance lourde. Le nombre d’immigrants juifs en Israël a atteint en 2014 un chiffre record depuis dix ans, avec l’arrivée de 26 500 personnes, soit une hausse de 32 % par rapport à 2013, selon les autorités.ENCOURAGEMENT À L'IMMIGRATION DE JUIFS DE FRANCE, D'UKRAINE ET DE BELGIQUE« Il y a une perception largement partagée selon laquelle l'Europe est devenue plus dangereuse pour les juifs, explique au Monde le porte-parole de l'Agence juive, Yigal Palmor. Il y a plus d'attentats, d'incidents, de violences, d'insécurité, pour les juifs identifiables comme tels, notamment autour de leurs institutions, des écoles et des synagogues. » Après une année 2014 record, la France est devenue le premier pays dans le monde pour l'alyah (près de 7 000 départs). Les attentats commis contre Charlie Hebdo et l'épicerie Hyper Cacher risquent de provoquer un afflux de candidatures encore supérieur aux prévisions, qui étaient de 10 000 pour 2015. « On assiste à une augmentation dramatique des appels, des demandes d'informations, des inscriptions aux soirées organisées par l'Agence juive, souligne Yigal Palmor. Mais on ne saura que plus tard dans l'année si la barre des 15 000 sera franchie. On n'organise pas un départ en vingt-quatre heures. »Dimanche, le conseil des ministres a adopté un plan destiné à encourager l'immigration de juifs venant de France, d'Ukraine et de Belgique, trois pays stratégiques. La France et la Belgique, en raison des attentats antisémites récents qui y ont eu lieu, développant un sentiment d'insécurité et de mal-être chez certains citoyens de confession juive. L'Ukraine, parce que la guerre qui ravage la partie orientale du pays et la précarité économique poussent à l'alyah ceux qui ont des racines juives. Le plan interministériel, d'un montant de 40 millions d’euros, est un complément aux dispositifs existant déjà. Sa valeur est surtout symbolique, à un mois des élections législatives. Le plan vise à renforcer des programmes destinés aux juifs dans les pays sources, à densifier le réseau d'émissaires traitant les demandes, à améliorer l'orientation professionnelle des candidats à l'émigration.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.02.2015 à 17h00 • Mis à jour le13.02.2015 à 18h03 Gebran Bassil, ministre des affaires étrangères et des émigrés du LibanDimanche 11 janvier, j’ai défilé dans Paris, aux côtés d'autres responsables politiques français et étrangers ainsi que des millions d’anonymes, et j'ai été rassuré de constater que le peuple français sait encore faire la part des choses entre une religion éminemment respectable, l'Islam, et certains « fidèles » autoproclamés qui confondent la piété avec le crime.Face à cette terreur diffuse et désormais incontrôlable, c’est l’humanité entière qui est menacée. Ce sont les individus de toutes les croyances qui sont visés. Ce sont les valeurs et les principes que nous avons en partage qui sont attaqués. C'est notre communauté de civilisation qui risque de trembler sur ses bases. Ensemble, nous sommes confrontés aux défis d’une déferlante terroriste, qui frappe partout : En même temps que le terrorisme international s'attaquait à la France, il poursuivait sa besogne de déstabilisation du Moyen Orient en y commettant des atrocités indescriptibles.Qui mieux que le Liban peut comprendre la France en ces moments difficiles ? Les relations historiques et privilégiées entre nos deux pays nous poussent à renforcer toujours davantage notre coopération. La diplomatie française, pour sa part, mesure bien l'ampleur des défis existentiels auxquels le Liban est confronté et n'hésite jamais à nous soutenir dans les moments d'adversité. De notre côté, forts de notre expérience, aux premières loges de la lutte contre le terrorisme et contre les bourreaux de Daech, nous n’hésitons pas à alerter la France ainsi que les pays amis et alliés aux dangers qui les guettent. La preuve a-t-elle encore besoin d'être faite, que Daech et ses épigones ne sont pas des organisations terroristes comme les autres et qu'elles constituent désormais une menace planétaire.ViolencesCes dernières années le Moyen Orient connait une exacerbation rapide et simultanée d'une multitude de crises inédites et violentes qui se nourrissent les unes des autres et menacent d'échapper à tout contrôle. Il est donc impératif pour les pays amis et influents d’accourir au chevet de notre région, devenue l'épicentre de ce terrorisme internationalisé et globalisé, avec des grilles de lecture différentes et des méthodes politiques et diplomatiques nouvelles. Les crises au Moyen Orient sont légion, mais on peut en énumérer les principales :- La montée, très préoccupante, des extrémismes et du fanatisme religieux qui menace de reléguer aux oubliettes de l'histoire l'extraordinaire et féconde diversité ethnique et religieuse du Moyen Orient.- Des organisations terroristes tentaculaires mettent à profit des capacités militaires et financières énormes afin de bouleverser de fond en comble la donne historico- politique de la région. Nous avons été parmi les premiers à appeler à la mise au pas définitive de Daech et d’Al Nosra. Nous nous sommes bien démenés pour attirer l’attention de la Cour Pénale Internationale sur la nature des crimes commis par ces organisations afin que la justice internationale puisse agir et sauvegarder sa crédibilité.- Une compétition géopolitique acharnée entre les grands acteurs régionaux, particulièrement déstabilisante car elle n'hésite pas à tirer profit et à instrumentaliser les mouvements de contestation politique qui surgissent ici ou là, contre certains des gouvernements en place.- L'absence d'un véritable développement durable et l'inexistence de perspectives économiques prometteuses sont aussi des facteurs déstabilisants qui poussent les populations les plus vulnérables de la rive sud de la méditerranée à s'embarquer clandestinement vers le nord avec des aspirations et des rêves que la dure réalité transforme en cauchemars.- Quant à cet infortuné processus de paix israélo-palestinien, pris entre le marteau de l'apathie internationale et l'enclume de l'intransigeance des dirigeants israéliens sectaires et belliqueux, il n'est plus que l'ombre de lui-même. L’injustice contre le peuple Palestinien ne peut que continuer à générer de la violence.A cela s’ajoute la crise humanitaire sans précédent, occasionnée par la présence de plus d'un million et demi de ressortissants Syriens sur notre territoire. Le Liban est particulièrement frappé par cette crise que nous avons tenu à gérer, de l’avis de tous, en privilégiant les impératifs humanitaires ; mais aujourd'hui nous nous retrouvons bien au- delà de notre seuil de tolérance. Nous n'avons plus les moyens d’assumer notre générosité proverbiale. Nous forcer à persévérer dans cette voie serait calamiteux à tous points de vue. Nous ne pouvons plus tolérer la dilution démographique de la population libanaise. Nous ne pouvons pas assister à l'effacement de nos frontières sans réagir. Nous comptons beaucoup sur la France pour nous aider à surmonter cette crise qui menace à la fois notre identité et notre existence. Tolérance et acceptation de l'autre sont des valeurs chères à nos cœurs.Mais ceux qui se focalisent sur elles en faisant fi de la situation globale, prennent la proie pour l'ombre. Car peut-on parler encore de tolérance, quand l'Etat s'étiole et s'effilochent les institutions censées la garantir et la protéger ? Peut-on imaginer une société viable qui ne serait constituée que de différences, et qui pourrait se passer d'un socle de valeurs communes qui permettrait à ses différences de dialoguer entre elles et de se tolérer Nous souhaitons que nos spécificités soient respectées. Il est grand temps que le reste du monde comprenne qu'il n'est pas du tout facile d'être un pays comme le Liban pluraliste et tolérant, dans le Moyen Orient actuel. Il est difficile de conserver notre souveraineté face aux ingérences et aux tentatives de déstabilisation et de maintenir une société viable et une économie saine quand les réfugiés et déplacés constituent un tiers de notre population. Comment sauvegarder l'intégrité de notre pays alors que, profitant du chaos qui règne dans la région, les organisations terroristes mènent une guerre d'usure contre nos forces armées et cherchent à monter une partie de la population contre l'autre ?Comment, enfin, vivre en paix et en sécurité alors qu’Israël continue d'occuper une partie de notre territoire, de violer notre souveraineté et de nous menacer d'attaques militaires Même balloté par des vents contraires, le Liban tient bon. Il demeure une source de rêves et d’espoirs et un modèle de tolérance. En harmonie avec nos spécificités, nous avons choisi d’axer notre action politique sur trois priorités fondamentales :La préservation du pluralisme et de la tolérance qui caractérisent le Liban,La préservation de notre souveraineté et de notre intégrité territoriale,La protection de notre modèle socio-économique menacé de délitement du fait des répercussions de la crise syrienne. Le Liban est un pays indispensable au Moyen Orient. Le monde aurait beaucoup perdu si, un jour, le Liban tel que nous le connaissons, n'était plus qu'un « agréable souvenir ». 13.02.2015 à 14h54 • Mis à jour le14.02.2015 à 16h36 Le projet de la loi « pour la croissance et l’activité », dite loi Macron, est débattu en séance publique à l’Assemblée nationale depuis le 26 janvier. A partir de vendredi 13 février, ce sont les dispositions parmi les plus conflictuelles du texte — le « titre III » du projet de loi —, relatives au travail, qui doivent être discutées par les députés. Les discussions sont susceptibles de se poursuivre jusqu’à lundi.Dans ce volet figurent les mesures relatives au travail dominical qui sont vivement critiquées par l’aile gauche du Parti socialiste. Y sont également insérés des articles sujets à controverse sur le fonctionnement des conseils de prud’hommes, les plans sociaux et les infractions commises à l’encontre des instances représentant le personnel dans une entreprise.Loi Macron : les frondeurs entrent en scèneEn attendant que les députés arrivent au bout de ce texte, voici les principaux points adoptés lors des trois premières semaines de débat.27 janvier : libéralisation des lignes de carAprès quelques retouches, les mesures pour la libéralisation du transport en autocar longue distance sont votées. Le débat se concentre sur la potentielle nouvelle concurrence que les cars opposeraient au transport ferroviaire, notamment aux TER. Aux questions soulevées aussi bien par le Front de gauche que par la droite, Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, a répondu que l’ouverture à la concurrence de lignes d’autocar interurbaines régulières était « meilleure pour le maillage territorial » des transports, et pas antiécologique, car les véhicules sont de moins en moins polluants.Libéralisation de l’autocar longue distance : quel impact sur le système ferroviaire ?29 janvier : haro sur le « secret des affaires »Face à la mobilisation de la presse, l’exécutif a renoncé à légiférer dans l’immédiat sur le « secret des affaires ». Cet outil juridique devait permettre aux entreprises françaises de mieux faire face à l’espionnage industriel, mais risquait de restreindre la liberté de la presse et celle des lanceurs d’alerte. Toutefois, le gouvernement et les députés ont déjà une autre solution en tête. Il s’agirait de réunir dans un même texte de loi le secret des affaires et le secret des sources, un sujet sur lequel le candidat Hollande avait promis de légiférer durant la campagne présidentielle de 2012.Secret des affaires : informer n’est pas un délit !30 janvier : réforme du permis de conduireLes députés ont adopté les dispositions visant à faciliter l’accès à l’examen du permis de conduire. Objectif majeur : réduire à quarante-cinq jours le délai maximal entre deux présentations à l’examen pratique. Pour ce faire, il est prévu de pouvoir mobiliser des fonctionnaires ou des contractuels afin qu’ils fassent passer l’examen dans les zones tendues, ou encore d’inscrire dans la loi un « droit à l’examen ». Pour faire baisser les coûts, le nombre minimal d’heures de formation pratique (vingt aujourd’hui) est supprimé. Les auto-écoles ne pourront également plus facturer de frais de présentation à l’examen.> Lire : Pourquoi les patrons d’auto-écoles protestent contre la loi Macron4 février : de nouvelles règles pour les notairesLe projet de loi prévoit que l’installation des notaires sera libre dans les zones où la création de nouveaux offices est utile pour « renforcer la proximité ou l’offre de services ». L’installation devra toutefois être agréée par la ministre de la justice dans les zones où elle pourrait trop concurrencer les offices existants. Les députés ont entériné aussi une limite d’âge à l’exercice de la profession (70 ans). Face aux critiques, le ministre de l’économie avait retiré de son projet le dispositif dit du « corridor tarifaire », qui proposait d’instaurer un prix plancher et un prix plafond pour les actes notariés.Macron fait son mea culpa sur la rémunération des notaires6 février : pour le logement intermédiaireLes députés ont voté en faveur du développement du logement locatif intermédiaire pour les classes moyennes. Plusieurs députés du Front de gauche et du PS y voient un frein à la construction de logements sociaux. L’article 24 de la loi Macron offre ainsi, dans le cas de programmes comportant des logements intermédiaires, la possibilité d’augmenter le nombre de mètres carrés constructibles sur un terrain donné.6 février : des ordonnances pour l’environnementL’Assemblée a autorisé le gouvernement à légiférer par ordonnances pour modifier le droit de l’environnement et de l’urbanisme, malgré l’opposition des écologistes, du Front de gauche et de socialistes « frondeurs ». « Nous ne sommes pas contre la simplification, mais inquiets qu’on le fasse par ordonnances », expliquait alors l’écologiste Denis Baupin. Le socialiste frondeur Pascal Cherki s’est dit « choqué par la manière procédurale dont on traite les représentants du peuple ». Le Conseil national de la transition écologique sera associé à l’élaboration des ordonnances. M. Macron s’est engagé à ce que le gouvernement rende régulièrement compte de l’état d’avancement de l’élaboration des ordonnances à la commission parlementaire du développement durable.11 février : l’épargne salariale simplifiéeDans l’attente d’une véritable réforme de l’épargne salariale, le projet de loi Macron contient quelques mesures relatives à l’épargne salariale, adoptées en première lecture. Pour l’essentiel, il s’agit de dispositions qui visent à simplifier et à harmoniser les dispositifs en vigueur et à renforcer l’attractivité du plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco).Lire aussi : Les principales mesures de la loi Macron en faveur de l’épargne salariale13 février : des « zones touristiques internationales » crééesLes députés ont voté la création de « zones touristiques internationales » (ZTI), où les commerces pourront ouvrir tous les dimanches et les soirs jusqu’à minuit. Ces ZTI se trouvent principalement à Paris : les Champs-Elysées et l’avenue Montaigne, la place Vendôme, une partie de la rue Saint-Honoré, une partie du quartier Saint-Germain, ou encore le boulevard Haussmann. Seront concernés également des quartiers de Nice, Cannes et Deauville. Le travail le dimanche et en soirée dans ces zones se fera sur la base du volontariat et donnera lieu à des compensations, décidées par accord de branche, d’entreprise ou territorial. Un amendement de la députée socialiste de Paris Sandrine Mazetier, soutenu par des élus frondeurs, a été rejeté : souhaité par la maire de Paris, Anne Hidalgo, il visait à confier aux maires, et non au gouvernement, la délimitation de ces zones.14 février : les commerces autorisés à ouvrir jusqu’à 12 dimanches par anC’est l’un des points les plus controversés du projet de loi Macron : les députés ont adopté samedi l’article 80 du texte, qui prévoit que le nombre possible d'ouvertures dominicales des commerces passe de 5 à 12 par an. Ces dimanches travaillés devront être payés double. Claire Guélaud Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser. Le produit intérieur brut (PIB) français a à peine progressé au quatrième trimestre (+ 0,1 %). Et sur l’ensemble de l’année 2014, la croissance de l’économie nationale a été limitée à un modeste + 0,4 %. Ni plus ni moins qu’en 2012 et qu’en 2013.L’économie française tourne donc au ralenti depuis trois ans. Le ministre des finances, Michel Sapin, parle, lui de trois années de « petite croissance », qui ont eu « des effets extrêmement négatifs sur l’emploi ».« L’économie française est une économie qui n’avance pas très vite. Le chiffre de + 0,4 %, c’est celui que nous observons en tendance annualisée depuis le premier trimestre 2011. C’est quelque chose de très réduit et de pas dynamique », analyse Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management.l’économie française confirme qu’elle est bien moins dynamique que celle de l’Allemagne, du Royaume-Uni ou encore de l’Espagne.L’économie allemande progresseEn 2014, les moteurs traditionnels de l’économie, au premier rang desquels figure la double composante de la demande intérieure (la consommation des ménages et l’investissement), sont restés quasiment à l’arrêt.Les enquêtes de climat des affaires, plutôt bien orientées en octobre et novembre, se sont stabilisées en décembre, ce qui n’est pas bon signe.La demande intérieure reste atoneLe ralentissement de la croissance trimestrielle en fin d’année 2014 (+ 0,1 % après + 0,3 %) s’explique par l’atonie de la demande intérieure.La consommation des ménages a ralenti : + 0,2 % après + 0,3 % au troisième trimestre. Cette progression faible doit beaucoup au repli de la consommation en énergie (- 2,3 %) du fait de températures supérieures aux normales saisonnières.Hors énergie, observe Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee, la progression de la consommation a été de 0,4 %. L’investissement total a continué de baisser : - 0,5 % après - 0,6 %.In fine, la contribution de la demande intérieure finale (hors stocks) à la croissance a été limitée à un petit + 0,1 %.Les signaux divergent en matière d’investissementsLe mauvais chiffre de l’investissement reflète des situations assez différentes : une stabilisation hors construction, qui traduit, selon l’Insee, encore « pas mal d’attentisme » des entreprises et la poursuite de la contraction de l’investissement dans la construction (- 1,1 %), lequel est tombé à son plus bas niveau depuis la fin de l’année 1998.« L’investissement dans la construction a chuté, ce qui prouve bien que le problème de l’économie française c’est le bâtiment. En revanche, l’investissement industriel se redresse et c’est de lui que viendra le déclic », veut croire le ministre des finances, Michel Sapin.Le commerce extérieur n’est pas d’un grand secoursLe commerce extérieur a par ailleurs contribué positivement à la croissance (+ 0,1 %) du dernier trimestre 2014. Les exportations ont rebondi (+ 2,3 % après + 0,7 %) du fait de livraisons de matériel de transport bien plus importantes (+ 10,7 % après - 5 %), et les importations sont restées dynamiques (+ 1,7 % après + 1,3 %).Sur l’ensemble de l’année, toutefois, la contribution du commerce extérieur à la croissance a été négative (- 0,4 %) annulant le modeste + 0,4 % de la demande intérieure. L’économie française est quasiment à l’arrêt.Les incertitudes sont nombreuses pour l’année 2015Si amélioration il y a, elle ne peut venir que de l’effet sur la croissance de la baisse du prix de l’or noir et du taux de change euro-dollar. Dans sa note de conjoncture de décembre, l’Insee l’avait évalué à + 0,4 point sur la base d’un cours du pétrole à 70 dollars le baril.Il pourrait être supérieur, analyse Vladimir Passeron, car le prix de l’or noir a continué de baisser.En décembre, l’Insee prévoyait que l’acquis de croissance serait de + 0,7 % à la mi-2015 et de 1 % en glissement annuel.Ces prévisions pourraient toutefois être revisées en mars, lors d’un prochain point de conjoncture.« Nous avons eu quelques surprises négatives, indique M. Passeron. L’investissement des ménages en logement a continué, par exemple, de baisser au rythme de - 1,5 % par trimestre (- 6 % sur l’année), alors que nous pensions qu’il allait se redresser. En revanche, il y a aussi des aléas haussiers. Le prix du pétrole a continué de chuter. Il est bien inférieur aux 70 dollars le baril que nous avions prévus en décembre. L’impact de la baisse du cours de l’or noir sur la croissance pourrait être supérieur à ce que nous avions prévu ».« Il nous reste à espérer que 2015 soit l’année de la rupture. Que les ménages aient un peu plus de pouvoir d’achat, que la dynamique économique soit un peu plus du côté de la demande et que la croissance s’en ressente », relève Philippe Waechter.Dans l’immédiat, la France n’en est pas là. Et le caractère médiocre des enquêtes de climat des affaires en fin d’année, après le rebond des mois d’octobre et novembre, n’incite pas vraiment à l’optimisme. La confiance semble toujours faire défaut aux chefs d’entreprise.Michel Sapin, lui, reste néanmoins confiant dans la possibilité de l’économie française d’atteindre en 2015 une croissance de 1 %.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Christian Estrosi, le député et maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes), n’en démord pas. Il ne veut pas que l’aéroport de Nice-Côte d’Azur soit vendu à des investisseurs privés. Surtout des chinois, comme à Toulouse. M. Estrosi va tout faire pour s’y opposer.Pourtant le mouvement semble bien lancé. Jeudi 12 février, les députés ont adopté, en première lecture, l’article 49 de la loi Macron qui permet au gouvernement de vendre au plus offrant la participation de 60 % qu’il détient dans le capital de l’aéroport.Pas de quoi décourager le maire de Nice. Au vote des députés, M. Estrosi compte bien opposer celui des Niçois. Il va organiser à Nice un référendum sur la vente de l’aéroport.« Êtes-vous favorable à la privatisation de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur ? », telle sera la question posée aux Niçois jeudi 19 février dans 45 bureaux de vote de la ville. « La première date libre avant les vacances scolaires », ajoute l’édile.Ce sera « un vote consultatif », précise M. Estrosi, qui admet que le scrutin « n’aura pas force de loi ». Toutefois, il faudra voir « si Emmanuel Macron, ministre de l’économie, s’assoit sur la volonté du peuple ou pas ? », se défend le député-maire.11,6 millions de passagersA priori, la réponse ne fait pas de doute. Une très large victoire du non paraît acquise. Toutes les forces politiques de la ville, à droite comme à gauche, de même que les communes environnantes, sont vent debout contre cette cession.Il n’empêche, certains esprits chagrins ironisent contre ce scrutin symbolique. Ils dénoncent aussi le coût élevé de ce vote. Cela coûtera « 100 000 euros, prélevés sur les 400 000 euros » que l’aéroport rapporte à la ville de Nice (qui détient 5 % du capital), rétorque M. Estrosi.À l’en croire, la consultation ne sera pas vaine. Une forte mobilisation des électeurs et un raz-de-marée en faveur du non pourraient même, selon le député-maire, remettre en cause la privatisation de l’aéroport. M. Macron lui aurait ainsi assuré, jeudi à l’Assemblée, qu’il « [regardera] les résultats » et « en [tiendra] compte ».La grande crainte des opposants à la privatisation est que Nice, deuxième aéroport de France avec 11,6 millions de passagers en 2014, et évalué entre 800 millions et 1 milliard d’euros, devienne une simple base aéroportuaire pour des compagnies low cost.Pire qu’une vente à des investisseurs chinois, M. Estrosi redouterait presque plus encore « qu’un pays des émirats devienne actionnaire majoritaire de l’aéroport de Nice ».Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 09h59 • Mis à jour le13.02.2015 à 13h15 | Alexis Delcambre Personne n’aime se faire taper sur les doigts. Mais les responsables de l’information des radios et télévisions françaises ont réagi avec une rare véhémence aux trente-six mises en garde et mises en demeure notifiées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), jeudi 12 février, sur la couverture médiatique des attaques djihadistes à Paris et Montrouge, début janvier.« Les décisions du CSA soulèvent des questions majeures pour le droit à l’information dans notre pays, estime ainsi Thierry Thuillier, directeur de l’information de France Télévisions. Je souhaite être reçu par le CSA et demande des explications. »Attentats : 4 questions sur une couverture médiatique hors normesTonalité similaire sur l’autre rive de la Seine, à Radio France, qui a fait part, jeudi soir, de « sa surprise et de son étonnement » et « examine toutes les possibilités de recours contre cette sanction ». De fait, les décisions du CSA sont susceptibles d’appel et de recours devant le Conseil d’Etat.Selon nos informations, une réunion des responsables de l’information des radios et télévisions et d’ores et déjà programmée, mardi 17 février, au siège de TF1, afin d’échanger et d’étudier l’opportunité d’une réponse conjointe.Principe de précaution contre liberté d’informationLa plupart des médias audiovisuels sont concernés, car les notifications du CSA n’ont épargné personne – pas plus qu’elles n’ont ciblé un média en particulier. LCI s’est vu notifier trois mises en demeure ; BFMTV et iTélé deux, comme France 2 et TF1, qui avaient elles aussi fait le choix du direct, ou encore France 24 ; sans oublier Europe 1, France Info et France Inter, RFI, RMC, RTL ou Euronews.« Le CSA dit en quelque sorte que tous ceux qui ont fait du temps réel ont failli, commente Céline Pigalle, directrice de l’information du groupe Canal+ (propriétaire d’iTélé). Ceux qui ne sont pas sanctionnés [à l’image des médias du groupe M6] sont ceux qui n’ont pas proposé d’édition spéciale pour couvrir ces événements. Quel est le message ? »Un point concentre plus particulièrement l’ire des médias, d’autant qu’ils se voient tous mis en demeure pour ce motif : avoir annoncé que des affrontements avaient commencé entre forces de l’ordre et terroristes à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). « La divulgation de cette information aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour les otages de l’Hyper Cacher (…), dans la mesure où Amedy Coulibaly avait déclaré lier leur sort à celui de ses complices de Dammartin-en-Goële », écrit le CSA.Or, les médias rappellent que le statut de cette « déclaration » du preneur d’otages était incertain et n’avait pas fait l’objet d’une consigne policière explicite. « Si doute il y a, ce que je ne crois pas, il faut appliquer le principe de précaution en raison des vies en jeu », rétorque Nicolas About, membre du groupe de travail du CSA sur le sujet.Hyper Cacher : les versions contradictoires de BFM-TV et de la direction du RAIDSurtout, radios et télévisions jugent ce point « déconnecté de la réalité médiatique », pour reprendre les termes d’un directeur de rédaction. « Ça va devenir compliqué, si on ne peut plus informer en direct, juge Catherine Nayl, directrice de l’information du groupe TF1. Que fait-on ? On met un écran noir ? Des “bips” pour cacher les sons ? » « Il faudrait donc arrêter le direct, imagine Thierry Thuillier. Cela revient à pousser les gens vers les sites d’information – y compris le nôtre – ou les réseaux sociaux qui, eux, ne sont pas régulés par le CSA ! »Le Conseil ne nie pas cette limite, mais la loi ne lui donne compétence que sur les radios et télévisions. Depuis son arrivée à la tête du CSA en 2012, Olivier Schrameck plaide pour une extension de cette compétence aux « services de communication audiovisuelle » en ligne… mais il est risqué, politiquement, de déterrer le sujet sensible de la régulation du Web.Contrôler ce qui est dit à l’antenneLes autres points soulèvent moins de contestations. L’un concerne le choix de diffuser la vidéo montrant l’assassinat du policier Ahmed Merabet par les terroristes. Seule France 24 avait diffusé cette séquence – avec des atténuations –, et cela lui vaut une mise en demeure. « Je suis étonné, soupire néanmoins son directeur de la rédaction, Marc Saikali. Veut-on que nos téléspectateurs à l’étranger se reportent sur nos concurrentes Al-Jazira ou CNN, qui n’hésitent pas à montrer ce type d’images ? » Une autre mise en demeure concerne la divulgation de l’identité des frères Kouachi avant la diffusion de l’appel à témoins par la Préfecture de police. iTélé et LCI avaient donné à l’antenne des éléments permettant cette identification, issus d’informations qui circulaient sur les réseaux sociaux, parfois de source policière ou militaire. « Nous n’avons fait que relayer un appel à témoins », se défendent, en substance, les chaînes, soulignant qu’elles ne pouvaient passer sous silence une information qui circulait par ailleurs.Mais le CSA estime que, dans ce cas, le souci de ne pas « perturber l’action des autorités » l’emporte sur le droit d’informer. « Certes, la fiche de recherche avait fuité sur les réseaux sociaux, explique M. About. Mais les radios et télévisions ont un pouvoir accréditant. Quand elles en parlent, cela change le statut de cette information. En l’espèce, le gouvernement a été contraint de diffuser à son tour la fiche de recherche, car tout avait été dit sur les antennes. » Sans surprise, une dernière mise en demeure concerne la révélation, par cinq médias, que des personnes étaient cachées sur les lieux des prises d’otages de Dammartin-en-Goële ou de la porte de Vincennes. Ces « révélations » ont pu prendre des formes variées : information glissée à l’antenne par un journaliste, ou parfois par un témoin interrogé en direct, dont la parole ne pouvait être filtrée.Pour le CSA, ces mentions ont été « susceptibles de menacer gravement la sécurité des personnes retenues dans les lieux ». Les médias se voient donc incités à retenir ce type d’informations, mais aussi à réfléchir aux moyens de contrôler ce qui est dit à l’antenne – y compris par des non-journalistes – dans des situations de direct intégral, pour rester des garants actifs de l’information.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger Alors que l’Assemblée nationale rendait publique sur son site jeudi 12 février, pour la deuxième année consécutive, la répartition de la réserve parlementaire, la Cour des comptes publiait un référé qui égratigne sévèrement cette pratique des « subventions pour travaux d’intérêt local » (STIL). Ces crédits ouverts dans la loi de finances au titre des aides exceptionnelles aux collectivités territoriales et mis à la disposition du ministère de l’intérieur se partagent entre la réserve ministérielle et, pour la plus grande fraction, la réserve parlementaire. Leur montant global de 2006 à 2012, période examinée par la Cour des comptes, dépasse le milliard d’euros.Or, au vu d’« un emploi qui ne correspond pas toujours aux objectifs initiaux », d’un dispositif à l’« efficacité incertaine » et à la « gestion coûteuse », les conclusions de la Cour sont sans ambiguïté. « Dans ces conditions, conclut le référé, le maintien en l’état de la procédure de subventions pour travaux d’intérêt local, redondante avec des dispositifs mieux encadrés poursuivant des objectifs similaires, sinon identiques, n’apparaît pas compatible avec l’objectif d’un bon emploi des deniers publics. » Dans leur réponse, les ministres de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, et des finances, Michel Sapin, tout en se disant ouverts à une « discussion », rappellent que, la majorité des crédits étant répartie entre les parlementaires par les commissions des finances du Sénat et de l’Assemblée nationale, « l’évolution de ce dispositif ne peut être envisagée qu’en associant pleinement les deux assemblées ». Autrement dit, l’exécutif renvoie au législatif le soin, s’il le désire, d’avancer des propositions pour réviser ce système. Un désir qui, jusque-là, n’apparaît pas ardent.Simple clientélismeQue reproche à ces crédits la Cour des comptes, après avoir analysé plus de 60 000 subventions attribuées entre 2006 et 2012 et réalisé un examen approfondi de 550 dossiers ? Elle salue certes l’effort récent de transparence a posteriori avec la publication des montants et des destinataires. Mais, note-t-elle, les préfets, théoriquement tenus de le faire, « se retranchent derrière la décision d’affectation du ministre pour ne pas procéder à l’ensemble des contrôles nécessaires avant l’octroi effectif de l’aide ».Elle déplore la dérive qui s’est opérée sur l’emploi de ces aides, initialement destinées à « soutenir les collectivités en difficultés financières graves à la suite de circonstances anormales ». La lecture des subventions accordées en 2013 et 2014 montre qu’une grande partie est consacrée à un saupoudrage au profit d’associations locales, sans plus d’explications qu’au titre du fonctionnement, ce qui relève du plus simple clientélisme. « Ces aides bénéficient en outre, relève la Cour, à des collectivités au potentiel financier largement supérieur à la moyenne ou disposant de marges fiscales non mobilisées. »« Les vérifications de la Cour sur 550 dossiers ont montré que, parmi eux, plus de 40 % ne comportaient pas toutes les pièces justificatives requises, portaient sur des dépenses inéligibles ou auraient dû appeler une instruction plus approfondie des services de l’Etat sur leur conformité », indique la Cour des comptes, qui s’interroge sur le caractère d’« intérêt général » de bon nombre d’investissements.Procédure peu efficiente, règles inégalement appliquées, subventions se substituant à des financements qui auraient dû normalement être budgétisés, absence de coordination des différents dispositifs d’aide de l’Etat et, de plus, gestion coûteuse – avec un coût plus de deux fois et demie supérieur à celui de la gestion de la dotation d’équipement des territoires ruraux –…, « le moment est venu de s’interroger sur l’utilité de cette forme d’aide à l’heure où l’Etat est conduit à revoir ses formes d’intervention financières dans les territoires », conclut la Cour des comptes.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Léchenet Cela devient presque routinier. Après des années de fonctionnement dans l'ombre, l'Assemblée nationale a publié, jeudi 12 février, la distribution par député de la réserve parlementaire pour l'année 2014. Enveloppe autrefois répartie arbitrairement entre certains parlementaires, son fonctionnement est désormais mieux organisé. Et sa publication s'est institutionnalisée.Ce sont, en 2014, 80,2 millions d'euros que les députés se sont partagés et ont dirigés vers les bonne oeuvres de leur choix. Un montant légèrement en baisse par rapport à 2013. Il s'élevait alors à 81,6 millions d'euros. La réserve se répartit à 54 % vers des travaux aux communes et à 46 % vers des associations.Lire aussi : La Cour des comptes déplore les dérives clientélistes de la réserve parlementaireIl a fallu attendre l'acharnement d'un professeur de mathématiques de Lot-et-Garonne, Hervé Lebreton, pour en obtenir la publication. Il faut dire que longtemps, son existence n'était connue que d'une petite partie de parlementaires, proches de la commission des finances. Et en 2013, après un passage devant le tribunal administratif, le ministère de l'intérieur avait communiqué l'ensemble des subventions réparties par les parlementaires et les ministres pour l'année 2012.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423751942874 .graphe").css("height", 450)$("#container_1423751942874 .title").empty()if ("Les subventions de la réserve réparties équitablement"!= ""){Les subventions de la réserve réparties équitablement")}$("#container_1423751942874 .subtitle").empty()if ("Montant de la réserve par groupe parlementaire pour 2014."!= ""){Montant de la réserve par groupe parlementaire pour 2014.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423751942874 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www2.assemblee-nationale.fr/reserve_parlementaire/plf/2014", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Assemblée nationale", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Socialistes","UMP","UDI","Non indiqué","Ecologistes","Radicaux","Communistes et apparentés","NI"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Montant", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 40396770 ], [ "", 24632557 ], [ "", 4092383 ], [ "", 2856000 ], [ "", 2637890 ], [ "", 2309018 ], [ "", 2101366 ], [ "", 1142574 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1423751942874 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Depuis, le partage est plus équitable et la publication régulière. Chaque député peut subventionner des projets pour un montant total de 130 000 euros. Les poids lourds de l'Assemblée – vice-présidents, questeurs, présidents de groupe et présidents de commission – disposent de 260 000 euros quand M. Bartolone lui-même distribue 520 000 euros. Cas particulier, Gilles Carrez, député UMP du Val-de-Marne, bénéficie du montant le plus élevé en raison de son poste de président de la commission des finances, avec 555 000 euros.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423753320256 .graphe").css("height", 450)$("#container_1423753320256 .title").empty()if ("Les hautes responsabilités de l'Assemblée partagent les plus hauts montants"!= ""){Les hautes responsabilités de l'Assemblée partagent les plus hauts montants")}$("#container_1423753320256 .subtitle").empty()if ("Les 15 députés dont l'ensemble des montants de la réserve parlementaire en 2014 sont les plus importants."!= ""){Les 15 députés dont l'ensemble des montants de la réserve parlementaire en 2014 sont les plus importants.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423753320256 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www2.assemblee-nationale.fr/reserve_parlementaire/plf/2014?idDemandeur=&typeTri=depu", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Assemblée nationale", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Gilles Carrez","Claude Bartolone","Hervé Mariton","Patrick Bloche","Marie-Françoise Clergeau","Laurence Dumont","Jean-Jacques Urvoas","Catherine Lemorton","Bernard Roman","Bruno Le Roux","Jean-Paul Chanteguet","Élisabeth Guigou","Sandrine Mazetier","Christian Eckert","François Brottes"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Montant", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 555000 ], [ "", 518000 ], [ "", 268000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 259900 ], [ "", 258000 ], [ "", 257000 ], [ "", 255500 ], [ "", 255000 ], [ "", 254500 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1423753320256 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Fidèle à ses habitudes, M. Carrez a donné le bénéfice d'une bonne partie de sa réserve à des projets dans la ville du Perreux-sur-Marne, dont il est maire. Des travaux de voirie et d'étanchéité reçoivent 350 000 euros, soit plus de 60 % de sa réserve.Les députés piochant dans leur réserve pour financer des travaux dans la commune dont ils sont maires sont d'ailleurs plutôt nombreux. Huguette Bello, députée communiste de La Réunion et maire de Saint-Paul jusqu'en mars 2014, Jean Leonetti, député UMP des Alpes-Maritimes et maire d'Antibes ou Georges Ginesta, député UMP du Var et maire de Saint-Raphaël ont chacun attribué une bonne partie de leur réserve à des projets de réhabilitation ou d'aménagement dans leur commune. « Supprimer la pratique »Mais aucune règle n'entoure le dispositif, et si les députés favorisent souvent des projets dans leur circonscription, rien ne leur interdit d'aller voir plus loin. Ainsi, François Pupponi, député PS du Val-d'Oise et maire de Sarcelles a fait bénéficier de 10 000 euros de sa réserve une association de pétanque située à Zonza, en Corse-du-Sud.Malgré la transparence accrue, les critères d'attribution restent flous, prêtant le flanc aux accusations de clientélisme. Pour régler en partie le problème, la députée Nouvelle Donne du Calvados, Isabelle Attard, apparentée aux écologistes, a choisi depuis son élection en 2012 de confier la répartition à des électeurs de sa circonscription. « Les parlementaires n'ont pas à distribuer d'argent, explique-t-elle. On se retrouve quand même avec une somme, donc j'essaie au moins de garantir aux citoyens qu'il ne s'agit pas de clientélisme. » Tiré au sort parmi des volontaires, le jury constitué a pu répartir les 130 000 euros aux projets qu'il jugeait les plus intéressants. La pratique a depuis séduit Jacqueline Fraysse (Gauche démocrate et républicaine, Hauts-de-Seine).Surtout que la réserve de l'Assemblée n'est qu'une partie de l'édifice. Malgré l'inscription dans la loi de la publication des différentes subventions lors du débat sur la transparence de la vie publique, la réserve du Sénat a tardé à être publiée en 2014. L'ensemble des subventions versées à ce titre devrait figurer en annexe du projet de loi de réglement, voté au début du mois de juillet. Ces éléments publiés par les chambres ne sont que des autorisations d'engagement et il revient aux ministères de publier les subventions versées. Leur publication aurait également l'avantage de connaître les montants des réserves ministérielles, elles aussi encore obscures.« Il faudrait totalement supprimer cette pratique sans pour autant supprimer les lignes budgétaires, poursuit Mme Attard. Mais comme la réserve n'est pas encadrée par la loi, je ne peux faire un amendement pour proposer sa suppression. » Les assauts répétés de quelques députés et de la Cour des comptes n'auront pas la peau de la réserve, installée dans les pratiques des parlementaires, qui en font même parfois un argument électoral.Eglises, tracteurs et défibrillateursLa réserve est un levier utile pour le soutien aux budgets des communes. Nombre de projets sont financés grâce au soutien des députés. On compte une vingtaine de projets de mise en place de système de « vidéo-protection », près de 80 projets d’aménagement de cimetières, de la « réféction d’un mur » à la « aménagement d’un jardin du souvenir ». Cet inventaire se poursuit avec une douzaine de défibrillateurs et une vingtaine de tracteurs.Ce sont également 277 subventions qui sont attribuées pour des églises, quand seulement deux concernent des synagogues et deux des temples. Aucune mosquée n’est subventionnée par la réserve.Alexandre LéchenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.02.2015 à 16h24 • Mis à jour le12.02.2015 à 16h31 Le groupe Union pour un mouvement populaire (UMP) au Sénat a gagné un siège jeudi 12 février. Le Conseil constitutionnel a annoncé avoir inversé le résultat d'une élection dans le Vaucluse, ce qui permet à l'UMP Alain Dufaut de reprendre le siège de la socialiste Geneviève Jean.Les juges avaient été saisis par M. Dufaut, sénateur depuis 1987, battu en septembre 2014.Lire aussi : Sénatoriales : les résultats circonscription par circonscriptionDÉSORMAIS 144 SÉNATEURS UMPDans ce département, où devaient être désignés trois élus à la proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne, les listes conduites par le socialiste Claude Haut et l'UMP Alain Dufaut avaient obtenu une moyenne identique pour l'attribution du troisième siège (196).M. Haut l'avait remporté, la règle prévoyant l'attribution à la liste ayant le nombre de voix le plus élevé avant de calculer la moyenne. Mais le Conseil constitutionnel a estimé qu'un bulletin « qui ne comportait aucun signe de reconnaissance a été considéré à tort comme nul » et que le nombre de voix recueillies par la liste de M. Dufaut devait être porté à 197. En conséquence, « le troisième siège de sénateur du département de Vaucluse doit être attribué non à la liste conduite par M. Haut mais à celle conduite par M. Dufaut » et « il y a lieu (...) de proclamer M. Dufaut sénateur du département de Vaucluse en lieu et place de Mme Jean ».Le groupe sénatorial UMP est donc porté à 144 élus, et le groupe socialiste à 110. 11.02.2015 à 19h51 • Mis à jour le11.02.2015 à 20h47 | Françoise Fressoz L’unité nationale a vécu. Invité mercredi 11 février de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le centriste Jean-Christophe Lagarde a accusé François Hollande d’avoir « voulu instrumentaliser » l’esprit du 11 janvier en tentant « une échappée solitaire ».Le chef de l’Etat a d’abord « semblé ouvert » au dialogue en convoquant plusieurs représentants politiques juste après les attentats, mais depuis, « rien ne s’est passé » a déploré le patron de l’Union des démocrates indépendants (UDI). « Au lieu de faire un diagnostic de ce qui dysfonctionne dans la société française, (…) nous avons eu des soliloques, des déclarations unilatérales et une conférence de presse où l’on parle pendant deux heures du projet de service civique, et pendant 20 secondes de l’économie et de l’emploi », a- t- il ajouté.Décrivant une « France en guerre contre la barbarie », le maire de Drancy a reproché à François Hollande de mal préparer le pays à cette guerre. « Je ne suis pas sûr que tout le monde ait compris les enjeux qu’il y a derrière ces attaques terroristes. Les barbares de Daech et d’Al-Qaïda attaquent notre mode de vie, notre échelle de valeurs, la place des droits de l’homme, la place de la femme dans la société, le rôle de la laïcité » a-t-il expliqué.Invoquant la gravité du contexte, Jean-Christophe Lagarde accuse le président de la République de ne « pas réarmer moralement les Français » et dit craindre qu’en cas de nouveaux attentats, « on perde la tête ». Or, selon lui, « l’objectif des barbares est de séparer la communauté musulmane de la communauté nationale pour provoquer un conflit civil majeur ». Entre UMP et FN, « une digue a été rompue » Interrogé sur le résultat de la législative partielle du Doubs, qui a vu dimanche la victoire du PS mais d’une courte tête devant un Front national en progression, le centriste a pointé « la dérive droitière » de l’UMP, favorisée par « des personnalités comme Thierry Mariani ou Laurent Wauquiez ».« Une digue a été rompue » qui favorise la porosité entre l’électorat de droite et celui d’extrême droite, a- t- il déploré en rappelant que « lorsque Jacques Chirac avait tracé la frontière, il y avait moins d’électeurs qui passaient de l’un à l’autre. Il y avait aussi moins d’électeurs de la gauche qui passaient vers l’extrême droite ».Jean-Christophe Lagarde a par ailleurs indiqué qu’il avait récemment vu François Bayrou. « Évidemment que je le rencontre », a- t -il précisé en se démarquant de ceux qui, au sein de l’UMP, jettent l’anathème sur le patron du MoDem qui avait appelé à voter pour François Hollande à titre personnel au second tour de l’élection présidentielle de 2012 « Je veux travailler avec tous les gens qui ont été ou qui se sentent trahis, cocufiés, par François Hollande », a- t- il précisé.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.02.2015 à 17h00 • Mis à jour le13.02.2015 à 18h03 Gebran Bassil, ministre des affaires étrangères et des émigrés du LibanDimanche 11 janvier, j’ai défilé dans Paris, aux côtés d'autres responsables politiques français et étrangers ainsi que des millions d’anonymes, et j'ai été rassuré de constater que le peuple français sait encore faire la part des choses entre une religion éminemment respectable, l'Islam, et certains « fidèles » autoproclamés qui confondent la piété avec le crime.Face à cette terreur diffuse et désormais incontrôlable, c’est l’humanité entière qui est menacée. Ce sont les individus de toutes les croyances qui sont visés. Ce sont les valeurs et les principes que nous avons en partage qui sont attaqués. C'est notre communauté de civilisation qui risque de trembler sur ses bases. Ensemble, nous sommes confrontés aux défis d’une déferlante terroriste, qui frappe partout : En même temps que le terrorisme international s'attaquait à la France, il poursuivait sa besogne de déstabilisation du Moyen Orient en y commettant des atrocités indescriptibles.Qui mieux que le Liban peut comprendre la France en ces moments difficiles ? Les relations historiques et privilégiées entre nos deux pays nous poussent à renforcer toujours davantage notre coopération. La diplomatie française, pour sa part, mesure bien l'ampleur des défis existentiels auxquels le Liban est confronté et n'hésite jamais à nous soutenir dans les moments d'adversité. De notre côté, forts de notre expérience, aux premières loges de la lutte contre le terrorisme et contre les bourreaux de Daech, nous n’hésitons pas à alerter la France ainsi que les pays amis et alliés aux dangers qui les guettent. La preuve a-t-elle encore besoin d'être faite, que Daech et ses épigones ne sont pas des organisations terroristes comme les autres et qu'elles constituent désormais une menace planétaire.ViolencesCes dernières années le Moyen Orient connait une exacerbation rapide et simultanée d'une multitude de crises inédites et violentes qui se nourrissent les unes des autres et menacent d'échapper à tout contrôle. Il est donc impératif pour les pays amis et influents d’accourir au chevet de notre région, devenue l'épicentre de ce terrorisme internationalisé et globalisé, avec des grilles de lecture différentes et des méthodes politiques et diplomatiques nouvelles. Les crises au Moyen Orient sont légion, mais on peut en énumérer les principales :- La montée, très préoccupante, des extrémismes et du fanatisme religieux qui menace de reléguer aux oubliettes de l'histoire l'extraordinaire et féconde diversité ethnique et religieuse du Moyen Orient.- Des organisations terroristes tentaculaires mettent à profit des capacités militaires et financières énormes afin de bouleverser de fond en comble la donne historico- politique de la région. Nous avons été parmi les premiers à appeler à la mise au pas définitive de Daech et d’Al Nosra. Nous nous sommes bien démenés pour attirer l’attention de la Cour Pénale Internationale sur la nature des crimes commis par ces organisations afin que la justice internationale puisse agir et sauvegarder sa crédibilité.- Une compétition géopolitique acharnée entre les grands acteurs régionaux, particulièrement déstabilisante car elle n'hésite pas à tirer profit et à instrumentaliser les mouvements de contestation politique qui surgissent ici ou là, contre certains des gouvernements en place.- L'absence d'un véritable développement durable et l'inexistence de perspectives économiques prometteuses sont aussi des facteurs déstabilisants qui poussent les populations les plus vulnérables de la rive sud de la méditerranée à s'embarquer clandestinement vers le nord avec des aspirations et des rêves que la dure réalité transforme en cauchemars.- Quant à cet infortuné processus de paix israélo-palestinien, pris entre le marteau de l'apathie internationale et l'enclume de l'intransigeance des dirigeants israéliens sectaires et belliqueux, il n'est plus que l'ombre de lui-même. L’injustice contre le peuple Palestinien ne peut que continuer à générer de la violence.A cela s’ajoute la crise humanitaire sans précédent, occasionnée par la présence de plus d'un million et demi de ressortissants Syriens sur notre territoire. Le Liban est particulièrement frappé par cette crise que nous avons tenu à gérer, de l’avis de tous, en privilégiant les impératifs humanitaires ; mais aujourd'hui nous nous retrouvons bien au- delà de notre seuil de tolérance. Nous n'avons plus les moyens d’assumer notre générosité proverbiale. Nous forcer à persévérer dans cette voie serait calamiteux à tous points de vue. Nous ne pouvons plus tolérer la dilution démographique de la population libanaise. Nous ne pouvons pas assister à l'effacement de nos frontières sans réagir. Nous comptons beaucoup sur la France pour nous aider à surmonter cette crise qui menace à la fois notre identité et notre existence. Tolérance et acceptation de l'autre sont des valeurs chères à nos cœurs.Mais ceux qui se focalisent sur elles en faisant fi de la situation globale, prennent la proie pour l'ombre. Car peut-on parler encore de tolérance, quand l'Etat s'étiole et s'effilochent les institutions censées la garantir et la protéger ? Peut-on imaginer une société viable qui ne serait constituée que de différences, et qui pourrait se passer d'un socle de valeurs communes qui permettrait à ses différences de dialoguer entre elles et de se tolérer Nous souhaitons que nos spécificités soient respectées. Il est grand temps que le reste du monde comprenne qu'il n'est pas du tout facile d'être un pays comme le Liban pluraliste et tolérant, dans le Moyen Orient actuel. Il est difficile de conserver notre souveraineté face aux ingérences et aux tentatives de déstabilisation et de maintenir une société viable et une économie saine quand les réfugiés et déplacés constituent un tiers de notre population. Comment sauvegarder l'intégrité de notre pays alors que, profitant du chaos qui règne dans la région, les organisations terroristes mènent une guerre d'usure contre nos forces armées et cherchent à monter une partie de la population contre l'autre ?Comment, enfin, vivre en paix et en sécurité alors qu’Israël continue d'occuper une partie de notre territoire, de violer notre souveraineté et de nous menacer d'attaques militaires Même balloté par des vents contraires, le Liban tient bon. Il demeure une source de rêves et d’espoirs et un modèle de tolérance. En harmonie avec nos spécificités, nous avons choisi d’axer notre action politique sur trois priorités fondamentales :La préservation du pluralisme et de la tolérance qui caractérisent le Liban,La préservation de notre souveraineté et de notre intégrité territoriale,La protection de notre modèle socio-économique menacé de délitement du fait des répercussions de la crise syrienne. Le Liban est un pays indispensable au Moyen Orient. Le monde aurait beaucoup perdu si, un jour, le Liban tel que nous le connaissons, n'était plus qu'un « agréable souvenir ». 13.02.2015 à 14h54 • Mis à jour le14.02.2015 à 16h36 Le projet de la loi « pour la croissance et l’activité », dite loi Macron, est débattu en séance publique à l’Assemblée nationale depuis le 26 janvier. A partir de vendredi 13 février, ce sont les dispositions parmi les plus conflictuelles du texte — le « titre III » du projet de loi —, relatives au travail, qui doivent être discutées par les députés. Les discussions sont susceptibles de se poursuivre jusqu’à lundi.Dans ce volet figurent les mesures relatives au travail dominical qui sont vivement critiquées par l’aile gauche du Parti socialiste. Y sont également insérés des articles sujets à controverse sur le fonctionnement des conseils de prud’hommes, les plans sociaux et les infractions commises à l’encontre des instances représentant le personnel dans une entreprise.Loi Macron : les frondeurs entrent en scèneEn attendant que les députés arrivent au bout de ce texte, voici les principaux points adoptés lors des trois premières semaines de débat.27 janvier : libéralisation des lignes de carAprès quelques retouches, les mesures pour la libéralisation du transport en autocar longue distance sont votées. Le débat se concentre sur la potentielle nouvelle concurrence que les cars opposeraient au transport ferroviaire, notamment aux TER. Aux questions soulevées aussi bien par le Front de gauche que par la droite, Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, a répondu que l’ouverture à la concurrence de lignes d’autocar interurbaines régulières était « meilleure pour le maillage territorial » des transports, et pas antiécologique, car les véhicules sont de moins en moins polluants.Libéralisation de l’autocar longue distance : quel impact sur le système ferroviaire ?29 janvier : haro sur le « secret des affaires »Face à la mobilisation de la presse, l’exécutif a renoncé à légiférer dans l’immédiat sur le « secret des affaires ». Cet outil juridique devait permettre aux entreprises françaises de mieux faire face à l’espionnage industriel, mais risquait de restreindre la liberté de la presse et celle des lanceurs d’alerte. Toutefois, le gouvernement et les députés ont déjà une autre solution en tête. Il s’agirait de réunir dans un même texte de loi le secret des affaires et le secret des sources, un sujet sur lequel le candidat Hollande avait promis de légiférer durant la campagne présidentielle de 2012.Secret des affaires : informer n’est pas un délit !30 janvier : réforme du permis de conduireLes députés ont adopté les dispositions visant à faciliter l’accès à l’examen du permis de conduire. Objectif majeur : réduire à quarante-cinq jours le délai maximal entre deux présentations à l’examen pratique. Pour ce faire, il est prévu de pouvoir mobiliser des fonctionnaires ou des contractuels afin qu’ils fassent passer l’examen dans les zones tendues, ou encore d’inscrire dans la loi un « droit à l’examen ». Pour faire baisser les coûts, le nombre minimal d’heures de formation pratique (vingt aujourd’hui) est supprimé. Les auto-écoles ne pourront également plus facturer de frais de présentation à l’examen.> Lire : Pourquoi les patrons d’auto-écoles protestent contre la loi Macron4 février : de nouvelles règles pour les notairesLe projet de loi prévoit que l’installation des notaires sera libre dans les zones où la création de nouveaux offices est utile pour « renforcer la proximité ou l’offre de services ». L’installation devra toutefois être agréée par la ministre de la justice dans les zones où elle pourrait trop concurrencer les offices existants. Les députés ont entériné aussi une limite d’âge à l’exercice de la profession (70 ans). Face aux critiques, le ministre de l’économie avait retiré de son projet le dispositif dit du « corridor tarifaire », qui proposait d’instaurer un prix plancher et un prix plafond pour les actes notariés.Macron fait son mea culpa sur la rémunération des notaires6 février : pour le logement intermédiaireLes députés ont voté en faveur du développement du logement locatif intermédiaire pour les classes moyennes. Plusieurs députés du Front de gauche et du PS y voient un frein à la construction de logements sociaux. L’article 24 de la loi Macron offre ainsi, dans le cas de programmes comportant des logements intermédiaires, la possibilité d’augmenter le nombre de mètres carrés constructibles sur un terrain donné.6 février : des ordonnances pour l’environnementL’Assemblée a autorisé le gouvernement à légiférer par ordonnances pour modifier le droit de l’environnement et de l’urbanisme, malgré l’opposition des écologistes, du Front de gauche et de socialistes « frondeurs ». « Nous ne sommes pas contre la simplification, mais inquiets qu’on le fasse par ordonnances », expliquait alors l’écologiste Denis Baupin. Le socialiste frondeur Pascal Cherki s’est dit « choqué par la manière procédurale dont on traite les représentants du peuple ». Le Conseil national de la transition écologique sera associé à l’élaboration des ordonnances. M. Macron s’est engagé à ce que le gouvernement rende régulièrement compte de l’état d’avancement de l’élaboration des ordonnances à la commission parlementaire du développement durable.11 février : l’épargne salariale simplifiéeDans l’attente d’une véritable réforme de l’épargne salariale, le projet de loi Macron contient quelques mesures relatives à l’épargne salariale, adoptées en première lecture. Pour l’essentiel, il s’agit de dispositions qui visent à simplifier et à harmoniser les dispositifs en vigueur et à renforcer l’attractivité du plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco).Lire aussi : Les principales mesures de la loi Macron en faveur de l’épargne salariale13 février : des « zones touristiques internationales » crééesLes députés ont voté la création de « zones touristiques internationales » (ZTI), où les commerces pourront ouvrir tous les dimanches et les soirs jusqu’à minuit. Ces ZTI se trouvent principalement à Paris : les Champs-Elysées et l’avenue Montaigne, la place Vendôme, une partie de la rue Saint-Honoré, une partie du quartier Saint-Germain, ou encore le boulevard Haussmann. Seront concernés également des quartiers de Nice, Cannes et Deauville. Le travail le dimanche et en soirée dans ces zones se fera sur la base du volontariat et donnera lieu à des compensations, décidées par accord de branche, d’entreprise ou territorial. Un amendement de la députée socialiste de Paris Sandrine Mazetier, soutenu par des élus frondeurs, a été rejeté : souhaité par la maire de Paris, Anne Hidalgo, il visait à confier aux maires, et non au gouvernement, la délimitation de ces zones.14 février : les commerces autorisés à ouvrir jusqu’à 12 dimanches par anC’est l’un des points les plus controversés du projet de loi Macron : les députés ont adopté samedi l’article 80 du texte, qui prévoit que le nombre possible d'ouvertures dominicales des commerces passe de 5 à 12 par an. Ces dimanches travaillés devront être payés double. Claire Guélaud Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser. Le produit intérieur brut (PIB) français a à peine progressé au quatrième trimestre (+ 0,1 %). Et sur l’ensemble de l’année 2014, la croissance de l’économie nationale a été limitée à un modeste + 0,4 %. Ni plus ni moins qu’en 2012 et qu’en 2013.L’économie française tourne donc au ralenti depuis trois ans. Le ministre des finances, Michel Sapin, parle, lui de trois années de « petite croissance », qui ont eu « des effets extrêmement négatifs sur l’emploi ».« L’économie française est une économie qui n’avance pas très vite. Le chiffre de + 0,4 %, c’est celui que nous observons en tendance annualisée depuis le premier trimestre 2011. C’est quelque chose de très réduit et de pas dynamique », analyse Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management.l’économie française confirme qu’elle est bien moins dynamique que celle de l’Allemagne, du Royaume-Uni ou encore de l’Espagne.L’économie allemande progresseEn 2014, les moteurs traditionnels de l’économie, au premier rang desquels figure la double composante de la demande intérieure (la consommation des ménages et l’investissement), sont restés quasiment à l’arrêt.Les enquêtes de climat des affaires, plutôt bien orientées en octobre et novembre, se sont stabilisées en décembre, ce qui n’est pas bon signe.La demande intérieure reste atoneLe ralentissement de la croissance trimestrielle en fin d’année 2014 (+ 0,1 % après + 0,3 %) s’explique par l’atonie de la demande intérieure.La consommation des ménages a ralenti : + 0,2 % après + 0,3 % au troisième trimestre. Cette progression faible doit beaucoup au repli de la consommation en énergie (- 2,3 %) du fait de températures supérieures aux normales saisonnières.Hors énergie, observe Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture à l’Insee, la progression de la consommation a été de 0,4 %. L’investissement total a continué de baisser : - 0,5 % après - 0,6 %.In fine, la contribution de la demande intérieure finale (hors stocks) à la croissance a été limitée à un petit + 0,1 %.Les signaux divergent en matière d’investissementsLe mauvais chiffre de l’investissement reflète des situations assez différentes : une stabilisation hors construction, qui traduit, selon l’Insee, encore « pas mal d’attentisme » des entreprises et la poursuite de la contraction de l’investissement dans la construction (- 1,1 %), lequel est tombé à son plus bas niveau depuis la fin de l’année 1998.« L’investissement dans la construction a chuté, ce qui prouve bien que le problème de l’économie française c’est le bâtiment. En revanche, l’investissement industriel se redresse et c’est de lui que viendra le déclic », veut croire le ministre des finances, Michel Sapin.Le commerce extérieur n’est pas d’un grand secoursLe commerce extérieur a par ailleurs contribué positivement à la croissance (+ 0,1 %) du dernier trimestre 2014. Les exportations ont rebondi (+ 2,3 % après + 0,7 %) du fait de livraisons de matériel de transport bien plus importantes (+ 10,7 % après - 5 %), et les importations sont restées dynamiques (+ 1,7 % après + 1,3 %).Sur l’ensemble de l’année, toutefois, la contribution du commerce extérieur à la croissance a été négative (- 0,4 %) annulant le modeste + 0,4 % de la demande intérieure. L’économie française est quasiment à l’arrêt.Les incertitudes sont nombreuses pour l’année 2015Si amélioration il y a, elle ne peut venir que de l’effet sur la croissance de la baisse du prix de l’or noir et du taux de change euro-dollar. Dans sa note de conjoncture de décembre, l’Insee l’avait évalué à + 0,4 point sur la base d’un cours du pétrole à 70 dollars le baril.Il pourrait être supérieur, analyse Vladimir Passeron, car le prix de l’or noir a continué de baisser.En décembre, l’Insee prévoyait que l’acquis de croissance serait de + 0,7 % à la mi-2015 et de 1 % en glissement annuel.Ces prévisions pourraient toutefois être revisées en mars, lors d’un prochain point de conjoncture.« Nous avons eu quelques surprises négatives, indique M. Passeron. L’investissement des ménages en logement a continué, par exemple, de baisser au rythme de - 1,5 % par trimestre (- 6 % sur l’année), alors que nous pensions qu’il allait se redresser. En revanche, il y a aussi des aléas haussiers. Le prix du pétrole a continué de chuter. Il est bien inférieur aux 70 dollars le baril que nous avions prévus en décembre. L’impact de la baisse du cours de l’or noir sur la croissance pourrait être supérieur à ce que nous avions prévu ».« Il nous reste à espérer que 2015 soit l’année de la rupture. Que les ménages aient un peu plus de pouvoir d’achat, que la dynamique économique soit un peu plus du côté de la demande et que la croissance s’en ressente », relève Philippe Waechter.Dans l’immédiat, la France n’en est pas là. Et le caractère médiocre des enquêtes de climat des affaires en fin d’année, après le rebond des mois d’octobre et novembre, n’incite pas vraiment à l’optimisme. La confiance semble toujours faire défaut aux chefs d’entreprise.Michel Sapin, lui, reste néanmoins confiant dans la possibilité de l’économie française d’atteindre en 2015 une croissance de 1 %.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Guy Dutheil Christian Estrosi, le député et maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes), n’en démord pas. Il ne veut pas que l’aéroport de Nice-Côte d’Azur soit vendu à des investisseurs privés. Surtout des chinois, comme à Toulouse. M. Estrosi va tout faire pour s’y opposer.Pourtant le mouvement semble bien lancé. Jeudi 12 février, les députés ont adopté, en première lecture, l’article 49 de la loi Macron qui permet au gouvernement de vendre au plus offrant la participation de 60 % qu’il détient dans le capital de l’aéroport.Pas de quoi décourager le maire de Nice. Au vote des députés, M. Estrosi compte bien opposer celui des Niçois. Il va organiser à Nice un référendum sur la vente de l’aéroport.« Êtes-vous favorable à la privatisation de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur ? », telle sera la question posée aux Niçois jeudi 19 février dans 45 bureaux de vote de la ville. « La première date libre avant les vacances scolaires », ajoute l’édile.Ce sera « un vote consultatif », précise M. Estrosi, qui admet que le scrutin « n’aura pas force de loi ». Toutefois, il faudra voir « si Emmanuel Macron, ministre de l’économie, s’assoit sur la volonté du peuple ou pas ? », se défend le député-maire.11,6 millions de passagersA priori, la réponse ne fait pas de doute. Une très large victoire du non paraît acquise. Toutes les forces politiques de la ville, à droite comme à gauche, de même que les communes environnantes, sont vent debout contre cette cession.Il n’empêche, certains esprits chagrins ironisent contre ce scrutin symbolique. Ils dénoncent aussi le coût élevé de ce vote. Cela coûtera « 100 000 euros, prélevés sur les 400 000 euros » que l’aéroport rapporte à la ville de Nice (qui détient 5 % du capital), rétorque M. Estrosi.À l’en croire, la consultation ne sera pas vaine. Une forte mobilisation des électeurs et un raz-de-marée en faveur du non pourraient même, selon le député-maire, remettre en cause la privatisation de l’aéroport. M. Macron lui aurait ainsi assuré, jeudi à l’Assemblée, qu’il « [regardera] les résultats » et « en [tiendra] compte ».La grande crainte des opposants à la privatisation est que Nice, deuxième aéroport de France avec 11,6 millions de passagers en 2014, et évalué entre 800 millions et 1 milliard d’euros, devienne une simple base aéroportuaire pour des compagnies low cost.Pire qu’une vente à des investisseurs chinois, M. Estrosi redouterait presque plus encore « qu’un pays des émirats devienne actionnaire majoritaire de l’aéroport de Nice ».Guy DutheilJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.02.2015 à 09h59 • Mis à jour le13.02.2015 à 13h15 | Alexis Delcambre Personne n’aime se faire taper sur les doigts. Mais les responsables de l’information des radios et télévisions françaises ont réagi avec une rare véhémence aux trente-six mises en garde et mises en demeure notifiées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), jeudi 12 février, sur la couverture médiatique des attaques djihadistes à Paris et Montrouge, début janvier.« Les décisions du CSA soulèvent des questions majeures pour le droit à l’information dans notre pays, estime ainsi Thierry Thuillier, directeur de l’information de France Télévisions. Je souhaite être reçu par le CSA et demande des explications. »Attentats : 4 questions sur une couverture médiatique hors normesTonalité similaire sur l’autre rive de la Seine, à Radio France, qui a fait part, jeudi soir, de « sa surprise et de son étonnement » et « examine toutes les possibilités de recours contre cette sanction ». De fait, les décisions du CSA sont susceptibles d’appel et de recours devant le Conseil d’Etat.Selon nos informations, une réunion des responsables de l’information des radios et télévisions et d’ores et déjà programmée, mardi 17 février, au siège de TF1, afin d’échanger et d’étudier l’opportunité d’une réponse conjointe.Principe de précaution contre liberté d’informationLa plupart des médias audiovisuels sont concernés, car les notifications du CSA n’ont épargné personne – pas plus qu’elles n’ont ciblé un média en particulier. LCI s’est vu notifier trois mises en demeure ; BFMTV et iTélé deux, comme France 2 et TF1, qui avaient elles aussi fait le choix du direct, ou encore France 24 ; sans oublier Europe 1, France Info et France Inter, RFI, RMC, RTL ou Euronews.« Le CSA dit en quelque sorte que tous ceux qui ont fait du temps réel ont failli, commente Céline Pigalle, directrice de l’information du groupe Canal+ (propriétaire d’iTélé). Ceux qui ne sont pas sanctionnés [à l’image des médias du groupe M6] sont ceux qui n’ont pas proposé d’édition spéciale pour couvrir ces événements. Quel est le message ? »Un point concentre plus particulièrement l’ire des médias, d’autant qu’ils se voient tous mis en demeure pour ce motif : avoir annoncé que des affrontements avaient commencé entre forces de l’ordre et terroristes à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). « La divulgation de cette information aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour les otages de l’Hyper Cacher (…), dans la mesure où Amedy Coulibaly avait déclaré lier leur sort à celui de ses complices de Dammartin-en-Goële », écrit le CSA.Or, les médias rappellent que le statut de cette « déclaration » du preneur d’otages était incertain et n’avait pas fait l’objet d’une consigne policière explicite. « Si doute il y a, ce que je ne crois pas, il faut appliquer le principe de précaution en raison des vies en jeu », rétorque Nicolas About, membre du groupe de travail du CSA sur le sujet.Hyper Cacher : les versions contradictoires de BFM-TV et de la direction du RAIDSurtout, radios et télévisions jugent ce point « déconnecté de la réalité médiatique », pour reprendre les termes d’un directeur de rédaction. « Ça va devenir compliqué, si on ne peut plus informer en direct, juge Catherine Nayl, directrice de l’information du groupe TF1. Que fait-on ? On met un écran noir ? Des “bips” pour cacher les sons ? » « Il faudrait donc arrêter le direct, imagine Thierry Thuillier. Cela revient à pousser les gens vers les sites d’information – y compris le nôtre – ou les réseaux sociaux qui, eux, ne sont pas régulés par le CSA ! »Le Conseil ne nie pas cette limite, mais la loi ne lui donne compétence que sur les radios et télévisions. Depuis son arrivée à la tête du CSA en 2012, Olivier Schrameck plaide pour une extension de cette compétence aux « services de communication audiovisuelle » en ligne… mais il est risqué, politiquement, de déterrer le sujet sensible de la régulation du Web.Contrôler ce qui est dit à l’antenneLes autres points soulèvent moins de contestations. L’un concerne le choix de diffuser la vidéo montrant l’assassinat du policier Ahmed Merabet par les terroristes. Seule France 24 avait diffusé cette séquence – avec des atténuations –, et cela lui vaut une mise en demeure. « Je suis étonné, soupire néanmoins son directeur de la rédaction, Marc Saikali. Veut-on que nos téléspectateurs à l’étranger se reportent sur nos concurrentes Al-Jazira ou CNN, qui n’hésitent pas à montrer ce type d’images ? » Une autre mise en demeure concerne la divulgation de l’identité des frères Kouachi avant la diffusion de l’appel à témoins par la Préfecture de police. iTélé et LCI avaient donné à l’antenne des éléments permettant cette identification, issus d’informations qui circulaient sur les réseaux sociaux, parfois de source policière ou militaire. « Nous n’avons fait que relayer un appel à témoins », se défendent, en substance, les chaînes, soulignant qu’elles ne pouvaient passer sous silence une information qui circulait par ailleurs.Mais le CSA estime que, dans ce cas, le souci de ne pas « perturber l’action des autorités » l’emporte sur le droit d’informer. « Certes, la fiche de recherche avait fuité sur les réseaux sociaux, explique M. About. Mais les radios et télévisions ont un pouvoir accréditant. Quand elles en parlent, cela change le statut de cette information. En l’espèce, le gouvernement a été contraint de diffuser à son tour la fiche de recherche, car tout avait été dit sur les antennes. » Sans surprise, une dernière mise en demeure concerne la révélation, par cinq médias, que des personnes étaient cachées sur les lieux des prises d’otages de Dammartin-en-Goële ou de la porte de Vincennes. Ces « révélations » ont pu prendre des formes variées : information glissée à l’antenne par un journaliste, ou parfois par un témoin interrogé en direct, dont la parole ne pouvait être filtrée.Pour le CSA, ces mentions ont été « susceptibles de menacer gravement la sécurité des personnes retenues dans les lieux ». Les médias se voient donc incités à retenir ce type d’informations, mais aussi à réfléchir aux moyens de contrôler ce qui est dit à l’antenne – y compris par des non-journalistes – dans des situations de direct intégral, pour rester des garants actifs de l’information.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger Alors que l’Assemblée nationale rendait publique sur son site jeudi 12 février, pour la deuxième année consécutive, la répartition de la réserve parlementaire, la Cour des comptes publiait un référé qui égratigne sévèrement cette pratique des « subventions pour travaux d’intérêt local » (STIL). Ces crédits ouverts dans la loi de finances au titre des aides exceptionnelles aux collectivités territoriales et mis à la disposition du ministère de l’intérieur se partagent entre la réserve ministérielle et, pour la plus grande fraction, la réserve parlementaire. Leur montant global de 2006 à 2012, période examinée par la Cour des comptes, dépasse le milliard d’euros.Or, au vu d’« un emploi qui ne correspond pas toujours aux objectifs initiaux », d’un dispositif à l’« efficacité incertaine » et à la « gestion coûteuse », les conclusions de la Cour sont sans ambiguïté. « Dans ces conditions, conclut le référé, le maintien en l’état de la procédure de subventions pour travaux d’intérêt local, redondante avec des dispositifs mieux encadrés poursuivant des objectifs similaires, sinon identiques, n’apparaît pas compatible avec l’objectif d’un bon emploi des deniers publics. » Dans leur réponse, les ministres de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, et des finances, Michel Sapin, tout en se disant ouverts à une « discussion », rappellent que, la majorité des crédits étant répartie entre les parlementaires par les commissions des finances du Sénat et de l’Assemblée nationale, « l’évolution de ce dispositif ne peut être envisagée qu’en associant pleinement les deux assemblées ». Autrement dit, l’exécutif renvoie au législatif le soin, s’il le désire, d’avancer des propositions pour réviser ce système. Un désir qui, jusque-là, n’apparaît pas ardent.Simple clientélismeQue reproche à ces crédits la Cour des comptes, après avoir analysé plus de 60 000 subventions attribuées entre 2006 et 2012 et réalisé un examen approfondi de 550 dossiers ? Elle salue certes l’effort récent de transparence a posteriori avec la publication des montants et des destinataires. Mais, note-t-elle, les préfets, théoriquement tenus de le faire, « se retranchent derrière la décision d’affectation du ministre pour ne pas procéder à l’ensemble des contrôles nécessaires avant l’octroi effectif de l’aide ».Elle déplore la dérive qui s’est opérée sur l’emploi de ces aides, initialement destinées à « soutenir les collectivités en difficultés financières graves à la suite de circonstances anormales ». La lecture des subventions accordées en 2013 et 2014 montre qu’une grande partie est consacrée à un saupoudrage au profit d’associations locales, sans plus d’explications qu’au titre du fonctionnement, ce qui relève du plus simple clientélisme. « Ces aides bénéficient en outre, relève la Cour, à des collectivités au potentiel financier largement supérieur à la moyenne ou disposant de marges fiscales non mobilisées. »« Les vérifications de la Cour sur 550 dossiers ont montré que, parmi eux, plus de 40 % ne comportaient pas toutes les pièces justificatives requises, portaient sur des dépenses inéligibles ou auraient dû appeler une instruction plus approfondie des services de l’Etat sur leur conformité », indique la Cour des comptes, qui s’interroge sur le caractère d’« intérêt général » de bon nombre d’investissements.Procédure peu efficiente, règles inégalement appliquées, subventions se substituant à des financements qui auraient dû normalement être budgétisés, absence de coordination des différents dispositifs d’aide de l’Etat et, de plus, gestion coûteuse – avec un coût plus de deux fois et demie supérieur à celui de la gestion de la dotation d’équipement des territoires ruraux –…, « le moment est venu de s’interroger sur l’utilité de cette forme d’aide à l’heure où l’Etat est conduit à revoir ses formes d’intervention financières dans les territoires », conclut la Cour des comptes.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Léchenet Cela devient presque routinier. Après des années de fonctionnement dans l'ombre, l'Assemblée nationale a publié, jeudi 12 février, la distribution par député de la réserve parlementaire pour l'année 2014. Enveloppe autrefois répartie arbitrairement entre certains parlementaires, son fonctionnement est désormais mieux organisé. Et sa publication s'est institutionnalisée.Ce sont, en 2014, 80,2 millions d'euros que les députés se sont partagés et ont dirigés vers les bonne oeuvres de leur choix. Un montant légèrement en baisse par rapport à 2013. Il s'élevait alors à 81,6 millions d'euros. La réserve se répartit à 54 % vers des travaux aux communes et à 46 % vers des associations.Lire aussi : La Cour des comptes déplore les dérives clientélistes de la réserve parlementaireIl a fallu attendre l'acharnement d'un professeur de mathématiques de Lot-et-Garonne, Hervé Lebreton, pour en obtenir la publication. Il faut dire que longtemps, son existence n'était connue que d'une petite partie de parlementaires, proches de la commission des finances. Et en 2013, après un passage devant le tribunal administratif, le ministère de l'intérieur avait communiqué l'ensemble des subventions réparties par les parlementaires et les ministres pour l'année 2012.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423751942874 .graphe").css("height", 450)$("#container_1423751942874 .title").empty()if ("Les subventions de la réserve réparties équitablement"!= ""){Les subventions de la réserve réparties équitablement")}$("#container_1423751942874 .subtitle").empty()if ("Montant de la réserve par groupe parlementaire pour 2014."!= ""){Montant de la réserve par groupe parlementaire pour 2014.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423751942874 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www2.assemblee-nationale.fr/reserve_parlementaire/plf/2014", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Assemblée nationale", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Socialistes","UMP","UDI","Non indiqué","Ecologistes","Radicaux","Communistes et apparentés","NI"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Montant", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 40396770 ], [ "", 24632557 ], [ "", 4092383 ], [ "", 2856000 ], [ "", 2637890 ], [ "", 2309018 ], [ "", 2101366 ], [ "", 1142574 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1423751942874 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Depuis, le partage est plus équitable et la publication régulière. Chaque député peut subventionner des projets pour un montant total de 130 000 euros. Les poids lourds de l'Assemblée – vice-présidents, questeurs, présidents de groupe et présidents de commission – disposent de 260 000 euros quand M. Bartolone lui-même distribue 520 000 euros. Cas particulier, Gilles Carrez, député UMP du Val-de-Marne, bénéficie du montant le plus élevé en raison de son poste de président de la commission des finances, avec 555 000 euros.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1423753320256 .graphe").css("height", 450)$("#container_1423753320256 .title").empty()if ("Les hautes responsabilités de l'Assemblée partagent les plus hauts montants"!= ""){Les hautes responsabilités de l'Assemblée partagent les plus hauts montants")}$("#container_1423753320256 .subtitle").empty()if ("Les 15 députés dont l'ensemble des montants de la réserve parlementaire en 2014 sont les plus importants."!= ""){Les 15 députés dont l'ensemble des montants de la réserve parlementaire en 2014 sont les plus importants.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1423753320256 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www2.assemblee-nationale.fr/reserve_parlementaire/plf/2014?idDemandeur=&typeTri=depu", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Assemblée nationale", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Gilles Carrez","Claude Bartolone","Hervé Mariton","Patrick Bloche","Marie-Françoise Clergeau","Laurence Dumont","Jean-Jacques Urvoas","Catherine Lemorton","Bernard Roman","Bruno Le Roux","Jean-Paul Chanteguet","Élisabeth Guigou","Sandrine Mazetier","Christian Eckert","François Brottes"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Montant", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 555000 ], [ "", 518000 ], [ "", 268000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 260000 ], [ "", 259900 ], [ "", 258000 ], [ "", 257000 ], [ "", 255500 ], [ "", 255000 ], [ "", 254500 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1423753320256 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Fidèle à ses habitudes, M. Carrez a donné le bénéfice d'une bonne partie de sa réserve à des projets dans la ville du Perreux-sur-Marne, dont il est maire. Des travaux de voirie et d'étanchéité reçoivent 350 000 euros, soit plus de 60 % de sa réserve.Les députés piochant dans leur réserve pour financer des travaux dans la commune dont ils sont maires sont d'ailleurs plutôt nombreux. Huguette Bello, députée communiste de La Réunion et maire de Saint-Paul jusqu'en mars 2014, Jean Leonetti, député UMP des Alpes-Maritimes et maire d'Antibes ou Georges Ginesta, député UMP du Var et maire de Saint-Raphaël ont chacun attribué une bonne partie de leur réserve à des projets de réhabilitation ou d'aménagement dans leur commune. « Supprimer la pratique »Mais aucune règle n'entoure le dispositif, et si les députés favorisent souvent des projets dans leur circonscription, rien ne leur interdit d'aller voir plus loin. Ainsi, François Pupponi, député PS du Val-d'Oise et maire de Sarcelles a fait bénéficier de 10 000 euros de sa réserve une association de pétanque située à Zonza, en Corse-du-Sud.Malgré la transparence accrue, les critères d'attribution restent flous, prêtant le flanc aux accusations de clientélisme. Pour régler en partie le problème, la députée Nouvelle Donne du Calvados, Isabelle Attard, apparentée aux écologistes, a choisi depuis son élection en 2012 de confier la répartition à des électeurs de sa circonscription. « Les parlementaires n'ont pas à distribuer d'argent, explique-t-elle. On se retrouve quand même avec une somme, donc j'essaie au moins de garantir aux citoyens qu'il ne s'agit pas de clientélisme. » Tiré au sort parmi des volontaires, le jury constitué a pu répartir les 130 000 euros aux projets qu'il jugeait les plus intéressants. La pratique a depuis séduit Jacqueline Fraysse (Gauche démocrate et républicaine, Hauts-de-Seine).Surtout que la réserve de l'Assemblée n'est qu'une partie de l'édifice. Malgré l'inscription dans la loi de la publication des différentes subventions lors du débat sur la transparence de la vie publique, la réserve du Sénat a tardé à être publiée en 2014. L'ensemble des subventions versées à ce titre devrait figurer en annexe du projet de loi de réglement, voté au début du mois de juillet. Ces éléments publiés par les chambres ne sont que des autorisations d'engagement et il revient aux ministères de publier les subventions versées. Leur publication aurait également l'avantage de connaître les montants des réserves ministérielles, elles aussi encore obscures.« Il faudrait totalement supprimer cette pratique sans pour autant supprimer les lignes budgétaires, poursuit Mme Attard. Mais comme la réserve n'est pas encadrée par la loi, je ne peux faire un amendement pour proposer sa suppression. » Les assauts répétés de quelques députés et de la Cour des comptes n'auront pas la peau de la réserve, installée dans les pratiques des parlementaires, qui en font même parfois un argument électoral.Eglises, tracteurs et défibrillateursLa réserve est un levier utile pour le soutien aux budgets des communes. Nombre de projets sont financés grâce au soutien des députés. On compte une vingtaine de projets de mise en place de système de « vidéo-protection », près de 80 projets d’aménagement de cimetières, de la « réféction d’un mur » à la « aménagement d’un jardin du souvenir ». Cet inventaire se poursuit avec une douzaine de défibrillateurs et une vingtaine de tracteurs.Ce sont également 277 subventions qui sont attribuées pour des églises, quand seulement deux concernent des synagogues et deux des temples. Aucune mosquée n’est subventionnée par la réserve.Alexandre LéchenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.02.2015 à 16h24 • Mis à jour le12.02.2015 à 16h31 Le groupe Union pour un mouvement populaire (UMP) au Sénat a gagné un siège jeudi 12 février. Le Conseil constitutionnel a annoncé avoir inversé le résultat d'une élection dans le Vaucluse, ce qui permet à l'UMP Alain Dufaut de reprendre le siège de la socialiste Geneviève Jean.Les juges avaient été saisis par M. Dufaut, sénateur depuis 1987, battu en septembre 2014.Lire aussi : Sénatoriales : les résultats circonscription par circonscriptionDÉSORMAIS 144 SÉNATEURS UMPDans ce département, où devaient être désignés trois élus à la proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne, les listes conduites par le socialiste Claude Haut et l'UMP Alain Dufaut avaient obtenu une moyenne identique pour l'attribution du troisième siège (196).M. Haut l'avait remporté, la règle prévoyant l'attribution à la liste ayant le nombre de voix le plus élevé avant de calculer la moyenne. Mais le Conseil constitutionnel a estimé qu'un bulletin « qui ne comportait aucun signe de reconnaissance a été considéré à tort comme nul » et que le nombre de voix recueillies par la liste de M. Dufaut devait être porté à 197. En conséquence, « le troisième siège de sénateur du département de Vaucluse doit être attribué non à la liste conduite par M. Haut mais à celle conduite par M. Dufaut » et « il y a lieu (...) de proclamer M. Dufaut sénateur du département de Vaucluse en lieu et place de Mme Jean ».Le groupe sénatorial UMP est donc porté à 144 élus, et le groupe socialiste à 110. 11.02.2015 à 19h51 • Mis à jour le11.02.2015 à 20h47 | Françoise Fressoz L’unité nationale a vécu. Invité mercredi 11 février de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le centriste Jean-Christophe Lagarde a accusé François Hollande d’avoir « voulu instrumentaliser » l’esprit du 11 janvier en tentant « une échappée solitaire ».Le chef de l’Etat a d’abord « semblé ouvert » au dialogue en convoquant plusieurs représentants politiques juste après les attentats, mais depuis, « rien ne s’est passé » a déploré le patron de l’Union des démocrates indépendants (UDI). « Au lieu de faire un diagnostic de ce qui dysfonctionne dans la société française, (…) nous avons eu des soliloques, des déclarations unilatérales et une conférence de presse où l’on parle pendant deux heures du projet de service civique, et pendant 20 secondes de l’économie et de l’emploi », a- t- il ajouté.Décrivant une « France en guerre contre la barbarie », le maire de Drancy a reproché à François Hollande de mal préparer le pays à cette guerre. « Je ne suis pas sûr que tout le monde ait compris les enjeux qu’il y a derrière ces attaques terroristes. Les barbares de Daech et d’Al-Qaïda attaquent notre mode de vie, notre échelle de valeurs, la place des droits de l’homme, la place de la femme dans la société, le rôle de la laïcité » a-t-il expliqué.Invoquant la gravité du contexte, Jean-Christophe Lagarde accuse le président de la République de ne « pas réarmer moralement les Français » et dit craindre qu’en cas de nouveaux attentats, « on perde la tête ». Or, selon lui, « l’objectif des barbares est de séparer la communauté musulmane de la communauté nationale pour provoquer un conflit civil majeur ». Entre UMP et FN, « une digue a été rompue » Interrogé sur le résultat de la législative partielle du Doubs, qui a vu dimanche la victoire du PS mais d’une courte tête devant un Front national en progression, le centriste a pointé « la dérive droitière » de l’UMP, favorisée par « des personnalités comme Thierry Mariani ou Laurent Wauquiez ».« Une digue a été rompue » qui favorise la porosité entre l’électorat de droite et celui d’extrême droite, a- t- il déploré en rappelant que « lorsque Jacques Chirac avait tracé la frontière, il y avait moins d’électeurs qui passaient de l’un à l’autre. Il y avait aussi moins d’électeurs de la gauche qui passaient vers l’extrême droite ».Jean-Christophe Lagarde a par ailleurs indiqué qu’il avait récemment vu François Bayrou. « Évidemment que je le rencontre », a- t -il précisé en se démarquant de ceux qui, au sein de l’UMP, jettent l’anathème sur le patron du MoDem qui avait appelé à voter pour François Hollande à titre personnel au second tour de l’élection présidentielle de 2012 « Je veux travailler avec tous les gens qui ont été ou qui se sentent trahis, cocufiés, par François Hollande », a- t- il précisé.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Des progrès mais peut mieux faire. Dans son rapport annuel, publié mercredi 11 février, la Cour des comptes critique la politique de ressources humaines et la caisse de retraite du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Ses observations sont toutefois moins alarmistes que celles formulées il y a cinq ans à propos du système de pensions de cette institution.Chargé de produire des rapports et des avis, notamment sur les projets de loi, le CESE est composé de 233 membres issus du monde économique, syndical, associatif, etc. S’y ajoutent 72 « personnalités associées » désignées par le gouvernement qui participent aux travaux des conseillers. Le CESE emploie près de 140 fonctionnaires et dispose d’un budget annuel de 38 millions d’euros. La gestion des effectifs s’est améliorée, relève la Cour, mais des difficultés subsistent. « Le niveau élevé de rémunération dont bénéficient les agents (…) ne favorise pas la mobilité externe, constate-t-elle. La structure des personnels est figée et les perspectives d’évolution interne (…) sont des plus réduites. » Les mesures d’avancement sont rapides : près de la moitié des équipes s’en sont vu accorder une au cours des six dernières années. Résultat : la majorité des agents a « atteint son grade maximal ».Quant à leur rémunération, elle est formée, pour une très large part, de primes et d’indemnités, dont certaines sont « sans équivalent dans la fonction publique » (indemnité de séance, prime de départ à la retraite, de naissance, de mariage, de vacances, de fin d’année…). Leur architecture a été refondue en 2014 : ceux qui étaient susceptibles de subir une perte de revenus du fait de la création de ce nouveau régime indemnitaire reçoivent une « indemnité compensatrice ».La Cour des comptes préconise de nouvelles économies dans les services publics locauxLe temps de travail des agents « reste inférieur à la durée légale », d’après la Cour. Théoriquement, ils effectuent 1 607 heures dans l’année, comme les autres fonctionnaires, mais ce quota ne peut pas être atteint compte tenu du nombre de jours de congés : 54 auxquels s’ajoutent les 104 samedis et dimanches et onze « jours fériés légaux ». De plus, les agents d’accueil, huissiers et standardistes sont soumis à des régimes spécifiques encore plus avantageux : leur base annuelle varie de 1 353 à 1 402 heures, majorées de 72 heures pour six samedis de présence. Le temps d’habillage et de déshabillage est également pris en compte (71 heures par an), tout comme les fermetures tardives (forfait de 62 à 111 heures). Or l’effectivité de ces servitudes « est impossible à contrôler », regrette la Cour.Enfin, la Caisse de retraite des ex-membres du CESE continue d’être déficitaire, alors même que des mesures de redressement ont été prises après les recommandations de la Cour en 2010 : augmentation des cotisations, suppression des bonifications familiales, baisse du montant des pensions…Dans sa réponse au rapport, le président du CESE, Jean-Paul Delevoye, fait valoir qu’une « nouvelle organisation » a été instaurée afin de garantir « la mise en œuvre d’un contrôle interne » en matière de « pilotage des effectifs et de la masse salariale ». S’agissant du temps de travail, les 1 607 heures annuelles s’appliquent « désormais à tous les agents », affirme M. Delevoye – ce qui peut laisser supposer que ce n’était pas le cas auparavant. Les particularités qui prévalent sur certaines catégories d’agents (accueil, etc.) visent à assurer « au mieux la continuité du service ». Ainsi, le temps d’habillage et de déshabillage est justifié par l’obligation de porter une « tenue vestimentaire professionnelle », précise M. Delevoye.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Un pas de plus vers le contrôle. Mercredi 18 février, en recevant le rapport des députés-questeurs en charge des finances du Palais-Bourbon, le bureau de l’Assemblée nationale devrait prendre une décision radicale concernant l’IRFM, cette « indemnité représentative de frais de mandat » dont dispose chaque député. D’un montant de 5 770 euros bruts mensuels, elle s’ajoute à la rémunération nette des élus et est régulièrement l’objet de critiques et de polémiques car elle n’est soumise à aucun contrôle et non imposable. Plusieurs députés se sont déjà fait attraper la main dans le sac, utilisant cette somme normalement réservée à leurs frais professionnels pour des cadeaux ou des voyages personnels. Si le président (PS) de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a déjà fait baisser de 10 % cette indemnité dès le mois de juin 2012, des anomalies persistent dans son utilisation.Dernièrement, l’Association pour une démocratie directe, qui milite pour plus de transparence, a ainsi accusé 150 députés d’utiliser cette somme pour rembourser le crédit immobilier de leur permanence d’élus, ce qui leur permettait d’en devenir pleinement propriétaire à l’issue de leur mandat et donc de s’enrichir personnellement.Attestation sur l’honneurUne pratique jusqu’à présent implicitement tolérée mais qui sera strictement interdite à l’avenir, promet l’entourage de Claude Bartolone, qui prévoit d’accueillir favorablement les mesures du rapport des députés-questeurs allant en ce sens.Jusqu’à présent, rien n’était expressément précisé quant à l’utilisation de l’IRFM ; désormais, les élus devront signer une attestation sur l’honneur reconnaissant cette nouvelle interdiction. Seront ensuite opérés des contrôles aléatoires – et non systématiques, M. Bartolone estimant à 90 le nombre de personnes nécessaires pour faire ce travail –, couplés aux analyses de la nouvelle Haute Autorité sur la transparence qui surveillera tout potentiel enrichissement personnel des députés pendant leur mandat.A une semaine de la réunion du bureau, Claude Bartolone espère rallier les présidents des six groupes parlementaires à sa cause et assure avoir déjà l’accord du groupe UMP sur le sujet.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.02.2015 à 16h06 • Mis à jour le19.02.2015 à 16h40 Nicolas Sarkozy, le président de l’UMP, a affirmé jeudi sur Europe 1 qu’il ne voulait « pas de femmes voilées », au nom de « l’égalité » entre les hommes et les femmes. « Nous ne voulons pas de femmes voilées, pas pour des raisons religieuses, pas pour des raisons d’interprétation de l’islam » mais « tout simplement » parce que « dans la République, la femme et l’homme sont à égalité », a affirmé M. Sarkozy.L’ancien chef de l’Etat n’a d’abord pas précisé de quel type de voile il parlait, laissant penser qu’il évoquait tous les types de voile. Une ambigüité qui a suscité de vives réactions, notamment de la part du Collectif de lutte contre l’islamophobie et du Front national. L’équipe de l’ancien président a toutefois précisé, depuis Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire) où il doit rencontrer des agriculteurs et tenir un meeting, que M. Sarkozy parlait « bien évidemment » de la burqa. En 2010, sous son quinquennat, il avait fait voter une loi contre le voile islamique intégral, punissant son port sur la voie publique de 150 euros.Burqa mise à part, M. Sarkozy a fustigé, en novembre 2014, la possibilité laissée aux mères accompagnant des sorties scolaires de porter le voile. Et la question de savoir s’il faut interdire le port du voile à l’université agite son parti. Le député UMP Eric Ciotti a déposé vendredi 13 février une proposition de loi en ce sens.Nicolas Sarkozy veut lancer un débat sur l’islam Nicolas Chapuis Les députés doivent se prononcer jeudi 19 février sur la motion de censure contre le gouvernement, déposée par l’UMP et l’UDI, après l’utilisation de l’article 49 alinéa 3 sur le projet de loi Macron. Un débat aura lieu à partir de 16 heures dans l’Hémicycle. Puis le scrutin se déroulera à partir de 18 heures et durera trente minutes. Ne sont comptabilisés que les votes en faveur de la motion de censure. Il n’y a donc pas d’abstention ou de vote contre. Si la motion ne recueille pas 289 voix, elle est rejetée. Le projet de loi Macron pourra alors poursuivre sa navette parlementaire et être transmis au Sénat, après avoir été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale.Pourquoi avoir recours au 49-3 ?Du côté de Manuel Valls, on affirme que la décision d’utiliser le 49-3 a été prise en dernier recours. Les estimations sur le vote de la loi Macron donnaient une très légère majorité en faveur de l’adoption, mais qui ne tenait que grâce aux quelques voix du centre et de la droite.Une partie des députés PS « frondeurs » avaient l’intention de s’abstenir voire de voter contre, tout comme une majorité d’écologistes et de communistes. Outre le signal envoyé — un texte adopté grâce à l’opposition —, le gouvernement craignait que les députés de l’UDI ne changent leur vote au dernier moment et bloquent le texte.La folle journée parlementaire qui a mené le gouvernement au 49-3La motion de censure a-t-elle une chance d’être votée ?Le gouvernement n’a, a priori, pas de souci à se faire. La motion n’a en effet aucune chance de passer. L’UMP et l’UDI regroupent 228 membres. Les trois députés d’extrême droite et quelques communistes devraient la voter. Les députés EELV dans leur grande majorité ne devraient pas joindre leurs voix à l’opposition.Du côté des socialistes et des radicaux, aucun député — pas même parmi les « frondeurs » — n’a annoncé son intention de la voter. L’opposition reste donc loin des 289 voix nécessaires pour l’adoption de la motion.» Lire le décryptage : Pourquoi la motion de censure a très peu de chances de passerQuelles conséquences politiques ?Le gouvernement aurait préféré ne pas employer la méthode forte pour faire passer son texte. L’emploi du 49-3 est un aveu implicite qu’il n’y a pas de majorité pour faire passer ce texte. Mais cette procédure permet de montrer à l’inverse qu’il n’y a pas de majorité alternative qui se dégage à l’Assemblée nationale. Le Parti communiste et quelques écologistes ont ainsi tenté de déposer une motion de censure de gauche. Mais ils n’ont pas réussi à atteindre le quorum des 58 signataires (10 % de l’Assemblée), les « frondeurs » n’ayant pas souhaité s’y joindre.Ceci dit, la majorité ne fera pas l’économie d’un débat de fond en interne. La gauche n’avait plus employé le 49-3 depuis Pierre Bérégovoy. Le fait qu’une partie non négligeable du groupe socialiste (près de 50 députés) envisageait de s’abstenir ou de voter contre le projet de loi Macron montre l’importance des divergences de point de vue au PS.Certains parlementaires hollandais poussent aujourd’hui pour une clarification au sein du groupe, avec l’exclusion des élus qui votent contre un texte du gouvernement. Entre les « frondeurs » et les « légitimistes », les dirigeants de la majorité auront fort à faire pour tenter de préserver une forme de cohésion.Le groupe socialiste marqué au fer du 49-3Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici Derrière les gros sujets très médiatisés du projet de loi Macron « pour la croissance et l'activité », tels que le travail du dimanche ou la réforme du permis de conduire, se cachent des mesures, qui modifient le droit du licenciement, fragilisant les salariés, selon les adversaires de ces articles.Lire aussi : Travail du dimanche, pouvoir d'achat... ce que prévoit (ou pas) la future loi MacronL'Assemblée nationale a ainsi adopté, dimanche 15 février à 5 heures du matin plusieurs dispositions, dont la plus emblématique est l'article 101. Celui-ci porte sur l'homologation des plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) par les directions régionales du travail et de l'emploi (Direccte) dans les cas d'entreprises en redressement ou en liquidation judiciaire.Un distinguo introduit entre entreprise et groupeL'examen du PSE et donc des mesures qu'il contient pour accompagner les salariés licenciés doit désormais se faire « au regard des moyens dont dispose l'entreprise ». Or, jusqu'à présent, la Direccte devait se prononcer « au regard des moyens dont dispose l'entreprise, l'unité économique et sociale et, le cas échéant, le groupe » auquel l'entreprise appartient.C'est une différence de taille. En effet, une société en redressement ou en liquidation dispose par définition de très peu de moyens. Le PSE sera donc établi a minima, et financé par la collectivité, via le régime de garantie des salaires, l'AGS. Or, jusqu'à présent, si l'entreprise appartenait à un groupe, c'est ce dernier qui devait financer le PSE. Un moyen de sécuriser le sort des salariés licenciés, surtout dans les groupes florissants.Si le PSE n'était pas proportionnel aux moyens du groupe, la Direccte pouvait ne pas l'homologuer et l'employeur devait revoir sa copie. C'est ce qui s'est passé par exemple, le 12 février, pour le plan social, concernant 120 salariés, engagé par le groupe de parquets Tarkett, après la fermeture de son usine de Cuzorn (Lot-et-Garonne). Les licenciements ont été annulés et les salariés percevront leur salaire jusqu'à l'homologation d'un nouveau PSE. Tarkett dispose de deux mois pour faire appel de cette décision devant le tribunal administratif ou élaborer un nouveau PSE.A l’inverse, en cas d'homologation du PSE, si les représentants du personnel étaient en désaccord avec cette décision, estimant notamment que le PSE n'était pas proportionnel aux moyens du groupe, ils pouvaient saisir le tribunal administratif pour demander son annulation. C'est ce qu'a fait la CGT de l'entreprise PIM Industries, placée en redressement judiciaire. Elle a obtenu gain de cause. La société a fait appel.La cour administrative d’appel de Nancy a confirmé l'annulation, le 27 novembre 2014, en rappelant que la Direccte doit vérifier la proportionnalité des mesures du PSE aux moyens du groupe. Et peu importe les délais réduits (4 jours) dans lesquels l’administration doit se prononcer en cas de redressement judiciaire. Avec la loi Macron, ces affaires n'auraient pas pu avoir lieu, l'exigence de proportionnalité aux moyens du groupe disparaissant.Les employeurs anticipent un moyen de licencier « plus vite »C’est bonne chose, selon Pascal Lagoutte, avocat associé du cabinet Capstan, qui défend les employeurs.Dans le cas de PIM Industries, ces aléas « ont retardé le versement des indemnités de licenciement aux salariés, souligne-t-il. Leur licenciement est annulé mais ils ne peuvent pas être réintégrés dans l'entreprise. Ils sont dans un entre-deux. Ce sont eux les premières victimes. » Selon M. Lagoutte, cette mesure de la loi Macron « permettra de licencier plus rapidement les salariés, qui pourront rebondir plus tôt. »Le risque de la faillite organiséeLe problème que pose l'article 101 de la loi est plus crucial encore quand la faillite de la filiale a été organisée par sa maison-mère pour s'en débarrasser, par exemple en asséchant les commandes qu'elle lui passait. Des cas qui ne sont pas rares.Grâce à cet article 101, « les grands groupes vont pouvoir liquider leur filiale sans endosser le minimum de responsabilité, dénonce l'avocat de salariés Roger Koskas, du cabinet Grumbach. C'est une immunité qui leur est donnée, un aval pour se réorganiser sur le dos de la collectivité et au détriment des salariés. »L’absence de contraintes juridiquesCette disposition de la loi Macron a été présentée comme une mesure de simplification du droit du licenciement, à partir du constat, unanime, selon lequel, si l'administrateur ou le liquidateur judiciaire doit solliciter le groupe pour que celui-ci apporte des moyens pour le PSE, il n'existait pas, pour autant, d’outils juridiques pour l'y contraindre.« On ne cesse aujourd'hui de dénoncer les faillites organisées par les groupes, abonde Pascal Lokiec, professeur de droit à l'université Paris Ouest-Nanterre-La Défense et auteur du livre « Il faut sauver le droit du travail ! » (éditions Odile Jacob, janvier 2015). On avait, avec cette loi, l'occasion de se donner les moyens juridiques d'obliger le groupe à contribuer au plan social. On a fait l'inverse. On a loupé le coche. Avec, derrière, l'idée que le droit social serait un frein à l'embauche et un handicap à l'investissement. »Pour Vanessa Jereb, conseillère nationale à l’UNSA, cet « article enterrine une situation de fait. On ne pouvait pas, et on ne pourra pas aller chercher les moyens du groupe. Ce que nous voulions, et ce dont nous avions discuté avec les parlementaires, c’est de la nécessité d’une contrainte juridique. »Deux outils possibles en cas de faillite frauduleuseToutefois, selon M. Lagoutte, il reste des possibilités juridiques pour mettre en cause la responsabilité financière du groupe en cas de faillite frauduleuse. D'une part, en tentant de démontrer l'existence d'un co-emploi entre l'entreprise et le groupe.La Cour de cassation, dans l'arrêt Jungheinrich de janvier 2011 en avait défini la notion, ce qui a donné lieu à de nombreux recours de salariés à l'encontre des sociétés-mères.Le co-emploi suppose une confusion d’intérêts, d’activités et de direction entre les deux entités, qui se concrétise par une immixtion du groupe dans la gestion économique et sociale de la filiale.Toutefois, le 2 juillet 2014, dans l'affaire Molex, la Cour de cassation a limité la porté de cette en rappelant qu'une société-mère ne peut être qualifiée de co-employeur au motif qu'elle a pris, dans le cadre de sa gestion de groupe, des décisions affectant sa filiale.Cela relève, selon la Cour, de la coordination normale des actions économiques entre des sociétés d'un même groupe, dit la Cour.Cette voie est donc désormais plus incertaine. Il en reste une autre : l'action en responsabilité délictuelle du groupe sur la base de l'article 1382 du code civil, selon lequel « tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ».Pour M. Lagoutte, « les salariés obtiendront une compensation auprès des tribunaux sur la base de la faute commise par la société-mère, par exemple si celle-ci a coupé brutalement la trésorerie de sa filiale. Pour moi, c'est une faute. »Ou bien en démontrant que « le groupe a organisé sciemment la faillite de sa filiale », suggère M. Lokiec. CCe qui peut être compliqué. « Saisir la justice, c’est toujours très long et pendant ce temps, la procédure de licenciement continue son chemin et les salariés ne savent pas où ils vont », estime Mme Jereb.Pour tenter d'adoucir un peu l'article 101 de la loi Macron, un amendement a été ajouté en dernière minute, indiquant que l'entreprise ou l'administrateur judiciaire « doit rechercher les moyens du groupe auquel la société en liquidation appartient pour l'établissement du PSE ».Un point assez « flou », souligne M. Lokiec, et de toute façon « qui sera sans impact sur l'homologation » du PSE, d'autant que cette obligation « n'a pas été assortie de sanctions » en cas de non respect.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Marie Charrel, Adéa Guillot (Athènes, correspondance) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L'essentielLa Grèce avait jusqu'au 20 février pour demander officiellement l'extension du plan d'aide actuel.Dans le document transmis jeudi, les autorités grecques promettent "l'équilibre budgétaire" pendant six mois, mais refusent toujours l'austérité.L'Eurogroupe répondra officiellement lors d'une réunion, vendredi. Depuis mardi 17 février au matin, Bruxelles attendait du gouvernement d’Alexis Tsipras qu’il formule, par écrit, une « demande d’extension du plan » d’aide internationale au pays. C’est ce que celui-ci vient de faire jeudi 19 février.Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe (réunion des 19 ministres des finances de la zone euro), a confirmé, jeudi 19 février en milieu de matinée, que la Grèce a bien fait parvenir officiellement une demande de prolongation, et ce pour une durée de six mois, de l'accord portant sur une aide financière. La demande grecque « ouvre la voie à un compromis raisonnable », a indiqué dans la foulée le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Un point de vue que l’Allemagne ne partage pas.Lire l’intégralité de la lettre (en anglais)Pourquoi cette lettre était-elle tellement attendue ?Lundi 16 février au soir, à l’issue d’un Eurogroupe raté, Jeroen Dijsselbloem, avait lancé un ultimatum au gouvernement d’Alexis Tsipras : si la Grèce voulait continuer à bénéficier d’une aide financière de l’Europe, elle devait demander, avant le 20 février, une « extension du programme actuel » d’aide de quatre à six mois, assortie d’un certain nombre d’engagements.Les Européens avaient prévenu Athènes : après, il serait trop tard pour rallonger ce plan d’aide au-delà du 28 février, date théorique de son extinction.Or, sans « parapluie » financier et réglementaire, la Grèce, qui se relève à peine de six ans de crise violente, sera contrainte de se financer seule et à des taux prohibitifs sur les marchés. Elle devra faire face à des échéances de remboursement importantes de son énorme dette (175 % du produit intérieur brut) dès le printemps. Selon diverses estimations, Athènes aurait besoin d’un apport supplémentaire de 4 milliards d’euros pour « passer » le mois de mars.Regarder notre visuel interactif : Six ans de tragédie grecqueQuelles demandes le gouvernement grec formule-t-il ?Le ministre des finances Yanis Varoufakis avait prévenu que le document du gouvernement grec « sera rédigé de façon à satisfaire à la fois la Grèce et le président de l’Eurogroupe ».On y retrouve notamment les demandes suivantes : pouvoir abaisser le niveau d’excédent primaire du budhet de l’Etat grec (avant paiement des dettes) pour les années 2015 et 2016 au-dessous du seuil de 3 % du PIB prévu par le programme actuel, et relever le plafond d’émissions de bons du Trésor.Athènes souhaite également pouvoir appliquer une partie de son programme d’urgence sociale. Un premier projet de loi relatif au gel des saisies et mise aux enchères des biens immobiliers des foyers surendettés devait être présenté dès jeudi au Parlement.En échange, le gouvernement grec verrait d’un œil positif certaines des exigences de la « troïka » telles que le lancement de réformes visant à renforcer l’indépendance de l’administration fiscale et la modernisation du système judiciaire afin de lutter contre les oligarques.En revanche, le pays refuse toute nouvelle baisse des retraites, hausse de la TVA ou flexibilisation du droit du travail… Et ne veut pas entendre parler de mesures unilatérales.Par ailleurs, selon un responsable grec, cité par Reuters, la demande de prolongation de l’aide porte sur le dispositif d'aide financière obtenu auprès du Fonds européen de stabilité (FESF). Dans ce cadre, les conditions associées au versement de cette aide différeraient de celles auxquelles la Grèce est soumise dans le cadre du programme d'aide géré par la troïka (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne).Ce dernier programme avait été mis en place en 2012, avec un prêt de 130 milliards d’euros conditionné au lancement de réformes visant à restaurer la compétitivité du pays.Lire notre reportage interactif : Cette Grèce qui n'a pas voté SyrizaQui va décider si la demande de la Grèce est acceptable ou non ?Une réunion préparatoire à l’Eurogroupe a été convoquée pour jeudi 19 février, à 15 heures, pour examiner la lettre grecque. Cette réunion, à laquelle participent les directeurs du Trésor des 19 pays de la zone euro, doit statuer sur la demande des Grecs.Si rien n’est tranché, ce sera à un Eurogroupe – au niveau ministériel – de prendre la décision, vendredi 20 février ou lundi 23 février. « C’est le président de l’Eurogroupe, M. Dijsselbloem, qui prendra la décision », a annoncé Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission chargé de la stabilité de l’euro.Il s’agit d’apprécier si Athènes répond aux engagements attendus. Les Européens ne veulent en effet pas que M. Tsipras mette sur les rails des mesures anti-austérité qui entameraient la compétitivité et les finances publiques de la Grèce. La marge d’appréciation est conséquente et l’exercice éminemment politique.Les pays de la zone euro sont-ils tous sur la même ligne ?Les pays membres de la zone euro ne sont pas tous au diapason sur le sujet. Les Allemands sont sur une ligne dure : accorder une marge de manœuvre la plus faible possible à Athènes.Les Français sur une ligne plus compréhensive : le ministre des finances, Michel Sapin, déclarait ainsi mercredi que la France ferait « tout » pour qu’un accord soit rapidement conclu avec la Grèce.La Commission européenne, elle, joue aux « facilitateurs ». Son président, Jean-Claude Juncker, a ainsi passé sa journée de mercredi au téléphone avec le premier ministre grec, selon une source européenne. « Nous avons besoin de la Grèce dans la zone euro, et la Grèce a aussi besoin de la zone euro », disait pour sa part Pierre Moscovici, le commissaire à l’économie, mercredi matin sur Bel RTL.A quel jeu joue la BCE ?Le rôle que tient l’institut monétaire dans le dossier grec est à la fois déterminant et délicat. Créancier de la Grèce, il est aussi le maître des liquidités essentielles à la survie des banques grecques, fragilisées par les fuites de capitaux.Or, ce sont aujourd’hui ces banques qui achètent la dette à court terme de l’Etat grec et donc lui permettent de se financer… Le 11 février, la BCE a coupé l’un des régimes de liquidité d’exception accordés à la Grèce. Mais elle en a maintenu un second, baptisé « ELA », qui autorise la banque centrale d’Athènes à accorder directement des liquidités aux établissements helléniques.Le 18 février, elle a augmenté le plafond de ces ELA de 65 à 68,3 milliards d’euros. Et toutes les deux semaines elle devra renouveler ou non son feu vert pour son maintien. Une épée de Damoclès pour Athènes, qualifiée de scandaleux chantage de Francfort par certains.Mais s’il est clair que la BCE met la pression sur M. Tsipras et ses partenaires afin qu’ils trouvent un accord au plus vite, il est peu probable qu’elle suspende les ELA. Même au plus fort de la crise chypriote, elle n’a jamais imposé une telle saignée à Nicosie.Lire l’analyse (édition abonnés) : Alexis Tsipras, droit dans ses bottes face à l’EuropeAdéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.02.2015 à 10h46 • Mis à jour le19.02.2015 à 10h53 | Gerard Davet et Fabrice Lhomme Le député et maire UMP de Levallois-Perret Patrick Balkany doit faire face à un double front judiciaire. La justice demande la levée de l'immunité parlementaire de M. Balkany dans le cadre d'une enquête pour « corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ». La brigade de répression de la délinquance économique s'intéresse elle à l'utilisation par le maire de Balkany de certains moyens municipaux.La villa à MarrakechLe 11 février, les juges d'instruction Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon ont transmis au parquet national financier une demande de levée d'immunité parlementaire visant ce très proche ami de Nicolas Sarkozy. Ils estiment disposer désormais de suffisamment d'éléments étayés pour imposer un strict contrôle judiciaire au député, déjà mis en examen pour « corruption » et « blanchiment de fraude fiscale ».Lire aussi : L'immunité parlementaire, de quoi parle-t-on ?Les deux magistrats ont depuis le 8 janvier un témoignage important. Ce jour là, Jean-Pierre Aubry, le bras droit de M. Balkany, leur a remis les actions au porteur de la société offshore Haydridge, dont il était officiellement le détenteur jusqu'ici. C'est ce véhicule financier qui possède la somptueuse villa Dar Gyucy, à Marrakech.Or, les juges pensent que cette demeure appartient aux Balkany, ils ont toujours estimé que M. Aubry n'était qu'un prête-nom pour le compte du couple, désireux de ne pas déclarer ses biens à Bercy. Le 8 janvier, M. Aubry est donc venu trouver les juges, et a reconnu l'évidence, pour la première fois : « Je ne suis pas propriétaire de cette maison, je n'ai jamais perçu un euro de cette affaire ». Or, les juges, un mois plus tôt, le 18 décembre 2014, avaient déjà recueilli le témoignage de Marc Angst, directeur de la société fiduciaire suisse Gestrust« M. Aubry m'a dit : “Vous savez Marc que je porte pour mon ami Monsieur Balkany (…) J'ai fait une erreur d'avoir aidé mon ami Balkany mais je lui dois beaucoup et je vais le défendre jusqu'au bout en disant que c'est moi le propriétaire”. J'étais furieux d'avoir été trompé… »Mais d'où provient l'argent, ces fameux 5 millions de dollars ? Le fisc n'en a jamais entendu parler. Cette manne aurait été versée par l'industriel George Forrest, à qui M. Balkany aurait amené une affaire. « En juin 2009, au bureau de la mairie de Levallois, M. Balkany me remet le numéro de compte de sa société à la Commerz Bank de Singapour, accuse l'industriel. Je fais ensuite assez rapidement les deux versements d'un montant total de 5 millions de dollars… » M. Balkany conteste fermement cette version des faits, parle de « fariboles ».Tout comprendre dans notre infographie : Villa Pamplemousse, riad de Marrakech… comprendre l'affaire BalkanyLe chauffeur de la ville au service du députéDeuxième front judiciaire, instruit cette fois à Nanterre. Les juges enquêtent sur la manière dont M. Balkany semble avoir confondu ses intérêts personnels et le budget municipal. D'où ce constat, fait le 4 décembre 2013 par la brigade de répression de la délinquance économique : « Il apparaît que M. Balkany, lorsqu'il exerce ses fonctions de député, utilise les moyens mis à la disposition par la ville de Levallois-Perret – chauffeur-utilisation d'un véhicule –, ce qui pourrait relever d'une qualification pénale. »Par ailleurs, de 2010 à 2013, l'agence Thomas Cook de Levallois-Perret aurait reçu 87 367, 70 euros des Balkany, toujours en cash, pour des voyages au soleil. Ce qui est prohibé.Lire l'intégralité de l'enquête en édition abonnés : Les juges demandent la levée de l’immunité du député BalkanyGerard DavetJournaliste au MondeFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé Le député UMP des Hauts-de-Seine Patrick Balkany pourrait voir son immunité levée par l'Assemblée nationale. C'est en tout cas ce qu'ont demandé les juges enquêtant sur des soupçons de « corruption » et « blanchiment de fraude fiscale », révèle Le Monde jeudi 19 février. Quelles sont ces dispositions qui assurent aux parlementaires un régime juridique dérogatoire au droit commun ?Qu'est-ce que l'immunité parlementaire ?L'immunité parlementaire est régie par l'article 26 de la Constitution :« Aucun membre du Parlement ne peut faire l'objet, en matière criminelle ou correctionnelle, d'une arrestation ou de toute autre mesure privative ou restrictive de liberté qu'avec l'autorisation du bureau de l'assemblée dont il fait partie. Cette autorisation n'est pas requise en cas de crime ou délit flagrant ou de condamnation définitive. »Le principe général de l'immunité est de protéger le législateur afin qu'il ne puisse être l'objet de pressions de la part du pouvoir politique, judiciaire ou venant d'intérêts privés et d'assurer ainsi son indépendance face au vote.Irresponsabilité et inviolabilitéL'immunité parlementaire se divise en deux catégories : l'irresponsabilité et l'inviolabilité. La première « soustrait les parlementaires à toute poursuite pour les actes liés à l'exercice de leur mandat ». La seconde « tend à éviter que l'exercice du mandat parlementaire ne soit entravé par certaines actions pénales visant des actes accomplis par les députés en tant que simples citoyens ». C'est donc en réalité sur l'inviolabilité parlementaire du député des Hauts-de-Seine Patrick Balkany que le bureau de l'Assemblée devra se prononcer. Cette étape est la condition préalable indispensable à des mesures dites de coercition, comme la garde à vue ou le contrôle judiciaire. Si la requête des juges était rejetée par le bureau de l'Assemblée, cela n'empêcherait pas la tenue d'une audition libre.Qu'est-ce qui est reproché à Patrick Balkany ?Les faits reprochés à Patrick Balkany sont connus : il a été mis en examen fin octobre 2014 pour « blanchiment de fraude fiscale », « corruption » et « blanchiment de corruption ».Les juges d'instruction Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon, qui ont transmis le 11 février au parquet national financier une demande de levée d’immunité parlementaire, disposent de documents précis pointant la responsabilité de ce très proche de Nicolas Sarkozy dans l'organisation d'un système d'évasion fiscale. Ils estiment disposer désormais de suffisamment d'éléments pour imposer un strict contrôle judiciaire au député. Des éléments qui concernent notamment la villa Dar Gyucy à Marrakech qui pourrait appartenir au député.Revoir notre décryptage : Villa Pamplemousse, riad de Marrakech… comprendre l'affaire Balkany en une infographieQuels précédents ?Depuis la révision constitutionnelle de 1995, le Sénat a refusé à sept reprises, sur dix-sept demandes, que la justice puisse exercer des mesures coercitives sur l'un de ses membres, au bénéfice notamment des socialistes Michel Charasse ou du RPR Gaston Flosse (il faudra trois demandes des juges pour que son immunité soit finalement levée).Le bureau du Sénat a voté deux fois contre la levée de l'immunité de Serge Dassault, qui l'a lui-même demandée, affirmant qu'il voulait s'expliquer et démontrer son innocence dans plusieurs affaires liées à la gestion de la ville de Corbeil-Essonnes, dont il a été maire de 1995 à 2009.Lire : Immunité parlementaire : quand le Sénat protège les siensL'Assemblée nationale est plus coopérative : sur quatorze demandes, la moitié ont reçu une réponse positive du bureau de l'Assemblée.Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.02.2015 à 08h08 • Mis à jour le19.02.2015 à 08h57 « La gauche est à refonder dans ce pays », a déclaré Gérard Collomb, jeudi 19 février au micro de France info. Le maire de Lyon s’est dit « consterné par ce qu’il vient de se passer à l’Assemblée », où la droite a déposé une motion de censure contre la loi Macron après que le gouvernement, incertain de sa majorité, a engagé sa responsabilité pour faire passer le texte. Dans le collimateur du maire de Lyon, les députés PS « frondeurs », accusés d’« inconséquence ».« Aujourd’hui, avec un chômage de masse, après les événements de début janvier, on aurait pu penser que les femmes et les hommes politiques aborderaient cet instant avec un peu de gravité, a regretté M. Collomb. Mais c’est la tactique qui leur importe. C’est un jeu d’ombres où chacun essaie de marquer des points sans se soucier des problèmes profonds de notre pays. » Or, selon lui, « pas un Français ne s’est senti concerné par ce qu’il s’est passé à l’Assemblée ».Le président de la métropole de Lyon a aussi jugé que « la droite aurait pu voter [la loi Macron], c’était un texte entendable par l’opposition », et a déploré qu’elle préfère « mettre un coin » dans l’Hémicycle afin que le texte soit rejeté. Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La lettre était attendue depuis deux jours. Elle est enfin arrivée, jeudi 19 février. Selon Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe (les 19 ministres des finances de la zone euro), la Grèce a fait parvenir officiellement une demande de prolongation pour six mois de l'accord portant sur une aide financière.Selon un responsable grec, cité par Reuters, la demande porte sur le dispositif d'aide financière obtenu auprès du Fonds européen de stabilité (FESF). Dans la foulée, l’Eurogroupe a convoqué une réunion pour le 20 février.#Grèce: si Eurogroupe convoqué physiquement demain, c'est à priori que la lettre contient les éléments de langage— Cécile Ducourtieux (@c_ducourtieux) 19 Février 2015Dans ce cadre, les conditions associées au versement de cette aide différeraient de celles auxquelles la Grèce est soumise dans le cadre du programme d'aide géré par la troïka (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne). Sans plan, sans « parapluie » financier et réglementaire, la Grèce, qui se relève à peine de six ans de crise violente, avec un secteur bancaire convalescent et des finances publiques à peine équilibrées, sera obligée de se financer seule, à des taux prohibitifs sur le marché. Et devra faire face à des échéances de remboursement importantes de son énorme dette dès le printemps (321 milliards d’euros, auprès de la BCE, de l’UE et du FMI).Qu’attendent les Européens du gouvernement grec ?Lundi 16 février au soir, à l’issue d’un Eurogroupe raté, Jeroen Dijsselbloem avait lancé un ultimatum au gouvernement Tsipras. Pour continuer à bénéficier d’une aide financière de l’Europe, ela grèce devait demander une « extension du programme actuel » d’aide de quatre à six mois, assortie d’un certain nombre d’engagements.Parmi eux, celui de ne pas prendre de mesures unilatérales, de s’engager à ne pas revenir sur des réformes décidées par le précédent gouvernement du conservateur Antonis Samaras sans que cela ait été validé par les créanciers, d’honorer ses dettes, et d’assurer la stabilité du système financier.Le programme dont il est question est un prêt accordé à la Grèce, en 2012, d’un montant de 130 milliards d’euros (avancés par la BCE et l’UE), assorti déjà à l’époque de conditions, notamment la mise en place d’une longue liste de réformes visant à restaurer la compétitivité de l’économie grecque, et à rééquilibrer les finances publiques du pays.Lundi soir, M. Dijsselbloem a dit que l’Eurogroupe s’engageait à accepter des « aménagements » au programme de réformes actuelles. A en utiliser toutes les « flexibilités ».« Nous devons respecter le vote démocratique des Grecs, l’Europe ne peut pas ne pas en tenir compte », a expliqué le commissaire à l’économie, Pierre Moscovici. Mais les Grecs doivent accepter de travailler dans un cadre légal, « parce que c’est comme cela que l’Union fonctionne » répètent à l’unisson tous les ministres des finances de l’eurozone.Quelles demandes Athènes est-elle prête à formuler?Depuis le début du bras de fer avec le reste de l’eurozone, le nouveau premier ministre grec, Alexis Tsipras est décidé à mettre en œuvre un programme anti-austérité remettant en question la politique menée depuis cinq ans dans le pays par les créanciers d’Athènes (au premier rang desquels les pays de l’eurozone).Mais jusqu’à présent, il refusait de « terminer le deuxième plan d’aide », avec sa liste de réformes « pro-austérité » encore à mettre en place. Il sollicitait plutôt une « trêve » de quatre à six mois, un moratoire, ou un « programme relais », durant lequel l’Etat grec fonctionnerait avec une partie de l’argent qu’il doit encore recevoir dans le cadre du deuxième plan. Une période qu’Athènes mettrait à profit pour négocier avec les Européens la mise en place de sa propre liste de réformes politiques.Jusqu’à présent, les Européens qui ne peuvent accepter la remise en cause du plan, qu’ils considèrent comme un traité, ont dit qu’il n’existait pas de tels instruments (prêts relais, etc.) dans l’arsenal réglementaire de l’eurozone.Qui va décider si la demande de la Grèce est acceptable?« C’est le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, qui prendra la décision », a annoncé Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne chargé de la stabilité de l’euro. Concrètement, une réunion préparatoire à l’Eurogroupe a été convoquée pour jeudi 19 février, à 15 heures, pour examiner la lettre, si elle arrive effectivement.Cette réunion, à laquelle participent les directeurs du trésor des 19 pays de la zone euro, y compris, donc, évidemment, le directeur du Trésor grec (qui vient d’arriver à son poste), devra statuer sur la demande des Grecs.Si elle ne tranche pas, ce sera à un Eurogroupe – au niveau ministériel, donc politique – de prendre la décision, vendredi 20 février ou lundi 23 février. Peut-être au téléphone, pour éviter à M. Schauble, ministre des finances allemand, et son homologue, Yanis Varoufakis, de se retrouver dans la même pièce. Leurs relations se sont nettement détériorées ces derniers jours...Quel sera leur degré de souplesse par rapport aux termes utilisés par les Grecs ? La Commission européenne et certains, comme les Français, disent avoir la conviction qu’un accord est possible, et font tout pour aboutir à un accord en jouant les « facilitateurs ». M. Juncker, le président de la Commission, a passé sa journée au téléphone avec le premier ministre grec, selon une source européenne.Mais il faudra vaincre la résistance des Allemands, qui sont sur une ligne de négociation très dure vis-à-vis d’Athènes. Mardi soir, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schauble, a martelé : « Il ne s'agit pas de prolonger un programme de crédit mais de savoir si le plan d'aide actuel sera bouclé, oui ou non. » Alors que son homologue français, Michel Sapin, déclarait mercredi que la France ferait « tout » pour qu'un accord soit rapidement conclu avec la Grèce. « Il faut trouver la solution qui permette à la Grèce d'avoir toute sa place dans l'Europe et à l'Europe de tenir compte des choix qui ont été faits par le peuple grec », a dit le ministre des finances français, en évoquant l'« échec politique grave » que constituerait une sortie de la Grèce de la zone euro.Voir aussi notre visuel interactif : Six ans de tragédie grecqueCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Françoise Fressoz Jean-Pierre Raffarin a tourné en dérision mercredi l’utilisation de la procédure du 49-3 pour faire adopter le projet de loi Macron. Le gouvernement est allé « chercher un bulldozer pour faire des pâtés de sable », s’est-il moqué au cours de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP.Pour l’ancien premier ministre, « ce n’est pas un drame d’utiliser l’article 49-3 qui est un outil institutionnel », mais à condition que le texte en vaille la peine. Or, à ses yeux, le projet défendu par Emmanuel Macron est « une loi minimale qui ne s’attelle pas du tout aux grands sujets de l’économie et de l’emploi ». Très inquiet sur l’état du pays, il estime que « l’incapacité à résoudre la question du chômage provoque un esprit de révolte dans le pays » et constate que la gauche a « ses déçus », mais la droite « aussi ».Dans ce contexte, l’accès au pouvoir de Marine Le Pen n’est, selon lui, « plus théorique ». « On a eu un peu plus d’une dizaine d’élections législatives partielles » depuis 2012 et « on a vu que des électeurs socialistes comme des électeurs UMP n’hésitaient pas à voter Front national », a-t-il constaté. Cela veut dire, a-t-il poursuivi que « dans un match Hollande-Le Pen » en 2017, « le résultat peut être incertain », de même que dans un duel Sarkozy-Le Pen, car « chez les électeurs socialistes, il existe un sentiment souvent antisarkozyste qui peut les conduire à voter de manière dispersée ».S’il constate « qu’il n’y a pas d’effet repoussoir d’Alain Juppé dans l’opinion publique », Jean-Pierre Raffarin reste prudent : « personne ne peut savoir aujourd’hui qui de Nicolas Sarkozy ou d’Alain Juppé, voire de François Fillon, sera le mieux placé le moment venu. »Et d’ajouter : « Nicolas Sarkozy a la dimension de la fonction, Alain Juppé aussi. Moi, mon travail, c’est de veiller à ce que l’un et l’autre ne se détruisent pas et que, compte tenu de ce que sera la situation, on puisse avoir un candidat. »   Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Y a-t-il un lien entre la réforme de la justice du travail, prévue par la loi Macron, et les précédentes activités professionnelles du ministre de l’économie dans le monde de la finance ? Plusieurs conseillers prud’hommes parisiens se posent cette question, plutôt inattendue, en exhumant un dossier hors du commun, jamais médiatisé jusqu’à présent et qui n’est toujours pas clos. Il concerne le groupe Rothschild, dans lequel M. Macron a travaillé, et qui a valu à deux entités de la banque d’affaires d’être condamnées solidairement à verser une somme colossale à une ex-cadre supérieure : quelque 3,1 millions d’euros.Des conseillers prud’homaux suspendent leurs audiences pour dénoncer la loi MacronExceptionnel du fait de sa sévérité, ce jugement a été rendu en janvier 2012, à une époque où M. Macron était associé-gérant chez Rothschild & Cie. Du coup, des juges prud’homaux avancent l’hypothèse que l’actuel locataire de Bercy a forcément été mis au courant de cette décision, restée en travers de la gorge de son ex-employeur. Et que c’est peut-être l’une des raisons qui l’a amenées à ajouter, durant l’automne 2014 et contre toute attente, un volet sur les juridictions du travail dans son projet de loi.« C’est vrai que cette idée nous a traversé l’esprit, confie, sous le sceau de l’anonymat, un juge prud’homal, issu du collège employeur. L’un de mes pairs m’a dit : “Macron ne nous aime pas à cause de cette affaire.” » « Grotesque », rétorque-t-on à Bercy. A la mi-octobre 2014, M. Macron avait justifié l’inclusion dans son texte de dispositions sur les prud’hommes en mettant en avant leur lenteur, qui nuit aux salariés comme aux patrons. Dans l’entourage de la garde des sceaux, on ajoute que les ministères de la justice et du travail réfléchissaient déjà sur le sujet et que le « véhicule législatif » piloté par M. Macron a permis d’« accélérer » le processus.« Absence d’honnêteté », « déloyauté »On est donc bien loin de ce conflit du travail chez Rothschild. Pourquoi a-t-il laissé un souvenir si vivace chez certains juges prud’homaux ? Parce que les faits sortent de l’ordinaire. En 2005, Christine L. est embauchée par Rothschild & Cie gestion en qualité de « cadre hors classification » pour mettre en place une activité de gestion de plans de stock-options au profit d’entreprises cotées. Un poste haut placé, qui lui donne le titre de « directeur » au sein du département « banquiers privés ».Juste avant d’entrer en fonction, elle reçoit de l’entreprise plusieurs projets de contrats sur ses conditions d’emploi. L’un détaille – entre autres – sa rémunération, très élevée (200 000 euros bruts par an, auxquels s’ajoute un bonus dont le montant dépend de ses performances et de celles de la société). L’autre contrat évoque l’octroi d’une « prime exceptionnelle (…) au titre de l’ouverture de comptes de dirigeants et de cadres dirigeants des sociétés Carrefour et Peugeot » ; le montant de cette gratification sera fonction du « produit net bancaire » dégagé par ces comptes, sachant qu’il ne pourra excéder 4 millions d’euros – ce qui démontre, au passage, que les sommes en jeu sont susceptibles d’être très importantes.C’est sur cette prime exceptionnelle que le différend va éclater. Christine L. demande, en 2009, son dû. Prétentions abusives, rétorque sa hiérarchie : selon elle, la gratification en question était prévue par un projet de contrat qui a « avorté » et qui a été remplacé par un autre, avec des conditions de rémunération différentes. Les relations entre la salariée et la direction s’enveniment. Finalement, Rothschild & Cie gestion la licencie, début 2010, à cause de son « absence d’honnêteté » et de sa « déloyauté ».Des décisions raresLa cadre supérieure décide alors de se tourner vers le conseil des prud’hommes de Paris. Qui lui donne gain de cause sur toute la ligne. Non seulement la prime exceptionnelle évoquée dans le projet de contrat doit lui être accordée, estime la juridiction, mais la direction a, de surcroît, pris une décision irrégulière en rompant le contrat de travail « sans cause réelle et sérieuse ».La cour d’appel de Paris a confirmé, le 5 juin 2014, le jugement de première instance. Avec des motivations assez dures pour Rothschild : l’entreprise « a entendu, de façon déloyale, ne pas porter à la connaissance de Mme Christine L. le montant exact de sa prime exceptionnelle », écrivent les magistrats. La salariée a été sanctionnée « pour avoir demandé l’exécution du contrat », ajoutent-ils. D’après l’avocat de Rothschild & Cie gestion, Me Pierre Bonneau, un pourvoi en cassation a été engagé.D’autres établissements bancaires ont été condamnés à des peines aussi lourdes, dans des litiges avec des cadres supérieurs – notamment Crédit agricole Corporate and Investment Bank, la banque d’investissement du groupe. Cependant, de tels jugements restent très rares. « Les montants peuvent paraître exagérés mais tout dépend des engagements contractuels librement souscrits entre les parties en présence », souligne Me Sophie Reichman, l’avocate de Christine L.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Léchenet François Bayrou était l'invité de France Inter, mecredi 18 février,  pour réagir à l'utilisation de l'article 49-3 de la Constitution par Manuel Valls. Grâce à celui-ci, le premier ministre a permis l'adoption du projet de loi Macron sans vote de l'Assemblée en engageant la responsabilité du gouvernement.M. Bayrou, président du MoDem, a plaidé notamment pour une meilleure discussion entre des personnalités politiques « de bonne foi » mais de partis différents – sociaux démocrates et centristes. Il est également revenu sur la promesse de François Hollande d'ajouter une dose de proportionnelle dans les élections législatives.Ce qu'il a dit :« Il y a aujourd'hui 50 % des Français qui sont exclus de la représentation nationale. Nous sommes le seul pays où cette règle existe. »Pourquoi c'est fauxLe scrutin « uninominal à deux tours » qui permet en France d'élire les députés est certes un cas rare en Europe, mais pas unique. Au Royaume-Uni, le scrutin est uninominal majoritaire à un tour.L'ajout d'une dose de proportionnelle était au programme de François Hollande. Elle pourrait être intégrée en 2016. La commission Jospin sur la rénovation de la vie publique suggérait l'introduction de 10 % de proportionnelle dans le système électoral.En France, un scrutin proportionnel a été employé une fois lors des élections législatives de 1986. Ces élections avaient permis l'entrée d'une trentaine de députés du Front national. On avait accusé le président d'avoir mis en œuvre cette réforme pour réduire le poids de la droite dans l'hémicycle en laissant de la place au FN.Lire notre décryptage : La proportionnelle à l'Assemblée, qu'est-ce que ça changerait ?Alexandre LéchenetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Eric Albert (Londres, correspondance) Le marché du travail continue à surprendre par sa vitalité au Royaume-Uni. Sur la période octobre-décembre 2014, le taux de chômage a baissé à 5,7 %, soit 1,5 point de moins qu’au cours du même trimestre un an auparavant, selon les chiffres publiés mercredi 18 février.Le chômage retrouve ainsi son plus bas niveau depuis août 2008, avant la faillite de la banque américaine Lehman Brothers et le début de la grande récession. Au total, il y avait 1,8 million de chômeurs au Royaume-Uni.Cette bonne nouvelle s’accompagne, dans le même temps, d’une poursuite de la progression du taux d’emploi, à 73,2 %. C’est un record historique, au plus haut depuis que cette série statistique a été commencée, en 1971.Cette robustesse du marché du travail britannique a été la principale surprise de la crise de ces dernières années.Les économistes s’attendaient initialement à une envolée du chômage, comme le Royaume-Uni l’avait connue lors des récessions précédentes dans les années 1980 et 1990. Cela ne s’est pas produit.L’essor des emplois précairesLe chômage a certes progressé, mais il s’est arrêté à un pic de 8,5 %, fin 2011, avant de fortement reculer avec le retour de la croissance.Initialement, l’explication venait en grande partie de l’explosion des emplois précaires et temporaires. Le nombre d’autoentrepreneurs a fortement progressé, souvent à la limite de l’abus du code du travail.On trouve ainsi des « autoentrepreneurs » qui sont chargés de relever les compteurs de gaz ou d’électricité, alors qu’ils n’ont pas le choix de leurs horaires de travail ni de l’endroit où ils doivent se rendre.Les livreurs de colis, qui se multiplient en cette ère de commandes sur internet, sont dans la même catégorie. En clair, le chômage n’a pas trop progressé parce que le nombre de travailleurs pauvres augmentait.Grande-Bretagne : plutôt travailleur précaire que chômeurDans le même temps, les salaires ont été gelés, tandis que l’inflation flambait. Sur les sept dernières années, les Britanniques ont connu la plus forte baisse de leur pouvoir d’achat depuis la crise des années 1930.Le retour des créations de postes à temps pleinCette tendance semble pourtant en train de s’inverser. Les dernières statistiques montrent que les emplois créés sont désormais très majoritairement à temps plein.Sur l’ensemble de 2014, le nombre d’emplois conventionnels a progressé d’un demi-million, tandis que le nombre d’autoentrepreneurs augmentait de 88 000.Surtout, les salaires progressent enfin plus vite que l’inflation. Les deux courbes se sont croisées pour la première fois à l’automne, et la tendance se confirme.L’inflation n’est plus que de 0,3 %, essentiellement grâce à la forte chute des prix du pétrole.Dans le même temps, les salaires ont augmenté de 2,1 % sur les douze derniers mois. Le pouvoir d’achat des Britanniques progresse enfin.À trois mois des élections législatives, ces bonnes nouvelles économiques apportent de l’eau au moulin de David Cameron. Le premier ministre conservateur affirme qu’il a redressé l’économie et demande un nouveau mandat pour « terminer le travail ».Néanmoins, dans la vie quotidienne, beaucoup de Britanniques ont encore un pouvoir d’achat inférieur à celui d’avant la crise et ces améliorations pourraient arriver trop tard pour qu’ils le ressentent réellement.Eric Albert (Londres, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.02.2015 à 11h13 • Mis à jour le19.02.2015 à 12h45 Editorial. Ceux qui espéraient encore que « l’esprit du 11 janvier » allait changer la façon de faire de la politique devront se rendre à l’évidence : le grand élan national qui a soudé le pays après les attentats terroristes a sombré, mardi 17 février, à l’Assemblée nationale. Par crainte de devoir l’adoption du « projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » à quelques voix du centre ou de l’UMP, Manuel Valls a décidé de recourir à l’article 49-3 de la Constitution. A défaut du vote, plus qu’improbable, d’une motion de censure – déposée par l’UMP et l’UDI et à laquelle les députés communistes se sont ralliés –, la fameuse loi Macron sera considérée comme adoptée, jeudi 19 février, avant d’aller au Sénat.Lire notre décryptage : Pourquoi la motion de censure a très peu de chances de passerMême si tous les gouvernements de la Ve République ont eu recours à ce procédé, à l’exception de ceux de Lionel Jospin et de François Fillon, c’est un revers majeur, pire, un aveu de faiblesse, pour le premier ministre. Mais c’est surtout la démonstration consternante qu’il est impossible en France de réunir des majorités d’idées, constituées d’élus de gauche, de droite et du centre, pour faire avancer des réformes. Ce qui aurait été un marqueur symbolique fort de cet « esprit du 11 janvier » a été balayé par une alliance des conservatismes de droite et de gauche.Lire notre récit : Comment le 49-3 a été dégainé comme un dernier recoursLe texte d’Emmanuel Macron n’est pas « la loi du siècle ». Ce n’est pas une « loi réactionnaire » ou de « régression sociale », c’est une loi plutôt positive. Sur les dérogations au travail dominical, le fait de porter de cinq à douze les « dimanches du maire » n’est pas une révolution qui va changer la face de la société.Episode peu glorieuxDes protections supplémentaires, pouvant être améliorées par des accords entre les partenaires sociaux, ont été apportées aux salariés, tant sur le principe du volontariat que sur les compensations salariales, pouvant aller, pour l’ouverture des commerces en soirée dans les zones touristiques internationales, « au minimum », jusqu’au doublement du salaire. Le renforcement du contrôle du travail illégal dans le bâtiment et de la lutte contre le dumping social dans les transports, comme la limitation des retraites chapeaux vont dans le bon sens. Hélas, M. Macron a reculé devant la fronde des professions réglementées, comme les notaires, qui ont réussi à faire passer des amendements avec la complicité de députés socialistes… Lire notre synthèse : Ce que prévoit (ou pas) la future loi Macron Sur une loi aussi fourre-tout, qui compte près de 300 articles, il y a des dispositions contestables et M. Macron n’aurait pas dû faire l’économie d’une concertation, sur la sécurisation de l’emploi ou la justice prud’homale, avec les syndicats. Mais les frondeurs socialistes, qui portent une lourde responsabilité dans cette mise en échec du gouvernement, ont tort de parler de « déni de démocratie ».Quand un texte donne lieu à 82 heures de débat en commission et à 111 heures en séance et qu’il aboutit à l’adoption de 559 amendements en plénière, dont 387 venant d’élus socialistes, on ne peut pas dire que le travail parlementaire ait été occulté.Le plus grave dans cet épisode peu glorieux est que M. Valls n’aura plus, au lendemain du vote de la censure, qu’une majorité fictive. Le recours à l’article 49-3 est un pistolet à un coup. Il ne peut être utilisé qu’une fois au cours d’une session, hormis le budget et le financement de la Sécurité sociale. M. Valls n’a plus de majorité pour mener à bien d’autres réformes. 16.02.2015 à 16h19 • Mis à jour le16.02.2015 à 16h49 | Gilles Rof (Marseille, correspondance) L’ex-juge d’instruction Laurence Vichnievsky a déposé lundi 16 février sa candidature pour les élections départementales dans les Bouches-du-Rhône. Après « une longue hésitation », la conseillère régionale apparentée EELV a décidé de se présenter dans le canton Marseille 2, où elle réside, pour affronter directement le président sortant du conseil général, l’ex-socialiste Jean-Noël Guérini, aujourd’hui leader de la Force du 13. « Je suis lucide sur nos chances, explique Mme Vichnievsky, mais il est indispensable de montrer qu’un certain personnel politique, aux méthodes contestables à mes yeux, n’a pas la voie totalement libre à Marseille. »La stratégie Guérini pour rester maître des Bouches-du-RhôneLaurence Vichnievsky, 60 ans, qui se définit comme « une candidate de la société civile », se présente en binôme avec Stéphane Coppey, membre d’Europe Ecologie-Les Verts, spécialiste des transports, et chargé de mission au conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle aura comme suppléante une adhérente marseillaise de Nouvelle Donne, Sandrine Lopez. Thomas Djian, coordinateur du groupe EELV au conseil régional PACA, sera quant à lui le suppléant de M. Coppey.Pour représenter le PS, deux militants peu connusBattue lors des municipales de mars 2014 sur la liste du socialiste Patrick Mennucci, Mme Vichnievsky ne partira pas, cette fois, avec le PS. « Il y a eu des discussions mais elles n’ont pas abouti », explique-t-elle. La fédération socialiste des Bouches-du-Rhône a choisi d’investir de son côté deux militants peu connus – Nora Akhazzane et Gabriel Guaza – pour aller affronter Jean-Noël Guérini et Lisette Narducci, la maire PRG du 2e secteur de Marseille.Laurence Vichnievsky n’a pas souhaité commenter plus avant sa candidature dans l’immédiat. Fin janvier, alors qu’elle hésitait encore, elle évoquait « un combat qui ne sera pas uniquement “contre” Jean-Noël Guérini, mais aussi sur un programme politique ». « Je crois à la métropole Aix-Marseille et je veux la défendre, expliquait-elle alors. L’avenir de Marseille en dépend. Ce canton est celui d’Euroméditerranée, une zone où de nombreuses entreprises sont implantées. Le monde économique est pour la métropole alors que M. Guérini et la droite sont contre ». « Ma candidature aurait aussi un sens sur le plan éthique, poursuivait la magistrate. On me connaît comme juge anticorruption et l’image que je veux renvoyer, c’est celle d’une garante de l’Etat de droit. »Jean-Noël Guérini, l’indétrônablePrésident du conseil général des Bouches-du-Rhône depuis 1998, Jean-Noël Guérini a été plusieurs fois mis en examen entre 2011 et 2013, dans des affaires concernant des marchés publics présumés frauduleux, notamment pour « prise illégale d’intérêt, association de malfaiteurs, trafic d’influence ».Gilles Rof (Marseille, correspondance)Journaliste au Monde Matthieu Goar   Présent au point presse hebdomadaire de l’UMP, Brice Hortefeux a réagi au baromètre d’image du FN, réalisé par l’institut TNS Sofres pour France Info, Le Monde et Canal+. Selon cette étude, 50 % des sympathisants UMP interrogés souhaitent des « alliances au cas par cas, au plan local » entre le parti d’extrême droite et l’UMP pour les élections départementales et régionales – soit une augmentation de 10 points par rapport à 2014 – et 45 % d’entre eux y sont opposés.Fidèle à la ligne du parti, le conseiller de Nicolas Sarkozy a préféré renvoyer dos à dos les socialistes et le FN. « La politique menée par le PS fait monter le FN et le vote FN fait gagner la gauche. Notre devoir est d’être présents sur les sujets régaliens comme la sécurité et l’immigration. Car le FN conduit à l’isolement de la France et à l’appauvrissement des Français », a déclaré M. Hortefeux avant de souligner le nombre de frontistes élus depuis 2012, année de l’arrivée au pouvoir de François Hollande, notamment les 24 députés européens d’extrême droite.Elections départementales : un sympathisant UMP sur deux favorable à des alliances avec le FNMais ce baromètre pose des questions à l’UMP. Les résultats de cette étude montrent en effet que de nombreux sympathisants UMP sont en décalage avec la consigne du « ni-ni » en place à l’UMP depuis les élections cantonales de 2011. Une option confirmée par un vote lors du bureau politique du parti, le 3 février, quelques jours après l’élimination du candidat de la droite lors d’une législative partielle dans le Doubs.Selon cette stratégie, l’UMP invite ses électeurs à voter blanc ou à s’abstenir lors d’un duel entre PS et FN. Dans l’étude TNS Sofres, 45 % des sympathisants UMP pensent que la droite doit « passer des alliances électorales avec le FN selon les circonstances ». Huit pour cent vont même jusqu’à souhaiter que le FN soit maintenant considéré comme un « allié » et que les deux partis concluent une « alliance électorale globale ».Combattre le FN sur le terrainLa porosité entre les électorats des deux principaux partis de droite apparaît de plus en plus grande, ce qui constitue un danger majeur pour l’UMP. Pour lutter contre le FN, l’UMP veut continuer à dénoncer ses solutions, notamment sur les sujets économiques et sociaux. « Nos candidats sur le terrain savent quels sont leurs adversaires. Ils savent où appuyer pour faire mal. Nous n’avons ni les mêmes valeurs, ni les mêmes solutions que le FN », a insisté Isabelle Le Callennec, porte-parole du parti.Mais les dirigeants de l’UMP estiment que l’apparition de ce tripartisme pose également des soucis au PS. « Quand on parle de cette porosité, on oublie que 40 % des électeurs socialistes dans l’Oise avaient voté pour le candidat du FN », a estimé M. Hortefeux en faisant référence à une législative partielle emportée de justesse en mars 2013 par le député sortant de la droite, Jean-François Mancel (51,41 %), avec un écart de 789 voix face à la candidate du Front national, Florence Italiani (48,6 %). La progression de la candidate frontiste avait fait dire au politologue, Joël Gombin, de l’université d’Amiens, que 40 % des électeurs socialistes s’étaient reportés sur le FN.Brice Hortefeux a, lui, confirmé que tout candidat UMP qui se risquerait à négocier avec le FN lors des prochaines élections départementales serait exclu. Le proche de Nicolas Sarkozy a accusé le PS de ne pas avoir la même rigueur. « Ce n’est pas nous qui avons passé un accord quasi officiel pour faire élire Marion Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse », a-t-il lancé en faisant référence aux élections législatives de 2012. L’Express avait expliqué que le président socialiste du conseil général de Vaucluse avait demandé à la candidate Catherine Arkilovitch de se maintenir dans la 3e circonscription en échange du maintien d’un frontiste dans la 5e. Cette triangulaire avait abouti à la défaite de l’UMP et à l’élection de Marion Maréchal-Le Pen.Matthieu GoarJournaliste au Monde Thomas Wieder Une page peu connue de la France de Vichy pourrait être bientôt remise en lumière par le truchement de François Hollande. Dans une lettre datée du 11 février, que Le Monde s’est procurée, le président de la République donne une réponse positive aux signataires d’une pétition lui demandant la « création d’un mémorial en hommage aux personnes handicapées victimes du régime nazi et de Vichy ». Rappelant que « plusieurs dizaines de milliers de personnes vulnérables » sont alors « mortes de faim, d’épuisement et de solitude », le chef de l’Etat fait sienne la cause des pétitionnaires : « Je partage votre volonté (…) qu’à ce délaissement la République n’ajoute pas le silence de l’oubli. Il est important que, dans les principaux lieux où cette tragédie s’est déroulée, des gestes puissent être effectués afin d’en rappeler le souvenir et d’en honorer les victimes. »En politique, le lobbying est une arme efficace, y compris quand il s’agit de questions mémorielles. Cette affaire le démontre. Dès le début de sa lettre, M. Hollande précise qu’il répond à une demande massive puisque, rappelle-t-il, la pétition dont il est question a été signée par « 75 000 personnes ». Le chef de l’Etat ne le précise pas, mais sans doute a-t-il aussi été sensible à la qualité de certains signataires. Dans la liste figurent en effet des personnalités connues et respectées : l’anthropologue Françoise Héritier, le généticien Axel Kahn, les philosophes Edgar Morin et Julia Kristeva, les écrivains Tahar Ben Jelloun, Pascal Bruckner et Sylvie Germain, les journalistes Jean-Claude Guillebaud, Serge Moati et Patrick Poivre d’Arvor, les psychiatres Marcel Rufo et Serge Tisseron, mais aussi Philippe Pozzo di Borgo, Olivier Nakache et Eric Toledano, l’inspirateur et les réalisateurs du film Intouchables.Mémorial de la Shoah : Hollande évasif au sujet des génocidesSans l’appui d’un si grand nombre de signataires et sans la présence parmi eux de telles personnalités, l’anthropologue Charles Gardou n’aurait peut-être pas rallié M. Hollande à sa cause. Professeur à l’université Lumière-Lyon-II, c’est lui qui est à l’origine de la pétition publiée depuis novembre 2013 sur le site change.org sous le titre « Pour un mémorial en hommage aux personnes handicapées victimes du régime nazi et de Vichy ».« Le projet est né d’une incompréhension inquiète, explique M. Gardou. Comment a-t-on pu laisser s’éteindre le souvenir de la mort de ces quelque 50 000 personnes ? C’est d’abord pour ne pas les oublier que nous avons lancé cet appel. Mais notre démarche n’est pas seulement tournée vers le passé. Rendre hommage à ces morts, c’est aussi dire quelque chose de notre temps présent, attirer l’attention sur le fait qu’on néglige trop souvent les plus vulnérables, rappeler qu’il n’y a pas de vies minuscules. » Reçu deux fois à l’Elysée, M. Gardou tient à indiquer que sa démarche se situe « en dehors de toute polémique ». La précision n’est pas inutile. Il y a quelques années, la question du sort réservé aux handicapés mentaux sous le régime de Vichy a donné lieu à une vive controverse. Celle-ci trouve son origine dans la thèse d’un médecin, Max Lafont, soutenue en 1981 et publiée six ans plus tard sous le titre L’Extermination douce. La mort de 40 000 malades mentaux dans les hôpitaux psychiatriques en France sous le régime de Vichy.« On est partagé entre l’intérêt et l’agacement »Défendu par les uns, brocardé par les autres, Max Lafont fut notamment critiqué par l’historien Henry Rousso, spécialiste reconnu de la période, qui, dans la revue Vingtième Siècle en 1989, écrivit ceci : « On est partagé entre l’intérêt certain que peut susciter un sujet assez original et sans conteste mal connu, et l’agacement face à un manque évident de méthode et, plus grave, la sollicitation permanente des faits en vue de soutenir une thèse radicale (…). Or à aucun moment n’est analysée une quelconque politique de Vichy visant à supprimer les malades mentaux. Et pour cause, car il semble bien qu’il s’agisse là d’un pur procès d’intention et non d’une réalité. (…) Le placard vichyste est déjà bien encombré sans qu’il soit besoin de l’enrichir de nouveaux cadavres. »Soucieux de ne pas raviver cette controverse, M. Gardou assure qu’il ne veut pas donner de nouveau du crédit à l’idée d’une « extermination programmée ». Pour lui, en effet, « ce qui s’est passé en France à l’époque n’a rien à voir avec ce qui s’est passé en Allemagne où il y a eu, avec l’opération T4, une politique délibérée d’extermination. En France, il s’agit avant tout d’un phénomène d’abandon dont ont été victimes des gens qu’on a laissés mourir de faim. » Malgré le souci de son auteur d’éviter « tout amalgame », la démarche ne convainc pas tous les spécialistes de la question. C’est le cas d’Isabelle von Bueltzingsloewen, collègue de M. Gardou à l’université Lumière-Lyon II, où elle enseigne l’histoire et la sociologie de la santé. Auteure d’un livre fort documenté sur le sujet (L’Hécatombe des fous, Aubier, 2007), Mme von Bueltzingsloewen a elle-même refusé de signer la pétition : « En soi bien sûr, l’intention est honorable, mais je ne peux signer un appel qui, dans sa formulation ambiguë et bien qu’il s’en défende, dresse un parallèle entre ce qui s’est passé en France et en Allemagne », explique l’historienne pour qui la démarche relève d’une forme de « bouillie mémorielle ».3 000 handicapés mentaux morts à ClermontQuelle forme prendra le « mémorial » auquel M. Hollande vient de donner son accord de principe ? Il est encore trop tôt pour le dire. Pour sa part, M. Gardou plaide pour un « lieu mémoriel » qui rende hommage aux morts et puisse en même temps servir de « centre de documentation et de recherche ». A ses yeux, celui-ci pourrait être basé à l’hôpital de Clermont (Oise) où, rappelle-t-il, « plus de 3 000 handicapés mentaux sont morts à l’époque ».Le dossier est désormais dans les mains de la Mission du 70e anniversaire de la seconde guerre mondiale, présidée par l’historien Jean-Pierre Azéma. Ses conclusions devraient être rendues dans un délai raisonnable. Dans sa lettre, M. Hollande précise en effet qu’il souhaite que « les pouvoirs publics [soient] éclairés sur les gestes mémoriels qui pourront être accomplis cette année ».Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexis Delcambre Quatre jours après que le CSA a notifié plusieurs mises en demeure aux médias audiovisuels pour leur traitement des attaques terroristes survenues à Paris en janvier, le débat ouvert par ces critiques contestées se poursuivait, lundi 16 février.Couverture des attentats : « Que fait-on ? On met un écran noir ? »Première figure gouvernementale à s’exprimer depuis jeudi, la ministre de la culture et de la communication, Fleur Pellerin, a ainsi fait part, sur i-Télé, de sa volonté de « donner un cadre plus clair aux journalistes et aux chaînes de télévision, notamment celles qui travaillent en continu ».Mme Pellerin a évoqué un travail commun avec ses collègues de l’intérieur et de la justice pour « établir des procédures » : « où on peut s’installer, où on peut mettre ses caméras et comment faire, quelles informations, comment valider les informations qu’on peut donner à la télévision sans mettre en danger la vie d’autrui ».Une démarche gouvernementale qui sera suivie avec grande attention par les journalistes de radios et télévisions, qui ont multiplié, depuis jeudi, les réactions aux décisions du Conseil supérieur de l’audiovisuel.Tollé dans les rédactionsVendredi soir, dans un communiqué commun, les sociétés des journalistes de BFM-TV, France 2, France 24, i-Télé, RMC et RTL avaient dénoncé une « injonction au silence » et une « volonté de mise au pas ».Plus tôt, le syndicat national des journalistes (SNJ) avait jugé que « le CSA s’arroge le droit de faire évoluer ses missions et de se transformer en censeur des ondes » et parle d’une « volonté politique de vouloir mettre un bâillon aux rédactions ». Dans un communiqué, il estime que cette décision « ouvre la porte à l’autocensure des confrères et à la censure par les hiérarchies » et rappelle que « la déontologie » tout comme « la responsabilité morale, professionnelle et juridique » sont du ressort des journalistes eux-mêmes.« Les journalistes ne sont pas des auxiliaires de l’action publique, a rappelé, de son côté, l’Observatoire de la déontologie de l’information (ODI), dans un communiqué. Tenter de les réduire à ce rôle serait attentatoire aux libertés fondamentales, pousserait à la censure et à l’autocensure, conduirait à faire le silence sur des informations d’intérêt public comme, par exemple, l’action des forces de l’ordre, des projets de réforme ou des négociations en cours. »« Le CSA est dans son rôle », a défendu, lundi, Fleur Pellerin, en référence aux missions conférées par la loi au CSA.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.02.2015 à 10h24 • Mis à jour le16.02.2015 à 17h34 Après l'échange controversé entre Roland Dumas et le journaliste Jean-Jacques Bourdin sur BFM-TV et RMC sur le fait que Manuel Valls serait « sous influence juive », le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a annoncé, lundi 16 février, qu'il instruisait un dossier, sans toutefois préciser ce qui était visé exactement dans cette enquête.Le premier ministre est-il sous influence juive ?, avait demandé l’animateur Jean-Jacques Bourdin. « Je peux le penser », a répondu l'ancien président du Conseil constitutionnel. « Il a des alliances personnelles qui font qu'il a des préjugés. Chacun sait qu'il est marié avec quelqu'un, quelqu'un de très bien d'ailleurs, qui a de l'influence sur lui », a-t-il déclaré, évoquant, sans la nommer, l'épouse du premier ministre, Anne Gravoin.« Sous le prétexte que je défendais à une époque les Arabes, les Palestiniens, contre les Israéliens, [M. Valls] m'a agressé un jour alors que je le connais à peine, c'est un copain de parti (...) , a aussi dit M. Dumas. Le père [de M. Valls] était un républicain espagnol formidable, c'était un bon peintre, il est resté en France, il a toujours refusé de revenir en Espagne du temps de Franco. Cela signifie quelque chose pour moi. Lui a pris le point de vue contraire. C'est sa vie, ça le regarde. »Des propos « qui ne font pas honneur à la République »Manuel Valls a réagi à ces propos plus tard dans la journée, affirmant des élus que « l'antisémitisme n'est pas une opinion, ce n'est pas une petite plaisanterie ». Le premier ministre s'est refusé à répondre « d'un point de vue personnel » mais a dénoncé « les propos d'un homme dont on connaît le passé et qui ne font pas honneur à la République depuis bien longtemps ».M. Valls est régulièrement attaqué dans les milieux proches de l'extrême droite et ceux proches de Dieudonné M'Bala M'Bala - ce dernier avait qualifié l'actuel premier ministre de « petit soldat israélien veule et docile ».« C'est le discours des années 30 sur la France enjuivée »Plusieurs autres responsables politiques avaient immédiatement dénoncé ces déclarations sur Twitter, notamment la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem et le président de l’Assemblée Claude Bartolone, mais aussi le sénateur et vice-président de l’UMP Roger Karoutchi. Le dessinateur Joann Sfar a aussi fait part de son indignation.Roland Dumas qui nourrit l'antisémitisme ordinaire. Atterrant. Soutien à tous ceux qui combattent la haine.— Najat Belkacem (@najatvb) 16 Février 2015Révolté par les propos de Roland Dumas qui relèvent d’un antisémitisme ordinaire et d’un complotisme délirant. Ne rien laisser passer.— Claude Bartolone (@claudebartolone) 16 Février 2015Dans un monde où tout bouge, quel réconfort de constater que Roland Dumas est constant dans l'inconséquence et l'abjection.— Sfar Joann (@joannsfar) 16 Février 2015Roland Dumas va avoir 93 ans..L'âge du silence médiatique..ou de la révélation de la vraie personnalité?Ses propos sont odieux..comme lui?— Roger KAROUTCHI (@RKaroutchi) 16 Février 2015« C'est lamentable. C'est le discours des années 30 sur la France enjuivée. J'ai connu Roland Dumas résistant et pas reprenant le discours de ceux qu'il combattait », a réagi le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, sur TV5 Monde.« Cet homme a eu une grande carrière, a été un grand ministre, un grand avocat ; je crois qu’à un moment donné il faut savoir se taire », a réagi Alain Jakubowicz, le président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, sur RMC, jugeants ces propos « insignifiants, simplement significatifs de l’air du temps ». M. Jakubowicz a fait le rapprochement entre l’intervention de M. Dumas et les théoriciens du complot. « C’est affligeant, c’est pitoyable », a-t-il conclu.« Ce sont des polémiques complètement stériles », a pour sa part déclaré Marine Le Pen, la présidente du Front national, sur BFMTV.Lire aussi : Valls prône l’unité pour combattre « l’islamo-fascisme » 16.02.2015 à 09h31 • Mis à jour le16.02.2015 à 15h08 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La réunion, lundi 16 févrieraprès-midi à Bruxelles, de l’Eurogroupe, l’instance qui rassemble les ministres des finances de la zone euro, est présentée, depuis plusieurs jours, comme celle de la dernière chance pour trouver une solution sur la dette de la Grèce (320 milliards d’euros, 175 % du produit intérieur brut). En réalité, il n’est pas du tout certain que ce rendez-vous soit le dernier. A Bruxelles, on parle déjà d'un autre Eurogroupe, un peu plus tard dans la semaine.Des réunions « techniques » entre les équipes du gouvernement grec et celles de ses créanciers internationaux de la « troïka » (Fonds monétaire international [FMI], Commission européenne et Banque centrale européenne [BCE]), ont certes eu lieu durant tout le week-end. Mais, lundi matin, il semblait loin d’être acquis qu’un accord politique puisse être scellé dès lundi après-midi.« D’après ce que j’ai entendu dire des négociations techniques au cours du week-end, je suis très sceptique, mais un rapport nous sera remis aujourd’hui et nous verrons à ce moment-là », a déclaré le ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble, lundi matin dans un entretien à la radio. Interrogé sur France 2, le ministre français des finances, Michel Sapin a, lui, considéré qu’il y a « heureusement » des chances de parvenir à un accord, lundi à Bruxelles.A leur arrivée au rendez-vous bruxellois, ni le ministre grec des finances, Yanis Varoufakis, ni le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, n’ont souhaité faire de commentaires.En réalité, il faut du temps. Pour laisser une solution politiquement acceptable par tout le monde se dessiner. Pour montrer aux opinions publiques respectives que l’on a beaucoup résisté, avant de passer un compromis. Le problème, c’est que le calendrier est serré.Week-end marathon à Athènes avant l’EurogroupeY a-t-il urgence à conclure dès lundi ?À en croire les Européens, ce nouveau rendez-vous est une des dernières occasions de s’entendre avant la fin du deuxième plan d’aide à la Grèce (130 milliards d’euros), le 28 février. Au-delà, sans reconduite d’une aide internationale, le pays se retrouvera seul face à ses fragilités : un système bancaire convalescent, un Etat qui risque d’aller au défaut de paiement quand arriveront les premières grosses échéances de remboursement de sa dette (mars, puis juin et septembre).Regarder notre décryptage : Six ans de tragédie grecqueLes lignes ont-elles bougé ces derniers jours ?Des concessions ont été faites. Le gouvernement d’Alexis Tsipras n’exige plus un « effacement » de la dette. Les Grecs ont aussi dit qu’ils pouvaient accepter « 70 % du programme actuel » des réformes imposées par les créanciers du pays, et n’en remettre en question que 30 %. De leur côté, les négociateurs à Bruxelles ont laissé tomber le mot troïka, abhorré des Grecs et dont M. Tsipras a promis la disparition. Depuis trois ou quatre jours, à Bruxelles, on parle dorénavant des « institutions ».Les Européens exigent-ils toujours l’application des mesures prévues dans le plan d’aide ?Jusqu’à présent, les Européens exigent qu’Athènes termine la mise en œuvre des mesures d’austérité accompagnant le deuxième plan d’aide, quitte à demander une « extension technique » de ce dernier, au-delà du 28 février. Cette option est rejetée par M. Tsipras, qui demande la mise en place d’un plan relais, le temps de s’accorder sur un « nouveau contrat ».Lire aussi : La Grèce prête à un « plan national de réformes »Vendredi 13 février, plusieurs sources bruxelloises indiquaient que le scénario d’un « troisième plan d’aide » à la Grèce n’était pas exclu. Mais il ne semblait pas qu’il y ait une majorité de pays européens favorables à un tel scénario.Comment le programme de réformes voulues par M. Tsipras est-il accueilli ?Les Européens ne veulent pas laisser le leader de Syriza appliquer tout son « programme de Thessalonique ». Ils refusent que M. Tsipras mette à bas cinq ans de discipline budgétaire, alors que cette dernière commence, selon eux, à porter ses fruits : le PIB grec pourrait croître de 2,5 % en 2015, selon les projections de Bruxelles.Pour l’Allemagne, il est difficile de revenir sur une ligne de négociation « dure ». D’autant que Berlin a le sentiment de perdre la main sur la politique de sérieux budgétaire en Europe. Des pays comme l’Espagne, le Portugal, les pays Baltes, qui ont infligé de sévères cures d’austérité à leurs populations ces dernières années, voient aussi d’un mauvais œil un assouplissement en Grèce.La liste des réformes voulues par la troïka pourrait toutefois être amendée si les réformes nouvelles souhaitées par le gouvernement grec sont financées - par exemple par de nouvelles privatisations.L’économie grecque sort de six ans de récessionCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.02.2015 à 06h00 • Mis à jour le16.02.2015 à 10h53 | Abel Mestre Les sympathisants UMP sont de plus en plus séduits par le Front national. C’est le principal enseignement du baromètre d’image du parti d’extrême droite, réalisé par TNS Sofres pour France Info, Le Monde et Canal+. Ce baromètre présente l’avantage de cerner les évolutions de perception de ce parti sur une longue période, puisqu’il fait l’objet d’une édition annuelle depuis 1984. L’édition 2015 de cette étude a été réalisée du 29 janvier au 2 février, sur un échantillon représentatif de 1 000 personnes interrogées en face à face à leur domicile, selon la méthode des quotas. Cette enquête montre également que Marine Le Pen paye sa mauvaise séquence politique autour de la question de l’unité nationale juste après les attentats de début janvier.Des sympathisants UMP séduits. Ce sont des résultats de toute première importance à un mois et demi des élections départementales où le FN devrait chambouler le paysage politique français : 50 % des sympathisants UMP interrogés souhaitent des « alliances au cas par cas, au plan local » pour le scrutin de la fin mars (+ 10 points par rapport à 2014). 45 % y sont opposés. Près de la moitié souhaite même un « accord électoral national » entre la droite et l’extrême droite. Les messages de certaines figures de l’UMP, comme Alain Juppé ou Nathalie Kosciusko-Morizet, qui appellent à faire barrage au FN en votant socialiste, apparaissent totalement inaudibles au sein d’une partie de la base UMP. De la même manière, 58 % des tenants de la droite classique disent « adhérer aux constats de Marine Le Pen », sans en partager les solutions. 32 % d’entre eux rejettent constats et solutions frontistes. Enfin, près d’un sympathisant UMP sur deux estime que le FN est un parti capable de participer à un gouvernement.Un taux d’adhésion qui reste très haut. Aujourd’hui, 33 % des personnes interrogées « adhèrent aux idées du Front national ». C’est un chiffre stable par rapport à 2014, qui avait vu un record d’adhésion aux idées frontistes (34 %). A l’UMP, 42 % se déclarent en accord avec les idées défendues par le parti lepéniste, contre 55 % qui sont en désaccord.Depuis l’accession de Marine Le Pen à la présidence du parti d’extrême droite, le niveau d’adhésion aux idées du FN ne cesse d’augmenter : il était à 22 % lors de la prise de fonction de Mme Le Pen en 2011, bondissant à 31 % l’année suivante et à 32 % en 2013. L’année 2014 a vu un taux d’adhésion record avec 34 %. Cette année marque donc une stabilisation. Cependant, le nombre de personnes se déclarant opposées aux idées défendues par le Front national est, lui, en hausse : il a augmenté de 3 points en un an avec 62 %.Le nombre de personnes interrogées qui estiment que le FN représente « un danger pour la démocratie » augmente également de quatre points, à 54 %, contre 38 % qui estiment le contraire (– 5 points). Un phénomène que l’on vérifie après chaque période électorale faste pour le FN : plus le parti engrange de succès, plus il fait peur puisque, pour ses opposants, la possibilité de le voir arriver aux affaires devient réelle. L’image de Marine Le Pen écornée. C’est sans doute le résultat de sa mauvaise séquence politique après les attentats du début d’année en France. Marine Le Pen est plus perçue comme « la représentante d’une extrême droite nationaliste et xénophobe » (47 %, + 4 points) que comme « la représentante d’une droite patriote et attachée aux valeurs traditionnelles » (41 %, – 5 points). La polémique autour de son absence lors du défilé à Paris a pu la renvoyer à une image sectaire. Elle parait ainsi moins capable qu’il y a un an de « rassembler au-delà de son camp », ou de « comprendre les problèmes des Français ». Les avis sont encore plus négatifs lorsque l’on demande si elle apparaît « sympathique et chaleureuse » : seulement 33 % des personnes interrogées partagent cet avis (– 7 points). La mise en examen de Frédéric Chatillon, l’un de ses proches, pour « faux et usage de faux », « escroquerie », « abus de biens sociaux » et « blanchiment d’abus de biens sociaux », semble aussi avoir des conséquences sur son image. Ainsi, seuls 34 % (– 3 points) des sondés la trouvent « honnête » et pensent qu’elle « inspire confiance », contre 57 % (+ 5 points) qui jugent que de telles expressions s’appliquent mal à la présidente du FN.Les fondamentaux du FN massivement rejetés. Ni la sortie de l’euro, ni la préférence nationale en matière d’emploi, deux piliers du projet frontiste, ne convainquent. Ainsi, 75 % des sondés pensent qu’il n’y a « pas de raison de faire de différence entre un Français et un étranger en situation régulière ». Ce chiffre est même en augmentation par rapport à l’an dernier.La sortie de l’euro continue également à rassembler contre elle. C’est la colonne vertébrale du programme économique du FN. Tout repose sur la sortie de la monnaie unique. Ce message, répété depuis près de cinq ans, ne fonctionne pas. Ainsi, sur l’ensemble des personnes interrogées, seules 25 % sont favorables à une telle mesure, 69 % d’entre elles y étant opposés. Cette thématique est loin de faire l’unanimité au sein des sympathisants frontistes : seuls 52 % y sont favorables alors que 43 % y sont opposés.Florian Philippot, le mal aimé. C’est un désaveu cinglant. Seulement 21 % des sympathisants du Front national souhaitent voir Florian Philippot « jouer un rôle important au cours des mois et des années à venir ». Sur l’ensemble des personnes interrogées, seules 7 % croient en lui. Il arrive loin derrière la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen (19 % pour l’ensemble des sondés ; 66 % pour les sympathisants FN) et Marine Le Pen (29 % parmi les personnes interrogées et 95 % chez les frontistes). Ces résultats confirment ce qu’il s’est passé fin novembre 2014, au moment du congrès frontiste, lors de l’élection au comité central. Mme Maréchal-Le Pen était arrivée en première position, devançant largement M. Philippot, arrivé quatrième.Une demande d’autorité. C’est sans doute la conséquence de la vague d’attentats qui a frappé la France, début janvier. Les Français plébiscitent les opinions autoritaires. Ils veulent ainsi donner « plus de pouvoir à la police » et estiment que « l’on ne défend pas assez les valeurs traditionnelles en France ». Même le rétablissement de la peine de mort connaît un regain de popularité, avec une hausse de 4 points (36 %). Ils sont aussi une écrasante majorité à vouloir la « déchéance de nationalité pour les djihadistes français binationaux » (73 %). Une majorité des sondés souhaitent en outre le retour du service militaire.Voir la vidéo : A quoi ressemble la France de "l'après-Charlie"Une plus grande tolérance à l’égard de l’Islam et de l’immigration. Autre conséquence de l’unité nationale après les attentats et de l’appel, unanime, à ne pas faire d’amalgames entre musulmans et terroristes : les Français sont plus tolérants. Ils sont de moins en moins à estimer qu’il y a « trop d’immigrés en France » (– 3 points) ou que « l’on accorde trop de droits à l’Islam et aux musulmans en France » (– 5 points). De même, le sentiment « de ne plus se sentir chez soi en France » est aussi en baisse cette année.Retrouver les résultats du sondage de janvier : Sécurité, politique, islam : comment réagissent les Français après les attentats ? Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2h9ecj"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2h9ecj", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Cela relève presque du rituel politique. Quelques heures après la double attaque terroriste perpétrée à Copenhague, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a lancé un nouvel appel aux juifs d'Europe, dimanche 15 février, afin qu'ils trouvent refuge dans son pays. « Nous disons aux juifs, à nos frères et à nos sœurs : Israël est votre maison, a déclaré le chef du gouvernement. Nous nous préparons et nous appelons à l'absorption d'une immigration massive d'Europe. » Le chef du gouvernement avait déjà lancé un tel appel après les attentats commis à Paris au début de janvier contre la rédaction de Charlie Hebdo et une supérette casher. Le gouvernement français avait exprimé son peu de goût pour la démarche. Dimanche, c'est le rabbin Jair Melchior, plus haute autorité dans la communauté danoise, qui a confié sa « déception » après les propos de M. Nétanyahou. « Si notre façon d'affronter la terreur est de nous enfuir quelque part, alors nous devrions tous partir sur une île déserte », a-t-il noté.Lorsqu'un acte antisémite d'envergure est commis dans le monde, il est habituel pour le gouvernement israélien d'exprimer sa solidarité, mais aussi sa volonté d'accueillir « à bras ouverts », comme l'a répété M. Nétanyahou dimanche, les nouveaux arrivants. Aujourd’hui, au-delà de ces formulations classiques, le gouvernement doit s'adapter, du point de vue administratif et financier, à une tendance lourde. Le nombre d’immigrants juifs en Israël a atteint en 2014 un chiffre record depuis dix ans, avec l’arrivée de 26 500 personnes, soit une hausse de 32 % par rapport à 2013, selon les autorités.ENCOURAGEMENT À L'IMMIGRATION DE JUIFS DE FRANCE, D'UKRAINE ET DE BELGIQUE« Il y a une perception largement partagée selon laquelle l'Europe est devenue plus dangereuse pour les juifs, explique au Monde le porte-parole de l'Agence juive, Yigal Palmor. Il y a plus d'attentats, d'incidents, de violences, d'insécurité, pour les juifs identifiables comme tels, notamment autour de leurs institutions, des écoles et des synagogues. » Après une année 2014 record, la France est devenue le premier pays dans le monde pour l'alyah (près de 7 000 départs). Les attentats commis contre Charlie Hebdo et l'épicerie Hyper Cacher risquent de provoquer un afflux de candidatures encore supérieur aux prévisions, qui étaient de 10 000 pour 2015. « On assiste à une augmentation dramatique des appels, des demandes d'informations, des inscriptions aux soirées organisées par l'Agence juive, souligne Yigal Palmor. Mais on ne saura que plus tard dans l'année si la barre des 15 000 sera franchie. On n'organise pas un départ en vingt-quatre heures. »Dimanche, le conseil des ministres a adopté un plan destiné à encourager l'immigration de juifs venant de France, d'Ukraine et de Belgique, trois pays stratégiques. La France et la Belgique, en raison des attentats antisémites récents qui y ont eu lieu, développant un sentiment d'insécurité et de mal-être chez certains citoyens de confession juive. L'Ukraine, parce que la guerre qui ravage la partie orientale du pays et la précarité économique poussent à l'alyah ceux qui ont des racines juives. Le plan interministériel, d'un montant de 40 millions d’euros, est un complément aux dispositifs existant déjà. Sa valeur est surtout symbolique, à un mois des élections législatives. Le plan vise à renforcer des programmes destinés aux juifs dans les pays sources, à densifier le réseau d'émissaires traitant les demandes, à améliorer l'orientation professionnelle des candidats à l'émigration.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.02.2015 à 17h00 • Mis à jour le13.02.2015 à 18h03 Gebran Bassil, ministre des affaires étrangères et des émigrés du LibanDimanche 11 janvier, j’ai défilé dans Paris, aux côtés d'autres responsables politiques français et étrangers ainsi que des millions d’anonymes, et j'ai été rassuré de constater que le peuple français sait encore faire la part des choses entre une religion éminemment respectable, l'Islam, et certains « fidèles » autoproclamés qui confondent la piété avec le crime.Face à cette terreur diffuse et désormais incontrôlable, c’est l’humanité entière qui est menacée. Ce sont les individus de toutes les croyances qui sont visés. Ce sont les valeurs et les principes que nous avons en partage qui sont attaqués. C'est notre communauté de civilisation qui risque de trembler sur ses bases. Ensemble, nous sommes confrontés aux défis d’une déferlante terroriste, qui frappe partout : En même temps que le terrorisme international s'attaquait à la France, il poursuivait sa besogne de déstabilisation du Moyen Orient en y commettant des atrocités indescriptibles.Qui mieux que le Liban peut comprendre la France en ces moments difficiles ? Les relations historiques et privilégiées entre nos deux pays nous poussent à renforcer toujours davantage notre coopération. La diplomatie française, pour sa part, mesure bien l'ampleur des défis existentiels auxquels le Liban est confronté et n'hésite jamais à nous soutenir dans les moments d'adversité. De notre côté, forts de notre expérience, aux premières loges de la lutte contre le terrorisme et contre les bourreaux de Daech, nous n’hésitons pas à alerter la France ainsi que les pays amis et alliés aux dangers qui les guettent. La preuve a-t-elle encore besoin d'être faite, que Daech et ses épigones ne sont pas des organisations terroristes comme les autres et qu'elles constituent désormais une menace planétaire.ViolencesCes dernières années le Moyen Orient connait une exacerbation rapide et simultanée d'une multitude de crises inédites et violentes qui se nourrissent les unes des autres et menacent d'échapper à tout contrôle. Il est donc impératif pour les pays amis et influents d’accourir au chevet de notre région, devenue l'épicentre de ce terrorisme internationalisé et globalisé, avec des grilles de lecture différentes et des méthodes politiques et diplomatiques nouvelles. Les crises au Moyen Orient sont légion, mais on peut en énumérer les principales :- La montée, très préoccupante, des extrémismes et du fanatisme religieux qui menace de reléguer aux oubliettes de l'histoire l'extraordinaire et féconde diversité ethnique et religieuse du Moyen Orient.- Des organisations terroristes tentaculaires mettent à profit des capacités militaires et financières énormes afin de bouleverser de fond en comble la donne historico- politique de la région. Nous avons été parmi les premiers à appeler à la mise au pas définitive de Daech et d’Al Nosra. Nous nous sommes bien démenés pour attirer l’attention de la Cour Pénale Internationale sur la nature des crimes commis par ces organisations afin que la justice internationale puisse agir et sauvegarder sa crédibilité.- Une compétition géopolitique acharnée entre les grands acteurs régionaux, particulièrement déstabilisante car elle n'hésite pas à tirer profit et à instrumentaliser les mouvements de contestation politique qui surgissent ici ou là, contre certains des gouvernements en place.- L'absence d'un véritable développement durable et l'inexistence de perspectives économiques prometteuses sont aussi des facteurs déstabilisants qui poussent les populations les plus vulnérables de la rive sud de la méditerranée à s'embarquer clandestinement vers le nord avec des aspirations et des rêves que la dure réalité transforme en cauchemars.- Quant à cet infortuné processus de paix israélo-palestinien, pris entre le marteau de l'apathie internationale et l'enclume de l'intransigeance des dirigeants israéliens sectaires et belliqueux, il n'est plus que l'ombre de lui-même. L’injustice contre le peuple Palestinien ne peut que continuer à générer de la violence.A cela s’ajoute la crise humanitaire sans précédent, occasionnée par la présence de plus d'un million et demi de ressortissants Syriens sur notre territoire. Le Liban est particulièrement frappé par cette crise que nous avons tenu à gérer, de l’avis de tous, en privilégiant les impératifs humanitaires ; mais aujourd'hui nous nous retrouvons bien au- delà de notre seuil de tolérance. Nous n'avons plus les moyens d’assumer notre générosité proverbiale. Nous forcer à persévérer dans cette voie serait calamiteux à tous points de vue. Nous ne pouvons plus tolérer la dilution démographique de la population libanaise. Nous ne pouvons pas assister à l'effacement de nos frontières sans réagir. Nous comptons beaucoup sur la France pour nous aider à surmonter cette crise qui menace à la fois notre identité et notre existence. Tolérance et acceptation de l'autre sont des valeurs chères à nos cœurs.Mais ceux qui se focalisent sur elles en faisant fi de la situation globale, prennent la proie pour l'ombre. Car peut-on parler encore de tolérance, quand l'Etat s'étiole et s'effilochent les institutions censées la garantir et la protéger ? Peut-on imaginer une société viable qui ne serait constituée que de différences, et qui pourrait se passer d'un socle de valeurs communes qui permettrait à ses différences de dialoguer entre elles et de se tolérer Nous souhaitons que nos spécificités soient respectées. Il est grand temps que le reste du monde comprenne qu'il n'est pas du tout facile d'être un pays comme le Liban pluraliste et tolérant, dans le Moyen Orient actuel. Il est difficile de conserver notre souveraineté face aux ingérences et aux tentatives de déstabilisation et de maintenir une société viable et une économie saine quand les réfugiés et déplacés constituent un tiers de notre population. Comment sauvegarder l'intégrité de notre pays alors que, profitant du chaos qui règne dans la région, les organisations terroristes mènent une guerre d'usure contre nos forces armées et cherchent à monter une partie de la population contre l'autre ?Comment, enfin, vivre en paix et en sécurité alors qu’Israël continue d'occuper une partie de notre territoire, de violer notre souveraineté et de nous menacer d'attaques militaires Même balloté par des vents contraires, le Liban tient bon. Il demeure une source de rêves et d’espoirs et un modèle de tolérance. En harmonie avec nos spécificités, nous avons choisi d’axer notre action politique sur trois priorités fondamentales :La préservation du pluralisme et de la tolérance qui caractérisent le Liban,La préservation de notre souveraineté et de notre intégrité territoriale,La protection de notre modèle socio-économique menacé de délitement du fait des répercussions de la crise syrienne. Le Liban est un pays indispensable au Moyen Orient. Le monde aurait beaucoup perdu si, un jour, le Liban tel que nous le connaissons, n'était plus qu'un « agréable souvenir ». 13.02.2015 à 14h54 • Mis à jour le14.02.2015 à 16h36 Le projet de la loi « pour la croissance et l’activité », dite loi Macron, est débattu en séance publique à l’Assemblée nationale depuis le 26 janvier. A partir de vendredi 13 février, ce sont les dispositions parmi les plus conflictuelles du texte — le « titre III » du projet de loi —, relatives au travail, qui doivent être discutées par les députés. Les discussions sont susceptibles de se poursuivre jusqu’à lundi.Dans ce volet figurent les mesures relatives au travail dominical qui sont vivement critiquées par l’aile gauche du Parti socialiste. Y sont également insérés des articles sujets à controverse sur le fonctionnement des conseils de prud’hommes, les plans sociaux et les infractions commises à l’encontre des instances représentant le personnel dans une entreprise.Loi Macron : les frondeurs entrent en scèneEn attendant que les députés arrivent au bout de ce texte, voici les principaux points adoptés lors des trois premières semaines de débat.27 janvier : libéralisation des lignes de carAprès quelques retouches, les mesures pour la libéralisation du transport en autocar longue distance sont votées. Le débat se concentre sur la potentielle nouvelle concurrence que les cars opposeraient au transport ferroviaire, notamment aux TER. Aux questions soulevées aussi bien par le Front de gauche que par la droite, Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, a répondu que l’ouverture à la concurrence de lignes d’autocar interurbaines régulières était « meilleure pour le maillage territorial » des transports, et pas antiécologique, car les véhicules sont de moins en moins polluants.Libéralisation de l’autocar longue distance : quel impact sur le système ferroviaire ?29 janvier : haro sur le « secret des affaires »Face à la mobilisation de la presse, l’exécutif a renoncé à légiférer dans l’immédiat sur le « secret des affaires ». Cet outil juridique devait permettre aux entreprises françaises de mieux faire face à l’espionnage industriel, mais risquait de restreindre la liberté de la presse et celle des lanceurs d’alerte. Toutefois, le gouvernement et les députés ont déjà une autre solution en tête. Il s’agirait de réunir dans un même texte de loi le secret des affaires et le secret des sources, un sujet sur lequel le candidat Hollande avait promis de légiférer durant la campagne présidentielle de 2012.Secret des affaires : informer n’est pas un délit !30 janvier : réforme du permis de conduireLes députés ont adopté les dispositions visant à faciliter l’accès à l’examen du permis de conduire. Objectif majeur : réduire à quarante-cinq jours le délai maximal entre deux présentations à l’examen pratique. Pour ce faire, il est prévu de pouvoir mobiliser des fonctionnaires ou des contractuels afin qu’ils fassent passer l’examen dans les zones tendues, ou encore d’inscrire dans la loi un « droit à l’examen ». Pour faire baisser les coûts, le nombre minimal d’heures de formation pratique (vingt aujourd’hui) est supprimé. Les auto-écoles ne pourront également plus facturer de frais de présentation à l’examen.> Lire : Pourquoi les patrons d’auto-écoles protestent contre la loi Macron4 février : de nouvelles règles pour les notairesLe projet de loi prévoit que l’installation des notaires sera libre dans les zones où la création de nouveaux offices est utile pour « renforcer la proximité ou l’offre de services ». L’installation devra toutefois être agréée par la ministre de la justice dans les zones où elle pourrait trop concurrencer les offices existants. Les députés ont entériné aussi une limite d’âge à l’exercice de la profession (70 ans). Face aux critiques, le ministre de l’économie avait retiré de son projet le dispositif dit du « corridor tarifaire », qui proposait d’instaurer un prix plancher et un prix plafond pour les actes notariés.Macron fait son mea culpa sur la rémunération des notaires6 février : pour le logement intermédiaireLes députés ont voté en faveur du développement du logement locatif intermédiaire pour les classes moyennes. Plusieurs députés du Front de gauche et du PS y voient un frein à la construction de logements sociaux. L’article 24 de la loi Macron offre ainsi, dans le cas de programmes comportant des logements intermédiaires, la possibilité d’augmenter le nombre de mètres carrés constructibles sur un terrain donné.6 février : des ordonnances pour l’environnementL’Assemblée a autorisé le gouvernement à légiférer par ordonnances pour modifier le droit de l’environnement et de l’urbanisme, malgré l’opposition des écologistes, du Front de gauche et de socialistes « frondeurs ». « Nous ne sommes pas contre la simplification, mais inquiets qu’on le fasse par ordonnances », expliquait alors l’écologiste Denis Baupin. Le socialiste frondeur Pascal Cherki s’est dit « choqué par la manière procédurale dont on traite les représentants du peuple ». Le Conseil national de la transition écologique sera associé à l’élaboration des ordonnances. M. Macron s’est engagé à ce que le gouvernement rende régulièrement compte de l’état d’avancement de l’élaboration des ordonnances à la commission parlementaire du développement durable.11 février : l’épargne salariale simplifiéeDans l’attente d’une véritable réforme de l’épargne salariale, le projet de loi Macron contient quelques mesures relatives à l’épargne salariale, adoptées en première lecture. Pour l’essentiel, il s’agit de dispositions qui visent à simplifier et à harmoniser les dispositifs en vigueur et à renforcer l’attractivité du plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco).Lire aussi : Les principales mesures de la loi Macron en faveur de l’épargne salariale13 février : des « zones touristiques internationales » crééesLes députés ont voté la création de « zones touristiques internationales » (ZTI), où les commerces pourront ouvrir tous les dimanches et les soirs jusqu’à minuit. Ces ZTI se trouvent principalement à Paris : les Champs-Elysées et l’avenue Montaigne, la place Vendôme, une partie de la rue Saint-Honoré, une partie du quartier Saint-Germain, ou encore le boulevard Haussmann. Seront concernés également des quartiers de Nice, Cannes et Deauville. Le travail le dimanche et en soirée dans ces zones se fera sur la base du volontariat et donnera lieu à des compensations, décidées par accord de branche, d’entreprise ou territorial. Un amendement de la députée socialiste de Paris Sandrine Mazetier, soutenu par des élus frondeurs, a été rejeté : souhaité par la maire de Paris, Anne Hidalgo, il visait à confier aux maires, et non au gouvernement, la délimitation de ces zones.14 février : les commerces autorisés à ouvrir jusqu’à 12 dimanches par anC’est l’un des points les plus controversés du projet de loi Macron : les députés ont adopté samedi l’article 80 du texte, qui prévoit que le nombre possible d'ouvertures dominicales des commerces passe de 5 à 12 par an. Ces dimanches travaillés devront être payés double. 03.02.2015 à 18h09 • Mis à jour le03.02.2015 à 18h31 | Samuel Laurent et Maxime Vaudano  L'UMP n'en finit pas d'enchaîner les contorsions pour se positionner dans le duel qui opposera dimanche prochain dans le Doubs les candidats du PS et du FN, le parti de droite ayant été éliminé dès le premier tour de cette législative partielle. Après quarante-huit heures de tergiversations, son président Nicolas Sarkozy a finalement refusé de donner une consigne de vote aux électeurs de l'UMP, tout en appelant de ses vœux une défaite du FN. Une position ambiguë qui traduit l'hésitation de la formation de droite, coincée depuis une vingtaine d'années entre le « front républicain » et la tentation de faire battre le PS.Lire également l'éclairage : Comment est-on passé du « front républicain » au « ni-ni » ?Naissance et mort du « cordon sanitaire »L'UMP n'a pas toujours instauré de « cordon sanitaire » autour du FN : à l'époque du RPR, il y a eu plusieurs approches. Comme le rappelait Le Lab d'Europe 1, en 1990, Alain Juppé refusait toute idée de « Front républicain » :  « Nous n'avons rien de commun avec le Front national et nous n'avons pas du tout l'intention de faire la courte échelle au Parti socialiste », expliquait-il, tout en excluant Alain Carignon qui appelait à un barrage républicain face au FN. Aujourd'hui, le maire de Bordeaux est l'un des principaux partisans du vote PS pour barrer la route aux candidats frontistes.Le tournant a eu lieu lors des régionales de 1998. Alors dans l'opposition, le RPR de Jacques Chirac fait le choix d'exclure les présidents de région élus grâce aux voix du FN.Depuis cette date, et jusqu'à la deuxième moitié du mandat de Nicolas Sarkozy, la formation de la droite républicaine, devenue UMP en 2002, respectera cette position : pas d'alliance avec le FN, et un appel au « barrage républicain », donc à voter PS face au FN. Ce fut ainsi le cas à Hénin-Beaumont lors de la municipale partielle de 2009, où Nicolas Sarkozy a appelé à voter « pour un candidat républicain » afin d'éviter la prise de la mairie par l'extrême droite – effectuant au passage un léger glissement par rapport à la notion de « front républicain », pour éviter toute assimilation avec le concept d'« UMPS » relayé par le Front national.Et Sarkozy inventa le « ni-ni »Après un flottement, Nicolas Sarkozy formalise une nouvelle doctrine à l'occasion des cantonales de 2011 : en cas de duel FN-PS, l'UMP n'appellera à voter « ni pour l'un ni pour l'autre ». C'est le début du « ni-ni », qui correspond à un glissement des préférences des sympathisants de droite, de moins en moins enclins à préférer le PS au FN.Dès 2010, un sondage Ifop avait montré que 32 % des sympathisants UMP seraient favorables à une alliance avec le FN lors des élections locales. Dès lors, le chiffre ne va faire que grimper. En avril 2012, les électeurs de Nicolas Sarkozy sont, selon une enquête OpinionWay, 64% à se dire favorables à une alliance UMP-FN aux législatives en échange du soutien de Marine Le Pen à Nicolas Sarkozy.Poursuivant dans cette logique, l'UMP de Jean-François Copé exclut donc lors des législatives de 2012 tout désistement en faveur du PS, toute alliance avec le FN, et prône le « ni-ni » en cas de duel PS-FN. Pour justifier cette stratégie, le parti de droite met dos à dos le Front national et le Front de gauche, arguant ne pouvoir voter pour un candidat PS allié avec le mouvement « extrême » de Jean-Luc Mélenchon.Une position suivie par la plupart des candidats UMP, à l'exception de Roland Chassain, qui se désiste du second tour dans les Bouches-du-Rhône pour faire gagner la candidate FN contre le socialiste Michel Vauzelle.C'est à peu près sur la même ligne que campe aujourd'hui Nicolas Sarkozy, redevenu président de l'UMP à l'automne. Mardi 3 février, il s'est refusé à donner une consigne de vote, au nom du libre arbitre des électeurs… tout en appelant à faire battre le FN. Une position très ambiguë, peut-être destinée à contenter les 67 % de sympathisants de l'UMP qui sont favorables à la posture du « ni-ni », selon un récent sondage Ifop/LCI/Le Figaro.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; } .graphe{ float:left; height:350px; width:100%; } .small_container{ width:50%; float:left; }Quelle position devrait adopter l'UMP dans le Doubs ?Sympathisants UMPEnsemble des Français$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422960038797 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "pie" },colors:["#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#0386c3","#FFc832","#ff3232"],credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:true, distance: -25, style:{ fontWeight:'bold', fontSize: '1.2em', color:'#fff' }, formatter:function(){ return this.y+" %"; 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Le Sénat doit examiner, mercredi 4 février, la proposition de loi de la sénatrice écologiste Esther Benbassa visant à permettre un usage « contrôlé » du cannabis. Elle prévoit d’autoriser la « vente au détail » de « produits » à base de cannabis via un réseau de débitants agréés, comme l’est aujourd’hui le tabac. Le texte maintient en revanche toute une série d’interdits, comme la vente aux mineurs, l’usage dans les lieux publics et toute forme de publicité. Des sanctions seraient prévues pour toute personne vendant du cannabis sans être débitant.Le texte est, selon Mme Benbassa, « le premier à arriver au Parlement » sur cette question. Mais la sénatrice ne se fait pas d’illusion sur son sort, il devrait être rejeté en l’absence de majorité sur le sujet. Elle estime néanmoins que sa proposition de loi s’inscrit dans un « processus de sensibilisation » plus général, la voyant comme une « étape ». Et au vu de la multiplication des initiatives en France et des décisions prises à l’étranger – notamment aux Etats-Unis où la vente et la consommation sont autorisées dans les Etats Colorado et de Washington –, la sénatrice du Val-de-Marne en est convaincue : « Il y a tous les signes d’adoucissement sur cette question, ça va bouger. »« Ce texte pose de bonnes questions »La proposition de loi de Mme Benbassa n’avait pas été adoptée par la commission des affaires sociales du Sénat, lors de son examen le 28 janvier. Mais la sénatrice EELV fait valoir que les groupes PS et UDI « n’ont pas voté contre, mais se sont abstenus ». « Ce texte pose de bonnes questions », avait ainsi jugé Gérard Roche, sénateur UDI de la Haute-Loire, pour justifier son abstention. « Je ne pense pas qu’il faille mettre fin à l’interdit mais il faut sans doute voir comment réguler le système », avait pour sa part déclaré Catherine Génisson (PS, Pas-de-Calais), qui s’était elle aussi abstenue. Tout comme Jean-Pierre Godefroy (PS, Manche), qui avait estimé que « le débat doit être ouvert ».En décembre 2014, une étude du groupe de réflexion Terra Nova avait montré qu’une régulation par les prix dans le cadre d’une légalisation du cannabis, serait plus efficace pour limiter la consommation que la répression. « Et Terra Nova, c’est le think thank quasi officiel du parti socialiste ! », analyse Mme Benbassa. Un mois plus tôt, un député UMP et une députée PS, à la tête du Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC), s’étaient entendus sur leur souhait de voir le délit d’usage de cannabis être transformé en une contravention de troisième catégorie.Cannabis : une contravention pour les consommateurs ?« Le prohibitionnisme ne marche pas, ayons le courage d’être pragmatiques », assure l’élue EELV. « Nous avons un arsenal juridique illisible et nous caracolons en tête des pays consommateurs de cannabis. Il est temps de parler librement », ajoute-t-elle.« Le vrai laxisme, c’est le statu quo »En 2011, l’ancien ministre de l’intérieur socialiste Daniel Vaillant s’était déclaré partisan d’une « légalisation sous contrôle » du cannabis afin de « sortir de l’hypocrisie ». « La consommation n’est certes pas une conduite à suivre, mais le vrai laxisme, c’est le statu quo », avait-il expliqué dans un entretien au Monde. Des termes aujourd’hui repris par Mme Benbassa, pour qui « le laxisme, c’est de ne pas voir les choses et d’abandonner tout débat ».En juillet 2012, l’entourage de Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, avait affiché sa « fermeté sur la question des interdits », tout en assurant qu’il n’était pas « fermé au débat ». Au cours de la campagne présidentielle, François Hollande avait pour sa part clairement affirmé la « nécessité de l’interdit ».François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Piquard et Alexis Delcambre L’année 2015 sera, pour le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), celle d’un choix lourd : il doit en effet désigner le président de France Télévisions, entre le 22 avril et le 22 mai.Mais avant ces dates, le CSA affronte un dilemme, sur la procédure à suivre pour choisir ce président - ou cette présidente. Comment rendre le processus plus confidentiel, afin d’attirer les meilleurs candidats, sans pour autant le rendre opaque ?Des pistes sont envisagées, dont celle de ne pas publier le nom des candidats qui seront retenus pour être auditionnés. Autre point : que faire en cas d’égalité des votes, le Conseil comptant désormais huit membres, contre neuf lors de la procédure pour Radio France. Les différentes options sont désormais entre les mains des « sages » et le Conseil doit trancher, mercredi 4 février, cette question épineuse.Rassurer les candidats du privéDans ses vœux du 27 janvier, le président du CSA, Olivier Schrameck, a fait une discrète allusion à cette « procédure que nous aurons collectivement à adopter, compte tenu de l’expérience de la désignation du président de Radio France ». En clair, c’est une référence à un problème récurrent, ravivé à l’occasion de la procédure qui couronna finalement Mathieu Gallet, en 2014 : l’absence de candidats venus du secteur privé.Les profils des candidats à Radio France étaient presque tous issus de la sphère publique et n’occupant pas de poste équivalent dans des médias de taille comparable. Dans le cas de France Télévisions, ce débat est rallumé, notamment depuis que des rumeurs de presse ont évoqué des candidats potentiels issus de grands groupes privés (Christopher Baldelli de RTL, Rodolphe Belmer de Canal+ ou encore Denis Olivennes de Lagardère active), non confirmées.Pour attirer ce type de profil - si telle était l’intention du CSA -, il faudrait pouvoir leur assurer qu’ils ne courent pas le risque de perdre leur emploi actuel dans l’hypothèse où leur candidature, une fois publique, n’aboutirait pas. Le cas d’Alexandre Bompard, qui avait dû quitter Europe 1 après avoir été sollicité pour présider France Télévisions en 2010, reste dans les mémoires.Certains au CSA se demandent donc s’il n’est pas possible d’assurer aux candidats une plus grande confidentialité. Les solutions sont loin d’être évidentes, car la procédure est strictement encadrée par différents textes légaux. Ainsi, l’idée de mandater un membre du collège - son président ou un autre - pour présélectionner des candidats, un temps évoquée, ne tient pas. Elle se heurte notamment au principe de collégialité des décisions - sans parler de l’attachement des conseillers à leurs prérogatives. « Cela ne pourra pas de faire en petit comité dans un coin », prévient l’un d’eux.Prévenir les fuitesUne piste semble toutefois envisagée : celle de ne pas publier la « shortlist » des candidats qui auront été retenus pour être auditionnés par le collège. Lors de la sélection du président de Radio France, six profils avaient été retenus et leurs noms dévoilés par le CSA.Un autre levier intéresse au sein du CSA : le calendrier. Plus celui-ci est resserré, plus sera limité le risque de fuites dans la presse, pense-t-on.Ces options rencontrent toutefois encore des obstacles. D’abord, certains peuvent rétorquer que limiter la transparence sur le nom des candidats peut alimenter le soupçon de partialité sur une nomination très sensible. Ou celui d’une décision partisane, les patrons de l’audiovisuel public ayant été un temps choisis par le président de la République lui-même.À l’inverse, le choix de ne pas diffuser les noms retenus par le CSA pour audition peut sembler vain. « Dans tous les cas, le CSA ne pourra jamais garantir à un cadre de l’audiovisuel privé une confidentialité totale, tout simplement parce que la décision est collégiale », estime l’un d’eux.Le président Schrameck a plusieurs fois insisté sur l’importance de prévenir les fuites dans la presse. Si cette insistance a globalement porté ses fruits, elle n’a pas empêché un incident majeur, en novembre 2014, avec la publication dans la presse d’une version intermédiaire du bilan quadriennal de France Télévisions.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Nous sommes tous attachés à notre modèle social. Il nous accompagne dans les aléas de la vie (maladie, vieillesse, chômage, exclusion…). Il est un élément central de notre cohésion sociale. Face aux difficultés liées à son financement et aux évolutions des risques sociaux, ce modèle, tel que nous le connaissons, s’adapte. Aux côtés des acteurs institutionnels (Etat, collectivités locales, syndicats), les entrepreneurs sociaux sont au cœur de cette évolution. Ils développent des produits et services pour répondre aux grandes problématiques auxquelles nous sommes confrontés.L’extraordinaire mobilisation citoyenne qui a suivi les attentats du mois de janvier a rappelé l’attachement de la société française, aux principes et aux valeurs de la République. Or, comme l’a rappelé le premier ministre, Manuel Valls, lors de ses vœux à la presse (www.lemonde.fr/banlieues/article/2015/01/26/manuel-valls-l-apartheid-et-les-banlieues_4563754_1653530.html?xtmc=apartheid&xtcr=2), ces événements obligent à s’interroger sur les dysfonctionnements pouvant engendrer la frustration, le repli sur soi, voire la radicalisation.Parmi eux, l’isolement d’une partie de la société, en particulier des jeunes issus des zones urbaines sensibles (ZUS), et les discriminations à l’emploi dont, souvent, ils font l’objet. Quel avenir peut -on espérer quand le travail devient quasi inaccessible ?Promotion de la diversitéDepuis des années, les chiffres sur l’emploi dans les quartiers populaires sont alarmants et le chômage frôle les 50 % quand ils cumulent certains critères : enclavement géographique, pauvreté, population immigrée ou issue de l’immigration… Pourtant, ces quartiers, où de nombreux jeunes poursuivent avec succès leurs études supérieures (bac + 2 à bac + 5 et au-delà), sont de véritables réservoirs de talents non reconnus.C’est pour les accompagner qu’a été créé en 2007 Mozaïk RH, un cabinet de recrutement et de conseil en ressources humaines, spécialisé dans la promotion de la diversité et qui promeut l’égalité des chances.Structuré autour d’un concept d’entrepreneuriat social et d’un modèle de financement hybride, Mozaïk RH développe des méthodes innovantes, comme le CV vidéo, et des actions de terrain pour valoriser les aptitudes et le potentiel de candidats susceptibles d’être discriminés. Et bien évidemment, il leur ouvre in fine la porte de nombreuses entreprises… Selon Estelle Barthélémy, directrice générale adjointe de Mozaïk RH, le nœud du problème réside dans une méconnaissance réciproque entre les employeurs et des candidats moins visibles et souvent moins bien informés lors de leur orientation.3 000 points de contact dans les quartiersLa méthode innovante développée par cette entreprise sociale réside dans le fait de travailler des deux côtés : à la fois en accompagnant les jeunes diplômés des quartiers, mais aussi en sensibilisant les entreprises au recrutement et au potentiel de ces candidats. Mozaïk RH effectue notamment des missions de conseil auprès des équipes de ressources humaines au sein de grands groupes, mais aussi auprès de différents partenaires locaux, prescripteurs en matière d’emploi dans les territoires.Pour favoriser la rencontre entre les besoins de recrutement des entreprises et les jeunes diplômés des quartiers populaires, le cabinet s’appuie sur de nombreux partenariats stratégiques avec les entreprises (SNCF, SFR, etc.), des initiatives comme le club de femmes Mozaïk ELLES, dont l’ambassade des États-Unis en France est partenaire, ou encore des programmes comme PasserElles, un programme destiné aux jeunes femmes diplômées de la diversité.Et ça marche ! Grâce à ses solutions innovantes qui conjuguent utilité sociale et efficacité économique, Mozaïk RH offre une alternative efficace aux recruteurs et aux jeunes diplômés des quartiers populaires. En six ans, le cabinet a déjà réalisé 10 000 entretiens et placé plus de 2 500 candidats dans des emplois qualifiés, des stages de fin d’études et en alternance.En 2013, il a notamment permis à plus de 450 candidats en situation de handicap et à 200 jeunes femmes diplômées issues de la diversité de trouver un emploi. Avec plus de 3 000 points de contact dans les quartiers, Mozaïk RH opère désormais à l’échelle nationale et prévoit de créer, avec le soutien des pouvoirs publics, dix agences qui relieront des quartiers populaires et des bassins d’emplois sur tout le territoire national. La diversité est une vraie richesse pour les entreprises et Mozaïk RH est sans nul doute une entreprise citoyenne qui porte au cœur l’idéal républicain.Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation) Jean-Baptiste Chastand C’est un petit amendement, en apparence très technique, mais qui cache de profondes et importantes divergences politiques et institutionnelles. Le Sénat a ajouté le 15 janvier, contre l’avis du gouvernement, mais avec l’abstention de l’ensemble des sénateurs socialistes, un discret article au projet de loi sur les compétences des collectivités territoriales prévoyant de renforcer le pouvoir des régions sur l’emploi. Cet article assure que « la région coordonne, sur son territoire, les actions des intervenants du service public de l’emploi » et donne la présidence des tout nouveaux comités régionaux de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle (Crefop) aux seuls présidents de région.Sur le papier, cela peut sembler bénin, mais cette éventualité fait hurler les défenseurs d’une politique de l’emploi nationale. Derrière cet article se cache en effet une bataille d’ampleur avec l’Association des régions de France (ARF) qui compte faire de ces Crefop son tremplin pour reprendre à l’Etat la politique de l’emploi. Une politique aujourd’hui gérée quasi exclusivement depuis Paris, avec pour bras armé Pôle emploi. Dans cette bataille, le gouvernement a finalement choisi le camp des centralisateurs. Il ne veut entendre parler que d’une « coprésidence » des Crefop avec le préfet et refuse tout transfert de compétence.« Les régions ont déjà le développement économique, l’apprentissage, l’orientation, il est logique d’aller jusqu’au bout de la chaîne et de leur confier l’emploi », proteste René-Paul Savary, le sénateur UMP qui a défendu cet article, ouvertement soutenu par plusieurs responsables socialistes. Alain Rousset, le président socialiste de l’ARF, a ainsi demandé dans une tribune publiée le 12 décembre 2014 dans Les Echos, que les régions soient reconnues comme les « autorités organisatrices pour assurer la coordination des acteurs, organiser le maillage territorial et la répartition des moyens (…), mettre en place une véritable politique de prospection des entreprises et enfin cibler les publics prioritaires en fonction des caractéristiques du territoire ». Certains vont même jusqu’à souhaiter que Pôle emploi soit placé sous la tutelle des régions.Inefficace« Il n’en est pas question », assure-t-on dans l’entourage de François Rebsamen, le ministre du travail et de l’emploi, qui s’est juré de tout faire pour retirer cet article du texte. Le directeur de Pôle emploi, Jean Bassères, est sur la même ligne. « En matière d’accompagnement des demandeurs d’emploi, l’intervention de la région n’apporterait rien », a-t-il expliqué devant les sénateurs, le 10 décembre. Syndicats et patronat, qui gèrent, via l’Unedic, les deux tiers du budget de Pôle emploi sont tout aussi contre. « Une régionalisation n’offrirait aucune garantie d’équité en matière d’offres de services proposées sur les territoires », ont-ils assuré, dans une déclaration quasi unanime, le 16 décembre. Pour eux, il semble difficile de retirer à l’Etat le pouvoir de répondre à la principale préoccupation des Français, surtout dans un contexte de chômage de masse.De l’autre côté, les partisans de la régionalisation rétorquent que les inégalités territoriales existent déjà, les moyens de Pôle emploi étant répartis imparfaitement selon les agences. Qu’il est nécessaire de faire travailler davantage l’organisme avec les entreprises de leur bassin pour résorber les stocks d’emplois non pourvus. Et que l’action de Pôle emploi est globalement inefficace, faute de travail en commun avec les - trop nombreux - organismes gérant l’emploi, comme les missions locales (pour les jeunes), les Cap emploi (pour les handicapés), les PLIE (pour les personnes éloignées du marché du travail). Le système « à bout de souffle », « illisible », est même en partie responsable du chômage endémique en France, estime carrément M. Rousset. Il est surtout l’archétype des défauts de la décentralisation française, où chaque échelon veut intervenir sur ce domaine, avec son institution propre.PrérogativeEntre ces deux camps, le gouvernement a été des plus confus. Après s’être déclaré le 28 octobre « favorable (…) à l’expérimentation en matière d’accompagnement vers l’emploi », Manuel Valls a finalement expliqué le 15 décembre que « l’emploi doit rester la prérogative de l’Etat ». Le secrétaire d’Etat à la réforme territoriale André Vallini avait pourtant déclaré quelques jours auparavant qu’il pourrait y avoir « à titre expérimental » des mises à disposition de personnels de Pôle emploi. Thierry Mandon, le secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat, voyait lui carrément un Pôle emploi par région. Dans ce schéma, seules les règles d’indemnisation des chômeurs et la politique de contrats aidés auraient encore été décidées à Paris. Mais la ligne étatiste, défendue notamment par le ministre des finances Michel Sapin et François Rebsamen, semble, pour l’instant, l’avoir emporté. Pour tenter de la contourner, les députés socialistes ont fait voter en commission des affaires sociales lundi 2 février un amendement médian, prévoyant que les régions puissent coordonner l’action de toutes les institutions chargées de l’emploi, mais en excluant Pôle emploi. « Ce n’est même pas sur que le gouvernement y soit favorable », estime toutefois sa rapporteure, la députée PS Monique Iborra.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.02.2015 à 14h56 Le directeur de la publication de l'hebdomadaire Valeurs actuelles, Yves de Kerdrel, a été condamné mardi 3 février à 2 000 euros d'amende pour provocation à la discrimination envers les musulmans, pour sa « une » du 22 septembre 2013 représentant une Marianne voilée à côté du titre « Naturalisés l'invasion qu'on nous cache ».Le tribunal correctionnel de Paris a en outre ordonné la publication d'un communiqué judiciaire en page de sommaire du journal. Yves de Kerdrel a également été condamné à verser 1 euro de dommages et intérêts à l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), qui avait saisi la justice, la même somme à SOS Racisme, et 500 euros de dommages et intérêts à la Maison des potes, ainsi qu'à la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).Le parquet avait requis une amende de 5 000 euros.« AMALGAMES ET RACCOURCIS »Cette couverture « joue avec les amalgames et les raccourcis », exhorte « à la haine », avait estimé dans son réquisitoire la procureure Solène Gouverneyre, pour qui le terme d'« invasion » « incite en lui-même au rejet par sa connotation agressive ». L'avocat de l'UEJF, Me Stéphane Lilti, avait quant à lui dénoncé l'« extrême violence » de cette « une » qui vise « l'ensemble des musulmans ».A la barre, Yves de Kerdrel s'était défendu de toute volonté de stigmatiser, soutenant que le journal aurait pu utiliser « une Marianne aux yeux bridés, peu importe ». Pour lui, ces poursuites contre le journal témoignent d'une « régression du débat intellectuel », « ce qui pouvait être dit il y a vingt-cinq ans ne peut plus être dit aujourd'hui ».Lire (édition abonnés) : La France de « Valeurs actuelles »Yves de Kerdrel a également été poursuivi pour la publication d'un dossier intitulé « Roms, l'overdose », paru à la fin d'août 2013. Dans cette affaire, le jugement est attendu le 5 mars. Michel Noblecourt Tours, envoyé spécial« Maintenant, il faut cogner très fort. » C’est devant une salle peu attentive que Serge Gentili, un militant FO d’Aéroports de Paris, a recouru à des accents révolutionnaires lors du 23e congrès de Force ouvrière. « Il faut que notre confédération se radicalise contre le capitalisme, a-t-il lancé aux 2 500 délégués réunis à Tours, lundi 2 février. Il faut rompre avec un faux dialogue social qui est une mascarade. »Avant lui, d’autres délégués d’extrême gauche ont réclamé une grève interprofessionnelle pour « bloquer l’austérité ». Le secrétaire général, Jean-Claude Mailly, s’était pourtant montré plus prudent en présentant son rapport d’activité. Tout en évoquant la « réalité quotidienne » de la lutte des classes et en jugeant « nécessaire et indispensable » le combat « pour l’émancipation des salariés de toute forme d’exploitation, d’oppression, d’aliénation » – un langage propre à séduire sa minorité trotskiste –, il a évoqué la préparation d’une journée de grève interprofessionnelle. Mais, a-t-il ajouté, « il ne suffit pas de claquer des doigts pour imposer le rapport de forces ».Silence religieuxLoin d’avoir la fougue oratoire de son prédécesseur et mentor, Marc Blondel (1989-2004), le secrétaire général de FO s’est livré à un discours d’une heure vingt, lu mot à mot d’une voix monocorde, sans effets de manches, et qui a été écouté dans un silence religieux. Sur le thème de la résistance à l’austérité, M. Mailly a repris des propos énoncés maintes fois. Faisant allusion aux récents « attentats terroristes », il a proclamé qu’« on ne restaure pas le pacte social et républicain en détricotant les droits sociaux. Marquer son attachement aux valeurs républicaines devrait au contraire conduire les plus hautes autorités de l’Etat à revoir leur politique économique et sociale en la passant au scanner des valeurs républicaines ».A FO, Jean-Claude Mailly cimente l’unité interne sur le combat contre l’austéritéEvoquant une Europe « engluée dans un capitalisme libéral socialement, économiquement et démocratiquement destructeur », il a affirmé, sans susciter de réactions de son auditoire, que les élections en Grèce « représentent un espoir pour les travailleurs grecs. Ce doit aussi être un élément essentiel permettant de reposer publiquement la question essentielle des modalités de la construction européenne ».« Rien de nouveau »Le seul moment où M. Mailly a provoqué des rires parmi les délégués, c’est quand il s’est risqué au jeu consistant à trouver un personnage caché : « Si on jouait, a-t-il relevé, on risquerait de perdre avec un ministre de l’économie qui se prend pour le ministre du travail, voire le vice-premier ministre, un président du Medef qui se prend pour le premier ministre, un premier ministre qui déclare son amour aux entreprises dans toutes les langues et même en chinois, et certaines organisations syndicales qui tiennent la chandelle ».Hormis cette charge, M. Mailly s’il a donné quelques coups de griffe au « syndicalisme rassemblé » cher à la CGT et lancé quelques vannes à la CFDT, s’est abstenu de critiquer nominativement les autres syndicats. Il n’a pas davantage cité le nom de François Hollande, désigné comme « le président » et a répété les revendications de son syndicat, en faisant du pouvoir d’achat « une priorité » tout en insistant sur le développement syndical, « une sorte de fil rouge de ce congrès ».« C’était un discours trop long, trop technique, notait un responsable de fédération, et il n’y avait rien de nouveau. » « Il n’y a qu’en France, observait une syndicaliste européenne, qu’on voit un secrétaire général de syndicat parler pendant une heure et demi »…Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.02.2015 à 10h28 • Mis à jour le03.02.2015 à 18h22 L'essentielUne enquête a été ouverte concernant le règlement par l'UMP de la sanction financière contre Nicolas Sarkozy liée au dépassement du plafond de dépenses de sa campagne présidentielle de 2012.Il s'agit de la seconde mise en examen dans ce dossier, après celle en décembre de l'ex-trésorière de l'UMP Catherine Vautrin, également pour « abus de confiance ».Entendu par les juges financiers dans la matinée, l'ex-patron de l'UMP Jean-François Copé a été mis en examen mardi 3 février pour « abus de confiance » dans l'enquête sur le paiement par son parti des pénalités qui avaient été infligées à Nicolas Sarkozy après la présidentielle de 2012. Il s'agit de la seconde mise en examen dans ce dossier, après celle en décembre de l'ex-trésorière de l'UMP Catherine Vautrin, également pour « abus de confiance ».« M. Copé a pleinement assumé la prise en charge par l'UMP des conséquences financières de la décision du Conseil constitutionnel à la suite du Sarkothon, a déclaré Me Hervé Temime, l'un de ses défenseurs. Nous sommes en parfait désaccord avec les magistrats instructeurs [sur le fait] que le paiement de ces sommes constituerait un abus de confiance. » L'honnêteté de M. Copé, selon ses avocats, n'est « nullement » en cause malgré sa mise en examen.Le Conseil constitutionnel avait rejeté en 2012 les comptes de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy pour « dépassement du plafond autorisé ». Conformément au code électoral, l'ancien candidat à la présidentielle s'était vu infliger, à titre personnel, plus de 400 000 euros de pénalités. Une somme payée finalement à sa place par l'UMP, en novembre 2013, avec l'aval de Bercy pour l'encaissement du chèque.La prise en charge de ces pénalités avait notamment été décidée après un avis juridique favorable de Me Philippe Blanchetier, qui avait auparavant représenté Nicolas Sarkozy devant la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Lire le décryptage : Pourquoi Sarkozy a remboursé à l'UMP les pénalités de sa campagneSIGNALEMENT AU PARQUET DE PARISEn juin 2014, la direction du parti a changé. Son président d'alors, Jean-François Copé, empêtré dans l'affaire Bygmalion, est contraint de céder sa place à une direction collégiale. Ce sont alors les commissaires aux comptes, chargés de certifier les comptes du parti, qui jugent que Me Blanchetier était en situation de conflit d'intérêts en demandant au parti de régler l'amende de M. Sarkozy. Ils décident de faire un signalement au parquet de Paris le 1er juillet, entraînant l'ouverture d'une enquête préliminaire pour « abus de confiance », « complicité » et « recel ». L'avocat a été placé sous le statut de témoin assisté dans cette enquête.Nicolas Sarkozy a finalement remboursé les 363 615 euros que le parti avait déboursés à sa place en décembre 2014. En réglant la somme, il espérait mettre fin à cette polémique et à celle sur la validité du paiement par l'UMP de l'amende.Néanmoins, le fait de rembourser cette somme ne change pas la donne judiciaire, puisque l'infraction est constituée par le fait que l'UMP a payé à la place de M. Sarkozy, que ce dernier la rembourse ou non par la suite. Le 4 décembre, trois jours après le remboursement par Nicolas Sarkozy, l'ex-trésorière du parti Catherine Vautrin a été mise en examen.Lire : Comptes de campagne : Comptes de campagne : Sarkozy savait ce qu'il risquaitbody { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui ne devrait pas l'empêcher d'être prochainement entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Jean-François Copé a, de son côté, été mis en examen le 3 février 2015 pour abus de confiance.Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 8; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next() 03.02.2015 à 06h22 • Mis à jour le03.02.2015 à 11h55 L'essentielLe premier tour de l'élection législative partielle dans le Doubs s'est soldé dimanche par l'élimination du candidat UMP, au profit de celle du FN et celui du PS.L'UMP réunit mardi après-midi son bureau politique pour déterminer si le parti donne une consigne de vote ou préfère appeler au « ni-FN, ni-PS ». Cette deuxième solution est privilégiée par le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy.Le parti est très divisé sur la ligne à adopter, et le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a appelé à « faire barrage au FN ».  Alain Juppé n'a finalement pas attendu la position officielle de l'UMP pour se prononcer sur le second tour de la législative partielle de dimanche dans le Doubs, qui opposera un candidat du Front national et un du Parti socialiste. Le maire de Bordeaux, candidat à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, a ainsi posté dans la soirée du lundi 2 février un message sur son blog invitant à « faire barrage » à la formation de Marine Le Pen.Dans un violent réquisitoire contre celle-ci, il met en garde les électeurs de droite contre une « arrivée aux responsabilités nationales » du FN, présenté comme le « principal adversaire politique ». Réfutant tout engagement dans « un Front Républicain qui scellerait une alliance avec le PS », il précise toutefois que s'il était un électeur de la 4e circonscription du Doubs, « pour barrer la route à une candidate FN qui croit, entre autres choses, “en l'évidente inégalité des races”, je ne m'abstiendrais pas, je voterais pour le candidat qui l'affronte, c'est-à-dire le candidat PS. »DIFFICILE CONSENSUSAvec ses déclarations, l'ancien premier ministre fait entendre une voix dissonante du président de l'UMP, Nicolas Sarkozy. Ce dernier doit en effet dévoiler, mardi 3 février, la ligne du parti au terme de son bureau politique organisé dans l'après-midi. Selon les informations du Monde, l'ex-président défendrait le « ni PS, ni FN » face aux appels de « front républicain ».Lire aussi en édition abonnés : Législative partielle dans le Doubs : Nicolas Sarkozy refuse de choisir entre le FN et le PSEn prônant une telle position, Alain Juppé rejoint la position défendue dès lundi matin par la numéro deux de l'UMP Nathalie Kosciusko-Morizet. Il semble désormais impossible pour M. Sarkozy de parvenir à un consensus au sein de sa famille politique.Déjà à la peine pour s'imposer comme leader naturel de son camp depuis son retour sur la scène politique à l'automne, ce dernier va avoir du mal, dans un contexte encore marqué par l'union nationale qui a suivi l'attaque du journal Charlie Hebdo, à faire valoir le refus de consigne de vote.Même si cette posture a les faveurs des sympathisants UMP si l'on en croit un sondage Ifop pour Le Figaro et LCI : 67 % d'entre eux plaident pour le « ni-ni », 19 % souhaitent un appel à voter PS et 14 % un soutien au FN. « Chacun peut avoir sa position personnelle » sur le second tour du Doubs, avait tenté de minimiser lundi le porte-parole du parti, Sébastien Huyghe. Laurie Moniez (Lille, correspondance) Après l’annonce, dimanche 1er février, de son intention de mener une liste UMP aux élections régionales dans le Nord – Pas-de-Calais – Picardie, Xavier Bertrand n’a pas laissé Martine Aubry de marbre. « Ce qui m’a choquée, c’est que dès qu’il s’exprime, c’est pour nous attaquer, a regretté Martine Aubry. Ce n’est pas comme cela que l’on fait de la politique. C’est projet contre projet. »Lire aussi : Xavier Bertrand briguera la région Nord-Pas-de-Calais-PicardieLors d’une rencontre informelle avec la presse, la maire de Lille a répondu aux déclarations de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy qui expliquait, dans les colonnes de La Voix du Nord : « Si le Parti socialiste croyait à la victoire, Martine Aubry serait candidate, ou alors des personnalités comme Patrick Kanner ou Frédéric Cuvillier le seraient. »Précisant qu’elle n’avait jamais été sollicitée par son parti pour la bataille des régionales, Martine Aubry a tenu à mettre les choses au clair : « Je rappelle que je n’ai jamais souhaité aller aux régionales. On ne peut pas cumuler deux exécutifs locaux ou alors j’aurais dû abandonner Lille. Par ailleurs nous avons un excellent candidat (Pierre de Saintignon, son premier adjoint à la mairie de Lille) donc la question ne se pose pas. Pierre fait une campagne remarquable. Je serai la présidente de son comité de soutien. » Future région Nord - Pas-de-Calais - Picardie : deux socialistes pour un fauteuilPar ailleurs, le maire de Lille n’a pas apprécié la remarque de Xavier Bertrand qui a déclaré que « les propos des responsables socialistes à l’égard de la Picardie ont blessé et que les Picards l’ont toujours en mémoire ». Faux, dit Martine Aubry : « C’est une contre-vérité de dire que je suis contre la Picardie. J’ai toujours dit qu’on devait être avec la Picardie mais pas tout de suite. Nous sommes les deux régions les plus pauvres, ce sont les faits, et, je le pense, ça ne fera pas une région forte. »« Il nous fallait du temps »Depuis plusieurs mois, la socialiste explique à qui veut bien l’entendre que Manuel Valls et François Hollande avaient accepté un amendement permettant de fusionner la Picardie et le Nord – Pas-de-Calais dans deux ans, « car il nous fallait du temps ». Mais il fut ensuite question de rattacher la Picardie à la Champagne. Ce que ne souhaitait pas Martine Aubry. Elle a donc accompagné Claude Gewerc, le président de la région Picardie, dans le bureau du ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve pour défendre la fusion de leurs deux régions, dit-elle. Ce qui fut fait… mais sans le délai souhaité des deux années supplémentaires.Aujourd’hui, Martine Aubry continue donc de répondre aux attaques sur ce dossier pour ne pas se mettre les Picards à dos. « Nous, nous souhaitions une grande région avec la Picardie et la Haute et la Basse Normandie autour de quatre grandes villes : Lille, Amiens, Caen et Rouen », insiste-t-elle. Et l’élue de rappeler par ailleurs « que les beaux débats démocratiques, ce sont les débats où l’on dit la vérité ». Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Matthieu Goar et Alexandre Lemarié Après les sifflets de Bordeaux, les sifflets de Paris. Alain Juppé a été hué par une partie des cadres de l’UMP, réunis au conseil national, samedi 7 février. Comme lors du meeting dans sa ville, l’ancien premier ministre a été chahuté lorsqu’il a appelé à un large « rassemblement de la droite et du centre », y compris le MoDem, afin de lutter contre le Front national. « Le rassemblement de la droite et du centre, c’est l’ADN et de l’UMP (…) Ne nous racontons pas d’histoire, c’est ce que nous faisons partout sur le terrain (…) Partout, il y a une union de la droite et du centre, même avec le Modem », a-t-il lancé à la tribune, en allant jusqu’à assumer de vouloir attirer à lui les suffrages « des déçus du hollandisme ». Sans se laisser impressionner par son auditoire : « Si vous voulez me siffler, sifflez-moi mais je continuerai à défendre cette idée de rassemblement de la droite et du centre. »La semaine où Sarkozy a perdu de son auraPrincipal rival de Nicolas Sarkozy à droite, Alain Juppé avait déjà été accueilli par des sifflets lors de son arrivée dans la salle de la Mutualité, en raison de son appel à voter PS pour le second tour de la législative partielle dans le Doubs, qui a lieu dimanche. Nicolas Sarkozy avait auparavant demandé à la salle de préserver l’image du parti : « Si vous aimez beaucoup, vous applaudissez beaucoup. Un peu, vous applaudissez un peu. Et si vous n’êtes pas content. Et bien vous n’applaudissez pas du tout. Mais vous donnez le sentiment que l’on est une famille indestructible car unie », a-t-il prévenu, ce qui n’a pas empêché Alain Juppé d’être malmené.L’ex-premier ministre savait à quoi s’attendre. Sur le ton de l’ironie, il avait affirmé vendredi, de sa ville de Bordeaux, qu’il préparait son « gilet pare-balles » et son « casque à boulons » pour venir au conseil national où il est intervenu dans l’après-midi, juste avant le discours de clôture de Nicolas Sarkozy. L’ancien premier ministre a tenu à assumer sa ligne. « Si l’on pense que l’on va gagner en 2017 seulement avec ceux qui ont voté pour nous en 2012, on se trompe, analyse Gilles Boyer, conseiller politique du maire de Bordeaux. Nous aurons besoin de François Bayrou et des déçus de François Hollande. Nous sommes là pour marteler nos convictions et aussi pour convaincre quelques-uns que l’on entend moins que ceux qui sifflent. »S’il veut bien s’allier avec l’UDI, l’ancien chef de l’Etat a lui exclu le parti de François Bayrou - accusé à droite d’avoir causé la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012 - du rassemblement qu’il entend opérer pour la présidentielle de 2017. Sous les applaudissements, le président de l’UMP a indiqué qu’il était d’accord pour contruire « l’alternance avec un centre déterminé à être avec nous matin, midi et soir ». Sans fermer totalement la porte au MoDem, à condition que son président batte sa coulpe : « Je suis ouvert à tous, si ceux qui votent avec la gauche reconnaissent qu’ils ont fait une erreur. »Les deux concurrents pour la primaire à droite pour la présidentielle de 2017 ont ainsi donné l’impression de rejouer le même épisode qu’à l’automne. Le 22 novembre, Alain Juppé avait été sifflé par des militants UMP lorsqu’il avait répété sa volonté de voir l’UMP organiser des primaires ouvertes avec le centre en vue de la présidentielle 2017. Nicolas Sarkozy, lui, avait déjà exclu une alliance avec le MoDem de François Bayrou, en se disant en revanche prêt pour un rassemblement avec l’UDI.La question clivante du FNLa question du FN a également ressurgi. La ligne de clivage entre les deux hommes est réelle. M. Juppé a souligné que l’UMP devait « clarifier » sa ligne politique vis-à-vis de l’extrême droite, en rejetant « toute stratégie de complaisance avec les extrêmes », jugée « suicidaire ». « La tentation existe dans notre parti », a-t-il souligné, en affirmant que 30 % des électeurs UMP du premier tour de la partielle du Doubs avaient l’intention de voter pour le FN au second. « La tentation existe aussi » chez des dirigeants de droite, a-t-il regretté, en s’indignant que « certains proposent des surenchères sur les thèses du FN, qui nous conduisent dans le mur ». « Oui, Alain, 30 % des électeurs du Doubs sont prêts à voter FN, a rétorqué Nicolas Sarkozy. Mais moi je pense que nos électeurs qui sont prêts à voter pour le FN ont envie de nous envoyer un message : 'changez et nous reviendrons'. »Quitte à s’éloigner de la base de son parti, M. Juppé continue à militer contre le « ni-ni » avec un seul objectif : incarner le point d’équilibre entre la droite et le centre lors d’une primaire très ouverte. « De toute façon, ceux qui pensent que l’on doit faire alliance avec le FN, nous ne les avons perdus depuis 25 ans et nous ne les convaincrons jamais. le corps électoral de la primaire n’était pas représenté dans cette salle. Nous restons cohérents avec nos idées. Et au final c’est peut-être ce qui paiera », estime M. Boyer.Devant une salle acquise à sa cause, Nicolas Sarkozy s’est posé en rassembleur de son parti, en essayant de faire passer Alain Juppé pour celui qui a divisé la droite. « Je veux que tu saches Alain que tout le monde respecte tes convictions mais on est pas obligé de céder à toutes les provocations et à tous les micros à chaque instant », a-t-il déclaré à la tribune, en référence au post de blog publié par le maire de Bordeaux lundi soir, dans lequel il appelait à voter PS dans le Doubs.« Nos concurrences ne sont pas une difficulté », a enchaîné M. Sarkozy. « Je ne vais pas reprocher aux autres leurs ambitions mais il y a un calendrier. Les primaires ne doivent en aucun cas polluer le travail de fond que l’on doit engager » avant les élections départementales et régionales. Pour 2017, « il y aura des primaires et chacun portera ses convictions mais cela ne doit pas nous empêcher de définir un ensemble commun de propositions pour redresser la France », a-t-il conclu.Visiblement marqué par les commentaires de la presse sur sa perte d’autorité, cette semaine, M. Sarkozy a lancé : « J’ai vu qu’on s’inquiétait que je sois mis en minorité dans ma propre famille. Mais au moins, j’aurais servi de paratonnerre. » Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié et Matthieu Goar Après avoir affiché ses divisions toute la semaine autour de la législative partielle dans le Doubs, et alors que l'autorité de Nicolas Sarkozy a été contestée, l'Union pour un mouvement populaire (UMP) tient son conseil national, samedi 7 février. A la tribune siègent, autour du président de la formation de droite, les principaux dirigeants : Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Luc Chatel et Brice Hortefeux. Les ex-premiers ministres François Fillon et Alain Juppé doivent eux prononcer un discours dans l'après-midi, avant que le président du conseil national, Jean-Pierre Raffarin, et celui du parti, Nicolas Sarkozy, closent cette journée.Devant plusieurs centaines de cadres, le parlement du parti consacre la matinée à trois thèmes principaux : l'économie, l'Europe et les sujets régaliens. A la tribune, la quasi-totalité des dirigeants ont pris la parole pour évoquer ces thèmes, en prenant soin de ne pas revenir sur le sujet qui a divisé le parti ces derniers jours : l'attitude à adopter face au duel Parti socialiste contre Front national, dimanche, au second tour de l'élection législative partielle dans le Doubs. Mais l'ombre de ce scrutin plane tout de même au-dessus de cette réunion.Laurent Wauquiez a mis les pieds dans le plat, réaffirmant sa position en faveur du « ni-ni » dans son discours. Soit la stratégie que le parti a choisie mardi lors de son bureau politique. « Je ne vote pas socialiste, car je n'ai pas les mêmes idées que les socialistes », a-t-il redit à la tribune, ajoutant qu'il ne votait pas FN non plus. « Notre famille politique mérite mieux que d'être les supplétifs du PS et du FN », a-t-il dit sous les applaudissements de la salle. « Ce qui mine l'UMP, c'est la confusion entre la droite et la gauche, avait-il déclaré dans un entretien au Parisien, publié samedi, et « c'est sur cette confusion que prospère le Front national ».Une manière d'assumer son désaccord avec Nathalie Kosciusko-Morizet, avec qui il entretient des relations exécrables. Celle-ci a appelé, comme Alain Juppé, à voter en faveur du candidat PS dans le Doubs. Dans une interview au Figaro parue samedi, Mme Kosciusko-Morizet réaffirme sa position et plaide pour une consultation des militants. « C'est une question fondamentale, donc elle a vocation à leur être posée », affirme-t-elle.SUJET TABOUEn coulisse, le débat se poursuit également. Des élus s'étonnent que le sujet qui est dans toutes les têtes soient peu évoqué, alors que l'ensemble de la direction est réunie. « Ce matin, on aurait dû avoir un vrai débat sur la position des uns et des autres sur la question du “ni-ni”, estime par exemple le député filloniste Jérôme Chartier. On a voté pour le “ni-ni” mardi, mais on aurait dû trancher la question de savoir s'il est opportun pour un parti politique de donner une consigne de vote. Le conseil national aurait été une bonne occasion. » « Cette réunion ne sert à rien. On va parler de sujets économiques après cette semaine marquée par le FN ? Un conseil national doit être politique et répondre aux questions politiques », renchérit un proche de Bruno Le Maire.Malgré une semaine compliquée, il n'a pas été question de changer l'ordre du jour. « Le conseil national n'est pas le lieu pour réfléchir à ce que nous devons faire après une défaite dans une circonscription. Il est le point de départ d'un travail de fond et de réflexion sur le diagnostic et sur les marges de manœuvre des politiques. Il doit poser des jalons, planter le décor », explique Geoffroy Didier, secrétaire national à l'animation interne.Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine, estime lui qu'il ne faut plus revenir sur le « ni-ni » mais il n'exclut pas un vote des militants : « Pourquoi ne pas faire voter les militants sur une batterie de questions, comme le choix du nom de la future formation mais aussi sur la stratégie face au FN ? »Pendant la table ronde consacrée à la « crise du système économique », un conseiller national de l'UMP a également pris la parole pour aborder la question taboue de la matinée : « Je veux revenir sur ce qui s'est passé dans le Doubs. Nous avons perdu car le FN et le PS ont un projet débile, mais ils en ont un. Nous, nous sommes en train de le construire, mais quand on va revenir au pouvoir, il va falloir l'appliquer vite. »Nicolas Sarkozy, lui, a pris la parole à plusieurs reprises — notamment sur l'Ukraine — en prenant soin de ne pas aborder ce sujet. Il s'est posé en garant de l'unité du parti, endossant à nouveau son costume de rassembleur : « Le malheur d'un parti politique, ce n'est pas d'avoir trop de talents, c'est de ne pas donner la parole à ses talents. » L'ancien chef de l'Etat paie dans les sondages cette semaine, où son leadership a été contesté. Selon un sondage Odoxa pour i-Télé et Le Parisien, publié samedi, 68 % des Français estiment que son autorité a été remise en cause. Les sympathisants de droite sont 54 % à être de cet avis.Nicolas Sarkozy met en garde contre la résurgence d'une « guerre froide »« guerre froide » entre l'Europe et la Russie et qu'on ne pouvait « pas reprocher à la Crimée d'avoir choisi la Russie ».« Nous avons une civilisation en commun avec la Russie. Les intérêts des Américains avec les Russes, ce ne sont pas les intérêts de l'Europe avec la Russie », a argué Nicolas Sarkozy, pour qui l'Ukraine « doit garder sa vocation de pont entre l'Europe et la Russie. Elle n'a pas vocation à entrer dans l'Union européenne ».Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis Il faut être socialiste et aimer la littérature de parti pour apprécier dans toutes ses subtilités la phase dite « des contributions ». Le premier round du congrès s’est achevé vendredi 6 février avec le dépôt des textes d’orientation générale de tout ce que Solférino compte de courants. Le dépôt des motions, sur lesquelles les militants sont appelés à voter, et dont doit émerger le nom du futur premier secrétaire du PS, doit s’effectuer avant le 11 avril.Les contributions donnent néanmoins une première indication sur les rapports de force au sein du Parti. Alors qu’habituellement, elles se discutent ligne à ligne, quasi sur la place publique, « l’esprit du 11 janvier » a obligé les socialistes à négocier sous le manteau. Solennité oblige, il était difficile de s’écharper pour des questions d’appareil. Une aubaine pour Jean-Christophe Cambadélis, qui entend être élu premier secrétaire en juin, lui qui occupe la fonction sur désignation du conseil national depuis avril 2014 sans avoir été encore adoubé par les militants. Alors que l’on pouvait s’attendre à une campagne assez dure sur la politique économique du gouvernement, le ton est moins critique qu’attendu.Après l’« union nationale », la politique reprend ses droitsPour remporter le congrès, M. Cambadélis a choisi la stratégie du rassemblement le plus large de ses soutiens dès la phase des contributions. Le texte, qu’il a présenté en conseil national samedi 7 février, s’intitule « Unir pour faire vivre la République ». Un programme qui rappelle furieusement celui déroulé par François Hollande lors de sa conférence de presse, jeudi 5 février.Rapport de forceLe texte se veut consensuel même s’il dresse un bilan en demi-teinte du début de quinquennat. Côté critique, la contribution exprime des regrets sur l’absence de réforme fiscale, plaide pour le retour de l’investissement dans les collectivités et pour les ciblages des aides aux entreprises qui en ont besoin. Elle propose « dix chantiers pour l’égalité » (environnement, éducation, logement ou encore accès aux services publics). Le texte s’achève sur un appel du pied aux partenaires de gauche avec la proposition d’une « fédération unitaire » face « au bloc réactionnaire à colonne frontiste », selon les termes de M. Cambadélis.La liste des signataires vise à imposer un rapport de force avant le congrès. Si les ministres ont été invités à ne signer aucune contribution, pour éviter de voir les manœuvres de congrès déstabiliser le gouvernement, la quasi-totalité des membres du secrétariat national – l’exécutif du Parti – ainsi que les représentants de François Hollande et Manuel Valls à Solférino ont paraphé le texte.Parmi les figures du Parti, on retrouve le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, les présidents de groupe à l’Assemblée Bruno Le Roux et au Sénat Didier Guillaume, l’eurodéputée Pervenche Berès et l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault. Les survivances d’anciens courants comme ceux des ex-ministres Pierre Moscovici et Vincent Peillon et de la ministre de l’écologie Ségolène Royal sont également dans la boucle. Le premier secrétaire a surtout obtenu le paraphe de 78 premiers secrétaires de fédération sur 101 départements. Les départements les plus fournis en termes de militants ont signé, à l’exception du Nord.Face à cette contribution de l’actuelle majorité, les frondeurs réunis dans « Vive la gauche » se sont mis d’accord sur un texte commun. A la différence notable que chaque courant qui compose ce collectif a également rédigé son propre texte. Autant de portes de sortie, si jamais l’aventure tourne court. « Le 11 janvier a joué un rôle dans le fait qu’on se rassemble, et qu’on ne tombe pas dans le traditionnel concours d’ego, explique l’eurodéputé Emmanuel Maurel, le patron de l’aile gauche. Mais ce n’était pas assez mûr, et en tant que courant, on a besoin de présenter notre texte avec nos camarades. » Martine Aubry « sur une ligne dure »« Maintenant la gauche » a donc déposé sa propre contribution au débat. Tout comme « Un monde d’avance », la sensibilité de Benoît Hamon, l’ancien ministre de l’éducation rejoint par les proches d’Arnaud Montebourg, et qui s’interroge encore sur la possibilité d’aller défier M. Cambadélis pour le poste de premier secrétaire.Entre la majorité actuelle et les frondeurs, naviguent plusieurs textes comme celui de Karine Berger, qui, bien que membre du secrétariat national, a refusé de signer la contribution de M. Cambadélis. Avec sa collègue députée Valérie Rabault et les membres du courant « Cohérence socialiste », elle propose un texte qui vise à refuser la logique « bloc contre bloc qui se dessine dans ce congrès, avec les frondeurs d’un côté et les légitimistes de l’autre ». Mais c’est bien Martine Aubry qui tient une partie du congrès entre ses mains. La maire de Lille a en effet choisi de faire sa propre contribution. L’ancienne première secrétaire décline dans son texte ses thèmes de prédilection : la promesse d’égalité, la réorientation de l’Europe et la citoyenneté. Elle critique également l’extension du travail du dimanche voulue par le gouvernement.Lors de ses vœux à la presse en janvier, elle avait résumé sa position : « Je lirai les autres textes, s’ils me vont, je signerai, s’ils ne me vont pas, je ferai une motion. » Une stratégie qui lui permet de conserver toutes les options ouvertes. « Martine est sur une ligne dure pour tenir les siens », décrypte un dirigeant socialiste.Martine Aubry engage le fer avec Xavier BertrandUne partie des aubrystes défend l’option Cambadélis alors que d’autres ont cosigné la motion des frondeurs. « Ça doit être un congrès d’orientation, de choix politiques, explique Christian Paul, député de la Nièvre qui appartient à la deuxième catégorie. Si le débat est artificiel, nous en paierons les conséquences. » Si les stratégies divergent, les proches de Martine Aubry s’entendent au moins sur le fait de maintenir une tension dans ce congrès que certains socialistes voudraient voir joué d’avance. Contribution de Jean-Christophe CambadélisNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 15h00 | Marc-Olivier Bherer Après les attentats qui secouèrent Paris, la France se rassembla dans la rue, le 11 janvier, pour dire son attachement aux valeurs républicaines. Mais que ce sursaut fut long à venir ! Le retour de la violence antisémite était pourtant déjà tristement évident, bien avant l’attaque contre l’Hyper Cacher. Il y a un an, le 26 janvier 2014, la haine des juifs était au cœur du « Jour de colère », un inquiétant cortège qui défilait à Paris pour dire son rejet de la présidence de François Hollande, mais aussi pour clamer « Juif ! Juif ! La France n’est pas ta France ! ».Dans un essai, l’historien et sociologue Pierre Birnbaum enquête sur les soubassements idéologiques de cette marche de la haine. Ce petit livre évoque l’un de ses précédents ouvrages qui portait, lui, sur l’affaire Dreyfus, Le Moment antisémite, un tour de France en 1898 (Fayard, 1998). L’auteur ne voit pas de filiation directe entre ces deux « moments », le premier ne trouvant qu’un « pâle écho » dans le second.Caractère social et culturelCe qui distingue l’antisémitisme d’aujourd’hui, c’est son caractère social et culturel. Il croît sur les décombres d’un monde révolu, où l’Etat exerçait une pleine autorité, sans voir ses pouvoirs rongés par la mondialisation, où la politique ne suscitait pas autant de méfiance, et où les idéologies structuraient le débat. Dans cet espace public appauvri, « un retour à des communautés imaginées protectrices » est « lourd de possibles affrontements ».Le 26 janvier 2014 s’est vu préparé par la rapide radicalisation de la mobilisation catholique contre le mariage gay, qui manifeste notamment en janvier 2013 contre la « cathophobie ». La Manif pour tous voit lui succéder des mouvements plus durs, tel le Printemps français. En janvier 2014, la « réacosphère » est au complet et compte ses troupes. Civitas et l’association Egalité et réconciliation d’Alain Soral sont là et divers mouvements de ras-le-bol, comme les « bonnets rouges ». Farida Belghoul, opposante musulmane à la « théorie du genre », et surtout Dieudonné, proche de Jean-Marie Le Pen, dont le discours antisémite est bien connu. Ces deux personnages permettent que se fasse l’alliance entre des courants identitaires a priori opposés, si ce n’est la méfiance qu’ils entretiennent à l’égard des juifs et leur rejet du jeu politique. Là se fait entendre l’écho de 1898, quand Edouard Drumont et Charles Maurras souhaitaient s’unir, « le catholique altier au fier arabe contre le juif pervers ».Cette rhétorique séduit certains Français musulmans et/ou originaires d’Afrique du Nord qui nourrissent un ressentiment né des guerres coloniales, de l’exclusion, d’une identification à la cause palestinienne. Il se traduit par un rejet de cette communauté prise pour « privilégiée », les juifs. Tandis que la violence se poursuit, l’effroi s’est emparé des Français juifs, car qui sait si le 11 janvier portera ses fruits.« Sur un nouveau moment antisémite », de Pierre Birnbaum, Fayard, 160 pages, 17 euros.Marc-Olivier BhererJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi François Hollande était attendu sur sa politique à l’égard des banlieues. Les attentats de janvier ont braqué de manière spectaculaire les projecteurs sur ces territoires relégués. Les habitants de ces quartiers populaires le vivent mal, redoutant une stigmatisation toujours plus blessante. En abordant plusieurs fois le sujet lors de sa conférence de presse, jeudi 5 février, et en employant des mots forts, le président de la République a donné le sentiment que, cette fois-ci, le rendez-vous ne serait pas manqué.La promesse de la RépubliqueLes mots ont été choisis avec soin. Le chef de l’Etat a expliqué que la France avait un devoir « lié à la promesse même de la République » à l’égard de ces populations : « faire que chacun de ses enfants puisse réussir sa vie et ne pas se sentir discriminé ou mis de côté parce qu’il vit dans un quartier. » Et d’ajouter, pour bien faire sentir qu’il a compris le message relayé depuis des semaines par les associations et les élus de banlieue, qu’il a beaucoup consultés : « Quand il y a des fatalités de destin, parce qu’on vit dans une cité (…) il y a une colère qui se traduit par la séparation et le sentiment de la ségrégation qui sont des insultes pour la République. » Le constat, juste, était posé. Les annonces plus concrètes laissent en revanche plus perplexes.S’il a évité soigneusement de reprendre le terme polémique d’« apartheid » qu’avait employé Manuel Valls pour parler de la ségrégation sociale et territoriale, François Hollande a repris l’essentiel de ses propositions. Un comité interministériel consacré au renforcement de la mixité sociale est annoncé en mars. Le président lui a assigné plusieurs objectifs : en premier lieu, celui d’une politique de peuplement. Le chef de l’Etat reprend le constat de son premier ministre qui entendait lutter contre la « ghettoïsation » à l’œuvre dans certaines villes. Il veut ainsi que la loi de Solidarité et de renouvellement urbain (SRU) – qui impose la construction de 25 % de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants – « soit strictement appliquée », afin que ces habitations soient créées « là où elles sont nécessaires ». A défaut, les sanctions seront renforcées.Peu de mesures concrètesLe bilan de cette loi, quinze ans après son adoption, est pourtant plus que mitigé : près de 50 % des communes ne respectent pas l’objectif assigné. Les villes réfractaires se trouvent presque toutes dans les banlieues aisées des grandes villes. Les maires préfèrent payer une amende plutôt que d’accueillir des pauvres. D’autres ont détourné la loi en construisant du logement intermédiaire et en choisissant leurs bénéficiaires. Le renforcement des sanctions agité par le chef de l’Etat risque fort de rester sans effet. D’autant qu’après les élections municipales de 2014 nombre de nouveaux élus ont remis en cause les projets engagés par leurs prédécesseurs. L’annonce apparaît comme une tentative de donner satisfaction aux élus souhaitant, sous couvert de « mixité sociale », repousser toujours plus loin les pauvres et les minorités ethniques. Mais sans le dire.François Hollande a ensuite adressé un signe aux associations de quartier, en assurant que son gouvernement renforcera son soutien à « l’accompagnement ». Il s’est ainsi engagé à ce que le montant des aides augmente et que les militants des quartiers soient associés dans les conseils citoyens prévus dans les futurs contrats de ville. Le budget de la politique de la ville, déjà modeste, a pourtant baissé en 2015, en passant de 496 à 457 millions d’euros. Soit 0,12 % du budget national… Quant à associer les associatifs aux politiques locales, c’est une gageure quand on voit les réticences des élus à s’ouvrir à la participation citoyenne. La coordination nationale Pas sans nous, animée par Mohamed Mechmache, a déjà fait savoir qu’elle attendait le comité interministériel pour voir ce qui « en sortirait de concret ».Une nouvelle agence nationaleEnfin, et c’est une surprise, le chef de l’Etat a annoncé la création d’une Agence nationale pour le développement économique sur les territoires. Non exclusive des autres territoires notamment ruraux, cette nouvelle agence, créée sur le modèle de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), doit « susciter la création d’entreprises » en déployant les crédits « là où c’est nécessaire ». Elle regrouperait les actions de la Caisse des dépôts, de la Banque publique d’investissement, mais sans moyens supplémentaires. De tels dispositifs d’incitation à la création d’emplois et d’entreprises existent déjà dans les quartiers, telles les zones franches urbaines, les pépinières d’entreprises et autres CitésLab. Leur efficacité est limitée, tous les rapports le disent. La mesure semble comme sortie de nulle part, telle la répétition de séquences passées : en 2005, au lendemain des émeutes, le gouvernement Villepin avait décidé, en une nuit, de créer l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé). Elle vient d’être supprimée, faute de cohérence avec le reste de la politique de la ville.Au final, beaucoup de paroles fortes et peu de mesures concrètes. Le comité interministériel de mars saura-t-il les traduire en mesures budgétaires mais aussi en investissement humain pour rattraper les retards dans l’égalité des droits ? A défaut, le discours du président de la République demeurera comme une énième mise en scène du retour de l’Etat dans les quartiers. Sans plus d’effets que médiatiques. Au risque d’une nouvelle dévaluation de la parole présidentielle dans cet électorat populaire qui avait pourtant massivement voté pour François Hollande.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Françoise Fressoz Le président de la République s’est trouvé. L’esprit du 11 janvier lui va comme un gant. Jeudi 5 février, lors de sa cinquième conférence de presse, François Hollande a rompu avec la stature défensive. ll surfe sur « cette grande fierté » qui fut aussi « un grand malheur » : la mobilisation du peuple français contre les attentats terroristes.Il le fait avec d’autant plus d’aisance que tout son être est en adéquation avec ce qu’il veut incarner : le rassemblement et la fierté d’être français, cette fierté qu’il portait déjà dans sa campagne lorsque, surgi de Corrèze sans que personne mise un euro sur son élection, il affirmait : « La France n’est pas le problème, elle est la solution. »Mise en scène guerrièreLe paradoxe est qu’il ait fallu à ce « rad’soc » pacifique une mise en scène des plus guerrières pour parvenir à ses fins. François Hollande a engagé la France au Mali, envoyé le Charles-de-Gaulle voguer vers l’Irak.Sous son quinquennat, la France a été ensanglantée. Il est chef de guerre, il prend des risques, il mène une lutte « implacable » contre le terrorisme, il montre ses muscles, il tance les autres nations : « Le terrorisme est un enjeu mondial, la France ne peut être seule à agir. » Il s’implique autant qu’il peut dans le règlement du conflit en Ukraine avec des mots qui claquent : « En Ukraine, c’est la guerre. » C’est osé, mais il n’est pas seul. Angela Merkel n’est jamais loin. Le président français n’oublie pas d’enrôler la chancelière allemande dans sa croisade pour la fierté française.Rêve gaullien de la grandeur françaiseLa France à l’avant-garde ! Le combat est éminemment symbolique. Tout ce que François Hollande n’a pu obtenir par l’économie, butant sans cesse sur les déficits et le chômage de masse, rappelé désespérément à l’ordre par la puissance allemande, il tente de le susciter par la projection extérieure de « cette voix singulière » qu’est la France. Il prolonge le rêve gaullien de la grandeur française : une nation mal en point, travaillée par ses vieux démons, mais capable de se surpasser lorsque l’essentiel est en jeu.De la guerre naîtra le sursaut, du sursaut viendra la confiance, tel est le pari. Cela ne règle au fond aucun des maux français, cela risque même de les aggraver tant la quête de cohésion encensée ce jeudi risque de geler toute audace réformatrice mais, politiquement, le jeu présidentiel est difficilement contestable. En campant la République guerrière, François Hollande verrouille comme un guerrier. Il associe symboliquement « l’unité de la République et l’union européenne », il met les populistes au défi de défaire ce nœud. Au nom des valeurs de la République, il prend la tête du combat anti-Le Pen, au moment où Nicolas Sarkozy échoue à imposer sa doctrine.L’air de rien, il contient aussi l’audace de son premier ministre dont il se garde de reprendre le mot « apartheid », qui en appelle d’autres comme la « discrimination positive » ou les « statistiques ethniques », qui ne relèvent pas à la tradition française. François Hollande est la République, toute la République, rien que la République. Et on comprend bien, à l’écouter, qu’il ne s’en laissera pas facilement déloger.fressoz@lemonde.frFrançoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.02.2015 à 11h28 • Mis à jour le06.02.2015 à 12h27 Le Conseil constitutionnel a annulé, vendredi 6 février, l'élection, fin septembre, des deux sénateurs de Polynésie – Teura Iriti et Vincent Dubois, du parti de Gaston Flosse –, en raisons d'une manifestation de soutien le jour du vote « de nature à porter atteinte à la sincérité du scrutin ». Ces deux sénateurs siégeaient depuis leur élection au sein du groupe Union centriste.« Le jour du scrutin, le parti Tahoera'a Huiraatira, qui soutenait les deux candidats élus, a regroupé environ 400 personnes, dont des membres du collège électoral, qui se sont rendus en cortège conduit par M. Gaston Flosse, président de ce parti, aux trois bureaux de vote installés dans le lycée Paul-Gauguin de Papeete ». « Nombre d'entre eux étaient habillés de vêtements aux couleurs dudit parti », écrit le Conseil constitutionnel dans sa décision, rendue publique vendredi.« FAIRE PRESSION SUR LES ÉLECTEURS »L'institution de la rue de Montpensier souligne « que cette manifestation s'est tenue à proximité immédiate et à l'entrée même des bureaux de vote » et estime « qu'elle a, par elle-même, constitué une manœuvre pour faire pression sur les électeurs membres du collège sénatorial, de nature, en raison de son organisation et de son importance, à porter atteinte à la sincérité du scrutin ».Le Conseil a en conséquence annulé ces deux élections, et a par ailleurs rejeté une requête tendant à faire annuler l'élection du sénateur de Saint-Martin, Guillaume Arnell (groupe RDSE).Le Conseil constitutionnel avait déjà prononcé le 16 septembre la déchéance de Gaston Flosse (divers droite, ex-UMP) de son mandat de sénateur de la Polynésie française. La cour d'appel de Papeete l'avait condamné le 7 février 2013 à une peine de quatre ans d'emprisonnement avec sursis pour prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics à l'époque où il présidait la Polynésie française.Lire aussi : Sénatoriales : les résultats circonscription par circonscription Matthieu Goar L’UMP a commencé à dévoiler ses têtes d’affiche pour les régionales du mois de décembre. La Commission nationale d’investiture (CNI) de l’UMP a en effet désigné, jeudi 5 février, sept de ses treize chefs de file. Valérie Pécresse mènera la campagne en Ile-de-France, Bruno Retailleau dans les Pays de la Loire, Xavier Bertrand dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Marc Le Fur en Bretagne, Philippe Richert en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine ou encore Alain Joyandet en Bourgogne-Franche-Comté.La réunion a été agitée puisque Henri Guaino, furieux qu’une primaire ne soit pas organisée en Ile-de-France, a claqué la porte.Henri Guaino pense à quitter l’UMPMais c’est un autre choix qui provoque le plus de débats. En Auvergne-Rhône-Alpes, le très droitier secrétaire général du parti, Laurent Wauquiez, a finalement été préféré à l’ancien commissaire européen Michel Barnier, ce qui provoque la colère des centristes. « Si la décision est confirmée, l’UDI aura une liste et la proposera au MoDem. Nous ne souhaitons pas la propagation des désaccords [avec l’UMP] mais la désignation de Laurent Wauquiez est un signe inquiétant », a prévenu Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI qui devrait désigner un candidat lors d’un bureau exécutif en mars.Les régionales réveillent des tensions à l’UMPLe mastodonte « RAA » (Rhône-Alpes-Auvergne), future deuxième région de France en nombre d’habitants (8 millions) et en produit intérieur brut, aiguisait les ambitions de M. Wauquiez et de M. Barnier depuis plusieurs semaines. Ce dernier, europhile convaincu, s’était déclaré candidat en octobre 2014. Il misait sur une alliance avec l’UDI et le MoDem tout en intégrant des acteurs de la société civile à sa campagne. « Cette stratégie peut être le premier acte de l’élection présidentielle », expliquait-il au Monde en janvier. Ministre de nombreux gouvernements depuis 2013, M. Barnier a très mal pris le fait de se voir écarter. « C’est un passage en force que rien ne justifie, sauf à imposer une ligne qui n’est pas la mienne et qui ne correspond pas à l’intérêt de cette région. Ce sont des méthodes d’autrefois », a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien La Montagne où il refuse d’ores et déjà de rejoindre la future équipe de M. Wauquiez.Un choix entre deux lignesDans un récent sondage IFOP pour Le Progrès, les deux hommes étaient au coude-à-coude. Le secrétaire général de l’UMP était préféré par 52 % des sympathisants UMP-UDI contre 48 % à son adversaire. Candidat officiel depuis le 15 janvier, M. Wauquiez se voit récompensé de son engagement auprès de Nicolas Sarkozy lors de la campagne interne pour la présidence du parti. En désignant le député de la Haute-Loire plutôt que M. Barnier, l’UMP a tranché entre deux lignes très différentes pour mener cette campagne dans une future région où le FN est arrivé en tête dans huit des douze départements lors des dernières élections européennes. Bruno Gollnisch, conseiller régional sortant en Rhône-Alpes, mènera la liste frontiste en décembre.Infatigable défenseur des classes moyennes accablées par les impôts, pourfendeur de l’assistanat, l’ancien ministre des affaires européennes est devenu de plus en plus critique à l’égard de l’Union européenne. Depuis quelques mois, il répète inlassablement que la France doit sortir de Schengen. Une ligne dure, incompatible avec les valeurs de l’UDI.Dès le mois de janvier, Jean-Christophe Lagarde avait prévenu Nicolas Sarkozy que la désignation de M. Wauquiez provoquerait la constitution d’une liste autonome de l’UDI. « Les élus des deux régions ont été entendus avant de voter et de me désigner à l’unanimité. Pour eux il n’y avait pas photo, honnêtement c’est la région qui a posé le moins de problèmes, avec les Pays de la Loire et le Nord-Pas-de-Calais », s’est réjoui, jeudi, le secrétaire général de l’UMP.Matthieu GoarJournaliste au Monde Yves Bordenave Christian Sainte, 54 ans, pourrait prendre ses fonctions au 36, quai des Orfèvres dès le début de la semaine prochaine. Contrôleur général de la police, il devrait être nommé directeur de la police judiciaire parisienne (PJPP) mercredi 11 février à l’issue du conseil des ministres. Il remplacera Bernard Petit – limogé vendredi 6 février – au poste le plus prisé et probablement le plus prestigieux de la police nationale.Un nouveau scandale ébranle la PJ parisienneL’ascension contrariée de Bernard Petit, policier ambitieuxDepuis septembre 2012, ce fonctionnaire, qui a fait toute sa carrière à la PJ, était directeur interrégional de la police judiciaire (DIPJ) à Marseille. Il avait été désigné dans la deuxième ville de France après l’arrivée de Manuel Valls au ministère de l’intérieur et le vaste mouvement de personnel qui s’en était suivi au plus haut niveau de l’appareil policier. Professionnel expérimenté, Christian Sainte est un fin connaisseur du grand banditisme et du terrorisme. Il a débuté comme commissaire de police à Lille, au sortir de l’école de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (Rhône), mais c’est dans le Sud qu’il a effectué la plus grande partie de sa carrière.Patron de la brigade criminelle de la PJ de Marseille en 1994, puis de l’antenne départementale de la PJ à Ajaccio, avant de revenir à Marseille comme numéro deux de la DIPJ et de repartir à Ajaccio comme numéro un du SRPJ en Corse, il a ensuite dirigé la sous-direction de la section antiterroriste (SDAT) à partir de 2008. Proche de Christian Lothion, directeur central de la police judiciaire (DCPJ) de 2008 à 2013, M. Sainte avait occupé le poste de sous-directeur des ressources et de la stratégie à la direction centrale de la PJ pendant près de deux ans, rue des Saussaies à Paris, avant son retour à Marseille en septembre 2012.Au moment de son installation à la tête de l’Evêché, l’hôtel de police de Marseille, les règlements de compte se succédaient dans la ville. Depuis 2009, les gangs de trafiquants de drogue se disputaient le marché – et se le disputent encore – dans une guerre sans merci qui se mène kalachnikov en mains, au cœur des cités populaires, surtout celles des quartiers nord.Six mois d’accalmie à MarseilleSix ans plus tard, Marseille continue de compter ses morts par armes à feu, mais en 2014, les observateurs ont constaté une accalmie. Pendant presque six mois, entre août et décembre, il n’y a pas eu de règlements de compte et, comme le confiait Christian Sainte au Monde, « il faut remonter à 2010 pour retrouver une aussi longue période » sans assassinats liés au trafic de stupéfiants.A la PJPP, Christian Sainte va devoir reprendre en main une maison traumatisée par la série d’événements qu’elle vient de subir (affaire de viol, vol de cocaïne…). A l’instar de son prédécesseur, ce « grand flic » reconnu et apprécié de ses pairs n’est jamais passé par le « 36 ». Dans cette maison, cœur de l’institution policière, les moindres gestes sont scrutés à la loupe par les hautes sphères du pouvoir politique, et les moindres paroles ont un écho retentissant. Toutes les grandes affaires, souvent les plus sensibles, y sont traitées et passent entre les mains de son directeur. Plus qu’un simple patron de la police de la capitale, celui-ci est un des personnages-clés de la République.Yves BordenaveJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.02.2015 à 09h12 • Mis à jour le06.02.2015 à 15h31 Najat Vallaud-Belkacem a présenté son plan anti-harcèlement à l’école, vendredi 6 février sur i-Télé. Pour la ministre de l’éducation nationale, il faut « rompre le silence » et agir sur deux points : la formation des enseignants et la prise en charge des familles.Selon la ministre, 1 élève sur 10 serait victime de harcèlement. Et « parmi tous ces élèves victimes, 1 sur 5 ne va pas parler, c’est ce que va le conduire à des actes tragiques, a-t-elle souligné. Le harcèlement a longtemps été un sujet tabou à l’école, mais depuis deux-trois ans, on en parle. Et le ministère s’en est saisi depuis un an. »Lire : Harcèlement scolaire : les élèves aussi peuvent agirMme Vallaud-Belkacem a annoncé la mise en place d’outils pour « mieux détecter » le harcèlement : la formation des enseignants, mais aussi la mise en place d’un prix « Mobilisons-nous contre le harcèlement » pour que les élèves puissent s’exprimer, par le biais de dessins par exemple.« Prise de conscience »« Dans les établissement, la prise de conscience doit être quotidienne. (…) Il faut rompre avec le phénomène de groupe, les enfants qui sont témoins et qui rigolent. Dans la société tout entière, la prise de conscience doit aussi être plus forte (…) et cela passera par une journée spéciale, avec les médias, à partir de la rentrée prochaine. »Un numéro vert pour les familles existe depuis un an et a déjà reçu plus de 3 000 appels. Pour faciliter son utilisation, « il va être raccourci à 4 chiffres dans quelques semaines ».Par ailleurs, estimant qu’« 1 élève sur 2 a été victime un jour de cyberharcèlement », la ministre est revenue sur l’annonce de François Hollande, lors de sa conférence de presse du 5 février, d’une « éducation au numérique des enfants » pour, dit-elle, « se protéger et apprendre à faire d’Internet autre chose qu’un déversoir de brutalité et de haine ».« Je ne suis pas là pour dire que tout est parfait, mais c’est très récent que le harcèlement soit pris en charge par l’éducation, on avance sur la question de la prévention. Il faut encore améliorer la prise en charge », a conclu Mme Vallaud-Belkacem.Lire : Un collégien sur cinq a été victime de « cyber-violence »Lire aussi : Comment combattre la cyber-violence à l’école ?  Eric Nunès A trois jours du second tour de l'élection législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs, qui oppose Frédéric Barbier, candidat socialiste, à Sophie Montel, candidate frontiste, les proches de Nicolas Sarkozy s'emploient à convaincre de la justesse de la position du président de l'UMP.Le bureau politique de l'UMP a adopté mardi 3 février la stratégie du « ni-ni » : ni front républicain, ni Front national. Pour justifier cette position, Valérie Debord, secrétaire nationale de l'UMP chargée de la famille, a avancé sur son compte Twitter que Marion Maréchal-Le Pen a été élue en 2012 députée du Vaucluse grâce au maintien du PS, et contre le sortant UMP, Jean-Michel Ferrand.Ce qu'elle a écrit POURQUOI C'EST PLUTÔT FAUXEn juin 2012, lors des élections législatives dans la 3e circonscription de Carpentras (Vaucluse), trois candidats se sont qualifiés pour le second tour :Marion Maréchal-Le Pen, du Front national, est en tête avec plus de 34 % des suffrages. En seconde position (30 %), le député UMP sortant, Jean-Michel Ferrand, baron du département et membre du collectif Droite populaire qui, à 70 ans, sollicite un sixième mandat. Enfin, en troisième position, la socialiste Catherine Arkilovitch, qui se qualifie avec 22 % des voix.Dans la semaine suivante, la candidate du PS refuse effectivement de se désister, provoquant une triangulaire : le dimanche soir, Marion Maréchal-Le Pen l'emporte avec 42,09 % des suffrages, devant Jean-Michel Ferrand (35,82 %) et Catherine Arkilovitch (22,08 %).Le maintien de la candidate socialiste a probablement profité à Marion Maréchal-Le Pen. Mais sa décision de se maintenir avait été condamnée par le Parti socialiste.Un soutien accordé... puis retiréIl est vrai que localement, le bureau fédéral socialiste a hésité, dans un premier temps, quant à la position à tenir. Le 11 juin, deux jours après le premier tour de la législative, Catherine Arkilovich aurait reçu « un blanc-seing » de  la direction départementale du PS de la soutenir « quelle que soit sa décision » de maintien ou non de sa candidature. La candidate décide alors de se maintenir.Cette décision, et l'opposition très ferme de Solferino, divise toutefois la gauche locale. Pour terminer sa campagne, Catherine Arkilovitch se retrouve quasiment seule. Le candidat du Front de gauche, Roger Martin (7,76 % des voix), lui retire son soutien pour le donner au député sortant UMP. Dans sa propre famille politique, Francis Adolphe, le maire socialiste de Carpentras, appelle aussi à voter UMP.Dans un entretien accordé au Monde entre les deux tours, la candidate raconte les pressions qu'elle subit de la part du Parti socialiste pour retirer sa candidature :« Christophe Borgel [secrétaire national chargé des élections] m'a demandé de me retirer. Harlem Désir m'a dit que ma candidature était une honte. Mme Aubry m'a menacée de ne plus jamais pouvoir revenir au PS… Personne ne croyait que je serais en mesure de me maintenir. On m'a laissé cette circonscription parce qu'elle était pourrie, que je suis une femme et qu'au PS on veut montrer qu'on respecte la parité en matière d'investiture. Maintenant que j'ai réussi à nous qualifier, je vais jusqu'au bout. »Deux jours avant l'élection, Martine Aubry tentera encore de convaincre Mme Arkilovich de s'effacer, en vain. Le soir de la victoire de Marion Maréchal-Le Pen, Catherine Arkilovitch déclare avoir reçu des menaces. Elle quitte alors la ville et le Parti socialiste.Lire également : Marion Maréchal-Le Pen brouille les équilibres politiques à CarpentrasEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Les députés ont pratiquement achevé la lecture des articles sur les professions réglementées contenus dans le « projet de loi Macron » – dont l’examen reprend vendredi 6 février. Au cours des débats, le gouvernement a accepté de renoncer à l’une des mesures les plus controversées du texte : elle prévoyait de faire osciller les tarifs des notaires autour d’une valeur de référence avec un prix-plancher et un prix-plafond (d’où l’idée de « corridor tarifaire »). Cette concession ne convient pas à Pierre-Luc Vogel, président du Conseil supérieur du notariat (CSN), qui reste très critique sur la teneur du projet.Le gouvernement a revu sa copie en abandonnant le « corridor tarifaire ». Est-ce de nature à calmer vos inquiétudes ?Pierre-Luc Vogel : Notre satisfaction sur le corridor tarifaire a été de courte durée puisque ce dispositif, dont la complexité et les effets pervers ont été reconnus avec honnêteté par le ministre de l’économie, a été supprimé au profit d’un système de remise. Comme l’a dit le rapporteur général du projet de loi, Richard Ferrand, « nous sommes passés d’un corridor labyrinthique à un corridor rectiligne ». Or l’un et l’autre ont au moins une caractéristique commune : dans les deux cas, on s’y perd.Macron fait son mea culpa sur la rémunération des notairesPourquoi ?Quand on lit le texte, on a du mal à voir où l’on va. Il prévoit un système de remises que le notaire pourrait accorder uniquement sur les actes moyens. Cela va toucher les études en région, qui se situent dans cette moyenne et qui sont forcément fragiles. Une telle disposition est de nature à mettre en péril l’équilibre économique des confrères qui traitent ce type de dossiers.Vous dites que le texte va entraîner la destruction de 10 000 emplois. Comment être aussi affirmatif alors que la nouvelle grille tarifaire ne sera connue que dans plusieurs mois ?Nous nous sommes basés sur les recommandations de l’Autorité de la concurrence dans l’étude d’impact que nous avons réalisée. Il ne s’agissait pas de faire du chantage à l’emploi. Je rappelle que le Conseil d’Etat a considéré qu’il n’y avait pas eu de réelle étude d’impact sur ce point. Le reproche ne vient pas du notariat. Ceci étant, je n’exclus pas de faire exécuter une nouvelle étude d’impact, cette fois-ci par un organisme indépendant.Le lobbying « sans précédent » des notaires contre la loi MacronLe projet de loi donne de nouvelles prérogatives à l’Autorité de la concurrence sur les tarifs et l’installation de professionnels dans le notariat. L’idée sous-jacente est de sortir de la cogestion qui, aux dires de certains députés, a pu exister entre le ministère de la justice et la profession. Pourquoi y êtes-vous opposé ?Il y a là une sorte de sous-entendu de collusion entre la chancellerie et la profession qui me paraît totalement infondé. Je pense que le ministère de la justice a toujours joué son rôle. Les gouvernements se sont succédé, les majorités se sont succédé, les textes ont été appliqués. Je ne comprends pas cette critique.En réalité, on voit bien qu’il y a une opposition entre une vision purement économique, concurrentielle, et une vision des acteurs du droit. Nous nous sommes opposés à l’intervention de l’Autorité de la concurrence parce qu’elle a une vision strictement économique, avec une sorte d’obsession de la concurrence puisque sa mission consiste à l’encourager. J’ai du respect pour son travail mais le droit ne devrait pas entrer dans son champ de compétences car ce n’est pas une marchandise.Pour mieux le faire comprendre, nous raisonnons par analogie avec le monde de la santé. Le lien entre le notaire et son client est de même nature que celui entre le médecin et son patient : c’est un lien de confiance. Puisque le tarif est fixé par le gouvernement, qu’il le soit au bon niveau. Nous ne sommes pas dans le secteur marchand. Je ne vois pas pourquoi il y aurait ce système de remise à la tête du client. Aujourd’hui, l’analyse du ministère de l’économie a pris le pas sur celle du ministère de la justice. Je le déplore.Le texte cherche aussi à ouvrir la profession et à favoriser l’installation des jeunes. Vous êtes contre ?Nous sommes parfaitement d’accord avec ces objectifs. Et nous pouvons approuver le projet de loi s’il reflète fidèlement les intentions de M. Macron. Celui-ci a distingué trois zones : celles où il manque des professionnels et où la liberté d’installation doit jouer ; celles qui n’ont pas assez de notaires mais où l’ouverture de nouvelles études pourrait déstabiliser celles qui existent déjà et dans ce cas, le ministère de la justice peut s’opposer à des créations ; celles, enfin, où les besoins sont pourvus et qui ne nécessitent pas de créations d’offices. Mais le texte n’est pas encore assez clair pour que nous puissions nous prononcer sur ce point. Il faudrait qu’il soit mis en adéquation avec les déclarations du ministre.Votre profession s’était engagée, il y a plusieurs années, à augmenter le nombre de notaires titulaires mais la promesse est restée lettre morte. Pourquoi ?Nous l’avons reconnu et avons fait notre mea culpa. Ces engagements n’ont pas été tenus car les outils dont nous disposions pour identifier les besoins – les contrats d’adaptation structurelle – n’ont jamais été assortis de mécanismes coercitifs. Nous étions sur la base du volontariat. J’ai toujours regretté que les moyens en notre possession soient dépourvus d’un caractère obligatoire.Je tiens à rappeler que la France a la plus forte densité notariale en Europe : 14 pour 100 000 habitants, soit deux fois que la moyenne dans l’Union. En Allemagne, le nombre de professionnels a diminué. Mais cela ne doit pas pour autant nous exonérer de la nécessité de mieux accueillir les jeunes.Qu’est-ce que vous dites à vos confrères qui ont lancé des mots durs, voire menaçants, à l’encontre du ministre de l’économie et de députés de la majorité ?J’ai condamné publiquement les propos qui ont pu être tenus. Nous avons d’ailleurs diffusé un communiqué en ce sens, il y a une semaine. Dans un message vidéo qui va être diffusé sur notre portail interne, je rappelle à mes confrères la nécessité du respect de nos interlocuteurs. S’il est avéré que les menaces de mort, ayant amené M. Macron à déposer plainte, émanent d’un notaire, nous engagerons des procédures disciplinaires. Nous sommes dans la phase d’enquête. J’ai appelé le ministère de la justice pour être tenu au courant, il me faut des éléments factuels pour envisager des sanctions.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent, Alexandre Pouchard et Ania Nussbaum S'il n'a pas repris les mots de Manuel Valls, qui avait évoqué le 20 janvier « un apartheid territorial, social et ethnique » en France, insistant sur « la relégation périurbaine et les ghettos », François Hollande a annoncé, jeudi 5 février, la création d'une « Agence nationale pour le développement économique sur les territoires ». Cette nouvelle organisation aurait pour but de « susciter la création d'entreprises ». Quelles missions ?Les missions de cette nouvelle structure sont encore floues. Elle devrait être chargée de stimuler l'activité économique de quartiers sélectionnés en apportant des moyens d'investissement, en aidant les entreprises à se créer ou à se développer.François Hollande a comparé la future Agence de développement économique à l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), qui finance des projets de transformation de certains quartiers par la création ou la réhabilitation de logements et l'introduction de « mixité fonctionnelle » (commerces, loisirs). La différence, a-t-il assuré, étant que l'ANRU agit au niveau des quartiers quand la future agence interviendra au niveau des « territoires » – sans préciser leurs contours, a priori plus larges.Lire : Politique de la ville : quarante ans d'échecsL'idée n'est pas neuve :  en 2010, Dominique de Villepin avait évoqué dans un entretien au BondyBlog la création d'une « agence nationale du développement économique pour les banlieues (...) qui se donnerait pour but de créer des emplois et de faciliter la recherche d'emploi pour les jeunes, serait une solution adaptée », ou encore de soutenir les entreprises locales. Simplification ou nouvel échelon ?Il existe déjà de nombreuses agences de développement liées à des collectivités territoriales (régions, départements, intercommunalités, communes) et chargées d'aider au développement économique d'un territoire. Au niveau de l'Etat, un mécanisme de baisse ou d'exonération de taxes existe dans les zones franches urbaines (ZFU) depuis une dizaine d'années pour encourager les entreprises à s'y installer.L'objectif annoncé de François Hollande est de rassembler les dispositifs existants dans un même ensemble :« Il y a plein de dispositifs qui existent, les gouvernements sont toujours d'une grande richesse pour inventer. Ça se superposait, ça s'accumulait et on n'y voyait plus clair. »En 2014 a été créé le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), déjà pour regrouper les activités de différentes agences (Datar, Secrétariat général du comité interministériel des villes, Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances) chargées de la politique d'égalité des territoires. Ce commissariat, rattaché au premier ministre, emploie 320 personnes. L'un de ses objectifs est « restaurer la compétitivité économique et l'emploi ».Coexistent également une multitude d'aides diverses. Le ministère de la ville estime qu'elles mobilisent environ 200 millions d'euros dédiés au développement économique des quartiers, selon un rapport de 2013.Dans un communiqué publié quelques heures après la conférence de presse de François Hollande, l'Association des régions de France (ARF) a souhaité que cette agence soit « un outil commun entre l'Etat et les régions », que ces dernières soient « étroitement associées » à la « gouvernance et au choix des orientations stratégiques de ce nouvel organisme ». A défaut de quoi, « cette agence ne serait qu'une structure de plus, qui doublonnerait avec les moyens mis en œuvre par toutes les régions pour assurer le développement économique de leurs territoires et l'accompagnement des PME et ETI au risque de gaspiller l'argent public et d'être inefficace ». Quel financement ?« Les fonds existent, pas besoin d'en rajouter », a assuré François Hollande. Le bras armé financier de l'Etat, la Caisse des dépôts et des consignations, et sa filiale Bpifrance, la Banque publique d'investissement, mettront « tous leurs moyens » dans cette nouvelle agence. La Caisse des dépôts a accordé 21 milliards d'euros de prêts en 2013, dont plus de la moitié pour construire des logements.En avril 2014, Najat Vallaud-Belkacem, tout juste nommée ministre de la ville, annonçait déjà une enveloppe de 600 millions d'euros sur six ans pour le développement économique des quartiers populaires. Quelques jours plus tard, la Caisse des dépôts évoquait 400 millions d'euros garantis d'ici à 2020.L'agence pourrait également bénéficier des fonds alloués au programme d'investissements d'avenir (PIA), lancé en 2010 sous le nom du « grand emprunt » et destiné à financer de la recherche et des projets innovants. Une dizaine de milliards d'euros sont ainsi disponibles par ce moyen. Quel calendrier ?Un comité interministériel consacré au renforcement de la « mixité sociale » est prévu en mars. Le « développement » et la création de l'agence feront partie des sujets abordés, a annoncé François Hollande jeudi. Ensuite, comme ce fut le cas pour l'ANRU, une loi devra porter création de la nouvelle agence, qui ne verra donc pas le jour avant plusieurs mois.Ne pas confondre avec...L'AFD (Agence française de développement) : elle lutte contre la pauvreté à l'international.Les agences régionales de développement économique : ce sont les relais locaux de l'Agence française pour les investissements internationaux, (« Invest In France ») un établissement sous la tutelle du ministre de l'économie. Son rôle est d'encourager les entreprises étrangères à investir en France, notamment en leur expliquant la réglementation.Ania NussbaumAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Abel Mestre Qu’ont en commun Manuel Valls et Matteo Renzi, Gérard Larcher, le président du Sénat, Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, ou encore Ségolène Royal, la ministre de l’écologie, avec Steeve Briois, le maire Front national d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) ? Tous doivent recevoir à l’Assemblée nationale, mardi 27 janvier à 18 heures, un prix décerné par Le Trombinoscope.Ces récompenses « saluent l’action et le professionnalisme de personnalités politiques qui se sont particulièrement illustrées durant l’année écoulée dans le cadre de leur mandat ou de leur fonction », selon le site de cet annuaire qui présente depuis 1981 les acteurs de la vie politique française et européenne. M. Briois est, lui, désigné « élu local de l’année ».Le boycott de Claude BartoloneLa présence, pour la première fois, d’un élu FN a de quoi surprendre. Le principal intéressé, n’en revient d’ailleurs toujours pas. « Cela répare une injustice : celle de ne pas avoir récompensé Marine Le Pen comme révélation politique il y a déjà quelques années », rappelle M. Briois. La cérémonie a lieu en fin d’après-midi à l’Hôtel de Lassay, lieu de la présidence de l’Assemblée. Sans la présence de son résident principal, Claude Bartolone ayant décidé de boycotter la soirée. Selon son entourage, « il ne sera pas présent comme c’est la tradition, car il refuse de participer à la normalisation du FN ».Pour M. Briois, ce prix vient récompenser son « travail d’implantation ». Pas peu fier, il note que les autres « nordistes » qui l’ont précédé sont Pierre Mauroy et Jean-Louis Borloo. Cette décision de décerner un prix à l’élu frontiste a, en tout cas, mis en émoi David Noël, membre du PCF de la cité minière.« Le jury du Trombinoscope était-il en état d’ébriété ? », s’interroge l’élu d’opposition avant d’égrener certaines décisions prises par l’équipe du Front national depuis son arrivée aux commandes de la ville, en mars 2014, telles que l’arrêté anti-mendicité ou l’expulsion de la Ligue des droits de l’homme de son local municipal.« Nous ne récompensons pas un bilan, mais c’est une manière de mettre en évidence la percée du FN et son implantation locale », répond la journaliste Arlette Chabot, membre du jury. Elle ajoute : « Que cela nous plaise ou non, il faut savoir reconnaître ce qui a été fait. On ne fait pas la courte échelle au FN. Nous constatons des réalités politiques. »« Une reconnaissance »Pour Mme Chabot, la remise de ce prix n’est en aucun cas un brevet de respectabilité donné au parti d’extrême droite, ni un argument qui le servirait dans sa stratégie de dédiabolisation. « Ignorer le FN en se bouchant le nez, ce ne serait pas convenable professionnellement. Nous avons souligné que le FN avait une stratégie gagnante en pariant sur des élus locaux, qui sont implantés », tranche la journaliste.Gilles Leclerc, PDG de la chaîne Public Sénat, est un autre membre du jury. C’est lui qui doit remettre le prix à Steeve Briois mardi en fin d’après-midi. Il rappelle que, s’il y a eu débat au sein du jury, un « consensus » est néanmoins sorti des discussions. « Comment des journalistes professionnels pouvaient-ils dire ce qu’a été l’année politique 2014 en ignorant le FN ? Ce n’est pas une récompense mais une reconnaissance, un symbole, une illustration, une constatation. »Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération, rappelle qu’il était absent lors de la discussion qui a eu lieu en décembre. « Je n’aurais certainement pas voté pour lui, affirme-t-il. Mais le FN n’est pas un parti illégal et des Français leur apportent leurs suffrages. »Reste que, pour le FN, cette récompense le met dans une situation délicate. Cela constitue, certes, un pas de plus dans sa stratégie de « dédiabolisation ». Mais, en voyant l’un des siens recevoir un tel prix, le parti de Mme Le Pen se voit adoubé par le « système médiatico-politique » qu’il honnit à longueur de tracts et de discours. Il sera un peu plus difficile désormais pour Marine Le Pen et ses soutiens de jouer la partition du parti « antisystème ».Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.01.2015 à 16h06 • Mis à jour le27.01.2015 à 16h16 | Jean-Baptiste Chastand « Je ne crois pas que le plus approprié soit d’appeler les jeunes à se rêver un avenir de milliardaire ». Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales, s’en est pris, lors de ses vœux à la presse, mardi 27 janvier, aux propos de son homologue Emmanuel Macron. Le ministre de l’économie avait déclaré le 7 janvier, dans un entretien aux Echos, qu’il fallait des « jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires ». Dès le 7 janvier, le secrétaire national du PS, Jean-Christophe Cambadélis, avait lui aussi critiqué la formule en déclarant : « Je ne sais pas si c’est le conseil qu’on doit donner aux jeunes Français. »« Procès d’intention »Tout en qualifiant le projet de loi défendu par M. Macron à l’Assemblée nationale d’« absolument nécessaire », la ministre des affaires sociales a expliqué que « la modernisation de l’économie ne peut pas faire à elle seule une politique qui s’adresse aux jeunes ». Et d’expliquer : « Etre de gauche, ça ne peut pas être que ça. » Mme Touraine a également défendu « la Sécurité sociale », qui fête cette année ses 70 ans, et qui permettrait de lutter « contre le délitement républicain ».Mardi matin, M. Macron s’était justifié sur Europe 1 après avoir été interrogé par un auditeur sur ses propos. « On m’interrogeait sur la création d’entreprises, et j’ai dit qu’il était sain dans un pays qu’en effet des jeunes aient cette ambition de devenir milliardaire, s’est-il défendu. Certains ont voulu y voir un esprit étroit qui réduit tout à l’argent. C’est le procès d’intention qu’on me fait souvent. » Visiblement, cela n’a pas suffi à convaincre Marisol Touraine.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) S’il ne fallait qu’une preuve de l’embarras de Berlin après la victoire de la Syriza en Grèce, le communiqué publié par Angela Merkel l’apporterait. D’habitude très prompte à féliciter ses homologues, la chancelière allemande a cette fois attendu mardi matin, à 11 heures, pour publier un communiqué qui tient en quelques lignes :« Très honoré monsieur le premier ministre, je vous félicite pour votre nomination comme premier ministre de la République grecque. Vous prenez vos fonctions dans une période difficile et faites face à une grande responsabilité. J’espère que la collaboration avec vous permettra de consolider et d’approfondir la traditionnelle et profonde amitié qui lie nos deux peuples. Je vous souhaite beaucoup de force et de succès dans votre fonction de premier ministre. Sincères salutations. » La différence de ton avec le communiqué de l’Elysée est frappante. Dès lundi, le président de la République a d’ailleurs invité le vainqueur des élections de dimanche, Alexis Tsipras, à Paris, ce que n’a pas fait Angela Merkel. Sans doute pour des raisons en partie tactiques. Lundi, son porte-parole, Steffen Seibert, a rappelé qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une confrontation entre la Grèce et l’Allemagne mais d’une discussion qui va concerner l’ensemble des Etats européens. Il est donc clair que l’Allemagne ne souhaite pas se mettre en première ligne dans les semaines à venir mais va chercher à peser sur l’attitude des autres Européens.« Un vieux routier de la politique »La Grèce sera évidemment au menu des discussions qu’Angela Merkel aura ce mercredi avec le polonais Donald Tusk, nouveau président du Conseil européen, et avec François Hollande et Martin Schulz, président (social-démocrate) du Parlement européen. Le rôle de ce dernier sera intéressant tant le Parti social-démocrate semble également décontenancé par ce qui se passe en Grèce. « Celui-ci n’accorde pas à la Syriza le crédit politique que lui accorde le Parti socialiste », analyse Ernst Hillebrand, responsable des questions européennes à la Fondation Friedrich Ebert. Seul espoir de la coalition au pouvoir à Berlin : qu’Alexis Tsipras oublie une partie de ses promesses électorales et se montre plus conciliant. « Son élection n’est pas une surprise et malgré les apparences, c’est déjà un vieux routier de la politique. On espère qu’il se montrera réaliste », résume M. Hillebrand.C’est aussi ce qu’espère une partie de la presse. Mardi, la Süddeutsche Zeitung se voulait optimiste. « Si les Grecs, avec Tsipras, balaient la corruption, ne créent plus d’emplois de complaisance dans l’administration et imposent réellement les plus riches, alors les Allemands, avec Merkel, doivent faire des concessions sur les taux d’intérêts, le rééchelonnement de la dette et les investissements. C’est dans l’intérêt de tous. »D’ailleurs, pour le quotidien de centre-gauche, l’enjeu est en partie symbolique. « Le rééchelonnement de la dette que Tsipras présente depuis des mois comme le remède miracle aiderait en réalité bien peu la Grèce. Comme les pays de la zone euro ont déjà prolongé sur 30 ans et plus le remboursement des crédits accordés à Athènes, le gouvernement grec n’a aucun euro à rembourser avant 2020. Seuls tombent les intérêts », fait valoir le journal.Un Parlement démocratiquement éluC’est aussi ce que pense le quotidien berlinois de gauche, la Tageszeitung. Pour celui-ci, cette victoire historique est considérée comme « une chance que la Grèce se débarrasse de décennies de corruption et de népotisme, dont Nouvelle Démocratie et le Pasok étaient inséparables ». Néanmoins, le journal met en valeur les dangers auxquels la Syriza est confrontée : avec sa rhétorique de campagne, elle a produit des « espoirs insatiables » et des « ennemis dangereux », or elle « n’échappera pas à des négociations avec les bailleurs de fonds européens ».En conclusion de son analyse, la « Taz » avertit ceux qui pourraient contester l’arrivée de la gauche radicale au pouvoir en Grèce : « La Grèce a démocratiquement élu son Parlement. Le résultat obtenu est digne de respect. Sinon, l'appareil de la démocratie sera mis en danger – et pas seulement à Athènes. » C’est donc la démocratie qui prévaut : il convient de respecter le choix électoral du peuple grec et de ne pas le prendre à la légère : « les Européens seront bien avisés de mener les négociations avec sérieux ».La Frankfurter Allgemeine Zeitung, quotidien conservateur, explique en quoi il est « inconcevable que les Grecs annulent leurs dettes immédiatement », rappelant notamment que la zone euro veut « éviter de créer un précédent ». Le journal de Francfort nie que les Grecs soient submergés par une dette élevée : « le populiste Alexis Tsipras a affirmé que la dette publique, atteignant 180 % du PIB, “étouffe” l'économie grecque. Ceci est faux, au moins à court terme. » Et d’expliquer que les prêts accordés à la Grèce ont des termes très éloignés dans le temps et surtout « inférieurs en moyenne à ce que l’Allemagne paie pour sa dette publique ».Des « concessions minimes mais répétées de la part des autres pays » pourraient selon la FAZ, permettre à Syriza « de conquérir les Grecs sur d’autres terrains plus douloureux » : un « espoir », selon le journal, qui estime de toute façon que les réformes promises par Tsipras ne seront pas réalisables « par manque de ressources ».Des réformes plus faciles à mettre en place« D’un point de vue économique, un “Grexit” ne serait plus aussi risqué qu’il était considéré il y a quelques années, à cause des plans de sauvetage et des actions de la Banque centrale. » A la question « Que signifierait un “Grexit” ? », à savoir une sortie de la Grèce de la zone euro, le quotidien résume sans ambages qu’« il en coûterait beaucoup d’argent au contribuable allemand ».C’est sans surprise que le quotidien Bild mettait en avant ce sujet. Mardi, celui-ci titrait sous une photo d’Alexis Tsipras : « Ses promesses nous coûtent 20 milliards d’euros. » Cette somme résulte de l’évaluation des promesses de campagne effectuée par l’Institut pour l’économie mondiale de Kiel. La Syriza évalue son programme à 12 milliards d’euros.Appartenant au même groupe de presse Springer, le quotidien conservateur Die Welt adopte un point de vue original en mettant en valeur la plus grande facilité qu’aura Alexis Tsipras à mettre en œuvre des réformes nécessaires : « La confiance populaire dont bénéficie Tsipras joue en sa faveur. Contrairement aux représentants des partis traditionnels, il n'est pas perçu dans le pays comme la marionnette des créanciers étrangers, grâce notamment à ses sorties contre Bruxelles et Berlin. Qui d'autre que lui pourrait arriver à imposer les réformes nécessaires en dépit des résistances ? » Ainsi, selon Die Welt, les Grecs pourront, grâce à « cet excellent populiste », cesser de « nier la réalité ».Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Zilbertin Votera ? Ou votera pas la loi Macron ? Invité de France info, mardi 27 janvier, François Fillon s’attendait sûrement à la question et s’est bien gardé de trancher. « Tout dépendra de l’attitude du gouvernement et de la majorité dans ce débat », a répondu l’ancien premier ministre. Sans pour autant fermer la porte : « On est dans une situation de gravité extrême qui ne peut pas se satisfaire des seuls débats partisans. L’unité nationale c’est un dialogue où chacun fait un pas vers l’autre. »L’union au nom de l 'efficacité. L’exercice est d’autant moins évident que la dite loi est cause de fractures au sein même de chacun des deux camps. François Fillon a cependant émis le vœu que l’examen des textes en question soit l’occasion pour le gouvernement « d’aller vers l’opposition » et « pour l’opposition d’aller vers le gouvernement ». L’occasion, aussi, « de faire preuve, dans une situation d’urgence, d’un peu d’intelligence pour faire ce que j’appelle un agenda national, c’est-à-dire un programme économique qui dépasse les partis politiques », a insisté l’ancien locataire de Matignon.Pas de deuxPas sûr pourtant que la loi Macron se prête à ce pas de deux. « M. Macron fait à peu près le même diagnostic que moi, a constaté François Fillon. Mais il propose des remèdes qui sont homéopathiques. » Plus conciliant que la veille, lorsqu’il a défendu devant les députés une motion de rejet du projet de loi Macron, l’ancien premier ministre s’est bien gardé cette fois de comparer le début du quinquennat de François Hollande au Voyage au pays de la désillusion reprenant le titre du livre polémique de Cécile Duflot (Fayard, 2014). Et pour peu que la majorité veuille bien se pencher notamment sur les amendements qu’il a déposés (seuils sociaux, temps de travail, indemnisation du chômage…), François Fillon s’est dit prêt à « réserver » son vote.Il y a en tout cas urgence, a estimé M. Fillon car « nous sommes dans une situation d’impasse économique ». Pas question d’« attendre encore deux ans avant d’enclencher un redressement » ; d’attendre encore « avant de prendre des mesures qui soient de nature à redonner l’espoir aux Français » ; d’attendre « les prochaines échéances législatives et présidentielle de 2017 pour changer de politique économique », a scandé le député de Paris. « C’est une question qui dépasse la droite et la gauche et qui appelle un vrai climat d’unité nationale. Mais l’unité nationale ce n’est pas juste l’opposition au garde à vous devant le gouvernement », a-t-il défendu.Faire en sorte « que nos différences soient fertiles et non stériles », a plaidé, de son coté, Jean-Pierre Raffarin sur RTL. Pour cet autre ancien premier ministre, l’union nationale « doit continuer ». Pas sur tous les sujets. Loin s’en faut. « Le gouvernement a annoncé une loi sur le renseignement, je pense qu’il faudra le consensus politique pour trouver exactement où nous allons mettre le curseur entre la sécurité et la liberté de chacun ». Sur le chapitre économique, en revanche, pas question d’union a tranché M. Raffarin.Olivier ZilbertinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis  Le dimanche électoral en Grèce, qui a vu la large victoire du parti de gauche radicale Syriza, a rebattu les cartes sur la scène européenne et française. L'historien Jacques Julliard, qui a publié en 2012 Les Gauches françaises : 1762-2012 : Histoire, politique et imaginaire (Flammarion), analyse les conséquences potentielles en France de la percée de Syriza.Quels effets la victoire de Syriza peut-elle avoir sur le rapport de forces à gauche en France ?En termes électoraux, je ne crois pas qu'il y aura de conséquences directes. Il est très rare qu'une élection en France soit déterminée par des questions de politique extérieure. Il faudra surveiller les résultats de l'élection législative partielle à Montbéliard, le week-end prochain. Mais je ne crois pas que les Français vont se prendre soudainement à imiter les Grecs.La gauche radicale en France peut-elle espérer tirer profit de la victoire de Syriza ?Pour qu'il y ait ce que Jean-Luc Mélenchon appelle un « effet domino », il faudrait qu'il y ait des situations comparables. Or, si la France a souffert de la crise, c'est dans des proportions qui n'ont rien à voir avec la Grèce. La France, en dehors de ses chômeurs, n'a pas pâti de l'austérité sous la forme d'une diminution brutale de son niveau de vie.En revanche, sur un plan stratégique, avant même le succès de Syriza, l'idée d'une unification de l'opposition de gauche à François Hollande était dans l'air. L'exemple de Syriza peut accélérer les choses dans l'esprit de certains acteurs politiques.Lire (édition abonnés) : En Europe, la gauche de la gauche reprend espoirLa percée de Syriza s'est construite aussi sur l'effondrement du Parti socialiste grec, le Pasok. Avec un président qui reste impopulaire et un PS en passe de perdre toutes les élections intermédiaires, l'hégémonie socialiste à gauche est-elle menacée ?En ce qui concerne François Hollande, il est le grand bénéficiaire de la séquence du mois de janvier. Les attentats terroristes du début de l'année ont modifié le regard que les Français portaient sur lui. La « présidentialité » de l'homme n'est plus remise en cause. L'idée qu'ils se font de l'adéquation de l'homme à la fonction est quelque chose de beaucoup plus profond et de plus stable qu'une cote de popularité. Pour le PS, je serai beaucoup plus nuancé, vu son état actuel. Il présente une faiblesse intrinsèque. La question est : qui peut exploiter cette situation ?Jean-Luc Mélenchon rêve d'incarner cette alternative...Je ne crois pas à la possibilité d'une coalition des gauches contre François Hollande. Jean-Luc Mélenchon fait du tourisme révolutionnaire, se voyant successivement ministre de la culture au Venezuela ou ministre de la dette en Grèce. Mais, en France, ça ne lui apporte pas beaucoup d'atouts. Même si ses critiques peuvent être appréciées, il ne propose pas quelque chose qui paraît crédible aux Français. De l'autre côté de l'échiquier, le Front national sort affaibli de la série d'attentats, après lesquels il n'a pas été très brillant. Le principal adversaire du PS demeure la droite classique, même si Nicolas Sarkozy n'a pas, lui non plus, bien géré la période.Lire (édition abonnés) : Mélenchon triomphe : « Nous sommes tous grecs ce soir »>> Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans Le Monde daté 28 janvier en édition abonnés.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.01.2015 à 10h29 • Mis à jour le27.01.2015 à 15h27 | Enora Ollivier Il était une fois dans l'ouest de l'Orne... Le 1er janvier, sans tambour ni trompette, une petite révolution a eu lieu : une municipalité est née. Bienvenue à Tinchebray-Bocage, une « commune nouvelle », mais pas vraiment une nouvelle commune puisque née de la fusion de sept villages mitoyens : Tinchebray, Saint-Cornier-des-Landes, Frênes, Beauchêne, Larchamp, Saint-Jean-des-Bois et Yvrandes.Des mairies qui ont profité des incitations financières offertes actuellement par le gouvernement – un gel pendant trois ans de la baisse des dotations de l'Etat que subissent toutes les collectivités – pour se regrouper et mutualiser leurs moyens.Un dispositif qui s'appuie sur un texte datant de décembre 2010, établissant la « commune nouvelle » pour favoriser l'association des villages, et dont les parlementaires discutent une nouvelle version à partir du mardi 27 janvier.Lire aussi : Le regroupement des villages, prochaine étape de la réforme territorialeAvec ses cinq mille trois cents habitants, Tinchebray-Bocage est même devenue, du jour au lendemain, la sixième ville du département. Pour Jérôme Nury, maire (UMP) de cette commune nouvelle, le calcul a été vite fait : la nouvelle mairie devrait gagner 300 000 euros par an dans l'opération. Envisagée en septembre 2014, la commune nouvelle a été entérinée à la fin d'octobre, et officialisée, donc, le 1er janvier.« Il y a trente-six mille communes en France. Tout le monde sait bien qu'à terme l'Etat dira qu'il faut rationaliser et imposera des fusions. Nous, on a préféré faire ce regroupement avec une carotte plutôt que se le voir imposé par l'Etat avec un bâton », résume-t-il. La philosophie du dispositif ? Rien de moins que dessiner  « la campagne du XXIe siècle, forte, rassemblée, dont la voix compte ».AUTOPARTAGE ET FIBRE OPTIQUERapidement, les sept maires ont élaboré une charte, que la loi n'impose pas mais qui permet de « graver dans le marbre » un principe fondamental : l'identité des anciennes communes est conservée. Les noms des villages d'origine, qui deviennent des communes déléguées, demeurent, tout comme les mairies où les habitants pourront toujours voter ou réaliser leurs démarches d'état civil.Même les panneaux indiquant l'entrée des communes déléguées vont rester tels quels, et ne porteront la mention « Tinchebray-Bocage » que dans un avenir non défini. Seul Wikipédia ose pour l'heure qualifier chacune des sept municipalités fusionnées d'« ancienne commune française ».Sa nouvelle enveloppe en poche, le maire entend « offrir de nouveaux services aux habitants », comme la fibre optique pour que chacun ait accès à Internet, le transport à la demande ou l'extension du système d'autopartage électrique mis en place à Tinchebray. A terme, la mairie va aussi faire des économies sur les indemnités des élus : si les conseillers municipaux élus en 2014 dans les sept communes restent tous en place, leur nombre sera réduit lors des élections de 2020.Le regroupement n'a pas vraiment rencontré d'opposition, ni dans les équipes municipales, qui l'ont validé à 96 %, ni dans la population. Ce jeudi matin de janvier, dans l'épicerie de la Grande-Rue, la conversation roule un moment autour de la commune nouvelle, mais le flot des commentaires se tarit vite : ici, tout le monde est d'accord pour dire que le rapprochement des sept communes, c'est « très bien ». « Dans certains villages, une fois qu'on a payé le maire et ses adjoints, il n'y a plus de budget ! lance un client. Si on peut tous s'entraider, c'est pas plus mal. » La responsable du magasin acquiesce et salue le fait que des réunions publiques aient été organisées dans chacun des villages, qui ont permis de calmer quelques inquiétudes.Il n'y a qu'à la boulangerie, à quelques pas de là, qu'on trouvera un circonspect. « Tout tombe », lâche ce septuagénaire, gapette vissée sur la tête, venu chercher son « pain de deux ». Lui n'aime pas trop cet air du temps qui veut que les petits se rassemblent pour devenir de plus grosses structures. Déjà que la Basse-Normandie va bientôt s'associer à la Haute-Normandie pour ne devenir qu'une région...Trouver comment désigner la nouvelle entité a été « un peu compliqué », admet M. Nury. Pour être « géographiquement identifiables », les sept maires sont tombés d'accord sur le fait que le nom de la commune principale, Tinchebray (deux mille six cents habitants) devait être repris. Mais comment trouver un terme qui rassemble toutes les autres ? Les idées de « Tinchebray-les-Villages », « Tinchebray-les-Bourgs » et même de « Tinchebray-Agropole », avec un néologisme qui aurait pu désigner un « pôle de centralité en milieu rural » ont été émises avant qu'un maire ne suggère le mot « bocage », qui définit le paysage commun à tous.« DANS LE DÉPARTEMENT, TOUT LE MONDE EN PARLE »A une soixantaine de kilomètres de là, les maires de Vrigny, Marcei, Saint-Loyer-des-Champs et Saint-Christophe-le-Jajolet, qui se sont aussi rassemblés en commune nouvelle le 1er janvier ont fait un tout autre choix. « On ne voulait favoriser personne », raconte Michel Lerat, le maire de cette nouvelle municipalité de mille deux cents habitants. « On s'est dit que ce qui nous réunissait, c'est le paysage », et la commune prendra donc le nom de Boischampré. « On trouvait aussi ce nom poétique. Dans ce monde si brutal, on s'est dit que ce n'était pas idiot », sourit l'élu.M. Lerat et ses collègues ont aussi profité des incitations financières pour sauter le pas et se rassembler entre « communes qui travaillaient de toute façon depuis des années ensemble ». « Dans l'Orne, il y a encore beaucoup de villages de moins de cinquante habitants. Ce n'est plus viable ! », explique-t-il, certain que Boischampré va faire des émules. « Dans le département, tout le monde en parle », assure ce maire, qui dit être sollicité par de nombreux collègues pour aller parler de son expérience et « prêcher la bonne parole ».DES SERVICES PUBLICS « RENFORCÉS »Car la commune nouvelle est un dispositif récent, pour lequel les élus disposent peu de recul : créé en décembre 2010, il a jusqu'ici été adopté par une dizaine de municipalités seulement. « A l'époque, on est passés pour des originaux », s'amuse Philippe Chalopin. Lui a lancé la réflexion sur le regroupement de sa mairie avec quatre de ses voisines dès 2011. La commune nouvelle de Baugé-en-Anjou, dans le Maine-et-Loire, est officiellement née le 1er janvier 2013.Deux ans plus tard, le maire dit être passé d'« original » à « visionnaire ». « [En mutualisant les budgets et les projets,] on a renforcé l'existence et la compétence des services publics en milieu rural », constate-t-il. Mieux, selon lui, la commune nouvelle « a sauvé une partie du territoire ».Parmi les réalisations permises par le regroupement des communes, M. Chalopin cite volontiers la maison de santé, dont la construction commence et qui va accueillir une quarantaine de professionnels :« Ce projet n'aurait jamais pu voir le jour si nous avions été seuls : l'ancienne commune de Baugé n'avait plus de budget, et la communauté de communes n'avait ni les compétences ni les finances pour nous aider. Grâce à la commune nouvelle, on a pu démarrer ce chantier qui va coûter 3,7 millions d'euros, dont 50 % en autofinancement. »La fusion des communes a aussi permis d'offrir le même tarif à tous les élèves fréquentant l'école de musique ou de garantir un service de soutien juridique, impossible à mettre en place dans des petits villages.Interrogé sur les aspects négatifs de l'expérience, M. Chalopin finit par en voir un : les Pages jaunes ont mis du temps à intégrer le changement.Enora OllivierJournaliste au Monde Enora Ollivier Avec ses trente-six mille six cent quatre-vingt-une communes, la France recense à elle seule 40 % des mairies des vingt-huit pays de l'Union européenne. Un maillage administratif qui tient de la dentelle : 86 % de ces municipalités comptent moins de deux mille habitants, et ne regroupent « que » 24,5 % de la population française. A l'heure où le pays s'engage à marche forcée dans une réforme territoriale d'ampleur, la commune est, elle aussi, invitée à se transformer.Lire aussi : En milieu rural, des communes nouvelles pour dessiner « la campagne du XXIe siècle »Mardi 27 janvier, les parlementaires étudient en commission mixte paritaire une proposition de loi qui remet au goût du jour un texte datant de décembre 2010 et établissant la « commune nouvelle ». Le principe est simple : des villages s'associent pour former une municipalité à part entière, au sein de laquelle les anciennes communes deviennent des mairies déléguées. A plus petite échelle, la commune nouvelle ressemble au modèle de Paris, Lyon et Marseille avec leurs arrondissements.AVANTAGES FINANCIERSMais la loi de 2010 a rencontré jusqu'ici un succès timide : treize nouvelles structures seulement ont été créées, à partir de trente-cinq communes existantes. Le texte d'alors présentait d'importants inconvénients, raconte le député UMP Jacques Pélissard, qui vient de quitter la présidence de l'Association des maires de France : pas d'encouragement financier pour les collectivités qui sauteraient le pas, et un calendrier défavorable, à la veille d'élections municipales qui allaient voir le renouvellement des conseils municipaux.M. Pélissard, bientôt suivi dans sa démarche par le groupe socialiste à l'Assemblée, a élaboré une proposition de loi nettement plus incitative pour les communes. Elle prévoit cette fois des avantages financiers non négligeables au moment où les collectivités territoriales font face à une baisse drastique des dotations de l'Etat. Les communes nouvelles créées avant le 1er janvier 2016 bénéficieront ainsi d'un maintien de leur dotation pendant trois ans. Les collectivités nouvellement créées dont le nombre d'habitants est compris entre mille et dix mille habitants auront en plus droit à une majoration de 5 % de la somme.Pour autant, « je ne mets jamais en avant les avantages financiers », assure la députée PS Christine Pirès Beaune, rapporteure de la proposition de loi :« Si on met en place une commune nouvelle seulement pour l'argent, ce n'est pas la peine. Il faut de l'envie, de la cohérence, des projets avec des communes contiguës. »« DÉTÉRIORATION DU CIMENT RÉPUBLICAIN »L'objectif, c'est de renforcer l'échelon communal, martèle Jacques Pélissard : « Il vaut mieux mettre en commun les richesses financières et démographiques de plusieurs municipalités pour faire une commune forte dans une intercommunalité plutôt que de s'étioler indépendamment des uns des autres. »Car, en parallèle, le projet de loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (dite « loi NOTRe »), actuellement examiné au Parlement, entend consolider les intercommunalités : le gouvernement voudrait que ces structures représentent au minimum vingt mille habitants, contre cinq mille aujourd'hui – un seuil toutefois très discuté que le Sénat, passé à droite, a retoqué. Alors, au sein de ces collectivités mastodontes, « si on est une toute petite commune, on ne pèse rien », explique Mme Pirès Beaune.Mais l'initiative annonce quelques réticences. « L'argument selon lequel on va conforter la commune en la supprimant, il fallait le trouver ! », raille Cédric Szabo, directeur de l'association des maires ruraux de France, qui rassemble dix mille petites communes. Il déroule ses appréhensions, s'inquiète d'un possible « accroissement des inégalités territoriales », de « la détérioration du ciment républicain », de l'« affaiblissement du lien entre le citoyen et la commune ».Avec les communes nouvelles, craint-il, les habitants de zones rurales « vont se sentir abandonnés » parce que leurs représentants « seront à 50 kilomètres ». M. Szabo s'interroge surtout sur la pertinence de cette « doctrine idéologique » qui « vise à supprimer les communes » : « Si on passe de trente-six mille à trente-quatre mille communes, franchement, qu'est-ce qu'on y gagne ? »PAS DE « PERTE D'IDENTITÉ »Face à ces craintes, le législateur pointe « des idées fausses » et se veut rassurant. Le texte se garde bien d'employer le terme repoussoir de « fusion », lui préférant celui de « regroupement ». « On ne supprime rien ! », commente Christine Pirès Beaune. La députée rappelle que « aucune commune ne disparaîtra contre son gré », qu'il n'y aura « pas de perte d'identité » puisque les anciennes communes resteront « de droit des communes déléguées » et surtout que les associations se feront « sur la base du volontariat et du consensus ».Gouvernement et élus manœuvrent avec tact, chacun étant conscient de l'attachement des Français à l'échelon municipal et à leurs représentants locaux. D'autant que les précédentes tentatives de fusion de communes, en 1959 et 1971, ont conduit à des échecs : les municipalités sont passées du nombre de trente-huit mille cinq cents en 1959 à trente-six mille sept cents en 2014.L'initiative de 2014 peut-elle rencontrer davantage de succès ? Vincent Aubelle, professeur associé au département génie urbain de l'université Paris-Est Marne-la-Vallée, juge bon le principe de la commune nouvelle, qui permet de résoudre l'opposition entre le maintien des communes et la rationalisation qui mènerait à leur suppression. Mais il déplore un « manque de schéma d'ensemble » :« La réforme du bloc communal se fait dans une logique de bricolage du dimanche : d'un côté, il y a le texte sur les communes nouvelles, de l'autre la loi NOTRe sur l'intercommunalité. Les deux auraient dû être pensés ensemble. »L'universitaire a imaginé un système où les communes nouvelles regrouperaient au minimum quatre mille ou cinq mille habitants, et où pourraient être exercées les compétences de proximité (école, voirie...). Les intercommunalités se chargeraient, elles, de l'aménagement du territoire, du transport et des économies d'échelle. « Et, à partir de là, résume M. Aubelle, on défile la pelote du reste des échelons : avec des communes nouvelles à cinq mille habitants, des intercommunalités à cinquante mille, la question du département se pose. » Pour lui, aujourd'hui, les dirigeants « posent des briques, mais on cherche désespérément l'architecte ». Et de conclure : « On est en train de rater une chance formidable de repenser toute l'organisation territoriale. »Enora OllivierJournaliste au Monde Francine Aizicovici Le conflit des routiers a entamé, lundi 26 janvier, sa seconde semaine de grève, avec des blocages ciblés, sans que le dialogue social n'ait repris. Nicolas Paulissen, le délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) assure que néanmoins, « que tous les fils du dialogue ne sont pas rompus. Nous avons toujours des contacts informels avec les organisations syndicales et le secrétariat d'Etat aux transports. »La négociation bloque toujours sur les augmentations salariales conventionnelles. Le patronat a proposé d'ouvrir d'autres chantiers, tels que le renforcement de la protection sociale, et obtenu une fin de non recevoir de la part de l'intersyndicale CGT-FO-CGC-CFTC, qui veut d’abord régler la question des salaires.Une autre proposition patronale a surgi, qui ne semble pas non plus permettre de sortir de l'impasse pour le moment. L'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), qui représente les PME, souhaite que soit mise à l'ordre du jour la définition du temps de travail des conducteurs.Elle part du principe qu'« il n'est plus concevable que les entreprises françaises accusent une déperdition de 30 % du temps de conduite vis-à-vis de leurs concurrentes européennes en raison d'une simple différence d'appréciation des temps de disponibilité des conducteurs. »L'OTRE indique qu'elle « identifie ce point comme une condition nécessaire » à la reprise des négociations.« 30 % du temps de travail effectif »En France, précise Gilles Mathelié-Guinlet, son secrétaire général, le temps d'attente des routiers, sur un parking avant un chargement ou un déchargement, ou bien sur un quai pour prendre un ferry, « entre dans le calcul du temps de travail effectif, dont il représente 30 %, alors que dans certains pays, l'attente n'est pas considérée comme du temps de travail. C'est un temps non productif, qui coûte très cher aux entreprises« L’OTRE propose « que ce temps soit considéré comme un temps d'astreinte payé avec un pourcentage du taux horaire. » Les heures d'attente sortiraient ainsi du temps de travail, « ce qui laisserait du temps de conduite en plus », estime M. Mathelié-Guilet. Pour lui, au final, le salaire serait augmenté puisque viendrait s'ajouter trois heures d'astreinte.Les syndicats ne veulent pas en discuter. « Tant qu'à faire, le patronat pourrait nous envoyer une facture pour que nous, on paie les patrons ! », s'énerve Thierry Douine, président de la fédération CFTC des transports.Avant d'expliquer que « pendant ces heures, on attend que le client nous donne le feu vert pour charger ou décharger de la marchandise. Et on doit rester là, sans pouvoir vaquer à nos occupations personnelles, parce que quand le client nous dit : je vous appelle dans 2 heures, finalement il nous prend une heure plus tard. »De même, sur le quai dans l'attente d'un ferry, « je ne vais pas jouer à la belote dans un bistrot, j'attends le ferry. » Pour lui, tous ces chantiers proposés ne font que mettre en évidence le fait que « le routier n'a pas un salaire équivalent à ses responsabilités. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Les acteurs du monde de la publicité s’opposent depuis de longs mois sur les règles du jeu à suivre sur Internet. Et ils ont eu la surprise de découvrir qu’un amendement à la « loi Macron », voté par les députés en commission le 16 janvier, apporte un début de réponse au débat : il soumet le numérique aux principes de la « loi Sapin », rédigée en 1993 pour imposer au secteur publicitaire une obligation de transparence.Lire : Dans la publicité, Internet bouscule frontière entre agences médias et régies« Ce secteur était avant 1993 caractérisé par une grande opacité, peu favorable à une bonne allocation des ressources », a expliqué François Brottes, auteur de l’amendement (relevé par la Correspondance de la presse) et président de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de la loi pour la croissance et l’activité du ministre de l’économie, Emmanuel Macron.Avec l’essor du numérique, cette opacité s’est redéveloppée et il y a dans le secteur un problème d’éthique, selon les annonceurs : « Le grand principe de la loi Sapin, c’est qu’on ne doit pas confondre l’achat et la revente. On ne peut donc pas faire les deux à la fois et être un grossiste, comme l’étaient les grandes centrales d’achat avant 1993 », explique Pierre-Jean Bozo, directeur général de l’Union des annonceurs (UDA).Les acteurs doivent donc choisir : les agences médias achètent des espaces pour le compte des annonceurs et les régies en vendent pour le compte des médias.Sur 100 euros, 40 vont aux médias, 60 aux intermédiairesSelon l’UDA, une part du conseil média sur Internet n’est pas neutre et certains acteurs achètent des espaces aux régies pour ensuite les revendre aux annonceurs... sans transparence sur les prix, ce qui ne permet pas à l’annonceur de vérifier que son argent a été dépensé au mieux.L’UDA estime que 10 % à 15 % du marché de la publicité en ligne est concerné. Au niveau européen, elle cite une étude selon laquelle sur 100 euros dépensés par un annonceur, seuls 40 vont aux médias, 60 revenant aux divers intermédiaires.Avec l’amendement inséré dans la loi Macron, les annonceurs ont-ils donc gagné sur toute la ligne ? Ce n’est pas si simple, tant le sujet est complexe et la querelle profonde.D’abord, Emmanuel Macron, en séance, a demandé que soit prise en compte la concertation en cours auprès de tous les acteurs du secteur, dans le cadre du projet de loi numérique de la secrétaire d’Etat Axelle Lemaire, qui devait en principe couvrir ce sujet.Le ministre a fait préciser dans l’amendement que les modalités de « reporting » aux annonceurs seraient précisés plus tard, par décret en conseil d’Etat : il s’agit de la transmission d’informations que l’agence média est tenue de faire à l’annonceur : par exemple sur le prix d’achat des espaces à la régie.Cette subtilité fait dire aux agences médias, que si on en reste là, l’amendement adopté « enfonce une porte ouverte » : la vraie question est, selon elles, de reconnaître un nouveau « statut d’acheteur-revendeur qui existe dans la vraie vie mais n’est pas défini pour la publicité numérique », explique Bertrand Beaudichon, vice-président délégué de l’Udecam. Ce type d’acteurs n’est pas reconnu par la loi Sapin.L’émergence de « transformateurs d’espace »Deux innovations ont bousculé le marché : la collecte de données sur le profil sociologique et l’historique de navigation des internautes, mais aussi l’automatisation de la vente d’espaces publicitaires sur de grandes plateformes « programmatiques », également appelées « trading desks ».Certains acteurs sont donc devenus des « transformateurs d’espace », argumente M. Beaudichon : ils achètent des espaces, y ajoutent des données puis les revendent dans une prestation globale.C’est le cas des « retargeteurs », spécialistes du ciblage des internautes en fonction de leur comportement, selon le vice-président délégué de l’Udecam, mais aussi des filiales de trading-desks créés par des agences médias.Ces dernières peuvent ainsi communiquer à un annonceur le prix d’espaces qu’elles ont achetés à une régie qui appartient à leur propre groupe.« La loi Sapin est trop blanche ou noire », estime-t-on à l’Udecam. Du côté des annonceurs, on estime que l’amendement qui vient d’être adopté « va dans le bon sens ». Au gouvernement la tâche délicate d’achever de clarifier les choses.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Luc Leroux (Marseille, correspondant) Le parquet national financier a ouvert, le 12 janvier, une enquête préliminaire pour favoritisme, prise illégale d'intérêts, complicité et recel de ces délits autour des quatre marchés de la distribution de l'eau et de l'assainissement signés, le 31 octobre 2013, par la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM). Le parquet national financier s’est saisi de ce dossier initialement entre les mains du procureur de la République de Marseille, et a confié les investigations à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.Conclus pour quinze ans, ces quatre marchés, dont le chiffre d'affaires prévisionnel avoisine les 3,2 milliards d'euros, ont été sévèrement critiqués, en avril 2014, par la chambre régionale des comptes Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui soulignait également un possible conflit d'intérêts concernant Martine Vassal, adjointe au maire (UMP) de Marseille et chef de file de la droite aux élections départementales de mars.Au terme d'un processus d'appel d'offres, la Société des eaux de Marseille (SEM, filiale à 100 % de Veolia) avait été nommée attributaire du marché de la distribution de l'eau dans dix-sept des dix-huit communes de la métropole – près d'un million d'habitants – et de deux des trois marchés d'assainissement, le troisième revenant à la Société d'exploitation du réseau d'assainissement de Marseille (SERAM, filiale de Suez Environnement). Le président de la métropole, le socialiste Eugène Caselli – il a été remplacé par l'UMP Guy Teissier en avril 2014 – se félicitait alors d'une baisse du prix de l'eau.Une transparence pas « optimale »Saisie le 9 décembre 2013 par le préfet des Bouches-du-Rhône, la chambre régionale des comptes a analysé ces marchés qui mettaient en concurrence Veolia via sa filiale – distributeur de l'eau à Marseille depuis 1942 – et le groupement Lyonnaise des eaux-France Suez Environnement. « L'économie générale du contrat est très favorable aux intérêts du délégataire », pointaient les magistrats, considérant que la collectivité « n'a pas utilisé toutes ses marges de négociation ».Les conditions de transparence n'ayant pas été « optimales », Marseille Provence Métropole a, aux yeux de la chambre régionale des comptes, « exposé la procédure à un risque de constat d'irrégularité par le juge administratif ». La durée de la délégation de service public de l'eau est jugée « manifestement excessive » : quinze ans au lieu de douze en moyenne. Le montant des investissements mis en avant pour justifier cette durée n'a pas convaincu la chambre régionale. Ses experts comparent ainsi le contrat signé par Veolia avec le Syndicat des eaux d'Ile-de-France, en 2010 – douze années pour 80 millions d'euros d'investissements – à celui signé à Marseille – quinze années pour 39,7 millions d'euros.Les juges de la chambre régionale des comptes se sont étonnés du montant des frais de siège versés au délégataire – 2% des charges d'exploitation alors que la métropole souhaitait les plafonner à 0,5% –, et du défaut d'inventaires des installations. Leur rapport concluait que « la régularité du contrat s'en trouve atteinte, l'absence d'inventaires suscitant des doutes sur les modalités d'estimation des travaux de renouvellement et leur prise en compte pour départager les offres ».Martine Vassal « sereine »Cette enquête préliminaire tombe mal pour Martine Vassal, chef de file de l’UMP aux prochaines élections départementales, la droite comptant mettre fin à trente-deux ans d'hégémonie de la gauche à la tête du conseil général. Adjointe au maire de Marseille, Mme Vassal avait eu, en sa qualité de présidente de la commission « agglomération éco-responsable » de la métropole, « une influence active sur l'adoption par le conseil de communauté de Marseille Provence Métropole des délibérations y compris sur le choix du délégataire finalement retenu », écrivaient les juges financiers dans leur avis.Or l'élue est par ailleurs trésorière depuis novembre 2012 du Conseil mondial de l'eau – organisateur du Forum mondial de l'eau à Marseille en mars 2012 –, présidé par Loïc Fauchon, président de la Société des eaux de Marseille et signataire du contrat de délégation de service public. L'élue, qui aurait donc eu accès à tout le processus de négociation, aurait dû, selon la chambre, « par prudence, s'abstenir de prendre part au processus ayant abouti à la décision d'attribuer la délégation de service public de l'eau à la SEM ».A la publication des avis de la chambre régionale des comptes, Martine Vassal s'était déclarée « sereine » : « Ce sont les services de Marseille Provence Métropole qui ont mené l'analyse et nous avons suivi leurs préconisations. » Dans sa réponse en mai 2014, la communauté urbaine contestait point par point l'ensemble des griefs détaillés par la chambre régionale des comptes. La SEM indiquait, de son côté, que « face à une concurrence sévère et déterminée, elle a proposé le meilleur service au meilleur prix pour les habitants et notamment une baisse de 20 % par rapport au tarif précédent. »Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 26.01.2015 à 14h16 • Mis à jour le26.01.2015 à 15h05 Lors d'une visite à Berlin, lundi 26 janvier, Nicolas Sarkozy a estimé que « tout doit être fait pour éviter » la sortie de la Grèce de la zone euro, après l'accession au pouvoir à Athènes du parti de la gauche radicale et anti-austérité Syriza. « Les Grecs ont choisi, il faut tenir compte de ce qu'ils ont dit. [...] Leur choix doit être respecté », a déclaré le président de l'UMP dans la capitale allemande, où il doit rencontrer la chancelière, Angela Merkel. L'ancien président français a rendu hommage au précédent gouvernement d'Athènes d'Antonis Samaras (conservateur) « qui a fait beaucoup d'efforts dans l'intérêt de la Grèce ». « Tout doit être fait maintenant pour éviter ce drame que serait le départ de la Grèce avec les conséquences que cela impliquerait pour la zone euro dans son ensemble et pour l'Union européenne elle-même. Parce que cela voudrait dire qu'un pays [...] peut décider de ne pas rembourser sa dette. Vous voyez les conséquences pour tout le monde, pour les créanciers que nous sommes, nous Français, et pour les autres pays », a poursuivi M. Sarkozy. Lire aussi : La dette, priorité du nouveau gouvernement grec« LA GRÈCE EST UN PAYS MEMBRE DE L'EUROPE » « Il faut en appeler à la responsabilité de chacun, du gouvernement grec qui va se trouver confronté aux réalités non pas de la campagne électorale mais de la gestion d'un pays de 9 millions d'habitants, et aux responsables européens qui doivent comprendre que la Grèce a connu beaucoup de souffrances ces dernières années », a dit l'ancien chef de l'Etat.Interrogé sur le sort de la dette grecque, que souhaite renégocier la Syriza, M. Sarkozy a répondu : « La question pour l'instant n'est pas là. La Grèce est un pays membre de l'Europe, elle a choisi un gouvernement, ce gouvernement doit être responsable dans l'intérêt des Grecs eux-mêmes qui ne veulent pas quitter l'euro. »Lire aussi : La Grèce risque-t-elle à nouveau de sortir de la zone euro ?Le président de la Syriza, Alexis Tsipras, sera officiellement désigné premier ministre grec lundi après-midi après la victoire de son parti aux législatives. 12.01.2015 à 14h39 • Mis à jour le12.01.2015 à 15h03 | Matthieu Goar La vague d’émotion passée, place à l’action politique. Depuis son « retour », Nicolas Sarkozy avait endossé le costume d’hyperopposant. Les attentats ont changé la donne et le nouveau président de l’UMP veut faire perdurer « l’esprit du 11 janvier », selon les mots d’Isabelle Le Callennec, porte-parole du parti. « Le gouvernement et l’opposition devraient se mettre d’accord. Il faut essayer de surmonter les clivages partisans sans détruire la nécessité du débat démocratique », a expliqué le président de l’UMP, lundi 12 janvier sur RTL.Vidéo : l’interview de Nicolas SarkozyA l’UMP, le « retour sur expérience » est la priorité. Le président des députés UMP, Christian Jacob, va demander la création d’une commission d’enquête transpartisane sur les attentats du 7 au 9 janvier. Son homologue socialiste, Bruno Le Roux, a approuvé cette démarche. Cette commission devra éviter deux écueils : ne pas empiéter sur l’enquête judiciaire en cours et ne pas doublonner avec la commission parlementaire d’enquête sur les filières djihadistes présidée par Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes.Ce dernier doit rencontrer le ministre de l’intérieur lundi, alors que Nicolas Sarkozy doit lui recevoir des représentants des cultes et des syndicats de police dans les heures à venir, histoire d’affiner les propositions de l’UMP. « Les Français nous attendent. Il y aura forcément des débats, cela va être liberté contre sécurité. A l’UMP, on a tendance à penser que la première des libertés, c’est la sécurité », a avancé Mme Le Callennec, lundi.Sécurité : Nicolas Sarkozy fait pression sur l’exécutifL’UMP a commencé à avancer quelques pistes de réflexion. Nicolas Sarkozy a plaidé pour l’encellulement individuel des djihadistes, ce qui ne sera possible qu’en augmentant le nombre de places en prison. Il a également proposé que les hommes et les femmes partis faire le djihad plusieurs mois à l’étranger ne puissent « pas revenir en France, y compris s’ils sont Français ». Son ancien ministre de l’intérieur, Claude Guéant, s’est lui prononcé pour la déchéance de nationalité de djihadistes à condition qu’ils aient une autre nationalité.Le président de l’UMP souhaite également renforcer les partenariats des services de renseignement français avec leurs homologues étrangers, augmenter les pouvoirs d’investigation de la police et de la gendarmerie, renforcer la lutte contre le trafic d’armes en France, mieux surveiller Internet, qui « n’est pas fait pour que des terroristes puissent expliquer comment on se sert d’une bombe ».Lors de la discussion de la dernière loi antiterroriste adoptée en novembre 2014, l’UMP avait ainsi déposé un amendement proposant de pénaliser la consultation de sites dangereux. L’amendement avait été rejeté. « Ces personnes sont en guerre contre un mode de civilisation qui est le nôtre. il ne doit y avoir aucun tabou », estime Mme Le Callenec. Les dirigeants de l’UMP plaident donc pour un renforcement de l’arsenal juridique qui pourrait passer par le vote d’une nouvelle loi, sans pour autant parler d’un Patriot Act à la française évoqué sur Twitter par Valérie Pécresse. « La France n’a pas un modèle à suivre. Elle doit réagir avec ses valeurs en trouvant l’équilibre entre liberté et sécurité », analyse Sébastien Huyghe, porte-parole du parti.Il faudra bien entendu un Patriot Act à la française. Il faut une réponse ferme et globale #renseignement #securité #laicite #education— Valérie Pécresse (@vpecresse) January 11, 2015Matthieu GoarJournaliste au Monde 12.01.2015 à 09h32 • Mis à jour le12.01.2015 à 09h41 Invitée politique de Jean-Pierre Elkabbach lundi matin sur Europe 1, la présidente du Front national, qui a défilé avec ses partisans dimanche à Beaucaire et n'était pas présente à Paris, a déploré l'attitude de l'exécutif qui, selon elle, « n'a pas été à la hauteur de l'événement ».« C'est le gouvernement et un certain nombre de partis politiques qui, quelques heures après l'attentat, ont décidé de tomber dans la basse politique politicienne et ont décidé d'organiser une marche sous le slogan de l'union nationale en excluant 25 % des Français. »Interrogée sur les attentats de la semaine dernière, Marine Le Pen estime qu'« il s'agit d'une guerre ». « Si l'on n'admet pas la réalité de ce qui est en train de se passer, on ne mettra pas en place des mesures. (...) Après le temps de l'émotion, les Français attendent de l'action, ils attendent des décisions. Et je crois que le plus tôt sera le mieux », a-t-elle ajouté.« LE CANCER DE L'ISLAM »Mais, pour la responsable frontiste, le gouvernement ne met pas les bons mots sur les problèmes. « J'ai été très inquiète que le président de la République, et je lui ai dit face à face, n'ait pas osé utiliser le mot de fondamentalisme islamiste, a expliqué Marine Le Pen. Je lui ai dit que le simple mot de terrorisme me paraissait tout à fait insuffisant. Le terrorisme est un moyen, mais derrière ce terrorisme il y a une idéologie, et cette idéologie, c'est le fondamentaliste islamiste. »« Le fondamentalisme islamiste est le cancer de l'islam, a assuré Marine Le Pen. Si on ne l'éradique pas, si on continue les comportements à risques qui sont le communautarisme, l'affaissement de la laïcité, alors il y a un risque de métastases. C'est ce que je ne veux pas. » Pour elle, « le problème est aujourd'hui un problème intérieur. Ce sont donc des mesures intérieures qu'il faut mettre en œuvre, et celles-ci, je le crois, sont aujourd'hui défaillantes ». 11.01.2015 à 18h58 • Mis à jour le12.01.2015 à 08h30 | Olivier Faye Jean-Luc Mélenchon participait au défilé parisien.Que pensez-vous de la présence de nombreux chefs d'état et de gouvernement étrangers lors de cette manifestation ?Nous ne sommes pas fous : on voit bien que certains viennent ici se redorer le blason. M. Orban n'est pas un ami de la liberté d'expression dans son pays. Mais ce n'est pas lui qui fait la manifestation. La marche, c'est une marche de fraternité républicaine. Dans notre malheur, nous sommes frappés à l'endroit qui nous permet de donner le meilleur de nous-mêmes. Les gens sont là pour la liberté, pour l'égalité, pour la fraternité. C'est un jour qui est refondateur.Donc Orban et quelques autres sont quantité négligeable. Comment voulez-vous que je me sente concerné par la présence du secrétaire général de l'OTAN ? Je ne sais même pas comment il s'appelle. Les gens qui sont là n'ont pas aboli leur esprit critique du fait de l'émotion qu'ils ressentent. Ils savent parfaitement ce qu'ils font là, avec qui ils sont et contre qui ils sont.Cette unité citoyenne, c'est quelque chose qui peut durer dans les semaines à venir ?Il ne faut pas être angélique, tout ça peut se retourner très vite. Il y a des gens qui n'ont pas arrêté une seule seconde de jeter de l'huile sur le feu. Mme Le Pen n'a pas arrêté : dès qu'il y a trois morts, elle réclame le retour de la peine de mort. Encore des morts ! Elle fait partie du problème que nous avons à régler. Tout le monde serait beaucoup plus détendu si on savait qu'on ne l'avait pas sur le dos, elle qui est prête à venir capitaliser sur les peurs. Il y a des gens qui sont un problème, d'autres une solution. Le tout, c'est de ne pas se tromper. Nous vivons un moment reconstructeur du peuple français. Les gens viennent là sans abdiquer aucune de leurs différences, de classes, de religions, pour proclamer ce qui les rassemble.Valérie Pécresse réclame la mise en place d'un Patriot Act à la française, ça vous semble être une réponse adaptée ?Non, ce serait une erreur totale. Le Patriot Act a été une catastrophe totale. C'est avec ce genre de loi que la situation s'est dégradée. La terreur a commencé à se répandre quand nous nous sommes mis à bombarder à tort et à travers. On pensait régler des problèmes qui sont d'une autre nature, des problèmes politiques. Les propos de l'UMP ou de l'extrême droite vont flatter les scrogneugneux de salon, qui vont faire des mouvements de menton, mais ils ne réfléchissent pas. Les assassins étaient entrés en prison sans idées politiques, ils en sont ressortis fanatisés.Il faudrait peut-être se poser la question de savoir comment on utilise la prison. Le maître mot aujourd'hui, c'est le discernement. Il faut utiliser les bons mots : nous ne sommes pas en guerre en France. Quand on est guerre, il faut nommer l'ennemi. Les assassins sont des citoyens français, cela voudrait donc dire qu'il y a un ennemi de l'intérieur. J'ai dit au président de la République qu'il fallait faire très attention au vocabulaire. Il m'a dit qu'il était d'accord, ce qui dans son cas ne signifie pas grand-chose. S'il pouvait en parler à son premier ministre, ce serait parfait.Manuel Valls n'utilise-t-il pas les bons mots ?Il est plus dans le mouvement de menton. Mais je ne me soucie pas d'eux.Olivier FayeJournaliste au Monde 11.01.2015 à 13h28 • Mis à jour le11.01.2015 à 14h57 | Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Plus que jamais, Israël veut ouvrir ses bras aux juifs de France. Parmi la délégation israélienne qui s’est envolée vers Paris pour participer à la grande marche de dimanche, autour du premier ministre Benyamin Nétanyahou, se trouve Natan Sharansky, le patron de l’Agence juive.Cet organisme semi-gouvernemental, qui a pour vocation d’encourager et d’aider les juifs du monde entier à émigrer vers Israël, considère dorénavant la France comme un objectif prioritaire, en raison d’un afflux sans précédent de candidats. Son porte-parole, Yigal Palmor, qui fut longtemps la voix officielle du ministère des affaires étrangères, détaille au Monde les ressorts de ce phénomène.La France est devenue en 2014 le premier pays source pour l’aliyah, l’émigration en Israël. Comment l’expliquez-vous ?C’est vrai, 2014 a été l’année d’un record historique. Nous avons accueilli près de 7 000 juifs de France, soit une augmentation de 130 % par rapport à 2013. Il y a une multiplication des demandes, des appels. Près de 50 000 personnes ont contacté nos délégués l’an passé pour obtenir des informations. Cela indique une humeur, mais ça ne présage pas forcément du nombre de personnes qui se rendront aux réunions, et encore moins de celui des départs effectifs. Sur la base des dossiers ouverts et des procédures déjà engagées, nos prévisions pour 2015 s’établissent entre 8 000 et 9 000. Ces chiffres exceptionnels traduisent une lame de fond.Mais ces prévisions datent d’avant les attentats de cette semaine à Paris, notamment la prise d’otages sanglante dans une épicerie casher...Il est trop tôt pour faire de nouvelles prévisions, mais on peut déjà noter que le choc est très fort. Il y a un cumul des secousses, après l’affaire Ilan Halimi et puis les tueries de Mohammed Merah.N’est-il pas choquant que le premier ministre d’Israël, Benyamin Nétanyahou, appelle samedi les juifs de France à faire leur aliyah, à la veille d’une marche historique pour l’unité nationale ?Il faut comprendre que cela fait partie de l’ethos de l’Etat d’Israël, conçu dès le départ comme un refuge, un abri pour les juifs du monde entier. Quand une situation dramatique comme celle de ces derniers jours en France se présente, il est presque automatique pour des dirigeants israéliens de tenir de tels propos. Lorsque des juifs sont agressés, Israël garde ses portes grandes ouvertes, que ce soit pour les juifs de France, d’Ethiopie ou d’Ukraine. Il ne s’agit pas d’un désaveu de la France et de la République. Les Israéliens regardent, très émus, ces jours-ci, les écrans de télévision. Notez ce qu’écrit la presse, de tous bords politiques : les juifs sont attaqués et en danger. Lorsque Ariel Sharon avait tenu des propos similaires [en 2004, appelant les juifs de France à faire leur aliyah], il ne faisait que répéter ce qui allait de soi, pour les Sharoniens comme pour les anti-Sharoniens : c’est la vision sioniste de base.Mais les victimes sont des citoyens français…Personne ne demande aux dirigeants français de rendre des comptes. Mais il est normal qu’Israël, pays ami, exprime des inquiétudes et un sentiment de fraternité à l’égard d’une communauté qui lui est proche. Il va y avoir un grand débat, franco-français, sur ce que devra faire la République, sur la place des uns et des autres, sur les mesures sécuritaires à adopter aussi. Faut-il mettre certaines libertés en danger, comme l’ont fait les Etats-Unis après le 11-Septembre avec le Patriot Act ? Faut-il préserver Schengen ? Je me garderai bien de dire ce que les Français devraient faire. Mais les Israéliens se sentent très concernés, car des juifs ont été pris pour cibles. Il ne faudra pas s’étonner si certains Israéliens veulent donner des conseils aux Français. On est habitués à cela de la part des Français. Mais, entre pays amis, on peut se le permettre sans se montrer susceptible.Quelles sont les motivations des juifs français effectuant leur aliyah ?Il faut être prudent, car il n’y en a jamais une seule. Il existe d’abord un phénomène général d’expatriation, qui concerne des centaines de milliers de Français, sur fond de crise économique. Il existe aussi pour certains des motivations religieuses, ou bien un sentiment d’appartenance. Un grand nombre de personnes parlent d’un climat d’intolérance, de violences, d’un certain langage qui blesse. Le fait qu’ils ne se sentent plus chez eux en France est certainement un élément de la décision. Celle-ci est souvent familiale. On a remarqué une très forte proportion de familles parmi les arrivants.Dans le passé, c’étaient plutôt de jeunes individus. Là, la tendance, ce sont les familles et les retraités. Leur profil est plutôt classe moyenne, avec un nombre assez fort de diplômés du supérieur, des professions libérales. Ils s’installent d’abord à Tel-Aviv et à Jérusalem, mais aussi à Ashdod et à Netanya, où l’on entend de plus en plus parler français.En quoi consiste le dispositif spécifique mis en place à destination des juifs français candidats à l’aliyah, au début de 2014 ?Il consiste d’abord à renforcer les effectifs qui s’occupent de l’intégration des immigrés. Il prévoit aussi des programmes spéciaux pour l’apprentissage de la langue, l’aide à l’insertion au travail, la levée des obstacles bureaucratiques. Je pense notamment à l’homologation des diplômes professionnels (médecins, avocats) ou à l’obtention de la carte d’identité. Comme pour les autres arrivants, il existe aussi des aides financières, au logement ou bien pour les emprunts, en vue de suivre des études.Mais quelle est la part des Français décidant de retourner en France car la greffe ne prend pas ?Il n’y a pas de chiffre avéré. L’estimation générale, pour tous les migrants, est de 20 %. Mais on voit par exemple, pour l’immigration en provenance de Russie, que certains gardent un pied de chaque côté. C’est même le cœur de leur activité, dans la coopération bilatérale, ou la médiation. Ils sont en même temps ici et là-bas, ils profitent de la possibilité de faire le pont.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Outre le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, la totalité des ténors du parti de droite seront présents dimanche 11 janvier à la marche républicaine, qui a lieu à Paris pour rendre hommage aux 17 victimes des trois attentats djihadistes.Les trois anciens premiers ministres Alain Juppé, François Fillon et Jean-Pierre Raffarin ont confirmé au Monde leur participation, ainsi que les anciens ministres Bruno Le Maire, Xavier Bertrand. Figureront également dans le cortège parisien le président UMP du Sénat, Gérard Larcher ; le chef de file des députés UMP, Christian Jacob ; la vice-présidente du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet ; le secrétaire général, Laurent Wauquiez, ou encore l'ancien président du mouvement, Jean-François Copé.La mise en scène se veut soignée pour que la droite donne une image d’unité : Nicolas Sarkozy arrivera à l’Elysée à 14 h 30, entouré des anciens premiers ministres de droite (Alain Juppé, François Fillon, Jean-Pierre Raffarin et sûrement Edouard Balladur). Puis, ces derniers défileront côte à côte. Ils seront en tête de cortège aux côtés de François Hollande et des autres chefs d'Etat et de gouvernement étrangers (Angela Merkel ou David Cameron). Les autres responsables de l'UMP seront, eux, plus en retrait. Ils ont prévu de se retrouver à 14 heures à Oberkampf, avant de débuter la marche. Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Suc Lorsqu’il est mort, Amedy Coulibaly, dit « Doly », était armé d’une kalachnikov et d’un pistolet-mitrailleur. L’assassin de la policière municipale de Montrouge et des otages du supermarché casher de Vincennes avait sans doute prévu d’en finir. Sur une écoute datée du 6 mai 2010, ce jeune homme né à Juvisy-sur-Orge (Essonne) faisait état de ses inquiétudes à son maître à penser, le terroriste Djamel Beghal. « Tu sais, quand on dit que quand tu décèdes, il faut pas laisser des dettes (…). Est-ce qu’il y a des circonstances où on peut partir avec des dettes ? »Dans cette même écoute, il parlait à Djamel Beghal d’une conversation qu’il avait eu un jour avec un ami. « Il disait : dans cette situation-là, Allah, il pardonne tout sauf les dettes ! » Quand, deux semaines après cette écoute téléphonique, les policiers lui demandent pourquoi il se préoccupe de ce genre de questions alors qu’il n’est âgé que de 28 ans, le petit délinquant d’alors leur répond : « Parce que le Prophète dit qu’on peut laisser derrière soi des péchés mais surtout pas des dettes. » Amedy Coulibaly est mort, vendredi 9 janvier, avec cinq victimes sur la conscience.A 17 heures, vendredi, les trois preneurs d’otages sont tuésSelon nos informations, le futur tueur se trouvait encore, le week-end dernier, à la Grande-Borne à Grigny, où il a grandi. « On s’est croisés, on a discuté, on s’est dit qu’on allait se revoir, raconte aujourd’hui un de ses interlocuteurs sous le sceau de l’anonymat. C’est quelqu’un qui a glissé progressivement de la petite à la grande criminalité, puis vers l’islamisme. » BraquageDepuis sa sortie de prison, en 2007, Amedy Coulibaly, qui était le seul garçon d’une fratrie de dix enfants, semblait abandonner les chemins de la délinquance, qui lui avait déjà valu des condamnations pour vols aggravés, trafic de stupéfiants, recel, et surtout une peine de six ans de prison prononcée par la cour d’assises des mineurs du Loiret pour un braquage commis le 7 septembre 2002. En juillet 2009, il se marie – religieusement, pas civilement – avec la femme qui partage sa vie depuis trois ans, Hayat Boumeddiene. Le couple s’installe dans un appartement de Bagneux. Amedy Coulibaly est opérateur chez Coca-Cola, il est même reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy lors d’une rencontre sur l’emploi des jeunes. Il joue au poker sur Internet et voyage avec son épouse en Crète, en République dominicaine et en Malaisie. Il n’a apparemment pas le profil d’un fou de Dieu qui projette un attentat. Pourtant, lors de son dernier passage en détention, Amedy Coulibaly s’est radicalisé. A la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), il est incarcéré dans le même bâtiment que Djamel Beghal, une figure de l’islam radical qui va en faire son disciple. Djamel Beghal, qui purge une peine de dix ans de prison pour avoir préparé un projet d’attentat contre l’ambassade des Etats-Unis, à Paris, convertit également un autre détenu du même âge qu’Amedy Coulibaly, Chérif Kouachi. Les deux hommes ne passent que sept mois ensemble à Fleury-Mérogis mais ce moment suffit à créer, entre eux, des liens indéfectibles.Une fois dehors, Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi se voient, sortent ensemble, projettent d’aller à la Foire du Trône. Surtout ils continuent de suivre l’enseignement délivré par Djamel Beghal en se rendant régulièrement à Murat, dans le Cantal – le lieu où leur mentor est désormais assigné en résidence. Par deux fois, Hayat Boumeddienne accompagne son mari chez Djamel Beghal, mais elle ne le croise jamais. « Je l’ai vu qu’une seule fois de dos, avoue-t-elle, interrogée par la police, au printemps 2010. Il m’est arrivé de lui poser des questions sur la religion alors que nous nous trouvions dans deux pièces différentes (…). Pour moi, c’est logique que je ne me trouve jamais dans la même pièce qu’un homme. »L’ancienne adolescente turbulente s’est en effet métamorphosée en épouse dévote. Elle arrête de travailler pour porter le voile intégral. Elle ne participe pas à son propre mariage parce qu’« en islam, la femme n’est pas obligée d’être présente. En l’occurrence, là, c’est mon père qui m’a représentée. » Hayat Boumeddienne doute alors de la conversion de son époux. « Amedy n’est pas vraiment très religieux. Il aime bien s’amuser, tout ça. Il n’est pas du genre à se balader tout le temps en kamis, la tenue traditionnelle musulmane masculine, etc. (…) Normalement, c’est une obligation pour les hommes d’aller à la mosquée le vendredi à la prière. Amedy, il s’y rend selon son emploi du temps, mais je dirais qu’en gros il y va toutes les trois semaines… » Les réponses de Coulibaly aux policiers font écho à ces propos. « J’essaie de pratiquer le minimum obligatoire comme la prière, le ramadan, etc. J’essaie d’avancer avec la religion mais je vais doucement.– Que savez-vous des dissensions entre les chiites et les sunnites ?, demandent les enquêteurs.– Je ne sais rien. Je ne me casse pas la tête avec cela, c’est de la perte de temps. »Tout ceci n’est peut-être que de la poudre aux yeux – la « taqiya », l’art de la dissimulation prônée par le mouvement radical takfir enseigné par Djamel Beghal. Les week-ends dans le Cantal et les promenades dans la forêt ne sont d’ailleurs pas aussi innocents qu’ils en ont l’air. « La première fois qu’on a fait de la randonnée avec lui [Beghal], on a fait de l’arbalète en tirant sur un tronc d’arbre », raconte Hayat Boumeddiene. Et puis, il y a Smaïn Ait Ali Belkacem, l’auteur des attentats de 1995 dans le RER C, qui évoque Amedy Coulibaly lors d’un coup de téléphone passé depuis sa cellule. Placé sur écoute, il le décrit comme « fiable, déterminé » et « en possession de tout ce dont ils [ont] besoin » pour perpétrer le forfait prévu : l’évasion de Smaïn Ait Ali Belkacem. Face au rassemblement de terroristes chevronnés et de voyous convertis qui se préparent à faire évader Smaïn Ait Ali Belkacem, les forces de l’ordre procèdent à des interpellations, le 18 mai 2010. Lors des perquisitions, les policiers découvrent, dans un seau rangé à côté du linge, chez Amedy Coulibaly, un lot de 240 cartouches de calibre 7,62 destinées à des fusils d’assaut de type kalachnikov. Cet épisode vaut à Amedy Coulibaly une peine de cinq ans de prison en décembre 2013. Il est libéré en mai 2014.Dans le cadre du dossier concernant la tentative d’évasion de Smaïn Ait Ali Belkacem, les enquêteurs enregistrent le 12 mars 2010, à 19 h 27, une conversation qui leur paraît tout à fait anodine. Un homme répond aux questions de ses interlocuteurs, trois amis enthousiastes lui passent le bonjour et lui promettent de revenir bientôt. Celui qui réceptionne l’appel s’appelle Djamel Beghal. Ceux qui se disputent le téléphone sont Amedy Coulibaly, Chérif Kouachi et Saïd Kouachi.Amedy Coulibaly « avait un côté audacieux, chien fou »Matthieu SucJournaliste au Monde 09.01.2015 à 18h46 • Mis à jour le09.01.2015 à 23h36 Le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a dénoncé, vendredi 9 janvier, la piètre qualité, selon lui, des services publics en France lors des assises du droit et de la compétitivité organisées par le Club des juristes et l'institut Montaigne.Le magistrat a livré un constat sans concession de la qualité des services de l'Etat et des collectivités territoriales. « Que constatons-nous dans nos travaux ? C'est que malgré un niveau plus élevé qu'ailleurs de dépenses publiques, les résultats ne sont pas nécessairement au rendez-vous », a souligné M. Migaud. « J'ai trop souvent l'occasion de m'étonner de ce qui ressemble à une forme d'indifférence dans notre pays vis-à-vis des faibles performances de notre action publique et de nos politiques publiques au regard des crédits que nous y consacrons », a-t-il déploré devant un grand amphithéâtre comble de l'université Panthéon-Assas.MANQUE DE RÉSULTATS DES SERVICES PUBLICSRappelant que les dépenses publiques hors crédit d'impôt représentent environ 57 % du produit intérieur brut, dont près de la moitié (43 %) concernent la protection sociale, M. Migaud a souligné que les Français étaient « en droit de s'interroger sur l'utilisation qui est faite de ces deniers publics ». « Nous restons parmi les tout premiers pays de l'OCDE pour le niveau de la dépense publique rapportée à la richesse nationale, nous ne sommes que trop rarement parmi les premiers lorsque les résultats sont mesurés », a-t-il encore déclaré.Le président de la Cour des comptes, chargé d'évaluer l'efficacité de l'usage de l'argent du contribuable, a par ailleurs contré l'argument selon lequel les dépenses d'investissement seraient par nature vertueuses, un argument répété en boucle par les élus locaux : maires, présidents de département et présidents de région. « Les investissements ne sont pas vertueux quand il y a des doublons entre les administrations de l'Etat, entre l'Etat et les collectivités, ou entre les collectivités territoriales elles-mêmes », a répété M. Migaud. Une nouvelle déclaration qui ne manquera pas d'entraîner une levée de boucliers des élus territoriaux.>> Lire également : Dépense publique : « La France est dans une zone dangereuse » Luc Leroux (Marseille, correspondant) Deux militants d’un groupuscule d’extrême droite ont été condamnés, vendredi 9 janvier, à 100 heures de travail d’intérêt général pour la profanation d’une stèle édifiée à la mémoire du poète et militant communiste Missak Manouchian à Marseille. Devant le tribunal correctionnel, David Guichard, 42 ans, gardien d’immeuble, et Olivier Bianciotto, 30 ans, chef d’équipe en sécurité incendie, ont reconnu leur participation, le 6 septembre 2014, à une « action pour le devoir et contre les terroristes rouges ».Ils avaient recouvert d’un drap blanc le buste érigé en surplomb du Vieux-Port à la mémoire du résistant d’origine arménienne. La manifestation était organisée par le Mouvement populaire nouvelle aurore (MPNA), un groupe non déclaré, créé dans les premiers mois de 2014 à Marseille et rassemblant une dizaine de personnes, selon les services spécialisés.Profanation de la stèle Manouchian : deux sympathisants d’extrême droite devant le tribunalLa mise en ligne sur le site Internet du MPNA d’une vidéo de six minutes filmée lors de la profanation avait scandalisé la communauté arménienne marseillaise pour laquelle le jardin Missak Manouchian constitue un lieu de mémoire et rappelle que le résistant, membre des FTP-MOI était, comme de très nombreux arméniens, arrivé en France par Marseille. Sur cette vidéo, les militants d’extrême droite décrivent Missak Manouchian comme « un terroriste communiste, tueur de Français ». On entend un militant vociférer : « Manouchian, grosse merde, on ne veut pas de ça à Marseille. »« Me rapprocher d’un groupe partageant mes idées »La présence de son numéro de téléphone à l’onglet « Contact militant » sur le site du MPNA avait rapidement permis l’identification d’Olivier Bianciotto puis de son ami David Guichard. A l’audience, les deux prévenus ont contesté leur appartenance à ce groupuscule et prétendu avoir assisté à cette manifestation par simple curiosité, sans jamais avoir entendu parler de Missak Manouchian. « Si j’avais su la portée que cela avait, je me serais bien gardé d’y aller », a expliqué Olivier Bianciotto, adhérent jusqu’à sa dissolution en juillet 2013 des Jeunesses nationalistes. « Depuis, j’étais un peu isolé, c’est pour ça que je cherchais à me rapprocher d’un groupe partageant mes idées. » Le prévenu a présenté ses excuses à la communauté arménienne tout en se plaignant d’être un « animal traqué » par les militants antifacistes marseillais. « Ce milieu, quand vous mettez un pied, vous n’en sortez plus. Les nationalistes vous traitent de traître et les antifas me réservent un traitement particulier : menaces, agressions, tags sur mon domicile. »« C’est le procès de la bêtise et c’est cela qui fait peur »Condamné à plusieurs reprises pour des violences et ports d’arme, David Guichard justifie participation à la profanation « pour voir qui étaient ces gens-là afin de ne pas rester seul ». En septembre 2014, il avait été sanctionné d’un rappel à la loi pour apologie de la haine, après la diffusion sur Internet d’une photo le montrant en train de faire le salut nazi. Il a présenté ses « sincères regrets » et précisé que sa compagne, d’origine arménienne, avait qualifié de « débile » sa participation à cette manifestation.« C’est le procès de la bêtise et c’est cela qui fait peur », a estimé la procureure Anne Lezer qui a requis un travail d’intérêt général « en lien avec ce qu’ils ont commis ». Bêtise aussi dans la bouche de Me Alain Lhote, avocat de l’association Résister aujourd’hui, partie civile. « A ces pantins de la bêtise absolue, à ces lâches qui ne connaissent rien à notre histoire et nous offrent un spectacle indigne, il faut dire : “Je suis Missak Manouchian” », a lancé l’avocat avant de lire L’Affiche Rouge d’Aragon.Mais pour l’association Jeunesse arménienne de France, représentée par Me Serge Tavitian, « l’ignorance n’a jamais été une excuse ni une atténuation de responsabilité ». L’avocat a « refusé les excuses » des prévenus car « vos actes vous ne les assumez pas ». Le tribunal a fixé à deux mois d’emprisonnement la peine qui s’appliquerait en cas de non-exécution dans un délai de dix-huit mois du travail d’intérêt général. Les juges ont accédé à la demande d’Olivier Bianciotto de ne pas voir sa peine inscrite au casier judiciaire, celui-ci travaillant dans la sécurité.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Philippe Jacqué Les décrets d’application de la loi portant réforme du système ferroviaire, qui prévoit notamment le regroupement de SNCF et Réseau ferré de France (RFF) au sein d’un groupe public unique, laissent sceptiques les gardiens français de la concurrence.Après l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF), qui avait donné trois avis défavorables pour les quatre décrets proposés, c’est au tour de l’Autorité de la concurrence de déclarer son scepticisme. Cette dernière a émis, vendredi 9 janvier, un avis « réservé » et elle demande des améliorations des quatre décrets proposés par les pouvoirs publics.L’Autorité de la concurrence considère que « l’équilibre souhaitable entre les deux objectifs que sont d’une part, l’intégration industrielle du nouvel ensemble, facteur d’efficacité économique, et, d’autre part, l’indépendance de la gestion de l’infrastructure, indispensable au développement d’une concurrence équitable, n’est pas atteint. »Dans les faits, l’Autorité réclame davantage de garanties d’indépendance de SNCF Réseau, réduit aux yeux de la SNCF, dans un récent organigramme, à une simple branche de la nouvelle organisation.Quand le patron de la SNCF applique la réforme ferroviaire en sa faveurPar exemple, les administrateurs de SNCF Réseau issus de la holding SNCF devraient s’abstenir de tout vote au sein du conseil d’administration, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays.De même, l’institution demande une plus grande indépendance de Gare et Connexion, la division en charge des gares, afin d’en rendre son accès non discriminatoire à l’ensemble des opérateurs ferroviaires lors de l’ouverture de la concurrence.L’Autorité demande par ailleurs la clarification des missions du holding SNCF, l’EPIC de tête du nouveau groupe, ainsi qu’un renforcement des outils du régulateur sectoriel, l’ARAF.Cette dernière recommandation est particulièrement forte, car tout est aujourd’hui fait, en coulisses, pour dénigrer et abaisser l’influence de l’ARAF, présentée comme l’empêcheur de tourner en rond.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye A l’extrême gauche, on rejette toute idée d’unité nationale suite à l’attentat qui a causé la mort de 12 personnes, mercredi 7 janvier, à Charlie Hebdo. Pour le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) comme pour Lutte ouvrière (LO), hors de question d’aller manifester dimanche aux côtés du PS, de l’UMP, et de tous les autres partis ayant appelé à exprimer leur soutien à l’hebdomadaire. « Se retrouver derrière François Hollande et Nicolas Sarkozy, être avec ceux qui font la danse du ventre au Front national, c’est au-dessus de nos forces. Je ne peux pas mélanger ma tristesse avec n’importe qui », explique au Monde Olivier Besancenot, ancien porte-parole du NPA.L’ex-candidat à la présidentielle a participé aux premiers rassemblements parisiens suite à l’attaque contre Charlie Hebdo. « C’était des manifestations humanistes », dit-il. Mais, selon lui, « nous assistons depuis hier à une instrumentalisation politique. » Il précise toutefois : « Nous ne menons pas campagne contre la manifestation, des tas de gens bien iront de façon individuelle. »Ras l’frontDe son côté, Lutte ouvrière a publié jeudi un communiqué pour préciser que le parti ne participerait pas à des « manifestations visant à faire prévaloir une unité nationale dans laquelle pourront se retrouver différentes forces politiques, du Parti socialiste à la droite et au Front national ». Pour LO, en faisant prévaloir l’unité nationale, François Hollande cherche « à restaurer dans l’opinion un crédit qu’il a largement perdu de par toute sa politique ».Proche des dessinateurs Charb et Tignous, tués dans l’attaque, qui appartenaient comme lui dans les années 90 au collectif Ras l’front, un mouvement de lutte contre l’extrême droite, M. Besancenot se désole par ailleurs du débat sur la présence du Front national à la manifestation de dimanche. « Se poser la question de la présence du FN est le signe de la régression dans la lutte contre l’extrême droite, juge-t-il. La question qui se pose maintenant, c’est comment on continue le combat contre le racisme sur le long terme. Il ne faudrait pas que l’on aille vers des manifestations islamophobes comme en Allemagne. »Olivier Faye 13.01.2015 à 16h08 • Mis à jour le13.01.2015 à 18h28 Une rare unanimité a gagné l'Assemblée nationale, mardi 13 janvier, lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement, transformée en hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermarché casher de la porte de Vincennes.Minute de silence et MarseillaiseQuelques secondes après la fin de la minute de silence décrétée par Claude Bartolone, le président de l'Assemblée, les députés ont entonné ensemble La Marseillaise.Ont défilé ensuite à la tribune les représentants de chaque groupe politique, qui ont à tour de rôle dénoncé les actions terroristes qui ont endeuillé la France et appelé, à leur manière, à réagir pour ne plus que cela se produise.Manuel Valls, ovationné par les députés, a ensuite pris la parole. Il a salué la mémoire des victimes et la grande solidarité du peuple français et des gouvernements étrangers : « Les soutiens, la solidarité venus du monde entier ne s'y sont pas trompés : c'est bien l'esprit de la France, sa lumière, son message universel, que l'on a voulu abattre. Mais la France est debout. » Il a salué « la magnifique réponse, le magnifique message » envoyé par les députés qui ont chanté La Marseillaise.« La France est en guerre contre le terrorisme »Il a également reconnu « le grand message de responsabilité » adressé par les Français au gouvernement et aux parlementaires. Il a salué aussi le travail des policiers et gendarmes, chaleureusement et longuement applaudis – toujours debout – par les députés. Le ministre de l'intérieur a lui aussi été nommément remercié, et très applaudi par l'Assemblée. La garde des sceaux, Christiane Taubira, a elle aussi été citée par Manuel Valls mais beaucoup moins applaudie dans l'hémicycle.Le premier ministre a rappelé les moyens déployés dans la foulée des attentats, puis enchaîné : « Oui, la France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l'islamisme radical. La France n'est pas en guerre contre l'islam et les musulmans, a-t-il martelé, la France protégera tous ses concitoyens avec détermination et sang-froid. »Des « mesures exceptionnelles » mais pas de « mesure d'exception »« A une situation exceptionnelle doivent répondre des mesures exceptionnelles. Mais je le dis avec la même force : jamais des mesures d'exception qui dérogeraient au principe du droit et des valeurs », a garanti le premier ministre, avant d'énoncer ses propositions.« Nous avons aussi amélioré la coopération entre nos services intérieurs et extérieurs (...) même s'il faut faire davantage nos échanges avec les services étrangers, a-t-il annoncé. « Mais il faut aller plus loin, j'ai demandé au ministre de l'intérieur de m'adresser dans les huit jours des propositions de renforcement, a-t-il déclaré, elles devront concerner Internet et les réseaux sociaux qui sont plus que jamais utilisés pour l'embrigadement, la mise en contact et pour le passage à l'acte habituel. »Des quartiers spécifiques en prison pour « les éléments radicalisés »Christiane Taubira a eu nettement moins de succès, elle a été huée par une partie des députés lorsque Manuel Valls a évoqué avoir demandé « à la garde des sceaux de faire des propositions » de son côté dans les jours à venir. « Les phénomènes de radicalisation se développent en prison, ce n'est pas nouveau », a-t-il poursuivi. Evoquant une mesure expérimentée actuellement à Fleury-Mérogis, Manuel Valls a souhaité que, « avant la fin de l'année (...), la surveillance des détenus considérés comme radicalisés [soit] organisée dans des quartiers spécifiques créés au sein d'établissements pénitentiaires ».Lire (édition abonnés) : Changement de doctrine sur l’islamisme en prison« Progression insupportable » des actes antisémites« Je ne veux plus qu'il y ait des juifs qui puissent avoir peur, je ne veux pas que des musulmans aient honte, la République est fraternelle, généreuse et elle est là pour accueillir chacun », a-t-il martelé dans un hémicyle galvanisé. « L'histoire nous l'a montré, le réveil de l'antisémitisme, c'est le symptôme d'une crise de la démocratie, d'une crise de la république (...). Les actes antisémites connaissent en France une progression insupportable. Il y a les paroles, les insultes, les gestes. Les attaques ignobles, comme à Créteil, il y a quelques semaines, qui (...) n'ont pas soulevé l'indignation qui était attendue par nos compatriotes juifs », a déclaré le premier ministre, interrompu par les applaudissements.« Des actes anti-musulmans, inadmissibles, intolérables » M. Valls a aussitôt enchaîné pour relever que « l'autre urgence, c'est de protéger nos compatriotes musulmans. Ils sont aussi inquiets ». « Des actes anti-musulmans, inadmissibles, intolérables, a-t-il dénoncé, se sont produits ces derniers jours. Là aussi, s'attaquer à une mosquée, à une église, à un lieu de culte, profaner un cimetière, c'est une offense à nos valeurs. » « L'islam est la deuxième religion de France. Elle a toute sa place en France », a-t-il souligné.« La France est une liberté farouche », a-t-il poursuivi, « rester fidèle à l'esprit du 11 janvier, c'est être habité par ces valeurs, apporter des réponses aux questions des Français, comprendre que le monde a changé, qu'il y aura un avant et un après ».  « Il y a quelque chose qui nous a tous renforcés après ces événements et les marches de cette fin de semaine, nous le sentons tous, a-t-il conclu, c'est la fierté d'être français, ne l'oublions jamais. » L'intervention du premier ministre s'est terminée dans un tonnerre d'applaudissements. Hélène Bekmezian   Après la marche républicaine historique qui a rassemblé quelque 4 millions de personnes sur tout le territoire en hommages aux victimes des attentats de Paris, dimanche, l’Assemblée nationale et le Sénat ont décidé de mettre en commun leurs forces pour une mission commune, mardi 13 janvier. Les présidents des deux chambres, Claude Bartolone (PS, Seine-Saint-Denis) et Gérard Larcher (UMP, Yvelines), se sont mis d’accord mercredi matin sur le principe d’une telle mission, qu’ils pourraient présider eux-mêmes. « Nous devons continuer l’unité nationale », a-t-on expliqué dans l’entourage de M. Bartolone, soulignant l’extrême rareté d’une telle mission commune.RéticencesCette mission, dont le cadre précis reste encore à définir, pourrait se pencher sur un éventail de sujets portant sur le terrorisme, mais aussi le renseignement, les filières djihadistes ou les questions d’éducation et de laïcité. Au Sénat comme à l’Assemblée, des commissions d’enquêtes sur ce dernier sujet ont déjà été crées respectivement début octobre et début décembre. L’entourage de Claude Bartolone souhaiterait que celles-ci « soient suspendues ou intégrées à cette mission commune » mais des réticences existent dans les deux chambres.Par ailleurs, le président de groupe UMP, Christian Jacob (Seine-et-Marne) a demandé, mardi, la création d’une autre commission d’enquête parlementaire sur les évènements quand son homologue du PS, Bruno Le Roux (Seine-Saint-Denis) a lui aussi émis le souhait qu’Assemblée et Sénat travaillent ensemble. Le sort réservé à toutes ces commissions et demandes de commission devrait être tranché dans les prochains jours.Hélène BekmezianJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme et Bertrand Bissuel Place au troisième acte de la réforme territoriale. Après la promulgation, il y a un an presque jour pour jour, de la loi « d'affirmation des métropoles » et l'adoption en décembre 2014 du projet de loi sur la carte des régions, le Parlement examine un nouveau texte qui, aux yeux du gouvernement, permet « l'approfondissement de la décentralisation ». Mardi 13 janvier, le Sénat reprend la lecture du projet de loi sur la nouvelle organisation territoriale de la république (« loi NOTRe »). Après la discussion générale du 16 décembre 2014, qui leur a servi de « tour de chauffe », les élus du Palais du Luxembourg entrent dans le vif du sujet en débattant sur les articles du texte.« C’est la grande loi structurelle de l’année ! », s’enflamme Marylise Lebranchu. La ministre de la décentralisation considère que le texte apporte « une réponse aux besoins de solidarité sociale et territoriale » à l’heure « où la République a des mailles déchirées ». Son objectif est de clarifier l'action publique en supprimant la clause générale de compétence des régions et des départements, qui leur donnait, jusqu'à présent, la possibilité d'intervenir dans une multitude de domaines ; désormais, ces deux échelons de collectivités disposeront de prérogatives exclusives.Après avoir élargi le périmètre des régions métropolitaines (qui passent de 22 à 13), le gouvernement entend les doter de pouvoirs plus importants. C'est elles qui auront la main en matière de développement économique : aides aux entreprises, animation des pôles de compétitivité, élaboration d'un « schéma régional » qui s’imposera aux autres collectivités. Elles se voient aussi confier des pouvoirs jusqu'alors détenus par les conseils généraux : gestion des collèges, politiques de transports scolaires et inter-urbains, maintenance des routes départementales...Remaniement par la droiteLa « loi NOTRe » cherche également à renforcer le poids et le rôle des des intercommunalités. Celles-ci devront atteindre une « taille critique » en regroupant au moins 20 000 habitants (contre 5 000 à l'heure actuelle). Ce seuil pourra être modulé en fonction de la densité démographique, précise Mme Lebranchu : dans son esprit, il s'agit d'autoriser les territoires ruraux ou de montagne à former des ensembles moins peuplés.Mais le Sénat, qui est repassé à droite à la fin septembre 2014, s'apprête à remanier très largement le texte. Les élus UMP et centristes n'approuvent quasiment aucune des principales dispositions défendues par l'exécutif – exceptées celles sur l'accroissement des pouvoirs des régions en matière de développement économique. La majorité sénatoriale réfute l'idée selon laquelle le projet de loi approfondit la décentralisation car l'Etat n'a toujours pas « procédé à un examen rigoureux de ses missions », comme l'a déclaré, le 16 décembre 2014, Catherine Morin-Desailly (UDI, Seine-Maritime).D'après elle, le texte ne fait que redistribuer des compétences entre échelons de collectivités – au détriment des départements, qui sont les grands « perdants du projet de loi », selon la formule de Rémy Pointereau (UMP, Cher). « Rien ne justifie (...) le siphonnage de leurs compétences », s'est exclamé Jean-Marie Bockel (UDI, Haut-Rhin), lors de la discussion générale. Dès lors, l'une des priorités des sénateurs de la majorité est de « préserver (…) les compétences de proximité du département », a indiqué Jean-Jacques Hyest (UMP, Seine-et-Marne).C'est pourquoi la commission des lois du Sénat a modifié la répartition des prérogatives prévue dans la « loi NOTRe » : le transfert aux régions des compétences liées aux collèges, au transport scolaire, à la voirie départementale et aux ports a été supprimé. Une décision saluée par Christian Favier, sénateur communiste et président du conseil général du Val-de-Marne.Plus de pouvoir aux régionsEn sens inverse, la majorité sénatoriale veut attribuer plus de pouvoirs aux régions, s'agissant de l'emploi : elles auraient vocation à coordonner les « intervenants du service public de l'emploi ». « Il s'agit d'avoir une meilleure territorialisation des politiques de l'emploi, explique au Monde Bruno Retailleau, président du groupe UMP et sénateur de Vendée. Les marchés du travail ne sont pas homogènes, d'un point à un autre du territoire. »Enfin, le seuil des 20 000 habitants pour les intercommunalités suscite de nombreuses critiques ou réserves – y compris à gauche. « Fétichisme du chiffre », a taclé François Bonhomme (rattaché au groupe UMP, Tarn-et-Garonne) pour qui une telle disposition est « irréaliste ». Le groupe socialiste, lui, a mis au point un amendement qui propose d'abaisser à 15 000 le nombre minimum d'habitants.Compte tenu des intentions de la droite, il est probable que l'examen du texte au Palais du Luxembourg aboutisse à « maintenir le statu quo par rapport à la situation existante », regrette Jean-Pierre Sueur (PS, Loiret).Le grand big bang des régions françaisesBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sylvia Zappi Rendre un hommage des banlieues aux victimes des attentats. Et afficher leur inquiétude sur les conséquences des actes terroristes pour leurs habitants. Quelque 200 personnes, responsables associatifs, élus de banlieue, citoyens se sont rassemblées devant la préfecture de Bobigny (Seine-Saint-Denis) lundi 12 janvier, à l’appel de la coordination Pas sans nous. Peu de monde - et surtout une absence notable des jeunes des quartiers - mais la manifestation se voulait avant tout symbolique.Sur le parvis, une banderole affichait leurs attentes : « Stop à la violence et aux extrémismes de tout bord. Stop aux amalgames et stigmatisations ». Après avoir défilé en cortège dimanche dans les rues parisiennes, la coordination voulait afficher sa solidarité avec les victimes, mais de l’autre côté du périphérique. Et mettre en garde contre la stigmatisation des habitants des banlieues.« On a eu un formidable élan avec la marche républicaine. Est-ce qu’on va être capable de capitaliser sur tout ça pour avancer ensemble ? », s’est d’emblée interrogé Mohamed Mechmache, coprésident de cette organisation qui se veut le syndicat des quartiers populaires. La multiplication des agressions contre la communauté musulmane - plus de 50 depuis jeudi - montre que leurs doutes sont fondés. « Il faut que les banlieues cessent d’être des réservoirs de coupables. On veut qu’enfin les politiques comprennent que la république, on ne s’en éloigne pas : on l’aime mais on voudrait qu’elle montre que c’est réciproque ! », a-t-il insisté.« Il va falloir se bouger »Des responsables associatifs de l’ensemble des banlieues d’Ile-de-France avaient répondu présent à son appel. Divers élus aussi : Stéphane Troussel, président PS du conseil général du 93, Olivier Klein, maire PS de Clichy-sous-Bois, Aline Archimbaud, sénatrice verte, la vice-présidente du conseil régional Marie-Pierre de la Gonterie, Stéphane Gatignon, maire EELV de Sevran, des élus PCF, et enfin le maire UDI de Bobigny, Stéphane Paoli. Le préfet à l’égalité des chances du 93, Didier Leschi, est venu. Même la secrétaire d’Etat à la ville avait tenu à marquer ce rassemblement de sa présence. Dans l’assistance, la même crainte : que d’autres basculent dans le radicalisme religieux si rien n’est fait dans ces quartiers.« Si on veut éviter que d’autres glissent, il va falloir se bouger », insistait M. Mechmache. A leurs yeux, les trente ans de politique de la ville n’ont rien changé à la situation d’exclusion territoriale, et leur impression de se battre seuls les épuise. « On stigmatise les musulmans. Mais le problème, ce n’est pas la religion. C’est le chômage, l’échec scolaire, l’insécurité… Tant qu’on ne résoudra pas ces problèmes-là, on aura des gens qui se sentiront marginalisés », estimait de son côté Nadir Kahia, président de l’association Banlieue plus.D’une même voix, les militants associatifs ont réclamé plus de culture, d’éducation, de structures d’accueil pour les jeunes, comme des éducateurs spécialisés pour ces territoires délaissés. Beaucoup ont répété qu’ils voulaient que l’après 11 janvier se construise avec eux. Parce que, comme le soulignait Riad Terki, responsable de l’association Créatif à Aubervilliers, « cette unité nationale, nous aussi on en a besoin ».» Lire : Une vingtaine d’actes antimusulmans recensésSylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.01.2015 à 18h17 • Mis à jour le12.01.2015 à 18h32 Alain Juppé a une nouvelle fois fait monter la pression quant à l'organisation de la primaire à droite pour la présidentielle de 2017. Interrogé lundi lors de ses vœux à la presse dans sa mairie de Bordeaux, l'ancien patron de l'UMP a énuméré « trois sujets de vigilance » quant à l'organisation de cette consultation.Qui organise ?Ce doit être « une instance indépendante et pas simplement un parti politique », a-t-il expliqué.Quelles modalités ?Le vote physique – préféré au vote électronique – doit se faire dans « un ensemble de bureaux de vote suffisamment nombreux et suffisamment bien répartis sur le territoire national ».Qui peut voter ?M. Juppé a défini « la cible » et le corps électoral de cette primaire, qui doit être « largement ouverte à tous ceux qui ne veulent pas du Front national et à tous ceux qui pensent que l'expérience en cours doit être interrompue ». La formule consistant à dire pour toute personne désirant y participer qu'elle « adhère aux valeurs républicaines de la droite et du centre me convient », a-t-il dit.Lire aussi : UMP : une primaire calquée sur celle du PSCandidature indépendanteMais si cette primaire « n'était pas suffisamment ouverte », a-t-il prévenu une nouvelle fois devant quelques journalistes, il se « réserve le droit de ne pas [se] sentir lié par le résultat » et présenterait alors une candidature indépendante.L'un de ses proches, Hervé Gaymard, a déjà lancé le même avertissement. Le 18 décembre, il a clairement signifié que si le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, n'avait pas l'intentiton d'ouvrir suffisament la primaire, M. Juppé pourrait « évidemment [prendre] sa liberté ».L'ancien premier ministre, qui s'est déclaré dès le mois d'août candidat à l'investiture pour l'échéance de 2017, a souligné qu'il souhaitait « consacrer cette année 2015 à approfondir [son] projet », grâce à son site Internet et au travers de « tables rondes sur le terrain » associant divers acteurs de la société civile.Regarder le visuel interactif : Quelles troupes pour Sarkozy, Juppé et les autres en 2016 ? Matthieu Goar La vague d’émotion passée, place à l’action politique. Depuis son « retour », Nicolas Sarkozy avait endossé le costume d’hyperopposant. Les attentats ont changé la donne et le nouveau président de l’UMP veut faire perdurer « l’esprit du 11 janvier », selon les mots d’Isabelle Le Callennec, porte-parole du parti. « Le gouvernement et l’opposition devraient se mettre d’accord. Il faut essayer de surmonter les clivages partisans sans détruire la nécessité du débat démocratique », a expliqué le président de l’UMP, lundi 12 janvier sur RTL.Vidéo : l’interview de Nicolas SarkozyA l’UMP, le « retour sur expérience » est la priorité. Le président des députés UMP, Christian Jacob, va demander la création d’une commission d’enquête transpartisane sur les attentats du 7 au 9 janvier. Son homologue socialiste, Bruno Le Roux, a approuvé cette démarche. Cette commission devra éviter deux écueils : ne pas empiéter sur l’enquête judiciaire en cours et ne pas doublonner avec la commission parlementaire d’enquête sur les filières djihadistes présidée par Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes.Ce dernier doit rencontrer le ministre de l’intérieur lundi, alors que Nicolas Sarkozy doit lui recevoir des représentants des cultes et des syndicats de police dans les heures à venir, histoire d’affiner les propositions de l’UMP. « Les Français nous attendent. Il y aura forcément des débats, cela va être liberté contre sécurité. A l’UMP, on a tendance à penser que la première des libertés, c’est la sécurité », a avancé Mme Le Callennec, lundi.Sécurité : Nicolas Sarkozy fait pression sur l’exécutifL’UMP a commencé à avancer quelques pistes de réflexion. Nicolas Sarkozy a plaidé pour l’encellulement individuel des djihadistes, ce qui ne sera possible qu’en augmentant le nombre de places en prison. Il a également proposé que les hommes et les femmes partis faire le djihad plusieurs mois à l’étranger ne puissent « pas revenir en France, y compris s’ils sont Français ». Son ancien ministre de l’intérieur, Claude Guéant, s’est lui prononcé pour la déchéance de nationalité de djihadistes à condition qu’ils aient une autre nationalité.Le président de l’UMP souhaite également renforcer les partenariats des services de renseignement français avec leurs homologues étrangers, augmenter les pouvoirs d’investigation de la police et de la gendarmerie, renforcer la lutte contre le trafic d’armes en France, mieux surveiller Internet, qui « n’est pas fait pour que des terroristes puissent expliquer comment on se sert d’une bombe ».Lors de la discussion de la dernière loi antiterroriste adoptée en novembre 2014, l’UMP avait ainsi déposé un amendement proposant de pénaliser la consultation de sites dangereux. L’amendement avait été rejeté. « Ces personnes sont en guerre contre un mode de civilisation qui est le nôtre. il ne doit y avoir aucun tabou », estime Mme Le Callenec. Les dirigeants de l’UMP plaident donc pour un renforcement de l’arsenal juridique qui pourrait passer par le vote d’une nouvelle loi, sans pour autant parler d’un Patriot Act à la française évoqué sur Twitter par Valérie Pécresse. « La France n’a pas un modèle à suivre. Elle doit réagir avec ses valeurs en trouvant l’équilibre entre liberté et sécurité », analyse Sébastien Huyghe, porte-parole du parti.Il faudra bien entendu un Patriot Act à la française. Il faut une réponse ferme et globale #renseignement #securité #laicite #education— Valérie Pécresse (@vpecresse) January 11, 2015Matthieu GoarJournaliste au Monde 12.01.2015 à 09h32 • Mis à jour le12.01.2015 à 09h41 Invitée politique de Jean-Pierre Elkabbach lundi matin sur Europe 1, la présidente du Front national, qui a défilé avec ses partisans dimanche à Beaucaire et n'était pas présente à Paris, a déploré l'attitude de l'exécutif qui, selon elle, « n'a pas été à la hauteur de l'événement ».« C'est le gouvernement et un certain nombre de partis politiques qui, quelques heures après l'attentat, ont décidé de tomber dans la basse politique politicienne et ont décidé d'organiser une marche sous le slogan de l'union nationale en excluant 25 % des Français. »Interrogée sur les attentats de la semaine dernière, Marine Le Pen estime qu'« il s'agit d'une guerre ». « Si l'on n'admet pas la réalité de ce qui est en train de se passer, on ne mettra pas en place des mesures. (...) Après le temps de l'émotion, les Français attendent de l'action, ils attendent des décisions. Et je crois que le plus tôt sera le mieux », a-t-elle ajouté.« LE CANCER DE L'ISLAM »Mais, pour la responsable frontiste, le gouvernement ne met pas les bons mots sur les problèmes. « J'ai été très inquiète que le président de la République, et je lui ai dit face à face, n'ait pas osé utiliser le mot de fondamentalisme islamiste, a expliqué Marine Le Pen. Je lui ai dit que le simple mot de terrorisme me paraissait tout à fait insuffisant. Le terrorisme est un moyen, mais derrière ce terrorisme il y a une idéologie, et cette idéologie, c'est le fondamentaliste islamiste. »« Le fondamentalisme islamiste est le cancer de l'islam, a assuré Marine Le Pen. Si on ne l'éradique pas, si on continue les comportements à risques qui sont le communautarisme, l'affaissement de la laïcité, alors il y a un risque de métastases. C'est ce que je ne veux pas. » Pour elle, « le problème est aujourd'hui un problème intérieur. Ce sont donc des mesures intérieures qu'il faut mettre en œuvre, et celles-ci, je le crois, sont aujourd'hui défaillantes ». Maryline Baumard Fallait-il parler d’apartheid pour décrire la France comme l’a fait le premier ministre, Manuel Valls, le 20 janvier ? Directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED), le sociodémographe Patrick Simon propose un état des lieux du modèle d’intégration à la française. Fin février, il publiera un travail approfondi dans Les Cahiers français. Il en livre une analyse en avant-première pour Le Monde.Le premier ministre a utilisé le terme d’« apartheid ». L’usage de ce mot très fort vous semble-t-il justifié dans la France de 2015 ?Il serait intéressant de savoir exactement ce que Manuel Valls met derrière ce mot. Le terme d’apartheid renvoie tout d’abord à un système de séparation ethnoracial, religieux, voire social ou sexué, institutionnalisé. Dans son acception plus imagée, l’apartheid renvoie au « ghetto », à la ségrégation résidentielle.A-t-il voulu dénoncer le fait que certains quartiers n’ont pas de mixité ethnique ou sociale et qu’il n’y aurait plus de contacts entre leurs habitants et le reste de la société ? Ou voulait-il alerter sur le fait que nos institutions telles qu’elles fonctionnent aujourd’hui contribuent à une division ethnoraciale de la société ?Est-ce que vos travaux montrent que la société française relègue au lieu d’intégrer ?Oui, les institutions et les politiques ont une responsabilité dans les discriminations et la ségrégation qui marquent le déficit d’intégration de certains groupes ethniques.Comment définissez-vous l’intégration ?C’est un processus qui peut être approché du point de vue de la société – les groupes sociaux occupent une place qui contribue à la cohésion de l’ensemble, ou du point de vue des groupes et des individus qui seront « intégrés » s’ils se fondent dans le corps social. Dans cette seconde approche, qui est celle des institutions, un groupe minoritaire s’intègre lorsque sa distance par rapport à la « norme majoritaire » diminue. Pour les immigrés, cela se mesure par l’usage de la langue, les pratiques culturelles, l’accès à l’emploi, la ségrégation résidentielle, les mariages mixtes et la participation à la vie sociale ou politique.Nous abordons ces indicateurs comme des ressources pour participer à la société, mais ils sont délicats à interpréter. Ainsi, l’accès à l’emploi ou la ségrégation résidentielle s’analysent plutôt en termes de discriminations, c’est-à-dire de traitements défavorables et d’inégalités sur les marchés.Quel état des lieux faites-vous de l’intégration des minorités en France ?L’enquête « Trajectoires et origines » de l'INED et de l’Insee permet de faire le point, puisqu’elle balaie tous les thèmes que je viens de citer. On y observe des résultats différents d’un indicateur à l’autre.Ainsi, 19 % des immigrés et 14 % de leurs enfants vivent aujourd’hui dans des zones urbaines sensibles (ZUS) où ne résident que 6 % de la population. Ce qui signifie que même si elle diminue d’une génération à la suivante, la ségrégation spatiale reste très active. Elle est beaucoup plus forte pour les personnes originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne : 28 % des immigrés algériens et 25 % de leurs descendants vivent dans un quartier en ZUS.Les parcours scolaires sont relativement contrastés. Même si, à milieu social égal, les enfants d’immigrés s’en sortent mieux que ceux de la population majoritaire, les sorties sans diplôme et l’orientation vers des filières peu valorisées sont trop fréquentes. Les discriminations sur le marché du travail s’ajoutent aux qualifications moins recherchées pour aboutir à un accès à l’emploi nettement plus difficile : le taux de chômage des jeunes d’origine maghrébine, africaine ou turque est le double de celui que connaissent les jeunes du groupe majoritaire.Enfin, la formation du couple, qui est un indicateur du degré d’ouverture de la structure sociale, montre que les échanges sont nombreux : 40 % à 80 % des immigrés arrivés jeunes ou de leurs descendants vivent en couple avec un partenaire issu du groupe majoritaire.Pour le logement comme pour l’emploi, nous avons donc bien une logique d’apartheid ?C’est plus subtil que l’apartheid, qui est une politique planifiée. Le système produit des discriminations et des ségrégations en se pensant égalitaire. Or ni les revenus, ni la situation familiale, ni le niveau d’éducation ne suffisent à expliquer les écarts observés… Le fait d’appartenir à une minorité visible est une pénalité réelle et notre modèle, qui reste assimilationniste, en est responsable.En France les politiques sociales sont aveugles aux origines, mais les acteurs des politiques ne le sont pas. On peut même dire que la question des minorités racialisées est omniprésente dans les politiques de l’habitat, à l’école, sur le marché de l’emploi, dans les services publics. Mais comme la République est supposée ignorer les différences culturelles, la prise en compte des origines s’effectue dans la zone grise des politiques et sans contrôle.Regardez le fonctionnement de l’institution scolaire. Elle est traversée par de fortes inégalités, qui s’aggravent ces dernières années, et le rapport des familles immigrées à l’école, les positions spécifiques des enfants d’immigrés dans la transmission du savoir ou les orientations au faciès ne font que très peu l’objet de réflexions dans l’institution. Les dispositifs ne concernent que l’accueil des enfants non francophones, c’est court comme approche. En définitive, cette avancée en aveugle empêche de déconstruire les mécanismes producteurs d’inégalités et d’offrir le nécessaire à ceux qui ont des besoins spécifiques !Cela renvoie au problème français du refus des statistiques ethniques…Le refus des statistiques ethniques n’est qu’une manifestation de cette volonté plus générale de ne pas voir les différences, de ne pas les prendre en compte. Cela empêche évidemment de mener des politiques efficaces d’intégration et de lutte contre les discriminations.Quelles sont les politiques spécifiquement intégratives que mène la France ?Je vois deux dispositifs dédiés concrets, et deux seulement : la signature du contrat d’accueil et d’intégration, et la formation linguistique qui est offerte.Quel jugement portez-vous sur notre modèle d’intégration ?Nous avons une intégration segmentée. En matière d’école et d’emploi, de mobilité dans la hiérarchie sociale, le chemin sera encore long pour les descendants d’immigrés du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. En revanche, nous observons que les immigrés installés en France ont un réseau relationnel plus ouvert qu’on ne le pense. Lorsqu’on les interroge sur les amis fréquentés dans les quinze derniers jours, 50 % des immigrés et 60 % de leurs descendants ont passé du temps avec des amis d’une origine autre que la leur. C’est la preuve de l’absence d’un repli communautaire.Aux Etats-Unis, on observe au contraire une moins grande porosité des frontières raciales. En réservant des places dans les universités, la politique d’« affirmative action » a permis que s’ouvrent un peu les élites et que se forme une classe moyenne afro-américaine ou hispanique, mais à la base, les relations sociales et les quartiers restent divisés selon une ligne ethnoraciale. Ils ont une intégration par le haut que nous n’avons pas car nous sommes dans une société de la reproduction. Et comme les immigrés sont entrés dans le système en ayant peu, leurs enfants ont un peu plus, mais pas beaucoup…«  Notre école ne tient pas ses promesses à l’égard des jeunes des milieux populaires » Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Le Qatar accroît son influence auprès des responsables politiques français : la création d’un groupe d’amitié France-Qatar au Sénat est imminente, selon des informations du Canard enchaîné confirmées au Monde. Jusque-là, seule l’Assemblée nationale disposait d’un tel groupe.Une réunion du bureau du Sénat est prévue mercredi 28 janvier pour examiner la constitution de ce collectif au sein de l’institution. Le sarkozyste Pierre Charon est donné favori pour en prendre la présidence. « Il y a un consensus autour de ma candidature », affirme le sénateur de Paris.Le richissime émirat, qui investit massivement en France et fait figure d’allié privilégié de Paris, doit obtenir la création d’un groupe alors que jusque-là, il était englobé au Sénat dans un groupe d’amitié France-Arabie saoudite-pays du Golfe. Le Qatar en faisait partie avec l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït et Oman. La sénatrice UDI de l’Orne, Nathalie Goulet, est la présidente du groupe et Pierre Charon en est un des présidents délégués, chargé du Qatar.La création de ce groupe d’amitié France-Qatar au Sénat intervient au moment où des voix se font entendre à l’UMP et au FN pour réclamer une révision des relations diplomatiques entre Paris et Doha. L’ancien premier ministre, François Fillon, et le député de l’Eure, Bruno Le Maire, ont demandé un réexamen des liens avec la micromonarchie du Golfe, suite aux attentats en région parisienne, du 7 au 9 janvier. Ils affirment – sans apporter de preuves – que ce grand allié de Paris est soupçonné de financer des groupes terroristes. De leur côté, le gouvernement français et le Qatar démentent formellement ces mises en cause.Fillon et Le Maire ciblent le Qatar, accusé de financer le terrorisme Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (avec AFP et Reuters) « Votre génération doit s'habituer à vivre avec la menace terroriste pendant un certain nombre d'années », a mis en garde Manuel Valls, vendredi 23 janvier, devant des lycéens d'un établissement agricole de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). Quant au plan Vigipirate, il « va durer aussi longtemps que nécessaire ». « Je ne veux rien cacher de cette menace, elle existe et les enseignants doivent le savoir », a insisté le premier ministre, accompagné du ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, et de la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, lors d'un échange avec des élèves. Applaudi à son arrivée, M. Valls s'est voulu didactique en abordant les thèmes de la laïcité, de la République et de la liberté d'expression. Il a appelé la centaine d'élèves réunis dans l'amphithéâtre du lycée Bougainville « à un sursaut. Soyez davantage fiers d'être français, c'est vous qui représentez la France de demain ».« ON PEUT SE MOQUER DE TOUTES LES RELIGIONS »M. Valls a également mis en garde les lycéens contre les amalgames : « en France, on peut se moquer de toutes les religions, comme le fait Charlie Hebdo. Mais quelqu'un comme Dieudonné ne fait pas de l'humour, il n'exprime pas une opinion. » « L'antisémitisme, l'apologie du terrorisme, le négationnisme, ce ne sont pas des opinions, ce sont des délits. L'école doit vous apprendre à faire ces différences », a-t-il asséné.La région parisienne a été touchée les 7, 8 et 9 janvier par des attentats perpétrés par trois djihadistes français pourtant connus et suivis par le passé par les services de renseignement, les frères Saïd et Chérif Kouachi, et Amedy Coulibaly. « La France a subi un choc terrible, pourquoi nous en sommes arrivés là ? Ce qui s'est passé, il ne faut jamais l'oublier. Je vous demande d'être toujours révoltés face à cela », a exhorté le premier ministre.Depuis, le gouvernement a élevé le niveau du plan antiterroriste Vigipirate et annoncé, entre autres, la création de 1 400 postes dépendant du ministère de l'intérieur (dont 1 100 pour le seul renseignement) et 425 millions de crédits sur trois ans pour les investissements et les équipements.Lire aussi : Manuel Valls annonce la création de 2 680 postes pour lutter contre le terrorismeBastien Bonnefous (avec AFP et Reuters)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Alors que les routiers sont en grève et mènent des actions pour des hausses de salaires depuis dimanche 18 janvier au soir, sans que la négociation avec le patronat n’ait avancé, l'intersyndicale CGT-CFTC-CGC-FO n'est plus seule dans la bagarre. Sans se joindre formellement à elle, la CFDT des transports, premier syndicat du secteur, qui participait déjà aux négociations, a décidé, jeudi soir, d'appeler à son tour à la grève. Cet appel ne vaudra, toutefois, qu’« à compter du milieu de la semaine prochaine » .Pourquoi la CFDT a-t-elle décidé de rejoindre les autres syndicats ?« Il n'y a pas de revirement, explique Thierry Cordier, secrétaire général de la fédération CFDT des transports. Nous avons depuis le début la même stratégie, une valse à trois temps »,.Premier temps, la CFDT a appelé en solo à une grève « de prévention, un coup de semonce envers le patronat », après l’échec de la négociation qui a eu lieu en décembre 2014.Deuxième temps : la séance de négociation du mardi 20 janvier qui a,elle aussi, échoué. « On est allé au bout des discussions et maintenant, c'est contraint et forcé qu'on entre dans le mouvement. Le patronat est responsable car il refuse de négocier les revalorisations salariales », indique M. Cordier.La CFDT dit vouloir peser dans les discussions, suspendues depuis mardi soir par le patronat. « J'apporte avec moi ce que j'ai, c'est-à-dire le transport routier de marchandises, de voyageurs, sanitaires, de valeurs, etc. Tous les corps de métier du transport », relève M. Cordier.Quelles sont les revendications de la CFDT ?M. Cordier explique que « personne ne peut donner une augmentation de 5 % [le patronat propose 1 % à 2%, ndlr]. Mais il faut bien voir que depuis six ans, les routiers perdent du pouvoir d'achat et que de plus en plus de salariés touchent le SMIC. »Cette revendication de 5 % est donc maintenue, ainsi que celle d'une linéarité des augmentations.« Je suis prêt à écouter de nouvelles propositions patronales. Après quoi, la CFDT se retournera vers sa base pour avoir son avis », explique M. Cordier.Comment les autres syndicats réagissent-ils à la décision de la CFDT ?L'entrée de la CFDT dans le mouvement de grève est « une bonne chose », reconnaît Thierry Douine, président de la CFTC des transports.« Mais pourquoi le fera-t-elle en milieu de semaine prochaine ?, interroge-t-il toutefois. Nous, on va viser les donneurs d'ordre dès dimanche. C'est ce jour-là que les camions frigorifiques quittent les parking, les autres c'est le lundi. »A l'inverse, M. Cordier dit que les camions partent en général le mardi et le mercredi. « Il faut bien réfléchir à la stratégie », avance celui-ci, « de manière à ce que la grève fasse le plus de mal possible » aux donneurs d'ordre.Les négociations peuvent-elles reprendre ?Pensant qu’il y a « peut-être y eu un arrangement entre amis », M. Douine croit savoir que la Fédération nationale du transport routier envisage de revenir à la table des négociations en fin de semaine prochaine. « Ce qui remettrait en selle la CFDT. Mais, si elle pèse 33 %, le reste, c'est nous ! »M. Cordier dit n'avoir aucune information sur un retour éventuel du patronat dans la négociation, et réfute ce soupçon d'arrangements. « J'en ai rien à faire de la gloriole. Ce qui m'importe, c'est ce que les routiers vont obtenir pour vivre dignement. »« On naît routier, on meurt routier »Les syndicats de routiers sont décidés à poursuivre leurs actions pour pousser le patronat à retourner à la table des négociations salariales. Ils ont reçu une forme de soutien du secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies qui a « déploré [le] refus [patronal] », jugeant que « les conditions de la négociation [étaient] réunies. »Trois des fédérations patronale, la FNTR, TLF et l'Unostra avaient un peu plus tôt justifié leur opposition à toute réunion jeudi matin en affirmant qu'« aucun élément nouveau » ne permettait « de reprendre la négociation dans les meilleures conditions et d'espérer la signature d'un accord ».Une quatrième organisation patronale, l'OTRE, s'était ensuite ralliée à leur position.Ces fédérations estiment ne pas être « en capacité de faire mieux » que les 2 % maximum de hausses de salaires qu'elles sont prêtes à consentir.« Certains secteurs du transport routier sont sinistrés »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Michel Noblecourt Pour la CFDT, qui s’est beaucoup investie dans la méthode Hollande du dialogue social, l’échec de la négociation appelée improprement « sur les seuils sociaux », jeudi 22 janvier, est un coup sévère. Depuis la fin 2012, elle a signé tous les accords interprofessionnels. Laurent Berger se déclare « déçu et serein ». « On a fait le job, assure le secrétaire général de la CFDT au Monde. Il n’y avait pas ce qu’il fallait pour aboutir à un accord. Mais ce n’est pas un drame national. Le sujet n’est pas clos. Il faut faire évoluer le dialogue social en entreprise. »Dialogue social : la fin de la méthode Hollande ?A la question de savoir si cet échec risque d’aboutir à la fin des négociations interprofessionnelles – hormis l’assurance-chômage et les retraites complémentaires – d’ici à 2017, M. Berger cherche, là encore, à dédramatiser : « Jusqu’à présent, d’autres organisations nous accusaient de tout signer. Là, on a estimé que le compte n’y était pas. C’est dommageable, c’est décevant. Mais ce n’est pas la fin du dialogue social. » « Les lignes rouges n’ont pas été respectées », ajoute-t-il, en précisant que la CFDT se rendra à la réunion des partenaires sociaux prévue le 19 février avec le premier ministre, avec son projet d’accord. Une reprise de la négociation sur ce thème lui paraît toutefois « difficile ».Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.01.2015 à 19h31 • Mis à jour le23.01.2015 à 09h08 | Abel Mestre Trop c'est trop. Le géopoliticien Aymeric Chauprade n'est plus le chef de la délégation du Front national au Parlement européen. Il est remplacé par Edouard Ferrand, un historique du FN, proche de Louis Aliot, vice-président du parti et compagnon de Marine Le Pen.Aymeric Chauprade paye, avec cette éviction, de nombreuses maladresses. La dernière en date : une vidéo postée le 15 janvier dans laquelle il dénonce « une cinquième colonne » islamiste en France et « la menace très grave sur son avenir » que « l'islam fait planer sur la France ». Il évoque également un Hexagone « en guerre avec des musulmans, pas avec les musulmans, mais avec des musulmans ». « CE N'EST PAS MA LIGNE »Marine Le Pen n'a pas apprécié ni la méthode – M. Chauprade ne l'a pas consultée – ni le fond du discours du géopoliticien duquel elle s'est désolidarisée. Pour la présidente du Front national, il s'agit de promotion de la théorie du choc des civilisations, courant de pensée dans lequel elle dit ne pas se retrouver. « Ce n'est pas ma ligne, j'y ai toujours été opposée. On doit justement éviter ce choc de civilisations », affirme-t-elle au Monde.« Chauprade reprend les arguments des néoconservateurs américains. Il n'est pas à une contradiction près ! », souligne-t-on dans l'entourage de la présidente frontiste, rappelant que M. Chauprade est connu pour sa russophilie revendiquée. « LE FN N'EST PAS UN PARTI TOTALITAIRE OU STALINIEN »Marine Le Pen avait également demandé à ses secrétaires départementaux – les préfets du FN – de ne pas diffuser la vidéo pour des raisons juridiques. Une directive que n'avait d'ailleurs pas suivie Marion Maréchal Le Pen, secrétaire départementale du Vaucluse : la jeune députée, proche d'Aymeric Chauprade, a en effet tweeté mardi la vidéo en question. Autre soutien de poids pour M. Chauprade : Jean-Marie Le Pen. Le vieux leader d'extrême droite a déclaré au Monde qu'il trouvait les propos tenus dans la vidéo « tout à fait intelligents ». « Le FN n'est pas un parti totalitaire ou stalinien où on est obligé de dire tout ce que dit Marine Le Pen ou Philippot ! », a-t-il ajouté.Cependant, les relations ne sont pas totalement coupées entre Aymeric Chauprade et Marine Le Pen : cette dernière a annoncé que le parti soutiendrait l'ancien enseignant au Collège interarmées de défense dans les procédures engagées contre lui, notamment par SOS Racisme.PROCHE DE L'ACTION FRANÇAISEAymeric Chauprade n'en est pas à son premier faux pas. En décembre, lors d'un bureau politique consacré à l'arrivée de Sébastien Chenu – ancien cadre UMP, fondateur de l'association de défense des homosexuels Gaylib – M. Chauprade avait évoqué « un lobby gay » au Front national. Une intervention qui avait passablement énervé Mme Le Pen.Lire aussi : Les débuts difficiles d'Aymeric Chauprade au FNAymeric Chauprade a officialisé son rapprochement avec Marine Le Pen et le Front national il y a un peu plus d'un an. Après avoir participé à l'université du parti d'extrême droite en septembre 2013, il devint la tête de liste en Ile-de-France lors des élections européennes en mai. Aujourd'hui, c'est le conseiller de Marine Le Pen aux questions internationales, député européen et chef de la délégation FN au Parlement européen. Malgré ces titres, ce n'est pas lui qui a accueilli et présenté les alliés européens du parti d'extrême droite lors du congrès du FN, fin novembre.Proche de l'Action française, M. Chauprade est devenu une célébrité à l'extrême droite en 2009 quand Hervé Morin, alors ministre de la défense, le congédie du Collège interarmées de défense où il enseignait. En cause : ses positions complaisantes envers les théories remettant en cause la version officielle du 11-Septembre.Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar et Hélène Bekmezian Le bureau de Jean-François Copé à l’Assemblée nationale a été perquisitionné, jeudi 22 janvier, dans le cadre de l’affaire Bygmalion. L’information révélée par RTL a été confirmée au Monde. Comme le veut l’usage, les enquêteurs ont demandé aux services du Palais Bourbon l’accès aux locaux une heure avant leur visite. Ils sont arrivés à 10 h 30 et sont restés près de trois heures sur place. L’ancien président de l’UMP et député de Seine-et-Marne était présent. Selon le site du Journal du dimanche, le domicile parisien de l'homme politique, son bureau d'avocat et celui qu'il occupe à la mairie de Meaux (Seine-et-Marne) ont également eu la visite des policiers. Des perquisitions avaient déjà eu lieu en mai et en octobre 2014 au siège de l'UMP.Depuis juin 2014, les juges d’instruction du pôle financier enquêtent sur un système présumé de fausses factures qui aurait pu permettre d’imputer à l’UMP des dépenses de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012. Un montage qui aurait pu servir à maquiller un dépassement des comptes de campagne. Ces factures étaient émises par la société Event & Cie, une filiale de Bygmalion, entreprise fondée par Bastien Millot et Guy Alvès, des proches de Jean-François Copé. Ces derniers ont été mis en examen en octobre 2014 pour abus de confiance, complicité de faux et usage de faux. Franck Attal, ex-patron de la filiale Event & Cie, avait lui mis en examen pour faux et usage de faux.Le dossier s’accélèreLe dossier semble s’accélérer en ce qui concerne les personnalités politiques. Jean-François Copé était à l’époque secrétaire général du parti mais il a toujours nié avoir eu connaissance de ce système de facturation. Mais après les révélations de la presse (après un premier article du Point, Libération a évoqué un montant de 18,5 millions d’euros facturé à l’UMP pour des conventions fictives), il a été poussé à la démission de la présidence du parti le 27 mai 2014 par les dirigeants de son propre camp.Selon des éléments révélés par Le Monde, M. Copé a participé à une réunion fin février 2014 où étaient présents Guy Alvès et Bastien Millot après les premières révélations. Le Figaro a également publié un SMS de Jérôme Lavrilleux, ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012, envoyé à Guillaume Lambert, directeur de la campagne, qui indique que M. Copé est au courant des dérapage des dépenses liées à la campagne présidentielle. Entendu comme témoin, le 26 mai, ce dernier avait ainsi assuré aux policiers n’avoir été mis au courant des malversations que le 16 mai, lors d’une réunion à l’UMP.Lire aussi : De nouveaux éléments fragilisent la défense de Jean-François CopéJérôme Lavrilleux, ancien bras droit de Jean-François Copé, a lui été entendu en garde à vue en juin. Il a depuis été exclu de l’UMP mais dispose d’une immunité en tant que député européen. Toutefois, les magistrats ont demandé à ce qu’elle soit levée. M. Lavrilleux a assuré que Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé n'étaient pas au courant de l’existence de ce système. Mercredi 21 janvier, le bureau de l'Assemblée nationale a levé l'immunité parlementaire de Philippe Briand, à la demande de ce dernier. Ce député UMP d’Indre-et-Loire est l’ancien trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.Sept personnes ont déjà été mises en examen dans ce dossier, quatre anciens dirigeants de Bygmalion ou d'Event and Cie et trois anciens cadres de l'UMP, dont son ex-directeur général, Eric Cesari, un proche de Nicolas Sarkozy. Après s'être portée partie civile, l'UMP réclame vingt-huit millions d'euros à Bygmalion, jugeant avoir été victime de la société de communication.Matthieu GoarJournaliste au MondeHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard et Samuel Laurent Deux semaines après les attentats à Paris, Nicolas Sarkozy était l'invité du journal de 20 heures de France 2, mercredi 21 janvier. L'ancien président de la République a défendu son bilan en matière d'effectifs policiers et a renouvelé une proposition déjà émise et testée par le passé. 1. Des effectifs de police et gendarmerie en baisse depuis 2002Ce qu'il a ditAlors que David Pujadas lui faisait remarquer que « pendant [son] quinquennat, le nombre de personnels de police et de gendarmerie avait diminué de plusieurs milliers », M. Sarkozy a répondu :« C'est faux, c'est faux, c'est totalement faux. [...] Les chiffres parlent d'eux-mêmes : entre 2002 et 2011, on a eu 1 700 postes de plus. »Pourquoi c'est fauxCe n'est pas nouveau, Nicolas Sarkozy est fâché avec les chiffres. Qu'il s'agisse de la période 2002-2011 ou du seul quinquennat (2007-2012), les effectifs de police et de gendarmerie ont baissé.Selon les chiffres publiés dans un rapport de la Cour des comptes en mars 2013 ainsi que ceux disponibles dans les projets de loi de finances, la police et la gendarmerie ont perdu plus de 9 000 postes entre 2007 et 2012. Le résultat, notamment, du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux, une règle instaurée par… Nicolas Sarkozy lui-même.Les effectifs avaient en revanche augmenté entre 2002 et 2007 (+ 7 000 postes), d'où une baisse relativement faible sur la totalité de la période entre 2002 et 2012 (– 2 000 postes). Mais il s'agit bien d'une baisse, contrairement à ce qu'affirme M. Sarkozy. Si l'on s'arrête à 2011, comme le fait l'ancien chef de l'Etat, la diminution des effectifs est un peu moindre (– 1 500 postes) mais « les chiffres parlent [toujours] d'eux-mêmes ».if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421920093197 .graphe").css("height", 450)$("#container_1421920093197 .title").empty()if ("Evolution des effectifs de policiers et de gendarmes"!= ""){Evolution des effectifs de policiers et de gendarmes")}$("#container_1421920093197 .subtitle").empty()if ("En équivalents temps plein (ETP)"!= ""){En équivalents temps plein (ETP)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1421920093197 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Lois de finances, Cour des comptes", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" ETP", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Effectifs policiers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 144605 ], [ "", 143970 ], [ "", 145285 ], [ "", 147727 ], [ "", 148855 ], [ "", 148355 ], [ "", 146328 ], [ "", 144922 ], [ "", 144900 ], [ "", 144958 ], [ "", 143535 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Effectifs gendarmes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 97987 ], [ "", 99334 ], [ "", 101000 ], [ "", 100225 ], [ "", 100540 ], [ "", 101336 ], [ "", 100389 ], [ "", 97416 ], [ "", 96107 ], [ "", 96076 ], [ "", 96900 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1421920093197 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}2. « Rétablir » des heures supplémentaires… jamais suppriméesCe qu'il a ditSoulignant que la formation des forces de l'ordre prend du temps alors que le besoin de renforts est urgent, Nicolas Sarkozy a proposé :« Vous pouvez renforcer notre dispositif sans perdre de temps en décidant immédiatement de rétablir les heures supplémentaires dans la police, dans les services de renseignement, ce qui nous permettra de récompenser des fonctionnaires qui ont fait un travail remarquable. »Pourquoi c'est plus compliquéL'ancien chef de l'Etat propose de « rétablir » des heures supplémentaires dans la police… qui n'ont jamais été supprimées. Le décret n° 2000-194 du 3 mars 2000 fixe « les conditions d'attribution d'une indemnité pour services supplémentaires aux fonctionnaires actifs de la police nationale ». En réalité, les heures supplémentaires ne donnent pas lieu à une rémunération (sauf pour les compagnies républicaines de sécurité, CRS) mais à une récupération en repos. En 2011, la Cour des comptes avait dénoncé « l'accumulation des heures supplémentaires » non récupérées, avec un solde qui était passé de 7 millions d'heures stockées au 31 décembre 2002 à 12,6 millions en décembre 2008.A la fin de sa présidence, Nicolas Sarkozy avait mis en place un dispositif exceptionnel intitulé « plan d'optimisation opérationnelle des services de police ». Il consistait à « renforcer la présence de policiers sur la voie publique, notamment pendant la nuit et les week-ends, sans procéder à de nouveaux recrutements ». C'est-à-dire que des agents pouvaient effectuer des patrouilles supplémentaires, sur une base volontaire, en étant payés plus. Selon Frédéric Péchenard, alors directeur général de la police nationale et actuel directeur général de l'UMP, ce système présentait l'avantage d'être « souple et efficace » pour mobiliser des forces supplémentaires.Problème : la mise en application de cette mesure a été vivement critiquée par la Cour des comptes en 2013. La rémunération horaire prévue dans ce plan était bien supérieure à celle prévue par le décret du 3 mars 2000. La décision a été prise par Frédéric Péchenard pour « susciter un nombre de volontaires suffisant », sans modifier le décret en question, comme cela aurait dû être le cas. M. Péchenard assure aujourd'hui au Monde que seules « certaines heures » ont été payées plus car elles cumulaient la rémunération prévue par le décret et le règlement intérieur de la police nationale en cas de travail de nuit et de week-end.Manuel Valls avait répondu aux remarques de la Cour des comptes en affirmant que « si l'utilisation d'un dispositif [semblable] devait à nouveau être nécessaire, l'application d'une telle démarche nécessiterait de procéder au préalable à une modification du décret du 3 mars 2000 afin d'éviter le risque de lectures juridiques sujettes à caution ». Nicolas Sarkozy n'a pas seulement évoqué la police durant son entretien sur France 2. L'ancien président a aussi parlé de « l'islam de France », une expression récurrente dans son discours.  3. "Islam de France et non Islam en France", une vieille rengaineCe qu'il a dit« Nous voulons un islam de France et non pas un islam en France »Pourquoi c'est du déjà-vuVouloir définir un « islam de France », c'est-à-dire qui s'intègre bien à la République, plutôt qu'un « islam en France » dont certaines valeurs y seraient contraires, c'est une expression récurrente dans le discours de Nicolas Sarkozy, au moins depuis le début des années 2000. C'est dans cette optique qu'en 2003, alors qu'il était ministre de l'intérieur, il avait contribué à la création du Conseil français du culte musulman (CFCM), instance représentative de la population musulmane en France.Dès 2002, Nicolas Sarkozy expliquait à l'Assemblée qu'en créant le CFCM, il cherchait à « donner à l'islam une représentation nationale qui lui permette de s'exprimer et de trouver sa place à la table de la République, mais un islam de France et non pas un islam en France ».En décembre 2007, alors qu'il est devenu chef de l'Etat, il reprend cette expression lors d'une visite au Vatican : « Partant du principe également que  je ne souhaite pas un islam en France mais un islam de France. C'est donc la question d'un islam européanisé, compatible avec les valeurs de la civilisation européenne et donc c'est pour ça que j'ai créé le CFCM : voilà les débats que je souhaite voir prospérer en France », explique-t-il à la presse.En 2011, alors que le débat sur « l'identité nationale » voulu par M. Sarkozy alimente la polémique, ce dernier ressort la même idée. Interrogé sur l'échec du multiculturalisme, il répond : « Il doit y avoir un islam de France, et non un islam en France. Il est parfaitement normal qu'il y ait des lieux de culte pour tous. Mais nous ne voulons qu'il n'y ait pas de prosélytisme agressif, quel qu'il soit. »Et en 2012, lors du débat de l'entre-deux-tours avec M. Hollande, Nicolas Sarkozy utilise une nouvelle fois la formule : « Depuis dix ans, nous assistons à une radicalisation et à une pression d'un islam en France alors que nous voulons un islam de France », lance-t-il. Bref, l'expression aura accompagné une bonne partie de la carrière de Nicolas Sarkozy.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.01.2015 à 14h26 • Mis à jour le22.01.2015 à 14h55 Manuel Valls a déclaré, jeudi 22 janvier, que la lutte contre la « ghettoïsation » dans les quartiers pauvres passait par une « politique du peuplement ». Le premier ministre s’exprimait à Matignon en introduction des mesures annoncées par sa ministre de l’éducation dans le cadre de la « grande mobilisation » déclenchée après les tueries des 7, 8 et 9 janvier à Paris et à Montrouge.L’école mobilisée pour former des citoyens« Politique du peuplement, pas seulement politique du logement et de l’habitat. Politique du peuplement pour lutter contre la ghettoïsation, la ségrégation », a déclaré le chef de gouvernement.« Un dialogue franc »« Comment rendre nos politiques publiques plus visibles, au bénéfice du plus grand nombre ? », dans les quartiers populaires, s’est interrogé M. Valls. Cela « implique un dialogue franc de la part de ceux et celles qui mettent en œuvre ces politiques comme de ceux qui doivent en bénéficier ».« Je réunirai à cet effet, après cette phase de débats, début mars, un comité interministériel, consacré à la lutte contre les inégalités, au combat pour l’égalité dans ces quartiers. Et sur la base de ces réflexions et de ces propositions, nous prendrons les décisions qui s’imposent. » « C’est vrai sur le plan budgétaire, mais c’est vrai aussi sur les grands axes. Nous devons réarmer l’Etat. Accomplir une mobilisation sans précédent », a ajouté M. Valls.Le premier ministre a par ailleurs annulé, jeudi, un déplacement vendredi en Normandie. Il pourrait le remplacer, selon nos informations, par une visite en région parisienne davantage en lien avec la politique de la ville. 22.01.2015 à 09h31 • Mis à jour le22.01.2015 à 11h19 | Françoise Fressoz Jean-Marie Le Guen a vigoureusement défendu mercredi 21 janvier Manuel Valls, qui avait suscité l’émoi en parlant la veille d' « apartheid » pour qualifier la situation de certaines parties du territoire. Invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’Agence France-Presse, le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement a trouvé mercredi « légitime, fort, puissant » l’emploi de ce terme. Il a salué « l’apport un peu personnel » du premier ministre, qui « dit des vérités » en considérant comme « malvenues » les critiques qui ont fusé à droite comme à gauche et qui émanent, selon lui, de ceux qui « ne comprennent pas la donne dans laquelle nous sommes » ou « qui sont dans les solutions hypersimplistes ».« Apartheid » en France ? Valls lève un tabou« Les vérités peuvent choquer », a reconnu l’ex-député de Paris, mais « si on veut traiter les choses, il faut les dire », a-t-il plaidé, en expliquant : « Pendant des années nous avons mené des politiques urbaines qui ont laissé s’accumuler des zones de relégation. Pour résoudre un certain nombre de questions, il ne suffit pas d’amasser des politiques sociales ou éducatives, parfaitement légitimes par ailleurs… »L’« apartheid » en France ? Pourquoi les mots de Manuel Valls marquent une ruptureMélenchon et Duflot critiquésAlors que les élections départementales de mars approchent, Jean-Marie le Guen s’est inquiété de la persistance de fortes divisions à gauche. « A la gauche de la gauche il y a une classe politico-sociale qui est un petit peu à côté de la réalité politique et sociale de notre pays, qui est en décalage avec ce que souhaitent véritablement les électeurs », a- t-il accusé.Dans le collimateur, Jean-Luc Mélenchon, certains syndicalistes de la Confédération générale du travail et tous ceux qui « par une sorte de sectarisme absolu, une absence de solidarité » risquent de faire « passer la droite, voire l’extrême droite ». Cette gauche radicale « peut faire perdre la gauche, et je dirais même plus, à certains endroits, faire perdre la République ! », a lancé Jean-Marie Le Guen.Le secrétaire d’Etat n’a pas ménagé non plus l’ancienne ministre verte Cécile Duflot, qui a assisté lundi soir à une réunion de soutien au parti grec Syriza au côté de Jean-Luc Mélenchon et de Pierre Laurent. « Se saisir de tous les sujets pour être de plus en plus critique quand on a été deux ans au gouvernement, c’est quand même assez bizarre », a-t-il accusé. Cécile Duflot est, selon lui, « sur une trajectoire politique, dans une espèce de voie de radicalisation ». Et ce faisant elle se démarque « non seulement de la majorité, mais du fonctionnement de son propre groupe », estime Jean-Marie Le Guen, en affirmant que le dialogue entre le gouvernement et les élus écologistes reste « très positif «. Pour lui, Cécile Duflot « ce n’est pas les Verts ».Cécile Duflot annonce son soutien à SyrizaFrançoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.01.2015 à 13h28 • Mis à jour le11.01.2015 à 14h57 | Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant) Plus que jamais, Israël veut ouvrir ses bras aux juifs de France. Parmi la délégation israélienne qui s’est envolée vers Paris pour participer à la grande marche de dimanche, autour du premier ministre Benyamin Nétanyahou, se trouve Natan Sharansky, le patron de l’Agence juive.Cet organisme semi-gouvernemental, qui a pour vocation d’encourager et d’aider les juifs du monde entier à émigrer vers Israël, considère dorénavant la France comme un objectif prioritaire, en raison d’un afflux sans précédent de candidats. Son porte-parole, Yigal Palmor, qui fut longtemps la voix officielle du ministère des affaires étrangères, détaille au Monde les ressorts de ce phénomène.La France est devenue en 2014 le premier pays source pour l’aliyah, l’émigration en Israël. Comment l’expliquez-vous ?C’est vrai, 2014 a été l’année d’un record historique. Nous avons accueilli près de 7 000 juifs de France, soit une augmentation de 130 % par rapport à 2013. Il y a une multiplication des demandes, des appels. Près de 50 000 personnes ont contacté nos délégués l’an passé pour obtenir des informations. Cela indique une humeur, mais ça ne présage pas forcément du nombre de personnes qui se rendront aux réunions, et encore moins de celui des départs effectifs. Sur la base des dossiers ouverts et des procédures déjà engagées, nos prévisions pour 2015 s’établissent entre 8 000 et 9 000. Ces chiffres exceptionnels traduisent une lame de fond.Mais ces prévisions datent d’avant les attentats de cette semaine à Paris, notamment la prise d’otages sanglante dans une épicerie casher...Il est trop tôt pour faire de nouvelles prévisions, mais on peut déjà noter que le choc est très fort. Il y a un cumul des secousses, après l’affaire Ilan Halimi et puis les tueries de Mohammed Merah.N’est-il pas choquant que le premier ministre d’Israël, Benyamin Nétanyahou, appelle samedi les juifs de France à faire leur aliyah, à la veille d’une marche historique pour l’unité nationale ?Il faut comprendre que cela fait partie de l’ethos de l’Etat d’Israël, conçu dès le départ comme un refuge, un abri pour les juifs du monde entier. Quand une situation dramatique comme celle de ces derniers jours en France se présente, il est presque automatique pour des dirigeants israéliens de tenir de tels propos. Lorsque des juifs sont agressés, Israël garde ses portes grandes ouvertes, que ce soit pour les juifs de France, d’Ethiopie ou d’Ukraine. Il ne s’agit pas d’un désaveu de la France et de la République. Les Israéliens regardent, très émus, ces jours-ci, les écrans de télévision. Notez ce qu’écrit la presse, de tous bords politiques : les juifs sont attaqués et en danger. Lorsque Ariel Sharon avait tenu des propos similaires [en 2004, appelant les juifs de France à faire leur aliyah], il ne faisait que répéter ce qui allait de soi, pour les Sharoniens comme pour les anti-Sharoniens : c’est la vision sioniste de base.Mais les victimes sont des citoyens français…Personne ne demande aux dirigeants français de rendre des comptes. Mais il est normal qu’Israël, pays ami, exprime des inquiétudes et un sentiment de fraternité à l’égard d’une communauté qui lui est proche. Il va y avoir un grand débat, franco-français, sur ce que devra faire la République, sur la place des uns et des autres, sur les mesures sécuritaires à adopter aussi. Faut-il mettre certaines libertés en danger, comme l’ont fait les Etats-Unis après le 11-Septembre avec le Patriot Act ? Faut-il préserver Schengen ? Je me garderai bien de dire ce que les Français devraient faire. Mais les Israéliens se sentent très concernés, car des juifs ont été pris pour cibles. Il ne faudra pas s’étonner si certains Israéliens veulent donner des conseils aux Français. On est habitués à cela de la part des Français. Mais, entre pays amis, on peut se le permettre sans se montrer susceptible.Quelles sont les motivations des juifs français effectuant leur aliyah ?Il faut être prudent, car il n’y en a jamais une seule. Il existe d’abord un phénomène général d’expatriation, qui concerne des centaines de milliers de Français, sur fond de crise économique. Il existe aussi pour certains des motivations religieuses, ou bien un sentiment d’appartenance. Un grand nombre de personnes parlent d’un climat d’intolérance, de violences, d’un certain langage qui blesse. Le fait qu’ils ne se sentent plus chez eux en France est certainement un élément de la décision. Celle-ci est souvent familiale. On a remarqué une très forte proportion de familles parmi les arrivants.Dans le passé, c’étaient plutôt de jeunes individus. Là, la tendance, ce sont les familles et les retraités. Leur profil est plutôt classe moyenne, avec un nombre assez fort de diplômés du supérieur, des professions libérales. Ils s’installent d’abord à Tel-Aviv et à Jérusalem, mais aussi à Ashdod et à Netanya, où l’on entend de plus en plus parler français.En quoi consiste le dispositif spécifique mis en place à destination des juifs français candidats à l’aliyah, au début de 2014 ?Il consiste d’abord à renforcer les effectifs qui s’occupent de l’intégration des immigrés. Il prévoit aussi des programmes spéciaux pour l’apprentissage de la langue, l’aide à l’insertion au travail, la levée des obstacles bureaucratiques. Je pense notamment à l’homologation des diplômes professionnels (médecins, avocats) ou à l’obtention de la carte d’identité. Comme pour les autres arrivants, il existe aussi des aides financières, au logement ou bien pour les emprunts, en vue de suivre des études.Mais quelle est la part des Français décidant de retourner en France car la greffe ne prend pas ?Il n’y a pas de chiffre avéré. L’estimation générale, pour tous les migrants, est de 20 %. Mais on voit par exemple, pour l’immigration en provenance de Russie, que certains gardent un pied de chaque côté. C’est même le cœur de leur activité, dans la coopération bilatérale, ou la médiation. Ils sont en même temps ici et là-bas, ils profitent de la possibilité de faire le pont.Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)ReporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Outre le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, la totalité des ténors du parti de droite seront présents dimanche 11 janvier à la marche républicaine, qui a lieu à Paris pour rendre hommage aux 17 victimes des trois attentats djihadistes.Les trois anciens premiers ministres Alain Juppé, François Fillon et Jean-Pierre Raffarin ont confirmé au Monde leur participation, ainsi que les anciens ministres Bruno Le Maire, Xavier Bertrand. Figureront également dans le cortège parisien le président UMP du Sénat, Gérard Larcher ; le chef de file des députés UMP, Christian Jacob ; la vice-présidente du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet ; le secrétaire général, Laurent Wauquiez, ou encore l'ancien président du mouvement, Jean-François Copé.La mise en scène se veut soignée pour que la droite donne une image d’unité : Nicolas Sarkozy arrivera à l’Elysée à 14 h 30, entouré des anciens premiers ministres de droite (Alain Juppé, François Fillon, Jean-Pierre Raffarin et sûrement Edouard Balladur). Puis, ces derniers défileront côte à côte. Ils seront en tête de cortège aux côtés de François Hollande et des autres chefs d'Etat et de gouvernement étrangers (Angela Merkel ou David Cameron). Les autres responsables de l'UMP seront, eux, plus en retrait. Ils ont prévu de se retrouver à 14 heures à Oberkampf, avant de débuter la marche. Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Suc Lorsqu’il est mort, Amedy Coulibaly, dit « Doly », était armé d’une kalachnikov et d’un pistolet-mitrailleur. L’assassin de la policière municipale de Montrouge et des otages du supermarché casher de Vincennes avait sans doute prévu d’en finir. Sur une écoute datée du 6 mai 2010, ce jeune homme né à Juvisy-sur-Orge (Essonne) faisait état de ses inquiétudes à son maître à penser, le terroriste Djamel Beghal. « Tu sais, quand on dit que quand tu décèdes, il faut pas laisser des dettes (…). Est-ce qu’il y a des circonstances où on peut partir avec des dettes ? »Dans cette même écoute, il parlait à Djamel Beghal d’une conversation qu’il avait eu un jour avec un ami. « Il disait : dans cette situation-là, Allah, il pardonne tout sauf les dettes ! » Quand, deux semaines après cette écoute téléphonique, les policiers lui demandent pourquoi il se préoccupe de ce genre de questions alors qu’il n’est âgé que de 28 ans, le petit délinquant d’alors leur répond : « Parce que le Prophète dit qu’on peut laisser derrière soi des péchés mais surtout pas des dettes. » Amedy Coulibaly est mort, vendredi 9 janvier, avec cinq victimes sur la conscience.A 17 heures, vendredi, les trois preneurs d’otages sont tuésSelon nos informations, le futur tueur se trouvait encore, le week-end dernier, à la Grande-Borne à Grigny, où il a grandi. « On s’est croisés, on a discuté, on s’est dit qu’on allait se revoir, raconte aujourd’hui un de ses interlocuteurs sous le sceau de l’anonymat. C’est quelqu’un qui a glissé progressivement de la petite à la grande criminalité, puis vers l’islamisme. » BraquageDepuis sa sortie de prison, en 2007, Amedy Coulibaly, qui était le seul garçon d’une fratrie de dix enfants, semblait abandonner les chemins de la délinquance, qui lui avait déjà valu des condamnations pour vols aggravés, trafic de stupéfiants, recel, et surtout une peine de six ans de prison prononcée par la cour d’assises des mineurs du Loiret pour un braquage commis le 7 septembre 2002. En juillet 2009, il se marie – religieusement, pas civilement – avec la femme qui partage sa vie depuis trois ans, Hayat Boumeddiene. Le couple s’installe dans un appartement de Bagneux. Amedy Coulibaly est opérateur chez Coca-Cola, il est même reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy lors d’une rencontre sur l’emploi des jeunes. Il joue au poker sur Internet et voyage avec son épouse en Crète, en République dominicaine et en Malaisie. Il n’a apparemment pas le profil d’un fou de Dieu qui projette un attentat. Pourtant, lors de son dernier passage en détention, Amedy Coulibaly s’est radicalisé. A la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), il est incarcéré dans le même bâtiment que Djamel Beghal, une figure de l’islam radical qui va en faire son disciple. Djamel Beghal, qui purge une peine de dix ans de prison pour avoir préparé un projet d’attentat contre l’ambassade des Etats-Unis, à Paris, convertit également un autre détenu du même âge qu’Amedy Coulibaly, Chérif Kouachi. Les deux hommes ne passent que sept mois ensemble à Fleury-Mérogis mais ce moment suffit à créer, entre eux, des liens indéfectibles.Une fois dehors, Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi se voient, sortent ensemble, projettent d’aller à la Foire du Trône. Surtout ils continuent de suivre l’enseignement délivré par Djamel Beghal en se rendant régulièrement à Murat, dans le Cantal – le lieu où leur mentor est désormais assigné en résidence. Par deux fois, Hayat Boumeddienne accompagne son mari chez Djamel Beghal, mais elle ne le croise jamais. « Je l’ai vu qu’une seule fois de dos, avoue-t-elle, interrogée par la police, au printemps 2010. Il m’est arrivé de lui poser des questions sur la religion alors que nous nous trouvions dans deux pièces différentes (…). Pour moi, c’est logique que je ne me trouve jamais dans la même pièce qu’un homme. »L’ancienne adolescente turbulente s’est en effet métamorphosée en épouse dévote. Elle arrête de travailler pour porter le voile intégral. Elle ne participe pas à son propre mariage parce qu’« en islam, la femme n’est pas obligée d’être présente. En l’occurrence, là, c’est mon père qui m’a représentée. » Hayat Boumeddienne doute alors de la conversion de son époux. « Amedy n’est pas vraiment très religieux. Il aime bien s’amuser, tout ça. Il n’est pas du genre à se balader tout le temps en kamis, la tenue traditionnelle musulmane masculine, etc. (…) Normalement, c’est une obligation pour les hommes d’aller à la mosquée le vendredi à la prière. Amedy, il s’y rend selon son emploi du temps, mais je dirais qu’en gros il y va toutes les trois semaines… » Les réponses de Coulibaly aux policiers font écho à ces propos. « J’essaie de pratiquer le minimum obligatoire comme la prière, le ramadan, etc. J’essaie d’avancer avec la religion mais je vais doucement.– Que savez-vous des dissensions entre les chiites et les sunnites ?, demandent les enquêteurs.– Je ne sais rien. Je ne me casse pas la tête avec cela, c’est de la perte de temps. »Tout ceci n’est peut-être que de la poudre aux yeux – la « taqiya », l’art de la dissimulation prônée par le mouvement radical takfir enseigné par Djamel Beghal. Les week-ends dans le Cantal et les promenades dans la forêt ne sont d’ailleurs pas aussi innocents qu’ils en ont l’air. « La première fois qu’on a fait de la randonnée avec lui [Beghal], on a fait de l’arbalète en tirant sur un tronc d’arbre », raconte Hayat Boumeddiene. Et puis, il y a Smaïn Ait Ali Belkacem, l’auteur des attentats de 1995 dans le RER C, qui évoque Amedy Coulibaly lors d’un coup de téléphone passé depuis sa cellule. Placé sur écoute, il le décrit comme « fiable, déterminé » et « en possession de tout ce dont ils [ont] besoin » pour perpétrer le forfait prévu : l’évasion de Smaïn Ait Ali Belkacem. Face au rassemblement de terroristes chevronnés et de voyous convertis qui se préparent à faire évader Smaïn Ait Ali Belkacem, les forces de l’ordre procèdent à des interpellations, le 18 mai 2010. Lors des perquisitions, les policiers découvrent, dans un seau rangé à côté du linge, chez Amedy Coulibaly, un lot de 240 cartouches de calibre 7,62 destinées à des fusils d’assaut de type kalachnikov. Cet épisode vaut à Amedy Coulibaly une peine de cinq ans de prison en décembre 2013. Il est libéré en mai 2014.Dans le cadre du dossier concernant la tentative d’évasion de Smaïn Ait Ali Belkacem, les enquêteurs enregistrent le 12 mars 2010, à 19 h 27, une conversation qui leur paraît tout à fait anodine. Un homme répond aux questions de ses interlocuteurs, trois amis enthousiastes lui passent le bonjour et lui promettent de revenir bientôt. Celui qui réceptionne l’appel s’appelle Djamel Beghal. Ceux qui se disputent le téléphone sont Amedy Coulibaly, Chérif Kouachi et Saïd Kouachi.Amedy Coulibaly « avait un côté audacieux, chien fou »Matthieu SucJournaliste au Monde 09.01.2015 à 18h46 • Mis à jour le09.01.2015 à 23h36 Le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a dénoncé, vendredi 9 janvier, la piètre qualité, selon lui, des services publics en France lors des assises du droit et de la compétitivité organisées par le Club des juristes et l'institut Montaigne.Le magistrat a livré un constat sans concession de la qualité des services de l'Etat et des collectivités territoriales. « Que constatons-nous dans nos travaux ? C'est que malgré un niveau plus élevé qu'ailleurs de dépenses publiques, les résultats ne sont pas nécessairement au rendez-vous », a souligné M. Migaud. « J'ai trop souvent l'occasion de m'étonner de ce qui ressemble à une forme d'indifférence dans notre pays vis-à-vis des faibles performances de notre action publique et de nos politiques publiques au regard des crédits que nous y consacrons », a-t-il déploré devant un grand amphithéâtre comble de l'université Panthéon-Assas.MANQUE DE RÉSULTATS DES SERVICES PUBLICSRappelant que les dépenses publiques hors crédit d'impôt représentent environ 57 % du produit intérieur brut, dont près de la moitié (43 %) concernent la protection sociale, M. Migaud a souligné que les Français étaient « en droit de s'interroger sur l'utilisation qui est faite de ces deniers publics ». « Nous restons parmi les tout premiers pays de l'OCDE pour le niveau de la dépense publique rapportée à la richesse nationale, nous ne sommes que trop rarement parmi les premiers lorsque les résultats sont mesurés », a-t-il encore déclaré.Le président de la Cour des comptes, chargé d'évaluer l'efficacité de l'usage de l'argent du contribuable, a par ailleurs contré l'argument selon lequel les dépenses d'investissement seraient par nature vertueuses, un argument répété en boucle par les élus locaux : maires, présidents de département et présidents de région. « Les investissements ne sont pas vertueux quand il y a des doublons entre les administrations de l'Etat, entre l'Etat et les collectivités, ou entre les collectivités territoriales elles-mêmes », a répété M. Migaud. Une nouvelle déclaration qui ne manquera pas d'entraîner une levée de boucliers des élus territoriaux.>> Lire également : Dépense publique : « La France est dans une zone dangereuse » Luc Leroux (Marseille, correspondant) Deux militants d’un groupuscule d’extrême droite ont été condamnés, vendredi 9 janvier, à 100 heures de travail d’intérêt général pour la profanation d’une stèle édifiée à la mémoire du poète et militant communiste Missak Manouchian à Marseille. Devant le tribunal correctionnel, David Guichard, 42 ans, gardien d’immeuble, et Olivier Bianciotto, 30 ans, chef d’équipe en sécurité incendie, ont reconnu leur participation, le 6 septembre 2014, à une « action pour le devoir et contre les terroristes rouges ».Ils avaient recouvert d’un drap blanc le buste érigé en surplomb du Vieux-Port à la mémoire du résistant d’origine arménienne. La manifestation était organisée par le Mouvement populaire nouvelle aurore (MPNA), un groupe non déclaré, créé dans les premiers mois de 2014 à Marseille et rassemblant une dizaine de personnes, selon les services spécialisés.Profanation de la stèle Manouchian : deux sympathisants d’extrême droite devant le tribunalLa mise en ligne sur le site Internet du MPNA d’une vidéo de six minutes filmée lors de la profanation avait scandalisé la communauté arménienne marseillaise pour laquelle le jardin Missak Manouchian constitue un lieu de mémoire et rappelle que le résistant, membre des FTP-MOI était, comme de très nombreux arméniens, arrivé en France par Marseille. Sur cette vidéo, les militants d’extrême droite décrivent Missak Manouchian comme « un terroriste communiste, tueur de Français ». On entend un militant vociférer : « Manouchian, grosse merde, on ne veut pas de ça à Marseille. »« Me rapprocher d’un groupe partageant mes idées »La présence de son numéro de téléphone à l’onglet « Contact militant » sur le site du MPNA avait rapidement permis l’identification d’Olivier Bianciotto puis de son ami David Guichard. A l’audience, les deux prévenus ont contesté leur appartenance à ce groupuscule et prétendu avoir assisté à cette manifestation par simple curiosité, sans jamais avoir entendu parler de Missak Manouchian. « Si j’avais su la portée que cela avait, je me serais bien gardé d’y aller », a expliqué Olivier Bianciotto, adhérent jusqu’à sa dissolution en juillet 2013 des Jeunesses nationalistes. « Depuis, j’étais un peu isolé, c’est pour ça que je cherchais à me rapprocher d’un groupe partageant mes idées. » Le prévenu a présenté ses excuses à la communauté arménienne tout en se plaignant d’être un « animal traqué » par les militants antifacistes marseillais. « Ce milieu, quand vous mettez un pied, vous n’en sortez plus. Les nationalistes vous traitent de traître et les antifas me réservent un traitement particulier : menaces, agressions, tags sur mon domicile. »« C’est le procès de la bêtise et c’est cela qui fait peur »Condamné à plusieurs reprises pour des violences et ports d’arme, David Guichard justifie participation à la profanation « pour voir qui étaient ces gens-là afin de ne pas rester seul ». En septembre 2014, il avait été sanctionné d’un rappel à la loi pour apologie de la haine, après la diffusion sur Internet d’une photo le montrant en train de faire le salut nazi. Il a présenté ses « sincères regrets » et précisé que sa compagne, d’origine arménienne, avait qualifié de « débile » sa participation à cette manifestation.« C’est le procès de la bêtise et c’est cela qui fait peur », a estimé la procureure Anne Lezer qui a requis un travail d’intérêt général « en lien avec ce qu’ils ont commis ». Bêtise aussi dans la bouche de Me Alain Lhote, avocat de l’association Résister aujourd’hui, partie civile. « A ces pantins de la bêtise absolue, à ces lâches qui ne connaissent rien à notre histoire et nous offrent un spectacle indigne, il faut dire : “Je suis Missak Manouchian” », a lancé l’avocat avant de lire L’Affiche Rouge d’Aragon.Mais pour l’association Jeunesse arménienne de France, représentée par Me Serge Tavitian, « l’ignorance n’a jamais été une excuse ni une atténuation de responsabilité ». L’avocat a « refusé les excuses » des prévenus car « vos actes vous ne les assumez pas ». Le tribunal a fixé à deux mois d’emprisonnement la peine qui s’appliquerait en cas de non-exécution dans un délai de dix-huit mois du travail d’intérêt général. Les juges ont accédé à la demande d’Olivier Bianciotto de ne pas voir sa peine inscrite au casier judiciaire, celui-ci travaillant dans la sécurité.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Philippe Jacqué Les décrets d’application de la loi portant réforme du système ferroviaire, qui prévoit notamment le regroupement de SNCF et Réseau ferré de France (RFF) au sein d’un groupe public unique, laissent sceptiques les gardiens français de la concurrence.Après l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF), qui avait donné trois avis défavorables pour les quatre décrets proposés, c’est au tour de l’Autorité de la concurrence de déclarer son scepticisme. Cette dernière a émis, vendredi 9 janvier, un avis « réservé » et elle demande des améliorations des quatre décrets proposés par les pouvoirs publics.L’Autorité de la concurrence considère que « l’équilibre souhaitable entre les deux objectifs que sont d’une part, l’intégration industrielle du nouvel ensemble, facteur d’efficacité économique, et, d’autre part, l’indépendance de la gestion de l’infrastructure, indispensable au développement d’une concurrence équitable, n’est pas atteint. »Dans les faits, l’Autorité réclame davantage de garanties d’indépendance de SNCF Réseau, réduit aux yeux de la SNCF, dans un récent organigramme, à une simple branche de la nouvelle organisation.Quand le patron de la SNCF applique la réforme ferroviaire en sa faveurPar exemple, les administrateurs de SNCF Réseau issus de la holding SNCF devraient s’abstenir de tout vote au sein du conseil d’administration, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays.De même, l’institution demande une plus grande indépendance de Gare et Connexion, la division en charge des gares, afin d’en rendre son accès non discriminatoire à l’ensemble des opérateurs ferroviaires lors de l’ouverture de la concurrence.L’Autorité demande par ailleurs la clarification des missions du holding SNCF, l’EPIC de tête du nouveau groupe, ainsi qu’un renforcement des outils du régulateur sectoriel, l’ARAF.Cette dernière recommandation est particulièrement forte, car tout est aujourd’hui fait, en coulisses, pour dénigrer et abaisser l’influence de l’ARAF, présentée comme l’empêcheur de tourner en rond.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye A l’extrême gauche, on rejette toute idée d’unité nationale suite à l’attentat qui a causé la mort de 12 personnes, mercredi 7 janvier, à Charlie Hebdo. Pour le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) comme pour Lutte ouvrière (LO), hors de question d’aller manifester dimanche aux côtés du PS, de l’UMP, et de tous les autres partis ayant appelé à exprimer leur soutien à l’hebdomadaire. « Se retrouver derrière François Hollande et Nicolas Sarkozy, être avec ceux qui font la danse du ventre au Front national, c’est au-dessus de nos forces. Je ne peux pas mélanger ma tristesse avec n’importe qui », explique au Monde Olivier Besancenot, ancien porte-parole du NPA.L’ex-candidat à la présidentielle a participé aux premiers rassemblements parisiens suite à l’attaque contre Charlie Hebdo. « C’était des manifestations humanistes », dit-il. Mais, selon lui, « nous assistons depuis hier à une instrumentalisation politique. » Il précise toutefois : « Nous ne menons pas campagne contre la manifestation, des tas de gens bien iront de façon individuelle. »Ras l’frontDe son côté, Lutte ouvrière a publié jeudi un communiqué pour préciser que le parti ne participerait pas à des « manifestations visant à faire prévaloir une unité nationale dans laquelle pourront se retrouver différentes forces politiques, du Parti socialiste à la droite et au Front national ». Pour LO, en faisant prévaloir l’unité nationale, François Hollande cherche « à restaurer dans l’opinion un crédit qu’il a largement perdu de par toute sa politique ».Proche des dessinateurs Charb et Tignous, tués dans l’attaque, qui appartenaient comme lui dans les années 90 au collectif Ras l’front, un mouvement de lutte contre l’extrême droite, M. Besancenot se désole par ailleurs du débat sur la présence du Front national à la manifestation de dimanche. « Se poser la question de la présence du FN est le signe de la régression dans la lutte contre l’extrême droite, juge-t-il. La question qui se pose maintenant, c’est comment on continue le combat contre le racisme sur le long terme. Il ne faudrait pas que l’on aille vers des manifestations islamophobes comme en Allemagne. »Olivier Faye Olivier Faye, Matthieu Goar et Bastien Bonnefous François Hollande tente de mettre un terme à la bataile politique qui a émergé jeudi, moins de vingt-quatre heures après l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo. Alors que partis de gauche et de droite se sont divisés sur la question de la participation du Front national à la « marche républicaine » organisée dimanche 11 janvier, à Paris, en hommage aux victimes, le chef de l’Etat a clamé vendredi que « tous les citoyens peuvent venir » à ce type de rassemblements, qui ne font l’objet d’« aucun contrôle ».« Des forces politiques, des forces syndicales ont appelé à une manifestation, c'est leur responsabilité mais ce sont les citoyens qui décident », a déclaré M. Hollande, après avoir reçu la présidente du FN, Marine Le Pen, à l’Elysée – au même titre que les principaux dirigeants politiques du pays.Mme Le Pen, elle, a elle eu le sentiment de « ne pas avoir réussi à obtenir du président de la République la levée claire de l’interdiction pour [son] mouvement, ses élus, ses représentants, que des millions de Français espéraient voir dans les cortèges ». La responsable frontiste ne compte pas pour autant se rendre à la marche car « je ne vais pas où on ne veut pas de moi ».« Je suis Charlie », c’est luiL’ensemble des formations, du Front de gauche à l’UMP, ainsi que tous les syndicats et plusieurs associations antiracistes, participeront à ce rassemblement organisé à l’initiative de la gauche, au risque d’en faire une manifestation largement partisane avant d’être simplement citoyenne.Mais cet appel à l’unité s’arrête au Front national, qui n’a pas été invité à rejoindre le cortège par le PS ou l’exécutif. Avec, derrière les convictions bien réelles exprimées par les responsables politiques, l’existence de calculs politiques à court terme.« Charlie Hebdo » : Olivier Besancenot rejette l’unité nationale « L’antithèse de ce que représente “Charlie Hebdo” »Si le patron de la Rue de Solférino, Jean-Christophe Cambadélis, précise que dimanche « vient qui veut et qui se sent concerné », la grande majorité des responsables socialistes estime que le FN n’a pas sa place dans cette marche.« Le Front national est l’antithèse de ce que représente Charlie Hebdo, cela n’aurait aucun sens que ce parti soit présent à nos côtés », explique un porte-parole du PS, Carlos Da Silva. « La question ne se pose même pas. Nous invitons toutes les forces politiques républicaines et démocratiques qui veulent rassembler le pays, pas celles qui le divisent, stigmatisent nos concitoyens musulmans et jouent sur les peurs, y compris depuis mercredi », ajoute l’ancien ministre François Lamy, chargé pour le PS de l’organisation du rendez-vous.Pour Julien Dray, « le FN n’est pas dans l’arc républicain » et « en tant que parti politique, il n’a pas sa place dans cette manifestation ». « Que les électeurs de Marine Le Pen puissent venir, c’est leur liberté de citoyens, mais inviter le FN, ça veut dire que tout ce que nous avons fait depuis vingt ans n’avait aucun sens », estime M. Dray, qui a été pendant les années 1980 un des principaux animateurs de la gauche antiraciste en France.Normalisation du parti d’extrême droitePour beaucoup au PS, l’idée de défiler aux côtés de l’extrême droite est inimaginable au regard de l’histoire de la gauche. « Je ne fais pas l’union nationale avec les fascistes, lâche un élu socialiste. Les victimes de Charlie doivent se retourner dans leurs tombes en entendant ça ! Si le FN vient, il faut les virer à coups de pied au cul. » Accepter la présence du FN reviendrait pour les socialistes à définitivement normaliser ce parti et à ne pas pouvoir demain condamner d’éventuelles alliances électorales entre lui et la droite alors qu’approchent les élections départementales et régionales.Interrogé jeudi matin, le premier ministre n’a pas clairement pris position. « L’unité nationale est la seule réponse possible à la situation actuelle. Mais l’unité nationale, c’est aussi autour des valeurs profondément républicaines, de tolérance, de refus d’amalgames », s’est contenté de répondre sur RTL Manuel Valls qui ne devait pas contacter Mme Le Pen pour évoquer le sujet avec elle, comme il l’avait fait mercredi avec Nicolas Sarkozy.Cette dernière initiative du premier ministre heurte les partis à la gauche du PS ainsi que certains responsables socialistes eux-mêmes. Si le Front de gauche considère que la présence du FN dimanche reviendrait à « insulter la mémoire » de Charlie Hebdo, Jean-Luc Mélenchon demande au premier ministre de « renoncer à organiser les manifestations ». « Nous ne lui reconnaissons pas cette responsabilité », précise M. Mélenchon qui avertit MM. Hollande et Valls que l’« union nationale », qu’il préfère appeler « fraternité républicaine », ne change rien à son opposition à l’exécutif depuis le début du quinquennat : « On ne va pas, au nom de Charlie Hebdo, faire bras dessus bras dessous avec eux, on ne va pas porter leurs paquets. »Des élus socialistes regrettent de leur côté que cette politisation de la marche dominicale permette une fois encore au FN de se poser en victime. Pouria Amirshahi, député PS des Français établis hors de France, explique que « cette polémique n’aurait jamais eu lieu si Manuel Valls n’avait pas fait savoir qu’il avait proposé à Sarkozy d’y participer ». Pour M. Amirshahi, « Le Pen se fait désormais un malin plaisir de jouer l’exclue d’une manifestation à laquelle elle ne se serait jamais rendue. Au mieux c’est de l’amateurisme politique, au pire de l’irresponsabilité ».« Tous les Français sans exclusion », pour l’UMPA droite, en revanche, la position de l’UMP est radicalement différente de celle du PS : le principal parti de la droite républicaine ne s’opposera pas à la venue du FN, dimanche. Et tous ses dirigeants, de Nicolas Sarkozy à Alain Juppé en passant par François Fillon, sont sur la même ligne.Pour sonder ses troupes, le nouveau président de l’UMP a convoqué un bureau exceptionnel, jeudi après-midi. Après avoir hésité par peur que la manifestation ne soit pas assez « digne », M. Sarkozy a finalement prôné une participation car « l’impératif d’unité nationale s’impose », selon un communiqué. Et aucune voix ne s’est opposée à la venue du FN. « Les mots ont un sens. L’unité nationale, c’est tous les Français sans exclusion sinon ce n’est plus l’unité nationale », explique Sébastien Huyghe, porte-parole de l’UMP et député du Nord.Cette unanimité à l’UMP a été d’autant plus facile à trouver que les principaux ténors s’étaient déjà prononcés pour l’ouverture de cette marche à l’ensemble des partis. « Dès lors que le FN prend une position convergente avec celle des grandes formations politiques, et je crois que c’est le cas aujourd’hui face à ce drame épouvantable, pourquoi commencer à exclure lorsqu’on parle d’unité ? », a déclaré jeudi sur RTL M. Juppé. A l’instar du maire de Bordeaux, François Fillon et Xavier Bertrand participeront au rassemblement. L’ancien premier ministre considère que la manifestation ne doit pas « exclure plusieurs millions de Français », le député de l’Aisne estime que « tous ceux qui ont condamné sans réserve les faits ont leur place ».Ecartée de l’organisation de cette manifestation, selon ses dirigeants, l’UMP assume en bloc sa position et laisse les responsables PS s’enfermer dans une polémique avec Mme Le Pen. « Dans un moment comme celui-là, il ne doit pas y avoir de calcul politicien. Si on exclut le FN, on le stigmatise et on joue son jeu. Les organisations qui ne sont pas républicaines devraient être dissoutes, hors je n’ai pas vu le gouvernement dissoudre le FN », rappelle M. Huyghe.Olivier FayeMatthieu GoarJournaliste au MondeBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.01.2015 à 16h57 Le président socialiste de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Michel Vauzelle, a renoncé à briguer un quatrième mandat lors des élections régionales de décembre prochain.Agé de 70 ans, l'ancien ministre de la justice en 1992-1993 l'a annoncé, jeudi 8 janvier, lors de ses vœux au personnel de l'institution. Egalement député des Bouches-du-Rhône, Michel Vauzelle a été élu en 1998 à la présidence du conseil régional. Il a été réélu en 2004 puis en 2010 lorsqu'il a largement battu l'UMP le député UMP Thierry Mariani avec  plus de 44 % des suffrages contre 33 % à son adversaire.critique à l'égard du gouvernementMichel Vauzelle a é évoqué « son âge » et aussi « le non cumul des mandats » pour expliquer sa décision, selon Jean-Marc Coppola, conseiller régional du Front de gauche . Il a évoqué également « une situation politique déjà compliquée au niveau national et régional » et une gauche « en difficulté du fait de la politique menée par le PS ». Michel Vauzelle a souvent été critique à l'égard de la politique du gouvernement, particulièrement sur les différentes réformes territoriales conduites sous les gouvernements successifs Ayrault et Valls.  Lire notre analyse : Décentralisation : le chemin de croix de Marylise LebranchuAffirmant être au courant de la décision de M. Vauzelle « depuis deux jours », Patrick Mennucci, vice-président socialiste de la région, a déclaré « lui rendre hommage pour le travail qu'il a réalisé depuis 1998 dans cette région, qui est difficile ». « Le souvenir le plus marquant, pour moi, c'est sa première élection en 1998 quand [François] Léotard a refusé de suivre certains RPR de l'époque dans leur alliance avec le Front National », a rapporté M. Mennucci.C'est le deuxième président de région socialiste à annoncer son retrait dans la course à l'investiture pour les élections régionales de 2015. Martin Malvy, président de Midi-Pyrénées, a également annoncé, dans un entretien à La Dépêche du Midi du mercredi 7 janvier, qu'il renonçait à se présenter pour un nouveau mandat à la tête de la grande région formée par la fusion avec Languedoc-Roussillon. « Il y a quand même un âge limite », confie l'élu, âgé de 78 ans. Lire également :  Le président PS de Midi-Pyrénées ne briguera pas de nouveau mandat 08.01.2015 à 12h26 Le maire UMP de Compiègne, Philippe Marini, a démissionné de ses fonctions de sénateur de l'Oise, en raison du non-cumul des mandats, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.« Ma décision, mûrement réfléchie, règle en avance le problème qui se poserait si le non-cumul des mandats demeurait effectif. J'ai bien l'intention de poursuivre l'exercice de mes mandats de maire de Compiègne et de président de l'agglomération de la région de Compiègne au moins jusqu'à leur terme actuel en mars 2020. »M. Marini, 64 ans, indique qu'il prend cette décision « sans amertume, après plus de vingt-deux années de vie parlementaire bien remplie », dont « seize à la tête de la commission des finances ». Il sera remplacé par l'ancien sénateur et maire d'Oursel-Maison (Oise), Alain Vasselle (UMP).Une série d'échecsInspecteur des finances en retraite, M. Marini avait perdu en octobre la présidence de la commission des finances du Sénat, qu'il occupait depuis 2011. Il avait été remplacé par l'ancienne ministre socialiste Michèle André, après l'élection de Gérard Larcher (UMP) à la tête du Sénat, la règle voulant que ce poste soit confié à un membre de l'opposition. Auparavant, il avait été rapporteur de cette commission.Pendant ce tmps, l'UMP Marini, qui ne s'est jamais remis de son échec pour la présidence du Sénat, démissionne de son poste de sénateur— Helene Bekmezian (@Bekouz)require(["twitter/widgets"]);En septembre 2008, il avait été candidat à la primaire du groupe UMP pour la présidence du Sénat, mais avait été battu au premier tour par Gérard Larcher. Il a été à nouveau candidat en septembre 2014 à cette primaire, remportée à nouveau par M. Larcher.Le maire de Compiègne est par ailleurs visé par l'administration fiscale pour l'évaluation d'un bien immobilier dans sa « famille depuis les années 1930 ». Il a également été critiqué pour l'utilisation de sa réserve parlementaire.Lire aussi : Enquête du fisc : deux parlementaires plaident leur bonne foi Bastien Bonnefous, Alexandre Lemarié et David Revault d'Allonnes L’union sacrée, devant la violence du traumatisme, a d’emblée prévalu. Mais pour combien de temps ? Moins de trois ans après les tueries perpétrées à Toulouse et Montauban par Mohamed Merah en pleine campagne présidentielle, la classe politique s’est à nouveau rangée comme un seul homme, mercredi 7 janvier, au diapason de l’émotion et de la colère du pays. C’est en président d’une « République agressée » que s’est posé François Hollande, mercredi soir depuis l’Elysée. Il a, pour l’heure, été unanimement entendu et suivi dans son appel à l’« unité ». Il n’est cependant pas certain, vu le terrain sur lequel devrait s’engager le débat politique, celui de la sécurité, du terrorisme et de l’islamisme radical, que l’esprit de responsabilité collective l’emporte encore longtemps.Le président a incontestablement vécu la journée la plus intense de son quinquennat. Bousculant l’ensemble de son agenda du jour, à l’exception de ses vœux aux autorités religieuses, M. Hollande décide à peine l’attentat contre Charlie Hebdo connu du renforcement du plan Vigipirate, et d’un déplacement dans l’heure au siège du journal. Il n’y visitera pas la scène de crime, où s’affairent encore secouristes et enquêteurs. Mais il y dénonce, à l’évidence bouleversé, « un acte d’une exceptionnelle barbarie » et une attaque « terroriste ».Juppé : « Les critiques doivent s’effacer derrière le sursaut collectif du sang-froid et du courage »Après une réunion de crise, à 14 heures, entre ministres concernés et responsables des services de sécurité, François Hollande, qui a reçu des appels d’Angela Merkel et David Cameron, Barack Obama et Vladimir Poutine, affine le message qu’il délivrera le soir dans son allocution télévisée regardée par 21, 5 millions de personnes, et son hommage rendu aux « héros » par un deuil national et des drapeaux en berne pendant trois jours. « Rassemblons-nous face à cette épreuve », martèle le président, qui a décidé d’engager une série de consultations transpartisanes. Nicolas Sarkozy a été reçu à l’Elysée, jeudi à 9 h 30, avant que le chef de l’Etat ne s’entretienne au téléphone avec Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing. L’après-midi, M. Hollande devait recevoir les présidents des assemblées et des groupes parlementaires puis, vendredi, Marine Le Pen, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon.Difficile, dans ce contexte, de ne pas céder à cet appel à l’unité nationale auquel ont sacrifié la grande majorité des responsables de l’opposition. Et ce jusqu’au Front national et sa présidente Marine Le Pen. Dans sa première déclaration solennelle de président de l’UMP effectuée depuis le siège du parti, M. Sarkozy, avait abondé dans le sens du président : « J’appelle tous les Français à refuser la tentation de l’amalgame et à présenter un front uni face au terrorisme, à la barbarie et aux assassins ». L’ancien chef de l’Etat s’est tout de même autorisé une pique : « Le gouvernement doit prendre des mesures fortes contre le terrorisme. Nous devons élever notre niveau de vigilance, et notre formation politique soutiendra sans réserve toutes les initiatives du gouvernement qui iront dans ce sens. » Unanimes, les autres représentants de la droite et du centre ont appelé à faire « bloc ». « Sang froid » et « détermination implacable », plaide François Fillon. « Il faut nous serrer les coudes », exhorte le président du MoDem François Bayrou. « C’est la nation tout entière qui doit s’unir et se mobiliser. En un tel moment, les divergences ou les critiques doivent s’effacer derrière le sursaut collectif du sang-froid et du courage », résume Alain Juppé.Cambadélis : « L’équivalent en France du 11-Septembre aux Etats-Unis »« Il y aura un avant et un après 7 janvier. C’est une situation qui, à l’échelle de la France, est équivalente à celle du 11-Septembre 2001 pour les Etats-Unis », explique au Monde Jean-Christophe Cambadélis. Très vite mercredi, le premier secrétaire du PS s’est employé à organiser, avec « tous les partis républicains », une « marche silencieuse » dimanche 11 janvier à Paris. Rapidement, l’UDI et Jean-Louis Borloo se joignent au mouvement initié par la gauche, puis l’UMP et M. Sarkozy, après que ce dernier y ait été convié par Manuel Valls au téléphone. Le président de l’UMP « y est favorable à condition que ce soit digne, recueilli et ferme », a indiqué Frédéric Péchenard, directeur général du parti.Plusieurs responsables de la majorité, en privé, redoutaient cependant que le climat politique très inflammable des derniers mois, sur fond de tensions communautaires et de crise de la laïcité, ne s’embrase à court terme. « Ça pue. Il ne faut pas que ça bascule, on est au-dessus du volcan. Il faut que tout le monde garde son calme, sinon ça peut vite partir en vrille », confiait un cadre socialiste « abasourdi ». De fait, les premières positions prises par l’UMP laissent augurer d’un possible affrontement sur le terrain sécuritaire. Brice Hortefeux, ancien ministre de l’intérieur, exige un « renforcement des moyens humains, matériels et technologiques ».Certains attaquent même déjà sans retenue. Contacté par Le Monde, l’ex-ministre Roger Karoutchi « dénonce la faiblesse de l’Etat », qui a, selon lui, « fait preuve de trop de naïveté ». « Depuis plusieurs mois, la France est une cible car elle est engagée dans une guerre contre le terrorisme. Le gouvernement le sait mais n’a pas pris suffisamment la mesure du risque. On a le sentiment qu’il ne prend pas assez de mesures de protection », accuse le sénateur des Hauts-de-Seine. Sentant la polémique monter sur ce terrain, M. Valls, jeudi matin sur RTL, a par avance fait barrage : « Aucune piste n’a été négligée », affirme le premier ministre. Avant d’ajouter, agacé : « On pose trop rapidement ces questions. »Pour le FN, la guerre est ouverte contre l’islam radicalAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Abel Mestre Marine Le Pen est sur une ligne de crête difficile à tenir. Après l’attentat contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts mercredi, Marine Le Pen, qui veut à tout prix éviter d’être accusée de récupération récuse avec virulence « tout amalgame » entre « nos compatriotes musulmans attachés à notre nation et à ses valeurs » et « ceux qui croient pouvoir tuer au nom de l’islam ». Tout en se posant en rassembleuse d’un pays meurtri, elle n’hésite pas à appuyer fort sur le lien supposé entre immigration maghrébine et terrorisme islamique, pour ne pas se couper de son électorat historique. Selon la présidente du Front national, il y a une guerre ouverte entre le terrorisme et les démocraties. La France devra donc répondre fermement à ces « attaques », a-t-elle confié au Monde.La France cherche encore la parade au djihadismeFerme mais posée, Marine Le Pen a condamné un « attentat odieux » et en a appelé à l’unité. « La nation est unie pour dire que nous, Français de toutes origines, nous n’accepterons pas que soit attenté à nos vies et à nos libertés », a-t-elle affirmé. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cette attaque a été commise « au nom de l’islamisme radical », « idéologie meurtrière qui fait des milliers de victimes dans le monde » et dont « l’objectif est de paralyser par la peur pour soumettre ou censurer ».De son côté Florian Philippot est plus explicite. Le numéro 2 du FN a rappelé les fondamentaux du parti d’extrême droite, en évoquant implicitement la lutte contre « l’immigration massive », le principal marqueur frontiste. « Les Français attendent des solutions, nous allons expliquer les nôtres. Il n’y aura pas de mesures nouvelles, notre analyse est ancienne sur le sujet. Nos thèses sont validées depuis longtemps, tous les Français le savent », a-t-il souligné.« Complaisance »Si le FN s’efforce de rester dans une certaine retenue, les autres composantes de l’extrême droite sont en effervescence, notamment les identitaires et les islamophobes. Ceux-là voient dans le massacre de Charlie Hebdo l’occasion d’avancer leurs arguments xénophobes. Ainsi, le Bloc identitaire, groupuscule radical prônant la « remigration », affirme que « personne ne pourra prétendre lutter contre le djihadisme sans remettre en cause l’immigration massive et l’islamisation de notre pays. Pour cela, ce n’est pas d’union nationale derrière ces dirigeants qui ont failli mille fois dont nous avons besoin mais d’un sursaut national les chassant du pouvoir ! »Les islamophobes de Riposte laïque, qui appelaient à un rassemblement jeudi 8 janvier, à Paris pour dénoncer « l’islamisation » de la France, accusent notamment Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, de « complaisance envers les soldats d’Allah ». Ils espèrent ainsi profiter de cet épisode dramatique pour créer un mouvement de masse anti-islam, à l’image des manifestations allemandes organisées par le mouvement Pegida qui rassemblent des milliers d’Allemands chaque semaine, « contre l’islamisation de l’Occident ».Une analyse qui trouve un écho au sein même de la droite classique. « La France est en guerre. En guerre civile peut-être, demain. Son ennemi est l’islam radical, l’islam politique, l’islamisme djihadiste », écrit sur son blog Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro. Le directeur des rédactions de ce journal, Alexis Brézet estime, lui, qu’une « vraie guerre nous a été déclarée : la guerre du fanatisme islamique contre l’Occident, l’Europe et les valeurs de la démocratie ».Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano Officiellement, il n'a rien à voir avec Marine Le Pen. La masse des témoignages récoltés par la presse à longueur d'enquêtes depuis plusieurs années ne laisse pourtant guère de doute : Jeanne, le microparti de la nébuleuse frontiste, dans le viseur de la justice, est bien la machine de guerre de la présidente du Front national, même si son nom n'apparaît nulle part dans ses statuts.Créée à l'automne 2010 pour l'aider à succéder à son père, cette structure est au cœur du « système Le Pen », qui doit préparer sa candidature pour l'élection présidentielle de 2017. L'information judiciaire confiée en avril 2014 aux juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi a donné lieu, le 23 janvier, à la mise en examen de Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen, soupçonné d'être l'un des principaux bénéficiaires du système mis en place autour de Jeanne.Si l'enquête n'a pas encore livré toutes ses conclusions, la seule étude des comptes de campagne du microparti, disponibles en ligne, permet de se faire une idée des mécanismes en jeu.Des recettes par millionsBien davantage qu'un simple microparti censé soutenir la carrière politique de Marine Le Pen, Jeanne manipule une manne financière qui n'a rien à envier aux grands partis de la vie politique française. En 2012, année présidentielle, le microparti était la quatrième formation politique en termes de rentrées financières, à 9,6 millions d'euros, derrière le PS, l'UMP et le PCF... mais devant le FN.Chez Jeanne, l'argent ne provient pas des cotisations d'adhérents : elles s'élèvent à peine à 120 à 180 euros annuels au total. Ce n'est pas non plus une structure de recueil discret de dons, comme pouvait l'être Cotelec, le microparti de Jean-Marie Le Pen. Aucun don n'a été enregistré en 2013, contre à peine 11 500 euros en 2011.L'essentiel des recettes provient des « produits d'exploitation », qui font de Jeanne une véritable PME au service de et servie par la galaxie frontiste. En 2011 et 2012, plus de 90 % des rentrées d'argent de Jeanne étaient constituées de la facturation des « services rendus aux candidats pour les campagnes électorales ». Essentiellement les « kits de campagne » (tracts, affiches, sites Web...) de 16 500 euros proposés – puis quasiment imposés – à l'ensemble des candidats du Front national (99 % des candidats aux législatives de 2012 y ont souscrit, selon l'ancien commissaire aux comptes de Jeanne).Ces kits sont au cœur des soupçons des juges : fabriqués par la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, l'un des plus proches conseillers de l'ombre de Marine Le Pen, ils auraient été largement surfacturés aux candidats frontistes, qui les payaient grâce au financement public des campagnes électorales en cas de score supérieur à 5 %. En plus de bénéficier à Riwal, qui a réalisé, selon L'Obs, plus de 2 millions de marge en 2012, ce mécanisme a peut-être profité à Jeanne, qui aurait pris des marges au passage en tant qu'intermédiaire.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; } .camembert{ width:100%; float:left; } #troiscamemberts{ width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; padding-left:10px; padding-top:5px; }Les recettes de « Jeanne »$("#container_1422620651096 .graphe").css("height", 300)$("#container_1422620651096 .title").empty()if ("En 2011"!= ""){En 2011")}$("#container_1422620651096 .subtitle").empty()if ("L'intégralité des produits d'exploitation provient de la "facturation des services rendus aux candidats pour les campagnes électorales". Les recettes des cotisations d'adhérents (180 €) sont trop faibles pour apparaître sur le graphique."!= ""){L'intégralité des produits d'exploitation provient de la "facturation des services rendus aux candidats pour les campagnes électorales". Les recettes des cotisations d'adhérents (180 €) sont trop faibles pour apparaître sur le graphique.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422620651096 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, spacingTop: 0, marginTop:0, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/comptes-des-partis-et-groupements-politiques/", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"CNCCFP", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels: { enabled: false,{point.name}: {point.percentage:.1f} %', distance: 10, style: { color: (Highcharts.theme && Highcharts.theme.contrastTextColor) || 'black' } }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Cotisations des adhérents","Produits financiers","Dons de personnes physiques","Produits d’exploitation"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" €", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"vertical", verticalAlign:"middle", labelFormatter: function () { console.log(this) return this.name + ' : '+Highcharts.numberFormat(this.percentage,1)+' %'; }, align:"right", y:-10},series:[ { "name": 2011, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ { "name": "Cotisations des adhérents", "y": 180, "visible": true }, { "name": "Produits financiers", "y": 114263, "visible": true }, { "name": "Dons de personnes physiques", "y": 11500, "visible": true }, { "name": "Produits d’exploitation", "y": 1854381, "visible": true } ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1422620651096 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}$("#container_1422620651097 .graphe").css("height", 300)$("#container_1422620651097 .title").empty()if ("En 2012"!= ""){En 2012")}$("#container_1422620651097 .subtitle").empty()if ("L'intégralité des produits d'exploitation provient de la "facturation des services rendus aux candidats pour les campagnes électorales". Les recettes des cotisations d'adhérents (150 €) sont trop faibles pour apparaître sur le graphique."!= ""){L'intégralité des produits d'exploitation provient de la "facturation des services rendus aux candidats pour les campagnes électorales". Les recettes des cotisations d'adhérents (150 €) sont trop faibles pour apparaître sur le graphique.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422620651097 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, spacingTop: 0, marginTop:0, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/comptes-des-partis-et-groupements-politiques/", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"CNCCFP", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels: { enabled: false,{point.name}: {point.percentage:.1f} %', distance: 10, style: { color: (Highcharts.theme && Highcharts.theme.contrastTextColor) || 'black' } }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Cotisations des adhérents","Produits financiers","Dons de personnes physiques","Produits d’exploitation"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" €", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"vertical", verticalAlign:"middle", labelFormatter: function () { console.log(this) return this.name + ' : '+Highcharts.numberFormat(this.percentage,1)+' %'; }, align:"right", y:-10},series:[ { "name": 2012, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ { "name": "Cotisations des adhérents", "y": 150, "visible": true }, { "name": "Produits financiers", "y": 544280, "visible": true }, { "name": "Dons de personnes physiques", "y": 5500, "visible": true }, { "name": "Produits d’exploitation", "y": 8917081, "visible": true }, {et amortissements", "y": 129040, "visible": true }, ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1422620651097 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}$("#container_1422620651098 .graphe").css("height", 300)$("#container_1422620651098 .title").empty()if ("En 2013"!= ""){En 2013")}$("#container_1422620651098 .subtitle").empty()if ("L'intégralité des produits d'exploitation provient de la "facturation des services rendus aux candidats pour les campagnes électorales". Les recettes des cotisations d'adhérents (180 €) sont trop faibles pour apparaître sur le graphique."!= ""){Les recettes des cotisations d'adhérents (120 €) sont trop faibles pour apparaître sur le graphique.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422620651098 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, spacingTop: 0, marginTop:0, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/comptes-des-partis-et-groupements-politiques/", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"CNCCFP", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels: { enabled: false,{point.name}: {point.percentage:.1f} %', distance: 10, style: { color: (Highcharts.theme && Highcharts.theme.contrastTextColor) || 'black' } }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Cotisations des adhérents","Produits financiers","Dons de personnes physiques","Produits d’exploitation","Reprise sur provisions et amortissements"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" €", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"vertical", verticalAlign:"middle", labelFormatter: function () { console.log(this) return this.name + ' : '+Highcharts.numberFormat(this.percentage,1)+' %'; }, align:"right", y:-10},series:[ { "name": 2013, "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ { "name": "Cotisations des adhérents", "y": 120, "visible": true }, { "name": "Produits financiers", "y": 49751, "visible": true }, { "name": "Dons de personnes physiques", "y": 0, "showInLegend": false }, { "name": "Produits d’exploitation", "y": 693150, "visible": true }, {et amortissements", "y": 500923, "visible": true }, ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1422620651098 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Le reste des recettes de Jeanne vient pour l'essentiel des « produits financiers », qui correspondent à un autre volet des soupçons des juges chargés de l'instruction : pour financer leur fameux « kit de campagne » de 16 500 euros, les candidats frontistes aux législatives se sont quasiment tous vu proposer par le microparti un prêt standard de... 16 500 euros, avec un taux d'intérêt (6,5 %) bien supérieur à celui proposé par les banques.L'occasion pour la « banque » improvisée Jeanne d'empocher au passage un joli pactole. Pour se justifier, l'état-major du FN explique qu'il s'agit là du seul moyen de contourner la réticence des banques à financer ses candidats. A quoi sert cet argent ?En face de toutes ces recettes, le fonctionnement de la machine Jeanne ne pèse pas bien lourd : à peine 5 000 euros annuels de salaires (charges comprises) en 2013, 271 euros de loyers en 2012 (mais plus rien en 2013), et quelques milliers d'euros en déplacements.La lecture des comptes nous apprend que les plus gros postes de dépenses sont :la « propagande et communication », qui a coûté au microparti plus de 8 millions en 2012, lors de la campagne de Marine Le Pen, et seulement 630 000 euros en 2013 ;les « autres charges externes », non détaillées, qui peuvent aller de l'achat de matériel à la location de salles, qui ont culminé à 730 000 euros en 2012.if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; } .camembert{ width:100%; float:left; } #troiscamemberts{ width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; padding-left:10px; padding-top:5px; }Les dépenses de « Jeanne » $("#container_1422620651086 .graphe").css("height", 260)$("#container_1422620651086 .title").empty()if ("En 2011"!= ""){En 2011")}$("#container_1422620651086 .subtitle").empty()if ("L'intégralité des produits d'exploitation provient de la "facturation des services rendus aux candidats pour les campagnes électorales". Les recettes des cotisations d'adhérents (180 €) sont trop faibles pour apparaître sur le graphique."!= ""){")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1422620651086 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, spacingTop: 0, marginTop:0, marginBottom:0, type: "pie", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/comptes-des-partis-et-groupements-politiques/", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"CNCCFP", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels: { enabled: false,{point.name}: {point.percentage:.1f} %', distance: 10, style: { color: (Highcharts.theme && Highcharts.theme.contrastTextColor) || 'black' } }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["Cotisations des adhérents","Produits financiers","Dons de personnes physiques","Produits d’exploitation"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" €", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"vertical", verticalAlign:"middle", labelFormatter: function () { console.log(this) return this.name + ' : '+Highcharts.numberFormat(this.percentage,1)+' %'; 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Pas de quoi vider les caisses de Jeanne ; pourtant, le parti affiche chaque année un bilan en pertes (près de 300 000 euros en 2013). L'explication est simple : le microparti met chaque année de côté un demi-million d'euros dans ses « dotations aux amortissements et provisions », un poste des comptes censé anticiper les dépenses à venir l'année suivante. Un magot qui pourrait servir à Marine Le Pen de cagnotte en vue de l'élection présidentielle de 2017.Tout cela est-il illégal ?En soi, le montage mis en place autour de Jeanne et Riwal n'est pas illégal. Cependant, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) et, derrière elle, les juges, s'interrogent sur plusieurs aspects potentiellement frauduleux :Jeanne peut-il prêter de l'argent ?Oui, rien de l'interdit, mais tout est question de mesure. La justice pourrait considérer qu'en industrialisant ce système de prêts, Jeanne s'est mis en contravention de la loi, qui « interdit à toute personne autre qu'un établissement de crédit d'effectuer des opérations de banque à titre habituel ».La loi autorise bien une formation politique A à prêter de l'argent à un parti B, mais seulement si l'emprunt « relaie » un prêt bancaire consenti par A, avec les mêmes intérêts. Il était donc a priori interdit à Jeanne de puiser dans ses fonds propres pour consentir un prêt aux candidats frontistes.L'autre problème vient du fait que les candidats frontistes ont déclaré les (gros) intérêts payés avec le remboursement du prêt comme frais de campagne, pour pouvoir se les faire rembourser par l'Etat. Indirectement, l'Etat a donc financé la gourmandise financière de Jeanne – à hauteur de 400 000 euros pour les seules législatives de 2012, selon l'Obs.Marine Le Pen avait déjà ainsi tenté d'incorporer à ses comptes de la campagne présidentielle de 2012 les intérêts des prêts que lui avaient consentis le micro-parti de Jean-Marie Le Pen, Cotelec (319 000 euros pour un prêt de 4,5 millions) et Jeanne (19 000 euros d'intérêts pour un prêt de 450 000 euros). Elle s'était alors fait rappeler à l'ordre par la CNCCFP, qui rappelait que les prêts entre deux formations politiques ne doivent pas « procurer un enrichissement sans cause » au prêteur.En revanche, pour l'instant, la CNCCFP n'a annulé aucun compte de campagne de candidat frontiste aux législatives pour ce motif, même si elle a rectifié plusieurs irrégularités.Des prêts imposés ?Selon Mediapart, certains candidats frontistes ont déclaré aux juges ne pas avoir été mis au courant du prêt qu'ils avaient souscrit auprès de Jeanne. Un tel contrat forcé, forcément paraphé avec une signature frauduleuse, relèverait du faux et usage de faux et de l'escroquerie. Les motifs retenus pour la mise en examen de Frédéric Chatillon, le 23 janvier.Des contrats antidatés ?Toujours selon Mediapart, l'entourage de Marine Le Pen aurait demandé à certains candidats d'antidater des conventions de prêt avec Jeanne qui n'avaient pas été signés dans les temps, c'est-à-dire pendant la campagne.Des prestations surfacturées ?De nombreux témoignages et éléments matériels suggèrent que le kit de 16 500 euros était largement surfacturé aux candidats (et donc à l'Etat, qui remboursait les frais de campagne des candidats dépassant les 5 %). Selon une enquête de l'Obs, certaines prestations étaient facturées jusqu'à cinq fois le prix du marché, ce qui aurait eu pour but d'accroître la marge de Riwal.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (à Pékin, envoyé spécial) Depuis Pékin, Manuel Valls n’a pas seulement adressé un message aux investisseurs chinois. Le premier ministre a également profité de sa visite officielle en République populaire de Chine pour envoyer un message très politique à la France et plus particulièrement à la gauche française. Un message qui peut se résumer ainsi : il ne faudra pas compter sur lui pour engager un bras de fer avec François Hollande en vue de l’élection présidentielle de 2017. M. Valls l’avait déjà laissé entendre depuis de longs mois, mais il a été rarement aussi clair que cette fois-ci.Valls en Chine : comme un chef d’Etat…Bien sûr, le chef du gouvernement a noté que son voyage en Chine était interprété par beaucoup comme un déplacement à la voilure quasi présidentielle, et pas seulement parce qu’il a emprunté pour l’occasion l’Airbus A330 du chef de l’Etat pour l’effectuer. Bien sûr, il a passé deux journées complètes à Pékin à expliquer vouloir nouer des relations « très franches et très directes » avec les principaux dirigeants chinois, le président Xi Jinping et son premier ministre Li Keqiang en tête.Participant à la délégation française entourant M. Valls, le sénateur UMP Jean-Pierre Raffarin, interlocuteur privilégié de la Chine, l’a d’ailleurs noté, en rappelant que ses hauts dignitaires du régime « investissent beaucoup sur le long terme » et qu’ils « pensent à l’avenir » lorsqu’ils dialoguent avec l’ancien ministre de l’intérieur, un « homme politique jeune » à leurs yeux et promis à « une belle carrière ». Surtout, le premier ministre a eu vent des deux sondages IFOP et CSA, paru coup sur coup jeudi et vendredi en France, qui le donnent en meilleure position à gauche que François Hollande pour la prochaine présidentielle, notamment face à Marine Le Pen. Pas question pour lui de laisser s’installer une pareille petite musique politique à vingt-huit mois de l’élection, surtout après la crise des attentats du début du mois dont il n’a eu de cesse de vanter la gestion « fusionnelle » avec le chef de l’Etat.Marine Le Pen en tête en 2017, des sondages à lire avec prudence« Je ne peux pas être sur un autre chemin que François Hollande », a tenu à expliquer depuis Pékin M. Valls aux journalistes français qui l’accompagnent. Et d’affirmer qu’il « ne confon [d] jamais le rôle des uns et des autres : le président de la République a été élu au suffrage universel, c’est lui et lui seul qui dispose de cette légitimité, le premier ministre, lui, est nommé ».« Un premier ministre fort »M. Valls refuse d’entrer dans un jeu stratégique régulièrement nourri par des sondages qui le donneraient mieux placé que M. Hollande. « Si je commence à rentrer dans ce questionnement, je perdrais cet équilibre et la qualité de ma relation avec le président de la République, mais aussi avec les Français », assure-t-il. Impossible donc d’envisager le moindre destin personnel à court terme, à commencer par 2017, malgré sa popularité en hausse.« Les Français n’attendent pas de moi que je me prépare à telle ou telle échéance, ils attendent de moi que j’assume pleinement ma fonction », précise-t-il. Et cette fonction, c’est celle d’un premier ministre à l’image du profil-type dessiné par François Hollande : « Quand le président de la République me nomme, il veut aussi un premier ministre fort, qui existe et lui apporte quelque chose », décrypte-t-il. Son prédécesseur à Matignon, Jean-Marc Ayrault, appréciera sans doute un tel antiportrait chinois.Exit donc Manuel Valls pour 2017, et ce de manière définitive ? Les prochains mois le dirons mais, le chef du gouvernement le jure, « il ne baratine pas ». A ses yeux, même s’il se refuse à parler à sa place, le candidat socialiste à la prochaine présidentielle ne peut être que François Hollande et celui-ci, jure-t-il, « retrouvera progressivement la confiance des Français parce qu’il est le président ».Bastien Bonnefous (à Pékin, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.01.2015 à 16h42 • Mis à jour le30.01.2015 à 16h48 | Martine Valo A l’Assemblée nationale, l’examen du projet de loi Macron n’en était pas encore arrivé au tour de l’article 28 que celui-ci animait déjà la séance de questions au gouvernement mercredi 28 janvier. En réponse à l’inquiétude exprimée à son sujet par la députée écologiste Michèle Bonneton, Ségolène Royal s’est voulue conciliante : « Le gouvernement est tout à fait ouvert au dépôt et au vote d’un amendemement destiné à garantir la non-régression en matière de droit à l’environnement. »Le texte que défend le ministre de l’économie compte suffisamment d’opposants pour que cette bonne volonté ne passe pas inaperçue. Censé « moderniser le droit de l’environnement (…) au bénéfice, notamment, des entreprises et qui vise à accélérer la réalisation des projets publics et privés », il est dans le collimateur des écologistes, de certains socialistes et de communistes. En effet, afin de « faciliter les relations entre l’administration et les porteurs de projets ayant des incidences sur l’environnement », la loi propose de confier au gouvernement le pouvoir de décider lui-même par ordonnance des règles du jeu en la matière. Ce recadrage pourrait aider à venir à bout d’une bonne partie des recours déposés par les opposants « aux grands chantiers », comme le barrage de Sivens. Révision des délais d’autorisationL’idée est répandue qu’en France la moindre réalisation est soumise à un mille-feuille de procédures formelles, à un enchevêtrement d’obligations réglementaires responsables de délais à rallonge avant de sortir de terre. Un motif suffisant pour confier à l’administration publique le soin de trancher tout cela sans passer par le Parlement ? Plus d’un député y trouve à redire. Les élus Verts répètent à l’envi leur contrariété, « on nous demande un chèque en blanc ! », tandis que Sabine Buis (PS) avait un temps envisagé de déposer un amendement demandant la suppression pure et simple de ce fameux article 28. Ceux qui l’entourent, de 26 à 30, sont d’ailleurs aussi décriés.Car le texte d’Emmanuel Macron balaie très large sur le terrain de l’environnement. Il veut ainsi revoir les délais d’autorisation dans le secteur de l’urbanisme, la façon d’évaluer les impacts sur la nature. Il souhaite en outre confier à une autorité unique le soin d’instruire et de délivrer le feu vert pour des installations classées de type industriel ou agricole. Ses ambitions de réforme touchent aux compétences des élus locaux, à l’indépendance de l’autorité environnementale en région, à un éventuel pouvoir de substitution des préfets vis-à-vis des maires ayant refusé un permis de construire… Surtout, il imagine réformer par ordonnance les modalités de concertation des citoyens.« C’est Bercy qui dicte sa loi ! »« On va restreindre la participation du public, réduire sa capacité d’action en supprimant, par exemple, le pouvoir de démolition des constructions illégales sauf dans quelques zones protégées très sensibles, dénonce Jean-Louis Rouméguas (EELV). C’est Bercy qui dicte sa loi ! Ils veulent sécuriser les projets économiques, pas l’environnement. Mais le droit dans ce domaine est par sa nature même sujet à débat. »Non seulement la loi Macron illustre les hésitations du gouvernement, tiraillé entre exigences de l’économie et de la protection de la nature, mais elle ouvre aussi la boîte de Pandore. Certains parlementaires socialistes en profitent ainsi pour demander que le Code minier soit remis sur la table. L’ancienne ministre de l’écologie, Delphine Batho, ne se prive pas de souligner les contradictions du moment. « Cette politique est illisible, assure-t-elle. On ne peut pas d’un côté dire, après les affaires de Sivens, de Notre-Dame-des-Landes ou du Center Parcs de Roybon, qu’il faut davantage de démocratie participative, comme l’a déclaré le président de la République, et vouloir court-circuiter le Parlement ! » Pour la députée socialiste : « Ce ne sont pas quelques aspects techniques que le gouvernement veut gérer par ordonnances, mais les principes mêmes du débat public touchant aux questions environnementales. »Lors de la Conférence environnementale de novembre 2014, peu après le choc causé par la mort du jeune opposant Rémi Fraisse sur le site de Sivens dans le Tarn, François Hollande avait demandé l’ouverture d’un chantier de réflexion sur les moyens de favoriser une démocratie participative, « la seule manière de garantir, dans la transparence et la responsabilité, aussi bien la préservation de la nature que (…) le développement économique », avait-il solennellement déclaré. Un bon levier aussi pour désamorcer l’émergence de « zones à défendre », les ZAD, et autres mouvements de protestation qui se multiplient sur le territoire. Le président de la République suggérait même l’idée de référendums locaux.« Sivens a eu l’effet d’une claque »Le 6 janvier, le Conseil national de la transition écologique (CNTE) – une structure qui réunit plusieurs collèges : syndicats, élus locaux, parlementaires, associations entre autres – était prévenu qu’il allait devoir s’atteler sérieusement à ce dossier. Auparavant, cette instance avait surtout planché – elle aussi – sur la simplification du droit en matière d’environnement. « Voilà des mois qu’il n’était question que de modernisation des procédures, il fallait imaginer comment faire toujours plus simple, toujours plus court, témoigne Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de France Nature Environnement (FNE), qui siège au CNTE. Et puis il y a eu Sivens, qui a fait l’effet d’une claque à tout le monde. Chacun ou presque a alors senti qu’il fallait prendre le chantier de la démocratie au sérieux. »La démocratie environnementale reste à inventerJury de citoyensLes référendums locaux, en revanche, ne convainquent guère les associations, qui leur reprochent d’être trop sujets à débat, ne serait-ce que pour en définir le bon périmètre. La Fondation Nicolas Hulot lance pour sa part l’idée d’une sorte de jury composé de citoyens tirés au sort. « Le gouvernement n’a rien à gagner avec cet article 28 qui ne constitue pas le cœur de la loi Macron, analyse Matthieu Orphelin, porte-parole de la fondation. Ce serait un signal trop négatif vis-à-vis de l’opinion et il ne permettra pas aux projets mal engagés au départ d’aller plus vite. »Ségolène Royal a indiqué qu’elle envisage de glisser quelques-unes des dispositions émanant des réflexions du CNTE dans son projet de loi sur la biodiversité, qui doit aboutir en mars, voire dans un autre texte législatif à l’automne. Or ce n’est là ni le rythme, ni l’esprit de la loi Macron. Quant aux fameuses ordonnances décriées, la ministre de l’écologie se veut, une fois encore, rassurante sur celles qui concernent son portefeuille. Elle a promis qu’elle superviserait leur rédaction et consulterait le CNTE.L’avocat spécialisé Arnaud Gossement rappelle, lui, en guise de conclusion que le droit à l’environnement est à 90 % lié à des cadres européens. Réformer à coups d’ordonnances n’est pas-être pas la plus subtile façon de tenir compte de cet enjeu-là.Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Le monde politico-médiatique raffole des voyages dans le futur. Cette semaine, deux sondages, un de l’institut IFOP pour Marianne et l’autre de CSA pour RTL, ont analysé les intentions de vote des Français pour l’élection présidentielle de 2017, « si le premier tour avait lieu dimanche prochain ».Chaque fois, le constat est le même : Marine Le Pen arriverait en tête du premier tour avec un score situé entre 29 % et 31 % selon l’IFOP, et entre 29 % et 33 % chez CSA.Dans tous les cas, la présidente du FN perd au second tour. Et ce, quels que soient les adversaires envisagés puisque les deux instituts ont testé quatre hypothèses en confrontant Mme Le Pen à François Hollande, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.Ces enquêtes ont permis à Marianne de titrer en couverture de son numéro du vendredi 30 janvier : « Marine Le Pen à 30 % ! » Ce dont s’est félicitée l’intéressée en tweetant : « Malgré la récente propagande médiatique, l’IFOP me crédite de 30 % à la présidentielle. Mobilisation générale pour les départementales ! MLP ».Malgré la récente propagande médiatique, l'IFOP me crédite de 30% à la présidentielle. Mobilisation générale pour les départementales ! MLP— Marine Le Pen (@MLP_officiel) January 29, 2015Ces enquêtes sont de plus en plus demandées par les médias. Selon le chercheur Alexandre Dézé, maître de conférences à l’université Montpellier-I et spécialiste des enquêtes d’opinion, ce sont en moyenne 2,5 sondages en rapport avec la politique qui sont publiés chaque jour en France.En vue de l’élection présidentielle de 1981, une centaine d’enquêtes sur les intentions de vote avaient été produites. En 2012, ce sont plus de 400 sondages de ce type qui ont été commandés. Certaines de ces études, bien promues en une des journaux, permettent de doper les ventes : en octobre 2013, Le Nouvel Observateur avait ainsi augmenté ses ventes de 30 % avec sa une sur un sondage qui annonçait le FN en tête des élections européennes, à plus de six mois du scrutin.Lire le décryptage des Décodeurs : Comment juger de la pertinence d'un sondage ?Des biais scientifiquesReprises par de nombreux médias, les deux récentes enquêtes sont pourtant à analyser avec d’infinies précautions. Le premier biais évident est celui de la temporalité. La présidentielle aura lieu dans un peu moins de vingt-sept mois. D’ici là, le flot de l’actualité aura charrié son lot d’annonces.Comment ira l’économie à cette date ? Où en sera-t-on de la menace terroriste, alors que la France vient de subir des attaques traumatisantes ? Dans quel état sera la courbe du chômage ? Il est très difficile de savoir à quel point l’actualité immédiate influence sur le vote. En 2002, Jean-Marie Le Pen avait progressé de plus de deux points (de 12 à 14,5 %) dans les dix derniers précédant le premier tour. Certains avaient pointé l’influence d’un fait divers, l’agression de Paul Voise qui avait ému la population. En 2012, les attentats commis par Mohamed Merah, un mois avant le premier tour, n’avaient pas changé la donne.Dans sa note, l’IFOP publie d’ailleurs un avertissement où il est précisé que ces résultats sont une « indication significative de l’état des rapports de force actuels dans la perspective du prochain scrutin présidentiel » mais « en aucun cas ils ne constituent un élément prédictif des résultats le jour du vote ». « Ce n’est pas un sondage sur l’élection mais une estimation des forces électorales après les événements liés à Charlie Hebdo. Est-ce que ces attentats ont fait bouger les lignes ? Il est significatif de voir François Hollande passer de 14 à 21 % depuis notre dernier sondage de septembre », analyse Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP.Autre biais : pour des sondages sur la présidentielle très en amont de l’échéance, il est impossible de savoir quels seront les candidats. Dans un sondage Sofres publié en août 2010, Dominique Strauss-Kahn caracolait à 24 % d’intentions de vote (59 % au second tour). A l’époque, Dominique de Villepin, qui ne se présentera finalement pas, était régulièrement testé. En septembre 2006, toujours selon la Sofres, Ségolène Royal émargeait à 34 % au premier tour, elle réalisera 25,87 % des voix.« On teste et donc on impose dans les esprits des candidats qui ne le seront pas forcément », estime Alexandre Dézé. Dans l’enquête de l’IFOP, il y a par exemple quatre candidatures de la gauche radicale, dont Philippe Poutou qui ne sera sans doute pas candidat. Par ailleurs, auront-ils tous leurs 500 signatures ? Or, les électeurs se déterminent en fonction de l’offre politique qui leur est proposée le jour J. « Il peut évidemment se passer beaucoup de choses. Par contre entre 2010 et 2012, toutes les enquêtes ont donné Nicolas Sarkozy perdant au second tour, ce qui a été le cas », rappelle M. Dabi.La cuisine des coefficients de redressementUn des autres biais scientifiques est d’ordre technique. Ces deux sondages sont faits sur Internet. Lorsqu’ils réalisent des enquêtes par téléphone, les instituts construisent un échantillon par quotas (âge, emploi, sexe, etc.) en téléphonant à des personnes ciblées. Les méthodes de constitution des quotas sur Internet sont plus floues.L’estimation des intentions de vote FN reste en tout cas très compliqué. Selon M. Dézé, cliquer sur le vote Marine Le Pen est plus simple que de le dire au téléphone. « Alors qu’elle est généralement sous-évaluée par téléphone, l’intention de vote FN aurait tendance à être surévalué en ligne », analyse M. Dézé qui explique que ce sont des personnes plus politisées et militantes qui participent volontairement à ce genre de sondages. Le « désir » de vote pour Marine Le Pen est sans doute aussi redressé et corrigé grâce à des coefficients gardés secrets par les instituts.Les conséquences de ces sondages sont difficiles à évaluer. Mais ils interrogent le monde politique et alimentent la machine médiatique. Dans ces deux études, Manuel Valls apparaît beaucoup plus certain de l’emporter que François Hollande, ce qui va sans doute relancer les supputations sur l’éventualité d’une primaire à gauche. « Cela crée un effet de véridiction (installation d’une vérité particulière plutôt qu’objective) et une croyance empirique s’installe. La montée de Marine Le Pen apparaît inéluctable, on construit peu à peu le film de sa prise de pouvoir. Cela s’accentue particulièrement depuis qu’elle a pris la tête du FN, on est en pleine fantasmagorie », conclut M. Dézé.Méthodologie : Sondage CSA pour RTL Sondage Ifop pour MarianneMatthieu GoarJournaliste au Monde Mattea Battaglia Tout est parti d’un courrier de lycéens reçu le 16 janvier, titré : « Nous ne sommes pas tous Charlie, nous sommes tous la Liberté ». Deux paragraphes plein de colère, celle des élèves de la 2de 216 du lycée Paul-Eluard de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), « indignés » du traitement que leur a réservé la presse, au lendemain des attentats des 7, 8 et 9 janvier. Le Monde avait été rencontrer des élèves de ce lycée général et technologique.A Saint-Denis : « On ne rigole pas avec la religion »Car ce qu’ont d’abord relayé les journaux, ce sont des propos d’élèves condamnant la tuerie de Charlie Hebdo… presque autant que les caricatures. Ou ce colis suspect retrouvé en salle des professeurs, le 9 janvier, portant la mention « Je ne suis pas Charlie ». De quoi « favoriser les amalgames et les stigmatisations de toutes sortes », redoute la 2de 216. « Les élèves interrogés, jeunes collégiens et lycéens, dans l’émotion ont parfois tenu des propos que nous avons trouvés inacceptables », soulignent les lycéens. Qui concluent : « Si certains d’entre nous n’adhèrent pas à certains choix éditoriaux de certains journaux satiriques, nous sommes tous convaincus qu’ils sont au fondement de la démocratie. »« Grande nervosité »L’émotion dépasse le cadre du lycée. Sur les réseaux sociaux, sur les forums de discussion entre enseignants ou parents d’élèves – et même dans des salles de profs, où l’ambiance nous a été décrite comme électrique –, l’image donnée de la Seine-Saint-Denis fait mal. Certains la jugent outrageusement caricaturée ; d’autres, au contraire, appellent à l’assumer. Tous éprouvent de la colère, à des degrés divers.« C’est comme si le département était l’endroit idéal où les journalistes vont pour trouver ce qu’ils cherchent, regrette le proviseur. Je ne dis pas qu’il est illégitime de venir ici quand on enquête sur les contestations de la minute de silence [recensées dans 200 établissements sur tout le territoire]. Mais pourquoi venir ici en premier ? Ou ici uniquement ? » Dans son lycée comptant 71 classes et 188 enseignants, la minute de recueillement, le 8 janvier à midi, n’a pas été contestée. « On a su entendre les questions des adolescents, explique M. Bobkiewicz. Certains professeurs étaient parfaitement armés pour y répondre, d’autres plus démunis… »Gabrielle Napoli, l’enseignante de lettres de la classe 216, raconte avoir « récupéré ses élèves, le mardi après les attentats, dans un état de grande nervosité ». Pour donner du sens à leurs réactions, cette professeure trentenaire a proposé de rassembler leurs idées au tableau, avant de les coucher sur le papier. « Ils répétaient : “C’est dégueulasse, c’est dégueulasse”... Je leur ai dit qu’ils avaient le droit de le dire, de l’exprimer. Que la liberté d’expression leur permet, justement, d’exercer leur droit de réponse. » « Trop cliché »Quinze jours après les faits, Ryan, assis au fond de la classe, a encore du mal à desserrer les dents. C’est lui qui, le premier, a vu passer l’article du Monde du 10 janvier titré « A Saint-Denis, collégiens et lycéens ne sont pas tous Charlie ». « Mon grand-père, qui lit votre journal, m’a demandé : “Mais qu’est ce qui se passe dans ton lycée ?” Madame, votre article, je l’ai lu, nous lance-t-il, et il est vraiment trop cliché ! » La critique fait l’unanimité dans la classe. Idem du sentiment que la presse ne dit « jamais rien de bien sur les banlieues », qu’elle « parle de nous comme de sauvages », que « tout le monde se moque du 9-3 ». Tous ignorent que nous avions consacré, au printemps 2014, un article sur la réussite au baccalauréat de leur établissement.« Quelle image on donne de nous, quand on fait un micro-trottoir, sans s’intéresser à la majorité silencieuse ? », interroge timidement Landri. Puis, prenant de l’assurance : « Etre Charlie ou ne pas être Charlie, c’est devenu une sorte de buzz, explique le garçon, et il n’y a pas d’échelle, pas de voie intermédiaire pour nous ».A sa droite, Edith approuve. Pour l’adolescente, les médias ont surtout fait fi de l’état de connaissance des élèves. « On dirait qu’il n’y a qu’un seul point de vue… Mais des camarades ont dit qu’ils n’étaient pas Charlie simplement parce qu’ils ne connaissaient pas Charlie Hebdo ; ça ne veut pas dire qu’ils cautionnent ce qui s’est passé… Nous, on pensait vraiment que les caricatures, c’était du blasphème, poursuit la jeune fille, mais Mme Nicoli nous a bien expliqué que non, parce que pour les caricaturistes Dieu n’existe pas. En fait, on a tout mélangé… »Le difficile débat sur la laïcitéRyan, lui, bout toujours au troisième rang. « Est-ce que vous, journaliste, vous trouvez que coller une conscience politique à des gamins, c’est normal ? Et pourquoi citer systématiquement la religion des élèves rencontrés, si vous être dans une démarche laïque ? » Pas facile, dans la classe, d’ouvrir le débat sur la laïcité. Laïcité ouverte ? Laïcité de combat ? Beaucoup d’élèves semblent penser qu’elle implique de taire leur foi. Chez Ryan, le ton vindicatif cache à peine sa détresse. « Ça veut dire quoi cette injonction de minute de silence ? Et pourquoi la faire à ce moment-là, et pas pour d’autres victimes, au Congo, en Palestine ? »Des 50 minutes d’échange avec la classe, ressort une défiance, douloureuse, à l’égard des médias. Presse écrite, chaînes d’information en continu, « 20 heures », réseaux sociaux… « On y trouve tout et n’importe quoi », reconnaissent les élèves. « Des sites parlent de complots, avec des preuves plus ou moins fiables, lâche Landri. On nous dit une chose à l’école, une autre sur Internet, une à droite, une à gauche, on ne sait plus qui croire. Et c’est souvent la dernière idée lue ou entendue qui l’emporte. » Kenza, un peu isolée, ne lui donne pas raison : « Il faut croiser tes sources, croire la version avec le plus de preuves ! »Quand sonne la fin du cours, la glace est à peine brisée. « Mais les échanges entre élèves, entre collègues, se sont poursuivis, et positivement », signale Gabrielle Napoli. Quelques jours plus tard, un second courrier nous est parvenu : celui d’une autre enseignante du lycée Paul-Eluard, nous demandant de venir visiter, avec sa classe, la rédaction du Monde. Signe que le dialogue n’est pas rompu.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) En voyage officiel en Chine, le premier ministre français, Manuel Valls, devait rencontrer, vendredi matin 30 janvier, dans une galerie française de Pékin, plusieurs personnalités de la société civile chinoise. Il n’en a rien été : toutes se sont désistées sous la pression des autorités chinoises. En amont de la visite de M. Valls, arrivé jeudi à Pékin, de six à huit personnalités – des universitaires, des blogueurs, des artistes ou des journalistes qui sont loin d’être considérés comme des dissidents – avaient été pressenties pour parler de manière informelle et discrète avec le ministre, soucieux de rencontrer la « vraie Chine ». Il y a quelques jours, seules trois étaient encore disponibles, dont une professeure de l’université Tsinghua.Jeudi soir, la veille de la rencontre, Le Monde a appris qu’un seul, l’acteur-réalisateur de cinéma Jiang Wen, 52 ans, l’une des plus grandes stars de sa génération, connu pour son esprit d’indépendance, restait en lice. Las : M. Jiang, dont le dernier film a connu un succès mitigé au box-office, a fait savoir qu’il n’était plus en mesure d’honorer sa promesse.M. Valls, accompagné du ministre des affaires étrangères Laurent Fabius et d’une partie de la délégation, a maintenu son passage tôt ce matin à la galerie Yishu 8, hébergée dans un lieu symbolique puisqu’il s’agit d’une ancienne université franco-chinoise fondée en 1920, où il a échangé avec deux artistes peintres. Cette étape n’avait pas été mise au programme officiel d’une visite qui s’inscrit avant tout dans la logique du pragmatisme économique. C’est donc à l’ambassade de France, avant le déjeuner, que M. Valls a enfin pu rencontrer des personnalités de la société civile – rencontre sur laquelle l’entourage du premier ministre n’a pas souhaité donner plus de détails.Exercice acrobatiqueReste que l’exercice de la rencontre avec la société civile est acrobatique pour tout dirigeant d’une démocratie occidentale en Chine. Aucun, par exemple, n’a jamais entrepris de rencontrer des « dissidents » identifiés comme tels – à l’instar de Liu Xia (l’épouse de Liu Xiaobo) ou de l’artiste Ai Weiwei – de crainte de froisser l’hôte chinois.Angela Merkel, spécialiste de la chose, a régulièrement vu ses invités neutralisés à leur domicile – comme ce fut le cas en 2012 pour l’avocat Mo Shaoping (qui a défendu Liu Xiaobo), de nouveau empêché de rencontrer le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel en avril 2014.La France joue profil bas : François Hollande et Jean-Marc Ayrault s’étaient tous deux entretenus avec des personnalités pour des discussions informelles dans l’enceinte de l’ambassade de France lors de leurs voyages officiels respectifs en avril et décembre 2013 – comme par exemple Hu Shuli, la rédactrice en chef du magazine Caixin. Ces rencontres sont en général passées sous silence. Mme Hu dirige un média autorisé, donc placé sous la tutelle du Parti et du gouvernement – mais elle représente ce qu’il y a de plus audacieux dans la presse chinoise.Manuel Valls avait souhaité qu’une telle rencontre se situe en dehors de l’ambassade. Soit, symboliquement, en territoire chinois. Mais sa visite est intervenue alors que l’atmosphère politique est particulièrement délétère pour les voix critiques : rarement la société civile chinoise – même l’usage de l’expression « société civile » est désormais contrôlé dans la presse et les universités – n’aura subi autant de pression.2014, année noireUne sorte d’état d’urgence qui ne dit pas son nom règne : la campagne anti-corruption, particulièrement opaque et brutale à l’intérieur du Parti, se double à l’extérieur d’une chasse aux sorcières qui décime les milieux de la contestation, multipliant les persécutions et les arrestations parmi les avocats, les journalistes et même les universitaires.2014 aura été une année noire, avec la condamnation à quatre ans de prison de l’avocat Xu Zhiyong et de l’universitaire ouïgour Ilham Tohti à perpétuité. Une troisième figure emblématique du combat pour les droits civiques, l’avocat Pu Zhiqiang, arrêté en mai et en attente de procès, s’expose à une très lourde peine de prison au vu des très graves accusations qui pèsent contre lui.L’ONG China Human Rights Defenders, basée hors de Chine, considère dans un rapport récent que « le crime politique effectue sous Xi Jinping un retour en force ». L’ONG a comptabilisé « 22 cas de défenseurs des droits mis en examen pour incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat ou subversion du pouvoir de l’Etat depuis mai 2014 ».Le président chinois, que Manuel Valls doit rencontrer vendredi après-midi, considère que la Chine – en réalité le Parti – traverse « une zone de dangers » et a relevé dans tous les domaines les seuils de tolérance. Or, dans un tel contexte et malgré la peur, les langues se délient : à Pékin, les membres de l’intelligentsia, même les plus modérés, portent un regard de plus en plus critique sur les tendances autoritaires du nouvel empereur rouge.Brice Pedroletti (Pékin, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.01.2015 à 12h30 • Mis à jour le30.01.2015 à 17h33 Le débat sur la mise en place de formes d’engagement républicain bat son plein après les attentats des 7, 8 et 9 janvier et la mobilisation du 11 janvier. François Hollande a lui-même relancé les discussions en promettant d’étendre le service civique déjà en place depuis 2010 à l’ensemble des volontaires.L’engagement, nouveau totem de HollandeLe chef de l’Etat qui a consacré sa journée du jeudi 29 janvier à des consultations avec des acteurs de terrain (chefs d’établissement scolaires, maires de banlieue, dirigeants associatifs), devrait profiter de sa conférence de presse semestrielle, jeudi 5 février, pour aborder la question de l’engagement citoyen puis dîner avec des intellectuels et des chercheurs.Rémi Branco, président du think-tank Du pain sur la planche, et Slimane Tirera, directeur de la radio New-vo installée à Clichy (Seine-Saint-Denis), proposent de mettre en place un dispositif dès l’âge de 15 ans, « pour que vive l’esprit du 11 janvier ».Proches de Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture et porte-parole du gouvernement, ils suggèrent une forme de service citoyen qui s’adresserait à l’ensemble d’une classe d’âge, durant un mois l’été. Ces milliers de jeunes seraient affectés aléatoirement dans leur région – afin de favoriser la mixité sociale – à des missions d’intérêt public ou à des formations de « savoirs utiles » ou de « savoirs citoyens ».Lire la tribune de Rémi Branco et Slimane Tirera : Un été citoyen pour que vive l'esprit du 11 janvier Francine Aizicovici (et Sébastien Cagnac) Après une dizaine de jours de grèves et d’actions des routiers à travers la France, les fédérations patronales et les syndicats se sont accordés, jeudi 29 janvier, sous l’égide d’un médiateur du ministère du travail, pour se retrouver mardi 3 février et négocier sur les « salaires et le pouvoir d’achat. »Depuis le début des négociations annuelles sur les salaires, l’argument premier avancé par le patronat pour rejeter la hausse de 5 % demandée par les syndicats, ce sont « les réalités économiques » dans un contexte de « concurrence déloyale et de dumping social ».Le patronat vise ainsi les salaires des conducteurs des pays à bas coût, comme la Pologne, la Roumanie, etc. Reste que les entreprises françaises jouent elles aussi un rôle dans ce dumping qu’elles dénoncent. Mais ce sujet n’est pas sur la table des négociations. Il est tabou.Quel est l’« état de santé » du secteur routier en France ? Le pavillon français n’a cessé de dégringoler depuis la fin des années 1990. Sa part du marché européen du transport routier était évaluée à 50 % en 1999. Elle a été ramenée à 10 % dix ans plus tard.Dans l’intervalle, 21 000 emplois ont été supprimés, selon le rapport d’information du sénateur communiste du Nord Eric Bocquet, publié en avril 2014 (« Le droit en soute ? Le dumping social dans les transports européens »).Pourquoi le poids du « pavillon » français s’est-il réduit en Europe ?La dégradation de la position française tient notamment à l’ouverture à la concurrence du secteur et à l’élargissement de l’Union européenne de 2004. Cela a conduit à « l’ouverture concomitante des marchés à des entreprises dont les coûts de personnel sont moins élevés », relevait le rapport de M. Bocquet.Selon une étude de 2013 du Comité national routier, le coût de l’heure de conduite moyen d’un chauffeur polonais représente 34 % de celui d’un chauffeur français (données de 2011).Mais un autre phénomène a joué : la délocalisation d’une partie de la production européenne à l’Est du continent européen. Celle-ci a conduit les chargeurs à privilégier les transporteurs locaux. Elle s’est aussi traduite par une réorganisation des filières de transport international en Europe, « au détriment de certains pays dont la France ».C’est ainsi que la Pologne possède désormais le premier pavillon routier en Europe.Routiers : que veut la CFDT ?Comment les transporteurs français ont-ils cherché à contrer ces concurrents européens à bas coûts ?Le groupe Norbert Dentressangle « a créé deux entités situées en Pologne (788 salariés) et en Roumanie (639 salariés) », soulignait M. Bocquet dans son rapport, expliquant que « le déficit de compétitivité du pavillon français est généralement mis en avant par un certain nombre d’acteurs du secteur pour justifier leur souhait de bouleverser l’organisation de leurs entreprises et la promotion de filiales au sein des pays à bas coûts. »Les deux entreprises créées par Norbert Dentressangle ont ainsi « développé leur propre clientèle au sein de ces pays où elles sont établies (40 % de leurs opérations) et travaillent en sous-traitance auprès de la maison mère française pour les trajets internationaux », détaillait M. Bocquet. Il ajoutait que « 43,5 % des transports effectués à partir de la France sont sous-traités à des filiales étrangères du groupe ou à des entreprises extérieures. »Le groupe Norbert Dentressangle refuse de s’exprimer à ce sujet. Au bout du compte, selon le rapport parlementaire, 535 postes de conducteurs ont été supprimés au sein du groupe entre janvier 2011 et juin 2013, sur un effectif initial de 9 128 personnes. Les plus grands groupes français de transport routier et de logistique ont suivi le même mouvement de création de filiales, comme Géodis ou FM Logistic.« Ceux qui ont imaginé que passer par la sous-traitance étrangère permettrait d’assainir le marché ont joué avec le feu, aujourd’hui, nous en payons tous le prix», relève Jean-Marc Charbonnier, à la tête d’une entreprise de transport de 120 salariés à Manosque. Pour lui, les grands groupes de transport sont en partie responsables de l’arrivée massive de chauffeurs étrangers, payés selon les standards de leurs pays d’origine, sur le sol français.Le recours à des chauffeurs issus de filiales étrangères pour des transports effectués à partir de la France est-il légale ?Si cette évolution donne une autre vision des « réalités économiques » avancées par le patronat aux syndicats et de leur dénonciation du « dumping social », elle n’est cependant ni illégale ni étonnante au regard du fonctionnement d’un marché libéralisé et de l’effondrement de pavillon français miné par les pays à bas coûts.Reste que le groupe Norbert Dentressangle « semble surexploiter sa dimension européenne et interpréter de façon erronée la réglementation européenne », souligne le rapport de M. BocquetLa direction de l’entreprise a ainsi reconnu devant le Comité de groupe, le 27 novembre 2013, qu’elle faisait venir par bus des chauffeurs des filiales polonaise et roumaine pour prendre leur service dans des établissements de l’Hexagone. Ces routiers rejoignaient ensuite des poids lourds immatriculés en Pologne et en Roumanie. Mais ils étaient payés selon les normes de leurs pays d’origine.Pour Pascal Goument, président de la CFTC de Norbert Dentressangle, « ces salariés qui prennent leur service en France devraient se voir appliquer le statut de salariés détachés », avec des conditions de travail et de salaire équivalentes à celles pratiquées en France, les cotisations sociales devant être payées dans le pays d’origine. « Pour nous, il s’agit de la substitution de contrats de travail français par des contrats polonais ou roumains », ajoute M. Goument.Lors du même comité de groupe de novembre 2013, la direction avait répliqué : « nous ne sommes pas dans la situation de détachement (…) mais dans une relation normale de sous-traitance entre les agences de l’Ouest et celles de l’Est. » Sur ce point, la société devra s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Valence où se tiendra un procès du 4 au 6 mars sur des faits présumés de marchandage et de travail dissimulé dans une affaire de sous-traitance interne.Après deux ans et demi d’enquête, la justice entendra six cadres du groupe. Selon France Bleue Drôme Ardèche, il s’agit de 1 500 chauffeurs portugais, roumains et polonais employés entre 2005 et 2012 pour des opérations de transport international dont les conditions douteuses. Tout est parti d’une plainte de la CFTC en 2010. « Il y a eu 4 perquisitions en 2012 et l’enquête a été bouclée en septembre 2014 », précise M. Goument.Que disent les textes européens ?Invoquer des opérations de sous-traitance pour des prestations internationales réalisées par des salariés étrangers, et non le détachement de salariés, suppose toutefois qu’ils effectuent des opérations de cabotage. C’est-à-dire qu’au cours des trajets internationaux, ces routiers déposés en France doivent respecter la directive européenne sur ce sujet.Il s’agit en l’occurrence d’« effectuer au maximum trois prestations (chargement / déchargement) en France sur une période maximale de sept jours », indique Karine Bézille, avocate associée du cabinet Lefèvre Pelletier et associés et coauteure avec Françoise Pelletier du livre Mise à disposition, prestation de service et sous-traitance aux éditions Liaisons sociales.Or, selon des témoignages, certains de ces travailleurs étrangers resteraient sur le territoire beaucoup plus longtemps. Antoine Fatiga, représentant CGT transport en Rhône-Alpes, rencontre régulièrement ces salariés venus de l’étranger et déposés en France.« En Savoie, près de Chambéry, il y a un parking où des travailleurs polonais sont là et attendent le dimanche soir pour circuler. Nous organisons chaque année avec eux un moment de convivialité. Ils disent tous que les opérations qu’ils réalisent vont au-delà du cabotage légal, qu’ils restent trois ou quatre mois en France et font un peu d’international », relate-t-il. « Ils travaillent tous pour des donneurs d’ordre étrangers, souvent italiens ».Les dirigeants de PME de transport, pour leur part, sont unanimes : la régulation du cabotage doit se faire à l’échelle de l’Europe.Cependant Emmanuel Jourdain, qui dirige une entreprise de 12 salariés près du Havre, redoute les désaccords avec les syndicats autant qu’entre les deux principales organisations patronales, la FNTR et l’OTRE (il est d’ailleurs lui-même président de la région Normandie pour ce syndicat qui regroupe surtout des PME) : « Nous ne pouvons porter nos revendications à Bruxelles que si nous nous sommes tous entendus sur la nature des problèmes à traiter ».Francine Aizicovici (et Sébastien Cagnac)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.01.2015 à 09h10 • Mis à jour le30.01.2015 à 12h23 | Denis Cosnard Une loi pour protéger les entreprises des... par lemondefrLes journalistes l’ont emporté. Face à la mobilisation de la presse, les pouvoirs publics ont renoncé à légiférer dans l’immédiat sur le « secret des affaires ». Cet outil juridique devait permettre aux entreprises tricolores de mieux faire face à l’espionnage industriel, mais risquait de restreindre la liberté de la presse et celle des « lanceurs d’alerte ».Les articles sur ce sujet qui devaient être intégrés au projet de loi Macron actuellement en discussion à l’Assemblée nationale en seront finalement écartés. La décision a été prise dans la soirée de jeudi 29 janvier, à l’issue de discussions entre François Hollande et son ministre de l’économie, indiquent des sources concordantes.Devant la polémique grandissante, le président de la République a jugé qu’il n’était « ni opportun ni judicieux » de maintenir le projet tel quel, indique un de ses proches.« Visiblement, le moment n’est pas venu »Dès vendredi matin, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, a donné le ton. « Visiblement, le moment n’est pas venu » d’instaurer ce secret des affaires, a-t-il déclaré sur RTL. Comme il y a incompréhension, je souhaite que l’on n’aille pas plus loin sur cette dimension. »Le rapporteur du projet de loi, le député (PS) Richard Ferrand, est sur la même longueur d’onde. « J’ai la conviction que la liberté des journalistes et l’action des lanceurs d’alerte n’étaient en rien entravées par ce projet. Mais pour éviter les angoisses inutiles et les procès d’intention, je vais déposer un amendement de suppression de cette partie du texte », annonce-t-il.Convaincus qu’il reste nécessaire de travailler sur le sujet, le gouvernement et les députés ont déjà une autre solution en tête. Il s’agirait de réunir dans un même texte de loi le secret des affaires et le secret des sources, un sujet sur lequel le candidat Hollande avait promis de légiférer durant la campagne de 2012. « On pourrait ainsi protéger à la fois les entreprises, les journalistes et leurs sources, et les lanceurs d’alerte », plaide M. Ferrand.Depuis le début de la semaine, les journalistes étaient montés au créneau de plus en plus vigoureusement contre ce projet visant à instaurer un « secret des affaires ». Des dizaines de sociétés de journalistes, d’agences de presse et sociétés de production avaient dénoncé ce qu’elles considéraient comme une « nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme ». Une pétition avait commencé à circuler.Montée de la grogneJeudi matin, le gouvernement pensait encore pouvoir sauver le projet. Recevant à Bercy des dizaines de journalistes pour ses vœux à la presse, Emmanuel Macron avait annoncé que quatre amendements seraient introduits pour garantir « la liberté de la presse, la liberté d’information, la liberté d’investigation ». Une façon selon lui de répondre aux « légitimes préoccupations » des journalistes, de même que celles des lanceurs d’alerte et des syndicats, tout en permettant aux entreprises de mieux se protéger de l’espionnage. « Car oui, nous avons un problème de secret des affaires, avait souligné le ministre. Nous sommes défaillants à beaucoup d’égards. Nos entreprises se font plus facilement espionner que dans beaucoup de pays voisins. »Modifier le texte ? Les représentants des médias ont immédiatement rejeté cette piste. « Des “amendements à l’amendement” ne résoudront rien, ont-ils expliqué jeudi matin à M. Macron. Le gouvernement est en train d’élaborer un fourre-tout législatif dont la liberté d’informer sortira inévitablement perdante. » Cette détermination et la montée de la grogne ont amené M. Macron à changer d’avis. Il a notamment été sensible à l’absence de concertation sur le sujet. « Ce n’est pas ma méthode », a dit le ministre.Le locataire de Bercy pouvait d’autant plus facilement lâcher sur ce projet qu’il n’en était pas à l’origine. Ce sont les députés qui, en Commission, avaient choisi d’insérer le secret des affaires dans la loi Macron consacrée au travail du dimanche, à la réforme des professions réglementées, etc. Une façon pour les parlementaires les plus sensibles à la cause des entreprises de donner une nouvelle chance à un projet lancé il y a plus de dix ans par un chantre du patriotisme économique, l’avocat Bernard Carayon, alors député UMP, et bloqué ensuite à plusieurs reprises.C’est qu’en permettant aux entreprises d’estampiller certaines informations « secret des affaires », sur le modèle du « secret défense », le risque est fort de compliquer, par ricochet, le travail des journalistes et des lanceurs d’alerte. Le projet prévoyait de punir d’un maximum de trois ans de prison et 375 000 euros d’amende ceux qui s’empareraient d’informations confidentielles ayant une valeur économique. Des exceptions étaient prévues pour protéger les journalistes. Mais trop faibles aux yeux de nombreux professionnels, inquiets de la pression qu’aurait fait peser le texte sur leurs sources.Selon certains, des affaires comme LuxLeaks n’auraient pu être dévoilées dans ce nouveau cadre. « Si le secret des affaires avait existé, Irène Frachon, le médecin à l’origine du scandale du Mediator, aurait pu être sanctionnée », affirme ainsi l’association Transparency International. Des menaces démenties en chœur par le gouvernement et les députés à l’origine du projet. Mais devant l’émoi, ils ont préféré battre en retrait.Secret des affaires : informer n’est pas un délit !Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (Pékin, envoyé spécial) Manuel Valls est prêt à beaucoup d’efforts pour attirer les investisseurs chinois en France. Depuis le début de sa visite officielle, jeudi 29 janvier, le premier ministre s’est mué en VRP de la marque France. Depuis deux jours, il ne s’est pas passé une heure sans que M. Valls n’invite le géant économique asiatique à venir investir dans l’Hexagone.Manuel Valls en Chine en VRP de la politique françaiseMême au cœur de la Cité interdite, visitée vendredi matin, Manuel Valls a trouvé le moyen d’évoquer le sujet. « Les Français reçoivent les Chinois en les invitant à Versailles, eux nous reçoivent à la Cité interdite. Nos deux pays sont le fruit de leur histoire, les symboles sont importants, tout autant que les investissements chinois en France », a-t-il déclaré à quelques mètres de l’ancienne chambre nuptiale de l’empereur.Mais c’est une heure plus tard, s’exprimant devant les « forces économiques » franco-chinoises de Pékin que M. Valls a déployé toute sa force de conviction pour vanter les atouts français. « Je veux vous dire quelle est la réalité de mon pays : la France est un pays pro-entreprises, un pays pro-business, qui avance et se réforme », lance-t-il à son auditoire. Puis il détaille l’action de son gouvernement en ce sens, avec « la mise en place d’un plan de réduction des dépenses publiques sans précédent » ou « le choc majeur de compétitivité des entreprises » créé selon lui par « le pacte de responsabilité et le plan de simplification administrative ». « Nous réformons le marché du travail et mettons plus de liberté dans notre économie », poursuit-il, louant par avance les futurs résultats de la loi Macron en discussion au Parlement.« Ne craignez pas notre droit social » S’adressant aux Chinois, Manuel Valls se fait catégorique : « La France est un pays qui vous attend, ne craignez pas notre droit social, ni la réalité française », tente-t-il de les rassurer. Les critiques et les craintes suscitées récemment en France par le rachat du Club Med par le groupe chinois Fosun ou la prise de participation d’un consortium chinois dans l’aéroport de Toulouse-Blagnac ? Il les balaie sans hésitation. « Dans ces deux dossiers, les Chinois étaient là, prêts à investir et compétitifs. Ne soyons pas frileux, sinon ils iront ailleurs. Il faut convaincre nos compatriotes de ne pas se laisser aller au vent mauvais de la peur du Chinois », explique-t-il à la presse française.Pour le premier ministre, ces récents accords doivent au contraire servir d’exemples pour l’avenir. Et le premier ministre est même disposé à aller plus loin et à ouvrir aux Chinois la porte d’autres secteurs plus stratégiques, comme l’énergie ou les transports. Il propose notamment « un nouveau partenariat de grande ambition » dans l’industrie nucléaire « pour couvrir l’ensemble du cycle, de l’amont à l’aval », comme il se félicite du projet de développement de l’Airbus A330 dans l’usine de Tianjin (sud-est de Pékin), qui fabrique déjà des A320.« Deux amis sincères »De tels partages de technologies « ne sont ni la fin du nucléaire français ni celle de l’aéronautique », affirme-t-il. Idem pour l’industrie agroalimentaire, domaine dans lequel la France est nettement sous-représentée en Chine : là aussi, M. Valls veut « un nouveau partenariat de qualité » dans les secteurs du lait, du vin, de la viande et de la charcuterie. Son vœu semble pieux, tant les négociations sur ces sujets peinent à avancer ces dernières années entre les deux pays.Avec ce tapis rouge déroulé aux grands groupes chinois, le premier ministre espère qu’en échange, la première puissance commerciale mondiale se fera plus accueillante pour les entreprises françaises. « Le partenariat entre nos deux pays doit se rééquilibrer, nous souhaitons qu’une série d’obstacles administratifs soit levée », demande-t-il. Manuel Valls veut croire que « deux amis sincères » peuvent se dire « la vérité ». Mais il le reconnaîtrait presque lui-même à demi-mot, l’avantage est indéniablement du côté chinois : « On est dans une économie ouverte, il y a des milliards d’investissements qui peuvent venir de Chine et la France a besoin de capitaux et d’investisseurs », résume-t-il crûment.Bastien Bonnefous (Pékin, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.01.2015 à 20h31 • Mis à jour le29.01.2015 à 20h42 | François Béguin Huit jours après un débat sans vote sur la question de la fin de vie, les députés ont rejeté, jeudi 29 janvier, la proposition de loi de la députée Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Véronique Massonneau visant à légaliser l’euthanasie et l’aide au suicide assisté. D’ici quelques semaines, sans doute en mars, la proposition de loi des députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP) devrait être examinée, avec le soutien du président de la République et du gouvernement. Les deux hommes souhaitent notamment la mise en place de directives anticipées contraignantes et un droit à la sédation « profonde et continue » dans certaines situations.Timide débat sur la fin de vie à l’Assemblée nationaleTrès émue lors de son intervention à la tribune, Véronique Massonneau a défendu « la liberté de choisir » et a demandé aux parlementaires de « s'attacher au contenu du texte plutôt qu'aux fantasmes ou aux peurs distillées ici ou là ». « Ce n’est pas une question de gauche ou de droite, c’est une question de fidélité à des valeurs et à des engagements », a-t-elle fait valoir, regrettant un « vote sans débat » après un « débat sans vote » le 21 janvier.« Il ne s’agit en aucun cas de balayer d’un revers de la main vos propositions », a assuré la ministre de la santé, Marisol Touraine, à Mme Massonneau. Celles-ci « ne sauraient être réduites à une posture politique ou à l’expression d’un dogme », a-t-elle ajouté. Pour la ministre, il y a d’ailleurs « des points de convergence importants » entre les propositions de MM. Claeyes et Leonetti – qualifiées de « point d’équilibre » – et celles de la députée écologiste. « Agonie douloureuse »«  Il peut il y avoir des objectifs communs mais les deux propositions sont différentes », a répondu, catégorique, le député EELV François de Rugy. Le député radical Roger-Gérard Schwartzenberg, dont le groupe avait déposé une proposition de loi similaire en septembre 2012, a apporté son soutien au texte, mais a profité de cette tribune pour faire valoir son désaccord avec le texte qui sera débattu en mars. La sédation « profonde et continue » que proposeront MM. Claeys et Leonetti « peut s’accompagner d’une agonie douloureuse qui peut durer huit jours », a-t-il souligné.« Le gouvernement est-il pour ou contre le texte qui nous est proposé ? », « pour ou contre le suicide assisté ? », a demandé le député UMP Xavier Breton, hostile à l’euthanasie. Rappelant que le premier ministre, Manuel Valls, avait été rapporteur en 2009 d’un texte prévoyant une « aide active à mourir », le parlementaire a considéré que le chef du gouvernement avait conclu son intervention à la tribune le 21 janvier par un « clin d’œil appuyé en direction du lobby pro euthanasie » en parlant de « la consécration d’un nouveau droit : le droit de mourir dans la dignité », en référence à l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD).« Nous devons rechercher le consensus ou l’accord le plus large possible », a jugé Martine Pinville, la secrétaire nationale du PS pour les questions de santé, tout en se déclarant « persuadée » d’être amenée « à légiférer de nouveau dans l’avenir » sur cette question. « La proposition de loi [de Mme Massonneau] ne va-t-elle pas trop loin ou, en tout cas, trop vite ? », a demandé le député PS Michel Liebgott pour justifier la demande de renvoi en commission. « Je suis convaincu de pouvoir encore évoluer demain » sur cette question, a-t-il déclaré, ajoutant : « N’ayons pas crainte de raturer sans cesse la loi si elle concourt à plus d’humanité. » François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye « Irresponsable », « spectacle lamentable », « accroc inadmissible dans l’union de la gauche »… Mais qu’a donc fait Julien Bayou, porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), pour énerver le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, au point de lui faire signer un communiqué de presse au ton courroucé ?La réponse se trouve sur le site du Huffington Post, où Julien Bayou a publié, jeudi 29 janvier, une tribune appelant à l’organisation d’une « primaire de l’espoir » qui réunirait, en vue de 2017, les écologistes, le Front de gauche, Nouvelle Donne, mais aussi tous les « leaders socialistes déçus des politiques gouvernementales » qui souhaiteraient être de la partie. « Nos camarades socialistes frondeurs y ont toute leur place, et leur participation est même déterminante », écrit Julien Bayou, réactivant l’idée d’une primaire de l’autre gauche qu’il avait déjà portée avec Eva Joly durant l’été 2014. Une démarche qui n’a pas eu l’heur de plaire du côté de la rue de Solférino.« Primaires de la radicalité »« La machine à diviser, ça suffit ! », s’est agacé M. Cambadélis quelques heures plus tard dans un communiqué de presse. « Julien Bayou propose ni plus, ni moins, une scission dans le Parti socialiste pour organiser les primaires de la radicalité », écrit le premier secrétaire du PS depuis Poitiers, où il effectue un déplacement en vue des élections départementales. M. Cambadélis reprend à son compte l’expression utilisée par Jean-Marie Le Guen contre Cécile Duflot : le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement avait jugé, le 21 janvier, que l’ancienne ministre du logement, qui montre des signes de rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon, était « en voie de radicalisation ».« Le surveillant général siffle la fin de la récréation. C’est surprenant alors que tout le monde dit qu’il faut du débat », fait mine de s’étonner Julien Bayou, qui ne comprend pas le caractère nominatif de cette « oukase disciplinaire ». Présent à Athènes la semaine dernière pour afficher son soutien à Syriza, le porte-parole d’EELV, qui se situe à la gauche de son parti, dit avoir eu à ses côtés de nombreux socialistes, dont des proches d’Arnaud Montebourg.« Danger frontiste »Bien qu’il se montre vindicatif, Jean-Christophe Cambadélis ne s’inquiète pas outre mesure. Selon lui, aucun socialiste ne devrait répondre à l’offre de Julien Bayou. Le message du premier secrétaire du PS vise à marquer les esprits à la veille du premier tour de l’élection législative partielle dans le Doubs. Une liste PS et une liste rassemblant le reste de la gauche s’affronteront, dimanche 1er février, malgré le risque de qualification du FN pour le second tour, qu’il qualifie de « danger frontiste ». Le même jour, salle de la Mutualité, à Paris, M. Cambadélis devrait réitérer son appel à l’unité des forces de gauche lors d’un discours devant l’ensemble des secrétaires de section du PS.Du côté de la direction d’Europe Ecologie-Les Verts, on s’étonne de la violence du propos de M. Cambadélis. « On peut ne pas partager les idées de Julien Bayou, mais les qualifier d’irresponsables, c’est violent », juge un proche d’Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV. Il rappelle que la question de la présidentielle et de sa préparation ne sera pas abordée avant le début de l’année 2016.Olivier Faye Bastien Bonnefous (à Pékin, envoyé spécial) Depuis Pékin, Manuel Valls n’a pas seulement adressé un message aux investisseurs chinois. Le premier ministre a également profité de sa visite officielle en République populaire de Chine pour envoyer un message très politique à la France et plus particulièrement à la gauche française. Un message qui peut se résumer ainsi : il ne faudra pas compter sur lui pour engager un bras de fer avec François Hollande en vue de l’élection présidentielle de 2017. M. Valls l’avait déjà laissé entendre depuis de longs mois, mais il a été rarement aussi clair que cette fois-ci.Valls en Chine : comme un chef d’Etat…Bien sûr, le chef du gouvernement a noté que son voyage en Chine était interprété par beaucoup comme un déplacement à la voilure quasi présidentielle, et pas seulement parce qu’il a emprunté pour l’occasion l’Airbus A330 du chef de l’Etat pour l’effectuer. Bien sûr, il a passé deux journées complètes à Pékin à expliquer vouloir nouer des relations « très franches et très directes » avec les principaux dirigeants chinois, le président Xi Jinping et son premier ministre Li Keqiang en tête.Participant à la délégation française entourant M. Valls, le sénateur UMP Jean-Pierre Raffarin, interlocuteur privilégié de la Chine, l’a d’ailleurs noté, en rappelant que ses hauts dignitaires du régime « investissent beaucoup sur le long terme » et qu’ils « pensent à l’avenir » lorsqu’ils dialoguent avec l’ancien ministre de l’intérieur, un « homme politique jeune » à leurs yeux et promis à « une belle carrière ». Surtout, le premier ministre a eu vent des deux sondages IFOP et CSA, paru coup sur coup jeudi et vendredi en France, qui le donnent en meilleure position à gauche que François Hollande pour la prochaine présidentielle, notamment face à Marine Le Pen. Pas question pour lui de laisser s’installer une pareille petite musique politique à vingt-huit mois de l’élection, surtout après la crise des attentats du début du mois dont il n’a eu de cesse de vanter la gestion « fusionnelle » avec le chef de l’Etat.Marine Le Pen en tête en 2017, des sondages à lire avec prudence« Je ne peux pas être sur un autre chemin que François Hollande », a tenu à expliquer depuis Pékin M. Valls aux journalistes français qui l’accompagnent. Et d’affirmer qu’il « ne confon [d] jamais le rôle des uns et des autres : le président de la République a été élu au suffrage universel, c’est lui et lui seul qui dispose de cette légitimité, le premier ministre, lui, est nommé ».« Un premier ministre fort »M. Valls refuse d’entrer dans un jeu stratégique régulièrement nourri par des sondages qui le donneraient mieux placé que M. Hollande. « Si je commence à rentrer dans ce questionnement, je perdrais cet équilibre et la qualité de ma relation avec le président de la République, mais aussi avec les Français », assure-t-il. Impossible donc d’envisager le moindre destin personnel à court terme, à commencer par 2017, malgré sa popularité en hausse.« Les Français n’attendent pas de moi que je me prépare à telle ou telle échéance, ils attendent de moi que j’assume pleinement ma fonction », précise-t-il. Et cette fonction, c’est celle d’un premier ministre à l’image du profil-type dessiné par François Hollande : « Quand le président de la République me nomme, il veut aussi un premier ministre fort, qui existe et lui apporte quelque chose », décrypte-t-il. Son prédécesseur à Matignon, Jean-Marc Ayrault, appréciera sans doute un tel antiportrait chinois.Exit donc Manuel Valls pour 2017, et ce de manière définitive ? Les prochains mois le dirons mais, le chef du gouvernement le jure, « il ne baratine pas ». A ses yeux, même s’il se refuse à parler à sa place, le candidat socialiste à la prochaine présidentielle ne peut être que François Hollande et celui-ci, jure-t-il, « retrouvera progressivement la confiance des Français parce qu’il est le président ».Bastien Bonnefous (à Pékin, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.01.2015 à 16h42 • Mis à jour le30.01.2015 à 16h48 | Martine Valo A l’Assemblée nationale, l’examen du projet de loi Macron n’en était pas encore arrivé au tour de l’article 28 que celui-ci animait déjà la séance de questions au gouvernement mercredi 28 janvier. En réponse à l’inquiétude exprimée à son sujet par la députée écologiste Michèle Bonneton, Ségolène Royal s’est voulue conciliante : « Le gouvernement est tout à fait ouvert au dépôt et au vote d’un amendemement destiné à garantir la non-régression en matière de droit à l’environnement. »Le texte que défend le ministre de l’économie compte suffisamment d’opposants pour que cette bonne volonté ne passe pas inaperçue. Censé « moderniser le droit de l’environnement (…) au bénéfice, notamment, des entreprises et qui vise à accélérer la réalisation des projets publics et privés », il est dans le collimateur des écologistes, de certains socialistes et de communistes. En effet, afin de « faciliter les relations entre l’administration et les porteurs de projets ayant des incidences sur l’environnement », la loi propose de confier au gouvernement le pouvoir de décider lui-même par ordonnance des règles du jeu en la matière. Ce recadrage pourrait aider à venir à bout d’une bonne partie des recours déposés par les opposants « aux grands chantiers », comme le barrage de Sivens. Révision des délais d’autorisationL’idée est répandue qu’en France la moindre réalisation est soumise à un mille-feuille de procédures formelles, à un enchevêtrement d’obligations réglementaires responsables de délais à rallonge avant de sortir de terre. Un motif suffisant pour confier à l’administration publique le soin de trancher tout cela sans passer par le Parlement ? Plus d’un député y trouve à redire. Les élus Verts répètent à l’envi leur contrariété, « on nous demande un chèque en blanc ! », tandis que Sabine Buis (PS) avait un temps envisagé de déposer un amendement demandant la suppression pure et simple de ce fameux article 28. Ceux qui l’entourent, de 26 à 30, sont d’ailleurs aussi décriés.Car le texte d’Emmanuel Macron balaie très large sur le terrain de l’environnement. Il veut ainsi revoir les délais d’autorisation dans le secteur de l’urbanisme, la façon d’évaluer les impacts sur la nature. Il souhaite en outre confier à une autorité unique le soin d’instruire et de délivrer le feu vert pour des installations classées de type industriel ou agricole. Ses ambitions de réforme touchent aux compétences des élus locaux, à l’indépendance de l’autorité environnementale en région, à un éventuel pouvoir de substitution des préfets vis-à-vis des maires ayant refusé un permis de construire… Surtout, il imagine réformer par ordonnance les modalités de concertation des citoyens.« C’est Bercy qui dicte sa loi ! »« On va restreindre la participation du public, réduire sa capacité d’action en supprimant, par exemple, le pouvoir de démolition des constructions illégales sauf dans quelques zones protégées très sensibles, dénonce Jean-Louis Rouméguas (EELV). C’est Bercy qui dicte sa loi ! Ils veulent sécuriser les projets économiques, pas l’environnement. Mais le droit dans ce domaine est par sa nature même sujet à débat. »Non seulement la loi Macron illustre les hésitations du gouvernement, tiraillé entre exigences de l’économie et de la protection de la nature, mais elle ouvre aussi la boîte de Pandore. Certains parlementaires socialistes en profitent ainsi pour demander que le Code minier soit remis sur la table. L’ancienne ministre de l’écologie, Delphine Batho, ne se prive pas de souligner les contradictions du moment. « Cette politique est illisible, assure-t-elle. On ne peut pas d’un côté dire, après les affaires de Sivens, de Notre-Dame-des-Landes ou du Center Parcs de Roybon, qu’il faut davantage de démocratie participative, comme l’a déclaré le président de la République, et vouloir court-circuiter le Parlement ! » Pour la députée socialiste : « Ce ne sont pas quelques aspects techniques que le gouvernement veut gérer par ordonnances, mais les principes mêmes du débat public touchant aux questions environnementales. »Lors de la Conférence environnementale de novembre 2014, peu après le choc causé par la mort du jeune opposant Rémi Fraisse sur le site de Sivens dans le Tarn, François Hollande avait demandé l’ouverture d’un chantier de réflexion sur les moyens de favoriser une démocratie participative, « la seule manière de garantir, dans la transparence et la responsabilité, aussi bien la préservation de la nature que (…) le développement économique », avait-il solennellement déclaré. Un bon levier aussi pour désamorcer l’émergence de « zones à défendre », les ZAD, et autres mouvements de protestation qui se multiplient sur le territoire. Le président de la République suggérait même l’idée de référendums locaux.« Sivens a eu l’effet d’une claque »Le 6 janvier, le Conseil national de la transition écologique (CNTE) – une structure qui réunit plusieurs collèges : syndicats, élus locaux, parlementaires, associations entre autres – était prévenu qu’il allait devoir s’atteler sérieusement à ce dossier. Auparavant, cette instance avait surtout planché – elle aussi – sur la simplification du droit en matière d’environnement. « Voilà des mois qu’il n’était question que de modernisation des procédures, il fallait imaginer comment faire toujours plus simple, toujours plus court, témoigne Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de France Nature Environnement (FNE), qui siège au CNTE. Et puis il y a eu Sivens, qui a fait l’effet d’une claque à tout le monde. Chacun ou presque a alors senti qu’il fallait prendre le chantier de la démocratie au sérieux. »La démocratie environnementale reste à inventerJury de citoyensLes référendums locaux, en revanche, ne convainquent guère les associations, qui leur reprochent d’être trop sujets à débat, ne serait-ce que pour en définir le bon périmètre. La Fondation Nicolas Hulot lance pour sa part l’idée d’une sorte de jury composé de citoyens tirés au sort. « Le gouvernement n’a rien à gagner avec cet article 28 qui ne constitue pas le cœur de la loi Macron, analyse Matthieu Orphelin, porte-parole de la fondation. Ce serait un signal trop négatif vis-à-vis de l’opinion et il ne permettra pas aux projets mal engagés au départ d’aller plus vite. »Ségolène Royal a indiqué qu’elle envisage de glisser quelques-unes des dispositions émanant des réflexions du CNTE dans son projet de loi sur la biodiversité, qui doit aboutir en mars, voire dans un autre texte législatif à l’automne. Or ce n’est là ni le rythme, ni l’esprit de la loi Macron. Quant aux fameuses ordonnances décriées, la ministre de l’écologie se veut, une fois encore, rassurante sur celles qui concernent son portefeuille. Elle a promis qu’elle superviserait leur rédaction et consulterait le CNTE.L’avocat spécialisé Arnaud Gossement rappelle, lui, en guise de conclusion que le droit à l’environnement est à 90 % lié à des cadres européens. Réformer à coups d’ordonnances n’est pas-être pas la plus subtile façon de tenir compte de cet enjeu-là.Martine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Le monde politico-médiatique raffole des voyages dans le futur. Cette semaine, deux sondages, un de l’institut IFOP pour Marianne et l’autre de CSA pour RTL, ont analysé les intentions de vote des Français pour l’élection présidentielle de 2017, « si le premier tour avait lieu dimanche prochain ».Chaque fois, le constat est le même : Marine Le Pen arriverait en tête du premier tour avec un score situé entre 29 % et 31 % selon l’IFOP, et entre 29 % et 33 % chez CSA.Dans tous les cas, la présidente du FN perd au second tour. Et ce, quels que soient les adversaires envisagés puisque les deux instituts ont testé quatre hypothèses en confrontant Mme Le Pen à François Hollande, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.Ces enquêtes ont permis à Marianne de titrer en couverture de son numéro du vendredi 30 janvier : « Marine Le Pen à 30 % ! » Ce dont s’est félicitée l’intéressée en tweetant : « Malgré la récente propagande médiatique, l’IFOP me crédite de 30 % à la présidentielle. Mobilisation générale pour les départementales ! MLP ».Malgré la récente propagande médiatique, l'IFOP me crédite de 30% à la présidentielle. Mobilisation générale pour les départementales ! MLP— Marine Le Pen (@MLP_officiel) January 29, 2015Ces enquêtes sont de plus en plus demandées par les médias. Selon le chercheur Alexandre Dézé, maître de conférences à l’université Montpellier-I et spécialiste des enquêtes d’opinion, ce sont en moyenne 2,5 sondages en rapport avec la politique qui sont publiés chaque jour en France.En vue de l’élection présidentielle de 1981, une centaine d’enquêtes sur les intentions de vote avaient été produites. En 2012, ce sont plus de 400 sondages de ce type qui ont été commandés. Certaines de ces études, bien promues en une des journaux, permettent de doper les ventes : en octobre 2013, Le Nouvel Observateur avait ainsi augmenté ses ventes de 30 % avec sa une sur un sondage qui annonçait le FN en tête des élections européennes, à plus de six mois du scrutin.Lire le décryptage des Décodeurs : Comment juger de la pertinence d'un sondage ?Des biais scientifiquesReprises par de nombreux médias, les deux récentes enquêtes sont pourtant à analyser avec d’infinies précautions. Le premier biais évident est celui de la temporalité. La présidentielle aura lieu dans un peu moins de vingt-sept mois. D’ici là, le flot de l’actualité aura charrié son lot d’annonces.Comment ira l’économie à cette date ? Où en sera-t-on de la menace terroriste, alors que la France vient de subir des attaques traumatisantes ? Dans quel état sera la courbe du chômage ? Il est très difficile de savoir à quel point l’actualité immédiate influence sur le vote. En 2002, Jean-Marie Le Pen avait progressé de plus de deux points (de 12 à 14,5 %) dans les dix derniers précédant le premier tour. Certains avaient pointé l’influence d’un fait divers, l’agression de Paul Voise qui avait ému la population. En 2012, les attentats commis par Mohamed Merah, un mois avant le premier tour, n’avaient pas changé la donne.Dans sa note, l’IFOP publie d’ailleurs un avertissement où il est précisé que ces résultats sont une « indication significative de l’état des rapports de force actuels dans la perspective du prochain scrutin présidentiel » mais « en aucun cas ils ne constituent un élément prédictif des résultats le jour du vote ». « Ce n’est pas un sondage sur l’élection mais une estimation des forces électorales après les événements liés à Charlie Hebdo. Est-ce que ces attentats ont fait bouger les lignes ? Il est significatif de voir François Hollande passer de 14 à 21 % depuis notre dernier sondage de septembre », analyse Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP.Autre biais : pour des sondages sur la présidentielle très en amont de l’échéance, il est impossible de savoir quels seront les candidats. Dans un sondage Sofres publié en août 2010, Dominique Strauss-Kahn caracolait à 24 % d’intentions de vote (59 % au second tour). A l’époque, Dominique de Villepin, qui ne se présentera finalement pas, était régulièrement testé. En septembre 2006, toujours selon la Sofres, Ségolène Royal émargeait à 34 % au premier tour, elle réalisera 25,87 % des voix.« On teste et donc on impose dans les esprits des candidats qui ne le seront pas forcément », estime Alexandre Dézé. Dans l’enquête de l’IFOP, il y a par exemple quatre candidatures de la gauche radicale, dont Philippe Poutou qui ne sera sans doute pas candidat. Par ailleurs, auront-ils tous leurs 500 signatures ? Or, les électeurs se déterminent en fonction de l’offre politique qui leur est proposée le jour J. « Il peut évidemment se passer beaucoup de choses. Par contre entre 2010 et 2012, toutes les enquêtes ont donné Nicolas Sarkozy perdant au second tour, ce qui a été le cas », rappelle M. Dabi.La cuisine des coefficients de redressementUn des autres biais scientifiques est d’ordre technique. Ces deux sondages sont faits sur Internet. Lorsqu’ils réalisent des enquêtes par téléphone, les instituts construisent un échantillon par quotas (âge, emploi, sexe, etc.) en téléphonant à des personnes ciblées. Les méthodes de constitution des quotas sur Internet sont plus floues.L’estimation des intentions de vote FN reste en tout cas très compliqué. Selon M. Dézé, cliquer sur le vote Marine Le Pen est plus simple que de le dire au téléphone. « Alors qu’elle est généralement sous-évaluée par téléphone, l’intention de vote FN aurait tendance à être surévalué en ligne », analyse M. Dézé qui explique que ce sont des personnes plus politisées et militantes qui participent volontairement à ce genre de sondages. Le « désir » de vote pour Marine Le Pen est sans doute aussi redressé et corrigé grâce à des coefficients gardés secrets par les instituts.Les conséquences de ces sondages sont difficiles à évaluer. Mais ils interrogent le monde politique et alimentent la machine médiatique. Dans ces deux études, Manuel Valls apparaît beaucoup plus certain de l’emporter que François Hollande, ce qui va sans doute relancer les supputations sur l’éventualité d’une primaire à gauche. « Cela crée un effet de véridiction (installation d’une vérité particulière plutôt qu’objective) et une croyance empirique s’installe. La montée de Marine Le Pen apparaît inéluctable, on construit peu à peu le film de sa prise de pouvoir. Cela s’accentue particulièrement depuis qu’elle a pris la tête du FN, on est en pleine fantasmagorie », conclut M. Dézé.Méthodologie : Sondage CSA pour RTL Sondage Ifop pour MarianneMatthieu GoarJournaliste au Monde Mattea Battaglia Tout est parti d’un courrier de lycéens reçu le 16 janvier, titré : « Nous ne sommes pas tous Charlie, nous sommes tous la Liberté ». Deux paragraphes plein de colère, celle des élèves de la 2de 216 du lycée Paul-Eluard de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), « indignés » du traitement que leur a réservé la presse, au lendemain des attentats des 7, 8 et 9 janvier. Le Monde avait été rencontrer des élèves de ce lycée général et technologique.A Saint-Denis : « On ne rigole pas avec la religion »Car ce qu’ont d’abord relayé les journaux, ce sont des propos d’élèves condamnant la tuerie de Charlie Hebdo… presque autant que les caricatures. Ou ce colis suspect retrouvé en salle des professeurs, le 9 janvier, portant la mention « Je ne suis pas Charlie ». De quoi « favoriser les amalgames et les stigmatisations de toutes sortes », redoute la 2de 216. « Les élèves interrogés, jeunes collégiens et lycéens, dans l’émotion ont parfois tenu des propos que nous avons trouvés inacceptables », soulignent les lycéens. Qui concluent : « Si certains d’entre nous n’adhèrent pas à certains choix éditoriaux de certains journaux satiriques, nous sommes tous convaincus qu’ils sont au fondement de la démocratie. »« Grande nervosité »L’émotion dépasse le cadre du lycée. Sur les réseaux sociaux, sur les forums de discussion entre enseignants ou parents d’élèves – et même dans des salles de profs, où l’ambiance nous a été décrite comme électrique –, l’image donnée de la Seine-Saint-Denis fait mal. Certains la jugent outrageusement caricaturée ; d’autres, au contraire, appellent à l’assumer. Tous éprouvent de la colère, à des degrés divers.« C’est comme si le département était l’endroit idéal où les journalistes vont pour trouver ce qu’ils cherchent, regrette le proviseur. Je ne dis pas qu’il est illégitime de venir ici quand on enquête sur les contestations de la minute de silence [recensées dans 200 établissements sur tout le territoire]. Mais pourquoi venir ici en premier ? Ou ici uniquement ? » Dans son lycée comptant 71 classes et 188 enseignants, la minute de recueillement, le 8 janvier à midi, n’a pas été contestée. « On a su entendre les questions des adolescents, explique M. Bobkiewicz. Certains professeurs étaient parfaitement armés pour y répondre, d’autres plus démunis… »Gabrielle Napoli, l’enseignante de lettres de la classe 216, raconte avoir « récupéré ses élèves, le mardi après les attentats, dans un état de grande nervosité ». Pour donner du sens à leurs réactions, cette professeure trentenaire a proposé de rassembler leurs idées au tableau, avant de les coucher sur le papier. « Ils répétaient : “C’est dégueulasse, c’est dégueulasse”... Je leur ai dit qu’ils avaient le droit de le dire, de l’exprimer. Que la liberté d’expression leur permet, justement, d’exercer leur droit de réponse. » « Trop cliché »Quinze jours après les faits, Ryan, assis au fond de la classe, a encore du mal à desserrer les dents. C’est lui qui, le premier, a vu passer l’article du Monde du 10 janvier titré « A Saint-Denis, collégiens et lycéens ne sont pas tous Charlie ». « Mon grand-père, qui lit votre journal, m’a demandé : “Mais qu’est ce qui se passe dans ton lycée ?” Madame, votre article, je l’ai lu, nous lance-t-il, et il est vraiment trop cliché ! » La critique fait l’unanimité dans la classe. Idem du sentiment que la presse ne dit « jamais rien de bien sur les banlieues », qu’elle « parle de nous comme de sauvages », que « tout le monde se moque du 9-3 ». Tous ignorent que nous avions consacré, au printemps 2014, un article sur la réussite au baccalauréat de leur établissement.« Quelle image on donne de nous, quand on fait un micro-trottoir, sans s’intéresser à la majorité silencieuse ? », interroge timidement Landri. Puis, prenant de l’assurance : « Etre Charlie ou ne pas être Charlie, c’est devenu une sorte de buzz, explique le garçon, et il n’y a pas d’échelle, pas de voie intermédiaire pour nous ».A sa droite, Edith approuve. Pour l’adolescente, les médias ont surtout fait fi de l’état de connaissance des élèves. « On dirait qu’il n’y a qu’un seul point de vue… Mais des camarades ont dit qu’ils n’étaient pas Charlie simplement parce qu’ils ne connaissaient pas Charlie Hebdo ; ça ne veut pas dire qu’ils cautionnent ce qui s’est passé… Nous, on pensait vraiment que les caricatures, c’était du blasphème, poursuit la jeune fille, mais Mme Nicoli nous a bien expliqué que non, parce que pour les caricaturistes Dieu n’existe pas. En fait, on a tout mélangé… »Le difficile débat sur la laïcitéRyan, lui, bout toujours au troisième rang. « Est-ce que vous, journaliste, vous trouvez que coller une conscience politique à des gamins, c’est normal ? Et pourquoi citer systématiquement la religion des élèves rencontrés, si vous être dans une démarche laïque ? » Pas facile, dans la classe, d’ouvrir le débat sur la laïcité. Laïcité ouverte ? Laïcité de combat ? Beaucoup d’élèves semblent penser qu’elle implique de taire leur foi. Chez Ryan, le ton vindicatif cache à peine sa détresse. « Ça veut dire quoi cette injonction de minute de silence ? Et pourquoi la faire à ce moment-là, et pas pour d’autres victimes, au Congo, en Palestine ? »Des 50 minutes d’échange avec la classe, ressort une défiance, douloureuse, à l’égard des médias. Presse écrite, chaînes d’information en continu, « 20 heures », réseaux sociaux… « On y trouve tout et n’importe quoi », reconnaissent les élèves. « Des sites parlent de complots, avec des preuves plus ou moins fiables, lâche Landri. On nous dit une chose à l’école, une autre sur Internet, une à droite, une à gauche, on ne sait plus qui croire. Et c’est souvent la dernière idée lue ou entendue qui l’emporte. » Kenza, un peu isolée, ne lui donne pas raison : « Il faut croiser tes sources, croire la version avec le plus de preuves ! »Quand sonne la fin du cours, la glace est à peine brisée. « Mais les échanges entre élèves, entre collègues, se sont poursuivis, et positivement », signale Gabrielle Napoli. Quelques jours plus tard, un second courrier nous est parvenu : celui d’une autre enseignante du lycée Paul-Eluard, nous demandant de venir visiter, avec sa classe, la rédaction du Monde. Signe que le dialogue n’est pas rompu.Mattea BattagliaJournaliste au Monde Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) En voyage officiel en Chine, le premier ministre français, Manuel Valls, devait rencontrer, vendredi matin 30 janvier, dans une galerie française de Pékin, plusieurs personnalités de la société civile chinoise. Il n’en a rien été : toutes se sont désistées sous la pression des autorités chinoises. En amont de la visite de M. Valls, arrivé jeudi à Pékin, de six à huit personnalités – des universitaires, des blogueurs, des artistes ou des journalistes qui sont loin d’être considérés comme des dissidents – avaient été pressenties pour parler de manière informelle et discrète avec le ministre, soucieux de rencontrer la « vraie Chine ». Il y a quelques jours, seules trois étaient encore disponibles, dont une professeure de l’université Tsinghua.Jeudi soir, la veille de la rencontre, Le Monde a appris qu’un seul, l’acteur-réalisateur de cinéma Jiang Wen, 52 ans, l’une des plus grandes stars de sa génération, connu pour son esprit d’indépendance, restait en lice. Las : M. Jiang, dont le dernier film a connu un succès mitigé au box-office, a fait savoir qu’il n’était plus en mesure d’honorer sa promesse.M. Valls, accompagné du ministre des affaires étrangères Laurent Fabius et d’une partie de la délégation, a maintenu son passage tôt ce matin à la galerie Yishu 8, hébergée dans un lieu symbolique puisqu’il s’agit d’une ancienne université franco-chinoise fondée en 1920, où il a échangé avec deux artistes peintres. Cette étape n’avait pas été mise au programme officiel d’une visite qui s’inscrit avant tout dans la logique du pragmatisme économique. C’est donc à l’ambassade de France, avant le déjeuner, que M. Valls a enfin pu rencontrer des personnalités de la société civile – rencontre sur laquelle l’entourage du premier ministre n’a pas souhaité donner plus de détails.Exercice acrobatiqueReste que l’exercice de la rencontre avec la société civile est acrobatique pour tout dirigeant d’une démocratie occidentale en Chine. Aucun, par exemple, n’a jamais entrepris de rencontrer des « dissidents » identifiés comme tels – à l’instar de Liu Xia (l’épouse de Liu Xiaobo) ou de l’artiste Ai Weiwei – de crainte de froisser l’hôte chinois.Angela Merkel, spécialiste de la chose, a régulièrement vu ses invités neutralisés à leur domicile – comme ce fut le cas en 2012 pour l’avocat Mo Shaoping (qui a défendu Liu Xiaobo), de nouveau empêché de rencontrer le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel en avril 2014.La France joue profil bas : François Hollande et Jean-Marc Ayrault s’étaient tous deux entretenus avec des personnalités pour des discussions informelles dans l’enceinte de l’ambassade de France lors de leurs voyages officiels respectifs en avril et décembre 2013 – comme par exemple Hu Shuli, la rédactrice en chef du magazine Caixin. Ces rencontres sont en général passées sous silence. Mme Hu dirige un média autorisé, donc placé sous la tutelle du Parti et du gouvernement – mais elle représente ce qu’il y a de plus audacieux dans la presse chinoise.Manuel Valls avait souhaité qu’une telle rencontre se situe en dehors de l’ambassade. Soit, symboliquement, en territoire chinois. Mais sa visite est intervenue alors que l’atmosphère politique est particulièrement délétère pour les voix critiques : rarement la société civile chinoise – même l’usage de l’expression « société civile » est désormais contrôlé dans la presse et les universités – n’aura subi autant de pression.2014, année noireUne sorte d’état d’urgence qui ne dit pas son nom règne : la campagne anti-corruption, particulièrement opaque et brutale à l’intérieur du Parti, se double à l’extérieur d’une chasse aux sorcières qui décime les milieux de la contestation, multipliant les persécutions et les arrestations parmi les avocats, les journalistes et même les universitaires.2014 aura été une année noire, avec la condamnation à quatre ans de prison de l’avocat Xu Zhiyong et de l’universitaire ouïgour Ilham Tohti à perpétuité. Une troisième figure emblématique du combat pour les droits civiques, l’avocat Pu Zhiqiang, arrêté en mai et en attente de procès, s’expose à une très lourde peine de prison au vu des très graves accusations qui pèsent contre lui.L’ONG China Human Rights Defenders, basée hors de Chine, considère dans un rapport récent que « le crime politique effectue sous Xi Jinping un retour en force ». L’ONG a comptabilisé « 22 cas de défenseurs des droits mis en examen pour incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat ou subversion du pouvoir de l’Etat depuis mai 2014 ».Le président chinois, que Manuel Valls doit rencontrer vendredi après-midi, considère que la Chine – en réalité le Parti – traverse « une zone de dangers » et a relevé dans tous les domaines les seuils de tolérance. Or, dans un tel contexte et malgré la peur, les langues se délient : à Pékin, les membres de l’intelligentsia, même les plus modérés, portent un regard de plus en plus critique sur les tendances autoritaires du nouvel empereur rouge.Brice Pedroletti (Pékin, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.01.2015 à 12h30 • Mis à jour le30.01.2015 à 17h33 Le débat sur la mise en place de formes d’engagement républicain bat son plein après les attentats des 7, 8 et 9 janvier et la mobilisation du 11 janvier. François Hollande a lui-même relancé les discussions en promettant d’étendre le service civique déjà en place depuis 2010 à l’ensemble des volontaires.L’engagement, nouveau totem de HollandeLe chef de l’Etat qui a consacré sa journée du jeudi 29 janvier à des consultations avec des acteurs de terrain (chefs d’établissement scolaires, maires de banlieue, dirigeants associatifs), devrait profiter de sa conférence de presse semestrielle, jeudi 5 février, pour aborder la question de l’engagement citoyen puis dîner avec des intellectuels et des chercheurs.Rémi Branco, président du think-tank Du pain sur la planche, et Slimane Tirera, directeur de la radio New-vo installée à Clichy (Seine-Saint-Denis), proposent de mettre en place un dispositif dès l’âge de 15 ans, « pour que vive l’esprit du 11 janvier ».Proches de Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture et porte-parole du gouvernement, ils suggèrent une forme de service citoyen qui s’adresserait à l’ensemble d’une classe d’âge, durant un mois l’été. Ces milliers de jeunes seraient affectés aléatoirement dans leur région – afin de favoriser la mixité sociale – à des missions d’intérêt public ou à des formations de « savoirs utiles » ou de « savoirs citoyens ».Lire la tribune de Rémi Branco et Slimane Tirera : Un été citoyen pour que vive l'esprit du 11 janvier Francine Aizicovici (et Sébastien Cagnac) Après une dizaine de jours de grèves et d’actions des routiers à travers la France, les fédérations patronales et les syndicats se sont accordés, jeudi 29 janvier, sous l’égide d’un médiateur du ministère du travail, pour se retrouver mardi 3 février et négocier sur les « salaires et le pouvoir d’achat. »Depuis le début des négociations annuelles sur les salaires, l’argument premier avancé par le patronat pour rejeter la hausse de 5 % demandée par les syndicats, ce sont « les réalités économiques » dans un contexte de « concurrence déloyale et de dumping social ».Le patronat vise ainsi les salaires des conducteurs des pays à bas coût, comme la Pologne, la Roumanie, etc. Reste que les entreprises françaises jouent elles aussi un rôle dans ce dumping qu’elles dénoncent. Mais ce sujet n’est pas sur la table des négociations. Il est tabou.Quel est l’« état de santé » du secteur routier en France ?Le pavillon français n’a cessé de dégringoler depuis la fin des années 1990. Sa part du marché européen du transport routier était évaluée à 50 % en 1999. Elle a été ramenée à 10 % dix ans plus tard.Dans l’intervalle, 21 000 emplois ont été supprimés, selon le rapport d’information du sénateur communiste du Nord Eric Bocquet, publié en avril 2014 (« Le droit en soute ? Le dumping social dans les transports européens »).Pourquoi le poids du « pavillon » français s’est-il réduit en Europe ?La dégradation de la position française tient notamment à l’ouverture à la concurrence du secteur et à l’élargissement de l’Union européenne de 2004. Cela a conduit à « l’ouverture concomitante des marchés à des entreprises dont les coûts de personnel sont moins élevés », relevait le rapport de M. Bocquet.Selon une étude de 2013 du Comité national routier, le coût de l’heure de conduite moyen d’un chauffeur polonais représente 34 % de celui d’un chauffeur français (données de 2011).Mais un autre phénomène a joué : la délocalisation d’une partie de la production européenne à l’Est du continent européen. Celle-ci a conduit les chargeurs à privilégier les transporteurs locaux. Elle s’est aussi traduite par une réorganisation des filières de transport international en Europe, « au détriment de certains pays dont la France ».C’est ainsi que la Pologne possède désormais le premier pavillon routier en Europe.Comment les transporteurs français ont-ils cherché à contrer ces concurrents européens à bas coûts ?Le groupe Norbert Dentressangle « a créé deux entités situées en Pologne (788 salariés) et en Roumanie (639 salariés) », soulignait M. Bocquet dans son rapport, expliquant que « le déficit de compétitivité du pavillon français est généralement mis en avant par un certain nombre d’acteurs du secteur pour justifier leur souhait de bouleverser l’organisation de leurs entreprises et la promotion de filiales au sein des pays à bas coûts. »Les deux entreprises créées par Norbert Dentressangle ont ainsi « développé leur propre clientèle au sein de ces pays où elles sont établies (40 % de leurs opérations) et travaillent en sous-traitance auprès de la maison mère française pour les trajets internationaux », détaillait M. Bocquet. Il ajoutait que « 43,5 % des transports effectués à partir de la France sont sous-traités à des filiales étrangères du groupe ou à des entreprises extérieures. »Le groupe Norbert Dentressangle refuse de s’exprimer à ce sujet. Au bout du compte, selon le rapport parlementaire, 535 postes de conducteurs ont été supprimés au sein du groupe entre janvier 2011 et juin 2013, sur un effectif initial de 9 128 personnes. Les plus grands groupes français de transport routier et de logistique ont suivi le même mouvement de création de filiales, comme Géodis ou FM Logistic, qui refuse aussi de s’exprimer.« Ceux qui ont imaginé que passer par la sous-traitance étrangère permettrait d’assainir le marché ont joué avec le feu, aujourd’hui, nous en payons tous le prix», relève Jean-Marc Charbonnier, à la tête d’une entreprise de transport de 120 salariés à Manosque. Pour lui, les grands groupes de transport sont en partie responsables de l’arrivée massive de chauffeurs étrangers, payés selon les standards de leurs pays d’origine, sur le sol français.Le recours à des chauffeurs issus de filiales étrangères pour des transports effectués à partir de la France est-il légale ?Si cette évolution donne une autre vision des « réalités économiques » avancées par le patronat aux syndicats et de leur dénonciation du « dumping social », elle n’est cependant ni illégale ni étonnante au regard du fonctionnement d’un marché libéralisé et de l’effondrement de pavillon français miné par les pays à bas coûts.Reste que le groupe Norbert Dentressangle « semble surexploiter sa dimension européenne et interpréter de façon erronée la réglementation européenne », souligne le rapport de M. BocquetLa direction de l’entreprise a ainsi reconnu devant le Comité de groupe, le 27 novembre 2013, qu’elle faisait venir par bus des chauffeurs des filiales polonaise et roumaine pour prendre leur service dans des établissements de l’Hexagone. Ces routiers rejoignaient ensuite des poids lourds immatriculés en Pologne et en Roumanie. Mais ils étaient payés selon les normes de leurs pays d’origine.Pour Pascal Goument, président de la CFTC de Norbert Dentressangle, « ces salariés qui prennent leur service en France devraient se voir appliquer le statut de salariés détachés », avec des conditions de travail et de salaire équivalentes à celles pratiquées en France, les cotisations sociales devant être payées dans le pays d’origine. « Pour nous, il s’agit de la substitution de contrats de travail français par des contrats polonais ou roumains », ajoute M. Goument.Lors du même comité de groupe de novembre 2013, la direction avait répliqué : « nous ne sommes pas dans la situation de détachement (…) mais dans une relation normale de sous-traitance entre les agences de l’Ouest et celles de l’Est. » Sur ce point, la société devra s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Valence où se tiendra un procès du 4 au 6 mars sur des faits présumés de marchandage et de travail dissimulé dans une affaire de sous-traitance interne.Après deux ans et demi d’enquête, la justice entendra six cadres du groupe. Selon France Bleue Drôme Ardèche, il s’agit de 1 500 chauffeurs portugais, roumains et polonais employés entre 2005 et 2012 pour des opérations de transport international dont les conditions douteuses. Tout est parti d’une plainte de la CFTC en 2010. « Il y a eu 4 perquisitions en 2012 et l’enquête a été bouclée en septembre 2014 », précise M. Goument.Que disent les textes européens ?Invoquer des opérations de sous-traitance pour des prestations internationales réalisées par des salariés étrangers, et non le détachement de salariés, suppose toutefois qu’ils effectuent des opérations de cabotage. C’est-à-dire qu’au cours des trajets internationaux, ces routiers déposés en France doivent respecter la directive européenne sur ce sujet.Il s’agit en l’occurrence d’« effectuer au maximum trois prestations (chargement / déchargement) en France sur une période maximale de sept jours », indique Karine Bézille, avocate associée du cabinet Lefèvre Pelletier et associés et coauteure avec Françoise Pelletier du livre Mise à disposition, prestation de service et sous-traitance aux éditions Liaisons sociales.Or, selon des témoignages, certains de ces travailleurs étrangers resteraient sur le territoire beaucoup plus longtemps. Antoine Fatiga, représentant CGT transport en Rhône-Alpes, rencontre régulièrement ces salariés venus de l’étranger et déposés en France.« En Savoie, près de Chambéry, il y a un parking où des travailleurs polonais sont là et attendent le dimanche soir pour circuler. Nous organisons chaque année avec eux un moment de convivialité. Ils disent tous que les opérations qu’ils réalisent vont au-delà du cabotage légal, qu’ils restent trois ou quatre mois en France et font un peu d’international », relate-t-il. « Ils travaillent tous pour des donneurs d’ordre étrangers, souvent italiens ».Les dirigeants de PME de transport, pour leur part, sont unanimes : la régulation du cabotage doit se faire à l’échelle de l’Europe.Cependant Emmanuel Jourdain, qui dirige une entreprise de 12 salariés près du Havre, redoute les désaccords avec les syndicats autant qu’entre les deux principales organisations patronales, la FNTR et l’OTRE (il d’ailleurs lui-même président de la région Normandie pour ce suynidcat qui regroupe surtout des PME) : « Nous ne pouvons porter nos revendications à Bruxelles que si nous nous sommes tous entendus sur la nature des problèmes à traiter ».Francine Aizicovici (et Sébastien Cagnac)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.01.2015 à 09h10 • Mis à jour le30.01.2015 à 12h23 | Denis Cosnard Une loi pour protéger les entreprises des... par lemondefrLes journalistes l’ont emporté. Face à la mobilisation de la presse, les pouvoirs publics ont renoncé à légiférer dans l’immédiat sur le « secret des affaires ». Cet outil juridique devait permettre aux entreprises tricolores de mieux faire face à l’espionnage industriel, mais risquait de restreindre la liberté de la presse et celle des « lanceurs d’alerte ».Les articles sur ce sujet qui devaient être intégrés au projet de loi Macron actuellement en discussion à l’Assemblée nationale en seront finalement écartés. La décision a été prise dans la soirée de jeudi 29 janvier, à l’issue de discussions entre François Hollande et son ministre de l’économie, indiquent des sources concordantes.Devant la polémique grandissante, le président de la République a jugé qu’il n’était « ni opportun ni judicieux » de maintenir le projet tel quel, indique un de ses proches.« Visiblement, le moment n’est pas venu »Dès vendredi matin, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, a donné le ton. « Visiblement, le moment n’est pas venu » d’instaurer ce secret des affaires, a-t-il déclaré sur RTL. Comme il y a incompréhension, je souhaite que l’on n’aille pas plus loin sur cette dimension. »Le rapporteur du projet de loi, le député (PS) Richard Ferrand, est sur la même longueur d’onde. « J’ai la conviction que la liberté des journalistes et l’action des lanceurs d’alerte n’étaient en rien entravées par ce projet. Mais pour éviter les angoisses inutiles et les procès d’intention, je vais déposer un amendement de suppression de cette partie du texte », annonce-t-il.Convaincus qu’il reste nécessaire de travailler sur le sujet, le gouvernement et les députés ont déjà une autre solution en tête. Il s’agirait de réunir dans un même texte de loi le secret des affaires et le secret des sources, un sujet sur lequel le candidat Hollande avait promis de légiférer durant la campagne de 2012. « On pourrait ainsi protéger à la fois les entreprises, les journalistes et leurs sources, et les lanceurs d’alerte », plaide M. Ferrand.Depuis le début de la semaine, les journalistes étaient montés au créneau de plus en plus vigoureusement contre ce projet visant à instaurer un « secret des affaires ». Des dizaines de sociétés de journalistes, d’agences de presse et sociétés de production avaient dénoncé ce qu’elles considéraient comme une « nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme ». Une pétition avait commencé à circuler.Montée de la grogneJeudi matin, le gouvernement pensait encore pouvoir sauver le projet. Recevant à Bercy des dizaines de journalistes pour ses vœux à la presse, Emmanuel Macron avait annoncé que quatre amendements seraient introduits pour garantir « la liberté de la presse, la liberté d’information, la liberté d’investigation ». Une façon selon lui de répondre aux « légitimes préoccupations » des journalistes, de même que celles des lanceurs d’alerte et des syndicats, tout en permettant aux entreprises de mieux se protéger de l’espionnage. « Car oui, nous avons un problème de secret des affaires, avait souligné le ministre. Nous sommes défaillants à beaucoup d’égards. Nos entreprises se font plus facilement espionner que dans beaucoup de pays voisins. »Modifier le texte ? Les représentants des médias ont immédiatement rejeté cette piste. « Des “amendements à l’amendement” ne résoudront rien, ont-ils expliqué jeudi matin à M. Macron. Le gouvernement est en train d’élaborer un fourre-tout législatif dont la liberté d’informer sortira inévitablement perdante. » Cette détermination et la montée de la grogne ont amené M. Macron à changer d’avis. Il a notamment été sensible à l’absence de concertation sur le sujet. « Ce n’est pas ma méthode », a dit le ministre.Le locataire de Bercy pouvait d’autant plus facilement lâcher sur ce projet qu’il n’en était pas à l’origine. Ce sont les députés qui, en Commission, avaient choisi d’insérer le secret des affaires dans la loi Macron consacrée au travail du dimanche, à la réforme des professions réglementées, etc. Une façon pour les parlementaires les plus sensibles à la cause des entreprises de donner une nouvelle chance à un projet lancé il y a plus de dix ans par un chantre du patriotisme économique, l’avocat Bernard Carayon, alors député UMP, et bloqué ensuite à plusieurs reprises.C’est qu’en permettant aux entreprises d’estampiller certaines informations « secret des affaires », sur le modèle du « secret défense », le risque est fort de compliquer, par ricochet, le travail des journalistes et des lanceurs d’alerte. Le projet prévoyait de punir d’un maximum de trois ans de prison et 375 000 euros d’amende ceux qui s’empareraient d’informations confidentielles ayant une valeur économique. Des exceptions étaient prévues pour protéger les journalistes. Mais trop faibles aux yeux de nombreux professionnels, inquiets de la pression qu’aurait fait peser le texte sur leurs sources.Selon certains, des affaires comme LuxLeaks n’auraient pu être dévoilées dans ce nouveau cadre. « Si le secret des affaires avait existé, Irène Frachon, le médecin à l’origine du scandale du Mediator, aurait pu être sanctionnée », affirme ainsi l’association Transparency International. Des menaces démenties en chœur par le gouvernement et les députés à l’origine du projet. Mais devant l’émoi, ils ont préféré battre en retrait.Secret des affaires : informer n’est pas un délit !Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (Pékin, envoyé spécial) Manuel Valls est prêt à beaucoup d’efforts pour attirer les investisseurs chinois en France. Depuis le début de sa visite officielle, jeudi 29 janvier, le premier ministre s’est mué en VRP de la marque France. Depuis deux jours, il ne s’est pas passé une heure sans que M. Valls n’invite le géant économique asiatique à venir investir dans l’Hexagone.Manuel Valls en Chine en VRP de la politique françaiseMême au cœur de la Cité interdite, visitée vendredi matin, Manuel Valls a trouvé le moyen d’évoquer le sujet. « Les Français reçoivent les Chinois en les invitant à Versailles, eux nous reçoivent à la Cité interdite. Nos deux pays sont le fruit de leur histoire, les symboles sont importants, tout autant que les investissements chinois en France », a-t-il déclaré à quelques mètres de l’ancienne chambre nuptiale de l’empereur.Mais c’est une heure plus tard, s’exprimant devant les « forces économiques » franco-chinoises de Pékin que M. Valls a déployé toute sa force de conviction pour vanter les atouts français. « Je veux vous dire quelle est la réalité de mon pays : la France est un pays pro-entreprises, un pays pro-business, qui avance et se réforme », lance-t-il à son auditoire. Puis il détaille l’action de son gouvernement en ce sens, avec « la mise en place d’un plan de réduction des dépenses publiques sans précédent » ou « le choc majeur de compétitivité des entreprises » créé selon lui par « le pacte de responsabilité et le plan de simplification administrative ». « Nous réformons le marché du travail et mettons plus de liberté dans notre économie », poursuit-il, louant par avance les futurs résultats de la loi Macron en discussion au Parlement.« Ne craignez pas notre droit social » S’adressant aux Chinois, Manuel Valls se fait catégorique : « La France est un pays qui vous attend, ne craignez pas notre droit social, ni la réalité française », tente-t-il de les rassurer. Les critiques et les craintes suscitées récemment en France par le rachat du Club Med par le groupe chinois Fosun ou la prise de participation d’un consortium chinois dans l’aéroport de Toulouse-Blagnac ? Il les balaie sans hésitation. « Dans ces deux dossiers, les Chinois étaient là, prêts à investir et compétitifs. Ne soyons pas frileux, sinon ils iront ailleurs. Il faut convaincre nos compatriotes de ne pas se laisser aller au vent mauvais de la peur du Chinois », explique-t-il à la presse française.Pour le premier ministre, ces récents accords doivent au contraire servir d’exemples pour l’avenir. Et le premier ministre est même disposé à aller plus loin et à ouvrir aux Chinois la porte d’autres secteurs plus stratégiques, comme l’énergie ou les transports. Il propose notamment « un nouveau partenariat de grande ambition » dans l’industrie nucléaire « pour couvrir l’ensemble du cycle, de l’amont à l’aval », comme il se félicite du projet de développement de l’Airbus A330 dans l’usine de Tianjin (sud-est de Pékin), qui fabrique déjà des A320.« Deux amis sincères »De tels partages de technologies « ne sont ni la fin du nucléaire français ni celle de l’aéronautique », affirme-t-il. Idem pour l’industrie agroalimentaire, domaine dans lequel la France est nettement sous-représentée en Chine : là aussi, M. Valls veut « un nouveau partenariat de qualité » dans les secteurs du lait, du vin, de la viande et de la charcuterie. Son vœu semble pieux, tant les négociations sur ces sujets peinent à avancer ces dernières années entre les deux pays.Avec ce tapis rouge déroulé aux grands groupes chinois, le premier ministre espère qu’en échange, la première puissance commerciale mondiale se fera plus accueillante pour les entreprises françaises. « Le partenariat entre nos deux pays doit se rééquilibrer, nous souhaitons qu’une série d’obstacles administratifs soit levée », demande-t-il. Manuel Valls veut croire que « deux amis sincères » peuvent se dire « la vérité ». Mais il le reconnaîtrait presque lui-même à demi-mot, l’avantage est indéniablement du côté chinois : « On est dans une économie ouverte, il y a des milliards d’investissements qui peuvent venir de Chine et la France a besoin de capitaux et d’investisseurs », résume-t-il crûment.Bastien Bonnefous (Pékin, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.01.2015 à 20h31 • Mis à jour le29.01.2015 à 20h42 | François Béguin Huit jours après un débat sans vote sur la question de la fin de vie, les députés ont rejeté, jeudi 29 janvier, la proposition de loi de la députée Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Véronique Massonneau visant à légaliser l’euthanasie et l’aide au suicide assisté. D’ici quelques semaines, sans doute en mars, la proposition de loi des députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP) devrait être examinée, avec le soutien du président de la République et du gouvernement. Les deux hommes souhaitent notamment la mise en place de directives anticipées contraignantes et un droit à la sédation « profonde et continue » dans certaines situations.Timide débat sur la fin de vie à l’Assemblée nationaleTrès émue lors de son intervention à la tribune, Véronique Massonneau a défendu « la liberté de choisir » et a demandé aux parlementaires de « s'attacher au contenu du texte plutôt qu'aux fantasmes ou aux peurs distillées ici ou là ». « Ce n’est pas une question de gauche ou de droite, c’est une question de fidélité à des valeurs et à des engagements », a-t-elle fait valoir, regrettant un « vote sans débat » après un « débat sans vote » le 21 janvier.« Il ne s’agit en aucun cas de balayer d’un revers de la main vos propositions », a assuré la ministre de la santé, Marisol Touraine, à Mme Massonneau. Celles-ci « ne sauraient être réduites à une posture politique ou à l’expression d’un dogme », a-t-elle ajouté. Pour la ministre, il y a d’ailleurs « des points de convergence importants » entre les propositions de MM. Claeyes et Leonetti – qualifiées de « point d’équilibre » – et celles de la députée écologiste. « Agonie douloureuse »«  Il peut il y avoir des objectifs communs mais les deux propositions sont différentes », a répondu, catégorique, le député EELV François de Rugy. Le député radical Roger-Gérard Schwartzenberg, dont le groupe avait déposé une proposition de loi similaire en septembre 2012, a apporté son soutien au texte, mais a profité de cette tribune pour faire valoir son désaccord avec le texte qui sera débattu en mars. La sédation « profonde et continue » que proposeront MM. Claeys et Leonetti « peut s’accompagner d’une agonie douloureuse qui peut durer huit jours », a-t-il souligné.« Le gouvernement est-il pour ou contre le texte qui nous est proposé ? », « pour ou contre le suicide assisté ? », a demandé le député UMP Xavier Breton, hostile à l’euthanasie. Rappelant que le premier ministre, Manuel Valls, avait été rapporteur en 2009 d’un texte prévoyant une « aide active à mourir », le parlementaire a considéré que le chef du gouvernement avait conclu son intervention à la tribune le 21 janvier par un « clin d’œil appuyé en direction du lobby pro euthanasie » en parlant de « la consécration d’un nouveau droit : le droit de mourir dans la dignité », en référence à l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD).« Nous devons rechercher le consensus ou l’accord le plus large possible », a jugé Martine Pinville, la secrétaire nationale du PS pour les questions de santé, tout en se déclarant « persuadée » d’être amenée « à légiférer de nouveau dans l’avenir » sur cette question. « La proposition de loi [de Mme Massonneau] ne va-t-elle pas trop loin ou, en tout cas, trop vite ? », a demandé le député PS Michel Liebgott pour justifier la demande de renvoi en commission. « Je suis convaincu de pouvoir encore évoluer demain » sur cette question, a-t-il déclaré, ajoutant : « N’ayons pas crainte de raturer sans cesse la loi si elle concourt à plus d’humanité. » François BéguinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye « Irresponsable », « spectacle lamentable », « accroc inadmissible dans l’union de la gauche »… Mais qu’a donc fait Julien Bayou, porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), pour énerver le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, au point de lui faire signer un communiqué de presse au ton courroucé ?La réponse se trouve sur le site du Huffington Post, où Julien Bayou a publié, jeudi 29 janvier, une tribune appelant à l’organisation d’une « primaire de l’espoir » qui réunirait, en vue de 2017, les écologistes, le Front de gauche, Nouvelle Donne, mais aussi tous les « leaders socialistes déçus des politiques gouvernementales » qui souhaiteraient être de la partie. « Nos camarades socialistes frondeurs y ont toute leur place, et leur participation est même déterminante », écrit Julien Bayou, réactivant l’idée d’une primaire de l’autre gauche qu’il avait déjà portée avec Eva Joly durant l’été 2014. Une démarche qui n’a pas eu l’heur de plaire du côté de la rue de Solférino.« Primaires de la radicalité »« La machine à diviser, ça suffit ! », s’est agacé M. Cambadélis quelques heures plus tard dans un communiqué de presse. « Julien Bayou propose ni plus, ni moins, une scission dans le Parti socialiste pour organiser les primaires de la radicalité », écrit le premier secrétaire du PS depuis Poitiers, où il effectue un déplacement en vue des élections départementales. M. Cambadélis reprend à son compte l’expression utilisée par Jean-Marie Le Guen contre Cécile Duflot : le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement avait jugé, le 21 janvier, que l’ancienne ministre du logement, qui montre des signes de rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon, était « en voie de radicalisation ».« Le surveillant général siffle la fin de la récréation. C’est surprenant alors que tout le monde dit qu’il faut du débat », fait mine de s’étonner Julien Bayou, qui ne comprend pas le caractère nominatif de cette « oukase disciplinaire ». Présent à Athènes la semaine dernière pour afficher son soutien à Syriza, le porte-parole d’EELV, qui se situe à la gauche de son parti, dit avoir eu à ses côtés de nombreux socialistes, dont des proches d’Arnaud Montebourg.« Danger frontiste »Bien qu’il se montre vindicatif, Jean-Christophe Cambadélis ne s’inquiète pas outre mesure. Selon lui, aucun socialiste ne devrait répondre à l’offre de Julien Bayou. Le message du premier secrétaire du PS vise à marquer les esprits à la veille du premier tour de l’élection législative partielle dans le Doubs. Une liste PS et une liste rassemblant le reste de la gauche s’affronteront, dimanche 1er février, malgré le risque de qualification du FN pour le second tour, qu’il qualifie de « danger frontiste ». Le même jour, salle de la Mutualité, à Paris, M. Cambadélis devrait réitérer son appel à l’unité des forces de gauche lors d’un discours devant l’ensemble des secrétaires de section du PS.Du côté de la direction d’Europe Ecologie-Les Verts, on s’étonne de la violence du propos de M. Cambadélis. « On peut ne pas partager les idées de Julien Bayou, mais les qualifier d’irresponsables, c’est violent », juge un proche d’Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV. Il rappelle que la question de la présidentielle et de sa préparation ne sera pas abordée avant le début de l’année 2016.Olivier Faye Romain Geoffroy Nicolas Sarkozy a tenu, mercredi 29 janvier, un discours devant des militants de l'UMP à Tourcoing (Nord), son premier déplacement en France depuis son élection à la tête du parti. Une occasion pour l'ancien chef de l'Etat de remettre de nouveau en cause le financement des soins aux immigrés en situation irrégulière, tout en commettant quelques erreurs factuelles.Ce qu'il a dit :« On décide de supprimer une partie des allocations familiales. S'il y a une chose qui marche en France, c'est la politique familiale. Voilà qu'il faut qu'on y touche pour être sûr que ça ne fonctionne plus. Mais je comprends pas : le milliard d'euros qu'on refuse aux familles, on l'a trouvé pour financer l'aide médicale d'urgence pour des gens qui n'ont pas payé un centime d'euros. »Pourquoi c'est faux : Ce que Nicolas Sarkozy appelle ici « aide médicale d'urgence » se désigne officiellement sous le nom d'aide médicale d'Etat (AME). Une aide qui permet aux immigrés en situation irrégulière de bénéficier de soins médicaux. Pour accéder à celle-ci, il faut résider en France de manière stable et ne pas gagner plus d'un certain montant. Chaque demandeur doit fournir des pièces justifiant de son identité, de ses ressources et de sa résidence.Contrairement à ce que dit M. Sarkozy, un immigré en situation irrégulière peut par ailleurs avoir cotisé en occupant un emploi. L'employeur peut ne pas savoir qu'il emploie une personne sans papiers ou fermer les yeux sur sa situation. Une situation floue qui est entretenue par la circulaire Valls de 2012 sur la régularisation des sans-papiers, celle-ci demande notamment aux migrants célibataires de fournir des fiches de paye sur les deux dernières années ou d'avoir un employeur qui les soutient dans leurs démarches.Lire le décryptage : Etrangers, regroupement familial, séjour... Petit lexique de l'immigrationQuand l'ancien chef de l'Etat avance le chiffre d'un financement d'un milliard d'euros pour assurer l'aide médicale aux étrangers en situation irrégulière, il se trompe clairement. Les dépenses de l'aide médicale n'ont jamais atteint une telle somme depuis sa création il y a 15 ans. Pour 2015, il est prévu que 678 millions d'euros soient alloués au financement de l'AME.Avec un nombre de demandes qui ne cesse d'augmenter, les besoins financiers se révèlent depuis quelques années supérieurs au budget de départ alloué à l'AME. Dans un rapport parlementaire rendu en octobre, la députée socialiste Valérie Rabault pointe un écart conséquent entre les 588 millions d'euros budgétés pour 2013 et les 744 millions d'euros finalement utilisés. Dans ce même rapport, les prévisions pour 2014 avaient été revues à la hausse par le ministère de la santé, passant d'un budget de 605 millions d'euros à une estimation de dépenses de 760 millions.Des propos contraires à ses discours de 2012Nicolas Sarkozy prône depuis quelques mois la suppression de l'AME, un avis qui détonne avec sa dernière campagne présidentielle. Dans son discours au Raincy, le 26 avril 2012, l'ancien président de la République affirmait qu'il était légitime que l'on « soigne les gens quelle que soit leur couleur de peau, quelle que soit leur nationalité, qu'ils aient de l'argent ou qu'ils n'en aient pas ».Lire aussi : Nicolas Sarkozy cherche son cap à droite touteIl ajoutait : « Et je préfère le dire ici, même si c'est impopulaire parce que c'est la vérité, je ne toucherai pas à l'aide médicale d'urgence. » A l'époque, celui qui était président de la République concluait par une équation simple : « Un homme à la porte d'un hôpital qui souffre, qui est malade et qui a besoin d'être opéré : la République française le soigne et l'opère. »Romain GeoffroyJournaliste au Monde Denis Cosnard François Hollande a beau avoir dit et répété son opposition au gaz de schiste, les industriels français spécialistes de cette filière ne désarment pas. Ils espèrent toujours lever le verrou qui bloque l’exploitation de ce type d’énergie dans l’Hexagone. Et pour faire mieux entendre leur voix, ils ont décidé de créer une structure spécifique, le Centre Hydrocarbures Non Conventionnels (CHNC).Ce nouveau centre sera présenté officiellement le 10 février. Il sera présidé par Jean-Louis Schilansky, un ingénieur des mines, ancien d’ExxonMobil. Il était jusqu’en décembre 2014 le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip).Parmi les membres fondateurs devraient figurer Total, GDF Suez, Vallourec, Solvay, Air Liquide, Vinci, Arkema, Technip, Bureau Veritas et Suez Environnement.La création de cette structure marque « un petit tournant », reconnaît M. Schilansky. De Vallourec à Vinci en passant par Technip ou Imerys, de nombreuses entreprises françaises travaillent déjà à l’étranger dans le domaine du gaz de schiste. Mais elles ont toujours peiné à se faire entendre.Les patrons qui se risquaient individuellement à défendre l’exploitation de ces hydrocarbures étaient immédiatement accusés de soutenir des techniques très polluantes, en particulier la fracturation hydraulique, au détriment de l’environnement.« C’est ainsi qu’est née l’idée de rassembler tous les acteurs de la filière au sein d’une organisation spécifique », explique M. Schilansky.« Le baril à 45 ou 50 dollars, cela ne durera pas »Officiellement, le mot « lobbying » est proscrit. En pratique, le projet y ressemble fort. Il s’agit de diffuser des informations sur l’état des techniques, sur le développement du gaz de schiste dans le monde, de montrer comment cet essor modifie la donne énergétique, etc.Pour que leur parole porte davantage, les industriels entendent s’entourer d’« experts de haut niveau ». « Un conseil scientifique validera ce que nous dirons », précise le futur président du CHNC.Pour l’heure, la fracturation hydraulique est strictement interdite en France, et la chute des cours du pétrole classique rend l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels de plus en plus délicate sur un plan économique. « Mais le baril à 45 ou 50 dollars, cela ne durera pas », assure l’ex-président de l’Ufip.Dans l’immédiat, il n’est d’ailleurs pas question de militer pour l’exploitation du gaz de schiste en France. Dans un premier temps, les industriels voudraient surtout que les pouvoirs publics autorisent des travaux d’exploration, afin de mesurer le potentiel français, encore très mal connu.Une bataille qui nécessite de convaincre l’opinion publique. Mission ardue. « C’est un projet à très long terme », reconnaît M. Schilansky.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous La vie continue aussi pour Manuel Valls. Le premier ministre, exclusivement concentré ces derniers jours sur la gestion française de la crise provoquée par les attentats des 7, 8 et 9 janvier, va changer d’air et de climat politique cette semaine. M. Valls doit se rendre en République populaire de Chine pour une visite officielle de trois jours, du 29 au 31 janvier. Un voyage programmé de longue date pour le chef du gouvernement, moins de deux ans après celui effectué par François Hollande en avril 2013.Les tribulations en Chine du premier ministre, à dominantes très économiques, interviennent alors que M. Valls sort largement renforcé de la séquence de ces deux dernières semaines. Pour la première fois depuis de longs mois, le chef du gouvernement a de nouveau crevé des plafonds de popularité dans les sondages, avec 63 % de « bonnes opinions » selon une enquête d’Odoxa publiée dimanche 25 janvier par Le Parisien. Si le chef de l’Etat connaît lui aussi un regain de popularité, son premier ministre se détache néanmoins, au point qu’il ferait même un « meilleur » président de la République que François Hollande pour 72 % des sondés.Manuel Valls à l’épreuve du « regain de confiance »Des résultats qui tombent à point nommé pour donner à son déplacement asiatique une tonalité toute présidentielle et ajouter ainsi au profil politique de M. Valls une dimension qui lui manque encore. S’ils n’utilisent pas clairement la comparaison, ses proches laissent entendre que le chef du gouvernement français est attendu comme un véritable chef d’Etat par le régime chinois. « Il va être très bien reçu, les dirigeants de la Chine sont très intéressés par lui car il incarne une certaine modernité française », explique son entourage, faisant référence aux trois entretiens en tête à tête prévus avec le président Xi Jinping, son premier ministre Li Kequiang et le président de l’Assemblée populaire nationale Zhang Dejiang.Le premier ministre, qui a préparé son voyage en recevant lundi 26 janvier à Matignon plusieurs universitaires français spécialistes du monde chinois, a de son côté l’intention d’« établir une relation personnelle avec les hauts dirigeants » de la République populaire, précise Matignon.Un discours « pro-business »S’il doit – actualité oblige – évoquer avec eux la lutte contre le terrorisme, comme la question environnementale avant la conférence mondiale pour le climat programmée à Paris à la fin de l’année, Manuel Valls a décidé d’axer principalement son déplacement sur les sujets économiques. Accompagné par une cinquantaine de dirigeants de grands groupes industriels français (Areva, EDF, GDF-Suez, Thales, LVMH, Sanofi-Pasteur…) et de PME dans les secteurs de l’agroalimentaire ou des assurances, il doit visiter l’usine d’assemblage franco-chinoise d’Airbus dans la ville de Tianjin, le centre de recherche et développement de Michelin à Shanghaï, et signer à Pékin plusieurs accords commerciaux ou, tout du moins, des « lettres d’intention » dans les domaines des transports, de la santé ou de l’aéronautique.Surtout, le premier ministre qui « aime les entreprises » entend tenir dans l’empire du milieu un discours très « pro-business », comme il l’a fait à chaque fois ces derniers mois au cours de sa tournée dans les capitales européennes. « Il veut assurer à la Chine que la France est ouverte à ses entreprises et à ses investisseurs. Il va dire aux Chinois : “Vous êtes les bienvenus en France : nous voulons plus de vos investissements, plus de partenariats économiques avec vous, plus de vos touristes en France” », annonce son entourage. Une ode à la première puissance économique mondiale dictée par le niveau insuffisant des échanges économiques entre les deux pays alors que la part de marché de la France en Chine n’a atteint que 1,18 % en 2013 contre près de 4,8 % pour l’Allemagne, selon les données du Quai d’Orsay en novembre 2014.Cette nouvelle dimension de chef d’Etat pour M. Valls, combinée à de très bons sondages de popularité, peuvent-ils à terme tendre ses relations avec François Hollande ? Sans surprise, le premier ministre répond qu’il n’en est rien. Il explique au contraire que le duo exécutif sort plus renforcé que jamais par sa gestion conjointe des événements terroristes et va même jusqu’à se placer en retrait de M. Hollande qui « a été en phase absolue avec le pays » depuis le 7 janvier, confie-t-il en privé.L’effet de souffle du 11 janvierMais dans le même temps, le premier ministre considère que le retournement spectaculaire de l’image du président de la République auprès des Français ne peut pas être interprété à long terme. « C’est encore trop tôt pour dire que François Hollande a tué le match à gauche pour la présidentielle. 2017, c’est trop loin pour être catégorique et le nouvel équilibre actuel reste fragile », explique un proche de M. Valls qui ajoute, cruel, qu’« il ne faut jamais oublier que Churchill a été écarté par les Britanniques juste après la seconde guerre mondiale ».Lors de ses vœux à la presse, le 20 janvier, le chef du gouvernement a évoqué lui-même ses propres ambitions élyséennes, dans des termes qui peuvent toujours laisser planer un doute sur ses véritables intentions.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Les blocages, en attendant le dialogue. Le conflit des routiers était, mercredi 28 janvier, dans une sorte d’entre-deux. Alors que la reprise du dialogue entre les organisations patronales et syndicales du transport routier de marchandises, impulsée mardi en fin de journée par le gouvernement, est prévue jeudi, on recensait toujours des blocages, des barrages filtrants, des distributions de tracts dans un certain nombre de régions de France.Lire le décryptage : Pourquoi les routiers font-ils grève ?La mobilisation est relancée par la CFDT et s’essouffle côté CGT-CFTC-FO-CGCLa perspective d’une nouvelle séance de négociation, jeudi, n’a pas démobilisé les conducteurs, même si les acteurs ont un peu changé. Mercredi, comme prévu depuis plusieurs jours, la CFDT, premier syndicat de la branche, qui ne s’était pas encore mobilisée depuis l’échec de la négociation le 20 janvier, s’est lancée dans le mouvement.« Quand on a su que cette réunion aurait lieu, on aurait pu renoncer aux actions, explique Fabian Tosolini, secrétaire fédéral de la CFDT Transport. Mais les équipes ont demandé qu’il y en ait à partir de mercredi. Et ce sont elles qui décideront ce soir si la mobilisation continue. »Mardi soir, M. Tosolini disait pouvoir compter sur 800 salariés pour tenir la vingtaine de blocages qu’elle a organisés en France. Finalement, mardi matin, « il y a plus de 1 000 militants sur le terrain », se félicite-t-il.En revanche, les troupes de l’intersyndicale CGT-CFTC-FO-CGC sont quelque peu clairsemées. « Ça commence à s’essouffler, admet Thierry Douine, président de la CFTC Transport. Les gens sont sur la brèche depuis dimanche 18 janvier. Beaucoup sont partis se reposer en se disant « on va laisser faire la CFDT ». Peut-être que le mouvement reprendra demain. »Jeudi, en revanche, la CFDT Transport « suspendra tous les points de blocage le temps de la négociation », a indiqué son secrétaire général, Thierry Cordier. Le patronat a menacé ne pas venir à la table des négociations en cas de poursuite du mouvement, a-t-il expliqué.Lire aussi : Routiers : que veut la CFDT ?Le patronat veut des discussions au-delà des seuls salaires Tous les partenaires sociaux ont accepté l’invitation à la réunion de jeudi, qui doit avoir lieu à 10 h 00 au ministère du travail. Ce rendez-vous sera présidé par un représentant du ministère du travail, comme les précédentes séances de négociations salariales. Les différents acteurs y arriveront avec des revendications ou des propositions qui ont peu changé par rapport à ces derniers jours.Côté patronal, la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), et ses partenaires Unostra et TFL, qui forment un bloc, se disent « prêts à s’engager dans la recherche d’un terrain commun de dialogue » dans lequel les discussions devront « également traiter de l’ensemble des chantiers » qu’elles ont proposés, comme la rénovation de la grille des classifications, de la protection sociale, etc.« Nous proposons d’avancer sur tous les sujets, qu’il n’y en ait pas un (les augmentations des salaires conventionnels en l’occurrence) qui prenne l’avantage », indique Nicolas Paulissen, délégué général de la FNTR.Les acteurs patronaux se divisent sur le décompte du temps de travail Un autre acteur patronal, l’Organisation des transporteurs routiers (OTRE), qui réunit des PME et TPE du transport et participe aussi aux négociations, conditionne l’ouverture de nouvelles négociations à la mise à l’ordre du jour du thème relatif à la définition des temps de travail. Les syndicats refusent toutefois d’aborder ce thème. Le reste du patronat aussi, d’ailleurs, pour qui « venir mettre ce sujet sur la table aujourd’hui, c’est provocatoire vis-à-vis des syndicats, qui sont déjà assez crispés », selon M. Paulissen.Routiers : le paiement du temps d'attente, nouveau sujet conflictuelLa priorité des syndicats reste les augmentations salarialesReste que les salaires constituent le sujet qui intéresse en premier lieu les syndicats, qui demandent une hausse linéaire de 5 %. Et c’est justement sur ce sujet que les négociations précédentes ont échoué.« C’est l’attente principale des salariés, indique M. Tosolini. Depuis trois ans, les organisations patronales proposent 1 %, et les syndicats ne signent pas, les patrons ont gagné 3 % sur ces trois ans. Donc aujourd’hui, quand ils viennent avec une proposition de 1 %, ce n’est pas recevable ! »Mais, sur ce plan, rien n’a changé pour le moment. « Nous n’avons pas de nouveau mandat à présenter », dit M. Paulissen. La proposition patronale est donc toujours une hausse de 1 % pour les coefficients les plus élevés jusqu’à 2 % pour les plus bas, ceux qui démarrent en dessous du SMIC et qui bloquent les salariés concernés durant des années à ce niveau de rémunération.À noter toutefois que l’OTRE propose une hausse allant de 1,3 % pour les coefficients les plus élevés, et jusqu’à 2 % pour les autres. Sa position n’a, jusqu’à présent, pas été retenue par la FNTR et ses partenaires. Mais elle reste sur la table. Et elle est perçue comme un signe encourageant par la CFDT. « Cela veut dire que l’OTRE est prête à discuter des salaires », constate M. Tosolini.La réunion de jeudi peut-elle débloquer la situation ?« Il y a la négociation elle-même, puis nous consulterons notre base », prévient M. Tosolini. Mais, si la FNTR et ses partenaires « viennent avec des propositions de hausse plus élevées, la CFDT prendra ses responsabilités. Nous sommes prêts à évoluer concernant les 5 % que nous réclamons », ajoute-t-il.Du côté de l’intersyndicale CGT-CFTC-FO-CGC, « on verra si le patronat a un nouveau mandat » après la mobilisation d’aujourd’hui, indique M. Douine. « Nous sommes ouverts au dialogue sur le panier de la ménagère, c’est-à-dire les salaires, le 13e mois, la protection sociale, etc. Mais on ne peut pas rester avec une majorité de salariés au SMIC » horaire.« Avec une hausse de 2 % des minimas conventionnels, le patronat ne nous donne rien, reprend M. Douine. Il nous rend simplement ce qu’il nous doit après deux années sans hausse. Une hausse de 2 % porte le plus bas niveau à un taux horaire de 9,61 euros. C’est le SMIC ! »« Si la négociation n’aboutit pas demain, si on reste sur une proposition patronale de 1 % pour les bas salaires, on repartira dans une mobilisation encore plus dure », prévient M. Tosolini.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.01.2015 à 14h42 • Mis à jour le28.01.2015 à 14h51 | Olivier Zilbertin Le climat politique de ces dernières semaines, tempéré par « l’esprit du 11 janvier », est-il en passe de virer de nouveau à l’orage ? Le vocabulaire s’est en tout cas sensiblement durci mercredi 28 janvier au matin, à écouter les propos des émissions de radio matinales. Les expressions non mouchetées ont été rangées dans les fourreaux, et l’on ne prend plus guère de gants avec l’adversaire. Quitte peut-être à devoir « corriger le soir ce que l’on a dit un peu vite le matin », selon la confession de François Baroin, le maire de Troyes et sénateur, président de l’Association des maires de France, soumis au feu des questions de Jean-Jacques Bourdin sur RMC.L’affaire avait pourtant bien débuté, l’ancien ministre du budget reconnaissant que Manuel Valls méritait le trophée « de personnalité politique de l’année » attribué au premier ministre par le Trombinoscope. Et qu’Emmanuel Macron n’avait sûrement pas volé celui de « révélation ». Entre les deux, le titre de « ministre de l’année » décerné à Ségolène Royale, offrait à François Baroin l’occasion de décocher ses premières flèches. Non, Ségolène Royale ne méritait certainement pas cette récompense, elle qui prend trop de « liberté avec l’Etat, avec les engagements de l’Etat, la parole de l’Etat », égrenait le maire de Troyes. Mais « je ne me permettrais pas de dire qu’elle est une mauvaise ministre », précisait-il poliment.François Baroin n’est pas homme à s’emporter. Mais si la veille François Fillon n’avait pas totalement fermé la porte d’un possible vote de la loi Macron – sous conditions –, l’ancien ministre du budget s’est lui montré plus ferme : la loi Macron, ce sera non. Sans appel. Mais avec un sensible changement de ton et de répertoire. Fini le traitement jugé « homéopathique » par François Fillon vingt-quatre heures plus tôt. Pour François Baroin, le texte n’est plus qu’« un truc un peu fourre-tout, où l’on mélange des carottes et des poireaux, des torchons et des serviettes ». Certainement « pas un projet politique ». Une loi qui témoigne enfin d’un « manque de courage », a estimé François Baroin.Xavier Bertrand non plus ne votera pas « cette loi Macron », a -t-il confié à Guillaume Durand sur Radio classique. « Parce que comme d’habitude on continue à faire semblant. On continue à nous faire croire qu’une demi-réforme est une grande réforme. Ce n’est pas vrai !, s’est un peu emporté l’ancien ministre du travail et futur candidat à la primaire UMP. Monsieur Macron fait semblant et il le sait ». La loi Macron ? « Une escroquerie intellectuelle », avec quelque chose « de sournois », a dit Xavier Bertrand. La parenthèse du consensus et de la retenue est refermée.Olivier ZilbertinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Ils n’ont que trois mots à dire : ras-le-bol. De nombreux députés, principalement de la majorité, en ont par dessus de la tête de se faire canarder. « Je n’ai jamais vu une campagne aussi agressive », témoigne François Loncle (PS, Eure), élu à l’Assemblée nationale pour la première fois en 1981 et qui effectue son septième mandat. « Le lobbying, nous y sommes habitués, mais là, un seuil a été franchi. C’est sans précédent », renchérit Christophe Caresche (PS, Paris), qui se dit toutefois « moins touché » que certains de ses collègues établis en province.De qui se plaignent-ils ? Des notaires, engagés dans une vigoureuse contre-offensive contre le projet de loi Macron. Pleines pages de publicité dans les quotidiens, avalanche de courriers catastrophistes dans les permanences parlementaires, huées contre Manuel Valls lors d’un meeting électoral dans le Doubs, déferlante de messages incendiaires – quelquefois injurieux ou menaçants – sur les réseaux sociaux…Mardi 27 janvier, Richard Ferrand, le rapporteur général du texte, a pris la parole lors d’une réunion du groupe socialiste à l’Assemblée pour dénoncer de tels « excès ». D’après un participant, le député du Finistère a qualifié d’« indignes » les méthodes employées par ces professionnels alors même que personne ne conteste leur compétence. Il a ajouté, précise cette source, que « cela témoignait d’une défense corporatiste, acharnée et parfois haineuse ».Tweets « percutants » et courtoisieM. Ferrand est, il est vrai, l’une des cibles privilégiées de la vindicte notariale. Sur Twitter, ses contradicteurs le couvrent de « gentillesses » : « Les notaires ont lancé une battue dont vous êtes le gibier », « Vous êtes un raté et un pleurnicheur alors le mot hyène, il s’applique à vous », « Pensez à vos circonscriptions ! Danger »… L’un de ces mots doux est accompagné de photos de M. Ferrand, d’Emmanuel Macron et de Cécile Untermaier, députée PS de Saône-et-Loire et co-auteure d’un rapport sur les professions réglementées : « Wanted, le clan des fossoyeurs. Non armés mais très dangereux : menteurs patentés, surdité récurrente, etc. »Outre des députés et le ministre de l’économie, d’autres personnalités en ont pris pour leur grade. Par exemple des membres de l’Autorité de la concurrence, « coupables » d’avoir récemment rendu un avis sur les professions juridiques réglementées qui a fortement déplu au Conseil supérieur du notariat (CSN). Le président de cette instance, Me Pierre-Luc Vogel, reconnaît qu’« il y a des tweets qui peuvent être assez percutants ». « Je ne peux pas en assumer la responsabilité », ajoute-t-il en faisant valoir qu’il a « toujours été d’une grande courtoisie avec [ses] interlocuteurs ». « Nous avons constamment été dans le dialogue, en toute transparence, tient-il à souligner. Nous défendons notre profession mais aussi l’accès au droit. »Loi Macron : « Le monde notarial ne peut pas rester arc-bouté sur la préservation des équilibres actuels »A l’origine de ce vent de colère, il y a donc le projet de loi Macron, dont l’examen en séance publique à l’Assemblée a démarré lundi 26 janvier. Mercredi soir, il n’était pas exclu que les députés abordent les articles posant problème. Deux sujets se révèlent particulièrement explosifs. Les règles de tarification, tout d’abord, que le gouvernement veut modifier afin qu’elles prennent mieux en compte les coûts réels des actes, l’objectif sous-jacent étant de faire baisser leurs prix. L’exécutif entend aussi promouvoir « une liberté d’installation contrôlée » afin de permettre aux « aspirants » notaires de le devenir. La profession avait promis, il y a quelques années, de s’ouvrir et d’étoffer ses effectifs mais l’engagement est resté lettre morte. Lettres-typesLes intentions gouvernementales font bondir les notaires. Elles vont, d’après eux, entraîner une forte baisse de leur chiffre d’affaires et provoquer plus de 10 000 licenciements. Des offices de taille modeste vont disparaître, en particulier dans le monde rural ou dans les zones urbaines défavorisées, complètent-ils. C’est la porte ouverte aux concentrations sur les grandes métropoles et à l’émergence de déserts juridiques ailleurs, selon eux.« Ce n’est pas sérieux », a objecté, mardi, sur Europe 1, M. Macron. « Oh que si », insistent, en substance, les notaires. Résolus à se battre jusqu’au bout, ils multiplient les sollicitations, sonnent à la porte de centaines de personnalités. Le CSN a envoyé à toute la profession des amendements qui ont ensuite été portés à la connaissance des députés afin qu’ils corrigent le projet de loi. D’après France 2, 174 élus au Palais-Bourbon s’en sont inspirés, allant dans certains cas jusqu’à recopier au mot près ce qui leur était proposé. Durant les travaux de la commission spéciale de l’Assemblée sur le texte, certains députés ont développé des arguments analogues à ceux de nombreux professionnels – par exemple le fait que le modèle notarial français se diffuse en Chine.Les instances nationales et locales du notariat ont également élaboré des lettres-types destinées aux parlementaires, aux maires et aux clients de la profession. Ainsi, M. Loncle raconte avoir reçu une dizaine de courriers émanant d’offices implantés dans son département : le contenu, dit-il, est, chaque fois, « le même avec des termes polémiques » qui accusent l’exécutif et la représentation nationale de préparer une gigantesque casse sociale.« La bataille » des réseaux sociauxIl y a quelques jours, le président de la chambre interdépartementale des notaires des Hautes-Pyrénées, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, Me Frédérick Feuillette, a écrit à ses pairs, notamment pour les encourager à engager « la bataille » sur les réseaux sociaux. Les personnels sont invités à s’y impliquer : « Pour ceux de nos salariés n’ayant pas de compte Twitter, la procédure est simple », indique Me Feuillette en détaillant la procédure à suivre.En réalité, la profession est sur le pied de guerre depuis plus de six mois. Le 10 juillet 2014, le ministre de l’économie de l’époque, Arnaud Montebourg, avait annoncé la restitution aux ménages de 6 milliards d’euros de pouvoir d’achat captés par les professions réglementées. Dans les semaines qui ont suivi, le CSN s’est mis en mouvement afin de contrer ce discours et les conclusions d’un rapport de l’inspection générale des finances (IGF), synonymes de « destruction du notariat ».Le 17 septembre 2014, première démonstration de force sur la place de la République à Paris, avec un rassemblement de 18 000 à 20 000 personnes, selon les notaires (12 000 d’après la police). A cette occasion, le CSN fait appel à Havas Event, une filiale du groupe Havas Worldwide, pour s’occuper « de la logistique et du service d’ordre car nous n’avons aucune expérience en la matière », explique Me Vogel.Une mobilisation à 2 millions d’eurosRebelote le 10 décembre 2014 mais cette fois-ci, c’est une manifestation, entre République et Opéra, à laquelle s’associent les avocats, les mandataires judiciaires, les commissaires-priseurs judiciaires, les greffiers de tribunaux de commerce et les huissiers. Là encore, Havas Event s’occupe de l’intendance (sono, canalisation du défilé…). Des intermittents du spectacle distribuent aux manifestants des autocollants, des banderoles et des drapeaux. Le CSN s’est aussi adjoint les services du « pôle influence » d’Havas pour mettre en forme sa communication.Cette mobilisation tous azimuts a un coût : à la mi-décembre, Mme Untermaier parlait d’un peu plus de 2 millions d’euros. Une somme confirmée par Me Vogel, qui recouvre, d’après lui, les initiatives prises depuis l’été 2014 par la profession (publicités dans la presse, manifestations…).Un tel déploiement de moyens va-t-il porter ses fruits ? « La démarche est assez scandaleuse, ça devient contreproductif », commente M. Loncle. Mardi, lors de la réunion du groupe PS à l’Assemblée, M. Ferrand a appelé ses collègues à résister « à un lobby, intouché depuis Louis XVIII et qui se croit intouchable », relate un participant. Dans l’entourage de M. Macron, on regrette « le décalage entre les milliers de messages d’encouragement reçus par courriers, e-mails et sur les réseaux sociaux de la part de jeunes professionnels et le fait que l’expression publique de cette profession ait été totalement capturée par ceux qui ont intérêt à ce que rien ne bouge ». La bagarre est loin d’être terminée.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Saisi en juin 2014 par Arnaud Montebourg, alors ministre de l’économie, l’Autorité de la concurrence (ADLC) a rendu, le 13 janvier, un avis sur « certaines professions juridiques réglementées » dont les recommandations inspirent de vives critiques au Conseil supérieur du notariat (CSN). Certains professionnels ont mis en doute, sur Twitter, l’impartialité de l’ADLC, estimant qu’elle ne faisait que copier les idées de Bercy. Son président, Bruno Lasserre, réagit.Que pensez-vous des critiques adressées à l’Autorité de la concurrence après l’avis qu’elle a rendu sur les professions réglementées ?Bruno Lasserre : La campagne menée par les notaires est surprenante et n’est pas à la hauteur du débat et des enjeux. L’Autorité a toujours été soucieuse de se tenir loin des invectives afin de travailler dans un climat apaisé. Aussi, je regrette la teneur des « tweets » relayés ou des propos tenus par une partie de la profession à la suite de la publication de son avis. Dire que nous avons fait du « copier-coller » de ce que nous aurait dit Bercy en raison de ma proximité supposée avec Emmanuel Macron [actuel ministre de l’économie] est ridicule. Chacun sait que je me suis toujours tenu à distance du pouvoir politique et que l’institution a toujours su poser un diagnostic impartial, même s’il dérange les gouvernements en place.Le lobbying « sans précédent » des notaires contre la loi MacronCertains notaires disent que le contenu de l’avis de l’ADLC prouve qu’elle ne connaît pas le notariat…L’Autorité a scruté de manière objective chaque profession et l’ensemble de leurs représentants ont été en mesure d’apporter à l’Autorité tous les éléments qui leur semblaient utiles pour éclairer les débats. A l’issue d’une instruction approfondie, l’Autorité a émis 80 recommandations. Elle a rendu un avis équilibré et mesuré qui permet d’adapter la profession au contexte d’aujourd’hui en tenant compte des objectifs d’intérêt général poursuivis par la réglementation (préservation d’un maillage territorial suffisamment dense, nécessité de sécuriser juridiquement certaines transactions et certains actes).« Les notaires exagèrent la portée du projet de loi Macron »Si le projet de loi « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » – dit « loi Macron » – est adopté en l’état, il va provoquer des milliers de licenciements selon les notaires. Qu’en pensez-vous ?Les notaires exagèrent la portée de ce texte. Il instaure, en réalité, une liberté d’installation graduelle, contrôlée et les changements apportés à la tarification sont encadrés. Bien sûr, comme tout changement, je comprends qu’il puisse légitimement créer un climat d’inquiétude. Ces professions n’ont pas été réformées depuis des années, voire des décennies, et ce projet de loi est le premier à s’y atteler. La réforme intervient, qui plus est, à un moment où les cours de l’immobilier sont légèrement orientés à la baisse. Mais il faut se souvenir que la profession a engrangé des bénéfices considérables grâce au boom du prix des logements depuis la fin des années 1990. Le fait d’être investi d’une délégation de service public ne prémunit pas contre un examen objectif des éléments sous-jacents d’un tarif, bien au contraire. Certaines réactions ne semblent pas mesurer cette réalité.Le projet de loi vous confie de nouvelles prérogatives à l’égard des professions réglementées, ce que ne comprennent pas de nombreux notaires…Le monde notarial ne peut pas rester arc-bouté sur la seule préservation des équilibres actuels. Nous lui donnons des clés pour affronter des questions qu’il doit prendre en main : comment assurer le renouvellement démographique de la profession qui vieillit ? Comment donner de vraies perspectives à un salariat qui en manque à l’évidence ? Comment inciter la profession à faire des gains d’efficience dont bénéficieront à la fois les études – rendues plus efficaces – et les clients – qui accéderont aux services à des prix plus bas ? La profession, qui se sent seule autorisée à réguler son secteur, doit accepter qu’un regard extérieur et indépendant se pose sur elle pour proposer les évolutions nécessaires.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) L’« agenda numérique » fait partie des priorités de la Commission européenne, dirigée par Jean-Claude Juncker. Celle-ci veut présenter avant l’été, ses solutions pour aboutir - enfin - à un marché unique du digital en Europe, et notamment réformer le droit du copyright.C’est le vice-président de la Commission, l’Estonien Andrus Ansip qui doit coordonner ces chantiers dans l’institution communautaire.Mardi 27 janvier, il a fait le déplacement à Paris, pour rencontrer Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au numérique, alors qu’en France, les puissantes sociétés d’auteur voient d’un mauvais œil la volonté réformatrice de la commission sur le copyright.Mercredi 28 janvier, il réunissait à Bruxelles ses collègues commissaires pour fixer l’agenda des semaines à venir.Redéfinir le copyright La Commission veut toiletter une directive datant de 2001, c’est-à-dire des débuts de l’Internet grand public, quand la vidéo à la demande et la catch up TV n’existaient pas encore.L’idée est d’homogénéiser les régimes européens du copyright, notamment, de mettre fin à la territorialité des droits : le fait qu’un diffuseur soit contraint d’acheter des droits de retransmission d’un contenu pays par pays.Les sociétés d’auteur françaises redoutent que le système français de rémunération de l’ensemble de la filière création soit mis à bas. M. Ansip se veut rassurant. « Les gens pensent que, quand on parle de réforme du copyright, c’est forcément qu’on va arrêter de protéger les droits d’auteurs et bafouer les droits des créateurs. Pas du tout. Mais la situation actuelle est perdante pour tout le monde, consommateurs et créateurs », assure le commissaire.Les internautes qui passent les frontières ne peuvent pas acheter des contenus, car leur accès est bloqué, « alors même qu’ils sont prêts à payer », poursuit-il.En mettant fin à la territorialité, « le marché serait bien plus important et on éviterait le comportement de certains, qui parviennent facilement à pirater les contenus qu’ils veulent voir », souligne M. Ansip.« Les Français ont peur que leurs revenus baissent en cas de fin du principe de territorialité. Ils ont tort, le marché serait plus important. Évidemment, cela implique un changement de modèle économique. »La Commission a promis de rendre sa proposition de directive avant l’été.Renforcer l’intégration numérique de l’UEAvant, en mai, la Commission doit également donner ses orientations sur les moyens de renforcer l’intégration numérique de l’Union européenne (UE). « Les biens et les services circulent librement, mais ce principe de l’Union n’existe pas en ligne. Seuls 12 % des Européens achètent en ligne dans un pays différent du leur. Seules 5 % des sociétés online vendent hors de leurs frontières, rappelle M. Ansip.Comment surmonter ce problème ? « Nous devons renforcer les droits des consommateurs, pour que leur confiance augmente, et sécuriser l’activité des PME, qui doivent composer avec 28 régulateurs différents. »Faire adopter la directive sur les données personnellesM. Ansip déclare que sa « priorité » est d’adopter la directive sur la protection des données personnelles, présentée par la Commission en janvier 2012, mais qui toujours en cours de discussion entre le Conseil européen et le Parlement. « J’espère que l’on va aboutir à un accord sur le texte cette année. » Au Parlement européen, beaucoup d’élus demandent à la Commission de proposer, aussi, un texte qui réglemente les durées de réglementation des données. Un sujet ultrasensible, surtout depuis les attentats de Paris, alors que les États poussent à l’adoption de mesures antiterroristes visant à davantage contrôler l’activité des citoyens sur le web. « Nous devons être très prudents avec ce sujet. Après les attentats de Madrid, en 2004, ceux de Londres, en 2005, nous avons promulgué une directive sur la rétention des données en 2006. Mais l’année dernière, la Cour de justice de l’Union européenne l’a invalidée. Elle n’a pas dit que la rétention des données est non conforme au droit, mais qu’il doit y avoir des garde-fous et qu’il faut appliquer le principe de proportionnalité », explique M. Ansip.« Avant de reproposer un texte, il faudra faire cette fois une analyse vraiment fine », avance le commissaire. La Commission veut donc d’abord voir la directive protection des données adoptée avant de s’atteler à ce deuxième chantier.Redimensionner les frais de « roaming » pour l’accès aux donnéesAutre pilier de l’union numérique européenne, une plus grande intégration des marchés des télécommunications. Là aussi, une directive est sur la table : plutôt, un ensemble de textes, le « paquet télécom », sur lesquels les États ont le plus grand mal à s’entendre.Parmi les dispositions qui « coincent » le plus : la neutralité de l’Internet, et les frais de « roaming », c’est-à-dire le coût d’une communication transfrontalière.Les États, dont la France, ont longtemps résisté à une baisse trop drastique des prix du « roaming », qui représentaient de substantiels revenus pour leurs opérateurs télécoms.Un accord a été trouvé pour ramener à presque zéro ces coûts pour les appels téléphoniques, et un accord est enfin en train de se dessiner au Conseil européen, concernant ceux pour l’accès aux données, depuis un terminal mobile.« On ne peut pas avoir un marché unique du numérique si les consommateurs paient dix fois plus leur consommation d’internet quand ils passent une frontière européenne », explique M. Ansip.Il admet toutefois que « ce n’est pas une décision facile à prendre, d’annuler les frais de roaming », car « dans les pays touristiques, par exemple, les opérateurs sont obligés d’investir considérablement dans leurs infrastructures pour que les touristes puissent accéder à la 3G et aux services mobiles, comme chez eux. » « Le problème, c’est que ces investissements ne sont utiles que quelques mois par an, et si les frais de roaming disparaissent, les opérateurs ont plus de mal à les financer. Nous devons tenir compte de ces problèmes spécifiques », relève-t-il.Trouver rapidement une définition commune de la neutralité du NetConcernant la neutralité de l’internet, l’égalité de traitement des contenus en ligne, quels qu’ils soient (vidéo, texte, etc), un sujet également très sensible, un compromis a été proposé par le Conseil, mi-janvier, et doit être discuté entre les pays dans les jours qui viennent.L’idée est de garantir cette égalité de traitement, tout en permettant - dans des conditions très encadrées - aux opérateurs télécoms de facturer davantage certains flux vraiment très encombrants (du type Netflix).« Si nous n’avons pas une définition commune de ce que nous entendons par Internet ouvert et neutralité du Net, nous allons nous retrouver bientôt avec 28 définitions différentes et des marchés encore plus fragmentés. Il faut aller vite : les Pays-Bas, la Slovénie et la Finlande sont en train déjà de plancher sur leurs propres définitions. Il y a urgence », relève M. Ansip.Trancher la question d’une « taxe Google »Ce sujet fait l’objet de débats à l’intérieur même de l’institution communautaire. La commissaire à la concurrence, la Danoise Margrethe Vestager doit décider si elle poursuit ou pas Google pour abus de position dominante, alors qu’une enquête formelle sur les pratiques en Europe du géant de l’internet américain traîne en longueur depuis près de cinq ans.D’autres poussent pour une « régulation des plates-formes web », qui obligerait Google et les autres multinationales du Net à obéir aux mêmes contraintes réglementaires que les sociétés traditionnelles des médias.La fronde européenne anti-Google se durcitM. Ansip reste très prudent : « Il n’y a que Mme Vestager qui peut parler d’une entreprise en particulier. Nous, nous devons parler de politiques dans leur ensemble, pas stigmatiser une entreprise en particulier. » Et d’ajouter : « concernant le paiement pour le référencement, des lois ont été votées en Espagne et en Allemagne [dites loi Google], mais il est trop tôt pour dire si elles sont efficaces ou pas. Nous suivons ces initiatives de près, mais c’est trop tôt pour dire si nous allons nous en inspirer pour prendre des décisions au niveau européen », conclut le vice-président estonien.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Dès la première question posée dans l’enquête Ipsos/Sopra-Steria, ils marquent leur différence. Sensiblement moins de « colère » (64 % contre 72 % de l’échantillon total) et de « dégoût » (45 % contre 51 %), nettement plus d’« envie de vengeance » (20 % contre 8 %) : les sympathisants du Front national n’ont pas ressenti tout à fait la même chose que la moyenne des Français lors des tueries en région parisienne. L’écart se creuse quand il est question de la mobilisation citoyenne du 11 janvier. « Fraternité » (59 %) et « fierté » (53 %), clament dans leur ensemble les Français interrogés ; des mots que prononcent aussi les sympathisants FN, mais mezza voce (36 % et 39 %). L’« agacement » (23 % contre 12 % en moyenne), le « malaise » (19 % contre 10 %), l’« indifférence » (13 % contre 6 %) sont très perceptibles.Sécurité, politique, islam : comment réagissent les Français après les attentats ?Ces chiffres – et les suivants – sont à prendre avec une précaution particulière, puisqu’il ne s’agit que d’un sous-échantillon, aux effectifs réduits. Mais ils tracent, à leur façon, le fil conducteur d’un état d’esprit et d’un mode de pensée qui se distinguent tout au long de l’enquête, en particulier sur tout ce qui a trait à l’islam. Les sympathisants du FN qui considèrent que l’on est « vraiment » en guerre (58 % contre 53 % en moyenne) sont particulièrement nombreux à juger que cette guerre doit être dirigée contre « l’islam en général » (42 % contre 16 %). Un islam qui « porte en lui des germes de violence et d’intolérance », selon trois sympathisants FN sur cinq, alors que les deux tiers de l’échantillon total estiment que c’est « une religion aussi pacifiste que les autres ».Compatibilité des religionsS’ils jugent eux aussi très majoritairement que les représentants de l’islam en France ont été « assez présents dans les médias pour condamner ces attaques », seuls 29 % des sympathisants du FN (contre 60 % en moyenne) concèdent avoir été convaincus par leurs propos. S’agissant de la compatibilité des religions « avec les valeurs de la société française », les proches du FN ne se retrouvent à l’étiage moyen qu’au sujet de la religion catholique (94 % la jugent compatible, contre 93 % pour l’ensemble des Français). Quatorze points de moins que la moyenne s’agissant de la « compatibilité » de la religion juive (qu’ils sont 67 % à reconnaître, contre 81 % de l’échantillon total), 35 points de moins au sujet de l’islam (12 % contre 47 %).Les sympathisants du FN sont proportionnellement plus nombreux à approuver chacune des mesures de sécurité suggérées pour lutter contre l’extrémisme religieux, l’écart se creusant sur les décisions particulièrement attentatoires aux libertés. Sans surprise, ils sont relativement plus sévères que la moyenne lorsqu’on les interroge sur l’attitude des responsables de l’exécutif, et continuent de vouer aux gémonies la ministre de la justice, Christiane Taubira.Cela dit, le fait notable est ailleurs : un tiers des sympathisants du FN désapprouvent l’attitude de la présidente du parti, Marine Le Pen, restée en marge de la mobilisation citoyenne du 11 janvier. Dans un parti où l’on entretient soigneusement le culte du chef, le chiffre est cinglant. Il est aussi, sans doute, une cause d’« agacement » et de « malaise Comment Marine Le Pen s’est mise hors jeu  Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.01.2015 à 06h00 • Mis à jour le28.01.2015 à 16h57 | Jean-Baptiste de Montvalon et Cécile Chambraud Comment les Français ont-ils vécu les attentats de janvier, puis la mobilisation citoyenne qui s’ensuivit ? Cette séquence a-t-elle modifié notre regard sur l’islam, et sur notre société en général ? Quelles mesures prendre pour lutter contre l’extrémisme religieux ? Pour évoquer ces questions, un sondage Ipsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1 a été réalisé auprès de 1 003 personnes, qui ont été interrogées par Internet les 21 et 22 janvier ; soit deux semaines après le début des tueries, et dix jours après la marche républicaine. En voici les principaux enseignements. « Guerre » ou pas guerre : les Français partagés Une assez courte majorité de Français (53 %) estime que « oui, il s’agit vraiment d’une guerre ». 47 % jugent au contraire que ce terme est « exagéré ». 84 % de ceux qui affirment que notre pays est en guerre pensent que celle-ci est dirigée contre « le terrorisme djihadiste uniquement » ; 16 % contre « l’islam en général » (6 % des sympathisants PS, 16 % de ceux de l’UMP et 42 % de ceux du FN). Près des deux tiers (63 %) de ceux qui affirment que notre pays est en guerre considèrent que nous la « gagnerons », 36 % sont d’un avis contraire. L’islam jugé plus « compatible » avec la société française qu’auparavantLes attentats commis par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly n’ont pas rejailli sur l’acceptation croissante de l’islam par la société française. Certes, une petite majorité (51 %) des personnes interrogées considère que la religion musulmane « n’est pas compatible avec les valeurs de la société française ». Mais c’est 12 points de moins qu’en janvier 2014 et 23 points de moins qu’en janvier 2013. Ceux qui jugent l’islam « compatible » avec ces valeurs sont, eux, 47 %, contre 37 % il y a un an et 26 % il y a deux ans. L’écart reste cependant important avec la religion catholique, jugée « compatible » par 93 %, et la religion juive (81 %). La tolérance des femmes vis-à-vis de l’islam (50,3 %) est supérieure à celle des hommes (43,5 %). L’acceptation de l’islam est très dépendante de l’orientation politique. Si 66 % des sympathisants de gauche jugent cette religion « compatible avec les valeurs de la société française », ils ne sont que 39 % parmi ceux de l’UMP et 12 % parmi les proches du Front national. Une religion « aussi pacifiste que les autres » pour les deux tiers des Français 66 % des personnes interrogées (81 % des sympathisants de gauche, 53 % des proches de l’UMP, 39 % des sympathisants du FN) jugent que l’islam est « une religion aussi pacifiste que les autres », et que « le djihadisme est une perversion de cette religion ». A contrario, 33 % considèrent que « même s’il ne s’agit pas de son message principal, l’islam porte malgré tout en lui des germes de violence et d’intolérance ». Les femmes sont plus nombreuses que les hommes (70,5 % contre 61,5 %) à être bien disposées à l’égard de cette religion. Les représentants musulmans ont été entendusLes condamnations des attentats par les responsables de l’islam en France ont été entendues : 65 % des personnes interrogées ont jugé ces représentants « assez présents », et 60 % ont été « convaincus ». Une majorité de Français (58 %) juge qu’on a « raison de leur demander de condamner ces attaques, ce n’est que comme cela que l’on évitera les amalgames entre musulmans en général et extrémistes djihadistes en particulier ». 35 % craignent cependant qu’« à force de trop insister, on risque de créer un malaise au sein de la communauté musulmane qui va se sentir de plus en plus stigmatisée ». Amplifier l’engagement militaire de la France à l’étranger Les attentats commis en région parisienne ont manifestement conduit les Français à approuver l’engagement militaire de leur pays contre le djihadisme. « Là où la France est déjà présente (Mali, Sahel, Irak…) », 50 % des personnes interrogées considèrent qu’elle doit « augmenter » son engagement, 40 % le maintenir à son niveau actuel ; seuls 9 % souhaiteraient le voir diminuer. S’agissant spécifiquement de la Syrie, 65 % des personnes interrogées seraient favorables à ce que la France y « intervienne plus directement, dans le cadre d’une coalition internationale contre le djihadisme islamique » ; 34 % sont d’un avis contraire. Contre l’extrémisme religieux : la sécurité, au détriment de la liberté Dans l’éternel débat entre partisans de la sécurité et défenseurs des libertés, la balance penche nettement en faveur des premiers. A la suite des attentats, une écrasante majorité des Français est favorable à la mise en œuvre de différentes mesures qui leur sont suggérées « pour lutter contre l’extrémisme religieux ». Y compris celles qui empiéteraient nettement sur les libertés individuelles. « Généraliser les écoutes téléphoniques sans accord préalable d’un magistrat » ? 71 % des personnes interrogées y sont favorables. « Pouvoir perquisitionner des domiciles sans accord préalable d’un magistrat » ? 67 % approuvent. « Pouvoir mener des interrogatoires de suspects sans l’assistance d’un avocat » ? D’accord à 61 %. Sur ces trois mesures, les sympathisants de gauche sont respectivement 60 %, 58 % et 46 % à se dire favorables à leur mise en œuvre. L’attitude de l’exécutif saluéeConfirmation : les Français approuvent largement la façon dont l’exécutif a géré cette période. Le premier ministre, Manuel Valls, sort premier d’une liste de neuf personnalités politiques : 86 % des personnes interrogées (94 % des sympathisants du PS, 91 % de ceux de l’UMP) estiment qu’il « a eu l’attitude qui convenait lors de ces événements ». Le président de la République, François Hollande (83 %), et le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve (81 %) le suivent de près sur le podium. Dans ce contexte sécuritaire, la ministre de la justice, Christiane Taubira, est nettement moins bien perçue : seules 50 % des personnes interrogées (33 % des sympathisants de l’UMP) jugent qu’elle « a eu l’attitude qui convenait ». Marine Le Pen désapprouvée, y compris chez les siens69 % des personnes interrogées désapprouvent l’attitude de Marine Le Pen qui, leur était-il rappelé, « n’a pas participé au rassemblement national des 10 et 11 janvier ». La présidente du Front national s’était alors rendue à Beaucaire (Gard), ville FN dirigée par Julien Sanchez, pour un hommage aux victimes des attentats qui s’était transformé en meeting politique. Signe que cette séquence, en tout cas à court terme, ne lui a pas été favorable : un tiers des sympathisants du FN désapprouvent également l’attitude de Mme Le Pen : 24 % la « désapprouvent plutôt », 9 % la « désapprouvent tout à fait ».Lire : Comment Marine Le Pen s’est mise hors jeu Les Français partagés sur les caricatures Seules 9 % des personnes interrogées se disent opposées à « la publication dans la presse de caricatures satiriques se moquant des religions ». Cette option mise à part, le débat reste ouvert, chacun dosant à sa façon convictions personnelles et liberté d’expression. 53 % de l’échantillon (65 % des sympathisants de gauche) se rangent derrière l’opinion suivante : « vous approuvez la publication de ces caricatures car il est normal qu’en démocratie on puisse dire ce que l’on veut ». 38 % (45 % des sympathisants de l’UMP) se retrouvent plutôt dans cette formulation : « vous désapprouvez d’un point de vue personnel ce type de caricatures mais vous considérez néanmoins qu’il est nécessaire qu’en démocratie on puisse dire et publier ce que l’on veut ». Revigorés, les Français se sont eux-mêmes surprisInvités à se retourner pour regarder leur propre comportement dans les deux semaines qui ont suivi le début des attentats, les Français, pas peu fiers, n’en reviennent pas. « Finalement, après ces attaques terroristes et la mobilisation du 11 janvier », 93 % jugent qu’ils « sont prêts à se mobiliser massivement quand les valeurs du pays sont menacées ». Ce simple constat engendre des surprises : 89 % trouvent que « les Français sont plus attachés à leur pays qu’on ne le pensait », 81 % qu’ils « sont plus unis qu’on ne le pensait », 67 % que leur pays « est plus aimé à l’étranger qu’on ne le pensait ». Un essai qui reste à transformer : une courte majorité des personnes interrogées (51 %) refuse d’en déduire qu’« on peut être plus confiant qu’avant quand on pense à l’avenir du pays et de sa société ».Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Rien n’est simple pour les socialistes dans la campagne pour la législative partielle dans le Doubs qui doit désigner le successeur de Pierre Moscovici, nommé commissaire européen. Le meeting de Manuel Valls, mardi 27 janvier à Audincourt, a été perturbé d’abord par une coupure de courant puis par plusieurs irruptions bruyantes.Tout a commencé pendant la conférence de presse en ouverture de la réunion publique quand la lumière s’est brutalement éteinte. Le premier ministre, venu soutenir le candidat PS Frédéric Barbier, a d’abord cru que les plombs avaient sauté. « Vous êtes trop nombreux », a-t-il lancé aux caméras, goguenard. Mais le sourire s’est rapidement crispé, quand il a été contraint de patienter longuement dans une salle de presse plongée dans la pénombre. Au même moment, quelque mille sympathisants socialistes étaient massés dans la salle communale eux aussi dans le noir. La CGT a fini par revendiquer le sabotage auprès de L’Est républicain. Une action destinée à protester contre la loi de transition énergétique et « ses mauvaises solutions ».Quand la lumière s’est rallumée, un soupir de soulagement a traversé la salle. Le meeting a pu démarrer avec une heure de retard. Mais Manuel Valls n’était pas au bout de ses peines. Après seulement quelques minutes de discours, des militants brandissant des pancartes pour « défendre l’office notarial » face à la loi Macron ont tenté de se faire entendre dans la salle. Pour couvrir leurs voix, le premier ministre, comme il l’avait déjà fait à La Rochelle face à l’aile gauche du parti, ne s’est pas interrompu une seule seconde et a haussé le ton, criant presque dans son micro. Comme galvanisé par la confrontation il a lancé sous les applaudissements à la salle : « Je ne me tairai pas face aux gens qui tentent d’empêcher ce meeting d’avoir lieu ! »Un meeting sous le signe de « l’ordre républicain »A cinq jours du premier tour de la législative partielle, Manuel Valls voulait inscrire ce meeting dans la lignée de ceux qu’il a tenus après les attaques terroristes du mois de janvier, tout en appelant, la voix éraillée, à la mobilisation de la gauche dans les urnes. Mais c’est surtout sur la question de « l’ordre », comme fondement de la République, qu’il a voulu appuyer, dans une ambiance électrique avec l’irruption de plusieurs perturbateurs.« La France n’est plus tout à fait la même depuis qu’elle a été frappée au cœur par la barbarie », a-t-il expliqué tout en se défendant d’utiliser l’union nationale à des fins partisanes : « L’unité ne signifie en rien la fin des débats et des confrontations démocratiques. On a voulu briser la liberté et la plus belle des réponses, c’est la démocratie. » Dans cette circonscription où le FN fait campagne sur le « péril islamiste », le premier ministre a voulu afficher sa fermeté, endossant à nouveau les habits du super ministre de l’intérieur. Il a rappelé à une salle attentive les 736 millions d’euros dégagés la semaine passée pour lutter contre le terrorisme : « Nous adaptons nos moyens à la réalité des menaces. » Il a également détaillé la politique du gouvernement en matière de sécurité, avant de lancer sous une ovation : « Jamais un gouvernement n’a autant fait pour rétablir l’ordre républicain. Et pas seulement avec des mots ou des coups de menton. Il faut lutter contre le terrorisme, mais aussi contre cette délinquance qui mine le pacte républicain. »Lire aussi (édition abonnés) : Pour gagner un député dans le Doubs, le FN brandit le « péril islamiste »« On savait 2014 difficile »Comme il l’avait fait la semaine passée, Manuel Valls a ajouté à son discours sur la sécurité un volet sur l’éducation et les moyens mis après les attaques terroristes. « L’éducation est plus que jamais notre priorité, voilà une différence entre la droite à la gauche. Si certains doutent, regardez ce qu’ils proposent et ce que nous proposons. »Insistant sur la laïcité, le premier ministre a rappelé la mise en place d’un enseignement du fait religieux et des médias.Dans ce territoire, où le groupe PSA est le plus gros employeur, le premier ministre ne pouvait pas esquiver la question du nombre record de chômeurs atteint fin 2014 avec 3,5 millions de personnes touchées. « Moi je n’ai jamais menti aux Français », a-t-il expliqué lors de la conférence de presse avant le meeting. « On savait que l’année 2014 allait être difficile. Quand la croissance est très faible, il ne faut pas s’attendre à des miracles dans les résultats. »Manuel Valls, qui a annoncé que de « nouvelles aides et de nouveaux moyens » allaient être mis en place pour l’emploi, a estimé que l’année 2015 allait être « celle de la mobilisation et de la reconquête ». Pour les socialistes, la reconquête pourrait passer par cette élection dans le Doubs, dans laquelle ils espèrent inverser le cycle des défaites aux législatives partielles. En ouverture du discours de Manuel Valls, le candidat PS, Frédéric Barbier avait appelé les électeurs à se rendre aux urnes, tout en regrettant la dispersion de la gauche qui présente plusieurs candidats. Il s’est tout de même risqué à un pronostic : « Ce sera extrêmement serré entre l’UMP, le FN et moi-même. »Législative partielle : l’UMP veut solder les années Moscovici dans le DoubsNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laetitia Van Eeckhout La maire de Paris, Anne Hidalgo, qui soumettra son plan antipollution début février, veut agir « dans l’urgence » pour bannir les véhicules polluants de la capitale. Les premières mesures d’interdiction s’appliqueront dès le 1er juillet 2015.Vous présentez le 9 février votre plan antipollution au Conseil de Paris. C’est l’un des premiers grands dossiers que vous faites adopter. Qu’est-ce qui dicte cette priorité ?Anne Hidalgo : Je tiens une promesse de campagne. Et nous sommes déterminés à agir vite, car la lutte contre la pollution aux particules fines, liée notamment à la diésélisation du parc automobile, est un enjeu de santé publique majeur. Bertrand Delanoë a déjà beaucoup fait pour proposer des mesures alternatives de transport. Mais il faut aller encore plus loin dans la lutte contre la pollution. Les politiques qui ne posent pas aujourd’hui les actes seront demain redevables de ce qu’ils n’ont pas fait. Je ne serai pas de ceux là.Concrètement, qu’est ce que vous pouvez faire de plus que votre prédécesseur ? Comme l’ont déjà fait près de 200 villes européennes, nous allons mettre en place une « zone à basse émission » dont nous allons progressivement interdire l’accès aux véhicules polluants, diesel comme essence. Je souhaite dès le 1er juillet 2015 interdire la circulation des cars et des poids lourds les plus polluants. Et le 1er juillet 2016, en s’appuyant sur la loi de transition énergétique, cette interdiction s’appliquera à tous les véhicules les plus polluants. Nous sommes encore en discussion avec l’Etat sur le périmètre concerné par cette interdiction, mais le gouvernement partage notre volonté d’agir. Je souhaite que cette interdiction soit dans un premier temps applicable à l’ensemble de Paris, à l’exception du périphérique et des bois de Paris.Que prévoyez-vous pour que les livraisons et dessertes intramuros puissent être assurées sans encombre ?Notre démarche s’appuie sur une méthode très impliquante. Nous avons organisé une conférence citoyenne avec un panel de citoyens franciliens et nous avons engagé des concertations avec les élus de la Ville, de la métropole, et avec les professionnels. Cette discussion avec la chambre des métiers et les syndicats professionnels est très constructive : les opérateurs se montrent très intéressés par le passage à des véhicules plus propres. Il ne s’agit pas d’avoir une mesure couperet qui ne leur permettrait plus d’exercer leur activité. Je suis garante de la bonne poursuite de leur activité. Nous leur proposons ainsi de les accompagner par une aide financière à l’acquisition d’un véhicule propre, qui viendra s’ajouter à celle de l’Etat. L’aide des pouvoirs publics représentant ainsi 50 % du prix d’achat du véhicule. Et pour les 50 % restants, je souhaite favoriser la création d’un crédit à taux préférentiel. Je vais mettre autour de la table le secteur bancaire parisien et les commerçants pour avancer sur ces prêts.Vous voulez éradiquer le diesel à Paris d’ici à 2020. Autrement dit, à cette date, plus aucun véhicule diesel, qu’il s’agisse de bus, de camions, de voitures individuelles, ne sera autorisé à rouler dans Paris ?Oui, c’est l’objectif. Il est vrai qu’entre les véhicules de la fin des années 1990 et les nouveaux diesels d’aujourd’hui, il existe des améliorations technologiques. Mais les particules très fines – et les plus dangereuses pour la santé – ne sont pas captées par les filtres les plus puissants. En tant qu'acteur de terrain, je me veux très volontariste : je ne négocierai pas sur l'essentiel, à savoir la santé des parisiens. Pour autant, je souhaite faciliter ces transitions.Je vais pour cela aussi engager la discussion avec les constructeurs automobiles. Parce que là encore, il ne s'agit pas d'être dans des logiques d'affrontement. Il faut que chacun comprenne que l'avenir de nos villes passe par des changements radicaux. A la Ville, nous avons par exemple encore recensé 300 poids-lourds particuliers, comme des bennes ou des véhicules de nettoyage qui roulent encore au diesel et qui n’ont pas sur le marché d’équivalent non polluant. Avant la fin de l’année, je souhaite que plus aucune fourgonnette au diesel ne soit présente dans le parc de la ville. Il faut susciter une offre de la part des constructeurs. Le 26 mars, je vais réunir les maires des villes françaises et européennes pour travailler sur les groupements de commandes. Cela permettra de créer un effet de levier pour faire émerger une offre compétitive de véhicules propres. Cette demande sera génératrice d’activité et d’emplois.Comment entendez-vous inciter les citoyens à évoluer vers des mobilités plus propres ? Les comportements changent déjà fortement. En 2001, plus 60 % de Parisiens avaient un véhicule personnel, aujourd’hui, leur nombre est tombé à 40 %. Mais il faut encore accélérer ces évolutions. Nous voulons pour cela, sans attendre, développer une batterie de mesures alternatives pour accompagner les usagers vers des mobilités moins polluantes. Nous prévoyons ainsi des aides financières à l’achat d’un véhicule moins polluant (vélo ou voiture), mais aussi des abonnements à Autolib' et le remboursement du forfait Navigo. Un accompagnement financier sera proposé aux copropriétés pour installer des bornes de recharge pour véhicules électriques, ou s’équiper d’abris vélos sécurisés.Nous allons par ailleurs développer le réseau des bornes de recharge électrique avec des tarifs attractifs, accroître les possibilités d'autopartage avec Autolib' mais aussi d’autres sociétés travaillant sur des trajets plus longs. Et nous assurons la gratuité du stationnement à toute personne entrant et circulant dans Paris avec un véhicule propre, électrique, gaz ou hybride rechargeable, avec la possibilité de le recharger gracieusement la nuit.Toutes ces mesures incitatives, qui représenteront plus de 5 millions d’euros en année pleine, s’appliquent tout de suite. Cela permettra aux personnes d’anticiper l’interdiction des véhicules polluants qui va progressivement être mise en place. Un centre des mobilités va être créé qui informera sur l’ensemble de ces aides et répondra à toutes les questions que peuvent se poser les Parisiens.Vous comptez mettre en place des « voies à ultra basse émission » sur quelques axes particulièrement pollués, et transformer l’hypercentre de Paris notamment « en zone à trafic limité » réservée aux seuls piétons, vélos, transports en commun et riverains. C’est une guerre contre les automobilistes ?On a dépassé ce genre de polémique. La question n'est plus de savoir pourquoi il faut agir, mais comment et à quel rythme. Le rythme, c'est dans l'urgence, du moins à l'échelle du mandat avec des étapes bien sûr. Le « comment », c’est en offrant une large palette d’alternatives et en accompagnant la transition par des aides. Nous avons augmenté les tarifs pour le stationnement rotatif et résidentiel, c'est vrai, mais en même temps nous proposons la gratuité de stationnement à toute personne qui circule à Paris avec un véhicule propre. Il ne s’agit pas d’empêcher de circuler mais de permettre de circuler sans polluer. La conférence sur le climat aura lieu à Paris en décembre 2015, nous ne pouvons être en dessous de l'ambition qui sera portée par la France.Toutes ces décisions ne sont-elles pas prématurées alors que la « métropole du Grand Paris » sera créée le 1er janvier 2016 et que la pollution ne s’arrête pas aux portes de Paris ? Nous nous inscrivons pleinement dans une dimension métropolitaine. Si nous n’avons pas souhaité inclure le périphérique dans le périmètre concerné par les premières mesures d’interdiction de circulation, c’est parce que nous sommes bien conscients qu’il est un axe structurant pour les déplacements des Franciliens. De même, les aides financières à l’achat d’un véhicule propre, que nous proposons aux artisans et commerçants, s’adressent aux professionnels parisiens mais aussi aux professionnels de la petite couronne.Le 9 janvier, nous avons réuni les maires de la métropole pour travailler avec eux. Car dès que la loi sur la transition énergétique sera promulguée, nous souhaitons que le dispositif mis en place s’applique à l’échelle du Grand Paris, avec toutes les collectivités qui le souhaitent. Des groupes de travail sont mis en place pour réfléchir à cette mise en œuvre. Tout le monde a conscience que l’on doit travailler ensemble. En même temps, Paris ne peut pas attendre que tout le monde bouge pour avancer. La ville doit jouer un rôle d'éclaireur, de pionnier.Laetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Abel Mestre Qu’ont en commun Manuel Valls et Matteo Renzi, Gérard Larcher, le président du Sénat, Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, ou encore Ségolène Royal, la ministre de l’écologie, avec Steeve Briois, le maire Front national d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) ? Tous doivent recevoir à l’Assemblée nationale, mardi 27 janvier à 18 heures, un prix décerné par Le Trombinoscope.Ces récompenses « saluent l’action et le professionnalisme de personnalités politiques qui se sont particulièrement illustrées durant l’année écoulée dans le cadre de leur mandat ou de leur fonction », selon le site de cet annuaire qui présente depuis 1981 les acteurs de la vie politique française et européenne. M. Briois est, lui, désigné « élu local de l’année ».Le boycott de Claude BartoloneLa présence, pour la première fois, d’un élu FN a de quoi surprendre. Le principal intéressé, n’en revient d’ailleurs toujours pas. « Cela répare une injustice : celle de ne pas avoir récompensé Marine Le Pen comme révélation politique il y a déjà quelques années », rappelle M. Briois. La présidente du Front national devait venir à la remise du prix. Mais elle n'y a finalement pas assisté, à cause de l'incendie de la maison de son père, Jean-Marie Le Pen. La cérémonie a lieu en fin d’après-midi à l’Hôtel de Lassay, lieu de la présidence de l’Assemblée. Sans la présence de son résident principal, Claude Bartolone ayant décidé de boycotter la soirée. Selon son entourage, « il ne sera pas présent comme c’est la tradition, car il refuse de participer à la normalisation du FN ».Pour M. Briois, ce prix vient récompenser son « travail d’implantation ». Pas peu fier, il note que les autres « nordistes » qui l’ont précédé sont Pierre Mauroy et Jean-Louis Borloo. Cette décision de décerner un prix à l’élu frontiste a, en tout cas, mis en émoi David Noël, membre du PCF de la cité minière.« Le jury du Trombinoscope était-il en état d’ébriété ? », s’interroge l’élu d’opposition avant d’égrener certaines décisions prises par l’équipe du Front national depuis son arrivée aux commandes de la ville, en mars 2014, telles que l’arrêté anti-mendicité ou l’expulsion de la Ligue des droits de l’homme de son local municipal.« Nous ne récompensons pas un bilan, mais c’est une manière de mettre en évidence la percée du FN et son implantation locale », répond la journaliste Arlette Chabot, présidente du jury. Elle ajoute : « Que cela nous plaise ou non, il faut savoir reconnaître ce qui a été fait. On ne fait pas la courte échelle au FN. Nous constatons des réalités politiques. »« Une reconnaissance »Pour Mme Chabot, la remise de ce prix n’est en aucun cas un brevet de respectabilité donné au parti d’extrême droite, ni un argument qui le servirait dans sa stratégie de dédiabolisation. « Ignorer le FN en se bouchant le nez, ce ne serait pas convenable professionnellement. Nous avons souligné que le FN avait une stratégie gagnante en pariant sur des élus locaux, qui sont implantés », tranche la journaliste.Gilles Leclerc, PDG de la chaîne Public Sénat, est un autre membre du jury. C’est lui qui doit remettre le prix à Steeve Briois mardi en fin d’après-midi. Il rappelle que, s’il y a eu débat au sein du jury, un « consensus » est néanmoins sorti des discussions. « Comment des journalistes professionnels pouvaient-ils dire ce qu’a été l’année politique 2014 en ignorant le FN ? Ce n’est pas une récompense mais une reconnaissance, un symbole, une illustration, une constatation. »Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération, rappelle qu’il était absent lors de la discussion qui a eu lieu en décembre. « Je n’aurais certainement pas voté pour lui, affirme-t-il. Mais le FN n’est pas un parti illégal et des Français leur apportent leurs suffrages. »Reste que, pour le FN, cette récompense le met dans une situation délicate. Cela constitue, certes, un pas de plus dans sa stratégie de « dédiabolisation ». Mais, en voyant l’un des siens recevoir un tel prix, le parti de Mme Le Pen se voit adoubé par le « système médiatico-politique » qu’il honnit à longueur de tracts et de discours. Il sera un peu plus difficile désormais pour Marine Le Pen et ses soutiens de jouer la partition du parti « antisystème ».Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Luc Leroux (Marseille, correspondant) Deux militants d’un groupuscule d’extrême droite ont été condamnés, vendredi 9 janvier, à 100 heures de travail d’intérêt général pour la profanation d’une stèle édifiée à la mémoire du poète et militant communiste Missak Manouchian à Marseille. Devant le tribunal correctionnel, David Guichard, 42 ans, gardien d’immeuble, et Olivier Bianciotto, 30 ans, chef d’équipe en sécurité incendie, ont reconnu leur participation, le 6 septembre 2014, à une « action pour le devoir et contre les terroristes rouges ».Ils avaient recouvert d’un drap blanc le buste érigé en surplomb du Vieux-Port à la mémoire du résistant d’origine arménienne. La manifestation était organisée par le Mouvement populaire nouvelle aurore (MPNA), un groupe non déclaré, créé dans les premiers mois de 2014 à Marseille et rassemblant une dizaine de personnes, selon les services spécialisés.Profanation de la stèle Manouchian : deux sympathisants d’extrême droite devant le tribunalLa mise en ligne sur le site Internet du MPNA d’une vidéo de six minutes filmée lors de la profanation avait scandalisé la communauté arménienne marseillaise pour laquelle le jardin Missak Manouchian constitue un lieu de mémoire et rappelle que le résistant, membre des FTP-MOI était, comme de très nombreux arméniens, arrivé en France par Marseille. Sur cette vidéo, les militants d’extrême droite décrivent Missak Manouchian comme « un terroriste communiste, tueur de Français ». On entend un militant vociférer : « Manouchian, grosse merde, on ne veut pas de ça à Marseille. »« Me rapprocher d’un groupe partageant mes idées »La présence de son numéro de téléphone à l’onglet « Contact militant » sur le site du MPNA avait rapidement permis l’identification d’Olivier Bianciotto puis de son ami David Guichard. A l’audience, les deux prévenus ont contesté leur appartenance à ce groupuscule et prétendu avoir assisté à cette manifestation par simple curiosité, sans jamais avoir entendu parler de Missak Manouchian. « Si j’avais su la portée que cela avait, je me serais bien gardé d’y aller », a expliqué Olivier Bianciotto, adhérent jusqu’à sa dissolution en juillet 2013 des Jeunesses nationalistes. « Depuis, j’étais un peu isolé, c’est pour ça que je cherchais à me rapprocher d’un groupe partageant mes idées. » Le prévenu a présenté ses excuses à la communauté arménienne tout en se plaignant d’être un « animal traqué » par les militants antifacistes marseillais. « Ce milieu, quand vous mettez un pied, vous n’en sortez plus. Les nationalistes vous traitent de traître et les antifas me réservent un traitement particulier : menaces, agressions, tags sur mon domicile. »« C’est le procès de la bêtise et c’est cela qui fait peur »Condamné à plusieurs reprises pour des violences et ports d’arme, David Guichard justifie participation à la profanation « pour voir qui étaient ces gens-là afin de ne pas rester seul ». En septembre 2014, il avait été sanctionné d’un rappel à la loi pour apologie de la haine, après la diffusion sur Internet d’une photo le montrant en train de faire le salut nazi. Il a présenté ses « sincères regrets » et précisé que sa compagne, d’origine arménienne, avait qualifié de « débile » sa participation à cette manifestation.« C’est le procès de la bêtise et c’est cela qui fait peur », a estimé la procureure Anne Lezer qui a requis un travail d’intérêt général « en lien avec ce qu’ils ont commis ». Bêtise aussi dans la bouche de Me Alain Lhote, avocat de l’association Résister aujourd’hui, partie civile. « A ces pantins de la bêtise absolue, à ces lâches qui ne connaissent rien à notre histoire et nous offrent un spectacle indigne, il faut dire : “Je suis Missak Manouchian” », a lancé l’avocat avant de lire L’Affiche Rouge d’Aragon.Mais pour l’association Jeunesse arménienne de France, représentée par Me Serge Tavitian, « l’ignorance n’a jamais été une excuse ni une atténuation de responsabilité ». L’avocat a « refusé les excuses » des prévenus car « vos actes vous ne les assumez pas ». Le tribunal a fixé à deux mois d’emprisonnement la peine qui s’appliquerait en cas de non-exécution dans un délai de dix-huit mois du travail d’intérêt général. Les juges ont accédé à la demande d’Olivier Bianciotto de ne pas voir sa peine inscrite au casier judiciaire, celui-ci travaillant dans la sécurité.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Philippe Jacqué Les décrets d’application de la loi portant réforme du système ferroviaire, qui prévoit notamment le regroupement de SNCF et Réseau ferré de France (RFF) au sein d’un groupe public unique, laissent sceptiques les gardiens français de la concurrence.Après l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF), qui avait donné trois avis défavorables pour les quatre décrets proposés, c’est au tour de l’Autorité de la concurrence de déclarer son scepticisme. Cette dernière a émis, vendredi 9 janvier, un avis « réservé » et elle demande des améliorations des quatre décrets proposés par les pouvoirs publics.L’Autorité de la concurrence considère que « l’équilibre souhaitable entre les deux objectifs que sont d’une part, l’intégration industrielle du nouvel ensemble, facteur d’efficacité économique, et, d’autre part, l’indépendance de la gestion de l’infrastructure, indispensable au développement d’une concurrence équitable, n’est pas atteint. »Dans les faits, l’Autorité réclame davantage de garanties d’indépendance de SNCF Réseau, réduit aux yeux de la SNCF, dans un récent organigramme, à une simple branche de la nouvelle organisation.Quand le patron de la SNCF applique la réforme ferroviaire en sa faveurPar exemple, les administrateurs de SNCF Réseau issus de la holding SNCF devraient s’abstenir de tout vote au sein du conseil d’administration, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays.De même, l’institution demande une plus grande indépendance de Gare et Connexion, la division en charge des gares, afin d’en rendre son accès non discriminatoire à l’ensemble des opérateurs ferroviaires lors de l’ouverture de la concurrence.L’Autorité demande par ailleurs la clarification des missions du holding SNCF, l’EPIC de tête du nouveau groupe, ainsi qu’un renforcement des outils du régulateur sectoriel, l’ARAF.Cette dernière recommandation est particulièrement forte, car tout est aujourd’hui fait, en coulisses, pour dénigrer et abaisser l’influence de l’ARAF, présentée comme l’empêcheur de tourner en rond.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye A l’extrême gauche, on rejette toute idée d’unité nationale suite à l’attentat qui a causé la mort de 12 personnes, mercredi 7 janvier, à Charlie Hebdo. Pour le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) comme pour Lutte ouvrière (LO), hors de question d’aller manifester dimanche aux côtés du PS, de l’UMP, et de tous les autres partis ayant appelé à exprimer leur soutien à l’hebdomadaire. « Se retrouver derrière François Hollande et Nicolas Sarkozy, être avec ceux qui font la danse du ventre au Front national, c’est au-dessus de nos forces. Je ne peux pas mélanger ma tristesse avec n’importe qui », explique au Monde Olivier Besancenot, ancien porte-parole du NPA.L’ex-candidat à la présidentielle a participé aux premiers rassemblements parisiens suite à l’attaque contre Charlie Hebdo. « C’était des manifestations humanistes », dit-il. Mais, selon lui, « nous assistons depuis hier à une instrumentalisation politique. » Il précise toutefois : « Nous ne menons pas campagne contre la manifestation, des tas de gens bien iront de façon individuelle. »Ras l’frontDe son côté, Lutte ouvrière a publié jeudi un communiqué pour préciser que le parti ne participerait pas à des « manifestations visant à faire prévaloir une unité nationale dans laquelle pourront se retrouver différentes forces politiques, du Parti socialiste à la droite et au Front national ». Pour LO, en faisant prévaloir l’unité nationale, François Hollande cherche « à restaurer dans l’opinion un crédit qu’il a largement perdu de par toute sa politique ».Proche des dessinateurs Charb et Tignous, tués dans l’attaque, qui appartenaient comme lui dans les années 90 au collectif Ras l’front, un mouvement de lutte contre l’extrême droite, M. Besancenot se désole par ailleurs du débat sur la présence du Front national à la manifestation de dimanche. « Se poser la question de la présence du FN est le signe de la régression dans la lutte contre l’extrême droite, juge-t-il. La question qui se pose maintenant, c’est comment on continue le combat contre le racisme sur le long terme. Il ne faudrait pas que l’on aille vers des manifestations islamophobes comme en Allemagne. »Olivier Faye Olivier Faye, Matthieu Goar et Bastien Bonnefous François Hollande tente de mettre un terme à la bataile politique qui a émergé jeudi, moins de vingt-quatre heures après l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo. Alors que partis de gauche et de droite se sont divisés sur la question de la participation du Front national à la « marche républicaine » organisée dimanche 11 janvier, à Paris, en hommage aux victimes, le chef de l’Etat a clamé vendredi que « tous les citoyens peuvent venir » à ce type de rassemblements, qui ne font l’objet d’« aucun contrôle ».« Des forces politiques, des forces syndicales ont appelé à une manifestation, c'est leur responsabilité mais ce sont les citoyens qui décident », a déclaré M. Hollande, après avoir reçu la présidente du FN, Marine Le Pen, à l’Elysée – au même titre que les principaux dirigeants politiques du pays.Mme Le Pen, elle, a elle eu le sentiment de « ne pas avoir réussi à obtenir du président de la République la levée claire de l’interdiction pour [son] mouvement, ses élus, ses représentants, que des millions de Français espéraient voir dans les cortèges ». La responsable frontiste ne compte pas pour autant se rendre à la marche car « je ne vais pas où on ne veut pas de moi ».« Je suis Charlie », c’est luiL’ensemble des formations, du Front de gauche à l’UMP, ainsi que tous les syndicats et plusieurs associations antiracistes, participeront à ce rassemblement organisé à l’initiative de la gauche, au risque d’en faire une manifestation largement partisane avant d’être simplement citoyenne.Mais cet appel à l’unité s’arrête au Front national, qui n’a pas été invité à rejoindre le cortège par le PS ou l’exécutif. Avec, derrière les convictions bien réelles exprimées par les responsables politiques, l’existence de calculs politiques à court terme.« Charlie Hebdo » : Olivier Besancenot rejette l’unité nationale « L’antithèse de ce que représente “Charlie Hebdo” »Si le patron de la Rue de Solférino, Jean-Christophe Cambadélis, précise que dimanche « vient qui veut et qui se sent concerné », la grande majorité des responsables socialistes estime que le FN n’a pas sa place dans cette marche.« Le Front national est l’antithèse de ce que représente Charlie Hebdo, cela n’aurait aucun sens que ce parti soit présent à nos côtés », explique un porte-parole du PS, Carlos Da Silva. « La question ne se pose même pas. Nous invitons toutes les forces politiques républicaines et démocratiques qui veulent rassembler le pays, pas celles qui le divisent, stigmatisent nos concitoyens musulmans et jouent sur les peurs, y compris depuis mercredi », ajoute l’ancien ministre François Lamy, chargé pour le PS de l’organisation du rendez-vous.Pour Julien Dray, « le FN n’est pas dans l’arc républicain » et « en tant que parti politique, il n’a pas sa place dans cette manifestation ». « Que les électeurs de Marine Le Pen puissent venir, c’est leur liberté de citoyens, mais inviter le FN, ça veut dire que tout ce que nous avons fait depuis vingt ans n’avait aucun sens », estime M. Dray, qui a été pendant les années 1980 un des principaux animateurs de la gauche antiraciste en France.Normalisation du parti d’extrême droitePour beaucoup au PS, l’idée de défiler aux côtés de l’extrême droite est inimaginable au regard de l’histoire de la gauche. « Je ne fais pas l’union nationale avec les fascistes, lâche un élu socialiste. Les victimes de Charlie doivent se retourner dans leurs tombes en entendant ça ! Si le FN vient, il faut les virer à coups de pied au cul. » Accepter la présence du FN reviendrait pour les socialistes à définitivement normaliser ce parti et à ne pas pouvoir demain condamner d’éventuelles alliances électorales entre lui et la droite alors qu’approchent les élections départementales et régionales.Interrogé jeudi matin, le premier ministre n’a pas clairement pris position. « L’unité nationale est la seule réponse possible à la situation actuelle. Mais l’unité nationale, c’est aussi autour des valeurs profondément républicaines, de tolérance, de refus d’amalgames », s’est contenté de répondre sur RTL Manuel Valls qui ne devait pas contacter Mme Le Pen pour évoquer le sujet avec elle, comme il l’avait fait mercredi avec Nicolas Sarkozy.Cette dernière initiative du premier ministre heurte les partis à la gauche du PS ainsi que certains responsables socialistes eux-mêmes. Si le Front de gauche considère que la présence du FN dimanche reviendrait à « insulter la mémoire » de Charlie Hebdo, Jean-Luc Mélenchon demande au premier ministre de « renoncer à organiser les manifestations ». « Nous ne lui reconnaissons pas cette responsabilité », précise M. Mélenchon qui avertit MM. Hollande et Valls que l’« union nationale », qu’il préfère appeler « fraternité républicaine », ne change rien à son opposition à l’exécutif depuis le début du quinquennat : « On ne va pas, au nom de Charlie Hebdo, faire bras dessus bras dessous avec eux, on ne va pas porter leurs paquets. »Des élus socialistes regrettent de leur côté que cette politisation de la marche dominicale permette une fois encore au FN de se poser en victime. Pouria Amirshahi, député PS des Français établis hors de France, explique que « cette polémique n’aurait jamais eu lieu si Manuel Valls n’avait pas fait savoir qu’il avait proposé à Sarkozy d’y participer ». Pour M. Amirshahi, « Le Pen se fait désormais un malin plaisir de jouer l’exclue d’une manifestation à laquelle elle ne se serait jamais rendue. Au mieux c’est de l’amateurisme politique, au pire de l’irresponsabilité ».« Tous les Français sans exclusion », pour l’UMPA droite, en revanche, la position de l’UMP est radicalement différente de celle du PS : le principal parti de la droite républicaine ne s’opposera pas à la venue du FN, dimanche. Et tous ses dirigeants, de Nicolas Sarkozy à Alain Juppé en passant par François Fillon, sont sur la même ligne.Pour sonder ses troupes, le nouveau président de l’UMP a convoqué un bureau exceptionnel, jeudi après-midi. Après avoir hésité par peur que la manifestation ne soit pas assez « digne », M. Sarkozy a finalement prôné une participation car « l’impératif d’unité nationale s’impose », selon un communiqué. Et aucune voix ne s’est opposée à la venue du FN. « Les mots ont un sens. L’unité nationale, c’est tous les Français sans exclusion sinon ce n’est plus l’unité nationale », explique Sébastien Huyghe, porte-parole de l’UMP et député du Nord.Cette unanimité à l’UMP a été d’autant plus facile à trouver que les principaux ténors s’étaient déjà prononcés pour l’ouverture de cette marche à l’ensemble des partis. « Dès lors que le FN prend une position convergente avec celle des grandes formations politiques, et je crois que c’est le cas aujourd’hui face à ce drame épouvantable, pourquoi commencer à exclure lorsqu’on parle d’unité ? », a déclaré jeudi sur RTL M. Juppé. A l’instar du maire de Bordeaux, François Fillon et Xavier Bertrand participeront au rassemblement. L’ancien premier ministre considère que la manifestation ne doit pas « exclure plusieurs millions de Français », le député de l’Aisne estime que « tous ceux qui ont condamné sans réserve les faits ont leur place ».Ecartée de l’organisation de cette manifestation, selon ses dirigeants, l’UMP assume en bloc sa position et laisse les responsables PS s’enfermer dans une polémique avec Mme Le Pen. « Dans un moment comme celui-là, il ne doit pas y avoir de calcul politicien. Si on exclut le FN, on le stigmatise et on joue son jeu. Les organisations qui ne sont pas républicaines devraient être dissoutes, hors je n’ai pas vu le gouvernement dissoudre le FN », rappelle M. Huyghe.Olivier FayeMatthieu GoarJournaliste au MondeBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.01.2015 à 16h57 Le président socialiste de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Michel Vauzelle, a renoncé à briguer un quatrième mandat lors des élections régionales de décembre prochain.Agé de 70 ans, l'ancien ministre de la justice en 1992-1993 l'a annoncé, jeudi 8 janvier, lors de ses vœux au personnel de l'institution. Egalement député des Bouches-du-Rhône, Michel Vauzelle a été élu en 1998 à la présidence du conseil régional. Il a été réélu en 2004 puis en 2010 lorsqu'il a largement battu l'UMP le député UMP Thierry Mariani avec  plus de 44 % des suffrages contre 33 % à son adversaire.critique à l'égard du gouvernementMichel Vauzelle a é évoqué « son âge » et aussi « le non cumul des mandats » pour expliquer sa décision, selon Jean-Marc Coppola, conseiller régional du Front de gauche . Il a évoqué également « une situation politique déjà compliquée au niveau national et régional » et une gauche « en difficulté du fait de la politique menée par le PS ». Michel Vauzelle a souvent été critique à l'égard de la politique du gouvernement, particulièrement sur les différentes réformes territoriales conduites sous les gouvernements successifs Ayrault et Valls.  Lire notre analyse : Décentralisation : le chemin de croix de Marylise LebranchuAffirmant être au courant de la décision de M. Vauzelle « depuis deux jours », Patrick Mennucci, vice-président socialiste de la région, a déclaré « lui rendre hommage pour le travail qu'il a réalisé depuis 1998 dans cette région, qui est difficile ». « Le souvenir le plus marquant, pour moi, c'est sa première élection en 1998 quand [François] Léotard a refusé de suivre certains RPR de l'époque dans leur alliance avec le Front National », a rapporté M. Mennucci.C'est le deuxième président de région socialiste à annoncer son retrait dans la course à l'investiture pour les élections régionales de 2015. Martin Malvy, président de Midi-Pyrénées, a également annoncé, dans un entretien à La Dépêche du Midi du mercredi 7 janvier, qu'il renonçait à se présenter pour un nouveau mandat à la tête de la grande région formée par la fusion avec Languedoc-Roussillon. « Il y a quand même un âge limite », confie l'élu, âgé de 78 ans. Lire également :  Le président PS de Midi-Pyrénées ne briguera pas de nouveau mandat 08.01.2015 à 12h26 Le maire UMP de Compiègne, Philippe Marini, a démissionné de ses fonctions de sénateur de l'Oise, en raison du non-cumul des mandats, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.« Ma décision, mûrement réfléchie, règle en avance le problème qui se poserait si le non-cumul des mandats demeurait effectif. J'ai bien l'intention de poursuivre l'exercice de mes mandats de maire de Compiègne et de président de l'agglomération de la région de Compiègne au moins jusqu'à leur terme actuel en mars 2020. »M. Marini, 64 ans, indique qu'il prend cette décision « sans amertume, après plus de vingt-deux années de vie parlementaire bien remplie », dont « seize à la tête de la commission des finances ». Il sera remplacé par l'ancien sénateur et maire d'Oursel-Maison (Oise), Alain Vasselle (UMP).Une série d'échecsInspecteur des finances en retraite, M. Marini avait perdu en octobre la présidence de la commission des finances du Sénat, qu'il occupait depuis 2011. Il avait été remplacé par l'ancienne ministre socialiste Michèle André, après l'élection de Gérard Larcher (UMP) à la tête du Sénat, la règle voulant que ce poste soit confié à un membre de l'opposition. Auparavant, il avait été rapporteur de cette commission.Pendant ce tmps, l'UMP Marini, qui ne s'est jamais remis de son échec pour la présidence du Sénat, démissionne de son poste de sénateur— Helene Bekmezian (@Bekouz)require(["twitter/widgets"]);En septembre 2008, il avait été candidat à la primaire du groupe UMP pour la présidence du Sénat, mais avait été battu au premier tour par Gérard Larcher. Il a été à nouveau candidat en septembre 2014 à cette primaire, remportée à nouveau par M. Larcher.Le maire de Compiègne est par ailleurs visé par l'administration fiscale pour l'évaluation d'un bien immobilier dans sa « famille depuis les années 1930 ». Il a également été critiqué pour l'utilisation de sa réserve parlementaire.Lire aussi : Enquête du fisc : deux parlementaires plaident leur bonne foi Bastien Bonnefous, Alexandre Lemarié et David Revault d'Allonnes L’union sacrée, devant la violence du traumatisme, a d’emblée prévalu. Mais pour combien de temps ? Moins de trois ans après les tueries perpétrées à Toulouse et Montauban par Mohamed Merah en pleine campagne présidentielle, la classe politique s’est à nouveau rangée comme un seul homme, mercredi 7 janvier, au diapason de l’émotion et de la colère du pays. C’est en président d’une « République agressée » que s’est posé François Hollande, mercredi soir depuis l’Elysée. Il a, pour l’heure, été unanimement entendu et suivi dans son appel à l’« unité ». Il n’est cependant pas certain, vu le terrain sur lequel devrait s’engager le débat politique, celui de la sécurité, du terrorisme et de l’islamisme radical, que l’esprit de responsabilité collective l’emporte encore longtemps.Le président a incontestablement vécu la journée la plus intense de son quinquennat. Bousculant l’ensemble de son agenda du jour, à l’exception de ses vœux aux autorités religieuses, M. Hollande décide à peine l’attentat contre Charlie Hebdo connu du renforcement du plan Vigipirate, et d’un déplacement dans l’heure au siège du journal. Il n’y visitera pas la scène de crime, où s’affairent encore secouristes et enquêteurs. Mais il y dénonce, à l’évidence bouleversé, « un acte d’une exceptionnelle barbarie » et une attaque « terroriste ».Juppé : « Les critiques doivent s’effacer derrière le sursaut collectif du sang-froid et du courage »Après une réunion de crise, à 14 heures, entre ministres concernés et responsables des services de sécurité, François Hollande, qui a reçu des appels d’Angela Merkel et David Cameron, Barack Obama et Vladimir Poutine, affine le message qu’il délivrera le soir dans son allocution télévisée regardée par 21, 5 millions de personnes, et son hommage rendu aux « héros » par un deuil national et des drapeaux en berne pendant trois jours. « Rassemblons-nous face à cette épreuve », martèle le président, qui a décidé d’engager une série de consultations transpartisanes. Nicolas Sarkozy a été reçu à l’Elysée, jeudi à 9 h 30, avant que le chef de l’Etat ne s’entretienne au téléphone avec Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing. L’après-midi, M. Hollande devait recevoir les présidents des assemblées et des groupes parlementaires puis, vendredi, Marine Le Pen, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon.Difficile, dans ce contexte, de ne pas céder à cet appel à l’unité nationale auquel ont sacrifié la grande majorité des responsables de l’opposition. Et ce jusqu’au Front national et sa présidente Marine Le Pen. Dans sa première déclaration solennelle de président de l’UMP effectuée depuis le siège du parti, M. Sarkozy, avait abondé dans le sens du président : « J’appelle tous les Français à refuser la tentation de l’amalgame et à présenter un front uni face au terrorisme, à la barbarie et aux assassins ». L’ancien chef de l’Etat s’est tout de même autorisé une pique : « Le gouvernement doit prendre des mesures fortes contre le terrorisme. Nous devons élever notre niveau de vigilance, et notre formation politique soutiendra sans réserve toutes les initiatives du gouvernement qui iront dans ce sens. » Unanimes, les autres représentants de la droite et du centre ont appelé à faire « bloc ». « Sang froid » et « détermination implacable », plaide François Fillon. « Il faut nous serrer les coudes », exhorte le président du MoDem François Bayrou. « C’est la nation tout entière qui doit s’unir et se mobiliser. En un tel moment, les divergences ou les critiques doivent s’effacer derrière le sursaut collectif du sang-froid et du courage », résume Alain Juppé.Cambadélis : « L’équivalent en France du 11-Septembre aux Etats-Unis »« Il y aura un avant et un après 7 janvier. C’est une situation qui, à l’échelle de la France, est équivalente à celle du 11-Septembre 2001 pour les Etats-Unis », explique au Monde Jean-Christophe Cambadélis. Très vite mercredi, le premier secrétaire du PS s’est employé à organiser, avec « tous les partis républicains », une « marche silencieuse » dimanche 11 janvier à Paris. Rapidement, l’UDI et Jean-Louis Borloo se joignent au mouvement initié par la gauche, puis l’UMP et M. Sarkozy, après que ce dernier y ait été convié par Manuel Valls au téléphone. Le président de l’UMP « y est favorable à condition que ce soit digne, recueilli et ferme », a indiqué Frédéric Péchenard, directeur général du parti.Plusieurs responsables de la majorité, en privé, redoutaient cependant que le climat politique très inflammable des derniers mois, sur fond de tensions communautaires et de crise de la laïcité, ne s’embrase à court terme. « Ça pue. Il ne faut pas que ça bascule, on est au-dessus du volcan. Il faut que tout le monde garde son calme, sinon ça peut vite partir en vrille », confiait un cadre socialiste « abasourdi ». De fait, les premières positions prises par l’UMP laissent augurer d’un possible affrontement sur le terrain sécuritaire. Brice Hortefeux, ancien ministre de l’intérieur, exige un « renforcement des moyens humains, matériels et technologiques ».Certains attaquent même déjà sans retenue. Contacté par Le Monde, l’ex-ministre Roger Karoutchi « dénonce la faiblesse de l’Etat », qui a, selon lui, « fait preuve de trop de naïveté ». « Depuis plusieurs mois, la France est une cible car elle est engagée dans une guerre contre le terrorisme. Le gouvernement le sait mais n’a pas pris suffisamment la mesure du risque. On a le sentiment qu’il ne prend pas assez de mesures de protection », accuse le sénateur des Hauts-de-Seine. Sentant la polémique monter sur ce terrain, M. Valls, jeudi matin sur RTL, a par avance fait barrage : « Aucune piste n’a été négligée », affirme le premier ministre. Avant d’ajouter, agacé : « On pose trop rapidement ces questions. »Pour le FN, la guerre est ouverte contre l’islam radicalAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Abel Mestre Marine Le Pen est sur une ligne de crête difficile à tenir. Après l’attentat contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts mercredi, Marine Le Pen, qui veut à tout prix éviter d’être accusée de récupération récuse avec virulence « tout amalgame » entre « nos compatriotes musulmans attachés à notre nation et à ses valeurs » et « ceux qui croient pouvoir tuer au nom de l’islam ». Tout en se posant en rassembleuse d’un pays meurtri, elle n’hésite pas à appuyer fort sur le lien supposé entre immigration maghrébine et terrorisme islamique, pour ne pas se couper de son électorat historique. Selon la présidente du Front national, il y a une guerre ouverte entre le terrorisme et les démocraties. La France devra donc répondre fermement à ces « attaques », a-t-elle confié au Monde.La France cherche encore la parade au djihadismeFerme mais posée, Marine Le Pen a condamné un « attentat odieux » et en a appelé à l’unité. « La nation est unie pour dire que nous, Français de toutes origines, nous n’accepterons pas que soit attenté à nos vies et à nos libertés », a-t-elle affirmé. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cette attaque a été commise « au nom de l’islamisme radical », « idéologie meurtrière qui fait des milliers de victimes dans le monde » et dont « l’objectif est de paralyser par la peur pour soumettre ou censurer ».De son côté Florian Philippot est plus explicite. Le numéro 2 du FN a rappelé les fondamentaux du parti d’extrême droite, en évoquant implicitement la lutte contre « l’immigration massive », le principal marqueur frontiste. « Les Français attendent des solutions, nous allons expliquer les nôtres. Il n’y aura pas de mesures nouvelles, notre analyse est ancienne sur le sujet. Nos thèses sont validées depuis longtemps, tous les Français le savent », a-t-il souligné.« Complaisance »Si le FN s’efforce de rester dans une certaine retenue, les autres composantes de l’extrême droite sont en effervescence, notamment les identitaires et les islamophobes. Ceux-là voient dans le massacre de Charlie Hebdo l’occasion d’avancer leurs arguments xénophobes. Ainsi, le Bloc identitaire, groupuscule radical prônant la « remigration », affirme que « personne ne pourra prétendre lutter contre le djihadisme sans remettre en cause l’immigration massive et l’islamisation de notre pays. Pour cela, ce n’est pas d’union nationale derrière ces dirigeants qui ont failli mille fois dont nous avons besoin mais d’un sursaut national les chassant du pouvoir ! »Les islamophobes de Riposte laïque, qui appelaient à un rassemblement jeudi 8 janvier, à Paris pour dénoncer « l’islamisation » de la France, accusent notamment Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, de « complaisance envers les soldats d’Allah ». Ils espèrent ainsi profiter de cet épisode dramatique pour créer un mouvement de masse anti-islam, à l’image des manifestations allemandes organisées par le mouvement Pegida qui rassemblent des milliers d’Allemands chaque semaine, « contre l’islamisation de l’Occident ».Une analyse qui trouve un écho au sein même de la droite classique. « La France est en guerre. En guerre civile peut-être, demain. Son ennemi est l’islam radical, l’islam politique, l’islamisme djihadiste », écrit sur son blog Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro. Le directeur des rédactions de ce journal, Alexis Brézet estime, lui, qu’une « vraie guerre nous a été déclarée : la guerre du fanatisme islamique contre l’Occident, l’Europe et les valeurs de la démocratie ».Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Abel Mestre Ferme mais posée. Dans une vidéo de moins de trois minutes, mise en ligne mercredi 7 janvier au soir sur le site du Front national (FN), Marine Le Pen a condamné « l’attentat odieux » survenu à Charlie Hebdo ce matin et qui a causé la mort de 12 personnes. « La nation est unie pour dire que nous Français de toutes origines, nous n’accepterons pas que soit attenté à nos vies et à nos libertés », a ainsi affirmé Mme Le Pen, qui a redit s’associer à « la douleur des familles des victimes ». La présidente du FN tiendra, par ailleurs, jeudi matin une conférence de presse consacrée à ce sujet.Pour elle, cela ne fait aucun doute : cette attaque a été commise « au nom de l’islamisme radical », « idéologie meurtrière qui fait des milliers de victimes dans le monde ». « Leur objectif est de paralyser par la peur pour soumettre ou censurer. La peur est là », ajoute-t-elle.Ligne de crêteMarine Le Pen, qui veut à tout prix éviter d’être accusée de « récupération » politique, va devoir évoluer sur une ligne de crête, difficile à tenir.D’un côté, récuser avec virulence « tout amalgame » entre « nos compatriotes musulmans attachés à notre nation et à ses valeurs » et « ceux qui croient pouvoir tuer au nom de l’islam » pour se poser en présidentiable, rassembleuse d’un pays meurtri. De l’autre, appuyer fort sur le lien supposé entre immigration maghrébine et terrorisme islamique, pour ne pas se couper de son électorat de base. Pour ce faire, Mme Le Pen appelle à « nommer les choses, à libérer notre parole ». « Il faut des réponses franches et claires », dit-elle, pour éviter « tout déni ».Florian Philippot, numéro 2 du FN, est également dans la retenue. « Les Français attendent des solutions, nous allons expliquer les nôtres. Il n’y aura pas de mesures nouvelles, notre analyse est ancienne sur le sujet. Nos thèses sont validées depuis longtemps, tous les Français le savent », avance le vice-président du FN. Pour autant, pas question pour lui d’en profiter pour faire campagne : « Ceux qui sont dans ce genre de préoccupations électorales sont indécents et à vomir. Ce sont des pauvres types », tranche-t-il.Cette modération dans les réactions n’est pas partagée par tout le monde au FN. Ainsi, Marion Maréchal-Le Pen a écrit sur Twitter :Ils pensent nous effrayer, ils pensent que la France se couchera, ils auront notre détermination sans faille à les abattre. #CharlieHebdo— Marion_M_Le_Pen (@Marion Le Pen)require(["twitter/widgets"]);Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Le comité d’entreprise exceptionnel de la SNCF, organisé mercredi 7 janvier, a confirmé qu’en 2015 le groupe SNCF réunifié supprimera près de 1 100 postes équivalents temps plein, pour un effectif actuel de 149 000 cheminots.Dans le détail, et comme les syndicats du groupe public l’avaient déjà avancé, c’est SNCF Mobilités, l’opérateur de transport, qui va voir ses effectifs reculer de 1 600 postes cette année. En revanche, SNCF Réseau, le gestionnaire des voies (réunissant l’ex Réseau ferré de France et SNCF Infra), verra les siens s’étoffer de 500 postes.En clair, si le groupe public va largement recruter - environ 8 000 personnes - le nombre de départ en retraite sera bien plus important.« Ce nombre d’emplois budgétaires ne correspond pas exactement au nombre de personnes employées, précise cependant un syndicaliste. La suppression de 1 100 postes devrait se traduire en fait par le départ de quelque 2 000 personnes. »Quant à la masse salariale du groupe public, qui évolue bien plus rapidement que l’inflation, elle devrait évoluer de 2 % cette année.Nouvelle organisation du travailJeudi, lors d’un conseil d’administration de la SNCF, Guillaume Pepy, le président du directoire du groupe, devrait annoncer de nouvelles mesures, notamment d’organisation du travail, pour limiter l’expansion à l’avenir de la masse salariale.Plus largement, la nouvelle entité SNCF a pour objectif de réaliser près de 2 milliards d’économies à l’horizon 2017. SNCF Réseau doit revoir ses processus industriels de maintenance, tandis que SNCF Mobilités entend utiliser tous les leviers pour baisser ses coûts : diminution des effectifs, lutte contre la fraude, réorganisation de la maintenance, augmentation du roulement des matériels comme il l’a déjà testé avec Ouigo, son TGV à bas coût.Pour les syndicats, ces annonces sont contradictoires avec les ambitions de la SNCF d’améliorer cette année le service aux voyageurs.Journée d’action fin janvierIl s’agit d’« une nouvelle dégradation de l’emploi, des fermetures de guichets, de gares et des suppressions de contrôleurs dans le train », a confié à l’AFP Gilbert Garrel, de la CGT cheminots.De même, explique Roger Dillenseger de l’UNSA, « il faudrait plutôt 1 000 à 1 500 recrues pour SNCF Réseau pour répondre à la charge de rénovation prévue ».Le 29 janvier, la CGT appelle à une journée de mobilisation contre la réforme ferroviaire entrée en vigueur le 1er janvier 2015, qui a réuni la SNCF et Réseau ferré de France dans un groupe public plus intégré.SUD Rail décidera jeudi s’il se joint au mouvement. Ce qui ne sera pas le cas de la CFDT et de l’UNSA.La fin du train ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.01.2015 à 10h57 • Mis à jour le07.01.2015 à 21h52 | Emeline Cazi En matière de « République exemplaire », François Hollande est avide de bons conseils. Le 1er octobre, un mois à peine après l’affaire Thomas Thévenoud – le ministre qui ne paie pas ses impôts – en une lettre de mission de quatre paragraphes, il demandait au président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) de lui faire parvenir une liste de recommandations pour améliorer la probité de la vie publique. En ce début 2015, le rapport, dont le Monde a pu prendre connaissance, est bouclé. Jean-Louis Nadal, le président de la HATVP, l’a remis au président de la République, mercredi 7 janvier. François Hollande pourrait dès le lendemain, lors de ses vœux aux corps constitués, dire quelles suites il entend y donner.L’exercice n’est pas nouveau. L’ancien premier ministre, Lionel Jospin, les plus hauts membres du Conseil d’Etat, Jean-Marc Sauvé et Christian Vigouroux, ont déjà planché sur ces questions. Les ministres et parlementaires leur doivent de déclarer leurs intérêts et leur patrimoine lors de leur prise de fonctions. Une loi a vu le jour en octobre 2013 et une Haute Autorité est chargée depuis un an d’éplucher et de contrôler chacune de ces déclarations. Il n’empêche. Les faits de l’année passée, celle où la promesse de campagne d’une « République exemplaire » est devenue un vœu pieux après la révélation des écarts de cinq ministres et de deux conseillers de l’Elysée, donnent à ce rapport toute sa justification.Jérôme Cahuzac, le ministre du budget du gouvernement Ayrault, fut le premier à écorner la promesse de campagne de François Hollande après les révélations sur l’existence de son compte en Suisse. Ont suivi les oublis de Yasmina Benguigui, déléguée à la francophonie, les évaluations immobilières approximatives du secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen, les coups de pouce à la famille de Kader Arif. Si les mesures listées dans ce rapport avaient existé, des démissions auraient pu être évitées. Et la cote de confiance à l’égard des dirigeants un brin préservée.Consulter l’infographie interactive sur les déclarations d'intérêts des élusDestitutionLes propositions sont au nombre de vingt. Cinq font directement écho à l’affaire Thévenoud. Pour parer à toute « phobie administrative » – du nom du « mal » qui terrasse l’éphémère secrétaire d’Etat chaque fois qu’il reçoit un avis d’imposition, une quittance de loyer, ou les honoraires de kiné de ses filles – la Haute Autorité suggère de vérifier la situation fiscale des ministres avant leur nomination.L’idée serait que le président de la République et le premier ministre puissent solliciter Bercy avant d’annoncer la composition du gouvernement. « Une telle pratique impliquerait toutefois qu’un délai, même bref, soit aménagé entre le moment où la composition du futur gouvernement est arrêtée et celui où le décret de nomination est signé par le président de la République », précise le document. Dans le même esprit, et c’est l’objet de la deuxième proposition, tout candidat aux élections parlementaires devra obtenir un « certificat de régularité fiscale » avant de se présenter. Dans l’hypothèse où un élu manquerait aux règles de probité, les Assemblées auraient la possibilité de le destituer. Ce dernier devrait alors repasser devant les électeurs pour retrouver son siège.La création il y a un an de la Haute Autorité pour la transparence a considérablement fait progresser la France sur ces questions d’éthique et de déontologie. Mais Jean-Louis Nadal et son équipe insistent pour que les mesures applicables aux élus s’étendent aux hauts responsables administratifs, comme aux fonctionnaires. Un texte de loi existe en ce sens mais plus d’un an et demi après son dépôt, il n’a toujours pas fait l’objet d’une première lecture. Tous ces acteurs de la vie publique doivent déclarer leurs liens d’intérêts après leur nomination. Instituer « un contrôle déontologique » pendant la phase de recrutement permettrait de prévenir toute situation délicate ultérieure.Lire le décryptage : Les parlementaires fraudeurs sont-ils obligés de démissionner ?La question des conflits d’intérêts a ressurgi avec l’affaire du Mediator. Le ministre de la santé de l’époque, Xavier Bertrand, avait alors promis de répertorier en un même endroit l’ensemble des liens d’intérêt des professionnels de santé. L’outil est encore incomplet. La proposition 10 de Jean-Louis Nadal prévoit de créer un répertoire national numérique qui recenserait l’ensemble des représentants d’intérêts (lobbyistes, responsables d’association) intervenant dans le débat public. Pour élaborer leurs projets de loi, les cabinets ministériels auraient pour obligation de recourir à ces personnes et de mentionner leur nom au bas de leurs travaux. « S’il est légitime que les représentants d’intérêts interviennent dans le débat public, il est nécessaire de savoir qui est intervenu », explique la Haute Autorité.La transparence passe aussi par un meilleur accès des citoyens aux données. Le site Data.gouv.fr agrège déjà quantité d’informations mais toutes les données publiques n’y sont pas recensées. La HATVP déplore notamment l’absence de celles concernant la passation des marchés publics locaux, le budget des collectivités, les subventions aux associations. Leurs diffusions, à l’image de ce que la Ville de Paris met en ligne sur Opendata.paris.fr, permettrait un meilleur contrôle de la dépense.Une telle pratique pourrait être étendue aux comptes de campagne des candidats aux élections. La diffusion en temps réel des dépenses engagées par chacun limiterait un nouveau Bygmalion, estiment les auteurs du rapport. La question globale du financement de la vie politique, « par manque de temps et aussi d’expertise », n’a toutefois pas pu être véritablement creusée, regrettent ces derniers. Le sujet reste essentiel : les lois votées dans les années 1980 sont obsolètes pour encadrer les nouvelles pratiques – la généralisation des primaires, le développement des campagnes en ligne, la multiplication des micro-partis. Faute d’avoir pu approfondir cette question, la Haute Autorité appelle les élus et les responsables des partis politiques à s’en saisir. « Une telle réforme supposerait indubitablement un accord républicain (…). Cette concorde républicaine est rare sur les sujets institutionnels, précise la HATVP, consciente de la difficulté de l’exercice. Elle serait pourtant très nécessaire. » Il en va de l’avenir de la démocratie.Lire le décryptage : 2013-2014 : comment le patrimoine des ministres a évoluéEmeline CaziJournaliste au Monde Alexandre Lemarié Face à la loi Macron, tous les députés UMP ne partagent pas la stratégie d’opposition frontale prônée par Nicolas Sarkozy. Pour ces élus, qui portent des convictions libérales en économie, le groupe UMP a davantage intérêt à s’engager dans la discussion parlementaire pour perfectionner ce projet de loi.La droite en ordre dispersé face à la loi MacronFrançois Fillon fait partie de ceux-ci. Pour lui, le projet de loi pour la croissance et l’activité porté par le ministre de l’économie – qui doit être examiné à l’Assemblée nationale en commission spéciale dès le 12 janvier et en séance à partir du 26 – comporte « des aspects positifs » même s’il ne suffira pas à redresser la croissance. « L’intérêt national commande d’améliorer ce texte pour en faire un vrai signal pour l’économie française et en maximiser les effets immédiats », confie-t-il au Monde.« Unité nationale »L’ex-premier ministre a prévu de participer « très activement » à la discussion parlementaire et de déposer une dizaine d’amendements, visant à obtenir la fin des 35 heures, un doublement des seuils sociaux, la dégressivité des allocations chômage, la suspension du compte pénibilité ou l’instauration d’un contrat de travail unique. « Je prends cette loi comme une occasion d’instaurer un moment d’unité nationale autour d’un vrai projet de redressement de l’économie », explique le député de Paris.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Thépot (Toulouse, correspondance) Martin Malvy, président (PS) de Midi-Pyrénées, renonce à se présenter pour un nouveau mandat à la tête de la grande région formée par la fusion avec Languedoc-Roussillon. « Il y a quand même un âge limite », confie l'élu, âgé de 78 ans, dans un entretien à La Dépêche du Midi du mercredi 7 janvier.Le retrait de M. Malvy rebat les cartes à gauche dans la perspective des élections de décembre 2015. Ancien ministre proche de Laurent Fabius, il préside la région Midi-Pyrénées depuis 1998. Les candidats à sa succession doivent se signaler avant le 15 janvier au PS. Deux anciens ministres ont fait part de leur intérêt : Jean Glavany, député des Hautes-Pyrénées et Philippe Martin, député et président conseil général du Gers. Mais la préférence de François Hollande et Manuel Valls va plutôt à Carole Delga, secrétaire d’Etat chargée du commerce et de l'artisanat, qui siégeait à la région jusqu'à son entrée au gouvernement en jui, 2014.Dialogue pragmatiqueLe président de la République et le premier ministre surveillent de près le jeu politique dans la future région qui s'étendra jusqu'au bord de la Méditerranée et est présentée comme l'une des rares à pouvoir rester à gauche à la fin de l'année. Le PRG, allié traditionnel du PS, fait mine de revendiquer la présidence en poussant en avant un ticket formé par Sylvia Pinel, ministre du logement, et Didier Codorniou, ancien rugbyman devenu maire de Gruissan (Aude) et vice-président de Languedoc-Roussillon, qui a quitté le PS pour rejoindre les radicaux à la fin de l'année 2014.La dissidence des anciens partisans de Georges Frêche, candidat non investi par le PS aux dernières élections régionales en Languedoc-Roussillon, continue de peser sur la balance. Le nouveau maire (DVG) de Montpellier, Philippe Saurel, ancien du PS resté proche de Manuel Valls, a fait savoir qu'il entendait peser sur les investitures et a entamé un dialogue pragmatique avec Jean-Luc Moudenc, son homologue (UMP) de Toulouse. Damien Alary, ancien président (PS) du conseil général du Gard et qui a succédé à Christian Bourquin à la présidence de la région Languedoc-Roussillon, sera candidat en dépit de son opposition à la fusion des deux régions.Louis Aliot, n°2 du FN élu à Perpignan après avoir siégé sur les bancs de la région Midi-Pyrénées, est le seul candidat déclaré à ce jour à la présidence de la grande région.Stéphane Thépot (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde 06.01.2015 à 17h31 • Mis à jour le06.01.2015 à 18h19 | Michel Noblecourt En septembre 2014, il affirmait ne pas exclure un second mandat à la tête de la CGT. Le 6 janvier, le secrétaire général de la CGT, Thierry Leapon, annonce qu’il va démissionner de son mandat, tout comme les autres membres du bureau fédéral. Le Comité confédéral national, le parlement du syndicat, validera cette décision le 13 janvier. Retour sur quatre mois funestes pour le patron de la CGT.Ce mercredi 8 octobre 2014, au 8e étage du siège de la CGT, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), Thierry Lepaon est « zen ». Il reçoit l’auteur de ces lignes pour répondre à sa note de blog du 26 septembre, dans lequel il a écrit qu’on s’interroge de plus en plus sur sa capacité à faire un second mandat en 2016, alors que la question est de savoir s’il pourra terminer l’actuel. M. Lepaon a reçu dans la journée deux délégations syndicales, l’une de la CFDT menée par Laurent Berger, l’autre de l’UNSA, conduite par Luc Bérille.Droit dans ses bottes et détendu, il affirme haut et fort : « Je ne me sens pas contesté. » Il attribue ces bruits au « microcosme parisien ». Et proclame : « Je n’ai jamais abandonné une fonction. J’irai jusqu’au bout de mon mandat. Je l’ai fait savoir. S’il y a besoin de stabilité, je n’hésiterai pas à faire un second mandat. »Le 29 octobre, Le Canard enchaîné envoie son premier Scud sur « le gourbi pas très prolétarien de Lepaon ». Un « corbeau » cégétiste a fait fuiter auprès des 33 fédérations de la centrale le devis des travaux réalisés dans l’appartement de fonction de 120 m2 de M. Lepaon à Vincennes (Val-de-Marne). Il s’élève à 150 000 euros, selon le Canard.DEMAIN DANS "LE CANARD"La facture du bel appartement du secrétaire général de la CGT(Une rénovation à 150 000 €)— @canardenchaine (@canardenchaine) 28 Octobre 2014A 9 heures ce matin-là, Philippe Louis, le président de la CFTC, est reçu, pour la première fois, par M. Lepaon. Il ne s’étonne pas de l’afflux de journalistes et de caméras devant la CGT. « La rencontre, raconte-t-il, s’est déroulée dans un climat normal, sans agressivité, comme si de rien n’était ». Croyant défendre le patron de la CGT, Eric Lafont, le trésorier, explique maladroitement qu’« on n’a pas osé le loger à Clichy ou à Aubervilliers ». Dans une note interne, le bureau confédéral récuse ces révélations et agite la menace du complot médiatique. Mais quatre membres de cette instance – Eric Aubin, Sophie Binet, Valérie Lesage, Mohammed Oussedik – refusent d’approuver ce texte.Une nouvelle crise à la CGT fragilise Thierry LepaonLe 4 novembre, le comité confédéral national (CCN), le parlement de la CGT constitué des secrétaires généraux des 33 fédérations et des 96 unions départementales, s’ouvre, selon la formule de M. Lepaon, « dans un contexte particulier ». Le patron de la centrale s’explique longuement. « Les initiateurs et les complices de cette entreprise de déstabilisation, dénonce-t-il, visent à faire vaciller la représentation sociale de la CGT aux yeux des salariés. » Développant la thèse du complot, il évoque un « document subtilisé » à l’intérieur de la CGT, affirme qu’il a découvert « par la presse » le montant des travaux et rectifie : le logement ne fait que 79 m2 et le coût n’a été que de 105 000 euros. Il parle de « faute collective qui ne peut à aucun moment masquer les responsabilités individuelles », chargeant implicitement son trésorier, et pointe « un problème de fonctionnement du bureau confédéral qui handicape notre capacité collective ».Le secrétaire général met en avant les vérifications effectuées par la Commission financière de contrôle (CFR) et refuse énergiquement qu’une commission du CCN réalise un audit des dépenses confédérales depuis son élection en mars 2013. « Il a trouvé très peu de défense au CCN, raconte un participant. Il a envoyé le CCN aux pelotes, affichant un tel mépris des organisations que nous étions abasourdis. »Le lendemain, mercredi 5 novembre, au second jour du CCN, Le Canard en remet une couche, en assurant que le logement de fonction de M. Lepaon a été refait à neuf avant qu’il s’y installe… Devant son parlement, le secrétaire général repousse en bloc toutes les propositions. « S’il avait accepté, commente un dirigeant, il aurait eu l’unanimité. Mais Thierry est incapable d’écouter une assemblée et il s’est mis les trois quarts du CCN à dos. Il en sort encore plus affaibli ». Une « déclaration » est diffusée. Elle incrimine « une campagne de dénigrement visant toute la CGT, à travers les attaques dont fait l’objet notre secrétaire général, auquel nous réaffirmons notre solidarité et notre confiance ». Seul petit problème, elle n’a pas formellement été votée. « Le CCN s’est achevé dans un bordel sans nom », observe un dirigeant de fédération. Le matin, sur Europe 1, Bernard Thibault sort du bois. Sans prononcer le nom de son successeur, l’ancien secrétaire général parle de « mauvaise passe », faisant « confiance à ceux qui sont élus pour diriger la CGT ».Le 15 novembre, M. Lepaon subit une nouvelle déconvenue qui mine un peu plus son autorité. Alors que, comme le 12 avril, il a refusé que la CGT s’associe à une manifestation politique, neuf fédérations – culture, finances, équipement et environnement, organismes sociaux, chimie, livre, services publics, agriculture, fonctionnaires – et treize unions départementales participent à la « marche contre l’austérité » organisée par le collectif 3A (Alternatives à l’austérité) et le Front de gauche. Jean-Luc Mélenchon salue « une convergence de forces sans précédent ». « C’est épouvantable »Le 26 novembre, Le Canard récidive et se penche, cette fois, sur les travaux réalisés dans le bureau de 50 m2 du secrétaire général à Montreuil, évoquant un coût de 62 179,44 euros. Un communiqué de la CGT dénonce les « prétendues révélations » de l’hebdomadaire satirique, indiquant qu’elle « s’emploie actuellement à faire toute la lumière sur les dysfonctionnements concernant le montant et l’engagement » de ses dépenses. Une nouvelle fois, ce texte n’est pas approuvé par les quatre même « frondeurs » du bureau confédéral, dont les amendements n’ont pas été retenus.« Tout cela ne le perturbe pas, souligne un membre de la commission exécutive. Il est stoïque. » Le lendemain, lors d’un colloque organisé par le club Lasaire, proche de la CFDT, plusieurs responsables cégétistes se répandent, anonymement, en lamentations. « C’est épouvantable », dit l’un. « Je ne sais pas comment la CGT va s’en sortir », assure un autre. « Ce qui importe, c’est l’intérêt de la CGT. Le reste je m’en fous », martèle un troisième.Le 1er décembre, L’Express porte l’estocade en révélant que M. Lepaon a touché une indemnité de départ lorsqu’il a quitté ses responsabilités à la région Basse-Normandie pour devenir secrétaire général. Les chiffres s’envolent : certains parlent de 100 000 euros. Le lendemain, alors que plusieurs dirigeants confédéraux sont à Vichy, au congrès de la fédération du commerce, une note du « secrétariat de la direction confédérale » demande aux organisations de « ne pas se laisser détourner des enjeux essentiels », à la veille des élections dans les trois fonctions publiques. M. Lepaon explique à son bureau, où personne ne prend sa défense, que cette prime est une « compensation », compte tenu de la « situation de précarité » dans laquelle il s’est trouvé après avoir été licencié par Moulinex.« C’est dur »Le 3 décembre, M. Lepaon reçoit en secret dans son bureau les patrons des fédérations de la métallurgie, l’énergie, les transports, les cheminots, les travailleurs de l’Etat et la santé. Il propose un « deal » à Philippe Martinez, le patron des métallos, un ancien de Renault : s’il accepte de le soutenir jusqu’au prochain congrès en octobre 2016, il fera de lui son successeur…Le vendredi 5 décembre, le bureau confédéral siège dans un climat extrêmement tendu. Par courriels ou en déchirant leurs cartes, des adhérents sont de plus en plus nombreux à exprimer leur colère. « Les jours de Thierry Lepaon sont comptés », affirme un dirigeant. Avant d’affronter sa direction, M. Lepaon enregistre une vidéo pour dire que la CGT « est en tête » aux élections dans la fonction publique. Pendant trois heures d’horloge, il se défend bec et ongles. « J’ai été élu par défaut, explique-t-il. C’est dur parce qu’il faut gouverner par défaut. Et donc, je dois rester par défaut même si c’est dur parce qu’il ne faut pas qu’on revive ce qu’on a connu avec la cacophonie et la guerre des chefs. »Un communiqué de la CGT assure que « contrairement à ce qui circule dans certains médias, aucun membre du bureau confédéral n’a demandé la démission de Thierry Lepaon ». De fait, il a réussi à retourner plusieurs membres de son bureau. Mais tous ont déclaré que la question de sa démission était sur la table. Un communiqué surréaliste indique que le bureau de la CGT « comme prévu, s’est réuni ce matin ». Il annonce que M. Lepaon a proposé « une réunion des secrétaires généraux des organisations », la manœuvre consistant ainsi à éviter un CCN statutaire susceptible de le révoquer. La ficelle est un peu grosse. Thierry Lepaon résiste mais la fronde monte à la CGTLe 9 décembre, les 56 membres de la CE se réunissent dans un climat très lourd. Les larmes aux yeux, M. Lepaon lit la lettre de démission de son trésorier. « Il fait sauter un fusible mais ça ne suffira pas », commente-t-on. De nouveau il fustige une « violente » campagne de presse contre lui. Et il assure que sa prime de départ n’était que de 26 650 euros. Il précise même que son salaire net est de « 4 000 euros par mois, avec un treizième mois », ayant jugé que celui de 5 200 euros qu’on lui proposait était trop élevé. Un rapport interne révélera que cette diminution de traitement n’est intervenue qu’en… décembre 2014.Il balaye d’autres rumeurs sur son train de vie. Dans un premier temps, il se réjouit du comportement « responsable » de sa CE qui accepte une réunion informelle des patrons d’organisations le 15 décembre. Mais il déchante aussitôt : contre sa volonté, la CE décide à l’unanimité de convoquer un CCN extraordinaire le 13 janvier.Le 15 décembre, la réunion informelle des 129 organisations souhaitée par M. Lepaon se retourne contre lui. Une large majorité se dégage pour réclamer sa démission. « Thierry n’avait pas l’air plus atteint que cela », confie un participant. Mais il semble ne plus exclure son départ. « Si ma présence est un frein pour l’organisation, lâche-t-il, j’en tirerai toutes les conséquences ».CGT : Thierry Lepaon n’exclut plus son départCe même jour, Georges Séguy, 87 ans, un autre ancien secrétaire général de la CGT (1967-1982), rompt le silence. Dans l’Humanité, il n’a pas un mot de soutien pour M. Lepaon, jugeant que « la médiatisation » à son propos « n’est pas l’essentiel ». Il fait appel à « l’esprit d’unité » pour « trouver la solution qui s’impose d’urgence ».CGT : Georges Séguy, dirigeant historique, veut une solution d’urgenceChangement de stratégie, mardi 16 décembre lors de la réunion de la CE. M. Lepaon recourt à un ultime stratagème, avec l’appui de Nadine Prigent, ancienne candidate malheureuse à la succession de M. Thibault, et de M. Martinez : l’idée est que le bureau confédéral démissionne, sauf lui… Dans une note aux organisations, il est indiqué que la CE « n’a évacué aucune question, ni celle de la démission du secrétaire général, ni celle de l’’ensemble des membres du bureau confédéral ». Elle indique que des propositions de la CE « sur l’évolution des responsabilités au sein du bureau confédéral (secrétaire général, administrateur et autres membres) » seront à l’ordre du jour du CCN du 13 janvier.CGT : l’ultime stratagème de Thierry LepaonLe 18 décembre, M. Lepaon lance une offensive médiatique. Sur France 3 Basse Normandie, il se déclare décidé à « faire front », ne voulant pas être « le rat qui quitte le navire ». Mais, ajoute -t-il, « si demain, je sens que je ne suis plus celui qui peut rassembler les organisations de la CGT, je partirai. (…) S’ils pensent que la CGT se porterait mieux sans Thierry Lepaon secrétaire général, je démissionnerai ». Le lendemain, dans Le Parisien, il se dit « confiant ». « Mon but est de rassembler la CGT, redit-il. Si je n’y arrive pas, j’en tirerai les conséquences ». Le 5 janvier, au lendemain de la trêve des confiseurs, et à la veille d’une nouvelle réunion de la CE, Louis Viannet, 81 ans, ancien secrétaire général de la CGT (1992-1999), met tout le poids de son autorité morale dans la balance. Evoquant une crise d’une ampleur « sans précédent » et démolissant un à un ses arguments de défense, il assène, dans une interview au Monde, qu’« en clamant sa volonté de rester coûte que coûte dans sa responsabilité, Thierry Lepaon tend à confondre détermination et entêtement ». « Le secrétaire général se grandirait, en cette année de 120e anniversaire de la création de la CGT, conclue-t-il, en annonçant publiquement et avant même la réunion du comité confédéral national, sa décision de remettre son mandat à la disposition du CCN ». C’est ce qu’on appelle un coup de grâce.Louis Viannet : Thierry Lepaon doit « remettre son mandat »Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.01.2015 à 10h29 • Mis à jour le06.01.2015 à 14h37 Le gouvernement a défendu, mardi 6 janvier au matin, son intention de maintenir l'extension du tiers payant prévue dans le cadre du projet de loi sur la santé. Cette mesure est décriée par les syndicats de médecins qui ont engagé juste avant noël un important mouvement de protestation.La ministre de la santé, Marisol Touraine, a réaffirmé mardi matin sur RMC et BFMTV que « le tiers payant est un élément fondamental de cette loi », et que sa généralisation sera « évidemment maintenue » dans le projet de loi.« C'est une avancée. (…) C'est un élément soutenu par les associations de patients, par les associations de consommateurs, par les organisations syndicales. »Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a lui aussi affirmé mardi sur France 2, qu'il fallait « tout faire pour mettre en œuvre le tiers payant », « en respectant et en écoutant ce que disent les médecins ».« On doit écouter (…), trouver les bons moyens et les bons outils » [mais] « le tiers payant est un progrès pour tous les patients, un engagement pris dans le cadre de la préparation et la présentation de cette loi. »Lundi sur Europe 1, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a déclaré qu'il « ne sout[enai]t pas » le mouvement de grève et ne « compren[ait] pas, aujourd'hui, le comportement des syndicats de médecins ». Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, qui a rappelé, lundi sur BFMTV, ne pas être « opposé à l'extension du tiers payant », a lui aussi déclaré ne pas comprendre « complètement » ce mouvement de grève des médecins.Lire notre synthèse : Généralistes, spécialistes, SOS-Médecins : qui fait grève et pour quoi ?GRÈVE DEPUIS LE 23 DÉCEMBRELes médecins généralistes en grève ont fermé leur cabinet depuis le 23 décembre et ont été appelés par leurs syndicats à une nouvelle mobilisation le 6 janvier. Leurs actions consistent notamment à boycotter en partie la carte Vitale. Les médecins généralistes protestent contre plusieurs mesures inscrites dans le projet de loi santé, présenté par la ministre de la santé, Marisol Touraine, en octobre, et inscrit à l'agenda du Parlement pour avril. Mais le principal point de désaccord avec le gouvernement reste le projet de généralisation du tiers payant d'ici à 2017.D'autres professions médicales sont également en grève, comme les spécialistes, qui ont emboîté le pas aux généralistes le 24 décembre. Satisfaites des négociations entamées avec le gouvernement, l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) d'une part, et la Fédération de l'hospitalisation privée avaient tour à tour levé leurs préavis de grève.Lire le décryptage : Tiers payant généralisé : les raisons du blocage95 % DES MÉDECINS OPPOSÉS AU TIERS-PAYANTLe tiers payant, cette pierre d'achoppement entre les médecins et le gouvernement, consiste à dispenser le patient d'avancer des honoraires à la fin d'une consultation, que ce soit la partie remboursée par la Sécurité sociale et éventuellement par la mutuelle. Conformément à une promesse de campagne de François Hollande, la loi santé vise à généraliser ce mode de paiement par étapes d'ici à 2017 pour faciliter l'accès aux soins et éviter que des patients n'y renoncent pour des raisons pécuniaires.Les médecins, opposés à 95 % à cette mesure, craignent qu'elle ne conduise à une « déresponsabilisation du patient » et à un « consumérisme de l'acte médical devenu banal ». En outre, ils redoutent de pâtir d'une multiplication des retards de paiement par l'Assurance-maladie et de devoir consacrer plus de temps à la paperasserie.UN « ACTE POLITIQUE »Alors que la ministre de la santé ne cesse de répéter, en vain, qu'elle entend les inquiétudes des médecins et veut y répondre, le chef de l'Etat, François Hollande, a tenté lundi matin sur France Inter de désamorcer les critiques. « Il faut qu'on puisse être capables d'être beaucoup plus simples, beaucoup plus efficaces », tout en défendant le dispositif.« M. Hollande n'a rien compris à la portée de notre mouvement », a toutefois réagi Eric Henry, président du syndicat des médecins libéraux. La grève « n'est pas liée au problème technique que pose le tiers payant généralisé intégral » mais à « cette mesure même qui est un acte politique et qui va contraindre patients et médecins à rentrer dans le nouveau système de soins que le gouvernement veut nous imposer ». 06.01.2015 à 08h23 • Mis à jour le06.01.2015 à 08h57 Le sort de la direction de la CGT, dont celui de son secrétaire général, Thierry Lepaon, est au cœur d'une nouvelle réunion de sa commission exécutive, qui se tiendra mardi 6 et mercredi 7 janvier.Mis en cause dans plusieurs affaires, M. Lepaon est poussé à la démission par de nombreux détracteurs au sein de son propre syndicat. Lundi, dans un entretien au Monde, l'ancien secrétaire général du syndicat, de 1992 à 1999, Louis Viannet, l'a invité à « remettre son mandat ».Lire l'analyse  : CGT : l’ultime stratagème de Thierry LepaonPRESSIONSThierry Lepaon est fragilisé depuis les révélations sur le coût des travaux réalisés dans son logement de fonction et dans son bureau au siège de la CGT, ainsi que sur des indemnités de départ perçues quand il a quitté les fonctions syndicales qu'il exerçait dans la région Basse-Normandie pour diriger, en mars 2013, la confédération.Il a cependant refusé de démissionner et a lancé en décembre une contre-offensive pour tenter de rester à son poste jusqu'à la fin de son mandat, en 2016.La préparation de ces débats était lundi après-midi au menu d'une réunion des dix membres du bureau confédéral, dont fait partie Thierry Lepaon. Seul le comité confédéral national (CCN) est habilité à le révoquer. Il devrait se réunir en session extraordinaire le 13 janvier.Lire l'entretien : L'ex-secrétaire général de la CGT Louis Viannet appelle Thierry Lepaon à démissionner Audrey Garric, Pierre Le Hir et Martine Valo François Hollande, qui affiche depuis peu une fibre écologique dont il n'avait guère fait montre depuis le début de son quinquennat, était très attendu sur les sujets environnementaux lors de son entretien sur France Inter lundi 5 janvier. A onze mois de la conférence mondiale sur le climat dont Paris sera le théâtre en décembre, il a notamment déclaré : « La France est exemplaire en matière d'écologie ». Qu'en est-il vraiment ?Des émissions de CO2 sur la bonne trajectoireEn 2012, les émissions de gaz à effet de serre nationales se sont élevées à 490 millions de tonnes équivalent CO2, selon le ministère de l'écologie, soit une diminution de 12 % par rapport à 1990, année de référence pour les engagements pris dans le cadre du protocole de Kyoto. La France a ainsi parcouru plus de la moitié du chemin qui doit conduire l'Europe à une baisse de 20 % d'ici à 2020.Le ministère précise que, par habitant, la diminution est de 26 % entre 1990 et 2012, alors que la population française a augmenté de 12 % sur la même période. Il y voit le fruit de « l'ensemble des mesures d'atténuation, notamment l'amélioration des procédés industriels, l'isolation renforcée des bâtiments, le recours aux énergies renouvelables… »Pour autant, l'empreinte carbone des Français, qui prend en compte les émissions générées à l'étranger lors de la fabrication et le transport de biens et de services importés en France, continue de croître. En 2010, elle représentait 733 millions de tonnes équivalent CO2, en hausse de 11 % par rapport à 1990.En outre, les dernières statistiques mondiales du Global Carbon Project, publiées en septembre 2014 et portant sur le seul CO2 (et non pas sur l'ensemble des gaz à effet de serre, dont font aussi partie le méthane ou le protoxyde d'azote), révèlent que les émissions de la France sont légèrement reparties à la hausse en 2013. Elles ont atteint 344 millions de tonnes, contre 341 millions en 2012. Au niveau européen, la France se classe au quatrième rang des pays émetteurs de CO2, derrière l'Allemagne (759 millions de tonnes), le Royaume-Uni (462) et l'Italie (353), et devant la Pologne (312) et l'Espagne (240).  Un retard sur les objectifs d'énergies renouvelablesL'Hexagone doit – beaucoup – mieux faire au chapitre des énergies renouvelables. En 2013, leur part dans la consommation finale d'énergie a atteint 14,2 %, principalement à partir du bois-énergie et de l'hydraulique. C'est, souligne le ministère de l'écologie, une hausse de 5 points par rapport à 2005. Mais la France est encore loin de l'objectif de 23 % en 2020.« Malgré sa volonté affirmée et le contexte favorable au développement des énergies renouvelables, la France prend du retard », s'inquiète le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Il estime qu'au rythme actuel, la part des filières vertes « pourrait ne s'élever qu'à 17 % » à la fin de la décennie. Il va donc falloir redoubler d'efforts pour espérer parvenir aux nouveaux objectifs, très ambitieux, fixés par la loi sur la transition énergétique, qui prévoient 32 % d'énergies renouvelables dans le mix énergétique en 2030. Selon les derniers chiffres de l'observatoire des énergies renouvelables Observ'ER, au sein de la classe Europe, la France n'affiche aujourd'hui qu'un résultat moyen, très loin des scores de la Suède (52,4 % d'énergies renouvelables en 2012), la Lettonie (34,9 %), la Finlande (34,4 %), l'Autriche (31,9 %), l'Estonie (27,8 %), le Danemark (26,3 %) ou le Portugal (24,7 %). A l'échelle mondiale, les ressources renouvelables représentaient, fin 2012, plus de 26 % de la capacité énergétique.Une qualité de l'air à améliorerSi la pollution de l'air en France est loin d'attendre les niveaux de pollution de l'air — « airpocalypse » — chinois ou indiens, elle n'est pour autant pas « exemplaire ». Avec une moyenne de 25 microgrammes par mètre cube (µg/m3) pour la concentration moyenne annuelle de particules fines PM 10 (d'un diamètre égal ou inférieur à 10 micromètres) dans l'air, elle se situe même juste au-dessus du seuil maximum fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de 20 µg/m3, selon une base de données sur la qualité de l'air dans 1 600 villes de 91 pays, établie par l'agence onusienne et publiée en mai.Les meilleurs élèves de la classe sont ainsi l'Islande (9 µg/m3), le Canada, la Finlande, la Norvège, le Royaume-Uni, les Etats-Unis ou l'Australie. A l'inverse, le Pakistan, l'Afghanistan, l'Inde, la Chine, la Mongolie et l'Iran font partie des pays les plus à risque. La France ne respecte pas non plus les limites annuelles de l'OMS pour les particules PM 2,5 (10 µg/m3), plus dangereuses car pénétrant plus profondément dans les poumons, ni celles d'ozone (100 µg/m3 au maximum sur 8 heures). Selon une étude de l'Institut de veille sanitaire de 2012 portant sur 9 villes françaises, représentant 12 millions de personnes, le respect des normes de concentration pour les PM 2,5 pourrait éviter 2 900 morts prématurées par an. Une eau de piètre qualitéTerre agricole, la France ne parvient pas à restreindre son appétit pour les intrants, engrais comme pesticides. Au contraire : la dernière note de suivi du plan Ecophyto, destiné à encourager des pratiques plus économes, indique une augmentation de 5 % des produits phytosanitaires entre la période 2009-2011 et 2011-2013. Elle révèle même qu'en 2013, l'agriculture en a utilisé 9,2 % de plus que l'année précédente.Les résultats sont si décevants que le premier ministre avait confié en 2014 au député (PS, Meurthe-et-Moselle) Dominique Potier une mission de réflexion sur les moyens de « donner un nouvel élan » à une politique qui repose uniquement sur les exemples vertueux et le bon vouloir des exploitants agricoles. Celui-ci a remis, en novembre 2014, son rapport au gouvernement. Il ne comporte guère de mesures contraignantes lui non plus. Dans les campagnes, en particulier dans les territoires viticoles, les riverains s'inquiètent pour leur santé.En attendant qu'un éventuel nouveau train de mesures ne produise des effets substantiels, l'eau des rivières et des nappes souterraines continue d'enregistrer des taux record de nitrates, produits essentiellement par l'excès d'engrais azotés. Ce phénomène dope les proliférations d'algues, en particulier sur le littoral envahi par des marées d'ulves et oblige à abandonner des captages d'eau potable.A Bruxelles, la Commission européenne se fâche. Elle a saisi la Cour de justice de l'Union européenne qui menace la France de lourdes sanctions financières si celle-ci ne muscle pas son plan d'action destiné à améliorer la qualité de ses eaux et si elle continue de ne pas faire respecter la directive européenne sur les nitrates. La ministre de l'écologie Ségolène Royal bataille actuellement pour faire accepter à la profession que 70 % des surfaces agricoles soient classées « zones vulnérables », ce qui revient à y imposer des pratiques agronomiques plus rigoureuses. En Europe, l'Allemagne, la Grèce, la Pologne sont elles aussi sous le coup d'un premier recours en manquement pour des questions de nitrates, comme l'Espagne l'est au titre de la protection de l'eau.La France saura-t-elle se donner les moyens de redresser la situation avant de subir une condamnation européenne ? Chargées de veiller sur le terrain à l'amélioration de la qualité des nappes et des rivières, les agences de l'eau ont protesté en décembre contre la ponction « exceptionnelle » du gouvernement sur leurs budgets de 175 millions d'euros par an en... 2015, 2016 et 2017.>> Lire : Pollution aux nitrates : la France de nouveau condamnée par la justice européenne Des flottes de pêche sur la selletteSur la scène internationale, la pêche française est souvent critiquée par les associations de défense des océans. Elle l'est certes moins que la filière espagnole, dont les flottes sont présentes en force tout autour du globe, mais elle a la particularité de s'obstiner à poursuivre la pratique très controversée du chalutage en eaux profondes. Cette pêche, très minoritaire, est régulièrement défendue par les gouvernements français successifs auprès de la Commission européenne, alors que celle-ci avait fait part dès 2012 de son souhait de la supprimer deux ans plus tard.En novembre 2014, le Conseil européen des ministres chargés de la pêche a décidé d'accorder à nouveau des quotas de pêche en eau profonde, au grand dam des ONG. En décembre, au moment de fixer cette fois les autorisations de tonnages pour l'ensemble des espèces pêchées dans l'Atlantique, la France comme l'Espagne se sont félicitées d'avoir obtenu des tonnages supérieurs à ce que proposait la Commission européenne. Or celle-ci avance déjà des taux de capture supérieurs à ceux que préconisent les scientifiques pour laisser aux poissons le temps de se reproduire. Une biodiversité à la peineLa loi sur la biodiversité, annoncée lors de la première conférence environnementale de 2012 comme l'une des trois grandes lois écologiques du quinquennat, avec la transition énergétique et la réforme du code minier, n'a encore pas été inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale alors qu'elle aurait dû être adoptée en 2013. François Hollande l'a seulement annoncée pour le printemps 2015. L'agence française pour la biodiversité, mesure phare de la loi, est seulement en train d'être préfigurée.Si la France dispose d'une vingtaine d'outils et de statuts de protection des espaces naturels, tels que les parcs nationaux (au nombre de dix), les parcs régionaux (48), les réserves naturelles (301) ou les sites Natura 2000, reste que seulement 1,4 % du territoire métropolitain terrestre est aujourd'hui « sous protection forte », selon le rapport statistique annuel 2014 du ministère de l'écologie. Tous types de protection confondus, terrestres ou maritimes, les aires protégées s'élèvent à 17 % du territoire français, selon les données du fonds des Nations unies pour l'environnement. La France est donc à la traîne par rapport à l'Allemagne (42 %) ou au Royaume-Uni (26 %), mais en avance sur l'Italie (15 %), les Pays-Bas (12 %) ou l'Espagne (9 %).Avec 1 048 espèces mondialement menacées présentes sur son territoire, la France se situe par ailleurs parmi les 10 pays les plus concernés par l'érosion de la biodiversité (avec l'Equateur, les Etats-Unis, la Malaisie, l'Indonésie, le Mexique, la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Australie), du fait de sa présence dans les outre-mer et en Méditerranée, « points chauds » de la biodiversité.Les dépenses de protection de l'environnement en forte hausseEn 2012, 47,5 milliards d’euros ont été consacrés à la protection de l’environnement en France, soit un montant trois fois supérieur à celui de 1990. Cette somme provient à 40 % des entreprises, à 28 % des ménages et à 32 % des administrations publiques, selon le rapport statistique annuel 2014 du ministère de l'écologie. Principaux secteurs financés : la gestion des déchets et l'assainissement des eaux usées (62 % des financements), loin devant l'air, la lutte contre le bruit, la biodiversité ou les sols et les eaux. La France se plaçait, en 2010, au quatrième rang de l’Union européenne pour ses dépenses en faveur de l’environnement ramenée au nombre d'habitants, derrière l’Autriche, les Pays-Bas et l’Italie, et en 5e position rapportées au PIB – derrière les Pays-Bas, Malte, la République tchèque et le Luxembourg.Le budget du ministère de l'écologie lui-même subit toutefois une nouvelle érosion en 2015, en passant de 7,06 milliards d'euros en 2014 à 6,65 milliards d'euros (-5,8 %). Une décrue qui s'accompagne d'une perte de 515 postes.>> Lire aussi : 10 chiffres que vous ignoriez (peut-être) sur l’environnement en FranceAudrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMartine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.01.2015 à 16h46 • Mis à jour le05.01.2015 à 17h08 |Rémi Barroux L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes se fera, dès que les recours auront été épuisés. La déclaration de François Hollande, lors de son interview sur France Inter lundi 5 janvier, annonce-t-elle un prochain démarrage du chantier au nord de Nantes et la réouverture du conflit avec les zadistes installés dans le bocage ?Le 18 décembre dans Ouest France, le premier ministre Manuel Valls avait été encore plus précis sur le calendrier, évoquant la mi-2015 pour la construction de l’aéroport. En réalité, le début des travaux pourrait bien être renvoyé à plusieurs années, et peut-être après le rendez-vous de l’élection présidentielle de 2017 qui était, à l’origine, la date annoncée de mise en service de la nouvelle plate-forme aéroportuaire, sise dans le bocage nantais.Nombreux recoursLes deux arrêtés préfectoraux pris en décembre 2013 sur la protection des espèces et la loi sur l’eau ont été attaqués devant la juridiction administrative, que ce soit pour le chantier du futur aéroport ou celui des dessertes routières de la plate-forme. « Plusieurs requérants, associations, élus, etc. ont visé ces deux textes. Le tribunal devrait statuer vers la fin mars ou le mois d’avril, estime Raphaël Romi, l’un des avocats des opposants à l’aéroport. Si la décision nous est défavorable, nous ferons appel, puis nous irons devant le Conseil d’Etat en cas de nouvelle décision défavorable et, enfin, devant la Cour de justice de l’Union européenne. »Le chef de l’Etat entend-il vraiment respecter tous ces délais ? « Chiche, nous prenons au mot M. Hollande et voulons bien que les travaux ne commencent qu’après toutes les démarches effectuées, y compris devant l’Europe, avance Me Romi. D’autant que le permis de construire de l’aéroport n’a toujours pas été accordé officiellement et s’il ne correspond pas à la déclaration d’utilité publique, ce qui est probable, nous l’attaquerons aussi. »Huit autres recours, non suspensifs, ont été déposés, fin octobre 2014, devant les tribunaux administratifs de Nantes, Rennes et Paris concernant les aides apportées par les collectivités locales à Aéroport du Grand Ouest (AGO), filiale de Vinci. « 38 millions d’euros ont été versés à AGO avant que la Commission européenne ne notifie la compatibilité de ces versements avec le marché, par des collectivités locales, comme les assemblées régionales de Bretagne et des Pays de la Loire, le conseil général de Loire-Atlantique, Nantes Métropole, etc. détaille Thomas Dubreuil, avocat des requérants. Nous avons demandé à ces collectivités d’exiger le remboursement de ces sommes versées entre 2011 et fin 2013, mais elles ne l’ont pas fait. »Demandes européennesLe tour d’horizon de cette guérilla judiciaire ne serait pas complet sans évoquer les démarches effectuées par la Commission européenne à l’égard de la France sur ce dossier. Une mise en demeure avec des questions précises avait été envoyée, fin février 2014. « La France avait obtenu un délai pour répondre mais il faut maintenant étudier les arguments du gouvernement, fait valoir Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie-Les Verts. Plusieurs points de la réglementation européenne n’étaient pas respectés, s’agissant des mesures de compensation pour la destruction de zones humides, ou sur le processus de consultation du public et la proposition d’alternatives. » Les opposants ont demandé à être reçus à nouveau par la commission des pétitions du Parlement européenCe dialogue entre la France et Bruxelles fait-il aussi partie des échéances dont M. Hollande dit vouloir attendre les conclusions ? Du côté de la préfecture de Loire-Atlantique, « le dossier européen n’en est qu’à une étape pré-contentieuse, il est donc exclu des recours dont il faudrait attendre l’issue ».Les difficultés ne sont pas que juridiques. Le déménagement de certaines espèces protégées constitue un autre obstacle : les fûts (troncs d’arbre) qui abritent les grands capricornes, les tritons crêtés ou marbrés, ne pourront être déplacés avant plusieurs mois, pas avant l’automne.Pour autant, ces différentes entraves ne rassurent pas les opposants qui craignent la détermination d’un Manuel Valls, soucieux d’asseoir l’autorité de l’Etat. Et l’emploi par M. Hollande du futur – « quand les recours seront épuisés, le projet sera lancé » – inquiète les anti-aéroports. « Les jeux sont faits, le tribunal ne nous donnera pas raison et il accélère même les rythmes, s’offusque Françoise Verchère, conseillère générale (Parti de gauche) de Rezé et animatrice du Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (CeDpa). Il y a des recours, mais on sent que le chef de l’Etat prépare l’opinion au démarrage des travaux, c’est le sens du discours sur le marqueur, l’investissement nécessaire… »Risque de nouvelles violences Il reste que cette décision de démarrer le chantier est d’abord et avant tout politique. Pour engager les premiers coups de pelle et couper les premiers arbres de cette zone humide, il faudra au préalable évacuer les dizaines, voire centaines, d’opposants disséminés dans les cabanes et maisons érigées depuis deux ans dans la zone à défendre, la ZAD.Le gouvernement et la majorité socialiste prendront-ils le risque, à la veille de l’élection présidentielle, d’un conflit qui promet d’être plus violent encore qu’à Sivens dans le Tarn, où un jeune opposant au projet de barrage a été tué, le 26 octobre 2014, lors des affrontements avec les gendarmes ? Rien n’est moins sûr.Dans un courrier adressé, le 22 décembre, au premier ministre, le président socialiste du conseil général de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, exprime ses inquiétudes. « La mort d’un homme, à Sivens, doit nous alerter. L’usage de la force, le recours aux experts ne suffiront pas à faire, comme je le souhaite, du projet de transfert de l’aéroport, une réussite », dit ce fervent partisan de l’aéroport. L’Etat a la lourde mission d’assurer l’ordre et la tranquillité publique sans jamais générer davantage de désordres que le trouble initial. (…) Une nouvelle intervention des forces de l’ordre, sans discussion, sans planification, aboutirait à de nouvelles violences. »M. Grosvalet rappelle au chef du gouvernement la précédente opération César qui, en octobre 2012, avait mis le bocage nantais à feu et à sang. Cette opération « qui a abouti à une radicalisation de la situation, au détriment de la population, sans permettre la mise en œuvre sereine du projet, invite à la plus grande vigilance. Un nouvel échec signifierait probablement la fin du dossier. » C’est probablement cet ultime argument, plus que les échéances judiciaires, qui risque de tempérer les ardeurs aéroportuaires du couple exécutif.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.01.2015 à 14h13 • Mis à jour le05.01.2015 à 15h10 |Samuel Laurent et Alexandre Pouchard François Hollande était lundi 5 janvier l'invité de la matinale de France Inter. Le président de la République a défendu sa politique économique, symbolisée par la loi Macron, assurant « tout faire pour que la France soit plus forte et plus juste à la fin de [son] quinquennat ». Décryptage de quelques-unes de ses affirmations.Lire : Chômage, loi Macron, NDDL, Grèce : ce qu'il faut retenir de l'entretien de HollandePas d'impôts nouveaux à partir de 2015 Discutable« J'ai pris l'engagement de ne pas créer de nouveaux impôts à partir de 2015. Certains contribuables paieront moins. Il n'y aura aucune augmentation de prélèvement supplémentaire. »François Hollande se réfère à la suppression de la première tranche d'imposition, qui devrait diminuer ou réduire à zéro l'impôt des ménages les plus modestes. Néanmoins, lorsqu'il affirme qu'il n'y aura « aucune augmentation de prélèvement supplémentaire », le chef de l'Etat oublie d'évoquer les impôts locaux.En 2014, l'Etat a décidé d'une baisse record de la dotation aux collectivités locales : 3,7 milliards d'euros en moins pour les communes, départements et régions. Cette baisse risque fort d'entraîner une hausse de la fiscalité locale pour compenser le manque à gagner. Ainsi, taxe d'habitation, taxe foncière et autres devraient augmenter dans nombre de communes, départements ou régions.Lire aussi : Pas de hausse d'impôt ? Un vœu pieux déjà trahiPlus d'arrivées sur le marché du travail que de départs en retraite ?Plutôt vrai« Tant que la croissance reste inférieure à 1 %, nous avons 800 000 jeunes qui arrivent sur le marché du travail chaque année sans que les départs à la retraite soient suffisants. Tant que nous avons cette situation, les demandeurs d'emploi seront plus nombreux. Nous devons créer de l'emploi. »700 000 Le chef de l'Etat pointe effectivement un des problèmes du marché du travail français : la vitalité démographique du pays, qui se traduit par des arrivées massives sur le marché du travail, n'est pour l'instant pas absorbée par les départs à la retraites. Chaque année, environ 700 000 jeunes (et non 800 000 comme l'a affirmé François Hollande) sortent du système scolaire, la plupart avec un diplôme, selon les chiffres du ministère du travail.650 000 Les nouveaux retraités, eux, étaient environ 650 000 en 2013, selon la Caisse nationale d'assurance vieillesse – ce chiffre n'inclut pas les personnes bénéficiant d'une pension de réversion après le décès d'un assuré. La France est donc bien en « déficit » et doit créer de nouveaux emplois pour absorber le surplus.Dans son intervention, François Hollande a fait le parallèle avec l'Allemagne, qui rencontre la situation inverse. « L'Allemagne compte 800 000 jeunes en plus mais 850 000 départs à la retraite », affirmait en 2013 à L'Express Eric Heyer, spécialiste du marché du travail à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).Reste toutefois que le raisonnement est un peu simpliste : les départs à la retraite ne sont pas systématiquement remplacés. Certains postes sont supprimés avec le départ du « titulaire » et des emplois doivent de toute façon être créés pour absorber les entrants sur le marché du travail. De plus, une économie dynamique connaît de l'innovation, qui crée de nouveaux secteurs d'activité et donc des emplois.Fermer la centrale de Fessenheim, oui, mais quand ?Flou« Les études sont en cours. Dès que la loi sur la transition énergétique est votée, il faudra fermer une centrale – pas forcément Fessenheim. (...) Mais j'ai pris l'engagement de fermer Fessenheim. »La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus ancienne encore en activité en France, était en effet une promesse de campagne du candidat Hollande. Le chef de l'Etat a confirmé que la centrale serait bien fermée mais n'a pas donné de date.L'occasion pourrait pourtant lui être donnée avec l'entrée en vigueur de la loi sur la transition énergétique, adoptée par l'Assemblée nationale à la mi-octobre. Elle instaure en effet un plafonnement de la capacité de production nucléaire à son niveau actuel de 63,2 gigawatts. La mise en service du réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville, prévue pour 2017, devrait donc se traduire par la fermeture de deux autres réacteurs. Or la centrale de Fessenheim compte deux réacteurs.Mais, jusqu'à présent, la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, avait laissé planer le doute sur la centrale visée, indiquant que « cela pourrait être d'autres réacteurs que [ceux de] Fessenheim ».La mise en place de la taxe sur les transactions financièresFlou« La taxe sur les transactions financières peut être mise en œuvre car 11 pays européens se sont mis d'accord pour l'appliquer. Michel Sapin réunira les ministres des finances des 11 pays européens pour mettre en place cette taxe en 2016, 2017 au plus tard. Mieux vaut prendre en compte tous les produits de la finance avec des taux faibles. »François Hollande a ainsi réaffirmé lundi son soutien à la création d'une taxe sur les transactions financières (TTF) qui concernerait tous les produits, conformément aux contours définis lorsque sa création a été évoquée après la crise financière de 2008. Onze Etats membres de l'Union européenne (Belgique, Allemagne, Estonie, Grèce, Espagne, France, Italie, Autriche, Portugal, Slovénie et Slovaquie) participent à la « coopération renforcée » devant aboutir à cette taxation. L'ONG Oxfam a salué une « excellente nouvelle ».Mais la position française n'a pas toujours été aussi nette. En juin, Michel Sapin avait déclaré aux Echos qu'« il n'y [avait] pas de raison pour que la place de Paris, très en pointe sur les dérivés actions soit désavantagée par rapport aux autres ». Mi-décembre, quelque 140 députés socialistes (sur 288) ont signé une lettre publique dénonçant le double discours de Paris :« C'est la France qui a proposé de réduire l'assiette d'une telle taxe, la limitant aux actions et aux contrats d'assurance contre le risque de défaut de paiement [CDS – credit default swap], soit 3 % des produits dérivés. Cette proposition réduirait largement le rendement de cette taxe, le rendant encore plus limité que la taxe française créée en 2012. »Le ministre des finances avait alors annoncé qu'il prendrait en janvier « une nouvelle initiative » pour mettre en œuvre la TTF au niveau des 11 pays européens.Lire aussi : Comment la taxe sur les transactions financières est torpillée par la FranceUn rééquilibrage de la balance commerciale en trompe-l'œilà nuancer« Je suis arrivé, il y avait un déficit commercial de 62 milliards, le déficit public était très important. Tout n'est pas résolu, mais j'ai travaillé à réduire cela. »48 François Hollande a-t-il réduit le déficit commercial, c'est-à-dire le déséquilibre entre importations et exportations ? Oui, si on s'en tient aux chiffres (48 milliards d'euros fin octobre, selon les Douanes, contre 74 milliards d'euros en 2011). Mais ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour autant.La balance commerciale de la France s'améliore effectivement depuis le déficit record de 2011. Mais ce chiffre est à relativiser : d'une part, il ne tient pas forcément à l'action de François Hollande. D'autre part, cet indicateur mérite d'être examiné de plus près.if (!window.jQuery) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420451954216 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420451954216 .title").empty()if ("Balance commerciale française depuis 1999"!= ""){Balance commerciale française depuis 1999")}$("#container_1420451954216 .subtitle").empty()if ("Après avoir atteint un record en 2011, le déficit commercial se réduit. Le chiffre 2014 est le déficit cumulé pour le mois d'octobre."!= ""){Après avoir atteint un record en 2011, le déficit commercial se réduit. Le chiffre 2014 est le déficit cumulé pour le mois d'octobre.")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1420451954216 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://lekiosque.finances.gouv.fr/fichiers/nationales/revue/Chiffre_PDF.pdf", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Douanes (données estimées FAB/FAB y compris matériel militaire)", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["1999","2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014 (T3)"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" milliards d'euros", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Solde en milliards d'euros", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 14.4 ], [ "", -3.4 ], [ "", 3.3 ], [ "", 3.5 ], [ "", -0.2 ], [ "", -5.7 ], [ "", -24.2 ], [ "", -29.9 ], [ "", -45.2 ], [ "", -56.2 ], [ "", -45.4 ], [ "", -52.3 ], [ "", -74 ], [ "", -67.2 ], [ "", -61.1 ], [ "", -48 ] ], "color": "#0386c3" }]})});var chart = $('#container_1420451954216 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}Ce qu'il faut regarder, ce sont les exportations : si elles augmentent, c'est le signe qu'un pays vend à l'étranger, ce qui est en général positif. Or celles de la France ne sont pas vraiment en hausse. Au contraire, elles sont plutôt stables, voire en baisse. Si le déficit se réduit, c'est donc surtout parce que les importations sont également en berne, faute d'activité économique. Bref, pas de quoi triompher.>> Lire aussi : Euro, pétrole, exportations : que valent les indicateurs qui réjouissent Hollande ?Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé François Hollande, qui faisait sa rentrée politique lundi 5 janvier au matin sur France Inter, a réaffirmé sa confiance dans un rebond de la croissance, seule à même de faire reculer durablement le chômage.>> Lire : Chômage, loi Macron, NDDL, Grèce : ce qu'il faut retenir de l'entretien de HollandeLe président de la République a égrené les raisons d'espérer et les motifs de réjouissance. Selon lui, la France comme d'autres pays d'Europe, bénéficie de la baisse du pétrole, du fléchissement du cours de l'euro ou encore du niveau historiquement bas des taux d'intérêt sur les emprunts d'Etat. Ces indicateurs, dont se targue l'Elysée, n'occultent pourtant pas le problème du chômage et ne garantissent pas une reprise de la croissance.Euro et pétrole : la baisse ne suffira pasL'exécutif se gargarise de la baisse du cours de la monnaie unique et des prix du baril de brut : ces reculs, qui atteignent 14 % pour l'euro et 50 % pour le pétrole depuis mai, rehausseraient la croissance française de 0,4 point d'ici au 2e trimestre 2015. Les prévisions de croissance pour 2015 sont de 1 % selon l'Insee, soutenu par le FMI, contre 0,4 % pour 2014. Lire en édition abonnés : La France profite d’un pétrole bon marchéCes calculs, qui reprennent ceux de l'Insee, sont exacts. Mais ils omettent un détail : l'institut des statistiques, qui évoque notamment un « mini contre-choc pétrolier », précise que le dynamisme retrouvé par la croissance tricolore grâce aux économies sur la facture énergétique et à la compétitivité gagnée par les entreprises exportatrices ne suffira pas à enrayer la hausse du chômage. Selon l'institut, la hausse mécanique attendue de l'emploi, du fait de cette baisse des prix du pétrole et des cours de l'euro ne fera pas le poids face à l'accroissement du volume de la population active. Cette dernière s'accroissant plus vite que l'emploi, le taux de chômage devrait augmenter de nouveau pour atteindre en France 10,6 % mi-2015.Une balance commerciale en trompe-l'œilCertes, la tendance à la baisse de la devise européenne – l'euro est passé lundi sous le seuil de 1,20 dollar, un niveau inédit depuis près de neuf ans – favorise les exportateurs...  mais encore faudrait-il que les exportations soient à la fête.Le déficit commercial s'est en effet résorbé sur plusieurs années, comme s'en est vanté le président de la République :« Je suis arrivé, il y avait un déficit commercial de 62 milliards, le déficit public était très important. Tout n'est pas résolu, mais j'ai travaillé à réduire cela. »if (!window.jQuery) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420451954216 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420451954216 .title").empty()if ("Balance commerciale française depuis 1999"!= ""){Balance commerciale française depuis 1999")}$("#container_1420451954216 .subtitle").empty()if ("Après avoir atteint un record en 2011, le déficit commercial se réduit. Le chiffre 2014 est le déficit cumulé pour le mois d'octobre."!= ""){Après avoir atteint un record en 2011, le déficit commercial se réduit. 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Toutefois, cette baisse n'est pas due à une hausse des exportations, mais à un repli des importations, ce qui n'est pas forcément une très bonne nouvelle pour l'économie. Ces reculs – particulièrement nets dans le secteur énergétique – traduisent surtout la faiblesse de l'activité et de la demande en France. De plus, cette baisse, au rythme qu'elle prend, risque plutôt de ressembler à une stagnation pour 2014. En clair, il n'y a pas là de quoi se réjouir outre mesure. Lire le décryptage : Comprendre le déficit commercial en trois graphiquesMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.01.2015 à 10h50 • Mis à jour le06.01.2015 à 17h59 | Michel Noblecourt A la veille de la réunion de la commission exécutive de la CGT qui doit se pencher sur le sort de son secrétaire général Thierry Lepaon, mis en cause dans plusieurs affaires, l’ancien secrétaire général du syndicat, de 1992 à 1999, Louis Viannet, 81 ans, a choisi de sortir du silence. Il invite M. Lepaon à « remettre son mandat ».Comment analysez-vous la crise qui traverse aujourd’hui la CGT ?Louis Viannet : Par sa durée, par les principes et les valeurs qu’elle malmène, la crise qui secoue actuellement la CGT dans ses profondeurs est sans précédent. Les traces qu’elle va laisser peuvent générer des situations difficilement maîtrisables, des meurtrissures durables, mettant à mal les difficiles progrès réalisés dans le « vivre-ensemble » et rendant difficiles les rapports entre les militants, entre différentes organisations ou structures de la CGT, affaiblissant ainsi ses capacités d’actions. Toutes les pistes permettant d’éviter ou de limiter déchirements, divisions, affrontements, dans les débats qu’il va falloir conduire dans la commission exécutive, le comité confédéral national [CCN], et à tous les niveaux de l’organisation, doivent être explorées. Cela suppose une volonté commune d’avancer vers une situation apaisée.Le malaise que vous évoquez n’est-il pas antérieur à l’élection de Thierry Lepaon ?Loin de moi l’idée de penser que les problèmes sont arrivés avec Thierry Lepaon. A plusieurs reprises, et récemment lors du départ de Bernard Thibault, il est bien apparu des signes qu’un mal-être était déjà présent, dû sans doute au retard pris dans l’évolution de la CGT. C’est donc aux dirigeants d’aujourd’hui qu’incombe la responsabilité d’impulser un véritable aggiornamento de la CGT, à partir de l’inventaire des dysfonctionnements – qui reste à faire. Les travailleurs ont besoin d’une confédération en pleine possession de ses moyens.Le contexte actuel n’est, hélas, pas le meilleur souhaitable. La crédibilité perdue du secrétaire général à l’intérieur comme à l’extérieur est, en soi, un lourd handicap de départ.Dans ce contexte, que doit faire Thierry Lepaon ?C’est au CCN d’assumer ses responsabilités et de prendre les décisions qu’il considère les meilleures ou les moins mauvaises quant au devenir de la CGT en ayant en permanence en ligne de mire l’unité de l’organisation, le rassemblement de toutes ses forces et la mobilisation de l’ensemble des valeurs qui nous rassemblent.En clamant sa volonté de rester coûte que coûte dans sa responsabilité, Thierry Lepaon tend à confondre détermination et entêtement. Ce faisant, il rajoute encore de la tension dans le débat qui en a déjà suffisamment, alors que sa fonction lui commande le contraire.Un tel climat, une telle tension peuvent, à tout moment, donner lieu à des affrontements, à des déchirures, lourdes de conséquences pour la CGT, à un affaiblissement dangereux au moment même où la mission historique qui est la sienne, nécessite renforcement, dynamisme, confiance et unité.Tout doit donc être tenté pour garder une CGT unie et des rapports humains pacifiés. Pour sa part, et dans le cadre des efforts communs, le secrétaire général se grandirait, en cette année de 120e anniversaire de la création de la CGT, en annonçant publiquement, et avant même la réunion du comité confédéral national, sa décision de remettre son mandat à la disposition du CCN. C’est, pour lui, la seule façon de participer positivement à l’écriture des pages à venir de l’histoire de la CGT.Lire l’intégralité de cet entretien, en zone abonnésMichel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.01.2015 à 10h47 • Mis à jour le03.01.2015 à 12h11 Editorial. Gâchis financier, faute politique, la question de l’écotaxe est un exemple de mauvaise gouvernance. Au terme d’un mauvais feuilleton, et en période de disette budgétaire, l’Etat va devoir payer 800 millions d’euros pour l’abandon de l’écotaxe poids lourds. Une moitié environ sera payable « cash » le 2 mars, au consortium franco-italien, Ecomouv’, qui a installé le système de traçage des poids lourds destiné à leur faire payer une écotaxe. L’autre moitié représente la reprise par l’Etat de la créance d’Ecomouv’ auprès des banques, payable sur dix ans.L’écotaxe, c’est une histoire de valse-hésitation. Deux pas en avant, deux pas en arrière, deux reports, deux suspensions sine die, avant que Ségolène Royal, la ministre de l’écologie qui avait clairement affiché, au nom du refus d’une « écologie punitive », son aversion pour ce système et pour Ecomouv’, ne décide, en juillet 2014, une refonte du dispositif de l’écotaxe qui préfigurait son abandon final. Pourquoi avoir pris le risque d’annoncer des pistes, démagogiques et imprudentes, comme la taxe du seul poids lourd étranger ? Exit les taxes, les impôts et toute pénalisation financière des comportements nocifs pour la santé et l’environnement, quitte à oublier le principe « pollueur payeur ».Punition collectiveAncien sous-directeur d’une agence de l’eau, Dominique Gros, le maire socialiste de Metz – là où 150 salariés d’Ecomouv’ attendent de connaître le sort que leur réservera le plan de sauvegarde de l’emploi à la suite de la résiliation du contrat par l’Etat – exprime son amertume : « Une agence de l’eau fait payer des redevances pour éviter la pollution de l’eau, le principe “pollueur payeur” fonctionne bien. » A défaut de faire payer les mauvais élèves – ceux qui maintiennent des poids lourds sur les routes quand d’autres solutions peuvent être envisagées, ceux qui traversent la France, privilégiant les routes nationales et secondaires sans péage, au détriment de la santé des habitants des agglomérations traversées –, c’est toute la classe qui est punie et qui contribuera au versement des 800 millions de compensation pour la rupture d’un contrat signé en octobre 2011.L’Etat paie au prix fort son revirement sur l’écotaxeIl y a aussi le respect de la parole donnée, de l’engagement de l’Etat à l’égard d’une société qui a, sur commande publique, livré un dispositif qui pouvait être amélioré. « Sur l’écotaxe, nous ne sommes pas allés jusqu’au bout », concédait Manuel Valls, le 28 novembre, dans son discours de clôture de la troisième conférence environnementale. Le premier ministre aurait aussi pu bien dire : « Nous sommes allés trop loin. » Trop de temps perdu, trop d’argent gâché. Il fallait arrêter beaucoup plus tôt ou, pour reprendre les mots de M. Valls, « aller jusqu’au bout ». 02.01.2015 à 14h54 • Mis à jour le03.01.2015 à 15h17 |Pierre Jaxel-Truer A l'heure de la bûche, François Hollande a accepté en cadeau une jeune femelle labrador noire âgée de 2 mois, offerte par l'association des anciens combattants français de Montréal. Elle a l'air d'avoir la truffe humide et affectueuse. Le président de la République a décidé de l'appeler Philae, a-t-il fait savoir, en hommage au petit robot européen qui s'est posé le 12novembre sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko, couronnant de succès la fameuse mission Rosetta.Les chiens, les chats et les autres trente millions d'amis des chefs d'Etat : cela fait belle lurette que les petites bêtes ont une place de choix dans le grand « show » de la communication politique. En France, le goût des labradors s'est installé avec Valéry Giscard d'Estaing, qui, lorsqu'il ne jouait pas de l'accordéon, aimait se promener avec Samba.Baltique fut ensuite le fidèle compagnon de François Mitterrand et eut même droit à une chanson de Renaud portant son nom. Jacques Chirac avait lui aussi son labrador, avant même d'entrer à l'Elysée, lorsqu'il était maire de Paris. Michel Denisot, dans son livre Brèves de vies (Fayard), sorti le 1er octobre 2014, a raconté comment Chirac surnommait l'animal « Ducon », en honneur de « VGE », qui le lui avait offert.Quant à Nicolas Sarkozy, il appréciait la compagnie de Clara pour ses footings médiatiques. Il a également eu deux autre chiens, Dumbledore et Toumi. Les trois bêtes ont, selon Mediapart, rogné les dorures de l'Elysée, occasionnant 6 600 euros de dégâts…« si vous voulez un ami à washington, prenez un chien »Il n'y a pas que chez nous que l'on est friand de ces belles histoires animalières. Aux Etats-Unis, Theodore Roosevelt avait, paraît-il, un véritable bestiaire, qui comptait ours, cochon, lézard et blaireau. Presque tous ses successeurs ont souscrit à la tradition des animaux domestiques, avec toutefois moins d'exubérance. Barack Obama possède deux chiens d'eau portugais, une race au poil hypoallergénique, car l'une de ses filles éternue en présence de canidés ordinaires. Outre-Atlantique, mention spéciale, au passage, à Harry Truman. On lui attribue ce bon mot : « Si vous voulez un ami à Washington, prenez un chien. »En Russie et dans la zone de l'ex-URSS, l'on trouve également quelques anecdotes amusantes. Vladimir Poutine, tout en imagerie virile, a accueilli pendant quelque temps à son domicile un jeune tigre qui lui avait été offert en 2008, avant qu'il ne finisse par être confié à un zoo. Le président russe nourrit manifestement avec l'espèce une relation privilégiée : deux tigres de Sibérie qu'il a rendus récemment à la nature devant moult caméras lui ont valu de se fâcher avec les Chinois. Les charmants animaux auraient traversé le fleuve Amour et s'en seraient pris à de fraîches volailles. Vladimir Poutine s'est également distingué en offrant, en 2006, un chien en peluche à Angela Merkel. Car depuis qu'elle a été mordue, la chancelière ne  supporte pas les chiens. Les cadeaux d'animaux, popularisés avec les pandas chinois, sont d'ailleurs un classique de la diplomatie. En 1961, le chef de l'Etat soviétique, Nikita Khrouchtchev, avait offert aux Kennedy la chienne Pouchinka, fille de Strelka, envoyée en 1960 dans l'espace à bord de Spoutnik 5. Faut-il souhaiter pareil destin à la Philae de François Hollande, pour honorer son nom ?Pierre Jaxel-TruerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder François Hollande avait voulu faire du mois de janvier 2014 un moment d’impulsion. Après une fin d’année marquée par la promesse non tenue d’« inverser la courbe du chômage », il avait décidé de donner un nouvel élan à sa politique économique : ce fut le fameux « pacte de responsabilité », évoqué pour la première fois lors de ses vœux télévisés du 31 décembre 2013 et détaillé quinze jours plus tard lors de sa conférence de presse du 14 janvier 2014.Cette année, le chef de l’Etat n’est pas dans le même état d’esprit. Il aurait pourtant de bonnes raisons de l’être : face à la montée continue du chômage (180 000 demandeurs d’emploi en plus en un an), il pourrait demander à son gouvernement de mettre en œuvre un nouveau train de réformes susceptibles de doper une croissance désespérément molle.Ce n’est manifestement pas son intention, comme 9,7 millions de Français – soit près de 500 000 de moins qu’en 2013, selon Médiamétrie – ont pu s’en apercevoir en écoutant les vœux présidentiels, mercredi 31 décembre 2014, à 20 heures.Avec ses vœux, « Hollande a voulu suggérer une idée d’énergie, de combativité »Dans cette allocution de neuf minutes, M. Hollande s’est gardé de faire toute nouvelle annonce de nature économique. En la matière, ce qu’il a évoqué était déjà connu, à commencer par le projet de loi « pour la croissance et l’activité », que défendra à partir du 26 janvier, devant l’Assemblée nationale, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron. M. Hollande en est convaincu. S’agissant de la politique économique, « les dés sont jetés », confie-t-il volontiers en privé. Dès lors, à défaut de nouvelles réformes à proposer, et plutôt que de commenter publiquement ses propres échecs en la matière, le chef de l’Etat compte investir d’autres terrains, politiquement moins aventureux et éventuellement plus profitables.Figures libresSon agenda des prochaines semaines témoigne de cette volonté. Comme chaque année, le mois de janvier sera pour le chef de l’Etat marqué par maintes cérémonies. Vœux au Conseil constitutionnel, le 6 ; aux autorités religieuses, le 7 ; aux corps constitués, le 8 ; aux armées sur le porte-avions Charles-de-Gaulle, le 14 ; au corps diplomatique, le 16 ; aux territoires, en Corrèze, le 17 ; aux acteurs de l’entreprise et de l’emploi, le 19 ; aux bureaux des assemblées et au Conseil de Paris, le 20 ; à la presse enfin, sous la forme d’une conférence de presse qui devrait avoir lieu dans la semaine du 19 janvier. Dès le 5, il sera sur France Inter pour une interview de rentrée.Mais aux figures imposées il a cette fois décidé d’ajouter deux figures libres : des vœux à l’éducation, dont la date est à déterminer, et d’autres à la culture, qui pourraient avoir lieu le 14 janvier, à l’occasion de l’inauguration de la Philharmonie de Paris.Ces choix ne doivent rien au hasard : les deux thèmes sont précisément de ces domaines que M. Hollande compte investir de plus en plus, parce qu’il sait que ce sont là des terrains sur lesquels un président de gauche est particulièrement attendu, mais aussi parce qu’il y a là, pour lui, une occasion de renouer avec le thème de la jeunesse, mis en avant avec succès durant la campagne présidentielle de 2012 et pour le moins délaissé depuis le début du quinquennat.« Libérer les énergies »C’est d’ailleurs également sous cet angle que le président de la République a choisi de promouvoir la loi Macron, un texte qui, parce qu’il vise à « libérer les initiatives, casser les rentes [et] libérer les énergies », se veut « un coup de jeune pour notre société » et « est surtout destiné à la jeunesse », ainsi qu’il l’a déclaré mercredi lors de ses vœux télévisés. Pour l’image, le chef de l’Etat mise sur l’âge des trois ministres concernés – Najat Vallaud-Belkacem et Emmanuel Macron ont 37 ans, Fleur Pellerin en a 41 – pour incarner ce « coup de jeune ». Il a d’ailleurs personnellement conseillé à son ministre de l’économie d’en faire un argument pour défendre sa loi.Dans le droit fil de ce qu’il a commencé fin 2014 en s’exprimant sur l’immigration et la fin de vie – sujet sur lequel il pourrait se prononcer à nouveau dans les prochaines semaines –, M. Hollande compte dorénavant investir des questions plus régaliennes ou sociétales qui lui permettront en outre de « détechnoïser » son discours. Il est incité en cela par ses conseillers depuis quelque temps à chasser de ses interventions ces chiffres qu’il aime naturellement citer, au risque de passer pour un ministre des finances ou du budget.Cette nouvelle orientation du discours présidentiel intervient alors que, dans les sondages, la cote de popularité du chef de l’Etat se redresse. Depuis fin novembre, les différentes études vont dans le même sens. Dans la dernière en date, le baromètre de confiance dans l’exécutif Harris Interactive/Délits d’opinion, réalisé du 23 au 29 décembre, il est ainsi crédité de 25 % d’opinions favorables, soit 7 points de plus en un mois.Si personne à l’Elysée n’imagine une remontée notable en l’absence de résultats sur le front économique, ce « tout petit frémissement », comme le qualifie un proche conseiller du chef de l’Etat, est évidemment regardé avec attention. Et pour l’entourage de M. Hollande, qui sera l’invité exceptionnel de la matinale de France Inter lundi 5 janvier, il repose sur un élément : la « proximité », cette « capacité d’empathie » qui, selon un proche, est « dans l’ADN » du chef de l’Etat et qu’il aurait tout intérêt à cultiver dès lors qu’il s’agit d’une des rares qualités que même ses plus ardents détracteurs lui reconnaissent.Rencontres « proximité »Aux cérémonies de vœux et rendez-vous diplomatiques ou mémoriels (un possible sommet au Kazakhstan le 15 janvier consacré à la situation en Ukraine et un déplacement en Pologne le 27 janvier pour le 70e anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau), M. Hollande a donc décidé d’ajouter à son agenda plusieurs moments moins solennels au cours desquels il est susceptible, précisément, de jouer cette corde de la « proximité ».Dans cette optique, deux « formats » sont prévus par l’Elysée. D’abord des déplacements surprises, dont la presse n’est pas informée par avance, mais que le chef de l’Etat compte multiplier à l’avenir. « Il peut s’agir ici d’une exposition, là d’une visite en province, le week-end notamment », précise l’Elysée. Autre idée : « des rendez-vous avec des Français qui écrivent pour demander à voir le président ». Testée une première fois à la mi-décembre 2014, l’idée va être systématisée : à partir de fin janvier, le chef de l’Etat devrait recevoir une fois par mois à l’Elysée cinq de ses concitoyens dont les lettres auront été préalablement sélectionnées par le service de la correspondance présidentielle.Ces rencontres « proximité » jalonneront une année au cours de laquelle M. Hollande, comme il l’a affirmé lors de ses vœux télévisés, compte investir le champ environnemental. Il s’agit de « marquer son intérêt pour le sujet », précise l’Elysée ; le premier rendez-vous inscrit à son agenda est avec Nicolas Hulot, qu’il avait nommé en décembre 2012 « envoyé spécial pour la protection de la planète ».Les deux hommes, qui devraient se rendre ensemble aux Philippines fin février pour une visite officielle autour du climat, devaient consacrer le rendez-vous élyséen du 2 janvier à la manière de « mobiliser les citoyens » en vue de la conférence internationale sur le climat organisée à Paris en décembre. Un événement dont le chef de l’Etat, qui n’était jusqu’alors pas connu pour son tropisme pour les questions environnementales, compte faire l’un des grands rendez-vous de son quinquennat.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Rémi Barroux Près de 800 millions d’euros, c’est la somme que coûteront à l’Etat français l’abandon de l’écotaxe poids lourds et la résiliation, le 30 octobre 2014, du contrat avec la société Ecomouv’ chargée de la mise en place et de la gestion du dispositif. L’accord finalement conclu, le jour de la Saint-Sylvestre, entre le ministère de l’écologie et le consortium franco-italien, dont la société Atlantia (ex-Autostrade per l’Italia) détient 70 % des parts, a fixé le montant des indemnités dues à 403 millions d’euros, payables directement à Ecomouv’ au 2 mars.L’Etat reprend par ailleurs la créance d’Ecomouv’ auprès des banques et il devra s’acquitter du remboursement, sur dix ans, de près de 390 millions d’euros.Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, et le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, espéraient voir baisser la facture de l’abandon de l’écotaxe, la somme totale reste élevée.Négociation tendueDans le protocole signé en juillet entre l’Etat et Ecomouv’, l’indemnité, en cas de résiliation par le gouvernement, avait été estimée à 830 millions d’euros. Ce protocole actait la livraison du dispositif, reconnu prêt à fonctionner depuis mars, basé sur un système de boîtiers embarqués dans les camions suivis par GPS et un contrôle de l’équipement au moyen de portiques disséminés sur les routes taxées.Le loyer annuel qu’aurait payé l’Etat à Ecomouv’ s’élevait à 210 millions d’euros, soit un peu plus de 50 millions d’euros par trimestre. Si la société franco-italienne dit avoir révisé à la baisse ses exigences, elle peut s’estimer plutôt gagnante de l’accord final qui lui fait percevoir directement près de 400 millions d’euros. La négociation, tendue, s’est conclue juste avant la date butoir du 31 décembre 2014, à partir de laquelle le recours au contentieux était inévitable.Le passage par un règlement judiciaire semble donc aujourd’hui écarté, mais les deux parties peuvent néanmoins encore dénoncer l’accord. Notamment Ecomouv’, si la société juge qu’il reste un manque à gagner sur les sommes attendues, car l’écotaxe, avec la concession accordée pour treize ans (dont un an et demi pour la conception et la mise en place du dispositif), devait lui apporter près de 2,5 milliards d’euros au total.La ministre de l’écologie a, de son côté, fait valoir à plusieurs reprises l’existence d’éléments d’irrégularité dans le contrat. « Nous irons sans doute au contentieux pour que les Français ne paient pas cette facture, car le système était absurde », avait déclaré, le 9 octobre, Ségolène Royal.Deux cents salariés, dont les trois quarts sont basés à Metz, attendent de connaître leur sort.Une procédure est d’ailleurs toujours en cours au tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre. Mais, selon le secrétaire général du TGI de Nanterre, Nicolas Barret, aucune décision n’est encore prise. « L’enquête est terminée et nous attendons d’en discuter avec la nouvelle procureure, Catherine Denis, qui prend ses fonctions début janvier », a-t-il expliqué au Monde. Du côté d’Ecomouv’, on ne se montre pas trop inquiet, car les diverses procédures engagées, y compris devant le Conseil d’Etat, n’ont jamais abouti. La commission sénatoriale, chargée d’enquêter sur la validité du contrat, n’a pas mis à jour d’irrégularités lors de ses conclusions rendues fin mai.Il reste néanmoins des points à régler. Deux cents salariés, dont les trois quarts sont basés à Metz, attendent de connaître leur sort. La direction d’Ecomouv’ avait annoncé, le 9 décembre, la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Le versement cash, en mars, de près de 400 millions d’euros, devrait, espère Olivier Kamiri, délégué CGT à Metz, « permettre de provisionner plus d’argent pour le plan social ».Le problème des 173 portiquesIl faut également régler le problème posé par les 173 portiques qui ont été installés. Le gouvernement a ferraillé pour que la société les rachète, pour une valeur de 500 000 euros à 1 million d’euros l’unité. Cela aurait réduit la facture, mais Ecomouv’ ne s’est pas laissé convaincre. Selon une source proche du dossier, seuls les portiques qui ne seront pas réutilisés seraient rachetés par Ecomouv’ et l’Etat s’acquittera du démantèlement des bornes de distribution qui devaient permettre aux poids lourds de s’enregistrer.Après plus d’un an de rebondissements, après la présentation, en juillet, par Ségolène Royal d’un dispositif revu à la baisse faisant passer de 15 000 kilomètres à 4 000 kilomètres le réseau de routes taxées, et rebaptisé « péage de transit poids lourds », la rupture entre l’Etat et Ecomouv’ trouve son aboutissement. Le principe « pollueur payeur » à la base de la conception de l’écotaxe, rejeté par la ministre de l’environnement au nom de son refus de toute « écologie punitive », se transforme en une addition de 800 millions d’euros à payer par le contribuable.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder Joseph Daniel est spécialiste de communication politique. Ancien directeur du SID (actuel SIG, service d’information du gouvernement) de 1981 à 1986, membre du CSA de 1999 à 2005, il a publié un essai consacré à La Parole présidentielle. De la geste gaullienne à la frénésie médiatique (Seuil, 2014).Qu’avez-vous pensé des vœux télévisés de François Hollande, mercredi 31 décembre ?Dans le style, il m’a semblé que ces vœux étaient bien plus maîtrisés que les deux précédents. Souvent, François Hollande est desservi par son débit rapide et saccadé. Cela avait été flagrant lors de ses premiers vœux, le 31 décembre 2012.Cette fois, le débit était mieux rythmé. La réalisation l’était également, avec des changements de cadrage de caméra permettant de rendre l’allocution moins figée. Du coup, alors qu’il était pour la première fois assis derrière son bureau, renouant en cela avec une tradition reprise par François Mitterrand mais abandonnée depuis par Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, il m’a semblé paradoxalement plus tonique que les deux dernières fois où il était debout.Le résultat de tout cela est que cette allocution pouvait donner le sentiment d’avoir été plus courte que les précédentes, alors qu’elle a duré 9 minutes, ce qui est exactement dans la moyenne des vœux de 2012 et 2013.Lire aussi : Hollande : des vœux pour 2014 et des questionsSur le fond du propos, qu’en retenir ?Globalement, ce fut assez classique. Plutôt que de faire des annonces nouvelles, il s’en est tenu à proposer, comme l’ont toujours fait les présidents de la République, une mise en perspective de son action. Ce qui m’a frappé, ce sont des expressions qu’on ne lui connaissait plus. Le « coup de jeune » que produira selon lui la loi Macron, c’était bien senti, par exemple.De même, il a évité de recourir à une langue trop technocratique, comme cela lui arrive souvent, pour prendre une forme de hauteur : c’était marquant dans le passage où il nous a expliqué ses intentions en matière d’environnement à propos de la conférence climat de 2015.Enfin, ce qu’il a voulu clairement suggérer dans cette allocution, c’est une idée d’énergie, de combativité. Il veut croire que les Français lui reconnaîtront son opiniâtreté. « J’ai tenu bon », nous a-t-il dit. Cela faisait penser au « depuis deux ans et demi, je me cramponne » qu’il avait dit sur TF1 le 6 novembre 2014. Il a compris sans doute que ce registre était meilleur que celui des prophéties non réalisatrices qu’il multipliait au début de son quinquennat. Il vaut mieux dire « je tiens bon » que promettre, sans pouvoir y parvenir, d’inverser la courbe du chômage.Comment interprétez-vous cette allocution du 31 décembre à l’aune des expressions publiques récentes de M. Hollande ?D’abord, il ne faut pas se faire d’illusion. Ce n’est pas une allocution de ce genre qui va le faire sensiblement remonter dans les sondages. De toute façon, tant qu’il n’aura pas de résultats sur le front économique et dans le domaine de l’emploi, le mécontentement restera très élevé.Cela dit, je trouve que ces vœux sont à l’image de sa communication de ces derniers temps, qui s’est tout de même améliorée par rapport à celle des débuts. On le voit depuis quelques semaines : entre son émission de dialogue avec les Français sur TF1 le 6 novembre, la multiplication des déplacements sur le terrain sans caméra ni journaliste, une meilleure utilisation d’Internet et des réseaux sociaux, il y a là des petits cailloux qui montrent qu’il est sorti d’une forme de gangue dans laquelle il semblait enfermé.Mais François Hollande reste confronté à la synthèse impossible que doivent réaliser les présidents d’aujourd’hui, entre une demande de simplicité qui ne doit pas le faire verser dans la trivialité et une demande de hauteur qui ne doit pas être prise pour de l’éloignement.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.12.2014 à 21h40 • Mis à jour le01.01.2015 à 09h42 |Thomas Wieder Le 31 décembre 2013, François Hollande avait donné à ses vœux aux Français un fort contenu politique, profitant de l’occasion pour annoncer son intention de « propose[r] un pacte de responsabilité aux entreprises ». Sur le moment, chacun avait compris qu’il s’agissait d’une annonce importante. La suite l’avait confirmé : quinze jours plus tard, lors de sa conférence de presse du 14 janvier, le chef de l’Etat avait précisé les contours de ce « pacte de responsabilité ». L’on comprit alors que les vœux du 31 décembre 2013 avaient servi de « teasing » à ce qui allait être la grande affaire du gouvernement au cours des mois suivants.Cette fois, rien de tel. Ce mercredi 31 décembre 2014, François Hollande n’avait manifestement rien de neuf à annoncer aux Français. Aux annonces, le président de la République — qui pour la première fois s’exprimait dans son bureau, comme le faisait François Mitterrand — a préféré le service après-vente. Plutôt que de proposer de nouvelles réformes, il a choisi d’expliciter celles qui sont déjà en cours. En somme, une mise en perspective plutôt qu’une impulsion.PAS DE MEA CULPA SUR LA MONTÉE DU CHÔMAGEComme le veut la tradition, le chef de l’Etat a commencé par jeter un regard rétrospectif sur l’année écoulée. L’an dernier, il avait choisi les adjectifs « intense » et « difficile » pour qualifier le millésime 2013. Cette fois, il a parlé d’une « année rude et jalonnée d’épreuves de toutes sortes » pour définir 2014. Mais sans s’attarder, sous la forme d’un quelconque mea culpa, sur ce qui constitue pour lui un cuisant échec : la montée continue du chômage au cours des douze derniers mois, alors qu’il s’était engagé à ce que la « courbe du chômage » s’inverse à la fin de 2013…Pour ce 31 décembre, M. Hollande a donc préféré s’attarder sur les projets en cours plutôt que sur les difficultés du présent. En essayant pour chacun d’eux de les présenter sous un jour des plus consensuels. La loi Macron ? « Un coup de jeune pour la société », a ainsi affirmé le chef de l’Etat. Une façon pour lui de couper court aux critiques exprimées par une partie de la gauche, qui juge le projet de loi du ministre de l’économie trop libéral. Ce texte, qui sera débattu au Parlement dès la fin de janvier 2015, « va libérer les initiatives, casser les rentes, libérer les énergies, l’activité, développer l’emploi, simplifier la vie des entreprises tout en protégeant les salariés », a assuré le chef de l’Etat. Une façon de dire à la gauche, y compris au sein du PS, que ses inquiétudes sont infondées.Autre sujet à l’agenda : la fin de vie. Là aussi, M. Hollande a voulu rassurer. Pas question pour lui de provoquer un débat analogue à celui qu’avait soulevé, au début de son quinquennat, le projet de loi sur le « mariage pour tous ». Le chef de l’Etat a prévenu : il souhaite une « loi consensuelle qui contribue à l’apaisement des consciences ». Le message était cette fois principalement adressé à la droite. Sur ce thème, M. Hollande ne veut pas cliver.Troisième sujet évoqué par le chef de l’Etat : l’environnement. L’année 2015, a-t-il déclaré, sera « une année essentielle pour la planète ». Faisant référence à la conférence qui doit se tenir à Paris à la fin de l’année 2015 sur le climat, le chef de l’Etat a exprimé le souhait que ce rendez-vous débouche sur la rédaction d’« une déclaration sur les droits de l’humanité pour préserver la planète ». Une façon, pour lui qui n’a pourtant jamais été à la pointe des questions environnementales, de lancer une idée tout à la fois consensuelle et ambitieuse. Autrement dit une idée qui, politiquement, non seulement ne lui coûtera rien mais est susceptible, si elle aboutit, d’être mise à son crédit.UN DISCOURS CONSENSUEL ET SANS ASPÉRITÉMarqués par l’annonce du « pacte de responsabilité », les vœux du 31 décembre 2013 avaient inquiété une partie de la gauche, qui avait perçu dans le discours de M. Hollande une conversion au « social-libéralisme ». Cette fois, le chef de l’Etat a donc pris soin de ne pas heurter son camp, privilégiant un discours consensuel et sans aspérité.Peu disert sur la situation internationale, le président de la République s’est aussi gardé d’évoquer de façon précise les grands rendez-vous politiques de l’année 2015 que seront les élections départementales du mois de mars et les élections régionales prévues en décembre. « La France avancera donc l’année prochaine dans tous les domaines et pour tous. (…) Ce combat, je le mènerai jusqu’au bout contre les conservatismes — et ils sont nombreux — et contre les populismes — et ils sont dangereux », s’est-il contenté de dire, dans une allusion discrète à la montée du Front national.Un François Hollande rassembleur et optimiste, bien décidé à donner de lui-même l’image de celui qui a « tenu bon », prônant la « persévérance », le « travail dans la durée » et la « confiance » : tel est donc le message que le chef de l’Etat souhaitait adresser aux Français en ce 31 décembre. Un message des plus classiques, dont on peut supposer qu’il ne suscitera guère de critiques notables, mais dont on peut imaginer qu’il ne soulèvera non plus guère d’enthousiasme débordant.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.12.2014 à 15h44 • Mis à jour le31.12.2014 à 17h13 |Gilles Rof Deux Marseillais de 42 et 30 ans sont convoqués le 9 janvier devant le tribunal correctionnel de Marseille pour répondre de la profanation d’une stèle érigée à la mémoire des résistants du groupe Missak Manouchian, perpétrée début septembre.Arrêtés le 16 décembre et placés en garde à vue, ces deux hommes sont définis comme des « sympathisants d’extrême droite » par le parquet de Marseille. Ils ont été présentés au juge le 17 décembre, qui leur a délivré une convocation par procès verbal pour « violation de monument édifié à la mémoire des morts ». Un délit passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.Un troisième homme de 18 ans a également été placé en garde à vue avant d’être relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.IndignationLa profanation de la stèle avait été revendiquée par le groupuscule Mouvement Populaire-Nouvelle Aurore (MPNA). Une vidéo, toujours visible sur Internet, montre un groupe d’une dizaine de personnes, jeunes pour la plupart et portant un tee-shirt blanc à l’effigie du MPNA, réunis dans une mise en scène paramilitaire autour de la stèle, sur une petite place située près du Vieux-Port à Marseille.Dans ce film de 6 minutes, les participants, dont les visages ont été floutés, qualifient Missak Manouchian de « terroriste venu d’URSS pour déstabiliser la France », de « balance qui a donné tous ses collègues ». « Manouchian, grosse merde, on ne veut pas de ça à Marseille », hurle un des protagonistes, avant qu’un drap blanc ne soit déposé sur le buste du résistant communiste, commandant du groupe FTP-Moi et exécuté, avec vingt-deux de ses camarades, au Mont Valérien, en février 1944.La profanation de la stèle Manouchian avait provoqué une vague d’indignation. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies sur le site à l’appel de la Jeunesse arménienne de France, le 21 septembre. Plusieurs élus locaux, dont l’ex-ministre et députée socialiste Marie-Arlette Carlotti, ont demandé au ministère de l’Intérieur d’étudier la dissolution administrative du MPNA. « Fondé en mars 2014 à Marseille, ce mouvement fasciste entraîne ses membres au combat et s’apparente à une véritable milice privée », dénonce la députée des Bouches-du-Rhône.Gilles RofJournaliste au Monde 08.01.2015 à 16h57 Le président socialiste de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Michel Vauzelle, a renoncé à briguer un quatrième mandat lors des élections régionales de décembre prochain.Agé de 70 ans, l'ancien ministre de la justice en 1992-1993 l'a annoncé, jeudi 8 janvier, lors de ses vœux au personnel de l'institution. Egalement député des Bouches-du-Rhône, Michel Vauzelle a été élu en 1998 à la présidence du conseil régional. Il a été réélu en 2004 puis en 2010 lorsqu'il a largement battu l'UMP le député UMP Thierry Mariani avec  plus de 44 % des suffrages contre 33 % à son adversaire.critique à l'égard du gouvernementMichel Vauzelle a é évoqué « son âge » et aussi « le non cumul des mandats » pour expliquer sa décision, selon Jean-Marc Coppola, conseiller régional du Front de gauche . Il a évoqué également « une situation politique déjà compliquée au niveau national et régional » et une gauche « en difficulté du fait de la politique menée par le PS ». Michel Vauzelle a souvent été critique à l'égard de la politique du gouvernement, particulièrement sur les différentes réformes territoriales conduites sous les gouvernements successifs Ayrault et Valls.  Lire notre analyse : Décentralisation : le chemin de croix de Marylise LebranchuAffirmant être au courant de la décision de M. Vauzelle « depuis deux jours », Patrick Mennucci, vice-président socialiste de la région, a déclaré « lui rendre hommage pour le travail qu'il a réalisé depuis 1998 dans cette région, qui est difficile ». « Le souvenir le plus marquant, pour moi, c'est sa première élection en 1998 quand [François] Léotard a refusé de suivre certains RPR de l'époque dans leur alliance avec le Front National », a rapporté M. Mennucci.C'est le deuxième président de région socialiste à annoncer son retrait dans la course à l'investiture pour les élections régionales de 2015. Martin Malvy, président de Midi-Pyrénées, a également annoncé, dans un entretien à La Dépêche du Midi du mercredi 7 janvier, qu'il renonçait à se présenter pour un nouveau mandat à la tête de la grande région formée par la fusion avec Languedoc-Roussillon. « Il y a quand même un âge limite », confie l'élu, âgé de 78 ans. Lire également :  Le président PS de Midi-Pyrénées ne briguera pas de nouveau mandat 08.01.2015 à 12h26 Le maire UMP de Compiègne, Philippe Marini, a démissionné de ses fonctions de sénateur de l'Oise, en raison du non-cumul des mandats, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.« Ma décision, mûrement réfléchie, règle en avance le problème qui se poserait si le non-cumul des mandats demeurait effectif. J'ai bien l'intention de poursuivre l'exercice de mes mandats de maire de Compiègne et de président de l'agglomération de la région de Compiègne au moins jusqu'à leur terme actuel en mars 2020. »M. Marini, 64 ans, indique qu'il prend cette décision « sans amertume, après plus de vingt-deux années de vie parlementaire bien remplie », dont « seize à la tête de la commission des finances ». Il sera remplacé par l'ancien sénateur et maire d'Oursel-Maison (Oise), Alain Vasselle (UMP).Une série d'échecsInspecteur des finances en retraite, M. Marini avait perdu en octobre la présidence de la commission des finances du Sénat, qu'il occupait depuis 2011. Il avait été remplacé par l'ancienne ministre socialiste Michèle André, après l'élection de Gérard Larcher (UMP) à la tête du Sénat, la règle voulant que ce poste soit confié à un membre de l'opposition. Auparavant, il avait été rapporteur de cette commission.Pendant ce tmps, l'UMP Marini, qui ne s'est jamais remis de son échec pour la présidence du Sénat, démissionne de son poste de sénateur— Helene Bekmezian (@Bekouz)require(["twitter/widgets"]);En septembre 2008, il avait été candidat à la primaire du groupe UMP pour la présidence du Sénat, mais avait été battu au premier tour par Gérard Larcher. Il a été à nouveau candidat en septembre 2014 à cette primaire, remportée à nouveau par M. Larcher.Le maire de Compiègne est par ailleurs visé par l'administration fiscale pour l'évaluation d'un bien immobilier dans sa « famille depuis les années 1930 ». Il a également été critiqué pour l'utilisation de sa réserve parlementaire.Lire aussi : Enquête du fisc : deux parlementaires plaident leur bonne foi Bastien Bonnefous, Alexandre Lemarié et David Revault d'Allonnes L’union sacrée, devant la violence du traumatisme, a d’emblée prévalu. Mais pour combien de temps ? Moins de trois ans après les tueries perpétrées à Toulouse et Montauban par Mohamed Merah en pleine campagne présidentielle, la classe politique s’est à nouveau rangée comme un seul homme, mercredi 7 janvier, au diapason de l’émotion et de la colère du pays. C’est en président d’une « République agressée » que s’est posé François Hollande, mercredi soir depuis l’Elysée. Il a, pour l’heure, été unanimement entendu et suivi dans son appel à l’« unité ». Il n’est cependant pas certain, vu le terrain sur lequel devrait s’engager le débat politique, celui de la sécurité, du terrorisme et de l’islamisme radical, que l’esprit de responsabilité collective l’emporte encore longtemps.Le président a incontestablement vécu la journée la plus intense de son quinquennat. Bousculant l’ensemble de son agenda du jour, à l’exception de ses vœux aux autorités religieuses, M. Hollande décide à peine l’attentat contre Charlie Hebdo connu du renforcement du plan Vigipirate, et d’un déplacement dans l’heure au siège du journal. Il n’y visitera pas la scène de crime, où s’affairent encore secouristes et enquêteurs. Mais il y dénonce, à l’évidence bouleversé, « un acte d’une exceptionnelle barbarie » et une attaque « terroriste ».Juppé : « Les critiques doivent s’effacer derrière le sursaut collectif du sang-froid et du courage »Après une réunion de crise, à 14 heures, entre ministres concernés et responsables des services de sécurité, François Hollande, qui a reçu des appels d’Angela Merkel et David Cameron, Barack Obama et Vladimir Poutine, affine le message qu’il délivrera le soir dans son allocution télévisée regardée par 21, 5 millions de personnes, et son hommage rendu aux « héros » par un deuil national et des drapeaux en berne pendant trois jours. « Rassemblons-nous face à cette épreuve », martèle le président, qui a décidé d’engager une série de consultations transpartisanes. Nicolas Sarkozy a été reçu à l’Elysée, jeudi à 9 h 30, avant que le chef de l’Etat ne s’entretienne au téléphone avec Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing. L’après-midi, M. Hollande devait recevoir les présidents des assemblées et des groupes parlementaires puis, vendredi, Marine Le Pen, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon.Difficile, dans ce contexte, de ne pas céder à cet appel à l’unité nationale auquel ont sacrifié la grande majorité des responsables de l’opposition. Et ce jusqu’au Front national et sa présidente Marine Le Pen. Dans sa première déclaration solennelle de président de l’UMP effectuée depuis le siège du parti, M. Sarkozy, avait abondé dans le sens du président : « J’appelle tous les Français à refuser la tentation de l’amalgame et à présenter un front uni face au terrorisme, à la barbarie et aux assassins ». L’ancien chef de l’Etat s’est tout de même autorisé une pique : « Le gouvernement doit prendre des mesures fortes contre le terrorisme. Nous devons élever notre niveau de vigilance, et notre formation politique soutiendra sans réserve toutes les initiatives du gouvernement qui iront dans ce sens. » Unanimes, les autres représentants de la droite et du centre ont appelé à faire « bloc ». « Sang froid » et « détermination implacable », plaide François Fillon. « Il faut nous serrer les coudes », exhorte le président du MoDem François Bayrou. « C’est la nation tout entière qui doit s’unir et se mobiliser. En un tel moment, les divergences ou les critiques doivent s’effacer derrière le sursaut collectif du sang-froid et du courage », résume Alain Juppé.Cambadélis : « L’équivalent en France du 11-Septembre aux Etats-Unis »« Il y aura un avant et un après 7 janvier. C’est une situation qui, à l’échelle de la France, est équivalente à celle du 11-Septembre 2001 pour les Etats-Unis », explique au Monde Jean-Christophe Cambadélis. Très vite mercredi, le premier secrétaire du PS s’est employé à organiser, avec « tous les partis républicains », une « marche silencieuse » dimanche 11 janvier à Paris. Rapidement, l’UDI et Jean-Louis Borloo se joignent au mouvement initié par la gauche, puis l’UMP et M. Sarkozy, après que ce dernier y ait été convié par Manuel Valls au téléphone. Le président de l’UMP « y est favorable à condition que ce soit digne, recueilli et ferme », a indiqué Frédéric Péchenard, directeur général du parti.Plusieurs responsables de la majorité, en privé, redoutaient cependant que le climat politique très inflammable des derniers mois, sur fond de tensions communautaires et de crise de la laïcité, ne s’embrase à court terme. « Ça pue. Il ne faut pas que ça bascule, on est au-dessus du volcan. Il faut que tout le monde garde son calme, sinon ça peut vite partir en vrille », confiait un cadre socialiste « abasourdi ». De fait, les premières positions prises par l’UMP laissent augurer d’un possible affrontement sur le terrain sécuritaire. Brice Hortefeux, ancien ministre de l’intérieur, exige un « renforcement des moyens humains, matériels et technologiques ».Certains attaquent même déjà sans retenue. Contacté par Le Monde, l’ex-ministre Roger Karoutchi « dénonce la faiblesse de l’Etat », qui a, selon lui, « fait preuve de trop de naïveté ». « Depuis plusieurs mois, la France est une cible car elle est engagée dans une guerre contre le terrorisme. Le gouvernement le sait mais n’a pas pris suffisamment la mesure du risque. On a le sentiment qu’il ne prend pas assez de mesures de protection », accuse le sénateur des Hauts-de-Seine. Sentant la polémique monter sur ce terrain, M. Valls, jeudi matin sur RTL, a par avance fait barrage : « Aucune piste n’a été négligée », affirme le premier ministre. Avant d’ajouter, agacé : « On pose trop rapidement ces questions. »Pour le FN, la guerre est ouverte contre l’islam radicalAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Abel Mestre Marine Le Pen est sur une ligne de crête difficile à tenir. Après l’attentat contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts mercredi, Marine Le Pen, qui veut à tout prix éviter d’être accusée de récupération récuse avec virulence « tout amalgame » entre « nos compatriotes musulmans attachés à notre nation et à ses valeurs » et « ceux qui croient pouvoir tuer au nom de l’islam ». Tout en se posant en rassembleuse d’un pays meurtri, elle n’hésite pas à appuyer fort sur le lien supposé entre immigration maghrébine et terrorisme islamique, pour ne pas se couper de son électorat historique. Selon la présidente du Front national, il y a une guerre ouverte entre le terrorisme et les démocraties. La France devra donc répondre fermement à ces « attaques », a-t-elle confié au Monde.La France cherche encore la parade au djihadismeFerme mais posée, Marine Le Pen a condamné un « attentat odieux » et en a appelé à l’unité. « La nation est unie pour dire que nous, Français de toutes origines, nous n’accepterons pas que soit attenté à nos vies et à nos libertés », a-t-elle affirmé. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cette attaque a été commise « au nom de l’islamisme radical », « idéologie meurtrière qui fait des milliers de victimes dans le monde » et dont « l’objectif est de paralyser par la peur pour soumettre ou censurer ».De son côté Florian Philippot est plus explicite. Le numéro 2 du FN a rappelé les fondamentaux du parti d’extrême droite, en évoquant implicitement la lutte contre « l’immigration massive », le principal marqueur frontiste. « Les Français attendent des solutions, nous allons expliquer les nôtres. Il n’y aura pas de mesures nouvelles, notre analyse est ancienne sur le sujet. Nos thèses sont validées depuis longtemps, tous les Français le savent », a-t-il souligné.« Complaisance »Si le FN s’efforce de rester dans une certaine retenue, les autres composantes de l’extrême droite sont en effervescence, notamment les identitaires et les islamophobes. Ceux-là voient dans le massacre de Charlie Hebdo l’occasion d’avancer leurs arguments xénophobes. Ainsi, le Bloc identitaire, groupuscule radical prônant la « remigration », affirme que « personne ne pourra prétendre lutter contre le djihadisme sans remettre en cause l’immigration massive et l’islamisation de notre pays. Pour cela, ce n’est pas d’union nationale derrière ces dirigeants qui ont failli mille fois dont nous avons besoin mais d’un sursaut national les chassant du pouvoir ! »Les islamophobes de Riposte laïque, qui appelaient à un rassemblement jeudi 8 janvier, à Paris pour dénoncer « l’islamisation » de la France, accusent notamment Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, de « complaisance envers les soldats d’Allah ». Ils espèrent ainsi profiter de cet épisode dramatique pour créer un mouvement de masse anti-islam, à l’image des manifestations allemandes organisées par le mouvement Pegida qui rassemblent des milliers d’Allemands chaque semaine, « contre l’islamisation de l’Occident ».Une analyse qui trouve un écho au sein même de la droite classique. « La France est en guerre. En guerre civile peut-être, demain. Son ennemi est l’islam radical, l’islam politique, l’islamisme djihadiste », écrit sur son blog Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro. Le directeur des rédactions de ce journal, Alexis Brézet estime, lui, qu’une « vraie guerre nous a été déclarée : la guerre du fanatisme islamique contre l’Occident, l’Europe et les valeurs de la démocratie ».Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Abel Mestre Ferme mais posée. Dans une vidéo de moins de trois minutes, mise en ligne mercredi 7 janvier au soir sur le site du Front national (FN), Marine Le Pen a condamné « l’attentat odieux » survenu à Charlie Hebdo ce matin et qui a causé la mort de 12 personnes. « La nation est unie pour dire que nous Français de toutes origines, nous n’accepterons pas que soit attenté à nos vies et à nos libertés », a ainsi affirmé Mme Le Pen, qui a redit s’associer à « la douleur des familles des victimes ». La présidente du FN tiendra, par ailleurs, jeudi matin une conférence de presse consacrée à ce sujet.Pour elle, cela ne fait aucun doute : cette attaque a été commise « au nom de l’islamisme radical », « idéologie meurtrière qui fait des milliers de victimes dans le monde ». « Leur objectif est de paralyser par la peur pour soumettre ou censurer. La peur est là », ajoute-t-elle.Ligne de crêteMarine Le Pen, qui veut à tout prix éviter d’être accusée de « récupération » politique, va devoir évoluer sur une ligne de crête, difficile à tenir.D’un côté, récuser avec virulence « tout amalgame » entre « nos compatriotes musulmans attachés à notre nation et à ses valeurs » et « ceux qui croient pouvoir tuer au nom de l’islam » pour se poser en présidentiable, rassembleuse d’un pays meurtri. De l’autre, appuyer fort sur le lien supposé entre immigration maghrébine et terrorisme islamique, pour ne pas se couper de son électorat de base. Pour ce faire, Mme Le Pen appelle à « nommer les choses, à libérer notre parole ». « Il faut des réponses franches et claires », dit-elle, pour éviter « tout déni ».Florian Philippot, numéro 2 du FN, est également dans la retenue. « Les Français attendent des solutions, nous allons expliquer les nôtres. Il n’y aura pas de mesures nouvelles, notre analyse est ancienne sur le sujet. Nos thèses sont validées depuis longtemps, tous les Français le savent », avance le vice-président du FN. Pour autant, pas question pour lui d’en profiter pour faire campagne : « Ceux qui sont dans ce genre de préoccupations électorales sont indécents et à vomir. Ce sont des pauvres types », tranche-t-il.Cette modération dans les réactions n’est pas partagée par tout le monde au FN. Ainsi, Marion Maréchal-Le Pen a écrit sur Twitter :Ils pensent nous effrayer, ils pensent que la France se couchera, ils auront notre détermination sans faille à les abattre. #CharlieHebdo— Marion_M_Le_Pen (@Marion Le Pen)require(["twitter/widgets"]);Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Le comité d’entreprise exceptionnel de la SNCF, organisé mercredi 7 janvier, a confirmé qu’en 2015 le groupe SNCF réunifié supprimera près de 1 100 postes équivalents temps plein, pour un effectif actuel de 149 000 cheminots.Dans le détail, et comme les syndicats du groupe public l’avaient déjà avancé, c’est SNCF Mobilités, l’opérateur de transport, qui va voir ses effectifs reculer de 1 600 postes cette année. En revanche, SNCF Réseau, le gestionnaire des voies (réunissant l’ex Réseau ferré de France et SNCF Infra), verra les siens s’étoffer de 500 postes.En clair, si le groupe public va largement recruter - environ 8 000 personnes - le nombre de départ en retraite sera bien plus important.« Ce nombre d’emplois budgétaires ne correspond pas exactement au nombre de personnes employées, précise cependant un syndicaliste. La suppression de 1 100 postes devrait se traduire en fait par le départ de quelque 2 000 personnes. »Quant à la masse salariale du groupe public, qui évolue bien plus rapidement que l’inflation, elle devrait évoluer de 2 % cette année.Nouvelle organisation du travailJeudi, lors d’un conseil d’administration de la SNCF, Guillaume Pepy, le président du directoire du groupe, devrait annoncer de nouvelles mesures, notamment d’organisation du travail, pour limiter l’expansion à l’avenir de la masse salariale.Plus largement, la nouvelle entité SNCF a pour objectif de réaliser près de 2 milliards d’économies à l’horizon 2017. SNCF Réseau doit revoir ses processus industriels de maintenance, tandis que SNCF Mobilités entend utiliser tous les leviers pour baisser ses coûts : diminution des effectifs, lutte contre la fraude, réorganisation de la maintenance, augmentation du roulement des matériels comme il l’a déjà testé avec Ouigo, son TGV à bas coût.Pour les syndicats, ces annonces sont contradictoires avec les ambitions de la SNCF d’améliorer cette année le service aux voyageurs.Journée d’action fin janvierIl s’agit d’« une nouvelle dégradation de l’emploi, des fermetures de guichets, de gares et des suppressions de contrôleurs dans le train », a confié à l’AFP Gilbert Garrel, de la CGT cheminots.De même, explique Roger Dillenseger de l’UNSA, « il faudrait plutôt 1 000 à 1 500 recrues pour SNCF Réseau pour répondre à la charge de rénovation prévue ».Le 29 janvier, la CGT appelle à une journée de mobilisation contre la réforme ferroviaire entrée en vigueur le 1er janvier 2015, qui a réuni la SNCF et Réseau ferré de France dans un groupe public plus intégré.SUD Rail décidera jeudi s’il se joint au mouvement. Ce qui ne sera pas le cas de la CFDT et de l’UNSA.La fin du train ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.01.2015 à 10h57 • Mis à jour le07.01.2015 à 21h52 | Emeline Cazi En matière de « République exemplaire », François Hollande est avide de bons conseils. Le 1er octobre, un mois à peine après l’affaire Thomas Thévenoud – le ministre qui ne paie pas ses impôts – en une lettre de mission de quatre paragraphes, il demandait au président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) de lui faire parvenir une liste de recommandations pour améliorer la probité de la vie publique. En ce début 2015, le rapport, dont le Monde a pu prendre connaissance, est bouclé. Jean-Louis Nadal, le président de la HATVP, l’a remis au président de la République, mercredi 7 janvier. François Hollande pourrait dès le lendemain, lors de ses vœux aux corps constitués, dire quelles suites il entend y donner.L’exercice n’est pas nouveau. L’ancien premier ministre, Lionel Jospin, les plus hauts membres du Conseil d’Etat, Jean-Marc Sauvé et Christian Vigouroux, ont déjà planché sur ces questions. Les ministres et parlementaires leur doivent de déclarer leurs intérêts et leur patrimoine lors de leur prise de fonctions. Une loi a vu le jour en octobre 2013 et une Haute Autorité est chargée depuis un an d’éplucher et de contrôler chacune de ces déclarations. Il n’empêche. Les faits de l’année passée, celle où la promesse de campagne d’une « République exemplaire » est devenue un vœu pieux après la révélation des écarts de cinq ministres et de deux conseillers de l’Elysée, donnent à ce rapport toute sa justification.Jérôme Cahuzac, le ministre du budget du gouvernement Ayrault, fut le premier à écorner la promesse de campagne de François Hollande après les révélations sur l’existence de son compte en Suisse. Ont suivi les oublis de Yasmina Benguigui, déléguée à la francophonie, les évaluations immobilières approximatives du secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen, les coups de pouce à la famille de Kader Arif. Si les mesures listées dans ce rapport avaient existé, des démissions auraient pu être évitées. Et la cote de confiance à l’égard des dirigeants un brin préservée.Consulter l’infographie interactive sur les déclarations d'intérêts des élusDestitutionLes propositions sont au nombre de vingt. Cinq font directement écho à l’affaire Thévenoud. Pour parer à toute « phobie administrative » – du nom du « mal » qui terrasse l’éphémère secrétaire d’Etat chaque fois qu’il reçoit un avis d’imposition, une quittance de loyer, ou les honoraires de kiné de ses filles – la Haute Autorité suggère de vérifier la situation fiscale des ministres avant leur nomination.L’idée serait que le président de la République et le premier ministre puissent solliciter Bercy avant d’annoncer la composition du gouvernement. « Une telle pratique impliquerait toutefois qu’un délai, même bref, soit aménagé entre le moment où la composition du futur gouvernement est arrêtée et celui où le décret de nomination est signé par le président de la République », précise le document. Dans le même esprit, et c’est l’objet de la deuxième proposition, tout candidat aux élections parlementaires devra obtenir un « certificat de régularité fiscale » avant de se présenter. Dans l’hypothèse où un élu manquerait aux règles de probité, les Assemblées auraient la possibilité de le destituer. Ce dernier devrait alors repasser devant les électeurs pour retrouver son siège.La création il y a un an de la Haute Autorité pour la transparence a considérablement fait progresser la France sur ces questions d’éthique et de déontologie. Mais Jean-Louis Nadal et son équipe insistent pour que les mesures applicables aux élus s’étendent aux hauts responsables administratifs, comme aux fonctionnaires. Un texte de loi existe en ce sens mais plus d’un an et demi après son dépôt, il n’a toujours pas fait l’objet d’une première lecture. Tous ces acteurs de la vie publique doivent déclarer leurs liens d’intérêts après leur nomination. Instituer « un contrôle déontologique » pendant la phase de recrutement permettrait de prévenir toute situation délicate ultérieure.Lire le décryptage : Les parlementaires fraudeurs sont-ils obligés de démissionner ?La question des conflits d’intérêts a ressurgi avec l’affaire du Mediator. Le ministre de la santé de l’époque, Xavier Bertrand, avait alors promis de répertorier en un même endroit l’ensemble des liens d’intérêt des professionnels de santé. L’outil est encore incomplet. La proposition 10 de Jean-Louis Nadal prévoit de créer un répertoire national numérique qui recenserait l’ensemble des représentants d’intérêts (lobbyistes, responsables d’association) intervenant dans le débat public. Pour élaborer leurs projets de loi, les cabinets ministériels auraient pour obligation de recourir à ces personnes et de mentionner leur nom au bas de leurs travaux. « S’il est légitime que les représentants d’intérêts interviennent dans le débat public, il est nécessaire de savoir qui est intervenu », explique la Haute Autorité.La transparence passe aussi par un meilleur accès des citoyens aux données. Le site Data.gouv.fr agrège déjà quantité d’informations mais toutes les données publiques n’y sont pas recensées. La HATVP déplore notamment l’absence de celles concernant la passation des marchés publics locaux, le budget des collectivités, les subventions aux associations. Leurs diffusions, à l’image de ce que la Ville de Paris met en ligne sur Opendata.paris.fr, permettrait un meilleur contrôle de la dépense.Une telle pratique pourrait être étendue aux comptes de campagne des candidats aux élections. La diffusion en temps réel des dépenses engagées par chacun limiterait un nouveau Bygmalion, estiment les auteurs du rapport. La question globale du financement de la vie politique, « par manque de temps et aussi d’expertise », n’a toutefois pas pu être véritablement creusée, regrettent ces derniers. Le sujet reste essentiel : les lois votées dans les années 1980 sont obsolètes pour encadrer les nouvelles pratiques – la généralisation des primaires, le développement des campagnes en ligne, la multiplication des micro-partis. Faute d’avoir pu approfondir cette question, la Haute Autorité appelle les élus et les responsables des partis politiques à s’en saisir. « Une telle réforme supposerait indubitablement un accord républicain (…). Cette concorde républicaine est rare sur les sujets institutionnels, précise la HATVP, consciente de la difficulté de l’exercice. Elle serait pourtant très nécessaire. » Il en va de l’avenir de la démocratie.Lire le décryptage : 2013-2014 : comment le patrimoine des ministres a évoluéEmeline CaziJournaliste au Monde Alexandre Lemarié Face à la loi Macron, tous les députés UMP ne partagent pas la stratégie d’opposition frontale prônée par Nicolas Sarkozy. Pour ces élus, qui portent des convictions libérales en économie, le groupe UMP a davantage intérêt à s’engager dans la discussion parlementaire pour perfectionner ce projet de loi.La droite en ordre dispersé face à la loi MacronFrançois Fillon fait partie de ceux-ci. Pour lui, le projet de loi pour la croissance et l’activité porté par le ministre de l’économie – qui doit être examiné à l’Assemblée nationale en commission spéciale dès le 12 janvier et en séance à partir du 26 – comporte « des aspects positifs » même s’il ne suffira pas à redresser la croissance. « L’intérêt national commande d’améliorer ce texte pour en faire un vrai signal pour l’économie française et en maximiser les effets immédiats », confie-t-il au Monde.« Unité nationale »L’ex-premier ministre a prévu de participer « très activement » à la discussion parlementaire et de déposer une dizaine d’amendements, visant à obtenir la fin des 35 heures, un doublement des seuils sociaux, la dégressivité des allocations chômage, la suspension du compte pénibilité ou l’instauration d’un contrat de travail unique. « Je prends cette loi comme une occasion d’instaurer un moment d’unité nationale autour d’un vrai projet de redressement de l’économie », explique le député de Paris.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Thépot (Toulouse, correspondance) Martin Malvy, président (PS) de Midi-Pyrénées, renonce à se présenter pour un nouveau mandat à la tête de la grande région formée par la fusion avec Languedoc-Roussillon. « Il y a quand même un âge limite », confie l'élu, âgé de 78 ans, dans un entretien à La Dépêche du Midi du mercredi 7 janvier.Le retrait de M. Malvy rebat les cartes à gauche dans la perspective des élections de décembre 2015. Ancien ministre proche de Laurent Fabius, il préside la région Midi-Pyrénées depuis 1998. Les candidats à sa succession doivent se signaler avant le 15 janvier au PS. Deux anciens ministres ont fait part de leur intérêt : Jean Glavany, député des Hautes-Pyrénées et Philippe Martin, député et président conseil général du Gers. Mais la préférence de François Hollande et Manuel Valls va plutôt à Carole Delga, secrétaire d’Etat chargée du commerce et de l'artisanat, qui siégeait à la région jusqu'à son entrée au gouvernement en jui, 2014.Dialogue pragmatiqueLe président de la République et le premier ministre surveillent de près le jeu politique dans la future région qui s'étendra jusqu'au bord de la Méditerranée et est présentée comme l'une des rares à pouvoir rester à gauche à la fin de l'année. Le PRG, allié traditionnel du PS, fait mine de revendiquer la présidence en poussant en avant un ticket formé par Sylvia Pinel, ministre du logement, et Didier Codorniou, ancien rugbyman devenu maire de Gruissan (Aude) et vice-président de Languedoc-Roussillon, qui a quitté le PS pour rejoindre les radicaux à la fin de l'année 2014.La dissidence des anciens partisans de Georges Frêche, candidat non investi par le PS aux dernières élections régionales en Languedoc-Roussillon, continue de peser sur la balance. Le nouveau maire (DVG) de Montpellier, Philippe Saurel, ancien du PS resté proche de Manuel Valls, a fait savoir qu'il entendait peser sur les investitures et a entamé un dialogue pragmatique avec Jean-Luc Moudenc, son homologue (UMP) de Toulouse. Damien Alary, ancien président (PS) du conseil général du Gard et qui a succédé à Christian Bourquin à la présidence de la région Languedoc-Roussillon, sera candidat en dépit de son opposition à la fusion des deux régions.Louis Aliot, n°2 du FN élu à Perpignan après avoir siégé sur les bancs de la région Midi-Pyrénées, est le seul candidat déclaré à ce jour à la présidence de la grande région.Stéphane Thépot (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde 07.01.2015 à 08h28 • Mis à jour le07.01.2015 à 10h23 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Pierre Moscovici, le commissaire européen en charge de l’économie et de la fiscalité, déclare, dans un entretien au Monde, qu’« il faut laisser les Grecs faire leur choix » lors des élections législatives anticipées du 25 janvier, et que, « quel que soit leur choix, il sera respecté. Ce n’est pas à nous de sélectionner, d’ostraciser, le dirigeant d’un pays de l’Union européenne. »Le ton utilisé par M. Moscovici, au nom de la Commission, tranche avec celui prêté au gouvernement allemand, Angela Merkel étant, selon le magazine Der Spiegel, favorable à une sortie de la Grèce de la zone euro.M. Moscovici assure notamment que si Alexis Tsipras, le dirigeant de Syrisa (extrême gauche), qui prône la fin des mesures d’austérité imposées par la « Troïka » (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international, Commission européenne) et une restructuration de la dette grecque, « emporte les élections et devient Premier ministre », la porte de la Commission « lui est ouverte. » Tout en écartant une annulation partielle ou totale de la dette, M. Moscovici indique que, si celle-ci « doit être remboursée », cela peut se faire « à un rythme ou à un autre. » Le risque de contagionSelon M. Moscovici, « il faut prendre ces élections pour ce qu’elles sont : un rendez-vous démocratique très significatif mais pas le déclencheur possible d’une crise ». Il assure que « la situation d’incertitude créée par les élections provoque des mouvements très limités, en ampleur et en volume s’agissant des marchés. Plus encore, s’agissant des capitaux. »La possibilité d’une sortie de la Grèce de la zone euro M. Moscovici ne veut pas s’inscrire dans cette perspective. « Cette question ne se pose pas », relève-t-il, indiquant que la Commission « souhaite que le pays reste » dans la zone euro. « C’est important pour la zone euro, son intégrité, son attractivité », mais aussi « pour la Grèce, qui a bénéficié à travers les programmes décidés en sa faveur, de fonds européens considérables, pour l’aider à restructurer son économie », argumente-t-il.La restructuration de la dette « Cette question ne se pose pas », assure M. Moscovici. « Une dette n’est pas faite pour être effacée, elle existe, elle doit être remboursée », déclare-t-il, tout en ajoutant : « à un rythme ou à un autre. » Ce qui pourrait laisser la porte ouverte à un rééchelonnement. Le commissaire souligne aussi qu’un « effacement de la dette, totale ou partielle, a un coût pour les citoyens de l’Union européenne, Allemands, Italiens, Français, en fonction des créances sur la Grèce détenues par les économies de ces pays. »La poursuite des réformesSi la Grèce veut pouvoir bénéficier de la fin du programme d’assistance actuel - elle doit recevoir encore près de 4 milliards d’euros - cela passe par de nouvelles réformes. À ce propos, M. Moscovici souligne que « ce n’est pas [de] davantage d’austérité » dont a besoin le pays, mais qu’il lui faut mettre en place « une meilleure collecte des impôts, une économie plus compétitive ».La « surveillance » de la GrèceElle doit être maintenue, mais sous une nouvelle forme, en suivant « de manière plus distante, à travers des missions plus légères, moins fréquentes une dizaine de politiques publiques », indique M. Moscovici.La Troïka, qui « a joué un rôle utile » et sans qui « la Grèce aurait souffert bien davantage », doit passer la main : elle « a épuisé son rôle historique, parce que beaucoup de réformes ont été faites. »« Il faut passer à un autre stade de l’aide internationale », avance M. Moscovici, qui rappelle que « l’UE est prête à mettre en place une ligne de crédit de 10 milliards d’euros » et « le FMI, à passer à un programme de précaution, plus léger. »Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.01.2015 à 17h36 • Mis à jour le06.01.2015 à 19h38 Dans l'enquête en cours sur le système présumé de fausses factures mis en place lors de l'organisation par la société Bygmalion de meetings pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, la police cherche à déterminer les responsabilités des acteurs clés du dossier. L'UMP est-elle à l'initiative de cette fraude présumée pour financer illégalement la campagne de Nicolas Sarkozy ? Ou Bygmalion pour s'enrichir ? Auteur présumé de ce montage financier, le parti de l'ancien président veut changer de posture : il vient de s'inscrire parmi les créanciers de Bygmalion, l'ancienne société de Bastien Millot, mise en liquidation judiciaire en juillet, a confirmé Daniel Fasquelle, trésorier de l'UMP, confirmant une information donnée mardi 6 janvier par L'Express. Selon le responsable, l'UMP réclame à l'entreprise fondée par deux proches de Jean-François Copé 28 millions d'euros.Lire la synthèse :Bygmalion : ce que l'on sait, ce qui reste mystérieux« RETOURNER L'OPINION »Interrogé par Le Monde sur cette information, un député UMP a estimé que « la démarche vise à faire passer le parti pour une victime de Bygmalion et non comme l'auteur présumé de l'infraction ». Il explique ainsi :« C'est une manière de contre-attaquer pour retourner l'opinion, qui pense majoritairement que l'UMP a fait peser sur son budget des factures de la campagne présidentielle de 2012, afin de masquer le dépassement des comptes du candidat Sarkozy. »En mars, l'avocat de la société Bygmalion avait accusé l'UMP d'avoir « imposé » des « factures litigieuses » pour masquer des dépassements de frais lors de la campagne présidentielle de 2012. Selon lui, le parti a ainsi demandé à Bygmalion et sa filiale Event & Cie de lui faire régler certains meetings de la campagne de Nicolas Sarkozy au prétexte de conventions souvent fictives. Ce système aurait permis de masquer jusqu'à 18 millions d'euros de dépenses.Le Journal du dimanche (JDD) avait révélé en juin que la police avait découvert au siège de la société Bygmalion une double comptabilité, qui confirme une facturation litigieuse d'une partie des 42 meetings de Nicolas Sarkozy lors la campagne présidentielle de 2012.Plusieurs cadres de la société Bygmalion, d'Event & Cie et de l'UMP ont déjà été mis en examen dans cette affaire.Voir aussi nos 4 graphiques pour comprendre l'ampleur des fausses factures et notre infographie sur les protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Gaëlle Dupont et Matthieu Suc Pour les militants de la Manif pour tous, c’est une victoire. Ils ont toujours affirmé faire l’objet de traitements discriminatoires de la part de la police (interpellations arbitraires, sous-estimation du nombre de manifestants dans les défilés…). Le Défenseur des droits Jacques Toubon leur donne en partie raison, dans une décision datée du 24 novembre 2014 mais communiquée seulement fin décembre à l’avocat de la Manif pour tous. L’institution l’a rendue publique après la publication de son contenu dans Le Figaro, le 6 janvier.D’abord, les faits. Le 14 juillet 2013, Mme X. se rend sur l’avenue des Champs-Elysées avec son mari et ses enfants pour assister au défilé militaire, décidée à afficher son opposition à l’ouverture du mariage aux homosexuels votée en mai, en agitant deux fanions aux couleurs de la Manif pour tous. Le premier lui est arraché des mains par un gendarme. Du coup, elle range le deuxième dans la poussette du bébé.Mais une fouille administrative de la poussette est effectuée par une commissaire de police, contraignant Mme X. à en extraire l’enfant. La fonctionnaire confisque le fanion, omettant de signaler à la propriétaire qu’elle peut le récupérer à sa sortie du périmètre contrôlé. Par ailleurs, le Défenseur des droits signale que toute personne qui portait un vêtement orné du logo de la Manif pour tous avait été prié de l’ôter. La plainte de Mme X., déposée en septembre, sera classée sans suite.« Caractère non dangereux »Mais pour le Défenseur des droits, la police a bel et bien agi de façon « disproportionnée ». La fonctionnaire de police n’est pas mise en cause personnellement. Mais les consignes de sécurité de la préfecture de police, si. Cette dernière avait interdit, en raison d’un contexte particulièrement sensible, toute banderole, affiche ou support divers portant une revendication des opposants à la loi Taubira, notamment de la part de militants des mouvements du Printemps français et des Homens. Les mesures de la préfecture avaient aussi pour objectif de préserver la connotation festive et d’unité nationale de l’événement.Mais, comme le rappelle le Défenseur des droits, la loi précise à quelle condition la liberté d’expression peut être restreinte. La sécurité nationale, l’intégrité territoriale, la sûreté publique, la défense de l’ordre et la prévention du crime ou encore la protection de la santé et de la morale doivent être en jeu. Or, rien de tout cela n’était menacé par la présence de logos bleus, blancs ou roses aux abords du défilé du 14 juillet, selon le document. Le « caractère non dangereux » de « simples fanions » n’est « pas contestable », affirme le Défenseur des droits.Retirer le fanion à Mme X. n’était « pas opportun », ajoute-t-il, pas plus que la fouille de la poussette ou le contrôle d’identité auquel la mère de famille a été soumise. Pour Ludovine de la Rochère, la présidente de la Manif pour tous, il s’agit, au-delà du cas expertisé, de la confirmation que les militants anti-mariage homosexuel sont « empêchés d’exprimer leur opinion ». « Un millier d’interpellations ont eu lieu au printemps 2013 », rappelle-t-elle.Perturber la cérémonieLa préfecture de police, de son côté, regrette que le contexte n’ait pas été pris en compte. Les actions des opposants au mariage pour tous étaient incessantes. Les déplacements des ministres étaient perturbés. D’après des notes de renseignement de l’époque, les militants de la Manif pour tous avaient pour ambition de perturber la cérémonie. Des membres de groupuscules d’extrême droite comptaient s’associer au mouvement.« La cible, ce n’était pas le défilé, mais le président de la République !, assure une source proche du dossier. Ils voulaient l’empêcher de cheminer. » Et de faire remarquer qu’un an plus tard, le 14 juillet 2014, le dispositif n’était pas le même. Il n’y a pas eu de fouille. « Les militants de la Manif pour tous étaient beaucoup plus calmes, assure ce haut fonctionnaire. En 2013, les mesures prises étaient proportionnées à la menace. » Le ministère de l’intérieur, dirigé à l’époque par Manuel Valls, n’a pas souhaité commenter la décision dans l’immédiat, mais « répondra au défenseur des droits dans les délais impartis », indique-t-on dans l’entourage de Bernard Cazeneuve, c’est-à-dire avant la fin janvier.Matthieu SucJournaliste au MondeGaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.12.2014 à 21h40 • Mis à jour le01.01.2015 à 09h42 |Thomas Wieder Le 31 décembre 2013, François Hollande avait donné à ses vœux aux Français un fort contenu politique, profitant de l’occasion pour annoncer son intention de « propose[r] un pacte de responsabilité aux entreprises ». Sur le moment, chacun avait compris qu’il s’agissait d’une annonce importante. La suite l’avait confirmé : quinze jours plus tard, lors de sa conférence de presse du 14 janvier, le chef de l’Etat avait précisé les contours de ce « pacte de responsabilité ». L’on comprit alors que les vœux du 31 décembre 2013 avaient servi de « teasing » à ce qui allait être la grande affaire du gouvernement au cours des mois suivants.Cette fois, rien de tel. Ce mercredi 31 décembre 2014, François Hollande n’avait manifestement rien de neuf à annoncer aux Français. Aux annonces, le président de la République — qui pour la première fois s’exprimait dans son bureau, comme le faisait François Mitterrand — a préféré le service après-vente. Plutôt que de proposer de nouvelles réformes, il a choisi d’expliciter celles qui sont déjà en cours. En somme, une mise en perspective plutôt qu’une impulsion.PAS DE MEA CULPA SUR LA MONTÉE DU CHÔMAGEComme le veut la tradition, le chef de l’Etat a commencé par jeter un regard rétrospectif sur l’année écoulée. L’an dernier, il avait choisi les adjectifs « intense » et « difficile » pour qualifier le millésime 2013. Cette fois, il a parlé d’une « année rude et jalonnée d’épreuves de toutes sortes » pour définir 2014. Mais sans s’attarder, sous la forme d’un quelconque mea culpa, sur ce qui constitue pour lui un cuisant échec : la montée continue du chômage au cours des douze derniers mois, alors qu’il s’était engagé à ce que la « courbe du chômage » s’inverse à la fin de 2013…Pour ce 31 décembre, M. Hollande a donc préféré s’attarder sur les projets en cours plutôt que sur les difficultés du présent. En essayant pour chacun d’eux de les présenter sous un jour des plus consensuels. La loi Macron ? « Un coup de jeune pour la société », a ainsi affirmé le chef de l’Etat. Une façon pour lui de couper court aux critiques exprimées par une partie de la gauche, qui juge le projet de loi du ministre de l’économie trop libéral. Ce texte, qui sera débattu au Parlement dès la fin de janvier 2015, « va libérer les initiatives, casser les rentes, libérer les énergies, l’activité, développer l’emploi, simplifier la vie des entreprises tout en protégeant les salariés », a assuré le chef de l’Etat. Une façon de dire à la gauche, y compris au sein du PS, que ses inquiétudes sont infondées.Autre sujet à l’agenda : la fin de vie. Là aussi, M. Hollande a voulu rassurer. Pas question pour lui de provoquer un débat analogue à celui qu’avait soulevé, au début de son quinquennat, le projet de loi sur le « mariage pour tous ». Le chef de l’Etat a prévenu : il souhaite une « loi consensuelle qui contribue à l’apaisement des consciences ». Le message était cette fois principalement adressé à la droite. Sur ce thème, M. Hollande ne veut pas cliver.Troisième sujet évoqué par le chef de l’Etat : l’environnement. L’année 2015, a-t-il déclaré, sera « une année essentielle pour la planète ». Faisant référence à la conférence qui doit se tenir à Paris à la fin de l’année 2015 sur le climat, le chef de l’Etat a exprimé le souhait que ce rendez-vous débouche sur la rédaction d’« une déclaration sur les droits de l’humanité pour préserver la planète ». Une façon, pour lui qui n’a pourtant jamais été à la pointe des questions environnementales, de lancer une idée tout à la fois consensuelle et ambitieuse. Autrement dit une idée qui, politiquement, non seulement ne lui coûtera rien mais est susceptible, si elle aboutit, d’être mise à son crédit.UN DISCOURS CONSENSUEL ET SANS ASPÉRITÉMarqués par l’annonce du « pacte de responsabilité », les vœux du 31 décembre 2013 avaient inquiété une partie de la gauche, qui avait perçu dans le discours de M. Hollande une conversion au « social-libéralisme ». Cette fois, le chef de l’Etat a donc pris soin de ne pas heurter son camp, privilégiant un discours consensuel et sans aspérité.Peu disert sur la situation internationale, le président de la République s’est aussi gardé d’évoquer de façon précise les grands rendez-vous politiques de l’année 2015 que seront les élections départementales du mois de mars et les élections régionales prévues en décembre. « La France avancera donc l’année prochaine dans tous les domaines et pour tous. (…) Ce combat, je le mènerai jusqu’au bout contre les conservatismes — et ils sont nombreux — et contre les populismes — et ils sont dangereux », s’est-il contenté de dire, dans une allusion discrète à la montée du Front national.Un François Hollande rassembleur et optimiste, bien décidé à donner de lui-même l’image de celui qui a « tenu bon », prônant la « persévérance », le « travail dans la durée » et la « confiance » : tel est donc le message que le chef de l’Etat souhaitait adresser aux Français en ce 31 décembre. Un message des plus classiques, dont on peut supposer qu’il ne suscitera guère de critiques notables, mais dont on peut imaginer qu’il ne soulèvera non plus guère d’enthousiasme débordant.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.12.2014 à 15h44 • Mis à jour le31.12.2014 à 17h13 |Gilles Rof Deux Marseillais de 42 et 30 ans sont convoqués le 9 janvier devant le tribunal correctionnel de Marseille pour répondre de la profanation d’une stèle érigée à la mémoire des résistants du groupe Missak Manouchian, perpétrée début septembre.Arrêtés le 16 décembre et placés en garde à vue, ces deux hommes sont définis comme des « sympathisants d’extrême droite » par le parquet de Marseille. Ils ont été présentés au juge le 17 décembre, qui leur a délivré une convocation par procès verbal pour « violation de monument édifié à la mémoire des morts ». Un délit passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.Un troisième homme de 18 ans a également été placé en garde à vue avant d’être relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.IndignationLa profanation de la stèle avait été revendiquée par le groupuscule Mouvement Populaire-Nouvelle Aurore (MPNA). Une vidéo, toujours visible sur Internet, montre un groupe d’une dizaine de personnes, jeunes pour la plupart et portant un tee-shirt blanc à l’effigie du MPNA, réunis dans une mise en scène paramilitaire autour de la stèle, sur une petite place située près du Vieux-Port à Marseille.Dans ce film de 6 minutes, les participants, dont les visages ont été floutés, qualifient Missak Manouchian de « terroriste venu d’URSS pour déstabiliser la France », de « balance qui a donné tous ses collègues ». « Manouchian, grosse merde, on ne veut pas de ça à Marseille », hurle un des protagonistes, avant qu’un drap blanc ne soit déposé sur le buste du résistant communiste, commandant du groupe FTP-Moi et exécuté, avec vingt-deux de ses camarades, au Mont Valérien, en février 1944.La profanation de la stèle Manouchian avait provoqué une vague d’indignation. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies sur le site à l’appel de la Jeunesse arménienne de France, le 21 septembre. Plusieurs élus locaux, dont l’ex-ministre et députée socialiste Marie-Arlette Carlotti, ont demandé au ministère de l’Intérieur d’étudier la dissolution administrative du MPNA. « Fondé en mars 2014 à Marseille, ce mouvement fasciste entraîne ses membres au combat et s’apparente à une véritable milice privée », dénonce la députée des Bouches-du-Rhône.Gilles RofJournaliste au Monde 31.12.2014 à 13h56 • Mis à jour le31.12.2014 à 14h29 Ukraine, vol MH370, Gaza, Coupe du monde… Rétrospective de l'année en 20 questions.Retrouvez aussi :Notre quiz sur l'actualité internationaleNotre quiz sur l'actualité politiqueNotre quiz sur l'actualité économiqueNotre quiz sur l'actualité culturelleNotre quiz sur l'actualité sportive Matthieu Goar Le message est clair : l’année 2015 sera pour Nicolas Sarkozy celle du rassemblement de sa famille politique et des Français. Dans une vidéo postée sur Facebook et réalisée comme un clip de campagne, le nouveau président de l’UMP adresse ses vœux à ses concitoyens depuis le bureau de son parti. Une déclaration au cours de laquelle les militants prennent la parole avant de laisser l’ancien président de la République s’exprimer.« Rien n’est possible sans le rassemblement de chacun, rassemblés nous pourrons construire l’alternative pour la France. Je veux dire à tous nos adhérents à tous nos amis, à tous ceux qui espèrent en nous, que ce rassemblement et cette union sont en marche. Rien ne viendra les remettre en cause », explique M. Sarkozy.En un peu plus de deux minutes, les mots de « rassemblement » et de « rassembler » sont prononcés neuf fois. Peut-être une référence au nouveau nom du parti qui devrait être dévoilé courant janvier. Mais aussi une volonté d’« apaisement » de la part du nouveau président de l’UMP alors que la primaire de 2016 est déjà dans tous les esprits. Ses principaux concurrents doivent accélérer leur campagne en 2015. Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, entamera une série de déplacements thématiques dès le mois de janvier.Attirer de nouveaux adhérentsNicolas Sarkozy doit préparer les échéances collectives, notamment les élections départementales de mars et les régionales de décembre. Il doit aussi rénover son parti en le dotant de nouveaux statuts à l’étude qui devraient être votés par les militants lors d’un congrès de refondation en avril 2015. Une série de conventions thématiques doit permettre de bâtir le socle d’un programme afin de préparer l’élection présidentielle de 2017.« Ces Français nous ont demandé de préparer les conditions de l’alternance. Pourquoi ? Parce qu’ils ont compris que la mondialisation était un fait acquis, que personne ne reviendrait dessus et qu’il faut moderniser notre pays pour que les entreprises soient compétitives, que les jeunes aient envie de réussir dans le pays qui est le leur, pour que l’école forme les jeunes au monde de demain et non pas au monde d’hier », poursuit l’ancien chef de l’Etat en reprenant l’un de ses principaux thèmes de campagne de l’automne. Au cours de ses meetings, M. Sarkozy a souvent évoqué le départ des jeunes Français à l’étranger.L’un des chantiers les plus importants du nouveau président de l’UMP sera d’élargir sa base militante. Il a promis que le parti dépasserait la barre des 500 000 adhérents en 2017 alors que le nombre de militants est actuellement d’environ 210 000. Des pistes sont à l’étude pour attirer de nouvelles troupes.Ambitions personnelles« 2015 est l’année du travail au service des Français. Tous ceux qui ont envie d’y participer sont les bienvenus (…). Qu’au moins ce moment des fêtes soit un moment d’apaisement où chacun se retrouve dans l’univers qui lui fait confiance (sic), c’est-à-dire l’univers familial. Bonne année 2015. Tous mes vœux vous accompagnent », déclare-t-il dans cette vidéo tournée avant son départ en vacances au Maroc.Après sa campagne présidentielle de 2012, pendant laquelle il avait réactivé la notion de frontières, et après la rude campagne interne pour la présidence de l’UMP, cet automne, Nicolas Sarkozy a donc choisi de jouer le « rassemblement » et l’« apaisement » pour prononcer ses vœux « les plus chaleureux ». Deux notions qu’avait d’ailleurs choisi de mettre en avant François Hollande pour se différencier de son rival en 2012...Depuis son élection du 29 novembre, le nouveau président de l’UMP a reçu ses principaux rivaux et trouvé un équilibre en nommant leurs proches dans l’organigramme. Car les ambitions personnelles vont mettre à rude épreuve la droite dans les mois à venir. Sur son blog, M. Juppé a lui aussi formulé ses vœux en se tournant ainsi résolument vers l’avenir. « Je forme le vœu qu’ensemble nous fassions de 2015, 2016, 2017… des années bonnes pour la France », y écrit le maire de Bordeaux.Matthieu GoarJournaliste au Monde 30.12.2014 à 17h35 • Mis à jour le31.12.2014 à 09h29 |Samuel Laurent L'UMP devrait changer de nom en 2015, selon le vœu de son nouveau président, Nicolas Sarkozy. Pour autant, le parti devrait rester dans les canons de la toponymie gaulliste : parmi les pistes évoquées figurent les expressions « rassemblement » ou « France ».Lire aussi : Sarkozy veut rapidement un nouveau nom pour l'UMPLe changement de nom est une spécialité de la droite républicaine. Depuis 1945, les partis de filiation gaulliste ont connu cinq appellations principales (en excluant les noms provisoires) : RPF (1947-1955) De Gaulle avait fondé dès 1947 le Rassemblement du peuple français (RPF), qu'il a préféré au Mouvement républicain populaire (MRP). Un parti créé en 1944, qui lui était en principe fidèle, mais dont il ne fut jamais membre.UNR (1958-1967) Le RPF a perduré jusqu'à sa « mise en sommeil » en 1955, alors qu'il était miné par les dissensions internes. Mort en même temps que la IVe République, le parti a été remplacé par l'Union pour la nouvelle République (UNR) créée en octobre 1958, quelques mois après le retour du général de Gaulle aux affaires. L'UNR a fusionné avec les « gaullistes de gauche » de l'Union démocratique du travail (UDT) et a dominé la vie politique des années 1960, sans afficher de grande autonomie par rapport au gouvernement.UDR (1967-1976) En 1967, l'UNR change de nom pour devenir brièvement l'Union des démocrates pour la Ve République (UD-Ve). Quelques mois plus tard, le mouvement gaulliste se fait appeler UDR, Union des démocrates pour la République. Plus pérenne, cette appellation durera jusqu'à la prise de pouvoir du parti par Jacques Chirac fin 1976.RPR (1976-2002)Pour marquer sa rupture avec Valéry Giscard d'Estaing et le centre droit, M. Chirac crée le Rassemblement pour la République, RPR. Ce nom aura un certain succès puisqu'il perdurera jusqu'en 2002.Après sa réélection à la présidence de la République, Jacques Chirac désire changer le nom du parti, trop associé à diverses affaires, et marquer la réunion de la droite et du centre droit.UMP (2002-2015 ?)En 2002, c'est donc la naissance de l'UMP, qui signifie d'abord Union pour la majorité présidentielle, puis qui se rebaptise, en gardant les mêmes initiales, Union pour un mouvement populaire. Un sigle qui aura donc tenu au moins douze ans.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Courtois « Intense et difficile » : c’est ainsi que le président de la République qualifiait, au soir du 31 décembre 2013, l’année qui s’achevait. Un an plus tard, au moment de présenter ses vœux aux Français, quels qualificatifs choisira-t-il, ce 31 décembre, pour résumer 2014 : inextricable et déprimante, pugnace mais calamiteuse ? Il n’aura que l’embarras du choix, tant les choses ne se sont pas passées comme il l’escomptait.Certes, le pacte de responsabilité, alors proposé aux entreprises, a été mis en forme et adopté par le Parlement ; il devrait commencer à produire ses effets bénéfiques. Certes, la loi sur la transition énergétique a posé les bases d’une société plus sobre en carbone et mieux à même de lutter contre le changement climatique.Enfin, la « nouvelle loi de décentralisation », également annoncée il y a un an, a au moins conduit à la refonte de la carte de France, en attendant la clarification des compétences des différentes collectivités.Mais, pour le reste, le volontarisme affiché par François Hollande s’est heurté au démenti cinglant de la réalité. L’impérieuse « bataille pour l’emploi » ? Elle se solde, pour les onze premiers mois de l’année, par une hausse de 181 000 demandeurs d’emploi sans aucune activité, portant le nombre total de chômeurs de catégorie A en France métropolitaine à près de 3,5 millions.La réduction de la dépense publique, elle aussi érigée en grande cause nationale ? En dépit des efforts proclamés – et au grand dam de nos partenaires européens –, le gouvernement n’est parvenu à réduire ni le déficit public (4,4 % du PIB espéré en 2014, contre 4,3 % en 2013) ni la dette publique, qui a franchi le seuil astronomique de 2 000 milliards d’euros à l’automne.Le bilan est tout aussi négatif sur le terrain politique. Le chef de l’Etat espérait limiter la casse aux élections municipales de mars ; elles ont été désastreuses pour la gauche et ont contraint le président à changer de premier ministre. De même, il espérait que le scrutin européen de mai serait l’occasion de récuser « ceux qui nient l’avenir de l’Europe, veulent retourner dans les vieilles frontières et sortir de l’euro ».On sait ce qu’il en a été : un Front national paradant à 25 % et un Parti socialiste effondré. En septembre, la brinquebalante majorité sénatoriale de gauche a été renvoyée dans l’opposition. Enfin, l’action du gouvernement n’a cessé d’être contrariée par la fronde de quelques escouades de députés socialistes, convaincus que la politique économique actuelle est inefficace et nuisible.Depuis un an, le chef de l’Etat encaisseQuant à François Hollande lui-même, il a payé au prix fort son impuissance à engager le redressement du pays promis en 2012. Jamais un président n’avait enduré un tel discrédit : grosso modo, en dépit d’une légère amélioration depuis deux mois, quatre Français sur cinq ne lui font plus confiance. Il voulait une République « exemplaire » : il aura été obligé, en 2014, d’écarter deux de ses conseillers et deux ministres peu scrupuleux. Il entendait incarner un président « normal » : sa vie privée s’est trouvée étalée au grand jour dans des magazines à sensation ou dans le témoignage à charge de son ex-compagne.Bref, depuis un an, le chef de l’Etat « encaisse ». Mais il le fait avec une apparente placidité, qui en dit long sur sa combativité. Boxeur styliste beaucoup plus que puncheur, il est convaincu que, même acculé dans les cordes, saoulé de coups et promis au KO, l’on peut toujours reprendre « l’initiative », « avancer » et « gagner », selon le vocabulaire pugilistique employé lors de son bref déplacement à Saint-Pierre-et-Miquelon, la semaine passée.Telle est, à l’évidence, son intention pour 2015 : protégé par les institutions, se « cramponner », saisir la moindre occasion de contre et démontrer qu’il n’a rien perdu de sa vivacité et de son habileté, comme il n’a manqué aucune occasion de le faire ces dernières semaines en multipliant initiatives, rencontres, visites impromptues ou gestes symboliques. Bref, retrouver le sens « de la conquête, de la dynamique, du mouvement ». Quiconque spéculerait sur sa lassitude et son éventuel renoncement à se représenter en 2017 en serait, aujourd’hui, pour ses frais.Même saoulé de coups, Hollande est persuadé que l’on peut toujours reprendre « l’initiative »Ce ne sont pourtant pas les épreuves qui vont manquer. Politiques, d’abord. En mars, tous les augures prévoient une nouvelle déroute de la gauche aux élections départementales, d’autant plus brutale que, pour la première fois, les conseils généraux ne seront pas renouvelés par moitié, mais dans leur totalité. Après l’érosion du socle municipal en 2014, c’est le puissant réseau des baronnies départementales de la gauche qui risque d’être démantelé. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, voire des effets cumulés, le scrutin régional de décembre menace d’être tout aussi dévastateur. Et, pour corser le tout, le Parti socialiste a fixé son prochain congrès en juin : plus encore que lors des escarmouches des derniers mois, c’est la solidité de la majorité qui sera alors soumise à de fortes turbulences, si les frondeurs de tout poil parviennent à se coaliser pour contester le cap économique fixé par le chef de l’Etat.Epreuves économiques, ensuite. Certes, la dernière note de conjoncture de l’Insee permet d’espérer une amélioration. Chute des cours du pétrole (qui allège la facture énergétique), baisse de l’euro (qui favorise les exportations), taux d’intérêt exceptionnellement bas (qui stabilisent la facture de la dette), premiers effets significatifs du crédit d’impôt compétitivité et emploi et du pacte de responsabilité : tout contribue à crédibiliser la prévision de croissance de 1 % en 2015, après trois ans de quasi-stagnation. Mais cela ne suffira à enrayer ni la crue du chômage ni celle de l’endettement. Or les Français jugent le président de la République sur la première, et Bruxelles sur la seconde. Il faudrait donc que ces prévisions soient confirmées l’an prochain et amplifiées en 2016 pour qu’il puisse espérer se représenter avec un bilan raisonnablement convaincant.Reste, enfin, que François Hollande n’est pas seul sur le ring. Or, quoi qu’ils en pensent ou en disent, ses principaux adversaires sont loin d’avoir match gagné. Pour l’heure, le retour de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP n’a pas déclenché la dynamique irrésistible espérée par l’ancien président et, pas davantage, le travail de refondation de la droite indispensable après deux années de convulsions. Quant à la présidente du Front national, ni ses succès électoraux, ni son implantation locale, ni les ralliements disparates qu’elle enregistre ne suffisent à démontrer qu’elle serait capable, demain, de gouverner le pays. Il y a là, aussi, de quoi convaincre le chef de l’Etat que le pire n’est pas toujours sûr, en 2015 et au-delà.Gérard CourtoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Service économie Passage en revue des principales hausses et des quelques baisses attendues en 2015.Le timbre rapide : +15 %C’est la hausse la plus spectaculaire de janvier : affranchir une lettre simple au tarif rapide coûtera 0,76 euro, soit 15 % de plus que jusqu’à présent. Le timbre vert, pour livraison à J + 2, passera à 0,68 euro (+ 11,5 %). Des ajustements jugés « indispensables » par La Poste pour compenser la chute des volumes de courrier. En revanche, l’entreprise publique ne touche pas au tarif du produit de communication commerciale, majoritairement utilisé par les PME, et limite entre 1 % et 3 % la hausse visant les courriers industriels et publicitaires. Motif invoqué : une volonté de préserver « la compétitivité des entreprises. ». La tarification des colis est simplifiée.Le passe Navigo : + 4 %Une hausse peut en cacher une autre. Alors que la SNCF a créé la polémique en annonçant le 26 décembre son intention d’augmenter de 2,6 % les billets plein tarif des TGV et Intercités au 1er janvier, le tarif des transports en Ile-de-France vont grimper eux aussi. Le 10 décembre, le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) a arrêté une hausse moyenne de 2,9 %. L’abonnement Navigo des zones 1 et 2 augmente ainsi de 4,3 %, à 70 euros. Le carnet de 10 tickets plein tarif passe, lui, de 13,70 euros à 14,10 euros. Selon le gouvernement, l’augmentation des prix de la SNCF doit permettre d’« améliorer la qualité du service ». Au STIF, on justifie les nouveaux tarifs par un accroissement de 25 % des investissements pour le renouvellement et l’extension des réseaux.Assurance habitation : + 2 % à + 5 % Pour la cinquième année consécutive, la progression des tarifs d’assurances se poursuit, à un rythme néanmoins inférieur à celui observé jusqu’alors. « Nous assistons à une décélération, mais dans tous les cas, habitation, santé ou automobile, la hausse moyenne est supérieure à l’inflation », relève Cyrille Chartier-Kastler, du cabinet de conseil Facts & Figures. Les hausses devraient atteindre entre 0 % et 2,6 % pour l’automobile et entre 2 % et 3 % pour les complémentaires santé. Les assurances multirisques habitation, elles, coûteront de 2 % à 5 % plus cher. Une situation due à des vols et des dégâts des eaux plus fréquents : avec la crise, les larcins augmentent et les logements sont moins bien entretenus.Electricité : une hausse encore à fixerLe prix de l’électricité augmentera début 2015 après le relèvement de 1,9 % du 1er novembre. EDF, après une décision du Conseil d’Etat, doit en effet bénéficier d’un rattrapage au titre de l’année 2012. Par ailleurs, la Contribution au service public de l’électricité, qui finance les énergies renouvelables, les tarifs sociaux et la péréquation entre régions, progressera de 3 euros par mégawattheure (MWh), soit 18 %. Dès sa première intervention devant les parlementaires, le nouveau PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a indiqué que la situation d’EDF était « difficile », notamment en raison de son endettement. « S’il n’y a pas des augmentations de tarifs qui permettent d’engager les investissements qui sont nécessaires, nous aurons à faire des choix », a-t-il prévenu.Gaz : + 2 %Le tarif réglementé du gaz naturel devrait augmenter de 1,8 % en janvier pour les particuliers, alors qu’il a légèrement reculé en 2014. Si le gouvernement n’avait fait qu’appliquer la formule de calcul actuelle, la Commission de régulation de l’énergie estime que le tarif aurait baissé de 0,6 % en raison de la chute des cours du pétrole sur lesquels les contrats d’importation du gaz restent en partie indexés. Mais le doublement de la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel, liée à la lutte contre le changement climatique, a inversé la tendance.Carburants : une chute contrariée Situation similaire pour les carburants. Dans le sillage du repli des cours du pétrole, les prix à la pompe ont reculé de façon spectaculaire depuis quatre mois. Le gazole se vend en moyenne à 1,10 euro le litre, soit 17 % de moins qu’en juillet. Le mouvement pourrait se prolonger, dans la mesure où les cours du brut continuent à plonger. Mais la fiscalité sur le gazole, elle, va être alourdie de 4,4 centimes d’euro par litre à partir du 1er janvier.Lire notre décryptage : Comprendre l'effondrement des cours du pétrole en 4 questionsDoliprane : – 2,5 % Le Doliprane, l’antalgique préféré des Français, sera vendu 1,90 euro à partir du 1er novembre 2015, contre 1,95 actuellement. UPSA, le fabricant de l’Efferalgan, est aussi concerné par cette mesure qui vise à aligner le prix des marques sur celui des autres paracétamol. Cette baisse permettra à la Sécurité sociale de faire des économies : commercialisé par Sanofi, le Doliprane est l’un des médicaments les plus prescrits en France, avec 315 millions d’euros remboursés en 2013. D’autres médicaments sont dans la ligne de mire du gouvernement qui compte économiser 550 millions d’euros en 2015 en négociant des ristournes sur le prix des médicaments les plus prescrits comme les anticholestérol, les antiasthmatiques, ou encore les antihypertenseurs.Note de la rédaction : dans sa version initiale publiée dans le journal du 31 décembre 2014, cet article mentionnait une baisse de 42% du prix du Doliprane. Cette erreur vient d’une confusion entre le prix public TTC (1,08 euro à partir du 1er novembre 2015) et le prix effectivement payé par le patient (1,90 euro) qui intégre à partir du 1er janvier 2015 l’honoraire du pharmacien (0,82 euro).Pas de déflation pour les tarifs publicsService économieJournaliste au Monde Matthieu Goar L’année 2015 sera paradoxale pour l’UMP. Avant la fin du premier semestre, le principal parti de la droite républicaine va connaître mort et renaissance avec la rédaction des statuts de la nouvelle formation politique voulue par Nicolas Sarkozy. Dans ce contexte de rénovation, le président élu le 29 novembre veut donner un nouveau nom au parti de Jacques Chirac et Alain Juppé créé en 2002.M. Sarkozy mène cette réflexion lors d’entretiens informels avec ses principaux collaborateurs, Brice Hortefeux, Laurent Wauquiez ou son nouveau numéro deux, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui chapeaute la rédaction des nouveaux statuts. Il souhaite un intitulé court. L’expression « Le Rassemblement » tient la corde, mais n’est pas encore définitive. « Le nouveau président n’aime pas les acronymes. Ce nom devra être un symbole du message que nous voulons faire passer aux Français et la preuve que le parti a évolué », résume Isabelle Le Callennec, porte-parole du parti.« Transition en douceur »L’ancien chef de l’Etat veut avancer vite. Selon certains membres de la direction, l’idéal serait que le nouveau nom soit arrêté avant les élections départementales de mars 2015 afin que cette nouvelle appellation soit inscrite sur les affiches électorales. Lors de ce scrutin, elle pourrait alors cohabiter avec le nom de l’UMP. « Cela permettrait d’assurer la transition en douceur », estime un cadre. Les militants pourraient être consultés, mais aucune date d’officialisation n’a été arrêtée.La stratégie en vue des départementales devrait être affinée lors du premier conseil national de 2015, les 7 et 8 février. Les 2000 participants invités à Paris devront mettre en place les thèmes de la campagne et réfléchir à la « matrice politique du projet que le futur mouvement élaborera au fil des conventions à venir ». Si l’on en croit l’engagement de campagne de M. Sarkozy, les adhérents seront normalement invités à voter à l’issue de ces conventions thématiques.D’autres résolutions marqueront le début de 2015. Comme il le faisait entre 2004 et 2007, M. Sarkozy doit rencontrer les nouveaux adhérents le 10 janvier. Une initiative qu’il a l’intention de renouveler tous les mois. A partir du 12 janvier, une permanence quotidienne sera organisée au siège du parti par un membre de la direction afin de recevoir les adhérents qui le désirent. De petites attentions destinées à cajoler les militants et à en attirer de nouveaux puisque M. Sarkozy ambitionne d’atteindre les 500 000 adhérents avant 2017.Sarkozy soumet l’UMP à la rigueur budgétaireMatthieu GoarJournaliste au Monde Alexandre Dézé (Maître de conférences en science politique à l'Université Montpellier 1) Deux sondages récents publiés en décembre – le baromètre politique mensuel d’Odoxa et le sondage Clai-Metronews de Opinionway – sont venus apporter une nouvelle série de résultats pour le moins favorables au Front national (FN). D’un côté, le parti d’extrême droite arriverait « en tête des intentions de vote pour les élections départementales de 2015 ». De l’autre, Marine Le Pen serait la « personnalité politique de 2014 pour les Français ». Or ces résultats, tout comme l’interprétation qui en a été faite, apparaissent pour le moins discutables.Pour les élections départementales de 2015, Odoxa attribue 28 % d’intentions de vote au FN au niveau national, « soit 3 points de plus que son score “canon” des dernières européennes ». Outre que la comparaison entre élections départementales et européennes n’a que peu de sens ici tant ces scrutins sont de nature différente, on peut estimer que le niveau d’intentions de vote prêté au FN est également peu fondé. Passons sur le mode de recueil de l’échantillon par Internet, qui tend à produire des effets de surdéclarations en faveur des formations extrêmes, et sur les problèmes de redressement subséquents que cette technique soulève. Il faut tout d’abord rappeler que, dans l’enquête Odoxa, environ la moitié des personnes interrogées ne sont pas certaines d’aller voter. Ce résultat est certes indiqué dans le rapport publié par l’institut, mais nullement dans les différents commentaires médiatiques, donnant l’impression que les intentions de vote frontistes sont garanties.Méconnaissances des particularités électoralesPlus discutable encore, l’enquête a été réalisée comme s’il s’agissait d’une élection nationale, autrement dit, sans tenir compte des caractéristiques locales du scrutin départemental ni même des particularités du mode d’élection, alors que les candidats ainsi que les suppléants devront se constituer en binôme paritaire. De fait, il faut se poser la question : quelle est la valeur des résultats d’un sondage qui cherche à mesurer des intentions de vote pour un scrutin dont les singularités sont en l’occurrence complètement ignorées ?Dans le même rapport d’enquête, on apprend également que « les Français estiment qu’il faut désormais considérer le FN comme “un parti comme les autres” ». Pourtant, à regarder dans le détail, il s’agit en réalité non pas de « tous » les Français mais de 58 % des personnes interrogées qui ont répondu favorablement à la question : « Vous personnellement, estimez-vous que le FN devrait être à présent considéré comme un parti comme les autres ? » Ainsi, la manière dont sont présentés les résultats ne correspond pas à la question posée, mais elle a pour effet d’accréditer l’idée d’une normalité partisane désormais établie du FN.Marine Le Pen dans les pas de son pèreAu-delà du caractère problématique de ces données, c’est le ton utilisé dans le rapport qui ne peut manquer de surprendre. Signé par Gaël Sliman, président d’Odoxa, et présenté le 15 décembre lors d’un « petit déjeuner politique » organisé par l’institut avec Marine Le Pen comme invitée, le document évoque de manière particulièrement contrastée un président de la République qui « demeure incroyablement impopulaire », un Parti socialiste « grand perdant » et un Front national « créant la “surprise” aux prochaines élections départementales », comme si ces élections avaient déjà eu lieu, avec la « promesse de scores inédits » et de « “cartons” auprès de pans entiers de la population » ! De telle sorte qu’on finit par avoir quelques interrogations sur les intentions de Gaël Sliman.Absence de déontologieIl est manifeste que le FN progresse d’élection en élection. Mais on ne peut que regretter cette tendance désormais systématique à la surenchère sondagière et médiatique autour du parti : non seulement elle génère des pratiques où la déontologie et le professionnalisme semblent de plus en plus absents mais, en outre, elle contribue à surévaluer l’importance politique du FN en laissant à penser, par exemple, qu’il se trouverait désormais « aux portes du pouvoir », alors qu’il n’a que 2 députés sur 577, 2 sénateurs sur 348, environ 1 500 conseillers municipaux sur 520 000, etc.Lire aussi : Une page se tourne au Front nationalC’est sans doute cette même logique de surenchère, guidée par la perspective de menus profits, qui a conduit nombre de sites d’information à titrer, à la suite de la publication des résultats du sondage d’Opinionway : « Marine Le Pen élue personnalité politique de 2014 par les Français ». Or, là encore, force est de constater l’écart abyssal entre ce titre et la question de l’enquête à laquelle il est censé correspondre et qui était : « Quelles sont, selon vous, les trois personnalités qui ont le plus marqué l’actualité politique en 2014 ? » A cette question, 42 % des personnes interrogées ont répondu Marine Le Pen, 39 % Manuel Valls et 36 % Nicolas Sarkozy. De fait, Marine Le Pen arrive bien en tête des personnalités qui « ont marqué l’actualité politique en 2014 », mais cela ne saurait suffire à en faire « la personnalité politique de 2014 ».Figure pionnière de la production et de l’analyse des sondages en France, le politologue Jean-Luc Parodi écrivait en 1985 : « Comme toute drogue, le sondage exige de ceux qui en ont attrapé la passion prudence et mode d’emploi. » On ne saurait trop recommander à ceux qui les fabriquent et les commentent aujourd’hui d’appliquer ce sage conseil. Au risque de construire une réalité artéfactuelle du FN et de devenir complice de son entreprise de dédiabolisation.Alexandre Dézé est l’auteur de « Le Front national : à la conquête du pouvoir ? », Paris, Armand Colin, 2012.Alexandre Dézé (Maître de conférences en science politique à l'Université Montpellier 1) Patrick Roger Chaque passage d’une année à l’autre réserve son lot de hausses, de revalorisations, de nouveaux dispositifs sociaux ou fiscaux… 2015 ne déroge pas à la règle.Côté revalorisations des salaires et des prestations, peu ou pas de coups de pouce à attendre, hormis pour les fonctionnaires de catégorie C. Les principales évolutions résultent de la mise en œuvre du pacte de responsabilité et de solidarité. Elles se traduiront, pour les particuliers, par la suppression de la première tranche d’imposition sur le revenu et le renforcement de la décote fiscale. Ces mesures devraient bénéficier à 9 millions de foyers fiscaux, pour un coût global de 3,2 milliards d’euros. Pour les entreprises, la montée en puissance du crédit d’impôt compétitivité emploi et les premières mesures du pacte de responsabilité devraient se traduire par un allégement de leurs prélèvements de 16,5 milliards d’euros.L’année sera également marquée par l’entrée en vigueur de la modulation des allocations familiales, la mise en place du compte pénibilité et du compte personnel de formation, ainsi que de la prestation partagée d’éducation de l’enfant pour inciter les deux parents à prendre un congé parental. Tour d’horizon des changements prévus en 2015. EMPLOI, RETRAITESSmicA partir du 1er janvier 2015, le salaire minimum interprofessionnel de croissance (smic) est revalorisé de 0,8 %. Le nouveau montant horaire brut est porté à 9,61 euros, contre 9,53 euros à la fin de 2014, soit 1 457,52 euros brut mensuels sur la base de la durée légale de trente-cinq heures hebdomadaires, contre 1 445,38 euros brut précédemment.France : les salaires réels à la hausseRSALe revenu de solidarité active (RSA) « socle » augmente de 0,9 % : de 509,30 euros à 513,88 euros pour une personne seule sans enfant, de 763,95 euros à 770,82 euros pour une personne seule avec un enfant, de 916,74 euros à 924,99 euros pour une personne seule avec deux enfants, de 1 069,53 euros à 1 079,14 euros pour un couple avec deux enfants.FonctionnairesLes fonctionnaires de catégorie C des trois fonctions publiques (Etat, territoriale, hospitalière), soit 1,6 million d’agents, bénéficient au 1er janvier 2015 de 5 points d’indice supplémentaires. Cela représente pour 2015 une augmentation de 277,81 euros brut annuels.Compte pénibilitéA partir de janvier 2015, les entreprises doivent recenser l’exposition de leurs salariés à quatre facteurs de pénibilité : travail de nuit, en équipe alternante, en milieu hyperbare — où la pression est supérieure à celle de l’atmosphère — et tâches répétitives. Lorsque les seuils d’exposition à ces facteurs sont dépassés, les salariés concernés doivent accumuler des points sur leur compte. Une année d’exposition à un facteur permet d’engranger quatre points, huit en cas de double exposition.Avec ces points, les salariés pourront ensuite bénéficier d’une formation, d’un temps partiel aménagé en fin de carrière ou partir plus tôt en retraite, dix points donnant droit à un trimestre de retraite anticipée. Le compte permettra au maximum deux ans de départ anticipé. En fonction de l’exposition subie par leurs salariés, les entreprises devront payer une cotisation qui permettra de financer ces avantages.Les salariés des boutiques de la tour Eiffel décrochent une hausse des salairesFormationLe compte personnel de formation (CPF) remplace à partir du 1er janvier 2015 le droit individuel à la formation. Les droits acquis au titre du CPF sont attachés à la personne durant toute sa vie professionnelle. Les heures de formation inscrites sur le compte demeurent acquises en cas de changement de situation professionnelle ou de perte d’emploi.Retraite progressiveLe droit à bénéficier de la retraite progressive est désormais acquis à partir de 60 ans, quelle que soit la date de naissance, à condition de totaliser 150 trimestres validés. Le temps de travail partiel ne doit pas excéder 80 % de la durée d’un temps plein. Pendant la période d’activité à temps partiel, le salarié continue de percevoir son salaire sur la base de la durée de son temps de travail, complété par une fraction de sa retraite pour conserver un revenu équivalent.Cotisations : les effets du pacte de responsabilitéCSG retraitésA partir du 1er janvier 2015, c’est le revenu fiscal de référence, figurant sur l’avis d’imposition, et non plus le montant de l’impôt sur le revenu acquitté, qui sert de critère pour appliquer aux pensions un taux de contribution sociale généralisée (CSG) réduit (3,8 %), en dessous de 13 900 euros pour une part ou de 21 322 pour deux, ou plein (6,6 %) au-dessus. Selon les estimations, 460 000 contribuables retraités, bénéficiant de déductions fiscales importantes, devraient ainsi passer du taux réduit au taux plein. Dans le même temps, 700 000 personnes devraient bénéficier de la baisse du taux de CSG. FAMILLESAllocations familialesLa modulation en fonction des revenus devient effective à partir du 1er juillet 2015. Les allocations restent inchangées en dessous de 6 000 euros de revenus par mois. Elles seront divisées par deux au-delà de 6 000 euros de revenus par mois pour un foyer avec deux enfants et par quatre au-delà de 8 000 euros par mois. Les seuils sont augmentés de 500 euros par enfant supplémentaire.Prestations familialesLes plafonds d’attribution des prestations familiales soumises à conditions de ressources (complément familial, prestation d’accueil du jeune enfant, complément du libre choix du mode de garde, allocation de rentrée scolaire…) sont revalorisés de 0,7 %.Congé parentalLa loi égalité hommes-femmes a porté le congé parental, rebaptisé « prestation partagée d’éducation de l’enfant », de six mois à un an maximum à l’arrivée du premier enfant, si les deux parents le prennent. A compter des enfants suivants, nés après le 1er janvier 2015, la durée du congé parental est maintenue à trois ans au total pour le couple, à condition que chaque parent en prenne une partie.Emploi à domicileA partir du 1er janvier 2015, l’abattement forfaitaire sur les emplois à domicile est porté de 75 centimes par heure à 1,50 euro pour les activités de garde d’enfant de 6 à 13 ans et dans la limite de quarante heures déclarées par mois.Redevance audiovisuelleLa contribution à l’audiovisuel public augmente de 3 euros en métropole et est portée à 136 euros. Outre-mer, la hausse est limitée à 1 euro, pour une redevance de 86 euros. TRANSPORTSCarburantA partir du 1er janvier 2015 s’applique sur le gazole une hausse de 2 centimes par litre de la taxe intérieure de consommation des produits énergétiques (TICPE), qui s’ajoute à une hausse de 2 centimes de la taxe carbone sur le diesel et les autres carburants. Soit, pour les véhicules diesel, une hausse totale de 4 centimes par litre.SNCFLes tarifs de la SNCF augmenteront de 2,6 % en 2015 sur l’ensemble des lignes. L’augmentation concerne les billets sans réservation pour les TER et Intercités, et le tarif réglementaire de base pour les trains grandes lignes à réservation obligatoire (Intercités ou TGV). Les prix des cartes de réduction, des abonnements forfaits, étudiants, élèves et apprentis et les Prem’s ne sont pas affectés.Lire aussi : La SNCF augmentera ses tarifs de près de 3 % en 2015Fin d'UberPop UberPop, l'offre payante de transport entre particuliers proposée par la société américaine Uber, deviendra illégale dès le 1er janvier avec l'entrée en vigueur de la loi Thévenoud sur la régulation de la concurrence avec les taxis. La mise en relation de particuliers du type UberPop sera passible de deux ans de prison et de 300 000 euros d'amende. C’est toutefois ce qu’a annoncé le gouvernement. Mais en pratique, il est bien possible que la société Uber, qui estime que son service n’est pas concerné par la loi Thévenoud, décide de continuer à le faire fonctionner conformément à sa tactique du rouleau compresseur.Pourquoi UberPop va continuer sur sa lancée après le 1er janvierTransports en commun franciliensLe coût des transports en commun pour les Franciliens va augmenter de 2,9 % en moyenne, sauf pour le forfait de la zone 1-2, qui grimpe de 4,3 %, à 70 euros. Le ticket à l'unité passe à 1,80 euro. Cette hausse précède l'arrivée du passe Navigo à tarif unique (70 euros) pour toutes les zones, prévu pour septembre 2015. VIE QUOTIDIENNETimbresLes tarifs du courrier vont augmenter en moyenne de 7 % au 1er janvier 2015. Le timbre rouge passe de 0,66 à 0,76 euro et le timbre vert de 0,61 à 0,68 euro.Bisphénol ALa présence de ce perturbateur endocrinien est interdite à compter du 1er janvier dans tous les contenants alimentaires.La pollution met en danger le cerveauDétecteur de fuméeAu plus tard le 8 mars 2015, tous les lieux d’habitation devront être équipés d’au moins un détecteur de fumée. L’achat et l’installation sont à la charge du propriétaire du logement.Suppression de la taxe sur les boissons énergisantesLa « taxe Red Bull » de 1 euro par litre sur les boissons énergisantes, en vigueur depuis le 1er janvier 2014, s'arrête au 1er janvier. Le Conseil constitutionnel l'a censurée en septembre, car elle ne s'appliquait qu'aux boissons qualifiées d'« énergisantes », épargnant d'autres boissons disposant de la même teneur en caféine ou en taurine, mais qui n'avaient pas le qualificatif d'« énergisantes ».Lire aussi : Le Conseil constitutionnel censure de nouveau la taxe sur les boissons énergisantesAccessibilité des lieux publics aux personnes handicapéesLa loi de février 2005 prévoyait que tous les établissements recevant du public (hôtels, restaurants, salles de spectacle, écoles, gymnases, mairies, salles des fêtes, etc.) mais aussi les réseaux de transport et les voieries, seraient rendus accessibles aux personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite avant le 1er janvier 2015. La mise en conformité ayant tardé, de nouveaux délais sont prévus.Les associations de handicapés fustigent les lacunes de l’accessibilitéNaissance des métropolesBordeaux, Grenoble, Lille, Nantes, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse, Brest et Montpellier vont acquérir le statut de métropoles. Elles vont se voir déléguer l’ensemble des responsabilités du développement urbain : développement économique, transports, environnement, enseignement supérieur-recherche, aménagement et rénovation urbaine. Les métropoles du Grand Paris et d’Aix-Marseille Provence verront le jour dans un an.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Anne Eveno Les aides destinées à la modernisation et à la diversification des stations-service indépendantes seront maintenues à leur niveau actuel en 2015 et en 2016, a assuré vendredi 26 décembre le cabinet de la secrétaire d’Etat chargée du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation, Carole Delga. « On tiendra largement le flux d’aide en 2015 et en 2016 », a déclaré à l’AFP l’entourage de Mme Delga, en évoquant un montant « en dessous de 2,5 millions d’euros ».L’éventuelle disparition de ces aides, qui sont en constante diminution depuis plusieurs années puisque la dotation de l’Etat au Comité professionnel de distribution de carburants (CPDC) est passée de 7,5 millions d’euros en 2008 à 2,9 millions en 2014, avait conduit la Fédération nationale de l’artisanat automobile (FNAA) et l’Association des maires ruraux de France (AMRF) à monter au créneau au début du mois de novembre en s’adressant directement au président de la République.Et si le gouvernement avait fait le coup de la panne aux petites stations-service ?Jusqu’à cette année, les pompistes indépendants pouvaient faire financer une partie du coût de leur diversification ou de leur mise aux normes environnementales par le CPDC mais la disparition de cette structure est prévue par le projet de budget pour 2015.Le nombre de stations-service baisse depuis 30 ansAfin de répondre à l’inquiétude exprimée par les professionnels, la solution échafaudée passe par le transfert dès l’année prochaine des missions du CPDC au Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (Fisac), doté de 17 millions d’euros.La priorité sera d’instruire les 2 200 dossiers en attente. A partir du 1er janvier, les nouvelles demandes de financement devront être déposées dans le cadre d’un appel à projets, dont le cahier des charges sera fixé par décret. Ce texte, en cours de rédaction, devrait permettre aux stations-service situées dans des communes de plus de 3 000 habitants de bénéficier du Fisac, habituellement réservé aux artisans et aux commerçants des zones rurales. Selon la FNAA, il restait en 2013 moins de 6 500 stations « traditionnelles » éligibles aux aides du CPDC.Le nombre de stations-service en France ne cesse de baisser depuis plus de trente ans. Selon l’Union française des industries pétrolières (UFIP), on est passé de 41 500 à 11 473 en 2013. L’hémorragie porte en particulier sur les petites stations-service de proximité, celles dont le débit de carburant est inférieur à 3 000 mètres cubes par ans. En 2013, 170 de ces petites stations de proximité ont ainsi disparu.Anne EvenoJournaliste au Monde 05.01.2015 à 16h46 • Mis à jour le05.01.2015 à 17h08 |Rémi Barroux L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes se fera, dès que les recours auront été épuisés. La déclaration de François Hollande, lors de son interview sur France Inter lundi 5 janvier, annonce-t-elle un prochain démarrage du chantier au nord de Nantes et la réouverture du conflit avec les zadistes installés dans le bocage ?Le 18 décembre dans Ouest France, le premier ministre Manuel Valls avait été encore plus précis sur le calendrier, évoquant la mi-2015 pour la construction de l’aéroport. En réalité, le début des travaux pourrait bien être renvoyé à plusieurs années, et peut-être après le rendez-vous de l’élection présidentielle de 2017 qui était, à l’origine, la date annoncée de mise en service de la nouvelle plate-forme aéroportuaire, sise dans le bocage nantais.Nombreux recoursLes deux arrêtés préfectoraux pris en décembre 2013 sur la protection des espèces et la loi sur l’eau ont été attaqués devant la juridiction administrative, que ce soit pour le chantier du futur aéroport ou celui des dessertes routières de la plate-forme. « Plusieurs requérants, associations, élus, etc. ont visé ces deux textes. Le tribunal devrait statuer vers la fin mars ou le mois d’avril, estime Raphaël Romi, l’un des avocats des opposants à l’aéroport. Si la décision nous est défavorable, nous ferons appel, puis nous irons devant le Conseil d’Etat en cas de nouvelle décision défavorable et, enfin, devant la Cour de justice de l’Union européenne. »Le chef de l’Etat entend-il vraiment respecter tous ces délais ? « Chiche, nous prenons au mot M. Hollande et voulons bien que les travaux ne commencent qu’après toutes les démarches effectuées, y compris devant l’Europe, avance Me Romi. D’autant que le permis de construire de l’aéroport n’a toujours pas été accordé officiellement et s’il ne correspond pas à la déclaration d’utilité publique, ce qui est probable, nous l’attaquerons aussi. »Huit autres recours, non suspensifs, ont été déposés, fin octobre 2014, devant les tribunaux administratifs de Nantes, Rennes et Paris concernant les aides apportées par les collectivités locales à Aéroport du Grand Ouest (AGO), filiale de Vinci. « 38 millions d’euros ont été versés à AGO avant que la Commission européenne ne notifie la compatibilité de ces versements avec le marché, par des collectivités locales, comme les assemblées régionales de Bretagne et des Pays de la Loire, le conseil général de Loire-Atlantique, Nantes Métropole, etc. détaille Thomas Dubreuil, avocat des requérants. Nous avons demandé à ces collectivités d’exiger le remboursement de ces sommes versées entre 2011 et fin 2013, mais elles ne l’ont pas fait. »Demandes européennesLe tour d’horizon de cette guérilla judiciaire ne serait pas complet sans évoquer les démarches effectuées par la Commission européenne à l’égard de la France sur ce dossier. Une mise en demeure avec des questions précises avait été envoyée, fin février 2014. « La France avait obtenu un délai pour répondre mais il faut maintenant étudier les arguments du gouvernement, fait valoir Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie-Les Verts. Plusieurs points de la réglementation européenne n’étaient pas respectés, s’agissant des mesures de compensation pour la destruction de zones humides, ou sur le processus de consultation du public et la proposition d’alternatives. » Les opposants ont demandé à être reçus à nouveau par la commission des pétitions du Parlement européenCe dialogue entre la France et Bruxelles fait-il aussi partie des échéances dont M. Hollande dit vouloir attendre les conclusions ? Du côté de la préfecture de Loire-Atlantique, « le dossier européen n’en est qu’à une étape pré-contentieuse, il est donc exclu des recours dont il faudrait attendre l’issue ».Les difficultés ne sont pas que juridiques. Le déménagement de certaines espèces protégées constitue un autre obstacle : les fûts (troncs d’arbre) qui abritent les grands capricornes, les tritons crêtés ou marbrés, ne pourront être déplacés avant plusieurs mois, pas avant l’automne.Pour autant, ces différentes entraves ne rassurent pas les opposants qui craignent la détermination d’un Manuel Valls, soucieux d’asseoir l’autorité de l’Etat. Et l’emploi par M. Hollande du futur – « quand les recours seront épuisés, le projet sera lancé » – inquiète les anti-aéroports. « Les jeux sont faits, le tribunal ne nous donnera pas raison et il accélère même les rythmes, s’offusque Françoise Verchère, conseillère générale (Parti de gauche) de Rezé et animatrice du Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (CeDpa). Il y a des recours, mais on sent que le chef de l’Etat prépare l’opinion au démarrage des travaux, c’est le sens du discours sur le marqueur, l’investissement nécessaire… »Risque de nouvelles violences Il reste que cette décision de démarrer le chantier est d’abord et avant tout politique. Pour engager les premiers coups de pelle et couper les premiers arbres de cette zone humide, il faudra au préalable évacuer les dizaines, voire centaines, d’opposants disséminés dans les cabanes et maisons érigées depuis deux ans dans la zone à défendre, la ZAD.Le gouvernement et la majorité socialiste prendront-ils le risque, à la veille de l’élection présidentielle, d’un conflit qui promet d’être plus violent encore qu’à Sivens dans le Tarn, où un jeune opposant au projet de barrage a été tué, le 26 octobre 2014, lors des affrontements avec les gendarmes ? Rien n’est moins sûr.Dans un courrier adressé, le 22 décembre, au premier ministre, le président socialiste du conseil général de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, exprime ses inquiétudes. « La mort d’un homme, à Sivens, doit nous alerter. L’usage de la force, le recours aux experts ne suffiront pas à faire, comme je le souhaite, du projet de transfert de l’aéroport, une réussite », dit ce fervent partisan de l’aéroport. L’Etat a la lourde mission d’assurer l’ordre et la tranquillité publique sans jamais générer davantage de désordres que le trouble initial. (…) Une nouvelle intervention des forces de l’ordre, sans discussion, sans planification, aboutirait à de nouvelles violences. »M. Grosvalet rappelle au chef du gouvernement la précédente opération César qui, en octobre 2012, avait mis le bocage nantais à feu et à sang. Cette opération « qui a abouti à une radicalisation de la situation, au détriment de la population, sans permettre la mise en œuvre sereine du projet, invite à la plus grande vigilance. Un nouvel échec signifierait probablement la fin du dossier. » C’est probablement cet ultime argument, plus que les échéances judiciaires, qui risque de tempérer les ardeurs aéroportuaires du couple exécutif.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.01.2015 à 14h13 • Mis à jour le05.01.2015 à 15h10 |Samuel Laurent et Alexandre Pouchard François Hollande était lundi 5 janvier l'invité de la matinale de France Inter. Le président de la République a défendu sa politique économique, symbolisée par la loi Macron, assurant « tout faire pour que la France soit plus forte et plus juste à la fin de [son] quinquennat ». Décryptage de quelques-unes de ses affirmations.Lire : Chômage, loi Macron, NDDL, Grèce : ce qu'il faut retenir de l'entretien de HollandePas d'impôts nouveaux à partir de 2015 Discutable« J'ai pris l'engagement de ne pas créer de nouveaux impôts à partir de 2015. Certains contribuables paieront moins. Il n'y aura aucune augmentation de prélèvement supplémentaire. »François Hollande se réfère à la suppression de la première tranche d'imposition, qui devrait diminuer ou réduire à zéro l'impôt des ménages les plus modestes. Néanmoins, lorsqu'il affirme qu'il n'y aura « aucune augmentation de prélèvement supplémentaire », le chef de l'Etat oublie d'évoquer les impôts locaux.En 2014, l'Etat a décidé d'une baisse record de la dotation aux collectivités locales : 3,7 milliards d'euros en moins pour les communes, départements et régions. Cette baisse risque fort d'entraîner une hausse de la fiscalité locale pour compenser le manque à gagner. Ainsi, taxe d'habitation, taxe foncière et autres devraient augmenter dans nombre de communes, départements ou régions.Lire aussi : Pas de hausse d'impôt ? Un vœu pieux déjà trahiPlus d'arrivées sur le marché du travail que de départs en retraite ?Plutôt vrai« Tant que la croissance reste inférieure à 1 %, nous avons 800 000 jeunes qui arrivent sur le marché du travail chaque année sans que les départs à la retraite soient suffisants. Tant que nous avons cette situation, les demandeurs d'emploi seront plus nombreux. Nous devons créer de l'emploi. »700 000 Le chef de l'Etat pointe effectivement un des problèmes du marché du travail français : la vitalité démographique du pays, qui se traduit par des arrivées massives sur le marché du travail, n'est pour l'instant pas absorbée par les départs à la retraites. Chaque année, environ 700 000 jeunes (et non 800 000 comme l'a affirmé François Hollande) sortent du système scolaire, la plupart avec un diplôme, selon les chiffres du ministère du travail.650 000 Les nouveaux retraités, eux, étaient environ 650 000 en 2013, selon la Caisse nationale d'assurance vieillesse – ce chiffre n'inclut pas les personnes bénéficiant d'une pension de réversion après le décès d'un assuré. La France est donc bien en « déficit » et doit créer de nouveaux emplois pour absorber le surplus.Dans son intervention, François Hollande a fait le parallèle avec l'Allemagne, qui rencontre la situation inverse. « L'Allemagne compte 800 000 jeunes en plus mais 850 000 départs à la retraite », affirmait en 2013 à L'Express Eric Heyer, spécialiste du marché du travail à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).Reste toutefois que le raisonnement est un peu simpliste : les départs à la retraite ne sont pas systématiquement remplacés. Certains postes sont supprimés avec le départ du « titulaire » et des emplois doivent de toute façon être créés pour absorber les entrants sur le marché du travail. De plus, une économie dynamique connaît de l'innovation, qui crée de nouveaux secteurs d'activité et donc des emplois.Fermer la centrale de Fessenheim, oui, mais quand ?Flou« Les études sont en cours. Dès que la loi sur la transition énergétique est votée, il faudra fermer une centrale – pas forcément Fessenheim. (...) Mais j'ai pris l'engagement de fermer Fessenheim. »La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus ancienne encore en activité en France, était en effet une promesse de campagne du candidat Hollande. Le chef de l'Etat a confirmé que la centrale serait bien fermée mais n'a pas donné de date.L'occasion pourrait pourtant lui être donnée avec l'entrée en vigueur de la loi sur la transition énergétique, adoptée par l'Assemblée nationale à la mi-octobre. Elle instaure en effet un plafonnement de la capacité de production nucléaire à son niveau actuel de 63,2 gigawatts. La mise en service du réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville, prévue pour 2017, devrait donc se traduire par la fermeture de deux autres réacteurs. Or la centrale de Fessenheim compte deux réacteurs.Mais, jusqu'à présent, la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, avait laissé planer le doute sur la centrale visée, indiquant que « cela pourrait être d'autres réacteurs que [ceux de] Fessenheim ».La mise en place de la taxe sur les transactions financièresFlou« La taxe sur les transactions financières peut être mise en œuvre car 11 pays européens se sont mis d'accord pour l'appliquer. Michel Sapin réunira les ministres des finances des 11 pays européens pour mettre en place cette taxe en 2016, 2017 au plus tard. Mieux vaut prendre en compte tous les produits de la finance avec des taux faibles. »François Hollande a ainsi réaffirmé lundi son soutien à la création d'une taxe sur les transactions financières (TTF) qui concernerait tous les produits, conformément aux contours définis lorsque sa création a été évoquée après la crise financière de 2008. Onze Etats membres de l'Union européenne (Belgique, Allemagne, Estonie, Grèce, Espagne, France, Italie, Autriche, Portugal, Slovénie et Slovaquie) participent à la « coopération renforcée » devant aboutir à cette taxation. L'ONG Oxfam a salué une « excellente nouvelle ».Mais la position française n'a pas toujours été aussi nette. En juin, Michel Sapin avait déclaré aux Echos qu'« il n'y [avait] pas de raison pour que la place de Paris, très en pointe sur les dérivés actions soit désavantagée par rapport aux autres ». Mi-décembre, quelque 140 députés socialistes (sur 288) ont signé une lettre publique dénonçant le double discours de Paris :« C'est la France qui a proposé de réduire l'assiette d'une telle taxe, la limitant aux actions et aux contrats d'assurance contre le risque de défaut de paiement [CDS – credit default swap], soit 3 % des produits dérivés. Cette proposition réduirait largement le rendement de cette taxe, le rendant encore plus limité que la taxe française créée en 2012. »Le ministre des finances avait alors annoncé qu'il prendrait en janvier « une nouvelle initiative » pour mettre en œuvre la TTF au niveau des 11 pays européens.Lire aussi : Comment la taxe sur les transactions financières est torpillée par la FranceUn rééquilibrage de la balance commerciale en trompe-l'œilà nuancer« Je suis arrivé, il y avait un déficit commercial de 62 milliards, le déficit public était très important. Tout n'est pas résolu, mais j'ai travaillé à réduire cela. »48 François Hollande a-t-il réduit le déficit commercial, c'est-à-dire le déséquilibre entre importations et exportations ? Oui, si on s'en tient aux chiffres (48 milliards d'euros fin octobre, selon les Douanes, contre 74 milliards d'euros en 2011). Mais ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour autant.La balance commerciale de la France s'améliore effectivement depuis le déficit record de 2011. Mais ce chiffre est à relativiser : d'une part, il ne tient pas forcément à l'action de François Hollande. D'autre part, cet indicateur mérite d'être examiné de plus près.if (!window.jQuery) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420451954216 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420451954216 .title").empty()if ("Balance commerciale française depuis 1999"!= ""){Balance commerciale française depuis 1999")}$("#container_1420451954216 .subtitle").empty()if ("Après avoir atteint un record en 2011, le déficit commercial se réduit. Le chiffre 2014 est le déficit cumulé pour le mois d'octobre."!= ""){Après avoir atteint un record en 2011, le déficit commercial se réduit. 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Or celles de la France ne sont pas vraiment en hausse. Au contraire, elles sont plutôt stables, voire en baisse. Si le déficit se réduit, c'est donc surtout parce que les importations sont également en berne, faute d'activité économique. Bref, pas de quoi triompher.>> Lire aussi : Euro, pétrole, exportations : que valent les indicateurs qui réjouissent Hollande ?Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Mathilde Damgé François Hollande, qui faisait sa rentrée politique lundi 5 janvier au matin sur France Inter, a réaffirmé sa confiance dans un rebond de la croissance, seule à même de faire reculer durablement le chômage.>> Lire : Chômage, loi Macron, NDDL, Grèce : ce qu'il faut retenir de l'entretien de HollandeLe président de la République a égrené les raisons d'espérer et les motifs de réjouissance. Selon lui, la France comme d'autres pays d'Europe, bénéficie de la baisse du pétrole, du fléchissement du cours de l'euro ou encore du niveau historiquement bas des taux d'intérêt sur les emprunts d'Etat. Ces indicateurs, dont se targue l'Elysée, n'occultent pourtant pas le problème du chômage et ne garantissent pas une reprise de la croissance.Euro et pétrole : la baisse ne suffira pasL'exécutif se gargarise de la baisse du cours de la monnaie unique et des prix du baril de brut : ces reculs, qui atteignent 14 % pour l'euro et 50 % pour le pétrole depuis mai, rehausseraient la croissance française de 0,4 point d'ici au 2e trimestre 2015. Les prévisions de croissance pour 2015 sont de 1 % selon l'Insee, soutenu par le FMI, contre 0,4 % pour 2014. Lire en édition abonnés : La France profite d’un pétrole bon marchéCes calculs, qui reprennent ceux de l'Insee, sont exacts. Mais ils omettent un détail : l'institut des statistiques, qui évoque notamment un « mini contre-choc pétrolier », précise que le dynamisme retrouvé par la croissance tricolore grâce aux économies sur la facture énergétique et à la compétitivité gagnée par les entreprises exportatrices ne suffira pas à enrayer la hausse du chômage. Selon l'institut, la hausse mécanique attendue de l'emploi, du fait de cette baisse des prix du pétrole et des cours de l'euro ne fera pas le poids face à l'accroissement du volume de la population active. Cette dernière s'accroissant plus vite que l'emploi, le taux de chômage devrait augmenter de nouveau pour atteindre en France 10,6 % mi-2015.Une balance commerciale en trompe-l'œilCertes, la tendance à la baisse de la devise européenne – l'euro est passé lundi sous le seuil de 1,20 dollar, un niveau inédit depuis près de neuf ans – favorise les exportateurs...  mais encore faudrait-il que les exportations soient à la fête.Le déficit commercial s'est en effet résorbé sur plusieurs années, comme s'en est vanté le président de la République :« Je suis arrivé, il y avait un déficit commercial de 62 milliards, le déficit public était très important. Tout n'est pas résolu, mais j'ai travaillé à réduire cela. »if (!window.jQuery) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1420451954216 .graphe").css("height", 450)$("#container_1420451954216 .title").empty()if ("Balance commerciale française depuis 1999"!= ""){Balance commerciale française depuis 1999")}$("#container_1420451954216 .subtitle").empty()if ("Après avoir atteint un record en 2011, le déficit commercial se réduit. Le chiffre 2014 est le déficit cumulé pour le mois d'octobre."!= ""){Après avoir atteint un record en 2011, le déficit commercial se réduit. 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Toutefois, cette baisse n'est pas due à une hausse des exportations, mais à un repli des importations, ce qui n'est pas forcément une très bonne nouvelle pour l'économie. Ces reculs – particulièrement nets dans le secteur énergétique – traduisent surtout la faiblesse de l'activité et de la demande en France. De plus, cette baisse, au rythme qu'elle prend, risque plutôt de ressembler à une stagnation pour 2014. En clair, il n'y a pas là de quoi se réjouir outre mesure. Lire le décryptage : Comprendre le déficit commercial en trois graphiquesMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.01.2015 à 10h50 • Mis à jour le05.01.2015 à 13h13 |Michel Noblecourt A la veille de la réunion de la commission exécutive de la CGT qui doit se pencher sur le sort de son secrétaire général Thierry Lepaon, mis en cause dans plusieurs affaires, l’ancien secrétaire général du syndicat, de 1992 à 1999, Louis Viannet, 81 ans, a choisi de sortir du silence. Il invite M. Lepaon à « remettre son mandat ».Comment analysez-vous la crise qui traverse aujourd’hui la CGT ?Louis Viannet : Par sa durée, par les principes et les valeurs qu’elle malmène, la crise qui secoue actuellement la CGT dans ses profondeurs est sans précédent. Les traces qu’elle va laisser peuvent générer des situations difficilement maîtrisables, des meurtrissures durables, mettant à mal les difficiles progrès réalisés dans le « vivre-ensemble » et rendant difficiles les rapports entre les militants, entre différentes organisations ou structures de la CGT, affaiblissant ainsi ses capacités d’actions. Toutes les pistes permettant d’éviter ou de limiter déchirements, divisions, affrontements, dans les débats qu’il va falloir conduire dans la commission exécutive, le comité confédéral national [CCN], et à tous les niveaux de l’organisation, doivent être explorées. Cela suppose une volonté commune d’avancer vers une situation apaisée.Le malaise que vous évoquez n’est-il pas antérieur à l’élection de Thierry Lepaon ?Loin de moi l’idée de penser que les problèmes sont arrivés avec Thierry Lepaon. A plusieurs reprises, et récemment lors du départ de Bernard Thibault, il est bien apparu des signes qu’un mal-être était déjà présent, dû sans doute au retard pris dans l’évolution de la CGT. C’est donc aux dirigeants d’aujourd’hui qu’incombe la responsabilité d’impulser un véritable aggiornamento de la CGT, à partir de l’inventaire des dysfonctionnements – qui reste à faire. Les travailleurs ont besoin d’une confédération en pleine possession de ses moyens.Le contexte actuel n’est, hélas, pas le meilleur souhaitable. La crédibilité perdue du secrétaire général à l’intérieur comme à l’extérieur est, en soi, un lourd handicap de départ.Dans ce contexte, que doit faire Thierry Lepaon ?C’est au CCN d’assumer ses responsabilités et de prendre les décisions qu’il considère les meilleures ou les moins mauvaises quant au devenir de la CGT en ayant en permanence en ligne de mire l’unité de l’organisation, le rassemblement de toutes ses forces et la mobilisation de l’ensemble des valeurs qui nous rassemblent.En clamant sa volonté de rester coûte que coûte dans sa responsabilité, Thierry Lepaon tend à confondre détermination et entêtement. Ce faisant, il rajoute encore de la tension dans le débat qui en a déjà suffisamment, alors que sa fonction lui commande le contraire.Un tel climat, une telle tension peuvent, à tout moment, donner lieu à des affrontements, à des déchirures, lourdes de conséquences pour la CGT, à un affaiblissement dangereux au moment même où la mission historique qui est la sienne, nécessite renforcement, dynamisme, confiance et unité.Tout doit donc être tenté pour garder une CGT unie et des rapports humains pacifiés. Pour sa part, et dans le cadre des efforts communs, le secrétaire général se grandirait, en cette année de 120e anniversaire de la création de la CGT, en annonçant publiquement, et avant même la réunion du comité confédéral national, sa décision de remettre son mandat à la disposition du CCN. C’est, pour lui, la seule façon de participer positivement à l’écriture des pages à venir de l’histoire de la CGT.Lire l’intégralité de cet entretien, en zone abonnésMichel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.01.2015 à 10h30 • Mis à jour le05.01.2015 à 14h15 Le chef de l'Etat a commencé l'année 2015 par un long entretien de près de deux heures sur France Inter, lundi 5 janvier au matin. Acculé aussi bien à gauche qu'à droite, M. Hollande a voulu se montrer offensif et confiant.  « Je changerai tout ce qui freine le progrès et l'égalité, je prendrai tous les risques », a-t-il déclaré. Comme on lui demandait s'il était sûr d'avoir pris « le bon chemin » et un chemin « de gauche », le président a répondu : « Nous le verrons à la fin, parce qu'un chemin, c'est là où il conduit et je fais tout pour que la France soit plus forte et plus juste à la fin de mon quinquennat ». « Est-ce que c'est un chemin de gauche ? C'est un chemin qui fait en sorte que nous puissions donner autant de force qu'il soit possible à notre économie sans mettre en cause les valeurs républicaines et le modèle social. »Chômage : Hollande « assume » sa responsabilité et mise sur la croissanceAprès la diffusion par la station de radio de plusieurs témoignages de chômeurs, François Hollande a réagi à son échec dans son objectif d'inverser rapidement la courbe du chômage.« Il y a une responsabilité, celle que j'assume. »Il a également réaffirmé qu'il ferait « dans ce quinquennat tout ce qu'[il] pourrai[t] pour que l'emploi (...) puisse être à l'arrivée le résultat qu['il] aur[a] à présenter ». Avec le « pacte de responsabilité », la loi activité-croissance, plaide-t-il, « nous voulons tout faire pour avoir plus de croissance que 1 % ».Lire notre analyse : « Si Hollande intervient simplement pour commenter sa politique, les Français peuvent se lasser assez vite »Loi Macron, une loi « de liberté et de progrès » Le chef de l'Etat a également défendu la loi Macron qui doit être examinée à la fin de janvier par le Parlement.« Il y a des zones touristiques où les commerces doivent pouvoir ouvrir le dimanche. C'est une loi de liberté — nous n'empêchons personne de ne pas ouvrir — et une loi de progrès, car les salariés seront volontaires et davantage payés. »Pas de recours au 49-3 envisagé pour la loi MacronFrançois Hollande s'est dit lundi « confiant » au sujet de l'adoption de cette loi sur l'activité économique et n'envisage pas d'être obligé de recourir à l'article 49-3 de la Constitution qui permet de se passer du vote des parlementaires.« Je suis confiant (…) J'ai la même méthode depuis le début de ce quinquennat : faire un dialogue avec le Parlement, permettre que des améliorations puissent être apportées, que des corrections puissent éventuellement être données. Et ensuite, il y a un vote. Je n'ai pas à présupposer qu'il serait tellement difficile qu'il conviendrait d'utiliser des méthodes contraignantes. »Les Grecs « souverains »Alors que le magazine Der Spiegel, s'appuyant sur des « sources proches du gouvernement allemand », écrit qu'Angela Merkel jugerait « quasiment inévitable » une sortie de la Grèce en cas de victoire du parti de gauche et anti-austérité Syriza lors des législatives du 25 janvier, François Hollande a semblé plus modéré.« Les Grecs sont libres de décider souverainement de leur gouvernement (...), quant à l'appartenance de la Grèce à la zone euro, c'est à la Grèce seule d'en décider. Il n'y a pas aujourd'hui à émettre je ne sais quelle considération » en fonction de leur vote.Il a toutefois estimé que le nouveau gouvernement devrait « respecter les engagements » pris par ses prédécesseurs, notamment en matière de remboursement de la dette.Hollande annonce qu'il rencontrera Merkel dimancheInterrogé sur une convergence entre les points de vue allemand et français sur la croissance, le chef de l'Etat a indiqué :« Je vais rencontrer Mme Merkel encore dimanche à l'initiative du président du parlement européen Martin Schulz qui est allemand mais aussi francophone et francophile et nous allons parler de l'avenir de l'Europe, de la relation franco-allemande. »Libye : Hollande écarte l'idée d'une intervention militaire française« La France n'interviendra pas en Libye parce que c'est à la communauté internationale de prendre ses responsabilités et pour l'instant, elle doit faire en sorte qu'il puisse y avoir un dialogue politique, il n'est même pas installé, et deuxièmement que l'ordre puisse être rétabli. »Plusieurs pays de la région – Niger, Tchad notamment – ont estimé récemment qu'une intervention militaire internationale était « indispensable » en Libye, en proie aux violences et qui risque de basculer dans le chaos.L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes « sera lancé »« Ce projet est lancé depuis des années, il est contesté, il y a des recours, tant que les recours ne sont pas épuisés, le projet ne peut pas être lancé, quand les recours seront épuisés, le projet sera lancé. »Le premier ministre, Manuel Valls, s'était déjà prononcé pour la construction de cet aéroport en décembre, au grand dam des écologistes, fermement opposés au projet. La mort du militant écologiste Rémi Fraisse lors d'une manifestation contre le projet de barrage de Sivens (Tarn) a attisé la tension sur certains projets d'infrastructure, dont les promoteurs craignent à présent l'annulation au nom de la préservation de l'ordre public.M. Hollande a par ailleurs confirmé son engagement de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim, mais sans en préciser la date.Lire le récit (édition abonnés) : François Hollande, le risque de la répétition 05.01.2015 à 08h35 • Mis à jour le05.01.2015 à 10h15 Le président de la République a commencé l'année 2015 par un long entretien de près de deux heures sur France Inter, lundi 5 janvier, consacré, notamment, aux questions politiques.Suivez et commentez l'interview du chef de l'Etat en direct Lire aussi : Hollande « assume » la responsabilité des mauvais chiffres du chômageL'aéroport de Notre-Dame-des-Landes « sera lancé »« Ce projet est lancé depuis des années, il est contesté, il y a des recours, tant que les recours ne sont pas épuisés, le projet ne peut pas être lancé, quand les recours seront épuisés, le projet sera lancé. »Le premier ministre, Manuel Valls, s'était déjà prononcé pour la construction de cet aéroport en décembre, au grand dam des écologistes, fermement opposés au projet. La mort du militant écologiste Rémi Fraisse lors d'une manifestation contre le projet de barrage de Sivens (Tarn) a attisé la tension sur certains projets d'infrastructure, dont les promoteurs craignent à présent l'annulation au nom de la préservation de l'ordre public.La fermeture de Fessenheim confirméeFrançois Hollande a profité de son passage sur France Inter pour confirmer sa promesse de campagne de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), mais sans donner de date précise. La loi de transition énergétique, adoptée par l'Assemblée nationale à la mi-octobre, instaure, en effet, un plafonnement de la capacité de production nucléaire à son niveau actuel de 63,2 gigawatts. La mise en service du réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville, prévue pour 2017, devrait donc se traduire par la fermeture de deux autres réacteurs. Mais, jusqu'à présent, la ministre de l'écologie avait laissé planer le doute sur la centrale visée, indiquant que « cela pourrait être d'autres réacteurs que [ceux de] Fessenheim ». Crise identitaireLe président François Hollande a estimé lundi qu'il y avait en France une crise identitaire « grave » et « depuis longtemps ». Y a-t-il une crise identitaire en France ?« Oui, et depuis longtemps. Oui, et elle est grave. Oui, et elle pèse lourdement car l'environnement est menaçant. Il faut donc avoir les nerfs solides, la pensée ferme et une forme de conviction républicaine. »En ce qui concerne la ligne politique qu'il mène, M. Hollande a répondu :« Nous le verrons à la fin, parce qu'un chemin, c'est là où il conduit, et je fais tout pour que la France soit plus forte et plus juste à la fin de mon quinquennat. (…) Est-ce que c'est un chemin de gauche ? C'est un chemin qui fait en sorte que nous puissions donner autant de force qu'il soit possible à notre économie sans mettre en cause les valeurs républicaines et le modèle social. » Matthieu Goar et Hélène Bekmezian Le bureau de Jean-François Copé à l’Assemblée nationale a été perquisitionné, jeudi 22 janvier, dans le cadre de l’affaire Bygmalion. L’information révélée par RTL a été confirmée au Monde. Comme le veut l’usage, les enquêteurs ont demandé aux services du Palais Bourbon l’accès aux locaux une heure avant leur visite. Ils sont arrivés à 10 h 30 et sont restés près de trois heures sur place. L’ancien président de l’UMP et député de Seine-et-Marne était présent. Selon le site du Journal du dimanche, le domicile parisien de l'homme politique, son bureau d'avocat et celui qu'il occupe à la mairie de Meaux (Seine-et-Marne) ont également eu la visite des policiers. Des perquisitions avaient déjà eu lieu en mai et en octobre 2014 au siège de l'UMP.Depuis juin 2014, les juges d’instruction du pôle financier enquêtent sur un système présumé de fausses factures qui aurait pu permettre d’imputer à l’UMP des dépenses de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012. Un montage qui aurait pu servir à maquiller un dépassement des comptes de campagne. Ces factures étaient émises par la société Event & Cie, une filiale de Bygmalion, entreprise fondée par Bastien Millot et Guy Alvès, des proches de Jean-François Copé. Ces derniers ont été mis en examen en octobre 2014 pour abus de confiance, complicité de faux et usage de faux. Franck Attal, ex-patron de la filiale Event & Cie, avait lui mis en examen pour faux et usage de faux.Le dossier s’accélèreLe dossier semble s’accélérer en ce qui concerne les personnalités politiques. Jean-François Copé était à l’époque secrétaire général du parti mais il a toujours nié avoir eu connaissance de ce système de facturation. Mais après les révélations de la presse (après un premier article du Point, Libération a évoqué un montant de 18,5 millions d’euros facturé à l’UMP pour des conventions fictives), il a été poussé à la démission de la présidence du parti le 27 mai 2014 par les dirigeants de son propre camp.Selon des éléments révélés par Le Monde, M. Copé a participé à une réunion fin février 2014 où étaient présents Guy Alvès et Bastien Millot après les premières révélations. Le Figaro a également publié un SMS de Jérôme Lavrilleux, ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012, envoyé à Guillaume Lambert, directeur de la campagne, qui indique que M. Copé est au courant des dérapage des dépenses liées à la campagne présidentielle. Entendu comme témoin, le 26 mai, ce dernier avait ainsi assuré aux policiers n’avoir été mis au courant des malversations que le 16 mai, lors d’une réunion à l’UMP.Lire aussi : De nouveaux éléments fragilisent la défense de Jean-François CopéJérôme Lavrilleux, ancien bras droit de Jean-François Copé, a lui été entendu en garde à vue en juin. Il a depuis été exclu de l’UMP mais dispose d’une immunité en tant que député européen. Toutefois, les magistrats ont demandé à ce qu’elle soit levée. M. Lavrilleux a assuré que Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé n'étaient pas au courant de l’existence de ce système. Mercredi 21 janvier, le bureau de l'Assemblée nationale a levé l'immunité parlementaire de Philippe Briand, à la demande de ce dernier. Ce député UMP d’Indre-et-Loire est l’ancien trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.Sept personnes ont déjà été mises en examen dans ce dossier, quatre anciens dirigeants de Bygmalion ou d'Event and Cie et trois anciens cadres de l'UMP, dont son ex-directeur général, Eric Cesari, un proche de Nicolas Sarkozy. Après s'être portée partie civile, l'UMP réclame vingt-huit millions d'euros à Bygmalion, jugeant avoir été victime de la société de communication.Matthieu GoarJournaliste au MondeHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard et Samuel Laurent Deux semaines après les attentats à Paris, Nicolas Sarkozy était l'invité du journal de 20 heures de France 2, mercredi 21 janvier. L'ancien président de la République a défendu son bilan en matière d'effectifs policiers et a renouvelé une proposition déjà émise et testée par le passé. 1. Des effectifs de police et gendarmerie en baisse depuis 2002Ce qu'il a ditAlors que David Pujadas lui faisait remarquer que « pendant [son] quinquennat, le nombre de personnels de police et de gendarmerie avait diminué de plusieurs milliers », M. Sarkozy a répondu :« C'est faux, c'est faux, c'est totalement faux. [...] Les chiffres parlent d'eux-mêmes : entre 2002 et 2011, on a eu 1 700 postes de plus. »Pourquoi c'est fauxCe n'est pas nouveau, Nicolas Sarkozy est fâché avec les chiffres. Qu'il s'agisse de la période 2002-2011 ou du seul quinquennat (2007-2012), les effectifs de police et de gendarmerie ont baissé.Selon les chiffres publiés dans un rapport de la Cour des comptes en mars 2013 ainsi que ceux disponibles dans les projets de loi de finances, la police et la gendarmerie ont perdu plus de 9 000 postes entre 2007 et 2012. Le résultat, notamment, du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux, une règle instaurée par… Nicolas Sarkozy lui-même.Les effectifs avaient en revanche augmenté entre 2002 et 2007 (+ 7 000 postes), d'où une baisse relativement faible sur la totalité de la période entre 2002 et 2012 (– 2 000 postes). Mais il s'agit bien d'une baisse, contrairement à ce qu'affirme M. Sarkozy. Si l'on s'arrête à 2011, comme le fait l'ancien chef de l'Etat, la diminution des effectifs est un peu moindre (– 1 500 postes) mais « les chiffres parlent [toujours] d'eux-mêmes ».if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421920093197 .graphe").css("height", 450)$("#container_1421920093197 .title").empty()if ("Evolution des effectifs de policiers et de gendarmes"!= ""){Evolution des effectifs de policiers et de gendarmes")}$("#container_1421920093197 .subtitle").empty()if ("En équivalents temps plein (ETP)"!= ""){En équivalents temps plein (ETP)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1421920093197 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Lois de finances, Cour des comptes", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" ETP", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Effectifs policiers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 144605 ], [ "", 143970 ], [ "", 145285 ], [ "", 147727 ], [ "", 148855 ], [ "", 148355 ], [ "", 146328 ], [ "", 144922 ], [ "", 144900 ], [ "", 144958 ], [ "", 143535 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Effectifs gendarmes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 97987 ], [ "", 99334 ], [ "", 101000 ], [ "", 100225 ], [ "", 100540 ], [ "", 101336 ], [ "", 100389 ], [ "", 97416 ], [ "", 96107 ], [ "", 96076 ], [ "", 96900 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1421920093197 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}2. « Rétablir » des heures supplémentaires… jamais suppriméesCe qu'il a ditSoulignant que la formation des forces de l'ordre prend du temps alors que le besoin de renforts est urgent, Nicolas Sarkozy a proposé :« Vous pouvez renforcer notre dispositif sans perdre de temps en décidant immédiatement de rétablir les heures supplémentaires dans la police, dans les services de renseignement, ce qui nous permettra de récompenser des fonctionnaires qui ont fait un travail remarquable. »Pourquoi c'est plus compliquéL'ancien chef de l'Etat propose de « rétablir » des heures supplémentaires dans la police… qui n'ont jamais été supprimées. Le décret n° 2000-194 du 3 mars 2000 fixe « les conditions d'attribution d'une indemnité pour services supplémentaires aux fonctionnaires actifs de la police nationale ». En réalité, les heures supplémentaires ne donnent pas lieu à une rémunération (sauf pour les compagnies républicaines de sécurité, CRS) mais à une récupération en repos. En 2011, la Cour des comptes avait dénoncé « l'accumulation des heures supplémentaires » non récupérées, avec un solde qui était passé de 7 millions d'heures stockées au 31 décembre 2002 à 12,6 millions en décembre 2008.A la fin de sa présidence, Nicolas Sarkozy avait mis en place un dispositif exceptionnel intitulé « plan d'optimisation opérationnelle des services de police ». Il consistait à « renforcer la présence de policiers sur la voie publique, notamment pendant la nuit et les week-ends, sans procéder à de nouveaux recrutements ». C'est-à-dire que des agents pouvaient effectuer des patrouilles supplémentaires, sur une base volontaire, en étant payés plus. Selon Frédéric Péchenard, alors directeur général de la police nationale et actuel directeur général de l'UMP, ce système présentait l'avantage d'être « souple et efficace » pour mobiliser des forces supplémentaires.Problème : la mise en application de cette mesure a été vivement critiquée par la Cour des comptes en 2013. La rémunération horaire prévue dans ce plan était bien supérieure à celle prévue par le décret du 3 mars 2000. La décision a été prise par Frédéric Péchenard pour « susciter un nombre de volontaires suffisant », sans modifier le décret en question, comme cela aurait dû être le cas. M. Péchenard assure aujourd'hui au Monde que seules « certaines heures » ont été payées plus car elles cumulaient la rémunération prévue par le décret et le règlement intérieur de la police nationale en cas de travail de nuit et de week-end.Manuel Valls avait répondu aux remarques de la Cour des comptes en affirmant que « si l'utilisation d'un dispositif [semblable] devait à nouveau être nécessaire, l'application d'une telle démarche nécessiterait de procéder au préalable à une modification du décret du 3 mars 2000 afin d'éviter le risque de lectures juridiques sujettes à caution ». Nicolas Sarkozy n'a pas seulement évoqué la police durant son entretien sur France 2. L'ancien président a aussi parlé de « l'islam de France », une expression récurrente dans son discours.  3. "Islam de France et non Islam en France", une vieille rengaineCe qu'il a dit« Nous voulons un islam de France et non pas un islam en France »Pourquoi c'est du déjà-vuVouloir définir un « islam de France », c'est-à-dire qui s'intègre bien à la République, plutôt qu'un « islam en France » dont certaines valeurs y seraient contraires, c'est une expression récurrente dans le discours de Nicolas Sarkozy, au moins depuis le début des années 2000. C'est dans cette optique qu'en 2003, alors qu'il était ministre de l'intérieur, il avait contribué à la création du Conseil français du culte musulman (CFCM), instance représentative de la population musulmane en France.Dès 2002, Nicolas Sarkozy expliquait à l'Assemblée qu'en créant le CFCM, il cherchait à « donner à l'islam une représentation nationale qui lui permette de s'exprimer et de trouver sa place à la table de la République, mais un islam de France et non pas un islam en France ».En décembre 2007, alors qu'il est devenu chef de l'Etat, il reprend cette expression lors d'une visite au Vatican : « Partant du principe également que  je ne souhaite pas un islam en France mais un islam de France. C'est donc la question d'un islam européanisé, compatible avec les valeurs de la civilisation européenne et donc c'est pour ça que j'ai créé le CFCM : voilà les débats que je souhaite voir prospérer en France », explique-t-il à la presse.En 2011, alors que le débat sur « l'identité nationale » voulu par M. Sarkozy alimente la polémique, ce dernier ressort la même idée. Interrogé sur l'échec du multiculturalisme, il répond : « Il doit y avoir un islam de France, et non un islam en France. Il est parfaitement normal qu'il y ait des lieux de culte pour tous. Mais nous ne voulons qu'il n'y ait pas de prosélytisme agressif, quel qu'il soit. »Et en 2012, lors du débat de l'entre-deux-tours avec M. Hollande, Nicolas Sarkozy utilise une nouvelle fois la formule : « Depuis dix ans, nous assistons à une radicalisation et à une pression d'un islam en France alors que nous voulons un islam de France », lance-t-il. Bref, l'expression aura accompagné une bonne partie de la carrière de Nicolas Sarkozy.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.01.2015 à 14h26 • Mis à jour le22.01.2015 à 14h55 Manuel Valls a déclaré, jeudi 22 janvier, que la lutte contre la « ghettoïsation » dans les quartiers pauvres passait par une « politique du peuplement ». Le premier ministre s’exprimait à Matignon en introduction des mesures annoncées par sa ministre de l’éducation dans le cadre de la « grande mobilisation » déclenchée après les tueries des 7, 8 et 9 janvier à Paris et à Montrouge.L’école mobilisée pour former des citoyens« Politique du peuplement, pas seulement politique du logement et de l’habitat. Politique du peuplement pour lutter contre la ghettoïsation, la ségrégation », a déclaré le chef de gouvernement.« Un dialogue franc »« Comment rendre nos politiques publiques plus visibles, au bénéfice du plus grand nombre ? », dans les quartiers populaires, s’est interrogé M. Valls. Cela « implique un dialogue franc de la part de ceux et celles qui mettent en œuvre ces politiques comme de ceux qui doivent en bénéficier ».« Je réunirai à cet effet, après cette phase de débats, début mars, un comité interministériel, consacré à la lutte contre les inégalités, au combat pour l’égalité dans ces quartiers. Et sur la base de ces réflexions et de ces propositions, nous prendrons les décisions qui s’imposent. » « C’est vrai sur le plan budgétaire, mais c’est vrai aussi sur les grands axes. Nous devons réarmer l’Etat. Accomplir une mobilisation sans précédent », a ajouté M. Valls.Le premier ministre a par ailleurs annulé, jeudi, un déplacement vendredi en Normandie. Il pourrait le remplacer, selon nos informations, par une visite en région parisienne davantage en lien avec la politique de la ville. 22.01.2015 à 09h31 • Mis à jour le22.01.2015 à 11h19 | Françoise Fressoz Jean-Marie Le Guen a vigoureusement défendu mercredi 21 janvier Manuel Valls, qui avait suscité l’émoi en parlant la veille d' « apartheid » pour qualifier la situation de certaines parties du territoire. Invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’Agence France-Presse, le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement a trouvé mercredi « légitime, fort, puissant » l’emploi de ce terme. Il a salué « l’apport un peu personnel » du premier ministre, qui « dit des vérités » en considérant comme « malvenues » les critiques qui ont fusé à droite comme à gauche et qui émanent, selon lui, de ceux qui « ne comprennent pas la donne dans laquelle nous sommes » ou « qui sont dans les solutions hypersimplistes ».« Apartheid » en France ? Valls lève un tabou« Les vérités peuvent choquer », a reconnu l’ex-député de Paris, mais « si on veut traiter les choses, il faut les dire », a-t-il plaidé, en expliquant : « Pendant des années nous avons mené des politiques urbaines qui ont laissé s’accumuler des zones de relégation. Pour résoudre un certain nombre de questions, il ne suffit pas d’amasser des politiques sociales ou éducatives, parfaitement légitimes par ailleurs… »L’« apartheid » en France ? Pourquoi les mots de Manuel Valls marquent une ruptureMélenchon et Duflot critiquésAlors que les élections départementales de mars approchent, Jean-Marie le Guen s’est inquiété de la persistance de fortes divisions à gauche. « A la gauche de la gauche il y a une classe politico-sociale qui est un petit peu à côté de la réalité politique et sociale de notre pays, qui est en décalage avec ce que souhaitent véritablement les électeurs », a- t-il accusé.Dans le collimateur, Jean-Luc Mélenchon, certains syndicalistes de la Confédération générale du travail et tous ceux qui « par une sorte de sectarisme absolu, une absence de solidarité » risquent de faire « passer la droite, voire l’extrême droite ». Cette gauche radicale « peut faire perdre la gauche, et je dirais même plus, à certains endroits, faire perdre la République ! », a lancé Jean-Marie Le Guen.Le secrétaire d’Etat n’a pas ménagé non plus l’ancienne ministre verte Cécile Duflot, qui a assisté lundi soir à une réunion de soutien au parti grec Syriza au côté de Jean-Luc Mélenchon et de Pierre Laurent. « Se saisir de tous les sujets pour être de plus en plus critique quand on a été deux ans au gouvernement, c’est quand même assez bizarre », a-t-il accusé. Cécile Duflot est, selon lui, « sur une trajectoire politique, dans une espèce de voie de radicalisation ». Et ce faisant elle se démarque « non seulement de la majorité, mais du fonctionnement de son propre groupe », estime Jean-Marie Le Guen, en affirmant que le dialogue entre le gouvernement et les élus écologistes reste « très positif «. Pour lui, Cécile Duflot « ce n’est pas les Verts ».Cécile Duflot annonce son soutien à SyrizaFrançoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.01.2015 à 09h20 • Mis à jour le22.01.2015 à 10h40 | Francine Aizicovici Jeudi 22 janvier, dès 8 heures, les leaders syndicaux du transport routier étaient déjà présents dans les locaux de la direction générale du travail (DGT) à Paris, dans l’attente de l’ouverture d’une nouvelle négociation salariale, prévue à 8 h 30. Et ce, même si le patronat de cette branche a informé, mercredi soir qu’il ne se rendrait pas à cette réunion, faute d’éléments nouveaux à proposer par rapport à la précédente rencontre du mardi 20 janvier.Dès mercredi soir, les syndicalistes avaient indiqué qu’en dépit de cette absence, ils seraient présents au rendez-vous. « Un tel refus, c’est du jamais vu ! Cette situation ne peut pas durer », clamait, très en colère, Thierry Douine, président de la CFTC Transport, qui fait partie de l’intersyndicale avec FO, la CGT et la CGC. « Des routiers se sont remobilisés et je crains des débordements, s’inquiétait-il. A partir du moment où les patrons les maltraitent, on ne sait pas ce qu’il peut arriver. »Des actions ont lieu « dans le Nord, à Caen, à Chambéry, à Bordeaux où l’autoroute est bloquée et il y aura sans doute des opérations très dures, soulignait, jeudi matin, M. Douine. Les routiers sont dans l’action depuis dimanche soir, sur le goudron dans un froid glacial. Il faut arriver très vite à un compromis, sinon ça va partir dans tous les sens. » Routiers : pourquoi les syndicats veulent « amplifier » la grève« Attitude scandaleuse du patronat »A Chambéry, des routiers arrêtent les poids lourds au rond-point d’une zone industrielle « pour informer les chauffeurs de la situation, sans bloquer les routes, même si cela provoque des ralentissements », indique Antoine Fatiga, responsable de la CGT transport de Rhône-Alpes.« Dans une heure, prévoit-il, quand il y aura plus de trafic, la circulation sera extrêment réduite. » Pour le reste de la journée, précise M. Fatiga, « on va aller dans chaque entreprise de transport de la zone afin de remobiliser les salariés pour des actions à l’avenir et dénoncer l’attitude scandaleuse du patronat qui refuse de venir à la table des négociations. »Selon M. Douine, le cabinet du secrétaire d’Etat au transport, Alain Vidalies - qui n’était pas joignable pour le moment -, aurait estimé qu’il « n’est pas normal que les routiers n’aient pas eu d’augmentations de salaire conventionnelles depuis deux ans et qu’il n’est pas question de verser des aides supplémentaires aux employeurs. Il pense que cela suffit. »La CFDT, premier syndicat du secteur mais qui ne fait pas partie de l’intersyndicale, se trouve aussi dans les locaux de la DGT. « Nous allons participer à la réunion et consulter ce soir nos collègues », indique Thierry Cordier, secrétaire général de la fédération CFDT Transports.  « On est toujours sur la plate-forme revendicative » du début, la même que celle de l’intersyndicale, à savoir une augmentation de 5 % des salaires, alors que le patronat propose 1 % à 2 % en fonction des coefficients de la grille.« J’ai un mandat clair de ceux que je représente : d’abord obtenir une augmentation linéaire (la même pour tous les coefficients) et remettre des écarts entre les coefficients », alors qu’aujourd’hui, les quatre premiers, sur les cinq existants, démarrent en-dessous du SMIC. « On n’est même pas encore à discuter du taux de 5 % d’augmentation! »« On naît routier, on meurt routier »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.01.2015 à 21h00 • Mis à jour le22.01.2015 à 05h51 Invité du 20 heures de France 2, mercredi 21 janvier, le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, a proposé de « décider immédiatement de rétablir les heures supplémentaires dans la police et les services de renseignement » pour faire face à la menace terroriste. « Nous n'avons pas de temps à perdre », a déclaré l'ancien chef de l'Etat. Le rétablissement des heures supplémentaires représente « 4 000 équivalents temps plein », selon lui, alors que les mesures budgétaires annoncées par le gouvernement vont faire que « les renforts » arriveront dans seulement deux ans. Lors de son quinquennat, entre 2007 et 2012, 12 000 postes de policiers avaient pourtant été supprimés.Lire : Valls annonce la création de 2 680 postes pour lutter contre le terrorismeNicolas Sarkozy a par ailleurs proposé à nouveau de créer des « centres de déradicalisation » pour les djihadistes sortant de prison et de pouvoir « expulser » un imam qui ne défend pas les valeurs de la France.« S'agissant des djihadistes binationaux, il faut leur retirer la nationalité pour qu'ils n'aient plus [la possibilité de] revenir sur le territoire. »Lire : L’UMP veut rétablir une mesure d'« indignité nationale » pour les terroristes« La question de l'islam et de la laïcité est posée, a-t-il déclaré, la seule question qui se pose, c'est ce que l'islam est prêt à faire pour s'intégrer dans la République. »Au sujet de l'école, il faut rétablir l'autorité, a-t-il expliqué, en donnant un « arsenal de sanctions aux maîtres et aux professeurs ».CONSTERNATIONNicolas Sarkozy a également tenu un discours offensif à l'encontre du gouvernement, estimant que Manuel Valls avait commis « une faute » en parlant d'« apartheid territorial, social, ethnique ». Il s'est notamment dit « consterné par cette expression », et par le fait qu'un premier ministre puisse « comparer » la France à l'Afrique du Sud. L'ancien chef de l'Etat a également accusé la garde des sceaux Christiane Taubira d'avoir instauré une « politique de désarmement pénal » à laquelle, selon lui, il faut « mettre fin ».   Lire : L’« apartheid » en France ? Pourquoi les mots de Manuel Valls marquent une ruptureSur l'union nationale, l'ancien président de la République estime qu'elle est « peut-être incontournable et indispensable » sur certains sujets. Mais, a-t-il poursuivi, unité nationale « ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire de propositions ». Selon Le Canard enchaîné, M. Sarkozy aurait pourtant pesté, le 9 janvier, contre cette « union nationale » : « Et puis, son union nationale, à Hollande, ça commence à me courir ! » 21.01.2015 à 17h23 • Mis à jour le21.01.2015 à 17h59 | Béatrice Jérôme « Chacun a ses mots. Ce n'est pas le mien. » Anne Hidalgo ne souscrit pas au vocabulaire employé, mardi 20 janvier lors de ses vœux à la presse, par Manuel Valls sur l'existence d'un « apartheid territorial, social et ethnique » dans certains quartiers. Mais elle dresse le même constat.« Apartheid » en France ? Valls lève un tabouEn présentant ses vœux à la presse, mercredi 21 janvier, la maire de Paris a estimé qu’il y a des « fractures territoriales insupportables et qui n'ont que trop duré ». Elle reconnaît qu'il existe dans la capitale des « quartiers très difficiles » mais où le « sentiment de relégation n'est pas aussi fort parce qu'il y a le métro , que les gens ont le sentiment d'être au centre de l'agglomération » et parce que « depuis treize ans nous agissons ».Anne Hidalgo a rappelé qu'elle avait « fait en sorte que le budget de la ville soit essentiellement orienté vers ces quartiers » . « Mon prédecesseur également, a-t-elle ajouté. Nous avons mis des médiathèques, des bibliothèques, des nouveaux collèges, des écoles. C'est là que nous avons mis du service public réel. »La maire de Paris n'entend pas laisser dire qu'il y aurait des zones de « non-droit » dans la capitale. Malgré les « excuses » formulées par Fox News, qui a fait état, après les attentats, de « no-go zones » auxquelles les non-musulmans ne pourraient pas accéder, la maire a confirmé mercredi son intention de porter plainte contre la chaîne américaine. « Ce n'est pas vrai. C'est juste un mensonge qui porte atteinte aux Parisiens. Et donc je vais demander réparation », a lancé Mme Hidalgo, affirmant devant les journalistes que la presse doit se poser « la question de la vérité ».Une carte du citoyenDeux semaines après les attentats, Mme Hidalgo a aussi annoncé une série d'actions sur le front de la sécurité, de l'aide à l'emploi et du soutien aux « quartiers populaires ». Elle a l’intention de s'inspirer de Bill de Blasio, le maire de New York en visite à Paris mardi, qui lui a appris l'existence d'une « carte de citoyen de New York ». « Nous allons créer une carte du citoyen de Paris. Elle donnera accès à des lieux, à des spectacles » et devrait permettre de voter au budget participatif. Elle sera donnée à tous les habitants, même étrangers dès l'âge de 7 ans. Décidée à transformer « l'énergie » qui s'est exprimée dans la manifestation historique du 11 janvier, la maire a lancé un appel au « volontariat des adultes ». Elle entend ouvrir le samedi matin «  les écoles, les collèges et les centres d'animation notamment dans les quartiers populaires » pour que des bénévoles puissent offrir du soutien scolaire à des enfants ou pour que se tiennent des « forums citoyens » organisés par des associations.Elle a également décrété une « mobilisation sans précédent » pour que les « entreprises, les artisans, les associations » aident les jeunes des familles « plus précaires » à trouver un stage ou un emploi.Mme Hidalgo entend, par ailleurs, créer « une cellule municipale de repérage des actes antisémites ou racistes ». Le 12 mars, elle réunira les autorités religieuses et les associations laïques à l'Hôtel de ville.Hidalgo veut « réduire la fracture territoriale » avec le Grand ParisAlors que le financement et les compétences de la future métropole du Grand Paris sont en discussion, cette semaine, au Sénat en première lecture du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République, Mme Hidalgo a souhaité, mercredi 21 janvier, que « le Grand Paris soit fait pour réduire la fracture territoriale ».Le matin même, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, élu de Seine-Saint-Denis a déclaré à France Info : « Il faut qu’on puisse dire, notamment sur la métropole parisienne : il y a des endroits qui sont dans une situation plus difficile que les autres, et on accélère ». « J’ai beaucoup aimé les mots de Bartolone », a glissé la maire de Paris en s’éclipsant des salons de réception lambrissés de l’Hôtel de ville de Paris. Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Dirigeant pressé, Laurent Wauquiez a devancé tout le monde. Pendant que le TGV file vers Zurich, mardi 20 janvier, le secrétaire général de l’UMP s’est lui arrêté à Belfort au milieu des brumes hivernales. Direction le département voisin du Doubs dont la 4e circonscription va bientôt assister à un défilé de têtes médiatiques. Ce week-end, Marine Le Pen doit s’y rendre. Le 27 janvier, le premier ministre, Manuel Valls, animera un meeting. Le 28, l’ancien ministre Xavier Bertrand relaiera la parole de l’UMP et Nicolas Sarkozy se réserve la possibilité de venir soutenir son candidat entre les deux tours de la législative partielle (1er et 8 février). A la frontière de la Suisse, les partis s’apprêtent à se disputer un héritage.Ici, entre les communes d’Audincourt, de Valentigney et de Taillecourt, au cœur de l’agglomération de Montbéliard, le FN et l’UMP vont tenter de ravir au PS le siège de député occupé par Pierre Moscovici, ancien ministre de l’économie devenu commissaire européen le 1er novembre 2014. « La bataille sera symbolique car il s’agit de la succession de Moscovici, celui qui a fait exploser les impôts, celui qui a ruiné la France », lance à ses troupes Laurent Wauquiez lors de l’inauguration du local de campagne de Charles Demouge, le candidat UMP. Dans cette petite pièce, entre un verre de vin blanc et une part de toutché – un gâteau franc-comtois –, les députés du Doubs Annie Genevard et Marcel Bonnot, celui du Territoire de Belfort Damien Meslot ou encore le sénateur Alain Joyandet (Haute-Saône) sont venus soutenir ce professeur d’université.Nicolas Sarkozy a réuni certains d’entre eux à Paris mi-janvier et leur a demandé de se mobiliser pour cette élection. Il y a encore quelques semaines, cette législative aurait pu faire tomber la majorité absolue socialiste à l’Assemblée. Le ralliement au PRG de Jean-Pierre Maggi, député des Bouches-du-Rhône et proche de Jean-Noël Guérini, a mis fin depuis à ladite majorité absolue. Mais l’enjeu reste très important pour l’UMP : ce scrutin doit permettre de mesurer la démonétisation de la marque PS après deux ans et demi de pouvoir, et illustrer la capacité de l’UMP à contrer le FN.DéclassementL’ombre de l’usine historique de Peugeot, devenu PSA, domine la circonscription. 42 000 personnes y travaillaient en 1978. Après des années d’externalisation de certaines productions, les employés sont aujourd’hui moins de 15 000 à pointer tous les jours. Sur cette terre marquée par la désindustrialisation et le sentiment de déclassement, la candidate frontiste Sophie Montel a imposé une triangulaire à MM. Moscovici et Demouge en 2012, et le FN est arrivé en tête aux européennes de 2014 dans le Doubs (26,77 %).Par conséquent, l’UMP et l’UDI, qui présentent un seul candidat, s’attendent à être bousculées sur leur droite et tapent de façon préventive. « Les frontistes donnent des leçons à la Terre entière. A un moment, il faut les renvoyer à leurs propres turpitudes », tance M. Wauquiez lors d’une réunion publique à Valentigney, en rappelant que Mme Montel a démissionné de son poste de conseillère municipale de Montbéliard quelques semaines après les municipales pour devenir députée européenne, et qu’elle habite à 100 kilomètres de l’agglomération. Lundi 19 janvier, l’Est républicain a révélé qu’une enquête avait été ouverte pour abus de faiblesse contre certains de ses colistiers, qui, d’après le quotidien, auraient enrôlé des personnes affaiblies lors des municipales. Le procureur a été contacté par un militant UMP.« Remplacer l’assistanat par le travail »M. Demouge arpente les 38 communes de la circonscription tout en répondant « aux médias nationaux, matin, midi et soir ». Il a prévu six réunions publiques et un meeting et espère arriver en tête au premier tour. Devant ses concitoyens, il évoque la réforme territoriale, les hausses d’impôts, les lacunes de l’éducation et la justice jugée trop permissive. « Il faut refuser l’assistanat et le remplacer par du travail », explique-t-il sous les yeux approbateurs de M. Wauquiez, auteur de La lutte des classes moyennes (Odile Jacob). Au micro, debout entre les travées, le secrétaire général de l’UMP se dit fier de revenir sur ce territoire « fait de gens modestes qui ont le goût du travail, le goût d’entreprendre ».Mais deux semaines après les attentats, le contexte à l’échelle du pays s’impose toujours dans les débats. Dans la petite médiathèque de Valentigney, ville de 10 000 habitants, M. Wauquiez parle de ces « valeurs que l’on n’a pas envie de perdre », des « décisions à prendre pour défendre la République », de « l’avant et de l’après », de « l’histoire de France que l’on doit apprendre à nos enfants », du « drapeau, de la Marseillaise, de la règle de vie en commun ». « Je ne supporte pas ce discours qui pardonne l’impardonnable, qui justifie l’injustifiable », estime M. Wauquiez au sujet de « l’apartheid social » évoqué par le premier ministre à propos de certains quartiers de banlieue. Une longue Marseillaise conclut la réunion. Observée de partout, cette élection législative aura bien un caractère national.Matthieu GoarJournaliste au Monde Jean-Charles Massera (artiste et écrivain) – T’avais vu, toi, qu’il avait été assistant de Paul Ricœur ? « Grande rencontre intellectuelle », « dette immense » envers lui (le mec lui faisait lire ses textes et il les commentait). Apparemment, il a vraiment participé à l’« accouchement » d’son dernier bouquin !– La Mémoire, l’histoire, l’oubli ?– Yes ! Et il a pondu des articles en plus ! « Les historiens et le travail de mémoire », revue Esprit ! Esprit, c’est pas vraiment l’genre de truc qu’tu lis à l’ENA ! Donc, du coup, le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique [Emmanuel Macron] n’est pas qu’un jeune et brillant technocrate, ex-banquier d’affaires… T’as lu ça, toi, La Mémoire, l’histoire, l’oubli ?– Non, mais bon, la fréquentation d’un des plus grands philosophes du XXe siècle, c’est pas forcément top, niveau contact avec la réalité. Puis un bouquin sur notre relation au passé, pour moderniser l’pays c’est pas forcément…– Ben prendre du recul par rapport au diktat de l’urgence des problèmes à régler et d’la hauteur sur la politique du pragmatisme et d’la soumission à la seule raison économique et financière… remettre l’économie au service de l’être, ça rouvre des possibles, non ?– Parce que toi t’élis un mec ou une nana pour redonner du sens à ton existence ? Si t’as des aspirations à la con et un imaginaire de merde, c’est ton problème, pas celui du gouvernement !– C’est quand même lui qui fournit l’cadre.– Le cap.– Non, le cap, au mieux, il l’accompagne ! Tu sais, celui de la France « du quotidien, qui marche, qui avance, qui produit, qui fonctionne et qui veut finalement qu’on l’accompagne et qu’on l’aide », la France qu’on doit « faire réussir »… Ça veut dire quoi ? Que la réussite ne renvoie qu’à l’économie ? Que les seules dimensions sérieuses de nos existences sont celles de l’économie ? Et puis, on l’accompagne vers où exactement cette France qui avance ? C’est quoi la visée là ? On a des infos sur l’contenu du redressement ?« C’est simple, aujourd’hui les villages de France, t’as l’impression qu’ils ont été restaurés par Playmobil ! Quand t’es à l’intérieur, t’as l’impression d’être un Schtroumpf ! Bonjour l’attractivité et l’crédit sur la scène internationale !  »– Attends, le mec il est nommé à Bercy, il a pas été nommé ministre du redressement ontologique !– OK, mais créer les conditions d’la vacuité de l’imaginaire et le refoul’ment d’projets autres que celui d’la mise en place de nos conditions d’survie, ça pose quand même les bases pour un divertissement assuré d’nos consciences du sens de la marche de l’Histoire en cours ! Et puis c’est quoi l’projet d’société, là ? Travailler plus, produire plus, pour l’enrichiss’ment du pays OK, mais pour celui d’nos subjectivités, franch’ment…– Tu trouves ça pauvre comme cont’nu d’vie ?– Un peu oui… Surtout qu’aujourd’hui l’boulot, niveau construction d’soi, c’est plus vraiment… D’ailleurs on parle plus d’« travail », mais d’« emploi », genre tes compétences c’est juste un maillon d’la chaîne de production d’un résultat hyper abstrait qui t’échappe totalement. Tu travailles plus les formes du monde, t’es juste employé à un poste noyé dans un machin qui t’dépasse… Et puis ça veut dire quoi l’redressement d’la France ? La France « en panne », « à la traîne », « mauvaise élève », c’est quoi l’examen qu’on a raté ? Les agences de notation, elles notent qu’une matière hein, pas la totalité du programme !– Tu veux dire qu’au-d’là d’la crise économique, y a une crise de sens ?– Tu m’étonnes !– Ouais enfin excuse-moi, mais vu les données imposées par l’accélération et la dérégulation de la mondialisation des échanges et des processus de délocalisation d’la production, « l’emploi », ça reste un vrai enjeu !– Yes, mais c’est l’minimum syndical ! Avoir une existence décente, c’est un moyen et un droit, pas une fin (en plus comme y a pas assez d’boulot pour tout l’monde, la moindre des choses ça serait d’en répartir équitablement l’produit). C’est dingue cette logique qui a fait qu’on a fini par faire de c’qui n’était qu’un moyen une fin ! Ça promet un sacré allégement des programmes en philosophie politique du XXIe siècle !– En attendant, l’image de la France…– Mais de quelle image on parle ! C’est pas parce que tu vends moins d’bagnoles ou des bagnoles plus pourries qu’le voisin qu’t’es naze ! Une caisse, c’est un moyen, pas un but dans la vie !– Mmm…– Ben oui ! Mais on pense toujours à l’envers ! Exemple, objectif du gouvernement : passer de 84 à 100 millions de visiteurs par an et redevenir leader en matière de recettes générées !– Euh là on parle du tourisme ! Quand t’es une destination majeure, tu…– OK, mais t’as vu la tronche de la destination majeure ? T’es r’tourné au Mont-Saint-Michel depuis l’invention du bus ? Les murs des maisons, tu les vois plus, c’est des vitrines ! Tape « Mont Saint-Michel » sur Google, t’as qu’des images vues de loin, personne ose foutre des images du village tellement c’est plus possible ! C’est simple, aujourd’hui les villages de France, t’as l’impression qu’ils ont été restaurés par Playmobil ! Quand t’es à l’intérieur, t’as l’impression d’être un Schtroumpf ! Bonjour l’attractivité et l’crédit sur la scène internationale ! Va discuter d’égal à égal avec des investisseurs en tant que Schtroumpf !– Tu penses qu’on perd en consistance, qu’on n’a plus les moyens de devenir sujet de notre destin…– Tout est lié mec, regarde les universités, une fois qu’elles seront définitivement autonomes, elles iront chercher dans quelles directions ? La recherche fondamentale, la philo, l’art, la littérature de non-divertissement, c’est quoi exactement les perspectives ? On attend l’entrée d’actionnaires dans les comités d’rédaction des revues d’poésie ?– Hmm… En même temps, niveau cont’nus d’société, mine de rien, y en a qui se sont remis à bosser…– Mouais…– Ben si ! Le mariage gay et lesbien ! La réduction des inégalités entre les homosexuel(le)s et les hétérosexuel(e)s devant la loi, la lutte contre la ségrégation sexuelle, la lutte contre les déterminismes sociaux et culturels, contre l’essentialisme supposé des genres… C’est pas rien ! Et puis, là, pour le coup, ça ouvre vraiment des possibles ! Et des possibles qu’ont pas été dictés par la Banque centrale.Jean-Charles Massera a notamment publié United Emmerdements of New Order (P.O.L, 2002). Il vient d’achever «Call Me DominiK », un film documentaire sur la vie des téléopérateurs et téléopératrices.Jean-Charles Massera (artiste et écrivain)Journaliste au Monde Francine Aizicovici Le conflit des routiers a entamé, lundi 26 janvier, sa seconde semaine de grève, avec des blocages ciblés, sans que le dialogue social n'ait repris. Nicolas Paulissen, le secrétaire général de la Fédération nationale du transport routier (FNTR) assure que néanmoins, « que tous les fils du dialogue ne sont pas rompus. Nous avons toujours des contacts informels avec les organisations syndicales et le secrétariat d'Etat aux transports. »La négociation bloque toujours sur les augmentations salariales conventionnelles. Le patronat a proposé d'ouvrir d'autres chantiers, tels que le renforcement de la protection sociale, et obtenu une fin de non recevoir de la part de l'intersyndicale CGT-FO-CGC-CFTC, qui veut d’abord régler la question des salaires.Une autre proposition patronale a surgi, qui ne semble pas non plus permettre de sortir de l'impasse pour le moment. L'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), qui représente les PME, souhaite que soit mise à l'ordre du jour la définition du temps de travail des conducteurs.Elle part du principe qu'« il n'est plus concevable que les entreprises françaises accusent une déperdition de 30 % du temps de conduite vis-à-vis de leurs concurrentes européennes en raison d'une simple différence d'appréciation des temps de disponibilité des conducteurs. »L'OTRE indique qu'elle « identifie ce point comme une condition nécessaire » à la reprise des négociations.« 30 % du temps de travail effectif »En France, précise Gilles Mathelié-Guinlet, son secrétaire général, le temps d'attente des routiers, sur un parking avant un chargement ou un déchargement, ou bien sur un quai pour prendre un ferry, « entre dans le calcul du temps de travail effectif, dont il représente 30 %, alors que dans certains pays, l'attente n'est pas considérée comme du temps de travail. C'est un temps non productif, qui coûte très cher aux entreprises« L’OTRE propose « que ce temps soit considéré comme un temps d'astreinte payé avec un pourcentage du taux horaire. » Les heures d'attente sortiraient ainsi du temps de travail, « ce qui laisserait du temps de conduite en plus », estime M. Mathelié-Guilet. Pour lui, au final, le salaire serait augmenté puisque viendrait s'ajouter trois heures d'astreinte.Les syndicats ne veulent pas en discuter. « Tant qu'à faire, le patronat pourrait nous envoyer une facture pour que nous, on paie les patrons ! », s'énerve Thierry Douine, président de la fédération CFTC des transports.Avant d'expliquer que « pendant ces heures, on attend que le client nous donne le feu vert pour charger ou décharger de la marchandise. Et on doit rester là, sans pouvoir vaquer à nos occupations personnelles, parce que quand le client nous dit : je vous appelle dans 2 heures, finalement il nous prend une heure plus tard. »De même, sur le quai dans l'attente d'un ferry, « je ne vais pas jouer à la belote dans un bistrot, j'attends le ferry. » Pour lui, tous ces chantiers proposés ne font que mettre en évidence le fait que « le routier n'a pas un salaire équivalent à ses responsabilités. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Piquard Les acteurs du monde de la publicité s’opposent depuis de longs mois sur les règles du jeu à suivre sur Internet. Et ils ont eu la surprise de découvrir qu’un amendement à la « loi Macron », voté par les députés en commission le 16 janvier, apporte un début de réponse au débat : il soumet le numérique aux principes de la « loi Sapin », rédigée en 1993 pour imposer au secteur publicitaire une obligation de transparence.Lire : Dans la publicité, Internet bouscule frontière entre agences médias et régies« Ce secteur était avant 1993 caractérisé par une grande opacité, peu favorable à une bonne allocation des ressources », a expliqué François Brottes, auteur de l’amendement (relevé par la Correspondance de la presse) et président de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de la loi pour la croissance et l’activité du ministre de l’économie, Emmanuel Macron.Avec l’essor du numérique, cette opacité s’est redéveloppée et il y a dans le secteur un problème d’éthique, selon les annonceurs : « Le grand principe de la loi Sapin, c’est qu’on ne doit pas confondre l’achat et la revente. On ne peut donc pas faire les deux à la fois et être un grossiste, comme l’étaient les grandes centrales d’achat avant 1993 », explique Pierre-Jean Bozo, directeur général de l’Union des annonceurs (UDA).Les acteurs doivent donc choisir : les agences médias achètent des espaces pour le compte des annonceurs et les régies en vendent pour le compte des médias.Sur 100 euros, 40 vont aux médias, 60 aux intermédiairesSelon l’UDA, une part du conseil média sur Internet n’est pas neutre et certains acteurs achètent des espaces aux régies pour ensuite les revendre aux annonceurs... sans transparence sur les prix, ce qui ne permet pas à l’annonceur de vérifier que son argent a été dépensé au mieux.L’UDA estime que 10 % à 15 % du marché de la publicité en ligne est concerné. Au niveau européen, elle cite une étude selon laquelle sur 100 euros dépensés par un annonceur, seuls 40 vont aux médias, 60 revenant aux divers intermédiaires.Avec l’amendement inséré dans la loi Macron, les annonceurs ont-ils donc gagné sur toute la ligne ? Ce n’est pas si simple, tant le sujet est complexe et la querelle profonde.D’abord, Emmanuel Macron, en séance, a demandé que soit prise en compte la concertation en cours auprès de tous les acteurs du secteur, dans le cadre du projet de loi numérique de la secrétaire d’Etat Axelle Lemaire, qui devait en principe couvrir ce sujet.Le ministre a fait préciser dans l’amendement que les modalités de « reporting » aux annonceurs seraient précisés plus tard, par décret en conseil d’Etat : il s’agit de la transmission d’informations que l’agence média est tenue de faire à l’annonceur : par exemple sur le prix d’achat des espaces à la régie.Cette subtilité fait dire aux agences médias, que si on en reste là, l’amendement adopté « enfonce une porte ouverte » : la vraie question est, selon elles, de reconnaître un nouveau « statut d’acheteur-revendeur qui existe dans la vraie vie mais n’est pas défini pour la publicité numérique », explique Bertrand Beaudichon, vice-président délégué de l’Udecam. Ce type d’acteurs n’est pas reconnu par la loi Sapin.L’émergence de « transformateurs d’espace »Deux innovations ont bousculé le marché : la collecte de données sur le profil sociologique et l’historique de navigation des internautes, mais aussi l’automatisation de la vente d’espaces publicitaires sur de grandes plateformes « programmatiques », également appelées « trading desks ».Certains acteurs sont donc devenus des « transformateurs d’espace », argumente M. Beaudichon : ils achètent des espaces, y ajoutent des données puis les revendent dans une prestation globale.C’est le cas des « retargeteurs », spécialistes du ciblage des internautes en fonction de leur comportement, selon le vice-président délégué de l’Udecam, mais aussi des filiales de trading-desks créés par des agences médias.Ces dernières peuvent ainsi communiquer à un annonceur le prix d’espaces qu’elles ont achetés à une régie qui appartient à leur propre groupe.« La loi Sapin est trop blanche ou noire », estime-t-on à l’Udecam. Du côté des annonceurs, on estime que l’amendement qui vient d’être adopté « va dans le bon sens ». Au gouvernement la tâche délicate d’achever de clarifier les choses.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Luc Leroux (Marseille, correspondant) Le parquet national financier a ouvert, le 12 janvier, une enquête préliminaire pour favoritisme, prise illégale d'intérêts, complicité et recel de ces délits autour des quatre marchés de la distribution de l'eau et de l'assainissement signés, le 31 octobre 2013, par la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM). Le parquet national financier s’est saisi de ce dossier initialement entre les mains du procureur de la République de Marseille, et a confié les investigations à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.Conclus pour quinze ans, ces quatre marchés, dont le chiffre d'affaires prévisionnel avoisine les 3,2 milliards d'euros, ont été sévèrement critiqués, en avril 2014, par la chambre régionale des comptes Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui soulignait également un possible conflit d'intérêts concernant Martine Vassal, adjointe au maire (UMP) de Marseille et chef de file de la droite aux élections départementales de mars.Au terme d'un processus d'appel d'offres, la Société des eaux de Marseille (SEM, filiale à 100 % de Veolia) avait été nommée attributaire du marché de la distribution de l'eau dans dix-sept des dix-huit communes de la métropole – près d'un million d'habitants – et de deux des trois marchés d'assainissement, le troisième revenant à la Société d'exploitation du réseau d'assainissement de Marseille (SERAM, filiale de Suez Environnement). Le président de la métropole, le socialiste Eugène Caselli – il a été remplacé par l'UMP Guy Teissier en avril 2014 – se félicitait alors d'une baisse du prix de l'eau.Une transparence pas « optimale »Saisie le 9 décembre 2013 par le préfet des Bouches-du-Rhône, la chambre régionale des comptes a analysé ces marchés qui mettaient en concurrence Veolia via sa filiale – distributeur de l'eau à Marseille depuis 1942 – et le groupement Lyonnaise des eaux-France Suez Environnement. « L'économie générale du contrat est très favorable aux intérêts du délégataire », pointaient les magistrats, considérant que la collectivité « n'a pas utilisé toutes ses marges de négociation ».Les conditions de transparence n'ayant pas été « optimales », Marseille Provence Métropole a, aux yeux de la chambre régionale des comptes, « exposé la procédure à un risque de constat d'irrégularité par le juge administratif ». La durée de la délégation de service public de l'eau est jugée « manifestement excessive » : quinze ans au lieu de douze en moyenne. Le montant des investissements mis en avant pour justifier cette durée n'a pas convaincu la chambre régionale. Ses experts comparent ainsi le contrat signé par Veolia avec le Syndicat des eaux d'Ile-de-France, en 2010 – douze années pour 80 millions d'euros d'investissements – à celui signé à Marseille – quinze années pour 39,7 millions d'euros.Les juges de la chambre régionale des comptes se sont étonnés du montant des frais de siège versés au délégataire – 2% des charges d'exploitation alors que la métropole souhaitait les plafonner à 0,5% –, et du défaut d'inventaires des installations. Leur rapport concluait que « la régularité du contrat s'en trouve atteinte, l'absence d'inventaires suscitant des doutes sur les modalités d'estimation des travaux de renouvellement et leur prise en compte pour départager les offres ».Martine Vassal « sereine »Cette enquête préliminaire tombe mal pour Martine Vassal, chef de file de l’UMP aux prochaines élections départementales, la droite comptant mettre fin à trente-deux ans d'hégémonie de la gauche à la tête du conseil général. Adjointe au maire de Marseille, Mme Vassal avait eu, en sa qualité de présidente de la commission « agglomération éco-responsable » de la métropole, « une influence active sur l'adoption par le conseil de communauté de Marseille Provence Métropole des délibérations y compris sur le choix du délégataire finalement retenu », écrivaient les juges financiers dans leur avis.Or l'élue est par ailleurs trésorière depuis novembre 2012 du Conseil mondial de l'eau – organisateur du Forum mondial de l'eau à Marseille en mars 2012 –, présidé par Loïc Fauchon, président de la Société des eaux de Marseille et signataire du contrat de délégation de service public. L'élue, qui aurait donc eu accès à tout le processus de négociation, aurait dû, selon la chambre, « par prudence, s'abstenir de prendre part au processus ayant abouti à la décision d'attribuer la délégation de service public de l'eau à la SEM ».A la publication des avis de la chambre régionale des comptes, Martine Vassal s'était déclarée « sereine » : « Ce sont les services de Marseille Provence Métropole qui ont mené l'analyse et nous avons suivi leurs préconisations. » Dans sa réponse en mai 2014, la communauté urbaine contestait point par point l'ensemble des griefs détaillés par la chambre régionale des comptes. La SEM indiquait, de son côté, que « face à une concurrence sévère et déterminée, elle a proposé le meilleur service au meilleur prix pour les habitants et notamment une baisse de 20 % par rapport au tarif précédent. »Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde 26.01.2015 à 14h16 • Mis à jour le26.01.2015 à 15h05 Lors d'une visite à Berlin, lundi 26 janvier, Nicolas Sarkozy a estimé que « tout doit être fait pour éviter » la sortie de la Grèce de la zone euro, après l'accession au pouvoir à Athènes du parti de la gauche radicale et anti-austérité Syriza. « Les Grecs ont choisi, il faut tenir compte de ce qu'ils ont dit. [...] Leur choix doit être respecté », a déclaré le président de l'UMP dans la capitale allemande, où il doit rencontrer la chancelière, Angela Merkel. L'ancien président français a rendu hommage au précédent gouvernement d'Athènes d'Antonis Samaras (conservateur) « qui a fait beaucoup d'efforts dans l'intérêt de la Grèce ». « Tout doit être fait maintenant pour éviter ce drame que serait le départ de la Grèce avec les conséquences que cela impliquerait pour la zone euro dans son ensemble et pour l'Union européenne elle-même. Parce que cela voudrait dire qu'un pays [...] peut décider de ne pas rembourser sa dette. Vous voyez les conséquences pour tout le monde, pour les créanciers que nous sommes, nous Français, et pour les autres pays », a poursuivi M. Sarkozy. Lire aussi : La dette, priorité du nouveau gouvernement grec« LA GRÈCE EST UN PAYS MEMBRE DE L'EUROPE » « Il faut en appeler à la responsabilité de chacun, du gouvernement grec qui va se trouver confronté aux réalités non pas de la campagne électorale mais de la gestion d'un pays de 9 millions d'habitants, et aux responsables européens qui doivent comprendre que la Grèce a connu beaucoup de souffrances ces dernières années », a dit l'ancien chef de l'Etat.Interrogé sur le sort de la dette grecque, que souhaite renégocier la Syriza, M. Sarkozy a répondu : « La question pour l'instant n'est pas là. La Grèce est un pays membre de l'Europe, elle a choisi un gouvernement, ce gouvernement doit être responsable dans l'intérêt des Grecs eux-mêmes qui ne veulent pas quitter l'euro. »Lire aussi : La Grèce risque-t-elle à nouveau de sortir de la zone euro ?Le président de la Syriza, Alexis Tsipras, sera officiellement désigné premier ministre grec lundi après-midi après la victoire de son parti aux législatives. 26.01.2015 à 10h56 • Mis à jour le26.01.2015 à 14h04 | Hélène Bekmezian Les députés auront eu une semaine de répit avant de replonger en apnée dans le bain législatif. Après un débat en commission exceptionnellement long (quatre-vingt-quatre heures), le deuxième acte du projet de loi pour la croissance et l’activité s’ouvre lundi 26 janvier après-midi en séance publique à l’Assemblée nationale. Deux semaines d’examen sont prévues pour ce texte que beaucoup considèrent déjà comme un record parlementaire.Entrée avec 106 articles en commission spéciale, le 12 janvier, la loi Macron en est ressortie lundi 19 à 3 heures du matin, après avoir pratiquement doublé de volume, forte désormais de 209 articles. Du jamais-vu depuis le début de la Ve République, se sont empressés d’avancer des élus à la mémoire courte. Or, il y a moins de quatre mois, fin septembre 2014, le projet de loi sur la transition énergétique était déjà passé de 64 à 124 articles après son examen en commission. Mais le record reste attribué à la loi Grenelle II de juillet 2010 : passé de 190 à 255 articles en commission, le texte tenait sur 283 pages, contre 185 pour la loi Macron.Outre son épaisseur, ce dernier peut aussi se targuer d’avoir aimanté un nombre impressionnant d’amendements. Pour l’examen en commission, 1 861 ont été déposés, dont presque un tiers finalement adoptés (même si 405 de ces 495 amendements émanaient du gouvernement ou du rapporteur du texte). Pour la séance publique, un peu plus de 3 000 avaient déjà été déposés lundi matin. Dans l’absolu, rien de comparable aux plus de 5 000 amendements de l’opposition déposés sur la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, en 2013, ou encore aux quelque 137 000 de la gauche sur le texte de privatisation de Gaz de France, en septembre 2006.Opération déminage pour la loi MacronAmendements techniquesSauf que, cette fois, il ne s’agit pas d’obstruction avec des dizaines d’amendements identiques, mais bien d’amendements techniques, conséquence logique au côté fourre-tout du projet de loi Macron qui couvre énormément de domaines différents et complexes. C’est d’ailleurs pourquoi le président de la commission spéciale, François Brottes (PS, Isère), a tenu à « faire en sorte que le débat ait lieu ligne à ligne, qu’il n’y ait pas d’abattage ».Dans l’Hémicycle, le travail sera forcément moins minutieux car limité dans le temps ; la procédure du « temps législatif programmé » ayant été engagée, les débats ne pourront pas se poursuivre au-delà de cinquante heures. Cette durée ne prend toutefois pas en compte les prises de parole du gouvernement, des présidents de groupe, des rapporteurs ou des présidents de commission… Enfin, le droit à l’erreur n’est pas permis puisque le gouvernement a engagé la « procédure accélérée » sur ce texte, ce qui veut dire qu’une seule lecture par chambre est prévue. Il serait presque miraculeux que le texte ne soit pas partiellement retoqué par le Conseil constitutionnel, si celui-ci était saisi.En vertu de cette même procédure – de plus en plus systématiquement engagée, malgré les mises en garde de beaucoup de parlementaires –, le délai de préparation du texte avant son arrivée au Parlement a aussi été extrêmement réduit. Présenté en conseil des ministres le 10 décembre, le texte était examiné à peine un mois plus tard en commission de l’Assemblée, vacances de Noël comprises. Un record de précipitation.Loi Macron : trois motifs de discordeHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Emmanuel Macron dispute un marathon parlementaire sur un sentier parsemé de chausse-trappes. Depuis lundi 26 janvier, le ministre de l’économie défend à l’Assemblée nationale son projet de loi sur « la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques », un long chapelet de mesures protéiformes qui cherchent à briser les « verrous » posés sur les entreprises. Durant les débats en séance publique, programmés jusqu’au 6 février, il va devoir croiser le fer avec des députés incarnant toutes les sensibilités politiques présentes dans l’Hémicycle. Bien que des concessions aient été faites au cours de l’examen du texte par la commission spéciale de l’Assemblée, plusieurs sujets de friction subsistent. Même s’ils le disent sur un ton moins vigoureux depuis les attentats commis en région parisienne, les « frondeurs » du PS et d’autres membres du groupe socialiste veulent que l’exécutif amende les articles consacrés à l’extension du travail dominical. Une bataille dans laquelle s’impliqueront également les écologistes et le Front de gauche.La droite, de son côté, a l’intention de monter au créneau pour défendre les professions réglementées, dont les conditions d’exercice et la tarification vont profondément évoluer. Il faut aussi s’attendre à une offensive des Verts à propos des dispositions relatives au logement et au droit de l’environnement.Travail dominical dans les commercesL'assouplissement du travail dominical produirait « un effet positif net sur l'emploi »Ce sera probablement le volet du texte le plus délicat à aborder pour M. Macron. Car il fédère contre lui une partie de la gauche. L’une des dispositions qui fait tousser concerne les « dimanches du maire ». A l’heure actuelle, ces élus peuvent autoriser les points de vente implantés sur le territoire de leur commune à ouvrir cinq dimanches dans l’année. Le projet de loi porte cette faculté à douze dimanches. Dans la version initiale du texte, il était prévu que cinq de ces douze dimanches soient obligatoirement accordés, mais M. Macron a accepté de supprimer ce « quota impératif » et les municipalités seront libres de placer le curseur où elles le souhaitent, en fonction des besoins commerciaux. De plus, au-delà de cinq dimanches, elles devront recueillir l’avis de l’intercommunalité à laquelle elles sont rattachées.Les salariés travaillant le dimanche matin dans les supermarchés qui bénéficient d'une dérogation permanente pour ouvrir jusque 13 h devraient bénéficier d'une rémunération majorée d'au moins 30 % pour ces heures-là, selon un amendement du rapporteur PS à l'Assemblée.Le dispositif, même ainsi remanié, fait grincer des dents au sein du groupe PS : « On est sur quelque chose qui est une banalisation », avait estimé Karine Berger, députée des Hautes-Alpes, lors des travaux de la commission spéciale. « Nous allons demander qu’on reste à cinq dimanches et qu’il y ait un plancher de rémunération égal à deux fois le salaire habituel », a déclaré à l’AFP, le 20 janvier, Christian Paul, l’une des figures des « frondeurs » et élu dans la Nièvre.Un autre article inspire de fortes réserves chez certains socialistes, mais aussi dans les autres composantes de la gauche : celui qui crée les zones touristiques internationales (ZTI) pour permettre aux commerces qui s’y trouvent de déroger à la règle du repos dominical – à condition que les partenaires sociaux aient signé un accord. Dans ces établissements, les personnels pourront être employés jusqu’à minuit, moyennant un doublement – au moins – du salaire pour les heures accomplies à partir de 21 heures et la prise en charge par l’employeur des frais de retour à leur domicile. Des élus parisiens regrettent que le périmètre de ces ZTI soit tracé par les services de l’Etat et non par les collectivités locales.Enfin, dans le chapitre droit du travail, le projet de loi modifie les règles relatives à un plan social dans une entreprise. Aujourd’hui, celle-ci est tenue de respecter un ordre dans les licenciements en fonction de divers critères (âge, ancienneté, charges de famille, etc.). Désormais, ces paramètres pourront s’appliquer à un périmètre inférieur à celui de l’entreprise – par exemple, un établissement. Une disposition de nature à moins bien protéger « les plus fragiles » aux yeux des frondeurs.Professions réglementéesLa droite est très critique sur cet aspect du texte. Il vise à mieux prendre en compte « les coûts pertinents » pour fixer les tarifs tout en associant l’Autorité de la concurrence dans le processus de définition des prix. En dessous d’un seuil donné, ceux-ci resteront fixes pour les actes de la vie courante (droit de la famille, etc.) ; au-delà, ils pourront osciller autour d’une valeur de référence. Des « ristournes » seront, à l’avenir, permises (d’un montant fixe pour certaines opérations). Et les tarifs devront être portés à la connaissance du public (affichage, site Internet...). Plusieurs députés UMP y voient un « retour à l’économie administrée » et pensent que la notion de « coûts pertinents », très difficile à cerner, va engendrer d’innombrables contentieux.Des conseillers prud’homaux suspendent leurs audiences pour dénoncer la loi MacronUrbanisme et environnementLes dispositions relatives à ces deux sujets sont à l’origine des plus gros accrochages, lors des travaux de la commission spéciale. Cécile Duflot (Verts, Paris) a fustigé l’article réduisant les protections octroyées aux locataires qui doivent quitter leur logement à la suite d’une vente à la découpe (cession lot par lot d’un immeuble appartenant à un investisseur privé). Elle a également mis en garde sur les mesures en faveur du développement du logement intermédiaire. Enfin, elle s’est farouchement opposée aux passages du projet de loi qui habilitent le gouvernement à légiférer par ordonnance afin – entre autres – de modifier les règles applicables « à l’évaluation environnementale des projets (...) et programmes de construction et d’aménagement ». C’est comme si le gouvernement voulait sous-entendre que « l’environnement, ça commence à bien faire », s’est-elle indignée.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.01.2015 à 11h24 • Mis à jour le25.01.2015 à 12h58 Bruno Le Maire, ancien ministre UMP, a fustigé dimanche la référence de Manuel Valls à « l'apartheid ». « Quand j'entends le premier ministre parler d'apartheid, je dis outrance, insulte », a déclaré l'ex-candidat à la présidence UMP, invité du « Grand Rendez-Vous » i-Télé-Europe 1-Le Monde. « C'est une insulte à la République de parler d'apartheid », a-t-il martelé. Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, s'était dit « consterné » par cette comparaison et avait parlé de « faute ».Lire aussi : L’« apartheid » en France ? Pourquoi les mots de Manuel Valls marquent une ruptureL'ancien ministre s'est déclaré pour « l'union nationale », mais contre « l'alignement national ». Un tel « alignement », qui consisterait « à dire que l'opposition devrait avoir les mêmes positions que la majorité » n'est pas envisageable. Il a aussi émis des réserves sur le déplacement de François Hollande en Arabie saoudite samedi pour présenter ses condoléances après le décès du roi Abdallah. « C'est normal qu'on aille donner des condoléances à l'Arabie, j'espère que François Hollande en a profité pour dire très clairement qu'on ne pouvait pas accepter la flagellation d'un blogueur », Raef Badaoui, a-t-il dit. « Il est temps qu'on dise très clairement les choses, on ne peut pas dire on continue comme avant, il y a un islamisme radical qui nous menace », a-t-il ajouté.Lire aussi : Plusieurs chefs d'Etat à Riyad après le décès du roi Abdallah 24.01.2015 à 15h06 • Mis à jour le24.01.2015 à 15h23 L'attentat de Charlie Hebdo ? « Cela ressemble à une opération des services secrets, mais nous n'avons pas de preuves. Je ne pense pas que les organisateurs de ce crime soient les autorités françaises, mais elles ont permis à ce crime d'être commis. Ce sont pour l'instant des suppositions. »Telle a été la thèse défendue par le président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, le 16 janvier dans le tabloïd russe Komsomolskaïa Pravda – il a ensuite démenti au Monde avoir « parlé des services secrets ».Interrogé sur le sujet vendredi sur Europe 1, Florian Philippot, vice-président du parti d'extrême droite, a lâché : « Il a peut-être pris un peu de vodka avant... Ce n'est pas du tout la ligne du Front national, c'est tout ce que je peux vous dire. »Une petite phrase que n'a particulièrement pas goûté Jean-Marie Le Pen, lequel a tweeté samedi : « Outrecuidance : de Phillipot [sic] je ne reçois ni critiques politiques ni conseils diététiques. D'ailleurs, on sait que je ne bois pas d'alcool. »Outrecuidance : de Phillipot je ne reçois ni critiques politiques ni conseils diététiques. D'ailleurs, on sait que je ne bois pas d'alcool.— Jean-Marie Le Pen (@lepenjm)require(["twitter/widgets"]);Vendredi soir, M. Philippot avait également affirmé que Jean-Marie Le Pen était « inoffensif pour tout le monde aujourd'hui ». Une formule également peu appréciée par l'ancien président du Front national, 86 ans et candidat aux élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur : « Je suis prêt à faire l'épreuve de la popularité avec n'importe quel dirigeant FN pour voir si je suis aussi inoffensif qu'on le croit. » Pierre Jaxel-Truer A l'heure de la bûche, François Hollande a accepté en cadeau une jeune femelle labrador noire âgée de 2 mois, offerte par l'association des anciens combattants français de Montréal. Elle a l'air d'avoir la truffe humide et affectueuse. Le président de la République a décidé de l'appeler Philae, a-t-il fait savoir, en hommage au petit robot européen qui s'est posé le 12novembre sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko, couronnant de succès la fameuse mission Rosetta.Les chiens, les chats et les autres trente millions d'amis des chefs d'Etat : cela fait belle lurette que les petites bêtes ont une place de choix dans le grand « show » de la communication politique. En France, le goût des labradors s'est installé avec Valéry Giscard d'Estaing, qui, lorsqu'il ne jouait pas de l'accordéon, aimait se promener avec Samba.Baltique fut ensuite le fidèle compagnon de François Mitterrand et eut même droit à une chanson de Renaud portant son nom. Jacques Chirac avait lui aussi son labrador, avant même d'entrer à l'Elysée, lorsqu'il était maire de Paris. Michel Denisot, dans son livre Brèves de vies (Fayard), sorti le 1er octobre 2014, a raconté comment Chirac surnommait l'animal « Ducon », en honneur de « VGE », qui le lui avait offert.Quant à Nicolas Sarkozy, il appréciait la compagnie de Clara pour ses footings médiatiques. Il a également eu deux autre chiens, Dumbledore et Toumi. Les trois bêtes ont, selon Mediapart, rogné les dorures de l'Elysée, occasionnant 6 600 euros de dégâts…« si vous voulez un ami à washington, prenez un chien »Il n'y a pas que chez nous que l'on est friand de ces belles histoires animalières. Aux Etats-Unis, Theodore Roosevelt avait, paraît-il, un véritable bestiaire, qui comptait ours, cochon, lézard et blaireau. Presque tous ses successeurs ont souscrit à la tradition des animaux domestiques, avec toutefois moins d'exubérance. Barack Obama possède deux chiens d'eau portugais, une race au poil hypoallergénique, car l'une de ses filles éternue en présence de canidés ordinaires. Outre-Atlantique, mention spéciale, au passage, à Harry Truman. On lui attribue ce bon mot : « Si vous voulez un ami à Washington, prenez un chien. »En Russie et dans la zone de l'ex-URSS, l'on trouve également quelques anecdotes amusantes. Vladimir Poutine, tout en imagerie virile, a accueilli pendant quelque temps à son domicile un jeune tigre qui lui avait été offert en 2008, avant qu'il ne finisse par être confié à un zoo. Le président russe nourrit manifestement avec l'espèce une relation privilégiée : deux tigres de Sibérie qu'il a rendus récemment à la nature devant moult caméras lui ont valu de se fâcher avec les Chinois. Les charmants animaux auraient traversé le fleuve Amour et s'en seraient pris à de fraîches volailles. Vladimir Poutine s'est également distingué en offrant, en 2006, un chien en peluche à Angela Merkel. Car depuis qu'elle a été mordue, la chancelière ne  supporte pas les chiens. Les cadeaux d'animaux, popularisés avec les pandas chinois, sont d'ailleurs un classique de la diplomatie. En 1961, le chef de l'Etat soviétique, Nikita Khrouchtchev, avait offert aux Kennedy la chienne Pouchinka, fille de Strelka, envoyée en 1960 dans l'espace à bord de Spoutnik 5. Faut-il souhaiter pareil destin à la Philae de François Hollande, pour honorer son nom ?Pierre Jaxel-TruerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux Près de 800 millions d’euros, c’est la somme que coûteront à l’Etat français l’abandon de l’écotaxe poids lourds et la résiliation, le 30 octobre 2014, du contrat avec la société Ecomouv’ chargée de la mise en place et de la gestion du dispositif. L’accord finalement conclu, le jour de la Saint-Sylvestre, entre le ministère de l’écologie et le consortium franco-italien, dont la société Atlantia (ex-Autostrade per l’Italia) détient 70 % des parts, a fixé le montant des indemnités dues à 403 millions d’euros, payables directement à Ecomouv’ au 2 mars.L’Etat reprend par ailleurs la créance d’Ecomouv’ auprès des banques et il devra s’acquitter du remboursement, sur dix ans, de près de 390 millions d’euros.Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, et le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, espéraient voir baisser la facture de l’abandon de l’écotaxe, la somme totale reste élevée.Négociation tendueDans le protocole signé en juillet entre l’Etat et Ecomouv’, l’indemnité, en cas de résiliation par le gouvernement, avait été estimée à 830 millions d’euros. Ce protocole actait la livraison du dispositif, reconnu prêt à fonctionner depuis mars, basé sur un système de boîtiers embarqués dans les camions suivis par GPS et un contrôle de l’équipement au moyen de portiques disséminés sur les routes taxées.Le loyer annuel qu’aurait payé l’Etat à Ecomouv’ s’élevait à 210 millions d’euros, soit un peu plus de 50 millions d’euros par trimestre. Si la société franco-italienne dit avoir révisé à la baisse ses exigences, elle peut s’estimer plutôt gagnante de l’accord final qui lui fait percevoir directement près de 400 millions d’euros. La négociation, tendue, s’est conclue juste avant la date butoir du 31 décembre 2014, à partir de laquelle le recours au contentieux était inévitable.Le passage par un règlement judiciaire semble donc aujourd’hui écarté, mais les deux parties peuvent néanmoins encore dénoncer l’accord. Notamment Ecomouv’, si la société juge qu’il reste un manque à gagner sur les sommes attendues, car l’écotaxe, avec la concession accordée pour treize ans (dont un an et demi pour la conception et la mise en place du dispositif), devait lui apporter près de 2,5 milliards d’euros au total.La ministre de l’écologie a, de son côté, fait valoir à plusieurs reprises l’existence d’éléments d’irrégularité dans le contrat. « Nous irons sans doute au contentieux pour que les Français ne paient pas cette facture, car le système était absurde », avait déclaré, le 9 octobre, Ségolène Royal.Deux cents salariés, dont les trois quarts sont basés à Metz, attendent de connaître leur sort.Une procédure est d’ailleurs toujours en cours au tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre. Mais, selon le secrétaire général du TGI de Nanterre, Nicolas Barret, aucune décision n’est encore prise. « L’enquête est terminée et nous attendons d’en discuter avec la nouvelle procureure, Catherine Denis, qui prend ses fonctions début janvier », a-t-il expliqué au Monde. Du côté d’Ecomouv’, on ne se montre pas trop inquiet, car les diverses procédures engagées, y compris devant le Conseil d’Etat, n’ont jamais abouti. La commission sénatoriale, chargée d’enquêter sur la validité du contrat, n’a pas mis à jour d’irrégularités lors de ses conclusions rendues fin mai.Il reste néanmoins des points à régler. Deux cents salariés, dont les trois quarts sont basés à Metz, attendent de connaître leur sort. La direction d’Ecomouv’ avait annoncé, le 9 décembre, la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Le versement cash, en mars, de près de 400 millions d’euros, devrait, espère Olivier Kamiri, délégué CGT à Metz, « permettre de provisionner plus d’argent pour le plan social ».Le problème des 173 portiquesIl faut également régler le problème posé par les 173 portiques qui ont été installés. Le gouvernement a ferraillé pour que la société les rachète, pour une valeur de 500 000 euros à 1 million d’euros l’unité. Cela aurait réduit la facture, mais Ecomouv’ ne s’est pas laissé convaincre. Selon une source proche du dossier, seuls les portiques qui ne seront pas réutilisés seraient rachetés par Ecomouv’ et l’Etat s’acquittera du démantèlement des bornes de distribution qui devaient permettre aux poids lourds de s’enregistrer.Après plus d’un an de rebondissements, après la présentation, en juillet, par Ségolène Royal d’un dispositif revu à la baisse faisant passer de 15 000 kilomètres à 4 000 kilomètres le réseau de routes taxées, et rebaptisé « péage de transit poids lourds », la rupture entre l’Etat et Ecomouv’ trouve son aboutissement. Le principe « pollueur payeur » à la base de la conception de l’écotaxe, rejeté par la ministre de l’environnement au nom de son refus de toute « écologie punitive », se transforme en une addition de 800 millions d’euros à payer par le contribuable.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder Joseph Daniel est spécialiste de communication politique. Ancien directeur du SID (actuel SIG, service d’information du gouvernement) de 1981 à 1986, membre du CSA de 1999 à 2005, il a publié un essai consacré à La Parole présidentielle. De la geste gaullienne à la frénésie médiatique (Seuil, 2014).Qu’avez-vous pensé des vœux télévisés de François Hollande, mercredi 31 décembre ?Dans le style, il m’a semblé que ces vœux étaient bien plus maîtrisés que les deux précédents. Souvent, François Hollande est desservi par son débit rapide et saccadé. Cela avait été flagrant lors de ses premiers vœux, le 31 décembre 2012.Cette fois, le débit était mieux rythmé. La réalisation l’était également, avec des changements de cadrage de caméra permettant de rendre l’allocution moins figée. Du coup, alors qu’il était pour la première fois assis derrière son bureau, renouant en cela avec une tradition reprise par François Mitterrand mais abandonnée depuis par Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, il m’a semblé paradoxalement plus tonique que les deux dernières fois où il était debout.Le résultat de tout cela est que cette allocution pouvait donner le sentiment d’avoir été plus courte que les précédentes, alors qu’elle a duré 9 minutes, ce qui est exactement dans la moyenne des vœux de 2012 et 2013.Lire aussi : Hollande : des vœux pour 2014 et des questionsSur le fond du propos, qu’en retenir ?Globalement, ce fut assez classique. Plutôt que de faire des annonces nouvelles, il s’en est tenu à proposer, comme l’ont toujours fait les présidents de la République, une mise en perspective de son action. Ce qui m’a frappé, ce sont des expressions qu’on ne lui connaissait plus. Le « coup de jeune » que produira selon lui la loi Macron, c’était bien senti, par exemple.De même, il a évité de recourir à une langue trop technocratique, comme cela lui arrive souvent, pour prendre une forme de hauteur : c’était marquant dans le passage où il nous a expliqué ses intentions en matière d’environnement à propos de la conférence climat de 2015.Enfin, ce qu’il a voulu clairement suggérer dans cette allocution, c’est une idée d’énergie, de combativité. Il veut croire que les Français lui reconnaîtront son opiniâtreté. « J’ai tenu bon », nous a-t-il dit. Cela faisait penser au « depuis deux ans et demi, je me cramponne » qu’il avait dit sur TF1 le 6 novembre 2014. Il a compris sans doute que ce registre était meilleur que celui des prophéties non réalisatrices qu’il multipliait au début de son quinquennat. Il vaut mieux dire « je tiens bon » que promettre, sans pouvoir y parvenir, d’inverser la courbe du chômage.Comment interprétez-vous cette allocution du 31 décembre à l’aune des expressions publiques récentes de M. Hollande ?D’abord, il ne faut pas se faire d’illusion. Ce n’est pas une allocution de ce genre qui va le faire sensiblement remonter dans les sondages. De toute façon, tant qu’il n’aura pas de résultats sur le front économique et dans le domaine de l’emploi, le mécontentement restera très élevé.Cela dit, je trouve que ces vœux sont à l’image de sa communication de ces derniers temps, qui s’est tout de même améliorée par rapport à celle des débuts. On le voit depuis quelques semaines : entre son émission de dialogue avec les Français sur TF1 le 6 novembre, la multiplication des déplacements sur le terrain sans caméra ni journaliste, une meilleure utilisation d’Internet et des réseaux sociaux, il y a là des petits cailloux qui montrent qu’il est sorti d’une forme de gangue dans laquelle il semblait enfermé.Mais François Hollande reste confronté à la synthèse impossible que doivent réaliser les présidents d’aujourd’hui, entre une demande de simplicité qui ne doit pas le faire verser dans la trivialité et une demande de hauteur qui ne doit pas être prise pour de l’éloignement.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.12.2014 à 21h40 • Mis à jour le01.01.2015 à 09h42 |Thomas Wieder Le 31 décembre 2013, François Hollande avait donné à ses vœux aux Français un fort contenu politique, profitant de l’occasion pour annoncer son intention de « propose[r] un pacte de responsabilité aux entreprises ». Sur le moment, chacun avait compris qu’il s’agissait d’une annonce importante. La suite l’avait confirmé : quinze jours plus tard, lors de sa conférence de presse du 14 janvier, le chef de l’Etat avait précisé les contours de ce « pacte de responsabilité ». L’on comprit alors que les vœux du 31 décembre 2013 avaient servi de « teasing » à ce qui allait être la grande affaire du gouvernement au cours des mois suivants.Cette fois, rien de tel. Ce mercredi 31 décembre 2014, François Hollande n’avait manifestement rien de neuf à annoncer aux Français. Aux annonces, le président de la République — qui pour la première fois s’exprimait dans son bureau, comme le faisait François Mitterrand — a préféré le service après-vente. Plutôt que de proposer de nouvelles réformes, il a choisi d’expliciter celles qui sont déjà en cours. En somme, une mise en perspective plutôt qu’une impulsion.PAS DE MEA CULPA SUR LA MONTÉE DU CHÔMAGEComme le veut la tradition, le chef de l’Etat a commencé par jeter un regard rétrospectif sur l’année écoulée. L’an dernier, il avait choisi les adjectifs « intense » et « difficile » pour qualifier le millésime 2013. Cette fois, il a parlé d’une « année rude et jalonnée d’épreuves de toutes sortes » pour définir 2014. Mais sans s’attarder, sous la forme d’un quelconque mea culpa, sur ce qui constitue pour lui un cuisant échec : la montée continue du chômage au cours des douze derniers mois, alors qu’il s’était engagé à ce que la « courbe du chômage » s’inverse à la fin de 2013…Pour ce 31 décembre, M. Hollande a donc préféré s’attarder sur les projets en cours plutôt que sur les difficultés du présent. En essayant pour chacun d’eux de les présenter sous un jour des plus consensuels. La loi Macron ? « Un coup de jeune pour la société », a ainsi affirmé le chef de l’Etat. Une façon pour lui de couper court aux critiques exprimées par une partie de la gauche, qui juge le projet de loi du ministre de l’économie trop libéral. Ce texte, qui sera débattu au Parlement dès la fin de janvier 2015, « va libérer les initiatives, casser les rentes, libérer les énergies, l’activité, développer l’emploi, simplifier la vie des entreprises tout en protégeant les salariés », a assuré le chef de l’Etat. Une façon de dire à la gauche, y compris au sein du PS, que ses inquiétudes sont infondées.Autre sujet à l’agenda : la fin de vie. Là aussi, M. Hollande a voulu rassurer. Pas question pour lui de provoquer un débat analogue à celui qu’avait soulevé, au début de son quinquennat, le projet de loi sur le « mariage pour tous ». Le chef de l’Etat a prévenu : il souhaite une « loi consensuelle qui contribue à l’apaisement des consciences ». Le message était cette fois principalement adressé à la droite. Sur ce thème, M. Hollande ne veut pas cliver.Troisième sujet évoqué par le chef de l’Etat : l’environnement. L’année 2015, a-t-il déclaré, sera « une année essentielle pour la planète ». Faisant référence à la conférence qui doit se tenir à Paris à la fin de l’année 2015 sur le climat, le chef de l’Etat a exprimé le souhait que ce rendez-vous débouche sur la rédaction d’« une déclaration sur les droits de l’humanité pour préserver la planète ». Une façon, pour lui qui n’a pourtant jamais été à la pointe des questions environnementales, de lancer une idée tout à la fois consensuelle et ambitieuse. Autrement dit une idée qui, politiquement, non seulement ne lui coûtera rien mais est susceptible, si elle aboutit, d’être mise à son crédit.UN DISCOURS CONSENSUEL ET SANS ASPÉRITÉMarqués par l’annonce du « pacte de responsabilité », les vœux du 31 décembre 2013 avaient inquiété une partie de la gauche, qui avait perçu dans le discours de M. Hollande une conversion au « social-libéralisme ». Cette fois, le chef de l’Etat a donc pris soin de ne pas heurter son camp, privilégiant un discours consensuel et sans aspérité.Peu disert sur la situation internationale, le président de la République s’est aussi gardé d’évoquer de façon précise les grands rendez-vous politiques de l’année 2015 que seront les élections départementales du mois de mars et les élections régionales prévues en décembre. « La France avancera donc l’année prochaine dans tous les domaines et pour tous. (…) Ce combat, je le mènerai jusqu’au bout contre les conservatismes — et ils sont nombreux — et contre les populismes — et ils sont dangereux », s’est-il contenté de dire, dans une allusion discrète à la montée du Front national.Un François Hollande rassembleur et optimiste, bien décidé à donner de lui-même l’image de celui qui a « tenu bon », prônant la « persévérance », le « travail dans la durée » et la « confiance » : tel est donc le message que le chef de l’Etat souhaitait adresser aux Français en ce 31 décembre. Un message des plus classiques, dont on peut supposer qu’il ne suscitera guère de critiques notables, mais dont on peut imaginer qu’il ne soulèvera non plus guère d’enthousiasme débordant.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.12.2014 à 15h44 • Mis à jour le31.12.2014 à 17h13 |Gilles Rof Deux Marseillais de 42 et 30 ans sont convoqués le 9 janvier devant le tribunal correctionnel de Marseille pour répondre de la profanation d’une stèle érigée à la mémoire des résistants du groupe Missak Manouchian, perpétrée début septembre.Arrêtés le 16 décembre et placés en garde à vue, ces deux hommes sont définis comme des « sympathisants d’extrême droite » par le parquet de Marseille. Ils ont été présentés au juge le 17 décembre, qui leur a délivré une convocation par procès verbal pour « violation de monument édifié à la mémoire des morts ». Un délit passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.Un troisième homme de 18 ans a également été placé en garde à vue avant d’être relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.IndignationLa profanation de la stèle avait été revendiquée par le groupuscule Mouvement Populaire-Nouvelle Aurore (MPNA). Une vidéo, toujours visible sur Internet, montre un groupe d’une dizaine de personnes, jeunes pour la plupart et portant un tee-shirt blanc à l’effigie du MPNA, réunis dans une mise en scène paramilitaire autour de la stèle, sur une petite place située près du Vieux-Port à Marseille.Dans ce film de 6 minutes, les participants, dont les visages ont été floutés, qualifient Missak Manouchian de « terroriste venu d’URSS pour déstabiliser la France », de « balance qui a donné tous ses collègues ». « Manouchian, grosse merde, on ne veut pas de ça à Marseille », hurle un des protagonistes, avant qu’un drap blanc ne soit déposé sur le buste du résistant communiste, commandant du groupe FTP-Moi et exécuté, avec vingt-deux de ses camarades, au Mont Valérien, en février 1944.La profanation de la stèle Manouchian avait provoqué une vague d’indignation. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies sur le site à l’appel de la Jeunesse arménienne de France, le 21 septembre. Plusieurs élus locaux, dont l’ex-ministre et députée socialiste Marie-Arlette Carlotti, ont demandé au ministère de l’Intérieur d’étudier la dissolution administrative du MPNA. « Fondé en mars 2014 à Marseille, ce mouvement fasciste entraîne ses membres au combat et s’apparente à une véritable milice privée », dénonce la députée des Bouches-du-Rhône.Gilles RofJournaliste au Monde 31.12.2014 à 13h56 • Mis à jour le31.12.2014 à 14h29 Ukraine, vol MH370, Gaza, Coupe du monde… Rétrospective de l'année en 20 questions.Retrouvez aussi :Notre quiz sur l'actualité internationaleNotre quiz sur l'actualité politiqueNotre quiz sur l'actualité économiqueNotre quiz sur l'actualité culturelleNotre quiz sur l'actualité sportive Matthieu Goar Le message est clair : l’année 2015 sera pour Nicolas Sarkozy celle du rassemblement de sa famille politique et des Français. Dans une vidéo postée sur Facebook et réalisée comme un clip de campagne, le nouveau président de l’UMP adresse ses vœux à ses concitoyens depuis le bureau de son parti. Une déclaration au cours de laquelle les militants prennent la parole avant de laisser l’ancien président de la République s’exprimer.« Rien n’est possible sans le rassemblement de chacun, rassemblés nous pourrons construire l’alternative pour la France. Je veux dire à tous nos adhérents à tous nos amis, à tous ceux qui espèrent en nous, que ce rassemblement et cette union sont en marche. Rien ne viendra les remettre en cause », explique M. Sarkozy.En un peu plus de deux minutes, les mots de « rassemblement » et de « rassembler » sont prononcés neuf fois. Peut-être une référence au nouveau nom du parti qui devrait être dévoilé courant janvier. Mais aussi une volonté d’« apaisement » de la part du nouveau président de l’UMP alors que la primaire de 2016 est déjà dans tous les esprits. Ses principaux concurrents doivent accélérer leur campagne en 2015. Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, entamera une série de déplacements thématiques dès le mois de janvier.Attirer de nouveaux adhérentsNicolas Sarkozy doit préparer les échéances collectives, notamment les élections départementales de mars et les régionales de décembre. Il doit aussi rénover son parti en le dotant de nouveaux statuts à l’étude qui devraient être votés par les militants lors d’un congrès de refondation en avril 2015. Une série de conventions thématiques doit permettre de bâtir le socle d’un programme afin de préparer l’élection présidentielle de 2017.« Ces Français nous ont demandé de préparer les conditions de l’alternance. Pourquoi ? Parce qu’ils ont compris que la mondialisation était un fait acquis, que personne ne reviendrait dessus et qu’il faut moderniser notre pays pour que les entreprises soient compétitives, que les jeunes aient envie de réussir dans le pays qui est le leur, pour que l’école forme les jeunes au monde de demain et non pas au monde d’hier », poursuit l’ancien chef de l’Etat en reprenant l’un de ses principaux thèmes de campagne de l’automne. Au cours de ses meetings, M. Sarkozy a souvent évoqué le départ des jeunes Français à l’étranger.L’un des chantiers les plus importants du nouveau président de l’UMP sera d’élargir sa base militante. Il a promis que le parti dépasserait la barre des 500 000 adhérents en 2017 alors que le nombre de militants est actuellement d’environ 210 000. Des pistes sont à l’étude pour attirer de nouvelles troupes.Ambitions personnelles« 2015 est l’année du travail au service des Français. Tous ceux qui ont envie d’y participer sont les bienvenus (…). Qu’au moins ce moment des fêtes soit un moment d’apaisement où chacun se retrouve dans l’univers qui lui fait confiance (sic), c’est-à-dire l’univers familial. Bonne année 2015. Tous mes vœux vous accompagnent », déclare-t-il dans cette vidéo tournée avant son départ en vacances au Maroc.Après sa campagne présidentielle de 2012, pendant laquelle il avait réactivé la notion de frontières, et après la rude campagne interne pour la présidence de l’UMP, cet automne, Nicolas Sarkozy a donc choisi de jouer le « rassemblement » et l’« apaisement » pour prononcer ses vœux « les plus chaleureux ». Deux notions qu’avait d’ailleurs choisi de mettre en avant François Hollande pour se différencier de son rival en 2012...Depuis son élection du 29 novembre, le nouveau président de l’UMP a reçu ses principaux rivaux et trouvé un équilibre en nommant leurs proches dans l’organigramme. Car les ambitions personnelles vont mettre à rude épreuve la droite dans les mois à venir. Sur son blog, M. Juppé a lui aussi formulé ses vœux en se tournant ainsi résolument vers l’avenir. « Je forme le vœu qu’ensemble nous fassions de 2015, 2016, 2017… des années bonnes pour la France », y écrit le maire de Bordeaux.Matthieu GoarJournaliste au Monde 30.12.2014 à 17h35 • Mis à jour le31.12.2014 à 09h29 |Samuel Laurent L'UMP devrait changer de nom en 2015, selon le vœu de son nouveau président, Nicolas Sarkozy. Pour autant, le parti devrait rester dans les canons de la toponymie gaulliste : parmi les pistes évoquées figurent les expressions « rassemblement » ou « France ».Lire aussi : Sarkozy veut rapidement un nouveau nom pour l'UMPLe changement de nom est une spécialité de la droite républicaine. Depuis 1945, les partis de filiation gaulliste ont connu cinq appellations principales (en excluant les noms provisoires) : RPF (1947-1955) De Gaulle avait fondé dès 1947 le Rassemblement du peuple français (RPF), qu'il a préféré au Mouvement républicain populaire (MRP). Un parti créé en 1944, qui lui était en principe fidèle, mais dont il ne fut jamais membre.UNR (1958-1967) Le RPF a perduré jusqu'à sa « mise en sommeil » en 1955, alors qu'il était miné par les dissensions internes. Mort en même temps que la IVe République, le parti a été remplacé par l'Union pour la nouvelle République (UNR) créée en octobre 1958, quelques mois après le retour du général de Gaulle aux affaires. L'UNR a fusionné avec les « gaullistes de gauche » de l'Union démocratique du travail (UDT) et a dominé la vie politique des années 1960, sans afficher de grande autonomie par rapport au gouvernement.UDR (1967-1976) En 1967, l'UNR change de nom pour devenir brièvement l'Union des démocrates pour la Ve République (UD-Ve). Quelques mois plus tard, le mouvement gaulliste se fait appeler UDR, Union des démocrates pour la République. Plus pérenne, cette appellation durera jusqu'à la prise de pouvoir du parti par Jacques Chirac fin 1976.RPR (1976-2002)Pour marquer sa rupture avec Valéry Giscard d'Estaing et le centre droit, M. Chirac crée le Rassemblement pour la République, RPR. Ce nom aura un certain succès puisqu'il perdurera jusqu'en 2002.Après sa réélection à la présidence de la République, Jacques Chirac désire changer le nom du parti, trop associé à diverses affaires, et marquer la réunion de la droite et du centre droit.UMP (2002-2015 ?)En 2002, c'est donc la naissance de l'UMP, qui signifie d'abord Union pour la majorité présidentielle, puis qui se rebaptise, en gardant les mêmes initiales, Union pour un mouvement populaire. Un sigle qui aura donc tenu au moins douze ans.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Courtois « Intense et difficile » : c’est ainsi que le président de la République qualifiait, au soir du 31 décembre 2013, l’année qui s’achevait. Un an plus tard, au moment de présenter ses vœux aux Français, quels qualificatifs choisira-t-il, ce 31 décembre, pour résumer 2014 : inextricable et déprimante, pugnace mais calamiteuse ? Il n’aura que l’embarras du choix, tant les choses ne se sont pas passées comme il l’escomptait.Certes, le pacte de responsabilité, alors proposé aux entreprises, a été mis en forme et adopté par le Parlement ; il devrait commencer à produire ses effets bénéfiques. Certes, la loi sur la transition énergétique a posé les bases d’une société plus sobre en carbone et mieux à même de lutter contre le changement climatique.Enfin, la « nouvelle loi de décentralisation », également annoncée il y a un an, a au moins conduit à la refonte de la carte de France, en attendant la clarification des compétences des différentes collectivités.Mais, pour le reste, le volontarisme affiché par François Hollande s’est heurté au démenti cinglant de la réalité. L’impérieuse « bataille pour l’emploi » ? Elle se solde, pour les onze premiers mois de l’année, par une hausse de 181 000 demandeurs d’emploi sans aucune activité, portant le nombre total de chômeurs de catégorie A en France métropolitaine à près de 3,5 millions.La réduction de la dépense publique, elle aussi érigée en grande cause nationale ? En dépit des efforts proclamés – et au grand dam de nos partenaires européens –, le gouvernement n’est parvenu à réduire ni le déficit public (4,4 % du PIB espéré en 2014, contre 4,3 % en 2013) ni la dette publique, qui a franchi le seuil astronomique de 2 000 milliards d’euros à l’automne.Le bilan est tout aussi négatif sur le terrain politique. Le chef de l’Etat espérait limiter la casse aux élections municipales de mars ; elles ont été désastreuses pour la gauche et ont contraint le président à changer de premier ministre. De même, il espérait que le scrutin européen de mai serait l’occasion de récuser « ceux qui nient l’avenir de l’Europe, veulent retourner dans les vieilles frontières et sortir de l’euro ».On sait ce qu’il en a été : un Front national paradant à 25 % et un Parti socialiste effondré. En septembre, la brinquebalante majorité sénatoriale de gauche a été renvoyée dans l’opposition. Enfin, l’action du gouvernement n’a cessé d’être contrariée par la fronde de quelques escouades de députés socialistes, convaincus que la politique économique actuelle est inefficace et nuisible.Depuis un an, le chef de l’Etat encaisseQuant à François Hollande lui-même, il a payé au prix fort son impuissance à engager le redressement du pays promis en 2012. Jamais un président n’avait enduré un tel discrédit : grosso modo, en dépit d’une légère amélioration depuis deux mois, quatre Français sur cinq ne lui font plus confiance. Il voulait une République « exemplaire » : il aura été obligé, en 2014, d’écarter deux de ses conseillers et deux ministres peu scrupuleux. Il entendait incarner un président « normal » : sa vie privée s’est trouvée étalée au grand jour dans des magazines à sensation ou dans le témoignage à charge de son ex-compagne.Bref, depuis un an, le chef de l’Etat « encaisse ». Mais il le fait avec une apparente placidité, qui en dit long sur sa combativité. Boxeur styliste beaucoup plus que puncheur, il est convaincu que, même acculé dans les cordes, saoulé de coups et promis au KO, l’on peut toujours reprendre « l’initiative », « avancer » et « gagner », selon le vocabulaire pugilistique employé lors de son bref déplacement à Saint-Pierre-et-Miquelon, la semaine passée.Telle est, à l’évidence, son intention pour 2015 : protégé par les institutions, se « cramponner », saisir la moindre occasion de contre et démontrer qu’il n’a rien perdu de sa vivacité et de son habileté, comme il n’a manqué aucune occasion de le faire ces dernières semaines en multipliant initiatives, rencontres, visites impromptues ou gestes symboliques. Bref, retrouver le sens « de la conquête, de la dynamique, du mouvement ». Quiconque spéculerait sur sa lassitude et son éventuel renoncement à se représenter en 2017 en serait, aujourd’hui, pour ses frais.Même saoulé de coups, Hollande est persuadé que l’on peut toujours reprendre « l’initiative »Ce ne sont pourtant pas les épreuves qui vont manquer. Politiques, d’abord. En mars, tous les augures prévoient une nouvelle déroute de la gauche aux élections départementales, d’autant plus brutale que, pour la première fois, les conseils généraux ne seront pas renouvelés par moitié, mais dans leur totalité. Après l’érosion du socle municipal en 2014, c’est le puissant réseau des baronnies départementales de la gauche qui risque d’être démantelé. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, voire des effets cumulés, le scrutin régional de décembre menace d’être tout aussi dévastateur. Et, pour corser le tout, le Parti socialiste a fixé son prochain congrès en juin : plus encore que lors des escarmouches des derniers mois, c’est la solidité de la majorité qui sera alors soumise à de fortes turbulences, si les frondeurs de tout poil parviennent à se coaliser pour contester le cap économique fixé par le chef de l’Etat.Epreuves économiques, ensuite. Certes, la dernière note de conjoncture de l’Insee permet d’espérer une amélioration. Chute des cours du pétrole (qui allège la facture énergétique), baisse de l’euro (qui favorise les exportations), taux d’intérêt exceptionnellement bas (qui stabilisent la facture de la dette), premiers effets significatifs du crédit d’impôt compétitivité et emploi et du pacte de responsabilité : tout contribue à crédibiliser la prévision de croissance de 1 % en 2015, après trois ans de quasi-stagnation. Mais cela ne suffira à enrayer ni la crue du chômage ni celle de l’endettement. Or les Français jugent le président de la République sur la première, et Bruxelles sur la seconde. Il faudrait donc que ces prévisions soient confirmées l’an prochain et amplifiées en 2016 pour qu’il puisse espérer se représenter avec un bilan raisonnablement convaincant.Reste, enfin, que François Hollande n’est pas seul sur le ring. Or, quoi qu’ils en pensent ou en disent, ses principaux adversaires sont loin d’avoir match gagné. Pour l’heure, le retour de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP n’a pas déclenché la dynamique irrésistible espérée par l’ancien président et, pas davantage, le travail de refondation de la droite indispensable après deux années de convulsions. Quant à la présidente du Front national, ni ses succès électoraux, ni son implantation locale, ni les ralliements disparates qu’elle enregistre ne suffisent à démontrer qu’elle serait capable, demain, de gouverner le pays. Il y a là, aussi, de quoi convaincre le chef de l’Etat que le pire n’est pas toujours sûr, en 2015 et au-delà.Gérard CourtoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Service économie Passage en revue des principales hausses et des quelques baisses attendues en 2015.Le timbre rapide : +15 %C’est la hausse la plus spectaculaire de janvier : affranchir une lettre simple au tarif rapide coûtera 0,76 euro, soit 15 % de plus que jusqu’à présent. Le timbre vert, pour livraison à J + 2, passera à 0,68 euro (+ 11,5 %). Des ajustements jugés « indispensables » par La Poste pour compenser la chute des volumes de courrier. En revanche, l’entreprise publique ne touche pas au tarif du produit de communication commerciale, majoritairement utilisé par les PME, et limite entre 1 % et 3 % la hausse visant les courriers industriels et publicitaires. Motif invoqué : une volonté de préserver « la compétitivité des entreprises. ». La tarification des colis est simplifiée.Le passe Navigo : + 4 %Une hausse peut en cacher une autre. Alors que la SNCF a créé la polémique en annonçant le 26 décembre son intention d’augmenter de 2,6 % les billets plein tarif des TGV et Intercités au 1er janvier, le tarif des transports en Ile-de-France vont grimper eux aussi. Le 10 décembre, le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) a arrêté une hausse moyenne de 2,9 %. L’abonnement Navigo des zones 1 et 2 augmente ainsi de 4,3 %, à 70 euros. Le carnet de 10 tickets plein tarif passe, lui, de 13,70 euros à 14,10 euros. Selon le gouvernement, l’augmentation des prix de la SNCF doit permettre d’« améliorer la qualité du service ». Au STIF, on justifie les nouveaux tarifs par un accroissement de 25 % des investissements pour le renouvellement et l’extension des réseaux.Assurance habitation : + 2 % à + 5 % Pour la cinquième année consécutive, la progression des tarifs d’assurances se poursuit, à un rythme néanmoins inférieur à celui observé jusqu’alors. « Nous assistons à une décélération, mais dans tous les cas, habitation, santé ou automobile, la hausse moyenne est supérieure à l’inflation », relève Cyrille Chartier-Kastler, du cabinet de conseil Facts & Figures. Les hausses devraient atteindre entre 0 % et 2,6 % pour l’automobile et entre 2 % et 3 % pour les complémentaires santé. Les assurances multirisques habitation, elles, coûteront de 2 % à 5 % plus cher. Une situation due à des vols et des dégâts des eaux plus fréquents : avec la crise, les larcins augmentent et les logements sont moins bien entretenus.Electricité : une hausse encore à fixerLe prix de l’électricité augmentera début 2015 après le relèvement de 1,9 % du 1er novembre. EDF, après une décision du Conseil d’Etat, doit en effet bénéficier d’un rattrapage au titre de l’année 2012. Par ailleurs, la Contribution au service public de l’électricité, qui finance les énergies renouvelables, les tarifs sociaux et la péréquation entre régions, progressera de 3 euros par mégawattheure (MWh), soit 18 %. Dès sa première intervention devant les parlementaires, le nouveau PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a indiqué que la situation d’EDF était « difficile », notamment en raison de son endettement. « S’il n’y a pas des augmentations de tarifs qui permettent d’engager les investissements qui sont nécessaires, nous aurons à faire des choix », a-t-il prévenu.Gaz : + 2 %Le tarif réglementé du gaz naturel devrait augmenter de 1,8 % en janvier pour les particuliers, alors qu’il a légèrement reculé en 2014. Si le gouvernement n’avait fait qu’appliquer la formule de calcul actuelle, la Commission de régulation de l’énergie estime que le tarif aurait baissé de 0,6 % en raison de la chute des cours du pétrole sur lesquels les contrats d’importation du gaz restent en partie indexés. Mais le doublement de la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel, liée à la lutte contre le changement climatique, a inversé la tendance.Carburants : une chute contrariée Situation similaire pour les carburants. Dans le sillage du repli des cours du pétrole, les prix à la pompe ont reculé de façon spectaculaire depuis quatre mois. Le gazole se vend en moyenne à 1,10 euro le litre, soit 17 % de moins qu’en juillet. Le mouvement pourrait se prolonger, dans la mesure où les cours du brut continuent à plonger. Mais la fiscalité sur le gazole, elle, va être alourdie de 4,4 centimes d’euro par litre à partir du 1er janvier.Lire notre décryptage : Comprendre l'effondrement des cours du pétrole en 4 questionsDoliprane : – 2,5 % Le Doliprane, l’antalgique préféré des Français, sera vendu 1,90 euro à partir du 1er novembre 2015, contre 1,95 actuellement. UPSA, le fabricant de l’Efferalgan, est aussi concerné par cette mesure qui vise à aligner le prix des marques sur celui des autres paracétamol. Cette baisse permettra à la Sécurité sociale de faire des économies : commercialisé par Sanofi, le Doliprane est l’un des médicaments les plus prescrits en France, avec 315 millions d’euros remboursés en 2013. D’autres médicaments sont dans la ligne de mire du gouvernement qui compte économiser 550 millions d’euros en 2015 en négociant des ristournes sur le prix des médicaments les plus prescrits comme les anticholestérol, les antiasthmatiques, ou encore les antihypertenseurs.Note de la rédaction : dans la version initiale de cet article nous indiquions que le prix du Doliprane et de l'Efferalgan devait chuter de 42 % au 2 janvier 2015. En réalité, le coût pour le patient diminuera de 0,5 % le 2 janvier, puis de 2 % le 2 novembre, soit une baisse totale de 2,5 %. Le prix public TTC recule bien de 42 %, à 1,12 euro au 2 janvier. Mais à ce prix s'ajoute désormais l'honoraire du pharmacien (0,82 euro), facturé séparément..Pas de déflation pour les tarifs publicsService économieJournaliste au Monde 24.01.2015 à 15h06 • Mis à jour le24.01.2015 à 15h23 L'attentat de Charlie Hebdo ? « Cela ressemble à une opération des services secrets, mais nous n'avons pas de preuves. Je ne pense pas que les organisateurs de ce crime soient les autorités françaises, mais elles ont permis à ce crime d'être commis. Ce sont pour l'instant des suppositions. »Telle a été la thèse défendue par le président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, le 16 janvier dans le tabloïd russe Komsomolskaïa Pravda – il a ensuite démenti au Monde avoir « parlé des services secrets ».Interrogé sur le sujet vendredi sur Europe 1, Florian Philippot, vice-président du parti d'extrême droite, a lâché : « Il a peut-être pris un peu de vodka avant... Ce n'est pas du tout la ligne du Front national, c'est tout ce que je peux vous dire. »Une petite phrase que n'a particulièrement pas goûté Jean-Marie Le Pen, lequel a tweeté samedi : « Outrecuidance : de Phillipot [sic] je ne reçois ni critiques politiques ni conseils diététiques. D'ailleurs, on sait que je ne bois pas d'alcool. »Outrecuidance : de Phillipot je ne reçois ni critiques politiques ni conseils diététiques. D'ailleurs, on sait que je ne bois pas d'alcool.— Jean-Marie Le Pen (@lepenjm)require(["twitter/widgets"]);Vendredi soir, M. Philippot avait également affirmé que Jean-Marie Le Pen était « inoffensif pour tout le monde aujourd'hui ». Une formule également peu appréciée par l'ancien président du Front national, 86 ans et candidat aux élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur : « Je suis prêt à faire l'épreuve de la popularité avec n'importe quel dirigeant FN pour voir si je suis aussi inoffensif qu'on le croit. » Bertrand Bissuel S’ils veulent saisir la justice pour régler un différend avec leur hiérarchie, certains salariés vont devoir patienter quelques jours de plus que prévu. D’après la CGT, près de 30 conseils des prud’hommes (17 selon la chancellerie, sur 210) vont suspendre leurs audiences, à partir du lundi 26 janvier, afin de dénoncer le « projet de loi Macron » que les députés commencent à examiner en séance, ce jour-là. Le texte comporte des dispositions, visant à améliorer le fonctionnement de ces juridictions, qui mécontentent le patronat et les syndicats. Depuis la mi-janvier, sept conseils des prud’hommes, comme à Bergerac (Dordogne) ou à Châteauroux (Indre), avaient déjà cessé de prendre des affaires – exceptées celles en référé (qui portent notamment sur le non-règlement de salaires).Le projet de loi incriminé cherche à réformer un compartiment un peu à part de notre système judiciaire. Les conseils des prud’hommes sont composés de juges bénévoles élus par les employeurs et les salariés. Chargés de trancher les différends qui surviennent dans l’exécution du contrat de travail, ils traitent les litiges en plusieurs étapes, en tentant tout d’abord de trouver un accord entre les parties (conciliation). S’ils n’y parviennent pas, le dossier est renvoyé devant le bureau de jugement, composé de deux juges prud’homaux salariés et de deux juges prud’homaux employeurs, qui se prononcent à la majorité absolue. En cas d’égalité des voix, une nouvelle audience se tient, présidée par un magistrat professionnel (départage).Délais anormalement longsDepuis des années, ces ju... 23.01.2015 à 13h25 • Mis à jour le23.01.2015 à 13h28 | Maryline Baumard Fallait-il parler d’apartheid pour décrire la France comme l’a fait le premier ministre, Manuel Valls, le 20 janvier ? Directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED), le sociodémographe Patrick Simon propose un état des lieux du modèle d’intégration à la française. Fin février, il publiera un travail approfondi dans Les Cahiers français. Il en livre une analyse en avant-première pour Le Monde.Le premier ministre a utilisé le terme d’« apartheid ». L’usage de ce mot très fort vous semble-t-il justifié dans la France de 2015 ?Il serait intéressant de savoir exactement ce que Manuel Valls met derrière ce mot. Le terme d’apartheid renvoie tout d’abord à un système de séparation ethnoracial, religieux, voire social ou sexué, institutionnalisé. Dans son acception plus imagée, l’apartheid renvoie au « ghetto », à la ségrégation résidentielle.A-t-il voulu dénoncer le fait que certains quartiers n’ont pas de mixité ethnique ou sociale et qu’il n’y aurait plus de contacts entre leurs habitants et le reste de la société ? Ou voulait-il alerter sur le fait que nos institutions telles qu’elles fonctionnent aujourd’hui contribuent à une division ethnoraciale de la société ?Est-ce que vos travaux montrent que la société française relègue au lieu d’intégrer ?Oui, les institutions et les politiques ont une responsabilité dans les discriminations et la ségrégation qui marquent le déficit d’intégration de certains groupes ethniques.Comment définissez-vous l’intégration ?C’est un processus qui peut être approché du point de vue de la société – les groupes sociaux occupent une place qui contribue à la cohésion de l’ensemble, ou du point de vue des groupes et des individus qui seront « intégrés » s’ils se fondent dans le corps social. Dans cette seconde approche, qui est celle des institutions, un groupe minoritaire s’intègre lorsque sa distance par rapport à la « norme majoritaire » diminue. Pour les immigrés, cela se mesure par l’usage de la langue, les pratiques culturelles, l’accès à l’emploi, la ségrégation résidentielle, les mariages mixtes et la participation à la vie sociale ou politique.Nous abordons ces indicateurs comme des ressources pour participer à la société, mais ils sont délicats à interpréter. Ainsi, l’accès à l’emploi ou la ségrégation résidentielle s’analysent plutôt en termes de discriminations, c’est-à-dire de traitements défavorables et d’inégalités sur les marchés.Quel état des lieux faites-vous de l’intégration des minorités en France ?L’enquête « Trajectoires et origines » de l'INED et de l’Insee permet de faire le point, puisqu’elle balaie tous les thèmes que je viens de citer. On y observe des résultats différents d’un indicateur à l’autre.Ainsi, 19 % des immigrés et 14 % de leurs enfants vivent aujourd’hui dans des zones urbaines sensibles (ZUS) où ne résident que 6 % de la population. Ce qui signifie que même si elle diminue d’une génération à la suivante, la ségrégation spatiale reste très active. Elle est beaucoup plus forte pour les personnes originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne : 28 % des immigrés algériens et 25 % de leurs descendants vivent dans un quartier en ZUS.Les parcours scolaires sont relativement contrastés. Même si, à milieu social égal, les enfants d’immigrés s’en sortent mieux que ceux de la population majoritaire, les sorties sans diplôme et l’orientation vers des filières peu valorisées sont trop fréquentes. Les discriminations sur le marché du travail s’ajoutent aux qualifications moins recherchées pour aboutir à un accès à l’emploi nettement plus difficile : le taux de chômage des jeunes d’origine maghrébine, africaine ou turque est le double de celui que connaissent les jeunes du groupe majoritaire.Enfin, la formation du couple, qui est un indicateur du degré d’ouverture de la structure sociale, montre que les échanges sont nombreux : 40 % à 80 % des immigrés arrivés jeunes ou de leurs descendants vivent en couple avec un partenaire issu du groupe majoritaire.Pour le logement comme pour l’emploi, nous avons donc bien une logique d’apartheid ?C’est plus subtil que l’apartheid, qui est une politique planifiée. Le système produit des discriminations et des ségrégations en se pensant égalitaire. Or ni les revenus, ni la situation familiale, ni le niveau d’éducation ne suffisent à expliquer les écarts observés… Le fait d’appartenir à une minorité visible est une pénalité réelle et notre modèle, qui reste assimilationniste, en est responsable.En France les politiques sociales sont aveugles aux origines, mais les acteurs des politiques ne le sont pas. On peut même dire que la question des minorités racialisées est omniprésente dans les politiques de l’habitat, à l’école, sur le marché de l’emploi, dans les services publics. Mais comme la République est supposée ignorer les différences culturelles, la prise en compte des origines s’effectue dans la zone grise des politiques et sans contrôle.Regardez le fonctionnement de l’institution scolaire. Elle est traversée par de fortes inégalités, qui s’aggravent ces dernières années, et le rapport des familles immigrées à l’école, les positions spécifiques des enfants d’immigrés dans la transmission du savoir ou les orientations au faciès ne font que très peu l’objet de réflexions dans l’institution. Les dispositifs ne concernent que l’accueil des enfants non francophones, c’est court comme approche. En définitive, cette avancée en aveugle empêche de déconstruire les mécanismes producteurs d’inégalités et d’offrir le nécessaire à ceux qui ont des besoins spécifiques !Cela renvoie au problème français du refus des statistiques ethniques…Le refus des statistiques ethniques n’est qu’une manifestation de cette volonté plus générale de ne pas voir les différences, de ne pas les prendre en compte. Cela empêche évidemment de mener des politiques efficaces d’intégration et de lutte contre les discriminations.Quelles sont les politiques spécifiquement intégratives que mène la France ?Je vois deux dispositifs dédiés concrets, et deux seulement : la signature du contrat d’accueil et d’intégration, et la formation linguistique qui est offerte.Quel jugement portez-vous sur notre modèle d’intégration ?Nous avons une intégration segmentée. En matière d’école et d’emploi, de mobilité dans la hiérarchie sociale, le chemin sera encore long pour les descendants d’immigrés du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. En revanche, nous observons que les immigrés installés en France ont un réseau relationnel plus ouvert qu’on ne le pense. Lorsqu’on les interroge sur les amis fréquentés dans les quinze derniers jours, 50 % des immigrés et 60 % de leurs descendants ont passé du temps avec des amis d’une origine autre que la leur. C’est la preuve de l’absence d’un repli communautaire.Aux Etats-Unis, on observe au contraire une moins grande porosité des frontières raciales. En réservant des places dans les universités, la politique d’« affirmative action » a permis que s’ouvrent un peu les élites et que se forme une classe moyenne afro-américaine ou hispanique, mais à la base, les relations sociales et les quartiers restent divisés selon une ligne ethnoraciale. Ils ont une intégration par le haut que nous n’avons pas car nous sommes dans une société de la reproduction. Et comme les immigrés sont entrés dans le système en ayant peu, leurs enfants ont un peu plus, mais pas beaucoup…«  Notre école ne tient pas ses promesses à l’égard des jeunes des milieux populaires » Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Le Qatar accroît son influence auprès des responsables politiques français : la création d’un groupe d’amitié France-Qatar au Sénat est imminente, selon des informations du Canard enchaîné confirmées au Monde. Jusque-là, seule l’Assemblée nationale disposait d’un tel groupe.Une réunion du bureau du Sénat est prévue mercredi 28 janvier pour examiner la constitution de ce collectif au sein de l’institution. Le sarkozyste Pierre Charon est donné favori pour en prendre la présidence. « Il y a un consensus autour de ma candidature », affirme le sénateur de Paris.Le richissime émirat, qui investit massivement en France et fait figure d’allié privilégié de Paris, doit obtenir la création d’un groupe alors que jusque-là, il était englobé au Sénat dans un groupe d’amitié France-Arabie saoudite-pays du Golfe. Le Qatar en faisait partie avec l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït et Oman. La sénatrice UDI de l’Orne, Nathalie Goulet, est la présidente du groupe et Pierre Charon en est un des présidents délégués, chargé du Qatar.La création de ce groupe d’amitié France-Qatar au Sénat intervient au moment où des voix se font entendre à l’UMP et au FN pour réclamer une révision des relations diplomatiques entre Paris et Doha. L’ancien premier ministre, François Fillon, et le député de l’Eure, Bruno Le Maire, ont demandé un réexamen des liens avec la micromonarchie du Golfe, suite aux attentats en région parisienne, du 7 au 9 janvier. Ils affirment – sans apporter de preuves – que ce grand allié de Paris est soupçonné de financer des groupes terroristes. De leur côté, le gouvernement français et le Qatar démentent formellement ces mises en cause.Fillon et Le Maire ciblent le Qatar, accusé de financer le terrorisme Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (avec AFP et Reuters) « Votre génération doit s'habituer à vivre avec la menace terroriste pendant un certain nombre d'années », a mis en garde Manuel Valls, vendredi 23 janvier, devant des lycéens d'un établissement agricole de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). Quant au plan Vigipirate, il « va durer aussi longtemps que nécessaire ». « Je ne veux rien cacher de cette menace, elle existe et les enseignants doivent le savoir », a insisté le premier ministre, accompagné du ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, et de la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, lors d'un échange avec des élèves. Applaudi à son arrivée, M. Valls s'est voulu didactique en abordant les thèmes de la laïcité, de la République et de la liberté d'expression. Il a appelé la centaine d'élèves réunis dans l'amphithéâtre du lycée Bougainville « à un sursaut. Soyez davantage fiers d'être français, c'est vous qui représentez la France de demain ».« ON PEUT SE MOQUER DE TOUTES LES RELIGIONS »M. Valls a également mis en garde les lycéens contre les amalgames : « en France, on peut se moquer de toutes les religions, comme le fait Charlie Hebdo. Mais quelqu'un comme Dieudonné ne fait pas de l'humour, il n'exprime pas une opinion. » « L'antisémitisme, l'apologie du terrorisme, le négationnisme, ce ne sont pas des opinions, ce sont des délits. L'école doit vous apprendre à faire ces différences », a-t-il asséné.La région parisienne a été touchée les 7, 8 et 9 janvier par des attentats perpétrés par trois djihadistes français pourtant connus et suivis par le passé par les services de renseignement, les frères Saïd et Chérif Kouachi, et Amedy Coulibaly. « La France a subi un choc terrible, pourquoi nous en sommes arrivés là ? Ce qui s'est passé, il ne faut jamais l'oublier. Je vous demande d'être toujours révoltés face à cela », a exhorté le premier ministre.Depuis, le gouvernement a élevé le niveau du plan antiterroriste Vigipirate et annoncé, entre autres, la création de 1 400 postes dépendant du ministère de l'intérieur (dont 1 100 pour le seul renseignement) et 425 millions de crédits sur trois ans pour les investissements et les équipements.Lire aussi : Manuel Valls annonce la création de 2 680 postes pour lutter contre le terrorismeBastien Bonnefous (avec AFP et Reuters)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Au Parti socialiste, l’embarras se traduit souvent par une économie de mots. Pour résumer la position de son parti sur l’élection législative du dimanche 25 janvier en Grèce, le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, donne dans la formule : « Nous sommes inconditionnellement pour la victoire de la gauche rassemblée. » La probable victoire de Syriza place les socialistes face à un dilemme de taille. D’un côté, la difficulté de soutenir Alexis Tsipras, le chef de file de cette gauche radicale décomplexée, qui veut mettre fin à l’austérité et renégocier la dette, en contradiction complète avec les positions de François Hollande sur la scène européenne et intérieure. De l’autre, l’impossibilité de se ranger aux côtés d’Antonis Samaras, le premier ministre conservateur sortant, symbole d’une droite « austéritaire » que le PS combat en Europe.En Grèce, la victoire annoncée de la gauche radicaleBruxelles se prépare au retour du « problème grec »La gauche française pâtit de l’effondrement de son allié traditionnel, le Parti socialiste panhellénique (Pasok), miné par les affaires de corruption et coupable aux yeux des électeurs d’avoir participé à la coalition avec les conservateurs. Georges Papandréou, l’ancien premier ministre et actuel président de l’Internationale socialiste, s’en est allé de son côté fonder un nouveau parti social-démocrate.« Tsipras a levé un espoir dans son pays »Selon les derniers sondages, les socialistes pourraient tout simplement être balayés du Parlement. Un scénario noir pour le PS, qui espère qu’en dernier lieu Syriza aura besoin d’une alliance avec les socialistes pour former une coalition majoritaire. Dans les dernières projections de l’institut Alco, le parti de la gauche radicale, en bénéficiant de la prime de 50 députés accordée à la formation arrivée en tête, pourrait obtenir 147 sièges sur 300. Un accord pourrait être envisagé avec le Dimar, petit parti de gauche qui devrait gagner quelques sièges. « Nous pensons qu’il faut qu’il y ait une alliance entre les partis de gauche, car Syriza ne sera pas majoritaire seule, veut croire M. Cambadélis. Un gouvernement minoritaire, ce serait déraisonnable. »L’hypothèse d’un parti de la gauche radicale qui parvient seul au pouvoir en Europe n’enchante pas les responsables socialistes. Lundi 19 janvier, le Front de gauche, une partie des écologistes et quelques élus de l’aile gauche du PS ont tenu meeting commun à Paris en soutien à Syriza. L’ébauche pour certains d’une alliance alternative au sein de cette gauche, où la politique économique menée par François Hollande ne fait pas l’unanimité. Jean-Luc Mélenchon, proche d’Alexis Tsipras, pousse dans ce sens.Nombreux sont également les socialistes qui, à la gauche du parti, se réjouissent de la percée de Syriza. « Tsipras a levé un espoir dans son pays et dans toute la gauche européenne, estime Emmanuel Maurel, député européen et chef de file de l’aile gauche du PS. C’est révélateur de la faillite des partis traditionnels, englués dans les politiques d’austérité, sans imagination ni capacité de résistance. Syriza porte un discours socialiste traditionnel qui s’assume, et pas du tout radical. »Minimiser la contagionPas question pour autant parmi les dirigeants du PS de faire des parallèles avec la situation française. « C’est à nous d’inventer notre propre modèle », tempère M. Maurel. « Si Syriza existe en Grèce, c’est parce qu’il y a eu un effondrement du Pasok, ce n’est pas le cas en France, rappelle Carlos Da Silva, porte-parole du PS et proche de Manuel Valls. Le PS a vocation à organiser durablement le débat à gauche, dans le respect de ses partenaires. »Pour minimiser le risque de contagion, les responsables socialistes mettent volontiers en avant la mue que Syriza aurait effectuée avant de prétendre diriger le pays. Malgré son hostilité aux traités européens actuels, le parti ne prévoit notamment pas de sortie de l’euro dans son programme. « Il n’a échappé à personne que le discours de Syriza a totalement changé », assure Carlos Da Silva. A la direction du PS, on veut même croire à un effet positif sur le rapport de forces en Europe, à l’heure où la France plaide pour une politique de l’investissement. « Cela renforcera ceux qui sont pour la relance en Europe et pour la croissance, explique M. Cambadélis, qui assure que « le programme de Syriza est plus proche de celui du Pasok que de celui du Front de gauche ».Mais face à la volonté de M. Tsipras de renégocier la dette et d’en effacer une partie, les dirigeants socialistes bottent en touche. François Hollande lui-même, qui a défendu le plan d’austérité en Grèce aux côtés de la chancelière allemande, Angela Merkel, n’a pas voulu s’exprimer sur le résultat de l’élection. Tout juste a-t-il glissé : « Les gouvernants auront à respecter les engagements pris. » Si les sondages se révèlent exacts, M. Hollande pourra en discuter de vive voix avec Alexis Tsipras dans les semaines à venir.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici Alors que les routiers sont en grève et mènent des actions pour des hausses de salaires depuis dimanche 18 janvier au soir, sans que la négociation avec le patronat n’ait avancé, l'intersyndicale CGT-CFTC-CGC-FO n'est plus seule dans la bagarre. Sans se joindre formellement à elle, la CFDT des transports, premier syndicat du secteur, qui participait déjà aux négociations, a décidé, jeudi soir, d'appeler à son tour à la grève. Cet appel ne vaudra, toutefois, qu’« à compter du milieu de la semaine prochaine » .Pourquoi la CFDT a-t-elle décidé de rejoindre les autres syndicats ?« Il n'y a pas de revirement, explique Thierry Cordier, secrétaire général de la fédération CFDT des transports. Nous avons depuis le début la même stratégie, une valse à trois temps »,.Premier temps, la CFDT a appelé en solo à une grève « de prévention, un coup de semonce envers le patronat », après l’échec de la négociation qui a eu lieu en décembre 2014.Deuxième temps : la séance de négociation du mardi 20 janvier qui a,elle aussi, échoué. « On est allé au bout des discussions et maintenant, c'est contraint et forcé qu'on entre dans le mouvement. Le patronat est responsable car il refuse de négocier les revalorisations salariales », indique M. Cordier.La CFDT dit vouloir peser dans les discussions, suspendues depuis mardi soir par le patronat. « J'apporte avec moi ce que j'ai, c'est-à-dire le transport routier de marchandises, de voyageurs, sanitaires, de valeurs, etc. Tous les corps de métier du transport », relève M. Cordier.Quelles sont les revendications de la CFDT ?M. Cordier explique que « personne ne peut donner une augmentation de 5 % [le patronat propose 1 % à 2%, ndlr]. Mais il faut bien voir que depuis six ans, les routiers perdent du pouvoir d'achat et que de plus en plus de salariés touchent le SMIC. »Cette revendication de 5 % est donc maintenue, ainsi que celle d'une linéarité des augmentations.« Je suis prêt à écouter de nouvelles propositions patronales. Après quoi, la CFDT se retournera vers sa base pour avoir son avis », explique M. Cordier.Comment les autres syndicats réagissent-ils à la décision de la CFDT ?L'entrée de la CFDT dans le mouvement de grève est « une bonne chose », reconnaît Thierry Douine, président de la CFTC des transports.« Mais pourquoi le fera-t-elle en milieu de semaine prochaine ?, interroge-t-il toutefois. Nous, on va viser les donneurs d'ordre dès dimanche. C'est ce jour-là que les camions frigorifiques quittent les parking, les autres c'est le lundi. »A l'inverse, M. Cordier dit que les camions partent en général le mardi et le mercredi. « Il faut bien réfléchir à la stratégie », avance celui-ci, « de manière à ce que la grève fasse le plus de mal possible » aux donneurs d'ordre.Les négociations peuvent-elles reprendre ?Pensant qu’il y a « peut-être y eu un arrangement entre amis », M. Douine croit savoir que la Fédération nationale du transport routier envisage de revenir à la table des négociations en fin de semaine prochaine. « Ce qui remettrait en selle la CFDT. Mais, si elle pèse 33 %, le reste, c'est nous ! »M. Cordier dit n'avoir aucune information sur un retour éventuel du patronat dans la négociation, et réfute ce soupçon d'arrangements. « J'en ai rien à faire de la gloriole. Ce qui m'importe, c'est ce que les routiers vont obtenir pour vivre dignement. »« On naît routier, on meurt routier »Les syndicats de routiers sont décidés à poursuivre leurs actions pour pousser le patronat à retourner à la table des négociations salariales. Ils ont reçu une forme de soutien du secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies qui a « déploré [le] refus [patronal] », jugeant que « les conditions de la négociation [étaient] réunies. »Trois des fédérations patronale, la FNTR, TLF et l'Unostra avaient un peu plus tôt justifié leur opposition à toute réunion jeudi matin en affirmant qu'« aucun élément nouveau » ne permettait « de reprendre la négociation dans les meilleures conditions et d'espérer la signature d'un accord ».Une quatrième organisation patronale, l'OTRE, s'était ensuite ralliée à leur position.Ces fédérations estiment ne pas être « en capacité de faire mieux » que les 2 % maximum de hausses de salaires qu'elles sont prêtes à consentir.« Certains secteurs du transport routier sont sinistrés »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Michel Noblecourt Pour la CFDT, qui s’est beaucoup investie dans la méthode Hollande du dialogue social, l’échec de la négociation appelée improprement « sur les seuils sociaux », jeudi 22 janvier, est un coup sévère. Depuis la fin 2012, elle a signé tous les accords interprofessionnels. Laurent Berger se déclare « déçu et serein ». « On a fait le job, assure le secrétaire général de la CFDT au Monde. Il n’y avait pas ce qu’il fallait pour aboutir à un accord. Mais ce n’est pas un drame national. Le sujet n’est pas clos. Il faut faire évoluer le dialogue social en entreprise. »Dialogue social : la fin de la méthode Hollande ?A la question de savoir si cet échec risque d’aboutir à la fin des négociations interprofessionnelles – hormis l’assurance-chômage et les retraites complémentaires – d’ici à 2017, M. Berger cherche, là encore, à dédramatiser : « Jusqu’à présent, d’autres organisations nous accusaient de tout signer. Là, on a estimé que le compte n’y était pas. C’est dommageable, c’est décevant. Mais ce n’est pas la fin du dialogue social. » « Les lignes rouges n’ont pas été respectées », ajoute-t-il, en précisant que la CFDT se rendra à la réunion des partenaires sociaux prévue le 19 février avec le premier ministre, avec son projet d’accord. Une reprise de la négociation sur ce thème lui paraît toutefois « difficile ».Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.01.2015 à 19h31 • Mis à jour le23.01.2015 à 09h08 | Abel Mestre Trop c'est trop. Le géopoliticien Aymeric Chauprade n'est plus le chef de la délégation du Front national au Parlement européen. Il est remplacé par Edouard Ferrand, un historique du FN, proche de Louis Aliot, vice-président du parti et compagnon de Marine Le Pen.Aymeric Chauprade paye, avec cette éviction, de nombreuses maladresses. La dernière en date : une vidéo postée le 15 janvier dans laquelle il dénonce « une cinquième colonne » islamiste en France et « la menace très grave sur son avenir » que « l'islam fait planer sur la France ». Il évoque également un Hexagone « en guerre avec des musulmans, pas avec les musulmans, mais avec des musulmans ». « CE N'EST PAS MA LIGNE »Marine Le Pen n'a pas apprécié ni la méthode – M. Chauprade ne l'a pas consultée – ni le fond du discours du géopoliticien duquel elle s'est désolidarisée. Pour la présidente du Front national, il s'agit de promotion de la théorie du choc des civilisations, courant de pensée dans lequel elle dit ne pas se retrouver. « Ce n'est pas ma ligne, j'y ai toujours été opposée. On doit justement éviter ce choc de civilisations », affirme-t-elle au Monde.« Chauprade reprend les arguments des néoconservateurs américains. Il n'est pas à une contradiction près ! », souligne-t-on dans l'entourage de la présidente frontiste, rappelant que M. Chauprade est connu pour sa russophilie revendiquée. « LE FN N'EST PAS UN PARTI TOTALITAIRE OU STALINIEN »Marine Le Pen avait également demandé à ses secrétaires départementaux – les préfets du FN – de ne pas diffuser la vidéo pour des raisons juridiques. Une directive que n'avait d'ailleurs pas suivie Marion Maréchal Le Pen, secrétaire départementale du Vaucluse : la jeune députée, proche d'Aymeric Chauprade, a en effet tweeté mardi la vidéo en question. Autre soutien de poids pour M. Chauprade : Jean-Marie Le Pen. Le vieux leader d'extrême droite a déclaré au Monde qu'il trouvait les propos tenus dans la vidéo « tout à fait intelligents ». « Le FN n'est pas un parti totalitaire ou stalinien où on est obligé de dire tout ce que dit Marine Le Pen ou Philippot ! », a-t-il ajouté.Cependant, les relations ne sont pas totalement coupées entre Aymeric Chauprade et Marine Le Pen : cette dernière a annoncé que le parti soutiendrait l'ancien enseignant au Collège interarmées de défense dans les procédures engagées contre lui, notamment par SOS Racisme.PROCHE DE L'ACTION FRANÇAISEAymeric Chauprade n'en est pas à son premier faux pas. En décembre, lors d'un bureau politique consacré à l'arrivée de Sébastien Chenu – ancien cadre UMP, fondateur de l'association de défense des homosexuels Gaylib – M. Chauprade avait évoqué « un lobby gay » au Front national. Une intervention qui avait passablement énervé Mme Le Pen.Lire aussi : Les débuts difficiles d'Aymeric Chauprade au FNAymeric Chauprade a officialisé son rapprochement avec Marine Le Pen et le Front national il y a un peu plus d'un an. Après avoir participé à l'université du parti d'extrême droite en septembre 2013, il devint la tête de liste en Ile-de-France lors des élections européennes en mai. Aujourd'hui, c'est le conseiller de Marine Le Pen aux questions internationales, député européen et chef de la délégation FN au Parlement européen. Malgré ces titres, ce n'est pas lui qui a accueilli et présenté les alliés européens du parti d'extrême droite lors du congrès du FN, fin novembre.Proche de l'Action française, M. Chauprade est devenu une célébrité à l'extrême droite en 2009 quand Hervé Morin, alors ministre de la défense, le congédie du Collège interarmées de défense où il enseignait. En cause : ses positions complaisantes envers les théories remettant en cause la version officielle du 11-Septembre.Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar et Hélène Bekmezian Le bureau de Jean-François Copé à l’Assemblée nationale a été perquisitionné, jeudi 22 janvier, dans le cadre de l’affaire Bygmalion. L’information révélée par RTL a été confirmée au Monde. Comme le veut l’usage, les enquêteurs ont demandé aux services du Palais Bourbon l’accès aux locaux une heure avant leur visite. Ils sont arrivés à 10 h 30 et sont restés près de trois heures sur place. L’ancien président de l’UMP et député de Seine-et-Marne était présent. Selon le site du Journal du dimanche, le domicile parisien de l'homme politique, son bureau d'avocat et celui qu'il occupe à la mairie de Meaux (Seine-et-Marne) ont également eu la visite des policiers. Des perquisitions avaient déjà eu lieu en mai et en octobre 2014 au siège de l'UMP.Depuis juin 2014, les juges d’instruction du pôle financier enquêtent sur un système présumé de fausses factures qui aurait pu permettre d’imputer à l’UMP des dépenses de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012. Un montage qui aurait pu servir à maquiller un dépassement des comptes de campagne. Ces factures étaient émises par la société Event & Cie, une filiale de Bygmalion, entreprise fondée par Bastien Millot et Guy Alvès, des proches de Jean-François Copé. Ces derniers ont été mis en examen en octobre 2014 pour abus de confiance, complicité de faux et usage de faux. Franck Attal, ex-patron de la filiale Event & Cie, avait lui mis en examen pour faux et usage de faux.Le dossier s’accélèreLe dossier semble s’accélérer en ce qui concerne les personnalités politiques. Jean-François Copé était à l’époque secrétaire général du parti mais il a toujours nié avoir eu connaissance de ce système de facturation. Mais après les révélations de la presse (après un premier article du Point, Libération a évoqué un montant de 18,5 millions d’euros facturé à l’UMP pour des conventions fictives), il a été poussé à la démission de la présidence du parti le 27 mai 2014 par les dirigeants de son propre camp.Selon des éléments révélés par Le Monde, M. Copé a participé à une réunion fin février 2014 où étaient présents Guy Alvès et Bastien Millot après les premières révélations. Le Figaro a également publié un SMS de Jérôme Lavrilleux, ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012, envoyé à Guillaume Lambert, directeur de la campagne, qui indique que M. Copé est au courant des dérapage des dépenses liées à la campagne présidentielle. Entendu comme témoin, le 26 mai, ce dernier avait ainsi assuré aux policiers n’avoir été mis au courant des malversations que le 16 mai, lors d’une réunion à l’UMP.Lire aussi : De nouveaux éléments fragilisent la défense de Jean-François CopéJérôme Lavrilleux, ancien bras droit de Jean-François Copé, a lui été entendu en garde à vue en juin. Il a depuis été exclu de l’UMP mais dispose d’une immunité en tant que député européen. Toutefois, les magistrats ont demandé à ce qu’elle soit levée. M. Lavrilleux a assuré que Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé n'étaient pas au courant de l’existence de ce système. Mercredi 21 janvier, le bureau de l'Assemblée nationale a levé l'immunité parlementaire de Philippe Briand, à la demande de ce dernier. Ce député UMP d’Indre-et-Loire est l’ancien trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.Sept personnes ont déjà été mises en examen dans ce dossier, quatre anciens dirigeants de Bygmalion ou d'Event and Cie et trois anciens cadres de l'UMP, dont son ex-directeur général, Eric Cesari, un proche de Nicolas Sarkozy. Après s'être portée partie civile, l'UMP réclame vingt-huit millions d'euros à Bygmalion, jugeant avoir été victime de la société de communication.Matthieu GoarJournaliste au MondeHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard et Samuel Laurent Deux semaines après les attentats à Paris, Nicolas Sarkozy était l'invité du journal de 20 heures de France 2, mercredi 21 janvier. L'ancien président de la République a défendu son bilan en matière d'effectifs policiers et a renouvelé une proposition déjà émise et testée par le passé. 1. Des effectifs de police et gendarmerie en baisse depuis 2002Ce qu'il a ditAlors que David Pujadas lui faisait remarquer que « pendant [son] quinquennat, le nombre de personnels de police et de gendarmerie avait diminué de plusieurs milliers », M. Sarkozy a répondu :« C'est faux, c'est faux, c'est totalement faux. [...] Les chiffres parlent d'eux-mêmes : entre 2002 et 2011, on a eu 1 700 postes de plus. »Pourquoi c'est fauxCe n'est pas nouveau, Nicolas Sarkozy est fâché avec les chiffres. Qu'il s'agisse de la période 2002-2011 ou du seul quinquennat (2007-2012), les effectifs de police et de gendarmerie ont baissé.Selon les chiffres publiés dans un rapport de la Cour des comptes en mars 2013 ainsi que ceux disponibles dans les projets de loi de finances, la police et la gendarmerie ont perdu plus de 9 000 postes entre 2007 et 2012. Le résultat, notamment, du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux, une règle instaurée par… Nicolas Sarkozy lui-même.Les effectifs avaient en revanche augmenté entre 2002 et 2007 (+ 7 000 postes), d'où une baisse relativement faible sur la totalité de la période entre 2002 et 2012 (– 2 000 postes). Mais il s'agit bien d'une baisse, contrairement à ce qu'affirme M. Sarkozy. Si l'on s'arrête à 2011, comme le fait l'ancien chef de l'Etat, la diminution des effectifs est un peu moindre (– 1 500 postes) mais « les chiffres parlent [toujours] d'eux-mêmes ».if (!window.Highcharts) {') .titre{ position:relative; z-index:5 margin-top: 5 0 0 10; } .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } .subtitre{ display:block; }$("#container_1421920093197 .graphe").css("height", 450)$("#container_1421920093197 .title").empty()if ("Evolution des effectifs de policiers et de gendarmes"!= ""){Evolution des effectifs de policiers et de gendarmes")}$("#container_1421920093197 .subtitle").empty()if ("En équivalents temps plein (ETP)"!= ""){En équivalents temps plein (ETP)")}$(function () {Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher' }});$("#container_1421920093197 .graphe").highcharts({chart:{ backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, type: "column", events:{ load:function(){ this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "", _blank ); } } }},colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"],credits:{ enabled:true, text:"Lois de finances, Cour des comptes", position: { align: "right", x: -15, y: -5 },},title: { text: ""},subtitle: { text: ""},plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true }},yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:0, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }]}, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' }}],xAxis:{ type:"linear", categories:["2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }]},tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" ETP", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: ""},legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10},series:[ { "name": "Effectifs policiers", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 144605 ], [ "", 143970 ], [ "", 145285 ], [ "", 147727 ], [ "", 148855 ], [ "", 148355 ], [ "", 146328 ], [ "", 144922 ], [ "", 144900 ], [ "", 144958 ], [ "", 143535 ] ], "color": "#0386c3" }, { "name": "Effectifs gendarmes", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 97987 ], [ "", 99334 ], [ "", 101000 ], [ "", 100225 ], [ "", 100540 ], [ "", 101336 ], [ "", 100389 ], [ "", 97416 ], [ "", 96107 ], [ "", 96076 ], [ "", 96900 ] ], "color": "#FFc832" }]})});var chart = $('#container_1421920093197 .graphe').highcharts();if (0== 0){ $("#axeY2").hide() $(".invis").hide() $(".invis2").hide()} else { $("#axeY2").show() $(".invis").show() $(".invis2").show()}2. « Rétablir » des heures supplémentaires… jamais suppriméesCe qu'il a ditSoulignant que la formation des forces de l'ordre prend du temps alors que le besoin de renforts est urgent, Nicolas Sarkozy a proposé :« Vous pouvez renforcer notre dispositif sans perdre de temps en décidant immédiatement de rétablir les heures supplémentaires dans la police, dans les services de renseignement, ce qui nous permettra de récompenser des fonctionnaires qui ont fait un travail remarquable. »Pourquoi c'est plus compliquéL'ancien chef de l'Etat propose de « rétablir » des heures supplémentaires dans la police… qui n'ont jamais été supprimées. Le décret n° 2000-194 du 3 mars 2000 fixe « les conditions d'attribution d'une indemnité pour services supplémentaires aux fonctionnaires actifs de la police nationale ». En réalité, les heures supplémentaires ne donnent pas lieu à une rémunération (sauf pour les compagnies républicaines de sécurité, CRS) mais à une récupération en repos. En 2011, la Cour des comptes avait dénoncé « l'accumulation des heures supplémentaires » non récupérées, avec un solde qui était passé de 7 millions d'heures stockées au 31 décembre 2002 à 12,6 millions en décembre 2008.A la fin de sa présidence, Nicolas Sarkozy avait mis en place un dispositif exceptionnel intitulé « plan d'optimisation opérationnelle des services de police ». Il consistait à « renforcer la présence de policiers sur la voie publique, notamment pendant la nuit et les week-ends, sans procéder à de nouveaux recrutements ». C'est-à-dire que des agents pouvaient effectuer des patrouilles supplémentaires, sur une base volontaire, en étant payés plus. Selon Frédéric Péchenard, alors directeur général de la police nationale et actuel directeur général de l'UMP, ce système présentait l'avantage d'être « souple et efficace » pour mobiliser des forces supplémentaires.Problème : la mise en application de cette mesure a été vivement critiquée par la Cour des comptes en 2013. La rémunération horaire prévue dans ce plan était bien supérieure à celle prévue par le décret du 3 mars 2000. La décision a été prise par Frédéric Péchenard pour « susciter un nombre de volontaires suffisant », sans modifier le décret en question, comme cela aurait dû être le cas. M. Péchenard assure aujourd'hui au Monde que seules « certaines heures » ont été payées plus car elles cumulaient la rémunération prévue par le décret et le règlement intérieur de la police nationale en cas de travail de nuit et de week-end.Manuel Valls avait répondu aux remarques de la Cour des comptes en affirmant que « si l'utilisation d'un dispositif [semblable] devait à nouveau être nécessaire, l'application d'une telle démarche nécessiterait de procéder au préalable à une modification du décret du 3 mars 2000 afin d'éviter le risque de lectures juridiques sujettes à caution ». Nicolas Sarkozy n'a pas seulement évoqué la police durant son entretien sur France 2. L'ancien président a aussi parlé de « l'islam de France », une expression récurrente dans son discours.  3. "Islam de France et non Islam en France", une vieille rengaineCe qu'il a dit« Nous voulons un islam de France et non pas un islam en France »Pourquoi c'est du déjà-vuVouloir définir un « islam de France », c'est-à-dire qui s'intègre bien à la République, plutôt qu'un « islam en France » dont certaines valeurs y seraient contraires, c'est une expression récurrente dans le discours de Nicolas Sarkozy, au moins depuis le début des années 2000. C'est dans cette optique qu'en 2003, alors qu'il était ministre de l'intérieur, il avait contribué à la création du Conseil français du culte musulman (CFCM), instance représentative de la population musulmane en France.Dès 2002, Nicolas Sarkozy expliquait à l'Assemblée qu'en créant le CFCM, il cherchait à « donner à l'islam une représentation nationale qui lui permette de s'exprimer et de trouver sa place à la table de la République, mais un islam de France et non pas un islam en France ».En décembre 2007, alors qu'il est devenu chef de l'Etat, il reprend cette expression lors d'une visite au Vatican : « Partant du principe également que  je ne souhaite pas un islam en France mais un islam de France. C'est donc la question d'un islam européanisé, compatible avec les valeurs de la civilisation européenne et donc c'est pour ça que j'ai créé le CFCM : voilà les débats que je souhaite voir prospérer en France », explique-t-il à la presse.En 2011, alors que le débat sur « l'identité nationale » voulu par M. Sarkozy alimente la polémique, ce dernier ressort la même idée. Interrogé sur l'échec du multiculturalisme, il répond : « Il doit y avoir un islam de France, et non un islam en France. Il est parfaitement normal qu'il y ait des lieux de culte pour tous. Mais nous ne voulons qu'il n'y ait pas de prosélytisme agressif, quel qu'il soit. »Et en 2012, lors du débat de l'entre-deux-tours avec M. Hollande, Nicolas Sarkozy utilise une nouvelle fois la formule : « Depuis dix ans, nous assistons à une radicalisation et à une pression d'un islam en France alors que nous voulons un islam de France », lance-t-il. Bref, l'expression aura accompagné une bonne partie de la carrière de Nicolas Sarkozy.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Suc Lorsqu’il est mort, Amedy Coulibaly, dit « Doly », était armé d’une kalachnikov et d’un pistolet-mitrailleur. L’assassin de la policière municipale de Montrouge et des otages du supermarché casher de Vincennes avait sans doute prévu d’en finir. Sur une écoute datée du 6 mai 2010, ce jeune homme né à Juvisy-sur-Orge (Essonne) faisait état de ses inquiétudes à son maître à penser, le terroriste Djamel Beghal. « Tu sais, quand on dit que quand tu décèdes, il faut pas laisser des dettes (…). Est-ce qu’il y a des circonstances où on peut partir avec des dettes ? »Dans cette même écoute, il parlait à Djamel Beghal d’une conversation qu’il avait eu un jour avec un ami. « Il disait : dans cette situation-là, Allah, il pardonne tout sauf les dettes ! » Quand, deux semaines après cette écoute téléphonique, les policiers lui demandent pourquoi il se préoccupe de ce genre de questions alors qu’il n’est âgé que de 28 ans, le petit délinquant d’alors leur répond : « Parce que le Prophète dit qu’on peut laisser derrière soi des péchés mais surtout pas des dettes. » Amedy Coulibaly est mort, vendredi 9 janvier, avec cinq victimes sur la conscience.A 17 heures, vendredi, les trois preneurs d’otages sont tuésSelon nos informations, le futur tueur se trouvait encore, le week-end dernier, à la Grande-Borne à Grigny, où il a grandi. « On s’est croisé, on a discuté, on s’est dit qu’on allait se revoir, raconte aujourd’hui un de ses interlocuteurs sous le sceau de l’anonymat. C’est quelqu’un qui a glissé progressivement de la petite à la grande criminalité, puis vers l’islamisme. » BraquageDepuis sa sortie de prison, en 2007, Amedy Coulibaly, qui était le seul garçon d’une fratrie de dix enfants, semblait abandonner les chemins de la délinquance, qui lui avait déjà valu des condamnations pour vols aggravés, trafic de stupéfiants, recel, et surtout une peine de six ans de prison prononcée par la cour d’assises des mineurs du Loiret pour un braquage commis le 7 septembre 2002. En juillet 2009, il se marie – religieusement, pas civilement – avec la femme qui partage sa vie depuis trois ans, Hayat Boumeddiene. Le couple s’installe dans un appartement de Bagneux. Amedy Coulibaly est opérateur chez Coca-Cola, il est même reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy lors d’une rencontre sur l’emploi des jeunes. Il joue au poker sur Internet et voyage avec son épouse en Crète, en République dominicaine et en Malaisie. Il n’a apparemment pas le profil d’un fou de Dieu qui projette un attentat. Pourtant, lors de son dernier passage en détention, Amedy Coulibaly s’est radicalisé. A la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), il est incarcéré dans le même bâtiment que Djamel Beghal, une figure de l’islam radical qui va en faire son disciple. Djamel Beghal, qui purge une peine de dix ans de prison pour avoir préparé un projet d’attentat contre l’ambassade des Etats-Unis, à Paris, convertit également un autre détenu du même âge qu’Amedy Coulibaly, Chérif Kouachi. Les deux hommes ne passent que sept mois ensemble à Fleury-Mérogis mais ce moment suffit à créer, entre eux, des liens indéfectibles.Une fois dehors, Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi se voient, sortent ensemble, projettent d’aller à la Foire du Trône. Surtout ils continuent de suivre l’enseignement délivré par Djamel Beghal en se rendant régulièrement à Murat, dans le Cantal – le lieu où leur mentor est désormais assigné en résidence. Par deux fois, Hayat Boumeddienne accompagne son mari chez Djamel Beghal, mais elle ne le croise jamais. « Je l’ai vu qu’une seule fois de dos, avoue-t-elle, interrogée par la police, au printemps 2010. Il m’est arrivé de lui poser des questions sur la religion alors que nous nous trouvions dans deux pièces différentes (…). Pour moi, c’est logique que je ne me trouve jamais dans la même pièce qu’un homme. »L’ancienne adolescente turbulente s’est en effet métamorphosée en épouse dévote. Elle arrête de travailler pour porter le voile intégral. Elle ne participe pas à son propre mariage parce qu’« en Islam, la femme n’est pas obligée d’être présente. En l’occurrence, là, c’est mon père qui m’a représenté. » Hayat Boumeddienne doute alors de la conversion de son époux. « Amedy n’est pas vraiment très religieux. Il aime bien s’amuser, tout ça. Il n’est pas du genre à se balader tout le temps en kamis, la tenue traditionnelle musulmane masculine etc. (…) Normalement, c’est une obligation pour les hommes d’aller à la mosquée le vendredi à la prière. Amedy, il s’y rend selon son emploi du temps, mais je dirais qu’en gros, il y va toutes les trois semaines… » Les réponses de Coulibaly aux policiers font écho à ces propos. « J’essaie de pratiquer le minimum obligatoire comme la prière, le ramadan, etc. J’essaie d’avancer avec la religion mais je vais doucement.– Que savez-vous des dissensions entre les chiites et les sunnites ?, demandent les enquêteurs.– Je ne sais rien. Je ne me casse pas la tête avec cela, c’est de la perte de temps. »Tout ceci n’est peut-être que de la poudre aux yeux – la « taqiya », l’art de la dissimulation prônée par le mouvement radical takfir enseigné par Djamel Beghal. Les week-ends dans le Cantal et les promenades dans la forêt ne sont d’ailleurs pas aussi innocents qu’ils en ont l’air. « La première fois qu’on a fait de la randonnée avec lui [Beghal], on a fait de l’arbalète en tirant sur un tronc d’arbre », raconte Hayat Boumeddiene. Et puis, il y a Smaïn Ait Ali Belkacem, l’auteur des attentats de 1995 dans le RER C, qui évoque Amedy Coulibaly lors d’un coup de téléphone passé depuis sa cellule. Placé sur écoute, il le décrit comme « fiable, déterminé » et « en possession de tout ce dont ils [ont] besoin » pour perpétrer le forfait prévu : l’évasion de Smaïn Ait Ali Belkacem. Face au rassemblement de terroristes chevronnés et de voyous convertis qui se préparent à faire évader Smaïn Ait Ali Belkacem, les forces de l’ordre procèdent à des interpellations, le 18 mai 2010. Lors des perquisitions, les policiers découvrent, dans un seau rangé à côté du linge, chez Amedy Coulibaly, un lot de 240 cartouches de calibre 7,62 destinées à des fusils d’assaut de type kalachnikov. Cet épisode vaut à Amedy Coulibaly une peine de cinq ans de prison en décembre 2013. Il est libéré en mai 2014.Dans le cadre du dossier concernant la tentative d’évasion de Smaïn Ait Ali Belkacem, les enquêteurs enregistrent le 12 mars 2010, à 19 h 27, une conversation qui leur paraît tout à fait anodine. Un homme répond aux questions de ses interlocuteurs, trois amis enthousiastes lui passent le bonjour et lui promettent de revenir bientôt. Celui qui réceptionne l’appel s’appelle Djamel Beghal. Ceux qui se disputent le téléphone sont Amedy Coulibaly, Chérif Kouachi et Saïd Kouachi.Amedy Coulibaly « avait un côté audacieux, chien fou »Matthieu SucJournaliste au Monde 09.01.2015 à 18h46 • Mis à jour le09.01.2015 à 23h36 Le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a dénoncé, vendredi 9 janvier, la piètre qualité, selon lui, des services publics en France lors des assises du droit et de la compétitivité organisées par le Club des juristes et l'institut Montaigne.Le magistrat a livré un constat sans concession de la qualité des services de l'Etat et des collectivités territoriales. « Que constatons-nous dans nos travaux ? C'est que malgré un niveau plus élevé qu'ailleurs de dépenses publiques, les résultats ne sont pas nécessairement au rendez-vous », a souligné M. Migaud. « J'ai trop souvent l'occasion de m'étonner de ce qui ressemble à une forme d'indifférence dans notre pays vis-à-vis des faibles performances de notre action publique et de nos politiques publiques au regard des crédits que nous y consacrons », a-t-il déploré devant un grand amphithéâtre comble de l'université Panthéon-Assas.MANQUE DE RÉSULTATS DES SERVICES PUBLICSRappelant que les dépenses publiques hors crédit d'impôt représentent environ 57 % du produit intérieur brut, dont près de la moitié (43 %) concernent la protection sociale, M. Migaud a souligné que les Français étaient « en droit de s'interroger sur l'utilisation qui est faite de ces deniers publics ». « Nous restons parmi les tout premiers pays de l'OCDE pour le niveau de la dépense publique rapportée à la richesse nationale, nous ne sommes que trop rarement parmi les premiers lorsque les résultats sont mesurés », a-t-il encore déclaré.Le président de la Cour des comptes, chargé d'évaluer l'efficacité de l'usage de l'argent du contribuable, a par ailleurs contré l'argument selon lequel les dépenses d'investissement seraient par nature vertueuses, un argument répété en boucle par les élus locaux : maires, présidents de département et présidents de région. « Les investissements ne sont pas vertueux quand il y a des doublons entre les administrations de l'Etat, entre l'Etat et les collectivités, ou entre les collectivités territoriales elles-mêmes », a répété M. Migaud. Une nouvelle déclaration qui ne manquera pas d'entraîner une levée de boucliers des élus territoriaux.>> Lire également : Dépense publique : « La France est dans une zone dangereuse » Luc Leroux (Marseille, correspondant) Deux militants d’un groupuscule d’extrême droite ont été condamnés, vendredi 9 janvier, à 100 heures de travail d’intérêt général pour la profanation d’une stèle édifiée à la mémoire du poète et militant communiste Missak Manouchian à Marseille. Devant le tribunal correctionnel, David Guichard, 42 ans, gardien d’immeuble, et Olivier Bianciotto, 30 ans, chef d’équipe en sécurité incendie, ont reconnu leur participation, le 6 septembre 2014, à une « action pour le devoir et contre les terroristes rouges ».Ils avaient recouvert d’un drap blanc le buste érigé en surplomb du Vieux-Port à la mémoire du résistant d’origine arménienne. La manifestation était organisée par le Mouvement populaire nouvelle aurore (MPNA), un groupe non déclaré, créé dans les premiers mois de 2014 à Marseille et rassemblant une dizaine de personnes, selon les services spécialisés.Profanation de la stèle Manouchian : deux sympathisants d’extrême droite devant le tribunalLa mise en ligne sur le site Internet du MPNA d’une vidéo de six minutes filmée lors de la profanation avait scandalisé la communauté arménienne marseillaise pour laquelle le jardin Missak Manouchian constitue un lieu de mémoire et rappelle que le résistant, membre des FTP-MOI était, comme de très nombreux arméniens, arrivé en France par Marseille. Sur cette vidéo, les militants d’extrême droite décrivent Missak Manouchian comme « un terroriste communiste, tueur de Français ». On entend un militant vociférer : « Manouchian, grosse merde, on ne veut pas de ça à Marseille. »« Me rapprocher d’un groupe partageant mes idées »La présence de son numéro de téléphone à l’onglet « Contact militant » sur le site du MPNA avait rapidement permis l’identification d’Olivier Bianciotto puis de son ami David Guichard. A l’audience, les deux prévenus ont contesté leur appartenance à ce groupuscule et prétendu avoir assisté à cette manifestation par simple curiosité, sans jamais avoir entendu parler de Missak Manouchian. « Si j’avais su la portée que cela avait, je me serais bien gardé d’y aller », a expliqué Olivier Bianciotto, adhérent jusqu’à sa dissolution en juillet 2013 des Jeunesses nationalistes. « Depuis, j’étais un peu isolé, c’est pour ça que je cherchais à me rapprocher d’un groupe partageant mes idées. » Le prévenu a présenté ses excuses à la communauté arménienne tout en se plaignant d’être un « animal traqué » par les militants antifacistes marseillais. « Ce milieu, quand vous mettez un pied, vous n’en sortez plus. Les nationalistes vous traitent de traître et les antifas me réservent un traitement particulier : menaces, agressions, tags sur mon domicile. »« C’est le procès de la bêtise et c’est cela qui fait peur »Condamné à plusieurs reprises pour des violences et ports d’arme, David Guichard justifie participation à la profanation « pour voir qui étaient ces gens-là afin de ne pas rester seul ». En septembre 2014, il avait été sanctionné d’un rappel à la loi pour apologie de la haine, après la diffusion sur Internet d’une photo le montrant en train de faire le salut nazi. Il a présenté ses « sincères regrets » et précisé que sa compagne, d’origine arménienne, avait qualifié de « débile » sa participation à cette manifestation.« C’est le procès de la bêtise et c’est cela qui fait peur », a estimé la procureure Anne Lezer qui a requis un travail d’intérêt général « en lien avec ce qu’ils ont commis ». Bêtise aussi dans la bouche de Me Alain Lhote, avocat de l’association Résister aujourd’hui, partie civile. « A ces pantins de la bêtise absolue, à ces lâches qui ne connaissent rien à notre histoire et nous offrent un spectacle indigne, il faut dire : “Je suis Missak Manouchian” », a lancé l’avocat avant de lire L’Affiche Rouge d’Aragon.Mais pour l’association Jeunesse arménienne de France, représentée par Me Serge Tavitian, « l’ignorance n’a jamais été une excuse ni une atténuation de responsabilité ». L’avocat a « refusé les excuses » des prévenus car « vos actes vous ne les assumez pas ». Le tribunal a fixé à deux mois d’emprisonnement la peine qui s’appliquerait en cas de non-exécution dans un délai de dix-huit mois du travail d’intérêt général. Les juges ont accédé à la demande d’Olivier Bianciotto de ne pas voir sa peine inscrite au casier judiciaire, celui-ci travaillant dans la sécurité.Luc Leroux (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Philippe Jacqué Les décrets d’application de la loi portant réforme du système ferroviaire, qui prévoit notamment le regroupement de SNCF et Réseau ferré de France (RFF) au sein d’un groupe public unique, laissent sceptiques les gardiens français de la concurrence.Après l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF), qui avait donné trois avis défavorables pour les quatre décrets proposés, c’est au tour de l’Autorité de la concurrence de déclarer son scepticisme. Cette dernière a émis, vendredi 9 janvier, un avis « réservé » et elle demande des améliorations des quatre décrets proposés par les pouvoirs publics.L’Autorité de la concurrence considère que « l’équilibre souhaitable entre les deux objectifs que sont d’une part, l’intégration industrielle du nouvel ensemble, facteur d’efficacité économique, et, d’autre part, l’indépendance de la gestion de l’infrastructure, indispensable au développement d’une concurrence équitable, n’est pas atteint. »Dans les faits, l’Autorité réclame davantage de garanties d’indépendance de SNCF Réseau, réduit aux yeux de la SNCF, dans un récent organigramme, à une simple branche de la nouvelle organisation.Quand le patron de la SNCF applique la réforme ferroviaire en sa faveurPar exemple, les administrateurs de SNCF Réseau issus de la holding SNCF devraient s’abstenir de tout vote au sein du conseil d’administration, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays.De même, l’institution demande une plus grande indépendance de Gare et Connexion, la division en charge des gares, afin d’en rendre son accès non discriminatoire à l’ensemble des opérateurs ferroviaires lors de l’ouverture de la concurrence.L’Autorité demande par ailleurs la clarification des missions du holding SNCF, l’EPIC de tête du nouveau groupe, ainsi qu’un renforcement des outils du régulateur sectoriel, l’ARAF.Cette dernière recommandation est particulièrement forte, car tout est aujourd’hui fait, en coulisses, pour dénigrer et abaisser l’influence de l’ARAF, présentée comme l’empêcheur de tourner en rond.Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye A l’extrême gauche, on rejette toute idée d’unité nationale suite à l’attentat qui a causé la mort de 12 personnes, mercredi 7 janvier, à Charlie Hebdo. Pour le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) comme pour Lutte ouvrière (LO), hors de question d’aller manifester dimanche aux côtés du PS, de l’UMP, et de tous les autres partis ayant appelé à exprimer leur soutien à l’hebdomadaire. « Se retrouver derrière François Hollande et Nicolas Sarkozy, être avec ceux qui font la danse du ventre au Front national, c’est au-dessus de nos forces. Je ne peux pas mélanger ma tristesse avec n’importe qui », explique au Monde Olivier Besancenot, ancien porte-parole du NPA.L’ex-candidat à la présidentielle a participé aux premiers rassemblements parisiens suite à l’attaque contre Charlie Hebdo. « C’était des manifestations humanistes », dit-il. Mais, selon lui, « nous assistons depuis hier à une instrumentalisation politique. » Il précise toutefois : « Nous ne menons pas campagne contre la manifestation, des tas de gens bien iront de façon individuelle. »Ras l’frontDe son côté, Lutte ouvrière a publié jeudi un communiqué pour préciser que le parti ne participerait pas à des « manifestations visant à faire prévaloir une unité nationale dans laquelle pourront se retrouver différentes forces politiques, du Parti socialiste à la droite et au Front national ». Pour LO, en faisant prévaloir l’unité nationale, François Hollande cherche « à restaurer dans l’opinion un crédit qu’il a largement perdu de par toute sa politique ».Proche des dessinateurs Charb et Tignous, tués dans l’attaque, qui appartenaient comme lui dans les années 90 au collectif Ras l’front, un mouvement de lutte contre l’extrême droite, M. Besancenot se désole par ailleurs du débat sur la présence du Front national à la manifestation de dimanche. « Se poser la question de la présence du FN est le signe de la régression dans la lutte contre l’extrême droite, juge-t-il. La question qui se pose maintenant, c’est comment on continue le combat contre le racisme sur le long terme. Il ne faudrait pas que l’on aille vers des manifestations islamophobes comme en Allemagne. »Olivier Faye Olivier Faye, Matthieu Goar et Bastien Bonnefous François Hollande tente de mettre un terme à la bataile politique qui a émergé jeudi, moins de vingt-quatre heures après l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo. Alors que partis de gauche et de droite se sont divisés sur la question de la participation du Front national à la « marche républicaine » organisée dimanche 11 janvier, à Paris, en hommage aux victimes, le chef de l’Etat a clamé vendredi que « tous les citoyens peuvent venir » à ce type de rassemblements, qui ne font l’objet d’« aucun contrôle ».« Des forces politiques, des forces syndicales ont appelé à une manifestation, c'est leur responsabilité mais ce sont les citoyens qui décident », a déclaré M. Hollande, après avoir reçu la présidente du FN, Marine Le Pen, à l’Elysée – au même titre que les principaux dirigeants politiques du pays.Mme Le Pen, elle, a elle eu le sentiment de « ne pas avoir réussi à obtenir du président de la République la levée claire de l’interdiction pour [son] mouvement, ses élus, ses représentants, que des millions de Français espéraient voir dans les cortèges ». La responsable frontiste ne compte pas pour autant se rendre à la marche car « je ne vais pas où on ne veut pas de moi ».« Je suis Charlie », c’est luiL’ensemble des formations, du Front de gauche à l’UMP, ainsi que tous les syndicats et plusieurs associations antiracistes, participeront à ce rassemblement organisé à l’initiative de la gauche, au risque d’en faire une manifestation largement partisane avant d’être simplement citoyenne.Mais cet appel à l’unité s’arrête au Front national, qui n’a pas été invité à rejoindre le cortège par le PS ou l’exécutif. Avec, derrière les convictions bien réelles exprimées par les responsables politiques, l’existence de calculs politiques à court terme.« Charlie Hebdo » : Olivier Besancenot rejette l’unité nationale « L’antithèse de ce que représente “Charlie Hebdo” »Si le patron de la Rue de Solférino, Jean-Christophe Cambadélis, précise que dimanche « vient qui veut et qui se sent concerné », la grande majorité des responsables socialistes estime que le FN n’a pas sa place dans cette marche.« Le Front national est l’antithèse de ce que représente Charlie Hebdo, cela n’aurait aucun sens que ce parti soit présent à nos côtés », explique un porte-parole du PS, Carlos Da Silva. « La question ne se pose même pas. Nous invitons toutes les forces politiques républicaines et démocratiques qui veulent rassembler le pays, pas celles qui le divisent, stigmatisent nos concitoyens musulmans et jouent sur les peurs, y compris depuis mercredi », ajoute l’ancien ministre François Lamy, chargé pour le PS de l’organisation du rendez-vous.Pour Julien Dray, « le FN n’est pas dans l’arc républicain » et « en tant que parti politique, il n’a pas sa place dans cette manifestation ». « Que les électeurs de Marine Le Pen puissent venir, c’est leur liberté de citoyens, mais inviter le FN, ça veut dire que tout ce que nous avons fait depuis vingt ans n’avait aucun sens », estime M. Dray, qui a été pendant les années 1980 un des principaux animateurs de la gauche antiraciste en France.Normalisation du parti d’extrême droitePour beaucoup au PS, l’idée de défiler aux côtés de l’extrême droite est inimaginable au regard de l’histoire de la gauche. « Je ne fais pas l’union nationale avec les fascistes, lâche un élu socialiste. Les victimes de Charlie doivent se retourner dans leurs tombes en entendant ça ! Si le FN vient, il faut les virer à coups de pied au cul. » Accepter la présence du FN reviendrait pour les socialistes à définitivement normaliser ce parti et à ne pas pouvoir demain condamner d’éventuelles alliances électorales entre lui et la droite alors qu’approchent les élections départementales et régionales.Interrogé jeudi matin, le premier ministre n’a pas clairement pris position. « L’unité nationale est la seule réponse possible à la situation actuelle. Mais l’unité nationale, c’est aussi autour des valeurs profondément républicaines, de tolérance, de refus d’amalgames », s’est contenté de répondre sur RTL Manuel Valls qui ne devait pas contacter Mme Le Pen pour évoquer le sujet avec elle, comme il l’avait fait mercredi avec Nicolas Sarkozy.Cette dernière initiative du premier ministre heurte les partis à la gauche du PS ainsi que certains responsables socialistes eux-mêmes. Si le Front de gauche considère que la présence du FN dimanche reviendrait à « insulter la mémoire » de Charlie Hebdo, Jean-Luc Mélenchon demande au premier ministre de « renoncer à organiser les manifestations ». « Nous ne lui reconnaissons pas cette responsabilité », précise M. Mélenchon qui avertit MM. Hollande et Valls que l’« union nationale », qu’il préfère appeler « fraternité républicaine », ne change rien à son opposition à l’exécutif depuis le début du quinquennat : « On ne va pas, au nom de Charlie Hebdo, faire bras dessus bras dessous avec eux, on ne va pas porter leurs paquets. »Des élus socialistes regrettent de leur côté que cette politisation de la marche dominicale permette une fois encore au FN de se poser en victime. Pouria Amirshahi, député PS des Français établis hors de France, explique que « cette polémique n’aurait jamais eu lieu si Manuel Valls n’avait pas fait savoir qu’il avait proposé à Sarkozy d’y participer ». Pour M. Amirshahi, « Le Pen se fait désormais un malin plaisir de jouer l’exclue d’une manifestation à laquelle elle ne se serait jamais rendue. Au mieux c’est de l’amateurisme politique, au pire de l’irresponsabilité ».« Tous les Français sans exclusion », pour l’UMPA droite, en revanche, la position de l’UMP est radicalement différente de celle du PS : le principal parti de la droite républicaine ne s’opposera pas à la venue du FN, dimanche. Et tous ses dirigeants, de Nicolas Sarkozy à Alain Juppé en passant par François Fillon, sont sur la même ligne.Pour sonder ses troupes, le nouveau président de l’UMP a convoqué un bureau exceptionnel, jeudi après-midi. Après avoir hésité par peur que la manifestation ne soit pas assez « digne », M. Sarkozy a finalement prôné une participation car « l’impératif d’unité nationale s’impose », selon un communiqué. Et aucune voix ne s’est opposée à la venue du FN. « Les mots ont un sens. L’unité nationale, c’est tous les Français sans exclusion sinon ce n’est plus l’unité nationale », explique Sébastien Huyghe, porte-parole de l’UMP et député du Nord.Cette unanimité à l’UMP a été d’autant plus facile à trouver que les principaux ténors s’étaient déjà prononcés pour l’ouverture de cette marche à l’ensemble des partis. « Dès lors que le FN prend une position convergente avec celle des grandes formations politiques, et je crois que c’est le cas aujourd’hui face à ce drame épouvantable, pourquoi commencer à exclure lorsqu’on parle d’unité ? », a déclaré jeudi sur RTL M. Juppé. A l’instar du maire de Bordeaux, François Fillon et Xavier Bertrand participeront au rassemblement. L’ancien premier ministre considère que la manifestation ne doit pas « exclure plusieurs millions de Français », le député de l’Aisne estime que « tous ceux qui ont condamné sans réserve les faits ont leur place ».Ecartée de l’organisation de cette manifestation, selon ses dirigeants, l’UMP assume en bloc sa position et laisse les responsables PS s’enfermer dans une polémique avec Mme Le Pen. « Dans un moment comme celui-là, il ne doit pas y avoir de calcul politicien. Si on exclut le FN, on le stigmatise et on joue son jeu. Les organisations qui ne sont pas républicaines devraient être dissoutes, hors je n’ai pas vu le gouvernement dissoudre le FN », rappelle M. Huyghe.Olivier FayeMatthieu GoarJournaliste au MondeBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.01.2015 à 16h57 Le président socialiste de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Michel Vauzelle, a renoncé à briguer un quatrième mandat lors des élections régionales de décembre prochain.Agé de 70 ans, l'ancien ministre de la justice en 1992-1993 l'a annoncé, jeudi 8 janvier, lors de ses vœux au personnel de l'institution. Egalement député des Bouches-du-Rhône, Michel Vauzelle a été élu en 1998 à la présidence du conseil régional. Il a été réélu en 2004 puis en 2010 lorsqu'il a largement battu l'UMP le député UMP Thierry Mariani avec  plus de 44 % des suffrages contre 33 % à son adversaire.critique à l'égard du gouvernementMichel Vauzelle a é évoqué « son âge » et aussi « le non cumul des mandats » pour expliquer sa décision, selon Jean-Marc Coppola, conseiller régional du Front de gauche . Il a évoqué également « une situation politique déjà compliquée au niveau national et régional » et une gauche « en difficulté du fait de la politique menée par le PS ». Michel Vauzelle a souvent été critique à l'égard de la politique du gouvernement, particulièrement sur les différentes réformes territoriales conduites sous les gouvernements successifs Ayrault et Valls.  Lire notre analyse : Décentralisation : le chemin de croix de Marylise LebranchuAffirmant être au courant de la décision de M. Vauzelle « depuis deux jours », Patrick Mennucci, vice-président socialiste de la région, a déclaré « lui rendre hommage pour le travail qu'il a réalisé depuis 1998 dans cette région, qui est difficile ». « Le souvenir le plus marquant, pour moi, c'est sa première élection en 1998 quand [François] Léotard a refusé de suivre certains RPR de l'époque dans leur alliance avec le Front National », a rapporté M. Mennucci.C'est le deuxième président de région socialiste à annoncer son retrait dans la course à l'investiture pour les élections régionales de 2015. Martin Malvy, président de Midi-Pyrénées, a également annoncé, dans un entretien à La Dépêche du Midi du mercredi 7 janvier, qu'il renonçait à se présenter pour un nouveau mandat à la tête de la grande région formée par la fusion avec Languedoc-Roussillon. « Il y a quand même un âge limite », confie l'élu, âgé de 78 ans. Lire également :  Le président PS de Midi-Pyrénées ne briguera pas de nouveau mandat 08.01.2015 à 12h26 Le maire UMP de Compiègne, Philippe Marini, a démissionné de ses fonctions de sénateur de l'Oise, en raison du non-cumul des mandats, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.« Ma décision, mûrement réfléchie, règle en avance le problème qui se poserait si le non-cumul des mandats demeurait effectif. J'ai bien l'intention de poursuivre l'exercice de mes mandats de maire de Compiègne et de président de l'agglomération de la région de Compiègne au moins jusqu'à leur terme actuel en mars 2020. »M. Marini, 64 ans, indique qu'il prend cette décision « sans amertume, après plus de vingt-deux années de vie parlementaire bien remplie », dont « seize à la tête de la commission des finances ». Il sera remplacé par l'ancien sénateur et maire d'Oursel-Maison (Oise), Alain Vasselle (UMP).Une série d'échecsInspecteur des finances en retraite, M. Marini avait perdu en octobre la présidence de la commission des finances du Sénat, qu'il occupait depuis 2011. Il avait été remplacé par l'ancienne ministre socialiste Michèle André, après l'élection de Gérard Larcher (UMP) à la tête du Sénat, la règle voulant que ce poste soit confié à un membre de l'opposition. Auparavant, il avait été rapporteur de cette commission.Pendant ce tmps, l'UMP Marini, qui ne s'est jamais remis de son échec pour la présidence du Sénat, démissionne de son poste de sénateur— Helene Bekmezian (@Bekouz)require(["twitter/widgets"]);En septembre 2008, il avait été candidat à la primaire du groupe UMP pour la présidence du Sénat, mais avait été battu au premier tour par Gérard Larcher. Il a été à nouveau candidat en septembre 2014 à cette primaire, remportée à nouveau par M. Larcher.Le maire de Compiègne est par ailleurs visé par l'administration fiscale pour l'évaluation d'un bien immobilier dans sa « famille depuis les années 1930 ». Il a également été critiqué pour l'utilisation de sa réserve parlementaire.Lire aussi : Enquête du fisc : deux parlementaires plaident leur bonne foi Bastien Bonnefous, Alexandre Lemarié et David Revault d'Allonnes L’union sacrée, devant la violence du traumatisme, a d’emblée prévalu. Mais pour combien de temps ? Moins de trois ans après les tueries perpétrées à Toulouse et Montauban par Mohamed Merah en pleine campagne présidentielle, la classe politique s’est à nouveau rangée comme un seul homme, mercredi 7 janvier, au diapason de l’émotion et de la colère du pays. C’est en président d’une « République agressée » que s’est posé François Hollande, mercredi soir depuis l’Elysée. Il a, pour l’heure, été unanimement entendu et suivi dans son appel à l’« unité ». Il n’est cependant pas certain, vu le terrain sur lequel devrait s’engager le débat politique, celui de la sécurité, du terrorisme et de l’islamisme radical, que l’esprit de responsabilité collective l’emporte encore longtemps.Le président a incontestablement vécu la journée la plus intense de son quinquennat. Bousculant l’ensemble de son agenda du jour, à l’exception de ses vœux aux autorités religieuses, M. Hollande décide à peine l’attentat contre Charlie Hebdo connu du renforcement du plan Vigipirate, et d’un déplacement dans l’heure au siège du journal. Il n’y visitera pas la scène de crime, où s’affairent encore secouristes et enquêteurs. Mais il y dénonce, à l’évidence bouleversé, « un acte d’une exceptionnelle barbarie » et une attaque « terroriste ».Juppé : « Les critiques doivent s’effacer derrière le sursaut collectif du sang-froid et du courage »Après une réunion de crise, à 14 heures, entre ministres concernés et responsables des services de sécurité, François Hollande, qui a reçu des appels d’Angela Merkel et David Cameron, Barack Obama et Vladimir Poutine, affine le message qu’il délivrera le soir dans son allocution télévisée regardée par 21, 5 millions de personnes, et son hommage rendu aux « héros » par un deuil national et des drapeaux en berne pendant trois jours. « Rassemblons-nous face à cette épreuve », martèle le président, qui a décidé d’engager une série de consultations transpartisanes. Nicolas Sarkozy a été reçu à l’Elysée, jeudi à 9 h 30, avant que le chef de l’Etat ne s’entretienne au téléphone avec Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing. L’après-midi, M. Hollande devait recevoir les présidents des assemblées et des groupes parlementaires puis, vendredi, Marine Le Pen, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon.Difficile, dans ce contexte, de ne pas céder à cet appel à l’unité nationale auquel ont sacrifié la grande majorité des responsables de l’opposition. Et ce jusqu’au Front national et sa présidente Marine Le Pen. Dans sa première déclaration solennelle de président de l’UMP effectuée depuis le siège du parti, M. Sarkozy, avait abondé dans le sens du président : « J’appelle tous les Français à refuser la tentation de l’amalgame et à présenter un front uni face au terrorisme, à la barbarie et aux assassins ». L’ancien chef de l’Etat s’est tout de même autorisé une pique : « Le gouvernement doit prendre des mesures fortes contre le terrorisme. Nous devons élever notre niveau de vigilance, et notre formation politique soutiendra sans réserve toutes les initiatives du gouvernement qui iront dans ce sens. » Unanimes, les autres représentants de la droite et du centre ont appelé à faire « bloc ». « Sang froid » et « détermination implacable », plaide François Fillon. « Il faut nous serrer les coudes », exhorte le président du MoDem François Bayrou. « C’est la nation tout entière qui doit s’unir et se mobiliser. En un tel moment, les divergences ou les critiques doivent s’effacer derrière le sursaut collectif du sang-froid et du courage », résume Alain Juppé.Cambadélis : « L’équivalent en France du 11-Septembre aux Etats-Unis »« Il y aura un avant et un après 7 janvier. C’est une situation qui, à l’échelle de la France, est équivalente à celle du 11-Septembre 2001 pour les Etats-Unis », explique au Monde Jean-Christophe Cambadélis. Très vite mercredi, le premier secrétaire du PS s’est employé à organiser, avec « tous les partis républicains », une « marche silencieuse » dimanche 11 janvier à Paris. Rapidement, l’UDI et Jean-Louis Borloo se joignent au mouvement initié par la gauche, puis l’UMP et M. Sarkozy, après que ce dernier y ait été convié par Manuel Valls au téléphone. Le président de l’UMP « y est favorable à condition que ce soit digne, recueilli et ferme », a indiqué Frédéric Péchenard, directeur général du parti.Plusieurs responsables de la majorité, en privé, redoutaient cependant que le climat politique très inflammable des derniers mois, sur fond de tensions communautaires et de crise de la laïcité, ne s’embrase à court terme. « Ça pue. Il ne faut pas que ça bascule, on est au-dessus du volcan. Il faut que tout le monde garde son calme, sinon ça peut vite partir en vrille », confiait un cadre socialiste « abasourdi ». De fait, les premières positions prises par l’UMP laissent augurer d’un possible affrontement sur le terrain sécuritaire. Brice Hortefeux, ancien ministre de l’intérieur, exige un « renforcement des moyens humains, matériels et technologiques ».Certains attaquent même déjà sans retenue. Contacté par Le Monde, l’ex-ministre Roger Karoutchi « dénonce la faiblesse de l’Etat », qui a, selon lui, « fait preuve de trop de naïveté ». « Depuis plusieurs mois, la France est une cible car elle est engagée dans une guerre contre le terrorisme. Le gouvernement le sait mais n’a pas pris suffisamment la mesure du risque. On a le sentiment qu’il ne prend pas assez de mesures de protection », accuse le sénateur des Hauts-de-Seine. Sentant la polémique monter sur ce terrain, M. Valls, jeudi matin sur RTL, a par avance fait barrage : « Aucune piste n’a été négligée », affirme le premier ministre. Avant d’ajouter, agacé : « On pose trop rapidement ces questions. »Pour le FN, la guerre est ouverte contre l’islam radicalAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Abel Mestre Marine Le Pen est sur une ligne de crête difficile à tenir. Après l’attentat contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts mercredi, Marine Le Pen, qui veut à tout prix éviter d’être accusée de récupération récuse avec virulence « tout amalgame » entre « nos compatriotes musulmans attachés à notre nation et à ses valeurs » et « ceux qui croient pouvoir tuer au nom de l’islam ». Tout en se posant en rassembleuse d’un pays meurtri, elle n’hésite pas à appuyer fort sur le lien supposé entre immigration maghrébine et terrorisme islamique, pour ne pas se couper de son électorat historique. Selon la présidente du Front national, il y a une guerre ouverte entre le terrorisme et les démocraties. La France devra donc répondre fermement à ces « attaques », a-t-elle confié au Monde.La France cherche encore la parade au djihadismeFerme mais posée, Marine Le Pen a condamné un « attentat odieux » et en a appelé à l’unité. « La nation est unie pour dire que nous, Français de toutes origines, nous n’accepterons pas que soit attenté à nos vies et à nos libertés », a-t-elle affirmé. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cette attaque a été commise « au nom de l’islamisme radical », « idéologie meurtrière qui fait des milliers de victimes dans le monde » et dont « l’objectif est de paralyser par la peur pour soumettre ou censurer ».De son côté Florian Philippot est plus explicite. Le numéro 2 du FN a rappelé les fondamentaux du parti d’extrême droite, en évoquant implicitement la lutte contre « l’immigration massive », le principal marqueur frontiste. « Les Français attendent des solutions, nous allons expliquer les nôtres. Il n’y aura pas de mesures nouvelles, notre analyse est ancienne sur le sujet. Nos thèses sont validées depuis longtemps, tous les Français le savent », a-t-il souligné.« Complaisance »Si le FN s’efforce de rester dans une certaine retenue, les autres composantes de l’extrême droite sont en effervescence, notamment les identitaires et les islamophobes. Ceux-là voient dans le massacre de Charlie Hebdo l’occasion d’avancer leurs arguments xénophobes. Ainsi, le Bloc identitaire, groupuscule radical prônant la « remigration », affirme que « personne ne pourra prétendre lutter contre le djihadisme sans remettre en cause l’immigration massive et l’islamisation de notre pays. Pour cela, ce n’est pas d’union nationale derrière ces dirigeants qui ont failli mille fois dont nous avons besoin mais d’un sursaut national les chassant du pouvoir ! »Les islamophobes de Riposte laïque, qui appelaient à un rassemblement jeudi 8 janvier, à Paris pour dénoncer « l’islamisation » de la France, accusent notamment Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, de « complaisance envers les soldats d’Allah ». Ils espèrent ainsi profiter de cet épisode dramatique pour créer un mouvement de masse anti-islam, à l’image des manifestations allemandes organisées par le mouvement Pegida qui rassemblent des milliers d’Allemands chaque semaine, « contre l’islamisation de l’Occident ».Une analyse qui trouve un écho au sein même de la droite classique. « La France est en guerre. En guerre civile peut-être, demain. Son ennemi est l’islam radical, l’islam politique, l’islamisme djihadiste », écrit sur son blog Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro. Le directeur des rédactions de ce journal, Alexis Brézet estime, lui, qu’une « vraie guerre nous a été déclarée : la guerre du fanatisme islamique contre l’Occident, l’Europe et les valeurs de la démocratie ».Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Abel Mestre Ferme mais posée. Dans une vidéo de moins de trois minutes, mise en ligne mercredi 7 janvier au soir sur le site du Front national (FN), Marine Le Pen a condamné « l’attentat odieux » survenu à Charlie Hebdo ce matin et qui a causé la mort de 12 personnes. « La nation est unie pour dire que nous Français de toutes origines, nous n’accepterons pas que soit attenté à nos vies et à nos libertés », a ainsi affirmé Mme Le Pen, qui a redit s’associer à « la douleur des familles des victimes ». La présidente du FN tiendra, par ailleurs, jeudi matin une conférence de presse consacrée à ce sujet.Pour elle, cela ne fait aucun doute : cette attaque a été commise « au nom de l’islamisme radical », « idéologie meurtrière qui fait des milliers de victimes dans le monde ». « Leur objectif est de paralyser par la peur pour soumettre ou censurer. La peur est là », ajoute-t-elle.Ligne de crêteMarine Le Pen, qui veut à tout prix éviter d’être accusée de « récupération » politique, va devoir évoluer sur une ligne de crête, difficile à tenir.D’un côté, récuser avec virulence « tout amalgame » entre « nos compatriotes musulmans attachés à notre nation et à ses valeurs » et « ceux qui croient pouvoir tuer au nom de l’islam » pour se poser en présidentiable, rassembleuse d’un pays meurtri. De l’autre, appuyer fort sur le lien supposé entre immigration maghrébine et terrorisme islamique, pour ne pas se couper de son électorat de base. Pour ce faire, Mme Le Pen appelle à « nommer les choses, à libérer notre parole ». « Il faut des réponses franches et claires », dit-elle, pour éviter « tout déni ».Florian Philippot, numéro 2 du FN, est également dans la retenue. « Les Français attendent des solutions, nous allons expliquer les nôtres. Il n’y aura pas de mesures nouvelles, notre analyse est ancienne sur le sujet. Nos thèses sont validées depuis longtemps, tous les Français le savent », avance le vice-président du FN. Pour autant, pas question pour lui d’en profiter pour faire campagne : « Ceux qui sont dans ce genre de préoccupations électorales sont indécents et à vomir. Ce sont des pauvres types », tranche-t-il.Cette modération dans les réactions n’est pas partagée par tout le monde au FN. Ainsi, Marion Maréchal-Le Pen a écrit sur Twitter :Ils pensent nous effrayer, ils pensent que la France se couchera, ils auront notre détermination sans faille à les abattre. #CharlieHebdo— Marion_M_Le_Pen (@Marion Le Pen)require(["twitter/widgets"]);Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Philippe Jacqué Le comité d’entreprise exceptionnel de la SNCF, organisé mercredi 7 janvier, a confirmé qu’en 2015 le groupe SNCF réunifié supprimera près de 1 100 postes équivalents temps plein, pour un effectif actuel de 149 000 cheminots.Dans le détail, et comme les syndicats du groupe public l’avaient déjà avancé, c’est SNCF Mobilités, l’opérateur de transport, qui va voir ses effectifs reculer de 1 600 postes cette année. En revanche, SNCF Réseau, le gestionnaire des voies (réunissant l’ex Réseau ferré de France et SNCF Infra), verra les siens s’étoffer de 500 postes.En clair, si le groupe public va largement recruter - environ 8 000 personnes - le nombre de départ en retraite sera bien plus important.« Ce nombre d’emplois budgétaires ne correspond pas exactement au nombre de personnes employées, précise cependant un syndicaliste. La suppression de 1 100 postes devrait se traduire en fait par le départ de quelque 2 000 personnes. »Quant à la masse salariale du groupe public, qui évolue bien plus rapidement que l’inflation, elle devrait évoluer de 2 % cette année.Nouvelle organisation du travailJeudi, lors d’un conseil d’administration de la SNCF, Guillaume Pepy, le président du directoire du groupe, devrait annoncer de nouvelles mesures, notamment d’organisation du travail, pour limiter l’expansion à l’avenir de la masse salariale.Plus largement, la nouvelle entité SNCF a pour objectif de réaliser près de 2 milliards d’économies à l’horizon 2017. SNCF Réseau doit revoir ses processus industriels de maintenance, tandis que SNCF Mobilités entend utiliser tous les leviers pour baisser ses coûts : diminution des effectifs, lutte contre la fraude, réorganisation de la maintenance, augmentation du roulement des matériels comme il l’a déjà testé avec Ouigo, son TGV à bas coût.Pour les syndicats, ces annonces sont contradictoires avec les ambitions de la SNCF d’améliorer cette année le service aux voyageurs.Journée d’action fin janvierIl s’agit d’« une nouvelle dégradation de l’emploi, des fermetures de guichets, de gares et des suppressions de contrôleurs dans le train », a confié à l’AFP Gilbert Garrel, de la CGT cheminots.De même, explique Roger Dillenseger de l’UNSA, « il faudrait plutôt 1 000 à 1 500 recrues pour SNCF Réseau pour répondre à la charge de rénovation prévue ».Le 29 janvier, la CGT appelle à une journée de mobilisation contre la réforme ferroviaire entrée en vigueur le 1er janvier 2015, qui a réuni la SNCF et Réseau ferré de France dans un groupe public plus intégré.SUD Rail décidera jeudi s’il se joint au mouvement. Ce qui ne sera pas le cas de la CFDT et de l’UNSA.La fin du train ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.01.2015 à 17h23 • Mis à jour le21.01.2015 à 17h59 | Béatrice Jérôme « Chacun a ses mots. Ce n'est pas le mien. » Anne Hidalgo ne souscrit pas au vocabulaire employé, mardi 20 janvier lors de ses vœux à la presse, par Manuel Valls sur l'existence d'un « apartheid territorial, social et ethnique » dans certains quartiers. Mais elle dresse le même constat.« Apartheid » en France ? Valls lève un tabouEn présentant ses vœux à la presse, mercredi 21 janvier, la maire de Paris a estimé qu’il y a des « fractures territoriales insupportables et qui n'ont que trop duré ». Elle reconnaît qu'il existe dans la capitale des « quartiers très difficiles » mais où le « sentiment de relégation n'est pas aussi fort parce qu'il y a le métro , que les gens ont le sentiment d'être au centre de l'agglomération » et parce que « depuis treize ans nous agissons ».Anne Hidalgo a rappelé qu'elle avait « fait en sorte que le budget de la ville soit essentiellement orienté vers ces quartiers » . « Mon prédecesseur également, a-t-elle ajouté. Nous avons mis des médiathèques, des bibliothèques, des nouveaux collèges, des écoles. C'est là que nous avons mis du service public réel. »La maire de Paris n'entend pas laisser dire qu'il y aurait des zones de « non-droit » dans la capitale. Malgré les « excuses » formulées par Fox News, qui a fait état, après les attentats, de « no-go zones » auxquelles les non-musulmans ne pourraient pas accéder, la maire a confirmé mercredi son intention de porter plainte contre la chaîne américaine. « Ce n'est pas vrai. C'est juste un mensonge qui porte atteinte aux Parisiens. Et donc je vais demander réparation », a lancé Mme Hidalgo, affirmant devant les journalistes que la presse doit se poser « la question de la vérité ».Une carte du citoyenDeux semaines après les attentats, Mme Hidalgo a aussi annoncé une série d'actions sur le front de la sécurité, de l'aide à l'emploi et du soutien aux « quartiers populaires ». Elle a l’intention de s'inspirer de Bill de Blasio, le maire de New York en visite à Paris mardi, qui lui a appris l'existence d'une « carte de citoyen de New York ». « Nous allons créer une carte du citoyen de Paris. Elle donnera accès à des lieux, à des spectacles » et devrait permettre de voter au budget participatif. Elle sera donnée à tous les habitants, même étrangers dès l'âge de 7 ans. Décidée à transformer « l'énergie » qui s'est exprimée dans la manifestation historique du 11 janvier, la maire a lancé un appel au « volontariat des adultes ». Elle entend ouvrir le samedi matin «  les écoles, les collèges et les centres d'animation notamment dans les quartiers populaires » pour que des bénévoles puissent offrir du soutien scolaire à des enfants ou pour que se tiennent des « forums citoyens » organisés par des associations.Elle a également décrété une « mobilisation sans précédent » pour que les « entreprises, les artisans, les associations » aident les jeunes des familles « plus précaires » à trouver un stage ou un emploi.Mme Hidalgo entend, par ailleurs, créer « une cellule municipale de repérage des actes antisémites ou racistes ». Le 12 mars, elle réunira les autorités religieuses et les associations laïques à l'Hôtel de ville.Hidalgo veut « réduire la fracture territoriale » avec le Grand ParisAlors que le financement et les compétences de la future métropole du Grand Paris sont en discussion, cette semaine, au Sénat en première lecture du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République, Mme Hidalgo a souhaité, mercredi 21 janvier, que « le Grand Paris soit fait pour réduire la fracture territoriale ».Le matin même, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, élu de Seine-Saint-Denis a déclaré à France Info : « Il faut qu’on puisse dire, notamment sur la métropole parisienne : il y a des endroits qui sont dans une situation plus difficile que les autres, et on accélère ». « J’ai beaucoup aimé les mots de Bartolone », a glissé la maire de Paris en s’éclipsant des salons de réception lambrissés de l’Hôtel de ville de Paris. Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Dirigeant pressé, Laurent Wauquiez a devancé tout le monde. Pendant que le TGV file vers Zurich, mardi 20 janvier, le secrétaire général de l’UMP s’est lui arrêté à Belfort au milieu des brumes hivernales. Direction le département voisin du Doubs dont la 4e circonscription va bientôt assister à un défilé de têtes médiatiques. Ce week-end, Marine Le Pen doit s’y rendre. Le 27 janvier, le premier ministre, Manuel Valls, animera un meeting. Le 28, l’ancien ministre Xavier Bertrand relaiera la parole de l’UMP et Nicolas Sarkozy se réserve la possibilité de venir soutenir son candidat entre les deux tours de la législative partielle (1er et 8 février). A la frontière de la Suisse, les partis s’apprêtent à se disputer un héritage.Ici, entre les communes d’Audincourt, de Valentigney et de Taillecourt, au cœur de l’agglomération de Montbéliard, le FN et l’UMP vont tenter de ravir au PS le siège de député occupé par Pierre Moscovici, ancien ministre de l’économie devenu commissaire européen le 1er novembre 2014. « La bataille sera symbolique car il s’agit de la succession de Moscovici, celui qui a fait exploser les impôts, celui qui a ruiné la France », lance à ses troupes Laurent Wauquiez lors de l’inauguration du local de campagne de Charles Demouge, le candidat UMP. Dans cette petite pièce, entre un verre de vin blanc et une part de toutché – un gâteau franc-comtois –, les députés du Doubs Annie Genevard et Marcel Bonnot, celui du Territoire de Belfort Damien Meslot ou encore le sénateur Alain Joyandet (Haute-Saône) sont venus soutenir ce professeur d’université.Nicolas Sarkozy a réuni certains d’entre eux à Paris mi-janvier et leur a demandé de se mobiliser pour cette élection. Il y a encore quelques semaines, cette législative aurait pu faire tomber la majorité absolue socialiste à l’Assemblée. Le ralliement au PRG de Jean-Pierre Maggi, député des Bouches-du-Rhône et proche de Jean-Noël Guérini, a mis fin depuis à ladite majorité absolue. Mais l’enjeu reste très important pour l’UMP : ce scrutin doit permettre de mesurer la démonétisation de la marque PS après deux ans et demi de pouvoir, et illustrer la capacité de l’UMP à contrer le FN.DéclassementL’ombre de l’usine historique de Peugeot, devenu PSA, domine la circonscription. 42 000 personnes y travaillaient en 1978. Après des années d’externalisation de certaines productions, les employés sont aujourd’hui moins de 15 000 à pointer tous les jours. Sur cette terre marquée par la désindustrialisation et le sentiment de déclassement, la candidate frontiste Sophie Montel a imposé une triangulaire à MM. Moscovici et Demouge en 2012, et le FN est arrivé en tête aux européennes de 2014 dans le Doubs (26,77 %).Par conséquent, l’UMP et l’UDI, qui présentent un seul candidat, s’attendent à être bousculées sur leur droite et tapent de façon préventive. « Les frontistes donnent des leçons à la Terre entière. A un moment, il faut les renvoyer à leurs propres turpitudes », tance M. Wauquiez lors d’une réunion publique à Valentigney, en rappelant que Mme Montel a démissionné de son poste de conseillère municipale de Montbéliard quelques semaines après les municipales pour devenir députée européenne, et qu’elle habite à 100 kilomètres de l’agglomération. Lundi 19 janvier, l’Est républicain a révélé qu’une enquête avait été ouverte pour abus de faiblesse contre certains de ses colistiers, qui, d’après le quotidien, auraient enrôlé des personnes affaiblies lors des municipales. Le procureur a été contacté par un militant UMP.« Remplacer l’assistanat par le travail »M. Demouge arpente les 38 communes de la circonscription tout en répondant « aux médias nationaux, matin, midi et soir ». Il a prévu six réunions publiques et un meeting et espère arriver en tête au premier tour. Devant ses concitoyens, il évoque la réforme territoriale, les hausses d’impôts, les lacunes de l’éducation et la justice jugée trop permissive. « Il faut refuser l’assistanat et le remplacer par du travail », explique-t-il sous les yeux approbateurs de M. Wauquiez, auteur de La lutte des classes moyennes (Odile Jacob). Au micro, debout entre les travées, le secrétaire général de l’UMP se dit fier de revenir sur ce territoire « fait de gens modestes qui ont le goût du travail, le goût d’entreprendre ».Mais deux semaines après les attentats, le contexte à l’échelle du pays s’impose toujours dans les débats. Dans la petite médiathèque de Valentigney, ville de 10 000 habitants, M. Wauquiez parle de ces « valeurs que l’on n’a pas envie de perdre », des « décisions à prendre pour défendre la République », de « l’avant et de l’après », de « l’histoire de France que l’on doit apprendre à nos enfants », du « drapeau, de la Marseillaise, de la règle de vie en commun ». « Je ne supporte pas ce discours qui pardonne l’impardonnable, qui justifie l’injustifiable », estime M. Wauquiez au sujet de « l’apartheid social » évoqué par le premier ministre à propos de certains quartiers de banlieue. Une longue Marseillaise conclut la réunion. Observée de partout, cette élection législative aura bien un caractère national.Matthieu GoarJournaliste au Monde Jean-Charles Massera (artiste et écrivain) – T’avais vu, toi, qu’il avait été assistant de Paul Ricœur ? « Grande rencontre intellectuelle », « dette immense » envers lui (le mec lui faisait lire ses textes et il les commentait). Apparemment, il a vraiment participé à l’« accouchement » d’son dernier bouquin !– La Mémoire, l’histoire, l’oubli ?– Yes ! Et il a pondu des articles en plus ! « Les historiens et le travail de mémoire », revue Esprit ! Esprit, c’est pas vraiment l’genre de truc qu’tu lis à l’ENA ! Donc, du coup, le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique [Emmanuel Macron] n’est pas qu’un jeune et brillant technocrate, ex-banquier d’affaires… T’as lu ça, toi, La Mémoire, l’histoire, l’oubli ?– Non, mais bon, la fréquentation d’un des plus grands philosophes du XXe siècle, c’est pas forcément top, niveau contact avec la réalité. Puis un bouquin sur notre relation au passé, pour moderniser l’pays c’est pas forcément…– Ben prendre du recul par rapport au diktat de l’urgence des problèmes à régler et d’la hauteur sur la politique du pragmatisme et d’la soumission à la seule raison économique et financière… remettre l’économie au service de l’être, ça rouvre des possibles, non ?– Parce que toi t’élis un mec ou une nana pour redonner du sens à ton existence ? Si t’as des aspirations à la con et un imaginaire de merde, c’est ton problème, pas celui du gouvernement !– C’est quand même lui qui fournit l’cadre.– Le cap.– Non, le cap, au mieux, il l’accompagne ! Tu sais, celui de la France « du quotidien, qui marche, qui avance, qui produit, qui fonctionne et qui veut finalement qu’on l’accompagne et qu’on l’aide », la France qu’on doit « faire réussir »… Ça veut dire quoi ? Que la réussite ne renvoie qu’à l’économie ? Que les seules dimensions sérieuses de nos existences sont celles de l’économie ? Et puis, on l’accompagne vers où exactement cette France qui avance ? C’est quoi la visée là ? On a des infos sur l’contenu du redressement ?« C’est simple, aujourd’hui les villages de France, t’as l’impression qu’ils ont été restaurés par Playmobil ! Quand t’es à l’intérieur, t’as l’impression d’être un Schtroumpf ! Bonjour l’attractivité et l’crédit sur la scène internationale !  »– Attends, le mec il est nommé à Bercy, il a pas été nommé ministre du redressement ontologique !– OK, mais créer les conditions d’la vacuité de l’imaginaire et le refoul’ment d’projets autres que celui d’la mise en place de nos conditions d’survie, ça pose quand même les bases pour un divertissement assuré d’nos consciences du sens de la marche de l’Histoire en cours ! Et puis c’est quoi l’projet d’société, là ? Travailler plus, produire plus, pour l’enrichiss’ment du pays OK, mais pour celui d’nos subjectivités, franch’ment…– Tu trouves ça pauvre comme cont’nu d’vie ?– Un peu oui… Surtout qu’aujourd’hui l’boulot, niveau construction d’soi, c’est plus vraiment… D’ailleurs on parle plus d’« travail », mais d’« emploi », genre tes compétences c’est juste un maillon d’la chaîne de production d’un résultat hyper abstrait qui t’échappe totalement. Tu travailles plus les formes du monde, t’es juste employé à un poste noyé dans un machin qui t’dépasse… Et puis ça veut dire quoi l’redressement d’la France ? La France « en panne », « à la traîne », « mauvaise élève », c’est quoi l’examen qu’on a raté ? Les agences de notation, elles notent qu’une matière hein, pas la totalité du programme !– Tu veux dire qu’au-d’là d’la crise économique, y a une crise de sens ?– Tu m’étonnes !– Ouais enfin excuse-moi, mais vu les données imposées par l’accélération et la dérégulation de la mondialisation des échanges et des processus de délocalisation d’la production, « l’emploi », ça reste un vrai enjeu !– Yes, mais c’est l’minimum syndical ! Avoir une existence décente, c’est un moyen et un droit, pas une fin (en plus comme y a pas assez d’boulot pour tout l’monde, la moindre des choses ça serait d’en répartir équitablement l’produit). C’est dingue cette logique qui a fait qu’on a fini par faire de c’qui n’était qu’un moyen une fin ! Ça promet un sacré allégement des programmes en philosophie politique du XXIe siècle !– En attendant, l’image de la France…– Mais de quelle image on parle ! C’est pas parce que tu vends moins d’bagnoles ou des bagnoles plus pourries qu’le voisin qu’t’es naze ! Une caisse, c’est un moyen, pas un but dans la vie !– Mmm…– Ben oui ! Mais on pense toujours à l’envers ! Exemple, objectif du gouvernement : passer de 84 à 100 millions de visiteurs par an et redevenir leader en matière de recettes générées !– Euh là on parle du tourisme ! Quand t’es une destination majeure, tu…– OK, mais t’as vu la tronche de la destination majeure ? T’es r’tourné au Mont-Saint-Michel depuis l’invention du bus ? Les murs des maisons, tu les vois plus, c’est des vitrines ! Tape « Mont Saint-Michel » sur Google, t’as qu’des images vues de loin, personne ose foutre des images du village tellement c’est plus possible ! C’est simple, aujourd’hui les villages de France, t’as l’impression qu’ils ont été restaurés par Playmobil ! Quand t’es à l’intérieur, t’as l’impression d’être un Schtroumpf ! Bonjour l’attractivité et l’crédit sur la scène internationale ! Va discuter d’égal à égal avec des investisseurs en tant que Schtroumpf !– Tu penses qu’on perd en consistance, qu’on n’a plus les moyens de devenir sujet de notre destin…– Tout est lié mec, regarde les universités, une fois qu’elles seront définitivement autonomes, elles iront chercher dans quelles directions ? La recherche fondamentale, la philo, l’art, la littérature de non-divertissement, c’est quoi exactement les perspectives ? On attend l’entrée d’actionnaires dans les comités d’rédaction des revues d’poésie ?– Hmm… En même temps, niveau cont’nus d’société, mine de rien, y en a qui se sont remis à bosser…– Mouais…– Ben si ! Le mariage gay et lesbien ! La réduction des inégalités entre les homosexuel(le)s et les hétérosexuel(e)s devant la loi, la lutte contre la ségrégation sexuelle, la lutte contre les déterminismes sociaux et culturels, contre l’essentialisme supposé des genres… C’est pas rien ! Et puis, là, pour le coup, ça ouvre vraiment des possibles ! Et des possibles qu’ont pas été dictés par la Banque centrale.Jean-Charles Massera a notamment publié United Emmerdements of New Order (P.O.L, 2002). Il vient d’achever «Call Me DominiK », un film documentaire sur la vie des téléopérateurs et téléopératrices.Jean-Charles Massera (artiste et écrivain)Journaliste au Monde 21.01.2015 à 11h19 • Mis à jour le21.01.2015 à 18h58 | David Revault d'Allonnes et Bastien Bonnefous Un renforcement des moyens humains et matériels : c’est l’essentiel de la réponse apportée mercredi 21 janvier par l’exécutif, deux semaines jour pour jour après la tuerie de Charlie Hebdo, en matière de lutte antiterroriste. Le premier ministre a annoncé un budget de 425 millions d’euros sur trois ans en matériel. Avec le coût du personnel, l’enveloppe devrait se monter à 736 millions d’euros d’ici 2017, dont 246 millions pour 2015 Le président l’avait confié à ses proches, ces derniers jours : « L’attitude de la droite, illustrée par ce que faisait Sarkozy, c’est : “un événement, une loi”. La gauche, elle, explique qu’il n’y a qu’à appliquer les textes. J’entends pour ma part être pragmatique : ce qu’il faut, c’est corriger, améliorer. » Le gouvernement, qui avait d’emblée écarté l’hypothèse d’un Patriot Act à la française pourtant exigé par une partie de l’opposition, mais évidemment aussi celle d’un statu quo intenable du point de vue de l’opinion, a donc opté pour la solution technique, comportant beaucoup de mesures déjà annoncées et quelques bonnes résolutions : « Pas de surenchère démagogique, mais une très grande fermeté dans l’action et une volonté de prendre la question à bras-le-corps, et la traiter sans états d’âme et sans angélisme », explique un conseiller de l’exécutif.Martialement flanqué de ses ministres Bernard Cazeneuve, Christiane Taubira, Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius, Manuel Valls a en personne annoncé, dès le conseil des ministres achevé, la création de 1 400 emplois au ministère de l’intérieur dans les trois prochaines années, dont 1 100 seront affectés aux différents services de renseignement. La moitié seraient recrutés « dès cette année ».2 500 personnes à surveillerIl s’agit de répondre à la menace principale, selon les services : l’augmentation, en Europe et en France, du nombre de personnes à surveiller. En plus des 1 300 environ passées ou encore en Syrie, quelque 500 personnes sont également connues pour appartenir à des filières terroristes dans d’autres régions (Afghanistan, Pakistan, Yémen, Tunisie, Libye…), et près d’un millier actives dans la « djihadosphère ». Au total, ce sont donc plus de 2 500 personnes qu’il faut surveiller.De même, 950 nouveaux emplois seront créés en trois ans à la Chancellerie, répartis entre les juridictions, l’administration pénitentiaire et la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Enfin 250 emplois seront créés au ministère de la défense et 80 à Bercy, essentiellement des postes de douaniers, pour lutter contre le financement des réseaux terroristes. « Les moyens en équipement des services » devraient de même être renforcés afin de doter ces derniers « de matériels modernes et adaptés ».Sur la question, politiquement sensible, de la fixation du curseur en matière de surveillance et d’écoutes, le gouvernement, pour l’heure, ne s’avance guère. Il se montre même particulièrement évasif. Tout juste apprend-on que le projet de loi sur le renseignement, qui devrait être présenté en avril au Parlement, « donnera aux services les moyens juridiques d’accomplir leurs missions tout en garantissant un contrôle externe et indépendant de leurs activités », afin de doter le pays « d’un cadre légal pour l’action de ses services de renseignement, légitimant leur activité tout en respectant les libertés publiques et individuelles ». « L’objectif du prochain projet de loi sur le renseignement est de garantir une base juridique claire pour les services, mais aussi permettre une autorisation d’écoutes plus rapide qu’aujourd’hui et contrôlée de manière externe par une autorité indépendante », explique-t-on au gouvernement.Lutte contre la radicalisation en prisonM. Valls devait également annoncer la création d’un fichier dédié, placé sous contrôle d’un magistrat et sur le modèle de celui qui existe actuellement pour les délinquants sexuels, « dans lequel seront obligatoirement inscrites toutes les personnes condamnées ou mises en cause pour des faits de terrorisme ». Celles-ci devront régulièrement informer les autorités de leurs changements de domiciles et déclarer tout séjour à l’étranger. Le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de Schengen et « un meilleur suivi des déplacements des personnes signalées » sont également annoncé. « Le dispositif PNR, qui sera opérationnel en France en septembre 2015, doit être dorénavant mis en œuvre au niveau européen », se limite à plaider le gouvernement.Au chapitre justice, le gouvernement annonce ainsi qu’il augmentera « effectifs et moyens du renseignement pénitentiaire ». Une inspection conjointe sera lancée au sein de la PJJ pour dresser un constat objectif et complet des jeunes délinquants pris en charge par ses services. « Avant de se précipiter dans des réponses qui ne correspondraient pas forcément à la réalité sur le terrain, on veut savoir de quels types de jeunes on parle, quels sont les publics qui peuvent se radicaliser, dans quelles proportions, etc. », explique-t-on au gouvernement.Afin de lutter contre les phénomènes de radicalisation en prison, le regroupement des islamistes radicaux détenus, expérimenté à Fresnes (Val-de-Marne), sera étendu avec la création de quatre quartiers dédiés, et soixante aumôniers musulmans supplémentaires recrutés. Enfin 60 millions d’euros seront affectés au fonds interministériel de prévention de la délinquance « pour la mise en œuvre de dispositifs de contre-radicalisation ». L’exécutif proposera en outre la pénalisation des injures et diffamations « lorsqu’elles sont aggravées par une circonstance liée au racisme ou à l’antisémitisme ». Il n’a en revanche pas retenu la proposition de l’UMP de créer une peine d’« indignité nationale ».Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Une nouvelle séance de négociations est prévue jeudi 22 janvier en début de matinée entre le patronat et les syndicats du transport routier, a indiqué FO à l’AFP.Le ministère du travail « a décidé de reconvoquer un round de négociations avec l'ensemble des partenaires sociaux », à la Direction Générale du Travail, a indiqué Patrice Clos, secrétaire général de FO Transports.La partie patronale a confirmé cette information tout en faisant savoir que sa décision de participer n'était pas prise.Mercredi matin, l’intersyndicale CGT-FO-CFTC-CGC avait appelé à « amplifier » le mouvement. Une conséquence de l’échec, mardi soir, de la négociation annuelle des salaires dans la branche.Lire aussi : Quatrième journée de grève pour les routiers, qui maintiennent la pressionMardi soir, le président de la commission paritaire de la branche – représentant le ministère du travail – aavait bien tenté d’inviter patronat et syndicats à reprendre les discussions à 23 heures à la direction générale du travail.Mais les représentants des employeurs ne se sont pas présentés à la table des négociations. Mercredi matin, ceux-ci assuraient qu’ils n’avaient reçu « aucune invitation ».Où en sont les opérations de blocage mercredi ?Après avoir demandé, mardi soir, aux grévistes de lever les barrages routiers en signe de bonne volonté avant la reprise de la négociation prévue à 23 heures, l’intersyndicale a appelé les routiers à « amplifier » les actions sur le terrain. « On a essayé d’être dignes en levant les barrages mais le patronat nous a répondu par un doigt d’honneur ! », tonne Thierry Douine, secrétaire général de la CFTC Transports.Il s’agissait aussi, pour l’intersyndicale CGT-FO-CFTC-CGC, « de montrer aux salariés qu’on ne les lâche pas, eux qui se battent depuis dimanche soir dans le froid », en organisant des barrages pour les camions et des opérations escargots.Pour Jérôme Vérité, secrétaire général de la fédération CGT des transports, « cette politique de la chaise vide démontre l’irresponsabilité du patronat ». La grève a ainsi repris à Rennes, avec une opération escargot. Elle se poursuivait à Bordeaux et devait recommencer à Marseille, selon la CGT des transports. Dans le Nord, selon le Centre régional d’information et de coordination routières (CRICR), les routiers menaient une opération escargot sur l’autoroute A1 qui occasionnait de très gros bouchons en début de matinée, dans le sens Lille-Paris.Les grévistes réfléchissent à des nouvelles actions de blocage pour toucher « le cœur de la profession », en visant « les cinq ou six grandes entreprises qui font la pluie et le beau temps à la FNTR ».Pourquoi les discussions ont-elles achoppé mardi ?Les routiers demandent une hausse de 5 % des rémunérations et un treizième mois. Mardi après-midi, la délégation patronale était venue avec des propositions, disait-elle, « améliorées » par rapport à celles de décembre 2014. En l’occurrence, le patronat proposait des hausses de salaires de 1 % à 2 % selon les coefficients de la grille, au lieu de 0,8 % à 2 % auparavant.Les propositions des employeurs permettaient aux salaires des plus bas coefficients de la grille conventionnelle, qui démarrent en dessous du smic, de rattraper le niveau de ce dernier. « Mais cela ne coûte rien aux patrons puisque de toute façon, les salariés sont payés au smic ; c’est la loi », rappelle M. Douine.« On a discuté durant dix heures. Dix heures pour rien », déplore le représentant de la CFTC. Le patronat et la CFDT, qui a jugé les propositions « insuffisantes » et va consulter ses mandants, ont quitté la salle. « Le négociateur que je suis depuis 1994 n’avait jamais constaté une telle attitude : le patronat quitte la salle en plein conflit sans rien proposer de plus qu’avant », indique M. Douine.Quel est l’état de santé du secteur ?Parlant de « constat d’échec », Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale du transport routier (FNTR), souligne qu’« il y a absence de constat partagé sur la situation économique de la profession ». L’intersyndicale fait ainsi valoir que les entreprises peuvent faire mieux en matière de salaires car elles ont bénéficié du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) – soit 4,5 ou 6 millions d’euros, selon M. Douine – et d’autres aides de l’Etat, ainsi que de la baisse des prix du gasole.M. Paulissen réplique que la profession n’a pas les moyens de faire plus, que la concurrence est vive avec l’étranger, etc. Et invoque une étude du Comité national routier sur « les coûts de personnel de conduite à l’heure en 2011-2012 » : ils sont les plus élevés en France, et les plus bas en Pologne et Slovaquie.« Les employeurs organisent eux-mêmes une concurrence étrangère déloyale en créant des filiales en Roumanie, en Estonie, etc. », dénonce Antoine Fatiga, représentant de la CGT des transports en Rhône-Alpes. « Certains routiers étrangers ont même deux cartes de conducteur à puce », ce qui leur permet de dépasser les temps de travail légaux. « Il faudrait plus de contrôle des routiers. » M. Fatiga relève aussi que dans certaines entreprises françaises, « les patrons rectifient à l’ordinateur les données des puces des cartes de conducteur pour supprimer les temps de chargement et de déchargement, qui devraient pourtant être rémunérés, ce qui fait 100 à 150 euros en moins sur la paie ». Les routiers refusent « la smicardisation »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié, Matthieu Goar et Philippe Ricard François Fillon, député (UMP) de Paris et ancien premier ministre (2007-2012), est candidat à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017.Les attentats perpétrés à Paris début janvier doivent-ils entraîner un changement de stratégie de la part de la France dans sa lutte contre les djihadismes ?François Fillon : Oui, j’appelle à un aggiornamento diplomatique car le terrorisme n’est pas uniquement une question intérieure, liée à nos failles en matière de sécurité, d’intégration ou d’éducation. C’est une conséquence de la montée en puissance d’un totalitarisme islamiste observable du Pakistan au Nigeria. C’est une crise mondiale. Face à cette menace, la France a le devoir de s’interroger sur l’efficacité de la lutte qu’elle mène avec ses alliés. La stratégie occidentale au Proche-Orient est un échec. L’intervention de l’OTAN en Afghanistan n’a pas porté ses fruits ; l’Irak et la Libye sont en situation de chaos ; la Syrie connaît une guerre civile et constitue le foyer le plus dangereux dans la région ; le Yémen n’a quasiment plus d’Etat… Les pays arabes et du Moyen-Orient, ainsi que les pays africains, sont les premiers menacés par le terrorisme. Il n’y a donc pas de choc de civilisations mais bien un fléau global.Quelles leçons doit en tirer François Hollande ?Il ne faut plus raisonner comme du temps de la guerre froide, avec l’OTAN et un front commun constitué par les nations occidentales. Il faut élargir nos alliances. Tant que l’on n’entame pas une discussion sérieuse avec la Russie, il n’y a aucun espoir, à court terme, d’obliger Bachar Al-Assad à quitter le pouvoir en Syrie pour faire émerger un régime de transition. Quand il s’est agi de combattre le nazisme, nous n’avons pas hésité à nous allier avec Staline. Poutine n’est pas Staline mais aujourd’hui, malgré nos différends, nous avons le devoir commun d’éteindre l’incendie qui nous menace tous. Il faut aussi discuter avec l’Iran, qui est un grand pays et qui va monter en puissance dans la région. On a évidemment des sujets de contentieux avec Téhéran, notamment par rapport à la menace nucléaire. Mais penser que l’on va régler les problèmes du Moyen-Orient sans l’Iran est une impasse.Quelle attitude avoir vis-à-vis des pays arabes ?Il faut davantage s’appuyer sur eux. Mais cela suppose de mettre devant leurs responsabilités quelques pays dont le rôle est ambigu. Cela concerne le Qatar et la Turquie. Ankara ne peut pas à la fois être engagée dans une campagne d’adhésion à l’Union européenne et, en même temps, laisser les Kurdes se faire massacrer en Syrie, tout en laissant des djihadistes européens transiter par son territoire en toute impunité.Le Qatar finance-t-il le terrorisme ?Je n’ai aucune preuve mais à chacun de mes déplacements au Proche-Orient, j’entends dire que des organisations religieuses de plusieurs pays du Golfe financent des groupes terroristes. Des rapports des services de renseignement américains tendent à le démontrer. On ne peut pas rester dans le doute. En septembre 2014, j’avais proposé que la France saisisse le Tribunal pénal international pour crime contre l’humanité contre l’Etat islamique et ses complices, l’idée étant de déclencher une enquête internationale sur les financements de ces mouvements. La diplomatie française a pris cette initiative, qui est malheureusement bloquée pour le moment au Conseil de sécurité de l’ONU.François Fillon : « J’appelle à un aggiornamento diplomatique »Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPhilippe RicardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.01.2015 à 19h26 • Mis à jour le21.01.2015 à 08h21 | Luc Bronner Manuel Valls avait déjà parlé de « ghetto » et de « ségrégation », voire d’« apartheid ». C’était en 2005, et il n’était alors que maire d’Evry (50 000 habitants) et socialiste en rupture idéologique avec son parti sur les enjeux d’intégration et de sécurité. Dix ans plus tard, à l’occasion de ses vœux à la presse, mardi 20 janvier, c’est le premier ministre qui parle. Avec des mots inédits pour qualifier la situation des quartiers sensibles en France, une semaine après les attaques terroristes qui ont fait 17 morts. Pour décrire la gravité de la situation des quartiers français, Manuel Valls parle publiquement de « ghettos » et d’« apartheid territorial, social, ethnique » – chaque mot compte, et le dernier plus que les autres dans un pays où la question ethnique demeure un tabou politique et intellectuel.L’ancien ministre de l’intérieur a précisé sa pensée, tissant un lien avec les émeutes qui avaient secoué la France pendant trois semaines en 2005 avec plus de 10 000 voitures brûlées, l’incendie de dizaines de bâtiments publics et des centaines de policiers blessés. « Ces derniers jours ont souligné beaucoup des maux qui rongent notre pays ou des défis que nous avons à relever. A cela, il faut ajouter toutes les fractures, les tensions qui couvent depuis trop longtemps et dont on parle uniquement par intermittence », a-t-il expliqué.« Les émeutes de 2005, qui aujourd'hui s'en rappelle ? Et pourtant les stigmates sont toujours présents », a souligné Manuel Valls, fortement marqué, à l’époque, par le niveau de violence atteint dans les quartiers d’Ile-de-France, y compris dans sa ville d’Evry. Les émeutes avaient alors contraint le gouvernement à mettre en place l’« état d’urgence », une disposition législative exceptionnelle instaurée en 1955 et utilisée une seule fois, avant les émeutes, pendant la guerre d’Algérie.Frontières invisiblesLe terme de ghetto n’est pas tout à fait neuf, repris notamment par les élus de terrain, dont faisait partie Manuel Valls à l’époque, mais il est resté rare dans la bouche des responsables de l’exécutif français. A l’exception de Nicolas Sarkozy qui, en tant que ministre de l’intérieur, puis de président de la République, l’a utilisé à plusieurs reprises entre 2007 et 2012. Mais l’argument de Nicolas Sarkozy était d’abord policier : le « ghetto » était associé à la notion de « zones de non droit » et donc d’abord à la délinquance.De son côté, la recherche française, et avec elle le monde intellectuel, ont longtemps critiqué l’usage de cette notion, au motif notamment que ce terme induisait une comparaison avec la situation des Etats-Unis, marqués par un niveau de ségrégation ethnique nettement plus élevé. La sociologie française avait toutefois été bousculée par la publication, en 2008, de Ghetto urbain, écrit par Didier Lapeyronnie (Robert Laffont), qui montrait comment les quartiers se constituaient en véritables « contre-sociétés » et comment s’érigeaient des frontières invisibles au sein des villes françaises.Le terme d’« apartheid », en revanche, marque une rupture sémantique, et donc politique. Car si l’ancien maire de banlieue pouvait formuler ce type de constat dans une logique de dénonciation, des mots similaires dans la bouche d’un premier ministre prennent un sens différent. D’abord parce que s’il existe une forme d’« apartheid » en France, cela témoigne d’un échec majeur de trente ans de politique de la ville – ce que la gauche, plus que la droite, a toujours eu du mal à reconnaître.Ensuite, et surtout, parce que si le premier ministre estime que les quartiers sont victimes d’« apartheid », cela signifie que, pour le prendre au mot, les logiques de ségrégation ne sont pas uniquement subies mais qu’elles sont, au moins en partie, construites par les politiques publiques, notamment dans les domaines du logement, de l’éducation et de l’emploi. Ou, dit autrement, que l’« apartheid », qui signifie littéralement « séparation », est le résultat d’une politique volontaire, ou du cumul de différentes politiques – et donc pas uniquement l’effet d’une crise sociale prolongée.Luc BronnerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.01.2015 à 18h00 • Mis à jour le20.01.2015 à 18h50 | Nathalie Guibert Pour les armées, le plan « Vigipirate alerte attentat » représente, depuis le 7 janvier, un effort significatif, comme l’a rappelé le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. Pour le budget de la défense, le coût supplémentaire de cette mobilisation, 10 500 hommes aujourd’hui, n’est pas neutre : il s’établit à un million d’euros par jour, selon les informations du Monde. Ce surcoût comprend l’indemnité de service accordée aux soldats dans cette opération intérieure et les frais de fonctionnement liés à leur déploiement.Mais c’est dans la durée que l’effort se mesure, et qu’il va peser. Cet effectif exceptionnel d’urgence, qui s’ajoute à celui de la « posture permanente de sûreté » (la dissuasion, la police du ciel, la sécurité des approches maritimes de la France) est le plafond prévu par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013. Pour tenir, l’armée de terre devra procéder à des arbitrages, différer des entraînements, des formations, voire prélever des hommes sur d’autres missions.L’armée appelée à être plus visible sur le territoire nationalDans la durée, en outre, la validité du plan se pose aussi. Au ministère de la défense, les gardes statiques devant les lieux sensibles sont en discussion. D’un côté, l’armée, visible, rassure. En amont, le commandement a été attentif aux consignes passées, ainsi qu’à la sélection des militaires envoyés. Ces jours-ci, les réseaux sociaux ont rapporté le chaleureux accueil réservé à certains dans les écoles juives, où des parents leur ont offert des pâtisseries.« Une cible devant une cible »Mais, « si le dispositif est appelé à durer, il pourrait aussi devenir un fixateur de tension », rapporte une source à l’issue d’une des réunions des derniers jours. Quelques unités ont subi des provocations bénignes, des insultes, des menaces jetées en passant. Plus grave, certains militaires ont été ostensiblement pris en photo avec des intentions peu claires. Les incidents relevés sont en proportion infimes. Ils concerneraient « au plus 0,1 % des effectifs sur le terrain » selon l’armée de terre, qui ne les juge pas significatifs en volume. Aucune procédure pénale n’a été ouverte. Mais depuis les assassinats commis par Mohamed Merah, en 2012, le sujet est ultrasensible.« Les militaires sont des cibles, et un soldat devant un site sensible, c’est une cible devant une cible », résume un officier. Parmi ces incidents, l’un a retenu l’attention, au Raincy (Seine-Saint-Denis), en banlieue parisienne. En pleine nuit, lundi 19 janvier, deux soldats en faction devant le collège Merkaz Hatorah ont vu un automobiliste s’arrêter, et sembler manipuler une arme à l’approche des militaires. Faudra-t-il, dans les semaines qui viennent, privilégier des rondes ou des patrouilles véhiculées ? Les gardes statiques ne sont pas un mode d’action militaire, juge-t-on du côté de la défense, et les maintenir serait prendre un risque.Une autre question délicate est soulevée : poster des soldats devant de nombreux lieux jusque-là très discrets les « révèle » en quelque sorte. Des centres culturels, des lieux de prière sont repérés, auxquels le voisinage pouvait ne pas prêter attention. Passé le déploiement en urgence, il ne fait pas de doute du point de vue des armées que Vigipirate doive être réaménagé.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.01.2015 à 17h13 • Mis à jour le20.01.2015 à 17h54 | Alexis Duval Le texte semblait perdu dans les limbes de la machinerie parlementaire. Le voilà qui refait surface. François Hollande s’est engagé, lundi 19 janvier, dans un discours prononcé à l’occasion du 70e anniversaire de l’Agence France-Presse, à ce qu’un projet de loi renforçant « la protection du secret des sources » des journalistes soit examiné au Parlement cette année.« Il y a un projet de loi qui est attendu depuis trop longtemps, qui doit renforcer la protection du secret des sources, il sera discuté au Parlement cette année, je m’y engage », a déclaré le chef de l’Etat, alors que le texte est à l’arrêt depuis un an à l’Assemblée.La mesure est une promesse de longue date de François Hollande, la 51e des 60 propositions formulées pendant sa campagne pour l’élection présidentielle en 2012. Un projet de loi, dont la dernière mouture en date avait été validée en conseil des ministres, puis par la commission des lois de l’Assemblée, devait être examiné par les députés le 16 janvier 2014… avant d’être décalé au 14 mai de la même année, puis d’être reporté sine die.AmbiguïtéLe 17 décembre 2014, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, avait déclaré que le gouvernement n’avait « pas renoncé à légiférer » sur ce sujet, soulignant que cela exigeait « un travail difficile et long », en particulier pour s’« assurer de la constitutionnalité du futur texte ».Dans sa forme actuelle, la loi du 4 janvier 2010 relative à la protection du secret des sources stipule « qu’il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que si un impératif prépondérant d’intérêt public le justifie et si les mesures envisagées sont strictement nécessaires et proportionnées au but légitime poursuivi. Cette atteinte ne peut en aucun cas consister en une obligation pour le journaliste de révéler ses sources. »Avocat spécialiste du secret des sources, Me Christophe Bigot appelle à « éviter l’arbitraire judiciaire » qu’implique le « motif prépondérant d’intérêt public » inscrit dans la loi du 4 janvier 2010. Il ajoute : « On s’est vite rendus compte que la loi de 2010, qui a constitué une avancée, était insuffisante car elle prêtait à intérprétation. »C’est l’ambiguïté de cette notion de « motif prépondérant d’intérêt public » que le ministère de la justice souhaitait lever. Dans la toute première version du projet de loi, en mai 2013, la chancellerie avait proposé une nouvelle formule : « Il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que pour prévenir ou réprimer la commission soit d’un crime, soit d’un délit constituant une atteinte grave à la personne. » Deux conditions « cumulatives » sont requises : que les informations revêtent « une importance cruciale » et qu’elles ne puissent « être obtenues d’aucune autre manière ». La formulation s’inspirait largement de la législation en vigueur en Belgique depuis 2005. Mais cette modification a été refusée par le Conseil d’Etat le 30 mai 2013.D’après la dernière version en date, des enquêteurs pourraient désormais enfreindre le secret des sources en cas d’« atteinte grave à la personne » mais aussi en cas de menace sur « les intérêts fondamentaux de la nation ». Autrement dit, un champ tout aussi flou que celui du « motif prépondérant d’intérêt public ».Lire aussi : Les avancées promises sur le secret des sources supprimées« Cela fait trois ans qu’on tourne en rond », déplore Pierre-Antoine Souchard, président de l’Association confraternelle de la presse judiciaire, qui avoue être « dubitatif quant à la nature du futur texte évoqué par le chef de l’Etat ». Il affirme également que « l’ensemble de la profession est unanime : il faut s’inspirer du texte belge ».Alors que plusieurs autres pays européens disposent désormais d’un texte spécifique, M. Souchard considère qu’« il est temps qu’en 2015, la France se dote d’une législation ». Concernant les « intérêts de la nation », le journaliste estime qu’« il ne faut pas que cette notion soit extensible au gré du contexte et de l’actualité ».Alexis DuvalJournaliste éditeur print/webSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme Va-t-on rouler à 50 km/h la nuit sur le périphérique ? Adjoint écologiste à la mairie de Paris chargé des transports, Christophe Najdovski y est favorable. Alors que la vitesse maximale est passée de 80 à 70 km/h – jour et nuit – depuis le 23 janvier 2014, « il faudrait » la limiter à 50 km/h entre « 22 heures et 7 heures du matin », propose l’élu EELV, dans un entretien au Parisien, mardi 20 janvier. « C’est une idée personnelle mais pas un projet de majorité », précise-t-il.Mais la maire PS de la capitale, Anne Hidalgo, ne l’entend pas de cette oreille. « Il n’est pas du tout question de prendre une telle mesure », indique au Monde Mathias Vicherat, directeur de cabinet de Mme Hidalgo. « M. Najdovski est en dehors des clous », insiste l’entourage de la maire.La ville de Paris et la préfecture de police viennent pourtant de dresser un bilan positif des effets de la limitation à 70 km/h depuis janvier 2014. « On constate une baisse significative de 15 % des accidents et des blessés alors que ceux-ci augmentent en Ile-de-France », se félicite M. Najdovski. « Le trafic est mieux régulé, plus fluide » grâce « à une diminution des effets d’accordéon et de cisaillement », indique-t-il.Lire aussi : Le « bilan très positif » du passage à 70 km/h sur le périphérique parisienEnfin, le niveau sonore a baissé de « 1,2 décibel le jour et de 0,5 décibel la nuit ». Ce constat « encourage à poursuivre », affirme l’élu écologiste qui veut ramener la vitesse entre 22 heures et 7 heures du matin sur le périphérique au même niveau que dans Paris intra muros.Revêtement antibruitMme Hidalgo n’entend pas pour autant risquer de susciter un tollé des automobilistes ni créer un sujet de polémique avec le gouvernement. La décision relève en effet de l’autorité de l’Etat. En 2013, la décision de limiter la vitesse à 70 km/h sur le périphérique avait donné lieu à de longues discussions entre la mairie de Paris et le cabinet de Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur.« Les mesures prises ont déjà montré des résultats. Et l’acceptabilité de la population est plutôt bonne, se félicite le cabinet de Mme Hidalgo. Il n’est pas question pour autant de faire des annonces qui risqueraient d’être impopulaires avant d’avoir entamé des études rigoureuses sur les effets de telle ou telle mesure. Telle est la méthode d’Anne Hidalgo », martèle son entourage. M.Najdovski n’en invite pas moins l’exécutif parisien à débattre du sujet « sans tabou ».En matière de lutte contre la pollution, la maire de Paris n’entend pas, pour autant, laisser ses alliés écologistes la court-circuiter. Lors de ses vœux aux élus parisiens, le 7 janvier, Mme Hidalgo avait pris l’engagement de couvrir d’ici 2015 un tiers du périphérique – contre 10 % aujourd’hui – d’un revêtement antibruit. Cette mesure s’appliquera d’abord dans le nord et l’est de Paris, c’est-à-dire « dans les quartiers populaires » précise M. Vicherat, là où vivent la plupart des « quelque 150 000 personnes qui habitent à proximité du périphérique ».En outre, la maire de Paris s’est engagée à prendre « les premières mesures de restriction de circulation des véhicules les plus polluants sur le territoire parisien dès 2015 ». Elle devrait les détailler lors du conseil de Paris, le 9 et 10 février, au cours duquel Mme Hidalgo présentera un plan de lutte métropolitain contre la pollution. Nombre de ces mesures envisagées par la ville nécessitent le feu vert du gouvernement.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.01.2015 à 13h21 • Mis à jour le20.01.2015 à 14h28 | Abel Mestre C’est un soutien pour le moins étonnant. Marine Le Pen, présidente du Front national a déclaré au Monde qu’elle « espérait la victoire de Syriza », lors des élections législatives grecques qui auront lieu dimanche 25 janvier.Pour la prétendante à l’Elysée, il n’y a aucune contradiction à ce que le parti d’extrême droite soutienne la coalition de gauche et d’extrême gauche. « Il y a une fracture en Europe qui passe par la reprise en main des peuples contre le totalitarisme de l’Union européenne et de ses complices, les marchés financiers, continue Mme Le Pen. Je suis complètement cohérente. Cela ne fait pas de moi une militante d’extrême gauche ! Nous ne sommes pas d’accord avec tout leur programme, notamment sur le plan de l’immigration. Mais nous nous réjouirions de leur victoire. »La gauche radicale se rapproche de SyrizaBrouiller les cartesEn résumé, selon elle, la victoire de Syriza contribuerait à renforcer le camp des eurosceptiques… Même si Syriza est favorable au maintien de la Grèce dans la zone euro. Ce soutien à une famille politique adverse est donc tactique et ponctuel. Et n’a pas vocation à se généraliser. Ainsi, en Espagne, Mme Le Pen espère qu’une « partie du Parti populaire [droite, au pouvoir en Espagne] aura le courage de ne pas rester dans le soutien absolu à l’Union européenne ». Cette prise de position permet une nouvelle fois à Marine Le Pen de brouiller les cartes politiques. Et quand elle donne quitus à l’extrême gauche, cela n’a rien d’innocent. C’est un élément de plus de sa stratégie de dédiabolisation. Car, plus il y a de confusion, plus il est difficile de renvoyer le FN à ce qu’il est fondamentalement, c’est-à-dire un parti d’extrême droite.De plus, concernant spécifiquement la Grèce, soutenir Syriza lui donne l’avantage de se démarquer nettement des néonazis d’Aube dorée. Mme Le Pen ajoute d’ailleurs avec amusement, que dans les pays comme l’Espagne et la Grèce où « il n’y a pas d’équivalent au Front national, c’est l’extrême gauche qui prend notre place ». Ce n’est pas la première fois que Marine Le Pen pioche à la gauche de la gauche. Elle regarde attentivement ce qu’il se passe de l’autre côté du spectre politique depuis le début des années 2000. En 2003, elle avait même donné une conférence de presse à l’occasion du Forum social européen organisé à Paris. Elle estimait, déjà, que les altermondialistes posaient « de bonnes questions mais [apportaient] de mauvaises réponses ». En Grèce, les grands chantiers de SyrizaDans cette Grèce déclassée prête à voter SyrizaAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.01.2015 à 00h50 • Mis à jour le18.01.2015 à 10h37 Michel Rocard, ancien premier ministre socialiste (1988-1991), met en garde dans une interview au Journal du dimanche, dimanche 18 janvier, contre toute remise en cause de la politique d'immigration en France après les attentats en  région parisienne de la semaine dernière : « Il ne faut surtout pas mélanger tous les problèmes ! On ne peut pas mettre des barbelés et des miradors à toutes nos frontières. C'est une vision du monde qu'il faut éviter à tout prix. »« La vérité, c'est qu'il y a une corrélation forte entre l'importance et la durée du chômage et la délinquance », affirme M. Rocard, selon qui la meilleure solution à apporter à la crise que connaît actuellement le pays est de retrouver « le chemin de l'emploi ».« DÉGÂTS CONSIDÉRABLES »L'ancien premier ministre dénonce la tentation de se doter d'un « Patriot Act » à la française — l'ensemble des mesures sécuritaires adoptées par les Etats-Unis au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. A ses yeux, en matière de lutte contre le terrorisme, le pays dispose d'ores et déjà de « l'arsenal législatif » approprié.Lire aussi (édition abonnés) : Pourquoi un « Patriot Act » à la française est impossibleMichel Rocard met notamment l'accent sur les « dégâts considérables »provoqués par ce dispositif outre-Atlantique.« C'est une idée concentrationnaire de vouloir se prémunir à tout prix. »Lire le décryptage : Le Patriot Act, une législation d'exception au bilan très mitigé Béatrice Jérôme Une nouvelle fois, au nom du père, il a dit non. Jean Sarkozy ne briguera pas un deuxième mandat de conseiller général de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) aux départementales de mars. « A Neuilly, vous saviez qu’il y avait le père. Vous avez appris qu’il y a eu le fils. Et puis aussi le Saint-Esprit. Mais la Sainte Trinité ça ne marche pas toujours si simplement que ça ! », a ironisé le fils cadet de l’ancien chef de l’Etat, vendredi 16 janvier, devant le comité départemental de l’UMP réuni à huis clos à Rueil-Malmaison.En 2009, Jean Sarkozy avait renoncé à se présenter à la présidence de l’Etablissement public d’aménagement de la Défense pour mettre fin au scandale qu’avait suscité sa candidature. Six ans après, il opère un repli plus discret. Mais toujours avec le même souci affiché de ne pas gêner son père.« Il est des situations dans lesquelles la politique impose de s’effacer au service d’un dessein qui est plus grand qui est celui de l’unité et de la reconquête », a-t-il expliqué, vendredi, à une petite centaine d’élus de son parti. « Ma situation m’impose des devoirs, une forme d’exemplarité », s’est-il justifié. Alors qu’« au cœur du projet de Nicolas Sarkozy, il y a le rassemblement de la droite et du centre, pour certains, la tentation était grande d’instrumentaliser [la campagne à Neuilly] pour en faire un symbole de nos querelles et pour essayer de régler des comptes personnels avec lui. Je n’ai pas voulu prêter le flanc à ces procès », a-t-il poursuivi.Mauvais sondageSans le nommer, M. Sarkozy cible Jean-Christophe Fromantin, le maire (UDI) de Neuilly-sur-Seine qui, fidèle à sa volonté de « désarkozyser » l’ancien fief de l’ex-président, a entrepris de lui faire barrage. Au scrutin départemental de mars, Neuilly n’aura plus qu’un seul canton – au lieu de deux – du fait du redécoupage électoral. Et ses habitants vont élire un binôme homme-femme.M. Fromantin a adoubé Alexandra Fourcade (UMP) et Pierre-Adrien Babeau (UDI), respectivement 1er et 2e adjoint dans son exécutif municipal au motif « que les mieux placés pour défendre leur territoire à l’échelle des départements sont les élus municipaux ». Bien qu’ayant échoué à convaincre Mme Fourcade de former un tandem avec lui, Jean Sarkozy affichait toujours, le 17 novembre 2014 devant les instances locales de l’UMP, son intention de se présenter.« Après mûre réflexion, il a pris la décision de renoncer pendant les vacances de Noël », assure un proche. Selon plusieurs sources UMP, un sondage réalisé fin 2014 pour un commanditaire non identifié le donnait largement battu. Les résultats n’ont pas été rendus publics mais « plusieurs Neuilléens nous ont dit avoir été sondés », assure-t-on à la mairie de Neuilly. Le constat était « catastrophique pour Jean Sarkozy, affirme un élu de droite des Hauts-de-Seine. Les estimations le créditaient d’environ 40 % des voix ». « Il sera sans doute candidat aux régionales »« On regrette que Jean ne soit pas candidat, confiait vendredi Jean-Jacques Guillet, président du comité départemental de l’UMP et maire de Chaville. Mais son retrait est honorable. Il a voulu donner un signe d’union, d’unité et de concorde », saluait le député des Hauts-de-Seine. Vendredi, le comité départemental de l’UMP a donc investi Mme Fourcade et Jean Sarkozy, vice-président du conseil général s’est engagé à la soutenir.S’il a jeté l’éponge pour les départementales, il n’a pas pour autant renoncé à tout mandat électif. « Il sera sans doute candidat aux régionales », veut croire un élu UMP. Dans ce cas, il fera campagne dans les Hauts-de-Seine, aux côtés d’un autre vice-président (UMP) sortant du conseil général qui, comme lui, ne se représente pas : Thierry Solère, bras droit de Bruno Le Maire.M. Solère devrait être investi tête de liste UMP aux prochaines régionales dans les Hauts- de-Seine avec l’accord de Nicolas Sarkozy. Le nouveau patron de l’UMP souhaite montrer sa capacité à rassembler toutes les familles de son parti dans son ancien fief. Une candidature de Jean Sarkozy serait aussi un symbole de rassemblement. « Aucune réflexion sur les listes n’a été engagée pour le moment », assure la députée des Yvelines Valérie Pecresse. La chef de file de l’UMP en Ile-de-France devrait être officiellement désignée candidate de son parti à la présidence de la région, début février.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Alors qu’un accord semblait tout proche, syndicats et patronat ont échoué à s’entendre sur une réforme du dialogue social et des seuils sociaux dans les entreprises, samedi 17 janvier. Après deux jours et une longue nuit de négociation, les partenaires sociaux se sont séparés au petit matin sur un constat d’échec. Une nouvelle séance de négociation devrait toutefois être fixée dans les prochains jours. « La matière est sensible et difficile. On a fait beaucoup d’efforts, on était tout proche d’un accord mais on n’a pas réussi à aboutir cette nuit », a expliqué Alexandre Saubot, le négociateur du Medef. La négociation, ouverte à la demande du gouvernement, aurait déjà dû aboutir fin 2014.Les grandes lignes de l’accord semblaient pourtant être fixées vendredi soir, mais les détails techniques de la réforme en profondeur des instances de représentation du personnel souhaitées par le Medef ont fait l’objet d’âpres débats. Sur le principe, trois syndicats majoritaires (CFDT, CFTC et CFE-CGC) devraient s’entendre avec le Medef et l’UPA (artisans) pour fusionner toutes les actuelles instances de représentations du personnel (comité d’entreprise, délégués du personnel, comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail [CHSCT]) dans une seule, baptisée « conseil d’entreprise ». Reste à en fixer les détails techniques précisément.Disparition des CHSCTSi elle est entérinée lors de l’ultime séance de négociation, cette réforme pourrait bouleverser en profondeur le paysage du dialogue social dans les entreprises. Le nouveau conseil d’entreprise devrait en effet être obligatoire dans toutes les entreprises employant plus de onze salariés. La disparition des CHSCT est probablement la mesure la plus spectaculaire de ce projet d’accord. Créés en 1982, ils étaient spécialisés dans la surveillance des conditions de travail des salariés. Le Medef, qui réclamait cette simplification, assure que les prérogatives actuelles du CHSCT seront intégralement transmises au nouveau conseil d’entreprise. Par ailleurs, le projet de texte prévoit que les entreprises de plus de 300 salariés continuent d’avoir un ersatz de CHSCT, sous la forme d’une simple « commission » constituée au sein du conseil d’entreprise et qui « l’assiste » sur les questions d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail.Mais la CGT, qui ne signera pas l’accord quoi qu’il arrive, a immédiatement dénoncé une « réduction drastique du dialogue social et des capacités d’intervention des salariés ». Dans la même veine, Force ouvrière s’est alarmée de la fin de « soixante-neuf ans de délégués du personnel, soixante-dix ans de comité d’entreprise, quarante-six ans de délégués syndicaux et plus de trente ans de CHSCT ». La CFDT était nettement moins pessimiste, en estimant que la disparition des CHSCT n’était pas un problème si ses prérogatives et pouvoirs sont intégralement repris par les nouveaux conseils d’entreprise.En échange de cette mesure, le patronat a accepté de créer un dispositif pour représenter les salariés des entreprises de moins de onze salariés, qui en sont actuellement dépourvues. C’était une des principales revendications syndicales. Des « commissions régionales paritaires » doivent voir le jour. Elles regrouperont dix patrons et dix syndicalistes et auront pour rôle de « conseiller les salariés et les employeurs » de ces petites entreprises. Leurs moyens seront en revanche très limités et elles auront l’interdiction « d’intervenir dans une entreprise », ce qui devrait clairement brider leur pouvoir. La CFDT réclame que ces pouvoirs soient renforcés avant de signer ce projet d’accord. Côté patronal, la CGPME, qui refuse par principe toute représentation des salariés dans les très petites entreprises (TPE), ne signera probablement pas l’accord. Qu’importe, les signatures du Medef et de l’UPA (artisans) suffiront.« Lissage » des seuils sociauxPar ailleurs, le patronat réclame un « lissage » des seuils sociaux actuels puisque la taille des conseils d’entreprise dépendra plus fortement de la taille des entreprises. Le dernier projet prévoyait un élu pour les entreprises de 11 à 25 salariés, deux jusqu’à 49, et ainsi de suite jusqu’à 60 pour les entreprises de plus de 10 000 salariés. En revanche, le seuil symbolique des 50 salariés devrait perdurer puisque c’est à partir de ce niveau que le conseil d’entreprise aura un budget de fonctionnement, la possibilité d’aller en justice et de prévoir des mesures sociales pour les salariés, sur le modèle des actuels comités d’entreprise. Syndicats et patronat se sont longuement écharpés sur l’enveloppe d’heures de délégation dont pourront bénéficier ces élus, le patronat voulant drastiquement les réduire.Les syndicats devraient par ailleurs obtenir le maintien de leur prééminence. Comme actuellement, seuls des candidats syndiqués pourraient se présenter au premier tour des élections professionnelles et ils seraient les seuls habilités à négocier des accords avec leur direction, sauf en l’absence totale d’élus syndiqués. Là encore, ces points font l’objet de discussions techniques poussées qui ne sont pas encore résolues.Dernier point crucial, le patronat demande que les nombreuses consultations obligatoires soient grandement allégées puisque, dans son projet, seules subsistent trois consultations annuelles sur la « situation économique et financière de l’entreprise », sur la « situation sociale » et sur les « orientations stratégiques ». Autant dire que, si les partenaires sociaux finissent par s’entendre, le paysage du dialogue social dans les entreprises devrait radicalement changer.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Franck Johannès La ministre de la justice, Christiane Taubira, a réuni, vendredi 16 janvier, les 167 délégués du parquet chargés de l’antiterrorisme, qui sont les relais en région des procédures, toutes centralisées à Paris. Ces délégués ont été créés le 5 décembre, juste avant les tueries de Charlie Hebdo et de la porte de Vincennes, et étaient réunis pour la première fois vendredi. Ils ont pour mission à la fois de transmettre à Paris les éléments qui touchent au terrorisme et de rester en contact avec les préfectures, notamment pour les signalements de radicalisation.« Vous êtes les sentinelles de notre Etat de droit, a dit la garde des sceaux. Ce ne sont pas des lois d’exception qui nous permettront de répondre à ces visées criminelles. Nous ferions un étrange cadeau aux terroristes si nous ne garantissions pas les libertés. Si nous affaiblissons l’Etat de droit, nous nous affaiblissons nous-mêmes. L’Etat de droit est la supériorité durable, pérenne, définitive de notre démocratie. »La ministre de la justice a estimé que la France disposait d’un arsenal législatif suffisant, auquel on pouvait apporter quelques améliorations, mais qu’une nouvelle « grande loi antiterroriste » n’était pas nécessaire – la dernière date du 13 novembre. Elle a indiqué que 104 procédures judiciaires étaient en cours « pour des actes contre les lieux de cultes, des tracts anti-musulmans, des insultes et des actes contre les forces de l’ordre. Il y a eu également des cyberattaques contre des collectivités et des faits d’apologie du terrorisme ». Ces dossiers concernent 126 individus, dont 81 ont été placés en détention provisoire, 35 sous contrôle judiciaire, et deux procédures sont gérées conjointement avec l’Espagne et la Belgique.« Nous allons encore renforcer le renseignement pénitentiaire »« Pour les personnes qui ont été identifiées et sont impliquées dans les procédures terroristes, 16 % avaient des antécédents judiciaires ou carcéraux », a rappelé Christiane Taubira – 74 % n’ont donc jamais été détenus et ne se sont pas radicalisés en prison. « Il ne faut donc pas se laisser aller au confort intellectuel qui consisterait à croire que c’est en prison que se trouvent toutes les personnes susceptibles de s’impliquer dans les réseaux terroristes. Il y a un travail à faire en prison, et nous allons le développer, mais nous devons être lucides et savoir qu’il faut les détecter également dans la société. »La ministre s’est prononcée pour l’intégration du bureau du renseignement pénitentiaire au sein des six services de « la communauté du renseignement ». « Nous allons encore renforcer le renseignement pénitentiaire », a dit la ministre. Ce bureau compte 30 personnes, dont 13 à Paris. « Nous avons déjà engagé un travail de coordination avec les services du ministère de l’intérieur sur cette question depuis avril 2014. Il a connu son aboutissement avec l’intégration, au sein de l’Uclat [Unité de coordination de la lutte antiterroriste, à la police judiciaire] d’un directeur de l’administration pénitentiaire à temps plein. »Elle a enfin indiqué que la chancellerie réfléchissait à « une circonstance aggravante générale de racisme et d’antisémitisme portant sur toutes les infractions », et non pas comme aujourd’hui infraction par infraction. Il faudra en conséquence sortir ce délit de la loi sur la presse de 1881 pour les introduire dans le code pénal. « Nous travaillons également sur la possibilité de bloquer les sites racistes et antisémites », a souligné la garde des sceaux, comme les sites pédopornographiques – une mesure déjà prévue par la loi. Un neuvième magistrat sera enfin affecté au parquet de Paris chargé de l’antiterrorisme, dont elle a souligné « le travail époustouflant pendant huit jours ».Franck JohannèsFranck JohannèsSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Abel Mestre Après la parution, vendredi 16 janvier, dans le tabloïd russe Komsomolskaïa Pravda d'une interview choc, Jean-Marie Le Pen maintient auprès du Monde la quasi-totalité de ses propos publiés concernant la tuerie de Charlie Hebdo. Dans cet entretien, le président d’honneur du Front national commence par déclarer : « Je ne suis pas Charlie Hebdo. Ce journal anarchiste était l’ennemi direct de notre parti le Front national, et ses journalistes, il y a quelques années, rassemblaient des signatures pour une pétition exigeant notre interdiction. Et tous ces politiciens, qui sont sortis manifester, ce ne sont pas des Charlie, mais des charlots ! »Surtout la Komsomolskaïa Pravda, qui a attribué les attentats récents à Paris aux Américains, prête à Jean-Marie Le Pen les propos suivants :  « Ces passeports oubliés des frères Kouachi me rappellent le passeport d’un terroriste tombé de l’avion en feu le 11 septembre 2001, et préservé par miracle. New York était en flammes, mais le passeport est resté intact. Aujourd’hui, on nous dit que les terroristes sont des idiots, voilà pourquoi ils auraient laissé les documents dans la voiture. La fusillade à Charlie Hebdo ressemble à une opération des services secrets, mais nous n’avons pas de preuves. Je ne pense pas que les organisateurs de ce crime soient les autorités françaises, mais elles ont permis à ce crime d’être commis. Ce sont pour l’instant des suppositions. »« 15-20 millions » de musulmans en FranceInterrogé par Le Monde, visiblement gêné, M. Le Pen maintient qu’il juge « étonnant de trouver une carte d'identité avec des tueurs aussi organisés. C'est aussi étonnant que de trouver un passeport intact le 11 septembre. Je m'étonne simplement de cela et je crois que je ne suis pas le seul. » En revanche, le vieux leader frontiste se dit catégorique. Il ne se « souvient pas d'avoir parlé des services secrets ».Dans ce même entretien, M. Le Pen chiffre à « 15-20 millions » le nombre de musulmans vivant en France. Un chiffre tiré de publications d’Azouz Beggag, affirme-t-il au Monde. A la question : « Est-ce que Marine Le Pen vous a téléphoné pour vous remonter les bretelles ?  », il répond : « Personne ne me remonte les bretelles ! On ne me remonte pas les bretelles au Front national ! » Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.01.2015 à 11h28 • Mis à jour le16.01.2015 à 14h51 | Bertrand Bissuel Les grandes effusions républicaines sont terminées pour Cécile Duflot. Après avoir salué le discours de Manuel Valls, mardi 13 janvier, lors de l'hommage rendu aux 17 victimes des attentats commis à Paris, la députée écologiste a repris l'une de ses activités préférées : taper sur la politique de l'exécutif, qu'elle juge trop libérale. Cette fois-ci, c’est Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, qui en a fait les frais.Jeudi 15 janvier, en début de soirée, l'ancienne ministre du logement du gouvernement Ayrault a participé aux travaux de la commission spéciale de l'Assemblée nationale sur le projet de loi « croissance et activité » défendu par M. Macron. Bien qu'elle n'en soit pas membre, elle peut y prendre la parole mais sans avoir le droit de voter sur les amendements. « J'imagine que, pour elle, l'émotion doit être grande », a ironisé François Brottes, le président (PS) de la commission spéciale. « Provocation amicale », a-t-il tenu à préciser, en souriant.Mme Duflot s'est « invitée » dans les débats lorsqu'il s'est agi d'examiner les mesures relatives à l'urbanisme. L'une d'elles vise à développer les « logements intermédiaires » (ceux situés entre le parc HLM et les habitations à loyer libre) en permettant aux communes d'augmenter le nombre de mètres carrés constructibles sur une parcelle donnée. Craignant que les bailleurs sociaux privilégient cette offre inaccessible pour les familles les plus modestes (car les loyers sont trop élevés), Mme Duflot et ses collègues du groupe écologiste ont défendu des amendements en faveur de la production locative sociale.« Un énorme loup »C'est « la priorité » aujourd'hui, a insisté la députée de Paris. Pour elle, « il y a un énorme loup » dans le dispositif envisagé par la loi, « s'il n'est pas encadré » : les communes seront enclines à mettre en chantier du logement intermédiaire, qui est hors de portée des plus pauvres. La parlementaire a également exprimé la crainte que, à terme, le législateur change la règle pour que l'habitat intermédiaire soit pris en compte dans le pourcentage de HLM à édifier dans plusieurs centaines de municipalités, conformément à la loi « solidarité et renouvellement urbains » (SRU).« Il me semble que les garde-fous ont été mis, a répliqué M. Macron. Je veux bien qu'on décide d'empiler protection sur protection, contrainte sur contrainte mais le résultat à la fin, c'est que ça ne construira plus. (…) C'est pour cette raison que je ne peux pas partager la philosophie qui est la vôtre. »Le débat a tourné à l'aigre durant l'examen d'un autre article, qui modifie les obligations pesant sur un propriétaire lorsqu'il veut vendre son bien alors que ce dernier était, jusqu'alors, loué à des particuliers. La loi ALUR, portée par Mme Duflot quand elle était membre du gouvernement, avait mis en place des mesures de protection supplémentaires au profit des locataires, en particulier ceux qui sont touchés par les « ventes à la découpe » (mise à vente, lot par lot, d'appartements dans un immeuble appartenant à une société privée). Les dispositions prises à l'époque ont eu, pour effet, dans certains cas, de permettre aux occupants de rester dans les lieux durant plus de dix ans, a expliqué en substance, M. Macron. Il convient donc d'assouplir la réglementation car elle risque de décourager les investisseurs, a-t-il ajouté.Mme Duflot a indiqué, jeudi, qu'elle avait conscience que les droits accordés aux locataires pouvaient être remis en cause, un jour « mais pas avant le mois de juin 2017 » – autrement dit, pas durant le quinquennat de François Hollande. « Je suis très heurté par ce que j'entends, s'est-elle indignée. Quelle formidable hypocrisie ! (…) La vente à la découpe, c'est de la rentabilité de barbouze. On achète un immeuble, (…), on ne fait aucun travaux et on revend. Avec une marge énorme. » Détricoter la loi ALUR quelques mois après sa promulgation, « c'est surprenant et c'est regrettable », a-t-elle tempêté. L'initiative du gouvernement « va améliorer la marge de certains découpeurs ».M. Macron lui a répondu que ses affirmations relevaient « de la posture ». « Ne faites pas croire (...) que nous serions en train de faire un cadeau aux suceurs de sang du peuple. (...) Vous vous feriez plaisir à peu de frais. Et ce n’est pas à la hauteur du débat que nous sommes en train de conduire », a-t-il lancé. L’union nationale semble bien loin.Opération déminage pour la loi Macron Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Si la croissance devrait un peu s’améliorer en 2015, la situation de l’emploi ne devrait en revanche pas s’éclaircir. L’Unedic, l’organisme qui gère l’assurance-chômage, a publié de sombres pronostics, vendredi 16 janvier. Ils prévoient une hausse du taux de chômage à 10,3 % en métropole fin 2015, contre 9,9 % actuellement. Le nombre de chômeurs sans aucune activité (la « catégorie A » de Pôle emploi) devrait s’établir dans un an à 3,6 millions de personnes, contre un peu moins de 3,5 millions actuellement.En comptant les chômeurs ayant une activité réduite (catégories B et C), le nombre d’inscrits à Pôle emploi pourrait grimper de 5,2 à près de 5,4 millions de personnes. Cette situation a une raison simple : le timide retour de la croissance, que l’Unedic estime à 0,8 % pour 2015 en accord avec le consensus des économistes, ne permettra pas de créer suffisamment d’emplois pour compenser la hausse de la population active. Ces prévisions sont similaires à celles de l’Insee, publiées le 18 décembre 2014, qui pronostiquent un taux de chômage à 10,6 % en 2015, DOM compris. François Hollande n’avait pas contesté en décembre ces sombres présages. « Est-ce que 1 % de croissance suffit pour réduire le chômage en France ? Non, parce qu’en France, la population active augmente », avait-il déclaré en déplacement à Bruxelles. Depuis son échec à « inverser la courbe du chômage avant fin 2013 » comme il s’y était engagé, le président de la République est très prudent sur ses promesses publiques en matière d’emploi. En avril, il s’est uniquement engagé à ne pas se représenter en 2017 si le chômage ne reculait pas d’ici là.DérapageSouci supplémentaire, cette nouvelle montée du nombre de chômeurs va se traduire par une forte hausse du déficit de l’Unedic. Alors que l’assurance-chômage prévoyait encore en septembre de réduire son déficit en dessous de 3,7 milliards d’euros en 2015 (contre près de 4 milliards en 2013), celui-ci devrait finalement se stabiliser en 2014 puis déraper à plus de 4,6 milliards en 2015. L’Unedic, qui est déficitaire depuis 2009 et le début de la crise, va voir sa dette totale grimper à près de 26 milliards à cet horizon.Si un déficit est logique en période de crise pour l’assurance-chômage, ce dérapage des comptes devrait peser sur la prochaine négociation des règles d’indemnisation des chômeurs. Les syndicats et le patronat, qui gèrent l’Unedic, ont prévu de les rediscuter en 2016, mais un premier groupe de travail doit se réunir en 2015. Il apparaît déjà que l’actuelle convention, rentrée totalement en vigueur début octobre, ne permettra pas de stabiliser le déficit comme espéré, malgré les 600 millions d’euros d’économies prévues par le texte.Cette convention prévoyait pourtant un durcissement de l’indemnisation des intermittents, l’allongement du délai de carence pour les salariés quittant leur entreprise avec des indemnités supralégales ou la création de « droits rechargeables » plus simples mais souvent moins avantageux pour les chômeurs reprenant une activité temporaire. Mais les fondamentaux – un jour cotisé pour un jour travaillé, une durée d’indemnisation pouvant aller jusqu’à deux ans, voire trois ans – étaient restés les mêmes.Le Medef n’a jamais caché qu’il souhaitait s’y attaquer et le gouvernement a publiquement demandé en octobre aux partenaires sociaux de durcir davantage ces règles. « La question de l’efficacité, de l’équité des règles » du régime d’assurance-chômage « est un débat légitime », avait déclaré Manuel Valls le 8 octobre, en laissant entendre que les règles d’indemnisation n’incitaient pas, selon lui, suffisamment les chômeurs à rechercher un emploi.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) La Commission européenne a rendu public, vendredi 16 janvier, l’intégralité de sa décision justifiant l’ouverture d’une enquête pour aide d’Etat concernant le groupe américain Amazon et ses pratiques fiscales au Luxembourg, qui avait été annoncé en octobre 2014.Bruxelles estime que les autorités luxembourgeoises « octroient un avantage à Amazon » à travers certaines pratiques fiscales, et que cela « constitue une aide d’Etat » illégale.La publication du détail des accusations de la Commission à l’encontre d’Amazon, et du Luxembourg, intervient après les révélations « LuxLeaks », début novembre 2014, un travail journalistique de grande ampleur, qui a mis à jour, au Luxembourg, un système d’évasion fiscale de grande envergure au profit des multinationales.LuxLeaks : L’évasion fiscale, un sport national pour les géants américainsPourquoi ne dévoiler le contenu des griefs que maintenant ?La décision d’ouverture d’enquête à l’encontre d’Amazon avait été rendue publique le 7 octobre 2014, mais les détails justifiant cette démarche n’avaient pas été divulgués, pour laisser aux parties concernées le temps d’en extraire ce qu’elles jugent relever du secret des affaires.La Commission s’était déjà prêtée à ce genre d’exercice (publier l’intégralité de sa décision d’ouverture d’enquête), fin 2014, à propos des pratiques fiscales de Starbucks aux Pays-Bas et d’Apple en Irlande.Les informations publiées vendredi (25 pages au total), n’apportent pas de données nouvelles concernant l’avancée de l’enquête de Bruxelles. La commissaire en charge de la concurrence, Margrethe Vestager s’est engagée à communiquer sur ce sujet avant la fin du premier trimestre 2015.Quelles sont les pratiques fiscales visées ? Ce qui est visé par l’enquête de Bruxelles c’est le système du « rescrit fiscal » (ou « tax ruling ») : celui-ci permet à une entreprise de demander à l’avance comment sa situation fiscale sera traitée dans un pays, et est utilisé par les multinationales pour faire de l’optimisation en répartissant profits et coûts entre leurs filiales dans différents pays.Amazon et le Luxembourg sont-ils les seuls visés par la Commission ?Non. La Commission a demandé des renseignements sur cette pratique du rescrit fiscal en juin 2014 à six pays : Chypre, l’Irlande, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.Elle a ouvert à ce jour quatre enquêtes sur des « tax rulings » qu’elle soupçonne de constituer des aides d’Etat illégales : deux d’entre elles visent le Luxembourg, pour des accords avec le Amazon et le groupe automobile italien Fiat. Les deux autres concernent l’Irlande avec Apple et les Pays-Bas avec Starbucks.Que montrent les 25 pages publiées par la Commission ?Le document publié vendredi éclaire sur les pratiques fiscales d’Amazon en Europe, particulièrement dans le Grand-Duché.La Commission explique soupçonner le fisc luxembourgeois d’avoir pris, au bénéfice du géant américain de la vente en ligne, une décision fiscale anticipative, le 6 novembre 2003, qui validerait des prix de transfert contestables entre les filiales luxembourgeoises d’Amazon et la maison mère.Les prix de transfert désignent les prix facturés pour des opérations commerciales entre diverses parties d’un même groupe d’entreprises, prix fixés pour l’usage de droits de propriété intellectuelle, pour la vente de produits et services, etc...Ces prix de transfert doivent être évalués conformément aux conditions du marché, c’est-à-dire, au prix auquel ces biens et services seraient facturés si une entité d’un groupe devait les acquérir sur le marché au lieu de le faire à l’intérieur du groupe.Une évaluation erronée des prix de transfert peut conduire à la diminution de la base fiscale d’une entreprise sur un territoire, donc à la minimisation de son bénéfice imposable.La Commission se penche notamment sur la structure d’Amazon au Luxembourg. Le groupe y a regroupé quasiment toutes ses activités en Europe.Ce que reproche la Commission c'est l'accord sur le prix de transfert entre deux entités luxembourgeoises, Lux SCS et Lux Eu SARL.Amazon Eu SARL « joue le rôle de siège principal d’Amazon pour l’Europe et est le principal opérateur des services de commerce de détail et des services aux entreprises offerts par l’intermédiaire des sites web européens d’Amazon », indique le document de Bruxelles publié vendredi. En outre, elle assume des fonctions de gestion de trésorerie et détient (directement ou indirectement) les autres filiales européennes d’Amazon qui assurent la commercialisation, le marketing et les fonctions de support. »Cette filiale a déclaré un chiffre d’affaires de 13,6 milliards d’euros. Cette société Amazon EU SARL joue le rôle de société mère pour d’autres filiales luxembourgeoises. Amazon emploie environ 1 000 salariés au Luxembourg, dont des postes de direction stratégique gérant l’ensemble des activités européennes d’Amazon.Lux SCS est une entité « fiscalement transparente » selon le rapport de Bruxelles, qui possède 100 % du capital de Lux EU SARL, qui, elle, est la société qui est censée payer des impôts au LuxembourgLux SCS licencie des droits de propriété intellectuels à Lux EU SARL, selon un prix de transfert, qui a été approuvé par le fisc luxembourgeois en 2003, et que Bruxelles soupçonne de ne pas être conforme au prix du marché : il aurait été surévalué pour minimiser la base imposable de Lux Eu SARL.Que répondent les « accusés » ?Les autorités luxembourgeoises ont immédiatement réagi à la publication de ces documents en assurant dans un communiqué que « le Luxembourg est confiant que les allégations d’aide d’État dans cette affaire sont sans mérite ».Le Luxembourg se dit assuré « qu’il sera à même de convaincre la Commission de la légitimité de la décision anticipative en cause et qu’aucun avantage sélectif n’a été accordé ».Où en sont les projets de la Commission pour plus de transparence fiscale ?Consciente de l’impact délétère sur les opinions publiques des révélations LuxLeaks, la Commission européenne, et son président, Jean-Claude Juncker, qui a été premier ministre du Luxembourg pendant près de 19 ans, ont pris à plusieurs reprises l’engagement, fin 2014, de faire de la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale en Europe une de leurs priorités.Lire aussi : Les Européens avancent dans la lutte contre l’optimisation fiscaleLe commissaire à l’économie et à la fiscalité, Pierre Moscovici doit présenter, d’ici à la fin du premier trimestre 2015, une directive sur l’échange automatique et obligatoire des accords fiscaux préalables.Mais la pression sur la Commission européenne pour agir contre l’évasion et la fraude fiscale va croissante. Au Parlement européen, une commission d’enquête est sur le point d’être formée, à l’initiative des Verts, qui aura des pouvoirs étendus.LuxLeaks : le Parlement européen veut mettre en place une commission d’enquêteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gaëlle Dupont La date n’a pas été choisie au hasard. La ministre de la santé, Marisol Touraine, et la secrétaire d’Etat aux droits des femmes, Pascale Boistard, devaient annoncer, vendredi 16 janvier, un plan pour améliorer l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), quarante ans après l’entrée en vigueur de la loi Veil qui dépénalisait l’avortement. « C’est une deuxième étape », précise Mme Touraine.Dès son arrivée au pouvoir, en 2012, la gauche avait instauré le remboursement complet de l’IVG. Puis la majorité parlementaire avait voté, dans la loi du 4 août 2014, et après un débat très nourri avec la droite, la suppression de la notion de détresse requise dans la loi Veil pour les femmes ayant recours à l’IVG, depuis longtemps tombée en désuétude.« La loi Veil est une loi de progrès, un cadre accepté par l’écrasante majorité des Français, poursuit Mme Touraine. Il s’agit désormais de s’assurer que ce droit peut être exercé simplement. C’est le cas dans l’écrasante majorité des cas. Mais des difficultés peuvent apparaître dans l’accès à une information objective. Il peut aussi y avoir des différences de prise en charge sur le territoire, et des enjeux financiers. »Manque d’accès à l’informationPour y répondre, la prise en charge à 100 % est étendue aux examens qui entourent l’IVG (rendez-vous, échographie, analyses biologiques). L’accent est mis aussi sur l’information. Après le site Internet ivg.gouv.fr lancé en janvier 2014, un numéro de téléphone unique et anonyme géré par le Planning familial sera créé. Il sera opérationnel en septembre. L’objectif est de concurrencer les plates-formes téléphoniques renvoyant vers des militants anti-IVG.Enfin, les agences régionales de santé devront élaborer un « plan régional pour l’accès à l’avortement » afin d’identifier les déficits dans l’offre de soins. Les médecins qui exercent dans les centres de santé suffisamment équipés pourront réaliser des IVG chirurgicales. Les sages-femmes pourront, de leur côté, réaliser des IVG médicamenteuses – les médecins y sont hostiles. Ces mesures prendront place dans la future loi de santé, qui doit être examinée au printemps.Elles répondent à certaines revendications du Planning familial et des associations féministes, qui dénoncent de longue date les difficultés d’accès des femmes à l’IVG. Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes avait fait le même constat, dans un rapport en 2013 : le manque d’accès à l’information, les difficultés pratiques pour prendre les divers rendez-vous, la baisse du nombre de gynécologues, la fermeture de cent trente établissements pratiquant l’IVG en dix ans y étaient mentionnés.« Contraception ponctuelle »Toutes les demandes ne sont cependant pas satisfaites. Le Haut Conseil à l’égalité souhaitait la suppression du délai de réflexion de sept jours entre les deux premiers rendez-vous avec un médecin imposé aux femmes qui veulent avorter, et celle de la clause de conscience des médecins, qui leur permet de refuser de pratiquer l’IVG. Deux mesures jugées trop sensibles, car susceptibles de rouvrir le débat avec la droite sur l’équilibre de la loi Veil.En quarante ans, le recours à l’IVG a cependant été profondément modifié. Alors qu’il était, lors de la préparation de loi Veil, conçu comme un dernier recours, « le choix d’interrompre une grossesse est désormais devenu un droit », écrivent les chercheurs de l’Institut national d’études démographiques (INED) dans une étude publiée jeudi 15 janvier.En quarante ans, la proportion de femmes ayant eu recours à l’IVG au moins une fois est passée de la moitié à un tiers. Mais le nombre d’IVG reste stable, une minorité grandissante de femmes y ayant recours de manière répétée. Ainsi, 33 % des femmes avortent au moins une fois dans leur vie, 9,5 % deux fois et 4,1 % trois fois.L’allongement du délai légal voté en 2001 (de dix à douze semaines) n’a, en revanche, pas conduit les femmes à attendre davantage avant d’interrompre leur grossesse. Au contraire, les avortements ont lieu en moyenne à 6,4 semaines de grossesse, ce qui est lié à la diffusion de l’IVG médicamenteuse (55 % en 2011), pratiquée plus tôt que les IVG chirurgicales.Ce recours a augmenté chez les femmes de 18 à 25 ans, alors qu’il a diminué après 25 ans. L’allongement de la jeunesse sexuelle des femmes, entre l’âge du premier rapport, plus précoce aujourd’hui (17 ans), et une installation en couple stable plus tardive, explique ces évolutions. « C’est une période où les femmes construisent leur vie, analyse Magali Mazuy, démographe à l’INED. Elles peuvent être en couple puis se séparer. La contraception est ponctuelle. Les femmes sont plus souvent confrontées à la possibilité de grossesses non désirées, non préparées. Les couples attendent également d’être dans les meilleures conditions. » Les avortements à répétition peuvent s’expliquer par l’inadéquation de la contraception par pilule prescrite à certaines femmes, alors que le stérilet ou l’implant contraceptif, qui ne demandent pas une prise quotidienne, pourraient être plus adaptés.L’Assemblée commémore la loi Veil Gaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.01.2015 à 17h30 | Eric Nunès Le numéro 3 de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) repart en campagne. Laurent Wauquiez, secrétaire général du parti depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à sa présidence, a annoncé, jeudi 15 janvier, sa candidature à la présidence de la future grande région qui réunira, à partie de 2016, Rhône-Alpes et Auvergne. Il se place en concurrence, au sein de son parti, avec Michel Barnier, ancien commissaire européen et ancien ministre, qui postule également pour diriger cette future entité.Député de la Haute-Loire, maire du Puy-en-Velay, Laurent Wauquiez a officiellement fait part de ses ambitions régionales dans un entretien accordé au Dauphiné : « Je suis candidat pour apporter un nouveau souffle à notre région, un nouveau dynamisme et un renouvellement », a-t-il déclaré. En campagne, le parlementaire UMP y dénonce le « gaspillage », « l'argent dépensé n'importe comment au cours des dix dernières années» par l'exécutif socialiste rhodano-alpin dirigé par Jean-Jack Queyranne.concurrence avec Michel BarnierL'ancien ministre sarkozyste critique notamment la construction de l'hôtel de région, trop cher selon lui, et qui aurait eu pour conséquence une forte hausse des tarifs des cartes grises. C'est pourtant sous le gouvernement Fillon, dont il était membre, que les régions ont perdu l'essentiel de leur autonomie fiscale, conservant comme rare ressource dynamique... les cartes grises.Quant à sa concurrence avec Michel Barnier, qui avait annoncé sa candidature en octobre 2014, Laurent Wauquiez affirme vouloir l'unité : « Je souhaite que l'on fasse les choses ensemble », avance-t-il. S'agissant du mode de désignation qui devra départager les deux hommes, « la légitimité vient du terrain », lance M. Wauquiez, sans plus de précisions, alors qu'il est membre de la commission nationale d'investiture de son parti.Enfin, concernant le cumul des mandats, qui interdit à un élu d'assurer deux mandats exécutifs locaux, le cadre de l'UMP a déclaré dans L'Eveil du 15 janvier son intention de démissionner de son mandat de maire du Puy-en-Velay, ville qui l'avait réélu, dès le premier tour, en mars 2014 avec près de 70 % des voix.Après deux mandats à la tête de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, briguera, à 69 ans, un troisième mandat à la tête de la nouvelle région.>> Lire également : Laurent Wauquiez joue la droite dure contre sa rivale NKMEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Une semaine après l’attentat contre Charlie Hebdo, l’UMP a présenté, mercredi 14 janvier au soir, douze propositions pour lutter contre le terrorisme. Alors que les responsables du parti de Nicolas Sarkozy multiplient les propositions discordantes, l’ancien chef de l’Etat a défini une ligne commune pour réaffirmer son autorité sur ses troupes. « Il veut coordonner et centraliser les choses pour ne pas que chacun fasse ses petites annonces dans son coin », explique son entourage.Sécurité : Nicolas Sarkozy fait pression sur l’exécutifUne infraction pénale créée en août 1944La principale proposition pour empêcher le retour de djihadistes français de Syrie est le « retrait ou la déchéance de la nationalité française pour les terroristes binationaux ». Pour les Français, ne disposant pas d’une autre nationalité, le parti prône le rétablissement de la mesure « d’indignité nationale ».En proposant de réintégrer dans notre arsenal juridique cette infraction pénale, créée en août 1944 et utilisée au plus fort de l’épuration, l’UMP tente ainsi de parer aux problèmes juridiques que posait la volonté de M. Sarkozy de déchoir de leur nationalité les Français ayant participé ou été complices d’actes terroristes. Si elle est applicable pour les binationaux, la déchéance de nationalité est illégale pour les Français qui n’ont qu’une seule nationalité. D’après les conventions internationales signées par la France, aucun pays ne peut rendre une personne apatride. L’idée de l’ancien chef de l’Etat posait donc « des problèmes constitutionnels », comme l’a résumé l’ex-ministre de l’intérieur, Claude Guéant, lundi soir, sur France 2.Huit personnes ont été déchues de la nationalité française entre 1996, date d’entrée en vigueur de la loi, et 2006. Le Conseil constitutionnel est actuellement saisi d'une question prioritaire de constitutionnalité pour déterminer si cette double peine est valide. D'autant que les trois auteurs des attentats des 7 au 9 janvier étaient tous Français, et ne seraient en rien concernés par cette mesure.Le parti de droite pense donc avoir trouvé la parade. Cette peine « d’indignité nationale » serait assortie d’« une peine de dégradation nationale emportant la privation des droits civiques, civils et politiques pour les terroristes français ». Objectif : dissuader les Français non-binationaux, qui sont partis faire le djihad, de revenir dans leur pays d’origine. En cas de retour, il serait frappé par « une condamnation sévère et très symbolique », avait fait valoir le député UMP, Philippe Meunier, en novembre 2014, lorsqu’il avait rédigé une proposition de loi en ce sens lors de l’examen du projet de loi de lutte contre le terrorisme. Son texte avait été écarté par la commission des lois de l’Assemblée. « Il s’agit de faire comprendre aux terroristes français qu’ils ne peuvent s’attaquer à la France en conservant les privilèges de la citoyenneté », explique le député du Rhône Georges Fenech, secrétaire national à justice au sein de l’UMP.Parmi les dix autres mesures présentées, l’UMP propose notamment d’« adopter sans délai une loi-cadre sur le renseignement renforçant les moyens juridiques d’intervention des services spécialisés ». Principale idée : pousser le Parlement européen à adopter le système sur les échanges de données des passagers européens dit « PNR » (Passenger name record), qui permet de « tracer les passagers vers certaines destinations » lorsqu’ils prennent l’avion. Manuel Valls, jugeant le dispositif « indispensable », a lui-même prié mardi les parlementaires européens de voter ce texte, pour l'heure gelé à Strasbourg.Dans ce domaine du renseignement, l’UMP pousse aussi le gouvernement à « renforcer » sa coopération avec les pays étrangers. M. Sarkozy juge primordial de se rapprocher des services de renseignement de la Tunisie, du Maroc et de la Turquie.Des centres de « déradicalisation »Autre requête de l’UMP concernant les prisons : élargir la rétention de sûreté, créée en 2008, aux actes terroristes ; créer des centres de « déradicalisation » pour les djihadistes condamnés et des places de prison supplémentaires ; permettre la fouille systématique pour les détenus radicalisés et « exclure les possibilités d’aménagement de peine et de réduction de peine pour les faits de terrorisme ». François Hollande s'était engagé à supprimer la rétention de sûreté, inventée par l’Allemagne en 1933. Sans suite pour l’instant.Le parti, qui ne revendique pas un « Patriot Act » à la française, préconise en outre la création d’une infraction spécifique pour la consultation « habituelle et sans motif légitime » des sites Internet appelant au terrorisme, l’accélération des procédures d’expulsion de personnes faisant l’apologie du djihad, la mise en place d’un plan national et européen de lutte contre le trafic d’armes.Pourquoi un « Patriot Act » à la française est impossibleReprenant une idée formulée par M. Sarkozy depuis 2012, l’UMP juge encore nécessaire une réforme de l’espace Schengen « pour améliorer les contrôles aux frontières et les échanges d’information ».Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Contrairement à ce que pourraient être tentés de laisser croire certains élus de droite, qui ont constamment accusé leurs adversaires d’« angélisme » avant de saluer le discours de fermeté prononcé par Manuel Valls à l’Assemblée nationale, mardi 13 janvier, le Parti socialiste ne découvre pas la lune en matière de sécurité.Le premier ministre en sait quelque chose, lui qui a constamment cherché à convaincre ses « camarades » d’adopter une position ferme sur le sujet. Ce qui, il est vrai, n’est jamais allé de soi. Le 1er juin 2006, alors maire d’Évry, Manuel Valls inaugurait les locaux flambant neufs de sa police municipale, dont il avait doublé les effectifs lors des cinq premières années de son mandat.La veille, Ségolène Royal, alors candidate à l’investiture du PS pour l’élection présidentielle, avait tenu un discours martial, proposant notamment la création d’établissements à « encadrement militaire », pour les mineurs délinquants, ce qui avait secoué son camp. M. Valls, lui, avait approuvé sans réserve. « Si la gauche n’est pas claire sur la question de la sécurité, on ne sera pas crédible sur le reste », assurait-il ce jour-là. Un message qu’il répétait déjà depuis de nombreuses années.Ce 1er juin 2006, M. Valls confiait avoir vu « monter le sujet » de la sécurité après son élection, en 1989, au conseil municipal d’Argenteuil (Val-d’Oise). Dix ans plus tard, sa double casquette de conseiller à Matignon et de candidat à la mairie d’Évry lui avait fait percevoir, expliquait-il, le décalage entre la politique sociale du gouvernement et les préoccupations qui s’exprimaient sur le terrain. De cette expérience, qui s’était soldée par le traumatisme du 21 avril 2002, M. Valls avait tiré des leçons : « Pour l’opinion, la sécurité est le seul sujet que les politiques sont capables de traiter. Et il est au cœur de la crise de confiance que traverse le pays ». « Les gens ne supportent plus l’idée de l’excuse permanente par la crise sociale », poursuivait le maire d’Évry, qui disait avoir banni de son vocabulaire l’expression « sentiment d’insécurité ».La sécurité, « première des libertés »M. Valls n’avait pas été le seul à plaider en ce sens. Au début des années 1990, d’autres jeunes élus de l’Essonne et de Seine-Saint-Denis en prise avec les questions de délinquance, comme Julien Dray et Bruno Le Roux, s’étaient efforcés aux aussi de tirer la sonnette d’alarme dans le parti.L’aggiornamento eut pour chef d’orchestre Lionel Jospin. Un premier pas est franchi lors de la campagne présidentielle de 1995, sous l’impulsion de Daniel Vaillant. Sous la pression conjuguée des élus locaux et des études d’opinion que lui soumet Gérard Le Gall, M. Jospin va plus loin lorsqu’il accède à Matignon, deux ans plus tard. Dans sa déclaration de politique générale, le premier ministre qualifie la sécurité de « droit fondamental de la personne humaine » et l’érige en deuxième priorité (derrière le chômage). Six mois plus tard, lors d’un colloque organisé à Villepinte (Seine-Saint-Denis), il affirme sa volonté de « privilégier la responsabilité individuelle sur les excuses sociologiques ». Le changement de pied s’appuie sur une phrase, « la sécurité est la première des libertés », que reprendront plus tard… Jacques Chirac, puis Nicolas Sarkozy.Incarnée par Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’intérieur de 1997 à 2000, l’image de fermeté affichée à Villepinte s’est ensuite estompée. Dans un parti comme le PS, qui a une (forte) culture du débat, les divisions persistantes sur ce sujet sont étalées au grand jour. De ces passes d’armes à répétition, il résulte une impression de flou et de malaise que Jacques Chirac observe et exploite depuis l’Elysée.Dressant le bilan de son action à Matignon, le 3 mars 2002, M. Jospin reconnaît avoir « pêché un peu par naïveté ». Cette phrase, puis son élimination dès le premier tour de l’élection présidentielle, le 21 avril 2002, ont relancé les tenants de la fermeté. De « l’ordre juste » défendu par Ségolène Royal en 2007 à une phrase de François Hollande dans un entretien au Monde du 31 août 2013 - « Mon seul objectif, c’est la sécurité » -, de nouveaux mots ont conforté cette ligne. L’émotion suscitée par les attentats du 7 janvier pourrait également inciter le PS à aller plus encore dans ce sens en se rangeant derrière leur martial premier ministre. Sans pour autant mettre un point final à l’éternel débat entre défenseurs des libertés et partisans de la sécurité. Seul le curseur bouge.Pour Valls, le jour de guerre est arrivé  Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Aurélie Collas Comment l’école peut-elle contribuer à transformer l’émotion suscitée par la récente vague d’attentats en action ? Que peut-elle faire de plus en matière de formation du citoyen ? La « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République », organisée cette semaine, doit servir à apporter des réponses.Mardi 13 janvier, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a rappelé, lors d’une réunion de recteurs, les chantiers en cours : nouveau programme d’enseignement moral et civique, prévu pour la rentrée 2015, nouvelles ressources et séquences de formation continue pour les enseignants…La réponse du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), elle, est sans équivoque : ce ne sont ni les programmes ni les prescriptions qui changeront les choses en profondeur, mais plutôt leur mise en œuvre sur le terrain.Sur le papier, en effet, « la France se place en tête des pays européens par son investissement en matière d’éducation civique », indique le Cnesco dans une note sur « l’apprentissage de la citoyenneté à l’école », publiée le 12 janvier. Elle est le seul pays où les cours d’éducation civique ont des horaires dédiés, du primaire au lycée. Le seul à avoir un modèle pédagogique aussi complet, alliant cours, participation des élèves à la vie de leur établissement et projets éducatifs sur la citoyenneté. Le champ couvert va des institutions de la République et ses valeurs aux règles de vie en société, en passant par l’éducation au développement durable, aux médias, à la santé, etc.« Une simple obligation »Du côté des pratiques, en revanche, le tableau du Cnesco est plus sombre. « Les failles sont dans la mise en œuvre », souligne la sociologue Nathalie Mons, sa présidente. D’abord, « les heures d’éducation civique peuvent être attribuées à d’autres disciplines », rapporte-t-elle. Côté vie scolaire, les lycéens s’engagent peu dans la vie de leur établissement. En 2013, la mission sur l’enseignement de la morale laïque, installée par l’ancien ministre Vincent Peillon, faisait état d’instances de vie lycéenne « peu connues et peu valorisées, parfois perçues comme une simple obligation réglementaire », et d’une faible participation des élèves aux élections de leurs représentants (50 %). Enfin, si des projets collectifs sont mis en place pour incarner les valeurs transmises, ils restent peu nombreux et apparaissent « essentiellement dans les moments de tension », selon cette mission.Pour réduire le décalage entre le prescrit et le réel, nombre d’observateurs insistent sur le rôle crucial de la formation des enseignants. « En formation initiale, ces aspects de citoyenneté s’inscrivent dans un ensemble plus général sur les conditions d’exercice du métier, rapporte Pierre Kahn, professeur en sciences de l’éducation. C’est insuffisant pour les stagiaires, surtout lorsqu’ils sont envoyés là où des élèves refusent la minute de silence en l’hommage à Charlie Hebdo. »« On fait au mieux, soupire François Da Rocha Carneiro, professeur dans un lycée de Roubaix (Nord). Dans certains quartiers, l’école est l’unique représentant de l’Etat, et les enseignants se sentent bien seuls. » Façon de rappeler qu’on ne peut demander à l’école de régler, à elle seule, tous les maux de la société.Aurélie CollasJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Dans le climat qui suit les attentats qui ont frappé Charlie Hebdo, la classe politique multiplie les propositions et les annonces pour mieux lutter contre le terrorisme. Quitte, parfois, à s'emmêler avec les chiffres. Exemple avec l'UMP Xavier Bertrand.Ce qu'il a dit :« Ceux qui partent doivent savoir qu'ils ne reviendront pas en liberté, même les Français (...). Ce sont ceux qui sont en France, plus de 1 000, nous dit le ministère, ceux-là, il faut les traquer, les débusquer (...). Les 1 000 dont je viens de parler, le ministère l'assure, ce sont ceux qui sont allés faire le djihad et ce sont des bombes à retardement, il faut les mettre hors d'état de nuire. »L'invité de Bruce Toussaint du 15/01/2015 - Pourquoi c'est exagéréMartial, Xavier Bertrand a multiplié, jeudi sur LCI, les propositions musclées contre le terrorisme. Et notamment celle de « mettre hors d'état de nuire » les personnes qui seraient revenues en France après avoir participé au djihad en Syrie ou en Irak.Le problème, c'est que M. Bertrand s'embrouille un peu avec les chiffres, qu'il revoit fortement à la hausse. 1 400 « concernés .» Selon les chiffres donnés par Manuel Valls lundi, 1400 personnes, Français ou résidant en France, sont « concernées » par des départs pour la Syrie ou l'Irak. Environ 70 sont morts sur place.390 Français en Irak ou en Syrie. En décembre, le ministre, Bernard Cazeneuve, parlait en conseil des ministres de 1 200 personnes concernées par le départ pour le djihad, dont 390 sur place, 231 en route vers l'Irak ou la Syrie.185 sur le sol Français. Mais l'estimation du nombre de combattants revenus en France était bien moindre : 234 personnes de retour, dont 185 anciens combattants djihadistes arrivés sur le sol Français. Soit... plus de cinq fois moins que le millier d'anciens combattants djihadistes évoqués par M. Bertrand.Lire : qui sont les Français sur la piste du djihadSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes Dans un agenda laissé libre, jeudi 15 janvier, pour y caler un éventuel aller et retour au sommet sur l’Ukraine, au Kazakhstan, finalement abandonné, la visite du président à l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris n’était pas prévue. Elle y avait été rajoutée en début de semaine. François Hollande a donc profité de l’ouverture du forum intitulé « renouveaux du monde arabe » pour adresser un message aux « musulmans, premières victimes du fanatisme, du fondamentalisme et de l’intolérance ».« Nous devons refuser les amalgames et les confusions, a martelé François Hollande. Les Français de confession musulmane ont les mêmes droits, les mêmes devoirs que tous les citoyens. Ils doivent être protégés. La laïcité y concourt, elle respecte toutes les religions. » Le président a ainsi évoqué le nombre élevé d’actes islamophobes visant des mosquées depuis le 7 janvier.« Un pays qui à des règles »« Rien ne doit être toléré, a répété le chef de l’Etat. L’ordre républicain doit être exercé fermement face à ceux qui s’en prennent à tous les lieux de culte. » Alors que les incidents se sont multipliés dans les écoles depuis la minute de silence jeudi 8 janvier, M. Hollande a insisté sur le rôle de « l’école de la République, lieu de connaissance, de savoir ».« Les actes antimusulmans comme antisémites doivent être punis sévèrement », a ajouté le président, assurant que « les conflits du Moyen-Orient n’ont pas leur place ici ». Avant d’embrasser le monde arabe dans toutes ses dimensions, politique, économique, sécuritaire et culturelle.Hollande aux pays arabes, à l'IMA: "la France est un pays ami, mais qui a des règles, des principes, des valeurs."— Revault d'Allonnes (@davidrevdal) 15 Janvier 2015Opposant « les menaces qui veulent nous séparer » aux « liens que nous avons tissés dans les siècles passés et confortés par nos échanges », François Hollande s’est « adressé aux peuples arabes qui nous regardent en leur disant que la France est un pays ami, mais qui a des règles, des principes, des valeurs, dont l’une n’est pas négociable : la liberté et la démocratie ». En appelant dans le même mouvement les musulmans de France à se sentir « unis, protégés, respectés comme eux-mêmes doivent respecter la République ». « Ne pas communautariser le débat »M. Hollande n’a pour l’heure pas prévu de se rendre dans une mosquée. « La réponse aux morts de Charlie Hebdo n’est pas d’enchaîner les visites aux communautés », estime un collaborateur. « On est dans un moment de rassemblement et d’unité. Faisons attention à ne pas communautariser le débat. Le président ne rentrera pas dans le sujet en disant : un point pour les juifs, un point pour les musulmans », prévient un autre conseiller du chef de l’Etat, qui rappelle : « Quatre juifs sont morts. Et ils n ont pas été tués car ils faisaient leurs courses, mais parce qu’ils étaient juifs. Si le président n’était pas allé à la synagogue, personne ne l’aurait compris. »Mardi, le président, dans son hommage aux trois policiers tués, à la préfecture de police, l’avait déjà posé, en évoquant Ahmed Merabet : « Lui savait mieux que quiconque que l’islamisme radical n’a rien à voir avec l’islam et que le fanatisme tue les Musulmans. » Pour M. Hollande : « Son sacrifice est aussi une leçon qu’il nous adresse pour refuser les amalgames, pour écarter les confusions, pour repousser les stigmatisations, pour dénoncer les actes antimusulmans qui sont autant d’atteintes à la République. »David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.01.2015 à 19h26 • Mis à jour le20.01.2015 à 19h43 | Luc Bronner Manuel Valls avait déjà parlé de « ghetto » et de « ségrégation », voire d’« apartheid ». C’était en 2005, et il n’était alors que maire d’Evry (50 000 habitants) et socialiste en rupture idéologique avec son parti sur les enjeux d’intégration et de sécurité. Dix ans plus tard, à l’occasion de ses vœux à la presse, mardi 20 janvier, c’est le premier ministre qui parle. Avec des mots inédits pour qualifier la situation des quartiers sensibles en France, une semaine après les attaques terroristes qui ont fait 17 morts. Pour décrire la gravité de la situation des quartiers français, Manuel Valls parle publiquement de « ghettos » et d’« apartheid territorial, social, ethnique » – chaque mot compte, et le dernier plus que les autres dans un pays où la question ethnique demeure un tabou politique et intellectuel.L’ancien ministre de l’intérieur a précisé sa pensée, tissant un lien avec les émeutes qui avaient secoué la France pendant trois semaines en 2005 avec plus de 10 000 voitures brûlées, l’incendie de dizaines de bâtiments publics et des centaines de policiers blessés. « Ces derniers jours ont souligné beaucoup des maux qui rongent notre pays ou des défis que nous avons à relever. A cela, il faut ajouter toutes les fractures, les tensions qui couvent depuis trop longtemps et dont on parle uniquement par intermittence », a-t-il expliqué.« Les émeutes de 2005, qui aujourd'hui s'en rappelle ? Et pourtant les stigmates sont toujours présents », a souligné Manuel Valls, fortement marqué, à l’époque, par le niveau de violence atteint dans les quartiers d’Ile-de-France, y compris dans sa ville d’Evry. Les émeutes avaient alors contraint le gouvernement à mettre en place l’« état d’urgence », une disposition législative exceptionnelle instaurée en 1955 et utilisée une seule fois, avant les émeutes, pendant la guerre d’Algérie.Frontières invisiblesLe terme de ghetto n’est pas tout à fait neuf, repris notamment par les élus de terrain, dont faisait partie Manuel Valls à l’époque, mais il est resté rare dans la bouche des responsables de l’exécutif français. A l’exception de Nicolas Sarkozy qui, en tant que ministre de l’intérieur, puis de président de la République, l’a utilisé à plusieurs reprises entre 2007 et 2012. Mais l’argument de Nicolas Sarkozy était d’abord policier : le « ghetto » était associé à la notion de « zones de non droit » et donc d’abord à la délinquance.De son côté, la recherche française, et avec elle le monde intellectuel, ont longtemps critiqué l’usage de cette notion, au motif notamment que ce terme induisait une comparaison avec la situation des Etats-Unis, marqués par un niveau de ségrégation ethnique nettement plus élevé. La sociologie française avait toutefois été bousculée par la publication, en 2008, de Ghetto urbain, écrit par Didier Lapeyronnie (Robert Laffont), qui montrait comment les quartiers se constituaient en véritables « contre-sociétés » et comment s’érigeaient des frontières invisibles au sein des villes françaises.Le terme d’« apartheid », en revanche, marque une rupture sémantique, et donc politique. Car si l’ancien maire de banlieue pouvait formuler ce type de constat dans une logique de dénonciation, des mots similaires dans la bouche d’un premier ministre prennent un sens différent. D’abord parce que s’il existe une forme d’« apartheid » en France, cela témoigne d’un échec majeur de trente ans de politique de la ville – ce que la gauche, plus que la droite, a toujours eu du mal à reconnaître.Ensuite, et surtout, parce que si le premier ministre estime que les quartiers sont victimes d’« apartheid », cela signifie que, pour le prendre au mot, les logiques de ségrégation ne sont pas uniquement subies mais qu’elles sont, au moins en partie, construites par les politiques publiques, notamment dans les domaines du logement, de l’éducation et de l’emploi. Ou, dit autrement, que l’« apartheid », qui signifie littéralement « séparation », est le résultat d’une politique volontaire, ou du cumul de différentes politiques – et donc pas uniquement l’effet d’une crise sociale prolongée.Luc BronnerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.01.2015 à 18h00 • Mis à jour le20.01.2015 à 18h50 | Nathalie Guibert Pour les armées, le plan « Vigipirate alerte attentat » représente, depuis le 7 janvier, un effort significatif, comme l’a rappelé le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. Pour le budget de la défense, le coût supplémentaire de cette mobilisation, 10 500 hommes aujourd’hui, n’est pas neutre : il s’établit à un million d’euros par jour, selon les informations du Monde. Ce surcoût comprend l’indemnité de service accordée aux soldats dans cette opération intérieure et les frais de fonctionnement liés à leur déploiement.Mais c’est dans la durée que l’effort se mesure, et qu’il va peser. Cet effectif exceptionnel d’urgence, qui s’ajoute à celui de la « posture permanente de sûreté » (la dissuasion, la police du ciel, la sécurité des approches maritimes de la France) est le plafond prévu par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013. Pour tenir, l’armée de terre devra procéder à des arbitrages, différer des entraînements, des formations, voire prélever des hommes sur d’autres missions.L’armée appelée à être plus visible sur le territoire nationalDans la durée, en outre, la validité du plan se pose aussi. Au ministère de la défense, les gardes statiques devant les lieux sensibles sont en discussion. D’un côté, l’armée, visible, rassure. En amont, le commandement a été attentif aux consignes passées, ainsi qu’à la sélection des militaires envoyés. Ces jours-ci, les réseaux sociaux ont rapporté le chaleureux accueil réservé à certains dans les écoles juives, où des parents leur ont offert des pâtisseries.« Une cible devant une cible »Mais, « si le dispositif est appelé à durer, il pourrait aussi devenir un fixateur de tension », rapporte une source à l’issue d’une des réunions des derniers jours. Quelques unités ont subi des provocations bénignes, des insultes, des menaces jetées en passant. Plus grave, certains militaires ont été ostensiblement pris en photo avec des intentions peu claires. Les incidents relevés sont en proportion infimes. Ils concerneraient « au plus 0,1 % des effectifs sur le terrain » selon l’armée de terre, qui ne les juge pas significatifs en volume. Aucune procédure pénale n’a été ouverte. Mais depuis les assassinats commis par Mohamed Merah, en 2012, le sujet est ultrasensible.« Les militaires sont des cibles, et un soldat devant un site sensible, c’est une cible devant une cible », résume un officier. Parmi ces incidents, l’un a retenu l’attention, au Raincy (Seine-Saint-Denis), en banlieue parisienne. En pleine nuit, lundi 19 janvier, deux soldats en faction devant le collège Merkaz Hatorah ont vu un automobiliste s’arrêter, et sembler manipuler une arme à l’approche des militaires. Faudra-t-il, dans les semaines qui viennent, privilégier des rondes ou des patrouilles véhiculées ? Les gardes statiques ne sont pas un mode d’action militaire, juge-t-on du côté de la défense, et les maintenir serait prendre un risque.Une autre question délicate est soulevée : poster des soldats devant de nombreux lieux jusque-là très discrets les « révèle » en quelque sorte. Des centres culturels, des lieux de prière sont repérés, auxquels le voisinage pouvait ne pas prêter attention. Passé le déploiement en urgence, il ne fait pas de doute du point de vue des armées que Vigipirate doive être réaménagé.Nathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.01.2015 à 17h13 • Mis à jour le20.01.2015 à 17h54 | Alexis Duval Le texte semblait perdu dans les limbes de la machinerie parlementaire. Le voilà qui refait surface. François Hollande s’est engagé, lundi 19 janvier, dans un discours prononcé à l’occasion du 70e anniversaire de l’Agence France-Presse, à ce qu’un projet de loi renforçant « la protection du secret des sources » des journalistes soit examiné au Parlement cette année.« Il y a un projet de loi qui est attendu depuis trop longtemps, qui doit renforcer la protection du secret des sources, il sera discuté au Parlement cette année, je m’y engage », a déclaré le chef de l’Etat, alors que le texte est à l’arrêt depuis un an à l’Assemblée.La mesure est une promesse de longue date de François Hollande, la 51e des 60 propositions formulées pendant sa campagne pour l’élection présidentielle en 2012. Un projet de loi, dont la dernière mouture en date avait été validée en conseil des ministres, puis par la commission des lois de l’Assemblée, devait être examiné par les députés le 16 janvier 2014… avant d’être décalé au 14 mai de la même année, puis d’être reporté sine die.AmbiguïtéLe 17 décembre 2014, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, avait déclaré que le gouvernement n’avait « pas renoncé à légiférer » sur ce sujet, soulignant que cela exigeait « un travail difficile et long », en particulier pour s’« assurer de la constitutionnalité du futur texte ».Dans sa forme actuelle, la loi du 4 janvier 2010 relative à la protection du secret des sources stipule « qu’il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que si un impératif prépondérant d’intérêt public le justifie et si les mesures envisagées sont strictement nécessaires et proportionnées au but légitime poursuivi. Cette atteinte ne peut en aucun cas consister en une obligation pour le journaliste de révéler ses sources. »Avocat spécialiste du secret des sources, Me Christophe Bigot appelle à « éviter l’arbitraire judiciaire » qu’implique le « motif prépondérant d’intérêt public » inscrit dans la loi du 4 janvier 2010. Il ajoute : « On s’est vite rendus compte que la loi de 2010, qui a constitué une avancée, était insuffisante car elle prêtait à intérprétation. »C’est l’ambiguïté de cette notion de « motif prépondérant d’intérêt public » que le ministère de la justice souhaitait lever. Dans la toute première version du projet de loi, en mai 2013, la chancellerie avait proposé une nouvelle formule : « Il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que pour prévenir ou réprimer la commission soit d’un crime, soit d’un délit constituant une atteinte grave à la personne. » Deux conditions « cumulatives » sont requises : que les informations revêtent « une importance cruciale » et qu’elles ne puissent « être obtenues d’aucune autre manière ». La formulation s’inspirait largement de la législation en vigueur en Belgique depuis 2005. Mais cette modification a été refusée par le Conseil d’Etat le 30 mai 2013.D’après la dernière version en date, des enquêteurs pourraient désormais enfreindre le secret des sources en cas d’« atteinte grave à la personne » mais aussi en cas de menace sur « les intérêts fondamentaux de la nation ». Autrement dit, un champ tout aussi flou que celui du « motif prépondérant d’intérêt public ».Lire aussi : Les avancées promises sur le secret des sources supprimées« Cela fait trois ans qu’on tourne en rond », déplore Pierre-Antoine Souchard, président de l’Association confraternelle de la presse judiciaire, qui avoue être « dubitatif quant à la nature du futur texte évoqué par le chef de l’Etat ». Il affirme également que « l’ensemble de la profession est unanime : il faut s’inspirer du texte belge ».Alors que plusieurs autres pays européens disposent désormais d’un texte spécifique, M. Souchard considère qu’« il est temps qu’en 2015, la France se dote d’une législation ». Concernant les « intérêts de la nation », le journaliste estime qu’« il ne faut pas que cette notion soit extensible au gré du contexte et de l’actualité ».Alexis DuvalJournaliste éditeur print/webSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme Va-t-on rouler à 50 km/h la nuit sur le périphérique ? Adjoint écologiste à la mairie de Paris chargé des transports, Christophe Najdovski y est favorable. Alors que la vitesse maximale est passée de 80 à 70 km/h – jour et nuit – depuis le 23 janvier 2014, « il faudrait » la limiter à 50 km/h entre « 22 heures et 7 heures du matin », propose l’élu EELV, dans un entretien au Parisien, mardi 20 janvier. « C’est une idée personnelle mais pas un projet de majorité », précise-t-il.Mais la maire PS de la capitale, Anne Hidalgo, ne l’entend pas de cette oreille. « Il n’est pas du tout question de prendre une telle mesure », indique au Monde Mathias Vicherat, directeur de cabinet de Mme Hidalgo. « M. Najdovski est en dehors des clous », insiste l’entourage de la maire.La ville de Paris et la préfecture de police viennent pourtant de dresser un bilan positif des effets de la limitation à 70 km/h depuis janvier 2014. « On constate une baisse significative de 15 % des accidents et des blessés alors que ceux-ci augmentent en Ile-de-France », se félicite M. Najdovski. « Le trafic est mieux régulé, plus fluide » grâce « à une diminution des effets d’accordéon et de cisaillement », indique-t-il.Lire aussi : Le « bilan très positif » du passage à 70 km/h sur le périphérique parisienEnfin, le niveau sonore a baissé de « 1,2 décibel le jour et de 0,5 décibel la nuit ». Ce constat « encourage à poursuivre », affirme l’élu écologiste qui veut ramener la vitesse entre 22 heures et 7 heures du matin sur le périphérique au même niveau que dans Paris intra muros.Revêtement antibruitMme Hidalgo n’entend pas pour autant risquer de susciter un tollé des automobilistes ni créer un sujet de polémique avec le gouvernement. La décision relève en effet de l’autorité de l’Etat. En 2013, la décision de limiter la vitesse à 70 km/h sur le périphérique avait donné lieu à de longues discussions entre la mairie de Paris et le cabinet de Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur.« Les mesures prises ont déjà montré des résultats. Et l’acceptabilité de la population est plutôt bonne, se félicite le cabinet de Mme Hidalgo. Il n’est pas question pour autant de faire des annonces qui risqueraient d’être impopulaires avant d’avoir entamé des études rigoureuses sur les effets de telle ou telle mesure. Telle est la méthode d’Anne Hidalgo », martèle son entourage. M.Najdovski n’en invite pas moins l’exécutif parisien à débattre du sujet « sans tabou ».En matière de lutte contre la pollution, la maire de Paris n’entend pas, pour autant, laisser ses alliés écologistes la court-circuiter. Lors de ses vœux aux élus parisiens, le 7 janvier, Mme Hidalgo avait pris l’engagement de couvrir d’ici 2015 un tiers du périphérique – contre 10 % aujourd’hui – d’un revêtement antibruit. Cette mesure s’appliquera d’abord dans le nord et l’est de Paris, c’est-à-dire « dans les quartiers populaires » précise M. Vicherat, là où vivent la plupart des « quelque 150 000 personnes qui habitent à proximité du périphérique ».En outre, la maire de Paris s’est engagée à prendre « les premières mesures de restriction de circulation des véhicules les plus polluants sur le territoire parisien dès 2015 ». Elle devrait les détailler lors du conseil de Paris, le 9 et 10 février, au cours duquel Mme Hidalgo présentera un plan de lutte métropolitain contre la pollution. Nombre de ces mesures envisagées par la ville nécessitent le feu vert du gouvernement.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.01.2015 à 13h21 • Mis à jour le20.01.2015 à 14h28 | Abel Mestre C’est un soutien pour le moins étonnant. Marine Le Pen, présidente du Front national a déclaré au Monde qu’elle « espérait la victoire de Syriza », lors des élections législatives grecques qui auront lieu dimanche 25 janvier.Pour la prétendante à l’Elysée, il n’y a aucune contradiction à ce que le parti d’extrême droite soutienne la coalition de gauche et d’extrême gauche. « Il y a une fracture en Europe qui passe par la reprise en main des peuples contre le totalitarisme de l’Union européenne et de ses complices, les marchés financiers, continue Mme Le Pen. Je suis complètement cohérente. Cela ne fait pas de moi une militante d’extrême gauche ! Nous ne sommes pas d’accord avec tout leur programme, notamment sur le plan de l’immigration. Mais nous nous réjouirions de leur victoire. »La gauche radicale se rapproche de SyrizaBrouiller les cartesEn résumé, selon elle, la victoire de Syriza contribuerait à renforcer le camp des eurosceptiques… Même si Syriza est favorable au maintien de la Grèce dans la zone euro. Ce soutien à une famille politique adverse est donc tactique et ponctuel. Et n’a pas vocation à se généraliser. Ainsi, en Espagne, Mme Le Pen espère qu’une « partie du Parti populaire [droite, au pouvoir en Espagne] aura le courage de ne pas rester dans le soutien absolu à l’Union européenne ». Cette prise de position permet une nouvelle fois à Marine Le Pen de brouiller les cartes politiques. Et quand elle donne quitus à l’extrême gauche, cela n’a rien d’innocent. C’est un élément de plus de sa stratégie de dédiabolisation. Car, plus il y a de confusion, plus il est difficile de renvoyer le FN à ce qu’il est fondamentalement, c’est-à-dire un parti d’extrême droite.De plus, concernant spécifiquement la Grèce, soutenir Syriza lui donne l’avantage de se démarquer nettement des néonazis d’Aube dorée. Mme Le Pen ajoute d’ailleurs avec amusement, que dans les pays comme l’Espagne et la Grèce où « il n’y a pas d’équivalent au Front national, c’est l’extrême gauche qui prend notre place ». Ce n’est pas la première fois que Marine Le Pen pioche à la gauche de la gauche. Elle regarde attentivement ce qu’il se passe de l’autre côté du spectre politique depuis le début des années 2000. En 2003, elle avait même donné une conférence de presse à l’occasion du Forum social européen organisé à Paris. Elle estimait, déjà, que les altermondialistes posaient « de bonnes questions mais [apportaient] de mauvaises réponses ». En Grèce, les grands chantiers de SyrizaDans cette Grèce déclassée prête à voter SyrizaAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.01.2015 à 12h33 • Mis à jour le20.01.2015 à 14h15 | Nicolas Chapuis   Pour tenir le marathon des cérémonies de vœux, François Hollande a fait de « l’esprit du 11 janvier » son mantra. Comme la veille devant les syndicats, le chef de l’Etat a prononcé mardi 20 janvier un discours sur le thème de l’union nationale aux corps constitués et aux représentants de l’Assemblée nationale et du Sénat. « Les déclinistes croyaient que les ressorts de la France étaient brisés, mais elle s’est mise debout avec la plus grande vigueur, a-t-il expliqué. C’est à nous, élus et fonctionnaires, de préserver cet état d’esprit. »Après les attaques terroristes du début du mois, François Hollande avait bouleversé le protocole habituel. Chaque année, le vice-président du Conseil d’Etat s’adresse au président de la République, qui lui répond dans son discours. L’échange de 2014 avait été un peu vif, Jean-Marc Sauvé lançant quelques reproches à l’exécutif sur sa – mauvaise – préparation des projets de loi. Cette année, pas d’aller-retour, mais un monologue du président d’une trentaine de minutes, devant un parterre réunissant pour la première fois les hauts fonctionnaires – Conseil d’Etat, Cour des comptes, Conseil constitutionnel... – et les élus du Parlement.« Il faut repousser les vaines querelles et les polémiques inutiles, a asséné François Hollande dans la salle des fêtes de l’Elysée, il nous faut nous réunir sur les grands projets qui dépassent les intérêts catégoriels. » Il a notamment insisté sur les mesures visant à renforcer l’appartenance à la nation. Il a réitéré sa proposition, formulée la veille, d’étendre le service civique à tous les jeunes qui le souhaiteraient, se fixant comme objectif de toucher 150 000 à 170 000 personnes d’ici 2017. Rien en revanche sur le financement d’un tel dispositif, déjà jugé couteux dans son format actuel par la Cour des comptes, ou sur la possibilité de le rendre obligatoire. Le chef de l’Etat a, en parallèle, confié au Sénat et à l’Assemblée une mission de réflexion sur « toutes les formes d’engagement », ouvertes à tous les citoyens. Evoquant pêle-mêle la protection civile, la réserve citoyenne, ou encore le bénévolat, il a demandé au Parlement de lui remettre ses propositions avant la fin du mois de mars.Les partisans du service national donnent de la voixTransparence de la vie publiqueDevant les fonctionnaires et les élus, François Hollande a aussi longuement évoqué les questions de déontologie. Il a annoncé, sans en préciser les contours, qu’il souhaitait désormais que les personnes nommées « à des postes importants », fassent l’objet d’une vérification de leurs antécédents. Un rappel en creux du cas Thomas Thévenoud, l’éphémère ministre du commerce extérieur, écarté du pouvoir pour des retards de paiement d’impôt.Il a également repris à son compte plusieurs propositions de la mission menée par Jean-Louis Nadal, le président de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Le chef de l’Etat a notamment appelé à mieux contrôler l’influence des lobbies sur la vie parlementaire avec la mise en place d’un contrôle des contacts. Là encore, pas de calendrier précis, mais plutôt une réflexion renvoyée aux assemblées.Pour plus de transparence dans le processus législatif, François Hollande souhaite également « rompre avec la tradition séculaire des secrets qui entourent les avis du Conseil d’Etat », en les rendant publics.Enfin, François Hollande mise aussi sur l’union nationale pour relancer le projet de loi constitutionnel de Christiane Taubira, la garde des sceaux, sur l’indépendance du parquet, en renforçant le pouvoir du Conseil supérieur de la magistrature dans les nominations. Il lui faudra l’accord des trois cinquièmes du Parlement, et donc d’une partie de la droite. En espérant que « l'esprit du 11 janvier » accomplisse aussi des miracles législatifs.Au CSM, des nominations en gage d’indépendance Brève HollandeFrançois Hollande a en outre demandé à la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, de réfléchir à « un plan pour une administration exemplaire en matière de transition énergétique », qui serait présenté « début février », en vue de la conférence climat organisée en décembre à Paris.Ce plan comprendra « des projets ambitieux en termes de mobilité propre, de consommation d'énergie et de traitement des déchets dans toutes les administrations », a indiqué le président de la République. Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.01.2015 à 04h00 • Mis à jour le20.01.2015 à 17h28 | Claire Guélaud À la veille de l’ouverture du quarante-cinquième Forum économique mondial de Davos (Suisse), le Fonds monétaire international (FMI) a présenté, mardi 20 janvier, de nouvelles prévisions qui n’incitent pas à l’optimisme. Au-delà même des chiffres de la croissance mondiale, révisés à la baisse de 0,3 point à 3,5 % en 2015 et à 3,7 % en 2016, deux caractéristiques fortes ressortent de la mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale (PEM) par rapport aux précédentes, publiées en octobre 2014 : les pays émergents et en développement traversent une période difficile et, globalement, la baisse du prix du pétrole ne suffira pas pour compenser les effets négatifs de la faiblesse de l’investissement et de la diminution de la croissance potentielle dans la plupart des grands pays.Pour le FMI, qui n’a cessé de revoir ses prévisions à la baisse depuis 2010, l’économie américaine est la seule grande économie dont les projections ont été revues à la hausse. La reprise en zone euro et au Japon reste poussive : elle serait plus lente que prévu il y a quatre mois.La Chine et les pays émergents ralentissent Les anciens BRICS, dont on célébrait le dynamisme au début des années 2000, connaissent de sérieuses difficultés. La croissance dans les pays émergents et en développement a été révisée en baisse de 0,6 point à + 4,3 % cette année et de 0,5 point à + 4,7 %, en 2016. Les ajustements les plus forts concernent la Communauté des Etats indépendants (CEI, ex-URSS), l’Afrique subsaharienne et l’Amérique latine, qui sont notamment touchés par la fin du boom des matières premières.En moyenne, la croissance des émergents serait plus faible en 2015 (+ 4,3 %) qu’en 2014 (+ 4,4 %). Un fléchissement qui résulte d’une combinaison de facteurs : le ralentissement chinois, la récession russe et la baisse de la croissance potentielle dans les pays exportateurs de produits de base.En 2014, la progression du produit intérieur brut (PIB) de la Chine a été limitée à 7,4 %, soit son niveau le plus bas depuis vingt-quatre ans. Le ralentissement de la première économie mondiale, qui a bien évidemment des conséquences globales, pèse d’abord sur l’activité des pays émergents d’Asie.L’économie indienne s’en sortirait un peu mieux que la moyenne. Elle repasserait au-dessus de la barre des 6 % et afficherait, en 2016, un rythme de croissance supérieur à celui de la Chine : 6,5 % contre 6,3 %. L’affaiblissement de la demande extérieure adressée à New Delhi serait compensé par l’amélioration des termes de l’échange, ainsi que par un redressement de l’activité industrielle et de l’investissement après les réformes conduites depuis la nomination de Narendra Modi au poste de premier ministre.Un autre facteur de ralentissement dans les émergents est la dégradation de l’économie russe. Bien qu’attendue du fait des sanctions liées à l’intervention en Ukraine et de la baisse des prix du pétrole, elle est impressionnante : le PIB se contracterait de 3,5 % en 2015 et de 1 % en 2016. La récession russe et la dépréciation du rouble fragiliseraient à leur tour les autres pays de la région.Dans de nombreux pays en développement exportateurs de produits de base, enfin, la baisse des cours de l’or noir et d’autres produits de base entamerait la croissance à moyen terme. C’est ce qui explique la révision à la baisse des perspectives économiques en Amérique latine et en Afrique.Nombreux sont aussi les pays qui pourraient souffrir de l’affaiblissement de leurs monnaies par rapport à un dollar qui s’est apprécié d’environ 6 % en valeur effective réelle par rapport à octobre 2014.La baisse du pétrole ne suffit pas Dans les pays avancés, dont beaucoup sont importateurs de pétrole, la dégringolade des prix de l’or noir, qui ont chuté de 55 % en dollars depuis septembre, donnera « un coup d’accélérateur à la croissance mondiale au cours des deux prochaines années environ », en accroissant le pouvoir d’achat et la demande privée. Le 22 décembre 2014, Rabah Arezki et Olivier Blanchard, l’économiste en chef du Fonds, avaient détaillé deux scénarios sur leur blog : l’un, où les prix tombant de 22 % en 2014 et de 13 % en 2019, le surcroît de PIB serait de 0,7-0,8 % pour le monde ; le second, où les prix se redressant progressivement, l’amélioration serait plus limitée, de + 0,3 à + 0,4 point.Ce coup d’accélérateur ne compensera pas les faiblesses de l’investissement et les effets négatifs de la baisse de la croissance potentielle. Le FMI insiste en outre sur « l’incertitude considérable » entourant l’évolution future des prix du pétrole.La baisse du prix du pétrole dopera la croissance, selon le FMIUn bon dosage à trouver dans les politiques budgétaires et monétaires Dans ce paysage économique mondial plutôt sombre, le FMI juge « urgent d’opérer des réformes structurelles dans de nombreux pays, avancés et émergents, tandis que les priorités de la politique macroéconomique diffèrent. »Évoquant implicitement les pressions désinflationnistes en zone euro, le Fonds insiste sur la nécessité pour la politique monétaire de « rester accommodante par d’autres moyens afin d’éviter une hausse des taux d’intérêt réels. » L’institution recommande aussi de « moduler le rythme et la composition de l’ajustement budgétaire de manière à soutenir à la fois la reprise et la croissance de long terme. »Les présidents de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, et de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, auront sûrement reçu le message.Des risques « élevés » sur les marchés financiers Last but not least, le Fonds juge « élevés » les risques sur les marchés financiers qui sont liés aux changements d’état d’esprit et aux poussées de volatilité. Les éléments déclencheurs, précise-t-il, pourraient être une évolution inattendue de l’activité dans les grands pays ou une trajectoire inattendue de la normalisation monétaire américaine dans le contexte d’une expansion mondiale inégale. Les pays émergents, précise-t-il, y seraient particulièrement exposés, et pourraient faire face – à nouveau – à une inversion des flux de capitaux.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye C'est un drôle de rendez-vous qui s'est tenu lundi 19 janvier, au gymnase Japy, à Paris. Le Front de gauche, des écologistes, des socialistes frondeurs, des dirigeants du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), des syndicalistes, des altermondialistes se sont réunis, le temps d'un meeting, pour participer à leur manière à des élections législatives qui se déroulent à 2 000 kilomètres de là, en Grèce. Tous sont venus apporter leur soutien à Syriza, le parti de la gauche radicale donné favori des élections grecques du 25 janvier.Lire : Qu'est-ce que Syriza, le parti antiaustérité qui progresse en Grèce ?Au premier rang, Cécile Duflot a pris place entre Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent. L'écologiste comme les deux chefs de file du Front de gauche sont venus aussi bien soutenir la formation d'Alexis Tsipras que parler de politique nationale. Le trio est assailli par les caméras et les photographes. « Il y a là le futur gouvernement de la France », plaisante à moitié Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche.La salle ne bout pas comme aux plus chaudes heures des campagnes électorales françaises. Un certain flottement règne, un peu moins de deux semaines après les attaques djihadistes qui ont causé la mort de dix-sept personnes en région parisienne. On se serre la main, on se regarde, on écoute avec attention les mots des uns et des autres. Les socialistes Guillaume Balas et Pouria Amirshahi croisent leur ancien camarade Pierre Larrouturou, parti du Parti socialiste pour fonder Nouvelle Donne. Clémentine Autain, le communiste Ian Brossat, l'écologiste Sergio Coronado, le NPA François Sabado sont eux aussi présents.« NOTRE LIBÉRATION COMMENCE »« Il y a une attente forte, les regards de toute l'Europe sont tournés vers la Grèce », assure Pierre Laurent. « C'est eux qui vont faire bouger les choses en Europe », abonde Cécile Duflot, dont la venue constitue le fait majeur de la soirée. Pour eux, le succès annoncé de la formation d'Alexis Tsipras, à laquelle se sont alliés les Verts grecs, fait office de modèle. « Notre libération commence », lâche Jean-Luc Mélenchon.« On va commencer à parler dru sur ce continent », prévient dans son discours le fondateur du Parti de gauche, pour qui l'arrivée au pouvoir de Syriza permettra de remettre en cause le remboursement de la dette grecque, et par là même de revoir le « dogme » de l'austérité dans toute l'Europe. « Les consignes du gouvernement allemand aux électeurs sont les meilleurs alliés qu'on puisse avoir », juge-t-il.DUFLOT À SA « PLACE »Si les prises de parole de MM. Mélenchon et Laurent n'ont pas étonné par leur tonalité, celle de Cécile Duflot, en revanche, a marqué une nette volonté de sa part de s'ancrer à la gauche du Parti socialiste et de François Hollande.L'écologiste, qui appartenait il y a encore moins d'un an au gouvernement, a assuré se sentir « à [sa] place » au sein de cette réunion de l'autre gauche. « Notre famille politique, c'est celle qui refuse la fatalité, qui refuse de croire qu'il n'y a qu'une seule politique possible », a dit la députée de Paris.Rappelant que son parti avait fait un choix différent de celui du Front de gauche en acceptant d'entrer au gouvernement en mai 2012, Cécile Duflot a soulevé quelques applaudissements au moment d'expliquer les raisons de leur départ, au lendemain des municipales. « Nous en avons eu assez, aussi, de prendre des leçons de responsabilité de la part d'irresponsables politiques », a-t-elle lâché.Enfin, l'ancienne patronne des Verts a formulé « un appel à lancer une nouvelle séquence politique ». « Nous voulons une autre politique en Europe, comme nous voulons une autre politique en France. Ce n'est pas une incantation. (…) Il y aura sans doute entre nous des débats, mais ce projet nouveau doit aboutir », a-t-elle martelé, appelant à lier « la lutte pour la planète et la lutte pour l'humanité ». Elle s'est ensuite éclipsée avant d'avoir à chanter L'Internationale avec le reste de la salle. De quoi éviter d'enclencher un premier débat.Lire (édition abonnés) : Cécile Duflot annonce son soutien à SyrizaOlivier FayeJournaliste au Monde 19.01.2015 à 18h11 • Mis à jour le20.01.2015 à 11h13 | Sylvia Zappi Tous sur le terrain ! Le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports a lancé la mobilisation générale des préfets en direction des associations de quartier. Et par ricochet auprès des habitants des banlieues. Dans une circulaire adressée le 15 janvier, Patrick Kanner ainsi que sa secrétaire d’Etat Myriam El Khomri, leur enjoint de « prendre des initiatives avec les acteurs associatifs », et ceci « sans délai ». Après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris ainsi que celui de Montrouge (Hauts-de-Seine), il s’agit de montrer que l’Etat sonne le branle-bas de combat.Dans sa missive, le ministre nordiste met en scène ses propres initiatives lancées ces derniers jours. Une réunion a été organisée, le 15 janvier, au ministère de la ville avec les associations engagées dans la politique de la ville, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ou l’éducation populaire. Le lendemain, ce fut le tour des médiateurs et correspondants de nuit. Ce qui fut fait à Paris doit l’être désormais « dans chaque département », insiste la circulaire. Les préfets sont donc appelés à « prendre des initiatives » avec les associations, les sonder sur leurs impressions et « essayer de comprendre », précise curieusement le texte.Une inquiétude certaineEnsuite viendra le temps du dialogue direct avec les habitants en organisant des « temps d’échange », avec l’aide des associations et des sous-préfets à la politique de la ville et les délégués du préfet. Là encore, il y a urgence : « ces rencontres doivent être organisées dès réception de la présente instruction », insiste M. Kanner qui précise qu’il veut « favoriser les initiatives positives » et « les participations aux manifestations d’indignation à venir ».Le ton trahit une inquiétude certaine de la réaction des habitants des quartiers aux attentats et aux tensions qui s’en sont suivies. Et l’incompréhension des pouvoirs publics constatant que les habitants des quartiers ne sont pas descendus dans la rue pour crier « je suis Charlie ». « Tout cela trahit un sentiment de fébrilité », confie un haut fonctionnaire. Comme si les autorités ne savaient plus comment entrer en contact avec ces citoyens qu’elles ne voient jamais. Ou qu’elles ne veulent pas entendre.Le constat avait été dressé en juillet 2013 par le rapport Mechmache-Bacqué. Remis à François Lamy, alors ministre de la ville, il concluait qu’il était urgent de favoriser des lieux de dialogue où les habitants pourraient se sentir entendus et partie prenante des décisions qui les concernent. L’exigence a été depuis édulcorée en créant des conseils citoyens dans les futurs contrats de ville.« Changer de lunettes »Qu’importe. Mme El Khomri est sur le front et s’est beaucoup déplacée en région parisienne : Clichy (Hauts-de-Seine) et Sarcelles (Val-d’Oise) le 14 janvier, Pantin (Seine-Saint-Denis) le 16. Elle devait être lundi soir à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise). Mercredi 21 janvier, M. Kanner se rendra, lui, à Villepinte (Seine-Saint-Denis) pour rencontrer les jeunes de l’association Zonzon 93. Dimanche 18 janvier, ceux-ci s’étaient réunis pour discuter des conséquences des attentats de Paris.« L’idée est d’entendre la perception du terrain et de changer de lunettes pour voir ce qui marche et ce qui ne marche pas », précise le cabinet de la secrétaire d’Etat. Reste qu’au moment où tous les ministères diminuent leurs crédits et leurs subventions aux associations, que les villes font de même, ce que risquent de dire les responsables associatifs sonnera comme du déjà entendu : il manque en banlieue des moyens pour les associations et des personnels compétents dans l’éducation nationale, la police, les services sociaux.Sylvia ZappiJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.01.2015 à 11h24 • Mis à jour le25.01.2015 à 12h58 Bruno Le Maire, ancien ministre UMP, a fustigé dimanche la référence de Manuel Valls à « l'apartheid ». « Quand j'entends le premier ministre parler d'apartheid, je dis outrance, insulte », a déclaré l'ex-candidat à la présidence UMP, invité du « Grand Rendez-Vous » i-Télé-Europe 1-Le Monde. « C'est une insulte à la République de parler d'apartheid », a-t-il martelé. Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, s'était dit « consterné » par cette comparaison et avait parlé de « faute ».Lire aussi : L’« apartheid » en France ? Pourquoi les mots de Manuel Valls marquent une ruptureL'ancien ministre s'est déclaré pour « l'union nationale », mais contre « l'alignement national ». Un tel « alignement », qui consisterait « à dire que l'opposition devrait avoir les mêmes positions que la majorité » n'est pas envisageable. Il a aussi émis des réserves sur le déplacement de François Hollande en Arabie saoudite samedi pour présenter ses condoléances après le décès du roi Abdallah. « C'est normal qu'on aille donner des condoléances à l'Arabie, j'espère que François Hollande en a profité pour dire très clairement qu'on ne pouvait pas accepter la flagellation d'un blogueur », Raef Badaoui, a-t-il dit. « Il est temps qu'on dise très clairement les choses, on ne peut pas dire on continue comme avant, il y a un islamisme radical qui nous menace », a-t-il ajouté.Lire aussi : Plusieurs chefs d'Etat à Riyad après le décès du roi Abdallah 24.01.2015 à 15h06 • Mis à jour le24.01.2015 à 15h23 L'attentat de Charlie Hebdo ? « Cela ressemble à une opération des services secrets, mais nous n'avons pas de preuves. Je ne pense pas que les organisateurs de ce crime soient les autorités françaises, mais elles ont permis à ce crime d'être commis. Ce sont pour l'instant des suppositions. »Telle a été la thèse défendue par le président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, le 16 janvier dans le tabloïd russe Komsomolskaïa Pravda – il a ensuite démenti au Monde avoir « parlé des services secrets ».Interrogé sur le sujet vendredi sur Europe 1, Florian Philippot, vice-président du parti d'extrême droite, a lâché : « Il a peut-être pris un peu de vodka avant... Ce n'est pas du tout la ligne du Front national, c'est tout ce que je peux vous dire. »Une petite phrase que n'a particulièrement pas goûté Jean-Marie Le Pen, lequel a tweeté samedi : « Outrecuidance : de Phillipot [sic] je ne reçois ni critiques politiques ni conseils diététiques. D'ailleurs, on sait que je ne bois pas d'alcool. »Outrecuidance : de Phillipot je ne reçois ni critiques politiques ni conseils diététiques. D'ailleurs, on sait que je ne bois pas d'alcool.— Jean-Marie Le Pen (@lepenjm)require(["twitter/widgets"]);Vendredi soir, M. Philippot avait également affirmé que Jean-Marie Le Pen était « inoffensif pour tout le monde aujourd'hui ». Une formule également peu appréciée par l'ancien président du Front national, 86 ans et candidat aux élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur : « Je suis prêt à faire l'épreuve de la popularité avec n'importe quel dirigeant FN pour voir si je suis aussi inoffensif qu'on le croit. » Bertrand Bissuel S’ils veulent saisir la justice pour régler un différend avec leur hiérarchie, certains salariés vont devoir patienter quelques jours de plus que prévu. D’après la CGT, près de 30 conseils des prud’hommes (17 selon la chancellerie, sur 210) vont suspendre leurs audiences, à partir du lundi 26 janvier, afin de dénoncer le « projet de loi Macron » que les députés commencent à examiner en séance, ce jour-là. Le texte comporte des dispositions, visant à améliorer le fonctionnement de ces juridictions, qui mécontentent le patronat et les syndicats. Depuis la mi-janvier, sept conseils des prud’hommes, comme à Bergerac (Dordogne) ou à Châteauroux (Indre), avaient déjà cessé de prendre des affaires – exceptées celles en référé (qui portent notamment sur le non-règlement de salaires).Le projet de loi incriminé cherche à réformer un compartiment un peu à part de notre système judiciaire. Les conseils des prud’hommes sont composés de juges bénévoles élus par les employeurs et les salariés. Chargés de trancher les différends qui surviennent dans l’exécution du contrat de travail, ils traitent les litiges en plusieurs étapes, en tentant tout d’abord de trouver un accord entre les parties (conciliation). S’ils n’y parviennent pas, le dossier est renvoyé devant le bureau de jugement, composé de deux juges prud’homaux salariés et de deux juges prud’homaux employeurs, qui se prononcent à la majorité absolue. En cas d’égalité des voix, une nouvelle audience se tient, présidée par un magistrat professionnel (départage).Délais anormalement longsDepuis des années, ces ju... 23.01.2015 à 13h25 • Mis à jour le23.01.2015 à 13h28 | Maryline Baumard Fallait-il parler d’apartheid pour décrire la France comme l’a fait le premier ministre, Manuel Valls, le 20 janvier ? Directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED), le sociodémographe Patrick Simon propose un état des lieux du modèle d’intégration à la française. Fin février, il publiera un travail approfondi dans Les Cahiers français. Il en livre une analyse en avant-première pour Le Monde.Le premier ministre a utilisé le terme d’« apartheid ». L’usage de ce mot très fort vous semble-t-il justifié dans la France de 2015 ?Il serait intéressant de savoir exactement ce que Manuel Valls met derrière ce mot. Le terme d’apartheid renvoie tout d’abord à un système de séparation ethnoracial, religieux, voire social ou sexué, institutionnalisé. Dans son acception plus imagée, l’apartheid renvoie au « ghetto », à la ségrégation résidentielle.A-t-il voulu dénoncer le fait que certains quartiers n’ont pas de mixité ethnique ou sociale et qu’il n’y aurait plus de contacts entre leurs habitants et le reste de la société ? Ou voulait-il alerter sur le fait que nos institutions telles qu’elles fonctionnent aujourd’hui contribuent à une division ethnoraciale de la société ?Est-ce que vos travaux montrent que la société française relègue au lieu d’intégrer ?Oui, les institutions et les politiques ont une responsabilité dans les discriminations et la ségrégation qui marquent le déficit d’intégration de certains groupes ethniques.Comment définissez-vous l’intégration ?C’est un processus qui peut être approché du point de vue de la société – les groupes sociaux occupent une place qui contribue à la cohésion de l’ensemble, ou du point de vue des groupes et des individus qui seront « intégrés » s’ils se fondent dans le corps social. Dans cette seconde approche, qui est celle des institutions, un groupe minoritaire s’intègre lorsque sa distance par rapport à la « norme majoritaire » diminue. Pour les immigrés, cela se mesure par l’usage de la langue, les pratiques culturelles, l’accès à l’emploi, la ségrégation résidentielle, les mariages mixtes et la participation à la vie sociale ou politique.Nous abordons ces indicateurs comme des ressources pour participer à la société, mais ils sont délicats à interpréter. Ainsi, l’accès à l’emploi ou la ségrégation résidentielle s’analysent plutôt en termes de discriminations, c’est-à-dire de traitements défavorables et d’inégalités sur les marchés.Quel état des lieux faites-vous de l’intégration des minorités en France ?L’enquête « Trajectoires et origines » de l'INED et de l’Insee permet de faire le point, puisqu’elle balaie tous les thèmes que je viens de citer. On y observe des résultats différents d’un indicateur à l’autre.Ainsi, 19 % des immigrés et 14 % de leurs enfants vivent aujourd’hui dans des zones urbaines sensibles (ZUS) où ne résident que 6 % de la population. Ce qui signifie que même si elle diminue d’une génération à la suivante, la ségrégation spatiale reste très active. Elle est beaucoup plus forte pour les personnes originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne : 28 % des immigrés algériens et 25 % de leurs descendants vivent dans un quartier en ZUS.Les parcours scolaires sont relativement contrastés. Même si, à milieu social égal, les enfants d’immigrés s’en sortent mieux que ceux de la population majoritaire, les sorties sans diplôme et l’orientation vers des filières peu valorisées sont trop fréquentes. Les discriminations sur le marché du travail s’ajoutent aux qualifications moins recherchées pour aboutir à un accès à l’emploi nettement plus difficile : le taux de chômage des jeunes d’origine maghrébine, africaine ou turque est le double de celui que connaissent les jeunes du groupe majoritaire.Enfin, la formation du couple, qui est un indicateur du degré d’ouverture de la structure sociale, montre que les échanges sont nombreux : 40 % à 80 % des immigrés arrivés jeunes ou de leurs descendants vivent en couple avec un partenaire issu du groupe majoritaire.Pour le logement comme pour l’emploi, nous avons donc bien une logique d’apartheid ?C’est plus subtil que l’apartheid, qui est une politique planifiée. Le système produit des discriminations et des ségrégations en se pensant égalitaire. Or ni les revenus, ni la situation familiale, ni le niveau d’éducation ne suffisent à expliquer les écarts observés… Le fait d’appartenir à une minorité visible est une pénalité réelle et notre modèle, qui reste assimilationniste, en est responsable.En France les politiques sociales sont aveugles aux origines, mais les acteurs des politiques ne le sont pas. On peut même dire que la question des minorités racialisées est omniprésente dans les politiques de l’habitat, à l’école, sur le marché de l’emploi, dans les services publics. Mais comme la République est supposée ignorer les différences culturelles, la prise en compte des origines s’effectue dans la zone grise des politiques et sans contrôle.Regardez le fonctionnement de l’institution scolaire. Elle est traversée par de fortes inégalités, qui s’aggravent ces dernières années, et le rapport des familles immigrées à l’école, les positions spécifiques des enfants d’immigrés dans la transmission du savoir ou les orientations au faciès ne font que très peu l’objet de réflexions dans l’institution. Les dispositifs ne concernent que l’accueil des enfants non francophones, c’est court comme approche. En définitive, cette avancée en aveugle empêche de déconstruire les mécanismes producteurs d’inégalités et d’offrir le nécessaire à ceux qui ont des besoins spécifiques !Cela renvoie au problème français du refus des statistiques ethniques…Le refus des statistiques ethniques n’est qu’une manifestation de cette volonté plus générale de ne pas voir les différences, de ne pas les prendre en compte. Cela empêche évidemment de mener des politiques efficaces d’intégration et de lutte contre les discriminations.Quelles sont les politiques spécifiquement intégratives que mène la France ?Je vois deux dispositifs dédiés concrets, et deux seulement : la signature du contrat d’accueil et d’intégration, et la formation linguistique qui est offerte.Quel jugement portez-vous sur notre modèle d’intégration ?Nous avons une intégration segmentée. En matière d’école et d’emploi, de mobilité dans la hiérarchie sociale, le chemin sera encore long pour les descendants d’immigrés du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. En revanche, nous observons que les immigrés installés en France ont un réseau relationnel plus ouvert qu’on ne le pense. Lorsqu’on les interroge sur les amis fréquentés dans les quinze derniers jours, 50 % des immigrés et 60 % de leurs descendants ont passé du temps avec des amis d’une origine autre que la leur. C’est la preuve de l’absence d’un repli communautaire.Aux Etats-Unis, on observe au contraire une moins grande porosité des frontières raciales. En réservant des places dans les universités, la politique d’« affirmative action » a permis que s’ouvrent un peu les élites et que se forme une classe moyenne afro-américaine ou hispanique, mais à la base, les relations sociales et les quartiers restent divisés selon une ligne ethnoraciale. Ils ont une intégration par le haut que nous n’avons pas car nous sommes dans une société de la reproduction. Et comme les immigrés sont entrés dans le système en ayant peu, leurs enfants ont un peu plus, mais pas beaucoup…«  Notre école ne tient pas ses promesses à l’égard des jeunes des milieux populaires » Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié Le Qatar accroît son influence auprès des responsables politiques français : la création d’un groupe d’amitié France-Qatar au Sénat est imminente, selon des informations du Canard enchaîné confirmées au Monde. Jusque-là, seule l’Assemblée nationale disposait d’un tel groupe.Une réunion du bureau du Sénat est prévue mercredi 28 janvier pour examiner la constitution de ce collectif au sein de l’institution. Le sarkozyste Pierre Charon est donné favori pour en prendre la présidence. « Il y a un consensus autour de ma candidature », affirme le sénateur de Paris.Le richissime émirat, qui investit massivement en France et fait figure d’allié privilégié de Paris, doit obtenir la création d’un groupe alors que jusque-là, il était englobé au Sénat dans un groupe d’amitié France-Arabie saoudite-pays du Golfe. Le Qatar en faisait partie avec l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït et Oman. La sénatrice UDI de l’Orne, Nathalie Goulet, est la présidente du groupe et Pierre Charon en est un des présidents délégués, chargé du Qatar.La création de ce groupe d’amitié France-Qatar au Sénat intervient au moment où des voix se font entendre à l’UMP et au FN pour réclamer une révision des relations diplomatiques entre Paris et Doha. L’ancien premier ministre, François Fillon, et le député de l’Eure, Bruno Le Maire, ont demandé un réexamen des liens avec la micromonarchie du Golfe, suite aux attentats en région parisienne, du 7 au 9 janvier. Ils affirment – sans apporter de preuves – que ce grand allié de Paris est soupçonné de financer des groupes terroristes. De leur côté, le gouvernement français et le Qatar démentent formellement ces mises en cause.Fillon et Le Maire ciblent le Qatar, accusé de financer le terrorisme Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (avec AFP et Reuters) « Votre génération doit s'habituer à vivre avec la menace terroriste pendant un certain nombre d'années », a mis en garde Manuel Valls, vendredi 23 janvier, devant des lycéens d'un établissement agricole de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). Quant au plan Vigipirate, il « va durer aussi longtemps que nécessaire ». « Je ne veux rien cacher de cette menace, elle existe et les enseignants doivent le savoir », a insisté le premier ministre, accompagné du ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, et de la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, lors d'un échange avec des élèves. Applaudi à son arrivée, M. Valls s'est voulu didactique en abordant les thèmes de la laïcité, de la République et de la liberté d'expression. Il a appelé la centaine d'élèves réunis dans l'amphithéâtre du lycée Bougainville « à un sursaut. Soyez davantage fiers d'être français, c'est vous qui représentez la France de demain ».« ON PEUT SE MOQUER DE TOUTES LES RELIGIONS »M. Valls a également mis en garde les lycéens contre les amalgames : « en France, on peut se moquer de toutes les religions, comme le fait Charlie Hebdo. Mais quelqu'un comme Dieudonné ne fait pas de l'humour, il n'exprime pas une opinion. » « L'antisémitisme, l'apologie du terrorisme, le négationnisme, ce ne sont pas des opinions, ce sont des délits. L'école doit vous apprendre à faire ces différences », a-t-il asséné.La région parisienne a été touchée les 7, 8 et 9 janvier par des attentats perpétrés par trois djihadistes français pourtant connus et suivis par le passé par les services de renseignement, les frères Saïd et Chérif Kouachi, et Amedy Coulibaly. « La France a subi un choc terrible, pourquoi nous en sommes arrivés là ? Ce qui s'est passé, il ne faut jamais l'oublier. Je vous demande d'être toujours révoltés face à cela », a exhorté le premier ministre.Depuis, le gouvernement a élevé le niveau du plan antiterroriste Vigipirate et annoncé, entre autres, la création de 1 400 postes dépendant du ministère de l'intérieur (dont 1 100 pour le seul renseignement) et 425 millions de crédits sur trois ans pour les investissements et les équipements.Lire aussi : Manuel Valls annonce la création de 2 680 postes pour lutter contre le terrorismeBastien Bonnefous (avec AFP et Reuters)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Au Parti socialiste, l’embarras se traduit souvent par une économie de mots. Pour résumer la position de son parti sur l’élection législative du dimanche 25 janvier en Grèce, le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, donne dans la formule : « Nous sommes inconditionnellement pour la victoire de la gauche rassemblée. » La probable victoire de Syriza place les socialistes face à un dilemme de taille. D’un côté, la difficulté de soutenir Alexis Tsipras, le chef de file de cette gauche radicale décomplexée, qui veut mettre fin à l’austérité et renégocier la dette, en contradiction complète avec les positions de François Hollande sur la scène européenne et intérieure. De l’autre, l’impossibilité de se ranger aux côtés d’Antonis Samaras, le premier ministre conservateur sortant, symbole d’une droite « austéritaire » que le PS combat en Europe.En Grèce, la victoire annoncée de la gauche radicaleBruxelles se prépare au retour du « problème grec »La gauche française pâtit de l’effondrement de son allié traditionnel, le Parti socialiste panhellénique (Pasok), miné par les affaires de corruption et coupable aux yeux des électeurs d’avoir participé à la coalition avec les conservateurs. Georges Papandréou, l’ancien premier ministre et actuel président de l’Internationale socialiste, s’en est allé de son côté fonder un nouveau parti social-démocrate.« Tsipras a levé un espoir dans son pays »Selon les derniers sondages, les socialistes pourraient tout simplement être balayés du Parlement. Un scénario noir pour le PS, qui espère qu’en dernier lieu Syriza aura besoin d’une alliance avec les socialistes pour former une coalition majoritaire. Dans les dernières projections de l’institut Alco, le parti de la gauche radicale, en bénéficiant de la prime de 50 députés accordée à la formation arrivée en tête, pourrait obtenir 147 sièges sur 300. Un accord pourrait être envisagé avec le Dimar, petit parti de gauche qui devrait gagner quelques sièges. « Nous pensons qu’il faut qu’il y ait une alliance entre les partis de gauche, car Syriza ne sera pas majoritaire seule, veut croire M. Cambadélis. Un gouvernement minoritaire, ce serait déraisonnable. »L’hypothèse d’un parti de la gauche radicale qui parvient seul au pouvoir en Europe n’enchante pas les responsables socialistes. Lundi 19 janvier, le Front de gauche, une partie des écologistes et quelques élus de l’aile gauche du PS ont tenu meeting commun à Paris en soutien à Syriza. L’ébauche pour certains d’une alliance alternative au sein de cette gauche, où la politique économique menée par François Hollande ne fait pas l’unanimité. Jean-Luc Mélenchon, proche d’Alexis Tsipras, pousse dans ce sens.Nombreux sont également les socialistes qui, à la gauche du parti, se réjouissent de la percée de Syriza. « Tsipras a levé un espoir dans son pays et dans toute la gauche européenne, estime Emmanuel Maurel, député européen et chef de file de l’aile gauche du PS. C’est révélateur de la faillite des partis traditionnels, englués dans les politiques d’austérité, sans imagination ni capacité de résistance. Syriza porte un discours socialiste traditionnel qui s’assume, et pas du tout radical. »Minimiser la contagionPas question pour autant parmi les dirigeants du PS de faire des parallèles avec la situation française. « C’est à nous d’inventer notre propre modèle », tempère M. Maurel. « Si Syriza existe en Grèce, c’est parce qu’il y a eu un effondrement du Pasok, ce n’est pas le cas en France, rappelle Carlos Da Silva, porte-parole du PS et proche de Manuel Valls. Le PS a vocation à organiser durablement le débat à gauche, dans le respect de ses partenaires. »Pour minimiser le risque de contagion, les responsables socialistes mettent volontiers en avant la mue que Syriza aurait effectuée avant de prétendre diriger le pays. Malgré son hostilité aux traités européens actuels, le parti ne prévoit notamment pas de sortie de l’euro dans son programme. « Il n’a échappé à personne que le discours de Syriza a totalement changé », assure Carlos Da Silva. A la direction du PS, on veut même croire à un effet positif sur le rapport de forces en Europe, à l’heure où la France plaide pour une politique de l’investissement. « Cela renforcera ceux qui sont pour la relance en Europe et pour la croissance, explique M. Cambadélis, qui assure que « le programme de Syriza est plus proche de celui du Pasok que de celui du Front de gauche ».Mais face à la volonté de M. Tsipras de renégocier la dette et d’en effacer une partie, les dirigeants socialistes bottent en touche. François Hollande lui-même, qui a défendu le plan d’austérité en Grèce aux côtés de la chancelière allemande, Angela Merkel, n’a pas voulu s’exprimer sur le résultat de l’élection. Tout juste a-t-il glissé : « Les gouvernants auront à respecter les engagements pris. » Si les sondages se révèlent exacts, M. Hollande pourra en discuter de vive voix avec Alexis Tsipras dans les semaines à venir.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Francine Aizicovici Alors que les routiers sont en grève et mènent des actions pour des hausses de salaires depuis dimanche 18 janvier au soir, sans que la négociation avec le patronat n’ait avancé, l'intersyndicale CGT-CFTC-CGC-FO n'est plus seule dans la bagarre. Sans se joindre formellement à elle, la CFDT des transports, premier syndicat du secteur, qui participait déjà aux négociations, a décidé, jeudi soir, d'appeler à son tour à la grève. Cet appel ne vaudra, toutefois, qu’« à compter du milieu de la semaine prochaine » .Pourquoi la CFDT a-t-elle décidé de rejoindre les autres syndicats ?« Il n'y a pas de revirement, explique Thierry Cordier, secrétaire général de la fédération CFDT des transports. Nous avons depuis le début la même stratégie, une valse à trois temps »,.Premier temps, la CFDT a appelé en solo à une grève « de prévention, un coup de semonce envers le patronat », après l’échec de la négociation qui a eu lieu en décembre 2014.Deuxième temps : la séance de négociation du mardi 20 janvier qui a,elle aussi, échoué. « On est allé au bout des discussions et maintenant, c'est contraint et forcé qu'on entre dans le mouvement. Le patronat est responsable car il refuse de négocier les revalorisations salariales », indique M. Cordier.La CFDT dit vouloir peser dans les discussions, suspendues depuis mardi soir par le patronat. « J'apporte avec moi ce que j'ai, c'est-à-dire le transport routier de marchandises, de voyageurs, sanitaires, de valeurs, etc. Tous les corps de métier du transport », relève M. Cordier.Quelles sont les revendications de la CFDT ?M. Cordier explique que « personne ne peut donner une augmentation de 5 % [le patronat propose 1 % à 2%, ndlr]. Mais il faut bien voir que depuis six ans, les routiers perdent du pouvoir d'achat et que de plus en plus de salariés touchent le SMIC. »Cette revendication de 5 % est donc maintenue, ainsi que celle d'une linéarité des augmentations.« Je suis prêt à écouter de nouvelles propositions patronales. Après quoi, la CFDT se retournera vers sa base pour avoir son avis », explique M. Cordier.Comment les autres syndicats réagissent-ils à la décision de la CFDT ?L'entrée de la CFDT dans le mouvement de grève est « une bonne chose », reconnaît Thierry Douine, président de la CFTC des transports.« Mais pourquoi le fera-t-elle en milieu de semaine prochaine ?, interroge-t-il toutefois. Nous, on va viser les donneurs d'ordre dès dimanche. C'est ce jour-là que les camions frigorifiques quittent les parking, les autres c'est le lundi. »A l'inverse, M. Cordier dit que les camions partent en général le mardi et le mercredi. « Il faut bien réfléchir à la stratégie », avance celui-ci, « de manière à ce que la grève fasse le plus de mal possible » aux donneurs d'ordre.Les négociations peuvent-elles reprendre ?Pensant qu’il y a « peut-être y eu un arrangement entre amis », M. Douine croit savoir que la Fédération nationale du transport routier envisage de revenir à la table des négociations en fin de semaine prochaine. « Ce qui remettrait en selle la CFDT. Mais, si elle pèse 33 %, le reste, c'est nous ! »M. Cordier dit n'avoir aucune information sur un retour éventuel du patronat dans la négociation, et réfute ce soupçon d'arrangements. « J'en ai rien à faire de la gloriole. Ce qui m'importe, c'est ce que les routiers vont obtenir pour vivre dignement. »« On naît routier, on meurt routier »Les syndicats de routiers sont décidés à poursuivre leurs actions pour pousser le patronat à retourner à la table des négociations salariales. Ils ont reçu une forme de soutien du secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies qui a « déploré [le] refus [patronal] », jugeant que « les conditions de la négociation [étaient] réunies. »Trois des fédérations patronale, la FNTR, TLF et l'Unostra avaient un peu plus tôt justifié leur opposition à toute réunion jeudi matin en affirmant qu'« aucun élément nouveau » ne permettait « de reprendre la négociation dans les meilleures conditions et d'espérer la signature d'un accord ».Une quatrième organisation patronale, l'OTRE, s'était ensuite ralliée à leur position.Ces fédérations estiment ne pas être « en capacité de faire mieux » que les 2 % maximum de hausses de salaires qu'elles sont prêtes à consentir.« Certains secteurs du transport routier sont sinistrés »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Michel Noblecourt Pour la CFDT, qui s’est beaucoup investie dans la méthode Hollande du dialogue social, l’échec de la négociation appelée improprement « sur les seuils sociaux », jeudi 22 janvier, est un coup sévère. Depuis la fin 2012, elle a signé tous les accords interprofessionnels. Laurent Berger se déclare « déçu et serein ». « On a fait le job, assure le secrétaire général de la CFDT au Monde. Il n’y avait pas ce qu’il fallait pour aboutir à un accord. Mais ce n’est pas un drame national. Le sujet n’est pas clos. Il faut faire évoluer le dialogue social en entreprise. »Dialogue social : la fin de la méthode Hollande ?A la question de savoir si cet échec risque d’aboutir à la fin des négociations interprofessionnelles – hormis l’assurance-chômage et les retraites complémentaires – d’ici à 2017, M. Berger cherche, là encore, à dédramatiser : « Jusqu’à présent, d’autres organisations nous accusaient de tout signer. Là, on a estimé que le compte n’y était pas. C’est dommageable, c’est décevant. Mais ce n’est pas la fin du dialogue social. » « Les lignes rouges n’ont pas été respectées », ajoute-t-il, en précisant que la CFDT se rendra à la réunion des partenaires sociaux prévue le 19 février avec le premier ministre, avec son projet d’accord. Une reprise de la négociation sur ce thème lui paraît toutefois « difficile ».Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.01.2015 à 16h59 • Mis à jour le14.01.2015 à 18h14  Une semaine après le début des attaques terroristes en région parisienne qui ont fait 17 morts, François Hollande a présenté, mercredi 14 janvier, ses vœux aux armées à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle, une cérémonie programmée au large de Toulon qui a pris une dimension toute particulière.« J'interviens devant vous dans une épreuve. Nous avons été victimes d'une attaque terroriste sur notre propre sol », a-t-il déclaré d'emblée, avant de rendre, « une fois encore hommage aux victimes » et d'exprimer sa « profonde compassion à l'égard des proches » de celles-ci.« Face à l'épreuve, le peuple français a su réagir. Il a répondu par une unité qui [fait] la fierté de notre nation. »M. Hollande a tenu à « saluer » les forces de police et de gendarmerie « qui ont neutralisé les terroristes et qui assurent quotidiennement la sécurité » des Français. Ces effectifs ont été renforcés par les armées, a-t-il déclaré : le dispositif est passé de 1 000 à 10 500 « ce soir » en à peine « trois jours ». « Jamais dans notre histoire récente il n'y a eu tel déploiement avec une telle rapidité. »« La capacité de notre armée nous permet donc d'assurer dans un délai rapide cette mission de protection de nos compatriotes. Je tenais aujourd'hui à vous en féliciter. Nous devons répondre à des attaques venues de l'intérieur, qui peuvent être commanditées de plus loin. Mais dans le même temps nous devons aussi conjurer les menaces venant de l'extérieur. »UN BUDGET DE L'ARMÉE « SANCTUARISÉ » M. Hollande s'est félicité des décisions d'intervention prises jusque-là, que ce soit au Mali, en janvier, ou en Irak contre l'Etat islamique. Il a cependant regretté que la communauté internationale n'ait pas réagi plus vite en Syrie. Elle aurait dû le faire « dès la fin du mois d'août 2013, ou au début du mois de septembre ».Le porte-avions Charles-de-Gaulle, « symbole de notre indépendance » partira bientôt en mission au Proche-Orient car « aujourd'hui, la situation justifie sa présence. » Pour M. Hollande, le bâtiment de guerre nous permettra de disposer de plus d'informations et de poursuivre la mission en Irak « avec plus d'efficacité […], et nous donnera les moyens de projection ».Actuellement quelque 800 militaires sont déjà engagés dans les opérations et bénéficient de l'appui de neuf Rafale, un avion ravitailleur, un avion radar, un avion de patrouille maritime aux Emirats arabes unis. Six Mirage 2000-D sont déployés en Jordanie et une frégate anti-aérienne est également mobilisée dans le golfe arabo-persique.« CE RYTHME DOIT ÊTRE REVU ET ADAPTÉ »Le président de la République a, enfin, annoncé qu'il avait demandé au ministre de la défense de lui faire des propositions rapidement, avant un conseil de défense sur question des effectifs de l'armée qui aura lieu mercredi.« La situation exceptionnelle que nous connaissons doit conduire à revenir sur le rythme de réduction des effectifs qui avait été programmé pour les trois prochaines années dans le cadre de la loi de programmation militaire. Ce rythme doit être revu et adapté. »La loi de programmation militaire, qui a alimenté un fort mécontentement dans les rangs des armées, prévoit pour l'heure la suppression de 33 675 postes sur la période 2014-2019. Quant au budget annuel de l'armée, d'un montant de 31,4 milliards d'euros, il restera « sanctuarisé » jusqu'en 2016, a assuré le président.Lire notre décryptage : Où l'armée va-t-elle supprimer le plus de postes en 2015 ? 14.01.2015 à 13h14 • Mis à jour le14.01.2015 à 13h17 | Jacques Follorou Nommé en juin 2013 par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, Jean-Paul Laborde, ancien magistrat français, occupe les fonctions de directeur exécutif du Comité contre le terrorisme (CTED) rattaché au Conseil de sécurité. Après les attentats de Paris, il ne juge pas nécessaire un Patriot Act à la française, préférant appliquer les lois déjà existantes et accroître la coopération entre les Etats européens.Mardi 13 janvier, devant le Parlement français, Manuel Valls a reproché à l’Europe d’être un frein à la lutte antiterroriste, notamment en bloquant l’adoption d’un fichier commun sur les échanges de données des passagers européens dit « PNR » (Passenger Name Record). Est-ce justifié ?Tout d’abord, permettez-moi de présenter mes plus sincères condoléances aux familles de toutes les victimes des attentats du 7 janvier. Je tiens également à condamner, dans les termes les plus fermes, les actes terroristes commis à Paris, ainsi que l’attaque qui a eu lieu à Sanaa au Yémen et qui a causé la mort de 37 personnes le même jour, car hélas la barbarie du terrorisme s’étend au monde entier. Il faut ajouter que les actes terroristes contre Charlie Hebdo n’ont pas seulement pris pour cible des êtres humains innocents, mais constituent également une atteinte inadmissible aux libertés d’expression et d’opinion, ainsi qu’une agression intolérable vis-à-vis des médias.Il me semble, en effet, qu’un « PNR européen », qui regrouperait tous les éléments venant de tous les Etats de l’Union européenne, serait à la fois plus efficace et plus protecteur de la liberté des citoyens que des plans nationaux qui pourraient créer des disparités entre les Etats membres avec des niveaux de réponses et des protections des libertés civiles différentes selon les pays. Enfin, je tiens à mentionner que, sur la question des combattants terroristes étrangers, le Conseil de sécurité a reconnu, en décembre 2014, qu’un « PNR » est une bonne pratique internationale qui aide la police des frontières dans ses contrôles.Certains responsables politiques français souhaitent la mise en place d’un Patriot Act en France. Que pensez-vous d’une telle éventualité ?Certes, à la suite de tels événements, il peut y avoir une tentation légitime de renforcer encore le dispositif juridique antiterroriste. Mais la France a récemment adopté une loi qui vise à prévenir et à réprimer le phénomène des combattants terroristes étrangers. Elle a été adoptée, il y a à peine deux mois. Sa mise en œuvre et son efficacité doivent tout d’abord être éprouvées pour ensuite examiner si d’autres mesures doivent être prises à l’avenir.Concernant la mise en place d’une loi similaire à celle du Patriot Act, il faut souligner que la France a des obligations en vertu des traités européens qu’elle a signés et qu’elle ne pourrait envisager une loi comme le Patriot Act sans entraîner des questionnements sur les règles de la libre circulation dans l’espace de l’Union européenne. Par contre, on peut bien entendu penser à une meilleure coopération européenne pour l’échange d’informations à tous les niveaux (renseignements, police, judiciaire, justice). Mais ces décisions se prennent au niveau de l’Union.Quoi qu’il en soit, en général, les lois antiterroristes doivent prendre en compte principalement trois éléments : la nature de la menace spécifique au pays, les impératifs de coopération internationale résultant des conventions et protocoles auxquels l’État membre est partie et qui permettent aux pays de faire face à la menace. Et enfin les obligations internationales concernant les droits de l’homme. Tel est le message du Conseil de sécurité et de son Comité contre le terrorisme.Certes, toute mesure pénale prise au niveau national fait partie intégrante du droit souverain exclusif des Etats membres. Mais pour faire face au mode opératoire actuel des terroristes, couplé à la nouvelle menace posée par les combattants terroristes étrangers, il est certainement nécessaire de réfléchir au niveau européen à plus d’harmonisation et d’intégration des systèmes de justice pénale entre les Etats membres.Est-il souhaitable, comme dans le cas américain, que les services de renseignement aient le monopole d’une politique de sécurité en matière d’antiterrorisme ? Une stratégie nationale intégrée destinée à contrer le terrorisme et le phénomène des combattants djihadistes, incluant notamment le dialogue avec l’ensemble des acteurs de la société civile, est une nécessité. Que les citoyens s’opposent à cette barbarie est un devoir et la grande marche du 11 janvier à Paris constitue une démonstration ferme de la volonté de s’opposer au terrorisme. Il convient de ne pas laisser retomber cet élan.A ce sujet, le système éducatif, les médias et le cercle familial doivent constituer des vecteurs essentiels pour s’opposer à l’extrémisme violent. En outre, il est également vital que l’Etat protège la liberté de culte, et que les chefs religieux affirment ensemble leur engagement ferme contre l’extrémisme violent. Personne n’a le monopole de la lutte contre le terrorisme, mais tout le monde doit faire face à ses responsabilités.La France a régulièrement dénoncé les failles du système dit Schengen de contrôle des frontières extérieures de l’Europe. Est-ce fondé ?Sans entrer dans des débats trop techniques, on notera que la menace est souvent extracommunautaire et qu’elle résulte, en grande partie, de déplacements de combattants terroristes étrangers potentiels dans des pays non-membres de l’Union. Il s’agit donc d’obtenir des renseignements précis sur ces déplacements hors de l’Union européenne.Pour la sécurité des frontières, en particulier pour les Etats membres de l’espace Schengen, toute menace contre un de ces Etats concerne donc aussi ses partenaires, de sorte que certaines problématiques, que l’on cherche à résoudre au niveau national, doivent peut-être se traiter au niveau européen. Pour cela, il est souhaitable d’engager davantage les institutions européennes concernées dans le processus de sécurisation des frontières, telles Eurojust et Europol. Enfin, il faut rappeler que la résolution 2178 du Conseil de sécurité a également confié au Comité que je dirige de travailler sur le phénomène des combattants terroristes étrangers.En réalité, la question est surtout liée aux voyages que de jeunes adultes, voire des mineurs, citoyens de l’Union, peuvent effectuer en dehors de l’Union, avec simplement une carte d’identité, et au fait qu’ils se rendent sur des zones où sévissent des groupes terroristes, pour y être endoctrinés et formés aux techniques de combat. Il est certain aussi que la mobilité des terroristes doit être contrée et que cela passe par des contrôles aux frontières. A cet égard, la France peut, par exemple, exploiter les dispositions du traité de Lisbonne pour améliorer encore sa situation. Peut-être est-il également temps de mettre en place au niveau européen un centre de coordination des acteurs chargés du contrôle des frontières. Ces quatre organes (Eurojust, Europol, Frontex, INTCEN) constituent les principaux éléments.Ne pensez-vous que la lutte européenne contre le terrorisme se heurte surtout au fait que les Etats membres considèrent que le renseignement relève de la souveraineté nationale ?La coopération entre les services de renseignement est essentielle. Les Etats ont chacun leurs méthodes, leurs principes et privilégient la coopération bilatérale. Ce qui compte, c’est que cette coopération permette de lutter efficacement contre le terrorisme et que tous les Etats mettent cette menace au premier rang de leur travail national de renseignement.Il est sûr qu’il existe une bonne coopération des services européens sur ces questions. A ce sujet, ne serait-il donc pas plus judicieux, si cela est nécessaire, de renforcer les structures existantes plutôt que d’en créer de nouvelles et d’ajuster leurs méthodes de travail aux menaces actuelles.Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Louis Imbert Cette image a circulé mardi 13 janvier sur Twitter : alors que l'ensemble des parlementaires se lèvent en hommage aux victimes de Charlie Hebdo, policiers et otages juifs du supermarché de la porte de Vincennes, on y voit les deux députés FN, Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen, qui paraissent rester assis et ne pas prendre part aux applaudissements.Révolté par l'attitude de Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen aujourd'hui à l'Assemblée Nationale pic.twitter.com/VYSYyvmr2tJanuary 13, 2015La photo a été relayée par le député PS des Alpes-de-Haute-Provence, Christophe Castaner.Ou est Charlie? Hélas pas en haut à l'extrême droite! pic.twitter.com/2NLpNaVQOmJanuary 13, 2015Or, cette image est trompeuse. Les deux députés FN se sont bien levés pour chanter l'hymne avec les autres. On le voit, de loin sur les images de la chaîne parlementaire ci-dessous.... Et en zoom, dans cette photo retwittée par Marion Maréchal-Le Pen.Pour mettre fin aux mensonges de @CCastaner sur la Marseillaise dans l’hémicycle, une simple image. #directAN #PS pic.twitter.com/5xftkHhtxAJanuary 14, 2015Gilbert Collard s'était auparavant défendu, précisant qu'il avait seulement refusé d'applaudir le discours du premier ministre, Manuel Valls. Ce dernier avait été salué par la quasi-totalité de la classe politique, et été – fait rarissime – ovationné par l'ensemble des députés debout. C'est apparemment ce moment que représente la première image.Debout pour la Marseillaise, les Victimes, les Forces de l ordre, pas pour un ministre qui se fait applaudir par sa claque et sa clique.January 13, 2015Le vice-président du FN, Florian Philippot, a également estimé, jeudi, que « comme un des responsables de la situation actuelle, avec ses camarades de l'UMPS, Valls ne mérit[ait] aucun applaudissement ». Nicolas Bay, secrétaire général du parti frontiste, a jugé quant à lui que « Valls a[vait] fait son numéro. L'UMP applaudit. Rien de nouveau à l'horizon : maintien de Schengen, immigration massive, laxisme judiciaire ».Je demande aux faux culs qui nous ont insultés de s'excuser. Et je m'occupe de l'auteur du mensonge qui a voulu nous salir par un montage.January 14, 2015J ajoute que je vais déposer plainte contre les escrocs au montage photographique et à l esprit patriote et que je ne lâche rien!January 14, 2015Marion Maréchal-Le Pen suggérait, elle, à Christophe Castaner de s'acheter des lunettes.@CCastaner je vous propose d'aller vous acheter des lunettes et , au passage, un peu d'honneur! Nous étions évidemment debout pour l'hommageJanuary 14, 2015Louis ImbertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis Jean-Christophe Cambadélis devait proposer, mercredi 14 janvier, lors de ses vœux à la presse, la mise en place d’un « pacte national de combat contre le terrorisme ». Le texte reprendrait les principales propositions émises par Manuel Valls à la tribune de l’Assemblée nationale, mardi, et serait proposé aux autres formations politiques.Le premier secrétaire du PS a par ailleurs sollicité une rencontre avec tous les autres partis pour discuter de la question. Une façon de prolonger quelques jours encore l’atmosphère d’union nationale provoquée par les attentats et concrétisée dans la manifestation du 11 janvier. Mardi, l’ensemble des députés de tous les partis avaient applaudi le premier ministre dans l’Hémicycle et avaient chanté la Marseillaise en chœur.Le Parti socialiste souhaite aussi produire sa propre réflexion sur le sujet. A partir de mercredi, trois groupes de travail vont être mis en place. Le premier, piloté par Marie-Pierre de la Gontrie, secrétaire nationale à la justice, travaillera sur la sécurité. Le deuxième, dirigé par Laurent Dutheil, responsable des questions de laïcité, se consacrera à la défense de la République. Le dernier, sous l’égide de Philip Cordery, spécialiste des questions européennes, discutera de la coordination avec les partenaires de la France. Par ailleurs, M. Cambadélis doit signer une contribution commune sur ces questions avec Sigmar Gabriel, le patron allemand du SPD.Pour Valls, le jour de guerre est arrivéLes conclusions de ces groupes de travail seront livrées lors d’un séminaire avec les secrétaires de section, fin janvier, qui bouleverse son ordre du jour puisqu’il devait à l’origine être consacré aux fractures territoriales.Au PS, où les questions de sécurité ont toujours fait débat, et où les positions de Manuel Valls n’ont longtemps pas été majoritaires, on veut croire que ces clivages sont dépassés. « Manuel Valls a fait un discours très républicain, qui permettait de répondre aux problèmes du jour, assure Jean-Christophe Cambadélis au Monde. J'ai entendu au sein du parti la nécessité de hisser notre action au niveau de l'enjeu politique. Mais je n'accepterai pas qu'on cherche à culpabiliser les socialistes qui sont au clair sur tous ces sujets. »Pour François Lamy, député de l’Essonne et proche de Martine Aubry, les socialistes doivent conserver dans leurs discussions l’esprit du 11 janvier. « Ce que nous ont demandé les Français à travers cette manifestation, c'est de ne plus de réfléchir de façon politicienne, estime-t-il. Le débat sur la sécurité est dépassé. Il ne traverse plus la gauche ou en tout cas plus le PS. S'il faut plus de moyens, on en mettra. »Celui qui a créé à l’automne 2014 une association au sein du PS pour réfléchir sur les questions de politique de la ville et de dialogue avec les quartiers, estime que les dispositions actuelles ne suffisent plus et qu’il faudra mettre en place « des mesures structurelles ».Regarder notre analyse en vidéo : Sécurité : les idées de Manuel Valls ont-elles fini par l'emporter au PS ? Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.01.2015 à 10h38 Alain Juppé salue le sens des responsabilités des politiquesLe membre de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) le plus populaire actuellement s'exprimait pour la première fois depuis dimanche sur RMC, face à Jean-Jacques Bourdin. Les manifestations dans toute la France et La Marseillaise à l'Assemblée mardi sont pour lui « un signe extraordinairement positif, on a tellement raconté que les Français étaient avachis et peureux. Le mot “guerre” (employé par Manuel Valls, le premier ministre, dans son discours de mardi) ne me fait pas peur, car c'est bien d'un combat dont il s'agit, a-t-il réagi. Les responsables politiques ont montré qu'ils étaient responsables, précisément ».Sur l'arsenal antiterroriste détaillé par le premier ministre, « l'exécutif a été à la hauteur des événements », a-t-il salué, « commençons par appliquer les lois qui existent, il faut renforcer les moyens (…), il y a eu des failles, c'est le premier ministre qui le dit ». Le PNR (pour passenger name register), ce fichier des passagers aériens que Manuel Valls souhaiterait voir se généraliser à l'échelle de l'Europe, est considéré par M. Juppé comme « un outil supplémentaire ». Et d'exprimer sa certitude quant au soutien de l'UMP sur ce point. Pas d'unanimisme béat sur le sujet, tempère-t-il, en égratignant Christiane Taubira et sa politique « catastrophique ». Impensable cependant pour lui d'imaginer un « Patriot Act » à la française, avec ses résultats « pas extraordinaires » et ses dérives « pas acceptables ». Sur la rétention de sûreté, l'ancien premier ministre estime qu'il faut des garanties juridiques, et l'intervention attentive d'un juge. Les mesures prises doivent être « fortes », mais « ne pas aller au-delà de ce que le respect des libertés impose ».« La République doit assurer la sécurité de tous ses citoyens, a-t-il martelé. L'antismétisme est un fléau, mais les musulmans ont aussi des devoirs envers la République, il faut qu'ils s'expriment là-dessus. (…) On n'a pas progressé sur la formation des imams, a-t-il en outre regretté. On pourrait convenir d'un système d'habilitation des imams, l'Etat pourrait s'y investir davantage. » Interrogé sur sa position par rapport aux propos de Nicolas Sarkozy, qui a estimé que l'immigration posait problème, M. Juppé a refusé de s'avancer aussi loin : « L'immigration est un problème, il y a 51 millions de réfugiés à travers la planète, ça exerce une pression sur l'Europe, mais je ne suis pas sûr que ça ait un lien direct avec ce qui s'est passé », a-t-il nuancé. Sur le sujet délicat de l'école, il a souhaité que les cours d'éducation civique servent à « rétablir la vérité historique, on ne peut pas dire que la Shoah n'a pas eu lieu ». « Je ne comprends pas que certains chefs d'établissement aient cédé sur la minute de silence, s'est-il indigné. Il ne faut pas lâcher. »Sur les interventions extérieures de l'armée française, il s'est prononcé contre toute intervention terrestre, tout en estimant que « la France a[vait] raison d'intervenir aux côtés de ceux qui se battent contre Daech ».Réagissant à l'information de dernière minute sur la mise en examen de Dieudonné, il a rappelé que « l'apologie du terrorisme est un délit » et qu'il fallait faire « appliquer la loi ». Refusant d'entrer dans la polémique sur les « deux poids, deux mesures » de la liberté d'expression, il a souligné que « Charlie Hebdo n'a[vait] jamais fait l'apologie du terrorisme ».Pour Jean-Luc Mélenchon, acheter « Charlie Hebdo » est un « acte civique »Jean-Luc Mélenchon, fondateur du Parti de gauche, a appelé sur RTL à acheter Charlie Hebdo, un « acte civique », et pose à cette occasion la question du financement de la presse d'opinion. Comme RTL l'interrogeait sur la ruée dans les kiosques pour acheter le numéro réalisé par les survivants de la rédaction, l'eurodéputé a salué « une très bonne attitude », une « bonne réplique à la tentative d'intimider, la liberté d'expression ». L'élu Front de gauche s'est dit « surpris de voir que personne ne parle du financement de la presse d'opinion dans ce pays, qui est déplorable ». « Il n'est pas normal que certains gratuits ou journaux de divertissement reçoivent plus d'argent que n'en reçoit Le Monde diplomatique, L'Humanité ou d'autres journaux d'opinion – peut-être devrais-je inclure Le Figaro, journal d'opinion très bien fait. »Cécile Duflot exprime un soutien « sans réserve » au gouvernementL'ex-ministre écologiste Cécile Duflot a rendu sur France Info un hommage « sans réserve » à François Hollande et Manuel Valls, louant la « dignité », la « sobriété » et la « grande maîtrise » de l'exécutif après les attentats en France.Le premier ministre applaudi mardi par toute l'Assemblée nationale, « c'était une bonne chose. Manuel Valls a été, comme le président de la République, comme le gouvernement, à la hauteur, vraiment, je le dis sans réserve », a déclaré Cécile Duflot.Les députés écologistes ont approuvé la poursuite des opérations militaires en Irak. Mais « on peut aussi s'interroger sur une solution politique durable sur ce territoire », a tempéré la députée de Paris. Sur le plan intérieur, « la question pénitentiaire mérite un vrai débat (…) Je pense que l'isolement, pour des gens qui se radicalisent, dans la solitude n'est pas une bonne solution ; qu'effectivement le fait de mettre en contact des personnes fragiles avec des gens déjà dans une dérive idéologique, c'est une mauvaise chose. Mais que des quartiers séparés peuvent aussi poser un certain nombre de questions ».Par ailleurs, Mme Duflot a noté que « les trois personnes qui [avaie]nt commis ces actes effroyables étaient identifiées. Je pense qu'il faut mettre tous les moyens sur une vigilance accrue des personnes qui sont déjà dans ce parcours de dérive idéologique », a-t-elle dit. Enfin, a estimé l'ex-ministre, « il faut, comme dans d'autres pays, au Danemark, en Grande-Bretagne, que l'on réfléchisse à des programmes de réhabilitation, de “désendoctrinement”. Cela a déjà été fait dans l'histoire, pour les enfants qui sont devenus des enfants-soldats, avec des prisonniers ». Claire Guélaud La Banque mondiale parie sur l’Inde et sur sa capacité à retrouver une croissance forte après des années 2012 et 2013 décevantes. Dans ses perspectives économiques globales, présentées le 13 janvier, l’institution de Washington prévoit que le produit intérieur brut (PIB) indien progressera de 6,4 % en 2015 (soit 0,8 point de plus qu’en 2014) puis de 7 % à partir de 2016. Dans le même temps, le ralentissement chinois, orchestré par Pékin et lié au passage à un modèle de croissance davantage tiré par la consommation intérieure, ramènerait la progression du PIB chinois de 7,4 % en 2014 à 7,1 % en 2015, 7 % en 2016 et 6,9 % en 2017. A cette date, le dynamisme de l’économie indienne l’emporterait sur celui de la Chine continentale.De telles prévisions méritent qu’on s’y attarde. L’Inde, en effet, est connue pour être, comme le Brésil, un des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui souffre de l’insuffisance et de la mauvaise qualité de ses infrastructures. Les coupures d’électricité y rendent la vie des entreprises quotidiennement difficiles. Le climat des affaires y a longtemps été médiocre, notamment du fait des difficultés rencontrées par les entreprises étrangères lorsqu’elles veulent investir et s’implanter.Amélioration du moral des entrepreneursLes experts de la Banque mondiale n’ignorent rien de ces freins, de ces goulets d’étranglement qui n’ont pas disparu comme par magie depuis les élections générales de 2014 et l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi. Mais ils semblent considérer que les efforts conduits depuis plus d’un an par la Banque centrale indienne pour réduire l’inflation, relancer la croissance et s’attaquer au déficit courant, ont porté leurs fruits et que la nomination de M. Modi, très pro-business, au poste de premier ministre devrait durablement contribuer à l’amélioration du moral des entrepreneurs.A l’évidence, en tout cas, l’incertitude politique qui prévalait en 2013 et début 2014 pendant la campagne électorale a disparu. Une situation que la Banque mondiale juge favorable à la reprise de l’investissement. Or il représente 30 % du PIB de la plus grande démocratie du monde. Les exportations indiennes bénéficieraient aussi de la reprise aux Etats-Unis, un partenaire commercial clé du sous-continent. Consciente de la part de risques associés à ces prévisions, l’organisation internationale prévient toutefois que « le moindre relâchement dans le rythme des réformes se traduirait par une croissance plus modérée ».Reprise fragilePour le reste, la Banque mondiale continue de juger la reprise fragile et inégale, ce qui ressort de ses statistiques : + 2,6 % de croissance pour le PIB mondial en 2014 (en hausse de 0,1 point par rapport à 2013), + 3 % en 2015, + 3,3 % en 2016 et + 3,2 % en 2017. Rien à voir avec ce que l’on a connu dans les années 2000. La croissance des pays en développement, qui dépasserait en moyenne les 5 % en 2016, resterait plus de deux fois supérieure à celle des pays dits avancés (autour de 2,2 % à 2,4 %). Ces derniers sont pénalisés par la stagnation de la zone euro (+ 0,8 % en 2014 et 1,1 % en 2015) et les difficultés persistantes du Japon (+ 0,2 % et + 1,2 %).Dans les pays en développement, l’amélioration de 2015 serait en partie due aux faibles prix du pétrole (une bénédiction pour les pays importateurs), à la reprise de l’économie américaine, aux bas taux d’intérêt mondiaux et à l’apaisement des turbulences ayant secoué plusieurs grands marchés émergents. Les champions du dynamisme économique resteraient l’Asie de l’Est et du Pacifique, toutefois talonnés par l’Asie du Sud. A noter que les Philippines, la Malaisie et l’Indonésie ont retrouvé des rythmes de croissance égaux ou supérieurs à ceux qu’ils avaient connus entre 2001 et 2012.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.01.2015 à 20h16 • Mis à jour le14.01.2015 à 11h44 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) C’était dit et répété depuis plusieurs mois. C’est désormais formalisé par écrit : la Commission Juncker veut changer le « logiciel » économique européen. Mardi 13 janvier, devant les eurodéputés réunis en plénière à Strasbourg, le président de l’institution communautaire a présenté « une dose supplémentaire de flexibilité » dans le pacte de stabilité et de croissance – qui fixe un déficit public ne devant pas dépasser 3 % du produit intérieur brut (PIB) et une dette sous les 60 % du PIB.La priorité de Bruxelles n’est plus seulement la discipline budgétaire – certains diraient l’austérité. Elle acte le fait que la réduction des déficits à elle seule n’a pas suffi à relancer la croissance. L’heure est aux réformes de structure et à l’investissement. Pour relancer la croissance, créer à nouveau des emplois, dans une Union européenne (UE) où le chômage des jeunes atteint des niveaux alarmants. Et tant pis – dans une certaine mesure – si les pays qui investissent et qui se réforment s’éloignent un peu des « clous » du pacte ou mettent plus de temps pour y revenir.« La Commission ne leur donne pas un chèque en blanc »Cette nouvelle grille de lecture devrait, logiquement, être bien accueillie à Paris et à Rome, où depuis des mois, le président François Hollande et le premier ministre italien, Matteo Renzi, plaident pour plus de flexibilité. Pour autant, la « Commission ne leur donne pas un chèque en blanc », précise une source européenne.Concrètement, mardi, elle a confirmé un traitement spécial pour les pays qui verseront directement des sommes au fonds d’investissement qu’elle va lancer dans les prochaines semaines pour mettre en œuvre le plan de relance à 315 milliards d’euros de M. Juncker. Leurs contributions seront comptabilisées comme du déficit ou de la dette supplémentaire. Mais dans le cadre du pacte de stabilité, la Commission n’en tiendra pas compte. Si, à la suite d’un versement de plusieurs milliards au fonds, un pays voit son déficit dépasser les 3 % de son PIB, Bruxelles ne lancera pas de procédure dite de « déficit excessif ».Pour les pays hors « déficit excessif », les sommes qu’ils investissent directement (sans passer par le fonds Juncker), en partenariat avec l’UE, sur des projets de lutte contre le chômage des jeunes, pour des infrastructures de transport… bénéficieront aussi d’une lecture accommodante du pacte. C’est une disposition considérée comme un « cadeau » à M. Renzi, qui demandait que les investissements nationaux soient « sortis » du pacte. Cette « clause d’investissement » ne pourra pas s’appliquer à la France qui est en déficit excessif depuis 2008.Concernant les réformes, la Commission explique qu’elle en tiendra mieux compte, à condition qu’elles soient vraiment « structurelles » – il faut, au sens de Bruxelles, qu’elles soient majeures, qu’elles aient un impact positif et vérifiable sur les équilibres budgétaires, qu’elles augmentent la croissance potentielle des Etats membres. Pour les pays qui ne sont pas en procédure de déficit excessif, Bruxelles autorisera une dérive de 0,5 % de leur PIB au maximum. Pour ceux qui sont dans cette catégorie, (la France, l’Espagne, le Portugal…), la Commission leur accordera plus de temps pour revenir dans les clous des 3 %, dès lors que les réformes seront engagées et qu’ils auront effectué des efforts de réduction des déficits suffisants.Ne pas affoler les investisseursQue faut-il en déduire pour Paris ? A l’automne 2014, la France a échappé de peu à un rejet de son projet de budget 2015, encore à 4,1 % de déficit, alors qu’il devait repasser sous les 3 %. La Commission s’est donné jusqu’à mars pour examiner, avec des chiffres de conjoncture actualisés, la situation budgétaire du pays pour trancher. Avec les nouvelles « flexibilités », Bruxelles pourrait accorder – à nouveau – quelques années supplémentaires à Paris pour passer sous les 3 % de déficit. A condition que soit produit « un plan dédié de réformes crédibles ». La loi Macron suffira-t-elle ? Elle va dans la bonne direction mais sa portée est limitée, dit-on à la Commission. Cette dernière a fait passer un message, mardi : elle lâche du lest… sans relâcher la pression.Cette nouvelle lecture du pacte s’applique immédiatement, « car nous n’apportons aucune modification, nous ne changeons pas les règles », a insisté Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission pour l’euro et le dialogue social, mardi. De fait, même si le virage est sensible, personne ne veut, ni à la Commission ni dans les capitales, toucher au pacte et à sa philosophie – la coordination et la discipline budgétaire. Ce traité a été renforcé en pleine crise de l’euro et c’est cela qui a permis de regagner la confiance des investisseurs dans l’eurozone. Pas question de les affoler, alors que la Grèce, où est née la crise, est entrée, à nouveau, dans une zone d’instabilité politique.Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.01.2015 à 16h08 • Mis à jour le13.01.2015 à 18h28 Une rare unanimité a gagné l'Assemblée nationale, mardi 13 janvier, lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement, transformée en hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermarché casher de la porte de Vincennes.Minute de silence et MarseillaiseQuelques secondes après la fin de la minute de silence décrétée par Claude Bartolone, le président de l'Assemblée, les députés ont entonné ensemble La Marseillaise.Ont défilé ensuite à la tribune les représentants de chaque groupe politique, qui ont à tour de rôle dénoncé les actions terroristes qui ont endeuillé la France et appelé, à leur manière, à réagir pour ne plus que cela se produise.Manuel Valls, ovationné par les députés, a ensuite pris la parole. Il a salué la mémoire des victimes et la grande solidarité du peuple français et des gouvernements étrangers : « Les soutiens, la solidarité venus du monde entier ne s'y sont pas trompés : c'est bien l'esprit de la France, sa lumière, son message universel, que l'on a voulu abattre. Mais la France est debout. » Il a salué « la magnifique réponse, le magnifique message » envoyé par les députés qui ont chanté La Marseillaise.« La France est en guerre contre le terrorisme »Il a également reconnu « le grand message de responsabilité » adressé par les Français au gouvernement et aux parlementaires. Il a salué aussi le travail des policiers et gendarmes, chaleureusement et longuement applaudis – toujours debout – par les députés. Le ministre de l'intérieur a lui aussi été nommément remercié, et très applaudi par l'Assemblée. La garde des sceaux, Christiane Taubira, a elle aussi été citée par Manuel Valls mais beaucoup moins applaudie dans l'hémicycle.Le premier ministre a rappelé les moyens déployés dans la foulée des attentats, puis enchaîné : « Oui, la France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l'islamisme radical. La France n'est pas en guerre contre l'islam et les musulmans, a-t-il martelé, la France protégera tous ses concitoyens avec détermination et sang-froid. »Des « mesures exceptionnelles » mais pas de « mesure d'exception »« A une situation exceptionnelle doivent répondre des mesures exceptionnelles. Mais je le dis avec la même force : jamais des mesures d'exception qui dérogeraient au principe du droit et des valeurs », a garanti le premier ministre, avant d'énoncer ses propositions.« Nous avons aussi amélioré la coopération entre nos services intérieurs et extérieurs (...) même s'il faut faire davantage nos échanges avec les services étrangers, a-t-il annoncé. « Mais il faut aller plus loin, j'ai demandé au ministre de l'intérieur de m'adresser dans les huit jours des propositions de renforcement, a-t-il déclaré, elles devront concerner Internet et les réseaux sociaux qui sont plus que jamais utilisés pour l'embrigadement, la mise en contact et pour le passage à l'acte habituel. »Des quartiers spécifiques en prison pour « les éléments radicalisés »Christiane Taubira a eu nettement moins de succès, elle a été huée par une partie des députés lorsque Manuel Valls a évoqué avoir demandé « à la garde des sceaux de faire des propositions » de son côté dans les jours à venir. « Les phénomènes de radicalisation se développent en prison, ce n'est pas nouveau », a-t-il poursuivi. Evoquant une mesure expérimentée actuellement à Fleury-Mérogis, Manuel Valls a souhaité que, « avant la fin de l'année (...), la surveillance des détenus considérés comme radicalisés [soit] organisée dans des quartiers spécifiques créés au sein d'établissements pénitentiaires ».Lire (édition abonnés) : Changement de doctrine sur l’islamisme en prison« Progression insupportable » des actes antisémites« Je ne veux plus qu'il y ait des juifs qui puissent avoir peur, je ne veux pas que des musulmans aient honte, la République est fraternelle, généreuse et elle est là pour accueillir chacun », a-t-il martelé dans un hémicyle galvanisé. « L'histoire nous l'a montré, le réveil de l'antisémitisme, c'est le symptôme d'une crise de la démocratie, d'une crise de la république (...). Les actes antisémites connaissent en France une progression insupportable. Il y a les paroles, les insultes, les gestes. Les attaques ignobles, comme à Créteil, il y a quelques semaines, qui (...) n'ont pas soulevé l'indignation qui était attendue par nos compatriotes juifs », a déclaré le premier ministre, interrompu par les applaudissements.« Des actes anti-musulmans, inadmissibles, intolérables » M. Valls a aussitôt enchaîné pour relever que « l'autre urgence, c'est de protéger nos compatriotes musulmans. Ils sont aussi inquiets ». « Des actes anti-musulmans, inadmissibles, intolérables, a-t-il dénoncé, se sont produits ces derniers jours. Là aussi, s'attaquer à une mosquée, à une église, à un lieu de culte, profaner un cimetière, c'est une offense à nos valeurs. » « L'islam est la deuxième religion de France. Elle a toute sa place en France », a-t-il souligné.« La France est une liberté farouche », a-t-il poursuivi, « rester fidèle à l'esprit du 11 janvier, c'est être habité par ces valeurs, apporter des réponses aux questions des Français, comprendre que le monde a changé, qu'il y aura un avant et un après ».  « Il y a quelque chose qui nous a tous renforcés après ces événements et les marches de cette fin de semaine, nous le sentons tous, a-t-il conclu, c'est la fierté d'être français, ne l'oublions jamais. » L'intervention du premier ministre s'est terminée dans un tonnerre d'applaudissements. Hélène Bekmezian   Après la marche républicaine historique qui a rassemblé quelque 4 millions de personnes sur tout le territoire en hommages aux victimes des attentats de Paris, dimanche, l’Assemblée nationale et le Sénat ont décidé de mettre en commun leurs forces pour une mission commune, mardi 13 janvier. Les présidents des deux chambres, Claude Bartolone (PS, Seine-Saint-Denis) et Gérard Larcher (UMP, Yvelines), se sont mis d’accord mercredi matin sur le principe d’une telle mission, qu’ils pourraient présider eux-mêmes. « Nous devons continuer l’unité nationale », a-t-on expliqué dans l’entourage de M. Bartolone, soulignant l’extrême rareté d’une telle mission commune.RéticencesCette mission, dont le cadre précis reste encore à définir, pourrait se pencher sur un éventail de sujets portant sur le terrorisme, mais aussi le renseignement, les filières djihadistes ou les questions d’éducation et de laïcité. Au Sénat comme à l’Assemblée, des commissions d’enquêtes sur ce dernier sujet ont déjà été crées respectivement début octobre et début décembre. L’entourage de Claude Bartolone souhaiterait que celles-ci « soient suspendues ou intégrées à cette mission commune » mais des réticences existent dans les deux chambres.Par ailleurs, le président de groupe UMP, Christian Jacob (Seine-et-Marne) a demandé, mardi, la création d’une autre commission d’enquête parlementaire sur les évènements quand son homologue du PS, Bruno Le Roux (Seine-Saint-Denis) a lui aussi émis le souhait qu’Assemblée et Sénat travaillent ensemble. Le sort réservé à toutes ces commissions et demandes de commission devrait être tranché dans les prochains jours.Hélène BekmezianJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Et maintenant, comment faire perdurer « l’esprit du 11 janvier » ? Huit jours après la « marche républicaine » consécutive aux attentats en région parisienne du 7 au 9 janvier, l’UMP veut toujours se placer dans « la position d’une opposition constructive », selon Sébastien Huyghe, député du Nord et porte-parole du parti. L’agenda de la Rue de Vaugirard est donc encore dominé par les suites des attaques. Lundi 19 janvier, Nicolas Sarkozy devait recevoir les spécialistes de sa formation sur les questions de défense et sur l’éducation nationale. Mercredi et jeudi, il dialoguera avec les responsables des syndicats de police et des associations de gendarmes.La première demande des dirigeants UMP est toujours de faire la lumière sur les événements. « Il faut conserver ce front uni face au terrorisme. Mais en même temps, il faut avoir de la lucidité dans le constat », estime Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et président de la commission d’enquête sur les filières djihadistes. Ce groupe de parlementaires auditionnera le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, mercredi 21 janvier, et celle de la justice, Christiane Taubira, la semaine suivante. Satisfaite de pouvoir écouter les responsables de la chaîne de commandement dans le cadre de cette commission, l’UMP ne réclame plus une commission d’enquête spécifique.Accélérer la loi sur le renseignementL’UMP aimerait également que le vote de la loi sur le renseignement, annoncé pour le printemps par le gouvernement, soit avancé. « Nous pouvons bouleverser l’ordre du jour du Parlement », déclare M. Ciotti. Les spécialistes de l’UMP veulent renforcer rapidement les pouvoirs d’investigation des services de renseignement, notamment le balisage et la géolocalisation des véhicules, qui pourraient être décidés avant le début d’une procédure judiciaire.L’autre point d’attention de la droite sera la création de nouvelles places en prison. Lors de son discours devant l’Assemblée, mardi 13 janvier, le premier ministre Manuel Valls a promis de créer des quartiers spéciaux pour rassembler les djihadistes. L’UMP prône plutôt un encellulement individuel, ce qui obligerait l’Etat à construire de nouvelles prisons. M. Ciotti estime qu’il faut 24 000 places supplémentaires pour atteindre les 80 000 places en 2017. « Le gouvernement et la majorité traduiront l’esprit du 11 janvier en acceptant des propositions de l’opposition », prévient M. Huyghe. Il est rejoint par M. Ciotti : « Le discours de M. Valls reprend beaucoup des valeurs et des références qui sont celles de notre famille politique. Maintenant, nous allons apprécier comment la majorité va intégrer ces discours. » La droite républicaine n’a toujours pas digéré que tous ses amendements soient rejetés lors des discussions sur la dernière loi antiterroriste. Mercredi 14 janvier, Nicolas Sarkozy a proposé une liste de douze propositions pour renforcer l’arsenal de lutte contre le terrorisme.L’UMP veut rétablir une mesure « d’indignité nationale » pour les terroristesMatthieu GoarJournaliste au Monde 19.01.2015 à 15h43 • Mis à jour le19.01.2015 à 16h58 L'essentielDepuis la baisse de la vitesse maximale autorisée de 80 à 70 km/h sur le périphérique, les accidents ont baissé de 15,5 %.Cette baisse a également provoqué une hausse de la vitesse moyenne de circulation, de 32,6 km/h en 2013 à 38,4 km/h en 2014, soit une progression de 18 %.La mesure s'est accompagnée d'une explosion du nombre d'infractions (461 596 infractions en 2014 contre 138 138 en 2013)  La vitesse maximale autorisée sur le boulevard périphérique parisien est passée de 80 km/h à 70 km/h le 10 janvier 2014. Un an après, la Mairie de Paris tire le bilan de cette mesure réclamée de longue date par Bertrand Delanoë (PS), maire de Paris de 2001 à 2014.Moins d'accidentsLe nombre d'accidents constatés sur le périphérique parisien a diminué, en 2014, de 15,5 % par rapport à 2013 (627, contre 742), pour s'établir « à son plus bas niveau depuis dix ans », affirment la Mairie de Paris et la préfecture de police.Si le nombre de tués a augmenté (7, au lieu de 4), le nombre de blessés a nettement diminué (776, contre 908). Cette évolution est à rebours de ce qui est constaté dans l'ensemble de l'Ile-de-France, avec une augmentation des accidents de 5,1 %.Hausse de la vitesse moyenneAutre effet positif, l'« amélioration des vitesses moyennes de circulation ». Aux heures de pointe du matin, la vitesse moyenne de circulation est passée de 32,6 km/h en 2013 à 38,4 km/h en 2014, soit une progression de 18 %. Le soir, elle est passée de 30,3 km/h à 33,9 km/h, soit une hausse de 12 %.« La vitesse rendue plus régulière entraîne une réduction de l'effet accordéon et facilite l'insertion des véhicules sur le boulevard périphérique. Les automobilistes bénéficient aussi d'un gain de temps de parcours d'environ 15 % le matin et de 5 % le soir. »Réduction des nuisances sonoresLes nuisances sonores ont diminué, avec une réduction des bruits de freinage et d'accélération le jour, et des bruits de roulement la nuit.« Les baisses de niveaux sonores constatées (– 1,2 dB(A) la nuit, et – 0,5 dB(A) le jour) sont équivalentes à ce qui pourrait être obtenu par une réduction de respectivement 25 % et 10 % du volume de trafic. »Hausse du nombre d'infractionsLa mesure s'est également accompagnée d'une explosion du nombre d'infractions : pour l'ensemble de 2014, 461 596 infractions ont été constatées sur le périphérique contre 138 138 en 2013 (soit une multiplication par 3,5 environ).La hausse s'explique en partie par l'augmentation du nombre de radars installés sur le périphérique, passé de 7 à 16 entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2014. En ne tenant compte que des six radars installés sur l'ensemble de la période, le nombre d'infractions a été multiplié par deux.Lire le décryptage : Bruit, pollution, sécurité : quel impact aura la vitesse réduite sur le périph' ?Baisse de la pollution ?La Mairie de Paris et la préfecture de police ne disposent en revanche pas encore de statistiques sur la baisse des émissions de polluants. Mais « il est (…) reconnu que la baisse de la vitesse et la fluidification du trafic ont un impact positif mécanique sur les émissions de polluants », font-elles valoir.La Mairie de Paris disait attendre de cette mesure une baisse des polluants atmosphériques de 5 %, une baisse de 23 % du nombre d'accidents et de 65 % du nombre de blessés graves et de tués. Nicolas Chapuis Après dix jours passés à traiter les suites des attaques terroristes, François Hollande faisait lundi 19 janvier son retour sur le terrain des questions économiques et de l’emploi. Devant l’ensemble des représentants syndicaux et patronaux, le chef de l’Etat a présenté ses vœux « aux forces vives de la nation ». Il en a profité pour les appeler à faire preuve de responsabilité dans les négociations sociales : « Vous veillerez dans les décisions que vous prendrez à être à la hauteur de ce qui s’est produit dans notre pays. » Dans son discours, le président a évoqué longuement les attentats des 7 et 9 janvier, estimant que « l’économie est, avec la sécurité, une condition de la cohésion de notre pays ». « Il y a des intérêts et des sensibilités différents dans cette salle, mais la cause de la cohésion de notre pays nous rassemble tous », a-t-il lancé aux partenaires sociaux. Les vœux présidentiels intervenaient dans un contexte social tendu. Les syndicats et les représentants du patronat ont échoué dans la nuit de vendredi à samedi à se mettre d’accord sur la réforme des seuils sociaux et sur la modernisation du dialogue social. Ils doivent se retrouver jeudi pour une ultime séance de travail. « Cela doit être le dernier rendez-vous. Un échec aurait des conséquences qui iraient bien au-delà de cette réforme », a prévenu François Hollande, l’air grave.Une prise de position qui n’a pas plu au numéro un de FO. Selon Jean-Claude Mailly, le chef de l'Etat « fait pression pour qu'il y ait un accord » or « ce n'est pas de son rôle et ce n'est pas respectueux de la liberté de négociation ».Les négociations sociales restent suspenduesLe chef de l’Etat a également profité de ses vœux pour demander aux partenaires sociaux de passer à la vitesse supérieure pour la mise en place du pacte de responsabilité : « Un mouvement est engagé : 11 branches représentant des millions de salariés ont trouvé un accord. Ce rythme est encore trop lent, d’autres branches devront donc prendre le chemin et accélérer la marche. »Pas question pour autant de revenir sur ce qui a fait sa méthode depuis trois ans. Le dialogue social « a fonctionné avec la signature de plusieurs accords interprofessionnels », a estimé le chef de l’Etat, avant d’ajouter : « Le dialogue social respecte la position de ceux qui signent comme de ceux qui ne signent pas. » Un message adressé en premier lieu à la CGT, représentée par Philippe Martinez, chargé d’assurer l’intérim après la démission de Thierry Lepaon, mais dont la candidature a été rejetée pour le poste de secrétaire général.Sortir du marasmeSur le chômage, François Hollande a promis que l’Etat continuerait à soutenir sa politique d’emplois aidés en 2015. « 380 000 personnes seront concernées cette année », a-t-il expliqué. Le chef de l’Etat compte toujours sur un redressement de l’économie pour sortir du marasme. Appelant l’Europe à accélérer sa politique d’investissement, il a assuré que « la Banque centrale européenne va racheter jeudi des dettes souveraines ».En attendant Mario Draghi (et la croissance)Enfin, le président a tracé les perspectives de développement pour l’économie française, avec en ligne de mire la conférence climat de 2015, qui doit être « une opportunité pour nos entreprises parce que nous sommes les meilleurs dans beaucoup de secteurs. » Il a également défendu le projet de loi Macron, sur lequel les députés socialistes se sont divisés tout le week-end, notamment sur le volet travail du dimanche et droit du travail.Le travail du dimanche divise toujours le PSA l’issue de ces quarante-cinq minutes de discours, conclues sur un appel à l’unité nationale – le nouveau mantra présidentiel – ses conseillers ont refusé de se réjouir trop vite de la forte poussée enregistrée dans différents sondages. « On critiquait leur fiabilité quand ils étaient bas, on ne va pas dire qu’ils sont crédibles maintenant, expliquait l’un deux. Les Français ont considéré que le président avait bien fait son travail, mais ça ne change rien au fait qu’ils attendent des résultats sur l’économie. » Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.01.2015 à 12h32 • Mis à jour le19.01.2015 à 14h56 Syndicats et patronat se retrouveront à nouveau, jeudi 22 janvier, pour tenter de parvenir à un accord sur la modernisation du dialogue social, après avoir échoué à aboutir en fin de semaine dernière.Les organisations patronales (Mouvement des entreprises de France – Medef –, Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises – CGPME –, Union professionnelle artisanale – UPA) et syndicales (Confédération générale du travail – CGT, Confédération française démocratique du travail – CFDT –, Force ouvrière – FO –, Confédération française des travailleurs chrétiens – CFTC –, Confédération française de l'encadrement-Confédération générale des cadres – CFE-CGC) devaient en principe boucler les discussions vendredi, mais après une séquence record (deux jours et une nuit complète), la partie patronale (Medef et UPA, sans la CGPME) a fini par renoncer à l'aube à présenter un nouveau texte. Le Medef n'est pas parvenu en interne à déterminer les concessions aux exigences syndicales acceptables par ses adhérents.LA FIN DU CHSCTSelon le négociateur CFTC Joseph Thouvenel, il n'est pas certain à ce stade qu'un nouveau texte soit présenté en amont de la réunion de jeudi. Celle-ci démarrera à 10 heures au siège du Medef. L'organisation patronale a confirmé avoir proposé aux syndicats de se retrouver à cette date.Les partenaires sociaux ont entamé, à la demande du gouvernement, il y a quatre mois, cette négociation difficile qui aurait déjà dû aboutir à la fin 2014. Pour alléger les contraintes des entreprises et les seuils sociaux, le Medef et l'UPA veulent regrouper toutes les instances de représentation du personnel (comité d'entreprise, le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail – CHSCT – et les délégués du personnel), dans les entreprises de plus de 11 salariés en un « conseil d'entreprise ».En contrepartie, ils proposent un droit de représentation « universel » pour tous les salariés. Il doit permettre à ceux des très petites entreprises (TPE, moins de 11 salariés) de trouver conseil auprès d'une instance externe dans chaque région.Lire l'analyse : Les négociations sociales restent suspendues 19.01.2015 à 10h22 • Mis à jour le19.01.2015 à 13h01 | Francine Aizicovici Les routiers ont organisé une cinquantaine d’actions de blocage de la circulation des poids lourds sur l’ensemble du territoire dans la nuit de dimanche à lundi 19 janvier, à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFTC-FO-CGC des transports. Le but est de « faire bouger le patronat » sur des revendications salariales, précise Antoine Fatiga, un responsable de la CGT des transports.Le mouvement a démarré dimanche 18 janvier à 22 heures et devrait durer au moins jusqu’au mardi 20 janvier, date de la prochaine séance de négociation annuelle obligatoire (NAO) sur les salaires dans le transport routier de marchandises. Les chauffeurs de cars et les salariés du secteur de la logistique sont également appelés à prendre part au mouvement.Où les routiers effectuent-ils des blocages ?Lundi matin, les trois principaux ronds-points donnant accès au port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), premier port d’Ile-de-France, étaient bloqués.Trois opérations escargot ralentissaient le trafic en direction de Marseille et en banlieue lyonnaise où une centaine de personnes bloquaient (depuis dimanche soir) l’accès du marché de gros de Corbas.À Rennes, une cinquantaine de routiers menaient une opération de « filtrage », bloquant les camions mais laissant passer les voitures.« Le but est de bloquer les marchandises, pas du tout les automobilistes » que les barrages laisseront donc passer, précise Jérôme Vérité, secrétaire général de la CGT transport.La CFDT Transports, premier syndicat de la profession, ne fait pas partie de l’intersyndicale. « Mais des équipes CFDT sont avec nous en région », assure M. Vérité.Que réclament les routiers ?Mardi 20 janvier aura lieu la troisième séance de la NAO, qui a débuté il y a plus de six mois sans parvenir à un accord.Les syndicats de routiers réclament une « hausse du pouvoir d’achat de 100 euros » par mois, passant par une hausse du taux horaire « à 10 euros minimum pour les coefficients les plus bas à l’embauche, soit 5 % de revalorisation ».Ils demandent aussi l’institution d’un treizième mois, qui n’existe pour l’heure que dans le secteur des messageries.« Cela fait près de trois ans qu’il n’y a pas d’augmentation des salaires conventionnels », souligne M. Fatiga.Selon M. Thierry Douine, président de la fédération CFTC du transport, « 4 coefficients sur 5 de la grille salariale sont en dessous du SMIC ». Le plus bas taux est à 9,43 euros de l’heure, alors que le SMIC est à 9,61 euros.Les salariés concernés sont toutefois payés au SMIC, qui s’impose comme salaire minimum légal. Mais, du coup, dénonce M. Douine, « ils peuvent rester 7 ou 8 années sans dépasser le SMIC ».En effet, à chaque augmentation de la valeur de la classification dans la grille, les intéressés ne voient rien de plus que le SMIC. Et ce jusqu’à ce que les augmentations de la classification leur aient permis de rattraper le niveau du SMIC, ce qui peut durer pluisieurs années. Ce n’est qu’à partir de ce moment-là qu’ils peuvent dépasser le Smic lors des augmentations suivantes.C’est une condition « indigne » pour des métiers difficiles, relève M. Douine. Or, cette situation concerne 60 % des routiers.Que répondent les patrons du secteur ?Lors de la dernière réunion de négociation, le 1er décembre, le patronat avait proposé des hausses de « 0,8 % à 2 % », selon les coefficients, indique Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).Ce dernier dit qu’il proposera, mardi, des hausses « entre 1 % et 2 % ».Pour lui, les demandes des syndicats « sont en décalage avec les réalités économiques des entreprises. »« Nous sommes concurrencés par des entreprises étrangères qui ont des coûts bas, explique M. Paulissen. Nos marges sont de l’ordre de 1 %. Un tiers des sociétés sont en situation de précarité économique. »« Aujourd’hui, tous les feux sont au vert, oppose M. Douine. La trésorerie est revenue. Le gasoil n’a jamais été à un prix aussi bas. Les entreprises ont échappé à l’écotaxe et bénéficient du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Tout cela n’est pas fait pour enrichir les patrons sans partager avec les salariés. Il y a chez ces derniers une grosse colère. Les gens veulent être respectés. »Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.01.2015 à 08h41 • Mis à jour le19.01.2015 à 15h55 L'essentielLa cote de popularité du président de la République est en hausse de 21 points dans le baromètre IFOP-Fiducial.40 % des sondés se disent satisfaits de l'action de François Hollande.  Près de deux semaines après les attentats qui ont touché la région parisienne, les sondeurs s'attendaient à ce que les principaux responsables de l'exécutif connaissent un regain de forme sondagière. François Hollande ne semble pas y avoir échappé puisqu'il enregistre un bond de popularité historique de 21 points dans le baromètre IFOP-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio publié lundi 19 janvier.Ainsi, sur les 1 003 personnes interrogées, 40 % se sont dites satisfaites par l'action du président de la République, contre 19 % en décembre. Ce sondage a été réalisé du 16 au 17 janvier, c'est-à-dire après les attaques djihadistes qui ont coûté la vie à 17 personnes à Paris et après la manifestation contre ces actes qui a réuni près de 4 millions de personnes le 11 janvier.BOND DE 17 POINTS POUR MANUEL VALLS« C'est un phénomène rarissime dans l'histoire des baromètres d'opinion, a ajouté l'expert. Le seul cas analogue est François Mitterrand gagnant 19 points de satisfaction au moment de la guerre du Golfe entre janvier et mars 1991. » Jamais auparavant une progression aussi forte n'avait été relevée par l'IFOP, doyen des instituts français de sondage, a indiqué Frédéric Dabi, qui dirige son département opinion.Lire aussi (édition abonnés) : Les Français ne regarderont plus le président de la même manièreComme le chef de l'Etat, le premier ministre est aussi très clairement crédité de sa gestion de cette crise. Manuel Valls gagne ainsi 17 points, ce qui le place à 61 % de popularité, score supérieur à celui de son entrée à Matignon. 18.01.2015 à 16h45 • Mis à jour le18.01.2015 à 16h52 Une loi pour mieux protéger les entreprises de l’espionnage industriel : la droite en rêvait, la gauche va sans doute le faire. La commission spéciale de l’Assemblée sur la loi Macron a intégré, samedi 17 janvier, « la protection du secret des affaires » dans le code du commerce, notion qui n’existait pas jusqu’ici.Les députés ont repris les dispositions d’une proposition de loi socialiste qu’ils ont incorporées par amendements au projet de loi sur la croissance et l’activité du ministre de l’économie, Emmanuel Macron.L’objectif de ce texte, voté par la majorité et l’opposition, est de prévenir l’espionnage économique. Il pose le principe général de l’interdiction de violer le secret des affaires, et prévoit de punir quiconque prend connaissance, révèle sans autorisation ou détourne toute information protégée au titre du secret des affaires d’une peine de trois ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende.La peine pourra être portée à sept ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende en cas d’atteinte à la sécurité ou aux intérêts économiques essentiels de la France. La tentative de ce délit doit être passible des mêmes peines.Le ministère de l’économie avait relancé les travaux sur ce sujet à l’automne 2012. Avec le soutien de Matignon, Pierre Moscovici, qui était alors le ministre de l’économie et des finances, avait mis en place un groupe de travail avec les différents ministères concernés.Lire également : Contre l’espionnage industriel, Bercy relance l’idée d’instituer un « secret des affaires » 17.01.2015 à 10h34 • Mis à jour le17.01.2015 à 12h45 | Béatrice Jérôme Une nouvelle fois, au nom du père, il a dit non. Jean Sarkozy ne briguera pas un deuxième mandat de conseiller général de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) aux départementales de mars. « A Neuilly, vous saviez qu’il y avait le père. Vous avez appris qu’il y a eu le fils. Et puis aussi le Saint-Esprit. Mais la Sainte Trinité ça ne marche pas toujours si simplement que ça ! », a ironisé le fils cadet de l’ancien chef de l’Etat, vendredi 16 janvier, devant le comité départemental de l’UMP réuni à huis clos à Rueil-Malmaison.En 2009, Jean Sarkozy avait renoncé à se présenter à la présidence de l’Etablissement public d’aménagement de la Défense pour mettre fin au scandale qu’avait suscité sa candidature. Six ans après, il opère un repli plus discret. Mais toujours avec le même souci affiché de ne pas gêner son père.« Il est des situations dans lesquelles la politique impose de s’effacer au service d’un dessein qui est plus grand qui est celui de l’unité et de la reconquête », a-t-il expliqué, vendredi, à une petite centaine d’élus de son parti. « Ma situation m’impose des devoirs, une forme d’exemplarité », s’est-il justifié. Alors qu’« au cœur du projet de Nicolas Sarkozy, il y a le rassemblement de la droite et du centre, pour certains, la tentation était grande d’instrumentaliser [la campagne à Neuilly] pour en faire un symbole de nos querelles et pour essayer de régler des comptes personnels avec lui. Je n’ai pas voulu prêter le flanc à ces procès », a-t-il poursuivi.Mauvais sondageSans le nommer, M. Sarkozy cible Jean-Christophe Fromantin, le maire (UDI) de Neuilly-sur-Seine qui, fidèle à sa volonté de « désarkozyser » l’ancien fief de l’ex-président, a entrepris de lui faire barrage. Au scrutin départemental de mars, Neuilly n’aura plus qu’un seul canton – au lieu de deux – du fait du redécoupage électoral. Et ses habitants vont élire un binôme homme-femme.M. Fromantin a adoubé Alexandra Fourcade (UMP) et Pierre-Adrien Babeau (UDI), respectivement 1er et 2e adjoint dans son exécutif municipal au motif « que les mieux placés pour défendre leur territoire à l’échelle des départements sont les élus municipaux ». Bien qu’ayant échoué à convaincre Mme Fourcade de former un tandem avec lui, Jean Sarkozy affichait toujours, le 17 novembre 2014 devant les instances locales de l’UMP, son intention de se présenter.« Après mûre réflexion, il a pris la décision de renoncer pendant les vacances de Noël », assure un proche. Selon plusieurs sources UMP, un sondage réalisé fin 2014 pour un commanditaire non identifié le donnait largement battu. Les résultats n’ont pas été rendus publics mais « plusieurs Neuilléens nous ont dit avoir été sondés », assure-t-on à la mairie de Neuilly. Le constat était « catastrophique pour Jean Sarkozy, affirme un élu de droite des Hauts-de-Seine. Les estimations le créditaient d’environ 40 % des voix ». « Il sera sans doute candidat aux régionales »« On regrette que Jean ne soit pas candidat, confiait vendredi Jean-Jacques Guillet, président du comité départemental de l’UMP et maire de Chaville. Mais son retrait est honorable. Il a voulu donner un signe d’union, d’unité et de concorde », saluait le député des Hauts-de-Seine. Vendredi, le comité départemental de l’UMP a donc investi Mme Fourcade et Jean Sarkozy, vice-président du conseil général s’est engagé à la soutenir.S’il a jeté l’éponge pour les départementales, il n’a pas pour autant renoncé à tout mandat électif. « Il sera sans doute candidat aux régionales », veut croire un élu UMP. Dans ce cas, il fera campagne dans les Hauts-de-Seine, aux côtés d’un autre vice-président (UMP) sortant du conseil général qui, comme lui, ne se représente pas : Thierry Solère, bras droit de Bruno Le Maire.M. Solère devrait être investi tête de liste UMP aux prochaines régionales dans les Hauts- de-Seine avec l’accord de Nicolas Sarkozy. Le nouveau patron de l’UMP souhaite montrer sa capacité à rassembler toutes les familles de son parti dans son ancien fief. Une candidature de Jean Sarkozy serait aussi un symbole de rassemblement. « Aucune réflexion sur les listes n’a été engagée pour le moment », assure la députée des Yvelines Valérie Pecresse. La chef de file de l’UMP en Ile-de-France devrait être officiellement désignée candidate de son parti à la présidence de la région, début février.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Chastand Alors qu’un accord semblait tout proche, syndicats et patronat ont échoué à s’entendre sur une réforme du dialogue social et des seuils sociaux dans les entreprises, samedi 17 janvier. Après deux jours et une longue nuit de négociation, les partenaires sociaux se sont séparés au petit matin sur un constat d’échec. Une nouvelle séance de négociation devrait toutefois être fixée dans les prochains jours. « La matière est sensible et difficile. On a fait beaucoup d’efforts, on était tout proche d’un accord mais on n’a pas réussi à aboutir cette nuit », a expliqué Alexandre Saubot, le négociateur du Medef. La négociation, ouverte à la demande du gouvernement, aurait déjà dû aboutir fin 2014.Les grandes lignes de l’accord semblaient pourtant être fixées vendredi soir, mais les détails techniques de la réforme en profondeur des instances de représentation du personnel souhaitées par le Medef ont fait l’objet d’âpres débats. Sur le principe, trois syndicats majoritaires (CFDT, CFTC et CFE-CGC) devraient s’entendre avec le Medef et l’UPA (artisans) pour fusionner toutes les actuelles instances de représentations du personnel (comité d’entreprise, délégués du personnel, comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail [CHSCT]) dans une seule, baptisée « conseil d’entreprise ». Reste à en fixer les détails techniques précisément.Disparition des CHSCTSi elle est entérinée lors de l’ultime séance de négociation, cette réforme pourrait bouleverser en profondeur le paysage du dialogue social dans les entreprises. Le nouveau conseil d’entreprise devrait en effet être obligatoire dans toutes les entreprises employant plus de onze salariés. La disparition des CHSCT est probablement la mesure la plus spectaculaire de ce projet d’accord. Créés en 1982, ils étaient spécialisés dans la surveillance des conditions de travail des salariés. Le Medef, qui réclamait cette simplification, assure que les prérogatives actuelles du CHSCT seront intégralement transmises au nouveau conseil d’entreprise. Par ailleurs, le projet de texte prévoit que les entreprises de plus de 300 salariés continuent d’avoir un ersatz de CHSCT, sous la forme d’une simple « commission » constituée au sein du conseil d’entreprise et qui « l’assiste » sur les questions d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail.Mais la CGT, qui ne signera pas l’accord quoi qu’il arrive, a immédiatement dénoncé une « réduction drastique du dialogue social et des capacités d’intervention des salariés ». Dans la même veine, Force ouvrière s’est alarmée de la fin de « soixante-neuf ans de délégués du personnel, soixante-dix ans de comité d’entreprise, quarante-six ans de délégués syndicaux et plus de trente ans de CHSCT ». La CFDT était nettement moins pessimiste, en estimant que la disparition des CHSCT n’était pas un problème si ses prérogatives et pouvoirs sont intégralement repris par les nouveaux conseils d’entreprise.En échange de cette mesure, le patronat a accepté de créer un dispositif pour représenter les salariés des entreprises de moins de onze salariés, qui en sont actuellement dépourvues. C’était une des principales revendications syndicales. Des « commissions régionales paritaires » doivent voir le jour. Elles regrouperont dix patrons et dix syndicalistes et auront pour rôle de « conseiller les salariés et les employeurs » de ces petites entreprises. Leurs moyens seront en revanche très limités et elles auront l’interdiction « d’intervenir dans une entreprise », ce qui devrait clairement brider leur pouvoir. La CFDT réclame que ces pouvoirs soient renforcés avant de signer ce projet d’accord. Côté patronal, la CGPME, qui refuse par principe toute représentation des salariés dans les très petites entreprises (TPE), ne signera probablement pas l’accord. Qu’importe, les signatures du Medef et de l’UPA (artisans) suffiront.« Lissage » des seuils sociauxPar ailleurs, le patronat réclame un « lissage » des seuils sociaux actuels puisque la taille des conseils d’entreprise dépendra plus fortement de la taille des entreprises. Le dernier projet prévoyait un élu pour les entreprises de 11 à 25 salariés, deux jusqu’à 49, et ainsi de suite jusqu’à 60 pour les entreprises de plus de 10 000 salariés. En revanche, le seuil symbolique des 50 salariés devrait perdurer puisque c’est à partir de ce niveau que le conseil d’entreprise aura un budget de fonctionnement, la possibilité d’aller en justice et de prévoir des mesures sociales pour les salariés, sur le modèle des actuels comités d’entreprise. Syndicats et patronat se sont longuement écharpés sur l’enveloppe d’heures de délégation dont pourront bénéficier ces élus, le patronat voulant drastiquement les réduire.Les syndicats devraient par ailleurs obtenir le maintien de leur prééminence. Comme actuellement, seuls des candidats syndiqués pourraient se présenter au premier tour des élections professionnelles et ils seraient les seuls habilités à négocier des accords avec leur direction, sauf en l’absence totale d’élus syndiqués. Là encore, ces points font l’objet de discussions techniques poussées qui ne sont pas encore résolues.Dernier point crucial, le patronat demande que les nombreuses consultations obligatoires soient grandement allégées puisque, dans son projet, seules subsistent trois consultations annuelles sur la « situation économique et financière de l’entreprise », sur la « situation sociale » et sur les « orientations stratégiques ». Autant dire que, si les partenaires sociaux finissent par s’entendre, le paysage du dialogue social dans les entreprises devrait radicalement changer.Jean-Baptiste ChastandJournaliste en charge du social et de l'emploiSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye « Irresponsable », « spectacle lamentable », « accroc inadmissible dans l’union de la gauche »… Mais qu’a donc fait Julien Bayou, porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), pour énerver le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, au point de lui faire signer un communiqué de presse au ton courroucé ?La réponse se trouve sur le site du Huffington Post, où Julien Bayou a publié, jeudi 29 janvier, une tribune appelant à l’organisation d’une « primaire de l’espoir » qui réunirait, en vue de 2017, les écologistes, le Front de gauche, Nouvelle Donne, mais aussi tous les « leaders socialistes déçus des politiques gouvernementales » qui souhaiteraient être de la partie. « Nos camarades socialistes frondeurs y ont toute leur place, et leur participation est même déterminante », écrit Julien Bayou, réactivant l’idée d’une primaire de l’autre gauche qu’il avait déjà portée avec Eva Joly durant l’été 2014. Une démarche qui n’a pas eu l’heur de plaire du côté de la rue de Solférino.« Primaires de la radicalité »« La machine à diviser, ça suffit ! », s’est agacé M. Cambadélis quelques heures plus tard dans un communiqué de presse. « Julien Bayou propose ni plus, ni moins, une scission dans le Parti socialiste pour organiser les primaires de la radicalité », écrit le premier secrétaire du PS depuis Poitiers, où il effectue un déplacement en vue des élections départementales. M. Cambadélis reprend à son compte l’expression utilisée par Jean-Marie Le Guen contre Cécile Duflot : le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement avait jugé, le 21 janvier, que l’ancienne ministre du logement, qui montre des signes de rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon, était « en voie de radicalisation ».« Le surveillant général siffle la fin de la récréation. C’est surprenant alors que tout le monde dit qu’il faut du débat », fait mine de s’étonner Julien Bayou, qui ne comprend pas le caractère nominatif de cette « oukase disciplinaire ». Présent à Athènes la semaine dernière pour afficher son soutien à Syriza, le porte-parole d’EELV, qui se situe à la gauche de son parti, dit avoir eu à ses côtés de nombreux socialistes, dont des proches d’Arnaud Montebourg.« Danger frontiste »Bien qu’il se montre vindicatif, Jean-Christophe Cambadélis ne s’inquiète pas outre mesure. Selon lui, aucun socialiste ne devrait répondre à l’offre de Julien Bayou. Le message du premier secrétaire du PS vise à marquer les esprits à la veille du premier tour de l’élection législative partielle dans le Doubs. Une liste PS et une liste rassemblant le reste de la gauche s’affronteront, dimanche 1er février, malgré le risque de qualification du FN pour le second tour, qu’il qualifie de « danger frontiste ». Le même jour, salle de la Mutualité, à Paris, M. Cambadélis devrait réitérer son appel à l’unité des forces de gauche lors d’un discours devant l’ensemble des secrétaires de section du PS.Du côté de la direction d’Europe Ecologie-Les Verts, on s’étonne de la violence du propos de M. Cambadélis. « On peut ne pas partager les idées de Julien Bayou, mais les qualifier d’irresponsables, c’est violent », juge un proche d’Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV. Il rappelle que la question de la présidentielle et de sa préparation ne sera pas abordée avant le début de l’année 2016.Olivier Faye Romain Geoffroy Nicolas Sarkozy a tenu, mercredi 29 janvier, un discours devant des militants de l'UMP à Tourcoing (Nord), son premier déplacement en France depuis son élection à la tête du parti. Une occasion pour l'ancien chef de l'Etat de remettre de nouveau en cause le financement des soins aux immigrés en situation irrégulière, tout en commettant quelques erreurs factuelles.Ce qu'il a dit :« On décide de supprimer une partie des allocations familiales. S'il y a une chose qui marche en France, c'est la politique familiale. Voilà qu'il faut qu'on y touche pour être sûr que ça ne fonctionne plus. Mais je comprends pas : le milliard d'euros qu'on refuse aux familles, on l'a trouvé pour financer l'aide médicale d'urgence pour des gens qui n'ont pas payé un centime d'euros. »Pourquoi c'est faux : Ce que Nicolas Sarkozy appelle ici « aide médicale d'urgence » se désigne officiellement sous le nom d'aide médicale d'Etat (AME). Une aide qui permet aux immigrés en situation irrégulière de bénéficier de soins médicaux. Pour accéder à celle-ci, il faut résider en France de manière stable et ne pas gagner plus d'un certain montant. Chaque demandeur doit fournir des pièces justifiant de son identité, de ses ressources et de sa résidence.Contrairement à ce que dit M. Sarkozy, un immigré en situation irrégulière peut par ailleurs avoir cotisé en occupant un emploi. L'employeur peut ne pas savoir qu'il emploie une personne sans papiers ou fermer les yeux sur sa situation. Une situation floue qui est entretenue par la circulaire Valls de 2012 sur la régularisation des sans-papiers, celle-ci demande notamment aux migrants célibataires de fournir des fiches de paye sur les deux dernières années ou d'avoir un employeur qui les soutient dans leurs démarches.Lire le décryptage : Etrangers, regroupement familial, séjour... Petit lexique de l'immigrationQuand l'ancien chef de l'Etat avance le chiffre d'un financement d'un milliard d'euros pour assurer l'aide médicale aux étrangers en situation irrégulière, il se trompe clairement. Les dépenses de l'aide médicale n'ont jamais atteint une telle somme depuis sa création il y a 15 ans. Pour 2015, il est prévu que 678 millions d'euros soient alloués au financement de l'AME.Avec un nombre de demandes qui ne cesse d'augmenter, les besoins financiers se révèlent depuis quelques années supérieurs au budget de départ alloué à l'AME. Dans un rapport parlementaire rendu en octobre, la députée socialiste Valérie Rabault pointe un écart conséquent entre les 588 millions d'euros budgétés pour 2013 et les 744 millions d'euros finalement utilisés. Dans ce même rapport, les prévisions pour 2014 avaient été revues à la hausse par le ministère de la santé, passant d'un budget de 605 millions d'euros à une estimation de dépenses de 760 millions.Des propos contraires à ses discours de 2012Nicolas Sarkozy prône depuis quelques mois la suppression de l'AME, un avis qui détonne avec sa dernière campagne présidentielle. Dans son discours au Raincy, le 26 avril 2012, l'ancien président de la République affirmait qu'il était légitime que l'on « soigne les gens quelle que soit leur couleur de peau, quelle que soit leur nationalité, qu'ils aient de l'argent ou qu'ils n'en aient pas ».Lire aussi : Nicolas Sarkozy cherche son cap à droite touteIl ajoutait : « Et je préfère le dire ici, même si c'est impopulaire parce que c'est la vérité, je ne toucherai pas à l'aide médicale d'urgence. » A l'époque, celui qui était président de la République concluait par une équation simple : « Un homme à la porte d'un hôpital qui souffre, qui est malade et qui a besoin d'être opéré : la République française le soigne et l'opère. »Romain GeoffroyJournaliste au Monde Denis Cosnard François Hollande a beau avoir dit et répété son opposition au gaz de schiste, les industriels français spécialistes de cette filière ne désarment pas. Ils espèrent toujours lever le verrou qui bloque l’exploitation de ce type d’énergie dans l’Hexagone. Et pour faire mieux entendre leur voix, ils ont décidé de créer une structure spécifique, le Centre Hydrocarbures Non Conventionnels (CHNC).Ce nouveau centre sera présenté officiellement le 10 février. Il sera présidé par Jean-Louis Schilansky, un ingénieur des mines, ancien d’ExxonMobil. Il était jusqu’en décembre 2014 le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip).Parmi les membres fondateurs devraient figurer Total, GDF Suez, Vallourec, Solvay, Air Liquide, Vinci, Arkema, Technip, Bureau Veritas et Suez Environnement.La création de cette structure marque « un petit tournant », reconnaît M. Schilansky. De Vallourec à Vinci en passant par Technip ou Imerys, de nombreuses entreprises françaises travaillent déjà à l’étranger dans le domaine du gaz de schiste. Mais elles ont toujours peiné à se faire entendre.Les patrons qui se risquaient individuellement à défendre l’exploitation de ces hydrocarbures étaient immédiatement accusés de soutenir des techniques très polluantes, en particulier la fracturation hydraulique, au détriment de l’environnement.« C’est ainsi qu’est née l’idée de rassembler tous les acteurs de la filière au sein d’une organisation spécifique », explique M. Schilansky.« Le baril à 45 ou 50 dollars, cela ne durera pas »Officiellement, le mot « lobbying » est proscrit. En pratique, le projet y ressemble fort. Il s’agit de diffuser des informations sur l’état des techniques, sur le développement du gaz de schiste dans le monde, de montrer comment cet essor modifie la donne énergétique, etc.Pour que leur parole porte davantage, les industriels entendent s’entourer d’« experts de haut niveau ». « Un conseil scientifique validera ce que nous dirons », précise le futur président du CHNC.Pour l’heure, la fracturation hydraulique est strictement interdite en France, et la chute des cours du pétrole classique rend l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels de plus en plus délicate sur un plan économique. « Mais le baril à 45 ou 50 dollars, cela ne durera pas », assure l’ex-président de l’Ufip.Dans l’immédiat, il n’est d’ailleurs pas question de militer pour l’exploitation du gaz de schiste en France. Dans un premier temps, les industriels voudraient surtout que les pouvoirs publics autorisent des travaux d’exploration, afin de mesurer le potentiel français, encore très mal connu.Une bataille qui nécessite de convaincre l’opinion publique. Mission ardue. « C’est un projet à très long terme », reconnaît M. Schilansky.Denis CosnardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Claire Guélaud Un gouvernement qui, pour sa première réunion le 27 janvier, défend des mesures d’austérité et argumente que celles-ci sont nécessaires à la relance de l’activité économique. Une banque centrale qui, une semaine plus tôt, relève ses taux directeurs - donc le coût du crédit - en indiquant qu’il s’agit de freiner l’envolée des prix, mais au risque de freiner dans l'immédiat la reprise de l'investissement et donc de l’activité... En ce début d’année, les signaux envoyés par le Brésil peuvent apparaître un peu contradictoires. Et suscitent des interrogations sur la capacité du pays à retrouver rapidement le chemin de la croissance.Excès de pessimisme ou lucidité ? Les marchés, eux en tout cas, continuent de douter de la capacité du Brésil à renouer en 2015 avec une hausse de son produit intérieur brut (PIB), après une année 2014 marquée par une légère récession. Ils n’excluent pas que la première économie latino-américaine, en difficulté depuis 2011, connaisse une deuxième année consécutive de stagnation.Dans l’enquête hebdomadaire Focus, réalisée par la Banque centrale brésilienne auprès d’une centaine d’institutions financières, la prévision de croissance du PIB a été révisée à la baisse, lundi 26 janvier, de 0,38 % à 0,13 %, et celle d’inflation revue en hausse, de 6,67 % à 6,99 % très loin de l’objectif officiel de 4,5 % par an (avec une bande de fluctuation de 2 points).Le « choc de crédibilité » peine à convaincre Un peu plus de deux mois après la constitution par la présidente Dilma Rousseff, réélue le 26 octobre et en fonction depuis le 1er janvier, d’une équipe économique taillée pour l’austérité, les premières mesures prises par le ministre des finances, Joaquim Levy, pour tailler dans les dépenses et enrayer la dérive des comptes publics n’ont pas encore totalement convaincu.À peine nommé, M. Levy a annoncé son intention de porter l’excédent budgétaire primaire - celui qui permet de stabiliser la dette - de 0,6 % en 2014 à 1,2 % en 2015 et à plus de 2 % en 2016.Il s’emploie ainsi à restaurer la confiance des investisseurs et à éviter une dégradation de la note souveraine brésilienne, après une « piteuse » année 2014 sur fond de croissance zéro, d’inflation élevée et de creusement des déficits extérieurs, résume Jean-Louis Martin du Crédit agricole.Pour redresser les finances publiques, M. Levy, ancien haut fonctionnaire passé par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque interaméricaine de développement, a commencé à tailler dans les dépenses.Le Brésil prend le virage de l’austéritéM. Levy a réduit certains des avantages dont bénéficiaient les fonctionnaires retraités et leurs ayants droit, durci les conditions d’indemnisation du chômage, mis fin aux subventions accordées aux entreprises d’électricité et réduit les subventions implicites dont bénéficiaient les entreprises empruntant à la BNDES, la banque de développement.De nouvelles coupes budgétaires et de nouvelles hausses d’impôt, après celles annoncées en décembre, sont à prévoir.Issue, comme l’ancien président Lula, de la gauche et, plus précisément, du Parti des travailleurs, Mme Rousseff a défendu, mardi 27 janvier, lors de la première réunion de son gouvernement l’inflexion de la politique économique brésilienne qui est critiquée par une partie de sa majorité.« Les ajustements sont nécessaires pour maintenir le cap, tout en préservant les priorités sociales et économiques », a fait valoir la présidente non sans préciser que « des comptes publics en ordre sont nécessaires pour le contrôle de l’inflation, la croissance économique et la garantie durable de l’emploi et des revenus. » Les marchés ont salué à leur manière ce changement de cap. « Le real, qui s’était beaucoup déprécié mais reste surévalué, est un peu remonté ces dernières semaines », analyse M. Martin (Crédit agricole). Lire également : Au Brésil, le bilan économique de Dilma Rousseff résumé en 3 graphiquesLe difficile pas de deux entre limiter l’inflation et relancer l’investissement Parallèlement, l’arme monétaire a été utilisée pour essayer de contenir l’inflation. Mercredi 21 janvier, pour la troisième fois depuis le mois d’octobre 2014, la Banque centrale du Brésil a relevé le taux du Selic.Cette dernière augmentation, de 50 points de base, l’a porté à 12,25 %. Une quatrième hausse de même importance est attendue en février.Mais les pressions inflationnistes restent fortes, la Banque centrale elle-même prévoyant une augmentation de 9,3 % des prix administrés en 2015, qui tirera l’indice des prix vers le haut.On voit mal dans ces conditions comment le gouvernement pourrait tenir son objectif de ramener l’inflation de 6,41 % en 2014 à 4,5 % par an. Or, l’inflation élevée pèse sur le pouvoir d’achat des ménages et sur leur consommation. Donc sur la croissance.Dans un pays qui souffre d’une insuffisance chronique d’investissement, la hausse répétée du taux directeur de référence peut par ailleurs avoir des conséquences fâcheuses.Dans un article sur l’économie brésilienne intitulé « Le patient brésilien », Sylvain Bellefontaine, économiste de BNP Paribas, a observé, en décembre 2014, que l’investissement était reparti au troisième trimestre 2014 (+ 0,9 %) après quatre trimestres consécutifs de repli.La hausse du Selic pourrait freiner cette reprise et compliquer le redémarrage du pays.Des obstacles structurels qui demeurent La magie des années 1990 (+ 1,9 % de croissance par an en moyenne) et des années 2000 (+ 3,4 %) n’opère plus, qui permit au Brésil d’augmenter de 60 % son PIB par habitant (12 200 dollars en 2013), de réduire les inégalités et de développer une classe moyenne de quelque 100 millions de personnes.Le géant latino-américain a bien résisté à la dernière crise : le PIB ne s’est contracté que de 0,3 % en 2009 et il est reparti très fort en 2010 (+ 7, 5 %). Mais, depuis 2011, ses performances décevantes inquiètent.Faiblesse de l’investissement productif, perte de compétitivité de l’industrie (les coûts salariaux s’envolent notamment pour les personnels qualifiés), infrastructures en piteux état, lourdeur de la bureaucratie, climat des affaires terni par des scandales de corruption, au premier rang desquels celui de Pétrobras : les économistes pointent tous les mêmes obstacles structurels à la croissance.Carlos Quenan, économiste et professeur à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine (IHEAL) n’exclut pas qu’en raison de ces difficultés et pour cause d’impact récessif des coupes dans les dépenses publiques, le pays puisse retomber en récession.Même si ce n’est pas le cas, le Brésil va devoir engager des réformes structurelles sans croissance et sans pouvoir compter sur un environnement international porteur.À la fin des années 1990, déjà, le pays avait connu une crise de change et quatre années difficiles sur le plan économique avant de réussir à repartir d’un bon pied.Mais l’environnement international était alors plutôt bon, alors que le ralentissement chinois, la fin du super-cycle des matières premières et le ralentissement du commerce mondial constituent aujourd’hui un handicap supplémentaire pour l’économie brésilienne.Dans de telles conditions, le second mandat de Dilma Rousseff s’annonce redoutable sur le plan économique et social.Claire GuélaudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Abel Mestre, Caroline Monnot et Simon Piel Selon les informations du Monde, Frédéric Chatillon, rouage essentiel de l’équipe de Marine Le Pen, a été mis en examen vendredi 23 janvier, à l’issue d’une garde à vue de quarante-huit heures, pour « faux et usage de faux », « escroquerie », « abus de biens sociaux » et « blanchiment d’abus de biens sociaux ».Cette mise en examen intervient dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en avril 2014 et confiée aux juges Renaud van Ruymbeke et Aude Buresi concernant le financement des campagnes électorales du FN pour les cantonales de 2011 et les législatives de 2012. En septembre, l’enquête a été élargie à la présidentielle par le biais d’un réquisitoire supplétif.Les juges cherchent à faire la lumière sur le rôle joué auprès des candidats frontistes par le microparti de Marine Le Pen, Jeanne et la société Riwal fondée par Frédéric Chatillon. Lors des législatives de 2012, c’est la double fonction de Jeanne qui a intéressé les enquêteurs : le microparti prêtait de l’argent aux candidats pour faire campagne, avec un taux d’intérêt, et dans le même temps leur vendait des kits de campagne (photo, tracts, etc.). La justice estime à 10 millions d’euros l’argent détourné par Riwal et Jeanne pour le financement des campagnes frontistes de 2012.Un coup durAgé de 46 ans, désormais installé à Rome, M. Chatillon est devenu le principal prestataire de service du Front national par l’intermédiaire de sa société de communication Riwal, depuis l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti début 2011. C’est Riwal qui conçoit, fait imprimer le matériel électoral frontiste (affiches, tracts) et fabrique les fameux kits obligatoires destinés aux candidats du parti d’extrême droite.Sa mise en examen est un coup dur pour Marine Le Pen, dont Frédéric Chatillon est un intime de longue date. Cependant, Mme Le Pen fait mine que tout cela ne la concerne pas. « Frédéric Chatillon n’est ni président de Jeanne, ni du FN. Il va pouvoir répondre aux questions et savoir ce qu’on lui reproche, déclare-t-elle au Monde. Une mise en examen, ce n’est pas une condamnation ». Marine Le Pen estime en outre que la somme de 10 millions d’euros d’argent détourné est « fantaisiste ». « Sur un budget global de 18 millions d’euros [pour les scrutins de 2012], comment détourner 10 millions ? »Et Marine Le Pen de s’interroger : « Est-ce que le but de tout cela n’est pas de me salir ? »Figure de l’extrême droite radicale, Frédéric Chatillon fut, au début des années 1990, président du GUD (Groupe union défense), l’association étudiante d’extrême droite réputée pour sa violence. Il étudie à Assas tout comme Marine Le Pen, avec qui il se lie d’amitié. Encore aujourd’hui, il conserve la confiance de la présidente du FN, malgré sa personnalité sulfureuse. « Aucun élément ne me permet de lui retirer ma confiance », dit Mme Le Pen. L’ancienne candidate à l’Elysée a d’ailleurs confié les clés de son microparti aux proches de Frédéric Chatillon, anciens activistes étudiants comme lui.M. Chatillon n’a pas beaucoup changé depuis sa jeunesse. Chef de bande, il adore l’humour potache, les nuits tropéziennes, admire la République sociale italienne de Mussolini et est friand de boxe thaïe. C’est en outre un ami de Dieudonné. Fervent supporteur du Hezbollah, il a depuis très longtemps des amitiés syriennes haut placées et solides. Et n’a de cesse de promouvoir le régime de Bachar Al-Assad.Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCaroline MonnotJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Retrouver le bon air de la campagne électorale pour recevoir une bonne bouffée de chaleur partisane : jeudi 29 janvier, trois jours après avoir rencontré Angela Merkel à Berlin, Nicolas Sarkozy a effectué son premier déplacement en France depuis son élection à la tête de l’UMP, le 29 novembre 2014. Après avoir dialogué avec des médecins, l’ancien chef de l’Etat a été accueilli au théâtre Raymond-Devos de Tourcoing (Nord) par des militants ravis de lui chanter « joyeux anniversaire ». Nicolas Sarkozy a fêté ses 60 ans mercredi 28 janvier.Au cours de ce meeting, M. Sarkozy a ciblé l’exécutif en revendiquant son droit à la critique. Malgré le danger terroriste qui pèse sur la France, la fin de l’unité nationale est définitivement actée. « Qu’est ce que c’est l’unité nationale ? Ce n’est pas une petite bouteille de chloroforme pour chacun des parlementaires de l’opposition et pour le président de l’UMP », a lancé l’ancien président de la République.« Ça ne peut pas continuer comme cela »Critiquant la loi Macron qui cible les notaires mais épargne « les dockers qui ont ruiné le port de Marseille », ou réactivant ses thèmes de campagne comme la renégociation de l’espace Schengen ou la fin de l’aide médicale d’Etat, le président de l’UMP est surtout revenu sur les récentes annonces de l’exécutif en matière de lutte contre le terrorisme. « Quelles sont les décisions que vous avez prises pour nous protéger ? », a lancé l’ancien chef de l’Etat en demandant à Manuel Valls de débloquer 150 millions d’euros pour payer des heures supplémentaires aux forces de police. Une idée qu’il avait déjà énoncée sur France 2 mercredi 21 janvier.Lire : Effectifs et horaires des policiers, les erreurs de SarkozyDeux semaines après avoir publié les douze mesures préconisées par son parti sur le sujet, M. Sarkozy n’a pas fait de nouvelles propositions. Mais il a répété l’impératif de renforcer les pouvoirs des services de renseignement qui « doivent pouvoir piéger une voiture suspecte » et « aller dans une cité perquisitionner une cave quitte à en informer la justice a posteriori ». Revenant, dans la foulée de cette analyse sécuritaire, sur l’immigration, il a demandé un « nouveau contrat d’intégration ». « Ça ne peut pas continuer comme cela. La liberté de circulation en Europe, ce n’est pas la liberté d’installation de tous les gens du monde en Europe », martèle-t-il, tout en refusant l’idée d’un continent fermé car « les civilisations sont mortes de la consanguinité, pas de la mixité ».« L’impératif est l’apaisement »Acclamé par ses partisans, le président de l’UMP a bien l’intention de se poser comme le premier opposant à la majorité à moins de deux mois des élections départementales. Car il sort d’une période compliquée. Depuis la fin des attentats, il a pris soin de ne pas briser l’unité nationale et « d’être à la hauteur des événements que vous avez traversés » tout en essayant d’exister politiquement. Que ce soit en jouant des coudes lors de la marche républicaine ou en insufflant l’idée de la peine d’indignité nationale pour les terroristes. Peine perdue, c’est l’expression « d’apartheid social » prononcée par le premier ministre qui a provoqué le débat et donné le tempo de l’agenda médiatique. La cote de popularité de l’ex-chef de l’Etat a faibli à cette occasion, selon un sondage de l’IFOP pour Paris Match et Sud Radio.D’après cette étude, l’ancien président de la République, qui affectionne pourtant les thématiques sécuritaires, perd 4 points (38 % d’opinion favorables) alors que Manuel Valls gagne 5 points (60 %). Le premier ministre devient la deuxième personnalité préférée des Français, derrière… Alain Juppé. « Laissez les éditorialistes éditorialiser », a demandé M. Sarkozy, critiquant les commentateurs qui s’adonnent à « une danse macabre sur fond de sondage ». « Les sondages ne nous intéressent pas quand 17 de nos compatriotes ont perdu la vie », a estimé le président de l’UMP.Nicolas Sarkozy devrait intensifier ses déplacements en France dans les semaines à venir. Il pourrait en effectuer un par semaine sans se lancer dans une frénésie médiatique. L’idée est toujours de chercher le bon équilibre entre son rôle d’opposant et sa stature d’homme d’Etat. « Il faut montrer l’image d’un parti qui n’est pas excité, pas énervé. L’impératif est l’apaisement, et de travailler sur le fond. La course sera longue », commente Marc-Philippe Daubresse, député du Nord.Alain Juppé entre en primaireMatthieu GoarJournaliste au Monde Hélène Bekmezian Il couvait depuis longtemps déjà mais, jeudi 29 janvier, le conflit est devenu ouvert entre l'Assemblée nationale et le Sénat. En préambule de la séance de questions au gouvernement au Sénat, et de manière totalement inédite, les responsables des six groupes sénatoriaux ont pris la parole pour déplorer unanimement les propos tenus le matin même par le président de l'Assemblée, Claude Bartolone.Au micro de RMC, ce dernier s'était de nouveau prononcé « pour la fin du bicamérisme sous cette forme » et en faveur du rapprochement du Conseil économique, social et environnemental et du Sénat « pour avoir un Bundersrat à l'allemande qui s'intéresserait beaucoup plus au long terme ». Des propos « stupéfiants », a dénoncé le président du groupe UMP du Sénat, Bruno Retailleau, devant ses pairs, l'après-midi même. « Claude Bartolone vient de rompre violemment et de manière spectaculaire l'union nationale en déclarant la guerre à une institution qui a le tort de ne pas être à gauche », a tonné le sénateur de Vendée.Des critiques qui n'étaient pas réservées aux seuls rangs de l'opposition. Le président du groupe RDSE, à majorité radicale, Jacques Mézard (Cantal) a à son tour regretté ces paroles, suivi par le centriste Vincent Capo-Canellas (Seine-Saint-Denis), la communiste Eliane Assassi (Seine-Saint-Denis), l'écologiste Jean-Vincent Placé (Essonne) – qui a regretté des propos « inadaptés et inoportuns » – et même le socialiste Jean-Pierre Sueur (Loiret), en l'absence du président de groupe PS, Didier Guillaume (Drôme).« UNE GROSSE BOULETTE »Pourtant, rien de nouveau dans les propos de Claude Bartolone, qui avait déjà fait savoir à plusieurs reprises son vœu de réforme du Sénat. Mais cette fois l'étincelle a pris au vu du contexte. Pour un conseiller du président de la République, c'est « une grosse boulette » qu'a faite le président de l'Assemblée. D'ailleurs, le président du Sénat, Gérard Larcher, n'avait pas attendu l'après-midi pour réagir vigoureusement aux propositions de son homologue.Alors que les deux hommes devaient se voir, jeudi matin, pour une première réunion sur la mission que leur a confiée François Hollande après les attentats sur l'engagement républicain, la rencontre a tourné court. En dix minutes à peine, le sénateur des Yvelines a fait savoir à M. Bartolone qu'il mettait fin unilatéralement à cette mission commune. Dans un communiqué, il s'en est ensuite expliqué : « Constatant le profond désaccord sur leurs conceptions institutionnelles, à un moment où la situation dans le pays appelle à l'unité et au rassemblement, le président du Sénat a considéré que le travail en commun avec le président de l'Assemblée nationale n'était plus possible en conscience et en responsabilité. Il ne poursuivra pas cette réflexion commune, mais remettra directement ses conclusions au président de la République. »« Un prétexte pour sortir de l'unité nationale », a réagi M. Bartolone auprès du Monde. « M. Larcher connaissait ma position sur le sujet depuis longtemps, cela ne l'a pas empêché de venir lors de mes vœux aux parlementaires, ni de m'accueillir pour ses vœux au Sénat », s'est défendu l'accusé, qui a répondu par écrit à M. Larcher après la séance de questions au gouvernement. « Je ne vois là qu'un alibi pour refuser un travail en commun », dit-il dans ce courrier, rappelant que son homologue avait déjà refusé son invitation à créer une mission d'information commune après les attentats. Pour l'entourage de Claude Bartolone, M. Larcher a surtout voulu allumer un contre-feu après la diffusion, mercredi soir, d'un numéro du magazine de France 3 « Pièces à conviction », intitulé « Nos très chers sénateurs » et peu glorieux pour l'image du Sénat.GUERRE DE COMMUNICATIONDe son côté, s'engouffrant dans la guerre de communication, le camp de Gérard Larcher n'a pas tardé à ressortir une intervention de M. Bartolone datant d'avril et dans laquelle il arguait que le bicamérisme, « si important », faisait « partie de notre ADN démocratique ». « Mais depuis que le Sénat est repassé à droite, il veut le supprimer ! », dit-on dans l'entourage de M. Larcher. « Les députés UMP ont la mémoire courte », a rétorqué le camp Bartolone, rappelant l'existence d'une proposition de loi UMP déposée en mars 2012 visant à… fusionner le Sénat avec le Conseil économique et social.Depuis quelques jours déjà, le torchon brûlait entre les deux hommes. Dans un des épisodes précédents, ces derniers s'étaient opposés sur la question d'une fusion entre les deux chaînes parlementaires Public Sénat et LCP-AN. Proposé par M. Bartolone, l'idée avait été « écartée » à l'unanimité par le bureau du Sénat, mercredi 28 au matin. « Les membres du bureau du Sénat manquent ainsi une occasion de montrer aux Français que le Parlement s'inscrit pleinement dans la modernité, dans la sobriété et dans l'effort commun de redressement des comptes publics », avait alors asséné l'élu de Seine-Saint-Denis.De son côté, Gérard Larcher ne s'était pas non plus privé pour critiquer la décision de M. Bartolone de boycotter la remise du prix du Trombinoscope, qui couronnait, entre autre, le maire FN d'Hénin-Beaumont, Steeve Briois, en tant qu'« élu local de l'année ». « Cette omerta collective ne fait que renforcer les populismes », avait réagi M. Larcher.Pourtant, malgré cette bataille politique, « les relations personnelles sont toujours aussi bonnes », assure-t-on des deux côtés. Les deux hommes se connaissent bien et depuis longtemps, pour avoir partagé, notamment, de nombreuses parties de chasse au très select domaine de Chambord. Quand ils sont armés, les deux chasseurs tirent habituellement dans la même direction. La prochaine fois, attention aux balles perdues.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Dans l’agenda du président, cette journée du jeudi 29 janvier avait initialement été laissée libre, pour un déplacement de François Hollande consacré à la question sociale, à l’éducation, voire à la bande dessinée. Le chef de l’Etat a finalement décidé de la consacrer entièrement à des consultations, à l’Elysée, dédiées à l’école, à la politique de la ville et à la citoyenneté.Trente ans d’échecs de la politique de la villeJeudi matin, M. Hollande reçoit donc des chefs d’établissement, privilégiant les acteurs de terrain, même si la rectrice de l’académie de Créteil sera présente. Il déjeune ensuite avec des maires de banlieue, avant de recevoir, dans l’après-midi, des mouvements associatifs. Une rencontre avec le mouvement sportif pourrait également s’organiser dans l’intervalle. Le président dînera enfin avec des intellectuels, chercheurs et universitaires.« Faire des annonces »Il s’agit, pour François Hollande, de préparer sur un mode plus participatif sa conférence de presse du jeudi 5 février, qui sera axée sur « la défense des valeurs républicaines », en tentant de prolonger « l’esprit du 11 janvier ». Le président a certes demandé, comme à l’accoutumée, des notes à ses ministres et conseillers. « Mais on s’est dit qu’on allait prendre aussi de nouvelles idées à l’extérieur », explique-t-on à l’Elysée, où l’on conçoit la prochaine conférence de presse présidentielle comme un exercice particulier.« Même si dans la forme, on va être dans le classique et la solennité, il ne s’agira pas seulement d’un exercice de contrôle médiatique et démocratique de l’action du président. Après les événements dramatiques que l’on connaît et les attentes sur l’esprit du 11 janvier, la conférence de presse peut être l’occasion de répondre sur le fond, d’être le support de quelque chose de plus substantiel, de lancer de nouveaux chantiers et de faire des annonces », explique un conseiller de M. Hollande.Ecole, banlieue, politique de la ville, engagement citoyen : plusieurs pistes sont envisagées. L’hypothèse d’un référendum sur le service civique obligatoire n’a en revanche jamais été évoquée par le président, lui-même ayant évoqué un « service civique universel ». M. Hollande continuera à préparer sa sortie médiatique du 5 février avec ses proches collaborateurs, vendredi matin, puis samedi, à l’occasion d’un « mini-séminaire thématique » avec ses conseillers.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.01.2015 à 09h00 • Mis à jour le29.01.2015 à 09h09 Quatre jours après la victoire de Syriza en Grèce, le secrétaire national du parti de gauche Alexis Corbière était l’invité de Léa Salamé sur France Inter, jeudi 29 janvier 2015. « Je soutiens les premières mesures prises par Alexis Tsipras », a-t-il déclaré. La fin des privatisations, l’augmentation du salaire minimum, la naturalisation des enfants nés en Grèce de parents étrangers… « Il y a vraiment de quoi être satisfait » s’est réjoui le secrétaire national du Parti de gauche. Et qu’importe si dans le même temps la bourse d’Athènes décroche : « qui décide, s’est emporté Alexis Corbière. Le peuple ou la bourse d’Athènes ? »Pour le leader du Front de gauche, l’alliance de Syriza avec un petit parti de droite ne pose pas de cas de conscience, puisqu’il ne s’agit que d’une alliance de circonstances. « Cela étonne qu’un homme politique mette en œuvre le programme pour lequel il a été élu ».Quant à savoir pourquoi ce mouvement vers la gauche, en Grèce, et peut-être bientôt en Espagne, ne se fait pas sentir en France, Alexis Corbière a suggéré de laisser en quelque sorte du temps au temps., « J’ai connu Alexis Tsipras à 3 % a-t-il rappelé. En France, il faut donc que le front de gauche « se mette à l’école de Syrisa », a estimé M. Corbière. Et en particulier, une indépendance indiscutable à l’égard du PS. Question de cohérence : « si je ne suis pas d’accord avec un parti, je ne m’allie pas avec lui », a déclaré Alexis Corbière.  28.01.2015 à 20h28 • Mis à jour le28.01.2015 à 20h48 | Françoise Fressoz Le président (UMP) du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, est allé mercredi à rebours du pessimisme ambiant en estimant que la politique d’intégration à la française, « intelligente et efficace », était « plutôt un succès, globalement et historiquement ».Invité de l’émission « Questions d’info », sur LCP (La Chaîne parlementaire), en partenariat avec Le Monde, France Info et l’Agence France-presse, Patrick Devedjian a rappelé qu’« un quart des Français ont au moins un de leurs grands-parents sur quatre qui était de nationalité étrangère, ça veut dire que la mixité se fait ». « IL Y A UNE SÉGRÉGATION URBAINE »Selon lui, « aucune politique au monde en matière d’intégration ne réussit à cent pour cent ». Dans ce contexte, la France réussit plutôt mieux que les autres : « Il y a peut-être dix pour cent d’échec. Je n’ai pas le chiffre exactement, mais finalement plus réduit que dans d’autres pays. Même aux Etats-Unis, on n’arrive pas à ce succès dans l’intégration. »Interrogé sur l’emploi du terme « apartheid », la semaine dernière, par Manuel Valls, Patrick Devedjian l’a jugé « inopportun ». En même temps, il dit « comprendre » ce que veut dire le premier ministre : « Il y a une ségrégation urbaine, que l’on vit, et que l’on a surtout vécue dans les banlieues », a-t-il reconnu, pour aussitôt accuser la gauche d’en porter « une très grande part de responsabilité » avec la politique du « tout logement social ». « Le plafond de revenus est si bas qu’il n’y a d’éligibles à l’attribution de logements sociaux que des personnes qui vivent soit de prestations sociales (…) soit de revenus du travail très faibles, et il n’y a guère que les immigrés pour accepter de travailler pour des revenus si bas » a- t- il expliqué avant de pointer : « Dans les Hauts-de-Seine, il existe des villes dans lesquelles il y a 70 % de logements sociaux. Ça a été voulu délibérément par les élus. Et cela crée évidemment une ségrégation sociale. »« LE GOUVERNEMENT TSIPRAS N’A PAS D’AVENIR »Interrogé sur la récente victoire électorale de la gauche radicale en Grèce, Patrick Devedjian a ironisé sur ceux qui, en France, tentent de tirer profit de cette victoire. « Même François Hollande essaie de le faire… Il commet une erreur. Le gouvernement Tsipras n’a pas d’avenir, il en rabattra de plus en plus, car il va se heurter au principe de réalité » a-t-il pronostiqué.Partisan de trouver un accord de rééchelonnement de la dette, Patrick Devedjian estime en revanche que les contribuables français n’ont pas à payer pour les Grecs. La Grèce a « truqué les chiffres et les résultats de son économie, la fraude ne peut pas créer de droits. Il n’est pas question que les Grecs ne paient pas leur dette » a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Malheureusement la Grèce n’est pas au bout de ses épreuves, et le peuple s’en apercevra rapidement. »    Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.01.2015 à 18h23 • Mis à jour le28.01.2015 à 19h05 | Jean-Baptiste de Montvalon Le directeur général délégué d’Ipsos, Brice Teinturier, commente les résultats du sondage Ipsos/Sopra-Steria réalisé pour Le Monde et Europe 1, auprès de 1 003 personnes interrogées les 21 et 22 janvier par Internet, portant notamment sur la perception des attentats et de la mobilisation du 11 janvier, ainsi que sur la place de l’islam.Les Français après les attentatsQuelle est la part des attentats dans le besoin de sécurité exprimé par les Français ?Le besoin de sécurité et la valorisation des institutions qui incarnent l’ordre et l’autorité sont bien antérieurs à la séquence des attentats. Dans les enquêtes que nous réalisons régulièrement sur les fractures françaises, l’armée et la police obtenaient déjà 79 % et 73 % de confiance, loin devant la justice (46 %), les syndicats (31 %), les médias (23 %) ou les partis politiques (8 %). De même, cela fait longtemps que l’opinion publique souhaite une sévérité accrue de la part des tribunaux. Mais bien évidemment, ces attentats ont transformé ce qui était une menace virtuelle et lointaine en un cauchemar concret et localement présent, dont chacun se dit qu’il peut recommencer demain.Les Français souhaitent donc qu’il y ait unité de vue entre la majorité et l’opposition pour renforcer la sécurité et la lutte contre le terrorisme djihadiste. Ils veulent un durcissement des conditions de détention des détenus qui contribuent à propager des idées extrémistes et accepteraient aussi qu’on s’affranchisse de certaines règles de droit, comme l’accord préalable d’un magistrat pour des perquisitions ou des écoutes téléphoniques. Il n’y a donc pas un basculement au sens propre de l’opinion publique sur ces questions de sécurité mais un renforcement de ce qu’ils souhaitaient déjà très largement.Les Français plébiscitent les mesures pour « lutter contre l’extrémisme religieux »Comment analysez-vous les résultats du sondage sur la perception de l’islam ?Le regard porté sur l’islam dans la foulée de ces attentats est un point clé sur lequel l’enquête apporte des réponses claires. Contrairement à certaines hypothèses ou affirmations péremptoires, la séquence des attentats n’a pas induit une défiance accrue à l’égard des musulmans et de l’islam. Elle semble au contraire avoir généré des clarifications qui ont fait baisser les tensions.Il faut ici bien distinguer les niveaux et les évolutions. En termes de niveau, il y a toujours 47 % de Français qui estiment, en pensant à la façon dont la religion musulmane est pratiquée en France, que « cette religion n’est pas compatible avec les valeurs de la société française ». C’est donc un niveau élevé. Mais en termes d’évolution, il est de dix points inférieur et non pas supérieur à ce que l’on mesurait il y a un an. C’est là où l’on voit bien qu’il n’y a pas eu accroissement de la défiance.Au fond, les Français nous disent trois choses qui expliquent un tel résultat : d’abord, que si nous sommes en guerre – ce que la moitié de la population trouve exagéré de dire –, c’est contre le terrorisme djihadiste uniquement et non l’islam en général. Et même, pour 66 %, que « l’islam est une religion aussi pacifiste que les autres et le djihadisme une perversion de cette religion ». Seuls 33 % jugent que « même s’il ne s’agit pas de son message principal, l’islam porte en lui des germes de violence et d’intolérance ». Les Français font donc une distinction nette entre l’islam et ce qu’ils estiment être sa perversion, le terrorisme djihadiste.La religion musulmane est jugée plus compatible avec les valeurs de la société qu’auparavantEnsuite, ils ont trouvé que les responsables musulmans en France ont eu raison de prendre la parole et de condamner ces attaques et qu’ils ont été globalement convaincants. Ces prises de position ont donc contribué à éviter simplifications abusives et amalgames. Il faut aussi souligner que les responsables politiques de la majorité et de l’opposition se sont efforcés de faire de même et qu’ils ont certainement, eux aussi, contribué à distinguer et clarifier les choses.Enfin, l’énorme mobilisation des Français leur a renvoyé le miroir non pas d’une France fragmentée, confrontée à des communautés en concurrence ou en lutte, mais d’une France beaucoup plus unie que ce qu’ils pensaient. Même si la réalité est évidement plus complexe que cela, cette mise en scène de nous-mêmes, ce collectif qui soudain se donne à voir comme uni autour de valeurs partagées, a eu un effet rassurant et apaisant.Le sondage a été réalisé dix jours après la mobilisation du 11 janvier. N’était-on pas encore dans une période propice aux discours plutôt consensuels ? Cette tendance n’est-elle pas vouée à disparaître au fil des semaines ?C’est naturellement la question qu’il faut se poser, même si justement nous avons voulu faire non pas une étude à chaud et au cœur de l’événement mais une étude approfondie, dix jours après. Mon sentiment est que rien n’est écrit : les tendances lourdes et la défiance peuvent revenir, naturellement, tout comme l’esprit de ce moment historique perdurer pendant plusieurs mois. Cela va dépendre en réalité de l’actualité, de la présence ou pas de nouveaux attentats, du comportement des autorités religieuses et politiques, etc.La perception de l’islam n’est-elle pas devenue, sous la pression de l’extrême droite, le principal sujet de clivage droite-gauche ?C’est effectivement un clivage aujourd’hui très important, voire structurant, mais attention, il y a aussi, et notre enquête le montre, de fortes zones de consensus. Cela étant, le clivage gauche-droite perdure avec une défiance à l’égard de l’islam beaucoup plus importante chez les sympathisants UMP que chez les sympathisants de gauche et du PS. Sur certains points, on mesure également une porosité entre les sympathisants UMP et FN. Ce qui est clair, c’est que l’affaiblissement des clivages économiques laisse davantage la place à d’autres clivages et qu’il y a bien une singularité du FN. Les sympathisants de cette formation se caractérisent depuis très longtemps et encore aujourd’hui par un sentiment beaucoup plus marqué de déclin de la société française et par une préoccupation ultra-dominante à l’égard des étrangers en général et de l’islam en particulier.Attentats à Paris : un ressenti différent chez les sympathisants FNJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous La vie continue aussi pour Manuel Valls. Le premier ministre, exclusivement concentré ces derniers jours sur la gestion française de la crise provoquée par les attentats des 7, 8 et 9 janvier, va changer d’air et de climat politique cette semaine. M. Valls doit se rendre en République populaire de Chine pour une visite officielle de trois jours, du 29 au 31 janvier. Un voyage programmé de longue date pour le chef du gouvernement, moins de deux ans après celui effectué par François Hollande en avril 2013.Les tribulations en Chine du premier ministre, à dominantes très économiques, interviennent alors que M. Valls sort largement renforcé de la séquence de ces deux dernières semaines. Pour la première fois depuis de longs mois, le chef du gouvernement a de nouveau crevé des plafonds de popularité dans les sondages, avec 63 % de « bonnes opinions » selon une enquête d’Odoxa publiée dimanche 25 janvier par Le Parisien. Si le chef de l’Etat connaît lui aussi un regain de popularité, son premier ministre se détache néanmoins, au point qu’il ferait même un « meilleur » président de la République que François Hollande pour 72 % des sondés.Manuel Valls à l’épreuve du « regain de confiance »Des résultats qui tombent à point nommé pour donner à son déplacement asiatique une tonalité toute présidentielle et ajouter ainsi au profil politique de M. Valls une dimension qui lui manque encore. S’ils n’utilisent pas clairement la comparaison, ses proches laissent entendre que le chef du gouvernement français est attendu comme un véritable chef d’Etat par le régime chinois. « Il va être très bien reçu, les dirigeants de la Chine sont très intéressés par lui car il incarne une certaine modernité française », explique son entourage, faisant référence aux trois entretiens en tête à tête prévus avec le président Xi Jinping, son premier ministre Li Keqiang et le président de l’Assemblée populaire nationale Zhang Dejiang.Le premier ministre, qui a préparé son voyage en recevant lundi 26 janvier à Matignon plusieurs universitaires français spécialistes du monde chinois, a de son côté l’intention d’« établir une relation personnelle avec les hauts dirigeants » de la République populaire, précise Matignon.Un discours « pro-business »S’il doit – actualité oblige – évoquer avec eux la lutte contre le terrorisme, comme la question environnementale avant la conférence mondiale pour le climat programmée à Paris à la fin de l’année, Manuel Valls a décidé d’axer principalement son déplacement sur les sujets économiques. Accompagné par une cinquantaine de dirigeants de grands groupes industriels français (Areva, EDF, GDF-Suez, Thales, LVMH, Sanofi-Pasteur…) et de PME dans les secteurs de l’agroalimentaire ou des assurances, il doit visiter l’usine d’assemblage franco-chinoise d’Airbus dans la ville de Tianjin, le centre de recherche et développement de Michelin à Shanghaï, et signer à Pékin plusieurs accords commerciaux ou, tout du moins, des « lettres d’intention » dans les domaines des transports, de la santé ou de l’aéronautique.Surtout, le premier ministre qui « aime les entreprises » entend tenir dans l’empire du milieu un discours très « pro-business », comme il l’a fait à chaque fois ces derniers mois au cours de sa tournée dans les capitales européennes. « Il veut assurer à la Chine que la France est ouverte à ses entreprises et à ses investisseurs. Il va dire aux Chinois : “Vous êtes les bienvenus en France : nous voulons plus de vos investissements, plus de partenariats économiques avec vous, plus de vos touristes en France” », annonce son entourage. Une ode à la première puissance économique mondiale dictée par le niveau insuffisant des échanges économiques entre les deux pays alors que la part de marché de la France en Chine n’a atteint que 1,18 % en 2013 contre près de 4,8 % pour l’Allemagne, selon les données du Quai d’Orsay en novembre 2014.Cette nouvelle dimension de chef d’Etat pour M. Valls, combinée à de très bons sondages de popularité, peuvent-ils à terme tendre ses relations avec François Hollande ? Sans surprise, le premier ministre répond qu’il n’en est rien. Il explique au contraire que le duo exécutif sort plus renforcé que jamais par sa gestion conjointe des événements terroristes et va même jusqu’à se placer en retrait de M. Hollande qui « a été en phase absolue avec le pays » depuis le 7 janvier, confie-t-il en privé.L’effet de souffle du 11 janvierMais dans le même temps, le premier ministre considère que le retournement spectaculaire de l’image du président de la République auprès des Français ne peut pas être interprété à long terme. « C’est encore trop tôt pour dire que François Hollande a tué le match à gauche pour la présidentielle. 2017, c’est trop loin pour être catégorique et le nouvel équilibre actuel reste fragile », explique un proche de M. Valls qui ajoute, cruel, qu’« il ne faut jamais oublier que Churchill a été écarté par les Britanniques juste après la seconde guerre mondiale ».Lors de ses vœux à la presse, le 20 janvier, le chef du gouvernement a évoqué lui-même ses propres ambitions élyséennes, dans des termes qui peuvent toujours laisser planer un doute sur ses véritables intentions.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Francine Aizicovici Les blocages, en attendant le dialogue. Le conflit des routiers était, mercredi 28 janvier, dans une sorte d’entre-deux. Alors que la reprise du dialogue entre les organisations patronales et syndicales du transport routier de marchandises, impulsée mardi en fin de journée par le gouvernement, est prévue jeudi, on recensait toujours des blocages, des barrages filtrants, des distributions de tracts dans un certain nombre de régions de France.Lire le décryptage : Pourquoi les routiers font-ils grève ?La mobilisation est relancée par la CFDT et s’essouffle côté CGT-CFTC-FO-CGCLa perspective d’une nouvelle séance de négociation, jeudi, n’a pas démobilisé les conducteurs, même si les acteurs ont un peu changé. Mercredi, comme prévu depuis plusieurs jours, la CFDT, premier syndicat de la branche, qui ne s’était pas encore mobilisée depuis l’échec de la négociation le 20 janvier, s’est lancée dans le mouvement.« Quand on a su que cette réunion aurait lieu, on aurait pu renoncer aux actions, explique Fabian Tosolini, secrétaire fédéral de la CFDT Transport. Mais les équipes ont demandé qu’il y en ait à partir de mercredi. Et ce sont elles qui décideront ce soir si la mobilisation continue. »Mardi soir, M. Tosolini disait pouvoir compter sur 800 salariés pour tenir la vingtaine de blocages qu’elle a organisés en France. Finalement, mardi matin, « il y a plus de 1 000 militants sur le terrain », se félicite-t-il.En revanche, les troupes de l’intersyndicale CGT-CFTC-FO-CGC sont quelque peu clairsemées. « Ça commence à s’essouffler, admet Thierry Douine, président de la CFTC Transport. Les gens sont sur la brèche depuis dimanche 18 janvier. Beaucoup sont partis se reposer en se disant « on va laisser faire la CFDT ». Peut-être que le mouvement reprendra demain. »Jeudi, en revanche, la CFDT Transport « suspendra tous les points de blocage le temps de la négociation », a indiqué son secrétaire général, Thierry Cordier. Le patronat a menacé ne pas venir à la table des négociations en cas de poursuite du mouvement, a-t-il expliqué.Lire aussi : Routiers : que veut la CFDT ?Le patronat veut des discussions au-delà des seuls salaires Tous les partenaires sociaux ont accepté l’invitation à la réunion de jeudi, qui doit avoir lieu à 10 h 00 au ministère du travail. Ce rendez-vous sera présidé par un représentant du ministère du travail, comme les précédentes séances de négociations salariales. Les différents acteurs y arriveront avec des revendications ou des propositions qui ont peu changé par rapport à ces derniers jours.Côté patronal, la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), et ses partenaires Unostra et TFL, qui forment un bloc, se disent « prêts à s’engager dans la recherche d’un terrain commun de dialogue » dans lequel les discussions devront « également traiter de l’ensemble des chantiers » qu’elles ont proposés, comme la rénovation de la grille des classifications, de la protection sociale, etc.« Nous proposons d’avancer sur tous les sujets, qu’il n’y en ait pas un (les augmentations des salaires conventionnels en l’occurrence) qui prenne l’avantage », indique Nicolas Paulissen, délégué général de la FNTR.Les acteurs patronaux se divisent sur le décompte du temps de travail Un autre acteur patronal, l’Organisation des transporteurs routiers (OTRE), qui réunit des PME et TPE du transport et participe aussi aux négociations, conditionne l’ouverture de nouvelles négociations à la mise à l’ordre du jour du thème relatif à la définition des temps de travail. Les syndicats refusent toutefois d’aborder ce thème. Le reste du patronat aussi, d’ailleurs, pour qui « venir mettre ce sujet sur la table aujourd’hui, c’est provocatoire vis-à-vis des syndicats, qui sont déjà assez crispés », selon M. Paulissen.Routiers : le paiement du temps d'attente, nouveau sujet conflictuelLa priorité des syndicats reste les augmentations salarialesReste que les salaires constituent le sujet qui intéresse en premier lieu les syndicats, qui demandent une hausse linéaire de 5 %. Et c’est justement sur ce sujet que les négociations précédentes ont échoué.« C’est l’attente principale des salariés, indique M. Tosolini. Depuis trois ans, les organisations patronales proposent 1 %, et les syndicats ne signent pas, les patrons ont gagné 3 % sur ces trois ans. Donc aujourd’hui, quand ils viennent avec une proposition de 1 %, ce n’est pas recevable ! »Mais, sur ce plan, rien n’a changé pour le moment. « Nous n’avons pas de nouveau mandat à présenter », dit M. Paulissen. La proposition patronale est donc toujours une hausse de 1 % pour les coefficients les plus élevés jusqu’à 2 % pour les plus bas, ceux qui démarrent en dessous du SMIC et qui bloquent les salariés concernés durant des années à ce niveau de rémunération.À noter toutefois que l’OTRE propose une hausse allant de 1,3 % pour les coefficients les plus élevés, et jusqu’à 2 % pour les autres. Sa position n’a, jusqu’à présent, pas été retenue par la FNTR et ses partenaires. Mais elle reste sur la table. Et elle est perçue comme un signe encourageant par la CFDT. « Cela veut dire que l’OTRE est prête à discuter des salaires », constate M. Tosolini.La réunion de jeudi peut-elle débloquer la situation ?« Il y a la négociation elle-même, puis nous consulterons notre base », prévient M. Tosolini. Mais, si la FNTR et ses partenaires « viennent avec des propositions de hausse plus élevées, la CFDT prendra ses responsabilités. Nous sommes prêts à évoluer concernant les 5 % que nous réclamons », ajoute-t-il.Du côté de l’intersyndicale CGT-CFTC-FO-CGC, « on verra si le patronat a un nouveau mandat » après la mobilisation d’aujourd’hui, indique M. Douine. « Nous sommes ouverts au dialogue sur le panier de la ménagère, c’est-à-dire les salaires, le 13e mois, la protection sociale, etc. Mais on ne peut pas rester avec une majorité de salariés au SMIC » horaire.« Avec une hausse de 2 % des minimas conventionnels, le patronat ne nous donne rien, reprend M. Douine. Il nous rend simplement ce qu’il nous doit après deux années sans hausse. Une hausse de 2 % porte le plus bas niveau à un taux horaire de 9,61 euros. C’est le SMIC ! »« Si la négociation n’aboutit pas demain, si on reste sur une proposition patronale de 1 % pour les bas salaires, on repartira dans une mobilisation encore plus dure », prévient M. Tosolini.Francine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.01.2015 à 20h44 • Mis à jour le03.01.2015 à 15h51 Menés par le député UMP de Lozère Pierre Morel-A-L'Huissier, 54 parlementaires ont lancé vendredi 2 janvier, sur le site du Figaro, un appel aux élites qui, selon eux, « méprisent trop souvent la ruralité ».« D'un côté, l'on s'entasse dans les grandes villes et sur les côtes. Mais de l'autre, les écoles ferment, puis les petits commerces, puis les services publics, et enfin le bourg lui-même : qui s'en soucie, qui en parle ? »Dans le manifeste, la cinquantaine d'élus, parmi lesquels figurent une grande majorité de députés UMP, mais aussi quelques membres de l'UDI, opposent la campagne des urbains à celle des ruraux. Pour eux, la première bénéficie de plus d'intérêt politique que la seconde car elle touche aux urbains qui « s'y installent pour tenter d'avoir “la ville à la campagne” » et bénéficie donc de meilleurs investissements.PAS DE GROUPE POLITIQUE PÉRENNELa campagne des ruraux, elle, est « laissée à l'abandon », n'étant « pas assez proche des grandes villes pour que les aspirants “rurbains” s'y installent ». Les députés montrent ainsi du doigt « les élites et les corps intermédiaires du pays [qui] se soucient comme d'une guigne de la ruralité ».Pour les députés, parmi qui on trouve Patrick Ollier, Marc-Philippe Daubresse, Hervé Gaymard ou Olivier Dassault, « la campagne des ruraux a simplement besoin qu'on l'écoute et qu'on s'occupe d'elle ». Transports, services de santé, services publics, accès à Internet, ils réclament pour les ruraux des services de qualité égale à celle des urbains et des « rurbains ».  Les signataires demandent en outre que l'on « pardonne cette brutale franchise, que l'on cesse de traiter la campagne des ruraux comme des “bouseux” irrécupérables dans la marche du progrès économique et social ».Interrogé par L'Express, Pierre Morel-A-L'Huissier, affirme cependant ne pas vouloir créer un groupe politique au sein de l'UMP. « C'est plus un coup de gueule », assure-t-il. Pierre Jaxel-Truer A l'heure de la bûche, François Hollande a accepté en cadeau une jeune femelle labrador noire âgée de 2 mois, offerte par l'association des anciens combattants français de Montréal. Elle a l'air d'avoir la truffe humide et affectueuse. Le président de la République a décidé de l'appeler Philae, a-t-il fait savoir, en hommage au petit robot européen qui s'est posé le 12novembre sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko, couronnant de succès la fameuse mission Rosetta.Les chiens, les chats et les autres trente millions d'amis des chefs d'Etat : cela fait belle lurette que les petites bêtes ont une place de choix dans le grand « show » de la communication politique. En France, le goût des labradors s'est installé avec Valéry Giscard d'Estaing, qui, lorsqu'il ne jouait pas de l'accordéon, aimait se promener avec Samba.Baltique fut ensuite le fidèle compagnon de François Mitterrand et eut même droit à une chanson de Renaud portant son nom. Jacques Chirac avait lui aussi son labrador, avant même d'entrer à l'Elysée, lorsqu'il était maire de Paris. Michel Denisot, dans son livre Brèves de vies (Fayard), sorti le 1er octobre 2014, a raconté comment Chirac surnommait l'animal « Ducon », en honneur de « VGE », qui le lui avait offert.Quant à Nicolas Sarkozy, il appréciait la compagnie de Clara pour ses footings médiatiques. Il a également eu deux autre chiens, Dumbledore et Toumi. Les trois bêtes ont, selon Mediapart, rogné les dorures de l'Elysée, occasionnant 6 600 euros de dégâts…« si vous voulez un ami à washington, prenez un chien »Il n'y a pas que chez nous que l'on est friand de ces belles histoires animalières. Aux Etats-Unis, Theodore Roosevelt avait, paraît-il, un véritable bestiaire, qui comptait ours, cochon, lézard et blaireau. Presque tous ses successeurs ont souscrit à la tradition des animaux domestiques, avec toutefois moins d'exubérance. Barack Obama possède deux chiens d'eau portugais, une race au poil hypoallergénique, car l'une de ses filles éternue en présence de canidés ordinaires. Outre-Atlantique, mention spéciale, au passage, à Harry Truman. On lui attribue ce bon mot : « Si vous voulez un ami à Washington, prenez un chien. »En Russie et dans la zone de l'ex-URSS, l'on trouve également quelques anecdotes amusantes. Vladimir Poutine, tout en imagerie virile, a accueilli pendant quelque temps à son domicile un jeune tigre qui lui avait été offert en 2008, avant qu'il ne finisse par être confié à un zoo. Le président russe nourrit manifestement avec l'espèce une relation privilégiée : deux tigres de Sibérie qu'il a rendus récemment à la nature devant moult caméras lui ont valu de se fâcher avec les Chinois. Les charmants animaux auraient traversé le fleuve Amour et s'en seraient pris à de fraîches volailles. Vladimir Poutine s'est également distingué en offrant, en 2006, un chien en peluche à Angela Merkel. Car depuis qu'elle a été mordue, la chancelière ne  supporte pas les chiens. Les cadeaux d'animaux, popularisés avec les pandas chinois, sont d'ailleurs un classique de la diplomatie. En 1961, le chef de l'Etat soviétique, Nikita Khrouchtchev, avait offert aux Kennedy la chienne Pouchinka, fille de Strelka, envoyée en 1960 dans l'espace à bord de Spoutnik 5. Faut-il souhaiter pareil destin à la Philae de François Hollande, pour honorer son nom ?Pierre Jaxel-TruerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Rémi Barroux Près de 800 millions d’euros, c’est la somme que coûteront à l’Etat français l’abandon de l’écotaxe poids lourds et la résiliation, le 30 octobre 2014, du contrat avec la société Ecomouv’ chargée de la mise en place et de la gestion du dispositif. L’accord finalement conclu, le jour de la Saint-Sylvestre, entre le ministère de l’écologie et le consortium franco-italien, dont la société Atlantia (ex-Autostrade per l’Italia) détient 70 % des parts, a fixé le montant des indemnités dues à 403 millions d’euros, payables directement à Ecomouv’ au 2 mars.L’Etat reprend par ailleurs la créance d’Ecomouv’ auprès des banques et il devra s’acquitter du remboursement, sur dix ans, de près de 390 millions d’euros.Alors que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, et le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, espéraient voir baisser la facture de l’abandon de l’écotaxe, la somme totale reste élevée.Négociation tendueDans le protocole signé en juillet entre l’Etat et Ecomouv’, l’indemnité, en cas de résiliation par le gouvernement, avait été estimée à 830 millions d’euros. Ce protocole actait la livraison du dispositif, reconnu prêt à fonctionner depuis mars, basé sur un système de boîtiers embarqués dans les camions suivis par GPS et un contrôle de l’équipement au moyen de portiques disséminés sur les routes taxées.Le loyer annuel qu’aurait payé l’Etat à Ecomouv’ s’élevait à 210 millions d’euros, soit un peu plus de 50 millions d’euros par trimestre. Si la société franco-italienne dit avoir révisé à la baisse ses exigences, elle peut s’estimer plutôt gagnante de l’accord final qui lui fait percevoir directement près de 400 millions d’euros. La négociation, tendue, s’est conclue juste avant la date butoir du 31 décembre 2014, à partir de laquelle le recours au contentieux était inévitable.Le passage par un règlement judiciaire semble donc aujourd’hui écarté, mais les deux parties peuvent néanmoins encore dénoncer l’accord. Notamment Ecomouv’, si la société juge qu’il reste un manque à gagner sur les sommes attendues, car l’écotaxe, avec la concession accordée pour treize ans (dont un an et demi pour la conception et la mise en place du dispositif), devait lui apporter près de 2,5 milliards d’euros au total.La ministre de l’écologie a, de son côté, fait valoir à plusieurs reprises l’existence d’éléments d’irrégularité dans le contrat. « Nous irons sans doute au contentieux pour que les Français ne paient pas cette facture, car le système était absurde », avait déclaré, le 9 octobre, Ségolène Royal.Deux cents salariés, dont les trois quarts sont basés à Metz, attendent de connaître leur sort.Une procédure est d’ailleurs toujours en cours au tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre. Mais, selon le secrétaire général du TGI de Nanterre, Nicolas Barret, aucune décision n’est encore prise. « L’enquête est terminée et nous attendons d’en discuter avec la nouvelle procureure, Catherine Denis, qui prend ses fonctions début janvier », a-t-il expliqué au Monde. Du côté d’Ecomouv’, on ne se montre pas trop inquiet, car les diverses procédures engagées, y compris devant le Conseil d’Etat, n’ont jamais abouti. La commission sénatoriale, chargée d’enquêter sur la validité du contrat, n’a pas mis à jour d’irrégularités lors de ses conclusions rendues fin mai.Il reste néanmoins des points à régler. Deux cents salariés, dont les trois quarts sont basés à Metz, attendent de connaître leur sort. La direction d’Ecomouv’ avait annoncé, le 9 décembre, la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Le versement cash, en mars, de près de 400 millions d’euros, devrait, espère Olivier Kamiri, délégué CGT à Metz, « permettre de provisionner plus d’argent pour le plan social ».Le problème des 173 portiquesIl faut également régler le problème posé par les 173 portiques qui ont été installés. Le gouvernement a ferraillé pour que la société les rachète, pour une valeur de 500 000 euros à 1 million d’euros l’unité. Cela aurait réduit la facture, mais Ecomouv’ ne s’est pas laissé convaincre. Selon une source proche du dossier, seuls les portiques qui ne seront pas réutilisés seraient rachetés par Ecomouv’ et l’Etat s’acquittera du démantèlement des bornes de distribution qui devaient permettre aux poids lourds de s’enregistrer.Après plus d’un an de rebondissements, après la présentation, en juillet, par Ségolène Royal d’un dispositif revu à la baisse faisant passer de 15 000 kilomètres à 4 000 kilomètres le réseau de routes taxées, et rebaptisé « péage de transit poids lourds », la rupture entre l’Etat et Ecomouv’ trouve son aboutissement. Le principe « pollueur payeur » à la base de la conception de l’écotaxe, rejeté par la ministre de l’environnement au nom de son refus de toute « écologie punitive », se transforme en une addition de 800 millions d’euros à payer par le contribuable.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder Joseph Daniel est spécialiste de communication politique. Ancien directeur du SID (actuel SIG, service d’information du gouvernement) de 1981 à 1986, membre du CSA de 1999 à 2005, il a publié un essai consacré à La Parole présidentielle. De la geste gaullienne à la frénésie médiatique (Seuil, 2014).Qu’avez-vous pensé des vœux télévisés de François Hollande, mercredi 31 décembre ?Dans le style, il m’a semblé que ces vœux étaient bien plus maîtrisés que les deux précédents. Souvent, François Hollande est desservi par son débit rapide et saccadé. Cela avait été flagrant lors de ses premiers vœux, le 31 décembre 2012.Cette fois, le débit était mieux rythmé. La réalisation l’était également, avec des changements de cadrage de caméra permettant de rendre l’allocution moins figée. Du coup, alors qu’il était pour la première fois assis derrière son bureau, renouant en cela avec une tradition reprise par François Mitterrand mais abandonnée depuis par Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, il m’a semblé paradoxalement plus tonique que les deux dernières fois où il était debout.Le résultat de tout cela est que cette allocution pouvait donner le sentiment d’avoir été plus courte que les précédentes, alors qu’elle a duré 9 minutes, ce qui est exactement dans la moyenne des vœux de 2012 et 2013.Lire aussi : Hollande : des vœux pour 2014 et des questionsSur le fond du propos, qu’en retenir ?Globalement, ce fut assez classique. Plutôt que de faire des annonces nouvelles, il s’en est tenu à proposer, comme l’ont toujours fait les présidents de la République, une mise en perspective de son action. Ce qui m’a frappé, ce sont des expressions qu’on ne lui connaissait plus. Le « coup de jeune » que produira selon lui la loi Macron, c’était bien senti, par exemple.De même, il a évité de recourir à une langue trop technocratique, comme cela lui arrive souvent, pour prendre une forme de hauteur : c’était marquant dans le passage où il nous a expliqué ses intentions en matière d’environnement à propos de la conférence climat de 2015.Enfin, ce qu’il a voulu clairement suggérer dans cette allocution, c’est une idée d’énergie, de combativité. Il veut croire que les Français lui reconnaîtront son opiniâtreté. « J’ai tenu bon », nous a-t-il dit. Cela faisait penser au « depuis deux ans et demi, je me cramponne » qu’il avait dit sur TF1 le 6 novembre 2014. Il a compris sans doute que ce registre était meilleur que celui des prophéties non réalisatrices qu’il multipliait au début de son quinquennat. Il vaut mieux dire « je tiens bon » que promettre, sans pouvoir y parvenir, d’inverser la courbe du chômage.Comment interprétez-vous cette allocution du 31 décembre à l’aune des expressions publiques récentes de M. Hollande ?D’abord, il ne faut pas se faire d’illusion. Ce n’est pas une allocution de ce genre qui va le faire sensiblement remonter dans les sondages. De toute façon, tant qu’il n’aura pas de résultats sur le front économique et dans le domaine de l’emploi, le mécontentement restera très élevé.Cela dit, je trouve que ces vœux sont à l’image de sa communication de ces derniers temps, qui s’est tout de même améliorée par rapport à celle des débuts. On le voit depuis quelques semaines : entre son émission de dialogue avec les Français sur TF1 le 6 novembre, la multiplication des déplacements sur le terrain sans caméra ni journaliste, une meilleure utilisation d’Internet et des réseaux sociaux, il y a là des petits cailloux qui montrent qu’il est sorti d’une forme de gangue dans laquelle il semblait enfermé.Mais François Hollande reste confronté à la synthèse impossible que doivent réaliser les présidents d’aujourd’hui, entre une demande de simplicité qui ne doit pas le faire verser dans la trivialité et une demande de hauteur qui ne doit pas être prise pour de l’éloignement.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.12.2014 à 21h40 • Mis à jour le01.01.2015 à 09h42 |Thomas Wieder Le 31 décembre 2013, François Hollande avait donné à ses vœux aux Français un fort contenu politique, profitant de l’occasion pour annoncer son intention de « propose[r] un pacte de responsabilité aux entreprises ». Sur le moment, chacun avait compris qu’il s’agissait d’une annonce importante. La suite l’avait confirmé : quinze jours plus tard, lors de sa conférence de presse du 14 janvier, le chef de l’Etat avait précisé les contours de ce « pacte de responsabilité ». L’on comprit alors que les vœux du 31 décembre 2013 avaient servi de « teasing » à ce qui allait être la grande affaire du gouvernement au cours des mois suivants.Cette fois, rien de tel. Ce mercredi 31 décembre 2014, François Hollande n’avait manifestement rien de neuf à annoncer aux Français. Aux annonces, le président de la République — qui pour la première fois s’exprimait dans son bureau, comme le faisait François Mitterrand — a préféré le service après-vente. Plutôt que de proposer de nouvelles réformes, il a choisi d’expliciter celles qui sont déjà en cours. En somme, une mise en perspective plutôt qu’une impulsion.PAS DE MEA CULPA SUR LA MONTÉE DU CHÔMAGEComme le veut la tradition, le chef de l’Etat a commencé par jeter un regard rétrospectif sur l’année écoulée. L’an dernier, il avait choisi les adjectifs « intense » et « difficile » pour qualifier le millésime 2013. Cette fois, il a parlé d’une « année rude et jalonnée d’épreuves de toutes sortes » pour définir 2014. Mais sans s’attarder, sous la forme d’un quelconque mea culpa, sur ce qui constitue pour lui un cuisant échec : la montée continue du chômage au cours des douze derniers mois, alors qu’il s’était engagé à ce que la « courbe du chômage » s’inverse à la fin de 2013…Pour ce 31 décembre, M. Hollande a donc préféré s’attarder sur les projets en cours plutôt que sur les difficultés du présent. En essayant pour chacun d’eux de les présenter sous un jour des plus consensuels. La loi Macron ? « Un coup de jeune pour la société », a ainsi affirmé le chef de l’Etat. Une façon pour lui de couper court aux critiques exprimées par une partie de la gauche, qui juge le projet de loi du ministre de l’économie trop libéral. Ce texte, qui sera débattu au Parlement dès la fin de janvier 2015, « va libérer les initiatives, casser les rentes, libérer les énergies, l’activité, développer l’emploi, simplifier la vie des entreprises tout en protégeant les salariés », a assuré le chef de l’Etat. Une façon de dire à la gauche, y compris au sein du PS, que ses inquiétudes sont infondées.Autre sujet à l’agenda : la fin de vie. Là aussi, M. Hollande a voulu rassurer. Pas question pour lui de provoquer un débat analogue à celui qu’avait soulevé, au début de son quinquennat, le projet de loi sur le « mariage pour tous ». Le chef de l’Etat a prévenu : il souhaite une « loi consensuelle qui contribue à l’apaisement des consciences ». Le message était cette fois principalement adressé à la droite. Sur ce thème, M. Hollande ne veut pas cliver.Troisième sujet évoqué par le chef de l’Etat : l’environnement. L’année 2015, a-t-il déclaré, sera « une année essentielle pour la planète ». Faisant référence à la conférence qui doit se tenir à Paris à la fin de l’année 2015 sur le climat, le chef de l’Etat a exprimé le souhait que ce rendez-vous débouche sur la rédaction d’« une déclaration sur les droits de l’humanité pour préserver la planète ». Une façon, pour lui qui n’a pourtant jamais été à la pointe des questions environnementales, de lancer une idée tout à la fois consensuelle et ambitieuse. Autrement dit une idée qui, politiquement, non seulement ne lui coûtera rien mais est susceptible, si elle aboutit, d’être mise à son crédit.UN DISCOURS CONSENSUEL ET SANS ASPÉRITÉMarqués par l’annonce du « pacte de responsabilité », les vœux du 31 décembre 2013 avaient inquiété une partie de la gauche, qui avait perçu dans le discours de M. Hollande une conversion au « social-libéralisme ». Cette fois, le chef de l’Etat a donc pris soin de ne pas heurter son camp, privilégiant un discours consensuel et sans aspérité.Peu disert sur la situation internationale, le président de la République s’est aussi gardé d’évoquer de façon précise les grands rendez-vous politiques de l’année 2015 que seront les élections départementales du mois de mars et les élections régionales prévues en décembre. « La France avancera donc l’année prochaine dans tous les domaines et pour tous. (…) Ce combat, je le mènerai jusqu’au bout contre les conservatismes — et ils sont nombreux — et contre les populismes — et ils sont dangereux », s’est-il contenté de dire, dans une allusion discrète à la montée du Front national.Un François Hollande rassembleur et optimiste, bien décidé à donner de lui-même l’image de celui qui a « tenu bon », prônant la « persévérance », le « travail dans la durée » et la « confiance » : tel est donc le message que le chef de l’Etat souhaitait adresser aux Français en ce 31 décembre. Un message des plus classiques, dont on peut supposer qu’il ne suscitera guère de critiques notables, mais dont on peut imaginer qu’il ne soulèvera non plus guère d’enthousiasme débordant.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.12.2014 à 15h44 • Mis à jour le31.12.2014 à 17h13 |Gilles Rof Deux Marseillais de 42 et 30 ans sont convoqués le 9 janvier devant le tribunal correctionnel de Marseille pour répondre de la profanation d’une stèle érigée à la mémoire des résistants du groupe Missak Manouchian, perpétrée début septembre.Arrêtés le 16 décembre et placés en garde à vue, ces deux hommes sont définis comme des « sympathisants d’extrême droite » par le parquet de Marseille. Ils ont été présentés au juge le 17 décembre, qui leur a délivré une convocation par procès verbal pour « violation de monument édifié à la mémoire des morts ». Un délit passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.Un troisième homme de 18 ans a également été placé en garde à vue avant d’être relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.IndignationLa profanation de la stèle avait été revendiquée par le groupuscule Mouvement Populaire-Nouvelle Aurore (MPNA). Une vidéo, toujours visible sur Internet, montre un groupe d’une dizaine de personnes, jeunes pour la plupart et portant un tee-shirt blanc à l’effigie du MPNA, réunis dans une mise en scène paramilitaire autour de la stèle, sur une petite place située près du Vieux-Port à Marseille.Dans ce film de 6 minutes, les participants, dont les visages ont été floutés, qualifient Missak Manouchian de « terroriste venu d’URSS pour déstabiliser la France », de « balance qui a donné tous ses collègues ». « Manouchian, grosse merde, on ne veut pas de ça à Marseille », hurle un des protagonistes, avant qu’un drap blanc ne soit déposé sur le buste du résistant communiste, commandant du groupe FTP-Moi et exécuté, avec vingt-deux de ses camarades, au Mont Valérien, en février 1944.La profanation de la stèle Manouchian avait provoqué une vague d’indignation. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies sur le site à l’appel de la Jeunesse arménienne de France, le 21 septembre. Plusieurs élus locaux, dont l’ex-ministre et députée socialiste Marie-Arlette Carlotti, ont demandé au ministère de l’Intérieur d’étudier la dissolution administrative du MPNA. « Fondé en mars 2014 à Marseille, ce mouvement fasciste entraîne ses membres au combat et s’apparente à une véritable milice privée », dénonce la députée des Bouches-du-Rhône.Gilles RofJournaliste au Monde 31.12.2014 à 13h56 • Mis à jour le31.12.2014 à 14h29 Ukraine, vol MH370, Gaza, Coupe du monde… Rétrospective de l'année en 20 questions.Retrouvez aussi :Notre quiz sur l'actualité internationaleNotre quiz sur l'actualité politiqueNotre quiz sur l'actualité économiqueNotre quiz sur l'actualité culturelleNotre quiz sur l'actualité sportive Matthieu Goar Le message est clair : l’année 2015 sera pour Nicolas Sarkozy celle du rassemblement de sa famille politique et des Français. Dans une vidéo postée sur Facebook et réalisée comme un clip de campagne, le nouveau président de l’UMP adresse ses vœux à ses concitoyens depuis le bureau de son parti. Une déclaration au cours de laquelle les militants prennent la parole avant de laisser l’ancien président de la République s’exprimer.« Rien n’est possible sans le rassemblement de chacun, rassemblés nous pourrons construire l’alternative pour la France. Je veux dire à tous nos adhérents à tous nos amis, à tous ceux qui espèrent en nous, que ce rassemblement et cette union sont en marche. Rien ne viendra les remettre en cause », explique M. Sarkozy.En un peu plus de deux minutes, les mots de « rassemblement » et de « rassembler » sont prononcés neuf fois. Peut-être une référence au nouveau nom du parti qui devrait être dévoilé courant janvier. Mais aussi une volonté d’« apaisement » de la part du nouveau président de l’UMP alors que la primaire de 2016 est déjà dans tous les esprits. Ses principaux concurrents doivent accélérer leur campagne en 2015. Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, entamera une série de déplacements thématiques dès le mois de janvier.Attirer de nouveaux adhérentsNicolas Sarkozy doit préparer les échéances collectives, notamment les élections départementales de mars et les régionales de décembre. Il doit aussi rénover son parti en le dotant de nouveaux statuts à l’étude qui devraient être votés par les militants lors d’un congrès de refondation en avril 2015. Une série de conventions thématiques doit permettre de bâtir le socle d’un programme afin de préparer l’élection présidentielle de 2017.« Ces Français nous ont demandé de préparer les conditions de l’alternance. Pourquoi ? Parce qu’ils ont compris que la mondialisation était un fait acquis, que personne ne reviendrait dessus et qu’il faut moderniser notre pays pour que les entreprises soient compétitives, que les jeunes aient envie de réussir dans le pays qui est le leur, pour que l’école forme les jeunes au monde de demain et non pas au monde d’hier », poursuit l’ancien chef de l’Etat en reprenant l’un de ses principaux thèmes de campagne de l’automne. Au cours de ses meetings, M. Sarkozy a souvent évoqué le départ des jeunes Français à l’étranger.L’un des chantiers les plus importants du nouveau président de l’UMP sera d’élargir sa base militante. Il a promis que le parti dépasserait la barre des 500 000 adhérents en 2017 alors que le nombre de militants est actuellement d’environ 210 000. Des pistes sont à l’étude pour attirer de nouvelles troupes.Ambitions personnelles« 2015 est l’année du travail au service des Français. Tous ceux qui ont envie d’y participer sont les bienvenus (…). Qu’au moins ce moment des fêtes soit un moment d’apaisement où chacun se retrouve dans l’univers qui lui fait confiance (sic), c’est-à-dire l’univers familial. Bonne année 2015. Tous mes vœux vous accompagnent », déclare-t-il dans cette vidéo tournée avant son départ en vacances au Maroc.Après sa campagne présidentielle de 2012, pendant laquelle il avait réactivé la notion de frontières, et après la rude campagne interne pour la présidence de l’UMP, cet automne, Nicolas Sarkozy a donc choisi de jouer le « rassemblement » et l’« apaisement » pour prononcer ses vœux « les plus chaleureux ». Deux notions qu’avait d’ailleurs choisi de mettre en avant François Hollande pour se différencier de son rival en 2012...Depuis son élection du 29 novembre, le nouveau président de l’UMP a reçu ses principaux rivaux et trouvé un équilibre en nommant leurs proches dans l’organigramme. Car les ambitions personnelles vont mettre à rude épreuve la droite dans les mois à venir. Sur son blog, M. Juppé a lui aussi formulé ses vœux en se tournant ainsi résolument vers l’avenir. « Je forme le vœu qu’ensemble nous fassions de 2015, 2016, 2017… des années bonnes pour la France », y écrit le maire de Bordeaux.Matthieu GoarJournaliste au Monde 30.12.2014 à 17h35 • Mis à jour le31.12.2014 à 09h29 |Samuel Laurent L'UMP devrait changer de nom en 2015, selon le vœu de son nouveau président, Nicolas Sarkozy. Pour autant, le parti devrait rester dans les canons de la toponymie gaulliste : parmi les pistes évoquées figurent les expressions « rassemblement » ou « France ».Lire aussi : Sarkozy veut rapidement un nouveau nom pour l'UMPLe changement de nom est une spécialité de la droite républicaine. Depuis 1945, les partis de filiation gaulliste ont connu cinq appellations principales (en excluant les noms provisoires) : RPF (1947-1955) De Gaulle avait fondé dès 1947 le Rassemblement du peuple français (RPF), qu'il a préféré au Mouvement républicain populaire (MRP). Un parti créé en 1944, qui lui était en principe fidèle, mais dont il ne fut jamais membre.UNR (1958-1967) Le RPF a perduré jusqu'à sa « mise en sommeil » en 1955, alors qu'il était miné par les dissensions internes. Mort en même temps que la IVe République, le parti a été remplacé par l'Union pour la nouvelle République (UNR) créée en octobre 1958, quelques mois après le retour du général de Gaulle aux affaires. L'UNR a fusionné avec les « gaullistes de gauche » de l'Union démocratique du travail (UDT) et a dominé la vie politique des années 1960, sans afficher de grande autonomie par rapport au gouvernement.UDR (1967-1976) En 1967, l'UNR change de nom pour devenir brièvement l'Union des démocrates pour la Ve République (UD-Ve). Quelques mois plus tard, le mouvement gaulliste se fait appeler UDR, Union des démocrates pour la République. Plus pérenne, cette appellation durera jusqu'à la prise de pouvoir du parti par Jacques Chirac fin 1976.RPR (1976-2002)Pour marquer sa rupture avec Valéry Giscard d'Estaing et le centre droit, M. Chirac crée le Rassemblement pour la République, RPR. Ce nom aura un certain succès puisqu'il perdurera jusqu'en 2002.Après sa réélection à la présidence de la République, Jacques Chirac désire changer le nom du parti, trop associé à diverses affaires, et marquer la réunion de la droite et du centre droit.UMP (2002-2015 ?)En 2002, c'est donc la naissance de l'UMP, qui signifie d'abord Union pour la majorité présidentielle, puis qui se rebaptise, en gardant les mêmes initiales, Union pour un mouvement populaire. Un sigle qui aura donc tenu au moins douze ans.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Philippe Jacqué Le comité d’entreprise exceptionnel de la SNCF, organisé mercredi 7 janvier, a confirmé qu’en 2015 le groupe SNCF réunifié supprimera près de 1 100 postes équivalents temps plein, pour un effectif actuel de 149 000 cheminots.Dans le détail, et comme les syndicats du groupe public l’avaient déjà avancé, c’est SNCF Mobilités, l’opérateur de transport, qui va voir ses effectifs reculer de 1 600 postes cette année. En revanche, SNCF Réseau, le gestionnaire des voies (réunissant l’ex Réseau ferré de France et SNCF Infra), verra les siens s’étoffer de 500 postes.En clair, si le groupe public va largement recruter - environ 8 000 personnes - le nombre de départ en retraite sera bien plus important.« Ce nombre d’emplois budgétaires ne correspond pas exactement au nombre de personnes employées, précise cependant un syndicaliste. La suppression de 1 100 postes devrait se traduire en fait par le départ de quelque 2 000 personnes. »Quant à la masse salariale du groupe public, qui évolue bien plus rapidement que l’inflation, elle devrait évoluer de 2 % cette année.Nouvelle organisation du travailJeudi, lors d’un conseil d’administration de la SNCF, Guillaume Pepy, le président du directoire du groupe, devrait annoncer de nouvelles mesures, notamment d’organisation du travail, pour limiter l’expansion à l’avenir de la masse salariale.Plus largement, la nouvelle entité SNCF a pour objectif de réaliser près de 2 milliards d’économies à l’horizon 2017. SNCF Réseau doit revoir ses processus industriels de maintenance, tandis que SNCF Mobilités entend utiliser tous les leviers pour baisser ses coûts : diminution des effectifs, lutte contre la fraude, réorganisation de la maintenance, augmentation du roulement des matériels comme il l’a déjà testé avec Ouigo, son TGV à bas coût.Pour les syndicats, ces annonces sont contradictoires avec les ambitions de la SNCF d’améliorer cette année le service aux voyageurs.Journée d’action fin janvierIl s’agit d’« une nouvelle dégradation de l’emploi, des fermetures de guichets, de gares et des suppressions de contrôleurs dans le train », a confié à l’AFP Gilbert Garrel, de la CGT cheminots.De même, explique Roger Dillenseger de l’UNSA, « il faudrait plutôt 1 000 à 1 500 recrues pour SNCF Réseau pour répondre à la charge de rénovation prévue ».Le 29 janvier, la CGT appelle à une journée de mobilisation contre la réforme ferroviaire entrée en vigueur le 1er janvier 2015, qui a réuni la SNCF et Réseau ferré de France dans un groupe public plus intégré.SUD Rail décidera jeudi s’il se joint au mouvement. Ce qui ne sera pas le cas de la CFDT et de l’UNSA.La fin du train ?Philippe JacquéRédacteur au service économie (automobile et transport)SuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Emeline Cazi En matière de « République exemplaire », François Hollande est avide de bons conseils. Le 1er octobre, un mois à peine après l’affaire Thomas Thévenoud – le ministre qui ne paie pas ses impôts – en une lettre de mission de quatre paragraphes, il demandait au président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) de lui faire parvenir une liste de recommandations pour améliorer la probité de la vie publique. En ce début 2015, le rapport, dont le Monde a pu prendre connaissance, est bouclé. Jean-Louis Nadal, le président de la HATVP, l’a remis au président de la République, mercredi 7 janvier. François Hollande pourrait dès le lendemain, lors de ses vœux aux corps constitués, dire quelles suites il entend y donner.L’exercice n’est pas nouveau. L’ancien premier ministre, Lionel Jospin, les plus hauts membres du Conseil d’Etat, Jean-Marc Sauvé et Christian Vigouroux, ont déjà planché sur ces questions. Les ministres et parlementaires leur doivent de déclarer leurs intérêts et leur patrimoine lors de leur prise de fonctions. Une loi a vu le jour en octobre 2013 et une Haute Autorité est chargée depuis un an d’éplucher et de contrôler chacune de ces déclarations. Il n’empêche. Les faits de l’année passée, celle où la promesse de campagne d’une « République exemplaire » est devenue un vœu pieux après la révélation des écarts de cinq ministres et de deux conseillers de l’Elysée, donnent à ce rapport toute sa justification.Jérôme Cahuzac, le ministre du budget du gouvernement Ayrault, fut le premier à écorner la promesse de campagne de François Hollande après les révélations sur l’existence de son compte en Suisse. Ont suivi les oublis de Yasmina Benguigui, déléguée à la francophonie, les évaluations immobilières approximatives du secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen, les coups de pouce à la famille de Kader Arif. Si les mesures listées dans ce rapport avaient existé, des démissions auraient pu être évitées. Et la cote de confiance à l’égard des dirigeants un brin préservée.Consulter l’infographie interactive sur les déclarations d'intérêts des élusDestitutionLes propositions sont au nombre de vingt. Cinq font directement écho à l’affaire Thévenoud. Pour parer à toute « phobie administrative » – du nom du « mal » qui terrasse l’éphémère secrétaire d’Etat chaque fois qu’il reçoit un avis d’imposition, une quittance de loyer, ou les honoraires de kiné de ses filles – la Haute Autorité suggère de vérifier la situation fiscale des ministres avant leur nomination.L’idée serait que le président de la République et le premier ministre puissent solliciter Bercy avant d’annoncer la composition du gouvernement. « Une telle pratique impliquerait toutefois qu’un délai, même bref, soit aménagé entre le moment où la composition du futur gouvernement est arrêtée et celui où le décret de nomination est signé par le président de la République », précise le document. Dans le même esprit, et c’est l’objet de la deuxième proposition, tout candidat aux élections parlementaires devra obtenir un « certificat de régularité fiscale » avant de se présenter. Dans l’hypothèse où un élu manquerait aux règles de probité, les Assemblées auraient la possibilité de le destituer. Ce dernier devrait alors repasser devant les électeurs pour retrouver son siège.La création il y a un an de la Haute Autorité pour la transparence a considérablement fait progresser la France sur ces questions d’éthique et de déontologie. Mais Jean-Louis Nadal et son équipe insistent pour que les mesures applicables aux élus s’étendent aux hauts responsables administratifs, comme aux fonctionnaires. Un texte de loi existe en ce sens mais plus d’un an et demi après son dépôt, il n’a toujours pas fait l’objet d’une première lecture. Tous ces acteurs de la vie publique doivent déclarer leurs liens d’intérêts après leur nomination. Instituer « un contrôle déontologique » pendant la phase de recrutement permettrait de prévenir toute situation délicate ultérieure.Lire le décryptage : Les parlementaires fraudeurs sont-ils obligés de démissionner ?La question des conflits d’intérêts a ressurgi avec l’affaire du Mediator. Le ministre de la santé de l’époque, Xavier Bertrand, avait alors promis de répertorier en un même endroit l’ensemble des liens d’intérêt des professionnels de santé. L’outil est encore incomplet. La proposition 10 de Jean-Louis Nadal prévoit de créer un répertoire national numérique qui recenserait l’ensemble des représentants d’intérêts (lobbyistes, responsables d’association) intervenant dans le débat public. Pour élaborer leurs projets de loi, les cabinets ministériels auraient pour obligation de recourir à ces personnes et de mentionner leur nom au bas de leurs travaux. « S’il est légitime que les représentants d’intérêts interviennent dans le débat public, il est nécessaire de savoir qui est intervenu », explique la Haute Autorité.La transparence passe aussi par un meilleur accès des citoyens aux données. Le site Data.gouv.fr agrège déjà quantité d’informations mais toutes les données publiques n’y sont pas recensées. La HATVP déplore notamment l’absence de celles concernant la passation des marchés publics locaux, le budget des collectivités, les subventions aux associations. Leurs diffusions, à l’image de ce que la Ville de Paris met en ligne sur Opendata.paris.fr, permettrait un meilleur contrôle de la dépense.Une telle pratique pourrait être étendue aux comptes de campagne des candidats aux élections. La diffusion en temps réel des dépenses engagées par chacun limiterait un nouveau Bygmalion, estiment les auteurs du rapport. La question globale du financement de la vie politique, « par manque de temps et aussi d’expertise », n’a toutefois pas pu être véritablement creusée, regrettent ces derniers. Le sujet reste essentiel : les lois votées dans les années 1980 sont obsolètes pour encadrer les nouvelles pratiques – la généralisation des primaires, le développement des campagnes en ligne, la multiplication des micro-partis. Faute d’avoir pu approfondir cette question, la Haute Autorité appelle les élus et les responsables des partis politiques à s’en saisir. « Une telle réforme supposerait indubitablement un accord républicain (…). Cette concorde républicaine est rare sur les sujets institutionnels, précise la HATVP, consciente de la difficulté de l’exercice. Elle serait pourtant très nécessaire. » Il en va de l’avenir de la démocratie.Lire le décryptage : 2013-2014 : comment le patrimoine des ministres a évoluéEmeline CaziJournaliste au Monde Alexandre Lemarié Face à la loi Macron, tous les députés UMP ne partagent pas la stratégie d’opposition frontale prônée par Nicolas Sarkozy. Pour ces élus, qui portent des convictions libérales en économie, le groupe UMP a davantage intérêt à s’engager dans la discussion parlementaire pour perfectionner ce projet de loi.La droite en ordre dispersé face à la loi MacronFrançois Fillon fait partie de ceux-ci. Pour lui, le projet de loi pour la croissance et l’activité porté par le ministre de l’économie – qui doit être examiné à l’Assemblée nationale en commission spéciale dès le 12 janvier et en séance à partir du 26 – comporte « des aspects positifs » même s’il ne suffira pas à redresser la croissance. « L’intérêt national commande d’améliorer ce texte pour en faire un vrai signal pour l’économie française et en maximiser les effets immédiats », confie-t-il au Monde.« Unité nationale »L’ex-premier ministre a prévu de participer « très activement » à la discussion parlementaire et de déposer une dizaine d’amendements, visant à obtenir la fin des 35 heures, un doublement des seuils sociaux, la dégressivité des allocations chômage, la suspension du compte pénibilité ou l’instauration d’un contrat de travail unique. « Je prends cette loi comme une occasion d’instaurer un moment d’unité nationale autour d’un vrai projet de redressement de l’économie », explique le député de Paris.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Stéphane Thépot (Toulouse, correspondance) Martin Malvy, président (PS) de Midi-Pyrénées, renonce à se présenter pour un nouveau mandat à la tête de la grande région formée par la fusion avec Languedoc-Roussillon. « Il y a quand même un âge limite », confie l'élu, âgé de 78 ans, dans un entretien à La Dépêche du Midi du mercredi 7 janvier.Le retrait de M. Malvy rebat les cartes à gauche dans la perspective des élections de décembre 2015. Ancien ministre proche de Laurent Fabius, il préside la région Midi-Pyrénées depuis 1998. Les candidats à sa succession doivent se signaler avant le 15 janvier au PS. Deux anciens ministres ont fait part de leur intérêt : Jean Glavany, député des Hautes-Pyrénées et Philippe Martin, député et président conseil général du Gers. Mais la préférence de François Hollande et Manuel Valls va plutôt à Carole Delga, secrétaire d’Etat chargée du commerce et de l'artisanat, qui siégeait à la région jusqu'à son entrée au gouvernement en jui, 2014.Dialogue pragmatiqueLe président de la République et le premier ministre surveillent de près le jeu politique dans la future région qui s'étendra jusqu'au bord de la Méditerranée et est présentée comme l'une des rares à pouvoir rester à gauche à la fin de l'année. Le PRG, allié traditionnel du PS, fait mine de revendiquer la présidence en poussant en avant un ticket formé par Sylvia Pinel, ministre du logement, et Didier Codorniou, ancien rugbyman devenu maire de Gruissan (Aude) et vice-président de Languedoc-Roussillon, qui a quitté le PS pour rejoindre les radicaux à la fin de l'année 2014.La dissidence des anciens partisans de Georges Frêche, candidat non investi par le PS aux dernières élections régionales en Languedoc-Roussillon, continue de peser sur la balance. Le nouveau maire (DVG) de Montpellier, Philippe Saurel, ancien du PS resté proche de Manuel Valls, a fait savoir qu'il entendait peser sur les investitures et a entamé un dialogue pragmatique avec Jean-Luc Moudenc, son homologue (UMP) de Toulouse. Damien Alary, ancien président (PS) du conseil général du Gard et qui a succédé à Christian Bourquin à la présidence de la région Languedoc-Roussillon, sera candidat en dépit de son opposition à la fusion des deux régions.Louis Aliot, n°2 du FN élu à Perpignan après avoir siégé sur les bancs de la région Midi-Pyrénées, est le seul candidat déclaré à ce jour à la présidence de la grande région.Stéphane Thépot (Toulouse, correspondance)Journaliste au Monde 07.01.2015 à 08h28 • Mis à jour le07.01.2015 à 10h23 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Pierre Moscovici, le commissaire européen en charge de l’économie et de la fiscalité, déclare, dans un entretien au Monde, qu’« il faut laisser les Grecs faire leur choix » lors des élections législatives anticipées du 25 janvier, et que, « quel que soit leur choix, il sera respecté. Ce n’est pas à nous de sélectionner, d’ostraciser, le dirigeant d’un pays de l’Union européenne. »Le ton utilisé par M. Moscovici, au nom de la Commission, tranche avec celui prêté au gouvernement allemand, Angela Merkel étant, selon le magazine Der Spiegel, favorable à une sortie de la Grèce de la zone euro.M. Moscovici assure notamment que si Alexis Tsipras, le dirigeant de Syrisa (extrême gauche), qui prône la fin des mesures d’austérité imposées par la « Troïka » (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international, Commission européenne) et une restructuration de la dette grecque, « emporte les élections et devient Premier ministre », la porte de la Commission « lui est ouverte. » Tout en écartant une annulation partielle ou totale de la dette, M. Moscovici indique que, si celle-ci « doit être remboursée », cela peut se faire « à un rythme ou à un autre. » Le risque de contagionSelon M. Moscovici, « il faut prendre ces élections pour ce qu’elles sont : un rendez-vous démocratique très significatif mais pas le déclencheur possible d’une crise ». Il assure que « la situation d’incertitude créée par les élections provoque des mouvements très limités, en ampleur et en volume s’agissant des marchés. Plus encore, s’agissant des capitaux. »La possibilité d’une sortie de la Grèce de la zone euro M. Moscovici ne veut pas s’inscrire dans cette perspective. « Cette question ne se pose pas », relève-t-il, indiquant que la Commission « souhaite que le pays reste » dans la zone euro. « C’est important pour la zone euro, son intégrité, son attractivité », mais aussi « pour la Grèce, qui a bénéficié à travers les programmes décidés en sa faveur, de fonds européens considérables, pour l’aider à restructurer son économie », argumente-t-il.La restructuration de la dette « Cette question ne se pose pas », assure M. Moscovici. « Une dette n’est pas faite pour être effacée, elle existe, elle doit être remboursée », déclare-t-il, tout en ajoutant : « à un rythme ou à un autre. » Ce qui pourrait laisser la porte ouverte à un rééchelonnement. Le commissaire souligne aussi qu’un « effacement de la dette, totale ou partielle, a un coût pour les citoyens de l’Union européenne, Allemands, Italiens, Français, en fonction des créances sur la Grèce détenues par les économies de ces pays. »La poursuite des réformesSi la Grèce veut pouvoir bénéficier de la fin du programme d’assistance actuel - elle doit recevoir encore près de 4 milliards d’euros - cela passe par de nouvelles réformes. À ce propos, M. Moscovici souligne que « ce n’est pas [de] davantage d’austérité » dont a besoin le pays, mais qu’il lui faut mettre en place « une meilleure collecte des impôts, une économie plus compétitive ».La « surveillance » de la GrèceElle doit être maintenue, mais sous une nouvelle forme, en suivant « de manière plus distante, à travers des missions plus légères, moins fréquentes une dizaine de politiques publiques », indique M. Moscovici.La Troïka, qui « a joué un rôle utile » et sans qui « la Grèce aurait souffert bien davantage », doit passer la main : elle « a épuisé son rôle historique, parce que beaucoup de réformes ont été faites. »« Il faut passer à un autre stade de l’aide internationale », avance M. Moscovici, qui rappelle que « l’UE est prête à mettre en place une ligne de crédit de 10 milliards d’euros » et « le FMI, à passer à un programme de précaution, plus léger. »Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.01.2015 à 17h36 • Mis à jour le06.01.2015 à 19h38 Dans l'enquête en cours sur le système présumé de fausses factures mis en place lors de l'organisation par la société Bygmalion de meetings pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, la police cherche à déterminer les responsabilités des acteurs clés du dossier. L'UMP est-elle à l'initiative de cette fraude présumée pour financer illégalement la campagne de Nicolas Sarkozy ? Ou Bygmalion pour s'enrichir ? Auteur présumé de ce montage financier, le parti de l'ancien président veut changer de posture : il vient de s'inscrire parmi les créanciers de Bygmalion, l'ancienne société de Bastien Millot, mise en liquidation judiciaire en juillet, a confirmé Daniel Fasquelle, trésorier de l'UMP, confirmant une information donnée mardi 6 janvier par L'Express. Selon le responsable, l'UMP réclame à l'entreprise fondée par deux proches de Jean-François Copé 28 millions d'euros.Lire la synthèse :Bygmalion : ce que l'on sait, ce qui reste mystérieux« RETOURNER L'OPINION »Interrogé par Le Monde sur cette information, un député UMP a estimé que « la démarche vise à faire passer le parti pour une victime de Bygmalion et non comme l'auteur présumé de l'infraction ». Il explique ainsi :« C'est une manière de contre-attaquer pour retourner l'opinion, qui pense majoritairement que l'UMP a fait peser sur son budget des factures de la campagne présidentielle de 2012, afin de masquer le dépassement des comptes du candidat Sarkozy. »En mars, l'avocat de la société Bygmalion avait accusé l'UMP d'avoir « imposé » des « factures litigieuses » pour masquer des dépassements de frais lors de la campagne présidentielle de 2012. Selon lui, le parti a ainsi demandé à Bygmalion et sa filiale Event & Cie de lui faire régler certains meetings de la campagne de Nicolas Sarkozy au prétexte de conventions souvent fictives. Ce système aurait permis de masquer jusqu'à 18 millions d'euros de dépenses.Le Journal du dimanche (JDD) avait révélé en juin que la police avait découvert au siège de la société Bygmalion une double comptabilité, qui confirme une facturation litigieuse d'une partie des 42 meetings de Nicolas Sarkozy lors la campagne présidentielle de 2012.Plusieurs cadres de la société Bygmalion, d'Event & Cie et de l'UMP ont déjà été mis en examen dans cette affaire.Voir aussi nos 4 graphiques pour comprendre l'ampleur des fausses factures et notre infographie sur les protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Gaëlle Dupont et Matthieu Suc Pour les militants de la Manif pour tous, c’est une victoire. Ils ont toujours affirmé faire l’objet de traitements discriminatoires de la part de la police (interpellations arbitraires, sous-estimation du nombre de manifestants dans les défilés…). Le Défenseur des droits Jacques Toubon leur donne en partie raison, dans une décision datée du 24 novembre 2014 mais communiquée seulement fin décembre à l’avocat de la Manif pour tous. L’institution l’a rendue publique après la publication de son contenu dans Le Figaro, le 6 janvier.D’abord, les faits. Le 14 juillet 2013, Mme X. se rend sur l’avenue des Champs-Elysées avec son mari et ses enfants pour assister au défilé militaire, décidée à afficher son opposition à l’ouverture du mariage aux homosexuels votée en mai, en agitant deux fanions aux couleurs de la Manif pour tous. Le premier lui est arraché des mains par un gendarme. Du coup, elle range le deuxième dans la poussette du bébé.Mais une fouille administrative de la poussette est effectuée par une commissaire de police, contraignant Mme X. à en extraire l’enfant. La fonctionnaire confisque le fanion, omettant de signaler à la propriétaire qu’elle peut le récupérer à sa sortie du périmètre contrôlé. Par ailleurs, le Défenseur des droits signale que toute personne qui portait un vêtement orné du logo de la Manif pour tous avait été prié de l’ôter. La plainte de Mme X., déposée en septembre, sera classée sans suite.« Caractère non dangereux »Mais pour le Défenseur des droits, la police a bel et bien agi de façon « disproportionnée ». La fonctionnaire de police n’est pas mise en cause personnellement. Mais les consignes de sécurité de la préfecture de police, si. Cette dernière avait interdit, en raison d’un contexte particulièrement sensible, toute banderole, affiche ou support divers portant une revendication des opposants à la loi Taubira, notamment de la part de militants des mouvements du Printemps français et des Homens. Les mesures de la préfecture avaient aussi pour objectif de préserver la connotation festive et d’unité nationale de l’événement.Mais, comme le rappelle le Défenseur des droits, la loi précise à quelle condition la liberté d’expression peut être restreinte. La sécurité nationale, l’intégrité territoriale, la sûreté publique, la défense de l’ordre et la prévention du crime ou encore la protection de la santé et de la morale doivent être en jeu. Or, rien de tout cela n’était menacé par la présence de logos bleus, blancs ou roses aux abords du défilé du 14 juillet, selon le document. Le « caractère non dangereux » de « simples fanions » n’est « pas contestable », affirme le Défenseur des droits.Retirer le fanion à Mme X. n’était « pas opportun », ajoute-t-il, pas plus que la fouille de la poussette ou le contrôle d’identité auquel la mère de famille a été soumise. Pour Ludovine de la Rochère, la présidente de la Manif pour tous, il s’agit, au-delà du cas expertisé, de la confirmation que les militants anti-mariage homosexuel sont « empêchés d’exprimer leur opinion ». « Un millier d’interpellations ont eu lieu au printemps 2013 », rappelle-t-elle.Perturber la cérémonieLa préfecture de police, de son côté, regrette que le contexte n’ait pas été pris en compte. Les actions des opposants au mariage pour tous étaient incessantes. Les déplacements des ministres étaient perturbés. D’après des notes de renseignement de l’époque, les militants de la Manif pour tous avaient pour ambition de perturber la cérémonie. Des membres de groupuscules d’extrême droite comptaient s’associer au mouvement.« La cible, ce n’était pas le défilé, mais le président de la République !, assure une source proche du dossier. Ils voulaient l’empêcher de cheminer. » Et de faire remarquer qu’un an plus tard, le 14 juillet 2014, le dispositif n’était pas le même. Il n’y a pas eu de fouille. « Les militants de la Manif pour tous étaient beaucoup plus calmes, assure ce haut fonctionnaire. En 2013, les mesures prises étaient proportionnées à la menace. » Le ministère de l’intérieur, dirigé à l’époque par Manuel Valls, n’a pas souhaité commenter la décision dans l’immédiat, mais « répondra au défenseur des droits dans les délais impartis », indique-t-on dans l’entourage de Bernard Cazeneuve, c’est-à-dire avant la fin janvier.Matthieu SucJournaliste au MondeGaëlle Dupontjournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Michel Noblecourt En septembre 2014, il affirmait ne pas exclure un second mandat à la tête de la CGT. Le 6 janvier, le secrétaire général de la CGT, Thierry Leapon, annonce qu’il va démissionner de son mandat, tout comme les autres membres du bureau fédéral. Le comité confédéral national, le parlement du syndicat, validera cette décision le 13 janvier. Retour sur quatre mois funestes pour le patron de la CGT.Ce mercredi 8 octobre 2014, au 8e étage du siège de la CGT, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), Thierry Lepaon est « zen ». Il reçoit l’auteur de ces lignes pour répondre à sa note de blog du 26 septembre, dans lequel il a écrit qu’on s’interroge de plus en plus sur sa capacité à faire un second mandat en 2016, alors que la question est de savoir s’il pourra terminer l’actuel. M. Lepaon a reçu dans la journée deux délégations syndicales, l’une de la CFDT menée par Laurent Berger, l’autre de l’UNSA, conduite par Luc Bérille.Droit dans ses bottes et détendu, il affirme haut et fort : « Je ne me sens pas contesté. » Il attribue ces bruits au « microcosme parisien ». Et proclame : « Je n’ai jamais abandonné une fonction. J’irai jusqu’au bout de mon mandat. Je l’ai fait savoir. S’il y a besoin de stabilité, je n’hésiterai pas à faire un second mandat. »Le 29 octobre, Le Canard enchaîné envoie son premier Scud sur « le gourbi pas très prolétarien de Lepaon ». Un « corbeau » cégétiste a fait fuiter auprès des 33 fédérations de la centrale le devis des travaux réalisés dans l’appartement de fonction de 120 m2 de M. Lepaon à Vincennes (Val-de-Marne). Il s’élève à 150 000 euros, selon le Canard.DEMAIN DANS "LE CANARD"La facture du bel appartement du secrétaire général de la CGT(Une rénovation à 150 000 €)— @canardenchaine (@canardenchaine) 28 Octobre 2014A 9 heures ce matin-là, Philippe Louis, le président de la CFTC, est reçu, pour la première fois, par M. Lepaon. Il ne s’étonne pas de l’afflux de journalistes et de caméras devant la CGT. « La rencontre, raconte-t-il, s’est déroulée dans un climat normal, sans agressivité, comme si de rien n’était. » Croyant défendre le patron de la CGT, Eric Lafont, le trésorier, explique maladroitement qu’« on n’a pas osé le loger à Clichy ou à Aubervilliers ». Dans une note interne, le bureau confédéral récuse ces révélations et agite la menace du complot médiatique. Mais quatre membres de cette instance – Eric Aubin, Sophie Binet, Valérie Lesage, Mohammed Oussedik – refusent d’approuver ce texte.Une nouvelle crise à la CGT fragilise Thierry LepaonLe 4 novembre, le comité confédéral national (CCN), le parlement de la CGT constitué des secrétaires généraux des 33 fédérations et des 96 unions départementales, s’ouvre, selon la formule de M. Lepaon, « dans un contexte particulier ». Le patron de la centrale s’explique longuement. « Les initiateurs et les complices de cette entreprise de déstabilisation, dénonce-t-il, visent à faire vaciller la représentation sociale de la CGT aux yeux des salariés. » Développant la thèse du complot, il évoque un « document subtilisé » à l’intérieur de la CGT, affirme qu’il a découvert « par la presse » le montant des travaux et rectifie : le logement ne fait que 79 m2 et le coût n’a été que de 105 000 euros. Il parle de « faute collective qui ne peut à aucun moment masquer les responsabilités individuelles », chargeant implicitement son trésorier, et pointe « un problème de fonctionnement du bureau confédéral qui handicape notre capacité collective ».Le secrétaire général met en avant les vérifications effectuées par la Commission financière de contrôle (CFR) et refuse énergiquement qu’une commission du CCN réalise un audit des dépenses confédérales depuis son élection en mars 2013. « Il a trouvé très peu de défense au CCN, raconte un participant. Il a envoyé le CCN aux pelotes, affichant un tel mépris des organisations que nous étions abasourdis. »Le lendemain, mercredi 5 novembre, au second jour du CCN, Le Canard en remet une couche, en assurant que le logement de fonction de M. Lepaon a été refait à neuf avant qu’il s’y installe… Devant son parlement, le secrétaire général repousse en bloc toutes les propositions. « S’il avait accepté, commente un dirigeant, il aurait eu l’unanimité. Mais Thierry est incapable d’écouter une assemblée et il s’est mis les trois quarts du CCN à dos. Il en sort encore plus affaibli. » Une « déclaration » est diffusée. Elle incrimine « une campagne de dénigrement visant toute la CGT, à travers les attaques dont fait l’objet notre secrétaire général, auquel nous réaffirmons notre solidarité et notre confiance ». Seul petit problème, elle n’a pas formellement été votée. « Le CCN s’est achevé dans un bordel sans nom », observe un dirigeant de fédération. Le matin, sur Europe 1, Bernard Thibault sort du bois. Sans prononcer le nom de son successeur, l’ancien secrétaire général parle de « mauvaise passe », faisant « confiance à ceux qui sont élus pour diriger la CGT ».Le 15 novembre, M. Lepaon subit une nouvelle déconvenue qui mine un peu plus son autorité. Alors que, comme le 12 avril, il a refusé que la CGT s’associe à une manifestation politique, neuf fédérations – culture, finances, équipement et environnement, organismes sociaux, chimie, livre, services publics, agriculture, fonctionnaires – et treize unions départementales participent à la « marche contre l’austérité » organisée par le collectif 3A (Alternatives à l’austérité) et le Front de gauche. Jean-Luc Mélenchon salue « une convergence de forces sans précédent ». « C’est épouvantable »Le 26 novembre, Le Canard récidive et se penche, cette fois, sur les travaux réalisés dans le bureau de 50 m2 du secrétaire général à Montreuil, évoquant un coût de 62 179,44 euros. Un communiqué de la CGT dénonce les « prétendues révélations » de l’hebdomadaire satirique, indiquant qu’elle « s’emploie actuellement à faire toute la lumière sur les dysfonctionnements concernant le montant et l’engagement » de ses dépenses. Une nouvelle fois, ce texte n’est pas approuvé par les quatre même « frondeurs » du bureau confédéral, dont les amendements n’ont pas été retenus.« Tout cela ne le perturbe pas, souligne un membre de la commission exécutive. Il est stoïque. » Le lendemain, lors d’un colloque organisé par le club Lasaire, proche de la CFDT, plusieurs responsables cégétistes se répandent, anonymement, en lamentations. « C’est épouvantable », dit l’un. « Je ne sais pas comment la CGT va s’en sortir », assure un autre. « Ce qui importe, c’est l’intérêt de la CGT. Le reste je m’en fous », martèle un troisième.Le 1er décembre, L’Express porte l’estocade en révélant que M. Lepaon a touché une indemnité de départ lorsqu’il a quitté ses responsabilités à la région Basse-Normandie pour devenir secrétaire général. Les chiffres s’envolent : certains parlent de 100 000 euros. Le lendemain, alors que plusieurs dirigeants confédéraux sont à Vichy, au congrès de la fédération du commerce, une note du « secrétariat de la direction confédérale » demande aux organisations de « ne pas se laisser détourner des enjeux essentiels », à la veille des élections dans les trois fonctions publiques. M. Lepaon explique à son bureau, où personne ne prend sa défense, que cette prime est une « compensation », compte tenu de la « situation de précarité » dans laquelle il s’est trouvé après avoir été licencié par Moulinex.« C’est dur »Le 3 décembre, M. Lepaon reçoit en secret dans son bureau les patrons des fédérations de la métallurgie, l’énergie, les transports, les cheminots, les travailleurs de l’Etat et la santé. Il propose un « deal » à Philippe Martinez, le patron des métallos, un ancien de Renault : s’il accepte de le soutenir jusqu’au prochain congrès en octobre 2016, il fera de lui son successeur…Le vendredi 5 décembre, le bureau confédéral siège dans un climat extrêmement tendu. Par courriels ou en déchirant leurs cartes, des adhérents sont de plus en plus nombreux à exprimer leur colère. « Les jours de Thierry Lepaon sont comptés », affirme un dirigeant. Avant d’affronter sa direction, M. Lepaon enregistre une vidéo pour dire que la CGT « est en tête » aux élections dans la fonction publique. Pendant trois heures d’horloge, il se défend bec et ongles. « J’ai été élu par défaut, explique-t-il. C’est dur parce qu’il faut gouverner par défaut. Et donc, je dois rester par défaut même si c’est dur parce qu’il ne faut pas qu’on revive ce qu’on a connu avec la cacophonie et la guerre des chefs. »Un communiqué de la CGT assure que « contrairement à ce qui circule dans certains médias, aucun membre du bureau confédéral n’a demandé la démission de Thierry Lepaon ». De fait, il a réussi à retourner plusieurs membres de son bureau. Mais tous ont déclaré que la question de sa démission était sur la table. Un communiqué surréaliste indique que le bureau de la CGT, « comme prévu, s’est réuni ce matin ». Il annonce que M. Lepaon a proposé « une réunion des secrétaires généraux des organisations », la manœuvre consistant ainsi à éviter un CCN statutaire susceptible de le révoquer. La ficelle est un peu grosse. Thierry Lepaon résiste mais la fronde monte à la CGTLe 9 décembre, les 56 membres de la CE se réunissent dans un climat très lourd. Les larmes aux yeux, M. Lepaon lit la lettre de démission de son trésorier. « Il fait sauter un fusible mais ça ne suffira pas », commente-t-on. De nouveau, il fustige une « violente » campagne de presse contre lui. Et il assure que sa prime de départ n’était que de 26 650 euros. Il précise même que son salaire net est de « 4 000 euros par mois, avec un treizième mois », ayant jugé que celui de 5 200 euros qu’on lui proposait était trop élevé. Un rapport interne révélera que cette diminution de traitement n’est intervenue qu’en… décembre 2014.Il balaye d’autres rumeurs sur son train de vie. Dans un premier temps, il se réjouit du comportement « responsable » de sa CE qui accepte une réunion informelle des patrons d’organisations le 15 décembre. Mais il déchante aussitôt : contre sa volonté, la CE décide à l’unanimité de convoquer un CCN extraordinaire le 13 janvier.Le 15 décembre, la réunion informelle des 129 organisations souhaitée par M. Lepaon se retourne contre lui. Une large majorité se dégage pour réclamer sa démission. « Thierry n’avait pas l’air plus atteint que cela », confie un participant. Mais il semble ne plus exclure son départ. « Si ma présence est un frein pour l’organisation, lâche-t-il, j’en tirerai toutes les conséquences. »CGT : Thierry Lepaon n’exclut plus son départCe même jour, Georges Séguy, 87 ans, un autre ancien secrétaire général de la CGT (1967-1982), rompt le silence. Dans L’Humanité, il n’a pas un mot de soutien pour M. Lepaon, jugeant que « la médiatisation » à son propos « n’est pas l’essentiel ». Il fait appel à « l’esprit d’unité » pour « trouver la solution qui s’impose d’urgence ».CGT : Georges Séguy, dirigeant historique, veut une solution d’urgenceChangement de stratégie, mardi 16 décembre lors de la réunion de la CE. M. Lepaon recourt à un ultime stratagème, avec l’appui de Nadine Prigent, ancienne candidate malheureuse à la succession de M. Thibault, et de M. Martinez : l’idée est que le bureau confédéral démissionne, sauf lui… Dans une note aux organisations, il est indiqué que la CE « n’a évacué aucune question, ni celle de la démission du secrétaire général, ni celle de l’’ensemble des membres du bureau confédéral ». Elle indique que des propositions de la CE « sur l’évolution des responsabilités au sein du bureau confédéral (secrétaire général, administrateur et autres membres) » seront à l’ordre du jour du CCN du 13 janvier.CGT : l’ultime stratagème de Thierry LepaonLe 18 décembre, M. Lepaon lance une offensive médiatique. Sur France 3 Basse Normandie, il se déclare décidé à « faire front », ne voulant pas être « le rat qui quitte le navire ». Mais, ajoute -t-il, « si demain, je sens que je ne suis plus celui qui peut rassembler les organisations de la CGT, je partirai. (…) S’ils pensent que la CGT se porterait mieux sans Thierry Lepaon secrétaire général, je démissionnerai ». Le lendemain, dans Le Parisien, il se dit « confiant ». « Mon but est de rassembler la CGT, redit-il. Si je n’y arrive pas, j’en tirerai les conséquences ». Le 5 janvier, au lendemain de la trêve des confiseurs, et à la veille d’une nouvelle réunion de la CE, Louis Viannet, 81 ans, ancien secrétaire général de la CGT (1992-1999), met tout le poids de son autorité morale dans la balance. Evoquant une crise d’une ampleur « sans précédent » et démolissant un à un ses arguments de défense, il assène, dans une interview au Monde, qu’« en clamant sa volonté de rester coûte que coûte dans sa responsabilité, Thierry Lepaon tend à confondre détermination et entêtement ». « Le secrétaire général se grandirait, en cette année de 120e anniversaire de la création de la CGT, conclue-t-il, en annonçant publiquement et avant même la réunion du comité confédéral national, sa décision de remettre son mandat à la disposition du CCN ». C’est ce qu’on appelle un coup de grâce.Louis Viannet : Thierry Lepaon doit « remettre son mandat »Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.01.2015 à 10h29 • Mis à jour le06.01.2015 à 14h37 Le gouvernement a défendu, mardi 6 janvier au matin, son intention de maintenir l'extension du tiers payant prévue dans le cadre du projet de loi sur la santé. Cette mesure est décriée par les syndicats de médecins qui ont engagé juste avant noël un important mouvement de protestation.La ministre de la santé, Marisol Touraine, a réaffirmé mardi matin sur RMC et BFMTV que « le tiers payant est un élément fondamental de cette loi », et que sa généralisation sera « évidemment maintenue » dans le projet de loi.« C'est une avancée. (…) C'est un élément soutenu par les associations de patients, par les associations de consommateurs, par les organisations syndicales. »Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a lui aussi affirmé mardi sur France 2, qu'il fallait « tout faire pour mettre en œuvre le tiers payant », « en respectant et en écoutant ce que disent les médecins ».« On doit écouter (…), trouver les bons moyens et les bons outils » [mais] « le tiers payant est un progrès pour tous les patients, un engagement pris dans le cadre de la préparation et la présentation de cette loi. »Lundi sur Europe 1, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a déclaré qu'il « ne sout[enai]t pas » le mouvement de grève et ne « compren[ait] pas, aujourd'hui, le comportement des syndicats de médecins ». Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, qui a rappelé, lundi sur BFMTV, ne pas être « opposé à l'extension du tiers payant », a lui aussi déclaré ne pas comprendre « complètement » ce mouvement de grève des médecins.Lire notre synthèse : Généralistes, spécialistes, SOS-Médecins : qui fait grève et pour quoi ?GRÈVE DEPUIS LE 23 DÉCEMBRELes médecins généralistes en grève ont fermé leur cabinet depuis le 23 décembre et ont été appelés par leurs syndicats à une nouvelle mobilisation le 6 janvier. Leurs actions consistent notamment à boycotter en partie la carte Vitale. Les médecins généralistes protestent contre plusieurs mesures inscrites dans le projet de loi santé, présenté par la ministre de la santé, Marisol Touraine, en octobre, et inscrit à l'agenda du Parlement pour avril. Mais le principal point de désaccord avec le gouvernement reste le projet de généralisation du tiers payant d'ici à 2017.D'autres professions médicales sont également en grève, comme les spécialistes, qui ont emboîté le pas aux généralistes le 24 décembre. Satisfaites des négociations entamées avec le gouvernement, l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) d'une part, et la Fédération de l'hospitalisation privée avaient tour à tour levé leurs préavis de grève.Lire le décryptage : Tiers payant généralisé : les raisons du blocage95 % DES MÉDECINS OPPOSÉS AU TIERS-PAYANTLe tiers payant, cette pierre d'achoppement entre les médecins et le gouvernement, consiste à dispenser le patient d'avancer des honoraires à la fin d'une consultation, que ce soit la partie remboursée par la Sécurité sociale et éventuellement par la mutuelle. Conformément à une promesse de campagne de François Hollande, la loi santé vise à généraliser ce mode de paiement par étapes d'ici à 2017 pour faciliter l'accès aux soins et éviter que des patients n'y renoncent pour des raisons pécuniaires.Les médecins, opposés à 95 % à cette mesure, craignent qu'elle ne conduise à une « déresponsabilisation du patient » et à un « consumérisme de l'acte médical devenu banal ». En outre, ils redoutent de pâtir d'une multiplication des retards de paiement par l'Assurance-maladie et de devoir consacrer plus de temps à la paperasserie.UN « ACTE POLITIQUE »Alors que la ministre de la santé ne cesse de répéter, en vain, qu'elle entend les inquiétudes des médecins et veut y répondre, le chef de l'Etat, François Hollande, a tenté lundi matin sur France Inter de désamorcer les critiques. « Il faut qu'on puisse être capables d'être beaucoup plus simples, beaucoup plus efficaces », tout en défendant le dispositif.« M. Hollande n'a rien compris à la portée de notre mouvement », a toutefois réagi Eric Henry, président du syndicat des médecins libéraux. La grève « n'est pas liée au problème technique que pose le tiers payant généralisé intégral » mais à « cette mesure même qui est un acte politique et qui va contraindre patients et médecins à rentrer dans le nouveau système de soins que le gouvernement veut nous imposer ». 06.01.2015 à 08h23 • Mis à jour le06.01.2015 à 08h57 Le sort de la direction de la CGT, dont celui de son secrétaire général, Thierry Lepaon, est au cœur d'une nouvelle réunion de sa commission exécutive, qui se tiendra mardi 6 et mercredi 7 janvier.Mis en cause dans plusieurs affaires, M. Lepaon est poussé à la démission par de nombreux détracteurs au sein de son propre syndicat. Lundi, dans un entretien au Monde, l'ancien secrétaire général du syndicat, de 1992 à 1999, Louis Viannet, l'a invité à « remettre son mandat ».Lire l'analyse  : CGT : l’ultime stratagème de Thierry LepaonPRESSIONSThierry Lepaon est fragilisé depuis les révélations sur le coût des travaux réalisés dans son logement de fonction et dans son bureau au siège de la CGT, ainsi que sur des indemnités de départ perçues quand il a quitté les fonctions syndicales qu'il exerçait dans la région Basse-Normandie pour diriger, en mars 2013, la confédération.Il a cependant refusé de démissionner et a lancé en décembre une contre-offensive pour tenter de rester à son poste jusqu'à la fin de son mandat, en 2016.La préparation de ces débats était lundi après-midi au menu d'une réunion des dix membres du bureau confédéral, dont fait partie Thierry Lepaon. Seul le comité confédéral national (CCN) est habilité à le révoquer. Il devrait se réunir en session extraordinaire le 13 janvier.Lire l'entretien : L'ex-secrétaire général de la CGT Louis Viannet appelle Thierry Lepaon à démissionner Audrey Garric, Pierre Le Hir et Martine Valo François Hollande, qui affiche depuis peu une fibre écologique dont il n'avait guère fait montre depuis le début de son quinquennat, était très attendu sur les sujets environnementaux lors de son entretien sur France Inter lundi 5 janvier. A onze mois de la conférence mondiale sur le climat dont Paris sera le théâtre en décembre, il a notamment déclaré : « La France est exemplaire en matière d'écologie ». Qu'en est-il vraiment ?Des émissions de CO2 sur la bonne trajectoireEn 2012, les émissions de gaz à effet de serre nationales se sont élevées à 490 millions de tonnes équivalent CO2, selon le ministère de l'écologie, soit une diminution de 12 % par rapport à 1990, année de référence pour les engagements pris dans le cadre du protocole de Kyoto. La France a ainsi parcouru plus de la moitié du chemin qui doit conduire l'Europe à une baisse de 20 % d'ici à 2020.Le ministère précise que, par habitant, la diminution est de 26 % entre 1990 et 2012, alors que la population française a augmenté de 12 % sur la même période. Il y voit le fruit de « l'ensemble des mesures d'atténuation, notamment l'amélioration des procédés industriels, l'isolation renforcée des bâtiments, le recours aux énergies renouvelables… »Pour autant, l'empreinte carbone des Français, qui prend en compte les émissions générées à l'étranger lors de la fabrication et le transport de biens et de services importés en France, continue de croître. En 2010, elle représentait 733 millions de tonnes équivalent CO2, en hausse de 11 % par rapport à 1990.En outre, les dernières statistiques mondiales du Global Carbon Project, publiées en septembre 2014 et portant sur le seul CO2 (et non pas sur l'ensemble des gaz à effet de serre, dont font aussi partie le méthane ou le protoxyde d'azote), révèlent que les émissions de la France sont légèrement reparties à la hausse en 2013. Elles ont atteint 344 millions de tonnes, contre 341 millions en 2012. Au niveau européen, la France se classe au quatrième rang des pays émetteurs de CO2, derrière l'Allemagne (759 millions de tonnes), le Royaume-Uni (462) et l'Italie (353), et devant la Pologne (312) et l'Espagne (240).  Un retard sur les objectifs d'énergies renouvelablesL'Hexagone doit – beaucoup – mieux faire au chapitre des énergies renouvelables. En 2013, leur part dans la consommation finale d'énergie a atteint 14,2 %, principalement à partir du bois-énergie et de l'hydraulique. C'est, souligne le ministère de l'écologie, une hausse de 5 points par rapport à 2005. Mais la France est encore loin de l'objectif de 23 % en 2020.« Malgré sa volonté affirmée et le contexte favorable au développement des énergies renouvelables, la France prend du retard », s'inquiète le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Il estime qu'au rythme actuel, la part des filières vertes « pourrait ne s'élever qu'à 17 % » à la fin de la décennie. Il va donc falloir redoubler d'efforts pour espérer parvenir aux nouveaux objectifs, très ambitieux, fixés par la loi sur la transition énergétique, qui prévoient 32 % d'énergies renouvelables dans le mix énergétique en 2030. Selon les derniers chiffres de l'observatoire des énergies renouvelables Observ'ER, au sein de la classe Europe, la France n'affiche aujourd'hui qu'un résultat moyen, très loin des scores de la Suède (52,4 % d'énergies renouvelables en 2012), la Lettonie (34,9 %), la Finlande (34,4 %), l'Autriche (31,9 %), l'Estonie (27,8 %), le Danemark (26,3 %) ou le Portugal (24,7 %). A l'échelle mondiale, les ressources renouvelables représentaient, fin 2012, plus de 26 % de la capacité énergétique.Une qualité de l'air à améliorerSi la pollution de l'air en France est loin d'attendre les niveaux de pollution de l'air — « airpocalypse » — chinois ou indiens, elle n'est pour autant pas « exemplaire ». Avec une moyenne de 25 microgrammes par mètre cube (µg/m3) pour la concentration moyenne annuelle de particules fines PM 10 (d'un diamètre égal ou inférieur à 10 micromètres) dans l'air, elle se situe même juste au-dessus du seuil maximum fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de 20 µg/m3, selon une base de données sur la qualité de l'air dans 1 600 villes de 91 pays, établie par l'agence onusienne et publiée en mai.Les meilleurs élèves de la classe sont ainsi l'Islande (9 µg/m3), le Canada, la Finlande, la Norvège, le Royaume-Uni, les Etats-Unis ou l'Australie. A l'inverse, le Pakistan, l'Afghanistan, l'Inde, la Chine, la Mongolie et l'Iran font partie des pays les plus à risque. La France ne respecte pas non plus les limites annuelles de l'OMS pour les particules PM 2,5 (10 µg/m3), plus dangereuses car pénétrant plus profondément dans les poumons, ni celles d'ozone (100 µg/m3 au maximum sur 8 heures). Selon une étude de l'Institut de veille sanitaire de 2012 portant sur 9 villes françaises, représentant 12 millions de personnes, le respect des normes de concentration pour les PM 2,5 pourrait éviter 2 900 morts prématurées par an. Une eau de piètre qualitéTerre agricole, la France ne parvient pas à restreindre son appétit pour les intrants, engrais comme pesticides. Au contraire : la dernière note de suivi du plan Ecophyto, destiné à encourager des pratiques plus économes, indique une augmentation de 5 % des produits phytosanitaires entre la période 2009-2011 et 2011-2013. Elle révèle même qu'en 2013, l'agriculture en a utilisé 9,2 % de plus que l'année précédente.Les résultats sont si décevants que le premier ministre avait confié en 2014 au député (PS, Meurthe-et-Moselle) Dominique Potier une mission de réflexion sur les moyens de « donner un nouvel élan » à une politique qui repose uniquement sur les exemples vertueux et le bon vouloir des exploitants agricoles. Celui-ci a remis, en novembre 2014, son rapport au gouvernement. Il ne comporte guère de mesures contraignantes lui non plus. Dans les campagnes, en particulier dans les territoires viticoles, les riverains s'inquiètent pour leur santé.En attendant qu'un éventuel nouveau train de mesures ne produise des effets substantiels, l'eau des rivières et des nappes souterraines continue d'enregistrer des taux record de nitrates, produits essentiellement par l'excès d'engrais azotés. Ce phénomène dope les proliférations d'algues, en particulier sur le littoral envahi par des marées d'ulves et oblige à abandonner des captages d'eau potable.A Bruxelles, la Commission européenne se fâche. Elle a saisi la Cour de justice de l'Union européenne qui menace la France de lourdes sanctions financières si celle-ci ne muscle pas son plan d'action destiné à améliorer la qualité de ses eaux et si elle continue de ne pas faire respecter la directive européenne sur les nitrates. La ministre de l'écologie Ségolène Royal bataille actuellement pour faire accepter à la profession que 70 % des surfaces agricoles soient classées « zones vulnérables », ce qui revient à y imposer des pratiques agronomiques plus rigoureuses. En Europe, l'Allemagne, la Grèce, la Pologne sont elles aussi sous le coup d'un premier recours en manquement pour des questions de nitrates, comme l'Espagne l'est au titre de la protection de l'eau.La France saura-t-elle se donner les moyens de redresser la situation avant de subir une condamnation européenne ? Chargées de veiller sur le terrain à l'amélioration de la qualité des nappes et des rivières, les agences de l'eau ont protesté en décembre contre la ponction « exceptionnelle » du gouvernement sur leurs budgets de 175 millions d'euros par an en... 2015, 2016 et 2017.>> Lire : Pollution aux nitrates : la France de nouveau condamnée par la justice européenne Des flottes de pêche sur la selletteSur la scène internationale, la pêche française est souvent critiquée par les associations de défense des océans. Elle l'est certes moins que la filière espagnole, dont les flottes sont présentes en force tout autour du globe, mais elle a la particularité de s'obstiner à poursuivre la pratique très controversée du chalutage en eaux profondes. Cette pêche, très minoritaire, est régulièrement défendue par les gouvernements français successifs auprès de la Commission européenne, alors que celle-ci avait fait part dès 2012 de son souhait de la supprimer deux ans plus tard.En novembre 2014, le Conseil européen des ministres chargés de la pêche a décidé d'accorder à nouveau des quotas de pêche en eau profonde, au grand dam des ONG. En décembre, au moment de fixer cette fois les autorisations de tonnages pour l'ensemble des espèces pêchées dans l'Atlantique, la France comme l'Espagne se sont félicitées d'avoir obtenu des tonnages supérieurs à ce que proposait la Commission européenne. Or celle-ci avance déjà des taux de capture supérieurs à ceux que préconisent les scientifiques pour laisser aux poissons le temps de se reproduire. Une biodiversité à la peineLa loi sur la biodiversité, annoncée lors de la première conférence environnementale de 2012 comme l'une des trois grandes lois écologiques du quinquennat, avec la transition énergétique et la réforme du code minier, n'a encore pas été inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale alors qu'elle aurait dû être adoptée en 2013. François Hollande l'a seulement annoncée pour le printemps 2015. L'agence française pour la biodiversité, mesure phare de la loi, est seulement en train d'être préfigurée.Si la France dispose d'une vingtaine d'outils et de statuts de protection des espaces naturels, tels que les parcs nationaux (au nombre de dix), les parcs régionaux (48), les réserves naturelles (301) ou les sites Natura 2000, reste que seulement 1,4 % du territoire métropolitain terrestre est aujourd'hui « sous protection forte », selon le rapport statistique annuel 2014 du ministère de l'écologie. Tous types de protection confondus, terrestres ou maritimes, les aires protégées s'élèvent à 17 % du territoire français, selon les données du fonds des Nations unies pour l'environnement. La France est donc à la traîne par rapport à l'Allemagne (42 %) ou au Royaume-Uni (26 %), mais en avance sur l'Italie (15 %), les Pays-Bas (12 %) ou l'Espagne (9 %).Avec 1 048 espèces mondialement menacées présentes sur son territoire, la France se situe par ailleurs parmi les 10 pays les plus concernés par l'érosion de la biodiversité (avec l'Equateur, les Etats-Unis, la Malaisie, l'Indonésie, le Mexique, la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Australie), du fait de sa présence dans les outre-mer et en Méditerranée, « points chauds » de la biodiversité.Les dépenses de protection de l'environnement en forte hausseEn 2012, 47,5 milliards d’euros ont été consacrés à la protection de l’environnement en France, soit un montant trois fois supérieur à celui de 1990. Cette somme provient à 40 % des entreprises, à 28 % des ménages et à 32 % des administrations publiques, selon le rapport statistique annuel 2014 du ministère de l'écologie. Principaux secteurs financés : la gestion des déchets et l'assainissement des eaux usées (62 % des financements), loin devant l'air, la lutte contre le bruit, la biodiversité ou les sols et les eaux. La France se plaçait, en 2010, au quatrième rang de l’Union européenne pour ses dépenses en faveur de l’environnement ramenée au nombre d'habitants, derrière l’Autriche, les Pays-Bas et l’Italie, et en 5e position rapportées au PIB – derrière les Pays-Bas, Malte, la République tchèque et le Luxembourg.Le budget du ministère de l'écologie lui-même subit toutefois une nouvelle érosion en 2015, en passant de 7,06 milliards d'euros en 2014 à 6,65 milliards d'euros (-5,8 %). Une décrue qui s'accompagne d'une perte de 515 postes.>> Lire aussi : 10 chiffres que vous ignoriez (peut-être) sur l’environnement en FranceAudrey GarricChef adjointe du service Planète/Sciences du MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMartine Valojournaliste PlanèteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 05.01.2015 à 16h46 • Mis à jour le05.01.2015 à 17h08 |Rémi Barroux L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes se fera, dès que les recours auront été épuisés. La déclaration de François Hollande, lors de son interview sur France Inter lundi 5 janvier, annonce-t-elle un prochain démarrage du chantier au nord de Nantes et la réouverture du conflit avec les zadistes installés dans le bocage ?Le 18 décembre dans Ouest France, le premier ministre Manuel Valls avait été encore plus précis sur le calendrier, évoquant la mi-2015 pour la construction de l’aéroport. En réalité, le début des travaux pourrait bien être renvoyé à plusieurs années, et peut-être après le rendez-vous de l’élection présidentielle de 2017 qui était, à l’origine, la date annoncée de mise en service de la nouvelle plate-forme aéroportuaire, sise dans le bocage nantais.Nombreux recoursLes deux arrêtés préfectoraux pris en décembre 2013 sur la protection des espèces et la loi sur l’eau ont été attaqués devant la juridiction administrative, que ce soit pour le chantier du futur aéroport ou celui des dessertes routières de la plate-forme. « Plusieurs requérants, associations, élus, etc. ont visé ces deux textes. Le tribunal devrait statuer vers la fin mars ou le mois d’avril, estime Raphaël Romi, l’un des avocats des opposants à l’aéroport. Si la décision nous est défavorable, nous ferons appel, puis nous irons devant le Conseil d’Etat en cas de nouvelle décision défavorable et, enfin, devant la Cour de justice de l’Union européenne. »Le chef de l’Etat entend-il vraiment respecter tous ces délais ? « Chiche, nous prenons au mot M. Hollande et voulons bien que les travaux ne commencent qu’après toutes les démarches effectuées, y compris devant l’Europe, avance Me Romi. D’autant que le permis de construire de l’aéroport n’a toujours pas été accordé officiellement et s’il ne correspond pas à la déclaration d’utilité publique, ce qui est probable, nous l’attaquerons aussi. »Huit autres recours, non suspensifs, ont été déposés, fin octobre 2014, devant les tribunaux administratifs de Nantes, Rennes et Paris concernant les aides apportées par les collectivités locales à Aéroport du Grand Ouest (AGO), filiale de Vinci. « 38 millions d’euros ont été versés à AGO avant que la Commission européenne ne notifie la compatibilité de ces versements avec le marché, par des collectivités locales, comme les assemblées régionales de Bretagne et des Pays de la Loire, le conseil général de Loire-Atlantique, Nantes Métropole, etc. détaille Thomas Dubreuil, avocat des requérants. Nous avons demandé à ces collectivités d’exiger le remboursement de ces sommes versées entre 2011 et fin 2013, mais elles ne l’ont pas fait. »Demandes européennesLe tour d’horizon de cette guérilla judiciaire ne serait pas complet sans évoquer les démarches effectuées par la Commission européenne à l’égard de la France sur ce dossier. Une mise en demeure avec des questions précises avait été envoyée, fin février 2014. « La France avait obtenu un délai pour répondre mais il faut maintenant étudier les arguments du gouvernement, fait valoir Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie-Les Verts. Plusieurs points de la réglementation européenne n’étaient pas respectés, s’agissant des mesures de compensation pour la destruction de zones humides, ou sur le processus de consultation du public et la proposition d’alternatives. » Les opposants ont demandé à être reçus à nouveau par la commission des pétitions du Parlement européenCe dialogue entre la France et Bruxelles fait-il aussi partie des échéances dont M. Hollande dit vouloir attendre les conclusions ? Du côté de la préfecture de Loire-Atlantique, « le dossier européen n’en est qu’à une étape pré-contentieuse, il est donc exclu des recours dont il faudrait attendre l’issue ».Les difficultés ne sont pas que juridiques. Le déménagement de certaines espèces protégées constitue un autre obstacle : les fûts (troncs d’arbre) qui abritent les grands capricornes, les tritons crêtés ou marbrés, ne pourront être déplacés avant plusieurs mois, pas avant l’automne.Pour autant, ces différentes entraves ne rassurent pas les opposants qui craignent la détermination d’un Manuel Valls, soucieux d’asseoir l’autorité de l’Etat. Et l’emploi par M. Hollande du futur – « quand les recours seront épuisés, le projet sera lancé » – inquiète les anti-aéroports. « Les jeux sont faits, le tribunal ne nous donnera pas raison et il accélère même les rythmes, s’offusque Françoise Verchère, conseillère générale (Parti de gauche) de Rezé et animatrice du Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (CeDpa). Il y a des recours, mais on sent que le chef de l’Etat prépare l’opinion au démarrage des travaux, c’est le sens du discours sur le marqueur, l’investissement nécessaire… »Risque de nouvelles violences Il reste que cette décision de démarrer le chantier est d’abord et avant tout politique. Pour engager les premiers coups de pelle et couper les premiers arbres de cette zone humide, il faudra au préalable évacuer les dizaines, voire centaines, d’opposants disséminés dans les cabanes et maisons érigées depuis deux ans dans la zone à défendre, la ZAD.Le gouvernement et la majorité socialiste prendront-ils le risque, à la veille de l’élection présidentielle, d’un conflit qui promet d’être plus violent encore qu’à Sivens dans le Tarn, où un jeune opposant au projet de barrage a été tué, le 26 octobre 2014, lors des affrontements avec les gendarmes ? Rien n’est moins sûr.Dans un courrier adressé, le 22 décembre, au premier ministre, le président socialiste du conseil général de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, exprime ses inquiétudes. « La mort d’un homme, à Sivens, doit nous alerter. L’usage de la force, le recours aux experts ne suffiront pas à faire, comme je le souhaite, du projet de transfert de l’aéroport, une réussite », dit ce fervent partisan de l’aéroport. L’Etat a la lourde mission d’assurer l’ordre et la tranquillité publique sans jamais générer davantage de désordres que le trouble initial. (…) Une nouvelle intervention des forces de l’ordre, sans discussion, sans planification, aboutirait à de nouvelles violences. »M. Grosvalet rappelle au chef du gouvernement la précédente opération César qui, en octobre 2012, avait mis le bocage nantais à feu et à sang. Cette opération « qui a abouti à une radicalisation de la situation, au détriment de la population, sans permettre la mise en œuvre sereine du projet, invite à la plus grande vigilance. Un nouvel échec signifierait probablement la fin du dossier. » C’est probablement cet ultime argument, plus que les échéances judiciaires, qui risque de tempérer les ardeurs aéroportuaires du couple exécutif.Rémi BarrouxJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Après des Journées d’été agitées, pendant lesquelles les écologistes ont étalé leurs divisions, Europe Ecologie-Les Verts (EELV) connaît une nouvelle crise, jeudi 27 août, avec le départ de François de Rugy. Un départ loin d’être anodin : il n’est rien moins que député de Loire-Atlantique et coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale.Lire aussi :François de Rugy : « Pour moi, EELV, c’est fini »Après une période en faste en 2009-2010, notamment marquée par un score élevé aux élections européennes 2009 (16,28 % des suffrages exprimés au niveau national), le parti connaît une crise autant interne qu’électorale. D’autres membres importants du parti ont quitté la formation ces dernières années : Daniel Cohn-Bendit en décembre 2012, les députés Noël Mamère en septembre 2013 et Isabelle Attard en décembre 2013...Le faible score obtenu par Eva Joly lors de l’élection présidentielle de 2012 (2,31 % des voix) a été suivi par des résultats tout aussi décevants jusqu’aux départementales de mars 2015 (3,57 % des suffrages au premier tour, en comptant les étiquettes individuelles des candidats), à peine masqués par les européennes 2014 (8,95 %, deux fois moins que cinq ans auparavant). #container_14406672367{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14406672367{ height:500px; } #container_14406672367 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14406672367 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14406672367 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; 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Une semaine après les menaces de son homologue du Sénat, Jean-Vincent Placé, de quitter EELV, le député de Loire-Atlantique et coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale annonce au Monde qu’il s’affranchit de son parti et qu’il entend « fédérer les écologistes réformistes ».Pourquoi quittez-vous aujourd’hui EELV ?Je quitte Europe Ecologie-Les Verts car pour moi EELV, c’est fini. Le cycle ouvert par Daniel Cohn-Bendit en 2008 est arrivé à son terme. Aujourd’hui, on n’arrive plus à avoir les débats, ni de fond ni stratégiques, au sein d’un parti qui s’enfonce dans une dérive gauchiste. A reporter sans cesse le moment de la clarification, on s’enlise, au mieux dans une position illisible, au pire dans un repli sectaire. J’en tire les conclusions et je reprends ma liberté de parole et d’action.Vous pensez rejoindre un autre parti ?Je ne suis ni dans l’idée d’adhérer à une autre formation ni d’en créer une autre. Je veux fédérer les écologistes réformistes, ceux qui ne sont pas à EELV et ceux qui y sont encore. Dans les mois qui viennent, il y aura des recompositions et des choses nouvelles à inventer au-delà de la forme du parti traditionnel. Celle d’EELV est d’ailleurs l’une des plus usées.Vous souhaitez rester au groupe à l’Assemblée nationale ? Quid de sa présidence ?Je me suis beaucoup battu pour qu’il y ait un groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Je veux qu’il continue à exister, même au-delà de 2017. Je reste au groupe où il y a des élus EELV, d’autres qui ne le sont pas et d’autres qui peuvent être encartés ailleurs. Le groupe est en butte à une contestation interne depuis de longs mois. Avec Barbara Pompili (également coprésidente du groupe), nous ferons des propositions pour un nouveau fonctionnement dans les jours qui viennent. Quant à moi, je ne suis pas dans une logique de m’accrocher à des postes.Ne craignez-vous pas de vous marginaliser ?C’est EELV qui est en train de se marginaliser et à vitesse grand V. Nous étions sortis de la marginalité de façon spectaculaire grâce à Dany Cohn-Bendit en 2009 mais nous avons rechuté avec la présidentielle de 2012. Je vois les mêmes causes se mettre en place pour produire les mêmes effets non seulement aux régionales, mais aussi en 2017. Réciter le prêchi-prêcha des apparatchiks Verts et défendre des positions systématiquement protestataires, tout cela va achever d’éloigner les électeurs écologistes qui aimaient l’esprit d’ouverture de Dany.Comment s’annoncent les régionales, selon vous, pour la gauche ?Il est encore temps de tirer la sonnette d’alarme. Tout est en train de se mettre en place pour qu’il y ait un processus d’auto-élimination collectif de chaque composante de la majorité de 2012. Dans beaucoup de régions, il y a un Front national très fort qui est potentiellement en tête. En se divisant, la majorité de 2012 prend le risque d’être loin derrière la droite et l’extrême droite. Dans ce paysage, les écologistes qui croient pouvoir s’en tirer simplement par le retour aux « fondamentaux » risquent d’être la dernière roue du carrosse. Quant aux alliances avec le Front de gauche, c’est le pompon, dans la mesure où ce dernier est le courant politique français le plus centralisateur et jacobin, quand les écologistes sont décentralisateurs et régionalistes.Qu’attendez-vous de la fin du quinquennat ?Il ne reste que dix-huit mois et il ne faut pas se contenter d’attendre que la croissance revienne et que le chômage baisse tout seul. On doit avoir une feuille de route écologiste avec une priorité : celle de la mise en œuvre des conclusions de l’accord mondial sur le climat dont j’espère qu’il sera ambitieux. Cela nécessitera des mesures importantes sur la question des transports, de la pollution de l’air et de la santé environnementale. Ces mesures peuvent être prises d’ici à 2017 et faire partie du bilan qu’on présentera aux Français.Que pensez-vous d’une candidature de Cécile Duflot en 2017 ?Dans l’opinion, je ne vois pas de dynamique autour de cette candidature mais Cécile Duflot se prépare et EELV est déjà devenu une petite boutique présidentielle. Cette candidature se présente comme l’exact remake de celle de 2012, avec le résultat que l’on connaît. On ne sait d’ailleurs pas bien si ce serait une candidature de la gauche de la gauche ou une candidature rouge et verte.La gauche semble complètement atomisée aujourd’hui. Comment y remédier ?Le FN a une très forte dynamique électorale et la droite s’organise pour préparer l’alternance en 2017. Face à cela, la gauche et les écologistes resteraient les bras ballants ? Une primaire est incontournable. En 2011, cela avait permis d’avoir un débat avec différents candidats et différentes sensibilités, que ce débat soit tranché directement par les sympathisants de gauche et enfin de se rassembler. Si on ne veut pas subir le même processus d’auto-élimination que lors du 21 avril 2002, il faudra se rassembler. Je ne me résous pas à ce processus de division qui mènerait à un funeste choix entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen au soir du premier tour de la présidentielle.Quelle forme devrait prendre cette primaire ? Y seriez-vous candidat ?Je m’y prépare et j’affirme cette volonté d’y représenter les écologistes réformistes. Je pense que le rassemblement se construit et s’anticipe. Certains disent qu’avec un président sortant, il n’est pas question d’une primaire. Mais François Hollande a dit lui-même que sa candidature n’allait pas de soi et qu’il la conditionnait à un certain nombre de résultats, qui ne sont pas là pour l’instant. S’il devait être candidat, on sait aussi que le rassemblement derrière lui ne va pas de soi. Il faut donc en créer les conditions.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger A la veille de l’université d’été du PS à La Rochelle, l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault et le député socialiste Pierre-Alain Muet, ancien conseiller économique de Lionel Jospin, publient un livre intitulé Pour un impôt juste, prélevé à la source (Editions Jean-Jaurès, 70 p., 6 €). Ils regrettent que les annonces de baisses d’impôt du gouvernement de Manuel Valls ne s’inscrivent pas dans un projet cohérent de la fiscalité. « Il faut remettre toutes les mesures conjoncturelles en cohérence avec une vision de long terme », expliquent-ils.Pour cela, ils jugent nécessaire d’amorcer, dès la prochaine loi de finances, un rapprochement entre l’impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée (CSG) en modifiant le mode de versement de la future prime d’activité, qui remplacera le RSA (revenu de solidarité active) activité et la prime pour l’emploi. Ils se disent déterminés à mobiliser les députés socialistes pour que cela soit inscrit dans la prochaine loi de finances pour 2016.En introduction de votre livre, vous écrivez que « l’addition de mesures prises au coup par coup ne suffira pas pour redonner au système sa cohérence ». N’est-ce pas en creux une mise en cause de la politique fiscale du gouvernement ?Jean-Marc Ayrault : Non. Cette conviction, je l’avais déjà énoncée en 2013 lorsque j’avais évoqué la nécessaire remise à plat de notre système fiscal. Je disais à l’époque qu’il était devenu incompréhensible et illisible et, de ce fait, dangereux du point de vue de l’adhésion des Français à l’impôt, qui est à la base du pacte social. Il n’y a pas de démocratie sans compréhension de l’impôt. C’est pour cela qu’il me semblait nécessaire de lancer ce chantier et de faire cette réforme.Un chantier qui a été laissé en plan…J.-M. A. : Pas complètement. Déjà, dès 2012 et 2013, nous avons pris un premier train de mesures : plafonnement des niches fiscales, tranche à 45 %, alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail, prélèvements exceptionnels sur les hauts patrimoines… Il y a eu ensuite d’autres mesures, notamment la suppression de la première tranche.Enfin, a été annoncé ce que je préconisais, avec Pierre-Alain Muet, depuis longtemps, à savoir le prélèvement à la source. Le moment est venu d’aller plus loin et de rapprocher les deux principaux impôts directs que sont l’impôt sur le revenu [IR] et la CSG. C’est ce qui donnerait sens et cohérence à notre politique et serait de nature à renouveler la confiance.Comment procéder à ce rapprochement ?J.-M. A. : Une première étape, concrète, pratique, passe par une modification de ce que le gouvernement a fait voter par le Parlement. Il faut revenir sur le remplacement du RSA activité et de la prime pour l’emploi par la prime d’activité. Nous pensons qu’il faut plutôt, et cela est possible, modifier le taux de la CSG, pour verser la prime d’activité sous la forme d’une réduction automatique et dégressive de la CSG jusqu’à 1,3 smic.Ainsi, tous les bénéficiaires potentiels de la prime d’activité la recevront chaque mois. Avec le prélèvement à la source qui va être mis en place, ainsi que la déclaration sociale nominative [qui va remplacer toutes les autres déclarations des entreprises], on peut donc aboutir à quelque chose de précis, de juste et de rapide.Pierre-Alain Muet : Depuis longtemps, le Parti socialiste plaide pour une réunification de l’imposition des revenus. Quand on fait la somme de l’IR et de la CSG, on arrive à peu près à ce qui se pratique dans les autres pays, mais avec une particularité : nous sommes le seul Etat européen où l’impôt est prélevé sur les revenus de l’année précédente, ce qui fait qu’il n’est pas adapté aux accidents de la vie professionnelle ou de la vie familiale. La bonne réponse, c’est donc de faire le prélèvement à la source de l’IR.Mais on peut aussi avancer sur la progressivité de la CSG. Notre livre, tout en restant dans le cadre de la politique gouvernementale, explique qu’on peut avancer simultanément sur le prélèvement à la source et sur la progressivité de la CSG.François Hollande avait fait de la réforme de la fiscalité un axe fort de sa campagne présidentielle. Ce qui se dégage des trois premières années du quinquennat, c’est une réforme inaboutie, faite d’à-coups et d’improvisations permanentes, sans projet cohérent.J.-M. A. : La spécificité française est liée à l’histoire. Mais les deux systèmes de prélèvement essentiels qui cohabitent sont aujourd’hui arrivés à bout de souffle. Ils créent de l’injustice. Quand l’impôt sur le revenu, le plus emblématique, n’est payé que par 47 % des contribuables et, de plus, pèse sur une partie encore plus réduite des Français, c’est une mauvaise chose, tant du point de vue démocratique que politique.Or, depuis l’année dernière, l’obsession du gouvernement a été la baisse de l’impôt sur le revenu et, en conséquence, la diminution du nombre de contribuables qui l’acquittent.J.-M. A. : Nous sommes arrivés au bout de cette méthode, ne serait-ce que pour des raisons budgétaires. Tout en nous inscrivant dans l’esprit des réformes gouvernementales, nous proposons d’autres solutions. Le temps de la réforme fiscale est venu. On parle beaucoup de réformes structurelles, dans tous les domaines, en voilà une. Faisons-la. Donnons plus de transparence et plus de justice à l’impôt.C’est le budget de la dernière chance ?P.-A. M. : Il y a clairement une opportunité. Les prélèvements, ces dernières années, ont pesé sur les ménages. Les allègements ont eu lieu sur les entreprises et commencent à produire leurs effets : grâce au CICE et au pacte de responsabilité, mais aussi grâce à la baisse du prix du pétrole et à la dévaluation de l’euro, les entreprises ont retrouvé leur taux de marge d’avant la crise. Il faut maintenant, si on veut que l’économie redémarre, redonner du pouvoir d’achat aux ménages.Ce que nous disons, c’est qu’il faut replacer cette politique dans une vision d’ensemble, qui était celle de François Hollande dans sa campagne. Les mesures qui sont prises doivent s’inscrire dans une vraie réforme structurelle pour rendre notre impôt plus lisible. Pour cela, il vaut mieux agir aujourd’hui sur la CSG que continuer à agir sur le seul impôt sur le revenu. Il faut rappeler que neuf contribuables français sur dix payent plus de CSG que d’impôt sur le revenu. Il n’y a que le dernier décile de revenus, les 10 % les plus riches, qui payent plus d’IR que de CSG. Car tous les contribuables, contrairement à ce qu’on entend parfois, payent l’impôt. Et le plus gros, pour neuf sur dix d’entre eux, c’est la CSG.Quand Michel Sapin, le ministre des finances, affirme que la baisse de l’impôt portera sur l’IR, ça ne va pas dans ce sens.P.-A. M. : Nos propositions ne remettent pas en cause l’équilibre actuel de la politique économique. Nous nous inscrivons dans les choix macro-économiques qui ont été faits. Mais, si on peut aller plus loin, il faut avancer sur cette CSG progressive. Ce qui n’est pas incompatible avec d’autres mesures sur l’impôt sur le revenu. La grande force du discours de François Hollande, notamment durant sa campagne, c’était de ne jamais séparer l’impôt sur le revenu de la CSG. Nous pensons qu’il faut remettre toutes les mesures conjoncturelles en cohérence avec une vision de long terme.Au-delà du livre, comment comptez-vous vous organiser dans la perspective du prochain débat budgétaire ?J.-M. A. : Nous allons déposer des amendements, qui pourront être soutenus par de nombreux parlementaires. Les travaux parlementaires seront l’occasion de poursuivre de façon sereine ce débat, que le président de la République a lui-même ouvert. C’est une occasion à saisir. Il va falloir avancer dans le chantier du prélèvement à la source. Michel Sapin et Christian Eckert, avec qui nous en avons discuté, se montrent intéressés par nos propositions. C’est le bon moment pour faire avancer les choses.Vous en avez parlé au président de la République ?J.-M. A. : J’ai évoqué avec lui à de multiples reprises le chantier de la réforme fiscale. Je sens que les choses bougent. On a besoin de redonner de la confiance dans le débat politique, en particulier chez tous ceux qui, à gauche, attendent des réformes porteuses de justice sociale. Alors, n’hésitons pas, avançons.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié (Rouez-en-Champagne, Sarthe, envoyé spécial) Il y a deux ans, François Fillon avait réussi une démonstration de force : l’ancien premier ministre avait réuni près de 80 parlementaires lors de sa rentrée politique dans son fief de la Sarthe. Il faisait alors figure de principal rival de Nicolas Sarkozy dans l’optique de 2017. Le plus dangereux. Et de loin. Deux ans après, le décor reste le même : le candidat déclaré à la primaire à droite pour la présidentielle fait de nouveau sa rentrée, mercredi 26 août, dans le cadre de l’abbaye de Rouez-en-Champagne, dans la Sarthe. Mais le rapport de forces a évolué à droite : l’étoile de François Fillon a pali, les parlementaires présents à ses côtés sont moins nombreux qu’en 2013, et Alain Juppé, qui s’est lancé dans la course élyséenne il y a un an, l’a détrôné comme principal concurrent de M. Sarkozy.Lire aussi :A droite, une rentrée en primaire« Il doit relancer sa campagne cet automne. Il a quatre mois pour retrouver une dynamique »Distancé dans les sondages par le maire de Bordeaux et le président du parti Les Républicains, et même parfois devancé par Bruno Le Maire, le député de Paris n’a plus qu’un objectif : donner un nouvel élan à sa campagne pour rattraper son retard sur ses rivaux. Le temps presse à quinze mois de la primaire, organisée en novembre 2016. « Il doit relancer sa campagne cet automne. Il a quatre mois pour retrouver une dynamique », juge un député filloniste. « Cette journée de rentrée marque une accélération sur le chemin de la primaire », veut croire son bras droit, le député Jérôme Chartier.Lors de sa rentrée, François Fillon a décidé de jouer la seule carte qui lui reste : celle du projet. Face à ses rivaux, qui incarnent chacun un créneau différent (Le Maire porte le thème du renouveau, Juppé celui de l’homme d’Etat rassurant, Sarkozy le volontarisme), lui se veut le candidat des idées. Celui qui a déjà formulé les propositions les plus détaillées. « Nous sommes en train de gagner la bataille des idées. Depuis un an, nous sommes en tête de toutes les propositions qui irriguent l’opposition », s’est-il félicité lors de son discours, alors que M. Juppé publie le même jour son ouvrage sur l’éducation (Mes chemins pour l’école, JC Lattès), premier de ses quatre livres programmatiques.Lire aussi :Alain Juppé : « Il faut s’engager dans une rénovation en profondeur de notre système éducatif »« Cinq priorités » pour redresser le pays Souhaitant montrer la profondeur de son travail de fond, François Fillon a présenté son « manifeste pour la France », base de son projet de société censé faire du pays « la première puissance en Europe dans dix ans ». Ce document de 35 pages, qui récapitule les principales propositions qu’il a déjà exposées au cours des derniers mois (éducation, économie, Europe, finances publiques, immigration, logement, apprentissage, numérique), doit mettre en perspective cette « ébauche » de projet gouvernemental. Y figurent les mesures phares de M. Fillon : la réduction de la dépense publique de 110 milliards d’euros en cinq ans, l’abrogation des 35 heures, la retraite à 65 ans, la mise en place d’un contrat de travail unique, la suppression de l’ISF ou l’idée de faire voter chaque année par le Parlement des quotas d’immigration. Ce manifeste n’est qu’une « première étape », avant la publication d’un « projet complet, détaillé, chiffré » en 2016. En attendant, le candidat a classé « cinq priorités » pour redresser le pays : « libérer l’économie et l’emploi de leurs carcans, refocaliser l’action de la sphère publique, investir dans notre avenir, rassembler les Français dans l’unité et la sécurité républicaines, nous affirmer comme leader européen ». « Le travail de fond ne suffit pas, il doit fendre l’armure »Le second temps fort de la rentrée de M. Fillon sera la publication de son livre, le 21 septembre, aux éditions Albin Michel, dans lequel il évoquera son histoire personnelle, son expérience à Matignon, sa relation avec Nicolas Sarkozy et sa vision du monde. Une manière de se dévoiler un peu plus, dans l’espoir de se replacer au centre du jeu. « Le travail de fond ne suffit pas, il doit fendre l’armure », juge le sénateur filloniste, Bruno Retailleau. « Il doit montrer qu’il n’est pas seulement un bon rédacteur d’un programme de gouvernement », complète un autre.Une forme d’injusticeL’ex-premier ministre a beau travailler dur et disposer du projet le plus abouti à droite, il reste peu audible et peine à susciter l’enthousiasme. Son image reste considérablement écornée par son duel fratricide avec Jean-François Copé et plusieurs erreurs stratégiques (propos ambigus sur le FN ou attaques maladroites contre M. Sarkozy). Pour ses soutiens, le député de Paris est victime d’une forme d’injustice. « Les résultats dans les sondages sont faibles par rapport à l’investissement sur le projet », se désole l’un d’eux.Même s’il est distancé dans les sondages, M. Fillon reste confiant et convaincu que son travail de fond finira par payer le jour venu. Sa stratégie : s’accrocher, rester dans la course, en espérant que le rapport de forces actuel à droite va évoluer. « On voudrait vous faire croire que la primaire est déjà jouée, que les sondages et votre vote, c’est la même chose. Ne le croyez pas. La primaire sera la première étape de la reprise en main de votre destin », écrit-il dans son manifeste à l’attention de ses soutiens, en disant ne pas croire à « un remake » de 2012 avec un duel Sarkozy-Hollande. Mais si rien n’est perdu pour lui, le député de Paris ne semble plus avoir son destin entre ses mains. « Il reste dans le match mais désormais, cela ne dépend plus que de lui. Sa seule chance, c’est que Sarkozy ou Juppé décroche. Il a besoin de la chute d’un des deux pour se repositionner », estime un député filloniste, lucide. « On nous a enterrés en décrétant que le match de la primaire était joué »En attendant, François Fillon avance dans son couloir, en attendant son heure. Lors de sa rentrée, il s’est posé en candidat du « courage », qui osera mettre en œuvre un vrai programme de rupture. Avec son slogan « Osons dire, osons faire », il revendique un projet de « réformes de fond décisives » pour « réveiller la France », « pas la réforme du slogan », « pas la réforme timide de ceux qui hésitent, reculent et finissent par renoncer parce que des mécontents sont descendus dans la rue ».L’ex-premier ministre veut croire que son « discours de vérité », à rebours du « réformisme prudent » d’Alain Juppé et nettement plus libéral que les idées avancées par Nicolas Sarkozy, pèsera d’ici à la primaire. Lors de son discours, il a réaffirmé sa volonté d’aller jusqu’au bout de l’aventure, en assurant qu’il ne renoncerait jamais : « On nous a enterrés en décrétant que le match de la primaire était joué », s’est-il indigné, avant de lancer : « Mais nous sommes là ! » « Je me prépare pour la primaire de 2016 et personne ne m’arrêtera ! »Alexandre Lemarié (Rouez-en-Champagne, Sarthe, envoyé spécial)Journaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.08.2015 à 14h16 • Mis à jour le26.08.2015 à 14h35 Jean-Marie Le Pen, qui sera à Marseille pour un déjeuner le samedi 5 septembre, pendant l’université d’été du FN, ne « s’interdit pas » d’y aller, malgré le fait qu’il a été officiellement exclu du parti qu’il avait contribué à fonder.« Je suis président d’honneur du Front national, président du groupe des élus au Conseil régional. C’est dans ma région ! ».Sa petite-fille et tête de liste FN pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), Marion Maréchal-Le Pen, a jugé qu’une éventuelle présence de son grand-père au rendez-vous de rentrée du FN ne serait pourtant « pas la meilleure des solutions ». Marion Maréchal-Le Pen, qui s’était déclarée « contre l’exclusion de son grand-père », avait estimé la semaine dernière qu’iln’ira pas jusqu’à se présenter contre elle aux régionales. Une décision que l’intéressé se refuse à dévoiler pour l’instant.Lire aussi :« Sur un plan stratégique, c’est Marion, et non Marine, la vraie héritière de Jean-Marie Le Pen »Une nouvelle formation politiqueM. Le Pen, qui a envoyé un huissier au siège du FN pour le sommer de lui remettre la décision d’exclusion détaillée, a par ailleurs regretté de n’avoir toujours pas reçu cette notification.« Il faut justifier, ils doivent avoir un certain mal. Il faut avoir un certain niveau scolaire », a ironisé le député européen, banni du parti le 20 août.M. Le Pen a aussi expliqué le retard pris dans la création d’une nouvelle formation politique, non concurrente du FN et annoncé en mai, par les « vacances » : « Tout ça est en panne. » Mais « il y aura certainement quelque chose, une action, une formation au sein du FN. On ne peut pas laisser la place aux derniers arrivés », a insisté celui qui a cofondé le Front national en 1972.Lire aussi :FN : l’échec de l’opération Le Pen Alexandre Lemarié, Matthieu Goar et Luc Cédelle Un an après son annonce de candidature à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, Alain Juppé publie, le 26 août, le premier de ses quatre livres programmatiques, Mes chemins pour l’école (JC Lattès, 306 pages, 12 euros). A cette occasion, l’ancien premier ministre s’exprime sur l’actualité européenne, sa trajectoire politique et ses idées pour réformer l’éducation nationale.Que préconisez-vous pour remédier à la crise des migrants ?C’est un problème majeur, qui fait partie des quatre grands défis à relever sur le long terme : le réchauffement climatique, la maîtrise des nouvelles technologies, la manière de nourrir 10 milliards d’êtres humains et la gestion des flux migratoires. La solution est surtout géopolitique. Il faut notamment accroître l’aide au développement en Afrique. Dans l’immédiat, il faut mettre un terme à notre politique d’ouverture complète. L’Europe doit dire qu’elle ne peut pas accueillir toute la misère du monde et arrêter les flux migratoires à la source. Or, aujourd’hui, nous n’avons pas les moyens de mener une telle politique à cause de deux lacunes fondamentales : il n’y a pas suffisamment de contrôles aux frontières extérieures de l’Europe et pas assez de négociations avec les pays sources.Sur l’éducation, vous affichez une volonté réformatrice mais votre expérience à Matignon s’est soldée par un blocage de la France. Avez-vous changé depuis l’époque où vous étiez le premier ministre « droit dans ses bottes » de 1995 ?Oui, j’ai changé. J’ai appris avec l’expérience que j’en ai trop fait à cette époque. Je n’avais pas écouté les mises en garde de Nicole Notat, alors secrétaire générale de la CFDT, et André Bergeron, ex-secrétaire général de la CGT-FO, qui considéraient que je n’étais pas prêt à réformer les retraites et m’avaient conseillé de ne pas en parler. Dans mon ardeur réformatrice, je n’avais pas tenu compte de leur remarque et j’avais évoqué ce sujet en une phrase. Cela avait suffi pour mettre le feu aux poudres… J’ai appris la doctrine de la goutte d’eau : il ne faut pas faire déborder le vase en voulant trop en faire. Autre enseignement : il faut annoncer clairement la couleur. L’erreur, en 1995, était de ne pas avoir annoncé la réforme des retraites avant l’élection. Pour la prochaine présidentielle, je ne ferai pas cent dix propositions mais une dizaine ou une vingtaine de grandes réformes. Je dirai clairement aux Français ce que je veux faire et pourquoi je leur demande mandat. S’ils me font confiance, je me sentirai les mains libres pour appliquer mon programme car je n’aurai pas la préoccupation de me faire réélire.Lire aussi :Alain Juppé : « Il faut s’engager dans une rénovation en profondeur de notre système éducatif »Avez-vous l’impression que les Français vous connaissent vraiment ?Je ne sais pas s’ils connaissent l’homme que je suis. C’est pourtant nécessaire. L’élection d’un président de la République, c’est le choix d’un homme et d’une personne. En qui les Français vont-ils placer leur confiance pendant cinq ans ? C’est là-dessus que cela va se jouer. Pas sur le physique… En 2017, ce sera une alchimie entre un projet clair, convaincant et une personnalité rassurante. Les Français ont une certaine image de moi : ils me voient – à tort – comme quelqu’un d’un peu froid. C’est parce que j’estime que la fonction de président de la République mérite une certaine dignité. Les Français savent aussi d’une façon générale que je tiens mes engagements et que j’ai le sens de la fidélité. Cela explique leur indulgence à mon égard car ils savent que j’ai parfois payé pour d’autres.N’êtes-vous pas en décalage avec la réalité de la société française, lorsque vous évoquez son « identité heureuse » ?J’exprime un espoir. Il y a évidemment des tensions dans le pays. mais globalement, les Français ne se déchirent pas et ils sont heureux de vivre ensemble. Je n’ai pas une vision idyllique de notre pays. Je veux simplement éviter les amalgames car je suis préoccupé par la globalisation du rejet de l’islam. Il faut lutter pied à pied. Et je l’ai souvent dit à nos amis musulmans : ils doivent monter au créneau, dire que le djihadisme n’est pas leur religion, que l’islam, ce n’est pas la mort. Certains le disent mais pas assez.En adoptant un ton modéré sur l’immigration et l’islam, avez-vous fait le deuil des électeurs FN ? Nicolas Sarkozy, lui, les cible ouvertement…Ce que je dis ne laisse pas indifférent, même les sympathisants FN. Je ne néglige ni ma droite ni ces sujets. Je publierai d’ailleurs un livre sur les questions régaliennes en janvier 2016. Je suis un homme de droite non sectaire qui veut éviter les clivages inutiles, les polémiques qui s’embrasent et créent beaucoup de dégâts dans un flot d’informations en continu. Je veux me consacrer à l’essentiel et rechercher ce qui rassemble plutôt que ce qui divise.Menacez-vous toujours de vous présenter directement au premier tour en 2017 si l’organisation de la primaire ne vous convenait pas ?Bien sûr. Si la primaire apparaissait « bidonnée », elle n’aurait pas de légitimité. Mais je ne me place pas pour le moment dans cette perspective. Les premières décisions me conviennent parfaitement mais je reste vigilant.Etes-vous convaincu que votre popularité se transformera en bulletins de vote ?Si je n’en étais pas convaincu, je fermerais boutique ! Les études d’opinion convergent et sont encourageantes. Je suis aussi conscient que tout cela est très volatil, que le contexte peut changer. Mais il vaut mieux être là où je suis. Quand j’ai lancé ma candidature il y a un an, tout le monde a prédit que je ne tiendrais pas lorsque Nicolas Sarkozy rentrerait dans le jeu, que je serais balayé. Ce n’est pas ce qui s’est passé.Vous sentirez-vous lié au programme de votre parti qui sera voté en juin ?Si le parti s’engageait dans la définition d’un programme extrêmement contraignant qu’il prétendrait imposer à tous les candidats à la primaire, ce serait une erreur. Il faut un socle de valeurs communes. A partir de ça, chacun fera preuve de sa capacité d’innovation.Etes-vous touché par les critiques sur votre âge ?On peut changer beaucoup de choses, sauf son état civil. Il vaut mieux être un septuagénaire actif et imaginatif qu’un quinquagénaire plan-plan. Hillary Clinton a, par exemple, seulement deux ans de moins que moi. Le président tunisien en a même dix-neuf de plus, ce qui me laisse des perspectives…A droite, certains disent que vous n’avez pas envie d’être président mais que vous voulez enfin être aimé et prendre une revanche sur le passé…Oui, j’ai envie d’être aimé, n’est-ce pas le cas de tout le monde ? Pourquoi un homme politique n’aurait-il pas envie d’emporter l’adhésion de ses concitoyens ? Mais je n’ai aucune revanche à prendre.Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLuc CédelleJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.08.2015 à 12h45 • Mis à jour le25.08.2015 à 14h30 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) En marge d’un déplacement à Berlin où il était invité à s’exprimer devant la conférence des ambassadeurs, Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, a livré mardi 25 août, devant quelques journalistes son analyse de la crise que vit la Chine.Selon lui, les marchés boursiers chinois ayant détruit l’équivalent d’un tiers du PIB chinois, on peut bien parler d’un « krach » . Qui en sont les principales victimes ? « Les Chinois de la classe moyenne, ceux qui, pas forcément les mieux informés, ont investi au plus haut et en s’endettant », dit le ministre.Cela aura donc forcément un impact sur l’économie réelle puisque ces ménages vont moins consommer. « La croissance chinoise qui était plus près de 0 % que de 7 % va être nulle » pendant quelques mois, prédit-il. Résultat : l’économie mondiale qui reposait sur le moteur américain et le moteur chinois va devoir se contenter du premier pendant quelque temps.Lire aussi :Trois questions pour comprendre l’effondrement de la Bourse chinoise et des marchés mondiauxL’Europe doit investir davantageRaison de plus pour que l’Europe investisse davantage. « Tant pour elle que pour le reste de l’Europe, l’Allemagne fait une erreur en surconsolidant », juge le ministre en faisant référence aux comptes publics allemands qui devraient cette année, non seulement être équilibrés mais même dégager un excédent.En effet, si la crise chinoise va d’abord avoir un effet sur les sous-traitants asiatiques de ce pays (Vietnam, Malaisie, etc.), elle aura également un impact sur les exportateurs occidentaux : les grands groupes français mais aussi l’économie allemande dans son ensemble très liée à la Chine.La crise chinoise va aussi avoir un impact sur les devises. Le renmimbi qui tendait à devenir la troisième monnaie de réserve du monde va voir ce rôle remis en question. Les investisseurs vont à nouveau miser d’abord sur le dollar, puis sur l’euro. La monnaie européenne devrait donc se revaloriser selon M. Macron. « Cela va nous handicaper », reconnaît le ministre qui affirme pourtant que la crise chinoise n’aura pas d’impact direct sur la croissance en France.« Pas question d’attendre d’être portés par des vents favorables »Mais la réévaluation de l’euro confirme, à ses yeux, la nécessité de poursuivre en France les réformes structurelles. « Pas question d’attendre d’être portés par des vents favorables. » Traduction : impossible de s’abriter derrière un euro faible pour regagner des parts de compétitivité.Autres conséquences : il est de moins en moins vraisemblable que la Réserve fédérale américaine relève ses taux d’intérêt en septembre. Si elle le fait, ce sera en décembre. « Ce qui est une bonne nouvelle pour nous. » De même, pronostique M. Macron : « Il ne devrait pas y avoir de remontée du cours des matières premières ni du pétrole dans les six mois. »Lire le décryptage :Pourquoi la politique économique chinoise patineFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Alors que s’ouvre, mercredi 26 août, l’université d’été du Medef à Jouy-en-Josas (Yvelines), une certaine fébrilité gagne les milieux patronaux. Il y a bien sûr les inquiétudes au sujet de l’impact sur l’activité économique que risquent d’avoir le ralentissement de la croissance en Chine et la dévaluation du yuan. Mais plus près de nous, c’est la petite musique des « frondeurs » de la majorité au Parlement qui commence à préoccuper.Officiellement, le Medef se dit confiant dans le fait que le gouvernement mettra en œuvre, conformément à ses engagements, le pacte de responsabilité en faveur des entreprises. Ce vaste plan portant sur 41 milliards d’euros a déjà permis d’alléger les charges et la fiscalité des entreprises à hauteur de 22 milliards en 2014 et 2015. Restent 19 milliards d’euros à concrétiser en 2016 et 2017. Soit deux budgets politiquement plus sensibles à l’approche de l’élection présidentielle de 2017.Alors que Manuel Valls ne reviendra pas cette année à Jouy-en-Josas marteler son tonitruant « J’aime l’entreprise », qui lui avait valu le 27 août 2014 une standing ovation des chefs d’entreprise, Pierre Gattaz refuse de faire un procès d’intention à l’égard du premier ministre. Il n’empêche, le président du syndicat patronal inscrit cette rentrée sous le signe de la « vigilance » à l’égard du gouvernement.Lire aussi :A la veille de sa visite au Medef, Manuel Valls veut rassurer les patrons« Les chefs d’entreprise ne comprendraient pas qu’on revienne sur quelque chose qui a à peine vu le jour », explique un proche de M. Gattaz, appelant à la patience sur les effets de la politique de l’offre. « Les réformes Hartz-Schröder en Allemagne avaient mis trois ans avant de commencer à produire leur effet », assure-t-il. Une façon de répondre à ceux qui, au sein de la majorité, dénoncent l’absence de reprise de l’investissement des entreprises et de l’emploi malgré l’effort budgétaire en faveur des entreprises.« De la friture sur la ligne »François Asselin, président de la CGPME, ne veut pas croire que les débats internes au PS changent la ligne gouvernementale. « Les relations entre les entreprises et le gouvernement étaient bonnes avant les vacances, j’espère qu’elles le resteront à la rentrée », glisse-t-il. Il se veut confiant lui aussi dans les assurances données par le président de la République et réitérées par le premier ministre dans une tribune publiée mardi 25 août dans Les Echos. M. Asselin entend néanmoins « de la friture sur la ligne ». Le représentant des plus petites entreprises s’inquiète, par exemple, de la façon dont le Parlement va réécrire, à la demande du Conseil constitutionnel, le texte sur le plafonnement des indemnités prud’homales.« Surtout, on ne touche à rien », implore de son côté Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment, à l’approche des discussions sur les projets de loi de finance de l’Etat et de la Sécurité sociale. « Cela semble marcher », s’exclame-t-il. Alors que le secteur du bâtiment connaît une nouvelle année de dégradation des marges et de l’emploi, certains signes avant-coureurs d’une reprise se manifestent. « Nos clients, les promoteurs, vendent mieux, les demandes de permis de construire reprennent, le téléphone sonne de nouveau chez les artisans, en particulier dans la rénovation énergétique de l’habitat », se réjouit M. Chanut.Un appel à la constanceCe que craint le plus le représentant des entreprises du bâtiment, ce sont les « petites phrases délivrées dans le seul but d’un affichage politique ou les ballons d’essai sur tel ou tel dispositif fiscal qui ont, dans cette période d’incertitude, un effet catastrophique sur les clients ». L’hyper sensibilité du patronat s’explique par la fragilité de la reprise de l’activité en France.« Le CICE [crédit d’impôt compétitivité emploi] et le pacte de responsabilité ont eu un véritable impact sur le redressement des marges dans l’industrie », reconnaît un des poids lourds du Medef, tandis que la baisse des prix des matières premières et du pétrole sont autant de bols d’oxygène. Mais la croissance nulle du PIB français au second trimestre 2015 appelle à la prudence.« L’inquiétude entraîne l’attentisme, qui est l’ennemi de la croissance »« Les chefs d’entreprise qui se sont réjouis des mesures du gouvernement s’inquiètent dès qu’ils entendent les opposants reprendre de la voix, constate Bernard Spitz, le président de l’Association française de l’assurance. Or, l’inquiétude entraîne l’attentisme qui est l’ennemi de la croissance. » C’est le même problème avec le crédit impôt recherche. « Rouvrir le débat à chaque vote du budget tue le bénéfice du dispositif », affirme le PDG d’une grosse entreprise technologique cotée à la Bourse de Paris, qui préfère garder l’anonymat. « Comment voulez-vous prendre des décisions sur le long terme quand ce qu’on appelle une politique publique le lundi est décriée comme une niche fiscale le mardi ? », s’indigne-t-il.C’est donc un appel à la constance que les patrons lancent au gouvernement, afin qu’il conserve la trajectoire et les volumes prévus par le pacte de responsabilité. « Montrer que la parole de la France est crédible est important pour la confiance des chefs d’entreprise, mais aussi des investisseurs internationaux et de nos partenaires européens », plaide un proche de M. Gattaz.Surtout, les entrepreneurs rappellent que les baisses de charges actuelles ne sont qu’une faible compensation de leur alourdissement entamé en 2010, sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Le différentiel avec l’Allemagne en particulier reste important. Ce patron d’une entreprise de taille intermédiaire, qui a réalisé l’hiver dernier une acquisition en Allemagne, le constate : « Un salarié en Allemagne qui perçoit 90 000 euros net par an me coûte 119 000 euros, en France il me coûte 168 000 euros, soit 41 % de plus… »Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (à Frangy-en-Bresse) Un groupe de musique répète sous le chapiteau planté en plein milieu du stade communal. Les deux vedettes politiques du jour ne sont pas encore arrivées, mais les musiciens donnent de la voix sur la chanson Les Ecorchés vifs, de Noir Désir. Arnaud Montebourg et Yanis Varoufakis sont eux les deux révoltés de la politique européenne. L’ancien ministre des finances grec, nouveau héros des antilibéraux en Europe, est accueilli sous les applaudissements peu après midi à Frangy-en-Bresse, rebaptisée pour l’occasion « Frangy-en-Grèce » par son hôte.Invité d’honneur de la fête de la Rose, organisée chaque année par Arnaud Montebourg dans son ancien fief de Saône-et-Loire, M. Varoufakis se présente tout sourire, costume et chemise noirs, aux côtés de l’ancien ministre de l’économie du gouvernement Valls. Quelques heures plus tôt, le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, l’avait accompagné jusqu’à son train gare de Lyon, à Paris, pour s’entretenir avec lui avant son départ pour la Bourgogne.« Je suis très fier d’accueillir un ancien ministre qui s’est battu contre l’austérité en Europe. Son témoignage est fondamental pour nous Européens et pour le futur que nous espérons. C’est un message envoyé à tous les dirigeants européens », déclare M. Montebourg à propos de son « ami Yanis », à sa descente de voiture, pris dans une cohue médiatique impressionnante, plusieurs médias étrangers s’étant déplacés dans le petit village pour voir l’économiste grec.Lire aussi :Montebourg-Varoufakis, le show des faux jumeauxLe millésime 2015 de Frangy n’est pas à la fêteL’an dernier, à la même époque, l’ancien patron de Bercy avait envoyé de Frangy, avec le ministre de l’éducation Benoît Hamon, « une cuvée du redressement » à François Hollande. Une provocation, couplée à un discours au vitriol contre la politique économique du chef de l’Etat, qui avait coûté aux deux hommes leur place au gouvernement. Cette année, contrairement à ses habitudes, M. Montebourg ne fait pas le fanfaron sur ses terres bressanes. A la fin du banquet républicain, il chante à peine le traditionnel ban bourguignon avec son hôte. Le nouveau vice-président d’Habitat se veut au contraire grave : « L’Europe est dans une situation critique, les stratégies d’austérité mises en place par la Commission européenne et par les Etats membres, en particulier l’Allemagne, sont un échec », explique-t-il dans une conférence de presse commune avec son invité. Pour M. Montebourg, la crise économique européenne représente un « risque pour la démocratie ». « Si malgré les votes des peuples, rien ne change, la colère des citoyens se portera vers les mouvements extrémistes antieuropéens », en Grèce comme en France, avertit-il.Le millésime 2015 de Frangy n’est pas à la fête. La pluie, qui tombe drue toute une partie de la journée, y est sans doute pour beaucoup. Les rangs militants sont aussi plus clairsemés que lors des rendez-vous précédents. Plusieurs élus socialistes du département n’ont pas fait le déplacement, refusant de participer à une réunion qui cible largement le gouvernement et l’exécutif français. Les « frondeurs » du PS ne sont pas venus non plus, sans doute embarrassés pour beaucoup de s’afficher avec M. Varoufakis, qui multiplie désormais les critiques contre le premier ministre grec, Alexis Tsipras.Parmi les proches de M. Montebourg qui sont venus l’entourer figurent le sénateur socialiste de Saône-et-Loire Jérôme Durain, la députée PS de Moselle Aurélie Filippetti, ou le député MRC Jean-Luc Laurent. « Il y a une ligne gouvernementale qui existe, celle de François Hollande et de Manuel Valls, mais il n’est pas interdit de réfléchir à d’autres idées alternatives, c’est le rôle de Frangy, qui a toujours été un lieu de débats », explique M. Durain. Cécile Untermaier, la députée PS du cru, doit faire face à une situation délicate, devant à la fois marcher avec M. Montebourg, sans pour autant critiquer trop violemment le gouvernement. « François Hollande a eu raison de tenir bon » dans la négociation européenne, tente-t-elle d’expliquer à la tribune, provoquant les huées de la foule…Non loin du stand où sont mis en vente les derniers ouvrages de MM. Montebourg et Varoufakis, un groupe de militants de la Convention pour la VIe République débat de la situation européenne. Le ton général est largement antiallemand. « La politique de Schäuble est inadmissible, d’ailleurs sa mère s’appelait Göhring, ça en dit long », s’emporte une femme contre le ministre des finances du gouvernement d’Angela Merkel, avant de proposer que « l’Allemagne sorte de l’Europe ». « Il ne faut pas tout mélanger, notre problème ce n’est pas l’Allemagne, mais la droite allemande. Il y a Die Linke et une partie du SPD qui sont très fréquentables », tente de lui répondre son voisin plus mesuré. Les deux hommes plaident pour « un nouveau chemin »Montant à la tribune après le déjeuner, les deux non-alignés Montebourg et Varoufakis livrent bille en tête un réquisitoire contre l’austérité en Europe et contre « l’obsession allemande » de la dette. Le Français dénonce dans son discours « l’austérité light à la française », estimant que les Français ont « voté pour la gauche et se retrouvent avec le programme de la droite au pouvoir ». Le Grec regrette, lui aussi, « l’impuissance » et « les silences » de la France lors des négociations au sein de l’Eurogroupe ces derniers mois. Ses mots sont durs contre le pouvoir français : « Cela me rappelle ce que m’a dit un jour à Paris Michel Sapin : “La France n’est plus ce qu’elle était” », raconte-t-il à propos du ministre des finances du gouvernement Valls.Lire aussi :La « star » Varoufakis se cherche un destinL’un comme l’autre fustigent l’absence, selon eux, de démocratie dans le fonctionnement des institutions européennes. M. Montebourg compare à « un coup de force » l’accord que M. Tsipras a été contraint de signer en juillet malgré le refus du peuple grec lors du référendum du 5 juillet. « Je suis là parce que notre printemps d’Athènes a été écrasé tout comme le printemps de Prague. Ce n’était pas par des chars, mais par des banques », ajoute M. Varoufakis.Les deux hommes plaident pour « un nouveau chemin » dans la construction européenne, qui permette « un contrôle démocratique sur l’oligarchie qui nous dirige », explique M. Montebourg. Reprenant la proposition de M. Hollande d’un « Parlement de la zone euro », son ancien ministre demande que celui-ci puisse contrôler la Banque centrale européenne comme la présidence de l’Eurogroupe.Mais le réseau des « progressistes européens » qu’appelle de ses vœux M. Varoufakis n’est guère plus détaillé. Trop tôt, explique le duo. « Avant de prendre des décisions d’organisation, avant de résoudre un problème, il faut d’abord l’identifier et le montrer aux consciences des citoyens européens », évacue M. Montebourg.« Montebourg président ! », scandent quelques militants au passage du candidat à la primaire socialiste de 2011. Mais celui-ci, qui affirme que son discours de Frangy ne doit « pas être interprété sur un plan politicien », se garde bien de rebondir. La cuvée de 2015 n’est pas la première étape d’une candidature en 2017, assure M. Montebourg.Même s’il reste une figure populaire à gauche, l’ex-ministre n’apparaît pas comme un recours pour une majorité de Français : selon un sondage Ipsos publié samedi, 69 % d’entre eux n’accordent guère d’importance à son éventuel retour au premier plan politique. « Je suis retourné à la vie civile, mais ça ne m’empêche pas de m’exprimer », explique l’intéressé, avant de préciser que s’il est « toujours membre » du Parti socialiste, il rêvait que « ce parti soit différent ».Bastien Bonnefous (à Frangy-en-Bresse)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.08.2015 à 10h56 • Mis à jour le22.08.2015 à 14h39 Editorial du « Monde ». Marine Le Pen l’apprend à ses dépens : on n’efface pas si facilement six décennies de vie politique. L’exclusion de Jean-Marie Le Pen du Front national, décrétée jeudi 20 août par le bureau exécutif du parti d’extrême droite, devait permettre à sa présidente de tourner définitivement la page de l’ère paternelle. Le départ, enfin formalisé, du fondateur du parti, qui en incarne aussi le courant le plus provocateur, visait un double objectif, que poursuit Marine Le Pen depuis dix ans : la dédiabolisation, ou banalisation, du Front national et sa professionnalisation. Sur ces deux fronts, cependant, l’opération a échoué.Lire aussi :FN : Jean-Marie Le Pen exclu mais pas abattuSur le premier point, plusieurs éléments laissent penser que la dédiabolisation demeure une entreprise de façade. Le fait que Jean-Marie Le Pen, qui reste député européen, ne puisse plus désormais s’exprimer au nom du FN ne veut pas dire qu’il cessera de s’exprimer ni que les électeurs cesseront d’associer son nom à celui du parti qu’il a si longtemps dirigé. Son exclusion ne signifie pas non plus que le FN se trouve subitement nettoyé de ses éléments les plus sulfureux ; la présidente du parti conserve ainsi dans son entourage des personnages-clés tels que Frédéric Chatillon, ancien leader du Groupe union défense (GUD), dont le fond idéologique est largement aussi radical que celui de Jean-Marie Le Pen. Elle ne trouve rien à redire au fait que Philippe Vardon, ancien responsable du Bloc identitaire, petit parti à la droite du FN, figure en bonne place sur les listes de sa nièce en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.L’objectif principal de Mme Le Pen reste le rassemblement de la grande famille de l’extrême droiteEn dépit de quelques ouvertures vers l’électorat centriste ou de gauche formulées par Marine Le Pen et Florian Philippot, vice-président du FN, l’objectif principal de Mme Le Pen reste le rassemblement de la grande famille de l’extrême droite. A cette fin, elle prend soin de ponctuer ses discours de références familières aux identitaires, telles que la mise en valeur de certains épisodes de l’histoire de France ou le lien charnel avec la nation. Elle a, sur ce point, été à bonne école : c’est aussi ce que, avant elle, faisait son père.La responsabilité du systèmeSur la professionnalisation du parti, un effort qui tient tant à cœur à sa présidente, la piètre gestion du problème Jean-Marie Le Pen est d’assez mauvais augure. Incapable de faire une lecture correcte des statuts de son propre parti, Mme Le Pen a laissé échapper ce qui aurait dû se régler comme une affaire interne, préférant rejeter sur les médias, qu’elle accuse de favoriser son père, la responsabilité du « système ». La gestion d’une autre affaire embarrassante, celle de l’enquête menée par la justice sur deux structures dirigées par des proches de Marine Le Pen, le microparti Jeanne et la société Riwal, révèle aussi une grande légèreté de la part de la présidente du FN : malgré plusieurs mises en examen dans une affaire qui secoue son parti, Mme Le Pen s’en tient à ses attaques rhétoriques coutumières contre, toujours, « le système » et une justice aux ordres qui ourdit de sombres machinations visant à détruire le Front national.A son crédit, la présidente du FN peut se targuer du bilan des mairies FN qui, pour l’instant, ne soulèvent pas de conflits majeurs, servent sa stratégie d’enracinement et lui ont permis de bons scores aux élections départementales. Pour le reste, elle est encore loin du but. Et l’éviction brouillonne du père ne suffira pas à l’en rapprocher. Bastien Bonnefous et Marie Charrel Il y a quelques semaines, en petit comité, François Hollande s’était amusé de la proximité, selon lui, entre Arnaud Montebourg et Yanis Varoufakis : « Varoufakis, c’est le Montebourg de Tsipras. ». Prédiction vérifiée alors que les deux anciens ministres des gouvernements français et grec vont se retrouver dimanche 23 août à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) pour prononcer un réquisitoire commun contre l’austérité en Europe. Les deux hommes se sont vus fin juillet pour préparer l’événement, quand M. Montebourg est allé, avec sa compagne Aurélie Filippetti, rendre visite à M. Varoufakis et son épouse sur l’île d’Egine, où ces derniers possèdent une villa.Les ressemblances entre les deux quinquagénaires – 52 ans pour M. Montebourg, 54 ans pour M. Varoufakis – sont nombreuses. Depuis son renvoi il y a un an du gouvernement Valls pour le premier, et la démission du second du gouvernement Tsipras au lendemain du référendum grec, le 6 juillet, ils sont l’un et l’autre en rupture idéologique avec leur propre camp politique. Spécialiste de la théorie des jeux, aux vues économiques plutôt keynésiennes, M. Varoufakis se définit lui-même comme un « marxiste irrégulier ». Excellent théoricien, l’ancien ministre des finances grec est en revanche peu doué pour fédérer une force politique autour de lui et faire des compromis.Brillants autant qu’égocentriquesCe portrait rappelle celui de M. Montebourg qui a lui aussi toujours peiné à construire durablement un courant au sein du PS. Aujourd’hui encore, s’il est proche des « frondeurs », ceux-ci, notamment à l’aile gauche du parti, refusent d’en faire leur leader. Pas assez « fiable », expliquent ces socialistes qui n’oublient pas que M. Montebourg, durant la primaire de 2011, a choisi M. Hollande contre Martine Aubry, puis a soutenu la nomination de Manuel Valls à Matignon en avril 2014.Chantre de la « démondialisation » en 2011, l’ancien ministre du redressement productif est arrivé en mai 2012 à Bercy avec une vision très critique des patrons et du monde économique. Depuis, il a évolué, est devenu lui-même chef d’entreprise et plaide pour le « génie » entrepreneurial et le « made in France ».Brillants autant qu’égocentriques, imprévisibles et volontiers provocateurs, MM. Montebourg et Varoufakis partagent une même critique des institutions européennes trop opaques selon eux. Pour le Français, les technocrates de Bruxelles sont des « connards » ; pour le Grec, « des hommes qui traitent les problèmes politiques comme s’ils se résumaient à des difficultés techniques, ce qui aboutit toujours à des solutions toxiques ».Comme M. Montebourg qui avait comparé Angela Merkel à Bismarck, M. Varoufakis dénonce la politique d’austérité et les obsessions budgétaires de la droite allemande et du « docteur Schäuble ». L’économiste rêve de créer un réseau européen des progressistes, au-delà des partis et autour d’un objectif : démocratiser les institutions de l’euro. Un projet qu’il devrait évoquer dimanche à Frangy et qui a tout pour séduire l’ancien avocat Montebourg, militant de la VIe République.Lire aussi :A gauche, la présidentielle a commencéMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Mardi 18 août, l’allocation de rentrée scolaire a été versée à trois millions de familles en France. Un coup de pouce financier qui peut atteindre 396 euros par enfant selon les conditions de ressources du foyer. Ce n’est pas la seule aide à laquelle peuvent prétendre les parents de lycéens. À quelques mois du prochain scrutin régional, les exécutifs régionaux rappellent qu’ils sont en charge des lycées et redoublent de bienveillance à l’égard de leurs jeunes et de leurs familles. Quelles sont les régions les plus généreuses à l’heure de la rentrée scolaire ? Quelles sont celles qui le sont moins ? Tour de France des aides régionales.Pour Edouard Courtial, député Les républicains de l’Oise, elle serait bien mal distribuée. Selon l’élu, il est nécessaire que l’aide « profite réellement aux enfants » et ne serve pas à l’achat de « télévision 3D ». Pour ce faire, il demande notamment la mise en place d’un système de bons d’achat. « Le gouvernement fait preuve d’un manque cruel de bon sens », ajoute le parlementaire.Lire aussi :L’allocation de rentrée scolaire est-elle suffisante ?Alors que la distribution de l’allocation de rentrée scolaire de l’Etat n’a pas été sans polémique politique – plusieurs membres de l’opposition déplorant l’absence de contrôle sur l’usage fait de cet argent –, c’est un système identique qui a été retenu dans de nombreuses régions. Le conseil régional d’Alsace, présidé par Philippe Richert (Les républicains), seul président de région métropolitaine de son parti, a ainsi maintenu pour l’année scolaire 2015-2016 une prime régionale de scolarité de 100 euros. Elle sera versée aux familles de 18 000 élèves dont les impôts sur le revenu annuel ne dépassent pas les 1 000 euros par an. Une aide directement versée aux foyers, comme celle du gouvernement.Comme l’Alsace, les autres régions de France accordent des aides à la rentrée, mais les montants diffèrent entre les territoires ainsi que le mode de sélection des ayants droit. Parmi les régions les plus prodigues figure l’Aquitaine, où les aides à la rentrée et à l’achat de matériel pour les bacs professionnels commencent à 90 euros pour tous et peuvent atteindre 615 euros pour les familles les plus en difficultés. Une somme rondelette accordée par chèque ou par virement. Libre aux familles d’en disposer.Des régions regardantes sur la destination de l’argent publicNéanmoins, la plupart des exécutifs régionaux sont un peu plus regardants sur la destination finale de l’argent public et choisissent les modes de subventions qui encouragent l’achat de matériel scolaire. La Bretagne, par exemple, accorde 60 euros à ses lycéens, mais en chèque livre uniquement. Idem dans la région Nord-Pas-de-Calais, qui est toutefois plus généreuse puisque chaque famille de lycéen reçoit un minimum de 70 euros de bons d’achat livres et que cette somme peut grimper jusqu’à 230 euros en fonction des revenus du foyer.Pour également s’assurer que les fonds distribués par la région sont bien ciblés sur les achats de rentrée, la Basse-Normandie a créé une carte de crédit dédiée à l’achat des livres scolaires. Elle est créditée de 55 euros pour chaque élève de première et de terminale de l’enseignement général et technologique et de 75 euros pour ceux de seconde. Les boursiers bénéficient d’une rallonge de 40 euros. La somme ne peut être dépensée que dans un réseau de libraires partenaires de la région et uniquement pour des livres à caractère scolaire ; calculatrices ou fournitures sont exclues. La région Rhône-Alpes a mis en place un système similaire, mais c’est une somme de 100 euros dont disposent les lycéens. Idem en Midi-Pyrénées, où l’aide peut atteindre 130 euros en fonction du coefficient familial.D’autres régions font le choix de ne laisser aucune latitude aux familles dans l’utilisation des aides régionales. L’exécutif Centre-Val de Loire accorde 147 euros par élève en enseignement général et technologique, mais la somme versée ne va pas aux familles, mais aux établissements scolaires, garantissant ainsi la gratuité des manuels scolaires pour 82 900 élèves de la région. Les régions Languedoc-Roussillon (à hauteur de 200 euros) et Ile-de-France ont adopté une politique identique en subventionnant également l’achat des manuels scolaires aux lycées.Subventions hétérogènes à la veille des fusions de régionsUn autre pan important des aides régionales à la rentrée est l’aide à l’équipement des élèves des sections professionnelles et technologiques. Costumes, outils, ustensiles... l’achat du kit du parfait apprenti est un investissement important et coûteux pour les familles les plus démunies. Les régions subventionnent l’achat du premier équipement, mais de manière complètement hétérogène de Lille à Montpellier.La somme allouée peut atteindre 200 euros pour un Ligérien, 300 euros pour un Breton, 400 pour les Rhônalpins et Languedocien, 450 pour un Alsacien, 615 pour un Aquitain (dans chaque territoire, les fourchettes d’aides varient selon les secteurs d’études et les revenus du foyer).La fusion des régions va contraindre plusieurs des prochains exécutifs régionaux à unifier leur offre de rentrée. Le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, a créé un « chéquier équipement » qui permet aux élèves d’être subventionné jusqu’à la hauteur de 160 euros (pour les boursiers) pour l’achat de matériel. Une jolie somme, mais pourtant près de 2 fois inférieure à celle de sa voisine la Picardie, dont l’aide se situe entre 50 et 315 euros selon les métiers et leurs besoins spécifiques.Parmi les cadeaux de rentrée que la région Languedoc-Roussillon aime faire à ses lycéens et futurs électeurs figure un ordinateur portable de 451 euros pour chacun (quels que soient les revenus du foyer), soit un budget de 14,5 millions par an pour la région. Il n’est pas certain que sa voisine Midi-Pyrénées avec laquelle elle fusionnera à partir du 1er janvier 2016 suive. En effet, son budget dédié à l’équipement des lycéens prévoit de subventionner l’acquisition de 25 à 400 euros en fonction du quotient familial, pour un budget environ 4 fois inférieur (3,7 millions). « L’harmonisation sera à la charge des futures majorités », avoue un conseiller régional socialiste, « mais moi je ne me représente pas. » Le big-bang des aides à la rentrée des régions aura bien lieu... mais en 2016.Lire aussi :10 000 ordinateurs pour les lycéens et apprentis en Midi-PyrénéesEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.08.2015 à 10h56 • Mis à jour le12.08.2015 à 13h55 | Patrick Roger Jeudi 30 juillet, à la veille de délivrer en conseil des ministres une communication sur la réforme de l’administration territoriale de l’Etat, Manuel Valls effectuait un déplacement à Amiens, en Picardie, pour la signature du contrat de plan Etat-région 2015-2010. Accueilli au conseil régional, le premier ministre tenait d’abord à délivrer un message : « Il n’y aura pas de diminution du nombre de fonctionnaires de l’Etat dans votre ville », assurait-il. Ce n’est pas l’avis des syndicats, qui redoutent la disparition de près de 400 emplois publics dans la capitale picarde.Comme dans les autres régions, seul le rectorat est à ce jour certain de conserver l’essentiel de ses prérogatives et les personnels qui vont avec. Le gouvernement, qui avait un temps envisagé la fusion des académies, a fait marche arrière, préférant une solution « mixte » en maintenant les académies dans leurs limites géographiques actuelles mais regroupant celles-ci en treize régions académiques. Amiens sauve donc son rectorat – « un rectorat de deuxième division », selon l’expression de Brigitte Fouré, la maire (UDI) de la ville –, même si c’est à Lille que reviendra le rectorat de région académique.Lire aussi :Fonctionnaires : la valse des affectationsToutes les inquiétudes sont-elles levées en ce qui concerne les quelque 3 300 agents travaillant dans les services régionaux de l’Etat (hors éducation nationale) ? Rien n’est moins sûr. Certes, le premier ministre, lors de sa visite à Amiens, n’est pas venu les mains vides puisque, pour rassurer à la fois les élus et les fonctionnaires de l’Etat, il a annoncé l’implantation à Amiens d’une plate-forme nationale de validation des titres qui devrait employer une centaine d’agents. Claude Gewerc, le président (PS), affiche sa satisfaction : « Il n’y aura pas un seul emploi perdu mais des créations en plus », se félicite-t-il.Multiples inconnuesSi tel est le cas, il va falloir résoudre une équation à de multiples inconnues. « La nouvelle répartition théorique des services régionaux de l’Etat et de leurs agents, du fait de la réorganisation des services, semble contredire cette affirmation », note Denis Thomas, responsable de la Fédération syndicale unitaire (FSU) des services publics en Picardie. A l’heure actuelle, Lille, préfecture de la région Nord-Pas-de-Calais, regroupe 2 145 agents dans les services régionaux de l’Etat, selon les données d’avril 2015 rassemblées par les Inspection générale de l’administration (IGA), Inspection générale des finances (IGF) et Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Amiens, préfecture de la région Picardie, en accueille 1 160.Dans le schéma d’organisation rendu public le 31 juillet en conseil des ministres, la capitale picarde récupérerait, dans le cadre de la nouvelle région, les sièges de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) et de la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), qui emploient respectivement 80 et 164 agents dans la capitale des Flandres, soit un gain de 244 fonctionnaires.En sens inverse, Amiens va voir partir les services de l’actuelle direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal, 239 agents), de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte, 105 agents) de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC, 61 agents), de la direction régionale des finances publiques (DRFiP, 54 agents), de l’Insee (81 agents), de l’Agence régionale de santé (ARS, 133 agents) et de la préfecture (59 agents), qui vont être regroupés à Lille.Sur le papier, ce sont donc, théoriquement, 732 agents des services de l’Etat qui devraient se déplacer d’Amiens à Lille et 244 en sens inverse. Surtout, même en comptant la centaine d’emplois créés sur la future plate-forme de validation des titres, la préfecture de la région Picardie voit disparaître près de 400 emplois publics. « Il est clair que le compte n’y est pas », déplore Mme Fouré. Il va falloir que le gouvernement se montre très convaincant pour rassurer les agents concernés et expliquer comment il entend préserver l’emploi public dans la ville.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Malgré la torpeur estivale, les agents des services de l’Etat en région sont en émoi. Beaucoup redoutent de devoir subir, avec le regroupement des régions qui deviendra effectif le 1er janvier 2016, une mutation géographique ou fonctionnelle. Les inquiétudes sont particulièrement vives dans les actuels chefs-lieux de région qui vont perdre leur statut.« Nous sommes dans un moment clé, met en garde Christophe Delecourt, responsable de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires (UGFF) CGT. En l’état actuel, il est bien difficile de se faire une opinion sur le nombre de postes qui vont être concernés. » Il compte sur la réunion prévue début septembre entre le gouvernement et les organisations syndicales pour disposer de plus amples informations, tout en regrettant que, jusqu’à présent, la réforme engagée n’ait « pas fait l’objet d’un dialogue social de qualité ».Lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, le 31 juillet, Manuel Valls a présenté une communication circonstanciée sur la réforme à venir de l’administration territoriale de l’Etat consécutive à la nouvelle délimitation des régions. Outre l’annonce des chefs-lieux des futures régions regroupées, le premier ministre a également détaillé la localisation des rectorats de région académique, des agences régionales de santé et des chambres régionales des comptes.Il a poussé encore plus loin le détail en révélant les projets d’organisation régionale et les propositions d’implantation géographique de chaque direction régionale. « Le tiers des sièges des directions régionales sera implanté hors chefs-lieux afin de prendre en compte les spécificités de chaque territoire », a indiqué M. Valls. Le premier ministre assure que « la nouvelle organisation, en préservant la répartition actuelle de l’emploi public, permet ainsi de limiter les mobilités géographiques, de l’ordre de 1 000 agents sur les trois années de mise en œuvre de la réforme ».Rassurer les agentsLa volonté du gouvernement est claire : rassurer les agents de l’administration régionale de l’Etat qui craignent de voir leurs services supprimés ou déplacés et d’être contraints de changer de localité pour conserver leur emploi. Depuis trois mois, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, sillonne les préfectures qui vont perdre leur statut de capitale régionale, rencontre les élus et les agents pour tenter d’apaiser les craintes. Avec un leitmotiv : « Nous souhaitons éviter la mobilité géographique obligatoire. Tout sera mis en place pour cela », assure-t-il à ses interlocuteurs.Lire aussi :732 agents picards verront leur service déménager à LillePour y parvenir, outre le redéploiement des directions et des services dans les régions, c’est à l’échelle départementale que la réforme doit prendre de l’ampleur. C’est ce que préfigure la charte de la déconcentration publiée le 7 mai, qui conforte l’échelon départemental dans la mise en œuvre des politiques publiques et renforce les pouvoirs des préfets. Ceux-ci pourront en conséquence adapter leurs modes de fonctionnement, mutualiser les fonctions supports de leurs services, s’organiser différemment selon les territoires : une administration territoriale « à la carte » en quelque sorte.Tout cela va entraîner un grand chamboulement dans l’administration territoriale de l’Etat et, en premier lieu, dans les services régionaux de l’Etat, qui vont supporter, dans les trois ans à venir, les deux tiers des réductions d’effectifs. Ce qui entraînera de nombreux reclassements ou reconversions dans les services implantés au niveau départemental.10 700 personnes potentiellement concernéesIl est dès lors aisé de comprendre les inquiétudes des agents compte tenu du flou qui entoure cette réforme d’ampleur, probablement la plus importante qu’ait eue à connaître l’administration territoriale de l’Etat depuis des décennies. D’autant que le rapport sur l’évolution de l’organisation régionale de l’Etat établi en avril par les inspections générales de l’administration (IGA), des finances (IGF) et des affaires sociales (IGAS) avait de quoi alarmer.Au total, les services de l’Etat au niveau régional (hors éducation nationale) représentent 37 000 agents. Pour les régions faisant l’objet d’un regroupement, ces effectifs se montent à 23 000. « Dans ce cadre, un maximum de 10 700 agents exerçant des fonctions régionales seraient susceptibles d’être concernés par une mobilité fonctionnelle ou géographique, estimaient les inspections. Il s’agit donc d’un chantier significatif en termes de conduite du changement. »Pour les villes perdant leur statut de chef-lieu, les effectifs exerçant une fonction régionale vont de 910 agents à Limoges (Limousin) à 1 563 à Montpellier (Languedoc-Roussillon). Leur part dans les effectifs de la fonction publique de la zone d’emploi varie entre 4,6 % à Amiens (Picardie) et 10,1 % à Châlons-en-Champagne (Champagne-Ardenne). « Plus ce pourcentage est faible, plus une possibilité de mobilités fonctionnelles ou géographiques de proximité semble ouverte, au fil du temps, à l’intérieur de certaines administrations ou entre administrations de l’Etat », souligne le rapport.Pression de lobbies locauxAutrement dit, les plus « petits » risquent d’être les plus malmenés. C’est précisément ce que redoutent les syndicats. « Cette volonté de rationaliser en regroupant risque de marquer un vrai recul des administrations, notamment dans les plus petits services, avec une perte de spécialisation. On a déjà vécu cela au moment de la réforme de l’administration territoriale [RéATE, entrée en vigueur en 2010] », note Michel Angot, responsable du Snuclias-FSU, le syndicat unitaire des collectivités locales.« Le gouvernement veut tabler sur le minimum de personnes à déplacer, mais on n’en sait rien », poursuit le syndicaliste, qui constate d’ores et déjà que la répartition des implantations s’est faite, pour une bonne part, « en fonction des lobbies locaux ». Si, entre Rouen et Caen (Normandie), Toulouse et Montpellier (Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées), Dijon et Besançon (Bourgogne-Franche-Comté), les compensations aux villes perdant leur statut de chef-lieu sont significatives, c’est nettement moins évident là où la fusion se fait autour d’une région forte. Ainsi, l’Auvergne face à Rhône-Alpes, la Picardie face au Nord-Pas-de-Calais, le Limousin face à l’Aquitaine et à Poitou-Charentes, la Champagne-Ardenne face à l’Alsace-Lorraine risquent d’y laisser des plumes.« Toutes les conditions sont réunies pour une organisation à la carte des politiques publiques dans les territoires », constate M. Delecourt. La réorganisation des directions régionales va, de plus, entraîner la mise en place de nouvelles méthodes de travail, comme le télétravail. Autant de motifs d’inquiétudes pour les agents. « Ce qui devient extrêmement prégnant, c’est l’idée qu’il faudrait adapter les administrations et les services aux exigences de compétitivité européenne, note le responsable cégétiste. La Charte de la déconcentration pose de gros problèmes sur le plan des grands principes de la fonction publique. C’est symptomatique d’une nouvelle conception de la mise en œuvre des politiques publiques dans les territoires. »Reste, enfin, une autre inconnue de taille : le coût, social et financier, de cette opération. « Nous ne sommes pas dans une logique comptable, assure le ministère de l’intérieur. Nous voulons une réforme qui génère à terme des économies mais il est clair que, à court terme, les dispositifs d’accompagnement, le renforcement de l’accompagnement individualisé vont entraîner un coût supplémentaire. » Le ministère se refuse cependant à le chiffrer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.08.2015 à 16h08 • Mis à jour le11.08.2015 à 20h15 Le directeur général du WWF France, Philippe Germa, 64 ans, a disparu lors d’une plongée samedi en Polynésie française, a annoncé l’ONG mardi 11 août, saluant un militant « engagé depuis toujours dans la protection de la planète » et « un passionné des océans ». « A ce stade, son corps n’a pas été retrouvé malgré des recherches », a indiqué une porte-parole de l’organisation.Directeur général depuis 2013 de l’organisation qu’il avait rejointe en 2008 comme administrateur, M. Germa l’a représentée dans le cadre du débat sur la transition énergétique qui a abouti au vote d’une loi à la fin du mois de juillet.Il avait auparavant été membre de l’association Les Amis de la terre et pris une part active à la campagne présidentielle des écologistes en 1981. Il a aussi participé aux campagnes contre l’implantation des centrales nucléaires en France.En mai 1988, à l’époque du gouvernement Rocard, il était devenu conseiller technique du ministre de l’environnement, poste qu’il a occupé pendant cinq ans. En 1990, il a participé à la création du mouvement Génération Ecologie.« Acteur important des combats écologistes »M. Germa a également été « l’un des pionniers de l’économie verte en tant que directeur de Natixis Environnement & Infrastructures », une société qu’il a fondée, spécialisée dans les fonds d’investissement, dédiés notamment aux projets d’énergies renouvelables, rappelle WWF France dans un communiqué.Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a exprimé sa « très grande tristesse », saluant « un grand militant de l’écologie et de la protection de la planète ».« Grand connaisseur de la planète et des ravages qu’elle subit, Philippe était un acteur important des combats écologistes. Dernièrement, il s’était beaucoup impliqué pour que la loi sur la transition énergétique et la loi sur la biodiversité voient le jour et avait contribué à de nombreuses avancées législatives, notamment en matière de qualité de l’eau ou de traitement des déchets. »La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, et son homologue des affaires étrangères, Laurent Fabius, ont séparément salué un « homme de conviction » qui s’était fortement engagé dans la préparation de la conférence Paris climat 2015, qui aura lieu à la fin de l’année au Bourget.Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, « c’est un ami de la planète et un militant écologiste de longue date qui nous a quittés ». Ecologie sans frontière (ESF) a rendu hommage à « un humaniste, partisan d’une écologie pragmatique » auquel l’écologie en France « doit beaucoup ». 11.08.2015 à 14h46 • Mis à jour le12.08.2015 à 09h37 La villa « Pamplemousse », surnom donné à la luxueuse résidence sur l’île de Saint-Martin du député et maire Les Républicains de Levallois-Perret, Patrick Balkany, et de son épouse, a été vendue, rapporte Le Parisien, mardi 11 août, reprenant une information relayée par Charlie Hebdo.Les époux Balkany, poursuivis pour « blanchiment de fraude fiscale », « corruption » et « blanchiment de corruption », ont longtemps nié être les propriétaires de cette villa. Il faudra attendre mai 2014 pour qu’Isabelle Balkany avoue finalement aux enquêteurs, au cours de sa garde à vue lors de sa mise en examen, qu’elle possédait avec son mari la résidence « Pamplemousse » depuis 1997.Tracfin avait mis en évidence que la demeure antillaise appartenait à une série de sociétés écrans en Suisse, au Panama et au Liechtenstein. L’origine initiale des fonds utilisés pour acheter cette propriété n’est pas claire, mais Tracfin soupçonne Patrick Balkany d’avoir utilisé une société suisse pour injecter discrètement des fonds dans les années 1990. Il s’agirait de la société Getrust, à Genève.Mais dans les faits, le couple Balkany y passait une bonne partie de ses vacances. Isabelle Balkany avait même contracté une assurance habitation pour la maison, ce qui permet à Tracfin de conclure qu’elle est l’« ayant droit économique », c’est-à-dire la véritable propriétaire de la société qui détient la villa.Le domicile des Antilles, évalué à 3 millions d’euros, avait été saisi par la justice il y a quelques mois. On ne connaît pour l’heure ni le montant de la transaction ni l’identité du nouveau propriétaire.Lire : Tout comprendre à l'affaire Balkany« Un acharnement »Parallèlement, la justice a également ordonné il y a quelques semaines la saisie du moulin de Cossy, à Giverny (Eure). Cette résidence n’appartient pourtant plus aux époux Balkany mais à leurs enfants, à qui ils l’ont donnée. Le conseil de M. Balkany, Grégoire Lafarge, a annoncé dans les colonnes du Parisien qu’il avait « immédiatement » fait appel de cette décision, avant de dénoncer un « acharnement » de la justice :« C’est une mesure d’excès qui démontre l’acharnement dont font l’objet mes clients. D’une part ils ne sont plus propriétaires de cette demeure, et d’autre part elle n’a aucun lien avec le dossier. » 11.08.2015 à 11h11 • Mis à jour le11.08.2015 à 20h50 | Patrick Roger Ecotaxe, le retour ? Abandonné au printemps 2014 après le mouvement des « bonnets rouges » qui avait embrasé la Bretagne – entraînant le saccage d’une dizaine de portiques –, le projet d’une taxe de transit des poids lourds a de nouveau le vent en poupe, mais cette fois à l’échelle territoriale. Si Matignon a dores et déjà fait savoir qu’il « n’envisage pas du tout d’ouvrir cette possibilité », plusieurs régions plaident en ce sens.L’ancien secrétaire d’Etat aux transports, Frédéric Cuvillier, aujourd’hui maire (PS) de Boulogne-sur-Mer et député du Pas-de-Calais, en a relancé l’idée, lundi 10 août, dans un entretien aux Echos. « Je souhaite que nous [la future région Nord - Pas-de-Calais - Picardie] soyons pionniers dans la mise en place d’un tel dispositif », défend M. Cuvillier. Il estime que le sujet est « particulièrement pertinent dans notre territoire, qui subit un fort transit de camions du fait de la proximité de l’Angleterre et de la Belgique ». L’ancien ministre propose d’étendre à la région le système belge de taxation des poids lourds, baptisé « Viapass », qui doit être mis en place à partir du 1er avril 2016. La Belgique deviendra ainsi, après l’Allemagne, la Slovaquie, la République tchèque, la Pologne, l’Autriche et la Suisse, le septième pays européen à en adopter le principe.Ferme opposition des transporteurs routiersDans la foulée, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale et tête de liste du PS pour les élections régionales en Ile-de-France, s’y est également déclaré favorable pour les camions transitant par la région francilienne. « Je pense que ce serait une bonne chose que de trouver un système qui permette d’élargir la base de nos financements pour pouvoir, le plus vite possible, réussir la modernisation de nos réseaux de transport », a-t-il déclaré sur RTL.Dans la soirée, la tête de liste de la droite, Valérie Pécresse (Les Républicains), a réagi sur son compte Twitter : « Ecotaxe en Ile-de-France : oui, mais seulement sur les poids lourds en transit. Stop au “martyre fiscal” des entreprises franciliennes ! »La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Emmanuelle Cosse, a, elle, regretté dans Libération que Matignon ferme d’emblée la porte à cette expérimentation.« Le gouvernement ne peut plus faire l’autruche. (...) Il faut aujourd’hui remplacer notre fiscalité actuelle par une fiscalité écologique qui permette de s’attaquer au trafic routier en constante augmentation. Le principe d’une telle taxe est simple : celui qui pollue, paie. »A l’inverse, Marine Le Pen, qui conduira la liste du Front national en Nord - Pas-de-Calais- Picardie aux élections régionales, s’est élevée contre la proposition de M. Cuvillier. « Cette perspective, qui constituerait un nouveau coup très dur pour nos routiers, déjà gravement mis en difficulté par la concurrence déloyale exercée par des transporteurs en provenance d’Europe de l’Est, est parfaitement intolérable, s’insurge la présidente du parti d’extrême droite. Le Front national s’opposera donc résolument à toute taxation supplémentaire des routiers français, y compris au niveau régional. »Lire aussi :Démontage des portiques de l’écotaxe, ultime étape d’un fiascoLes fédérations de transporteurs routiers, pour leur part, ont promptement réagi. Tant la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) que l’Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles (Unostra) et l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) se disent fermement opposées à tout retour de l’écotaxe, sous quelque forme que ce soit, estimant qu’elle introduirait une distorsion de concurrence entre les régions.Deux options privilégiéesL’idée d’une expérimentation de l’écotaxe en région, à défaut de sa généralisation sur l’ensemble du territoire, est loin d’être isolée. François Hollande lui-même, lors d’un déplacement en Alsace à l’automne 2014, avait ouvert la voie en ce sens « si les élus en décident et si elle est compatible avec nos engagements ». La région, frontalière de l’Allemagne, est en effet – et ce depuis longtemps – convertie au principe de la taxation des poids lourds transitant par son territoire. La Bourgogne et la Franche-Comté, qui doivent bientôt ne plus former qu’une région, limitrophe de la Suisse, ont également formulé le vœu d’un droit à l’expérimentation.Un dispositif « temporaire » de hausse de 4 centimes du gazole pour les poids lourds a été voté pour 2015De son côté, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, avait annoncé, en juin, qu’elle allait examiner la possibilité de laisser certaines régions mettre en place une écotaxe pour les poids lourds en transit. La ministre avait désigné, en octobre 2014, un groupe de travail chargé de trouver un système de financement des infrastructures de transport permettant de compenser le manque à gagner résultant de l’abandon de l’écotaxe, qui était censée rapporter 1,15 milliard d’euros par an.Pour 2015, un dispositif « temporaire » de hausse de 4 centimes du gazole pour les poids lourds a été voté par le Parlement, mais la question de la pérennité des ressources de l’Agence de financement des infrastructures de transport en France (Afitf) reste posée. Le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, avait annoncé fin juin, à l’issue des travaux du groupe de travail, que le dispositif mettant à contribution les transporteurs routiers serait arbitré par le gouvernement « après le 20 juillet ». Aucune décision n’a encore été prise, mais deux options tiennent la corde : le maintien d’une surtaxe de 4 centimes sur le gazole ou l’instauration d’une vignette. Problème : ni l’une ni l’autre ne suffisent à compenser les 800 millions d’euros qui, sur les recettes de l’écotaxe, devaient revenir à l’Afitf. Du coup, le recours à une taxation « régionale » des poids lourds trouve de plus en plus de partisans.Lire aussi :Pollution : chaque année, un coût de 101,3 milliards d’euros pour la FrancePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.08.2015 à 08h10 • Mis à jour le10.08.2015 à 16h03 François Rebsamen sera resté seize mois au gouvernement. L’actuel ministre du travail, qui est redevenu maire de Dijon lundi 10 août, prévoit de remettre sa démission du gouvernement « le 19 août, à la fin du prochain conseil des ministres », annonce-t-il dans Le Parisien.M. Rebsamen retrouve dans la capitale bourguignonne le siège qu’il avait occupé de 2001 à 2014, date de son entrée dans le gouvernement de Manuel Valls. Il succéde à son ex-adjoint Alain Millot, mort le 27 juillet à l’âge de 63 ans. Lors de la réunion du conseil municipal qui s’est tenue en début d’après-midi, M. Rebsamen a été réélu maire avec quarante-six voix, tandis qu’Edouard Cavin (FN) en récoltait deux en sa faveur et que onze conseillers municipaux ont voté blanc. A 17 heures, le nouveau maire devrait retrouver également le siège de président de la communauté urbaine du Grand Dijon, occupé lui aussi pendant seize mois par Alain Millot.« Un immense quiproquo »Le ministre se met ainsi en accord avec la règle de non-cumul de mandats inscrite dans la charte de déontologie que les membres du gouvernement doivent signer. Pourtant, le 27 juillet, la communication de M. Rebsamen avait été quelque peu flottante, des sources émanant de son cabinet évoquant qu’il n’avait pas l’intention de démissionner avant que « ses engagements ministériels » soient terminés.Une phrase qui avait valu une mise au point du premier ministre : Manuel Valls avait souligné que « François Rebsamen le sa[va]it parfaitement, on ne peut pas être le chef d’un exécutif et en même temps membre du gouvernement ».Lire le récit :Départ de Rebsamen : dernier couac avant les vacancesAujourd’hui, M. Rebsamen assure qu’il s’agit là d’« un immense quiproquo ».« Je n’ai jamais envisagé de cumuler les charges de maire de Dijon et de ministre du travail. […] Je sais très bien que l’on ne peut pas faire les deux, et je ne l’ai jamais envisagé. »Pourtant, le ministre du travail avançait dans le Journal du dimanche qu’il « remettrait [sa] démission à François Hollande (...) le mercredi 9 septembre ». « Le sentiment d’avoir bien fait mon travail »S’il se dit « frustré » à l’idée de quitter le ministère du travail après avoir « contribué à mettre en place un certain nombre de dispositifs facilitant la vie des entreprises sans pour autant diminuer les droits des salariés », François Rebsamen avait expliqué la semaine passée au Monde qu’il respectait un « engagement » en revenant à Dijon.« J’avais pris l’engagement auprès d’Alain Millot que je reviendrais quand il ne serait plus maire. Il avait dit qu’il me laisserait la place quand je ne serais plus ministre. J’ai été réélu maire en mars 2014, c’est normal que j’assume aujourd’hui, dans ces circonstances tragiques, cette responsabilité que les Dijonnais m’ont confiée. »En tout état de cause, M. Rebsamen s’apprête à quitter le gouvernement « avec le sentiment d’avoir bien fait [s] on travail, et avec l’estime des partenaires sociaux ». Sur le plan du chômage, il estime que « l’année 2015 s’annonce meilleure » que les précédentes, car « notre économie recrée des emplois ». Quant à sa loi sur le dialogue social, adoptée par le Parlement le 23 juillet, elle « comporte nombre d’avancées pour les salariés ». « J’ai la conviction que les mesures que nous avons prises vont faciliter l’embauche pour les PME avec le retour de la croissance », avance-t-il.Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?Qui pour le remplacer ?Pour succéder à M. Rebsamen Rue de Grenelle, plusieurs profils sont envisageables. François Hollande peut vouloir faire le choix de la tranquillité et nommer à nouveau un fidèle parmi les fidèles, comme Stéphane Le Foll – ce qui serait de surcroît une façon de l’exfiltrer du ministère de l’agriculture, où la crise des éleveurs lui fait traverser une mauvaise passe.Mais M. Hollande peut aussi vouloir saisir l’occasion d’envoyer un signal fort à sa majorité en choisissant une figure incarnant un infléchissement de la politique économique. Dans ce cas, un profil comme celui du député « frondeur » Jean-Marc Germain, ancien directeur de cabinet de Martine Aubry et mari d’Anne Hidalgo, permettrait sans doute de resserrer les rangs à quelques semaines des élections régionales. A moins que le chef de l’Etat n’en profite pour rappeler un écologiste au gouvernement : cette fois, dans la perspective à plus long terme de l’élection présidentielle. 08.08.2015 à 17h42 • Mis à jour le11.08.2015 à 09h48 | Soren Seelow Il aura fallu sept ans. Sept ans d’une enquête erratique et politisée à l’excès pour aboutir à l’un des plus retentissants déraillements de la justice antiterroriste. Vendredi 7 août, la juge d’instruction chargée de l’enquête sur les sabotages de plusieurs lignes de TGV en 2008 a estimé, contre l’avis du parquet, que l’affaire dite de Tarnac — du nom du village corrézien où gravitait une petite communauté issue de la mouvance anarcho-autonome — n’était pas un dossier terroriste.Lire le décryptage :Comprendre l’affaire Tarnac, désormais sans « terrorisme »La magistrate, Jeanne Duyé, a décidé de renvoyer quatre membres du groupe, dont son principal animateur Julien Coupat, devant un tribunal correctionnel pour « association de malfaiteurs », rejetant la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste » réclamée par le parquet. Quatre autres personnes sont renvoyées pour avoir refusé de donner leur ADN et, pour deux d’entre elles, pour « falsification de documents administratifs ».Pour le ministère public, cette ordonnance de renvoi est un désaveu cinglant. Dans son réquisitoire du 6 mai, le parquet avait demandé que la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste » soit retenue à l’encontre des trois principaux mis en examen : Julien Coupat, sa compagne Yildune Lévy et son ex-petite amie Gabrielle Hallez.Lire :Tarnac : le parquet requiert le renvoi de Julien Coupat en correctionnelle pour terrorismeLa juge d’instruction balaye sans doute définitivement le spectre du terrorisme qui planait depuis le début de l’enquête sur ces sabotages. « Après près de sept années d’instruction à charge, nous avons enfin une décision de justice courageuse. C’est un désaveu total pour le parquet », ont réagi Mes Marie Dosé et William Bourdon, avocats des prévenus.Le « couac de Tarnac »Cette affaire avait, dès sa genèse, suscité une vive polémique, le gouvernement et la ministre de l’intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie, étant soupçonnés d’instrumentaliser son caractère terroriste. Cette politisation du dossier intervenait alors que Nicolas Sarkozy s’apprêtait à créer la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), née le 1er juillet 2008 de la fusion des Renseignements généraux avec la Direction de la surveillance du territoire. Une concomitance qui avait alimenté le soupçon d’un dossier terroriste « gonflé » sur mesure pour la nouvelle plate-forme des services de renseignement.Le 30 mai 2009, François Hollande, alors président du conseil général de Corrèze, où se situe Tarnac, avait à son tour pris position dans une tribune publiée sur Slate : « Il apparaît de plus en plus clairement que la qualification de terrorisme a été utilisée bien imprudemment », écrivait-il, évoquant tour à tour un « ratage policier » et une « palinodie judiciaire », avant de résumer sa pensée d’une phrase choc : « Le couac de Tarnac est devenu une affaire politique. »Lire aussi :Tarnac : quand François Hollande dénonçait une « affaire politique »« Troubler gravement l’ordre public »L’intention terroriste prêtée par l’accusation aux membres du groupe de Tarnac ne reposait pas sur la dangerosité des sabotages. De l’aveu même des experts, la pose d’un crochet sur une caténaire — un dispositif emprunté aux techniques des militants antinucléaires allemands dans les années 1990 — ne peut porter atteinte à la sécurité des voyageurs. Le ministère public estimait en revanche, en se fondant sur l’article 421-1 du code pénal, que « les atteintes aux biens » peuvent constituer des actes de terrorisme pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».Cette volonté de « troubler gravement l’ordre public », le ministère public la motivait par l’idéologie et les relations des membres du groupe de Tarnac avec la « mouvance anarchiste internationale ». Le pivot de l’accusation reposait sur les écrits de Julien Coupat, considéré comme la « plume principale » — ce qu’il a toujours démenti — d’un « pamphlet » intitulé L’Insurrection qui vient, publié en 2007 par le Comité invisible.« L’instrumentalisation » d’un livreCe texte préconise un « blocage organisé des axes de communication », au premier rang desquels les chemins de fer, par des groupes ayant adopté un mode de vie communautaire, afin de faire tomber « l’architecture de flux » qu’est devenu le monde moderne. Pour le parquet, cet « opuscule présenté de façon faussement béate par plusieurs témoins comme un simple livre de philosophie » était en réalité un guide théorique visant à « renverser par la violence l’Etat ».Dans leurs remarques sur ce réquisitoire envoyées le 5 juin à la juge Jeanne Duyé, Mes William Bourdon et Marie Dosé dénonçaient « l’instrumentalisation » de ce livre qui, rappelaient-ils fort opportunément, « n’a jamais fait l’objet de poursuites », ce qui peut en effet surprendre pour un opuscule terroriste. Dénonçant « l’impuissance du parquet à articuler le moindre commencement de preuve de la suffisance des charges après sept années d’une construction intellectuelle acharnée », ils demandaient un non-lieu général.La juge d’instruction n’a pas été jusque-là. Elle a estimé que les preuves étaient suffisantes pour la tenue d’un procès pour sabotage. Le parquet dispose de cinq jours après la signature de l’ordonnance pour faire appel devant la chambre d’instruction.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Construire « une Europe fondée sur les principes de la démocratie et de la diversité culturelle, dans le cadre de la souveraineté nationale et le respect de l’intégrité territoriale » : tel est l’un des objectifs affichés dans son préambule par la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, adoptée sous les auspices du Conseil de l’Europe en 1992. En parcourant ce texte, on n’y décèle rien qui soit de nature à déclencher une guerre de tranchées. A fortiori dans notre pays, justement riche de cette diversité que cette charte entend faire vivre.Si l’on s’empoigne autant et depuis si longtemps sur ce sujet, c’est qu’il réveille des souvenirs ancrés dans notre mémoire nationaleSauf que chez nous, rien n’est simple quand il est question de mettre des mots sur ce qui nous rassemble ou ce qui nous distingue. S’il est une exception française, une singularité collective, c’est bien cette propension à transformer en psychodrame tout débat de ce genre. Il a fallu sept ans à la France pour signer cette charte. C’était le 7 mai 1999, à Budapest. Seize ans plus tard, le texte n’a toujours pas été ratifié. Les présidents passent, l’objectif demeure. Un projet de loi constitutionnelle – sur lequel le Conseil d’Etat a rendu un avis défavorable – a été présenté en conseil des ministres, le 31 juillet. C’est l’un des textes qui pourraient être inscrits à l’ordre du jour du Congrès que le chef de l’Etat, François Hollande, envisage de convoquer en 2016.Si l’on s’empoigne autant et depuis si longtemps sur ce sujet, c’est qu’il réveille des souvenirs ancrés dans notre mémoire nationale : l’ordonnance de Villers-Cotterêts, qui imposa, en 1539, l’usage du français dans tous les tribunaux du royaume ; l’abbé Grégoire, demandant à la Convention de 1794 d’« anéantir les patois » ; les « hussards noirs » de la IIIe République, qui inculquèrent le français aux écoliers bretons, basques ou corses.Lire aussi :Nouvel obstacle à la ratification de la Charte des langues régionalesLe vibrant plaidoyer de Jacques ChiracNos racines « républicaines » et jacobines sont solidement figées dans notre Constitution en quelques principes essentiels, comme l’indivisibilité de la République et l’unicité du peuple français. C’est à ce mur d’uniformité que se heurtent les défenseurs des langues régionales. D’abord portées, dans les années 1970, par des groupes politiques identitaires, leurs revendications ont ensuite trouvé un écho plus large auprès d’associations et de structures d’enseignement qui ont profité du vent porteur de la décentralisation.C’est dans ce décor que s’est joué un feuilleton encore inachevé. En novembre 1992, la France refuse de signer la charte, à l’élaboration de laquelle le Quai d’Orsay a opposé une vive résistance depuis 1983. Le gouvernement fait valoir que la charte est en contradiction avec ses traditions. Seul Jack Lang se démarque alors : « Tout cela est ridicule, et témoigne surtout d’un manque de confiance en soi », estime le ministre de l’éducation nationale et de la culture, tout en présentant de nouvelles mesures destinées à favoriser l’enseignement des langues minoritaires.L’affaire reste au point mort jusqu’à un déplacement de Jacques Chirac en Bretagne, le 29 mai 1996. Devant des parlementaires du cru, le chef de l’Etat prononce alors un vibrant plaidoyer en faveur des identités régionales, et fait part de son plein accord avec les principes défendus par la charte.75 langues régionalesDans un rapport rédigé en 1999, le linguiste Bernard Cerquiglini avait distingué 75 langues de France métropolitaine et d’outre-mer, dont les locuteurs peuvent être plus d’un million (pour les créoles) ou quelques dizaines (pour le bourguignon-morvandiau). Cependant, les critères auxquels il a recouru pour son décompte ne sont pas ceux de la Charte. Celle-ci n’inclut ni les dialectes de la langue officielle de l’Etat ni les langues des migrants.Le français, « langue de la République »L’élan chiraquien, déjà ralenti par les vives réactions d’une partie des gaullistes (Charles Pasqua en tête), est stoppé net lorsque le Conseil d’Etat, saisi par le premier ministre, Alain Juppé, rend un avis défavorable. La haute juridiction administrative souligne que l’adoption de la charte, qui impose aux Etats signataires l’usage partiel des langues régionales, y compris dans la justice et l’administration, serait contraire à l’article 2 de la Constitution, qui rappelle notamment que « la langue de la République est le français ». Une précision qui avait été introduite lors de la révision constitutionnelle préalable à la ratification du traité de Maastricht, afin de défendre la francophonie hors de nos frontières…Devenu premier ministre après la dissolution, Lionel Jospin s’empare du dossier. Il commande un rapport à Nicole Péry, alors députée (PS) des Pyrénées-Atlantiques, puis un autre à Bernard Poignant, maire (PS) de Quimper. N’en déplaise à son intransigeant ministre de l’intérieur, Jean-Pierre Chevènement, le chef du gouvernement se montre favorable à la ratification. Reste à évaluer les obstacles juridiques et à trouver les moyens de les contourner. C’est la mission confiée au juriste Guy Carcassonne, à l’été 1998.Après examen attentif, l’ancien conseiller de Michel Rocard dessine un chemin étroit. Contestant l’avis rendu par le Conseil d’Etat, M. Carcassonne estime que « la charte n’est pas, en elle-même, incompatible avec la Constitution ». Puisque les Etats signataires ne sont tenus de s’engager que sur trente-cinq des près de cent propositions de la charte, M. Carcassonne a fait le tri, pour choisir les plus conformes – ou les moins contraires – à notre Constitution, comme tout ce qui concerne la promotion des langues régionales dans les médias, la vie économique, culturelle et sociale… L’universitaire suggère aussi d’accompagner la signature d’une « déclaration interprétative » rappelant que, pour la France, le « groupe » – notion utilisée dans la charte – « renvoie aux individus qui le composent et ne peut en aucun cas former une entité qui en serait distincte, titulaire de droits qui lui seraient propres ». C’est peu ou prou sur ces bases que le processus de signature aboutit, le 7 mai 1999.Mobilisation des « bonnets rouges »Las ! Saisi par Jacques Chirac, le Conseil constitutionnel juge que, en dépit des précautions prises sur la nature des engagements de la France, la charte n’est pas conforme à la Constitution. L’Elysée et Matignon se renvoient la balle. Le président refuse d’engager la procédure de révision de la Constitution souhaitée par le premier ministre. Embourbée par la cohabitation, la ratification va rester au point mort pendant près d’une dizaine d’années. La réforme constitutionnelle adoptée par le Congrès, le 21 juillet 2008, fait entrer à l’article 75 de la Constitution l’appartenance des langues régionales « au patrimoine de la France ». Mais toujours pas de ratification en vue, le président en exercice, Nicolas Sarkozy, y étant hostile.François Hollande en avait fait l’un de ses engagements de campagne. Elu président, il hésite. La ratification de la charte ne figure pas parmi les quatre projets de loi constitutionnelle présentés lors du conseil des ministres du 13 mars 2013. Le Conseil d’Etat, il est vrai, venait de rendre un nouvel avis défavorable à cette ratification.C’est la mobilisation des « bonnets rouges », en Bretagne, qui incite l’exécutif, fin 2013, à remettre l’ouvrage sur le métier. Une proposition de loi constitutionnelle – devant nécessairement être adoptée par référendum – est d’abord examinée à l’Assemblée nationale en janvier 2014. La voie du Congrès ayant été jugée préférable, c’est un projet de loi constitutionnelle que l’exécutif entend soumettre au Parlement. Nouvelles empoignades en perspective sur un texte soumis à la France il y a près d’un quart de siècle. Pour une issue qui reste toujours aussi incertaine.Lire aussi :Ces révisions constitutionnelles renvoyées aux calendes grecquesJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.08.2015 à 12h48 • Mis à jour le07.08.2015 à 09h07 | Les Décodeurs La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite « loi Macron », a été promulguée et publiée au Journal officiel vendredi 7 août. Le texte ne contient bien sûr pas les quelques articles censurés par le Conseil constitutionnel mercredi soir, qui devront être présentés à nouveau devant le Parlement pour être validés – ou non.L’itinéraire législatif de la loi a notamment été marqué par deux votes en bloc à l’Assemblée nationale, au cours desquels le gouvernement a engagé sa responsabilité en raison de l’utilisation de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution.Le texte fourre-tout de 308 articles vise, selon Emmanuel Macron, à guérir les « trois maladies » de la France : « défiance », « complexité » et « corporatisme ». Saluée par le Medef, la loi a tout au long de son parcours suscité des critiques de toutes parts, et a subi de nombreuses modifications. Passage en revue des principaux points de loi – parmi de nombreux autres : 1. L’assouplissement du travail le dimanche et la nuitLe dispositif retenu supprime les cinq dimanches travaillés de plein droit proposés à l’origine et laisse le choix aux élus de fixer le nombre de dimanches « entre 0 et 12 ». Les autorisations seront débattues au niveau intercommunal au-delà de cinq dimanches. Les salariés percevront une compensation d’au moins 30 % sur leurs salaires ainsi que d’éventuelles contreparties selon des accords d’entreprise au cas par cas.Des « zones touristiques internationales » sont créées, à Paris, Nice, Cannes ou Deauville, dans lesquelles les commerces pourront ouvrir les dimanches et jusqu’à minuit, sur la base de compensations salariales (salaire doublé pour le travail en soirée). Voir notre infographie complète : Combien de salariés travaillent le dimanche ? 2. Des lignes nationales de carsJusqu’à présent limités par des régimes d’autorisation complexes, ils seront libéralisés. M. Macron en avait fait un symbole, estimant qu’il s’agissait d’une mesure à destination « des plus pauvres », qui pourraient ainsi « voyager facilement ».« A l’heure actuelle, beaucoup de Français sont trop pauvres pour prendre le train, qui est trop cher. Le transport en autocar est 8 à 10 fois moins cher que le train. Cette mesure de libéralisation du transport en autocar va bénéficier aux familles les plus modestes, les plus précaires, les plus fragiles. »Selon le ministre, cette libéralisation du transport par car devrait créer des « dizaines de milliers » d’emplois. Les débats ont conduit à mettre en place des limitations, régions et départements pourront ainsi interdire ou limiter certaines lignes. 3. L’assouplissement du permis de conduireLe permis devient un « service universel » dont le délai d’attente, actuellement de quatre-vingt-dix-huit jours en moyenne entre deux présentations à l’examen, devra être divisé par deux. Les épreuves du code de la route seront confiées à des sociétés privées. Dans les départements où l’attente entre deux passages à l’examen est supérieure à quarante-cinq jours, des « agents publics ou contractuels », dont ceux de La Poste, pourront le faire passer. Enfin, la durée minimale de vingt heures de conduite a été supprimée. 4. Une réforme des prud’hommesAutre chantier complexe, celui de la justice prud’homales. La réforme vise à simplifier les procédures pour en réduire les délais. La loi prévoit une formation des conseillers et des sanctions en cas de manquement à la déontologie, ainsi qu’un statut de défenseur syndical, et un renforcement du pouvoir des inspecteurs du travail et du pouvoir judiciaire (juge départiteur).En dernière minute, le gouvernement avait ajouté un barème d’indemnités (maximales) en cas de licenciement, en fonction de l’ancienneté des salaires dans l’entreprise et de la taille de celle-ci. Mal perçue par nombre de députés socialistes, cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, qui a estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ». 5. Les règles de licenciement collectif modifiéesSur ce volet, dont l’objectif est de sécuriser davantage les entreprises, un amendement des rapporteurs qui a été voté privilégie la négociation collective et encadre plus strictement la délimitation du périmètre d’application des critères de licenciement en cas de décision unilatérale de l’employeur. 6. Une incitation à l’épargne salariale et l’actionnariat salariéLa loi Macron simplifie ces dispositifs pour permettre leur généralisation aux petites et moyennes entreprises (PME), et les rendre plus attractifs fiscalement. Les fonds récoltés devraient également être davantage utilisés pour financer l’économie.La loi Macron abroge en revanche la prime de partage des profits mise en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui obligeait les entreprises augmentant leurs dividendes deux ans de suite à une redistribution au profit de leurs salariés.Lire aussi : Les salariés gèrent leur épargne salariale avec une très grande prudence 7. La libéralisation des professions réglementées et Infogreffe en open dataL’installation des nouveaux arrivants (huissiers, notaires, commissaires-priseurs) sera libéralisée afin de favoriser la concurrence et de permettre aux titulaires des diplômes requis de se lancer – le tout étant toutefois régulé par le ministère de la justice. Les grilles tarifaires doivent également être modifiées pour les actes « de la vie courante et de la plupart des transactions immobilières », afin d’en diminuer le prix.Mais la possibilité d’introduire une part de tarifs variables a été supprimée lors des débats, au profit d’un système de remises fixes possibles pour les jeunes huissiers, notaires et mandataires judiciaires. La commission spéciale a entériné la liberté d’installation « contrôlée » des notaires, huissiers et commissaires-priseurs et a adopté un amendement fixant une limite d’âge (70 ans) pour ces professions. Ce qui n’empêche pas la grogne des notaires de se poursuivre.En revanche, les greffes des tribunaux de commerce ont perdu leur combat : les données du Registre national du commerce et des sociétés (RNCS), qui étaient jusqu’ici leur propriété et auxquelles on n’accédait que par des services payants, seront désormais librement accessibles.Cette réforme a provoqué une forte réaction des professionnels concernés, des avocats aux huissiers. Ils dénoncent la « marchandisation » du droit « livré à l’économie », craignent un recul de l’accès au droit, ou prédisent la « mort de la profession » des commissaires-priseurs ou des administrateurs et mandataires judiciaires, avec des milliers d’emplois supprimés à la clé.Infogreffe regroupe les 135 greffes des tribunaux de commerce de France, soit près de 2 000 collaborateurs. Le site, qui emploie une trentaine de personnes (informaticiens et personnel technique), existait avant 2009 – les données étaient même diffusées sur le Minitel dans les années 1990 – mais ce n'est qu'à cette date qu'il a récupéré le monopole de la délégation de service public, au détriment de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). 8. Des prêts entre entreprisesUne entreprise qui dispose d’une trésorerie excédentaire pourra prêter de l’argent à un fournisseur ou un sous-traitant en difficulté, pour une durée limitée à deux ans et dans la mesure où prêteur et débiteur entretiennent des liens économiques. 9. Cinq à dix milliards d’euros de cessions d’actifsLe texte, examiné le 10 décembre 2014 à l’Assemblée, comporte un volet avalisant la vente par l’Etat de 5 milliards à 10 milliards d’euros d’actifs dans des entreprises ; 4 milliards seront affectés au désendettement, le reste étant réinjecté dans l’économie. Le détail de ce qui sera cédé n’a pas encore été divulgué. M. Macron s’est contenté de préciser qu’il n’était pas question de privatiser EDF, comme cela avait pu être évoqué. Lire aussi : Participations : les mauvais comptes de l'Etat actionnaire 10. Et aussi…La loi évoque également, parmi d’autres mesures :un assouplissement des conditions de changement de banque pour les consommateurs, avec la mise en place d’un service entièrement automatisé ;une « majoration de constructibilité » de 30 % pour les communes désireuses de s’agrandir ;une carte professionnelle dans le bâtiment pour éviter les fraudes et le travail au noir. Les mesures censurées par le Conseil constitutionnel :Assouplissement de la loi Evin.Les députés avaient également voté, contre l’avis du gouvernement, un assouplissement de la loi Evin sur la communication autour de l’alcool mais cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, estimant qu’elle n’avait rien à voir avec le contenu de la loi Macron. L’entérinement du centre de stockage de déchets nucléaires à BureAu dernier moment, le gouvernement avait introduit dans la loi d’un amendement entérinant le centre de stockage des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse. Cet article a été censuré par le Conseil constitutionnel, qui a, là aussi, estimé qu’il s’agissait d’un « cavalier législatif » qui devra être présenté dans un nouveau texte.Lire : Quels sont les enjeux du stockage des déchets nucléaires à Bure ? Les DécodeursJournaliste au Monde 06.08.2015 à 09h00 • Mis à jour le06.08.2015 à 14h33 Certes, l’essentiel de la loi dite Macron « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » a été validé par le Conseil constitutionnel, mercredi 5 août. Mais plusieurs dispositions qui avaient fait l’objet de nombreuses critiques ont été censurées. Le premier ministre, Manuel Valls, qui a argué que la plupart des mesures rejetées avaient été annulées « non pas sur le fond mais pour des raisons de procédure », a prévenu que ces dispositions seraient « à nouveau présentées devant le Parlement dans les prochains mois ».Le plafonnement des indemnités prud’homalesC’est la mesure la plus importante que le Conseil constitutionnel a retoquée. Le gouvernement avait esquissé une réforme des indemnités prud’homales, qui concernait le barème mis en place pour dédommager les salariés victimes d’un licenciement « sans cause réelle et sérieuse ».Le nouveau système devait plafonner les sommes allouées en fonction de l’ancienneté des salariés dans leur entreprise et de la taille de celle-ci – un projet désapprouvé par la droite, mais aussi par une partie de la gauche et par les syndicats.Lire aussi :Indemnités prud’homales : la grille d’Emmanuel Macron fait des accrocsLes juges constitutionnels ont estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ».Dans un communiqué, Manuel Valls a souligné que « le principe » du dispositif avait été « validé » par le Conseil constitutionnel mais que ce dernier « a estimé que [le plafond des indemnités] ne pouvait être différent entre petites et grandes entreprises ». « Des solutions devront être recherchées pour réduire malgré tout l’incertitude à laquelle sont soumis employeurs comme salariés », poursuit le premier ministre.L’assouplissement de la loi EvinL’amendement, introduit par des députés contre l’avis du gouvernement, avait inquiété les associations de lutte contre l’alcool et provoqué la colère de la ministre de la santé, Marisol Touraine. Les parlementaires entendaient alléger la loi Evin de 1991 pour, selon eux, distinguer publicité et information sur l’alcool.Le Conseil constitutionnel a rejeté cet article non pas sur le fond mais au motif qu’il s’agit d’un « cavalier législatif », une disposition qui n’a rien à voir avec le projet de loi dans lequel elle est insérée. La mesure pourra donc être réintroduite dans un autre texte.La gestion des déchets nucléaires stockés en profondeurUn amendement concernant le stockage des déchets radioactifs avait été introduit subrepticement dans la loi, juste avant son vote définitif. Il entérinait le projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) à Bure, dans la Meuse.Là encore, le Conseil constitutionnel a estimé qu’il s’agissait d’un cavalier législatif. La censure porte donc sur la forme et non pas sur le fond. Et Bercy a déjà annoncé, après avoir pris acte de la décision des juges, que « l’expérimentation de l’enfouissement des déchets nucléaires devrait faire l’objet d’une proposition de loi au premier semestre 2016 ».Lire aussi :Tollé après l’irruption des déchets radioactifs dans la loi MacronSeize autres articles considérés comme des « cavaliers législatifs » ont été rejetés par les juges constitutionnels, dont huit relatifs à la réforme des chambres de commerce et des métiers.Joint par Le Monde, le ministre de l’économie se félicite que la loi ait été « validée en totalité dans ses principes et à 98 % dans les détails, en particulier sur la réforme des professions réglementées qui avait fait l’objet de nombreuses attaques ». Il assure que les « trois quarts » des décrets réglementaires seront pris dans les prochains mois. 13.08.2015 à 11h23 • Mis à jour le13.08.2015 à 16h54 | Patrick Roger Les riches sont plus nombreux, en France, et ils sont même de plus en plus riches. Ainsi, entre 2013 et 2014, le nombre d’assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est passé de 312 406 à 331 010, soit une progression de 6 %. Dans le même temps, la valeur totale des patrimoines déclarés a bondi de 10 %, atteignant 476,28 milliards d’euros en 2014 contre 433,47 milliards l’année précédente. Les valeurs immobilières ont crû de 8,2 % et les valeurs mobilières de 10,8 %. Alors que, dans le même temps, la croissance du produit intérieur brut (PIB) se languissait à un morne 0,4 %.Deux facteurs principaux concourent à cette fulgurante progression : une hausse de l’ordre de 20 % du CAC 40 sur l’année, qui a dopé les revenus boursiers, et les résultats obtenus par le service de régularisation des avoirs non déclarés détenus à l’étranger. Le retour de ces capitaux « planqués » a ainsi gonflé la base imposable à l’ISF. Résultat : l’impôt sur la fortune a rapporté à l’Etat 5,19 milliards d’euros en 2014 contre 4,39 milliards en 2013 (+ 18 %). Ce sont d’abord les patrimoines les plus élevés, supérieurs à 10 millions d’euros, qui ont connu la plus forte progression, la valeur moyenne des patrimoines des foyers assujettis à l’ISF s’établissant à 2,7 millions d’euros.Cette augmentation du rendement de l’ISF, en volume et en nombre d’assujettis, a eu pour conséquence d’accroître le nombre de bénéficiaires du plafonnement de cet impôt. En 2014, ce sont ainsi 8 872 redevables qui ont pu réduire le montant de leur ISF. Le coût total du plafonnement s’élève à 905 millions d’euros en 2014, selon les chiffres de Bercy – qui conteste le chiffre de 926 millions paru dans la presse en début de semaine –, soit une remise moyenne de 102 000 euros. Sur ce total, 3 290 bénéficiaires du plafonnement se situent dans la tranche des patrimoines supérieurs à 10 millions d’euros. Pour eux, l’économie moyenne réalisée grâce au plafonnement se monte à 246 674 euros. A eux seuls, ils absorbent 811,5 millions d’euros de la ristourne consentie par l’Etat.Rompre avec le bouclier fiscalPar comparaison, en 2013, 7 650 foyers redevables de l’ISF avaient pu bénéficier du plafonnement et le coût de ce dispositif avait représenté 825 millions d’euros. En un an, le nombre de bénéficiaires a grimpé de 16 % et, en volume, la progression est de 12 %. Le système mis en place en 2013 s’avère en définitive de plus en plus coûteux.Au départ, quand François Hollande et la gauche sont revenus au pouvoir, il s’agissait de marquer une rupture avec le bouclier fiscal mis en place en 2006 par Dominique de Villepin et dont Nicolas Sarkozy, en 2007, avait abaissé le seuil à 50 %. En 2010, dernière année de l’application du « bouclier Sarkozy », 6 287 contribuables en avaient bénéficié, pour un montant total de 856 millions d’euros. En 2011, cependant, l’ancien président de la République, sous la pression de la crise et de sa majorité, fait marche arrière et abandonne le bouclier fiscal. En contrepartie, il relève le seuil d’assujettissement à l’ISF, qui passe de 800 000 à 1,3 million d’euros (avec une déduction de 30 % sur la résidence principale), réduit le nombre de tranches du barème de 7 à 5 et le taux marginal d’imposition applicable pour la tranche supérieure à 10 millions d’euros est abaissé de 1,8 % à 1,5 %. De fait, en 2011, le nombre d’assujettis a chuté de presque la moitié et le rendement de l’ISF a légèrement diminué.En 2012, sans revenir sur le barème mis en place sous la précédente législature, la gauche instaure une « surtaxe ISF ». Grâce au produit de cette « contribution exceptionnelle », le rendement de l’ISF retrouve un niveau de 5,04 milliards contre 4,32 l’année précédente. La polémique s’envole lorsque les chiffres publiés par Bercy montrent que, cette année-là, 8 810 foyers fiscaux, sur un total de 37 millions, ont été imposés à plus de 100 % de leurs revenus de 2011.L’« enfer fiscal »Sous la contrainte du Conseil constitutionnel, le gouvernement se résout à rétablir un plafonnement à 75 % des revenus. Dans le même temps, cependant, il introduit un certain nombre de garde-fous afin d’éviter les montages d’optimisation fiscale permettant à certains hauts patrimoines d’atteindre plus vite le plafond. Mais fin 2013, nouvelle censure du Conseil constitutionnel et le gouvernement est, de nouveau, contraint de revoir son dispositif. Ce qui aboutit aujourd’hui à ce que le coût du plafonnement atteigne ce niveau record.Parallèlement, un autre chiffre publié récemment a défrayé la chronique : celui des départs à l’étranger de contribuables aisés. Pour ceux dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 100 000 euros, ils seraient 3 744, en 2013, à s’être installés hors de France, soit 40 % de plus qu’en 2012. Le nombre de départs de redevables de l’ISF s’élève quant à lui à 714, soit 15 % de plus que l’année précédente. Cela ne représente cependant que 0,2 % des contribuables assujettis à l’ISF.Ces chiffres ont suffi à alimenter la controverse récurrente selon laquelle l’« enfer fiscal » que subissent les plus aisés les contraindrait à s’exiler, privant ainsi l’Etat de recettes non négligeables. Une analyse « abusive », estime Bercy. Rien ne permet d’établir que les 46 000 personnes – dont 60 % ont moins de 40 ans – qui se sont installées à l’étranger en 2013 l’aient fait pour des raisons fiscales. D’autant que, en sens inverse, le nombre d’étrangers résidents fiscaux en France est passé, lui, de 200 000 à 210 000. Qui s’accommodent de l’enfer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 17h49 • Mis à jour le13.08.2015 à 11h45 L’opération « Tel-Aviv sur Seine », à laquelle Manuel Valls a apporté son « soutien total », a ouvert ses portes, jeudi 13 août à 10 heures, avec un dispositif de sécurité renforcé, des journalistes et peu de visiteurs.#TelAvivSurSeine Confirmation de la sécu y'a plus de journalistes que de visiteurs. http://t.co/VEtughYbZJ— SylvieChayette (@Sylvie)require(["twitter/widgets"]);Sur la plage, peu de vacanciers : http://t.co/SQMhrx0TTT— mooouna (@Mouna El Mokhtari)require(["twitter/widgets"]);Au total, ce sont ainsi environ 500 policiers et gendarmes qui seront mobilisés, selon la préfecture de police. En plus des fouilles des sacs sur le site, une surveillance sera mise en place, en amont et en aval de l’opération, alors que le plan antiterroriste Vigipirate est au niveau le plus élevé en Ile-de-France.« Tel-Aviv sur Seine » contre « Gaza Plage »Plusieurs associations ont appelé à la mobilisation pour perturber l’événement organisé de 10 heures à 22 heures dans le cadre de Paris Plages, entre le pont d’Arcole et le pont Notre-Dame, avec notamment la vente de spécialités culinaires israéliennes, des sports et des jeux, et une animation musicale.Europalestine et une dizaine d’autres organisations ont annoncé la tenue d’une opération concurrente, baptisée « Gaza Plage », qui se tiendra jeudi de 12 heures à 21 heures « entre le pont Notre-Dame et le pont au Change », un espace adjacent à celui prévu pour « Tel-Aviv sur Seine », pour redire leur « indignation » concernant la politique du gouvernement israélien dans les territoires palestiniens.Ron Huldai, le maire de Tel-Aviv, a quant à lui salué la « sagesse » de son homologue parisienne, Anne Hidalgo.« Paris et Tel-Aviv entretiennent d’excellentes relations depuis de nombreuses années, durant lesquelles nous avons coopéré dans de nombreux domaines ».Lire l'analyse :« Tel-Aviv sur Seine » : une grille d’analyse périmée« Faute politique »La polémique et les risques de débordement ont fait réagir la classe politique. Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, s’est voulu serein : « Je pense que malgré les protestations des uns et des autres chacun va revenir à la raison. » Il affirme qu’« il n’y aura pas de débordement. »« Il est encore temps d’éviter une faute politique », a martelé quant à lui Eric Coquerel, conseiller régional du Parti de gauche (PG) Ile-de-France, et Danielle Simonnet, conseillère (PG) de Paris, dans une lettre ouverte à l’adresse d’Anne Hidalgo. Les deux élus demandent une modification de la programmation de « Tel-Aviv sur Seine », ou « à défaut » son annulation. M. Coquerel :« On ne peut pas penser qu’il y a une bulle à Tel-Aviv où on célébrerait une dolce vita, la plage, des DJ, le mojito, sans se préoccuper de ce qui se passe ».Une série de manifestations avait eu lieu à Paris à l’été 2014 contre l’offensive israélienne dans la bande de Gaza. Face au déferlement de propos antisémites et aux risques de violences, plusieurs rassemblements avaient été interdits. Des interdictions qui avaient en retour déclenché des heurts importants, notamment dans le quartier de Barbès, et avaient été reprochés au préfet de police de l’époque, Bernard Boucault. La journée de jeudi devrait faire office de test pour son successeur Michel Cadot, en poste depuis fin juillet, alors que le maintien de l’ordre est traditionnellement considéré comme un marqueur de l’autorité préfectorale.Lire aussi :Anne Hidalgo : « Pourquoi nous accueillons Tel-Aviv à Paris Plages » Patrick Roger Jeudi 30 juillet, à la veille de délivrer en conseil des ministres une communication sur la réforme de l’administration territoriale de l’Etat, Manuel Valls effectuait un déplacement à Amiens, en Picardie, pour la signature du contrat de plan Etat-région 2015-2010. Accueilli au conseil régional, le premier ministre tenait d’abord à délivrer un message : « Il n’y aura pas de diminution du nombre de fonctionnaires de l’Etat dans votre ville », assurait-il. Ce n’est pas l’avis des syndicats, qui redoutent la disparition de près de 400 emplois publics dans la capitale picarde.Comme dans les autres régions, seul le rectorat est à ce jour certain de conserver l’essentiel de ses prérogatives et les personnels qui vont avec. Le gouvernement, qui avait un temps envisagé la fusion des académies, a fait marche arrière, préférant une solution « mixte » en maintenant les académies dans leurs limites géographiques actuelles mais regroupant celles-ci en treize régions académiques. Amiens sauve donc son rectorat – « un rectorat de deuxième division », selon l’expression de Brigitte Fouré, la maire (UDI) de la ville –, même si c’est à Lille que reviendra le rectorat de région académique.Lire aussi :Fonctionnaires : la valse des affectationsToutes les inquiétudes sont-elles levées en ce qui concerne les quelque 3 300 agents travaillant dans les services régionaux de l’Etat (hors éducation nationale) ? Rien n’est moins sûr. Certes, le premier ministre, lors de sa visite à Amiens, n’est pas venu les mains vides puisque, pour rassurer à la fois les élus et les fonctionnaires de l’Etat, il a annoncé l’implantation à Amiens d’une plate-forme nationale de validation des titres qui devrait employer une centaine d’agents. Claude Gewerc, le président (PS), affiche sa satisfaction : « Il n’y aura pas un seul emploi perdu mais des créations en plus », se félicite-t-il.Multiples inconnuesSi tel est le cas, il va falloir résoudre une équation à de multiples inconnues. « La nouvelle répartition théorique des services régionaux de l’Etat et de leurs agents, du fait de la réorganisation des services, semble contredire cette affirmation », note Denis Thomas, responsable de la Fédération syndicale unitaire (FSU) des services publics en Picardie. A l’heure actuelle, Lille, préfecture de la région Nord-Pas-de-Calais, regroupe 2 145 agents dans les services régionaux de l’Etat, selon les données d’avril 2015 rassemblées par les Inspection générale de l’administration (IGA), Inspection générale des finances (IGF) et Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Amiens, préfecture de la région Picardie, en accueille 1 160.Dans le schéma d’organisation rendu public le 31 juillet en conseil des ministres, la capitale picarde récupérerait, dans le cadre de la nouvelle région, les sièges de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) et de la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), qui emploient respectivement 80 et 164 agents dans la capitale des Flandres, soit un gain de 244 fonctionnaires.En sens inverse, Amiens va voir partir les services de l’actuelle direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal, 239 agents), de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte, 105 agents) de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC, 61 agents), de la direction régionale des finances publiques (DRFiP, 54 agents), de l’Insee (81 agents), de l’Agence régionale de santé (ARS, 133 agents) et de la préfecture (59 agents), qui vont être regroupés à Lille.Sur le papier, ce sont donc, théoriquement, 732 agents des services de l’Etat qui devraient se déplacer d’Amiens à Lille et 244 en sens inverse. Surtout, même en comptant la centaine d’emplois créés sur la future plate-forme de validation des titres, la préfecture de la région Picardie voit disparaître près de 400 emplois publics. « Il est clair que le compte n’y est pas », déplore Mme Fouré. Il va falloir que le gouvernement se montre très convaincant pour rassurer les agents concernés et expliquer comment il entend préserver l’emploi public dans la ville.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Malgré la torpeur estivale, les agents des services de l’Etat en région sont en émoi. Beaucoup redoutent de devoir subir, avec le regroupement des régions qui deviendra effectif le 1er janvier 2016, une mutation géographique ou fonctionnelle. Les inquiétudes sont particulièrement vives dans les actuels chefs-lieux de région qui vont perdre leur statut.« Nous sommes dans un moment clé, met en garde Christophe Delecourt, responsable de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires (UGFF) CGT. En l’état actuel, il est bien difficile de se faire une opinion sur le nombre de postes qui vont être concernés. » Il compte sur la réunion prévue début septembre entre le gouvernement et les organisations syndicales pour disposer de plus amples informations, tout en regrettant que, jusqu’à présent, la réforme engagée n’ait « pas fait l’objet d’un dialogue social de qualité ».Lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, le 31 juillet, Manuel Valls a présenté une communication circonstanciée sur la réforme à venir de l’administration territoriale de l’Etat consécutive à la nouvelle délimitation des régions. Outre l’annonce des chefs-lieux des futures régions regroupées, le premier ministre a également détaillé la localisation des rectorats de région académique, des agences régionales de santé et des chambres régionales des comptes.Il a poussé encore plus loin le détail en révélant les projets d’organisation régionale et les propositions d’implantation géographique de chaque direction régionale. « Le tiers des sièges des directions régionales sera implanté hors chefs-lieux afin de prendre en compte les spécificités de chaque territoire », a indiqué M. Valls. Le premier ministre assure que « la nouvelle organisation, en préservant la répartition actuelle de l’emploi public, permet ainsi de limiter les mobilités géographiques, de l’ordre de 1 000 agents sur les trois années de mise en œuvre de la réforme ».Rassurer les agentsLa volonté du gouvernement est claire : rassurer les agents de l’administration régionale de l’Etat qui craignent de voir leurs services supprimés ou déplacés et d’être contraints de changer de localité pour conserver leur emploi. Depuis trois mois, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, sillonne les préfectures qui vont perdre leur statut de capitale régionale, rencontre les élus et les agents pour tenter d’apaiser les craintes. Avec un leitmotiv : « Nous souhaitons éviter la mobilité géographique obligatoire. Tout sera mis en place pour cela », assure-t-il à ses interlocuteurs.Lire aussi :732 agents picards verront leur service déménager à LillePour y parvenir, outre le redéploiement des directions et des services dans les régions, c’est à l’échelle départementale que la réforme doit prendre de l’ampleur. C’est ce que préfigure la charte de la déconcentration publiée le 7 mai, qui conforte l’échelon départemental dans la mise en œuvre des politiques publiques et renforce les pouvoirs des préfets. Ceux-ci pourront en conséquence adapter leurs modes de fonctionnement, mutualiser les fonctions supports de leurs services, s’organiser différemment selon les territoires : une administration territoriale « à la carte » en quelque sorte.Tout cela va entraîner un grand chamboulement dans l’administration territoriale de l’Etat et, en premier lieu, dans les services régionaux de l’Etat, qui vont supporter, dans les trois ans à venir, les deux tiers des réductions d’effectifs. Ce qui entraînera de nombreux reclassements ou reconversions dans les services implantés au niveau départemental.10 700 personnes potentiellement concernéesIl est dès lors aisé de comprendre les inquiétudes des agents compte tenu du flou qui entoure cette réforme d’ampleur, probablement la plus importante qu’ait eue à connaître l’administration territoriale de l’Etat depuis des décennies. D’autant que le rapport sur l’évolution de l’organisation régionale de l’Etat établi en avril par les inspections générales de l’administration (IGA), des finances (IGF) et des affaires sociales (IGAS) avait de quoi alarmer.Au total, les services de l’Etat au niveau régional (hors éducation nationale) représentent 37 000 agents. Pour les régions faisant l’objet d’un regroupement, ces effectifs se montent à 23 000. « Dans ce cadre, un maximum de 10 700 agents exerçant des fonctions régionales seraient susceptibles d’être concernés par une mobilité fonctionnelle ou géographique, estimaient les inspections. Il s’agit donc d’un chantier significatif en termes de conduite du changement. »Pour les villes perdant leur statut de chef-lieu, les effectifs exerçant une fonction régionale vont de 910 agents à Limoges (Limousin) à 1 563 à Montpellier (Languedoc-Roussillon). Leur part dans les effectifs de la fonction publique de la zone d’emploi varie entre 4,6 % à Amiens (Picardie) et 10,1 % à Châlons-en-Champagne (Champagne-Ardenne). « Plus ce pourcentage est faible, plus une possibilité de mobilités fonctionnelles ou géographiques de proximité semble ouverte, au fil du temps, à l’intérieur de certaines administrations ou entre administrations de l’Etat », souligne le rapport.Pression de lobbies locauxAutrement dit, les plus « petits » risquent d’être les plus malmenés. C’est précisément ce que redoutent les syndicats. « Cette volonté de rationaliser en regroupant risque de marquer un vrai recul des administrations, notamment dans les plus petits services, avec une perte de spécialisation. On a déjà vécu cela au moment de la réforme de l’administration territoriale [RéATE, entrée en vigueur en 2010] », note Michel Angot, responsable du Snuclias-FSU, le syndicat unitaire des collectivités locales.« Le gouvernement veut tabler sur le minimum de personnes à déplacer, mais on n’en sait rien », poursuit le syndicaliste, qui constate d’ores et déjà que la répartition des implantations s’est faite, pour une bonne part, « en fonction des lobbies locaux ». Si, entre Rouen et Caen (Normandie), Toulouse et Montpellier (Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées), Dijon et Besançon (Bourgogne-Franche-Comté), les compensations aux villes perdant leur statut de chef-lieu sont significatives, c’est nettement moins évident là où la fusion se fait autour d’une région forte. Ainsi, l’Auvergne face à Rhône-Alpes, la Picardie face au Nord-Pas-de-Calais, le Limousin face à l’Aquitaine et à Poitou-Charentes, la Champagne-Ardenne face à l’Alsace-Lorraine risquent d’y laisser des plumes.« Toutes les conditions sont réunies pour une organisation à la carte des politiques publiques dans les territoires », constate M. Delecourt. La réorganisation des directions régionales va, de plus, entraîner la mise en place de nouvelles méthodes de travail, comme le télétravail. Autant de motifs d’inquiétudes pour les agents. « Ce qui devient extrêmement prégnant, c’est l’idée qu’il faudrait adapter les administrations et les services aux exigences de compétitivité européenne, note le responsable cégétiste. La Charte de la déconcentration pose de gros problèmes sur le plan des grands principes de la fonction publique. C’est symptomatique d’une nouvelle conception de la mise en œuvre des politiques publiques dans les territoires. »Reste, enfin, une autre inconnue de taille : le coût, social et financier, de cette opération. « Nous ne sommes pas dans une logique comptable, assure le ministère de l’intérieur. Nous voulons une réforme qui génère à terme des économies mais il est clair que, à court terme, les dispositifs d’accompagnement, le renforcement de l’accompagnement individualisé vont entraîner un coût supplémentaire. » Le ministère se refuse cependant à le chiffrer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.08.2015 à 16h08 • Mis à jour le11.08.2015 à 20h15 Le directeur général du WWF France, Philippe Germa, 64 ans, a disparu lors d’une plongée samedi en Polynésie française, a annoncé l’ONG mardi 11 août, saluant un militant « engagé depuis toujours dans la protection de la planète » et « un passionné des océans ». « A ce stade, son corps n’a pas été retrouvé malgré des recherches », a indiqué une porte-parole de l’organisation.Directeur général depuis 2013 de l’organisation qu’il avait rejointe en 2008 comme administrateur, M. Germa l’a représentée dans le cadre du débat sur la transition énergétique qui a abouti au vote d’une loi à la fin du mois de juillet.Il avait auparavant été membre de l’association Les Amis de la terre et pris une part active à la campagne présidentielle des écologistes en 1981. Il a aussi participé aux campagnes contre l’implantation des centrales nucléaires en France.En mai 1988, à l’époque du gouvernement Rocard, il était devenu conseiller technique du ministre de l’environnement, poste qu’il a occupé pendant cinq ans. En 1990, il a participé à la création du mouvement Génération Ecologie.« Acteur important des combats écologistes »M. Germa a également été « l’un des pionniers de l’économie verte en tant que directeur de Natixis Environnement & Infrastructures », une société qu’il a fondée, spécialisée dans les fonds d’investissement, dédiés notamment aux projets d’énergies renouvelables, rappelle WWF France dans un communiqué.Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a exprimé sa « très grande tristesse », saluant « un grand militant de l’écologie et de la protection de la planète ».« Grand connaisseur de la planète et des ravages qu’elle subit, Philippe était un acteur important des combats écologistes. Dernièrement, il s’était beaucoup impliqué pour que la loi sur la transition énergétique et la loi sur la biodiversité voient le jour et avait contribué à de nombreuses avancées législatives, notamment en matière de qualité de l’eau ou de traitement des déchets. »La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, et son homologue des affaires étrangères, Laurent Fabius, ont séparément salué un « homme de conviction » qui s’était fortement engagé dans la préparation de la conférence Paris climat 2015, qui aura lieu à la fin de l’année au Bourget.Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, « c’est un ami de la planète et un militant écologiste de longue date qui nous a quittés ». Ecologie sans frontière (ESF) a rendu hommage à « un humaniste, partisan d’une écologie pragmatique » auquel l’écologie en France « doit beaucoup ». 11.08.2015 à 14h46 • Mis à jour le12.08.2015 à 09h37 La villa « Pamplemousse », surnom donné à la luxueuse résidence sur l’île de Saint-Martin du député et maire Les Républicains de Levallois-Perret, Patrick Balkany, et de son épouse, a été vendue, rapporte Le Parisien, mardi 11 août, reprenant une information relayée par Charlie Hebdo.Les époux Balkany, poursuivis pour « blanchiment de fraude fiscale », « corruption » et « blanchiment de corruption », ont longtemps nié être les propriétaires de cette villa. Il faudra attendre mai 2014 pour qu’Isabelle Balkany avoue finalement aux enquêteurs, au cours de sa garde à vue lors de sa mise en examen, qu’elle possédait avec son mari la résidence « Pamplemousse » depuis 1997.Tracfin avait mis en évidence que la demeure antillaise appartenait à une série de sociétés écrans en Suisse, au Panama et au Liechtenstein. L’origine initiale des fonds utilisés pour acheter cette propriété n’est pas claire, mais Tracfin soupçonne Patrick Balkany d’avoir utilisé une société suisse pour injecter discrètement des fonds dans les années 1990. Il s’agirait de la société Getrust, à Genève.Mais dans les faits, le couple Balkany y passait une bonne partie de ses vacances. Isabelle Balkany avait même contracté une assurance habitation pour la maison, ce qui permet à Tracfin de conclure qu’elle est l’« ayant droit économique », c’est-à-dire la véritable propriétaire de la société qui détient la villa.Le domicile des Antilles, évalué à 3 millions d’euros, avait été saisi par la justice il y a quelques mois. On ne connaît pour l’heure ni le montant de la transaction ni l’identité du nouveau propriétaire.Lire : Tout comprendre à l'affaire Balkany« Un acharnement »Parallèlement, la justice a également ordonné il y a quelques semaines la saisie du moulin de Cossy, à Giverny (Eure). Cette résidence n’appartient pourtant plus aux époux Balkany mais à leurs enfants, à qui ils l’ont donnée. Le conseil de M. Balkany, Grégoire Lafarge, a annoncé dans les colonnes du Parisien qu’il avait « immédiatement » fait appel de cette décision, avant de dénoncer un « acharnement » de la justice :« C’est une mesure d’excès qui démontre l’acharnement dont font l’objet mes clients. D’une part ils ne sont plus propriétaires de cette demeure, et d’autre part elle n’a aucun lien avec le dossier. » 11.08.2015 à 11h11 • Mis à jour le11.08.2015 à 20h50 | Patrick Roger Ecotaxe, le retour ? Abandonné au printemps 2014 après le mouvement des « bonnets rouges » qui avait embrasé la Bretagne – entraînant le saccage d’une dizaine de portiques –, le projet d’une taxe de transit des poids lourds a de nouveau le vent en poupe, mais cette fois à l’échelle territoriale. Si Matignon a dores et déjà fait savoir qu’il « n’envisage pas du tout d’ouvrir cette possibilité », plusieurs régions plaident en ce sens.L’ancien secrétaire d’Etat aux transports, Frédéric Cuvillier, aujourd’hui maire (PS) de Boulogne-sur-Mer et député du Pas-de-Calais, en a relancé l’idée, lundi 10 août, dans un entretien aux Echos. « Je souhaite que nous [la future région Nord - Pas-de-Calais - Picardie] soyons pionniers dans la mise en place d’un tel dispositif », défend M. Cuvillier. Il estime que le sujet est « particulièrement pertinent dans notre territoire, qui subit un fort transit de camions du fait de la proximité de l’Angleterre et de la Belgique ». L’ancien ministre propose d’étendre à la région le système belge de taxation des poids lourds, baptisé « Viapass », qui doit être mis en place à partir du 1er avril 2016. La Belgique deviendra ainsi, après l’Allemagne, la Slovaquie, la République tchèque, la Pologne, l’Autriche et la Suisse, le septième pays européen à en adopter le principe.Ferme opposition des transporteurs routiersDans la foulée, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale et tête de liste du PS pour les élections régionales en Ile-de-France, s’y est également déclaré favorable pour les camions transitant par la région francilienne. « Je pense que ce serait une bonne chose que de trouver un système qui permette d’élargir la base de nos financements pour pouvoir, le plus vite possible, réussir la modernisation de nos réseaux de transport », a-t-il déclaré sur RTL.Dans la soirée, la tête de liste de la droite, Valérie Pécresse (Les Républicains), a réagi sur son compte Twitter : « Ecotaxe en Ile-de-France : oui, mais seulement sur les poids lourds en transit. Stop au “martyre fiscal” des entreprises franciliennes ! »La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Emmanuelle Cosse, a, elle, regretté dans Libération que Matignon ferme d’emblée la porte à cette expérimentation.« Le gouvernement ne peut plus faire l’autruche. (...) Il faut aujourd’hui remplacer notre fiscalité actuelle par une fiscalité écologique qui permette de s’attaquer au trafic routier en constante augmentation. Le principe d’une telle taxe est simple : celui qui pollue, paie. »A l’inverse, Marine Le Pen, qui conduira la liste du Front national en Nord - Pas-de-Calais- Picardie aux élections régionales, s’est élevée contre la proposition de M. Cuvillier. « Cette perspective, qui constituerait un nouveau coup très dur pour nos routiers, déjà gravement mis en difficulté par la concurrence déloyale exercée par des transporteurs en provenance d’Europe de l’Est, est parfaitement intolérable, s’insurge la présidente du parti d’extrême droite. Le Front national s’opposera donc résolument à toute taxation supplémentaire des routiers français, y compris au niveau régional. »Lire aussi :Démontage des portiques de l’écotaxe, ultime étape d’un fiascoLes fédérations de transporteurs routiers, pour leur part, ont promptement réagi. Tant la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) que l’Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles (Unostra) et l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) se disent fermement opposées à tout retour de l’écotaxe, sous quelque forme que ce soit, estimant qu’elle introduirait une distorsion de concurrence entre les régions.Deux options privilégiéesL’idée d’une expérimentation de l’écotaxe en région, à défaut de sa généralisation sur l’ensemble du territoire, est loin d’être isolée. François Hollande lui-même, lors d’un déplacement en Alsace à l’automne 2014, avait ouvert la voie en ce sens « si les élus en décident et si elle est compatible avec nos engagements ». La région, frontalière de l’Allemagne, est en effet – et ce depuis longtemps – convertie au principe de la taxation des poids lourds transitant par son territoire. La Bourgogne et la Franche-Comté, qui doivent bientôt ne plus former qu’une région, limitrophe de la Suisse, ont également formulé le vœu d’un droit à l’expérimentation.Un dispositif « temporaire » de hausse de 4 centimes du gazole pour les poids lourds a été voté pour 2015De son côté, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, avait annoncé, en juin, qu’elle allait examiner la possibilité de laisser certaines régions mettre en place une écotaxe pour les poids lourds en transit. La ministre avait désigné, en octobre 2014, un groupe de travail chargé de trouver un système de financement des infrastructures de transport permettant de compenser le manque à gagner résultant de l’abandon de l’écotaxe, qui était censée rapporter 1,15 milliard d’euros par an.Pour 2015, un dispositif « temporaire » de hausse de 4 centimes du gazole pour les poids lourds a été voté par le Parlement, mais la question de la pérennité des ressources de l’Agence de financement des infrastructures de transport en France (Afitf) reste posée. Le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, avait annoncé fin juin, à l’issue des travaux du groupe de travail, que le dispositif mettant à contribution les transporteurs routiers serait arbitré par le gouvernement « après le 20 juillet ». Aucune décision n’a encore été prise, mais deux options tiennent la corde : le maintien d’une surtaxe de 4 centimes sur le gazole ou l’instauration d’une vignette. Problème : ni l’une ni l’autre ne suffisent à compenser les 800 millions d’euros qui, sur les recettes de l’écotaxe, devaient revenir à l’Afitf. Du coup, le recours à une taxation « régionale » des poids lourds trouve de plus en plus de partisans.Lire aussi :Pollution : chaque année, un coût de 101,3 milliards d’euros pour la FrancePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.08.2015 à 08h10 • Mis à jour le10.08.2015 à 16h03 François Rebsamen sera resté seize mois au gouvernement. L’actuel ministre du travail, qui est redevenu maire de Dijon lundi 10 août, prévoit de remettre sa démission du gouvernement « le 19 août, à la fin du prochain conseil des ministres », annonce-t-il dans Le Parisien.M. Rebsamen retrouve dans la capitale bourguignonne le siège qu’il avait occupé de 2001 à 2014, date de son entrée dans le gouvernement de Manuel Valls. Il succéde à son ex-adjoint Alain Millot, mort le 27 juillet à l’âge de 63 ans. Lors de la réunion du conseil municipal qui s’est tenue en début d’après-midi, M. Rebsamen a été réélu maire avec quarante-six voix, tandis qu’Edouard Cavin (FN) en récoltait deux en sa faveur et que onze conseillers municipaux ont voté blanc. A 17 heures, le nouveau maire devrait retrouver également le siège de président de la communauté urbaine du Grand Dijon, occupé lui aussi pendant seize mois par Alain Millot.« Un immense quiproquo »Le ministre se met ainsi en accord avec la règle de non-cumul de mandats inscrite dans la charte de déontologie que les membres du gouvernement doivent signer. Pourtant, le 27 juillet, la communication de M. Rebsamen avait été quelque peu flottante, des sources émanant de son cabinet évoquant qu’il n’avait pas l’intention de démissionner avant que « ses engagements ministériels » soient terminés.Une phrase qui avait valu une mise au point du premier ministre : Manuel Valls avait souligné que « François Rebsamen le sa[va]it parfaitement, on ne peut pas être le chef d’un exécutif et en même temps membre du gouvernement ».Lire le récit :Départ de Rebsamen : dernier couac avant les vacancesAujourd’hui, M. Rebsamen assure qu’il s’agit là d’« un immense quiproquo ».« Je n’ai jamais envisagé de cumuler les charges de maire de Dijon et de ministre du travail. […] Je sais très bien que l’on ne peut pas faire les deux, et je ne l’ai jamais envisagé. »Pourtant, le ministre du travail avançait dans le Journal du dimanche qu’il « remettrait [sa] démission à François Hollande (...) le mercredi 9 septembre ». « Le sentiment d’avoir bien fait mon travail »S’il se dit « frustré » à l’idée de quitter le ministère du travail après avoir « contribué à mettre en place un certain nombre de dispositifs facilitant la vie des entreprises sans pour autant diminuer les droits des salariés », François Rebsamen avait expliqué la semaine passée au Monde qu’il respectait un « engagement » en revenant à Dijon.« J’avais pris l’engagement auprès d’Alain Millot que je reviendrais quand il ne serait plus maire. Il avait dit qu’il me laisserait la place quand je ne serais plus ministre. J’ai été réélu maire en mars 2014, c’est normal que j’assume aujourd’hui, dans ces circonstances tragiques, cette responsabilité que les Dijonnais m’ont confiée. »En tout état de cause, M. Rebsamen s’apprête à quitter le gouvernement « avec le sentiment d’avoir bien fait [s] on travail, et avec l’estime des partenaires sociaux ». Sur le plan du chômage, il estime que « l’année 2015 s’annonce meilleure » que les précédentes, car « notre économie recrée des emplois ». Quant à sa loi sur le dialogue social, adoptée par le Parlement le 23 juillet, elle « comporte nombre d’avancées pour les salariés ». « J’ai la conviction que les mesures que nous avons prises vont faciliter l’embauche pour les PME avec le retour de la croissance », avance-t-il.Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?Qui pour le remplacer ?Pour succéder à M. Rebsamen Rue de Grenelle, plusieurs profils sont envisageables. François Hollande peut vouloir faire le choix de la tranquillité et nommer à nouveau un fidèle parmi les fidèles, comme Stéphane Le Foll – ce qui serait de surcroît une façon de l’exfiltrer du ministère de l’agriculture, où la crise des éleveurs lui fait traverser une mauvaise passe.Mais M. Hollande peut aussi vouloir saisir l’occasion d’envoyer un signal fort à sa majorité en choisissant une figure incarnant un infléchissement de la politique économique. Dans ce cas, un profil comme celui du député « frondeur » Jean-Marc Germain, ancien directeur de cabinet de Martine Aubry et mari d’Anne Hidalgo, permettrait sans doute de resserrer les rangs à quelques semaines des élections régionales. A moins que le chef de l’Etat n’en profite pour rappeler un écologiste au gouvernement : cette fois, dans la perspective à plus long terme de l’élection présidentielle. 08.08.2015 à 17h42 • Mis à jour le11.08.2015 à 09h48 | Soren Seelow Il aura fallu sept ans. Sept ans d’une enquête erratique et politisée à l’excès pour aboutir à l’un des plus retentissants déraillements de la justice antiterroriste. Vendredi 7 août, la juge d’instruction chargée de l’enquête sur les sabotages de plusieurs lignes de TGV en 2008 a estimé, contre l’avis du parquet, que l’affaire dite de Tarnac — du nom du village corrézien où gravitait une petite communauté issue de la mouvance anarcho-autonome — n’était pas un dossier terroriste.Lire le décryptage :Comprendre l’affaire Tarnac, désormais sans « terrorisme »La magistrate, Jeanne Duyé, a décidé de renvoyer quatre membres du groupe, dont son principal animateur Julien Coupat, devant un tribunal correctionnel pour « association de malfaiteurs », rejetant la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste » réclamée par le parquet. Quatre autres personnes sont renvoyées pour avoir refusé de donner leur ADN et, pour deux d’entre elles, pour « falsification de documents administratifs ».Pour le ministère public, cette ordonnance de renvoi est un désaveu cinglant. Dans son réquisitoire du 6 mai, le parquet avait demandé que la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste » soit retenue à l’encontre des trois principaux mis en examen : Julien Coupat, sa compagne Yildune Lévy et son ex-petite amie Gabrielle Hallez.Lire :Tarnac : le parquet requiert le renvoi de Julien Coupat en correctionnelle pour terrorismeLa juge d’instruction balaye sans doute définitivement le spectre du terrorisme qui planait depuis le début de l’enquête sur ces sabotages. « Après près de sept années d’instruction à charge, nous avons enfin une décision de justice courageuse. C’est un désaveu total pour le parquet », ont réagi Mes Marie Dosé et William Bourdon, avocats des prévenus.Le « couac de Tarnac »Cette affaire avait, dès sa genèse, suscité une vive polémique, le gouvernement et la ministre de l’intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie, étant soupçonnés d’instrumentaliser son caractère terroriste. Cette politisation du dossier intervenait alors que Nicolas Sarkozy s’apprêtait à créer la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), née le 1er juillet 2008 de la fusion des Renseignements généraux avec la Direction de la surveillance du territoire. Une concomitance qui avait alimenté le soupçon d’un dossier terroriste « gonflé » sur mesure pour la nouvelle plate-forme des services de renseignement.Le 30 mai 2009, François Hollande, alors président du conseil général de Corrèze, où se situe Tarnac, avait à son tour pris position dans une tribune publiée sur Slate : « Il apparaît de plus en plus clairement que la qualification de terrorisme a été utilisée bien imprudemment », écrivait-il, évoquant tour à tour un « ratage policier » et une « palinodie judiciaire », avant de résumer sa pensée d’une phrase choc : « Le couac de Tarnac est devenu une affaire politique. »Lire aussi :Tarnac : quand François Hollande dénonçait une « affaire politique »« Troubler gravement l’ordre public »L’intention terroriste prêtée par l’accusation aux membres du groupe de Tarnac ne reposait pas sur la dangerosité des sabotages. De l’aveu même des experts, la pose d’un crochet sur une caténaire — un dispositif emprunté aux techniques des militants antinucléaires allemands dans les années 1990 — ne peut porter atteinte à la sécurité des voyageurs. Le ministère public estimait en revanche, en se fondant sur l’article 421-1 du code pénal, que « les atteintes aux biens » peuvent constituer des actes de terrorisme pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».Cette volonté de « troubler gravement l’ordre public », le ministère public la motivait par l’idéologie et les relations des membres du groupe de Tarnac avec la « mouvance anarchiste internationale ». Le pivot de l’accusation reposait sur les écrits de Julien Coupat, considéré comme la « plume principale » — ce qu’il a toujours démenti — d’un « pamphlet » intitulé L’Insurrection qui vient, publié en 2007 par le Comité invisible.« L’instrumentalisation » d’un livreCe texte préconise un « blocage organisé des axes de communication », au premier rang desquels les chemins de fer, par des groupes ayant adopté un mode de vie communautaire, afin de faire tomber « l’architecture de flux » qu’est devenu le monde moderne. Pour le parquet, cet « opuscule présenté de façon faussement béate par plusieurs témoins comme un simple livre de philosophie » était en réalité un guide théorique visant à « renverser par la violence l’Etat ».Dans leurs remarques sur ce réquisitoire envoyées le 5 juin à la juge Jeanne Duyé, Mes William Bourdon et Marie Dosé dénonçaient « l’instrumentalisation » de ce livre qui, rappelaient-ils fort opportunément, « n’a jamais fait l’objet de poursuites », ce qui peut en effet surprendre pour un opuscule terroriste. Dénonçant « l’impuissance du parquet à articuler le moindre commencement de preuve de la suffisance des charges après sept années d’une construction intellectuelle acharnée », ils demandaient un non-lieu général.La juge d’instruction n’a pas été jusque-là. Elle a estimé que les preuves étaient suffisantes pour la tenue d’un procès pour sabotage. Le parquet dispose de cinq jours après la signature de l’ordonnance pour faire appel devant la chambre d’instruction.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Construire « une Europe fondée sur les principes de la démocratie et de la diversité culturelle, dans le cadre de la souveraineté nationale et le respect de l’intégrité territoriale » : tel est l’un des objectifs affichés dans son préambule par la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, adoptée sous les auspices du Conseil de l’Europe en 1992. En parcourant ce texte, on n’y décèle rien qui soit de nature à déclencher une guerre de tranchées. A fortiori dans notre pays, justement riche de cette diversité que cette charte entend faire vivre.Si l’on s’empoigne autant et depuis si longtemps sur ce sujet, c’est qu’il réveille des souvenirs ancrés dans notre mémoire nationaleSauf que chez nous, rien n’est simple quand il est question de mettre des mots sur ce qui nous rassemble ou ce qui nous distingue. S’il est une exception française, une singularité collective, c’est bien cette propension à transformer en psychodrame tout débat de ce genre. Il a fallu sept ans à la France pour signer cette charte. C’était le 7 mai 1999, à Budapest. Seize ans plus tard, le texte n’a toujours pas été ratifié. Les présidents passent, l’objectif demeure. Un projet de loi constitutionnelle – sur lequel le Conseil d’Etat a rendu un avis défavorable – a été présenté en conseil des ministres, le 31 juillet. C’est l’un des textes qui pourraient être inscrits à l’ordre du jour du Congrès que le chef de l’Etat, François Hollande, envisage de convoquer en 2016.Si l’on s’empoigne autant et depuis si longtemps sur ce sujet, c’est qu’il réveille des souvenirs ancrés dans notre mémoire nationale : l’ordonnance de Villers-Cotterêts, qui imposa, en 1539, l’usage du français dans tous les tribunaux du royaume ; l’abbé Grégoire, demandant à la Convention de 1794 d’« anéantir les patois » ; les « hussards noirs » de la IIIe République, qui inculquèrent le français aux écoliers bretons, basques ou corses.Lire aussi :Nouvel obstacle à la ratification de la Charte des langues régionalesLe vibrant plaidoyer de Jacques ChiracNos racines « républicaines » et jacobines sont solidement figées dans notre Constitution en quelques principes essentiels, comme l’indivisibilité de la République et l’unicité du peuple français. C’est à ce mur d’uniformité que se heurtent les défenseurs des langues régionales. D’abord portées, dans les années 1970, par des groupes politiques identitaires, leurs revendications ont ensuite trouvé un écho plus large auprès d’associations et de structures d’enseignement qui ont profité du vent porteur de la décentralisation.C’est dans ce décor que s’est joué un feuilleton encore inachevé. En novembre 1992, la France refuse de signer la charte, à l’élaboration de laquelle le Quai d’Orsay a opposé une vive résistance depuis 1983. Le gouvernement fait valoir que la charte est en contradiction avec ses traditions. Seul Jack Lang se démarque alors : « Tout cela est ridicule, et témoigne surtout d’un manque de confiance en soi », estime le ministre de l’éducation nationale et de la culture, tout en présentant de nouvelles mesures destinées à favoriser l’enseignement des langues minoritaires.L’affaire reste au point mort jusqu’à un déplacement de Jacques Chirac en Bretagne, le 29 mai 1996. Devant des parlementaires du cru, le chef de l’Etat prononce alors un vibrant plaidoyer en faveur des identités régionales, et fait part de son plein accord avec les principes défendus par la charte.75 langues régionalesDans un rapport rédigé en 1999, le linguiste Bernard Cerquiglini avait distingué 75 langues de France métropolitaine et d’outre-mer, dont les locuteurs peuvent être plus d’un million (pour les créoles) ou quelques dizaines (pour le bourguignon-morvandiau). Cependant, les critères auxquels il a recouru pour son décompte ne sont pas ceux de la Charte. Celle-ci n’inclut ni les dialectes de la langue officielle de l’Etat ni les langues des migrants.Le français, « langue de la République »L’élan chiraquien, déjà ralenti par les vives réactions d’une partie des gaullistes (Charles Pasqua en tête), est stoppé net lorsque le Conseil d’Etat, saisi par le premier ministre, Alain Juppé, rend un avis défavorable. La haute juridiction administrative souligne que l’adoption de la charte, qui impose aux Etats signataires l’usage partiel des langues régionales, y compris dans la justice et l’administration, serait contraire à l’article 2 de la Constitution, qui rappelle notamment que « la langue de la République est le français ». Une précision qui avait été introduite lors de la révision constitutionnelle préalable à la ratification du traité de Maastricht, afin de défendre la francophonie hors de nos frontières…Devenu premier ministre après la dissolution, Lionel Jospin s’empare du dossier. Il commande un rapport à Nicole Péry, alors députée (PS) des Pyrénées-Atlantiques, puis un autre à Bernard Poignant, maire (PS) de Quimper. N’en déplaise à son intransigeant ministre de l’intérieur, Jean-Pierre Chevènement, le chef du gouvernement se montre favorable à la ratification. Reste à évaluer les obstacles juridiques et à trouver les moyens de les contourner. C’est la mission confiée au juriste Guy Carcassonne, à l’été 1998.Après examen attentif, l’ancien conseiller de Michel Rocard dessine un chemin étroit. Contestant l’avis rendu par le Conseil d’Etat, M. Carcassonne estime que « la charte n’est pas, en elle-même, incompatible avec la Constitution ». Puisque les Etats signataires ne sont tenus de s’engager que sur trente-cinq des près de cent propositions de la charte, M. Carcassonne a fait le tri, pour choisir les plus conformes – ou les moins contraires – à notre Constitution, comme tout ce qui concerne la promotion des langues régionales dans les médias, la vie économique, culturelle et sociale… L’universitaire suggère aussi d’accompagner la signature d’une « déclaration interprétative » rappelant que, pour la France, le « groupe » – notion utilisée dans la charte – « renvoie aux individus qui le composent et ne peut en aucun cas former une entité qui en serait distincte, titulaire de droits qui lui seraient propres ». C’est peu ou prou sur ces bases que le processus de signature aboutit, le 7 mai 1999.Mobilisation des « bonnets rouges »Las ! Saisi par Jacques Chirac, le Conseil constitutionnel juge que, en dépit des précautions prises sur la nature des engagements de la France, la charte n’est pas conforme à la Constitution. L’Elysée et Matignon se renvoient la balle. Le président refuse d’engager la procédure de révision de la Constitution souhaitée par le premier ministre. Embourbée par la cohabitation, la ratification va rester au point mort pendant près d’une dizaine d’années. La réforme constitutionnelle adoptée par le Congrès, le 21 juillet 2008, fait entrer à l’article 75 de la Constitution l’appartenance des langues régionales « au patrimoine de la France ». Mais toujours pas de ratification en vue, le président en exercice, Nicolas Sarkozy, y étant hostile.François Hollande en avait fait l’un de ses engagements de campagne. Elu président, il hésite. La ratification de la charte ne figure pas parmi les quatre projets de loi constitutionnelle présentés lors du conseil des ministres du 13 mars 2013. Le Conseil d’Etat, il est vrai, venait de rendre un nouvel avis défavorable à cette ratification.C’est la mobilisation des « bonnets rouges », en Bretagne, qui incite l’exécutif, fin 2013, à remettre l’ouvrage sur le métier. Une proposition de loi constitutionnelle – devant nécessairement être adoptée par référendum – est d’abord examinée à l’Assemblée nationale en janvier 2014. La voie du Congrès ayant été jugée préférable, c’est un projet de loi constitutionnelle que l’exécutif entend soumettre au Parlement. Nouvelles empoignades en perspective sur un texte soumis à la France il y a près d’un quart de siècle. Pour une issue qui reste toujours aussi incertaine.Lire aussi :Ces révisions constitutionnelles renvoyées aux calendes grecquesJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.08.2015 à 12h48 • Mis à jour le07.08.2015 à 09h07 | Les Décodeurs La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite « loi Macron », a été promulguée et publiée au Journal officiel vendredi 7 août. Le texte ne contient bien sûr pas les quelques articles censurés par le Conseil constitutionnel mercredi soir, qui devront être présentés à nouveau devant le Parlement pour être validés – ou non.L’itinéraire législatif de la loi a notamment été marqué par deux votes en bloc à l’Assemblée nationale, au cours desquels le gouvernement a engagé sa responsabilité en raison de l’utilisation de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution.Le texte fourre-tout de 308 articles vise, selon Emmanuel Macron, à guérir les « trois maladies » de la France : « défiance », « complexité » et « corporatisme ». Saluée par le Medef, la loi a tout au long de son parcours suscité des critiques de toutes parts, et a subi de nombreuses modifications. Passage en revue des principaux points de loi – parmi de nombreux autres : 1. L’assouplissement du travail le dimanche et la nuitLe dispositif retenu supprime les cinq dimanches travaillés de plein droit proposés à l’origine et laisse le choix aux élus de fixer le nombre de dimanches « entre 0 et 12 ». Les autorisations seront débattues au niveau intercommunal au-delà de cinq dimanches. Les salariés percevront une compensation d’au moins 30 % sur leurs salaires ainsi que d’éventuelles contreparties selon des accords d’entreprise au cas par cas.Des « zones touristiques internationales » sont créées, à Paris, Nice, Cannes ou Deauville, dans lesquelles les commerces pourront ouvrir les dimanches et jusqu’à minuit, sur la base de compensations salariales (salaire doublé pour le travail en soirée). Voir notre infographie complète : Combien de salariés travaillent le dimanche ? 2. Des lignes nationales de carsJusqu’à présent limités par des régimes d’autorisation complexes, ils seront libéralisés. M. Macron en avait fait un symbole, estimant qu’il s’agissait d’une mesure à destination « des plus pauvres », qui pourraient ainsi « voyager facilement ».« A l’heure actuelle, beaucoup de Français sont trop pauvres pour prendre le train, qui est trop cher. Le transport en autocar est 8 à 10 fois moins cher que le train. Cette mesure de libéralisation du transport en autocar va bénéficier aux familles les plus modestes, les plus précaires, les plus fragiles. »Selon le ministre, cette libéralisation du transport par car devrait créer des « dizaines de milliers » d’emplois. Les débats ont conduit à mettre en place des limitations, régions et départements pourront ainsi interdire ou limiter certaines lignes. 3. L’assouplissement du permis de conduireLe permis devient un « service universel » dont le délai d’attente, actuellement de quatre-vingt-dix-huit jours en moyenne entre deux présentations à l’examen, devra être divisé par deux. Les épreuves du code de la route seront confiées à des sociétés privées. Dans les départements où l’attente entre deux passages à l’examen est supérieure à quarante-cinq jours, des « agents publics ou contractuels », dont ceux de La Poste, pourront le faire passer. Enfin, la durée minimale de vingt heures de conduite a été supprimée. 4. Une réforme des prud’hommesAutre chantier complexe, celui de la justice prud’homales. La réforme vise à simplifier les procédures pour en réduire les délais. La loi prévoit une formation des conseillers et des sanctions en cas de manquement à la déontologie, ainsi qu’un statut de défenseur syndical, et un renforcement du pouvoir des inspecteurs du travail et du pouvoir judiciaire (juge départiteur).En dernière minute, le gouvernement avait ajouté un barème d’indemnités (maximales) en cas de licenciement, en fonction de l’ancienneté des salaires dans l’entreprise et de la taille de celle-ci. Mal perçue par nombre de députés socialistes, cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, qui a estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ». 5. Les règles de licenciement collectif modifiéesSur ce volet, dont l’objectif est de sécuriser davantage les entreprises, un amendement des rapporteurs qui a été voté privilégie la négociation collective et encadre plus strictement la délimitation du périmètre d’application des critères de licenciement en cas de décision unilatérale de l’employeur. 6. Une incitation à l’épargne salariale et l’actionnariat salariéLa loi Macron simplifie ces dispositifs pour permettre leur généralisation aux petites et moyennes entreprises (PME), et les rendre plus attractifs fiscalement. Les fonds récoltés devraient également être davantage utilisés pour financer l’économie.La loi Macron abroge en revanche la prime de partage des profits mise en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui obligeait les entreprises augmentant leurs dividendes deux ans de suite à une redistribution au profit de leurs salariés.Lire aussi : Les salariés gèrent leur épargne salariale avec une très grande prudence 7. La libéralisation des professions réglementées et Infogreffe en open dataL’installation des nouveaux arrivants (huissiers, notaires, commissaires-priseurs) sera libéralisée afin de favoriser la concurrence et de permettre aux titulaires des diplômes requis de se lancer – le tout étant toutefois régulé par le ministère de la justice. Les grilles tarifaires doivent également être modifiées pour les actes « de la vie courante et de la plupart des transactions immobilières », afin d’en diminuer le prix.Mais la possibilité d’introduire une part de tarifs variables a été supprimée lors des débats, au profit d’un système de remises fixes possibles pour les jeunes huissiers, notaires et mandataires judiciaires. La commission spéciale a entériné la liberté d’installation « contrôlée » des notaires, huissiers et commissaires-priseurs et a adopté un amendement fixant une limite d’âge (70 ans) pour ces professions. Ce qui n’empêche pas la grogne des notaires de se poursuivre.En revanche, les greffes des tribunaux de commerce ont perdu leur combat : les données du Registre national du commerce et des sociétés (RNCS), qui étaient jusqu’ici leur propriété et auxquelles on n’accédait que par des services payants, seront désormais librement accessibles.Cette réforme a provoqué une forte réaction des professionnels concernés, des avocats aux huissiers. Ils dénoncent la « marchandisation » du droit « livré à l’économie », craignent un recul de l’accès au droit, ou prédisent la « mort de la profession » des commissaires-priseurs ou des administrateurs et mandataires judiciaires, avec des milliers d’emplois supprimés à la clé.Infogreffe regroupe les 135 greffes des tribunaux de commerce de France, soit près de 2 000 collaborateurs. Le site, qui emploie une trentaine de personnes (informaticiens et personnel technique), existait avant 2009 – les données étaient même diffusées sur le Minitel dans les années 1990 – mais ce n'est qu'à cette date qu'il a récupéré le monopole de la délégation de service public, au détriment de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). 8. Des prêts entre entreprisesUne entreprise qui dispose d’une trésorerie excédentaire pourra prêter de l’argent à un fournisseur ou un sous-traitant en difficulté, pour une durée limitée à deux ans et dans la mesure où prêteur et débiteur entretiennent des liens économiques. 9. Cinq à dix milliards d’euros de cessions d’actifsLe texte, examiné le 10 décembre 2014 à l’Assemblée, comporte un volet avalisant la vente par l’Etat de 5 milliards à 10 milliards d’euros d’actifs dans des entreprises ; 4 milliards seront affectés au désendettement, le reste étant réinjecté dans l’économie. Le détail de ce qui sera cédé n’a pas encore été divulgué. M. Macron s’est contenté de préciser qu’il n’était pas question de privatiser EDF, comme cela avait pu être évoqué. Lire aussi : Participations : les mauvais comptes de l'Etat actionnaire 10. Et aussi…La loi évoque également, parmi d’autres mesures :un assouplissement des conditions de changement de banque pour les consommateurs, avec la mise en place d’un service entièrement automatisé ;une « majoration de constructibilité » de 30 % pour les communes désireuses de s’agrandir ;une carte professionnelle dans le bâtiment pour éviter les fraudes et le travail au noir. Les mesures censurées par le Conseil constitutionnel :Assouplissement de la loi Evin.Les députés avaient également voté, contre l’avis du gouvernement, un assouplissement de la loi Evin sur la communication autour de l’alcool mais cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, estimant qu’elle n’avait rien à voir avec le contenu de la loi Macron. L’entérinement du centre de stockage de déchets nucléaires à BureAu dernier moment, le gouvernement avait introduit dans la loi d’un amendement entérinant le centre de stockage des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse. Cet article a été censuré par le Conseil constitutionnel, qui a, là aussi, estimé qu’il s’agissait d’un « cavalier législatif » qui devra être présenté dans un nouveau texte.Lire : Quels sont les enjeux du stockage des déchets nucléaires à Bure ? Les DécodeursJournaliste au Monde 22.08.2015 à 10h56 • Mis à jour le22.08.2015 à 14h39 Editorial du « Monde ». Marine Le Pen l’apprend à ses dépens : on n’efface pas si facilement six décennies de vie politique. L’exclusion de Jean-Marie Le Pen du Front national, décrétée jeudi 20 août par le bureau exécutif du parti d’extrême droite, devait permettre à sa présidente de tourner définitivement la page de l’ère paternelle. Le départ, enfin formalisé, du fondateur du parti, qui en incarne aussi le courant le plus provocateur, visait un double objectif, que poursuit Marine Le Pen depuis dix ans : la dédiabolisation, ou banalisation, du Front national et sa professionnalisation. Sur ces deux fronts, cependant, l’opération a échoué.Lire aussi :FN : Jean-Marie Le Pen exclu mais pas abattuSur le premier point, plusieurs éléments laissent penser que la dédiabolisation demeure une entreprise de façade. Le fait que Jean-Marie Le Pen, qui reste député européen, ne puisse plus désormais s’exprimer au nom du FN ne veut pas dire qu’il cessera de s’exprimer ni que les électeurs cesseront d’associer son nom à celui du parti qu’il a si longtemps dirigé. Son exclusion ne signifie pas non plus que le FN se trouve subitement nettoyé de ses éléments les plus sulfureux ; la présidente du parti conserve ainsi dans son entourage des personnages-clés tels que Frédéric Chatillon, ancien leader du Groupe union défense (GUD), dont le fond idéologique est largement aussi radical que celui de Jean-Marie Le Pen. Elle ne trouve rien à redire au fait que Philippe Vardon, ancien responsable du Bloc identitaire, petit parti à la droite du FN, figure en bonne place sur les listes de sa nièce en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.L’objectif principal de Mme Le Pen reste le rassemblement de la grande famille de l’extrême droiteEn dépit de quelques ouvertures vers l’électorat centriste ou de gauche formulées par Marine Le Pen et Florian Philippot, vice-président du FN, l’objectif principal de Mme Le Pen reste le rassemblement de la grande famille de l’extrême droite. A cette fin, elle prend soin de ponctuer ses discours de références familières aux identitaires, telles que la mise en valeur de certains épisodes de l’histoire de France ou le lien charnel avec la nation. Elle a, sur ce point, été à bonne école : c’est aussi ce que, avant elle, faisait son père.La responsabilité du systèmeSur la professionnalisation du parti, un effort qui tient tant à cœur à sa présidente, la piètre gestion du problème Jean-Marie Le Pen est d’assez mauvais augure. Incapable de faire une lecture correcte des statuts de son propre parti, Mme Le Pen a laissé échapper ce qui aurait dû se régler comme une affaire interne, préférant rejeter sur les médias, qu’elle accuse de favoriser son père, la responsabilité du « système ». La gestion d’une autre affaire embarrassante, celle de l’enquête menée par la justice sur deux structures dirigées par des proches de Marine Le Pen, le microparti Jeanne et la société Riwal, révèle aussi une grande légèreté de la part de la présidente du FN : malgré plusieurs mises en examen dans une affaire qui secoue son parti, Mme Le Pen s’en tient à ses attaques rhétoriques coutumières contre, toujours, « le système » et une justice aux ordres qui ourdit de sombres machinations visant à détruire le Front national.A son crédit, la présidente du FN peut se targuer du bilan des mairies FN qui, pour l’instant, ne soulèvent pas de conflits majeurs, servent sa stratégie d’enracinement et lui ont permis de bons scores aux élections départementales. Pour le reste, elle est encore loin du but. Et l’éviction brouillonne du père ne suffira pas à l’en rapprocher. Bastien Bonnefous et Marie Charrel Il y a quelques semaines, en petit comité, François Hollande s’était amusé de la proximité, selon lui, entre Arnaud Montebourg et Yanis Varoufakis : « Varoufakis, c’est le Montebourg de Tsipras. ». Prédiction vérifiée alors que les deux anciens ministres des gouvernements français et grec vont se retrouver dimanche 23 août à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) pour prononcer un réquisitoire commun contre l’austérité en Europe. Les deux hommes se sont vus fin juillet pour préparer l’événement, quand M. Montebourg est allé, avec sa compagne Aurélie Filippetti, rendre visite à M. Varoufakis et son épouse sur l’île d’Egine, où ces derniers possèdent une villa.Les ressemblances entre les deux quinquagénaires – 52 ans pour M. Montebourg, 54 ans pour M. Varoufakis – sont nombreuses. Depuis son renvoi il y a un an du gouvernement Valls pour le premier, et la démission du second du gouvernement Tsipras au lendemain du référendum grec, le 6 juillet, ils sont l’un et l’autre en rupture idéologique avec leur propre camp politique. Spécialiste de la théorie des jeux, aux vues économiques plutôt keynésiennes, M. Varoufakis se définit lui-même comme un « marxiste irrégulier ». Excellent théoricien, l’ancien ministre des finances grec est en revanche peu doué pour fédérer une force politique autour de lui et faire des compromis.Brillants autant qu’égocentriquesCe portrait rappelle celui de M. Montebourg qui a lui aussi toujours peiné à construire durablement un courant au sein du PS. Aujourd’hui encore, s’il est proche des « frondeurs », ceux-ci, notamment à l’aile gauche du parti, refusent d’en faire leur leader. Pas assez « fiable », expliquent ces socialistes qui n’oublient pas que M. Montebourg, durant la primaire de 2011, a choisi M. Hollande contre Martine Aubry, puis a soutenu la nomination de Manuel Valls à Matignon en avril 2014.Chantre de la « démondialisation » en 2011, l’ancien ministre du redressement productif est arrivé en mai 2012 à Bercy avec une vision très critique des patrons et du monde économique. Depuis, il a évolué, est devenu lui-même chef d’entreprise et plaide pour le « génie » entrepreneurial et le « made in France ».Brillants autant qu’égocentriques, imprévisibles et volontiers provocateurs, MM. Montebourg et Varoufakis partagent une même critique des institutions européennes trop opaques selon eux. Pour le Français, les technocrates de Bruxelles sont des « connards » ; pour le Grec, « des hommes qui traitent les problèmes politiques comme s’ils se résumaient à des difficultés techniques, ce qui aboutit toujours à des solutions toxiques ».Comme M. Montebourg qui avait comparé Angela Merkel à Bismarck, M. Varoufakis dénonce la politique d’austérité et les obsessions budgétaires de la droite allemande et du « docteur Schäuble ». L’économiste rêve de créer un réseau européen des progressistes, au-delà des partis et autour d’un objectif : démocratiser les institutions de l’euro. Un projet qu’il devrait évoquer dimanche à Frangy et qui a tout pour séduire l’ancien avocat Montebourg, militant de la VIe République.Lire aussi :A gauche, la présidentielle a commencéMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Mardi 18 août, l’allocation de rentrée scolaire a été versée à trois millions de familles en France. Un coup de pouce financier qui peut atteindre 396 euros par enfant selon les conditions de ressources du foyer. Ce n’est pas la seule aide à laquelle peuvent prétendre les parents de lycéens. À quelques mois du prochain scrutin régional, les exécutifs régionaux rappellent qu’ils sont en charge des lycées et redoublent de bienveillance à l’égard de leurs jeunes et de leurs familles. Quelles sont les régions les plus généreuses à l’heure de la rentrée scolaire ? Quelles sont celles qui le sont moins ? Tour de France des aides régionales.Pour Edouard Courtial, député Les républicains de l’Oise, elle serait bien mal distribuée. Selon l’élu, il est nécessaire que l’aide « profite réellement aux enfants » et ne serve pas à l’achat de « télévision 3D ». Pour ce faire, il demande notamment la mise en place d’un système de bons d’achat. « Le gouvernement fait preuve d’un manque cruel de bon sens », ajoute le parlementaire.Lire aussi :L’allocation de rentrée scolaire est-elle suffisante ?Alors que la distribution de l’allocation de rentrée scolaire de l’Etat n’a pas été sans polémique politique – plusieurs membres de l’opposition déplorant l’absence de contrôle sur l’usage fait de cet argent –, c’est un système identique qui a été retenu dans de nombreuses régions. Le conseil régional d’Alsace, présidé par Philippe Richert (Les républicains), seul président de région métropolitaine de son parti, a ainsi maintenu pour l’année scolaire 2015-2016 une prime régionale de scolarité de 100 euros. Elle sera versée aux familles de 18 000 élèves dont les impôts sur le revenu annuel ne dépassent pas les 1 000 euros par an. Une aide directement versée aux foyers, comme celle du gouvernement.Comme l’Alsace, les autres régions de France accordent des aides à la rentrée, mais les montants diffèrent entre les territoires ainsi que le mode de sélection des ayants droit. Parmi les régions les plus prodigues figure l’Aquitaine, où les aides à la rentrée et à l’achat de matériel pour les bacs professionnels commencent à 90 euros pour tous et peuvent atteindre 615 euros pour les familles les plus en difficultés. Une somme rondelette accordée par chèque ou par virement. Libre aux familles d’en disposer.Des régions regardantes sur la destination de l’argent publicNéanmoins, la plupart des exécutifs régionaux sont un peu plus regardants sur la destination finale de l’argent public et choisissent les modes de subventions qui encouragent l’achat de matériel scolaire. La Bretagne, par exemple, accorde 60 euros à ses lycéens, mais en chèque livre uniquement. Idem dans la région Nord-Pas-de-Calais, qui est toutefois plus généreuse puisque chaque famille de lycéen reçoit un minimum de 70 euros de bons d’achat livres et que cette somme peut grimper jusqu’à 230 euros en fonction des revenus du foyer.Pour également s’assurer que les fonds distribués par la région sont bien ciblés sur les achats de rentrée, la Basse-Normandie a créé une carte de crédit dédiée à l’achat des livres scolaires. Elle est créditée de 55 euros pour chaque élève de première et de terminale de l’enseignement général et technologique et de 75 euros pour ceux de seconde. Les boursiers bénéficient d’une rallonge de 40 euros. La somme ne peut être dépensée que dans un réseau de libraires partenaires de la région et uniquement pour des livres à caractère scolaire ; calculatrices ou fournitures sont exclues. La région Rhône-Alpes a mis en place un système similaire, mais c’est une somme de 100 euros dont disposent les lycéens. Idem en Midi-Pyrénées, où l’aide peut atteindre 130 euros en fonction du coefficient familial.D’autres régions font le choix de ne laisser aucune latitude aux familles dans l’utilisation des aides régionales. L’exécutif Centre-Val de Loire accorde 147 euros par élève en enseignement général et technologique, mais la somme versée ne va pas aux familles, mais aux établissements scolaires, garantissant ainsi la gratuité des manuels scolaires pour 82 900 élèves de la région. Les régions Languedoc-Roussillon (à hauteur de 200 euros) et Ile-de-France ont adopté une politique identique en subventionnant également l’achat des manuels scolaires aux lycées.Subventions hétérogènes à la veille des fusions de régionsUn autre pan important des aides régionales à la rentrée est l’aide à l’équipement des élèves des sections professionnelles et technologiques. Costumes, outils, ustensiles... l’achat du kit du parfait apprenti est un investissement important et coûteux pour les familles les plus démunies. Les régions subventionnent l’achat du premier équipement, mais de manière complètement hétérogène de Lille à Montpellier.La somme allouée peut atteindre 200 euros pour un Ligérien, 300 euros pour un Breton, 400 pour les Rhônalpins et Languedocien, 450 pour un Alsacien, 615 pour un Aquitain (dans chaque territoire, les fourchettes d’aides varient selon les secteurs d’études et les revenus du foyer).La fusion des régions va contraindre plusieurs des prochains exécutifs régionaux à unifier leur offre de rentrée. Le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, a créé un « chéquier équipement » qui permet aux élèves d’être subventionné jusqu’à la hauteur de 160 euros (pour les boursiers) pour l’achat de matériel. Une jolie somme, mais pourtant près de 2 fois inférieure à celle de sa voisine la Picardie, dont l’aide se situe entre 50 et 315 euros selon les métiers et leurs besoins spécifiques.Parmi les cadeaux de rentrée que la région Languedoc-Roussillon aime faire à ses lycéens et futurs électeurs figure un ordinateur portable de 451 euros pour chacun (quels que soient les revenus du foyer), soit un budget de 14,5 millions par an pour la région. Il n’est pas certain que sa voisine Midi-Pyrénées avec laquelle elle fusionnera à partir du 1er janvier 2016 suive. En effet, son budget dédié à l’équipement des lycéens prévoit de subventionner l’acquisition de 25 à 400 euros en fonction du quotient familial, pour un budget environ 4 fois inférieur (3,7 millions). « L’harmonisation sera à la charge des futures majorités », avoue un conseiller régional socialiste, « mais moi je ne me représente pas. » Le big-bang des aides à la rentrée des régions aura bien lieu... mais en 2016.Lire aussi :10 000 ordinateurs pour les lycéens et apprentis en Midi-PyrénéesEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.08.2015 à 18h06 • Mis à jour le21.08.2015 à 21h31 La justice a suspendu, vendredi 21 août, le projet du maire Front national de Mantes-la-Ville (Yvelines) d’installer le poste de police municipale sur l’emplacement d’une future mosquée, une décision entachée d’« un détournement de pouvoir ».Le tribunal administratif de Versailles a donné raison au préfet des Yvelines, qui attaquait jeudi en référé (procédure d’urgence) la décision de Cyril Nauth. Le seul maire frontiste d’Ile-de-France souhaitait préempter un local devant accueillir la salle de prière et lancer une étude pour un projet de commissariat. Le juge « a estimé, dans chaque affaire, que le moyen tiré du détournement de pouvoir était de nature à créer un doute sérieux sur leur légalité ».« Une mosquée en face d’un cimetière, ça me choque »Face au refus du maire de vendre le bâtiment qui avait abrité l’ancienne trésorerie, l’Association des musulmans de Mantes Sud avait conclu en mai une promesse de vente directe avec la communauté d’agglomération de Mantes-en-Yvelines. Cyril Nauth n’a jamais caché son opposition au projet de mosquée, dont il avait fait un argument de campagne en 2014.Lire aussi :Le maire FN ne veut pas de mosquée à Mantes-la-Ville« J’ai invité les associations musulmanes à chercher un autre lieu. Evidemment, j’ai intérêt à ce qu’il n’y ait pas de lieu de culte à cet emplacement, mais je ne l’empêcherai pas autre part », a-t-il déclaré au Monde début août. « Et puis, a-t-il ajouté, une mosquée en face d’un cimetière, ça me choque. Et je ne suis pas le seul. » Le maire argumente aussi en faveur d’un déménagement de la police municipale, dont il souhaite doubler les effectifs avant la fin de son mandat.Si le projet de l’AMMS n’est pas retenu, les musulmans de Mantes-la-Ville ne disposeront d’aucun lieu de culte, puisque le maire a demandé l’expulsion des fidèles de leur ancienne salle de prière, qui n’est pas aux normes. 21.08.2015 à 08h23 • Mis à jour le21.08.2015 à 10h36 Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite et du centre pour 2017, livre au Parisien Magazine dix propositions-clés en matière d’éducation, vendredi 21 août.Pour Alain Juppé, la réforme de l’éducation, « mère de toutes les réformes », est une priorité qu’il entend défendre. Favori des sondages avant la primaire des Républicains, il entend ainsi contrecarrer les plans de Nicolas Sarkozy, son principal rival et président du parti, qui a débuté sa campagne autour du thème de l’islam lors du premier débat collectif, en juin.S’il était élu président en 2017, l’ancien premier ministre (Les Républicains) assure qu’il ferait du début du cursus scolaire sa « priorité », « c’est-à-dire l’école maternelle et l’école élémentaire. De l’avis des psys, c’est là que tout se joue, notamment l’illettrisme ». Il propose ainsi de mettre en place, « tout au long de la primaire, un système d’évaluation pour rattraper les enfants dès qu’on sent qu’ils décrochent ».Lire l'analyse :La lente montée en puissance d’Alain Juppé tiendra-t-elle jusqu’en 2017 ?Augmenter les salaires des enseignants du primaire de 10 %Il envisage également d’augmenter les salaires des professeurs des écoles de 10 %. « En contrepartie » ils « doivent être plus présents dans l’établissement, et plus disponibles pour les élèves et leurs parents ». Une proposition déjà émise par Ségolène Royal lors de la campagne de 2007. Mais, là encore, Alain Juppé ne se veut pas « sectaire » :« Ségolène Royal peut avoir de bonnes idées, encore faut-il les appliquer. »Pour financer cette réforme, M. Juppé entend faire des économies sur l’organisation du baccalauréat, qui coûte chaque année plus de 1,5 milliard d’euros, selon le principal syndicat de chefs d’établissement, le SNPDEN. Il propose de modifier l’organisation du bac, pour « économiser plusieurs centaines de millions d’euros » :« Il faut réduire le nombre d’options et d’épreuves à quatre ou cinq, le reste des acquis étant soumis au contrôle continu »S’il entend augmenter le salaire des enseignants, le maire de Bordeaux l’assure : « Je ne propose pas d’augmenter la durée du travail » dans les établissements scolaires, « mais de la répartir autrement afin de garantir une présence effective dans l’établissement ». Cela se ferait dans un premier temps « sur la base du volontariat ».Lire sur Les Décodeurs :Les enseignants français, les plus maltraités d’Europe ?Réaffecter des postes vers le primaireSelon lui, « on peut réaffecter des postes d’enseignants [du collège et du lycée] vers le primaire. Mais cela ne peut se faire du jour au lendemain. Il faudra étaler cette réforme sur les cinq ans du mandat présidentiel. À ce stade, je n’ai pas chiffré l’impact. Cela donnera lieu à des controverses, je le sais », dit-il.« Je ne promets pas d’augmenter les effectifs, mais je m’engage à maintenir le budget de l’éducation nationale à son niveau actuel », dit-il également, assurant que « réformer n’est pas une question de moyens ». Des établissements plus autonomesPartisan de laisser « une plus grande autonomie » aux établissements, il affirme vouloir aller « beaucoup plus loin que la réforme du collège (programmée pour 2016), qui prévoit 20 % d’autonomie dans la gestion de l’emploi du temps ». Selon lui, les établissements devraient également être libres d’adapter les programmes scolaires aux élèves : « Si, à certaines périodes de l’année, les équipes veulent faire un peu plus de maths et un peu moins de français, elles doivent pouvoir le faire. » Quant au recrutement de nouveaux enseignants, M. Juppé veut abandonner le modèle actuel selon lequel « on recrute des gens à partir d’un barème informatique ». En lieu et place de cela, il souhaite voir « se développer la notion de “poste à profil” », afin de recruter « le bon enseignant pour le bon poste ».Parmi les propositions-clés du candidat Juppé, également formulées dans un livre, Mes chemins pour l’école (JC Lattès), à paraître le 26 août, figurent également le recrutement, dans les crèches, d’« animateurs linguistiques », l’instauration d’« un rendez-vous trimestriel obligatoire » entre parents et équipes pédagogiques, le renforcement du rôle des enseignants tuteurs et l’amélioration de la formation initiale des enseignants.Lire sur Les Décodeurs :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxDes vacances d’été raccourciesMais l’ancien premier ministre s’attaque également à une proposition polémique : le raccourcissement des vacances d’été. Si deux anciens ministres de l’éducation nationale – Luc Chatel et Vincent Peillon – ont essayé, aucun n’a réussi à la mettre en place. Pourtant, selon M. Juppé, « ce sera une orientation à prendre ».En comparant la situation française à celle des autres pays, il assure que « nos enfants ont plus d’heures de cours et elles sont plus concentrées sur une plus brève période, c’est pour cela qu’ils sont fatigués ».Pour lutter contre l’absentéisme des élèves, « pourquoi ne pas conditionner certaines aides et allocations au respect d’un certain nombre de règles ? », propose-t-il. M. Juppé dessine ainsi l’idée d’un « système de contravention immédiate » en ce qui concerne le trafic de drogue autour des établissements scolaires, « aujourd’hui généralisé », selon lui.La laïcité réaffirméeDu point de vue de la laïcité, Alain Juppé a, là encore, une position qui tranche avec Nicolas Sarkozy. Si ce dernier avait affirmé en 2007 que l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé en matière de transmission des valeurs, le maire de Bordeaux s’en détache.« Je ne partage pas cette déclaration. Je suis très attaché au principe de laïcité. L’école n’est pas faite pour transmettre les valeurs religieuses, mais les valeurs de la République ».S’il n’entend pas enseigner les religions dès la primaire, M. Juppé entend « mieux enseigner le fait religieux » au collège pour que « chacun comprenne ce qu’est une cathédrale, une fête patronale ». Concernant la religion musulmane, les collégiens doivent « vaguement savoir ce qu’est le Coran ». Matthieu Goar Alain Juppé aime l’été pour se dévoiler. Il y a tout juste un an, le 20 août 2014, le maire de Bordeaux enclenchait son propre compte à rebours vers 2017. Ce jour-là, par un simple post de blog, il annonçait sa candidature à la primaire de la droite et du centre. Depuis, il a trouvé des locaux pour accueillir son équipe, s’est immergé dans la France et s’est même ému de ses bons sondages, un soir, en direct, sur France 2.Ce vendredi 21 août, l’ancien premier ministre a lancé la phase 2 de sa campagne. Dans un entretien au Parisien magazine pour lequel il pose en élève assidu, M. Juppé dévoile ses idées pour l’éducation nationale, avant d’entamer une longue semaine d’examens médiatiques où il enchaînera un « 20 heures », des entretiens avec la presse spécialisée, la publication d’un webdoc… Une séquence censée donner un large écho à Mes chemins pour l’école (JC Lattès, 306 p., 12 euros), le premier de ses quatre livres-programme, qui sera publié le 26 août.Avec cet ouvrage, le maire de Bordeaux espère marquer la rentrée en créant le débat autour de ses idées. En choisissant l’école, « la mère des réformes », selon ses propres mots, il traite un sujet qui intéresse toutes les catégories de la population, la droite remontée contre la réforme du collège, mais aussi les parents d’élèves et les enseignants désappointés par François Hollande, qui avait placé la jeunesse au cœur de sa campagne, en 2012.Un plan millimétréAlain Juppé commence ainsi à appliquer sa stratégie car il est persuadé que 2017 se gagnera en agrégeant les déçus du centre et de la gauche. Dans son introduction teintée de nostalgie où apparaissent ses anciens maîtres, Mme Dulong ou encore le proviseur Raton, mais aussi ses amis de jeunesse avec qui il s’administrait de « sérieuses peignées », le candidat adresse ainsi une déclaration d’amour aux professeurs, « seuls en première ligne ».Avant de passer, quelques pages plus loin, au concret en promettant une revalorisation de 10 % du salaire des enseignants du primaire. Alain Juppé est bien en campagne et il est ambitieux. 15 000 exemplaires devraient être imprimés. Les ventes seront observées à la loupe par Nicolas Sarkozy qui, dans une boutade, a déclaré, mercredi 19 août, qu’il lirait l’opus avec plaisir quand « [il aura] fini Cent ans de solitude », le chef-d’œuvre de Gabriel Garcia Marquez.Cette publication fait partie d’un plan millimétré. L’entourage de l’ancien premier ministre s’interroge depuis un an sur la façon de gérer le temps long de la campagne. Au cœur de l’hiver, il a donc été décidé de publier quatre ouvrages pour créer régulièrement une actualité autour du candidat. Prévu pour janvier 2016, le prochain portera sur les « thématiques régaliennes ».Lire aussi :Alain Juppé, le temps long de la campagnePour le moment, aucun nuage n’apparaît à l’horizon. L’anticyclone sondagier s’est même renforcé au printemps. En juin, dans une enquête réalisée par l’IFOP pour Le Journal du dimanche, le maire de Bordeaux est passé devant Nicolas Sarkozy auprès des sympathisants du parti Les Républicains, ce qui a inquiété l’entourage de l’ancien chef de l’Etat. « J’ai beau chercher, je ne trouve pas de raisons de changer de stratégie, répète souvent Gilles Boyer, conseiller politique du candidat, attentif au moindre soubresaut. Mais une campagne, c’est un peu comme monter un meuble Ikea : on a la notice où tout est écrit et puis soudain il peut manquer une vis. »« Transformer cela en envie »Ce plan, qui se déroule pour l’instant sans accroc, n’empêche pas les questionnements de la garde rapprochée réunie tous les mercredis matin autour d’Alain Juppé dans son QG parisien de la rue de l’Université. Quelques doutes apparaissent parfois… « Alain Juppé est un contre-miroir de ce que les gens n’aiment pas chez François Hollande et Nicolas Sarkozy, analyse Benoist Apparu, député de la Marne et porte-parole de l’ancien premier ministre. Mais s’ils votent pour vous contre les deux autres, ils ne vous donnent aucun mandat pour faire quelque chose, c’est ce qu’on a constaté avec Hollande en 2012. A nous de transformer cela en envie. »Plusieurs discussions ont déjà eu lieu sur la façon de mieux incarner la campagne. M. Juppé doit-il rester dans la position du sage homme d’Etat ou se lancer plus franchement dans le marigot de l’actualité quotidienne ? Pour l’heure, le maire de Bordeaux s’affranchit des exigences de BFM-TV ou i-Télé et crée son propre agenda médiatique. Il choisit quelques interviews longues, alimente son blog – en juillet, cinq posts sur la Grèce, un sur l’agriculture mais publié avant la crise estivale de la profession –, mais il n’a pris la tête d’aucun combat politique particulier cette année.« Il faut prendre en compte les angoisses populaires »Pendant ce temps, un troisième homme est en train d’émerger dans les sondages : Bruno Le Maire a mené l’opposition lors de la bataille de la réforme du collège et s’est déplacé cet été en Normandie sur les barrages dressés par les éleveurs. Alain Juppé « réagit sur énormément de sujets, mais il ne va pas transiger avec ce qu’il est pour faire plaisir à l’un ou l’autre », tranche M. Boyer. Une partie de son entourage fait le pari que les Français attendent ce type de comportement. D’autres pensent qu’il y a encore un problème de « curseur » et qu’il ne faudra pas rater le moment où la campagne va s’accélérer.Les sarkozystes attendent en prédisant l’avenir. « Il veut être le sage qui n’est pas dans la dictature de l’urgence. Sauf qu’il faut aussi prendre en compte les angoisses populaires, on ne peut pas avoir une distance avec ça », analyse Geoffroy Didier, proche de Brice Hortefeux. Il est rejoint par un membre du premier cercle de l’ancien chef de l’Etat : « Dès qu’Alain Juppé va se mettre à beaucoup parler car la campagne l’exigera, il apparaîtra déconnecté. Bruno Le Maire va le ringardiser et Nicolas Sarkozy pourra montrer qu’il a eu les mains dans le cambouis. »Lire aussi :Sarkozy-Juppé : le choc des styles et des militantsL’équipe d’Alain Juppé veut commencer à préparer 2016 dès maintenant. Benoist Apparu et Edouard Philippe, maire du Havre, interviennent souvent dans les médias. Mais ils sont bien seuls. Hervé Gaymard, chargé du projet, Arnaud Danjean, député européen, Fabienne Keller, sénatrice du Bas-Rhin, et Christophe Béchu, sénateur de Maine-et-Loire, devraient être poussés sur les plateaux télévisés. Alain Juppé va, lui, continuer à se déplacer mais moins secrètement, en invitant la presse à le suivre. Il réunira également ses comités locaux fin septembre pour organiser la campagne de terrain.Matthieu GoarJournaliste au Monde Bastien Bonnefous (Sassenage (Isère) et Le Bourget-du-Lac, Le Châtelard (Savoie) – envoyé spécial) Ravi François Hollande ! Le président de la République a continué jeudi 20 août sa tournée toute en superlatifs de la France qui réussit. Pour son premier déplacement de rentrée, il s’est rendu dans l’Isère et en Savoie pour visiter deux sites champions dans la croissance verte et la transition énergétique. « C’est fantastique ! », « Félicitations, bravo ! », « Ce que vous faites est remarquable »… le chef de l’Etat n’a cessé de s’enthousiasmer tout au long de la journée.Dans l’Isère, il visite l’usine du groupe français Air Liquide, leader mondial spécialisé dans les gaz et les technologies pour l’industrie et la santé, basé à Sassenage. Ici, quelque 200 emplois ont été créés en cinq ans, portant à 700 le nombre de salariés. Pas de chômage, mais au contraire des investissements pour cette société présente dans 80 pays.Pendant une heure, M. Hollande, accompagné par la ministre de l’écologie du développement durable et de l’énergie Ségolène Royal et du secrétaire d’Etat à la réforme territoriale André Vallini, observe les turbines chargées de refroidir l’azote liquide et l’hydrogène afin de produire de l’énergie propre pour l’industrie aéronautique, automobile ou photovoltaïque.Le sujet est affreusement technique, difficile donc pour le chef de l’Etat d’échanger plus que quelques remarques de bon sens avec les ingénieurs et les développeurs de la société. Mais en bon VRP de l’action gouvernementale, il n’oublie pas de préciser à chaque fois à ses interlocuteurs que la nouvelle loi sur la transition énergétique, promulguée mardi, va leur « apporter de nouveaux moyens de développement ».Lire aussi :Le Conseil constitutionnel valide la loi sur la transition énergétique« Je suis venu ici pour mettre en pratique cette loi qui est une grande loi », explique M. Hollande qui fait de « l’enjeu climatique » non seulement un « défi international » à quelques mois de la conférence sur le climat organisée à Paris en décembre, mais un « défi pour la croissance ». La COP21, M. Hollande semble d’ailleurs n’avoir que cela en tête. Au point d’en dramatiser l’enjeu : si un accord n’était pas trouvé en décembre entre les grandes puissances, ce serait « une catastrophe », prévient-il. Raison de plus pour que la France soit « exemplaire en matière de transition énergétique ».Un sens inné de la synthèseLe voilà devant une pompe à hydrogène liquide, grâce à laquelle il fait le plein d’un véhicule. Le tout en trois petites minutes chrono. « Impressionnant ! », lance M. Hollande. Ces pompes sont déjà en exploitation à Rotterdam, aux Pays-Bas, mais pas en France où les réglementations compliquent encore leur installation. « Ce serait bien qu’en décembre, la flotte officielle de la COP21 soit équipée de ce type de voitures », propose André Vallini. Mauvaise pioche, le marché a déjà été confié… à des voitures électriques. Qu’importe, le président de la République, avec son sens inné de la synthèse, arrange l’affaire et promet qu’une pompe sera installée à Paris pour une démonstration lors de la conférence sur le climat.Le chef de l’Etat s’est également rendu à l’Institut national de l’énergie solaire, au Bourget-du-Lac, en Savoie, où il a annoncé le doublement des appels d’offres pour les projets de production d’énergie solaire, puis dans la commune du Châtelard, dans le massif des Bauges, pour y signer la première des 212 conventions « Territoires à énergie positive » mises en place par la loi sur la transition énergétique. « Cette loi est un événement, une chance considérable pour la France, une ligne de conduite pour les vingt prochaines années », répète-t-il. N’en jetez plus. A chaque fois, il s’offre de rapides bains de foule, enchaînant les poignées de mains et les selfies avec les salariés ou les habitants.Une journée présidentielle toute en optimisme vert, le jour même de l’ouverture des Journées d’été d’Europe écologie-Les Verts à Villeneuve-d’Ascq (Nord). Un moyen pour M. Hollande d’envoyer un signal politique aux écologistes toujours aussi critiques contre son action. Une manière aussi de s’adresser à leur électorat, à quelques mois des élections régionales en décembre et à moins de deux ans de la présidentielle.Lire aussi :Hollande veut « verdir » son discours pour séduire l’électorat écologisteToujours pas d’écotaxe en vue – « on l’a abandonnée, il faut être clair, nous n’allons pas la réintroduire par d’autres moyens », évacue-t-il –, ni de refonte du crédit impôt recherche, car « il faut de la stabilité ». En revanche, le chef de l’Etat reprend sa petite musique autour de la redistribution à venir. Pis, dopé par l’air vivifiant et ensoleillé des montagnes environnantes, il se montre encore plus optimiste concernant les prévisions de croissance pour la France.Alors que l’Insee vient d’annoncer une croissance nulle au deuxième trimestre, M. Hollande assure que celle-ci dépassera les 1 % en 2016, et évoque le chiffre de 1,5 %, qui est la prévision donnée par la France dans son programme de stabilité.Lire aussi :En France, la croissance a été nulle au deuxième trimestreAu point de promettre d’ores et déjà de nouvelles baisses d’impôts pour l’an prochain, alors que le matin même, dans un entretien accordé au groupe de presse régionale Ebra, il conditionnait celles-ci au retour de la croissance. « Il doit y avoir une croissance plus forte en 2016, il y aura donc quoi qu’il arrive des baisses d’impôts en 2016 », affirme le président de la République.Lire aussi :Hollande : l’ampleur des baisses d’impôts « dépendra de la croissance »Une assurance qui traduit sa volonté politique pour 2016, un an pile avant la présidentielle. « François Hollande a précisé les choses très clairement pour que cela ait un sens politiquement », appuie son entourage. Une manière de commencer sans y toucher à faire des promesses en prévision de 2017. Au risque, une fois encore, que celles-ci peinent à se réaliser.Bastien Bonnefous (Sassenage (Isère) et Le Bourget-du-Lac, Le Châtelard (Savoie) – envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.08.2015 à 09h21 • Mis à jour le20.08.2015 à 09h25 « Oui, il nous emmerde bien sûr, oui, oui », a dit le député RBM (Rassemblement bleu marine) du Gard Gilbert Collard sur France 2, jeudi 20 août, alors que Jean-Marie Le Pen est convoqué dans l’après-midi devant le bureau exécutif du FN, réuni en formation disciplinaire.« Il y a la personnalité de Jean-Marie Le Pen. Au milieu de ce plat de nouilles des gens qui nous gouvernent, c’est quand même une figure ».Gilbert Collard a indiqué que s’il avait siégé au bureau exécutif, il aurait « pris une mesure intermédiaire » dès lors que Jean-Marie Le Pen aurait « fait un pas vers le regret ».« S’il maintient ses propos il doit être sanctionné pour les propos qu’il a tenus, un point c’est tout ».Selon Gilbert Collard, « le problème », c’est que « Jean-Marie Le Pen n’a peur de rien, Marine Le Pen n’a peur de rien ».« Je pense que tout est possible venant de lui parce que c’est un jusqu’au boutiste et c’est l’aspect qui personnellement me plaît chez lui (...), mais là il est en train de faire du mal au pays qu’il aime ». Lire aussi :Au FN, pas de trêve estivale dans le psychodrame politico-familial 11.08.2015 à 15h33 • Mis à jour le11.08.2015 à 15h40 Refus de « prestations différenciées » en fonction de la religion du côté de la mairie ; « droit au respect de la liberté de culte » pour les plaignants : le débat sur la disparition programmée, dès la rentrée, du menu sans porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône a été vif, mardi 11 août au tribunal administratif de Dijon.La Ligue de défense judiciaire des musulmans avait engagé un recours en référé afin d’obtenir la suppression de la décision du maire (Les Républicains) de Chalon, Gilles Platret. « Un enfant serait extrêmement traumatisé si une côte de porc lui était servie et qu’il était obligé de la manger alors qu’il lui est répété dès le plus jeune âge que c’est un interdit alimentaire », a plaidé Me Karim Achoui, avocat et président de l’association.Un autre avocat de la Ligue, Me Jean-Baptiste Jacquenet-Poillot, a estimé que cette décision du maire « viol[ait] la laïcité », conçue en France comme « une laïcité d’intégration et non d’assimilation ». Selon lui, les élèves ont « droit au respect de la liberté de culte et de conscience ». Il a également déclaré que le maire était « incompétent pour prendre cette décision de son propre chef ».Outre cette procédure d’urgence, la Ligue de défense judiciaire des musulmans a également déposé un recours en « excès de pouvoir » pour que ce dossier soit jugé ultérieurement sur le fond, espérant « faire jurisprudence ».La mairie assure appliquer « la jurisprudence du Conseil d’Etat »De l’autre côté de la barre, représentant la mairie de Chalon-sur-Saône, Me Philippe Petit a assuré que le maire appliquait « la jurisprudence constante du Conseil d’Etat ».« La laïcité est une abstention et non l’obligation positive de fournir à chacun ce qu’il attend pour l’exercice de son culte en exigeant des prestations différenciées. »Me Petit a par ailleurs émis un « doute sur la recevabilité » du recours en raison notamment du dépassement du délai légal de deux mois.En mars, le maire de la ville, Gilles Platret, avait assuré qu’il ne s’agissait pas d’« un combat contre la religion musulmane ». « Je veux éviter ce système où les enfants sont regroupés à une même table en fonction de leur religion. Ce n’est pas ça le vivre-ensemble », a-t-il ajouté, en affirmant qu’« en aucun cas on obligerait les enfants à manger de la viande ».Il s’agit d’un « vrai débat de société », selon le maire, qui a rappelé que « d’autres collectivités avaient pris les mêmes décisions pour d’autres motifs, en tournant autour du pot ». La décision est attendue avant la fin de la semaine.Vif débat au sein des RépublicainsA la mi-mars, l’annonce de M. Platret de supprimer le menu de substitution au porc dans les cantines de la ville, où la pratique était en vigueur depuis 1984, avait déclenché une vive polémique, y compris dans son propre camp. Plusieurs ténors de droite, comme Bruno Le Maire, Christian Estrosi, mais aussi le chef de file des députés LR, Christian Jacob, avaient pris leurs distances avec cette idée, ce dernier affirmant que la ville de Provins, dont il est maire, continuerait à proposer « un menu alternatif ».En revanche, le président du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, avait soutenu M. Platret.Lire :Menu unique à la cantine : Sarkozy désavoué dans son propre campLa ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait quant à elle dénoncé une décision qui prend « en otage les enfants ». L’Observatoire de la laïcité avait relevé que, « si aucune obligation ne contraint la commune dans le cadre d’un service facultatif, (...) la laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus ».Outre Sargé-lès-le-Mans (Sarthe), en décembre 2014, et Arveyres (Gironde), en mars 2013, Perpignan et Toulouse ont récemment fait savoir qu’elles proposeraient désormais un menu végétarien dans les cantines.Lire aussi la tribune :Le repas végétarien, le plus laïc de tous 11.08.2015 à 14h40 • Mis à jour le11.08.2015 à 14h44 Hubert Haenel, membre du Conseil constitutionnel et ancien sénateur RPR puis UMP, est mort dans la soirée du lundi 10 août à Paris, a-t-on appris mardi auprès de l’institution du Palais-Royal et du Sénat.Né le 20 mai 1942 à Pompey (Meurthe-et-Moselle), ce licencié en droit était sorti major de l’Ecole nationale de la magistrature (ENM). Elu maire de Lapoutroie (Haut-Rhin) en 1977 sous l’étiquette RPR, il était devenu sénateur du Haut-Rhin en 1986, pour le rester jusqu’en 2010.Il avait travaillé au ministère de la justice, au Conseil supérieur de la magistrature puis au Conseil d’Etat, avant d’être nommé au Conseil constitutionnel en février 2010 par le président du Sénat, Gérard Larcher.« Un grand juriste, un patriote sincère »Le président François Hollande a présenté ses condoléances à la famille de M. Haenel. « La République perd un grand juriste, la France un patriote sincère, l’Alsace un élu jovial et proche des gens », affirme-t-il dans un communiqué diffusé par l’Elysée.Gérard Larcher a salué dans un communiqué la mémoire d’un homme qui « incarnait un gaullisme moderne et européen ».« Ce spécialiste de la gendarmerie était aussi un grand connaisseur du statut de la magistrature tout autant que des questions ferroviaires avant de présider la Commission des affaires européennes et de participer en première ligne à l’affermissement de l’avenir de l’Europe. (…) La République perd l’un de ses grands serviteurs, et l’Europe, un de ses grands militants. »Dans un communiqué, le Conseil constitutionnel décrit un homme qui « avait su imprimer sa personnalité et son sens de l’équilibre des pouvoirs publics ». Le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, a tenu à adresser « ses plus vives condoléances à l’ensemble de sa famille et à ses proches ».Le président (LR) du conseil régional d’Alsace, Philippe Richert, a rappelé dans un communiqué une carrière « atypique ». Hubert Haenel avait, en effet, été facteur avant d’entamer des études de droit. « L’Alsace, aujourd’hui, est en deuil. Un grand Alsacien s’en va. Il reste dans notre cœur le souvenir d’une voix, d’un sourire, d’une intelligence », a souligné M. Richert.Même chose du côté du président (LR) du conseil départemental du Haut-Rhin. « Nous perdons un ami, une grande voix pour l’Alsace, un grand serviteur de la France », a déploré Eric Straumann.Le président du Sénat devra désigner un nouveau membre au Conseil constitutionnel pour le reste du mandat de M. Haenel, soit jusqu’en 2019. En janvier, l’ancien premier ministre socialiste Lionel Jospin avait été nommé au Conseil après le décès du centriste Jacques Barrot.Lire : Le Conseil constitutionnel, une institution très politique Patrick Roger Ecotaxe, le retour ? Abandonné au printemps 2014 après le mouvement des « bonnets rouges » qui avait embrasé la Bretagne – entraînant le saccage d’une dizaine de portiques –, le projet d’une taxe de transit des poids lourds a de nouveau le vent en poupe, mais cette fois à l’échelle territoriale. Si Matignon a dores et déjà fait savoir qu’il « n’envisage pas du tout d’ouvrir cette possibilité », plusieurs régions plaident en ce sens.L’ancien secrétaire d’Etat aux transports, Frédéric Cuvillier, aujourd’hui maire (PS) de Boulogne-sur-Mer et député du Pas-de-Calais, en a relancé l’idée, lundi 10 août, dans un entretien aux Echos. « Je souhaite que nous [la future région Nord - Pas-de-Calais - Picardie] soyons pionniers dans la mise en place d’un tel dispositif », défend M. Cuvillier. Il estime que le sujet est « particulièrement pertinent dans notre territoire, qui subit un fort transit de camions du fait de la proximité de l’Angleterre et de la Belgique ». L’ancien ministre propose d’étendre à la région le système belge de taxation des poids lourds, baptisé « Viapass », qui doit être mis en place à partir du 1er avril 2016. La Belgique deviendra ainsi, après l’Allemagne, la Slovaquie, la République tchèque, la Pologne, l’Autriche et la Suisse, le septième pays européen à en adopter le principe.Ferme opposition des transporteurs routiersDans la foulée, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale et tête de liste du PS pour les élections régionales en Ile-de-France, s’y est également déclaré favorable pour les camions transitant par la région francilienne. « Je pense que ce serait une bonne chose que de trouver un système qui permette d’élargir la base de nos financements pour pouvoir, le plus vite possible, réussir la modernisation de nos réseaux de transport », a-t-il déclaré sur RTL. Dans la soirée, la tête de liste de la droite, Valérie Pécresse (Les Républicains), a réagi sur son compte Twitter : « Ecotaxe en Ile-de-France : oui, mais seulement sur les poids lourds en transit. Stop au “martyre fiscal” des entreprises franciliennes ! »A l’inverse, Marine Le Pen, qui conduira la liste du Front national en Nord - Pas-de-Calais- Picardie aux élections régionales, s’est élevée contre la proposition de M. Cuvillier. « Cette perspective, qui constituerait un nouveau coup très dur pour nos routiers, déjà gravement mis en difficulté par la concurrence déloyale exercée par des transporteurs en provenance d’Europe de l’Est, est parfaitement intolérable, s’insurge la présidente du parti d’extrême droite. Le Front national s’opposera donc résolument à toute taxation supplémentaire des routiers français, y compris au niveau régional. »Lire aussi :Démontage des portiques de l’écotaxe, ultime étape d’un fiascoLes fédérations de transporteurs routiers, pour leur part, ont promptement réagi. Tant la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) que l’Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles (Unostra) et l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) se disent fermement opposées à tout retour de l’écotaxe, sous quelque forme que ce soit, estimant qu’elle introduirait une distorsion de concurrence entre les régions.Deux options privilégiéesL’idée d’une expérimentation de l’écotaxe en région, à défaut de sa généralisation sur l’ensemble du territoire, est loin d’être isolée. François Hollande lui-même, lors d’un déplacement en Alsace à l’automne 2014, avait ouvert la voie en ce sens « si les élus en décident et si elle est compatible avec nos engagements ». La région, frontalière de l’Allemagne, est en effet – et ce depuis longtemps – convertie au principe de la taxation des poids lourds transitant par son territoire. La Bourgogne et la Franche-Comté, qui doivent bientôt ne plus former qu’une région, limitrophe de la Suisse, ont également formulé le vœu d’un droit à l’expérimentation.Un dispositif « temporaire » de hausse de 4 centimes du gazole pour les poids lourds a été voté pour 2015De son côté, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, avait annoncé, en juin, qu’elle allait examiner la possibilité de laisser certaines régions mettre en place une écotaxe pour les poids lourds en transit. La ministre avait désigné, en octobre 2014, un groupe de travail chargé de trouver un système de financement des infrastructures de transport permettant de compenser le manque à gagner résultant de l’abandon de l’écotaxe, qui était censée rapporter 1,15 milliard d’euros par an.Pour 2015, un dispositif « temporaire » de hausse de 4 centimes du gazole pour les poids lourds a été voté par le Parlement, mais la question de la pérennité des ressources de l’Agence de financement des infrastructures de transport en France (Afitf) reste posée. Le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, avait annoncé fin juin, à l’issue des travaux du groupe de travail, que le dispositif mettant à contribution les transporteurs routiers serait arbitré par le gouvernement « après le 20 juillet ». Aucune décision n’a encore été prise, mais deux options tiennent la corde : le maintien d’une surtaxe de 4 centimes sur le gazole ou l’instauration d’une vignette. Problème : ni l’une ni l’autre ne suffisent à compenser les 800 millions d’euros qui, sur les recettes de l’écotaxe, devaient revenir à l’Afitf. Du coup, le recours à une taxation « régionale » des poids lourds trouve de plus en plus de partisans.Lire aussi :Pollution : chaque année, un coût de 101,3 milliards d’euros pour la FrancePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.08.2015 à 08h10 • Mis à jour le10.08.2015 à 16h03 François Rebsamen sera resté seize mois au gouvernement. L’actuel ministre du travail, qui est redevenu maire de Dijon lundi 10 août, prévoit de remettre sa démission du gouvernement « le 19 août, à la fin du prochain conseil des ministres », annonce-t-il dans Le Parisien.M. Rebsamen retrouve dans la capitale bourguignonne le siège qu’il avait occupé de 2001 à 2014, date de son entrée dans le gouvernement de Manuel Valls. Il succéde à son ex-adjoint Alain Millot, mort le 27 juillet à l’âge de 63 ans. Lors de la réunion du conseil municipal qui s’est tenue en début d’après-midi, M. Rebsamen a été réélu maire avec quarante-six voix, tandis qu’Edouard Cavin (FN) en récoltait deux en sa faveur et que onze conseillers municipaux ont voté blanc. A 17 heures, le nouveau maire devrait retrouver également le siège de président de la communauté urbaine du Grand Dijon, occupé lui aussi pendant seize mois par Alain Millot.« Un immense quiproquo »Le ministre se met ainsi en accord avec la règle de non-cumul de mandats inscrite dans la charte de déontologie que les membres du gouvernement doivent signer. Pourtant, le 27 juillet, la communication de M. Rebsamen avait été quelque peu flottante, des sources émanant de son cabinet évoquant qu’il n’avait pas l’intention de démissionner avant que « ses engagements ministériels » soient terminés.Une phrase qui avait valu une mise au point du premier ministre : Manuel Valls avait souligné que « François Rebsamen le sa[va]it parfaitement, on ne peut pas être le chef d’un exécutif et en même temps membre du gouvernement ».Lire le récit :Départ de Rebsamen : dernier couac avant les vacancesAujourd’hui, M. Rebsamen assure qu’il s’agit là d’« un immense quiproquo ».« Je n’ai jamais envisagé de cumuler les charges de maire de Dijon et de ministre du travail. […] Je sais très bien que l’on ne peut pas faire les deux, et je ne l’ai jamais envisagé. »Pourtant, le ministre du travail avançait dans le Journal du dimanche qu’il « remettrait [sa] démission à François Hollande (...) le mercredi 9 septembre ». « Le sentiment d’avoir bien fait mon travail »S’il se dit « frustré » à l’idée de quitter le ministère du travail après avoir « contribué à mettre en place un certain nombre de dispositifs facilitant la vie des entreprises sans pour autant diminuer les droits des salariés », François Rebsamen avait expliqué la semaine passée au Monde qu’il respectait un « engagement » en revenant à Dijon.« J’avais pris l’engagement auprès d’Alain Millot que je reviendrais quand il ne serait plus maire. Il avait dit qu’il me laisserait la place quand je ne serais plus ministre. J’ai été réélu maire en mars 2014, c’est normal que j’assume aujourd’hui, dans ces circonstances tragiques, cette responsabilité que les Dijonnais m’ont confiée. »En tout état de cause, M. Rebsamen s’apprête à quitter le gouvernement « avec le sentiment d’avoir bien fait [s] on travail, et avec l’estime des partenaires sociaux ». Sur le plan du chômage, il estime que « l’année 2015 s’annonce meilleure » que les précédentes, car « notre économie recrée des emplois ». Quant à sa loi sur le dialogue social, adoptée par le Parlement le 23 juillet, elle « comporte nombre d’avancées pour les salariés ». « J’ai la conviction que les mesures que nous avons prises vont faciliter l’embauche pour les PME avec le retour de la croissance », avance-t-il.Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?Qui pour le remplacer ?Pour succéder à M. Rebsamen Rue de Grenelle, plusieurs profils sont envisageables. François Hollande peut vouloir faire le choix de la tranquillité et nommer à nouveau un fidèle parmi les fidèles, comme Stéphane Le Foll – ce qui serait de surcroît une façon de l’exfiltrer du ministère de l’agriculture, où la crise des éleveurs lui fait traverser une mauvaise passe.Mais M. Hollande peut aussi vouloir saisir l’occasion d’envoyer un signal fort à sa majorité en choisissant une figure incarnant un infléchissement de la politique économique. Dans ce cas, un profil comme celui du député « frondeur » Jean-Marc Germain, ancien directeur de cabinet de Martine Aubry et mari d’Anne Hidalgo, permettrait sans doute de resserrer les rangs à quelques semaines des élections régionales. A moins que le chef de l’Etat n’en profite pour rappeler un écologiste au gouvernement : cette fois, dans la perspective à plus long terme de l’élection présidentielle. 08.08.2015 à 17h42 • Mis à jour le11.08.2015 à 09h48 | Soren Seelow Il aura fallu sept ans. Sept ans d’une enquête erratique et politisée à l’excès pour aboutir à l’un des plus retentissants déraillements de la justice antiterroriste. Vendredi 7 août, la juge d’instruction chargée de l’enquête sur les sabotages de plusieurs lignes de TGV en 2008 a estimé, contre l’avis du parquet, que l’affaire dite de Tarnac — du nom du village corrézien où gravitait une petite communauté issue de la mouvance anarcho-autonome — n’était pas un dossier terroriste.Lire le décryptage :Comprendre l’affaire Tarnac, désormais sans « terrorisme »La magistrate, Jeanne Duyé, a décidé de renvoyer quatre membres du groupe, dont son principal animateur Julien Coupat, devant un tribunal correctionnel pour « association de malfaiteurs », rejetant la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste » réclamée par le parquet. Quatre autres personnes sont renvoyées pour avoir refusé de donner leur ADN et, pour deux d’entre elles, pour « falsification de documents administratifs ».Pour le ministère public, cette ordonnance de renvoi est un désaveu cinglant. Dans son réquisitoire du 6 mai, le parquet avait demandé que la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste » soit retenue à l’encontre des trois principaux mis en examen : Julien Coupat, sa compagne Yildune Lévy et son ex-petite amie Gabrielle Hallez.Lire :Tarnac : le parquet requiert le renvoi de Julien Coupat en correctionnelle pour terrorismeLa juge d’instruction balaye sans doute définitivement le spectre du terrorisme qui planait depuis le début de l’enquête sur ces sabotages. « Après près de sept années d’instruction à charge, nous avons enfin une décision de justice courageuse. C’est un désaveu total pour le parquet », ont réagi Mes Marie Dosé et William Bourdon, avocats des prévenus.Le « couac de Tarnac »Cette affaire avait, dès sa genèse, suscité une vive polémique, le gouvernement et la ministre de l’intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie, étant soupçonnés d’instrumentaliser son caractère terroriste. Cette politisation du dossier intervenait alors que Nicolas Sarkozy s’apprêtait à créer la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), née le 1er juillet 2008 de la fusion des Renseignements généraux avec la Direction de la surveillance du territoire. Une concomitance qui avait alimenté le soupçon d’un dossier terroriste « gonflé » sur mesure pour la nouvelle plate-forme des services de renseignement.Le 30 mai 2009, François Hollande, alors président du conseil général de Corrèze, où se situe Tarnac, avait à son tour pris position dans une tribune publiée sur Slate : « Il apparaît de plus en plus clairement que la qualification de terrorisme a été utilisée bien imprudemment », écrivait-il, évoquant tour à tour un « ratage policier » et une « palinodie judiciaire », avant de résumer sa pensée d’une phrase choc : « Le couac de Tarnac est devenu une affaire politique. »Lire aussi :Tarnac : quand François Hollande dénonçait une « affaire politique »« Troubler gravement l’ordre public »L’intention terroriste prêtée par l’accusation aux membres du groupe de Tarnac ne reposait pas sur la dangerosité des sabotages. De l’aveu même des experts, la pose d’un crochet sur une caténaire — un dispositif emprunté aux techniques des militants antinucléaires allemands dans les années 1990 — ne peut porter atteinte à la sécurité des voyageurs. Le ministère public estimait en revanche, en se fondant sur l’article 421-1 du code pénal, que « les atteintes aux biens » peuvent constituer des actes de terrorisme pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».Cette volonté de « troubler gravement l’ordre public », le ministère public la motivait par l’idéologie et les relations des membres du groupe de Tarnac avec la « mouvance anarchiste internationale ». Le pivot de l’accusation reposait sur les écrits de Julien Coupat, considéré comme la « plume principale » — ce qu’il a toujours démenti — d’un « pamphlet » intitulé L’Insurrection qui vient, publié en 2007 par le Comité invisible.« L’instrumentalisation » d’un livreCe texte préconise un « blocage organisé des axes de communication », au premier rang desquels les chemins de fer, par des groupes ayant adopté un mode de vie communautaire, afin de faire tomber « l’architecture de flux » qu’est devenu le monde moderne. Pour le parquet, cet « opuscule présenté de façon faussement béate par plusieurs témoins comme un simple livre de philosophie » était en réalité un guide théorique visant à « renverser par la violence l’Etat ».Dans leurs remarques sur ce réquisitoire envoyées le 5 juin à la juge Jeanne Duyé, Mes William Bourdon et Marie Dosé dénonçaient « l’instrumentalisation » de ce livre qui, rappelaient-ils fort opportunément, « n’a jamais fait l’objet de poursuites », ce qui peut en effet surprendre pour un opuscule terroriste. Dénonçant « l’impuissance du parquet à articuler le moindre commencement de preuve de la suffisance des charges après sept années d’une construction intellectuelle acharnée », ils demandaient un non-lieu général.La juge d’instruction n’a pas été jusque-là. Elle a estimé que les preuves étaient suffisantes pour la tenue d’un procès pour sabotage. Le parquet dispose de cinq jours après la signature de l’ordonnance pour faire appel devant la chambre d’instruction.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Construire « une Europe fondée sur les principes de la démocratie et de la diversité culturelle, dans le cadre de la souveraineté nationale et le respect de l’intégrité territoriale » : tel est l’un des objectifs affichés dans son préambule par la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, adoptée sous les auspices du Conseil de l’Europe en 1992. En parcourant ce texte, on n’y décèle rien qui soit de nature à déclencher une guerre de tranchées. A fortiori dans notre pays, justement riche de cette diversité que cette charte entend faire vivre.Si l’on s’empoigne autant et depuis si longtemps sur ce sujet, c’est qu’il réveille des souvenirs ancrés dans notre mémoire nationaleSauf que chez nous, rien n’est simple quand il est question de mettre des mots sur ce qui nous rassemble ou ce qui nous distingue. S’il est une exception française, une singularité collective, c’est bien cette propension à transformer en psychodrame tout débat de ce genre. Il a fallu sept ans à la France pour signer cette charte. C’était le 7 mai 1999, à Budapest. Seize ans plus tard, le texte n’a toujours pas été ratifié. Les présidents passent, l’objectif demeure. Un projet de loi constitutionnelle – sur lequel le Conseil d’Etat a rendu un avis défavorable – a été présenté en conseil des ministres, le 31 juillet. C’est l’un des textes qui pourraient être inscrits à l’ordre du jour du Congrès que le chef de l’Etat, François Hollande, envisage de convoquer en 2016.Si l’on s’empoigne autant et depuis si longtemps sur ce sujet, c’est qu’il réveille des souvenirs ancrés dans notre mémoire nationale : l’ordonnance de Villers-Cotterêts, qui imposa, en 1539, l’usage du français dans tous les tribunaux du royaume ; l’abbé Grégoire, demandant à la Convention de 1794 d’« anéantir les patois » ; les « hussards noirs » de la IIIe République, qui inculquèrent le français aux écoliers bretons, basques ou corses.Lire aussi :Nouvel obstacle à la ratification de la Charte des langues régionalesLe vibrant plaidoyer de Jacques ChiracNos racines « républicaines » et jacobines sont solidement figées dans notre Constitution en quelques principes essentiels, comme l’indivisibilité de la République et l’unicité du peuple français. C’est à ce mur d’uniformité que se heurtent les défenseurs des langues régionales. D’abord portées, dans les années 1970, par des groupes politiques identitaires, leurs revendications ont ensuite trouvé un écho plus large auprès d’associations et de structures d’enseignement qui ont profité du vent porteur de la décentralisation.C’est dans ce décor que s’est joué un feuilleton encore inachevé. En novembre 1992, la France refuse de signer la charte, à l’élaboration de laquelle le Quai d’Orsay a opposé une vive résistance depuis 1983. Le gouvernement fait valoir que la charte est en contradiction avec ses traditions. Seul Jack Lang se démarque alors : « Tout cela est ridicule, et témoigne surtout d’un manque de confiance en soi », estime le ministre de l’éducation nationale et de la culture, tout en présentant de nouvelles mesures destinées à favoriser l’enseignement des langues minoritaires.L’affaire reste au point mort jusqu’à un déplacement de Jacques Chirac en Bretagne, le 29 mai 1996. Devant des parlementaires du cru, le chef de l’Etat prononce alors un vibrant plaidoyer en faveur des identités régionales, et fait part de son plein accord avec les principes défendus par la charte.75 langues régionalesDans un rapport rédigé en 1999, le linguiste Bernard Cerquiglini avait distingué 75 langues de France métropolitaine et d’outre-mer, dont les locuteurs peuvent être plus d’un million (pour les créoles) ou quelques dizaines (pour le bourguignon-morvandiau). Cependant, les critères auxquels il a recouru pour son décompte ne sont pas ceux de la Charte. Celle-ci n’inclut ni les dialectes de la langue officielle de l’Etat ni les langues des migrants.Le français, « langue de la République »L’élan chiraquien, déjà ralenti par les vives réactions d’une partie des gaullistes (Charles Pasqua en tête), est stoppé net lorsque le Conseil d’Etat, saisi par le premier ministre, Alain Juppé, rend un avis défavorable. La haute juridiction administrative souligne que l’adoption de la charte, qui impose aux Etats signataires l’usage partiel des langues régionales, y compris dans la justice et l’administration, serait contraire à l’article 2 de la Constitution, qui rappelle notamment que « la langue de la République est le français ». Une précision qui avait été introduite lors de la révision constitutionnelle préalable à la ratification du traité de Maastricht, afin de défendre la francophonie hors de nos frontières…Devenu premier ministre après la dissolution, Lionel Jospin s’empare du dossier. Il commande un rapport à Nicole Péry, alors députée (PS) des Pyrénées-Atlantiques, puis un autre à Bernard Poignant, maire (PS) de Quimper. N’en déplaise à son intransigeant ministre de l’intérieur, Jean-Pierre Chevènement, le chef du gouvernement se montre favorable à la ratification. Reste à évaluer les obstacles juridiques et à trouver les moyens de les contourner. C’est la mission confiée au juriste Guy Carcassonne, à l’été 1998.Après examen attentif, l’ancien conseiller de Michel Rocard dessine un chemin étroit. Contestant l’avis rendu par le Conseil d’Etat, M. Carcassonne estime que « la charte n’est pas, en elle-même, incompatible avec la Constitution ». Puisque les Etats signataires ne sont tenus de s’engager que sur trente-cinq des près de cent propositions de la charte, M. Carcassonne a fait le tri, pour choisir les plus conformes – ou les moins contraires – à notre Constitution, comme tout ce qui concerne la promotion des langues régionales dans les médias, la vie économique, culturelle et sociale… L’universitaire suggère aussi d’accompagner la signature d’une « déclaration interprétative » rappelant que, pour la France, le « groupe » – notion utilisée dans la charte – « renvoie aux individus qui le composent et ne peut en aucun cas former une entité qui en serait distincte, titulaire de droits qui lui seraient propres ». C’est peu ou prou sur ces bases que le processus de signature aboutit, le 7 mai 1999.Mobilisation des « bonnets rouges »Las ! Saisi par Jacques Chirac, le Conseil constitutionnel juge que, en dépit des précautions prises sur la nature des engagements de la France, la charte n’est pas conforme à la Constitution. L’Elysée et Matignon se renvoient la balle. Le président refuse d’engager la procédure de révision de la Constitution souhaitée par le premier ministre. Embourbée par la cohabitation, la ratification va rester au point mort pendant près d’une dizaine d’années. La réforme constitutionnelle adoptée par le Congrès, le 21 juillet 2008, fait entrer à l’article 75 de la Constitution l’appartenance des langues régionales « au patrimoine de la France ». Mais toujours pas de ratification en vue, le président en exercice, Nicolas Sarkozy, y étant hostile.François Hollande en avait fait l’un de ses engagements de campagne. Elu président, il hésite. La ratification de la charte ne figure pas parmi les quatre projets de loi constitutionnelle présentés lors du conseil des ministres du 13 mars 2013. Le Conseil d’Etat, il est vrai, venait de rendre un nouvel avis défavorable à cette ratification.C’est la mobilisation des « bonnets rouges », en Bretagne, qui incite l’exécutif, fin 2013, à remettre l’ouvrage sur le métier. Une proposition de loi constitutionnelle – devant nécessairement être adoptée par référendum – est d’abord examinée à l’Assemblée nationale en janvier 2014. La voie du Congrès ayant été jugée préférable, c’est un projet de loi constitutionnelle que l’exécutif entend soumettre au Parlement. Nouvelles empoignades en perspective sur un texte soumis à la France il y a près d’un quart de siècle. Pour une issue qui reste toujours aussi incertaine.Lire aussi :Ces révisions constitutionnelles renvoyées aux calendes grecquesJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.08.2015 à 12h48 • Mis à jour le07.08.2015 à 09h07 | Les Décodeurs La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite « loi Macron », a été promulguée et publiée au Journal officiel vendredi 7 août. Le texte ne contient bien sûr pas les quelques articles censurés par le Conseil constitutionnel mercredi soir, qui devront être présentés à nouveau devant le Parlement pour être validés – ou non.L’itinéraire législatif de la loi a notamment été marqué par deux votes en bloc à l’Assemblée nationale, au cours desquels le gouvernement a engagé sa responsabilité en raison de l’utilisation de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution.Le texte fourre-tout de 308 articles vise, selon Emmanuel Macron, à guérir les « trois maladies » de la France : « défiance », « complexité » et « corporatisme ». Saluée par le Medef, la loi a tout au long de son parcours suscité des critiques de toutes parts, et a subi de nombreuses modifications. Passage en revue des principaux points de loi – parmi de nombreux autres : 1. L’assouplissement du travail le dimanche et la nuitLe dispositif retenu supprime les cinq dimanches travaillés de plein droit proposés à l’origine et laisse le choix aux élus de fixer le nombre de dimanches « entre 0 et 12 ». Les autorisations seront débattues au niveau intercommunal au-delà de cinq dimanches. Les salariés percevront une compensation d’au moins 30 % sur leurs salaires ainsi que d’éventuelles contreparties selon des accords d’entreprise au cas par cas.Des « zones touristiques internationales » sont créées, à Paris, Nice, Cannes ou Deauville, dans lesquelles les commerces pourront ouvrir les dimanches et jusqu’à minuit, sur la base de compensations salariales (salaire doublé pour le travail en soirée). Voir notre infographie complète : Combien de salariés travaillent le dimanche ? 2. Des lignes nationales de carsJusqu’à présent limités par des régimes d’autorisation complexes, ils seront libéralisés. M. Macron en avait fait un symbole, estimant qu’il s’agissait d’une mesure à destination « des plus pauvres », qui pourraient ainsi « voyager facilement ».« A l’heure actuelle, beaucoup de Français sont trop pauvres pour prendre le train, qui est trop cher. Le transport en autocar est 8 à 10 fois moins cher que le train. Cette mesure de libéralisation du transport en autocar va bénéficier aux familles les plus modestes, les plus précaires, les plus fragiles. »Selon le ministre, cette libéralisation du transport par car devrait créer des « dizaines de milliers » d’emplois. Les débats ont conduit à mettre en place des limitations, régions et départements pourront ainsi interdire ou limiter certaines lignes. 3. L’assouplissement du permis de conduireLe permis devient un « service universel » dont le délai d’attente, actuellement de quatre-vingt-dix-huit jours en moyenne entre deux présentations à l’examen, devra être divisé par deux. Les épreuves du code de la route seront confiées à des sociétés privées. Dans les départements où l’attente entre deux passages à l’examen est supérieure à quarante-cinq jours, des « agents publics ou contractuels », dont ceux de La Poste, pourront le faire passer. Enfin, la durée minimale de vingt heures de conduite a été supprimée. 4. Une réforme des prud’hommesAutre chantier complexe, celui de la justice prud’homales. La réforme vise à simplifier les procédures pour en réduire les délais. La loi prévoit une formation des conseillers et des sanctions en cas de manquement à la déontologie, ainsi qu’un statut de défenseur syndical, et un renforcement du pouvoir des inspecteurs du travail et du pouvoir judiciaire (juge départiteur).En dernière minute, le gouvernement avait ajouté un barème d’indemnités (maximales) en cas de licenciement, en fonction de l’ancienneté des salaires dans l’entreprise et de la taille de celle-ci. Mal perçue par nombre de députés socialistes, cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, qui a estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ». 5. Les règles de licenciement collectif modifiéesSur ce volet, dont l’objectif est de sécuriser davantage les entreprises, un amendement des rapporteurs qui a été voté privilégie la négociation collective et encadre plus strictement la délimitation du périmètre d’application des critères de licenciement en cas de décision unilatérale de l’employeur. 6. Une incitation à l’épargne salariale et l’actionnariat salariéLa loi Macron simplifie ces dispositifs pour permettre leur généralisation aux petites et moyennes entreprises (PME), et les rendre plus attractifs fiscalement. Les fonds récoltés devraient également être davantage utilisés pour financer l’économie.La loi Macron abroge en revanche la prime de partage des profits mise en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui obligeait les entreprises augmentant leurs dividendes deux ans de suite à une redistribution au profit de leurs salariés.Lire aussi : Les salariés gèrent leur épargne salariale avec une très grande prudence 7. La libéralisation des professions réglementées et Infogreffe en open dataL’installation des nouveaux arrivants (huissiers, notaires, commissaires-priseurs) sera libéralisée afin de favoriser la concurrence et de permettre aux titulaires des diplômes requis de se lancer – le tout étant toutefois régulé par le ministère de la justice. Les grilles tarifaires doivent également être modifiées pour les actes « de la vie courante et de la plupart des transactions immobilières », afin d’en diminuer le prix.Mais la possibilité d’introduire une part de tarifs variables a été supprimée lors des débats, au profit d’un système de remises fixes possibles pour les jeunes huissiers, notaires et mandataires judiciaires. La commission spéciale a entériné la liberté d’installation « contrôlée » des notaires, huissiers et commissaires-priseurs et a adopté un amendement fixant une limite d’âge (70 ans) pour ces professions. Ce qui n’empêche pas la grogne des notaires de se poursuivre.En revanche, les greffes des tribunaux de commerce ont perdu leur combat : les données du Registre national du commerce et des sociétés (RNCS), qui étaient jusqu’ici leur propriété et auxquelles on n’accédait que par des services payants, seront désormais librement accessibles.Cette réforme a provoqué une forte réaction des professionnels concernés, des avocats aux huissiers. Ils dénoncent la « marchandisation » du droit « livré à l’économie », craignent un recul de l’accès au droit, ou prédisent la « mort de la profession » des commissaires-priseurs ou des administrateurs et mandataires judiciaires, avec des milliers d’emplois supprimés à la clé.Infogreffe regroupe les 135 greffes des tribunaux de commerce de France, soit près de 2 000 collaborateurs. Le site, qui emploie une trentaine de personnes (informaticiens et personnel technique), existait avant 2009 – les données étaient même diffusées sur le Minitel dans les années 1990 – mais ce n'est qu'à cette date qu'il a récupéré le monopole de la délégation de service public, au détriment de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). 8. Des prêts entre entreprisesUne entreprise qui dispose d’une trésorerie excédentaire pourra prêter de l’argent à un fournisseur ou un sous-traitant en difficulté, pour une durée limitée à deux ans et dans la mesure où prêteur et débiteur entretiennent des liens économiques. 9. Cinq à dix milliards d’euros de cessions d’actifsLe texte, examiné le 10 décembre 2014 à l’Assemblée, comporte un volet avalisant la vente par l’Etat de 5 milliards à 10 milliards d’euros d’actifs dans des entreprises ; 4 milliards seront affectés au désendettement, le reste étant réinjecté dans l’économie. Le détail de ce qui sera cédé n’a pas encore été divulgué. M. Macron s’est contenté de préciser qu’il n’était pas question de privatiser EDF, comme cela avait pu être évoqué. Lire aussi : Participations : les mauvais comptes de l'Etat actionnaire 10. Et aussi…La loi évoque également, parmi d’autres mesures :un assouplissement des conditions de changement de banque pour les consommateurs, avec la mise en place d’un service entièrement automatisé ;une « majoration de constructibilité » de 30 % pour les communes désireuses de s’agrandir ;une carte professionnelle dans le bâtiment pour éviter les fraudes et le travail au noir. Les mesures censurées par le Conseil constitutionnel :Assouplissement de la loi Evin.Les députés avaient également voté, contre l’avis du gouvernement, un assouplissement de la loi Evin sur la communication autour de l’alcool mais cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, estimant qu’elle n’avait rien à voir avec le contenu de la loi Macron. L’entérinement du centre de stockage de déchets nucléaires à BureAu dernier moment, le gouvernement avait introduit dans la loi d’un amendement entérinant le centre de stockage des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse. Cet article a été censuré par le Conseil constitutionnel, qui a, là aussi, estimé qu’il s’agissait d’un « cavalier législatif » qui devra être présenté dans un nouveau texte.Lire : Quels sont les enjeux du stockage des déchets nucléaires à Bure ? Les DécodeursJournaliste au Monde 06.08.2015 à 09h00 • Mis à jour le06.08.2015 à 14h33 Certes, l’essentiel de la loi dite Macron « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » a été validé par le Conseil constitutionnel, mercredi 5 août. Mais plusieurs dispositions qui avaient fait l’objet de nombreuses critiques ont été censurées. Le premier ministre, Manuel Valls, qui a argué que la plupart des mesures rejetées avaient été annulées « non pas sur le fond mais pour des raisons de procédure », a prévenu que ces dispositions seraient « à nouveau présentées devant le Parlement dans les prochains mois ».Le plafonnement des indemnités prud’homalesC’est la mesure la plus importante que le Conseil constitutionnel a retoquée. Le gouvernement avait esquissé une réforme des indemnités prud’homales, qui concernait le barème mis en place pour dédommager les salariés victimes d’un licenciement « sans cause réelle et sérieuse ».Le nouveau système devait plafonner les sommes allouées en fonction de l’ancienneté des salariés dans leur entreprise et de la taille de celle-ci – un projet désapprouvé par la droite, mais aussi par une partie de la gauche et par les syndicats.Lire aussi :Indemnités prud’homales : la grille d’Emmanuel Macron fait des accrocsLes juges constitutionnels ont estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ».Dans un communiqué, Manuel Valls a souligné que « le principe » du dispositif avait été « validé » par le Conseil constitutionnel mais que ce dernier « a estimé que [le plafond des indemnités] ne pouvait être différent entre petites et grandes entreprises ». « Des solutions devront être recherchées pour réduire malgré tout l’incertitude à laquelle sont soumis employeurs comme salariés », poursuit le premier ministre.L’assouplissement de la loi EvinL’amendement, introduit par des députés contre l’avis du gouvernement, avait inquiété les associations de lutte contre l’alcool et provoqué la colère de la ministre de la santé, Marisol Touraine. Les parlementaires entendaient alléger la loi Evin de 1991 pour, selon eux, distinguer publicité et information sur l’alcool.Le Conseil constitutionnel a rejeté cet article non pas sur le fond mais au motif qu’il s’agit d’un « cavalier législatif », une disposition qui n’a rien à voir avec le projet de loi dans lequel elle est insérée. La mesure pourra donc être réintroduite dans un autre texte.La gestion des déchets nucléaires stockés en profondeurUn amendement concernant le stockage des déchets radioactifs avait été introduit subrepticement dans la loi, juste avant son vote définitif. Il entérinait le projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) à Bure, dans la Meuse.Là encore, le Conseil constitutionnel a estimé qu’il s’agissait d’un cavalier législatif. La censure porte donc sur la forme et non pas sur le fond. Et Bercy a déjà annoncé, après avoir pris acte de la décision des juges, que « l’expérimentation de l’enfouissement des déchets nucléaires devrait faire l’objet d’une proposition de loi au premier semestre 2016 ».Lire aussi :Tollé après l’irruption des déchets radioactifs dans la loi MacronSeize autres articles considérés comme des « cavaliers législatifs » ont été rejetés par les juges constitutionnels, dont huit relatifs à la réforme des chambres de commerce et des métiers.Joint par Le Monde, le ministre de l’économie se félicite que la loi ait été « validée en totalité dans ses principes et à 98 % dans les détails, en particulier sur la réforme des professions réglementées qui avait fait l’objet de nombreuses attaques ». Il assure que les « trois quarts » des décrets réglementaires seront pris dans les prochains mois. 06.08.2015 à 01h16 • Mis à jour le06.08.2015 à 08h48 | Patrick Roger Le Conseil constitutionnel a validé, mercredi 5 août, l’essentiel de la loi sur la croissance et l’activité, dite « loi Macron », qui a occupé une bonne partie des débats parlementaires au premier semestre et obligé le gouvernement à recourir à l’article 49-3 de la Constitution pour la faire adopter. La haute juridiction a toutefois censuré tout ou partie de 23 articles sur les 308 que comportait le texte de loi.Parmi les dispositions censurées figure notamment l’article 266 qui prévoyait un plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement sans cause réelle ni sérieuse.Les juges constitutionnels ont estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise méconnaissait le principe d’égalité devant la loi. Ce qui va contraindre le gouvernement à revoir son dispositif s’il souhaite en maintenir le principe.Les « trois quarts » des décrets pris dans les prochains moisPas moins de 18 articles ont été censurés au motif qu’ils avaient été introduits irrégulièrement, sous forme d’amendements, dans le texte de loi : ce qu’on appelle des cavaliers législatifs.Parmi ceux-ci, on relèvera l’article 201 portant sur la gestion des déchets nucléaires stockés en profondeur, ce qui concerne le centre industriel de stockage géologique (Cigéo) de Bure. Sur ce point, un nouveau texte devrait être présenté début 2016. Autre « cavalier » censuré, l’article 225 introduisant des dérogations à la loi Evin sur l’interdiction de la publicité en faveur des boissons alcooliques.Joint par Le Monde, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, se félicite que la loi ait été « validée en totalité dans ses principes et à 98 % dans les détails, en particulier sur la réforme des professions réglementées qui avait fait l’objet de nombreuses attaques ».Il assure que les « trois quarts » des décrets réglementaires seront pris dans les prochains mois. Ainsi, la réforme de l’ouverture dominicale et en soirée des commerces devrait être effective d’ici à la fin septembre, la libéralisation des lignes d’autocar à partie de la mi-octobre et la réforme des professions réglementées fin octobre.Lire notre analyse :Neuf points de crispation sur la loi MacronPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.08.2015 à 05h44 • Mis à jour le31.08.2015 à 09h51 Après un discours plutôt généreux sur l’accueil des migrants, Manuel Valls passe aux travaux pratiques, lundi 31 août, avec un déplacement à Calais, un des lieux emblématiques de cette crise. La question de la coopération avec le Royaume-Uni doit y être abordée, avant une réunion européenne d’urgence le 14 septembre.Le premier ministre, accompagné de son ministre de l’intérieur et de deux commissaires européens, visitera notamment dans la matinée le centre d’accueil Jules-Ferry, qui jouxte « la jungle » où vivent des milliers d’hommes et de femmes tentant de rejoindre l’Angleterre.Lire notre enquête :A Calais, le très lucratif trafic de migrants« Humanité » mais « fermeté »Dimanche, devant les militants socialistes en clôture de l’université PS à La Rochelle, Manuel Valls, sans renoncer à une exigence de « fermeté », avait insisté sur le besoin d’« humanité » et de « responsabilité » à l’égard des migrants. Les personnes qui « fuient la guerre, les persécutions, la torture, les dictatures, doivent être accueillies, (…) traitées dignement, abritées, soignées », a déclaré le premier ministre.A l’appel de Berlin, Londres et Paris, les ministres de l’intérieur de l’Union européenne se réuniront le 14 septembre « pour avancer concrètement » face à la crise, alors que l’Europe peine à trouver des solutions à l’afflux de réfugiés, syriens notamment.L’Italie, qui figure avec la Grèce et la Hongrie parmi les pays les plus exposés aux migrations, a annoncé de son côté son intention de faire de la création d’un droit d’asile européen « la bataille des prochains mois ». Le ton est par ailleurs monté entre Paris et Budapest après les critiques émises par Laurent Fabius sur l’attitude de la Hongrie face à cette crise, et jugées « choquantes » par le ministre des affaires étrangères hongrois.Pour Manuel Valls, il s’agit de montrer « que le gouvernement est mobilisé et que la France est à l’initiative avec l’Allemagne », a souligné auprès de l’AFP son entourage. Manuel Valls avait salué dimanche les prises de position et les « bonnes décisions » de la chancelière Angela Merkel en faveur des réfugiés, alors que l’Allemagne est le principal octroyeur d’asile dans l’Union européenne.Lire aussi notre analyse :L’Allemagne bouscule le système de demande d’asile européenIl avait invité la droite française, qu’il a accusée de « courir après le Front national » sur les questions d’immigration, à imiter la dirigeante allemande. Manuel Valls s’emploiera ainsi à montrer que la France n’est pas passive, même si les 60 000 demandeurs d’asile attendus cette année dans l’Hexagone sont bien loin de la prévision record de 800 000 côté allemand.« Un exercice de communication »En fin de matinée, le premier ministre doit visiter le site d’Eurotunnel à Coquelles (Pas-de-Calais), où de nouvelles barrières visant à bloquer les migrants tentant de pénétrer dans le tunnel sous la Manche ont été installées début août, aux frais des Britanniques. Des renforts policiers et sécuritaires ont également été annoncés dans le cadre de l’accord franco-britannique signé le 20 août par Bernard Cazeneuve et son homologue d’outre-Manche, Theresa May.Lire aussi :A Calais, la France est « le bras policier » de LondresManuel Valls rendra d’ailleurs visite aux forces de l’ordre dans l’après-midi. Eurotunnel a dénombré jusqu’à 2 000 tentatives d’intrusion par nuit fin juillet, avec plusieurs morts au cours de l’été.Manuel Valls rencontrera également des associations d’aide aux migrants. L’une d’entre elles, Passeurs d’hospitalité, a d’ores et déjà dénoncé dans un communiqué un « exercice de communication », visant à « montrer qu’on fait quelque chose alors qu’on ne répète que les mêmes recettes ». Le premier ministre se rendra enfin dans l’après-midi à l’hôpital de Calais, qui doit gérer l’accueil de nombreux migrants.Lire aussi notre reportage :« J’essaie tous les jours de passer en Angleterre » 30.08.2015 à 17h43 • Mis à jour le30.08.2015 à 18h34 | Bastien Bonnefous Manuel Valls a mouillé la chemise, au propre comme au figuré. Le premier ministre, une heure durant et la chemise blanche trempée de sueur, a livré dimanche 30 août un discours de clôture de l’université d’été du PS à La Rochelle dont la nouveauté n’était pas dans des annonces particulières – il n’y en a eu aucune – mais dans sa tonalité.A moins de deux ans de la présidentielle, Manuel Valls ne s’adresse plus aux socialistes comme les mois précédents lorsqu’il s’agissait de débattre avec les défenseurs d’une autre politique au sein de son propre parti. Le combat idéologique avec les « frondeurs » ou avec les anciens ministres Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, ne semble plus avoir, à ses yeux, de raison d’être car jusqu’en 2017, la ligne de la gauche au pouvoir sera la sienne, explique-t-il en creux.Sa fermeté et son assurance sont dictées par la « fragmentation » qui traverse selon lui l’ensemble de la classe politique française. « Dans la période que nous traversons, ceux qui gouvernent doivent être forts et tenir bon sinon les Français seront de plus en plus inquiets », confiait Manuel Valls au Monde, samedi 29 août, la veille de son discours. « Nous, nous savons ce que nous sommes. Dans un monde d’incertitudes, d’instabilités, où tout change si vite, nous devons être forts », a-t-il répété à la tribune dimanche.Lire aussi :A La Rochelle, Manuel Valls appelle à l’union avec les écologistes pour les régionalesContre le « bloc réactionnaire »Devant les militants socialistes, il a fustigé, à plusieurs reprises, l’absence de « cohérence » de l’opposition, pour mieux insister sur « la constance » de son gouvernement. Sur la politique migratoire, les réformes économiques ou l’école, la droite est « incohérente », affirme Manuel Valls, renvoyant ses différents responsables – Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire – à leurs divergences.Si la droite est désorganisée, le premier ministre estime en revanche que l’expansion politique et idéologique de l’extrême-droite continue. Evoquant sans citer leurs noms les cas récents du chef d’entreprise Charles Beigbeder qui a déclaré qu’« il n’hésitera pas à voter pour le FN », de l’économiste Jacques Sapir qui « appelle à la constitution d’un front anti-euro », et l’invitation de Marion Maréchal-Le Pen par le diocèse du Var, Manuel Valls a décrit la constitution d’un « bloc réactionnaire » et « le risque d’un désastre national ». Pas de réforme fiscalePas question pour le chef du gouvernement que face aux divisions de l’opposition ou au danger de l’extrême-droite, le PS se perde encore pendant deux ans dans ses débats internes. Alors Manuel Valls enfonce. Sur l’économie, « nous continuerons à réformer », assène-t-il, estimant que « la stabilité est le socle de la confiance » et « les zigzags, les sables mouvants de la défiance ». Pas de remise en cause du CICE ou du pacte de responsabilité. Pas de réforme fiscale non plus comme celle souhaitée par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault qui vient d’écrire un livre sur le sujet. « La réforme fiscale n’est pas dans les tribunes de presse ou les écrits, elle est appliquée », affirme-t-il, citant la baisse des impôts en 2016 – sans chiffrer celle-ci – et la mise en place du prélèvement à la source.Lire :Jean-Marc Ayrault : « Le temps de la réforme fiscale est venu »Lire aussi :Les baisses d’impôt seront inscrites dans la loi de finances de 2016, assure VallsManuel Valls confirme même la préparation d’une réforme du marché du travail pour simplifier « un code du travail si complexe qu’il en est devenu inefficace ». Le sujet est un chiffon rouge pour l’aile gauche du PS et l’annonce provoque quelques sifflets dans la salle. Ce seront les seuls du discours avec ceux qui fusent quand le premier ministre prononce le nom d’Emmanuel Macron. Le ministre de l’économie a été la cible des socialistes pendant le week-end après ses allusions critiques contre les 35 heures. « Il n’est pas question de revenir sur la durée légale du temps de travail, ce débat est clos. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le passé, c’est l’avenir », déclare Manuel Valls après avoir fait taire les sifflets. Le « drame humain » des migrantsLa seule évolution dans le discours du premier ministre est intervenue finalement à propos de la crise des migrants en Europe. Jusqu’à présent, l’ancien ministre de l’intérieur insistait fortement sur la « fermeté » à opposer à « l’immigration économique irrégulière ». A La Rochelle et avant un déplacement lundi à Calais, il a davantage mis l’accent sur « le drame humain » provoquée par l’afflux de réfugiés. « Ceux qui fuient la guerre, les persécutions, la torture, les oppressions, doivent être accueillis », a-t-il déclaré, appelant à une réponse européenne globale.Par sa défense de l’action gouvernementale et ses attaques contre l’opposition, le discours du premier ministre avait des accents de campagne électorale, à quatre mois des régionales et moins de deux ans de la présidentielle. Manuel Valls a l’intention de profiter de la période de recomposition politique à gauche pour « évoluer, bousculer certains de nos tabous, penser l’avenir pour le façonner ».Un travail mis au service de François Hollande qui est « en train d’accomplir ce défi immense, de réinventer [la gauche] au pouvoir ». Un travail qui pourrait aussi servir ses propres intérêts, si jamais le président de la République ne se représentait finalement pas en 2017. Selon un sondage Ifop pour le JDD, Manuel Valls reste le meilleur candidat pour le PS à la présidentielle : il obtient 35 % d’opinions favorables chez les sympathisants de gauche contre 22 % pour François Hollande. Et chez les sympathisants socialistes, son score augmente encore (45 % contre 30 %).Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Nathalie Kosciusko-Morizet a effectué sa rentrée, dimanche 30 août, à Paris, en organisant une journée de réflexion placée sous le thème de la « liberté ». Une manière pour la députée de l’Essonne d’investir le débat d’idées, avant sa probable candidature à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017. Celle qui fait figure de modérée au sein de son parti se prépare à concourir à ce scrutin, prévu en novembre 2016, estimant qu’elle est la seule à défendre « la modernité » à droite. « Je vous ai réunis pour travailler à une nouvelle génération d’idées (…). Nous devons nous mobiliser », a-t-elle déclaré devant près de 200 personnes, dont des économistes, des chercheurs ou des militants associatifs.Proposant d’« inventer une nouvelle offre politique », la vice-présidente des Républicains (LR) s’est clairement démarquée des discours droitiers de son parti. Estimant que son parti est trop focalisé sur la question de l’islam, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a jugé que son camp ne devait pas courir après le Front national sur cette question, comme sur celle de l’immigration. « Aujourd’hui, la seule réponse que l’on semble capable de donner au délitement national, c’est le repli identitaire, comme si l’identité française, qui est complexe et riche, pouvait être réduite à une seule de ses multiples sources », s’est-elle indignée, en s’inquiétant de « la montée des extrêmes » en France et en Europe. « Il faut lutter contre les forces réactionnaires qui nous tentent », a-t-elle insisté.Lire l'entretien :NKM : « Ne tombons pas dans une régression identitaire »Lors de sa rentrée, NKM se démarque de l'aile droite de LR en mettant en garde contre un "repli identitaire" http://t.co/hCVoS60OtU— AlexLemarie (@Alexandre Lemarié)require(["twitter/widgets"]);« Pensée réactionnaire »Pour Mme Kosciusko-Morizet, pas question de surfer sur l’islamophobie :« Des mouvements conservateurs, voire réactionnaires sont à l’œuvre. Ils s’appuient largement sur les inquiétudes légitimes nées de l’émergence du fondamentalisme islamique. Mais on ne combat pas l’agression par la régression, le djihad par l’esprit de croisade. (…) N’organisons pas la guerre des religions. »Disant se « battre » contre « le nouveau pessimisme de la droite », qui prône « le repli sur soi, sur ses intérêts, sur son identité menacée », l’ex-candidate à la mairie de Paris a dénoncé la « pensée réactionnaire » de certains intellectuels, citant Michel Houellebecq et Eric Zemmour. Avant de souligner : « Jamais je n’arrêterai le combat contre l’extrême droite et contre ses idées (…) Je ne crois pas que la haine, l’invective, le ressentiment soient des solutions aux problèmes de la France. »Un discours à l’opposé de la ligne de Nicolas Sarkozy, qui préconise des mesures de fermeté sur les sujets régaliens et identitaires pour concurrencer le FN. Le message est limpide : l’ancienne porte-parole de M. Sarkozy veut défendre ses convictions en toute liberté et ne pas lier son avenir politique à celui de l’ancien chef de l’Etat. « Elle a compris qu’elle devait reprendre son indépendance pour exister », observe un ex-ministre. « Je revendique une liberté de ton et de pensée (…). Je ne veux pas que l’on fasse campagne en 2017 avec des idées mortes, qui ne répondent plus aux enjeux actuels », avait-elle déjà déclaré dans un entretien au Monde publié samedi, en assumant ses « nuances » avec M. Sarkozy.Lire aussi :Grèce, immigration, Libye... ce que propose Nicolas SarkozyQuestions économiques et d’emploiLors de sa journée de rentrée, Mme Kosciusko-Morizet a d’ailleurs choisi de se concentrer sur les questions économiques et d’emploi, avec trois séquences : une première table ronde s’est tenue sur la nécessité de baisser les charges des entreprises pour relancer l’économie, une autre sur le thème de la fin du salariat comme modèle de référence et la dernière partie a été consacrée à des témoignages de « femmes libres ».L’occasion pour l’ex-candidate à la mairie de Paris de répéter sa proposition de baisser les charges sur les entreprises à hauteur de 100 milliards d’euros, dès 2017, dans l’espoir de créer un choc de compétitivité. Pas question, selon elle, de se contenter de formuler des promesses sur les « vieilles lunes de la droite », en citant la suppression de l’ISF ou la fin des 35 heures. Dimanche, Nathalie Kosciusko-Morizet a bien posé la première pierre de sa probable candidature à la primaire.Lire aussi :Primaire à droite : la bataille de l’argentAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous La nomination du nouveau ministre de l’emploi devrait intervenir en début de semaine. Selon nos informations, ce remaniement attendu depuis l’annonce du départ du gouvernement de François Rebsamen, redevenu maire de Dijon, est prévu dans la journée du lundi 31 août ou du mardi 1er septembre.Lire aussi :Départ de Rebsamen : dernier couac avant les vacances« Il doit être acté avant le conseil des ministres de mercredi », a expliqué au Monde une source gouvernementale. Ce remaniement devrait être a minima, consistant à remplacer poste pour poste M. Rebsamen. François Hollande et Manuel Valls ont donc décidé pour l’instant de ne pas profiter de la crise en cours chez les écologistes pour procéder à un remaniement de plus grande envergure à quatre mois des élections régionales.Plusieurs profils envisageablesPour succéder à M. Rebsamen Rue de Grenelle, plusieurs profils sont envisageables. François Hollande peut vouloir faire le choix de la tranquillité et nommer à nouveau un fidèle parmi les fidèles, comme Stéphane Le Foll – ce qui serait de surcroît une façon de l’exfiltrer du ministère de l’agriculture, où la crise des éleveurs lui fait traverser une mauvaise passe.Mais M. Hollande peut aussi vouloir saisir l’occasion d’envoyer un signal fort à sa majorité en choisissant une figure incarnant un infléchissement de la politique économique. Dans ce cas, un profil comme celui du député « frondeur » Jean-Marc Germain, ancien directeur de cabinet de Martine Aubry et mari d’Anne Hidalgo, permettrait sans doute de resserrer les rangs à quelques semaines des élections régionales.Lire aussi :François Rebsamen démissionne : son successeur reste à trouverBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.08.2015 à 21h41 • Mis à jour le29.08.2015 à 21h43 Alors que la crise n’en finit pas de déchirer Europe Ecologie-Les Verts, le Parti de gauche espère tirer profit des prochaines clarifications au sein du parti écologiste pour se renforcer en vue des élections régionales. Eric Coquerel a estimé samedi que son parti pourrait s’allier avec EELV dans au moins cinq régions pour le scrutin de décembre, affirmant sentir « une appétence » de la part de la base militante du parti écologiste en pleine crise.Les régions Rhône-Alpes-Auvergne, PACA, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Bourgogne Franche-Comté sont « les plus engagées » dans le processus, a précisé le coordinateur général du parti fondé par Jean-Luc Mélenchon lors d’un point-presse à l’université d’été du parti, à Toulouse. Des discussions pourraient par ailleurs reprendre en Bretagne, dans le Centre, les Pays-de-la-Loire et l’Ile-de-France, région à laquelle le parti « ne renonce pas », a-t-il déclaré.Des binômes plutôt qu’un ralliement« On va vivre deux semaines absolument décisives, au cours desquelles il peut tout se passer », a estimé M. Coquerel, qui pense que la crise à EELV pourrait accélérer « dans un grand nombre de régions » le « choix stratégique » des écologistes. François de Rugy et Jean-Vincent Placé, qui ont tous deux claqué la porte de la formation écologiste cette semaine, s’étaient vivement opposés à la possibilité d’une alliance avec la gauche radicale pour les régionales., participant selon eux de la « dérive gauchiste » d’un parti devenu un « astre mort ».Lire aussi :A La Rochelle, la crise d’EELV éclipse les divisions socialistesLes leaders du PG sont cependant restés prudents, rappelant le refus de tout « ralliement » aux écologistes et leur préférence pour des « binômes » avec une tête de liste et un porte-parole de chaque parti.Lire aussi :Entre le PS et EELV, le débat tourne au vinaigre à La RochelleLes candidats déclarés aux régionales 29.08.2015 à 18h11 • Mis à jour le31.08.2015 à 10h02 | Nicolas Chapuis (envoyé spécial à La Rochelle (Charente-Maritime)) Pour mesurer la largeur du gouffre qui sépare aujourd’hui écologistes et socialistes, il fallait assister, samedi 29 août à La Rochelle, au débat organisé dans le cadre de l’université d’été du PS sur le bilan de l’accord électoral de 2012 entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Le thème sentait le soufre, l’affiche aussi. D’un côté Jean-Marie Le Guen, le ministre des relations avec le Parlement, classé à la droite du PS et pourfendeur régulier des écologistes. De l’autre David Cormand, le numéro 2 d’EELV, défenseur de la stratégie d’autonomie électorale et ardent contempteur de la politique socialiste. Dans le rôle d’arbitre des élégances, mais qui ne le resteront pas longtemps, Olivier Faure et Eva Sas, respectivement députés PS et EELV. Le casting semblait trié sur le volet pour que la situation dérape.Alors que les premières interventions se sont déroulées dans le calme, ce sont les questions de l’assistance, en grande majorité hostile aux écologistes, qui ont mis le feu aux poudres. « Nos amis les Verts sont aujourd’hui devenus parfois nos ennemis », glisse l’un, tandis qu’un autre, aimablement, se « demande ce qu’il reste des Verts. »Lire aussi :A La Rochelle, la crise d’EELV éclipse les divisions socialistesPeu à peu, le ton monteEn réponse, David Cormand fait une estimation à la volée du poids de la dette socialiste : « Sans les voix des écologistes, il n’y aurait pas de majorité à l’Assemblée. Et sans les voix de Mélenchon et de Joly, Hollande n’aurait pas été élu. » Voilà pour la partie électorale. Quand à l’application du programme, le bilan n’est pas plus encourageant, pour l’écologiste Eva Sas : « Il y a eu des avancés et des renoncements. Ce que retiennent les Français, ce sont les renoncements. » Les socialistes ont beau défendre la loi de transition énergétique ou encore la préparation de la COP21, les écologistes retiennent surtout l’abandon de l’écotaxe et le recul sur la fermeture de Fessenheim.Peu à peu, le ton monte dans la salle. L’état de déliquescence d’EELV, après le départ des deux présidents de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat, François de Rugy et Jean-Vincent Placé, rajoute à la tension ambiante. Jean-Marie Le Guen ponctue les attaques des militants PS de petits rires, et se fait applaudir quand il appelle à « ne pas confondre les désaccords ponctuels avec les éléments stratégiques. » En cause, la stratégie d’Europe Ecologie-Les Verts, qui refuse toute alliance de premier tour pour les élections régionales, et préfère souvent se tourner vers le Front de gauche. Les socialistes aimeraient, quant à eux, conclure des accords au moins dans les deux régions où il y a un risque FN, en PACA et dans le Nord-Pas-De-Calais - Picardie. M. Le Guen évoque la « mélenchonisation » de l’écologie.« Jean-Marie, ne nous parle pas de mélenchonisation », le reprend Eva Sas. - Vous faites des alliances avec lui ! - Nous restons écolos. »Lire aussi :François de Rugy : « Pour moi, EELV, c’est fini »« Tu confonds loyauté et soumission »Le ping-pong verbal se poursuit près d’une heure. David Cormand assure que les écologistes ont toujours joué le jeu au deuxième tour, mais dénonce en retour le manque de « loyauté » des socialistes à Grenoble et en Bretagne, qui ont refusé de se retirer au profit d’une liste menée par EELV. « Qu’on vienne nous parler de loyauté, dans l’accord, il y avait le vote du budget ! », s’exclame Jean-Marie Le Guen. « Tu confonds loyauté et soumission », rétorque David Cormand.Le débat tourne au vinaigre. « Je suis déçu de cet atelier, lâche Eva Sas en conclusion. Aujourd’hui, j’ai entendu un procès. Je ne suis pas sûr qu’on va construire quelque chose ensemble demain. » Le public du débat repart en effet avec dans la bouche un avant-goût amer des futures discussions entre « partenaires ».Lire aussi :Manuel Valls contraint d’apaiser le Parti socialisteNicolas Chapuis (envoyé spécial à La Rochelle (Charente-Maritime))Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Pour Marine Le Pen, l’enjeu de la rentrée politique est de tenter de faire oublier le conflit engagé avec son père depuis bientôt six mois. En choisissant d’exclure purement et simplement Jean-Marie Le Pen du Front national, le 20 août, le parti d’extrême droite s’est efforcé d’accomplir cette gageure. La présidente du FN a poursuivi dans cette veine, samedi 29 août, à Brachay (Haute-Marne), en évitant d’évoquer le sujet à l’occasion de son discours de rentrée.Lire aussi :Le Pen contre Le Pen : quand la fille sacrifie le pèreLa députée européenne a préféré se concentrer sur des sujets d’actualité a priori porteurs pour son mouvement : l’immigration et le terrorisme. « L’immigration en France est aujourd’hui hors contrôle, a estimé la chef de file frontiste. Tout a été fait sous Nicolas Sarkozy et François Hollande pour que la vague de l’immigration grossisse et déferle à pleine vitesse sur notre pays. »« Je demande que l’on mette l’islam radical à genoux » S’appuyant sur la crise des migrants qui secoue l’Europe depuis plusieurs mois, Mme Le Pen a fustigé le rôle joué par l’Union européenne et l’« allégeance » supposée des dirigeants français à cette dernière. « Il n’y a pas de compromis possible avec l’Union européenne. Tout homme politique européiste ne peut pas faire le dixième de ce que nous proposons, a-t-elle jugé. Le pouvoir en France n’est plus au service du peuple français. Ce pouvoir est submergé par une série de crises qu’il ne contrôle pas. » Et de promettre, si elle était élue en 2017, d’« arrêter l’immigration légale et clandestine ».Alors que sa proposition d’expulser du territoire français les étrangers fichés par les services de renseignement pour leurs liens suspectés avec l’islamisme radical avait créé la controverse, au lendemain de l’attaque du Thalys, le 21 août, la présidente du FN a répété ses positions sur le sujet. « Je demande que l’on mette l’islam radical à genoux, et je le ferai toujours. Expulsons les étrangers islamistes, fermons les mosquées radicales. Et nous expulserons les imams étrangers qui sont à leurs têtes », a-t-elle affirmé.Depuis 2013, la présidente du Front national réserve chaque année son discours de rentrée à Brachay, petit village rural de 57 habitants qui lui avait accordé 72 % de ses suffrages lors de la dernière présidentielle. A la veille des élections régionales de décembre, Mme Le Pen n’a pas manqué d’appuyer son propos sur le déclassement économique d’une partie du pays, un argument qui contribue au succès du FN dans l’est et le nord de la France.Lire aussi :Samedi, à Brachay, « c’est la fête de Marine »François Hollande, « président fainéant » Après avoir surfé sur la crise agricole qui a animé une partie de l’été – elle a à nouveau promis la fin de la politique agricole commune –, la députée européenne a dépeint François Hollande en « président fainéant », reprenant à son compte l’adjectif que Nicolas Sarkozy utilisait contre Jacques Chirac. « Il ne reste plus face à nous que le PS et des copies du PS », a-t-elle ajouté à l’endroit du président du parti Les Républicains.Loin du siège du parti, à Nanterre, et de Marseille, lieu des universités d’été du Front national, qui se tiennent les 5 et 6 septembre, Marine Le Pen a trouvé à Brachay un court instant de répit dans le conflit avec Jean-Marie Le Pen. Ce dernier devrait se poursuivre sur les terrains politique et judiciaire. Le cofondateur du FN, dont la présence n’est pas désirée à Marseille, a d’ores et déjà fait part de son intention de venir animer la rentrée du parti d’extrême droite dans la cité phocéenne. La Haute-Marne semblera alors déjà loin pour la présidente du FN.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen ne « s’interdit pas » d’aller à l’université d’été du FNOlivier Faye Bastien Bonnefous (La Rochelle – envoyé spécial) Retrouvez le principaux éléments du discours de Manuel Valls en clôture de l’université d’été du PS :Tweets de @nicolaschapuis!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Il y a un an, fin août 2014, Manuel Valls était au centre de l’université d’été du PS à La Rochelle. L’arrivée du premier ministre, très attendue, intervenait après la crise provoquée par le départ du gouvernement d’Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, et après sa déclaration d’amour à l’entreprise devant le Medef qui avait divisé les socialistes. Un an plus tard, le climat a changé et le chef du gouvernement occupe moins les directement esprits de la grand-messe rochelaise.Ironie de l’histoire, c’est en défenseur des 35 heures que le premier ministre se présente ce week-end à l’université d’été du PS. Manuel Valls, qui voulait en 2011 « déverrouiller » lui aussi les 35 heures, a dû en effet lui-même recadrer M. Macron, en expliquant dès vendredi matin depuis Châlons-en-Champagne où il était en déplacement, qu’il n’y avait « pas de remise en cause du temps légal de travail », regrettant « les petites phrases (qui) font mal à la vie publique » alors que « les Français n’ont rien à faire avec les polémiques qui tirent vers le passé ».Lire aussi :Valls récuse toute « remise en cause des 35 heures »Les deux faits marquants de cette édition 2015 sont exogènes au locataire de Matignon. Il y a d’abord le début d’éclatement d’Europe écologie-Les Verts avec les départs de deux hauts responsables du parti écologiste, François de Rugy et Jean-Vincent Placé.Lire aussi :A La Rochelle, la crise d’EELV éclipse les divisions socialistesIl y a ensuite la polémique créée par les propos critiques contre les 35 heures du ministre de l’économie Emmanuel Macron devant l’université de rentrée du Medef, jeudi 27 août. La rue de Varenne a eu beau expliquer que les paroles du patron de Bercy n’étaient en rien un événement, la séquence a donné lieu à un épisode politique pour le moins cocasse pour qui a de la mémoire. Lire aussi :Macron, star au Medef, épouvantail au PSCette évolution dans son discours traduit le délicat positionnement du premier ministre en cette rentrée. M. Valls, en position de force à Matignon, se trouve désormais pris entre François Hollande qui est déjà parti en campagne pour 2017 et multiplie les promesses électorales, et M. Macron qui semble lui avoir dérobé le feu du réformisme transgressif. Le chef du gouvernement, qui a longtemps incarné un socialisme droitier et briseur de tabous, apparaît moins de fait comme celui qui a le monopole de l’initiative au PS. « Entre Hollande qui manœuvre et Macron qui est le nouveau visage de la gauche réformiste, quel espace politique reste-t-il pour Valls ? », s’interroge un haut dirigeant socialiste.Temps de présenceLe premier ministre l’a bien compris. Il a décidé d’augmenter son temps de présence samedi à La Rochelle par rapport à ce qui était prévu au départ dans son agenda. « Il veut passer plus de temps sur place pour mieux sentir l’ambiance », explique son entourage. Dimanche, lors de son discours de clôture de l’université, il doit insister sur la « constance » et la « cohérence » de son action, explique Matignon. En plus de revenir sur la « menace terroriste » et sur la crise des réfugiés en Europe – M. Valls se rendra par ailleurs dès le lendemain, lundi 31 août, à Calais – il entend également vanter « la lisibilité économique de sa politique pour tous les acteurs : les entreprises, les ménages, les syndicats, les marchés ».En répétant depuis plusieurs mois et sur tous les tons sa « loyauté totale » envers le chef de l’Etat, M. Valls a certes conforté sa place dans l’appareil exécutif, mais il a pris le risque de se « hollandiser », lui qui était d’abord censé « faire du Valls ». « Manuel Valls est premier ministre, il est là pour appliquer la feuille de route du président de la République, pas celle de Manuel Valls candidat à la primaire en 2011 », explique le sénateur Luc Carvounas, un de ses soutiens. Une manière d’acter que les temps ont changé pour l’ancien ministre de l’intérieur. « Manuel Valls veut ce que François Hollande veut », résume son autre lieutenant, le député Carlos Da Silva.Se recentrer à peu de fraisSa loyauté, si elle l’empêche d’être totalement lui-même, est aussi sa meilleure arme au cas où François Hollande ne soit pas finalement candidat à la prochaine présidentielle. « Manuel a remis son destin entre les mains de François, si François n’y va pas en 2017, Manuel peut espérer s’imposer naturellement », explique un proche du chef de l’Etat. En ce sens, les provocations de M. Macron, même si elles font désordre dans le discours général, servent le premier ministre : en apparaissant comme la principale figure libérale du gouvernement, le ministre de l’économie permet à M. Valls de se recentrer à peu de frais au sein du PS. Les « frondeurs » socialistes l’ont bien compris qui continuent à faire du chef du gouvernement leur cible privilégiée. Sa défense tardive des 35 heures comme son annonce jeudi d’un fonds doté d’un milliard d’euros pour soutenir les collectivités locales intégré à la prochaine loi de finances ne leur font pas oublier que dans sa tribune publiée mardi dans Les Echos, M. Valls propose de « poser la question de la réforme du marché du travail et [d’]une réglementation devenue trop complexe ». Un casus belli pour l’aile gauche. « Ouvrir une brèche sur le droit du travail, ce serait à contre-emploi total pour la gauche, cela produirait une crise profonde, prévient le député Christian Paul. Manuel Valls a fait de la brutalité la marque de fabrique de sa politique, ce n’est pas cela le courage. »Lire aussi :Les « frondeurs »  du PS dénoncent « la petite musique libérale » du gouvernementL’attaque contient sa part de calcul. Pas question en effet pour les frondeurs de laisser au premier ministre la possibilité d’élargir son champ politique au sein du PS. Car, vingt mois avant la présidentielle, c’est déjà l’après-2017 qui se prépare chez les socialistes. Et, quel que soit le résultat de la prochaine élection, la mission pour M. Valls sera de mettre la main sur le parti dès son lendemain pour préparer sa candidature à celle de 2022.Bastien Bonnefous (La Rochelle – envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis (envoyé spécial à La Rochelle (Charente-Maritime)) On aurait presque l’impression que c’est leur université d’été. Les écologistes ont occupé le devant de la scène lors de l’ouverture du rendez-vous annuel des socialistes à La Rochelle, vendredi 28 août. Les annonces successives des départs de François de Rugy et de Jean-Vincent Placé, respectivement président de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat de leur formation politique, Europe Ecologie-Les Verts, ont totalement bousculé le programme de la journée au Parti socialiste.« C’est un événement majeur », a concédé Jean-Christophe Cambadélis pendant sa conférence de presse d’ouverture, lors de laquelle il aura été davantage question des Verts et des sorties d’Emmanuel Macron sur les trente-cinq heures que de l’université d’été du PS. Le premier secrétaire socialiste a regretté « cette fragmentation de la gauche, qui prend des dimensions paroxysmiques chez les écologistes ». Et pour cause. Ces derniers ont choisi le centre des congrès de l’Encan, à La Rochelle, théâtre habituel des joutes socialistes, pour mettre en scène leur implosion.Emmanuelle Cosse était ainsi l’invitée la plus attendue de la journée. A son arrivée, devant une nuée de caméras, la secrétaire nationale d’EELV a bien tenté de détourner l’attention : « Je suis venue pour parler de la COP21 [la conférence des Nations unies sur le climat]… » Mais, très vite, l’actualité politique a repris le dessus. La voix serrée et le visage décomposé, Mme Cosse a déploré le départ de ses deux collègues : « Ils ont choisi des aventures personnelles au moment où l’intérêt collectif aurait dû primer. »Le remaniement a bousculé le calendrierLes deux principaux intéressés avaient à ce moment déjà assuré le spectacle. La veille, François de Rugy, après avoir annoncé son départ dans une interview au Monde, s’était affiché à La Rochelle dans une réunion du Front démocrate, un petit parti regroupant derrière Jean-Luc Bennahmias les débris éparpillés de l’écologie politique prêts à rejoindre la majorité.Jean-Vincent Placé avait pour sa part réservé la primeur de sa démission à la matinale d’Europe 1, vendredi matin, comme pour mieux phagocyter les débats politiques de la journée. La veille, pendant la soirée, il s’était affiché longuement sur une terrasse en vue de La Rochelle aux côtés des proches du premier ministre, Manuel Valls, et avait eu un long aparté avec Christophe Borgel, le responsable des élections au PS.Nulle surprise chez les socialistes devant la décision de ces deux responsables écologistes, qui couvait depuis plusieurs mois. « Je suis surpris par le timing », lâche cependant un ministre. Les socialistes s’attendaient en effet à ce que les deux démissionnaires attendent le vote des militants de Nord-Pas-de-Calais-Picardie sur la stratégie aux régionales, le 12 septembre, qui devrait acter le refus stratégique d’EELV de s’allier avec le PS. Mais la démission de François Rebsamen, ministre du travail, et la probabilité d’un remaniement la semaine prochaine a bousculé le calendrier.« Ce n’est pas nous qui nous engueulons, pour une fois »« Il y a une course à l’échalote entre les deux, explique un dirigeant socialiste. Ils se sont dit : si jamais il y a un maroquin, le premier qui déboîte l’aura. » Les ambitions ministérielles de Jean-Vincent Placé et François de Rugy ne sont un secret pour personne au PS. Jean-Christophe Cambadelis a d’ailleurs noté avec un sourire narquois, lors de sa conférence de presse : « Il semble que M. de Rugy ait devancé l’appel en faisant une déclaration d’une courte tête avant M. Placé. »Mais pour beaucoup, la stratégie pourrait ne pas payer. « Je ne suis pas sûr qu’ils soient les mieux placés pour le remaniement de la semaine prochaine, ça apparaîtrait comme une opération politique », estime un ministre.Au PS, la tragicomédie écologiste, si elle inquiète les responsables, fait quand même sourire. « Vous noterez que ce n’est pas nous qui nous engueulons, pour une fois », s’amuse un organisateur de La Rochelle, oubliant un peu vite le recadrage matinal du ministre de l’économie par le premier ministre. Mais l’implosion d’EELV a surtout eu pour effet de faire passer au second plan le programme de l’après-midi à l’Université d’été. Un effet collatéral dommageable pour les Verts : pour la première fois, les socialistes avaient décidé de centrer l’ensemble de leurs réunions sur la réussite de la COP21 et sur l’écologie.Lire l'entretien :« La question des alliances et du pouvoir » au cœur de la crise d’EELVNicolas Chapuis (envoyé spécial à La Rochelle (Charente-Maritime))Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan Après l’annonce par Jean-Vincent Placé de sa décision de quitter Europe Ecologie-Les Verts, précédé par François de Rugy, Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po), spécialiste de l’écologie politique, revient sur les racines de la crise que traverse le parti.L’écologie politique française a été traversée par de multiples crises au cours de son histoire. Que révèlent les nouvelles turbulences que connaît EELV ?Elles sont symboliques d’une chose qui n’est pas propre à l’écologie politique : la question des alliances et du pouvoir. Au tout début de leur existence, les écologistes, les Verts d’Antoine Waechter, avaient adopté la tactique du ni droite ni gauche. M. Waechter défendait alors l’idée que l’écologie n’était pas réductible aux partis politiques.La position était toutefois difficile à tenir car les adhérents du parti étaient, eux, clairement à gauche. De plus, un parti qui ne fait que 3 ou 4 % des suffrages n’obtient que très difficilement des élus. Parmi les concurrents de M. Waechter, Dominique Voynet et Yves Cochet se sont donc mis à défendre les alliances avec des partis de gauche dans le but de pouvoir avoir des élus. C’est ce qu’ils ont fait notamment en 1997 en négociant un programme avec le PS, et des circonscriptions. Les Verts ont alors obtenu des élus et une ministre : Dominique Voynet, chargée de l’environnement.Cette stratégie a tenu tout le temps de la gauche plurielle, jusqu’en 2002 [quand la droite revient au pouvoir]. En 2012, les écologistes [alors devenus Europe Ecologie-Les Verts] adoptent une stratégie similaire à celle de 1997 : un programme négocié très complet et un grand nombre de circonscriptions négociées au moment des élections législatives. Cela leur a permis d’obtenir de nombreux élus et surtout un groupe parlementaire. Jean-Vincent Placé, qui est l’artisan de tout cela, a auparavant négocié la même chose au moment des sénatoriales. Cécile Duflot entre également au gouvernement, au ministère du logement.Lire aussi :A EELV, on minimise la crise : « C’est l’opération des Pieds nickelés »A partir de quel moment cela a-t-il changé ?La bascule se produit avec l’arrivée de Manuel Valls à la tête du gouvernement [en mars 2014]. Cécile Duflot qui s’est plusieurs fois écharpée avec celui qui était jusque-là ministre de l’intérieur, notamment sur la question des Roms, décide seule de quitter le gouvernement, estimant que M. Valls est trop à droite pour les écologistes.Cette sortie du gouvernement repose alors la question de l’alliance avec le PS. Le parti se retrouve face à une contradiction avec laquelle il vit depuis longtemps : si les socialistes sont leurs alliés électoraux, sur un certain nombre de sujets de société, les écologistes sont bien plus à gauche que le PS. Ils vivaient avec cette contradiction, mais à l’arrivée de Valls, celle-ci n’est plus tenable.A cela s’ajoute un contexte européen avec des problématiques comme les politiques d’austérité qui soulèvent de nouvelles questions. Les écologistes ont alors deux options : le virage à gauche, incarné par Mélenchon, ou la social-démocratie. Voilà ce sur quoi ils se déchirent actuellement.Lire aussi :EELV entre crise interne et résultats mitigés aux dernières électionsLe virage à gauche semble pourtant majoritaire…Cela semble vraisemblable, oui, mais tant qu’il n’y a pas de vote des adhérents en Congrès, difficile de le savoir fermement. Le problème c’est que s’ils font alliance avec le Front de gauche, les écologistes savent qu’ils vont perdre le pouvoir. Le seul cas où ils sont parvenus à l’emporter dans un tel schéma, c’était à Grenoble aux municipales de 2014. Mais Grenoble n’est pas la France, elle a une tradition très particulière de gauche gestionnaire. Plus vraisemblablement, les écologistes risquent d’être marginalisés s’ils suivent ce scénario. On les voit mal finalement demander des circonscriptions au PS en 2017. Cela veut dire qu’ils risquent de perdre des élus, et donc un groupe parlementaire, et de l’argent.Quel est dans ce cas le calcul de ceux qui prônent les alliances avec la gauche radicale ?Ils parient sans doute sur le développement d’un grand parti à la gauche du PS qui aurait vocation à mettre ce dernier en minorité, et à gouverner. Ça a été le cas en Grèce, mais avec un autre mode de scrutin, et les difficultés que l’on connaît aujourd’hui. C’est une spéculation un peu délicate…De son côté, Jean-Vincent Placé appelle à une alliance de « l’écologie réformiste », peut-il y parvenir ?Cela va aussi être compliqué pour lui, car il va devoir aller chercher des centristes comme Jean-Luc Benhamias, des gens comme Corinne Lepage et pourquoi pas les anciens d’Europe Ecologie, les proches de Nicolas Hulot, les associations, ceux qui ont fait le Grenelle de l’environnement… Et tenter de mettre tout le monde d’accord. La tâche ne va pas être facile non plus.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye (Brachay (Haute-Marne) - envoyé spécial) Claude Aureau ne comprend toujours pas. « Dans les campagnes, je suis étonné que le Front national engrange des voix. » Claude est retraité. Il pilote en amateur des avions de tourisme et gagne quelques centaines d’euros de-ci de-là en retapant des vieilles voitures. Avec sa femme, Nicole, il habite à Brachay, un village du nord de la Haute-Marne, 57 habitants, dont 46 sont inscrits sur les listes électorales. Le genre d’endroit qui se traverse en voiture plus vite qu’il ne faut de temps pour changer de station de radio.Aux élections départementales, en mars, le binôme candidat pour le FN dans le canton a recueilli à Brachay 75 % des voix au premier tour, puis 81,5 % au second. Ce qui représente un total faramineux de 18, puis 22 électeurs. Lors de l’élection présidentielle de 2012, c’est ici que le FN avait obtenu son meilleur score sur l’ensemble du territoire (72 %). On comprend, dès lors, que Marine Le Pen se sente en terrain conquis, et qu’elle vienne y prononcer, samedi 29 août, son discours de rentrée. Comme chaque année depuis 2013.Claude Aureau fait partie de cette majorité d’électeurs FN que compte le village. Rien de surprenant. Aux départementales, c’est sa femme qui était le pendant féminin du binôme frontiste. Elle se présentait sous son nom de jeune fille, Le Corre. Surtout, Claude et Nicole militent depuis près de trente ans au sein du parti d’extrême droite. Il a beau s’en réjouir, le retraité peine pourtant à comprendre les scores élevés qu’enregistre son parti dans le département. « Nous habitions en région parisienne avant d’arriver ici, en 2004. On était rentrés au Front national après avoir assisté à un meeting de Jean-Marie Le Pen, parce que nous en avions marre de l’insécurité, des rackets. Mais ici, il n’y a pas ça », assure-t-il. Les rares épisodes d’insécurité que se racontent les habitants concernent plutôt Chaumont ou Bar-sur-Aube (Aube), deux petites villes situées à plusieurs dizaines de kilomètres de là.« Elle nous appelle “les oubliés” »A Brachay, à vrai dire, il n’y a pas grand-chose, ce qui répond sans doute en partie aux interrogations de Claude. Une petite place proprette, où seul le bruit de la fontaine brise le silence qui règne dans ce village coincé entre champs et bois. Deux éoliennes, derrière la butte, qui rapportaient encore il y a peu des taxes substantielles avant que ces dernières ne soient reversées à la communauté de communes. Et puis quelques fermes, inactives pour la plupart. « Les actifs sont dans les villes, explique Gérard Marchand, maire (FN) de Brachay depuis 1998. Nous avons beaucoup de retraités agricoles. Avant, il y avait dix fermes ici. Un pensionnat, aussi, géré par des bonnes sœurs, qui accueillait 180 orphelines. Le café a disparu, il n’y en a plus qu’un seul dans tout le canton. »Gérard Marchand, 56 ans, est, avec ses trois associés, le seul agriculteur du village encore en activité. En 2011, ce sympathisant du Front national propose à Marine Le Pen de l’aider dans sa recherche de parrainages en vue de l’élection présidentielle, en particulier auprès des maires ruraux. Le parti d’extrême droite a traditionnellement mauvaise presse dans le monde agricole, mais gagne petit à petit du terrain. « La Haute-Marne a toujours bien voté [pour le FN] », dit Nicole Le Corre.Gérard Marchand fait des merveilles, et récolte une quinzaine de signatures. La présidente du FN se rend sur place, en avril 2012, dans la dernière ligne droite de l’élection présidentielle. Dans les villages alentour, le bouche-à-oreille a fait son œuvre, et la candidate est accueillie par plusieurs centaines de personnes. « Elle nous appelle “les oubliés” », dit Gérard Marchand, autant par fierté que par habitude de raconter une histoire maintes fois ressassée. Brachay est devenue le symbole de cette « France des oubliés » que le FN prétend mettre en lumière et servir.« Au début, c’était convivial. Là, c’est professionnel »En choisissant de s’y rendre chaque année, la présidente du parti propose à ses troupes un rendez-vous à mi-chemin entre l’ascension de la roche de Solutré, tradition que portait François Mitterrand, et les anciennes fêtes frontistes des Bleu-blanc-rouge. La venue de la caravane du Front national – nombre de dirigeants sont de la partie et une petite dizaine de cars remplis de militants sont affrétés – représente une source de stress intense pour le petit village dans les mois précédant l’événement.Gérard Marchand s’est entendu avec la préfecture pour fermer les trois rues de Brachay toute la journée de samedi. « Aujourd’hui, avec les voitures bélier, on ne sait jamais ce qui peut se passer. » Une de ses amies, qui tient un bar dans la région, va venir assurer la buvette. Brigitte Marchand, la femme du maire, s’inquiète du nombre de saucisses qu’il va falloir prévoir pour le barbecue. « Cela prend de l’ampleur. Au début, c’était convivial. Là, c’est professionnel, c’est une rentrée politique », relève-t-elle.Sur la place de Brachay, face à la mairie, Victoria Faure surveille sa fille et son chien qui sont en train de jouer. « Avant, on avait la fête du village. Maintenant, c’est la fête de Marine, c’est la star ici. On est fiers », reconnaît la jeune femme. Le maire assure que certains sympathisants du Front national l’appellent parfois pour savoir s’il est possible d’acheter une maison dans le village. Victoria Faure, elle, s’étonne presque quand on lui demande d’expliquer le succès du parti parmi les habitants. « Vous voyez bien ce qui se passe aux infos. Ils viennent de partout et il n’y a pas de boulot. Et nous avons peur. Avec ce qui s’est passé à Paris en janvier, je n’ose plus aller dans les grandes villes. » Claude Aureau a sa réponse, au moins en partie. Dans les villages comme dans les agglomérations, la peur guide parfois la main de l’électeur.Olivier Faye (Brachay (Haute-Marne) - envoyé spécial) Raphaëlle Besse Desmoulières La crise est résolument ouverte à Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, a déclaré, vendredi 28 août sur Europe 1, qu’il quittait le parti. Ce départ fait suite à celui de François de Rugy, son homologue à l’Assemblée nationale, annoncé jeudi dans Le Monde. En moins de vingt-quatre heures, ce sont donc les deux présidents des groupes parlementaires écologistes qui rendent leur carte.M. Placé n’a pas été plus tendre que son collègue pour EELV. Pour lui, le parti est « un astre mort, une structure morte qui donne aujourd’hui une vision caricaturale et politicienne de l’écologie » et qui « se fourvoie dans une dérive gauchiste, comme François de Rugy l’a indiqué ». La semaine dernière, M. Placé avait déjà menacé de quitter sa formation en prenant prétexte des alliances en cours avec le Front de gauche dans quatre régions pour les régionales de décembre. Autre sujet de divergence : la présidentielle de 2017, lors de laquelle le sénateur de l’Essonne, arrivé chez les Verts en 1999, entend soutenir François Hollande et non une candidature écologiste « croupion qui ferait 1 ou 2 % ».Lire aussi :EELV : « Le départ de Rugy n’est pas une scission, c’est une trahison »M. Placé s’exprimait à La Rochelle, où il était intervenu jeudi à l’université d’été du Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias, lui aussi un ex-dirigeant des Verts, avant de participer à celle des socialistes. Il a précisé que son objectif, à l’instar de M. de Rugy, également présent en Charente-Maritime, serait de « fédérer un mouvement écologiste, réformateur, européen, mondialiste et qui assume l’économie de marché ». Il en a profité pour saluer « la chance » d’avoir Emmanuel Macron à l’économie, un ministre qui fait « bouger les lignes ». Cette nuit, à 2 heures du matin, M. Placé était encore à la terrasse d’un restaurant du vieux port de La Rochelle en train de boire du champagne avec des socialistes. A la table, à la vue de tous, plusieurs proches de Manuel Valls, comme son conseiller politique à Matignon, Yves Colmou, ou le député de l’Essonne Carlos Da Silva.Se battre « de l’intérieur »Dans l’entourage de Cécile Duflot, on cherche à minimiser ces départs. Difficile de continuer à expliquer qu’il ne s’agit pas d’une « scission » mais de simples « démissions ». « C’est un petit départ groupé », se contente de répondre David Cormand, numéro deux d’EELV. « C’est un aveu de faiblesse », veut penser ce proche de Mme Duflot, qui ne croit pas à la réussite d’un mouvement autour de MM. Placé, de Rugy et Bennahmias. « C’est l’opération des Pieds nickelés dont le but sera de faire des photos dans les salons de l’Elysée, les tacle-t-il. Il ne s’agit pas d’un regroupement d’écologistes mais d’un regroupement de soutiens à François Hollande. » Pour M. Cormand, ces départs auront au moins un mérite, celui de la « clarification ». « Je ne dis pas qu’on est très vaillants, mais au moins on est sur une ligne clarifiée, je leur en suis presque reconnaissant de partir », explique-t-il.Lire aussi :Jean-Vincent Placé, l’écolo qui veut être enfin ministreMême son de cloche du côté de Daniel Cohn-Bendit, qui estime que Jean-Vincent Placé et François de Rugy ont quitté EELV pour essayer « d’avoir un strapontin au gouvernement ». « S’ils veulent la même chose, pourquoi n’ont-ils pas annoncé leur départ ensemble ? En sortant le premier, Rugy a coupé l’herbe sous le pied de Placé », s’est interrogé l’ancien eurodéputé dans un entretien à Libération. « Ce qui est triste, c’est qu’il y a encore des militants à Europe écologie qui se battent pour monter une campagne écolo pour les régionales, déplore celui qui était à l’origine de la création du parti, à la fin de 2010. Et ils se retrouvent pris en otage entre les lignes défendues par Jean-Vincent Placé et Cécile Duflot. »David Cormand dit toutefois qu’il ne s’opposera pas à ce que M. Placé reste dans ses fonctions au Sénat. « C’est un très bon président de groupe, qui sait faire vivre la diversité, estime-t-il. La présidence du Sénat est moins contestée qu’à l’Assemblée nationale. » Il en ira sans doute différemment au Palais-Bourbon, où personne n’imagine que M. de Rugy puisse rester coprésident. Depuis plusieurs mois, c’est le lieu où se cristallisaient les tensions entre soutiens et opposants au gouvernement. Les proches de Cécile Duflot réclament toujours un rééquilibrage de la parole du groupe, jugée trop favorable aux premiers. Avec sa coprésidente, Barbara Pompili, M. de Rugy devrait faire des propositions à ses collègues, qui doivent se retrouver le 2 septembre pour en discuter.A trois mois des régionales, le départ de deux figures majeures du parti écologiste est une bien mauvaise nouvelle pour une formation qui joue gros en décembre. D’autant que les défections pourraient ne pas s’arrêter là, même si, jeudi soir, Mme Pompili assurait qu’elle préférait encore se battre « de l’intérieur », tout comme Eric Alauzet, député du Doubs. « On n’est pas dans une logique de scission mais d’épuisement des personnes, du mouvement et du corpus idéologique », assurait ce dernier. Quant à Denis Baupin, député de Paris, il semble difficile qu’il claque la porte d’un mouvement dirigé par sa femme, Emmanuelle Cosse. « Moi ma décision n’est pas prise aujourd’hui de quitter EELV », a-t-il déclaré à l’AFP vendredi.A EELV, on se prépare toutefois à d’autres départs. « Comme ils sont dix, ils vont partir séparément tous les deux jours pour faire le plus de buzz possible, mais ils ne seront jamais que dix », veut croire un dirigeant du parti.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous Manuel Valls a mouillé la chemise, au propre comme au figuré. Le premier ministre, une heure durant et la chemise blanche trempée de sueur, a livré dimanche 30 août un discours de clôture de l’université d’été du PS à La Rochelle dont la nouveauté n’était pas dans des annonces particulières – il n’y en a eu aucune – mais dans sa tonalité.A moins de deux ans de la présidentielle, Manuel Valls ne s’adresse plus aux socialistes comme les mois précédents lorsqu’il s’agissait de débattre avec les défenseurs d’une autre politique au sein de son propre parti. Le combat idéologique avec les « frondeurs » ou avec les anciens ministres Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, ne semble plus avoir, à ses yeux, de raison d’être car jusqu’en 2017, la ligne de la gauche au pouvoir sera la sienne, explique-t-il en creux.Sa fermeté et son assurance sont dictées par la « fragmentation » qui traverse selon lui l’ensemble de la classe politique française. « Dans la période que nous traversons, ceux qui gouvernent doivent être forts et tenir bon sinon les Français seront de plus en plus inquiets », confiait Manuel Valls au Monde, samedi 29 août, la veille de son discours. « Nous, nous savons ce que nous sommes. Dans un monde d’incertitudes, d’instabilités, où tout change si vite, nous devons être forts », a-t-il répété à la tribune dimanche.Lire aussi :A La Rochelle, Manuel Valls appelle à l’union avec les écologistes pour les régionalesContre le « bloc réactionnaire »Devant les militants socialistes, il a fustigé, à plusieurs reprises, l’absence de « cohérence » de l’opposition, pour mieux insister sur « la constance » de son gouvernement. Sur la politique migratoire, les réformes économiques ou l’école, la droite est « incohérente », affirme Manuel Valls, renvoyant ses différents responsables – Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire – à leurs divergences.Si la droite est désorganisée, le premier ministre estime en revanche que l’expansion politique et idéologique de l’extrême-droite continue. Evoquant sans citer leurs noms les cas récents du chef d’entreprise Charles Beigbeder qui a déclaré qu’« il n’hésitera pas à voter pour le FN », de l’économiste Jacques Sapir qui « appelle à la constitution d’un front anti-euro », et l’invitation de Marion Maréchal-Le Pen par le diocèse du Var, Manuel Valls a décrit la constitution d’un « bloc réactionnaire » et « le risque d’un désastre national ». Pas de réforme fiscalePas question pour le chef du gouvernement que face aux divisions de l’opposition ou au danger de l’extrême-droite, le PS se perde encore pendant deux ans dans ses débats internes. Alors Manuel Valls enfonce. Sur l’économie, « nous continuerons à réformer », assène-t-il, estimant que « la stabilité est le socle de la confiance » et « les zigzags, les sables mouvants de la défiance ». Pas de remise en cause du CICE ou du pacte de responsabilité. Pas de réforme fiscale non plus comme celle souhaitée par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault qui vient d’écrire un livre sur le sujet. « La réforme fiscale n’est pas dans les tribunes de presse ou les écrits, elle est appliquée », affirme-t-il, citant la baisse des impôts en 2016 – sans chiffrer celle-ci – et la mise en place du prélèvement à la source.Lire :Jean-Marc Ayrault : « Le temps de la réforme fiscale est venu »Lire aussi :Les baisses d’impôt seront inscrites dans la loi de finances de 2016, assure VallsManuel Valls confirme même la préparation d’une réforme du marché du travail pour simplifier « un code du travail si complexe qu’il en est devenu inefficace ». Le sujet est un chiffon rouge pour l’aile gauche du PS et l’annonce provoque quelques sifflets dans la salle. Ce seront les seuls du discours avec ceux qui fusent quand le premier ministre prononce le nom d’Emmanuel Macron. Le ministre de l’économie a été la cible des socialistes pendant le week-end après ses allusions critiques contre les 35 heures. « Il n’est pas question de revenir sur la durée légale du temps de travail, ce débat est clos. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le passé, c’est l’avenir », déclare Manuel Valls après avoir fait taire les sifflets. Le « drame humain » des migrantsLa seule évolution dans le discours du premier ministre est intervenue finalement à propos de la crise des migrants en Europe. Jusqu’à présent, l’ancien ministre de l’intérieur insistait fortement sur la « fermeté » à opposer à « l’immigration économique irrégulière ». A La Rochelle et avant un déplacement lundi à Calais, il a davantage mis l’accent sur « le drame humain » provoquée par l’afflux de réfugiés. « Ceux qui fuient la guerre, les persécutions, la torture, les oppressions, doivent être accueillis », a-t-il déclaré, appelant à une réponse européenne globale.Par sa défense de l’action gouvernementale et ses attaques contre l’opposition, le discours du premier ministre avait des accents de campagne électorale, à quatre mois des régionales et moins de deux ans de la présidentielle. Manuel Valls a l’intention de profiter de la période de recomposition politique à gauche pour « évoluer, bousculer certains de nos tabous, penser l’avenir pour le façonner ».Un travail mis au service de François Hollande qui est « en train d’accomplir ce défi immense, de réinventer [la gauche] au pouvoir ». Un travail qui pourrait aussi servir ses propres intérêts, si jamais le président de la République ne se représentait finalement pas en 2017. Selon un sondage Ifop pour le JDD, Manuel Valls reste le meilleur candidat pour le PS à la présidentielle : il obtient 35 % d’opinions favorables chez les sympathisants de gauche contre 22 % pour François Hollande. Et chez les sympathisants socialistes, son score augmente encore (45 % contre 30 %).Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié Nathalie Kosciusko-Morizet a effectué sa rentrée, dimanche 30 août, à Paris, en organisant une journée de réflexion placée sous le thème de la « liberté ». Une manière pour la députée de l’Essonne d’investir le débat d’idées, avant sa probable candidature à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017. Celle qui fait figure de modérée au sein de son parti se prépare à concourir à ce scrutin, prévu en novembre 2016, estimant qu’elle est la seule à défendre « la modernité » à droite. « Je vous ai réunis pour travailler à une nouvelle génération d’idées (…) Nous devons nous mobiliser », a-t-elle déclaré devant près de 200 personnes, dont des économistes, des chercheurs ou des militants associatifs.Proposant d’ « inventer une nouvelle offre politique », la vice-présidente des Républicains (LR) s’est clairement démarquée des discours droitiers de son parti. Estimant que son parti est trop focalisé sur la question de l’islam, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a jugé que son camp ne devait pas courir après le Front national sur cette question, comme sur celle de l’immigration. « Aujourd’hui, la seule réponse que l’on semble capable de donner au délitement national, c’est le repli identitaire, comme si l’identité française, qui est complexe et riche, pouvait être réduite à une seule de ses multiples sources », s’est-elle indignée, en s’inquiétant de « la montée des extrêmes » en France et en Europe. « Il faut lutter contre les forces réactionnaires qui nous tentent », a-t-elle insisté.Lire l'entretien :NKM : « Ne tombons pas dans une régression identitaire »Lors de sa rentrée, NKM se démarque de l'aile droite de LR en mettant en garde contre un "repli identitaire" http://t.co/hCVoS60OtU— AlexLemarie (@Alexandre Lemarié)require(["twitter/widgets"]); « Pensée réactionnaire »Pour NKM, pas question de surfer sur l’islamophobie :«  Des mouvements conservateurs, voire réactionnaires sont à l’œuvre. Ils s’appuient largement sur les inquiétudes légitimes nées de l’émergence du fondamentalisme islamique. Mais on ne combat pas l’agression par la régression, le djihad par l’esprit de croisade. (...) N’organisons pas la guerre des religions. »Disant se « battre » contre « le nouveau pessimisme de la droite », qui prône « le repli sur soi, sur ses intérêts, sur son identité menacée », l’ex-candidate à la mairie de Paris a dénoncé la « pensée réactionnaire » de certains intellectuels, citant Michel Houellebecq et Eric Zemmour. Avant de souligner : « Jamais je n’arrêterai le combat contre l’extrême droite et contre ses idées (…) Je ne crois pas que la haine, l’invective, le ressentiment soient des solutions aux problèmes de la France. »Un discours à l’opposé de la ligne de Nicolas Sarkozy, qui préconise des mesures de fermeté sur les sujets régaliens et identitaires pour concurrencer le FN. Le message est limpide : l’ancienne porte-parole de M. Sarkozy veut défendre ses convictions en toute liberté et ne pas lier son avenir politique à celui de l’ancien chef de l’Etat. « Elle a compris qu’elle devait reprendre son indépendance pour exister », observe un ex-ministre. « Je revendique une liberté de ton et de pensée (...) Je ne veux pas que l’on fasse campagne en 2017 avec des idées mortes, qui ne répondent plus aux enjeux actuels », avait-elle déjà déclaré dans un entretien au Monde publié samedi, en assumant d’avoir des « nuances » avec M. Sarkozy.Lire aussi :Grèce, immigration, Libye... ce que propose Nicolas SarkozyLors de sa journée de rentrée, NKM a d’ailleurs choisi de se concentrer sur les questions économiques et d’emploi. Sa journée de rentrée a été rythmée par trois séquences : une première table ronde s’est tenue sur la nécessité de baisser les charges des entreprises pour relancer l’économie, une autre sur le thème de la fin du salariat comme modèle de référence et la dernière partie a été consacrée à des témoignages de « femmes libres ».L’occasion pour l’ex-candidate à la mairie de Paris de répéter sa proposition de baisser les charges sur les entreprises à hauteur de 100 milliards d’euros, dès 2017, dans l’espoir de créer un choc de compétitivité. Pas question, selon elle, de se contenter de formuler des promesses sur les « vieilles lunes de la droite », en citant la suppression de l’ISF, la fin des 35 heures ou la baisse des charges. Dimanche, NKM a bien posé la première pierre de sa probable candidature à la primaire.Lire aussi :Primaire à droite : la bataille de l’argentAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous La nomination du nouveau ministre de l’emploi devrait intervenir en début de semaine. Selon nos informations, ce remaniement attendu depuis l’annonce du départ du gouvernement de François Rebsamen, redevenu maire de Dijon, est prévu dans la journée du lundi 31 août ou du mardi 1er septembre.Lire aussi :Départ de Rebsamen : dernier couac avant les vacances« Il doit être acté avant le conseil des ministres de mercredi », a expliqué au Monde une source gouvernementale. Ce remaniement devrait être a minima, consistant à remplacer poste pour poste M. Rebsamen. François Hollande et Manuel Valls ont donc décidé pour l’instant de ne pas profiter de la crise en cours chez les écologistes pour procéder à un remaniement de plus grande envergure à quatre mois des élections régionales.Plusieurs profils envisageablesPour succéder à M. Rebsamen Rue de Grenelle, plusieurs profils sont envisageables. François Hollande peut vouloir faire le choix de la tranquillité et nommer à nouveau un fidèle parmi les fidèles, comme Stéphane Le Foll – ce qui serait de surcroît une façon de l’exfiltrer du ministère de l’agriculture, où la crise des éleveurs lui fait traverser une mauvaise passe.Mais M. Hollande peut aussi vouloir saisir l’occasion d’envoyer un signal fort à sa majorité en choisissant une figure incarnant un infléchissement de la politique économique. Dans ce cas, un profil comme celui du député « frondeur » Jean-Marc Germain, ancien directeur de cabinet de Martine Aubry et mari d’Anne Hidalgo, permettrait sans doute de resserrer les rangs à quelques semaines des élections régionales.Lire aussi :François Rebsamen démissionne : son successeur reste à trouverBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 29.08.2015 à 21h41 • Mis à jour le29.08.2015 à 21h43 Alors que la crise n’en finit pas de déchirer Europe Ecologie-Les Verts, le Parti de gauche espère tirer profit des prochaines clarifications au sein du parti écologiste pour se renforcer en vue des élections régionales. Eric Coquerel a estimé samedi que son parti pourrait s’allier avec EELV dans au moins cinq régions pour le scrutin de décembre, affirmant sentir « une appétence » de la part de la base militante du parti écologiste en pleine crise.Les régions Rhône-Alpes-Auvergne, PACA, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Bourgogne Franche-Comté sont « les plus engagées » dans le processus, a précisé le coordinateur général du parti fondé par Jean-Luc Mélenchon lors d’un point-presse à l’université d’été du parti, à Toulouse. Des discussions pourraient par ailleurs reprendre en Bretagne, dans le Centre, les Pays-de-la-Loire et l’Ile-de-France, région à laquelle le parti « ne renonce pas », a-t-il déclaré.Des binômes plutôt qu’un ralliement« On va vivre deux semaines absolument décisives, au cours desquelles il peut tout se passer », a estimé M. Coquerel, qui pense que la crise à EELV pourrait accélérer « dans un grand nombre de régions » le « choix stratégique » des écologistes. François de Rugy et Jean-Vincent Placé, qui ont tous deux claqué la porte de la formation écologiste cette semaine, s’étaient vivement opposés à la possibilité d’une alliance avec la gauche radicale pour les régionales., participant selon eux de la « dérive gauchiste » d’un parti devenu un « astre mort ».Lire aussi :A La Rochelle, la crise d’EELV éclipse les divisions socialistesLes leaders du PG sont cependant restés prudents, rappelant le refus de tout « ralliement » aux écologistes et leur préférence pour des « binômes » avec une tête de liste et un porte-parole de chaque parti.Lire aussi :Entre le PS et EELV, le débat tourne au vinaigre à La RochelleLes candidats déclarés aux régionales 29.08.2015 à 18h11 • Mis à jour le29.08.2015 à 21h30 | Nicolas Chapuis (envoyé spécial à La Rochelle (Charente-Maritime)) Pour mesurer la largeur du gouffre qui sépare aujourd’hui écologistes et socialistes, il fallait assister, samedi 29 août à La Rochelle, au débat organisé dans le cadre de l’Université d’été du PS sur le bilan de l’accord électoral de 2012 entre le PS et EELV. Le thème sentait le soufre, l’affiche aussi. D’un côté Jean-Marie Le Guen, le ministre des relations avec le Parlement, classé à la droite du PS et pourfendeur régulier des écologistes. De l’autre David Cormand, le numéro 2 d’EELV, défenseur de la stratégie d’autonomie électorale et ardent contempteur de la politique socialiste. Dans le rôle d’arbitre des élégances, mais qui ne le resteront pas longtemps, Olivier Faure et Eva Sas, respectivement députés PS et EELV. Le casting semblait trié sur le volet pour que la situation dérape.Alors que les premières interventions se sont déroulées dans le calme, ce sont les questions de l’assistance, en grande majorité hostile aux écologistes, qui ont mis le feu aux poudres. « Nos amis les Verts sont aujourd’hui devenus parfois nos ennemis », glisse l’un, tandis qu’un autre, aimablement, se « demande ce qu’il reste des Verts. »Lire aussi :A La Rochelle, la crise d’EELV éclipse les divisions socialistesPeu à peu, le ton monteEn réponse, David Cormand fait une estimation à la volée du poids de la dette socialiste : « Sans les voix des écologistes, il n’y aurait pas de majorité à l’Assemblée. Et sans les voix de Mélenchon et de Joly, Hollande n’aurait pas été élu. » Voilà pour la partie électorale. Quand à l’application du programme, le bilan n’est pas plus encourageant, pour l’écologiste Eva Sas : « Il y a eu des avancés et des renoncements. Ce que retiennent les Français, ce sont les renoncements. » Les socialistes ont beau défendre la loi de transition énergétique ou encore la préparation de la Cop21, les écologistes retiennent surtout l’abandon de l’écotaxe et le recul sur la fermeture de Fessenheim.Peu à peu, le ton monte dans la salle. L’état de déliquescence d’EELV, après le départ des deux présidents de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat, François de Rugy et Jean-Vincent Placé, rajoute à la tension ambiante. Jean-Marie Le Guen ponctue les attaques des militants PS de petits rires, et se fait applaudir quand il appelle à « ne pas confondre les désaccords ponctuels avec les éléments stratégiques. » En cause, la stratégie d’Europe Ecologie-Les Verts, qui refuse toute alliance de premier tour pour les élections régionales, et préfère souvent se tourner vers le Front de gauche. Les socialistes aimeraient, quant à eux, conclure des accords au moins dans les deux régions où il y a un risque FN, en PACA et dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. M. Le Guen évoque la « mélenchonisation » de l’écologie.« Jean-Marie, ne nous parle pas de Mélenchonisation », le reprend Eva Sas. - Vous faites des alliances avec lui ! - Nous restons écolos. »« Tu confonds loyauté et soumission »Le ping pong verbal se poursuit près d’une heure. David Cormand assure que les écologistes ont toujours joué le jeu au deuxième tour, mais dénonce en retour le manque de « loyauté » des socialistes à Grenoble et en Bretagne, qui ont refusé de se retirer au profit d’une liste menée par EELV. « Qu’on vienne nous parler de loyauté, dans l’accord, il y avait le vote du budget ! », s’exclame Jean-Marie Le Guen. « Tu confonds loyauté et soumission », rétorque David Cormand.Le débat tourne au vinaigre. « Je suis déçu de cet atelier, lâche Eva Sas en conclusion. Aujourd’hui, j’ai entendu un procès. Je ne suis pas sûr qu’on va construire quelque chose ensemble demain. » Le public du débat repart en effet avec dans la bouche un avant-goût amer des futures discussions entre « partenaires ».Lire aussi :Manuel Valls contraint d’apaiser le Parti socialisteNicolas Chapuis (envoyé spécial à La Rochelle (Charente-Maritime))Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Pour Marine Le Pen, l’enjeu de la rentrée politique est de tenter de faire oublier le conflit engagé avec son père depuis bientôt six mois. En choisissant d’exclure purement et simplement Jean-Marie Le Pen du Front national, le 20 août, le parti d’extrême droite s’est efforcé d’accomplir cette gageure. La présidente du FN a poursuivi dans cette veine, samedi 29 août, à Brachay (Haute-Marne), en évitant d’évoquer le sujet à l’occasion de son discours de rentrée.Lire aussi :Le Pen contre Le Pen : quand la fille sacrifie le pèreLa députée européenne a préféré se concentrer sur des sujets d’actualité a priori porteurs pour son mouvement : l’immigration et le terrorisme. « L’immigration en France est aujourd’hui hors contrôle, a estimé la chef de file frontiste. Tout a été fait sous Nicolas Sarkozy et François Hollande pour que la vague de l’immigration grossisse et déferle à pleine vitesse sur notre pays. »« Je demande que l’on mette l’islam radical à genoux » S’appuyant sur la crise des migrants qui secoue l’Europe depuis plusieurs mois, Mme Le Pen a fustigé le rôle joué par l’Union européenne et l’« allégeance » supposée des dirigeants français à cette dernière. « Il n’y a pas de compromis possible avec l’Union européenne. Tout homme politique européiste ne peut pas faire le dixième de ce que nous proposons, a-t-elle jugé. Le pouvoir en France n’est plus au service du peuple français. Ce pouvoir est submergé par une série de crises qu’il ne contrôle pas. » Et de promettre, si elle était élue en 2017, d’« arrêter l’immigration légale et clandestine ».Alors que sa proposition d’expulser du territoire français les étrangers fichés par les services de renseignement pour leurs liens suspectés avec l’islamisme radical avait créé la controverse, au lendemain de l’attaque du Thalys, le 21 août, la présidente du FN a répété ses positions sur le sujet. « Je demande que l’on mette l’islam radical à genoux, et je le ferai toujours. Expulsons les étrangers islamistes, fermons les mosquées radicales. Et nous expulserons les imams étrangers qui sont à leurs têtes », a-t-elle affirmé.Depuis 2013, la présidente du Front national réserve chaque année son discours de rentrée à Brachay, petit village rural de 57 habitants qui lui avait accordé 72 % de ses suffrages lors de la dernière présidentielle. A la veille des élections régionales de décembre, Mme Le Pen n’a pas manqué d’appuyer son propos sur le déclassement économique d’une partie du pays, un argument qui contribue au succès du FN dans l’est et le nord de la France.Lire aussi :Samedi, à Brachay, « c’est la fête de Marine »François Hollande, « président fainéant » Après avoir surfé sur la crise agricole qui a animé une partie de l’été – elle a à nouveau promis la fin de la politique agricole commune –, la députée européenne a dépeint François Hollande en « président fainéant », reprenant à son compte l’adjectif que Nicolas Sarkozy utilisait contre Jacques Chirac. « Il ne reste plus face à nous que le PS et des copies du PS », a-t-elle ajouté à l’endroit du président du parti Les Républicains.Loin du siège du parti, à Nanterre, et de Marseille, lieu des universités d’été du Front national, qui se tiennent les 5 et 6 septembre, Marine Le Pen a trouvé à Brachay un court instant de répit dans le conflit avec Jean-Marie Le Pen. Ce dernier devrait se poursuivre sur les terrains politique et judiciaire. Le cofondateur du FN, dont la présence n’est pas désirée à Marseille, a d’ores et déjà fait part de son intention de venir animer la rentrée du parti d’extrême droite dans la cité phocéenne. La Haute-Marne semblera alors déjà loin pour la présidente du FN.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen ne « s’interdit pas » d’aller à l’université d’été du FNOlivier Faye Bastien Bonnefous (La Rochelle – envoyé spécial) Retrouvez le principaux éléments du discours de Manuel Valls en clôture de l’université d’été du PS :Tweets de @nicolaschapuis!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Il y a un an, fin août 2014, Manuel Valls était au centre de l’université d’été du PS à La Rochelle. L’arrivée du premier ministre, très attendue, intervenait après la crise provoquée par le départ du gouvernement d’Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, et après sa déclaration d’amour à l’entreprise devant le Medef qui avait divisé les socialistes. Un an plus tard, le climat a changé et le chef du gouvernement occupe moins les directement esprits de la grand-messe rochelaise.Ironie de l’histoire, c’est en défenseur des 35 heures que le premier ministre se présente ce week-end à l’université d’été du PS. Manuel Valls, qui voulait en 2011 « déverrouiller » lui aussi les 35 heures, a dû en effet lui-même recadrer M. Macron, en expliquant dès vendredi matin depuis Châlons-en-Champagne où il était en déplacement, qu’il n’y avait « pas de remise en cause du temps légal de travail », regrettant « les petites phrases (qui) font mal à la vie publique » alors que « les Français n’ont rien à faire avec les polémiques qui tirent vers le passé ».Lire aussi :Valls récuse toute « remise en cause des 35 heures »Les deux faits marquants de cette édition 2015 sont exogènes au locataire de Matignon. Il y a d’abord le début d’éclatement d’Europe écologie-Les Verts avec les départs de deux hauts responsables du parti écologiste, François de Rugy et Jean-Vincent Placé.Lire aussi :A La Rochelle, la crise d’EELV éclipse les divisions socialistesIl y a ensuite la polémique créée par les propos critiques contre les 35 heures du ministre de l’économie Emmanuel Macron devant l’université de rentrée du Medef, jeudi 27 août. La rue de Varenne a eu beau expliquer que les paroles du patron de Bercy n’étaient en rien un événement, la séquence a donné lieu à un épisode politique pour le moins cocasse pour qui a de la mémoire. Lire aussi :Macron, star au Medef, épouvantail au PSCette évolution dans son discours traduit le délicat positionnement du premier ministre en cette rentrée. M. Valls, en position de force à Matignon, se trouve désormais pris entre François Hollande qui est déjà parti en campagne pour 2017 et multiplie les promesses électorales, et M. Macron qui semble lui avoir dérobé le feu du réformisme transgressif. Le chef du gouvernement, qui a longtemps incarné un socialisme droitier et briseur de tabous, apparaît moins de fait comme celui qui a le monopole de l’initiative au PS. « Entre Hollande qui manœuvre et Macron qui est le nouveau visage de la gauche réformiste, quel espace politique reste-t-il pour Valls ? », s’interroge un haut dirigeant socialiste.Temps de présenceLe premier ministre l’a bien compris. Il a décidé d’augmenter son temps de présence samedi à La Rochelle par rapport à ce qui était prévu au départ dans son agenda. « Il veut passer plus de temps sur place pour mieux sentir l’ambiance », explique son entourage. Dimanche, lors de son discours de clôture de l’université, il doit insister sur la « constance » et la « cohérence » de son action, explique Matignon. En plus de revenir sur la « menace terroriste » et sur la crise des réfugiés en Europe – M. Valls se rendra par ailleurs dès le lendemain, lundi 31 août, à Calais – il entend également vanter « la lisibilité économique de sa politique pour tous les acteurs : les entreprises, les ménages, les syndicats, les marchés ».En répétant depuis plusieurs mois et sur tous les tons sa « loyauté totale » envers le chef de l’Etat, M. Valls a certes conforté sa place dans l’appareil exécutif, mais il a pris le risque de se « hollandiser », lui qui était d’abord censé « faire du Valls ». « Manuel Valls est premier ministre, il est là pour appliquer la feuille de route du président de la République, pas celle de Manuel Valls candidat à la primaire en 2011 », explique le sénateur Luc Carvounas, un de ses soutiens. Une manière d’acter que les temps ont changé pour l’ancien ministre de l’intérieur. « Manuel Valls veut ce que François Hollande veut », résume son autre lieutenant, le député Carlos Da Silva.Se recentrer à peu de fraisSa loyauté, si elle l’empêche d’être totalement lui-même, est aussi sa meilleure arme au cas où François Hollande ne soit pas finalement candidat à la prochaine présidentielle. « Manuel a remis son destin entre les mains de François, si François n’y va pas en 2017, Manuel peut espérer s’imposer naturellement », explique un proche du chef de l’Etat. En ce sens, les provocations de M. Macron, même si elles font désordre dans le discours général, servent le premier ministre : en apparaissant comme la principale figure libérale du gouvernement, le ministre de l’économie permet à M. Valls de se recentrer à peu de frais au sein du PS. Les « frondeurs » socialistes l’ont bien compris qui continuent à faire du chef du gouvernement leur cible privilégiée. Sa défense tardive des 35 heures comme son annonce jeudi d’un fonds doté d’un milliard d’euros pour soutenir les collectivités locales intégré à la prochaine loi de finances ne leur font pas oublier que dans sa tribune publiée mardi dans Les Echos, M. Valls propose de « poser la question de la réforme du marché du travail et [d’]une réglementation devenue trop complexe ». Un casus belli pour l’aile gauche. « Ouvrir une brèche sur le droit du travail, ce serait à contre-emploi total pour la gauche, cela produirait une crise profonde, prévient le député Christian Paul. Manuel Valls a fait de la brutalité la marque de fabrique de sa politique, ce n’est pas cela le courage. »Lire aussi :Les « frondeurs »  du PS dénoncent « la petite musique libérale » du gouvernementL’attaque contient sa part de calcul. Pas question en effet pour les frondeurs de laisser au premier ministre la possibilité d’élargir son champ politique au sein du PS. Car, vingt mois avant la présidentielle, c’est déjà l’après-2017 qui se prépare chez les socialistes. Et, quel que soit le résultat de la prochaine élection, la mission pour M. Valls sera de mettre la main sur le parti dès son lendemain pour préparer sa candidature à celle de 2022.Bastien Bonnefous (La Rochelle – envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis (envoyé spécial à La Rochelle (Charente-Maritime)) On aurait presque l’impression que c’est leur université d’été. Les écologistes ont occupé le devant de la scène lors de l’ouverture du rendez-vous annuel des socialistes à La Rochelle, vendredi 28 août. Les annonces successives des départs de François de Rugy et de Jean-Vincent Placé, respectivement président de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat de leur formation politique, Europe Ecologie-Les Verts, ont totalement bousculé le programme de la journée au Parti socialiste.« C’est un événement majeur », a concédé Jean-Christophe Cambadélis pendant sa conférence de presse d’ouverture, lors de laquelle il aura été davantage question des Verts et des sorties d’Emmanuel Macron sur les trente-cinq heures que de l’université d’été du PS. Le premier secrétaire socialiste a regretté « cette fragmentation de la gauche, qui prend des dimensions paroxysmiques chez les écologistes ». Et pour cause. Ces derniers ont choisi le centre des congrès de l’Encan, à La Rochelle, théâtre habituel des joutes socialistes, pour mettre en scène leur implosion.Emmanuelle Cosse était ainsi l’invitée la plus attendue de la journée. A son arrivée, devant une nuée de caméras, la secrétaire nationale d’EELV a bien tenté de détourner l’attention : « Je suis venue pour parler de la COP21 [la conférence des Nations unies sur le climat]… » Mais, très vite, l’actualité politique a repris le dessus. La voix serrée et le visage décomposé, Mme Cosse a déploré le départ de ses deux collègues : « Ils ont choisi des aventures personnelles au moment où l’intérêt collectif aurait dû primer. »Le remaniement a bousculé le calendrierLes deux principaux intéressés avaient à ce moment déjà assuré le spectacle. La veille, François de Rugy, après avoir annoncé son départ dans une interview au Monde, s’était affiché à La Rochelle dans une réunion du Front démocrate, un petit parti regroupant derrière Jean-Luc Bennahmias les débris éparpillés de l’écologie politique prêts à rejoindre la majorité.Jean-Vincent Placé avait pour sa part réservé la primeur de sa démission à la matinale d’Europe 1, vendredi matin, comme pour mieux phagocyter les débats politiques de la journée. La veille, pendant la soirée, il s’était affiché longuement sur une terrasse en vue de La Rochelle aux côtés des proches du premier ministre, Manuel Valls, et avait eu un long aparté avec Christophe Borgel, le responsable des élections au PS.Nulle surprise chez les socialistes devant la décision de ces deux responsables écologistes, qui couvait depuis plusieurs mois. « Je suis surpris par le timing », lâche cependant un ministre. Les socialistes s’attendaient en effet à ce que les deux démissionnaires attendent le vote des militants de Nord-Pas-de-Calais-Picardie sur la stratégie aux régionales, le 12 septembre, qui devrait acter le refus stratégique d’EELV de s’allier avec le PS. Mais la démission de François Rebsamen, ministre du travail, et la probabilité d’un remaniement la semaine prochaine a bousculé le calendrier.« Ce n’est pas nous qui nous engueulons, pour une fois »« Il y a une course à l’échalote entre les deux, explique un dirigeant socialiste. Ils se sont dit : si jamais il y a un maroquin, le premier qui déboîte l’aura. » Les ambitions ministérielles de Jean-Vincent Placé et François de Rugy ne sont un secret pour personne au PS. Jean-Christophe Cambadelis a d’ailleurs noté avec un sourire narquois, lors de sa conférence de presse : « Il semble que M. de Rugy ait devancé l’appel en faisant une déclaration d’une courte tête avant M. Placé. »Mais pour beaucoup, la stratégie pourrait ne pas payer. « Je ne suis pas sûr qu’ils soient les mieux placés pour le remaniement de la semaine prochaine, ça apparaîtrait comme une opération politique », estime un ministre.Au PS, la tragicomédie écologiste, si elle inquiète les responsables, fait quand même sourire. « Vous noterez que ce n’est pas nous qui nous engueulons, pour une fois », s’amuse un organisateur de La Rochelle, oubliant un peu vite le recadrage matinal du ministre de l’économie par le premier ministre. Mais l’implosion d’EELV a surtout eu pour effet de faire passer au second plan le programme de l’après-midi à l’Université d’été. Un effet collatéral dommageable pour les Verts : pour la première fois, les socialistes avaient décidé de centrer l’ensemble de leurs réunions sur la réussite de la COP21 et sur l’écologie.Lire l'entretien :« La question des alliances et du pouvoir » au cœur de la crise d’EELVNicolas Chapuis (envoyé spécial à La Rochelle (Charente-Maritime))Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan Après l’annonce par Jean-Vincent Placé de sa décision de quitter Europe Ecologie-Les Verts, précédé par François de Rugy, Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po), spécialiste de l’écologie politique, revient sur les racines de la crise que traverse le parti.L’écologie politique française a été traversée par de multiples crises au cours de son histoire. Que révèlent les nouvelles turbulences que connaît EELV ?Elles sont symboliques d’une chose qui n’est pas propre à l’écologie politique : la question des alliances et du pouvoir. Au tout début de leur existence, les écologistes, les Verts d’Antoine Waechter, avaient adopté la tactique du ni droite ni gauche. M. Waechter défendait alors l’idée que l’écologie n’était pas réductible aux partis politiques.La position était toutefois difficile à tenir car les adhérents du parti étaient, eux, clairement à gauche. De plus, un parti qui ne fait que 3 ou 4 % des suffrages n’obtient que très difficilement des élus. Parmi les concurrents de M. Waechter, Dominique Voynet et Yves Cochet se sont donc mis à défendre les alliances avec des partis de gauche dans le but de pouvoir avoir des élus. C’est ce qu’ils ont fait notamment en 1997 en négociant un programme avec le PS, et des circonscriptions. Les Verts ont alors obtenu des élus et une ministre : Dominique Voynet, chargée de l’environnement.Cette stratégie a tenu tout le temps de la gauche plurielle, jusqu’en 2002 [quand la droite revient au pouvoir]. En 2012, les écologistes [alors devenus Europe Ecologie-Les Verts] adoptent une stratégie similaire à celle de 1997 : un programme négocié très complet et un grand nombre de circonscriptions négociées au moment des élections législatives. Cela leur a permis d’obtenir de nombreux élus et surtout un groupe parlementaire. Jean-Vincent Placé, qui est l’artisan de tout cela, a auparavant négocié la même chose au moment des sénatoriales. Cécile Duflot entre également au gouvernement, au ministère du logement.Lire aussi :A EELV, on minimise la crise : « C’est l’opération des Pieds nickelés »A partir de quel moment cela a-t-il changé ?La bascule se produit avec l’arrivée de Manuel Valls à la tête du gouvernement [en mars 2014]. Cécile Duflot qui s’est plusieurs fois écharpée avec celui qui était jusque-là ministre de l’intérieur, notamment sur la question des Roms, décide seule de quitter le gouvernement, estimant que M. Valls est trop à droite pour les écologistes.Cette sortie du gouvernement repose alors la question de l’alliance avec le PS. Le parti se retrouve face à une contradiction avec laquelle il vit depuis longtemps : si les socialistes sont leurs alliés électoraux, sur un certain nombre de sujets de société, les écologistes sont bien plus à gauche que le PS. Ils vivaient avec cette contradiction, mais à l’arrivée de Valls, celle-ci n’est plus tenable.A cela s’ajoute un contexte européen avec des problématiques comme les politiques d’austérité qui soulèvent de nouvelles questions. Les écologistes ont alors deux options : le virage à gauche, incarné par Mélenchon, ou la social-démocratie. Voilà ce sur quoi ils se déchirent actuellement.Lire aussi :EELV entre crise interne et résultats mitigés aux dernières électionsLe virage à gauche semble pourtant majoritaire…Cela semble vraisemblable, oui, mais tant qu’il n’y a pas de vote des adhérents en Congrès, difficile de le savoir fermement. Le problème c’est que s’ils font alliance avec le Front de gauche, les écologistes savent qu’ils vont perdre le pouvoir. Le seul cas où ils sont parvenus à l’emporter dans un tel schéma, c’était à Grenoble aux municipales de 2014. Mais Grenoble n’est pas la France, elle a une tradition très particulière de gauche gestionnaire. Plus vraisemblablement, les écologistes risquent d’être marginalisés s’ils suivent ce scénario. On les voit mal finalement demander des circonscriptions au PS en 2017. Cela veut dire qu’ils risquent de perdre des élus, et donc un groupe parlementaire, et de l’argent.Quel est dans ce cas le calcul de ceux qui prônent les alliances avec la gauche radicale ?Ils parient sans doute sur le développement d’un grand parti à la gauche du PS qui aurait vocation à mettre ce dernier en minorité, et à gouverner. Ça a été le cas en Grèce, mais avec un autre mode de scrutin, et les difficultés que l’on connaît aujourd’hui. C’est une spéculation un peu délicate…De son côté, Jean-Vincent Placé appelle à une alliance de « l’écologie réformiste », peut-il y parvenir ?Cela va aussi être compliqué pour lui, car il va devoir aller chercher des centristes comme Jean-Luc Benhamias, des gens comme Corinne Lepage et pourquoi pas les anciens d’Europe Ecologie, les proches de Nicolas Hulot, les associations, ceux qui ont fait le Grenelle de l’environnement… Et tenter de mettre tout le monde d’accord. La tâche ne va pas être facile non plus.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye (Brachay (Haute-Marne) - envoyé spécial) Claude Aureau ne comprend toujours pas. « Dans les campagnes, je suis étonné que le Front national engrange des voix. » Claude est retraité. Il pilote en amateur des avions de tourisme et gagne quelques centaines d’euros de-ci de-là en retapant des vieilles voitures. Avec sa femme, Nicole, il habite à Brachay, un village du nord de la Haute-Marne, 57 habitants, dont 46 sont inscrits sur les listes électorales. Le genre d’endroit qui se traverse en voiture plus vite qu’il ne faut de temps pour changer de station de radio.Aux élections départementales, en mars, le binôme candidat pour le FN dans le canton a recueilli à Brachay 75 % des voix au premier tour, puis 81,5 % au second. Ce qui représente un total faramineux de 18, puis 22 électeurs. Lors de l’élection présidentielle de 2012, c’est ici que le FN avait obtenu son meilleur score sur l’ensemble du territoire (72 %). On comprend, dès lors, que Marine Le Pen se sente en terrain conquis, et qu’elle vienne y prononcer, samedi 29 août, son discours de rentrée. Comme chaque année depuis 2013.Claude Aureau fait partie de cette majorité d’électeurs FN que compte le village. Rien de surprenant. Aux départementales, c’est sa femme qui était le pendant féminin du binôme frontiste. Elle se présentait sous son nom de jeune fille, Le Corre. Surtout, Claude et Nicole militent depuis près de trente ans au sein du parti d’extrême droite. Il a beau s’en réjouir, le retraité peine pourtant à comprendre les scores élevés qu’enregistre son parti dans le département. « Nous habitions en région parisienne avant d’arriver ici, en 2004. On était rentrés au Front national après avoir assisté à un meeting de Jean-Marie Le Pen, parce que nous en avions marre de l’insécurité, des rackets. Mais ici, il n’y a pas ça », assure-t-il. Les rares épisodes d’insécurité que se racontent les habitants concernent plutôt Chaumont ou Bar-sur-Aube (Aube), deux petites villes situées à plusieurs dizaines de kilomètres de là.« Elle nous appelle “les oubliés” »A Brachay, à vrai dire, il n’y a pas grand-chose, ce qui répond sans doute en partie aux interrogations de Claude. Une petite place proprette, où seul le bruit de la fontaine brise le silence qui règne dans ce village coincé entre champs et bois. Deux éoliennes, derrière la butte, qui rapportaient encore il y a peu des taxes substantielles avant que ces dernières ne soient reversées à la communauté de communes. Et puis quelques fermes, inactives pour la plupart. « Les actifs sont dans les villes, explique Gérard Marchand, maire (FN) de Brachay depuis 1998. Nous avons beaucoup de retraités agricoles. Avant, il y avait dix fermes ici. Un pensionnat, aussi, géré par des bonnes sœurs, qui accueillait 180 orphelines. Le café a disparu, il n’y en a plus qu’un seul dans tout le canton. »Gérard Marchand, 56 ans, est, avec ses trois associés, le seul agriculteur du village encore en activité. En 2011, ce sympathisant du Front national propose à Marine Le Pen de l’aider dans sa recherche de parrainages en vue de l’élection présidentielle, en particulier auprès des maires ruraux. Le parti d’extrême droite a traditionnellement mauvaise presse dans le monde agricole, mais gagne petit à petit du terrain. « La Haute-Marne a toujours bien voté [pour le FN] », dit Nicole Le Corre.Gérard Marchand fait des merveilles, et récolte une quinzaine de signatures. La présidente du FN se rend sur place, en avril 2012, dans la dernière ligne droite de l’élection présidentielle. Dans les villages alentour, le bouche-à-oreille a fait son œuvre, et la candidate est accueillie par plusieurs centaines de personnes. « Elle nous appelle “les oubliés” », dit Gérard Marchand, autant par fierté que par habitude de raconter une histoire maintes fois ressassée. Brachay est devenue le symbole de cette « France des oubliés » que le FN prétend mettre en lumière et servir.« Au début, c’était convivial. Là, c’est professionnel »En choisissant de s’y rendre chaque année, la présidente du parti propose à ses troupes un rendez-vous à mi-chemin entre l’ascension de la roche de Solutré, tradition que portait François Mitterrand, et les anciennes fêtes frontistes des Bleu-blanc-rouge. La venue de la caravane du Front national – nombre de dirigeants sont de la partie et une petite dizaine de cars remplis de militants sont affrétés – représente une source de stress intense pour le petit village dans les mois précédant l’événement.Gérard Marchand s’est entendu avec la préfecture pour fermer les trois rues de Brachay toute la journée de samedi. « Aujourd’hui, avec les voitures bélier, on ne sait jamais ce qui peut se passer. » Une de ses amies, qui tient un bar dans la région, va venir assurer la buvette. Brigitte Marchand, la femme du maire, s’inquiète du nombre de saucisses qu’il va falloir prévoir pour le barbecue. « Cela prend de l’ampleur. Au début, c’était convivial. Là, c’est professionnel, c’est une rentrée politique », relève-t-elle.Sur la place de Brachay, face à la mairie, Victoria Faure surveille sa fille et son chien qui sont en train de jouer. « Avant, on avait la fête du village. Maintenant, c’est la fête de Marine, c’est la star ici. On est fiers », reconnaît la jeune femme. Le maire assure que certains sympathisants du Front national l’appellent parfois pour savoir s’il est possible d’acheter une maison dans le village. Victoria Faure, elle, s’étonne presque quand on lui demande d’expliquer le succès du parti parmi les habitants. « Vous voyez bien ce qui se passe aux infos. Ils viennent de partout et il n’y a pas de boulot. Et nous avons peur. Avec ce qui s’est passé à Paris en janvier, je n’ose plus aller dans les grandes villes. » Claude Aureau a sa réponse, au moins en partie. Dans les villages comme dans les agglomérations, la peur guide parfois la main de l’électeur.Olivier Faye (Brachay (Haute-Marne) - envoyé spécial) Raphaëlle Besse Desmoulières La crise est résolument ouverte à Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, a déclaré, vendredi 28 août sur Europe 1, qu’il quittait le parti. Ce départ fait suite à celui de François de Rugy, son homologue à l’Assemblée nationale, annoncé jeudi dans Le Monde. En moins de vingt-quatre heures, ce sont donc les deux présidents des groupes parlementaires écologistes qui rendent leur carte.M. Placé n’a pas été plus tendre que son collègue pour EELV. Pour lui, le parti est « un astre mort, une structure morte qui donne aujourd’hui une vision caricaturale et politicienne de l’écologie » et qui « se fourvoie dans une dérive gauchiste, comme François de Rugy l’a indiqué ». La semaine dernière, M. Placé avait déjà menacé de quitter sa formation en prenant prétexte des alliances en cours avec le Front de gauche dans quatre régions pour les régionales de décembre. Autre sujet de divergence : la présidentielle de 2017, lors de laquelle le sénateur de l’Essonne, arrivé chez les Verts en 1999, entend soutenir François Hollande et non une candidature écologiste « croupion qui ferait 1 ou 2 % ».Lire aussi :EELV : « Le départ de Rugy n’est pas une scission, c’est une trahison »M. Placé s’exprimait à La Rochelle, où il était intervenu jeudi à l’université d’été du Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias, lui aussi un ex-dirigeant des Verts, avant de participer à celle des socialistes. Il a précisé que son objectif, à l’instar de M. de Rugy, également présent en Charente-Maritime, serait de « fédérer un mouvement écologiste, réformateur, européen, mondialiste et qui assume l’économie de marché ». Il en a profité pour saluer « la chance » d’avoir Emmanuel Macron à l’économie, un ministre qui fait « bouger les lignes ». Cette nuit, à 2 heures du matin, M. Placé était encore à la terrasse d’un restaurant du vieux port de La Rochelle en train de boire du champagne avec des socialistes. A la table, à la vue de tous, plusieurs proches de Manuel Valls, comme son conseiller politique à Matignon, Yves Colmou, ou le député de l’Essonne Carlos Da Silva.Se battre « de l’intérieur »Dans l’entourage de Cécile Duflot, on cherche à minimiser ces départs. Difficile de continuer à expliquer qu’il ne s’agit pas d’une « scission » mais de simples « démissions ». « C’est un petit départ groupé », se contente de répondre David Cormand, numéro deux d’EELV. « C’est un aveu de faiblesse », veut penser ce proche de Mme Duflot, qui ne croit pas à la réussite d’un mouvement autour de MM. Placé, de Rugy et Bennahmias. « C’est l’opération des Pieds nickelés dont le but sera de faire des photos dans les salons de l’Elysée, les tacle-t-il. Il ne s’agit pas d’un regroupement d’écologistes mais d’un regroupement de soutiens à François Hollande. » Pour M. Cormand, ces départs auront au moins un mérite, celui de la « clarification ». « Je ne dis pas qu’on est très vaillants, mais au moins on est sur une ligne clarifiée, je leur en suis presque reconnaissant de partir », explique-t-il.Lire aussi :Jean-Vincent Placé, l’écolo qui veut être enfin ministreMême son de cloche du côté de Daniel Cohn-Bendit, qui estime que Jean-Vincent Placé et François de Rugy ont quitté EELV pour essayer « d’avoir un strapontin au gouvernement ». « S’ils veulent la même chose, pourquoi n’ont-ils pas annoncé leur départ ensemble ? En sortant le premier, Rugy a coupé l’herbe sous le pied de Placé », s’est interrogé l’ancien eurodéputé dans un entretien à Libération. « Ce qui est triste, c’est qu’il y a encore des militants à Europe écologie qui se battent pour monter une campagne écolo pour les régionales, déplore celui qui était à l’origine de la création du parti, à la fin de 2010. Et ils se retrouvent pris en otage entre les lignes défendues par Jean-Vincent Placé et Cécile Duflot. »David Cormand dit toutefois qu’il ne s’opposera pas à ce que M. Placé reste dans ses fonctions au Sénat. « C’est un très bon président de groupe, qui sait faire vivre la diversité, estime-t-il. La présidence du Sénat est moins contestée qu’à l’Assemblée nationale. » Il en ira sans doute différemment au Palais-Bourbon, où personne n’imagine que M. de Rugy puisse rester coprésident. Depuis plusieurs mois, c’est le lieu où se cristallisaient les tensions entre soutiens et opposants au gouvernement. Les proches de Cécile Duflot réclament toujours un rééquilibrage de la parole du groupe, jugée trop favorable aux premiers. Avec sa coprésidente, Barbara Pompili, M. de Rugy devrait faire des propositions à ses collègues, qui doivent se retrouver le 2 septembre pour en discuter.A trois mois des régionales, le départ de deux figures majeures du parti écologiste est une bien mauvaise nouvelle pour une formation qui joue gros en décembre. D’autant que les défections pourraient ne pas s’arrêter là, même si, jeudi soir, Mme Pompili assurait qu’elle préférait encore se battre « de l’intérieur », tout comme Eric Alauzet, député du Doubs. « On n’est pas dans une logique de scission mais d’épuisement des personnes, du mouvement et du corpus idéologique », assurait ce dernier. Quant à Denis Baupin, député de Paris, il semble difficile qu’il claque la porte d’un mouvement dirigé par sa femme, Emmanuelle Cosse. « Moi ma décision n’est pas prise aujourd’hui de quitter EELV », a-t-il déclaré à l’AFP vendredi.A EELV, on se prépare toutefois à d’autres départs. « Comme ils sont dix, ils vont partir séparément tous les deux jours pour faire le plus de buzz possible, mais ils ne seront jamais que dix », veut croire un dirigeant du parti.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.08.2015 à 06h24 • Mis à jour le28.08.2015 à 18h12 Ne pas « tomber dans tous les pièges et les provocations ». Jean-Christophe Cambadélis a balayé, vendredi 28 août, les déclarations d’Emmanuel Macron sur les 35 heures qui ont volé la vedette au Parti socialiste pour l’ouverture de son université d’été.Une vingtaine de ministres et secrétaires d’Etat, une large partie de la direction du parti et près de quatre mille militants sont réunis à La Rochelle pour trois jours de débats, au lendemain des rentrées politiques des frondeurs (aile gauche) et des réformateurs (aile droite) du parti.Une « fragmentation de la gauche » qui a d’ailleurs été l’un des points clés du discours du premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis, qui en a fait l’un des thèmes phares de sa rentrée.Pour Cambadelis les deux éléments majeurs de la rentrée sont la radicalisation de la droite et la fragmentation de la gauche. #UEPS— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Cambadelis appelle (encore) à l'alliance des partis de gauche mais la scission en cours chez les verts rend ça encore plus difficile. #UEPS— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Il a ajouté qu’il rencontrerait Emmanuel Macron « en début de semaine et nous aurons une explication amicale, franche et déterminante sur un certain nombre de sujets ».Dans un entretien au Monde, M. Cambadélis était revenu sur la relation, parfois tumultueuse, entre le parti et le gouvernement :« Il n’y a pas de match entre le PS et le gouvernement. Quand la gauche est au pouvoir, le PS est un parti d’influence, pas de rupture. Il faut aussi s’habituer au fait que le PS ait un avis sur toutes les questions. Depuis que nous avons pris position en juillet sur le budget, le président et le premier ministre ont fait un pas vers nous en assurant qu’il y aura à nouveau des baisses d’impôts. Ce n’est pas encore la réforme fiscale, encore que l’instauration de l’impôt à la source en ouvre le chemin, mais c’est un point majeur. Ensuite, je suis persuadé que le gouvernement va soutenir l’investissement public.Reste le pacte de responsabilité : je suis d’accord avec les syndicats qui veulent soutenir les entreprises qui jouent le jeu de l’emploi et de l’investissement. Nous sommes pour revoir le dernier versement, le gouvernement veut lui maintenir le périmètre du pacte. Mais cela ne veut pas dire qu’à l’intérieur, on ne peut pas revisiter la manière dont les aides peuvent être distribuées, ciblées. Nous allons donc continuer à discuter. Ce qui est sûr, c’est que le prochain budget ne sera pas le précédent. »L’université d’été du PS a en effet en toile de fond les difficiles alliances aux régionales de décembre avec les partenaires de gauche, que M. Cambadélis appelle de ses vœux, en pleine division d’Europe Ecologie-Les Verts.Lire l'entretien :Jean-Christophe Cambadélis : « Il est temps de redonner à la gauche son supplément d’âme »L’échéance des régionalesC’est cette échéance électorale qui occupera une bonne part des débats, avec de nombreux ateliers et un rendez-vous, samedi, avec plusieurs candidats têtes de liste dans trois régions : Claude Bartolone, Carole Delga et Pierre de Saintignon. Le scrutin s’annonce périlleux pour les socialistes, qui ont subi des défaites lors de toutes les élections depuis 2012 (municipales, européennes, sénatoriales, départementales) et ont beaucoup à perdre (ils contrôlent toutes les régions métropolitaines, sauf l’Alsace).En outre, les alliances avec les partenaires (radicaux et écologistes) s’avèrent compliquées, le parti écologiste se déchirant entre partisans de l’autonomie ou d’un rapprochement avec le Front de gauche (FG) et défenseurs de listes communes avec le PS.C’est d’ailleurs parce qu’il est profondément opposé à des alliances avec le FG (prévues dans 5 régions) que le député EELV François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée, a claqué la porte de son parti. Une décision qui a ravi le secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen, qui est allé jusqu’à souhaiter qu’« il puisse bientôt nous rejoindre », louant « un homme de talent ».Le sénateur EELV Jean-Vincent Placé, également opposé à un rapprochement avec le FG, a également annoncé, vendredi, sur Europe 1, sa décision de quitter EELV, qualifiant le parti de « structure morte ».Les « frondeurs » et les « réformateurs » ont fait leur propre rentréeDès jeudi, les débats ont commencé non loin de La Rochelle. Le « pôle des réformateurs » (aile droite du parti) a accueilli à Léognan (Gironde) le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, venu plaider sa vision de « réformes au cœur même du progressisme ». Le ministre est en revanche le grand absent de La Rochelle : lui affirme qu’il n’a pas été invité quand le PS assure que ses « thématiques n’étaient pas à l’ordre du jour du programme des plénières ».Les « frondeurs », l’aile gauche du PS, se sont, eux, retrouvés à Marennes (Charente-Maritime) pour leur propre rentrée, et ont fait savoir qu’ils continueraient à peser dans les débats et auprès de l’exécutif, notamment lors de l’examen du budget 2016 à l’automne.Lire aussi :Les « frondeurs »  du PS dénoncent « la petite musique libérale » du gouvernementLa COP21 en ligne de mireLes travaux s’ouvriront vendredi après-midi avec plusieurs conférences plénières sur la conférence sur le climat de décembre (COP21). Un sujet qui n’est pas anodin, car, au-delà de l’enjeu principal – parvenir à un accord sur le climat avec 195 pays –, se cache l’objectif de gagner le cœur de l’électorat écologiste, voire de reconquérir celui des socialistes. La conférence aura lieu au même moment que les régionales, les 6 et 13 décembre. Manon Rescan Après l’annonce par Jean-Vincent Placé de sa décision de quitter Europe Ecologie-Les Verts, précédé par François de Rugy, Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po), spécialiste de l’écologie politique, revient sur les racines de la crise que traverse le parti.L’écologie politique française a été traversée par de multiples crises au cours de son histoire. Que révèlent les nouvelles turbulences que connaît EELV ?Elles sont symboliques d’une chose qui n’est pas propre à l’écologie politique : la question des alliances et du pouvoir. Au tout début de leur existence, les écologistes, les Verts d’Antoine Waechter, avaient adopté la tactique du ni droite ni gauche. M. Waechter défendait alors l’idée que l’écologie n’était pas réductible aux partis politiques.La position était toutefois difficile à tenir car les adhérents du parti étaient, eux, clairement à gauche. De plus, un parti qui ne fait que 3 ou 4 % des suffrages n’obtient que très difficilement des élus. Parmi les concurrents de M. Waechter, Dominique Voynet et Yves Cochet se sont donc mis à défendre les alliances avec des partis de gauche dans le but de pouvoir avoir des élus. C’est ce qu’ils ont fait notamment en 1997 en négociant un programme avec le PS, et des circonscriptions. Les Verts ont alors obtenu des élus et une ministre : Dominique Voynet, chargée de l’environnement.Cette stratégie a tenu tout le temps de la gauche plurielle, jusqu’en 2002 [quand la droite revient au pouvoir]. En 2012, les écologistes [alors devenus Europe Ecologie-Les Verts] adoptent une stratégie similaire à celle de 1997 : un programme négocié très complet et un grand nombre de circonscriptions négociées au moment des élections législatives. Cela leur a permis d’obtenir de nombreux élus et surtout un groupe parlementaire. Jean-Vincent Placé, qui est l’artisan de tout cela, a auparavant négocié la même chose au moment des sénatoriales. Cécile Duflot entre également au gouvernement, au ministère du logement.Lire aussi :A EELV, on minimise la crise : « C’est l’opération des Pieds nickelés »A partir de quel moment cela a-t-il changé ?La bascule se produit avec l’arrivée de Manuel Valls à la tête du gouvernement [en mars 2014]. Cécile Duflot qui s’est plusieurs fois écharpée avec celui qui était jusque-là ministre de l’intérieur, notamment sur la question des Roms, décide seule de quitter le gouvernement, estimant que M. Valls est trop à droite pour les écologistes.Cette sortie du gouvernement repose alors la question de l’alliance avec le PS. Le parti se retrouve face à une contradiction avec laquelle il vit depuis longtemps : si les socialistes sont leurs alliés électoraux, sur un certain nombre de sujets de société, les écologistes sont bien plus à gauche que le PS. Ils vivaient avec cette contradiction, mais à l’arrivée de Valls, celle-ci n’est plus tenable.A cela s’ajoute un contexte européen avec des problématiques comme les politiques d’austérité qui soulèvent de nouvelles questions. Les écologistes ont alors deux options : le virage à gauche, incarné par Mélenchon, ou la social-démocratie. Voilà ce sur quoi ils se déchirent actuellement.Lire aussi :EELV entre crise interne et résultats mitigés aux dernières électionsLe virage à gauche semble pourtant majoritaire…Cela semble vraisemblable, oui, mais tant qu’il n’y a pas de vote des adhérents en Congrès, difficile de le savoir fermement. Le problème c’est que s’ils font alliance avec le Front de gauche, les écologistes savent qu’ils vont perdre le pouvoir. Le seul cas où ils sont parvenus à l’emporter dans un tel schéma, c’était à Grenoble aux municipales de 2014. Mais Grenoble n’est pas la France, elle a une tradition très particulière de gauche gestionnaire. Plus vraisemblablement, les écologistes risquent d’être marginalisés s’ils suivent ce scénario. On les voit mal finalement demander des circonscriptions au PS en 2017. Cela veut dire qu’ils risquent de perdre des élus, et donc un groupe parlementaire, et de l’argent.Quel est dans ce cas le calcul de ceux qui prônent les alliances avec la gauche radicale ?Ils parient sans doute sur le développement d’un grand parti à la gauche du PS qui aurait vocation à mettre ce dernier en minorité, et à gouverner. Ça a été le cas en Grèce, mais avec un autre mode de scrutin, et les difficultés que l’on connaît aujourd’hui. C’est une spéculation un peu délicate…De son côté, Jean-Vincent Placé appelle à une alliance de « l’écologie réformiste », peut-il y parvenir ?Cela va aussi être compliqué pour lui, car il va devoir aller chercher des centristes comme Jean-Luc Benhamias, des gens comme Corinne Lepage et pourquoi pas les anciens d’Europe Ecologie, les proches de Nicolas Hulot, les associations, ceux qui ont fait le Grenelle de l’environnement… Et tenter de mettre tout le monde d’accord. La tâche ne va pas être facile non plus.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raphaëlle Besse Desmoulières La crise est résolument ouverte à Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, a déclaré, vendredi 28 août sur Europe 1, qu’il quittait le parti. Ce départ fait suite à celui de François de Rugy, son homologue à l’Assemblée nationale, annoncé jeudi dans Le Monde. En moins de vingt-quatre heures, ce sont donc les deux présidents des groupes parlementaires écologistes qui rendent leur carte.M. Placé n’a pas été plus tendre que son collègue pour EELV. Pour lui, le parti est « un astre mort, une structure morte qui donne aujourd’hui une vision caricaturale et politicienne de l’écologie » et qui « se fourvoie dans une dérive gauchiste, comme François de Rugy l’a indiqué ». La semaine dernière, M. Placé avait déjà menacé de quitter sa formation en prenant prétexte des alliances en cours avec le Front de gauche dans quatre régions pour les régionales de décembre. Autre sujet de divergence : la présidentielle de 2017, lors de laquelle le sénateur de l’Essonne, arrivé chez les Verts en 1999, entend soutenir François Hollande et non une candidature écologiste « croupion qui ferait 1 ou 2 % ».Lire aussi :EELV : « Le départ de Rugy n’est pas une scission, c’est une trahison »M. Placé s’exprimait à La Rochelle, où il était intervenu jeudi à l’université d’été du Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias, lui aussi un ex-dirigeant des Verts, avant de participer à celle des socialistes. Il a précisé que son objectif, à l’instar de M. de Rugy, également présent en Charente-Maritime, serait de « fédérer un mouvement écologiste, réformateur, européen, mondialiste et qui assume l’économie de marché ». Il en a profité pour saluer « la chance » d’avoir Emmanuel Macron à l’économie, un ministre qui fait « bouger les lignes ». Cette nuit, à 2 heures du matin, M. Placé était encore à la terrasse d’un restaurant du vieux port de La Rochelle en train de boire du champagne avec des socialistes. A la table, à la vue de tous, plusieurs proches de Manuel Valls, comme son conseiller politique à Matignon, Yves Colmou, ou le député de l’Essonne Carlos Da Silva.Se battre « de l’intérieur »Dans l’entourage de Cécile Duflot, on cherche à minimiser ces départs. Difficile de continuer à expliquer qu’il ne s’agit pas d’une « scission » mais de simples « démissions ». « C’est un petit départ groupé », se contente de répondre David Cormand, numéro deux d’EELV. « C’est un aveu de faiblesse », veut penser ce proche de Mme Duflot, qui ne croit pas à la réussite d’un mouvement autour de MM. Placé, de Rugy et Bennahmias. « C’est l’opération des Pieds nickelés dont le but sera de faire des photos dans les salons de l’Elysée, les tacle-t-il. Il ne s’agit pas d’un regroupement d’écologistes mais d’un regroupement de soutiens à François Hollande. » Pour M. Cormand, ces départs auront au moins un mérite, celui de la « clarification ». « Je ne dis pas qu’on est très vaillants, mais au moins on est sur une ligne clarifiée, je leur en suis presque reconnaissant de partir », explique-t-il.Lire aussi :Jean-Vincent Placé, l’écolo qui veut être enfin ministreMême son de cloche du côté de Daniel Cohn-Bendit, qui estime que Jean-Vincent Placé et François de Rugy ont quitté EELV pour essayer « d’avoir un strapontin au gouvernement ». « S’ils veulent la même chose, pourquoi n’ont-ils pas annoncé leur départ ensemble ? En sortant le premier, Rugy a coupé l’herbe sous le pied de Placé », s’est interrogé l’ancien eurodéputé dans un entretien à Libération. « Ce qui est triste, c’est qu’il y a encore des militants à Europe écologie qui se battent pour monter une campagne écolo pour les régionales, déplore celui qui était à l’origine de la création du parti, à la fin de 2010. Et ils se retrouvent pris en otage entre les lignes défendues par Jean-Vincent Placé et Cécile Duflot. »David Cormand dit toutefois qu’il ne s’opposera pas à ce que M. Placé reste dans ses fonctions au Sénat. « C’est un très bon président de groupe, qui sait faire vivre la diversité, estime-t-il. La présidence du Sénat est moins contestée qu’à l’Assemblée nationale. » Il en ira sans doute différemment au Palais-Bourbon, où personne n’imagine que M. de Rugy puisse rester coprésident. Depuis plusieurs mois, c’est le lieu où se cristallisaient les tensions entre soutiens et opposants au gouvernement. Les proches de Cécile Duflot réclament toujours un rééquilibrage de la parole du groupe, jugée trop favorable aux premiers. Avec sa coprésidente, Barbara Pompili, M. de Rugy devrait faire des propositions à ses collègues, qui doivent se retrouver le 2 septembre pour en discuter.A trois mois des régionales, le départ de deux figures majeures du parti écologiste est une bien mauvaise nouvelle pour une formation qui joue gros en décembre. D’autant que les défections pourraient ne pas s’arrêter là, même si, jeudi soir, Mme Pompili assurait qu’elle préférait encore se battre « de l’intérieur », tout comme Eric Alauzet, député du Doubs. « On n’est pas dans une logique de scission mais d’épuisement des personnes, du mouvement et du corpus idéologique », assurait ce dernier. Quant à Denis Baupin, député de Paris, il semble difficile qu’il claque la porte d’un mouvement dirigé par sa femme, Emmanuelle Cosse. « Moi ma décision n’est pas prise aujourd’hui de quitter EELV », a-t-il déclaré à l’AFP vendredi.A EELV, on se prépare toutefois à d’autres départs. « Comme ils sont dix, ils vont partir séparément tous les deux jours pour faire le plus de buzz possible, mais ils ne seront jamais que dix », veut croire un dirigeant du parti.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.08.2015 à 06h24 • Mis à jour le28.08.2015 à 14h57 Ne pas « tomber dans tous les pièges et les provocations ». Jean-Christophe Cambadélis a balayé, vendredi 28 août, les déclarations d’Emmanuel Macron sur les 35 heures qui ont volé la vedette au Parti socialiste pour l’ouverture de son université d’été.Une vingtaine de ministres et secrétaires d’Etat, une large partie de la direction du parti et près de quatre mille militants sont réunis à La Rochelle pour trois jours de débats, au lendemain des rentrées politiques des frondeurs (aile gauche) et des réformateurs (aile droite) du parti.Une « fragmentation de la gauche » qui a d’ailleurs été l’un des points clés du discours du premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis, qui en a fait l’un des thèmes phares de sa rentrée.Pour Cambadelis les deux éléments majeurs de la rentrée sont la radicalisation de la droite et la fragmentation de la gauche. #UEPS— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Cambadelis appelle (encore) à l'alliance des partis de gauche mais la scission en cours chez les verts rend ça encore plus difficile. #UEPS— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Il a ajouté qu’il rencontrerait Emmanuel Macron « en début de semaine et nous aurons une explication amicale, franche et déterminante sur un certain nombre de sujets ».Dans un entretien au Monde, M. Cambadélis était revenu sur la relation, parfois tumultueuse, entre le parti et le gouvernement :« Il n’y a pas de match entre le PS et le gouvernement. Quand la gauche est au pouvoir, le PS est un parti d’influence, pas de rupture. Il faut aussi s’habituer au fait que le PS ait un avis sur toutes les questions. Depuis que nous avons pris position en juillet sur le budget, le président et le premier ministre ont fait un pas vers nous en assurant qu’il y aura à nouveau des baisses d’impôts. Ce n’est pas encore la réforme fiscale, encore que l’instauration de l’impôt à la source en ouvre le chemin, mais c’est un point majeur. Ensuite, je suis persuadé que le gouvernement va soutenir l’investissement public.Reste le pacte de responsabilité : je suis d’accord avec les syndicats qui veulent soutenir les entreprises qui jouent le jeu de l’emploi et de l’investissement. Nous sommes pour revoir le dernier versement, le gouvernement veut lui maintenir le périmètre du pacte. Mais cela ne veut pas dire qu’à l’intérieur, on ne peut pas revisiter la manière dont les aides peuvent être distribuées, ciblées. Nous allons donc continuer à discuter. Ce qui est sûr, c’est que le prochain budget ne sera pas le précédent. »L’université d’été du PS a en effet en toile de fond les difficiles alliances aux régionales de décembre avec les partenaires de gauche, que M. Cambadélis appelle de ses vœux, en pleine division d’Europe Ecologie-Les Verts.Lire l'entretien :Jean-Christophe Cambadélis : « Il est temps de redonner à la gauche son supplément d’âme »L’échéance des régionalesC’est cette échéance électorale qui occupera une bonne part des débats, avec de nombreux ateliers et un rendez-vous, samedi, avec plusieurs candidats têtes de liste dans trois régions : Claude Bartolone, Carole Delga et Pierre de Saintignon. Le scrutin s’annonce périlleux pour les socialistes, qui ont subi des défaites lors de toutes les élections depuis 2012 (municipales, européennes, sénatoriales, départementales) et ont beaucoup à perdre (ils contrôlent toutes les régions métropolitaines, sauf l’Alsace).En outre, les alliances avec les partenaires (radicaux et écologistes) s’avèrent compliquées, le parti écologiste se déchirant entre partisans de l’autonomie ou d’un rapprochement avec le Front de gauche (FG) et défenseurs de listes communes avec le PS.C’est d’ailleurs parce qu’il est profondément opposé à des alliances avec le FG (prévues dans 5 régions) que le député EELV François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée, a claqué la porte de son parti. Une décision qui a ravi le secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen, qui est allé jusqu’à souhaiter qu’« il puisse bientôt nous rejoindre », louant « un homme de talent ».Le sénateur EELV Jean-Vincent Placé, également opposé à un rapprochement avec le FG, a également annoncé, vendredi, sur Europe 1, sa décision de quitter EELV, qualifiant le parti de « structure morte ».Les « frondeurs » et les « réformateurs » ont fait leur propre rentréeDès jeudi, les débats ont commencé non loin de La Rochelle. Le « pôle des réformateurs » (aile droite du parti) a accueilli à Léognan (Gironde) le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, venu plaider sa vision de « réformes au cœur même du progressisme ». Le ministre est en revanche le grand absent de La Rochelle : lui affirme qu’il n’a pas été invité quand le PS assure que ses « thématiques n’étaient pas à l’ordre du jour du programme des plénières ».Les « frondeurs », l’aile gauche du PS, se sont, eux, retrouvés à Marennes (Charente-Maritime) pour leur propre rentrée, et ont fait savoir qu’ils continueraient à peser dans les débats et auprès de l’exécutif, notamment lors de l’examen du budget 2016 à l’automne.Lire aussi :Les « frondeurs »  du PS dénoncent « la petite musique libérale » du gouvernementLa COP21 en ligne de mireLes travaux s’ouvriront vendredi après-midi avec plusieurs conférences plénières sur la conférence sur le climat de décembre (COP21). Un sujet qui n’est pas anodin, car, au-delà de l’enjeu principal – parvenir à un accord sur le climat avec 195 pays –, se cache l’objectif de gagner le cœur de l’électorat écologiste, voire de reconquérir celui des socialistes. La conférence aura lieu au même moment que les régionales, les 6 et 13 décembre. 27.08.2015 à 19h22 • Mis à jour le27.08.2015 à 23h20 | Bastien Bonnefous (envoyé spécial à Marennes (Charente-Maritime)) « Venez voir les clowns, les acrobates et les jongleurs ! », lance dans son haut-parleur la voiture du cirque Zavatta voisin. Un socialiste « frondeur » sourit : « C’est un assez bon résumé de l’état actuel du Parti socialiste… », glisse-t-il. L’aile gauche du PS s’est réunie, jeudi 27 août dans la ville de Marennes, à quelques kilomètres de La Rochelle et à quelques heures de l’ouverture de l’université d’été des socialistes.Près de 300 militants sont venus assister à une table ronde sur les crises européennes en présence de responsables du parti de la gauche radicale grecque, Syriza, et du parti espagnol Podemos, avant les discours de clôture, vendredi matin, des trois chefs de file du courant : l’ancien ministre de l’éducation Benoît Hamon, le député de la Nièvre Christian Paul, et l’eurodéputé Emmanuel Maurel.« A gauche pour gagner », proclame le slogan des « frondeurs ». Dans les faits, on prend les mêmes et on recommence. En cette rentrée, l’aile gauche du PS réclame toujours une « réorientation » de la politique du gouvernement, moins de deux ans avant l’élection présidentielle. Tous ses responsables en sont convaincus : en l’état actuel, si la gauche au pouvoir ne change pas, elle sera battue en 2017. « Cette rentrée est celle de la dernière chance », explique Emmanuel Maurel, avant l’examen du budget à l’automne. « Notre politique n’a pas de base électorale, donc comme nous ne pouvons pas changer le peuple, il faut changer de politique », ajoute Christian Paul, qui estime que « la gauche au pouvoir manque d’ambition et doit changer d’intensité ».Manuel Valls, cible privilégiéeCroissance basse, chômage haut, division des gauches, électeurs qui se détournent vers l’abstention ou les extrêmes… les sujets d’inquiétude sont invariables pour les « frondeurs ». A vingt mois de la présidentielle, le compte, pour eux, n’y est pas. « A-t-on réussi depuis 2012 à réduire le chômage et les inégalités ? Non. Les électeurs viennent-ils voter pour nous depuis quatre ans ? Non. Il faut nous interroger sur ces deux indicateurs », explique Benoît Hamon.Une alerte adressée à François Hollande et à Manuel Valls. Le premier ministre reste la cible privilégiée des « frondeurs ». Sa tribune, publiée cette semaine dans Les Echos, qui ferme la porte à une réorientation du pacte de responsabilité et appuie le maintien des réformes, a provoqué leur colère. « La tribune de Valls m’a sidéré, c’est une lettre au Medef qui ne parle pas aux socialistes ni aux Français », s’agace Christian Paul. Pour le député, le chef du gouvernement « n’est plus un bouclier pour le président, mais l’émetteur d’idées libérales qui peuvent être catastrophiques pour la gauche et le pays ». L’aile gauche s’inquiète d’une éventuelle nouvelle série de réformes visant à assouplir le droit du travail. Les attaques récentes de Pierre Gattaz, le président du Medef, contre le code du travail, comme les déclarations du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, sont à leurs yeux de mauvais présages. « Il y a en cette rentrée une petite musique très libérale autour du droit du travail qui m’inquiète », explique Benoît Hamon. Pour l’ancien ministre de l’éducation nationale, « le jappement exalté pour la réforme permanente n’est pas une politique. Laisser les salariés “libres” de renoncer à leurs droits ne serait pas une réforme de gauche ».Bras de fer avec le gouvernementLes « frondeurs » grondent, mais comme à leur habitude, ne rompent pas. Leurs camarades de Podemos ou de Syriza peuvent bien vanter les mérites de la « recomposition » politique, pas question pour eux de quitter le PS pour tenter de construire une nouvelle force alternative avec les écologistes ou le Front de gauche. « Le temps d’une recomposition politique à gauche n’est pas venu, même si je ne peux pas dire de quoi sera faite la gauche des trois prochaines années », répond Christian Paul. Pas de rupture, mais la poursuite d’un bras de fer avec le gouvernement. « Je n’attends pas la défaite et la grande claque qui réveille parce qu’il est possible que la claque vous tue », explique Benoît Hamon.Une injonction qui n’inquiète pas la direction du PS. « Moi, Marennes, j’y vais pour les huîtres et pour rien d’autre », ironise un de ses dirigeants. Pour la Rue de Solférino, les critiques des « frondeurs » n’ont rien de nouveau. « Ils ont perdu au congrès de Poitiers en juin, donc ils tentent d’exister, c’est comme ça depuis le début du quinquennat et ce le sera jusqu’à la fin », pronostique un proche du premier ministre. Le gouvernement veut même croire que finalement l’examen du budget ne dérapera pas : les baisses d’impôt d’un côté et un probable geste financier en direction de l’investissement public pourraient suffire, selon l’exécutif, à contenir la « fronde ».Bastien Bonnefous (envoyé spécial à Marennes (Charente-Maritime))Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis La métaphore est là, trop tentante, trop évidente. « On a semé, maintenant il faut attendre que ça pousse pour récolter », lâche Emmanuel Macron, feignant pour l’œil des caméras de faire les vendanges au domaine de Carbonnieux à Léognan (Gironde). Alors que la reprise de la croissance tarde et que le fort taux de chômage perdure, le ministre de l’économie affiche, lui, une forme olympique en cette rentrée politique.Et pour cause, il est au centre de toutes les attentions. En s’affichant jeudi 27 août aux côtés du « pôle des réformateurs », l’aile droite du PS, le patron de Bercy envoie un message aux socialistes réunis à partir de vendredi à La Rochelle : « Il faut éviter l’“uberisation” de la vie politique : la parole et la réflexion politique ne relèvent pas d’une profession réglementée, elle ne peut pas être capturée par certains qui seraient les seuls autorisés à discuter de politique. »Dès son arrivée en Gironde, le ministre de l’économie, qui n’a pas sa carte au PS, a précisé que sa non-participation à l’université d’été des socialistes ne relevait pas de son fait. « C’est simple : quand on vous invite à dîner quelque part, vous y allez. On m’a invité ici, je suis venu. On ne m’a pas invité à La Rochelle », explique-t-il. Pour le « pôle des réformateurs », qui est en phase de construction, la venue d’Emmanuel Macron est du pain bénit. « Je suis ravi qu’il soit ici, ils nous ont fait un cadeau en ne l’invitant pas à La Rochelle », s’amuse Gilles Savary, le député du cru. « Macron en agace beaucoup au PS, j’en suis ravi », glisse Christophe Caresche, élu de Paris.Lire aussi :Emmanuel Macron, persona non grata à l’université d’été du PS ?« Penser le monde tel qu’il est »Avec Emmanuel Macron et sa loi pour la croissance et l’activité, l’aile droite tient là le héraut du « réformisme » dont elle rêve. « Je suis désespéré par le conservatisme de la pensée d’un certain nombre de nos amis, regrette Gérard Collomb, sénateur du Rhône et maire de Lyon. Si nous voulons être pertinents, il faut penser le monde tel qu’il est aujourd’hui, pas tel qu’il était hier ou avant-hier. »C’est donc de réforme tous azimuts qu’il sera question pendant cette journée de débat, en présence d’environ 200 militants. Et en la matière, Emmanuel Macron n’est pas en reste. « Les idéalistes sont des prosaïques, il n’y a plus de place pour les idéalistes de la parole », assène-t-il. Avant de se lancer dans une définition de sa gauche, qui n’a pas grand-chose à voir avec le socialisme.« On a très longtemps considéré que notre rôle c’était de corriger les inégalités. Or, on le voit bien, on crée de la dépense publique, mais on ne traite pas la cause du problème, lance-t-il. La dépense publique n’est pas une réponse de gauche, sinon Nicolas Sarkozy qui a aggravé le déficit de la France serait premier secrétaire du PS. Etre de gauche, c’est faire des réformes en amont. » Et de défendre sa loi sur laquelle il a fallu engager la responsabilité du gouvernement pour la faire avaler à la majorité : « La concurrence est un moyen pour la gauche de faire respecter l’égalité réelle. »« On fait trop dans la loi »Après les professions réglementées, le ministre de l’économie a clairement dans le viseur le droit du travail en cette rentrée. Selon lui, ce n’est pas l’épaisseur du code qui est en cause « même si on fait trop dans la loi et pas assez dans le contrat ». Mais en creux, il dessine la philosophie qui, selon lui, devrait guider l’action gouvernementale : la loi protège trop ceux qui sont dans l’emploi (CDI, fonctionnaires…) et empêche par là même ceux qui sont au chômage, notamment les jeunes, d’y accéder.Bien sûr, Emmanuel Macron évite les chausse-trappes et n’évoque pas directement une réforme du contrat de travail, comme le souhaiterait le Medef. Même tactique sur le logement. Le ministre s’interroge avec un air ingénu sur « ces pays où le locataire a moins de droit mais où il est plus facile de trouver un logement », avant de glisser, pour éviter la polémique, « mais je n’ai pas de solution ».Au bout de trois quarts d’heure de discours, aux allures parfois de cours magistral sur l’économie, Emmanuel Macron a balayé tous les sujets. Une habitude chez lui, mais qui agace certains de ses collègues au gouvernement, mécontents de voir le jeune ministre empiéter sur leur territoire.Invité par le MedefSes envies présumées de rallier à son portefeuille celui du travail a provoqué un tir de barrage de la part du ministre démissionnaire, François Rebsamen, et du patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Christian Paul, le meneur des frondeurs, propose de son côté un débat télévisé à Emmanuel Macron à La Rochelle, pour mettre en lumière les différences flagrantes de vues.Si le ministre de l’économie n’a donc pas l’université du PS à son agenda, il se rend en revanche jeudi après midi à celle du Medef. Le patron des patrons, Pierre Gattaz, généralement peu amène à l’égard des socialistes, a salué ses qualités cette semaine. Devant une assemblée d’entrepreneurs globalement favorable au « réformisme » sauce Macron, le ministre aura une nouvelle occasion de faire entendre sa différence au sein de la majorité.Lire aussi :Droit du travail : l’épineux dossier de HollandeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.08.2015 à 13h10 • Mis à jour le28.08.2015 à 09h45 | Les Décodeurs Après des Journées d’été agitées, pendant lesquelles les écologistes ont étalé leurs divisions, Europe Ecologie-Les Verts (EELV) connaît une nouvelle crise. Après le départ, le 27 août, du député de Loire-Atlantique et coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, François de Rugy, c’est autour du président du groupe écologiste au Sénat, Jean-François Placé de claquer la porte, vendredi 28 août. Lire aussi :François de Rugy : « Pour moi, EELV, c’est fini »Après une période en faste en 2009-2010, notamment marquée par un score élevé aux élections européennes 2009 (16,28 % des suffrages exprimés au niveau national), le parti connaît une crise autant interne qu’électorale. D’autres membres importants du parti ont quitté la formation ces dernières années : Daniel Cohn-Bendit en décembre 2012, les députés Noël Mamère en septembre 2013 et Isabelle Attard en décembre 2013...Le faible score obtenu par Eva Joly lors de l’élection présidentielle de 2012 (2,31 % des voix) a été suivi par des résultats tout aussi décevants jusqu’aux départementales de mars 2015 (3,57 % des suffrages au premier tour, en comptant les étiquettes individuelles des candidats), à peine masqués par les européennes 2014 (8,95 %, deux fois moins que cinq ans auparavant). #container_14406672367{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14406672367{ height:500px; } #container_14406672367 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14406672367 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14406672367 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; 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Une semaine après les menaces de son homologue du Sénat, Jean-Vincent Placé, de quitter EELV, le député de Loire-Atlantique et coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale annonce au Monde qu’il s’affranchit de son parti et qu’il entend « fédérer les écologistes réformistes ».Pourquoi quittez-vous aujourd’hui EELV ?Je quitte Europe Ecologie-Les Verts car pour moi EELV, c’est fini. Le cycle ouvert par Daniel Cohn-Bendit en 2008 est arrivé à son terme. Aujourd’hui, on n’arrive plus à avoir les débats, ni de fond ni stratégiques, au sein d’un parti qui s’enfonce dans une dérive gauchiste. A reporter sans cesse le moment de la clarification, on s’enlise, au mieux dans une position illisible, au pire dans un repli sectaire. J’en tire les conclusions et je reprends ma liberté de parole et d’action.Vous pensez rejoindre un autre parti ?Je ne suis ni dans l’idée d’adhérer à une autre formation ni d’en créer une autre. Je veux fédérer les écologistes réformistes, ceux qui ne sont pas à EELV et ceux qui y sont encore. Dans les mois qui viennent, il y aura des recompositions et des choses nouvelles à inventer au-delà de la forme du parti traditionnel. Celle d’EELV est d’ailleurs l’une des plus usées.Vous souhaitez rester au groupe à l’Assemblée nationale ? Quid de sa présidence ?Je me suis beaucoup battu pour qu’il y ait un groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Je veux qu’il continue à exister, même au-delà de 2017. Je reste au groupe où il y a des élus EELV, d’autres qui ne le sont pas et d’autres qui peuvent être encartés ailleurs. Le groupe est en butte à une contestation interne depuis de longs mois. Avec Barbara Pompili (également coprésidente du groupe), nous ferons des propositions pour un nouveau fonctionnement dans les jours qui viennent. Quant à moi, je ne suis pas dans une logique de m’accrocher à des postes.Ne craignez-vous pas de vous marginaliser ?C’est EELV qui est en train de se marginaliser et à vitesse grand V. Nous étions sortis de la marginalité de façon spectaculaire grâce à Dany Cohn-Bendit en 2009 mais nous avons rechuté avec la présidentielle de 2012. Je vois les mêmes causes se mettre en place pour produire les mêmes effets non seulement aux régionales, mais aussi en 2017. Réciter le prêchi-prêcha des apparatchiks Verts et défendre des positions systématiquement protestataires, tout cela va achever d’éloigner les électeurs écologistes qui aimaient l’esprit d’ouverture de Dany.Comment s’annoncent les régionales, selon vous, pour la gauche ?Il est encore temps de tirer la sonnette d’alarme. Tout est en train de se mettre en place pour qu’il y ait un processus d’auto-élimination collectif de chaque composante de la majorité de 2012. Dans beaucoup de régions, il y a un Front national très fort qui est potentiellement en tête. En se divisant, la majorité de 2012 prend le risque d’être loin derrière la droite et l’extrême droite. Dans ce paysage, les écologistes qui croient pouvoir s’en tirer simplement par le retour aux « fondamentaux » risquent d’être la dernière roue du carrosse. Quant aux alliances avec le Front de gauche, c’est le pompon, dans la mesure où ce dernier est le courant politique français le plus centralisateur et jacobin, quand les écologistes sont décentralisateurs et régionalistes.Qu’attendez-vous de la fin du quinquennat ?Il ne reste que dix-huit mois et il ne faut pas se contenter d’attendre que la croissance revienne et que le chômage baisse tout seul. On doit avoir une feuille de route écologiste avec une priorité : celle de la mise en œuvre des conclusions de l’accord mondial sur le climat dont j’espère qu’il sera ambitieux. Cela nécessitera des mesures importantes sur la question des transports, de la pollution de l’air et de la santé environnementale. Ces mesures peuvent être prises d’ici à 2017 et faire partie du bilan qu’on présentera aux Français.Que pensez-vous d’une candidature de Cécile Duflot en 2017 ?Dans l’opinion, je ne vois pas de dynamique autour de cette candidature mais Cécile Duflot se prépare et EELV est déjà devenu une petite boutique présidentielle. Cette candidature se présente comme l’exact remake de celle de 2012, avec le résultat que l’on connaît. On ne sait d’ailleurs pas bien si ce serait une candidature de la gauche de la gauche ou une candidature rouge et verte.La gauche semble complètement atomisée aujourd’hui. Comment y remédier ?Le FN a une très forte dynamique électorale et la droite s’organise pour préparer l’alternance en 2017. Face à cela, la gauche et les écologistes resteraient les bras ballants ? Une primaire est incontournable. En 2011, cela avait permis d’avoir un débat avec différents candidats et différentes sensibilités, que ce débat soit tranché directement par les sympathisants de gauche et enfin de se rassembler. Si on ne veut pas subir le même processus d’auto-élimination que lors du 21 avril 2002, il faudra se rassembler. Je ne me résous pas à ce processus de division qui mènerait à un funeste choix entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen au soir du premier tour de la présidentielle.Quelle forme devrait prendre cette primaire ? Y seriez-vous candidat ?Je m’y prépare et j’affirme cette volonté d’y représenter les écologistes réformistes. Je pense que le rassemblement se construit et s’anticipe. Certains disent qu’avec un président sortant, il n’est pas question d’une primaire. Mais François Hollande a dit lui-même que sa candidature n’allait pas de soi et qu’il la conditionnait à un certain nombre de résultats, qui ne sont pas là pour l’instant. S’il devait être candidat, on sait aussi que le rassemblement derrière lui ne va pas de soi. Il faut donc en créer les conditions.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger A la veille de l’université d’été du PS à La Rochelle, l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault et le député socialiste Pierre-Alain Muet, ancien conseiller économique de Lionel Jospin, publient un livre intitulé Pour un impôt juste, prélevé à la source (Editions Jean-Jaurès, 70 p., 6 €). Ils regrettent que les annonces de baisses d’impôt du gouvernement de Manuel Valls ne s’inscrivent pas dans un projet cohérent de la fiscalité. « Il faut remettre toutes les mesures conjoncturelles en cohérence avec une vision de long terme », expliquent-ils.Pour cela, ils jugent nécessaire d’amorcer, dès la prochaine loi de finances, un rapprochement entre l’impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée (CSG) en modifiant le mode de versement de la future prime d’activité, qui remplacera le RSA (revenu de solidarité active) activité et la prime pour l’emploi. Ils se disent déterminés à mobiliser les députés socialistes pour que cela soit inscrit dans la prochaine loi de finances pour 2016.En introduction de votre livre, vous écrivez que « l’addition de mesures prises au coup par coup ne suffira pas pour redonner au système sa cohérence ». N’est-ce pas en creux une mise en cause de la politique fiscale du gouvernement ?Jean-Marc Ayrault : Non. Cette conviction, je l’avais déjà énoncée en 2013 lorsque j’avais évoqué la nécessaire remise à plat de notre système fiscal. Je disais à l’époque qu’il était devenu incompréhensible et illisible et, de ce fait, dangereux du point de vue de l’adhésion des Français à l’impôt, qui est à la base du pacte social. Il n’y a pas de démocratie sans compréhension de l’impôt. C’est pour cela qu’il me semblait nécessaire de lancer ce chantier et de faire cette réforme.Un chantier qui a été laissé en plan…J.-M. A. : Pas complètement. Déjà, dès 2012 et 2013, nous avons pris un premier train de mesures : plafonnement des niches fiscales, tranche à 45 %, alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail, prélèvements exceptionnels sur les hauts patrimoines… Il y a eu ensuite d’autres mesures, notamment la suppression de la première tranche.Enfin, a été annoncé ce que je préconisais, avec Pierre-Alain Muet, depuis longtemps, à savoir le prélèvement à la source. Le moment est venu d’aller plus loin et de rapprocher les deux principaux impôts directs que sont l’impôt sur le revenu [IR] et la CSG. C’est ce qui donnerait sens et cohérence à notre politique et serait de nature à renouveler la confiance.Comment procéder à ce rapprochement ?J.-M. A. : Une première étape, concrète, pratique, passe par une modification de ce que le gouvernement a fait voter par le Parlement. Il faut revenir sur le remplacement du RSA activité et de la prime pour l’emploi par la prime d’activité. Nous pensons qu’il faut plutôt, et cela est possible, modifier le taux de la CSG, pour verser la prime d’activité sous la forme d’une réduction automatique et dégressive de la CSG jusqu’à 1,3 smic.Ainsi, tous les bénéficiaires potentiels de la prime d’activité la recevront chaque mois. Avec le prélèvement à la source qui va être mis en place, ainsi que la déclaration sociale nominative [qui va remplacer toutes les autres déclarations des entreprises], on peut donc aboutir à quelque chose de précis, de juste et de rapide.Pierre-Alain Muet : Depuis longtemps, le Parti socialiste plaide pour une réunification de l’imposition des revenus. Quand on fait la somme de l’IR et de la CSG, on arrive à peu près à ce qui se pratique dans les autres pays, mais avec une particularité : nous sommes le seul Etat européen où l’impôt est prélevé sur les revenus de l’année précédente, ce qui fait qu’il n’est pas adapté aux accidents de la vie professionnelle ou de la vie familiale. La bonne réponse, c’est donc de faire le prélèvement à la source de l’IR.Mais on peut aussi avancer sur la progressivité de la CSG. Notre livre, tout en restant dans le cadre de la politique gouvernementale, explique qu’on peut avancer simultanément sur le prélèvement à la source et sur la progressivité de la CSG.François Hollande avait fait de la réforme de la fiscalité un axe fort de sa campagne présidentielle. Ce qui se dégage des trois premières années du quinquennat, c’est une réforme inaboutie, faite d’à-coups et d’improvisations permanentes, sans projet cohérent.J.-M. A. : La spécificité française est liée à l’histoire. Mais les deux systèmes de prélèvement essentiels qui cohabitent sont aujourd’hui arrivés à bout de souffle. Ils créent de l’injustice. Quand l’impôt sur le revenu, le plus emblématique, n’est payé que par 47 % des contribuables et, de plus, pèse sur une partie encore plus réduite des Français, c’est une mauvaise chose, tant du point de vue démocratique que politique.Or, depuis l’année dernière, l’obsession du gouvernement a été la baisse de l’impôt sur le revenu et, en conséquence, la diminution du nombre de contribuables qui l’acquittent.J.-M. A. : Nous sommes arrivés au bout de cette méthode, ne serait-ce que pour des raisons budgétaires. Tout en nous inscrivant dans l’esprit des réformes gouvernementales, nous proposons d’autres solutions. Le temps de la réforme fiscale est venu. On parle beaucoup de réformes structurelles, dans tous les domaines, en voilà une. Faisons-la. Donnons plus de transparence et plus de justice à l’impôt.C’est le budget de la dernière chance ?P.-A. M. : Il y a clairement une opportunité. Les prélèvements, ces dernières années, ont pesé sur les ménages. Les allègements ont eu lieu sur les entreprises et commencent à produire leurs effets : grâce au CICE et au pacte de responsabilité, mais aussi grâce à la baisse du prix du pétrole et à la dévaluation de l’euro, les entreprises ont retrouvé leur taux de marge d’avant la crise. Il faut maintenant, si on veut que l’économie redémarre, redonner du pouvoir d’achat aux ménages.Ce que nous disons, c’est qu’il faut replacer cette politique dans une vision d’ensemble, qui était celle de François Hollande dans sa campagne. Les mesures qui sont prises doivent s’inscrire dans une vraie réforme structurelle pour rendre notre impôt plus lisible. Pour cela, il vaut mieux agir aujourd’hui sur la CSG que continuer à agir sur le seul impôt sur le revenu. Il faut rappeler que neuf contribuables français sur dix payent plus de CSG que d’impôt sur le revenu. Il n’y a que le dernier décile de revenus, les 10 % les plus riches, qui payent plus d’IR que de CSG. Car tous les contribuables, contrairement à ce qu’on entend parfois, payent l’impôt. Et le plus gros, pour neuf sur dix d’entre eux, c’est la CSG.Quand Michel Sapin, le ministre des finances, affirme que la baisse de l’impôt portera sur l’IR, ça ne va pas dans ce sens.P.-A. M. : Nos propositions ne remettent pas en cause l’équilibre actuel de la politique économique. Nous nous inscrivons dans les choix macro-économiques qui ont été faits. Mais, si on peut aller plus loin, il faut avancer sur cette CSG progressive. Ce qui n’est pas incompatible avec d’autres mesures sur l’impôt sur le revenu. La grande force du discours de François Hollande, notamment durant sa campagne, c’était de ne jamais séparer l’impôt sur le revenu de la CSG. Nous pensons qu’il faut remettre toutes les mesures conjoncturelles en cohérence avec une vision de long terme.Au-delà du livre, comment comptez-vous vous organiser dans la perspective du prochain débat budgétaire ?J.-M. A. : Nous allons déposer des amendements, qui pourront être soutenus par de nombreux parlementaires. Les travaux parlementaires seront l’occasion de poursuivre de façon sereine ce débat, que le président de la République a lui-même ouvert. C’est une occasion à saisir. Il va falloir avancer dans le chantier du prélèvement à la source. Michel Sapin et Christian Eckert, avec qui nous en avons discuté, se montrent intéressés par nos propositions. C’est le bon moment pour faire avancer les choses.Vous en avez parlé au président de la République ?J.-M. A. : J’ai évoqué avec lui à de multiples reprises le chantier de la réforme fiscale. Je sens que les choses bougent. On a besoin de redonner de la confiance dans le débat politique, en particulier chez tous ceux qui, à gauche, attendent des réformes porteuses de justice sociale. Alors, n’hésitons pas, avançons.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié (Rouez-en-Champagne, Sarthe, envoyé spécial) Il y a deux ans, François Fillon avait réussi une démonstration de force : l’ancien premier ministre avait réuni près de 80 parlementaires lors de sa rentrée politique dans son fief de la Sarthe. Il faisait alors figure de principal rival de Nicolas Sarkozy dans l’optique de 2017. Le plus dangereux. Et de loin. Deux ans après, le décor reste le même : le candidat déclaré à la primaire à droite pour la présidentielle fait de nouveau sa rentrée, mercredi 26 août, dans le cadre de l’abbaye de Rouez-en-Champagne, dans la Sarthe. Mais le rapport de forces a évolué à droite : l’étoile de François Fillon a pali, les parlementaires présents à ses côtés sont moins nombreux qu’en 2013, et Alain Juppé, qui s’est lancé dans la course élyséenne il y a un an, l’a détrôné comme principal concurrent de M. Sarkozy.Lire aussi :A droite, une rentrée en primaire« Il doit relancer sa campagne cet automne. Il a quatre mois pour retrouver une dynamique »Distancé dans les sondages par le maire de Bordeaux et le président du parti Les Républicains, et même parfois devancé par Bruno Le Maire, le député de Paris n’a plus qu’un objectif : donner un nouvel élan à sa campagne pour rattraper son retard sur ses rivaux. Le temps presse à quinze mois de la primaire, organisée en novembre 2016. « Il doit relancer sa campagne cet automne. Il a quatre mois pour retrouver une dynamique », juge un député filloniste. « Cette journée de rentrée marque une accélération sur le chemin de la primaire », veut croire son bras droit, le député Jérôme Chartier.Lors de sa rentrée, François Fillon a décidé de jouer la seule carte qui lui reste : celle du projet. Face à ses rivaux, qui incarnent chacun un créneau différent (Le Maire porte le thème du renouveau, Juppé celui de l’homme d’Etat rassurant, Sarkozy le volontarisme), lui se veut le candidat des idées. Celui qui a déjà formulé les propositions les plus détaillées. « Nous sommes en train de gagner la bataille des idées. Depuis un an, nous sommes en tête de toutes les propositions qui irriguent l’opposition », s’est-il félicité lors de son discours, alors que M. Juppé publie le même jour son ouvrage sur l’éducation (Mes chemins pour l’école, JC Lattès), premier de ses quatre livres programmatiques.Lire aussi :Alain Juppé : « Il faut s’engager dans une rénovation en profondeur de notre système éducatif »« Cinq priorités » pour redresser le pays Souhaitant montrer la profondeur de son travail de fond, François Fillon a présenté son « manifeste pour la France », base de son projet de société censé faire du pays « la première puissance en Europe dans dix ans ». Ce document de 35 pages, qui récapitule les principales propositions qu’il a déjà exposées au cours des derniers mois (éducation, économie, Europe, finances publiques, immigration, logement, apprentissage, numérique), doit mettre en perspective cette « ébauche » de projet gouvernemental. Y figurent les mesures phares de M. Fillon : la réduction de la dépense publique de 110 milliards d’euros en cinq ans, l’abrogation des 35 heures, la retraite à 65 ans, la mise en place d’un contrat de travail unique, la suppression de l’ISF ou l’idée de faire voter chaque année par le Parlement des quotas d’immigration. Ce manifeste n’est qu’une « première étape », avant la publication d’un « projet complet, détaillé, chiffré » en 2016. En attendant, le candidat a classé « cinq priorités » pour redresser le pays : « libérer l’économie et l’emploi de leurs carcans, refocaliser l’action de la sphère publique, investir dans notre avenir, rassembler les Français dans l’unité et la sécurité républicaines, nous affirmer comme leader européen ». « Le travail de fond ne suffit pas, il doit fendre l’armure »Le second temps fort de la rentrée de M. Fillon sera la publication de son livre, le 21 septembre, aux éditions Albin Michel, dans lequel il évoquera son histoire personnelle, son expérience à Matignon, sa relation avec Nicolas Sarkozy et sa vision du monde. Une manière de se dévoiler un peu plus, dans l’espoir de se replacer au centre du jeu. « Le travail de fond ne suffit pas, il doit fendre l’armure », juge le sénateur filloniste, Bruno Retailleau. « Il doit montrer qu’il n’est pas seulement un bon rédacteur d’un programme de gouvernement », complète un autre.Une forme d’injusticeL’ex-premier ministre a beau travailler dur et disposer du projet le plus abouti à droite, il reste peu audible et peine à susciter l’enthousiasme. Son image reste considérablement écornée par son duel fratricide avec Jean-François Copé et plusieurs erreurs stratégiques (propos ambigus sur le FN ou attaques maladroites contre M. Sarkozy). Pour ses soutiens, le député de Paris est victime d’une forme d’injustice. « Les résultats dans les sondages sont faibles par rapport à l’investissement sur le projet », se désole l’un d’eux.Même s’il est distancé dans les sondages, M. Fillon reste confiant et convaincu que son travail de fond finira par payer le jour venu. Sa stratégie : s’accrocher, rester dans la course, en espérant que le rapport de forces actuel à droite va évoluer. « On voudrait vous faire croire que la primaire est déjà jouée, que les sondages et votre vote, c’est la même chose. Ne le croyez pas. La primaire sera la première étape de la reprise en main de votre destin », écrit-il dans son manifeste à l’attention de ses soutiens, en disant ne pas croire à « un remake » de 2012 avec un duel Sarkozy-Hollande. Mais si rien n’est perdu pour lui, le député de Paris ne semble plus avoir son destin entre ses mains. « Il reste dans le match mais désormais, cela ne dépend plus que de lui. Sa seule chance, c’est que Sarkozy ou Juppé décroche. Il a besoin de la chute d’un des deux pour se repositionner », estime un député filloniste, lucide. « On nous a enterrés en décrétant que le match de la primaire était joué »En attendant, François Fillon avance dans son couloir, en attendant son heure. Lors de sa rentrée, il s’est posé en candidat du « courage », qui osera mettre en œuvre un vrai programme de rupture. Avec son slogan « Osons dire, osons faire », il revendique un projet de « réformes de fond décisives » pour « réveiller la France », « pas la réforme du slogan », « pas la réforme timide de ceux qui hésitent, reculent et finissent par renoncer parce que des mécontents sont descendus dans la rue ».L’ex-premier ministre veut croire que son « discours de vérité », à rebours du « réformisme prudent » d’Alain Juppé et nettement plus libéral que les idées avancées par Nicolas Sarkozy, pèsera d’ici à la primaire. Lors de son discours, il a réaffirmé sa volonté d’aller jusqu’au bout de l’aventure, en assurant qu’il ne renoncerait jamais : « On nous a enterrés en décrétant que le match de la primaire était joué », s’est-il indigné, avant de lancer : « Mais nous sommes là ! » « Je me prépare pour la primaire de 2016 et personne ne m’arrêtera ! »Alexandre Lemarié (Rouez-en-Champagne, Sarthe, envoyé spécial)Journaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.08.2015 à 14h16 • Mis à jour le26.08.2015 à 14h35 Jean-Marie Le Pen, qui sera à Marseille pour un déjeuner le samedi 5 septembre, pendant l’université d’été du FN, ne « s’interdit pas » d’y aller, malgré le fait qu’il a été officiellement exclu du parti qu’il avait contribué à fonder.« Je suis président d’honneur du Front national, président du groupe des élus au Conseil régional. C’est dans ma région ! ».Sa petite-fille et tête de liste FN pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), Marion Maréchal-Le Pen, a jugé qu’une éventuelle présence de son grand-père au rendez-vous de rentrée du FN ne serait pourtant « pas la meilleure des solutions ». Marion Maréchal-Le Pen, qui s’était déclarée « contre l’exclusion de son grand-père », avait estimé la semaine dernière qu’iln’ira pas jusqu’à se présenter contre elle aux régionales. Une décision que l’intéressé se refuse à dévoiler pour l’instant.Lire aussi :« Sur un plan stratégique, c’est Marion, et non Marine, la vraie héritière de Jean-Marie Le Pen »Une nouvelle formation politiqueM. Le Pen, qui a envoyé un huissier au siège du FN pour le sommer de lui remettre la décision d’exclusion détaillée, a par ailleurs regretté de n’avoir toujours pas reçu cette notification.« Il faut justifier, ils doivent avoir un certain mal. Il faut avoir un certain niveau scolaire », a ironisé le député européen, banni du parti le 20 août.M. Le Pen a aussi expliqué le retard pris dans la création d’une nouvelle formation politique, non concurrente du FN et annoncé en mai, par les « vacances » : « Tout ça est en panne. » Mais « il y aura certainement quelque chose, une action, une formation au sein du FN. On ne peut pas laisser la place aux derniers arrivés », a insisté celui qui a cofondé le Front national en 1972.Lire aussi :FN : l’échec de l’opération Le Pen Les Décodeurs Le Conseil constitutionnel a validé, mercredi 5 août, l’essentiel de la loi sur la croissance et l’activité, dite « loi Macron », du nom du ministre de l’économie. Le texte va maintenant « être mis en œuvre sans délai », a assuré le premier ministre, Manuel Valls, et la publication des décrets devrait intervenir progressivement d’ici la fin de l’année.Plusieurs articles ont été censurés par le Conseil constitutionnel mais « la plupart des mesures annulées pour raison de procédure seront présentées à nouveau devant le Parlement dans les prochains mois », souligne M. Valls.L’itinéraire législatif de la loi a notamment été marqué par deux votes en bloc à l’Assemblée nationale, au cours desquels le gouvernement a engagé sa responsabilité en raison de l’utilisation de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution.Le texte fourre-tout de 308 articles vise, selon Emmanuel Macron, à guérir les « trois maladies » de la France : « défiance », « complexité » et « corporatisme ». Saluée par le Medef, la loi a tout au long de son parcours suscité des critiques de toutes parts, et a subi de nombreuses modifications. Passage en revue des principaux points de loi – parmi de nombreux autres : 1. L’assouplissement du travail le dimanche et la nuitLe dispositif retenu supprime les cinq dimanches travaillés de plein droit proposés à l’origine et laisse le choix aux élus de fixer le nombre de dimanches « entre 0 et 12 ». Les autorisations seront débattues au niveau intercommunal au-delà de cinq dimanches. Les salariés percevront une compensation d’au moins 30 % sur leurs salaires ainsi que d’éventuelles contreparties selon des accords d’entreprise au cas par cas.Des « zones touristiques internationales » sont créées, à Paris, Nice, Cannes ou Deauville, dans lesquelles les commerces pourront ouvrir les dimanches et jusqu’à minuit, sur la base de compensations salariales (salaire doublé pour le travail en soirée). Voir notre infographie complète : Combien de salariés travaillent le dimanche ? 2. Des lignes nationales de carsJusqu’à présent limités par des régimes d’autorisation complexes, ils seront libéralisés. M. Macron en avait fait un symbole, estimant qu’il s’agissait d’une mesure à destination « des plus pauvres », qui pourraient ainsi « voyager facilement ».« A l’heure actuelle, beaucoup de Français sont trop pauvres pour prendre le train, qui est trop cher. Le transport en autocar est 8 à 10 fois moins cher que le train. Cette mesure de libéralisation du transport en autocar va bénéficier aux familles les plus modestes, les plus précaires, les plus fragiles. »Selon le ministre, cette libéralisation du transport par car devrait créer des « dizaines de milliers » d’emplois. Les débats ont conduit à mettre en place des limitations, régions et départements pourront ainsi interdire ou limiter certaines lignes. 3. L’assouplissement du permis de conduireLe permis devient un « service universel » dont le délai d’attente, actuellement de quatre-vingt-dix-huit jours en moyenne entre deux présentations à l’examen, devra être divisé par deux. Les épreuves du code de la route seront confiées à des sociétés privées. Dans les départements où l’attente entre deux passages à l’examen est supérieure à quarante-cinq jours, des « agents publics ou contractuels », dont ceux de La Poste, pourront le faire passer. Enfin, la durée minimale de vingt heures de conduite a été supprimée. 4. Une réforme des prud’hommesAutre chantier complexe, celui de la justice prud’homales. La réforme vise à simplifier les procédures pour en réduire les délais. La loi prévoit une formation des conseillers et des sanctions en cas de manquement à la déontologie, ainsi qu’un statut de défenseur syndical, et un renforcement du pouvoir des inspecteurs du travail et du pouvoir judiciaire (juge départiteur).En dernière minute, le gouvernement avait ajouté un barème d’indemnités (maximales) en cas de licenciement, en fonction de l’ancienneté des salaires dans l’entreprise et de la taille de celle-ci. Mal perçue par nombre de députés socialistes, cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, qui a estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ». 5. Les règles de licenciement collectif modifiéesSur ce volet, dont l’objectif est de sécuriser davantage les entreprises, un amendement des rapporteurs qui a été voté privilégie la négociation collective et encadre plus strictement la délimitation du périmètre d’application des critères de licenciement en cas de décision unilatérale de l’employeur. 6. Une incitation à l’épargne salariale et l’actionnariat salariéLa loi Macron simplifie ces dispositifs pour permettre leur généralisation aux petites et moyennes entreprises (PME), et les rendre plus attractifs fiscalement. Les fonds récoltés devraient également être davantage utilisés pour financer l’économie.La loi Macron abroge en revanche la prime de partage des profits mise en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui obligeait les entreprises augmentant leurs dividendes deux ans de suite à une redistribution au profit de leurs salariés.Lire aussi : Les salariés gèrent leur épargne salariale avec une très grande prudence 7. La libéralisation des professions réglementées et Infogreffe en open dataL’installation des nouveaux arrivants (huissiers, notaires, commissaires-priseurs) sera libéralisée afin de favoriser la concurrence et de permettre aux titulaires des diplômes requis de se lancer – le tout étant toutefois régulé par le ministère de la justice. Les grilles tarifaires doivent également être modifiées pour les actes « de la vie courante et de la plupart des transactions immobilières », afin d’en diminuer le prix.Mais la possibilité d’introduire une part de tarifs variables a été supprimée lors des débats, au profit d’un système de remises fixes possibles pour les jeunes huissiers, notaires et mandataires judiciaires. La commission spéciale a entériné la liberté d’installation « contrôlée » des notaires, huissiers et commissaires-priseurs et a adopté un amendement fixant une limite d’âge (70 ans) pour ces professions. Ce qui n’empêche pas la grogne des notaires de se poursuivre.En revanche, les greffes des tribunaux de commerce ont perdu leur combat : les données du Registre national du commerce et des sociétés (RNCS), qui étaient jusqu’ici leur propriété et auxquelles on n’accédait que par des services payants, seront désormais librement accessibles.Cette réforme a provoqué une forte réaction des professionnels concernés, des avocats aux huissiers. Ils dénoncent la « marchandisation » du droit « livré à l’économie », craignent un recul de l’accès au droit, ou prédisent la « mort de la profession » des commissaires-priseurs ou des administrateurs et mandataires judiciaires, avec des milliers d’emplois supprimés à la clé.Infogreffe regroupe les 135 greffes des tribunaux de commerce de France, soit près de 2 000 collaborateurs. Le site, qui emploie une trentaine de personnes (informaticiens et personnel technique), existait avant 2009 – les données étaient même diffusées sur le Minitel dans les années 1990 – mais ce n'est qu'à cette date qu'il a récupéré le monopole de la délégation de service public, au détriment de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). 8. Des prêts entre entreprisesUne entreprise qui dispose d’une trésorerie excédentaire pourra prêter de l’argent à un fournisseur ou un sous-traitant en difficulté, pour une durée limitée à deux ans et dans la mesure où prêteur et débiteur entretiennent des liens économiques. 9. Cinq à dix milliards d’euros de cessions d’actifsLe texte, examiné le 10 décembre 2014 à l’Assemblée, comporte un volet avalisant la vente par l’Etat de 5 milliards à 10 milliards d’euros d’actifs dans des entreprises ; 4 milliards seront affectés au désendettement, le reste étant réinjecté dans l’économie. Le détail de ce qui sera cédé n’a pas encore été divulgué. M. Macron s’est contenté de préciser qu’il n’était pas question de privatiser EDF, comme cela avait pu être évoqué. Lire aussi : Participations : les mauvais comptes de l'Etat actionnaire 10. Et aussi…La loi évoque également, parmi d’autres mesures :un assouplissement des conditions de changement de banque pour les consommateurs, avec la mise en place d’un service entièrement automatisé ;une « majoration de constructibilité » de 30 % pour les communes désireuses de s’agrandir ;une carte professionnelle dans le bâtiment pour éviter les fraudes et le travail au noir. Les mesures censurées par le Conseil constitutionnel :Assouplissement de la loi Evin.Les députés avaient également voté, contre l’avis du gouvernement, un assouplissement de la loi Evin sur la communication autour de l’alcool mais cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, estimant qu’elle n’avait rien à voir avec le contenu de la loi Macron. L’entérinement du centre de stockage de déchets nucléaires à BureAu dernier moment, le gouvernement avait introduit dans la loi d’un amendement entérinant le centre de stockage des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse. Cet article a été censuré par le Conseil constitutionnel, qui a, là aussi, estimé qu’il s’agissait d’un « cavalier législatif » qui devra être présenté dans un nouveau texte.Lire : Quels sont les enjeux du stockage des déchets nucléaires à Bure ? Les DécodeursJournaliste au Monde 06.08.2015 à 09h00 • Mis à jour le06.08.2015 à 14h33 Certes, l’essentiel de la loi dite Macron « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » a été validé par le Conseil constitutionnel, mercredi 5 août. Mais plusieurs dispositions qui avaient fait l’objet de nombreuses critiques ont été censurées. Le premier ministre, Manuel Valls, qui a argué que la plupart des mesures rejetées avaient été annulées « non pas sur le fond mais pour des raisons de procédure », a prévenu que ces dispositions seraient « à nouveau présentées devant le Parlement dans les prochains mois ».Le plafonnement des indemnités prud’homalesC’est la mesure la plus importante que le Conseil constitutionnel a retoquée. Le gouvernement avait esquissé une réforme des indemnités prud’homales, qui concernait le barème mis en place pour dédommager les salariés victimes d’un licenciement « sans cause réelle et sérieuse ».Le nouveau système devait plafonner les sommes allouées en fonction de l’ancienneté des salariés dans leur entreprise et de la taille de celle-ci – un projet désapprouvé par la droite, mais aussi par une partie de la gauche et par les syndicats.Lire aussi :Indemnités prud’homales : la grille d’Emmanuel Macron fait des accrocsLes juges constitutionnels ont estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ».Dans un communiqué, Manuel Valls a souligné que « le principe » du dispositif avait été « validé » par le Conseil constitutionnel mais que ce dernier « a estimé que [le plafond des indemnités] ne pouvait être différent entre petites et grandes entreprises ». « Des solutions devront être recherchées pour réduire malgré tout l’incertitude à laquelle sont soumis employeurs comme salariés », poursuit le premier ministre.L’assouplissement de la loi EvinL’amendement, introduit par des députés contre l’avis du gouvernement, avait inquiété les associations de lutte contre l’alcool et provoqué la colère de la ministre de la santé, Marisol Touraine. Les parlementaires entendaient alléger la loi Evin de 1991 pour, selon eux, distinguer publicité et information sur l’alcool.Le Conseil constitutionnel a rejeté cet article non pas sur le fond mais au motif qu’il s’agit d’un « cavalier législatif », une disposition qui n’a rien à voir avec le projet de loi dans lequel elle est insérée. La mesure pourra donc être réintroduite dans un autre texte.La gestion des déchets nucléaires stockés en profondeurUn amendement concernant le stockage des déchets radioactifs avait été introduit subrepticement dans la loi, juste avant son vote définitif. Il entérinait le projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) à Bure, dans la Meuse.Là encore, le Conseil constitutionnel a estimé qu’il s’agissait d’un cavalier législatif. La censure porte donc sur la forme et non pas sur le fond. Et Bercy a déjà annoncé, après avoir pris acte de la décision des juges, que « l’expérimentation de l’enfouissement des déchets nucléaires devrait faire l’objet d’une proposition de loi au premier semestre 2016 ».Lire aussi :Tollé après l’irruption des déchets radioactifs dans la loi MacronSeize autres articles considérés comme des « cavaliers législatifs » ont été rejetés par les juges constitutionnels, dont huit relatifs à la réforme des chambres de commerce et des métiers.Joint par Le Monde, le ministre de l’économie se félicite que la loi ait été « validée en totalité dans ses principes et à 98 % dans les détails, en particulier sur la réforme des professions réglementées qui avait fait l’objet de nombreuses attaques ». Il assure que les « trois quarts » des décrets réglementaires seront pris dans les prochains mois. 06.08.2015 à 01h16 • Mis à jour le06.08.2015 à 08h48 | Patrick Roger Le Conseil constitutionnel a validé, mercredi 5 août, l’essentiel de la loi sur la croissance et l’activité, dite « loi Macron », qui a occupé une bonne partie des débats parlementaires au premier semestre et obligé le gouvernement à recourir à l’article 49-3 de la Constitution pour la faire adopter. La haute juridiction a toutefois censuré tout ou partie de 23 articles sur les 308 que comportait le texte de loi.Parmi les dispositions censurées figure notamment l’article 266 qui prévoyait un plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement sans cause réelle ni sérieuse.Les juges constitutionnels ont estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise méconnaissait le principe d’égalité devant la loi. Ce qui va contraindre le gouvernement à revoir son dispositif s’il souhaite en maintenir le principe.Les « trois quarts » des décrets pris dans les prochains moisPas moins de 18 articles ont été censurés au motif qu’ils avaient été introduits irrégulièrement, sous forme d’amendements, dans le texte de loi : ce qu’on appelle des cavaliers législatifs.Parmi ceux-ci, on relèvera l’article 201 portant sur la gestion des déchets nucléaires stockés en profondeur, ce qui concerne le centre industriel de stockage géologique (Cigéo) de Bure. Sur ce point, un nouveau texte devrait être présenté début 2016. Autre « cavalier » censuré, l’article 225 introduisant des dérogations à la loi Evin sur l’interdiction de la publicité en faveur des boissons alcooliques.Joint par Le Monde, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, se félicite que la loi ait été « validée en totalité dans ses principes et à 98 % dans les détails, en particulier sur la réforme des professions réglementées qui avait fait l’objet de nombreuses attaques ».Il assure que les « trois quarts » des décrets réglementaires seront pris dans les prochains mois. Ainsi, la réforme de l’ouverture dominicale et en soirée des commerces devrait être effective d’ici à la fin septembre, la libéralisation des lignes d’autocar à partie de la mi-octobre et la réforme des professions réglementées fin octobre.Lire notre analyse :Neuf points de crispation sur la loi MacronPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Au Front national, on s’écrit des cartes postales avec une plume acide. Au moment de partir en cure de repos estivale, mardi 4 août, Jean-Marie Le Pen a reçu un courrier de sa fille, présidente du FN, qui le convoque à nouveau devant le bureau exécutif du parti. Ce conseil de discipline est prévu le 20 août et la « sanction prononcée peut aller jusqu’à la suspension provisoire, la radiation et l’exclusion pour faute grave », prévient d’emblée Marine Le Pen. « Le procédé est abject et indigne d’un candidat à la présidence de la République », a aussitôt réagi M. Le Pen dans un communiqué.« Le procédé est abject et indigne d’un candidat à la présidence de la République »Déboutée trois fois par la justice, Marine Le Pen persévère. Sa stratégie de dédiabolisation du Front national passe par l’exclusion du cofondateur du parti, et elle ne peut se permettre de faiblir dans ce bras de fer politico-familial. Elle a donc décidé de relancer depuis le début la procédure disciplinaire à l’encontre de M. Le Pen. Après ses propos réitérés sur les chambres à gaz, « détail » de la seconde guerre mondiale, le patriarche avait été convoqué une première fois devant le bureau exécutif, le 4 mai. A la fin d’une séance houleuse sous forme de thérapie de groupe, le cofondateur du FN avait été suspendu à titre provisoire et les dirigeants avaient organisé un vote par courrier des militants pour mettre fin à sa fonction de président d’honneur. C’était mal connaître le caractère procédurier de M. Le Pen qui avait alors saisi en référé le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre.Lire aussi :Pour le moment, la crise au FN n’affecte pas l’image de Marine Le Pen« Le vote renforce la légitimité du bureau exécutif  »Le 2 juillet, la justice a d’abord annulé sa suspension, car le parti n’avait pas précisé sa durée. Le 8 juillet, le TGI a également suspendu le « congrès postal », comme le surnommait ironiquement M. Le Pen. Le 28 juillet, la cour d’appel de Versailles a confirmé cette décision. Histoire de reprendre la main politiquement, Marine Le Pen a alors dépouillé les 28 664 votes déjà reçus par courrier. Selon le parti, qui a publié les résultats le 29 juillet, 94,08 % des votants se sont prononcés pour la fin de la fonction de président d’honneur de M. Le Pen. « Le vote des adhérents renforce la légitimité du bureau exécutif pour reprendre la procédure disciplinaire », estime un proche de la présidente. « Ils ont l’intention maintenant de bien faire les choses. En mai, le temps politique a primé sur le temps juridique », analyse Me Frédéric-Pierre Vos, avocat du FN.Avant même la décision de la cour d’appel, Marine Le Pen et ses proches ont commencé à se concerter pour savoir comment écarter le père malgré la justice. Très vite, ils se sont mis d’accord pour relancer depuis le début la procédure disciplinaire. Conscients des failles juridiques qui avaient annihilé leur première tentative, les dirigeants du FN ont cette fois-ci recensé toutes les sorties médiatiques de M. Le Pen qui ont nui, selon eux, aux intérêts du FN.Dans le dernier courrier adressé, Marine Le Pen dresse en quinze points un inventaire des « outrances » du président d’honneur, selon le mot d’un de ses proches. Il y a bien sûr ses propos sur la Shoah, tenus début avril sur BFM-TV, ses déclarations sur le maréchal Pétain, la même semaine dans Rivarol, mais aussi des faits plus récents, comme son « intrusion sur la scène de l’Opéra », lors du rassemblement traditionnel du parti le 1er mai, ou son interview le 5 mai à Europe 1, où il a dit avoir « honte que la présidente du FN » porte son nom.« Ils croient bétonner mais en fait ils bidonnent »Pas moins cinq points concernent des critiques adressées à Florian Philippot, vice-président du parti, soupçonné par M. Le Pen d’être un « agent double » fin juillet dans Le Parisien, et dont les proches ont été qualifiés de « gestapettes » dans une vidéo diffusée sur Youtube. Le FN pointe aussi ses attaques contre sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, qui n’aurait selon son grand-père, s’exprimant début juillet sur i-Télé, « ni l’expérience, ni le gabarit » pour diriger la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Ils font feu de tout bois. Ils croient bétonner mais en fait ils bidonnent, car la plupart de ces griefs relèvent de la liberté d’expression de Jean-Marie Le Pen », assure Me Frédéric Joachim, avocat du cofondateur du parti.Entre intérêts politiques d’un parti qui rêve de normalisation et psychanalyse familiale, le bureau exécutif du 20 août risque donc d’être encore très tendu. Marine Le Pen sera présente. Son père n’a pas encore confirmé s’il s’y rendrait. Si M. Le Pen est exclu de son parti, il restera à trancher la fin de sa fonction de président d’honneur. Disparaîtra-t-elle avec sa radiation ? Les deux camps s’affrontent déjà sur ce point et le feuilleton juridique n’est pas terminé puisque le FN réfléchit encore à se pourvoir en cassation pour faire valider son idée de vote par courrier. Dans le cas contraire, le parti organisera un congrès « physique », sans doute après les élections régionales de décembre.Matthieu GoarJournaliste au Monde Matthieu Goar Au cœur de la trêve estivale, la crise des migrants à Calais et à Paris a offert une fenêtre de tir à la droite pour critiquer l’exécutif. En première ligne, le député de l’Aisne du parti Les Républicains (LR), Xavier Bertrand, a d’abord proposé dans le JDD de « laisser partir les migrants » en Angleterre avant de mettre la pression sur la majorité socialiste. « Je demande à Bernard Cazeneuve et Manuel Valls d’être plus fermes, plus offensifs à l’égard du gouvernement anglais », a-t-il répété, mardi 4 août sur RTL, en agitant la peur de voir des « barbelés tout le long du littoral. » « Pas question de laisser dénaturer la Côte d’Opale pour faire plaisir aux Anglais. » A Paris, l’occupation d’un lycée professionnel désaffecté du 19e arrondissement a entraîné une salve de communiqués. Claude Goasguen, député de Paris, a dénoncé un « précédent qui constitue un attrait toujours plus important des migrants », et Nadine Morano, députée européenne, a pris la même ligne, évoquant un « appel d’air considérable à l’immigration illégale », tout en dénonçant dans le même texte la saleté des rues de Paris « envahies de SDF, de matelas sur les trottoirs. Une honte pour l’image de la France ».Lire sur Les Décodeurs :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Un bilan comparableDepuis des semaines, la droite affiche sa fermeté en réclamant une stricte application de la loi, notamment en matière de reconduite à la frontière des demandeurs d’asile déboutés. Mardi, Eric Ciotti, secrétaire général adjoint de LR, a ainsi enjoint au gouvernement de mettre en place « une politique responsable, cohérente et lucide, se traduisant par une application ferme et résolue de la politique de reconduite des étrangers en situation irrégulière ». « A Calais comme à Paris, nous sommes en train de créer des abcès de fixation qui profitent aux passeurs et nuisent aux vrais demandeurs d’asile à la dérive », explique au Monde Roger Karoutchi, rapporteur spécial de la mission « Immigration, asile et intégration » au Sénat : « Il faut reconduire à la frontière ceux qui n’ont pas de raison de demander l’asile, sinon à quoi cela sert que nous votions des lois ? »Le Front national s’est engouffré dans la brèche mercredi et a accusé Nicolas Sarkozy de porter une « responsabilité historique » dans « l’aggravation des flux d’immigration clandestine dans notre pays ». « C’est lui qui a déstabilisé la Libye avec le soutien de François Hollande », a lancé sur RTL la présidente du parti, Marine Le Pen, assénant : « La classe politique française passe sa vie à essayer d’aller chercher des responsabilités ailleurs, alors que c’est eux les responsables de la situation. »Si la droite accuse la gauche de laxisme, les deux camps ont pourtant un bilan comparable en matière de reconduites à la frontière. En 2014, le ministère de l’intérieur a ainsi procédé à 27 606 « éloignements » d’immigrés illégaux (27 081 en 2013). Cette baisse par rapport au pic de 2012 (36 822 expulsions) est à relativiser, puisque le nombre d’expulsions en 2014 correspond environ à celui de 2010, à l’époque de la présidence de Nicolas Sarkozy (28 126). Mais la droite estime que la pression migratoire a augmenté et que la gauche n’est pas assez montée en puissance. Le nombre de demandes d’asile progresse en effet continuellement depuis 2007 (29 937 cette année-là contre 50 952 en 2014). « La situation migratoire de 2015 n’a rien à voir avec celle de 2003 », justifie M. Karoutchi, alors que Xavier Bertrand s’en est pris aux accords du Touquet, signés le 4 février 2003 par Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’intérieur.Lire aussi :Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015Opposition frontaleAu niveau législatif, les parlementaires LR continuent également à s’opposer frontalement. Ils ont voté contre la réforme du droit d’asile, adoptée définitivement le 15 juillet, qui vise notamment à réduire la durée moyenne de traitement des demandes.Une semaine plus tard, les députés LR ont également voté contre le projet de loi sur le droit des étrangers, dont certains articles facilitent les reconduites à la frontière. Depuis son retour à la vie politique, Nicolas Sarkozy prône, lui, une refonte totale du droit migratoire européen avec la mise en place d’un Schengen 2, où tous les pays signataires se mettraient d’accord sur des conditions d’asile communes.Son principal rival à droite, Alain Juppé, s’y oppose en réclamant un renforcement des moyens de Frontex dans le cadre de Schengen. Divisés sur ce sujet, les dirigeants de la droite sont en tout cas d’accord sur une chose : à quelques mois des élections régionales, ils ne peuvent pas laisser le terrain de l’immigration au FN. Cela explique l’activisme de Xavier Bertrand, candidat dans la région Nord–Pas-Calais–Picardie, où il affrontera Marine Le Pen.Matthieu GoarJournaliste au Monde Sandrine Morel (Madrid, correspondance) L’Espagne va mieux, et le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy entend faire en sorte que cela se voie dans le budget 2016, présenté mardi 4 août au Parlement par le ministre des finances Cristobal Montoro.Véritable outil de propagande électoral, alors que des élections législatives se tiendront à l’automne, il comprend des baisses d’impôts sur le revenu et les sociétés, déjà avancées au 1er juillet dernier, et qui se reproduiront « à mesure qu’augmentera notre capacité budgétaire », a promis M. Montoro.Coup de pouce aux fonctionnairesIl prévoit, pour la première fois depuis 2009, une légère revalorisation du salaire des fonctionnaires, de 1 %. Il augmente la part des dépenses sociales de 3,8 %, afin d’améliorer les ressources des familles en difficulté, les aides des personnes dépendantes ou les bourses scolaires. La recherche civile bénéficiera de 2,2 % de plus. Les dépenses culturelles augmentent de 7,2 %. Et l’investissement public, qui avait bondi de 8,5 % en 2015, augmentera encore, mais d’à peine 1 %.Avec une croissance du PIB prévue de 3,3 % en 2015 et de 3 % en 2016, selon les chiffres du gouvernement, soutenue par une forte reprise de la demande interne, le gouvernement espagnol a vu augmenter considérablement ses recettes fiscales. Les revenus de l’impôt sur les sociétés devraient ainsi augmenter de 10 %, selon les prévisions de Madrid. De plus, grâce à la croissance de l’emploi attendue, de 3 % cette année et la suivante, les dépenses totales en indemnités de chômage devraient baisser de 3,5 milliards d’euros (- 22 %). Et les intérêts de la dette baisser de 10 % grâce à la réduction des taux, symbole du retour de la confiance des investisseurs.Discours politiqueAinsi, bien qu’il doive poursuivre la politique d’austérité afin de rabaisser le déficit public de 4,2 % cette année à 2,8 % l’an prochain, le gouvernement dispose d’une marge suffisante pour « rendre à la société espagnole l’effort qu’elle a fourni ces dernières années, » a souligné M. Montoro.Transformant le discours de présentation du budget en véritable discours politique et bilan de législature, le ministre des finances a été clair : « Ce qui nous a permis de sortir de la crise, c’est l’austérité », a déclaré M. Montoro, qui a comparé, comme le font régulièrement ses collègues de gouvernement, la situation de l’Espagne à celle de la Grèce, où « les mouvements de capitaux sont limités car ils n’ont pas mené chez eux la politique économique que nous menons en Espagne depuis 2012. »Tout n’est cependant pas rose dans le royaume. Les légères augmentations budgétaires sont très loin de rétablir le niveau de dépenses publiques antérieur à la crise. La dette s’approchera des 100 % du PIB (98,7 %) cette année avant de commencer sa possible descente. Le nombre de chômeurs de longue durée, ne percevant plus qu’une faible indemnité de 426 euros par mois, explique aussi la baisse des dépenses de chômage. La reprise de l’emploi cache une augmentation des emplois précaires.Réduire le poids de la dette« Nous avons mené une politique économique rigoureuse qui nous a permis de sortir l’Espagne de la crise (…), de nous situer à la pointe de la croissance et de la création d’emplois dans la zone euro », s’est félicité de son côté M. Montoro, qui a souligné que l’an prochain le pays affichera « pour la première fois un excédent primaire nominal qui lui permettra de réduire le poids de la dette publique », avant de promettre, pour la prochaine législature, « si le veulent les Espagnols, » de récupérer « le niveau d’emploi antérieur à la crise. »Pour que le budget 2016 soit approuvé avant la dissolution des chambres, probablement fin septembre, le gouvernement a décidé d’appuyer sur l’accélérateur et de le faire voter en première lecture aux députés, qui voient leurs vacances écourtées, fin août.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.08.2015 à 06h25 • Mis à jour le04.08.2015 à 11h16 | Isabelle Rey-Lefebvre « On s’attend à un arrivage (sic) de Calais, où la situation est devenue très difficile, mais aussi de Vintimille », assure Hervé Ouzzane, membre du collectif « La Chapelle en lutte ». Ancien tenancier de boîte de nuit, il était déjà très présent auprès des migrants de la rue Pajol (18e arrondissement), évacués le 29 juillet ; il campe désormais avec la centaine de migrants qui, depuis le 31 juillet, ont trouvé refuge dans un lycée technique professionnel désaffecté du 19e arrondissement de Paris. Hervé Ouzzane avait utilement récupéré, rue Pajol, tous les vivres non consommés et en avait rempli un grand chariot en disant, « ça peut servir ». Il n’avait pas tort.Après avoir tergiversé durant le week-end, la maire de Paris Anne Hidalgo a finalement renoncé à envoyer la police déloger les étrangers du lycée. « Ces migrants ont, au péril de leur vie, traversé le Sahara, la Méditerranée, ils ont fui la guerre en Afghanistan, au Soudan ou, pour les Erythréens, une dictature sanglante : la France mais surtout Paris leur doivent l’hospitalité et l’accueil, a déclaré, lundi 3 août, Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris. Nous avons choisi le dialogue et notre méthode porte ses fruits : d’abord recenser les personnes, puis leur proposer un hébergement d’un mois, quelle que soit leur situation. Pas dans des hôtels mais dans des centres où ils peuvent dormir, se nourrir, accomplir leurs démarches administratives. Bien que l’accueil des migrants soit de la compétence de l’Etat, la Mairie de Paris s’implique pour faire face à cette crise migratoire d’une ampleur sans précédent. » Ballottés d’un centre à l’autreRue Jean-Quarré, l’ancien lycée hôtelier, un méchant bâtiment des années 1970 vide depuis quatre ans, se prête plutôt bien à cette vie collective. Les classes sont devenues des dortoirs pour la centaine d’hommes présents, le préau fournit une ombre bienvenue et les rares prises électriques sont toutes saturées de chargeurs de téléphones portables, tandis que la cour accueille les jeux de ballon, pour tuer l’ennui.Dans les petits groupes, rassemblés par nationalité – des Soudanais, les plus nombreux, des Erythréens, des Tchadiens mais aussi des Libyens, des Maghrébins, quelques Maliens et des Sénégalais –, l’ambiance semble détendue, même si chacun, en baroudeur aguerri, garde son bagage à l’œil. Abdel Quafar, 34 ans, parti du Darfour en 2008, passé par la Libye puis par la Grèce, est en France depuis 2012 ; Aziz Bara, son compatriote ouvrier dans le bâtiment et Khider Ismail, ancien cameraman, ont suivi à peu près le même périple.Tous trois ne se font pas prier pour montrer le précieux titre de réfugié qui leur donne le droit d’être en France et d’y travailler, mais qui ne suffit pas pour y obtenir un logement et un emploi. Ils ont déjà été beaucoup ballottés d’un centre à l’autre, d’une association à l’autre : « Ce que nous souhaitons, c’est nous intégrer à la communauté française, mais c’est difficile », juge Abdel Quafar. A ses côtés, deux jeunes, arrivés depuis deux jours, découvrent les méandres administratifs français.Lire aussi :Cinq questions sur le droit d’asileTraités de « vichystes »Le squat est donc solidement chaperonné par le collectif « La Chapelle en lutte », qui refuse de se constituer en association et dont certains membres se font appeler par un pseudonyme. Ils filtrent les entrées et monopolisent la communication avec la Ville, dont les représentants venus, samedi 1er août, vérifier la sécurité électrique et tenter un premier recensement se sont fait vertement éconduire et auraient été traités de « vichystes ».Le collectif assure qu’une fois les listes dressées, il est difficile d’y faire admettre de nouveaux arrivants. Or, ceux-ci sont déjà en route car la nouvelle du squat du lycée Jean-Quarré s’est propagée à la vitesse d’un feu de forêt : une vingtaine de Soudanais ont quitté le campement des quais d’Austerlitz, où ils stationnaient depuis des mois, pour s’installer ici ; une douzaine d’Afghans, descendus de la gare de l’Est, ont rejoint, lundi, leurs compatriotes.Le collectif de soutien appelle de ses vœux une grande maison d’accueil des migrants à Paris, ce à quoi le ministère de l’intérieur se refuse. Quant au généreux discours de la Mairie de Paris, il se heurte à la pénurie de places d’hébergement. Tous les centres sont pleins et, selon la préfecture d’Ile-de-France, 1 300 migrants ont déjà été accueillis, depuis le 1er juin, dans des centres censés rester fermés l’été, et qui ont été rouverts pour l’occasion. « Nous verrons si la situation est tenable », avance prudemment M. Julliard à l’Hôtel de ville. Il ne souhaite pas créer un point de « cristallisation » et rappelle qu’il y a d’autres campements, notamment celui d’Austerlitz et ses 250 migrants, qui vivent de plus en plus durement la cohabitation avec les fêtards noctambules de la Cité du design et des péniches alentour : « C’est notre priorité », affirme-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.08.2015 à 06h47 • Mis à jour le04.08.2015 à 14h52 | Béatrice Jérôme Les traditions se perdent. Depuis le 1er août, il en coûte de garer sa voiture à Paris en été. Le stationnement, jusqu’ici gratuit dans 60 % des rues de la capitale en août, est désormais payant partout. « Il est logique et normal que les automobilistes paient le juste prix douze mois sur douze », se félicite Christophe Najdovski, adjoint (EELV) chargé des transports de la maire de Paris, Anne Hidalgo. L’entretien de l’espace public coûte de l’argent toute l’année à la collectivité. » En outre, « la gratuité du stationnement est une incitation à l’usage de la voiture », rappelle l’élu écologiste.La mesure n’est pas des plus populaires. Pour la droite parisienne, « la Ville est prête à tous les expédients pour gratter quelques sous », comme le dit Jean-François Legaret, maire (Les Républicains) du 1er arrondissement.La fin de la gratuité estivale s’inscrit dans une réforme globale engagée en décembre 2014. Depuis le 1er janvier, la gratuité partielle a été supprimée le samedi. En semaine, le stationnement est payant jusqu’à 20 heures, au lieu de 19 heures. Les tarifs ont augmenté pour le stationnement rotatif et surtout pour les Parisiens qui bénéficient d’un barème « résidentiel ». Gratuite jusqu’ici, la carte de stationnement résidentiel est vendue 45 euros par an depuis le 1er février. S’y ajoute une hausse du tarif de stationnement quotidien ou hebdomadaire – ce dernier passe de 3,25 à 9 euros. Au final, un Parisien qui se gare toute l’année dans la ville voit son budget passer de 169 euros à 513 euros.L’exécutif municipal relativise la flambée des coûts pour l’automobiliste. « Entre 2002 et 2014, le prix du stationnement résidentiel avait baissé de 80 %. Le nouveau tarif reste inférieur à celui de 2001 », réplique M. Najdovski. L’élu écologiste justifie ce qu’il appelle « une remise à niveau » par la volonté de lutter contre les « voitures ventouse » et d’inciter à l’usage des parkings souterrains pour dégager de l’espace sur la voirie.Des sanctions plus dissuasives« Sous couvert d’arguments écologistes, la politique d’Anne Hidalgo obéit uniquement à des objectifs financiers, rétorque Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file du parti Les Républicains à Paris. La Mairie prend aux habitants l’argent que le gouvernement a refusé de prélever sur les transporteurs routiers en renonçant à mettre en place l’écotaxe prévue par le Grenelle de l’environnement », s’indigne l’ancienne ministre de l’écologie de François Fillon. Qui rappelle que « l’écotaxe poids lourds » sur le périphérique aurait pu rapporter 18 millions d’euros à la Ville.La réforme globale du stationnement devrait, elle, engendrer 50 millions d’euros de recettes supplémentaires en 2015, pour des recettes de 68 millions d’euros en 2014.Pour « orienter les comportements » des automobilistes, l’exécutif parisien veut aussi rendre les sanctions plus dissuasives. « 90 % des automobilistes ne paient pas leur stationnement rotatif, selon M. Najdovski. Ils préfèrent prendre le risque d’une amende de 17 euros. Le manque à gagner pour la Ville à cause de la fraude se chiffre en centaines de millions d’euros. »La Ville projette aussi d’augmenter le montant des contraventions. La loi de janvier 2014 sur la modernisation de l’action publique donne aux communes le droit de fixer les barèmes. Mais ses modalités d’application sont encore à préciser. « On attend aussi de la Préfecture de police qu’elle améliore le contrôle du stationnement », dit M. Najdovski. En 2016, la Ville indexera une partie de sa dotation à la Préfecture de police sur la performance des verbalisations. Le préfet de police s’est engagé à mettre davantage de moyens dès cet été. Echapper aux « pervenches » risque d’être moins facile. Même en août.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.08.2015 à 17h12 • Mis à jour le03.08.2015 à 07h05 Le coup de colère de Nicolas Daragon a été entendu. Le maire Les Républicains de Valence (Drôme) a saisi la ministre de l’écologie le 17 juillet, selon les informations du Parisien, pour réclamer la baisse de 110 à 90 km/h de la vitesse sur la portion de l’A7 qui traverse son agglomération.Sur cette autoroute, la plus fréquentée d’Europe avec 70 000 véhicules par jour en moyenne, la vitesse est déjà réduite de 20 km/h à la hauteur de Valence, soit 110 km/h. Un ralentissement pas suffisant pour Nicolas Daragon, qui s’appuie sur une enquête parlementaire et trois études conduites localement, qui montrent que « la pollution atmosphérique sur le territoire de Valence est générée essentiellement par le transport routier. » Cette pollution serait la cause de 55 morts dans l’agglomération, ajoute le maire, citant des données de l’Institut de veille sanitaire. « Diminuer la vitesse des véhicules permettrait de réduire cette pollution car plus la vitesse moyenne est basse, moins il y a d’émissions », ajoute Nicolas Daragon.« Les élus locaux sont conscients des enjeux »Un constat partagé par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, qui, selon le Parisien, soutiendra la demande du maire de Valence.« Cette initiative montre que les élus locaux sont conscients des enjeux et prêts à prendre leurs responsabilités pour lutter contre la pollution. »Une démarche qui pourrait donner des idées à d’autres agglomérations. Selon le maire de Valence, une quinzaine de villes en France seraient concernées, avec des autoroutes passant à moins de 300 mètres du centre. L’élu a ainsi envoyé un courrier à douze maires de communes dans le même cas pour leur demander d’appuyer sa demande (Tours, Lyon, Reims, Toulon, Cagnes-sur-Mer, Saint-Laurent-du-Var, Mantes-la-Ville, Nemours, Villejuif, Montreuil-sous-Bois, Strasbourg et Angers).Ségolène Royal a prévu d’annoncer à la rentrée des mesures de lutte contre la pollution de l’air. Un rapport parlementaire a chiffré à près de 100 milliards d’euros par an le coût de cette pollution.En janvier, le gouvernement avait déjà provoqué un débat en faisant passer de 80 à 70 km/h la limitation sur le périphérique de Paris. La Mairie de Paris disait attendre de cette mesure une baisse des polluants atmosphériques de 5 %, une baisse de 23 % du nombre d’accidents et de 65 % du nombre de blessés graves et de tués.Lire : Le « bilan très positif » du passage à 70 km/h sur le périphérique parisien 31.07.2015 à 12h30 • Mis à jour le01.08.2015 à 09h41 | Bertrand Bissuel Petit à petit, la nouvelle carte administrative prend tournure. Par petites touches, pour ne brusquer ni les élus locaux ni les fonctionnaires ni les usagers. Vendredi 31 juillet, lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, Manuel Valls a présenté une série de décisions qui tirent les conséquences de la réforme territoriale. Les nouvelles capitales régionales sont désormais connues et certains services déconcentrés de l’Etat vont être réorganisés, avec le souci – assure Matignon – de préserver l’emploi public.Dans les régions dont le périmètre s’est élargi, il n’y a aucune surprise, s’agissant du choix de leur chef-lieu. Les communes lauréates sont celles qui étaient attendues depuis plusieurs semaines : Lyon en Auvergne-Rhône-Alpes ; Rouen pour la Normandie ; Lille dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ; Bordeaux pour Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ; Toulouse pour Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ; Dijon en Bourgogne-Franche-Comté.Officiellement, ces noms sont provisoires, la liste définitive n’étant arrêtée qu’en juillet 2016 après le renouvellement des assemblées régionales en décembre. Mais il est difficile d’imaginer que cet ordonnancement soit remis en cause, l’Etat et les collectivités locales ayant commencé à s’adapter à cette nouvelle donne. Quant à l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, son cas est définitivement réglé depuis la promulgation de la loi du 16 janvier qui a désigné Strasbourg comme capitale de ce vaste ensemble.Une décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique »Dans cette opération, neuf villes perdent leur statut de préfecture de région, parmi lesquelles Montpellier. Son maire, Philippe Saurel (divers gauche), n’a pas digéré cette décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique ». A Amiens, autre commune « déclassée », les édiles ont, eux aussi, rouspété, craignant un transfert massif d’agents publics de la métropole picarde vers Lille.C’est pourquoi le premier ministre leur a rendu visite, jeudi, pour désamorcer les tensions, à quelques mois des élections régionales, et contrer le discours du FN, qui a fait du dépérissement des services publics l’un de ses thèmes de campagne. Marine Le Pen, qui sera tête de liste en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, peut espérer rafler cette nouvelle « super-région ».Lire aussi :Régions agrandies, campagnes élargies« Mobilité géographique »Les craintes des élus ne sont pas tout à fait infondées. Un rapport, rendu en avril par plusieurs inspections générales, soulignait que le redécoupage des régions « est susceptible d’entraîner une mobilité fonctionnelle ou géographique pour près de 10 700 agents ».Jeudi, M. Valls s’est donc attaché à rassurer ses interlocuteurs. « Il n’y aura (…) pas de diminution du nombre de fonctionnaires d’Etat dans votre ville », a-t-il promis. La direction régionale de l’agriculture et celle chargée de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) « seront installées ici ». « Le rectorat d’Amiens sera maintenu » mais il y aura un rectorat de région à Lille, précise-t-on à Matignon, avec un partage des tâches bien délimité. Enfin, dans le chef-lieu de la Somme sera implantée « une plateforme nationale de validation des titres », qui emploiera une centaine de personnes.Un traitement similaire est annoncé pour les autres ex-préfectures de région. Ainsi, Montpellier devrait conserver la direction régionale des affaires culturelles, la chambre régionale des comptes ou encore la DRJSCS. Le but de l’exécutif est de faire en sorte que les effectifs relevant de l’Etat dans les villes « rétrogradées » restent relativement stables ou enregistrent de faibles variations. Pour y parvenir, la quasi-totalité des sites des actuelles directions régionales seront maintenus en spécialisant les agents qui y travaillent. Exemple : une direction régionale de l’agriculture pourra être recentrée sur la viticulture, en ayant compétence sur l’ensemble de la nouvelle « super-région ». Un gros effort de formation sera réalisé, indique Matignon, afin de permettre aux fonctionnaires de changer de métier sans avoir à déménager. Le nombre de ceux qui seront amenés à faire leurs valises devrait être inférieur à 1 000.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Sandrine Morel (Madrid, correspondance) L’Espagne va mieux, et le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy entend faire en sorte que cela se voie dans le budget 2016, présenté mardi 4 août au Parlement par le ministre des finances Cristobal Montoro.Véritable outil de propagande électoral, alors que des élections législatives se tiendront à l’automne, il comprend des baisses d’impôts sur le revenu et les sociétés, déjà avancées au 1er juillet dernier, et qui se reproduiront « à mesure qu’augmentera notre capacité budgétaire », a promis M. Montoro.Coup de pouce aux fonctionnairesIl prévoit, pour la première fois depuis 2009, une légère revalorisation du salaire des fonctionnaires, de 1 %. Il augmente la part des dépenses sociales de 3,8 %, afin d’améliorer les ressources des familles en difficulté, les aides des personnes dépendantes ou les bourses scolaires. La recherche civile bénéficiera de 2,2 % de plus. Les dépenses culturelles augmentent de 7,2 %. Et l’investissement public, qui avait bondi de 8,5 % en 2015, augmentera encore, mais d’à peine 1 %.Avec une croissance du PIB prévue de 3,3 % en 2015 et de 3 % en 2016, selon les chiffres du gouvernement, soutenue par une forte reprise de la demande interne, le gouvernement espagnol a vu augmenter considérablement ses recettes fiscales. Les revenus de l’impôt sur les sociétés devraient ainsi augmenter de 10 %, selon les prévisions de Madrid. De plus, grâce à la croissance de l’emploi attendue, de 3 % cette année et la suivante, les dépenses totales en indemnités de chômage devraient baisser de 3,5 milliards d’euros (- 22 %). Et les intérêts de la dette baisser de 10 % grâce à la réduction des taux, symbole du retour de la confiance des investisseurs.Discours politiqueAinsi, bien qu’il doive poursuivre la politique d’austérité afin de rabaisser le déficit public de 4,2 % cette année à 2,8 % l’an prochain, le gouvernement dispose d’une marge suffisante pour « rendre à la société espagnole l’effort qu’elle a fourni ces dernières années, » a souligné M. Montoro.Transformant le discours de présentation du budget en véritable discours politique et bilan de législature, le ministre des finances a été clair : « Ce qui nous a permis de sortir de la crise, c’est l’austérité », a déclaré M. Montoro, qui a comparé, comme le font régulièrement ses collègues de gouvernement, la situation de l’Espagne à celle de la Grèce, où « les mouvements de capitaux sont limités car ils n’ont pas mené chez eux la politique économique que nous menons en Espagne depuis 2012. »Tout n’est cependant pas rose dans le royaume. Les légères augmentations budgétaires sont très loin de rétablir le niveau de dépenses publiques antérieur à la crise. La dette s’approchera des 100 % du PIB (98,7 %) cette année avant de commencer sa possible descente. Le nombre de chômeurs de longue durée, ne percevant plus qu’une faible indemnité de 426 euros par mois, explique aussi la baisse des dépenses de chômage. La reprise de l’emploi cache une augmentation des emplois précaires.Réduire le poids de la dette« Nous avons mené une politique économique rigoureuse qui nous a permis de sortir l’Espagne de la crise (…) de nous situer à la pointe de la croissance et de la création d’emplois dans la zone euro », s’est félicité de son côté M. Montoro, qui a souligné que l’an prochain le pays affichera « pour la première fois un excédent primaire nominal qui lui permettra de réduire le poids de la dette publique », avant de promettre, pour la prochaine législature, « si le veulent les Espagnols, » de récupérer « le niveau d’emploi antérieur à la crise. »Pour que le budget 2016 soit approuvé avant la dissolution des chambres, probablement fin septembre, le gouvernement a décidé d’appuyer sur l’accélérateur et de le faire voter en première lecture aux députés, qui voient leurs vacances écourtées, fin août.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.08.2015 à 06h25 • Mis à jour le04.08.2015 à 11h16 | Isabelle Rey-Lefebvre « On s’attend à un arrivage (sic) de Calais, où la situation est devenue très difficile, mais aussi de Vintimille », assure Hervé Ouzzane, membre du collectif « La Chapelle en lutte ». Ancien tenancier de boîte de nuit, il était déjà très présent auprès des migrants de la rue Pajol (18e arrondissement), évacués le 29 juillet ; il campe désormais avec la centaine de migrants qui, depuis le 31 juillet, ont trouvé refuge dans un lycée technique professionnel désaffecté du 19e arrondissement de Paris. Hervé Ouzzane avait utilement récupéré, rue Pajol, tous les vivres non consommés et en avait rempli un grand chariot en disant, « ça peut servir ». Il n’avait pas tort.Après avoir tergiversé durant le week-end, la maire de Paris Anne Hidalgo a finalement renoncé à envoyer la police déloger les étrangers du lycée. « Ces migrants ont, au péril de leur vie, traversé le Sahara, la Méditerranée, ils ont fui la guerre en Afghanistan, au Soudan ou, pour les Erythréens, une dictature sanglante : la France mais surtout Paris leur doivent l’hospitalité et l’accueil, a déclaré, lundi 3 août, Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris. Nous avons choisi le dialogue et notre méthode porte ses fruits : d’abord recenser les personnes, puis leur proposer un hébergement d’un mois, quelle que soit leur situation. Pas dans des hôtels mais dans des centres où ils peuvent dormir, se nourrir, accomplir leurs démarches administratives. Bien que l’accueil des migrants soit de la compétence de l’Etat, la Mairie de Paris s’implique pour faire face à cette crise migratoire d’une ampleur sans précédent. » Ballottés d’un centre à l’autreRue Jean-Quarré, l’ancien lycée hôtelier, un méchant bâtiment des années 1970 vide depuis quatre ans, se prête plutôt bien à cette vie collective. Les classes sont devenues des dortoirs pour la centaine d’hommes présents, le préau fournit une ombre bienvenue et les rares prises électriques sont toutes saturées de chargeurs de téléphones portables, tandis que la cour accueille les jeux de ballon, pour tuer l’ennui.Dans les petits groupes, rassemblés par nationalité – des Soudanais, les plus nombreux, des Erythréens, des Tchadiens mais aussi des Libyens, des Maghrébins, quelques Maliens et des Sénégalais –, l’ambiance semble détendue, même si chacun, en baroudeur aguerri, garde son bagage à l’œil. Abdel Quafar, 34 ans, parti du Darfour en 2008, passé par la Libye puis par la Grèce, est en France depuis 2012 ; Aziz Bara, son compatriote ouvrier dans le bâtiment et Khider Ismail, ancien cameraman, ont suivi à peu près le même périple.Tous trois ne se font pas prier pour montrer le précieux titre de réfugié qui leur donne le droit d’être en France et d’y travailler, mais qui ne suffit pas pour y obtenir un logement et un emploi. Ils ont déjà été beaucoup ballottés d’un centre à l’autre, d’une association à l’autre : « Ce que nous souhaitons, c’est nous intégrer à la communauté française, mais c’est difficile », juge Abdel Quafar. A ses côtés, deux jeunes, arrivés depuis deux jours, découvrent les méandres administratifs français.Lire aussi :Cinq questions sur le droit d’asileTraités de « vichystes »Le squat est donc solidement chaperonné par le collectif « La Chapelle en lutte », qui refuse de se constituer en association et dont certains membres se font appeler par un pseudonyme. Ils filtrent les entrées et monopolisent la communication avec la Ville, dont les représentants venus, samedi 1er août, vérifier la sécurité électrique et tenter un premier recensement se sont fait vertement éconduire et auraient été traités de « vichystes ».Le collectif assure qu’une fois les listes dressées, il est difficile d’y faire admettre de nouveaux arrivants. Or, ceux-ci sont déjà en route car la nouvelle du squat du lycée Jean-Quarré s’est propagée à la vitesse d’un feu de forêt : une vingtaine de Soudanais ont quitté le campement des quais d’Austerlitz, où ils stationnaient depuis des mois, pour s’installer ici ; une douzaine d’Afghans, descendus de la gare de l’Est, ont rejoint, lundi, leurs compatriotes.Le collectif de soutien appelle de ses vœux une grande maison d’accueil des migrants à Paris, ce à quoi le ministère de l’intérieur se refuse. Quant au généreux discours de la Mairie de Paris, il se heurte à la pénurie de places d’hébergement. Tous les centres sont pleins et, selon la préfecture d’Ile-de-France, 1 300 migrants ont déjà été accueillis, depuis le 1er juin, dans des centres censés rester fermés l’été, et qui ont été rouverts pour l’occasion. « Nous verrons si la situation est tenable », avance prudemment M. Julliard à l’Hôtel de ville. Il ne souhaite pas créer un point de « cristallisation » et rappelle qu’il y a d’autres campements, notamment celui d’Austerlitz et ses 250 migrants, qui vivent de plus en plus durement la cohabitation avec les fêtards noctambules de la Cité du design et des péniches alentour : « C’est notre priorité », affirme-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.08.2015 à 06h47 • Mis à jour le04.08.2015 à 14h52 | Béatrice Jérôme Les traditions se perdent. Depuis le 1er août, il en coûte de garer sa voiture à Paris en été. Le stationnement, jusqu’ici gratuit dans 60 % des rues de la capitale en août, est désormais payant partout. « Il est logique et normal que les automobilistes paient le juste prix douze mois sur douze », se félicite Christophe Najdovski, adjoint (EELV) chargé des transports de la maire de Paris, Anne Hidalgo. L’entretien de l’espace public coûte de l’argent toute l’année à la collectivité. » En outre, « la gratuité du stationnement est une incitation à l’usage de la voiture », rappelle l’élu écologiste.La mesure n’est pas des plus populaires. Pour la droite parisienne, « la Ville est prête à tous les expédients pour gratter quelques sous », comme le dit Jean-François Legaret, maire (Les Républicains) du 1er arrondissement.La fin de la gratuité estivale s’inscrit dans une réforme globale engagée en décembre 2014. Depuis le 1er janvier, la gratuité partielle a été supprimée le samedi. En semaine, le stationnement est payant jusqu’à 20 heures, au lieu de 19 heures. Les tarifs ont augmenté pour le stationnement rotatif et surtout pour les Parisiens qui bénéficient d’un barème « résidentiel ». Gratuite jusqu’ici, la carte de stationnement résidentiel est vendue 45 euros par an depuis le 1er février. S’y ajoute une hausse du tarif de stationnement quotidien ou hebdomadaire – ce dernier passe de 3,25 à 9 euros. Au final, un Parisien qui se gare toute l’année dans la ville voit son budget passer de 169 euros à 513 euros.L’exécutif municipal relativise la flambée des coûts pour l’automobiliste. « Entre 2002 et 2014, le prix du stationnement résidentiel avait baissé de 80 %. Le nouveau tarif reste inférieur à celui de 2001 », réplique M. Najdovski. L’élu écologiste justifie ce qu’il appelle « une remise à niveau » par la volonté de lutter contre les « voitures ventouse » et d’inciter à l’usage des parkings souterrains pour dégager de l’espace sur la voirie.Des sanctions plus dissuasives« Sous couvert d’arguments écologistes, la politique d’Anne Hidalgo obéit uniquement à des objectifs financiers, rétorque Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file du parti Les Républicains à Paris. La Mairie prend aux habitants l’argent que le gouvernement a refusé de prélever sur les transporteurs routiers en renonçant à mettre en place l’écotaxe prévue par le Grenelle de l’environnement », s’indigne l’ancienne ministre de l’écologie de François Fillon. Qui rappelle que « l’écotaxe poids lourds » sur le périphérique aurait pu rapporter 18 millions d’euros à la Ville.La réforme globale du stationnement devrait, elle, engendrer 50 millions d’euros de recettes supplémentaires en 2015, pour des recettes de 68 millions d’euros en 2014.Pour « orienter les comportements » des automobilistes, l’exécutif parisien veut aussi rendre les sanctions plus dissuasives. « 90 % des automobilistes ne paient pas leur stationnement rotatif, selon M. Najdovski. Ils préfèrent prendre le risque d’une amende de 17 euros. Le manque à gagner pour la Ville à cause de la fraude se chiffre en centaines de millions d’euros. »La Ville projette aussi d’augmenter le montant des contraventions. La loi de janvier 2014 sur la modernisation de l’action publique donne aux communes le droit de fixer les barèmes. Mais ses modalités d’application sont encore à préciser. « On attend aussi de la Préfecture de police qu’elle améliore le contrôle du stationnement », dit M. Najdovski. En 2016, la Ville indexera une partie de sa dotation à la Préfecture de police sur la performance des verbalisations. Le préfet de police s’est engagé à mettre davantage de moyens dès cet été. Echapper aux « pervenches » risque d’être moins facile. Même en août.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.08.2015 à 17h12 • Mis à jour le03.08.2015 à 07h05 Le coup de colère de Nicolas Daragon a été entendu. Le maire Les Républicains de Valence (Drôme) a saisi la ministre de l’écologie le 17 juillet, selon les informations du Parisien, pour réclamer la baisse de 110 à 90 km/h de la vitesse sur la portion de l’A7 qui traverse son agglomération.Sur cette autoroute, la plus fréquentée d’Europe avec 70 000 véhicules par jour en moyenne, la vitesse est déjà réduite de 20 km/h à la hauteur de Valence, soit 110 km/h. Un ralentissement pas suffisant pour Nicolas Daragon, qui s’appuie sur une enquête parlementaire et trois études conduites localement, qui montrent que « la pollution atmosphérique sur le territoire de Valence est générée essentiellement par le transport routier. » Cette pollution serait la cause de 55 morts dans l’agglomération, ajoute le maire, citant des données de l’Institut de veille sanitaire. « Diminuer la vitesse des véhicules permettrait de réduire cette pollution car plus la vitesse moyenne est basse, moins il y a d’émissions », ajoute Nicolas Daragon.« Les élus locaux sont conscients des enjeux »Un constat partagé par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, qui, selon le Parisien, soutiendra la demande du maire de Valence.« Cette initiative montre que les élus locaux sont conscients des enjeux et prêts à prendre leurs responsabilités pour lutter contre la pollution. »Une démarche qui pourrait donner des idées à d’autres agglomérations. Selon le maire de Valence, une quinzaine de villes en France seraient concernées, avec des autoroutes passant à moins de 300 mètres du centre. L’élu a ainsi envoyé un courrier à douze maires de communes dans le même cas pour leur demander d’appuyer sa demande (Tours, Lyon, Reims, Toulon, Cagnes-sur-Mer, Saint-Laurent-du-Var, Mantes-la-Ville, Nemours, Villejuif, Montreuil-sous-Bois, Strasbourg et Angers).Ségolène Royal a prévu d’annoncer à la rentrée des mesures de lutte contre la pollution de l’air. Un rapport parlementaire a chiffré à près de 100 milliards d’euros par an le coût de cette pollution.En janvier, le gouvernement avait déjà provoqué un débat en faisant passer de 80 à 70 km/h la limitation sur le périphérique de Paris. La Mairie de Paris disait attendre de cette mesure une baisse des polluants atmosphériques de 5 %, une baisse de 23 % du nombre d’accidents et de 65 % du nombre de blessés graves et de tués.Lire : Le « bilan très positif » du passage à 70 km/h sur le périphérique parisien 31.07.2015 à 12h30 • Mis à jour le01.08.2015 à 09h41 | Bertrand Bissuel Petit à petit, la nouvelle carte administrative prend tournure. Par petites touches, pour ne brusquer ni les élus locaux ni les fonctionnaires ni les usagers. Vendredi 31 juillet, lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, Manuel Valls a présenté une série de décisions qui tirent les conséquences de la réforme territoriale. Les nouvelles capitales régionales sont désormais connues et certains services déconcentrés de l’Etat vont être réorganisés, avec le souci – assure Matignon – de préserver l’emploi public.Dans les régions dont le périmètre s’est élargi, il n’y a aucune surprise, s’agissant du choix de leur chef-lieu. Les communes lauréates sont celles qui étaient attendues depuis plusieurs semaines : Lyon en Auvergne-Rhône-Alpes ; Rouen pour la Normandie ; Lille dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ; Bordeaux pour Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ; Toulouse pour Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ; Dijon en Bourgogne-Franche-Comté.Officiellement, ces noms sont provisoires, la liste définitive n’étant arrêtée qu’en juillet 2016 après le renouvellement des assemblées régionales en décembre. Mais il est difficile d’imaginer que cet ordonnancement soit remis en cause, l’Etat et les collectivités locales ayant commencé à s’adapter à cette nouvelle donne. Quant à l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, son cas est définitivement réglé depuis la promulgation de la loi du 16 janvier qui a désigné Strasbourg comme capitale de ce vaste ensemble.Une décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique »Dans cette opération, neuf villes perdent leur statut de préfecture de région, parmi lesquelles Montpellier. Son maire, Philippe Saurel (divers gauche), n’a pas digéré cette décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique ». A Amiens, autre commune « déclassée », les édiles ont, eux aussi, rouspété, craignant un transfert massif d’agents publics de la métropole picarde vers Lille.C’est pourquoi le premier ministre leur a rendu visite, jeudi, pour désamorcer les tensions, à quelques mois des élections régionales, et contrer le discours du FN, qui a fait du dépérissement des services publics l’un de ses thèmes de campagne. Marine Le Pen, qui sera tête de liste en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, peut espérer rafler cette nouvelle « super-région ».Lire aussi :Régions agrandies, campagnes élargies« Mobilité géographique »Les craintes des élus ne sont pas tout à fait infondées. Un rapport, rendu en avril par plusieurs inspections générales, soulignait que le redécoupage des régions « est susceptible d’entraîner une mobilité fonctionnelle ou géographique pour près de 10 700 agents ».Jeudi, M. Valls s’est donc attaché à rassurer ses interlocuteurs. « Il n’y aura (…) pas de diminution du nombre de fonctionnaires d’Etat dans votre ville », a-t-il promis. La direction régionale de l’agriculture et celle chargée de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) « seront installées ici ». « Le rectorat d’Amiens sera maintenu » mais il y aura un rectorat de région à Lille, précise-t-on à Matignon, avec un partage des tâches bien délimité. Enfin, dans le chef-lieu de la Somme sera implantée « une plateforme nationale de validation des titres », qui emploiera une centaine de personnes.Un traitement similaire est annoncé pour les autres ex-préfectures de région. Ainsi, Montpellier devrait conserver la direction régionale des affaires culturelles, la chambre régionale des comptes ou encore la DRJSCS. Le but de l’exécutif est de faire en sorte que les effectifs relevant de l’Etat dans les villes « rétrogradées » restent relativement stables ou enregistrent de faibles variations. Pour y parvenir, la quasi-totalité des sites des actuelles directions régionales seront maintenus en spécialisant les agents qui y travaillent. Exemple : une direction régionale de l’agriculture pourra être recentrée sur la viticulture, en ayant compétence sur l’ensemble de la nouvelle « super-région ». Un gros effort de formation sera réalisé, indique Matignon, afin de permettre aux fonctionnaires de changer de métier sans avoir à déménager. Le nombre de ceux qui seront amenés à faire leurs valises devrait être inférieur à 1 000.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 14h54 • Mis à jour le30.07.2015 à 19h46 | Hélène Bekmezian Retour en arrière pour François Rebsamen ? Après la mort du maire PS de Dijon Alain Millot, lundi 27 juillet, le ministre du travail souhaite retourner à la tête de cette ville, qu’il a dirigée de 2001 à 2014.Lorsque le conseil municipal se réunira lundi 10 août pour élire un successeur à M. Millot, M. Rebsamen « sera candidat pour la mairie et pour la présidence du Grand Dijon », explique au Monde son entourage, confirmant ainsi une information du Bien Public.L’Elysée a d’ores et déjà annoncé que le ministre serait remplacé s’il était élu maire de Dijon. « Il y a un principe : il n’est pas possible de cumuler une fonction ministérielle et un mandat exécutif local », a-t-on ajouté. Du côté de Matignon, même son de cloche. En marge d’un déplacement en Picardie, le premier ministre, Manuel Valls, a tenu à rappeler le principe de non-cumul des mandats qui a fait l’objet d’une loi validée en février 2014 par le Conseil constitutionnel.« Il y a des principes qui s’appliquent et François Rebsamen le sait parfaitement : on ne peut pas être chef d’un exécutif (…) et en même temps membre du gouvernement. Ce sont ces principes comme le non-cumul des mandats d’une manière générale qui sont une exigence des citoyens. »Un peu plus tôt, François Rebsamen avait quant à lui déclaré qu’il « [remettrait] sa démission entre les mains du président et du premier ministre, quand ses engagements ministériels [seraient] terminés ».Pas contraire à la loi, mais contraire à la charte de déontologieSi rien dans la loi n’interdit à un ministre d’être également maire, François Hollande avait tout de même fait signer à ses ministres une charte de déontologie qui précise que « les membres du gouvernement consacrent tout leur temps à l’exercice de leurs fonctions ministérielles [et] doivent, de ce fait, renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir ».Réélu maire pour la troisième fois en mars 2014, M. Rebsamen avait quitté cette fonction dès le 2 avril pour entrer au gouvernement, et était alors devenu simple conseiller municipal. Son premier adjoint Alain Millot lui avait succédé à la mairie quelques jours plus tard, avant d’être également élu président du Grand Dijon à sa place. Mais la disparition de M. Millot, atteint d’un cancer, oblige aujourd’hui François Rebsamen à revenir en terre bourguignonne.Qui pour le remplacer au ministère du travail ?Quant à savoir qui pourrait prendre sa suite au ministère du travail en cas de victoire, plusieurs noms peuvent être avancés comme celui de Laurent Grandguillaume, député socialiste de Côte-d’Or, régulièrement cité comme « ministrable » depuis son rapport très salué sur l’auto-entrepreneuriat, remis en décembre 2013. Elu pour la première fois à l’Assemblée en 2012, M. Grandguillaume est en outre un proche de M. Rebsamen, dont il a été adjoint à la mairie de Dijon jusqu’à cette date.Mais, à 37 ans, cet élu hollandais et relativement loyal envers le gouvernement pourrait avoir le handicap de l’âge et ne pas être considéré comme assez aguerri pour un tel portefeuille. A l’inverse, l’actuel secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, pourrait alors convenir pour le poste de par son âge – 64 ans –, sa longue expérience politique et son métier d’origine, avocat du travail. D’autant que l’élu landais ne s’entend pas au mieux avec son actuelle ministre de tutelle, Ségolène Royal. Restera à savoir qui pourra alors le remplacer aux transports… D’autres noms circulent déjà, comme ceux de Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine et proche de Martine Aubry, ou encore Jean-Patrick Gille, député PS d’Indre-et-Loire.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 06h53 • Mis à jour le30.07.2015 à 17h14 | Emeline Cazi Claude Guéant s’est toujours tenu à distance de l’affaire des sondages. Quatre jours après sa garde à vue début juin, l’ancien secrétaire général de l’Elysée maintenait sur BFM-TV n’avoir « pas participé à la commande de ces sondages, [ni] vu tous les sondages », tout en rappelant le caractère « absolument indispensable à un gouvernement moderne » d’avoir recours à de telles études.Claude Guéant en sait en réalité bien plus qu’il ne le laisse croire. C’est en effet lui qui a déposé le contrat Buisson sur le bureau d’Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy. La feuille blanche, datée du 1er juin 2007 et déjà signée par le président de Publifact, la société de Patrick Buisson, était glissée dans une chemise à rabat.C’est précisément ce rabat qui intéresse les enquêteurs. Trois notes manuscrites s’y succèdent. Or, l’enchaînement de ces notes raconte ce qu’on ignorait jusqu’alors : le circuit qu’a suivi le contrat Buisson avant que la directrice de cabinet y appose sa signature.Lire aussi :Patrick Buisson mis en examen dans l’affaire des sondages de l’Elysée« Remarque est de caractère mineur »La première note, une carte de visite agrafée à la chemise portant la mention « Présidence de la République. Claude Guéant. Secrétaire général » et la date du 20 juin 2007, prouve que le contrat est passé entre les mains du secrétaire général. « Merci de mettre ce contrat à la signature et de faire retour d’un exemplaire à P. Buisson. CG », écrit ce dernier à Emmanuelle Mignon. La directrice de cabinet se renseigne avant de signer et interroge M. Revel, le chef des services administratifs et financiers de l’Elysée. C’est l’objet de la deuxième note : « Merci de me dire si cela pose un problème juridique. A moins que Claude Guéant vous en ait déjà parlé. Merci. »M. Revel répond le lendemain : « La convention aurait pu être conclue sous la présidence de la République plutôt que par le président de la République française. Mais cette remarque est de caractère mineur : au total, il n’y a aucun problème (juridique notamment). Les deux exemplaires, ci-joints, en retour, peuvent être mis à la signature du chef de l’Etat. » Emmanuelle Mignon, rassurée, a donc signé ce document « très confidentiel ».Sondages de l’Elysée : la garde à vue de Pierre Giacometti a été levée après 24 heuresLa garde à vue de Pierre Giacometti, conseiller de Nicolas Sarkozy, a été levée jeudi 30 juillet en début d’après-midi, selon son avocat, Patrick Maisonneuve. L’ancien directeur général d’Ipsos France était entendu par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) à Paris depuis plus de vingt-quatre heures dans l’enquête sur les sondages de l’Elysée, mis en cause par la Cour des comptes lors du dernier quinquennat.A l’issue de cette garde à vue, M. Giacometti a été relâché sans être déféré devant un magistrat instructeur. Selon ses dires, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a profité de cette audition pour livrer sa version de l’affaire.« A l’occasion de cette longue audition, j’ai eu la possibilité de prendre le temps nécessaire pour m’expliquer avec précision et en toute transparence sur la mission de conseil stratégique que le cabinet GiacomettiPéron a assuré au service de son client, la présidence de la République, et ceci de 2008 à 2012. »Selon une source judiciaire citée par Reuters, M. Giacometti est convoqué fin septembre par le juge chargé du dossier pour un « interrogatoire de première comparution » sur des faits de recel de favoritisme.Patrick Buisson mis en examenL’enquête porte sur la régularité des contrats conclus sous le quinquennat Sarkozy entre l’Elysée et neuf instituts de sondage, notamment la société GiacomettiPéron de Pierre Giacometti et celle de Patrick Buisson, Publifact. La polémique avait débuté en 2009, après la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui critiquait sévèrement une convention signée en juin 2007 entre l’Elysée et le cabinet de Patrick Buisson « pour un coût avoisinant 1,5 million d’euros ».Patrick Buisson, qui conseillait également Nicolas Sarkozy à l’Elysée mais avec lequel l’ex-président a depuis coupé les ponts, a quant à lui été mis en examen mercredi par un juge financier pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics par un particulier. Il s’agit de la première mise en examen dans ce dossier. Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy est protégé par son immunité présidentielle puisqu’il était en poste à l’Elysée.Début juin, six anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy, dont Claude Guéant et Xavier Musca, qui s’étaient succédé au poste de secrétaire général de la présidence de la République, ainsi qu’Emmanuelle Mignon, ex-directrice de cabinet, avaient été entendus. A l’issue de leurs interrogatoires, ils avaient été relâchés sans être déférés devant la justice. .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). Si Claude Guéant n'a pas été mis en examen, la justice a mis la main sur des notes signées de sa main qui atteste de son implication dans le dossier.Le 29 juillet, Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont à leur tour été entendus : le second a été mis en examen pour « recel de délit de favoritisme », « abus de biens sociaux » et « détournement de fonds publics par un particulier ». La justice a également découvert qu'il' avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et MignonSondages de l’Elysée : Patrick Buisson mis en examen Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard() .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. 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Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). Si Claude Guéant n'a pas été mis en examen, la justice a mis la main sur des notes signées de sa main qui atteste de son implication dans le dossier.Le 29 juillet, Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont à leur tour été entendus : le second a été mis en examen pour « recel de délit de favoritisme », « abus de biens sociaux » et « détournement de fonds publics par un particulier ». La justice a également découvert qu'il' avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et MignonSondages de l’Elysée : Patrick Buisson mis en examen Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard()Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar et Adrien Morcuende Vacances ou pas, la riposte de Marine Le Pen ne s’est pas fait attendre. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles rejetait l’appel du Front national qui contestait la suspension du vote par courrier de la réforme de statuts du parti et de la suppression du poste de président d’honneur occupé par Jean-Marie Le Pen.Réaction immédiate de la présidente du FN, qui compte reprendre la main sur le terrain politique à défaut de gagner la bataille des tribunaux : l’officialisation du résultat des « 30 000 votes de la consultation » par courrier après comptabilisation sous contrôle d’huissier. Verdict de ce coup d’éclat médiatique qui reste avant tout symbolique : 94 % des adhérents ayant voté approuvent les nouveaux statuts, et donc la suppression de la présidence d’honneur.Manœuvre politiqueLe but de cette manœuvre politique est double. En publiant les résultats du vote lancé le 20 juin et auquel ont participé 29 248 des 51 551 adhérents (56,74 %) jusqu’à son interruption ordonnée le 8 juillet par le TGI de Nanterre, Marine Le Pen tient d’abord à montrer qu’elle est un chef de parti soutenu par ses militants.C’est d’ailleurs elle qui avait réuni le bureau exécutif du FN le 4 mai, date à laquelle était décidé, entre les murs du « carré » (siège du FN à Nanterre), « conformément à l’article 19, de suspendre le président d’honneur de sa qualité d’adhérent », qui lui donnait le droit de siéger à toutes instances du FN. Une décision historique qui n’avait alors pas été votée à l’unanimité – le FN n’avait pas indiqué quels membres du bureau exécutif ne l’avaient pas soutenue – et en l’absence de Jean-Marie Le Pen.Deuxième message, directement adressé à Jean-Marie Le Pen, indéboulonnable président d’honneur du FN depuis la passation de pouvoir lors du congrès de Tours, en janvier 2011 : rappeler que sa mise en minorité par les chiffres est la preuve qu’il est lâché par sa base, qu’il n’incarne plus la ligne majoritaire du parti qu’il a cofondé en 1972. Autrement dit, qu’il est, comme le répétait le vice-président du FN, Florian Philippot, le 28 juillet, sur France Info, un homme qui appartient au passé.Lire aussi :La victoire juridique de Jean-Marie Le Pen plonge le Front national dans l’incertitude« Il faut que je loue le stade de France ? » Mais à 87 ans, Jean-Marie Le Pen, qui réagit en « lion blessé », selon les mots employés mercredi par sa petite-fille Marion Maréchal Le Pen dans Le Parisien-Aujourd’hui en France, n’est pas mort. Pour mettre définitivement son père hors jeu politiquement, Marine Le Pen devra organiser un congrès « physique » dans les prochains mois.Dans un premier temps, la benjamine de Jean-Marie Le Pen a montré son refus d’envisager cette hypothèse : « Mais enfin pardon, nous ne sommes pas au XIXe siècle et nous n’avons plus 7 000 adhérents. Nous en avons 51 500. (...) Expliquez-moi comment je peux organiser un congrès physique avec 51 500 adhérents. Il faut que je loue le stade de France peut-être ? », avait ironisé la présidente du FN sur BFM-TV.Depuis le rejet de la cour d’appel de Versailles, la présidente du FN, à court de munitions sur le plan judiciaire, semble désormais déterminée à suivre cette voie pour sortir de cet embourbement politico-familial qui dure depuis plus de trois mois. Le 4 mai, le bureau exécutif du parti, réuni à Nanterre, faisait le choix de suspendre son père du FN, après que ce dernier a qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ».L’organisation d’un congrès physique, qui semble inévitable, suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation.Adrien MorcuendeMatthieu GoarJournaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Dans une très longue interview de plus de deux heures, mercredi 29 juillet, à la radio Kokkino, très proche du parti de la gauche radicale Syriza, le premier ministre Alexis Tsipras est longuement revenu sur les divisions qui déchirent aujourd’hui son parti. « Je suis le dernier à vouloir des élections, a-t-il notamment déclaré, mais si je n’ai plus de majorité parlementaire alors je n’aurai pas d’autre choix que de convoquer ces élections. » Le premier ministre grec fait en effet face à une fronde grandissante au sein de son propre parti, dont une frange lui reproche d’avoir signé le 13 juillet dernier un accord amenant en Grèce de nouvelles mesures d’austérité, alors que l’ensemble de la campagne de Syriza s’était concentrée sur la lutte contre l’austérité. Lors des votes de premiers trains de mesures les 15 et 22 juillet, près d’une quarantaine de députés s’étaient désolidarisés du gouvernement, faisant tomber la majorité parlementaire en dessous des 151 voix requises pour faire adopter un texte. Ces mesures n’étaient finalement passées qu’avec les voix de l’opposition.Deux camps, un congrès exceptionnelDepuis, la fronde s’organise et Syriza est véritablement divisé aujourd’hui en deux camps. Le grand test sera l’adoption dans les prochaines semaines du nouveau plan de plus de 80 milliards d’euros de prêt sur trois ans, actuellement en cours de négociation, et qui devrait être présenté au parlement d’ici au 20 août.Si moins de 120 députés du groupe parlementaire Syriza soutiennent ce texte, alors Alexis Tsipras n’aura en effet pas d’autre choix que de recourir à des élections, car il deviendra intenable de ne faire adopter des lois qu’avec le soutien de l’opposition. Une clarification sera nécessaire.Il a confirmé lors de son interview de mercredi matin qu’il souhaiterait que se réunisse avant cela, peut-être début septembre, « un congrès exceptionnel pour demander aux 30 000 membres de Syriza de se prononcer sur la ligne que devra suivre le parti ». Pour décider aussi des candidats qui seront inscrits sur les listes électorales.Selon ce scénario, le calendrier idéal de M. Tsipras serait donc : conclusion de l’accord, adoption au parlement puis congrès Syriza avant des élections fin septembre ou début octobre.Bousculer les équilibres internesMais les dissidents de Syriza exigent, eux, que les choses aillent plus vite, faisant pression sur le gouvernement et le parti pour que les organes internes se réunissent avant la conclusion de l’accord avec les créanciers. Ils espèrent ainsi bousculer les équilibres internes et renverser la « ligne présidentielle », menée par Alexis Tsipras, qui reste à ce jour la ligne majoritaire au sein de Syriza.Derrière cette bataille, deux conceptions s’opposent : d’un coté, celle de M. Tsipras, qui vise à continuer à négocier avec les créanciers, pour avant tout rester dans la zone euro, et de l’autre, la vision défendue notamment, et de plus en plus fort, par Panayiotis Lafazanis, le chef du courant dissident de la plateforme de gauche, appelant, lui, à la rupture et à la sortie de la zone euro. « Le peuple grec ne nous a jamais demandé de sortir le pays de la zone euro, a précisé M. Tsipras, sur Kokkino. L’heure est arrivée pour la gauche de se montrer responsable. Quand un parti prend la décision de gouverner, il doit gouverner et pouvoir compter sur sa majorité parlementaire. »La première bataille de cette guerre des tranchées aura lieu jeudi 30 juillet. Le comité central doit se réunir et répondre à une question : les consultations internes au parti auront-elles lieu avant ou après la conclusion de l’accord ?Sans surprise, l’opposition comme les créanciers aimeraient que cela se produise après. Une fois le nouveau plan adopté au parlement.En cas d’élection, selon tous les sondages de ces dernières semaines, Syriza arriverait toujours en tête, avec même la possibilité de dégager une majorité absolue de 151 députés (sur les 300 sièges que compte le parlement). Ce qu’il n’avait pas réussi à faire le 25 janvier dernier.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.07.2015 à 19h14 • Mis à jour le30.07.2015 à 16h42 | Pierre Breteau et Samuel Laurent Une nouvelle fois, le chômage a (faiblement) augmenté en juin, selon la dernière livraison de chiffres de Pôle emploi. Et une nouvelle fois, la majorité socialiste et François Hollande doivent assumer : ils ne sont pas parvenus à faire diminuer le nombre de demandeurs d’emploi, qui reste croissant depuis 2008 et la crise financière.La situation française est-elle particulièrement mauvaise en Europe ? Pour le savoir, nous avons voulu regarder deux éléments : d’un côté, le niveau du chômage dans les 28 pays de l’Union européenne (UE). Mais aussi et surtout, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi dans chaque pays depuis 2008, en comparaison avec la moyenne européenne.La carte ci-dessus vous permet d’afficher les deux types de données. La couleur montre le niveau de chômage d’un pays en mai 2015 (derniers chiffres disponibles à l’échelle européenne), et en passant votre souris sur ledit pays, vous pouvez afficher une courbe montrant l’évolution du chômage depuis sept ans.Deux constats s’imposent : d’une part, le niveau du chômage place la France du côté des pays « latins » (Italie, Espagne), où il est plus élevé, plutôt que du côté des pays tels l’Allemagne ou le Royaume-Uni, où il est plus faible.D’autre part, on constate que la courbe du chômage en France épouse assez bien celle de la moyenne de l’Union européenne, et ce depuis plusieurs années.Lire sur Les Décodeurs :Le chômage stable est-il le résultat d’une « manipulation » ?Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.08.2015 à 12h48 • Mis à jour le07.08.2015 à 09h07 | Les Décodeurs La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite « loi Macron », a été promulguée et publiée au Journal officiel vendredi 7 août. Le texte ne contient bien sûr pas les quelques articles censurés par le Conseil constitutionnel mercredi soir, qui devront être présentés à nouveau devant le Parlement pour être validés – ou non.L’itinéraire législatif de la loi a notamment été marqué par deux votes en bloc à l’Assemblée nationale, au cours desquels le gouvernement a engagé sa responsabilité en raison de l’utilisation de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution.Le texte fourre-tout de 308 articles vise, selon Emmanuel Macron, à guérir les « trois maladies » de la France : « défiance », « complexité » et « corporatisme ». Saluée par le Medef, la loi a tout au long de son parcours suscité des critiques de toutes parts, et a subi de nombreuses modifications. Passage en revue des principaux points de loi – parmi de nombreux autres : 1. L’assouplissement du travail le dimanche et la nuitLe dispositif retenu supprime les cinq dimanches travaillés de plein droit proposés à l’origine et laisse le choix aux élus de fixer le nombre de dimanches « entre 0 et 12 ». Les autorisations seront débattues au niveau intercommunal au-delà de cinq dimanches. Les salariés percevront une compensation d’au moins 30 % sur leurs salaires ainsi que d’éventuelles contreparties selon des accords d’entreprise au cas par cas.Des « zones touristiques internationales » sont créées, à Paris, Nice, Cannes ou Deauville, dans lesquelles les commerces pourront ouvrir les dimanches et jusqu’à minuit, sur la base de compensations salariales (salaire doublé pour le travail en soirée). Voir notre infographie complète : Combien de salariés travaillent le dimanche ? 2. Des lignes nationales de carsJusqu’à présent limités par des régimes d’autorisation complexes, ils seront libéralisés. M. Macron en avait fait un symbole, estimant qu’il s’agissait d’une mesure à destination « des plus pauvres », qui pourraient ainsi « voyager facilement ».« A l’heure actuelle, beaucoup de Français sont trop pauvres pour prendre le train, qui est trop cher. Le transport en autocar est 8 à 10 fois moins cher que le train. Cette mesure de libéralisation du transport en autocar va bénéficier aux familles les plus modestes, les plus précaires, les plus fragiles. »Selon le ministre, cette libéralisation du transport par car devrait créer des « dizaines de milliers » d’emplois. Les débats ont conduit à mettre en place des limitations, régions et départements pourront ainsi interdire ou limiter certaines lignes. 3. L’assouplissement du permis de conduireLe permis devient un « service universel » dont le délai d’attente, actuellement de quatre-vingt-dix-huit jours en moyenne entre deux présentations à l’examen, devra être divisé par deux. Les épreuves du code de la route seront confiées à des sociétés privées. Dans les départements où l’attente entre deux passages à l’examen est supérieure à quarante-cinq jours, des « agents publics ou contractuels », dont ceux de La Poste, pourront le faire passer. Enfin, la durée minimale de vingt heures de conduite a été supprimée. 4. Une réforme des prud’hommesAutre chantier complexe, celui de la justice prud’homales. La réforme vise à simplifier les procédures pour en réduire les délais. La loi prévoit une formation des conseillers et des sanctions en cas de manquement à la déontologie, ainsi qu’un statut de défenseur syndical, et un renforcement du pouvoir des inspecteurs du travail et du pouvoir judiciaire (juge départiteur).En dernière minute, le gouvernement avait ajouté un barème d’indemnités (maximales) en cas de licenciement, en fonction de l’ancienneté des salaires dans l’entreprise et de la taille de celle-ci. Mal perçue par nombre de députés socialistes, cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, qui a estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ». 5. Les règles de licenciement collectif modifiéesSur ce volet, dont l’objectif est de sécuriser davantage les entreprises, un amendement des rapporteurs qui a été voté privilégie la négociation collective et encadre plus strictement la délimitation du périmètre d’application des critères de licenciement en cas de décision unilatérale de l’employeur. 6. Une incitation à l’épargne salariale et l’actionnariat salariéLa loi Macron simplifie ces dispositifs pour permettre leur généralisation aux petites et moyennes entreprises (PME), et les rendre plus attractifs fiscalement. Les fonds récoltés devraient également être davantage utilisés pour financer l’économie.La loi Macron abroge en revanche la prime de partage des profits mise en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui obligeait les entreprises augmentant leurs dividendes deux ans de suite à une redistribution au profit de leurs salariés.Lire aussi : Les salariés gèrent leur épargne salariale avec une très grande prudence 7. La libéralisation des professions réglementées et Infogreffe en open dataL’installation des nouveaux arrivants (huissiers, notaires, commissaires-priseurs) sera libéralisée afin de favoriser la concurrence et de permettre aux titulaires des diplômes requis de se lancer – le tout étant toutefois régulé par le ministère de la justice. Les grilles tarifaires doivent également être modifiées pour les actes « de la vie courante et de la plupart des transactions immobilières », afin d’en diminuer le prix.Mais la possibilité d’introduire une part de tarifs variables a été supprimée lors des débats, au profit d’un système de remises fixes possibles pour les jeunes huissiers, notaires et mandataires judiciaires. La commission spéciale a entériné la liberté d’installation « contrôlée » des notaires, huissiers et commissaires-priseurs et a adopté un amendement fixant une limite d’âge (70 ans) pour ces professions. Ce qui n’empêche pas la grogne des notaires de se poursuivre.En revanche, les greffes des tribunaux de commerce ont perdu leur combat : les données du Registre national du commerce et des sociétés (RNCS), qui étaient jusqu’ici leur propriété et auxquelles on n’accédait que par des services payants, seront désormais librement accessibles.Cette réforme a provoqué une forte réaction des professionnels concernés, des avocats aux huissiers. Ils dénoncent la « marchandisation » du droit « livré à l’économie », craignent un recul de l’accès au droit, ou prédisent la « mort de la profession » des commissaires-priseurs ou des administrateurs et mandataires judiciaires, avec des milliers d’emplois supprimés à la clé.Infogreffe regroupe les 135 greffes des tribunaux de commerce de France, soit près de 2 000 collaborateurs. Le site, qui emploie une trentaine de personnes (informaticiens et personnel technique), existait avant 2009 – les données étaient même diffusées sur le Minitel dans les années 1990 – mais ce n'est qu'à cette date qu'il a récupéré le monopole de la délégation de service public, au détriment de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). 8. Des prêts entre entreprisesUne entreprise qui dispose d’une trésorerie excédentaire pourra prêter de l’argent à un fournisseur ou un sous-traitant en difficulté, pour une durée limitée à deux ans et dans la mesure où prêteur et débiteur entretiennent des liens économiques. 9. Cinq à dix milliards d’euros de cessions d’actifsLe texte, examiné le 10 décembre 2014 à l’Assemblée, comporte un volet avalisant la vente par l’Etat de 5 milliards à 10 milliards d’euros d’actifs dans des entreprises ; 4 milliards seront affectés au désendettement, le reste étant réinjecté dans l’économie. Le détail de ce qui sera cédé n’a pas encore été divulgué. M. Macron s’est contenté de préciser qu’il n’était pas question de privatiser EDF, comme cela avait pu être évoqué. Lire aussi : Participations : les mauvais comptes de l'Etat actionnaire 10. Et aussi…La loi évoque également, parmi d’autres mesures :un assouplissement des conditions de changement de banque pour les consommateurs, avec la mise en place d’un service entièrement automatisé ;une « majoration de constructibilité » de 30 % pour les communes désireuses de s’agrandir ;une carte professionnelle dans le bâtiment pour éviter les fraudes et le travail au noir. Les mesures censurées par le Conseil constitutionnel :Assouplissement de la loi Evin.Les députés avaient également voté, contre l’avis du gouvernement, un assouplissement de la loi Evin sur la communication autour de l’alcool mais cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, estimant qu’elle n’avait rien à voir avec le contenu de la loi Macron. L’entérinement du centre de stockage de déchets nucléaires à BureAu dernier moment, le gouvernement avait introduit dans la loi d’un amendement entérinant le centre de stockage des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse. Cet article a été censuré par le Conseil constitutionnel, qui a, là aussi, estimé qu’il s’agissait d’un « cavalier législatif » qui devra être présenté dans un nouveau texte.Lire : Quels sont les enjeux du stockage des déchets nucléaires à Bure ? Les DécodeursJournaliste au Monde 06.08.2015 à 09h00 • Mis à jour le06.08.2015 à 14h33 Certes, l’essentiel de la loi dite Macron « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » a été validé par le Conseil constitutionnel, mercredi 5 août. Mais plusieurs dispositions qui avaient fait l’objet de nombreuses critiques ont été censurées. Le premier ministre, Manuel Valls, qui a argué que la plupart des mesures rejetées avaient été annulées « non pas sur le fond mais pour des raisons de procédure », a prévenu que ces dispositions seraient « à nouveau présentées devant le Parlement dans les prochains mois ».Le plafonnement des indemnités prud’homalesC’est la mesure la plus importante que le Conseil constitutionnel a retoquée. Le gouvernement avait esquissé une réforme des indemnités prud’homales, qui concernait le barème mis en place pour dédommager les salariés victimes d’un licenciement « sans cause réelle et sérieuse ».Le nouveau système devait plafonner les sommes allouées en fonction de l’ancienneté des salariés dans leur entreprise et de la taille de celle-ci – un projet désapprouvé par la droite, mais aussi par une partie de la gauche et par les syndicats.Lire aussi :Indemnités prud’homales : la grille d’Emmanuel Macron fait des accrocsLes juges constitutionnels ont estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ».Dans un communiqué, Manuel Valls a souligné que « le principe » du dispositif avait été « validé » par le Conseil constitutionnel mais que ce dernier « a estimé que [le plafond des indemnités] ne pouvait être différent entre petites et grandes entreprises ». « Des solutions devront être recherchées pour réduire malgré tout l’incertitude à laquelle sont soumis employeurs comme salariés », poursuit le premier ministre.L’assouplissement de la loi EvinL’amendement, introduit par des députés contre l’avis du gouvernement, avait inquiété les associations de lutte contre l’alcool et provoqué la colère de la ministre de la santé, Marisol Touraine. Les parlementaires entendaient alléger la loi Evin de 1991 pour, selon eux, distinguer publicité et information sur l’alcool.Le Conseil constitutionnel a rejeté cet article non pas sur le fond mais au motif qu’il s’agit d’un « cavalier législatif », une disposition qui n’a rien à voir avec le projet de loi dans lequel elle est insérée. La mesure pourra donc être réintroduite dans un autre texte.La gestion des déchets nucléaires stockés en profondeurUn amendement concernant le stockage des déchets radioactifs avait été introduit subrepticement dans la loi, juste avant son vote définitif. Il entérinait le projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) à Bure, dans la Meuse.Là encore, le Conseil constitutionnel a estimé qu’il s’agissait d’un cavalier législatif. La censure porte donc sur la forme et non pas sur le fond. Et Bercy a déjà annoncé, après avoir pris acte de la décision des juges, que « l’expérimentation de l’enfouissement des déchets nucléaires devrait faire l’objet d’une proposition de loi au premier semestre 2016 ».Lire aussi :Tollé après l’irruption des déchets radioactifs dans la loi MacronSeize autres articles considérés comme des « cavaliers législatifs » ont été rejetés par les juges constitutionnels, dont huit relatifs à la réforme des chambres de commerce et des métiers.Joint par Le Monde, le ministre de l’économie se félicite que la loi ait été « validée en totalité dans ses principes et à 98 % dans les détails, en particulier sur la réforme des professions réglementées qui avait fait l’objet de nombreuses attaques ». Il assure que les « trois quarts » des décrets réglementaires seront pris dans les prochains mois. 06.08.2015 à 01h16 • Mis à jour le06.08.2015 à 08h48 | Patrick Roger Le Conseil constitutionnel a validé, mercredi 5 août, l’essentiel de la loi sur la croissance et l’activité, dite « loi Macron », qui a occupé une bonne partie des débats parlementaires au premier semestre et obligé le gouvernement à recourir à l’article 49-3 de la Constitution pour la faire adopter. La haute juridiction a toutefois censuré tout ou partie de 23 articles sur les 308 que comportait le texte de loi.Parmi les dispositions censurées figure notamment l’article 266 qui prévoyait un plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement sans cause réelle ni sérieuse.Les juges constitutionnels ont estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise méconnaissait le principe d’égalité devant la loi. Ce qui va contraindre le gouvernement à revoir son dispositif s’il souhaite en maintenir le principe.Les « trois quarts » des décrets pris dans les prochains moisPas moins de 18 articles ont été censurés au motif qu’ils avaient été introduits irrégulièrement, sous forme d’amendements, dans le texte de loi : ce qu’on appelle des cavaliers législatifs.Parmi ceux-ci, on relèvera l’article 201 portant sur la gestion des déchets nucléaires stockés en profondeur, ce qui concerne le centre industriel de stockage géologique (Cigéo) de Bure. Sur ce point, un nouveau texte devrait être présenté début 2016. Autre « cavalier » censuré, l’article 225 introduisant des dérogations à la loi Evin sur l’interdiction de la publicité en faveur des boissons alcooliques.Joint par Le Monde, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, se félicite que la loi ait été « validée en totalité dans ses principes et à 98 % dans les détails, en particulier sur la réforme des professions réglementées qui avait fait l’objet de nombreuses attaques ».Il assure que les « trois quarts » des décrets réglementaires seront pris dans les prochains mois. Ainsi, la réforme de l’ouverture dominicale et en soirée des commerces devrait être effective d’ici à la fin septembre, la libéralisation des lignes d’autocar à partie de la mi-octobre et la réforme des professions réglementées fin octobre.Lire notre analyse :Neuf points de crispation sur la loi MacronPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Au Front national, on s’écrit des cartes postales avec une plume acide. Au moment de partir en cure de repos estivale, mardi 4 août, Jean-Marie Le Pen a reçu un courrier de sa fille, présidente du FN, qui le convoque à nouveau devant le bureau exécutif du parti. Ce conseil de discipline est prévu le 20 août et la « sanction prononcée peut aller jusqu’à la suspension provisoire, la radiation et l’exclusion pour faute grave », prévient d’emblée Marine Le Pen. « Le procédé est abject et indigne d’un candidat à la présidence de la République », a aussitôt réagi M. Le Pen dans un communiqué.« Le procédé est abject et indigne d’un candidat à la présidence de la République »Déboutée trois fois par la justice, Marine Le Pen persévère. Sa stratégie de dédiabolisation du Front national passe par l’exclusion du cofondateur du parti, et elle ne peut se permettre de faiblir dans ce bras de fer politico-familial. Elle a donc décidé de relancer depuis le début la procédure disciplinaire à l’encontre de M. Le Pen. Après ses propos réitérés sur les chambres à gaz, « détail » de la seconde guerre mondiale, le patriarche avait été convoqué une première fois devant le bureau exécutif, le 4 mai. A la fin d’une séance houleuse sous forme de thérapie de groupe, le cofondateur du FN avait été suspendu à titre provisoire et les dirigeants avaient organisé un vote par courrier des militants pour mettre fin à sa fonction de président d’honneur. C’était mal connaître le caractère procédurier de M. Le Pen qui avait alors saisi en référé le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre.Lire aussi :Pour le moment, la crise au FN n’affecte pas l’image de Marine Le Pen« Le vote renforce la légitimité du bureau exécutif  »Le 2 juillet, la justice a d’abord annulé sa suspension, car le parti n’avait pas précisé sa durée. Le 8 juillet, le TGI a également suspendu le « congrès postal », comme le surnommait ironiquement M. Le Pen. Le 28 juillet, la cour d’appel de Versailles a confirmé cette décision. Histoire de reprendre la main politiquement, Marine Le Pen a alors dépouillé les 28 664 votes déjà reçus par courrier. Selon le parti, qui a publié les résultats le 29 juillet, 94,08 % des votants se sont prononcés pour la fin de la fonction de président d’honneur de M. Le Pen. « Le vote des adhérents renforce la légitimité du bureau exécutif pour reprendre la procédure disciplinaire », estime un proche de la présidente. « Ils ont l’intention maintenant de bien faire les choses. En mai, le temps politique a primé sur le temps juridique », analyse Me Frédéric-Pierre Vos, avocat du FN.Avant même la décision de la cour d’appel, Marine Le Pen et ses proches ont commencé à se concerter pour savoir comment écarter le père malgré la justice. Très vite, ils se sont mis d’accord pour relancer depuis le début la procédure disciplinaire. Conscients des failles juridiques qui avaient annihilé leur première tentative, les dirigeants du FN ont cette fois-ci recensé toutes les sorties médiatiques de M. Le Pen qui ont nui, selon eux, aux intérêts du FN.Dans le dernier courrier adressé, Marine Le Pen dresse en quinze points un inventaire des « outrances » du président d’honneur, selon le mot d’un de ses proches. Il y a bien sûr ses propos sur la Shoah, tenus début avril sur BFM-TV, ses déclarations sur le maréchal Pétain, la même semaine dans Rivarol, mais aussi des faits plus récents, comme son « intrusion sur la scène de l’Opéra », lors du rassemblement traditionnel du parti le 1er mai, ou son interview le 5 mai à Europe 1, où il a dit avoir « honte que la présidente du FN » porte son nom.« Ils croient bétonner mais en fait ils bidonnent »Pas moins cinq points concernent des critiques adressées à Florian Philippot, vice-président du parti, soupçonné par M. Le Pen d’être un « agent double » fin juillet dans Le Parisien, et dont les proches ont été qualifiés de « gestapettes » dans une vidéo diffusée sur Youtube. Le FN pointe aussi ses attaques contre sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, qui n’aurait selon son grand-père, s’exprimant début juillet sur i-Télé, « ni l’expérience, ni le gabarit » pour diriger la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Ils font feu de tout bois. Ils croient bétonner mais en fait ils bidonnent, car la plupart de ces griefs relèvent de la liberté d’expression de Jean-Marie Le Pen », assure Me Frédéric Joachim, avocat du cofondateur du parti.Entre intérêts politiques d’un parti qui rêve de normalisation et psychanalyse familiale, le bureau exécutif du 20 août risque donc d’être encore très tendu. Marine Le Pen sera présente. Son père n’a pas encore confirmé s’il s’y rendrait. Si M. Le Pen est exclu de son parti, il restera à trancher la fin de sa fonction de président d’honneur. Disparaîtra-t-elle avec sa radiation ? Les deux camps s’affrontent déjà sur ce point et le feuilleton juridique n’est pas terminé puisque le FN réfléchit encore à se pourvoir en cassation pour faire valider son idée de vote par courrier. Dans le cas contraire, le parti organisera un congrès « physique », sans doute après les élections régionales de décembre.Matthieu GoarJournaliste au Monde Matthieu Goar Au cœur de la trêve estivale, la crise des migrants à Calais et à Paris a offert une fenêtre de tir à la droite pour critiquer l’exécutif. En première ligne, le député de l’Aisne du parti Les Républicains (LR), Xavier Bertrand, a d’abord proposé dans le JDD de « laisser partir les migrants » en Angleterre avant de mettre la pression sur la majorité socialiste. « Je demande à Bernard Cazeneuve et Manuel Valls d’être plus fermes, plus offensifs à l’égard du gouvernement anglais », a-t-il répété, mardi 4 août sur RTL, en agitant la peur de voir des « barbelés tout le long du littoral. » « Pas question de laisser dénaturer la Côte d’Opale pour faire plaisir aux Anglais. » A Paris, l’occupation d’un lycée professionnel désaffecté du 19e arrondissement a entraîné une salve de communiqués. Claude Goasguen, député de Paris, a dénoncé un « précédent qui constitue un attrait toujours plus important des migrants », et Nadine Morano, députée européenne, a pris la même ligne, évoquant un « appel d’air considérable à l’immigration illégale », tout en dénonçant dans le même texte la saleté des rues de Paris « envahies de SDF, de matelas sur les trottoirs. Une honte pour l’image de la France ».Lire sur Les Décodeurs :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Un bilan comparableDepuis des semaines, la droite affiche sa fermeté en réclamant une stricte application de la loi, notamment en matière de reconduite à la frontière des demandeurs d’asile déboutés. Mardi, Eric Ciotti, secrétaire général adjoint de LR, a ainsi enjoint au gouvernement de mettre en place « une politique responsable, cohérente et lucide, se traduisant par une application ferme et résolue de la politique de reconduite des étrangers en situation irrégulière ». « A Calais comme à Paris, nous sommes en train de créer des abcès de fixation qui profitent aux passeurs et nuisent aux vrais demandeurs d’asile à la dérive », explique au Monde Roger Karoutchi, rapporteur spécial de la mission « Immigration, asile et intégration » au Sénat : « Il faut reconduire à la frontière ceux qui n’ont pas de raison de demander l’asile, sinon à quoi cela sert que nous votions des lois ? »Le Front national s’est engouffré dans la brèche mercredi et a accusé Nicolas Sarkozy de porter une « responsabilité historique » dans « l’aggravation des flux d’immigration clandestine dans notre pays ». « C’est lui qui a déstabilisé la Libye avec le soutien de François Hollande », a lancé sur RTL la présidente du parti, Marine Le Pen, assénant : « La classe politique française passe sa vie à essayer d’aller chercher des responsabilités ailleurs, alors que c’est eux les responsables de la situation. »Si la droite accuse la gauche de laxisme, les deux camps ont pourtant un bilan comparable en matière de reconduites à la frontière. En 2014, le ministère de l’intérieur a ainsi procédé à 27 606 « éloignements » d’immigrés illégaux (27 081 en 2013). Cette baisse par rapport au pic de 2012 (36 822 expulsions) est à relativiser, puisque le nombre d’expulsions en 2014 correspond environ à celui de 2010, à l’époque de la présidence de Nicolas Sarkozy (28 126). Mais la droite estime que la pression migratoire a augmenté et que la gauche n’est pas assez montée en puissance. Le nombre de demandes d’asile progresse en effet continuellement depuis 2007 (29 937 cette année-là contre 50 952 en 2014). « La situation migratoire de 2015 n’a rien à voir avec celle de 2003 », justifie M. Karoutchi, alors que Xavier Bertrand s’en est pris aux accords du Touquet, signés le 4 février 2003 par Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’intérieur.Lire aussi :Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015Opposition frontaleAu niveau législatif, les parlementaires LR continuent également à s’opposer frontalement. Ils ont voté contre la réforme du droit d’asile, adoptée définitivement le 15 juillet, qui vise notamment à réduire la durée moyenne de traitement des demandes.Une semaine plus tard, les députés LR ont également voté contre le projet de loi sur le droit des étrangers, dont certains articles facilitent les reconduites à la frontière. Depuis son retour à la vie politique, Nicolas Sarkozy prône, lui, une refonte totale du droit migratoire européen avec la mise en place d’un Schengen 2, où tous les pays signataires se mettraient d’accord sur des conditions d’asile communes.Son principal rival à droite, Alain Juppé, s’y oppose en réclamant un renforcement des moyens de Frontex dans le cadre de Schengen. Divisés sur ce sujet, les dirigeants de la droite sont en tout cas d’accord sur une chose : à quelques mois des élections régionales, ils ne peuvent pas laisser le terrain de l’immigration au FN. Cela explique l’activisme de Xavier Bertrand, candidat dans la région Nord–Pas-Calais–Picardie, où il affrontera Marine Le Pen.Matthieu GoarJournaliste au Monde Sandrine Morel (Madrid, correspondance) L’Espagne va mieux, et le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy entend faire en sorte que cela se voie dans le budget 2016, présenté mardi 4 août au Parlement par le ministre des finances Cristobal Montoro.Véritable outil de propagande électoral, alors que des élections législatives se tiendront à l’automne, il comprend des baisses d’impôts sur le revenu et les sociétés, déjà avancées au 1er juillet dernier, et qui se reproduiront « à mesure qu’augmentera notre capacité budgétaire », a promis M. Montoro.Coup de pouce aux fonctionnairesIl prévoit, pour la première fois depuis 2009, une légère revalorisation du salaire des fonctionnaires, de 1 %. Il augmente la part des dépenses sociales de 3,8 %, afin d’améliorer les ressources des familles en difficulté, les aides des personnes dépendantes ou les bourses scolaires. La recherche civile bénéficiera de 2,2 % de plus. Les dépenses culturelles augmentent de 7,2 %. Et l’investissement public, qui avait bondi de 8,5 % en 2015, augmentera encore, mais d’à peine 1 %.Avec une croissance du PIB prévue de 3,3 % en 2015 et de 3 % en 2016, selon les chiffres du gouvernement, soutenue par une forte reprise de la demande interne, le gouvernement espagnol a vu augmenter considérablement ses recettes fiscales. Les revenus de l’impôt sur les sociétés devraient ainsi augmenter de 10 %, selon les prévisions de Madrid. De plus, grâce à la croissance de l’emploi attendue, de 3 % cette année et la suivante, les dépenses totales en indemnités de chômage devraient baisser de 3,5 milliards d’euros (- 22 %). Et les intérêts de la dette baisser de 10 % grâce à la réduction des taux, symbole du retour de la confiance des investisseurs.Discours politiqueAinsi, bien qu’il doive poursuivre la politique d’austérité afin de rabaisser le déficit public de 4,2 % cette année à 2,8 % l’an prochain, le gouvernement dispose d’une marge suffisante pour « rendre à la société espagnole l’effort qu’elle a fourni ces dernières années, » a souligné M. Montoro.Transformant le discours de présentation du budget en véritable discours politique et bilan de législature, le ministre des finances a été clair : « Ce qui nous a permis de sortir de la crise, c’est l’austérité », a déclaré M. Montoro, qui a comparé, comme le font régulièrement ses collègues de gouvernement, la situation de l’Espagne à celle de la Grèce, où « les mouvements de capitaux sont limités car ils n’ont pas mené chez eux la politique économique que nous menons en Espagne depuis 2012. »Tout n’est cependant pas rose dans le royaume. Les légères augmentations budgétaires sont très loin de rétablir le niveau de dépenses publiques antérieur à la crise. La dette s’approchera des 100 % du PIB (98,7 %) cette année avant de commencer sa possible descente. Le nombre de chômeurs de longue durée, ne percevant plus qu’une faible indemnité de 426 euros par mois, explique aussi la baisse des dépenses de chômage. La reprise de l’emploi cache une augmentation des emplois précaires.Réduire le poids de la dette« Nous avons mené une politique économique rigoureuse qui nous a permis de sortir l’Espagne de la crise (…), de nous situer à la pointe de la croissance et de la création d’emplois dans la zone euro », s’est félicité de son côté M. Montoro, qui a souligné que l’an prochain le pays affichera « pour la première fois un excédent primaire nominal qui lui permettra de réduire le poids de la dette publique », avant de promettre, pour la prochaine législature, « si le veulent les Espagnols, » de récupérer « le niveau d’emploi antérieur à la crise. »Pour que le budget 2016 soit approuvé avant la dissolution des chambres, probablement fin septembre, le gouvernement a décidé d’appuyer sur l’accélérateur et de le faire voter en première lecture aux députés, qui voient leurs vacances écourtées, fin août.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.08.2015 à 06h25 • Mis à jour le04.08.2015 à 11h16 | Isabelle Rey-Lefebvre « On s’attend à un arrivage (sic) de Calais, où la situation est devenue très difficile, mais aussi de Vintimille », assure Hervé Ouzzane, membre du collectif « La Chapelle en lutte ». Ancien tenancier de boîte de nuit, il était déjà très présent auprès des migrants de la rue Pajol (18e arrondissement), évacués le 29 juillet ; il campe désormais avec la centaine de migrants qui, depuis le 31 juillet, ont trouvé refuge dans un lycée technique professionnel désaffecté du 19e arrondissement de Paris. Hervé Ouzzane avait utilement récupéré, rue Pajol, tous les vivres non consommés et en avait rempli un grand chariot en disant, « ça peut servir ». Il n’avait pas tort.Après avoir tergiversé durant le week-end, la maire de Paris Anne Hidalgo a finalement renoncé à envoyer la police déloger les étrangers du lycée. « Ces migrants ont, au péril de leur vie, traversé le Sahara, la Méditerranée, ils ont fui la guerre en Afghanistan, au Soudan ou, pour les Erythréens, une dictature sanglante : la France mais surtout Paris leur doivent l’hospitalité et l’accueil, a déclaré, lundi 3 août, Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris. Nous avons choisi le dialogue et notre méthode porte ses fruits : d’abord recenser les personnes, puis leur proposer un hébergement d’un mois, quelle que soit leur situation. Pas dans des hôtels mais dans des centres où ils peuvent dormir, se nourrir, accomplir leurs démarches administratives. Bien que l’accueil des migrants soit de la compétence de l’Etat, la Mairie de Paris s’implique pour faire face à cette crise migratoire d’une ampleur sans précédent. » Ballottés d’un centre à l’autreRue Jean-Quarré, l’ancien lycée hôtelier, un méchant bâtiment des années 1970 vide depuis quatre ans, se prête plutôt bien à cette vie collective. Les classes sont devenues des dortoirs pour la centaine d’hommes présents, le préau fournit une ombre bienvenue et les rares prises électriques sont toutes saturées de chargeurs de téléphones portables, tandis que la cour accueille les jeux de ballon, pour tuer l’ennui.Dans les petits groupes, rassemblés par nationalité – des Soudanais, les plus nombreux, des Erythréens, des Tchadiens mais aussi des Libyens, des Maghrébins, quelques Maliens et des Sénégalais –, l’ambiance semble détendue, même si chacun, en baroudeur aguerri, garde son bagage à l’œil. Abdel Quafar, 34 ans, parti du Darfour en 2008, passé par la Libye puis par la Grèce, est en France depuis 2012 ; Aziz Bara, son compatriote ouvrier dans le bâtiment et Khider Ismail, ancien cameraman, ont suivi à peu près le même périple.Tous trois ne se font pas prier pour montrer le précieux titre de réfugié qui leur donne le droit d’être en France et d’y travailler, mais qui ne suffit pas pour y obtenir un logement et un emploi. Ils ont déjà été beaucoup ballottés d’un centre à l’autre, d’une association à l’autre : « Ce que nous souhaitons, c’est nous intégrer à la communauté française, mais c’est difficile », juge Abdel Quafar. A ses côtés, deux jeunes, arrivés depuis deux jours, découvrent les méandres administratifs français.Lire aussi :Cinq questions sur le droit d’asileTraités de « vichystes »Le squat est donc solidement chaperonné par le collectif « La Chapelle en lutte », qui refuse de se constituer en association et dont certains membres se font appeler par un pseudonyme. Ils filtrent les entrées et monopolisent la communication avec la Ville, dont les représentants venus, samedi 1er août, vérifier la sécurité électrique et tenter un premier recensement se sont fait vertement éconduire et auraient été traités de « vichystes ».Le collectif assure qu’une fois les listes dressées, il est difficile d’y faire admettre de nouveaux arrivants. Or, ceux-ci sont déjà en route car la nouvelle du squat du lycée Jean-Quarré s’est propagée à la vitesse d’un feu de forêt : une vingtaine de Soudanais ont quitté le campement des quais d’Austerlitz, où ils stationnaient depuis des mois, pour s’installer ici ; une douzaine d’Afghans, descendus de la gare de l’Est, ont rejoint, lundi, leurs compatriotes.Le collectif de soutien appelle de ses vœux une grande maison d’accueil des migrants à Paris, ce à quoi le ministère de l’intérieur se refuse. Quant au généreux discours de la Mairie de Paris, il se heurte à la pénurie de places d’hébergement. Tous les centres sont pleins et, selon la préfecture d’Ile-de-France, 1 300 migrants ont déjà été accueillis, depuis le 1er juin, dans des centres censés rester fermés l’été, et qui ont été rouverts pour l’occasion. « Nous verrons si la situation est tenable », avance prudemment M. Julliard à l’Hôtel de ville. Il ne souhaite pas créer un point de « cristallisation » et rappelle qu’il y a d’autres campements, notamment celui d’Austerlitz et ses 250 migrants, qui vivent de plus en plus durement la cohabitation avec les fêtards noctambules de la Cité du design et des péniches alentour : « C’est notre priorité », affirme-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.08.2015 à 06h47 • Mis à jour le04.08.2015 à 14h52 | Béatrice Jérôme Les traditions se perdent. Depuis le 1er août, il en coûte de garer sa voiture à Paris en été. Le stationnement, jusqu’ici gratuit dans 60 % des rues de la capitale en août, est désormais payant partout. « Il est logique et normal que les automobilistes paient le juste prix douze mois sur douze », se félicite Christophe Najdovski, adjoint (EELV) chargé des transports de la maire de Paris, Anne Hidalgo. L’entretien de l’espace public coûte de l’argent toute l’année à la collectivité. » En outre, « la gratuité du stationnement est une incitation à l’usage de la voiture », rappelle l’élu écologiste.La mesure n’est pas des plus populaires. Pour la droite parisienne, « la Ville est prête à tous les expédients pour gratter quelques sous », comme le dit Jean-François Legaret, maire (Les Républicains) du 1er arrondissement.La fin de la gratuité estivale s’inscrit dans une réforme globale engagée en décembre 2014. Depuis le 1er janvier, la gratuité partielle a été supprimée le samedi. En semaine, le stationnement est payant jusqu’à 20 heures, au lieu de 19 heures. Les tarifs ont augmenté pour le stationnement rotatif et surtout pour les Parisiens qui bénéficient d’un barème « résidentiel ». Gratuite jusqu’ici, la carte de stationnement résidentiel est vendue 45 euros par an depuis le 1er février. S’y ajoute une hausse du tarif de stationnement quotidien ou hebdomadaire – ce dernier passe de 3,25 à 9 euros. Au final, un Parisien qui se gare toute l’année dans la ville voit son budget passer de 169 euros à 513 euros.L’exécutif municipal relativise la flambée des coûts pour l’automobiliste. « Entre 2002 et 2014, le prix du stationnement résidentiel avait baissé de 80 %. Le nouveau tarif reste inférieur à celui de 2001 », réplique M. Najdovski. L’élu écologiste justifie ce qu’il appelle « une remise à niveau » par la volonté de lutter contre les « voitures ventouse » et d’inciter à l’usage des parkings souterrains pour dégager de l’espace sur la voirie.Des sanctions plus dissuasives« Sous couvert d’arguments écologistes, la politique d’Anne Hidalgo obéit uniquement à des objectifs financiers, rétorque Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file du parti Les Républicains à Paris. La Mairie prend aux habitants l’argent que le gouvernement a refusé de prélever sur les transporteurs routiers en renonçant à mettre en place l’écotaxe prévue par le Grenelle de l’environnement », s’indigne l’ancienne ministre de l’écologie de François Fillon. Qui rappelle que « l’écotaxe poids lourds » sur le périphérique aurait pu rapporter 18 millions d’euros à la Ville.La réforme globale du stationnement devrait, elle, engendrer 50 millions d’euros de recettes supplémentaires en 2015, pour des recettes de 68 millions d’euros en 2014.Pour « orienter les comportements » des automobilistes, l’exécutif parisien veut aussi rendre les sanctions plus dissuasives. « 90 % des automobilistes ne paient pas leur stationnement rotatif, selon M. Najdovski. Ils préfèrent prendre le risque d’une amende de 17 euros. Le manque à gagner pour la Ville à cause de la fraude se chiffre en centaines de millions d’euros. »La Ville projette aussi d’augmenter le montant des contraventions. La loi de janvier 2014 sur la modernisation de l’action publique donne aux communes le droit de fixer les barèmes. Mais ses modalités d’application sont encore à préciser. « On attend aussi de la Préfecture de police qu’elle améliore le contrôle du stationnement », dit M. Najdovski. En 2016, la Ville indexera une partie de sa dotation à la Préfecture de police sur la performance des verbalisations. Le préfet de police s’est engagé à mettre davantage de moyens dès cet été. Echapper aux « pervenches » risque d’être moins facile. Même en août.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.08.2015 à 17h12 • Mis à jour le03.08.2015 à 07h05 Le coup de colère de Nicolas Daragon a été entendu. Le maire Les Républicains de Valence (Drôme) a saisi la ministre de l’écologie le 17 juillet, selon les informations du Parisien, pour réclamer la baisse de 110 à 90 km/h de la vitesse sur la portion de l’A7 qui traverse son agglomération.Sur cette autoroute, la plus fréquentée d’Europe avec 70 000 véhicules par jour en moyenne, la vitesse est déjà réduite de 20 km/h à la hauteur de Valence, soit 110 km/h. Un ralentissement pas suffisant pour Nicolas Daragon, qui s’appuie sur une enquête parlementaire et trois études conduites localement, qui montrent que « la pollution atmosphérique sur le territoire de Valence est générée essentiellement par le transport routier. » Cette pollution serait la cause de 55 morts dans l’agglomération, ajoute le maire, citant des données de l’Institut de veille sanitaire. « Diminuer la vitesse des véhicules permettrait de réduire cette pollution car plus la vitesse moyenne est basse, moins il y a d’émissions », ajoute Nicolas Daragon.« Les élus locaux sont conscients des enjeux »Un constat partagé par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, qui, selon le Parisien, soutiendra la demande du maire de Valence.« Cette initiative montre que les élus locaux sont conscients des enjeux et prêts à prendre leurs responsabilités pour lutter contre la pollution. »Une démarche qui pourrait donner des idées à d’autres agglomérations. Selon le maire de Valence, une quinzaine de villes en France seraient concernées, avec des autoroutes passant à moins de 300 mètres du centre. L’élu a ainsi envoyé un courrier à douze maires de communes dans le même cas pour leur demander d’appuyer sa demande (Tours, Lyon, Reims, Toulon, Cagnes-sur-Mer, Saint-Laurent-du-Var, Mantes-la-Ville, Nemours, Villejuif, Montreuil-sous-Bois, Strasbourg et Angers).Ségolène Royal a prévu d’annoncer à la rentrée des mesures de lutte contre la pollution de l’air. Un rapport parlementaire a chiffré à près de 100 milliards d’euros par an le coût de cette pollution.En janvier, le gouvernement avait déjà provoqué un débat en faisant passer de 80 à 70 km/h la limitation sur le périphérique de Paris. La Mairie de Paris disait attendre de cette mesure une baisse des polluants atmosphériques de 5 %, une baisse de 23 % du nombre d’accidents et de 65 % du nombre de blessés graves et de tués.Lire : Le « bilan très positif » du passage à 70 km/h sur le périphérique parisien 31.07.2015 à 12h30 • Mis à jour le01.08.2015 à 09h41 | Bertrand Bissuel Petit à petit, la nouvelle carte administrative prend tournure. Par petites touches, pour ne brusquer ni les élus locaux ni les fonctionnaires ni les usagers. Vendredi 31 juillet, lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, Manuel Valls a présenté une série de décisions qui tirent les conséquences de la réforme territoriale. Les nouvelles capitales régionales sont désormais connues et certains services déconcentrés de l’Etat vont être réorganisés, avec le souci – assure Matignon – de préserver l’emploi public.Dans les régions dont le périmètre s’est élargi, il n’y a aucune surprise, s’agissant du choix de leur chef-lieu. Les communes lauréates sont celles qui étaient attendues depuis plusieurs semaines : Lyon en Auvergne-Rhône-Alpes ; Rouen pour la Normandie ; Lille dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ; Bordeaux pour Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ; Toulouse pour Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ; Dijon en Bourgogne-Franche-Comté.Officiellement, ces noms sont provisoires, la liste définitive n’étant arrêtée qu’en juillet 2016 après le renouvellement des assemblées régionales en décembre. Mais il est difficile d’imaginer que cet ordonnancement soit remis en cause, l’Etat et les collectivités locales ayant commencé à s’adapter à cette nouvelle donne. Quant à l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, son cas est définitivement réglé depuis la promulgation de la loi du 16 janvier qui a désigné Strasbourg comme capitale de ce vaste ensemble.Une décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique »Dans cette opération, neuf villes perdent leur statut de préfecture de région, parmi lesquelles Montpellier. Son maire, Philippe Saurel (divers gauche), n’a pas digéré cette décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique ». A Amiens, autre commune « déclassée », les édiles ont, eux aussi, rouspété, craignant un transfert massif d’agents publics de la métropole picarde vers Lille.C’est pourquoi le premier ministre leur a rendu visite, jeudi, pour désamorcer les tensions, à quelques mois des élections régionales, et contrer le discours du FN, qui a fait du dépérissement des services publics l’un de ses thèmes de campagne. Marine Le Pen, qui sera tête de liste en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, peut espérer rafler cette nouvelle « super-région ».Lire aussi :Régions agrandies, campagnes élargies« Mobilité géographique »Les craintes des élus ne sont pas tout à fait infondées. Un rapport, rendu en avril par plusieurs inspections générales, soulignait que le redécoupage des régions « est susceptible d’entraîner une mobilité fonctionnelle ou géographique pour près de 10 700 agents ».Jeudi, M. Valls s’est donc attaché à rassurer ses interlocuteurs. « Il n’y aura (…) pas de diminution du nombre de fonctionnaires d’Etat dans votre ville », a-t-il promis. La direction régionale de l’agriculture et celle chargée de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) « seront installées ici ». « Le rectorat d’Amiens sera maintenu » mais il y aura un rectorat de région à Lille, précise-t-on à Matignon, avec un partage des tâches bien délimité. Enfin, dans le chef-lieu de la Somme sera implantée « une plateforme nationale de validation des titres », qui emploiera une centaine de personnes.Un traitement similaire est annoncé pour les autres ex-préfectures de région. Ainsi, Montpellier devrait conserver la direction régionale des affaires culturelles, la chambre régionale des comptes ou encore la DRJSCS. Le but de l’exécutif est de faire en sorte que les effectifs relevant de l’Etat dans les villes « rétrogradées » restent relativement stables ou enregistrent de faibles variations. Pour y parvenir, la quasi-totalité des sites des actuelles directions régionales seront maintenus en spécialisant les agents qui y travaillent. Exemple : une direction régionale de l’agriculture pourra être recentrée sur la viticulture, en ayant compétence sur l’ensemble de la nouvelle « super-région ». Un gros effort de formation sera réalisé, indique Matignon, afin de permettre aux fonctionnaires de changer de métier sans avoir à déménager. Le nombre de ceux qui seront amenés à faire leurs valises devrait être inférieur à 1 000.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 14h54 • Mis à jour le30.07.2015 à 19h46 | Hélène Bekmezian Retour en arrière pour François Rebsamen ? Après la mort du maire PS de Dijon Alain Millot, lundi 27 juillet, le ministre du travail souhaite retourner à la tête de cette ville, qu’il a dirigée de 2001 à 2014.Lorsque le conseil municipal se réunira lundi 10 août pour élire un successeur à M. Millot, M. Rebsamen « sera candidat pour la mairie et pour la présidence du Grand Dijon », explique au Monde son entourage, confirmant ainsi une information du Bien Public.L’Elysée a d’ores et déjà annoncé que le ministre serait remplacé s’il était élu maire de Dijon. « Il y a un principe : il n’est pas possible de cumuler une fonction ministérielle et un mandat exécutif local », a-t-on ajouté. Du côté de Matignon, même son de cloche. En marge d’un déplacement en Picardie, le premier ministre, Manuel Valls, a tenu à rappeler le principe de non-cumul des mandats qui a fait l’objet d’une loi validée en février 2014 par le Conseil constitutionnel.« Il y a des principes qui s’appliquent et François Rebsamen le sait parfaitement : on ne peut pas être chef d’un exécutif (…) et en même temps membre du gouvernement. Ce sont ces principes comme le non-cumul des mandats d’une manière générale qui sont une exigence des citoyens. »Un peu plus tôt, François Rebsamen avait quant à lui déclaré qu’il « [remettrait] sa démission entre les mains du président et du premier ministre, quand ses engagements ministériels [seraient] terminés ».Pas contraire à la loi, mais contraire à la charte de déontologieSi rien dans la loi n’interdit à un ministre d’être également maire, François Hollande avait tout de même fait signer à ses ministres une charte de déontologie qui précise que « les membres du gouvernement consacrent tout leur temps à l’exercice de leurs fonctions ministérielles [et] doivent, de ce fait, renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir ».Réélu maire pour la troisième fois en mars 2014, M. Rebsamen avait quitté cette fonction dès le 2 avril pour entrer au gouvernement, et était alors devenu simple conseiller municipal. Son premier adjoint Alain Millot lui avait succédé à la mairie quelques jours plus tard, avant d’être également élu président du Grand Dijon à sa place. Mais la disparition de M. Millot, atteint d’un cancer, oblige aujourd’hui François Rebsamen à revenir en terre bourguignonne.Qui pour le remplacer au ministère du travail ?Quant à savoir qui pourrait prendre sa suite au ministère du travail en cas de victoire, plusieurs noms peuvent être avancés comme celui de Laurent Grandguillaume, député socialiste de Côte-d’Or, régulièrement cité comme « ministrable » depuis son rapport très salué sur l’auto-entrepreneuriat, remis en décembre 2013. Elu pour la première fois à l’Assemblée en 2012, M. Grandguillaume est en outre un proche de M. Rebsamen, dont il a été adjoint à la mairie de Dijon jusqu’à cette date.Mais, à 37 ans, cet élu hollandais et relativement loyal envers le gouvernement pourrait avoir le handicap de l’âge et ne pas être considéré comme assez aguerri pour un tel portefeuille. A l’inverse, l’actuel secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, pourrait alors convenir pour le poste de par son âge – 64 ans –, sa longue expérience politique et son métier d’origine, avocat du travail. D’autant que l’élu landais ne s’entend pas au mieux avec son actuelle ministre de tutelle, Ségolène Royal. Restera à savoir qui pourra alors le remplacer aux transports… D’autres noms circulent déjà, comme ceux de Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine et proche de Martine Aubry, ou encore Jean-Patrick Gille, député PS d’Indre-et-Loire.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 06h53 • Mis à jour le30.07.2015 à 17h14 | Emeline Cazi Claude Guéant s’est toujours tenu à distance de l’affaire des sondages. Quatre jours après sa garde à vue début juin, l’ancien secrétaire général de l’Elysée maintenait sur BFM-TV n’avoir « pas participé à la commande de ces sondages, [ni] vu tous les sondages », tout en rappelant le caractère « absolument indispensable à un gouvernement moderne » d’avoir recours à de telles études.Claude Guéant en sait en réalité bien plus qu’il ne le laisse croire. C’est en effet lui qui a déposé le contrat Buisson sur le bureau d’Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy. La feuille blanche, datée du 1er juin 2007 et déjà signée par le président de Publifact, la société de Patrick Buisson, était glissée dans une chemise à rabat.C’est précisément ce rabat qui intéresse les enquêteurs. Trois notes manuscrites s’y succèdent. Or, l’enchaînement de ces notes raconte ce qu’on ignorait jusqu’alors : le circuit qu’a suivi le contrat Buisson avant que la directrice de cabinet y appose sa signature.Lire aussi :Patrick Buisson mis en examen dans l’affaire des sondages de l’Elysée« Remarque est de caractère mineur »La première note, une carte de visite agrafée à la chemise portant la mention « Présidence de la République. Claude Guéant. Secrétaire général » et la date du 20 juin 2007, prouve que le contrat est passé entre les mains du secrétaire général. « Merci de mettre ce contrat à la signature et de faire retour d’un exemplaire à P. Buisson. CG », écrit ce dernier à Emmanuelle Mignon. La directrice de cabinet se renseigne avant de signer et interroge M. Revel, le chef des services administratifs et financiers de l’Elysée. C’est l’objet de la deuxième note : « Merci de me dire si cela pose un problème juridique. A moins que Claude Guéant vous en ait déjà parlé. Merci. »M. Revel répond le lendemain : « La convention aurait pu être conclue sous la présidence de la République plutôt que par le président de la République française. Mais cette remarque est de caractère mineur : au total, il n’y a aucun problème (juridique notamment). Les deux exemplaires, ci-joints, en retour, peuvent être mis à la signature du chef de l’Etat. » Emmanuelle Mignon, rassurée, a donc signé ce document « très confidentiel ».Sondages de l’Elysée : la garde à vue de Pierre Giacometti a été levée après 24 heuresLa garde à vue de Pierre Giacometti, conseiller de Nicolas Sarkozy, a été levée jeudi 30 juillet en début d’après-midi, selon son avocat, Patrick Maisonneuve. L’ancien directeur général d’Ipsos France était entendu par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) à Paris depuis plus de vingt-quatre heures dans l’enquête sur les sondages de l’Elysée, mis en cause par la Cour des comptes lors du dernier quinquennat.A l’issue de cette garde à vue, M. Giacometti a été relâché sans être déféré devant un magistrat instructeur. Selon ses dires, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a profité de cette audition pour livrer sa version de l’affaire.« A l’occasion de cette longue audition, j’ai eu la possibilité de prendre le temps nécessaire pour m’expliquer avec précision et en toute transparence sur la mission de conseil stratégique que le cabinet GiacomettiPéron a assuré au service de son client, la présidence de la République, et ceci de 2008 à 2012. »Selon une source judiciaire citée par Reuters, M. Giacometti est convoqué fin septembre par le juge chargé du dossier pour un « interrogatoire de première comparution » sur des faits de recel de favoritisme.Patrick Buisson mis en examenL’enquête porte sur la régularité des contrats conclus sous le quinquennat Sarkozy entre l’Elysée et neuf instituts de sondage, notamment la société GiacomettiPéron de Pierre Giacometti et celle de Patrick Buisson, Publifact. La polémique avait débuté en 2009, après la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui critiquait sévèrement une convention signée en juin 2007 entre l’Elysée et le cabinet de Patrick Buisson « pour un coût avoisinant 1,5 million d’euros ».Patrick Buisson, qui conseillait également Nicolas Sarkozy à l’Elysée mais avec lequel l’ex-président a depuis coupé les ponts, a quant à lui été mis en examen mercredi par un juge financier pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics par un particulier. Il s’agit de la première mise en examen dans ce dossier. Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy est protégé par son immunité présidentielle puisqu’il était en poste à l’Elysée.Début juin, six anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy, dont Claude Guéant et Xavier Musca, qui s’étaient succédé au poste de secrétaire général de la présidence de la République, ainsi qu’Emmanuelle Mignon, ex-directrice de cabinet, avaient été entendus. A l’issue de leurs interrogatoires, ils avaient été relâchés sans être déférés devant la justice. .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). Si Claude Guéant n'a pas été mis en examen, la justice a mis la main sur des notes signées de sa main qui atteste de son implication dans le dossier.Le 29 juillet, Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont à leur tour été entendus : le second a été mis en examen pour « recel de délit de favoritisme », « abus de biens sociaux » et « détournement de fonds publics par un particulier ». La justice a également découvert qu'il' avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et MignonSondages de l’Elysée : Patrick Buisson mis en examen Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard() .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). Si Claude Guéant n'a pas été mis en examen, la justice a mis la main sur des notes signées de sa main qui atteste de son implication dans le dossier.Le 29 juillet, Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont à leur tour été entendus : le second a été mis en examen pour « recel de délit de favoritisme », « abus de biens sociaux » et « détournement de fonds publics par un particulier ». La justice a également découvert qu'il' avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et MignonSondages de l’Elysée : Patrick Buisson mis en examen Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard()Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar et Adrien Morcuende Vacances ou pas, la riposte de Marine Le Pen ne s’est pas fait attendre. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles rejetait l’appel du Front national qui contestait la suspension du vote par courrier de la réforme de statuts du parti et de la suppression du poste de président d’honneur occupé par Jean-Marie Le Pen.Réaction immédiate de la présidente du FN, qui compte reprendre la main sur le terrain politique à défaut de gagner la bataille des tribunaux : l’officialisation du résultat des « 30 000 votes de la consultation » par courrier après comptabilisation sous contrôle d’huissier. Verdict de ce coup d’éclat médiatique qui reste avant tout symbolique : 94 % des adhérents ayant voté approuvent les nouveaux statuts, et donc la suppression de la présidence d’honneur.Manœuvre politiqueLe but de cette manœuvre politique est double. En publiant les résultats du vote lancé le 20 juin et auquel ont participé 29 248 des 51 551 adhérents (56,74 %) jusqu’à son interruption ordonnée le 8 juillet par le TGI de Nanterre, Marine Le Pen tient d’abord à montrer qu’elle est un chef de parti soutenu par ses militants.C’est d’ailleurs elle qui avait réuni le bureau exécutif du FN le 4 mai, date à laquelle était décidé, entre les murs du « carré » (siège du FN à Nanterre), « conformément à l’article 19, de suspendre le président d’honneur de sa qualité d’adhérent », qui lui donnait le droit de siéger à toutes instances du FN. Une décision historique qui n’avait alors pas été votée à l’unanimité – le FN n’avait pas indiqué quels membres du bureau exécutif ne l’avaient pas soutenue – et en l’absence de Jean-Marie Le Pen.Deuxième message, directement adressé à Jean-Marie Le Pen, indéboulonnable président d’honneur du FN depuis la passation de pouvoir lors du congrès de Tours, en janvier 2011 : rappeler que sa mise en minorité par les chiffres est la preuve qu’il est lâché par sa base, qu’il n’incarne plus la ligne majoritaire du parti qu’il a cofondé en 1972. Autrement dit, qu’il est, comme le répétait le vice-président du FN, Florian Philippot, le 28 juillet, sur France Info, un homme qui appartient au passé.Lire aussi :La victoire juridique de Jean-Marie Le Pen plonge le Front national dans l’incertitude« Il faut que je loue le stade de France ? » Mais à 87 ans, Jean-Marie Le Pen, qui réagit en « lion blessé », selon les mots employés mercredi par sa petite-fille Marion Maréchal Le Pen dans Le Parisien-Aujourd’hui en France, n’est pas mort. Pour mettre définitivement son père hors jeu politiquement, Marine Le Pen devra organiser un congrès « physique » dans les prochains mois.Dans un premier temps, la benjamine de Jean-Marie Le Pen a montré son refus d’envisager cette hypothèse : « Mais enfin pardon, nous ne sommes pas au XIXe siècle et nous n’avons plus 7 000 adhérents. Nous en avons 51 500. (...) Expliquez-moi comment je peux organiser un congrès physique avec 51 500 adhérents. Il faut que je loue le stade de France peut-être ? », avait ironisé la présidente du FN sur BFM-TV.Depuis le rejet de la cour d’appel de Versailles, la présidente du FN, à court de munitions sur le plan judiciaire, semble désormais déterminée à suivre cette voie pour sortir de cet embourbement politico-familial qui dure depuis plus de trois mois. Le 4 mai, le bureau exécutif du parti, réuni à Nanterre, faisait le choix de suspendre son père du FN, après que ce dernier a qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ».L’organisation d’un congrès physique, qui semble inévitable, suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation.Adrien MorcuendeMatthieu GoarJournaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Dans une très longue interview de plus de deux heures, mercredi 29 juillet, à la radio Kokkino, très proche du parti de la gauche radicale Syriza, le premier ministre Alexis Tsipras est longuement revenu sur les divisions qui déchirent aujourd’hui son parti. « Je suis le dernier à vouloir des élections, a-t-il notamment déclaré, mais si je n’ai plus de majorité parlementaire alors je n’aurai pas d’autre choix que de convoquer ces élections. » Le premier ministre grec fait en effet face à une fronde grandissante au sein de son propre parti, dont une frange lui reproche d’avoir signé le 13 juillet dernier un accord amenant en Grèce de nouvelles mesures d’austérité, alors que l’ensemble de la campagne de Syriza s’était concentrée sur la lutte contre l’austérité. Lors des votes de premiers trains de mesures les 15 et 22 juillet, près d’une quarantaine de députés s’étaient désolidarisés du gouvernement, faisant tomber la majorité parlementaire en dessous des 151 voix requises pour faire adopter un texte. Ces mesures n’étaient finalement passées qu’avec les voix de l’opposition.Deux camps, un congrès exceptionnelDepuis, la fronde s’organise et Syriza est véritablement divisé aujourd’hui en deux camps. Le grand test sera l’adoption dans les prochaines semaines du nouveau plan de plus de 80 milliards d’euros de prêt sur trois ans, actuellement en cours de négociation, et qui devrait être présenté au parlement d’ici au 20 août.Si moins de 120 députés du groupe parlementaire Syriza soutiennent ce texte, alors Alexis Tsipras n’aura en effet pas d’autre choix que de recourir à des élections, car il deviendra intenable de ne faire adopter des lois qu’avec le soutien de l’opposition. Une clarification sera nécessaire.Il a confirmé lors de son interview de mercredi matin qu’il souhaiterait que se réunisse avant cela, peut-être début septembre, « un congrès exceptionnel pour demander aux 30 000 membres de Syriza de se prononcer sur la ligne que devra suivre le parti ». Pour décider aussi des candidats qui seront inscrits sur les listes électorales.Selon ce scénario, le calendrier idéal de M. Tsipras serait donc : conclusion de l’accord, adoption au parlement puis congrès Syriza avant des élections fin septembre ou début octobre.Bousculer les équilibres internesMais les dissidents de Syriza exigent, eux, que les choses aillent plus vite, faisant pression sur le gouvernement et le parti pour que les organes internes se réunissent avant la conclusion de l’accord avec les créanciers. Ils espèrent ainsi bousculer les équilibres internes et renverser la « ligne présidentielle », menée par Alexis Tsipras, qui reste à ce jour la ligne majoritaire au sein de Syriza.Derrière cette bataille, deux conceptions s’opposent : d’un coté, celle de M. Tsipras, qui vise à continuer à négocier avec les créanciers, pour avant tout rester dans la zone euro, et de l’autre, la vision défendue notamment, et de plus en plus fort, par Panayiotis Lafazanis, le chef du courant dissident de la plateforme de gauche, appelant, lui, à la rupture et à la sortie de la zone euro. « Le peuple grec ne nous a jamais demandé de sortir le pays de la zone euro, a précisé M. Tsipras, sur Kokkino. L’heure est arrivée pour la gauche de se montrer responsable. Quand un parti prend la décision de gouverner, il doit gouverner et pouvoir compter sur sa majorité parlementaire. »La première bataille de cette guerre des tranchées aura lieu jeudi 30 juillet. Le comité central doit se réunir et répondre à une question : les consultations internes au parti auront-elles lieu avant ou après la conclusion de l’accord ?Sans surprise, l’opposition comme les créanciers aimeraient que cela se produise après. Une fois le nouveau plan adopté au parlement.En cas d’élection, selon tous les sondages de ces dernières semaines, Syriza arriverait toujours en tête, avec même la possibilité de dégager une majorité absolue de 151 députés (sur les 300 sièges que compte le parlement). Ce qu’il n’avait pas réussi à faire le 25 janvier dernier.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.07.2015 à 19h14 • Mis à jour le30.07.2015 à 16h42 | Pierre Breteau et Samuel Laurent Une nouvelle fois, le chômage a (faiblement) augmenté en juin, selon la dernière livraison de chiffres de Pôle emploi. Et une nouvelle fois, la majorité socialiste et François Hollande doivent assumer : ils ne sont pas parvenus à faire diminuer le nombre de demandeurs d’emploi, qui reste croissant depuis 2008 et la crise financière.La situation française est-elle particulièrement mauvaise en Europe ? Pour le savoir, nous avons voulu regarder deux éléments : d’un côté, le niveau du chômage dans les 28 pays de l’Union européenne (UE). Mais aussi et surtout, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi dans chaque pays depuis 2008, en comparaison avec la moyenne européenne.La carte ci-dessus vous permet d’afficher les deux types de données. La couleur montre le niveau de chômage d’un pays en mai 2015 (derniers chiffres disponibles à l’échelle européenne), et en passant votre souris sur ledit pays, vous pouvez afficher une courbe montrant l’évolution du chômage depuis sept ans.Deux constats s’imposent : d’une part, le niveau du chômage place la France du côté des pays « latins » (Italie, Espagne), où il est plus élevé, plutôt que du côté des pays tels l’Allemagne ou le Royaume-Uni, où il est plus faible.D’autre part, on constate que la courbe du chômage en France épouse assez bien celle de la moyenne de l’Union européenne, et ce depuis plusieurs années.Lire sur Les Décodeurs :Le chômage stable est-il le résultat d’une « manipulation » ?Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano et Pierre Breteau C’est un simple changement de méthodologie assure-t-on à Pôle emploi, une « modification de procédure » dans l’établissement des chiffres du chômage depuis le mois de juin 2015.Derrière la novlangue administrative, la stabilisation du chômage le mois dernier, qualifiée de « manipulation » des chiffres par certains membres de l’opposition, tient principalement à un mode plus fin de classement des chômeurs inscrits à Pôle emploi.Lire les dernières informations :Chômage : quasi-stabilité au mois de juinDes données plus précisesDepuis juin 2015, Pôle emploi a accès à des « données administratives plus complètes », qui lui permettent de classer plus précisément les demandeurs d’emplois dans ses cinq catégories :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie :catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple).L’agence explique que grâce à une meilleure coordination avec l’Agence de services et de paiement (ASP), elle dispose d’informations plus fiables sur « les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) » – ce qui a permis de reclasser tous les chômeurs inscrits à tort dans les catégories A, B et C vers les catégories D et E, qui regroupent les personnes ne recherchant pas activement un emploi.ExemplePierre, inscrit comme demandeur d’emploi sans activité (catégorie A), a signé en avril 2015 un contrat de service civique. Problème : Pôle emploi n’en a pas été informé, et continuait à le considérer comme chômeur de catégorie A, lui versant toujours ses allocations chômage.Mais en juin 2015, l’agence nationale du service civique a donné son accord à l’Agence de services et de paiement (ASP) pour qu’elle transmette chaque mois à Pôle emploi la liste des jeunes en service civique qu’elle a la charge de rémunérer. Résultat : Pôle emploi a reclassé Pierre en catégorie D et suspendu le versement de ses allocations jusqu’à la fin de son contrat.Sans ce changement de méthodologie, la baisse de 16 800 inscrits observée dans les trois premières catégories – les plus scrutées – aurait été une hausse de 8 000. Le nombre de chômeurs dans les dernières catégories aurait quant à lui été stable, au lieu d’augmenter de 24 800 : #container_14380749994{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14380749994{ height:500px; } #container_14380749994 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14380749994 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14380749994 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14380749994 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'évolution mensuelle du chômage en juin 2015En France métropolitaineSource : Pôle emploi(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14380749994", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#f19300","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, formatter:function(){ 0) ? 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Bassères. Mécaniquement, le contingent des radiés qui sortent des statistiques parce qu’ils oublient d’« actualiser » leur situation auprès de l’agence était plus faible que d’habitude, ce qui a grossi le nombre de chômeurs inscrits, et doublé l’ampleur de la hausse.Réprimandé par le ministère du travail, le directeur de Pôle emploi a promis de revenir à « la règle d’une seule relance par SMS, quel que soit le mois », pour éviter de fausser les statistiques d’un mois sur l’autre.Lire aussi : Chômage : le biais de François HollandePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Jean-Marie Le Pen vient de gagner une nouvelle bataille dans la guerre judiciaire et politique qui l’oppose à sa fille. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles a en effet rejeté l’appel du Front national qui contestait la suspension de son assemblée générale extraordinaire.Par cette procédure, Marine Le Pen demandait aux adhérents de voter par courrier la réforme des statuts et la suppression du poste de président d’honneur occupé par son père. Une fonction honorifique créée sur mesure lors du congrès de Tours, en janvier 2011, au moment de la passation de pouvoirs entre le cofondateur du parti et Marine Le Pen.Le Front national a décidé de riposter sur le front politique. Dans un communiqué publié sur son site, il parle d’une volonté de « bâillonner ses adhérents » et annonce qu’il rendra public, mercredi 29 juillet, les « 30 000 votes de la consultation ». Ce « congrès postal », comme le surnommait Jean-Marie Le Pen, avait été lancé le 20 juin. Selon nos informations, le 8 juillet, jour de sa suspension par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leurs cotisations avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %.Un feuilleton judiciaireCette publication ne changera rien au cours de la justice. Car la décision de la cour d’appel du jour n’a fait que confirmer celle du tribunal de grande instance de Nanterre. Le 8 juillet, cette instance avait déjà obligé la présidente du Front national à organiser un congrès « physique », c’est-à-dire à réunir les militants, si elle voulait valider la mise à l’écart du cofondateur du parti. Interrogé par Le Monde, Frédéric Joachim, avocat de Jean-Marie Le Pen déclare :« Il s’agit d’un nouveau camouflet pour le FN. Les statuts ne permettent tout simplement pas de procéder à une consultation postale pour prendre une décision aussi importante. Le FN doit maintenant se comporter en parti politique et non en bureau d’avocats. » Cette nouvelle étape judiciaire a été mal vécue par les proches de Marine Le Pen. « Ce sont les juges qui semblent avoir une volonté incroyable de maintenir Jean-Marie Le Pen dans sa fonction d’imprécateur de propos que nous ne voulons plus entendre », a affirmé sur BFM-TV Gilbert Collard, député Rassemblement bleu marine (RBM) du Gard.La décision de la cour d’appel de Versailles représente en effet une nouvelle victoire de Jean-Marie Le Pen dans la bataille judiciaire contre sa fille. Le cofondateur du FN a décidé par tous les moyens de refuser sa mise à l’écart qui avait débuté le 4 mai. Ce jour-là, après des provocations de M. Le Pen qui avait qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale », les dirigeants du parti avaient d’abord décidé sa suspension du parti.Lire aussi (abonnés) :Le Pen contre Le Pen : quand la fille sacrifie le pèreUn congrès encore sans lieu et sans date Dans la foulée, la suppression de sa présidence d’honneur était aussi proposée lors d’une assemblée générale extraordinaire durant laquelle les adhérents devaient se prononcer par courrier. Lancée le 20 juin, cette procédure devait en théorie livrer ses résultats le 10 juillet.C’était sans compter sur le caractère procédurier de M. Le Pen, qui avait saisi en référé le tribunal de grande instance de Nanterre. Le 2 juillet, le TGI avait dans un premier temps levé sa suspension de sa qualité d’adhérent car la durée de cette mesure disciplinaire n’avait pas été précisée par les instances du parti. Le 8 juillet, l’instance lui avait ensuite donné raison en suspendant le vote par courrier ; avant que le FN ne fasse appel. Le parti n’a pas encore communiqué sur le lieu et la date de ce congrès.Matthieu GoarJournaliste au Monde 28.07.2015 à 08h57 • Mis à jour le28.07.2015 à 15h19 | Bertrand Bissuel et La Matinale Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi 27 juillet, par le ministère du travail et par Pôle emploi.En mai, l’accroissement avait été nettement plus fort (+ 16 200). Si cette légère hausse enregistrée le mois dernier est bien inférieure, elle est à prendre avec précaution, car les modes de calcul de Pôle Emploi viennent de changer. Sans cette modification de calcul, le nombre de demandeurs au mois de juin aurait été de 11 300.Selon ce nouveau mode de calcul qui permet de mieux prendre en compte les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, le nombre de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé dans le mois s’établit à 3 553 500, auxquels il faut rajouter les 1 843 900 personnes qui ont exercé une activité réduite (catégorie B et C).Selon Pôle Emploi :« Ce n’est pas un changement de modalité de calcul. On continue à mesurer le nombre de demandeurs d’emploi sur les listes de Pôle emploi de la même manière ».Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % comparé à mai).« Évolutions positives »Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il.La diminution du nombre de chômeurs chez les moins de vingt-cinq ans constitue un motif de satisfaction et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime M. Rebsamen (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Ces chiffres ne sont toutefois pas flatteurs pour la France, comparé à la Suède, au Royaume-Uni ou à l’Allemagne, où le chômage est en baisse. Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande n’a pas réussi à inverser la courbe du chômage. En France, elle est en hausse quasi continue, tandis qu’elle commence à baisser dans les principaux pays européens.En moyenne, dans les 28 pays de l’Union européenne, le chômage décroît. Entre mai 2012 et mai 2015, le taux est passé de 10,4 % à 9,6 %. Selon Eurostat, il a augmenté en France sur la même période, passant de 9,7 % à 10,3 %.La MatinaleJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder   François Hollande, c’est bien connu, déteste se lier les mains. D’où son art consommé des formules apparemment précises mais en réalité suffisamment floues pour laisser prise aux exégèses les plus diverses. Il en va ainsi de son engagement, maintes fois répété depuis le printemps 2014, de conditionner sa candidature à un second mandat en 2017 à la baisse du chômage.Lire notre analyse (en édition abonnés) :Le plan de bataille de Hollande pour 2017En apparence, c’est assez simple. En réalité, c’est assez flou. À l’instar de cette phrase qu’il prononça lors de son entretien télévisé du 14-Juillet : « S’il n’y a pas de baisse du chômage, je l’ai dit plusieurs fois, je ne serai pas candidat. » Mais qu’entendre par « baisse du chômage » ? À quelle date devra-t-elle être observée ? Et enfin, sur quelle durée ? A ces questions, le chef de l’Etat, s’était jusque-là bien gardé de répondre.La baisse crédible du chômage doit apparaître en 2016Lundi 27 juillet, à l’occasion du dîner annuel de l’Association de la presse présidentielle, à la Maison des polytechniciens, à Paris, M. Hollande a pour une fois accepté d’être un peu plus précis. « C’est dans l’année 2016 que cette baisse crédible doit apparaître. Il faut qu’il y ait une baisse du chômage tout au long de l’année 2016 », a-t-il ainsi affirmé.Prudent, le chef de l’Etat a toutefois averti qu’il pourrait certes toujours y avoir cette année-là des aléas, autrement dit des mois au cours desquels pourrait augmenter le nombre de demandeurs d’emplois. Plus qu’à ces aléas, M. Hollande préfère plutôt s’attacher à ce qu’il appelle la « chronique longue » de l’année 2016, l’enjeu étant, pour lui, de « faire diminuer le chômage suffisamment longtemps pour que ce soit suffisamment crédible ».« Impossible » de retrouver le niveau de 2012Reste la question du nombre de chômeurs. Quand il parle de « baisse » du chômage, le chef de l’Etat a-t-il pour seuil de référence celui de mai 2012, date de son élection ? A cette question, la réponse est clairement non. « Il est impossible de retrouver le niveau de chômage de 2012 », convient-il pour le coup sans ambiguïté. Une façon de reconnaître que le chômage, même s’il baisse à la fin de son mandat, aura, quoi qu’il en soit, augmenté durant ses cinq années passées à l’Elysée.Sur ce point toutefois, le président de la République semble déjà avoir en tête un argument à dégainer face à la droite si celle-ci est tentée de lui faire la leçon : « Il y a eu 1,5 million de chômeurs de plus depuis 2008. Depuis que je suis élu, il y en a eu 600 000, c’est-à-dire qu’il y en avait eu 900 000 avant moi. » Lire aussi (en édition abonnés) :Le chômage, boulet de François HollandeThomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi, par le ministère du travail et par Pôle emploi. Sur un an, cet indicateur progresse de 4,7 %.Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % par rapport à mai).Mais les comparaisons sont très délicates à effectuer car Pôle emploi a modifié ses méthodes de classement des chômeurs. Disposant d’informations plus précises qui lui permettent de savoir quels sont les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, l’opérateur a basculé une partie d’entre eux, relevant des catégories A, B et C vers les catégories D et E (demandeurs dispensés de « faire des actes positifs de recherche d’emploi »). Si cette opération n’avait pas eu lieu, le nombre de chômeurs en catégorie A aurait été plus élevé de 10 000 (et de près de 25 000 dans les catégories A, B et C).Ces réserves étant posées, les chiffres diffusés lundi mettent en évidence un reflux du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, relevant de la catégorie A (-1,1 % en juin, mais +1,8 % en un an).Lire l'analyse :Chômage : la hausse indéchiffrablePas d’amélioration chez les seniorsEn revanche, il n’y a aucune embellie du côté des seniors et des chômeurs de longue durée.Le nombre de demandeurs d’emplois de plus de 50 ans est en hausse de 0,6 % par rapport à mai (+8,5 % en un an).Et celui des demandeurs d’emplois (dans les catégories A, B et C) depuis au moins un an augmente de 0,5 % sur un mois (+10,8 % en un an).Le nombre de personnes qui sont sorties des listes de Pôle emploi (dans les catégories A, B et C, en métropole) s’est fortement accru : +18,7 % en juin (+5,2 % comparé à juin 2014). Ont notamment joué dans cette tendance les sorties pour « reprises d’emploi déclarées » (+19 %) et les « entrées en stage » (+24,6 %).Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il. Bruno Ducoudré, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), pense, de son côté, qu’il est encore trop pour parler de décélération du phénomène. En revanche, le second semestre devrait marquer « le tournant de la reprise », avec un taux de chômage qui retomberait à 9,8 % fin 2015, puis à 9,5 % fin 2016 (contre 10 % en décembre 2014), selon les dernières prévisions de l’OFCE.La diminution en juin du nombre de chômeurs chez les moins de 25 ans constitue un motif de satisfaction pour M. Rebsamen et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime le ministre du travail (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Sans surprise, les chiffres publiés lundi servent de prétexte à l’opposition pour fustiger l’action de l’exécutif. « La reprise économique portée par la situation mondiale ne se traduit pas dans notre pays à cause de la politique incompréhensible de François Hollande et de son gouvernement, dénonce le député Gérard Cherpion (Les Républicains, Vosges), l’un des meilleurs connaisseurs des questions sur l’emploi parmi les parlementaires de droite. Pour chaque timide avancée en faveur des entreprises, deux mesures anti-entreprises sont prises. » Quant à la quasi-stabilité en juin du nombre de chômeurs, elle est « en trompe-l’œil », grince M. Cherpion, du fait des changements apportés par Pôle emploi dans le dénombrement des inscrits sur ses listes.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Après des jours de tractation, le Parti socialiste et le Parti radical de gauche (PRG) ont annoncé lundi 27 juillet avoir conclu un accord national pour les élections régionales des 6 et 13 décembre 2015. « L’accord entre le PS et le PRG n’est pas toujours spontanément naturel, mais il est toujours indispensable », a expliqué Jean-Michel Baylet, le patron des radicaux, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, à Solférino.Le PRG a obtenu un certain nombre de garanties électorales. Le parti aura au moins un élu dans toutes les régions même en cas de défaite. En cas de victoire, les radicaux auront au moins deux élus et une vice-présidence. En outre, ils obtiennent 5 têtes de liste départementales.Les négociations, menées par Christophe Borgel côté PS et Guillaume Lacroix pour les radicaux, s’étaient tendues la semaine dernière lorsque M. Baylet avait tweeté que la direction du PRG avait refusé l’accord avec le PS. « Le compte n’y était pas à ce moment-là », a-t-il expliqué, tout en consultant d’un air détaché son téléphone. Avant de lâcher une petite phrase à destination de M. Cambadélis : « Quand un parti est puissant comme le PS, il a parfois tendance à abuser de sa force. » Sourire jaune en réponse du côté socialiste.« Monter dans le Titanic »Le patron du PS avait estimé auparavant que l’accord avec le PRG devait être un préalable au rassemblement de la gauche dès le premier tour, notamment avec Europe Écologie les Verts dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Paca : « C’est un appel du pied pour qu’on se retrouve. » Mais les négociations sont au point mort. Le responsable écologiste des élections, David Cormand, a rejeté cette hypothèse, expliquant ne pas vouloir « monter dans le Titanic ». « Ce sont des mots malheureux, parce que de toute façon il y aura un rassemblement au deuxième tour », a regretté M. Cambadélis.Seule région à ne pas avoir été évoquée dans les négociations, le cas de la Corse reste encore à trancher. Les radicaux sont très divisés sur l’île, et les socialistes historiquement assez faibles. M. Baylet qui est en guerre ouverte avec le patron des radicaux locaux, Paul Giacobbi, n’a pas voulu s’étendre, résumant la situation d’une sentence laconique : « Vous savez, la Corse c’est toujours très particulier… »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Au Front national, on s’écrit des cartes postales avec une plume acide. Au moment de partir en cure de repos estivale, mardi 4 août, Jean-Marie Le Pen a reçu un courrier de sa fille, présidente du FN, qui le convoque à nouveau devant le bureau exécutif du parti. Ce conseil de discipline est prévu le 20 août et la « sanction prononcée peut aller jusqu’à la suspension provisoire, la radiation et l’exclusion pour faute grave », prévient d’emblée Marine Le Pen. « Le procédé est abject et indigne d’un candidat à la présidence de la République », a aussitôt réagi M. Le Pen dans un communiqué.« Le procédé est abject et indigne d’un candidat à la présidence de la République »Déboutée trois fois par la justice, Marine Le Pen persévère. Sa stratégie de dédiabolisation du Front national passe par l’exclusion du cofondateur du parti, et elle ne peut se permettre de faiblir dans ce bras de fer politico-familial. Elle a donc décidé de relancer depuis le début la procédure disciplinaire à l’encontre de M. Le Pen. Après ses propos réitérés sur les chambres à gaz, « détail » de la seconde guerre mondiale, le patriarche avait été convoqué une première fois devant le bureau exécutif, le 4 mai. A la fin d’une séance houleuse sous forme de thérapie de groupe, le cofondateur du FN avait été suspendu à titre provisoire et les dirigeants avaient organisé un vote par courrier des militants pour mettre fin à sa fonction de président d’honneur. C’était mal connaître le caractère procédurier de M. Le Pen qui avait alors saisi en référé le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre.Lire aussi :Pour le moment, la crise au FN n’affecte pas l’image de Marine Le Pen« Le vote renforce la légitimité du bureau exécutif  »Le 2 juillet, la justice a d’abord annulé sa suspension, car le parti n’avait pas précisé sa durée. Le 8 juillet, le TGI a également suspendu le « congrès postal », comme le surnommait ironiquement M. Le Pen. Le 28 juillet, la cour d’appel de Versailles a confirmé cette décision. Histoire de reprendre la main politiquement, Marine Le Pen a alors dépouillé les 28 664 votes déjà reçus par courrier. Selon le parti, qui a publié les résultats le 29 juillet, 94,08 % des votants se sont prononcés pour la fin de la fonction de président d’honneur de M. Le Pen. « Le vote des adhérents renforce la légitimité du bureau exécutif pour reprendre la procédure disciplinaire », estime un proche de la présidente. « Ils ont l’intention maintenant de bien faire les choses. En mai, le temps politique a primé sur le temps juridique », analyse Me Frédéric-Pierre Vos, avocat du FN.Avant même la décision de la cour d’appel, Marine Le Pen et ses proches ont commencé à se concerter pour savoir comment écarter le père malgré la justice. Très vite, ils se sont mis d’accord pour relancer depuis le début la procédure disciplinaire. Conscients des failles juridiques qui avaient annihilé leur première tentative, les dirigeants du FN ont cette fois-ci recensé toutes les sorties médiatiques de M. Le Pen qui ont nui, selon eux, aux intérêts du FN.Dans le dernier courrier adressé, Marine Le Pen dresse en quinze points un inventaire des « outrances » du président d’honneur, selon le mot d’un de ses proches. Il y a bien sûr ses propos sur la Shoah, tenus début avril sur BFM-TV, ses déclarations sur le maréchal Pétain, la même semaine dans Rivarol, mais aussi des faits plus récents, comme son « intrusion sur la scène de l’Opéra », lors du rassemblement traditionnel du parti le 1er mai, ou son interview le 5 mai à Europe 1, où il a dit avoir « honte que la présidente du FN » porte son nom.« Ils croient bétonner mais en fait ils bidonnent »Pas moins cinq points concernent des critiques adressées à Florian Philippot, vice-président du parti, soupçonné par M. Le Pen d’être un « agent double » fin juillet dans Le Parisien, et dont les proches ont été qualifiés de « gestapettes » dans une vidéo diffusée sur Youtube. Le FN pointe aussi ses attaques contre sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, qui n’aurait selon son grand-père, s’exprimant début juillet sur i-Télé, « ni l’expérience, ni le gabarit » pour diriger la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Ils font feu de tout bois. Ils croient bétonner mais en fait ils bidonnent, car la plupart de ces griefs relèvent de la liberté d’expression de Jean-Marie Le Pen », assure Me Frédéric Joachim, avocat du cofondateur du parti.Entre intérêts politiques d’un parti qui rêve de normalisation et psychanalyse familiale, le bureau exécutif du 20 août risque donc d’être encore très tendu. Marine Le Pen sera présente. Son père n’a pas encore confirmé s’il s’y rendrait. Si M. Le Pen est exclu de son parti, il restera à trancher la fin de sa fonction de président d’honneur. Disparaîtra-t-elle avec sa radiation ? Les deux camps s’affrontent déjà sur ce point et le feuilleton juridique n’est pas terminé puisque le FN réfléchit encore à se pourvoir en cassation pour faire valider son idée de vote par courrier. Dans le cas contraire, le parti organisera un congrès « physique », sans doute après les élections régionales de décembre.Matthieu GoarJournaliste au Monde Matthieu Goar Au cœur de la trêve estivale, la crise des migrants à Calais et à Paris a offert une fenêtre de tir à la droite pour critiquer l’exécutif. En première ligne, le député de l’Aisne du parti Les Républicains (LR), Xavier Bertrand, a d’abord proposé dans le JDD de « laisser partir les migrants » en Angleterre avant de mettre la pression sur la majorité socialiste. « Je demande à Bernard Cazeneuve et Manuel Valls d’être plus fermes, plus offensifs à l’égard du gouvernement anglais », a-t-il répété, mardi 4 août sur RTL, en agitant la peur de voir des « barbelés tout le long du littoral. » « Pas question de laisser dénaturer la Côte d’Opale pour faire plaisir aux Anglais. » A Paris, l’occupation d’un lycée professionnel désaffecté du 19e arrondissement a entraîné une salve de communiqués. Claude Goasguen, député de Paris, a dénoncé un « précédent qui constitue un attrait toujours plus important des migrants », et Nadine Morano, députée européenne, a pris la même ligne, évoquant un « appel d’air considérable à l’immigration illégale », tout en dénonçant dans le même texte la saleté des rues de Paris « envahies de SDF, de matelas sur les trottoirs. Une honte pour l’image de la France ».Lire sur Les Décodeurs :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Un bilan comparableDepuis des semaines, la droite affiche sa fermeté en réclamant une stricte application de la loi, notamment en matière de reconduite à la frontière des demandeurs d’asile déboutés. Mardi, Eric Ciotti, secrétaire général adjoint de LR, a ainsi enjoint au gouvernement de mettre en place « une politique responsable, cohérente et lucide, se traduisant par une application ferme et résolue de la politique de reconduite des étrangers en situation irrégulière ». « A Calais comme à Paris, nous sommes en train de créer des abcès de fixation qui profitent aux passeurs et nuisent aux vrais demandeurs d’asile à la dérive », explique au Monde Roger Karoutchi, rapporteur spécial de la mission « Immigration, asile et intégration » au Sénat : « Il faut reconduire à la frontière ceux qui n’ont pas de raison de demander l’asile, sinon à quoi cela sert que nous votions des lois ? »Le Front national s’est engouffré dans la brèche mercredi et a accusé Nicolas Sarkozy de porter une « responsabilité historique » dans « l’aggravation des flux d’immigration clandestine dans notre pays ». « C’est lui qui a déstabilisé la Libye avec le soutien de François Hollande », a lancé sur RTL la présidente du parti, Marine Le Pen, assénant : « La classe politique française passe sa vie à essayer d’aller chercher des responsabilités ailleurs, alors que c’est eux les responsables de la situation. »Si la droite accuse la gauche de laxisme, les deux camps ont pourtant un bilan comparable en matière de reconduites à la frontière. En 2014, le ministère de l’intérieur a ainsi procédé à 27 606 « éloignements » d’immigrés illégaux (27 081 en 2013). Cette baisse par rapport au pic de 2012 (36 822 expulsions) est à relativiser, puisque le nombre d’expulsions en 2014 correspond environ à celui de 2010, à l’époque de la présidence de Nicolas Sarkozy (28 126). Mais la droite estime que la pression migratoire a augmenté et que la gauche n’est pas assez montée en puissance. Le nombre de demandes d’asile progresse en effet continuellement depuis 2007 (29 937 cette année-là contre 50 952 en 2014). « La situation migratoire de 2015 n’a rien à voir avec celle de 2003 », justifie M. Karoutchi, alors que Xavier Bertrand s’en est pris aux accords du Touquet, signés le 4 février 2003 par Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’intérieur.Lire aussi :Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015Opposition frontaleAu niveau législatif, les parlementaires LR continuent également à s’opposer frontalement. Ils ont voté contre la réforme du droit d’asile, adoptée définitivement le 15 juillet, qui vise notamment à réduire la durée moyenne de traitement des demandes.Une semaine plus tard, les députés LR ont également voté contre le projet de loi sur le droit des étrangers, dont certains articles facilitent les reconduites à la frontière. Depuis son retour à la vie politique, Nicolas Sarkozy prône, lui, une refonte totale du droit migratoire européen avec la mise en place d’un Schengen 2, où tous les pays signataires se mettraient d’accord sur des conditions d’asile communes.Son principal rival à droite, Alain Juppé, s’y oppose en réclamant un renforcement des moyens de Frontex dans le cadre de Schengen. Divisés sur ce sujet, les dirigeants de la droite sont en tout cas d’accord sur une chose : à quelques mois des élections régionales, ils ne peuvent pas laisser le terrain de l’immigration au FN. Cela explique l’activisme de Xavier Bertrand, candidat dans la région Nord–Pas-Calais–Picardie, où il affrontera Marine Le Pen.Matthieu GoarJournaliste au Monde Sandrine Morel (Madrid, correspondance) L’Espagne va mieux, et le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy entend faire en sorte que cela se voie dans le budget 2016, présenté mardi 4 août au Parlement par le ministre des finances Cristobal Montoro.Véritable outil de propagande électoral, alors que des élections législatives se tiendront à l’automne, il comprend des baisses d’impôts sur le revenu et les sociétés, déjà avancées au 1er juillet dernier, et qui se reproduiront « à mesure qu’augmentera notre capacité budgétaire », a promis M. Montoro.Coup de pouce aux fonctionnairesIl prévoit, pour la première fois depuis 2009, une légère revalorisation du salaire des fonctionnaires, de 1 %. Il augmente la part des dépenses sociales de 3,8 %, afin d’améliorer les ressources des familles en difficulté, les aides des personnes dépendantes ou les bourses scolaires. La recherche civile bénéficiera de 2,2 % de plus. Les dépenses culturelles augmentent de 7,2 %. Et l’investissement public, qui avait bondi de 8,5 % en 2015, augmentera encore, mais d’à peine 1 %.Avec une croissance du PIB prévue de 3,3 % en 2015 et de 3 % en 2016, selon les chiffres du gouvernement, soutenue par une forte reprise de la demande interne, le gouvernement espagnol a vu augmenter considérablement ses recettes fiscales. Les revenus de l’impôt sur les sociétés devraient ainsi augmenter de 10 %, selon les prévisions de Madrid. De plus, grâce à la croissance de l’emploi attendue, de 3 % cette année et la suivante, les dépenses totales en indemnités de chômage devraient baisser de 3,5 milliards d’euros (- 22 %). Et les intérêts de la dette baisser de 10 % grâce à la réduction des taux, symbole du retour de la confiance des investisseurs.Discours politiqueAinsi, bien qu’il doive poursuivre la politique d’austérité afin de rabaisser le déficit public de 4,2 % cette année à 2,8 % l’an prochain, le gouvernement dispose d’une marge suffisante pour « rendre à la société espagnole l’effort qu’elle a fourni ces dernières années, » a souligné M. Montoro.Transformant le discours de présentation du budget en véritable discours politique et bilan de législature, le ministre des finances a été clair : « Ce qui nous a permis de sortir de la crise, c’est l’austérité », a déclaré M. Montoro, qui a comparé, comme le font régulièrement ses collègues de gouvernement, la situation de l’Espagne à celle de la Grèce, où « les mouvements de capitaux sont limités car ils n’ont pas mené chez eux la politique économique que nous menons en Espagne depuis 2012. »Tout n’est cependant pas rose dans le royaume. Les légères augmentations budgétaires sont très loin de rétablir le niveau de dépenses publiques antérieur à la crise. La dette s’approchera des 100 % du PIB (98,7 %) cette année avant de commencer sa possible descente. Le nombre de chômeurs de longue durée, ne percevant plus qu’une faible indemnité de 426 euros par mois, explique aussi la baisse des dépenses de chômage. La reprise de l’emploi cache une augmentation des emplois précaires.Réduire le poids de la dette« Nous avons mené une politique économique rigoureuse qui nous a permis de sortir l’Espagne de la crise (…), de nous situer à la pointe de la croissance et de la création d’emplois dans la zone euro », s’est félicité de son côté M. Montoro, qui a souligné que l’an prochain le pays affichera « pour la première fois un excédent primaire nominal qui lui permettra de réduire le poids de la dette publique », avant de promettre, pour la prochaine législature, « si le veulent les Espagnols, » de récupérer « le niveau d’emploi antérieur à la crise. »Pour que le budget 2016 soit approuvé avant la dissolution des chambres, probablement fin septembre, le gouvernement a décidé d’appuyer sur l’accélérateur et de le faire voter en première lecture aux députés, qui voient leurs vacances écourtées, fin août.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.08.2015 à 06h25 • Mis à jour le04.08.2015 à 11h16 | Isabelle Rey-Lefebvre « On s’attend à un arrivage (sic) de Calais, où la situation est devenue très difficile, mais aussi de Vintimille », assure Hervé Ouzzane, membre du collectif « La Chapelle en lutte ». Ancien tenancier de boîte de nuit, il était déjà très présent auprès des migrants de la rue Pajol (18e arrondissement), évacués le 29 juillet ; il campe désormais avec la centaine de migrants qui, depuis le 31 juillet, ont trouvé refuge dans un lycée technique professionnel désaffecté du 19e arrondissement de Paris. Hervé Ouzzane avait utilement récupéré, rue Pajol, tous les vivres non consommés et en avait rempli un grand chariot en disant, « ça peut servir ». Il n’avait pas tort.Après avoir tergiversé durant le week-end, la maire de Paris Anne Hidalgo a finalement renoncé à envoyer la police déloger les étrangers du lycée. « Ces migrants ont, au péril de leur vie, traversé le Sahara, la Méditerranée, ils ont fui la guerre en Afghanistan, au Soudan ou, pour les Erythréens, une dictature sanglante : la France mais surtout Paris leur doivent l’hospitalité et l’accueil, a déclaré, lundi 3 août, Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris. Nous avons choisi le dialogue et notre méthode porte ses fruits : d’abord recenser les personnes, puis leur proposer un hébergement d’un mois, quelle que soit leur situation. Pas dans des hôtels mais dans des centres où ils peuvent dormir, se nourrir, accomplir leurs démarches administratives. Bien que l’accueil des migrants soit de la compétence de l’Etat, la Mairie de Paris s’implique pour faire face à cette crise migratoire d’une ampleur sans précédent. » Ballottés d’un centre à l’autreRue Jean-Quarré, l’ancien lycée hôtelier, un méchant bâtiment des années 1970 vide depuis quatre ans, se prête plutôt bien à cette vie collective. Les classes sont devenues des dortoirs pour la centaine d’hommes présents, le préau fournit une ombre bienvenue et les rares prises électriques sont toutes saturées de chargeurs de téléphones portables, tandis que la cour accueille les jeux de ballon, pour tuer l’ennui.Dans les petits groupes, rassemblés par nationalité – des Soudanais, les plus nombreux, des Erythréens, des Tchadiens mais aussi des Libyens, des Maghrébins, quelques Maliens et des Sénégalais –, l’ambiance semble détendue, même si chacun, en baroudeur aguerri, garde son bagage à l’œil. Abdel Quafar, 34 ans, parti du Darfour en 2008, passé par la Libye puis par la Grèce, est en France depuis 2012 ; Aziz Bara, son compatriote ouvrier dans le bâtiment et Khider Ismail, ancien cameraman, ont suivi à peu près le même périple.Tous trois ne se font pas prier pour montrer le précieux titre de réfugié qui leur donne le droit d’être en France et d’y travailler, mais qui ne suffit pas pour y obtenir un logement et un emploi. Ils ont déjà été beaucoup ballottés d’un centre à l’autre, d’une association à l’autre : « Ce que nous souhaitons, c’est nous intégrer à la communauté française, mais c’est difficile », juge Abdel Quafar. A ses côtés, deux jeunes, arrivés depuis deux jours, découvrent les méandres administratifs français.Lire aussi :Cinq questions sur le droit d’asileTraités de « vichystes »Le squat est donc solidement chaperonné par le collectif « La Chapelle en lutte », qui refuse de se constituer en association et dont certains membres se font appeler par un pseudonyme. Ils filtrent les entrées et monopolisent la communication avec la Ville, dont les représentants venus, samedi 1er août, vérifier la sécurité électrique et tenter un premier recensement se sont fait vertement éconduire et auraient été traités de « vichystes ».Le collectif assure qu’une fois les listes dressées, il est difficile d’y faire admettre de nouveaux arrivants. Or, ceux-ci sont déjà en route car la nouvelle du squat du lycée Jean-Quarré s’est propagée à la vitesse d’un feu de forêt : une vingtaine de Soudanais ont quitté le campement des quais d’Austerlitz, où ils stationnaient depuis des mois, pour s’installer ici ; une douzaine d’Afghans, descendus de la gare de l’Est, ont rejoint, lundi, leurs compatriotes.Le collectif de soutien appelle de ses vœux une grande maison d’accueil des migrants à Paris, ce à quoi le ministère de l’intérieur se refuse. Quant au généreux discours de la Mairie de Paris, il se heurte à la pénurie de places d’hébergement. Tous les centres sont pleins et, selon la préfecture d’Ile-de-France, 1 300 migrants ont déjà été accueillis, depuis le 1er juin, dans des centres censés rester fermés l’été, et qui ont été rouverts pour l’occasion. « Nous verrons si la situation est tenable », avance prudemment M. Julliard à l’Hôtel de ville. Il ne souhaite pas créer un point de « cristallisation » et rappelle qu’il y a d’autres campements, notamment celui d’Austerlitz et ses 250 migrants, qui vivent de plus en plus durement la cohabitation avec les fêtards noctambules de la Cité du design et des péniches alentour : « C’est notre priorité », affirme-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.08.2015 à 06h47 • Mis à jour le04.08.2015 à 14h52 | Béatrice Jérôme Les traditions se perdent. Depuis le 1er août, il en coûte de garer sa voiture à Paris en été. Le stationnement, jusqu’ici gratuit dans 60 % des rues de la capitale en août, est désormais payant partout. « Il est logique et normal que les automobilistes paient le juste prix douze mois sur douze », se félicite Christophe Najdovski, adjoint (EELV) chargé des transports de la maire de Paris, Anne Hidalgo. L’entretien de l’espace public coûte de l’argent toute l’année à la collectivité. » En outre, « la gratuité du stationnement est une incitation à l’usage de la voiture », rappelle l’élu écologiste.La mesure n’est pas des plus populaires. Pour la droite parisienne, « la Ville est prête à tous les expédients pour gratter quelques sous », comme le dit Jean-François Legaret, maire (Les Républicains) du 1er arrondissement.La fin de la gratuité estivale s’inscrit dans une réforme globale engagée en décembre 2014. Depuis le 1er janvier, la gratuité partielle a été supprimée le samedi. En semaine, le stationnement est payant jusqu’à 20 heures, au lieu de 19 heures. Les tarifs ont augmenté pour le stationnement rotatif et surtout pour les Parisiens qui bénéficient d’un barème « résidentiel ». Gratuite jusqu’ici, la carte de stationnement résidentiel est vendue 45 euros par an depuis le 1er février. S’y ajoute une hausse du tarif de stationnement quotidien ou hebdomadaire – ce dernier passe de 3,25 à 9 euros. Au final, un Parisien qui se gare toute l’année dans la ville voit son budget passer de 169 euros à 513 euros.L’exécutif municipal relativise la flambée des coûts pour l’automobiliste. « Entre 2002 et 2014, le prix du stationnement résidentiel avait baissé de 80 %. Le nouveau tarif reste inférieur à celui de 2001 », réplique M. Najdovski. L’élu écologiste justifie ce qu’il appelle « une remise à niveau » par la volonté de lutter contre les « voitures ventouse » et d’inciter à l’usage des parkings souterrains pour dégager de l’espace sur la voirie.Des sanctions plus dissuasives« Sous couvert d’arguments écologistes, la politique d’Anne Hidalgo obéit uniquement à des objectifs financiers, rétorque Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file du parti Les Républicains à Paris. La Mairie prend aux habitants l’argent que le gouvernement a refusé de prélever sur les transporteurs routiers en renonçant à mettre en place l’écotaxe prévue par le Grenelle de l’environnement », s’indigne l’ancienne ministre de l’écologie de François Fillon. Qui rappelle que « l’écotaxe poids lourds » sur le périphérique aurait pu rapporter 18 millions d’euros à la Ville.La réforme globale du stationnement devrait, elle, engendrer 50 millions d’euros de recettes supplémentaires en 2015, pour des recettes de 68 millions d’euros en 2014.Pour « orienter les comportements » des automobilistes, l’exécutif parisien veut aussi rendre les sanctions plus dissuasives. « 90 % des automobilistes ne paient pas leur stationnement rotatif, selon M. Najdovski. Ils préfèrent prendre le risque d’une amende de 17 euros. Le manque à gagner pour la Ville à cause de la fraude se chiffre en centaines de millions d’euros. »La Ville projette aussi d’augmenter le montant des contraventions. La loi de janvier 2014 sur la modernisation de l’action publique donne aux communes le droit de fixer les barèmes. Mais ses modalités d’application sont encore à préciser. « On attend aussi de la Préfecture de police qu’elle améliore le contrôle du stationnement », dit M. Najdovski. En 2016, la Ville indexera une partie de sa dotation à la Préfecture de police sur la performance des verbalisations. Le préfet de police s’est engagé à mettre davantage de moyens dès cet été. Echapper aux « pervenches » risque d’être moins facile. Même en août.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.08.2015 à 17h12 • Mis à jour le03.08.2015 à 07h05 Le coup de colère de Nicolas Daragon a été entendu. Le maire Les Républicains de Valence (Drôme) a saisi la ministre de l’écologie le 17 juillet, selon les informations du Parisien, pour réclamer la baisse de 110 à 90 km/h de la vitesse sur la portion de l’A7 qui traverse son agglomération.Sur cette autoroute, la plus fréquentée d’Europe avec 70 000 véhicules par jour en moyenne, la vitesse est déjà réduite de 20 km/h à la hauteur de Valence, soit 110 km/h. Un ralentissement pas suffisant pour Nicolas Daragon, qui s’appuie sur une enquête parlementaire et trois études conduites localement, qui montrent que « la pollution atmosphérique sur le territoire de Valence est générée essentiellement par le transport routier. » Cette pollution serait la cause de 55 morts dans l’agglomération, ajoute le maire, citant des données de l’Institut de veille sanitaire. « Diminuer la vitesse des véhicules permettrait de réduire cette pollution car plus la vitesse moyenne est basse, moins il y a d’émissions », ajoute Nicolas Daragon.« Les élus locaux sont conscients des enjeux »Un constat partagé par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, qui, selon le Parisien, soutiendra la demande du maire de Valence.« Cette initiative montre que les élus locaux sont conscients des enjeux et prêts à prendre leurs responsabilités pour lutter contre la pollution. »Une démarche qui pourrait donner des idées à d’autres agglomérations. Selon le maire de Valence, une quinzaine de villes en France seraient concernées, avec des autoroutes passant à moins de 300 mètres du centre. L’élu a ainsi envoyé un courrier à douze maires de communes dans le même cas pour leur demander d’appuyer sa demande (Tours, Lyon, Reims, Toulon, Cagnes-sur-Mer, Saint-Laurent-du-Var, Mantes-la-Ville, Nemours, Villejuif, Montreuil-sous-Bois, Strasbourg et Angers).Ségolène Royal a prévu d’annoncer à la rentrée des mesures de lutte contre la pollution de l’air. Un rapport parlementaire a chiffré à près de 100 milliards d’euros par an le coût de cette pollution.En janvier, le gouvernement avait déjà provoqué un débat en faisant passer de 80 à 70 km/h la limitation sur le périphérique de Paris. La Mairie de Paris disait attendre de cette mesure une baisse des polluants atmosphériques de 5 %, une baisse de 23 % du nombre d’accidents et de 65 % du nombre de blessés graves et de tués.Lire : Le « bilan très positif » du passage à 70 km/h sur le périphérique parisien 31.07.2015 à 12h30 • Mis à jour le01.08.2015 à 09h41 | Bertrand Bissuel Petit à petit, la nouvelle carte administrative prend tournure. Par petites touches, pour ne brusquer ni les élus locaux ni les fonctionnaires ni les usagers. Vendredi 31 juillet, lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, Manuel Valls a présenté une série de décisions qui tirent les conséquences de la réforme territoriale. Les nouvelles capitales régionales sont désormais connues et certains services déconcentrés de l’Etat vont être réorganisés, avec le souci – assure Matignon – de préserver l’emploi public.Dans les régions dont le périmètre s’est élargi, il n’y a aucune surprise, s’agissant du choix de leur chef-lieu. Les communes lauréates sont celles qui étaient attendues depuis plusieurs semaines : Lyon en Auvergne-Rhône-Alpes ; Rouen pour la Normandie ; Lille dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ; Bordeaux pour Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ; Toulouse pour Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ; Dijon en Bourgogne-Franche-Comté.Officiellement, ces noms sont provisoires, la liste définitive n’étant arrêtée qu’en juillet 2016 après le renouvellement des assemblées régionales en décembre. Mais il est difficile d’imaginer que cet ordonnancement soit remis en cause, l’Etat et les collectivités locales ayant commencé à s’adapter à cette nouvelle donne. Quant à l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, son cas est définitivement réglé depuis la promulgation de la loi du 16 janvier qui a désigné Strasbourg comme capitale de ce vaste ensemble.Une décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique »Dans cette opération, neuf villes perdent leur statut de préfecture de région, parmi lesquelles Montpellier. Son maire, Philippe Saurel (divers gauche), n’a pas digéré cette décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique ». A Amiens, autre commune « déclassée », les édiles ont, eux aussi, rouspété, craignant un transfert massif d’agents publics de la métropole picarde vers Lille.C’est pourquoi le premier ministre leur a rendu visite, jeudi, pour désamorcer les tensions, à quelques mois des élections régionales, et contrer le discours du FN, qui a fait du dépérissement des services publics l’un de ses thèmes de campagne. Marine Le Pen, qui sera tête de liste en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, peut espérer rafler cette nouvelle « super-région ».Lire aussi :Régions agrandies, campagnes élargies« Mobilité géographique »Les craintes des élus ne sont pas tout à fait infondées. Un rapport, rendu en avril par plusieurs inspections générales, soulignait que le redécoupage des régions « est susceptible d’entraîner une mobilité fonctionnelle ou géographique pour près de 10 700 agents ».Jeudi, M. Valls s’est donc attaché à rassurer ses interlocuteurs. « Il n’y aura (…) pas de diminution du nombre de fonctionnaires d’Etat dans votre ville », a-t-il promis. La direction régionale de l’agriculture et celle chargée de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) « seront installées ici ». « Le rectorat d’Amiens sera maintenu » mais il y aura un rectorat de région à Lille, précise-t-on à Matignon, avec un partage des tâches bien délimité. Enfin, dans le chef-lieu de la Somme sera implantée « une plateforme nationale de validation des titres », qui emploiera une centaine de personnes.Un traitement similaire est annoncé pour les autres ex-préfectures de région. Ainsi, Montpellier devrait conserver la direction régionale des affaires culturelles, la chambre régionale des comptes ou encore la DRJSCS. Le but de l’exécutif est de faire en sorte que les effectifs relevant de l’Etat dans les villes « rétrogradées » restent relativement stables ou enregistrent de faibles variations. Pour y parvenir, la quasi-totalité des sites des actuelles directions régionales seront maintenus en spécialisant les agents qui y travaillent. Exemple : une direction régionale de l’agriculture pourra être recentrée sur la viticulture, en ayant compétence sur l’ensemble de la nouvelle « super-région ». Un gros effort de formation sera réalisé, indique Matignon, afin de permettre aux fonctionnaires de changer de métier sans avoir à déménager. Le nombre de ceux qui seront amenés à faire leurs valises devrait être inférieur à 1 000.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 14h54 • Mis à jour le30.07.2015 à 19h46 | Hélène Bekmezian Retour en arrière pour François Rebsamen ? Après la mort du maire PS de Dijon Alain Millot, lundi 27 juillet, le ministre du travail souhaite retourner à la tête de cette ville, qu’il a dirigée de 2001 à 2014.Lorsque le conseil municipal se réunira lundi 10 août pour élire un successeur à M. Millot, M. Rebsamen « sera candidat pour la mairie et pour la présidence du Grand Dijon », explique au Monde son entourage, confirmant ainsi une information du Bien Public.L’Elysée a d’ores et déjà annoncé que le ministre serait remplacé s’il était élu maire de Dijon. « Il y a un principe : il n’est pas possible de cumuler une fonction ministérielle et un mandat exécutif local », a-t-on ajouté. Du côté de Matignon, même son de cloche. En marge d’un déplacement en Picardie, le premier ministre, Manuel Valls, a tenu à rappeler le principe de non-cumul des mandats qui a fait l’objet d’une loi validée en février 2014 par le Conseil constitutionnel.« Il y a des principes qui s’appliquent et François Rebsamen le sait parfaitement : on ne peut pas être chef d’un exécutif (…) et en même temps membre du gouvernement. Ce sont ces principes comme le non-cumul des mandats d’une manière générale qui sont une exigence des citoyens. »Un peu plus tôt, François Rebsamen avait quant à lui déclaré qu’il « [remettrait] sa démission entre les mains du président et du premier ministre, quand ses engagements ministériels [seraient] terminés ».Pas contraire à la loi, mais contraire à la charte de déontologieSi rien dans la loi n’interdit à un ministre d’être également maire, François Hollande avait tout de même fait signer à ses ministres une charte de déontologie qui précise que « les membres du gouvernement consacrent tout leur temps à l’exercice de leurs fonctions ministérielles [et] doivent, de ce fait, renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir ».Réélu maire pour la troisième fois en mars 2014, M. Rebsamen avait quitté cette fonction dès le 2 avril pour entrer au gouvernement, et était alors devenu simple conseiller municipal. Son premier adjoint Alain Millot lui avait succédé à la mairie quelques jours plus tard, avant d’être également élu président du Grand Dijon à sa place. Mais la disparition de M. Millot, atteint d’un cancer, oblige aujourd’hui François Rebsamen à revenir en terre bourguignonne.Qui pour le remplacer au ministère du travail ?Quant à savoir qui pourrait prendre sa suite au ministère du travail en cas de victoire, plusieurs noms peuvent être avancés comme celui de Laurent Grandguillaume, député socialiste de Côte-d’Or, régulièrement cité comme « ministrable » depuis son rapport très salué sur l’auto-entrepreneuriat, remis en décembre 2013. Elu pour la première fois à l’Assemblée en 2012, M. Grandguillaume est en outre un proche de M. Rebsamen, dont il a été adjoint à la mairie de Dijon jusqu’à cette date.Mais, à 37 ans, cet élu hollandais et relativement loyal envers le gouvernement pourrait avoir le handicap de l’âge et ne pas être considéré comme assez aguerri pour un tel portefeuille. A l’inverse, l’actuel secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, pourrait alors convenir pour le poste de par son âge – 64 ans –, sa longue expérience politique et son métier d’origine, avocat du travail. D’autant que l’élu landais ne s’entend pas au mieux avec son actuelle ministre de tutelle, Ségolène Royal. Restera à savoir qui pourra alors le remplacer aux transports… D’autres noms circulent déjà, comme ceux de Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine et proche de Martine Aubry, ou encore Jean-Patrick Gille, député PS d’Indre-et-Loire.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 20h05 • Mis à jour le14.08.2015 à 20h20 | Eric Nunès Le quinquennat de François Hollande serait particulièrement rude pour les maigres budgets des étudiants. Selon une enquête publiée par l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), syndicat proche du Parti socialiste, le coût de la vie étudiante aurait fait un bond de 8,4 % depuis 2012. Une érosion du pouvoir d’achat des jeunes qui ne devrait pas cesser à la rentrée 2015 : l’étude prévoit une nouvelle hausse de 1,1 %, soit une progression supérieure à l’inflation, qui se limitait à 0,2 % sur un an en juillet 2015.Dans son rapport, le syndicat étudiant analyse les postes de dépenses que doivent gérer les étudiants. Selon l’UNEF, le logement demeure le premier pour ceux qui ont dû quitter le domicile familial, malgré l’engagement du gouvernement de construire 40 000 places durant sa mandature.Lire aussi :Se loger en cité U est de plus en plus difficileAugmentation moyenne de 0,3 %Même si la loi sur l’encadrement des prix de location limite la hausse en 2015, le coût est difficilement soutenable. Il n’y a pas qu’à Paris que les loyers sont très élevés. Hors de l’agglomération parisienne, l’augmentation des loyers se poursuit aussi, avec une augmentation moyenne de 0,3 % et des « hausses significatives » dans plusieurs villes étudiantes : 6,6 % au Havre, 2,6 % à Nancy, 2,4 % à Tours et 1,8 % à Strasbourg, selon le rapport.Le déplacement est également un poste de dépense important pour les étudiants. Selon les collectivités territoriales et leurs efforts pour mettre en place des tarifications adaptées, les variations de cette charge sont « importantes », souligne l’UNEF. Si en France les prix des transports font un bond de 2,6 %, bien au-delà de l’inflation, l’Ile-de-France se distingue avec la mise en place de la carte Imagine « R » à tarif unique.Le rapport de l’UNEF pointe de forts écarts en fonction des villes : « De 100 euros à Toulouse, jusqu’à 335 à Brest. Les plus fortes hausses sont Nantes (6,8 %), Strasbourg (4,3 %) et Bordeaux (4,3 %). » La ville de Lille rejoint également le club des mauvais élèves en matière de tarification, puisqu’elle a supprimé son tarif à destination des étudiants boursiers, « ce qui augmente le prix de leur abonnement de 18 % » , relève l’étude.Une « inflation ressentie »Le rapport souligne également une hausse de la Sécurité sociale, des mutuelles étudiantes, des repas au restaurant universitaire, de l’électricité, de l’assurance-habitation, du téléphone, de l’accès à Internet… Des charges que peuvent difficilement supporter les étudiants les plus précaires. « Avec les trois quarts des étudiants exclus du système de bourses, la France fait majoritairement reposer le financement des études sur le dos des familles plutôt que sur la solidarité nationale », analyse l’UNEF, qui réclame une revalorisation des bourses, leur élargissement, l’encadrement des loyers dans les principales villes universitaires et un demi-tarif étudiants dans l’ensemble des transports en commun.Du côté du gouvernement, on reconnaît que « l’inflation ressentie par les étudiants » est « légèrement supérieure » à celle des ménages. Dans un communiqué publié vendredi, le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur préfère toutefois rappeler que « 400 millions ont été mobilisés en faveur des bourses sur critères sociaux », que les gratifications de stage de plus de deux mois ont été augmentées de 30 centimes en taux horaire.Lire aussi :Plus d'argent, plus de droits, et des tickets de métro... ce qui change pour les stagiairesEn outre, le gouvernement fait valoir que Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’éducation nationale, a annoncé en juillet un « gel de l’évolution des droits d’inscription pour la rentrée universitaire 2015 ». Une décision pourtant purement symbolique, puisque la hausse avait été modique l’an dernier. Hors paiement de la cotisation de sécurité sociale étudiante, l’inscription en licence avait augmenté de 1 euro (+ 0,55 %), de 2 euros en master (+ 0,79 %) et de 3 euros (+ 0,77 %) en doctorat. De 2004 à 2014, la hausse en euros constants était de 13,5 %. Dans le même temps, une dizaine d’écoles d’ingénieurs ont beaucoup augmenté leurs droits d’entrée.Lire aussi :Pas d’augmentation des droits de scolarité à l’université en 2015Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.08.2015 à 10h59 • Mis à jour le14.08.2015 à 17h57 | Patrick Roger L’économie française essuie un sérieux coup de mou au deuxième trimestre. Selon les chiffres de l’Insee publiés vendredi 14 août, le produit intérieur brut (PIB) a stagné : 0,0 % après une progression de 0,7 % au premier trimestre, le chiffre de la précédente publication, en mai, des résultats au premier trimestre ayant été réévalué.L’acquis de croissance au milieu de l’année atteint 0,8 %. Le ministre des finances, Michel Sapin, estime de ce fait que l’objectif de 1 % à la fin de l’année est conforté.Les résultats trompeurs du premier trimestreIl n’empêche : en dépit des indicateurs conjoncturels qui laissaient anticiper un ralentissement de la croissance, un coup d’arrêt aussi brutal n’était pas attendu. Cela témoigne de la fragilité de la reprise dont François Hollande, le 14 juillet, assurait qu’elle « [était] là » et dont Manuel Valls, début août, voyait qu’elle « se précis [ait] ». En fait, les résultats du premier trimestre étaient trompeurs. Ils étaient tirés par une accélération de la consommation (+ 0,9 %) due pour partie au rebond des dépenses d’énergie pour le chauffage. Au deuxième trimestre, la consommation ralentit fortement (0,1 %).Les dépenses d’énergie reculent (- 2,2 %) et les dépenses en biens se replient de + 1,7 % à - 0,1 %. La baisse de l’investissement des ménages s’accentue : - 1,6 % après - 1,2 % au premier trimestre. Surtout, l’investissement en construction de logements connaît une nouvelle baisse significative (- 1,3 %) pour le huitième trimestre consécutif.Du côté des entreprises, l’investissement enregistre lui aussi une décélération : 0,2 % après 0,6 % au premier trimestre. Malgré le redressement de leurs marges grâce aux effets du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et aux premières mesures du Pacte de responsabilité, les entreprises restent frileuses alors que les carnets de commande ne s’étoffent que très légèrement. La loi sur la croissance et l’activité a bien prévu un coup de pouce supplémentaire en intégrant un avantage fiscal exceptionnel. Cette mesure de suramortissement, qui s’applique aux investissements réalisés entre le 15 avril 2015 et le 15 avril 2016, n’a pas encore produit ses effets. Cependant, dans l’enquête réalisée en avril par l’Insee, les chefs d’entreprises relevaient leurs prévisions de janvier dans ce domaine et anticipaient une progression de 7 % pour 2015. De quoi, peut-être, redynamiser l’activité dans la seconde partie de l’année.Le seul point positif dans les derniers chiffres de la croissance est fourni par la bonne tenue des exportations. Elles ont enregistré une nouvelle accélération de 1,7 % après 1,3 % au trimestre précédant, malgré le repli des exportations de produits pétroliers raffinés (- 7,5 %) favorisées par la baisse de l’euro. Alors que, dans le même temps, les importations ralentissent (+ 0,6 % après 2,2 %), du fait du fort recul des achats d’hydrocarbures bruts et du ralentissement des matériels de transport. Le commerce extérieur contribue ainsi pour 0,3 point de PIB au soutien de l’activité au deuxième trimestre. Persistance du chômage de masseReste que, globalement, les éléments ponctuels qui avaient contribué à doper la croissance du premier trimestre se sont, pour la plupart, volatilisés. Certes, la croissance sur le début de l’année reste la plus élevée en moyenne depuis le printemps 2011. Et elle se situe à un niveau identique à celle de l’Allemagne.Mais elle demeure à la merci des aléas de la consommation d’énergie ou autres facteurs conjoncturels, sans pouvoir s’appuyer sur un redémarrage de la production industrielle ni sur le dynamisme de la consommation des ménages. Faute de moteur puissant, la croissance navigue dans une zone de basses eaux, caractérisée par des à-coups, en légère augmentation par rapport aux trois dernières années mais sans vrai redémarrage. La persistance d’un chômage de masse n’incline pas à penser que la tendance pourrait durablement s’infléchir.Intérim en hausseLe gouvernement n’entend pas, pour autant, changer d’orientation. « La première des priorités, c’est de maintenir le cap », a redit M. Sapin, vendredi sur France Inter. L’exécutif est convaincu que les mesures mises en œuvre en faveur des entreprises vont finir par porter leurs fruits et compte sur les premiers effets de la loi Macron pour dynamiser l’activité. Mais il adresse une fin de non-recevoir aux recommandations formulées lors du dernier congrès du PS, lequel appelait à un infléchissement de la ligne économique et à une « réorientation » d’une partie des efforts du pacte de responsabilité vers les ménages et les collectivités territoriales. « Je ne suis pas favorable à ce qu’on transforme ce qui était destiné aux entreprises en baisses d’impôt pour les ménages », a réaffirmé le ministre des finances, pour ceux qui ne l’auraient pas compris. La prochaine loi de finances, qui sera présentée en septembre et viendra ensuite devant le Parlement, devrait donc confirmer les choix de politique économique engagés par le gouvernement depuis le début de l’année 2014.Dans cet environnement morose, une timide éclaircie sur le front de l’emploi vient, toutefois, atténuer le bilan. Selon l’estimation publiée également vendredi 14 août par l’Insee, l’emploi salarié dans les secteurs marchands a enregistré une légère progression de 0,2 % au deuxième trimestre (+ 27 300 postes), après une stabilité au premier trimestre. Sur un an, il est quasiment stable (- 4 200 postes). Ce résultat est dû, notamment, à la hausse de l’intérim. Mais, pour que le chômage recule, il faudra que la croissance retrouve, au minimum, un niveau de 1,5 %. « On est sur le chemin. Nous serons sur ce rythme à la fin de l’année », veut croire M. Sapin.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 06h45 • Mis à jour le14.08.2015 à 15h36 | Marie Charrel Un ultime Eurogroupe pour sauver la Grèce ? Vendredi 14 août, les ministres des finances de la zone euro se réunissent pour valider, ou non, le troisième programme d’assistance à Athènes, de près de 85 milliards sur trois ans. L’enjeu est de taille. Et le calendrier serré : le 20 août, le pays doit en effet rembourser 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE). Sans nouvelle aide, il risque de faire défaut.En théorie, l’Eurogroupe devrait donner son feu vert sans difficulté. Mardi 11, le gouvernement d’Alexis Tsipras et ses créanciers, la BCE, le Fonds monétaire international (FMI), le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Commission européenne, ont en effet conclu un accord « technique » sur le plan. Les négociations se sont déroulées dans une ambiance étonnamment cordiale.Lire aussi :La course contre la montre d’Alexis TsiprasUne longue série de réformesEn échange d’une nouvelle aide, Athènes s’est engagé à adopter une longue série de réformes, que les parlementaires Grecs ont voté vendredi matin. Et ce, en dépit de la révolte de l’aile gauche de Syriza, le parti de M. Tspiras, au bord de la scission.Dans ces conditions, l’Eurogroupe n’a aucune raison de ne pas valider l’accord. Seulement voilà : l’Allemagne hésite. Wolfgang Schäuble, son ministre des finances, a fait savoir qu’il soulèverait de nombreuses « questions » lors de la réunion. Il s’inquiète de la soutenabilité de la dette grecque et veut s’assurer que le FMI, silencieux ces derniers jours, restera impliqué dans le pays. La chancelière Angela Merkel est dans une situation délicate. Une partie des députés allemands sont réticents à aider encore Athènes. Pour les calmer, elle aurait préféré que la Grèce bénéficie d’un prêt-relais pour passer l’échéance du 20 août. Et que les négociations se prolongent.Les hésitations allemandes peuvent-elles faire échouer l’Eurogroupe ? Possible. Mais peu probable. Berlin ne prendrait en effet pas le risque d’être la seule capitale de la zone euro à s’opposer à l’accord. La Finlande, l’autre pays méfiant à l’égard du gouvernement Tsipras, a en effet déjà fait savoir qu’elle le soutenait.Si la journée de vendredi se déroule sans encombre, plusieurs parlements nationaux, notamment en Allemagne, au Pays-Bas et en Espagne, devront encore donner leur blanc-seing, en début de semaine prochaine, pour qu’Athènes puisse toucher une première tranche d’aide avant le 20 août. M. Tsipras pourra alors souffler. Mais pas pour longtemps : il devra, dès lors, gérer la fronde au sein de son propre parti…Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersLa Commission confiante, Schäuble aussiLa Commission européenne s’est dite confiante dans l’approbation par les ministres des finances de l’Eurogroupe du plan d’aide, trouvant « encourageant le vote sans appel ce matin par le Parlement grec ».Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s’est quant à lui montré plus réservé, se refusant à « spéculer » sur l’issue de la réunion. Il a estimé que la question de la « confiance politique » avec la Grèce était « encore sur la table ».Enfin, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a assuré vendredi 14 août après-midi qu’il était « confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui ». « Si nous ne trouvons pas de solution aujourd’hui, nous devrions mettre en place un prêt-relais », a-t-il toutefois ajouté.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.08.2015 à 20h27 • Mis à jour le14.08.2015 à 17h58 Le Conseil constitutionnel a validé, jeudi 13 août, l’essentiel de la loi Rebsamen sur le dialogue social, qui simplifie les règles dans les entreprises, sécurise le régime des intermittents du spectacle et crée une nouvelle prime d’activité.Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?Saisis par soixante députés qui dénonçaient la création de commissions paritaires régionales pour représenter les salariés des très petites entreprises (TPE, moins de onze salariés), les membres du Conseil ont jugé ces nouvelles instances conformes à la Constitution.Un seul article retoquéSur les soixante-deux articles du texte, ils n’en ont retoqué qu’un, celui qui devait simplifier la collecte des contributions logements des entreprises. Cet article « avait été adopté selon une procédure contraire à la Constitution », car il ne présente « pas de lien, même indirect, avec (les dispositions) qui figuraient dans ce projet de loi » initialement. La mesure devait permettre au gouvernement de légiférer par ordonnance pour créer « un organisme unique chargé de collecter la participation des employeurs à l’effort de construction ».François Hollande s’est félicité de cette validation dans un communiqué diffusé par ses services dans la nuit de jeudi à vendredi. « Il s’agit d’un texte qui conditionnera la modernisation de notre pays », a insisté le chef de l’Etat. Cette décision « ouvre la voie à une rénovation en profondeur du dialogue social dans notre pays et oeuvre en faveur de l’emploi et de l’activité », s’est réjoui de son côté le ministre du travail François Rebsamen dans un communiqué. « Les textes d’application de cette loi seront pris dans les meilleurs délais », a assuré celui qui démissionnera du gouvernement le 19 août pour rejoindre sa mairie de Dijon.Nombreuses mesuresLa loi sur le dialogue social a été adoptée définitivement le 23 juillet. Présentée comme « un texte de progrès social » par le ministre du travail, François Rebsamen, elle a été élaborée après l’échec en janvier de négociations entre patronat et syndicats.Au-delà des mesures liées au dialogue social dans les entreprises, elle comprend également la création du compte personnel d’activité et la mise en place à partir du 1er janvier 2016 d’une prime d’activité, remplaçant la prime pour l’emploi et le RSA-activité.Autres mesures : la sécurisation du régime des intermittents du spectacle ; la suppression du caractère obligatoire du CV anonyme ; et un début de reconnaissance du burn-out, le syndrome d’épuisement professionnel. 13.08.2015 à 11h23 • Mis à jour le13.08.2015 à 16h54 | Patrick Roger Les riches sont plus nombreux, en France, et ils sont même de plus en plus riches. Ainsi, entre 2013 et 2014, le nombre d’assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est passé de 312 406 à 331 010, soit une progression de 6 %. Dans le même temps, la valeur totale des patrimoines déclarés a bondi de 10 %, atteignant 476,28 milliards d’euros en 2014 contre 433,47 milliards l’année précédente. Les valeurs immobilières ont crû de 8,2 % et les valeurs mobilières de 10,8 %. Alors que, dans le même temps, la croissance du produit intérieur brut (PIB) se languissait à un morne 0,4 %.Deux facteurs principaux concourent à cette fulgurante progression : une hausse de l’ordre de 20 % du CAC 40 sur l’année, qui a dopé les revenus boursiers, et les résultats obtenus par le service de régularisation des avoirs non déclarés détenus à l’étranger. Le retour de ces capitaux « planqués » a ainsi gonflé la base imposable à l’ISF. Résultat : l’impôt sur la fortune a rapporté à l’Etat 5,19 milliards d’euros en 2014 contre 4,39 milliards en 2013 (+ 18 %). Ce sont d’abord les patrimoines les plus élevés, supérieurs à 10 millions d’euros, qui ont connu la plus forte progression, la valeur moyenne des patrimoines des foyers assujettis à l’ISF s’établissant à 2,7 millions d’euros.Cette augmentation du rendement de l’ISF, en volume et en nombre d’assujettis, a eu pour conséquence d’accroître le nombre de bénéficiaires du plafonnement de cet impôt. En 2014, ce sont ainsi 8 872 redevables qui ont pu réduire le montant de leur ISF. Le coût total du plafonnement s’élève à 905 millions d’euros en 2014, selon les chiffres de Bercy – qui conteste le chiffre de 926 millions paru dans la presse en début de semaine –, soit une remise moyenne de 102 000 euros. Sur ce total, 3 290 bénéficiaires du plafonnement se situent dans la tranche des patrimoines supérieurs à 10 millions d’euros. Pour eux, l’économie moyenne réalisée grâce au plafonnement se monte à 246 674 euros. A eux seuls, ils absorbent 811,5 millions d’euros de la ristourne consentie par l’Etat.Rompre avec le bouclier fiscalPar comparaison, en 2013, 7 650 foyers redevables de l’ISF avaient pu bénéficier du plafonnement et le coût de ce dispositif avait représenté 825 millions d’euros. En un an, le nombre de bénéficiaires a grimpé de 16 % et, en volume, la progression est de 12 %. Le système mis en place en 2013 s’avère en définitive de plus en plus coûteux.Au départ, quand François Hollande et la gauche sont revenus au pouvoir, il s’agissait de marquer une rupture avec le bouclier fiscal mis en place en 2006 par Dominique de Villepin et dont Nicolas Sarkozy, en 2007, avait abaissé le seuil à 50 %. En 2010, dernière année de l’application du « bouclier Sarkozy », 6 287 contribuables en avaient bénéficié, pour un montant total de 856 millions d’euros. En 2011, cependant, l’ancien président de la République, sous la pression de la crise et de sa majorité, fait marche arrière et abandonne le bouclier fiscal. En contrepartie, il relève le seuil d’assujettissement à l’ISF, qui passe de 800 000 à 1,3 million d’euros (avec une déduction de 30 % sur la résidence principale), réduit le nombre de tranches du barème de 7 à 5 et le taux marginal d’imposition applicable pour la tranche supérieure à 10 millions d’euros est abaissé de 1,8 % à 1,5 %. De fait, en 2011, le nombre d’assujettis a chuté de presque la moitié et le rendement de l’ISF a légèrement diminué.En 2012, sans revenir sur le barème mis en place sous la précédente législature, la gauche instaure une « surtaxe ISF ». Grâce au produit de cette « contribution exceptionnelle », le rendement de l’ISF retrouve un niveau de 5,04 milliards contre 4,32 l’année précédente. La polémique s’envole lorsque les chiffres publiés par Bercy montrent que, cette année-là, 8 810 foyers fiscaux, sur un total de 37 millions, ont été imposés à plus de 100 % de leurs revenus de 2011.L’« enfer fiscal »Sous la contrainte du Conseil constitutionnel, le gouvernement se résout à rétablir un plafonnement à 75 % des revenus. Dans le même temps, cependant, il introduit un certain nombre de garde-fous afin d’éviter les montages d’optimisation fiscale permettant à certains hauts patrimoines d’atteindre plus vite le plafond. Mais fin 2013, nouvelle censure du Conseil constitutionnel et le gouvernement est, de nouveau, contraint de revoir son dispositif. Ce qui aboutit aujourd’hui à ce que le coût du plafonnement atteigne ce niveau record.Parallèlement, un autre chiffre publié récemment a défrayé la chronique : celui des départs à l’étranger de contribuables aisés. Pour ceux dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 100 000 euros, ils seraient 3 744, en 2013, à s’être installés hors de France, soit 40 % de plus qu’en 2012. Le nombre de départs de redevables de l’ISF s’élève quant à lui à 714, soit 15 % de plus que l’année précédente. Cela ne représente cependant que 0,2 % des contribuables assujettis à l’ISF.Ces chiffres ont suffi à alimenter la controverse récurrente selon laquelle l’« enfer fiscal » que subissent les plus aisés les contraindrait à s’exiler, privant ainsi l’Etat de recettes non négligeables. Une analyse « abusive », estime Bercy. Rien ne permet d’établir que les 46 000 personnes – dont 60 % ont moins de 40 ans – qui se sont installées à l’étranger en 2013 l’aient fait pour des raisons fiscales. D’autant que, en sens inverse, le nombre d’étrangers résidents fiscaux en France est passé, lui, de 200 000 à 210 000. Qui s’accommodent de l’enfer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 17h49 • Mis à jour le13.08.2015 à 11h45 L’opération « Tel-Aviv sur Seine », à laquelle Manuel Valls a apporté son « soutien total », a ouvert ses portes, jeudi 13 août à 10 heures, avec un dispositif de sécurité renforcé, des journalistes et peu de visiteurs.#TelAvivSurSeine Confirmation de la sécu y'a plus de journalistes que de visiteurs. http://t.co/VEtughYbZJ— SylvieChayette (@Sylvie)require(["twitter/widgets"]);Sur la plage, peu de vacanciers : http://t.co/SQMhrx0TTT— mooouna (@Mouna El Mokhtari)require(["twitter/widgets"]);Au total, ce sont ainsi environ 500 policiers et gendarmes qui seront mobilisés, selon la préfecture de police. En plus des fouilles des sacs sur le site, une surveillance sera mise en place, en amont et en aval de l’opération, alors que le plan antiterroriste Vigipirate est au niveau le plus élevé en Ile-de-France.« Tel-Aviv sur Seine » contre « Gaza Plage »Plusieurs associations ont appelé à la mobilisation pour perturber l’événement organisé de 10 heures à 22 heures dans le cadre de Paris Plages, entre le pont d’Arcole et le pont Notre-Dame, avec notamment la vente de spécialités culinaires israéliennes, des sports et des jeux, et une animation musicale.Europalestine et une dizaine d’autres organisations ont annoncé la tenue d’une opération concurrente, baptisée « Gaza Plage », qui se tiendra jeudi de 12 heures à 21 heures « entre le pont Notre-Dame et le pont au Change », un espace adjacent à celui prévu pour « Tel-Aviv sur Seine », pour redire leur « indignation » concernant la politique du gouvernement israélien dans les territoires palestiniens.Ron Huldai, le maire de Tel-Aviv, a quant à lui salué la « sagesse » de son homologue parisienne, Anne Hidalgo.« Paris et Tel-Aviv entretiennent d’excellentes relations depuis de nombreuses années, durant lesquelles nous avons coopéré dans de nombreux domaines ».Lire l'analyse :« Tel-Aviv sur Seine » : une grille d’analyse périmée« Faute politique »La polémique et les risques de débordement ont fait réagir la classe politique. Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, s’est voulu serein : « Je pense que malgré les protestations des uns et des autres chacun va revenir à la raison. » Il affirme qu’« il n’y aura pas de débordement. »« Il est encore temps d’éviter une faute politique », a martelé quant à lui Eric Coquerel, conseiller régional du Parti de gauche (PG) Ile-de-France, et Danielle Simonnet, conseillère (PG) de Paris, dans une lettre ouverte à l’adresse d’Anne Hidalgo. Les deux élus demandent une modification de la programmation de « Tel-Aviv sur Seine », ou « à défaut » son annulation. M. Coquerel :« On ne peut pas penser qu’il y a une bulle à Tel-Aviv où on célébrerait une dolce vita, la plage, des DJ, le mojito, sans se préoccuper de ce qui se passe ».Une série de manifestations avait eu lieu à Paris à l’été 2014 contre l’offensive israélienne dans la bande de Gaza. Face au déferlement de propos antisémites et aux risques de violences, plusieurs rassemblements avaient été interdits. Des interdictions qui avaient en retour déclenché des heurts importants, notamment dans le quartier de Barbès, et avaient été reprochés au préfet de police de l’époque, Bernard Boucault. La journée de jeudi devrait faire office de test pour son successeur Michel Cadot, en poste depuis fin juillet, alors que le maintien de l’ordre est traditionnellement considéré comme un marqueur de l’autorité préfectorale.Lire aussi :Anne Hidalgo : « Pourquoi nous accueillons Tel-Aviv à Paris Plages » Patrick Roger Jeudi 30 juillet, à la veille de délivrer en conseil des ministres une communication sur la réforme de l’administration territoriale de l’Etat, Manuel Valls effectuait un déplacement à Amiens, en Picardie, pour la signature du contrat de plan Etat-région 2015-2010. Accueilli au conseil régional, le premier ministre tenait d’abord à délivrer un message : « Il n’y aura pas de diminution du nombre de fonctionnaires de l’Etat dans votre ville », assurait-il. Ce n’est pas l’avis des syndicats, qui redoutent la disparition de près de 400 emplois publics dans la capitale picarde.Comme dans les autres régions, seul le rectorat est à ce jour certain de conserver l’essentiel de ses prérogatives et les personnels qui vont avec. Le gouvernement, qui avait un temps envisagé la fusion des académies, a fait marche arrière, préférant une solution « mixte » en maintenant les académies dans leurs limites géographiques actuelles mais regroupant celles-ci en treize régions académiques. Amiens sauve donc son rectorat – « un rectorat de deuxième division », selon l’expression de Brigitte Fouré, la maire (UDI) de la ville –, même si c’est à Lille que reviendra le rectorat de région académique.Lire aussi :Fonctionnaires : la valse des affectationsToutes les inquiétudes sont-elles levées en ce qui concerne les quelque 3 300 agents travaillant dans les services régionaux de l’Etat (hors éducation nationale) ? Rien n’est moins sûr. Certes, le premier ministre, lors de sa visite à Amiens, n’est pas venu les mains vides puisque, pour rassurer à la fois les élus et les fonctionnaires de l’Etat, il a annoncé l’implantation à Amiens d’une plate-forme nationale de validation des titres qui devrait employer une centaine d’agents. Claude Gewerc, le président (PS), affiche sa satisfaction : « Il n’y aura pas un seul emploi perdu mais des créations en plus », se félicite-t-il.Multiples inconnuesSi tel est le cas, il va falloir résoudre une équation à de multiples inconnues. « La nouvelle répartition théorique des services régionaux de l’Etat et de leurs agents, du fait de la réorganisation des services, semble contredire cette affirmation », note Denis Thomas, responsable de la Fédération syndicale unitaire (FSU) des services publics en Picardie. A l’heure actuelle, Lille, préfecture de la région Nord-Pas-de-Calais, regroupe 2 145 agents dans les services régionaux de l’Etat, selon les données d’avril 2015 rassemblées par les Inspection générale de l’administration (IGA), Inspection générale des finances (IGF) et Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Amiens, préfecture de la région Picardie, en accueille 1 160.Dans le schéma d’organisation rendu public le 31 juillet en conseil des ministres, la capitale picarde récupérerait, dans le cadre de la nouvelle région, les sièges de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) et de la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), qui emploient respectivement 80 et 164 agents dans la capitale des Flandres, soit un gain de 244 fonctionnaires.En sens inverse, Amiens va voir partir les services de l’actuelle direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal, 239 agents), de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte, 105 agents) de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC, 61 agents), de la direction régionale des finances publiques (DRFiP, 54 agents), de l’Insee (81 agents), de l’Agence régionale de santé (ARS, 133 agents) et de la préfecture (59 agents), qui vont être regroupés à Lille.Sur le papier, ce sont donc, théoriquement, 732 agents des services de l’Etat qui devraient se déplacer d’Amiens à Lille et 244 en sens inverse. Surtout, même en comptant la centaine d’emplois créés sur la future plate-forme de validation des titres, la préfecture de la région Picardie voit disparaître près de 400 emplois publics. « Il est clair que le compte n’y est pas », déplore Mme Fouré. Il va falloir que le gouvernement se montre très convaincant pour rassurer les agents concernés et expliquer comment il entend préserver l’emploi public dans la ville.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Malgré la torpeur estivale, les agents des services de l’Etat en région sont en émoi. Beaucoup redoutent de devoir subir, avec le regroupement des régions qui deviendra effectif le 1er janvier 2016, une mutation géographique ou fonctionnelle. Les inquiétudes sont particulièrement vives dans les actuels chefs-lieux de région qui vont perdre leur statut.« Nous sommes dans un moment clé, met en garde Christophe Delecourt, responsable de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires (UGFF) CGT. En l’état actuel, il est bien difficile de se faire une opinion sur le nombre de postes qui vont être concernés. » Il compte sur la réunion prévue début septembre entre le gouvernement et les organisations syndicales pour disposer de plus amples informations, tout en regrettant que, jusqu’à présent, la réforme engagée n’ait « pas fait l’objet d’un dialogue social de qualité ».Lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, le 31 juillet, Manuel Valls a présenté une communication circonstanciée sur la réforme à venir de l’administration territoriale de l’Etat consécutive à la nouvelle délimitation des régions. Outre l’annonce des chefs-lieux des futures régions regroupées, le premier ministre a également détaillé la localisation des rectorats de région académique, des agences régionales de santé et des chambres régionales des comptes.Il a poussé encore plus loin le détail en révélant les projets d’organisation régionale et les propositions d’implantation géographique de chaque direction régionale. « Le tiers des sièges des directions régionales sera implanté hors chefs-lieux afin de prendre en compte les spécificités de chaque territoire », a indiqué M. Valls. Le premier ministre assure que « la nouvelle organisation, en préservant la répartition actuelle de l’emploi public, permet ainsi de limiter les mobilités géographiques, de l’ordre de 1 000 agents sur les trois années de mise en œuvre de la réforme ».Rassurer les agentsLa volonté du gouvernement est claire : rassurer les agents de l’administration régionale de l’Etat qui craignent de voir leurs services supprimés ou déplacés et d’être contraints de changer de localité pour conserver leur emploi. Depuis trois mois, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, sillonne les préfectures qui vont perdre leur statut de capitale régionale, rencontre les élus et les agents pour tenter d’apaiser les craintes. Avec un leitmotiv : « Nous souhaitons éviter la mobilité géographique obligatoire. Tout sera mis en place pour cela », assure-t-il à ses interlocuteurs.Lire aussi :732 agents picards verront leur service déménager à LillePour y parvenir, outre le redéploiement des directions et des services dans les régions, c’est à l’échelle départementale que la réforme doit prendre de l’ampleur. C’est ce que préfigure la charte de la déconcentration publiée le 7 mai, qui conforte l’échelon départemental dans la mise en œuvre des politiques publiques et renforce les pouvoirs des préfets. Ceux-ci pourront en conséquence adapter leurs modes de fonctionnement, mutualiser les fonctions supports de leurs services, s’organiser différemment selon les territoires : une administration territoriale « à la carte » en quelque sorte.Tout cela va entraîner un grand chamboulement dans l’administration territoriale de l’Etat et, en premier lieu, dans les services régionaux de l’Etat, qui vont supporter, dans les trois ans à venir, les deux tiers des réductions d’effectifs. Ce qui entraînera de nombreux reclassements ou reconversions dans les services implantés au niveau départemental.10 700 personnes potentiellement concernéesIl est dès lors aisé de comprendre les inquiétudes des agents compte tenu du flou qui entoure cette réforme d’ampleur, probablement la plus importante qu’ait eue à connaître l’administration territoriale de l’Etat depuis des décennies. D’autant que le rapport sur l’évolution de l’organisation régionale de l’Etat établi en avril par les inspections générales de l’administration (IGA), des finances (IGF) et des affaires sociales (IGAS) avait de quoi alarmer.Au total, les services de l’Etat au niveau régional (hors éducation nationale) représentent 37 000 agents. Pour les régions faisant l’objet d’un regroupement, ces effectifs se montent à 23 000. « Dans ce cadre, un maximum de 10 700 agents exerçant des fonctions régionales seraient susceptibles d’être concernés par une mobilité fonctionnelle ou géographique, estimaient les inspections. Il s’agit donc d’un chantier significatif en termes de conduite du changement. »Pour les villes perdant leur statut de chef-lieu, les effectifs exerçant une fonction régionale vont de 910 agents à Limoges (Limousin) à 1 563 à Montpellier (Languedoc-Roussillon). Leur part dans les effectifs de la fonction publique de la zone d’emploi varie entre 4,6 % à Amiens (Picardie) et 10,1 % à Châlons-en-Champagne (Champagne-Ardenne). « Plus ce pourcentage est faible, plus une possibilité de mobilités fonctionnelles ou géographiques de proximité semble ouverte, au fil du temps, à l’intérieur de certaines administrations ou entre administrations de l’Etat », souligne le rapport.Pression de lobbies locauxAutrement dit, les plus « petits » risquent d’être les plus malmenés. C’est précisément ce que redoutent les syndicats. « Cette volonté de rationaliser en regroupant risque de marquer un vrai recul des administrations, notamment dans les plus petits services, avec une perte de spécialisation. On a déjà vécu cela au moment de la réforme de l’administration territoriale [RéATE, entrée en vigueur en 2010] », note Michel Angot, responsable du Snuclias-FSU, le syndicat unitaire des collectivités locales.« Le gouvernement veut tabler sur le minimum de personnes à déplacer, mais on n’en sait rien », poursuit le syndicaliste, qui constate d’ores et déjà que la répartition des implantations s’est faite, pour une bonne part, « en fonction des lobbies locaux ». Si, entre Rouen et Caen (Normandie), Toulouse et Montpellier (Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées), Dijon et Besançon (Bourgogne-Franche-Comté), les compensations aux villes perdant leur statut de chef-lieu sont significatives, c’est nettement moins évident là où la fusion se fait autour d’une région forte. Ainsi, l’Auvergne face à Rhône-Alpes, la Picardie face au Nord-Pas-de-Calais, le Limousin face à l’Aquitaine et à Poitou-Charentes, la Champagne-Ardenne face à l’Alsace-Lorraine risquent d’y laisser des plumes.« Toutes les conditions sont réunies pour une organisation à la carte des politiques publiques dans les territoires », constate M. Delecourt. La réorganisation des directions régionales va, de plus, entraîner la mise en place de nouvelles méthodes de travail, comme le télétravail. Autant de motifs d’inquiétudes pour les agents. « Ce qui devient extrêmement prégnant, c’est l’idée qu’il faudrait adapter les administrations et les services aux exigences de compétitivité européenne, note le responsable cégétiste. La Charte de la déconcentration pose de gros problèmes sur le plan des grands principes de la fonction publique. C’est symptomatique d’une nouvelle conception de la mise en œuvre des politiques publiques dans les territoires. »Reste, enfin, une autre inconnue de taille : le coût, social et financier, de cette opération. « Nous ne sommes pas dans une logique comptable, assure le ministère de l’intérieur. Nous voulons une réforme qui génère à terme des économies mais il est clair que, à court terme, les dispositifs d’accompagnement, le renforcement de l’accompagnement individualisé vont entraîner un coût supplémentaire. » Le ministère se refuse cependant à le chiffrer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 06h53 • Mis à jour le14.08.2015 à 07h03 | Philippe Bernard (Londres, correspondant) Personne n’aurait misé un penny sur Jeremy Corbyn, lorsque s’est ouverte, à la mi-juin, la primaire du Parti travailliste qui doit désigner le successeur d’Ed Miliband, démissionnaire au lendemain de son échec aux élections législatives du 7 mai. Les trois candidats considérés comme sérieux ne l’avaient aidé à obtenir in extremis les parrainages nécessaires que pour affaiblir leurs adversaires.Presque deux mois plus tard, alors que le vote s’ouvre vendredi 14 août – il sera clos le 10 septembre –, M. Corbyn, 66 ans, député du quartier londonien d’Islington depuis plus de trente ans, considéré comme un dinosaure gauchiste par l’establishment du Labour, fait la course en tête. Mardi, un sondage YouGov lui attribuait 53 % des voix, 32 points de plus qu’Andy Burnham, un proche d’Ed Miliband, et 35 points de plus que la candidate modérée Yvette Cooper. Quant à Liz Kendall, qui se réclame de l’héritage centriste de Tony Blair, elle plafonne à 8 %. Nombre de militants travaillistes se sont sentis humiliés par la pique de l’ancien premier ministre, désormais très décrié : « Ceux dont le cœur penche pour Corbyn ont besoin d’une transplantation », avait ironisé M. Blair.« L’antidote au virus Blair »Alors que l’échec du Labour aux législatives est généralement attribué à un positionnement trop à gauche, l’émergence de l’un des rares députés à s’affirmer « socialiste » dans un pays où ce mot équivaut à un chiffon rouge, est considérée comme suicidaire. La presse de gauche a d’ailleurs longtemps traité M. Corbyn avec condescendance, attribuant sa popularité à la mode du vintage et au profond désarroi consécutif à l’échec électoral. Mais l’affluence à ses meetings, le large soutien des instances locales du parti dont il bénéficie, et surtout, son adoubement par les centrales syndicales Unison et Unite, qui financent la campagne du Labour, obligent désormais les médias à le prendre au sérieux. Corbyn est « l’antidote au virus Blair au sein du Labour », a déclaré Dave Ward, jeudi 30 juillet, en apportant le soutien du syndicat des salariés de la communication, fort de 200 000 adhérents. « Nous rejetons l’idée que le Labour doit se positionner au centre », a-t-il ajouté en réclamant un programme en faveur d’« une plus juste redistribution des richesses, des emplois et des salaires décents ». Le refus d’Harriet Harman, leader par intérim du parti, de condamner les coupes drastiques dans les prestations sociales décidées par le gouvernement Cameron a exacerbé les tensions internes.Lire aussi :Le dilemme des sociaux-démocrates, selon Massimo d’AlemaPour l’appareil du Labour, acquis au libéralisme économique débridé et au retrait de l’Etat, le profil de Jeremy Corbyn relève du non-sens. Assidu des piquets de grève, antimonarchiste, partisan de la renationalisation des chemins de fer, militant du désarmement nucléaire, de la solidarité avec la Palestine et du refus de la guerre en Irak, l’élu d’Islington passe son temps au Parlement à s’opposer à la ligne de son propre parti. Ascétique, végétarien, refusant de boire de l’alcool et de posséder une voiture, il est perçu comme la caricature des intellectuels de gauche du nord de Londres. De Karl Marx, il y a « beaucoup de choses à apprendre », a-t-il affirmé, faisant frissonner l’auditoire de la BBC. Certes, il est partisan du maintien dans l’Union européenne, mais « une meilleure Europe défendant la justice sociale et pas la finance ».Simplicité et revendications clairesDénué de charisme mais fort de sa simplicité et de revendications claires qui font totalement défaut à ses concurrents, le sexagénaire Corbyn mobilise la jeunesse éreintée par la politique d’austérité du gouvernement Cameron, qui voit en lui le leader d’un Podemos ou d’une Syriza à la britannique. A ceux qui affirment qu’aucune victoire électorale n’est possible avec son programme, il répond que les Ecossais ont plébiscité le SNP (Parti national écossais), résolument positionné à gauche, et qu’en Angleterre même, 36 % de l’électorat n’a pas voté. Il se fait fort de mobiliser les abstentionnistes avec un programme d’interventions étatiques destiné à « supprimer les pires vestiges de la pauvreté en Grande-Bretagne ».La réforme du mode d’élection du dirigeant, qui donne aux simples sympathisants le même pouvoir qu’aux adhérents ou aux syndicalistes, est favorable à l’outsider. Outre les 79 000 nouvelles adhésions enregistrées depuis les élections, 145 000 personnes ont payé les 3 livres sterling (4,2 euros) nécessaires pour participer au vote dont le résultat sera annoncé le 12 septembre. Cela équivaut à un doublement des effectifs, les nouveaux venus soutenant massivement M. Corbyn. Secouée par la tournure des événements, la direction du parti dénonce à la fois l’« entrisme » de groupes d’extrême gauche et les manœuvres d’électeurs de droite qui « votent Corbyn » pour tuer le Labour, comme le quotidien conservateur le Daily Telegraph les y encourage.Avec M. Corbyn, « le danger est que le grand parti de gouvernement qu’est le Labour soit réduit à un simple groupe de pression », estime Tristram Hunt, ministre de l’éducation du cabinet fantôme du Labour. Les adversaires du député rebelle évoquent avec fureur le précédent de Michael Foot, dont le programme très à gauche, ayant débouché sur le triomphe de Margaret Thatcher en 1983, est resté dans les annales comme « la plus longue lettre de suicide jamais écrite ». Complexe, à plusieurs tours, le système électoral interne au Labour n’assure nullement la victoire finale de Jeremy Corbyn. Mais, quel qu’il soit, le prochain leader du Parti travailliste ne pourra pas ignorer son message radical.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.08.2015 à 15h33 • Mis à jour le11.08.2015 à 15h40 Refus de « prestations différenciées » en fonction de la religion du côté de la mairie ; « droit au respect de la liberté de culte » pour les plaignants : le débat sur la disparition programmée, dès la rentrée, du menu sans porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône a été vif, mardi 11 août au tribunal administratif de Dijon.La Ligue de défense judiciaire des musulmans avait engagé un recours en référé afin d’obtenir la suppression de la décision du maire (Les Républicains) de Chalon, Gilles Platret. « Un enfant serait extrêmement traumatisé si une côte de porc lui était servie et qu’il était obligé de la manger alors qu’il lui est répété dès le plus jeune âge que c’est un interdit alimentaire », a plaidé Me Karim Achoui, avocat et président de l’association.Un autre avocat de la Ligue, Me Jean-Baptiste Jacquenet-Poillot, a estimé que cette décision du maire « viol[ait] la laïcité », conçue en France comme « une laïcité d’intégration et non d’assimilation ». Selon lui, les élèves ont « droit au respect de la liberté de culte et de conscience ». Il a également déclaré que le maire était « incompétent pour prendre cette décision de son propre chef ».Outre cette procédure d’urgence, la Ligue de défense judiciaire des musulmans a également déposé un recours en « excès de pouvoir » pour que ce dossier soit jugé ultérieurement sur le fond, espérant « faire jurisprudence ».La mairie assure appliquer « la jurisprudence du Conseil d’Etat »De l’autre côté de la barre, représentant la mairie de Chalon-sur-Saône, Me Philippe Petit a assuré que le maire appliquait « la jurisprudence constante du Conseil d’Etat ».« La laïcité est une abstention et non l’obligation positive de fournir à chacun ce qu’il attend pour l’exercice de son culte en exigeant des prestations différenciées. »Me Petit a par ailleurs émis un « doute sur la recevabilité » du recours en raison notamment du dépassement du délai légal de deux mois.En mars, le maire de la ville, Gilles Platret, avait assuré qu’il ne s’agissait pas d’« un combat contre la religion musulmane ». « Je veux éviter ce système où les enfants sont regroupés à une même table en fonction de leur religion. Ce n’est pas ça le vivre-ensemble », a-t-il ajouté, en affirmant qu’« en aucun cas on obligerait les enfants à manger de la viande ».Il s’agit d’un « vrai débat de société », selon le maire, qui a rappelé que « d’autres collectivités avaient pris les mêmes décisions pour d’autres motifs, en tournant autour du pot ». La décision est attendue avant la fin de la semaine.Vif débat au sein des RépublicainsA la mi-mars, l’annonce de M. Platret de supprimer le menu de substitution au porc dans les cantines de la ville, où la pratique était en vigueur depuis 1984, avait déclenché une vive polémique, y compris dans son propre camp. Plusieurs ténors de droite, comme Bruno Le Maire, Christian Estrosi, mais aussi le chef de file des députés LR, Christian Jacob, avaient pris leurs distances avec cette idée, ce dernier affirmant que la ville de Provins, dont il est maire, continuerait à proposer « un menu alternatif ».En revanche, le président du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, avait soutenu M. Platret.Lire :Menu unique à la cantine : Sarkozy désavoué dans son propre campLa ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait quant à elle dénoncé une décision qui prend « en otage les enfants ». L’Observatoire de la laïcité avait relevé que, « si aucune obligation ne contraint la commune dans le cadre d’un service facultatif, (...) la laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus ».Outre Sargé-lès-le-Mans (Sarthe), en décembre 2014, et Arveyres (Gironde), en mars 2013, Perpignan et Toulouse ont récemment fait savoir qu’elles proposeraient désormais un menu végétarien dans les cantines.Lire aussi la tribune :Le repas végétarien, le plus laïc de tous 21.08.2015 à 19h09 | Eric Nunès Mardi 18 août, l’allocation de rentrée scolaire a été versée à trois millions de familles en France. Un coup de pouce financier qui peut atteindre 396 euros par enfant selon les conditions de ressources du foyer. Ce n’est pas la seule aide à laquelle peuvent prétendre les parents de lycéens. À quelques mois du prochain scrutin régional, les exécutifs régionaux rappellent qu’ils sont en charge des lycées et redoublent de bienveillance à l’égard de leurs jeunes et de leurs familles. Quelles sont les régions les plus généreuses à l’heure de la rentrée scolaire ? Quelles sont celles qui le sont moins ? Tour de France des aides régionales.Pour Edouard Courtial, député Les républicains de l’Oise, elle serait bien mal distribuée. Selon l’élu, il est nécessaire que l’aide « profite réellement aux enfants » et ne serve pas à l’achat de « télévision 3D ». Pour ce faire, il demande notamment la mise en place d’un système de bons d’achat. « Le gouvernement fait preuve d’un manque cruel de bon sens », ajoute le parlementaire.Lire aussi :L’allocation de rentrée scolaire est-elle suffisante ?Alors que la distribution de l’allocation de rentrée scolaire de l’Etat n’a pas été sans polémique politique – plusieurs membres de l’opposition déplorant l’absence de contrôle sur l’usage fait de cet argent –, c’est un système identique qui a été retenu dans de nombreuses régions. Le conseil régional d’Alsace, présidé par Philippe Richert (Les républicains), seul président de région métropolitaine de son parti, a ainsi maintenu pour l’année scolaire 2015-2016 une prime régionale de scolarité de 100 euros. Elle sera versée aux familles de 18 000 élèves dont les impôts sur le revenu annuel ne dépassent pas les 1 000 euros par an. Une aide directement versée aux foyers, comme celle du gouvernement.Comme l’Alsace, les autres régions de France accordent des aides à la rentrée, mais les montants diffèrent entre les territoires ainsi que le mode de sélection des ayants droit. Parmi les régions les plus prodigues figure l’Aquitaine, où les aides à la rentrée et à l’achat de matériel pour les bacs professionnels commencent à 90 euros pour tous et peuvent atteindre 615 euros pour les familles les plus en difficultés. Une somme rondelette accordée par chèque ou par virement. Libre aux familles d’en disposer.Des régions regardantes sur la destination de l’argent publicNéanmoins, la plupart des exécutifs régionaux sont un peu plus regardants sur la destination finale de l’argent public et choisissent les modes de subventions qui encouragent l’achat de matériel scolaire. La Bretagne, par exemple, accorde 60 euros à ses lycéens, mais en chèque livre uniquement. Idem dans la région Nord-Pas-de-Calais, qui est toutefois plus généreuse puisque chaque famille de lycéen reçoit un minimum de 70 euros de bons d’achat livres et que cette somme peut grimper jusqu’à 230 euros en fonction des revenus du foyer.Pour également s’assurer que les fonds distribués par la région sont bien ciblés sur les achats de rentrée, la Basse-Normandie a créé une carte de crédit dédiée à l’achat des livres scolaires. Elle est créditée de 55 euros pour chaque élève de première et de terminale de l’enseignement général et technologique et de 75 euros pour ceux de seconde. Les boursiers bénéficient d’une rallonge de 40 euros. La somme ne peut être dépensée que dans un réseau de libraires partenaires de la région et uniquement pour des livres à caractère scolaire ; calculatrices ou fournitures sont exclues. La région Rhône-Alpes a mis en place un système similaire, mais c’est une somme de 100 euros dont disposent les lycéens. Idem en Midi-Pyrénées, où l’aide peut atteindre 130 euros en fonction du coefficient familial.D’autres régions font le choix de ne laisser aucune latitude aux familles dans l’utilisation des aides régionales. L’exécutif Centre-Val de Loire accorde 147 euros par élève en enseignement général et technologique, mais la somme versée ne va pas aux familles, mais aux établissements scolaires, garantissant ainsi la gratuité des manuels scolaires pour 82 900 élèves de la région. Les régions Languedoc-Roussillon (à hauteur de 200 euros) et Ile-de-France ont adopté une politique identique en subventionnant également l’achat des manuels scolaires aux lycées.Subventions hétérogènes à la veille des fusions de régionsUn autre pan important des aides régionales à la rentrée est l’aide à l’équipement des élèves des sections professionnelles et technologiques. Costumes, outils, ustensiles... l’achat du kit du parfait apprenti est un investissement important et coûteux pour les familles les plus démunies. Les régions subventionnent l’achat du premier équipement, mais de manière complètement hétérogène de Lille à Montpellier.La somme allouée peut atteindre 200 euros pour un Ligérien, 300 euros pour un Breton, 400 pour les Rhônalpins et Languedocien, 450 pour un Alsacien, 615 pour un Aquitain (dans chaque territoire, les fourchettes d’aides varient selon les secteurs d’études et les revenus du foyer).La fusion des régions va contraindre plusieurs des prochains exécutifs régionaux à unifier leur offre de rentrée. Le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, a créé un « chéquier équipement » qui permet aux élèves d’être subventionné jusqu’à la hauteur de 160 euros (pour les boursiers) pour l’achat de matériel. Une jolie somme, mais pourtant près de 2 fois inférieure à celle de sa voisine la Picardie, dont l’aide se situe entre 50 et 315 euros selon les métiers et leurs besoins spécifiques.Parmi les cadeaux de rentrée que la région Languedoc-Roussillon aime faire à ses lycéens et futurs électeurs figure un ordinateur portable de 451 euros pour chacun (quels que soient les revenus du foyer), soit un budget de 14,5 millions par an pour la région. Il n’est pas certain que sa voisine Midi-Pyrénées avec laquelle elle fusionnera à partir du 1er janvier 2016 suive. En effet, son budget dédié à l’équipement des lycéens prévoit de subventionner l’acquisition de 25 à 400 euros en fonction du quotient familial, pour un budget environ 4 fois inférieur (3,7 millions). « L’harmonisation sera à la charge des futures majorités », avoue un conseiller régional socialiste, « mais moi je ne me représente pas. » Le big-bang des aides à la rentrée des régions aura bien lieu... mais en 2016.Lire aussi :10 000 ordinateurs pour les lycéens et apprentis en Midi-PyrénéesEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.08.2015 à 18h06 • Mis à jour le21.08.2015 à 21h31 La justice a suspendu, vendredi 21 août, le projet du maire Front national de Mantes-la-Ville (Yvelines) d’installer le poste de police municipale sur l’emplacement d’une future mosquée, une décision entachée d’« un détournement de pouvoir ».Le tribunal administratif de Versailles a donné raison au préfet des Yvelines, qui attaquait jeudi en référé (procédure d’urgence) la décision de Cyril Nauth. Le seul maire frontiste d’Ile-de-France souhaitait préempter un local devant accueillir la salle de prière et lancer une étude pour un projet de commissariat. Le juge « a estimé, dans chaque affaire, que le moyen tiré du détournement de pouvoir était de nature à créer un doute sérieux sur leur légalité ».« Une mosquée en face d’un cimetière, ça me choque »Face au refus du maire de vendre le bâtiment qui avait abrité l’ancienne trésorerie, l’Association des musulmans de Mantes Sud avait conclu en mai une promesse de vente directe avec la communauté d’agglomération de Mantes-en-Yvelines. Cyril Nauth n’a jamais caché son opposition au projet de mosquée, dont il avait fait un argument de campagne en 2014.Lire aussi :Le maire FN ne veut pas de mosquée à Mantes-la-Ville« J’ai invité les associations musulmanes à chercher un autre lieu. Evidemment, j’ai intérêt à ce qu’il n’y ait pas de lieu de culte à cet emplacement, mais je ne l’empêcherai pas autre part », a-t-il déclaré au Monde début août. « Et puis, a-t-il ajouté, une mosquée en face d’un cimetière, ça me choque. Et je ne suis pas le seul. » Le maire argumente aussi en faveur d’un déménagement de la police municipale, dont il souhaite doubler les effectifs avant la fin de son mandat.Si le projet de l’AMMS n’est pas retenu, les musulmans de Mantes-la-Ville ne disposeront d’aucun lieu de culte, puisque le maire a demandé l’expulsion des fidèles de leur ancienne salle de prière, qui n’est pas aux normes. 21.08.2015 à 08h23 • Mis à jour le21.08.2015 à 10h36 Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite et du centre pour 2017, livre au Parisien Magazine dix propositions-clés en matière d’éducation, vendredi 21 août.Pour Alain Juppé, la réforme de l’éducation, « mère de toutes les réformes », est une priorité qu’il entend défendre. Favori des sondages avant la primaire des Républicains, il entend ainsi contrecarrer les plans de Nicolas Sarkozy, son principal rival et président du parti, qui a débuté sa campagne autour du thème de l’islam lors du premier débat collectif, en juin.S’il était élu président en 2017, l’ancien premier ministre (Les Républicains) assure qu’il ferait du début du cursus scolaire sa « priorité », « c’est-à-dire l’école maternelle et l’école élémentaire. De l’avis des psys, c’est là que tout se joue, notamment l’illettrisme ». Il propose ainsi de mettre en place, « tout au long de la primaire, un système d’évaluation pour rattraper les enfants dès qu’on sent qu’ils décrochent ».Lire l'analyse :La lente montée en puissance d’Alain Juppé tiendra-t-elle jusqu’en 2017 ?Augmenter les salaires des enseignants du primaire de 10 %Il envisage également d’augmenter les salaires des professeurs des écoles de 10 %. « En contrepartie » ils « doivent être plus présents dans l’établissement, et plus disponibles pour les élèves et leurs parents ». Une proposition déjà émise par Ségolène Royal lors de la campagne de 2007. Mais, là encore, Alain Juppé ne se veut pas « sectaire » :« Ségolène Royal peut avoir de bonnes idées, encore faut-il les appliquer. »Pour financer cette réforme, M. Juppé entend faire des économies sur l’organisation du baccalauréat, qui coûte chaque année plus de 1,5 milliard d’euros, selon le principal syndicat de chefs d’établissement, le SNPDEN. Il propose de modifier l’organisation du bac, pour « économiser plusieurs centaines de millions d’euros » :« Il faut réduire le nombre d’options et d’épreuves à quatre ou cinq, le reste des acquis étant soumis au contrôle continu »S’il entend augmenter le salaire des enseignants, le maire de Bordeaux l’assure : « Je ne propose pas d’augmenter la durée du travail » dans les établissements scolaires, « mais de la répartir autrement afin de garantir une présence effective dans l’établissement ». Cela se ferait dans un premier temps « sur la base du volontariat ».Lire sur Les Décodeurs :Les enseignants français, les plus maltraités d’Europe ?Réaffecter des postes vers le primaireSelon lui, « on peut réaffecter des postes d’enseignants [du collège et du lycée] vers le primaire. Mais cela ne peut se faire du jour au lendemain. Il faudra étaler cette réforme sur les cinq ans du mandat présidentiel. À ce stade, je n’ai pas chiffré l’impact. Cela donnera lieu à des controverses, je le sais », dit-il.« Je ne promets pas d’augmenter les effectifs, mais je m’engage à maintenir le budget de l’éducation nationale à son niveau actuel », dit-il également, assurant que « réformer n’est pas une question de moyens ». Des établissements plus autonomesPartisan de laisser « une plus grande autonomie » aux établissements, il affirme vouloir aller « beaucoup plus loin que la réforme du collège (programmée pour 2016), qui prévoit 20 % d’autonomie dans la gestion de l’emploi du temps ». Selon lui, les établissements devraient également être libres d’adapter les programmes scolaires aux élèves : « Si, à certaines périodes de l’année, les équipes veulent faire un peu plus de maths et un peu moins de français, elles doivent pouvoir le faire. » Quant au recrutement de nouveaux enseignants, M. Juppé veut abandonner le modèle actuel selon lequel « on recrute des gens à partir d’un barème informatique ». En lieu et place de cela, il souhaite voir « se développer la notion de “poste à profil” », afin de recruter « le bon enseignant pour le bon poste ».Parmi les propositions-clés du candidat Juppé, également formulées dans un livre, Mes chemins pour l’école (JC Lattès), à paraître le 26 août, figurent également le recrutement, dans les crèches, d’« animateurs linguistiques », l’instauration d’« un rendez-vous trimestriel obligatoire » entre parents et équipes pédagogiques, le renforcement du rôle des enseignants tuteurs et l’amélioration de la formation initiale des enseignants.Lire sur Les Décodeurs :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxDes vacances d’été raccourciesMais l’ancien premier ministre s’attaque également à une proposition polémique : le raccourcissement des vacances d’été. Si deux anciens ministres de l’éducation nationale – Luc Chatel et Vincent Peillon – ont essayé, aucun n’a réussi à la mettre en place. Pourtant, selon M. Juppé, « ce sera une orientation à prendre ».En comparant la situation française à celle des autres pays, il assure que « nos enfants ont plus d’heures de cours et elles sont plus concentrées sur une plus brève période, c’est pour cela qu’ils sont fatigués ».Pour lutter contre l’absentéisme des élèves, « pourquoi ne pas conditionner certaines aides et allocations au respect d’un certain nombre de règles ? », propose-t-il. M. Juppé dessine ainsi l’idée d’un « système de contravention immédiate » en ce qui concerne le trafic de drogue autour des établissements scolaires, « aujourd’hui généralisé », selon lui.La laïcité réaffirméeDu point de vue de la laïcité, Alain Juppé a, là encore, une position qui tranche avec Nicolas Sarkozy. Si ce dernier avait affirmé en 2007 que l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé en matière de transmission des valeurs, le maire de Bordeaux s’en détache.« Je ne partage pas cette déclaration. Je suis très attaché au principe de laïcité. L’école n’est pas faite pour transmettre les valeurs religieuses, mais les valeurs de la République ».S’il n’entend pas enseigner les religions dès la primaire, M. Juppé entend « mieux enseigner le fait religieux » au collège pour que « chacun comprenne ce qu’est une cathédrale, une fête patronale ». Concernant la religion musulmane, les collégiens doivent « vaguement savoir ce qu’est le Coran ». Matthieu Goar Alain Juppé aime l’été pour se dévoiler. Il y a tout juste un an, le 20 août 2014, le maire de Bordeaux enclenchait son propre compte à rebours vers 2017. Ce jour-là, par un simple post de blog, il annonçait sa candidature à la primaire de la droite et du centre. Depuis, il a trouvé des locaux pour accueillir son équipe, s’est immergé dans la France et s’est même ému de ses bons sondages, un soir, en direct, sur France 2.Ce vendredi 21 août, l’ancien premier ministre a lancé la phase 2 de sa campagne. Dans un entretien au Parisien magazine pour lequel il pose en élève assidu, M. Juppé dévoile ses idées pour l’éducation nationale, avant d’entamer une longue semaine d’examens médiatiques où il enchaînera un « 20 heures », des entretiens avec la presse spécialisée, la publication d’un webdoc… Une séquence censée donner un large écho à Mes chemins pour l’école (JC Lattès, 306 p., 12 euros), le premier de ses quatre livres-programme, qui sera publié le 26 août.Avec cet ouvrage, le maire de Bordeaux espère marquer la rentrée en créant le débat autour de ses idées. En choisissant l’école, « la mère des réformes », selon ses propres mots, il traite un sujet qui intéresse toutes les catégories de la population, la droite remontée contre la réforme du collège, mais aussi les parents d’élèves et les enseignants désappointés par François Hollande, qui avait placé la jeunesse au cœur de sa campagne, en 2012.Un plan millimétréAlain Juppé commence ainsi à appliquer sa stratégie car il est persuadé que 2017 se gagnera en agrégeant les déçus du centre et de la gauche. Dans son introduction teintée de nostalgie où apparaissent ses anciens maîtres, Mme Dulong ou encore le proviseur Raton, mais aussi ses amis de jeunesse avec qui il s’administrait de « sérieuses peignées », le candidat adresse ainsi une déclaration d’amour aux professeurs, « seuls en première ligne ».Avant de passer, quelques pages plus loin, au concret en promettant une revalorisation de 10 % du salaire des enseignants du primaire. Alain Juppé est bien en campagne et il est ambitieux. 15 000 exemplaires devraient être imprimés. Les ventes seront observées à la loupe par Nicolas Sarkozy qui, dans une boutade, a déclaré, mercredi 19 août, qu’il lirait l’opus avec plaisir quand « [il aura] fini Cent ans de solitude », le chef-d’œuvre de Gabriel Garcia Marquez.Cette publication fait partie d’un plan millimétré. L’entourage de l’ancien premier ministre s’interroge depuis un an sur la façon de gérer le temps long de la campagne. Au cœur de l’hiver, il a donc été décidé de publier quatre ouvrages pour créer régulièrement une actualité autour du candidat. Prévu pour janvier 2016, le prochain portera sur les « thématiques régaliennes ».Lire aussi :Alain Juppé, le temps long de la campagnePour le moment, aucun nuage n’apparaît à l’horizon. L’anticyclone sondagier s’est même renforcé au printemps. En juin, dans une enquête réalisée par l’IFOP pour Le Journal du dimanche, le maire de Bordeaux est passé devant Nicolas Sarkozy auprès des sympathisants du parti Les Républicains, ce qui a inquiété l’entourage de l’ancien chef de l’Etat. « J’ai beau chercher, je ne trouve pas de raisons de changer de stratégie, répète souvent Gilles Boyer, conseiller politique du candidat, attentif au moindre soubresaut. Mais une campagne, c’est un peu comme monter un meuble Ikea : on a la notice où tout est écrit et puis soudain il peut manquer une vis. »« Transformer cela en envie »Ce plan, qui se déroule pour l’instant sans accroc, n’empêche pas les questionnements de la garde rapprochée réunie tous les mercredis matin autour d’Alain Juppé dans son QG parisien de la rue de l’Université. Quelques doutes apparaissent parfois… « Alain Juppé est un contre-miroir de ce que les gens n’aiment pas chez François Hollande et Nicolas Sarkozy, analyse Benoist Apparu, député de la Marne et porte-parole de l’ancien premier ministre. Mais s’ils votent pour vous contre les deux autres, ils ne vous donnent aucun mandat pour faire quelque chose, c’est ce qu’on a constaté avec Hollande en 2012. A nous de transformer cela en envie. »Plusieurs discussions ont déjà eu lieu sur la façon de mieux incarner la campagne. M. Juppé doit-il rester dans la position du sage homme d’Etat ou se lancer plus franchement dans le marigot de l’actualité quotidienne ? Pour l’heure, le maire de Bordeaux s’affranchit des exigences de BFM-TV ou i-Télé et crée son propre agenda médiatique. Il choisit quelques interviews longues, alimente son blog – en juillet, cinq posts sur la Grèce, un sur l’agriculture mais publié avant la crise estivale de la profession –, mais il n’a pris la tête d’aucun combat politique particulier cette année.« Il faut prendre en compte les angoisses populaires »Pendant ce temps, un troisième homme est en train d’émerger dans les sondages : Bruno Le Maire a mené l’opposition lors de la bataille de la réforme du collège et s’est déplacé cet été en Normandie sur les barrages dressés par les éleveurs. Alain Juppé « réagit sur énormément de sujets, mais il ne va pas transiger avec ce qu’il est pour faire plaisir à l’un ou l’autre », tranche M. Boyer. Une partie de son entourage fait le pari que les Français attendent ce type de comportement. D’autres pensent qu’il y a encore un problème de « curseur » et qu’il ne faudra pas rater le moment où la campagne va s’accélérer.Les sarkozystes attendent en prédisant l’avenir. « Il veut être le sage qui n’est pas dans la dictature de l’urgence. Sauf qu’il faut aussi prendre en compte les angoisses populaires, on ne peut pas avoir une distance avec ça », analyse Geoffroy Didier, proche de Brice Hortefeux. Il est rejoint par un membre du premier cercle de l’ancien chef de l’Etat : « Dès qu’Alain Juppé va se mettre à beaucoup parler car la campagne l’exigera, il apparaîtra déconnecté. Bruno Le Maire va le ringardiser et Nicolas Sarkozy pourra montrer qu’il a eu les mains dans le cambouis. »Lire aussi :Sarkozy-Juppé : le choc des styles et des militantsL’équipe d’Alain Juppé veut commencer à préparer 2016 dès maintenant. Benoist Apparu et Edouard Philippe, maire du Havre, interviennent souvent dans les médias. Mais ils sont bien seuls. Hervé Gaymard, chargé du projet, Arnaud Danjean, député européen, Fabienne Keller, sénatrice du Bas-Rhin, et Christophe Béchu, sénateur de Maine-et-Loire, devraient être poussés sur les plateaux télévisés. Alain Juppé va, lui, continuer à se déplacer mais moins secrètement, en invitant la presse à le suivre. Il réunira également ses comités locaux fin septembre pour organiser la campagne de terrain.Matthieu GoarJournaliste au Monde Bastien Bonnefous (Sassenage (Isère) et Le Bourget-du-Lac, Le Châtelard (Savoie) – envoyé spécial) Ravi François Hollande ! Le président de la République a continué jeudi 20 août sa tournée toute en superlatifs de la France qui réussit. Pour son premier déplacement de rentrée, il s’est rendu dans l’Isère et en Savoie pour visiter deux sites champions dans la croissance verte et la transition énergétique. « C’est fantastique ! », « Félicitations, bravo ! », « Ce que vous faites est remarquable »… le chef de l’Etat n’a cessé de s’enthousiasmer tout au long de la journée.Dans l’Isère, il visite l’usine du groupe français Air Liquide, leader mondial spécialisé dans les gaz et les technologies pour l’industrie et la santé, basé à Sassenage. Ici, quelque 200 emplois ont été créés en cinq ans, portant à 700 le nombre de salariés. Pas de chômage, mais au contraire des investissements pour cette société présente dans 80 pays.Pendant une heure, M. Hollande, accompagné par la ministre de l’écologie du développement durable et de l’énergie Ségolène Royal et du secrétaire d’Etat à la réforme territoriale André Vallini, observe les turbines chargées de refroidir l’azote liquide et l’hydrogène afin de produire de l’énergie propre pour l’industrie aéronautique, automobile ou photovoltaïque.Le sujet est affreusement technique, difficile donc pour le chef de l’Etat d’échanger plus que quelques remarques de bon sens avec les ingénieurs et les développeurs de la société. Mais en bon VRP de l’action gouvernementale, il n’oublie pas de préciser à chaque fois à ses interlocuteurs que la nouvelle loi sur la transition énergétique, promulguée mardi, va leur « apporter de nouveaux moyens de développement ».Lire aussi :Le Conseil constitutionnel valide la loi sur la transition énergétique« Je suis venu ici pour mettre en pratique cette loi qui est une grande loi », explique M. Hollande qui fait de « l’enjeu climatique » non seulement un « défi international » à quelques mois de la conférence sur le climat organisée à Paris en décembre, mais un « défi pour la croissance ». La COP21, M. Hollande semble d’ailleurs n’avoir que cela en tête. Au point d’en dramatiser l’enjeu : si un accord n’était pas trouvé en décembre entre les grandes puissances, ce serait « une catastrophe », prévient-il. Raison de plus pour que la France soit « exemplaire en matière de transition énergétique ».Un sens inné de la synthèseLe voilà devant une pompe à hydrogène liquide, grâce à laquelle il fait le plein d’un véhicule. Le tout en trois petites minutes chrono. « Impressionnant ! », lance M. Hollande. Ces pompes sont déjà en exploitation à Rotterdam, aux Pays-Bas, mais pas en France où les réglementations compliquent encore leur installation. « Ce serait bien qu’en décembre, la flotte officielle de la COP21 soit équipée de ce type de voitures », propose André Vallini. Mauvaise pioche, le marché a déjà été confié… à des voitures électriques. Qu’importe, le président de la République, avec son sens inné de la synthèse, arrange l’affaire et promet qu’une pompe sera installée à Paris pour une démonstration lors de la conférence sur le climat.Le chef de l’Etat s’est également rendu à l’Institut national de l’énergie solaire, au Bourget-du-Lac, en Savoie, où il a annoncé le doublement des appels d’offres pour les projets de production d’énergie solaire, puis dans la commune du Châtelard, dans le massif des Bauges, pour y signer la première des 212 conventions « Territoires à énergie positive » mises en place par la loi sur la transition énergétique. « Cette loi est un événement, une chance considérable pour la France, une ligne de conduite pour les vingt prochaines années », répète-t-il. N’en jetez plus. A chaque fois, il s’offre de rapides bains de foule, enchaînant les poignées de mains et les selfies avec les salariés ou les habitants.Une journée présidentielle toute en optimisme vert, le jour même de l’ouverture des Journées d’été d’Europe écologie-Les Verts à Villeneuve-d’Ascq (Nord). Un moyen pour M. Hollande d’envoyer un signal politique aux écologistes toujours aussi critiques contre son action. Une manière aussi de s’adresser à leur électorat, à quelques mois des élections régionales en décembre et à moins de deux ans de la présidentielle.Lire aussi :Hollande veut « verdir » son discours pour séduire l’électorat écologisteToujours pas d’écotaxe en vue – « on l’a abandonnée, il faut être clair, nous n’allons pas la réintroduire par d’autres moyens », évacue-t-il –, ni de refonte du crédit impôt recherche, car « il faut de la stabilité ». En revanche, le chef de l’Etat reprend sa petite musique autour de la redistribution à venir. Pis, dopé par l’air vivifiant et ensoleillé des montagnes environnantes, il se montre encore plus optimiste concernant les prévisions de croissance pour la France.Alors que l’Insee vient d’annoncer une croissance nulle au deuxième trimestre, M. Hollande assure que celle-ci dépassera les 1 % en 2016, et évoque le chiffre de 1,5 %, qui est la prévision donnée par la France dans son programme de stabilité.Lire aussi :En France, la croissance a été nulle au deuxième trimestreAu point de promettre d’ores et déjà de nouvelles baisses d’impôts pour l’an prochain, alors que le matin même, dans un entretien accordé au groupe de presse régionale Ebra, il conditionnait celles-ci au retour de la croissance. « Il doit y avoir une croissance plus forte en 2016, il y aura donc quoi qu’il arrive des baisses d’impôts en 2016 », affirme le président de la République.Lire aussi :Hollande : l’ampleur des baisses d’impôts « dépendra de la croissance »Une assurance qui traduit sa volonté politique pour 2016, un an pile avant la présidentielle. « François Hollande a précisé les choses très clairement pour que cela ait un sens politiquement », appuie son entourage. Une manière de commencer sans y toucher à faire des promesses en prévision de 2017. Au risque, une fois encore, que celles-ci peinent à se réaliser.Bastien Bonnefous (Sassenage (Isère) et Le Bourget-du-Lac, Le Châtelard (Savoie) – envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.08.2015 à 09h21 • Mis à jour le20.08.2015 à 09h25 « Oui, il nous emmerde bien sûr, oui, oui », a dit le député RBM (Rassemblement bleu marine) du Gard Gilbert Collard sur France 2, jeudi 20 août, alors que Jean-Marie Le Pen est convoqué dans l’après-midi devant le bureau exécutif du FN, réuni en formation disciplinaire.« Il y a la personnalité de Jean-Marie Le Pen. Au milieu de ce plat de nouilles des gens qui nous gouvernent, c’est quand même une figure ».Gilbert Collard a indiqué que s’il avait siégé au bureau exécutif, il aurait « pris une mesure intermédiaire » dès lors que Jean-Marie Le Pen aurait « fait un pas vers le regret ».« S’il maintient ses propos il doit être sanctionné pour les propos qu’il a tenus, un point c’est tout ».Selon Gilbert Collard, « le problème », c’est que « Jean-Marie Le Pen n’a peur de rien, Marine Le Pen n’a peur de rien ».« Je pense que tout est possible venant de lui parce que c’est un jusqu’au boutiste et c’est l’aspect qui personnellement me plaît chez lui (...), mais là il est en train de faire du mal au pays qu’il aime ». Lire aussi :Au FN, pas de trêve estivale dans le psychodrame politico-familial Matthieu Goar (Saint-Privé (Yonne) - envoyé spécial) Mercredi 19 août, Nicolas Sarkozy a choisi de faire sa rentrée sur le terrain en visitant une exploitation agricole dans le village de Saint-Privé (Yonne). Autour d’un café et de quelques viennoiseries, la discussion est franche avec des céréaliers, des producteurs laitiers et des éleveurs… Le président du parti Les Républicains (LR) s’emporte contre les normes sur l’engrais, différentes entre l’Espagne et la France, contre l’embargo russe provoqué par François Hollande, son successeur « qui n’aime ni les riches ni les pauvres », ou encore contre Stéphane Le Foll, un ministre qui « s’occupe de tout sauf de l’agriculture »… La routine de l’opposant.Mais les hôtes ne s’en laissent pas conter et demandent des comptes sur les années 2007-2012. La TVA sociale, pourquoi l’avoir mise en place si tard ? « Vous parlez concret, moi aussi. Vous pensiez vraiment que je pouvais imposer deux points de TVA en plus après 2008, en pleine tourmente économique ? », se défend d’abord l’ancien chef de l’Etat. Et le Grenelle de l’environnement, qui a multiplié les normes ? « Le Grenelle a été trop loin sur un certain nombre de points. Je n’ai pas été assez attentif sur tout, pas assez hyperprésident à ce moment-là, contrairement à ce que disaient certains à l’époque. »« Attendez-vous à des surprises… »Nicolas Sarkozy vient de concéder une erreur. La scène est rare. Faut-il y voir un signe que l’ancien président de la République est enfin prêt à faire son devoir d’inventaire ? « Vous le faites déjà assez souvent », répond-il à la presse avant de lâcher, énigmatique : « Attendez-vous à des surprises… » Selon plusieurs membres de son entourage, M. Sarkozy prépare en effet une initiative pour évoquer ses années à l’Elysée. Pas seulement pour rappeler ce dont il est fier, comme les heures supplémentaires défiscalisées, mais aussi pour revenir sur d’autres épisodes plus douloureux. « Il a beaucoup réfléchi cet été ; il a mené un travail de fond sur son quinquennat, sur l’exercice du pouvoir, confie un de ses proches. Il se dit que c’est le bon moment, en cette année de transition, pour remettre les choses en perspective avant de passer à l’avenir. » Longue interview-confession dans la presse ? Emission télévisée ? La forme n’a, pour le moment, pas été arrêtée, mais, a priori l’écriture d’un livre semble exclue. Impossible également de savoir si M. Sarkozy veut faire un vrai mea culpa ou admettre quelques errements pour mieux valoriser son bilan. Cette initiative devrait en tout cas avoir lieu à l’automne. Un pur moment de communication politiqueDepuis son retour à la vie politique, il y a tout juste un an, plusieurs membres de sa garde rapprochée ne cessaient de lui conseiller de se livrer à cet exercice pour montrer qu’il avait appris de ses années élyséennes, qu’il n’était plus le même homme. Mais l’ancien chef de l’Etat avait préféré diluer son devoir d’inventaire au gré de ses interventions médiatiques.A l’automne 2014, dans le Figaro magazine, il avait ainsi expliqué qu’il aurait dû créer un bouclier de la dépense publique plutôt qu’un bouclier fiscal. Au « 20 heures » de France 2, il avait admis qu’il ne « referait » pas la scène du « Casse-toi pov’con » au Salon de l’agriculture. Chaque fois, l’ancien chef de l’Etat s’y résout lorsqu’il est soumis à des questions ou pour mieux se défendre. Plusieurs fois, lors de meetings, il a ainsi regretté la forme prise par le débat sur l’identité nationale, dont il fut à l’origine en 2009, pour mieux affirmer que le fond du débat était le bon. Cette fois-ci, la confession devrait être beaucoup plus globale. « Je pense qu’il a compris. S’il le fait, ce sera un grand coup, car ce n’est pas dans son ADN », estime un autre de ses proches.Cette confession, si elle a lieu, sera donc un pur moment de communication politique, comme les affectionne tant M. Sarkozy – « L’expérience et les échecs vous amènent à avoir une autre manière de voir la vie », écrivait-il déjà en 2001 dans son livre Libre (Robert Laffont). En cette rentrée 2015, le futur candidat à la primaire de LR, toujours persuadé d’avoir perdu à cause des autres (François Bayrou, ses ministres trop timides pendant la campagne, etc.), se voit contraint de se relancer.Alain Juppé, que les sarkozystes dépeignent en homme du passé, semble, à en croire les sondages, être une solution d’avenir crédible, quand M. Sarkozy est sans cesse ramené à son passif. De nombreux élus de terrain lui ont ainsi fait remarquer que des anciens sympathisants passés au FN lui reprochaient toujours le bilan de son quinquennat, notamment en matière de sécurité. « Même s’il fait semblant de ne pas s’en rendre compte, il s’étonne des sondages, que Marine Le Pen soit aussi haut. Et il se dit que la primaire ne sera pas un chemin de roses », admet l’un de ses conseillers. Dans ce contexte, la primaire de 2016, prélude à la présidentielle de 2017, pourrait bien valoir une longue confession.Matthieu Goar (Saint-Privé (Yonne) - envoyé spécial)Journaliste au Monde Bastien Bonnefous et Raphaëlle Besse Desmoulières A gauche, la rentrée politique est placée sous le signe de l’écologie. Avant la Conférence mondiale sur le climat (COP21), qui se déroulera à Paris du 30 novembre au 11 décembre et dont la France assurera la présidence, chacun entend capitaliser sur cet événement dont le but est de trouver un accord pour contenir le réchauffement climatique sous le seuil des 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle.« Il faut que, jusqu’en décembre, les socialistes parlent d’écologie et d’environnement matin, midi et soir », expliquait un ministre dès juillet. Objectif : verdir le discours et l’action du pouvoir en vue des élections régionales (les 6 et 13 décembre) et à deux ans de la présidentielle afin de conquérir les électeurs. « On doit s’adresser à l’électorat écologiste, plus ouvert que la direction d’EELV », veut croire un proche de François Hollande.Lire aussi :La rentrée politique, sur un air de campagneHollande évoque à nouveau « des baisses d’impôts »Résultat, avant même l’université d’été du PS à La Rochelle (du 28 au 30 août) qui doit largement évoquer les enjeux de la COP21, le chef de l’Etat s’est rendu, jeudi 20 août, en Isère et en Savoie aux côtés de la ministre de l’écologie Ségolène Royal pour promouvoir la loi de transition énergétique promulguée mardi.Il en a profité de ce déplacement pour préciser que « des baisses d’impôts » auront lieu « quoi qu’il arrive en 2016 », mais que leur ampleur dépendrait de la vigueur de la croissance économique.« Il doit y avoir une croissance plus forte en 2016, il y aura donc des baisses d’impôts quoi qu’il arrive en 2016. Pour en fixer l’ampleur, ça dépendra de la croissance que nous pourrons atteindre en 2016. »Le chef de l’Etat a aussi rejeté l’idée d’une réintroduction de l’écotaxe, abandonnée à l’automne 2014 mais que des élus aimeraient instaurer au niveau local. Une réponse à ceux, dont l’ex-ministre des transports Frédéric Cuvillier, qui ont récemment plaidé pour la mise en place d’une écotaxe régionale. Sur la question d’une possible réintroduction de l’écotaxe par le biais des régions, M. Hollande a toutefois indiqué que les exécutifs « installés après les élections (régionales des 6 et 13 décembre) auront à prendre des décisions ». Mais il s’est voulu clair : « Ce n’est pas l’Etat qui décidera. »Pas de Verts au gouvernement dans l’immédiatLe déplacement présidentiel a été programmé au moment même où Europe Ecologie-Les Verts ouvre ses journées d’été, qui se déroulent jusqu’à samedi à Villeneuve-d’Ascq (Nord). Celles-ci feront aussi la part belle à la COP21, avec notamment la venue du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, vendredi. Deux autres membres du gouvernement, Axelle Lemaire et Marisol Touraine, sont également invités. Si M. Hollande a toujours l’intention de faire revenir les écologistes au gouvernement afin que celui-ci reflète mieux la majorité à gauche, il veut aussi empêcher, autant que possible, une candidature écologiste en 2017.Mais pas question de précipiter les choses et de profiter du remplacement à venir de François Rebsamen – qui a démissionné mercredi du ministère du travail pour rejoindre sa mairie de Dijon – pour tout chambouler.Alors que des rumeurs font état ces jours derniers d’un remaniement plus large qui ferait entrer des écologistes, hypothèse évoquée en privé par le président de la République au cours de l’été, l’exécutif démine. L’Elysée explique que « les conditions politiques n’ont pas changé dans la majorité » et que les Verts sont toujours autant divisés sur la question de leur retour aux responsabilités. « Nommer des écologistes ministres alors qu’on va les affronter aux régionales, cela n’aurait aucun sens », estime un membre du gouvernement. François Hollande et Manuel Valls n’ont pas varié durant les vacances : pas de débauchage individuel et pas de changement de la ligne économique. L’éventualité d’un remaniement plus large est toujours programmée après les régionales. « A cette heure, Hollande est sur un remplacement de Rebsamen poste pour poste, pas sur une refondation politique générale », affirme un de ses proches.Lire aussi :Des Verts au gouvernement, mais à quel prix ?Tensions à EELV à l’approche des régionales A EELV, le sujet continue à pourrir la vie d’un parti qui n’est pas passé loin de la scission en début d’année. Une partie des parlementaires milite toujours pour un retour au gouvernement, avec à leur tête les présidents des groupes à l’Assemblée nationale et au Sénat, Jean-Vincent Placé et François de Rugy. Ce dernier a même choisi d’en faire le thème d’un livre paru mercredi (Ecologie ou gauchisme : il faut choisir, L’Archipel, 128 pages, 14,95 euros).Mais cadres et militants du mouvement y restent opposés. « A partir du moment où Hollande n’entend pas changer de politique, il n’y aura pas de majorité chez les écolos pour entrer au gouvernement, hormis des débauchages individuels ou un bing bang démocratique », affirme Julien Bayou, porte-parole d’EELV. Quant à l’ex-ministre du logement, Cécile Duflot, elle continue à préparer une éventuelle candidature en 2017 avec une petite équipe. La députée de Paris s’apprête elle aussi à publier, le 10 septembre, un nouvel ouvrage sur sa vision de la France, Le Grand Virage (Les Petits Matins, 128 pages, 10 euros). En interne, ses proches ont verrouillé le débat, et toute nouvelle offre de l’exécutif devra être approuvée par le parlement du parti, le conseil fédéral.A la veille des journées d’été, les tensions se sont cristallisées sur les choix stratégiques du mouvement aux régionales. L’enjeu est de taille pour EELV car cette élection au scrutin proportionnel lui est a priori favorable. En 2010, les écologistes avaient capitalisé sur le carton réalisé l’année précédente aux européennes pour s’imposer au premier tour comme troisième force politique du pays avec 12,18 % des voix. Même s’ils entendent profiter du contexte favorable lié à la tenue de la COP21, ils savent que l’exploit sera difficile à reproduire cette année.« Obligation d’unité » De nouveau, le choix de l’autonomie a été fait mais il s’entend désormais par rapport aux socialistes. Aucune alliance avec le PS ne devrait voir le jour, y compris dans les régions menacées par le Front national, comme le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ou en Provence-Alpes-Côtes-d’Azur. En revanche, dans ces deux régions, comme en Rhône-Alpes-Auvergne et Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, des accords avec tout ou partie du Front de gauche sont en cours de finalisation. Une stratégie déjà expérimentée dans certains cantons aux départementales avec des résultats mitigés. « Dans le cadre de ces coalitions larges, on peut créer la surprise et gagner la région », veut pourtant croire David Cormand, chargé des élections à EELV et proche de Mme Duflot.Une analyse que ne partage pas M. Placé qui juge cette option « totalement irresponsable », notamment dans les régions que pourrait remporter le FN, et dénonce « l’extrême-gauchisation du mouvement ». « Je pensais que les leçons des départementales avaient été tirées, je constate que non », déplore le sénateur. Certains sont moins pessimistes, à l’instar du député européen Yannick Jadot. « On a une obligation d’unité pour les régionales, assure-t-il. Les rassemblements qui se construisent se font autour d’un projet et d’une tête de liste écolos. »Le sujet n’a cependant pas fini d’empoisonner les relations entre les deux formations. Dans un entretien à Paris Match publié mercredi, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, juge que « la “mélenchonisation” de l’écologie n’est pas l’avenir de l’écologie » et lance un « appel pressant » à l’union aux régionales. Les deux partis auront l’occasion d’en discuter à La Rochelle où les écologistes coorganisent le 29 août un débat sur le bilan de l’accord électoral conclu avec le PS en 2011. Vaste programme.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteRaphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.08.2015 à 14h16 • Mis à jour le26.08.2015 à 14h35 Jean-Marie Le Pen, qui sera à Marseille pour un déjeuner le samedi 5 septembre, pendant l’université d’été du FN, ne « s’interdit pas » d’y aller, malgré le fait qu’il a été officiellement exclu du parti qu’il avait contribué à fonder.« Je suis président d’honneur du Front national, président du groupe des élus au Conseil régional. C’est dans ma région ! ».Sa petite-fille et tête de liste FN pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), Marion Maréchal-Le Pen, a jugé qu’une éventuelle présence de son grand-père au rendez-vous de rentrée du FN ne serait pourtant « pas la meilleure des solutions ». Marion Maréchal-Le Pen, qui s’était déclarée « contre l’exclusion de son grand-père », avait estimé la semaine dernière qu’iln’ira pas jusqu’à se présenter contre elle aux régionales. Une décision que l’intéressé se refuse à dévoiler pour l’instant.Lire aussi :« Sur un plan stratégique, c’est Marion, et non Marine, la vraie héritière de Jean-Marie Le Pen »Une nouvelle formation politiqueM. Le Pen, qui a envoyé un huissier au siège du FN pour le sommer de lui remettre la décision d’exclusion détaillée, a par ailleurs regretté de n’avoir toujours pas reçu cette notification.« Il faut justifier, ils doivent avoir un certain mal. Il faut avoir un certain niveau scolaire », a ironisé le député européen, banni du parti le 20 août.M. Le Pen a aussi expliqué le retard pris dans la création d’une nouvelle formation politique, non concurrente du FN et annoncé en mai, par les « vacances » : « Tout ça est en panne. » Mais « il y aura certainement quelque chose, une action, une formation au sein du FN. On ne peut pas laisser la place aux derniers arrivés », a insisté celui qui a cofondé le Front national en 1972.Lire aussi :FN : l’échec de l’opération Le Pen Alexandre Lemarié, Matthieu Goar et Luc Cédelle Un an après son annonce de candidature à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, Alain Juppé publie, le 26 août, le premier de ses quatre livres programmatiques, Mes chemins pour l’école (JC Lattès, 306 pages, 12 euros). A cette occasion, l’ancien premier ministre s’exprime sur l’actualité européenne, sa trajectoire politique et ses idées pour réformer l’éducation nationale.Que préconisez-vous pour remédier à la crise des migrants ?C’est un problème majeur, qui fait partie des quatre grands défis à relever sur le long terme : le réchauffement climatique, la maîtrise des nouvelles technologies, la manière de nourrir 10 milliards d’êtres humains et la gestion des flux migratoires. La solution est surtout géopolitique. Il faut notamment accroître l’aide au développement en Afrique. Dans l’immédiat, il faut mettre un terme à notre politique d’ouverture complète. L’Europe doit dire qu’elle ne peut pas accueillir toute la misère du monde et arrêter les flux migratoires à la source. Or, aujourd’hui, nous n’avons pas les moyens de mener une telle politique à cause de deux lacunes fondamentales : il n’y a pas suffisamment de contrôles aux frontières extérieures de l’Europe et pas assez de négociations avec les pays sources.Sur l’éducation, vous affichez une volonté réformatrice mais votre expérience à Matignon s’est soldée par un blocage de la France. Avez-vous changé depuis l’époque où vous étiez le premier ministre « droit dans ses bottes » de 1995 ?Oui, j’ai changé. J’ai appris avec l’expérience que j’en ai trop fait à cette époque. Je n’avais pas écouté les mises en garde de Nicole Notat, alors secrétaire générale de la CFDT, et André Bergeron, ex-secrétaire général de la CGT-FO, qui considéraient que je n’étais pas prêt à réformer les retraites et m’avaient conseillé de ne pas en parler. Dans mon ardeur réformatrice, je n’avais pas tenu compte de leur remarque et j’avais évoqué ce sujet en une phrase. Cela avait suffi pour mettre le feu aux poudres… J’ai appris la doctrine de la goutte d’eau : il ne faut pas faire déborder le vase en voulant trop en faire. Autre enseignement : il faut annoncer clairement la couleur. L’erreur, en 1995, était de ne pas avoir annoncé la réforme des retraites avant l’élection. Pour la prochaine présidentielle, je ne ferai pas cent dix propositions mais une dizaine ou une vingtaine de grandes réformes. Je dirai clairement aux Français ce que je veux faire et pourquoi je leur demande mandat. S’ils me font confiance, je me sentirai les mains libres pour appliquer mon programme car je n’aurai pas la préoccupation de me faire réélire.Lire aussi :Alain Juppé : « Il faut s’engager dans une rénovation en profondeur de notre système éducatif »Avez-vous l’impression que les Français vous connaissent vraiment ?Je ne sais pas s’ils connaissent l’homme que je suis. C’est pourtant nécessaire. L’élection d’un président de la République, c’est le choix d’un homme et d’une personne. En qui les Français vont-ils placer leur confiance pendant cinq ans ? C’est là-dessus que cela va se jouer. Pas sur le physique… En 2017, ce sera une alchimie entre un projet clair, convaincant et une personnalité rassurante. Les Français ont une certaine image de moi : ils me voient – à tort – comme quelqu’un d’un peu froid. C’est parce que j’estime que la fonction de président de la République mérite une certaine dignité. Les Français savent aussi d’une façon générale que je tiens mes engagements et que j’ai le sens de la fidélité. Cela explique leur indulgence à mon égard car ils savent que j’ai parfois payé pour d’autres.N’êtes-vous pas en décalage avec la réalité de la société française, lorsque vous évoquez son « identité heureuse » ?J’exprime un espoir. Il y a évidemment des tensions dans le pays. mais globalement, les Français ne se déchirent pas et ils sont heureux de vivre ensemble. Je n’ai pas une vision idyllique de notre pays. Je veux simplement éviter les amalgames car je suis préoccupé par la globalisation du rejet de l’islam. Il faut lutter pied à pied. Et je l’ai souvent dit à nos amis musulmans : ils doivent monter au créneau, dire que le djihadisme n’est pas leur religion, que l’islam, ce n’est pas la mort. Certains le disent mais pas assez.En adoptant un ton modéré sur l’immigration et l’islam, avez-vous fait le deuil des électeurs FN ? Nicolas Sarkozy, lui, les cible ouvertement…Ce que je dis ne laisse pas indifférent, même les sympathisants FN. Je ne néglige ni ma droite ni ces sujets. Je publierai d’ailleurs un livre sur les questions régaliennes en janvier 2016. Je suis un homme de droite non sectaire qui veut éviter les clivages inutiles, les polémiques qui s’embrasent et créent beaucoup de dégâts dans un flot d’informations en continu. Je veux me consacrer à l’essentiel et rechercher ce qui rassemble plutôt que ce qui divise.Menacez-vous toujours de vous présenter directement au premier tour en 2017 si l’organisation de la primaire ne vous convenait pas ?Bien sûr. Si la primaire apparaissait « bidonnée », elle n’aurait pas de légitimité. Mais je ne me place pas pour le moment dans cette perspective. Les premières décisions me conviennent parfaitement mais je reste vigilant.Etes-vous convaincu que votre popularité se transformera en bulletins de vote ?Si je n’en étais pas convaincu, je fermerais boutique ! Les études d’opinion convergent et sont encourageantes. Je suis aussi conscient que tout cela est très volatil, que le contexte peut changer. Mais il vaut mieux être là où je suis. Quand j’ai lancé ma candidature il y a un an, tout le monde a prédit que je ne tiendrais pas lorsque Nicolas Sarkozy rentrerait dans le jeu, que je serais balayé. Ce n’est pas ce qui s’est passé.Vous sentirez-vous lié au programme de votre parti qui sera voté en juin ?Si le parti s’engageait dans la définition d’un programme extrêmement contraignant qu’il prétendrait imposer à tous les candidats à la primaire, ce serait une erreur. Il faut un socle de valeurs communes. A partir de ça, chacun fera preuve de sa capacité d’innovation.Etes-vous touché par les critiques sur votre âge ?On peut changer beaucoup de choses, sauf son état civil. Il vaut mieux être un septuagénaire actif et imaginatif qu’un quinquagénaire plan-plan. Hillary Clinton a, par exemple, seulement deux ans de moins que moi. Le président tunisien en a même dix-neuf de plus, ce qui me laisse des perspectives…A droite, certains disent que vous n’avez pas envie d’être président mais que vous voulez enfin être aimé et prendre une revanche sur le passé…Oui, j’ai envie d’être aimé, n’est-ce pas le cas de tout le monde ? Pourquoi un homme politique n’aurait-il pas envie d’emporter l’adhésion de ses concitoyens ? Mais je n’ai aucune revanche à prendre.Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterLuc CédelleJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.08.2015 à 12h45 • Mis à jour le25.08.2015 à 14h30 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) En marge d’un déplacement à Berlin où il était invité à s’exprimer devant la conférence des ambassadeurs, Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, a livré mardi 25 août, devant quelques journalistes son analyse de la crise que vit la Chine.Selon lui, les marchés boursiers chinois ayant détruit l’équivalent d’un tiers du PIB chinois, on peut bien parler d’un « krach » . Qui en sont les principales victimes ? « Les Chinois de la classe moyenne, ceux qui, pas forcément les mieux informés, ont investi au plus haut et en s’endettant », dit le ministre.Cela aura donc forcément un impact sur l’économie réelle puisque ces ménages vont moins consommer. « La croissance chinoise qui était plus près de 0 % que de 7 % va être nulle » pendant quelques mois, prédit-il. Résultat : l’économie mondiale qui reposait sur le moteur américain et le moteur chinois va devoir se contenter du premier pendant quelque temps.Lire aussi :Trois questions pour comprendre l’effondrement de la Bourse chinoise et des marchés mondiauxL’Europe doit investir davantageRaison de plus pour que l’Europe investisse davantage. « Tant pour elle que pour le reste de l’Europe, l’Allemagne fait une erreur en surconsolidant », juge le ministre en faisant référence aux comptes publics allemands qui devraient cette année, non seulement être équilibrés mais même dégager un excédent.En effet, si la crise chinoise va d’abord avoir un effet sur les sous-traitants asiatiques de ce pays (Vietnam, Malaisie, etc.), elle aura également un impact sur les exportateurs occidentaux : les grands groupes français mais aussi l’économie allemande dans son ensemble très liée à la Chine.La crise chinoise va aussi avoir un impact sur les devises. Le renmimbi qui tendait à devenir la troisième monnaie de réserve du monde va voir ce rôle remis en question. Les investisseurs vont à nouveau miser d’abord sur le dollar, puis sur l’euro. La monnaie européenne devrait donc se revaloriser selon M. Macron. « Cela va nous handicaper », reconnaît le ministre qui affirme pourtant que la crise chinoise n’aura pas d’impact direct sur la croissance en France.« Pas question d’attendre d’être portés par des vents favorables »Mais la réévaluation de l’euro confirme, à ses yeux, la nécessité de poursuivre en France les réformes structurelles. « Pas question d’attendre d’être portés par des vents favorables. » Traduction : impossible de s’abriter derrière un euro faible pour regagner des parts de compétitivité.Autres conséquences : il est de moins en moins vraisemblable que la Réserve fédérale américaine relève ses taux d’intérêt en septembre. Si elle le fait, ce sera en décembre. « Ce qui est une bonne nouvelle pour nous. » De même, pronostique M. Macron : « Il ne devrait pas y avoir de remontée du cours des matières premières ni du pétrole dans les six mois. »Lire le décryptage :Pourquoi la politique économique chinoise patineFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Baptiste Jacquin Alors que s’ouvre, mercredi 26 août, l’université d’été du Medef à Jouy-en-Josas (Yvelines), une certaine fébrilité gagne les milieux patronaux. Il y a bien sûr les inquiétudes au sujet de l’impact sur l’activité économique que risquent d’avoir le ralentissement de la croissance en Chine et la dévaluation du yuan. Mais plus près de nous, c’est la petite musique des « frondeurs » de la majorité au Parlement qui commence à préoccuper.Officiellement, le Medef se dit confiant dans le fait que le gouvernement mettra en œuvre, conformément à ses engagements, le pacte de responsabilité en faveur des entreprises. Ce vaste plan portant sur 41 milliards d’euros a déjà permis d’alléger les charges et la fiscalité des entreprises à hauteur de 22 milliards en 2014 et 2015. Restent 19 milliards d’euros à concrétiser en 2016 et 2017. Soit deux budgets politiquement plus sensibles à l’approche de l’élection présidentielle de 2017.Alors que Manuel Valls ne reviendra pas cette année à Jouy-en-Josas marteler son tonitruant « J’aime l’entreprise », qui lui avait valu le 27 août 2014 une standing ovation des chefs d’entreprise, Pierre Gattaz refuse de faire un procès d’intention à l’égard du premier ministre. Il n’empêche, le président du syndicat patronal inscrit cette rentrée sous le signe de la « vigilance » à l’égard du gouvernement.Lire aussi :A la veille de sa visite au Medef, Manuel Valls veut rassurer les patrons« Les chefs d’entreprise ne comprendraient pas qu’on revienne sur quelque chose qui a à peine vu le jour », explique un proche de M. Gattaz, appelant à la patience sur les effets de la politique de l’offre. « Les réformes Hartz-Schröder en Allemagne avaient mis trois ans avant de commencer à produire leur effet », assure-t-il. Une façon de répondre à ceux qui, au sein de la majorité, dénoncent l’absence de reprise de l’investissement des entreprises et de l’emploi malgré l’effort budgétaire en faveur des entreprises.« De la friture sur la ligne »François Asselin, président de la CGPME, ne veut pas croire que les débats internes au PS changent la ligne gouvernementale. « Les relations entre les entreprises et le gouvernement étaient bonnes avant les vacances, j’espère qu’elles le resteront à la rentrée », glisse-t-il. Il se veut confiant lui aussi dans les assurances données par le président de la République et réitérées par le premier ministre dans une tribune publiée mardi 25 août dans Les Echos. M. Asselin entend néanmoins « de la friture sur la ligne ». Le représentant des plus petites entreprises s’inquiète, par exemple, de la façon dont le Parlement va réécrire, à la demande du Conseil constitutionnel, le texte sur le plafonnement des indemnités prud’homales.« Surtout, on ne touche à rien », implore de son côté Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment, à l’approche des discussions sur les projets de loi de finance de l’Etat et de la Sécurité sociale. « Cela semble marcher », s’exclame-t-il. Alors que le secteur du bâtiment connaît une nouvelle année de dégradation des marges et de l’emploi, certains signes avant-coureurs d’une reprise se manifestent. « Nos clients, les promoteurs, vendent mieux, les demandes de permis de construire reprennent, le téléphone sonne de nouveau chez les artisans, en particulier dans la rénovation énergétique de l’habitat », se réjouit M. Chanut.Un appel à la constanceCe que craint le plus le représentant des entreprises du bâtiment, ce sont les « petites phrases délivrées dans le seul but d’un affichage politique ou les ballons d’essai sur tel ou tel dispositif fiscal qui ont, dans cette période d’incertitude, un effet catastrophique sur les clients ». L’hyper sensibilité du patronat s’explique par la fragilité de la reprise de l’activité en France.« Le CICE [crédit d’impôt compétitivité emploi] et le pacte de responsabilité ont eu un véritable impact sur le redressement des marges dans l’industrie », reconnaît un des poids lourds du Medef, tandis que la baisse des prix des matières premières et du pétrole sont autant de bols d’oxygène. Mais la croissance nulle du PIB français au second trimestre 2015 appelle à la prudence.« L’inquiétude entraîne l’attentisme, qui est l’ennemi de la croissance »« Les chefs d’entreprise qui se sont réjouis des mesures du gouvernement s’inquiètent dès qu’ils entendent les opposants reprendre de la voix, constate Bernard Spitz, le président de l’Association française de l’assurance. Or, l’inquiétude entraîne l’attentisme qui est l’ennemi de la croissance. » C’est le même problème avec le crédit impôt recherche. « Rouvrir le débat à chaque vote du budget tue le bénéfice du dispositif », affirme le PDG d’une grosse entreprise technologique cotée à la Bourse de Paris, qui préfère garder l’anonymat. « Comment voulez-vous prendre des décisions sur le long terme quand ce qu’on appelle une politique publique le lundi est décriée comme une niche fiscale le mardi ? », s’indigne-t-il.C’est donc un appel à la constance que les patrons lancent au gouvernement, afin qu’il conserve la trajectoire et les volumes prévus par le pacte de responsabilité. « Montrer que la parole de la France est crédible est important pour la confiance des chefs d’entreprise, mais aussi des investisseurs internationaux et de nos partenaires européens », plaide un proche de M. Gattaz.Surtout, les entrepreneurs rappellent que les baisses de charges actuelles ne sont qu’une faible compensation de leur alourdissement entamé en 2010, sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Le différentiel avec l’Allemagne en particulier reste important. Ce patron d’une entreprise de taille intermédiaire, qui a réalisé l’hiver dernier une acquisition en Allemagne, le constate : « Un salarié en Allemagne qui perçoit 90 000 euros net par an me coûte 119 000 euros, en France il me coûte 168 000 euros, soit 41 % de plus… »Jean-Baptiste JacquinChroniqueur économiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (à Frangy-en-Bresse) Un groupe de musique répète sous le chapiteau planté en plein milieu du stade communal. Les deux vedettes politiques du jour ne sont pas encore arrivées, mais les musiciens donnent de la voix sur la chanson Les Ecorchés vifs, de Noir Désir. Arnaud Montebourg et Yanis Varoufakis sont eux les deux révoltés de la politique européenne. L’ancien ministre des finances grec, nouveau héros des antilibéraux en Europe, est accueilli sous les applaudissements peu après midi à Frangy-en-Bresse, rebaptisée pour l’occasion « Frangy-en-Grèce » par son hôte.Invité d’honneur de la fête de la Rose, organisée chaque année par Arnaud Montebourg dans son ancien fief de Saône-et-Loire, M. Varoufakis se présente tout sourire, costume et chemise noirs, aux côtés de l’ancien ministre de l’économie du gouvernement Valls. Quelques heures plus tôt, le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, l’avait accompagné jusqu’à son train gare de Lyon, à Paris, pour s’entretenir avec lui avant son départ pour la Bourgogne.« Je suis très fier d’accueillir un ancien ministre qui s’est battu contre l’austérité en Europe. Son témoignage est fondamental pour nous Européens et pour le futur que nous espérons. C’est un message envoyé à tous les dirigeants européens », déclare M. Montebourg à propos de son « ami Yanis », à sa descente de voiture, pris dans une cohue médiatique impressionnante, plusieurs médias étrangers s’étant déplacés dans le petit village pour voir l’économiste grec.Lire aussi :Montebourg-Varoufakis, le show des faux jumeauxLe millésime 2015 de Frangy n’est pas à la fêteL’an dernier, à la même époque, l’ancien patron de Bercy avait envoyé de Frangy, avec le ministre de l’éducation Benoît Hamon, « une cuvée du redressement » à François Hollande. Une provocation, couplée à un discours au vitriol contre la politique économique du chef de l’Etat, qui avait coûté aux deux hommes leur place au gouvernement. Cette année, contrairement à ses habitudes, M. Montebourg ne fait pas le fanfaron sur ses terres bressanes. A la fin du banquet républicain, il chante à peine le traditionnel ban bourguignon avec son hôte. Le nouveau vice-président d’Habitat se veut au contraire grave : « L’Europe est dans une situation critique, les stratégies d’austérité mises en place par la Commission européenne et par les Etats membres, en particulier l’Allemagne, sont un échec », explique-t-il dans une conférence de presse commune avec son invité. Pour M. Montebourg, la crise économique européenne représente un « risque pour la démocratie ». « Si malgré les votes des peuples, rien ne change, la colère des citoyens se portera vers les mouvements extrémistes antieuropéens », en Grèce comme en France, avertit-il.Le millésime 2015 de Frangy n’est pas à la fête. La pluie, qui tombe drue toute une partie de la journée, y est sans doute pour beaucoup. Les rangs militants sont aussi plus clairsemés que lors des rendez-vous précédents. Plusieurs élus socialistes du département n’ont pas fait le déplacement, refusant de participer à une réunion qui cible largement le gouvernement et l’exécutif français. Les « frondeurs » du PS ne sont pas venus non plus, sans doute embarrassés pour beaucoup de s’afficher avec M. Varoufakis, qui multiplie désormais les critiques contre le premier ministre grec, Alexis Tsipras.Parmi les proches de M. Montebourg qui sont venus l’entourer figurent le sénateur socialiste de Saône-et-Loire Jérôme Durain, la députée PS de Moselle Aurélie Filippetti, ou le député MRC Jean-Luc Laurent. « Il y a une ligne gouvernementale qui existe, celle de François Hollande et de Manuel Valls, mais il n’est pas interdit de réfléchir à d’autres idées alternatives, c’est le rôle de Frangy, qui a toujours été un lieu de débats », explique M. Durain. Cécile Untermaier, la députée PS du cru, doit faire face à une situation délicate, devant à la fois marcher avec M. Montebourg, sans pour autant critiquer trop violemment le gouvernement. « François Hollande a eu raison de tenir bon » dans la négociation européenne, tente-t-elle d’expliquer à la tribune, provoquant les huées de la foule…Non loin du stand où sont mis en vente les derniers ouvrages de MM. Montebourg et Varoufakis, un groupe de militants de la Convention pour la VIe République débat de la situation européenne. Le ton général est largement antiallemand. « La politique de Schäuble est inadmissible, d’ailleurs sa mère s’appelait Göhring, ça en dit long », s’emporte une femme contre le ministre des finances du gouvernement d’Angela Merkel, avant de proposer que « l’Allemagne sorte de l’Europe ». « Il ne faut pas tout mélanger, notre problème ce n’est pas l’Allemagne, mais la droite allemande. Il y a Die Linke et une partie du SPD qui sont très fréquentables », tente de lui répondre son voisin plus mesuré. Les deux hommes plaident pour « un nouveau chemin »Montant à la tribune après le déjeuner, les deux non-alignés Montebourg et Varoufakis livrent bille en tête un réquisitoire contre l’austérité en Europe et contre « l’obsession allemande » de la dette. Le Français dénonce dans son discours « l’austérité light à la française », estimant que les Français ont « voté pour la gauche et se retrouvent avec le programme de la droite au pouvoir ». Le Grec regrette, lui aussi, « l’impuissance » et « les silences » de la France lors des négociations au sein de l’Eurogroupe ces derniers mois. Ses mots sont durs contre le pouvoir français : « Cela me rappelle ce que m’a dit un jour à Paris Michel Sapin : “La France n’est plus ce qu’elle était” », raconte-t-il à propos du ministre des finances du gouvernement Valls.Lire aussi :La « star » Varoufakis se cherche un destinL’un comme l’autre fustigent l’absence, selon eux, de démocratie dans le fonctionnement des institutions européennes. M. Montebourg compare à « un coup de force » l’accord que M. Tsipras a été contraint de signer en juillet malgré le refus du peuple grec lors du référendum du 5 juillet. « Je suis là parce que notre printemps d’Athènes a été écrasé tout comme le printemps de Prague. Ce n’était pas par des chars, mais par des banques », ajoute M. Varoufakis.Les deux hommes plaident pour « un nouveau chemin » dans la construction européenne, qui permette « un contrôle démocratique sur l’oligarchie qui nous dirige », explique M. Montebourg. Reprenant la proposition de M. Hollande d’un « Parlement de la zone euro », son ancien ministre demande que celui-ci puisse contrôler la Banque centrale européenne comme la présidence de l’Eurogroupe.Mais le réseau des « progressistes européens » qu’appelle de ses vœux M. Varoufakis n’est guère plus détaillé. Trop tôt, explique le duo. « Avant de prendre des décisions d’organisation, avant de résoudre un problème, il faut d’abord l’identifier et le montrer aux consciences des citoyens européens », évacue M. Montebourg.« Montebourg président ! », scandent quelques militants au passage du candidat à la primaire socialiste de 2011. Mais celui-ci, qui affirme que son discours de Frangy ne doit « pas être interprété sur un plan politicien », se garde bien de rebondir. La cuvée de 2015 n’est pas la première étape d’une candidature en 2017, assure M. Montebourg.Même s’il reste une figure populaire à gauche, l’ex-ministre n’apparaît pas comme un recours pour une majorité de Français : selon un sondage Ipsos publié samedi, 69 % d’entre eux n’accordent guère d’importance à son éventuel retour au premier plan politique. « Je suis retourné à la vie civile, mais ça ne m’empêche pas de m’exprimer », explique l’intéressé, avant de préciser que s’il est « toujours membre » du Parti socialiste, il rêvait que « ce parti soit différent ».Bastien Bonnefous (à Frangy-en-Bresse)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.08.2015 à 10h56 • Mis à jour le22.08.2015 à 14h39 Editorial du « Monde ». Marine Le Pen l’apprend à ses dépens : on n’efface pas si facilement six décennies de vie politique. L’exclusion de Jean-Marie Le Pen du Front national, décrétée jeudi 20 août par le bureau exécutif du parti d’extrême droite, devait permettre à sa présidente de tourner définitivement la page de l’ère paternelle. Le départ, enfin formalisé, du fondateur du parti, qui en incarne aussi le courant le plus provocateur, visait un double objectif, que poursuit Marine Le Pen depuis dix ans : la dédiabolisation, ou banalisation, du Front national et sa professionnalisation. Sur ces deux fronts, cependant, l’opération a échoué.Lire aussi :FN : Jean-Marie Le Pen exclu mais pas abattuSur le premier point, plusieurs éléments laissent penser que la dédiabolisation demeure une entreprise de façade. Le fait que Jean-Marie Le Pen, qui reste député européen, ne puisse plus désormais s’exprimer au nom du FN ne veut pas dire qu’il cessera de s’exprimer ni que les électeurs cesseront d’associer son nom à celui du parti qu’il a si longtemps dirigé. Son exclusion ne signifie pas non plus que le FN se trouve subitement nettoyé de ses éléments les plus sulfureux ; la présidente du parti conserve ainsi dans son entourage des personnages-clés tels que Frédéric Chatillon, ancien leader du Groupe union défense (GUD), dont le fond idéologique est largement aussi radical que celui de Jean-Marie Le Pen. Elle ne trouve rien à redire au fait que Philippe Vardon, ancien responsable du Bloc identitaire, petit parti à la droite du FN, figure en bonne place sur les listes de sa nièce en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.L’objectif principal de Mme Le Pen reste le rassemblement de la grande famille de l’extrême droiteEn dépit de quelques ouvertures vers l’électorat centriste ou de gauche formulées par Marine Le Pen et Florian Philippot, vice-président du FN, l’objectif principal de Mme Le Pen reste le rassemblement de la grande famille de l’extrême droite. A cette fin, elle prend soin de ponctuer ses discours de références familières aux identitaires, telles que la mise en valeur de certains épisodes de l’histoire de France ou le lien charnel avec la nation. Elle a, sur ce point, été à bonne école : c’est aussi ce que, avant elle, faisait son père.La responsabilité du systèmeSur la professionnalisation du parti, un effort qui tient tant à cœur à sa présidente, la piètre gestion du problème Jean-Marie Le Pen est d’assez mauvais augure. Incapable de faire une lecture correcte des statuts de son propre parti, Mme Le Pen a laissé échapper ce qui aurait dû se régler comme une affaire interne, préférant rejeter sur les médias, qu’elle accuse de favoriser son père, la responsabilité du « système ». La gestion d’une autre affaire embarrassante, celle de l’enquête menée par la justice sur deux structures dirigées par des proches de Marine Le Pen, le microparti Jeanne et la société Riwal, révèle aussi une grande légèreté de la part de la présidente du FN : malgré plusieurs mises en examen dans une affaire qui secoue son parti, Mme Le Pen s’en tient à ses attaques rhétoriques coutumières contre, toujours, « le système » et une justice aux ordres qui ourdit de sombres machinations visant à détruire le Front national.A son crédit, la présidente du FN peut se targuer du bilan des mairies FN qui, pour l’instant, ne soulèvent pas de conflits majeurs, servent sa stratégie d’enracinement et lui ont permis de bons scores aux élections départementales. Pour le reste, elle est encore loin du but. Et l’éviction brouillonne du père ne suffira pas à l’en rapprocher. Bastien Bonnefous et Marie Charrel Il y a quelques semaines, en petit comité, François Hollande s’était amusé de la proximité, selon lui, entre Arnaud Montebourg et Yanis Varoufakis : « Varoufakis, c’est le Montebourg de Tsipras. ». Prédiction vérifiée alors que les deux anciens ministres des gouvernements français et grec vont se retrouver dimanche 23 août à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) pour prononcer un réquisitoire commun contre l’austérité en Europe. Les deux hommes se sont vus fin juillet pour préparer l’événement, quand M. Montebourg est allé, avec sa compagne Aurélie Filippetti, rendre visite à M. Varoufakis et son épouse sur l’île d’Egine, où ces derniers possèdent une villa.Les ressemblances entre les deux quinquagénaires – 52 ans pour M. Montebourg, 54 ans pour M. Varoufakis – sont nombreuses. Depuis son renvoi il y a un an du gouvernement Valls pour le premier, et la démission du second du gouvernement Tsipras au lendemain du référendum grec, le 6 juillet, ils sont l’un et l’autre en rupture idéologique avec leur propre camp politique. Spécialiste de la théorie des jeux, aux vues économiques plutôt keynésiennes, M. Varoufakis se définit lui-même comme un « marxiste irrégulier ». Excellent théoricien, l’ancien ministre des finances grec est en revanche peu doué pour fédérer une force politique autour de lui et faire des compromis.Brillants autant qu’égocentriquesCe portrait rappelle celui de M. Montebourg qui a lui aussi toujours peiné à construire durablement un courant au sein du PS. Aujourd’hui encore, s’il est proche des « frondeurs », ceux-ci, notamment à l’aile gauche du parti, refusent d’en faire leur leader. Pas assez « fiable », expliquent ces socialistes qui n’oublient pas que M. Montebourg, durant la primaire de 2011, a choisi M. Hollande contre Martine Aubry, puis a soutenu la nomination de Manuel Valls à Matignon en avril 2014.Chantre de la « démondialisation » en 2011, l’ancien ministre du redressement productif est arrivé en mai 2012 à Bercy avec une vision très critique des patrons et du monde économique. Depuis, il a évolué, est devenu lui-même chef d’entreprise et plaide pour le « génie » entrepreneurial et le « made in France ».Brillants autant qu’égocentriques, imprévisibles et volontiers provocateurs, MM. Montebourg et Varoufakis partagent une même critique des institutions européennes trop opaques selon eux. Pour le Français, les technocrates de Bruxelles sont des « connards » ; pour le Grec, « des hommes qui traitent les problèmes politiques comme s’ils se résumaient à des difficultés techniques, ce qui aboutit toujours à des solutions toxiques ».Comme M. Montebourg qui avait comparé Angela Merkel à Bismarck, M. Varoufakis dénonce la politique d’austérité et les obsessions budgétaires de la droite allemande et du « docteur Schäuble ». L’économiste rêve de créer un réseau européen des progressistes, au-delà des partis et autour d’un objectif : démocratiser les institutions de l’euro. Un projet qu’il devrait évoquer dimanche à Frangy et qui a tout pour séduire l’ancien avocat Montebourg, militant de la VIe République.Lire aussi :A gauche, la présidentielle a commencéMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Mardi 18 août, l’allocation de rentrée scolaire a été versée à trois millions de familles en France. Un coup de pouce financier qui peut atteindre 396 euros par enfant selon les conditions de ressources du foyer. Ce n’est pas la seule aide à laquelle peuvent prétendre les parents de lycéens. À quelques mois du prochain scrutin régional, les exécutifs régionaux rappellent qu’ils sont en charge des lycées et redoublent de bienveillance à l’égard de leurs jeunes et de leurs familles. Quelles sont les régions les plus généreuses à l’heure de la rentrée scolaire ? Quelles sont celles qui le sont moins ? Tour de France des aides régionales.Pour Edouard Courtial, député Les républicains de l’Oise, elle serait bien mal distribuée. Selon l’élu, il est nécessaire que l’aide « profite réellement aux enfants » et ne serve pas à l’achat de « télévision 3D ». Pour ce faire, il demande notamment la mise en place d’un système de bons d’achat. « Le gouvernement fait preuve d’un manque cruel de bon sens », ajoute le parlementaire.Lire aussi :L’allocation de rentrée scolaire est-elle suffisante ?Alors que la distribution de l’allocation de rentrée scolaire de l’Etat n’a pas été sans polémique politique – plusieurs membres de l’opposition déplorant l’absence de contrôle sur l’usage fait de cet argent –, c’est un système identique qui a été retenu dans de nombreuses régions. Le conseil régional d’Alsace, présidé par Philippe Richert (Les républicains), seul président de région métropolitaine de son parti, a ainsi maintenu pour l’année scolaire 2015-2016 une prime régionale de scolarité de 100 euros. Elle sera versée aux familles de 18 000 élèves dont les impôts sur le revenu annuel ne dépassent pas les 1 000 euros par an. Une aide directement versée aux foyers, comme celle du gouvernement.Comme l’Alsace, les autres régions de France accordent des aides à la rentrée, mais les montants diffèrent entre les territoires ainsi que le mode de sélection des ayants droit. Parmi les régions les plus prodigues figure l’Aquitaine, où les aides à la rentrée et à l’achat de matériel pour les bacs professionnels commencent à 90 euros pour tous et peuvent atteindre 615 euros pour les familles les plus en difficultés. Une somme rondelette accordée par chèque ou par virement. Libre aux familles d’en disposer.Des régions regardantes sur la destination de l’argent publicNéanmoins, la plupart des exécutifs régionaux sont un peu plus regardants sur la destination finale de l’argent public et choisissent les modes de subventions qui encouragent l’achat de matériel scolaire. La Bretagne, par exemple, accorde 60 euros à ses lycéens, mais en chèque livre uniquement. Idem dans la région Nord-Pas-de-Calais, qui est toutefois plus généreuse puisque chaque famille de lycéen reçoit un minimum de 70 euros de bons d’achat livres et que cette somme peut grimper jusqu’à 230 euros en fonction des revenus du foyer.Pour également s’assurer que les fonds distribués par la région sont bien ciblés sur les achats de rentrée, la Basse-Normandie a créé une carte de crédit dédiée à l’achat des livres scolaires. Elle est créditée de 55 euros pour chaque élève de première et de terminale de l’enseignement général et technologique et de 75 euros pour ceux de seconde. Les boursiers bénéficient d’une rallonge de 40 euros. La somme ne peut être dépensée que dans un réseau de libraires partenaires de la région et uniquement pour des livres à caractère scolaire ; calculatrices ou fournitures sont exclues. La région Rhône-Alpes a mis en place un système similaire, mais c’est une somme de 100 euros dont disposent les lycéens. Idem en Midi-Pyrénées, où l’aide peut atteindre 130 euros en fonction du coefficient familial.D’autres régions font le choix de ne laisser aucune latitude aux familles dans l’utilisation des aides régionales. L’exécutif Centre-Val de Loire accorde 147 euros par élève en enseignement général et technologique, mais la somme versée ne va pas aux familles, mais aux établissements scolaires, garantissant ainsi la gratuité des manuels scolaires pour 82 900 élèves de la région. Les régions Languedoc-Roussillon (à hauteur de 200 euros) et Ile-de-France ont adopté une politique identique en subventionnant également l’achat des manuels scolaires aux lycées.Subventions hétérogènes à la veille des fusions de régionsUn autre pan important des aides régionales à la rentrée est l’aide à l’équipement des élèves des sections professionnelles et technologiques. Costumes, outils, ustensiles... l’achat du kit du parfait apprenti est un investissement important et coûteux pour les familles les plus démunies. Les régions subventionnent l’achat du premier équipement, mais de manière complètement hétérogène de Lille à Montpellier.La somme allouée peut atteindre 200 euros pour un Ligérien, 300 euros pour un Breton, 400 pour les Rhônalpins et Languedocien, 450 pour un Alsacien, 615 pour un Aquitain (dans chaque territoire, les fourchettes d’aides varient selon les secteurs d’études et les revenus du foyer).La fusion des régions va contraindre plusieurs des prochains exécutifs régionaux à unifier leur offre de rentrée. Le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, a créé un « chéquier équipement » qui permet aux élèves d’être subventionné jusqu’à la hauteur de 160 euros (pour les boursiers) pour l’achat de matériel. Une jolie somme, mais pourtant près de 2 fois inférieure à celle de sa voisine la Picardie, dont l’aide se situe entre 50 et 315 euros selon les métiers et leurs besoins spécifiques.Parmi les cadeaux de rentrée que la région Languedoc-Roussillon aime faire à ses lycéens et futurs électeurs figure un ordinateur portable de 451 euros pour chacun (quels que soient les revenus du foyer), soit un budget de 14,5 millions par an pour la région. Il n’est pas certain que sa voisine Midi-Pyrénées avec laquelle elle fusionnera à partir du 1er janvier 2016 suive. En effet, son budget dédié à l’équipement des lycéens prévoit de subventionner l’acquisition de 25 à 400 euros en fonction du quotient familial, pour un budget environ 4 fois inférieur (3,7 millions). « L’harmonisation sera à la charge des futures majorités », avoue un conseiller régional socialiste, « mais moi je ne me représente pas. » Le big-bang des aides à la rentrée des régions aura bien lieu... mais en 2016.Lire aussi :10 000 ordinateurs pour les lycéens et apprentis en Midi-PyrénéesEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.08.2015 à 18h06 • Mis à jour le21.08.2015 à 21h31 La justice a suspendu, vendredi 21 août, le projet du maire Front national de Mantes-la-Ville (Yvelines) d’installer le poste de police municipale sur l’emplacement d’une future mosquée, une décision entachée d’« un détournement de pouvoir ».Le tribunal administratif de Versailles a donné raison au préfet des Yvelines, qui attaquait jeudi en référé (procédure d’urgence) la décision de Cyril Nauth. Le seul maire frontiste d’Ile-de-France souhaitait préempter un local devant accueillir la salle de prière et lancer une étude pour un projet de commissariat. Le juge « a estimé, dans chaque affaire, que le moyen tiré du détournement de pouvoir était de nature à créer un doute sérieux sur leur légalité ».« Une mosquée en face d’un cimetière, ça me choque »Face au refus du maire de vendre le bâtiment qui avait abrité l’ancienne trésorerie, l’Association des musulmans de Mantes Sud avait conclu en mai une promesse de vente directe avec la communauté d’agglomération de Mantes-en-Yvelines. Cyril Nauth n’a jamais caché son opposition au projet de mosquée, dont il avait fait un argument de campagne en 2014.Lire aussi :Le maire FN ne veut pas de mosquée à Mantes-la-Ville« J’ai invité les associations musulmanes à chercher un autre lieu. Evidemment, j’ai intérêt à ce qu’il n’y ait pas de lieu de culte à cet emplacement, mais je ne l’empêcherai pas autre part », a-t-il déclaré au Monde début août. « Et puis, a-t-il ajouté, une mosquée en face d’un cimetière, ça me choque. Et je ne suis pas le seul. » Le maire argumente aussi en faveur d’un déménagement de la police municipale, dont il souhaite doubler les effectifs avant la fin de son mandat.Si le projet de l’AMMS n’est pas retenu, les musulmans de Mantes-la-Ville ne disposeront d’aucun lieu de culte, puisque le maire a demandé l’expulsion des fidèles de leur ancienne salle de prière, qui n’est pas aux normes. 02.08.2015 à 17h12 Le coup de colère de Nicolas Daragon a été entendu. Le maire Les Républicains de Valence (Drôme) a saisi la ministre de l’écologie le 17 juillet, selon les informations du Parisien, pour réclamer la baisse de 110 à 90 km/h de la vitesse sur la portion de l’A7 qui traverse son agglomération.Sur cette autoroute, la plus fréquentée d’Europe avec 70 000 véhicules par jour en moyenne, la vitesse est déjà réduite de 20 km/h à la hauteur de Valence, soit 110 km/h. Un ralentissement pas suffisant pour Nicolas Daragon, qui s’appuie sur une enquête parlementaire et trois études conduites localement, qui montrent que « la pollution atmosphérique sur le territoire de Valence est générée essentiellement par le transport routier. » Cette pollution serait la cause de 55 morts dans l’agglomération, ajoute le maire, citant des données de l’Institut de veille sanitaire. « Diminuer la vitesse des véhicules permettrait de réduire cette pollution car plus la vitesse moyenne est basse, moins il y a d’émissions », ajoute Nicolas Daragon.« Les élus locaux sont conscients des enjeux »Un constat partagé par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, qui, selon le Parisien, soutiendra la demande du maire de Valence.« Cette initiative montre que les élus locaux sont conscients des enjeux et prêts à prendre leurs responsabilités pour lutter contre la pollution. »Une démarche qui pourrait donner des idées à d’autres agglomérations. Selon le maire de Valence, une quinzaine de villes en France seraient concernées, avec des autoroutes passant à moins de 300 mètres du centre. L’élu a ainsi envoyé un courrier à douze maires de communes dans le même cas pour leur demander d’appuyer sa demande (Tours, Lyon, Reims, Toulon, Cagnes-sur-Mer, Saint-Laurent-du-Var, Mantes-la-Ville, Nemours, Villejuif, Montreuil-sous-Bois, Strasbourg et Angers).Ségolène Royal a prévu d’annoncer à la rentrée des mesures de lutte contre la pollution de l’air. Un rapport parlementaire a chiffré à près de 100 milliards d’euros par an le coût de cette pollution.Lire aussi :Pollution : chaque année, un coût de 101,3 milliards d’euros pour la FranceEn janvier, le gouvernement avait déjà provoqué un débat en faisant passer de 80 à 70 km/h la limitation sur le périphérique de Paris. La Mairie de Paris disait attendre de cette mesure une baisse des polluants atmosphériques de 5 %, une baisse de 23 % du nombre d’accidents et de 65 % du nombre de blessés graves et de tués.Lire : Le « bilan très positif » du passage à 70 km/h sur le périphérique parisien 31.07.2015 à 12h30 • Mis à jour le01.08.2015 à 09h41 | Bertrand Bissuel Petit à petit, la nouvelle carte administrative prend tournure. Par petites touches, pour ne brusquer ni les élus locaux ni les fonctionnaires ni les usagers. Vendredi 31 juillet, lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, Manuel Valls a présenté une série de décisions qui tirent les conséquences de la réforme territoriale. Les nouvelles capitales régionales sont désormais connues et certains services déconcentrés de l’Etat vont être réorganisés, avec le souci – assure Matignon – de préserver l’emploi public.Dans les régions dont le périmètre s’est élargi, il n’y a aucune surprise, s’agissant du choix de leur chef-lieu. Les communes lauréates sont celles qui étaient attendues depuis plusieurs semaines : Lyon en Auvergne-Rhône-Alpes ; Rouen pour la Normandie ; Lille dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ; Bordeaux pour Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ; Toulouse pour Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ; Dijon en Bourgogne-Franche-Comté.Officiellement, ces noms sont provisoires, la liste définitive n’étant arrêtée qu’en juillet 2016 après le renouvellement des assemblées régionales en décembre. Mais il est difficile d’imaginer que cet ordonnancement soit remis en cause, l’Etat et les collectivités locales ayant commencé à s’adapter à cette nouvelle donne. Quant à l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, son cas est définitivement réglé depuis la promulgation de la loi du 16 janvier qui a désigné Strasbourg comme capitale de ce vaste ensemble.Une décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique »Dans cette opération, neuf villes perdent leur statut de préfecture de région, parmi lesquelles Montpellier. Son maire, Philippe Saurel (divers gauche), n’a pas digéré cette décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique ». A Amiens, autre commune « déclassée », les édiles ont, eux aussi, rouspété, craignant un transfert massif d’agents publics de la métropole picarde vers Lille.C’est pourquoi le premier ministre leur a rendu visite, jeudi, pour désamorcer les tensions, à quelques mois des élections régionales, et contrer le discours du FN, qui a fait du dépérissement des services publics l’un de ses thèmes de campagne. Marine Le Pen, qui sera tête de liste en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, peut espérer rafler cette nouvelle « super-région ».Lire aussi :Régions agrandies, campagnes élargies« Mobilité géographique »Les craintes des élus ne sont pas tout à fait infondées. Un rapport, rendu en avril par plusieurs inspections générales, soulignait que le redécoupage des régions « est susceptible d’entraîner une mobilité fonctionnelle ou géographique pour près de 10 700 agents ».Jeudi, M. Valls s’est donc attaché à rassurer ses interlocuteurs. « Il n’y aura (…) pas de diminution du nombre de fonctionnaires d’Etat dans votre ville », a-t-il promis. La direction régionale de l’agriculture et celle chargée de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) « seront installées ici ». « Le rectorat d’Amiens sera maintenu » mais il y aura un rectorat de région à Lille, précise-t-on à Matignon, avec un partage des tâches bien délimité. Enfin, dans le chef-lieu de la Somme sera implantée « une plateforme nationale de validation des titres », qui emploiera une centaine de personnes.Un traitement similaire est annoncé pour les autres ex-préfectures de région. Ainsi, Montpellier devrait conserver la direction régionale des affaires culturelles, la chambre régionale des comptes ou encore la DRJSCS. Le but de l’exécutif est de faire en sorte que les effectifs relevant de l’Etat dans les villes « rétrogradées » restent relativement stables ou enregistrent de faibles variations. Pour y parvenir, la quasi-totalité des sites des actuelles directions régionales seront maintenus en spécialisant les agents qui y travaillent. Exemple : une direction régionale de l’agriculture pourra être recentrée sur la viticulture, en ayant compétence sur l’ensemble de la nouvelle « super-région ». Un gros effort de formation sera réalisé, indique Matignon, afin de permettre aux fonctionnaires de changer de métier sans avoir à déménager. Le nombre de ceux qui seront amenés à faire leurs valises devrait être inférieur à 1 000.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 14h54 • Mis à jour le30.07.2015 à 19h46 | Hélène Bekmezian Retour en arrière pour François Rebsamen ? Après la mort du maire PS de Dijon Alain Millot, lundi 27 juillet, le ministre du travail souhaite retourner à la tête de cette ville, qu’il a dirigée de 2001 à 2014.Lorsque le conseil municipal se réunira lundi 10 août pour élire un successeur à M. Millot, M. Rebsamen « sera candidat pour la mairie et pour la présidence du Grand Dijon », explique au Monde son entourage, confirmant ainsi une information du Bien Public.L’Elysée a d’ores et déjà annoncé que le ministre serait remplacé s’il était élu maire de Dijon. « Il y a un principe : il n’est pas possible de cumuler une fonction ministérielle et un mandat exécutif local », a-t-on ajouté. Du côté de Matignon, même son de cloche. En marge d’un déplacement en Picardie, le premier ministre, Manuel Valls, a tenu à rappeler le principe de non-cumul des mandats qui a fait l’objet d’une loi validée en février 2014 par le Conseil constitutionnel.« Il y a des principes qui s’appliquent et François Rebsamen le sait parfaitement : on ne peut pas être chef d’un exécutif (…) et en même temps membre du gouvernement. Ce sont ces principes comme le non-cumul des mandats d’une manière générale qui sont une exigence des citoyens. »Un peu plus tôt, François Rebsamen avait quant à lui déclaré qu’il « [remettrait] sa démission entre les mains du président et du premier ministre, quand ses engagements ministériels [seraient] terminés ».Pas contraire à la loi, mais contraire à la charte de déontologieSi rien dans la loi n’interdit à un ministre d’être également maire, François Hollande avait tout de même fait signer à ses ministres une charte de déontologie qui précise que « les membres du gouvernement consacrent tout leur temps à l’exercice de leurs fonctions ministérielles [et] doivent, de ce fait, renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir ».Réélu maire pour la troisième fois en mars 2014, M. Rebsamen avait quitté cette fonction dès le 2 avril pour entrer au gouvernement, et était alors devenu simple conseiller municipal. Son premier adjoint Alain Millot lui avait succédé à la mairie quelques jours plus tard, avant d’être également élu président du Grand Dijon à sa place. Mais la disparition de M. Millot, atteint d’un cancer, oblige aujourd’hui François Rebsamen à revenir en terre bourguignonne.Qui pour le remplacer au ministère du travail ?Quant à savoir qui pourrait prendre sa suite au ministère du travail en cas de victoire, plusieurs noms peuvent être avancés comme celui de Laurent Grandguillaume, député socialiste de Côte-d’Or, régulièrement cité comme « ministrable » depuis son rapport très salué sur l’auto-entrepreneuriat, remis en décembre 2013. Elu pour la première fois à l’Assemblée en 2012, M. Grandguillaume est en outre un proche de M. Rebsamen, dont il a été adjoint à la mairie de Dijon jusqu’à cette date.Mais, à 37 ans, cet élu hollandais et relativement loyal envers le gouvernement pourrait avoir le handicap de l’âge et ne pas être considéré comme assez aguerri pour un tel portefeuille. A l’inverse, l’actuel secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, pourrait alors convenir pour le poste de par son âge – 64 ans –, sa longue expérience politique et son métier d’origine, avocat du travail. D’autant que l’élu landais ne s’entend pas au mieux avec son actuelle ministre de tutelle, Ségolène Royal. Restera à savoir qui pourra alors le remplacer aux transports… D’autres noms circulent déjà, comme ceux de Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine et proche de Martine Aubry, ou encore Jean-Patrick Gille, député PS d’Indre-et-Loire.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 06h53 • Mis à jour le30.07.2015 à 17h14 | Emeline Cazi Claude Guéant s’est toujours tenu à distance de l’affaire des sondages. Quatre jours après sa garde à vue début juin, l’ancien secrétaire général de l’Elysée maintenait sur BFM-TV n’avoir « pas participé à la commande de ces sondages, [ni] vu tous les sondages », tout en rappelant le caractère « absolument indispensable à un gouvernement moderne » d’avoir recours à de telles études.Claude Guéant en sait en réalité bien plus qu’il ne le laisse croire. C’est en effet lui qui a déposé le contrat Buisson sur le bureau d’Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy. La feuille blanche, datée du 1er juin 2007 et déjà signée par le président de Publifact, la société de Patrick Buisson, était glissée dans une chemise à rabat.C’est précisément ce rabat qui intéresse les enquêteurs. Trois notes manuscrites s’y succèdent. Or, l’enchaînement de ces notes raconte ce qu’on ignorait jusqu’alors : le circuit qu’a suivi le contrat Buisson avant que la directrice de cabinet y appose sa signature.Lire aussi :Patrick Buisson mis en examen dans l’affaire des sondages de l’Elysée« Remarque est de caractère mineur »La première note, une carte de visite agrafée à la chemise portant la mention « Présidence de la République. Claude Guéant. Secrétaire général » et la date du 20 juin 2007, prouve que le contrat est passé entre les mains du secrétaire général. « Merci de mettre ce contrat à la signature et de faire retour d’un exemplaire à P. Buisson. CG », écrit ce dernier à Emmanuelle Mignon. La directrice de cabinet se renseigne avant de signer et interroge M. Revel, le chef des services administratifs et financiers de l’Elysée. C’est l’objet de la deuxième note : « Merci de me dire si cela pose un problème juridique. A moins que Claude Guéant vous en ait déjà parlé. Merci. »M. Revel répond le lendemain : « La convention aurait pu être conclue sous la présidence de la République plutôt que par le président de la République française. Mais cette remarque est de caractère mineur : au total, il n’y a aucun problème (juridique notamment). Les deux exemplaires, ci-joints, en retour, peuvent être mis à la signature du chef de l’Etat. » Emmanuelle Mignon, rassurée, a donc signé ce document « très confidentiel ».Sondages de l’Elysée : la garde à vue de Pierre Giacometti a été levée après 24 heuresLa garde à vue de Pierre Giacometti, conseiller de Nicolas Sarkozy, a été levée jeudi 30 juillet en début d’après-midi, selon son avocat, Patrick Maisonneuve. L’ancien directeur général d’Ipsos France était entendu par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) à Paris depuis plus de vingt-quatre heures dans l’enquête sur les sondages de l’Elysée, mis en cause par la Cour des comptes lors du dernier quinquennat.A l’issue de cette garde à vue, M. Giacometti a été relâché sans être déféré devant un magistrat instructeur. Selon ses dires, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a profité de cette audition pour livrer sa version de l’affaire.« A l’occasion de cette longue audition, j’ai eu la possibilité de prendre le temps nécessaire pour m’expliquer avec précision et en toute transparence sur la mission de conseil stratégique que le cabinet GiacomettiPéron a assuré au service de son client, la présidence de la République, et ceci de 2008 à 2012. »Selon une source judiciaire citée par Reuters, M. Giacometti est convoqué fin septembre par le juge chargé du dossier pour un « interrogatoire de première comparution » sur des faits de recel de favoritisme.Patrick Buisson mis en examenL’enquête porte sur la régularité des contrats conclus sous le quinquennat Sarkozy entre l’Elysée et neuf instituts de sondage, notamment la société GiacomettiPéron de Pierre Giacometti et celle de Patrick Buisson, Publifact. La polémique avait débuté en 2009, après la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui critiquait sévèrement une convention signée en juin 2007 entre l’Elysée et le cabinet de Patrick Buisson « pour un coût avoisinant 1,5 million d’euros ».Patrick Buisson, qui conseillait également Nicolas Sarkozy à l’Elysée mais avec lequel l’ex-président a depuis coupé les ponts, a quant à lui été mis en examen mercredi par un juge financier pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics par un particulier. Il s’agit de la première mise en examen dans ce dossier. Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy est protégé par son immunité présidentielle puisqu’il était en poste à l’Elysée.Début juin, six anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy, dont Claude Guéant et Xavier Musca, qui s’étaient succédé au poste de secrétaire général de la présidence de la République, ainsi qu’Emmanuelle Mignon, ex-directrice de cabinet, avaient été entendus. A l’issue de leurs interrogatoires, ils avaient été relâchés sans être déférés devant la justice. .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). Si Claude Guéant n'a pas été mis en examen, la justice a mis la main sur des notes signées de sa main qui atteste de son implication dans le dossier.Le 29 juillet, Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont à leur tour été entendus : le second a été mis en examen pour « recel de délit de favoritisme », « abus de biens sociaux » et « détournement de fonds publics par un particulier ». La justice a également découvert qu'il' avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et MignonSondages de l’Elysée : Patrick Buisson mis en examen Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard() .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). Si Claude Guéant n'a pas été mis en examen, la justice a mis la main sur des notes signées de sa main qui atteste de son implication dans le dossier.Le 29 juillet, Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont à leur tour été entendus : le second a été mis en examen pour « recel de délit de favoritisme », « abus de biens sociaux » et « détournement de fonds publics par un particulier ». La justice a également découvert qu'il' avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et MignonSondages de l’Elysée : Patrick Buisson mis en examen Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard()Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar et Adrien Morcuende Vacances ou pas, la riposte de Marine Le Pen ne s’est pas fait attendre. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles rejetait l’appel du Front national qui contestait la suspension du vote par courrier de la réforme de statuts du parti et de la suppression du poste de président d’honneur occupé par Jean-Marie Le Pen.Réaction immédiate de la présidente du FN, qui compte reprendre la main sur le terrain politique à défaut de gagner la bataille des tribunaux : l’officialisation du résultat des « 30 000 votes de la consultation » par courrier après comptabilisation sous contrôle d’huissier. Verdict de ce coup d’éclat médiatique qui reste avant tout symbolique : 94 % des adhérents ayant voté approuvent les nouveaux statuts, et donc la suppression de la présidence d’honneur.Manœuvre politiqueLe but de cette manœuvre politique est double. En publiant les résultats du vote lancé le 20 juin et auquel ont participé 29 248 des 51 551 adhérents (56,74 %) jusqu’à son interruption ordonnée le 8 juillet par le TGI de Nanterre, Marine Le Pen tient d’abord à montrer qu’elle est un chef de parti soutenu par ses militants.C’est d’ailleurs elle qui avait réuni le bureau exécutif du FN le 4 mai, date à laquelle était décidé, entre les murs du « carré » (siège du FN à Nanterre), « conformément à l’article 19, de suspendre le président d’honneur de sa qualité d’adhérent », qui lui donnait le droit de siéger à toutes instances du FN. Une décision historique qui n’avait alors pas été votée à l’unanimité – le FN n’avait pas indiqué quels membres du bureau exécutif ne l’avaient pas soutenue – et en l’absence de Jean-Marie Le Pen.Deuxième message, directement adressé à Jean-Marie Le Pen, indéboulonnable président d’honneur du FN depuis la passation de pouvoir lors du congrès de Tours, en janvier 2011 : rappeler que sa mise en minorité par les chiffres est la preuve qu’il est lâché par sa base, qu’il n’incarne plus la ligne majoritaire du parti qu’il a cofondé en 1972. Autrement dit, qu’il est, comme le répétait le vice-président du FN, Florian Philippot, le 28 juillet, sur France Info, un homme qui appartient au passé.Lire aussi :La victoire juridique de Jean-Marie Le Pen plonge le Front national dans l’incertitude« Il faut que je loue le stade de France ? » Mais à 87 ans, Jean-Marie Le Pen, qui réagit en « lion blessé », selon les mots employés mercredi par sa petite-fille Marion Maréchal Le Pen dans Le Parisien-Aujourd’hui en France, n’est pas mort. Pour mettre définitivement son père hors jeu politiquement, Marine Le Pen devra organiser un congrès « physique » dans les prochains mois.Dans un premier temps, la benjamine de Jean-Marie Le Pen a montré son refus d’envisager cette hypothèse : « Mais enfin pardon, nous ne sommes pas au XIXe siècle et nous n’avons plus 7 000 adhérents. Nous en avons 51 500. (...) Expliquez-moi comment je peux organiser un congrès physique avec 51 500 adhérents. Il faut que je loue le stade de France peut-être ? », avait ironisé la présidente du FN sur BFM-TV.Depuis le rejet de la cour d’appel de Versailles, la présidente du FN, à court de munitions sur le plan judiciaire, semble désormais déterminée à suivre cette voie pour sortir de cet embourbement politico-familial qui dure depuis plus de trois mois. Le 4 mai, le bureau exécutif du parti, réuni à Nanterre, faisait le choix de suspendre son père du FN, après que ce dernier a qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ».L’organisation d’un congrès physique, qui semble inévitable, suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation.Adrien MorcuendeMatthieu GoarJournaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Dans une très longue interview de plus de deux heures, mercredi 29 juillet, à la radio Kokkino, très proche du parti de la gauche radicale Syriza, le premier ministre Alexis Tsipras est longuement revenu sur les divisions qui déchirent aujourd’hui son parti. « Je suis le dernier à vouloir des élections, a-t-il notamment déclaré, mais si je n’ai plus de majorité parlementaire alors je n’aurai pas d’autre choix que de convoquer ces élections. » Le premier ministre grec fait en effet face à une fronde grandissante au sein de son propre parti, dont une frange lui reproche d’avoir signé le 13 juillet dernier un accord amenant en Grèce de nouvelles mesures d’austérité, alors que l’ensemble de la campagne de Syriza s’était concentrée sur la lutte contre l’austérité. Lors des votes de premiers trains de mesures les 15 et 22 juillet, près d’une quarantaine de députés s’étaient désolidarisés du gouvernement, faisant tomber la majorité parlementaire en dessous des 151 voix requises pour faire adopter un texte. Ces mesures n’étaient finalement passées qu’avec les voix de l’opposition.Deux camps, un congrès exceptionnelDepuis, la fronde s’organise et Syriza est véritablement divisé aujourd’hui en deux camps. Le grand test sera l’adoption dans les prochaines semaines du nouveau plan de plus de 80 milliards d’euros de prêt sur trois ans, actuellement en cours de négociation, et qui devrait être présenté au parlement d’ici au 20 août.Si moins de 120 députés du groupe parlementaire Syriza soutiennent ce texte, alors Alexis Tsipras n’aura en effet pas d’autre choix que de recourir à des élections, car il deviendra intenable de ne faire adopter des lois qu’avec le soutien de l’opposition. Une clarification sera nécessaire.Il a confirmé lors de son interview de mercredi matin qu’il souhaiterait que se réunisse avant cela, peut-être début septembre, « un congrès exceptionnel pour demander aux 30 000 membres de Syriza de se prononcer sur la ligne que devra suivre le parti ». Pour décider aussi des candidats qui seront inscrits sur les listes électorales.Selon ce scénario, le calendrier idéal de M. Tsipras serait donc : conclusion de l’accord, adoption au parlement puis congrès Syriza avant des élections fin septembre ou début octobre.Bousculer les équilibres internesMais les dissidents de Syriza exigent, eux, que les choses aillent plus vite, faisant pression sur le gouvernement et le parti pour que les organes internes se réunissent avant la conclusion de l’accord avec les créanciers. Ils espèrent ainsi bousculer les équilibres internes et renverser la « ligne présidentielle », menée par Alexis Tsipras, qui reste à ce jour la ligne majoritaire au sein de Syriza.Derrière cette bataille, deux conceptions s’opposent : d’un coté, celle de M. Tsipras, qui vise à continuer à négocier avec les créanciers, pour avant tout rester dans la zone euro, et de l’autre, la vision défendue notamment, et de plus en plus fort, par Panayiotis Lafazanis, le chef du courant dissident de la plateforme de gauche, appelant, lui, à la rupture et à la sortie de la zone euro. « Le peuple grec ne nous a jamais demandé de sortir le pays de la zone euro, a précisé M. Tsipras, sur Kokkino. L’heure est arrivée pour la gauche de se montrer responsable. Quand un parti prend la décision de gouverner, il doit gouverner et pouvoir compter sur sa majorité parlementaire. »La première bataille de cette guerre des tranchées aura lieu jeudi 30 juillet. Le comité central doit se réunir et répondre à une question : les consultations internes au parti auront-elles lieu avant ou après la conclusion de l’accord ?Sans surprise, l’opposition comme les créanciers aimeraient que cela se produise après. Une fois le nouveau plan adopté au parlement.En cas d’élection, selon tous les sondages de ces dernières semaines, Syriza arriverait toujours en tête, avec même la possibilité de dégager une majorité absolue de 151 députés (sur les 300 sièges que compte le parlement). Ce qu’il n’avait pas réussi à faire le 25 janvier dernier.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.07.2015 à 19h14 • Mis à jour le30.07.2015 à 16h42 | Pierre Breteau et Samuel Laurent Une nouvelle fois, le chômage a (faiblement) augmenté en juin, selon la dernière livraison de chiffres de Pôle emploi. Et une nouvelle fois, la majorité socialiste et François Hollande doivent assumer : ils ne sont pas parvenus à faire diminuer le nombre de demandeurs d’emploi, qui reste croissant depuis 2008 et la crise financière.La situation française est-elle particulièrement mauvaise en Europe ? Pour le savoir, nous avons voulu regarder deux éléments : d’un côté, le niveau du chômage dans les 28 pays de l’Union européenne (UE). Mais aussi et surtout, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi dans chaque pays depuis 2008, en comparaison avec la moyenne européenne.La carte ci-dessus vous permet d’afficher les deux types de données. La couleur montre le niveau de chômage d’un pays en mai 2015 (derniers chiffres disponibles à l’échelle européenne), et en passant votre souris sur ledit pays, vous pouvez afficher une courbe montrant l’évolution du chômage depuis sept ans.Deux constats s’imposent : d’une part, le niveau du chômage place la France du côté des pays « latins » (Italie, Espagne), où il est plus élevé, plutôt que du côté des pays tels l’Allemagne ou le Royaume-Uni, où il est plus faible.D’autre part, on constate que la courbe du chômage en France épouse assez bien celle de la moyenne de l’Union européenne, et ce depuis plusieurs années.Lire sur Les Décodeurs :Le chômage stable est-il le résultat d’une « manipulation » ?Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano et Pierre Breteau C’est un simple changement de méthodologie assure-t-on à Pôle emploi, une « modification de procédure » dans l’établissement des chiffres du chômage depuis le mois de juin 2015.Derrière la novlangue administrative, la stabilisation du chômage le mois dernier, qualifiée de « manipulation » des chiffres par certains membres de l’opposition, tient principalement à un mode plus fin de classement des chômeurs inscrits à Pôle emploi.Lire les dernières informations :Chômage : quasi-stabilité au mois de juinDes données plus précisesDepuis juin 2015, Pôle emploi a accès à des « données administratives plus complètes », qui lui permettent de classer plus précisément les demandeurs d’emplois dans ses cinq catégories :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie :catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple).L’agence explique que grâce à une meilleure coordination avec l’Agence de services et de paiement (ASP), elle dispose d’informations plus fiables sur « les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) » – ce qui a permis de reclasser tous les chômeurs inscrits à tort dans les catégories A, B et C vers les catégories D et E, qui regroupent les personnes ne recherchant pas activement un emploi.ExemplePierre, inscrit comme demandeur d’emploi sans activité (catégorie A), a signé en avril 2015 un contrat de service civique. Problème : Pôle emploi n’en a pas été informé, et continuait à le considérer comme chômeur de catégorie A, lui versant toujours ses allocations chômage.Mais en juin 2015, l’agence nationale du service civique a donné son accord à l’Agence de services et de paiement (ASP) pour qu’elle transmette chaque mois à Pôle emploi la liste des jeunes en service civique qu’elle a la charge de rémunérer. Résultat : Pôle emploi a reclassé Pierre en catégorie D et suspendu le versement de ses allocations jusqu’à la fin de son contrat.Sans ce changement de méthodologie, la baisse de 16 800 inscrits observée dans les trois premières catégories – les plus scrutées – aurait été une hausse de 8 000. Le nombre de chômeurs dans les dernières catégories aurait quant à lui été stable, au lieu d’augmenter de 24 800 : #container_14380749994{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14380749994{ height:500px; } #container_14380749994 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14380749994 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14380749994 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14380749994 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'évolution mensuelle du chômage en juin 2015En France métropolitaineSource : Pôle emploi(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14380749994", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#f19300","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, formatter:function(){ 0) ? 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Bassères. Mécaniquement, le contingent des radiés qui sortent des statistiques parce qu’ils oublient d’« actualiser » leur situation auprès de l’agence était plus faible que d’habitude, ce qui a grossi le nombre de chômeurs inscrits, et doublé l’ampleur de la hausse.Réprimandé par le ministère du travail, le directeur de Pôle emploi a promis de revenir à « la règle d’une seule relance par SMS, quel que soit le mois », pour éviter de fausser les statistiques d’un mois sur l’autre.Lire aussi : Chômage : le biais de François HollandePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Jean-Marie Le Pen vient de gagner une nouvelle bataille dans la guerre judiciaire et politique qui l’oppose à sa fille. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles a en effet rejeté l’appel du Front national qui contestait la suspension de son assemblée générale extraordinaire.Par cette procédure, Marine Le Pen demandait aux adhérents de voter par courrier la réforme des statuts et la suppression du poste de président d’honneur occupé par son père. Une fonction honorifique créée sur mesure lors du congrès de Tours, en janvier 2011, au moment de la passation de pouvoirs entre le cofondateur du parti et Marine Le Pen.Le Front national a décidé de riposter sur le front politique. Dans un communiqué publié sur son site, il parle d’une volonté de « bâillonner ses adhérents » et annonce qu’il rendra public, mercredi 29 juillet, les « 30 000 votes de la consultation ». Ce « congrès postal », comme le surnommait Jean-Marie Le Pen, avait été lancé le 20 juin. Selon nos informations, le 8 juillet, jour de sa suspension par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leurs cotisations avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %.Un feuilleton judiciaireCette publication ne changera rien au cours de la justice. Car la décision de la cour d’appel du jour n’a fait que confirmer celle du tribunal de grande instance de Nanterre. Le 8 juillet, cette instance avait déjà obligé la présidente du Front national à organiser un congrès « physique », c’est-à-dire à réunir les militants, si elle voulait valider la mise à l’écart du cofondateur du parti. Interrogé par Le Monde, Frédéric Joachim, avocat de Jean-Marie Le Pen déclare :« Il s’agit d’un nouveau camouflet pour le FN. Les statuts ne permettent tout simplement pas de procéder à une consultation postale pour prendre une décision aussi importante. Le FN doit maintenant se comporter en parti politique et non en bureau d’avocats. » Cette nouvelle étape judiciaire a été mal vécue par les proches de Marine Le Pen. « Ce sont les juges qui semblent avoir une volonté incroyable de maintenir Jean-Marie Le Pen dans sa fonction d’imprécateur de propos que nous ne voulons plus entendre », a affirmé sur BFM-TV Gilbert Collard, député Rassemblement bleu marine (RBM) du Gard.La décision de la cour d’appel de Versailles représente en effet une nouvelle victoire de Jean-Marie Le Pen dans la bataille judiciaire contre sa fille. Le cofondateur du FN a décidé par tous les moyens de refuser sa mise à l’écart qui avait débuté le 4 mai. Ce jour-là, après des provocations de M. Le Pen qui avait qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale », les dirigeants du parti avaient d’abord décidé sa suspension du parti.Lire aussi (abonnés) :Le Pen contre Le Pen : quand la fille sacrifie le pèreUn congrès encore sans lieu et sans date Dans la foulée, la suppression de sa présidence d’honneur était aussi proposée lors d’une assemblée générale extraordinaire durant laquelle les adhérents devaient se prononcer par courrier. Lancée le 20 juin, cette procédure devait en théorie livrer ses résultats le 10 juillet.C’était sans compter sur le caractère procédurier de M. Le Pen, qui avait saisi en référé le tribunal de grande instance de Nanterre. Le 2 juillet, le TGI avait dans un premier temps levé sa suspension de sa qualité d’adhérent car la durée de cette mesure disciplinaire n’avait pas été précisée par les instances du parti. Le 8 juillet, l’instance lui avait ensuite donné raison en suspendant le vote par courrier ; avant que le FN ne fasse appel. Le parti n’a pas encore communiqué sur le lieu et la date de ce congrès.Matthieu GoarJournaliste au Monde 28.07.2015 à 08h57 • Mis à jour le28.07.2015 à 15h19 | Bertrand Bissuel et La Matinale Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi 27 juillet, par le ministère du travail et par Pôle emploi.En mai, l’accroissement avait été nettement plus fort (+ 16 200). Si cette légère hausse enregistrée le mois dernier est bien inférieure, elle est à prendre avec précaution, car les modes de calcul de Pôle Emploi viennent de changer. Sans cette modification de calcul, le nombre de demandeurs au mois de juin aurait été de 11 300.Selon ce nouveau mode de calcul qui permet de mieux prendre en compte les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, le nombre de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé dans le mois s’établit à 3 553 500, auxquels il faut rajouter les 1 843 900 personnes qui ont exercé une activité réduite (catégorie B et C).Selon Pôle Emploi :« Ce n’est pas un changement de modalité de calcul. On continue à mesurer le nombre de demandeurs d’emploi sur les listes de Pôle emploi de la même manière ».Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % comparé à mai).« Évolutions positives »Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il.La diminution du nombre de chômeurs chez les moins de vingt-cinq ans constitue un motif de satisfaction et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime M. Rebsamen (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Ces chiffres ne sont toutefois pas flatteurs pour la France, comparé à la Suède, au Royaume-Uni ou à l’Allemagne, où le chômage est en baisse. Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande n’a pas réussi à inverser la courbe du chômage. En France, elle est en hausse quasi continue, tandis qu’elle commence à baisser dans les principaux pays européens.En moyenne, dans les 28 pays de l’Union européenne, le chômage décroît. Entre mai 2012 et mai 2015, le taux est passé de 10,4 % à 9,6 %. Selon Eurostat, il a augmenté en France sur la même période, passant de 9,7 % à 10,3 %.La MatinaleJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder   François Hollande, c’est bien connu, déteste se lier les mains. D’où son art consommé des formules apparemment précises mais en réalité suffisamment floues pour laisser prise aux exégèses les plus diverses. Il en va ainsi de son engagement, maintes fois répété depuis le printemps 2014, de conditionner sa candidature à un second mandat en 2017 à la baisse du chômage.Lire notre analyse (en édition abonnés) :Le plan de bataille de Hollande pour 2017En apparence, c’est assez simple. En réalité, c’est assez flou. À l’instar de cette phrase qu’il prononça lors de son entretien télévisé du 14-Juillet : « S’il n’y a pas de baisse du chômage, je l’ai dit plusieurs fois, je ne serai pas candidat. » Mais qu’entendre par « baisse du chômage » ? À quelle date devra-t-elle être observée ? Et enfin, sur quelle durée ? A ces questions, le chef de l’Etat, s’était jusque-là bien gardé de répondre.La baisse crédible du chômage doit apparaître en 2016Lundi 27 juillet, à l’occasion du dîner annuel de l’Association de la presse présidentielle, à la Maison des polytechniciens, à Paris, M. Hollande a pour une fois accepté d’être un peu plus précis. « C’est dans l’année 2016 que cette baisse crédible doit apparaître. Il faut qu’il y ait une baisse du chômage tout au long de l’année 2016 », a-t-il ainsi affirmé.Prudent, le chef de l’Etat a toutefois averti qu’il pourrait certes toujours y avoir cette année-là des aléas, autrement dit des mois au cours desquels pourrait augmenter le nombre de demandeurs d’emplois. Plus qu’à ces aléas, M. Hollande préfère plutôt s’attacher à ce qu’il appelle la « chronique longue » de l’année 2016, l’enjeu étant, pour lui, de « faire diminuer le chômage suffisamment longtemps pour que ce soit suffisamment crédible ».« Impossible » de retrouver le niveau de 2012Reste la question du nombre de chômeurs. Quand il parle de « baisse » du chômage, le chef de l’Etat a-t-il pour seuil de référence celui de mai 2012, date de son élection ? A cette question, la réponse est clairement non. « Il est impossible de retrouver le niveau de chômage de 2012 », convient-il pour le coup sans ambiguïté. Une façon de reconnaître que le chômage, même s’il baisse à la fin de son mandat, aura, quoi qu’il en soit, augmenté durant ses cinq années passées à l’Elysée.Sur ce point toutefois, le président de la République semble déjà avoir en tête un argument à dégainer face à la droite si celle-ci est tentée de lui faire la leçon : « Il y a eu 1,5 million de chômeurs de plus depuis 2008. Depuis que je suis élu, il y en a eu 600 000, c’est-à-dire qu’il y en avait eu 900 000 avant moi. » Lire aussi (en édition abonnés) :Le chômage, boulet de François HollandeThomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous (à Frangy-en-Bresse) Un groupe de musique répète sous le chapiteau planté en plein milieu du stade communal. Les deux vedettes politiques du jour ne sont pas encore arrivées, mais les musiciens donnent de la voix sur la chanson Les Ecorchés vifs, de Noir Désir. Arnaud Montebourg et Yanis Varoufakis sont eux les deux révoltés de la politique européenne. L’ancien ministre des finances grec, nouveau héros des antilibéraux en Europe, est accueilli sous les applaudissements peu après midi à Frangy-en-Bresse, rebaptisée pour l’occasion « Frangy-en-Grèce » par son hôte.Invité d’honneur de la fête de la Rose, organisée chaque année par Arnaud Montebourg dans son ancien fief de Saône-et-Loire, M. Varoufakis se présente tout sourire, costume et chemise noirs, aux côtés de l’ancien ministre de l’économie du gouvernement Valls. Quelques heures plus tôt, le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, l’avait accompagné jusqu’à son train gare de Lyon, à Paris, pour s’entretenir avec lui avant son départ pour la Bourgogne.« Je suis très fier d’accueillir un ancien ministre qui s’est battu contre l’austérité en Europe. Son témoignage est fondamental pour nous Européens et pour le futur que nous espérons. C’est un message envoyé à tous les dirigeants européens », déclare M. Montebourg à propos de son « ami Yanis », à sa descente de voiture, pris dans une cohue médiatique impressionnante, plusieurs médias étrangers s’étant déplacés dans le petit village pour voir l’économiste grec.Lire aussi :Montebourg-Varoufakis, le show des faux jumeauxLe millésime 2015 de Frangy n’est pas à la fêteL’an dernier, à la même époque, l’ancien patron de Bercy avait envoyé de Frangy, avec le ministre de l’éducation Benoît Hamon, « une cuvée du redressement » à François Hollande. Une provocation, couplée à un discours au vitriol contre la politique économique du chef de l’Etat, qui avait coûté aux deux hommes leur place au gouvernement. Cette année, contrairement à ses habitudes, M. Montebourg ne fait pas le fanfaron sur ses terres bressanes. A la fin du banquet républicain, il chante à peine le traditionnel ban bourguignon avec son hôte. Le nouveau vice-président d’Habitat se veut au contraire grave : « L’Europe est dans une situation critique, les stratégies d’austérité mises en place par la Commission européenne et par les Etats membres, en particulier l’Allemagne, sont un échec », explique-t-il dans une conférence de presse commune avec son invité. Pour M. Montebourg, la crise économique européenne représente un « risque pour la démocratie ». « Si malgré les votes des peuples, rien ne change, la colère des citoyens se portera vers les mouvements extrémistes antieuropéens », en Grèce comme en France, avertit-il.Le millésime 2015 de Frangy n’est pas à la fête. La pluie, qui tombe drue toute une partie de la journée, y est sans doute pour beaucoup. Les rangs militants sont aussi plus clairsemés que lors des rendez-vous précédents. Plusieurs élus socialistes du département n’ont pas fait le déplacement, refusant de participer à une réunion qui cible largement le gouvernement et l’exécutif français. Les « frondeurs » du PS ne sont pas venus non plus, sans doute embarrassés pour beaucoup de s’afficher avec M. Varoufakis, qui multiplie désormais les critiques contre le premier ministre grec, Alexis Tsipras.Parmi les proches de M. Montebourg qui sont venus l’entourer figurent le sénateur socialiste de Saône-et-Loire Jérôme Durain, la députée PS de Moselle Aurélie Filippetti, ou le député MRC Jean-Luc Laurent. « Il y a une ligne gouvernementale qui existe, celle de François Hollande et de Manuel Valls, mais il n’est pas interdit de réfléchir à d’autres idées alternatives, c’est le rôle de Frangy, qui a toujours été un lieu de débats », explique M. Durain. Cécile Untermaier, la députée PS du cru, doit faire face à une situation délicate, devant à la fois marcher avec M. Montebourg, sans pour autant critiquer trop violemment le gouvernement. « François Hollande a eu raison de tenir bon » dans la négociation européenne, tente-t-elle d’expliquer à la tribune, provoquant les huées de la foule…Non loin du stand où sont mis en vente les derniers ouvrages de MM. Montebourg et Varoufakis, un groupe de militants de la Convention pour la VIe République débat de la situation européenne. Le ton général est largement antiallemand. « La politique de Schäuble est inadmissible, d’ailleurs sa mère s’appelait Göhring, ça en dit long », s’emporte une femme contre le ministre des finances du gouvernement d’Angela Merkel, avant de proposer que « l’Allemagne sorte de l’Europe ». « Il ne faut pas tout mélanger, notre problème ce n’est pas l’Allemagne, mais la droite allemande. Il y a Die Linke et une partie du SPD qui sont très fréquentables », tente de lui répondre son voisin plus mesuré. Les deux hommes plaident pour « un nouveau chemin »Montant à la tribune après le déjeuner, les deux non-alignés Montebourg et Varoufakis livrent bille en tête un réquisitoire contre l’austérité en Europe et contre « l’obsession allemande » de la dette. Le Français dénonce dans son discours « l’austérité light à la française », estimant que les Français ont « voté pour la gauche et se retrouvent avec le programme de la droite au pouvoir ». Le Grec regrette, lui aussi, « l’impuissance » et « les silences » de la France lors des négociations au sein de l’Eurogroupe ces derniers mois. Ses mots sont durs contre le pouvoir français : « Cela me rappelle ce que m’a dit un jour à Paris Michel Sapin : “La France n’est plus ce qu’elle était” », raconte-t-il à propos du ministre des finances du gouvernement Valls.Lire aussi :La « star » Varoufakis se cherche un destinL’un comme l’autre fustigent l’absence, selon eux, de démocratie dans le fonctionnement des institutions européennes. M. Montebourg compare à « un coup de force » l’accord que M. Tsipras a été contraint de signer en juillet malgré le refus du peuple grec lors du référendum du 5 juillet. « Je suis là parce que notre printemps d’Athènes a été écrasé tout comme le printemps de Prague. Ce n’était pas par des chars, mais par des banques », ajoute M. Varoufakis.Les deux hommes plaident pour « un nouveau chemin » dans la construction européenne, qui permette « un contrôle démocratique sur l’oligarchie qui nous dirige », explique M. Montebourg. Reprenant la proposition de M. Hollande d’un « Parlement de la zone euro », son ancien ministre demande que celui-ci puisse contrôler la Banque centrale européenne comme la présidence de l’Eurogroupe.Mais le réseau des « progressistes européens » qu’appelle de ses vœux M. Varoufakis n’est guère plus détaillé. Trop tôt, explique le duo. « Avant de prendre des décisions d’organisation, avant de résoudre un problème, il faut d’abord l’identifier et le montrer aux consciences des citoyens européens », évacue M. Montebourg.« Montebourg président ! », scandent quelques militants au passage du candidat à la primaire socialiste de 2011. Mais celui-ci, qui affirme que son discours de Frangy ne doit « pas être interprété sur un plan politicien », se garde bien de rebondir. La cuvée de 2015 n’est pas la première étape d’une candidature en 2017, assure M. Montebourg.Même s’il reste une figure populaire à gauche, l’ex-ministre n’apparaît pas comme un recours pour une majorité de Français : selon un sondage Ipsos publié samedi, 69 % d’entre eux n’accordent guère d’importance à son éventuel retour au premier plan politique. « Je suis retourné à la vie civile, mais ça ne m’empêche pas de m’exprimer », explique l’intéressé, avant de préciser que s’il est « toujours membre » du Parti socialiste, il rêvait que « ce parti soit différent ».Bastien Bonnefous (à Frangy-en-Bresse)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.08.2015 à 10h56 • Mis à jour le22.08.2015 à 14h39 Editorial du « Monde ». Marine Le Pen l’apprend à ses dépens : on n’efface pas si facilement six décennies de vie politique. L’exclusion de Jean-Marie Le Pen du Front national, décrétée jeudi 20 août par le bureau exécutif du parti d’extrême droite, devait permettre à sa présidente de tourner définitivement la page de l’ère paternelle. Le départ, enfin formalisé, du fondateur du parti, qui en incarne aussi le courant le plus provocateur, visait un double objectif, que poursuit Marine Le Pen depuis dix ans : la dédiabolisation, ou banalisation, du Front national et sa professionnalisation. Sur ces deux fronts, cependant, l’opération a échoué.Lire aussi :FN : Jean-Marie Le Pen exclu mais pas abattuSur le premier point, plusieurs éléments laissent penser que la dédiabolisation demeure une entreprise de façade. Le fait que Jean-Marie Le Pen, qui reste député européen, ne puisse plus désormais s’exprimer au nom du FN ne veut pas dire qu’il cessera de s’exprimer ni que les électeurs cesseront d’associer son nom à celui du parti qu’il a si longtemps dirigé. Son exclusion ne signifie pas non plus que le FN se trouve subitement nettoyé de ses éléments les plus sulfureux ; la présidente du parti conserve ainsi dans son entourage des personnages-clés tels que Frédéric Chatillon, ancien leader du Groupe union défense (GUD), dont le fond idéologique est largement aussi radical que celui de Jean-Marie Le Pen. Elle ne trouve rien à redire au fait que Philippe Vardon, ancien responsable du Bloc identitaire, petit parti à la droite du FN, figure en bonne place sur les listes de sa nièce en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.L’objectif principal de Mme Le Pen reste le rassemblement de la grande famille de l’extrême droiteEn dépit de quelques ouvertures vers l’électorat centriste ou de gauche formulées par Marine Le Pen et Florian Philippot, vice-président du FN, l’objectif principal de Mme Le Pen reste le rassemblement de la grande famille de l’extrême droite. A cette fin, elle prend soin de ponctuer ses discours de références familières aux identitaires, telles que la mise en valeur de certains épisodes de l’histoire de France ou le lien charnel avec la nation. Elle a, sur ce point, été à bonne école : c’est aussi ce que, avant elle, faisait son père.La responsabilité du systèmeSur la professionnalisation du parti, un effort qui tient tant à cœur à sa présidente, la piètre gestion du problème Jean-Marie Le Pen est d’assez mauvais augure. Incapable de faire une lecture correcte des statuts de son propre parti, Mme Le Pen a laissé échapper ce qui aurait dû se régler comme une affaire interne, préférant rejeter sur les médias, qu’elle accuse de favoriser son père, la responsabilité du « système ». La gestion d’une autre affaire embarrassante, celle de l’enquête menée par la justice sur deux structures dirigées par des proches de Marine Le Pen, le microparti Jeanne et la société Riwal, révèle aussi une grande légèreté de la part de la présidente du FN : malgré plusieurs mises en examen dans une affaire qui secoue son parti, Mme Le Pen s’en tient à ses attaques rhétoriques coutumières contre, toujours, « le système » et une justice aux ordres qui ourdit de sombres machinations visant à détruire le Front national.A son crédit, la présidente du FN peut se targuer du bilan des mairies FN qui, pour l’instant, ne soulèvent pas de conflits majeurs, servent sa stratégie d’enracinement et lui ont permis de bons scores aux élections départementales. Pour le reste, elle est encore loin du but. Et l’éviction brouillonne du père ne suffira pas à l’en rapprocher. Bastien Bonnefous et Marie Charrel Il y a quelques semaines, en petit comité, François Hollande s’était amusé de la proximité, selon lui, entre Arnaud Montebourg et Yanis Varoufakis : « Varoufakis, c’est le Montebourg de Tsipras. ». Prédiction vérifiée alors que les deux anciens ministres des gouvernements français et grec vont se retrouver dimanche 23 août à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) pour prononcer un réquisitoire commun contre l’austérité en Europe. Les deux hommes se sont vus fin juillet pour préparer l’événement, quand M. Montebourg est allé, avec sa compagne Aurélie Filippetti, rendre visite à M. Varoufakis et son épouse sur l’île d’Egine, où ces derniers possèdent une villa.Les ressemblances entre les deux quinquagénaires – 52 ans pour M. Montebourg, 54 ans pour M. Varoufakis – sont nombreuses. Depuis son renvoi il y a un an du gouvernement Valls pour le premier, et la démission du second du gouvernement Tsipras au lendemain du référendum grec, le 6 juillet, ils sont l’un et l’autre en rupture idéologique avec leur propre camp politique. Spécialiste de la théorie des jeux, aux vues économiques plutôt keynésiennes, M. Varoufakis se définit lui-même comme un « marxiste irrégulier ». Excellent théoricien, l’ancien ministre des finances grec est en revanche peu doué pour fédérer une force politique autour de lui et faire des compromis.Brillants autant qu’égocentriquesCe portrait rappelle celui de M. Montebourg qui a lui aussi toujours peiné à construire durablement un courant au sein du PS. Aujourd’hui encore, s’il est proche des « frondeurs », ceux-ci, notamment à l’aile gauche du parti, refusent d’en faire leur leader. Pas assez « fiable », expliquent ces socialistes qui n’oublient pas que M. Montebourg, durant la primaire de 2011, a choisi M. Hollande contre Martine Aubry, puis a soutenu la nomination de Manuel Valls à Matignon en avril 2014.Chantre de la « démondialisation » en 2011, l’ancien ministre du redressement productif est arrivé en mai 2012 à Bercy avec une vision très critique des patrons et du monde économique. Depuis, il a évolué, est devenu lui-même chef d’entreprise et plaide pour le « génie » entrepreneurial et le « made in France ».Brillants autant qu’égocentriques, imprévisibles et volontiers provocateurs, MM. Montebourg et Varoufakis partagent une même critique des institutions européennes trop opaques selon eux. Pour le Français, les technocrates de Bruxelles sont des « connards » ; pour le Grec, « des hommes qui traitent les problèmes politiques comme s’ils se résumaient à des difficultés techniques, ce qui aboutit toujours à des solutions toxiques ».Comme M. Montebourg qui avait comparé Angela Merkel à Bismarck, M. Varoufakis dénonce la politique d’austérité et les obsessions budgétaires de la droite allemande et du « docteur Schäuble ». L’économiste rêve de créer un réseau européen des progressistes, au-delà des partis et autour d’un objectif : démocratiser les institutions de l’euro. Un projet qu’il devrait évoquer dimanche à Frangy et qui a tout pour séduire l’ancien avocat Montebourg, militant de la VIe République.Lire aussi :A gauche, la présidentielle a commencéMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Mardi 18 août, l’allocation de rentrée scolaire a été versée à trois millions de familles en France. Un coup de pouce financier qui peut atteindre 396 euros par enfant selon les conditions de ressources du foyer. Ce n’est pas la seule aide à laquelle peuvent prétendre les parents de lycéens. À quelques mois du prochain scrutin régional, les exécutifs régionaux rappellent qu’ils sont en charge des lycées et redoublent de bienveillance à l’égard de leurs jeunes et de leurs familles. Quelles sont les régions les plus généreuses à l’heure de la rentrée scolaire ? Quelles sont celles qui le sont moins ? Tour de France des aides régionales.Pour Edouard Courtial, député Les républicains de l’Oise, elle serait bien mal distribuée. Selon l’élu, il est nécessaire que l’aide « profite réellement aux enfants » et ne serve pas à l’achat de « télévision 3D ». Pour ce faire, il demande notamment la mise en place d’un système de bons d’achat. « Le gouvernement fait preuve d’un manque cruel de bon sens », ajoute le parlementaire.Lire aussi :L’allocation de rentrée scolaire est-elle suffisante ?Alors que la distribution de l’allocation de rentrée scolaire de l’Etat n’a pas été sans polémique politique – plusieurs membres de l’opposition déplorant l’absence de contrôle sur l’usage fait de cet argent –, c’est un système identique qui a été retenu dans de nombreuses régions. Le conseil régional d’Alsace, présidé par Philippe Richert (Les républicains), seul président de région métropolitaine de son parti, a ainsi maintenu pour l’année scolaire 2015-2016 une prime régionale de scolarité de 100 euros. Elle sera versée aux familles de 18 000 élèves dont les impôts sur le revenu annuel ne dépassent pas les 1 000 euros par an. Une aide directement versée aux foyers, comme celle du gouvernement.Comme l’Alsace, les autres régions de France accordent des aides à la rentrée, mais les montants diffèrent entre les territoires ainsi que le mode de sélection des ayants droit. Parmi les régions les plus prodigues figure l’Aquitaine, où les aides à la rentrée et à l’achat de matériel pour les bacs professionnels commencent à 90 euros pour tous et peuvent atteindre 615 euros pour les familles les plus en difficultés. Une somme rondelette accordée par chèque ou par virement. Libre aux familles d’en disposer.Des régions regardantes sur la destination de l’argent publicNéanmoins, la plupart des exécutifs régionaux sont un peu plus regardants sur la destination finale de l’argent public et choisissent les modes de subventions qui encouragent l’achat de matériel scolaire. La Bretagne, par exemple, accorde 60 euros à ses lycéens, mais en chèque livre uniquement. Idem dans la région Nord-Pas-de-Calais, qui est toutefois plus généreuse puisque chaque famille de lycéen reçoit un minimum de 70 euros de bons d’achat livres et que cette somme peut grimper jusqu’à 230 euros en fonction des revenus du foyer.Pour également s’assurer que les fonds distribués par la région sont bien ciblés sur les achats de rentrée, la Basse-Normandie a créé une carte de crédit dédiée à l’achat des livres scolaires. Elle est créditée de 55 euros pour chaque élève de première et de terminale de l’enseignement général et technologique et de 75 euros pour ceux de seconde. Les boursiers bénéficient d’une rallonge de 40 euros. La somme ne peut être dépensée que dans un réseau de libraires partenaires de la région et uniquement pour des livres à caractère scolaire ; calculatrices ou fournitures sont exclues. La région Rhône-Alpes a mis en place un système similaire, mais c’est une somme de 100 euros dont disposent les lycéens. Idem en Midi-Pyrénées, où l’aide peut atteindre 130 euros en fonction du coefficient familial.D’autres régions font le choix de ne laisser aucune latitude aux familles dans l’utilisation des aides régionales. L’exécutif Centre-Val de Loire accorde 147 euros par élève en enseignement général et technologique, mais la somme versée ne va pas aux familles, mais aux établissements scolaires, garantissant ainsi la gratuité des manuels scolaires pour 82 900 élèves de la région. Les régions Languedoc-Roussillon (à hauteur de 200 euros) et Ile-de-France ont adopté une politique identique en subventionnant également l’achat des manuels scolaires aux lycées.Subventions hétérogènes à la veille des fusions de régionsUn autre pan important des aides régionales à la rentrée est l’aide à l’équipement des élèves des sections professionnelles et technologiques. Costumes, outils, ustensiles... l’achat du kit du parfait apprenti est un investissement important et coûteux pour les familles les plus démunies. Les régions subventionnent l’achat du premier équipement, mais de manière complètement hétérogène de Lille à Montpellier.La somme allouée peut atteindre 200 euros pour un Ligérien, 300 euros pour un Breton, 400 pour les Rhônalpins et Languedocien, 450 pour un Alsacien, 615 pour un Aquitain (dans chaque territoire, les fourchettes d’aides varient selon les secteurs d’études et les revenus du foyer).La fusion des régions va contraindre plusieurs des prochains exécutifs régionaux à unifier leur offre de rentrée. Le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, a créé un « chéquier équipement » qui permet aux élèves d’être subventionné jusqu’à la hauteur de 160 euros (pour les boursiers) pour l’achat de matériel. Une jolie somme, mais pourtant près de 2 fois inférieure à celle de sa voisine la Picardie, dont l’aide se situe entre 50 et 315 euros selon les métiers et leurs besoins spécifiques.Parmi les cadeaux de rentrée que la région Languedoc-Roussillon aime faire à ses lycéens et futurs électeurs figure un ordinateur portable de 451 euros pour chacun (quels que soient les revenus du foyer), soit un budget de 14,5 millions par an pour la région. Il n’est pas certain que sa voisine Midi-Pyrénées avec laquelle elle fusionnera à partir du 1er janvier 2016 suive. En effet, son budget dédié à l’équipement des lycéens prévoit de subventionner l’acquisition de 25 à 400 euros en fonction du quotient familial, pour un budget environ 4 fois inférieur (3,7 millions). « L’harmonisation sera à la charge des futures majorités », avoue un conseiller régional socialiste, « mais moi je ne me représente pas. » Le big-bang des aides à la rentrée des régions aura bien lieu... mais en 2016.Lire aussi :10 000 ordinateurs pour les lycéens et apprentis en Midi-PyrénéesEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.08.2015 à 18h06 • Mis à jour le21.08.2015 à 21h31 La justice a suspendu, vendredi 21 août, le projet du maire Front national de Mantes-la-Ville (Yvelines) d’installer le poste de police municipale sur l’emplacement d’une future mosquée, une décision entachée d’« un détournement de pouvoir ».Le tribunal administratif de Versailles a donné raison au préfet des Yvelines, qui attaquait jeudi en référé (procédure d’urgence) la décision de Cyril Nauth. Le seul maire frontiste d’Ile-de-France souhaitait préempter un local devant accueillir la salle de prière et lancer une étude pour un projet de commissariat. Le juge « a estimé, dans chaque affaire, que le moyen tiré du détournement de pouvoir était de nature à créer un doute sérieux sur leur légalité ».« Une mosquée en face d’un cimetière, ça me choque »Face au refus du maire de vendre le bâtiment qui avait abrité l’ancienne trésorerie, l’Association des musulmans de Mantes Sud avait conclu en mai une promesse de vente directe avec la communauté d’agglomération de Mantes-en-Yvelines. Cyril Nauth n’a jamais caché son opposition au projet de mosquée, dont il avait fait un argument de campagne en 2014.Lire aussi :Le maire FN ne veut pas de mosquée à Mantes-la-Ville« J’ai invité les associations musulmanes à chercher un autre lieu. Evidemment, j’ai intérêt à ce qu’il n’y ait pas de lieu de culte à cet emplacement, mais je ne l’empêcherai pas autre part », a-t-il déclaré au Monde début août. « Et puis, a-t-il ajouté, une mosquée en face d’un cimetière, ça me choque. Et je ne suis pas le seul. » Le maire argumente aussi en faveur d’un déménagement de la police municipale, dont il souhaite doubler les effectifs avant la fin de son mandat.Si le projet de l’AMMS n’est pas retenu, les musulmans de Mantes-la-Ville ne disposeront d’aucun lieu de culte, puisque le maire a demandé l’expulsion des fidèles de leur ancienne salle de prière, qui n’est pas aux normes. 21.08.2015 à 08h23 • Mis à jour le21.08.2015 à 10h36 Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite et du centre pour 2017, livre au Parisien Magazine dix propositions-clés en matière d’éducation, vendredi 21 août.Pour Alain Juppé, la réforme de l’éducation, « mère de toutes les réformes », est une priorité qu’il entend défendre. Favori des sondages avant la primaire des Républicains, il entend ainsi contrecarrer les plans de Nicolas Sarkozy, son principal rival et président du parti, qui a débuté sa campagne autour du thème de l’islam lors du premier débat collectif, en juin.S’il était élu président en 2017, l’ancien premier ministre (Les Républicains) assure qu’il ferait du début du cursus scolaire sa « priorité », « c’est-à-dire l’école maternelle et l’école élémentaire. De l’avis des psys, c’est là que tout se joue, notamment l’illettrisme ». Il propose ainsi de mettre en place, « tout au long de la primaire, un système d’évaluation pour rattraper les enfants dès qu’on sent qu’ils décrochent ».Lire l'analyse :La lente montée en puissance d’Alain Juppé tiendra-t-elle jusqu’en 2017 ?Augmenter les salaires des enseignants du primaire de 10 %Il envisage également d’augmenter les salaires des professeurs des écoles de 10 %. « En contrepartie » ils « doivent être plus présents dans l’établissement, et plus disponibles pour les élèves et leurs parents ». Une proposition déjà émise par Ségolène Royal lors de la campagne de 2007. Mais, là encore, Alain Juppé ne se veut pas « sectaire » :« Ségolène Royal peut avoir de bonnes idées, encore faut-il les appliquer. »Pour financer cette réforme, M. Juppé entend faire des économies sur l’organisation du baccalauréat, qui coûte chaque année plus de 1,5 milliard d’euros, selon le principal syndicat de chefs d’établissement, le SNPDEN. Il propose de modifier l’organisation du bac, pour « économiser plusieurs centaines de millions d’euros » :« Il faut réduire le nombre d’options et d’épreuves à quatre ou cinq, le reste des acquis étant soumis au contrôle continu »S’il entend augmenter le salaire des enseignants, le maire de Bordeaux l’assure : « Je ne propose pas d’augmenter la durée du travail » dans les établissements scolaires, « mais de la répartir autrement afin de garantir une présence effective dans l’établissement ». Cela se ferait dans un premier temps « sur la base du volontariat ».Lire sur Les Décodeurs :Les enseignants français, les plus maltraités d’Europe ?Réaffecter des postes vers le primaireSelon lui, « on peut réaffecter des postes d’enseignants [du collège et du lycée] vers le primaire. Mais cela ne peut se faire du jour au lendemain. Il faudra étaler cette réforme sur les cinq ans du mandat présidentiel. À ce stade, je n’ai pas chiffré l’impact. Cela donnera lieu à des controverses, je le sais », dit-il.« Je ne promets pas d’augmenter les effectifs, mais je m’engage à maintenir le budget de l’éducation nationale à son niveau actuel », dit-il également, assurant que « réformer n’est pas une question de moyens ». Des établissements plus autonomesPartisan de laisser « une plus grande autonomie » aux établissements, il affirme vouloir aller « beaucoup plus loin que la réforme du collège (programmée pour 2016), qui prévoit 20 % d’autonomie dans la gestion de l’emploi du temps ». Selon lui, les établissements devraient également être libres d’adapter les programmes scolaires aux élèves : « Si, à certaines périodes de l’année, les équipes veulent faire un peu plus de maths et un peu moins de français, elles doivent pouvoir le faire. » Quant au recrutement de nouveaux enseignants, M. Juppé veut abandonner le modèle actuel selon lequel « on recrute des gens à partir d’un barème informatique ». En lieu et place de cela, il souhaite voir « se développer la notion de “poste à profil” », afin de recruter « le bon enseignant pour le bon poste ».Parmi les propositions-clés du candidat Juppé, également formulées dans un livre, Mes chemins pour l’école (JC Lattès), à paraître le 26 août, figurent également le recrutement, dans les crèches, d’« animateurs linguistiques », l’instauration d’« un rendez-vous trimestriel obligatoire » entre parents et équipes pédagogiques, le renforcement du rôle des enseignants tuteurs et l’amélioration de la formation initiale des enseignants.Lire sur Les Décodeurs :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxDes vacances d’été raccourciesMais l’ancien premier ministre s’attaque également à une proposition polémique : le raccourcissement des vacances d’été. Si deux anciens ministres de l’éducation nationale – Luc Chatel et Vincent Peillon – ont essayé, aucun n’a réussi à la mettre en place. Pourtant, selon M. Juppé, « ce sera une orientation à prendre ».En comparant la situation française à celle des autres pays, il assure que « nos enfants ont plus d’heures de cours et elles sont plus concentrées sur une plus brève période, c’est pour cela qu’ils sont fatigués ».Pour lutter contre l’absentéisme des élèves, « pourquoi ne pas conditionner certaines aides et allocations au respect d’un certain nombre de règles ? », propose-t-il. M. Juppé dessine ainsi l’idée d’un « système de contravention immédiate » en ce qui concerne le trafic de drogue autour des établissements scolaires, « aujourd’hui généralisé », selon lui.La laïcité réaffirméeDu point de vue de la laïcité, Alain Juppé a, là encore, une position qui tranche avec Nicolas Sarkozy. Si ce dernier avait affirmé en 2007 que l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé en matière de transmission des valeurs, le maire de Bordeaux s’en détache.« Je ne partage pas cette déclaration. Je suis très attaché au principe de laïcité. L’école n’est pas faite pour transmettre les valeurs religieuses, mais les valeurs de la République ».S’il n’entend pas enseigner les religions dès la primaire, M. Juppé entend « mieux enseigner le fait religieux » au collège pour que « chacun comprenne ce qu’est une cathédrale, une fête patronale ». Concernant la religion musulmane, les collégiens doivent « vaguement savoir ce qu’est le Coran ». Matthieu Goar Alain Juppé aime l’été pour se dévoiler. Il y a tout juste un an, le 20 août 2014, le maire de Bordeaux enclenchait son propre compte à rebours vers 2017. Ce jour-là, par un simple post de blog, il annonçait sa candidature à la primaire de la droite et du centre. Depuis, il a trouvé des locaux pour accueillir son équipe, s’est immergé dans la France et s’est même ému de ses bons sondages, un soir, en direct, sur France 2.Ce vendredi 21 août, l’ancien premier ministre a lancé la phase 2 de sa campagne. Dans un entretien au Parisien magazine pour lequel il pose en élève assidu, M. Juppé dévoile ses idées pour l’éducation nationale, avant d’entamer une longue semaine d’examens médiatiques où il enchaînera un « 20 heures », des entretiens avec la presse spécialisée, la publication d’un webdoc… Une séquence censée donner un large écho à Mes chemins pour l’école (JC Lattès, 306 p., 12 euros), le premier de ses quatre livres-programme, qui sera publié le 26 août.Avec cet ouvrage, le maire de Bordeaux espère marquer la rentrée en créant le débat autour de ses idées. En choisissant l’école, « la mère des réformes », selon ses propres mots, il traite un sujet qui intéresse toutes les catégories de la population, la droite remontée contre la réforme du collège, mais aussi les parents d’élèves et les enseignants désappointés par François Hollande, qui avait placé la jeunesse au cœur de sa campagne, en 2012.Un plan millimétréAlain Juppé commence ainsi à appliquer sa stratégie car il est persuadé que 2017 se gagnera en agrégeant les déçus du centre et de la gauche. Dans son introduction teintée de nostalgie où apparaissent ses anciens maîtres, Mme Dulong ou encore le proviseur Raton, mais aussi ses amis de jeunesse avec qui il s’administrait de « sérieuses peignées », le candidat adresse ainsi une déclaration d’amour aux professeurs, « seuls en première ligne ».Avant de passer, quelques pages plus loin, au concret en promettant une revalorisation de 10 % du salaire des enseignants du primaire. Alain Juppé est bien en campagne et il est ambitieux. 15 000 exemplaires devraient être imprimés. Les ventes seront observées à la loupe par Nicolas Sarkozy qui, dans une boutade, a déclaré, mercredi 19 août, qu’il lirait l’opus avec plaisir quand « [il aura] fini Cent ans de solitude », le chef-d’œuvre de Gabriel Garcia Marquez.Cette publication fait partie d’un plan millimétré. L’entourage de l’ancien premier ministre s’interroge depuis un an sur la façon de gérer le temps long de la campagne. Au cœur de l’hiver, il a donc été décidé de publier quatre ouvrages pour créer régulièrement une actualité autour du candidat. Prévu pour janvier 2016, le prochain portera sur les « thématiques régaliennes ».Lire aussi :Alain Juppé, le temps long de la campagnePour le moment, aucun nuage n’apparaît à l’horizon. L’anticyclone sondagier s’est même renforcé au printemps. En juin, dans une enquête réalisée par l’IFOP pour Le Journal du dimanche, le maire de Bordeaux est passé devant Nicolas Sarkozy auprès des sympathisants du parti Les Républicains, ce qui a inquiété l’entourage de l’ancien chef de l’Etat. « J’ai beau chercher, je ne trouve pas de raisons de changer de stratégie, répète souvent Gilles Boyer, conseiller politique du candidat, attentif au moindre soubresaut. Mais une campagne, c’est un peu comme monter un meuble Ikea : on a la notice où tout est écrit et puis soudain il peut manquer une vis. »« Transformer cela en envie »Ce plan, qui se déroule pour l’instant sans accroc, n’empêche pas les questionnements de la garde rapprochée réunie tous les mercredis matin autour d’Alain Juppé dans son QG parisien de la rue de l’Université. Quelques doutes apparaissent parfois… « Alain Juppé est un contre-miroir de ce que les gens n’aiment pas chez François Hollande et Nicolas Sarkozy, analyse Benoist Apparu, député de la Marne et porte-parole de l’ancien premier ministre. Mais s’ils votent pour vous contre les deux autres, ils ne vous donnent aucun mandat pour faire quelque chose, c’est ce qu’on a constaté avec Hollande en 2012. A nous de transformer cela en envie. »Plusieurs discussions ont déjà eu lieu sur la façon de mieux incarner la campagne. M. Juppé doit-il rester dans la position du sage homme d’Etat ou se lancer plus franchement dans le marigot de l’actualité quotidienne ? Pour l’heure, le maire de Bordeaux s’affranchit des exigences de BFM-TV ou i-Télé et crée son propre agenda médiatique. Il choisit quelques interviews longues, alimente son blog – en juillet, cinq posts sur la Grèce, un sur l’agriculture mais publié avant la crise estivale de la profession –, mais il n’a pris la tête d’aucun combat politique particulier cette année.« Il faut prendre en compte les angoisses populaires »Pendant ce temps, un troisième homme est en train d’émerger dans les sondages : Bruno Le Maire a mené l’opposition lors de la bataille de la réforme du collège et s’est déplacé cet été en Normandie sur les barrages dressés par les éleveurs. Alain Juppé « réagit sur énormément de sujets, mais il ne va pas transiger avec ce qu’il est pour faire plaisir à l’un ou l’autre », tranche M. Boyer. Une partie de son entourage fait le pari que les Français attendent ce type de comportement. D’autres pensent qu’il y a encore un problème de « curseur » et qu’il ne faudra pas rater le moment où la campagne va s’accélérer.Les sarkozystes attendent en prédisant l’avenir. « Il veut être le sage qui n’est pas dans la dictature de l’urgence. Sauf qu’il faut aussi prendre en compte les angoisses populaires, on ne peut pas avoir une distance avec ça », analyse Geoffroy Didier, proche de Brice Hortefeux. Il est rejoint par un membre du premier cercle de l’ancien chef de l’Etat : « Dès qu’Alain Juppé va se mettre à beaucoup parler car la campagne l’exigera, il apparaîtra déconnecté. Bruno Le Maire va le ringardiser et Nicolas Sarkozy pourra montrer qu’il a eu les mains dans le cambouis. »Lire aussi :Sarkozy-Juppé : le choc des styles et des militantsL’équipe d’Alain Juppé veut commencer à préparer 2016 dès maintenant. Benoist Apparu et Edouard Philippe, maire du Havre, interviennent souvent dans les médias. Mais ils sont bien seuls. Hervé Gaymard, chargé du projet, Arnaud Danjean, député européen, Fabienne Keller, sénatrice du Bas-Rhin, et Christophe Béchu, sénateur de Maine-et-Loire, devraient être poussés sur les plateaux télévisés. Alain Juppé va, lui, continuer à se déplacer mais moins secrètement, en invitant la presse à le suivre. Il réunira également ses comités locaux fin septembre pour organiser la campagne de terrain.Matthieu GoarJournaliste au Monde Bastien Bonnefous (Sassenage (Isère) et Le Bourget-du-Lac, Le Châtelard (Savoie) – envoyé spécial) Ravi François Hollande ! Le président de la République a continué jeudi 20 août sa tournée toute en superlatifs de la France qui réussit. Pour son premier déplacement de rentrée, il s’est rendu dans l’Isère et en Savoie pour visiter deux sites champions dans la croissance verte et la transition énergétique. « C’est fantastique ! », « Félicitations, bravo ! », « Ce que vous faites est remarquable »… le chef de l’Etat n’a cessé de s’enthousiasmer tout au long de la journée.Dans l’Isère, il visite l’usine du groupe français Air Liquide, leader mondial spécialisé dans les gaz et les technologies pour l’industrie et la santé, basé à Sassenage. Ici, quelque 200 emplois ont été créés en cinq ans, portant à 700 le nombre de salariés. Pas de chômage, mais au contraire des investissements pour cette société présente dans 80 pays.Pendant une heure, M. Hollande, accompagné par la ministre de l’écologie du développement durable et de l’énergie Ségolène Royal et du secrétaire d’Etat à la réforme territoriale André Vallini, observe les turbines chargées de refroidir l’azote liquide et l’hydrogène afin de produire de l’énergie propre pour l’industrie aéronautique, automobile ou photovoltaïque.Le sujet est affreusement technique, difficile donc pour le chef de l’Etat d’échanger plus que quelques remarques de bon sens avec les ingénieurs et les développeurs de la société. Mais en bon VRP de l’action gouvernementale, il n’oublie pas de préciser à chaque fois à ses interlocuteurs que la nouvelle loi sur la transition énergétique, promulguée mardi, va leur « apporter de nouveaux moyens de développement ».Lire aussi :Le Conseil constitutionnel valide la loi sur la transition énergétique« Je suis venu ici pour mettre en pratique cette loi qui est une grande loi », explique M. Hollande qui fait de « l’enjeu climatique » non seulement un « défi international » à quelques mois de la conférence sur le climat organisée à Paris en décembre, mais un « défi pour la croissance ». La COP21, M. Hollande semble d’ailleurs n’avoir que cela en tête. Au point d’en dramatiser l’enjeu : si un accord n’était pas trouvé en décembre entre les grandes puissances, ce serait « une catastrophe », prévient-il. Raison de plus pour que la France soit « exemplaire en matière de transition énergétique ».Un sens inné de la synthèseLe voilà devant une pompe à hydrogène liquide, grâce à laquelle il fait le plein d’un véhicule. Le tout en trois petites minutes chrono. « Impressionnant ! », lance M. Hollande. Ces pompes sont déjà en exploitation à Rotterdam, aux Pays-Bas, mais pas en France où les réglementations compliquent encore leur installation. « Ce serait bien qu’en décembre, la flotte officielle de la COP21 soit équipée de ce type de voitures », propose André Vallini. Mauvaise pioche, le marché a déjà été confié… à des voitures électriques. Qu’importe, le président de la République, avec son sens inné de la synthèse, arrange l’affaire et promet qu’une pompe sera installée à Paris pour une démonstration lors de la conférence sur le climat.Le chef de l’Etat s’est également rendu à l’Institut national de l’énergie solaire, au Bourget-du-Lac, en Savoie, où il a annoncé le doublement des appels d’offres pour les projets de production d’énergie solaire, puis dans la commune du Châtelard, dans le massif des Bauges, pour y signer la première des 212 conventions « Territoires à énergie positive » mises en place par la loi sur la transition énergétique. « Cette loi est un événement, une chance considérable pour la France, une ligne de conduite pour les vingt prochaines années », répète-t-il. N’en jetez plus. A chaque fois, il s’offre de rapides bains de foule, enchaînant les poignées de mains et les selfies avec les salariés ou les habitants.Une journée présidentielle toute en optimisme vert, le jour même de l’ouverture des Journées d’été d’Europe écologie-Les Verts à Villeneuve-d’Ascq (Nord). Un moyen pour M. Hollande d’envoyer un signal politique aux écologistes toujours aussi critiques contre son action. Une manière aussi de s’adresser à leur électorat, à quelques mois des élections régionales en décembre et à moins de deux ans de la présidentielle.Lire aussi :Hollande veut « verdir » son discours pour séduire l’électorat écologisteToujours pas d’écotaxe en vue – « on l’a abandonnée, il faut être clair, nous n’allons pas la réintroduire par d’autres moyens », évacue-t-il –, ni de refonte du crédit impôt recherche, car « il faut de la stabilité ». En revanche, le chef de l’Etat reprend sa petite musique autour de la redistribution à venir. Pis, dopé par l’air vivifiant et ensoleillé des montagnes environnantes, il se montre encore plus optimiste concernant les prévisions de croissance pour la France.Alors que l’Insee vient d’annoncer une croissance nulle au deuxième trimestre, M. Hollande assure que celle-ci dépassera les 1 % en 2016, et évoque le chiffre de 1,5 %, qui est la prévision donnée par la France dans son programme de stabilité.Lire aussi :En France, la croissance a été nulle au deuxième trimestreAu point de promettre d’ores et déjà de nouvelles baisses d’impôts pour l’an prochain, alors que le matin même, dans un entretien accordé au groupe de presse régionale Ebra, il conditionnait celles-ci au retour de la croissance. « Il doit y avoir une croissance plus forte en 2016, il y aura donc quoi qu’il arrive des baisses d’impôts en 2016 », affirme le président de la République.Lire aussi :Hollande : l’ampleur des baisses d’impôts « dépendra de la croissance »Une assurance qui traduit sa volonté politique pour 2016, un an pile avant la présidentielle. « François Hollande a précisé les choses très clairement pour que cela ait un sens politiquement », appuie son entourage. Une manière de commencer sans y toucher à faire des promesses en prévision de 2017. Au risque, une fois encore, que celles-ci peinent à se réaliser.Bastien Bonnefous (Sassenage (Isère) et Le Bourget-du-Lac, Le Châtelard (Savoie) – envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.08.2015 à 08h10 • Mis à jour le10.08.2015 à 16h03 François Rebsamen sera resté seize mois au gouvernement. L’actuel ministre du travail, qui est redevenu maire de Dijon lundi 10 août, prévoit de remettre sa démission du gouvernement « le 19 août, à la fin du prochain conseil des ministres », annonce-t-il dans Le Parisien.M. Rebsamen retrouve dans la capitale bourguignonne le siège qu’il avait occupé de 2001 à 2014, date de son entrée dans le gouvernement de Manuel Valls. Il succéde à son ex-adjoint Alain Millot, mort le 27 juillet à l’âge de 63 ans. Lors de la réunion du conseil municipal qui s’est tenue en début d’après-midi, M. Rebsamen a été réélu maire avec quarante-six voix, tandis qu’Edouard Cavin (FN) en récoltait deux en sa faveur et que onze conseillers municipaux ont voté blanc. A 17 heures, le nouveau maire devrait retrouver également le siège de président de la communauté urbaine du Grand Dijon, occupé lui aussi pendant seize mois par Alain Millot.« Un immense quiproquo »Le ministre se met ainsi en accord avec la règle de non-cumul de mandats inscrite dans la charte de déontologie que les membres du gouvernement doivent signer. Pourtant, le 27 juillet, la communication de M. Rebsamen avait été quelque peu flottante, des sources émanant de son cabinet évoquant qu’il n’avait pas l’intention de démissionner avant que « ses engagements ministériels » soient terminés.Une phrase qui avait valu une mise au point du premier ministre : Manuel Valls avait souligné que « François Rebsamen le sa[va]it parfaitement, on ne peut pas être le chef d’un exécutif et en même temps membre du gouvernement ».Lire le récit :Départ de Rebsamen : dernier couac avant les vacancesAujourd’hui, M. Rebsamen assure qu’il s’agit là d’« un immense quiproquo ».« Je n’ai jamais envisagé de cumuler les charges de maire de Dijon et de ministre du travail. […] Je sais très bien que l’on ne peut pas faire les deux, et je ne l’ai jamais envisagé. »Pourtant, le ministre du travail avançait dans le Journal du dimanche qu’il « remettrait [sa] démission à François Hollande (...) le mercredi 9 septembre ». « Le sentiment d’avoir bien fait mon travail »S’il se dit « frustré » à l’idée de quitter le ministère du travail après avoir « contribué à mettre en place un certain nombre de dispositifs facilitant la vie des entreprises sans pour autant diminuer les droits des salariés », François Rebsamen avait expliqué la semaine passée au Monde qu’il respectait un « engagement » en revenant à Dijon.« J’avais pris l’engagement auprès d’Alain Millot que je reviendrais quand il ne serait plus maire. Il avait dit qu’il me laisserait la place quand je ne serais plus ministre. J’ai été réélu maire en mars 2014, c’est normal que j’assume aujourd’hui, dans ces circonstances tragiques, cette responsabilité que les Dijonnais m’ont confiée. »En tout état de cause, M. Rebsamen s’apprête à quitter le gouvernement « avec le sentiment d’avoir bien fait [s] on travail, et avec l’estime des partenaires sociaux ». Sur le plan du chômage, il estime que « l’année 2015 s’annonce meilleure » que les précédentes, car « notre économie recrée des emplois ». Quant à sa loi sur le dialogue social, adoptée par le Parlement le 23 juillet, elle « comporte nombre d’avancées pour les salariés ». « J’ai la conviction que les mesures que nous avons prises vont faciliter l’embauche pour les PME avec le retour de la croissance », avance-t-il.Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?Qui pour le remplacer ?Pour succéder à M. Rebsamen Rue de Grenelle, plusieurs profils sont envisageables. François Hollande peut vouloir faire le choix de la tranquillité et nommer à nouveau un fidèle parmi les fidèles, comme Stéphane Le Foll – ce qui serait de surcroît une façon de l’exfiltrer du ministère de l’agriculture, où la crise des éleveurs lui fait traverser une mauvaise passe.Mais M. Hollande peut aussi vouloir saisir l’occasion d’envoyer un signal fort à sa majorité en choisissant une figure incarnant un infléchissement de la politique économique. Dans ce cas, un profil comme celui du député « frondeur » Jean-Marc Germain, ancien directeur de cabinet de Martine Aubry et mari d’Anne Hidalgo, permettrait sans doute de resserrer les rangs à quelques semaines des élections régionales. A moins que le chef de l’Etat n’en profite pour rappeler un écologiste au gouvernement : cette fois, dans la perspective à plus long terme de l’élection présidentielle. 08.08.2015 à 17h42 • Mis à jour le09.08.2015 à 13h05 | Soren Seelow Il aura fallu sept ans. Sept ans d’une enquête erratique et politisée à l’excès pour aboutir à l’un des plus retentissants déraillements de la justice antiterroriste. Vendredi 7 août, la juge d’instruction en charge de l’enquête sur les sabotages de plusieurs lignes de TGV en 2008 a estimé, contre l’avis du parquet, que l’affaire dite de Tarnac — du nom du village corrézien où gravitait une petite communauté issue de la mouvance anarcho-autonome — n’était pas un dossier terroriste.Lire le décryptage :Comprendre l’affaire Tarnac, désormais sans « terrorisme »La magistrate, Jeanne Duyé, a décidé de renvoyer quatre membres du groupe, dont son principal animateur Julien Coupat, devant un tribunal correctionnel pour « association de malfaiteurs », rejetant la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste » réclamée par le parquet. Quatre autres personnes sont renvoyées pour avoir refusé de donner leur ADN et, pour deux d’entre elles, pour « falsification de documents administratifs ».Pour le ministère public, cette ordonnance de renvoi est un désaveu cinglant. Dans son réquisitoire du 6 mai, le parquet avait demandé que la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste » soit retenue à l’encontre des trois principaux mis en examen : Julien Coupat, sa compagne Yildune Lévy et son ex-petite amie Gabrielle Hallez.Lire :Tarnac : le parquet requiert le renvoi de Julien Coupat en correctionnelle pour terrorismeLa juge d’instruction balaye sans doute définitivement le spectre du terrorisme qui planait depuis le début de l’enquête sur ces sabotages. « Après près de sept années d’instruction à charge, nous avons enfin une décision de justice courageuse. C’est un désaveu total pour le parquet », ont réagi Marie Dosé et William Bourdon, avocats des prévenus.Le « couac de Tarnac »Cette affaire avait dès sa genèse suscité une vive polémique, le gouvernement et la ministre de l’intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie, étant soupçonnés d’instrumentaliser son caractère terroriste. Cette politisation du dossier intervenait alors que Nicolas Sarkozy s’apprêtait à créer la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), née le 1er juillet 2008 de la fusion des Renseignements généraux avec la Direction de la surveillance du territoire. Une concomitance qui avait alimenté le soupçon d’un dossier terroriste « gonflé » sur mesure pour la nouvelle plate-forme des services de renseignement.Le 30 mai 2009, François Hollande, alors président du conseil général de Corrèze, où se situe Tarnac, avait à son tour pris position dans une tribune publiée sur Slate : « Il apparaît de plus en plus clairement que la qualification de terrorisme a été utilisée bien imprudemment », écrivait-il, évoquant tour à tour un « ratage policier » et une « palinodie judiciaire », avant de résumer sa pensée d’une phrase choc : « Le couac de Tarnac est devenu une affaire politique. »Lire aussi :Tarnac : quand François Hollande dénonçait une « affaire politique »« Troubler gravement l’ordre public »L’intention terroriste prêtée par l’accusation aux membres du groupe de Tarnac ne reposait pas sur la dangerosité des sabotages. De l’aveu même des experts, la pose d’un crochet sur une caténaire — un dispositif emprunté aux techniques des militants antinucléaires allemands dans les années 1990 — ne peut porter atteinte à la sécurité des voyageurs. Le ministère public estimait en revanche, en se fondant sur l’article 421-1 du code pénal, que « les atteintes aux biens » peuvent constituer des actes de terrorisme pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».Cette volonté de « troubler gravement l’ordre public », le ministère public la motivait par l’idéologie et les relations des membres du groupe de Tarnac avec la « mouvance anarchiste internationale ». Le pivot de l’accusation reposait sur les écrits de Julien Coupat, considéré comme la « plume principale » — ce qu’il a toujours démenti — d’un « pamphlet » intitulé L’Insurrection qui vient, publié en 2007 par le Comité invisible.« L’instrumentalisation » d’un livreCe texte préconise un « blocage organisé des axes de communication », au premier rang desquels les chemins de fer, par des groupes ayant adopté un mode de vie communautaire, afin de faire tomber « l’architecture de flux » qu’est devenu le monde moderne. Pour le parquet, cet « opuscule présenté de façon faussement béate par plusieurs témoins comme un simple livre de philosophie » était en réalité un guide théorique visant à « renverser par la violence l’Etat ».Dans leurs remarques sur ce réquisitoire envoyées le 5 juin à la juge Jeanne Duyé, MMe William Bourdon et Marie Dosé dénonçaient « l’instrumentalisation » de ce livre qui, rappelaient-ils fort opportunément, « n’a jamais fait l’objet de poursuites », ce qui peut en effet surprendre pour un opuscule terroriste. Dénonçant « l’impuissance du parquet à articuler le moindre commencement de preuve de la suffisance des charges après sept années d’une construction intellectuelle acharnée », ils demandaient un non-lieu général.La juge d’instruction n’a pas été jusque-là. Elle a estimé que les preuves étaient suffisantes pour la tenue d’un procès pour sabotage. Le parquet dispose de cinq jours après la signature de l’ordonnance pour faire appel devant la chambre d’instruction.Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Construire « une Europe fondée sur les principes de la démocratie et de la diversité culturelle, dans le cadre de la souveraineté nationale et le respect de l’intégrité territoriale » : tel est l’un des objectifs affichés dans son préambule par la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, adoptée sous les auspices du Conseil de l’Europe en 1992. En parcourant ce texte, on n’y décèle rien qui soit de nature à déclencher une guerre de tranchées. A fortiori dans notre pays, justement riche de cette diversité que cette charte entend faire vivre.Si l’on s’empoigne autant et depuis si longtemps sur ce sujet, c’est qu’il réveille des souvenirs ancrés dans notre mémoire nationaleSauf que chez nous, rien n’est simple quand il est question de mettre des mots sur ce qui nous rassemble ou ce qui nous distingue. S’il est une exception française, une singularité collective, c’est bien cette propension à transformer en psychodrame tout débat de ce genre. Il a fallu sept ans à la France pour signer cette charte. C’était le 7 mai 1999, à Budapest. Seize ans plus tard, le texte n’a toujours pas été ratifié. Les présidents passent, l’objectif demeure. Un projet de loi constitutionnelle – sur lequel le Conseil d’Etat a rendu un avis défavorable – a été présenté en conseil des ministres, le 31 juillet. C’est l’un des textes qui pourraient être inscrits à l’ordre du jour du Congrès que le chef de l’Etat, François Hollande, envisage de convoquer en 2016.Si l’on s’empoigne autant et depuis si longtemps sur ce sujet, c’est qu’il réveille des souvenirs ancrés dans notre mémoire nationale : l’ordonnance de Villers-Cotterêts, qui imposa, en 1539, l’usage du français dans tous les tribunaux du royaume ; l’abbé Grégoire, demandant à la Convention de 1794 d’« anéantir les patois » ; les « hussards noirs » de la IIIe République, qui inculquèrent le français aux écoliers bretons, basques ou corses.Lire aussi :Nouvel obstacle à la ratification de la Charte des langues régionalesLe vibrant plaidoyer de Jacques ChiracNos racines « républicaines » et jacobines sont solidement figées dans notre Constitution en quelques principes essentiels, comme l’indivisibilité de la République et l’unicité du peuple français. C’est à ce mur d’uniformité que se heurtent les défenseurs des langues régionales. D’abord portées, dans les années 1970, par des groupes politiques identitaires, leurs revendications ont ensuite trouvé un écho plus large auprès d’associations et de structures d’enseignement qui ont profité du vent porteur de la décentralisation.C’est dans ce décor que s’est joué un feuilleton encore inachevé. En novembre 1992, la France refuse de signer la charte, à l’élaboration de laquelle le Quai d’Orsay a opposé une vive résistance depuis 1983. Le gouvernement fait valoir que la charte est en contradiction avec ses traditions. Seul Jack Lang se démarque alors : « Tout cela est ridicule, et témoigne surtout d’un manque de confiance en soi », estime le ministre de l’éducation nationale et de la culture, tout en présentant de nouvelles mesures destinées à favoriser l’enseignement des langues minoritaires.L’affaire reste au point mort jusqu’à un déplacement de Jacques Chirac en Bretagne, le 29 mai 1996. Devant des parlementaires du cru, le chef de l’Etat prononce alors un vibrant plaidoyer en faveur des identités régionales, et fait part de son plein accord avec les principes défendus par la charte.75 langues régionalesDans un rapport rédigé en 1999, le linguiste Bernard Cerquiglini avait distingué 75 langues de France métropolitaine et d’outre-mer, dont les locuteurs peuvent être plus d’un million (pour les créoles) ou quelques dizaines (pour le bourguignon-morvandiau). Cependant, les critères auxquels il a recouru pour son décompte ne sont pas ceux de la Charte. Celle-ci n’inclut ni les dialectes de la langue officielle de l’Etat ni les langues des migrants.Le français, « langue de la République »L’élan chiraquien, déjà ralenti par les vives réactions d’une partie des gaullistes (Charles Pasqua en tête), est stoppé net lorsque le Conseil d’Etat, saisi par le premier ministre, Alain Juppé, rend un avis défavorable. La haute juridiction administrative souligne que l’adoption de la charte, qui impose aux Etats signataires l’usage partiel des langues régionales, y compris dans la justice et l’administration, serait contraire à l’article 2 de la Constitution, qui rappelle notamment que « la langue de la République est le français ». Une précision qui avait été introduite lors de la révision constitutionnelle préalable à la ratification du traité de Maastricht, afin de défendre la francophonie hors de nos frontières…Devenu premier ministre après la dissolution, Lionel Jospin s’empare du dossier. Il commande un rapport à Nicole Péry, alors députée (PS) des Pyrénées-Atlantiques, puis un autre à Bernard Poignant, maire (PS) de Quimper. N’en déplaise à son intransigeant ministre de l’intérieur, Jean-Pierre Chevènement, le chef du gouvernement se montre favorable à la ratification. Reste à évaluer les obstacles juridiques et à trouver les moyens de les contourner. C’est la mission confiée au juriste Guy Carcassonne, à l’été 1998.Après examen attentif, l’ancien conseiller de Michel Rocard dessine un chemin étroit. Contestant l’avis rendu par le Conseil d’Etat, M. Carcassonne estime que « la charte n’est pas, en elle-même, incompatible avec la Constitution ». Puisque les Etats signataires ne sont tenus de s’engager que sur trente-cinq des près de cent propositions de la charte, M. Carcassonne a fait le tri, pour choisir les plus conformes – ou les moins contraires – à notre Constitution, comme tout ce qui concerne la promotion des langues régionales dans les médias, la vie économique, culturelle et sociale… L’universitaire suggère aussi d’accompagner la signature d’une « déclaration interprétative » rappelant que, pour la France, le « groupe » – notion utilisée dans la charte – « renvoie aux individus qui le composent et ne peut en aucun cas former une entité qui en serait distincte, titulaire de droits qui lui seraient propres ». C’est peu ou prou sur ces bases que le processus de signature aboutit, le 7 mai 1999.Mobilisation des « bonnets rouges »Las ! Saisi par Jacques Chirac, le Conseil constitutionnel juge que, en dépit des précautions prises sur la nature des engagements de la France, la charte n’est pas conforme à la Constitution. L’Elysée et Matignon se renvoient la balle. Le président refuse d’engager la procédure de révision de la Constitution souhaitée par le premier ministre. Embourbée par la cohabitation, la ratification va rester au point mort pendant près d’une dizaine d’années. La réforme constitutionnelle adoptée par le Congrès, le 21 juillet 2008, fait entrer à l’article 75 de la Constitution l’appartenance des langues régionales « au patrimoine de la France ». Mais toujours pas de ratification en vue, le président en exercice, Nicolas Sarkozy, y étant hostile.François Hollande en avait fait l’un de ses engagements de campagne. Elu président, il hésite. La ratification de la charte ne figure pas parmi les quatre projets de loi constitutionnelle présentés lors du conseil des ministres du 13 mars 2013. Le Conseil d’Etat, il est vrai, venait de rendre un nouvel avis défavorable à cette ratification.C’est la mobilisation des « bonnets rouges », en Bretagne, qui incite l’exécutif, fin 2013, à remettre l’ouvrage sur le métier. Une proposition de loi constitutionnelle – devant nécessairement être adoptée par référendum – est d’abord examinée à l’Assemblée nationale en janvier 2014. La voie du Congrès ayant été jugée préférable, c’est un projet de loi constitutionnelle que l’exécutif entend soumettre au Parlement. Nouvelles empoignades en perspective sur un texte soumis à la France il y a près d’un quart de siècle. Pour une issue qui reste toujours aussi incertaine.Lire aussi :Ces révisions constitutionnelles renvoyées aux calendes grecquesJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.08.2015 à 12h48 • Mis à jour le07.08.2015 à 09h07 | Les Décodeurs La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite « loi Macron », a été promulguée et publiée au Journal officiel vendredi 7 août. Le texte ne contient bien sûr pas les quelques articles censurés par le Conseil constitutionnel mercredi soir, qui devront être présentés à nouveau devant le Parlement pour être validés – ou non.L’itinéraire législatif de la loi a notamment été marqué par deux votes en bloc à l’Assemblée nationale, au cours desquels le gouvernement a engagé sa responsabilité en raison de l’utilisation de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution.Le texte fourre-tout de 308 articles vise, selon Emmanuel Macron, à guérir les « trois maladies » de la France : « défiance », « complexité » et « corporatisme ». Saluée par le Medef, la loi a tout au long de son parcours suscité des critiques de toutes parts, et a subi de nombreuses modifications. Passage en revue des principaux points de loi – parmi de nombreux autres : 1. L’assouplissement du travail le dimanche et la nuitLe dispositif retenu supprime les cinq dimanches travaillés de plein droit proposés à l’origine et laisse le choix aux élus de fixer le nombre de dimanches « entre 0 et 12 ». Les autorisations seront débattues au niveau intercommunal au-delà de cinq dimanches. Les salariés percevront une compensation d’au moins 30 % sur leurs salaires ainsi que d’éventuelles contreparties selon des accords d’entreprise au cas par cas.Des « zones touristiques internationales » sont créées, à Paris, Nice, Cannes ou Deauville, dans lesquelles les commerces pourront ouvrir les dimanches et jusqu’à minuit, sur la base de compensations salariales (salaire doublé pour le travail en soirée). Voir notre infographie complète : Combien de salariés travaillent le dimanche ? 2. Des lignes nationales de carsJusqu’à présent limités par des régimes d’autorisation complexes, ils seront libéralisés. M. Macron en avait fait un symbole, estimant qu’il s’agissait d’une mesure à destination « des plus pauvres », qui pourraient ainsi « voyager facilement ».« A l’heure actuelle, beaucoup de Français sont trop pauvres pour prendre le train, qui est trop cher. Le transport en autocar est 8 à 10 fois moins cher que le train. Cette mesure de libéralisation du transport en autocar va bénéficier aux familles les plus modestes, les plus précaires, les plus fragiles. »Selon le ministre, cette libéralisation du transport par car devrait créer des « dizaines de milliers » d’emplois. Les débats ont conduit à mettre en place des limitations, régions et départements pourront ainsi interdire ou limiter certaines lignes. 3. L’assouplissement du permis de conduireLe permis devient un « service universel » dont le délai d’attente, actuellement de quatre-vingt-dix-huit jours en moyenne entre deux présentations à l’examen, devra être divisé par deux. Les épreuves du code de la route seront confiées à des sociétés privées. Dans les départements où l’attente entre deux passages à l’examen est supérieure à quarante-cinq jours, des « agents publics ou contractuels », dont ceux de La Poste, pourront le faire passer. Enfin, la durée minimale de vingt heures de conduite a été supprimée. 4. Une réforme des prud’hommesAutre chantier complexe, celui de la justice prud’homales. La réforme vise à simplifier les procédures pour en réduire les délais. La loi prévoit une formation des conseillers et des sanctions en cas de manquement à la déontologie, ainsi qu’un statut de défenseur syndical, et un renforcement du pouvoir des inspecteurs du travail et du pouvoir judiciaire (juge départiteur).En dernière minute, le gouvernement avait ajouté un barème d’indemnités (maximales) en cas de licenciement, en fonction de l’ancienneté des salaires dans l’entreprise et de la taille de celle-ci. Mal perçue par nombre de députés socialistes, cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, qui a estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ». 5. Les règles de licenciement collectif modifiéesSur ce volet, dont l’objectif est de sécuriser davantage les entreprises, un amendement des rapporteurs qui a été voté privilégie la négociation collective et encadre plus strictement la délimitation du périmètre d’application des critères de licenciement en cas de décision unilatérale de l’employeur. 6. Une incitation à l’épargne salariale et l’actionnariat salariéLa loi Macron simplifie ces dispositifs pour permettre leur généralisation aux petites et moyennes entreprises (PME), et les rendre plus attractifs fiscalement. Les fonds récoltés devraient également être davantage utilisés pour financer l’économie.La loi Macron abroge en revanche la prime de partage des profits mise en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui obligeait les entreprises augmentant leurs dividendes deux ans de suite à une redistribution au profit de leurs salariés.Lire aussi : Les salariés gèrent leur épargne salariale avec une très grande prudence 7. La libéralisation des professions réglementées et Infogreffe en open dataL’installation des nouveaux arrivants (huissiers, notaires, commissaires-priseurs) sera libéralisée afin de favoriser la concurrence et de permettre aux titulaires des diplômes requis de se lancer – le tout étant toutefois régulé par le ministère de la justice. Les grilles tarifaires doivent également être modifiées pour les actes « de la vie courante et de la plupart des transactions immobilières », afin d’en diminuer le prix.Mais la possibilité d’introduire une part de tarifs variables a été supprimée lors des débats, au profit d’un système de remises fixes possibles pour les jeunes huissiers, notaires et mandataires judiciaires. La commission spéciale a entériné la liberté d’installation « contrôlée » des notaires, huissiers et commissaires-priseurs et a adopté un amendement fixant une limite d’âge (70 ans) pour ces professions. Ce qui n’empêche pas la grogne des notaires de se poursuivre.En revanche, les greffes des tribunaux de commerce ont perdu leur combat : les données du Registre national du commerce et des sociétés (RNCS), qui étaient jusqu’ici leur propriété et auxquelles on n’accédait que par des services payants, seront désormais librement accessibles.Cette réforme a provoqué une forte réaction des professionnels concernés, des avocats aux huissiers. Ils dénoncent la « marchandisation » du droit « livré à l’économie », craignent un recul de l’accès au droit, ou prédisent la « mort de la profession » des commissaires-priseurs ou des administrateurs et mandataires judiciaires, avec des milliers d’emplois supprimés à la clé.Infogreffe regroupe les 135 greffes des tribunaux de commerce de France, soit près de 2 000 collaborateurs. Le site, qui emploie une trentaine de personnes (informaticiens et personnel technique), existait avant 2009 – les données étaient même diffusées sur le Minitel dans les années 1990 – mais ce n'est qu'à cette date qu'il a récupéré le monopole de la délégation de service public, au détriment de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). 8. Des prêts entre entreprisesUne entreprise qui dispose d’une trésorerie excédentaire pourra prêter de l’argent à un fournisseur ou un sous-traitant en difficulté, pour une durée limitée à deux ans et dans la mesure où prêteur et débiteur entretiennent des liens économiques. 9. Cinq à dix milliards d’euros de cessions d’actifsLe texte, examiné le 10 décembre 2014 à l’Assemblée, comporte un volet avalisant la vente par l’Etat de 5 milliards à 10 milliards d’euros d’actifs dans des entreprises ; 4 milliards seront affectés au désendettement, le reste étant réinjecté dans l’économie. Le détail de ce qui sera cédé n’a pas encore été divulgué. M. Macron s’est contenté de préciser qu’il n’était pas question de privatiser EDF, comme cela avait pu être évoqué. Lire aussi : Participations : les mauvais comptes de l'Etat actionnaire 10. Et aussi…La loi évoque également, parmi d’autres mesures :un assouplissement des conditions de changement de banque pour les consommateurs, avec la mise en place d’un service entièrement automatisé ;une « majoration de constructibilité » de 30 % pour les communes désireuses de s’agrandir ;une carte professionnelle dans le bâtiment pour éviter les fraudes et le travail au noir. Les mesures censurées par le Conseil constitutionnel :Assouplissement de la loi Evin.Les députés avaient également voté, contre l’avis du gouvernement, un assouplissement de la loi Evin sur la communication autour de l’alcool mais cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, estimant qu’elle n’avait rien à voir avec le contenu de la loi Macron. L’entérinement du centre de stockage de déchets nucléaires à BureAu dernier moment, le gouvernement avait introduit dans la loi d’un amendement entérinant le centre de stockage des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse. Cet article a été censuré par le Conseil constitutionnel, qui a, là aussi, estimé qu’il s’agissait d’un « cavalier législatif » qui devra être présenté dans un nouveau texte.Lire : Quels sont les enjeux du stockage des déchets nucléaires à Bure ? Les DécodeursJournaliste au Monde 06.08.2015 à 09h00 • Mis à jour le06.08.2015 à 14h33 Certes, l’essentiel de la loi dite Macron « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » a été validé par le Conseil constitutionnel, mercredi 5 août. Mais plusieurs dispositions qui avaient fait l’objet de nombreuses critiques ont été censurées. Le premier ministre, Manuel Valls, qui a argué que la plupart des mesures rejetées avaient été annulées « non pas sur le fond mais pour des raisons de procédure », a prévenu que ces dispositions seraient « à nouveau présentées devant le Parlement dans les prochains mois ».Le plafonnement des indemnités prud’homalesC’est la mesure la plus importante que le Conseil constitutionnel a retoquée. Le gouvernement avait esquissé une réforme des indemnités prud’homales, qui concernait le barème mis en place pour dédommager les salariés victimes d’un licenciement « sans cause réelle et sérieuse ».Le nouveau système devait plafonner les sommes allouées en fonction de l’ancienneté des salariés dans leur entreprise et de la taille de celle-ci – un projet désapprouvé par la droite, mais aussi par une partie de la gauche et par les syndicats.Lire aussi :Indemnités prud’homales : la grille d’Emmanuel Macron fait des accrocsLes juges constitutionnels ont estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ».Dans un communiqué, Manuel Valls a souligné que « le principe » du dispositif avait été « validé » par le Conseil constitutionnel mais que ce dernier « a estimé que [le plafond des indemnités] ne pouvait être différent entre petites et grandes entreprises ». « Des solutions devront être recherchées pour réduire malgré tout l’incertitude à laquelle sont soumis employeurs comme salariés », poursuit le premier ministre.L’assouplissement de la loi EvinL’amendement, introduit par des députés contre l’avis du gouvernement, avait inquiété les associations de lutte contre l’alcool et provoqué la colère de la ministre de la santé, Marisol Touraine. Les parlementaires entendaient alléger la loi Evin de 1991 pour, selon eux, distinguer publicité et information sur l’alcool.Le Conseil constitutionnel a rejeté cet article non pas sur le fond mais au motif qu’il s’agit d’un « cavalier législatif », une disposition qui n’a rien à voir avec le projet de loi dans lequel elle est insérée. La mesure pourra donc être réintroduite dans un autre texte.La gestion des déchets nucléaires stockés en profondeurUn amendement concernant le stockage des déchets radioactifs avait été introduit subrepticement dans la loi, juste avant son vote définitif. Il entérinait le projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) à Bure, dans la Meuse.Là encore, le Conseil constitutionnel a estimé qu’il s’agissait d’un cavalier législatif. La censure porte donc sur la forme et non pas sur le fond. Et Bercy a déjà annoncé, après avoir pris acte de la décision des juges, que « l’expérimentation de l’enfouissement des déchets nucléaires devrait faire l’objet d’une proposition de loi au premier semestre 2016 ».Lire aussi :Tollé après l’irruption des déchets radioactifs dans la loi MacronSeize autres articles considérés comme des « cavaliers législatifs » ont été rejetés par les juges constitutionnels, dont huit relatifs à la réforme des chambres de commerce et des métiers.Joint par Le Monde, le ministre de l’économie se félicite que la loi ait été « validée en totalité dans ses principes et à 98 % dans les détails, en particulier sur la réforme des professions réglementées qui avait fait l’objet de nombreuses attaques ». Il assure que les « trois quarts » des décrets réglementaires seront pris dans les prochains mois. 06.08.2015 à 01h16 • Mis à jour le06.08.2015 à 08h48 | Patrick Roger Le Conseil constitutionnel a validé, mercredi 5 août, l’essentiel de la loi sur la croissance et l’activité, dite « loi Macron », qui a occupé une bonne partie des débats parlementaires au premier semestre et obligé le gouvernement à recourir à l’article 49-3 de la Constitution pour la faire adopter. La haute juridiction a toutefois censuré tout ou partie de 23 articles sur les 308 que comportait le texte de loi.Parmi les dispositions censurées figure notamment l’article 266 qui prévoyait un plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement sans cause réelle ni sérieuse.Les juges constitutionnels ont estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise méconnaissait le principe d’égalité devant la loi. Ce qui va contraindre le gouvernement à revoir son dispositif s’il souhaite en maintenir le principe.Les « trois quarts » des décrets pris dans les prochains moisPas moins de 18 articles ont été censurés au motif qu’ils avaient été introduits irrégulièrement, sous forme d’amendements, dans le texte de loi : ce qu’on appelle des cavaliers législatifs.Parmi ceux-ci, on relèvera l’article 201 portant sur la gestion des déchets nucléaires stockés en profondeur, ce qui concerne le centre industriel de stockage géologique (Cigéo) de Bure. Sur ce point, un nouveau texte devrait être présenté début 2016. Autre « cavalier » censuré, l’article 225 introduisant des dérogations à la loi Evin sur l’interdiction de la publicité en faveur des boissons alcooliques.Joint par Le Monde, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, se félicite que la loi ait été « validée en totalité dans ses principes et à 98 % dans les détails, en particulier sur la réforme des professions réglementées qui avait fait l’objet de nombreuses attaques ».Il assure que les « trois quarts » des décrets réglementaires seront pris dans les prochains mois. Ainsi, la réforme de l’ouverture dominicale et en soirée des commerces devrait être effective d’ici à la fin septembre, la libéralisation des lignes d’autocar à partie de la mi-octobre et la réforme des professions réglementées fin octobre.Lire notre analyse :Neuf points de crispation sur la loi MacronPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Au Front national, on s’écrit des cartes postales avec une plume acide. Au moment de partir en cure de repos estivale, mardi 4 août, Jean-Marie Le Pen a reçu un courrier de sa fille, présidente du FN, qui le convoque à nouveau devant le bureau exécutif du parti. Ce conseil de discipline est prévu le 20 août et la « sanction prononcée peut aller jusqu’à la suspension provisoire, la radiation et l’exclusion pour faute grave », prévient d’emblée Marine Le Pen. « Le procédé est abject et indigne d’un candidat à la présidence de la République », a aussitôt réagi M. Le Pen dans un communiqué.« Le procédé est abject et indigne d’un candidat à la présidence de la République »Déboutée trois fois par la justice, Marine Le Pen persévère. Sa stratégie de dédiabolisation du Front national passe par l’exclusion du cofondateur du parti, et elle ne peut se permettre de faiblir dans ce bras de fer politico-familial. Elle a donc décidé de relancer depuis le début la procédure disciplinaire à l’encontre de M. Le Pen. Après ses propos réitérés sur les chambres à gaz, « détail » de la seconde guerre mondiale, le patriarche avait été convoqué une première fois devant le bureau exécutif, le 4 mai. A la fin d’une séance houleuse sous forme de thérapie de groupe, le cofondateur du FN avait été suspendu à titre provisoire et les dirigeants avaient organisé un vote par courrier des militants pour mettre fin à sa fonction de président d’honneur. C’était mal connaître le caractère procédurier de M. Le Pen qui avait alors saisi en référé le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre.Lire aussi :Pour le moment, la crise au FN n’affecte pas l’image de Marine Le Pen« Le vote renforce la légitimité du bureau exécutif  »Le 2 juillet, la justice a d’abord annulé sa suspension, car le parti n’avait pas précisé sa durée. Le 8 juillet, le TGI a également suspendu le « congrès postal », comme le surnommait ironiquement M. Le Pen. Le 28 juillet, la cour d’appel de Versailles a confirmé cette décision. Histoire de reprendre la main politiquement, Marine Le Pen a alors dépouillé les 28 664 votes déjà reçus par courrier. Selon le parti, qui a publié les résultats le 29 juillet, 94,08 % des votants se sont prononcés pour la fin de la fonction de président d’honneur de M. Le Pen. « Le vote des adhérents renforce la légitimité du bureau exécutif pour reprendre la procédure disciplinaire », estime un proche de la présidente. « Ils ont l’intention maintenant de bien faire les choses. En mai, le temps politique a primé sur le temps juridique », analyse Me Frédéric-Pierre Vos, avocat du FN.Avant même la décision de la cour d’appel, Marine Le Pen et ses proches ont commencé à se concerter pour savoir comment écarter le père malgré la justice. Très vite, ils se sont mis d’accord pour relancer depuis le début la procédure disciplinaire. Conscients des failles juridiques qui avaient annihilé leur première tentative, les dirigeants du FN ont cette fois-ci recensé toutes les sorties médiatiques de M. Le Pen qui ont nui, selon eux, aux intérêts du FN.Dans le dernier courrier adressé, Marine Le Pen dresse en quinze points un inventaire des « outrances » du président d’honneur, selon le mot d’un de ses proches. Il y a bien sûr ses propos sur la Shoah, tenus début avril sur BFM-TV, ses déclarations sur le maréchal Pétain, la même semaine dans Rivarol, mais aussi des faits plus récents, comme son « intrusion sur la scène de l’Opéra », lors du rassemblement traditionnel du parti le 1er mai, ou son interview le 5 mai à Europe 1, où il a dit avoir « honte que la présidente du FN » porte son nom.« Ils croient bétonner mais en fait ils bidonnent »Pas moins cinq points concernent des critiques adressées à Florian Philippot, vice-président du parti, soupçonné par M. Le Pen d’être un « agent double » fin juillet dans Le Parisien, et dont les proches ont été qualifiés de « gestapettes » dans une vidéo diffusée sur Youtube. Le FN pointe aussi ses attaques contre sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, qui n’aurait selon son grand-père, s’exprimant début juillet sur i-Télé, « ni l’expérience, ni le gabarit » pour diriger la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Ils font feu de tout bois. Ils croient bétonner mais en fait ils bidonnent, car la plupart de ces griefs relèvent de la liberté d’expression de Jean-Marie Le Pen », assure Me Frédéric Joachim, avocat du cofondateur du parti.Entre intérêts politiques d’un parti qui rêve de normalisation et psychanalyse familiale, le bureau exécutif du 20 août risque donc d’être encore très tendu. Marine Le Pen sera présente. Son père n’a pas encore confirmé s’il s’y rendrait. Si M. Le Pen est exclu de son parti, il restera à trancher la fin de sa fonction de président d’honneur. Disparaîtra-t-elle avec sa radiation ? Les deux camps s’affrontent déjà sur ce point et le feuilleton juridique n’est pas terminé puisque le FN réfléchit encore à se pourvoir en cassation pour faire valider son idée de vote par courrier. Dans le cas contraire, le parti organisera un congrès « physique », sans doute après les élections régionales de décembre.Matthieu GoarJournaliste au Monde Matthieu Goar Au cœur de la trêve estivale, la crise des migrants à Calais et à Paris a offert une fenêtre de tir à la droite pour critiquer l’exécutif. En première ligne, le député de l’Aisne du parti Les Républicains (LR), Xavier Bertrand, a d’abord proposé dans le JDD de « laisser partir les migrants » en Angleterre avant de mettre la pression sur la majorité socialiste. « Je demande à Bernard Cazeneuve et Manuel Valls d’être plus fermes, plus offensifs à l’égard du gouvernement anglais », a-t-il répété, mardi 4 août sur RTL, en agitant la peur de voir des « barbelés tout le long du littoral. » « Pas question de laisser dénaturer la Côte d’Opale pour faire plaisir aux Anglais. » A Paris, l’occupation d’un lycée professionnel désaffecté du 19e arrondissement a entraîné une salve de communiqués. Claude Goasguen, député de Paris, a dénoncé un « précédent qui constitue un attrait toujours plus important des migrants », et Nadine Morano, députée européenne, a pris la même ligne, évoquant un « appel d’air considérable à l’immigration illégale », tout en dénonçant dans le même texte la saleté des rues de Paris « envahies de SDF, de matelas sur les trottoirs. Une honte pour l’image de la France ».Lire sur Les Décodeurs :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Un bilan comparableDepuis des semaines, la droite affiche sa fermeté en réclamant une stricte application de la loi, notamment en matière de reconduite à la frontière des demandeurs d’asile déboutés. Mardi, Eric Ciotti, secrétaire général adjoint de LR, a ainsi enjoint au gouvernement de mettre en place « une politique responsable, cohérente et lucide, se traduisant par une application ferme et résolue de la politique de reconduite des étrangers en situation irrégulière ». « A Calais comme à Paris, nous sommes en train de créer des abcès de fixation qui profitent aux passeurs et nuisent aux vrais demandeurs d’asile à la dérive », explique au Monde Roger Karoutchi, rapporteur spécial de la mission « Immigration, asile et intégration » au Sénat : « Il faut reconduire à la frontière ceux qui n’ont pas de raison de demander l’asile, sinon à quoi cela sert que nous votions des lois ? »Le Front national s’est engouffré dans la brèche mercredi et a accusé Nicolas Sarkozy de porter une « responsabilité historique » dans « l’aggravation des flux d’immigration clandestine dans notre pays ». « C’est lui qui a déstabilisé la Libye avec le soutien de François Hollande », a lancé sur RTL la présidente du parti, Marine Le Pen, assénant : « La classe politique française passe sa vie à essayer d’aller chercher des responsabilités ailleurs, alors que c’est eux les responsables de la situation. »Si la droite accuse la gauche de laxisme, les deux camps ont pourtant un bilan comparable en matière de reconduites à la frontière. En 2014, le ministère de l’intérieur a ainsi procédé à 27 606 « éloignements » d’immigrés illégaux (27 081 en 2013). Cette baisse par rapport au pic de 2012 (36 822 expulsions) est à relativiser, puisque le nombre d’expulsions en 2014 correspond environ à celui de 2010, à l’époque de la présidence de Nicolas Sarkozy (28 126). Mais la droite estime que la pression migratoire a augmenté et que la gauche n’est pas assez montée en puissance. Le nombre de demandes d’asile progresse en effet continuellement depuis 2007 (29 937 cette année-là contre 50 952 en 2014). « La situation migratoire de 2015 n’a rien à voir avec celle de 2003 », justifie M. Karoutchi, alors que Xavier Bertrand s’en est pris aux accords du Touquet, signés le 4 février 2003 par Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’intérieur.Lire aussi :Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015Opposition frontaleAu niveau législatif, les parlementaires LR continuent également à s’opposer frontalement. Ils ont voté contre la réforme du droit d’asile, adoptée définitivement le 15 juillet, qui vise notamment à réduire la durée moyenne de traitement des demandes.Une semaine plus tard, les députés LR ont également voté contre le projet de loi sur le droit des étrangers, dont certains articles facilitent les reconduites à la frontière. Depuis son retour à la vie politique, Nicolas Sarkozy prône, lui, une refonte totale du droit migratoire européen avec la mise en place d’un Schengen 2, où tous les pays signataires se mettraient d’accord sur des conditions d’asile communes.Son principal rival à droite, Alain Juppé, s’y oppose en réclamant un renforcement des moyens de Frontex dans le cadre de Schengen. Divisés sur ce sujet, les dirigeants de la droite sont en tout cas d’accord sur une chose : à quelques mois des élections régionales, ils ne peuvent pas laisser le terrain de l’immigration au FN. Cela explique l’activisme de Xavier Bertrand, candidat dans la région Nord–Pas-Calais–Picardie, où il affrontera Marine Le Pen.Matthieu GoarJournaliste au Monde Sandrine Morel (Madrid, correspondance) L’Espagne va mieux, et le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy entend faire en sorte que cela se voie dans le budget 2016, présenté mardi 4 août au Parlement par le ministre des finances Cristobal Montoro.Véritable outil de propagande électoral, alors que des élections législatives se tiendront à l’automne, il comprend des baisses d’impôts sur le revenu et les sociétés, déjà avancées au 1er juillet dernier, et qui se reproduiront « à mesure qu’augmentera notre capacité budgétaire », a promis M. Montoro.Coup de pouce aux fonctionnairesIl prévoit, pour la première fois depuis 2009, une légère revalorisation du salaire des fonctionnaires, de 1 %. Il augmente la part des dépenses sociales de 3,8 %, afin d’améliorer les ressources des familles en difficulté, les aides des personnes dépendantes ou les bourses scolaires. La recherche civile bénéficiera de 2,2 % de plus. Les dépenses culturelles augmentent de 7,2 %. Et l’investissement public, qui avait bondi de 8,5 % en 2015, augmentera encore, mais d’à peine 1 %.Avec une croissance du PIB prévue de 3,3 % en 2015 et de 3 % en 2016, selon les chiffres du gouvernement, soutenue par une forte reprise de la demande interne, le gouvernement espagnol a vu augmenter considérablement ses recettes fiscales. Les revenus de l’impôt sur les sociétés devraient ainsi augmenter de 10 %, selon les prévisions de Madrid. De plus, grâce à la croissance de l’emploi attendue, de 3 % cette année et la suivante, les dépenses totales en indemnités de chômage devraient baisser de 3,5 milliards d’euros (- 22 %). Et les intérêts de la dette baisser de 10 % grâce à la réduction des taux, symbole du retour de la confiance des investisseurs.Discours politiqueAinsi, bien qu’il doive poursuivre la politique d’austérité afin de rabaisser le déficit public de 4,2 % cette année à 2,8 % l’an prochain, le gouvernement dispose d’une marge suffisante pour « rendre à la société espagnole l’effort qu’elle a fourni ces dernières années, » a souligné M. Montoro.Transformant le discours de présentation du budget en véritable discours politique et bilan de législature, le ministre des finances a été clair : « Ce qui nous a permis de sortir de la crise, c’est l’austérité », a déclaré M. Montoro, qui a comparé, comme le font régulièrement ses collègues de gouvernement, la situation de l’Espagne à celle de la Grèce, où « les mouvements de capitaux sont limités car ils n’ont pas mené chez eux la politique économique que nous menons en Espagne depuis 2012. »Tout n’est cependant pas rose dans le royaume. Les légères augmentations budgétaires sont très loin de rétablir le niveau de dépenses publiques antérieur à la crise. La dette s’approchera des 100 % du PIB (98,7 %) cette année avant de commencer sa possible descente. Le nombre de chômeurs de longue durée, ne percevant plus qu’une faible indemnité de 426 euros par mois, explique aussi la baisse des dépenses de chômage. La reprise de l’emploi cache une augmentation des emplois précaires.Réduire le poids de la dette« Nous avons mené une politique économique rigoureuse qui nous a permis de sortir l’Espagne de la crise (…), de nous situer à la pointe de la croissance et de la création d’emplois dans la zone euro », s’est félicité de son côté M. Montoro, qui a souligné que l’an prochain le pays affichera « pour la première fois un excédent primaire nominal qui lui permettra de réduire le poids de la dette publique », avant de promettre, pour la prochaine législature, « si le veulent les Espagnols, » de récupérer « le niveau d’emploi antérieur à la crise. »Pour que le budget 2016 soit approuvé avant la dissolution des chambres, probablement fin septembre, le gouvernement a décidé d’appuyer sur l’accélérateur et de le faire voter en première lecture aux députés, qui voient leurs vacances écourtées, fin août.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.08.2015 à 06h25 • Mis à jour le04.08.2015 à 11h16 | Isabelle Rey-Lefebvre « On s’attend à un arrivage (sic) de Calais, où la situation est devenue très difficile, mais aussi de Vintimille », assure Hervé Ouzzane, membre du collectif « La Chapelle en lutte ». Ancien tenancier de boîte de nuit, il était déjà très présent auprès des migrants de la rue Pajol (18e arrondissement), évacués le 29 juillet ; il campe désormais avec la centaine de migrants qui, depuis le 31 juillet, ont trouvé refuge dans un lycée technique professionnel désaffecté du 19e arrondissement de Paris. Hervé Ouzzane avait utilement récupéré, rue Pajol, tous les vivres non consommés et en avait rempli un grand chariot en disant, « ça peut servir ». Il n’avait pas tort.Après avoir tergiversé durant le week-end, la maire de Paris Anne Hidalgo a finalement renoncé à envoyer la police déloger les étrangers du lycée. « Ces migrants ont, au péril de leur vie, traversé le Sahara, la Méditerranée, ils ont fui la guerre en Afghanistan, au Soudan ou, pour les Erythréens, une dictature sanglante : la France mais surtout Paris leur doivent l’hospitalité et l’accueil, a déclaré, lundi 3 août, Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris. Nous avons choisi le dialogue et notre méthode porte ses fruits : d’abord recenser les personnes, puis leur proposer un hébergement d’un mois, quelle que soit leur situation. Pas dans des hôtels mais dans des centres où ils peuvent dormir, se nourrir, accomplir leurs démarches administratives. Bien que l’accueil des migrants soit de la compétence de l’Etat, la Mairie de Paris s’implique pour faire face à cette crise migratoire d’une ampleur sans précédent. » Ballottés d’un centre à l’autreRue Jean-Quarré, l’ancien lycée hôtelier, un méchant bâtiment des années 1970 vide depuis quatre ans, se prête plutôt bien à cette vie collective. Les classes sont devenues des dortoirs pour la centaine d’hommes présents, le préau fournit une ombre bienvenue et les rares prises électriques sont toutes saturées de chargeurs de téléphones portables, tandis que la cour accueille les jeux de ballon, pour tuer l’ennui.Dans les petits groupes, rassemblés par nationalité – des Soudanais, les plus nombreux, des Erythréens, des Tchadiens mais aussi des Libyens, des Maghrébins, quelques Maliens et des Sénégalais –, l’ambiance semble détendue, même si chacun, en baroudeur aguerri, garde son bagage à l’œil. Abdel Quafar, 34 ans, parti du Darfour en 2008, passé par la Libye puis par la Grèce, est en France depuis 2012 ; Aziz Bara, son compatriote ouvrier dans le bâtiment et Khider Ismail, ancien cameraman, ont suivi à peu près le même périple.Tous trois ne se font pas prier pour montrer le précieux titre de réfugié qui leur donne le droit d’être en France et d’y travailler, mais qui ne suffit pas pour y obtenir un logement et un emploi. Ils ont déjà été beaucoup ballottés d’un centre à l’autre, d’une association à l’autre : « Ce que nous souhaitons, c’est nous intégrer à la communauté française, mais c’est difficile », juge Abdel Quafar. A ses côtés, deux jeunes, arrivés depuis deux jours, découvrent les méandres administratifs français.Lire aussi :Cinq questions sur le droit d’asileTraités de « vichystes »Le squat est donc solidement chaperonné par le collectif « La Chapelle en lutte », qui refuse de se constituer en association et dont certains membres se font appeler par un pseudonyme. Ils filtrent les entrées et monopolisent la communication avec la Ville, dont les représentants venus, samedi 1er août, vérifier la sécurité électrique et tenter un premier recensement se sont fait vertement éconduire et auraient été traités de « vichystes ».Le collectif assure qu’une fois les listes dressées, il est difficile d’y faire admettre de nouveaux arrivants. Or, ceux-ci sont déjà en route car la nouvelle du squat du lycée Jean-Quarré s’est propagée à la vitesse d’un feu de forêt : une vingtaine de Soudanais ont quitté le campement des quais d’Austerlitz, où ils stationnaient depuis des mois, pour s’installer ici ; une douzaine d’Afghans, descendus de la gare de l’Est, ont rejoint, lundi, leurs compatriotes.Le collectif de soutien appelle de ses vœux une grande maison d’accueil des migrants à Paris, ce à quoi le ministère de l’intérieur se refuse. Quant au généreux discours de la Mairie de Paris, il se heurte à la pénurie de places d’hébergement. Tous les centres sont pleins et, selon la préfecture d’Ile-de-France, 1 300 migrants ont déjà été accueillis, depuis le 1er juin, dans des centres censés rester fermés l’été, et qui ont été rouverts pour l’occasion. « Nous verrons si la situation est tenable », avance prudemment M. Julliard à l’Hôtel de ville. Il ne souhaite pas créer un point de « cristallisation » et rappelle qu’il y a d’autres campements, notamment celui d’Austerlitz et ses 250 migrants, qui vivent de plus en plus durement la cohabitation avec les fêtards noctambules de la Cité du design et des péniches alentour : « C’est notre priorité », affirme-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 21.08.2015 à 08h23 • Mis à jour le21.08.2015 à 10h36 Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite et du centre pour 2017, livre au Parisien Magazine dix propositions-clés en matière d’éducation, vendredi 21 août.Pour Alain Juppé, la réforme de l’éducation, « mère de toutes les réformes », est une priorité qu’il entend défendre. Favori des sondages avant la primaire des Républicains, il entend ainsi contrecarrer les plans de Nicolas Sarkozy, son principal rival et président du parti, qui a débuté sa campagne autour du thème de l’islam lors du premier débat collectif, en juin.S’il était élu président en 2017, l’ancien premier ministre (Les Républicains) assure qu’il ferait du début du cursus scolaire sa « priorité », « c’est-à-dire l’école maternelle et l’école élémentaire. De l’avis des psys, c’est là que tout se joue, notamment l’illettrisme ». Il propose ainsi de mettre en place, « tout au long de la primaire, un système d’évaluation pour rattraper les enfants dès qu’on sent qu’ils décrochent ».Lire l'analyse :La lente montée en puissance d’Alain Juppé tiendra-t-elle jusqu’en 2017 ?Augmenter les salaires des enseignants du primaire de 10 %Il envisage également d’augmenter les salaires des professeurs des écoles de 10 %. « En contrepartie » ils « doivent être plus présents dans l’établissement, et plus disponibles pour les élèves et leurs parents ». Une proposition déjà émise par Ségolène Royal lors de la campagne de 2007. Mais, là encore, Alain Juppé ne se veut pas « sectaire » :« Ségolène Royal peut avoir de bonnes idées, encore faut-il les appliquer. »Pour financer cette réforme, M. Juppé entend faire des économies sur l’organisation du baccalauréat, qui coûte chaque année plus de 1,5 milliard d’euros, selon le principal syndicat de chefs d’établissement, le SNPDEN. Il propose de modifier l’organisation du bac, pour « économiser plusieurs centaines de millions d’euros » :« Il faut réduire le nombre d’options et d’épreuves à quatre ou cinq, le reste des acquis étant soumis au contrôle continu »S’il entend augmenter le salaire des enseignants, le maire de Bordeaux l’assure : « Je ne propose pas d’augmenter la durée du travail » dans les établissements scolaires, « mais de la répartir autrement afin de garantir une présence effective dans l’établissement ». Cela se ferait dans un premier temps « sur la base du volontariat ».Lire sur Les Décodeurs :Les enseignants français, les plus maltraités d’Europe ?Réaffecter des postes vers le primaireSelon lui, « on peut réaffecter des postes d’enseignants [du collège et du lycée] vers le primaire. Mais cela ne peut se faire du jour au lendemain. Il faudra étaler cette réforme sur les cinq ans du mandat présidentiel. À ce stade, je n’ai pas chiffré l’impact. Cela donnera lieu à des controverses, je le sais », dit-il.« Je ne promets pas d’augmenter les effectifs, mais je m’engage à maintenir le budget de l’éducation nationale à son niveau actuel », dit-il également, assurant que « réformer n’est pas une question de moyens ». Des établissements plus autonomesPartisan de laisser « une plus grande autonomie » aux établissements, il affirme vouloir aller « beaucoup plus loin que la réforme du collège (programmée pour 2016), qui prévoit 20 % d’autonomie dans la gestion de l’emploi du temps ». Selon lui, les établissements devraient également être libres d’adapter les programmes scolaires aux élèves : « Si, à certaines périodes de l’année, les équipes veulent faire un peu plus de maths et un peu moins de français, elles doivent pouvoir le faire. » Quant au recrutement de nouveaux enseignants, M. Juppé veut abandonner le modèle actuel selon lequel « on recrute des gens à partir d’un barème informatique ». En lieu et place de cela, il souhaite voir « se développer la notion de “poste à profil” », afin de recruter « le bon enseignant pour le bon poste ».Parmi les propositions-clés du candidat Juppé, également formulées dans un livre, Mes chemins pour l’école (JC Lattès), à paraître le 26 août, figurent également le recrutement, dans les crèches, d’« animateurs linguistiques », l’instauration d’« un rendez-vous trimestriel obligatoire » entre parents et équipes pédagogiques, le renforcement du rôle des enseignants tuteurs et l’amélioration de la formation initiale des enseignants.Lire sur Les Décodeurs :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxDes vacances d’été raccourciesMais l’ancien premier ministre s’attaque également à une proposition polémique : le raccourcissement des vacances d’été. Si deux anciens ministres de l’éducation nationale – Luc Chatel et Vincent Peillon – ont essayé, aucun n’a réussi à la mettre en place. Pourtant, selon M. Juppé, « ce sera une orientation à prendre ».En comparant la situation française à celle des autres pays, il assure que « nos enfants ont plus d’heures de cours et elles sont plus concentrées sur une plus brève période, c’est pour cela qu’ils sont fatigués ».Pour lutter contre l’absentéisme des élèves, « pourquoi ne pas conditionner certaines aides et allocations au respect d’un certain nombre de règles ? », propose-t-il. M. Juppé dessine ainsi l’idée d’un « système de contravention immédiate » en ce qui concerne le trafic de drogue autour des établissements scolaires, « aujourd’hui généralisé », selon lui.La laïcité réaffirméeDu point de vue de la laïcité, Alain Juppé a, là encore, une position qui tranche avec Nicolas Sarkozy. Si ce dernier avait affirmé en 2007 que l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé en matière de transmission des valeurs, le maire de Bordeaux s’en détache.« Je ne partage pas cette déclaration. Je suis très attaché au principe de laïcité. L’école n’est pas faite pour transmettre les valeurs religieuses, mais les valeurs de la République ».S’il n’entend pas enseigner les religions dès la primaire, M. Juppé entend « mieux enseigner le fait religieux » au collège pour que « chacun comprenne ce qu’est une cathédrale, une fête patronale ». Concernant la religion musulmane, les collégiens doivent « vaguement savoir ce qu’est le Coran ». Matthieu Goar Alain Juppé aime l’été pour se dévoiler. Il y a tout juste un an, le 20 août 2014, le maire de Bordeaux enclenchait son propre compte à rebours vers 2017. Ce jour-là, par un simple post de blog, il annonçait sa candidature à la primaire de la droite et du centre. Depuis, il a trouvé des locaux pour accueillir son équipe, s’est immergé dans la France et s’est même ému de ses bons sondages, un soir, en direct, sur France 2.Ce vendredi 21 août, l’ancien premier ministre a lancé la phase 2 de sa campagne. Dans un entretien au Parisien magazine pour lequel il pose en élève assidu, M. Juppé dévoile ses idées pour l’éducation nationale, avant d’entamer une longue semaine d’examens médiatiques où il enchaînera un « 20 heures », des entretiens avec la presse spécialisée, la publication d’un webdoc… Une séquence censée donner un large écho à Mes chemins pour l’école (JC Lattès, 306 p., 12 euros), le premier de ses quatre livres-programme, qui sera publié le 26 août.Avec cet ouvrage, le maire de Bordeaux espère marquer la rentrée en créant le débat autour de ses idées. En choisissant l’école, « la mère des réformes », selon ses propres mots, il traite un sujet qui intéresse toutes les catégories de la population, la droite remontée contre la réforme du collège, mais aussi les parents d’élèves et les enseignants désappointés par François Hollande, qui avait placé la jeunesse au cœur de sa campagne, en 2012.Un plan millimétréAlain Juppé commence ainsi à appliquer sa stratégie car il est persuadé que 2017 se gagnera en agrégeant les déçus du centre et de la gauche. Dans son introduction teintée de nostalgie où apparaissent ses anciens maîtres, Mme Dulong ou encore le proviseur Raton, mais aussi ses amis de jeunesse avec qui il s’administrait de « sérieuses peignées », le candidat adresse ainsi une déclaration d’amour aux professeurs, « seuls en première ligne ».Avant de passer, quelques pages plus loin, au concret en promettant une revalorisation de 10 % du salaire des enseignants du primaire. Alain Juppé est bien en campagne et il est ambitieux. 15 000 exemplaires devraient être imprimés. Les ventes seront observées à la loupe par Nicolas Sarkozy qui, dans une boutade, a déclaré, mercredi 19 août, qu’il lirait l’opus avec plaisir quand « [il aura] fini Cent ans de solitude », le chef-d’œuvre de Gabriel Garcia Marquez.Cette publication fait partie d’un plan millimétré. L’entourage de l’ancien premier ministre s’interroge depuis un an sur la façon de gérer le temps long de la campagne. Au cœur de l’hiver, il a donc été décidé de publier quatre ouvrages pour créer régulièrement une actualité autour du candidat. Prévu pour janvier 2016, le prochain portera sur les « thématiques régaliennes ».Lire aussi :Alain Juppé, le temps long de la campagnePour le moment, aucun nuage n’apparaît à l’horizon. L’anticyclone sondagier s’est même renforcé au printemps. En juin, dans une enquête réalisée par l’IFOP pour Le Journal du dimanche, le maire de Bordeaux est passé devant Nicolas Sarkozy auprès des sympathisants du parti Les Républicains, ce qui a inquiété l’entourage de l’ancien chef de l’Etat. « J’ai beau chercher, je ne trouve pas de raisons de changer de stratégie, répète souvent Gilles Boyer, conseiller politique du candidat, attentif au moindre soubresaut. Mais une campagne, c’est un peu comme monter un meuble Ikea : on a la notice où tout est écrit et puis soudain il peut manquer une vis. »« Transformer cela en envie »Ce plan, qui se déroule pour l’instant sans accroc, n’empêche pas les questionnements de la garde rapprochée réunie tous les mercredis matin autour d’Alain Juppé dans son QG parisien de la rue de l’Université. Quelques doutes apparaissent parfois… « Alain Juppé est un contre-miroir de ce que les gens n’aiment pas chez François Hollande et Nicolas Sarkozy, analyse Benoist Apparu, député de la Marne et porte-parole de l’ancien premier ministre. Mais s’ils votent pour vous contre les deux autres, ils ne vous donnent aucun mandat pour faire quelque chose, c’est ce qu’on a constaté avec Hollande en 2012. A nous de transformer cela en envie. »Plusieurs discussions ont déjà eu lieu sur la façon de mieux incarner la campagne. M. Juppé doit-il rester dans la position du sage homme d’Etat ou se lancer plus franchement dans le marigot de l’actualité quotidienne ? Pour l’heure, le maire de Bordeaux s’affranchit des exigences de BFM-TV ou i-Télé et crée son propre agenda médiatique. Il choisit quelques interviews longues, alimente son blog – en juillet, cinq posts sur la Grèce, un sur l’agriculture mais publié avant la crise estivale de la profession –, mais il n’a pris la tête d’aucun combat politique particulier cette année.« Il faut prendre en compte les angoisses populaires »Pendant ce temps, un troisième homme est en train d’émerger dans les sondages : Bruno Le Maire a mené l’opposition lors de la bataille de la réforme du collège et s’est déplacé cet été en Normandie sur les barrages dressés par les éleveurs. Alain Juppé « réagit sur énormément de sujets, mais il ne va pas transiger avec ce qu’il est pour faire plaisir à l’un ou l’autre », tranche M. Boyer. Une partie de son entourage fait le pari que les Français attendent ce type de comportement. D’autres pensent qu’il y a encore un problème de « curseur » et qu’il ne faudra pas rater le moment où la campagne va s’accélérer.Les sarkozystes attendent en prédisant l’avenir. « Il veut être le sage qui n’est pas dans la dictature de l’urgence. Sauf qu’il faut aussi prendre en compte les angoisses populaires, on ne peut pas avoir une distance avec ça », analyse Geoffroy Didier, proche de Brice Hortefeux. Il est rejoint par un membre du premier cercle de l’ancien chef de l’Etat : « Dès qu’Alain Juppé va se mettre à beaucoup parler car la campagne l’exigera, il apparaîtra déconnecté. Bruno Le Maire va le ringardiser et Nicolas Sarkozy pourra montrer qu’il a eu les mains dans le cambouis. »Lire aussi :Sarkozy-Juppé : le choc des styles et des militantsL’équipe d’Alain Juppé veut commencer à préparer 2016 dès maintenant. Benoist Apparu et Edouard Philippe, maire du Havre, interviennent souvent dans les médias. Mais ils sont bien seuls. Hervé Gaymard, chargé du projet, Arnaud Danjean, député européen, Fabienne Keller, sénatrice du Bas-Rhin, et Christophe Béchu, sénateur de Maine-et-Loire, devraient être poussés sur les plateaux télévisés. Alain Juppé va, lui, continuer à se déplacer mais moins secrètement, en invitant la presse à le suivre. Il réunira également ses comités locaux fin septembre pour organiser la campagne de terrain.Matthieu GoarJournaliste au Monde Bastien Bonnefous (Sassenage (Isère) et Le Bourget-du-Lac, Le Châtelard (Savoie) – envoyé spécial) Ravi François Hollande ! Le président de la République a continué jeudi 20 août sa tournée toute en superlatifs de la France qui réussit. Pour son premier déplacement de rentrée, il s’est rendu dans l’Isère et en Savoie pour visiter deux sites champions dans la croissance verte et la transition énergétique. « C’est fantastique ! », « Félicitations, bravo ! », « Ce que vous faites est remarquable »… le chef de l’Etat n’a cessé de s’enthousiasmer tout au long de la journée.Dans l’Isère, il visite l’usine du groupe français Air Liquide, leader mondial spécialisé dans les gaz et les technologies pour l’industrie et la santé, basé à Sassenage. Ici, quelque 200 emplois ont été créés en cinq ans, portant à 700 le nombre de salariés. Pas de chômage, mais au contraire des investissements pour cette société présente dans 80 pays.Pendant une heure, M. Hollande, accompagné par la ministre de l’écologie du développement durable et de l’énergie Ségolène Royal et du secrétaire d’Etat à la réforme territoriale André Vallini, observe les turbines chargées de refroidir l’azote liquide et l’hydrogène afin de produire de l’énergie propre pour l’industrie aéronautique, automobile ou photovoltaïque.Le sujet est affreusement technique, difficile donc pour le chef de l’Etat d’échanger plus que quelques remarques de bon sens avec les ingénieurs et les développeurs de la société. Mais en bon VRP de l’action gouvernementale, il n’oublie pas de préciser à chaque fois à ses interlocuteurs que la nouvelle loi sur la transition énergétique, promulguée mardi, va leur « apporter de nouveaux moyens de développement ».Lire aussi :Le Conseil constitutionnel valide la loi sur la transition énergétique« Je suis venu ici pour mettre en pratique cette loi qui est une grande loi », explique M. Hollande qui fait de « l’enjeu climatique » non seulement un « défi international » à quelques mois de la conférence sur le climat organisée à Paris en décembre, mais un « défi pour la croissance ». La COP21, M. Hollande semble d’ailleurs n’avoir que cela en tête. Au point d’en dramatiser l’enjeu : si un accord n’était pas trouvé en décembre entre les grandes puissances, ce serait « une catastrophe », prévient-il. Raison de plus pour que la France soit « exemplaire en matière de transition énergétique ».Un sens inné de la synthèseLe voilà devant une pompe à hydrogène liquide, grâce à laquelle il fait le plein d’un véhicule. Le tout en trois petites minutes chrono. « Impressionnant ! », lance M. Hollande. Ces pompes sont déjà en exploitation à Rotterdam, aux Pays-Bas, mais pas en France où les réglementations compliquent encore leur installation. « Ce serait bien qu’en décembre, la flotte officielle de la COP21 soit équipée de ce type de voitures », propose André Vallini. Mauvaise pioche, le marché a déjà été confié… à des voitures électriques. Qu’importe, le président de la République, avec son sens inné de la synthèse, arrange l’affaire et promet qu’une pompe sera installée à Paris pour une démonstration lors de la conférence sur le climat.Le chef de l’Etat s’est également rendu à l’Institut national de l’énergie solaire, au Bourget-du-Lac, en Savoie, où il a annoncé le doublement des appels d’offres pour les projets de production d’énergie solaire, puis dans la commune du Châtelard, dans le massif des Bauges, pour y signer la première des 212 conventions « Territoires à énergie positive » mises en place par la loi sur la transition énergétique. « Cette loi est un événement, une chance considérable pour la France, une ligne de conduite pour les vingt prochaines années », répète-t-il. N’en jetez plus. A chaque fois, il s’offre de rapides bains de foule, enchaînant les poignées de mains et les selfies avec les salariés ou les habitants.Une journée présidentielle toute en optimisme vert, le jour même de l’ouverture des Journées d’été d’Europe écologie-Les Verts à Villeneuve-d’Ascq (Nord). Un moyen pour M. Hollande d’envoyer un signal politique aux écologistes toujours aussi critiques contre son action. Une manière aussi de s’adresser à leur électorat, à quelques mois des élections régionales en décembre et à moins de deux ans de la présidentielle.Lire aussi :Hollande veut « verdir » son discours pour séduire l’électorat écologisteToujours pas d’écotaxe en vue – « on l’a abandonnée, il faut être clair, nous n’allons pas la réintroduire par d’autres moyens », évacue-t-il –, ni de refonte du crédit impôt recherche, car « il faut de la stabilité ». En revanche, le chef de l’Etat reprend sa petite musique autour de la redistribution à venir. Pis, dopé par l’air vivifiant et ensoleillé des montagnes environnantes, il se montre encore plus optimiste concernant les prévisions de croissance pour la France.Alors que l’Insee vient d’annoncer une croissance nulle au deuxième trimestre, M. Hollande assure que celle-ci dépassera les 1 % en 2016, et évoque le chiffre de 1,5 %, qui est la prévision donnée par la France dans son programme de stabilité.Lire aussi :En France, la croissance a été nulle au deuxième trimestreAu point de promettre d’ores et déjà de nouvelles baisses d’impôts pour l’an prochain, alors que le matin même, dans un entretien accordé au groupe de presse régionale Ebra, il conditionnait celles-ci au retour de la croissance. « Il doit y avoir une croissance plus forte en 2016, il y aura donc quoi qu’il arrive des baisses d’impôts en 2016 », affirme le président de la République.Lire aussi :Hollande : l’ampleur des baisses d’impôts « dépendra de la croissance »Une assurance qui traduit sa volonté politique pour 2016, un an pile avant la présidentielle. « François Hollande a précisé les choses très clairement pour que cela ait un sens politiquement », appuie son entourage. Une manière de commencer sans y toucher à faire des promesses en prévision de 2017. Au risque, une fois encore, que celles-ci peinent à se réaliser.Bastien Bonnefous (Sassenage (Isère) et Le Bourget-du-Lac, Le Châtelard (Savoie) – envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.08.2015 à 09h21 • Mis à jour le20.08.2015 à 09h25 « Oui, il nous emmerde bien sûr, oui, oui », a dit le député RBM (Rassemblement bleu marine) du Gard Gilbert Collard sur France 2, jeudi 20 août, alors que Jean-Marie Le Pen est convoqué dans l’après-midi devant le bureau exécutif du FN, réuni en formation disciplinaire.« Il y a la personnalité de Jean-Marie Le Pen. Au milieu de ce plat de nouilles des gens qui nous gouvernent, c’est quand même une figure ».Gilbert Collard a indiqué que s’il avait siégé au bureau exécutif, il aurait « pris une mesure intermédiaire » dès lors que Jean-Marie Le Pen aurait « fait un pas vers le regret ».« S’il maintient ses propos il doit être sanctionné pour les propos qu’il a tenus, un point c’est tout ».Selon Gilbert Collard, « le problème », c’est que « Jean-Marie Le Pen n’a peur de rien, Marine Le Pen n’a peur de rien ».« Je pense que tout est possible venant de lui parce que c’est un jusqu’au boutiste et c’est l’aspect qui personnellement me plaît chez lui (...), mais là il est en train de faire du mal au pays qu’il aime ». Lire aussi :Au FN, pas de trêve estivale dans le psychodrame politico-familial Matthieu Goar (Saint-Privé (Yonne) - envoyé spécial) Mercredi 19 août, Nicolas Sarkozy a choisi de faire sa rentrée sur le terrain en visitant une exploitation agricole dans le village de Saint-Privé (Yonne). Autour d’un café et de quelques viennoiseries, la discussion est franche avec des céréaliers, des producteurs laitiers et des éleveurs… Le président du parti Les Républicains (LR) s’emporte contre les normes sur l’engrais, différentes entre l’Espagne et la France, contre l’embargo russe provoqué par François Hollande, son successeur « qui n’aime ni les riches ni les pauvres », ou encore contre Stéphane Le Foll, un ministre qui « s’occupe de tout sauf de l’agriculture »… La routine de l’opposant.Mais les hôtes ne s’en laissent pas conter et demandent des comptes sur les années 2007-2012. La TVA sociale, pourquoi l’avoir mise en place si tard ? « Vous parlez concret, moi aussi. Vous pensiez vraiment que je pouvais imposer deux points de TVA en plus après 2008, en pleine tourmente économique ? », se défend d’abord l’ancien chef de l’Etat. Et le Grenelle de l’environnement, qui a multiplié les normes ? « Le Grenelle a été trop loin sur un certain nombre de points. Je n’ai pas été assez attentif sur tout, pas assez hyperprésident à ce moment-là, contrairement à ce que disaient certains à l’époque. »« Attendez-vous à des surprises… »Nicolas Sarkozy vient de concéder une erreur. La scène est rare. Faut-il y voir un signe que l’ancien président de la République est enfin prêt à faire son devoir d’inventaire ? « Vous le faites déjà assez souvent », répond-il à la presse avant de lâcher, énigmatique : « Attendez-vous à des surprises… » Selon plusieurs membres de son entourage, M. Sarkozy prépare en effet une initiative pour évoquer ses années à l’Elysée. Pas seulement pour rappeler ce dont il est fier, comme les heures supplémentaires défiscalisées, mais aussi pour revenir sur d’autres épisodes plus douloureux. « Il a beaucoup réfléchi cet été ; il a mené un travail de fond sur son quinquennat, sur l’exercice du pouvoir, confie un de ses proches. Il se dit que c’est le bon moment, en cette année de transition, pour remettre les choses en perspective avant de passer à l’avenir. » Longue interview-confession dans la presse ? Emission télévisée ? La forme n’a, pour le moment, pas été arrêtée, mais, a priori l’écriture d’un livre semble exclue. Impossible également de savoir si M. Sarkozy veut faire un vrai mea culpa ou admettre quelques errements pour mieux valoriser son bilan. Cette initiative devrait en tout cas avoir lieu à l’automne. Un pur moment de communication politiqueDepuis son retour à la vie politique, il y a tout juste un an, plusieurs membres de sa garde rapprochée ne cessaient de lui conseiller de se livrer à cet exercice pour montrer qu’il avait appris de ses années élyséennes, qu’il n’était plus le même homme. Mais l’ancien chef de l’Etat avait préféré diluer son devoir d’inventaire au gré de ses interventions médiatiques.A l’automne 2014, dans le Figaro magazine, il avait ainsi expliqué qu’il aurait dû créer un bouclier de la dépense publique plutôt qu’un bouclier fiscal. Au « 20 heures » de France 2, il avait admis qu’il ne « referait » pas la scène du « Casse-toi pov’con » au Salon de l’agriculture. Chaque fois, l’ancien chef de l’Etat s’y résout lorsqu’il est soumis à des questions ou pour mieux se défendre. Plusieurs fois, lors de meetings, il a ainsi regretté la forme prise par le débat sur l’identité nationale, dont il fut à l’origine en 2009, pour mieux affirmer que le fond du débat était le bon. Cette fois-ci, la confession devrait être beaucoup plus globale. « Je pense qu’il a compris. S’il le fait, ce sera un grand coup, car ce n’est pas dans son ADN », estime un autre de ses proches.Cette confession, si elle a lieu, sera donc un pur moment de communication politique, comme les affectionne tant M. Sarkozy – « L’expérience et les échecs vous amènent à avoir une autre manière de voir la vie », écrivait-il déjà en 2001 dans son livre Libre (Robert Laffont). En cette rentrée 2015, le futur candidat à la primaire de LR, toujours persuadé d’avoir perdu à cause des autres (François Bayrou, ses ministres trop timides pendant la campagne, etc.), se voit contraint de se relancer.Alain Juppé, que les sarkozystes dépeignent en homme du passé, semble, à en croire les sondages, être une solution d’avenir crédible, quand M. Sarkozy est sans cesse ramené à son passif. De nombreux élus de terrain lui ont ainsi fait remarquer que des anciens sympathisants passés au FN lui reprochaient toujours le bilan de son quinquennat, notamment en matière de sécurité. « Même s’il fait semblant de ne pas s’en rendre compte, il s’étonne des sondages, que Marine Le Pen soit aussi haut. Et il se dit que la primaire ne sera pas un chemin de roses », admet l’un de ses conseillers. Dans ce contexte, la primaire de 2016, prélude à la présidentielle de 2017, pourrait bien valoir une longue confession.Matthieu Goar (Saint-Privé (Yonne) - envoyé spécial)Journaliste au Monde Bastien Bonnefous et Raphaëlle Besse Desmoulières A gauche, la rentrée politique est placée sous le signe de l’écologie. Avant la Conférence mondiale sur le climat (COP21), qui se déroulera à Paris du 30 novembre au 11 décembre et dont la France assurera la présidence, chacun entend capitaliser sur cet événement dont le but est de trouver un accord pour contenir le réchauffement climatique sous le seuil des 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle.« Il faut que, jusqu’en décembre, les socialistes parlent d’écologie et d’environnement matin, midi et soir », expliquait un ministre dès juillet. Objectif : verdir le discours et l’action du pouvoir en vue des élections régionales (les 6 et 13 décembre) et à deux ans de la présidentielle afin de conquérir les électeurs. « On doit s’adresser à l’électorat écologiste, plus ouvert que la direction d’EELV », veut croire un proche de François Hollande.Lire aussi :La rentrée politique, sur un air de campagneHollande évoque à nouveau « des baisses d’impôts »Résultat, avant même l’université d’été du PS à La Rochelle (du 28 au 30 août) qui doit largement évoquer les enjeux de la COP21, le chef de l’Etat s’est rendu, jeudi 20 août, en Isère et en Savoie aux côtés de la ministre de l’écologie Ségolène Royal pour promouvoir la loi de transition énergétique promulguée mardi.Il en a profité de ce déplacement pour préciser que « des baisses d’impôts » auront lieu « quoi qu’il arrive en 2016 », mais que leur ampleur dépendrait de la vigueur de la croissance économique.« Il doit y avoir une croissance plus forte en 2016, il y aura donc des baisses d’impôts quoi qu’il arrive en 2016. Pour en fixer l’ampleur, ça dépendra de la croissance que nous pourrons atteindre en 2016. »Le chef de l’Etat a aussi rejeté l’idée d’une réintroduction de l’écotaxe, abandonnée à l’automne 2014 mais que des élus aimeraient instaurer au niveau local. Une réponse à ceux, dont l’ex-ministre des transports Frédéric Cuvillier, qui ont récemment plaidé pour la mise en place d’une écotaxe régionale. Sur la question d’une possible réintroduction de l’écotaxe par le biais des régions, M. Hollande a toutefois indiqué que les exécutifs « installés après les élections (régionales des 6 et 13 décembre) auront à prendre des décisions ». Mais il s’est voulu clair : « Ce n’est pas l’Etat qui décidera. »Pas de Verts au gouvernement dans l’immédiatLe déplacement présidentiel a été programmé au moment même où Europe Ecologie-Les Verts ouvre ses journées d’été, qui se déroulent jusqu’à samedi à Villeneuve-d’Ascq (Nord). Celles-ci feront aussi la part belle à la COP21, avec notamment la venue du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, vendredi. Deux autres membres du gouvernement, Axelle Lemaire et Marisol Touraine, sont également invités. Si M. Hollande a toujours l’intention de faire revenir les écologistes au gouvernement afin que celui-ci reflète mieux la majorité à gauche, il veut aussi empêcher, autant que possible, une candidature écologiste en 2017.Mais pas question de précipiter les choses et de profiter du remplacement à venir de François Rebsamen – qui a démissionné mercredi du ministère du travail pour rejoindre sa mairie de Dijon – pour tout chambouler.Alors que des rumeurs font état ces jours derniers d’un remaniement plus large qui ferait entrer des écologistes, hypothèse évoquée en privé par le président de la République au cours de l’été, l’exécutif démine. L’Elysée explique que « les conditions politiques n’ont pas changé dans la majorité » et que les Verts sont toujours autant divisés sur la question de leur retour aux responsabilités. « Nommer des écologistes ministres alors qu’on va les affronter aux régionales, cela n’aurait aucun sens », estime un membre du gouvernement. François Hollande et Manuel Valls n’ont pas varié durant les vacances : pas de débauchage individuel et pas de changement de la ligne économique. L’éventualité d’un remaniement plus large est toujours programmée après les régionales. « A cette heure, Hollande est sur un remplacement de Rebsamen poste pour poste, pas sur une refondation politique générale », affirme un de ses proches.Lire aussi :Des Verts au gouvernement, mais à quel prix ?Tensions à EELV à l’approche des régionales A EELV, le sujet continue à pourrir la vie d’un parti qui n’est pas passé loin de la scission en début d’année. Une partie des parlementaires milite toujours pour un retour au gouvernement, avec à leur tête les présidents des groupes à l’Assemblée nationale et au Sénat, Jean-Vincent Placé et François de Rugy. Ce dernier a même choisi d’en faire le thème d’un livre paru mercredi (Ecologie ou gauchisme : il faut choisir, L’Archipel, 128 pages, 14,95 euros).Mais cadres et militants du mouvement y restent opposés. « A partir du moment où Hollande n’entend pas changer de politique, il n’y aura pas de majorité chez les écolos pour entrer au gouvernement, hormis des débauchages individuels ou un bing bang démocratique », affirme Julien Bayou, porte-parole d’EELV. Quant à l’ex-ministre du logement, Cécile Duflot, elle continue à préparer une éventuelle candidature en 2017 avec une petite équipe. La députée de Paris s’apprête elle aussi à publier, le 10 septembre, un nouvel ouvrage sur sa vision de la France, Le Grand Virage (Les Petits Matins, 128 pages, 10 euros). En interne, ses proches ont verrouillé le débat, et toute nouvelle offre de l’exécutif devra être approuvée par le parlement du parti, le conseil fédéral.A la veille des journées d’été, les tensions se sont cristallisées sur les choix stratégiques du mouvement aux régionales. L’enjeu est de taille pour EELV car cette élection au scrutin proportionnel lui est a priori favorable. En 2010, les écologistes avaient capitalisé sur le carton réalisé l’année précédente aux européennes pour s’imposer au premier tour comme troisième force politique du pays avec 12,18 % des voix. Même s’ils entendent profiter du contexte favorable lié à la tenue de la COP21, ils savent que l’exploit sera difficile à reproduire cette année.« Obligation d’unité » De nouveau, le choix de l’autonomie a été fait mais il s’entend désormais par rapport aux socialistes. Aucune alliance avec le PS ne devrait voir le jour, y compris dans les régions menacées par le Front national, comme le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ou en Provence-Alpes-Côtes-d’Azur. En revanche, dans ces deux régions, comme en Rhône-Alpes-Auvergne et Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, des accords avec tout ou partie du Front de gauche sont en cours de finalisation. Une stratégie déjà expérimentée dans certains cantons aux départementales avec des résultats mitigés. « Dans le cadre de ces coalitions larges, on peut créer la surprise et gagner la région », veut pourtant croire David Cormand, chargé des élections à EELV et proche de Mme Duflot.Une analyse que ne partage pas M. Placé qui juge cette option « totalement irresponsable », notamment dans les régions que pourrait remporter le FN, et dénonce « l’extrême-gauchisation du mouvement ». « Je pensais que les leçons des départementales avaient été tirées, je constate que non », déplore le sénateur. Certains sont moins pessimistes, à l’instar du député européen Yannick Jadot. « On a une obligation d’unité pour les régionales, assure-t-il. Les rassemblements qui se construisent se font autour d’un projet et d’une tête de liste écolos. »Le sujet n’a cependant pas fini d’empoisonner les relations entre les deux formations. Dans un entretien à Paris Match publié mercredi, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, juge que « la “mélenchonisation” de l’écologie n’est pas l’avenir de l’écologie » et lance un « appel pressant » à l’union aux régionales. Les deux partis auront l’occasion d’en discuter à La Rochelle où les écologistes coorganisent le 29 août un débat sur le bilan de l’accord électoral conclu avec le PS en 2011. Vaste programme.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteRaphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.08.2015 à 16h53 • Mis à jour le19.08.2015 à 17h47 | Matthieu Goar (Saint Privé (Yonne) - envoyé spécial) Après avoir occupé les couvertures des journaux et des magazines cet été (Le Parisien Magazine, Valeurs actuelles, Paris Match, Corse-Matin), Nicolas Sarkozy a renoué avec le terrain, mercredi 19 août. Le jour même du conseil des ministres de rentrée et en pleine crise porcine, le président du parti Les Républicains (LR) a visité une exploitation agricole du village de Saint-Privé (Yonne). « Ce n’est pas une crise conjoncturelle, c’est une crise structurelle. Il faut sauver l’agriculture française. Pour cela il va falloir réinventer un modèle », a déclaré l’ancien président de la République après une discussion d’une heure et demie avec des représentants de la profession, réunis autour d’un café.M. Sarkozy s’est prononcé pour une baisse « massive » des charges et pour la fin de la « surtransposition des normes européennes » en France. Par contre, il n’a pas donné de piste sur les moyens à mettre en place pour arriver à ce nouvel équilibre, mais il a rappelé qu’il avait fait voter la TVA sociale à la fin de son quinquennat. « La première décision de Hollande a été de supprimer cela pour des raisons idéologiques. Aucune réponse structurelle n’est apportée à la crise de l’agriculture. Vous verrez que ça ne se calmera pas », a-t-il prédit, accusant implicitement son successeur de ne pas avoir pris la mesure du problème : « Il y a eu une déclaration qui a été faite par le ministre de l’agriculture. Les engagements ont été pris et ils doivent être respectés. Et pour cela, c’est au plus haut niveau de l’Etat que ça doit être géré. »Cet automne, M. Sarkozy compte visiter toutes les régions françaises, à raison d’un ou deux déplacements par semaine jusqu’au premier tour des élections régionales, le 6 décembre. Mais, mercredi, sa campagne a déjà un peu commencé. L’ancien chef de l’Etat a ainsi visé à plusieurs reprises M. Hollande, notamment au sujet des tensions avec la Russie qui ont entraîné l’embargo russe sur le lait. « La manière dont les négociations n’ont pas été conduites avec la Russie est une erreur stratégique que les agriculteurs et les éleveurs paient aujourd’hui », a lancé M. Sarkozy.Incarner le chef de famille politiqueComme pour les élections départementales, l’ancien chef de l’Etat veut se placer au centre du jeu politique en se dressant en premier opposant aux socialistes mais aussi en ciblant le Front national. Mercredi, dans ce canton où le candidat FN avait recueilli 45 % des voix au second tour des élections départementales de mars, il s’est également inquiété de la désertification des territoires qui amèneraient un changement d’identité à la France. En aparté, il a également estimé que la crise politico-familiale au FN « laisserait des traces », avant de cibler Marine Le Pen : « Elle s’est aperçue il y a deux mois que son père n’était pas fréquentable. Elle fait l’inventaire au moment où il est le plus vieux, le plus faible, ce n’est pas d’une élégance énorme. »Nicolas Sarkozy s’envole la semaine prochaine pour un voyage au Brésil et en Argentine, où il assistera à des concerts de sa femme, Carla Bruni, mais rencontrera aussi des chefs d’entreprise, des militants LR et peut-être Luiz Inacio Lula da Silva, ancien président du Brésil. Pour la suite, il compte continuer à incarner le chef de sa famille politique pendant qu’Alain Juppé ou François Fillon joueront une carte plus personnelle avec la publication de leurs livres respectifs.Selon son entourage, le moment de se dévoiler ne viendra qu’au cours de l’année 2016. En attendant, l’ancien chef de l’Etat n’échappe pas à son bilan. Lors de la discussion avec les agriculteurs, plusieurs questions ont été très franches. Un exploitant lui a demandé pourquoi la TVA sociale avait été votée aussi tard dans le quinquennat. « Vous parlez concret, moi aussi. Vous pensiez vraiment que je pouvais imposer deux points de TVA en plus après 2008, en pleine tourmente économique ? », a rétorqué M. Sarkozy.Aussi direct avec une productrice de lait qui dénonçait la multiplication des normes depuis le Grenelle de l’environnement, il a répondu par un début de mea culpa avant de se faire plus ironique : « Le Grenelle a été trop loin sur un certain nombre de points. Je n’ai pas été assez attentif sur tout, pas assez hyperprésident, contrairement à ce que disaient certains. » Le début du devoir d’inventaire ? « Vous le faites déjà assez souvent », répond l’ancien président à la presse.Matthieu Goar (Saint Privé (Yonne) - envoyé spécial)Journaliste au Monde 19.08.2015 à 10h37 • Mis à jour le20.08.2015 à 15h45 | Olivier Faye Plus les semaines passent et plus le conflit entre Jean-Marie Le Pen et le Front national, qui va bientôt entrer dans son sixième mois de rebondissements, suit un scénario répétitif. Jeudi 20 août, les dirigeants du parti d’extrême droite se sont réveillés avec le même ordre du jour que celui qui les attendait au matin du 4 mai : sanctionner leur ancien président, accusé d’avoir accordé à BFM-TV et RMC, ainsi qu’à l’hebdomadaire Rivarol, des entretiens jugés incompatibles avec la ligne du parti.Six des huit membres du bureau exécutif, qui siège en qualité d’instance disciplinaire, se penchent à nouveau sur le cas du patriarche frontiste après l’annulation, le 2 juillet par la justice, de sa suspension du parti. Désormais, une exclusion pure et simple du cofondateur du mouvement est envisagée.Arrivé en début d’après-midi au siège du FN à Nanterre, Jean-Marie Le Pen a regretté que sa demande pour que la réunion soit publique « n’a pas été acceptée ». Alors que sa fille et présidente du parti, Marine Le Pen, ainsi que son bras droit, Florian Philippot, ont annoncé qu’ils ne participeraient pas à la réunion – pour ne « pas être juge et partie » – Jean-Marie Le Pen a constaté que « les chefs sont aux abris, il n’y a que les fantassins ici », avant d’entrer au siège du parti. Sa femme Jany l’accompagnait.Proche de Jean-Marie Le Pen, le député européen Bruno Gollnisch, qui n’est pas membre du bureau exécutif du FN, est aussi arrivé en début d’après midi à Nanterre. « Je suis venu à sa demande car il a le droit d’être assisté » par un adhérent du FN lors de ce bureau, réuni en formation disciplinaire, a-t-il expliqué à la presse. Pour lui, une exclusion du cofondateur du FN serait « absolument stupéfiante » et « la manifestation d’une ingratitude absolument incroyable ». M. Le Pen sera aussi assisté par son avocat, a encore précisé M. Gollnisch.La vice-présidente chargée des affaires sociales, Marie-Christine Arnautu, dont la présence était incertaine du fait de sa proximité avec le patriarche frontiste, est également présente, selon notre envoyé spécial. « Je reste persuadée que le parcours politique de Jean-Marie Le Pen, n’est pas celui dans lequel on veut le réduire aujourd’hui », a-t-elle plaidé, espérant que cela « se termine de façon honorable pour tout le monde ».Le bureau exécutif du Front national est censé commencer à 14h30. Marie-Christine Arnautu, un temps incertaine, sera présente.— olivierfaye (@Olivier Faye)require(["twitter/widgets"]);La réunion sera présidée par Jean-François Jalkh, premier vice-président du FN. Les autres membres du bureau exécutif sont: Nicolas Bay, Louis Aliot, Steeve Briois et Wallerand de Saint-Just.Lire aussi :Au FN, pas de trêve estivale dans le psychodrame politico-familial« Attente forte » de l’opinionL’issue de l’audience fait en tout cas peu de doutes. « On se dirige vers une exclusion. Marine n’a pas le choix, elle ne peut pas revenir en arrière », estime un proche de la présidente du FN. « A l’orée des régionales et de la présidentielle, la présidente fait tout pour écarter les accusations de racisme ou d’antisémitisme qui peuvent avoir cours contre nous. Ce conflit, c’est exclusivement ça », martèle, quant à lui, un dirigeant du FN. Conforté par ses succès aux élections intermédiaires, le FN entend poursuivre sa stratégie de dédiabolisation, engagée sur la route de l’élection présidentielle de 2017. Evincer le sulfureux cofondateur du parti participe de cet objectif. Florian Philippot, qui milite depuis le début du conflit pour une exclusion de M. Le Pen, jugeait encore il y a peu que cette rupture « devait arriver », d’une manière ou d’une autre. « Il y a une attente forte de la part de l’opinion », veut croire le vice-président du FN.La liste des griefs retenus contre M. Le Pen s’est allongée à mesure qu’il dénigrait sa fille et Florian PhilippotReste la question de la procédure, qui jusqu’à présent a causé bien des déboires à la direction frontiste, défaite à trois reprises par M. Le Pen devant les tribunaux. « Me Joachim est déjà au tribunal de grande instance, prêt à déposer un référé », raille un cadre du parti. Le bureau exécutif de jeudi devrait a priori se prononcer seulement sur une sanction contre M. Le Pen, et ne pas convoquer dans l’immédiat une nouvelle assemblée générale visant à réformer les statuts du mouvement et à supprimer la présidence d’honneur. Le précédent congrès postal, dont l’organisation a coûté plus de 70 000 euros, a été annulé par la justice. 56 % des adhérents avaient participé à ce scrutin par correspondance, qui s’était soldé par un plébiscite de 94 % en faveur de la réforme des statuts. « Les choses sont calées, nous savons maintenant ce qui est bien et ce qui ne l’est pas », jure-t-on à la direction du parti. Rien ne garantit pour autant que le scénario qui se répète depuis six mois s’achèvera jeudi.Lire aussi :Pourquoi le Front national en appelle à ses adhérents contre Jean-Marie Le PenOlivier Faye Olivier Faye Dans son conflit avec le Front national, Jean-Marie Le Pen ne manque pas d’imagination à l’heure de déposer des chausse-trappes sous les pieds de ses adversaires. Convoqué, jeudi 20 août, devant le bureau exécutif du parti, réuni en qualité de commission disciplinaire, le député européen va faire face à sa fille Marine Le Pen et aux dirigeants du FN, pour la première fois depuis plus de trois mois.Une nouvelle sanction doit être prononcée contre lui, alors que la mesure de suspension qui avait été prise à son encontre a été annulée par la justice, le 2 juillet. M. Le Pen risque l’exclusion pure et simple du mouvement qu’il a contribué à fonder. Déterminé à ne pas se laisser faire, le président d’honneur en sursis a assuré qu’il viendrait faire face aux huit membres du bureau exécutif, au siège du parti, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Mais il assortit son déplacement d’une requête particulière : que son audition se déroule en public.Lire aussi :FN : vote symbolique massif pour la mise à l’écart de Jean-Marie Le Pen« Nous demandons la publicité des débats, que le bureau exécutif soit ouvert à la presse et au public, explique au Monde un proche du député européen. Cette demande se fait dans un esprit de transparence, M. Le Pen n’a rien à cacher. S’ils refusent, ce sera une tentative de dissimuler ce qu’ils veulent faire. »Jurisprudence européenneL’entourage de M. Le Pen explique fonder sa requête sur l’article 6 alinéa 1 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), aux termes duquel un jugement « doit être rendu publiquement ». Le patriarche d’extrême droite s’appuie par ailleurs sur la jurisprudence européenne, et en particulier sur l’arrêt König, prononcé le 28 juin 1978 par la Cour européenne des droits de l’homme. Ou quand le pourfendeur de l’Europe supranationale s’en remet à ses institutions…« Selon nous, l’article de la CEDH et cette jurisprudence s’appliquent à toute organisation qui statue en matière disciplinaire. La publicité des débats doit être ordonnée », explique Me Valéry Le Douguet, un des avocats de Jean-Marie Le Pen. Des conclusions à caractère plus général sur la procédure disciplinaire ont été rédigées par le camp de l’ancien candidat à la présidentielle. Elles doivent être transmises à la direction du Front national avant la réunion du bureau exécutif. « Nous sommes courtois, nous le faisons suffisamment à l’avance pour qu’ils puissent prendre leurs dispositions », relève Me Le Douguet.Sollicitée par Le Monde, la direction du Front national n’a pas encore fait savoir si elle allait accéder à la demande de M. Le Pen. Quoi qu’il arrive, ce dernier devrait néanmoins se présenter face aux dirigeants du parti.Lire aussi :FN : nouvelle victoire judiciaire de Jean-Marie Le Pen contre sa filleOlivier Faye Bertrand Bissuel Des états d’âme ? Antoine Lyon-Caen en a peut-être face à la controverse soulevée par le livre (Le Travail et la loi, Fayard, 80 p., 8 euros) qu’il a corédigé avec Robert Badinter. Mais il ne les dévoile pas. L’homme est pudique et reste d’un calme inébranlable, y compris quand on lui demande de répondre aux attaques les plus incisives de ses contradicteurs. Des lettres de réactions, il en a reçu plusieurs, raconte-t-il, installé dans son bureau du cabinet d’avocats Lyon-Caen & Thiriez, à deux pas de l’Assemblée nationale : certaines étaient « gentilles », « d’autres moins ». Les remarques les plus dures ont été lancées par des avocats. « Dans le milieu académique », en revanche, il n’y a pas eu d’« expression blessante ».Lire aussi :Droit du travail : touche pas à mon code !« Un ouvrage comme celui-là échappe à ses auteurs », confie-t-il. Pierre Gattaz, le patron des patrons, y a peut-être contribué en apportant son soutien aux deux auteurs : « L’enthousiasme du Medef n’a-t-il pas perturbé les protagonistes sociaux ? », s’interroge Antoine Lyon-Caen. Sous-entendu : l’hommage patronal a peut-être rendu le livre suspect, indéfendable, aux yeux d’une partie de la gauche.Lire aussi :Alléger le code du travail : nécessité à droite, tabou à gaucheAntoine Lyon-Caen explique que le projet d’écrire Le Travail et la loi a vu le jour il y plusieurs mois : « Robert Badinter et moi-même, nous nous connaissons depuis 1969. Nous nous voyons régulièrement et échangeons sur de multiples sujets. Depuis l’été 2014, nous nous demandions comment redonner un sens au débat très complexe, qui ne date pas d’aujourd’hui, sur la législation du travail. » Les deux hommes, qui ne veulent pas tomber dans un propos « austère », cherchent donc à « provoquer la discussion », en produisant un texte « assez ramassé » et « grand public ».« Protéger autrement »Au fil de leurs échanges émerge l’idée d’« apporter de la clarté » en dégageant les « grands principes » qui doivent structurer notre droit du travail. Bon nombre des critiques formulées contre ce corpus de règles traduisent un « manque de confiance dans la loi », lui-même induit par « l’opacité de la loi, qui crée des craintes » chez les entrepreneurs, les acteurs associatifs, les professions libérales, les artisans, etc. Cette matière « doit être comprise de ceux auxquelles elle s’adresse », estime-t-il. Il ne s’agit « pas de moins protéger les travailleurs mais de protéger autrement en raisonnant à droit constant ».Lire aussi :Pour une « Déclaration des droits du travail »Antoine Lyon-Caen n’est pas d’accord avec ceux qui trouvent que le livre accorde la primauté à la négociation collective. Et encourage, ainsi, l’élaboration de règles différentes, d’un secteur à un autre, voire d’une entreprise à une autre, au détriment de la loi, qui, elle, est valable pour tous. « Si la loi est ferme, dit-il, la négociation collective retrouve le rôle historique qui est le sien de compléter et de développer celle-ci. » Certains de ses pairs, qu’il a lui-même formés, l’éreintent ? « Le risque valait la peine d’être pris, rétorque-t-il. Je ne crois pas que l’on échappe à un débat. Dans des pays proches, ce sont des sujets dont on parle. »Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Nicolas Sarkozy a donc choisi la Corse et le sujet de la réforme territoriale pour animer sa rentrée médiatique et politique. Dans un entretien à Corse matin recueilli sur son lieu de vacances au domaine de Murtoli sur la commune de Sartène (Corse-du-Sud), le président du parti Les Républicains (LR) évoque le contexte local où deux listes de droite risquent de s’affronter au premier tour des régionales. Il revient également largement sur le redécoupage territorial issu de la loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) qui a créé 13 grandes régions métropolitaines.Il y dénonce une « réforme ratée (…) fondée sur un postulat : détruire ce que nous avions bâti ». « Quant aux treize nouvelles régions, certaines sont d’une telle taille que ça va à l’inverse du but recherché. Je prends l’exemple de la région Rhône-Alpes-Auvergne. Il faut huit heures de route pour aller d’Aurillac à Val d’Isère et autant d’heures en train pour se rendre à Annecy », déclare l’ancien chef de l’Etat.Alors que la campagne des élections régionales, dont le premier tour aura lieu le 6 décembre, va agiter le monde politique tout l’automne, l’ancien chef de l’Etat tient à occuper ce créneau qui lui permet de s’opposer à l’exécutif tout en parlant de thématiques locales. « Elle a été menée à l’encontre de tout bon sens, le projet de création de vice-présidences déléguées en est par exemple l’illustration », soutient-il.Et de défendre à nouveau son ancien projet de fusion des départements et des régions qu’il avait fait adopter à la fin de son quinquennat : « Pour faire de vraies économies et obtenir une plus grande lisibilité pour nos compatriotes, il fallait que les deux collectivités, région et département, fusionnent, d’où la création du conseiller territorial, à la fois conseiller régional et conseiller général. » M. Sarkozy regrette que François Hollande se soit « empressé de faire disparaître, dès son élection, (…) ce beau projet, utile et novateur ».Lire aussi :Régions : et les nouvelles capitales sont...Plus question de défaire la loiDans cet entretien, l’ancien président de la République n’affirme par contre plus du tout qu’il reviendra sur cette réforme territoriale en cas de retour au pouvoir en 2017. Lors de sa campagne pour la présidence interne de l’UMP, à l’automne 2014, il avait pourtant évoqué cette possibilité.« Je ne serai pas engagé par le découpage administratif auquel procède l’actuel gouvernement. Lorsque nous reviendrons aux responsabilités, nous déferons ce qui a été aussi mal construit », avait-il lancé, le 19 novembre 2014, à Mulhouse (Haut-Rhin) devant près de 2 000 militants sympathisants alsaciens très en colère contre la fusion de leur région avec la Lorraine et la Champagne-Ardennes. L’ancien chef de l’Etat avait alors été acclamé. Quelques jours avant ce meeting, il avait déjà promis d’abroger la loi Taubira et celle sur le « mariage pour tous ».Parmi les candidats à la primaire de la droite et du centre de 2016, ni Alain Juppé, ni François Fillon, ni Xavier Bertrand ne se sont prononcés pour une abrogation de la réforme territoriale. Lors du vote en première lecture, M. Bertrand, député de l’Aisne et candidat aux élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, avait choisi l’abstention plutôt que le vote contre et s’était même félicité de la « grande cohérence » du rattachement des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie.Sur le terrain, les candidats de la droite et du centre contactés par Le Monde, ne semblent pas avoir choisi de faire campagne contre cette réforme. Philippe Richert, candidat en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, et Dominique Reynié, candidat en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, avaient confié qu’ils préféreraient axer leur discours sur le bilan des majorités socialistes sortantes.Les régionales en Ile-de-FranceMatthieu GoarJournaliste au Monde 14.08.2015 à 20h05 • Mis à jour le14.08.2015 à 20h20 | Eric Nunès Le quinquennat de François Hollande serait particulièrement rude pour les maigres budgets des étudiants. Selon une enquête publiée par l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), syndicat proche du Parti socialiste, le coût de la vie étudiante aurait fait un bond de 8,4 % depuis 2012. Une érosion du pouvoir d’achat des jeunes qui ne devrait pas cesser à la rentrée 2015 : l’étude prévoit une nouvelle hausse de 1,1 %, soit une progression supérieure à l’inflation, qui se limitait à 0,2 % sur un an en juillet 2015.Dans son rapport, le syndicat étudiant analyse les postes de dépenses que doivent gérer les étudiants. Selon l’UNEF, le logement demeure le premier pour ceux qui ont dû quitter le domicile familial, malgré l’engagement du gouvernement de construire 40 000 places durant sa mandature.Lire aussi :Se loger en cité U est de plus en plus difficileAugmentation moyenne de 0,3 %Même si la loi sur l’encadrement des prix de location limite la hausse en 2015, le coût est difficilement soutenable. Il n’y a pas qu’à Paris que les loyers sont très élevés. Hors de l’agglomération parisienne, l’augmentation des loyers se poursuit aussi, avec une augmentation moyenne de 0,3 % et des « hausses significatives » dans plusieurs villes étudiantes : 6,6 % au Havre, 2,6 % à Nancy, 2,4 % à Tours et 1,8 % à Strasbourg, selon le rapport.Le déplacement est également un poste de dépense important pour les étudiants. Selon les collectivités territoriales et leurs efforts pour mettre en place des tarifications adaptées, les variations de cette charge sont « importantes », souligne l’UNEF. Si en France les prix des transports font un bond de 2,6 %, bien au-delà de l’inflation, l’Ile-de-France se distingue avec la mise en place de la carte Imagine « R » à tarif unique.Le rapport de l’UNEF pointe de forts écarts en fonction des villes : « De 100 euros à Toulouse, jusqu’à 335 à Brest. Les plus fortes hausses sont Nantes (6,8 %), Strasbourg (4,3 %) et Bordeaux (4,3 %). » La ville de Lille rejoint également le club des mauvais élèves en matière de tarification, puisqu’elle a supprimé son tarif à destination des étudiants boursiers, « ce qui augmente le prix de leur abonnement de 18 % » , relève l’étude.Une « inflation ressentie »Le rapport souligne également une hausse de la Sécurité sociale, des mutuelles étudiantes, des repas au restaurant universitaire, de l’électricité, de l’assurance-habitation, du téléphone, de l’accès à Internet… Des charges que peuvent difficilement supporter les étudiants les plus précaires. « Avec les trois quarts des étudiants exclus du système de bourses, la France fait majoritairement reposer le financement des études sur le dos des familles plutôt que sur la solidarité nationale », analyse l’UNEF, qui réclame une revalorisation des bourses, leur élargissement, l’encadrement des loyers dans les principales villes universitaires et un demi-tarif étudiants dans l’ensemble des transports en commun.Du côté du gouvernement, on reconnaît que « l’inflation ressentie par les étudiants » est « légèrement supérieure » à celle des ménages. Dans un communiqué publié vendredi, le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur préfère toutefois rappeler que « 400 millions ont été mobilisés en faveur des bourses sur critères sociaux », que les gratifications de stage de plus de deux mois ont été augmentées de 30 centimes en taux horaire.Lire aussi :Plus d'argent, plus de droits, et des tickets de métro... ce qui change pour les stagiairesEn outre, le gouvernement fait valoir que Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’éducation nationale, a annoncé en juillet un « gel de l’évolution des droits d’inscription pour la rentrée universitaire 2015 ». Une décision pourtant purement symbolique, puisque la hausse avait été modique l’an dernier. Hors paiement de la cotisation de sécurité sociale étudiante, l’inscription en licence avait augmenté de 1 euro (+ 0,55 %), de 2 euros en master (+ 0,79 %) et de 3 euros (+ 0,77 %) en doctorat. De 2004 à 2014, la hausse en euros constants était de 13,5 %. Dans le même temps, une dizaine d’écoles d’ingénieurs ont beaucoup augmenté leurs droits d’entrée.Lire aussi :Pas d’augmentation des droits de scolarité à l’université en 2015Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.08.2015 à 10h59 • Mis à jour le14.08.2015 à 17h57 | Patrick Roger L’économie française essuie un sérieux coup de mou au deuxième trimestre. Selon les chiffres de l’Insee publiés vendredi 14 août, le produit intérieur brut (PIB) a stagné : 0,0 % après une progression de 0,7 % au premier trimestre, le chiffre de la précédente publication, en mai, des résultats au premier trimestre ayant été réévalué.L’acquis de croissance au milieu de l’année atteint 0,8 %. Le ministre des finances, Michel Sapin, estime de ce fait que l’objectif de 1 % à la fin de l’année est conforté.Les résultats trompeurs du premier trimestreIl n’empêche : en dépit des indicateurs conjoncturels qui laissaient anticiper un ralentissement de la croissance, un coup d’arrêt aussi brutal n’était pas attendu. Cela témoigne de la fragilité de la reprise dont François Hollande, le 14 juillet, assurait qu’elle « [était] là » et dont Manuel Valls, début août, voyait qu’elle « se précis [ait] ». En fait, les résultats du premier trimestre étaient trompeurs. Ils étaient tirés par une accélération de la consommation (+ 0,9 %) due pour partie au rebond des dépenses d’énergie pour le chauffage. Au deuxième trimestre, la consommation ralentit fortement (0,1 %).Les dépenses d’énergie reculent (- 2,2 %) et les dépenses en biens se replient de + 1,7 % à - 0,1 %. La baisse de l’investissement des ménages s’accentue : - 1,6 % après - 1,2 % au premier trimestre. Surtout, l’investissement en construction de logements connaît une nouvelle baisse significative (- 1,3 %) pour le huitième trimestre consécutif.Du côté des entreprises, l’investissement enregistre lui aussi une décélération : 0,2 % après 0,6 % au premier trimestre. Malgré le redressement de leurs marges grâce aux effets du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et aux premières mesures du Pacte de responsabilité, les entreprises restent frileuses alors que les carnets de commande ne s’étoffent que très légèrement. La loi sur la croissance et l’activité a bien prévu un coup de pouce supplémentaire en intégrant un avantage fiscal exceptionnel. Cette mesure de suramortissement, qui s’applique aux investissements réalisés entre le 15 avril 2015 et le 15 avril 2016, n’a pas encore produit ses effets. Cependant, dans l’enquête réalisée en avril par l’Insee, les chefs d’entreprises relevaient leurs prévisions de janvier dans ce domaine et anticipaient une progression de 7 % pour 2015. De quoi, peut-être, redynamiser l’activité dans la seconde partie de l’année.Le seul point positif dans les derniers chiffres de la croissance est fourni par la bonne tenue des exportations. Elles ont enregistré une nouvelle accélération de 1,7 % après 1,3 % au trimestre précédant, malgré le repli des exportations de produits pétroliers raffinés (- 7,5 %) favorisées par la baisse de l’euro. Alors que, dans le même temps, les importations ralentissent (+ 0,6 % après 2,2 %), du fait du fort recul des achats d’hydrocarbures bruts et du ralentissement des matériels de transport. Le commerce extérieur contribue ainsi pour 0,3 point de PIB au soutien de l’activité au deuxième trimestre. Persistance du chômage de masseReste que, globalement, les éléments ponctuels qui avaient contribué à doper la croissance du premier trimestre se sont, pour la plupart, volatilisés. Certes, la croissance sur le début de l’année reste la plus élevée en moyenne depuis le printemps 2011. Et elle se situe à un niveau identique à celle de l’Allemagne.Mais elle demeure à la merci des aléas de la consommation d’énergie ou autres facteurs conjoncturels, sans pouvoir s’appuyer sur un redémarrage de la production industrielle ni sur le dynamisme de la consommation des ménages. Faute de moteur puissant, la croissance navigue dans une zone de basses eaux, caractérisée par des à-coups, en légère augmentation par rapport aux trois dernières années mais sans vrai redémarrage. La persistance d’un chômage de masse n’incline pas à penser que la tendance pourrait durablement s’infléchir.Intérim en hausseLe gouvernement n’entend pas, pour autant, changer d’orientation. « La première des priorités, c’est de maintenir le cap », a redit M. Sapin, vendredi sur France Inter. L’exécutif est convaincu que les mesures mises en œuvre en faveur des entreprises vont finir par porter leurs fruits et compte sur les premiers effets de la loi Macron pour dynamiser l’activité. Mais il adresse une fin de non-recevoir aux recommandations formulées lors du dernier congrès du PS, lequel appelait à un infléchissement de la ligne économique et à une « réorientation » d’une partie des efforts du pacte de responsabilité vers les ménages et les collectivités territoriales. « Je ne suis pas favorable à ce qu’on transforme ce qui était destiné aux entreprises en baisses d’impôt pour les ménages », a réaffirmé le ministre des finances, pour ceux qui ne l’auraient pas compris. La prochaine loi de finances, qui sera présentée en septembre et viendra ensuite devant le Parlement, devrait donc confirmer les choix de politique économique engagés par le gouvernement depuis le début de l’année 2014.Dans cet environnement morose, une timide éclaircie sur le front de l’emploi vient, toutefois, atténuer le bilan. Selon l’estimation publiée également vendredi 14 août par l’Insee, l’emploi salarié dans les secteurs marchands a enregistré une légère progression de 0,2 % au deuxième trimestre (+ 27 300 postes), après une stabilité au premier trimestre. Sur un an, il est quasiment stable (- 4 200 postes). Ce résultat est dû, notamment, à la hausse de l’intérim. Mais, pour que le chômage recule, il faudra que la croissance retrouve, au minimum, un niveau de 1,5 %. « On est sur le chemin. Nous serons sur ce rythme à la fin de l’année », veut croire M. Sapin.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 06h45 • Mis à jour le14.08.2015 à 15h36 | Marie Charrel Un ultime Eurogroupe pour sauver la Grèce ? Vendredi 14 août, les ministres des finances de la zone euro se réunissent pour valider, ou non, le troisième programme d’assistance à Athènes, de près de 85 milliards sur trois ans. L’enjeu est de taille. Et le calendrier serré : le 20 août, le pays doit en effet rembourser 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE). Sans nouvelle aide, il risque de faire défaut.En théorie, l’Eurogroupe devrait donner son feu vert sans difficulté. Mardi 11, le gouvernement d’Alexis Tsipras et ses créanciers, la BCE, le Fonds monétaire international (FMI), le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Commission européenne, ont en effet conclu un accord « technique » sur le plan. Les négociations se sont déroulées dans une ambiance étonnamment cordiale.Lire aussi :La course contre la montre d’Alexis TsiprasUne longue série de réformesEn échange d’une nouvelle aide, Athènes s’est engagé à adopter une longue série de réformes, que les parlementaires Grecs ont voté vendredi matin. Et ce, en dépit de la révolte de l’aile gauche de Syriza, le parti de M. Tspiras, au bord de la scission.Dans ces conditions, l’Eurogroupe n’a aucune raison de ne pas valider l’accord. Seulement voilà : l’Allemagne hésite. Wolfgang Schäuble, son ministre des finances, a fait savoir qu’il soulèverait de nombreuses « questions » lors de la réunion. Il s’inquiète de la soutenabilité de la dette grecque et veut s’assurer que le FMI, silencieux ces derniers jours, restera impliqué dans le pays. La chancelière Angela Merkel est dans une situation délicate. Une partie des députés allemands sont réticents à aider encore Athènes. Pour les calmer, elle aurait préféré que la Grèce bénéficie d’un prêt-relais pour passer l’échéance du 20 août. Et que les négociations se prolongent.Les hésitations allemandes peuvent-elles faire échouer l’Eurogroupe ? Possible. Mais peu probable. Berlin ne prendrait en effet pas le risque d’être la seule capitale de la zone euro à s’opposer à l’accord. La Finlande, l’autre pays méfiant à l’égard du gouvernement Tsipras, a en effet déjà fait savoir qu’elle le soutenait.Si la journée de vendredi se déroule sans encombre, plusieurs parlements nationaux, notamment en Allemagne, au Pays-Bas et en Espagne, devront encore donner leur blanc-seing, en début de semaine prochaine, pour qu’Athènes puisse toucher une première tranche d’aide avant le 20 août. M. Tsipras pourra alors souffler. Mais pas pour longtemps : il devra, dès lors, gérer la fronde au sein de son propre parti…Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersLa Commission confiante, Schäuble aussiLa Commission européenne s’est dite confiante dans l’approbation par les ministres des finances de l’Eurogroupe du plan d’aide, trouvant « encourageant le vote sans appel ce matin par le Parlement grec ».Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s’est quant à lui montré plus réservé, se refusant à « spéculer » sur l’issue de la réunion. Il a estimé que la question de la « confiance politique » avec la Grèce était « encore sur la table ».Enfin, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a assuré vendredi 14 août après-midi qu’il était « confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui ». « Si nous ne trouvons pas de solution aujourd’hui, nous devrions mettre en place un prêt-relais », a-t-il toutefois ajouté.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.08.2015 à 20h27 • Mis à jour le14.08.2015 à 17h58 Le Conseil constitutionnel a validé, jeudi 13 août, l’essentiel de la loi Rebsamen sur le dialogue social, qui simplifie les règles dans les entreprises, sécurise le régime des intermittents du spectacle et crée une nouvelle prime d’activité.Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?Saisis par soixante députés qui dénonçaient la création de commissions paritaires régionales pour représenter les salariés des très petites entreprises (TPE, moins de onze salariés), les membres du Conseil ont jugé ces nouvelles instances conformes à la Constitution.Un seul article retoquéSur les soixante-deux articles du texte, ils n’en ont retoqué qu’un, celui qui devait simplifier la collecte des contributions logements des entreprises. Cet article « avait été adopté selon une procédure contraire à la Constitution », car il ne présente « pas de lien, même indirect, avec (les dispositions) qui figuraient dans ce projet de loi » initialement. La mesure devait permettre au gouvernement de légiférer par ordonnance pour créer « un organisme unique chargé de collecter la participation des employeurs à l’effort de construction ».François Hollande s’est félicité de cette validation dans un communiqué diffusé par ses services dans la nuit de jeudi à vendredi. « Il s’agit d’un texte qui conditionnera la modernisation de notre pays », a insisté le chef de l’Etat. Cette décision « ouvre la voie à une rénovation en profondeur du dialogue social dans notre pays et oeuvre en faveur de l’emploi et de l’activité », s’est réjoui de son côté le ministre du travail François Rebsamen dans un communiqué. « Les textes d’application de cette loi seront pris dans les meilleurs délais », a assuré celui qui démissionnera du gouvernement le 19 août pour rejoindre sa mairie de Dijon.Nombreuses mesuresLa loi sur le dialogue social a été adoptée définitivement le 23 juillet. Présentée comme « un texte de progrès social » par le ministre du travail, François Rebsamen, elle a été élaborée après l’échec en janvier de négociations entre patronat et syndicats.Au-delà des mesures liées au dialogue social dans les entreprises, elle comprend également la création du compte personnel d’activité et la mise en place à partir du 1er janvier 2016 d’une prime d’activité, remplaçant la prime pour l’emploi et le RSA-activité.Autres mesures : la sécurisation du régime des intermittents du spectacle ; la suppression du caractère obligatoire du CV anonyme ; et un début de reconnaissance du burn-out, le syndrome d’épuisement professionnel. 13.08.2015 à 11h23 • Mis à jour le13.08.2015 à 16h54 | Patrick Roger Les riches sont plus nombreux, en France, et ils sont même de plus en plus riches. Ainsi, entre 2013 et 2014, le nombre d’assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est passé de 312 406 à 331 010, soit une progression de 6 %. Dans le même temps, la valeur totale des patrimoines déclarés a bondi de 10 %, atteignant 476,28 milliards d’euros en 2014 contre 433,47 milliards l’année précédente. Les valeurs immobilières ont crû de 8,2 % et les valeurs mobilières de 10,8 %. Alors que, dans le même temps, la croissance du produit intérieur brut (PIB) se languissait à un morne 0,4 %.Deux facteurs principaux concourent à cette fulgurante progression : une hausse de l’ordre de 20 % du CAC 40 sur l’année, qui a dopé les revenus boursiers, et les résultats obtenus par le service de régularisation des avoirs non déclarés détenus à l’étranger. Le retour de ces capitaux « planqués » a ainsi gonflé la base imposable à l’ISF. Résultat : l’impôt sur la fortune a rapporté à l’Etat 5,19 milliards d’euros en 2014 contre 4,39 milliards en 2013 (+ 18 %). Ce sont d’abord les patrimoines les plus élevés, supérieurs à 10 millions d’euros, qui ont connu la plus forte progression, la valeur moyenne des patrimoines des foyers assujettis à l’ISF s’établissant à 2,7 millions d’euros.Cette augmentation du rendement de l’ISF, en volume et en nombre d’assujettis, a eu pour conséquence d’accroître le nombre de bénéficiaires du plafonnement de cet impôt. En 2014, ce sont ainsi 8 872 redevables qui ont pu réduire le montant de leur ISF. Le coût total du plafonnement s’élève à 905 millions d’euros en 2014, selon les chiffres de Bercy – qui conteste le chiffre de 926 millions paru dans la presse en début de semaine –, soit une remise moyenne de 102 000 euros. Sur ce total, 3 290 bénéficiaires du plafonnement se situent dans la tranche des patrimoines supérieurs à 10 millions d’euros. Pour eux, l’économie moyenne réalisée grâce au plafonnement se monte à 246 674 euros. A eux seuls, ils absorbent 811,5 millions d’euros de la ristourne consentie par l’Etat.Rompre avec le bouclier fiscalPar comparaison, en 2013, 7 650 foyers redevables de l’ISF avaient pu bénéficier du plafonnement et le coût de ce dispositif avait représenté 825 millions d’euros. En un an, le nombre de bénéficiaires a grimpé de 16 % et, en volume, la progression est de 12 %. Le système mis en place en 2013 s’avère en définitive de plus en plus coûteux.Au départ, quand François Hollande et la gauche sont revenus au pouvoir, il s’agissait de marquer une rupture avec le bouclier fiscal mis en place en 2006 par Dominique de Villepin et dont Nicolas Sarkozy, en 2007, avait abaissé le seuil à 50 %. En 2010, dernière année de l’application du « bouclier Sarkozy », 6 287 contribuables en avaient bénéficié, pour un montant total de 856 millions d’euros. En 2011, cependant, l’ancien président de la République, sous la pression de la crise et de sa majorité, fait marche arrière et abandonne le bouclier fiscal. En contrepartie, il relève le seuil d’assujettissement à l’ISF, qui passe de 800 000 à 1,3 million d’euros (avec une déduction de 30 % sur la résidence principale), réduit le nombre de tranches du barème de 7 à 5 et le taux marginal d’imposition applicable pour la tranche supérieure à 10 millions d’euros est abaissé de 1,8 % à 1,5 %. De fait, en 2011, le nombre d’assujettis a chuté de presque la moitié et le rendement de l’ISF a légèrement diminué.En 2012, sans revenir sur le barème mis en place sous la précédente législature, la gauche instaure une « surtaxe ISF ». Grâce au produit de cette « contribution exceptionnelle », le rendement de l’ISF retrouve un niveau de 5,04 milliards contre 4,32 l’année précédente. La polémique s’envole lorsque les chiffres publiés par Bercy montrent que, cette année-là, 8 810 foyers fiscaux, sur un total de 37 millions, ont été imposés à plus de 100 % de leurs revenus de 2011.L’« enfer fiscal »Sous la contrainte du Conseil constitutionnel, le gouvernement se résout à rétablir un plafonnement à 75 % des revenus. Dans le même temps, cependant, il introduit un certain nombre de garde-fous afin d’éviter les montages d’optimisation fiscale permettant à certains hauts patrimoines d’atteindre plus vite le plafond. Mais fin 2013, nouvelle censure du Conseil constitutionnel et le gouvernement est, de nouveau, contraint de revoir son dispositif. Ce qui aboutit aujourd’hui à ce que le coût du plafonnement atteigne ce niveau record.Parallèlement, un autre chiffre publié récemment a défrayé la chronique : celui des départs à l’étranger de contribuables aisés. Pour ceux dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 100 000 euros, ils seraient 3 744, en 2013, à s’être installés hors de France, soit 40 % de plus qu’en 2012. Le nombre de départs de redevables de l’ISF s’élève quant à lui à 714, soit 15 % de plus que l’année précédente. Cela ne représente cependant que 0,2 % des contribuables assujettis à l’ISF.Ces chiffres ont suffi à alimenter la controverse récurrente selon laquelle l’« enfer fiscal » que subissent les plus aisés les contraindrait à s’exiler, privant ainsi l’Etat de recettes non négligeables. Une analyse « abusive », estime Bercy. Rien ne permet d’établir que les 46 000 personnes – dont 60 % ont moins de 40 ans – qui se sont installées à l’étranger en 2013 l’aient fait pour des raisons fiscales. D’autant que, en sens inverse, le nombre d’étrangers résidents fiscaux en France est passé, lui, de 200 000 à 210 000. Qui s’accommodent de l’enfer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 17h49 • Mis à jour le13.08.2015 à 11h45 L’opération « Tel-Aviv sur Seine », à laquelle Manuel Valls a apporté son « soutien total », a ouvert ses portes, jeudi 13 août à 10 heures, avec un dispositif de sécurité renforcé, des journalistes et peu de visiteurs.#TelAvivSurSeine Confirmation de la sécu y'a plus de journalistes que de visiteurs. http://t.co/VEtughYbZJ— SylvieChayette (@Sylvie)require(["twitter/widgets"]);Sur la plage, peu de vacanciers : http://t.co/SQMhrx0TTT— mooouna (@Mouna El Mokhtari)require(["twitter/widgets"]);Au total, ce sont ainsi environ 500 policiers et gendarmes qui seront mobilisés, selon la préfecture de police. En plus des fouilles des sacs sur le site, une surveillance sera mise en place, en amont et en aval de l’opération, alors que le plan antiterroriste Vigipirate est au niveau le plus élevé en Ile-de-France.« Tel-Aviv sur Seine » contre « Gaza Plage »Plusieurs associations ont appelé à la mobilisation pour perturber l’événement organisé de 10 heures à 22 heures dans le cadre de Paris Plages, entre le pont d’Arcole et le pont Notre-Dame, avec notamment la vente de spécialités culinaires israéliennes, des sports et des jeux, et une animation musicale.Europalestine et une dizaine d’autres organisations ont annoncé la tenue d’une opération concurrente, baptisée « Gaza Plage », qui se tiendra jeudi de 12 heures à 21 heures « entre le pont Notre-Dame et le pont au Change », un espace adjacent à celui prévu pour « Tel-Aviv sur Seine », pour redire leur « indignation » concernant la politique du gouvernement israélien dans les territoires palestiniens.Ron Huldai, le maire de Tel-Aviv, a quant à lui salué la « sagesse » de son homologue parisienne, Anne Hidalgo.« Paris et Tel-Aviv entretiennent d’excellentes relations depuis de nombreuses années, durant lesquelles nous avons coopéré dans de nombreux domaines ».Lire l'analyse :« Tel-Aviv sur Seine » : une grille d’analyse périmée« Faute politique »La polémique et les risques de débordement ont fait réagir la classe politique. Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, s’est voulu serein : « Je pense que malgré les protestations des uns et des autres chacun va revenir à la raison. » Il affirme qu’« il n’y aura pas de débordement. »« Il est encore temps d’éviter une faute politique », a martelé quant à lui Eric Coquerel, conseiller régional du Parti de gauche (PG) Ile-de-France, et Danielle Simonnet, conseillère (PG) de Paris, dans une lettre ouverte à l’adresse d’Anne Hidalgo. Les deux élus demandent une modification de la programmation de « Tel-Aviv sur Seine », ou « à défaut » son annulation. M. Coquerel :« On ne peut pas penser qu’il y a une bulle à Tel-Aviv où on célébrerait une dolce vita, la plage, des DJ, le mojito, sans se préoccuper de ce qui se passe ».Une série de manifestations avait eu lieu à Paris à l’été 2014 contre l’offensive israélienne dans la bande de Gaza. Face au déferlement de propos antisémites et aux risques de violences, plusieurs rassemblements avaient été interdits. Des interdictions qui avaient en retour déclenché des heurts importants, notamment dans le quartier de Barbès, et avaient été reprochés au préfet de police de l’époque, Bernard Boucault. La journée de jeudi devrait faire office de test pour son successeur Michel Cadot, en poste depuis fin juillet, alors que le maintien de l’ordre est traditionnellement considéré comme un marqueur de l’autorité préfectorale.Lire aussi :Anne Hidalgo : « Pourquoi nous accueillons Tel-Aviv à Paris Plages » Patrick Roger Jeudi 30 juillet, à la veille de délivrer en conseil des ministres une communication sur la réforme de l’administration territoriale de l’Etat, Manuel Valls effectuait un déplacement à Amiens, en Picardie, pour la signature du contrat de plan Etat-région 2015-2010. Accueilli au conseil régional, le premier ministre tenait d’abord à délivrer un message : « Il n’y aura pas de diminution du nombre de fonctionnaires de l’Etat dans votre ville », assurait-il. Ce n’est pas l’avis des syndicats, qui redoutent la disparition de près de 400 emplois publics dans la capitale picarde.Comme dans les autres régions, seul le rectorat est à ce jour certain de conserver l’essentiel de ses prérogatives et les personnels qui vont avec. Le gouvernement, qui avait un temps envisagé la fusion des académies, a fait marche arrière, préférant une solution « mixte » en maintenant les académies dans leurs limites géographiques actuelles mais regroupant celles-ci en treize régions académiques. Amiens sauve donc son rectorat – « un rectorat de deuxième division », selon l’expression de Brigitte Fouré, la maire (UDI) de la ville –, même si c’est à Lille que reviendra le rectorat de région académique.Lire aussi :Fonctionnaires : la valse des affectationsToutes les inquiétudes sont-elles levées en ce qui concerne les quelque 3 300 agents travaillant dans les services régionaux de l’Etat (hors éducation nationale) ? Rien n’est moins sûr. Certes, le premier ministre, lors de sa visite à Amiens, n’est pas venu les mains vides puisque, pour rassurer à la fois les élus et les fonctionnaires de l’Etat, il a annoncé l’implantation à Amiens d’une plate-forme nationale de validation des titres qui devrait employer une centaine d’agents. Claude Gewerc, le président (PS), affiche sa satisfaction : « Il n’y aura pas un seul emploi perdu mais des créations en plus », se félicite-t-il.Multiples inconnuesSi tel est le cas, il va falloir résoudre une équation à de multiples inconnues. « La nouvelle répartition théorique des services régionaux de l’Etat et de leurs agents, du fait de la réorganisation des services, semble contredire cette affirmation », note Denis Thomas, responsable de la Fédération syndicale unitaire (FSU) des services publics en Picardie. A l’heure actuelle, Lille, préfecture de la région Nord-Pas-de-Calais, regroupe 2 145 agents dans les services régionaux de l’Etat, selon les données d’avril 2015 rassemblées par les Inspection générale de l’administration (IGA), Inspection générale des finances (IGF) et Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Amiens, préfecture de la région Picardie, en accueille 1 160.Dans le schéma d’organisation rendu public le 31 juillet en conseil des ministres, la capitale picarde récupérerait, dans le cadre de la nouvelle région, les sièges de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) et de la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), qui emploient respectivement 80 et 164 agents dans la capitale des Flandres, soit un gain de 244 fonctionnaires.En sens inverse, Amiens va voir partir les services de l’actuelle direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal, 239 agents), de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte, 105 agents) de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC, 61 agents), de la direction régionale des finances publiques (DRFiP, 54 agents), de l’Insee (81 agents), de l’Agence régionale de santé (ARS, 133 agents) et de la préfecture (59 agents), qui vont être regroupés à Lille.Sur le papier, ce sont donc, théoriquement, 732 agents des services de l’Etat qui devraient se déplacer d’Amiens à Lille et 244 en sens inverse. Surtout, même en comptant la centaine d’emplois créés sur la future plate-forme de validation des titres, la préfecture de la région Picardie voit disparaître près de 400 emplois publics. « Il est clair que le compte n’y est pas », déplore Mme Fouré. Il va falloir que le gouvernement se montre très convaincant pour rassurer les agents concernés et expliquer comment il entend préserver l’emploi public dans la ville.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Malgré la torpeur estivale, les agents des services de l’Etat en région sont en émoi. Beaucoup redoutent de devoir subir, avec le regroupement des régions qui deviendra effectif le 1er janvier 2016, une mutation géographique ou fonctionnelle. Les inquiétudes sont particulièrement vives dans les actuels chefs-lieux de région qui vont perdre leur statut.« Nous sommes dans un moment clé, met en garde Christophe Delecourt, responsable de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires (UGFF) CGT. En l’état actuel, il est bien difficile de se faire une opinion sur le nombre de postes qui vont être concernés. » Il compte sur la réunion prévue début septembre entre le gouvernement et les organisations syndicales pour disposer de plus amples informations, tout en regrettant que, jusqu’à présent, la réforme engagée n’ait « pas fait l’objet d’un dialogue social de qualité ».Lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, le 31 juillet, Manuel Valls a présenté une communication circonstanciée sur la réforme à venir de l’administration territoriale de l’Etat consécutive à la nouvelle délimitation des régions. Outre l’annonce des chefs-lieux des futures régions regroupées, le premier ministre a également détaillé la localisation des rectorats de région académique, des agences régionales de santé et des chambres régionales des comptes.Il a poussé encore plus loin le détail en révélant les projets d’organisation régionale et les propositions d’implantation géographique de chaque direction régionale. « Le tiers des sièges des directions régionales sera implanté hors chefs-lieux afin de prendre en compte les spécificités de chaque territoire », a indiqué M. Valls. Le premier ministre assure que « la nouvelle organisation, en préservant la répartition actuelle de l’emploi public, permet ainsi de limiter les mobilités géographiques, de l’ordre de 1 000 agents sur les trois années de mise en œuvre de la réforme ».Rassurer les agentsLa volonté du gouvernement est claire : rassurer les agents de l’administration régionale de l’Etat qui craignent de voir leurs services supprimés ou déplacés et d’être contraints de changer de localité pour conserver leur emploi. Depuis trois mois, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, sillonne les préfectures qui vont perdre leur statut de capitale régionale, rencontre les élus et les agents pour tenter d’apaiser les craintes. Avec un leitmotiv : « Nous souhaitons éviter la mobilité géographique obligatoire. Tout sera mis en place pour cela », assure-t-il à ses interlocuteurs.Lire aussi :732 agents picards verront leur service déménager à LillePour y parvenir, outre le redéploiement des directions et des services dans les régions, c’est à l’échelle départementale que la réforme doit prendre de l’ampleur. C’est ce que préfigure la charte de la déconcentration publiée le 7 mai, qui conforte l’échelon départemental dans la mise en œuvre des politiques publiques et renforce les pouvoirs des préfets. Ceux-ci pourront en conséquence adapter leurs modes de fonctionnement, mutualiser les fonctions supports de leurs services, s’organiser différemment selon les territoires : une administration territoriale « à la carte » en quelque sorte.Tout cela va entraîner un grand chamboulement dans l’administration territoriale de l’Etat et, en premier lieu, dans les services régionaux de l’Etat, qui vont supporter, dans les trois ans à venir, les deux tiers des réductions d’effectifs. Ce qui entraînera de nombreux reclassements ou reconversions dans les services implantés au niveau départemental.10 700 personnes potentiellement concernéesIl est dès lors aisé de comprendre les inquiétudes des agents compte tenu du flou qui entoure cette réforme d’ampleur, probablement la plus importante qu’ait eue à connaître l’administration territoriale de l’Etat depuis des décennies. D’autant que le rapport sur l’évolution de l’organisation régionale de l’Etat établi en avril par les inspections générales de l’administration (IGA), des finances (IGF) et des affaires sociales (IGAS) avait de quoi alarmer.Au total, les services de l’Etat au niveau régional (hors éducation nationale) représentent 37 000 agents. Pour les régions faisant l’objet d’un regroupement, ces effectifs se montent à 23 000. « Dans ce cadre, un maximum de 10 700 agents exerçant des fonctions régionales seraient susceptibles d’être concernés par une mobilité fonctionnelle ou géographique, estimaient les inspections. Il s’agit donc d’un chantier significatif en termes de conduite du changement. »Pour les villes perdant leur statut de chef-lieu, les effectifs exerçant une fonction régionale vont de 910 agents à Limoges (Limousin) à 1 563 à Montpellier (Languedoc-Roussillon). Leur part dans les effectifs de la fonction publique de la zone d’emploi varie entre 4,6 % à Amiens (Picardie) et 10,1 % à Châlons-en-Champagne (Champagne-Ardenne). « Plus ce pourcentage est faible, plus une possibilité de mobilités fonctionnelles ou géographiques de proximité semble ouverte, au fil du temps, à l’intérieur de certaines administrations ou entre administrations de l’Etat », souligne le rapport.Pression de lobbies locauxAutrement dit, les plus « petits » risquent d’être les plus malmenés. C’est précisément ce que redoutent les syndicats. « Cette volonté de rationaliser en regroupant risque de marquer un vrai recul des administrations, notamment dans les plus petits services, avec une perte de spécialisation. On a déjà vécu cela au moment de la réforme de l’administration territoriale [RéATE, entrée en vigueur en 2010] », note Michel Angot, responsable du Snuclias-FSU, le syndicat unitaire des collectivités locales.« Le gouvernement veut tabler sur le minimum de personnes à déplacer, mais on n’en sait rien », poursuit le syndicaliste, qui constate d’ores et déjà que la répartition des implantations s’est faite, pour une bonne part, « en fonction des lobbies locaux ». Si, entre Rouen et Caen (Normandie), Toulouse et Montpellier (Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées), Dijon et Besançon (Bourgogne-Franche-Comté), les compensations aux villes perdant leur statut de chef-lieu sont significatives, c’est nettement moins évident là où la fusion se fait autour d’une région forte. Ainsi, l’Auvergne face à Rhône-Alpes, la Picardie face au Nord-Pas-de-Calais, le Limousin face à l’Aquitaine et à Poitou-Charentes, la Champagne-Ardenne face à l’Alsace-Lorraine risquent d’y laisser des plumes.« Toutes les conditions sont réunies pour une organisation à la carte des politiques publiques dans les territoires », constate M. Delecourt. La réorganisation des directions régionales va, de plus, entraîner la mise en place de nouvelles méthodes de travail, comme le télétravail. Autant de motifs d’inquiétudes pour les agents. « Ce qui devient extrêmement prégnant, c’est l’idée qu’il faudrait adapter les administrations et les services aux exigences de compétitivité européenne, note le responsable cégétiste. La Charte de la déconcentration pose de gros problèmes sur le plan des grands principes de la fonction publique. C’est symptomatique d’une nouvelle conception de la mise en œuvre des politiques publiques dans les territoires. »Reste, enfin, une autre inconnue de taille : le coût, social et financier, de cette opération. « Nous ne sommes pas dans une logique comptable, assure le ministère de l’intérieur. Nous voulons une réforme qui génère à terme des économies mais il est clair que, à court terme, les dispositifs d’accompagnement, le renforcement de l’accompagnement individualisé vont entraîner un coût supplémentaire. » Le ministère se refuse cependant à le chiffrer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 20.08.2015 à 09h21 • Mis à jour le20.08.2015 à 09h25 « Oui, il nous emmerde bien sûr, oui, oui », a dit le député RBM (Rassemblement bleu marine) du Gard Gilbert Collard sur France 2, jeudi 20 août, alors que Jean-Marie Le Pen est convoqué dans l’après-midi devant le bureau exécutif du FN, réuni en formation disciplinaire.« Il y a la personnalité de Jean-Marie Le Pen. Au milieu de ce plat de nouilles des gens qui nous gouvernent, c’est quand même une figure ».Gilbert Collard a indiqué que s’il avait siégé au bureau exécutif, il aurait « pris une mesure intermédiaire » dès lors que Jean-Marie Le Pen aurait « fait un pas vers le regret ».« S’il maintient ses propos il doit être sanctionné pour les propos qu’il a tenus, un point c’est tout ».Selon Gilbert Collard, « le problème », c’est que « Jean-Marie Le Pen n’a peur de rien, Marine Le Pen n’a peur de rien ».« Je pense que tout est possible venant de lui parce que c’est un jusqu’au boutiste et c’est l’aspect qui personnellement me plaît chez lui (...), mais là il est en train de faire du mal au pays qu’il aime ». Lire aussi :Au FN, pas de trêve estivale dans le psychodrame politico-familial Matthieu Goar (Saint-Privé (Yonne) - envoyé spécial) Mercredi 19 août, Nicolas Sarkozy a choisi de faire sa rentrée sur le terrain en visitant une exploitation agricole dans le village de Saint-Privé (Yonne). Autour d’un café et de quelques viennoiseries, la discussion est franche avec des céréaliers, des producteurs laitiers et des éleveurs… Le président du parti Les Républicains (LR) s’emporte contre les normes sur l’engrais, différentes entre l’Espagne et la France, contre l’embargo russe provoqué par François Hollande, son successeur « qui n’aime ni les riches ni les pauvres », ou encore contre Stéphane Le Foll, un ministre qui « s’occupe de tout sauf de l’agriculture »… La routine de l’opposant.Mais les hôtes ne s’en laissent pas conter et demandent des comptes sur les années 2007-2012. La TVA sociale, pourquoi l’avoir mise en place si tard ? « Vous parlez concret, moi aussi. Vous pensiez vraiment que je pouvais imposer deux points de TVA en plus après 2008, en pleine tourmente économique ? », se défend d’abord l’ancien chef de l’Etat. Et le Grenelle de l’environnement, qui a multiplié les normes ? « Le Grenelle a été trop loin sur un certain nombre de points. Je n’ai pas été assez attentif sur tout, pas assez hyperprésident à ce moment-là, contrairement à ce que disaient certains à l’époque. »« Attendez-vous à des surprises… »Nicolas Sarkozy vient de concéder une erreur. La scène est rare. Faut-il y voir un signe que l’ancien président de la République est enfin prêt à faire son devoir d’inventaire ? « Vous le faites déjà assez souvent », répond-il à la presse avant de lâcher, énigmatique : « Attendez-vous à des surprises… » Selon plusieurs membres de son entourage, M. Sarkozy prépare en effet une initiative pour évoquer ses années à l’Elysée. Pas seulement pour rappeler ce dont il est fier, comme les heures supplémentaires défiscalisées, mais aussi pour revenir sur d’autres épisodes plus douloureux. « Il a beaucoup réfléchi cet été ; il a mené un travail de fond sur son quinquennat, sur l’exercice du pouvoir, confie un de ses proches. Il se dit que c’est le bon moment, en cette année de transition, pour remettre les choses en perspective avant de passer à l’avenir. » Longue interview-confession dans la presse ? Emission télévisée ? La forme n’a, pour le moment, pas été arrêtée, mais, a priori l’écriture d’un livre semble exclue. Impossible également de savoir si M. Sarkozy veut faire un vrai mea culpa ou admettre quelques errements pour mieux valoriser son bilan. Cette initiative devrait en tout cas avoir lieu à l’automne. Un pur moment de communication politiqueDepuis son retour à la vie politique, il y a tout juste un an, plusieurs membres de sa garde rapprochée ne cessaient de lui conseiller de se livrer à cet exercice pour montrer qu’il avait appris de ses années élyséennes, qu’il n’était plus le même homme. Mais l’ancien chef de l’Etat avait préféré diluer son devoir d’inventaire au gré de ses interventions médiatiques.A l’automne 2014, dans le Figaro magazine, il avait ainsi expliqué qu’il aurait dû créer un bouclier de la dépense publique plutôt qu’un bouclier fiscal. Au « 20 heures » de France 2, il avait admis qu’il ne « referait » pas la scène du « Casse-toi pov’con » au Salon de l’agriculture. Chaque fois, l’ancien chef de l’Etat s’y résout lorsqu’il est soumis à des questions ou pour mieux se défendre. Plusieurs fois, lors de meetings, il a ainsi regretté la forme prise par le débat sur l’identité nationale, dont il fut à l’origine en 2009, pour mieux affirmer que le fond du débat était le bon. Cette fois-ci, la confession devrait être beaucoup plus globale. « Je pense qu’il a compris. S’il le fait, ce sera un grand coup, car ce n’est pas dans son ADN », estime un autre de ses proches.Cette confession, si elle a lieu, sera donc un pur moment de communication politique, comme les affectionne tant M. Sarkozy – « L’expérience et les échecs vous amènent à avoir une autre manière de voir la vie », écrivait-il déjà en 2001 dans son livre Libre (Robert Laffont). En cette rentrée 2015, le futur candidat à la primaire de LR, toujours persuadé d’avoir perdu à cause des autres (François Bayrou, ses ministres trop timides pendant la campagne, etc.), se voit contraint de se relancer.Alain Juppé, que les sarkozystes dépeignent en homme du passé, semble, à en croire les sondages, être une solution d’avenir crédible, quand M. Sarkozy est sans cesse ramené à son passif. De nombreux élus de terrain lui ont ainsi fait remarquer que des anciens sympathisants passés au FN lui reprochaient toujours le bilan de son quinquennat, notamment en matière de sécurité. « Même s’il fait semblant de ne pas s’en rendre compte, il s’étonne des sondages, que Marine Le Pen soit aussi haut. Et il se dit que la primaire ne sera pas un chemin de roses », admet l’un de ses conseillers. Dans ce contexte, la primaire de 2016, prélude à la présidentielle de 2017, pourrait bien valoir une longue confession.Matthieu Goar (Saint-Privé (Yonne) - envoyé spécial)Journaliste au Monde Bastien Bonnefous et Raphaëlle Besse Desmoulières A gauche, la rentrée politique est placée sous le signe de l’écologie. Avant la Conférence mondiale sur le climat (COP21), qui se déroulera à Paris du 30 novembre au 11 décembre et dont la France assurera la présidence, chacun entend capitaliser sur cet événement dont le but est de trouver un accord pour contenir le réchauffement climatique sous le seuil des 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle.« Il faut que, jusqu’en décembre, les socialistes parlent d’écologie et d’environnement matin, midi et soir », expliquait un ministre dès juillet. Objectif : verdir le discours et l’action du pouvoir en vue des élections régionales (les 6 et 13 décembre) et à deux ans de la présidentielle afin de conquérir les électeurs. « On doit s’adresser à l’électorat écologiste, plus ouvert que la direction d’EELV », veut croire un proche de François Hollande.Lire aussi :La rentrée politique, sur un air de campagneHollande évoque à nouveau « des baisses d’impôts »Résultat, avant même l’université d’été du PS à La Rochelle (du 28 au 30 août) qui doit largement évoquer les enjeux de la COP21, le chef de l’Etat s’est rendu, jeudi 20 août, en Isère et en Savoie aux côtés de la ministre de l’écologie Ségolène Royal pour promouvoir la loi de transition énergétique promulguée mardi.Il en a profité de ce déplacement pour préciser que « des baisses d’impôts » auront lieu « quoi qu’il arrive en 2016 », mais que leur ampleur dépendrait de la vigueur de la croissance économique.« Il doit y avoir une croissance plus forte en 2016, il y aura donc des baisses d’impôts quoi qu’il arrive en 2016. Pour en fixer l’ampleur, ça dépendra de la croissance que nous pourrons atteindre en 2016. »Le chef de l’Etat a aussi rejeté l’idée d’une réintroduction de l’écotaxe, abandonnée à l’automne 2014 mais que des élus aimeraient instaurer au niveau local. Une réponse à ceux, dont l’ex-ministre des transports Frédéric Cuvillier, qui ont récemment plaidé pour la mise en place d’une écotaxe régionale. Sur la question d’une possible réintroduction de l’écotaxe par le biais des régions, M. Hollande a toutefois indiqué que les exécutifs « installés après les élections (régionales des 6 et 13 décembre) auront à prendre des décisions ». Mais il s’est voulu clair : « Ce n’est pas l’Etat qui décidera. »Pas de Verts au gouvernement dans l’immédiatLe déplacement présidentiel a été programmé au moment même où Europe Ecologie-Les Verts ouvre ses journées d’été, qui se déroulent jusqu’à samedi à Villeneuve-d’Ascq (Nord). Celles-ci feront aussi la part belle à la COP21, avec notamment la venue du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, vendredi. Deux autres membres du gouvernement, Axelle Lemaire et Marisol Touraine, sont également invités. Si M. Hollande a toujours l’intention de faire revenir les écologistes au gouvernement afin que celui-ci reflète mieux la majorité à gauche, il veut aussi empêcher, autant que possible, une candidature écologiste en 2017.Mais pas question de précipiter les choses et de profiter du remplacement à venir de François Rebsamen – qui a démissionné mercredi du ministère du travail pour rejoindre sa mairie de Dijon – pour tout chambouler.Alors que des rumeurs font état ces jours derniers d’un remaniement plus large qui ferait entrer des écologistes, hypothèse évoquée en privé par le président de la République au cours de l’été, l’exécutif démine. L’Elysée explique que « les conditions politiques n’ont pas changé dans la majorité » et que les Verts sont toujours autant divisés sur la question de leur retour aux responsabilités. « Nommer des écologistes ministres alors qu’on va les affronter aux régionales, cela n’aurait aucun sens », estime un membre du gouvernement. François Hollande et Manuel Valls n’ont pas varié durant les vacances : pas de débauchage individuel et pas de changement de la ligne économique. L’éventualité d’un remaniement plus large est toujours programmée après les régionales. « A cette heure, Hollande est sur un remplacement de Rebsamen poste pour poste, pas sur une refondation politique générale », affirme un de ses proches.Lire aussi :Des Verts au gouvernement, mais à quel prix ?Tensions à EELV à l’approche des régionales A EELV, le sujet continue à pourrir la vie d’un parti qui n’est pas passé loin de la scission en début d’année. Une partie des parlementaires milite toujours pour un retour au gouvernement, avec à leur tête les présidents des groupes à l’Assemblée nationale et au Sénat, Jean-Vincent Placé et François de Rugy. Ce dernier a même choisi d’en faire le thème d’un livre paru mercredi (Ecologie ou gauchisme : il faut choisir, L’Archipel, 128 pages, 14,95 euros).Mais cadres et militants du mouvement y restent opposés. « A partir du moment où Hollande n’entend pas changer de politique, il n’y aura pas de majorité chez les écolos pour entrer au gouvernement, hormis des débauchages individuels ou un bing bang démocratique », affirme Julien Bayou, porte-parole d’EELV. Quant à l’ex-ministre du logement, Cécile Duflot, elle continue à préparer une éventuelle candidature en 2017 avec une petite équipe. La députée de Paris s’apprête elle aussi à publier, le 10 septembre, un nouvel ouvrage sur sa vision de la France, Le Grand Virage (Les Petits Matins, 128 pages, 10 euros). En interne, ses proches ont verrouillé le débat, et toute nouvelle offre de l’exécutif devra être approuvée par le parlement du parti, le conseil fédéral.A la veille des journées d’été, les tensions se sont cristallisées sur les choix stratégiques du mouvement aux régionales. L’enjeu est de taille pour EELV car cette élection au scrutin proportionnel lui est a priori favorable. En 2010, les écologistes avaient capitalisé sur le carton réalisé l’année précédente aux européennes pour s’imposer au premier tour comme troisième force politique du pays avec 12,18 % des voix. Même s’ils entendent profiter du contexte favorable lié à la tenue de la COP21, ils savent que l’exploit sera difficile à reproduire cette année.« Obligation d’unité » De nouveau, le choix de l’autonomie a été fait mais il s’entend désormais par rapport aux socialistes. Aucune alliance avec le PS ne devrait voir le jour, y compris dans les régions menacées par le Front national, comme le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ou en Provence-Alpes-Côtes-d’Azur. En revanche, dans ces deux régions, comme en Rhône-Alpes-Auvergne et Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, des accords avec tout ou partie du Front de gauche sont en cours de finalisation. Une stratégie déjà expérimentée dans certains cantons aux départementales avec des résultats mitigés. « Dans le cadre de ces coalitions larges, on peut créer la surprise et gagner la région », veut pourtant croire David Cormand, chargé des élections à EELV et proche de Mme Duflot.Une analyse que ne partage pas M. Placé qui juge cette option « totalement irresponsable », notamment dans les régions que pourrait remporter le FN, et dénonce « l’extrême-gauchisation du mouvement ». « Je pensais que les leçons des départementales avaient été tirées, je constate que non », déplore le sénateur. Certains sont moins pessimistes, à l’instar du député européen Yannick Jadot. « On a une obligation d’unité pour les régionales, assure-t-il. Les rassemblements qui se construisent se font autour d’un projet et d’une tête de liste écolos. »Le sujet n’a cependant pas fini d’empoisonner les relations entre les deux formations. Dans un entretien à Paris Match publié mercredi, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, juge que « la “mélenchonisation” de l’écologie n’est pas l’avenir de l’écologie » et lance un « appel pressant » à l’union aux régionales. Les deux partis auront l’occasion d’en discuter à La Rochelle où les écologistes coorganisent le 29 août un débat sur le bilan de l’accord électoral conclu avec le PS en 2011. Vaste programme.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteRaphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.08.2015 à 16h53 • Mis à jour le19.08.2015 à 17h47 | Matthieu Goar (Saint Privé (Yonne) - envoyé spécial) Après avoir occupé les couvertures des journaux et des magazines cet été (Le Parisien Magazine, Valeurs actuelles, Paris Match, Corse-Matin), Nicolas Sarkozy a renoué avec le terrain, mercredi 19 août. Le jour même du conseil des ministres de rentrée et en pleine crise porcine, le président du parti Les Républicains (LR) a visité une exploitation agricole du village de Saint-Privé (Yonne). « Ce n’est pas une crise conjoncturelle, c’est une crise structurelle. Il faut sauver l’agriculture française. Pour cela il va falloir réinventer un modèle », a déclaré l’ancien président de la République après une discussion d’une heure et demie avec des représentants de la profession, réunis autour d’un café.M. Sarkozy s’est prononcé pour une baisse « massive » des charges et pour la fin de la « surtransposition des normes européennes » en France. Par contre, il n’a pas donné de piste sur les moyens à mettre en place pour arriver à ce nouvel équilibre, mais il a rappelé qu’il avait fait voter la TVA sociale à la fin de son quinquennat. « La première décision de Hollande a été de supprimer cela pour des raisons idéologiques. Aucune réponse structurelle n’est apportée à la crise de l’agriculture. Vous verrez que ça ne se calmera pas », a-t-il prédit, accusant implicitement son successeur de ne pas avoir pris la mesure du problème : « Il y a eu une déclaration qui a été faite par le ministre de l’agriculture. Les engagements ont été pris et ils doivent être respectés. Et pour cela, c’est au plus haut niveau de l’Etat que ça doit être géré. »Cet automne, M. Sarkozy compte visiter toutes les régions françaises, à raison d’un ou deux déplacements par semaine jusqu’au premier tour des élections régionales, le 6 décembre. Mais, mercredi, sa campagne a déjà un peu commencé. L’ancien chef de l’Etat a ainsi visé à plusieurs reprises M. Hollande, notamment au sujet des tensions avec la Russie qui ont entraîné l’embargo russe sur le lait. « La manière dont les négociations n’ont pas été conduites avec la Russie est une erreur stratégique que les agriculteurs et les éleveurs paient aujourd’hui », a lancé M. Sarkozy.Incarner le chef de famille politiqueComme pour les élections départementales, l’ancien chef de l’Etat veut se placer au centre du jeu politique en se dressant en premier opposant aux socialistes mais aussi en ciblant le Front national. Mercredi, dans ce canton où le candidat FN avait recueilli 45 % des voix au second tour des élections départementales de mars, il s’est également inquiété de la désertification des territoires qui amèneraient un changement d’identité à la France. En aparté, il a également estimé que la crise politico-familiale au FN « laisserait des traces », avant de cibler Marine Le Pen : « Elle s’est aperçue il y a deux mois que son père n’était pas fréquentable. Elle fait l’inventaire au moment où il est le plus vieux, le plus faible, ce n’est pas d’une élégance énorme. »Nicolas Sarkozy s’envole la semaine prochaine pour un voyage au Brésil et en Argentine, où il assistera à des concerts de sa femme, Carla Bruni, mais rencontrera aussi des chefs d’entreprise, des militants LR et peut-être Luiz Inacio Lula da Silva, ancien président du Brésil. Pour la suite, il compte continuer à incarner le chef de sa famille politique pendant qu’Alain Juppé ou François Fillon joueront une carte plus personnelle avec la publication de leurs livres respectifs.Selon son entourage, le moment de se dévoiler ne viendra qu’au cours de l’année 2016. En attendant, l’ancien chef de l’Etat n’échappe pas à son bilan. Lors de la discussion avec les agriculteurs, plusieurs questions ont été très franches. Un exploitant lui a demandé pourquoi la TVA sociale avait été votée aussi tard dans le quinquennat. « Vous parlez concret, moi aussi. Vous pensiez vraiment que je pouvais imposer deux points de TVA en plus après 2008, en pleine tourmente économique ? », a rétorqué M. Sarkozy.Aussi direct avec une productrice de lait qui dénonçait la multiplication des normes depuis le Grenelle de l’environnement, il a répondu par un début de mea culpa avant de se faire plus ironique : « Le Grenelle a été trop loin sur un certain nombre de points. Je n’ai pas été assez attentif sur tout, pas assez hyperprésident, contrairement à ce que disaient certains. » Le début du devoir d’inventaire ? « Vous le faites déjà assez souvent », répond l’ancien président à la presse.Matthieu Goar (Saint Privé (Yonne) - envoyé spécial)Journaliste au Monde 19.08.2015 à 10h37 • Mis à jour le20.08.2015 à 15h45 | Olivier Faye Plus les semaines passent et plus le conflit entre Jean-Marie Le Pen et le Front national, qui va bientôt entrer dans son sixième mois de rebondissements, suit un scénario répétitif. Jeudi 20 août, les dirigeants du parti d’extrême droite se sont réveillés avec le même ordre du jour que celui qui les attendait au matin du 4 mai : sanctionner leur ancien président, accusé d’avoir accordé à BFM-TV et RMC, ainsi qu’à l’hebdomadaire Rivarol, des entretiens jugés incompatibles avec la ligne du parti.Six des huit membres du bureau exécutif, qui siège en qualité d’instance disciplinaire, se penchent à nouveau sur le cas du patriarche frontiste après l’annulation, le 2 juillet par la justice, de sa suspension du parti. Désormais, une exclusion pure et simple du cofondateur du mouvement est envisagée.Arrivé en début d’après-midi au siège du FN à Nanterre, Jean-Marie Le Pen a regretté que sa demande pour que la réunion soit publique « n’a pas été acceptée ». Alors que sa fille et présidente du parti, Marine Le Pen, ainsi que son bras droit, Florian Philippot, ont annoncé qu’ils ne participeraient pas à la réunion – pour ne « pas être juge et partie » – Jean-Marie Le Pen a constaté que « les chefs sont aux abris, il n’y a que les fantassins ici », avant d’entrer au siège du parti. Sa femme Jany l’accompagnait.Proche de Jean-Marie Le Pen, le député européen Bruno Gollnisch, qui n’est pas membre du bureau exécutif du FN, est aussi arrivé en début d’après midi à Nanterre. « Je suis venu à sa demande car il a le droit d’être assisté » par un adhérent du FN lors de ce bureau, réuni en formation disciplinaire, a-t-il expliqué à la presse. Pour lui, une exclusion du cofondateur du FN serait « absolument stupéfiante » et « la manifestation d’une ingratitude absolument incroyable ». M. Le Pen sera aussi assisté par son avocat, a encore précisé M. Gollnisch.La vice-présidente chargée des affaires sociales, Marie-Christine Arnautu, dont la présence était incertaine du fait de sa proximité avec le patriarche frontiste, est également présente, selon notre envoyé spécial. « Je reste persuadée que le parcours politique de Jean-Marie Le Pen, n’est pas celui dans lequel on veut le réduire aujourd’hui », a-t-elle plaidé, espérant que cela « se termine de façon honorable pour tout le monde ».Le bureau exécutif du Front national est censé commencer à 14h30. Marie-Christine Arnautu, un temps incertaine, sera présente.— olivierfaye (@Olivier Faye)require(["twitter/widgets"]);La réunion sera présidée par Jean-François Jalkh, premier vice-président du FN. Les autres membres du bureau exécutif sont: Nicolas Bay, Louis Aliot, Steeve Briois et Wallerand de Saint-Just.Lire aussi :Au FN, pas de trêve estivale dans le psychodrame politico-familial« Attente forte » de l’opinionL’issue de l’audience fait en tout cas peu de doutes. « On se dirige vers une exclusion. Marine n’a pas le choix, elle ne peut pas revenir en arrière », estime un proche de la présidente du FN. « A l’orée des régionales et de la présidentielle, la présidente fait tout pour écarter les accusations de racisme ou d’antisémitisme qui peuvent avoir cours contre nous. Ce conflit, c’est exclusivement ça », martèle, quant à lui, un dirigeant du FN. Conforté par ses succès aux élections intermédiaires, le FN entend poursuivre sa stratégie de dédiabolisation, engagée sur la route de l’élection présidentielle de 2017. Evincer le sulfureux cofondateur du parti participe de cet objectif. Florian Philippot, qui milite depuis le début du conflit pour une exclusion de M. Le Pen, jugeait encore il y a peu que cette rupture « devait arriver », d’une manière ou d’une autre. « Il y a une attente forte de la part de l’opinion », veut croire le vice-président du FN.La liste des griefs retenus contre M. Le Pen s’est allongée à mesure qu’il dénigrait sa fille et Florian PhilippotReste la question de la procédure, qui jusqu’à présent a causé bien des déboires à la direction frontiste, défaite à trois reprises par M. Le Pen devant les tribunaux. « Me Joachim est déjà au tribunal de grande instance, prêt à déposer un référé », raille un cadre du parti. Le bureau exécutif de jeudi devrait a priori se prononcer seulement sur une sanction contre M. Le Pen, et ne pas convoquer dans l’immédiat une nouvelle assemblée générale visant à réformer les statuts du mouvement et à supprimer la présidence d’honneur. Le précédent congrès postal, dont l’organisation a coûté plus de 70 000 euros, a été annulé par la justice. 56 % des adhérents avaient participé à ce scrutin par correspondance, qui s’était soldé par un plébiscite de 94 % en faveur de la réforme des statuts. « Les choses sont calées, nous savons maintenant ce qui est bien et ce qui ne l’est pas », jure-t-on à la direction du parti. Rien ne garantit pour autant que le scénario qui se répète depuis six mois s’achèvera jeudi.Lire aussi :Pourquoi le Front national en appelle à ses adhérents contre Jean-Marie Le PenOlivier Faye Thomas Wieder Mercredi 19 août, François Rebsamen s’est rendu à l’Elysée avec sa lettre de démission en poche, et l’a remise au président de la République. En toute logique, il aurait dû assister pour la dernière fois au conseil des ministres. Mais la politique et la logique n’allant pas toujours de pair, il est possible que ce ne soit pas le cas, François Hollande ayant l’intention d’attendre encore quelques jours pour lui trouver un successeur au ministère du travail. « La nomination n’aura pas lieu dans l’immédiat mais le délai sera court », assure-t-on à l’Elysée.Pourquoi une telle bizarrerie ? Pourquoi M. Rebsamen présente-t-il sa démission si son remplaçant n’est pas nommé dans la foulée ? La raison est simple : réélu maire de Dijon le 10 août après le décès d’Alain Millot, qui lui avait succédé en avril 2014 lors de son entrée au gouvernement, M. Rebsamen veut faire taire ceux qui le soupçonnent de vouloir déroger à la « charte de déontologie » édictée par M. Hollande en 2012, selon laquelle les ministres doivent « renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir ». « Je ne veux pas être considéré comme quelqu’un qui s’acharne à cumuler »Agacé par le fait que ce soit l’Elysée qui ait alimenté un tel soupçon en rappelant publiquement cette règle quelques heures après qu’il eut annoncé son intention de redevenir maire de Dijon, M. Rebsamen a souhaité lever le doute : « Je ne veux pas être considéré comme quelqu’un qui s’acharne à cumuler, explique-t-il au Monde. Si le président et le premier ministre veulent que je reste encore quelques jours au ministère, c’est leur choix, mais, quoi qu’il en soit, je ne resterai pas au-delà du 10 septembre. »Vue de l’Elysée et de Matignon, une telle situation n’est certes pas idéale. Que le ministre du travail soit un ministre en sursis dans un gouvernement qui ne cesse d’affirmer que la lutte contre le chômage est sa priorité est politiquement peu justifiable. Pourquoi, dès lors, ne pas le remplacer dès maintenant ?« Au point où ils en sont, Hollande et Valls se disent qu’ils ont intérêt à attendre tout début septembre, décrypte un proche des deux hommes. D’abord parce que cela évitera au nouveau ministre du travail d’avoir pour première tâche de commenter les prochains chiffres du chômage [qui seront publiés le 26 août]. Et puis cela permet de voir dans quel climat se fait la rentrée politique après les universités d’été d’Europe écologie-Les Verts et du PS », respectivement prévues du 19 au 22 août à Villeneuve-d’Ascq (Nord) et du 28 au 30 août à La Rochelle.Lire la synthèse :La rentrée politique, sur un air de campagneAlain Vidalies, candidat le plus sérieuxPlusieurs noms ont été cités pour succéder à M. Rebsamen. Comme celui de Stéphane Le Foll, « hollandais » historique mais dont l’exfiltration du ministère de l’agriculture paraît délicate en pleine crise des éleveurs.Ou celui du député socialiste Jean-Marc Germain, bon connaisseur des questions d’emploi mais dont l’appartenance au groupe des « frondeurs » et la proximité avec Martine Aubry en feraient pour MM. Hollande et Valls un pari risqué.Pour l’heure, le candidat le plus sérieux est toutefois Alain Vidalies, l’actuel secrétaire d’Etat aux transports. Ancien avocat spécialisé dans le droit du travail, responsable des questions d’emploi dans l’équipe de campagne de M. Hollande en 2012 après avoir soutenu Martine Aubry lors de la primaire de 2011, cet ardent promoteur de la démocratie sociale présente trois qualités : des liens tissés de longue date dans les milieux syndicaux et patronaux, une bonne maîtrise des arcanes de la majorité, acquise lors de son passage au ministère des relations avec le Parlement de 2012 à 2014, et enfin une réputation de loyauté vis-à-vis de MM. Hollande et Valls qui se double de convictions nettement ancrées à gauche.Autant d’atouts qui, à vingt mois de la présidentielle, peuvent être jugés par l’Elysée comme des gages de sécurité politique.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.08.2015 à 06h49 • Mis à jour le19.08.2015 à 07h17 | Thomas Wieder Il y a tout juste un an, le 20 août 2014, Le Monde publiait, sur trois pages, un long entretien avec François Hollande. La première question était la suivante : « Les mauvais chiffres de la croissance, beaucoup plus faible que prévu, et du chômage, qui n’en finit pas d’augmenter, ne sont-ils pas la preuve de l’échec de votre politique économique. Ne faut-il pas en changer ? » Le président de la République avait répondu par la négative « J’ai fixé un cap, celui du pacte de responsabilité. (...) Aujourd’hui, ce n’est pas parce que la conjoncture est plus difficile en France et en Europe que nous devons y renoncer. Au contraire, nous devons aller plus vite et plus loin. A ceux qui disent qu’il faut revoir la stratégie alors même que les mesures viennent tout juste d’être votées, je réponds que toute godille ou tout zigzag rendrait incompréhensible notre politique et ne produirait pas de résultat. » On se souvient de la suite : quatre jours plus tard, Arnaud Montebourg quittait avec fracas le ministère de l’économie, après avoir critiqué dans les mêmes colonnes le « cap » que venait pourtant de fixer le chef de l’Etat... Lire : Entretien exclusif du président de la République, François Hollande, au "Monde"Un an plus tard, la question posée à M. Hollande pourrait être la même. Et tout laisse penser que sa réponse serait identique, du moins si l’on se fie à la tribune publiée vendredi 14 août dans Le Monde par le ministre des finances, Michel Sapin, le jour même où l’Insee faisait savoir que la croissance serait nulle au deuxième trimestre : « La reprise est bel et bien engagée en France. C’est en gardant une politique économique cohérente que nous confortons la croissance aujourd’hui, et permettons une ferme reprise de l’investissement et, enfin, le recul du chômage. »A un an d’intervalle, les mêmes discours produiront-ils les mêmes effets ? A première vue, la réponse est non. Au sein du gouvernement, qui fait sa rentrée ce mercredi 19 août après deux semaines sans conseil des ministres pour cause de vacances estivales, l’on voit mal qui, aujourd’hui, pourrait soudainement tonner contre la politique économique voulue par l’Elysée et Matignon. Dans la majorité, en revanche, les choses sont plus incertaines. Il suffit pour cela de rappeler le rapport sur le budget de 2016 adopté par le PS le 26 juillet. Rédigé par le député Jean-Marc Germain, proche de Martine Aubry et des « frondeurs » du parti, le texte propose un infléchissement de la politique économique du gouvernement, sous la forme d’une réorientation d’une partie des efforts du pacte de responsabilité vers les ménages et les collectivités locales.Il ne s’agit certes là que d’un rapport. Il n’empêche que son adoption par le bureau national du PS met MM. Hollande et Valls sous pression. Dans ce contexte, nul doute que les deux hommes seront particulièrement attentifs à la tournure que prendra l’université d’été du PS, organisée à La Rochelle du 28 au 30 août. Si l’état d’esprit général se rapproche de celui des « frondeurs », si les socialistes sont sensibles aux critiques qu’Arnaud Montebourg n’aura pas manqué d’adresser une nouvelle fois au gouvernement lors de la fête de la rose de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), où il reçoit dimanche 23 l’ancien ministre grec des finances Yanis Varoufakis, l’inflexibilité affichée par le président de la République et son premier ministre risque d’être coûteuse politiquement. Et de singulièrement compliquer la rentrée politique d’une majorité qui aborde les élections régionales des 6 et 13 décembre en étant à la fois désenchantée, fragilisée et désorientée.@ThomasWiederwieder@lemonde.frThomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.08.2015 à 15h46 • Mis à jour le19.08.2015 à 08h13 | Olivier Faye Dans son conflit avec le Front national, Jean-Marie Le Pen ne manque pas d’imagination à l’heure de déposer des chausse-trappes sous les pieds de ses adversaires. Convoqué, jeudi 20 août, devant le bureau exécutif (BE) du parti, réuni en qualité de commission disciplinaire, le député européen va faire face à sa fille Marine Le Pen et aux dirigeants du FN, pour la première fois depuis plus de trois mois.Une nouvelle sanction doit être prononcée contre lui, alors que la mesure de suspension qui avait été prise à son encontre a été annulée par la justice, le 2 juillet. M. Le Pen risque l’exclusion pure et simple du mouvement qu’il a contribué à fonder. Déterminé à ne pas se laisser faire, le président d’honneur en sursis a assuré qu’il viendrait faire face aux huit membres du bureau exécutif, au siège du parti, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Mais il assortit son déplacement d’une requête particulière : que son audition se déroule en public.Lire aussi :FN : vote symbolique massif pour la mise à l’écart de Jean-Marie Le Pen« Nous demandons la publicité des débats, que le bureau exécutif soit ouvert à la presse et au public, explique au Monde un proche du député européen. Cette demande se fait dans un esprit de transparence, M. Le Pen n’a rien à cacher. S’ils refusent, ce sera une tentative de dissimuler ce qu’ils veulent faire. »Jurisprudence européenneL’entourage de M. Le Pen explique fonder sa requête sur l’article 6 alinéa 1 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), aux termes duquel un jugement « doit être rendu publiquement ». Le patriarche d’extrême droite s’appuie par ailleurs sur la jurisprudence européenne, et en particulier sur l’arrêt König, prononcé le 28 juin 1978 par la Cour européenne des droits de l’homme. Ou quand le pourfendeur de l’Europe supranationale s’en remet à ses institutions…« Selon nous, l’article de la CEDH et cette jurisprudence s’appliquent à toute organisation qui statue en matière disciplinaire. La publicité des débats doit être ordonnée », explique Me Valéry Le Douguet, ami de Jean-Marie Le Pen. Des conclusions à caractère plus général sur la procédure disciplinaire ont été rédigées par le camp de l’ancien candidat à la présidentielle. Elles doivent être transmises à la direction du Front national avant la réunion du bureau exécutif. « Nous sommes courtois, nous le faisons suffisamment à l’avance pour qu’ils puissent prendre leurs dispositions », relève Me Le Douguet.Sollicitée par Le Monde, la direction du Front national n’a pas encore fait savoir si elle allait accéder à la demande de M. Le Pen. Quoi qu’il arrive, ce dernier devrait néanmoins se présenter face aux dirigeants du parti. Manqueront à l’appel en revanche Marine Le Pen et Florian Philippot. La présidente du FN et son bras droit, principales cibles de Jean-Marie Le Pen dans le conflit, ont décidé, comme l’a révélé l’Opinion, mardi 18 août, de ne pas participer au bureau exécutif pour ne pas accréditer l’idée qu’ils seraient juges et parties.Lire aussi :FN : nouvelle victoire judiciaire de Jean-Marie Le Pen contre sa filleOlivier Faye Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) En marge d’un déplacement à Berlin où il était invité à s’exprimer devant la conférence des ambassadeurs, Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, a livré mardi 25 août, devant quelques journalistes son analyse de la crise que vit la Chine.Selon lui, les marchés boursiers chinois ayant détruit l’équivalent d’un tiers du PIB chinois, on peut bien parler d’un « krach » . Qui en sont les principales victimes ? « Les Chinois de la classe moyenne, ceux qui, pas forcément les mieux informés, ont investi au plus haut et en s’endettant », dit le ministre.Cela aura donc forcément un impact sur l’économie réelle puisque ces ménages vont moins consommer. « La croissance chinoise qui était plus près de 0 % que de 7 % va être nulle » pendant quelques mois, prédit-il. Résultat : l’économie mondiale qui reposait sur le moteur américain et le moteur chinois va devoir se contenter du premier pendant quelque temps.Lire aussi :Trois questions pour comprendre l’effondrement de la Bourse chinoise et des marchés mondiauxL’Europe doit investir davantageRaison de plus pour que l’Europe investisse davantage. « Tant pour elle que pour le reste de l’Europe, l’Allemagne fait une erreur en surconsolidant », juge le ministre en faisant référence aux comptes publics allemands qui devraient cette année, non seulement être équilibrés mais même dégager un excédent.En effet, si la crise chinoise va d’abord avoir un effet sur les sous-traitants asiatiques de ce pays (Vietnam, Malaisie, etc.), elle aura également un impact sur les exportateurs occidentaux : les grands groupes français mais aussi l’économie allemande dans son ensemble très liée à la Chine.La crise chinoise va aussi avoir un impact sur les devises. Le renmimbi qui tendait à devenir la troisième monnaie de réserve du monde va voir ce rôle remis en question. Les investisseurs vont à nouveau miser d’abord sur le dollar, puis sur l’euro. La monnaie européenne devrait donc se revaloriser selon M. Macron. « Cela va nous handicaper », reconnaît le ministre qui affirme pourtant que la crise chinoise n’aura pas d’impact direct sur la croissance en France.« Pas question d’attendre d’être portés par des vents favorables »Mais la réévaluation de l’euro confirme, à ses yeux, la nécessité de poursuivre en France les réformes structurelles. « Pas question d’attendre d’être portés par des vents favorables. » Traduction : impossible de s’abriter derrière un euro faible pour regagner des parts de compétitivité.Autres conséquences : il est de moins en moins vraisemblable que la Réserve fédérale américaine relève ses taux d’intérêt en septembre. Si elle le fait, ce sera en décembre. « Ce qui est une bonne nouvelle pour nous. » De même, pronostique M. Macron : « Il ne devrait pas y avoir de remontée du cours des matières premières ni du pétrole dans les six mois. »Lire le décryptage :Pourquoi la politique économique chinoise patineFrédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous (à Frangy-en-Bresse) Un groupe de musique répète sous le chapiteau planté en plein milieu du stade communal. Les deux vedettes politiques du jour ne sont pas encore arrivées, mais les musiciens donnent de la voix sur la chanson Les Ecorchés vifs, de Noir Désir. Arnaud Montebourg et Yanis Varoufakis sont eux les deux révoltés de la politique européenne. L’ancien ministre des finances grec, nouveau héros des antilibéraux en Europe, est accueilli sous les applaudissements peu après midi à Frangy-en-Bresse, rebaptisée pour l’occasion « Frangy-en-Grèce » par son hôte.Invité d’honneur de la fête de la Rose, organisée chaque année par Arnaud Montebourg dans son ancien fief de Saône-et-Loire, M. Varoufakis se présente tout sourire, costume et chemise noirs, aux côtés de l’ancien ministre de l’économie du gouvernement Valls. Quelques heures plus tôt, le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, l’avait accompagné jusqu’à son train gare de Lyon, à Paris, pour s’entretenir avec lui avant son départ pour la Bourgogne.« Je suis très fier d’accueillir un ancien ministre qui s’est battu contre l’austérité en Europe. Son témoignage est fondamental pour nous Européens et pour le futur que nous espérons. C’est un message envoyé à tous les dirigeants européens », déclare M. Montebourg à propos de son « ami Yanis », à sa descente de voiture, pris dans une cohue médiatique impressionnante, plusieurs médias étrangers s’étant déplacés dans le petit village pour voir l’économiste grec.Lire aussi :Montebourg-Varoufakis, le show des faux jumeauxLe millésime 2015 de Frangy n’est pas à la fêteL’an dernier, à la même époque, l’ancien patron de Bercy avait envoyé de Frangy, avec le ministre de l’éducation Benoît Hamon, « une cuvée du redressement » à François Hollande. Une provocation, couplée à un discours au vitriol contre la politique économique du chef de l’Etat, qui avait coûté aux deux hommes leur place au gouvernement. Cette année, contrairement à ses habitudes, M. Montebourg ne fait pas le fanfaron sur ses terres bressanes. A la fin du banquet républicain, il chante à peine le traditionnel ban bourguignon avec son hôte. Le nouveau vice-président d’Habitat se veut au contraire grave : « L’Europe est dans une situation critique, les stratégies d’austérité mises en place par la Commission européenne et par les Etats membres, en particulier l’Allemagne, sont un échec », explique-t-il dans une conférence de presse commune avec son invité. Pour M. Montebourg, la crise économique européenne représente un « risque pour la démocratie ». « Si malgré les votes des peuples, rien ne change, la colère des citoyens se portera vers les mouvements extrémistes antieuropéens », en Grèce comme en France, avertit-il.Le millésime 2015 de Frangy n’est pas à la fête. La pluie, qui tombe drue toute une partie de la journée, y est sans doute pour beaucoup. Les rangs militants sont aussi plus clairsemés que lors des rendez-vous précédents. Plusieurs élus socialistes du département n’ont pas fait le déplacement, refusant de participer à une réunion qui cible largement le gouvernement et l’exécutif français. Les « frondeurs » du PS ne sont pas venus non plus, sans doute embarrassés pour beaucoup de s’afficher avec M. Varoufakis, qui multiplie désormais les critiques contre le premier ministre grec, Alexis Tsipras.Parmi les proches de M. Montebourg qui sont venus l’entourer figurent le sénateur socialiste de Saône-et-Loire Jérôme Durain, la députée PS de Moselle Aurélie Filippetti, ou le député MRC Jean-Luc Laurent. « Il y a une ligne gouvernementale qui existe, celle de François Hollande et de Manuel Valls, mais il n’est pas interdit de réfléchir à d’autres idées alternatives, c’est le rôle de Frangy, qui a toujours été un lieu de débats », explique M. Durain. Cécile Untermaier, la députée PS du cru, doit faire face à une situation délicate, devant à la fois marcher avec M. Montebourg, sans pour autant critiquer trop violemment le gouvernement. « François Hollande a eu raison de tenir bon » dans la négociation européenne, tente-t-elle d’expliquer à la tribune, provoquant les huées de la foule…Non loin du stand où sont mis en vente les derniers ouvrages de MM. Montebourg et Varoufakis, un groupe de militants de la Convention pour la VIe République débat de la situation européenne. Le ton général est largement antiallemand. « La politique de Schäuble est inadmissible, d’ailleurs sa mère s’appelait Göhring, ça en dit long », s’emporte une femme contre le ministre des finances du gouvernement d’Angela Merkel, avant de proposer que « l’Allemagne sorte de l’Europe ». « Il ne faut pas tout mélanger, notre problème ce n’est pas l’Allemagne, mais la droite allemande. Il y a Die Linke et une partie du SPD qui sont très fréquentables », tente de lui répondre son voisin plus mesuré. Les deux hommes plaident pour « un nouveau chemin »Montant à la tribune après le déjeuner, les deux non-alignés Montebourg et Varoufakis livrent bille en tête un réquisitoire contre l’austérité en Europe et contre « l’obsession allemande » de la dette. Le Français dénonce dans son discours « l’austérité light à la française », estimant que les Français ont « voté pour la gauche et se retrouvent avec le programme de la droite au pouvoir ». Le Grec regrette, lui aussi, « l’impuissance » et « les silences » de la France lors des négociations au sein de l’Eurogroupe ces derniers mois. Ses mots sont durs contre le pouvoir français : « Cela me rappelle ce que m’a dit un jour à Paris Michel Sapin : “La France n’est plus ce qu’elle était” », raconte-t-il à propos du ministre des finances du gouvernement Valls.Lire aussi :La « star » Varoufakis se cherche un destinL’un comme l’autre fustigent l’absence, selon eux, de démocratie dans le fonctionnement des institutions européennes. M. Montebourg compare à « un coup de force » l’accord que M. Tsipras a été contraint de signer en juillet malgré le refus du peuple grec lors du référendum du 5 juillet. « Je suis là parce que notre printemps d’Athènes a été écrasé tout comme le printemps de Prague. Ce n’était pas par des chars, mais par des banques », ajoute M. Varoufakis.Les deux hommes plaident pour « un nouveau chemin » dans la construction européenne, qui permette « un contrôle démocratique sur l’oligarchie qui nous dirige », explique M. Montebourg. Reprenant la proposition de M. Hollande d’un « Parlement de la zone euro », son ancien ministre demande que celui-ci puisse contrôler la Banque centrale européenne comme la présidence de l’Eurogroupe.Mais le réseau des « progressistes européens » qu’appelle de ses vœux M. Varoufakis n’est guère plus détaillé. Trop tôt, explique le duo. « Avant de prendre des décisions d’organisation, avant de résoudre un problème, il faut d’abord l’identifier et le montrer aux consciences des citoyens européens », évacue M. Montebourg.« Montebourg président ! », scandent quelques militants au passage du candidat à la primaire socialiste de 2011. Mais celui-ci, qui affirme que son discours de Frangy ne doit « pas être interprété sur un plan politicien », se garde bien de rebondir. La cuvée de 2015 n’est pas la première étape d’une candidature en 2017, assure M. Montebourg.Même s’il reste une figure populaire à gauche, l’ex-ministre n’apparaît pas comme un recours pour une majorité de Français : selon un sondage Ipsos publié samedi, 69 % d’entre eux n’accordent guère d’importance à son éventuel retour au premier plan politique. « Je suis retourné à la vie civile, mais ça ne m’empêche pas de m’exprimer », explique l’intéressé, avant de préciser que s’il est « toujours membre » du Parti socialiste, il rêvait que « ce parti soit différent ».Bastien Bonnefous (à Frangy-en-Bresse)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 22.08.2015 à 10h56 • Mis à jour le22.08.2015 à 14h39 Editorial du « Monde ». Marine Le Pen l’apprend à ses dépens : on n’efface pas si facilement six décennies de vie politique. L’exclusion de Jean-Marie Le Pen du Front national, décrétée jeudi 20 août par le bureau exécutif du parti d’extrême droite, devait permettre à sa présidente de tourner définitivement la page de l’ère paternelle. Le départ, enfin formalisé, du fondateur du parti, qui en incarne aussi le courant le plus provocateur, visait un double objectif, que poursuit Marine Le Pen depuis dix ans : la dédiabolisation, ou banalisation, du Front national et sa professionnalisation. Sur ces deux fronts, cependant, l’opération a échoué.Lire aussi :FN : Jean-Marie Le Pen exclu mais pas abattuSur le premier point, plusieurs éléments laissent penser que la dédiabolisation demeure une entreprise de façade. Le fait que Jean-Marie Le Pen, qui reste député européen, ne puisse plus désormais s’exprimer au nom du FN ne veut pas dire qu’il cessera de s’exprimer ni que les électeurs cesseront d’associer son nom à celui du parti qu’il a si longtemps dirigé. Son exclusion ne signifie pas non plus que le FN se trouve subitement nettoyé de ses éléments les plus sulfureux ; la présidente du parti conserve ainsi dans son entourage des personnages-clés tels que Frédéric Chatillon, ancien leader du Groupe union défense (GUD), dont le fond idéologique est largement aussi radical que celui de Jean-Marie Le Pen. Elle ne trouve rien à redire au fait que Philippe Vardon, ancien responsable du Bloc identitaire, petit parti à la droite du FN, figure en bonne place sur les listes de sa nièce en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.L’objectif principal de Mme Le Pen reste le rassemblement de la grande famille de l’extrême droiteEn dépit de quelques ouvertures vers l’électorat centriste ou de gauche formulées par Marine Le Pen et Florian Philippot, vice-président du FN, l’objectif principal de Mme Le Pen reste le rassemblement de la grande famille de l’extrême droite. A cette fin, elle prend soin de ponctuer ses discours de références familières aux identitaires, telles que la mise en valeur de certains épisodes de l’histoire de France ou le lien charnel avec la nation. Elle a, sur ce point, été à bonne école : c’est aussi ce que, avant elle, faisait son père.La responsabilité du systèmeSur la professionnalisation du parti, un effort qui tient tant à cœur à sa présidente, la piètre gestion du problème Jean-Marie Le Pen est d’assez mauvais augure. Incapable de faire une lecture correcte des statuts de son propre parti, Mme Le Pen a laissé échapper ce qui aurait dû se régler comme une affaire interne, préférant rejeter sur les médias, qu’elle accuse de favoriser son père, la responsabilité du « système ». La gestion d’une autre affaire embarrassante, celle de l’enquête menée par la justice sur deux structures dirigées par des proches de Marine Le Pen, le microparti Jeanne et la société Riwal, révèle aussi une grande légèreté de la part de la présidente du FN : malgré plusieurs mises en examen dans une affaire qui secoue son parti, Mme Le Pen s’en tient à ses attaques rhétoriques coutumières contre, toujours, « le système » et une justice aux ordres qui ourdit de sombres machinations visant à détruire le Front national.A son crédit, la présidente du FN peut se targuer du bilan des mairies FN qui, pour l’instant, ne soulèvent pas de conflits majeurs, servent sa stratégie d’enracinement et lui ont permis de bons scores aux élections départementales. Pour le reste, elle est encore loin du but. Et l’éviction brouillonne du père ne suffira pas à l’en rapprocher. Bastien Bonnefous et Marie Charrel Il y a quelques semaines, en petit comité, François Hollande s’était amusé de la proximité, selon lui, entre Arnaud Montebourg et Yanis Varoufakis : « Varoufakis, c’est le Montebourg de Tsipras. ». Prédiction vérifiée alors que les deux anciens ministres des gouvernements français et grec vont se retrouver dimanche 23 août à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) pour prononcer un réquisitoire commun contre l’austérité en Europe. Les deux hommes se sont vus fin juillet pour préparer l’événement, quand M. Montebourg est allé, avec sa compagne Aurélie Filippetti, rendre visite à M. Varoufakis et son épouse sur l’île d’Egine, où ces derniers possèdent une villa.Les ressemblances entre les deux quinquagénaires – 52 ans pour M. Montebourg, 54 ans pour M. Varoufakis – sont nombreuses. Depuis son renvoi il y a un an du gouvernement Valls pour le premier, et la démission du second du gouvernement Tsipras au lendemain du référendum grec, le 6 juillet, ils sont l’un et l’autre en rupture idéologique avec leur propre camp politique. Spécialiste de la théorie des jeux, aux vues économiques plutôt keynésiennes, M. Varoufakis se définit lui-même comme un « marxiste irrégulier ». Excellent théoricien, l’ancien ministre des finances grec est en revanche peu doué pour fédérer une force politique autour de lui et faire des compromis.Brillants autant qu’égocentriquesCe portrait rappelle celui de M. Montebourg qui a lui aussi toujours peiné à construire durablement un courant au sein du PS. Aujourd’hui encore, s’il est proche des « frondeurs », ceux-ci, notamment à l’aile gauche du parti, refusent d’en faire leur leader. Pas assez « fiable », expliquent ces socialistes qui n’oublient pas que M. Montebourg, durant la primaire de 2011, a choisi M. Hollande contre Martine Aubry, puis a soutenu la nomination de Manuel Valls à Matignon en avril 2014.Chantre de la « démondialisation » en 2011, l’ancien ministre du redressement productif est arrivé en mai 2012 à Bercy avec une vision très critique des patrons et du monde économique. Depuis, il a évolué, est devenu lui-même chef d’entreprise et plaide pour le « génie » entrepreneurial et le « made in France ».Brillants autant qu’égocentriques, imprévisibles et volontiers provocateurs, MM. Montebourg et Varoufakis partagent une même critique des institutions européennes trop opaques selon eux. Pour le Français, les technocrates de Bruxelles sont des « connards » ; pour le Grec, « des hommes qui traitent les problèmes politiques comme s’ils se résumaient à des difficultés techniques, ce qui aboutit toujours à des solutions toxiques ».Comme M. Montebourg qui avait comparé Angela Merkel à Bismarck, M. Varoufakis dénonce la politique d’austérité et les obsessions budgétaires de la droite allemande et du « docteur Schäuble ». L’économiste rêve de créer un réseau européen des progressistes, au-delà des partis et autour d’un objectif : démocratiser les institutions de l’euro. Un projet qu’il devrait évoquer dimanche à Frangy et qui a tout pour séduire l’ancien avocat Montebourg, militant de la VIe République.Lire aussi :A gauche, la présidentielle a commencéMarie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Mardi 18 août, l’allocation de rentrée scolaire a été versée à trois millions de familles en France. Un coup de pouce financier qui peut atteindre 396 euros par enfant selon les conditions de ressources du foyer. Ce n’est pas la seule aide à laquelle peuvent prétendre les parents de lycéens. À quelques mois du prochain scrutin régional, les exécutifs régionaux rappellent qu’ils sont en charge des lycées et redoublent de bienveillance à l’égard de leurs jeunes et de leurs familles. Quelles sont les régions les plus généreuses à l’heure de la rentrée scolaire ? Quelles sont celles qui le sont moins ? Tour de France des aides régionales.Pour Edouard Courtial, député Les républicains de l’Oise, elle serait bien mal distribuée. Selon l’élu, il est nécessaire que l’aide « profite réellement aux enfants » et ne serve pas à l’achat de « télévision 3D ». Pour ce faire, il demande notamment la mise en place d’un système de bons d’achat. « Le gouvernement fait preuve d’un manque cruel de bon sens », ajoute le parlementaire.Lire aussi :L’allocation de rentrée scolaire est-elle suffisante ?Alors que la distribution de l’allocation de rentrée scolaire de l’Etat n’a pas été sans polémique politique – plusieurs membres de l’opposition déplorant l’absence de contrôle sur l’usage fait de cet argent –, c’est un système identique qui a été retenu dans de nombreuses régions. Le conseil régional d’Alsace, présidé par Philippe Richert (Les républicains), seul président de région métropolitaine de son parti, a ainsi maintenu pour l’année scolaire 2015-2016 une prime régionale de scolarité de 100 euros. Elle sera versée aux familles de 18 000 élèves dont les impôts sur le revenu annuel ne dépassent pas les 1 000 euros par an. Une aide directement versée aux foyers, comme celle du gouvernement.Comme l’Alsace, les autres régions de France accordent des aides à la rentrée, mais les montants diffèrent entre les territoires ainsi que le mode de sélection des ayants droit. Parmi les régions les plus prodigues figure l’Aquitaine, où les aides à la rentrée et à l’achat de matériel pour les bacs professionnels commencent à 90 euros pour tous et peuvent atteindre 615 euros pour les familles les plus en difficultés. Une somme rondelette accordée par chèque ou par virement. Libre aux familles d’en disposer.Des régions regardantes sur la destination de l’argent publicNéanmoins, la plupart des exécutifs régionaux sont un peu plus regardants sur la destination finale de l’argent public et choisissent les modes de subventions qui encouragent l’achat de matériel scolaire. La Bretagne, par exemple, accorde 60 euros à ses lycéens, mais en chèque livre uniquement. Idem dans la région Nord-Pas-de-Calais, qui est toutefois plus généreuse puisque chaque famille de lycéen reçoit un minimum de 70 euros de bons d’achat livres et que cette somme peut grimper jusqu’à 230 euros en fonction des revenus du foyer.Pour également s’assurer que les fonds distribués par la région sont bien ciblés sur les achats de rentrée, la Basse-Normandie a créé une carte de crédit dédiée à l’achat des livres scolaires. Elle est créditée de 55 euros pour chaque élève de première et de terminale de l’enseignement général et technologique et de 75 euros pour ceux de seconde. Les boursiers bénéficient d’une rallonge de 40 euros. La somme ne peut être dépensée que dans un réseau de libraires partenaires de la région et uniquement pour des livres à caractère scolaire ; calculatrices ou fournitures sont exclues. La région Rhône-Alpes a mis en place un système similaire, mais c’est une somme de 100 euros dont disposent les lycéens. Idem en Midi-Pyrénées, où l’aide peut atteindre 130 euros en fonction du coefficient familial.D’autres régions font le choix de ne laisser aucune latitude aux familles dans l’utilisation des aides régionales. L’exécutif Centre-Val de Loire accorde 147 euros par élève en enseignement général et technologique, mais la somme versée ne va pas aux familles, mais aux établissements scolaires, garantissant ainsi la gratuité des manuels scolaires pour 82 900 élèves de la région. Les régions Languedoc-Roussillon (à hauteur de 200 euros) et Ile-de-France ont adopté une politique identique en subventionnant également l’achat des manuels scolaires aux lycées.Subventions hétérogènes à la veille des fusions de régionsUn autre pan important des aides régionales à la rentrée est l’aide à l’équipement des élèves des sections professionnelles et technologiques. Costumes, outils, ustensiles... l’achat du kit du parfait apprenti est un investissement important et coûteux pour les familles les plus démunies. Les régions subventionnent l’achat du premier équipement, mais de manière complètement hétérogène de Lille à Montpellier.La somme allouée peut atteindre 200 euros pour un Ligérien, 300 euros pour un Breton, 400 pour les Rhônalpins et Languedocien, 450 pour un Alsacien, 615 pour un Aquitain (dans chaque territoire, les fourchettes d’aides varient selon les secteurs d’études et les revenus du foyer).La fusion des régions va contraindre plusieurs des prochains exécutifs régionaux à unifier leur offre de rentrée. Le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, a créé un « chéquier équipement » qui permet aux élèves d’être subventionné jusqu’à la hauteur de 160 euros (pour les boursiers) pour l’achat de matériel. Une jolie somme, mais pourtant près de 2 fois inférieure à celle de sa voisine la Picardie, dont l’aide se situe entre 50 et 315 euros selon les métiers et leurs besoins spécifiques.Parmi les cadeaux de rentrée que la région Languedoc-Roussillon aime faire à ses lycéens et futurs électeurs figure un ordinateur portable de 451 euros pour chacun (quels que soient les revenus du foyer), soit un budget de 14,5 millions par an pour la région. Il n’est pas certain que sa voisine Midi-Pyrénées avec laquelle elle fusionnera à partir du 1er janvier 2016 suive. En effet, son budget dédié à l’équipement des lycéens prévoit de subventionner l’acquisition de 25 à 400 euros en fonction du quotient familial, pour un budget environ 4 fois inférieur (3,7 millions). « L’harmonisation sera à la charge des futures majorités », avoue un conseiller régional socialiste, « mais moi je ne me représente pas. » Le big-bang des aides à la rentrée des régions aura bien lieu... mais en 2016.Lire aussi :10 000 ordinateurs pour les lycéens et apprentis en Midi-PyrénéesEric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.08.2015 à 18h06 • Mis à jour le21.08.2015 à 21h31 La justice a suspendu, vendredi 21 août, le projet du maire Front national de Mantes-la-Ville (Yvelines) d’installer le poste de police municipale sur l’emplacement d’une future mosquée, une décision entachée d’« un détournement de pouvoir ».Le tribunal administratif de Versailles a donné raison au préfet des Yvelines, qui attaquait jeudi en référé (procédure d’urgence) la décision de Cyril Nauth. Le seul maire frontiste d’Ile-de-France souhaitait préempter un local devant accueillir la salle de prière et lancer une étude pour un projet de commissariat. Le juge « a estimé, dans chaque affaire, que le moyen tiré du détournement de pouvoir était de nature à créer un doute sérieux sur leur légalité ».« Une mosquée en face d’un cimetière, ça me choque »Face au refus du maire de vendre le bâtiment qui avait abrité l’ancienne trésorerie, l’Association des musulmans de Mantes Sud avait conclu en mai une promesse de vente directe avec la communauté d’agglomération de Mantes-en-Yvelines. Cyril Nauth n’a jamais caché son opposition au projet de mosquée, dont il avait fait un argument de campagne en 2014.Lire aussi :Le maire FN ne veut pas de mosquée à Mantes-la-Ville« J’ai invité les associations musulmanes à chercher un autre lieu. Evidemment, j’ai intérêt à ce qu’il n’y ait pas de lieu de culte à cet emplacement, mais je ne l’empêcherai pas autre part », a-t-il déclaré au Monde début août. « Et puis, a-t-il ajouté, une mosquée en face d’un cimetière, ça me choque. Et je ne suis pas le seul. » Le maire argumente aussi en faveur d’un déménagement de la police municipale, dont il souhaite doubler les effectifs avant la fin de son mandat.Si le projet de l’AMMS n’est pas retenu, les musulmans de Mantes-la-Ville ne disposeront d’aucun lieu de culte, puisque le maire a demandé l’expulsion des fidèles de leur ancienne salle de prière, qui n’est pas aux normes. 21.08.2015 à 08h23 • Mis à jour le21.08.2015 à 10h36 Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite et du centre pour 2017, livre au Parisien Magazine dix propositions-clés en matière d’éducation, vendredi 21 août.Pour Alain Juppé, la réforme de l’éducation, « mère de toutes les réformes », est une priorité qu’il entend défendre. Favori des sondages avant la primaire des Républicains, il entend ainsi contrecarrer les plans de Nicolas Sarkozy, son principal rival et président du parti, qui a débuté sa campagne autour du thème de l’islam lors du premier débat collectif, en juin.S’il était élu président en 2017, l’ancien premier ministre (Les Républicains) assure qu’il ferait du début du cursus scolaire sa « priorité », « c’est-à-dire l’école maternelle et l’école élémentaire. De l’avis des psys, c’est là que tout se joue, notamment l’illettrisme ». Il propose ainsi de mettre en place, « tout au long de la primaire, un système d’évaluation pour rattraper les enfants dès qu’on sent qu’ils décrochent ».Lire l'analyse :La lente montée en puissance d’Alain Juppé tiendra-t-elle jusqu’en 2017 ?Augmenter les salaires des enseignants du primaire de 10 %Il envisage également d’augmenter les salaires des professeurs des écoles de 10 %. « En contrepartie » ils « doivent être plus présents dans l’établissement, et plus disponibles pour les élèves et leurs parents ». Une proposition déjà émise par Ségolène Royal lors de la campagne de 2007. Mais, là encore, Alain Juppé ne se veut pas « sectaire » :« Ségolène Royal peut avoir de bonnes idées, encore faut-il les appliquer. »Pour financer cette réforme, M. Juppé entend faire des économies sur l’organisation du baccalauréat, qui coûte chaque année plus de 1,5 milliard d’euros, selon le principal syndicat de chefs d’établissement, le SNPDEN. Il propose de modifier l’organisation du bac, pour « économiser plusieurs centaines de millions d’euros » :« Il faut réduire le nombre d’options et d’épreuves à quatre ou cinq, le reste des acquis étant soumis au contrôle continu »S’il entend augmenter le salaire des enseignants, le maire de Bordeaux l’assure : « Je ne propose pas d’augmenter la durée du travail » dans les établissements scolaires, « mais de la répartir autrement afin de garantir une présence effective dans l’établissement ». Cela se ferait dans un premier temps « sur la base du volontariat ».Lire sur Les Décodeurs :Les enseignants français, les plus maltraités d’Europe ?Réaffecter des postes vers le primaireSelon lui, « on peut réaffecter des postes d’enseignants [du collège et du lycée] vers le primaire. Mais cela ne peut se faire du jour au lendemain. Il faudra étaler cette réforme sur les cinq ans du mandat présidentiel. À ce stade, je n’ai pas chiffré l’impact. Cela donnera lieu à des controverses, je le sais », dit-il.« Je ne promets pas d’augmenter les effectifs, mais je m’engage à maintenir le budget de l’éducation nationale à son niveau actuel », dit-il également, assurant que « réformer n’est pas une question de moyens ». Des établissements plus autonomesPartisan de laisser « une plus grande autonomie » aux établissements, il affirme vouloir aller « beaucoup plus loin que la réforme du collège (programmée pour 2016), qui prévoit 20 % d’autonomie dans la gestion de l’emploi du temps ». Selon lui, les établissements devraient également être libres d’adapter les programmes scolaires aux élèves : « Si, à certaines périodes de l’année, les équipes veulent faire un peu plus de maths et un peu moins de français, elles doivent pouvoir le faire. » Quant au recrutement de nouveaux enseignants, M. Juppé veut abandonner le modèle actuel selon lequel « on recrute des gens à partir d’un barème informatique ». En lieu et place de cela, il souhaite voir « se développer la notion de “poste à profil” », afin de recruter « le bon enseignant pour le bon poste ».Parmi les propositions-clés du candidat Juppé, également formulées dans un livre, Mes chemins pour l’école (JC Lattès), à paraître le 26 août, figurent également le recrutement, dans les crèches, d’« animateurs linguistiques », l’instauration d’« un rendez-vous trimestriel obligatoire » entre parents et équipes pédagogiques, le renforcement du rôle des enseignants tuteurs et l’amélioration de la formation initiale des enseignants.Lire sur Les Décodeurs :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxDes vacances d’été raccourciesMais l’ancien premier ministre s’attaque également à une proposition polémique : le raccourcissement des vacances d’été. Si deux anciens ministres de l’éducation nationale – Luc Chatel et Vincent Peillon – ont essayé, aucun n’a réussi à la mettre en place. Pourtant, selon M. Juppé, « ce sera une orientation à prendre ».En comparant la situation française à celle des autres pays, il assure que « nos enfants ont plus d’heures de cours et elles sont plus concentrées sur une plus brève période, c’est pour cela qu’ils sont fatigués ».Pour lutter contre l’absentéisme des élèves, « pourquoi ne pas conditionner certaines aides et allocations au respect d’un certain nombre de règles ? », propose-t-il. M. Juppé dessine ainsi l’idée d’un « système de contravention immédiate » en ce qui concerne le trafic de drogue autour des établissements scolaires, « aujourd’hui généralisé », selon lui.La laïcité réaffirméeDu point de vue de la laïcité, Alain Juppé a, là encore, une position qui tranche avec Nicolas Sarkozy. Si ce dernier avait affirmé en 2007 que l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé en matière de transmission des valeurs, le maire de Bordeaux s’en détache.« Je ne partage pas cette déclaration. Je suis très attaché au principe de laïcité. L’école n’est pas faite pour transmettre les valeurs religieuses, mais les valeurs de la République ».S’il n’entend pas enseigner les religions dès la primaire, M. Juppé entend « mieux enseigner le fait religieux » au collège pour que « chacun comprenne ce qu’est une cathédrale, une fête patronale ». Concernant la religion musulmane, les collégiens doivent « vaguement savoir ce qu’est le Coran ». Matthieu Goar Alain Juppé aime l’été pour se dévoiler. Il y a tout juste un an, le 20 août 2014, le maire de Bordeaux enclenchait son propre compte à rebours vers 2017. Ce jour-là, par un simple post de blog, il annonçait sa candidature à la primaire de la droite et du centre. Depuis, il a trouvé des locaux pour accueillir son équipe, s’est immergé dans la France et s’est même ému de ses bons sondages, un soir, en direct, sur France 2.Ce vendredi 21 août, l’ancien premier ministre a lancé la phase 2 de sa campagne. Dans un entretien au Parisien magazine pour lequel il pose en élève assidu, M. Juppé dévoile ses idées pour l’éducation nationale, avant d’entamer une longue semaine d’examens médiatiques où il enchaînera un « 20 heures », des entretiens avec la presse spécialisée, la publication d’un webdoc… Une séquence censée donner un large écho à Mes chemins pour l’école (JC Lattès, 306 p., 12 euros), le premier de ses quatre livres-programme, qui sera publié le 26 août.Avec cet ouvrage, le maire de Bordeaux espère marquer la rentrée en créant le débat autour de ses idées. En choisissant l’école, « la mère des réformes », selon ses propres mots, il traite un sujet qui intéresse toutes les catégories de la population, la droite remontée contre la réforme du collège, mais aussi les parents d’élèves et les enseignants désappointés par François Hollande, qui avait placé la jeunesse au cœur de sa campagne, en 2012.Un plan millimétréAlain Juppé commence ainsi à appliquer sa stratégie car il est persuadé que 2017 se gagnera en agrégeant les déçus du centre et de la gauche. Dans son introduction teintée de nostalgie où apparaissent ses anciens maîtres, Mme Dulong ou encore le proviseur Raton, mais aussi ses amis de jeunesse avec qui il s’administrait de « sérieuses peignées », le candidat adresse ainsi une déclaration d’amour aux professeurs, « seuls en première ligne ».Avant de passer, quelques pages plus loin, au concret en promettant une revalorisation de 10 % du salaire des enseignants du primaire. Alain Juppé est bien en campagne et il est ambitieux. 15 000 exemplaires devraient être imprimés. Les ventes seront observées à la loupe par Nicolas Sarkozy qui, dans une boutade, a déclaré, mercredi 19 août, qu’il lirait l’opus avec plaisir quand « [il aura] fini Cent ans de solitude », le chef-d’œuvre de Gabriel Garcia Marquez.Cette publication fait partie d’un plan millimétré. L’entourage de l’ancien premier ministre s’interroge depuis un an sur la façon de gérer le temps long de la campagne. Au cœur de l’hiver, il a donc été décidé de publier quatre ouvrages pour créer régulièrement une actualité autour du candidat. Prévu pour janvier 2016, le prochain portera sur les « thématiques régaliennes ».Lire aussi :Alain Juppé, le temps long de la campagnePour le moment, aucun nuage n’apparaît à l’horizon. L’anticyclone sondagier s’est même renforcé au printemps. En juin, dans une enquête réalisée par l’IFOP pour Le Journal du dimanche, le maire de Bordeaux est passé devant Nicolas Sarkozy auprès des sympathisants du parti Les Républicains, ce qui a inquiété l’entourage de l’ancien chef de l’Etat. « J’ai beau chercher, je ne trouve pas de raisons de changer de stratégie, répète souvent Gilles Boyer, conseiller politique du candidat, attentif au moindre soubresaut. Mais une campagne, c’est un peu comme monter un meuble Ikea : on a la notice où tout est écrit et puis soudain il peut manquer une vis. »« Transformer cela en envie »Ce plan, qui se déroule pour l’instant sans accroc, n’empêche pas les questionnements de la garde rapprochée réunie tous les mercredis matin autour d’Alain Juppé dans son QG parisien de la rue de l’Université. Quelques doutes apparaissent parfois… « Alain Juppé est un contre-miroir de ce que les gens n’aiment pas chez François Hollande et Nicolas Sarkozy, analyse Benoist Apparu, député de la Marne et porte-parole de l’ancien premier ministre. Mais s’ils votent pour vous contre les deux autres, ils ne vous donnent aucun mandat pour faire quelque chose, c’est ce qu’on a constaté avec Hollande en 2012. A nous de transformer cela en envie. »Plusieurs discussions ont déjà eu lieu sur la façon de mieux incarner la campagne. M. Juppé doit-il rester dans la position du sage homme d’Etat ou se lancer plus franchement dans le marigot de l’actualité quotidienne ? Pour l’heure, le maire de Bordeaux s’affranchit des exigences de BFM-TV ou i-Télé et crée son propre agenda médiatique. Il choisit quelques interviews longues, alimente son blog – en juillet, cinq posts sur la Grèce, un sur l’agriculture mais publié avant la crise estivale de la profession –, mais il n’a pris la tête d’aucun combat politique particulier cette année.« Il faut prendre en compte les angoisses populaires »Pendant ce temps, un troisième homme est en train d’émerger dans les sondages : Bruno Le Maire a mené l’opposition lors de la bataille de la réforme du collège et s’est déplacé cet été en Normandie sur les barrages dressés par les éleveurs. Alain Juppé « réagit sur énormément de sujets, mais il ne va pas transiger avec ce qu’il est pour faire plaisir à l’un ou l’autre », tranche M. Boyer. Une partie de son entourage fait le pari que les Français attendent ce type de comportement. D’autres pensent qu’il y a encore un problème de « curseur » et qu’il ne faudra pas rater le moment où la campagne va s’accélérer.Les sarkozystes attendent en prédisant l’avenir. « Il veut être le sage qui n’est pas dans la dictature de l’urgence. Sauf qu’il faut aussi prendre en compte les angoisses populaires, on ne peut pas avoir une distance avec ça », analyse Geoffroy Didier, proche de Brice Hortefeux. Il est rejoint par un membre du premier cercle de l’ancien chef de l’Etat : « Dès qu’Alain Juppé va se mettre à beaucoup parler car la campagne l’exigera, il apparaîtra déconnecté. Bruno Le Maire va le ringardiser et Nicolas Sarkozy pourra montrer qu’il a eu les mains dans le cambouis. »Lire aussi :Sarkozy-Juppé : le choc des styles et des militantsL’équipe d’Alain Juppé veut commencer à préparer 2016 dès maintenant. Benoist Apparu et Edouard Philippe, maire du Havre, interviennent souvent dans les médias. Mais ils sont bien seuls. Hervé Gaymard, chargé du projet, Arnaud Danjean, député européen, Fabienne Keller, sénatrice du Bas-Rhin, et Christophe Béchu, sénateur de Maine-et-Loire, devraient être poussés sur les plateaux télévisés. Alain Juppé va, lui, continuer à se déplacer mais moins secrètement, en invitant la presse à le suivre. Il réunira également ses comités locaux fin septembre pour organiser la campagne de terrain.Matthieu GoarJournaliste au Monde Bastien Bonnefous (Sassenage (Isère) et Le Bourget-du-Lac, Le Châtelard (Savoie) – envoyé spécial) Ravi François Hollande ! Le président de la République a continué jeudi 20 août sa tournée toute en superlatifs de la France qui réussit. Pour son premier déplacement de rentrée, il s’est rendu dans l’Isère et en Savoie pour visiter deux sites champions dans la croissance verte et la transition énergétique. « C’est fantastique ! », « Félicitations, bravo ! », « Ce que vous faites est remarquable »… le chef de l’Etat n’a cessé de s’enthousiasmer tout au long de la journée.Dans l’Isère, il visite l’usine du groupe français Air Liquide, leader mondial spécialisé dans les gaz et les technologies pour l’industrie et la santé, basé à Sassenage. Ici, quelque 200 emplois ont été créés en cinq ans, portant à 700 le nombre de salariés. Pas de chômage, mais au contraire des investissements pour cette société présente dans 80 pays.Pendant une heure, M. Hollande, accompagné par la ministre de l’écologie du développement durable et de l’énergie Ségolène Royal et du secrétaire d’Etat à la réforme territoriale André Vallini, observe les turbines chargées de refroidir l’azote liquide et l’hydrogène afin de produire de l’énergie propre pour l’industrie aéronautique, automobile ou photovoltaïque.Le sujet est affreusement technique, difficile donc pour le chef de l’Etat d’échanger plus que quelques remarques de bon sens avec les ingénieurs et les développeurs de la société. Mais en bon VRP de l’action gouvernementale, il n’oublie pas de préciser à chaque fois à ses interlocuteurs que la nouvelle loi sur la transition énergétique, promulguée mardi, va leur « apporter de nouveaux moyens de développement ».Lire aussi :Le Conseil constitutionnel valide la loi sur la transition énergétique« Je suis venu ici pour mettre en pratique cette loi qui est une grande loi », explique M. Hollande qui fait de « l’enjeu climatique » non seulement un « défi international » à quelques mois de la conférence sur le climat organisée à Paris en décembre, mais un « défi pour la croissance ». La COP21, M. Hollande semble d’ailleurs n’avoir que cela en tête. Au point d’en dramatiser l’enjeu : si un accord n’était pas trouvé en décembre entre les grandes puissances, ce serait « une catastrophe », prévient-il. Raison de plus pour que la France soit « exemplaire en matière de transition énergétique ».Un sens inné de la synthèseLe voilà devant une pompe à hydrogène liquide, grâce à laquelle il fait le plein d’un véhicule. Le tout en trois petites minutes chrono. « Impressionnant ! », lance M. Hollande. Ces pompes sont déjà en exploitation à Rotterdam, aux Pays-Bas, mais pas en France où les réglementations compliquent encore leur installation. « Ce serait bien qu’en décembre, la flotte officielle de la COP21 soit équipée de ce type de voitures », propose André Vallini. Mauvaise pioche, le marché a déjà été confié… à des voitures électriques. Qu’importe, le président de la République, avec son sens inné de la synthèse, arrange l’affaire et promet qu’une pompe sera installée à Paris pour une démonstration lors de la conférence sur le climat.Le chef de l’Etat s’est également rendu à l’Institut national de l’énergie solaire, au Bourget-du-Lac, en Savoie, où il a annoncé le doublement des appels d’offres pour les projets de production d’énergie solaire, puis dans la commune du Châtelard, dans le massif des Bauges, pour y signer la première des 212 conventions « Territoires à énergie positive » mises en place par la loi sur la transition énergétique. « Cette loi est un événement, une chance considérable pour la France, une ligne de conduite pour les vingt prochaines années », répète-t-il. N’en jetez plus. A chaque fois, il s’offre de rapides bains de foule, enchaînant les poignées de mains et les selfies avec les salariés ou les habitants.Une journée présidentielle toute en optimisme vert, le jour même de l’ouverture des Journées d’été d’Europe écologie-Les Verts à Villeneuve-d’Ascq (Nord). Un moyen pour M. Hollande d’envoyer un signal politique aux écologistes toujours aussi critiques contre son action. Une manière aussi de s’adresser à leur électorat, à quelques mois des élections régionales en décembre et à moins de deux ans de la présidentielle.Lire aussi :Hollande veut « verdir » son discours pour séduire l’électorat écologisteToujours pas d’écotaxe en vue – « on l’a abandonnée, il faut être clair, nous n’allons pas la réintroduire par d’autres moyens », évacue-t-il –, ni de refonte du crédit impôt recherche, car « il faut de la stabilité ». En revanche, le chef de l’Etat reprend sa petite musique autour de la redistribution à venir. Pis, dopé par l’air vivifiant et ensoleillé des montagnes environnantes, il se montre encore plus optimiste concernant les prévisions de croissance pour la France.Alors que l’Insee vient d’annoncer une croissance nulle au deuxième trimestre, M. Hollande assure que celle-ci dépassera les 1 % en 2016, et évoque le chiffre de 1,5 %, qui est la prévision donnée par la France dans son programme de stabilité.Lire aussi :En France, la croissance a été nulle au deuxième trimestreAu point de promettre d’ores et déjà de nouvelles baisses d’impôts pour l’an prochain, alors que le matin même, dans un entretien accordé au groupe de presse régionale Ebra, il conditionnait celles-ci au retour de la croissance. « Il doit y avoir une croissance plus forte en 2016, il y aura donc quoi qu’il arrive des baisses d’impôts en 2016 », affirme le président de la République.Lire aussi :Hollande : l’ampleur des baisses d’impôts « dépendra de la croissance »Une assurance qui traduit sa volonté politique pour 2016, un an pile avant la présidentielle. « François Hollande a précisé les choses très clairement pour que cela ait un sens politiquement », appuie son entourage. Une manière de commencer sans y toucher à faire des promesses en prévision de 2017. Au risque, une fois encore, que celles-ci peinent à se réaliser.Bastien Bonnefous (Sassenage (Isère) et Le Bourget-du-Lac, Le Châtelard (Savoie) – envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Le quinquennat de François Hollande serait particulièrement rude pour les maigres budgets des étudiants. Selon une enquête publiée par l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), syndicat proche du Parti socialiste, le coût de la vie étudiante aurait fait un bond de 8,4 % depuis 2012. Une érosion du pouvoir d’achat des jeunes qui ne devrait pas cesser à la rentrée 2015 : l’étude prévoit une nouvelle hausse de 1,1 %, soit une progression supérieure à l’inflation, qui se limitait à 0,2 % sur un an en juillet 2015.Dans son rapport, le syndicat étudiant analyse les postes de dépenses que doivent gérer les étudiants. Selon l’UNEF, le logement demeure le premier pour ceux qui ont dû quitter le domicile familial, malgré l’engagement du gouvernement de construire 40 000 places durant sa mandature.Lire aussi :Se loger en cité U est de plus en plus difficileAugmentation moyenne de 0,3 %Même si la loi sur l’encadrement des prix de location limite la hausse en 2015, le coût est difficilement soutenable. Il n’y a pas qu’à Paris que les loyers sont très élevés. Hors de l’agglomération parisienne, l’augmentation des loyers se poursuit aussi, avec une augmentation moyenne de 0,3 % et des « hausses significatives » dans plusieurs villes étudiantes : 6,6 % au Havre, 2,6 % à Nancy, 2,4 % à Tours et 1,8 % à Strasbourg, selon le rapport.Le déplacement est également un poste de dépense important pour les étudiants. Selon les collectivités territoriales et leurs efforts pour mettre en place des tarifications adaptées, les variations de cette charge sont « importantes », souligne l’UNEF. Si en France les prix des transports font un bond de 2,6 %, bien au-delà de l’inflation, l’Ile-de-France se distingue avec la mise en place de la carte Imagine « R » à tarif unique.Le rapport de l’UNEF pointe de forts écarts en fonction des villes : « De 100 euros à Toulouse, jusqu’à 335 à Brest. Les plus fortes hausses sont Nantes (6,8 %), Strasbourg (4,3 %) et Bordeaux (4,3 %). » La ville de Lille rejoint également le club des mauvais élèves en matière de tarification, puisqu’elle a supprimé son tarif à destination des étudiants boursiers, « ce qui augmente le prix de leur abonnement de 18 % » , relève l’étude.Une « inflation ressentie »Le rapport souligne également une hausse de la Sécurité sociale, des mutuelles étudiantes, des repas au restaurant universitaire, de l’électricité, de l’assurance-habitation, du téléphone, de l’accès à Internet… Des charges que peuvent difficilement supporter les étudiants les plus précaires. « Avec les trois quarts des étudiants exclus du système de bourses, la France fait majoritairement reposer le financement des études sur le dos des familles plutôt que sur la solidarité nationale », analyse l’UNEF, qui réclame une revalorisation des bourses, leur élargissement, l’encadrement des loyers dans les principales villes universitaires et un demi-tarif étudiants dans l’ensemble des transports en commun.Du côté du gouvernement, on reconnaît que « l’inflation ressentie par les étudiants » est « légèrement supérieure » à celle des ménages. Dans un communiqué publié vendredi, le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur préfère toutefois rappeler que « 400 millions ont été mobilisés en faveur des bourses sur critères sociaux », que les gratifications de stage de plus de deux mois ont été augmentées de 30 centimes en taux horaire.Lire aussi :Plus d'argent, plus de droits, et des tickets de métro... ce qui change pour les stagiairesEn outre, le gouvernement fait valoir que Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’éducation nationale, a annoncé en juillet un « gel de l’évolution des droits d’inscription pour la rentrée universitaire 2015 ». Une décision pourtant purement symbolique, puisque la hausse avait été modique l’an dernier. Hors paiement de la cotisation de sécurité sociale étudiante, l’inscription en licence avait augmenté de 1 euro (+ 0,55 %), de 2 euros en master (+ 0,79 %) et de 3 euros (+ 0,77 %) en doctorat. De 2004 à 2014, la hausse en euros constants était de 13,5 %. Dans le même temps, une dizaine d’écoles d’ingénieurs ont beaucoup augmenté leurs droits d’entrée.Lire aussi :Pas d’augmentation des droits de scolarité à l’université en 2015Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger L’économie française essuie un sérieux coup de mou au deuxième trimestre. Selon les chiffres de l’Insee publiés vendredi 14 août, le produit intérieur brut (PIB) a stagné : 0,0 % après une progression de 0,7 % au premier trimestre, le chiffre de la précédente publication, en mai, des résultats au premier trimestre ayant été réévalué.L’acquis de croissance au milieu de l’année atteint 0,8 %. Le ministre des finances, Michel Sapin, estime de ce fait que l’objectif de 1 % à la fin de l’année est conforté.Les résultats trompeurs du premier trimestreIl n’empêche : en dépit des indicateurs conjoncturels qui laissaient anticiper un ralentissement de la croissance, un coup d’arrêt aussi brutal n’était pas attendu. Cela témoigne de la fragilité de la reprise dont François Hollande, le 14 juillet, assurait qu’elle « [était] là » et dont Manuel Valls, début août, voyait qu’elle « se précis [ait] ». En fait, les résultats du premier trimestre étaient trompeurs. Ils étaient tirés par une accélération de la consommation (+ 0,9 %) due pour partie au rebond des dépenses d’énergie pour le chauffage. Au deuxième trimestre, la consommation ralentit fortement (0,1 %).Les dépenses d’énergie reculent (- 2,2 %) et les dépenses en biens se replient de + 1,7 % à - 0,1 %. La baisse de l’investissement des ménages s’accentue : - 1,6 % après - 1,2 % au premier trimestre. Surtout, l’investissement en construction de logements connaît une nouvelle baisse significative (- 1,3 %) pour le huitième trimestre consécutif.Du côté des entreprises, l’investissement enregistre lui aussi une décélération : 0,2 % après 0,6 % au premier trimestre. Malgré le redressement de leurs marges grâce aux effets du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et aux premières mesures du Pacte de responsabilité, les entreprises restent frileuses alors que les carnets de commande ne s’étoffent que très légèrement. La loi sur la croissance et l’activité a bien prévu un coup de pouce supplémentaire en intégrant un avantage fiscal exceptionnel. Cette mesure de suramortissement, qui s’applique aux investissements réalisés entre le 15 avril 2015 et le 15 avril 2016, n’a pas encore produit ses effets. Cependant, dans l’enquête réalisée en avril par l’Insee, les chefs d’entreprises relevaient leurs prévisions de janvier dans ce domaine et anticipaient une progression de 7 % pour 2015. De quoi, peut-être, redynamiser l’activité dans la seconde partie de l’année.Le seul point positif dans les derniers chiffres de la croissance est fourni par la bonne tenue des exportations. Elles ont enregistré une nouvelle accélération de 1,7 % après 1,3 % au trimestre précédant, malgré le repli des exportations de produits pétroliers raffinés (- 7,5 %) favorisées par la baisse de l’euro. Alors que, dans le même temps, les importations ralentissent (+ 0,6 % après 2,2 %), du fait du fort recul des achats d’hydrocarbures bruts et du ralentissement des matériels de transport. Le commerce extérieur contribue ainsi pour 0,3 point de PIB au soutien de l’activité au deuxième trimestre. Persistance du chômage de masseReste que, globalement, les éléments ponctuels qui avaient contribué à doper la croissance du premier trimestre se sont, pour la plupart, volatilisés. Certes, la croissance sur le début de l’année reste la plus élevée en moyenne depuis le printemps 2011. Et elle se situe à un niveau identique à celle de l’Allemagne.Mais elle demeure à la merci des aléas de la consommation d’énergie ou autres facteurs conjoncturels, sans pouvoir s’appuyer sur un redémarrage de la production industrielle ni sur le dynamisme de la consommation des ménages. Faute de moteur puissant, la croissance navigue dans une zone de basses eaux, caractérisée par des à-coups, en légère augmentation par rapport aux trois dernières années mais sans vrai redémarrage. La persistance d’un chômage de masse n’incline pas à penser que la tendance pourrait durablement s’infléchir.Intérim en hausseLe gouvernement n’entend pas, pour autant, changer d’orientation. « La première des priorités, c’est de maintenir le cap », a redit M. Sapin, vendredi sur France Inter. L’exécutif est convaincu que les mesures mises en œuvre en faveur des entreprises vont finir par porter leurs fruits et compte sur les premiers effets de la loi Macron pour dynamiser l’activité. Mais il adresse une fin de non-recevoir aux recommandations formulées lors du dernier congrès du PS, lequel appelait à un infléchissement de la ligne économique et à une « réorientation » d’une partie des efforts du pacte de responsabilité vers les ménages et les collectivités territoriales. « Je ne suis pas favorable à ce qu’on transforme ce qui était destiné aux entreprises en baisses d’impôt pour les ménages », a réaffirmé le ministre des finances, pour ceux qui ne l’auraient pas compris. La prochaine loi de finances, qui sera présentée en septembre et viendra ensuite devant le Parlement, devrait donc confirmer les choix de politique économique engagés par le gouvernement depuis le début de l’année 2014.Dans cet environnement morose, une timide éclaircie sur le front de l’emploi vient, toutefois, atténuer le bilan. Selon l’estimation publiée également vendredi 14 août par l’Insee, l’emploi salarié dans les secteurs marchands a enregistré une légère progression de 0,2 % au deuxième trimestre (+ 27 300 postes), après une stabilité au premier trimestre. Sur un an, il est quasiment stable (- 4 200 postes). Ce résultat est dû, notamment, à la hausse de l’intérim. Mais, pour que le chômage recule, il faudra que la croissance retrouve, au minimum, un niveau de 1,5 %. « On est sur le chemin. Nous serons sur ce rythme à la fin de l’année », veut croire M. Sapin.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 06h45 • Mis à jour le14.08.2015 à 15h36 | Marie Charrel Un ultime Eurogroupe pour sauver la Grèce ? Vendredi 14 août, les ministres des finances de la zone euro se réunissent pour valider, ou non, le troisième programme d’assistance à Athènes, de près de 85 milliards sur trois ans. L’enjeu est de taille. Et le calendrier serré : le 20 août, le pays doit en effet rembourser 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE). Sans nouvelle aide, il risque de faire défaut.En théorie, l’Eurogroupe devrait donner son feu vert sans difficulté. Mardi 11, le gouvernement d’Alexis Tsipras et ses créanciers, la BCE, le Fonds monétaire international (FMI), le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Commission européenne, ont en effet conclu un accord « technique » sur le plan. Les négociations se sont déroulées dans une ambiance étonnamment cordiale.Lire aussi :La course contre la montre d’Alexis TsiprasUne longue série de réformesEn échange d’une nouvelle aide, Athènes s’est engagé à adopter une longue série de réformes, que les parlementaires Grecs ont voté vendredi matin. Et ce, en dépit de la révolte de l’aile gauche de Syriza, le parti de M. Tspiras, au bord de la scission.Dans ces conditions, l’Eurogroupe n’a aucune raison de ne pas valider l’accord. Seulement voilà : l’Allemagne hésite. Wolfgang Schäuble, son ministre des finances, a fait savoir qu’il soulèverait de nombreuses « questions » lors de la réunion. Il s’inquiète de la soutenabilité de la dette grecque et veut s’assurer que le FMI, silencieux ces derniers jours, restera impliqué dans le pays. La chancelière Angela Merkel est dans une situation délicate. Une partie des députés allemands sont réticents à aider encore Athènes. Pour les calmer, elle aurait préféré que la Grèce bénéficie d’un prêt-relais pour passer l’échéance du 20 août. Et que les négociations se prolongent.Les hésitations allemandes peuvent-elles faire échouer l’Eurogroupe ? Possible. Mais peu probable. Berlin ne prendrait en effet pas le risque d’être la seule capitale de la zone euro à s’opposer à l’accord. La Finlande, l’autre pays méfiant à l’égard du gouvernement Tsipras, a en effet déjà fait savoir qu’elle le soutenait.Si la journée de vendredi se déroule sans encombre, plusieurs parlements nationaux, notamment en Allemagne, au Pays-Bas et en Espagne, devront encore donner leur blanc-seing, en début de semaine prochaine, pour qu’Athènes puisse toucher une première tranche d’aide avant le 20 août. M. Tsipras pourra alors souffler. Mais pas pour longtemps : il devra, dès lors, gérer la fronde au sein de son propre parti…Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersLa Commission confiante, Schäuble aussiLa Commission européenne s’est dite confiante dans l’approbation par les ministres des finances de l’Eurogroupe du plan d’aide, trouvant « encourageant le vote sans appel ce matin par le Parlement grec ».Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s’est quant à lui montré plus réservé, se refusant à « spéculer » sur l’issue de la réunion. Il a estimé que la question de la « confiance politique » avec la Grèce était « encore sur la table ».Enfin, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a assuré vendredi 14 août après-midi qu’il était « confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui ». « Si nous ne trouvons pas de solution aujourd’hui, nous devrions mettre en place un prêt-relais », a-t-il toutefois ajouté.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.08.2015 à 20h27 • Mis à jour le14.08.2015 à 17h58 Le Conseil constitutionnel a validé, jeudi 13 août, l’essentiel de la loi Rebsamen sur le dialogue social, qui simplifie les règles dans les entreprises, sécurise le régime des intermittents du spectacle et crée une nouvelle prime d’activité.Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?Saisis par soixante députés qui dénonçaient la création de commissions paritaires régionales pour représenter les salariés des très petites entreprises (TPE, moins de onze salariés), les membres du Conseil ont jugé ces nouvelles instances conformes à la Constitution.Un seul article retoquéSur les soixante-deux articles du texte, ils n’en ont retoqué qu’un, celui qui devait simplifier la collecte des contributions logements des entreprises. Cet article « avait été adopté selon une procédure contraire à la Constitution », car il ne présente « pas de lien, même indirect, avec (les dispositions) qui figuraient dans ce projet de loi » initialement. La mesure devait permettre au gouvernement de légiférer par ordonnance pour créer « un organisme unique chargé de collecter la participation des employeurs à l’effort de construction ».François Hollande s’est félicité de cette validation dans un communiqué diffusé par ses services dans la nuit de jeudi à vendredi. « Il s’agit d’un texte qui conditionnera la modernisation de notre pays », a insisté le chef de l’Etat. Cette décision « ouvre la voie à une rénovation en profondeur du dialogue social dans notre pays et oeuvre en faveur de l’emploi et de l’activité », s’est réjoui de son côté le ministre du travail François Rebsamen dans un communiqué. « Les textes d’application de cette loi seront pris dans les meilleurs délais », a assuré celui qui démissionnera du gouvernement le 19 août pour rejoindre sa mairie de Dijon.Nombreuses mesuresLa loi sur le dialogue social a été adoptée définitivement le 23 juillet. Présentée comme « un texte de progrès social » par le ministre du travail, François Rebsamen, elle a été élaborée après l’échec en janvier de négociations entre patronat et syndicats.Au-delà des mesures liées au dialogue social dans les entreprises, elle comprend également la création du compte personnel d’activité et la mise en place à partir du 1er janvier 2016 d’une prime d’activité, remplaçant la prime pour l’emploi et le RSA-activité.Autres mesures : la sécurisation du régime des intermittents du spectacle ; la suppression du caractère obligatoire du CV anonyme ; et un début de reconnaissance du burn-out, le syndrome d’épuisement professionnel. 13.08.2015 à 11h23 • Mis à jour le13.08.2015 à 16h54 | Patrick Roger Les riches sont plus nombreux, en France, et ils sont même de plus en plus riches. Ainsi, entre 2013 et 2014, le nombre d’assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est passé de 312 406 à 331 010, soit une progression de 6 %. Dans le même temps, la valeur totale des patrimoines déclarés a bondi de 10 %, atteignant 476,28 milliards d’euros en 2014 contre 433,47 milliards l’année précédente. Les valeurs immobilières ont crû de 8,2 % et les valeurs mobilières de 10,8 %. Alors que, dans le même temps, la croissance du produit intérieur brut (PIB) se languissait à un morne 0,4 %.Deux facteurs principaux concourent à cette fulgurante progression : une hausse de l’ordre de 20 % du CAC 40 sur l’année, qui a dopé les revenus boursiers, et les résultats obtenus par le service de régularisation des avoirs non déclarés détenus à l’étranger. Le retour de ces capitaux « planqués » a ainsi gonflé la base imposable à l’ISF. Résultat : l’impôt sur la fortune a rapporté à l’Etat 5,19 milliards d’euros en 2014 contre 4,39 milliards en 2013 (+ 18 %). Ce sont d’abord les patrimoines les plus élevés, supérieurs à 10 millions d’euros, qui ont connu la plus forte progression, la valeur moyenne des patrimoines des foyers assujettis à l’ISF s’établissant à 2,7 millions d’euros.Cette augmentation du rendement de l’ISF, en volume et en nombre d’assujettis, a eu pour conséquence d’accroître le nombre de bénéficiaires du plafonnement de cet impôt. En 2014, ce sont ainsi 8 872 redevables qui ont pu réduire le montant de leur ISF. Le coût total du plafonnement s’élève à 905 millions d’euros en 2014, selon les chiffres de Bercy – qui conteste le chiffre de 926 millions paru dans la presse en début de semaine –, soit une remise moyenne de 102 000 euros. Sur ce total, 3 290 bénéficiaires du plafonnement se situent dans la tranche des patrimoines supérieurs à 10 millions d’euros. Pour eux, l’économie moyenne réalisée grâce au plafonnement se monte à 246 674 euros. A eux seuls, ils absorbent 811,5 millions d’euros de la ristourne consentie par l’Etat.Rompre avec le bouclier fiscalPar comparaison, en 2013, 7 650 foyers redevables de l’ISF avaient pu bénéficier du plafonnement et le coût de ce dispositif avait représenté 825 millions d’euros. En un an, le nombre de bénéficiaires a grimpé de 16 % et, en volume, la progression est de 12 %. Le système mis en place en 2013 s’avère en définitive de plus en plus coûteux.Au départ, quand François Hollande et la gauche sont revenus au pouvoir, il s’agissait de marquer une rupture avec le bouclier fiscal mis en place en 2006 par Dominique de Villepin et dont Nicolas Sarkozy, en 2007, avait abaissé le seuil à 50 %. En 2010, dernière année de l’application du « bouclier Sarkozy », 6 287 contribuables en avaient bénéficié, pour un montant total de 856 millions d’euros. En 2011, cependant, l’ancien président de la République, sous la pression de la crise et de sa majorité, fait marche arrière et abandonne le bouclier fiscal. En contrepartie, il relève le seuil d’assujettissement à l’ISF, qui passe de 800 000 à 1,3 million d’euros (avec une déduction de 30 % sur la résidence principale), réduit le nombre de tranches du barème de 7 à 5 et le taux marginal d’imposition applicable pour la tranche supérieure à 10 millions d’euros est abaissé de 1,8 % à 1,5 %. De fait, en 2011, le nombre d’assujettis a chuté de presque la moitié et le rendement de l’ISF a légèrement diminué.En 2012, sans revenir sur le barème mis en place sous la précédente législature, la gauche instaure une « surtaxe ISF ». Grâce au produit de cette « contribution exceptionnelle », le rendement de l’ISF retrouve un niveau de 5,04 milliards contre 4,32 l’année précédente. La polémique s’envole lorsque les chiffres publiés par Bercy montrent que, cette année-là, 8 810 foyers fiscaux, sur un total de 37 millions, ont été imposés à plus de 100 % de leurs revenus de 2011.L’« enfer fiscal »Sous la contrainte du Conseil constitutionnel, le gouvernement se résout à rétablir un plafonnement à 75 % des revenus. Dans le même temps, cependant, il introduit un certain nombre de garde-fous afin d’éviter les montages d’optimisation fiscale permettant à certains hauts patrimoines d’atteindre plus vite le plafond. Mais fin 2013, nouvelle censure du Conseil constitutionnel et le gouvernement est, de nouveau, contraint de revoir son dispositif. Ce qui aboutit aujourd’hui à ce que le coût du plafonnement atteigne ce niveau record.Parallèlement, un autre chiffre publié récemment a défrayé la chronique : celui des départs à l’étranger de contribuables aisés. Pour ceux dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 100 000 euros, ils seraient 3 744, en 2013, à s’être installés hors de France, soit 40 % de plus qu’en 2012. Le nombre de départs de redevables de l’ISF s’élève quant à lui à 714, soit 15 % de plus que l’année précédente. Cela ne représente cependant que 0,2 % des contribuables assujettis à l’ISF.Ces chiffres ont suffi à alimenter la controverse récurrente selon laquelle l’« enfer fiscal » que subissent les plus aisés les contraindrait à s’exiler, privant ainsi l’Etat de recettes non négligeables. Une analyse « abusive », estime Bercy. Rien ne permet d’établir que les 46 000 personnes – dont 60 % ont moins de 40 ans – qui se sont installées à l’étranger en 2013 l’aient fait pour des raisons fiscales. D’autant que, en sens inverse, le nombre d’étrangers résidents fiscaux en France est passé, lui, de 200 000 à 210 000. Qui s’accommodent de l’enfer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 17h49 • Mis à jour le13.08.2015 à 11h45 L’opération « Tel-Aviv sur Seine », à laquelle Manuel Valls a apporté son « soutien total », a ouvert ses portes, jeudi 13 août à 10 heures, avec un dispositif de sécurité renforcé, des journalistes et peu de visiteurs.#TelAvivSurSeine Confirmation de la sécu y'a plus de journalistes que de visiteurs. http://t.co/VEtughYbZJ— SylvieChayette (@Sylvie)require(["twitter/widgets"]);Sur la plage, peu de vacanciers : http://t.co/SQMhrx0TTT— mooouna (@Mouna El Mokhtari)require(["twitter/widgets"]);Au total, ce sont ainsi environ 500 policiers et gendarmes qui seront mobilisés, selon la préfecture de police. En plus des fouilles des sacs sur le site, une surveillance sera mise en place, en amont et en aval de l’opération, alors que le plan antiterroriste Vigipirate est au niveau le plus élevé en Ile-de-France.« Tel-Aviv sur Seine » contre « Gaza Plage »Plusieurs associations ont appelé à la mobilisation pour perturber l’événement organisé de 10 heures à 22 heures dans le cadre de Paris Plages, entre le pont d’Arcole et le pont Notre-Dame, avec notamment la vente de spécialités culinaires israéliennes, des sports et des jeux, et une animation musicale.Europalestine et une dizaine d’autres organisations ont annoncé la tenue d’une opération concurrente, baptisée « Gaza Plage », qui se tiendra jeudi de 12 heures à 21 heures « entre le pont Notre-Dame et le pont au Change », un espace adjacent à celui prévu pour « Tel-Aviv sur Seine », pour redire leur « indignation » concernant la politique du gouvernement israélien dans les territoires palestiniens.Ron Huldai, le maire de Tel-Aviv, a quant à lui salué la « sagesse » de son homologue parisienne, Anne Hidalgo.« Paris et Tel-Aviv entretiennent d’excellentes relations depuis de nombreuses années, durant lesquelles nous avons coopéré dans de nombreux domaines ».Lire l'analyse :« Tel-Aviv sur Seine » : une grille d’analyse périmée« Faute politique »La polémique et les risques de débordement ont fait réagir la classe politique. Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, s’est voulu serein : « Je pense que malgré les protestations des uns et des autres chacun va revenir à la raison. » Il affirme qu’« il n’y aura pas de débordement. »« Il est encore temps d’éviter une faute politique », a martelé quant à lui Eric Coquerel, conseiller régional du Parti de gauche (PG) Ile-de-France, et Danielle Simonnet, conseillère (PG) de Paris, dans une lettre ouverte à l’adresse d’Anne Hidalgo. Les deux élus demandent une modification de la programmation de « Tel-Aviv sur Seine », ou « à défaut » son annulation. M. Coquerel :« On ne peut pas penser qu’il y a une bulle à Tel-Aviv où on célébrerait une dolce vita, la plage, des DJ, le mojito, sans se préoccuper de ce qui se passe ».Une série de manifestations avait eu lieu à Paris à l’été 2014 contre l’offensive israélienne dans la bande de Gaza. Face au déferlement de propos antisémites et aux risques de violences, plusieurs rassemblements avaient été interdits. Des interdictions qui avaient en retour déclenché des heurts importants, notamment dans le quartier de Barbès, et avaient été reprochés au préfet de police de l’époque, Bernard Boucault. La journée de jeudi devrait faire office de test pour son successeur Michel Cadot, en poste depuis fin juillet, alors que le maintien de l’ordre est traditionnellement considéré comme un marqueur de l’autorité préfectorale.Lire aussi :Anne Hidalgo : « Pourquoi nous accueillons Tel-Aviv à Paris Plages » Patrick Roger Jeudi 30 juillet, à la veille de délivrer en conseil des ministres une communication sur la réforme de l’administration territoriale de l’Etat, Manuel Valls effectuait un déplacement à Amiens, en Picardie, pour la signature du contrat de plan Etat-région 2015-2010. Accueilli au conseil régional, le premier ministre tenait d’abord à délivrer un message : « Il n’y aura pas de diminution du nombre de fonctionnaires de l’Etat dans votre ville », assurait-il. Ce n’est pas l’avis des syndicats, qui redoutent la disparition de près de 400 emplois publics dans la capitale picarde.Comme dans les autres régions, seul le rectorat est à ce jour certain de conserver l’essentiel de ses prérogatives et les personnels qui vont avec. Le gouvernement, qui avait un temps envisagé la fusion des académies, a fait marche arrière, préférant une solution « mixte » en maintenant les académies dans leurs limites géographiques actuelles mais regroupant celles-ci en treize régions académiques. Amiens sauve donc son rectorat – « un rectorat de deuxième division », selon l’expression de Brigitte Fouré, la maire (UDI) de la ville –, même si c’est à Lille que reviendra le rectorat de région académique.Lire aussi :Fonctionnaires : la valse des affectationsToutes les inquiétudes sont-elles levées en ce qui concerne les quelque 3 300 agents travaillant dans les services régionaux de l’Etat (hors éducation nationale) ? Rien n’est moins sûr. Certes, le premier ministre, lors de sa visite à Amiens, n’est pas venu les mains vides puisque, pour rassurer à la fois les élus et les fonctionnaires de l’Etat, il a annoncé l’implantation à Amiens d’une plate-forme nationale de validation des titres qui devrait employer une centaine d’agents. Claude Gewerc, le président (PS), affiche sa satisfaction : « Il n’y aura pas un seul emploi perdu mais des créations en plus », se félicite-t-il.Multiples inconnuesSi tel est le cas, il va falloir résoudre une équation à de multiples inconnues. « La nouvelle répartition théorique des services régionaux de l’Etat et de leurs agents, du fait de la réorganisation des services, semble contredire cette affirmation », note Denis Thomas, responsable de la Fédération syndicale unitaire (FSU) des services publics en Picardie. A l’heure actuelle, Lille, préfecture de la région Nord-Pas-de-Calais, regroupe 2 145 agents dans les services régionaux de l’Etat, selon les données d’avril 2015 rassemblées par les Inspection générale de l’administration (IGA), Inspection générale des finances (IGF) et Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Amiens, préfecture de la région Picardie, en accueille 1 160.Dans le schéma d’organisation rendu public le 31 juillet en conseil des ministres, la capitale picarde récupérerait, dans le cadre de la nouvelle région, les sièges de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) et de la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), qui emploient respectivement 80 et 164 agents dans la capitale des Flandres, soit un gain de 244 fonctionnaires.En sens inverse, Amiens va voir partir les services de l’actuelle direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal, 239 agents), de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte, 105 agents) de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC, 61 agents), de la direction régionale des finances publiques (DRFiP, 54 agents), de l’Insee (81 agents), de l’Agence régionale de santé (ARS, 133 agents) et de la préfecture (59 agents), qui vont être regroupés à Lille.Sur le papier, ce sont donc, théoriquement, 732 agents des services de l’Etat qui devraient se déplacer d’Amiens à Lille et 244 en sens inverse. Surtout, même en comptant la centaine d’emplois créés sur la future plate-forme de validation des titres, la préfecture de la région Picardie voit disparaître près de 400 emplois publics. « Il est clair que le compte n’y est pas », déplore Mme Fouré. Il va falloir que le gouvernement se montre très convaincant pour rassurer les agents concernés et expliquer comment il entend préserver l’emploi public dans la ville.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Malgré la torpeur estivale, les agents des services de l’Etat en région sont en émoi. Beaucoup redoutent de devoir subir, avec le regroupement des régions qui deviendra effectif le 1er janvier 2016, une mutation géographique ou fonctionnelle. Les inquiétudes sont particulièrement vives dans les actuels chefs-lieux de région qui vont perdre leur statut.« Nous sommes dans un moment clé, met en garde Christophe Delecourt, responsable de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires (UGFF) CGT. En l’état actuel, il est bien difficile de se faire une opinion sur le nombre de postes qui vont être concernés. » Il compte sur la réunion prévue début septembre entre le gouvernement et les organisations syndicales pour disposer de plus amples informations, tout en regrettant que, jusqu’à présent, la réforme engagée n’ait « pas fait l’objet d’un dialogue social de qualité ».Lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, le 31 juillet, Manuel Valls a présenté une communication circonstanciée sur la réforme à venir de l’administration territoriale de l’Etat consécutive à la nouvelle délimitation des régions. Outre l’annonce des chefs-lieux des futures régions regroupées, le premier ministre a également détaillé la localisation des rectorats de région académique, des agences régionales de santé et des chambres régionales des comptes.Il a poussé encore plus loin le détail en révélant les projets d’organisation régionale et les propositions d’implantation géographique de chaque direction régionale. « Le tiers des sièges des directions régionales sera implanté hors chefs-lieux afin de prendre en compte les spécificités de chaque territoire », a indiqué M. Valls. Le premier ministre assure que « la nouvelle organisation, en préservant la répartition actuelle de l’emploi public, permet ainsi de limiter les mobilités géographiques, de l’ordre de 1 000 agents sur les trois années de mise en œuvre de la réforme ».Rassurer les agentsLa volonté du gouvernement est claire : rassurer les agents de l’administration régionale de l’Etat qui craignent de voir leurs services supprimés ou déplacés et d’être contraints de changer de localité pour conserver leur emploi. Depuis trois mois, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, sillonne les préfectures qui vont perdre leur statut de capitale régionale, rencontre les élus et les agents pour tenter d’apaiser les craintes. Avec un leitmotiv : « Nous souhaitons éviter la mobilité géographique obligatoire. Tout sera mis en place pour cela », assure-t-il à ses interlocuteurs.Lire aussi :732 agents picards verront leur service déménager à LillePour y parvenir, outre le redéploiement des directions et des services dans les régions, c’est à l’échelle départementale que la réforme doit prendre de l’ampleur. C’est ce que préfigure la charte de la déconcentration publiée le 7 mai, qui conforte l’échelon départemental dans la mise en œuvre des politiques publiques et renforce les pouvoirs des préfets. Ceux-ci pourront en conséquence adapter leurs modes de fonctionnement, mutualiser les fonctions supports de leurs services, s’organiser différemment selon les territoires : une administration territoriale « à la carte » en quelque sorte.Tout cela va entraîner un grand chamboulement dans l’administration territoriale de l’Etat et, en premier lieu, dans les services régionaux de l’Etat, qui vont supporter, dans les trois ans à venir, les deux tiers des réductions d’effectifs. Ce qui entraînera de nombreux reclassements ou reconversions dans les services implantés au niveau départemental.10 700 personnes potentiellement concernéesIl est dès lors aisé de comprendre les inquiétudes des agents compte tenu du flou qui entoure cette réforme d’ampleur, probablement la plus importante qu’ait eue à connaître l’administration territoriale de l’Etat depuis des décennies. D’autant que le rapport sur l’évolution de l’organisation régionale de l’Etat établi en avril par les inspections générales de l’administration (IGA), des finances (IGF) et des affaires sociales (IGAS) avait de quoi alarmer.Au total, les services de l’Etat au niveau régional (hors éducation nationale) représentent 37 000 agents. Pour les régions faisant l’objet d’un regroupement, ces effectifs se montent à 23 000. « Dans ce cadre, un maximum de 10 700 agents exerçant des fonctions régionales seraient susceptibles d’être concernés par une mobilité fonctionnelle ou géographique, estimaient les inspections. Il s’agit donc d’un chantier significatif en termes de conduite du changement. »Pour les villes perdant leur statut de chef-lieu, les effectifs exerçant une fonction régionale vont de 910 agents à Limoges (Limousin) à 1 563 à Montpellier (Languedoc-Roussillon). Leur part dans les effectifs de la fonction publique de la zone d’emploi varie entre 4,6 % à Amiens (Picardie) et 10,1 % à Châlons-en-Champagne (Champagne-Ardenne). « Plus ce pourcentage est faible, plus une possibilité de mobilités fonctionnelles ou géographiques de proximité semble ouverte, au fil du temps, à l’intérieur de certaines administrations ou entre administrations de l’Etat », souligne le rapport.Pression de lobbies locauxAutrement dit, les plus « petits » risquent d’être les plus malmenés. C’est précisément ce que redoutent les syndicats. « Cette volonté de rationaliser en regroupant risque de marquer un vrai recul des administrations, notamment dans les plus petits services, avec une perte de spécialisation. On a déjà vécu cela au moment de la réforme de l’administration territoriale [RéATE, entrée en vigueur en 2010] », note Michel Angot, responsable du Snuclias-FSU, le syndicat unitaire des collectivités locales.« Le gouvernement veut tabler sur le minimum de personnes à déplacer, mais on n’en sait rien », poursuit le syndicaliste, qui constate d’ores et déjà que la répartition des implantations s’est faite, pour une bonne part, « en fonction des lobbies locaux ». Si, entre Rouen et Caen (Normandie), Toulouse et Montpellier (Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées), Dijon et Besançon (Bourgogne-Franche-Comté), les compensations aux villes perdant leur statut de chef-lieu sont significatives, c’est nettement moins évident là où la fusion se fait autour d’une région forte. Ainsi, l’Auvergne face à Rhône-Alpes, la Picardie face au Nord-Pas-de-Calais, le Limousin face à l’Aquitaine et à Poitou-Charentes, la Champagne-Ardenne face à l’Alsace-Lorraine risquent d’y laisser des plumes.« Toutes les conditions sont réunies pour une organisation à la carte des politiques publiques dans les territoires », constate M. Delecourt. La réorganisation des directions régionales va, de plus, entraîner la mise en place de nouvelles méthodes de travail, comme le télétravail. Autant de motifs d’inquiétudes pour les agents. « Ce qui devient extrêmement prégnant, c’est l’idée qu’il faudrait adapter les administrations et les services aux exigences de compétitivité européenne, note le responsable cégétiste. La Charte de la déconcentration pose de gros problèmes sur le plan des grands principes de la fonction publique. C’est symptomatique d’une nouvelle conception de la mise en œuvre des politiques publiques dans les territoires. »Reste, enfin, une autre inconnue de taille : le coût, social et financier, de cette opération. « Nous ne sommes pas dans une logique comptable, assure le ministère de l’intérieur. Nous voulons une réforme qui génère à terme des économies mais il est clair que, à court terme, les dispositifs d’accompagnement, le renforcement de l’accompagnement individualisé vont entraîner un coût supplémentaire. » Le ministère se refuse cependant à le chiffrer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 06h53 • Mis à jour le14.08.2015 à 07h03 | Philippe Bernard (Londres, correspondant) Personne n’aurait misé un penny sur Jeremy Corbyn, lorsque s’est ouverte, à la mi-juin, la primaire du Parti travailliste qui doit désigner le successeur d’Ed Miliband, démissionnaire au lendemain de son échec aux élections législatives du 7 mai. Les trois candidats considérés comme sérieux ne l’avaient aidé à obtenir in extremis les parrainages nécessaires que pour affaiblir leurs adversaires.Presque deux mois plus tard, alors que le vote s’ouvre vendredi 14 août – il sera clos le 10 septembre –, M. Corbyn, 66 ans, député du quartier londonien d’Islington depuis plus de trente ans, considéré comme un dinosaure gauchiste par l’establishment du Labour, fait la course en tête. Mardi, un sondage YouGov lui attribuait 53 % des voix, 32 points de plus qu’Andy Burnham, un proche d’Ed Miliband, et 35 points de plus que la candidate modérée Yvette Cooper. Quant à Liz Kendall, qui se réclame de l’héritage centriste de Tony Blair, elle plafonne à 8 %. Nombre de militants travaillistes se sont sentis humiliés par la pique de l’ancien premier ministre, désormais très décrié : « Ceux dont le cœur penche pour Corbyn ont besoin d’une transplantation », avait ironisé M. Blair.« L’antidote au virus Blair »Alors que l’échec du Labour aux législatives est généralement attribué à un positionnement trop à gauche, l’émergence de l’un des rares députés à s’affirmer « socialiste » dans un pays où ce mot équivaut à un chiffon rouge, est considérée comme suicidaire. La presse de gauche a d’ailleurs longtemps traité M. Corbyn avec condescendance, attribuant sa popularité à la mode du vintage et au profond désarroi consécutif à l’échec électoral. Mais l’affluence à ses meetings, le large soutien des instances locales du parti dont il bénéficie, et surtout, son adoubement par les centrales syndicales Unison et Unite, qui financent la campagne du Labour, obligent désormais les médias à le prendre au sérieux. Corbyn est « l’antidote au virus Blair au sein du Labour », a déclaré Dave Ward, jeudi 30 juillet, en apportant le soutien du syndicat des salariés de la communication, fort de 200 000 adhérents. « Nous rejetons l’idée que le Labour doit se positionner au centre », a-t-il ajouté en réclamant un programme en faveur d’« une plus juste redistribution des richesses, des emplois et des salaires décents ». Le refus d’Harriet Harman, leader par intérim du parti, de condamner les coupes drastiques dans les prestations sociales décidées par le gouvernement Cameron a exacerbé les tensions internes.Lire aussi :Le dilemme des sociaux-démocrates, selon Massimo d’AlemaPour l’appareil du Labour, acquis au libéralisme économique débridé et au retrait de l’Etat, le profil de Jeremy Corbyn relève du non-sens. Assidu des piquets de grève, antimonarchiste, partisan de la renationalisation des chemins de fer, militant du désarmement nucléaire, de la solidarité avec la Palestine et du refus de la guerre en Irak, l’élu d’Islington passe son temps au Parlement à s’opposer à la ligne de son propre parti. Ascétique, végétarien, refusant de boire de l’alcool et de posséder une voiture, il est perçu comme la caricature des intellectuels de gauche du nord de Londres. De Karl Marx, il y a « beaucoup de choses à apprendre », a-t-il affirmé, faisant frissonner l’auditoire de la BBC. Certes, il est partisan du maintien dans l’Union européenne, mais « une meilleure Europe défendant la justice sociale et pas la finance ».Simplicité et revendications clairesDénué de charisme mais fort de sa simplicité et de revendications claires qui font totalement défaut à ses concurrents, le sexagénaire Corbyn mobilise la jeunesse éreintée par la politique d’austérité du gouvernement Cameron, qui voit en lui le leader d’un Podemos ou d’une Syriza à la britannique. A ceux qui affirment qu’aucune victoire électorale n’est possible avec son programme, il répond que les Ecossais ont plébiscité le SNP (Parti national écossais), résolument positionné à gauche, et qu’en Angleterre même, 36 % de l’électorat n’a pas voté. Il se fait fort de mobiliser les abstentionnistes avec un programme d’interventions étatiques destiné à « supprimer les pires vestiges de la pauvreté en Grande-Bretagne ».La réforme du mode d’élection du dirigeant, qui donne aux simples sympathisants le même pouvoir qu’aux adhérents ou aux syndicalistes, est favorable à l’outsider. Outre les 79 000 nouvelles adhésions enregistrées depuis les élections, 145 000 personnes ont payé les 3 livres sterling (4,2 euros) nécessaires pour participer au vote dont le résultat sera annoncé le 12 septembre. Cela équivaut à un doublement des effectifs, les nouveaux venus soutenant massivement M. Corbyn. Secouée par la tournure des événements, la direction du parti dénonce à la fois l’« entrisme » de groupes d’extrême gauche et les manœuvres d’électeurs de droite qui « votent Corbyn » pour tuer le Labour, comme le quotidien conservateur le Daily Telegraph les y encourage.Avec M. Corbyn, « le danger est que le grand parti de gouvernement qu’est le Labour soit réduit à un simple groupe de pression », estime Tristram Hunt, ministre de l’éducation du cabinet fantôme du Labour. Les adversaires du député rebelle évoquent avec fureur le précédent de Michael Foot, dont le programme très à gauche, ayant débouché sur le triomphe de Margaret Thatcher en 1983, est resté dans les annales comme « la plus longue lettre de suicide jamais écrite ». Complexe, à plusieurs tours, le système électoral interne au Labour n’assure nullement la victoire finale de Jeremy Corbyn. Mais, quel qu’il soit, le prochain leader du Parti travailliste ne pourra pas ignorer son message radical.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.08.2015 à 15h33 • Mis à jour le11.08.2015 à 15h40 Refus de « prestations différenciées » en fonction de la religion du côté de la mairie ; « droit au respect de la liberté de culte » pour les plaignants : le débat sur la disparition programmée, dès la rentrée, du menu sans porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône a été vif, mardi 11 août au tribunal administratif de Dijon.La Ligue de défense judiciaire des musulmans avait engagé un recours en référé afin d’obtenir la suppression de la décision du maire (Les Républicains) de Chalon, Gilles Platret. « Un enfant serait extrêmement traumatisé si une côte de porc lui était servie et qu’il était obligé de la manger alors qu’il lui est répété dès le plus jeune âge que c’est un interdit alimentaire », a plaidé Me Karim Achoui, avocat et président de l’association.Un autre avocat de la Ligue, Me Jean-Baptiste Jacquenet-Poillot, a estimé que cette décision du maire « viol[ait] la laïcité », conçue en France comme « une laïcité d’intégration et non d’assimilation ». Selon lui, les élèves ont « droit au respect de la liberté de culte et de conscience ». Il a également déclaré que le maire était « incompétent pour prendre cette décision de son propre chef ».Outre cette procédure d’urgence, la Ligue de défense judiciaire des musulmans a également déposé un recours en « excès de pouvoir » pour que ce dossier soit jugé ultérieurement sur le fond, espérant « faire jurisprudence ».La mairie assure appliquer « la jurisprudence du Conseil d’Etat »De l’autre côté de la barre, représentant la mairie de Chalon-sur-Saône, Me Philippe Petit a assuré que le maire appliquait « la jurisprudence constante du Conseil d’Etat ».« La laïcité est une abstention et non l’obligation positive de fournir à chacun ce qu’il attend pour l’exercice de son culte en exigeant des prestations différenciées. »Me Petit a par ailleurs émis un « doute sur la recevabilité » du recours en raison notamment du dépassement du délai légal de deux mois.En mars, le maire de la ville, Gilles Platret, avait assuré qu’il ne s’agissait pas d’« un combat contre la religion musulmane ». « Je veux éviter ce système où les enfants sont regroupés à une même table en fonction de leur religion. Ce n’est pas ça le vivre-ensemble », a-t-il ajouté, en affirmant qu’« en aucun cas on obligerait les enfants à manger de la viande ».Il s’agit d’un « vrai débat de société », selon le maire, qui a rappelé que « d’autres collectivités avaient pris les mêmes décisions pour d’autres motifs, en tournant autour du pot ». La décision est attendue avant la fin de la semaine.Vif débat au sein des RépublicainsA la mi-mars, l’annonce de M. Platret de supprimer le menu de substitution au porc dans les cantines de la ville, où la pratique était en vigueur depuis 1984, avait déclenché une vive polémique, y compris dans son propre camp. Plusieurs ténors de droite, comme Bruno Le Maire, Christian Estrosi, mais aussi le chef de file des députés LR, Christian Jacob, avaient pris leurs distances avec cette idée, ce dernier affirmant que la ville de Provins, dont il est maire, continuerait à proposer « un menu alternatif ».En revanche, le président du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, avait soutenu M. Platret.Lire :Menu unique à la cantine : Sarkozy désavoué dans son propre campLa ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait quant à elle dénoncé une décision qui prend « en otage les enfants ». L’Observatoire de la laïcité avait relevé que, « si aucune obligation ne contraint la commune dans le cadre d’un service facultatif, (...) la laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus ».Outre Sargé-lès-le-Mans (Sarthe), en décembre 2014, et Arveyres (Gironde), en mars 2013, Perpignan et Toulouse ont récemment fait savoir qu’elles proposeraient désormais un menu végétarien dans les cantines.Lire aussi la tribune :Le repas végétarien, le plus laïc de tous 11.08.2015 à 14h40 • Mis à jour le11.08.2015 à 14h44 Hubert Haenel, membre du Conseil constitutionnel et ancien sénateur RPR puis UMP, est mort dans la soirée du lundi 10 août à Paris, a-t-on appris mardi auprès de l’institution du Palais-Royal et du Sénat.Né le 20 mai 1942 à Pompey (Meurthe-et-Moselle), ce licencié en droit était sorti major de l’Ecole nationale de la magistrature (ENM). Elu maire de Lapoutroie (Haut-Rhin) en 1977 sous l’étiquette RPR, il était devenu sénateur du Haut-Rhin en 1986, pour le rester jusqu’en 2010.Il avait travaillé au ministère de la justice, au Conseil supérieur de la magistrature puis au Conseil d’Etat, avant d’être nommé au Conseil constitutionnel en février 2010 par le président du Sénat, Gérard Larcher.« Un grand juriste, un patriote sincère »Le président François Hollande a présenté ses condoléances à la famille de M. Haenel. « La République perd un grand juriste, la France un patriote sincère, l’Alsace un élu jovial et proche des gens », affirme-t-il dans un communiqué diffusé par l’Elysée.Gérard Larcher a salué dans un communiqué la mémoire d’un homme qui « incarnait un gaullisme moderne et européen ».« Ce spécialiste de la gendarmerie était aussi un grand connaisseur du statut de la magistrature tout autant que des questions ferroviaires avant de présider la Commission des affaires européennes et de participer en première ligne à l’affermissement de l’avenir de l’Europe. (…) La République perd l’un de ses grands serviteurs, et l’Europe, un de ses grands militants. »Dans un communiqué, le Conseil constitutionnel décrit un homme qui « avait su imprimer sa personnalité et son sens de l’équilibre des pouvoirs publics ». Le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, a tenu à adresser « ses plus vives condoléances à l’ensemble de sa famille et à ses proches ».Le président (LR) du conseil régional d’Alsace, Philippe Richert, a rappelé dans un communiqué une carrière « atypique ». Hubert Haenel avait, en effet, été facteur avant d’entamer des études de droit. « L’Alsace, aujourd’hui, est en deuil. Un grand Alsacien s’en va. Il reste dans notre cœur le souvenir d’une voix, d’un sourire, d’une intelligence », a souligné M. Richert.Même chose du côté du président (LR) du conseil départemental du Haut-Rhin. « Nous perdons un ami, une grande voix pour l’Alsace, un grand serviteur de la France », a déploré Eric Straumann.Le président du Sénat devra désigner un nouveau membre au Conseil constitutionnel pour le reste du mandat de M. Haenel, soit jusqu’en 2019. En janvier, l’ancien premier ministre socialiste Lionel Jospin avait été nommé au Conseil après le décès du centriste Jacques Barrot.Lire : Le Conseil constitutionnel, une institution très politique Patrick Roger Ecotaxe, le retour ? Abandonné au printemps 2014 après le mouvement des « bonnets rouges » qui avait embrasé la Bretagne – entraînant le saccage d’une dizaine de portiques –, le projet d’une taxe de transit des poids lourds a de nouveau le vent en poupe, mais cette fois à l’échelle territoriale. Si Matignon a dores et déjà fait savoir qu’il « n’envisage pas du tout d’ouvrir cette possibilité », plusieurs régions plaident en ce sens.L’ancien secrétaire d’Etat aux transports, Frédéric Cuvillier, aujourd’hui maire (PS) de Boulogne-sur-Mer et député du Pas-de-Calais, en a relancé l’idée, lundi 10 août, dans un entretien aux Echos. « Je souhaite que nous [la future région Nord - Pas-de-Calais - Picardie] soyons pionniers dans la mise en place d’un tel dispositif », défend M. Cuvillier. Il estime que le sujet est « particulièrement pertinent dans notre territoire, qui subit un fort transit de camions du fait de la proximité de l’Angleterre et de la Belgique ». L’ancien ministre propose d’étendre à la région le système belge de taxation des poids lourds, baptisé « Viapass », qui doit être mis en place à partir du 1er avril 2016. La Belgique deviendra ainsi, après l’Allemagne, la Slovaquie, la République tchèque, la Pologne, l’Autriche et la Suisse, le septième pays européen à en adopter le principe.Ferme opposition des transporteurs routiersDans la foulée, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale et tête de liste du PS pour les élections régionales en Ile-de-France, s’y est également déclaré favorable pour les camions transitant par la région francilienne. « Je pense que ce serait une bonne chose que de trouver un système qui permette d’élargir la base de nos financements pour pouvoir, le plus vite possible, réussir la modernisation de nos réseaux de transport », a-t-il déclaré sur RTL.Dans la soirée, la tête de liste de la droite, Valérie Pécresse (Les Républicains), a réagi sur son compte Twitter : « Ecotaxe en Ile-de-France : oui, mais seulement sur les poids lourds en transit. Stop au “martyre fiscal” des entreprises franciliennes ! »La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Emmanuelle Cosse, a, elle, regretté dans Libération que Matignon ferme d’emblée la porte à cette expérimentation.« Le gouvernement ne peut plus faire l’autruche. (...) Il faut aujourd’hui remplacer notre fiscalité actuelle par une fiscalité écologique qui permette de s’attaquer au trafic routier en constante augmentation. Le principe d’une telle taxe est simple : celui qui pollue, paie. »A l’inverse, Marine Le Pen, qui conduira la liste du Front national en Nord - Pas-de-Calais- Picardie aux élections régionales, s’est élevée contre la proposition de M. Cuvillier. « Cette perspective, qui constituerait un nouveau coup très dur pour nos routiers, déjà gravement mis en difficulté par la concurrence déloyale exercée par des transporteurs en provenance d’Europe de l’Est, est parfaitement intolérable, s’insurge la présidente du parti d’extrême droite. Le Front national s’opposera donc résolument à toute taxation supplémentaire des routiers français, y compris au niveau régional. »Lire aussi :Démontage des portiques de l’écotaxe, ultime étape d’un fiascoLes fédérations de transporteurs routiers, pour leur part, ont promptement réagi. Tant la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) que l’Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles (Unostra) et l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) se disent fermement opposées à tout retour de l’écotaxe, sous quelque forme que ce soit, estimant qu’elle introduirait une distorsion de concurrence entre les régions.Deux options privilégiéesL’idée d’une expérimentation de l’écotaxe en région, à défaut de sa généralisation sur l’ensemble du territoire, est loin d’être isolée. François Hollande lui-même, lors d’un déplacement en Alsace à l’automne 2014, avait ouvert la voie en ce sens « si les élus en décident et si elle est compatible avec nos engagements ». La région, frontalière de l’Allemagne, est en effet – et ce depuis longtemps – convertie au principe de la taxation des poids lourds transitant par son territoire. La Bourgogne et la Franche-Comté, qui doivent bientôt ne plus former qu’une région, limitrophe de la Suisse, ont également formulé le vœu d’un droit à l’expérimentation.Un dispositif « temporaire » de hausse de 4 centimes du gazole pour les poids lourds a été voté pour 2015De son côté, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, avait annoncé, en juin, qu’elle allait examiner la possibilité de laisser certaines régions mettre en place une écotaxe pour les poids lourds en transit. La ministre avait désigné, en octobre 2014, un groupe de travail chargé de trouver un système de financement des infrastructures de transport permettant de compenser le manque à gagner résultant de l’abandon de l’écotaxe, qui était censée rapporter 1,15 milliard d’euros par an.Pour 2015, un dispositif « temporaire » de hausse de 4 centimes du gazole pour les poids lourds a été voté par le Parlement, mais la question de la pérennité des ressources de l’Agence de financement des infrastructures de transport en France (Afitf) reste posée. Le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, avait annoncé fin juin, à l’issue des travaux du groupe de travail, que le dispositif mettant à contribution les transporteurs routiers serait arbitré par le gouvernement « après le 20 juillet ». Aucune décision n’a encore été prise, mais deux options tiennent la corde : le maintien d’une surtaxe de 4 centimes sur le gazole ou l’instauration d’une vignette. Problème : ni l’une ni l’autre ne suffisent à compenser les 800 millions d’euros qui, sur les recettes de l’écotaxe, devaient revenir à l’Afitf. Du coup, le recours à une taxation « régionale » des poids lourds trouve de plus en plus de partisans.Lire aussi :Pollution : chaque année, un coût de 101,3 milliards d’euros pour la FrancePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger L’économie française essuie un sérieux coup de mou au deuxième trimestre. Selon les chiffres de l’Insee publiés vendredi 14 août, le produit intérieur brut (PIB) a stagné : 0,0 % après une progression de 0,7 % au premier trimestre, le chiffre de la précédente publication, en mai, des résultats au premier trimestre ayant été réévalué.L’acquis de croissance au milieu de l’année atteint 0,8 %. Le ministre des finances, Michel Sapin, estime de ce fait que l’objectif de 1 % à la fin de l’année est conforté.Les résultats trompeurs du premier trimestreIl n’empêche : en dépit des indicateurs conjoncturels qui laissaient anticiper un ralentissement de la croissance, un coup d’arrêt aussi brutal n’était pas attendu. Cela témoigne de la fragilité de la reprise dont François Hollande, le 14 juillet, assurait qu’elle « [était] là » et dont Manuel Valls, début août, voyait qu’elle « se précis [ait] ». En fait, les résultats du premier trimestre étaient trompeurs. Ils étaient tirés par une accélération de la consommation (+ 0,9 %) due pour partie au rebond des dépenses d’énergie pour le chauffage. Au deuxième trimestre, la consommation ralentit fortement (0,1 %).Les dépenses d’énergie reculent (- 2,2 %) et les dépenses en biens se replient de + 1,7 % à - 0,1 %. La baisse de l’investissement des ménages s’accentue : - 1,6 % après - 1,2 % au premier trimestre. Surtout, l’investissement en construction de logements connaît une nouvelle baisse significative (- 1,3 %) pour le huitième trimestre consécutif.Du côté des entreprises, l’investissement enregistre lui aussi une décélération : 0,2 % après 0,6 % au premier trimestre. Malgré le redressement de leurs marges grâce aux effets du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et aux premières mesures du Pacte de responsabilité, les entreprises restent frileuses alors que les carnets de commande ne s’étoffent que très légèrement. La loi sur la croissance et l’activité a bien prévu un coup de pouce supplémentaire en intégrant un avantage fiscal exceptionnel. Cette mesure de suramortissement, qui s’applique aux investissements réalisés entre le 15 avril 2015 et le 15 avril 2016, n’a pas encore produit ses effets. Cependant, dans l’enquête réalisée en avril par l’Insee, les chefs d’entreprises relevaient leurs prévisions de janvier dans ce domaine et anticipaient une progression de 7 % pour 2015. De quoi, peut-être, redynamiser l’activité dans la seconde partie de l’année.Le seul point positif dans les derniers chiffres de la croissance est fourni par la bonne tenue des exportations. Elles ont enregistré une nouvelle accélération de 1,7 % après 1,3 % au trimestre précédant, malgré le repli des exportations de produits pétroliers raffinés (- 7,5 %) favorisées par la baisse de l’euro. Alors que, dans le même temps, les importations ralentissent (+ 0,6 % après 2,2 %), du fait du fort recul des achats d’hydrocarbures bruts et du ralentissement des matériels de transport. Le commerce extérieur contribue ainsi pour 0,3 point de PIB au soutien de l’activité au deuxième trimestre. Persistance du chômage de masseReste que, globalement, les éléments ponctuels qui avaient contribué à doper la croissance du premier trimestre se sont, pour la plupart, volatilisés. Certes, la croissance sur le début de l’année reste la plus élevée en moyenne depuis le printemps 2011. Et elle se situe à un niveau identique à celle de l’Allemagne.Mais elle demeure à la merci des aléas de la consommation d’énergie ou autres facteurs conjoncturels, sans pouvoir s’appuyer sur un redémarrage de la production industrielle ni sur le dynamisme de la consommation des ménages. Faute de moteur puissant, la croissance navigue dans une zone de basses eaux, caractérisée par des à-coups, en légère augmentation par rapport aux trois dernières années mais sans vrai redémarrage. La persistance d’un chômage de masse n’incline pas à penser que la tendance pourrait durablement s’infléchir.Intérim en hausseLe gouvernement n’entend pas, pour autant, changer d’orientation. « La première des priorités, c’est de maintenir le cap », a redit M. Sapin, vendredi sur France Inter. L’exécutif est convaincu que les mesures mises en œuvre en faveur des entreprises vont finir par porter leurs fruits et compte sur les premiers effets de la loi Macron pour dynamiser l’activité. Mais il adresse une fin de non-recevoir aux recommandations formulées lors du dernier congrès du PS, lequel appelait à un infléchissement de la ligne économique et à une « réorientation » d’une partie des efforts du pacte de responsabilité vers les ménages et les collectivités territoriales. « Je ne suis pas favorable à ce qu’on transforme ce qui était destiné aux entreprises en baisses d’impôt pour les ménages », a réaffirmé le ministre des finances, pour ceux qui ne l’auraient pas compris. La prochaine loi de finances, qui sera présentée en septembre et viendra ensuite devant le Parlement, devrait donc confirmer les choix de politique économique engagés par le gouvernement depuis le début de l’année 2014.Dans cet environnement morose, une timide éclaircie sur le front de l’emploi vient, toutefois, atténuer le bilan. Selon l’estimation publiée également vendredi 14 août par l’Insee, l’emploi salarié dans les secteurs marchands a enregistré une légère progression de 0,2 % au deuxième trimestre (+ 27 300 postes), après une stabilité au premier trimestre. Sur un an, il est quasiment stable (- 4 200 postes). Ce résultat est dû, notamment, à la hausse de l’intérim. Mais, pour que le chômage recule, il faudra que la croissance retrouve, au minimum, un niveau de 1,5 %. « On est sur le chemin. Nous serons sur ce rythme à la fin de l’année », veut croire M. Sapin.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 06h45 • Mis à jour le14.08.2015 à 15h36 | Marie Charrel Un ultime Eurogroupe pour sauver la Grèce ? Vendredi 14 août, les ministres des finances de la zone euro se réunissent pour valider, ou non, le troisième programme d’assistance à Athènes, de près de 85 milliards sur trois ans. L’enjeu est de taille. Et le calendrier serré : le 20 août, le pays doit en effet rembourser 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE). Sans nouvelle aide, il risque de faire défaut.En théorie, l’Eurogroupe devrait donner son feu vert sans difficulté. Mardi 11, le gouvernement d’Alexis Tsipras et ses créanciers, la BCE, le Fonds monétaire international (FMI), le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Commission européenne, ont en effet conclu un accord « technique » sur le plan. Les négociations se sont déroulées dans une ambiance étonnamment cordiale.Lire aussi :La course contre la montre d’Alexis TsiprasUne longue série de réformesEn échange d’une nouvelle aide, Athènes s’est engagé à adopter une longue série de réformes, que les parlementaires Grecs ont voté vendredi matin. Et ce, en dépit de la révolte de l’aile gauche de Syriza, le parti de M. Tspiras, au bord de la scission.Dans ces conditions, l’Eurogroupe n’a aucune raison de ne pas valider l’accord. Seulement voilà : l’Allemagne hésite. Wolfgang Schäuble, son ministre des finances, a fait savoir qu’il soulèverait de nombreuses « questions » lors de la réunion. Il s’inquiète de la soutenabilité de la dette grecque et veut s’assurer que le FMI, silencieux ces derniers jours, restera impliqué dans le pays. La chancelière Angela Merkel est dans une situation délicate. Une partie des députés allemands sont réticents à aider encore Athènes. Pour les calmer, elle aurait préféré que la Grèce bénéficie d’un prêt-relais pour passer l’échéance du 20 août. Et que les négociations se prolongent.Les hésitations allemandes peuvent-elles faire échouer l’Eurogroupe ? Possible. Mais peu probable. Berlin ne prendrait en effet pas le risque d’être la seule capitale de la zone euro à s’opposer à l’accord. La Finlande, l’autre pays méfiant à l’égard du gouvernement Tsipras, a en effet déjà fait savoir qu’elle le soutenait.Si la journée de vendredi se déroule sans encombre, plusieurs parlements nationaux, notamment en Allemagne, au Pays-Bas et en Espagne, devront encore donner leur blanc-seing, en début de semaine prochaine, pour qu’Athènes puisse toucher une première tranche d’aide avant le 20 août. M. Tsipras pourra alors souffler. Mais pas pour longtemps : il devra, dès lors, gérer la fronde au sein de son propre parti…Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersLa Commission confiante, Schäuble aussiLa Commission européenne s’est dite confiante dans l’approbation par les ministres des finances de l’Eurogroupe du plan d’aide, trouvant « encourageant le vote sans appel ce matin par le Parlement grec ».Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s’est quant à lui montré plus réservé, se refusant à « spéculer » sur l’issue de la réunion. Il a estimé que la question de la « confiance politique » avec la Grèce était « encore sur la table ».Enfin, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a assuré vendredi 14 août après-midi qu’il était « confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui ». « Si nous ne trouvons pas de solution aujourd’hui, nous devrions mettre en place un prêt-relais », a-t-il toutefois ajouté.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.08.2015 à 20h27 • Mis à jour le14.08.2015 à 17h58 Le Conseil constitutionnel a validé, jeudi 13 août, l’essentiel de la loi Rebsamen sur le dialogue social, qui simplifie les règles dans les entreprises, sécurise le régime des intermittents du spectacle et crée une nouvelle prime d’activité.Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?Saisis par soixante députés qui dénonçaient la création de commissions paritaires régionales pour représenter les salariés des très petites entreprises (TPE, moins de onze salariés), les membres du Conseil ont jugé ces nouvelles instances conformes à la Constitution.Un seul article retoquéSur les soixante-deux articles du texte, ils n’en ont retoqué qu’un, celui qui devait simplifier la collecte des contributions logements des entreprises. Cet article « avait été adopté selon une procédure contraire à la Constitution », car il ne présente « pas de lien, même indirect, avec (les dispositions) qui figuraient dans ce projet de loi » initialement. La mesure devait permettre au gouvernement de légiférer par ordonnance pour créer « un organisme unique chargé de collecter la participation des employeurs à l’effort de construction ».François Hollande s’est félicité de cette validation dans un communiqué diffusé par ses services dans la nuit de jeudi à vendredi. « Il s’agit d’un texte qui conditionnera la modernisation de notre pays », a insisté le chef de l’Etat. Cette décision « ouvre la voie à une rénovation en profondeur du dialogue social dans notre pays et oeuvre en faveur de l’emploi et de l’activité », s’est réjoui de son côté le ministre du travail François Rebsamen dans un communiqué. « Les textes d’application de cette loi seront pris dans les meilleurs délais », a assuré celui qui démissionnera du gouvernement le 19 août pour rejoindre sa mairie de Dijon.Nombreuses mesuresLa loi sur le dialogue social a été adoptée définitivement le 23 juillet. Présentée comme « un texte de progrès social » par le ministre du travail, François Rebsamen, elle a été élaborée après l’échec en janvier de négociations entre patronat et syndicats.Au-delà des mesures liées au dialogue social dans les entreprises, elle comprend également la création du compte personnel d’activité et la mise en place à partir du 1er janvier 2016 d’une prime d’activité, remplaçant la prime pour l’emploi et le RSA-activité.Autres mesures : la sécurisation du régime des intermittents du spectacle ; la suppression du caractère obligatoire du CV anonyme ; et un début de reconnaissance du burn-out, le syndrome d’épuisement professionnel. 13.08.2015 à 11h23 • Mis à jour le13.08.2015 à 16h54 | Patrick Roger Les riches sont plus nombreux, en France, et ils sont même de plus en plus riches. Ainsi, entre 2013 et 2014, le nombre d’assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est passé de 312 406 à 331 010, soit une progression de 6 %. Dans le même temps, la valeur totale des patrimoines déclarés a bondi de 10 %, atteignant 476,28 milliards d’euros en 2014 contre 433,47 milliards l’année précédente. Les valeurs immobilières ont crû de 8,2 % et les valeurs mobilières de 10,8 %. Alors que, dans le même temps, la croissance du produit intérieur brut (PIB) se languissait à un morne 0,4 %.Deux facteurs principaux concourent à cette fulgurante progression : une hausse de l’ordre de 20 % du CAC 40 sur l’année, qui a dopé les revenus boursiers, et les résultats obtenus par le service de régularisation des avoirs non déclarés détenus à l’étranger. Le retour de ces capitaux « planqués » a ainsi gonflé la base imposable à l’ISF. Résultat : l’impôt sur la fortune a rapporté à l’Etat 5,19 milliards d’euros en 2014 contre 4,39 milliards en 2013 (+ 18 %). Ce sont d’abord les patrimoines les plus élevés, supérieurs à 10 millions d’euros, qui ont connu la plus forte progression, la valeur moyenne des patrimoines des foyers assujettis à l’ISF s’établissant à 2,7 millions d’euros.Cette augmentation du rendement de l’ISF, en volume et en nombre d’assujettis, a eu pour conséquence d’accroître le nombre de bénéficiaires du plafonnement de cet impôt. En 2014, ce sont ainsi 8 872 redevables qui ont pu réduire le montant de leur ISF. Le coût total du plafonnement s’élève à 905 millions d’euros en 2014, selon les chiffres de Bercy – qui conteste le chiffre de 926 millions paru dans la presse en début de semaine –, soit une remise moyenne de 102 000 euros. Sur ce total, 3 290 bénéficiaires du plafonnement se situent dans la tranche des patrimoines supérieurs à 10 millions d’euros. Pour eux, l’économie moyenne réalisée grâce au plafonnement se monte à 246 674 euros. A eux seuls, ils absorbent 811,5 millions d’euros de la ristourne consentie par l’Etat.Rompre avec le bouclier fiscalPar comparaison, en 2013, 7 650 foyers redevables de l’ISF avaient pu bénéficier du plafonnement et le coût de ce dispositif avait représenté 825 millions d’euros. En un an, le nombre de bénéficiaires a grimpé de 16 % et, en volume, la progression est de 12 %. Le système mis en place en 2013 s’avère en définitive de plus en plus coûteux.Au départ, quand François Hollande et la gauche sont revenus au pouvoir, il s’agissait de marquer une rupture avec le bouclier fiscal mis en place en 2006 par Dominique de Villepin et dont Nicolas Sarkozy, en 2007, avait abaissé le seuil à 50 %. En 2010, dernière année de l’application du « bouclier Sarkozy », 6 287 contribuables en avaient bénéficié, pour un montant total de 856 millions d’euros. En 2011, cependant, l’ancien président de la République, sous la pression de la crise et de sa majorité, fait marche arrière et abandonne le bouclier fiscal. En contrepartie, il relève le seuil d’assujettissement à l’ISF, qui passe de 800 000 à 1,3 million d’euros (avec une déduction de 30 % sur la résidence principale), réduit le nombre de tranches du barème de 7 à 5 et le taux marginal d’imposition applicable pour la tranche supérieure à 10 millions d’euros est abaissé de 1,8 % à 1,5 %. De fait, en 2011, le nombre d’assujettis a chuté de presque la moitié et le rendement de l’ISF a légèrement diminué.En 2012, sans revenir sur le barème mis en place sous la précédente législature, la gauche instaure une « surtaxe ISF ». Grâce au produit de cette « contribution exceptionnelle », le rendement de l’ISF retrouve un niveau de 5,04 milliards contre 4,32 l’année précédente. La polémique s’envole lorsque les chiffres publiés par Bercy montrent que, cette année-là, 8 810 foyers fiscaux, sur un total de 37 millions, ont été imposés à plus de 100 % de leurs revenus de 2011.L’« enfer fiscal »Sous la contrainte du Conseil constitutionnel, le gouvernement se résout à rétablir un plafonnement à 75 % des revenus. Dans le même temps, cependant, il introduit un certain nombre de garde-fous afin d’éviter les montages d’optimisation fiscale permettant à certains hauts patrimoines d’atteindre plus vite le plafond. Mais fin 2013, nouvelle censure du Conseil constitutionnel et le gouvernement est, de nouveau, contraint de revoir son dispositif. Ce qui aboutit aujourd’hui à ce que le coût du plafonnement atteigne ce niveau record.Parallèlement, un autre chiffre publié récemment a défrayé la chronique : celui des départs à l’étranger de contribuables aisés. Pour ceux dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 100 000 euros, ils seraient 3 744, en 2013, à s’être installés hors de France, soit 40 % de plus qu’en 2012. Le nombre de départs de redevables de l’ISF s’élève quant à lui à 714, soit 15 % de plus que l’année précédente. Cela ne représente cependant que 0,2 % des contribuables assujettis à l’ISF.Ces chiffres ont suffi à alimenter la controverse récurrente selon laquelle l’« enfer fiscal » que subissent les plus aisés les contraindrait à s’exiler, privant ainsi l’Etat de recettes non négligeables. Une analyse « abusive », estime Bercy. Rien ne permet d’établir que les 46 000 personnes – dont 60 % ont moins de 40 ans – qui se sont installées à l’étranger en 2013 l’aient fait pour des raisons fiscales. D’autant que, en sens inverse, le nombre d’étrangers résidents fiscaux en France est passé, lui, de 200 000 à 210 000. Qui s’accommodent de l’enfer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 17h49 • Mis à jour le13.08.2015 à 11h45 L’opération « Tel-Aviv sur Seine », à laquelle Manuel Valls a apporté son « soutien total », a ouvert ses portes, jeudi 13 août à 10 heures, avec un dispositif de sécurité renforcé, des journalistes et peu de visiteurs.#TelAvivSurSeine Confirmation de la sécu y'a plus de journalistes que de visiteurs. http://t.co/VEtughYbZJ— SylvieChayette (@Sylvie)require(["twitter/widgets"]);Sur la plage, peu de vacanciers : http://t.co/SQMhrx0TTT— mooouna (@Mouna El Mokhtari)require(["twitter/widgets"]);Au total, ce sont ainsi environ 500 policiers et gendarmes qui seront mobilisés, selon la préfecture de police. En plus des fouilles des sacs sur le site, une surveillance sera mise en place, en amont et en aval de l’opération, alors que le plan antiterroriste Vigipirate est au niveau le plus élevé en Ile-de-France.« Tel-Aviv sur Seine » contre « Gaza Plage »Plusieurs associations ont appelé à la mobilisation pour perturber l’événement organisé de 10 heures à 22 heures dans le cadre de Paris Plages, entre le pont d’Arcole et le pont Notre-Dame, avec notamment la vente de spécialités culinaires israéliennes, des sports et des jeux, et une animation musicale.Europalestine et une dizaine d’autres organisations ont annoncé la tenue d’une opération concurrente, baptisée « Gaza Plage », qui se tiendra jeudi de 12 heures à 21 heures « entre le pont Notre-Dame et le pont au Change », un espace adjacent à celui prévu pour « Tel-Aviv sur Seine », pour redire leur « indignation » concernant la politique du gouvernement israélien dans les territoires palestiniens.Ron Huldai, le maire de Tel-Aviv, a quant à lui salué la « sagesse » de son homologue parisienne, Anne Hidalgo.« Paris et Tel-Aviv entretiennent d’excellentes relations depuis de nombreuses années, durant lesquelles nous avons coopéré dans de nombreux domaines ».Lire l'analyse :« Tel-Aviv sur Seine » : une grille d’analyse périmée« Faute politique »La polémique et les risques de débordement ont fait réagir la classe politique. Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, s’est voulu serein : « Je pense que malgré les protestations des uns et des autres chacun va revenir à la raison. » Il affirme qu’« il n’y aura pas de débordement. »« Il est encore temps d’éviter une faute politique », a martelé quant à lui Eric Coquerel, conseiller régional du Parti de gauche (PG) Ile-de-France, et Danielle Simonnet, conseillère (PG) de Paris, dans une lettre ouverte à l’adresse d’Anne Hidalgo. Les deux élus demandent une modification de la programmation de « Tel-Aviv sur Seine », ou « à défaut » son annulation. M. Coquerel :« On ne peut pas penser qu’il y a une bulle à Tel-Aviv où on célébrerait une dolce vita, la plage, des DJ, le mojito, sans se préoccuper de ce qui se passe ».Une série de manifestations avait eu lieu à Paris à l’été 2014 contre l’offensive israélienne dans la bande de Gaza. Face au déferlement de propos antisémites et aux risques de violences, plusieurs rassemblements avaient été interdits. Des interdictions qui avaient en retour déclenché des heurts importants, notamment dans le quartier de Barbès, et avaient été reprochés au préfet de police de l’époque, Bernard Boucault. La journée de jeudi devrait faire office de test pour son successeur Michel Cadot, en poste depuis fin juillet, alors que le maintien de l’ordre est traditionnellement considéré comme un marqueur de l’autorité préfectorale.Lire aussi :Anne Hidalgo : « Pourquoi nous accueillons Tel-Aviv à Paris Plages » Patrick Roger Jeudi 30 juillet, à la veille de délivrer en conseil des ministres une communication sur la réforme de l’administration territoriale de l’Etat, Manuel Valls effectuait un déplacement à Amiens, en Picardie, pour la signature du contrat de plan Etat-région 2015-2010. Accueilli au conseil régional, le premier ministre tenait d’abord à délivrer un message : « Il n’y aura pas de diminution du nombre de fonctionnaires de l’Etat dans votre ville », assurait-il. Ce n’est pas l’avis des syndicats, qui redoutent la disparition de près de 400 emplois publics dans la capitale picarde.Comme dans les autres régions, seul le rectorat est à ce jour certain de conserver l’essentiel de ses prérogatives et les personnels qui vont avec. Le gouvernement, qui avait un temps envisagé la fusion des académies, a fait marche arrière, préférant une solution « mixte » en maintenant les académies dans leurs limites géographiques actuelles mais regroupant celles-ci en treize régions académiques. Amiens sauve donc son rectorat – « un rectorat de deuxième division », selon l’expression de Brigitte Fouré, la maire (UDI) de la ville –, même si c’est à Lille que reviendra le rectorat de région académique.Lire aussi :Fonctionnaires : la valse des affectationsToutes les inquiétudes sont-elles levées en ce qui concerne les quelque 3 300 agents travaillant dans les services régionaux de l’Etat (hors éducation nationale) ? Rien n’est moins sûr. Certes, le premier ministre, lors de sa visite à Amiens, n’est pas venu les mains vides puisque, pour rassurer à la fois les élus et les fonctionnaires de l’Etat, il a annoncé l’implantation à Amiens d’une plate-forme nationale de validation des titres qui devrait employer une centaine d’agents. Claude Gewerc, le président (PS), affiche sa satisfaction : « Il n’y aura pas un seul emploi perdu mais des créations en plus », se félicite-t-il.Multiples inconnuesSi tel est le cas, il va falloir résoudre une équation à de multiples inconnues. « La nouvelle répartition théorique des services régionaux de l’Etat et de leurs agents, du fait de la réorganisation des services, semble contredire cette affirmation », note Denis Thomas, responsable de la Fédération syndicale unitaire (FSU) des services publics en Picardie. A l’heure actuelle, Lille, préfecture de la région Nord-Pas-de-Calais, regroupe 2 145 agents dans les services régionaux de l’Etat, selon les données d’avril 2015 rassemblées par les Inspection générale de l’administration (IGA), Inspection générale des finances (IGF) et Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Amiens, préfecture de la région Picardie, en accueille 1 160.Dans le schéma d’organisation rendu public le 31 juillet en conseil des ministres, la capitale picarde récupérerait, dans le cadre de la nouvelle région, les sièges de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) et de la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), qui emploient respectivement 80 et 164 agents dans la capitale des Flandres, soit un gain de 244 fonctionnaires.En sens inverse, Amiens va voir partir les services de l’actuelle direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal, 239 agents), de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte, 105 agents) de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC, 61 agents), de la direction régionale des finances publiques (DRFiP, 54 agents), de l’Insee (81 agents), de l’Agence régionale de santé (ARS, 133 agents) et de la préfecture (59 agents), qui vont être regroupés à Lille.Sur le papier, ce sont donc, théoriquement, 732 agents des services de l’Etat qui devraient se déplacer d’Amiens à Lille et 244 en sens inverse. Surtout, même en comptant la centaine d’emplois créés sur la future plate-forme de validation des titres, la préfecture de la région Picardie voit disparaître près de 400 emplois publics. « Il est clair que le compte n’y est pas », déplore Mme Fouré. Il va falloir que le gouvernement se montre très convaincant pour rassurer les agents concernés et expliquer comment il entend préserver l’emploi public dans la ville.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Malgré la torpeur estivale, les agents des services de l’Etat en région sont en émoi. Beaucoup redoutent de devoir subir, avec le regroupement des régions qui deviendra effectif le 1er janvier 2016, une mutation géographique ou fonctionnelle. Les inquiétudes sont particulièrement vives dans les actuels chefs-lieux de région qui vont perdre leur statut.« Nous sommes dans un moment clé, met en garde Christophe Delecourt, responsable de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires (UGFF) CGT. En l’état actuel, il est bien difficile de se faire une opinion sur le nombre de postes qui vont être concernés. » Il compte sur la réunion prévue début septembre entre le gouvernement et les organisations syndicales pour disposer de plus amples informations, tout en regrettant que, jusqu’à présent, la réforme engagée n’ait « pas fait l’objet d’un dialogue social de qualité ».Lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, le 31 juillet, Manuel Valls a présenté une communication circonstanciée sur la réforme à venir de l’administration territoriale de l’Etat consécutive à la nouvelle délimitation des régions. Outre l’annonce des chefs-lieux des futures régions regroupées, le premier ministre a également détaillé la localisation des rectorats de région académique, des agences régionales de santé et des chambres régionales des comptes.Il a poussé encore plus loin le détail en révélant les projets d’organisation régionale et les propositions d’implantation géographique de chaque direction régionale. « Le tiers des sièges des directions régionales sera implanté hors chefs-lieux afin de prendre en compte les spécificités de chaque territoire », a indiqué M. Valls. Le premier ministre assure que « la nouvelle organisation, en préservant la répartition actuelle de l’emploi public, permet ainsi de limiter les mobilités géographiques, de l’ordre de 1 000 agents sur les trois années de mise en œuvre de la réforme ».Rassurer les agentsLa volonté du gouvernement est claire : rassurer les agents de l’administration régionale de l’Etat qui craignent de voir leurs services supprimés ou déplacés et d’être contraints de changer de localité pour conserver leur emploi. Depuis trois mois, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, sillonne les préfectures qui vont perdre leur statut de capitale régionale, rencontre les élus et les agents pour tenter d’apaiser les craintes. Avec un leitmotiv : « Nous souhaitons éviter la mobilité géographique obligatoire. Tout sera mis en place pour cela », assure-t-il à ses interlocuteurs.Lire aussi :732 agents picards verront leur service déménager à LillePour y parvenir, outre le redéploiement des directions et des services dans les régions, c’est à l’échelle départementale que la réforme doit prendre de l’ampleur. C’est ce que préfigure la charte de la déconcentration publiée le 7 mai, qui conforte l’échelon départemental dans la mise en œuvre des politiques publiques et renforce les pouvoirs des préfets. Ceux-ci pourront en conséquence adapter leurs modes de fonctionnement, mutualiser les fonctions supports de leurs services, s’organiser différemment selon les territoires : une administration territoriale « à la carte » en quelque sorte.Tout cela va entraîner un grand chamboulement dans l’administration territoriale de l’Etat et, en premier lieu, dans les services régionaux de l’Etat, qui vont supporter, dans les trois ans à venir, les deux tiers des réductions d’effectifs. Ce qui entraînera de nombreux reclassements ou reconversions dans les services implantés au niveau départemental.10 700 personnes potentiellement concernéesIl est dès lors aisé de comprendre les inquiétudes des agents compte tenu du flou qui entoure cette réforme d’ampleur, probablement la plus importante qu’ait eue à connaître l’administration territoriale de l’Etat depuis des décennies. D’autant que le rapport sur l’évolution de l’organisation régionale de l’Etat établi en avril par les inspections générales de l’administration (IGA), des finances (IGF) et des affaires sociales (IGAS) avait de quoi alarmer.Au total, les services de l’Etat au niveau régional (hors éducation nationale) représentent 37 000 agents. Pour les régions faisant l’objet d’un regroupement, ces effectifs se montent à 23 000. « Dans ce cadre, un maximum de 10 700 agents exerçant des fonctions régionales seraient susceptibles d’être concernés par une mobilité fonctionnelle ou géographique, estimaient les inspections. Il s’agit donc d’un chantier significatif en termes de conduite du changement. »Pour les villes perdant leur statut de chef-lieu, les effectifs exerçant une fonction régionale vont de 910 agents à Limoges (Limousin) à 1 563 à Montpellier (Languedoc-Roussillon). Leur part dans les effectifs de la fonction publique de la zone d’emploi varie entre 4,6 % à Amiens (Picardie) et 10,1 % à Châlons-en-Champagne (Champagne-Ardenne). « Plus ce pourcentage est faible, plus une possibilité de mobilités fonctionnelles ou géographiques de proximité semble ouverte, au fil du temps, à l’intérieur de certaines administrations ou entre administrations de l’Etat », souligne le rapport.Pression de lobbies locauxAutrement dit, les plus « petits » risquent d’être les plus malmenés. C’est précisément ce que redoutent les syndicats. « Cette volonté de rationaliser en regroupant risque de marquer un vrai recul des administrations, notamment dans les plus petits services, avec une perte de spécialisation. On a déjà vécu cela au moment de la réforme de l’administration territoriale [RéATE, entrée en vigueur en 2010] », note Michel Angot, responsable du Snuclias-FSU, le syndicat unitaire des collectivités locales.« Le gouvernement veut tabler sur le minimum de personnes à déplacer, mais on n’en sait rien », poursuit le syndicaliste, qui constate d’ores et déjà que la répartition des implantations s’est faite, pour une bonne part, « en fonction des lobbies locaux ». Si, entre Rouen et Caen (Normandie), Toulouse et Montpellier (Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées), Dijon et Besançon (Bourgogne-Franche-Comté), les compensations aux villes perdant leur statut de chef-lieu sont significatives, c’est nettement moins évident là où la fusion se fait autour d’une région forte. Ainsi, l’Auvergne face à Rhône-Alpes, la Picardie face au Nord-Pas-de-Calais, le Limousin face à l’Aquitaine et à Poitou-Charentes, la Champagne-Ardenne face à l’Alsace-Lorraine risquent d’y laisser des plumes.« Toutes les conditions sont réunies pour une organisation à la carte des politiques publiques dans les territoires », constate M. Delecourt. La réorganisation des directions régionales va, de plus, entraîner la mise en place de nouvelles méthodes de travail, comme le télétravail. Autant de motifs d’inquiétudes pour les agents. « Ce qui devient extrêmement prégnant, c’est l’idée qu’il faudrait adapter les administrations et les services aux exigences de compétitivité européenne, note le responsable cégétiste. La Charte de la déconcentration pose de gros problèmes sur le plan des grands principes de la fonction publique. C’est symptomatique d’une nouvelle conception de la mise en œuvre des politiques publiques dans les territoires. »Reste, enfin, une autre inconnue de taille : le coût, social et financier, de cette opération. « Nous ne sommes pas dans une logique comptable, assure le ministère de l’intérieur. Nous voulons une réforme qui génère à terme des économies mais il est clair que, à court terme, les dispositifs d’accompagnement, le renforcement de l’accompagnement individualisé vont entraîner un coût supplémentaire. » Le ministère se refuse cependant à le chiffrer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 06h53 • Mis à jour le14.08.2015 à 07h03 | Philippe Bernard (Londres, correspondant) Personne n’aurait misé un penny sur Jeremy Corbyn, lorsque s’est ouverte, à la mi-juin, la primaire du Parti travailliste qui doit désigner le successeur d’Ed Miliband, démissionnaire au lendemain de son échec aux élections législatives du 7 mai. Les trois candidats considérés comme sérieux ne l’avaient aidé à obtenir in extremis les parrainages nécessaires que pour affaiblir leurs adversaires.Presque deux mois plus tard, alors que le vote s’ouvre vendredi 14 août – il sera clos le 10 septembre –, M. Corbyn, 66 ans, député du quartier londonien d’Islington depuis plus de trente ans, considéré comme un dinosaure gauchiste par l’establishment du Labour, fait la course en tête. Mardi, un sondage YouGov lui attribuait 53 % des voix, 32 points de plus qu’Andy Burnham, un proche d’Ed Miliband, et 35 points de plus que la candidate modérée Yvette Cooper. Quant à Liz Kendall, qui se réclame de l’héritage centriste de Tony Blair, elle plafonne à 8 %. Nombre de militants travaillistes se sont sentis humiliés par la pique de l’ancien premier ministre, désormais très décrié : « Ceux dont le cœur penche pour Corbyn ont besoin d’une transplantation », avait ironisé M. Blair.« L’antidote au virus Blair »Alors que l’échec du Labour aux législatives est généralement attribué à un positionnement trop à gauche, l’émergence de l’un des rares députés à s’affirmer « socialiste » dans un pays où ce mot équivaut à un chiffon rouge, est considérée comme suicidaire. La presse de gauche a d’ailleurs longtemps traité M. Corbyn avec condescendance, attribuant sa popularité à la mode du vintage et au profond désarroi consécutif à l’échec électoral. Mais l’affluence à ses meetings, le large soutien des instances locales du parti dont il bénéficie, et surtout, son adoubement par les centrales syndicales Unison et Unite, qui financent la campagne du Labour, obligent désormais les médias à le prendre au sérieux. Corbyn est « l’antidote au virus Blair au sein du Labour », a déclaré Dave Ward, jeudi 30 juillet, en apportant le soutien du syndicat des salariés de la communication, fort de 200 000 adhérents. « Nous rejetons l’idée que le Labour doit se positionner au centre », a-t-il ajouté en réclamant un programme en faveur d’« une plus juste redistribution des richesses, des emplois et des salaires décents ». Le refus d’Harriet Harman, leader par intérim du parti, de condamner les coupes drastiques dans les prestations sociales décidées par le gouvernement Cameron a exacerbé les tensions internes.Lire aussi :Le dilemme des sociaux-démocrates, selon Massimo d’AlemaPour l’appareil du Labour, acquis au libéralisme économique débridé et au retrait de l’Etat, le profil de Jeremy Corbyn relève du non-sens. Assidu des piquets de grève, antimonarchiste, partisan de la renationalisation des chemins de fer, militant du désarmement nucléaire, de la solidarité avec la Palestine et du refus de la guerre en Irak, l’élu d’Islington passe son temps au Parlement à s’opposer à la ligne de son propre parti. Ascétique, végétarien, refusant de boire de l’alcool et de posséder une voiture, il est perçu comme la caricature des intellectuels de gauche du nord de Londres. De Karl Marx, il y a « beaucoup de choses à apprendre », a-t-il affirmé, faisant frissonner l’auditoire de la BBC. Certes, il est partisan du maintien dans l’Union européenne, mais « une meilleure Europe défendant la justice sociale et pas la finance ».Simplicité et revendications clairesDénué de charisme mais fort de sa simplicité et de revendications claires qui font totalement défaut à ses concurrents, le sexagénaire Corbyn mobilise la jeunesse éreintée par la politique d’austérité du gouvernement Cameron, qui voit en lui le leader d’un Podemos ou d’une Syriza à la britannique. A ceux qui affirment qu’aucune victoire électorale n’est possible avec son programme, il répond que les Ecossais ont plébiscité le SNP (Parti national écossais), résolument positionné à gauche, et qu’en Angleterre même, 36 % de l’électorat n’a pas voté. Il se fait fort de mobiliser les abstentionnistes avec un programme d’interventions étatiques destiné à « supprimer les pires vestiges de la pauvreté en Grande-Bretagne ».La réforme du mode d’élection du dirigeant, qui donne aux simples sympathisants le même pouvoir qu’aux adhérents ou aux syndicalistes, est favorable à l’outsider. Outre les 79 000 nouvelles adhésions enregistrées depuis les élections, 145 000 personnes ont payé les 3 livres sterling (4,2 euros) nécessaires pour participer au vote dont le résultat sera annoncé le 12 septembre. Cela équivaut à un doublement des effectifs, les nouveaux venus soutenant massivement M. Corbyn. Secouée par la tournure des événements, la direction du parti dénonce à la fois l’« entrisme » de groupes d’extrême gauche et les manœuvres d’électeurs de droite qui « votent Corbyn » pour tuer le Labour, comme le quotidien conservateur le Daily Telegraph les y encourage.Avec M. Corbyn, « le danger est que le grand parti de gouvernement qu’est le Labour soit réduit à un simple groupe de pression », estime Tristram Hunt, ministre de l’éducation du cabinet fantôme du Labour. Les adversaires du député rebelle évoquent avec fureur le précédent de Michael Foot, dont le programme très à gauche, ayant débouché sur le triomphe de Margaret Thatcher en 1983, est resté dans les annales comme « la plus longue lettre de suicide jamais écrite ». Complexe, à plusieurs tours, le système électoral interne au Labour n’assure nullement la victoire finale de Jeremy Corbyn. Mais, quel qu’il soit, le prochain leader du Parti travailliste ne pourra pas ignorer son message radical.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.08.2015 à 15h33 • Mis à jour le11.08.2015 à 15h40 Refus de « prestations différenciées » en fonction de la religion du côté de la mairie ; « droit au respect de la liberté de culte » pour les plaignants : le débat sur la disparition programmée, dès la rentrée, du menu sans porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône a été vif, mardi 11 août au tribunal administratif de Dijon.La Ligue de défense judiciaire des musulmans avait engagé un recours en référé afin d’obtenir la suppression de la décision du maire (Les Républicains) de Chalon, Gilles Platret. « Un enfant serait extrêmement traumatisé si une côte de porc lui était servie et qu’il était obligé de la manger alors qu’il lui est répété dès le plus jeune âge que c’est un interdit alimentaire », a plaidé Me Karim Achoui, avocat et président de l’association.Un autre avocat de la Ligue, Me Jean-Baptiste Jacquenet-Poillot, a estimé que cette décision du maire « viol[ait] la laïcité », conçue en France comme « une laïcité d’intégration et non d’assimilation ». Selon lui, les élèves ont « droit au respect de la liberté de culte et de conscience ». Il a également déclaré que le maire était « incompétent pour prendre cette décision de son propre chef ».Outre cette procédure d’urgence, la Ligue de défense judiciaire des musulmans a également déposé un recours en « excès de pouvoir » pour que ce dossier soit jugé ultérieurement sur le fond, espérant « faire jurisprudence ».La mairie assure appliquer « la jurisprudence du Conseil d’Etat »De l’autre côté de la barre, représentant la mairie de Chalon-sur-Saône, Me Philippe Petit a assuré que le maire appliquait « la jurisprudence constante du Conseil d’Etat ».« La laïcité est une abstention et non l’obligation positive de fournir à chacun ce qu’il attend pour l’exercice de son culte en exigeant des prestations différenciées. »Me Petit a par ailleurs émis un « doute sur la recevabilité » du recours en raison notamment du dépassement du délai légal de deux mois.En mars, le maire de la ville, Gilles Platret, avait assuré qu’il ne s’agissait pas d’« un combat contre la religion musulmane ». « Je veux éviter ce système où les enfants sont regroupés à une même table en fonction de leur religion. Ce n’est pas ça le vivre-ensemble », a-t-il ajouté, en affirmant qu’« en aucun cas on obligerait les enfants à manger de la viande ».Il s’agit d’un « vrai débat de société », selon le maire, qui a rappelé que « d’autres collectivités avaient pris les mêmes décisions pour d’autres motifs, en tournant autour du pot ». La décision est attendue avant la fin de la semaine.Vif débat au sein des RépublicainsA la mi-mars, l’annonce de M. Platret de supprimer le menu de substitution au porc dans les cantines de la ville, où la pratique était en vigueur depuis 1984, avait déclenché une vive polémique, y compris dans son propre camp. Plusieurs ténors de droite, comme Bruno Le Maire, Christian Estrosi, mais aussi le chef de file des députés LR, Christian Jacob, avaient pris leurs distances avec cette idée, ce dernier affirmant que la ville de Provins, dont il est maire, continuerait à proposer « un menu alternatif ».En revanche, le président du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, avait soutenu M. Platret.Lire :Menu unique à la cantine : Sarkozy désavoué dans son propre campLa ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait quant à elle dénoncé une décision qui prend « en otage les enfants ». L’Observatoire de la laïcité avait relevé que, « si aucune obligation ne contraint la commune dans le cadre d’un service facultatif, (...) la laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus ».Outre Sargé-lès-le-Mans (Sarthe), en décembre 2014, et Arveyres (Gironde), en mars 2013, Perpignan et Toulouse ont récemment fait savoir qu’elles proposeraient désormais un menu végétarien dans les cantines.Lire aussi la tribune :Le repas végétarien, le plus laïc de tous 11.08.2015 à 14h40 • Mis à jour le11.08.2015 à 14h44 Hubert Haenel, membre du Conseil constitutionnel et ancien sénateur RPR puis UMP, est mort dans la soirée du lundi 10 août à Paris, a-t-on appris mardi auprès de l’institution du Palais-Royal et du Sénat.Né le 20 mai 1942 à Pompey (Meurthe-et-Moselle), ce licencié en droit était sorti major de l’Ecole nationale de la magistrature (ENM). Elu maire de Lapoutroie (Haut-Rhin) en 1977 sous l’étiquette RPR, il était devenu sénateur du Haut-Rhin en 1986, pour le rester jusqu’en 2010.Il avait travaillé au ministère de la justice, au Conseil supérieur de la magistrature puis au Conseil d’Etat, avant d’être nommé au Conseil constitutionnel en février 2010 par le président du Sénat, Gérard Larcher.« Un grand juriste, un patriote sincère »Le président François Hollande a présenté ses condoléances à la famille de M. Haenel. « La République perd un grand juriste, la France un patriote sincère, l’Alsace un élu jovial et proche des gens », affirme-t-il dans un communiqué diffusé par l’Elysée.Gérard Larcher a salué dans un communiqué la mémoire d’un homme qui « incarnait un gaullisme moderne et européen ».« Ce spécialiste de la gendarmerie était aussi un grand connaisseur du statut de la magistrature tout autant que des questions ferroviaires avant de présider la Commission des affaires européennes et de participer en première ligne à l’affermissement de l’avenir de l’Europe. (…) La République perd l’un de ses grands serviteurs, et l’Europe, un de ses grands militants. »Dans un communiqué, le Conseil constitutionnel décrit un homme qui « avait su imprimer sa personnalité et son sens de l’équilibre des pouvoirs publics ». Le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, a tenu à adresser « ses plus vives condoléances à l’ensemble de sa famille et à ses proches ».Le président (LR) du conseil régional d’Alsace, Philippe Richert, a rappelé dans un communiqué une carrière « atypique ». Hubert Haenel avait, en effet, été facteur avant d’entamer des études de droit. « L’Alsace, aujourd’hui, est en deuil. Un grand Alsacien s’en va. Il reste dans notre cœur le souvenir d’une voix, d’un sourire, d’une intelligence », a souligné M. Richert.Même chose du côté du président (LR) du conseil départemental du Haut-Rhin. « Nous perdons un ami, une grande voix pour l’Alsace, un grand serviteur de la France », a déploré Eric Straumann.Le président du Sénat devra désigner un nouveau membre au Conseil constitutionnel pour le reste du mandat de M. Haenel, soit jusqu’en 2019. En janvier, l’ancien premier ministre socialiste Lionel Jospin avait été nommé au Conseil après le décès du centriste Jacques Barrot.Lire : Le Conseil constitutionnel, une institution très politique Patrick Roger Ecotaxe, le retour ? Abandonné au printemps 2014 après le mouvement des « bonnets rouges » qui avait embrasé la Bretagne – entraînant le saccage d’une dizaine de portiques –, le projet d’une taxe de transit des poids lourds a de nouveau le vent en poupe, mais cette fois à l’échelle territoriale. Si Matignon a dores et déjà fait savoir qu’il « n’envisage pas du tout d’ouvrir cette possibilité », plusieurs régions plaident en ce sens.L’ancien secrétaire d’Etat aux transports, Frédéric Cuvillier, aujourd’hui maire (PS) de Boulogne-sur-Mer et député du Pas-de-Calais, en a relancé l’idée, lundi 10 août, dans un entretien aux Echos. « Je souhaite que nous [la future région Nord - Pas-de-Calais - Picardie] soyons pionniers dans la mise en place d’un tel dispositif », défend M. Cuvillier. Il estime que le sujet est « particulièrement pertinent dans notre territoire, qui subit un fort transit de camions du fait de la proximité de l’Angleterre et de la Belgique ». L’ancien ministre propose d’étendre à la région le système belge de taxation des poids lourds, baptisé « Viapass », qui doit être mis en place à partir du 1er avril 2016. La Belgique deviendra ainsi, après l’Allemagne, la Slovaquie, la République tchèque, la Pologne, l’Autriche et la Suisse, le septième pays européen à en adopter le principe.Ferme opposition des transporteurs routiersDans la foulée, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale et tête de liste du PS pour les élections régionales en Ile-de-France, s’y est également déclaré favorable pour les camions transitant par la région francilienne. « Je pense que ce serait une bonne chose que de trouver un système qui permette d’élargir la base de nos financements pour pouvoir, le plus vite possible, réussir la modernisation de nos réseaux de transport », a-t-il déclaré sur RTL.Dans la soirée, la tête de liste de la droite, Valérie Pécresse (Les Républicains), a réagi sur son compte Twitter : « Ecotaxe en Ile-de-France : oui, mais seulement sur les poids lourds en transit. Stop au “martyre fiscal” des entreprises franciliennes ! »La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Emmanuelle Cosse, a, elle, regretté dans Libération que Matignon ferme d’emblée la porte à cette expérimentation.« Le gouvernement ne peut plus faire l’autruche. (...) Il faut aujourd’hui remplacer notre fiscalité actuelle par une fiscalité écologique qui permette de s’attaquer au trafic routier en constante augmentation. Le principe d’une telle taxe est simple : celui qui pollue, paie. »A l’inverse, Marine Le Pen, qui conduira la liste du Front national en Nord - Pas-de-Calais- Picardie aux élections régionales, s’est élevée contre la proposition de M. Cuvillier. « Cette perspective, qui constituerait un nouveau coup très dur pour nos routiers, déjà gravement mis en difficulté par la concurrence déloyale exercée par des transporteurs en provenance d’Europe de l’Est, est parfaitement intolérable, s’insurge la présidente du parti d’extrême droite. Le Front national s’opposera donc résolument à toute taxation supplémentaire des routiers français, y compris au niveau régional. »Lire aussi :Démontage des portiques de l’écotaxe, ultime étape d’un fiascoLes fédérations de transporteurs routiers, pour leur part, ont promptement réagi. Tant la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) que l’Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles (Unostra) et l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) se disent fermement opposées à tout retour de l’écotaxe, sous quelque forme que ce soit, estimant qu’elle introduirait une distorsion de concurrence entre les régions.Deux options privilégiéesL’idée d’une expérimentation de l’écotaxe en région, à défaut de sa généralisation sur l’ensemble du territoire, est loin d’être isolée. François Hollande lui-même, lors d’un déplacement en Alsace à l’automne 2014, avait ouvert la voie en ce sens « si les élus en décident et si elle est compatible avec nos engagements ». La région, frontalière de l’Allemagne, est en effet – et ce depuis longtemps – convertie au principe de la taxation des poids lourds transitant par son territoire. La Bourgogne et la Franche-Comté, qui doivent bientôt ne plus former qu’une région, limitrophe de la Suisse, ont également formulé le vœu d’un droit à l’expérimentation.Un dispositif « temporaire » de hausse de 4 centimes du gazole pour les poids lourds a été voté pour 2015De son côté, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, avait annoncé, en juin, qu’elle allait examiner la possibilité de laisser certaines régions mettre en place une écotaxe pour les poids lourds en transit. La ministre avait désigné, en octobre 2014, un groupe de travail chargé de trouver un système de financement des infrastructures de transport permettant de compenser le manque à gagner résultant de l’abandon de l’écotaxe, qui était censée rapporter 1,15 milliard d’euros par an.Pour 2015, un dispositif « temporaire » de hausse de 4 centimes du gazole pour les poids lourds a été voté par le Parlement, mais la question de la pérennité des ressources de l’Agence de financement des infrastructures de transport en France (Afitf) reste posée. Le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, avait annoncé fin juin, à l’issue des travaux du groupe de travail, que le dispositif mettant à contribution les transporteurs routiers serait arbitré par le gouvernement « après le 20 juillet ». Aucune décision n’a encore été prise, mais deux options tiennent la corde : le maintien d’une surtaxe de 4 centimes sur le gazole ou l’instauration d’une vignette. Problème : ni l’une ni l’autre ne suffisent à compenser les 800 millions d’euros qui, sur les recettes de l’écotaxe, devaient revenir à l’Afitf. Du coup, le recours à une taxation « régionale » des poids lourds trouve de plus en plus de partisans.Lire aussi :Pollution : chaque année, un coût de 101,3 milliards d’euros pour la FrancePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar (Saint Privé (Yonne) - envoyé spécial) Après avoir occupé les couvertures des journaux et des magazines cet été (Le Parisien Magazine, Valeurs actuelles, Paris Match, Corse-Matin), Nicolas Sarkozy a renoué avec le terrain, mercredi 19 août. Le jour même du conseil des ministres de rentrée et en pleine crise porcine, le président du parti Les Républicains (LR) a visité une exploitation agricole du village de Saint-Privé (Yonne). « Ce n’est pas une crise conjoncturelle, c’est une crise structurelle. Il faut sauver l’agriculture française. Pour cela il va falloir réinventer un modèle », a déclaré l’ancien président de la République après une discussion d’une heure et demie avec des représentants de la profession, réunis autour d’un café.M. Sarkozy s’est prononcé pour une baisse « massive » des charges et pour la fin de la « surtransposition des normes européennes » en France. Par contre, il n’a pas donné de piste sur les moyens à mettre en place pour arriver à ce nouvel équilibre, mais il a rappelé qu’il avait fait voter la TVA sociale à la fin de son quinquennat. « La première décision de Hollande a été de supprimer cela pour des raisons idéologiques. Aucune réponse structurelle n’est apportée à la crise de l’agriculture. Vous verrez que ça ne se calmera pas », a-t-il prédit, accusant implicitement son successeur de ne pas avoir pris la mesure du problème : « Il y a eu une déclaration qui a été faite par le ministre de l’agriculture. Les engagements ont été pris et ils doivent être respectés. Et pour cela, c’est au plus haut niveau de l’Etat que ça doit être géré. »Cet automne, M. Sarkozy compte visiter toutes les régions françaises, à raison d’un ou deux déplacements par semaine jusqu’au premier tour des élections régionales, le 6 décembre. Mais, mercredi, sa campagne a déjà un peu commencé. L’ancien chef de l’Etat a ainsi visé à plusieurs reprises M. Hollande, notamment au sujet des tensions avec la Russie qui ont entraîné l’embargo russe sur le lait. « La manière dont les négociations n’ont pas été conduites avec la Russie est une erreur stratégique que les agriculteurs et les éleveurs paient aujourd’hui », a lancé M. Sarkozy.Incarner le chef de famille politiqueComme pour les élections départementales, l’ancien chef de l’Etat veut se placer au centre du jeu politique en se dressant en premier opposant aux socialistes mais aussi en ciblant le Front national. Mercredi, dans ce canton où le candidat FN avait recueilli 45 % des voix au second tour des élections départementales de mars, il s’est également inquiété de la désertification des territoires qui amèneraient un changement d’identité à la France. En aparté, il a également estimé que la crise politico-familiale au FN « laisserait des traces », avant de cibler Marine Le Pen : « Elle s’est aperçue il y a deux mois que son père n’était pas fréquentable. Elle fait l’inventaire au moment où il est le plus vieux, le plus faible, ce n’est pas d’une élégance énorme. »Nicolas Sarkozy s’envole la semaine prochaine pour un voyage au Brésil et en Argentine, où il assistera à des concerts de sa femme, Carla Bruni, mais rencontrera aussi des chefs d’entreprise, des militants LR et peut-être Luiz Inacio Lula da Silva, ancien président du Brésil. Pour la suite, il compte continuer à incarner le chef de sa famille politique pendant qu’Alain Juppé ou François Fillon joueront une carte plus personnelle avec la publication de leurs livres respectifs.Selon son entourage, le moment de se dévoiler ne viendra qu’au cours de l’année 2016. En attendant, l’ancien chef de l’Etat n’échappe pas à son bilan. Lors de la discussion avec les agriculteurs, plusieurs questions ont été très franches. Un exploitant lui a demandé pourquoi la TVA sociale avait été votée aussi tard dans le quinquennat. « Vous parlez concret, moi aussi. Vous pensiez vraiment que je pouvais imposer deux points de TVA en plus après 2008, en pleine tourmente économique ? », a rétorqué M. Sarkozy.Aussi direct avec une productrice de lait qui dénonçait la multiplication des normes depuis le Grenelle de l’environnement, il a répondu par un début de mea culpa avant de se faire plus ironique : « Le Grenelle a été trop loin sur un certain nombre de points. Je n’ai pas été assez attentif sur tout, pas assez hyperprésident, contrairement à ce que disaient certains. » Le début du devoir d’inventaire ? « Vous le faites déjà assez souvent », répond l’ancien président à la presse.Matthieu Goar (Saint Privé (Yonne) - envoyé spécial)Journaliste au Monde 19.08.2015 à 10h06 • Mis à jour le19.08.2015 à 12h35 | Thomas Wieder Mercredi 19 août, François Rebsamen s’est rendu à l’Elysée avec sa lettre de démission en poche, et l’a remise au président de la République. En toute logique, il aurait dû assister pour la dernière fois au conseil des ministres. Mais la politique et la logique n’allant pas toujours de pair, il est possible que ce ne soit pas le cas, François Hollande ayant l’intention d’attendre encore quelques jours pour lui trouver un successeur au ministère du travail. « La nomination n’aura pas lieu dans l’immédiat mais le délai sera court », assure-t-on à l’Elysée.Pourquoi une telle bizarrerie ? Pourquoi M. Rebsamen présente-t-il sa démission si son remplaçant n’est pas nommé dans la foulée ? La raison est simple : réélu maire de Dijon le 10 août après le décès d’Alain Millot, qui lui avait succédé en avril 2014 lors de son entrée au gouvernement, M. Rebsamen veut faire taire ceux qui le soupçonnent de vouloir déroger à la « charte de déontologie » édictée par M. Hollande en 2012, selon laquelle les ministres doivent « renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir ». « Je ne veux pas être considéré comme quelqu’un qui s’acharne à cumuler »Agacé par le fait que ce soit l’Elysée qui ait alimenté un tel soupçon en rappelant publiquement cette règle quelques heures après qu’il eut annoncé son intention de redevenir maire de Dijon, M. Rebsamen a souhaité lever le doute : « Je ne veux pas être considéré comme quelqu’un qui s’acharne à cumuler, explique-t-il au Monde. Si le président et le premier ministre veulent que je reste encore quelques jours au ministère, c’est leur choix, mais, quoi qu’il en soit, je ne resterai pas au-delà du 10 septembre. »Vue de l’Elysée et de Matignon, une telle situation n’est certes pas idéale. Que le ministre du travail soit un ministre en sursis dans un gouvernement qui ne cesse d’affirmer que la lutte contre le chômage est sa priorité est politiquement peu justifiable. Pourquoi, dès lors, ne pas le remplacer dès maintenant ?« Au point où ils en sont, Hollande et Valls se disent qu’ils ont intérêt à attendre tout début septembre, décrypte un proche des deux hommes. D’abord parce que cela évitera au nouveau ministre du travail d’avoir pour première tâche de commenter les prochains chiffres du chômage [qui seront publiés le 26 août]. Et puis cela permet de voir dans quel climat se fait la rentrée politique après les universités d’été d’Europe écologie-Les Verts et du PS », respectivement prévues du 19 au 22 août à Villeneuve-d’Ascq (Nord) et du 28 au 30 août à La Rochelle.Lire la synthèse :La rentrée politique, sur un air de campagneAlain Vidalies, candidat le plus sérieuxPlusieurs noms ont été cités pour succéder à M. Rebsamen. Comme celui de Stéphane Le Foll, « hollandais » historique mais dont l’exfiltration du ministère de l’agriculture paraît délicate en pleine crise des éleveurs.Ou celui du député socialiste Jean-Marc Germain, bon connaisseur des questions d’emploi mais dont l’appartenance au groupe des « frondeurs » et la proximité avec Martine Aubry en feraient pour MM. Hollande et Valls un pari risqué.Pour l’heure, le candidat le plus sérieux est toutefois Alain Vidalies, l’actuel secrétaire d’Etat aux transports. Ancien avocat spécialisé dans le droit du travail, responsable des questions d’emploi dans l’équipe de campagne de M. Hollande en 2012 après avoir soutenu Martine Aubry lors de la primaire de 2011, cet ardent promoteur de la démocratie sociale présente trois qualités : des liens tissés de longue date dans les milieux syndicaux et patronaux, une bonne maîtrise des arcanes de la majorité, acquise lors de son passage au ministère des relations avec le Parlement de 2012 à 2014, et enfin une réputation de loyauté vis-à-vis de MM. Hollande et Valls qui se double de convictions nettement ancrées à gauche.Autant d’atouts qui, à vingt mois de la présidentielle, peuvent être jugés par l’Elysée comme des gages de sécurité politique.Thomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 19.08.2015 à 06h49 • Mis à jour le19.08.2015 à 07h17 | Thomas Wieder Il y a tout juste un an, le 20 août 2014, Le Monde publiait, sur trois pages, un long entretien avec François Hollande. La première question était la suivante : « Les mauvais chiffres de la croissance, beaucoup plus faible que prévu, et du chômage, qui n’en finit pas d’augmenter, ne sont-ils pas la preuve de l’échec de votre politique économique. Ne faut-il pas en changer ? » Le président de la République avait répondu par la négative « J’ai fixé un cap, celui du pacte de responsabilité. (...) Aujourd’hui, ce n’est pas parce que la conjoncture est plus difficile en France et en Europe que nous devons y renoncer. Au contraire, nous devons aller plus vite et plus loin. A ceux qui disent qu’il faut revoir la stratégie alors même que les mesures viennent tout juste d’être votées, je réponds que toute godille ou tout zigzag rendrait incompréhensible notre politique et ne produirait pas de résultat. » On se souvient de la suite : quatre jours plus tard, Arnaud Montebourg quittait avec fracas le ministère de l’économie, après avoir critiqué dans les mêmes colonnes le « cap » que venait pourtant de fixer le chef de l’Etat... Lire : Entretien exclusif du président de la République, François Hollande, au "Monde"Un an plus tard, la question posée à M. Hollande pourrait être la même. Et tout laisse penser que sa réponse serait identique, du moins si l’on se fie à la tribune publiée vendredi 14 août dans Le Monde par le ministre des finances, Michel Sapin, le jour même où l’Insee faisait savoir que la croissance serait nulle au deuxième trimestre : « La reprise est bel et bien engagée en France. C’est en gardant une politique économique cohérente que nous confortons la croissance aujourd’hui, et permettons une ferme reprise de l’investissement et, enfin, le recul du chômage. »A un an d’intervalle, les mêmes discours produiront-ils les mêmes effets ? A première vue, la réponse est non. Au sein du gouvernement, qui fait sa rentrée ce mercredi 19 août après deux semaines sans conseil des ministres pour cause de vacances estivales, l’on voit mal qui, aujourd’hui, pourrait soudainement tonner contre la politique économique voulue par l’Elysée et Matignon. Dans la majorité, en revanche, les choses sont plus incertaines. Il suffit pour cela de rappeler le rapport sur le budget de 2016 adopté par le PS le 26 juillet. Rédigé par le député Jean-Marc Germain, proche de Martine Aubry et des « frondeurs » du parti, le texte propose un infléchissement de la politique économique du gouvernement, sous la forme d’une réorientation d’une partie des efforts du pacte de responsabilité vers les ménages et les collectivités locales.Il ne s’agit certes là que d’un rapport. Il n’empêche que son adoption par le bureau national du PS met MM. Hollande et Valls sous pression. Dans ce contexte, nul doute que les deux hommes seront particulièrement attentifs à la tournure que prendra l’université d’été du PS, organisée à La Rochelle du 28 au 30 août. Si l’état d’esprit général se rapproche de celui des « frondeurs », si les socialistes sont sensibles aux critiques qu’Arnaud Montebourg n’aura pas manqué d’adresser une nouvelle fois au gouvernement lors de la fête de la rose de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), où il reçoit dimanche 23 l’ancien ministre grec des finances Yanis Varoufakis, l’inflexibilité affichée par le président de la République et son premier ministre risque d’être coûteuse politiquement. Et de singulièrement compliquer la rentrée politique d’une majorité qui aborde les élections régionales des 6 et 13 décembre en étant à la fois désenchantée, fragilisée et désorientée.@ThomasWiederwieder@lemonde.frThomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 18.08.2015 à 15h46 • Mis à jour le19.08.2015 à 08h13 | Olivier Faye Dans son conflit avec le Front national, Jean-Marie Le Pen ne manque pas d’imagination à l’heure de déposer des chausse-trappes sous les pieds de ses adversaires. Convoqué, jeudi 20 août, devant le bureau exécutif (BE) du parti, réuni en qualité de commission disciplinaire, le député européen va faire face à sa fille Marine Le Pen et aux dirigeants du FN, pour la première fois depuis plus de trois mois.Une nouvelle sanction doit être prononcée contre lui, alors que la mesure de suspension qui avait été prise à son encontre a été annulée par la justice, le 2 juillet. M. Le Pen risque l’exclusion pure et simple du mouvement qu’il a contribué à fonder. Déterminé à ne pas se laisser faire, le président d’honneur en sursis a assuré qu’il viendrait faire face aux huit membres du bureau exécutif, au siège du parti, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Mais il assortit son déplacement d’une requête particulière : que son audition se déroule en public.Lire aussi :FN : vote symbolique massif pour la mise à l’écart de Jean-Marie Le Pen« Nous demandons la publicité des débats, que le bureau exécutif soit ouvert à la presse et au public, explique au Monde un proche du député européen. Cette demande se fait dans un esprit de transparence, M. Le Pen n’a rien à cacher. S’ils refusent, ce sera une tentative de dissimuler ce qu’ils veulent faire. »Jurisprudence européenneL’entourage de M. Le Pen explique fonder sa requête sur l’article 6 alinéa 1 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), aux termes duquel un jugement « doit être rendu publiquement ». Le patriarche d’extrême droite s’appuie par ailleurs sur la jurisprudence européenne, et en particulier sur l’arrêt König, prononcé le 28 juin 1978 par la Cour européenne des droits de l’homme. Ou quand le pourfendeur de l’Europe supranationale s’en remet à ses institutions…« Selon nous, l’article de la CEDH et cette jurisprudence s’appliquent à toute organisation qui statue en matière disciplinaire. La publicité des débats doit être ordonnée », explique Me Valéry Le Douguet, ami de Jean-Marie Le Pen. Des conclusions à caractère plus général sur la procédure disciplinaire ont été rédigées par le camp de l’ancien candidat à la présidentielle. Elles doivent être transmises à la direction du Front national avant la réunion du bureau exécutif. « Nous sommes courtois, nous le faisons suffisamment à l’avance pour qu’ils puissent prendre leurs dispositions », relève Me Le Douguet.Sollicitée par Le Monde, la direction du Front national n’a pas encore fait savoir si elle allait accéder à la demande de M. Le Pen. Quoi qu’il arrive, ce dernier devrait néanmoins se présenter face aux dirigeants du parti. Manqueront à l’appel en revanche Marine Le Pen et Florian Philippot. La présidente du FN et son bras droit, principales cibles de Jean-Marie Le Pen dans le conflit, ont décidé, comme l’a révélé l’Opinion, mardi 18 août, de ne pas participer au bureau exécutif pour ne pas accréditer l’idée qu’ils seraient juges et parties.Lire aussi :FN : nouvelle victoire judiciaire de Jean-Marie Le Pen contre sa filleOlivier Faye Bertrand Bissuel Des états d’âme ? Antoine Lyon-Caen en a peut-être face à la controverse soulevée par le livre (Le Travail et la loi, Fayard, 80 p., 8 euros) qu’il a corédigé avec Robert Badinter. Mais il ne les dévoile pas. L’homme est pudique et reste d’un calme inébranlable, y compris quand on lui demande de répondre aux attaques les plus incisives de ses contradicteurs. Des lettres de réactions, il en a reçu plusieurs, raconte-t-il, installé dans son bureau du cabinet d’avocats Lyon-Caen & Thiriez, à deux pas de l’Assemblée nationale : certaines étaient « gentilles », « d’autres moins ». Les remarques les plus dures ont été lancées par des avocats. « Dans le milieu académique », en revanche, il n’y a pas eu d’« expression blessante ».Lire aussi :Droit du travail : touche pas à mon code !« Un ouvrage comme celui-là échappe à ses auteurs », confie-t-il. Pierre Gattaz, le patron des patrons, y a peut-être contribué en apportant son soutien aux deux auteurs : « L’enthousiasme du Medef n’a-t-il pas perturbé les protagonistes sociaux ? », s’interroge Antoine Lyon-Caen. Sous-entendu : l’hommage patronal a peut-être rendu le livre suspect, indéfendable, aux yeux d’une partie de la gauche.Lire aussi :Alléger le code du travail : nécessité à droite, tabou à gaucheAntoine Lyon-Caen explique que le projet d’écrire Le Travail et la loi a vu le jour il y plusieurs mois : « Robert Badinter et moi-même, nous nous connaissons depuis 1969. Nous nous voyons régulièrement et échangeons sur de multiples sujets. Depuis l’été 2014, nous nous demandions comment redonner un sens au débat très complexe, qui ne date pas d’aujourd’hui, sur la législation du travail. » Les deux hommes, qui ne veulent pas tomber dans un propos « austère », cherchent donc à « provoquer la discussion », en produisant un texte « assez ramassé » et « grand public ».« Protéger autrement »Au fil de leurs échanges émerge l’idée d’« apporter de la clarté » en dégageant les « grands principes » qui doivent structurer notre droit du travail. Bon nombre des critiques formulées contre ce corpus de règles traduisent un « manque de confiance dans la loi », lui-même induit par « l’opacité de la loi, qui crée des craintes » chez les entrepreneurs, les acteurs associatifs, les professions libérales, les artisans, etc. Cette matière « doit être comprise de ceux auxquelles elle s’adresse », estime-t-il. Il ne s’agit « pas de moins protéger les travailleurs mais de protéger autrement en raisonnant à droit constant ».Lire aussi :Pour une « Déclaration des droits du travail »Antoine Lyon-Caen n’est pas d’accord avec ceux qui trouvent que le livre accorde la primauté à la négociation collective. Et encourage, ainsi, l’élaboration de règles différentes, d’un secteur à un autre, voire d’une entreprise à une autre, au détriment de la loi, qui, elle, est valable pour tous. « Si la loi est ferme, dit-il, la négociation collective retrouve le rôle historique qui est le sien de compléter et de développer celle-ci. » Certains de ses pairs, qu’il a lui-même formés, l’éreintent ? « Le risque valait la peine d’être pris, rétorque-t-il. Je ne crois pas que l’on échappe à un débat. Dans des pays proches, ce sont des sujets dont on parle. »Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Nicolas Sarkozy a donc choisi la Corse et le sujet de la réforme territoriale pour animer sa rentrée médiatique et politique. Dans un entretien à Corse matin recueilli sur son lieu de vacances au domaine de Murtoli sur la commune de Sartène (Corse-du-Sud), le président du parti Les Républicains (LR) évoque le contexte local où deux listes de droite risquent de s’affronter au premier tour des régionales. Il revient également largement sur le redécoupage territorial issu de la loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) qui a créé 13 grandes régions métropolitaines.Il y dénonce une « réforme ratée (…) fondée sur un postulat : détruire ce que nous avions bâti ». « Quant aux treize nouvelles régions, certaines sont d’une telle taille que ça va à l’inverse du but recherché. Je prends l’exemple de la région Rhône-Alpes-Auvergne. Il faut huit heures de route pour aller d’Aurillac à Val d’Isère et autant d’heures en train pour se rendre à Annecy », déclare l’ancien chef de l’Etat.Alors que la campagne des élections régionales, dont le premier tour aura lieu le 6 décembre, va agiter le monde politique tout l’automne, l’ancien chef de l’Etat tient à occuper ce créneau qui lui permet de s’opposer à l’exécutif tout en parlant de thématiques locales. « Elle a été menée à l’encontre de tout bon sens, le projet de création de vice-présidences déléguées en est par exemple l’illustration », soutient-il.Et de défendre à nouveau son ancien projet de fusion des départements et des régions qu’il avait fait adopter à la fin de son quinquennat : « Pour faire de vraies économies et obtenir une plus grande lisibilité pour nos compatriotes, il fallait que les deux collectivités, région et département, fusionnent, d’où la création du conseiller territorial, à la fois conseiller régional et conseiller général. » M. Sarkozy regrette que François Hollande se soit « empressé de faire disparaître, dès son élection, (…) ce beau projet, utile et novateur ».Lire aussi :Régions : et les nouvelles capitales sont...Plus question de défaire la loiDans cet entretien, l’ancien président de la République n’affirme par contre plus du tout qu’il reviendra sur cette réforme territoriale en cas de retour au pouvoir en 2017. Lors de sa campagne pour la présidence interne de l’UMP, à l’automne 2014, il avait pourtant évoqué cette possibilité.« Je ne serai pas engagé par le découpage administratif auquel procède l’actuel gouvernement. Lorsque nous reviendrons aux responsabilités, nous déferons ce qui a été aussi mal construit », avait-il lancé, le 19 novembre 2014, à Mulhouse (Haut-Rhin) devant près de 2 000 militants sympathisants alsaciens très en colère contre la fusion de leur région avec la Lorraine et la Champagne-Ardennes. L’ancien chef de l’Etat avait alors été acclamé. Quelques jours avant ce meeting, il avait déjà promis d’abroger la loi Taubira et celle sur le « mariage pour tous ».Parmi les candidats à la primaire de la droite et du centre de 2016, ni Alain Juppé, ni François Fillon, ni Xavier Bertrand ne se sont prononcés pour une abrogation de la réforme territoriale. Lors du vote en première lecture, M. Bertrand, député de l’Aisne et candidat aux élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, avait choisi l’abstention plutôt que le vote contre et s’était même félicité de la « grande cohérence » du rattachement des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie.Sur le terrain, les candidats de la droite et du centre contactés par Le Monde, ne semblent pas avoir choisi de faire campagne contre cette réforme. Philippe Richert, candidat en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, et Dominique Reynié, candidat en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, avaient confié qu’ils préféreraient axer leur discours sur le bilan des majorités socialistes sortantes.Les régionales en Ile-de-FranceMatthieu GoarJournaliste au Monde 17.08.2015 à 06h38 • Mis à jour le19.08.2015 à 12h51 | Nicolas Chapuis, Matthieu Goar et Hélène Bekmezian Une croissance en panne sèche au deuxième trimestre et une crise agricole qui suscite inquiétude et colère des éleveurs, le gouvernement n’avait pas prévu un retour de vacances aussi agité.La rentrée officielle de l’exécutif a lieu mercredi 19 août, date du conseil des ministres. Au programme de cette reprise : un remaniement technique pour remplacer François Rebsamen, démissionnaire forcé par la règle qui interdit à tout ministre d’exercer un mandat exécutif ; une session extraordinaire du Parlement dès le 14 septembre ; des universités d’été — EELV ouvrira le bal jeudi 20 août, à Villeneuve-d’Ascq (Nord) — et des primaires en vue… La rentrée politique se fait avec 2017 en ligne de mire.A la sortie du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a détaillé les « quatre défis à relever » à la rentrée, tels que définis par François Hollande : la « crise agricole », la « question économique », l’immigration et le climat avec la COP21 qui aura lieu avant la fin de l’année à Paris.« [Il faut] avancer et en même temps donner des garanties aux Français en termes de liberté, de sécurité, d’efficacité de l’action de l’Etat et de solidarité ».Remaniement du gouvernement Comme l’année précédente, le retour de vacances du gouvernement sera marqué par un remaniement. Lors du conseil des ministres du 19 août, François Rebsamen, réélu maire de Dijon le 10 août après la mort d’Alain Millot, démissionnera officiellement de ses fonctions.Pour autant, M. Rebsamen devrait rester en poste encore quelques jours, pour « transmettre les dossiers à [son] successeur, notamment en vue de la conférence sociale des 19 et 20 octobre », a-t-il expliqué dans une interview à l’Agence France-Presse. Le ministre démissionnaire « pense » ainsi être toujours Rue de Grenelle pour commenter les prochains chiffres du chômage, le 26 août. M. Le Foll a confirmé que la démission sera « effective dans les jours qui viendront ».Plusieurs noms circulent pour lui succéder au ministère du travail : Alain Vidalies, spécialiste du sujet et actuel secrétaire d’Etat au transport ; Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine, proche de Martine Aubry et des « frondeurs » ; ou encore des députés, Christophe Sirugue (Saône-et-Loire) ou Laurent Grandguillaume (Côte-d’Or) sont les plus fréquemment cités.Lire aussi :Départ de Rebsamen : dernier couac avant les vacancesSession extraordinaire du Parlement en septembreDe leur côté, les parlementaires devront finir d’examiner les textes en cours à partir du 14 septembre, date de début de la session extraordinaire. En deux semaines, avant la rentrée officielle, le 1er octobre, députés et sénateurs comptent ainsi achever l’examen du projet de loi de modernisation du système de santé, déjà adopté en première lecture à l’Assemblée en avril. Le texte sur l’adaptation de la société au vieillissement — en cours d’examen depuis le printemps 2014 — devra aussi être mené à son terme, et le texte sur la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine, piloté par le ministère de la culture et présenté en conseil des ministres le 15 juillet, sera débattu en séance publique.D’autres textes pourraient aussi se frayer un chemin, dont celui annoncé par le président de la République, François Hollande, pour ratifier l’accord entre la France et la Russie sur le règlement du dossier des navires Mistral. Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a indiqué que le montant exact de la somme versée par Paris à Moscou serait « communiqué au Parlement ». Cela pourrait se faire « dès la rentrée », d’après le président de l’Assemblée, Claude Bartolone.Le Parti socialiste en ordre dispersé Au PS, comme tous les ans, Arnaud Montebourg tirera le premier avec sa fête de la Rose, à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), dimanche 23 août. En 2014, c’est lors de ce rendez-vous qu’il avait proposé, alors qu’il était encore ministre de l’économie, en compagnie de Benoît Hamon, d’envoyer une « cuvée du redressement » à François Hollande, ce qui avait provoqué le départ du gouvernement des deux hommes. Pour l’édition 2015, l’ancien patron de Bercy a invité l’ex-ministre des finances grec Yanis Varoufakis.Lire aussi :Yanis Varoufakis, d’Athènes à Frangy-en-BresseMais la vraie rentrée du PS reste son université d’été à La Rochelle, du 28 au 30 août. Jeudi 27 août, l’aile droite dite « réformiste » et les « frondeurs » organiseront leur rassemblement. Les premiers, sous la houlette de Gérard Collomb, maire de Lyon, et de Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, se réuniront à Léognan (Gironde), avec un invité de marque, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron. Les seconds, en désaccord avec la ligne économique du gouvernement, se rassembleront à Marennes (Charente-Maritime). Tous devraient avoir de quoi discuter, à quelques semaines de débats budgétaires qui s’annoncent animés.A droite, la primaire pour horizonDu côté de l’opposition, la rentrée sera surtout marquée par la perspective de la primaire chez les Républicains (LR), prévue les 20 et 27 novembre 2016. Chaque ténor a organisé son propre agenda. Installé dans son rôle de président du parti, Nicolas Sarkozy veut se plonger dans la campagne des régionales. Dès le 5 septembre, il se rendra dans le Doubs. Avant les élections, il a l’intention de visiter chacune des treize régions. Au passage, il sera le 12 septembre au campus organisé par Les Jeunes Républicains au Touquet (Nord - Pas-de-Calais).Pour Alain Juppé, qui n’a pas encore annoncé s’il se rendrait au Touquet, la rentrée se fera avant tout dans les rayons des librairies. Le 26 août, le candidat à la primaire publiera ainsi le premier de ses quatre livres programmes, consacré à l’éducation nationale. Comme chaque année, François Fillon réunira, lui, ses fidèles, le 26 août, à l’abbaye de Rouez-en-Champagne (Sarthe). Pour se relancer, il publiera un livre sur sa trajectoire personnelle à la fin de septembre, où il dévoilera une partie de ses convictions, notamment spirituelles et religieuses.Bruno Le Maire, autre candidat à la primaire de droite, réunira son équipe programmatique pour un séminaire de travail en septembre. Quant à Xavier Bertrand, il se consacrera à sa campagne des régionales en se déplaçant tout l’automne dans la région Nord - Pas-de-Calais - Picardie. A la mi-septembre, un premier bureau politique du parti se tiendra avant les journées parlementaires à Reims, les 23 et 24 septembre.Régionales et COP21 en point d’orgueLes élections régionales, qui se tiendront les 6 et 13 décembre, s’annoncent particulièrement difficiles pour la majorité. Les compositions et décompositions d’alliance, à gauche, avec notamment les écologistes, ou à droite, avec le centre, laisseront ainsi présager des accords et jeux d’influence de 2017.La conférence des Nations unies sur le climat (COP21), qui se déroulera à Paris du 30 novembre au 11 décembre, sera également un rendez-vous important de la rentrée. Notamment pour François Hollande, qui espère marquer cette conférence avec la conclusion d’un accord entre les 195 pays participants.Matthieu GoarJournaliste au MondeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Le quinquennat de François Hollande serait particulièrement rude pour les maigres budgets des étudiants. Selon une enquête publiée par l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), syndicat proche du Parti socialiste, le coût de la vie étudiante aurait fait un bond de 8,4 % depuis 2012. Une érosion du pouvoir d’achat des jeunes qui ne devrait pas cesser à la rentrée 2015 : l’étude prévoit une nouvelle hausse de 1,1 %, soit une progression supérieure à l’inflation, qui se limitait à 0,2 % sur un an en juillet 2015.Dans son rapport, le syndicat étudiant analyse les postes de dépenses que doivent gérer les étudiants. Selon l’UNEF, le logement demeure le premier pour ceux qui ont dû quitter le domicile familial, malgré l’engagement du gouvernement de construire 40 000 places durant sa mandature.Lire aussi :Se loger en cité U est de plus en plus difficileAugmentation moyenne de 0,3 %Même si la loi sur l’encadrement des prix de location limite la hausse en 2015, le coût est difficilement soutenable. Il n’y a pas qu’à Paris que les loyers sont très élevés. Hors de l’agglomération parisienne, l’augmentation des loyers se poursuit aussi, avec une augmentation moyenne de 0,3 % et des « hausses significatives » dans plusieurs villes étudiantes : 6,6 % au Havre, 2,6 % à Nancy, 2,4 % à Tours et 1,8 % à Strasbourg, selon le rapport.Le déplacement est également un poste de dépense important pour les étudiants. Selon les collectivités territoriales et leurs efforts pour mettre en place des tarifications adaptées, les variations de cette charge sont « importantes », souligne l’UNEF. Si en France les prix des transports font un bond de 2,6 %, bien au-delà de l’inflation, l’Ile-de-France se distingue avec la mise en place de la carte Imagine « R » à tarif unique.Le rapport de l’UNEF pointe de forts écarts en fonction des villes : « De 100 euros à Toulouse, jusqu’à 335 à Brest. Les plus fortes hausses sont Nantes (6,8 %), Strasbourg (4,3 %) et Bordeaux (4,3 %). » La ville de Lille rejoint également le club des mauvais élèves en matière de tarification, puisqu’elle a supprimé son tarif à destination des étudiants boursiers, « ce qui augmente le prix de leur abonnement de 18 % » , relève l’étude.Une « inflation ressentie »Le rapport souligne également une hausse de la Sécurité sociale, des mutuelles étudiantes, des repas au restaurant universitaire, de l’électricité, de l’assurance-habitation, du téléphone, de l’accès à Internet… Des charges que peuvent difficilement supporter les étudiants les plus précaires. « Avec les trois quarts des étudiants exclus du système de bourses, la France fait majoritairement reposer le financement des études sur le dos des familles plutôt que sur la solidarité nationale », analyse l’UNEF, qui réclame une revalorisation des bourses, leur élargissement, l’encadrement des loyers dans les principales villes universitaires et un demi-tarif étudiants dans l’ensemble des transports en commun.Du côté du gouvernement, on reconnaît que « l’inflation ressentie par les étudiants » est « légèrement supérieure » à celle des ménages. Dans un communiqué publié vendredi, le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur préfère toutefois rappeler que « 400 millions ont été mobilisés en faveur des bourses sur critères sociaux », que les gratifications de stage de plus de deux mois ont été augmentées de 30 centimes en taux horaire.Lire aussi :Plus d'argent, plus de droits, et des tickets de métro... ce qui change pour les stagiairesEn outre, le gouvernement fait valoir que Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’éducation nationale, a annoncé en juillet un « gel de l’évolution des droits d’inscription pour la rentrée universitaire 2015 ». Une décision pourtant purement symbolique, puisque la hausse avait été modique l’an dernier. Hors paiement de la cotisation de sécurité sociale étudiante, l’inscription en licence avait augmenté de 1 euro (+ 0,55 %), de 2 euros en master (+ 0,79 %) et de 3 euros (+ 0,77 %) en doctorat. De 2004 à 2014, la hausse en euros constants était de 13,5 %. Dans le même temps, une dizaine d’écoles d’ingénieurs ont beaucoup augmenté leurs droits d’entrée.Lire aussi :Pas d’augmentation des droits de scolarité à l’université en 2015Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.08.2015 à 10h59 • Mis à jour le14.08.2015 à 17h57 | Patrick Roger L’économie française essuie un sérieux coup de mou au deuxième trimestre. Selon les chiffres de l’Insee publiés vendredi 14 août, le produit intérieur brut (PIB) a stagné : 0,0 % après une progression de 0,7 % au premier trimestre, le chiffre de la précédente publication, en mai, des résultats au premier trimestre ayant été réévalué.L’acquis de croissance au milieu de l’année atteint 0,8 %. Le ministre des finances, Michel Sapin, estime de ce fait que l’objectif de 1 % à la fin de l’année est conforté.Les résultats trompeurs du premier trimestreIl n’empêche : en dépit des indicateurs conjoncturels qui laissaient anticiper un ralentissement de la croissance, un coup d’arrêt aussi brutal n’était pas attendu. Cela témoigne de la fragilité de la reprise dont François Hollande, le 14 juillet, assurait qu’elle « [était] là » et dont Manuel Valls, début août, voyait qu’elle « se précis [ait] ». En fait, les résultats du premier trimestre étaient trompeurs. Ils étaient tirés par une accélération de la consommation (+ 0,9 %) due pour partie au rebond des dépenses d’énergie pour le chauffage. Au deuxième trimestre, la consommation ralentit fortement (0,1 %).Les dépenses d’énergie reculent (- 2,2 %) et les dépenses en biens se replient de + 1,7 % à - 0,1 %. La baisse de l’investissement des ménages s’accentue : - 1,6 % après - 1,2 % au premier trimestre. Surtout, l’investissement en construction de logements connaît une nouvelle baisse significative (- 1,3 %) pour le huitième trimestre consécutif.Du côté des entreprises, l’investissement enregistre lui aussi une décélération : 0,2 % après 0,6 % au premier trimestre. Malgré le redressement de leurs marges grâce aux effets du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et aux premières mesures du Pacte de responsabilité, les entreprises restent frileuses alors que les carnets de commande ne s’étoffent que très légèrement. La loi sur la croissance et l’activité a bien prévu un coup de pouce supplémentaire en intégrant un avantage fiscal exceptionnel. Cette mesure de suramortissement, qui s’applique aux investissements réalisés entre le 15 avril 2015 et le 15 avril 2016, n’a pas encore produit ses effets. Cependant, dans l’enquête réalisée en avril par l’Insee, les chefs d’entreprises relevaient leurs prévisions de janvier dans ce domaine et anticipaient une progression de 7 % pour 2015. De quoi, peut-être, redynamiser l’activité dans la seconde partie de l’année.Le seul point positif dans les derniers chiffres de la croissance est fourni par la bonne tenue des exportations. Elles ont enregistré une nouvelle accélération de 1,7 % après 1,3 % au trimestre précédant, malgré le repli des exportations de produits pétroliers raffinés (- 7,5 %) favorisées par la baisse de l’euro. Alors que, dans le même temps, les importations ralentissent (+ 0,6 % après 2,2 %), du fait du fort recul des achats d’hydrocarbures bruts et du ralentissement des matériels de transport. Le commerce extérieur contribue ainsi pour 0,3 point de PIB au soutien de l’activité au deuxième trimestre. Persistance du chômage de masseReste que, globalement, les éléments ponctuels qui avaient contribué à doper la croissance du premier trimestre se sont, pour la plupart, volatilisés. Certes, la croissance sur le début de l’année reste la plus élevée en moyenne depuis le printemps 2011. Et elle se situe à un niveau identique à celle de l’Allemagne.Mais elle demeure à la merci des aléas de la consommation d’énergie ou autres facteurs conjoncturels, sans pouvoir s’appuyer sur un redémarrage de la production industrielle ni sur le dynamisme de la consommation des ménages. Faute de moteur puissant, la croissance navigue dans une zone de basses eaux, caractérisée par des à-coups, en légère augmentation par rapport aux trois dernières années mais sans vrai redémarrage. La persistance d’un chômage de masse n’incline pas à penser que la tendance pourrait durablement s’infléchir.Intérim en hausseLe gouvernement n’entend pas, pour autant, changer d’orientation. « La première des priorités, c’est de maintenir le cap », a redit M. Sapin, vendredi sur France Inter. L’exécutif est convaincu que les mesures mises en œuvre en faveur des entreprises vont finir par porter leurs fruits et compte sur les premiers effets de la loi Macron pour dynamiser l’activité. Mais il adresse une fin de non-recevoir aux recommandations formulées lors du dernier congrès du PS, lequel appelait à un infléchissement de la ligne économique et à une « réorientation » d’une partie des efforts du pacte de responsabilité vers les ménages et les collectivités territoriales. « Je ne suis pas favorable à ce qu’on transforme ce qui était destiné aux entreprises en baisses d’impôt pour les ménages », a réaffirmé le ministre des finances, pour ceux qui ne l’auraient pas compris. La prochaine loi de finances, qui sera présentée en septembre et viendra ensuite devant le Parlement, devrait donc confirmer les choix de politique économique engagés par le gouvernement depuis le début de l’année 2014.Dans cet environnement morose, une timide éclaircie sur le front de l’emploi vient, toutefois, atténuer le bilan. Selon l’estimation publiée également vendredi 14 août par l’Insee, l’emploi salarié dans les secteurs marchands a enregistré une légère progression de 0,2 % au deuxième trimestre (+ 27 300 postes), après une stabilité au premier trimestre. Sur un an, il est quasiment stable (- 4 200 postes). Ce résultat est dû, notamment, à la hausse de l’intérim. Mais, pour que le chômage recule, il faudra que la croissance retrouve, au minimum, un niveau de 1,5 %. « On est sur le chemin. Nous serons sur ce rythme à la fin de l’année », veut croire M. Sapin.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 06h45 • Mis à jour le14.08.2015 à 15h36 | Marie Charrel Un ultime Eurogroupe pour sauver la Grèce ? Vendredi 14 août, les ministres des finances de la zone euro se réunissent pour valider, ou non, le troisième programme d’assistance à Athènes, de près de 85 milliards sur trois ans. L’enjeu est de taille. Et le calendrier serré : le 20 août, le pays doit en effet rembourser 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE). Sans nouvelle aide, il risque de faire défaut.En théorie, l’Eurogroupe devrait donner son feu vert sans difficulté. Mardi 11, le gouvernement d’Alexis Tsipras et ses créanciers, la BCE, le Fonds monétaire international (FMI), le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Commission européenne, ont en effet conclu un accord « technique » sur le plan. Les négociations se sont déroulées dans une ambiance étonnamment cordiale.Lire aussi :La course contre la montre d’Alexis TsiprasUne longue série de réformesEn échange d’une nouvelle aide, Athènes s’est engagé à adopter une longue série de réformes, que les parlementaires Grecs ont voté vendredi matin. Et ce, en dépit de la révolte de l’aile gauche de Syriza, le parti de M. Tspiras, au bord de la scission.Dans ces conditions, l’Eurogroupe n’a aucune raison de ne pas valider l’accord. Seulement voilà : l’Allemagne hésite. Wolfgang Schäuble, son ministre des finances, a fait savoir qu’il soulèverait de nombreuses « questions » lors de la réunion. Il s’inquiète de la soutenabilité de la dette grecque et veut s’assurer que le FMI, silencieux ces derniers jours, restera impliqué dans le pays. La chancelière Angela Merkel est dans une situation délicate. Une partie des députés allemands sont réticents à aider encore Athènes. Pour les calmer, elle aurait préféré que la Grèce bénéficie d’un prêt-relais pour passer l’échéance du 20 août. Et que les négociations se prolongent.Les hésitations allemandes peuvent-elles faire échouer l’Eurogroupe ? Possible. Mais peu probable. Berlin ne prendrait en effet pas le risque d’être la seule capitale de la zone euro à s’opposer à l’accord. La Finlande, l’autre pays méfiant à l’égard du gouvernement Tsipras, a en effet déjà fait savoir qu’elle le soutenait.Si la journée de vendredi se déroule sans encombre, plusieurs parlements nationaux, notamment en Allemagne, au Pays-Bas et en Espagne, devront encore donner leur blanc-seing, en début de semaine prochaine, pour qu’Athènes puisse toucher une première tranche d’aide avant le 20 août. M. Tsipras pourra alors souffler. Mais pas pour longtemps : il devra, dès lors, gérer la fronde au sein de son propre parti…Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersLa Commission confiante, Schäuble aussiLa Commission européenne s’est dite confiante dans l’approbation par les ministres des finances de l’Eurogroupe du plan d’aide, trouvant « encourageant le vote sans appel ce matin par le Parlement grec ».Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s’est quant à lui montré plus réservé, se refusant à « spéculer » sur l’issue de la réunion. Il a estimé que la question de la « confiance politique » avec la Grèce était « encore sur la table ».Enfin, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a assuré vendredi 14 août après-midi qu’il était « confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui ». « Si nous ne trouvons pas de solution aujourd’hui, nous devrions mettre en place un prêt-relais », a-t-il toutefois ajouté.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis (envoyé spécial à La Rochelle (Charente-Maritime)) On aurait presque l’impression que c’est leur université d’été. Les écologistes ont occupé le devant de la scène lors de l’ouverture du rendez-vous annuel des socialistes à La Rochelle, vendredi 28 août. Les annonces successives des départs de François de Rugy et de Jean-Vincent Placé, respectivement président de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat, de leur formation politique, Europe Ecologie-Les Verts, ont totalement bousculé le programme de la journée au Parti socialiste.« C’est un événement majeur », a concédé Jean-Christophe Cambadélis pendant sa conférence de presse d’ouverture, lors de laquelle il aura été davantage question des Verts et des sorties d’Emmanuel Macron sur les trente-cinq heures que de l’université d’été du PS. Le premier secrétaire socialiste a regretté « cette fragmentation de la gauche qui prend des dimensions paroxysmiques chez les écologistes ». Et pour cause. Ces derniers ont choisi le centre des congrès de l’Encan, à La Rochelle, théâtre habituel des joutes socialistes, pour mettre en scène leur implosion.Emmanuelle Cosse était ainsi l’invitée la plus attendue de la journée. A son arrivée, devant une nuée de caméras, la secrétaire nationale d’EELV a bien tenté de détourner l’attention : « Je suis venue pour parler de la COP21 [la conférence des Nations unies sur le climat]… » Mais, très vite, l’actualité politique a repris le dessus. La voix serrée et le visage décomposé, Mme Cosse a déploré le départ de ses deux collègues : « Ils ont choisi des aventures personnelles au moment où l’intérêt collectif aurait dû primer. »Le remaniement a bousculé le calendrierLes deux principaux intéressés avaient à ce moment déjà assuré le spectacle. La veille, François de Rugy, après avoir annoncé son départ dans une interview au Monde, s’était affiché à La Rochelle dans une réunion du Front démocrate, un petit parti regroupant derrière Jean-Luc Bennahmias les débris éparpillés de l’écologie politique prêts à rejoindre la majorité.Jean-Vincent Placé avait pour sa part réservé la primeur de sa démission à la matinale d’Europe 1, vendredi matin, comme pour mieux phagocyter les débats politiques de la journée. La veille, pendant la soirée, il s’était affiché longuement sur une terrasse en vue de La Rochelle aux côtés des proches du premier ministre, Manuel Valls, et avait eu un long aparté avec Christophe Borgel, le responsable des élections au PS.Nulle surprise chez les socialistes devant la décision de ces deux responsables écologistes, qui couvait depuis plusieurs mois. « Je suis surpris par le timing », lâche cependant un ministre. Les socialistes s’attendaient en effet à ce que les deux démissionnaires attendent le vote des militants de Nord – Pas-de-Calais – Picardie sur la stratégie aux régionales, le 12 septembre, qui devrait acter le refus stratégique d’EELV de s’allier avec le PS. Mais la démission de François Rebsamen, ministre du travail, et la probabilité d’un remaniement la semaine prochaine a bousculé le calendrier.« Ce n’est pas nous qui nous engueulons, pour une fois »« Il y a une course à l’échalote entre les deux, explique un dirigeant socialiste. Ils se sont dit : si jamais il y a un maroquin, le premier qui déboîte l’aura. » Les ambitions ministérielles de Jean-Vincent Placé et François de Rugy ne sont un secret pour personne au PS. Jean-Christophe Cambadelis a d’ailleurs noté avec un sourire narquois, lors de sa conférence de presse : « Il semble que M. de Rugy ait devancé l’appel en faisant une déclaration d’une courte tête avant M. Placé. »Mais pour beaucoup, la stratégie pourrait ne pas payer. « Je ne suis pas sûr qu’ils soient les mieux placés pour le remaniement de la semaine prochaine, ça apparaîtrait comme une opération politique », estime un ministre.Au PS, la tragicomédie écologiste, si elle inquiète les responsables, fait quand même sourire. « Vous noterez que ce n’est pas nous qui nous engueulons pour une fois », s’amuse un organisateur de La Rochelle, oubliant un peu vite le recadrage matinal du ministre de l’économie par le premier ministre. Mais l’implosion d’EELV a surtout eu pour effet de faire passer au second plan le programme de l’après-midi à l’université d’été. Un effet collatéral dommageable pour les Verts : pour la première fois, les socialistes avaient décidé de centrer l’ensemble de leurs réunions sur la réussite de la COP21 et sur l’écologie.Lire l'entretien :« La question des alliances et du pouvoir » au cœur de la crise d’EELVNicolas Chapuis (envoyé spécial à La Rochelle (Charente-Maritime))Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Manon Rescan Après l’annonce par Jean-Vincent Placé de sa décision de quitter Europe Ecologie-Les Verts, précédé par François de Rugy, Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po), spécialiste de l’écologie politique, revient sur les racines de la crise que traverse le parti.L’écologie politique française a été traversée par de multiples crises au cours de son histoire. Que révèlent les nouvelles turbulences que connaît EELV ?Elles sont symboliques d’une chose qui n’est pas propre à l’écologie politique : la question des alliances et du pouvoir. Au tout début de leur existence, les écologistes, les Verts d’Antoine Waechter, avaient adopté la tactique du ni droite ni gauche. M. Waechter défendait alors l’idée que l’écologie n’était pas réductible aux partis politiques.La position était toutefois difficile à tenir car les adhérents du parti étaient, eux, clairement à gauche. De plus, un parti qui ne fait que 3 ou 4 % des suffrages n’obtient que très difficilement des élus. Parmi les concurrents de M. Waechter, Dominique Voynet et Yves Cochet se sont donc mis à défendre les alliances avec des partis de gauche dans le but de pouvoir avoir des élus. C’est ce qu’ils ont fait notamment en 1997 en négociant un programme avec le PS, et des circonscriptions. Les Verts ont alors obtenu des élus et une ministre : Dominique Voynet, chargée de l’environnement.Cette stratégie a tenu tout le temps de la gauche plurielle, jusqu’en 2002 [quand la droite revient au pouvoir]. En 2012, les écologistes [alors devenus Europe Ecologie-Les Verts] adoptent une stratégie similaire à celle de 1997 : un programme négocié très complet et un grand nombre de circonscriptions négociées au moment des élections législatives. Cela leur a permis d’obtenir de nombreux élus et surtout un groupe parlementaire. Jean-Vincent Placé, qui est l’artisan de tout cela, a auparavant négocié la même chose au moment des sénatoriales. Cécile Duflot entre également au gouvernement, au ministère du logement.Lire aussi :A EELV, on minimise la crise : « C’est l’opération des Pieds nickelés »A partir de quel moment cela a-t-il changé ?La bascule se produit avec l’arrivée de Manuel Valls à la tête du gouvernement [en mars 2014]. Cécile Duflot qui s’est plusieurs fois écharpée avec celui qui était jusque-là ministre de l’intérieur, notamment sur la question des Roms, décide seule de quitter le gouvernement, estimant que M. Valls est trop à droite pour les écologistes.Cette sortie du gouvernement repose alors la question de l’alliance avec le PS. Le parti se retrouve face à une contradiction avec laquelle il vit depuis longtemps : si les socialistes sont leurs alliés électoraux, sur un certain nombre de sujets de société, les écologistes sont bien plus à gauche que le PS. Ils vivaient avec cette contradiction, mais à l’arrivée de Valls, celle-ci n’est plus tenable.A cela s’ajoute un contexte européen avec des problématiques comme les politiques d’austérité qui soulèvent de nouvelles questions. Les écologistes ont alors deux options : le virage à gauche, incarné par Mélenchon, ou la social-démocratie. Voilà ce sur quoi ils se déchirent actuellement.Lire aussi :EELV entre crise interne et résultats mitigés aux dernières électionsLe virage à gauche semble pourtant majoritaire…Cela semble vraisemblable, oui, mais tant qu’il n’y a pas de vote des adhérents en Congrès, difficile de le savoir fermement. Le problème c’est que s’ils font alliance avec le Front de gauche, les écologistes savent qu’ils vont perdre le pouvoir. Le seul cas où ils sont parvenus à l’emporter dans un tel schéma, c’était à Grenoble aux municipales de 2014. Mais Grenoble n’est pas la France, elle a une tradition très particulière de gauche gestionnaire. Plus vraisemblablement, les écologistes risquent d’être marginalisés s’ils suivent ce scénario. On les voit mal finalement demander des circonscriptions au PS en 2017. Cela veut dire qu’ils risquent de perdre des élus, et donc un groupe parlementaire, et de l’argent.Quel est dans ce cas le calcul de ceux qui prônent les alliances avec la gauche radicale ?Ils parient sans doute sur le développement d’un grand parti à la gauche du PS qui aurait vocation à mettre ce dernier en minorité, et à gouverner. Ça a été le cas en Grèce, mais avec un autre mode de scrutin, et les difficultés que l’on connaît aujourd’hui. C’est une spéculation un peu délicate…De son côté, Jean-Vincent Placé appelle à une alliance de « l’écologie réformiste », peut-il y parvenir ?Cela va aussi être compliqué pour lui, car il va devoir aller chercher des centristes comme Jean-Luc Benhamias, des gens comme Corinne Lepage et pourquoi pas les anciens d’Europe Ecologie, les proches de Nicolas Hulot, les associations, ceux qui ont fait le Grenelle de l’environnement… Et tenter de mettre tout le monde d’accord. La tâche ne va pas être facile non plus.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye (Brachay (Haute-Marne) - envoyé spécial) Claude Aureau ne comprend toujours pas. « Dans les campagnes, je suis étonné que le Front national engrange des voix. » Claude est retraité. Il pilote en amateur des avions de tourisme et gagne quelques centaines d’euros de-ci de-là en retapant des vieilles voitures. Avec sa femme, Nicole, il habite à Brachay, un village du nord de la Haute-Marne, 57 habitants, dont 46 sont inscrits sur les listes électorales. Le genre d’endroit qui se traverse en voiture plus vite qu’il ne faut de temps pour changer de station de radio.Aux élections départementales, en mars, le binôme candidat pour le FN dans le canton a recueilli à Brachay 75 % des voix au premier tour, puis 81,5 % au second. Ce qui représente un total faramineux de 18 puis 22 électeurs. Lors de l’élection présidentielle de 2012, c’est ici que le FN avait obtenu son meilleur score sur l’ensemble du territoire (72 %). On comprend, dès lors, que Marine Le Pen se sente en terrain conquis, et qu’elle vienne y prononcer, samedi 29 août, son discours de rentrée. Comme chaque année depuis 2013.Claude Aureau fait partie de cette majorité d’électeurs FN que compte le village. Rien de surprenant. Aux départementales, c’est sa femme qui était le pendant féminin du binôme frontiste. Elle se présentait sous son nom de jeune fille, Le Corre. Surtout, Claude et Nicole militent depuis près de trente ans au sein du parti d’extrême droite. Il a beau s’en réjouir, le retraité peine pourtant à comprendre les scores élevés qu’enregistre son parti dans le département. « Nous habitions en région parisienne avant d’arriver ici, en 2004. On était rentrés au Front national après avoir assisté à un meeting de Jean-Marie Le Pen, parce que nous en avions marre de l’insécurité, des rackets. Mais ici, il n’y a pas ça », assure-t-il. Les rares épisodes d’insécurité que se racontent les habitants concernent plutôt Chaumont ou Bar-sur-Aube (Aube), deux petites villes situées à plusieurs dizaines de kilomètres de là.« Elle nous appelle “les oubliés” »A Brachay, à vrai dire, il n’y a pas grand-chose, ce qui répond sans doute en partie aux interrogations de Claude. Une petite place proprette, où seul le bruit de la fontaine brise le silence qui règne dans ce village coincé entre champs et bois. Deux éoliennes, derrière la butte, qui rapportaient encore il y a peu des taxes substantielles avant que ces dernières ne soient reversées à la communauté de communes. Et puis quelques fermes, inactives pour la plupart. « Les actifs sont dans les villes, explique Gérard Marchand, maire (FN) de Brachay depuis 1998. Nous avons beaucoup de retraités agricoles. Avant, il y avait dix fermes ici. Un pensionnat, aussi, géré par des bonnes sœurs, qui accueillait 180 orphelines. Le café a disparu, il n’y en a plus qu’un seul dans tout le canton. »Gérard Marchand, 56 ans, est, avec ses trois associés, le seul agriculteur du village encore en activité. En 2011, ce sympathisant du Front national propose à Marine Le Pen de l’aider dans sa recherche de parrainages en vue de l’élection présidentielle, en particulier auprès des maires ruraux. Le parti d’extrême droite a traditionnellement mauvaise presse dans le monde agricole, mais gagne petit à petit du terrain. « La Haute-Marne a toujours bien voté [pour le FN] », dit Nicole Le Corre.Gérard Marchand fait des merveilles, et récolte une quinzaine de signatures. La présidente du FN se rend sur place, en avril 2012, dans la dernière ligne droite de l’élection présidentielle. Dans les villages alentour, le bouche-à-oreille a fait son œuvre, et la candidate est accueillie par plusieurs centaines de personnes. « Elle nous appelle “les oubliés” », dit Gérard Marchand, autant par fierté que par habitude de raconter une histoire maintes fois ressassée. Brachay est devenue le symbole de cette « France des oubliés » que le FN prétend mettre en lumière et servir.« Au début, c’était convivial. Là, c’est professionnel »En choisissant de s’y rendre chaque année, la présidente du parti propose à ses troupes un rendez-vous à mi-chemin entre l’ascension de la roche de Solutré, tradition que portait François Mitterrand, et les anciennes fêtes frontistes des Bleu-blanc-rouge. La venue de la caravane du Front national – nombre de dirigeants sont de la partie et une petite dizaine de cars remplis de militants sont affrétés – représente une source de stress intense pour le petit village dans les mois précédant l’événement.Gérard Marchand s’est entendu avec la préfecture pour fermer les trois rues de Brachay toute la journée de samedi. « Aujourd’hui, avec les voitures bélier, on ne sait jamais ce qui peut se passer. » Une de ses amies, qui tient un bar dans la région, va venir assurer la buvette. Brigitte Marchand, la femme du maire, s’inquiète du nombre de saucisses qu’il va falloir prévoir pour le barbecue. « Cela prend de l’ampleur. Au début, c’était convivial. Là, c’est professionnel, c’est une rentrée politique », relève-t-elle.Sur la place de Brachay, face à la mairie, Victoria Faure surveille sa fille et son chien qui sont en train de jouer. « Avant, on avait la fête du village. Maintenant, c’est la fête de Marine, c’est la star ici. On est fiers », reconnaît la jeune femme. Le maire assure que certains sympathisants du Front national l’appellent parfois pour savoir s’il est possible d’acheter une maison dans le village. Victoria Faure, elle, s’étonne presque quand on lui demande d’expliquer le succès du parti parmi les habitants. « Vous voyez bien ce qui se passe aux infos. Ils viennent de partout et il n’y a pas de boulot. Et nous avons peur. Avec ce qui s’est passé à Paris en janvier, je n’ose plus aller dans les grandes villes. » Claude Aureau a sa réponse, au moins en partie. Dans les villages comme dans les agglomérations, la peur guide parfois la main de l’électeur.Olivier Faye (Brachay (Haute-Marne) - envoyé spécial) Raphaëlle Besse Desmoulières La crise est résolument ouverte à Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, a déclaré, vendredi 28 août sur Europe 1, qu’il quittait le parti. Ce départ fait suite à celui de François de Rugy, son homologue à l’Assemblée nationale, annoncé jeudi dans Le Monde. En moins de vingt-quatre heures, ce sont donc les deux présidents des groupes parlementaires écologistes qui rendent leur carte.M. Placé n’a pas été plus tendre que son collègue pour EELV. Pour lui, le parti est « un astre mort, une structure morte qui donne aujourd’hui une vision caricaturale et politicienne de l’écologie » et qui « se fourvoie dans une dérive gauchiste, comme François de Rugy l’a indiqué ». La semaine dernière, M. Placé avait déjà menacé de quitter sa formation en prenant prétexte des alliances en cours avec le Front de gauche dans quatre régions pour les régionales de décembre. Autre sujet de divergence : la présidentielle de 2017, lors de laquelle le sénateur de l’Essonne, arrivé chez les Verts en 1999, entend soutenir François Hollande et non une candidature écologiste « croupion qui ferait 1 ou 2 % ».Lire aussi :EELV : « Le départ de Rugy n’est pas une scission, c’est une trahison »M. Placé s’exprimait à La Rochelle, où il était intervenu jeudi à l’université d’été du Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias, lui aussi un ex-dirigeant des Verts, avant de participer à celle des socialistes. Il a précisé que son objectif, à l’instar de M. de Rugy, également présent en Charente-Maritime, serait de « fédérer un mouvement écologiste, réformateur, européen, mondialiste et qui assume l’économie de marché ». Il en a profité pour saluer « la chance » d’avoir Emmanuel Macron à l’économie, un ministre qui fait « bouger les lignes ». Cette nuit, à 2 heures du matin, M. Placé était encore à la terrasse d’un restaurant du vieux port de La Rochelle en train de boire du champagne avec des socialistes. A la table, à la vue de tous, plusieurs proches de Manuel Valls, comme son conseiller politique à Matignon, Yves Colmou, ou le député de l’Essonne Carlos Da Silva.Se battre « de l’intérieur »Dans l’entourage de Cécile Duflot, on cherche à minimiser ces départs. Difficile de continuer à expliquer qu’il ne s’agit pas d’une « scission » mais de simples « démissions ». « C’est un petit départ groupé », se contente de répondre David Cormand, numéro deux d’EELV. « C’est un aveu de faiblesse », veut penser ce proche de Mme Duflot, qui ne croit pas à la réussite d’un mouvement autour de MM. Placé, de Rugy et Bennahmias. « C’est l’opération des Pieds nickelés dont le but sera de faire des photos dans les salons de l’Elysée, les tacle-t-il. Il ne s’agit pas d’un regroupement d’écologistes mais d’un regroupement de soutiens à François Hollande. » Pour M. Cormand, ces départs auront au moins un mérite, celui de la « clarification ». « Je ne dis pas qu’on est très vaillants, mais au moins on est sur une ligne clarifiée, je leur en suis presque reconnaissant de partir », explique-t-il.Lire aussi :Jean-Vincent Placé, l’écolo qui veut être enfin ministreMême son de cloche du côté de Daniel Cohn-Bendit, qui estime que Jean-Vincent Placé et François de Rugy ont quitté EELV pour essayer « d’avoir un strapontin au gouvernement ». « S’ils veulent la même chose, pourquoi n’ont-ils pas annoncé leur départ ensemble ? En sortant le premier, Rugy a coupé l’herbe sous le pied de Placé », s’est interrogé l’ancien eurodéputé dans un entretien à Libération. « Ce qui est triste, c’est qu’il y a encore des militants à Europe écologie qui se battent pour monter une campagne écolo pour les régionales, déplore celui qui était à l’origine de la création du parti, à la fin de 2010. Et ils se retrouvent pris en otage entre les lignes défendues par Jean-Vincent Placé et Cécile Duflot. »David Cormand dit toutefois qu’il ne s’opposera pas à ce que M. Placé reste dans ses fonctions au Sénat. « C’est un très bon président de groupe, qui sait faire vivre la diversité, estime-t-il. La présidence du Sénat est moins contestée qu’à l’Assemblée nationale. » Il en ira sans doute différemment au Palais-Bourbon, où personne n’imagine que M. de Rugy puisse rester coprésident. Depuis plusieurs mois, c’est le lieu où se cristallisaient les tensions entre soutiens et opposants au gouvernement. Les proches de Cécile Duflot réclament toujours un rééquilibrage de la parole du groupe, jugée trop favorable aux premiers. Avec sa coprésidente, Barbara Pompili, M. de Rugy devrait faire des propositions à ses collègues, qui doivent se retrouver le 2 septembre pour en discuter.A trois mois des régionales, le départ de deux figures majeures du parti écologiste est une bien mauvaise nouvelle pour une formation qui joue gros en décembre. D’autant que les défections pourraient ne pas s’arrêter là, même si, jeudi soir, Mme Pompili assurait qu’elle préférait encore se battre « de l’intérieur », tout comme Eric Alauzet, député du Doubs. « On n’est pas dans une logique de scission mais d’épuisement des personnes, du mouvement et du corpus idéologique », assurait ce dernier. Quant à Denis Baupin, député de Paris, il semble difficile qu’il claque la porte d’un mouvement dirigé par sa femme, Emmanuelle Cosse. « Moi ma décision n’est pas prise aujourd’hui de quitter EELV », a-t-il déclaré à l’AFP vendredi.A EELV, on se prépare toutefois à d’autres départs. « Comme ils sont dix, ils vont partir séparément tous les deux jours pour faire le plus de buzz possible, mais ils ne seront jamais que dix », veut croire un dirigeant du parti.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.08.2015 à 06h24 • Mis à jour le28.08.2015 à 18h12 Ne pas « tomber dans tous les pièges et les provocations ». Jean-Christophe Cambadélis a balayé, vendredi 28 août, les déclarations d’Emmanuel Macron sur les 35 heures qui ont volé la vedette au Parti socialiste pour l’ouverture de son université d’été.Une vingtaine de ministres et secrétaires d’Etat, une large partie de la direction du parti et près de quatre mille militants sont réunis à La Rochelle pour trois jours de débats, au lendemain des rentrées politiques des frondeurs (aile gauche) et des réformateurs (aile droite) du parti.Une « fragmentation de la gauche » qui a d’ailleurs été l’un des points clés du discours du premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis, qui en a fait l’un des thèmes phares de sa rentrée.Pour Cambadelis les deux éléments majeurs de la rentrée sont la radicalisation de la droite et la fragmentation de la gauche. #UEPS— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Cambadelis appelle (encore) à l'alliance des partis de gauche mais la scission en cours chez les verts rend ça encore plus difficile. #UEPS— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Il a ajouté qu’il rencontrerait Emmanuel Macron « en début de semaine et nous aurons une explication amicale, franche et déterminante sur un certain nombre de sujets ».Dans un entretien au Monde, M. Cambadélis était revenu sur la relation, parfois tumultueuse, entre le parti et le gouvernement :« Il n’y a pas de match entre le PS et le gouvernement. Quand la gauche est au pouvoir, le PS est un parti d’influence, pas de rupture. Il faut aussi s’habituer au fait que le PS ait un avis sur toutes les questions. Depuis que nous avons pris position en juillet sur le budget, le président et le premier ministre ont fait un pas vers nous en assurant qu’il y aura à nouveau des baisses d’impôts. Ce n’est pas encore la réforme fiscale, encore que l’instauration de l’impôt à la source en ouvre le chemin, mais c’est un point majeur. Ensuite, je suis persuadé que le gouvernement va soutenir l’investissement public.Reste le pacte de responsabilité : je suis d’accord avec les syndicats qui veulent soutenir les entreprises qui jouent le jeu de l’emploi et de l’investissement. Nous sommes pour revoir le dernier versement, le gouvernement veut lui maintenir le périmètre du pacte. Mais cela ne veut pas dire qu’à l’intérieur, on ne peut pas revisiter la manière dont les aides peuvent être distribuées, ciblées. Nous allons donc continuer à discuter. Ce qui est sûr, c’est que le prochain budget ne sera pas le précédent. »L’université d’été du PS a en effet en toile de fond les difficiles alliances aux régionales de décembre avec les partenaires de gauche, que M. Cambadélis appelle de ses vœux, en pleine division d’Europe Ecologie-Les Verts.Lire l'entretien :Jean-Christophe Cambadélis : « Il est temps de redonner à la gauche son supplément d’âme »L’échéance des régionalesC’est cette échéance électorale qui occupera une bonne part des débats, avec de nombreux ateliers et un rendez-vous, samedi, avec plusieurs candidats têtes de liste dans trois régions : Claude Bartolone, Carole Delga et Pierre de Saintignon. Le scrutin s’annonce périlleux pour les socialistes, qui ont subi des défaites lors de toutes les élections depuis 2012 (municipales, européennes, sénatoriales, départementales) et ont beaucoup à perdre (ils contrôlent toutes les régions métropolitaines, sauf l’Alsace).En outre, les alliances avec les partenaires (radicaux et écologistes) s’avèrent compliquées, le parti écologiste se déchirant entre partisans de l’autonomie ou d’un rapprochement avec le Front de gauche (FG) et défenseurs de listes communes avec le PS.C’est d’ailleurs parce qu’il est profondément opposé à des alliances avec le FG (prévues dans 5 régions) que le député EELV François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée, a claqué la porte de son parti. Une décision qui a ravi le secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen, qui est allé jusqu’à souhaiter qu’« il puisse bientôt nous rejoindre », louant « un homme de talent ».Le sénateur EELV Jean-Vincent Placé, également opposé à un rapprochement avec le FG, a également annoncé, vendredi, sur Europe 1, sa décision de quitter EELV, qualifiant le parti de « structure morte ».Les « frondeurs » et les « réformateurs » ont fait leur propre rentréeDès jeudi, les débats ont commencé non loin de La Rochelle. Le « pôle des réformateurs » (aile droite du parti) a accueilli à Léognan (Gironde) le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, venu plaider sa vision de « réformes au cœur même du progressisme ». Le ministre est en revanche le grand absent de La Rochelle : lui affirme qu’il n’a pas été invité quand le PS assure que ses « thématiques n’étaient pas à l’ordre du jour du programme des plénières ».Les « frondeurs », l’aile gauche du PS, se sont, eux, retrouvés à Marennes (Charente-Maritime) pour leur propre rentrée, et ont fait savoir qu’ils continueraient à peser dans les débats et auprès de l’exécutif, notamment lors de l’examen du budget 2016 à l’automne.Lire aussi :Les « frondeurs »  du PS dénoncent « la petite musique libérale » du gouvernementLa COP21 en ligne de mireLes travaux s’ouvriront vendredi après-midi avec plusieurs conférences plénières sur la conférence sur le climat de décembre (COP21). Un sujet qui n’est pas anodin, car, au-delà de l’enjeu principal – parvenir à un accord sur le climat avec 195 pays –, se cache l’objectif de gagner le cœur de l’électorat écologiste, voire de reconquérir celui des socialistes. La conférence aura lieu au même moment que les régionales, les 6 et 13 décembre. 27.08.2015 à 19h22 • Mis à jour le27.08.2015 à 23h20 | Bastien Bonnefous (envoyé spécial à Marennes (Charente-Maritime)) « Venez voir les clowns, les acrobates et les jongleurs ! », lance dans son haut-parleur la voiture du cirque Zavatta voisin. Un socialiste « frondeur » sourit : « C’est un assez bon résumé de l’état actuel du Parti socialiste… », glisse-t-il. L’aile gauche du PS s’est réunie, jeudi 27 août dans la ville de Marennes, à quelques kilomètres de La Rochelle et à quelques heures de l’ouverture de l’université d’été des socialistes.Près de 300 militants sont venus assister à une table ronde sur les crises européennes en présence de responsables du parti de la gauche radicale grecque, Syriza, et du parti espagnol Podemos, avant les discours de clôture, vendredi matin, des trois chefs de file du courant : l’ancien ministre de l’éducation Benoît Hamon, le député de la Nièvre Christian Paul, et l’eurodéputé Emmanuel Maurel.« A gauche pour gagner », proclame le slogan des « frondeurs ». Dans les faits, on prend les mêmes et on recommence. En cette rentrée, l’aile gauche du PS réclame toujours une « réorientation » de la politique du gouvernement, moins de deux ans avant l’élection présidentielle. Tous ses responsables en sont convaincus : en l’état actuel, si la gauche au pouvoir ne change pas, elle sera battue en 2017. « Cette rentrée est celle de la dernière chance », explique Emmanuel Maurel, avant l’examen du budget à l’automne. « Notre politique n’a pas de base électorale, donc comme nous ne pouvons pas changer le peuple, il faut changer de politique », ajoute Christian Paul, qui estime que « la gauche au pouvoir manque d’ambition et doit changer d’intensité ».Manuel Valls, cible privilégiéeCroissance basse, chômage haut, division des gauches, électeurs qui se détournent vers l’abstention ou les extrêmes… les sujets d’inquiétude sont invariables pour les « frondeurs ». A vingt mois de la présidentielle, le compte, pour eux, n’y est pas. « A-t-on réussi depuis 2012 à réduire le chômage et les inégalités ? Non. Les électeurs viennent-ils voter pour nous depuis quatre ans ? Non. Il faut nous interroger sur ces deux indicateurs », explique Benoît Hamon.Une alerte adressée à François Hollande et à Manuel Valls. Le premier ministre reste la cible privilégiée des « frondeurs ». Sa tribune, publiée cette semaine dans Les Echos, qui ferme la porte à une réorientation du pacte de responsabilité et appuie le maintien des réformes, a provoqué leur colère. « La tribune de Valls m’a sidéré, c’est une lettre au Medef qui ne parle pas aux socialistes ni aux Français », s’agace Christian Paul. Pour le député, le chef du gouvernement « n’est plus un bouclier pour le président, mais l’émetteur d’idées libérales qui peuvent être catastrophiques pour la gauche et le pays ». L’aile gauche s’inquiète d’une éventuelle nouvelle série de réformes visant à assouplir le droit du travail. Les attaques récentes de Pierre Gattaz, le président du Medef, contre le code du travail, comme les déclarations du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, sont à leurs yeux de mauvais présages. « Il y a en cette rentrée une petite musique très libérale autour du droit du travail qui m’inquiète », explique Benoît Hamon. Pour l’ancien ministre de l’éducation nationale, « le jappement exalté pour la réforme permanente n’est pas une politique. Laisser les salariés “libres” de renoncer à leurs droits ne serait pas une réforme de gauche ».Bras de fer avec le gouvernementLes « frondeurs » grondent, mais comme à leur habitude, ne rompent pas. Leurs camarades de Podemos ou de Syriza peuvent bien vanter les mérites de la « recomposition » politique, pas question pour eux de quitter le PS pour tenter de construire une nouvelle force alternative avec les écologistes ou le Front de gauche. « Le temps d’une recomposition politique à gauche n’est pas venu, même si je ne peux pas dire de quoi sera faite la gauche des trois prochaines années », répond Christian Paul. Pas de rupture, mais la poursuite d’un bras de fer avec le gouvernement. « Je n’attends pas la défaite et la grande claque qui réveille parce qu’il est possible que la claque vous tue », explique Benoît Hamon.Une injonction qui n’inquiète pas la direction du PS. « Moi, Marennes, j’y vais pour les huîtres et pour rien d’autre », ironise un de ses dirigeants. Pour la Rue de Solférino, les critiques des « frondeurs » n’ont rien de nouveau. « Ils ont perdu au congrès de Poitiers en juin, donc ils tentent d’exister, c’est comme ça depuis le début du quinquennat et ce le sera jusqu’à la fin », pronostique un proche du premier ministre. Le gouvernement veut même croire que finalement l’examen du budget ne dérapera pas : les baisses d’impôt d’un côté et un probable geste financier en direction de l’investissement public pourraient suffire, selon l’exécutif, à contenir la « fronde ».Bastien Bonnefous (envoyé spécial à Marennes (Charente-Maritime))Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis La métaphore est là, trop tentante, trop évidente. « On a semé, maintenant il faut attendre que ça pousse pour récolter », lâche Emmanuel Macron, feignant pour l’œil des caméras de faire les vendanges au domaine de Carbonnieux à Léognan (Gironde). Alors que la reprise de la croissance tarde et que le fort taux de chômage perdure, le ministre de l’économie affiche, lui, une forme olympique en cette rentrée politique.Et pour cause, il est au centre de toutes les attentions. En s’affichant jeudi 27 août aux côtés du « pôle des réformateurs », l’aile droite du PS, le patron de Bercy envoie un message aux socialistes réunis à partir de vendredi à La Rochelle : « Il faut éviter l’“uberisation” de la vie politique : la parole et la réflexion politique ne relèvent pas d’une profession réglementée, elle ne peut pas être capturée par certains qui seraient les seuls autorisés à discuter de politique. »Dès son arrivée en Gironde, le ministre de l’économie, qui n’a pas sa carte au PS, a précisé que sa non-participation à l’université d’été des socialistes ne relevait pas de son fait. « C’est simple : quand on vous invite à dîner quelque part, vous y allez. On m’a invité ici, je suis venu. On ne m’a pas invité à La Rochelle », explique-t-il. Pour le « pôle des réformateurs », qui est en phase de construction, la venue d’Emmanuel Macron est du pain bénit. « Je suis ravi qu’il soit ici, ils nous ont fait un cadeau en ne l’invitant pas à La Rochelle », s’amuse Gilles Savary, le député du cru. « Macron en agace beaucoup au PS, j’en suis ravi », glisse Christophe Caresche, élu de Paris.Lire aussi :Emmanuel Macron, persona non grata à l’université d’été du PS ?« Penser le monde tel qu’il est »Avec Emmanuel Macron et sa loi pour la croissance et l’activité, l’aile droite tient là le héraut du « réformisme » dont elle rêve. « Je suis désespéré par le conservatisme de la pensée d’un certain nombre de nos amis, regrette Gérard Collomb, sénateur du Rhône et maire de Lyon. Si nous voulons être pertinents, il faut penser le monde tel qu’il est aujourd’hui, pas tel qu’il était hier ou avant-hier. »C’est donc de réforme tous azimuts qu’il sera question pendant cette journée de débat, en présence d’environ 200 militants. Et en la matière, Emmanuel Macron n’est pas en reste. « Les idéalistes sont des prosaïques, il n’y a plus de place pour les idéalistes de la parole », assène-t-il. Avant de se lancer dans une définition de sa gauche, qui n’a pas grand-chose à voir avec le socialisme.« On a très longtemps considéré que notre rôle c’était de corriger les inégalités. Or, on le voit bien, on crée de la dépense publique, mais on ne traite pas la cause du problème, lance-t-il. La dépense publique n’est pas une réponse de gauche, sinon Nicolas Sarkozy qui a aggravé le déficit de la France serait premier secrétaire du PS. Etre de gauche, c’est faire des réformes en amont. » Et de défendre sa loi sur laquelle il a fallu engager la responsabilité du gouvernement pour la faire avaler à la majorité : « La concurrence est un moyen pour la gauche de faire respecter l’égalité réelle. »« On fait trop dans la loi »Après les professions réglementées, le ministre de l’économie a clairement dans le viseur le droit du travail en cette rentrée. Selon lui, ce n’est pas l’épaisseur du code qui est en cause « même si on fait trop dans la loi et pas assez dans le contrat ». Mais en creux, il dessine la philosophie qui, selon lui, devrait guider l’action gouvernementale : la loi protège trop ceux qui sont dans l’emploi (CDI, fonctionnaires…) et empêche par là même ceux qui sont au chômage, notamment les jeunes, d’y accéder.Bien sûr, Emmanuel Macron évite les chausse-trappes et n’évoque pas directement une réforme du contrat de travail, comme le souhaiterait le Medef. Même tactique sur le logement. Le ministre s’interroge avec un air ingénu sur « ces pays où le locataire a moins de droit mais où il est plus facile de trouver un logement », avant de glisser, pour éviter la polémique, « mais je n’ai pas de solution ».Au bout de trois quarts d’heure de discours, aux allures parfois de cours magistral sur l’économie, Emmanuel Macron a balayé tous les sujets. Une habitude chez lui, mais qui agace certains de ses collègues au gouvernement, mécontents de voir le jeune ministre empiéter sur leur territoire.Invité par le MedefSes envies présumées de rallier à son portefeuille celui du travail a provoqué un tir de barrage de la part du ministre démissionnaire, François Rebsamen, et du patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Christian Paul, le meneur des frondeurs, propose de son côté un débat télévisé à Emmanuel Macron à La Rochelle, pour mettre en lumière les différences flagrantes de vues.Si le ministre de l’économie n’a donc pas l’université du PS à son agenda, il se rend en revanche jeudi après midi à celle du Medef. Le patron des patrons, Pierre Gattaz, généralement peu amène à l’égard des socialistes, a salué ses qualités cette semaine. Devant une assemblée d’entrepreneurs globalement favorable au « réformisme » sauce Macron, le ministre aura une nouvelle occasion de faire entendre sa différence au sein de la majorité.Lire aussi :Droit du travail : l’épineux dossier de HollandeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.08.2015 à 13h10 • Mis à jour le28.08.2015 à 09h45 | Les Décodeurs Après des Journées d’été agitées, pendant lesquelles les écologistes ont étalé leurs divisions, Europe Ecologie-Les Verts (EELV) connaît une nouvelle crise. Après le départ, le 27 août, du député de Loire-Atlantique et coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, François de Rugy, c’est autour du président du groupe écologiste au Sénat, Jean-François Placé de claquer la porte, vendredi 28 août. Lire aussi :François de Rugy : « Pour moi, EELV, c’est fini »Après une période en faste en 2009-2010, notamment marquée par un score élevé aux élections européennes 2009 (16,28 % des suffrages exprimés au niveau national), le parti connaît une crise autant interne qu’électorale. D’autres membres importants du parti ont quitté la formation ces dernières années : Daniel Cohn-Bendit en décembre 2012, les députés Noël Mamère en septembre 2013 et Isabelle Attard en décembre 2013...Le faible score obtenu par Eva Joly lors de l’élection présidentielle de 2012 (2,31 % des voix) a été suivi par des résultats tout aussi décevants jusqu’aux départementales de mars 2015 (3,57 % des suffrages au premier tour, en comptant les étiquettes individuelles des candidats), à peine masqués par les européennes 2014 (8,95 %, deux fois moins que cinq ans auparavant). #container_14406672367{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14406672367{ height:500px; } #container_14406672367 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14406672367 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14406672367 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; 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Une semaine après les menaces de son homologue du Sénat, Jean-Vincent Placé, de quitter EELV, le député de Loire-Atlantique et coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale annonce au Monde qu’il s’affranchit de son parti et qu’il entend « fédérer les écologistes réformistes ».Pourquoi quittez-vous aujourd’hui EELV ?Je quitte Europe Ecologie-Les Verts car pour moi EELV, c’est fini. Le cycle ouvert par Daniel Cohn-Bendit en 2008 est arrivé à son terme. Aujourd’hui, on n’arrive plus à avoir les débats, ni de fond ni stratégiques, au sein d’un parti qui s’enfonce dans une dérive gauchiste. A reporter sans cesse le moment de la clarification, on s’enlise, au mieux dans une position illisible, au pire dans un repli sectaire. J’en tire les conclusions et je reprends ma liberté de parole et d’action.Vous pensez rejoindre un autre parti ?Je ne suis ni dans l’idée d’adhérer à une autre formation ni d’en créer une autre. Je veux fédérer les écologistes réformistes, ceux qui ne sont pas à EELV et ceux qui y sont encore. Dans les mois qui viennent, il y aura des recompositions et des choses nouvelles à inventer au-delà de la forme du parti traditionnel. Celle d’EELV est d’ailleurs l’une des plus usées.Vous souhaitez rester au groupe à l’Assemblée nationale ? Quid de sa présidence ?Je me suis beaucoup battu pour qu’il y ait un groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Je veux qu’il continue à exister, même au-delà de 2017. Je reste au groupe où il y a des élus EELV, d’autres qui ne le sont pas et d’autres qui peuvent être encartés ailleurs. Le groupe est en butte à une contestation interne depuis de longs mois. Avec Barbara Pompili (également coprésidente du groupe), nous ferons des propositions pour un nouveau fonctionnement dans les jours qui viennent. Quant à moi, je ne suis pas dans une logique de m’accrocher à des postes.Ne craignez-vous pas de vous marginaliser ?C’est EELV qui est en train de se marginaliser et à vitesse grand V. Nous étions sortis de la marginalité de façon spectaculaire grâce à Dany Cohn-Bendit en 2009 mais nous avons rechuté avec la présidentielle de 2012. Je vois les mêmes causes se mettre en place pour produire les mêmes effets non seulement aux régionales, mais aussi en 2017. Réciter le prêchi-prêcha des apparatchiks Verts et défendre des positions systématiquement protestataires, tout cela va achever d’éloigner les électeurs écologistes qui aimaient l’esprit d’ouverture de Dany.Comment s’annoncent les régionales, selon vous, pour la gauche ?Il est encore temps de tirer la sonnette d’alarme. Tout est en train de se mettre en place pour qu’il y ait un processus d’auto-élimination collectif de chaque composante de la majorité de 2012. Dans beaucoup de régions, il y a un Front national très fort qui est potentiellement en tête. En se divisant, la majorité de 2012 prend le risque d’être loin derrière la droite et l’extrême droite. Dans ce paysage, les écologistes qui croient pouvoir s’en tirer simplement par le retour aux « fondamentaux » risquent d’être la dernière roue du carrosse. Quant aux alliances avec le Front de gauche, c’est le pompon, dans la mesure où ce dernier est le courant politique français le plus centralisateur et jacobin, quand les écologistes sont décentralisateurs et régionalistes.Qu’attendez-vous de la fin du quinquennat ?Il ne reste que dix-huit mois et il ne faut pas se contenter d’attendre que la croissance revienne et que le chômage baisse tout seul. On doit avoir une feuille de route écologiste avec une priorité : celle de la mise en œuvre des conclusions de l’accord mondial sur le climat dont j’espère qu’il sera ambitieux. Cela nécessitera des mesures importantes sur la question des transports, de la pollution de l’air et de la santé environnementale. Ces mesures peuvent être prises d’ici à 2017 et faire partie du bilan qu’on présentera aux Français.Que pensez-vous d’une candidature de Cécile Duflot en 2017 ?Dans l’opinion, je ne vois pas de dynamique autour de cette candidature mais Cécile Duflot se prépare et EELV est déjà devenu une petite boutique présidentielle. Cette candidature se présente comme l’exact remake de celle de 2012, avec le résultat que l’on connaît. On ne sait d’ailleurs pas bien si ce serait une candidature de la gauche de la gauche ou une candidature rouge et verte.La gauche semble complètement atomisée aujourd’hui. Comment y remédier ?Le FN a une très forte dynamique électorale et la droite s’organise pour préparer l’alternance en 2017. Face à cela, la gauche et les écologistes resteraient les bras ballants ? Une primaire est incontournable. En 2011, cela avait permis d’avoir un débat avec différents candidats et différentes sensibilités, que ce débat soit tranché directement par les sympathisants de gauche et enfin de se rassembler. Si on ne veut pas subir le même processus d’auto-élimination que lors du 21 avril 2002, il faudra se rassembler. Je ne me résous pas à ce processus de division qui mènerait à un funeste choix entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen au soir du premier tour de la présidentielle.Quelle forme devrait prendre cette primaire ? Y seriez-vous candidat ?Je m’y prépare et j’affirme cette volonté d’y représenter les écologistes réformistes. Je pense que le rassemblement se construit et s’anticipe. Certains disent qu’avec un président sortant, il n’est pas question d’une primaire. Mais François Hollande a dit lui-même que sa candidature n’allait pas de soi et qu’il la conditionnait à un certain nombre de résultats, qui ne sont pas là pour l’instant. S’il devait être candidat, on sait aussi que le rassemblement derrière lui ne va pas de soi. Il faut donc en créer les conditions.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger A la veille de l’université d’été du PS à La Rochelle, l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault et le député socialiste Pierre-Alain Muet, ancien conseiller économique de Lionel Jospin, publient un livre intitulé Pour un impôt juste, prélevé à la source (Editions Jean-Jaurès, 70 p., 6 €). Ils regrettent que les annonces de baisses d’impôt du gouvernement de Manuel Valls ne s’inscrivent pas dans un projet cohérent de la fiscalité. « Il faut remettre toutes les mesures conjoncturelles en cohérence avec une vision de long terme », expliquent-ils.Pour cela, ils jugent nécessaire d’amorcer, dès la prochaine loi de finances, un rapprochement entre l’impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée (CSG) en modifiant le mode de versement de la future prime d’activité, qui remplacera le RSA (revenu de solidarité active) activité et la prime pour l’emploi. Ils se disent déterminés à mobiliser les députés socialistes pour que cela soit inscrit dans la prochaine loi de finances pour 2016.En introduction de votre livre, vous écrivez que « l’addition de mesures prises au coup par coup ne suffira pas pour redonner au système sa cohérence ». N’est-ce pas en creux une mise en cause de la politique fiscale du gouvernement ?Jean-Marc Ayrault : Non. Cette conviction, je l’avais déjà énoncée en 2013 lorsque j’avais évoqué la nécessaire remise à plat de notre système fiscal. Je disais à l’époque qu’il était devenu incompréhensible et illisible et, de ce fait, dangereux du point de vue de l’adhésion des Français à l’impôt, qui est à la base du pacte social. Il n’y a pas de démocratie sans compréhension de l’impôt. C’est pour cela qu’il me semblait nécessaire de lancer ce chantier et de faire cette réforme.Un chantier qui a été laissé en plan…J.-M. A. : Pas complètement. Déjà, dès 2012 et 2013, nous avons pris un premier train de mesures : plafonnement des niches fiscales, tranche à 45 %, alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail, prélèvements exceptionnels sur les hauts patrimoines… Il y a eu ensuite d’autres mesures, notamment la suppression de la première tranche.Enfin, a été annoncé ce que je préconisais, avec Pierre-Alain Muet, depuis longtemps, à savoir le prélèvement à la source. Le moment est venu d’aller plus loin et de rapprocher les deux principaux impôts directs que sont l’impôt sur le revenu [IR] et la CSG. C’est ce qui donnerait sens et cohérence à notre politique et serait de nature à renouveler la confiance.Comment procéder à ce rapprochement ?J.-M. A. : Une première étape, concrète, pratique, passe par une modification de ce que le gouvernement a fait voter par le Parlement. Il faut revenir sur le remplacement du RSA activité et de la prime pour l’emploi par la prime d’activité. Nous pensons qu’il faut plutôt, et cela est possible, modifier le taux de la CSG, pour verser la prime d’activité sous la forme d’une réduction automatique et dégressive de la CSG jusqu’à 1,3 smic.Ainsi, tous les bénéficiaires potentiels de la prime d’activité la recevront chaque mois. Avec le prélèvement à la source qui va être mis en place, ainsi que la déclaration sociale nominative [qui va remplacer toutes les autres déclarations des entreprises], on peut donc aboutir à quelque chose de précis, de juste et de rapide.Pierre-Alain Muet : Depuis longtemps, le Parti socialiste plaide pour une réunification de l’imposition des revenus. Quand on fait la somme de l’IR et de la CSG, on arrive à peu près à ce qui se pratique dans les autres pays, mais avec une particularité : nous sommes le seul Etat européen où l’impôt est prélevé sur les revenus de l’année précédente, ce qui fait qu’il n’est pas adapté aux accidents de la vie professionnelle ou de la vie familiale. La bonne réponse, c’est donc de faire le prélèvement à la source de l’IR.Mais on peut aussi avancer sur la progressivité de la CSG. Notre livre, tout en restant dans le cadre de la politique gouvernementale, explique qu’on peut avancer simultanément sur le prélèvement à la source et sur la progressivité de la CSG.François Hollande avait fait de la réforme de la fiscalité un axe fort de sa campagne présidentielle. Ce qui se dégage des trois premières années du quinquennat, c’est une réforme inaboutie, faite d’à-coups et d’improvisations permanentes, sans projet cohérent.J.-M. A. : La spécificité française est liée à l’histoire. Mais les deux systèmes de prélèvement essentiels qui cohabitent sont aujourd’hui arrivés à bout de souffle. Ils créent de l’injustice. Quand l’impôt sur le revenu, le plus emblématique, n’est payé que par 47 % des contribuables et, de plus, pèse sur une partie encore plus réduite des Français, c’est une mauvaise chose, tant du point de vue démocratique que politique.Or, depuis l’année dernière, l’obsession du gouvernement a été la baisse de l’impôt sur le revenu et, en conséquence, la diminution du nombre de contribuables qui l’acquittent.J.-M. A. : Nous sommes arrivés au bout de cette méthode, ne serait-ce que pour des raisons budgétaires. Tout en nous inscrivant dans l’esprit des réformes gouvernementales, nous proposons d’autres solutions. Le temps de la réforme fiscale est venu. On parle beaucoup de réformes structurelles, dans tous les domaines, en voilà une. Faisons-la. Donnons plus de transparence et plus de justice à l’impôt.C’est le budget de la dernière chance ?P.-A. M. : Il y a clairement une opportunité. Les prélèvements, ces dernières années, ont pesé sur les ménages. Les allègements ont eu lieu sur les entreprises et commencent à produire leurs effets : grâce au CICE et au pacte de responsabilité, mais aussi grâce à la baisse du prix du pétrole et à la dévaluation de l’euro, les entreprises ont retrouvé leur taux de marge d’avant la crise. Il faut maintenant, si on veut que l’économie redémarre, redonner du pouvoir d’achat aux ménages.Ce que nous disons, c’est qu’il faut replacer cette politique dans une vision d’ensemble, qui était celle de François Hollande dans sa campagne. Les mesures qui sont prises doivent s’inscrire dans une vraie réforme structurelle pour rendre notre impôt plus lisible. Pour cela, il vaut mieux agir aujourd’hui sur la CSG que continuer à agir sur le seul impôt sur le revenu. Il faut rappeler que neuf contribuables français sur dix payent plus de CSG que d’impôt sur le revenu. Il n’y a que le dernier décile de revenus, les 10 % les plus riches, qui payent plus d’IR que de CSG. Car tous les contribuables, contrairement à ce qu’on entend parfois, payent l’impôt. Et le plus gros, pour neuf sur dix d’entre eux, c’est la CSG.Quand Michel Sapin, le ministre des finances, affirme que la baisse de l’impôt portera sur l’IR, ça ne va pas dans ce sens.P.-A. M. : Nos propositions ne remettent pas en cause l’équilibre actuel de la politique économique. Nous nous inscrivons dans les choix macro-économiques qui ont été faits. Mais, si on peut aller plus loin, il faut avancer sur cette CSG progressive. Ce qui n’est pas incompatible avec d’autres mesures sur l’impôt sur le revenu. La grande force du discours de François Hollande, notamment durant sa campagne, c’était de ne jamais séparer l’impôt sur le revenu de la CSG. Nous pensons qu’il faut remettre toutes les mesures conjoncturelles en cohérence avec une vision de long terme.Au-delà du livre, comment comptez-vous vous organiser dans la perspective du prochain débat budgétaire ?J.-M. A. : Nous allons déposer des amendements, qui pourront être soutenus par de nombreux parlementaires. Les travaux parlementaires seront l’occasion de poursuivre de façon sereine ce débat, que le président de la République a lui-même ouvert. C’est une occasion à saisir. Il va falloir avancer dans le chantier du prélèvement à la source. Michel Sapin et Christian Eckert, avec qui nous en avons discuté, se montrent intéressés par nos propositions. C’est le bon moment pour faire avancer les choses.Vous en avez parlé au président de la République ?J.-M. A. : J’ai évoqué avec lui à de multiples reprises le chantier de la réforme fiscale. Je sens que les choses bougent. On a besoin de redonner de la confiance dans le débat politique, en particulier chez tous ceux qui, à gauche, attendent des réformes porteuses de justice sociale. Alors, n’hésitons pas, avançons.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès Le quinquennat de François Hollande serait particulièrement rude pour les maigres budgets des étudiants. Selon une enquête publiée par l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), syndicat proche du Parti socialiste, le coût de la vie étudiante aurait fait un bond de 8,4 % depuis 2012. Une érosion du pouvoir d’achat des jeunes qui ne devrait pas cesser à la rentrée 2015 : l’étude prévoit une nouvelle hausse de 1,1 %, soit une progression supérieure à l’inflation, qui se limitait à 0,2 % sur un an en juillet 2015.Dans son rapport, le syndicat étudiant analyse les postes de dépenses que doivent gérer les étudiants. Selon l’UNEF, le logement demeure le premier pour ceux qui ont dû quitter le domicile familial, malgré l’engagement du gouvernement de construire 40 000 places durant sa mandature.Lire aussi :Se loger en cité U est de plus en plus difficileAugmentation moyenne de 0,3 %Même si la loi sur l’encadrement des prix de location limite la hausse en 2015, le coût est difficilement soutenable. Il n’y a pas qu’à Paris que les loyers sont très élevés. Hors de l’agglomération parisienne, l’augmentation des loyers se poursuit aussi, avec une augmentation moyenne de 0,3 % et des « hausses significatives » dans plusieurs villes étudiantes : 6,6 % au Havre, 2,6 % à Nancy, 2,4 % à Tours et 1,8 % à Strasbourg, selon le rapport.Le déplacement est également un poste de dépense important pour les étudiants. Selon les collectivités territoriales et leurs efforts pour mettre en place des tarifications adaptées, les variations de cette charge sont « importantes », souligne l’UNEF. Si en France les prix des transports font un bond de 2,6 %, bien au-delà de l’inflation, l’Ile-de-France se distingue avec la mise en place de la carte Imagine « R » à tarif unique.Le rapport de l’UNEF pointe de forts écarts en fonction des villes : « De 100 euros à Toulouse, jusqu’à 335 à Brest. Les plus fortes hausses sont Nantes (6,8 %), Strasbourg (4,3 %) et Bordeaux (4,3 %). » La ville de Lille rejoint également le club des mauvais élèves en matière de tarification, puisqu’elle a supprimé son tarif à destination des étudiants boursiers, « ce qui augmente le prix de leur abonnement de 18 % » , relève l’étude.Une « inflation ressentie »Le rapport souligne également une hausse de la Sécurité sociale, des mutuelles étudiantes, des repas au restaurant universitaire, de l’électricité, de l’assurance-habitation, du téléphone, de l’accès à Internet… Des charges que peuvent difficilement supporter les étudiants les plus précaires. « Avec les trois quarts des étudiants exclus du système de bourses, la France fait majoritairement reposer le financement des études sur le dos des familles plutôt que sur la solidarité nationale », analyse l’UNEF, qui réclame une revalorisation des bourses, leur élargissement, l’encadrement des loyers dans les principales villes universitaires et un demi-tarif étudiants dans l’ensemble des transports en commun.Du côté du gouvernement, on reconnaît que « l’inflation ressentie par les étudiants » est « légèrement supérieure » à celle des ménages. Dans un communiqué publié vendredi, le ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur préfère toutefois rappeler que « 400 millions ont été mobilisés en faveur des bourses sur critères sociaux », que les gratifications de stage de plus de deux mois ont été augmentées de 30 centimes en taux horaire.Lire aussi :Plus d'argent, plus de droits, et des tickets de métro... ce qui change pour les stagiairesEn outre, le gouvernement fait valoir que Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’éducation nationale, a annoncé en juillet un « gel de l’évolution des droits d’inscription pour la rentrée universitaire 2015 ». Une décision pourtant purement symbolique, puisque la hausse avait été modique l’an dernier. Hors paiement de la cotisation de sécurité sociale étudiante, l’inscription en licence avait augmenté de 1 euro (+ 0,55 %), de 2 euros en master (+ 0,79 %) et de 3 euros (+ 0,77 %) en doctorat. De 2004 à 2014, la hausse en euros constants était de 13,5 %. Dans le même temps, une dizaine d’écoles d’ingénieurs ont beaucoup augmenté leurs droits d’entrée.Lire aussi :Pas d’augmentation des droits de scolarité à l’université en 2015Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.08.2015 à 10h59 • Mis à jour le14.08.2015 à 17h57 | Patrick Roger L’économie française essuie un sérieux coup de mou au deuxième trimestre. Selon les chiffres de l’Insee publiés vendredi 14 août, le produit intérieur brut (PIB) a stagné : 0,0 % après une progression de 0,7 % au premier trimestre, le chiffre de la précédente publication, en mai, des résultats au premier trimestre ayant été réévalué.L’acquis de croissance au milieu de l’année atteint 0,8 %. Le ministre des finances, Michel Sapin, estime de ce fait que l’objectif de 1 % à la fin de l’année est conforté.Les résultats trompeurs du premier trimestreIl n’empêche : en dépit des indicateurs conjoncturels qui laissaient anticiper un ralentissement de la croissance, un coup d’arrêt aussi brutal n’était pas attendu. Cela témoigne de la fragilité de la reprise dont François Hollande, le 14 juillet, assurait qu’elle « [était] là » et dont Manuel Valls, début août, voyait qu’elle « se précis [ait] ». En fait, les résultats du premier trimestre étaient trompeurs. Ils étaient tirés par une accélération de la consommation (+ 0,9 %) due pour partie au rebond des dépenses d’énergie pour le chauffage. Au deuxième trimestre, la consommation ralentit fortement (0,1 %).Les dépenses d’énergie reculent (- 2,2 %) et les dépenses en biens se replient de + 1,7 % à - 0,1 %. La baisse de l’investissement des ménages s’accentue : - 1,6 % après - 1,2 % au premier trimestre. Surtout, l’investissement en construction de logements connaît une nouvelle baisse significative (- 1,3 %) pour le huitième trimestre consécutif.Du côté des entreprises, l’investissement enregistre lui aussi une décélération : 0,2 % après 0,6 % au premier trimestre. Malgré le redressement de leurs marges grâce aux effets du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et aux premières mesures du Pacte de responsabilité, les entreprises restent frileuses alors que les carnets de commande ne s’étoffent que très légèrement. La loi sur la croissance et l’activité a bien prévu un coup de pouce supplémentaire en intégrant un avantage fiscal exceptionnel. Cette mesure de suramortissement, qui s’applique aux investissements réalisés entre le 15 avril 2015 et le 15 avril 2016, n’a pas encore produit ses effets. Cependant, dans l’enquête réalisée en avril par l’Insee, les chefs d’entreprises relevaient leurs prévisions de janvier dans ce domaine et anticipaient une progression de 7 % pour 2015. De quoi, peut-être, redynamiser l’activité dans la seconde partie de l’année.Le seul point positif dans les derniers chiffres de la croissance est fourni par la bonne tenue des exportations. Elles ont enregistré une nouvelle accélération de 1,7 % après 1,3 % au trimestre précédant, malgré le repli des exportations de produits pétroliers raffinés (- 7,5 %) favorisées par la baisse de l’euro. Alors que, dans le même temps, les importations ralentissent (+ 0,6 % après 2,2 %), du fait du fort recul des achats d’hydrocarbures bruts et du ralentissement des matériels de transport. Le commerce extérieur contribue ainsi pour 0,3 point de PIB au soutien de l’activité au deuxième trimestre. Persistance du chômage de masseReste que, globalement, les éléments ponctuels qui avaient contribué à doper la croissance du premier trimestre se sont, pour la plupart, volatilisés. Certes, la croissance sur le début de l’année reste la plus élevée en moyenne depuis le printemps 2011. Et elle se situe à un niveau identique à celle de l’Allemagne.Mais elle demeure à la merci des aléas de la consommation d’énergie ou autres facteurs conjoncturels, sans pouvoir s’appuyer sur un redémarrage de la production industrielle ni sur le dynamisme de la consommation des ménages. Faute de moteur puissant, la croissance navigue dans une zone de basses eaux, caractérisée par des à-coups, en légère augmentation par rapport aux trois dernières années mais sans vrai redémarrage. La persistance d’un chômage de masse n’incline pas à penser que la tendance pourrait durablement s’infléchir.Intérim en hausseLe gouvernement n’entend pas, pour autant, changer d’orientation. « La première des priorités, c’est de maintenir le cap », a redit M. Sapin, vendredi sur France Inter. L’exécutif est convaincu que les mesures mises en œuvre en faveur des entreprises vont finir par porter leurs fruits et compte sur les premiers effets de la loi Macron pour dynamiser l’activité. Mais il adresse une fin de non-recevoir aux recommandations formulées lors du dernier congrès du PS, lequel appelait à un infléchissement de la ligne économique et à une « réorientation » d’une partie des efforts du pacte de responsabilité vers les ménages et les collectivités territoriales. « Je ne suis pas favorable à ce qu’on transforme ce qui était destiné aux entreprises en baisses d’impôt pour les ménages », a réaffirmé le ministre des finances, pour ceux qui ne l’auraient pas compris. La prochaine loi de finances, qui sera présentée en septembre et viendra ensuite devant le Parlement, devrait donc confirmer les choix de politique économique engagés par le gouvernement depuis le début de l’année 2014.Dans cet environnement morose, une timide éclaircie sur le front de l’emploi vient, toutefois, atténuer le bilan. Selon l’estimation publiée également vendredi 14 août par l’Insee, l’emploi salarié dans les secteurs marchands a enregistré une légère progression de 0,2 % au deuxième trimestre (+ 27 300 postes), après une stabilité au premier trimestre. Sur un an, il est quasiment stable (- 4 200 postes). Ce résultat est dû, notamment, à la hausse de l’intérim. Mais, pour que le chômage recule, il faudra que la croissance retrouve, au minimum, un niveau de 1,5 %. « On est sur le chemin. Nous serons sur ce rythme à la fin de l’année », veut croire M. Sapin.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.08.2015 à 06h45 • Mis à jour le14.08.2015 à 15h36 | Marie Charrel Un ultime Eurogroupe pour sauver la Grèce ? Vendredi 14 août, les ministres des finances de la zone euro se réunissent pour valider, ou non, le troisième programme d’assistance à Athènes, de près de 85 milliards sur trois ans. L’enjeu est de taille. Et le calendrier serré : le 20 août, le pays doit en effet rembourser 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE). Sans nouvelle aide, il risque de faire défaut.En théorie, l’Eurogroupe devrait donner son feu vert sans difficulté. Mardi 11, le gouvernement d’Alexis Tsipras et ses créanciers, la BCE, le Fonds monétaire international (FMI), le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la Commission européenne, ont en effet conclu un accord « technique » sur le plan. Les négociations se sont déroulées dans une ambiance étonnamment cordiale.Lire aussi :La course contre la montre d’Alexis TsiprasUne longue série de réformesEn échange d’une nouvelle aide, Athènes s’est engagé à adopter une longue série de réformes, que les parlementaires Grecs ont voté vendredi matin. Et ce, en dépit de la révolte de l’aile gauche de Syriza, le parti de M. Tspiras, au bord de la scission.Dans ces conditions, l’Eurogroupe n’a aucune raison de ne pas valider l’accord. Seulement voilà : l’Allemagne hésite. Wolfgang Schäuble, son ministre des finances, a fait savoir qu’il soulèverait de nombreuses « questions » lors de la réunion. Il s’inquiète de la soutenabilité de la dette grecque et veut s’assurer que le FMI, silencieux ces derniers jours, restera impliqué dans le pays. La chancelière Angela Merkel est dans une situation délicate. Une partie des députés allemands sont réticents à aider encore Athènes. Pour les calmer, elle aurait préféré que la Grèce bénéficie d’un prêt-relais pour passer l’échéance du 20 août. Et que les négociations se prolongent.Les hésitations allemandes peuvent-elles faire échouer l’Eurogroupe ? Possible. Mais peu probable. Berlin ne prendrait en effet pas le risque d’être la seule capitale de la zone euro à s’opposer à l’accord. La Finlande, l’autre pays méfiant à l’égard du gouvernement Tsipras, a en effet déjà fait savoir qu’elle le soutenait.Si la journée de vendredi se déroule sans encombre, plusieurs parlements nationaux, notamment en Allemagne, au Pays-Bas et en Espagne, devront encore donner leur blanc-seing, en début de semaine prochaine, pour qu’Athènes puisse toucher une première tranche d’aide avant le 20 août. M. Tsipras pourra alors souffler. Mais pas pour longtemps : il devra, dès lors, gérer la fronde au sein de son propre parti…Lire aussi :Tout savoir sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciersLa Commission confiante, Schäuble aussiLa Commission européenne s’est dite confiante dans l’approbation par les ministres des finances de l’Eurogroupe du plan d’aide, trouvant « encourageant le vote sans appel ce matin par le Parlement grec ».Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s’est quant à lui montré plus réservé, se refusant à « spéculer » sur l’issue de la réunion. Il a estimé que la question de la « confiance politique » avec la Grèce était « encore sur la table ».Enfin, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a assuré vendredi 14 août après-midi qu’il était « confiant dans le fait que nous allons aboutir à un résultat aujourd’hui ». « Si nous ne trouvons pas de solution aujourd’hui, nous devrions mettre en place un prêt-relais », a-t-il toutefois ajouté.Marie CharrelJournaliste macroéconomie / politique monétaireSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.08.2015 à 20h27 • Mis à jour le14.08.2015 à 17h58 Le Conseil constitutionnel a validé, jeudi 13 août, l’essentiel de la loi Rebsamen sur le dialogue social, qui simplifie les règles dans les entreprises, sécurise le régime des intermittents du spectacle et crée une nouvelle prime d’activité.Lire aussi :Que contient la loi Rebsamen sur le dialogue social ?Saisis par soixante députés qui dénonçaient la création de commissions paritaires régionales pour représenter les salariés des très petites entreprises (TPE, moins de onze salariés), les membres du Conseil ont jugé ces nouvelles instances conformes à la Constitution.Un seul article retoquéSur les soixante-deux articles du texte, ils n’en ont retoqué qu’un, celui qui devait simplifier la collecte des contributions logements des entreprises. Cet article « avait été adopté selon une procédure contraire à la Constitution », car il ne présente « pas de lien, même indirect, avec (les dispositions) qui figuraient dans ce projet de loi » initialement. La mesure devait permettre au gouvernement de légiférer par ordonnance pour créer « un organisme unique chargé de collecter la participation des employeurs à l’effort de construction ».François Hollande s’est félicité de cette validation dans un communiqué diffusé par ses services dans la nuit de jeudi à vendredi. « Il s’agit d’un texte qui conditionnera la modernisation de notre pays », a insisté le chef de l’Etat. Cette décision « ouvre la voie à une rénovation en profondeur du dialogue social dans notre pays et oeuvre en faveur de l’emploi et de l’activité », s’est réjoui de son côté le ministre du travail François Rebsamen dans un communiqué. « Les textes d’application de cette loi seront pris dans les meilleurs délais », a assuré celui qui démissionnera du gouvernement le 19 août pour rejoindre sa mairie de Dijon.Nombreuses mesuresLa loi sur le dialogue social a été adoptée définitivement le 23 juillet. Présentée comme « un texte de progrès social » par le ministre du travail, François Rebsamen, elle a été élaborée après l’échec en janvier de négociations entre patronat et syndicats.Au-delà des mesures liées au dialogue social dans les entreprises, elle comprend également la création du compte personnel d’activité et la mise en place à partir du 1er janvier 2016 d’une prime d’activité, remplaçant la prime pour l’emploi et le RSA-activité.Autres mesures : la sécurisation du régime des intermittents du spectacle ; la suppression du caractère obligatoire du CV anonyme ; et un début de reconnaissance du burn-out, le syndrome d’épuisement professionnel. 13.08.2015 à 11h23 • Mis à jour le13.08.2015 à 16h54 | Patrick Roger Les riches sont plus nombreux, en France, et ils sont même de plus en plus riches. Ainsi, entre 2013 et 2014, le nombre d’assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est passé de 312 406 à 331 010, soit une progression de 6 %. Dans le même temps, la valeur totale des patrimoines déclarés a bondi de 10 %, atteignant 476,28 milliards d’euros en 2014 contre 433,47 milliards l’année précédente. Les valeurs immobilières ont crû de 8,2 % et les valeurs mobilières de 10,8 %. Alors que, dans le même temps, la croissance du produit intérieur brut (PIB) se languissait à un morne 0,4 %.Deux facteurs principaux concourent à cette fulgurante progression : une hausse de l’ordre de 20 % du CAC 40 sur l’année, qui a dopé les revenus boursiers, et les résultats obtenus par le service de régularisation des avoirs non déclarés détenus à l’étranger. Le retour de ces capitaux « planqués » a ainsi gonflé la base imposable à l’ISF. Résultat : l’impôt sur la fortune a rapporté à l’Etat 5,19 milliards d’euros en 2014 contre 4,39 milliards en 2013 (+ 18 %). Ce sont d’abord les patrimoines les plus élevés, supérieurs à 10 millions d’euros, qui ont connu la plus forte progression, la valeur moyenne des patrimoines des foyers assujettis à l’ISF s’établissant à 2,7 millions d’euros.Cette augmentation du rendement de l’ISF, en volume et en nombre d’assujettis, a eu pour conséquence d’accroître le nombre de bénéficiaires du plafonnement de cet impôt. En 2014, ce sont ainsi 8 872 redevables qui ont pu réduire le montant de leur ISF. Le coût total du plafonnement s’élève à 905 millions d’euros en 2014, selon les chiffres de Bercy – qui conteste le chiffre de 926 millions paru dans la presse en début de semaine –, soit une remise moyenne de 102 000 euros. Sur ce total, 3 290 bénéficiaires du plafonnement se situent dans la tranche des patrimoines supérieurs à 10 millions d’euros. Pour eux, l’économie moyenne réalisée grâce au plafonnement se monte à 246 674 euros. A eux seuls, ils absorbent 811,5 millions d’euros de la ristourne consentie par l’Etat.Rompre avec le bouclier fiscalPar comparaison, en 2013, 7 650 foyers redevables de l’ISF avaient pu bénéficier du plafonnement et le coût de ce dispositif avait représenté 825 millions d’euros. En un an, le nombre de bénéficiaires a grimpé de 16 % et, en volume, la progression est de 12 %. Le système mis en place en 2013 s’avère en définitive de plus en plus coûteux.Au départ, quand François Hollande et la gauche sont revenus au pouvoir, il s’agissait de marquer une rupture avec le bouclier fiscal mis en place en 2006 par Dominique de Villepin et dont Nicolas Sarkozy, en 2007, avait abaissé le seuil à 50 %. En 2010, dernière année de l’application du « bouclier Sarkozy », 6 287 contribuables en avaient bénéficié, pour un montant total de 856 millions d’euros. En 2011, cependant, l’ancien président de la République, sous la pression de la crise et de sa majorité, fait marche arrière et abandonne le bouclier fiscal. En contrepartie, il relève le seuil d’assujettissement à l’ISF, qui passe de 800 000 à 1,3 million d’euros (avec une déduction de 30 % sur la résidence principale), réduit le nombre de tranches du barème de 7 à 5 et le taux marginal d’imposition applicable pour la tranche supérieure à 10 millions d’euros est abaissé de 1,8 % à 1,5 %. De fait, en 2011, le nombre d’assujettis a chuté de presque la moitié et le rendement de l’ISF a légèrement diminué.En 2012, sans revenir sur le barème mis en place sous la précédente législature, la gauche instaure une « surtaxe ISF ». Grâce au produit de cette « contribution exceptionnelle », le rendement de l’ISF retrouve un niveau de 5,04 milliards contre 4,32 l’année précédente. La polémique s’envole lorsque les chiffres publiés par Bercy montrent que, cette année-là, 8 810 foyers fiscaux, sur un total de 37 millions, ont été imposés à plus de 100 % de leurs revenus de 2011.L’« enfer fiscal »Sous la contrainte du Conseil constitutionnel, le gouvernement se résout à rétablir un plafonnement à 75 % des revenus. Dans le même temps, cependant, il introduit un certain nombre de garde-fous afin d’éviter les montages d’optimisation fiscale permettant à certains hauts patrimoines d’atteindre plus vite le plafond. Mais fin 2013, nouvelle censure du Conseil constitutionnel et le gouvernement est, de nouveau, contraint de revoir son dispositif. Ce qui aboutit aujourd’hui à ce que le coût du plafonnement atteigne ce niveau record.Parallèlement, un autre chiffre publié récemment a défrayé la chronique : celui des départs à l’étranger de contribuables aisés. Pour ceux dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 100 000 euros, ils seraient 3 744, en 2013, à s’être installés hors de France, soit 40 % de plus qu’en 2012. Le nombre de départs de redevables de l’ISF s’élève quant à lui à 714, soit 15 % de plus que l’année précédente. Cela ne représente cependant que 0,2 % des contribuables assujettis à l’ISF.Ces chiffres ont suffi à alimenter la controverse récurrente selon laquelle l’« enfer fiscal » que subissent les plus aisés les contraindrait à s’exiler, privant ainsi l’Etat de recettes non négligeables. Une analyse « abusive », estime Bercy. Rien ne permet d’établir que les 46 000 personnes – dont 60 % ont moins de 40 ans – qui se sont installées à l’étranger en 2013 l’aient fait pour des raisons fiscales. D’autant que, en sens inverse, le nombre d’étrangers résidents fiscaux en France est passé, lui, de 200 000 à 210 000. Qui s’accommodent de l’enfer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 17h49 • Mis à jour le13.08.2015 à 11h45 L’opération « Tel-Aviv sur Seine », à laquelle Manuel Valls a apporté son « soutien total », a ouvert ses portes, jeudi 13 août à 10 heures, avec un dispositif de sécurité renforcé, des journalistes et peu de visiteurs.#TelAvivSurSeine Confirmation de la sécu y'a plus de journalistes que de visiteurs. http://t.co/VEtughYbZJ— SylvieChayette (@Sylvie)require(["twitter/widgets"]);Sur la plage, peu de vacanciers : http://t.co/SQMhrx0TTT— mooouna (@Mouna El Mokhtari)require(["twitter/widgets"]);Au total, ce sont ainsi environ 500 policiers et gendarmes qui seront mobilisés, selon la préfecture de police. En plus des fouilles des sacs sur le site, une surveillance sera mise en place, en amont et en aval de l’opération, alors que le plan antiterroriste Vigipirate est au niveau le plus élevé en Ile-de-France.« Tel-Aviv sur Seine » contre « Gaza Plage »Plusieurs associations ont appelé à la mobilisation pour perturber l’événement organisé de 10 heures à 22 heures dans le cadre de Paris Plages, entre le pont d’Arcole et le pont Notre-Dame, avec notamment la vente de spécialités culinaires israéliennes, des sports et des jeux, et une animation musicale.Europalestine et une dizaine d’autres organisations ont annoncé la tenue d’une opération concurrente, baptisée « Gaza Plage », qui se tiendra jeudi de 12 heures à 21 heures « entre le pont Notre-Dame et le pont au Change », un espace adjacent à celui prévu pour « Tel-Aviv sur Seine », pour redire leur « indignation » concernant la politique du gouvernement israélien dans les territoires palestiniens.Ron Huldai, le maire de Tel-Aviv, a quant à lui salué la « sagesse » de son homologue parisienne, Anne Hidalgo.« Paris et Tel-Aviv entretiennent d’excellentes relations depuis de nombreuses années, durant lesquelles nous avons coopéré dans de nombreux domaines ».Lire l'analyse :« Tel-Aviv sur Seine » : une grille d’analyse périmée« Faute politique »La polémique et les risques de débordement ont fait réagir la classe politique. Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, s’est voulu serein : « Je pense que malgré les protestations des uns et des autres chacun va revenir à la raison. » Il affirme qu’« il n’y aura pas de débordement. »« Il est encore temps d’éviter une faute politique », a martelé quant à lui Eric Coquerel, conseiller régional du Parti de gauche (PG) Ile-de-France, et Danielle Simonnet, conseillère (PG) de Paris, dans une lettre ouverte à l’adresse d’Anne Hidalgo. Les deux élus demandent une modification de la programmation de « Tel-Aviv sur Seine », ou « à défaut » son annulation. M. Coquerel :« On ne peut pas penser qu’il y a une bulle à Tel-Aviv où on célébrerait une dolce vita, la plage, des DJ, le mojito, sans se préoccuper de ce qui se passe ».Une série de manifestations avait eu lieu à Paris à l’été 2014 contre l’offensive israélienne dans la bande de Gaza. Face au déferlement de propos antisémites et aux risques de violences, plusieurs rassemblements avaient été interdits. Des interdictions qui avaient en retour déclenché des heurts importants, notamment dans le quartier de Barbès, et avaient été reprochés au préfet de police de l’époque, Bernard Boucault. La journée de jeudi devrait faire office de test pour son successeur Michel Cadot, en poste depuis fin juillet, alors que le maintien de l’ordre est traditionnellement considéré comme un marqueur de l’autorité préfectorale.Lire aussi :Anne Hidalgo : « Pourquoi nous accueillons Tel-Aviv à Paris Plages » Patrick Roger Jeudi 30 juillet, à la veille de délivrer en conseil des ministres une communication sur la réforme de l’administration territoriale de l’Etat, Manuel Valls effectuait un déplacement à Amiens, en Picardie, pour la signature du contrat de plan Etat-région 2015-2010. Accueilli au conseil régional, le premier ministre tenait d’abord à délivrer un message : « Il n’y aura pas de diminution du nombre de fonctionnaires de l’Etat dans votre ville », assurait-il. Ce n’est pas l’avis des syndicats, qui redoutent la disparition de près de 400 emplois publics dans la capitale picarde.Comme dans les autres régions, seul le rectorat est à ce jour certain de conserver l’essentiel de ses prérogatives et les personnels qui vont avec. Le gouvernement, qui avait un temps envisagé la fusion des académies, a fait marche arrière, préférant une solution « mixte » en maintenant les académies dans leurs limites géographiques actuelles mais regroupant celles-ci en treize régions académiques. Amiens sauve donc son rectorat – « un rectorat de deuxième division », selon l’expression de Brigitte Fouré, la maire (UDI) de la ville –, même si c’est à Lille que reviendra le rectorat de région académique.Lire aussi :Fonctionnaires : la valse des affectationsToutes les inquiétudes sont-elles levées en ce qui concerne les quelque 3 300 agents travaillant dans les services régionaux de l’Etat (hors éducation nationale) ? Rien n’est moins sûr. Certes, le premier ministre, lors de sa visite à Amiens, n’est pas venu les mains vides puisque, pour rassurer à la fois les élus et les fonctionnaires de l’Etat, il a annoncé l’implantation à Amiens d’une plate-forme nationale de validation des titres qui devrait employer une centaine d’agents. Claude Gewerc, le président (PS), affiche sa satisfaction : « Il n’y aura pas un seul emploi perdu mais des créations en plus », se félicite-t-il.Multiples inconnuesSi tel est le cas, il va falloir résoudre une équation à de multiples inconnues. « La nouvelle répartition théorique des services régionaux de l’Etat et de leurs agents, du fait de la réorganisation des services, semble contredire cette affirmation », note Denis Thomas, responsable de la Fédération syndicale unitaire (FSU) des services publics en Picardie. A l’heure actuelle, Lille, préfecture de la région Nord-Pas-de-Calais, regroupe 2 145 agents dans les services régionaux de l’Etat, selon les données d’avril 2015 rassemblées par les Inspection générale de l’administration (IGA), Inspection générale des finances (IGF) et Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Amiens, préfecture de la région Picardie, en accueille 1 160.Dans le schéma d’organisation rendu public le 31 juillet en conseil des ministres, la capitale picarde récupérerait, dans le cadre de la nouvelle région, les sièges de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) et de la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), qui emploient respectivement 80 et 164 agents dans la capitale des Flandres, soit un gain de 244 fonctionnaires.En sens inverse, Amiens va voir partir les services de l’actuelle direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal, 239 agents), de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte, 105 agents) de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC, 61 agents), de la direction régionale des finances publiques (DRFiP, 54 agents), de l’Insee (81 agents), de l’Agence régionale de santé (ARS, 133 agents) et de la préfecture (59 agents), qui vont être regroupés à Lille.Sur le papier, ce sont donc, théoriquement, 732 agents des services de l’Etat qui devraient se déplacer d’Amiens à Lille et 244 en sens inverse. Surtout, même en comptant la centaine d’emplois créés sur la future plate-forme de validation des titres, la préfecture de la région Picardie voit disparaître près de 400 emplois publics. « Il est clair que le compte n’y est pas », déplore Mme Fouré. Il va falloir que le gouvernement se montre très convaincant pour rassurer les agents concernés et expliquer comment il entend préserver l’emploi public dans la ville.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Malgré la torpeur estivale, les agents des services de l’Etat en région sont en émoi. Beaucoup redoutent de devoir subir, avec le regroupement des régions qui deviendra effectif le 1er janvier 2016, une mutation géographique ou fonctionnelle. Les inquiétudes sont particulièrement vives dans les actuels chefs-lieux de région qui vont perdre leur statut.« Nous sommes dans un moment clé, met en garde Christophe Delecourt, responsable de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires (UGFF) CGT. En l’état actuel, il est bien difficile de se faire une opinion sur le nombre de postes qui vont être concernés. » Il compte sur la réunion prévue début septembre entre le gouvernement et les organisations syndicales pour disposer de plus amples informations, tout en regrettant que, jusqu’à présent, la réforme engagée n’ait « pas fait l’objet d’un dialogue social de qualité ».Lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, le 31 juillet, Manuel Valls a présenté une communication circonstanciée sur la réforme à venir de l’administration territoriale de l’Etat consécutive à la nouvelle délimitation des régions. Outre l’annonce des chefs-lieux des futures régions regroupées, le premier ministre a également détaillé la localisation des rectorats de région académique, des agences régionales de santé et des chambres régionales des comptes.Il a poussé encore plus loin le détail en révélant les projets d’organisation régionale et les propositions d’implantation géographique de chaque direction régionale. « Le tiers des sièges des directions régionales sera implanté hors chefs-lieux afin de prendre en compte les spécificités de chaque territoire », a indiqué M. Valls. Le premier ministre assure que « la nouvelle organisation, en préservant la répartition actuelle de l’emploi public, permet ainsi de limiter les mobilités géographiques, de l’ordre de 1 000 agents sur les trois années de mise en œuvre de la réforme ».Rassurer les agentsLa volonté du gouvernement est claire : rassurer les agents de l’administration régionale de l’Etat qui craignent de voir leurs services supprimés ou déplacés et d’être contraints de changer de localité pour conserver leur emploi. Depuis trois mois, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, sillonne les préfectures qui vont perdre leur statut de capitale régionale, rencontre les élus et les agents pour tenter d’apaiser les craintes. Avec un leitmotiv : « Nous souhaitons éviter la mobilité géographique obligatoire. Tout sera mis en place pour cela », assure-t-il à ses interlocuteurs.Lire aussi :732 agents picards verront leur service déménager à LillePour y parvenir, outre le redéploiement des directions et des services dans les régions, c’est à l’échelle départementale que la réforme doit prendre de l’ampleur. C’est ce que préfigure la charte de la déconcentration publiée le 7 mai, qui conforte l’échelon départemental dans la mise en œuvre des politiques publiques et renforce les pouvoirs des préfets. Ceux-ci pourront en conséquence adapter leurs modes de fonctionnement, mutualiser les fonctions supports de leurs services, s’organiser différemment selon les territoires : une administration territoriale « à la carte » en quelque sorte.Tout cela va entraîner un grand chamboulement dans l’administration territoriale de l’Etat et, en premier lieu, dans les services régionaux de l’Etat, qui vont supporter, dans les trois ans à venir, les deux tiers des réductions d’effectifs. Ce qui entraînera de nombreux reclassements ou reconversions dans les services implantés au niveau départemental.10 700 personnes potentiellement concernéesIl est dès lors aisé de comprendre les inquiétudes des agents compte tenu du flou qui entoure cette réforme d’ampleur, probablement la plus importante qu’ait eue à connaître l’administration territoriale de l’Etat depuis des décennies. D’autant que le rapport sur l’évolution de l’organisation régionale de l’Etat établi en avril par les inspections générales de l’administration (IGA), des finances (IGF) et des affaires sociales (IGAS) avait de quoi alarmer.Au total, les services de l’Etat au niveau régional (hors éducation nationale) représentent 37 000 agents. Pour les régions faisant l’objet d’un regroupement, ces effectifs se montent à 23 000. « Dans ce cadre, un maximum de 10 700 agents exerçant des fonctions régionales seraient susceptibles d’être concernés par une mobilité fonctionnelle ou géographique, estimaient les inspections. Il s’agit donc d’un chantier significatif en termes de conduite du changement. »Pour les villes perdant leur statut de chef-lieu, les effectifs exerçant une fonction régionale vont de 910 agents à Limoges (Limousin) à 1 563 à Montpellier (Languedoc-Roussillon). Leur part dans les effectifs de la fonction publique de la zone d’emploi varie entre 4,6 % à Amiens (Picardie) et 10,1 % à Châlons-en-Champagne (Champagne-Ardenne). « Plus ce pourcentage est faible, plus une possibilité de mobilités fonctionnelles ou géographiques de proximité semble ouverte, au fil du temps, à l’intérieur de certaines administrations ou entre administrations de l’Etat », souligne le rapport.Pression de lobbies locauxAutrement dit, les plus « petits » risquent d’être les plus malmenés. C’est précisément ce que redoutent les syndicats. « Cette volonté de rationaliser en regroupant risque de marquer un vrai recul des administrations, notamment dans les plus petits services, avec une perte de spécialisation. On a déjà vécu cela au moment de la réforme de l’administration territoriale [RéATE, entrée en vigueur en 2010] », note Michel Angot, responsable du Snuclias-FSU, le syndicat unitaire des collectivités locales.« Le gouvernement veut tabler sur le minimum de personnes à déplacer, mais on n’en sait rien », poursuit le syndicaliste, qui constate d’ores et déjà que la répartition des implantations s’est faite, pour une bonne part, « en fonction des lobbies locaux ». Si, entre Rouen et Caen (Normandie), Toulouse et Montpellier (Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées), Dijon et Besançon (Bourgogne-Franche-Comté), les compensations aux villes perdant leur statut de chef-lieu sont significatives, c’est nettement moins évident là où la fusion se fait autour d’une région forte. Ainsi, l’Auvergne face à Rhône-Alpes, la Picardie face au Nord-Pas-de-Calais, le Limousin face à l’Aquitaine et à Poitou-Charentes, la Champagne-Ardenne face à l’Alsace-Lorraine risquent d’y laisser des plumes.« Toutes les conditions sont réunies pour une organisation à la carte des politiques publiques dans les territoires », constate M. Delecourt. La réorganisation des directions régionales va, de plus, entraîner la mise en place de nouvelles méthodes de travail, comme le télétravail. Autant de motifs d’inquiétudes pour les agents. « Ce qui devient extrêmement prégnant, c’est l’idée qu’il faudrait adapter les administrations et les services aux exigences de compétitivité européenne, note le responsable cégétiste. La Charte de la déconcentration pose de gros problèmes sur le plan des grands principes de la fonction publique. C’est symptomatique d’une nouvelle conception de la mise en œuvre des politiques publiques dans les territoires. »Reste, enfin, une autre inconnue de taille : le coût, social et financier, de cette opération. « Nous ne sommes pas dans une logique comptable, assure le ministère de l’intérieur. Nous voulons une réforme qui génère à terme des économies mais il est clair que, à court terme, les dispositifs d’accompagnement, le renforcement de l’accompagnement individualisé vont entraîner un coût supplémentaire. » Le ministère se refuse cependant à le chiffrer.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.08.2015 à 06h53 • Mis à jour le14.08.2015 à 07h03 | Philippe Bernard (Londres, correspondant) Personne n’aurait misé un penny sur Jeremy Corbyn, lorsque s’est ouverte, à la mi-juin, la primaire du Parti travailliste qui doit désigner le successeur d’Ed Miliband, démissionnaire au lendemain de son échec aux élections législatives du 7 mai. Les trois candidats considérés comme sérieux ne l’avaient aidé à obtenir in extremis les parrainages nécessaires que pour affaiblir leurs adversaires.Presque deux mois plus tard, alors que le vote s’ouvre vendredi 14 août – il sera clos le 10 septembre –, M. Corbyn, 66 ans, député du quartier londonien d’Islington depuis plus de trente ans, considéré comme un dinosaure gauchiste par l’establishment du Labour, fait la course en tête. Mardi, un sondage YouGov lui attribuait 53 % des voix, 32 points de plus qu’Andy Burnham, un proche d’Ed Miliband, et 35 points de plus que la candidate modérée Yvette Cooper. Quant à Liz Kendall, qui se réclame de l’héritage centriste de Tony Blair, elle plafonne à 8 %. Nombre de militants travaillistes se sont sentis humiliés par la pique de l’ancien premier ministre, désormais très décrié : « Ceux dont le cœur penche pour Corbyn ont besoin d’une transplantation », avait ironisé M. Blair.« L’antidote au virus Blair »Alors que l’échec du Labour aux législatives est généralement attribué à un positionnement trop à gauche, l’émergence de l’un des rares députés à s’affirmer « socialiste » dans un pays où ce mot équivaut à un chiffon rouge, est considérée comme suicidaire. La presse de gauche a d’ailleurs longtemps traité M. Corbyn avec condescendance, attribuant sa popularité à la mode du vintage et au profond désarroi consécutif à l’échec électoral. Mais l’affluence à ses meetings, le large soutien des instances locales du parti dont il bénéficie, et surtout, son adoubement par les centrales syndicales Unison et Unite, qui financent la campagne du Labour, obligent désormais les médias à le prendre au sérieux. Corbyn est « l’antidote au virus Blair au sein du Labour », a déclaré Dave Ward, jeudi 30 juillet, en apportant le soutien du syndicat des salariés de la communication, fort de 200 000 adhérents. « Nous rejetons l’idée que le Labour doit se positionner au centre », a-t-il ajouté en réclamant un programme en faveur d’« une plus juste redistribution des richesses, des emplois et des salaires décents ». Le refus d’Harriet Harman, leader par intérim du parti, de condamner les coupes drastiques dans les prestations sociales décidées par le gouvernement Cameron a exacerbé les tensions internes.Lire aussi :Le dilemme des sociaux-démocrates, selon Massimo d’AlemaPour l’appareil du Labour, acquis au libéralisme économique débridé et au retrait de l’Etat, le profil de Jeremy Corbyn relève du non-sens. Assidu des piquets de grève, antimonarchiste, partisan de la renationalisation des chemins de fer, militant du désarmement nucléaire, de la solidarité avec la Palestine et du refus de la guerre en Irak, l’élu d’Islington passe son temps au Parlement à s’opposer à la ligne de son propre parti. Ascétique, végétarien, refusant de boire de l’alcool et de posséder une voiture, il est perçu comme la caricature des intellectuels de gauche du nord de Londres. De Karl Marx, il y a « beaucoup de choses à apprendre », a-t-il affirmé, faisant frissonner l’auditoire de la BBC. Certes, il est partisan du maintien dans l’Union européenne, mais « une meilleure Europe défendant la justice sociale et pas la finance ».Simplicité et revendications clairesDénué de charisme mais fort de sa simplicité et de revendications claires qui font totalement défaut à ses concurrents, le sexagénaire Corbyn mobilise la jeunesse éreintée par la politique d’austérité du gouvernement Cameron, qui voit en lui le leader d’un Podemos ou d’une Syriza à la britannique. A ceux qui affirment qu’aucune victoire électorale n’est possible avec son programme, il répond que les Ecossais ont plébiscité le SNP (Parti national écossais), résolument positionné à gauche, et qu’en Angleterre même, 36 % de l’électorat n’a pas voté. Il se fait fort de mobiliser les abstentionnistes avec un programme d’interventions étatiques destiné à « supprimer les pires vestiges de la pauvreté en Grande-Bretagne ».La réforme du mode d’élection du dirigeant, qui donne aux simples sympathisants le même pouvoir qu’aux adhérents ou aux syndicalistes, est favorable à l’outsider. Outre les 79 000 nouvelles adhésions enregistrées depuis les élections, 145 000 personnes ont payé les 3 livres sterling (4,2 euros) nécessaires pour participer au vote dont le résultat sera annoncé le 12 septembre. Cela équivaut à un doublement des effectifs, les nouveaux venus soutenant massivement M. Corbyn. Secouée par la tournure des événements, la direction du parti dénonce à la fois l’« entrisme » de groupes d’extrême gauche et les manœuvres d’électeurs de droite qui « votent Corbyn » pour tuer le Labour, comme le quotidien conservateur le Daily Telegraph les y encourage.Avec M. Corbyn, « le danger est que le grand parti de gouvernement qu’est le Labour soit réduit à un simple groupe de pression », estime Tristram Hunt, ministre de l’éducation du cabinet fantôme du Labour. Les adversaires du député rebelle évoquent avec fureur le précédent de Michael Foot, dont le programme très à gauche, ayant débouché sur le triomphe de Margaret Thatcher en 1983, est resté dans les annales comme « la plus longue lettre de suicide jamais écrite ». Complexe, à plusieurs tours, le système électoral interne au Labour n’assure nullement la victoire finale de Jeremy Corbyn. Mais, quel qu’il soit, le prochain leader du Parti travailliste ne pourra pas ignorer son message radical.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 11.08.2015 à 15h33 • Mis à jour le11.08.2015 à 15h40 Refus de « prestations différenciées » en fonction de la religion du côté de la mairie ; « droit au respect de la liberté de culte » pour les plaignants : le débat sur la disparition programmée, dès la rentrée, du menu sans porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône a été vif, mardi 11 août au tribunal administratif de Dijon.La Ligue de défense judiciaire des musulmans avait engagé un recours en référé afin d’obtenir la suppression de la décision du maire (Les Républicains) de Chalon, Gilles Platret. « Un enfant serait extrêmement traumatisé si une côte de porc lui était servie et qu’il était obligé de la manger alors qu’il lui est répété dès le plus jeune âge que c’est un interdit alimentaire », a plaidé Me Karim Achoui, avocat et président de l’association.Un autre avocat de la Ligue, Me Jean-Baptiste Jacquenet-Poillot, a estimé que cette décision du maire « viol[ait] la laïcité », conçue en France comme « une laïcité d’intégration et non d’assimilation ». Selon lui, les élèves ont « droit au respect de la liberté de culte et de conscience ». Il a également déclaré que le maire était « incompétent pour prendre cette décision de son propre chef ».Outre cette procédure d’urgence, la Ligue de défense judiciaire des musulmans a également déposé un recours en « excès de pouvoir » pour que ce dossier soit jugé ultérieurement sur le fond, espérant « faire jurisprudence ».La mairie assure appliquer « la jurisprudence du Conseil d’Etat »De l’autre côté de la barre, représentant la mairie de Chalon-sur-Saône, Me Philippe Petit a assuré que le maire appliquait « la jurisprudence constante du Conseil d’Etat ».« La laïcité est une abstention et non l’obligation positive de fournir à chacun ce qu’il attend pour l’exercice de son culte en exigeant des prestations différenciées. »Me Petit a par ailleurs émis un « doute sur la recevabilité » du recours en raison notamment du dépassement du délai légal de deux mois.En mars, le maire de la ville, Gilles Platret, avait assuré qu’il ne s’agissait pas d’« un combat contre la religion musulmane ». « Je veux éviter ce système où les enfants sont regroupés à une même table en fonction de leur religion. Ce n’est pas ça le vivre-ensemble », a-t-il ajouté, en affirmant qu’« en aucun cas on obligerait les enfants à manger de la viande ».Il s’agit d’un « vrai débat de société », selon le maire, qui a rappelé que « d’autres collectivités avaient pris les mêmes décisions pour d’autres motifs, en tournant autour du pot ». La décision est attendue avant la fin de la semaine.Vif débat au sein des RépublicainsA la mi-mars, l’annonce de M. Platret de supprimer le menu de substitution au porc dans les cantines de la ville, où la pratique était en vigueur depuis 1984, avait déclenché une vive polémique, y compris dans son propre camp. Plusieurs ténors de droite, comme Bruno Le Maire, Christian Estrosi, mais aussi le chef de file des députés LR, Christian Jacob, avaient pris leurs distances avec cette idée, ce dernier affirmant que la ville de Provins, dont il est maire, continuerait à proposer « un menu alternatif ».En revanche, le président du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, avait soutenu M. Platret.Lire :Menu unique à la cantine : Sarkozy désavoué dans son propre campLa ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, avait quant à elle dénoncé une décision qui prend « en otage les enfants ». L’Observatoire de la laïcité avait relevé que, « si aucune obligation ne contraint la commune dans le cadre d’un service facultatif, (...) la laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus ».Outre Sargé-lès-le-Mans (Sarthe), en décembre 2014, et Arveyres (Gironde), en mars 2013, Perpignan et Toulouse ont récemment fait savoir qu’elles proposeraient désormais un menu végétarien dans les cantines.Lire aussi la tribune :Le repas végétarien, le plus laïc de tous 11.08.2015 à 14h40 • Mis à jour le11.08.2015 à 14h44 Hubert Haenel, membre du Conseil constitutionnel et ancien sénateur RPR puis UMP, est mort dans la soirée du lundi 10 août à Paris, a-t-on appris mardi auprès de l’institution du Palais-Royal et du Sénat.Né le 20 mai 1942 à Pompey (Meurthe-et-Moselle), ce licencié en droit était sorti major de l’Ecole nationale de la magistrature (ENM). Elu maire de Lapoutroie (Haut-Rhin) en 1977 sous l’étiquette RPR, il était devenu sénateur du Haut-Rhin en 1986, pour le rester jusqu’en 2010.Il avait travaillé au ministère de la justice, au Conseil supérieur de la magistrature puis au Conseil d’Etat, avant d’être nommé au Conseil constitutionnel en février 2010 par le président du Sénat, Gérard Larcher.« Un grand juriste, un patriote sincère »Le président François Hollande a présenté ses condoléances à la famille de M. Haenel. « La République perd un grand juriste, la France un patriote sincère, l’Alsace un élu jovial et proche des gens », affirme-t-il dans un communiqué diffusé par l’Elysée.Gérard Larcher a salué dans un communiqué la mémoire d’un homme qui « incarnait un gaullisme moderne et européen ».« Ce spécialiste de la gendarmerie était aussi un grand connaisseur du statut de la magistrature tout autant que des questions ferroviaires avant de présider la Commission des affaires européennes et de participer en première ligne à l’affermissement de l’avenir de l’Europe. (…) La République perd l’un de ses grands serviteurs, et l’Europe, un de ses grands militants. »Dans un communiqué, le Conseil constitutionnel décrit un homme qui « avait su imprimer sa personnalité et son sens de l’équilibre des pouvoirs publics ». Le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, a tenu à adresser « ses plus vives condoléances à l’ensemble de sa famille et à ses proches ».Le président (LR) du conseil régional d’Alsace, Philippe Richert, a rappelé dans un communiqué une carrière « atypique ». Hubert Haenel avait, en effet, été facteur avant d’entamer des études de droit. « L’Alsace, aujourd’hui, est en deuil. Un grand Alsacien s’en va. Il reste dans notre cœur le souvenir d’une voix, d’un sourire, d’une intelligence », a souligné M. Richert.Même chose du côté du président (LR) du conseil départemental du Haut-Rhin. « Nous perdons un ami, une grande voix pour l’Alsace, un grand serviteur de la France », a déploré Eric Straumann.Le président du Sénat devra désigner un nouveau membre au Conseil constitutionnel pour le reste du mandat de M. Haenel, soit jusqu’en 2019. En janvier, l’ancien premier ministre socialiste Lionel Jospin avait été nommé au Conseil après le décès du centriste Jacques Barrot.Lire : Le Conseil constitutionnel, une institution très politique 02.08.2015 à 17h58 • Mis à jour le02.08.2015 à 17h59 Indépendantes, mais soumises aux règles du gouvernement. Dix-neuf institutions, telles que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), l’Autorité des marchés financiers (AMF) ou encore l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) seront désormais obligées d’assurer la parité de leurs instances dès leurs prochains renouvellements, selon une ordonnance publiée dimanche 2 août au Journal officiel.Cette ordonnance a été prise vendredi en conseil des ministres, en application de la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, qui a habilité le gouvernement à légiférer ainsi sur ces sujets.Les instances des ordres professionnels concernéesUne deuxième ordonnance publiée dimanche oblige également les instances des ordres professionnels – « aujourd’hui marquées par de forts déséquilibres » selon un rapport joint à l’ordonnance – à observer cette stricte parité. Selon le rapport, les femmes représentent 42 % des médecins mais seulement 6 % des membres du conseil national de leur ordre, 53 % des avocats mais seulement 29 % du conseil national des barreaux.Pour effacer ces déséquilibres, le gouvernement a imaginé des modalités différentes selon les ordres. Les avocats devront élire des binômes paritaires dans les barreaux et garantir une représentation des deux sexes au moins égale à 40 % au conseil national. Dans les ordres médicaux, hormis celui des sages-femmes qui compte plus de 98 % de femmes, le gouvernement prévoit « l’élection de binômes paritaires » dans les conseils départementaux, afin d’obtenir « un nombre égal de femmes et d’hommes ». En revanche, les règles de parité des conseils nationaux sont renvoyées à une prochaine ordonnance. Les nouvelles règles, dont les modalités d’application seront précisées par décret, seront applicables à partir de 2017 pour les ordres médicaux, et dès 2016 pour les autres.Enfin, une troisième ordonnance impose, « sous peine de nullité du vote », « une représentation équilibrée » dans les conseils d’administration des mutuelles : la proportion des administrateurs de chaque sexe « ne peut être inférieure à 40 % ». Le texte prévoit toutefois une dérogation quand la proportion d’un des deux sexes est inférieure à 25 %. Le sexe minoritaire devra alors compter entre 25 % et 50 % d’élus. Les mutuelles ont jusqu’à 2021 pour appliquer ces nouvelles règles, et même jusqu’à 2024 si elles ont « une structure démographique déséquilibrée ». 31.07.2015 à 14h45 Par Harlem Désir, Secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes et Sandro Gozi, Secrétaire d’Etat italien aux Affaires européennesLors d’une interminable nuit bruxelloise, les pays de la zone euro ont dansé au bord du gouffre. L’esprit de solidarité et de responsabilité l’a finalement emporté et les bonnes décisions ont été prises pour maintenir la Grèce au sein de la zone euro, préserver son intégrité et donc celle de l’Europe.Mais la crise grecque, au-delà de la situation propre à ce pays, est venue rappeler les insuffisances et les fragilités de la zone euro elle-même. Trop peu de gouvernance politique, trop de divergences économiques, tel est le constat. Depuis le début de la crise, les écarts de revenus, de compétitivité et d’emploi entre pays se sont accrus, en même temps qu’augmentaient la défiance populaire vis-à-vis de l’Europe et la méfiance entre États membres, concernant le respect des règles pour les uns et le soutien à la croissance pour les autres.L’euro, une souveraineté partagéeDes progrès importants ont pourtant été accomplis pour assurer une plus grande stabilité de la zone euro face aux crises. L’Union bancaire, le Mécanisme européen de Stabilité, la politique monétaire de la Banque centrale européenne, empêchent aujourd’hui qu’une crise bancaire ou financière dans un pays ne se propage aux autres. C’est une avancée incontestable. Mais l’on ne peut s’en contenter.Car la zone euro n’a pas seulement besoin d’amortisseurs, elle a besoin de moteurs.L’euro est en effet bien plus qu’une monnaie. C’est un projet politique, une souveraineté partagée pour renforcer nos économies, notre croissance, l’emploi et donc finalement nos sociétés dans la mondialisation.Lire aussi :Hollande plaide pour un « gouvernement de la zone euro »C’est pourquoi nous devons replacer au cœur de ce projet l’objectif de convergence réelle des économies de la zone euro. Une convergence qui soit à la fois économique, financière, fiscale et sociale. Dans le même temps, il nous faut assurer un pilotage efficace de la zone euro au service de la croissance et de l’emploi, ce qui implique au début de chaque semestre européen un diagnostic partagé sur la situation de la zone euro et une appropriation des orientations communes lors de l’élaboration et de la mise en œuvre de nos budgets, de nos politiques fiscales et sociales, en un mot de tous nos instruments de politique économique. C’est pourquoi il nous faut aujourd’hui non pas opposer mais renforcer le respect des règles, la solidarité, la convergence et la légitimité. C’est la nouvelle étape que nous devons franchir.Créer un budget de la zone euroPour assurer une plus grande convergence, et une gouvernance réellement efficace de la zone euro, nous avons besoin d’instruments financiers. L’histoire de la construction européenne a souvent parcouru ce chemin. C’est le doublement des crédits alloués aux fonds structurels qui a permis à Jacques Delors de convaincre les États membres de créer le marché unique. La compétition ne pouvait se détacher de la cohésion et de la solidarité. C’est aussi la création du fonds de cohésion qui a permis de rendre soutenable la trajectoire vers la monnaie unique des États membres qui accusaient les retards les plus importants. Demain, la création d’un budget de la zone euro, qui viendra compléter le plan Juncker en donnant à l’Union les moyens de soutenir les investissements et d’intervenir – le cas échéant – sur le cycle économique, devra constituer une nouvelle étape de notre intégration.Lire aussi :Zone euro : la réponse prudente de Merkel à HollandePour piloter ce projet et ce budget, nous aurons besoin d’institutions légitimes et efficaces. Les sommets de la zone euro doivent cesser d’être des rencontres de la dernière chance et se réunir régulièrement, pour construire et non simplement réparer. L’Eurogroupe doit avoir à sa tête un président stable qui se consacre pleinement à cette mission visant à assurer la convergence de nos économies, la cohérence et la coordination de nos politiques. Et il ne peut y avoir de gouvernement de la zone euro sans un parlement de la zone euro car il ne peut y avoir d’efficacité sans légitimité. Pour que chacun soit associé aux décisions et que les peuples se reconnaissent mieux dans l’Europe.La monnaie unique est notre bien commun. Il ne s’agit pas que d’un moyen d’échange, ni même d’une fin en soi. C’est un des outils de notre ambition : l’émergence d’un sentiment commun, d’une identité partagée, d’une solidarité dans les bons et dans les mauvais moments.Avec les pays qui en décideront, et nous y travaillons, nous allons donc pousser à une organisation renforcée de la zone euro, pour plus de croissance, d’investissement et d’emploi. Plus d’ambition européenne et de solidarité.C’est la leçon que nous tirons des événements récents.La « solidarité de fait », chère à Robert Schuman, Alcide de Gasperi et Konrad Adenauer, reste notre méthode. Mais il nous faut franchir un pas supplémentaire, celui du passage de l’Union économique et monétaire à l’Union politique, de « l’euro monnaie » à « l’euro politique ».Lire aussi :L’Allemagne doit profiter de la crise grecque pour repenser la gouvernance économique de l’EuropeLire aussi :La crise grecque ? Une « opportunité » pour la zone euro, selon Elisabeth Guigou Bertrand Bissuel Petit à petit, la nouvelle carte administrative prend tournure. Par petites touches, pour ne brusquer ni les élus locaux ni les fonctionnaires ni les usagers. Vendredi 31 juillet, lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, Manuel Valls a présenté une série de décisions qui tirent les conséquences de la réforme territoriale. Les nouvelles capitales régionales sont désormais connues et certains services déconcentrés de l’Etat vont être réorganisés, avec le souci – assure Matignon – de préserver l’emploi public.Dans les régions dont le périmètre s’est élargi, il n’y a aucune surprise, s’agissant du choix de leur chef-lieu. Les communes lauréates sont celles qui étaient attendues depuis plusieurs semaines : Lyon en Auvergne-Rhône-Alpes ; Rouen pour la Normandie ; Lille dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ; Bordeaux pour Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ; Toulouse pour Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ; Dijon en Bourgogne-Franche-Comté.Officiellement, ces noms sont provisoires, la liste définitive n’étant arrêtée qu’en juillet 2016 après le renouvellement des assemblées régionales en décembre. Mais il est difficile d’imaginer que cet ordonnancement soit remis en cause, l’Etat et les collectivités locales ayant commencé à s’adapter à cette nouvelle donne. Quant à l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, son cas est définitivement réglé depuis la promulgation de la loi du 16 janvier qui a désigné Strasbourg comme capitale de ce vaste ensemble.Une décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique »Dans cette opération, neuf villes perdent leur statut de préfecture de région, parmi lesquelles Montpellier. Son maire, Philippe Saurel (divers gauche), n’a pas digéré cette décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique ». A Amiens, autre commune « déclassée », les édiles ont, eux aussi, rouspété, craignant un transfert massif d’agents publics de la métropole picarde vers Lille.C’est pourquoi le premier ministre leur a rendu visite, jeudi, pour désamorcer les tensions, à quelques mois des élections régionales, et contrer le discours du FN, qui a fait du dépérissement des services publics l’un de ses thèmes de campagne. Marine Le Pen, qui sera tête de liste en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, peut espérer rafler cette nouvelle « super-région ».Lire aussi :Régions agrandies, campagnes élargies« Mobilité géographique »Les craintes des élus ne sont pas tout à fait infondées. Un rapport, rendu en avril par plusieurs inspections générales, soulignait que le redécoupage des régions « est susceptible d’entraîner une mobilité fonctionnelle ou géographique pour près de 10 700 agents ».Jeudi, M. Valls s’est donc attaché à rassurer ses interlocuteurs. « Il n’y aura (…) pas de diminution du nombre de fonctionnaires d’Etat dans votre ville », a-t-il promis. La direction régionale de l’agriculture et celle chargée de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) « seront installées ici ». « Le rectorat d’Amiens sera maintenu » mais il y aura un rectorat de région à Lille, précise-t-on à Matignon, avec un partage des tâches bien délimité. Enfin, dans le chef-lieu de la Somme sera implantée « une plateforme nationale de validation des titres », qui emploiera une centaine de personnes.Un traitement similaire est annoncé pour les autres ex-préfectures de région. Ainsi, Montpellier devrait conserver la direction régionale des affaires culturelles, la chambre régionale des comptes ou encore la DRJSCS. Le but de l’exécutif est de faire en sorte que les effectifs relevant de l’Etat dans les villes « rétrogradées » restent relativement stables ou enregistrent de faibles variations. Pour y parvenir, la quasi-totalité des sites des actuelles directions régionales seront maintenus en spécialisant les agents qui y travaillent. Exemple : une direction régionale de l’agriculture pourra être recentrée sur la viticulture, en ayant compétence sur l’ensemble de la nouvelle « super-région ». Un gros effort de formation sera réalisé, indique Matignon, afin de permettre aux fonctionnaires de changer de métier sans avoir à déménager. Le nombre de ceux qui seront amenés à faire leurs valises devrait être inférieur à 1 000.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 14h54 • Mis à jour le30.07.2015 à 19h46 | Hélène Bekmezian Retour en arrière pour François Rebsamen ? Après la mort du maire PS de Dijon Alain Millot, lundi 27 juillet, le ministre du travail souhaite retourner à la tête de cette ville, qu’il a dirigée de 2001 à 2014.Lorsque le conseil municipal se réunira lundi 10 août pour élire un successeur à M. Millot, M. Rebsamen « sera candidat pour la mairie et pour la présidence du Grand Dijon », explique au Monde son entourage, confirmant ainsi une information du Bien Public.L’Elysée a d’ores et déjà annoncé que le ministre serait remplacé s’il était élu maire de Dijon. « Il y a un principe : il n’est pas possible de cumuler une fonction ministérielle et un mandat exécutif local », a-t-on ajouté. Du côté de Matignon, même son de cloche. En marge d’un déplacement en Picardie, le premier ministre, Manuel Valls, a tenu à rappeler le principe de non-cumul des mandats qui a fait l’objet d’une loi validée en février 2014 par le Conseil constitutionnel.« Il y a des principes qui s’appliquent et François Rebsamen le sait parfaitement : on ne peut pas être chef d’un exécutif (…) et en même temps membre du gouvernement. Ce sont ces principes comme le non-cumul des mandats d’une manière générale qui sont une exigence des citoyens. »Un peu plus tôt, François Rebsamen avait quant à lui déclaré qu’il « [remettrait] sa démission entre les mains du président et du premier ministre, quand ses engagements ministériels [seraient] terminés ».Pas contraire à la loi, mais contraire à la charte de déontologieSi rien dans la loi n’interdit à un ministre d’être également maire, François Hollande avait tout de même fait signer à ses ministres une charte de déontologie qui précise que « les membres du gouvernement consacrent tout leur temps à l’exercice de leurs fonctions ministérielles [et] doivent, de ce fait, renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir ».Réélu maire pour la troisième fois en mars 2014, M. Rebsamen avait quitté cette fonction dès le 2 avril pour entrer au gouvernement, et était alors devenu simple conseiller municipal. Son premier adjoint Alain Millot lui avait succédé à la mairie quelques jours plus tard, avant d’être également élu président du Grand Dijon à sa place. Mais la disparition de M. Millot, atteint d’un cancer, oblige aujourd’hui François Rebsamen à revenir en terre bourguignonne.Qui pour le remplacer au ministère du travail ?Quant à savoir qui pourrait prendre sa suite au ministère du travail en cas de victoire, plusieurs noms peuvent être avancés comme celui de Laurent Grandguillaume, député socialiste de Côte-d’Or, régulièrement cité comme « ministrable » depuis son rapport très salué sur l’auto-entrepreneuriat, remis en décembre 2013. Elu pour la première fois à l’Assemblée en 2012, M. Grandguillaume est en outre un proche de M. Rebsamen, dont il a été adjoint à la mairie de Dijon jusqu’à cette date.Mais, à 37 ans, cet élu hollandais et relativement loyal envers le gouvernement pourrait avoir le handicap de l’âge et ne pas être considéré comme assez aguerri pour un tel portefeuille. A l’inverse, l’actuel secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, pourrait alors convenir pour le poste de par son âge – 64 ans –, sa longue expérience politique et son métier d’origine, avocat du travail. D’autant que l’élu landais ne s’entend pas au mieux avec son actuelle ministre de tutelle, Ségolène Royal. Restera à savoir qui pourra alors le remplacer aux transports… D’autres noms circulent déjà, comme ceux de Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine et proche de Martine Aubry, ou encore Jean-Patrick Gille, député PS d’Indre-et-Loire.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 06h53 • Mis à jour le30.07.2015 à 17h14 | Emeline Cazi Claude Guéant s’est toujours tenu à distance de l’affaire des sondages. Quatre jours après sa garde à vue début juin, l’ancien secrétaire général de l’Elysée maintenait sur BFM-TV n’avoir « pas participé à la commande de ces sondages, [ni] vu tous les sondages », tout en rappelant le caractère « absolument indispensable à un gouvernement moderne » d’avoir recours à de telles études.Claude Guéant en sait en réalité bien plus qu’il ne le laisse croire. C’est en effet lui qui a déposé le contrat Buisson sur le bureau d’Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy. La feuille blanche, datée du 1er juin 2007 et déjà signée par le président de Publifact, la société de Patrick Buisson, était glissée dans une chemise à rabat.C’est précisément ce rabat qui intéresse les enquêteurs. Trois notes manuscrites s’y succèdent. Or, l’enchaînement de ces notes raconte ce qu’on ignorait jusqu’alors : le circuit qu’a suivi le contrat Buisson avant que la directrice de cabinet y appose sa signature.Lire aussi :Patrick Buisson mis en examen dans l’affaire des sondages de l’Elysée« Remarque est de caractère mineur »La première note, une carte de visite agrafée à la chemise portant la mention « Présidence de la République. Claude Guéant. Secrétaire général » et la date du 20 juin 2007, prouve que le contrat est passé entre les mains du secrétaire général. « Merci de mettre ce contrat à la signature et de faire retour d’un exemplaire à P. Buisson. CG », écrit ce dernier à Emmanuelle Mignon. La directrice de cabinet se renseigne avant de signer et interroge M. Revel, le chef des services administratifs et financiers de l’Elysée. C’est l’objet de la deuxième note : « Merci de me dire si cela pose un problème juridique. A moins que Claude Guéant vous en ait déjà parlé. Merci. »M. Revel répond le lendemain : « La convention aurait pu être conclue sous la présidence de la République plutôt que par le président de la République française. Mais cette remarque est de caractère mineur : au total, il n’y a aucun problème (juridique notamment). Les deux exemplaires, ci-joints, en retour, peuvent être mis à la signature du chef de l’Etat. » Emmanuelle Mignon, rassurée, a donc signé ce document « très confidentiel ».Sondages de l’Elysée : la garde à vue de Pierre Giacometti a été levée après 24 heuresLa garde à vue de Pierre Giacometti, conseiller de Nicolas Sarkozy, a été levée jeudi 30 juillet en début d’après-midi, selon son avocat, Patrick Maisonneuve. L’ancien directeur général d’Ipsos France était entendu par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) à Paris depuis plus de vingt-quatre heures dans l’enquête sur les sondages de l’Elysée, mis en cause par la Cour des comptes lors du dernier quinquennat.A l’issue de cette garde à vue, M. Giacometti a été relâché sans être déféré devant un magistrat instructeur. Selon ses dires, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a profité de cette audition pour livrer sa version de l’affaire.« A l’occasion de cette longue audition, j’ai eu la possibilité de prendre le temps nécessaire pour m’expliquer avec précision et en toute transparence sur la mission de conseil stratégique que le cabinet GiacomettiPéron a assuré au service de son client, la présidence de la République, et ceci de 2008 à 2012. »Selon une source judiciaire citée par Reuters, M. Giacometti est convoqué fin septembre par le juge chargé du dossier pour un « interrogatoire de première comparution » sur des faits de recel de favoritisme.Patrick Buisson mis en examenL’enquête porte sur la régularité des contrats conclus sous le quinquennat Sarkozy entre l’Elysée et neuf instituts de sondage, notamment la société GiacomettiPéron de Pierre Giacometti et celle de Patrick Buisson, Publifact. La polémique avait débuté en 2009, après la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui critiquait sévèrement une convention signée en juin 2007 entre l’Elysée et le cabinet de Patrick Buisson « pour un coût avoisinant 1,5 million d’euros ».Patrick Buisson, qui conseillait également Nicolas Sarkozy à l’Elysée mais avec lequel l’ex-président a depuis coupé les ponts, a quant à lui été mis en examen mercredi par un juge financier pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics par un particulier. Il s’agit de la première mise en examen dans ce dossier. Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy est protégé par son immunité présidentielle puisqu’il était en poste à l’Elysée.Début juin, six anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy, dont Claude Guéant et Xavier Musca, qui s’étaient succédé au poste de secrétaire général de la présidence de la République, ainsi qu’Emmanuelle Mignon, ex-directrice de cabinet, avaient été entendus. A l’issue de leurs interrogatoires, ils avaient été relâchés sans être déférés devant la justice. .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). Si Claude Guéant n'a pas été mis en examen, la justice a mis la main sur des notes signées de sa main qui atteste de son implication dans le dossier.Le 29 juillet, Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont à leur tour été entendus : le second a été mis en examen pour « recel de délit de favoritisme », « abus de biens sociaux » et « détournement de fonds publics par un particulier ». La justice a également découvert qu'il' avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et MignonSondages de l’Elysée : Patrick Buisson mis en examen Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard() .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). Si Claude Guéant n'a pas été mis en examen, la justice a mis la main sur des notes signées de sa main qui atteste de son implication dans le dossier.Le 29 juillet, Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont à leur tour été entendus : le second a été mis en examen pour « recel de délit de favoritisme », « abus de biens sociaux » et « détournement de fonds publics par un particulier ». La justice a également découvert qu'il' avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et MignonSondages de l’Elysée : Patrick Buisson mis en examen Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard()Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar et Adrien Morcuende Vacances ou pas, la riposte de Marine Le Pen ne s’est pas fait attendre. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles rejetait l’appel du Front national qui contestait la suspension du vote par courrier de la réforme de statuts du parti et de la suppression du poste de président d’honneur occupé par Jean-Marie Le Pen.Réaction immédiate de la présidente du FN, qui compte reprendre la main sur le terrain politique à défaut de gagner la bataille des tribunaux : l’officialisation du résultat des « 30 000 votes de la consultation » par courrier après comptabilisation sous contrôle d’huissier. Verdict de ce coup d’éclat médiatique qui reste avant tout symbolique : 94 % des adhérents ayant voté approuvent les nouveaux statuts, et donc la suppression de la présidence d’honneur.Manœuvre politiqueLe but de cette manœuvre politique est double. En publiant les résultats du vote lancé le 20 juin et auquel ont participé 29 248 des 51 551 adhérents (56,74 %) jusqu’à son interruption ordonnée le 8 juillet par le TGI de Nanterre, Marine Le Pen tient d’abord à montrer qu’elle est un chef de parti soutenu par ses militants.C’est d’ailleurs elle qui avait réuni le bureau exécutif du FN le 4 mai, date à laquelle était décidé, entre les murs du « carré » (siège du FN à Nanterre), « conformément à l’article 19, de suspendre le président d’honneur de sa qualité d’adhérent », qui lui donnait le droit de siéger à toutes instances du FN. Une décision historique qui n’avait alors pas été votée à l’unanimité – le FN n’avait pas indiqué quels membres du bureau exécutif ne l’avaient pas soutenue – et en l’absence de Jean-Marie Le Pen.Deuxième message, directement adressé à Jean-Marie Le Pen, indéboulonnable président d’honneur du FN depuis la passation de pouvoir lors du congrès de Tours, en janvier 2011 : rappeler que sa mise en minorité par les chiffres est la preuve qu’il est lâché par sa base, qu’il n’incarne plus la ligne majoritaire du parti qu’il a cofondé en 1972. Autrement dit, qu’il est, comme le répétait le vice-président du FN, Florian Philippot, le 28 juillet, sur France Info, un homme qui appartient au passé.Lire aussi :La victoire juridique de Jean-Marie Le Pen plonge le Front national dans l’incertitude« Il faut que je loue le stade de France ? » Mais à 87 ans, Jean-Marie Le Pen, qui réagit en « lion blessé », selon les mots employés mercredi par sa petite-fille Marion Maréchal Le Pen dans Le Parisien-Aujourd’hui en France, n’est pas mort. Pour mettre définitivement son père hors jeu politiquement, Marine Le Pen devra organiser un congrès « physique » dans les prochains mois.Dans un premier temps, la benjamine de Jean-Marie Le Pen a montré son refus d’envisager cette hypothèse : « Mais enfin pardon, nous ne sommes pas au XIXe siècle et nous n’avons plus 7 000 adhérents. Nous en avons 51 500. (...) Expliquez-moi comment je peux organiser un congrès physique avec 51 500 adhérents. Il faut que je loue le stade de France peut-être ? », avait ironisé la présidente du FN sur BFM-TV.Depuis le rejet de la cour d’appel de Versailles, la présidente du FN, à court de munitions sur le plan judiciaire, semble désormais déterminée à suivre cette voie pour sortir de cet embourbement politico-familial qui dure depuis plus de trois mois. Le 4 mai, le bureau exécutif du parti, réuni à Nanterre, faisait le choix de suspendre son père du FN, après que ce dernier a qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ».L’organisation d’un congrès physique, qui semble inévitable, suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation.Adrien MorcuendeMatthieu GoarJournaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Dans une très longue interview de plus de deux heures, mercredi 29 juillet, à la radio Kokkino, très proche du parti de la gauche radicale Syriza, le premier ministre Alexis Tsipras est longuement revenu sur les divisions qui déchirent aujourd’hui son parti. « Je suis le dernier à vouloir des élections, a-t-il notamment déclaré, mais si je n’ai plus de majorité parlementaire alors je n’aurai pas d’autre choix que de convoquer ces élections. » Le premier ministre grec fait en effet face à une fronde grandissante au sein de son propre parti, dont une frange lui reproche d’avoir signé le 13 juillet dernier un accord amenant en Grèce de nouvelles mesures d’austérité, alors que l’ensemble de la campagne de Syriza s’était concentrée sur la lutte contre l’austérité. Lors des votes de premiers trains de mesures les 15 et 22 juillet, près d’une quarantaine de députés s’étaient désolidarisés du gouvernement, faisant tomber la majorité parlementaire en dessous des 151 voix requises pour faire adopter un texte. Ces mesures n’étaient finalement passées qu’avec les voix de l’opposition.Deux camps, un congrès exceptionnelDepuis, la fronde s’organise et Syriza est véritablement divisé aujourd’hui en deux camps. Le grand test sera l’adoption dans les prochaines semaines du nouveau plan de plus de 80 milliards d’euros de prêt sur trois ans, actuellement en cours de négociation, et qui devrait être présenté au parlement d’ici au 20 août.Si moins de 120 députés du groupe parlementaire Syriza soutiennent ce texte, alors Alexis Tsipras n’aura en effet pas d’autre choix que de recourir à des élections, car il deviendra intenable de ne faire adopter des lois qu’avec le soutien de l’opposition. Une clarification sera nécessaire.Il a confirmé lors de son interview de mercredi matin qu’il souhaiterait que se réunisse avant cela, peut-être début septembre, « un congrès exceptionnel pour demander aux 30 000 membres de Syriza de se prononcer sur la ligne que devra suivre le parti ». Pour décider aussi des candidats qui seront inscrits sur les listes électorales.Selon ce scénario, le calendrier idéal de M. Tsipras serait donc : conclusion de l’accord, adoption au parlement puis congrès Syriza avant des élections fin septembre ou début octobre.Bousculer les équilibres internesMais les dissidents de Syriza exigent, eux, que les choses aillent plus vite, faisant pression sur le gouvernement et le parti pour que les organes internes se réunissent avant la conclusion de l’accord avec les créanciers. Ils espèrent ainsi bousculer les équilibres internes et renverser la « ligne présidentielle », menée par Alexis Tsipras, qui reste à ce jour la ligne majoritaire au sein de Syriza.Derrière cette bataille, deux conceptions s’opposent : d’un coté, celle de M. Tsipras, qui vise à continuer à négocier avec les créanciers, pour avant tout rester dans la zone euro, et de l’autre, la vision défendue notamment, et de plus en plus fort, par Panayiotis Lafazanis, le chef du courant dissident de la plateforme de gauche, appelant, lui, à la rupture et à la sortie de la zone euro. « Le peuple grec ne nous a jamais demandé de sortir le pays de la zone euro, a précisé M. Tsipras, sur Kokkino. L’heure est arrivée pour la gauche de se montrer responsable. Quand un parti prend la décision de gouverner, il doit gouverner et pouvoir compter sur sa majorité parlementaire. »La première bataille de cette guerre des tranchées aura lieu jeudi 30 juillet. Le comité central doit se réunir et répondre à une question : les consultations internes au parti auront-elles lieu avant ou après la conclusion de l’accord ?Sans surprise, l’opposition comme les créanciers aimeraient que cela se produise après. Une fois le nouveau plan adopté au parlement.En cas d’élection, selon tous les sondages de ces dernières semaines, Syriza arriverait toujours en tête, avec même la possibilité de dégager une majorité absolue de 151 députés (sur les 300 sièges que compte le parlement). Ce qu’il n’avait pas réussi à faire le 25 janvier dernier.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.07.2015 à 19h14 • Mis à jour le30.07.2015 à 16h42 | Pierre Breteau et Samuel Laurent Une nouvelle fois, le chômage a (faiblement) augmenté en juin, selon la dernière livraison de chiffres de Pôle emploi. Et une nouvelle fois, la majorité socialiste et François Hollande doivent assumer : ils ne sont pas parvenus à faire diminuer le nombre de demandeurs d’emploi, qui reste croissant depuis 2008 et la crise financière.La situation française est-elle particulièrement mauvaise en Europe ? Pour le savoir, nous avons voulu regarder deux éléments : d’un côté, le niveau du chômage dans les 28 pays de l’Union européenne (UE). Mais aussi et surtout, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi dans chaque pays depuis 2008, en comparaison avec la moyenne européenne.La carte ci-dessus vous permet d’afficher les deux types de données. La couleur montre le niveau de chômage d’un pays en mai 2015 (derniers chiffres disponibles à l’échelle européenne), et en passant votre souris sur ledit pays, vous pouvez afficher une courbe montrant l’évolution du chômage depuis sept ans.Deux constats s’imposent : d’une part, le niveau du chômage place la France du côté des pays « latins » (Italie, Espagne), où il est plus élevé, plutôt que du côté des pays tels l’Allemagne ou le Royaume-Uni, où il est plus faible.D’autre part, on constate que la courbe du chômage en France épouse assez bien celle de la moyenne de l’Union européenne, et ce depuis plusieurs années.Lire sur Les Décodeurs :Le chômage stable est-il le résultat d’une « manipulation » ?Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano et Pierre Breteau C’est un simple changement de méthodologie assure-t-on à Pôle emploi, une « modification de procédure » dans l’établissement des chiffres du chômage depuis le mois de juin 2015.Derrière la novlangue administrative, la stabilisation du chômage le mois dernier, qualifiée de « manipulation » des chiffres par certains membres de l’opposition, tient principalement à un mode plus fin de classement des chômeurs inscrits à Pôle emploi.Lire les dernières informations :Chômage : quasi-stabilité au mois de juinDes données plus précisesDepuis juin 2015, Pôle emploi a accès à des « données administratives plus complètes », qui lui permettent de classer plus précisément les demandeurs d’emplois dans ses cinq catégories :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie :catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple).L’agence explique que grâce à une meilleure coordination avec l’Agence de services et de paiement (ASP), elle dispose d’informations plus fiables sur « les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) » – ce qui a permis de reclasser tous les chômeurs inscrits à tort dans les catégories A, B et C vers les catégories D et E, qui regroupent les personnes ne recherchant pas activement un emploi.ExemplePierre, inscrit comme demandeur d’emploi sans activité (catégorie A), a signé en avril 2015 un contrat de service civique. Problème : Pôle emploi n’en a pas été informé, et continuait à le considérer comme chômeur de catégorie A, lui versant toujours ses allocations chômage.Mais en juin 2015, l’agence nationale du service civique a donné son accord à l’Agence de services et de paiement (ASP) pour qu’elle transmette chaque mois à Pôle emploi la liste des jeunes en service civique qu’elle a la charge de rémunérer. Résultat : Pôle emploi a reclassé Pierre en catégorie D et suspendu le versement de ses allocations jusqu’à la fin de son contrat.Sans ce changement de méthodologie, la baisse de 16 800 inscrits observée dans les trois premières catégories – les plus scrutées – aurait été une hausse de 8 000. Le nombre de chômeurs dans les dernières catégories aurait quant à lui été stable, au lieu d’augmenter de 24 800 : #container_14380749994{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14380749994{ height:500px; } #container_14380749994 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14380749994 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14380749994 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14380749994 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'évolution mensuelle du chômage en juin 2015En France métropolitaineSource : Pôle emploi(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14380749994", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#f19300","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, formatter:function(){ 0) ? 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Bassères. Mécaniquement, le contingent des radiés qui sortent des statistiques parce qu’ils oublient d’« actualiser » leur situation auprès de l’agence était plus faible que d’habitude, ce qui a grossi le nombre de chômeurs inscrits, et doublé l’ampleur de la hausse.Réprimandé par le ministère du travail, le directeur de Pôle emploi a promis de revenir à « la règle d’une seule relance par SMS, quel que soit le mois », pour éviter de fausser les statistiques d’un mois sur l’autre.Lire aussi : Chômage : le biais de François HollandePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Jean-Marie Le Pen vient de gagner une nouvelle bataille dans la guerre judiciaire et politique qui l’oppose à sa fille. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles a en effet rejeté l’appel du Front national qui contestait la suspension de son assemblée générale extraordinaire.Par cette procédure, Marine Le Pen demandait aux adhérents de voter par courrier la réforme des statuts et la suppression du poste de président d’honneur occupé par son père. Une fonction honorifique créée sur mesure lors du congrès de Tours, en janvier 2011, au moment de la passation de pouvoirs entre le cofondateur du parti et Marine Le Pen.Le Front national a décidé de riposter sur le front politique. Dans un communiqué publié sur son site, il parle d’une volonté de « bâillonner ses adhérents » et annonce qu’il rendra public, mercredi 29 juillet, les « 30 000 votes de la consultation ». Ce « congrès postal », comme le surnommait Jean-Marie Le Pen, avait été lancé le 20 juin. Selon nos informations, le 8 juillet, jour de sa suspension par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leurs cotisations avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %.Un feuilleton judiciaireCette publication ne changera rien au cours de la justice. Car la décision de la cour d’appel du jour n’a fait que confirmer celle du tribunal de grande instance de Nanterre. Le 8 juillet, cette instance avait déjà obligé la présidente du Front national à organiser un congrès « physique », c’est-à-dire à réunir les militants, si elle voulait valider la mise à l’écart du cofondateur du parti. Interrogé par Le Monde, Frédéric Joachim, avocat de Jean-Marie Le Pen déclare :« Il s’agit d’un nouveau camouflet pour le FN. Les statuts ne permettent tout simplement pas de procéder à une consultation postale pour prendre une décision aussi importante. Le FN doit maintenant se comporter en parti politique et non en bureau d’avocats. » Cette nouvelle étape judiciaire a été mal vécue par les proches de Marine Le Pen. « Ce sont les juges qui semblent avoir une volonté incroyable de maintenir Jean-Marie Le Pen dans sa fonction d’imprécateur de propos que nous ne voulons plus entendre », a affirmé sur BFM-TV Gilbert Collard, député Rassemblement bleu marine (RBM) du Gard.La décision de la cour d’appel de Versailles représente en effet une nouvelle victoire de Jean-Marie Le Pen dans la bataille judiciaire contre sa fille. Le cofondateur du FN a décidé par tous les moyens de refuser sa mise à l’écart qui avait débuté le 4 mai. Ce jour-là, après des provocations de M. Le Pen qui avait qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale », les dirigeants du parti avaient d’abord décidé sa suspension du parti.Lire aussi (abonnés) :Le Pen contre Le Pen : quand la fille sacrifie le pèreUn congrès encore sans lieu et sans date Dans la foulée, la suppression de sa présidence d’honneur était aussi proposée lors d’une assemblée générale extraordinaire durant laquelle les adhérents devaient se prononcer par courrier. Lancée le 20 juin, cette procédure devait en théorie livrer ses résultats le 10 juillet.C’était sans compter sur le caractère procédurier de M. Le Pen, qui avait saisi en référé le tribunal de grande instance de Nanterre. Le 2 juillet, le TGI avait dans un premier temps levé sa suspension de sa qualité d’adhérent car la durée de cette mesure disciplinaire n’avait pas été précisée par les instances du parti. Le 8 juillet, l’instance lui avait ensuite donné raison en suspendant le vote par courrier ; avant que le FN ne fasse appel. Le parti n’a pas encore communiqué sur le lieu et la date de ce congrès.Matthieu GoarJournaliste au Monde 28.07.2015 à 08h57 • Mis à jour le28.07.2015 à 15h19 | Bertrand Bissuel et La Matinale Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi 27 juillet, par le ministère du travail et par Pôle emploi.En mai, l’accroissement avait été nettement plus fort (+ 16 200). Si cette légère hausse enregistrée le mois dernier est bien inférieure, elle est à prendre avec précaution, car les modes de calcul de Pôle Emploi viennent de changer. Sans cette modification de calcul, le nombre de demandeurs au mois de juin aurait été de 11 300.Selon ce nouveau mode de calcul qui permet de mieux prendre en compte les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, le nombre de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé dans le mois s’établit à 3 553 500, auxquels il faut rajouter les 1 843 900 personnes qui ont exercé une activité réduite (catégorie B et C).Selon Pôle Emploi :« Ce n’est pas un changement de modalité de calcul. On continue à mesurer le nombre de demandeurs d’emploi sur les listes de Pôle emploi de la même manière ».Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % comparé à mai).« Évolutions positives »Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il.La diminution du nombre de chômeurs chez les moins de vingt-cinq ans constitue un motif de satisfaction et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime M. Rebsamen (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Ces chiffres ne sont toutefois pas flatteurs pour la France, comparé à la Suède, au Royaume-Uni ou à l’Allemagne, où le chômage est en baisse. Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande n’a pas réussi à inverser la courbe du chômage. En France, elle est en hausse quasi continue, tandis qu’elle commence à baisser dans les principaux pays européens.En moyenne, dans les 28 pays de l’Union européenne, le chômage décroît. Entre mai 2012 et mai 2015, le taux est passé de 10,4 % à 9,6 %. Selon Eurostat, il a augmenté en France sur la même période, passant de 9,7 % à 10,3 %.La MatinaleJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.08.2015 à 12h48 • Mis à jour le07.08.2015 à 09h07 | Les Décodeurs La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite « loi Macron », a été promulguée et publiée au Journal officiel vendredi 7 août. Le texte ne contient bien sûr pas les quelques articles censurés par le Conseil constitutionnel mercredi soir, qui devront être présentés à nouveau devant le Parlement pour être validés – ou non.L’itinéraire législatif de la loi a notamment été marqué par deux votes en bloc à l’Assemblée nationale, au cours desquels le gouvernement a engagé sa responsabilité en raison de l’utilisation de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution.Le texte fourre-tout de 308 articles vise, selon Emmanuel Macron, à guérir les « trois maladies » de la France : « défiance », « complexité » et « corporatisme ». Saluée par le Medef, la loi a tout au long de son parcours suscité des critiques de toutes parts, et a subi de nombreuses modifications. Passage en revue des principaux points de loi – parmi de nombreux autres : 1. L’assouplissement du travail le dimanche et la nuitLe dispositif retenu supprime les cinq dimanches travaillés de plein droit proposés à l’origine et laisse le choix aux élus de fixer le nombre de dimanches « entre 0 et 12 ». Les autorisations seront débattues au niveau intercommunal au-delà de cinq dimanches. Les salariés percevront une compensation d’au moins 30 % sur leurs salaires ainsi que d’éventuelles contreparties selon des accords d’entreprise au cas par cas.Des « zones touristiques internationales » sont créées, à Paris, Nice, Cannes ou Deauville, dans lesquelles les commerces pourront ouvrir les dimanches et jusqu’à minuit, sur la base de compensations salariales (salaire doublé pour le travail en soirée). Voir notre infographie complète : Combien de salariés travaillent le dimanche ? 2. Des lignes nationales de carsJusqu’à présent limités par des régimes d’autorisation complexes, ils seront libéralisés. M. Macron en avait fait un symbole, estimant qu’il s’agissait d’une mesure à destination « des plus pauvres », qui pourraient ainsi « voyager facilement ».« A l’heure actuelle, beaucoup de Français sont trop pauvres pour prendre le train, qui est trop cher. Le transport en autocar est 8 à 10 fois moins cher que le train. Cette mesure de libéralisation du transport en autocar va bénéficier aux familles les plus modestes, les plus précaires, les plus fragiles. »Selon le ministre, cette libéralisation du transport par car devrait créer des « dizaines de milliers » d’emplois. Les débats ont conduit à mettre en place des limitations, régions et départements pourront ainsi interdire ou limiter certaines lignes. 3. L’assouplissement du permis de conduireLe permis devient un « service universel » dont le délai d’attente, actuellement de quatre-vingt-dix-huit jours en moyenne entre deux présentations à l’examen, devra être divisé par deux. Les épreuves du code de la route seront confiées à des sociétés privées. Dans les départements où l’attente entre deux passages à l’examen est supérieure à quarante-cinq jours, des « agents publics ou contractuels », dont ceux de La Poste, pourront le faire passer. Enfin, la durée minimale de vingt heures de conduite a été supprimée. 4. Une réforme des prud’hommesAutre chantier complexe, celui de la justice prud’homales. La réforme vise à simplifier les procédures pour en réduire les délais. La loi prévoit une formation des conseillers et des sanctions en cas de manquement à la déontologie, ainsi qu’un statut de défenseur syndical, et un renforcement du pouvoir des inspecteurs du travail et du pouvoir judiciaire (juge départiteur).En dernière minute, le gouvernement avait ajouté un barème d’indemnités (maximales) en cas de licenciement, en fonction de l’ancienneté des salaires dans l’entreprise et de la taille de celle-ci. Mal perçue par nombre de députés socialistes, cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, qui a estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ». 5. Les règles de licenciement collectif modifiéesSur ce volet, dont l’objectif est de sécuriser davantage les entreprises, un amendement des rapporteurs qui a été voté privilégie la négociation collective et encadre plus strictement la délimitation du périmètre d’application des critères de licenciement en cas de décision unilatérale de l’employeur. 6. Une incitation à l’épargne salariale et l’actionnariat salariéLa loi Macron simplifie ces dispositifs pour permettre leur généralisation aux petites et moyennes entreprises (PME), et les rendre plus attractifs fiscalement. Les fonds récoltés devraient également être davantage utilisés pour financer l’économie.La loi Macron abroge en revanche la prime de partage des profits mise en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui obligeait les entreprises augmentant leurs dividendes deux ans de suite à une redistribution au profit de leurs salariés.Lire aussi : Les salariés gèrent leur épargne salariale avec une très grande prudence 7. La libéralisation des professions réglementées et Infogreffe en open dataL’installation des nouveaux arrivants (huissiers, notaires, commissaires-priseurs) sera libéralisée afin de favoriser la concurrence et de permettre aux titulaires des diplômes requis de se lancer – le tout étant toutefois régulé par le ministère de la justice. Les grilles tarifaires doivent également être modifiées pour les actes « de la vie courante et de la plupart des transactions immobilières », afin d’en diminuer le prix.Mais la possibilité d’introduire une part de tarifs variables a été supprimée lors des débats, au profit d’un système de remises fixes possibles pour les jeunes huissiers, notaires et mandataires judiciaires. La commission spéciale a entériné la liberté d’installation « contrôlée » des notaires, huissiers et commissaires-priseurs et a adopté un amendement fixant une limite d’âge (70 ans) pour ces professions. Ce qui n’empêche pas la grogne des notaires de se poursuivre.En revanche, les greffes des tribunaux de commerce ont perdu leur combat : les données du Registre national du commerce et des sociétés (RNCS), qui étaient jusqu’ici leur propriété et auxquelles on n’accédait que par des services payants, seront désormais librement accessibles.Cette réforme a provoqué une forte réaction des professionnels concernés, des avocats aux huissiers. Ils dénoncent la « marchandisation » du droit « livré à l’économie », craignent un recul de l’accès au droit, ou prédisent la « mort de la profession » des commissaires-priseurs ou des administrateurs et mandataires judiciaires, avec des milliers d’emplois supprimés à la clé.Infogreffe regroupe les 135 greffes des tribunaux de commerce de France, soit près de 2 000 collaborateurs. Le site, qui emploie une trentaine de personnes (informaticiens et personnel technique), existait avant 2009 – les données étaient même diffusées sur le Minitel dans les années 1990 – mais ce n'est qu'à cette date qu'il a récupéré le monopole de la délégation de service public, au détriment de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). 8. Des prêts entre entreprisesUne entreprise qui dispose d’une trésorerie excédentaire pourra prêter de l’argent à un fournisseur ou un sous-traitant en difficulté, pour une durée limitée à deux ans et dans la mesure où prêteur et débiteur entretiennent des liens économiques. 9. Cinq à dix milliards d’euros de cessions d’actifsLe texte, examiné le 10 décembre 2014 à l’Assemblée, comporte un volet avalisant la vente par l’Etat de 5 milliards à 10 milliards d’euros d’actifs dans des entreprises ; 4 milliards seront affectés au désendettement, le reste étant réinjecté dans l’économie. Le détail de ce qui sera cédé n’a pas encore été divulgué. M. Macron s’est contenté de préciser qu’il n’était pas question de privatiser EDF, comme cela avait pu être évoqué. Lire aussi : Participations : les mauvais comptes de l'Etat actionnaire 10. Et aussi…La loi évoque également, parmi d’autres mesures :un assouplissement des conditions de changement de banque pour les consommateurs, avec la mise en place d’un service entièrement automatisé ;une « majoration de constructibilité » de 30 % pour les communes désireuses de s’agrandir ;une carte professionnelle dans le bâtiment pour éviter les fraudes et le travail au noir. Les mesures censurées par le Conseil constitutionnel :Assouplissement de la loi Evin.Les députés avaient également voté, contre l’avis du gouvernement, un assouplissement de la loi Evin sur la communication autour de l’alcool mais cette mesure a été retoquée par le Conseil constitutionnel, estimant qu’elle n’avait rien à voir avec le contenu de la loi Macron. L’entérinement du centre de stockage de déchets nucléaires à BureAu dernier moment, le gouvernement avait introduit dans la loi d’un amendement entérinant le centre de stockage des déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse. Cet article a été censuré par le Conseil constitutionnel, qui a, là aussi, estimé qu’il s’agissait d’un « cavalier législatif » qui devra être présenté dans un nouveau texte.Lire : Quels sont les enjeux du stockage des déchets nucléaires à Bure ? Les DécodeursJournaliste au Monde 06.08.2015 à 09h00 • Mis à jour le06.08.2015 à 14h33 Certes, l’essentiel de la loi dite Macron « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » a été validé par le Conseil constitutionnel, mercredi 5 août. Mais plusieurs dispositions qui avaient fait l’objet de nombreuses critiques ont été censurées. Le premier ministre, Manuel Valls, qui a argué que la plupart des mesures rejetées avaient été annulées « non pas sur le fond mais pour des raisons de procédure », a prévenu que ces dispositions seraient « à nouveau présentées devant le Parlement dans les prochains mois ».Le plafonnement des indemnités prud’homalesC’est la mesure la plus importante que le Conseil constitutionnel a retoquée. Le gouvernement avait esquissé une réforme des indemnités prud’homales, qui concernait le barème mis en place pour dédommager les salariés victimes d’un licenciement « sans cause réelle et sérieuse ».Le nouveau système devait plafonner les sommes allouées en fonction de l’ancienneté des salariés dans leur entreprise et de la taille de celle-ci – un projet désapprouvé par la droite, mais aussi par une partie de la gauche et par les syndicats.Lire aussi :Indemnités prud’homales : la grille d’Emmanuel Macron fait des accrocsLes juges constitutionnels ont estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise « méconnaissait le principe d’égalité devant la loi ».Dans un communiqué, Manuel Valls a souligné que « le principe » du dispositif avait été « validé » par le Conseil constitutionnel mais que ce dernier « a estimé que [le plafond des indemnités] ne pouvait être différent entre petites et grandes entreprises ». « Des solutions devront être recherchées pour réduire malgré tout l’incertitude à laquelle sont soumis employeurs comme salariés », poursuit le premier ministre.L’assouplissement de la loi EvinL’amendement, introduit par des députés contre l’avis du gouvernement, avait inquiété les associations de lutte contre l’alcool et provoqué la colère de la ministre de la santé, Marisol Touraine. Les parlementaires entendaient alléger la loi Evin de 1991 pour, selon eux, distinguer publicité et information sur l’alcool.Le Conseil constitutionnel a rejeté cet article non pas sur le fond mais au motif qu’il s’agit d’un « cavalier législatif », une disposition qui n’a rien à voir avec le projet de loi dans lequel elle est insérée. La mesure pourra donc être réintroduite dans un autre texte.La gestion des déchets nucléaires stockés en profondeurUn amendement concernant le stockage des déchets radioactifs avait été introduit subrepticement dans la loi, juste avant son vote définitif. Il entérinait le projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) à Bure, dans la Meuse.Là encore, le Conseil constitutionnel a estimé qu’il s’agissait d’un cavalier législatif. La censure porte donc sur la forme et non pas sur le fond. Et Bercy a déjà annoncé, après avoir pris acte de la décision des juges, que « l’expérimentation de l’enfouissement des déchets nucléaires devrait faire l’objet d’une proposition de loi au premier semestre 2016 ».Lire aussi :Tollé après l’irruption des déchets radioactifs dans la loi MacronSeize autres articles considérés comme des « cavaliers législatifs » ont été rejetés par les juges constitutionnels, dont huit relatifs à la réforme des chambres de commerce et des métiers.Joint par Le Monde, le ministre de l’économie se félicite que la loi ait été « validée en totalité dans ses principes et à 98 % dans les détails, en particulier sur la réforme des professions réglementées qui avait fait l’objet de nombreuses attaques ». Il assure que les « trois quarts » des décrets réglementaires seront pris dans les prochains mois. 06.08.2015 à 01h16 • Mis à jour le06.08.2015 à 08h48 | Patrick Roger Le Conseil constitutionnel a validé, mercredi 5 août, l’essentiel de la loi sur la croissance et l’activité, dite « loi Macron », qui a occupé une bonne partie des débats parlementaires au premier semestre et obligé le gouvernement à recourir à l’article 49-3 de la Constitution pour la faire adopter. La haute juridiction a toutefois censuré tout ou partie de 23 articles sur les 308 que comportait le texte de loi.Parmi les dispositions censurées figure notamment l’article 266 qui prévoyait un plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement sans cause réelle ni sérieuse.Les juges constitutionnels ont estimé que la différence de traitement selon la taille de l’entreprise méconnaissait le principe d’égalité devant la loi. Ce qui va contraindre le gouvernement à revoir son dispositif s’il souhaite en maintenir le principe.Les « trois quarts » des décrets pris dans les prochains moisPas moins de 18 articles ont été censurés au motif qu’ils avaient été introduits irrégulièrement, sous forme d’amendements, dans le texte de loi : ce qu’on appelle des cavaliers législatifs.Parmi ceux-ci, on relèvera l’article 201 portant sur la gestion des déchets nucléaires stockés en profondeur, ce qui concerne le centre industriel de stockage géologique (Cigéo) de Bure. Sur ce point, un nouveau texte devrait être présenté début 2016. Autre « cavalier » censuré, l’article 225 introduisant des dérogations à la loi Evin sur l’interdiction de la publicité en faveur des boissons alcooliques.Joint par Le Monde, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, se félicite que la loi ait été « validée en totalité dans ses principes et à 98 % dans les détails, en particulier sur la réforme des professions réglementées qui avait fait l’objet de nombreuses attaques ».Il assure que les « trois quarts » des décrets réglementaires seront pris dans les prochains mois. Ainsi, la réforme de l’ouverture dominicale et en soirée des commerces devrait être effective d’ici à la fin septembre, la libéralisation des lignes d’autocar à partie de la mi-octobre et la réforme des professions réglementées fin octobre.Lire notre analyse :Neuf points de crispation sur la loi MacronPatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Au Front national, on s’écrit des cartes postales avec une plume acide. Au moment de partir en cure de repos estivale, mardi 4 août, Jean-Marie Le Pen a reçu un courrier de sa fille, présidente du FN, qui le convoque à nouveau devant le bureau exécutif du parti. Ce conseil de discipline est prévu le 20 août et la « sanction prononcée peut aller jusqu’à la suspension provisoire, la radiation et l’exclusion pour faute grave », prévient d’emblée Marine Le Pen. « Le procédé est abject et indigne d’un candidat à la présidence de la République », a aussitôt réagi M. Le Pen dans un communiqué.« Le procédé est abject et indigne d’un candidat à la présidence de la République »Déboutée trois fois par la justice, Marine Le Pen persévère. Sa stratégie de dédiabolisation du Front national passe par l’exclusion du cofondateur du parti, et elle ne peut se permettre de faiblir dans ce bras de fer politico-familial. Elle a donc décidé de relancer depuis le début la procédure disciplinaire à l’encontre de M. Le Pen. Après ses propos réitérés sur les chambres à gaz, « détail » de la seconde guerre mondiale, le patriarche avait été convoqué une première fois devant le bureau exécutif, le 4 mai. A la fin d’une séance houleuse sous forme de thérapie de groupe, le cofondateur du FN avait été suspendu à titre provisoire et les dirigeants avaient organisé un vote par courrier des militants pour mettre fin à sa fonction de président d’honneur. C’était mal connaître le caractère procédurier de M. Le Pen qui avait alors saisi en référé le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre.Lire aussi :Pour le moment, la crise au FN n’affecte pas l’image de Marine Le Pen« Le vote renforce la légitimité du bureau exécutif  »Le 2 juillet, la justice a d’abord annulé sa suspension, car le parti n’avait pas précisé sa durée. Le 8 juillet, le TGI a également suspendu le « congrès postal », comme le surnommait ironiquement M. Le Pen. Le 28 juillet, la cour d’appel de Versailles a confirmé cette décision. Histoire de reprendre la main politiquement, Marine Le Pen a alors dépouillé les 28 664 votes déjà reçus par courrier. Selon le parti, qui a publié les résultats le 29 juillet, 94,08 % des votants se sont prononcés pour la fin de la fonction de président d’honneur de M. Le Pen. « Le vote des adhérents renforce la légitimité du bureau exécutif pour reprendre la procédure disciplinaire », estime un proche de la présidente. « Ils ont l’intention maintenant de bien faire les choses. En mai, le temps politique a primé sur le temps juridique », analyse Me Frédéric-Pierre Vos, avocat du FN.Avant même la décision de la cour d’appel, Marine Le Pen et ses proches ont commencé à se concerter pour savoir comment écarter le père malgré la justice. Très vite, ils se sont mis d’accord pour relancer depuis le début la procédure disciplinaire. Conscients des failles juridiques qui avaient annihilé leur première tentative, les dirigeants du FN ont cette fois-ci recensé toutes les sorties médiatiques de M. Le Pen qui ont nui, selon eux, aux intérêts du FN.Dans le dernier courrier adressé, Marine Le Pen dresse en quinze points un inventaire des « outrances » du président d’honneur, selon le mot d’un de ses proches. Il y a bien sûr ses propos sur la Shoah, tenus début avril sur BFM-TV, ses déclarations sur le maréchal Pétain, la même semaine dans Rivarol, mais aussi des faits plus récents, comme son « intrusion sur la scène de l’Opéra », lors du rassemblement traditionnel du parti le 1er mai, ou son interview le 5 mai à Europe 1, où il a dit avoir « honte que la présidente du FN » porte son nom.« Ils croient bétonner mais en fait ils bidonnent »Pas moins cinq points concernent des critiques adressées à Florian Philippot, vice-président du parti, soupçonné par M. Le Pen d’être un « agent double » fin juillet dans Le Parisien, et dont les proches ont été qualifiés de « gestapettes » dans une vidéo diffusée sur Youtube. Le FN pointe aussi ses attaques contre sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, qui n’aurait selon son grand-père, s’exprimant début juillet sur i-Télé, « ni l’expérience, ni le gabarit » pour diriger la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Ils font feu de tout bois. Ils croient bétonner mais en fait ils bidonnent, car la plupart de ces griefs relèvent de la liberté d’expression de Jean-Marie Le Pen », assure Me Frédéric Joachim, avocat du cofondateur du parti.Entre intérêts politiques d’un parti qui rêve de normalisation et psychanalyse familiale, le bureau exécutif du 20 août risque donc d’être encore très tendu. Marine Le Pen sera présente. Son père n’a pas encore confirmé s’il s’y rendrait. Si M. Le Pen est exclu de son parti, il restera à trancher la fin de sa fonction de président d’honneur. Disparaîtra-t-elle avec sa radiation ? Les deux camps s’affrontent déjà sur ce point et le feuilleton juridique n’est pas terminé puisque le FN réfléchit encore à se pourvoir en cassation pour faire valider son idée de vote par courrier. Dans le cas contraire, le parti organisera un congrès « physique », sans doute après les élections régionales de décembre.Matthieu GoarJournaliste au Monde Matthieu Goar Au cœur de la trêve estivale, la crise des migrants à Calais et à Paris a offert une fenêtre de tir à la droite pour critiquer l’exécutif. En première ligne, le député de l’Aisne du parti Les Républicains (LR), Xavier Bertrand, a d’abord proposé dans le JDD de « laisser partir les migrants » en Angleterre avant de mettre la pression sur la majorité socialiste. « Je demande à Bernard Cazeneuve et Manuel Valls d’être plus fermes, plus offensifs à l’égard du gouvernement anglais », a-t-il répété, mardi 4 août sur RTL, en agitant la peur de voir des « barbelés tout le long du littoral. » « Pas question de laisser dénaturer la Côte d’Opale pour faire plaisir aux Anglais. » A Paris, l’occupation d’un lycée professionnel désaffecté du 19e arrondissement a entraîné une salve de communiqués. Claude Goasguen, député de Paris, a dénoncé un « précédent qui constitue un attrait toujours plus important des migrants », et Nadine Morano, députée européenne, a pris la même ligne, évoquant un « appel d’air considérable à l’immigration illégale », tout en dénonçant dans le même texte la saleté des rues de Paris « envahies de SDF, de matelas sur les trottoirs. Une honte pour l’image de la France ».Lire sur Les Décodeurs :Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?Un bilan comparableDepuis des semaines, la droite affiche sa fermeté en réclamant une stricte application de la loi, notamment en matière de reconduite à la frontière des demandeurs d’asile déboutés. Mardi, Eric Ciotti, secrétaire général adjoint de LR, a ainsi enjoint au gouvernement de mettre en place « une politique responsable, cohérente et lucide, se traduisant par une application ferme et résolue de la politique de reconduite des étrangers en situation irrégulière ». « A Calais comme à Paris, nous sommes en train de créer des abcès de fixation qui profitent aux passeurs et nuisent aux vrais demandeurs d’asile à la dérive », explique au Monde Roger Karoutchi, rapporteur spécial de la mission « Immigration, asile et intégration » au Sénat : « Il faut reconduire à la frontière ceux qui n’ont pas de raison de demander l’asile, sinon à quoi cela sert que nous votions des lois ? »Le Front national s’est engouffré dans la brèche mercredi et a accusé Nicolas Sarkozy de porter une « responsabilité historique » dans « l’aggravation des flux d’immigration clandestine dans notre pays ». « C’est lui qui a déstabilisé la Libye avec le soutien de François Hollande », a lancé sur RTL la présidente du parti, Marine Le Pen, assénant : « La classe politique française passe sa vie à essayer d’aller chercher des responsabilités ailleurs, alors que c’est eux les responsables de la situation. »Si la droite accuse la gauche de laxisme, les deux camps ont pourtant un bilan comparable en matière de reconduites à la frontière. En 2014, le ministère de l’intérieur a ainsi procédé à 27 606 « éloignements » d’immigrés illégaux (27 081 en 2013). Cette baisse par rapport au pic de 2012 (36 822 expulsions) est à relativiser, puisque le nombre d’expulsions en 2014 correspond environ à celui de 2010, à l’époque de la présidence de Nicolas Sarkozy (28 126). Mais la droite estime que la pression migratoire a augmenté et que la gauche n’est pas assez montée en puissance. Le nombre de demandes d’asile progresse en effet continuellement depuis 2007 (29 937 cette année-là contre 50 952 en 2014). « La situation migratoire de 2015 n’a rien à voir avec celle de 2003 », justifie M. Karoutchi, alors que Xavier Bertrand s’en est pris aux accords du Touquet, signés le 4 février 2003 par Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’intérieur.Lire aussi :Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015Opposition frontaleAu niveau législatif, les parlementaires LR continuent également à s’opposer frontalement. Ils ont voté contre la réforme du droit d’asile, adoptée définitivement le 15 juillet, qui vise notamment à réduire la durée moyenne de traitement des demandes.Une semaine plus tard, les députés LR ont également voté contre le projet de loi sur le droit des étrangers, dont certains articles facilitent les reconduites à la frontière. Depuis son retour à la vie politique, Nicolas Sarkozy prône, lui, une refonte totale du droit migratoire européen avec la mise en place d’un Schengen 2, où tous les pays signataires se mettraient d’accord sur des conditions d’asile communes.Son principal rival à droite, Alain Juppé, s’y oppose en réclamant un renforcement des moyens de Frontex dans le cadre de Schengen. Divisés sur ce sujet, les dirigeants de la droite sont en tout cas d’accord sur une chose : à quelques mois des élections régionales, ils ne peuvent pas laisser le terrain de l’immigration au FN. Cela explique l’activisme de Xavier Bertrand, candidat dans la région Nord–Pas-Calais–Picardie, où il affrontera Marine Le Pen.Matthieu GoarJournaliste au Monde Sandrine Morel (Madrid, correspondance) L’Espagne va mieux, et le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy entend faire en sorte que cela se voie dans le budget 2016, présenté mardi 4 août au Parlement par le ministre des finances Cristobal Montoro.Véritable outil de propagande électoral, alors que des élections législatives se tiendront à l’automne, il comprend des baisses d’impôts sur le revenu et les sociétés, déjà avancées au 1er juillet dernier, et qui se reproduiront « à mesure qu’augmentera notre capacité budgétaire », a promis M. Montoro.Coup de pouce aux fonctionnairesIl prévoit, pour la première fois depuis 2009, une légère revalorisation du salaire des fonctionnaires, de 1 %. Il augmente la part des dépenses sociales de 3,8 %, afin d’améliorer les ressources des familles en difficulté, les aides des personnes dépendantes ou les bourses scolaires. La recherche civile bénéficiera de 2,2 % de plus. Les dépenses culturelles augmentent de 7,2 %. Et l’investissement public, qui avait bondi de 8,5 % en 2015, augmentera encore, mais d’à peine 1 %.Avec une croissance du PIB prévue de 3,3 % en 2015 et de 3 % en 2016, selon les chiffres du gouvernement, soutenue par une forte reprise de la demande interne, le gouvernement espagnol a vu augmenter considérablement ses recettes fiscales. Les revenus de l’impôt sur les sociétés devraient ainsi augmenter de 10 %, selon les prévisions de Madrid. De plus, grâce à la croissance de l’emploi attendue, de 3 % cette année et la suivante, les dépenses totales en indemnités de chômage devraient baisser de 3,5 milliards d’euros (- 22 %). Et les intérêts de la dette baisser de 10 % grâce à la réduction des taux, symbole du retour de la confiance des investisseurs.Discours politiqueAinsi, bien qu’il doive poursuivre la politique d’austérité afin de rabaisser le déficit public de 4,2 % cette année à 2,8 % l’an prochain, le gouvernement dispose d’une marge suffisante pour « rendre à la société espagnole l’effort qu’elle a fourni ces dernières années, » a souligné M. Montoro.Transformant le discours de présentation du budget en véritable discours politique et bilan de législature, le ministre des finances a été clair : « Ce qui nous a permis de sortir de la crise, c’est l’austérité », a déclaré M. Montoro, qui a comparé, comme le font régulièrement ses collègues de gouvernement, la situation de l’Espagne à celle de la Grèce, où « les mouvements de capitaux sont limités car ils n’ont pas mené chez eux la politique économique que nous menons en Espagne depuis 2012. »Tout n’est cependant pas rose dans le royaume. Les légères augmentations budgétaires sont très loin de rétablir le niveau de dépenses publiques antérieur à la crise. La dette s’approchera des 100 % du PIB (98,7 %) cette année avant de commencer sa possible descente. Le nombre de chômeurs de longue durée, ne percevant plus qu’une faible indemnité de 426 euros par mois, explique aussi la baisse des dépenses de chômage. La reprise de l’emploi cache une augmentation des emplois précaires.Réduire le poids de la dette« Nous avons mené une politique économique rigoureuse qui nous a permis de sortir l’Espagne de la crise (…), de nous situer à la pointe de la croissance et de la création d’emplois dans la zone euro », s’est félicité de son côté M. Montoro, qui a souligné que l’an prochain le pays affichera « pour la première fois un excédent primaire nominal qui lui permettra de réduire le poids de la dette publique », avant de promettre, pour la prochaine législature, « si le veulent les Espagnols, » de récupérer « le niveau d’emploi antérieur à la crise. »Pour que le budget 2016 soit approuvé avant la dissolution des chambres, probablement fin septembre, le gouvernement a décidé d’appuyer sur l’accélérateur et de le faire voter en première lecture aux députés, qui voient leurs vacances écourtées, fin août.Sandrine Morel (Madrid, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.08.2015 à 06h25 • Mis à jour le04.08.2015 à 11h16 | Isabelle Rey-Lefebvre « On s’attend à un arrivage (sic) de Calais, où la situation est devenue très difficile, mais aussi de Vintimille », assure Hervé Ouzzane, membre du collectif « La Chapelle en lutte ». Ancien tenancier de boîte de nuit, il était déjà très présent auprès des migrants de la rue Pajol (18e arrondissement), évacués le 29 juillet ; il campe désormais avec la centaine de migrants qui, depuis le 31 juillet, ont trouvé refuge dans un lycée technique professionnel désaffecté du 19e arrondissement de Paris. Hervé Ouzzane avait utilement récupéré, rue Pajol, tous les vivres non consommés et en avait rempli un grand chariot en disant, « ça peut servir ». Il n’avait pas tort.Après avoir tergiversé durant le week-end, la maire de Paris Anne Hidalgo a finalement renoncé à envoyer la police déloger les étrangers du lycée. « Ces migrants ont, au péril de leur vie, traversé le Sahara, la Méditerranée, ils ont fui la guerre en Afghanistan, au Soudan ou, pour les Erythréens, une dictature sanglante : la France mais surtout Paris leur doivent l’hospitalité et l’accueil, a déclaré, lundi 3 août, Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris. Nous avons choisi le dialogue et notre méthode porte ses fruits : d’abord recenser les personnes, puis leur proposer un hébergement d’un mois, quelle que soit leur situation. Pas dans des hôtels mais dans des centres où ils peuvent dormir, se nourrir, accomplir leurs démarches administratives. Bien que l’accueil des migrants soit de la compétence de l’Etat, la Mairie de Paris s’implique pour faire face à cette crise migratoire d’une ampleur sans précédent. » Ballottés d’un centre à l’autreRue Jean-Quarré, l’ancien lycée hôtelier, un méchant bâtiment des années 1970 vide depuis quatre ans, se prête plutôt bien à cette vie collective. Les classes sont devenues des dortoirs pour la centaine d’hommes présents, le préau fournit une ombre bienvenue et les rares prises électriques sont toutes saturées de chargeurs de téléphones portables, tandis que la cour accueille les jeux de ballon, pour tuer l’ennui.Dans les petits groupes, rassemblés par nationalité – des Soudanais, les plus nombreux, des Erythréens, des Tchadiens mais aussi des Libyens, des Maghrébins, quelques Maliens et des Sénégalais –, l’ambiance semble détendue, même si chacun, en baroudeur aguerri, garde son bagage à l’œil. Abdel Quafar, 34 ans, parti du Darfour en 2008, passé par la Libye puis par la Grèce, est en France depuis 2012 ; Aziz Bara, son compatriote ouvrier dans le bâtiment et Khider Ismail, ancien cameraman, ont suivi à peu près le même périple.Tous trois ne se font pas prier pour montrer le précieux titre de réfugié qui leur donne le droit d’être en France et d’y travailler, mais qui ne suffit pas pour y obtenir un logement et un emploi. Ils ont déjà été beaucoup ballottés d’un centre à l’autre, d’une association à l’autre : « Ce que nous souhaitons, c’est nous intégrer à la communauté française, mais c’est difficile », juge Abdel Quafar. A ses côtés, deux jeunes, arrivés depuis deux jours, découvrent les méandres administratifs français.Lire aussi :Cinq questions sur le droit d’asileTraités de « vichystes »Le squat est donc solidement chaperonné par le collectif « La Chapelle en lutte », qui refuse de se constituer en association et dont certains membres se font appeler par un pseudonyme. Ils filtrent les entrées et monopolisent la communication avec la Ville, dont les représentants venus, samedi 1er août, vérifier la sécurité électrique et tenter un premier recensement se sont fait vertement éconduire et auraient été traités de « vichystes ».Le collectif assure qu’une fois les listes dressées, il est difficile d’y faire admettre de nouveaux arrivants. Or, ceux-ci sont déjà en route car la nouvelle du squat du lycée Jean-Quarré s’est propagée à la vitesse d’un feu de forêt : une vingtaine de Soudanais ont quitté le campement des quais d’Austerlitz, où ils stationnaient depuis des mois, pour s’installer ici ; une douzaine d’Afghans, descendus de la gare de l’Est, ont rejoint, lundi, leurs compatriotes.Le collectif de soutien appelle de ses vœux une grande maison d’accueil des migrants à Paris, ce à quoi le ministère de l’intérieur se refuse. Quant au généreux discours de la Mairie de Paris, il se heurte à la pénurie de places d’hébergement. Tous les centres sont pleins et, selon la préfecture d’Ile-de-France, 1 300 migrants ont déjà été accueillis, depuis le 1er juin, dans des centres censés rester fermés l’été, et qui ont été rouverts pour l’occasion. « Nous verrons si la situation est tenable », avance prudemment M. Julliard à l’Hôtel de ville. Il ne souhaite pas créer un point de « cristallisation » et rappelle qu’il y a d’autres campements, notamment celui d’Austerlitz et ses 250 migrants, qui vivent de plus en plus durement la cohabitation avec les fêtards noctambules de la Cité du design et des péniches alentour : « C’est notre priorité », affirme-t-il.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.08.2015 à 06h47 • Mis à jour le04.08.2015 à 14h52 | Béatrice Jérôme Les traditions se perdent. Depuis le 1er août, il en coûte de garer sa voiture à Paris en été. Le stationnement, jusqu’ici gratuit dans 60 % des rues de la capitale en août, est désormais payant partout. « Il est logique et normal que les automobilistes paient le juste prix douze mois sur douze », se félicite Christophe Najdovski, adjoint (EELV) chargé des transports de la maire de Paris, Anne Hidalgo. L’entretien de l’espace public coûte de l’argent toute l’année à la collectivité. » En outre, « la gratuité du stationnement est une incitation à l’usage de la voiture », rappelle l’élu écologiste.La mesure n’est pas des plus populaires. Pour la droite parisienne, « la Ville est prête à tous les expédients pour gratter quelques sous », comme le dit Jean-François Legaret, maire (Les Républicains) du 1er arrondissement.La fin de la gratuité estivale s’inscrit dans une réforme globale engagée en décembre 2014. Depuis le 1er janvier, la gratuité partielle a été supprimée le samedi. En semaine, le stationnement est payant jusqu’à 20 heures, au lieu de 19 heures. Les tarifs ont augmenté pour le stationnement rotatif et surtout pour les Parisiens qui bénéficient d’un barème « résidentiel ». Gratuite jusqu’ici, la carte de stationnement résidentiel est vendue 45 euros par an depuis le 1er février. S’y ajoute une hausse du tarif de stationnement quotidien ou hebdomadaire – ce dernier passe de 3,25 à 9 euros. Au final, un Parisien qui se gare toute l’année dans la ville voit son budget passer de 169 euros à 513 euros.L’exécutif municipal relativise la flambée des coûts pour l’automobiliste. « Entre 2002 et 2014, le prix du stationnement résidentiel avait baissé de 80 %. Le nouveau tarif reste inférieur à celui de 2001 », réplique M. Najdovski. L’élu écologiste justifie ce qu’il appelle « une remise à niveau » par la volonté de lutter contre les « voitures ventouse » et d’inciter à l’usage des parkings souterrains pour dégager de l’espace sur la voirie.Des sanctions plus dissuasives« Sous couvert d’arguments écologistes, la politique d’Anne Hidalgo obéit uniquement à des objectifs financiers, rétorque Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de file du parti Les Républicains à Paris. La Mairie prend aux habitants l’argent que le gouvernement a refusé de prélever sur les transporteurs routiers en renonçant à mettre en place l’écotaxe prévue par le Grenelle de l’environnement », s’indigne l’ancienne ministre de l’écologie de François Fillon. Qui rappelle que « l’écotaxe poids lourds » sur le périphérique aurait pu rapporter 18 millions d’euros à la Ville.La réforme globale du stationnement devrait, elle, engendrer 50 millions d’euros de recettes supplémentaires en 2015, pour des recettes de 68 millions d’euros en 2014.Pour « orienter les comportements » des automobilistes, l’exécutif parisien veut aussi rendre les sanctions plus dissuasives. « 90 % des automobilistes ne paient pas leur stationnement rotatif, selon M. Najdovski. Ils préfèrent prendre le risque d’une amende de 17 euros. Le manque à gagner pour la Ville à cause de la fraude se chiffre en centaines de millions d’euros. »La Ville projette aussi d’augmenter le montant des contraventions. La loi de janvier 2014 sur la modernisation de l’action publique donne aux communes le droit de fixer les barèmes. Mais ses modalités d’application sont encore à préciser. « On attend aussi de la Préfecture de police qu’elle améliore le contrôle du stationnement », dit M. Najdovski. En 2016, la Ville indexera une partie de sa dotation à la Préfecture de police sur la performance des verbalisations. Le préfet de police s’est engagé à mettre davantage de moyens dès cet été. Echapper aux « pervenches » risque d’être moins facile. Même en août.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 02.08.2015 à 17h12 • Mis à jour le03.08.2015 à 07h05 Le coup de colère de Nicolas Daragon a été entendu. Le maire Les Républicains de Valence (Drôme) a saisi la ministre de l’écologie le 17 juillet, selon les informations du Parisien, pour réclamer la baisse de 110 à 90 km/h de la vitesse sur la portion de l’A7 qui traverse son agglomération.Sur cette autoroute, la plus fréquentée d’Europe avec 70 000 véhicules par jour en moyenne, la vitesse est déjà réduite de 20 km/h à la hauteur de Valence, soit 110 km/h. Un ralentissement pas suffisant pour Nicolas Daragon, qui s’appuie sur une enquête parlementaire et trois études conduites localement, qui montrent que « la pollution atmosphérique sur le territoire de Valence est générée essentiellement par le transport routier. » Cette pollution serait la cause de 55 morts dans l’agglomération, ajoute le maire, citant des données de l’Institut de veille sanitaire. « Diminuer la vitesse des véhicules permettrait de réduire cette pollution car plus la vitesse moyenne est basse, moins il y a d’émissions », ajoute Nicolas Daragon.« Les élus locaux sont conscients des enjeux »Un constat partagé par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, qui, selon le Parisien, soutiendra la demande du maire de Valence.« Cette initiative montre que les élus locaux sont conscients des enjeux et prêts à prendre leurs responsabilités pour lutter contre la pollution. »Une démarche qui pourrait donner des idées à d’autres agglomérations. Selon le maire de Valence, une quinzaine de villes en France seraient concernées, avec des autoroutes passant à moins de 300 mètres du centre. L’élu a ainsi envoyé un courrier à douze maires de communes dans le même cas pour leur demander d’appuyer sa demande (Tours, Lyon, Reims, Toulon, Cagnes-sur-Mer, Saint-Laurent-du-Var, Mantes-la-Ville, Nemours, Villejuif, Montreuil-sous-Bois, Strasbourg et Angers).Ségolène Royal a prévu d’annoncer à la rentrée des mesures de lutte contre la pollution de l’air. Un rapport parlementaire a chiffré à près de 100 milliards d’euros par an le coût de cette pollution.En janvier, le gouvernement avait déjà provoqué un débat en faisant passer de 80 à 70 km/h la limitation sur le périphérique de Paris. La Mairie de Paris disait attendre de cette mesure une baisse des polluants atmosphériques de 5 %, une baisse de 23 % du nombre d’accidents et de 65 % du nombre de blessés graves et de tués.Lire : Le « bilan très positif » du passage à 70 km/h sur le périphérique parisien 24.04.2015 à 11h28 • Mis à jour le24.04.2015 à 12h57 | Gilles Rof (Marseille, correspondance) Le grand port maritime de Marseille (GPMM) a été touché, mardi 21 avril, par un mouvement de grève lancé par le syndicat Force ouvrière. Revendication salariale ? Statutaire ? Action de solidarité avec les salariés de la SNCM qui attendaient la décision du tribunal de commerce pour la reprise de leur entreprise, étudiée le lendemain ? Rien de tout cela. A l’origine du conflit, une dérisoire histoire de toilettes entre voisins syndicaux, qui a si mal tourné qu’elle a conduit plusieurs représentants CGT à passer, le même mardi, une dizaine d’heures en garde à vue.« C’est une vraie histoire de chiottes », souffle Jean-Michel Italiano, secrétaire général du syndicat FO au GPMM. Comme quatre autres représentants de son syndicat, il a déposé plainte contre plusieurs cadres de la CGT Port, dont le secrétaire général, figure des luttes locales, Pascal Galéoté. Il les accuse d’avoir, le 2 avril, pénétré dans le local FO et agressé physiquement plusieurs membres de son organisation.Sur le port de Marseille, les représentations syndicales cohabitent dans le même bâtiment, au site de Saint-Cassien. La CGT, majoritaire, y occupe, historiquement, le plus grand nombre de mètres carrés. Force Ouvrière, qui a fait un bond de 12 % à 26,8 % des voix lors des dernières élections au comité d’entreprise en décembre 2013, s’y est vu attribuer un nouveau bureau. Plus grand, en rapport avec sa progression dans les urnes. Un espace dont l’une des deux portes donne accès à des toilettes communes à tous les syndicats de la maison mais aussi au bureau du comité d’entreprise, géré par la CGT.« Avec d’autres membres de la CGT, ils sont entrés dans notre local et nous ont agressés. Ce fut très bref, mais très violent »Ce 2 avril, alors qu’ils étaient en réunion, Jean-Michel Italiano et ses collègues disent avoir entendu du bruit derrière cette porte de communication. « En l’ouvrant, on a découvert deux élus de la CGT, l’un avec un panneau de bois, l’autre avec une visseuse électrique. Ils condamnaient la porte », s’étonne encore le patron de FO Port. Selon lui, la suite est brutale. « Avec d’autres membres de la CGT, ils sont entrés dans notre local et nous ont agressés. Ce fut très bref, mais très violent », dénonce-t-il. Une version présentée à la police et à la direction du GPMM que la CGT dément.Révélée par FO, l’altercation a fait du bruit parmi les salariés du port de Marseille. « Nous avons demandé à la direction générale de réagir. Sans prendre parti, mais en portant plainte contre X, en dénonçant les violences et intimidations sur le lieu de travail et en assurant notre sécurité, assure Jean-Michel Italiano. La grève a été une réaction à son silence. » Entre FO et la CGT, l’opposition est historique sur le port de Marseille. « Depuis notre progression aux dernières élections, assure M. Italiano, il y a des tensions, des heurts. La paix sociale est mise à mal par des pratiques d’un autre temps. » « Le syndicat a décidé de ne pas communiquer sur cette affaire pour ne pas alimenter une polémique stérile, rétorque Olivier Mateu, responsable à l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône. Il y a actuellement bien d’autres sujets qui méritent notre attention. »Mardi 21 avril, quatre représentants de la CGT Port ont été placés pendant quelques heures en garde à vue par la police marseillaise. L’occasion, notamment, d’une confrontation avec M. Italiano. Le dossier est désormais sur le bureau de procureur de Marseille, dont les services « n’infirment ni ne confirment » de futures mises en examen. La porte d’accès aux toilettes, elle, a été libérée.Gilles Rof (Marseille, correspondance)Journaliste au Monde 23.04.2015 à 15h31 • Mis à jour le23.04.2015 à 16h50 | Matthieu Goar et Alexandre Lemarié « Les socialistes sont d’abord socialistes et ensuite républicains. Nous, nous sommes républicains avant d’être gaullistes, libéraux et centristes », a déclaré Nicolas Sarkozy, mercredi 22 avril, lors d’un déplacement à Nice, confirmant au passage sa volonté de rebaptiser l’UMP « Les Républicains », lors du congrès de refondation du parti, le 30 mai."Les Républicains" : Sarkozy ironise sur les réactions de la gauche au nouveau nom de l'UMP sur WAT.tv La nouvelle appellation n’est pas encore officielle. En principe, le nom « Les Républicains » doit être soumis le 5 mai au bureau politique de l’UMP, avant d’être approuvé par les adhérents lors du congrès du 30 mai. Mais comme cette idée suscite déjà des critiques dans son camp, ainsi que dans la majorité, M. Sarkozy a ironisé sur l’attitude de ses adversaires : « Ce mot, république, j’ai vu que ça ne plaisait pas à la gauche. (…) Va peut-être falloir qu’ils s’habituent », a-t-il déclaré, avant de lancer : « Quand ça fait mal, ils ne devraient pas crier si fort. »« Nicolas Sarkozy ne connaît pas Jaurès », a rétorqué le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, sur Twitter, en soulignant que « le socialisme, c’est la République jusqu’au bout  ..@NicolasSarkozy ne connait pas Jaurès. Le socialisme c'est la République jusqu'au bout.— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 22 Avril 2015 » Lire : « Les Républicains » : le prochain nom de l’UMP suscite déjà des polémiquesEn changeant la dénomination du parti fondé en 2002 par Jacques Chirac et Alain Juppé, l’ancien chef de l’Etat cherche notamment à faire oublier un acronyme attaché à plusieurs dossiers judiciaires, notamment celui de l’affaire Bygmalion. Mais ce choix suscite de vives critiques autant à droite qu’à gauche, pour la même raison : on reproche à M. Sarkozy de vouloir s’arroger indûment le monopole des valeurs de la République.La majorité dénonce « une captation d’héritage » de la part de l’UMP. « La République est un bien commun. Il ne faut pas se l’approprier. Nicolas Sarkozy aurait été dans l’honnêteté et dans la réalité en appelant ce parti la Droite républicaine », a relevé Christian Paul, chef de la motion de la gauche du PS. Le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, parle même d’« abus de pouvoir ».Juppé opposé« Vouloir s’arroger le nom de Républicains, pour un parti, c’est étrange », a abondé François Bayrou. « Il n’y aurait de républicains que dans ce parti-là ? », s’est étonné le président du MoDem, trouvant que « ça ne définit pas un parti politique ».Au sein de l’UMP, ce choix n’est pas non plus du goût d’Alain Juppé. En déplacement à Strasbourg, mercredi 22 avril, le principal rival de M. Sarkozy a été interrogé sur les doutes de ses soutiens au sujet du nouveau nom prévu pour l’UMP. « Je les comprends. Ça ne va pas être facile de dire : “J’appartiens aux Républicains” », a-t-il expliqué à la presse. Pour lui, la droite n’a pas à « monopoliser » ce terme car il y a des « républicains partout ». Le candidat à la primaire de 2016 a toutefois précisé qu’il ne ferait pas de ce thème un « sujet de querelle », rappelant qu’il avait fait voter les adhérents en 2004 sur plusieurs noms en leur proposant par exemple « La Maison bleue » : « Nous étions créatifs à l’époque. »M. Juppé préfère laisser ses lieutenants sonner la charge. « Les Républicains ? C’est un choix très curieux, et très contestable, a dénoncé le député juppéiste Edouard Philippe, mercredi dans Libération. A l’UMP, nous sommes des républicains, sans aucun doute. Mais je ne considère pas que nous soyons “les Républicains”. Il me semble qu’un grand nombre d’élus et d’électeurs d’autres partis le sont tout autant. » Espérant visiblement faire changer d’avis M. Sarkozy, M. Philippe a mis en garde : « Se nommer Républicains serait un vecteur de clivage. »Gilles Boyer, conseiller du maire de Bordeaux, a résumé le débat en un message sur Twitter : « Nous sommes DES républicains. Nous ne sommes pas LES républicains. »Nous sommes DES républicains.Nous ne sommes pas LES républicains.#UMP— Gilles Boyer (@GillesBoyer) 18 Avril 2015 Dans une tribune publiée dans Le Monde le 15 avril, l’historien Jean-Noël Jeanneney a lui aussi dénoncé ce choix, en soulignant que « la République appartient à tous, et ne saurait être confisquée par un seul parti ».« Se nommer soi-même, ce n’est pas agresser les autres », a répondu Nathalie Kosicusko-Morizet, numéro trois de l’UMP.» Lire : Kosciusko-Morizet défend le nouveau nom de l’UMPReste que le nom choisi par le président de l’UMP suscite de vives résistances au sein même de son électorat : 57 % des sympathisants de droite et 56 % de ceux de l’UMP affirment préférer la dénomination UMP, selon un récent sondage Odoxa. Le rejet est encore plus massif dans l’ensemble de l’opinion : 66 % des Français n’apprécient guère le changement de nom voulu par Nicolas Sarkozy.Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.04.2015 à 12h26 • Mis à jour le23.04.2015 à 19h26 | Olivier Faye En théorie, Jean-Marie Le Pen devait faire face au bureau exécutif du Front national le 27 avril. Cette réunion a été repoussée au 4 mai, et se déroulera dans la foulée d’un bureau politique. « M. Le Pen est fatigué, nous avons préféré reculer cette réunion », explique-t-on au Front national. « Il va bien mais je pense qu'il faut lui laisser le temps de se remettre d'une intervention », a précisé Marine Le Pen, jeudi, sur Europe 1.Le président d’honneur du FN n’avait toujours pas confirmé, jeudi, sa participation à la réunion du 27 avril. Hospitalisé, jeudi 16 avril, pour un « petit problème cardiaque » – ce sont ses termes –, et rentré chez lui trois jours plus tard, le député européen ne savait pas encore s’il serait en capacité de se confronter à cette instance, qui doit décider d’éventuelles sanctions contre lui à la suite de ses entretiens donnés début avril à RMC et à Rivarol. « Il est en convalescence, il est très fatigué. Il ne sait pas s’il pourra s’y rendre », reconnaissait son directeur de cabinet, Guillaume L’Huillier. « Jean-Marie Le Pen n’a pas encore donné de réponse à l’invitation qui lui a été envoyée », confirmait Nicolas Bay, le secrétaire général du FN.Le cofondateur du Front national, âgé de 86 ans, a été contraint par son état de santé d’annuler un déplacement qu’il avait prévu d’effectuer, jeudi 23 avril, à Marseille, dans le cadre de ses activités au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Il avait déjà renoncé à participer à la réunion du bureau politique du Front national, vendredi 17 avril, du fait de son hospitalisation. C’est en son absence que sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, a été investie tête de liste pour les élections régionales en PACA, après qu’il a renoncé à se présenter.« La catharsis de l’audience »Mi-avril, le président d’honneur du FN a reçu à son domicile une invitation à faire face au bureau exécutif – une instance de neuf personnes à laquelle il appartient – qui doit prendre exceptionnellement la qualité de conseil disciplinaire. « Les statuts prévoient cette procédure pour un membre du bureau politique », explique un dirigeant frontiste. Exclusion, déchéance de la présidence d’honneur, blâme… Après ses propos réhabilitant le maréchal Pétain et qualifiant à nouveau la Shoah de « point de détail » de l’histoire de la seconde guerre mondiale, « toutes les options sont sur la table » contre M. Le Pen, selon Florian Philippot, vice-président du FN. « La meilleure solution, c’est que Jean-Marie Le Pen puisse conserver sa liberté de parole, mais que sa parole n’engage pas le Front national », a assuré Marine Le Pen, jeudi, sur i-Télé. De quoi ouvrir la voie à un retrait de ses attributions officielles au sein du parti. Une assemblée générale pourrait être convoquée pour modifier les statuts du FN, préalable nécessaire à la déchéance de la présidence d’honneur.Nombreux sont ceux, néanmoins, au sein du parti, à plaider pour l’apaisement. « Le fait qu’il ait pris du recul pour les régionales est déjà une sanction. Jean-Marie Le Pen n’est pas un militant lambda, il a droit à une considération différente », estime ainsi David Rachline, le maire FN de Fréjus. Une opinion partagée, entre autres, par Nicolas Bay.D’autres, en revanche, plaident pour faire preuve de fermeté. « C’est un geste d’égalité. Nous avons une politique sévère à l’intérieur du mouvement, il faut que tout le monde s’y plie. Passer devant une juridiction, ce n’est pas une humiliation, je crois à la catharsis de l’audience », juge le député européen Wallerand de Saint-Just. Reste à voir si Jean-Marie Le Pen aura les capacités physiques pour faire face à cette « juridiction ».Olivier Faye 22.04.2015 à 15h23 • Mis à jour le23.04.2015 à 15h00 Dans une tribune, la militante d’Ensemble-Front de gauche estime que le président, en comparant le FN au « PCF des années 1970 », tire un trait sur les catégories populaires.Ce n’est pas un dérapage mais le symbole d’une stratégie politique. La comparaison de François Hollande entre le Parti communiste français (PCF) d’hier et le Front national (FN) d’aujourd’hui signe ses adieux à la gauche. En assimilant un tract communiste des années 1970 à la propagande d’extrême droite de notre époque, le président de la République joue du désordre idéologique actuel pour mieux asseoir son projet démocrate à l’américaine. Et tirer un trait sur les catégories populaires.Lire aussi :François Hollande ne s’excusera pas pour ses propos jugés insultants par le PCFJe n’ai jamais été membre du PCF, mais je sais que cette attaque vise en réalité tous les tenants d’une gauche de transformation sociale, ici traités comme des paillassons. François Hollande n’ignore pas l’antagonisme des filiations politiques : d’un côté, celles et ceux qui ont résisté à l’Occupation et combattu le fascisme ; de l’autre, celles et ceux qui ont collaboré avec le régime de Vichy et soutenu Franco en Espagne.Hollande sait bien que le PCF ne désigne pas l’étranger comme l’ennemi et qu’il combat aujourd’hui encore les méfaits de la colonisation quand le FN fête ce passé. Il devrait aussi savoir que l’assimilation des régimes totalitaires en un tout homogène, comme mettre dans le même panier « les extrêmes », est une escroquerie intellectuelle autant qu’un danger politique. Mais les leaders du Parti socialiste (PS) préfèrent visiblement jouer avec l’Histoire.Mue libéraleImplorer un ralliement du PCF aux listes socialistes le temps d’une élection n’empêche pas un député PS d’écrire ensuite : « Les peuples asservis par le communisme soviétique attendent toujours les excuses publiques du PCF. » Christophe Caresche devrait logiquement demander aussi des comptes à la Rue de Solférino pour les massacres de la colonisation. Mais l’enjeu n’est pas de s’excuser, c’est de comprendre pourquoi ces événements se sont produits et d’en prendre ses distances, à partir d’un regard critique aiguisé. Dans cette affaire, l’Histoire se trouve instrumentalisée par les leaders du PS au service d’un dessein politique.Défenseur d’un « There is no Alternative » (« Il n’y a pas d’alternative », slogan de Margaret Thatcher) à la française, Hollande pose depuis les années 1990 une à une les pierres pour que le PS opère une mue libérale. Elu président, Hollande a troqué l’intérêt du grand nombre pour celui de la finance. De la capitulation devant Angela Merkel aux 30 milliards d’euros donnés aux grandes entreprises sans contrepartie pour l’emploi, du choix comme premier ministre de l’homme qui avait obtenu 6 % à la primaire socialiste sur la ligne la plus droitière à la nomination d’un banquier au ministère de l’économie, capable d’achever la gauche en une phrase – « Il faut que des jeunes Français rêvent d’être milliardaires », François Hollande a de la suite dans les idées.Il faut encore s’assurer que les forces qui subsistent et se battent à gauche soient rangées au rayon des vestiges du passé. Les ringardiser sur Canal+ fait partie de la stratégie. Le bilan calamiteux de trois ans de gouvernement n’entame ni son cap ni son dogmatisme. Il a maintenant trouvé une tactique pour espérer gagner en 2017 : être le garant de la préservation de l’ordre existant face à un FN menaçant.Tactique minableAussi François Hollande a-t-il dans une même phrase banalisé le FN et ostracisé la gauche de rupture. En postulant que le peuple se tourne vers Marine Le Pen comme autrefois il se tournait vers le PCF, il appuie les efforts de triangulation d’un FN. Hollande contribue à rendre le vote des milieux populaires pour le FN acceptable, banal, voire normal, au lieu de chercher à le déjouer. Comme s’il s’agissait d’un fait acquis, d’une évidence.Loin de combattre les raisons du vote FN, et notamment la désespérance de catégories populaires qui se savent abandonnées, méprisées par les gouvernants successifs, et donc de mener des politiques de lutte contre les inégalités sociales et territoriales, François Hollande s’invente une tactique minable.Pendant ce temps, s’arrache en librairie le roman de Marc Dugain, Quinquennat, dans lequel le président Launay, un cynique dont on ne sait pas s’il est officiellement de droite ou de gauche, confie à l’un de ses proches : « L’avantage d’avoir l’extrême droite en face de soi au second tour, c’est qu’on n’a même pas besoin d’avoir un programme. Il suffit de démonter le leur. D’ailleurs, je n’ai pas de programme. » Le FN fonctionne comme un agent du système en place, comme un épouvantail qui pousse le régime à persévérer dans son être. Jusqu’à quand ?Hollande tourne le dos au peupleAvec pour carburant le ressentiment, le Front national divise le peuple. Le « bon Français » doit en vouloir à l’immigré. Le salarié au smic doit détester son voisin au RSA, cet « assisté », ce potentiel fraudeur. Au FN, il n’est pas question de lutte des classes mais de guerre des identités. L’extrême droite ne cherche pas l’émancipation humaine mais l’ordre ancien. Le FN n’est pas l’ennemi de la finance ni de la grande bourgeoisie, mais le défenseur d’une solution de repli autoritaire. Toute la gauche devrait être vent debout contre cette jonction en cours entre une partie du peuple et ce projet funeste.Il n’y a pas de politique d’émancipation humaine sans appui du peuple. Or Hollande lui tourne le dos. C’est le plus grave dans cette provocation. Car la majorité des catégories populaires, écœurée par des alternances successives qui détériorent toujours plus ses conditions de vie, s’abstient quand une autre partie croit trouver une réponse dans le FN, qui a pour lui l’attrait de l’inédit.La tâche centrale d’une gauche digne de ce nom, c’est de renouer avec la fierté populaire. C’est de travailler à la stratégie de transformation sociale et écologique du XXIe siècle. C’est de trouver la façon de faire vivre l’égalité, la justice sociale, la vie bonne dans des termes contemporains. En brouillant les grandes références historiques pour substituer à la partition gauche/droite une opposition démocrates/républicains, François Hollande a déserté ce terrain. Nous ferons sans lui.Lire aussi les autres réactions parues dans Le Monde sur ce thème : Peut-on comparer le PCF au FN ?Clémentine Autain (directrice de la revue trimestrielle Regards et membre d’Ensemble-Front de gauche) Béatrice Jérôme Branle-bas de combat dans l’état-major de l’Etat en région. Après le redécoupage des régions, qu’il a porté à travers la loi du 16 janvier 2015, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a donné, mercredi 22 avril, le coup d’envoi d’un grand remue-ménage dans l’administration préfectorale. « Une réforme sans précédent qui crée une nouvelle architecture territoriale de la République », a déclaré M. Cazeneuve lors du conseil des ministres.La loi de janvier 2015 a réduit le nombre de régions de 22 à 13. Six conservent le même périmètre. Les sept autres, qui seront créées le 1er janvier 2016, sont issues du regroupement de seize anciennes régions.En conséquence, l’Etat a prévu de réduire d’autant le nombre de ses préfectures de région. Pour accomplir cette mission, le ministre de l’intérieur a nommé sept préfets dits « préfigurateurs ». Ont été désignés les actuels préfets d’Alsace, d’Aquitaine, de Bourgogne, de Midi-Pyrenées, de Haute-Normandie, du Nord-Pas-de-Calais et de Rhône-Alpes.D’ici à la fin juillet, ils devront remplir un double objectif. D’une part, ils devront concevoir la répartition de l’ensemble des actuelles directions et de leurs agents sur le nouveau territoire régional. D’autre part, ils auront à arrêter « le choix du siège des futurs chefs-lieux provisoires » des sept régions.« Validation par l’Etat à l’automne »Le gouvernement prévoit que le choix des chefs-lieux sera définitif en juillet 2016, après « validation par l’Etat à l’automne 2015 ». Entre-temps, les conseils régionaux issus des élections des 6 et 13 décembre 2015 auront eu à voter sur le choix des préfets. En cas de désaccord d’une assemblée régionale sur le futur siège de la préfecture, l’Etat aura toutefois le dernier mot.Mercredi, le ministre de l’intérieur a également désigné neuf « recteurs coordonnateurs » chargés de rendre, en juillet, « des projets de convergence », autrement dit de refondre la carte des académies. Sept directeurs généraux ont été choisis, par ailleurs, pour configurer les futures agences régionales de santé qui auront pour périmètre les nouvelles régions. Il s’agit de ceux des régions Lorraine, Aquitaine, Rhône-Alpes, Bourgogne, Midi-Pyrénées, Basse-Normandie et Nord-Pas-de-Calais. Le gouvernement entend profiter de cette vaste remise à plat des directions déconcentrées de l’Etat pour mettre « en cohérence l’organisation de ses services avec ceux des collectivités régionales », affirme M. Cazeneuve.Lire aussi :La Normandie, une région entre deux siègesBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme (Rouen) Quand on est rouennais, on a beau être normand – donc réputé indécis – et vivre dans la ville natale de l’auteur du Cid, le choix n’a rien de cornélien : Rouen ne peut qu’être la future capitale de la Normandie. Adely Dias, artisan taxi dans la ville aux cent clochers, n’a guère de doute sur le sujet : « On a une cathédrale, une basilique, toute la panoplie et en plus on va bientôt faire partie du Grand Paris, alors ? En revanche, la force de Caen, je ne sais pas ce que c’est ! », déclare-t-il, ce vendredi d’avril, au volant de sa voiture garée devant la préfecture de la région Haute-Normandie.La Haute et la Basse-Normandie ne feront plus qu’une seule grande région le 1er janvier 2016. La loi de janvier 2015, qui crée une France à treize régions à la place des vingt-deux précédentes, a acté leur fusion sans susciter de débats houleux entre élus normands. En revanche, elle a ravivé la rivalité historique entre Rouen et Caen, qui aspirent chacune à devenir métropole régionale.Lire aussi :Sept « préfets préfigurateurs » à la tête des futures grandes régionsEntre les deux villes, le duel pourrait néanmoins tourner court et un compromis être trouvé. La raison ? Un amendement introduit dans la loi de janvier 2015 par le député (PRG) du Calvados, Alain Tourret, qui ouvre la porte à un bicéphalisme régional. Sur sa proposition, votée par le Parlement, la loi dispose que la préfecture de région et le conseil régional ne pourront être situés dans une même ville que si une majorité de trois cinquièmes des élus en décident ainsi. En introduisant cette possibilité de blocage, M. Tourret a souhaité donner aux élus régionaux de Basse-Normandie, dont il fait partie, une arme contre l’ambition des Haut- Normands de concentrer le pouvoir régional administratif et politique à Rouen.Deux fois plus peupléeDe fait, chez les socialistes normands, la tentation est forte d’installer une seule et même unité de commandement administrative et politique dans le chef-lieu de la Seine-Maritime. Fief historique de Laurent Fabius, tenue par des élus socialistes qu’il a adoubés, la Métropole de Rouen ne manque pas d’atouts, il est vrai, pour prétendre incarner le pouvoir régional.Dans son bureau situé à deux minutes de la préfecture à vol de mouette, Frédéric Sanchez, président socialiste de la métropole, déroule un argumentaire bien rodé : « La métropole de Rouen est deux fois plus peuplée que l’agglomération de Caen, son budget est deux fois plus important, et un emploi sur trois, en Normandie, se trouve dans l’aire urbaine rouennaise », souligne celui qui a succédé à Laurent Fabius à la tête de la collectivité en 2012.A ce constat, l’élu haut-normand ajoute un argument de bon sens qui plaide pour une seule et même capitale normande : « Il est plus facile pour le futur exécutif régional et le préfet de région de travailler ensemble s’ils sont implantés dans la même ville », explique M. Sanchez.Ce point de vue est aussi celui de Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur et ancien maire de Cherbourg (Manche), qui balance entre sa fidélité à son vieil ami Laurent Fabius et son tropisme bas-normand : « Je pense que, pour des raisons de bon fonctionnement, il est préférable que les deux exécutifs soient au même endroit, confie M. Cazeneuve. En revanche, nous devons veiller à une répartition équilibrée des services de l’Etat sur le territoire normand. Laurent Fabius et moi-même sommes exactement sur la même longueur d’ondes sur ce point. »La convergence de vue entre socialistes et ministres normands laisse deviner quel pourrait être le futur chef-lieu provisoire de la grande Normandie. Pierre-Henry Maccioni, préfet de la Haute-Normandie et de la Seine-Maritime, qui a été chargé par M.Cazeneuve de réunir les élus pour aboutir à un accord, aurait quelque difficulté à ne pas proposer Rouen. L’hypothèse semble d’autant plus probable qu’elle suscite l’assentiment d’Hervé Morin, député (UDI) de l’Eure et candidat soutenu par l’UMP aux régionales de décembre. « Il est normal que Rouen, qui est la plus grande ville de Normandie, soit aussi la préfecture », assure l’ancien ministre de la défense.Fusion-absorptionMais là s’arrête le consensus. Car M. Morin soutient également qu’il faudrait installer le conseil régional… à Caen. « Il ne faut pas que la création d’une seule Normandie soit l’occasion d’une fusion-absorption de la nouvelle région par la Seine-Maritime », prévient le député de l’Eure, qui rappelle que Rouen et Caen ne sont qu’à une heure de route. M. Morin assure que son idée est soutenue par le maire UMP de Caen et les cinq présidents de départements normands, « tous de droite », rappelle-t-il.Les socialistes n’entendent pas pour autant laisser au centre et à la droite le monopole de la défense des territoires normands. « M. Morin fait le pari que le gouvernement fera de Rouen le chef-lieu de la région, contre-attaque Marc-Antoine Jamet, vice-président socialiste de la région Haute-Normandie, chargé des finances. Du coup, il prend la défense des Caennais mais, s’il est élu patron de la région, il ne proposera pas le déménagement à Caen du conseil régional. »De son côté, Laurent Beauvais, président socialiste du conseil régional de Basse-Normandie, martèle que la « proximité » des services de la région avec la population demeure l’une de ses « priorités ». M. Beauvais travaille d’ailleurs avec Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Haute-Normandie et candidat socialiste aux régionales, au rapprochement du petit millier d’agents régionaux concernés par la fusion des deux collectivités. Dans l’immédiat, les deux exécutifs n’ont pas prévu d’annoncer de grands déménagements de leurs services. A huit mois des élections régionales, c’est sans doute plus prudent.Béatrice Jérôme (Rouen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.04.2015 à 03h55 • Mis à jour le12.04.2015 à 16h54 Le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, proclame sa volonté d'éviter à la France le « spectacle » d'un affrontement entre François Hollande et Marine Le Pen au second tour de la présidentielle de 2017, dans une interview au Journal du dimanche.« Imagine-t-on le spectacle que donnerait la France en cas d'affrontement en 2017 entre François Hollande, ce président qui a tant promis et si peu réussi, et Marine Le Pen qui, après avoir voulu donner des leçons à tout le monde, nous impose avec son père un feuilleton familial affligeant ? », interroge-t-il.Les régionales en ligne de mireAux régionales de décembre, Nicolas Sarkozy entend « en finir avec le contrôle de la quasi-totalité des régions par le Parti socialiste » mais aussi éviter « que le nord et le sud de la France ne soient pas dirigés par le clan Le Pen : père, fille, petite-fille ». « Je ne veux pas que le pays se réveille avec le sud à la petite-fille et le nord à la fille », insiste-t-il.Interrogé sur la nouvelle dénomination de l'UMP, son président ne confirme pas explicitement le choix « Les Républicains » même s'il estime que « ce qui rassemblera tous ces courants politiques », c'est « l'idée que nous nous faisons de la République [...], réponse au défi identitaire que connaît notre société ».Lire notre note de blog : L’UMP sera bientôt rebaptisée « Les Républicains »Evoquant la transformation du parti, il souligne la « volonté de participer » de ses adhérents qui « n'a jamais été aussi forte » et se traduira par « des changements majeurs, telle l'élection par les militants de tous les présidents de fédérations départementales ».Il n'a jamais « placé d'espoir » en Bayrou« Si on atteignait le demi-million [d'adhérents], ce serait bien », poursuit-il, affirmant que l'UMP enregistre « ces dernières semaines [...] plus de 1 000 nouvelles adhésions chaque jour » même s'il « faut aller plus loin et plus vite ».Sur l'organisation d'une primaire pour la présidentielle de 2017, il concède s'être rallié à l'idée en vertu d'un « principe de réalité » après le « spectacle » offert « pendant deux ans et demi » par l'UMP qu'il a vue se « déchirer, se détester, s'affronter ».Lire (en édition abonnés) : Sarkozy modèle l’UMP en vue de la primaire pour 2017« L'UDI de Jean-Christophe Lagarde a, à l'évidence, sa place dans ce débat démocratique », précise Nicolas Sarkozy qui « observe déjà qu'Hervé Morin, au nom du Nouveau Centre, a indiqué sa volonté de participer à ces primaires », un « choix très responsable de sa part ».« Nous allons nous rencontrer très bientôt pour déterminer les modalités de leur participation », indique-t-il encore. Mais comme on lui demande s'il désespère de François Bayrou, le président de l'UMP réplique, cinglant : « Pour désespérer de François Bayrou, encore faudrait-il que j'aie un jour placé de l'espoir en lui ».Lire : Bayrou entre en guerre ouverte contre Sarkozy Béatrice Jérôme « Pécresse, elle est UDI ? » le patron du bar à la sortie de la gare RER de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) hésite. « Ah non, c’est vrai ! elle est UMP, se reprend-il en classant ses planches de loto et de PMU. Enfin UMP et UDI, il faudrait bien qu’ils s’entendent, sinon on aura toujours la même merde », conclut-il en tournant son regard en face, vers la mairie. De son comptoir, samedi 11 avril, il aperçoit la petite foule qui se masse devant l’hôtel de ville pour le premier meeting de la candidate de la droite aux régionales en Ile-de-France.A l’intérieur, la salle des fêtes est comble. Quelque 2 000 participants – élus et militants – l’ont prise d’assaut. La salle des mariages, elle, est vide. L’heure n’est pas encore à la noce entre l’UDI et l’UMP en Ile-de-France.Lire aussi :Primaire : à l’UMP, chacun cherche son centreChantal Jouanno, candidate de l’UDI à la présidence de la région, a lancé sa campagne mardi 7 avril. Mme Pécresse a choisi d’ouvrir le bal à son tour, en se lançant dans la bataille à huit mois du scrutin de décembre.Le risque du FNAprès la vague bleue des municipales et des départementales en Ile-de-France, la division entre la droite et le centre pourrait-elle être fatale à l’alternance aux régionales ? Dans les sondages, ces derniers mois, Mme Pécresse arrive en tête au premier tour. Et ce même sans liste commune avec l’UDI. Mais le faible écart des voix entre la droite et la gauche aux départementales le montre : « Rien n’est gagné », dit-elle.Au scrutin de mars, au niveau de toute l’Ile-de-France, la droite et le centre n’ont obtenu que 60 000 voix d’avance sur l’ensemble de la gauche et des écologistes. Mais ce rapport de forces n’inclut pas Paris, qui ne votait pas aux élections départementales. Or, aux municipales de 2014, les listes de gauche – toutes confondues – ont devancé la droite d’environ 50 000 voix dans la capitale.Mme Pécresse doit aussi conjurer le risque d’un score du FN suffisamment élevé pour qu’il puisse se maintenir au second tour. Même si elle arrive en tête au premier, la droite pourrait perdre au second en cas de triangulaire, du fait d’un mauvais report de voix des électeurs FN.Pour la candidate de l’UMP, l’objectif est donc clair : réaliser le meilleur score possible au premier tour, en étant loin devant le PS. Et ainsi créer une dynamique et convaincre les électeurs du Front national de l’intérêt de voter pour celle qui apparaîtrait en mesure de faire perdre la région à la gauche.« Ma main est tendue »Une telle ambition aurait d’autant plus de chances de se réaliser, estime Mme Pécresse, que l’UMP et l’UDI auront conjugué leurs forces dès le premier tour. « Je suis la candidate de l’union, et je suis prête à la faire dès le premier tour. Ma main est tendue et j’espère que nous partirons ensemble », a déclaré la députée (UMP) des Yvelines dans un entretien au Parisien, samedi.Cette stratégie fait consensus parmi la plupart des grands élus franciliens de l’UMP. « Valérie fait un travail formidable, confiait le député de Paris Pierre Lellouche, en marge du meeting. Le seul problème, c’est de sortir une liste commune à droite dès le premier tour. » « L’intérêt de l’UDI serait de partir uni avec nous, confiait de son côté Thierry Solère, député UMP des Hauts-de-Seine, car les sondages ne les donnent pas très hauts. »A l’inverse, pour Pierre Bédier, président du conseil général des Yvelines, un autre scénario serait plus efficace : « Notre victoire viendra de notre capacité à inventer une droite plurielle plutôt que notre accord électoral avec l’UDI au premier tour. » A ses yeux, « un accord programmatique avec l’UDI passé entre les deux tours donnera un nouvel élan à la campagne qui permettra d’écraser le FN », explique le patron du département de Mme Pécresse.L’ancienne ministre de l’enseignement supérieur, que Jean-Pierre Raffarin a saluée comme une « bosseuse, teigneuse, accrocheuse » dans une vidéo diffusée samedi à Rosny, ne compte pas uniquement sur l’union avec l’UDI pour l’emporter. Sa campagne, qu’elle veut longue, est à ses yeux son principal atout. « Elle applique la méthode Chirac, approuve Pierre-Yves Bournazel, élu (UMP) de Paris. Cela lui donne le temps de s’immerger, d’écouter les gens et d’infuser dans l’opinion l’échec de la gauche à la tête de la région depuis dix-sept ans. »« D’ici l’été, nous avons cent jours pour parcourir les cent circonscriptions de l’Ile-de-France », a lancé Mme Pécresse. Elle a annoncé que si elle était élue à la présidence de la région, elle renoncerait à son mandat de députée et qu’elle ne serait pas non plus « ministre en 2017 » en cas de victoire de la droite à la présidentielle. Devant un parterre de parlementaires UMP d’Ile-de-France, dont François Fillon, ce « serment de Rosny » se voulait un nouveau gage de son « engagement total » dans sa bataille au long cours.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.04.2015 à 09h50 • Mis à jour le11.04.2015 à 11h14 Nicolas Bay et David Rachline, deux cadres du Front national proches de Marine Le Pen, se sont défendus samedi 11 avril des soupçons nourris par la justice dans l'affaire du financement illégal présumé du Front national pendant les campagnes présidentielle et législative de 2012, révélés la veille par Le Monde.Lire : Le FN mis en cause pour financement illégalDans un communiqué, le député européen et le sénateur-maire de Fréjus dénoncent « une opération de déstabilisation du Front National et de ses dirigeants » et apportent leur version des faits. Les magistrats s'interrogent sur leur embauche pour un CDD de deux mois par la société de communication Riwal, dirigée par un proche de Marine Le Pen, en mai et juin 2012. Ils expliquent que ce « travail essentiel » consistait à alimenter le contenu des documents et sites web fournis par Riwal aux candidats frontistes dans le cadre de « kits de campagne » pour les élections législatives.« Afin de se prémunir contre la possible accusation contre le Front National de mettre gracieusement des personnes à la disposition de la société Riwal, il a été demandé à cette société de salarier Nicolas Bay et David Rachline pendant cette courte période, conformément au travail qu'ils ont réellement effectué et dont ils pourront aisément et irréfutablement apporter les preuves », précise le communiqué du FN.Selon les informations du Monde, MM. Bay, Rachline et Marine Le Pen devrait prochainement être convoqués par les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en avril 2014.Comprendre l'affaire qui menace le FN et Marine Le Pen Nicolas Chapuis Les congrès du PS produisent rarement des instants de sublimation de la pensée socialiste. Le 77e du nom, qui se déroulera à Poitiers du 5 au 7 juin, ne devrait pas échapper à la règle. L’impression qui se dégage à l’issue de la phase de dépôt des motions est paradoxale : alors que la gauche est en proie à une crise profonde après trois ans d’exercice du pouvoir, les éléments d’un congrès de réflexion sur l’identité et l’idéologie du PS ne sont pas réunis. Pour la simple et bonne raison que les différents acteurs, soit n’y ont pas intérêt, soit n’en ont pas les moyens.Lire aussi :Le congrès du PS en cinq questionsCambadélis obligé de composerLa motion principale, celle de Jean-Christophe Cambadélis, appartient à la première catégorie. En réalisant autour de son texte une synthèse large de personnalités, l’actuel premier secrétaire, soutenu par Manuel Valls, se trouve dans l’obligation de composer avec toutes les sensibilités, de Martine Aubry à Gérard Collomb. Entre la maire de Lille, à l’origine des 35 heures, et le maire de Lyon, qui rêve d’abattre ce totem, le spectre idéologique est large. M. Cambadélis a essayé de s’extirper du piège en composant lui-même sa ligne autour du « renouveau » du PS, et d’une « alliance populaire ». Mais le consensus se fait toujours autour du plus petit dénominateur commun. Le patron du PS été obligé d’intégrer toute une série d’amendements des différents camps pour faire l’unité. Le texte final est un équilibre subtil dans la pure veine socialiste, qui ne propose pas par exemple une réorientation de la ligne économique mais une « inflexion de l’égalité ».Lire aussi :Congrès du PS : la synthèse, malgré toutPour l’exécutif, éviter le référendum militantFrançois Hollande et Manuel Valls n’avaient pas non plus intérêt à ce que le congrès tourne à la psychanalyse collective. Ils ont soigneusement évité de s’impliquer, pour ne pas transformer l’échéance en référendum militant sur leur action. L’entourage de François Hollande a d’abord laissé courir le bruit que les ministres ne signeraient pas de motion. « Il ne faut pas tomber dans le piège en donnant l’impression aux Français qu’on ne s’occupe pas d’eux et qu’on n’est plus que dans des séquences très politiciennes », expliquait au milieu de la semaine un proche du chef de l’Etat. Finalement, les ministres ont été autorisés à signer un texte – pourvu que ce soit celui de M. Cambadélis – mais sont restés très en retrait dans la préparation.Les frondeurs sans force de frappeDe l’autre côté de l’échiquier, les frondeurs ont, eux, tout intérêt à ce que le débat d’idées prenne chez les militants. Mais ils n’ont pas la force de frappe pour dicter l’agenda de ce congrès. Le ralliement de Martine Aubry à la motion de l’actuelle majorité a quasiment anéanti leurs chances, déjà minces, de victoire finale. Sur le fond, ils ne sont pas non plus assez éloignés de la motion de la majorité pour créer un effet de contraste saisissant. Autant l’aile gauche a pu développer par le passé des options radicalement différentes de celles en vogue à Solférino, autant le recentrage de la motion autour de Christian Paul, député proche de Mme Aubry, a tendance à réduire le fossé qui sépare les deux camps. La réelle différence repose sur la ligne économique. Mais, là encore, la fronde des députés a souvent donné l’impression de tourner autour d’une question de curseur davantage que sur des choix structurants.La troisième motion en lice, celle de Karine Berger, cumule les handicaps : le manque de notoriété et l’absence d’identification claire. La démarche repose davantage sur « le refus du bloc contre bloc » que sur une réelle rupture par rapport aux deux autres.Martine Aubry, un ralliement peu lisibleDernier acteur majeur de cet avant-congrès, Martine Aubry en a pour le moment dicté le tempo. Mais son ralliement sur la même motion que Manuel Valls, avec lequel elle a des désaccords profonds, est peu lisible. En entretenant le mystère sur ses intentions pendant des semaines, elle a donné l’impression de se décider davantage sur des questions tactiques que sur des choix idéologiques. Ses soutiens argueront que faire de la politique c’est imposer un rapport de force pour obtenir des résultats. Mais il sera difficile de faire passer les quelques gages donnés par le gouvernement en faveur de l’investissement pour une victoire de sa ligne. En se plaçant dans un dialogue direct avec l’exécutif plutôt que dans une démarche de congrès, elle accepte également de ne pas mettre sa conception de la gauche – elle qui avait parlé du travail le dimanche comme d’un « changement de civilisation » – en débat devant les militants.Ces derniers, par leur attitude face au vote, diront si les socialistes peuvent perdurer dans cette voie où les idées le cèdent toujours in fine aux stratégies. Le meilleur indicateur de la réussite de ce congrès ne sera pas le score de chacun, mais plus probablement le nombre de votants. Si le taux de participation est aussi faible qu’on le redoute à Solférino, le vainqueur des urnes commencera son mandat sur une défaite inquiétante.Cambadélis prône une « nouvelle alliance à gauche »Le patron du PS a assuré samedi 11 avril devant l’Assemblée nationale que sa motion n’était « pas une synthèse », mais une « thèse », celle du « renouveau des socialistes par la réussite gouvernementale et par le dépassement du parti socialiste et par la fondation de l'alliance populaire que nous allons porter sur les fonts baptismaux, une nouvelle alliance à gauche ».Sa motion, qui s'intitule « le renouveau socialiste», prône une « belle alliance », qui passe d'abord par « l'union de la gauche et des écologistes», qui « est et reste notre stratégie » mais qui doit aussi se traduire par « une alliance populaire en direction des citoyens », et des « syndicalistes, associatifs, intellectuels, militants », selon le texte.(AFP)Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis Il est de tradition au PS de faire durer le suspense – même artificiel – le plus longtemps possible. En vue du congrès du parti à Poitiers, en juin, les différentes écuries ont toutes attendu la date limite, samedi 11 avril, pour déposer leurs textes et leurs listes de signataires. La principale incertitude reposait sur la composition de la motion de l’actuelle majorité. Le ralliement – attendu, mais de dernière minute – de Martine Aubry fournit au premier signataire Jean-Christophe Cambadélis les clés d’un large rassemblement, qui comprend également Manuel Valls et les proches de François Hollande. « Nous avons construit un texte avec un accord sur le fond, a expliqué la maire de Lille lors d’une conférence de presse vendredi. Il s’agit d’une motion préparée en commun, où personne ne s’est rallié à l’autre, où personne n’est passé sous le tapis. »Pourtant, il a bien fallu se mettre d’accord. Les négociations ont été longues et ardues. En plus de l’élaboration du texte commun, chaque courant a demandé à être représenté à sa juste mesure dans les futures instances. En effet le congrès détermine la composition du conseil national (le parlement du parti), du bureau national (l’espace de délibération) et des fédérations départementales, au prorata du score des motions. « On a répondu qu’il fallait d’abord gagner le congrès pour mesurer ensuite le rapport de force, explique un membre de la direction du PS. Plus on gagnera largement, plus il y aura de postes à attribuer. »« Belle alliance populaire »Avec le soutien de près de 80 premiers secrétaires fédéraux, l’actuel premier secrétaire apparaît désormais en position de force, face à une motion de l’aile gauche et des frondeurs réunie derrière Christian Paul, et une autre intitulée « La fabrique », portée par Karine Berger. Dans l’entourage de François Hollande, on est certain que la majorité ne basculera pas à l’issue du congrès. « On ne sent pas un parti prêt à renverser la table contre ses élus », explique un proche du chef de l’Etat. Pour M. Cambadélis, cette grande synthèse est la garantie d’échapper à un congrès de référendum sur la politique gouvernementale. « Ce ne sera pas la revanche du débat parlementaire perdu, mais bien le congrès du renouveau, veut-il croire. Il s’agit bien ensuite de réussir la fin du quinquennat par l’inflexion de l’égalité, et pas de renverser le gouvernement ou de renoncer au redressement. Enfin, le PS restera l’initiateur majeur d’une belle alliance populaire et non l’acteur mineur d’une gauche mélenchonisée. »Le texte de sa motion – une quarantaine de pages que Le Monde a pu consulter – s’intitule « Le renouveau socialiste ». M. Cambadélis avait jeté une première trame, à laquelle il a ensuite intégré, jusqu’à la dernière minute, des amendements de l’ensemble des parties. « Ce n’est pas simplement un compromis entre plusieurs sensibilités, assure-t-il pourtant. Il y a un récit, celui du dépassement du PS. » La structure du texte s’appuie sur un double constat : celui de la perte d’hégémonie culturelle de la gauche, qui nécessite la refondation d’une nouvelle social-démocratie ; et celui de l’absence de résultats tangibles pour les Français malgré des frémissements de l’économie, qui appelle un soutien plus volontaire à la reprise de la croissance.L’artisan, dans les années 1990, de la gauche plurielle, retrouve son domaine de prédilection, prônant un « dépassement citoyen » des « cartels électoraux »Sur les questions économiques, le texte ne remet évidemment pas en cause les grandes orientations du gouvernement, comme le pacte de responsabilité ou la réduction des déficits. Il renvoie une éventuelle inflexion de ligne à l’évaluation de l’impact du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), qui a été annoncée par le gouvernement : « Les engagements ne semblent pas, à ce stade et par toutes les branches professionnelles, respectés. Si cette situation est confirmée par l’évaluation nationale, nous estimons que les 15 milliards du pacte qui restent à utiliser devraient dorénavant l’être plus directement pour favoriser l’emploi, l’investissement privé productif et les investissements publics. » Il demande en revanche, comme le PS le fait depuis trois ans, une véritable réforme fiscale, « pour jeter les bases d’une fusion entre l’impôt sur le revenu et la CSG » : « Pour les ménages, nous souhaitons que le chantier de l’impôt citoyen soit engagé dès le projet de budget pour 2016 par un prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu et une réduction de la CSG sur les premières tranches de revenus. »Mais pour éviter que le congrès se focalise trop sur les questions économiques qui divisent le PS, M. Cambadélis aimerait mettre l’accent sur ce qu’il nomme dans son texte « la belle alliance populaire » qui « unit tous les progressistes ». L’artisan dans les années 1990 de la gauche plurielle retrouve là son domaine de prédilection, prônant un « dépassement citoyen » des « cartels électoraux ». Il appelle, comme il l’avait déjà fait dans les états généraux, à une « fédération unitaire » de la gauche, et plaide au PS pour une « nouvelle social-démocratie ». Autant de grands objectifs sur lesquels les signataires de sa motion de synthèse n’auront aucun mal à se retrouver, à défaut de s’accorder sur les moyens de les atteindre.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.04.2015 à 20h16 • Mis à jour le11.04.2015 à 15h18 | Nicolas Chapuis (avec Julia Pavesi) Martine Aubry a fini par rompre le suspense. La maire de Lille a annoncé vendredi 10 avril, lors d’une conférence de presse, qu’elle se ralliait à la motion de l’actuelle majorité, représentée par Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du Parti socialiste peut se prévaloir du soutien de Manuel Valls et de partisans de François Hollande.« Nous avons construit un texte avec lequel nous trouvons un accord sur le fond », a dit Martine Aubry, expliquant qu’il valait mieux « être à l’intérieur » pour « peser ». « Il s’agit d’une motion préparée en commun, où personne ne s’est rallié à l’autre, ou personne n’est passé sous le tapis », a-t-elle insisté, rappelant à plusieurs reprises que c’est bien M. Cambadélis qui est « le premier signataire ». Concernant la motion déposée par les frondeurs, elle a assuré « respecter les choix qui ont été faits », certaine que les aubrystes qui rejoindront les frondeurs se comptent « sur les doigts d’une demi-main ».Troupes partagéesL’ancienne première secrétaire du PS avait retenu cette décision le plus longtemps possible. Ses troupes étaient partagées entre la ligne légitimiste et la volonté de remettre en cause les choix économiques du gouvernement. Martine Aubry avait à plusieurs reprises critiqué les orientations de l’exécutif. Elle s’était notamment livrée à un plaidoyer féroce contre la loi Macron et tout particulièrement contre le travail du dimanche.Engagée dans un rapport de forces avec le chef de l’Etat sur la réorientation de sa politique, elle avait conditionné son ralliement à une prise en compte de ses griefs. Martine Aubry a participé à la rédaction du texte de M. Cambadélis en soumettant plusieurs amendements. Par ailleurs, des gestes ont été faits par l’exécutif, comme la création du compte personnel de formation, ou l’annonce, mercredi 8 avril, de mesures en faveur de l’investissement public et privé.Dans l’entourage du chef de l’Etat, on assure que ces mesures de soutien à la reprise de la croissance auraient de toute façon été engagées, avec ou sans Martine Aubry. Dans le camp de la maire de Lille, on se félicite au contraire d’avoir obtenu satisfaction.Du moins partiellement. Car le prix du ralliement de Martine Aubry semble peu élevé pour les tenants de la motion de la gauche du parti. « Ce sont des mesures cosmétiques, si elle signe pour ça je ne vois pas comment elle va le justifier auprès des militants », confiait l’un des membres de ce courant, quelques heures avant l’annonce de Mme Aubry.Lire aussi :Les socialistes préparent leur congrès, une pièce aux allures de déjà-vu« Des coups d’épingle »Le dirigeant fraîchement nommé de la motion de la gauche, Christian Paul, est lui-même un membre du courant aubryste. Dans un entretien au Monde, il estime vendredi 10 avril que les mesures de M. Valls sont « trop timides » et ne sont que « des coups d’épingle ». Il refuse cependant de critiquer ouvertement la maire de Lille : « Dans un tel moment, chacun cherche la bonne voie pour être efficace. Je respecterai son choix. »La décision de Martine Aubry pèse lourd dans l’équilibre des forces de ce congrès. En rejoignant la motion de Cambadélis qui regroupe des sensibilités puissantes au sein du PS, comme les hollandiens, les fabiusiens, les royaliens ou encore les proches de Pierre Moscovici et de Vincent Peillon, elle fait pencher fortement la balance en faveur de la majorité actuelle.« On voit bien dans les fédérations qu’une partie de ses soutiens va nous rejoindre, ils ne se voient pas voter en faveur de Valls », veut toutefois croire un député frondeur.Lire aussi :Congrès du PS : Christian Paul prend la tête de la motion des frondeursNicolas Chapuis (avec Julia Pavesi)Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Une navette réservée aux Roms, pour préserver de leur mauvaise odeur les chauffeurs et les autres passagers d’une ligne de bus montpelliéraine : cette proposition défendue par Dominique Granier, un délégué syndical Force ouvrière (FO) des Transports de l’agglomération de Montpellier (TaM), a mis le feu aux poudres.Les habitants d’un camp de Roms installés à Grammont, un quartier au nord-est de Montpellier, empruntent la ligne 9 jusqu’à Odysseum, en centre-ville. Le 2 avril, dans un entretien accordé à La Gazette de Montpellier, ce syndicaliste FO dénonçait le « danger sanitaire » que constitueraient, selon lui, les Roms qui utilisent les bus de la ligne 9. « C’est une véritable infection », assurait M. Granier dans La Gazette, en proposant notamment de « créer une navette spécialement pour eux ».Interrogé vendredi 10 avril, le directeur général de TaM, Jean-Luc Frizot, affirme au Monde que depuis cinq ans qu’il est en fonction, il n’a reçu qu’« une seule réclamation clientèle » à ce sujet. « Cette problématique entre conducteurs et populations Roms est ancienne et très difficile à traiter », concède-t-il toutefois.Pour la « gérer au mieux », la direction de TaM, explique-t-il, a déjà pris plusieurs mesures. Des bombes désodorisantes ont été distribuées aux conducteurs, afin d’éliminer les éventuelles mauvaises odeurs. Les 4 véhicules d’intervention de TaM ont été positionnés dans un secteur proche du campement et de cette ligne 9, afin d’intervenir rapidement en cas de tension. Il arrive également que TaM procède à des « substitutions de bus », certains étant remplacés le temps d’être nettoyés.« Raciste et discriminatoire »Les paroles de M. Granier, et surtout la nature de sa proposition, qui rappelle la politique de ségrégation jadis mise en place dans les transports américains à l’encontre des Noirs, ont très vite suscité une vive polémique.« Ce ne sont pas des lépreux, ils sont suivis sur le plan sanitaire ! Luttons contre la pauvreté, pas contre les pauvres », a réagi la CGT TaM Montpellier sur sa page Facebook. Le syndicat Sud TaM s’est indigné de propos qu’il juge « raciste et discriminatoire », et qu’il estime « véhiculés par une organisation d’extrême droite présente à la TaM ainsi qu’au sein de la mairie de Montpellier ». Implicitement mis en cause, Djamel Boumaaz, élu FN à l’agglomération, conseiller municipal de Montpellier et membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de TaM, n’a pu être joint par Le Monde. Il est, au CHSCT, l’un des huit titulaires élus par le personnel.Compte tenu de l’ampleur de la polémique, la direction de TaM et le syndicat FO se rejettent la responsabilité de l’initiative dans cette affaire. La direction de l’entreprise a publié, vendredi à la mi-journée, un communiqué dans lequel elle « dément formellement tout projet, en cours ou à venir, de création de “navette spécifique à destination de la population Roms” ». « Aucune mesure à caractère discriminatoire mentionnée dans les propos d’organisations syndicales n’a été envisagée », ajoute ce texte.Selon M. Frizot, ce sujet a abordé lors d’une réunion, le 2 avril, du CHSCT de TaM. Ce point, intitulé « la problématique d’hygiène et de sécurité rencontrée sur la ligne 9 », aurait été mis à l’ordre du jour à la demande des délégués FO. Secrétaire général de FO dans l’Hérault, Gilbert Fouilhé concède que M. Granier a tenu dans la presse des « propos malheureux », mais il dément formellement que la proposition de navette réservée émane de son syndicat.« Force ouvrière n’a jamais demandé la création de la navette spéciale Rom. 
Nous affirmons par contre que la direction de TAM a proposé la création de la “navette” en CHSCT et de sous-traiter la fin de la ligne. 
Nous jugeons les propos de la direction mensongers et inqualifiables », indique la direction départementale de FO dans un communiqué.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julien Lemaignen François Bayrou cherche à maintenir son espace politique. Alors que Nicolas Sarkozy est engagé dans une stratégie offensive de rapprochement avec le centre, le président du MoDem entre en guerre ouverte contre le président de l’UMP et se met clairement sur sa route, comme en 2007 et 2012. « Le responsable de la victoire de la gauche en 2012, il porte un nom, il s’appelle Nicolas Sarkozy », déclare-t-il dans l’hebdomadaire Le Point.Le centriste laisse entendre qu’il pourra concourir à la présidentielle de 2017 face à l’ancien chef de l’Etat, si Alain Juppé perd la primaire à droite, prévue les 20 et 27 novembre 2016. « Si Juppé ne l’emporte pas, je serai dans la situation que j’ai construite depuis longtemps : je serai libre, affirme-t-il. Si sur la table, le jour du vote en 2017, on trouvait seulement les bulletins de vote Hollande, Sarkozy et Le Pen, des millions de Français n’auraient pas le bulletin qui représente leur opinion. » Et d’ajouter : « Nicolas Sarkozy a l’habitude que tout le monde plie devant lui et se range, voire se couche. Ce n’est pas ma nature. »Réactiver L’AlternativeOutre son soutien à Alain Juppé, le principal rival à droite de Nicolas Sarkozy, François Bayrou appelle explicitement à une réactivation de L’Alternative, l’alliance qu’il avait forgée à l’automne 2013, avec Jean-Louis Borloo, entre l’UDI et le MoDem, pour contrer la « tentation naturelle du centre de courir vers son puissant voisin et allié » qu’est l’UMP.L’alliance globale conclue entre l’UMP et l’UDI pour les élections départementales fin mars, a permis à la droite de gagner l’élection à l’échelle nationale avec 26,02 % des suffrages. Des membres du MoDem ont également passé des accords locaux avec l’UDI-UMP pour ce scrutin.« L’Alternative, lors des européennes [de mai 2014], avait obtenu un score et un nombre d’élus importants [10 % des voix, 7 sièges]. Cela se refera, je n’ai aucun doute sur ce point, déclare-t-il ainsi à l’hebdomadaire. Il n’y a qu’une seule majorité possible pour redresser ce pays, c’est ce que j’appelle l’arc central : une majorité capable de réformes et de rassemblement, qui va du centre-gauche au centre-droit. »Ces annonces de M. Bayrou interviennent aussi alors que Nicolas Sarkozy cherche à faire de l’UMP sa machine de guerre pour gagner la primaire à droite en 2016, avec un plan de bataille précis, comme le renouvellement des cadres locaux pour disposer de fidèles partout sur le territoire ou une vaste campagne de recrutement de militants.Ainsi, quoi qu’il advienne d’Alain Juppé face à ce rouleau compresseur, M. Bayrou pourrait vouloir être jusqu’au bout l’épine dans le pied de l’ancien chef de l’Etat, avec qui il entretient une inimitié depuis qu’il a appelé à voter pour François Hollande au second tour de la présidentielle en 2012.Lire aussi :Sarkozy modèle l’UMP en vue de la primaire pour 2017Julien LemaignenJournaliste au Monde Béatrice Jérôme Manuel Valls a proposé à Pascal Lamy d’être nommé délégué interministériel à l’Exposition universelle de 2025. Le premier ministre voudrait pouvoir l’annoncer, mardi 14 avril, à l’occasion du comité interministériel qui sera consacré au Grand Paris. L’ancien patron de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) n’a pas encore donné sa réponse.Le délégué interministériel devrait préparer la candidature de la France afin que celle-ci puisse être déposée en avril 2016 par François Hollande. Le président de la République avait annoncé, le 6 novembre 2014, sa volonté de porter cette candidature.Une mission d’information parlementaire estimait, dans un rapport publié le 29 octobre 2014, qu’une candidature de Paris à la prochaine Exposition universelle réenclencherait une « dynamique » dans le pays.Un choix très politiqueEn choisissant M. Lamy, l’exécutif fait le choix d’un homme rompu aux négociations diplomatiques. Mais il s’agit aussi d’un choix très politique. Proche de François Hollande, l’ancien directeur de cabinet, de 1983 à 1994, de Jacques Delors président de la commission européenne défend une ligne économique proche de celle de Manuel Valls.Patron de l’OMC de 2005 à 2013, M. Lamy devrait pouvoir mettre à profit sa notoriété sur la scène internationale pour tenter de convaincre les 168 pays membres (en comptant la France) du Bureau international des expositions qui doivent se prononcer en 2018.Il devra aussi convaincre la maire de Paris Anne Hidalgo. Alors que celle-ci était au départ favorable à une telle initiative, elle semble aujourd’hui préférer une candidature de la capitale aux Jeux olympiques. Anne Hidalgo, a ainsi proposé, lundi 23 mars, aux élus parisiens « d’engager pleinement et avec responsabilité Paris en faveur d’une candidature aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ».Elle avait alors déclaré : « Quand on regarde le cahier des charges des Expo universelles, on voit que les Expo universelles qui ne coûtent rien en termes d’argent public ça n’existe pas » puis de se livrer à une critique implicite du projet porté par ExpoFrance 2025.« Mettre à profit ses relais dans les ambassades »« M.Lamy adhère totalement à l’audace à la modernité du projet », assure, de son côté, Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly-sur-Seine et promoteur du projet de la candidature française. Le député (UDI) des Hauts-de-Seine tire ce constat des deux entrevues qu’il a eux avec M.Lamy , en mars.Pour M.Fromantin, le choix de M.Lamy est « judicieux. Il est un de ceux qui a le mieux compris la mondialisation », assure le député (UDI) des Hauts-de-Seine, président de l’association Expofrance 2025. Co-animateur du projet, Luc Carvounas sénateur vallsiste (Val-de-Marne) voit en M.Lamy « quelqu’un de très bien et qui sera bien perçu ». « Nous allons avoir besoin de la force de frappe de l'Etat pour défendre notre projet et M.Lamy va pouvoir mettre à profit ses relais dans les ambassades », ajoute le maire socialiste d'Alfortville.Le projet porté par M.Fromantin et Carvounas prévoit que l’Exposition se déroule sur une douzaine de sites dans toute la France, à partir de bâtiments existants, et sans argent de l’Etat. « L’absence d’argent de l’Etat est la garantie de préserver la dynamique entreprenariale du projet », affirme M.Fromantin qui se fait fort de réunir 40 millions d’euros auprès des entreprises pour pré-financer l’Exposition.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.04.2015 à 15h00 • Mis à jour le10.04.2015 à 18h54 C’est avant samedi 11 avril, à 14 heures que doivent être déposées les projets de motions représentant les différentes sensibilités socialistes en vue du prochain congrès du PS. Celui-ci, qui se tiendra à Poitiers du 5 au 7 juin, est une échéance capitale pour le parti, qui a connu une nouvelle déroute électorale aux départementales, fin mars, et apparaît plus que jamais divisé entre soutiens au gouvernement et « frondeurs ».Lire aussi :Le PS approche d’une zone de turbulencesQu’est-ce que le congrès ?Le Parti socialiste organise un congrès dans les six mois qui suivent chaque élection présidentielle et à mi-mandat du quinquennat. Le précédent congrès, qui avait eu lieu à Toulouse en 2012, avait vu la victoire de la motion majoritaire défendue par le premmier secrétaire d’alors, Harlem Désir.A l’occasion de son congrès, le PS détermine ses grandes orientations politiques et renouvelle l’ensemble de ses instances : la direction de la section locale, celle de la fédération départementale et la composition du conseil national (le Parlement du parti).Ces instances seront recomposées au prorata des scores réalisés lors du vote sur les motions, qui aura lieu le 21 mai, donc avant le congrès.Qu’est ce qu’une motion ?Une « motion » est un texte d’orientation de politique générale du parti. Il est rédigé à partir de plusieurs « contributions » – thématiques ou générales –, qui ont été recueillies entre le 6 janvier et le 6 février.Chaque motion est défendue par plusieurs signataires. Les premiers signataires de chacune des deux motions arrivées en tête lors du vote du 21 mai s’affronteront le 28 mai lors d’un « deuxième tour » pour devenir premier secrétaire du PS.Qui vote ?La grande incertitude du scrutin porte sur le nombre de votants. D’après une source interne, il y aurait un peu plus de 100 000 adhérents en mesure de participer (c’est-à-dire à jour de cotisation en décembre 2014). Les plus optimistes espèrent qu’environ 60 000 d’entre eux voteront le 21 mai.Le flou demeure, car les militants en retard de cotisation peuvent s’en acquitter le jour du scrutin, ce qui n’est pas sans inquiéter certains socialistes, qui ont en mémoire les accusations de fraude échangées entre les camps de Ségolène Royal et de Martine Aubry lors du congrès de Reims, en 2008.Combien y aura-t-il de motions ?Le nombre de motions sera donc connu samedi 11 avril à 14 heures. Il y en avait eu cinq au congrès de 2012, il devrait cette année y en avoir au moins quatre :Celle du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis. Elle doit rassembler de la façon la plus large possible autour de la politique du gouvernement.Celle des « frondeurs » et de l’aile gauche du parti, qui a finalement choisi le député de la Nièvre Christian Paul comme premier signataire.Celle du courant « cohérence socialiste », derrière la députée des Hautes-Alpes Karine Berger, qui défend une voie intermédiaire « entre une gauche fantasmée et une gauche de gestion ».Une quatrième sensibilité, issue de l’ancienne équipe de Stéphane Hessel, défendue par Florence Augier, secrétaire nationale au PS.La maire de Lille Martine Aubry, qui laisse planer le doute sur son choix, tient un point-presse vendredi 10 avril à 19 h 30 pour dévoiler ses intentions.Lire aussi :Congrès du PS : Christian Paul prend la tête de la motion des frondeursQuel calendrier ?11 avril : date limite du dépôt des motions.21 mai : vote des militants sur les motions, au sein de chaque fédération.28 mai : les premiers signataires des deux motions arrivées en tête s’affrontent pour le poste de premier secrétaire.5 au 7 juin : le Congrès de Poitiers acte les orientations décidées par le vote des militants. Olivier Faye Le suspense aura été de courte durée. Quelques heures seulement après que son grand-père a renoncé à revendiquer la tête de liste pour le Front national aux élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen doit officialiser, lundi soir, sa propre candidature dans la région. Ce sera chose faite dans le cadre d’un sujet diffusé au cours du journal de 20 heures de TF1.La jeune femme s’est entretenue durant le week-end avec Jean-Marie Le Pen, et est parvenue à obtenir le retrait de la candidature du président d’honneur du FN. Ce dernier faisait face à l’opposition de sa fille, Marine Le Pen, qui lui a reproché ses propos tenus sur RMC et dans un entretien au journal d’extrême droite Rivarol. Dans un communiqué diffusé lundi, le vieux chef de file frontiste a demandé aux cadres du mouvement de soutenir la candidature de sa petite-fille.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen renonce à être tête de liste en PACA aux régionalesMarion Maréchal-Le Pen, 25 ans, va devoir faire face à un concurrent en la personne de Bruno Gollnisch. Le député européen, proche de Jean-Marie Le Pen, s’est déclaré candidat à l’investiture dans la foulée du retrait du cofondateur du FN. Le bureau politique du parti devra trancher entre les deux impétrants, vendredi 17 avril, à l’occasion d’une réunion consacrée à la désignation des têtes de liste pour les élections régionales. « Le début et la fin du film sont déjà écrits, l’issue fait peu de doutes », veut-on croire dans l’entourage de la députée. Elle ne devrait pas a priori former de ticket avec M. Gollnisch, explique ce proche de Mme Maréchal-Le Pen.Olivier Faye 13.04.2015 à 12h17 • Mis à jour le13.04.2015 à 17h16 L'essentielJean-Marie Le Pen a annoncé qu'il ne présenterait pas sa candidature aux régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur.Sa décision fait suite à la demande de sa fille Marine Le Pen, le 9 avril, à « faire preuve de sagesse (...) et peut-être [d']arrêter ses responsabilités politiques ».Le 2 avril, le président d'honneur du parti d'extrême droite avait suscité une polémique en qualifiant de nouveau les chambres à gaz nazies de « détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale ». L'annonce par Jean-Marie Le Pen qu'il ne présenterait pas sa candidature aux élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), dernier épisode d'un conflit ouvert avec sa fille Marine Le Pen, suscite des vocations. Le premier à faire valoir sa candidature à l'investiture Front national (FN) est l'eurodéputé Bruno Gollnich, qui l'annonce dans un communiqué lundi 13 avril.« Je prends acte du retrait annoncé par Jean-Marie Le Pen de sa candidature à la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA). Dans ces conditions, j'envisage de présenter ma candidature à cette fonction, et donc à l'investiture de la présidente et du bureau politique du Front national réuni ce 17 avril. »Possible candidature de Marion Maréchal-Le PenElu dans la grande région Sud-Est sur la liste de Jean-Marie Le Pen en mai 2014 au Parlement européen, M. Gollnisch était aussi élu municipal à Hyères depuis mars 2014, un mandat dont il a démissionné quelques semaines après être devenu eurodéputé. M. Gollnisch avait par ailleurs démissionné à la fin de janvier du conseil régional de Rhône-Alpes, où il siégeait depuis 1986, pour ne plus cumuler de mandats, sans exclure toutefois de se présenter au scrutin régional à venir.Ce proche de Jean-Marie Le Pen précise qu'« il va de soi que cette candidature n'implique aucun jugement défavorable à l'égard de tout autre candidat potentiel », une allusion à la députée FN du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen, pour qui, en annonçant son retrait, Jean-Marie Le Pen a marqué sa préférence pour lui succéder à la tête de la liste régionale.Voir la chronologie : La longue histoire des conflits entre les Le Pen Olivier Faye et Gilles Rof (Marseille, corespondance) Jean-Marie Le Pen ne sera pas candidat comme tête de liste pour le Front national aux élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). « C’est une décision que j’ai prise après mûre réflexion », a assuré au Monde le président d’honneur du FN, confirmant ses propos tenus au Figaro lundi matin.Dans un communiqué rendu public lundi en fin de matinée, le député européen a justifié son choix : « Je ne ferai rien qui puisse compromettre la fragile espérance de survie de la France que représente le Front national avec ses forces et ses faiblesses. »« Une crise grave a été ouverte, a-t-il déclaré, en référence aux deux entretiens que le président d’honneur du parti a donnés à RMC et à l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol. Ceci ne justifiait pas le hourvari qu’on a déclenché dans nos rangs au risque d’affaiblir dangereusement notre mouvement. » Lire aussi :Jean-Marie Le Pen réplique à sa fille dans « Rivarol »Le bureau politique du parti a prévu d’entériner, vendredi 17 avril, une partie des têtes de liste pour ce scrutin. La question de la candidature de M. Le Pen promettait de constituer le menu principal de cette réunion, alors que le vieux chef de file frontiste est entré dans un conflit violent avec sa fille, Marine Le Pen. La présidente du FN a ouvert une procédure disciplinaire contre le cofondateur du mouvement, qui devra faire face au bureau exécutif du parti dans les prochaines semaines. En prenant cette décision, Jean-Marie Le Pen, 86 ans, se joue la carte de l’apaisement, alors que sa fille s’était opposée avec force à sa candidature en PACA, où il est conseiller régional depuis 2010.« Une bouffée d’oxygène »Dimanche 12 avril, M. Le Pen a fait savoir dans les colonnes du JDD qu’il ne voyait qu’une personne pour le remplacer comme tête de liste en PACA : sa petite-fille, la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen. « Je ne vois que Marion. Il n’y a aucune autre personnalité qui ait autant de notoriété et de particularité au sein du Front national pour cette région », a-t-il jugé.De nombreux cadres frontistes – dont Marine Le Pen – se sont d’ores et déjà déclarés favorables à ce que la jeune femme soit candidate. Mme Maréchal-Le Pen a toujours répété qu’elle n’entendait pas concourir contre son grand-père, mais n’a pas fermé pour autant la porte à une candidature.« Je suis heureux que Jean-Marie Le Pen ait choisi [cette] solution. C’est une très bonne nouvelle, une bouffée d’oxygène et, j’espère, une sortie de crise pour le FN, a affirmé le sénateur des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier. Je pense qu’il a compris que l’intérêt du mouvement prévalait et qu’il était plus sage de retirer sa candidature au profit de celle de Marion Maréchal-Le Pen. »Mercredi 8 avril, à la veille de la publication de l’entretien de Jean-Marie Le Pen dans Rivarol, le maire du 7e secteur de Marseille avait déclaré lors d’une conférence de presse : « Jean-Marie Le Pen tête de liste, ce n’est plus envisageable ni raisonnable. La fidélité ne doit pas conduire au suicide collectif. »Lire aussi :En PACA, élus et militants sont déjà passés à « l’autre Le Pen »M. Ravier, a fait savoir qu’il était « disponible » si Marion Maréchal-Le Pen ne se présentait pas. « Mardi 7 avril, lorsque j’ai vu Marion, elle n’était pas prête à se présenter face à son grand-père, ce que je comprends parfaitement. Le parti m’a demandé alors de faire acte de candidature, ce que j’ai fait en bon soldat. Mais je pense qu’elle reste la meilleure candidate pour mener le FN aux régionales en PACA. »Pour le président de la fédération FN des Bouches-du-Rhône, « la réaction homogène des élus et des militants » aux déclarations du président d’honneur du parti d’extrême droite était unanime, « même si personne ne voulait voir Jean-Marie Le Pen décapité par le parti qu’il a créé. Il y aura une sérieuse explication de textes au bureau politique… M. Le Pen n’est pas homme à ne pas exprimer les raisons qui l’ont poussé à donner une interview à un journal qui est clairement un brûlot anti-Marine. »Lire notre enquête :Le Pen contre Le Pen : quand la fille sacrifie le pèreConseiller régional FN en PACA, Laurent Comas évoque « une très bonne nouvelle surtout si la décision émane vraiment de Jean-Marie Le Pen. » Le conseiller municipal marseillais soutient par ailleurs que « le contenu de ses interventions dans les médias n’ont aucun rapport avec le programme du Front national. Je ne les commente pas car ces sujets peuvent être réprimés par la loi et soumis aux kaléidoscopes des interprétations. »Olivier FayeGilles Rof (Marseille, corespondance)Journaliste au Monde Bertrand Bissuel C’est une affaire dont le patronat et les syndicats se seraient volontiers passés. Comme l’a raconté Le Canard enchaîné dans son édition du 8 avril, un ancien permanent de Force ouvrière (FO) a été condamné, le 18 mars, à deux ans de prison avec sursis pour avoir détourné des financements destinés à son organisation. Les sommes en jeu sont loin d’être négligeables : autour de 800 000 euros, entre début 2008 et fin septembre 2011. Elles avaient été octroyées, pour l’essentiel, par trois grandes entreprises et par une association chargée de faire vivre le dialogue social. Au-delà des dérives d’un homme, ce dossier montre l’importance des aides accordées par les employeurs pour permettre au paritarisme d’exister et les défaillances qui peuvent survenir dans le contrôle des flux financiers.Lire aussi :La CGT et FO tentent de mobiliser contre le gouvernementMathias Boton a été recruté dans les années 1990 par la fédération des employés et cadres (FEC) de FO. Petit à petit, il a gravi les échelons, jusqu’au poste de secrétaire général adjoint. Ses responsabilités l’ont conduit à gérer des masses d’argent qui étaient censées revenir à l’organisation qui l’employait. Mais au lieu de tomber dans les caisses de la FEC, une partie des subsides a atterri dans sa poche. Ces manœuvres ont duré au moins trois ans, sans que personne, apparemment, en prenne conscience, malgré le caractère plutôt rudimentaire des stratagèmes employés. Dans son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, auquel Lemonde.fr a eu accès, la juge d’instruction, Noémie Nathan, explique que Mathias Boton déposait des chèques à l’ordre de sa fédération sur un compte bancaire (portant le nom « Syndicat Force ouvrière ») dont il était le seul mandataire et le seul utilisateur. Ensuite, à partir de ce même compte, il effectuait des retraits en espèces ou établissait des chèques libellés à son nom, qu’il encaissait sur l’un de ses comptes personnels. De cette manière, il a capté un peu plus de 156 000 euros attribués, entre 2008 et 2011, par l’entreprise de travail temporaire Randstad-Vediorbis. Des subventions données par Adecco, un autre spécialiste de l’intérim, ont subi un sort identique (un peu plus de 38 000 euros).Formations en droitLes détournements les plus massifs portent sur des fonds donnés par l’Adesatt (468 500 euros), une association financée par des cotisations d’entreprises adhérant à deux organisations patronales, la fédération Syntec et la fédération Cinov. Pilotée par des administrateurs issus de syndicats de salariés et d’employeurs, l’Adesatt remplit une double mission, d’après son président, Jean-Michel Rousseau (CFDT) : réaliser des études sur le travail et financer le paritarisme dans « les métiers du savoir » (une appellation qui recouvre les secteurs du conseil, de l’ingénierie, du numérique, etc.). Pour l’exercice 2015, elle prévoit de distribuer quelque 5 millions d’euros aux partenaires sociaux. L’argent sert, par exemple, à couvrir des frais de déplacement de syndicalistes ou à rembourser des sociétés dont un salarié s’est absenté afin de participer à des séances de négociation.Mathias Boton a également détourné près de 110 000 euros attribués par le groupe de protection sociale Malakoff Médéric, selon un mode opératoire légèrement différent. Les versements étaient liés à des « conventions » que l’entreprise avait signées avec deux syndicats dont « l’existence et l’activité sont fictives », d’après l’ordonnance de renvoi – ce que le mis en cause conteste. Quelle était la finalité de ces « conventions » ? Sollicité par Lemonde.fr, Malakoff Médéric n’a pas souhaité s’exprimer. D’après l’avocat de Mathias Boton, Me Jean-Michel Quillardet, ces conventions avaient pour objectif de dispenser des formations en droit social et en droit syndical.Retard à l’allumagePlusieurs bailleurs de fonds concernés par cette affaire tiennent à tordre le cou à une idée qui pourrait prospérer : il ne s’agit pas de financement occulte. « C’est le fruit de la négociation collective, strictement encadrée par la loi, affirme une porte-parole d’Adecco. Le versement de cette subvention est effectué pour participer aux frais des locaux syndicaux et à la communication syndicale vers les salariés permanents et intérimaires. »L’argumentaire est le même chez Randstad : « Nous n’avons fait que respecter le droit syndical, qui prévoit que les entreprises déterminent, via un accord collectif, les conditions dans lesquelles elles participent aux frais de fonctionnement des organisations syndicales (local aménagé, formation des militants, etc.). »Lire aussi :A Montpellier, l’idée d’un bus réservé aux Roms crée la polémiqueLes doutes ont commencé à poindre au premier trimestre 2011 : des délégués syndicaux FO dans le secteur de l’intérim avaient appris que leur employeur donnait de l’argent pour le paritarisme mais ils s’étonnaient de ne pas en voir la couleur, d’après l’ordonnance de renvoi. Pour tenter d’y voir plus clair, la FEC a déposé plainte, alors que les agissements de Mathias Boton duraient depuis au moins trois ans. Pourquoi un tel retard à l’allumage ? Le responsable de la FEC, Serge Legagnoa, met en avant plusieurs explications : la fédération fonctionne de façon très « décentralisée » et couvre un périmètre extrêmement large, de l’intérim jusqu’aux bureaux d’études en passant par le monde mutualiste ; Randstad, Adecco, Malakoff Médéric et l’Adesatt ne sont devenus des contributeurs importants que depuis quelques années – réalité que Mathias Boton serait parvenu à occulter. « Dans une organisation syndicale, on ne peut travailler qu’avec un minimum de confiance », plaide Serge Legagnoa. Ce qui n’exclut pas les contrôles, ajoute-t-il : FO a instauré des procédures très strictes, mais elles ne mettent pas complètement à l’abri de « quelqu’un de malhonnête », d’après lui. Il précise que la FEC a licencié Mathias Boton en 2011.« C’est FO qui est flouée, pas nous »En dehors de Force ouvrière, seul Malakoff Médéric est partie civile dans ce dossier. Les autres personnes morales concernées se sont tenues à l’écart. « Il s’agit d’une affaire interne à FO », justifie-t-on chez Adecco. « Les montants détournés appartenaient à FO, complète une porte-parole de Randstad. Contrairement à ce syndicat, nous ne sommes pas “victimes”, car l’entreprise n’a subi aucun préjudice. Elle n’avait donc aucune qualité juridique pour se constituer partie civile. » « C’est FO qui est flouée, pas nous », renchérit Jean-Michel Rousseau, le président de l’Adesatt.Au cours du procès, Mathias Boton a reconnu que ses méthodes étaient irrégulières mais il a nié s’être enrichi personnellement, rapporte son avocat, Me Jean-Michel Quillardet. « Le train de vie de mon client est modeste », assure-t-il. Les sommes détournées, d’après le prévenu, ont servi à le défrayer et à dédommager des syndicalistes pour les dépenses qu’ils avaient engagées dans le cadre de leurs activités. Mathias Boton a également soutenu que de telles pratiques sont courantes dans le monde syndical. La peine que le tribunal correctionnel lui a infligée (deux ans de prison avec sursis) est inférieure aux réquisitions du parquet (quatre ans dont un ferme). Le ministère public a décidé de faire appel du jugement.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 12.04.2015 à 03h55 • Mis à jour le12.04.2015 à 16h54 Le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, proclame sa volonté d'éviter à la France le « spectacle » d'un affrontement entre François Hollande et Marine Le Pen au second tour de la présidentielle de 2017, dans une interview au Journal du dimanche.« Imagine-t-on le spectacle que donnerait la France en cas d'affrontement en 2017 entre François Hollande, ce président qui a tant promis et si peu réussi, et Marine Le Pen qui, après avoir voulu donner des leçons à tout le monde, nous impose avec son père un feuilleton familial affligeant ? », interroge-t-il.Les régionales en ligne de mireAux régionales de décembre, Nicolas Sarkozy entend « en finir avec le contrôle de la quasi-totalité des régions par le Parti socialiste » mais aussi éviter « que le nord et le sud de la France ne soient pas dirigés par le clan Le Pen : père, fille, petite-fille ». « Je ne veux pas que le pays se réveille avec le sud à la petite-fille et le nord à la fille », insiste-t-il.Interrogé sur la nouvelle dénomination de l'UMP, son président ne confirme pas explicitement le choix « Les Républicains » même s'il estime que « ce qui rassemblera tous ces courants politiques », c'est « l'idée que nous nous faisons de la République [...], réponse au défi identitaire que connaît notre société ».Lire notre note de blog : L’UMP sera bientôt rebaptisée « Les Républicains »Evoquant la transformation du parti, il souligne la « volonté de participer » de ses adhérents qui « n'a jamais été aussi forte » et se traduira par « des changements majeurs, telle l'élection par les militants de tous les présidents de fédérations départementales ».Il n'a jamais « placé d'espoir » en Bayrou« Si on atteignait le demi-million [d'adhérents], ce serait bien », poursuit-il, affirmant que l'UMP enregistre « ces dernières semaines [...] plus de 1 000 nouvelles adhésions chaque jour » même s'il « faut aller plus loin et plus vite ».Sur l'organisation d'une primaire pour la présidentielle de 2017, il concède s'être rallié à l'idée en vertu d'un « principe de réalité » après le « spectacle » offert « pendant deux ans et demi » par l'UMP qu'il a vue se « déchirer, se détester, s'affronter ».Lire (en édition abonnés) : Sarkozy modèle l’UMP en vue de la primaire pour 2017« L'UDI de Jean-Christophe Lagarde a, à l'évidence, sa place dans ce débat démocratique », précise Nicolas Sarkozy qui « observe déjà qu'Hervé Morin, au nom du Nouveau Centre, a indiqué sa volonté de participer à ces primaires », un « choix très responsable de sa part ».« Nous allons nous rencontrer très bientôt pour déterminer les modalités de leur participation », indique-t-il encore. Mais comme on lui demande s'il désespère de François Bayrou, le président de l'UMP réplique, cinglant : « Pour désespérer de François Bayrou, encore faudrait-il que j'aie un jour placé de l'espoir en lui ».Lire : Bayrou entre en guerre ouverte contre Sarkozy Béatrice Jérôme « Pécresse, elle est UDI ? » le patron du bar à la sortie de la gare RER de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) hésite. « Ah non, c’est vrai ! elle est UMP, se reprend-il en classant ses planches de loto et de PMU. Enfin UMP et UDI, il faudrait bien qu’ils s’entendent, sinon on aura toujours la même merde », conclut-il en tournant son regard en face, vers la mairie. De son comptoir, samedi 11 avril, il aperçoit la petite foule qui se masse devant l’hôtel de ville pour le premier meeting de la candidate de la droite aux régionales en Ile-de-France.A l’intérieur, la salle des fêtes est comble. Quelque 2 000 participants – élus et militants – l’ont prise d’assaut. La salle des mariages, elle, est vide. L’heure n’est pas encore à la noce entre l’UDI et l’UMP en Ile-de-France.Lire aussi :Primaire : à l’UMP, chacun cherche son centreChantal Jouanno, candidate de l’UDI à la présidence de la région, a lancé sa campagne mardi 7 avril. Mme Pécresse a choisi d’ouvrir le bal à son tour, en se lançant dans la bataille à huit mois du scrutin de décembre.Le risque du FNAprès la vague bleue des municipales et des départementales en Ile-de-France, la division entre la droite et le centre pourrait-elle être fatale à l’alternance aux régionales ? Dans les sondages, ces derniers mois, Mme Pécresse arrive en tête au premier tour. Et ce même sans liste commune avec l’UDI. Mais le faible écart des voix entre la droite et la gauche aux départementales le montre : « Rien n’est gagné », dit-elle.Au scrutin de mars, au niveau de toute l’Ile-de-France, la droite et le centre n’ont obtenu que 60 000 voix d’avance sur l’ensemble de la gauche et des écologistes. Mais ce rapport de forces n’inclut pas Paris, qui ne votait pas aux élections départementales. Or, aux municipales de 2014, les listes de gauche – toutes confondues – ont devancé la droite d’environ 50 000 voix dans la capitale.Mme Pécresse doit aussi conjurer le risque d’un score du FN suffisamment élevé pour qu’il puisse se maintenir au second tour. Même si elle arrive en tête au premier, la droite pourrait perdre au second en cas de triangulaire, du fait d’un mauvais report de voix des électeurs FN.Pour la candidate de l’UMP, l’objectif est donc clair : réaliser le meilleur score possible au premier tour, en étant loin devant le PS. Et ainsi créer une dynamique et convaincre les électeurs du Front national de l’intérêt de voter pour celle qui apparaîtrait en mesure de faire perdre la région à la gauche.« Ma main est tendue »Une telle ambition aurait d’autant plus de chances de se réaliser, estime Mme Pécresse, que l’UMP et l’UDI auront conjugué leurs forces dès le premier tour. « Je suis la candidate de l’union, et je suis prête à la faire dès le premier tour. Ma main est tendue et j’espère que nous partirons ensemble », a déclaré la députée (UMP) des Yvelines dans un entretien au Parisien, samedi.Cette stratégie fait consensus parmi la plupart des grands élus franciliens de l’UMP. « Valérie fait un travail formidable, confiait le député de Paris Pierre Lellouche, en marge du meeting. Le seul problème, c’est de sortir une liste commune à droite dès le premier tour. » « L’intérêt de l’UDI serait de partir uni avec nous, confiait de son côté Thierry Solère, député UMP des Hauts-de-Seine, car les sondages ne les donnent pas très hauts. »A l’inverse, pour Pierre Bédier, président du conseil général des Yvelines, un autre scénario serait plus efficace : « Notre victoire viendra de notre capacité à inventer une droite plurielle plutôt que notre accord électoral avec l’UDI au premier tour. » A ses yeux, « un accord programmatique avec l’UDI passé entre les deux tours donnera un nouvel élan à la campagne qui permettra d’écraser le FN », explique le patron du département de Mme Pécresse.L’ancienne ministre de l’enseignement supérieur, que Jean-Pierre Raffarin a saluée comme une « bosseuse, teigneuse, accrocheuse » dans une vidéo diffusée samedi à Rosny, ne compte pas uniquement sur l’union avec l’UDI pour l’emporter. Sa campagne, qu’elle veut longue, est à ses yeux son principal atout. « Elle applique la méthode Chirac, approuve Pierre-Yves Bournazel, élu (UMP) de Paris. Cela lui donne le temps de s’immerger, d’écouter les gens et d’infuser dans l’opinion l’échec de la gauche à la tête de la région depuis dix-sept ans. »« D’ici l’été, nous avons cent jours pour parcourir les cent circonscriptions de l’Ile-de-France », a lancé Mme Pécresse. Elle a annoncé que si elle était élue à la présidence de la région, elle renoncerait à son mandat de députée et qu’elle ne serait pas non plus « ministre en 2017 » en cas de victoire de la droite à la présidentielle. Devant un parterre de parlementaires UMP d’Ile-de-France, dont François Fillon, ce « serment de Rosny » se voulait un nouveau gage de son « engagement total » dans sa bataille au long cours.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.04.2015 à 09h50 • Mis à jour le11.04.2015 à 11h14 Nicolas Bay et David Rachline, deux cadres du Front national proches de Marine Le Pen, se sont défendus samedi 11 avril des soupçons nourris par la justice dans l'affaire du financement illégal présumé du Front national pendant les campagnes présidentielle et législative de 2012, révélés la veille par Le Monde.Lire : Le FN mis en cause pour financement illégalDans un communiqué, le député européen et le sénateur-maire de Fréjus dénoncent « une opération de déstabilisation du Front National et de ses dirigeants » et apportent leur version des faits. Les magistrats s'interrogent sur leur embauche pour un CDD de deux mois par la société de communication Riwal, dirigée par un proche de Marine Le Pen, en mai et juin 2012. Ils expliquent que ce « travail essentiel » consistait à alimenter le contenu des documents et sites web fournis par Riwal aux candidats frontistes dans le cadre de « kits de campagne » pour les élections législatives.« Afin de se prémunir contre la possible accusation contre le Front National de mettre gracieusement des personnes à la disposition de la société Riwal, il a été demandé à cette société de salarier Nicolas Bay et David Rachline pendant cette courte période, conformément au travail qu'ils ont réellement effectué et dont ils pourront aisément et irréfutablement apporter les preuves », précise le communiqué du FN.Selon les informations du Monde, MM. Bay, Rachline et Marine Le Pen devrait prochainement être convoqués par les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en avril 2014.Comprendre l'affaire qui menace le FN et Marine Le Pen Nicolas Chapuis Les congrès du PS produisent rarement des instants de sublimation de la pensée socialiste. Le 77e du nom, qui se déroulera à Poitiers du 5 au 7 juin, ne devrait pas échapper à la règle. L’impression qui se dégage à l’issue de la phase de dépôt des motions est paradoxale : alors que la gauche est en proie à une crise profonde après trois ans d’exercice du pouvoir, les éléments d’un congrès de réflexion sur l’identité et l’idéologie du PS ne sont pas réunis. Pour la simple et bonne raison que les différents acteurs, soit n’y ont pas intérêt, soit n’en ont pas les moyens.Lire aussi :Le congrès du PS en cinq questionsCambadélis obligé de composerLa motion principale, celle de Jean-Christophe Cambadélis, appartient à la première catégorie. En réalisant autour de son texte une synthèse large de personnalités, l’actuel premier secrétaire, soutenu par Manuel Valls, se trouve dans l’obligation de composer avec toutes les sensibilités, de Martine Aubry à Gérard Collomb. Entre la maire de Lille, à l’origine des 35 heures, et le maire de Lyon, qui rêve d’abattre ce totem, le spectre idéologique est large. M. Cambadélis a essayé de s’extirper du piège en composant lui-même sa ligne autour du « renouveau » du PS, et d’une « alliance populaire ». Mais le consensus se fait toujours autour du plus petit dénominateur commun. Le patron du PS été obligé d’intégrer toute une série d’amendements des différents camps pour faire l’unité. Le texte final est un équilibre subtil dans la pure veine socialiste, qui ne propose pas par exemple une réorientation de la ligne économique mais une « inflexion de l’égalité ».Lire aussi :Congrès du PS : la synthèse, malgré toutPour l’exécutif, éviter le référendum militantFrançois Hollande et Manuel Valls n’avaient pas non plus intérêt à ce que le congrès tourne à la psychanalyse collective. Ils ont soigneusement évité de s’impliquer, pour ne pas transformer l’échéance en référendum militant sur leur action. L’entourage de François Hollande a d’abord laissé courir le bruit que les ministres ne signeraient pas de motion. « Il ne faut pas tomber dans le piège en donnant l’impression aux Français qu’on ne s’occupe pas d’eux et qu’on n’est plus que dans des séquences très politiciennes », expliquait au milieu de la semaine un proche du chef de l’Etat. Finalement, les ministres ont été autorisés à signer un texte – pourvu que ce soit celui de M. Cambadélis – mais sont restés très en retrait dans la préparation.Les frondeurs sans force de frappeDe l’autre côté de l’échiquier, les frondeurs ont, eux, tout intérêt à ce que le débat d’idées prenne chez les militants. Mais ils n’ont pas la force de frappe pour dicter l’agenda de ce congrès. Le ralliement de Martine Aubry à la motion de l’actuelle majorité a quasiment anéanti leurs chances, déjà minces, de victoire finale. Sur le fond, ils ne sont pas non plus assez éloignés de la motion de la majorité pour créer un effet de contraste saisissant. Autant l’aile gauche a pu développer par le passé des options radicalement différentes de celles en vogue à Solférino, autant le recentrage de la motion autour de Christian Paul, député proche de Mme Aubry, a tendance à réduire le fossé qui sépare les deux camps. La réelle différence repose sur la ligne économique. Mais, là encore, la fronde des députés a souvent donné l’impression de tourner autour d’une question de curseur davantage que sur des choix structurants.La troisième motion en lice, celle de Karine Berger, cumule les handicaps : le manque de notoriété et l’absence d’identification claire. La démarche repose davantage sur « le refus du bloc contre bloc » que sur une réelle rupture par rapport aux deux autres.Martine Aubry, un ralliement peu lisibleDernier acteur majeur de cet avant-congrès, Martine Aubry en a pour le moment dicté le tempo. Mais son ralliement sur la même motion que Manuel Valls, avec lequel elle a des désaccords profonds, est peu lisible. En entretenant le mystère sur ses intentions pendant des semaines, elle a donné l’impression de se décider davantage sur des questions tactiques que sur des choix idéologiques. Ses soutiens argueront que faire de la politique c’est imposer un rapport de force pour obtenir des résultats. Mais il sera difficile de faire passer les quelques gages donnés par le gouvernement en faveur de l’investissement pour une victoire de sa ligne. En se plaçant dans un dialogue direct avec l’exécutif plutôt que dans une démarche de congrès, elle accepte également de ne pas mettre sa conception de la gauche – elle qui avait parlé du travail le dimanche comme d’un « changement de civilisation » – en débat devant les militants.Ces derniers, par leur attitude face au vote, diront si les socialistes peuvent perdurer dans cette voie où les idées le cèdent toujours in fine aux stratégies. Le meilleur indicateur de la réussite de ce congrès ne sera pas le score de chacun, mais plus probablement le nombre de votants. Si le taux de participation est aussi faible qu’on le redoute à Solférino, le vainqueur des urnes commencera son mandat sur une défaite inquiétante.Cambadélis prône une « nouvelle alliance à gauche »Le patron du PS a assuré samedi 11 avril devant l’Assemblée nationale que sa motion n’était « pas une synthèse », mais une « thèse », celle du « renouveau des socialistes par la réussite gouvernementale et par le dépassement du parti socialiste et par la fondation de l'alliance populaire que nous allons porter sur les fonts baptismaux, une nouvelle alliance à gauche ».Sa motion, qui s'intitule « le renouveau socialiste», prône une « belle alliance », qui passe d'abord par « l'union de la gauche et des écologistes», qui « est et reste notre stratégie » mais qui doit aussi se traduire par « une alliance populaire en direction des citoyens », et des « syndicalistes, associatifs, intellectuels, militants », selon le texte.(AFP)Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis Il est de tradition au PS de faire durer le suspense – même artificiel – le plus longtemps possible. En vue du congrès du parti à Poitiers, en juin, les différentes écuries ont toutes attendu la date limite, samedi 11 avril, pour déposer leurs textes et leurs listes de signataires. La principale incertitude reposait sur la composition de la motion de l’actuelle majorité. Le ralliement – attendu, mais de dernière minute – de Martine Aubry fournit au premier signataire Jean-Christophe Cambadélis les clés d’un large rassemblement, qui comprend également Manuel Valls et les proches de François Hollande. « Nous avons construit un texte avec un accord sur le fond, a expliqué la maire de Lille lors d’une conférence de presse vendredi. Il s’agit d’une motion préparée en commun, où personne ne s’est rallié à l’autre, où personne n’est passé sous le tapis. »Pourtant, il a bien fallu se mettre d’accord. Les négociations ont été longues et ardues. En plus de l’élaboration du texte commun, chaque courant a demandé à être représenté à sa juste mesure dans les futures instances. En effet le congrès détermine la composition du conseil national (le parlement du parti), du bureau national (l’espace de délibération) et des fédérations départementales, au prorata du score des motions. « On a répondu qu’il fallait d’abord gagner le congrès pour mesurer ensuite le rapport de force, explique un membre de la direction du PS. Plus on gagnera largement, plus il y aura de postes à attribuer. »« Belle alliance populaire »Avec le soutien de près de 80 premiers secrétaires fédéraux, l’actuel premier secrétaire apparaît désormais en position de force, face à une motion de l’aile gauche et des frondeurs réunie derrière Christian Paul, et une autre intitulée « La fabrique », portée par Karine Berger. Dans l’entourage de François Hollande, on est certain que la majorité ne basculera pas à l’issue du congrès. « On ne sent pas un parti prêt à renverser la table contre ses élus », explique un proche du chef de l’Etat. Pour M. Cambadélis, cette grande synthèse est la garantie d’échapper à un congrès de référendum sur la politique gouvernementale. « Ce ne sera pas la revanche du débat parlementaire perdu, mais bien le congrès du renouveau, veut-il croire. Il s’agit bien ensuite de réussir la fin du quinquennat par l’inflexion de l’égalité, et pas de renverser le gouvernement ou de renoncer au redressement. Enfin, le PS restera l’initiateur majeur d’une belle alliance populaire et non l’acteur mineur d’une gauche mélenchonisée. »Le texte de sa motion – une quarantaine de pages que Le Monde a pu consulter – s’intitule « Le renouveau socialiste ». M. Cambadélis avait jeté une première trame, à laquelle il a ensuite intégré, jusqu’à la dernière minute, des amendements de l’ensemble des parties. « Ce n’est pas simplement un compromis entre plusieurs sensibilités, assure-t-il pourtant. Il y a un récit, celui du dépassement du PS. » La structure du texte s’appuie sur un double constat : celui de la perte d’hégémonie culturelle de la gauche, qui nécessite la refondation d’une nouvelle social-démocratie ; et celui de l’absence de résultats tangibles pour les Français malgré des frémissements de l’économie, qui appelle un soutien plus volontaire à la reprise de la croissance.L’artisan, dans les années 1990, de la gauche plurielle, retrouve son domaine de prédilection, prônant un « dépassement citoyen » des « cartels électoraux »Sur les questions économiques, le texte ne remet évidemment pas en cause les grandes orientations du gouvernement, comme le pacte de responsabilité ou la réduction des déficits. Il renvoie une éventuelle inflexion de ligne à l’évaluation de l’impact du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), qui a été annoncée par le gouvernement : « Les engagements ne semblent pas, à ce stade et par toutes les branches professionnelles, respectés. Si cette situation est confirmée par l’évaluation nationale, nous estimons que les 15 milliards du pacte qui restent à utiliser devraient dorénavant l’être plus directement pour favoriser l’emploi, l’investissement privé productif et les investissements publics. » Il demande en revanche, comme le PS le fait depuis trois ans, une véritable réforme fiscale, « pour jeter les bases d’une fusion entre l’impôt sur le revenu et la CSG » : « Pour les ménages, nous souhaitons que le chantier de l’impôt citoyen soit engagé dès le projet de budget pour 2016 par un prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu et une réduction de la CSG sur les premières tranches de revenus. »Mais pour éviter que le congrès se focalise trop sur les questions économiques qui divisent le PS, M. Cambadélis aimerait mettre l’accent sur ce qu’il nomme dans son texte « la belle alliance populaire » qui « unit tous les progressistes ». L’artisan dans les années 1990 de la gauche plurielle retrouve là son domaine de prédilection, prônant un « dépassement citoyen » des « cartels électoraux ». Il appelle, comme il l’avait déjà fait dans les états généraux, à une « fédération unitaire » de la gauche, et plaide au PS pour une « nouvelle social-démocratie ». Autant de grands objectifs sur lesquels les signataires de sa motion de synthèse n’auront aucun mal à se retrouver, à défaut de s’accorder sur les moyens de les atteindre.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.04.2015 à 15h31 • Mis à jour le23.04.2015 à 16h50 | Matthieu Goar et Alexandre Lemarié « Les socialistes sont d’abord socialistes et ensuite républicains. Nous, nous sommes républicains avant d’être gaullistes, libéraux et centristes », a déclaré Nicolas Sarkozy, mercredi 22 avril, lors d’un déplacement à Nice, confirmant au passage sa volonté de rebaptiser l’UMP « Les Républicains », lors du congrès de refondation du parti, le 30 mai."Les Républicains" : Sarkozy ironise sur les réactions de la gauche au nouveau nom de l'UMP sur WAT.tv La nouvelle appellation n’est pas encore officielle. En principe, le nom « Les Républicains » doit être soumis le 5 mai au bureau politique de l’UMP, avant d’être approuvé par les adhérents lors du congrès du 30 mai. Mais comme cette idée suscite déjà des critiques dans son camp, ainsi que dans la majorité, M. Sarkozy a ironisé sur l’attitude de ses adversaires : « Ce mot, république, j’ai vu que ça ne plaisait pas à la gauche. (…) Va peut-être falloir qu’ils s’habituent », a-t-il déclaré, avant de lancer : « Quand ça fait mal, ils ne devraient pas crier si fort. »« Nicolas Sarkozy ne connaît pas Jaurès », a rétorqué le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, sur Twitter, en soulignant que « le socialisme, c’est la République jusqu’au bout  ..@NicolasSarkozy ne connait pas Jaurès. Le socialisme c'est la République jusqu'au bout.— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 22 Avril 2015 » Lire : « Les Républicains » : le prochain nom de l’UMP suscite déjà des polémiquesEn changeant la dénomination du parti fondé en 2002 par Jacques Chirac et Alain Juppé, l’ancien chef de l’Etat cherche notamment à faire oublier un acronyme attaché à plusieurs dossiers judiciaires, notamment celui de l’affaire Bygmalion. Mais ce choix suscite de vives critiques autant à droite qu’à gauche, pour la même raison : on reproche à M. Sarkozy de vouloir s’arroger indûment le monopole des valeurs de la République.La majorité dénonce « une captation d’héritage » de la part de l’UMP. « La République est un bien commun. Il ne faut pas se l’approprier. Nicolas Sarkozy aurait été dans l’honnêteté et dans la réalité en appelant ce parti la Droite républicaine », a relevé Christian Paul, chef de la motion de la gauche du PS. Le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, parle même d’« abus de pouvoir ».Juppé opposé« Vouloir s’arroger le nom de Républicains, pour un parti, c’est étrange », a abondé François Bayrou. « Il n’y aurait de républicains que dans ce parti-là ? », s’est étonné le président du MoDem, trouvant que « ça ne définit pas un parti politique ».Au sein de l’UMP, ce choix n’est pas non plus du goût d’Alain Juppé. En déplacement à Strasbourg, mercredi 22 avril, le principal rival de M. Sarkozy a été interrogé sur les doutes de ses soutiens au sujet du nouveau nom prévu pour l’UMP. « Je les comprends. Ça ne va pas être facile de dire : “J’appartiens aux Républicains” », a-t-il expliqué à la presse. Pour lui, la droite n’a pas à « monopoliser » ce terme car il y a des « républicains partout ». Le candidat à la primaire de 2016 a toutefois précisé qu’il ne ferait pas de ce thème un « sujet de querelle », rappelant qu’il avait fait voter les adhérents en 2004 sur plusieurs noms en leur proposant par exemple « La Maison bleue » : « Nous étions créatifs à l’époque. »M. Juppé préfère laisser ses lieutenants sonner la charge. « Les Républicains ? C’est un choix très curieux, et très contestable, a dénoncé le député juppéiste Edouard Philippe, mercredi dans Libération. A l’UMP, nous sommes des républicains, sans aucun doute. Mais je ne considère pas que nous soyons “les Républicains”. Il me semble qu’un grand nombre d’élus et d’électeurs d’autres partis le sont tout autant. » Espérant visiblement faire changer d’avis M. Sarkozy, M. Philippe a mis en garde : « Se nommer Républicains serait un vecteur de clivage. »Gilles Boyer, conseiller du maire de Bordeaux, a résumé le débat en un message sur Twitter : « Nous sommes DES républicains. Nous ne sommes pas LES républicains. »Nous sommes DES républicains.Nous ne sommes pas LES républicains.#UMP— Gilles Boyer (@GillesBoyer) 18 Avril 2015 Dans une tribune publiée dans Le Monde le 15 avril, l’historien Jean-Noël Jeanneney a lui aussi dénoncé ce choix, en soulignant que « la République appartient à tous, et ne saurait être confisquée par un seul parti ».« Se nommer soi-même, ce n’est pas agresser les autres », a répondu Nathalie Kosicusko-Morizet, numéro trois de l’UMP.» Lire : Kosciusko-Morizet défend le nouveau nom de l’UMPReste que le nom choisi par le président de l’UMP suscite de vives résistances au sein même de son électorat : 57 % des sympathisants de droite et 56 % de ceux de l’UMP affirment préférer la dénomination UMP, selon un récent sondage Odoxa. Le rejet est encore plus massif dans l’ensemble de l’opinion : 66 % des Français n’apprécient guère le changement de nom voulu par Nicolas Sarkozy.Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.04.2015 à 12h26 • Mis à jour le23.04.2015 à 16h46 | Olivier Faye En théorie, il doit faire face au bureau exécutif du Front national le 27 avril. Mais Jean-Marie Le Pen n’a toujours pas confirmé sa participation à cette réunion. Hospitalisé, jeudi 16 avril, pour un « petit problème cardiaque » – ce sont ses termes –, et rentré chez lui trois jours plus tard, le président d’honneur du FN ne sait pas encore s’il sera en capacité de se confronter à cette instance, qui doit décider d’éventuelles sanctions contre lui à la suite de ses entretiens donnés début avril à RMC et à Rivarol. « Il est en convalescence, il est très fatigué. Il ne sait pas s’il pourra s’y rendre », reconnaît son directeur de cabinet, Guillaume L’Huillier. « Jean-Marie Le Pen n’a pas encore donné de réponse à l’invitation qui lui a été envoyée », confirme Nicolas Bay, le secrétaire général du FN.Le cofondateur du Front national, âgé de 86 ans, est contraint par son état de santé d’annuler un déplacement qu’il avait prévu d’effectuer, jeudi 23 avril, à Marseille, dans le cadre de ses activités au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Il avait déjà renoncé à participer à la réunion du bureau politique du Front national, vendredi 17 avril, du fait de son hospitalisation. C’est en son absence que sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen a été investie tête de liste pour les élections régionales en PACA, après qu’il a renoncé à se présenter.« La catharsis de l’audience »Mi-avril, le président d’honneur du FN a reçu à son domicile une invitation à faire face au bureau exécutif – une instance de neuf personnes à laquelle il appartient – qui doit prendre exceptionnellement la qualité de conseil disciplinaire. « Les statuts prévoient cette procédure pour un membre du bureau politique », explique un dirigeant frontiste. Exclusion, déchéance de la présidence d’honneur, blâme… Après ses propos réhabilitant le maréchal Pétain et qualifiant à nouveau la Shoah de « point de détail » de l’histoire de la seconde guerre mondiale, « toutes les options sont sur la table » contre M. Le Pen, selon Florian Philippot, vice-président du FN. « La meilleure solution, c’est que Jean-Marie Le Pen puisse conserver sa liberté de parole, mais que sa parole n’engage pas le Front national », a assuré Marine Le Pen, jeudi, sur i-Télé. De quoi ouvrir la voie à un retrait de ses attributions officielles au sein du parti. Une assemblée générale pourrait être convoquée pour modifier les statuts du FN, préalable nécessaire à la déchéance de la présidence d’honneur.Nombreux sont ceux, néanmoins, au sein du parti, à plaider pour l’apaisement. « Le fait qu’il ait pris du recul pour les régionales est déjà une sanction. Jean-Marie Le Pen n’est pas un militant lambda, il a droit à une considération différente », estime ainsi David Rachline, le maire FN de Fréjus. Une opinion partagée, entre autres, par Nicolas Bay.D’autres, en revanche, plaident pour faire preuve de fermeté. « C’est un geste d’égalité. Nous avons une politique sévère à l’intérieur du mouvement, il faut que tout le monde s’y plie. Passer devant une juridiction, ce n’est pas une humiliation, je crois à la catharsis de l’audience », juge le député européen Wallerand de Saint-Just. Reste à voir si Jean-Marie Le Pen aura les capacités physiques pour faire face à cette « juridiction ».Olivier Faye 22.04.2015 à 15h23 • Mis à jour le23.04.2015 à 15h00 Dans une tribune, la militante d’Ensemble-Front de gauche estime que le président, en comparant le FN au « PCF des années 1970 », tire un trait sur les catégories populaires.Ce n’est pas un dérapage mais le symbole d’une stratégie politique. La comparaison de François Hollande entre le Parti communiste français (PCF) d’hier et le Front national (FN) d’aujourd’hui signe ses adieux à la gauche. En assimilant un tract communiste des années 1970 à la propagande d’extrême droite de notre époque, le président de la République joue du désordre idéologique actuel pour mieux asseoir son projet démocrate à l’américaine. Et tirer un trait sur les catégories populaires.Lire aussi :François Hollande ne s’excusera pas pour ses propos jugés insultants par le PCFJe n’ai jamais été membre du PCF, mais je sais que cette attaque vise en réalité tous les tenants d’une gauche de transformation sociale, ici traités comme des paillassons. François Hollande n’ignore pas l’antagonisme des filiations politiques : d’un côté, celles et ceux qui ont résisté à l’Occupation et combattu le fascisme ; de l’autre, celles et ceux qui ont collaboré avec le régime de Vichy et soutenu Franco en Espagne.Hollande sait bien que le PCF ne désigne pas l’étranger comme l’ennemi et qu’il combat aujourd’hui encore les méfaits de la colonisation quand le FN fête ce passé. Il devrait aussi savoir que l’assimilation des régimes totalitaires en un tout homogène, comme mettre dans le même panier « les extrêmes », est une escroquerie intellectuelle autant qu’un danger politique. Mais les leaders du Parti socialiste (PS) préfèrent visiblement jouer avec l’Histoire.Mue libéraleImplorer un ralliement du PCF aux listes socialistes le temps d’une élection n’empêche pas un député PS d’écrire ensuite : « Les peuples asservis par le communisme soviétique attendent toujours les excuses publiques du PCF. » Christophe Caresche devrait logiquement demander aussi des comptes à la Rue de Solférino pour les massacres de la colonisation. Mais l’enjeu n’est pas de s’excuser, c’est de comprendre pourquoi ces événements se sont produits et d’en prendre ses distances, à partir d’un regard critique aiguisé. Dans cette affaire, l’Histoire se trouve instrumentalisée par les leaders du PS au service d’un dessein politique.Défenseur d’un « There is no Alternative » (« Il n’y a pas d’alternative », slogan de Margaret Thatcher) à la française, Hollande pose depuis les années 1990 une à une les pierres pour que le PS opère une mue libérale. Elu président, Hollande a troqué l’intérêt du grand nombre pour celui de la finance. De la capitulation devant Angela Merkel aux 30 milliards d’euros donnés aux grandes entreprises sans contrepartie pour l’emploi, du choix comme premier ministre de l’homme qui avait obtenu 6 % à la primaire socialiste sur la ligne la plus droitière à la nomination d’un banquier au ministère de l’économie, capable d’achever la gauche en une phrase – « Il faut que des jeunes Français rêvent d’être milliardaires », François Hollande a de la suite dans les idées.Il faut encore s’assurer que les forces qui subsistent et se battent à gauche soient rangées au rayon des vestiges du passé. Les ringardiser sur Canal+ fait partie de la stratégie. Le bilan calamiteux de trois ans de gouvernement n’entame ni son cap ni son dogmatisme. Il a maintenant trouvé une tactique pour espérer gagner en 2017 : être le garant de la préservation de l’ordre existant face à un FN menaçant.Tactique minableAussi François Hollande a-t-il dans une même phrase banalisé le FN et ostracisé la gauche de rupture. En postulant que le peuple se tourne vers Marine Le Pen comme autrefois il se tournait vers le PCF, il appuie les efforts de triangulation d’un FN. Hollande contribue à rendre le vote des milieux populaires pour le FN acceptable, banal, voire normal, au lieu de chercher à le déjouer. Comme s’il s’agissait d’un fait acquis, d’une évidence.Loin de combattre les raisons du vote FN, et notamment la désespérance de catégories populaires qui se savent abandonnées, méprisées par les gouvernants successifs, et donc de mener des politiques de lutte contre les inégalités sociales et territoriales, François Hollande s’invente une tactique minable.Pendant ce temps, s’arrache en librairie le roman de Marc Dugain, Quinquennat, dans lequel le président Launay, un cynique dont on ne sait pas s’il est officiellement de droite ou de gauche, confie à l’un de ses proches : « L’avantage d’avoir l’extrême droite en face de soi au second tour, c’est qu’on n’a même pas besoin d’avoir un programme. Il suffit de démonter le leur. D’ailleurs, je n’ai pas de programme. » Le FN fonctionne comme un agent du système en place, comme un épouvantail qui pousse le régime à persévérer dans son être. Jusqu’à quand ?Hollande tourne le dos au peupleAvec pour carburant le ressentiment, le Front national divise le peuple. Le « bon Français » doit en vouloir à l’immigré. Le salarié au smic doit détester son voisin au RSA, cet « assisté », ce potentiel fraudeur. Au FN, il n’est pas question de lutte des classes mais de guerre des identités. L’extrême droite ne cherche pas l’émancipation humaine mais l’ordre ancien. Le FN n’est pas l’ennemi de la finance ni de la grande bourgeoisie, mais le défenseur d’une solution de repli autoritaire. Toute la gauche devrait être vent debout contre cette jonction en cours entre une partie du peuple et ce projet funeste.Il n’y a pas de politique d’émancipation humaine sans appui du peuple. Or Hollande lui tourne le dos. C’est le plus grave dans cette provocation. Car la majorité des catégories populaires, écœurée par des alternances successives qui détériorent toujours plus ses conditions de vie, s’abstient quand une autre partie croit trouver une réponse dans le FN, qui a pour lui l’attrait de l’inédit.La tâche centrale d’une gauche digne de ce nom, c’est de renouer avec la fierté populaire. C’est de travailler à la stratégie de transformation sociale et écologique du XXIe siècle. C’est de trouver la façon de faire vivre l’égalité, la justice sociale, la vie bonne dans des termes contemporains. En brouillant les grandes références historiques pour substituer à la partition gauche/droite une opposition démocrates/républicains, François Hollande a déserté ce terrain. Nous ferons sans lui.Lire aussi les autres réactions parues dans Le Monde sur ce thème : Peut-on comparer le PCF au FN ?Clémentine Autain (directrice de la revue trimestrielle Regards et membre d’Ensemble-Front de gauche) Béatrice Jérôme Branle-bas de combat dans l’état-major de l’Etat en région. Après le redécoupage des régions, qu’il a porté à travers la loi du 16 janvier 2015, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a donné, mercredi 22 avril, le coup d’envoi d’un grand remue-ménage dans l’administration préfectorale. « Une réforme sans précédent qui crée une nouvelle architecture territoriale de la République », a déclaré M. Cazeneuve lors du conseil des ministres.La loi de janvier 2015 a réduit le nombre de régions de 22 à 13. Six conservent le même périmètre. Les sept autres, qui seront créées le 1er janvier 2016, sont issues du regroupement de seize anciennes régions.En conséquence, l’Etat a prévu de réduire d’autant le nombre de ses préfectures de région. Pour accomplir cette mission, le ministre de l’intérieur a nommé sept préfets dits « préfigurateurs ». Ont été désignés les actuels préfets d’Alsace, d’Aquitaine, de Bourgogne, de Midi-Pyrenées, de Haute-Normandie, du Nord-Pas-de-Calais et de Rhône-Alpes.D’ici à la fin juillet, ils devront remplir un double objectif. D’une part, ils devront concevoir la répartition de l’ensemble des actuelles directions et de leurs agents sur le nouveau territoire régional. D’autre part, ils auront à arrêter « le choix du siège des futurs chefs-lieux provisoires » des sept régions.« Validation par l’Etat à l’automne »Le gouvernement prévoit que le choix des chefs-lieux sera définitif en juillet 2016, après « validation par l’Etat à l’automne 2015 ». Entre-temps, les conseils régionaux issus des élections des 6 et 13 décembre 2015 auront eu à voter sur le choix des préfets. En cas de désaccord d’une assemblée régionale sur le futur siège de la préfecture, l’Etat aura toutefois le dernier mot.Mercredi, le ministre de l’intérieur a également désigné neuf « recteurs coordonnateurs » chargés de rendre, en juillet, « des projets de convergence », autrement dit de refondre la carte des académies. Sept directeurs généraux ont été choisis, par ailleurs, pour configurer les futures agences régionales de santé qui auront pour périmètre les nouvelles régions. Il s’agit de ceux des régions Lorraine, Aquitaine, Rhône-Alpes, Bourgogne, Midi-Pyrénées, Basse-Normandie et Nord-Pas-de-Calais. Le gouvernement entend profiter de cette vaste remise à plat des directions déconcentrées de l’Etat pour mettre « en cohérence l’organisation de ses services avec ceux des collectivités régionales », affirme M. Cazeneuve.Lire aussi :La Normandie, une région entre deux siègesBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme (Rouen) Quand on est rouennais, on a beau être normand – donc réputé indécis – et vivre dans la ville natale de l’auteur du Cid, le choix n’a rien de cornélien : Rouen ne peut qu’être la future capitale de la Normandie. Adely Dias, artisan taxi dans la ville aux cent clochers, n’a guère de doute sur le sujet : « On a une cathédrale, une basilique, toute la panoplie et en plus on va bientôt faire partie du Grand Paris, alors ? En revanche, la force de Caen, je ne sais pas ce que c’est ! », déclare-t-il, ce vendredi d’avril, au volant de sa voiture garée devant la préfecture de la région Haute-Normandie.La Haute et la Basse-Normandie ne feront plus qu’une seule grande région le 1er janvier 2016. La loi de janvier 2015, qui crée une France à treize régions à la place des vingt-deux précédentes, a acté leur fusion sans susciter de débats houleux entre élus normands. En revanche, elle a ravivé la rivalité historique entre Rouen et Caen, qui aspirent chacune à devenir métropole régionale.Lire aussi :Sept « préfets préfigurateurs » à la tête des futures grandes régionsEntre les deux villes, le duel pourrait néanmoins tourner court et un compromis être trouvé. La raison ? Un amendement introduit dans la loi de janvier 2015 par le député (PRG) du Calvados, Alain Tourret, qui ouvre la porte à un bicéphalisme régional. Sur sa proposition, votée par le Parlement, la loi dispose que la préfecture de région et le conseil régional ne pourront être situés dans une même ville que si une majorité de trois cinquièmes des élus en décident ainsi. En introduisant cette possibilité de blocage, M. Tourret a souhaité donner aux élus régionaux de Basse-Normandie, dont il fait partie, une arme contre l’ambition des Haut- Normands de concentrer le pouvoir régional administratif et politique à Rouen.Deux fois plus peupléeDe fait, chez les socialistes normands, la tentation est forte d’installer une seule et même unité de commandement administrative et politique dans le chef-lieu de la Seine-Maritime. Fief historique de Laurent Fabius, tenue par des élus socialistes qu’il a adoubés, la Métropole de Rouen ne manque pas d’atouts, il est vrai, pour prétendre incarner le pouvoir régional.Dans son bureau situé à deux minutes de la préfecture à vol de mouette, Frédéric Sanchez, président socialiste de la métropole, déroule un argumentaire bien rodé : « La métropole de Rouen est deux fois plus peuplée que l’agglomération de Caen, son budget est deux fois plus important, et un emploi sur trois, en Normandie, se trouve dans l’aire urbaine rouennaise », souligne celui qui a succédé à Laurent Fabius à la tête de la collectivité en 2012.A ce constat, l’élu haut-normand ajoute un argument de bon sens qui plaide pour une seule et même capitale normande : « Il est plus facile pour le futur exécutif régional et le préfet de région de travailler ensemble s’ils sont implantés dans la même ville », explique M. Sanchez.Ce point de vue est aussi celui de Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur et ancien maire de Cherbourg (Manche), qui balance entre sa fidélité à son vieil ami Laurent Fabius et son tropisme bas-normand : « Je pense que, pour des raisons de bon fonctionnement, il est préférable que les deux exécutifs soient au même endroit, confie M. Cazeneuve. En revanche, nous devons veiller à une répartition équilibrée des services de l’Etat sur le territoire normand. Laurent Fabius et moi-même sommes exactement sur la même longueur d’ondes sur ce point. »La convergence de vue entre socialistes et ministres normands laisse deviner quel pourrait être le futur chef-lieu provisoire de la grande Normandie. Pierre-Henry Maccioni, préfet de la Haute-Normandie et de la Seine-Maritime, qui a été chargé par M.Cazeneuve de réunir les élus pour aboutir à un accord, aurait quelque difficulté à ne pas proposer Rouen. L’hypothèse semble d’autant plus probable qu’elle suscite l’assentiment d’Hervé Morin, député (UDI) de l’Eure et candidat soutenu par l’UMP aux régionales de décembre. « Il est normal que Rouen, qui est la plus grande ville de Normandie, soit aussi la préfecture », assure l’ancien ministre de la défense.Fusion-absorptionMais là s’arrête le consensus. Car M. Morin soutient également qu’il faudrait installer le conseil régional… à Caen. « Il ne faut pas que la création d’une seule Normandie soit l’occasion d’une fusion-absorption de la nouvelle région par la Seine-Maritime », prévient le député de l’Eure, qui rappelle que Rouen et Caen ne sont qu’à une heure de route. M. Morin assure que son idée est soutenue par le maire UMP de Caen et les cinq présidents de départements normands, « tous de droite », rappelle-t-il.Les socialistes n’entendent pas pour autant laisser au centre et à la droite le monopole de la défense des territoires normands. « M. Morin fait le pari que le gouvernement fera de Rouen le chef-lieu de la région, contre-attaque Marc-Antoine Jamet, vice-président socialiste de la région Haute-Normandie, chargé des finances. Du coup, il prend la défense des Caennais mais, s’il est élu patron de la région, il ne proposera pas le déménagement à Caen du conseil régional. »De son côté, Laurent Beauvais, président socialiste du conseil régional de Basse-Normandie, martèle que la « proximité » des services de la région avec la population demeure l’une de ses « priorités ». M. Beauvais travaille d’ailleurs avec Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Haute-Normandie et candidat socialiste aux régionales, au rapprochement du petit millier d’agents régionaux concernés par la fusion des deux collectivités. Dans l’immédiat, les deux exécutifs n’ont pas prévu d’annoncer de grands déménagements de leurs services. A huit mois des élections régionales, c’est sans doute plus prudent.Béatrice Jérôme (Rouen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Marine Le Pen a beau avoir été désignée par Time parmi les cent personnes les plus influentes au monde, c’est en français que la présidente du Front national a tenté de faire passer ses messages, mardi 21 avril, lors de la cérémonie organisée par le magazine américain. « Ah non, je ne parle pas anglais, moi. Je suis française ! », lâche-t-elle, juste avant que ne débute le gala au Jazz Lincoln Center, à New York.Lire aussi : Thomas Piketty et Marine Le Pen parmi les 100 personnalités influentes du « Time »« Je fais partie de la majorité des Français, qui parlent peu l’anglais. En cela je suis très gaullienne : I speak very badly », plaisante-t-elle avec un accent à couper au couteau. C’est donc Ludovic de Danne, le conseiller aux affaires européennes du parti, qui a joué les interprètes, le professionnel sollicité préalablement ayant fait faux bond au dernier moment.« C’est une nomination plus politique que celle de 2011 »Mme Le Pen est apparue tout sourire, défilant sur le tapis rouge au milieu d’une brochette de people, parmi lesquels le rappeur Kanye West et sa compagne, Kim Kardashian, ou Julianne Moore, oscar de la meilleure actrice 2015. « C’est la première fois que je vais à ce genre de soirée », avoue la présidente du FN. Dans une robe bustier bleu nuit – on ne se refait pas –, son compagnon, Louis Aliot, en smoking à ses côtés, Mme Le Pen était visiblement ravie de se retrouver au milieu de cette élite mondialisée.« Permettez-moi de faire preuve de curiosité, se justifie-t-elle. Je pense que nous allons arriver au pouvoir et que par conséquent, il faut obligatoirement croiser, rencontrer, discuter avec des gens puissants dans leur pays respectif. » « La France des oubliés n’est pas oubliée », a-t-elle osé avant de rejoindre sa table pour dîner, alors que la nuit tombait sur Central Park.Même si Mme Le Pen était déjà dans la liste de Time en 2011, sa venue au gala est une première. « C’est une nomination plus politique que celle de 2011. A l’époque, il s’agissait d’une promesse. Aujourd’hui, c’est plus la conséquence d’une analyse de l’importance politique que prend le FN », fait-elle valoir. Le magazine ne dit pas autre chose, écrivant pour justifier son choix : « Il y a moins d’un an, Marine Le Pen annonçait à Time que son parti serait au pouvoir dans une décennie. Sa prédiction ne paraît plus absurde. »Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis C’est la petite motion qui entend « créer la surprise ». « La Fabrique socialiste », portée par la députée des Hautes-Alpes Karine Berger, présentait mardi 21 avril son dispositif de campagne en vue du congrès du PS organisé à Poitiers du 5 au 7 juin. Avec pour objectif affiché de terminer dans les deux premiers à l’issue du vote sur les motions, prévu le 21 mai, et donc de pouvoir concourir au poste de premier secrétaire, le 28 mai.En privé, les attentes sont un peu moins élevées. « On sera largement à 15 % et on espère atteindre les 20 points », confie l’un des signataires de cette motion, qui porte la lettre D. L’équipe qui s’est montée autour du courant « Cohérence socialiste », animé par les députés Karine Berger, Valérie Rabault, Alexis Bachelay et Yann Galut a enregistré les ralliements de l’ancienne ministre de la famille Dominique Bertinotti (ancienne proche de Ségolène Royal), de l’ancien ministre de l’intérieur Paul Quilès, classé à la gauche du parti, et d’Arnaud Leroy, député des Français de l’étranger, longtemps proche d’Arnaud Montebourg. Ils espèrent jouer les poils à gratter dans un congrès où les rôles semblent déjà distribués avec, d’un côté, une motion favorite qui regroupe l’actuelle majorité autour du premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, et, de l’autre, un rassemblement de la gauche du parti mené par le député de la Nièvre Christian Paul.« Alternative au “bloc contre bloc” »Dans la direction du parti, on estime que la motion de Mme Berger a toutes les chances de réaliser un bon score, en rassemblant les électeurs qui ne se reconnaissent pas dans la majorité ou dans la gauche du parti. « Il y a toujours une prime à la dissidence », explique un cadre du PS. Du côté de la motion D, on lorgne surtout sur les déçus du choix de Martine Aubry, qui a rejoint la motion de la majorité. « Ils nous rejoignent par bataillons », veut croire un des piliers de la motion.Pour se faire sa place et proposer « une alternative au bloc contre bloc », la motion D compte sur un programme de campagne qui comporte 86 propositions aussi variées qu’une grande réforme fiscale, avec la fusion de l’impôt sur le revenu, de la CSG et de la prime pour l’emploi, un moratoire sur la baisse des dotations aux collectivités locales ou le déménagement du siège du PS en banlieue parisienne. « Nous voulons changer de fond en comble le PS », résume Karine Berger.Comme les motions A et B, « la Fabrique socialiste » a nommé une vingtaine de porte-parole chargés de courir les assemblées générales de motions à travers la France pour défendre le texte devant les militants, d’ici au vote du 21 mai. Pour les dirigeants du collectif, le but est que la motion de Jean-Christophe Cambadélis n’atteigne pas les 50 %, et que le premier secrétaire soit ainsi forcé de composer avec eux pour former une direction majoritaire. La motion D, faiseuse de roi ? Le scénario semble improbable, mais la surprise serait complète.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Vous souhaitez que l’UMP se prononce pour la suppression de l’impôt sur la fortune ? Tapez 1. Contre le port du voile à l’université ? Tapez 2… Selon une information du quotidien Le Parisien, l’UMP développe une application qui va permettre aux adhérents de voter sur des sujets d’actualité ou sur des idées du parti. Cette information a été confirmée au Monde par deux sources de la rue de Vaugirard. « L’idée est de créer une plateforme interactive entre le parti et ses militants et un réseau social », explique un membre de la direction.C’est le service informatique du parti qui se charge du développement de cette application qui pourrait s’appeler « Direct citoyens ». N’importe quel utilisateur d’un smartphone pourra la télécharger, accéder aux informations, à des forums de discussion ou à des formulaires d’adhésion. Mais seuls les militants pourront voter grâce à un code d’accès.« Cimenter notre unité »Cette application concrétise une promesse de Nicolas Sarkozy. A longueur de meetings avant l’élection à la présidence de l’UMP, l’ancien chef de l’Etat a promis de consulter régulièrement les adhérents, par exemple à la fin des conventions thématiques dont il promettait de diffuser les travaux en direct sur Internet. « Le vote doit être la voie naturelle pour trancher nos débats et cimenter notre unité. Le vote doit être notre règle absolue de fonctionnement », avait ainsi déclaré le futur président du parti lors de son grand meeting à Paris, le 8 novembre 2014.Le 3 novembre 2014, lors d’un meeting à Nancy, M. Sarkozy s’était également engagé à faire voter les adhérents sur le nouveau nom du parti. En janvier, des dirigeants de l’UMP avaient commencé a laissé entendre qu’ils développeraient une plateforme de sondages en ligne pour connaître l’opinion des militants. La numéro deux du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait alors également lancé le chantier de numérisation du fichier des militants, laissé en déshérence depuis des années.« Tester l’humeur des adhérents »Mais c’est en fait cette application qui risque d’être l’outil le plus visible pour recruter de nouveaux militants (le parti espère en compter 500 000 avant 2017) et sonder l’opinion du cœur de l’appareil. « Ce sera une porte très simple pour adhérer mais cela permet également de tester très vite l’humeur des adhérents », se félicite un proche de la direction. Nicolas Sarkozy, très friand de sondages, devrait apprécier.Restent deux inconnues : on ne sait pas encore quand ce système sera disponible, ni si l’avis des militants sera simplement consultatif ou s’ils pourront décider des grandes idées du programme que Nicolas Sarkozy veut présenter début 2016, après avoir organisé des conventions thématiques tout au long de l’année 2015.Matthieu GoarJournaliste au Monde 21.04.2015 à 08h41 • Mis à jour le21.04.2015 à 10h37 Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-présidente de l’UMP, interrogée sur France Info sur la crise des migrants après la mort de 800 personnes dans un naufrage en Méditerranée, a demandé des « mesures d’urgence », déclarant : « Quand on voit quelqu’un qui se noie, soit on plonge, soit au moins on lui tend la main. » Evoquant un échange sur Twitter entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, qui le renvoyait à sa gestion du conflit en Libye en 2011, la députée de l’Essonne a ajouté : « Quand quelqu’un se noie, on ne demande pas ses papiers. »@NicolasSarkozy, comment osez-vous jouer les pompiers ? Votre politique étrangère a mis le feu à la région et accru la pression migratoire !— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]); 11.04.2015 à 09h50 • Mis à jour le11.04.2015 à 11h14 Nicolas Bay et David Rachline, deux cadres du Front national proches de Marine Le Pen, se sont défendus samedi 11 avril des soupçons nourris par la justice dans l'affaire du financement illégal présumé du Front national pendant les campagnes présidentielle et législative de 2012, révélés la veille par Le Monde.Lire : Le FN mis en cause pour financement illégalDans un communiqué, le député européen et le sénateur-maire de Fréjus dénoncent « une opération de déstabilisation du Front National et de ses dirigeants » et apportent leur version des faits. Les magistrats s'interrogent sur leur embauche pour un CDD de deux mois par la société de communication Riwal, dirigée par un proche de Marine Le Pen, en mai et juin 2012. Ils expliquent que ce « travail essentiel » consistait à alimenter le contenu des documents et sites web fournis par Riwal aux candidats frontistes dans le cadre de « kits de campagne » pour les élections législatives.« Afin de se prémunir contre la possible accusation contre le Front National de mettre gracieusement des personnes à la disposition de la société Riwal, il a été demandé à cette société de salarier Nicolas Bay et David Rachline pendant cette courte période, conformément au travail qu'ils ont réellement effectué et dont ils pourront aisément et irréfutablement apporter les preuves », précise le communiqué du FN.Selon les informations du Monde, MM. Bay, Rachline et Marine Le Pen devrait prochainement être convoqués par les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en avril 2014.Comprendre l'affaire qui menace le FN et Marine Le Pen Nicolas Chapuis Les congrès du PS produisent rarement des instants de sublimation de la pensée socialiste. Le 77e du nom, qui se déroulera à Poitiers du 5 au 7 juin, ne devrait pas échapper à la règle. L’impression qui se dégage à l’issue de la phase de dépôt des motions est paradoxale : alors que la gauche est en proie à une crise profonde après trois ans d’exercice du pouvoir, les éléments d’un congrès de réflexion sur l’identité et l’idéologie du PS ne sont pas réunis. Pour la simple et bonne raison que les différents acteurs, soit n’y ont pas intérêt, soit n’en ont pas les moyens.Lire aussi :Le congrès du PS en cinq questionsCambadélis obligé de composerLa motion principale, celle de Jean-Christophe Cambadélis, appartient à la première catégorie. En réalisant autour de son texte une synthèse large de personnalités, l’actuel premier secrétaire, soutenu par Manuel Valls, se trouve dans l’obligation de composer avec toutes les sensibilités, de Martine Aubry à Gérard Collomb. Entre la maire de Lille, à l’origine des 35 heures, et le maire de Lyon, qui rêve d’abattre ce totem, le spectre idéologique est large. M. Cambadélis a essayé de s’extirper du piège en composant lui-même sa ligne autour du « renouveau » du PS, et d’une « alliance populaire ». Mais le consensus se fait toujours autour du plus petit dénominateur commun. Le patron du PS été obligé d’intégrer toute une série d’amendements des différents camps pour faire l’unité. Le texte final est un équilibre subtil dans la pure veine socialiste, qui ne propose pas par exemple une réorientation de la ligne économique mais une « inflexion de l’égalité ».Lire aussi :Congrès du PS : la synthèse, malgré toutPour l’exécutif, éviter le référendum militantFrançois Hollande et Manuel Valls n’avaient pas non plus intérêt à ce que le congrès tourne à la psychanalyse collective. Ils ont soigneusement évité de s’impliquer, pour ne pas transformer l’échéance en référendum militant sur leur action. L’entourage de François Hollande a d’abord laissé courir le bruit que les ministres ne signeraient pas de motion. « Il ne faut pas tomber dans le piège en donnant l’impression aux Français qu’on ne s’occupe pas d’eux et qu’on n’est plus que dans des séquences très politiciennes », expliquait au milieu de la semaine un proche du chef de l’Etat. Finalement, les ministres ont été autorisés à signer un texte – pourvu que ce soit celui de M. Cambadélis – mais sont restés très en retrait dans la préparation.Les frondeurs sans force de frappeDe l’autre côté de l’échiquier, les frondeurs ont, eux, tout intérêt à ce que le débat d’idées prenne chez les militants. Mais ils n’ont pas la force de frappe pour dicter l’agenda de ce congrès. Le ralliement de Martine Aubry à la motion de l’actuelle majorité a quasiment anéanti leurs chances, déjà minces, de victoire finale. Sur le fond, ils ne sont pas non plus assez éloignés de la motion de la majorité pour créer un effet de contraste saisissant. Autant l’aile gauche a pu développer par le passé des options radicalement différentes de celles en vogue à Solférino, autant le recentrage de la motion autour de Christian Paul, député proche de Mme Aubry, a tendance à réduire le fossé qui sépare les deux camps. La réelle différence repose sur la ligne économique. Mais, là encore, la fronde des députés a souvent donné l’impression de tourner autour d’une question de curseur davantage que sur des choix structurants.La troisième motion en lice, celle de Karine Berger, cumule les handicaps : le manque de notoriété et l’absence d’identification claire. La démarche repose davantage sur « le refus du bloc contre bloc » que sur une réelle rupture par rapport aux deux autres.Martine Aubry, un ralliement peu lisibleDernier acteur majeur de cet avant-congrès, Martine Aubry en a pour le moment dicté le tempo. Mais son ralliement sur la même motion que Manuel Valls, avec lequel elle a des désaccords profonds, est peu lisible. En entretenant le mystère sur ses intentions pendant des semaines, elle a donné l’impression de se décider davantage sur des questions tactiques que sur des choix idéologiques. Ses soutiens argueront que faire de la politique c’est imposer un rapport de force pour obtenir des résultats. Mais il sera difficile de faire passer les quelques gages donnés par le gouvernement en faveur de l’investissement pour une victoire de sa ligne. En se plaçant dans un dialogue direct avec l’exécutif plutôt que dans une démarche de congrès, elle accepte également de ne pas mettre sa conception de la gauche – elle qui avait parlé du travail le dimanche comme d’un « changement de civilisation » – en débat devant les militants.Ces derniers, par leur attitude face au vote, diront si les socialistes peuvent perdurer dans cette voie où les idées le cèdent toujours in fine aux stratégies. Le meilleur indicateur de la réussite de ce congrès ne sera pas le score de chacun, mais plus probablement le nombre de votants. Si le taux de participation est aussi faible qu’on le redoute à Solférino, le vainqueur des urnes commencera son mandat sur une défaite inquiétante.Cambadélis prône une « nouvelle alliance à gauche »Le patron du PS a assuré samedi 11 avril devant l’Assemblée nationale que sa motion n’était « pas une synthèse », mais une « thèse », celle du « renouveau des socialistes par la réussite gouvernementale et par le dépassement du parti socialiste et par la fondation de l'alliance populaire que nous allons porter sur les fonts baptismaux, une nouvelle alliance à gauche ».Sa motion, qui s'intitule « le renouveau socialiste», prône une « belle alliance », qui passe d'abord par « l'union de la gauche et des écologistes», qui « est et reste notre stratégie » mais qui doit aussi se traduire par « une alliance populaire en direction des citoyens », et des « syndicalistes, associatifs, intellectuels, militants », selon le texte.(AFP)Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.04.2015 à 20h16 • Mis à jour le11.04.2015 à 15h18 | Nicolas Chapuis (avec Julia Pavesi) Martine Aubry a fini par rompre le suspense. La maire de Lille a annoncé vendredi 10 avril, lors d’une conférence de presse, qu’elle se ralliait à la motion de l’actuelle majorité, représentée par Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du Parti socialiste peut se prévaloir du soutien de Manuel Valls et de partisans de François Hollande.« Nous avons construit un texte avec lequel nous trouvons un accord sur le fond », a dit Martine Aubry, expliquant qu’il valait mieux « être à l’intérieur » pour « peser ». « Il s’agit d’une motion préparée en commun, où personne ne s’est rallié à l’autre, ou personne n’est passé sous le tapis », a-t-elle insisté, rappelant à plusieurs reprises que c’est bien M. Cambadélis qui est « le premier signataire ». Concernant la motion déposée par les frondeurs, elle a assuré « respecter les choix qui ont été faits », certaine que les aubrystes qui rejoindront les frondeurs se comptent « sur les doigts d’une demi-main ».Troupes partagéesL’ancienne première secrétaire du PS avait retenu cette décision le plus longtemps possible. Ses troupes étaient partagées entre la ligne légitimiste et la volonté de remettre en cause les choix économiques du gouvernement. Martine Aubry avait à plusieurs reprises critiqué les orientations de l’exécutif. Elle s’était notamment livrée à un plaidoyer féroce contre la loi Macron et tout particulièrement contre le travail du dimanche.Engagée dans un rapport de forces avec le chef de l’Etat sur la réorientation de sa politique, elle avait conditionné son ralliement à une prise en compte de ses griefs. Martine Aubry a participé à la rédaction du texte de M. Cambadélis en soumettant plusieurs amendements. Par ailleurs, des gestes ont été faits par l’exécutif, comme la création du compte personnel de formation, ou l’annonce, mercredi 8 avril, de mesures en faveur de l’investissement public et privé.Dans l’entourage du chef de l’Etat, on assure que ces mesures de soutien à la reprise de la croissance auraient de toute façon été engagées, avec ou sans Martine Aubry. Dans le camp de la maire de Lille, on se félicite au contraire d’avoir obtenu satisfaction.Du moins partiellement. Car le prix du ralliement de Martine Aubry semble peu élevé pour les tenants de la motion de la gauche du parti. « Ce sont des mesures cosmétiques, si elle signe pour ça je ne vois pas comment elle va le justifier auprès des militants », confiait l’un des membres de ce courant, quelques heures avant l’annonce de Mme Aubry.Lire aussi :Les socialistes préparent leur congrès, une pièce aux allures de déjà-vu« Des coups d’épingle »Le dirigeant fraîchement nommé de la motion de la gauche, Christian Paul, est lui-même un membre du courant aubryste. Dans un entretien au Monde, il estime vendredi 10 avril que les mesures de M. Valls sont « trop timides » et ne sont que « des coups d’épingle ». Il refuse cependant de critiquer ouvertement la maire de Lille : « Dans un tel moment, chacun cherche la bonne voie pour être efficace. Je respecterai son choix. »La décision de Martine Aubry pèse lourd dans l’équilibre des forces de ce congrès. En rejoignant la motion de Cambadélis qui regroupe des sensibilités puissantes au sein du PS, comme les hollandiens, les fabiusiens, les royaliens ou encore les proches de Pierre Moscovici et de Vincent Peillon, elle fait pencher fortement la balance en faveur de la majorité actuelle.« On voit bien dans les fédérations qu’une partie de ses soutiens va nous rejoindre, ils ne se voient pas voter en faveur de Valls », veut toutefois croire un député frondeur.Lire aussi :Congrès du PS : Christian Paul prend la tête de la motion des frondeursNicolas Chapuis (avec Julia Pavesi)Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon Une navette réservée aux Roms, pour préserver de leur mauvaise odeur les chauffeurs et les autres passagers d’une ligne de bus montpelliéraine : cette proposition défendue par Dominique Granier, un délégué syndical Force ouvrière (FO) des Transports de l’agglomération de Montpellier (TaM), a mis le feu aux poudres.Les habitants d’un camp de Roms installés à Grammont, un quartier au nord-est de Montpellier, empruntent la ligne 9 jusqu’à Odysseum, en centre-ville. Le 2 avril, dans un entretien accordé à La Gazette de Montpellier, ce syndicaliste FO dénonçait le « danger sanitaire » que constitueraient, selon lui, les Roms qui utilisent les bus de la ligne 9. « C’est une véritable infection », assurait M. Granier dans La Gazette, en proposant notamment de « créer une navette spécialement pour eux ».Interrogé vendredi 10 avril, le directeur général de TaM, Jean-Luc Frizot, affirme au Monde que depuis cinq ans qu’il est en fonction, il n’a reçu qu’« une seule réclamation clientèle » à ce sujet. « Cette problématique entre conducteurs et populations Roms est ancienne et très difficile à traiter », concède-t-il toutefois.Pour la « gérer au mieux », la direction de TaM, explique-t-il, a déjà pris plusieurs mesures. Des bombes désodorisantes ont été distribuées aux conducteurs, afin d’éliminer les éventuelles mauvaises odeurs. Les 4 véhicules d’intervention de TaM ont été positionnés dans un secteur proche du campement et de cette ligne 9, afin d’intervenir rapidement en cas de tension. Il arrive également que TaM procède à des « substitutions de bus », certains étant remplacés le temps d’être nettoyés.« Raciste et discriminatoire »Les paroles de M. Granier, et surtout la nature de sa proposition, qui rappelle la politique de ségrégation jadis mise en place dans les transports américains à l’encontre des Noirs, ont très vite suscité une vive polémique.« Ce ne sont pas des lépreux, ils sont suivis sur le plan sanitaire ! Luttons contre la pauvreté, pas contre les pauvres », a réagi la CGT TaM Montpellier sur sa page Facebook. Le syndicat Sud TaM s’est indigné de propos qu’il juge « raciste et discriminatoire », et qu’il estime « véhiculés par une organisation d’extrême droite présente à la TaM ainsi qu’au sein de la mairie de Montpellier ». Implicitement mis en cause, Djamel Boumaaz, élu FN à l’agglomération, conseiller municipal de Montpellier et membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de TaM, n’a pu être joint par Le Monde. Il est, au CHSCT, l’un des huit titulaires élus par le personnel.Compte tenu de l’ampleur de la polémique, la direction de TaM et le syndicat FO se rejettent la responsabilité de l’initiative dans cette affaire. La direction de l’entreprise a publié, vendredi à la mi-journée, un communiqué dans lequel elle « dément formellement tout projet, en cours ou à venir, de création de “navette spécifique à destination de la population Roms” ». « Aucune mesure à caractère discriminatoire mentionnée dans les propos d’organisations syndicales n’a été envisagée », ajoute ce texte.Selon M. Frizot, ce sujet a abordé lors d’une réunion, le 2 avril, du CHSCT de TaM. Ce point, intitulé « la problématique d’hygiène et de sécurité rencontrée sur la ligne 9 », aurait été mis à l’ordre du jour à la demande des délégués FO. Secrétaire général de FO dans l’Hérault, Gilbert Fouilhé concède que M. Granier a tenu dans la presse des « propos malheureux », mais il dément formellement que la proposition de navette réservée émane de son syndicat.« Force ouvrière n’a jamais demandé la création de la navette spéciale Rom. 
Nous affirmons par contre que la direction de TAM a proposé la création de la “navette” en CHSCT et de sous-traiter la fin de la ligne. 
Nous jugeons les propos de la direction mensongers et inqualifiables », indique la direction départementale de FO dans un communiqué.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julien Lemaignen François Bayrou cherche à maintenir son espace politique. Alors que Nicolas Sarkozy est engagé dans une stratégie offensive de rapprochement avec le centre, le président du MoDem entre en guerre ouverte contre le président de l’UMP et se met clairement sur sa route, comme en 2007 et 2012. « Le responsable de la victoire de la gauche en 2012, il porte un nom, il s’appelle Nicolas Sarkozy », déclare-t-il dans l’hebdomadaire Le Point.Le centriste laisse entendre qu’il pourra concourir à la présidentielle de 2017 face à l’ancien chef de l’Etat, si Alain Juppé perd la primaire à droite, prévue les 20 et 27 novembre 2016. « Si Juppé ne l’emporte pas, je serai dans la situation que j’ai construite depuis longtemps : je serai libre, affirme-t-il. Si sur la table, le jour du vote en 2017, on trouvait seulement les bulletins de vote Hollande, Sarkozy et Le Pen, des millions de Français n’auraient pas le bulletin qui représente leur opinion. » Et d’ajouter : « Nicolas Sarkozy a l’habitude que tout le monde plie devant lui et se range, voire se couche. Ce n’est pas ma nature. »Réactiver L’AlternativeOutre son soutien à Alain Juppé, le principal rival à droite de Nicolas Sarkozy, François Bayrou appelle explicitement à une réactivation de L’Alternative, l’alliance qu’il avait forgée à l’automne 2013, avec Jean-Louis Borloo, entre l’UDI et le MoDem, pour contrer la « tentation naturelle du centre de courir vers son puissant voisin et allié » qu’est l’UMP.L’alliance globale conclue entre l’UMP et l’UDI pour les élections départementales fin mars, a permis à la droite de gagner l’élection à l’échelle nationale avec 26,02 % des suffrages. Des membres du MoDem ont également passé des accords locaux avec l’UDI-UMP pour ce scrutin.« L’Alternative, lors des européennes [de mai 2014], avait obtenu un score et un nombre d’élus importants [10 % des voix, 7 sièges]. Cela se refera, je n’ai aucun doute sur ce point, déclare-t-il ainsi à l’hebdomadaire. Il n’y a qu’une seule majorité possible pour redresser ce pays, c’est ce que j’appelle l’arc central : une majorité capable de réformes et de rassemblement, qui va du centre-gauche au centre-droit. »Ces annonces de M. Bayrou interviennent aussi alors que Nicolas Sarkozy cherche à faire de l’UMP sa machine de guerre pour gagner la primaire à droite en 2016, avec un plan de bataille précis, comme le renouvellement des cadres locaux pour disposer de fidèles partout sur le territoire ou une vaste campagne de recrutement de militants.Ainsi, quoi qu’il advienne d’Alain Juppé face à ce rouleau compresseur, M. Bayrou pourrait vouloir être jusqu’au bout l’épine dans le pied de l’ancien chef de l’Etat, avec qui il entretient une inimitié depuis qu’il a appelé à voter pour François Hollande au second tour de la présidentielle en 2012.Lire aussi :Sarkozy modèle l’UMP en vue de la primaire pour 2017Julien LemaignenJournaliste au Monde Béatrice Jérôme Manuel Valls a proposé à Pascal Lamy d’être nommé délégué interministériel à l’Exposition universelle de 2025. Le premier ministre voudrait pouvoir l’annoncer, mardi 14 avril, à l’occasion du comité interministériel qui sera consacré au Grand Paris. L’ancien patron de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) n’a pas encore donné sa réponse.Le délégué interministériel devrait préparer la candidature de la France afin que celle-ci puisse être déposée en avril 2016 par François Hollande. Le président de la République avait annoncé, le 6 novembre 2014, sa volonté de porter cette candidature.Une mission d’information parlementaire estimait, dans un rapport publié le 29 octobre 2014, qu’une candidature de Paris à la prochaine Exposition universelle réenclencherait une « dynamique » dans le pays.Un choix très politiqueEn choisissant M. Lamy, l’exécutif fait le choix d’un homme rompu aux négociations diplomatiques. Mais il s’agit aussi d’un choix très politique. Proche de François Hollande, l’ancien directeur de cabinet, de 1983 à 1994, de Jacques Delors président de la commission européenne défend une ligne économique proche de celle de Manuel Valls.Patron de l’OMC de 2005 à 2013, M. Lamy devrait pouvoir mettre à profit sa notoriété sur la scène internationale pour tenter de convaincre les 168 pays membres (en comptant la France) du Bureau international des expositions qui doivent se prononcer en 2018.Il devra aussi convaincre la maire de Paris Anne Hidalgo. Alors que celle-ci était au départ favorable à une telle initiative, elle semble aujourd’hui préférer une candidature de la capitale aux Jeux olympiques. Anne Hidalgo, a ainsi proposé, lundi 23 mars, aux élus parisiens « d’engager pleinement et avec responsabilité Paris en faveur d’une candidature aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ».Elle avait alors déclaré : « Quand on regarde le cahier des charges des Expo universelles, on voit que les Expo universelles qui ne coûtent rien en termes d’argent public ça n’existe pas » puis de se livrer à une critique implicite du projet porté par ExpoFrance 2025.« Mettre à profit ses relais dans les ambassades »« M.Lamy adhère totalement à l’audace à la modernité du projet », assure, de son côté, Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly-sur-Seine et promoteur du projet de la candidature française. Le député (UDI) des Hauts-de-Seine tire ce constat des deux entrevues qu’il a eux avec M.Lamy , en mars.Pour M.Fromantin, le choix de M.Lamy est « judicieux. Il est un de ceux qui a le mieux compris la mondialisation », assure le député (UDI) des Hauts-de-Seine, président de l’association Expofrance 2025. Co-animateur du projet, Luc Carvounas sénateur vallsiste (Val-de-Marne) voit en M.Lamy « quelqu’un de très bien et qui sera bien perçu ». « Nous allons avoir besoin de la force de frappe de l'Etat pour défendre notre projet et M.Lamy va pouvoir mettre à profit ses relais dans les ambassades », ajoute le maire socialiste d'Alfortville.Le projet porté par M.Fromantin et Carvounas prévoit que l’Exposition se déroule sur une douzaine de sites dans toute la France, à partir de bâtiments existants, et sans argent de l’Etat. « L’absence d’argent de l’Etat est la garantie de préserver la dynamique entreprenariale du projet », affirme M.Fromantin qui se fait fort de réunir 40 millions d’euros auprès des entreprises pour pré-financer l’Exposition.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.04.2015 à 15h00 • Mis à jour le10.04.2015 à 18h54 C’est avant samedi 11 avril, à 14 heures que doivent être déposées les projets de motions représentant les différentes sensibilités socialistes en vue du prochain congrès du PS. Celui-ci, qui se tiendra à Poitiers du 5 au 7 juin, est une échéance capitale pour le parti, qui a connu une nouvelle déroute électorale aux départementales, fin mars, et apparaît plus que jamais divisé entre soutiens au gouvernement et « frondeurs ».Lire aussi :Le PS approche d’une zone de turbulencesQu’est-ce que le congrès ?Le Parti socialiste organise un congrès dans les six mois qui suivent chaque élection présidentielle et à mi-mandat du quinquennat. Le précédent congrès, qui avait eu lieu à Toulouse en 2012, avait vu la victoire de la motion majoritaire défendue par le premmier secrétaire d’alors, Harlem Désir.A l’occasion de son congrès, le PS détermine ses grandes orientations politiques et renouvelle l’ensemble de ses instances : la direction de la section locale, celle de la fédération départementale et la composition du conseil national (le Parlement du parti).Ces instances seront recomposées au prorata des scores réalisés lors du vote sur les motions, qui aura lieu le 21 mai, donc avant le congrès.Qu’est ce qu’une motion ?Une « motion » est un texte d’orientation de politique générale du parti. Il est rédigé à partir de plusieurs « contributions » – thématiques ou générales –, qui ont été recueillies entre le 6 janvier et le 6 février.Chaque motion est défendue par plusieurs signataires. Les premiers signataires de chacune des deux motions arrivées en tête lors du vote du 21 mai s’affronteront le 28 mai lors d’un « deuxième tour » pour devenir premier secrétaire du PS.Qui vote ?La grande incertitude du scrutin porte sur le nombre de votants. D’après une source interne, il y aurait un peu plus de 100 000 adhérents en mesure de participer (c’est-à-dire à jour de cotisation en décembre 2014). Les plus optimistes espèrent qu’environ 60 000 d’entre eux voteront le 21 mai.Le flou demeure, car les militants en retard de cotisation peuvent s’en acquitter le jour du scrutin, ce qui n’est pas sans inquiéter certains socialistes, qui ont en mémoire les accusations de fraude échangées entre les camps de Ségolène Royal et de Martine Aubry lors du congrès de Reims, en 2008.Combien y aura-t-il de motions ?Le nombre de motions sera donc connu samedi 11 avril à 14 heures. Il y en avait eu cinq au congrès de 2012, il devrait cette année y en avoir au moins quatre :Celle du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis. Elle doit rassembler de la façon la plus large possible autour de la politique du gouvernement.Celle des « frondeurs » et de l’aile gauche du parti, qui a finalement choisi le député de la Nièvre Christian Paul comme premier signataire.Celle du courant « cohérence socialiste », derrière la députée des Hautes-Alpes Karine Berger, qui défend une voie intermédiaire « entre une gauche fantasmée et une gauche de gestion ».Une quatrième sensibilité, issue de l’ancienne équipe de Stéphane Hessel, défendue par Florence Augier, secrétaire nationale au PS.La maire de Lille Martine Aubry, qui laisse planer le doute sur son choix, tient un point-presse vendredi 10 avril à 19 h 30 pour dévoiler ses intentions.Lire aussi :Congrès du PS : Christian Paul prend la tête de la motion des frondeursQuel calendrier ?11 avril : date limite du dépôt des motions.21 mai : vote des militants sur les motions, au sein de chaque fédération.28 mai : les premiers signataires des deux motions arrivées en tête s’affrontent pour le poste de premier secrétaire.5 au 7 juin : le Congrès de Poitiers acte les orientations décidées par le vote des militants. Maxime Vaudano L'étau se resserre autour du clan de Marine Le Pen : la présidente du Front national et deux de ses proches sont désormais dans le viseur des juges dans l'enquête sur le financement illégal présumé du parti frontiste en 2012, comme l'a révélé Le Monde le jeudi 9 avril.Pour comprendre cette affaire, ouverte au printemps 2014 par les juges Van Ruymbeke et Buresi, il faut s'intéresser au rôle joué par deux structures qui gravitent autour du FN : le microparti Jeanne et la société Riwal, tous deux dirigés par des proches de Mme Le Pen.Sur quoi porte l'affaire ?Plusieurs personnalités au sein du FN ou proches du parti auraient mis sur pied des montages frauduleux pour financer illégalement une partie des campagnes électorales des candidats lors des cantonales de 2011, des législatives de 2012 et de la présidentielle de 2012, où se présentait Marine Le Pen. La société Riwal, dirigée par un proche de Marine Le Pen, aurait également pu financer illégalement le Front national et le microparti de sa présidente, Jeanne.Qui est impliqué ?JeanneAu cœur du montage examiné par les juges se trouve ce microparti. Bien que son nom ne soit jamais apparu officiellement, cette structure a été créée à l'automne 2010 pour aider financièrement Marine Le Pen à prendre la succession de son père, qui tenait les cordons de la bourse frontiste avec son propre microparti : Cotelec.Véritable PME au service de et servie par la galaxie frontiste, le microparti était en 2012 la quatrième formation politique en termes de rentrées financières. Avec des ressources de 9,6 millions d'euros, Jeanne se trouvait derrière le PS, l'UMP et le PCF... mais devant le FN. L'essentiel de ses revenus proviennent de la facturation des « services rendus aux candidats pour les campagnes électorales ». Les deux trésoriers successifs de Jeanne, Olivier Duguet (2010-2012) et Axel Loustau (depuis 2012), ont fait leurs armes au sein du GUD, un groupuscule d'extrême droite.Lire aussi : Comment s'enrichit Jeanne, le microparti de Marine Le PenRiwalCréée en 1995, dans la foulée de la conquête de trois mairies par le Front national, cette agence de communication a toujours été un prestataire de services du parti frontiste. Riwal a fourni de nombreuses prestations aux candidats du parti lors de ses campagnes en 2011 et 2012. Elle est dirigée par Frédéric Chatillon, un ancien cadre du GUD, proche de Marine Le Pen, d'Olivier Duguet et d'Axel Loustau (qui est même actionnaire de Riwal, selon Libération).Que leur est-il reproché ?Les « kits de campagne »Riwal et son patron, Frédéric Chatillon, ont été mis en examen en janvier et en avril 2015 pour des soupçons d'escroquerie et d'abus de bien sociaux dans le cadre de la campagne des législatives de 2012. On leur reproche d'avoir proposé aux 525 candidats frontistes l'achat de « kits de campagne » coûtant 16 650 euros, qui était ensuite remboursés grâce au financement politique public, par lequel l'Etat rembourse les frais de campagne des candidats ayant obtenu au moins 5 % des voix.Composés de tracts, affiches et sites Web, ces kits auraient été largement surfacturés aux candidats « dans l'unique but de majorer des dépenses électorales remboursables » alors qu'ils « ne correspondai[en]t pas nécessairement à leurs besoins ». « Certaines prestations étaient basées sur des fausses factures », assurent les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi. Selon une enquête de l'Obs, certaines d'entre elles étaient facturées jusqu'à cinq fois le prix du marché.Mais surtout, ils auraient été imposés par l'état-major du parti comme « la contrepartie obligatoire de leur investiture », ce qui est interdit par le code électoral. En effet, selon l'ancien commissaire aux comptes de Jeanne, 99 % d'entre eux y ont souscrit. Certains « contrats forcés » auraient même été paraphés avec des signatures frauduleuses.En plus de bénéficier à Riwal, qui a réalisé, selon L'Obs, plus de 2 millions d'euros de marge en 2012, ce montage a peut-être profité à Jeanne, qui aurait pris des marges au passage en tant qu'intermédiaire. Pour financer leur kit, les candidats frontistes aux législatives se sont quasiment tous vu proposer par le microparti un prêt standard de... 16 650 euros, avec un taux d'intérêt (6,5 %) bien supérieur à celui des banques.L'occasion pour la « banque » improvisée Jeanne d'empocher un joli pactole, qui pourrait servir à Marine Le Pen de cagnotte en vue de l'élection présidentielle de 2017. Mais la justice pourrait contester la légalité de ses intérêts, empochés par le microparti aux frais du contribuable.Pour se justifier, l'état-major du FN explique qu'il s'agit là du seul moyen de contourner la réticence des banques à financer ses candidats. Au total, la justice estime à 10 millions d'euros l'argent détourné par Riwal et Jeanne pour le financement de l'ensemble des campagnes frontistes en 2012 (présidentielle et législatives). Des emplois fictifs ?Les juges s'intéressent également à l'embauche par Riwal de deux proches conseillers de Marine Le Pen à la fin de la campagne de 2012. David Rachline, conseiller en communication, et Nicolas Bay, porte-parole de la candidate, ont en effet été salariés en mai et juin 2012 par l'agence de communication pour des missions de « responsable de projet » et « concepteur rédacteur ».Les émoluments perçus par les conseillers pendant ces deux mois (respectivement 4 648 et 7 013 euros) pourraient selon les juges s'apparenter à du financement illégal de campagne électorale, s'il s'avérait qu'ils étaient payés par une société privée pour travailler en réalité pour la candidate frontiste. C'est ce qui avait été reproché à Alain Juppé, condamné en 2004 dans l'affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris qui bénéficiaient en réalité au RPR.Nicolas Bay, David Rachline et Marine Le Pen devraient prochainement être entendus par les juges sur ces soupçons. Dans un communiqué publié le samedi 11 avril, ils se défendent d'avoir occupé des emplois fictifs, expliquant que leur travail consistait à alimenter le contenu des sites web et des documents de campagne fournis par Riwal aux candidats.Les facilités « en nature » de RiwalEnfin, Riwal est accusée d'avoir rendu gracieusement plusieurs services à Jeanne et au Front national, qui pourraient constituer un « financement illégal de parti politique par une personne morale ».Riwal aurait mis à disposition gratuitement des locaux et des employés au microparti de Marine Le Pen. La société de Frédéric Chatillon lui aurait également octroyé des crédits sans intérêts et aurait pris en charge certaines de ses factures pour des travaux de comptabilité.Riwal aurait également entretenu des relations suspectes avec le FN lui-même, en lui payant notamment une facture de 412 000 euros, largement surévaluée, et pour des prestations potentiellement fictives, selon les magistrats. En outre, Riwal concédait au parti frontiste des facilités financières : la société ne facturait aucun intérêt au FN pour un crédit permanent qu'il lui consentait, sous la forme d'une dette non réclamée – qui atteignait 943 000 euros à la fin 2013.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Trouver un accord « gagnant-gagnant ». Tel était l’objectif fixé par Manuel Valls, en octobre 2014, pour tenter de sortir du conflit opposant le gouvernement aux sociétés d’autoroutes.Six mois plus tard, l’accord conclu, jeudi 9 avril, entre l’Etat et les concessionnaires prévoyant un gel des tarifs pour 2015 et la mise en place du plan de relance autoroutier de 3,2 milliards d’euros s’avère bien gagnant. Mais uniquement pour les sociétés d’autoroutes.Lire aussi :Autoroutes : deux ans et demi pour trouver une voie de sortieLes concessionnaires sortent confortés de ce conflit, forts de leurs contrats. Ils voient même la perspective d’une nationalisation, un temps évoquée, définitivement écartée.Suivant le principe selon lequel toute modification ne saurait se faire que dans le respect de l’équilibre global des contrats, les concessionnaires ont demandé, pour chaque proposition gouvernementale, une compensation.Et ils ont eu gain de cause sur deux sujets.Sur les tarifs : les tarifs sont certes gelés cette année et ce gel ne sera pas compensé en 2016 à la demande du gouvernement. Mais la hausse prévue cette année, qui était de 1,07 %, sera lissée sur huit ans, jusqu’en 2023. Cela signifie que les automobilistes devront bel et bien la payer.Sur le plan de relance : le plan de 3,2 milliards d’euros, proposé et financé par les sociétés d’autoroutes - et approuvé par Bruxelles en octobre 2014 - avait été suspendu le temps des négociations entre l’Etat et les concessionnaires autoroutiers. Il est désormais lancé et le gouvernement a demandé aux sociétés de réaliser 80 % des chantiers dans les trois prochaines années. Comme convenu, en compensation, les opérateurs ont obtenu une prolongation de leurs concessions, en moyenne de deux ans. Or, les bénéfices croissent au fur et à mesure des années, une fois que les investissements sont amortis. D’où l’importance de la durée des concessions.L’Etat n’a pas totalement perdu la face. Au moment il met fortement l’accent sur la relance de l’investissement pour soutenir la croissance et donc l’emploi, il a obtenu des sociétés d’autoroutes 1 milliard d’euros d’engagement dans les infrastructures et les projets de transports sur huit ans.Les concessionnaires autoroutiers se sont engagés à verser dans les trois ans la moitié de cette somme, soit 500 millions, dont 300 millions iront à l’Afitf (Agence de financement des infrastructures des transports de France).Enfin, une clause va être ajoutée dans les contrats afin de plafonner la rentabilité. C’est-à-dire à partager les bénéfices entre l’Etat et les concessionnaires. L’Autorité de la concurrence avait demandé, en septembre 2014, un rééquilibrage au profit de l’Etat.En l’occurrence, il s’agirait de « jouer » sur l’évolution du trafic. Chaque concession, lorsqu’elle débute, fait en effet des prévisions de trafic de véhicules sur l’ensemble de sa durée, ce qui lui permet de prévoir ses revenus. Le gouvernement a obtenu que, si le trafic dépasse sensiblement les prévisions, entraînant plus de revenus, alors la durée de la concession puisse être réduite. Et l’Etat en reprendra directement l’exploitation et donc pourra en toucher les bénéfices.Pour autant, cette règle ne s’appliquera pas dans l’immédiat. Elle n’entrera en vigueur que quelques années, avant la fin des contrats de concession. On est donc, là, plus dans l’intention que dans la certitude.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.04.2015 à 09h56 • Mis à jour le30.04.2015 à 14h56 Michel Sapin a déclaré jeudi 30 avril sur Europe 1 que les 3,8 milliards d’euros de crédits supplémentaires accordés au ministère de la défense devront être compensés par des économies, notamment dans le logement ou la santé.François Hollande a annoncé mercredi, à l’Elysée à la suite d’un conseil de défense, qu’il renforçait les moyens des armées et confirmé que le budget pour 2015, de 31,4 milliards d’euros, était « sanctuarisé », pour s’adapter à la nouvelle donne sécuritaire créée par les attentats de janvier.Pour les quatre prochaines années, la loi de programmation militaire réactualisée, qui sera présentée au conseil des ministres du 20 mai, pour être examinée en juin par le Parlement, prévoit « 3,8 milliards de crédits supplémentaires », a affirmé le chef de l’Etat, dont une partie proviendra des économies réalisées par le ministère de la défense.Lire aussi : Budget de la défense : une rallonge de 3,8 milliards d’euros sur quatre ansJeudi, en bon ministre de l’économie, M. Sapin a tenu à rappeler que « tout effort supplémentaire pour un ministère doit être compensé par des économies sur d’autres ». Il a rejeté l’idée d’un emprunt – « un emprunt c’est joli, mais c’est un déficit ». Un « déficit » qui serait malvenu alors que la Commission européenne doit se prononcer mi-mai sur la crédibilité des objectifs économiques français donné par son programme de stabilité, qui trace les grandes lignes de la stratégie des finances publiques de la France pour les années 2015-2018. Lire aussi :Paris cherche l’aval de Bruxelles sur ses réformesM. Sapin a confirmé que le logement et la santé seraient bien concernés. « Dans le domaine du logement, il y a des économies possibles (…) sans remettre en cause ni les solidarités ni le soutien à la construction ». « Dans le domaine de la santé, on peut arriver à diminuer l’augmentation des coûts ». Evoquant notamment les personnes âgées, il a affirmé que « ceci est maîtrisé », « donc, oui, l’année prochaine il y aura un effort qui sera fait par l’Assurance-maladie ». 29.04.2015 à 22h44 • Mis à jour le30.04.2015 à 17h31 Patrick Buisson, l'« éminence noire » de Nicolas Sarkozy, a assigné l'UMP en justice. Selon le site d'information Mediapart, il réclame le paiement de factures datant de 2013 qu'il estime impayées.M. Buisson, qui a conseillé M. Sarkozy de 2006 à 2012, a été remercié « verbalement » à la fin de 2012 ou au début de 2013 par Jean-François Copé, alors président du parti de droite. Durant ces années, M. Buisson fournissait à l'Elysée des sondages et des analyses d'opinion, via sa société Publiopinion. Un marché qui lui rapportait 31 993 euros par mois écrit Mediapart.Mais M. Buisson semble estimer que la résiliation de ce contrat par M. Copé ne s'est pas faite correctement. Face au refus de l'UMP de payer ces factures – le parti estimant que les prestations n'avaient pas été effectuées –, M. Buisson a adressé, en 2014, une première mise en demeure à Jean-François Copé. Quelques mois plus tard, il a assigné le parti en justice.Nicolas Sarkozy impliqué ?L'existence de cette affaire a été confirmée au Monde par deux sources proches de Nicolas Sarkozy qui évoquent « une seule facture », réclamée par M. Buisson. L'entourage du nouveau président du parti prend bien soin de préciser que l'affaire date d'avant le retour rue de Vaugirard de l'ancien chef de l'Etat, à une époque où c'est Jean-François Copé qui présidait l'UMP.Lire aussi : Patrick Buisson, l’éminence noire de Nicolas SarkozyMais c'est M. Sarkozy qui, en 2010, avait mis en contact Patrick Buisson avec l'UMP. Le conseiller élyséen avait alors pu signer un contrat de 10 000 euros par mois avec le parti, selon des informations révélées par les journalistes du Monde, Ariane Chemin et Vanessa Schneider dans leur biographie de M. Buisson, Le Mauvais Génie. Le montant de ce contrat sera triplé à l'arrivée de M. Copé à la tête de l'UMP fin 2010. Samuel Laurent Les femmes peuvent voter en France depuis précisément soixante-dix ans. C'est en effet le 29 avril 1945 que les Françaises ont pu pour la première fois se rendre aux urnes, pour des élections municipales, en vertu d'un droit accordé l'année précédente, le 21 avril 1944, par le comité français de libération nationale.Lire les archives (édition abonnés) : Les Françaises votent pour la première foisDes femmes qui votaient plus à droiteLongtemps, les spécialistes ont considéré qu'il existait des caractéristiques propres au vote féminin :Elles étaient plus abstentionnistes jusque dans les années 1960 (jusqu'à 12 points de pourcentage de plus que les hommes aux municipales de 1953 et aux législatives de 1962).Elles votaient moins à gauche (entre 10 et 13 points de moins que les hommes de 1946 à 1973, puis de 5 à 9 points jusqu'en 1981). Elles accordaient en revanche moins de suffrages à l'extrême droite que les hommes. #container_14303110920{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303110920{ height:500px; } #container_14303110920 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303110920 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303110920 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14303110920 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le vote pour la gauche des hommes et des femmes depuis 1946Sur la base de sondages sortis des urnes (IFOP, Sofres, BVA).Source : Le vote des femmes en France, Jeanine Mossuz Lavaud(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = ["Législatives","Législatives","Législatives","Législatives","Présidentielle T1","Présidentielle T2","Législatives","Législatives","Présidentielle T1","Législatives","Présidentielle T1","Présidentielle T2","Législatives","Européennes","Présidentielle T1","Présidentielle T2","Législatives","Européennes","Législatives","Présidentielle T1","Présidentielle T2","Législatives","Européennes","Régionales",""]//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14303110920", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "color": "#0386c3", "data": [ [ -744170400000, 65 ], [ -585108000000, 58 ], [ -350442000000, 44 ], [ -224643600000, 39 ], [ -128480400000, 35 ], [ -127270800000, 51 ], [ -89168400000, 43 ], [ -48045600000, 49 ], [ -18410400000, 37 ], [ 100134000000, 50 ], [ 137023200000, 48 ], [ 138232800000, 53 ], [ 258591600000, 53 ], [ 297900000000, 50 ], [ 357170400000, 51 ], [ 358380000000, 56 ], [ 361404000000, 53 ], [ 456357600000, 45 ], [ 511398000000, 44 ], [ 577922400000, 45 ], [ 579132000000, 53 ], [ 581551200000, 50 ], [ 613951200000, 36 ], [ 701305200000, 30 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes", "color": "#FFc832", "data": [ [ -744170400000, 53 ], [ -585108000000, 47 ], [ -350442000000, 32 ], [ -224643600000, 26 ], [ -128480400000, 21 ], [ -127270800000, 39 ], [ -89168400000, 33 ], [ -48045600000, 39 ], [ -18410400000, 25 ], [ 100134000000, 41 ], [ 137023200000, 39 ], [ 138232800000, 46 ], [ 258591600000, 46 ], [ 297900000000, 45 ], [ 357170400000, 43 ], [ 358380000000, 49 ], [ 361404000000, 46 ], [ 456357600000, 40 ], [ 511398000000, 45 ], [ 577922400000, 46 ], [ 579132000000, 55 ], [ 581551200000, 48 ], [ 613951200000, 33 ], [ 701305200000, 29 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "%d %B %Y", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { if (annotation_spe[this.points[0].point.index] != undefined){ return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) + annotation_spe[this.points[0].point.index] } else { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) } }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Moins de différences hommes femmes à partir des années 1990Des différences qui tenaient aussi au moindre accès des femmes aux études supérieures, notent les spécialistes. Mais ces notions anciennes ont changé.En 1993, les écarts constatés par Janine Mossuz-Lavau dans son ouvrage Le Vote des femmes en France sont désormais bien moins signifiants : un vote légèrement plus élevé des femmes pour les listes écologistes (9 % contre 7 %), un peu plus favorable à la droite (45 % contre 43 % pour les hommes) et moindre pour le FN (10 % contre 15 % pour les hommes). En 2012, selon une étude de l'institut de sondage CSA, le vote féminin n'est plus différent du vote moyen. Nicolas Sarkozy ou François Hollande ont récolté autant de bulletins d'électrice que d'électeur, même si le CSA note un très léger écart pour les voix accordées à Jean-Luc Mélenchon (10 % chez les femmes contre 11,11 % en général).La « normalisation » s'opère aussi pour le vote Front national, qui devient identique chez les hommes et les femmes, après avoir été, on l'a dit, plus faible chez ces dernières.Plus inscrites pour voter mais moins éluesL'histoire du vote féminin et de son équilibrage ne doit pas cacher des différences qui persistent. Ainsi, selon l'Insee, les femmes sont plus souvent inscrites sur les listes électorales. L'écart, qui était nul jusqu'aux générations nées à la fin des années 1950, se creuse ensuite (mais s'estompe à nouveau chez les plus jeunes).A l'inverse, la montée progressive, du fait des lois sur la parité, du nombre d'élues, continue de laisser des différences nettes. Selon l'Insee, on comptait en 2014 près de la moitié de conseillères régionales (48 %) et de parlementaires européennes (45 %). La loi a même imposé lors du dernier scrutin départemental une parité parfaite. #container_14303138674{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303138674{ height:500px; } #container_14303138674 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303138674 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303138674 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14303138674 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des femmes parmi les élusSource : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais il n'y a toujours que 26,9 % des députés, 22,1 % des sénateurs et 13 % des maires qui sont des femmes. Sans évoquer ici les présidences d'exécutifs locaux, qui restent encore très nettement masculines. Jouer : Quiz : le sexisme en politique de 1884 à nos joursSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard Près de quatre mois après les attentats en région parisienne et alors que toute l'Ile-de-France est toujours placée en « alerte attentat », mobilisant massivement les forces de sécurité, François Hollande a annoncé mercredi 29 avril le maintien des crédits alloués au ministère de la défense en 2015 (31,4 milliards d'euros) ainsi qu'une rallonge de 3,8 milliards d'euros sur la période 2016-2019.La décision du président de la République rompt avec plusieurs années de baisse du budget de la défense, même si ce ministère est actuellement le deuxième le plus doté, derrière celui de l'éducation nationale (47,4 milliards d'euros en 2015). Depuis 2009, année où un effort budgétaire avait été réalisé par rapport aux années précédentes, les crédits alloués aux forces armées ont diminué de 11 %.Voir l'infographie : Les gagnants et les perdants du budget 2015-20 % Si l'on regarde l'évolution des crédits de la défense telle qu'elle est exprimée dans l'annuaire statistique annuel du ministère, elle semble largement positive : il est passé de 12,2 milliards d'euros en 1980 à 31,4 milliards d'euros en 2015. Sauf qu'il est ici exprimé en « euros courants », c'est-à-dire à la valeur de la monnaie au moment donné, sans tenir compte de l'érosion monétaire due à l'inflation au cours des trente-cinq dernières années.En « euros constants », c'est-à-dire avec pour référence la valeur de l'euro en 2014, les chiffres donnent une tout autre réalité : le budget de la défense est passé de 33,3 milliards d'euros en 1980 à 31,4 milliards d'euros en 2014. Il a connu un pic en 1990 à 39 milliards d'euros avant de baisser progressivement jusqu'à aujourd'hui, soit une diminution de 20 % depuis vingt-cinq ans. #container_14303027657{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303027657{ height:500px; } #container_14303027657 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303027657 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303027657 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }Evolution du budget de la défense depuis 1980(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2,2 % En 2014, la France a consacré 2,2 % de son produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires, selon les chiffres de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), qui permet de les comparer avec ceux des autres Etats. Les dépenses diminuant, comme vu plus haut, alors que le PIB, lui, augmente (excepté en 2009, année de récession), cette part diminue progressivement depuis la fin des années 1990.Mais cette baisse des budgets militaires n'est pas que l'apanage de la France : les principales puissances mondiales ont vu leurs dépenses militaires stagner ou légèrement baisser depuis 2001, en part de PIB. Seule la Russie de Vladimir Poutine fait figure d'exception, avec un investissement massif dans la défense, notamment depuis 2011 (4,5 % du PIB en 2014 contre 3,7 % alors). Moscou continue de considérer l'OTAN comme sa principale menace extérieure et a vu le conflit en Ukraine comme un symbole de l'affrontement avec l'Occident, Kiev ayant manifesté des velléités d'adhésion à l'Alliance atlantique. #container_14303040629{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303040629{ height:500px; } #container_14303040629 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303040629 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303040629 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }La Russie consacre une part de plus en plus grande de son PIB aux dépenses militairesLa France dépense actuellement l'équivalent de 2,2 % de son produit intérieur brut pour le budget de la défense.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14303040629", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.sipri.org/research/armaments/milex/milex_database", "_blank" ); } } } }, colors:["#ffc832","#821400","#0386c3","#ff3232","#f19300","#28beaa","#821400","#191919"], credits:{ enabled:true, text:"SIPRI", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{value} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Part du PIB" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: "", 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[ "", 2.4 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.2 ], [ "", 2.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": false, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.6 ], [ "", 3.5 ], [ "", 3.4 ], [ "", 3.4 ], [ "", 3.3 ], [ "", 3.3 ], [ "", 3.3 ], [ "", 3 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.7 ], [ "", 2.7 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Chine", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", null ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2 ], [ "", 1.7 ], [ "", 1.7 ], [ "", 1.7 ], [ "", 1.6 ], [ "", 1.7 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 2.07 ], [ "", 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document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 275 000 La rigueur imposée au ministère de la défense s'est traduite par des coupes massives dans les effectifs. De plus de 330 000 personnes en 2003 (civils et militaires, hors gendarmerie nationale), ils sont tombés à 275 000. La loi de programmation militaire (LPM), définissant les ambitions de la défense entre 2014 et 2019, fixait un objectif de 34 500 postes supprimés au cours des six ans, s'ajoutant aux 45 000 déjà supprimés au cours de la précédente LPM.  Après les annonces de M. Hollande le 29 avril, 18 500 postes seront finalement maintenus. #container_14303114170{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303114170{ height:500px; } #container_14303114170 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303114170 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303114170 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }Les effectifs de la défense en baisse constanteHors gendarmerie nationale.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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François Chaslin a l’honnêteté de titrer son livre Un Corbusier (Seuil, 517 p., 24 euros), un parmi d’autres, une lecture : la sienne, une histoire, la sienne aussi, celle d’un père… pour les architectes. Xavier de Jarcy va au raccourci : Le Corbusier, un fascisme français (Albin Michel, 288 p., 19 euros).Quelle est la thèse commune aux deux livres : Le Corbusier fraya avec les milieux du planisme, de l’eugénisme social, qui se reconnaissaient dans l’action de Mussolini et plus tard celle de Pétain. Il se précipita à Vichy dès l’automne 1940, fort de ces appuis, pour espérer devenir le grand architecte de l’Etat français. De quoi est donc coupable Le Corbusier ?AmbiguïtéIl vaut mieux pour décortiquer sa vie et son œuvre, dans l’ambiguïté certaine du personnage, voir dans quel temps et dans quelles circonstances il a vécu. La crise de 1929 justifiera le recours à la violence comme unique réponse. Le capitalisme paraissait condamné, la vague révolutionnaire allait-elle tout emporter ? Elle pouvait légitimement faire peur à tous les possédants, à tous les partisans de l’ordre. Le planisme dont Le Corbusier était proche prétendait à une sortie rationnelle, non violente, de la crise, face à l’incapacité des démocraties parlementaires.Xavier de Jarcy me cite dans son livre : « Le planisme se voulait une réponse tout à la fois au bolchevisme et au fascisme, mais en fin de compte flirta avec ce dernier, somme toute plus fréquentable. Le planisme pensait éviter les choix douloureux de la politique en ne s’intéressant qu’à l’organisation… par essence neutre ? L’organisation est la devise de notre temps, ce que la Shoah a eu de plus monstrueux, ce n’est pas la mort, c’est la folie de l’organisation. Ce qui a survécu, c’est la normalisation qui – sous les raisons habituelles du bien commun et de la sécurité – reproduit implicitement les goûts de la bureaucratie. » Je me sens donc autorisé à lui répondre. Nos deux auteurs insistent sur le séjour de « Corbu » à Vichy. Revenons à juin 1940. La France battue signe l’Armistice, « ce lâche soulagement ». La Chambre des députés du Front populaire vote à une majorité écrasante les pleins pouvoirs à Pétain. A quelques exceptions près, la population française communiait dans le culte du « bon maréchal » – le vainqueur de Verdun – qui nous protégeait des Allemands.Ce n’est qu’avec l’occupation allemande de la zone sud en novembre 1942 que l’opinion bascula dans sa grande majorité vers l’attentisme et pour quelques-uns dans la Résistance. Et à Vichy il n’y avait pas que Le Corbusier, mais aussi Auguste Perret (1874-1954), qui présida l’ordre des architectes. A l’exception de quelques-uns, tel Lurçat, les architectes français furent vichystes dans leur majorité. Et puisque François Chaslin fait à « Corbu » le reproche d’avoir publié sous l’Occupation, ce fut aussi le cas de Camus ou de Sartre…Réquisitoire à chargeQue « Corbu » fût équivoque dans ses amitiés, nul n’en doute, mais son antisémitisme fut largement partagé. On pourrait demander à nos deux auteurs de se poser une autre question. La France du général Boulanger, de l’affaire Dreyfus, des Croix de Feu, du maréchal Pétain et du Front national de nos jours n’est pas que la seule héritière des Lumières, elle communia aussi dans le culte du chef, d’une identité nationale nourrie du pogrom des Italiens, des juifs ou des ratonnades de ceux qui ne sont pas de souche et qu’il faut désoucher.De Gaulle eut l’intelligence et le cynisme de cautionner, à la Libération, l’illusion d’une France résistante à l’exception de quelques traîtres. On sait l’accueil que Paris fit au général en août 1944, peut-on oublier pour autant la foule qui au printemps de la même année acclamait le maréchal Pétain, dans le même Paris, dont la banlieue venait d’être bombardée par l’aviation anglo-américaine ? Douze cents morts !Comment comparer un réquisitoire à charge, celui de Xavier de Jarcy, dont le ton est donné par la citation de l’écrivain et critique d’architecture Michel Ragon en exergue : « Regardons l’architecture de notre temps, regardons ces villes nouvelles que nous appelons grands ensembles, avec leurs boîtes horizontales comme des wagons de chemin de fer hors d’usage et abandonnés dans une gare de triage désaffectée, avec ces boîtes verticales qui veulent ressembler à des tours et font songer à des miradors – l’image du camp de concentration vient immédiatement à l’esprit » et l’étude informée et complète de François Chaslin, dont l’envoi en première page nous émeut : « En souvenir de mon père, l’ingénieur Paul Chaslin ». Paul Chaslin, combattant de la seconde guerre mondiale, commando parachutiste, fut l’inventeur de Geep Industries, système de construction modulaire des écoles en acier et alu dont la France des « trente glorieuses » avait le plus grand besoin.A la demande de Paul Delouvrier (1914-1995, haut fonctionnaire et grand acteur de la planification), il construisit, en quelques mois, la fac de Vincennes, mais dut déposer son bilan, ruiné par les retards de paiement de son client presque exclusif : l’Etat. C’est ce destin, celui d’un entrepreneur chanceux, sympathique et généreux, tout à l’opposé des tentatives catastrophiques de « Corbu » au lendemain de la guerre de 14-18 pour produire des parpaings, qui en filigrane explique à la fois l’admiration de Chaslin pour les « méandres d’une vie prodigieuse », celle de « Corbu », et sa citation d’Apollinaire : « On ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père. » Le père « Corbu », tout à l’opposé de Paul Chaslin, était hautain, presque antipathique, lorsqu’il nous rembarrait, étudiants qui cherchions à l’avoir comme maître.L’architecture et le pouvoirLes grandes réalisations ont besoin des pouvoirs publics – les travaux du même nom, aussi. Et ce n’est pas parce que Le Corbusier travailla à Moscou, espéra le faire à Rome, participa à New York au projet des Nations unies, alla au Brésil ou à Alger qu’il fut tout à la fois moscoutaire, fasciste, vichyste, ploutocrate, colonialiste ou tiers-mondiste, comme ses détracteurs le disent, mais, tout simplement, il était à ce point imbu de lui-même et persuadé de son génie que la commande lui était nécessaire, sans pour autant, comme le suggérait la citation de Michel Ragon, qui rapproche l’urbanisme des camps de concentration et celui des grands ensembles, que l’on puisse dire que les cités radieuses de Marseille, Rezé ou Briey sont la raison ou la caution des grands ensembles ! On peut contester « Corbu » ; son architecture, même et surtout mal construite, ne fut jamais la répétition du même à l’infini.Que reste t-il de « Corbu » : son attirance pour l’ordre nouveau, sa proximité, sans qu’il en soit adhérent, avec la droite autoritaire, ce nom français du fascisme, aujourd’hui revendiqué par la droite forte ou la droite populaire, ou quelques bâtiments iconiques : la villa Savoye, l’unité d’habitation de Marseille, les maisons Jaoul, les bâtiments publics de la ville Chandigarh en Inde, le couvent de la Tourette, la chapelle de Ronchamp ? « Corbu », grand architecte, fut aussi un propagandiste de génie, de lui-même et de thèses plus douteuses sur la lèpre urbaine que son urbanisme radical devait guérir.Toute propagande est double dans son langage et dans les interprétations qu’elle permet. « Corbu » n’y échappe pas. Je voudrais évoquer un souvenir personnel. En 1943, j’eus la chance de découvrir les œuvres de « Corbu » dans la bibliothèque du père d’un ami du lycée de Châteauroux. C’est emporté par la promesse que j’y lisais d’un monde meilleur, d’un avenir autre, que j’écrivis une rédaction qu’un professeur nous avait demandée sur l’utopie. Après avoir lu ma copie, il me prit dans un coin et me murmura à l’oreille : « Par les temps qui courent, vous ne devriez pas écrire des choses pareilles » ; « Corbu » le corbeau, Corbu idéologue du fascisme, français certes, mais d’abord un architecte dont l’œuvre nous rendit exigeants à jamais.Et il serait tout aussi exact de titrer le livre de Xavier de Jarcy Le Corbusier, un architecte français, car la France, ce fut aussi cela : le cynisme de béton armé, qui est reproché à « Corbu », s’applique mieux à l’entreprise Perret Frères pendant l’Occupation. Et, puisque l’ingénieur et polytechnicien Jean Coutrot, grand blessé de la guerre de 1914, est cité abondamment comme la tête pensante de la synarchie [complot supposé des élites industrielles], rappelons qu’il fut aussi dans le même temps l’ami des Delaunay et des peintres cubistes et se suicida au début de l’Occupation lorsqu’il comprit – trop tard – quel rôle lui faisait jouer l’occupant.Critiques de notre pratiqueL’écrivain polonais Witold Gombrowicz (1904-1969), parlant des artistes, disait qu’ils humiliaient par la beauté de leurs œuvres ceux qui étaient incapables d’une telle création. Et le sentiment que je retire de ces deux livres, celui qui cogne et celui qui comme un bourdon nous obsède, c’est une suspicion profonde envers un personnage insupportable, l’architecte qui prétend aux pleins pouvoirs, qui, démiurge, se dit l’égal de Dieu puisqu’il transforme l’univers. Et cet homme insupportable prétend non seulement construire les châteaux, les théâtres et les places royales de l’aristocratie, mais depuis le mouvement moderne revendique le logement pour tous, l’école pour tous, la santé pour tous et la culture aussi.Telle est aussi la contradiction profonde que Le Corbusier dut résoudre dans un temps trouble. C’est toujours la nôtre, il faut dire adieu au démiurge pour devenir des intellectuels critiques, de notre pratique aussi. Est-ce que l’architecture du nazisme fut celle de l’urbaniste allemand Walter Gropius ou du ministre du Reich et architecte Albert Speer ? Mussolini préféra Marcello Piacentini (1881-1960) à Giuseppe Terragni (1904-1943), pourtant fasciste, et Staline choisit les pompes du réalisme socialiste plutôt que de poursuivre l’œuvre des constructivistes.C’est cette ambiguïté que ne lèvent pas les deux livres. Mais ils incitent chacun de nous à un examen de conscience, car l’architecture moderne, pour le meilleur et pour le pire, fut et reste celle de la démocratie.Paul Chemetov (Architecte et urbaniste)Paul Chemetov est notamment l’auteur d’Un architecte dans le siècle (Le Moniteur, 2002)Lire aussi les archives sur la Cité radieuse de Marseille David Revault d'Allonnes et Patrick Roger lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2oew4d"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2oew4d", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Entre impératifs sécuritaires et nécessités budgétaires, le président a donc personnellement tranché, et a tenu à le mettre en scène. « La sécurité, la protection, l'indépendance sont des principes qui ne se négocient pas », a expliqué François Hollande pour évoquer l'arbitrage qu'il a personnellement présenté, mercredi 29 avril au matin, à l'issue d'un conseil de défense auquel étaient également conviés les ministres de l'économie et des finances, Emmanuel Macron et Michel Sapin.L'opération Sentinelle est pérennisée. « En 2015, les crédits du ministère de la défense, les 31,4 milliards, (…) sont sanctuarisés. Ce sont des crédits budgétaires, sans aucun appel à des ressources extérieures », a indiqué M. Hollande, signifiant par là que l'armée n'aura pas recours à des sociétés de projet.Pour les quatre prochaines années, la loi de programmation militaire (LPM) réactualisée, qui sera présentée au conseil des ministres du 20 mai, prévoit « 3,8 milliards de crédits supplémentaires », a affirmé le chef de l'Etat, dont une partie proviendra des économies réalisées par le ministère de la défense. « C'est un effort important, c'est même un effort considérable », a-t-il poursuivi. C'est ainsi qu'a donc été présenté le choix de M. Hollande : « un calcul fin opéré à l'aune des deux priorités que sont notre sécurité et notre souveraineté budgétaire, mais un arbitrage franc », selon l'Elysée.Un arbitrage présidentiel attenduDire que l'arbitrage présidentiel était attendu relève de l'euphémisme. « Il ne s'agit pas de choisir entre Le Drian et Sapin, mais de choisir l'intérêt de la France », avait certes tenté de balayer le chef de l'Etat, cette semaine, devant ses visiteurs. La réunion de ce conseil de défense avait néanmoins, cette fois, été précédée d'une exceptionnelle montée en pression entre Bercy et l'hôtel de Brienne.Au point que même les plus proches collaborateurs du chef de l'Etat auraient été – officiellement – tenus à l'écart des ultimes arbitrages, et ce jusqu'à la dernière minute. « Le président a vraiment souhaité maîtriser la communication, tel César qui brûlerait son plan pour que personne ne le connaisse, afin d'éviter les jeux d'influence », glisse l'un de ses conseillers.Lire aussi : Jean-Yves Le Drian, fidèle du président et VRP de l’armementDeux impératifs présidentiels étaient confrontés. Le premier, la nécessité pour la France de faire face à la montée de la menace terroriste, dans le monde et sur le territoire national. La loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 adoptée en 2013 prévoyait un budget annuel de 31,4 milliards d'euros pour la défense et la suppression de 33 675 postes. L'armée estimait nécessaire d'en préserver 18 500 pour être en mesure de faire face à ses engagements opérationnels, à l'extérieur et dans le cadre de l'opération Sentinelle, laquelle nécessite de mobiliser une force de protection permanente de 7 000 hommes.Elle chiffrait ses besoins supplémentaires à 8 milliards d'euros. Elle en a obtenu 3,8. Les 18 500 postes maintenus, sur 34 000 départs, ont été confirmés dans la matinée par l'Elysée.Lire le décryptage : Le budget de la défense, nouveau chantier de l'après-Charlie « Pas de guerre Sapin-Le Drian »Le second, les équilibres budgétaires et le programme de stabilité des finances publiques sur lequel la France s'est engagée vis-à-vis de la Commission européenne, moyennant un délai supplémentaire de deux ans pour ramener son déficit sous la barre des 3 % du produit intérieur brut. Le gouvernement a présenté un programme de réduction des dépenses publiques de 50 milliards d'euros en trois ans, voté par le Parlement. Il entend s'y tenir strictement.Au cœur de ces deux enjeux inconciliables, deux ministres, Jean-Yves Le Drian à la défense et Michel Sapin aux finances, deux proches du président. « Il faut arrêter de parler d'une guerre Sapin-Le Drian », s'agace le ministre des finances. Mais à l'hôtel de Brienne, l'on convenait qu'il s'agissait là de « deux mandats contradictoires », résume l'entourage du ministre de la défense :« Il faut certes stabiliser les comptes publics et réduire le déficit. Mais en janvier, il y a aussi eu des attentats en France… »Venait de surcroît se greffer à la programmation budgétaire des armées la question des ressources exceptionnelles (REX). Pour 2015, la vente aux opérateurs de téléphonie mobile de fréquences hertziennes très haut débit devait permettre de dégager 2,2 milliards d'euros de ressources supplémentaires. Qui risquent de faire défaut si la vente n'intervient pas avant la fin de l'année. Et l'armée a besoin de cash dès cet été si elle ne veut pas se trouver en cessation de paiements pour les équipements qu'elle a prévu d'acquérir.La défense avait envisagé de recourir à des sociétés de projet (SPV) qui achèteraient ces équipements et les loueraient aux armées. Une hypothèse à laquelle M. Sapin était fermement opposé, et qui a donc été écartée.« Tout ce qui ira en plus quelque part ira en moins ailleurs »Moins que de trancher une orientation idéologique, il s'agissait essentiellement de placer le curseur budgétaire avec une précision d'orfèvre.« Ce n'est pas un choix entre deux modèles différents ou deux philosophies, comme entre Valls et Taubira sur la réforme pénale. Plutôt que “pour quoi faire”, le sujet, c'est : où Bercy trouve-t-il les ressources nécessaires ? », commente-t-on dans l'entourage du ministre de la défense. « On n'est pas complètement d'accord sur l'estimation des moyens et sur l'estimation des économies », réplique M. Sapin.Pour Bercy, si une rallonge budgétaire est accordée aux armées, celles-ci peuvent aussi réaliser des économies, grâce à une inflation quasi nulle et à la baisse des prix de l'énergie. Autre question, non secondaire, la ventilation dans le temps des crédits budgétaires qui seront affectés à la défense, sachant, comme le résume le ministre des finances, que « tout ce qui ira en plus quelque part ira en moins ailleurs ».Adoptant volontiers, depuis l'opération Serval au Mali, en janvier 2013, et surtout depuis les attentats de Paris de janvier 2015, une posture régalienne et sécuritaire, le président n'a donc pas dérogé à cette ligne de conduite de plus en plus affirmée, et l'a personnellement endossée, pas mécontent d'endosser une fois de plus ce martial uniforme :« J'ai pris ces décisions comme chef des armées dans un contexte budgétaire que chacun connaît, j'ai fait ce choix parce que c'est celui de la France, de sa protection et de sa sécurité. »Lire l'analyse : Sécurité : la face martiale du hollandismeDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Pendant des années, il a décrypté le fonctionnement de la machine politique. A 54 ans, Dominique Reynié va maintenant pouvoir mettre les mains dans le cœur du réacteur. Politologue et directeur de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), ce grand habitué des plateaux de télévision a été choisi, samedi 25 avril à Sète (Hérault), par un collège de quarante élus pour diriger la liste de droite et du centre dans la région Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées aux élections des 6 et 13 décembre. « Pendant la première partie de ma vie, j’ai fait le constat d’une situation qui se dégrade. J’en ai tiré la conclusion qu’il fallait que je m’engage et que j’agisse », explique au Monde cet universitaire jamais élu et dont la candidature est déjà contestée.Après une « longue réflexion », M. Reynié avait dans un premier temps confié ses ambitions à Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Ce spécialiste de l’opinion publique et des populismes rencontre régulièrement les dirigeants pour leur faire part des travaux de la Fondapol, think tank libéral et europhile qui avait bénéficié à sa création en 2004 des financements de l’UMP. Le 13 mars, il explique à l’ancien chef de l’Etat sa volonté d’être candidat. M. Sarkozy ne le décourage pas. Début avril, il officialise sa candidature dans la presse quotidienne régionale.Lire aussi :La droite se met en ordre de bataille pour les régionalesA Paris, les dirigeants observent d’un œil distant la démarche d’un homme qui est « le seul à y croire », selon l’expression d’un ancien ministre. Ils oublient alors le contexte local. Puisque aucune personnalité ne semblait prendre l’ascendant au sein des treize départements de la nouvelle région, Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, avait demandé à l’automne 2014 à M. Sarkozy s’il pouvait organiser une consultation des élus locaux. Une demande acceptée. « La région va être difficile à prendre à la gauche. Si en plus Paris choisissait quelqu’un qui n’allait pas être soutenu localement, cela aurait été la double peine », décrypte M. Moudenc qui se félicite aujourd’hui d’avoir un candidat extérieur au « sérail » et « capable de convaincre les 50 % d’abstentionnistes » des dernières départementales.« Une immense claque »Samedi, il a fallu quatre tours de scrutins et l’éparpillement des voix de l’UMP sur les candidatures de Stéphan Rossignol, maire de La Grande-Motte (Hérault), et de Bernard Carayon, maire de Lavaur (Tarn), pour désigner M. Reynié. Si le politologue voulait découvrir les charmes de la politique, il a été vite servi. Le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, a aussitôt précisé sur Twitter que ce « processus local (…) n’engage [ait] pas » son parti alors que le sénateur UDI du Tarn, Philippe Bonnecarrère, était, lui aussi, candidat lors de ce scrutin. Mais la salve la plus cinglante est venue de l’UMP. « Ils vont chercher un commentateur parisien favorable à une Europe supranationale. Il va servir d’escabeau au Front national. C’est une immense claque pour les élus locaux que l’on prend pour des guignols », estime le sénateur villepiniste de l’Hérault Jean-Pierre Grand qui souhaite la constitution d’une autre liste.Dans cette immense région plombée par ses 550 000 chômeurs, M. Reynié compte faire campagne sur le développement économique et la meilleure prise en compte des territoires ruraux. « Les électeurs ne supportent plus qu’on leur parle d’autre chose que des véritables enjeux, la prospérité économique et l’emploi. Dans tous les cas, c’est une erreur de se focaliser sur les autres partis », analyse-t-il alors que le FN progresse, notamment dans le Languedoc-Roussillon.Auteur de Populisme : la pente fatale en 2011 (Plon), le chercheur est un opposant à la ligne Buisson qu’il définissait comme « l’échec assuré de la droite » dans les colonnes du Monde en novembre 2012. Il promet de démissionner de son think tank s’il est élu et de venir habiter la région dès qu’il aura rempli ses dernières obligations parisiennes, notamment ses cours à Sciences Po. Avant cela, il lui faudra prendre sa carte à l’UMP puis être investi par la commission nationale d’investiture du parti. Pas forcément une sinécure pour un candidat issu de la société civile.Matthieu GoarJournaliste au Monde Olivier Faye et Elise Vincent Le parquet de Paris a confirmé mardi 28 avril une information de Mediapart selon laquelle le président d’honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, a détenu un compte « caché » en Suisse, crédité de 2,2 millions d’euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d’or. Le parquet n’a pas cependant confirmé ni les détails, ni les montants évoqués par le site d’information. Selon lui, ce compte a d’abord été placé chez la banque HSBC, puis à la Compagnie bancaire helvétique (CBH) « à travers un trust placé sous la responsabilité légale de son majordome Gérald Gérin ». Celui-ci est aujourd’hui à la fois l’assistant parlementaire de l’eurodéputée FN Marie-Christine Arnautu et l’assistant personnel de Jean-Marie Le Pen. M. Gérin est aussi le trésorier de deux associations de financement liées au Front national, Cotelec et Promelec.Le parquet de Nanterre a été informé de ces éléments par le service antiblanchiment de Bercy, Tracfin. Le compte de M. Le Pen aurait été géré depuis Genève « jusqu’en mai 2014 » par l’avocat d’affaires Marc Bonnant. A cette date, le compte aurait été clôturé et les fonds transférés aux Bahamas, sur un compte de la CBH.Jean-Marie Le Pen avait déjà reconnu en avril 2013 avoir détenu un compte en Suisse ouvert à l’UBS en 1981. La déclaration de patrimoine pour l’année 2014 de M. Le Pen, qui est député européen, est en cours d’examen à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, selon l’AFP. Depuis fin 2013, une enquête judiciaire s’intéresse au patrimoine de M. Le Pen, qui se serait accru de 1,1 million d’euros entre 2004 et 2009. Une autre enquête vise le financement du FN et de ses campagnes électorales depuis l’accession de Marine Le Pen à la présidence du parti.Lire aussi :Marine Le Pen rattrapée par l’affaire du financement du FNCrise familiale et politiqueJean-Marie Le Pen n’a pas donné suite aux sollicitations du Monde mais a réagi mardi sur France Inter. « Ça fait partie de l'offensive générale lancée contre nous, a évacué M. Le Pen. Je ne suis pas tenu de m'expliquer sur ce que dit n'importe qui, en particulier des organes para-policiers chargés de semer la perturbation dans la classe politique. »Le vice-président du FN Florian Philippot, invité d’i-Télé, lundi 27 avril, a également commenté l’information. « Marine Le Pen est très surprise, elle n’en connaissait rien, a-t-il assuré. C’est à Jean-Marie Le Pen de donner des explications, mais je ne peux pas croire que ce soit vrai. » Le député du Gard Gilbert Collard (Rassemblement bleu marine) a, quant à lui, refusé d’accabler M. Le Pen, et préféré mettre en cause Mediapart.Cette affaire intervient au cœur de la crise familiale et politique que traverse le parti d’extrême droite depuis l’entretien donné par le président d’honneur à Rivarol, début avril. Désavoué par sa fille, le cofondateur du FN sera privé de micro lors du rassemblement annuel du parti en l’honneur de Jeanne d’Arc, vendredi 1er mai, et ne devrait a priori pas pouvoir s’asseoir à la tribune.Lire aussi :1er-Mai : Jean-Marie Le Pen privé de paroleSurtout, les révélations sur ce compte en Suisse pourraient peser lors de son passage devant le bureau exécutif du parti, qui doit décider d’éventuelles sanctions à son encontre lundi 4 mai. M. Le Pen n’a pas encore fait savoir s’il acceptait de se rendre devant cette instance.Olivier FayeElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.04.2015 à 12h46 Le minisuspense sur la participation de Jean-Marie Le Pen aux cérémonies du 1er Mai est fini : le président d'honneur du Front national, affaibli par un « petit » problème cardiaque, sera bien présent au traditionnel défilé de son parti à Paris, a affirmé son chef de cabinet, Guillaume L'Huillier, lundi 27 avril à l'Agence France-Presse. Une information que l'intéressé a confirmée au Monde. Lire le décryptage : Un 1er Mai crucial pour le FNEn revanche, seule la présidente du parti s'exprimera sur scène. « Ça a toujours été le cas » en cette occasion a rappelé Marine Le Pen. « L'année dernière, [Jean-Marie Le Pen] avait pris la parole, car c'était juste avant les [élections] européennes. Je n'allais pas, moi, parler de Jeanne d'Arc » en pleine campagne, a-t-elle ajouté.Lire l'analyse : Entre le père et la fille, des désaccords plus tactiques que politiquesBureau politique repousséEn 2012, Jean-Marie Le Pen avait pu s'exprimer le 1er Mai, selon Mme Le Pen, car c'était le 600e anniversaire de la naissance de Jeanne d'Arc, figure commémorée chaque année par l'extrême droite lors de ce défilé. Il ne s'était exprimé ni en 2011, juste après l'accession de sa fille à la présidence du parti, ni en 2013. Dans le cortège comme sur scène, Marine Le Pen sera entourée des conseillers départementaux récemment élus. Les principaux ténors du parti seront derrière.Jean-Marie Le Pen, 86 ans, aurait dû être convoqué ce lundi devant le bureau exécutif extraordinaire du Front national, qui doit décider d'éventuelles sanctions à son endroit en raison de ses propos tenus dans Rivarol et sur BFMTV-RMC (des propos déjà condamnés par la justice sur les chambres à gaz nazies, « détail » de l'histoire de la seconde guerre mondiale). Sa fille avait annoncé jeudi que cette réunion serait repoussée au 4 mai pour laisser à son père le temps de récupérer. Lire : « Très fatigué », Jean-Marie Le Pen n’a pas encore répondu à la convocation du FN Matthieu Goar Pendant des années, il a décrypté le fonctionnement de la machine politique. A 54 ans, Dominique Reynié va maintenant pouvoir mettre les mains dans le cœur du réacteur. Politologue et directeur de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), ce grand habitué des plateaux de télévision a été choisi, samedi 25 avril à Sète (Hérault), par un collège de quarante élus pour diriger la liste de droite et du centre dans la région Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées aux élections des 6 et 13 décembre. « Pendant la première partie de ma vie, j’ai fait le constat d’une situation qui se dégrade. J’en ai tiré la conclusion qu’il fallait que je m’engage et que j’agisse », explique au Monde cet universitaire jamais élu et dont la candidature est déjà contestée.Après une « longue réflexion », M. Reynié avait dans un premier temps confié ses ambitions à Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Ce spécialiste de l’opinion publique et des populismes rencontre régulièrement les dirigeants pour leur faire part des travaux de la Fondapol, think tank libéral et europhile qui avait bénéficié à sa création en 2004 des financements de l’UMP. Le 13 mars, il explique à l’ancien chef de l’Etat sa volonté d’être candidat. M. Sarkozy ne le décourage pas. Début avril, il officialise sa candidature dans la presse quotidienne régionale.Lire aussi :La droite se met en ordre de bataille pour les régionalesA Paris, les dirigeants observent d’un œil distant la démarche d’un homme qui est « le seul à y croire », selon l’expression d’un ancien ministre. Ils oublient alors le contexte local. Puisque aucune personnalité ne semblait prendre l’ascendant au sein des treize départements de la nouvelle région, Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, avait demandé à l’automne 2014 à M. Sarkozy s’il pouvait organiser une consultation des élus locaux. Une demande acceptée. « La région va être difficile à prendre à la gauche. Si en plus Paris choisissait quelqu’un qui n’allait pas être soutenu localement, cela aurait été la double peine », décrypte M. Moudenc qui se félicite aujourd’hui d’avoir un candidat extérieur au « sérail » et « capable de convaincre les 50 % d’abstentionnistes » des dernières départementales.« Une immense claque »Samedi, il a fallu quatre tours de scrutins et l’éparpillement des voix de l’UMP sur les candidatures de Stéphan Rossignol, maire de La Grande-Motte (Hérault), et de Bernard Carayon, maire de Lavaur (Tarn), pour désigner M. Reynié. Si le politologue voulait découvrir les charmes de la politique, il a été vite servi. Le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, a aussitôt précisé sur Twitter que ce « processus local (…) n’engage [ait] pas » son parti alors que le sénateur UDI du Tarn, Philippe Bonnecarrère, était, lui aussi, candidat lors de ce scrutin. Mais la salve la plus cinglante est venue de l’UMP. « Ils vont chercher un commentateur parisien favorable à une Europe supranationale. Il va servir d’escabeau au Front national. C’est une immense claque pour les élus locaux que l’on prend pour des guignols », estime le sénateur villepiniste de l’Hérault Jean-Pierre Grand qui souhaite la constitution d’une autre liste.Dans cette immense région plombée par ses 550 000 chômeurs, M. Reynié compte faire campagne sur le développement économique et la meilleure prise en compte des territoires ruraux. « Les électeurs ne supportent plus qu’on leur parle d’autre chose que des véritables enjeux, la prospérité économique et l’emploi. Dans tous les cas, c’est une erreur de se focaliser sur les autres partis », analyse-t-il alors que le FN progresse, notamment dans le Languedoc-Roussillon.Auteur de Populisme : la pente fatale en 2011 (Plon), le chercheur est un opposant à la ligne Buisson qu’il définissait comme « l’échec assuré de la droite » dans les colonnes du Monde en novembre 2012. Il promet de démissionner de son think tank s’il est élu et de venir habiter la région dès qu’il aura rempli ses dernières obligations parisiennes, notamment ses cours à Sciences Po. Avant cela, il lui faudra prendre sa carte à l’UMP puis être investi par la commission nationale d’investiture du parti. Pas forcément une sinécure pour un candidat issu de la société civile.Matthieu GoarJournaliste au Monde Olivier Faye et Elise Vincent Le parquet de Paris a confirmé mardi 28 avril une information de Mediapart selon laquelle le président d’honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, a détenu un compte « caché » en Suisse, crédité de 2,2 millions d’euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d’or. Le parquet n’a pas cependant confirmé ni les détails, ni les montants évoqués par le site d’information. Selon lui, ce compte a d’abord été placé chez la banque HSBC, puis à la Compagnie bancaire helvétique (CBH) « à travers un trust placé sous la responsabilité légale de son majordome Gérald Gérin ». Celui-ci est aujourd’hui à la fois l’assistant parlementaire de l’eurodéputée FN Marie-Christine Arnautu et l’assistant personnel de Jean-Marie Le Pen. M. Gérin est aussi le trésorier de deux associations de financement liées au Front national, Cotelec et Promelec.Le parquet de Nanterre a été informé de ces éléments par le service antiblanchiment de Bercy, Tracfin. Le compte de M. Le Pen aurait été géré depuis Genève « jusqu’en mai 2014 » par l’avocat d’affaires Marc Bonnant. A cette date, le compte aurait été clôturé et les fonds transférés aux Bahamas, sur un compte de la CBH.Jean-Marie Le Pen avait déjà reconnu en avril 2013 avoir détenu un compte en Suisse ouvert à l’UBS en 1981. La déclaration de patrimoine pour l’année 2014 de M. Le Pen, qui est député européen, est en cours d’examen à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, selon l’AFP. Depuis fin 2013, une enquête judiciaire s’intéresse au patrimoine de M. Le Pen, qui se serait accru de 1,1 million d’euros entre 2004 et 2009. Une autre enquête vise le financement du FN et de ses campagnes électorales depuis l’accession de Marine Le Pen à la présidence du parti.Lire aussi :Marine Le Pen rattrapée par l’affaire du financement du FNCrise familiale et politiqueJean-Marie Le Pen n’a pas donné suite aux sollicitations du Monde mais a réagi mardi sur France Inter. « Ça fait partie de l'offensive générale lancée contre nous, a évacué M. Le Pen. Je ne suis pas tenu de m'expliquer sur ce que dit n'importe qui, en particulier des organes para-policiers chargés de semer la perturbation dans la classe politique. »Le vice-président du FN Florian Philippot, invité d’i-Télé, lundi 27 avril, a également commenté l’information. « Marine Le Pen est très surprise, elle n’en connaissait rien, a-t-il assuré. C’est à Jean-Marie Le Pen de donner des explications, mais je ne peux pas croire que ce soit vrai. » Le député du Gard Gilbert Collard (Rassemblement bleu marine) a, quant à lui, refusé d’accabler M. Le Pen, et préféré mettre en cause Mediapart.Cette affaire intervient au cœur de la crise familiale et politique que traverse le parti d’extrême droite depuis l’entretien donné par le président d’honneur à Rivarol, début avril. Désavoué par sa fille, le cofondateur du FN sera privé de micro lors du rassemblement annuel du parti en l’honneur de Jeanne d’Arc, vendredi 1er mai, et ne devrait a priori pas pouvoir s’asseoir à la tribune.Lire aussi :1er-Mai : Jean-Marie Le Pen privé de paroleSurtout, les révélations sur ce compte en Suisse pourraient peser lors de son passage devant le bureau exécutif du parti, qui doit décider d’éventuelles sanctions à son encontre lundi 4 mai. M. Le Pen n’a pas encore fait savoir s’il acceptait de se rendre devant cette instance.Olivier FayeElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.04.2015 à 12h46 Le minisuspense sur la participation de Jean-Marie Le Pen aux cérémonies du 1er Mai est fini : le président d'honneur du Front national, affaibli par un « petit » problème cardiaque, sera bien présent au traditionnel défilé de son parti à Paris, a affirmé son chef de cabinet, Guillaume L'Huillier, lundi 27 avril à l'Agence France-Presse. Une information que l'intéressé a confirmée au Monde. Lire le décryptage : Un 1er Mai crucial pour le FNEn revanche, seule la présidente du parti s'exprimera sur scène. « Ça a toujours été le cas » en cette occasion a rappelé Marine Le Pen. « L'année dernière, [Jean-Marie Le Pen] avait pris la parole, car c'était juste avant les [élections] européennes. Je n'allais pas, moi, parler de Jeanne d'Arc » en pleine campagne, a-t-elle ajouté.Lire l'analyse : Entre le père et la fille, des désaccords plus tactiques que politiquesBureau politique repousséEn 2012, Jean-Marie Le Pen avait pu s'exprimer le 1er Mai, selon Mme Le Pen, car c'était le 600e anniversaire de la naissance de Jeanne d'Arc, figure commémorée chaque année par l'extrême droite lors de ce défilé. Il ne s'était exprimé ni en 2011, juste après l'accession de sa fille à la présidence du parti, ni en 2013. Dans le cortège comme sur scène, Marine Le Pen sera entourée des conseillers départementaux récemment élus. Les principaux ténors du parti seront derrière.Jean-Marie Le Pen, 86 ans, aurait dû être convoqué ce lundi devant le bureau exécutif extraordinaire du Front national, qui doit décider d'éventuelles sanctions à son endroit en raison de ses propos tenus dans Rivarol et sur BFMTV-RMC (des propos déjà condamnés par la justice sur les chambres à gaz nazies, « détail » de l'histoire de la seconde guerre mondiale). Sa fille avait annoncé jeudi que cette réunion serait repoussée au 4 mai pour laisser à son père le temps de récupérer. Lire : « Très fatigué », Jean-Marie Le Pen n’a pas encore répondu à la convocation du FN 24.04.2015 à 11h28 • Mis à jour le24.04.2015 à 12h57 | Gilles Rof (Marseille, correspondance) Le grand port maritime de Marseille (GPMM) a été touché, mardi 21 avril, par un mouvement de grève lancé par le syndicat Force ouvrière. Revendication salariale ? Statutaire ? Action de solidarité avec les salariés de la SNCM qui attendaient la décision du tribunal de commerce pour la reprise de leur entreprise, étudiée le lendemain ? Rien de tout cela. A l’origine du conflit, une dérisoire histoire de toilettes entre voisins syndicaux, qui a si mal tourné qu’elle a conduit plusieurs représentants CGT à passer, le même mardi, une dizaine d’heures en garde à vue.« C’est une vraie histoire de chiottes », souffle Jean-Michel Italiano, secrétaire général du syndicat FO au GPMM. Comme quatre autres représentants de son syndicat, il a déposé plainte contre plusieurs cadres de la CGT Port, dont le secrétaire général, figure des luttes locales, Pascal Galéoté. Il les accuse d’avoir, le 2 avril, pénétré dans le local FO et agressé physiquement plusieurs membres de son organisation.Sur le port de Marseille, les représentations syndicales cohabitent dans le même bâtiment, au site de Saint-Cassien. La CGT, majoritaire, y occupe, historiquement, le plus grand nombre de mètres carrés. Force Ouvrière, qui a fait un bond de 12 % à 26,8 % des voix lors des dernières élections au comité d’entreprise en décembre 2013, s’y est vu attribuer un nouveau bureau. Plus grand, en rapport avec sa progression dans les urnes. Un espace dont l’une des deux portes donne accès à des toilettes communes à tous les syndicats de la maison mais aussi au bureau du comité d’entreprise, géré par la CGT.« Avec d’autres membres de la CGT, ils sont entrés dans notre local et nous ont agressés. Ce fut très bref, mais très violent »Ce 2 avril, alors qu’ils étaient en réunion, Jean-Michel Italiano et ses collègues disent avoir entendu du bruit derrière cette porte de communication. « En l’ouvrant, on a découvert deux élus de la CGT, l’un avec un panneau de bois, l’autre avec une visseuse électrique. Ils condamnaient la porte », s’étonne encore le patron de FO Port. Selon lui, la suite est brutale. « Avec d’autres membres de la CGT, ils sont entrés dans notre local et nous ont agressés. Ce fut très bref, mais très violent », dénonce-t-il. Une version présentée à la police et à la direction du GPMM que la CGT dément.Révélée par FO, l’altercation a fait du bruit parmi les salariés du port de Marseille. « Nous avons demandé à la direction générale de réagir. Sans prendre parti, mais en portant plainte contre X, en dénonçant les violences et intimidations sur le lieu de travail et en assurant notre sécurité, assure Jean-Michel Italiano. La grève a été une réaction à son silence. » Entre FO et la CGT, l’opposition est historique sur le port de Marseille. « Depuis notre progression aux dernières élections, assure M. Italiano, il y a des tensions, des heurts. La paix sociale est mise à mal par des pratiques d’un autre temps. » « Le syndicat a décidé de ne pas communiquer sur cette affaire pour ne pas alimenter une polémique stérile, rétorque Olivier Mateu, responsable à l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône. Il y a actuellement bien d’autres sujets qui méritent notre attention. »Mardi 21 avril, quatre représentants de la CGT Port ont été placés pendant quelques heures en garde à vue par la police marseillaise. L’occasion, notamment, d’une confrontation avec M. Italiano. Le dossier est désormais sur le bureau de procureur de Marseille, dont les services « n’infirment ni ne confirment » de futures mises en examen. La porte d’accès aux toilettes, elle, a été libérée.Gilles Rof (Marseille, correspondance)Journaliste au Monde 23.04.2015 à 15h31 • Mis à jour le23.04.2015 à 16h50 | Matthieu Goar et Alexandre Lemarié « Les socialistes sont d’abord socialistes et ensuite républicains. Nous, nous sommes républicains avant d’être gaullistes, libéraux et centristes », a déclaré Nicolas Sarkozy, mercredi 22 avril, lors d’un déplacement à Nice, confirmant au passage sa volonté de rebaptiser l’UMP « Les Républicains », lors du congrès de refondation du parti, le 30 mai."Les Républicains" : Sarkozy ironise sur les réactions de la gauche au nouveau nom de l'UMP sur WAT.tv La nouvelle appellation n’est pas encore officielle. En principe, le nom « Les Républicains » doit être soumis le 5 mai au bureau politique de l’UMP, avant d’être approuvé par les adhérents lors du congrès du 30 mai. Mais comme cette idée suscite déjà des critiques dans son camp, ainsi que dans la majorité, M. Sarkozy a ironisé sur l’attitude de ses adversaires : « Ce mot, république, j’ai vu que ça ne plaisait pas à la gauche. (…) Va peut-être falloir qu’ils s’habituent », a-t-il déclaré, avant de lancer : « Quand ça fait mal, ils ne devraient pas crier si fort. »« Nicolas Sarkozy ne connaît pas Jaurès », a rétorqué le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, sur Twitter, en soulignant que « le socialisme, c’est la République jusqu’au bout  ..@NicolasSarkozy ne connait pas Jaurès. Le socialisme c'est la République jusqu'au bout.— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 22 Avril 2015 » Lire : « Les Républicains » : le prochain nom de l’UMP suscite déjà des polémiquesEn changeant la dénomination du parti fondé en 2002 par Jacques Chirac et Alain Juppé, l’ancien chef de l’Etat cherche notamment à faire oublier un acronyme attaché à plusieurs dossiers judiciaires, notamment celui de l’affaire Bygmalion. Mais ce choix suscite de vives critiques autant à droite qu’à gauche, pour la même raison : on reproche à M. Sarkozy de vouloir s’arroger indûment le monopole des valeurs de la République.La majorité dénonce « une captation d’héritage » de la part de l’UMP. « La République est un bien commun. Il ne faut pas se l’approprier. Nicolas Sarkozy aurait été dans l’honnêteté et dans la réalité en appelant ce parti la Droite républicaine », a relevé Christian Paul, chef de la motion de la gauche du PS. Le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, parle même d’« abus de pouvoir ».Juppé opposé« Vouloir s’arroger le nom de Républicains, pour un parti, c’est étrange », a abondé François Bayrou. « Il n’y aurait de républicains que dans ce parti-là ? », s’est étonné le président du MoDem, trouvant que « ça ne définit pas un parti politique ».Au sein de l’UMP, ce choix n’est pas non plus du goût d’Alain Juppé. En déplacement à Strasbourg, mercredi 22 avril, le principal rival de M. Sarkozy a été interrogé sur les doutes de ses soutiens au sujet du nouveau nom prévu pour l’UMP. « Je les comprends. Ça ne va pas être facile de dire : “J’appartiens aux Républicains” », a-t-il expliqué à la presse. Pour lui, la droite n’a pas à « monopoliser » ce terme car il y a des « républicains partout ». Le candidat à la primaire de 2016 a toutefois précisé qu’il ne ferait pas de ce thème un « sujet de querelle », rappelant qu’il avait fait voter les adhérents en 2004 sur plusieurs noms en leur proposant par exemple « La Maison bleue » : « Nous étions créatifs à l’époque. »M. Juppé préfère laisser ses lieutenants sonner la charge. « Les Républicains ? C’est un choix très curieux, et très contestable, a dénoncé le député juppéiste Edouard Philippe, mercredi dans Libération. A l’UMP, nous sommes des républicains, sans aucun doute. Mais je ne considère pas que nous soyons “les Républicains”. Il me semble qu’un grand nombre d’élus et d’électeurs d’autres partis le sont tout autant. » Espérant visiblement faire changer d’avis M. Sarkozy, M. Philippe a mis en garde : « Se nommer Républicains serait un vecteur de clivage. »Gilles Boyer, conseiller du maire de Bordeaux, a résumé le débat en un message sur Twitter : « Nous sommes DES républicains. Nous ne sommes pas LES républicains. »Nous sommes DES républicains.Nous ne sommes pas LES républicains.#UMP— Gilles Boyer (@GillesBoyer) 18 Avril 2015 Dans une tribune publiée dans Le Monde le 15 avril, l’historien Jean-Noël Jeanneney a lui aussi dénoncé ce choix, en soulignant que « la République appartient à tous, et ne saurait être confisquée par un seul parti ».« Se nommer soi-même, ce n’est pas agresser les autres », a répondu Nathalie Kosicusko-Morizet, numéro trois de l’UMP.» Lire : Kosciusko-Morizet défend le nouveau nom de l’UMPReste que le nom choisi par le président de l’UMP suscite de vives résistances au sein même de son électorat : 57 % des sympathisants de droite et 56 % de ceux de l’UMP affirment préférer la dénomination UMP, selon un récent sondage Odoxa. Le rejet est encore plus massif dans l’ensemble de l’opinion : 66 % des Français n’apprécient guère le changement de nom voulu par Nicolas Sarkozy.Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.04.2015 à 12h26 • Mis à jour le23.04.2015 à 19h26 | Olivier Faye En théorie, Jean-Marie Le Pen devait faire face au bureau exécutif du Front national le 27 avril. Cette réunion a été repoussée au 4 mai, et se déroulera dans la foulée d’un bureau politique. « M. Le Pen est fatigué, nous avons préféré reculer cette réunion », explique-t-on au Front national. « Il va bien mais je pense qu'il faut lui laisser le temps de se remettre d'une intervention », a précisé Marine Le Pen, jeudi, sur Europe 1.Le président d’honneur du FN n’avait toujours pas confirmé, jeudi, sa participation à la réunion du 27 avril. Hospitalisé, jeudi 16 avril, pour un « petit problème cardiaque » – ce sont ses termes –, et rentré chez lui trois jours plus tard, le député européen ne savait pas encore s’il serait en capacité de se confronter à cette instance, qui doit décider d’éventuelles sanctions contre lui à la suite de ses entretiens donnés début avril à RMC et à Rivarol. « Il est en convalescence, il est très fatigué. Il ne sait pas s’il pourra s’y rendre », reconnaissait son directeur de cabinet, Guillaume L’Huillier. « Jean-Marie Le Pen n’a pas encore donné de réponse à l’invitation qui lui a été envoyée », confirmait Nicolas Bay, le secrétaire général du FN.Le cofondateur du Front national, âgé de 86 ans, a été contraint par son état de santé d’annuler un déplacement qu’il avait prévu d’effectuer, jeudi 23 avril, à Marseille, dans le cadre de ses activités au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Il avait déjà renoncé à participer à la réunion du bureau politique du Front national, vendredi 17 avril, du fait de son hospitalisation. C’est en son absence que sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, a été investie tête de liste pour les élections régionales en PACA, après qu’il a renoncé à se présenter.« La catharsis de l’audience »Mi-avril, le président d’honneur du FN a reçu à son domicile une invitation à faire face au bureau exécutif – une instance de neuf personnes à laquelle il appartient – qui doit prendre exceptionnellement la qualité de conseil disciplinaire. « Les statuts prévoient cette procédure pour un membre du bureau politique », explique un dirigeant frontiste. Exclusion, déchéance de la présidence d’honneur, blâme… Après ses propos réhabilitant le maréchal Pétain et qualifiant à nouveau la Shoah de « point de détail » de l’histoire de la seconde guerre mondiale, « toutes les options sont sur la table » contre M. Le Pen, selon Florian Philippot, vice-président du FN. « La meilleure solution, c’est que Jean-Marie Le Pen puisse conserver sa liberté de parole, mais que sa parole n’engage pas le Front national », a assuré Marine Le Pen, jeudi, sur i-Télé. De quoi ouvrir la voie à un retrait de ses attributions officielles au sein du parti. Une assemblée générale pourrait être convoquée pour modifier les statuts du FN, préalable nécessaire à la déchéance de la présidence d’honneur.Nombreux sont ceux, néanmoins, au sein du parti, à plaider pour l’apaisement. « Le fait qu’il ait pris du recul pour les régionales est déjà une sanction. Jean-Marie Le Pen n’est pas un militant lambda, il a droit à une considération différente », estime ainsi David Rachline, le maire FN de Fréjus. Une opinion partagée, entre autres, par Nicolas Bay.D’autres, en revanche, plaident pour faire preuve de fermeté. « C’est un geste d’égalité. Nous avons une politique sévère à l’intérieur du mouvement, il faut que tout le monde s’y plie. Passer devant une juridiction, ce n’est pas une humiliation, je crois à la catharsis de l’audience », juge le député européen Wallerand de Saint-Just. Reste à voir si Jean-Marie Le Pen aura les capacités physiques pour faire face à cette « juridiction ».Olivier Faye 09.04.2015 à 14h10 • Mis à jour le09.04.2015 à 16h49 | Chloé Hecketsweiler Le projet de loi santé, en cours de discussion à l’Assemblée nationale, est l’occasion pour la ministre de la santé, Marisol Touraine de lancer une opération mains propres. Après les révélations de Mediapart sur des liens entre experts des autorités de santé et laboratoires pharmaceutiques, la ministre devrait, selon nos informations, déposer un amendement pour contraindre les experts employés par ces autorités de santé à divulguer ce qu’ils perçoivent ou ont perçu des groupes pharmaceutiques. Jusque-là, ils devaient simplement déclarer l’existence d’un lien d’intérêt.Sont concernés au premier plan : la Haute Autorité de Santé (HAS), l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et le Comité économique des produits de santé (CEPS), chargés d’évaluer et de fixer le prix des médicaments en France. Dans chacune de ces instances, un déontologue sera chargé de contrôler les déclarations.Cette proposition sera déposée et discutée en même temps qu’un autre amendement destiné à rendre public le montant des contrats signés entre les professionnels de santé et les laboratoires pharmaceutiques pour des travaux de recherche, des missions de conseil ou des interventions publiques.Cette mesure étendra la portée du « Sunshine Act », comme on appelle le décret qui oblige, depuis 2013, les industriels à révéler le montant des « avantages » (repas, transport, hébergement, frais d’inscription…) consentis aux médecins, pharmaciens, sages-femmes etc.Lire aussi :Médecins et labos devront tout dire de leurs relationsEnquête préliminaireL’offensive du ministère coïncide avec l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris sur de possibles conflits d’intérêts dans le monde des médicaments. L’enquête préliminaire, ouverte pour prise illégale d’intérêts, a été confiée à l’Office anti-corruption de la police judiciaire (OCLCIFF), a révélé, jeudi 9 avril, l’AFP, citant une source judiciaire.L’agence du médicament (ANSM) et la Haute autorité de santé (HAS) avaient annoncé des enquêtes internes et transmis un signalement au procureur après un article, paru le 24 mars dans Mediapart, titré « Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les laboratoires ».Le site d’information faisait état de réunions fréquentes où des « membres éminents » de ces commissions donnaient des conseils rémunérés aux laboratoires sur la meilleure manière de monter leur dossier.« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont inacceptables, et même d’une extrême gravité », avait réagi Marisol Touraine, en demandant à la HAS et à l’ANSM de « faire la lumière sur ces affirmations. »Lire aussi :Soupçons de conflits d’intérêts dans le médicamentDes liens controversés entre experts des autorités de santé et laboratoires pharmaceutiques sont déjà apparus dans le scandale sanitaire du Médiator, un médicament prescrit pendant des années comme coupe-faim et pouvant avoir des effets graves sur les valves du cœur.Dans cette affaire, où les investigations sont terminées, plusieurs fonctionnaires et médecins sont mis en examen pour leurs liens avec les laboratoires Servier, qui commercialisaient ce produit.Chloé HecketsweilerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.04.2015 à 11h31 • Mis à jour le09.04.2015 à 14h29 Après ses propos dans la revue d'extrême-droite Rivarol, Jean-Marie Le Pen peut-il rester au Front national (FN), parti qu'il a fondé et dont il est président d'honneur ? Pour Florian Philippot, vice-président du mouvement, « la solution la plus acceptable » serait qu'il se mette « en retrait, en retraite, qu'il démissionne du mouvement ». « Très clairement, lui-même s'est mis en retrait des positions. Quel intérêt de rester dans un mouvement avec lequel on ne partage aucune des positions de fond ? », demande le bras droit de Marine Le Pen, interrogé jeudi 9 avril sur RMC-BFM TV.Florian Philippot a annoncé qu'un bureau exécutif du FN devait se réunir dans l'après-midi. Jean-Marie Le Pen, qui en fait partie, ne devrait pas assister aux discussions, a précisé le député européen, ajoutant que la question d'une exclusion sera vraisemblablement abordée. Mais la communication au sommet du FN semble erratique : peu après les déclarations de son vice-président, le service de presse du parti a démenti la tenue d'un bureau exécutif, évoquant dans un communiqué une rumeur « totalement infondée ».Face à la fronde, Jean-Marie Le Pen a réagi sur RTL en fin de matinée, assurant que si la décision de l'exclure du parti était prise, « elle serait complètement folle parce que le prestige que je conserve assez naturellement au sein du Front National provoquera des remous considérables (...). Marine Le Pen souhaite ma mort, peut-être, c'est possible, mais elle ne doit pas compter sur ma collaboration. »Lire notre décryptage : Jean-Marie Le Pen peut-il être exclu du Front national ?Le FN « en péril »Au cours de la matinée, les réactions des cadres du parti se sont multipliées. Sur Europe 1, Stéphane Ravier sénateur-maire FN des 13e et 14e arrondissements de Marseille a rendu un hommage appuyé au président d'honneur du FN, qu'il suit « depuis 25 ans », qui « a installé le Front national dans des conditions extrêmement difficiles », et « grâce à » qui « les mots souveraineté, identité sont encore à l'ordre du jour ». « Nous lui devons beaucoup, je lui dois beaucoup », a-t-il insisté. Mais aujourd'hui « il ne s'inscrit plus dans une démarche politique », a assuré le sénateur des Bouches-du-Rhône, « il met en péril le mouvement qu'il a créé ».« S'il souhaite s'exprimer, il doit reprendre toute sa liberté » et « ne plus parler au nom du FN », car ses propos, « ce n'est pas la ligne, le message du FN », a estimé Stéphane Ravier. « Il serait plus sage qu'il se retire de la compétition des élections régionales », a poursuivi l'élu.Lire aussi l'entretien avec le politologue Jean-Yves Camus : « Jean-Marie Le Pen ne se reconnaît plus dans le FN »Marion Maréchal Le Pen candidate en PACA ?Sur France Inter, Robert Ménard, maire de Béziers qui dit « partager à 80 % » de ses idées avec le FN, a déclaré que Jean-Marie Le Pen « n'a pas l'excuse d'un vieil homme qui dirait des choses qu'il ne comprend pas ». L'édile, qui voit dans ces tensions « une chance pour le FN », souligne que « des gens ont été exclus du FN pour des propos infiniment moins graves que cela ». « Défendre le pétainisme aujourd'hui », c'est « une insulte à l'histoire de la France ».Pour le secrétaire général du Front national Nicolas Bay, Jean-Marie Le Pen n'est pas « la meilleure locomotive » pour conduire la liste FN en Provence Provence-Alpes-Côte d'Azur. Marion Maréchal-Le Pen, elle, aurait « une légitimité certaine » à le faire, a-t-il jugé. Mercredi, Marine Le Pen a annoncé au Monde qu'elle s'opposait à la candidature de son père en tant que tête de liste du parti aux élections régionales en PACA.Lire le récit : Au Front national, guerre ouverte entre les Le Pen Gilles Rof (Marseille, correspondant) « J’ai du mal à croire que je suis en train de vous dire cela, mais il faut désormais que le Front national s’éloigne de Jean-Marie Le Pen. Et que nous choisissions une autre tête de liste pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur… » Sénateur et maire FN du 7e secteur de Marseille, Stéphane Ravier semble groggy face à la polémique entre Jean-Marie Le Pen et la direction du FN qui éclate ce mercredi 8 avril : « Cette histoire me touche personnellement. Jean-Marie Le Pen est l’homme qui m’a donné envie de m’investir en politique. De 1990 à 2011, j’ai milité à ses côtés. Aujourd’hui, je ne le comprends pas. Il n’y a aucune logique politique à son attitude. »Lire aussi :Le Pen contre Le Pen : quand la fille sacrifie le pèreLire aussi :« Jean-Marie Le Pen ne se reconnaît plus dans le FN »A l’image des autres responsables fédéraux de la région PACA, l’élu marseillais est directement concerné. Dans son interview au journal Rivarol daté de jeudi, Jean-Marie Le Pen réitère son souhait de mener les listes frontistes lors des élections régionales de décembre 2015. Une ultime campagne sur un territoire où il a récolté sur son nom 28 % des voix aux élections européennes, en mai 2014.« Jean-Marie Le Pen tête de liste, ce n’est plus envisageable ni raisonnable »Dans son bureau du Sénat à Paris, Stéphane Ravier a attendu l’accord de Marine Le Pen avant de parler à la presse. Le « feu vert » étant parvenu mercredi en début d’après-midi, il s’est rangé avec discipline dans la ligne tracée par la présidente du FN. « Jean-Marie Le Pen tête de liste, ce n’est plus envisageable ni raisonnable, note le responsable du FN des Bouches-du-Rhône. Il faut être cohérent. La fidélité ne doit pas conduire au suicide collectif. M. Le Pen joue la dernière scène du dernier acte d’une pièce politique. »Comme la plupart des élus frontistes de la région, M. Ravier n’avait pas lu, mercredi, l’interview  : « Des extraits seulement, dans lesquels je n’ai pas reconnu le président. Défendre le monde blanc, c’est une conception racialiste que je n’ai jamais entendue dans sa bouche. Il a toujours parlé de défendre le bleu-blanc-rouge avant tout. » Un tel désaveu est inédit chez cet élu qui a toujours déployé l’étendard du « lepénisme historique » face aux nouveaux venus du Rassemblement bleu marine, l’avocat Gilbert Collard en tête.« Une autre génération »En PACA, la candidature annoncée de Jean-Marie Le Pen – écartant du même coup celle de sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen – faisait partie des sujets tabous au FN. Ces dernières semaines, en coulisses, certains s’interrogeaient sur l’âge du leader frontiste, 86 ans, un handicap pour un FN régional qui brandit fièrement la carte du renouveau. « Peut-on être à la fois le parti du plus jeune sénateur – David Rachline dans le Var – et de la plus jeune députée de France – Marion Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse – et présenter une tête de liste aussi âgée ? » questionnait, hors micros, un responsable fédéral.Mercredi, la page semblait déjà tournée. David Rachline, sénateur et maire de Fréjus, qui annonçait qu’il « serait ravi, quel que soit le Le Pen désigné comme tête de liste », dit désormais : « Le bureau politique sera amené à tirer les conséquences politiques pour les régionales. Mais la clarification a déjà été effectuée par Marine Le Pen, qui a montré son total désaccord avec les déclarations de Jean-Marie Le Pen. Au Front national, moi, je n’ai jamais vu “d’ardents pétainistes”. Ce sont des provocations dont je ne comprends pas l’utilité. Si ce n’est, peut-être, de ralentir la progression de la présidente. »« Qu’on cesse de faire passer Marion Maréchal-Le Pen pour une charognarde ! »Si Catherine Rouvier, conseillère municipale FN à Aix-en-Provence et proche de Marine Le Pen, reconnaît « un malaise », Damien Guttierez, nouveau conseiller départemental du Var, parle, lui, d’un « soulagement » : « Nous avons fait un immense travail de crédibilisation, d’implantation, que les dérapages réitérés de M. Le Pen plombent complètement… Il appartient à une autre génération et aurait dû accepter la situation. »Dans le Var, le maire de Cogolin, Marc-Etienne Lansade, se montre encore plus brutal : « Je n’ai jamais caché que la candidature de Jean-Marie Le Pen allait être compliquée à défendre sur le terrain. Je regarde avec désolation ses différentes interventions. La plupart de mon entourage est de confession juive et je me sens peiné de devoir justifier mon engagement politique après des propos d’une telle maladresse. » Proche de Marion Maréchal-Le Pen, M. Lansade s’agace aussi des critiques qui touchent la députée : « Qu’on cesse de la faire passer pour une charognarde ! Marion n’est absolument pas en embuscade dans cette histoire. »Dans le Vaucluse, fief de Marion Maréchal-Le Pen, une réunion fédérale évoquera les régionales dès vendredi : « Vous imaginez bien pour qui notre cœur balance, lâche Thierry d’Aigremont, responsable des élections à la fédération FN du Vaucluse. Je suis persuadé qu’une dynamique plus forte se créera si c’est Marion qui est désignée. Les saillies historiques de Le Pen n’intéressent plus personne : la moitié de nos adhérents sont nés après les années 1950. »Gilles Rof (Marseille, correspondant)Journaliste au Monde Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Après avoir longtemps hésité, le gouvernement travaillait activement, jeudi 9 avril matin, à la mise en place d’une médiation à Radio France, selon nos informations. La ministre de la culture, Fleur Pellerin, devait rencontrer le PDG Mathieu Gallet, jeudi dans la journée, pour en discuter des modalités. Car le contenu de cette « médiation », mais aussi les apparences, ont toute leur importance. De leur côté, les élus syndicaux de l’entreprise publique surveillaient le sujet alors qu’une nouvelle assemblée générale à 10 heures à la Maison de la radio a voté la reconduction de la grève jusqu’à vendredi.Cette mise en mouvement du gouvernement intervient au lendemain de l’échec d’un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire, suspendu après que les élus syndicaux ont déclaré que « les fils du dialogue et de la confiance sont rompus ». Interrogée dans la foulée à l’Assemblée nationale, Fleur Pellerin, avait déclaré que « très rapidement, [elle ferait] connaître les décisions qu’[elle prendrait] pour renouer le dialogue social ».Selon nos informations, une réunion s’est tenue mercredi soir au ministère de la culture avec les élus syndicaux de Radio France, pour discuter des conditions de cette médiation. La première mission du médiateur ou de la médiatrice – aucun nom n’a encore été évoqué – serait de résoudre le conflit social qui paralyse l’entreprise et ses antennes depuis le 19 mars. Des négociations marathon pourraient donc reprendre, dans l’espoir d’aboutir en quelques jours.Quel périmètre pour une intervention externe ?Mais sa mission pourrait ne pas se limiter à sortir les discussions de l’ornière. « La médiation devra aussi animer un dialogue social durable sur le projet stratégique de Radio France, pour que ce projet soit précisé en concertation avec les salariés », souhaite un élu. L’horizon pourrait dès lors être la conclusion du contrat d’objectifs et de moyens 2015-2019, actuellement en discussion entre l’entreprise et l’Etat.Dans cette hypothèse, la médiation aurait donc un périmètre large, consistant à éteindre l’incendie social, mais aussi à reformuler les ambitions de Radio France et à confirmer les pistes envisagées pour son retour à l’équilibre budgétaire. Les syndicats avaient officiellement demandé une intervention extérieure, mardi, dans une lettre ouverte à Fleur Pellerin.S’agit-il d’une aide pour la direction, ou d’une mise sous tutelle ? Auditionné, mercredi, à l’Assemblée nationale, Mathieu Gallet avait lui-même évoqué la possibilité d’« une intervention extérieure pour retisser le dialogue social ». Quelques minutes plus tard, le PDG précisait en aparté qu’il ne pensait pas forcément à une « médiation » du gouvernement – l’expression utilisée par les syndicats –, mais peut-être à un intervenant extérieur spécialisé dans la conduite du dialogue social.Une approche voisine de celle du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui a appelé mercredi « à la mise en œuvre d’une procédure de résolution des conflits de nature à surmonter la situation de blocage qui se manifeste aujourd’hui ».La prudence reste de miseA quel degré d’interventionnisme politique la ministre situe-t-elle son action ? La direction de Radio France va scruter les détails. Les apparences ont leur importance : une médiation annoncée conjointement par Fleur Pellerin et Mathieu Gallet n’aurait pas le même sens qu’une communication du ministère qui semblerait un rappel à l’ordre de la direction de Radio France.De même, un médiateur qui, par un apport méthodologique, faciliterait les négociations autour des sujets sociaux du projet (plan de départs volontaires, réforme des modes de production…), serait différent d’une personnalité qui s’immiscerait dans le contenu de la négociation.Mais le gouvernement marche sur des œufs. Le ministère ne peut pas rester passif devant une situation de blocage d’une entreprise dont il a la tutelle, mais il ne veut surtout pas apparaître comme intervenant dans sa gestion. Cela l’obligerait à porter davantage, politiquement, le poids des probables suppressions de postes. Et cela offrirait un boulevard à l’opposition pour dénoncer une indépendance de l’audiovisuel public en trompe-l’œil et créer une pression politique forte au moment où le CSA doit désigner le nouveau PDG de France Télévisions, d’ici le 22 mai.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.04.2015 à 17h42 | Anne Rodier 38 466 emplois ont été créés ou maintenus en 2014 par l’aide à la création d’entreprise d’Initiative France, selon les résultats présentés mercredi 8 avril par ce réseau associatif qui facilite le financement et accompagne le développement de projets. Le bilan 2014, bien qu’un peu plus faible que celui de 2013, où 39 538 emplois avaient été créés, a facilité l’accès à la création d’entreprise aux demandeurs d’emploi.La mise en œuvre des projets accompagnés par Initiative France passe par un système de prêts d’honneur accordés à des personnes qui, autrement, n’auraient pas accès aux crédits bancaires. Le réseau obtient la confiance de la banque et améliore la durée de vie des entreprises en accompagnant les porteurs de projets.Lorsque Ingrid Diel-Plait, femme au foyer de 54 ans, demande 40 000 euros à la banque pour racheter un café de village, elle essuie sans surprise un fin de non-recevoir. Puis se tourne vers Facebook. « Je vous prévends deux petits-déjeuners pour 10 euros », inscrit-elle sur son « mur » Facebook. Elle récolte 9 000 euros, 8 630 exactement pour initier son projet, qu’elle a finalement réalisé avec Initiative France.Partenariat formaliséLe montant moyen des prêts d’honneur à taux zéro est faible : 8 900 euros, mais fait effet de levier pour décrocher le prêt bancaire indispensable au projet. « En 2014, 63 % des entrepreneurs bénéficiaires d’un prêt d’honneur d’Initiative France étaient des demandeurs d’emploi. Ce taux est monté jusqu’à 68 % en 2010 », indique le réseau.Le partenariat, qui a toujours existé entre Initiative France et Pôle emploi, a été formalisé en décembre 2014 afin de cibler les porteurs de projets les plus fragilisés par la conjoncture : les chômeurs de longue durée, les seniors, les jeunes, les femmes et les handicapés. Un budget d’1 million d’euros y est alloué par Pôle emploi pour une durée de deux ans renouvelable.La création d’entreprise n’est pas de la création d’emploi à proprement parler, mais « c’est une alternative crédible et efficace à la recherche d’emploi ! », déclarait Bernadette Sozet, déléguée générale d’Initiative France, lors de la signature de la convention du partenariat avec l’opérateur public.En 2014, les 228 plate-formes du réseau associatif qui sont implantés sur toute la France ont ainsi permis la création ou la reprise de 16 195 entreprises. Leur taux de pérennité est de 87 % à trois ans. L’ouverture des portes du Petit café d’Ingrid, à laquelle une banque tout ce qu’il y a de plus classique devrait finalement prêter 25 000 euros est prévue pour le 16 avril à Héricy, en Seine-et-Marne.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.04.2015 à 16h03 • Mis à jour le08.04.2015 à 17h36 | Olivier Faye Pour le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite, « Jean-Marie Le Pen a l’idée fixe de transmettre un parti campé sur ses fondamentaux ».En désavouant Jean-Marie Le Pen et en le menaçant de possibles sanctions, Marine Le Pen a-t-elle franchi une nouvelle étape dans sa stratégie de « dédiabolisation » du Front national ?Jean-Yves Camus : Certains voient dans cette tension très forte entre deux lignes diamétralement opposées, celle de Marine Le Pen et celle de son père, un moyen délibéré pour la présidente du Front national de conserver l’électorat traditionnel tout en en gagnant un nouveau. Mais il est toujours très aventureux de considérer que les gens tiennent un double langage.Néanmoins, on retrouve dans l’interview que Jean-Marie Le Pen a accordée à Rivarol le même fond d’idées que ce qui peut être entendu à la base du parti. Un certain nombre de choses ne figurent plus au programme du FN. Le programme des années 70 n’est pas celui d’aujourd’hui : ils ne parlent plus d’inversion des flux migratoires, d’annuler les naturalisations, ou de thématiques anti-juives. Mais est-ce que ça suffit ? La boucle ne sera vraiment bouclée que quand le bureau politique du FN – pas simplement Marine Le Pen ou Florian Philippot à titre personnel – dira quelle est la ligne officielle du mouvement, sur le maréchal Pétain ou sur d’autres questions.Quand Gianfranco Fini a fait ça en Italie, passant du MSI à l’Alliance nationale, c’était au nom du parti en tant que tel, et pas une simple position personnelle.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen réplique à sa fille dans « Rivarol »Quel but vise Jean-Marie Le Pen en accordant cette interview à « Rivarol » ?Je n’ai rien lu dans l’interview qui diffère considérablement de ce que Jean-Marie Le Pen a toujours dit, excepté sur la démocratie et sur le « monde blanc ». Dans cet entretien, c’est un Jean-Marie Le Pen fidèle à lui-même et aux fondamentaux de son parti. Mais l’interview ne paraît pas n’importe où. Parler de Pétain dans Rivarol, journal fondé en 1951 par d’anciens collaborateurs du régime de Vichy, et qui défend la figure du maréchal Pétain, ça n’est pas indifférent.Jean-Marie Le Pen a l’idée fixe de transmettre un parti campé sur ses fondamentaux. Il n’accepte pas que la dédiabolisation fasse du FN un parti comme les autres. Il ne se reconnaît plus dans ce mouvement qu’il a mené hors de l’anonymat électoral. La normalisation du FN avance, elle est perceptible par une partie de l’opinion publique. Mais Jean-Marie Le Pen a aussi bien senti que les derniers résultats du FN, aux élections départementales, montrent que la normalisation n’est pas achevée. Avec le scrutin majoritaire, et le fait que l’UMP ne veuille pas entendre parler d’accords, le plafond de verre est difficile à briser.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen et la vérité du FNNe cherche-t-il pas, à 86 ans, à continuer de peser, alors qu’une nouvelle génération a pris la main ?Jean-Marie Le Pen existe encore. Il est toujours député européen et conseiller régional. Rien ne nous dit qu’il ne sera pas placé dans un tour de passe-passe derrière sur la liste aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur.Sanctionner Jean-Marie Le Pen, le mettre de côté, n’est-ce pas le risque de connaître une saignée parmi la base militante du parti ?La saignée, est-ce que ça ne fait pas davantage de bien que de mal ? Le jeu permanent des lignes qui s’entrechoquent ne peut sans doute pas durer.Propos de Jean-Marie Le Pen : vers une rupture... par lemondefrOlivier Faye Alexandre Pouchard « Stratégie de la terre brûlée », « suicide politique »... La présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, emploie des mots exceptionnellement durs à l'égard de son père, Jean-Marie Le Pen, dans un communiqué publié mercredi 8 avril. Elle annonce une réunion exceptionnelle du bureau exécutif du parti dès que possible pour statuer sur le cas du président d'honneur du FN.Lire : Au Front national, guerre ouverte entre les Le PenCette guerre ouverte a éclaté au grand jour le 2 avril, quand l'ancien président du FN a réitéré ses propos sur les chambres à gaz, qu'il avait qualifiées de « détail » de l'histoire de la seconde guerre mondiale, avant de réhabiliter le maréchal Pétain, chef collaborationniste de Vichy jugé « très sévèrement à la Libération ». Des propos sur lesquels Marine Le Pen s'est dite « en profond désaccord sur la forme et sur le fond », Jean-Marie Le Pen répliquant ensuite en dénonçant une « trahison ».1. « Président d'honneur », un poste sur mesureUn membre « normal » du Front national serait logiquement exclu par le parti, comme cela a déjà été le cas pour des adhérents ayant commis des dérapages jugés inacceptables par Marine Le Pen.Mais Jean-Marie Le Pen n'est pas un adhérent du FN comme les autres. Il a participé à la création du parti, en 1972, et l'a ensuite présidé jusqu'en janvier 2011. C'est à cette date, lors du congrès de Tours, que sa fille Marine prend sa succession à la tête du parti, face à Bruno Gollnisch.Les statuts du FN sont alors modifiés, avec la création d'un nouveau poste : la « présidence d'honneur ». L'article 11 bis de ces statuts en précisent le contour :« L'assemblée générale ordinaire peut nommer un président d'honneur sur proposition du conseil d'administration (bureau politique).Il est membre de droit de toutes les instances du mouvement (conseil national, comité central, bureau politique, bureau exécutif, commission nationale d'investitures).Pour pouvoir être nommé, il devra avoir accompli deux mandats comme président du Front national et ce pendant une durée d'au moins cinq ans. »Il n'est toutefois précisé nulle part que le poste de président d'honneur est déterminé à vie, contrairement à ce qu'affirmait Jean-Marie Le Pen en juin 2014 sur BFM-TV.2. Les statuts sont flous sur une possible exclusionSelon l'article 8 des statuts du Front national, un membre du parti peut en être exclu purement et simplement pour « motif grave » (sans que ce terme ne soit plus précisément défini) par le président, le bureau politique (équivalent d'un conseil d'administration) ou par le bureau exécutif (équivalent du bureau du conseil d'administration). En cas de contestation, il peut se défendre devant une « commission de discipline et de conciliation ». « Sa composition, sa compétence et ses règles de fonctionnement font l'objet d'un règlement intérieur spécial » qui n'est pas public, précisent les statuts.Ces cas peuvent-ils s'appliquer à Jean-Marie Le Pen ? Si le président d'honneur est « nommé » par l'assemblée générale, on pourrait imaginer qu'il soit déchu de cette fonction, mais les statuts ne précisent pas si ce cas est possible. C'est ce point qui va être particulièrement étudié par le bureau exécutif du FN.Interrogé par i-Télé, le député d'extrême droite, Gilbert Collard, avocat et proche de Marine Le Pen, en doute : « Faut-il encore que les statuts et le règlement intérieur permettent [une exclusion]. »3. Le risque d'une procédure judiciaireLes responsables du Front national sont conscients de la difficulté de la situation. Dans son communiqué, Marine Le Pen se garde bien d'évoquer une exclusion, mais préfère « envisager avec [le bureau exécutif] les moyens de protéger au mieux les intérêts politiques du Front national ».Pour le bureau exécutif, dont les membres sont majoritairement favorables à Marine Le Pen, la meilleure solution serait que Jean-Marie Le Pen se mette de lui-même en retrait. Car au vu des statuts, le risque juridique d'une exclusion semble réel, comme le souligne Gilbert Collard :« On va se retrouver devant le juge des référés, avec une condamnation et alors le remède sera pire que le mal. »Autre solution, plus longue : les responsables du FN pourraient modifier les statuts lors du prochain congrès (prévu en 2017) ou lors d'un congrès extraordinaire, organisé dans les trois mois si la présidente en fait la demande.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs La rupture entre Jean-Marie et Marine Le Pen est-elle définitivement consommée ? Décrivant une « crise sans précédent » après l'entretien accordé par son père à Rivarol, la présidente du Front national semble suggérer qu'une étape a été franchie dans la longue histoire des accrocs familiaux et politiques qui ont jalonné la montée en puissance de la fille au détriment de son père.Lire la synthèse : Au Front national, guerre ouverte entre les Le Pen2 avril 2015 : le retour des chambres à gazVingt-huit ans après avoir fait scandale sur RTL, Jean-Marie Le Pen réitère le jeudi 2 avril sur BFM-TV ses propos sur les chambres à gaz. Selon lui, leur utilisation par les nazis durant la seconde guerre mondiale pour exterminer juifs, opposants politiques, tsiganes et homosexuels n'ont été qu'un « détail » de l'histoire.« Ce que j'ai dit correspondait à ma pensée, que les chambres à gaz étaient un détail de la guerre, à moins d'admettre que c'est la guerre qui était un détail des chambres à gaz (...) Je maintiens, parce que je crois que c'est la vérité et que ça ne devrait choquer personne. »Le lendemain, fidèle à sa stratégie de dédiabolisation, Marine Le Pen désavoue son père et se dit « en profond désaccord sur la forme et le fond » avec lui.Le président d'honneur du FN lui réplique quatre jours plus tard dans le journal d'extrême droite Rivarol en lançant qu'« on n'est jamais trahi que par les siens ». Avant de renchérir : « Je n'ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître. L'on a été très sévère avec lui à la Libération. » Jean-Marie Le Pen s'en prend également aux origines du premier ministre Manuel Valls, naturalisé français à l'âge de 20 ans : « Quel est l'attachement réel de Valls à la France ? Cet immigré a-t-il changé du tout au tout ? »Avec cette interview, Marine Le Pen évoque une crise « sans précédent » et annonce qu'elle s'opposera à la candidature de son père pour les régionales en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. « Son but est de nuire », déclare Mme Le Pen, qui annonce la tenue prochaine d'une réunion du bureau exécutif du parti pour « protéger les intérêts du mouvement ».20 novembre 2014 : Jean-Marie Le Pen contre un changement du nom du Front nationalJean-Marie Le Pen réplique sèchement à sa fille, qui estime que la question de changement de nom du Front national « mérite d'être posée ». Mettant en garde contre une « trahison des militants », il tacle les « gens récemment arrivés au Front national venant d'autres partis politiques » qui n'ont pas de « sentiment à l'égard d'un drapeau qui flotte depuis quarante ans et qui a coûté cher à ceux qui l'ont planté et défendu ». 6 juin 2014 : la « fournée » et la lettre ouverteDans son « journal de bord » vidéo, Jean-Marie Le Pen fustige les artistes qui ont pris position contre son parti pendant les élections européennes. Visant notamment le chanteur Patrick Bruel, de confession juive, il promet d'en faire « une fournée la prochaine fois ».Deux jours plus tard, sa fille condamne une « faute politique ». « Si cette polémique peut avoir une retombée positive, déclare-t-elle au Figaro.fr, c'est celle de me permettre de rappeler que le Front national condamne de la manière la plus ferme toute forme d'antisémitisme, de quelque nature que ce soit ».La semaine suivante, le président d'honneur du FN lui répond dans une lettre ouverte glaciale, dans laquelle il vouvoie « madame la présidente ». Il dénonce la « sanction injuste » infligée après ses propos – à savoir la suppression de son « journal du bord » du site du Front national. Avant de rappeler à sa fille : « N'avez-vous pas été mise en cause par votre déclaration sur "l'occupation" de rues par des fidèles musulmans ou encore par votre présence à Vienne, à un bal réputé "nazi" par nos ennemis ? Vous estimez-vous donc fondée à sanctionner le fondateur et président d'honneur du Front national, en outre député européen depuis trente ans ? »Lire également : Marine Le Pen sur son père : l'avenir du FN, « c'est moi et non plus lui »7 janvier 2014 : la « quenelle » timidement condamnéeEn octobre 2013, le président d'honneur du FN réalise avec Bruno Gollnisch une « quenelle », le geste provocateur (et à penchant antisémite) popularisé par Dieudonné. Quelques mois plus tard, alors que la controverse sur l'humoriste prend de l'ampleur, Jean-Marie Le Pen assure « ne pas regretter » son geste. Dans le Journal du dimanche, Marine Le Pen prend alors timidement ses distances, en estimant qu'« il faut éviter de le faire », sans citer le nom de son père. « Nous n'avons aucune raison de chercher à heurter ou blesser des gens, explique-t-elle, tout en ajoutant que « beaucoup de gens effectuent ce geste sans imaginer une demi-seconde qu'il y a une référence antisémite derrière. »6 juillet 2012 : Jean-Marie Le Pen tacle sa « petite bourgeoise » de filleQuelques semaines après l'élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen oppose dans une interview au Times son passé d'« homme du peuple » à la « petite-bourgeois[i]e » dont sa fille est issue. Le jour même, il assure sur son blog vidéo avoir été victime d'un problème de traduction, expliquant avoir souhaité qualifier Marine Le Pen de « petite fille bourgeoise », pour évoquer une « différence d'origine et de milieu ». 31 janvier 2012 : désaccords sur les conditions de départ à la retraiteEn pleine campagne présidentielle, alors que Marine Le Pen promet de rétablir le droit à la retraite à taux plein à 60 ans, Jean-Marie Le Pen se déclare favorable à un relèvement de l'âge légal à 65 ans. Il y reviendra d'ailleurs dans son entretien dans Rivarol à paraître le 9 avril : « J'ai essayé d'expliquer à Marine Le Pen et à ses conseillers que c’était une erreur. C’est ridicule de demander la retraite à 60 ans alors que moi, à la tête du FN, pendant des décennies, je l’ai demandée à 65 ! J’étais en avance, encore que les Allemands sont aujourd’hui à 67 ans ! »30 juillet 2011 : l'« accident » Breivik et la « naïveté » de la NorvègeAu moment de la tuerie d'Oslo, perpétrée par Anders Breivik, Marine Le Pen condamne des « actes barbares et lâches ». L'ancien homme fort du parti évoque de son côté l'« accident d'un individu qui, sous l'effet d'une folie, fût-elle passagère, se met à massacrer ses concitoyens ». Il met en cause la Norvège, un « petit pays sympathique [...] qui n'a pas pris la mesure du danger mondial que représente d'abord l'immigration massive, qui est la cause principale, semble-t-il, dans l'esprit de ce fou meurtrier ».A l'époque, la présidente du FN refuse de condamner les propos de son père et se contente, dans un communiqué, de dénoncer une « récupération politicienne » de la gauche.22 avril 2011 : l'affaire du salut naziLe 25 mars 2011, le site du Nouvel Obs publie la photo d'un candidat du Front national aux cantonales, Alexandre Gabriac, mimant un salut hitlérien devant un drapeau nazi. Convoqué par la commission des conflits du parti, le jeune homme de 21 ans reçoit un simple blâme. Mais Marine Le Pen, présidente du parti depuis le mois de janvier, décide de l'exclure.A la suite de Bruno Gollnisch, Jean-Marie Le Pen conteste sur LCI le choix de sa fille : « Je pense que c'est une réaction rapide et qu'elle ne possédait peut-être pas tous les éléments d'information. [...] Selon, moi, il n'y a pas motif à exclusion. » Quelques jours plus tard, Marine Le Pen confirme sa décision. C'est le premier désaccord public entre le père et la fille depuis l'accession ce cette dernière à la tête du parti. 2008-2009 : Marine Le Pen se désolidarise de son père sur la question du « détail »En mai 2008, puis en mars 2009, Jean-Marie Le Pen réitère ses propos de 1987 sur les chambres à gaz, qu'il considère comme « un détail de l'histoire ». Marine Le Pen, qui fait à l'époque partie des figures montantes du parti, assure qu'elle « ne partage pas sur ces événements la même vision » que son père. Alors vice-présidente du Front national, elle affirme ne « pas penser » que les chambres à gaz soient « un détail de l'histoire », tout en défendant son père d'avoir « jamais nié aucun des événements de la seconde guerre mondiale ».Quand Marine défend Jean-MarieSi Marine Le Pen s'est désolidarisée de son père sur un certain nombre de sujets, il arrive aussi fréquemment qu'elle ferme les yeux sur d'autres déclarations de Jean-Marie Le Pen.Ainsi, après la mort de Nelson Mandela, en 2013, la présidente du FN a salué une « figure d'apaisement », que Jean-Marie Le Pen avait souhaité rencontrer en 2002. Elle oubliait au passage que son père, en 1990, avait traité le président sud-africain de « terroriste » et avait déclaré que sa libération ne l'avait « ni ému, ni ravi ».En mai 2014, lorsque que Jean-Marie Le Pen affirme pouvoir « régler » le problème de « l'explosion démographique » grâce à « Mgr Ebola », évoquant la fièvre infectieuse qui a fait plus de 10 000 morts en Afrique, Marine Le Pen affirme que les propos de son père ont été « déformés ».Les DécodeursJournaliste au Monde Dominique Gallois Il n’y aura pas d’augmentation des tarifs des péages d’autoroutes en 2015. Cette annonce, faite, mercredi 8 avril, par le premier ministre, Manuel Valls, à l’issue du conseil des ministres se veut le prélude à une sortie de la situation de crise avec les sociétés d’autoroutes, ouverte voici bientôt sept mois.Ce geste, qui aura pour effet de gommer l’augmentation de 1,07 % initialement prévue sur l’année, est une « décision unilatérale » de M. Valls, indique-t-on à Matignon. « Il est apparu opportun au premier ministre qu’il y ait un cadre général. »Il s’agit en l’occurrence de l’une des conditions fixée par le gouvernement pour engager – enfin – le plan de relance de 3,2 milliards d’euros proposé et financé par les sociétés d’autoroutes.« Tous les sujets sont sur la table »A Matignon, on précise qu’au-delà du « cadre fixé » par M. Valls, « tous les sujets sont sur la table ».Le « plan de travaux autoroutiers a été validé » et représentera « 3,2 milliards d’euros d’investissements », a rappelé M. Valls, qui s’exprimait dans le cadre de la présentation des mesures prises par le gouvernement pour tenter de soutenir et relancer l’investissement en France.Ce plan – sans financement public ni hausse des tarifs – a été négocié entre fin 2012 et 2013 et avalisé par la Commission européenne en octobre 2014. Mais le gouvernement avait lui-même bloqué ensuite le dossier pour se pencher sur la situation des concessions d’autoroutes.En échange de la création de 15 000 emplois sur la vingtaine de chantiers retenus, les concessionnaires ont demandé un allongement de deux ans en moyenne de la durée de leur concession« Les discussions en cours avec les sociétés d’autoroutes sont en train d’aboutir, les travaux doivent être lancés au plus vite », a ajouté M. Valls. Elles se traduisent aussi, par 500 millions d’investissements supplémentaires dans les infrastructures et les projets de transport, dont 300 millions à l’Afitf [Agence de financement des infrastructures des transports de France] sur trois ans. »Du côté des sociétés d’autoroutes aucun commentaire n’était fait, mercredi à mi-journée, l’accord formel n’étant toujours pas signé.Des précisions pourraient être données par le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui sera reçu jeudi 9 avril à la Fédération nationale des travaux publics (FNTP).Multiplication des propositionsCes annonces visent à clore rapidement un « dossier autoroutes » ouvert à l’automne 2014 avec la publication d’un rapport de l’Autorité de la concurrence, qui dénonçait la rente autoroutière, issue des privatisations de 2006, et les surprofits découlant de cette situation.Selon ce document, en dix ans, les tarifs ont augmenté de 21,7 %, une hausse supérieure à l’inflation, alors que l’augmentation du trafic est limitée depuis 2007 (+ 4,1 %).L’Autorité de la concurrence avait suggéré aux pouvoirs publics de profiter du plan de relance autoroutier à venir pour renégocier les contrats de concession à leur avantage et à celui des usagers.Dans la foulée, les parlementaires ont multiplié les propositions allant de la taxation des profits à la reprise des concessions en passant par la renégociation des contrats. Ségolène Royal, la ministre de l’écologie, a même proposé d’instaurer la gratuité des autoroutes le week-end.Lire aussi :La difficile remise à plat de la gestion des autoroutesRespect de l’équilibre des contratsAutant d’idées qui ont provoqué la colère des sociétés concessionnaires, pour qui toute modification ne saurait se faire que dans le respect de l’équilibre global des contrats, à savoir que quelle que soit la solution choisie, il faut une compensation.Le 27 janvier, M. Valls avait décidé de suspendre la hausse de 0,57 % des tarifs de péage, qui devait prendre effet au 1er février. Ce gel devait être provisoire, avait précisé Matignon, le temps qu’un groupe de travail, constitué de quinze parlementaires de la majorité et de l’opposition ainsi que de représentants de différents ministères reprenne le dossier dans sa globalité et fasse des propositions.Lire aussi :Autoroutes : la relance plutôt que la nationalisationDepuis plusieurs semaines, la perspective d’un gel au moins partiel des tarifs ou d’un décalage dans le temps des hausses était évoquée. En contrepartie, les sociétés d’autoroutes demandaient un lissage de la hausse sur les années suivantes.A ce stade, d’autres modulations de tarifs sont envisagées pour le covoiturage ou les véhicules propres.Lire aussi :Autoroutes : pas de diminution des tarifs envisagéePar ailleurs, le gouvernement évoque aussi l’idée d’un partage, au profit de l’Etat, des bénéfices des sociétés d’autoroutes lorsque les objectifs de trafic sont dépassés.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes François Hollande s’est rendu à la maison d’Izieu (Ain), lundi 6 avril, au Mémorial des enfants juifs exterminés. Le 6 avril 1944, au petit matin, les SS et la Gestapo dépêchés par Klaus Barbie faisaient irruption dans ce refuge situé au bout d’une route serpentant entre vignes et petits villages, où des dizaines d’enfants de familles juives de toutes origines avaient trouvé asile depuis mai 1943. Arrêtés, 44 enfants et 7 adultes furent tous déportés et assassinés, à la seule exception d’une éducatrice.Soixante et onze ans après, il s’agissait pour le président de la République à la fois de commémorer cet événement, de souligner la politique mémorielle pratiquée en ce lieu accueillant chaque année des centaines d’élèves, et de se recueillir sur « le théâtre d’un crime abominable » tout en saluant « un symbole de mémoire et de fraternité ». « Les lieux de mémoire sont là pour mettre les consciences en éveil », a ainsi rappelé M. Hollande, qui a défini « le message d’Izieu » comme « celui de l’engagement », mais aussi « de la République » et « de la fraternité ».Après François Mitterrand, qui s’y était rendu pour l’inauguration du Musée mémorial en avril 1994, François Hollande est le second chef de l’Etat à effectuer le déplacement en ce lieu éminemment symbolique de la déportation des 76 000 juifs de France, dont 11 400 enfants. « Le temps ne doit pas effacer cela. S’il y parvenait, ce serait que la République aurait renoncé à demeurer elle-même », avait à l’époque prévenu M. Mitterrand. Son propos intervenait sept ans après la condamnation à perpétuité de Klaus Barbie, en 1987, par la Cour d’assises du Rhône, laquelle, avait-il alors estimé « ne nous exempte pas de (…) la lutte quotidienne contre les germes d’un mal qui guette nos sociétés ». Il avait condamné « des propos, des insultes, des inscriptions sacrilèges, des profanations de tombes ».« Mission éducative »Vingt et un ans plus tard, alors qu’en France l’antisémitisme ressurgit et que des attentats visent spécifiquement des juifs, l’Elysée avait conçu cette commémoration comme un « message particulièrement actuel ». « Plus que jamais, l’Histoire nous livre des leçons pour le présent. Elle nous rappelle qu’il y a besoin de combattants pour prévenir et pour vaincre la barbarie », a ainsi expliqué le chef de l’Etat.Un peu plus d’un mois après s’être rendu au cimetière juif saccagé de Sarre-Union (Bas-Rhin) et à Auschwitz (Pologne) pour le 70e anniversaire de la découverte du camp, François Hollande poursuit donc sans relâche ses efforts d’édification. « Dans notre civilisation de l’image et de l’information continue, les lieux de mémoire et les outils qu’ils proposent sont aussi une indispensable école du discernement et du rappel aux faits historiques face à toutes les falsifications », a-t-il rappelé, avant d’expliquer que le plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, prochainement présenté par le premier ministre, « fera une place essentielle à la mission éducative » et « prévoit que chaque élève entrera en contact avec un lieu de culture, d’histoire et de mémoire, à chaque temps de la scolarité, primaire, collège et lycée ».Message politiqueM. Hollande a aussi expliqué que « le tronc commun de formation de tous les futurs professeurs du premier comme du second degré fera également une place prioritaire à l’enseignement laïc du fait religieux et à la lutte contre les préjugés racistes et antisémites ». « Les mémoires personnelles et familiales agissantes jusqu’à maintenant s’estompent, estime la présidente de la Maison d’Izieu, Hélène Waysbord, enseignante retraitée, écrivaine et fille de déportés. Le moment est venu de poser un nouveau jalon, de conserver ce passé en mémoire, non seulement comme un mémorial, mais un élément pour penser le présent et imaginer l’avenir, et de réveiller ceux qui disent qu’on a trop entendu parler de la Shoah et qu’il faut passer à autre chose. »Une semaine après le second tour des départementales, qui a vu le FN confirmer son ancrage électoral, M. Hollande a également délivré à Izieu un message très politique : « Le repli et le rejet sont des poisons mortels pour une nation. La France succomberait si elle y succombait », a martelé le président, citant Albert Einstein : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. »David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Chambraud L’« après-Charlie » était bien présent dans l’esprit de beaucoup des milliers de musulmans qui se sont pressés à la 32e rencontre annuelle organisée par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), du 3 au 6 avril, au parc des expositions du Bourget, près de Paris. Ce grand rassemblement, mélange de foire, de congrès et de salon, qui se tient chaque année à Pâques, attire des acteurs de l’islam, engagés dans la vie spirituelle, dans des associations, le commerce, la culture… On y vient en famille acheter des vêtements, des livres, écouter des conférenciers ou assister à des débats. Cette année, les organisateurs avaient prévu plusieurs discussions autour des questions (re) soulevées après les attentats de janvier à Paris à propos de l’islam en France, en particulier sur la radicalisation, l’islamophobie, la laïcité et la liberté d’expression.Amar Lasfar, le président de l’UOIF, s’est employé à mettre en avant la « loyauté » des musulmans envers « la République ». Alors que, depuis janvier, le premier ministre, Manuel Valls, s’est inquiété à plusieurs reprises de « l’influence des frères musulmans », mouvance dont est issue l’UOIF, dans les « quartiers », M. Lasfar a vanté « le travail de prévention » fait par les responsables religieux envers « les radicaux supposés ». « On a échoué avec cinq d’entre eux [Mohammed Merah, Mehdi Nemmouche, les frères Kouachi et Amedy Coulibaly], mais qu’en est-il des centaines de milliers de jeunes qui sont de bons citoyens ? », a-t-il interrogé.Alors que le gouvernement a lancé une consultation pour élargir la représentation de l’islam, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris (GMP) et président du Conseil français du culte musulman (CFCM), s’est rendu au Bourget, fait inhabituel tant les relations entre la GMP et l’UOIF ont connu des hauts et des bas au sein du CFCM – l’UOIF n’a pas participé aux dernières élections au CFCM. « Les musulmans sont souvent accusés d’avoir insuffisamment dénoncé la violence et le terrorisme, comme s’ils en étaient directement les responsables, et c’est faux », a-t-il lancé à la tribune de la salle des conférences.IslamophobieMais, à l’écart de cette salle principale, c’est du côté du « forum génér’action » qu’il fallait se rendre pour mesurer à quel point les jeunes générations de musulmans, nés en France, professionnels, impliqués dans la vie associative, militants de diverses causes, ont péniblement vécu les lendemains des attentats et, pour beaucoup, estiment leurs aînés trop conciliants à l’égard d’un climat et d’un système politico-judiciaire qu’ils jugent, en France, imprégnés d’islamophobie et où ils se sentent marginalisés.« Le parquet n’ouvre jamais l’action publique dans les affaires d’islamophobie. Cela veut dire que nous ne faisons pas partie de la société française », affirme Hakim Chergui. Et à un Amar Lasfar qui vante la loi de 1905, se dit « musulman à la mosquée et laïc dans la rue » et assure qu’en « devenant français, nous avons signé un pacte : respecter le cadre laïc », l’avocat rétorque : « Moi, je ne me suis engagé à rien. Je suis né, et par ma naissance je me suis vu attribuer des droits. C’est le respect de ces droits que nous demandons. »L’interdiction demandée par certains élus du voile à l’université ou pour les assistantes maternelles dans les crèches privées, maintient à vif la blessure de la loi de 2004 interdisant le port du voile à l’école pour les jeunes filles musulmanes. Le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) comptabilise, aux côtés des agressions, les actes de discrimination contre des musulmans, et sa porte-parole, Elsa Ray, l’assure : « La lutte contre l’islamophobie participe aussi à la lutte contre la radicalisation car l’augmentation des discriminations et des violences contre les musulmans nourrit le radicalisme. »« Pris en otages »« Il est évident que l’on doit faire le ménage chez nous, affirme Nadia Tara, infirmière et militante associative à Reims venue tout exprès à Paris pour cette « rencontre », mais pourquoi ne pouvons-nous pas obtenir la prise en compte de plaintes contre des actes islamophobes quand nous nous rendons dans un commissariat ? »Si certains d’entre eux, en allant manifester après les attentats de janvier, ne se sont « jamais sentis autant français que ce jour-là » – comme la juriste strasbourgeoise Nora Rami, l’une des responsables du Comité 15 mars et libertés, mis en place pour aider les jeunes filles exclues de l’école après la loi de 2004 sur le voile –, d’autres, nombreux, se sont sentis « pris en otages », coincés entre ce qu’ils ont vécu comme une suspicion généralisée contre les musulmans et le sentiment d’être étrangers aux phénomènes de radicalisation.« L’après-Charlie a fini de décomplexer la parole anti-musulmans, affirme Sihame Assbague, porte-parole du collectif Stop le contrôle au faciès. Il a accentué la construction de l’ennemi de l’intérieur. On se dirige vers des atteintes plus frontales contre les musulmans, notamment contre les femmes. » « Je ne suis pas sûr que cela a augmenté l’islamophobie, tempère Hakim Chergui, mais ça nous a placés dans une impasse idéologique. Et il ne s’est trouvé personne de chez nous, pour porter notre voix et dire : “Je ne suis pas Charlie mais je suis avec Charlie”. »Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.04.2015 à 14h04 Le député Union pour un mouvement populaire (UMP) Thierry Solère, proche de Bruno Le Maire, a défendu dimanche 5 avril le principe de la primaire organisée pour désigner le candidat de la droite à l'élection présidentielle de 2017.« La primaire, c'est une règle du jeu entre nous, qui permettra au meilleur d'entre nous de gagner », a expliqué, sur le plateau du « Grand Rendez-vous » Europe 1- i-Télé-Dailymotion-Le Monde, l'élu qui a présidé le groupe de travail sur le sujet au sein de l'UMP.Lire aussi : Présidentielle de 2017 : l'UMP fixe les règles du jeu de la primaire à droiteEvoquant la candidature de Bruno Le Maire, qui s'était déjà présenté à la présidence de l'UMP en novembre dernier, le député des Hauts-de-Seine a ajouté :« Je vois le renouveau qu'il porte. Je suis certain qu'(il) sera candidat aux primaires, je le pense très profondément et je sais que c'est très attendu par de nombreux Français. »M. Solère a par ailleurs défendu le principe du filtre de 25 parlementaires pour pouvoir concourir à cette primaire, contesté par certains :« Après on peut discuter le trait du crayon, 25, 20, on verra bien. Si vous êtes candidat à l'élection présidentielle, ce n'est pas uniquement pour faire un tour de chauffe. Si vous n'arrivez pas à convaincre, me semble-t-il, 25 parlementaires de votre famille politique que vous êtes un candidat à la présidence de la République, ce sera difficile de convaincre une majorité de Français. »Cette proposition, faite par son groupe qui a construit « un consensus », « me paraît raisonnable », a-t-il encore dit. Le bureau politique de l'UMP se réunit mardi pour débattre de sa proposition de charte pour des primaires à organiser en 2016. 05.04.2015 à 02h20 • Mis à jour le05.04.2015 à 12h17 Six Français sur dix ne veulent pas d'un changement de premier ministre et souhaitent que Manuel Valls maintienne le même cap économique, selon un sondage IFOP réalisé pour Le Journal du dimanche.D'après cette enquête d'opinion réalisée auprès d'un échantillon de 1 005 personnes représentatif de la population française et selon la méthode des quotas, 62 % des personnes interrogées rejettent un changement de premier minstre « dans les semaines qui viennent ». trente-sept pour cent d'entre elles l'appellent de leurs vœux, 1 % sont sans opinion.Partagés sur l'éventualité d'un remaniementElles sont nettement moins unanimes sur l'opportunité d'un remaniement gouvernemental, souhaité par 49 % et rejeté par 50 %. Parmi une liste de personnalités de gauche et du centre proposées par l'IFOP, aucune ne recueille une majorité favorable à leur entrée au gouvernement. Le président du Modem, François Bayrou, devrait ainsi en faire partie pour 45 % des sondés (54 % sont contre), la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, suit avec 41 % (contre 58 %). Viennent ensuite l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë (39 % pour et 60 % contre), les ex-ministres Arnaud Montebourg (33 %, contre 64 %) et Benoît Hamon (30 contre 62), la maire de la capitale, Anne Hidalgo (28 contre 67), l'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot (25 contre 72), le président de l'Assemblée, Claude Bartolone (25 contre 64).Le sénateur Europe Ecologie-Les Verts Jean-Vincent Placé voit ses ambitions affichée d'entrer au gouvernement soutenues par seulement 16 % des sondés contre 67 % qui n'en veulent pas et 17 % qui disent ne pas le connaître.Lire : Jean-Vincent Placé plaide pour une « confédération » des écologistesEnfin, pour 60 % des personnes interrogées, Manuel Valls doit maintenir « avant tout le cap des réformes en faveur des entreprises et de la relance de l'activité économique ». Elles sont 38 % à souhaiter que le chef du gouvernement « cherche avant tout à rassembler les différentes sensibilités de gauche quitte à modifier son cap économique ». Olivier Faye Ce samedi 4 avril, devant l’Assemblée nationale, l’affluence était inhabituelle pour un week-end de Pâques. Jean-Vincent Placé, François de Rugy, Denis Baupin, Barbara Pompili… Une bonne partie des parlementaires d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) sont venus participer à une réunion de leur courant, Repères écologistes, qui milite en faveur d’un retour des écologistes au gouvernement.Toute la galaxie écolo-centriste, ou presque, a pris place à leurs côtés sur les bancs de la salle Colbert. Jean-Luc Bennahmias, président du Front démocrate, Corinne Lepage, de Cap 21, Antoine Waechter, du Mouvement écologiste indépendant, ou encore le président de Génération écologie Yves Pietrasanta sont présents. Tous ces responsables sont venus discuter de la possibilité de former un nouveau pôle écologiste, et réfléchir au rôle qu’ils entendent jouer d’ici la fin du quinquennat de François Hollande.« C’est de l’intérieur qu’on pèse »« C’est un moment de clarification qui précède sans doute un moment de refondation », lance François de Rugy à la tribune. Samedi matin, dans Libération, Jean-Vincent Placé, n’a pour sa part pas fermé la porte à une scission d’EELV. Il avait été le premier à utiliser le terme, en novembre 2014. « Si les dirigeants d’EELV décident l’inverse de ce que souhaitent nos électeurs et leurs élus, c’est de leur responsabilité. Nous prendrons les nôtres », a assuré le sénateur de l’Essonne.Lire aussi :Jean-Vincent Placé, l’écolo qui veut être enfin ministreAu micro, chacun fait état de ses ambitions et de ses préventions. « Nous devons construire une maison commune des progressistes, démocrates, écologistes », lance Jean-Luc Bennahmias. « On ne peut pas construire à long terme pour servir des aventures personnelles », prévient Antoine Waechter. « Nous ne sommes pas mûrs pour parler de structure, nous devons parler de projet », estime de son côté Corinne Lepage.Alors que la majorité d’EELV est rétive à l’idée d’intégrer l’équipe de Manuel Valls, un an après que Cécile Duflot a refusé d’y entrer, le député de Paris Denis Baupin déplore que « la non participation gouvernementale ne semble pas avoir atteint de résultats ». « C’est de l’intérieur qu’on pèse, juge-t-il. Partout où nous prenons nos responsabilités, ça produit des résultats. Le compromis, ce n’est pas sale, le compromis, c’est noble. »Avec le PS, « nous aurons besoin d’un autre accord »Dans les couloirs, la sénatrice Esther Benbassa, se montre volontiers critique. « Je suis venue en anthropologue… Pour l’instant, je n’entends que des propos lénifiants », lâche-t-elle. Julien Bayou, porte-parole d’EELV, et partisan de discussions avec le Front de gauche, est, lui, venu pour écouter – et espérer – un « discours de fermeté » de la part d’Emmanuelle Cosse.La présence de la secrétaire nationale d’EELV a cette réunion est mal vécue par une partie du mouvement. « Je n’ai pas de jugements à porter sur ce que fait Emmanuelle Cosse », s’est contentée de répondre Cécile Duflot, dans un entretien au Monde, mardi 31 mars, sur le sujet. Mme Cosse a envoyé, jeudi 2 avril, un courriel aux militants de son parti pour s’expliquer. « Nous devons multiplier les rencontres et ne pas nous refermer sur nous-mêmes (…) Je n’aurais aucun problème à défendre l'entrée au gouvernement si je pense que c'est bien pour les Français et l'écologie. Je n'aurais aucun problème à la rejeter si je pense le contraire », écrit-elle.Très applaudie, la secrétaire nationale prend la parole. « La seule certitude que j'ai aujourd'hui, c'est qu'il ne faut pas avoir peur de manier le rapport de force », assume-t-elle. Critique envers le bilan écologique des gouvernements Ayrault puis Valls, elle déplore que le PS ait « balayé d'un revers de la main » l’accord de gouvernement signé avec son parti en 2011. « Nous aurons besoin d’un autre accord », poursuit-elle. Prudente, elle prévient : « je ne vais pas engager mon parti aujourd'hui sur quoi que ce soit ».C’est le sénateur de l’Essonne Jean-Vincent Placé qui clôt les débats. « La montée du FN interroge sur nos responsabilités, juge-t-il. EELV est profondément discrédité, nous sommes perdus dans nos divisions internes. Il faut sortir de tout cela. » Et de reprendre à son compte l’idée d’une « confédération » entre les différents mouvements. Un projet qui devrait se structurer dans les prochaines semaines, assure le sénateur.Olivier Faye Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) C’est peut-être un incroyable concours de circonstances qui a conduit un homme politique belge de 61 ans, l’ancien ministre régional et ancien président de parti, Steve Stevaert, à se suicider, jeudi 2 avril. Le corps de l’ex-dirigeant du SPA – le parti socialiste néerlandophone – a été retrouvé dans un canal, près de Hasselt, dans le Limbourg belge.Une information parue dans le quotidien De Tijd avait indiqué, le matin même, que le parquet de Bruxelles avait décidé de le renvoyer devant un tribunal correctionnel pour une affaire de viol et d’attentat à la pudeur, avec la circonstance aggravante d’un abus d’autorité lié aux fonctions qu’il exerçait. La décision du parquet datait du 24 mars, mais n’était pas connue jusque-là.En 2013, une jeune femme avait déposé plainte contre l’homme politique pour des faits datant de septembre 2010. A l’issue de l’enregistrement d’une émission de télévision, M. Stevaert aurait violé celle qu’il avait rencontrée sur le plateau. Un dossier médical appuyait cette plainte, dont le caractère tardif a toutefois étonné. La victime présumée a expliqué qu’elle avait peur de perdre son emploi dans la fonction publique. Interrogé après le dépôt de la plainte, M. Stevaert a admis avoir eu des relations sexuelles, mais nié le viol.Deux affaires examinéesLe quotidien De Morgen a apporté, samedi matin, de nouveaux éléments troublants, affirmant que si l’ancien ministre avait lu correctement les courriers que lui avait adressé la justice, « tout aurait pu se passer autrement ».Par le plus grand des hasards, deux affaires le concernant devaient, en effet, être traitées simultanément par la chambre du conseil de Bruxelles, une instance qui intervient dans l’instruction et décide d’un éventuel renvoi devant un tribunal.Dans le premier dossier, datant de 2011, l’ex-ministre risquait peu de chose, voire rien. Il avait d’abord déposé plainte contre une jeune femme qui, disait-il, voulait le faire chanter en diffusant les images de leurs ébats amoureux. La justice avait conclu à un non-lieu, faute d’avoir pu retrouver les vidéos. En retour, la jeune femme avait déposé plainte pour calomnie.Au matin du 24 mars dernier, les deux cabinets d’avocats qui assistent l’homme politique ont délégué une stagiaire à l’audience de la chambre du conseil : ils ont rassuré leur client en lui affirmant que la procédure en resterait là et qu’il n’avait rien à craindre.En réalité, ils ignorent que la chambre va aussi aborder le dossier du viol présumé. Quand on lui demande si elle représente également M. Stevaert pour cette autre affaire, la stagiaire tombe des nues. « Je n’ai pas reçu d’instructions à cet égard », explique-t-elle au juge. Qui ne peut que conclure à l’absence du prévenu, ce qui entraîne habituellement un renvoi direct devant le tribunal correctionnel. Une source judiciaire a en outre indiqué qu’en fait, M. Stevaert n’avait pas désigné d’avocat chargé de l’aider dans ce dossier.Les avocats pas au courantUne erreur ? Une confusion ? Ou la crainte d’une fuite qui aurait définitivement terni une carrière politique fulgurante, qui avait transformé cet ancien patron de bar en « Steve Wonder », un leader ultra-populaire ? Le parquet semble avoir été tellement étonné par la tournure de l’audience du 24 mars qu’il a diligenté une enquête interne. Elle a prouvé que les courriers adressés à l’ancien ministre pour le prévenir de l’audience lui étaient bien parvenus.L’avocate stagiaire nie, quant à elle, qu’on lui ait demandé si elle pouvait plaider également pour le viol présumé. « Elle est formelle : si elle avait été mise au courant, elle m’aurait appelé immédiatement », explique son patron, Me Kris Luyckx. Comme les autres défenseurs de l’homme politique, il ignorait apparemment tout de cette affaire de viol. Or, une intervention et une plaidoirie de sa part, ou de l’un de ses confrères, auraient plus que probablement permis à M. Stevaert d’obtenir, au minimum, un report de son renvoi en correctionnelle.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.04.2015 à 01h17 • Mis à jour le04.04.2015 à 11h50 | Alexis Delcambre Sortir de la crise sociale, rétablir l’équilibre des comptes et formuler une ambition renouvelée pour Radio France : tels sont les messages que la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a adressés à Mathieu Gallet, PDG de l’entreprise publique, vendredi 3 avril, dans une lettre que Le Monde s’est procurée. Dans un entretien à l’AFP, Mme Pellerin a par ailleurs estimé que M.Gallet avait « toutes les cartes en main pour sortir du conflit » et qui lui fallait « rétablir le dialogue social » au plus vite au sein de la Maison ronde. L’option d’une médiation n’est pas envisagée à ce stade, fait-on ainsi savoir rue de Valois.Suite à cette lettre, le PDG de Radio France a annoncé la tenue samedi à 14 heures d’« une nouvelle réunion de négociations pour trouver une issue au conflit social et partager au plus vite le projet stratégique avec les collaborateurs de Radio France et leurs représentants ». Samedi matin, les syndicats n’avaient toujours pas dit s’ils se rendraient à cette réunion.Cette prise de parole gouvernementale était très attendue, alors que Radio France s’apprêtait à vivre un troisième week-end consécutif de grève, en réaction aux difficultés financières de l’entreprise – déficitaire de 21 millions d’euros en 2015 – et à la rupture du dialogue social entre le personnel et M. Gallet, par ailleurs mis en cause pour ses dépenses.Lire : Radio France : vote d’une motion de défiance contre Mathieu GalletL’urgence est de faire face à une fonte de la trésorerie, consumée notamment par le chantier de réhabilitation de la Maison de la radio, dont les coûts ont dérivé. Pour cela, la ministre annonce « une dotation en capital liée aux surcoûts du chantier », qui n’est pas chiffrée à ce stade. En clair, l’Etat va apporter une subvention exceptionnelle qui aidera l’entreprise à faire face à ses dépenses les plus urgentes. En complément, « les différentes options possibles pour la finalisation de ce chantier » seront étudiées. Dans un entretien au Parisien samedi 4 avril, M. Gallet se dit satisfait de ces annonces qui sont « des signes de confiance pour l’entreprise » et confirme, parmi les économies envisagées, la suppression des ondes moyennes et longues (soit 14 millions d’euros par an).Le gouvernement assume l’objectif d’un retour à l’équilibre d’exploitation dès 2017 – alors qu’une option plus douce, à horizon 2019, était aussi envisagée. Mis en cause pour ses revirements, l’Etat rappelle son engagement à « stabiliser la ressource publique » affectée à l’entreprise jusqu’en 2017. Mais en contrepartie, il demande des efforts.Une gageureToutefois, Fleur Pellerin se garde bien de se prononcer sur la nature de ces efforts. Elle se contente de pointer que Mathieu Gallet a proposé un plan de départs volontaires – qui concernerait 300 à 380 personnes, soit l’option la plus élevée. « Le niveau d’emploi ne peut constituer la seule variable d’ajustement », nuance la ministre, ne refusant donc pas cette option, mais la complétant par la demande d’un « travail de modernisation sociale ».« C’est dans le dialogue social à l’intérieur de l’entreprise que devront être trouvées les mesures adaptées pour atteindre cet objectif », souligne-t-elle. Une gageure, quand on sait que les grévistes ont voté vendredi 3 avril, lors d’une assemblée générale réunissant entre 400 et 500 personnes, une motion de défiance envers M. Gallet, qu’ils jugent « discrédité ».Un vote qui a divisé le personnel au sein de Radio France. « L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi 2 avril, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’iTélé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a quant à lui déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale.Dans sa lettre, Fleur Pellerin ne se contente pas de demander au PDG une sortie de crise rapide et un retour à l’équilibre dans deux ans. Elle souhaite aussi, en complément, qu’il porte une « ambition réformatrice ». Pour cela, elle l’enjoint à formuler, en vue du prochain contrat d’objectifs et de moyens – que l’entreprise et l’Etat doivent conclure pour la période 2015-2019 - une vision qui incarne la « singularité » du service public de radio et de musique.Deux orchestres, mais réduitsLa ministre demande une « offre de programmes qui ne soit ni banalisée, ni aseptisée », sans fermer la porte à des « regroupements » de chaînes, pour autant qu’ils soient « ambitieux ». Elle s’oppose à une augmentation des volumes de publicité, mais se dit ouverte à un assouplissement des catégories d’annonceurs autorisés, comme le demande la direction. Au grand dam des radios privées qui ne veulent pas entendre parler d’un assouplissement des règles publicitaires. Mme Pellerin demande aussi des précisions sur l’information, l’éducation aux médias, la transmission des valeurs citoyennes et le numérique.En matière de musique, la ministre de la culture fait comprendre qu’elle ne souhaite ni la fusion des deux orchestres de Radio France, ni le détachement de l’un d’entre eux, comme le demandait M. Gallet. Mais la ministre propose un « redimensionnement des formations musicales » et une « réforme de leurs modalités de travail ». « L’annonce de ne pas fusionner les deux orchestres nous rassure, commente Philippe Ballet, délégué UNSA. En revanche, la ministre valide de fait le plan de départ volontaire. Cela nous heurte. Plus largement, le gouvernement ne répond pas à notre constat de sous financement de l’audiovisuel public. »L’accueil qui sera fait aux propositions de Mme Pellerin reste incertain, dans une Maison ronde chauffée à blanc après deux semaines de conflit. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.Consulter notre visuel interactif : La première année agitée de Mathieu Gallet à la tête de Radio FranceAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.04.2015 à 13h24 • Mis à jour le03.04.2015 à 13h29 Le sénateur centriste Aymeri de Montesquiou est soupçonné par la Haute Autorité de transparence de la vie publique (HATVP) d'avoir sous-évalué son patrimoine de plusieurs millions d'euros. L'élu avait déjà été sanctionné par la levée de son immunité parlementaire dans le cadre de l'affaire du « Kazakhgate », au moment où le député du Gers avait été le représentant en Asie centrale de Nicolas Sarkozy, alors président de la République. Compte tenu d'un « doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité de ses déclarations, en raison notamment de l'omission d'œuvres d'art et d'avoirs importants détenus à l'étranger ainsi que de la sous-évaluation de son patrimoine immobilier », l'autorité a transmis son dossier au parquet financier, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Le parquet national financier devrait prochainement ouvrir une information judiciaire.D'après la HATVP, le sénateur du Gers a sous-évalué l'un de ses biens immobiliers à Paris de plus de 50 %, a omis de déclaré deux comptes bancaires situés à l'étranger de plusieurs centaines de milliers d'euros chacun au Luxembourg et en Suisse, selon Libération, et a également oublié de déclarer des œuvres d'art pour plus d'un million d'euros. Ce sont les investigations de la Haute-Autorité qui ont révélé ces sous-évaluations. Le sénateur a fait ces fausses déclarations à plusieurs reprises.Lire : Vingt propositions pour plus de transparence dans la vie publiqueSoupçons de commissionsLe 18 mars, le bureau du Sénat avait levé l'immunité parlementaire de ce sénateur inquiété par l'enquête sur des soupçons de commissions perçues en marge de contrats conclus avec le Kazakhstan. Il appartient au groupe UDI-UC (Union centriste) du Sénat. Ce sénateur du Gers était auparavant le représentant de Nicolas Sarkozy en Asie centrale. Son bureau et son domicile avaient été perquisitionnés dans cette affaire liée à des contrats conclus sous la présidence de Nicolas Sarkozy pour un montant total de 2 milliards d'euros, notamment pour l'achat de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.Deux magistrats enquêtent depuis mars 2013 pour des faits présumés de « blanchiment en bande organisée », et de « corruption active d'agents publics étrangers ».  Lire (édition abonnés) : Rebondissements dans le « Kazakhgate »Le nom du parlementaire était également apparu dans les fichiers HSBC dont Le Monde avait pris connaissance, associé à un compte ouvert dans les années 1990 et fermé en 1994, lui-même lié à une société écran au Panama. Une information qu'il avait démentie. Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le dialogue semble bien rompu entre Mathieu Gallet, le PDG de Radio France, et les grévistes qui ont reconduit leur mouvement jusqu’au mardi 7 avril. Vendredi matin, une assemblée générale, qui réunissait 400 à 500 salariés, de source syndicale, a voté à la quasi-unanimité une motion de défiance, qui demande le départ du dirigeant. Texte de la motion de défiancePourquoi ce vote, alors que la résolution de la crise se joue désormais dans les cabinets ministériels, de Bercy à la culture en passant par Matignon ? Ceux-ci planchent actuellement sur le fameux « projet stratégique » remis jeudi par M. Gallet et s’apprêtent à rendre des arbitrages sur les missions et les moyens de l’entreprise publique ces prochaines années.« L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’i-Télé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue.« M. Gallet se sert des antennes de Radio France pour sa communication personnelle, alors qu’il n’arrive plus à mettre les partenaires sociaux autour d’une table », a poursuivi M. Quennesson. De fait, les négociations sociales sont en berne depuis le 30 mars, date du dernier échange formel entre la direction et les délégués du personnel.Personnalisation du conflitDepuis le début de la crise, le 19 mars, le fait que le PDG s’exprime plus volontiers dans les médias ou dans les rédactions que face aux délégués syndicaux est un reproche récurrent. « M. Gallet est totalement discrédité, il s’avère incapable de diriger Radio France et d’incarner les valeurs fortes et intangibles de la radio publique », juge sèchement le texte.L’idée d’une médiation a été à nouveau évoquée par les représentants syndicaux dans leurs contacts, cette semaine, avec des politiques. Pour le moment, le prochain rendez-vous avec le PDG est fixé au mercredi 8 avril, lors d’un comité central d’entreprise où le projet sera présenté.Mais cette personnalisation du conflit ne fait pas l’unanimité au sein de la Maison ronde. Ainsi, le Syndicat national des journalistes (SNJ) a déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale. « Je ne sais pas ce que cela changerait d’avoir la tête de M. Gallet : nous nous retrouverions dans un vide et la vraie question des réformes resterait la même », renchérit un journaliste.Le SNJ appelait aussi à la grève vendredi, mais de façon indépendante du mouvement illimité ouvert par cinq autres syndicats. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.>> Voir notre visuel interactif : La première année agitée de Mathieu Gallet à Radio France« Ce qui pourrait débloquer la situation serait que la tutelle [le ministère de la culture] se fasse enfin entendre », résume un journaliste. Et de suggérer que « ce serait bien que le ministère propose de séparer la question des travaux de celle des réformes », pour tenir compte de l’exaspération provoquée par l’interminable réhabilitation, qui perturbe le quotidien et consume la trésorerie.« Ce chantier est le seul sujet sur lequel il y a consensus à Radio France, résume ce journaliste. Sur le reste – faut-il accepter un plan social, ne garder qu’un orchestre, réformer les modes de production  – il y a des débats parmi les salariés. »Dans la soirée, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a finalement réitéré son soutien au PDG de Radio France, estimant qu’il avait « toutes les cartes en main pour sortir du conflit à Radio France ». « Il faut que [Mathieu Gallet] sorte de ce conflit mais c'est à lui de rétablir le dialogue social », a-t-elle toutefois insisté dans un entretien à l’AFP.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Lemaignen Le sujet ne devait pas être au programme. Vendredi 3 avril, syndicats, patronat et gouvernement se sont réunis non pour discuter d’une réforme du contrat de travail mais pour faire un premier bilan de la dernière réforme du marché du travail de 2013. Au final, la proposition du Medef concernant un « CDI sécurisé » pour l’employeur, plus facile à rompre, a tout de même été évoqué, selon plusieurs participants.L’organisation patronale évoque notamment des « motifs incontestables de rupture », comme l’évolution négative du marché ou la baisse du chiffre d’affaires qui autoriseraient un employeur à licencier, ou encore un « contrat de projet » qui prendrait fin au terme de la mission pour laquelle il a été signé. « Le débat sur le contrat de travail est un débat qu’il faut arrêter tout de suite », avait prévenu Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, en arrivant à la conférence de vendredi.AmbiguïtésLes prises de parole du gouvernement avaient entretenu la confusion sur ses intentions. Dans un entretien au magazine Challenges, publié le 1er avril mais réalisée le 27 mars, Manuel Valls avait dit son intention de remanier le code du travail. Mardi, le premier ministre déclarait sur RMC-BFMTV que cela n’était « pas dans les projets du gouvernement ». Simple concession tactique aux « frondeurs » du PS, selon l’hebdomadaire.« Je ne serai pas le ministre du travail qui réformera le code du travail, en tout cas le contrat de travail », avait quant à lui assuré François Rebsamen sur i-Télé, tandis que le ministre de l’économie Emmanuel Macron avait lui semblé prendre une position contraire en souhaitant, jeudi, que le « droit à l’erreur » en matière d’embauche soit reconnu aux employeurs.Il n’est pas sûr que les discussions de vendredi aient levé les ambiguïtés. Selon M. Berger, le gouvernement a indiqué « qu’il n’y aurait pas de nouveau contrat de travail ». François Asselin, le patron de la CGPME, a lui aussi « senti que, pour l’instant, la porte était plutôt fermée du côté du gouvernement ». Mais pour Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, « cela ne veut pas dire que ça ne reviendra pas par la fenêtre ». Une impression que confirmait le représentant du Medef Jean-François Pilliard, pour qui « à ce stade, il n’y a eu aucune conclusion ».Le sujet pourrait venir sur la table, explicitement cette fois, au moment de la conférence sociale thématique sur les moyens de favoriser l’embauche dans les petites et moyennes entreprises, prévue en juin.En déplacement dans l’Oise, François Hollande a répété vendredi que « des mesures seront prises en juin pour le soutien à l’embauche » dans les PME, assurant que « donner plus de souplesse » aux entreprises ne signifiait pas « créer de la précarité pour les salariés ».« Des bilans contradictoires »Concernant, le vrai thème de la réunion de vendredi, là encore, les interprétations divergent. La loi de juin 2013, qui a ébauché une « flexi-sécurité » à la française, est « une bonne loi », se sont félicités, vendredi dans un communiqué, les ministres de l’emploi François Rebsamen et de l’économie Emmanuel Macron.Le ministre du travail a annoncé un nouveau « rendez-vous » en mai pour examiner avec les partenaires sociaux « les correctifs législatifs ou réglementaires qu’il pourrait être nécessaire d’apporter ». Pour Philippe Louis (CFTC), « c’est là que les choses sérieuses vont commencer » et « si on doit toucher à l’équilibre de l’accord, ça demande une renégociation ».Selon le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, la rencontre a permis de dresser le constat que « l’accord produisait des résultats » comme sur la négociation des plans sociaux, qui a diminué les contentieux. Mais il a noté aussi des échecs, comme la taxation de certains CDD qui n’a pas réduit la précarité. Jean-Claude Mailly a évoqué, de son côté, « des bilans contradictoires ».« De la flexibilité, il y en a déjà beaucoup »Philippe Martinez a lui été plus catégorique. Pour le secrétaire général de la CGT, les conséquences de la réforme sont « souvent dramatiques » pour les salariés en matière de licenciements économiques notamment. « Les accords en cours ne fonctionnent pas. Le seul indicateur de référence, c’est la courbe du chômage ; or ces mesures n’ont pas donné lieu à ce à quoi on s’attendait », avait attaqué Philippe Martinez le matin sur Radio classique et LCI. Jeudi, l’Insee avait ainsi fait état d’une prévision de hausse du chômage en métropole à 10,2 % à la mi-2015 (contre 10 % fin 2014).« De la flexibilité, il y en a déjà beaucoup », a également commenté M. Martinez. Il faisait notamment référence aux accords de maintien dans l’emploi (AME) lancés par la loi de 2013. Ceux-ci permettent de modifier temporairement les conditions de travail pour soulager les entreprises en difficultés.C’est précisément sur les AME que Jean-Claude Mailly, le responsable de Force ouvrière, avait concentré ses griefs, vendredi matin sur LCI. « Les AME, c’est un des points qui ont coincé parce que ça peut prévoir des baisses de salaire et des augmentations de la durée du travail », avait-il affirmé, disant leur préférer les « accords compétitivité », « que nous avons utilisés de manière assez importante dans des entreprises en difficulté comme PSA ou Renault ».Jean-Claude Mailly : "On a un gouvernement qui tergiverse beaucoup" sur WAT.tv De fait, les AME n’ont pas trouvé leur « public » puisque seuls neuf accords ont été signés depuis leur lancement. Le gouvernement pourrait envisager de faciliter les conditions d’accès au dispositif, ou de porter de deux à trois ans la durée maximale de modification des conditions de travail, pour que davantage d’entreprises y aient recours. Mais M. Mailly estime que « le Medef n’obtiendra pas satisfaction » sur le point d’étendre les AME à toutes les entreprises, y compris celles qui ne sont pas en difficulté. Le patron de la CFDT Laurent Berger a lui aussi opposé une fin de non-recevoir à cette hypothèse.Julien LemaignenJournaliste au Monde 03.04.2015 à 10h30 • Mis à jour le03.04.2015 à 11h48 | Abel Mestre Avec Jean-Marie Le Pen, les provocations se suivent et se ressemblent. Le président d’honneur du Front national a réitéré, jeudi 2 avril sur RMC, ses propos qualifiant les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ». Une sortie dénoncée par Marine Le Pen, qui a déclaré au Monde être « en profond désaccord sur la forme et le fond » avec son père.M. Le Pen est un habitué du sujet. Depuis la première affaire du « détail », sur RTL en 1987, il a répété ses propos à plusieurs reprises, ce qui lui a valu plusieurs condamnations. Jean-Marie Le Pen, lui, reste inflexible et assume ses propos : « Je ne marche pas à quatre pattes, je suis un homme debout. Je pense tout ce que je dis, mais je ne dis pas tout ce que je pense », confiait-il jeudi au Monde.Cette nouvelle provocation a immédiatement déclenché une pluie de condamnations politiques. Pour Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, ces propos sont « inqualifiables ». Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, s’est dit quant à lui « consterné » par ces paroles « indignes et contraires aux valeurs de la République ». Le parquet de Paris a, de son côté, ouvert, jeudi, une enquête pour contestation de crime contre l’humanité.Lire aussi :Le FN embarrassé par une nouvelle affaire russeMais la tempête a aussi lieu au sein même du Front national. De plus en plus de dirigeants se disent lassés des provocations cycliques de M. Le Pen, à commencer par sa présidente, Marine Le Pen. Surtout que ces saillies interviennent à chaque fois au moment précis où le parti est au cœur de l’actualité et où Mme Le Pen souhaite donner du crédit à sa stratégie de « dédiabolisation ». « Néant médiatique »De ce point de vue, l’histoire se répète. Le jour de l’élection de sa fille à la tête du FN, en janvier 2011, Jean-Marie Le Pen déclare, à propos d’un journaliste qui disait avoir été molesté par le service d’ordre et avoir subi des insultes à caractère antisémite : « Il a dit que c’était parce qu’il était juif qu’il avait été expulsé. Ça ne se voyait ni sur sa carte de presse ni sur son nez, si j’ose dire », avait alors lancé Jean-Marie Le Pen devant sa fille médusée. Un an plus tard, au cours de la convention présidentielle du FN, M. Le Pen déclame un poème de l’écrivain collaborationniste Robert Brasillach, L’Enfant Honneur, lors d’un discours sur l’honneur en politique. Juste avant les élections européennes de 2014, M. Le Pen n’hésite pas à présenter « Monseigneur Ebola » comme solution à « l’explosion démographique ». Enfin, en juin 2014, juste après les européennes, M. Le Pen déclare à propos de plusieurs artistes opposés au FN, dont Patrick Bruel, chanteur de confession juive : « On fera une fournée la prochaine fois. » Une « faute politique », estime alors Marine Le Pen.« L’argument consistant à dire que les polémiques arracheraient le Front au néant médiatique est faux. C’est lui [Jean-Marie Le Pen] qu’elles arrachent au néant médiatique », s’énerve Mme Le Pen, en congé à l’étranger pour quelques jours. Pour elle, de telles déclarations freinent la progression de son parti, dans la mesure où elles empêcheraient le ralliement d’électeurs venant de la droite parlementaire.« Storytelling »« Ce genre de propos n’affaiblit pas forcément Marine Le Pen, tempère Cécile Alduy, enseignante à Stanford (Etats-Unis), membre de l’Observatoire des radicalités de la Fondation Jean-Jaurès et auteure, avec Stéphane Wahnich, de Marine le Pen prise aux mots (Seuil, 304 pages, 19,50 euros). Cela renforce le storytelling de la dédiabolisation, car cela permet à Marine Le Pen de se différencier de son père en affirmant une divergence profonde. »Dans l’entourage de Marine Le Pen, la réaction publique la plus virulente aura été celle de Gilbert Collard, député Rassemblement Bleu Marine du Gard, mais non encarté au FN. Jeudi, l’avocat n’a pas caché son énervement sur Twitter. « La Shoah est l’abomination des abominations et [Jean-Marie Le Pen] un tract ambulatoire pour Manuel Valls, c’est désespérant ! », a-t-il écrit sur le réseau social. Réponse cinglante de Jean Marie Le Pen, toujours sur Twitter : « Ferme donc ta gueule, espèce de collard ! »Mais ce que craignent surtout les frontistes aujourd’hui, ce sont les dommages politiques de cette affaire sur la campagne régionale en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, où M. Le Pen est censé être tête de liste. « Il vient de nous faire perdre une région que l’on pouvait gagner. Déjà que c’était mal engagé à cause de son âge… », soupire un cadre « mariniste » pour qui cette sortie prouve que M. Le Pen « n’a pas changé ».« Il ne veut pas du pouvoir, il ne veut pas gagner mais seulement amuser la galerie », explique ce dirigeant du FN.Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Après l’usine PSA de Trémery (Moselle) la semaine précédente, le président continuait inlassablement son tour de « la France qui gagne », vendredi 3 avril, dans une forge de Trie-Château (Oise). Mais en plus des traditionnelles assurances sur l’imminence d’une reprise, égrenées avec insistance depuis un mois, François Hollande y a apporté dans sa besace des annonces : des mesures destinées à favoriser l’investissement industriel dans les PME.La preuve par l’exemple : dans cette usine spécialisée dans la forge de pièces métalliques pour la construction aéronautique ou ferroviaire, sauvée de la disparition par le groupe Le Bronze Alloys, M. Hollande a symboliquement « signé » un prêt de 10 millions d’euros accordé par des assureurs à l’entreprise. Un dispositif initié en 2013, permettant aux assureurs de financer des entreprises, qui a déjà permis de lever 14 milliards d’euros, dont 8 milliards ont déjà été investis. Désireux d’« aller plus loin », le chef de l’Etat, accompagné par des assureurs français et étrangers, a annoncé la création d’ « un nouvel outil : un fonds d’investissement de plus d’un demi-milliard d’euros qui investira dans le capital des entreprises », lequel « commencera à investir dès ce mois-ci dans les entreprises en France. »« Ouvrir une fenêtre »Avec ce fonds de 535 millions d’euros, destiné aux PME, « l’idée est de franchir une nouvelle étape, afin que les assureurs financent plus massivement les entreprises, non plus en dette, mais en capital », explique-t-on à l’Elysée. « Ce qui est vrai ici l’est aussi de toute l’économie. La clef de la reprise économique, c’est l’investissement », a expliqué M. Hollande. « Les signes d’amélioration se multiplient : les Français consomment plus, les entreprises retrouvent des marges de manœuvre, l’euro baisse, le prix du pétrole également. Mais c’est en investissant que les entreprises françaises pourront bénéficier de la reprise et se remettre à embaucher », a-t-il poursuivi.Pour ce faire, le président a également annoncé la mise en place, cette année, d’un « dispositif de soutien temporaire à l’investissement productif, ciblé sur le renouvellement des capacités de production ». Un dispositif qui sera précisé d’ici au séminaire gouvernemental du mercredi 8 avril, dont l’objectif est de rapidement « ouvrir une fenêtre » alors que l’investissement privé tarde à repartir. Il sera ciblé sur les investissements productifs, robotisation et machines, « pour créer rapidement des emplois », espère l’Elysée. François Hollande a expliqué que « l’Etat et la Caisse des dépôts et consignations devront notamment se mobiliser pour accélérer les décisions d’investissement des collectivités locales dans tous les territoires », selon des modalités dont les contours exacts restent là aussi à dessiner.François Hollande a par ailleurs annoncé que les « prêts de développements », des prêts jusqu’à cinq ans, de la Banque publique d'investissement (BPI) en faveur des entreprises allaient être « portés jusqu'à 8 milliards d'euros ».Au-delà du constat économique, tel qu’effectué par l’Insee, la portée du discours présidentiel, cinq jours après la déroute des socialistes aux élections départementales, est éminemment politique, le scrutin ayant révélé selon l’Elysée « la perception d’une impatience vis-à-vis des résultats et la nécessité très claire de mettre en coup d’accélérateur », comme de mettre en avant des « sujets de rassemblement ». Car M. Hollande ne fait que répondre à une demande formulée de longue date par de nombreux visiteurs, mais aussi à une exigence d’une partie de sa gauche et des frondeurs socialistes. « Nous ne faisons pas des réformes pour les entreprises, nous soutenons les entreprises pour qu’elles investissent », devait ainsi conclure M. Hollande.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Ce samedi 4 avril, devant l’Assemblée nationale, l’affluence était inhabituelle pour un week-end de Pâques. Jean-Vincent Placé, François de Rugy, Denis Baupin, Barbara Pompili… Une bonne partie des parlementaires d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) sont venus participer à une réunion de leur courant, Repères écologistes, qui milite en faveur d’un retour des écologistes au gouvernement.Toute la galaxie écolo-centriste, ou presque, a pris place à leurs côtés sur les bancs de la salle Colbert. Jean-Luc Bennahmias, président du Front démocrate, Corinne Lepage, de Cap 21, Antoine Waechter, du Mouvement écologiste indépendant, ou encore le président de Génération écologie Yves Pietrasanta sont présents. Tous ces responsables sont venus discuter de la possibilité de former un nouveau pôle écologiste, et réfléchir au rôle qu’ils entendent jouer d’ici la fin du quinquennat de François Hollande.« C’est de l’intérieur qu’on pèse »« C’est un moment de clarification qui précède sans doute un moment de refondation », lance François de Rugy à la tribune. Samedi matin, dans Libération, Jean-Vincent Placé, n’a pour sa part pas fermé la porte à une scission d’EELV. Il avait été le premier à utiliser le terme, en novembre 2014. « Si les dirigeants d’EELV décident l’inverse de ce que souhaitent nos électeurs et leurs élus, c’est de leur responsabilité. Nous prendrons les nôtres », a assuré le sénateur de l’Essonne.Lire aussi :Jean-Vincent Placé, l’écolo qui veut être enfin ministreAu micro, chacun fait état de ses ambitions et de ses préventions. « Nous devons construire une maison commune des progressistes, démocrates, écologistes », lance Jean-Luc Bennahmias. « On ne peut pas construire à long terme pour servir des aventures personnelles », prévient Antoine Waechter. « Nous ne sommes pas mûrs pour parler de structure, nous devons parler de projet », estime de son côté Corinne Lepage.Alors que la majorité d’EELV est rétive à l’idée d’intégrer l’équipe de Manuel Valls, un an après que Cécile Duflot a refusé d’y entrer, le député de Paris Denis Baupin déplore que « la non participation gouvernementale ne semble pas avoir atteint de résultats ». « C’est de l’intérieur qu’on pèse, juge-t-il. Partout où nous prenons nos responsabilités, ça produit des résultats. Le compromis, ce n’est pas sale, le compromis, c’est noble. »Avec le PS, « nous aurons besoin d’un autre accord »Dans les couloirs, la sénatrice Esther Benbassa, se montre volontiers critique. « Je suis venue en anthropologue… Pour l’instant, je n’entends que des propos lénifiants », lâche-t-elle. Julien Bayou, porte-parole d’EELV, et partisan de discussions avec le Front de gauche, est, lui, venu pour écouter – et espérer – un « discours de fermeté » de la part d’Emmanuelle Cosse.La présence de la secrétaire nationale d’EELV a cette réunion est mal vécue par une partie du mouvement. « Je n’ai pas de jugements à porter sur ce que fait Emmanuelle Cosse », s’est contentée de répondre Cécile Duflot, dans un entretien au Monde, mardi 31 mars, sur le sujet. Mme Cosse a envoyé, jeudi 2 avril, un courriel aux militants de son parti pour s’expliquer. « Nous devons multiplier les rencontres et ne pas nous refermer sur nous-mêmes (…) Je n’aurais aucun problème à défendre l'entrée au gouvernement si je pense que c'est bien pour les Français et l'écologie. Je n'aurais aucun problème à la rejeter si je pense le contraire », écrit-elle.Très applaudie, la secrétaire nationale prend la parole. « La seule certitude que j'ai aujourd'hui, c'est qu'il ne faut pas avoir peur de manier le rapport de force », assume-t-elle. Critique envers le bilan écologique des gouvernements Ayrault puis Valls, elle déplore que le PS ait « balayé d'un revers de la main » l’accord de gouvernement signé avec son parti en 2011. « Nous aurons besoin d’un autre accord », poursuit-elle. Prudente, elle prévient : « je ne vais pas engager mon parti aujourd'hui sur quoi que ce soit ».C’est le sénateur de l’Essonne Jean-Vincent Placé qui clôt les débats. « La montée du FN interroge sur nos responsabilités, juge-t-il. EELV est profondément discrédité, nous sommes perdus dans nos divisions internes. Il faut sortir de tout cela. » Et de reprendre à son compte l’idée d’une « confédération » entre les différents mouvements. Un projet qui devrait se structurer dans les prochaines semaines, assure le sénateur.Olivier Faye Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) C’est peut-être un incroyable concours de circonstances qui a conduit un homme politique belge de 61 ans, l’ancien ministre régional et ancien président de parti, Steve Stevaert, à se suicider, jeudi 2 avril. Le corps de l’ex-dirigeant du SPA – le parti socialiste néerlandophone – a été retrouvé dans un canal, près de Hasselt, dans le Limbourg belge.Une information parue dans le quotidien De Tijd avait indiqué, le matin même, que le parquet de Bruxelles avait décidé de le renvoyer devant un tribunal correctionnel pour une affaire de viol et d’attentat à la pudeur, avec la circonstance aggravante d’un abus d’autorité lié aux fonctions qu’il exerçait. La décision du parquet datait du 24 mars, mais n’était pas connue jusque-là.En 2013, une jeune femme avait déposé plainte contre l’homme politique pour des faits datant de septembre 2010. A l’issue de l’enregistrement d’une émission de télévision, M. Stevaert aurait violé celle qu’il avait rencontrée sur le plateau. Un dossier médical appuyait cette plainte, dont le caractère tardif a toutefois étonné. La victime présumée a expliqué qu’elle avait peur de perdre son emploi dans la fonction publique. Interrogé après le dépôt de la plainte, M. Stevaert a admis avoir eu des relations sexuelles, mais nié le viol.Deux affaires examinéesLe quotidien De Morgen a apporté, samedi matin, de nouveaux éléments troublants, affirmant que si l’ancien ministre avait lu correctement les courriers que lui avait adressé la justice, « tout aurait pu se passer autrement ».Par le plus grand des hasards, deux affaires le concernant devaient, en effet, être traitées simultanément par la chambre du conseil de Bruxelles, une instance qui intervient dans l’instruction et décide d’un éventuel renvoi devant un tribunal.Dans le premier dossier, datant de 2011, l’ex-ministre risquait peu de chose, voire rien. Il avait d’abord déposé plainte contre une jeune femme qui, disait-il, voulait le faire chanter en diffusant les images de leurs ébats amoureux. La justice avait conclu à un non-lieu, faute d’avoir pu retrouver les vidéos. En retour, la jeune femme avait déposé plainte pour calomnie.Au matin du 24 mars dernier, les deux cabinets d’avocats qui assistent l’homme politique ont délégué une stagiaire à l’audience de la chambre du conseil : ils ont rassuré leur client en lui affirmant que la procédure en resterait là et qu’il n’avait rien à craindre.En réalité, ils ignorent que la chambre va aussi aborder le dossier du viol présumé. Quand on lui demande si elle représente également M. Stevaert pour cette autre affaire, la stagiaire tombe des nues. « Je n’ai pas reçu d’instructions à cet égard », explique-t-elle au juge. Qui ne peut que conclure à l’absence du prévenu, ce qui entraîne habituellement un renvoi direct devant le tribunal correctionnel. Une source judiciaire a en outre indiqué qu’en fait, M. Stevaert n’avait pas désigné d’avocat chargé de l’aider dans ce dossier.Les avocats pas au courantUne erreur ? Une confusion ? Ou la crainte d’une fuite qui aurait définitivement terni une carrière politique fulgurante, qui avait transformé cet ancien patron de bar en « Steve Wonder », un leader ultra-populaire ? Le parquet semble avoir été tellement étonné par la tournure de l’audience du 24 mars qu’il a diligenté une enquête interne. Elle a prouvé que les courriers adressés à l’ancien ministre pour le prévenir de l’audience lui étaient bien parvenus.L’avocate stagiaire nie, quant à elle, qu’on lui ait demandé si elle pouvait plaider également pour le viol présumé. « Elle est formelle : si elle avait été mise au courant, elle m’aurait appelé immédiatement », explique son patron, Me Kris Luyckx. Comme les autres défenseurs de l’homme politique, il ignorait apparemment tout de cette affaire de viol. Or, une intervention et une plaidoirie de sa part, ou de l’un de ses confrères, auraient plus que probablement permis à M. Stevaert d’obtenir, au minimum, un report de son renvoi en correctionnelle.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.04.2015 à 01h17 • Mis à jour le04.04.2015 à 11h50 | Alexis Delcambre Sortir de la crise sociale, rétablir l’équilibre des comptes et formuler une ambition renouvelée pour Radio France : tels sont les messages que la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a adressés à Mathieu Gallet, PDG de l’entreprise publique, vendredi 3 avril, dans une lettre que Le Monde s’est procurée. Dans un entretien à l’AFP, Mme Pellerin a par ailleurs estimé que M.Gallet avait « toutes les cartes en main pour sortir du conflit » et qui lui fallait « rétablir le dialogue social » au plus vite au sein de la Maison ronde. L’option d’une médiation n’est pas envisagée à ce stade, fait-on ainsi savoir rue de Valois.Suite à cette lettre, le PDG de Radio France a annoncé la tenue samedi à 14 heures d’« une nouvelle réunion de négociations pour trouver une issue au conflit social et partager au plus vite le projet stratégique avec les collaborateurs de Radio France et leurs représentants ». Samedi matin, les syndicats n’avaient toujours pas dit s’ils se rendraient à cette réunion.Cette prise de parole gouvernementale était très attendue, alors que Radio France s’apprêtait à vivre un troisième week-end consécutif de grève, en réaction aux difficultés financières de l’entreprise – déficitaire de 21 millions d’euros en 2015 – et à la rupture du dialogue social entre le personnel et M. Gallet, par ailleurs mis en cause pour ses dépenses.Lire : Radio France : vote d’une motion de défiance contre Mathieu GalletL’urgence est de faire face à une fonte de la trésorerie, consumée notamment par le chantier de réhabilitation de la Maison de la radio, dont les coûts ont dérivé. Pour cela, la ministre annonce « une dotation en capital liée aux surcoûts du chantier », qui n’est pas chiffrée à ce stade. En clair, l’Etat va apporter une subvention exceptionnelle qui aidera l’entreprise à faire face à ses dépenses les plus urgentes. En complément, « les différentes options possibles pour la finalisation de ce chantier » seront étudiées. Dans un entretien au Parisien samedi 4 avril, M. Gallet se dit satisfait de ces annonces qui sont « des signes de confiance pour l’entreprise » et confirme, parmi les économies envisagées, la suppression des ondes moyennes et longues (soit 14 millions d’euros par an).Le gouvernement assume l’objectif d’un retour à l’équilibre d’exploitation dès 2017 – alors qu’une option plus douce, à horizon 2019, était aussi envisagée. Mis en cause pour ses revirements, l’Etat rappelle son engagement à « stabiliser la ressource publique » affectée à l’entreprise jusqu’en 2017. Mais en contrepartie, il demande des efforts.Une gageureToutefois, Fleur Pellerin se garde bien de se prononcer sur la nature de ces efforts. Elle se contente de pointer que Mathieu Gallet a proposé un plan de départs volontaires – qui concernerait 300 à 380 personnes, soit l’option la plus élevée. « Le niveau d’emploi ne peut constituer la seule variable d’ajustement », nuance la ministre, ne refusant donc pas cette option, mais la complétant par la demande d’un « travail de modernisation sociale ».« C’est dans le dialogue social à l’intérieur de l’entreprise que devront être trouvées les mesures adaptées pour atteindre cet objectif », souligne-t-elle. Une gageure, quand on sait que les grévistes ont voté vendredi 3 avril, lors d’une assemblée générale réunissant entre 400 et 500 personnes, une motion de défiance envers M. Gallet, qu’ils jugent « discrédité ».Un vote qui a divisé le personnel au sein de Radio France. « L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi 2 avril, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’iTélé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a quant à lui déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale.Dans sa lettre, Fleur Pellerin ne se contente pas de demander au PDG une sortie de crise rapide et un retour à l’équilibre dans deux ans. Elle souhaite aussi, en complément, qu’il porte une « ambition réformatrice ». Pour cela, elle l’enjoint à formuler, en vue du prochain contrat d’objectifs et de moyens – que l’entreprise et l’Etat doivent conclure pour la période 2015-2019 - une vision qui incarne la « singularité » du service public de radio et de musique.Deux orchestres, mais réduitsLa ministre demande une « offre de programmes qui ne soit ni banalisée, ni aseptisée », sans fermer la porte à des « regroupements » de chaînes, pour autant qu’ils soient « ambitieux ». Elle s’oppose à une augmentation des volumes de publicité, mais se dit ouverte à un assouplissement des catégories d’annonceurs autorisés, comme le demande la direction. Au grand dam des radios privées qui ne veulent pas entendre parler d’un assouplissement des règles publicitaires. Mme Pellerin demande aussi des précisions sur l’information, l’éducation aux médias, la transmission des valeurs citoyennes et le numérique.En matière de musique, la ministre de la culture fait comprendre qu’elle ne souhaite ni la fusion des deux orchestres de Radio France, ni le détachement de l’un d’entre eux, comme le demandait M. Gallet. Mais la ministre propose un « redimensionnement des formations musicales » et une « réforme de leurs modalités de travail ». « L’annonce de ne pas fusionner les deux orchestres nous rassure, commente Philippe Ballet, délégué UNSA. En revanche, la ministre valide de fait le plan de départ volontaire. Cela nous heurte. Plus largement, le gouvernement ne répond pas à notre constat de sous financement de l’audiovisuel public. »L’accueil qui sera fait aux propositions de Mme Pellerin reste incertain, dans une Maison ronde chauffée à blanc après deux semaines de conflit. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.Consulter notre visuel interactif : La première année agitée de Mathieu Gallet à la tête de Radio FranceAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.04.2015 à 13h24 • Mis à jour le03.04.2015 à 13h29 Le sénateur centriste Aymeri de Montesquiou est soupçonné par la Haute Autorité de transparence de la vie publique (HATVP) d'avoir sous-évalué son patrimoine de plusieurs millions d'euros. L'élu avait déjà été sanctionné par la levée de son immunité parlementaire dans le cadre de l'affaire du « Kazakhgate », au moment où le député du Gers avait été le représentant en Asie centrale de Nicolas Sarkozy, alors président de la République. Compte tenu d'un « doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité de ses déclarations, en raison notamment de l'omission d'œuvres d'art et d'avoirs importants détenus à l'étranger ainsi que de la sous-évaluation de son patrimoine immobilier », l'autorité a transmis son dossier au parquet financier, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Le parquet national financier devrait prochainement ouvrir une information judiciaire.D'après la HATVP, le sénateur du Gers a sous-évalué l'un de ses biens immobiliers à Paris de plus de 50 %, a omis de déclaré deux comptes bancaires situés à l'étranger de plusieurs centaines de milliers d'euros chacun au Luxembourg et en Suisse, selon Libération, et a également oublié de déclarer des œuvres d'art pour plus d'un million d'euros. Ce sont les investigations de la Haute-Autorité qui ont révélé ces sous-évaluations. Le sénateur a fait ces fausses déclarations à plusieurs reprises.Lire : Vingt propositions pour plus de transparence dans la vie publiqueSoupçons de commissionsLe 18 mars, le bureau du Sénat avait levé l'immunité parlementaire de ce sénateur inquiété par l'enquête sur des soupçons de commissions perçues en marge de contrats conclus avec le Kazakhstan. Il appartient au groupe UDI-UC (Union centriste) du Sénat. Ce sénateur du Gers était auparavant le représentant de Nicolas Sarkozy en Asie centrale. Son bureau et son domicile avaient été perquisitionnés dans cette affaire liée à des contrats conclus sous la présidence de Nicolas Sarkozy pour un montant total de 2 milliards d'euros, notamment pour l'achat de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.Deux magistrats enquêtent depuis mars 2013 pour des faits présumés de « blanchiment en bande organisée », et de « corruption active d'agents publics étrangers ».  Lire (édition abonnés) : Rebondissements dans le « Kazakhgate »Le nom du parlementaire était également apparu dans les fichiers HSBC dont Le Monde avait pris connaissance, associé à un compte ouvert dans les années 1990 et fermé en 1994, lui-même lié à une société écran au Panama. Une information qu'il avait démentie. Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le dialogue semble bien rompu entre Mathieu Gallet, le PDG de Radio France, et les grévistes qui ont reconduit leur mouvement jusqu’au mardi 7 avril. Vendredi matin, une assemblée générale, qui réunissait 400 à 500 salariés, de source syndicale, a voté à la quasi-unanimité une motion de défiance, qui demande le départ du dirigeant. Texte de la motion de défiancePourquoi ce vote, alors que la résolution de la crise se joue désormais dans les cabinets ministériels, de Bercy à la culture en passant par Matignon ? Ceux-ci planchent actuellement sur le fameux « projet stratégique » remis jeudi par M. Gallet et s’apprêtent à rendre des arbitrages sur les missions et les moyens de l’entreprise publique ces prochaines années.« L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’i-Télé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue.« M. Gallet se sert des antennes de Radio France pour sa communication personnelle, alors qu’il n’arrive plus à mettre les partenaires sociaux autour d’une table », a poursuivi M. Quennesson. De fait, les négociations sociales sont en berne depuis le 30 mars, date du dernier échange formel entre la direction et les délégués du personnel.Personnalisation du conflitDepuis le début de la crise, le 19 mars, le fait que le PDG s’exprime plus volontiers dans les médias ou dans les rédactions que face aux délégués syndicaux est un reproche récurrent. « M. Gallet est totalement discrédité, il s’avère incapable de diriger Radio France et d’incarner les valeurs fortes et intangibles de la radio publique », juge sèchement le texte.L’idée d’une médiation a été à nouveau évoquée par les représentants syndicaux dans leurs contacts, cette semaine, avec des politiques. Pour le moment, le prochain rendez-vous avec le PDG est fixé au mercredi 8 avril, lors d’un comité central d’entreprise où le projet sera présenté.Mais cette personnalisation du conflit ne fait pas l’unanimité au sein de la Maison ronde. Ainsi, le Syndicat national des journalistes (SNJ) a déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale. « Je ne sais pas ce que cela changerait d’avoir la tête de M. Gallet : nous nous retrouverions dans un vide et la vraie question des réformes resterait la même », renchérit un journaliste.Le SNJ appelait aussi à la grève vendredi, mais de façon indépendante du mouvement illimité ouvert par cinq autres syndicats. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.>> Voir notre visuel interactif : La première année agitée de Mathieu Gallet à Radio France« Ce qui pourrait débloquer la situation serait que la tutelle [le ministère de la culture] se fasse enfin entendre », résume un journaliste. Et de suggérer que « ce serait bien que le ministère propose de séparer la question des travaux de celle des réformes », pour tenir compte de l’exaspération provoquée par l’interminable réhabilitation, qui perturbe le quotidien et consume la trésorerie.« Ce chantier est le seul sujet sur lequel il y a consensus à Radio France, résume ce journaliste. Sur le reste – faut-il accepter un plan social, ne garder qu’un orchestre, réformer les modes de production  – il y a des débats parmi les salariés. »Dans la soirée, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a finalement réitéré son soutien au PDG de Radio France, estimant qu’il avait « toutes les cartes en main pour sortir du conflit à Radio France ». « Il faut que [Mathieu Gallet] sorte de ce conflit mais c'est à lui de rétablir le dialogue social », a-t-elle toutefois insisté dans un entretien à l’AFP.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Lemaignen Le sujet ne devait pas être au programme. Vendredi 3 avril, syndicats, patronat et gouvernement se sont réunis non pour discuter d’une réforme du contrat de travail mais pour faire un premier bilan de la dernière réforme du marché du travail de 2013. Au final, la proposition du Medef concernant un « CDI sécurisé » pour l’employeur, plus facile à rompre, a tout de même été évoqué, selon plusieurs participants.L’organisation patronale évoque notamment des « motifs incontestables de rupture », comme l’évolution négative du marché ou la baisse du chiffre d’affaires qui autoriseraient un employeur à licencier, ou encore un « contrat de projet » qui prendrait fin au terme de la mission pour laquelle il a été signé. « Le débat sur le contrat de travail est un débat qu’il faut arrêter tout de suite », avait prévenu Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, en arrivant à la conférence de vendredi.AmbiguïtésLes prises de parole du gouvernement avaient entretenu la confusion sur ses intentions. Dans un entretien au magazine Challenges, publié le 1er avril mais réalisée le 27 mars, Manuel Valls avait dit son intention de remanier le code du travail. Mardi, le premier ministre déclarait sur RMC-BFMTV que cela n’était « pas dans les projets du gouvernement ». Simple concession tactique aux « frondeurs » du PS, selon l’hebdomadaire.« Je ne serai pas le ministre du travail qui réformera le code du travail, en tout cas le contrat de travail », avait quant à lui assuré François Rebsamen sur i-Télé, tandis que le ministre de l’économie Emmanuel Macron avait lui semblé prendre une position contraire en souhaitant, jeudi, que le « droit à l’erreur » en matière d’embauche soit reconnu aux employeurs.Il n’est pas sûr que les discussions de vendredi aient levé les ambiguïtés. Selon M. Berger, le gouvernement a indiqué « qu’il n’y aurait pas de nouveau contrat de travail ». François Asselin, le patron de la CGPME, a lui aussi « senti que, pour l’instant, la porte était plutôt fermée du côté du gouvernement ». Mais pour Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, « cela ne veut pas dire que ça ne reviendra pas par la fenêtre ». Une impression que confirmait le représentant du Medef Jean-François Pilliard, pour qui « à ce stade, il n’y a eu aucune conclusion ».Le sujet pourrait venir sur la table, explicitement cette fois, au moment de la conférence sociale thématique sur les moyens de favoriser l’embauche dans les petites et moyennes entreprises, prévue en juin.En déplacement dans l’Oise, François Hollande a répété vendredi que « des mesures seront prises en juin pour le soutien à l’embauche » dans les PME, assurant que « donner plus de souplesse » aux entreprises ne signifiait pas « créer de la précarité pour les salariés ».« Des bilans contradictoires »Concernant, le vrai thème de la réunion de vendredi, là encore, les interprétations divergent. La loi de juin 2013, qui a ébauché une « flexi-sécurité » à la française, est « une bonne loi », se sont félicités, vendredi dans un communiqué, les ministres de l’emploi François Rebsamen et de l’économie Emmanuel Macron.Le ministre du travail a annoncé un nouveau « rendez-vous » en mai pour examiner avec les partenaires sociaux « les correctifs législatifs ou réglementaires qu’il pourrait être nécessaire d’apporter ». Pour Philippe Louis (CFTC), « c’est là que les choses sérieuses vont commencer » et « si on doit toucher à l’équilibre de l’accord, ça demande une renégociation ».Selon le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, la rencontre a permis de dresser le constat que « l’accord produisait des résultats » comme sur la négociation des plans sociaux, qui a diminué les contentieux. Mais il a noté aussi des échecs, comme la taxation de certains CDD qui n’a pas réduit la précarité. Jean-Claude Mailly a évoqué, de son côté, « des bilans contradictoires ».« De la flexibilité, il y en a déjà beaucoup »Philippe Martinez a lui été plus catégorique. Pour le secrétaire général de la CGT, les conséquences de la réforme sont « souvent dramatiques » pour les salariés en matière de licenciements économiques notamment. « Les accords en cours ne fonctionnent pas. Le seul indicateur de référence, c’est la courbe du chômage ; or ces mesures n’ont pas donné lieu à ce à quoi on s’attendait », avait attaqué Philippe Martinez le matin sur Radio classique et LCI. Jeudi, l’Insee avait ainsi fait état d’une prévision de hausse du chômage en métropole à 10,2 % à la mi-2015 (contre 10 % fin 2014).« De la flexibilité, il y en a déjà beaucoup », a également commenté M. Martinez. Il faisait notamment référence aux accords de maintien dans l’emploi (AME) lancés par la loi de 2013. Ceux-ci permettent de modifier temporairement les conditions de travail pour soulager les entreprises en difficultés.C’est précisément sur les AME que Jean-Claude Mailly, le responsable de Force ouvrière, avait concentré ses griefs, vendredi matin sur LCI. « Les AME, c’est un des points qui ont coincé parce que ça peut prévoir des baisses de salaire et des augmentations de la durée du travail », avait-il affirmé, disant leur préférer les « accords compétitivité », « que nous avons utilisés de manière assez importante dans des entreprises en difficulté comme PSA ou Renault ».Jean-Claude Mailly : "On a un gouvernement qui tergiverse beaucoup" sur WAT.tv De fait, les AME n’ont pas trouvé leur « public » puisque seuls neuf accords ont été signés depuis leur lancement. Le gouvernement pourrait envisager de faciliter les conditions d’accès au dispositif, ou de porter de deux à trois ans la durée maximale de modification des conditions de travail, pour que davantage d’entreprises y aient recours. Mais M. Mailly estime que « le Medef n’obtiendra pas satisfaction » sur le point d’étendre les AME à toutes les entreprises, y compris celles qui ne sont pas en difficulté. Le patron de la CFDT Laurent Berger a lui aussi opposé une fin de non-recevoir à cette hypothèse.Julien LemaignenJournaliste au Monde 03.04.2015 à 10h30 • Mis à jour le03.04.2015 à 11h48 | Abel Mestre Avec Jean-Marie Le Pen, les provocations se suivent et se ressemblent. Le président d’honneur du Front national a réitéré, jeudi 2 avril sur RMC, ses propos qualifiant les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ». Une sortie dénoncée par Marine Le Pen, qui a déclaré au Monde être « en profond désaccord sur la forme et le fond » avec son père.M. Le Pen est un habitué du sujet. Depuis la première affaire du « détail », sur RTL en 1987, il a répété ses propos à plusieurs reprises, ce qui lui a valu plusieurs condamnations. Jean-Marie Le Pen, lui, reste inflexible et assume ses propos : « Je ne marche pas à quatre pattes, je suis un homme debout. Je pense tout ce que je dis, mais je ne dis pas tout ce que je pense », confiait-il jeudi au Monde.Cette nouvelle provocation a immédiatement déclenché une pluie de condamnations politiques. Pour Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, ces propos sont « inqualifiables ». Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, s’est dit quant à lui « consterné » par ces paroles « indignes et contraires aux valeurs de la République ». Le parquet de Paris a, de son côté, ouvert, jeudi, une enquête pour contestation de crime contre l’humanité.Lire aussi :Le FN embarrassé par une nouvelle affaire russeMais la tempête a aussi lieu au sein même du Front national. De plus en plus de dirigeants se disent lassés des provocations cycliques de M. Le Pen, à commencer par sa présidente, Marine Le Pen. Surtout que ces saillies interviennent à chaque fois au moment précis où le parti est au cœur de l’actualité et où Mme Le Pen souhaite donner du crédit à sa stratégie de « dédiabolisation ». « Néant médiatique »De ce point de vue, l’histoire se répète. Le jour de l’élection de sa fille à la tête du FN, en janvier 2011, Jean-Marie Le Pen déclare, à propos d’un journaliste qui disait avoir été molesté par le service d’ordre et avoir subi des insultes à caractère antisémite : « Il a dit que c’était parce qu’il était juif qu’il avait été expulsé. Ça ne se voyait ni sur sa carte de presse ni sur son nez, si j’ose dire », avait alors lancé Jean-Marie Le Pen devant sa fille médusée. Un an plus tard, au cours de la convention présidentielle du FN, M. Le Pen déclame un poème de l’écrivain collaborationniste Robert Brasillach, L’Enfant Honneur, lors d’un discours sur l’honneur en politique. Juste avant les élections européennes de 2014, M. Le Pen n’hésite pas à présenter « Monseigneur Ebola » comme solution à « l’explosion démographique ». Enfin, en juin 2014, juste après les européennes, M. Le Pen déclare à propos de plusieurs artistes opposés au FN, dont Patrick Bruel, chanteur de confession juive : « On fera une fournée la prochaine fois. » Une « faute politique », estime alors Marine Le Pen.« L’argument consistant à dire que les polémiques arracheraient le Front au néant médiatique est faux. C’est lui [Jean-Marie Le Pen] qu’elles arrachent au néant médiatique », s’énerve Mme Le Pen, en congé à l’étranger pour quelques jours. Pour elle, de telles déclarations freinent la progression de son parti, dans la mesure où elles empêcheraient le ralliement d’électeurs venant de la droite parlementaire.« Storytelling »« Ce genre de propos n’affaiblit pas forcément Marine Le Pen, tempère Cécile Alduy, enseignante à Stanford (Etats-Unis), membre de l’Observatoire des radicalités de la Fondation Jean-Jaurès et auteure, avec Stéphane Wahnich, de Marine le Pen prise aux mots (Seuil, 304 pages, 19,50 euros). Cela renforce le storytelling de la dédiabolisation, car cela permet à Marine Le Pen de se différencier de son père en affirmant une divergence profonde. »Dans l’entourage de Marine Le Pen, la réaction publique la plus virulente aura été celle de Gilbert Collard, député Rassemblement Bleu Marine du Gard, mais non encarté au FN. Jeudi, l’avocat n’a pas caché son énervement sur Twitter. « La Shoah est l’abomination des abominations et [Jean-Marie Le Pen] un tract ambulatoire pour Manuel Valls, c’est désespérant ! », a-t-il écrit sur le réseau social. Réponse cinglante de Jean Marie Le Pen, toujours sur Twitter : « Ferme donc ta gueule, espèce de collard ! »Mais ce que craignent surtout les frontistes aujourd’hui, ce sont les dommages politiques de cette affaire sur la campagne régionale en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, où M. Le Pen est censé être tête de liste. « Il vient de nous faire perdre une région que l’on pouvait gagner. Déjà que c’était mal engagé à cause de son âge… », soupire un cadre « mariniste » pour qui cette sortie prouve que M. Le Pen « n’a pas changé ».« Il ne veut pas du pouvoir, il ne veut pas gagner mais seulement amuser la galerie », explique ce dirigeant du FN.Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Après l’usine PSA de Trémery (Moselle) la semaine précédente, le président continuait inlassablement son tour de « la France qui gagne », vendredi 3 avril, dans une forge de Trie-Château (Oise). Mais en plus des traditionnelles assurances sur l’imminence d’une reprise, égrenées avec insistance depuis un mois, François Hollande y a apporté dans sa besace des annonces : des mesures destinées à favoriser l’investissement industriel dans les PME.La preuve par l’exemple : dans cette usine spécialisée dans la forge de pièces métalliques pour la construction aéronautique ou ferroviaire, sauvée de la disparition par le groupe Le Bronze Alloys, M. Hollande a symboliquement « signé » un prêt de 10 millions d’euros accordé par des assureurs à l’entreprise. Un dispositif initié en 2013, permettant aux assureurs de financer des entreprises, qui a déjà permis de lever 14 milliards d’euros, dont 8 milliards ont déjà été investis. Désireux d’« aller plus loin », le chef de l’Etat, accompagné par des assureurs français et étrangers, a annoncé la création d’ « un nouvel outil : un fonds d’investissement de plus d’un demi-milliard d’euros qui investira dans le capital des entreprises », lequel « commencera à investir dès ce mois-ci dans les entreprises en France. »« Ouvrir une fenêtre »Avec ce fonds de 535 millions d’euros, destiné aux PME, « l’idée est de franchir une nouvelle étape, afin que les assureurs financent plus massivement les entreprises, non plus en dette, mais en capital », explique-t-on à l’Elysée. « Ce qui est vrai ici l’est aussi de toute l’économie. La clef de la reprise économique, c’est l’investissement », a expliqué M. Hollande. « Les signes d’amélioration se multiplient : les Français consomment plus, les entreprises retrouvent des marges de manœuvre, l’euro baisse, le prix du pétrole également. Mais c’est en investissant que les entreprises françaises pourront bénéficier de la reprise et se remettre à embaucher », a-t-il poursuivi.Pour ce faire, le président a également annoncé la mise en place, cette année, d’un « dispositif de soutien temporaire à l’investissement productif, ciblé sur le renouvellement des capacités de production ». Un dispositif qui sera précisé d’ici au séminaire gouvernemental du mercredi 8 avril, dont l’objectif est de rapidement « ouvrir une fenêtre » alors que l’investissement privé tarde à repartir. Il sera ciblé sur les investissements productifs, robotisation et machines, « pour créer rapidement des emplois », espère l’Elysée. François Hollande a expliqué que « l’Etat et la Caisse des dépôts et consignations devront notamment se mobiliser pour accélérer les décisions d’investissement des collectivités locales dans tous les territoires », selon des modalités dont les contours exacts restent là aussi à dessiner.François Hollande a par ailleurs annoncé que les « prêts de développements », des prêts jusqu’à cinq ans, de la Banque publique d'investissement (BPI) en faveur des entreprises allaient être « portés jusqu'à 8 milliards d'euros ».Au-delà du constat économique, tel qu’effectué par l’Insee, la portée du discours présidentiel, cinq jours après la déroute des socialistes aux élections départementales, est éminemment politique, le scrutin ayant révélé selon l’Elysée « la perception d’une impatience vis-à-vis des résultats et la nécessité très claire de mettre en coup d’accélérateur », comme de mettre en avant des « sujets de rassemblement ». Car M. Hollande ne fait que répondre à une demande formulée de longue date par de nombreux visiteurs, mais aussi à une exigence d’une partie de sa gauche et des frondeurs socialistes. « Nous ne faisons pas des réformes pour les entreprises, nous soutenons les entreprises pour qu’elles investissent », devait ainsi conclure M. Hollande.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.04.2015 à 09h42 • Mis à jour le03.04.2015 à 18h32 | Nicolas Chapuis La compétition au PS est déjà sur les rails. Le courant « cohérence socialiste », mené par les quatre députés Karine Berger, Valérie Rabault, Yann Galut et Alexis Bachelay, a décidé de déposer sa propre motion pour le congrès de Poitiers du 5 au 7 juin. Ils font alliance pour l'occasion avec trois autres premiers signataires de contributions générales, Dominique Bertinotti, l'ancienne ministre de la famille, Nicolas Brien et Madeleine Ngombet.Le nom de cette future motion n'a pas encore été arrêté. Mais c'est Karine Berger, la députée des Hautes-Alpes, qui sera la première signataire. « Le message qu'on veut faire passer est : “Qu'est-ce qu'on fait pour les déçus de la gauche ?” », explique-t-elle. Pour développer leurs idées et faire le bilan de la défaite aux départementales, les membres de la motion ont publié une tribune dans Le Monde, jeudi 2 avril, intitulée « Dans socialiste, il y a social, et le PS l'a oublié ». « Entre une gauche fantasmée et une gauche de gestion, il y a la place pour une gauche de transformation », estiment-ils dans ce texte. « On doit faire en sorte que le Parti socialiste redevienne l'instance d'arbitrage quand on est au pouvoir », explique Mme Berger.D’autres motions à venirCes élus qui font partie de la majorité actuelle dans le parti ont donc refusé de se joindre à Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS. « Sa motion agrège le gouvernement, alors que nous on veut justement poser la question du rapport du parti à l'exécutif », explique la députée des Hautes-Alpes.D’autres motions devraient bientôt suivre le mouvement, la date limite de dépôt étant fixée au conseil national du 11 avril. M. Cambadélis a l’intention de faire la sienne. L’aile droite du parti, menée par Gérard Collomb et Jean-Marie Le Guen, menace de faire la sienne si l’actuel premier secrétaire du parti n’intègre pas leurs idées dans son texte. Les frondeurs à la gauche du PS sont, eux, au milieu de négociations internes pour écrire le texte et désigner le premier secrétaire. Martine Aubry, qui a demandé à François Hollande des inflexions dans sa politique économique, attend de son côté de voir ce qu’elle va obtenir. Son choix final – rejoindre l’une ou l’autre des motions, ou faire la sienne – déterminera en partie l’équilibre des forces au congrès.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.04.2015 à 18h17 • Mis à jour le03.04.2015 à 11h45 Quatre jours après le second tour des élections départementales, les quatre-vingt-dix-huit conseils départementaux élisaient leurs président(e)s jeudi 2 avril. La moitié d'entre eux n'occupaient pas cette fonction avant l'élection, une proportion relativement forte, due aux nombreux changements de majorité.Lire : Qui sont les nouveaux présidents de départements ?Cherchez ci-dessous le nom du (de la) président(e) de votre département : Francis Gouge (Créteil, correspondant) Christian Favier a retrouvé sans surprise son fauteuil à la présidence du conseil général du Val­-de- Marne, restant ainsi le seul communiste à la tête d’un département. Il a été élu, dès le premier tour, par 28 voix contre 22 à son adversaire UMP, Olivier Capitanio. Aucun bulletin tant à gauche qu’à droite n’a manqué à chacun des deux candidats.Lire aussi :Dans le Val-de-Marne, les communistes conservent un dernier bastionElu conseiller général, puis départemental, du canton de Champigny Ouest depuis 1994, et président depuis 2001, année où il a succédé à un autre communiste, Michel Germa, M. Favier confie qu’il a vécu la plus difficile élection à laquelle il s’est présenté, « en raison des contextes politique et institutionnel avec notamment la remise en cause des départements ».Devant « la situation politique si particulière avec la montée de la droite, il a été jugé utile, dit-il, que je puisse continuer ». Il y a près de deux ans, il avait laissé entendre qu’il ne se représenterait pas, donnant la préférence à son mandat de sénateur, pour lequel il a été élu pour la première fois en 2011. Quoi qu’il en soit, en 2017, il devra choisir. D’ici là, il entend exercer pleinement sa présidence, se refusant à la qualifier de transition. Son élection est la marque d’un apaisement des relations entre PCF et PS.« Faiseurs de roi »En février, Luc Carvounas, sénateur et maire d’Alfortville et premier secrétaire fédéral du Parti socialiste, menaçait de ne pas participer à l’exécutif départemental : « Nous nous réservons le droit d’être ou non dans la majorité, une fois les élections achevées, en fonction de la manière dont se sera déroulée la campagne. (…). Nous préférons avec Abraham Johnson, président du groupe socialiste et républicain au sein du conseil général, être un groupe sans délégation d’exécutif mais un groupe qui pèse. »Il rappelait même, une autre fois, à ses camarades communistes que « les faiseurs de roi dans une assemblée de gauche, demain, et ce quel que soit le rapport de forces seront les socialistes ». Le groupe UMP étant le plus nombreux, leur entente était inévitable mais sur quelles bases et à quel prix. Signe de relations apaisées, le PS qui a perdu deux sièges garde le même nombre de vice-­présidents et M. Johnson précédemment conseiller général délégué devient 2e vice-­président.Bien évidemment, la droite, par la voix de son leader Olivier Capitanio n’a pas manqué d’essayer d’enfoncer un coin dans cette alliance qu’elle qualifie de « mascarade », déclarant « sur le fond, on sait qu’ils ne sont plus d’accord sur rien. Vous allez devoir consacrer davantage de temps à vos divergences qu’au bien-être des Val-de-marnais ». M. Capitanio devait aussi s’attaquer au découpage électoral, cause selon lui de la défaite de la droite qui a réuni près de 52 % des voix. « Vous avez juridiquement le pouvoir alors que vous êtes politiquement minoritaires », a-t-il lancé à l’ensemble de la gauche départementale. Ce à quoi M. Favier a répliqué : « En gardant les anciens cantons, les projections qui ont été faites montrent que le département n’aurait pas basculé. La gauche en aurait gagné 26 sur 49. » Olivier Capitanio concluait son intervention par une formule qui annonce bien des joutes futures : « Notre mandature commence sous de mauvais auspices. » Francis Gouge (Créteil, correspondant)Journaliste au Monde Raphaëlle Bacqué La famille Bompard a un temps espéré que l’UMP proposerait une alliance à la Ligue du sud pour prendre la présidence du Vaucluse. « Il faut faire l’union des droites », clamaient encore juste avant le vote, jeudi 2 avril au matin, l’épouse et le fils du maire d’Orange, élus trois jours auparavant au conseil général. La droite s’est cependant bien gardée de se compromettre avec ce petit parti d’extrême droite rival du Front national.Lire aussi :Les militants du Vaucluse attendent « la prochaine fois »Malgré l’égalité parfaite du nombre de siège entre la gauche et la droite, l’UMP savait qu’elle pourrait faire tomber dans son escarcelle ce département présidé jusque-là par les socialistes… au bénéfice de l’âge.« Gaulliste de gauche pompidolien » Le scrutin s’est donc déroulé comme elle l’avait prévu : aux deux premiers tours de scrutin, Max Raspail, présenté par l’Union de la gauche et Maurice Chabert (DVD) pour l’UMP ont obtenu chacun douze voix sans réunir de majorité absolue. C’est donc après le troisième tour que, conformément à la loi, le doyen d’âge Maurice Chabert, 71 ans, professeur à la retraite et maire de Gordes, l’un des plus beaux villages du Luberon, a accédé à la présidence du Vaucluse.Se définissant comme un « gaulliste de gauche pompidolien », M. Chabert a nommé neuf vice-présidents de droite et promis une « gestion sobre et équitable dans l’intérêt public départemental et du développement économique, source d’emplois » en luttant « contre le gaspillage » et sans augmenter la fiscalité.A l’issue des trois tours, le candidat FN Hervé de Lépineau a eu seulement la satisfaction de constater que les quatre conseillers de la Ligue du sud s’étaient peu à peu reportés sur son nom. La députée Marion Maréchal-Le Pen, chef de file du FN dans le département, n’avait même pas fait le déplacement.Raphaëlle Bacquégrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Rodier 38 466 emplois ont été créés ou maintenus en 2014 par l’aide à la création d’entreprise d’Initiative France, selon les résultats présentés mercredi 8 avril par ce réseau associatif qui facilite le financement et accompagne le développement de projets. Le bilan 2014, bien qu’un peu plus faible que celui de 2013, où 39 538 emplois avaient été créés, a facilité l’accès à la création d’entreprise aux demandeurs d’emploi.La mise en œuvre des projets accompagnés par Initiative France passe par un système de prêts d’honneur accordés à des personnes qui, autrement, n’auraient pas accès aux crédits bancaires. Le réseau obtient la confiance de la banque et améliore la durée de vie des entreprises en accompagnant les porteurs de projets.Lorsque Ingrid Diel-Plait, femme au foyer de 54 ans, demande 40 000 euros à la banque pour racheter un café de village, elle essuie sans surprise un fin de non-recevoir. Puis se tourne vers Facebook. « Je vous prévends deux petits-déjeuners pour 10 euros », inscrit-elle sur son « mur » Facebook. Elle récolte 9 000 euros, 8 630 exactement pour initier son projet, qu’elle a finalement réalisé avec Initiative France.Partenariat formaliséLe montant moyen des prêts d’honneur à taux zéro est faible : 8 900 euros, mais fait effet de levier pour décrocher le prêt bancaire indispensable au projet. « En 2014, 63 % des entrepreneurs bénéficiaires d’un prêt d’honneur d’Initiative France étaient des demandeurs d’emploi. Ce taux est monté jusqu’à 68 % en 2010 », indique le réseau.Le partenariat, qui a toujours existé entre Initiative France et Pôle emploi, a été formalisé en décembre 2014 afin de cibler les porteurs de projets les plus fragilisés par la conjoncture : les chômeurs de longue durée, les seniors, les jeunes, les femmes et les handicapés. Un budget d’1 million d’euros y est alloué par Pôle emploi pour une durée de deux ans renouvelable.La création d’entreprise n’est pas de la création d’emploi à proprement parler, mais « c’est une alternative crédible et efficace à la recherche d’emploi ! », déclarait Bernadette Sozet, déléguée générale d’Initiative France, lors de la signature de la convention du partenariat avec l’opérateur public.En 2014, les 228 plate-formes du réseau associatif qui sont implantés sur toute la France ont ainsi permis la création ou la reprise de 16 195 entreprises. Leur taux de pérennité est de 87 % à trois ans. L’ouverture des portes du Petit café d’Ingrid, à laquelle une banque tout ce qu’il y a de plus classique devrait finalement prêter 25 000 euros est prévue pour le 16 avril à Héricy, en Seine-et-Marne.Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.04.2015 à 16h03 • Mis à jour le08.04.2015 à 17h36 | Olivier Faye Pour le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite, « Jean-Marie Le Pen a l’idée fixe de transmettre un parti campé sur ses fondamentaux ».En désavouant Jean-Marie Le Pen et en le menaçant de possibles sanctions, Marine Le Pen a-t-elle franchi une nouvelle étape dans sa stratégie de « dédiabolisation » du Front national ?Jean-Yves Camus : Certains voient dans cette tension très forte entre deux lignes diamétralement opposées, celle de Marine Le Pen et celle de son père, un moyen délibéré pour la présidente du Front national de conserver l’électorat traditionnel tout en en gagnant un nouveau. Mais il est toujours très aventureux de considérer que les gens tiennent un double langage.Néanmoins, on retrouve dans l’interview que Jean-Marie Le Pen a accordée à Rivarol le même fond d’idées que ce qui peut être entendu à la base du parti. Un certain nombre de choses ne figurent plus au programme du FN. Le programme des années 70 n’est pas celui d’aujourd’hui : ils ne parlent plus d’inversion des flux migratoires, d’annuler les naturalisations, ou de thématiques anti-juives. Mais est-ce que ça suffit ? La boucle ne sera vraiment bouclée que quand le bureau politique du FN – pas simplement Marine Le Pen ou Florian Philippot à titre personnel – dira quelle est la ligne officielle du mouvement, sur le maréchal Pétain ou sur d’autres questions.Quand Gianfranco Fini a fait ça en Italie, passant du MSI à l’Alliance nationale, c’était au nom du parti en tant que tel, et pas une simple position personnelle.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen réplique à sa fille dans « Rivarol »Quel but vise Jean-Marie Le Pen en accordant cette interview à « Rivarol » ?Je n’ai rien lu dans l’interview qui diffère considérablement de ce que Jean-Marie Le Pen a toujours dit, excepté sur la démocratie et sur le « monde blanc ». Dans cet entretien, c’est un Jean-Marie Le Pen fidèle à lui-même et aux fondamentaux de son parti. Mais l’interview ne paraît pas n’importe où. Parler de Pétain dans Rivarol, journal fondé en 1951 par d’anciens collaborateurs du régime de Vichy, et qui défend la figure du maréchal Pétain, ça n’est pas indifférent.Jean-Marie Le Pen a l’idée fixe de transmettre un parti campé sur ses fondamentaux. Il n’accepte pas que la dédiabolisation fasse du FN un parti comme les autres. Il ne se reconnaît plus dans ce mouvement qu’il a mené hors de l’anonymat électoral. La normalisation du FN avance, elle est perceptible par une partie de l’opinion publique. Mais Jean-Marie Le Pen a aussi bien senti que les derniers résultats du FN, aux élections départementales, montrent que la normalisation n’est pas achevée. Avec le scrutin majoritaire, et le fait que l’UMP ne veuille pas entendre parler d’accords, le plafond de verre est difficile à briser.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen et la vérité du FNNe cherche-t-il pas, à 86 ans, à continuer de peser, alors qu’une nouvelle génération a pris la main ?Jean-Marie Le Pen existe encore. Il est toujours député européen et conseiller régional. Rien ne nous dit qu’il ne sera pas placé dans un tour de passe-passe derrière sur la liste aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur.Sanctionner Jean-Marie Le Pen, le mettre de côté, n’est-ce pas le risque de connaître une saignée parmi la base militante du parti ?La saignée, est-ce que ça ne fait pas davantage de bien que de mal ? Le jeu permanent des lignes qui s’entrechoquent ne peut sans doute pas durer.Propos de Jean-Marie Le Pen : vers une rupture... par lemondefrOlivier Faye Alexandre Pouchard « Stratégie de la terre brûlée », « suicide politique »... La présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, emploie des mots exceptionnellement durs à l'égard de son père, Jean-Marie Le Pen, dans un communiqué publié mercredi 8 avril. Elle annonce une réunion exceptionnelle du bureau exécutif du parti dès que possible pour statuer sur le cas du président d'honneur du FN.Lire : Au Front national, guerre ouverte entre les Le PenCette guerre ouverte a éclaté au grand jour le 2 avril, quand l'ancien président du FN a réitéré ses propos sur les chambres à gaz, qu'il avait qualifiées de « détail » de l'histoire de la seconde guerre mondiale, avant de réhabiliter le maréchal Pétain, chef collaborationniste de Vichy jugé « très sévèrement à la Libération ». Des propos sur lesquels Marine Le Pen s'est dite « en profond désaccord sur la forme et sur le fond », Jean-Marie Le Pen répliquant ensuite en dénonçant une « trahison ».1. « Président d'honneur », un poste sur mesureUn membre « normal » du Front national serait logiquement exclu par le parti, comme cela a déjà été le cas pour des adhérents ayant commis des dérapages jugés inacceptables par Marine Le Pen.Mais Jean-Marie Le Pen n'est pas un adhérent du FN comme les autres. Il a participé à la création du parti, en 1972, et l'a ensuite présidé jusqu'en janvier 2011. C'est à cette date, lors du congrès de Tours, que sa fille Marine prend sa succession à la tête du parti, face à Bruno Gollnisch.Les statuts du FN sont alors modifiés, avec la création d'un nouveau poste : la « présidence d'honneur ». L'article 11 bis de ces statuts en précisent le contour :« L'assemblée générale ordinaire peut nommer un président d'honneur sur proposition du conseil d'administration (bureau politique).Il est membre de droit de toutes les instances du mouvement (conseil national, comité central, bureau politique, bureau exécutif, commission nationale d'investitures).Pour pouvoir être nommé, il devra avoir accompli deux mandats comme président du Front national et ce pendant une durée d'au moins cinq ans. »Il n'est toutefois précisé nulle part que le poste de président d'honneur est déterminé à vie, contrairement à ce qu'affirmait Jean-Marie Le Pen en juin 2014 sur BFM-TV.2. Les statuts sont flous sur une possible exclusionSelon l'article 8 des statuts du Front national, un membre du parti peut en être exclu purement et simplement pour « motif grave » (sans que ce terme ne soit plus précisément défini) par le président, le bureau politique (équivalent d'un conseil d'administration) ou par le bureau exécutif (équivalent du bureau du conseil d'administration). En cas de contestation, il peut se défendre devant une « commission de discipline et de conciliation ». « Sa composition, sa compétence et ses règles de fonctionnement font l'objet d'un règlement intérieur spécial » qui n'est pas public, précisent les statuts.Ces cas peuvent-ils s'appliquer à Jean-Marie Le Pen ? Si le président d'honneur est « nommé » par l'assemblée générale, on pourrait imaginer qu'il soit déchu de cette fonction, mais les statuts ne précisent pas si ce cas est possible. C'est ce point qui va être particulièrement étudié par le bureau exécutif du FN.Interrogé par i-Télé, le député d'extrême droite, Gilbert Collard, avocat et proche de Marine Le Pen, en doute : « Faut-il encore que les statuts et le règlement intérieur permettent [une exclusion]. »3. Le risque d'une procédure judiciaireLes responsables du Front national sont conscients de la difficulté de la situation. Dans son communiqué, Marine Le Pen se garde bien d'évoquer une exclusion, mais préfère « envisager avec [le bureau exécutif] les moyens de protéger au mieux les intérêts politiques du Front national ».Pour le bureau exécutif, dont les membres sont majoritairement favorables à Marine Le Pen, la meilleure solution serait que Jean-Marie Le Pen se mette de lui-même en retrait. Car au vu des statuts, le risque juridique d'une exclusion semble réel, comme le souligne Gilbert Collard :« On va se retrouver devant le juge des référés, avec une condamnation et alors le remède sera pire que le mal. »Autre solution, plus longue : les responsables du FN pourraient modifier les statuts lors du prochain congrès (prévu en 2017) ou lors d'un congrès extraordinaire, organisé dans les trois mois si la présidente en fait la demande.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Les Décodeurs La rupture entre Jean-Marie et Marine Le Pen est-elle définitivement consommée ? Décrivant une « crise sans précédent » après l'entretien accordé par son père à Rivarol, la présidente du Front national semble suggérer qu'une étape a été franchie dans la longue histoire des accrocs familiaux et politiques qui ont jalonné la montée en puissance de la fille au détriment de son père.Lire la synthèse : Au Front national, guerre ouverte entre les Le Pen2 avril 2015 : le retour des chambres à gazVingt-huit ans après avoir fait scandale sur RTL, Jean-Marie Le Pen réitère le jeudi 2 avril sur BFM-TV ses propos sur les chambres à gaz. Selon lui, leur utilisation par les nazis durant la seconde guerre mondiale pour exterminer juifs, opposants politiques, tsiganes et homosexuels n'ont été qu'un « détail » de l'histoire.« Ce que j'ai dit correspondait à ma pensée, que les chambres à gaz étaient un détail de la guerre, à moins d'admettre que c'est la guerre qui était un détail des chambres à gaz (...) Je maintiens, parce que je crois que c'est la vérité et que ça ne devrait choquer personne. »Le lendemain, fidèle à sa stratégie de dédiabolisation, Marine Le Pen désavoue son père et se dit « en profond désaccord sur la forme et le fond » avec lui.Le président d'honneur du FN lui réplique quatre jours plus tard dans le journal d'extrême droite Rivarol en lançant qu'« on n'est jamais trahi que par les siens ». Avant de renchérir : « Je n'ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître. L'on a été très sévère avec lui à la Libération. » Jean-Marie Le Pen s'en prend également aux origines du premier ministre Manuel Valls, naturalisé français à l'âge de 20 ans : « Quel est l'attachement réel de Valls à la France ? Cet immigré a-t-il changé du tout au tout ? »Avec cette interview, Marine Le Pen évoque une crise « sans précédent » et annonce qu'elle s'opposera à la candidature de son père pour les régionales en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. « Son but est de nuire », déclare Mme Le Pen, qui annonce la tenue prochaine d'une réunion du bureau exécutif du parti pour « protéger les intérêts du mouvement ».20 novembre 2014 : Jean-Marie Le Pen contre un changement du nom du Front nationalJean-Marie Le Pen réplique sèchement à sa fille, qui estime que la question de changement de nom du Front national « mérite d'être posée ». Mettant en garde contre une « trahison des militants », il tacle les « gens récemment arrivés au Front national venant d'autres partis politiques » qui n'ont pas de « sentiment à l'égard d'un drapeau qui flotte depuis quarante ans et qui a coûté cher à ceux qui l'ont planté et défendu ». 6 juin 2014 : la « fournée » et la lettre ouverteDans son « journal de bord » vidéo, Jean-Marie Le Pen fustige les artistes qui ont pris position contre son parti pendant les élections européennes. Visant notamment le chanteur Patrick Bruel, de confession juive, il promet d'en faire « une fournée la prochaine fois ».Deux jours plus tard, sa fille condamne une « faute politique ». « Si cette polémique peut avoir une retombée positive, déclare-t-elle au Figaro.fr, c'est celle de me permettre de rappeler que le Front national condamne de la manière la plus ferme toute forme d'antisémitisme, de quelque nature que ce soit ».La semaine suivante, le président d'honneur du FN lui répond dans une lettre ouverte glaciale, dans laquelle il vouvoie « madame la présidente ». Il dénonce la « sanction injuste » infligée après ses propos – à savoir la suppression de son « journal du bord » du site du Front national. Avant de rappeler à sa fille : « N'avez-vous pas été mise en cause par votre déclaration sur "l'occupation" de rues par des fidèles musulmans ou encore par votre présence à Vienne, à un bal réputé "nazi" par nos ennemis ? Vous estimez-vous donc fondée à sanctionner le fondateur et président d'honneur du Front national, en outre député européen depuis trente ans ? »Lire également : Marine Le Pen sur son père : l'avenir du FN, « c'est moi et non plus lui »7 janvier 2014 : la « quenelle » timidement condamnéeEn octobre 2013, le président d'honneur du FN réalise avec Bruno Gollnisch une « quenelle », le geste provocateur (et à penchant antisémite) popularisé par Dieudonné. Quelques mois plus tard, alors que la controverse sur l'humoriste prend de l'ampleur, Jean-Marie Le Pen assure « ne pas regretter » son geste. Dans le Journal du dimanche, Marine Le Pen prend alors timidement ses distances, en estimant qu'« il faut éviter de le faire », sans citer le nom de son père. « Nous n'avons aucune raison de chercher à heurter ou blesser des gens, explique-t-elle, tout en ajoutant que « beaucoup de gens effectuent ce geste sans imaginer une demi-seconde qu'il y a une référence antisémite derrière. »6 juillet 2012 : Jean-Marie Le Pen tacle sa « petite bourgeoise » de filleQuelques semaines après l'élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen oppose dans une interview au Times son passé d'« homme du peuple » à la « petite-bourgeois[i]e » dont sa fille est issue. Le jour même, il assure sur son blog vidéo avoir été victime d'un problème de traduction, expliquant avoir souhaité qualifier Marine Le Pen de « petite fille bourgeoise », pour évoquer une « différence d'origine et de milieu ». 31 janvier 2012 : désaccords sur les conditions de départ à la retraiteEn pleine campagne présidentielle, alors que Marine Le Pen promet de rétablir le droit à la retraite à taux plein à 60 ans, Jean-Marie Le Pen se déclare favorable à un relèvement de l'âge légal à 65 ans. Il y reviendra d'ailleurs dans son entretien dans Rivarol à paraître le 9 avril : « J'ai essayé d'expliquer à Marine Le Pen et à ses conseillers que c’était une erreur. C’est ridicule de demander la retraite à 60 ans alors que moi, à la tête du FN, pendant des décennies, je l’ai demandée à 65 ! J’étais en avance, encore que les Allemands sont aujourd’hui à 67 ans ! »30 juillet 2011 : l'« accident » Breivik et la « naïveté » de la NorvègeAu moment de la tuerie d'Oslo, perpétrée par Anders Breivik, Marine Le Pen condamne des « actes barbares et lâches ». L'ancien homme fort du parti évoque de son côté l'« accident d'un individu qui, sous l'effet d'une folie, fût-elle passagère, se met à massacrer ses concitoyens ». Il met en cause la Norvège, un « petit pays sympathique [...] qui n'a pas pris la mesure du danger mondial que représente d'abord l'immigration massive, qui est la cause principale, semble-t-il, dans l'esprit de ce fou meurtrier ».A l'époque, la présidente du FN refuse de condamner les propos de son père et se contente, dans un communiqué, de dénoncer une « récupération politicienne » de la gauche.22 avril 2011 : l'affaire du salut naziLe 25 mars 2011, le site du Nouvel Obs publie la photo d'un candidat du Front national aux cantonales, Alexandre Gabriac, mimant un salut hitlérien devant un drapeau nazi. Convoqué par la commission des conflits du parti, le jeune homme de 21 ans reçoit un simple blâme. Mais Marine Le Pen, présidente du parti depuis le mois de janvier, décide de l'exclure.A la suite de Bruno Gollnisch, Jean-Marie Le Pen conteste sur LCI le choix de sa fille : « Je pense que c'est une réaction rapide et qu'elle ne possédait peut-être pas tous les éléments d'information. [...] Selon, moi, il n'y a pas motif à exclusion. » Quelques jours plus tard, Marine Le Pen confirme sa décision. C'est le premier désaccord public entre le père et la fille depuis l'accession ce cette dernière à la tête du parti. 2008-2009 : Marine Le Pen se désolidarise de son père sur la question du « détail »En mai 2008, puis en mars 2009, Jean-Marie Le Pen réitère ses propos de 1987 sur les chambres à gaz, qu'il considère comme « un détail de l'histoire ». Marine Le Pen, qui fait à l'époque partie des figures montantes du parti, assure qu'elle « ne partage pas sur ces événements la même vision » que son père. Alors vice-présidente du Front national, elle affirme ne « pas penser » que les chambres à gaz soient « un détail de l'histoire », tout en défendant son père d'avoir « jamais nié aucun des événements de la seconde guerre mondiale ».Quand Marine défend Jean-MarieSi Marine Le Pen s'est désolidarisée de son père sur un certain nombre de sujets, il arrive aussi fréquemment qu'elle ferme les yeux sur d'autres déclarations de Jean-Marie Le Pen.Ainsi, après la mort de Nelson Mandela, en 2013, la présidente du FN a salué une « figure d'apaisement », que Jean-Marie Le Pen avait souhaité rencontrer en 2002. Elle oubliait au passage que son père, en 1990, avait traité le président sud-africain de « terroriste » et avait déclaré que sa libération ne l'avait « ni ému, ni ravi ».En mai 2014, lorsque que Jean-Marie Le Pen affirme pouvoir « régler » le problème de « l'explosion démographique » grâce à « Mgr Ebola », évoquant la fièvre infectieuse qui a fait plus de 10 000 morts en Afrique, Marine Le Pen affirme que les propos de son père ont été « déformés ».Les DécodeursJournaliste au Monde Dominique Gallois Il n’y aura pas d’augmentation des tarifs des péages d’autoroutes en 2015. Cette annonce, faite, mercredi 8 avril, par le premier ministre, Manuel Valls, à l’issue du conseil des ministres se veut le prélude à une sortie de la situation de crise avec les sociétés d’autoroutes, ouverte voici bientôt sept mois.Ce geste, qui aura pour effet de gommer l’augmentation de 1,07 % initialement prévue sur l’année, est une « décision unilatérale » de M. Valls, indique-t-on à Matignon. « Il est apparu opportun au premier ministre qu’il y ait un cadre général. »Il s’agit en l’occurrence de l’une des conditions fixée par le gouvernement pour engager – enfin – le plan de relance de 3,2 milliards d’euros proposé et financé par les sociétés d’autoroutes.« Tous les sujets sont sur la table »A Matignon, on précise qu’au-delà du « cadre fixé » par M. Valls, « tous les sujets sont sur la table ».Le « plan de travaux autoroutiers a été validé » et représentera « 3,2 milliards d’euros d’investissements », a rappelé M. Valls, qui s’exprimait dans le cadre de la présentation des mesures prises par le gouvernement pour tenter de soutenir et relancer l’investissement en France.Ce plan – sans financement public ni hausse des tarifs – a été négocié entre fin 2012 et 2013 et avalisé par la Commission européenne en octobre 2014. Mais le gouvernement avait lui-même bloqué ensuite le dossier pour se pencher sur la situation des concessions d’autoroutes.En échange de la création de 15 000 emplois sur la vingtaine de chantiers retenus, les concessionnaires ont demandé un allongement de deux ans en moyenne de la durée de leur concession« Les discussions en cours avec les sociétés d’autoroutes sont en train d’aboutir, les travaux doivent être lancés au plus vite », a ajouté M. Valls. Elles se traduisent aussi, par 500 millions d’investissements supplémentaires dans les infrastructures et les projets de transport, dont 300 millions à l’Afitf [Agence de financement des infrastructures des transports de France] sur trois ans. »Du côté des sociétés d’autoroutes aucun commentaire n’était fait, mercredi à mi-journée, l’accord formel n’étant toujours pas signé.Des précisions pourraient être données par le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui sera reçu jeudi 9 avril à la Fédération nationale des travaux publics (FNTP).Multiplication des propositionsCes annonces visent à clore rapidement un « dossier autoroutes » ouvert à l’automne 2014 avec la publication d’un rapport de l’Autorité de la concurrence, qui dénonçait la rente autoroutière, issue des privatisations de 2006, et les surprofits découlant de cette situation.Selon ce document, en dix ans, les tarifs ont augmenté de 21,7 %, une hausse supérieure à l’inflation, alors que l’augmentation du trafic est limitée depuis 2007 (+ 4,1 %).L’Autorité de la concurrence avait suggéré aux pouvoirs publics de profiter du plan de relance autoroutier à venir pour renégocier les contrats de concession à leur avantage et à celui des usagers.Dans la foulée, les parlementaires ont multiplié les propositions allant de la taxation des profits à la reprise des concessions en passant par la renégociation des contrats. Ségolène Royal, la ministre de l’écologie, a même proposé d’instaurer la gratuité des autoroutes le week-end.Lire aussi :La difficile remise à plat de la gestion des autoroutesRespect de l’équilibre des contratsAutant d’idées qui ont provoqué la colère des sociétés concessionnaires, pour qui toute modification ne saurait se faire que dans le respect de l’équilibre global des contrats, à savoir que quelle que soit la solution choisie, il faut une compensation.Le 27 janvier, M. Valls avait décidé de suspendre la hausse de 0,57 % des tarifs de péage, qui devait prendre effet au 1er février. Ce gel devait être provisoire, avait précisé Matignon, le temps qu’un groupe de travail, constitué de quinze parlementaires de la majorité et de l’opposition ainsi que de représentants de différents ministères reprenne le dossier dans sa globalité et fasse des propositions.Lire aussi :Autoroutes : la relance plutôt que la nationalisationDepuis plusieurs semaines, la perspective d’un gel au moins partiel des tarifs ou d’un décalage dans le temps des hausses était évoquée. En contrepartie, les sociétés d’autoroutes demandaient un lissage de la hausse sur les années suivantes.A ce stade, d’autres modulations de tarifs sont envisagées pour le covoiturage ou les véhicules propres.Lire aussi :Autoroutes : pas de diminution des tarifs envisagéePar ailleurs, le gouvernement évoque aussi l’idée d’un partage, au profit de l’Etat, des bénéfices des sociétés d’autoroutes lorsque les objectifs de trafic sont dépassés.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis C’est l’un des effets collatéraux des tensions qui traversent la majorité. Alors qu’approche le congrès de Poitiers, du 5 au 7 juin, l’aile droite du PS, longtemps aphone, se réveille. Le « pôle des réformateurs », incarné par Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, et Gérard Collomb, le maire de Lyon, tente – difficilement – de contester le monopole du débat politique à la gauche du parti et à Martine Aubry. Vendredi 3 avril, ces derniers ont lancé par courrier un avertissement à Jean-Christophe Cambadélis pour indiquer que, si trop de concessions étaient faites à leurs adversaires, ils présenteraient une motion de leur côté. Un ultimatum a priori sans conséquences.Le premier secrétaire devait rencontrer les responsables du « pôle » mercredi 8 avril. A l’issue de ces pourparlers, les « réformateurs » devraient finalement rejoindre sa motion. Mais l’épisode illustre le rôle de gardien du Temple de la ligne économique que ce courant entend désormais jouer. « On va continuer à faire pression pour qu’il n’y ait pas de changement de la ligne politique », explique M. Collomb.« Le faux nez de Valls »Pour cette sensibilité, qui a toujours peiné à exister, le pacte de responsabilité, en janvier 2014, a été un avènement. « On avait déjà ressenti la nécessité de se regrouper à plusieurs parlementaires pour défendre la politique de l’offre », explique Christophe Caresche, député de Paris et coordinateur du « pôle ». En avril 2014, Jean-Marie Le Guen entre au gouvernement. L’aile droite tente alors, avec l’appui d’économistes comme Philippe Aghion, de jeter les bases d’une doctrine sociale libérale assumée, proposant d’assouplir le droit du travail, de revoir la formation professionnelle, de repenser l’indemnisation de chômage… Autant de sujets explosifs au PS, qui ont peu de chances d’être abordés.Difficile cependant d’évaluer le poids réel de ce courant qui revendique une quarantaine de parlementaires. « Aujourd’hui, ils pèsent parce que c’est le faux nez de Manuel Valls », estime un dirigeant du PS. La fronde parlementaire, qui a agacé une partie des députés du « marais » socialiste, a contribué à renforcer par ricochet ces ultralégitimistes. Ceux-ci rêvent de donner tort à François Mitterrand qui se moquait de l’oiseau socialiste contraint, avec plusieurs ailes gauches et pas d’aile droite, de tourner en rond.Lire aussi : Congrès du PS : Christian Paul prend la tête de la motion des frondeursNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Béatrice Jérôme Ruineuse et inadaptée. Dans un rapport rendu public mercredi 8 avril, la Cour des comptes dresse un réquisitoire sévère contre la politique du logement en Ile-de-France.La production de logements en Ile-de-France coûte de plus en plus cher. Plus de 6 milliards d’euros y sont consacrés chaque année (subventions publiques pour le parc social, aides et exonérations fiscales, prêts à taux zéro pour l’accession à la propriété). Depuis 2010, l’Etat consent à la région 50 % du total de ses aides nationales à la construction de logements sociaux. Soit quelque 220 millions d’euros par an.Au total, la somme des fonds publics est considérable parce qu’explique la Cour, les « subventions et les efforts se sont concentrés dans les zones où le coût de construction est le plus élevé et le foncier le plus rare ».La ville de Paris perçoit ainsi entre 30 % et 45 % des crédits de l’Etat pour le logement social du fait de « l’accroissement du nombre de logements sociaux dans la capitale et [de] leur coût élevé », précise la Cour. Paris produit 23 % des nouveaux logements sociaux de la région et 6 % de l’effort national.Lire aussi :A Paris, les loyers bientôt encadrésPour compenser le coût élevé des opérations immobilières dans l’agglomération, les bailleurs sont enclins à privilégier des HLM à loyer élevé. Du coup, l’offre de logements sociaux pour les catégories très modestes n’est pas suffisante. Les promoteurs ont par ailleurs intérêt à « pratiquer des prix élevés dans le secteur libre », souligne la Cour. L’écart entre les loyers du secteur locatif privé et ceux du parc HLM est beaucoup plus grand qu’en province. Cette carence de logements intermédiaires pénalise les classes moyennes.« Des réalisations très en deçà »Faute de foncier en quantité, les communes du cœur de l’agglomération parisienne conventionnent des logements existants pour leur donner un statut social ce qui coûte cher et ne permet pas d’accroître l’offre globale, critique la Cour.Le volontarisme de Paris et d’une partie des communes de la petite couronne ne suffit pas. « Les vingt dernières années ont montré un écart croissant entre des objectifs toujours plus ambitieux de création de logement et des réalisations très en deçà », insiste le rapport. Un objectif de production de 70 000 logements par an à l’horizon 2030 a été fixé par le conseil régional d’Ile-de-France et réaffirmé par la loi de 2010 sur le Grand Paris. Or, moins de 44 000 mises en chantier sont recensées en moyenne par an.Lire aussi :Le Grand Paris, c’est parti !A rebours de la volonté affichée des élus de construire la ville sur la ville, la Cour préconise de bâtir davantage hors du tissu urbain, en grande couronne, là où le foncier est disponible et plus abordable. Parmi les outils de planifications créés par la région et validé par l’Etat, le Schéma directeur de la région Ile-de-France (SDRIF) préconise de concentrer les trois quarts de cet effort de construction sur des espaces déjà urbanisés et desservis par des transports en commun.« Des métropoles aux portes de la métropole »Selon la Cour des comptes, cet objectif de densification qui vise à éviter l’étalement urbain risque, au contraire, de « favoriser un développement résidentiel encore plus éloigné et émietté dans la couronne rurale ». Pour endiguer ce risque, « il est indispensable » selon la Cour de « bâtir des métropoles aux portes de la métropole ». Elle suggère d’exploiter davantage le gisement de foncier disponible dans les anciennes villes nouvelles de Sénart (Seine-et-Marne), de Saint-Quentin-en-Yvelines ou de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise).La Cour des comptes place davantage d’espoirs dans l’engagement du gouvernement de relancer des opérations d’aménagement sur plusieurs sites en grande couronne qu’il ne mise sur l’autorité de la future Métropole du Grand Paris programmée pour janvier 2016 pour lever les résistances des élus qui ne veulent pas bâtir.Puisqu’il « est difficile d’obliger » les maires « à construire », constate la Cour des comptes, elle propose de les dessaisir du pouvoir de délivrer les permis de construire pour confier cette prérogative aux intercommunalités, appelées à se développer en Ile-de-France.Dans sa réponse au rapport, Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation oppose une fin de non-recevoir à cette suggestion : « En l’état actuel des modes d’élection des différents échelons, le maire garde une légitimité politique forte, à même de susciter une plus forte adhésion locale aux projets de construction menés. » Pour empêcher les « recours abusifs » des habitants qui freinent la mise en œuvre des permis délivrés, Mme Lebranchu juge « plus urgentes » les mesures de simplification des procédures promises par le gouvernement. Le rapport de la Cour des comptes Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Après des semaines de tractations, la gauche du Parti socialiste est tombée d’accord sur le nom de Christian Paul, pour les représenter lors du congrès de Poitiers en juin, comme l’a annoncé Europe 1 mercredi 8 avril. Les discussions étaient vives au sein de ce collectif, baptisé Vive la gauche, qui regroupe l’aile gauche traditionnelle du parti ainsi que les députés socialistes frondeurs de l’Assemblée nationale. C’est d’ailleurs plutôt à cette dernière catégorie qu’appartient Christian Paul, élu de la Nièvre depuis 1997. Avec ses collègues Laurent Baumel et Pouria Amirshahi, il a fait partie dès le début des animateurs de la contestation de la politique économique au sein du Parlement.Lire aussi :Les socialistes préparent leur congrès, une pièce aux allures de déjà-vuLa candidature de M. Paul au poste de premier secrétaire du Parti apparaît comme une solution de consensus pour cette motion large de la gauche du parti. Benoît Hamon, l’ancien ministre de l’éducation était notamment sur les rangs. Mais son rôle dans l’accession de Manuel Valls au poste de premier ministre et sa participation pendant six mois à son gouvernement ne plaidaient pas en sa faveur. Les meneurs de l’aile gauche, parmi lesquels Emmanuel Maurel, n’avaient pas non plus digéré qu’il rejoigne la majorité lors du dernier congrès de Toulouse à l’automne 2012. Plusieurs autres noms, comme celui d’Aurélie Filippetti, l’ancienne ministre de la culture, avaient été avancés avant d’être écartés.Un « aubryste » émancipéPour Christian Paul, c’est une campagne d’un mois et demi qui s’engage au sein de ce parti qu’il connaît bien. Cet énarque de 55 ans est catalogué dans la galaxie socialiste comme aubryste. Il a participé à la direction du PS lorsque la maire de Lille était aux affaires. A Solférino, il s’occupait du « laboratoire des idées », chargé de réfléchir au programme de la campagne de 2012. Avant cela, M. Paul avait participé à l’aventure du Nouveau Parti socialiste, un courant qui s’était opposé en 2002 au premier secrétaire de l’époque, François Hollande, et dont les leaders étaient Benoît Hamon, Vincent Peillon et Arnaud Montebourg. Il avait ensuite navigué dans le sillage de ce dernier avant de rejoindre Martine Aubry.En vue du congrès, qui aura lieu du 5 au 7 juin, Christian Paul ne désespère d’ailleurs pas de rallier sur sa motion la maire de Lille ou certains de ses soutiens. Mais la tendance n’était pas favorable à un tel rapprochement mercredi 8 avril. Martine Aubry attendait notamment les annonces de Manuel Valls sur l’investissement, lors du conseil des ministres, pour réunir ses soutiens et prendre sa décision.Lire aussi :PS : première motion déposée avant le congrès de PoitiersNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Abel Mestre et Olivier Faye La rupture entre Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine est consommée. Mme Le Pen a déclaré au Monde :« Je m'oppose à la candidature de [Jean-Marie] Le Pen [à la tête de liste aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur], parce qu'il est dans une spirale entre la stratégie de la terre brûlée et le suicide politique. Le FN ne veut pas être pris en otage de ses grossières provocations. Son but est de me nuire. Nous allons réunir le bureau exécutif pour trouver le meilleur moyen de protéger les intérêts du mouvement. »Comprendre : prendre des sanctions.Jusqu'à présent, jamais Marine Le Pen ne s'en était prise en des termes aussi durs à son père. Surtout, elle n'avait jamais osé concevoir la mise à l'écart de celui qui demeure la figure emblématique du parti d'extrême droite. Marine Le Pen le reconnaît : « C'est une crise sans précédent. » Pour la première fois depuis la fondation du parti, en 1972, Jean-Marie Le Pen, pourrait être mis à l'index par ses propres troupes.Lire aussi : Pour Jean-Marie Le Pen, « on n'est jamais trahi que par les siens »Dans l'entretien qu'il a donné au journal d'extrême droite Rivarol, à paraître jeudi 9 avril, le président d'honneur du Front national règle ses comptes avec sa fille. Celle-ci avait déjà désapprouvé publiquement les propos de son père tenus le 2 avril sur RMC. M. Le Pen avait une nouvelle fois qualifié les chambres à gaz de « détail » de l'histoire de la seconde guerre mondiale. La présidente du FN s'était déclarée « en profond désaccord sur la forme et le fond » avec la sortie de son père, qui répétait une prise de position déjà assumée à plusieurs reprises par le passé. « On n'est jamais trahi que par les siens », se lamente aujourd'hui M. Le Pen dans Rivarol.« Fervents pétainistes »« Je ne suis pas homme à changer d'avis ni à ramper », assure M. Le Pen dans cet entretien de deux pages. Il développe son propos asséné à la radio quant à la présence de « fervents pétainistes » au FN. « Je n'ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître. L'on a été très sévère avec lui à la Libération. Et je n'ai jamais considéré comme de mauvais Français ou des gens infréquentables ceux qui ont conservé de l'estime pour le maréchal », assure-t-il.Loin de l'entreprise de « dédiabolisation » du parti entreprise par sa fille, M. Le Pen se permet même de nouvelles provocations à l'endroit, cette fois, de Manuel Valls, naturalisé français à l'âge de 20 ans après avoir quitté l'Espagne. « Valls est français depuis trente ans, moi je suis français depuis mille ans. Quel est l'attachement réel de Valls à la France ? Cet immigré a-t-il changé du tout au tout ? », s'interroge le député européen.Au FN, les cadres du parti affirment découvrir l'entretien en même temps que le grand public. « Avec Le Pen, nous nous connaissons depuis de nombreuses années. C'est moi qui l'ai appelé. Il n'a pas à demander l'autorisation ni à sa fille, ni à [Florian] Philippot [vice-président du FN], ni à quiconque », explique Robert Spieler, auteur de l'entretien pour Rivarol.Louis Aliot, son vice-président, a lui dénoncé sur Twitter cet entretien accordé à un « torchon antisémite ». « Nos désaccords politiques [sont] désormais irréconciliables », lance-t-il.1/2 L'entretien de JMLP dans ce torchon antisémite est parfaitement scandaleux et nos désaccords politiques désormais irréconciliables.— Louis Aliot (@louis_aliot)require(["twitter/widgets"]);Pour le député du Gard Gilbert Collard, cadre du Rassemblement bleu Marine, « les ponts sont rompus » avec le leader historique du FN qui, « selon toute vraisemblance », ne sera pas tête de liste aux régionales en PACA. « Des décisions seront prises rapidement », a renchéri mercredi matin le bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot.La rupture politique avec JMLP est désormais totale et définitive. Sous l'impulsion de Marine Le Pen des décisions seront prises rapidement.8 Avril 2015« Faute politique » et dédiabolisationAvec Jean-Marie Le Pen, l'histoire se répète. C'est déjà dans cet hebdomadaire qu'il se défendait, en juillet 2014, après que sa fille eut qualifié de « faute politique » ses déclarations promettant une « fournée » aux artistes opposés au FN, dont le chanteur Patrick Bruel, de confession juive. « La diabolisation ne dépend pas de nous. Elle dépend de nos ennemis », répliquait alors le fondateur du FN. Et c'est déjà dans Rivarol qu'il déclarait, en 2005, que, selon lui, « l'occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine ». Cette sortie lui avait valu son premier désaccord politique avec sa fille, qui s'était mise un temps en retrait du mouvement.Aujourd'hui, M. Le Pen profite de Rivarol pour dire sa désapprobation des choix de la direction du FN en matière économique. « Je m'honore d'avoir rétabli l'honneur d'être de droite », dit-il, assumant son opposition à la retraite à 60 ans, promue par sa fille. « L'influence chevénementiste (…) est nuisible », poursuit M. Le Pen, dans une référence à peine voilée à M. Philippot, partisan de Jean-Pierre Chevènement en 2002.Lire aussi l'enquête (édition abonnés) : La potion économique du FNAvant la présidente du parti, des cadres tels M. Philippot ou Nicolas Bay, le secrétaire général du FN, s'étaient interrogés publiquement sur l'opportunité d'investir M. Le Pen, âgé de 86 ans, aux élections régionales.Lire aussi le sondage : Une majorité de Français juge Jean-Marie Le Pen comme un « handicap » pour le FNMercredi, en fin de matinée, Jean-Marie Le Pen répondait sur RTL à sa fille : « Mme Le Pen doit se poser la question de savoir si ce qu'elle fait est utile à la cause qu'elle prétend servir. » Bien décidé à défendre son point de vue lors du prochain bureau exécutif.Olivier FayeJournaliste au MondeAbel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Zilbertin Comment ne pas commencer par là ? Au lendemain du suicide de l’ancien maire de Tours, Jean Germain, les hommages se sont succédés mercredi matin dans les émissions de radio du matin. Le sénateur était « un homme bienveillant », un « ami de tous les socialistes », et « un humaniste » a ainsi confié Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, sur l’antenne de RTL. Très touché par sa défaite aux élections municipales l’an dernier, Jean Germain a souffert de « se retrouver seul », et plus encore « d’être attaqué » dans son honneur avec l’affaire dite « des mariages chinois » et dont le procès devait débuter le jour de son suicide. « J’ai bien sûr une pensée pour lui et sa famille », a conclu le premier secrétaire du PS.« Je suis très triste, très choqué, profondément atteint », s’est confié pour sa part l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin sur France Inter. A vrai dire, les deux hommes ne se connaissaient pas très bien. Mais Jean-Pierre Raffarin a confié qu’il éprouvait de l’estime pour son collègue du Sénat, « homme discret et sympathique ». L’ancien premier ministre a rappelé que le Sénat avait refusé de lever l’immunité parlementaire de Jean Germain en 2013, alors que la justice ne l’avait pas mis en examen.Le suicide de l’ancien maire de Tours est le témoignage « de la violence de la politique », a développé Jean-Pierre Raffarin, et nul n’est à l’abri a encore prévenu le sénateur de la Vienne. « Evitons d’être des agents de violence », a plaidé l’ancien premier ministre, et « soyons respectueux de ceux qui perdent (les élections) comme de ceux qui gagnent ».« Jean Germain a dû ressentir ce procès comme une très grande violence, comme une très grande injustice » a également estimé Ségolène Royale, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, sur France Inter. « C’est extrêmement triste, et cela a secoué toute la classe politique. La politique ne mérite pas toute cette violence ».  Olivier ZilbertinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes Ce n’est pas une inflexion, ni même une révision et encore moins une révolution. Plutôt, en parfaite conformité avec la traditionnelle méthode hollandaise, une très légère correction. La réponse à la troisième gifle électorale reçue, en un an, par l’exécutif socialiste ne sera donc pas un remaniement – lequel n’interviendrait « pas immédiatement » et pourrait même attendre l’été, selon l’un de ses hauts responsables – ni un repositionnement.Plutôt que de changer d’équipe, le président et son premier ministre ont choisi d’annoncer une batterie de mesures techniques, essentiellement fiscales, sur l’investissement public et privé, agrémentées de la création d’un compte personnel d’activité du salarié. La présentation a été faite par Manuel Valls, flanqué de plusieurs de ses ministres, mercredi 8 avril, à l’issue d’un séminaire gouvernemental spécialement convoqué à l’Elysée.La reprise tardant à se préciser, les mesures de soutien à « l’investissement » privé et public, nouveau totem de l’exécutif, tant destinées à favoriser la reprise économique qu’à calmer les doléances des mécontents socialistes, sont placées en tête de gondole. Le premier ministre a aussi annoncé qu'il n'y aurait pas de hausse des tarifs autoroutiers en 2015. M. Valls a annoncé « 500 millions d'investissements supplémentaires dans les infrastructures et les projets de transports, dont 300 millions à l'Agence de financement des infrastructures de transport de France sur trois ans sans hausse des tarifs des péages en 2015 ». Il a également évoqué des « travaux concrets » concernant notamment « les routes nationales », qui « doivent s'engager dans les plus brefs délais ». Et d’ajouter : « C'est important pour le secteur des BTP, c'est important pour, notamment dans les territoires, les petites et moyennes entreprises dans les territoires. »Vendredi 3 avril, en visite dans une usine picarde, M. Hollande avait par ailleurs annoncé la création d’un fonds d’investissement de 500 millions d’euros, financé par les assureurs.Lire aussi :Les assureurs à la rescousse de l’investissementS’y ajoute désormais un dispositif fiscal de « suramortissement » qui doit doper la rentabilité des investissements des entreprises. Cette mesure qui devrait coûter 2,5 milliards d’euros au totall sur cinq ans à l’Etat, permettra à toutes les entreprises de déduire de leur base imposable, pour le paiement de l’impôt sur les sociétés, les investissements réalisés, à hauteur non plus de 100 %, mais de 140 %. Passant par un amendement à la loi Macron ou par le prochain projet de loi de finances rectificative, elle serait applicable dès ce mois-ci, mais uniquement pour les investissements réalisés entre avril 2015 et avril 2016, afin d’offrir « une fenêtre d’opportunité » aux entreprises.Relancer les chantiersDans le même esprit, la somme allouée aux « prêts de développement » de la Banque publique d’investissement (BPI), dispositif permettant aux entreprises d’emprunter pour ne rembourser que deux ans plus tard, passe de 6 à 8 milliards d’euros pour 2015 et 2016. Afin de réveiller « l’argent dormant pour financer l’économie et mobiliser l’épargne des Français au service des entreprises », selon l’Elysée, plusieurs évolutions techniques et réglementaires élargiront aussi, pour les banques, la possibilité de proposer des produits financiers plus diversifiés, type PEA et assurances-vie, respectivement utilisés pour financer les PME et parfois le capital des entreprises.Ces mesures fiscales et autres astuces de trésorerie se voient également appliquées à l’investissement public. Intervenant d’ordinaire au bout de deux ans, le remboursement de la TVA sur les investissements pour travaux publics des collectivités territoriales pourrait être anticipé, via des prêts à taux zéro concédés par la Caisse des dépôts et consignations. Là encore, ce dispositif, à hauteur de 2 milliards d’euros, vise à « inciter les collectivités territoriales à investir plus vite en travaux publics », explique-t-on au gouvernement.Pour relancer les chantiers, ce dernier cible aussi spécifiquement le secteur du logement. Le crédit d’impôt incitant à la rénovation thermique des particuliers, qui devait s’éteindre au 31 décembre, sera prolongé d’un an. Les crédits dévolus à l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), qui finance pour les propriétaires modestes des travaux de rénovation dans des logements vétustes, seront augmentés à hauteur de 560 millions d’euros.Lire aussi :Investissements : pourquoi la France doit accélérerAlors que le retour de la croissance, tant invoqué par M. Hollande depuis des semaines, demeure incertain, l’exécutif, plutôt qu’un remaniement qui attendra, a donc opté pour quelques injections ciblées de cash pour préparer la suite des opérations en vue de 2017, à commencer par l’essentiel : obtenir enfin un début de résultats. « Les indicateurs passent du rouge à l’orange, puis au vert, mais l’effet n’a pas été réel sur le chômage ou les entreprises. L’exécutif décide de prendre le taureau par les cornes car il sait que le temps court et que les mois défilent. Il n’y a plus de temps à perdre », résume un conseiller du chef de l’Etat.« Trouver un chemin »Réglementaires pour la plupart, ces mesures, qui se veulent « immédiatement applicables », portent cependant d’évidents signaux politiques, après la déroute aux départementales et avant le congrès du PS, en juin, à destination des contestataires du parti. L’investissement public et privé pour les frondeurs, qu’ils ne cessent, depuis des mois, d’appeler de leurs vœux, de même d’ailleurs que certains membres du gouvernement, comme le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.La création du compte personnel d’activité pour Martine Aubry, qui l’avait réclamé de longue date : ce compte, qui figurera dans la loi Rebsamen sur le droit du travail, présentée en conseil des ministres le 22 avril, rattachera les droits (droits à formations, compte pénibilité, compte épargne-temps, mutuelle) non à la structure économique ou à la branche d’activité, mais à l’individu, qui pourra changer d’activité ou de secteur en conservant ceux-ci.« Les réformes concernant le marché du travail et la politique de l'emploi vont se poursuivre, car le chômage et la précarité sapent notre cohésion et la confiance des Français », a ainsi déclaré M. Valls. Le premier ministre a aussi rappelé à l'ordre le patronat sur les contreparties aux 40 milliards d'euros alloués au titre du pacte responsabilité, estimant que le « compte n'y est pas » et que « l'effort est insuffisant ».Il n’est pas certain que le double objectif politique et économique poursuivi par l’exécutif soit atteint dans les délais requis. Mais il n’avait plus vraiment le choix. « Avec un FN à 25 %, des divisions mortifères à gauche et au PS, est-ce qu’on continue le débat sur les bases des derniers mois ? Non. Notre travail, sur les questions d’investissement public et privé ou les droits des salariés, est de trouver un chemin », explique M. Valls, désireux d’étouffer un débat qu’il juge gravement incapacitant dans la perspective de l’élection présidentielle. « On sait que c’est quelque chose que l’ensemble de la gauche attend », glisse un proche du chef de l’Etat, qui vante la réintroduction d’« une politique de la demande et de progrès des droits des travailleurs ». « C’est une autre façon de rentrer dans la phase dite de redistribution », assure ce dernier, en référence au scénario qu’avait initialement imaginé M. Hollande pour la fin de son quinquennat et qui, pour cause de situation budgétaire inextricable, n’est à ce stade jamais intervenue.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Jean-Marie Le Pen ne supporte pas d’être désavoué. Dans une interview au journal d’extrême droite Rivarol, à paraître jeudi 9 avril, le président d’honneur du Front national règle ses comptes avec sa fille, Marine, qui a désapprouvé publiquement ses propos tenus le 2 avril, sur RMC, qualifiant les chambres à gaz de « détail » de l’histoire de la seconde guerre mondiale. « On n’est jamais trahi que par les siens », se lamente M. Le Pen dans cet entretien accordé en deux temps, avant et après le second tour des élections départementales. La présidente du FN s’était déclarée « en profond désaccord sur la forme et le fond » avec la sortie de son père, qui répétait une prise de position déjà assumée par le passé.« Je ne suis pas homme à changer d’avis ni à ramper », assure Jean-Marie Le Pen, qui développe par ailleurs son propos asséné sur RMC quant à la présence de « fervents pétainistes » au sein du Front national. « Je n’ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître. L’on a été très sévère avec lui à la Libération. Et je n’ai jamais considéré comme de mauvais Français ou des gens infréquentables ceux qui ont conservé de l’estime pour le maréchal », assure-t-il.« Cet immigré a-t-il changé du tout au tout ? »Loin de l’entreprise de « dédiabolisation » du parti entreprise par sa fille, M. Le Pen se permet même de nouvelles provocations à l’égard, cette fois, de Manuel Valls, naturalisé à l’âge de 20 ans après avoir quitté l’Espagne. « Valls est français depuis trente ans, moi je suis français depuis mille ans. Quel est l’attachement réel de Valls à la France ? Cet immigré a-t-il changé du tout au tout ? » s’interroge le député européen.Au Front national, on assure découvrir l’interview en même temps que le grand public. « Il ne se concerte avec personne, on découvre toujours ce qu’il fait au dernier moment », assure un cadre du parti. Marine Le Pen n’avait pas encore réagi mardi soir. « Avec Le Pen, nous nous connaissons depuis de nombreuses années. C’est moi qui l’ai appelé. Il n’a pas à demander l’autorisation ni à sa fille, ni à Philippot, ni à quiconque », explique Robert Spieler, auteur de l’entretien pour le compte de Rivarol.Avec Jean-Marie Le Pen, l’histoire se répète souvent. C’est déjà dans Rivarol qu’il se défendait, il y a moins d’un an, après que sa fille avait qualifié de « faute politique » ses déclarations promettant une « fournée » aux artistes opposés au Front national, dont le chanteur Patrick Bruel, de confession juive. « La diabolisation ne dépend pas de nous. Elle dépend de nos ennemis », répliquait alors le député européen, déplorant que son parti doive « se soumettre à la pensée unique ». Et c’est déjà dans Rivarol qu’il déclarait en 2005 que, selon lui, « l’occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine ». Une sortie qui lui avait valu son premier désaccord politique avec sa fille, qui s’était mise un temps en retrait du mouvement.Aujourd’hui, Jean-Marie Le Pen profite de l’hebdomadaire pour faire aussi l’étalage de ses désaccords avec les choix de la direction du FN en matière économique. « Je m’honore d’avoir rétabli l’honneur d’être de droite », dit-il, assumant son opposition à la retraite à 60 ans, promue par sa fille. « L’influence chevénementiste (…) est nuisible », poursuit-il dans une référence à peine voilée à Florian Philippot, vice-président du Front national.A 87 ans, l’ancien chef de file de l’extrême droite maintient par ailleurs qu’il entend bien se présenter comme tête de liste en Provence-Alpes-Côte d’Azur aux élections régionales de décembre prochain.Olivier Faye Hélène Bekmezian Le ministre des finances, Michel Sapin, évoque un simple problème « d’organisation ». C’est en réalité bien un problème politique que veut s’éviter l’exécutif et qui a été mis au jour par l’UMP, mardi 7 avril. Tous les ans, depuis 2011, le gouvernement transmet aux instances européennes son programme budgétaire, autrement appelé « programme de stabilité », à la fin du mois d’avril. Tous les pays de la zone euro se plient à cette règle et le gouvernement français a, lui, pour habitude – rien ne l’y oblige – de soumettre ses prévisions à l’Assemblée au moins à travers un débat, au plus un vote, avant de les présenter à Bruxelles. Il l’a fait en 2013 et en 2014 mais, cette année, il ne le fera pas.Pour l’opposition, la raison en est simple : ne pas prendre le risque d’un nouveau débat interne au Parti socialiste, à quelques semaines du congrès, prévu du 4 au 7 juin. Personne n’a oublié que c’est lors du vote du programme de stabilité, le 29 avril 2014, que la « fronde » socialiste a réellement démarré, avec 41 abstentions dans les rangs du PS.En s’adressant à Michel Sapin, au cours de la séance de questions au gouvernement, mardi, le député de la Drôme Hervé Mariton a donc demandé « combien les frondeurs vont-ils coûter ? » avant de rappeler qu’en 2014 le premier ministre, Manuel Valls, jugeait pourtant « essentiel » qu’un vote ait lieu, même s’il n’est qu’indicatif.« Ça n’est pas ça, la démocratie !  » Mais, cette année, l’essentiel est ailleurs. « Maintenant que le congrès est plié, on ne va pas réouvrir des portes ! » reconnaît un pilier du Palais-Bourbon. Sans même parler du vote où le gouvernement pourrait ne pas avoir de majorité, l’idée est de s’épargner jusqu’au débat, « qui pourrait offrir une nouvelle tribune aux frondeurs ». Chez ces derniers, davantage captivés par le congrès que par la vie parlementaire, aucun n’a ostensiblement râlé mais l’entourloupe ne trompe personne. « Ils ne peuvent pas continuer soit à esquiver soit à passer par un 49-3 à chaque fois qu’il y a un problème, ça n’est pas ça, la démocratie ! » s’est énervé Pouria Amirshahi. De l’autre côté du prisme socialiste, le député du « pôle des réformateurs » Christophe Caresche (Paris) ne se pose tout simplement pas la question : « Le défenseur de la Ve République que je suis ne peut que prendre acte de la décision du gouvernement ».Quant aux voies officielles, elles plaident donc pour le problème « d’organisation ». Avant d’être présenté à la Commission européenne, le 30 avril, le programme de stabilité doit l’être en conseil des ministres, le 15 avril, et l’Assemblée pourrait donc disposer de ces deux semaines pour en débattre. Mais, problème : les travaux parlementaires sont suspendus justement pendant cette période, pour les vacances de Pâques. L’affaire est donc opportunément réglée pour le gouvernement qui, malgré les demandes du président UMP de la commission des finances, Gilles Carrez, n’accordera aux députés qu’un débat après l’échéance – courant mai – et sur un domaine bien plus large portant sur la politique économique et sociale de la France au niveau européen.En revanche, la commission des finances aura, elle, le privilège d’examiner le programme budgétaire et, surtout, ne semble pas concernée par le (faux) problème des vacances parlementaires puisque ce débat se tiendra le 22 avril, soit pendant la suspension des travaux.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julien Lemaignen et Bertrand Bissuel Dans la débâcle du PS aux élections départementales, dimanche 29 mars, la Lozère faisait un peu figure d’exception. La gauche y avait remporté 7 cantons contre 6 pour la droite, et avait donc gagné le scrutin. Mais lundi, le binôme divers gauche formé par Henri Boyer et Sophie Malige, élu dans le canton de Chirac, s’était déclaré sans étiquette et avait réservé son vote lors de l’élection du président du conseil départemental, prévue jeudi 2 avril. Cette indécision faisait craindre à la gauche une défaite, car elle se trouvait alors à égalité avec la droite. Le ralliement du binôme Boyer-Malige à l’un ou l’autre camp pour l’élection du chef de l’exécutif départemental était donc décisif.Henri Boyer et Sophie Malige avaient quitté, lundi, la réunion de la gauche devant déterminer le nom de son candidat, par agacement de ne voir émerger aucun consensus parmi les participants, selon Midi Libre. Ils disaient alors « ne pas savoir à qui se rallier », et ont même laissé planer la menace de voter avec la droite.Finalement, c’est Sophie Pantel qui sera la candidate de la gauche à la présidence du conseil départemental, selon plusieurs sources contactées par Le Monde mercredi. Cette candidature devrait ainsi mettre un terme, sauf coup de théâtre au moment du vote, à la crise qui agite la gauche locale depuis lundi.« Une raison d’Etat »Si la solution a mis du temps à se dessiner, c’est sans doute en raison de l’inimitié notoire entre deux figures du PS local. Alain Bertrand, sénateur et maire de Mende, et Sophie Pantel, vice-présidente de la région, avaient chacun leur projet : Mme Pantel voulait porter elle-même la candidature pour la présidence, tandis que M. Bertrand poussait le nom de Laurent Suau, son protégé et adjoint au conseil municipal de Mende.Mardi soir, les militants PS du département avaient validé la candidature de M. Suau, le seul des possibles candidats socialistes à s’être soumis à l’approbation du parti. « Sophie Pantel n’a pas voulu se soumettre au vote des militants, s’étonne Dominique Leynaud, la première secrétaire fédérale du PS. On ne comprend pas bien pourquoi… » Pour elle, « c’est presque une raison d’Etat » qui a conduit à l’accord des élus de la gauche sur son nom.Pour débloquer la situation, il aura fallu la médiation de Damien Alary, le président de la région Languedoc-Roussillon, venu en voiture à Mende depuis Nîmes, mercredi matin, pour rencontrer Sophie Pantel et Alain Bertrand. Il dit avoir « insisté sur le respect de nos électeurs, qui veulent une politique de gauche dans ce département, et les élus ont accepté de travailler ensemble ». Mais l’accord est aussi technique : Laurent Suau sera premier vice-président et aura quatre vice-présidents de sa famille politique, contre trois pour Mme Pantel.« Il se désolidarise un peu »Malgré tout, il semble que la réunion à huis clos qui s’est tenue l’après-midi entre les 14 conseillers départementaux de gauche élus dimanche soir, a été très animée. « Alain Bertrand veut tout régenter, et elle, elle est très indépendante », confie un bon connaisseur des arcanes du conseil général. « Depuis des mois, Bertrand disait : “Tout sauf Pantel”. Il semble qu’il ait mangé son chapeau », déclare, non sans une pointe d’amertume, Jean-Paul Pourquier, le président UMP sortant de l’exécutif départemental. Qui dit aujourd’hui ne s’être fait « aucune illusion » quant au ralliement à la droite du binôme Boyer-Malige.Fragilisée par ses divisions, la droite elle-même ne s’est pas donné tous les moyens de conserver le département. Le 31 mars, le député UMP Pierre Morel-A-L’Huissier confiait ainsi au Figaro.fr que « tous les élus de droite ne sont pas sûrs de vouloir une nouvelle fois de Jean-Paul Pourquier pour président ». Parlait-il de lui ? « Pierre Morel-A-L’Huissier a soutenu des candidats qui n’étaient pas dans notre liste initiale, explique M. Pourquier. Cela laissait penser qu’il ne voterait pas pour moi au troisième tour, et il ne faisait pas partie de notre équipe de communication pendant la campagne. Il se désolidarise un peu... »Au final, la défaite de M. Morel-A-L’Huissier aura permis au tandem Boyer-Malige, qui se présentait contre lui, d’accéder au second tour. Et d’offrir selon toute vraisemblance à la gauche, après une grosse frayeur, sa seule victoire dans ces élections départementales.Julien LemaignenJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Pour le FN, le second tour des élections départementales a des airs de gueule de bois. Malgré une percée majeure du parti, qui passe de 2 à 62 élus départementaux, force est de constater que le mouvement de Marine Le Pen a perdu la bataille de la communication : alors qu'au premier tour, il avait pu se targuer d'avoir qualifié plus d'un millier de candidats, pour le second, le parti n'a pas pris un département, un symbole qu'il espérait.La formation d'extrême droite a donc adapté sa communication auprès de ses militants, notamment sur les réseaux sociaux, où le parti dénonce, schéma à l'appui, la différence entre ces scores en voix et le nombre d'élus obtenu.#UMPSils appellent ça "démocratie"...#departementales2015 — Breton du Sud (@Topissim)require(["twitter/widgets"]);Pourquoi c'est manipulateur ?1. Le coup des étiquettesDans ses visuels, le parti de Marine Le Pen fait un comptage des voix obtenues au niveau du département complet, et le compare au nombre d'élus obtenus au final. Ce qui aurait un sens si l'élection était à la proportionnelle intégrale pour tout le département. Or ce n'est pas le cas.Les départementales se passent au niveau des cantons. Chacun des 2 000 cantons donne lieu à une élection, où se présentent divers candidats (ici en binôme). Les deux candidats arrivés en tête (trois si un troisième a obtenu plus de 12,5 % des inscrits) vont au second tour, où les électeurs les départagent, et il ne reste qu'un seul élu (un binôme, donc).Corollaire de cette règle, l'élection se passe canton par canton. Et un parti peut ne pas avoir de candidats dans chaque canton, ou, par le jeu des alliances, peut ne se présenter sous son nom que dans certains cas.Prenons l'exemple emblématique du Vaucluse. Voici ce que dit le FN pour ce département : Le parti s'attribue donc 40 % des voix, contre 15 % à l'UMP et 12,8 % au PS, qu'il met en rapport avec le nombre d'élus : 8 UMP et 6 PS, contre seulement 4 pour le FN. « Cherchez l'erreur », conclut le tract.Elle est facile à trouver : le FN compare ici ses scores à ceux de l'UMP et du PS seuls, sans prendre en compte les binômes qui concouraient par le jeu des alliances, dans des listes estampillées « union de la gauche / de la droite », voire « divers gauche / droite »... des binômes composés pourtant d'encartés du PS ou de l'UMP (entre autres).Mathématiquement, les deux principales formations politiques sont donc désavantagées en nombre de voix du fait de leur stratégie d'alliances (le comptage des scores par étiquettes individuelles ne s'est fait qu'après l'élection). A l'inverse, le FN présentait des candidats sous son nom dans tous les cantons (un binôme FN figurait dans les 17 cantons du Vaucluse, mais on ne trouvait des binômes étiquetés PS que dans six cantons, et des UMP dans 12). Ce qui lui fait gagner un « potentiel électoral » énorme. Voici le « potentiel électoral » de chaque formation, soit le nombre total d'électeurs qui pouvaient voter pour elle dans le Vaucluse. On voit bien l'énorme avantage qu'a le FN en ayant des candidats partout. #container_1427894387017{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427894387017{ height:500px; } #container_1427894387017 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427894387017 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427894387017 .subtitre{ display:block; }Potentiel électoral de chaque étiquette dans le VaucluseAu second tour des départementales(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427894387017", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Binôme d'Europe-Ecologie-Les Verts","Binôme Divers droite","Binôme du Front de Gauche","Binôme du Parti Socialiste","Binôme Extrême droite","Binôme Front National","Binôme Union de la Droite","Binôme Union de la Gauche","Binôme Union pour un Mouvement Populaire"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" voix", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Potentiel électoral", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 21119 ], [ "", 24511 ], [ "", 22868 ], [ "", 91730 ], [ "", 48014 ], [ "", 345029 ], [ "", 25595 ], [ "", 101418 ], [ "", 131801 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Pourtant, cet avantage d'un réservoir de voix colossal est trompeur : si on rapporte maintenant le score des candidats FN à leur potentiel électoral au niveau du département, voici ce que l'on observe : #container_1427896050301{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427896050301{ height:500px; } #container_1427896050301 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427896050301 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427896050301 .subtitre{ display:block; }Potentiel électoral et score moyen par étiquettes dans le VaucluseAu second tour de l'élection. Les points rouges représentent le rapport entre potentiel électoral et voix obtenues(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427896050301", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", lineWidth: 2, lineColor:null } }, scatter:{ marker:{ radius:8, fillcolor:"#ff3232" }, tooltip:{{point.y} %', } } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"Voix" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"Scores (voix / potentiel électoral)" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Binôme EELV","Binôme Divers droite","Binôme du Front de Gauche","Binôme du Parti Socialiste","Binôme Extrême droite","Binôme Front National","Binôme Union de la Droite","Binôme Union de la Gauche","Binôme UMP"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:45 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:true, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Potentiel électoral", "type": "column", "data": [ [ "", 21119 ], [ "", 24511 ], [ "", 22868 ], [ "", 91730 ], [ "", 48014 ], [ "", 345029 ], [ "", 25595 ], [ "", 101418 ], [ "", 131801 ] ], "color": "#0386c3", "visible": true }, { "name": "Voix obtenues", "type": "column", "data": [ [ "", 6141 ], [ "", 7679 ], [ "", 6327 ], [ "", 25174 ], [ "", 11643 ], [ "", 77672 ], [ "", 7361 ], [ "", 24143 ], [ "", 30500 ] ], "color": "#FFc832", "visible": true }, { "name": "Score moyen", "type": "scatter", "yAxis": "droit", "data": [ [ "", 29.07808135 ], [ "", 31.32879115 ], [ "", 27.66748295 ], [ "", 27.44358443 ], [ "", 24.24917732 ], [ "", 22.5117309 ], [ "", 28.75952334 ], [ "", 23.80543888 ], [ "", 23.14094734 ] ], "color": "#ff3232" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);En clair, le FN avait plus de listes que toutes les autres formations, et une présence systématique qui lui offrait un bien plus grand potentiel d'électeurs. Mais si on rapporte ses scores à ce potentiel, il ne réalise pas spécialement de performance.2. Une élection à la proportionnelle ne se déroulerait pas de la même manièreDans le Vaucluse, le FN et l'extrême droite ont qualifié 18 candidats pour le second tour (dont 3 triangulaires), un candidat étant élu dès le premier tour. Au second tour, seuls deux des binômes FN l'ont emporté. Ils ont donc eu peu d'élus, car telle est la règle.Imaginons qu'au lieu d'être au scrutin majoritaire à deux tours, ces élections se déroulent à la proportionnelle intégrale par département. Concrètement, on aurait donc une liste de candidats par parti, et le score (et non pas le nombre de voix) obtenu déterminerait le nombre d'élus obtenu par le parti.Or, là aussi, le fait que le FN ait eu des candidats partout déforme la lecture. Si on fait non la somme des voix obtenues, mais la moyenne des scores réalisés dans l'ensemble des cantons du département, les candidats FN ne brillent pas : ils ont obtenu un score moyen de 25,82 % au premier tour. Ce score les place en quatrième position, derrière les binômes UMP (32,79 %), Union de la gauche (28,5 %), et PS (27,9 %). #container_1427892823731{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427892823731{ height:500px; } #container_1427892823731 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427892823731 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427892823731 .subtitre{ display:block; }Scores moyens par étiquette au 1er tour des départementales dans le Vaucluse(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427892823731", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:"normal", marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["Binôme Debout la France","Binôme Divers","Binôme Divers droite","Binôme Divers gauche","Binôme du Front de Gauche","Binôme du Modem","Binôme du Parti communiste français","Binôme du Parti de Gauche","Binôme du Parti radical de gauche","Binôme du Parti Socialiste","Binôme Extrême droite","Binôme Extrême gauche","Binôme Front National","Binôme Union de la Droite","Binôme Union de la Gauche","Binôme Union Démocrates et Indépendants","Binôme Union du Centre","Binôme Union pour un Mouvement Populaire"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:" %", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 2, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:true, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Score moyen (en % des exprimés)", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 4.27 ], [ "", 10.18 ], [ "", 23.08 ], [ "", 17.56 ], [ "", 10.81 ], [ "", 13.88 ], [ "", 10.16 ], [ "", 10.86 ], [ "", 23.61 ], [ "", 27.91 ], [ "", 7.39 ], [ "", 3.76 ], [ "", 25.83 ], [ "", 32.81 ], [ "", 28.52 ], [ "", 23.56 ], [ "", 21.04 ], [ "", 32.8 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);Quant au second tour, il est pire : avec 42,68 % en moyenne, le FN est avant-dernier, loin derrière les « divers droite » qui affichent 59,76 %. #container_1427897088383{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427897088383{ height:500px; } #container_1427897088383 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427897088383 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427897088383 .subtitre{ display:block; }Scores moyen par étiquette au 2e tour des départementales dans le Vaucluse(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);On peut donc imaginer que, si les départementales étaient des élections à la proportionnelle à un seul tour pour tout le département, le FN n'arriverait pas forcément en tête des scores, et n'aurait pas nécessairement le plus grand nombre d'élus. Il y a surtout fort à parier que si la proportionnelle était la règle, les autres partis opteraient pour des stratégies d'union, évitant ainsi d'éparpiller les voix.Bref, s'il est évident que le FN a fait de bons scores de premier tour, il n'en a pas été de même au second, où il n'a remporté que deux victoires, là où l'UMP a gagné 4 élections, et le PS trois. Il s'agit là de la règle de ce type de scrutin. On peut bien entendu la combattre, mais il n'y a pas de « triche », ou de manipulation.Quant à la proportionnelle intégrale, il n'est pas certain qu'elle aurait abouti aux résultats présentés par le FN, puisque des listes départementales auraient placé tous les partis au même niveau de potentiel électoral, annihilant l'avantage structurel qu'avait ici le FN.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Davet et Fabrice Lhomme L'essentielEn décembre 2012, la commission nationale des comptes de campagnes invalide les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.L'UMP règle en 2013 les 516 615 euros de pénalités infligés à M. Sarkozy après le dépassement du plafond de dépenses de campagne.En décembre, M. Sarkozy annonce sa décision de rembourser l'UMP. Convoqué mercredi 1er avril au matin par les juges Renaud Van Ruymbeke et Serge Tournaire, qui instruisent depuis octobre 2014 l’affaire dite des pénalités, Nicolas Sarkozy a été placé sous le statut de témoin assisté, a fait savoir le parquet. Ce statut est intermédiaire entre celui de témoin simple et de mis en examen : il suppose qu’il existe des indices rendant vraisemblable que l’intéressé ait pu participer à la commission des infractions.Lire aussi : Bygmalion : trois responsables de la campagne de Sarkozy en garde à vueM. Sarkozy, déjà poursuivi pour « trafic d’influence », « corruption » et « violation du secret professionnel » dans un autre dossier – l’affaire Azibert –, se voit reprocher la prise en charge par l’UMP des pénalités financières qui lui avaient été infligées en décembre 2012. A cette date, constatant les dépassements de la campagne présidentielle malheureuse de M. Sarkozy, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) avait ordonné au candidat de restituer à l’Etat l’avance forfaitaire de 153 000 euros dont il avait bénéficié, et de verser au Trésor public 363 615 euros, soit le montant du dépassement du plafond des dépenses de campagne.Lire aussi : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosLe rejet du compte du candidat Sarkozy avait d’ailleurs été confirmé en juillet 2013 par le Conseil constitutionnel. Les deux instances ne faisaient alors qu’appliquer l’article L52-15 du code électoral qui stipule que « dans tous les cas où un dépassement du plafond des dépenses électorales a été constaté par une décision définitive, la commission fixe alors une somme égale au montant du dépassement que le candidat est tenu de verser au Trésor public ».Or, les dirigeants de l’UMP – à l’époque, Eric Cesari, proche de M. Sarkozy, était encore le directeur général du parti présidé par Jean-François Copé – avaient pourtant signé en 2013 le chèque de remboursement, sur la foi d’une simple expertise juridique rédigée par l’avocat Philippe Blanchetier, alors qu’il revenait au candidat de payer de sa poche. Cette décision, alors même que l’UMP était exsangue financièrement, avait été actée le 4 juillet 2013, dans les bureaux de M. Sarkozy, et ce en sa présence.Lire aussi :Les affaires de l’UMP virent au casse-tête juridiqueA noter que Me Blanchetier est certes le conseil de l’UMP, mais il représente également les intérêts de M. Sarkozy, puisqu’il l’a défendu devant la Commission des comptes de campagne, tout en étant le trésorier de l’association de financement du Club des amis de Nicolas Sarkozy.D’autres mises en examensMais le changement de direction à l’UMP le 15 juin 2014 a totalement changé la donne. M. Copé emporté par la tempête Bygmalion, le trio d’anciens premiers ministres Raffarin-Juppé-Fillon prend les choses en main. A l’initiative de l’ancien premier ministre François Fillon, grand rival de M. Sarkozy, deux autres avis juridiques sont ainsi demandés à deux avocats, Mes François Sureau et Kiril Bougartchev. Elles vont radicalement à l’encontre des préconisations de Me Blanchetier : selon ces deux avocats, l’UMP n’avait tout simplement pas le droit de se substituer à Nicolas Sarkozy pour régler la sanction. Les commissaires aux comptes signalent ces faits au parquet de Paris, qui ordonne dans la foulée une enquête préliminaire.Les premières investigations semblent donner raison aux commissaires aux comptes, puisque les juges d’instruction, avant M. Sarkozy, ont mis en examen, pour « abus de confiance », la députée de la Marne Catherine Vautrin, en tant qu’ex-trésorière de l’UMP, et Jean-François Copé, en son ancienne qualité de président du parti.Lire aussi :L’ex-trésorière de l’UMP dénonce « un règlement de comptes politique » entre Fillon et SarkozyInquiet des développements de l’enquête judiciaire, M. Sarkozy avait annoncé, en décembre 2014, sa décision de rembourser l’UMP de la somme dont elle s’était acquittée pour lui. Mais cela ne change rien d’un point de vue judiciaire, la réparation d’un préjudice n’effaçant pas l’infraction initiale.Lire aussi :Soucieux d’éloigner les menaces judiciaires, Nicolas Sarkozy rembourse sa dette à l’UMPFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard et Samuel Laurent 1. Pourquoi parle-t-on de « troisième tour » ?Le scrutin départemental qui vient de se dérouler comporte deux tours. A chaque fois, on a élu – nouveauté cette année – un binôme composé d'un homme et d'une femme. A l'issue du 2e tour, chaque canton a élu son couple de représentants, qui va siéger à l'assemblée départementale (ex-conseil général).Mais ce conseil départemental doit ensuite se trouver une majorité et une opposition. Cela se fait à l'occasion de l'élection de son président, qui aura lieu jeudi 2 avril. Dans nombre de cas, il n'y aura pas de surprise : si une majorité claire, de droite ou de gauche, a émergé dimanche 29 mars, elle n'aura plus qu'à se trouver un candidat à la présidence et à le faire élire.Mais dans d'autres cas, cela sera plus compliqué. Deux paramètres entrent en jeu :L'état de la majorité : dans plusieurs départements, celle-ci tient à un élu, voire moins. D'autant que les élus du FN pourront perturber le jeu, en étant parfois en position de décider de la bascule ou non d'un département.L'étiquetage des élus : Lorsque les élus départementaux sont clairement identifiés, par exemple au PS ou à l'UMP, il est aisé de dégager des majorités. Mais souvent, on a affaire à des élus locaux qui refusent une étiquette partisane et sont classés « divers gauche », « divers droite », voire « divers » tout court. Et ces élus moins militants sont susceptibles de changer d'avis, voire d'être séduits par l'un ou l'autre bloc.2. Comment se passe l'élection ?L'élection du nouveau président ou de la nouvelle présidente du conseil départemental se fait à bulletin secret.Une majorité absolue des membres du conseil départemental est nécessaire pour être élu dès le premier tour, c'est-à-dire que le candidat qui obtient 50 % des voix + 1 est déclaré vainqueur. Si celle-ci n'est pas réunie à l'issue de deux tours, c'est la majorité relative qui s'applique (le candidat qui arrive en tête des suffrages est élu).En cas d'égalité, c'est le candidat le plus âgé qui est élu.3. Dans quels départements des surprises sont-elles possibles ?Aisne Dans ce département, aucune majorité claire n'a pu se dégager : Le FN y compte 8 sièges, contre 14 au bloc de gauche, 13 au bloc de droite, et 7 « divers » dont le vote sera déterminant pour dégager une majorité départementale.Lire : Résultats départementales : le FN échoue à prendre l'Aisne, où aucune majorité claire ne se dessineCharente La Charente devrait basculer à droite, mais une incertitude subsiste : on compte 19 voix pour le bloc de gauche, 17 pour le bloc de droite et deux « divers ». Ceux-ci devraient voter avec la droite, mais l'incertitude demeurera jusqu'au scrutin.Lire : Résultats départementales : la Charente passe à droiteVaucluse Les 6 élus FN et 4 élus de la Ligue du Sud (extrême droite) de ce département tenu jusqu'ici par la gauche vont décider de la majorité : on compte 13 voix à gauche et 12 à droite. Une discussion est en cours entre gauche et droite pour déterminer une attitude face au FN.Le détail des résultats dans le VaucluseGard Avec 22 sièges obtenus le 29 mars, la gauche a perdu la majorité dans ce département (fixée à 23 élus), mais la droite ne l'a pas obtenu non plus à elle seule (20 sièges). C'est le Front national qui joue le trublion avec ses 4 conseillers et qui peut ainsi déterminer de quel côté penchera le conseil départemental si l'UMP est prête à s'allier avec lui. Mais le cas semble peu probable, le maire de Nîmes et secrétaire fédéral de l'UMP, Jean-Paul Fournier, ayant clairement appelé les électeurs de droite à voter au second tour contre le FN.Le détail des résultats dans le Gard Tarn-et-Garonne Ce département devrait rester à gauche, mais de très peu : le bloc gauche compte 16 élus, contre 14 à droite. Or, un binôme élu sous l'étiquette « divers gauche » mais estimant être sans étiquette pourrait ne pas voter en faveur de la réélection du président sortant, Jean-Michel Baylet.Le détail des résultats dans le Tarn-et-GaronneLozère C'était la surprise du soir du second tour des départementales : la Lozère était présentée comme le seul département qui passait d'une majorité de droite à une de gauche. Mais seulement d'une courte tête : 14 sièges pour la gauche dont un pour une candidate Modem alliée à un PS, 12 pour la droite.Puis, le lendemain, le doute surgit. Un binôme étiqueté « divers gauche » (Henri Boyer et Sophie Malige), élu dans le canton de Chirac, a fait savoir qu'il n'était « ni de droite ni de gauche » et laisse donc planer l'incertitude sur son vote au moment de l'élection du président du conseil départemental. Le détail des résultats en Lozère Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 01.04.2015 à 09h43 • Mis à jour le01.04.2015 à 09h56 Alain Juppé, candidat déclaré à la primaire à droite en vue de la présidentielle de 2017, n’a pas manqué de prendre sa part de la victoire de l’UMP aux élections départementales, dimanche 29 mars. « C’est un succès de l’UMP et donc de son président, de l’ensemble de l’équipe de l’UMP, qui a mouillé la chemise – moi aussi j’ai fait beaucoup de réunions sur le terrain –, c’est un succès aussi de nos candidats, et puis surtout c’est un succès de la stratégie d’union [de la droite et du centre] que je n’ai cessé de préconiser, et qui s'est faite à peu près partout », a déclaré, mercredi 1er avril, le maire de Bordeaux sur Europe 1.« C’est moi qui ai préconisé un combat frontal contre le Front national et ses propositions pour bien ouvrir les yeux des électeurs sur ce qu’elles ont de dangereux », a aussi déclaré M. Juppé, toujours soucieux de se démarquer de la ligne droitière adoptée par Nicolas Sarkozy, le président de l’UMP.Lire aussi :Sarkozy s’approprie la victoire de l’UMPInterrogé par Jean-Pierre Elkabbach sur la stratégie de l’UMP dans le « troisième tour » des départementales – l’élection des présidents de conseils départementaux par les conseillers fraîchement élus –, le maire de Bordeaux a estimé que « la réponse est facile : nous devons refuser toute alliance avec le Front national ». Pour M. Juppé, « le FN a raté ces élections départementales : il n’est pas le premier parti de France et ne va diriger aucun département, il n’a pas atteint ses objectifs ».L’ex-premier ministre a aussi pris pour cible le gouvernement : « Le taux de marge de nos entreprises ne cesse de se dégrader et la pauvreté progresse en France. C’est un échec sur tous les fronts. » Il a aussi jugé que Manuel Valls « n’a pas de majorité » lui permettant de mener à bien ses réformes d’inspiration sociale-libérale, déplorant la « cacophonie » et la « crise politique » qui « provoquent une paralysie du gouvernement alors qu’on a besoin de vraies réformes de structure ». 31.03.2015 à 20h38 • Mis à jour le01.04.2015 à 08h35 | Alexandre Piquard Ils s’étaient jusqu’ici peu exprimés. Mais les dirigeants de l’UMP ont décidé, mardi 31 mars, de lancer une offensive sur la gestion de l’audiovisuel public sous François Hollande. En réunion du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Nicolas Sarkozy a ainsi appelé la droite à dénoncer « le scandale de la grève à Radio France à un moment où 43 millions de Français vont voter » pour les départementales, dimanche 29 mars.Mais le président de l’UMP a également appelé à dénoncer « le processus de nomination de France Télévisions, où on garde même le secret des auditions ». Joint par Le Monde, le porte-parole de l’UMP renchérit : « Nous sommes face à un scandale d’Etat, a lancé Sébastien Huyghe. Nous sommes étonnés, voire atterrés, de voir que les auditions par le Conseil supérieur de l’audiovisuel pour la présidence de France Télévisions se font de la manière la plus opaque possible : les candidats ne sont pas connus, les auditions sont à huis clos. On ne connaît pas les projets ni les critères de choix. C’est pourtant 2,3 milliards d’argent public ! »La nomination du président de France Télévisions est un point de clivage net entre PS et UMP : Nicolas Sarkozy avait choisi de faire le choix lui-même en temps que président de la République (avec avis des commissions culturelles parlementaires, a posteriori). François Hollande a expressément changé la procédure pour confier cette tâche au Conseil supérieur de l’audiovisuel, en gage d’indépendance par rapport au pouvoir politique.M. Huyghe insinue que la procédure est biaisée : « Le président de la République François Hollande ne pilote-t-il pas en réalité la nomination du président de France Télévisions ? On se pose la question. Le choix a été confié au CSA, présidé par Olivier Schrameck, qui est ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon et donc tout sauf indépendant. » « Le gouvernement fait pression sur le CSA », croit aussi savoir Franck Riester, député UMP spécialiste de l’audiovisuel, joint par Le Monde.Mathieu Gallet « bouc émissaire »Sur Radio France, la charge n’est pas moins rude : « Au lieu de fixer un cap et de mener les réformes progressivement, l’Etat crée une crise et utilise Mathieu Gallet comme bouc émissaire. » Le président de Radio France s’est notamment vu reprocher les dépenses de rénovation de son bureau, mais également, ce mardi dans Le Canard enchaîné, les frais de sa présidence précédente, à l’Institut national de l’audiovisuel, pour des rénovations encore et des conseils extérieurs.« Mathieu Gallet a reconnu des erreurs et il faudra voir ses réponses au nouvel article du Canard enchaîné. Mais le fond du problème est ailleurs : que fait-on de cette crise financière à Radio France ? », répond M. Riester.A Radio France, l’Etat « créé la crise financière » de l’entreprise, insiste le député, accusant le gouvernement d’avoir ponctionné des ressources destinées à l’audiovisuel pour honorer d’autres dépenses du budget de l’Etat. « On n’épaule pas, on met des bâtons dans les roues. C’est tout l’inverse de ce que doit faire une tutelle responsable et digne de ce nom », pense M. Riester, que Nicolas Sarkozy a consulté et qui va poser une question au gouvernement mercredi à l’Assemblée nationale, après avoir déjà interpellé la ministre de la culture Fleur Pellerin dans l’hémicycle la semaine dernière.Mardi, l’UMP s’est dévoilée sur un autre point, sensible : « La fusion pure et simple des principales rédactions du groupe, France Inter, France Info et France Culture. » Une piste prônée dans un rapport explosif de la Cour des comptes, mais immédiatement écartée par le président Mathieu Gallet, la jugeant impopulaire.Lire aussi :La Cour des comptes fustige la gestion de Radio FranceDavid-Hervé Boutin, le secrétaire national à la culture du parti de Nicolas Sarkozy, a également cité la « fusion » des orchestres de Radio France, une autre réforme proposée par la Cour des comptes et combattue par les grévistes, avant de demander : « Qu’attend le gouvernement pour réagir et enfin prendre les mesures vigoureuses qui s’imposent ? »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 31.03.2015 à 18h58 • Mis à jour le01.04.2015 à 15h05 | Jean-Baptiste de Montvalon Serrer les rangs pour parer à toute éventualité. La gauche gardoise, qui redoute de se faire voler sa courte victoire aux élections départementales, s’y emploie non sans difficultés. Avec 22 sièges (14 PS et divers gauche, 6 PC, 2 écologistes) contre 20 à la droite (12 UMP, 5 UDI, 3 divers droite), la majorité sortante ne dispose plus que de deux élus d’avance dans la nouvelle assemblée, qui doit élire son président jeudi 2 avril. Le risque est grand de voir la droite essayer de rafler la mise in extremis, ou les 4 élus du Front national profiter d’une situation confuse pour troubler ce scrutin.Tout faire pour éloigner ce spectre ; transmettre le flambeau à l’un des siens, dans les meilleures conditions possibles : c’est l’ultime mission que s’est assignée le socialiste Jean Denat. Le président du conseil général sortant a été battu au second tour par le Front national dans son canton de Vauvert, où il était élu sans discontinuer depuis 1998. Mais cette défaite personnelle ne l’a pas dissuadé d’exercer ses responsabilités jusqu’au bout. « Je suis en fonction jusqu’à jeudi. Je suis le chef de file de la majorité départementale qui a gagné. J’entends apporter ma contribution pour que le FN ne soit pas arbitre du scrutin », explique-t-il.Un dissident « roi du pétrole »Dès lundi, au lendemain du second tour, M. Denat a réuni les élus socialistes. Objectif : la désignation d’un candidat commun. Deux conseillers départementaux étaient sur les rangs. Denis Bouad, premier vice-président du conseil sortant, réélu à Uzès. Et Alexandre Pissas, auquel le PS avait refusé d’accorder l’investiture, mais qui a été réélu à Bagnols-sur-Cèze avec Sylvie Nicolle, maire de Sabran, où elle avait été élue en 2014 sous l’étiquette « divers droite ». Dès que sont tombés les résultats très serrés du second tour, ce dernier binôme est devenu « roi du pétrole », sollicité de toutes parts. M. Pissas n’a pas tardé à faire monter les enchères, en se présentant comme un candidat à la présidence susceptible d’« ouvrir la voie du consensus ».La droite avait déjà envisagé de rallier à sa cause le dissident victorieux, pour coiffer la gauche sur le fil, le 2 avril, au bénéfice de l’âge. En cas d’égalité parfaite, c’est en effet au doyen d’âge que revient le fauteuil de président. Il s’agirait en l’espèce de Joëlle Murré (UMP), réélue dans le canton de Marguerittes.Il était urgent pour le PS de colmater cette brèche. Ce fut l’objet d’une réunion à huis clos, lundi. Après de longues discussions, les élus socialistes – hors la présence de M. Denat – ont voté à l’unanimité en faveur de la candidature de Denis Bouad. Ce dernier a dû promettre de substantielles compensations à Alexandre Pissas, en échange de son soutien : un poste de deuxième vice-président avec délégation générale, la responsabilité du service d’incendie et de secours (SDIS) ainsi que d’une société d’économie mixte en charge de logements sociaux. M. Bouad assure que le binôme a promis d’adhérer au groupe socialiste du conseil départemental. « On est sûr de nos 22 voix. Je suis serein », indique le candidat à la présidence.« Ce sont des promesses, pas des engagements fermes »Mercredi matin, M. Pissas affirmait pourtant n’avoir nullement renoncé à se porter candidat. « C’est une élection d’hommes », dit-il, en affirmant qu’il « ne sait pas » encore ce qu’il fera. « Je suis sollicité de toute part. Il n’y a que le Front national qui ne m’appelle pas. Des gens à gauche, à droite, me poussent à être candidat. Ils pensent que je serais mieux placé pour occuper cette fonction dans une période qui va être difficile », assure-t-il, en se disant « prêt à des accords avec tout le monde ». Ne s’est-il pas engagé à soutenir la candidature de M. Bouad ? « Ce sont des promesses, pas des engagements fermes. On m’a fait tellement de promesses que l’on n’a pas tenues… Je ne dirais pas qu’elles n’engagent que ceux qui les entendent, mais… »Avancer groupé au scrutin du 2 avril est une condition nécessaire pour les élus de gauche. D’autant que la droite ne semble pas, pour l’heure, avoir renoncé à remporter la mise. « Je pense qu’il n’y a pas de risque, estimait M. Bouad, mardi. À moins d’une coalition droite-FN… » Arithmétiquement, une telle alliance serait majoritaire jeudi. Mais elle semble politiquement improbable. Prenant ses distances avec le « ni-ni » (ni FN, ni PS) prôné par la direction de l’UMP, le maire de Nîmes et secrétaire fédéral de l’UMP, Jean-Paul Fournier, avait clairement appelé les électeurs de droite à voter au second tour contre le FN. La gauche veut croire que la droite gardoise ne va pas se renier sur ce sujet à une semaine d’intervalle. Mais elle souhaiterait ne pas avoir à courir le moindre risque que le Front national vienne troubler le jeu. « L’élégance voudrait que la droite ne présente pas de candidat. Si elle le fait, elle sera suspectée de vouloir les voix du FN », note M. Denat, qui dit « faire confiance aux 42 élus républicains pour faire preuve de responsabilité et ne pas laisser le FN installer la zizanie ». Pour parer à toute éventualité, les responsables socialistes se sont entretenus du sujet avec des élus de l’opposition. « J’ai eu des contacts avec des conseillers départementaux de droite, qui ne se font pas à l’idée que le FN puisse arbitrer les débats », indique M. Denat. M. Bouad est plus précis : « Un ou deux élus du centre m’ont dit qu’ils voteraient pour moi s’il y avait un risque que le FN vote pour un candidat de droite. »« Tout le monde rencontre tout le monde », indique Yvan Lachaud, président de la fédération UDI du Gard, qui évoque « une situation compliquée ». Lui-même se dit partisan de « la clarté », mais ne souhaite pas s’exprimer davantage tant qu’une position commune avec l’UMP n’a pas été arrêtée.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Le porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Julien Bayou, a envoyé, vendredi 27 mars, un courrier au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour se plaindre du traitement réservé à Cécile Duflot lors de l’émission « Le Grand Rendez-Vous » Europe 1, i-Télé, Le Monde diffusée dimanche 15 mars. Son initiative est soutenue par la direction d’EELV.Dans son courrier, M. Bayou dénonce « le ton hargneux et les multiples coupures » dont la députée de Paris aurait selon lui été l’objet. « En quarante-deux minutes d’interview, Cécile Duflot a été coupée plus de… 140 fois, soit toutes les vingt secondes en moyenne, et dénigrée ou tournée en dérision plus de 10 fois. Je ne m’étends pas plus sur les qualificatifs qu’il est d’usage (machiste) de ne réserver qu’aux femmes politiques qui seraient forcément caractérielles, narcissiques ou véhémentes », écrit le porte-parole d’EELV dans son adresse au CSA.« Traitement spécial réservé à une femme politique »Le conseiller régional d’Ile-de-France souligne trois points problématiques à ses yeux : l’absence de parité du « panel d’invités et de journalistes » réunis en règle générale dans cette émission, le « dénigrement des idées écologistes » qui aurait eu cours ce jour-là en particulier, et le « traitement spécial » qu’auraient réservé les trois journalistes hommes « à une femme politique par rapport aux hommes invités précédemment dans l’émission ».« Cette initiative est liée à l’exaspération de nombreux militants. On est bien au-delà du machisme et de l’anti-écologisme primaire classiques, explique M. Bayou. Et au-delà du cas ponctuel de cette émission spécifique avec Cécile Duflot, je pense que le CSA doit se positionner sur la question de la parité dans les médias. » Il note que neuf hommes ont été invités dans « Le Grand Rendez-Vous » depuis le début de l’année, contre seulement deux femmes.Contacté par Le Monde, le CSA assure ne pas avoir encore pris connaissance du contenu de cette lettre, et attend de la consulter avant de se prononcer sur l’ouverture éventuelle d’une procédure. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel rappelle par ailleurs que la loi d’août 2014 sur l’égalité hommes-femmes est censée renforcer la parité dans les médias.Olivier Faye 31.03.2015 à 15h09 • Mis à jour le31.03.2015 à 16h15 Trois jours après la déroute d'envergure des socialistes aux élections départementales – avec la perte de 28 départements sur les 61 que dirigeait la gauche avant le 29 mars –, Manuel Valls, qui considère avoir le soutien des Français pour rester à son poste de premier ministre, faisait face mardi 31 mars aux députés, à l'Assemblée, lors de la séance de questions au gouvernement. Le premier ministre est arrivé à Matignon il y a tout juste un an, à la faveur d'un remaniement après l'important revers enregistré par les socialistes aux municipales.Après la défaite, qu'il a reconnue être un « net recul » dimanche soir, Manuel Valls a annulé in extremis son déplacement prévu mardi en Allemagne pour se rendre devant le groupe socialiste à l'Assemblée mardi matin, puis à la séance des questions au gouvernement l'après-midi, où il a appelé au rassemblement à gauche, comme en a rendu compte, sur Twitter, la journaliste parlementaire du Monde."Le pays a plus que jamais besoin d'apaisement et d'unité", dit Valls qui ponctue toutes ses phrases du mot "rassemblement" #qag— Helene Bekmezian (@Bekouz) 31 Mars 2015Valls: "Si la gauche se rassemble, alors nous pourrons recréer l'espérance et faire en sorte que les Français reviennent à la vie politique"— Helene Bekmezian (@Bekouz) 31 Mars 2015« Partir à la reconquête »« Ma place est aujourd'hui auprès de vous pour faire bloc », a-t-il ainsi déclaré lors de la réunion avec son groupe dans la matinée, assurant qu'il était « à l'écoute » et appelant à « partir à la reconquête » et à « recréer une espérance » en conciliant compétitivité et justice sociale, selon des participants.Le premier ministre se trouve devant une équation compliquée. D'un côté, il estime qu'il ne peut pas changer le cap de sa route réformiste, au risque de perdre toute crédibilité, de l'autre, il doit aussi travailler au rassemblement de la gauche en vue des régionales de décembre, et surtout de la présidentielle de 2017.Lire toute notre analyse (édition abonnés) : Un an après, les limites de la méthode VallsLa porte du gouvernement ouverte aux VertsDivisés sur l'hypothèse d'un retour au gouvernement, les écologistes ont de leur côté profité de la séance des questions au gouvernement pour demander au premier ministre ce qu'il « met derrière [le] terme » de « nouveau pacte » au sein de la majorité. « La place des écologistes, elle est dans la majorité, et j'ai déjà eu l'occasion de le dire elle est pleinement au gouvernement, c'était le cas il y a un an », a réaffirmé le premier ministre au groupe EELV. Valls a Pompili : "la place des écologistes elle est dans la majorité" #qag— Helene Bekmezian (@Bekouz) 31 Mars 2015Manuel Valls a fait valoir que la majorité avait déjà « bien avancé » sur la transition écologique et sur la biodiversité « avec l'engagement de Ségolène Royal ». « Il ne s'agit jamais de s'enfermer, il s'agit d'être à l'écoute des uns des autres », a déclaré Manuel Valls, réassurant – comme il l'avait fait dans la matinée mais en posant des conditions –, que « la porte est ouverte » et « la main tendue » pour un retour des écologistes dans l'exécutif.>> Lire aussi notre entretien avec Cécile Duflot : « Le logiciel de Manuel Valls est périmé » 31.03.2015 à 14h27 • Mis à jour le31.03.2015 à 17h56 | Gérard Courtois Le poids des chiffres est accablant. Au premier tour du scrutin départemental, le 22 mars, l’ensemble de la gauche avait recueilli à peine plus du tiers des suffrages, un des étiages les plus bas de son histoire contemporaine. Au second tour, elle a perdu 28 départements, soit près de la moitié de ceux qu’elle détenait depuis 2011.Le choc des symboles n’est pas moins éloquent. Quand des forteresses du socialisme tombent, comme le Nord et les Bouches-du-Rhône, quand de vieilles terres de conquête comme les Côtes-d’Armor de Claudy Lebreton basculent à droite, quand sont perdus les fiefs de François Hollande (Corrèze), de Laurent Fabius (Seine-Maritime), de Ségolène Royal (Deux-Sèvres), de Manuel Valls et du frondeur Jérôme Guedj (Essonne), de Martine Aubry (Nord) ou d’Arnaud Montebourg (Saône-et-Loire), quand le Territoire de Belfort, autrefois apanage de Jean-Pierre Chevènement, s’effondre, quand le Parti communiste ne conserve plus qu’un seul département (Val-de-Marne), c’est toute la gauche qui est touchée de plein fouet.D’autant que cette lourde défaite est la quatrième en un an, après les municipales désastreuses de mars 2014, les européennes calamiteuses de mai et les sénatoriales perdues de septembre. Voilà quelques mois, le premier ministre et le premier secrétaire du PS avaient sonné le tocsin, dans l’espoir de rameuter leurs troupes : « La gauche peut mourir », avaient alerté Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis. Chaque scrutin, désormais, semble accréditer cette sombre prophétie.Renaître de ses cendresLes plus optimistes – y compris à l’Elysée – peuvent bien se raccrocher au constat que ces élections intermédiaires sont le plus souvent cruelles pour la majorité au pouvoir, accusée de tous les maux du moment. Les mêmes peuvent tenter de se rassurer en rappelant que la gauche a connu pires raclées électorales, comme aux cantonales, législatives et européennes de 1992-1994, avant de renaître de ses cendres dès 1997. L’on assisterait, en quelque sorte, à une fin de cycle douloureuse certes, mais pas dramatique.On peut en douter, tant le mal semble profond. Tout y contribue. Une sévère crise de résultats, d’abord, qui ruine la crédibilité du pouvoir exécutif. Il faudra bien plus que les timides signes d’amélioration actuels pour effacer le bilan des trois premières années de mandat de François Hollande : un demi-million de chômeurs supplémentaires, une croissance atone, une brutale ponction fiscale, des déficits et une dette publique incompressibles. Impuissante face à la crise et ses ravages sociaux, tétanisée par la mondialisation, incapable de redéfinir ce que pourrait être une politique économique à la fois conforme à ses valeurs et adaptée aux enjeux du temps présent, la gauche de gouvernement apparaît, au choix, inopérante ou obsolète. Elle en paye lourdement le prix dans les urnes.S’y ajoute une profonde crise structurelle. Depuis un quart de siècle, le communisme municipal et cantonal avait été largement rayé de la carte politique. Aujourd’hui, c’est le socle historique – existentiel pourrait-on dire – du socialisme municipal et départemental qui est ébranlé, voire menacé. Aux municipales de 2014, le PS a perdu, en solde net, 133 des 371 villes de plus de 9 000 habitants (sur les 1 018 que compte la France) qu’il administrait jusque-là. En un an, le PS aura perdu quelque deux mille conseillers municipaux et plusieurs centaines de conseillers départementaux. Autant de précieux cadres intermédiaires et relais locaux qui lui feront défaut à l’avenir.Divisions mortifèresQuant au désormais mythique « peuple de gauche », il a fondu comme neige au soleil. Au premier tour de la présidentielle de 2012, l’ensemble des candidats de gauche ne rassemblait plus que 41 % du vote des ouvriers (29 % pour M. Hollande) et 46 % du vote des employés (28 % pour M. Hollande). A l’inverse, le Front national s’est imposé, depuis vingt ans, comme le premier parti ouvrier de France et il ambitionne de le devenir chez les employés.Et que dire de la crise strictement politique qui mine aujourd’hui la gauche et le PS ! Plus que jamais, leurs divisions ont pesé dans leur échec aux départementales. Les lendemains de défaite n’étant jamais propices aux réconciliations, chacun, déjà, réitère les griefs ressassés depuis des mois : le premier ministre pour dénoncer les divisions mortifères, les frondeurs socialistes pour réclamer urgemment un changement de cap économique, le Front de gauche pour fustiger un gouvernement qui n’a, à ses yeux, plus rien de gauche, tandis que les écologistes ne savent plus à quel saint se vouer.Or, ces aigreurs tenaces témoignent de désaccords qui sont trop sérieux pour n’être pas durables. Sur la politique économique, le rôle et les moyens de l’Etat-providence, sur la construction européenne toujours plus décriée, sur l’école qui ne parvient pas à tenir sa promesse émancipatrice, sur la laïcité, enfin, qui peine à faire barrage aux communautarismes, les divergences idéologiques se creusent, de plus en plus inexorables.Chacun sait que la forte progression du FN chamboule les habitudes électorales : en 2017, il n’y aura que deux places pour trois au second tour de la présidentielle. C’est donc dès le premier tour que les candidats de la gauche, de la droite et de l’extrême droite devront rassembler leur camp pour ne pas être éliminé. La gauche, à l’évidence, n’en prend pas le chemin. Il faut « refonder totalement le PS, tout recommencer à zéro », a conclu le socialiste Julien Dray, lundi 30 mars. Il reste à peine deux ans pour réussir cette résurrection. Ou plutôt cette prouesse.Gérard CourtoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.04.2015 à 09h06 • Mis à jour le05.04.2015 à 10h31 Le parti Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui se déchire sur la question d'une entrée au gouvernement, a une mauvaise image auprès de 63 % des Français, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien-Aujourd'hui paru dimanche 5 avril. Seules 35 % des personnes interrogées ont une bonne opinion. EELV risque d'imploser pour 60 % contre 37 %.Ce sondage est publié après que les écologistes qui veulent revenir au gouvernement se sont réunis samedi après-midi à l'Assemblée nationale pour faire entendre leurs voix. Emmanuelle Cosse, la dirigeante d'EELV, a déploré le « spectacle assez lamentable » donné par les écologistes à l'issue du colloque.Les écologistes en général apparaissent divisés aux yeux de 72 % des sondés, et sectaires pour 52 %. A leur crédit, on juge qu'ils ont des convictions profondes (61 %), qu'ils jouent un rôle positif pour l'environnement (59 %) et sont utiles (52 %).Une nette majorité – 55 % des personnes interrogées – s'oppose au retour au gouvernement des écologistes, contre 43 % qui y sont favorables. A noter que cette hypothèse est rejetée par la quasi-totalité des sympathisants du parti (94 % contre 6 %).Parmi les personnalités jugées « le plus à même de représenter politiquement les idées des écologistes », Nicolas Hulot, qui n'appartient pas à EELV, arrive en tête avec 46 %, loin devant Daniel Cohn-Bendit (20 %), qui s'est mis en marge du parti. Suivent José Bové (14 %) et Cécile Duflot (9 %). Jean-Vincent Placé et Emmanuelle Cosse ferment la marche (3 %).« Ils [les écologistes] pâtissent d'une image détestable », constate Gaël Sliman, président d'Odoxa, qui souligne qu'avec la crise les Français situent l'environnement au dernier rang de leurs priorités (3 %), parmi sept thématiques testées, loin derrière l'emploi (43 %) ou le pouvoir d'achat (19 %).Lire aussi : Jean-Vincent Placé plaide pour une « confédération » des écologistes 04.04.2015 à 17h42 • Mis à jour le05.04.2015 à 00h14 | Olivier Faye Ce samedi 4 avril, devant l’Assemblée nationale, l’affluence était inhabituelle pour un week-end de Pâques. Jean-Vincent Placé, François de Rugy, Denis Baupin, Barbara Pompili… Une bonne partie des parlementaires d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) sont venus participer à une réunion de leur courant, Repères écologistes, qui milite en faveur d’un retour des écologistes au gouvernement.Toute la galaxie écolo-centriste, ou presque, a pris place à leurs côtés sur les bancs de la salle Colbert. Jean-Luc Bennahmias, président du Front démocrate, Corinne Lepage, de Cap 21, Antoine Waechter, du Mouvement écologiste indépendant, ou encore le président de Génération écologie Yves Pietrasanta sont présents. Tous ces responsables sont venus discuter de la possibilité de former un nouveau pôle écologiste, et réfléchir au rôle qu’ils entendent jouer d’ici la fin du quinquennat de François Hollande.« C’est de l’intérieur qu’on pèse »« C’est un moment de clarification qui précède sans doute un moment de refondation », lance François de Rugy à la tribune. Samedi matin, dans Libération, Jean-Vincent Placé, n’a pour sa part pas fermé la porte à une scission d’EELV. Il avait été le premier à utiliser le terme, en novembre 2014. « Si les dirigeants d’EELV décident l’inverse de ce que souhaitent nos électeurs et leurs élus, c’est de leur responsabilité. Nous prendrons les nôtres », a assuré le sénateur de l’Essonne.Lire aussi :Jean-Vincent Placé, l’écolo qui veut être enfin ministreAu micro, chacun fait état de ses ambitions et de ses préventions. « Nous devons construire une maison commune des progressistes, démocrates, écologistes », lance Jean-Luc Bennahmias. « On ne peut pas construire à long terme pour servir des aventures personnelles », prévient Antoine Waechter. « Nous ne sommes pas mûrs pour parler de structure, nous devons parler de projet », estime de son côté Corinne Lepage.Alors que la majorité d’EELV est rétive à l’idée d’intégrer l’équipe de Manuel Valls, un an après que Cécile Duflot a refusé d’y entrer, le député de Paris Denis Baupin déplore que « la non participation gouvernementale ne semble pas avoir atteint de résultats ». « C’est de l’intérieur qu’on pèse, juge-t-il. Partout où nous prenons nos responsabilités, ça produit des résultats. Le compromis, ce n’est pas sale, le compromis, c’est noble. »Avec le PS, « nous aurons besoin d’un autre accord »Dans les couloirs, la sénatrice Esther Benbassa, se montre volontiers critique. « Je suis venue en anthropologue… Pour l’instant, je n’entends que des propos lénifiants », lâche-t-elle. Julien Bayou, porte-parole d’EELV, et partisan de discussions avec le Front de gauche, est, lui, venu pour écouter – et espérer – un « discours de fermeté » de la part d’Emmanuelle Cosse.La présence de la secrétaire nationale d’EELV a cette réunion est mal vécue par une partie du mouvement. « Je n’ai pas de jugements à porter sur ce que fait Emmanuelle Cosse », s’est contentée de répondre Cécile Duflot, dans un entretien au Monde, mardi 31 mars, sur le sujet. Mme Cosse a envoyé, jeudi 2 avril, un courriel aux militants de son parti pour s’expliquer. « Nous devons multiplier les rencontres et ne pas nous refermer sur nous-mêmes (…) Je n’aurais aucun problème à défendre l'entrée au gouvernement si je pense que c'est bien pour les Français et l'écologie. Je n'aurais aucun problème à la rejeter si je pense le contraire », écrit-elle.Très applaudie, la secrétaire nationale prend la parole. « La seule certitude que j'ai aujourd'hui, c'est qu'il ne faut pas avoir peur de manier le rapport de force », assume-t-elle. Critique envers le bilan écologique des gouvernements Ayrault puis Valls, elle déplore que le PS ait « balayé d'un revers de la main » l’accord de gouvernement signé avec son parti en 2011. « Nous aurons besoin d’un autre accord », poursuit-elle. Prudente, elle prévient : « je ne vais pas engager mon parti aujourd'hui sur quoi que ce soit ».C’est le sénateur de l’Essonne Jean-Vincent Placé qui clôt les débats. « La montée du FN interroge sur nos responsabilités, juge-t-il. EELV est profondément discrédité, nous sommes perdus dans nos divisions internes. Il faut sortir de tout cela. » Et de reprendre à son compte l’idée d’une « confédération » entre les différents mouvements. Un projet qui devrait se structurer dans les prochaines semaines, assure le sénateur.Olivier Faye Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) C’est peut-être un incroyable concours de circonstances qui a conduit un homme politique belge de 61 ans, l’ancien ministre régional et ancien président de parti, Steve Stevaert, à se suicider, jeudi 2 avril. Le corps de l’ex-dirigeant du SPA – le parti socialiste néerlandophone – a été retrouvé dans un canal, près de Hasselt, dans le Limbourg belge.Une information parue dans le quotidien De Tijd avait indiqué, le matin même, que le parquet de Bruxelles avait décidé de le renvoyer devant un tribunal correctionnel pour une affaire de viol et d’attentat à la pudeur, avec la circonstance aggravante d’un abus d’autorité lié aux fonctions qu’il exerçait. La décision du parquet datait du 24 mars, mais n’était pas connue jusque-là.En 2013, une jeune femme avait déposé plainte contre l’homme politique pour des faits datant de septembre 2010. A l’issue de l’enregistrement d’une émission de télévision, M. Stevaert aurait violé celle qu’il avait rencontrée sur le plateau. Un dossier médical appuyait cette plainte, dont le caractère tardif a toutefois étonné. La victime présumée a expliqué qu’elle avait peur de perdre son emploi dans la fonction publique. Interrogé après le dépôt de la plainte, M. Stevaert a admis avoir eu des relations sexuelles, mais nié le viol.Deux affaires examinéesLe quotidien De Morgen a apporté, samedi matin, de nouveaux éléments troublants, affirmant que si l’ancien ministre avait lu correctement les courriers que lui avait adressé la justice, « tout aurait pu se passer autrement ».Par le plus grand des hasards, deux affaires le concernant devaient, en effet, être traitées simultanément par la chambre du conseil de Bruxelles, une instance qui intervient dans l’instruction et décide d’un éventuel renvoi devant un tribunal.Dans le premier dossier, datant de 2011, l’ex-ministre risquait peu de chose, voire rien. Il avait d’abord déposé plainte contre une jeune femme qui, disait-il, voulait le faire chanter en diffusant les images de leurs ébats amoureux. La justice avait conclu à un non-lieu, faute d’avoir pu retrouver les vidéos. En retour, la jeune femme avait déposé plainte pour calomnie.Au matin du 24 mars dernier, les deux cabinets d’avocats qui assistent l’homme politique ont délégué une stagiaire à l’audience de la chambre du conseil : ils ont rassuré leur client en lui affirmant que la procédure en resterait là et qu’il n’avait rien à craindre.En réalité, ils ignorent que la chambre va aussi aborder le dossier du viol présumé. Quand on lui demande si elle représente également M. Stevaert pour cette autre affaire, la stagiaire tombe des nues. « Je n’ai pas reçu d’instructions à cet égard », explique-t-elle au juge. Qui ne peut que conclure à l’absence du prévenu, ce qui entraîne habituellement un renvoi direct devant le tribunal correctionnel. Une source judiciaire a en outre indiqué qu’en fait, M. Stevaert n’avait pas désigné d’avocat chargé de l’aider dans ce dossier.Les avocats pas au courantUne erreur ? Une confusion ? Ou la crainte d’une fuite qui aurait définitivement terni une carrière politique fulgurante, qui avait transformé cet ancien patron de bar en « Steve Wonder », un leader ultra-populaire ? Le parquet semble avoir été tellement étonné par la tournure de l’audience du 24 mars qu’il a diligenté une enquête interne. Elle a prouvé que les courriers adressés à l’ancien ministre pour le prévenir de l’audience lui étaient bien parvenus.L’avocate stagiaire nie, quant à elle, qu’on lui ait demandé si elle pouvait plaider également pour le viol présumé. « Elle est formelle : si elle avait été mise au courant, elle m’aurait appelé immédiatement », explique son patron, Me Kris Luyckx. Comme les autres défenseurs de l’homme politique, il ignorait apparemment tout de cette affaire de viol. Or, une intervention et une plaidoirie de sa part, ou de l’un de ses confrères, auraient plus que probablement permis à M. Stevaert d’obtenir, au minimum, un report de son renvoi en correctionnelle.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.04.2015 à 01h17 • Mis à jour le04.04.2015 à 11h50 | Alexis Delcambre Sortir de la crise sociale, rétablir l’équilibre des comptes et formuler une ambition renouvelée pour Radio France : tels sont les messages que la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a adressés à Mathieu Gallet, PDG de l’entreprise publique, vendredi 3 avril, dans une lettre que Le Monde s’est procurée. Dans un entretien à l’AFP, Mme Pellerin a par ailleurs estimé que M.Gallet avait « toutes les cartes en main pour sortir du conflit » et qui lui fallait « rétablir le dialogue social » au plus vite au sein de la Maison ronde. L’option d’une médiation n’est pas envisagée à ce stade, fait-on ainsi savoir rue de Valois.Suite à cette lettre, le PDG de Radio France a annoncé la tenue samedi à 14 heures d’« une nouvelle réunion de négociations pour trouver une issue au conflit social et partager au plus vite le projet stratégique avec les collaborateurs de Radio France et leurs représentants ». Samedi matin, les syndicats n’avaient toujours pas dit s’ils se rendraient à cette réunion.Cette prise de parole gouvernementale était très attendue, alors que Radio France s’apprêtait à vivre un troisième week-end consécutif de grève, en réaction aux difficultés financières de l’entreprise – déficitaire de 21 millions d’euros en 2015 – et à la rupture du dialogue social entre le personnel et M. Gallet, par ailleurs mis en cause pour ses dépenses.Lire : Radio France : vote d’une motion de défiance contre Mathieu GalletL’urgence est de faire face à une fonte de la trésorerie, consumée notamment par le chantier de réhabilitation de la Maison de la radio, dont les coûts ont dérivé. Pour cela, la ministre annonce « une dotation en capital liée aux surcoûts du chantier », qui n’est pas chiffrée à ce stade. En clair, l’Etat va apporter une subvention exceptionnelle qui aidera l’entreprise à faire face à ses dépenses les plus urgentes. En complément, « les différentes options possibles pour la finalisation de ce chantier » seront étudiées. Dans un entretien au Parisien samedi 4 avril, M. Gallet se dit satisfait de ces annonces qui sont « des signes de confiance pour l’entreprise » et confirme, parmi les économies envisagées, la suppression des ondes moyennes et longues (soit 14 millions d’euros par an).Le gouvernement assume l’objectif d’un retour à l’équilibre d’exploitation dès 2017 – alors qu’une option plus douce, à horizon 2019, était aussi envisagée. Mis en cause pour ses revirements, l’Etat rappelle son engagement à « stabiliser la ressource publique » affectée à l’entreprise jusqu’en 2017. Mais en contrepartie, il demande des efforts.Une gageureToutefois, Fleur Pellerin se garde bien de se prononcer sur la nature de ces efforts. Elle se contente de pointer que Mathieu Gallet a proposé un plan de départs volontaires – qui concernerait 300 à 380 personnes, soit l’option la plus élevée. « Le niveau d’emploi ne peut constituer la seule variable d’ajustement », nuance la ministre, ne refusant donc pas cette option, mais la complétant par la demande d’un « travail de modernisation sociale ».« C’est dans le dialogue social à l’intérieur de l’entreprise que devront être trouvées les mesures adaptées pour atteindre cet objectif », souligne-t-elle. Une gageure, quand on sait que les grévistes ont voté vendredi 3 avril, lors d’une assemblée générale réunissant entre 400 et 500 personnes, une motion de défiance envers M. Gallet, qu’ils jugent « discrédité ».Un vote qui a divisé le personnel au sein de Radio France. « L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi 2 avril, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’iTélé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a quant à lui déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale.Dans sa lettre, Fleur Pellerin ne se contente pas de demander au PDG une sortie de crise rapide et un retour à l’équilibre dans deux ans. Elle souhaite aussi, en complément, qu’il porte une « ambition réformatrice ». Pour cela, elle l’enjoint à formuler, en vue du prochain contrat d’objectifs et de moyens – que l’entreprise et l’Etat doivent conclure pour la période 2015-2019 - une vision qui incarne la « singularité » du service public de radio et de musique.Deux orchestres, mais réduitsLa ministre demande une « offre de programmes qui ne soit ni banalisée, ni aseptisée », sans fermer la porte à des « regroupements » de chaînes, pour autant qu’ils soient « ambitieux ». Elle s’oppose à une augmentation des volumes de publicité, mais se dit ouverte à un assouplissement des catégories d’annonceurs autorisés, comme le demande la direction. Au grand dam des radios privées qui ne veulent pas entendre parler d’un assouplissement des règles publicitaires. Mme Pellerin demande aussi des précisions sur l’information, l’éducation aux médias, la transmission des valeurs citoyennes et le numérique.En matière de musique, la ministre de la culture fait comprendre qu’elle ne souhaite ni la fusion des deux orchestres de Radio France, ni le détachement de l’un d’entre eux, comme le demandait M. Gallet. Mais la ministre propose un « redimensionnement des formations musicales » et une « réforme de leurs modalités de travail ». « L’annonce de ne pas fusionner les deux orchestres nous rassure, commente Philippe Ballet, délégué UNSA. En revanche, la ministre valide de fait le plan de départ volontaire. Cela nous heurte. Plus largement, le gouvernement ne répond pas à notre constat de sous financement de l’audiovisuel public. »L’accueil qui sera fait aux propositions de Mme Pellerin reste incertain, dans une Maison ronde chauffée à blanc après deux semaines de conflit. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.Consulter notre visuel interactif : La première année agitée de Mathieu Gallet à la tête de Radio FranceAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.04.2015 à 13h24 • Mis à jour le03.04.2015 à 13h29 Le sénateur centriste Aymeri de Montesquiou est soupçonné par la Haute Autorité de transparence de la vie publique (HATVP) d'avoir sous-évalué son patrimoine de plusieurs millions d'euros. L'élu avait déjà été sanctionné par la levée de son immunité parlementaire dans le cadre de l'affaire du « Kazakhgate », au moment où le député du Gers avait été le représentant en Asie centrale de Nicolas Sarkozy, alors président de la République. Compte tenu d'un « doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité de ses déclarations, en raison notamment de l'omission d'œuvres d'art et d'avoirs importants détenus à l'étranger ainsi que de la sous-évaluation de son patrimoine immobilier », l'autorité a transmis son dossier au parquet financier, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Le parquet national financier devrait prochainement ouvrir une information judiciaire.D'après la HATVP, le sénateur du Gers a sous-évalué l'un de ses biens immobiliers à Paris de plus de 50 %, a omis de déclaré deux comptes bancaires situés à l'étranger de plusieurs centaines de milliers d'euros chacun au Luxembourg et en Suisse, selon Libération, et a également oublié de déclarer des œuvres d'art pour plus d'un million d'euros. Ce sont les investigations de la Haute-Autorité qui ont révélé ces sous-évaluations. Le sénateur a fait ces fausses déclarations à plusieurs reprises.Lire : Vingt propositions pour plus de transparence dans la vie publiqueSoupçons de commissionsLe 18 mars, le bureau du Sénat avait levé l'immunité parlementaire de ce sénateur inquiété par l'enquête sur des soupçons de commissions perçues en marge de contrats conclus avec le Kazakhstan. Il appartient au groupe UDI-UC (Union centriste) du Sénat. Ce sénateur du Gers était auparavant le représentant de Nicolas Sarkozy en Asie centrale. Son bureau et son domicile avaient été perquisitionnés dans cette affaire liée à des contrats conclus sous la présidence de Nicolas Sarkozy pour un montant total de 2 milliards d'euros, notamment pour l'achat de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.Deux magistrats enquêtent depuis mars 2013 pour des faits présumés de « blanchiment en bande organisée », et de « corruption active d'agents publics étrangers ».  Lire (édition abonnés) : Rebondissements dans le « Kazakhgate »Le nom du parlementaire était également apparu dans les fichiers HSBC dont Le Monde avait pris connaissance, associé à un compte ouvert dans les années 1990 et fermé en 1994, lui-même lié à une société écran au Panama. Une information qu'il avait démentie. Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le dialogue semble bien rompu entre Mathieu Gallet, le PDG de Radio France, et les grévistes qui ont reconduit leur mouvement jusqu’au mardi 7 avril. Vendredi matin, une assemblée générale, qui réunissait 400 à 500 salariés, de source syndicale, a voté à la quasi-unanimité une motion de défiance, qui demande le départ du dirigeant. Texte de la motion de défiancePourquoi ce vote, alors que la résolution de la crise se joue désormais dans les cabinets ministériels, de Bercy à la culture en passant par Matignon ? Ceux-ci planchent actuellement sur le fameux « projet stratégique » remis jeudi par M. Gallet et s’apprêtent à rendre des arbitrages sur les missions et les moyens de l’entreprise publique ces prochaines années.« L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’i-Télé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue.« M. Gallet se sert des antennes de Radio France pour sa communication personnelle, alors qu’il n’arrive plus à mettre les partenaires sociaux autour d’une table », a poursuivi M. Quennesson. De fait, les négociations sociales sont en berne depuis le 30 mars, date du dernier échange formel entre la direction et les délégués du personnel.Personnalisation du conflitDepuis le début de la crise, le 19 mars, le fait que le PDG s’exprime plus volontiers dans les médias ou dans les rédactions que face aux délégués syndicaux est un reproche récurrent. « M. Gallet est totalement discrédité, il s’avère incapable de diriger Radio France et d’incarner les valeurs fortes et intangibles de la radio publique », juge sèchement le texte.L’idée d’une médiation a été à nouveau évoquée par les représentants syndicaux dans leurs contacts, cette semaine, avec des politiques. Pour le moment, le prochain rendez-vous avec le PDG est fixé au mercredi 8 avril, lors d’un comité central d’entreprise où le projet sera présenté.Mais cette personnalisation du conflit ne fait pas l’unanimité au sein de la Maison ronde. Ainsi, le Syndicat national des journalistes (SNJ) a déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale. « Je ne sais pas ce que cela changerait d’avoir la tête de M. Gallet : nous nous retrouverions dans un vide et la vraie question des réformes resterait la même », renchérit un journaliste.Le SNJ appelait aussi à la grève vendredi, mais de façon indépendante du mouvement illimité ouvert par cinq autres syndicats. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.>> Voir notre visuel interactif : La première année agitée de Mathieu Gallet à Radio France« Ce qui pourrait débloquer la situation serait que la tutelle [le ministère de la culture] se fasse enfin entendre », résume un journaliste. Et de suggérer que « ce serait bien que le ministère propose de séparer la question des travaux de celle des réformes », pour tenir compte de l’exaspération provoquée par l’interminable réhabilitation, qui perturbe le quotidien et consume la trésorerie.« Ce chantier est le seul sujet sur lequel il y a consensus à Radio France, résume ce journaliste. Sur le reste – faut-il accepter un plan social, ne garder qu’un orchestre, réformer les modes de production  – il y a des débats parmi les salariés. »Dans la soirée, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a finalement réitéré son soutien au PDG de Radio France, estimant qu’il avait « toutes les cartes en main pour sortir du conflit à Radio France ». « Il faut que [Mathieu Gallet] sorte de ce conflit mais c'est à lui de rétablir le dialogue social », a-t-elle toutefois insisté dans un entretien à l’AFP.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Lemaignen Le sujet ne devait pas être au programme. Vendredi 3 avril, syndicats, patronat et gouvernement se sont réunis non pour discuter d’une réforme du contrat de travail mais pour faire un premier bilan de la dernière réforme du marché du travail de 2013. Au final, la proposition du Medef concernant un « CDI sécurisé » pour l’employeur, plus facile à rompre, a tout de même été évoqué, selon plusieurs participants.L’organisation patronale évoque notamment des « motifs incontestables de rupture », comme l’évolution négative du marché ou la baisse du chiffre d’affaires qui autoriseraient un employeur à licencier, ou encore un « contrat de projet » qui prendrait fin au terme de la mission pour laquelle il a été signé. « Le débat sur le contrat de travail est un débat qu’il faut arrêter tout de suite », avait prévenu Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, en arrivant à la conférence de vendredi.AmbiguïtésLes prises de parole du gouvernement avaient entretenu la confusion sur ses intentions. Dans un entretien au magazine Challenges, publié le 1er avril mais réalisée le 27 mars, Manuel Valls avait dit son intention de remanier le code du travail. Mardi, le premier ministre déclarait sur RMC-BFMTV que cela n’était « pas dans les projets du gouvernement ». Simple concession tactique aux « frondeurs » du PS, selon l’hebdomadaire.« Je ne serai pas le ministre du travail qui réformera le code du travail, en tout cas le contrat de travail », avait quant à lui assuré François Rebsamen sur i-Télé, tandis que le ministre de l’économie Emmanuel Macron avait lui semblé prendre une position contraire en souhaitant, jeudi, que le « droit à l’erreur » en matière d’embauche soit reconnu aux employeurs.Il n’est pas sûr que les discussions de vendredi aient levé les ambiguïtés. Selon M. Berger, le gouvernement a indiqué « qu’il n’y aurait pas de nouveau contrat de travail ». François Asselin, le patron de la CGPME, a lui aussi « senti que, pour l’instant, la porte était plutôt fermée du côté du gouvernement ». Mais pour Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, « cela ne veut pas dire que ça ne reviendra pas par la fenêtre ». Une impression que confirmait le représentant du Medef Jean-François Pilliard, pour qui « à ce stade, il n’y a eu aucune conclusion ».Le sujet pourrait venir sur la table, explicitement cette fois, au moment de la conférence sociale thématique sur les moyens de favoriser l’embauche dans les petites et moyennes entreprises, prévue en juin.En déplacement dans l’Oise, François Hollande a répété vendredi que « des mesures seront prises en juin pour le soutien à l’embauche » dans les PME, assurant que « donner plus de souplesse » aux entreprises ne signifiait pas « créer de la précarité pour les salariés ».« Des bilans contradictoires »Concernant, le vrai thème de la réunion de vendredi, là encore, les interprétations divergent. La loi de juin 2013, qui a ébauché une « flexi-sécurité » à la française, est « une bonne loi », se sont félicités, vendredi dans un communiqué, les ministres de l’emploi François Rebsamen et de l’économie Emmanuel Macron.Le ministre du travail a annoncé un nouveau « rendez-vous » en mai pour examiner avec les partenaires sociaux « les correctifs législatifs ou réglementaires qu’il pourrait être nécessaire d’apporter ». Pour Philippe Louis (CFTC), « c’est là que les choses sérieuses vont commencer » et « si on doit toucher à l’équilibre de l’accord, ça demande une renégociation ».Selon le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, la rencontre a permis de dresser le constat que « l’accord produisait des résultats » comme sur la négociation des plans sociaux, qui a diminué les contentieux. Mais il a noté aussi des échecs, comme la taxation de certains CDD qui n’a pas réduit la précarité. Jean-Claude Mailly a évoqué, de son côté, « des bilans contradictoires ».« De la flexibilité, il y en a déjà beaucoup »Philippe Martinez a lui été plus catégorique. Pour le secrétaire général de la CGT, les conséquences de la réforme sont « souvent dramatiques » pour les salariés en matière de licenciements économiques notamment. « Les accords en cours ne fonctionnent pas. Le seul indicateur de référence, c’est la courbe du chômage ; or ces mesures n’ont pas donné lieu à ce à quoi on s’attendait », avait attaqué Philippe Martinez le matin sur Radio classique et LCI. Jeudi, l’Insee avait ainsi fait état d’une prévision de hausse du chômage en métropole à 10,2 % à la mi-2015 (contre 10 % fin 2014).« De la flexibilité, il y en a déjà beaucoup », a également commenté M. Martinez. Il faisait notamment référence aux accords de maintien dans l’emploi (AME) lancés par la loi de 2013. Ceux-ci permettent de modifier temporairement les conditions de travail pour soulager les entreprises en difficultés.C’est précisément sur les AME que Jean-Claude Mailly, le responsable de Force ouvrière, avait concentré ses griefs, vendredi matin sur LCI. « Les AME, c’est un des points qui ont coincé parce que ça peut prévoir des baisses de salaire et des augmentations de la durée du travail », avait-il affirmé, disant leur préférer les « accords compétitivité », « que nous avons utilisés de manière assez importante dans des entreprises en difficulté comme PSA ou Renault ».Jean-Claude Mailly : "On a un gouvernement qui tergiverse beaucoup" sur WAT.tv De fait, les AME n’ont pas trouvé leur « public » puisque seuls neuf accords ont été signés depuis leur lancement. Le gouvernement pourrait envisager de faciliter les conditions d’accès au dispositif, ou de porter de deux à trois ans la durée maximale de modification des conditions de travail, pour que davantage d’entreprises y aient recours. Mais M. Mailly estime que « le Medef n’obtiendra pas satisfaction » sur le point d’étendre les AME à toutes les entreprises, y compris celles qui ne sont pas en difficulté. Le patron de la CFDT Laurent Berger a lui aussi opposé une fin de non-recevoir à cette hypothèse.Julien LemaignenJournaliste au Monde 03.04.2015 à 10h30 • Mis à jour le03.04.2015 à 11h48 | Abel Mestre Avec Jean-Marie Le Pen, les provocations se suivent et se ressemblent. Le président d’honneur du Front national a réitéré, jeudi 2 avril sur RMC, ses propos qualifiant les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ». Une sortie dénoncée par Marine Le Pen, qui a déclaré au Monde être « en profond désaccord sur la forme et le fond » avec son père.M. Le Pen est un habitué du sujet. Depuis la première affaire du « détail », sur RTL en 1987, il a répété ses propos à plusieurs reprises, ce qui lui a valu plusieurs condamnations. Jean-Marie Le Pen, lui, reste inflexible et assume ses propos : « Je ne marche pas à quatre pattes, je suis un homme debout. Je pense tout ce que je dis, mais je ne dis pas tout ce que je pense », confiait-il jeudi au Monde.Cette nouvelle provocation a immédiatement déclenché une pluie de condamnations politiques. Pour Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, ces propos sont « inqualifiables ». Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, s’est dit quant à lui « consterné » par ces paroles « indignes et contraires aux valeurs de la République ». Le parquet de Paris a, de son côté, ouvert, jeudi, une enquête pour contestation de crime contre l’humanité.Lire aussi :Le FN embarrassé par une nouvelle affaire russeMais la tempête a aussi lieu au sein même du Front national. De plus en plus de dirigeants se disent lassés des provocations cycliques de M. Le Pen, à commencer par sa présidente, Marine Le Pen. Surtout que ces saillies interviennent à chaque fois au moment précis où le parti est au cœur de l’actualité et où Mme Le Pen souhaite donner du crédit à sa stratégie de « dédiabolisation ». « Néant médiatique »De ce point de vue, l’histoire se répète. Le jour de l’élection de sa fille à la tête du FN, en janvier 2011, Jean-Marie Le Pen déclare, à propos d’un journaliste qui disait avoir été molesté par le service d’ordre et avoir subi des insultes à caractère antisémite : « Il a dit que c’était parce qu’il était juif qu’il avait été expulsé. Ça ne se voyait ni sur sa carte de presse ni sur son nez, si j’ose dire », avait alors lancé Jean-Marie Le Pen devant sa fille médusée. Un an plus tard, au cours de la convention présidentielle du FN, M. Le Pen déclame un poème de l’écrivain collaborationniste Robert Brasillach, L’Enfant Honneur, lors d’un discours sur l’honneur en politique. Juste avant les élections européennes de 2014, M. Le Pen n’hésite pas à présenter « Monseigneur Ebola » comme solution à « l’explosion démographique ». Enfin, en juin 2014, juste après les européennes, M. Le Pen déclare à propos de plusieurs artistes opposés au FN, dont Patrick Bruel, chanteur de confession juive : « On fera une fournée la prochaine fois. » Une « faute politique », estime alors Marine Le Pen.« L’argument consistant à dire que les polémiques arracheraient le Front au néant médiatique est faux. C’est lui [Jean-Marie Le Pen] qu’elles arrachent au néant médiatique », s’énerve Mme Le Pen, en congé à l’étranger pour quelques jours. Pour elle, de telles déclarations freinent la progression de son parti, dans la mesure où elles empêcheraient le ralliement d’électeurs venant de la droite parlementaire.« Storytelling »« Ce genre de propos n’affaiblit pas forcément Marine Le Pen, tempère Cécile Alduy, enseignante à Stanford (Etats-Unis), membre de l’Observatoire des radicalités de la Fondation Jean-Jaurès et auteure, avec Stéphane Wahnich, de Marine le Pen prise aux mots (Seuil, 304 pages, 19,50 euros). Cela renforce le storytelling de la dédiabolisation, car cela permet à Marine Le Pen de se différencier de son père en affirmant une divergence profonde. »Dans l’entourage de Marine Le Pen, la réaction publique la plus virulente aura été celle de Gilbert Collard, député Rassemblement Bleu Marine du Gard, mais non encarté au FN. Jeudi, l’avocat n’a pas caché son énervement sur Twitter. « La Shoah est l’abomination des abominations et [Jean-Marie Le Pen] un tract ambulatoire pour Manuel Valls, c’est désespérant ! », a-t-il écrit sur le réseau social. Réponse cinglante de Jean Marie Le Pen, toujours sur Twitter : « Ferme donc ta gueule, espèce de collard ! »Mais ce que craignent surtout les frontistes aujourd’hui, ce sont les dommages politiques de cette affaire sur la campagne régionale en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, où M. Le Pen est censé être tête de liste. « Il vient de nous faire perdre une région que l’on pouvait gagner. Déjà que c’était mal engagé à cause de son âge… », soupire un cadre « mariniste » pour qui cette sortie prouve que M. Le Pen « n’a pas changé ».« Il ne veut pas du pouvoir, il ne veut pas gagner mais seulement amuser la galerie », explique ce dirigeant du FN.Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Après l’usine PSA de Trémery (Moselle) la semaine précédente, le président continuait inlassablement son tour de « la France qui gagne », vendredi 3 avril, dans une forge de Trie-Château (Oise). Mais en plus des traditionnelles assurances sur l’imminence d’une reprise, égrenées avec insistance depuis un mois, François Hollande y a apporté dans sa besace des annonces : des mesures destinées à favoriser l’investissement industriel dans les PME.La preuve par l’exemple : dans cette usine spécialisée dans la forge de pièces métalliques pour la construction aéronautique ou ferroviaire, sauvée de la disparition par le groupe Le Bronze Alloys, M. Hollande a symboliquement « signé » un prêt de 10 millions d’euros accordé par des assureurs à l’entreprise. Un dispositif initié en 2013, permettant aux assureurs de financer des entreprises, qui a déjà permis de lever 14 milliards d’euros, dont 8 milliards ont déjà été investis. Désireux d’« aller plus loin », le chef de l’Etat, accompagné par des assureurs français et étrangers, a annoncé la création d’ « un nouvel outil : un fonds d’investissement de plus d’un demi-milliard d’euros qui investira dans le capital des entreprises », lequel « commencera à investir dès ce mois-ci dans les entreprises en France. »« Ouvrir une fenêtre »Avec ce fonds de 535 millions d’euros, destiné aux PME, « l’idée est de franchir une nouvelle étape, afin que les assureurs financent plus massivement les entreprises, non plus en dette, mais en capital », explique-t-on à l’Elysée. « Ce qui est vrai ici l’est aussi de toute l’économie. La clef de la reprise économique, c’est l’investissement », a expliqué M. Hollande. « Les signes d’amélioration se multiplient : les Français consomment plus, les entreprises retrouvent des marges de manœuvre, l’euro baisse, le prix du pétrole également. Mais c’est en investissant que les entreprises françaises pourront bénéficier de la reprise et se remettre à embaucher », a-t-il poursuivi.Pour ce faire, le président a également annoncé la mise en place, cette année, d’un « dispositif de soutien temporaire à l’investissement productif, ciblé sur le renouvellement des capacités de production ». Un dispositif qui sera précisé d’ici au séminaire gouvernemental du mercredi 8 avril, dont l’objectif est de rapidement « ouvrir une fenêtre » alors que l’investissement privé tarde à repartir. Il sera ciblé sur les investissements productifs, robotisation et machines, « pour créer rapidement des emplois », espère l’Elysée. François Hollande a expliqué que « l’Etat et la Caisse des dépôts et consignations devront notamment se mobiliser pour accélérer les décisions d’investissement des collectivités locales dans tous les territoires », selon des modalités dont les contours exacts restent là aussi à dessiner.François Hollande a par ailleurs annoncé que les « prêts de développements », des prêts jusqu’à cinq ans, de la Banque publique d'investissement (BPI) en faveur des entreprises allaient être « portés jusqu'à 8 milliards d'euros ».Au-delà du constat économique, tel qu’effectué par l’Insee, la portée du discours présidentiel, cinq jours après la déroute des socialistes aux élections départementales, est éminemment politique, le scrutin ayant révélé selon l’Elysée « la perception d’une impatience vis-à-vis des résultats et la nécessité très claire de mettre en coup d’accélérateur », comme de mettre en avant des « sujets de rassemblement ». Car M. Hollande ne fait que répondre à une demande formulée de longue date par de nombreux visiteurs, mais aussi à une exigence d’une partie de sa gauche et des frondeurs socialistes. « Nous ne faisons pas des réformes pour les entreprises, nous soutenons les entreprises pour qu’elles investissent », devait ainsi conclure M. Hollande.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.04.2015 à 09h42 • Mis à jour le03.04.2015 à 18h32 | Nicolas Chapuis La compétition au PS est déjà sur les rails. Le courant « cohérence socialiste », mené par les quatre députés Karine Berger, Valérie Rabault, Yann Galut et Alexis Bachelay, a décidé de déposer sa propre motion pour le congrès de Poitiers du 5 au 7 juin. Ils font alliance pour l'occasion avec trois autres premiers signataires de contributions générales, Dominique Bertinotti, l'ancienne ministre de la famille, Nicolas Brien et Madeleine Ngombet.Le nom de cette future motion n'a pas encore été arrêté. Mais c'est Karine Berger, la députée des Hautes-Alpes, qui sera la première signataire. « Le message qu'on veut faire passer est : “Qu'est-ce qu'on fait pour les déçus de la gauche ?” », explique-t-elle. Pour développer leurs idées et faire le bilan de la défaite aux départementales, les membres de la motion ont publié une tribune dans Le Monde, jeudi 2 avril, intitulée « Dans socialiste, il y a social, et le PS l'a oublié ». « Entre une gauche fantasmée et une gauche de gestion, il y a la place pour une gauche de transformation », estiment-ils dans ce texte. « On doit faire en sorte que le Parti socialiste redevienne l'instance d'arbitrage quand on est au pouvoir », explique Mme Berger.D’autres motions à venirCes élus qui font partie de la majorité actuelle dans le parti ont donc refusé de se joindre à Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS. « Sa motion agrège le gouvernement, alors que nous on veut justement poser la question du rapport du parti à l'exécutif », explique la députée des Hautes-Alpes.D’autres motions devraient bientôt suivre le mouvement, la date limite de dépôt étant fixée au conseil national du 11 avril. M. Cambadélis a l’intention de faire la sienne. L’aile droite du parti, menée par Gérard Collomb et Jean-Marie Le Guen, menace de faire la sienne si l’actuel premier secrétaire du parti n’intègre pas leurs idées dans son texte. Les frondeurs à la gauche du PS sont, eux, au milieu de négociations internes pour écrire le texte et désigner le premier secrétaire. Martine Aubry, qui a demandé à François Hollande des inflexions dans sa politique économique, attend de son côté de voir ce qu’elle va obtenir. Son choix final – rejoindre l’une ou l’autre des motions, ou faire la sienne – déterminera en partie l’équilibre des forces au congrès.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 17.04.2015 à 18h22 • Mis à jour le17.04.2015 à 18h43 | Patrick Roger Ayant épuisé tous les recours, c’est en dernier ressort devant le Conseil d’Etat que Brigitte Barèges, la maire (UMP) de Montauban, se tournait, vendredi 17 avril, pour faire appel de la condamnation du tribunal administratif de Toulouse qui l’a déclarée inéligible. Par jugement du 21 octobre 2014, la juridiction administrative a estimé que, lors de la dernière campagne électorale municipale de 2014, la maire sortante avait fait passer dans une publication locale, Le Petit Journal, pas moins de seize articles qualifiés de « publireportages » financés par la commune de Montauban – c’est un salarié de la mairie, par ailleurs directeur de la campagne de Mme Barèges, qui en était le rédacteur –, « présentant les réalisations et la gestion de la maire sortante sous un angle particulièrement favorable ». La mairie avait également fait acheter plusieurs numéros de ce journal pour les distribuer gratuitement aux électeurs.Pour le tribunal, ces agissements devaient être qualifiés de « campagne de promotion publicitaire, prohibée par l’article L.52-1 du code électoral ». Il évaluait l’avantage dont elle avait bénéficié à 26 407 euros, représentant 41,7 % des dépenses de campagne déclarées par la candidate, qui auraient dû être réintégrés dans ses comptes, ce qui entraînait un dépassement de 26,7 % du plafond des dépenses électorales, justifiant de ce fait le rejet de ce compte de campagne.Au vu de cette « violation substantielle des règles de financement des campagnes électorales » constituant « un manquement d’une particulière gravité présentant un caractère délibéré », le tribunal administratif de Toulouse avait condamné Mme Barèges, qui ne pouvait prétendre au remboursement dû par l’Etat, à un an d’inéligibilité, la contraignant à être démissionnaire d’office, à compter de la décision définitive, de ses mandats de conseillère municipale et de conseillère communautaire. Depuis, Mme Barèges s’est présentée aux élections départementales de mars dans le Tarn-et-Garonne et a été élue. Si le Conseil d’Etat confirmait la sanction du tribunal administratif, ce dernier mandat ne serait pas concerné.« Droit d’informer »C’est donc devant le Conseil d’Etat que l’avocat de Mme Barèges, Me Guillaume Delvolvé, a contesté, vendredi après-midi, l’« infamie de l’inéligibilité ». La décision du tribunal administratif pose, a-t-il soutenu, « d’énormes questions concernant le droit de la presse et, plus généralement, les libertés fondamentales ». « Mme Barèges n’a fait, tout simplement, qu’user du droit d’informer », a estimé l’avocat de la requérante, pour qui les communiqués de presse et les publireportages parus dans Le Petit Journal ne comportaient « aucun élément de propagande électorale ». D’autant, a-t-il rappelé, que, « face à La Dépêche du Midi [propriété de Jean-Michel Baylet, le président du PRG, formation à laquelle appartenait le rival de Mme Barèges pour la mairie de Montauban], Le Petit Journal est vraiment un petit journal ». Pour l’avocat, il n’y a donc « pas d’élément objectif permettant de reléguer Mme Barèges à ce banc d’infamie ».Telles ne sont pas les conclusions du rapporteur public, Xavier Domino. « Le moins que l’on puisse dire, c’est que les rapports entre la mairie de Montauban et Le Petit Journal sont nébuleux », note-t-il. Au vu de la difficulté à identifier précisément ce qui a été payé par la mairie et ce qui ne l’a pas été, il estime à « au moins 15 000 euros les frais payés par la ville qui constituent en réalité des dépenses électorales, soit 20 % des dépenses de campagne de Mme Barèges ». Ce qui conduit, selon lui, à conclure que le compte de campagne de la candidate a été « rejeté à bon droit ».« Caractère délibéré ? »Le rapporteur public s’est montré en revanche plus prudent en ce qui concerne la sanction d’inéligibilité. « Est-on ici face à une fraude, un manquement constaté d’une particulière gravité justifiant l’inéligibilité et présentant un caractère délibéré ? », s’est-il interrogé. Pour apporter un début de réponse, il s’est référé à la décision du Conseil d’Etat du 4 juillet 2011 concernant le recours de Jean-Paul Huchon, le président de la région Ile-de-France, après sa réélection à la tête de la région.La haute juridiction administrative avait effectivement considéré que son compte de campagne comportait des irrégularités, qu’il aurait dû y réintégrer deux campagnes d’affichage promotionnelles vantant la politique de la région pour un montant total de 1,5 million d’euros, et avait conclu au rejet de son compte. Il se voyait également privé du droit au remboursement public de ses dépenses électorales. En revanche, l’inéligibilité n’était pas prononcée.« Si vous renoncez à prononcer l’inéligibilité, vous transformez votre souplesse en un laxisme qui risque de vider la loi de sa substance »« L’avantage dont a bénéficié Mme Barèges est d’une importance bien moindre que l’importance de celui dont a bénéficié M. Huchon », constate le rapporteur public, marquant toutefois son regret quant à la décision rendue à l’époque, dès lors que l’infraction aux règles électorales est bien constituée. « Si vous renoncez à prononcer l’inéligibilité, vous transformez votre souplesse en un laxisme qui risque de vider la loi de sa substance. Il n’y a pas de doute que Mme Barèges ne pouvait ignorer que sa campagne était contraire aux règles du code électoral », souligne le rapporteur, concluant au rejet de l’appel de la maire de Montauban, tout en laissant ouverte la décision sur l’inéligibilité.Le Conseil d’Etat rendra sa décision dans les prochains jours. A la sortie de la séance, Mme Barèges n’a souhaité faire aucune déclaration en attendant le délibéré.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian et Samuel Laurent Des dispositions essentielles de la très polémique loi sur le renseignement, votées par une trentaine de députés dans un hémicycle vide ? L'image a provoqué l'indignation des internautes en ce début de semaine. Pourtant, si elle peut paraître scandaleuse, la réalité de la vie parlementaire est souvent différente de ce genre de clichés.1/ "Les députés ne sont jamais là, les votes ont lieu dans des hémicycles vides"L'absentéisme des députés est un mal ancien, souvent lié au fait que ceux-ci cumulent avec d'autres mandats électifs. Toutefois, la réforme de 2008 n'a pas arrangé les choses pour ce qui est des présences en séance publique. Désormais, les textes examinés en séance sont ceux adoptés par la commission : le vrai travail de modification du texte se fait donc surtout en commission et la séance n'est bien souvent qu'une répétition de ce qu'il s'est déjà dit en commission.Autre particularité, la « discussion générale » qui ouvre chaque débat de texte est particulièrement inintéressante pour les députés qui sèchent souvent cette première partie : pendant des heures, des orateurs défilent à la tribune pour expliquer en 5 à 10 minutes leur point de vue sur le texte. Les mêmes arguments sont souvent répétés en boucle par plusieurs personnes – arguments qui ont par ailleurs déjà été exposés dans les médias le plus souvent – et aucun débat à proprement parler n'est possible pendant cette période. C'était le cas lundi 13 avril après-midi, pour les premières heures du débat sur le texte sur le renseignement.En ce qui concerne les votes d'articles les uns après les autres lors des débats en séance, il arrive souvent que quelques dizaines de députés soient effectivement là pour les voter, surtout s'ils ont lieu tard le soir. En revanche, les élus sont toujours pratiquement tous là pour les « votes solennels » de l'ensemble des textes qui ont lieu le mardi et qui sont les plus importants pour l'adoption finale, même si tout a déjà été adopté dans le détail. Cela peut parfois créer confusions et frustrations, et la loi Macron en a été un bon exemple. Lors de la séance de question au gouvernement du 17 février, le rapporteur général du texte, le socialiste Richard Ferrand a rappelé que, « après quatre-vingt-deux heures d'examen en commission et plus de cent heures de débat dans cet hémicycle, les articles du projet de loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques ont été adoptés », les uns après les autres. Pourtant, au moment de voter tout le texte, l'après-midi même, des voix risquaient de manquer et le gouvernement a donc décidé de faire usage du 49-3.En outre, si un député est présent à moins des deux tiers de ces votes solennels, cela peut entraîner une retenue du tiers de l'indemnité de fonction pour une durée égale à celle de la session (voire de la moitié si le même député a pris part à moins de la moitié des scrutins).2/ D'ailleurs, lorsqu'ils ne sont pas dans l'hémicycle, c'est qu'ils ne travaillent pasEn sus du travail en séance attendu de la part des députés, ces derniers siègent tous dans des commissions permanentes qui sont au nombre de huit : affaires culturelles et éducation, affaires économiques, affaires étrangères, affaires sociales, défense, développement durable, finances, lois auxquelles s'ajoutent la commission des affaires européennes. Ces commissions se réunissent chaque mardi matin soit pour examiner des textes, soit pour mener des auditions. D'autres travaux occupent également les élus : des commissions d'enquête (il y en a deux en ce moment, une sur les missions et modalités du maintien de l'ordre républicain et du droit de manifestation et une sur la surveillance des filières et des individus djihadistes) mais aussi des missions d'information telles que le groupe de travail sur les institutions, présidé par Claude Bartolone et qui se réunit une fois par semaine, ou encore la commission sur le numérique, présidée par le socialiste Christian Paul. Individuellement, les députés se voient aussi régulièrement attribuer des missions de réflexion sur des sujets divers, comme en ce moment les socialistes Malek Boutih et Sébastien Pietrasanta, « parlementaires en mission » sur la radicalisation islamiste.Enfin, des élus siègent également dans d'autres instances telles que la délégation parlementaire au renseignement, la commission supérieure du service public des postes et des communications électroniques ou encore divers offices parlementaires, groupes d'amitiés et autre comités.Un député doit aussi se rendre dans sa circonscription pour y tenir une permanence et rencontrer ses administrés, ce qui implique donc des allers-retours entre Paris et la circonscription, et une partie du temps passé hors de l'Assemblée, souvent les lundis et vendredis.3/ Les parlementaires touchent des millions7 100 Un député gagne 7 100 euros par mois brut en additionnant ses diverses indemnités. Il dispose en outre de 5 570 euros, qui lui permettent de régler des frais divers (transport, réception,etc). Depuis quelques semaines, cette indemnité représentative de frais de mandat ne peut plus servir à acheter de l'immobilier (les précisions sur l'encadrement de l'RFM). Enfin, il dispose de 9 604 euros brut pour rémunérer ses collaborateurs.Un sénateur est peu ou prou à la même enseigne : 7 100 euros brut d'indemnités diverses en guise de salaire, plus une indemnité pour frais (plus élevée que celle des députés) à 6 037 euros brut. Un sénateur n'a « que » 7 500 euros pour rémunérer ses collaborateurs, moins qu'un député (mais le Sénat dispose d'un corps d'administrateurs qui remplissent en partie les fonctions des assistants parlementaires).Ces rémunérations sont à n'en pas douter plus que confortables. Elles ne sont cependant pas les plus élevées en Europe : un parlementaire grec touche 8 500 euros net par mois, un Allemand, 7 688 euros, selon une enquete de MyEurop.info. 4/ Ils ne paient rien, on leur paie tout !Là encore, ce n'est pas tout à fait exact. Certes, il y a bien pire situation que celle de député ou de sénateur : un parlementaire bénéficie d'avantages importants : gratuité des transports en train en première classe, forfait de voyages aériens,  remboursement de forfaits mobiles et des abonnements Internet, notamment. Ils bénéficient aussi d'un bureau à Paris. Mais « tout » n'est pas gratuit. Un député doit se loger à Paris, recruter des collaborateurs, louer des bureaux pour sa permanence en circonscription, équiper ses collègues d'ordinateurs et de téléphones.Surtout, la carrière d'un député n'est pas forcément très longue. L'élu, qui a souvent quitté ses fonctions « civiles », devra les retrouver au terme de son mandat, s'il y parvient. Ce qui, pour un médecin, un avocat ou un entrepreneur, peut poser de réelles questions financières.5/ Et en plus ils ne paient pas d'impôts sur leurs salairesEtrange rumeur, qui a la vie dure : les parlementaires sont pourtant bel et bien imposés sur leurs revenus. Evidemment, l'imposition porte sur leur seule indemnité « personnelle », et donc pas sur l'indemnité pour frais de mandats ou sur la rémunération des collaborateurs.S'agissant de l'IRFM (Indemnité représentative de frais de mandat), la question peut se poser, puisqu'elle constitue bel et bien une forme de revenu. Autre bizarrerie : parmi les nombreuses indemnités qui composent le revenu d'un parlementaire, l'indemnité de fonction (1 420 euros environ) n'est pas imposable. Un député ne doit donc s'acquitter d'impôts que sur le reste de son traitement, soit 4 000 euros net environ.Mais députés comme sénateurs paient bien des impôts sur le revenu, TVA ou taxe foncière. Et, rappelons-le, c'est aussi le cas des parlementaires européens.6/ Ils ont des chauffeurs et des logements de fonctionL'Assemblée a son propre parc automobile avec chauffeurs, au nombre de 63 selon des informations de 2012, soit une moyenne de un chauffeur pour neuf à dix députés. Ces chauffeurs peuvent être affectés au service d'une personnalité comme le président de l'Assemblée nationale, les vice-présidents, les présidents de groupe politique ou de commission, ou bien travailler au sein d'un « pool », mais ils ne sont jamais affectés au service d'un « simple » député.Quand les élus rentrent dans leur circonscription, c'est bien souvent en train et c'est ensuite leur voiture personnelle qu'ils récupèrent sur le parking de la gare. Si certains députés peuvent avoir un chauffeur à disposition en circonscription, ce n'est que grâce à leur éventuel autre mandat, comme les présidents d'agglomération, de conseil général départemental ou régional. Quant aux logements de fonction, ils ne sont offerts qu'à quelques personnalités de l'Assemblée : c'est le cas du président, qui dispose de l'hôtel particulier de Lassay et des trois questeurs, qui occupent chacun un appartement dans l'hôtel de la questure au sein du Palais-Bourbon.Tous les députés disposent en revanche d'un bureau, dont certains seulement avec lit (en général attribués aux élus dont la circonscription est la plus éloignée de Paris). Les autres qui n'habitent pas Paris peuvent dormir dans une résidence de la rue Saint-Dominique, pour 30 euros (non remboursés) par nuit ou dans un l'hôtel du groupe Accor (qui gère aussi la résidence), avec un remboursement maximum de 140 euros par nuit.7/ Ils récupèrent des primes dès qu'ils ont une responsabilitéLes parlementaires n'ont aucun intérêt financier à siéger dans une commission ou une mission en plus de la commission permanente à laquelle ils sont rattachés. Leur participation n'affecte en rien le montant de leur indemnité et ils ne touchent ni prime ni autre avantage. En revanche, les députés trop souvent absents aux réunions de leur commission permanente se voient infliger des pénalités financières, à savoir une retenue de 25 % sur le montant mensuel de leur indemnité de fonction. Cette retenue n'est pas applicable aux membres du bureau de l'Assemblée nationale – hormis les secrétaires –, aux présidents de groupes et aux élus d'une circonscription située hors du continent européen.8/ Ils touchent plein d'argent après leur mandatRécemment, une proposition de loi adoptée par le Parlement a fait parler d'elle au motif qu'elle offrirait un « parachute doré » aux députés en « doublant l'indemnisation des élus à la fin de leur mandat », selon l'association Contribuables associés. Comme nous l'avions déjà expliqué, ces critiques étaient exagérées et se fondaient sur des raccourcis, au premier rang duquel le fait que le texte ne concernait que les élus locaux – et non les députés.A l'issue de leur mandat, les députés quant à eux reçoivent bien une « allocation d'aide au retour à l'emploi » dégressive et différentielle (elle prend en compte tous les autres revenus de l'ex-élu) d'une durée maximale de trois ans mais, financée par leurs cotisations et ne concernant ni les fonctionnaires ni les retraités. Agacée des rumeurs infondées sur ce sujet, la député UMP Laure de la Raudière y avait d'ailleurs consacré un post de blog en 2011.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Le suspense était tout relatif. Le bureau politique du Front national a officialisé, vendredi 17 avril, l’investiture de Marion Maréchal-Le Pen comme tête de liste du parti pour les élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle devait initialement faire face à Bruno Gollnisch, qui s’était lui aussi déclaré candidat en début de semaine. Mais le député européen a annoncé, jeudi 16 avril sur son blog, se retirer de la course.M. Gollnisch a profité du bureau politique pour réclamer l’ouverture d’un débat sur la « ligne politique » du mouvement. Ce proche de Jean-Marie Le Pen s’est plaint, vendredi, sur France 2, de « ces jeunes gens qui préfèrent rester entre eux » au sein du parti. Une allusion à peine voilée à Marion Maréchal-Le Pen, mais aussi, sans doute, à Florian Philippot et à ses proches, dont l’influence sur la ligne du mouvement fait débat.Lire aussi :Philippot soutiendra la candidature de Marion Maréchal-Le Pen en PACAMme Maréchal-Le Pen, qui entend constituer une liste renouvelée, « à son image », selon son entourage, avait rejeté, lundi 13 avril, l’idée de former un ticket avec Bruno Gollnisch. « J’imagine que Marion fera un geste et qu’il figurera en bonne place sur une liste, il ne faut pas rajouter de l’humiliation à tout ça », assure néanmoins un proche de la députée du Vaucluse.Lire aussi :En PACA, le FN reste l’affaire de la famille Le PenLe bureau politique du FN a par ailleurs investi six autres têtes de liste pour ces régionales : Louis Aliot en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Wallerand de Saint-Just en Ile-de-France, Sophie Montel en Bourgogne-Franche-Comté, Nicolas Bay en Normandie, Gilles Pennelle en Bretagne et Pascal Gannat en Pays de la Loire.Deux régions stratégiques pour le FN sont encore à répartir : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où Marine Le Pen pourrait être candidate, et Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, qui devrait voir Florian Philippot se porter candidat. Avec la PACA et le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, ces deux régions font partie des objectifs de victoire affichés du Front national. Si la présidente du FN assure avoir « très envie » de se présenter, la proximité de l’échéance avec la campagne en vue de l’élection présidentielle de 2017 la fait hésiter. « Je ne pense pas qu’il faut qu’elle aille dans les bagarres locales », a jugé de son côté le vice-président du FN Louis Aliot, vendredi, sur RMC.Olivier Faye Valérie Segond La fonction publique vous tente, mais après cinq ans d’études, vous avez la flemme de passer les concours ? Il est pourtant possible d’y entrer car l’Etat ne recrute pas que des fonctionnaires. Si la voie normale reste le concours, qui assure l’égalité des citoyens devant l’accès à l’emploi public et octroie un statut qui ouvre des droits,« l’administration a toujours eu besoin de talents avec des qualifications particulières que n’ont pas les corps de fonctionnaires », admet-on au cabinet de la ministre de la fonction publique et de la décentralisation, Marylise Lebranchu.Il y a d’abord des métiers dits nouveaux que l’on ne trouve dans aucun corps de fonctionnaires, comme la communication ou l’informatique. Ou -encore des conseillers ou directeurs de cabinet, pourvus à la demande du gouvernement, qui décide de ces embauches en conseil des ministres, et qui échappent au statut général.Des métiers spécifiquesIl y a ensuite des besoins de remplacements temporaires de fonctionnaires malades ou absents, ou sur des postes non pourvus. Il y a enfin des établissements publics spécifiques, comme Pôle emploi, un établissement public à caractère administratif (EPA), ou la Réunion des musées nationaux, un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), pour lesquels il a été décidé que les agents ne seront pas des fonctionnaires, car l’Etat n’a pas voulu créer de nouveaux corps de fonctionnaires pour ces métiers. Dans ces cas-là, les administrations peuvent recruter des agents sous contrat, dits des « contractuels » ou encore des « non-titulaires ».Si les cas paraissent très encadrés, il y a pourtant eu beaucoup de recrutements sous cette forme, et ce dans les trois fonctions publiques : d’Etat, territoriale et hospitalière. Mais aussi dans les EPIC comme Ubifrance, l’Etablissement public Paris-Saclay ou encore l’Agence nationale de rénovation urbaine, l’ANRU, créée en 2005 par Jean-Louis Borloo. Tous les EPIC ont été créés pour mettre en œuvre une politique publique stratégique. A une certaine époque, cela a même été un mode de recrutement assez privilégié par des administrations sommées par leur ministre de prendre des engagements moins lourds sur l’avenir.Des situations variéesSelon les rapports annuels sur l’état de la fonction publique, le nombre de contractuels dans les trois fonctions publiques est ainsi passé de 742 000, soit 14,7 % du total des agents publics en 2002, à 1 092 000 en 2005, soit 20,5 %. Mais depuis, le stock a reflué, à 914 000 fin 2012, soit 17 % des agents. Ils étaient un peu plus fin 2013: 932 000, indique la dernière étude de l’Insee (L’emploi dans la fonction publique en 2013) publiée vendredi 17 avril.Car cette voie d’entrée, hier assez favorable, a été nettement resserrée à la faveur des plans de maîtrise des dépenses publiques, et le flux des embauches sous cette forme est aujourd’hui marginal : en 2012, les contractuels ne représentaient plus que 2,4 % des recrutements publics. S’il y a donc des contractuels partout, leur situation et leur carrière sont très variées. Par exemple dans les EPIC, les non-titulaires recrutés pour leurs compétences sont plutôt bien payés et font des carrières analogues à celles du secteur privé : ils grimpent les échelons, gagnent en responsabilités et passent souvent à un moment de leur parcours dans une entreprise privée. « En un sens, ce statut opère comme un sas entre le secteur public et le secteur privé », observe une agente non titulaire d’une grande EPIC, assez satisfaite de son sort.Mais au cœur de l’administration, leur parcours n’est pas toujours rose : le fait de ne pas avoir passé de concours peut se payer assez cher. Pas tant en matière de salaire qu’en matière de statut social. Pour les contractuels, la rémunération dépend du premier salaire négocié à leur arrivée. Quand l’administration a besoin de qualifications en tension sur le marché, elle est prête à s’aligner sur le privé. Dans la suite de la carrière, le salaire évolue selon les règles de la fonction publique. Mais c’est la précarité structurelle du statut qui est pesante.Marie, cinquantenaire diplômée de Scien-ces Po, est contractuelle depuis dix-huit ans dans une grande administration consacrée à la sécurité. Elle a connu seize années de CDD, dont dix ans en « contrat de cabinet » de trois mois, six mois, puis un an. Puis six ans en « contrat de ville », qui avait l’avantage de la rendre éligible au CDI... au bout de six ans ! « Dans les faits, lorsque vous faites bien votre travail, l’emploi de contractuel en CDD est d’une grande stabilité, confie Marie, qui a pu, à 40 ans, souscrire un prêt immobilier auprès d’une banque qui a estimé que des CDD renouvelés présentaient la stabilité d’un CDI. Mais à la fin de chaque période, cela crée un inconfort psychologique, car il y a toujours un risque de ne pas être reconduit. » C’est en 2013 que Marie obtint, non sans peine, son premier CDI, après que l’administration eut épuisé toutes les possibilités légales de CDD.Les ministères successifs de la fonction publique n’ont cessé de lancer des plans de titularisation pour lutter contre la précarité de ses agents. Celui de mars 2012, inscrit dans la loi Sauvadet, n’est que le quinzième plan de lutte contre la précarité des contractuels. Un programme qui prévoit, pour ceux qui avaient plus de quatre ans de présence dans la fonction publique avant le 31 mars 2012, la possibilité de se faire titulariser. Et ce jusqu’au 31 mars 2016.Pas d’automatismeMais la titularisation n’est pas pour tous : d’abord, elle ne concerne que les agents occupant un emploi à temps complet. Ensuite, elle n’est pas -ouverte aux contractuels occupant un emploi de cabinet ou auprès d’un groupe d’élus. Et même si l’agent n’appartient à aucune de ces deux catégories, la titularisation est loin d’être automatique : quand Marie, qui avait décroché son CDI, a demandé à être titularisée, il lui a été répondu que c’était impossible, car l’Etat n’avait pas dans ce ministère de corps de fonctionnaires pour son métier... Ce qui est précisément la raison d’être des contractuels !Pour se faire titulariser, il y a bien sûr toujours la possibilité de passer un concours interne pour ceux qui sont en poste depuis quatre ans. « J’y ai pensé, dit Marie. Mais il faut bien reconnaître qu’il y aussi des inconvénients au statut de fonctionnaire, dont celui de pouvoir être mutée n’importe où, sur n’importe quel poste de même catégorie. »Reste, pour ceux qui ont au moins six années dans le même poste, la possibilité d’obtenir un CDI. Marie va donc devoir s’en contenter, et accepter les contraintes du statut de contractuel. Dont la difficulté d’accès à des postes de responsabilité et l’absence de mobilité professionnelle ne sont pas les moindres : « Après dix ans de service, j’ai fini par encadrer deux personnes, souligne Marie. Mais au fond, je fais la même chose qu’à mon arrivée car on est cantonné au poste pour lequel on a été recruté, sans pouvoir prétendre à faire autre chose. Psychologiquement, c’est difficile. Et surtout, j’ai au-dessus de moi deux fonctionnaires qui ne doivent leur position qu’au fait d’être titulaires. Non seulement les contractuels sont bloqués par les fonctionnaires dont la carrière progresse toute seule au gré de l’avancement et des mobilités systématiques au bout de trois ans, mais ils dépendent, pour l’exercice quotidien de leur métier, de personnes moins qualifiées qu’eux. »Alors la fonction publique vous attire ? Si vous cherchez la sécurité de l’emploi, un nouveau défi tous les trois ans, avec un salaire qui progresse au gré de l’avancement, et que vous souhaitiez être au cœur de l’administration, ça vaut peut-être le coup, pour éviter quelques frustrations, de passer un concours administratif.Valérie Segond Matthieu Suc Sans surprise, les députés devraient adopter, le 5 mai, lors d’un vote solennel, le projet de loi relatif au renseignement, dont l’examen s’est achevé, jeudi 16 avril à l’Assemblée nationale. Le groupe socialiste a annoncé qu’il voterait pour, l’opposition UMP et UDI a laissé entendre qu’elle ferait de même. Le débat dans l’hémicycle a révélé la différence entre « ceux qui ont le sens de l’Etat et ceux qui parfois ne l’ont pas », a jugé le premier ministre, Manuel Valls, jeudi.Ce projet de loi, défendu par le premier ministre en personne et porté par le président de la commission des lois, le socialiste Jean-Jacques Urvoas, a pour but de définir les missions et de sécuriser la pratique des services secrets, qui jusqu’ici exerçaient une partie de leurs activités de renseignement en dehors de tout cadre légal. Décidé dans son principe en juillet 2014, il a été accéléré après les attentats de janvier au nom de la lutte antiterroriste.Lire aussi :Les critiques de la CNIL contre le projet de loi sur le renseignementMalgré de vifs débats sur quelques points et des accusations de « loi liberticide » lancées au début de l’examen, l’union nationale a largement prévalu sur ce texte qui réunit au-delà des clivages politiques habituels, la principale opposition se situant à l’extérieur de l’hémicycle. Le défenseur des droits, les syndicats de magistrats et la commission nationale de l’informatique et des libertés, les associations de défense des droits de l’homme, des acteurs de l’économie numérique se sont alarmés de la légalisation de techniques rendant possible la surveillance de masse.« Imsi catcher »L’exécutif s’est donc employé à rassurer les opposants et à démentir l’existence de toute surveillance de masse… sans modifier substantiellement le texte. Le gouvernement et le rapporteur ont ainsi lâché du lest à l’occasion de la création de la commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), l’autorité administrative indépendante chargée du contrôle des pratiques des services, élargissant de neuf à treize le nombre de ses membres. Les députés ont également voté un amendement déposé par M. Urvoas créant un statut de lanceur d’alerte protégé pour les agents de renseignement qui voudraient dénoncer des agissements illégaux de leurs services.Pas de concession en revanche sur les huit missions des services de renseignement, dont la définition brasse très large et va bien au-delà de la lutte contre le terrorisme. Les services pourront ainsi placer sous surveillance toute personne dans le cadre de la prévention de « violences collectives de nature à porter atteinte à la forme républicaine des institutions ». « Donc lors de Mai-68 ou des grandes grèves de 1995, les services auraient été habilités à espionner », s’alarme le député UMP Pierre Lellouche, inquiet que « ce texte tombe un jour dans de mauvaises mains ».Pas de modifications non plus concernant les techniques de surveillance que les services de renseignement pourront mettre en œuvre. Les agents pourront, pour « les seuls besoins de la prévention du terrorisme », recueillir les données techniques de connexion de « personnes préalablement identifiées comme présentant une menace (…) en temps réel sur les réseaux des opérateurs ». L’usage controversé des « Imsi catcher », ces dispositifs permettant de capter toutes les communications dans un rayon donné, a été adopté.« Boîte de Pandore »Le débat s’est révélé beaucoup plus âpre à propos des « boîtes noires », ce dispositif de détection des menaces terroristes par la mise en œuvre d’un algorithme chargé de repérer automatiquement une « succession suspecte de données de connexion » directement sur le réseau des opérateurs. Les députés ont voté plusieurs amendements proposés par le gouvernement à l’issue d’un entretien avec des représentants d’hébergeurs Internet qui avaient fait part de leurs craintes sur ce dispositif – et menacé de s’exiler hors de France.Les opérateurs qui le souhaitent pourront désormais effectuer eux-mêmes la séparation des métadonnées – les détails techniques liés à l’appel ou au SMS – et des contenus. Enfin, ce dispositif est rendu provisoire jusqu’au 31 décembre 2018, date à laquelle le gouvernement devra conduire son évaluation. L’hébergeur de données OVH s’est dit satisfait et a retiré ses menaces de délocalisation.Lire aussi :Des moyens accrus pour les services spéciauxMalgré ces concessions, plusieurs élus ont fait part de leurs inquiétudes. « La boîte noire, c’est la boîte de Pandore de ce projet de loi », assure la socialiste Aurélie Filippetti. « On nous dit que les masses de données qui vont transiter seront uniquement des métadonnées. Mais elles contiennent encore plus d’informations sur la vie privée de nos concitoyens ! » « Il ne s’agit pas de techniques de prélèvement de masse mais, au contraire, de techniques de ciblage », rétorque Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur. « Nous utilisons ces formules mathématiques pour prendre seulement ce dont nous avons besoin sur le flux. »Par ailleurs, l’Assemblée a voté un amendement du gouvernement qui crée un fichier regroupant les personnes condamnées ou poursuivies pour des faits de terrorisme. Les durées contenues dans ce fichier seront conservées au maximum pendant vingt ans pour les majeurs, dix ans pour les mineurs. Pendant dix ans, les personnes concernées seront tenues de déclarer leur adresse tous les trois mois dans un service de police et de gendarmerie, ainsi que « tout déplacement » à l’étranger.Enfin, la ministre de la justice, Christiane Taubira, qui s’opposait à un amendement incluant le bureau du renseignement pénitentiaire à la communauté du renseignement et lui permettant de procéder à des écoutes des détenus et des sonorisations des cellules, a été mise en minorité par une coalition gauche-droite. Officiellement, le gouvernement appuyait la démarche de la garde des sceaux, mais ce sont des proches de Manuel Valls qui ont manœuvré pour faire voter ce point et Bernard Cazeneuve n’a apporté qu’un faible soutien à sa collègue.Lire aussi :Loi sur le renseignement : Christiane Taubira mise en échec à l’AssembléeMatthieu SucJournaliste au Monde Cécile Chambraud et Bastien Bonnefous Il y a près de cinq mois, début décembre 2014, trois jeunes gens forçaient l’entrée d’un appartement de Créteil (Val-de-Marne), séquestraient le jeune couple qui s’y trouvait, violaient la femme et fouillaient le logement à la recherche de l’argent qui devait, dans leur esprit, forcément s’y trouver : « Ils pensaient qu’étant donné que ma famille est juive, les juifs, ça a de l’argent, a raconté Jonathan, l’une des victimes, et en plus les juifs ça ne met pas l’argent à la banque. »C’est à Créteil, ville où les importantes communautés juive et musulmane coexistent plutôt bien et cultivent leurs relations de bon voisinage, que Manuel Valls a choisi d’annoncer, vendredi 17 avril, un plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Six membres du gouvernement, dont Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, et Najat Vallaud-Belkacem, sa collègue de l’éducation nationale, ont témoigné à ses côtés de l’engagement du gouvernement dans cette voie.Le racisme « augmente de manière insupportable »Trois mois après les attentats de Paris et Montrouge, le premier ministre a présenté plusieurs mesures particulièrement attendues par les associations, pour faire face à la hausse des actes antimusulmans et antisémites.Après une rencontre avec des lycéens de Créteil, le premier ministre a détaillé son plan de lutte sur trois ans, de 2015 à 2017, doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros. Une campagne de communication nationale doit être lancée dès cet été.« Le racisme, l’antisémitisme, la haine des musulmans, des étrangers, l’homophobie augmentent de manière insupportable dans notre pays », a commenté M. Valls. Le chef du gouvernement a insisté sur le fait que « les Français juifs ne devaient plus avoir peur d’être juifs » et que « les Français musulmans ne devaient plus avoir honte d’être musulmans ».L’agression de Créteil s’inscrit dans une tendance à la très forte hausse des actes racistes et antisémites depuis un an et demi. En 2014, les actes antisémites ont augmenté de 100 %. Cette tendance est encore accentuée pour les actes antimusulmans depuis les attentats de janvier. Jeudi, l’Observatoire contre l’islamophobie, qui dépend du Conseil français du culte musulman (CFCM), a annoncé que les actes et menaces antimusulmans recensés au premier trimestre 2015 étaient six fois plus nombreux (222 contre 37) qu’à la même période de 2014.Lire le décryptage : Comment compte-t-on les actes antisémites et islamophobes ?Le label « grande cause nationale »Le 16 janvier, François Hollande avait pour la première fois introduit le terme « islamophobie » dans le vocabulaire gouvernemental français lors de ses vœux au corps diplomatique, quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher. Il avait alors érigé en « grande cause nationale » la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Ce label appelle des financements supplémentaires : la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra) va sélectionner les associations de lutte pour le leur décerner et leur apporter le soutien de l’Etat. Désormais rattachée à Matignon et plus au ministère de l’intérieur, la Dilcra est dirigée par le préfet Gilles Clavreul.Le plan doit aussi répondre à la volonté du président de la République de prévoir des « sanctions plus rapides et plus efficaces » contre « les propos de haine ». Devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), en février, M. Hollande a annoncé que « ces propos ne relève [raie] nt plus du droit de la presse mais du droit pénal ». Le chef de l’Etat avait aussi souhaité que soit « renforcé le caractère aggravant d’un délit au caractère antisémite ».Le plan prévoit aussi de créer une « unité nationale de lutte contre la haine sur Internet », composée d’officiers de police judiciaire, qui sera chargée d’améliorer le signalement et le suivi des actes et des propos racistes et antisémites sur la Toile. Cette structure s’ajoutera à la plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements (Pharos). Enfin, le gouvernement veut que « plus aucun incident ne reste sans réponse en milieu scolaire ». L’Etat prévoit ainsi de mettre en place des moyens et des équipes pour former et conseiller les enseignants et les animateurs sociaux.Lire le décryptage : L'islamophobie est-elle punie par la loi ?Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 09h00 • Mis à jour le17.04.2015 à 09h48 Philippot annonce la naissance d'un "Front plus... par FranceInfo« Je considère plus sage que [Jean-Marie Le Pen] prenne du champ. » Interrogé sur France info, vendredi 17 avril, à propos des régionales de décembre, Florian Philippot, le vice-président du FN, est revenu sur l’annonce du retrait du cofondateur du FN de la course en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les investitures des têtes de liste du parti doivent être entérinées lors d’un bureau politique ce même jour.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen renonce à être tête de liste en PACA aux régionales« Crise politique »Florian Philippot a indiqué qu’il soutiendrait « la candidature de Marion Maréchal-Le Pen pour la tête de liste en PACA ». Celle-ci avait annoncé, lundi 13 avril, se porter candidate. Il ne devrait donc pas y avoir de débat puis que dans le même temps, l’eurodéputé Bruno Gollnisch a annoncé, sur France 2, qu’il renonçait à briguer la tête de liste dans la région.Mme Maréchal-Le Pen avait d’ores et déjà assuré qu’elle ne voulait pas « former de ticket » avec M. Gollnisch, qui incarne à ses yeux « le Front d’une certaine époque, qui me semble un peu révolue ».Ce dernier a aussi demandé un « débat » sur la ligne du parti. Il juge également « assez odieuse » la procédure disciplinaire interne contre Jean-Marie Le Pen, faisant suite notamment aux propos qu’il avait tenus dans Rivarol, qualifiant notamment les chambres à gaz de « point de détail » de l’histoire.Florian Philippot a, de son côté, reconnu l’existence d’une « crise politique » en ajoutant que « s’il peut en sortir une clarification pour tout le monde, tant mieux ». Il a de nouveau condamné les propos de Jean-Marie Le Pen : « Ils ne sont pas acceptables, ils ne sont pas dans la ligne du FN et sont inadmissibles sur le fond. » Pour lui, « la ligne du Front a été rappelée, va naître un Front plus rassembleur ».Concernant la désignation des têtes de listes pour les régionales, les surprises ne seront donc pas nombreuses. Florian Philippot devrait être désigné pour conduire la liste du FN dans le Grand Est, Louis Aliot pourrait prendre la tête des troupes frontistes en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Wallerand de Saint-Just mener la liste en Ile-de-France, et Nicolas Bay être investi en Normandie.Concernant la candidature possible de Marine Le Pen dans la région Nord-Pas-de-Calais - Picardie, M. Philippot a indiqué qu’elle réfléchirait « pendant encore quelques semaines ». Même s’il ne doute pas que le FN « va gagner » dans cette région.Lire aussi :Affaire Le Pen : les sorties de Florian Philippot agacent au FN 16.04.2015 à 18h03 • Mis à jour le17.04.2015 à 14h14 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le premier ministre grec, Alexis Tsipras s’est dit, jeudi 16 avril, « fermement optimiste » sur la conclusion d’ici à fin avril d’un accord avec ses créanciers internationaux (Fonds monétaire international, Union européenne et banque centrale européenne). La veille, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble avait toutefois déclaré que « personne n’a la moindre idée » de la date à laquelle un accord pourrait être conclu, jugeant peu probable un compromis lors de la réunion de l’Eurogroupe, le 24 avril à Riga.A Bruxelles, on évoque désormais maintenant l’horizon du… 11 mai, date de l’ Eurogroupe suivant. « A Riga, il est nécessaire de prendre acte des progrès accomplis pour qu’un accord soit possible lors de l’Eurogroupe du 11 mai », déclare le commissaire à l’économie, Pierre Moscovici.Quels sont les points de blocage ? Le problème n’est plus lié à un manque de coopération du côté grec. Le gouvernement Tsipras n’est plus réticent à négocier, comme ce fut le cas jusqu’aux rencontres entre le leader de Syriza et les dirigeants français, allemands et des institutions européennes, fin mars, qui ont contribué à débloquer la situation au niveau politique.Mais les Européens continuent à se plaindre du manque d’informations dont ils disposeraient et qu’ils estiment pourtant nécessaires d’obtenir pour prendre position sur un programme de réformes. « Nous n’arrivons toujours pas à avoir une vision claire d’où en est, en termes de dépenses et de recettes de l’État. Comment, dès lors, nous prononcer ? C’est impossible », argue une source européenne proche des négociations.Mais il y a aussi de vraies dissensions sur le fond, sur la nature des réformes à mettre en place en Grèce. Les créanciers insistent pour que les réformes ne grèvent pas les finances publiques, ni la compétitivité de l’économie grecque. Ils continuent à militer pour une réforme des retraites, une modernisation de l’administration publique, davantage de recettes de privatisations, et trouvent « les projets grecs en matière fiscale beaucoup trop généreux », selon une source européenne.Coté grec, Alexis Tsipras estime qu'« il y a eu un progrès considérable sur la collecte de l’impôt ou la lutte contre la corruption », mais que « le désaccord persiste sur les questions de droit du travail, de réforme de notre système de sécurité sociale, sur une hausse de la TVA ou la valorisation des biens publics ».« Cette volonté de nos interlocuteurs de nous faire passer pour des incompétents alors que nous ne sommes tout simplement pas d’accord sur le fond devient très irritante », regrette une source gouvernementale.Y a-t-il un risque de défaut grec ?La pression liée à la peur d’un défaut grec n’est plus là non plus pour servir d’aiguillon aux négociateurs. Mi-mars, un courrier alarmiste d’Alexis Tsipras aux dirigeants Européens, disant que la Grèce risquait de ne pouvoir honorer ses dettes dans les semaines suivantes, avait beaucoup inquiété. Jusqu’à présent, le pays est parvenu à honorer tous ses engagements. Côté grec, ceci dit, on entretient le doute sur la capacité du pays à payer à la fois les salaires et retraites des fonctionnaires, ainsi que les échéances de remboursement de dette prévues dans les prochaines semaines. Athènes devra trouver 879 millions en mai pour le Fonds Monétaire International (183 millions le 1er mai et 697 millions le 12 mai) qui a refusé tout net l’idée d’un report de ces remboursements, mais aussi 400 millions pour les intérêts de la dette et 2,4 milliards pour les remboursements de bons du trésor. Et les échéances s’alourdissent encore en juillet et août.« On sait qu’il y a des réserves de liquidités, dans des entreprises d’État notamment, et que la Grèce, éventuellement, peut y avoir recours », souligne une source européenne. Par ailleurs, les échéances de remboursement du pays dans les semaines qui viennent sont relativement modestes.Le poker menteur, entre d’un côté un gouvernement grec qui ne croit pas Berlin capable de pousser jusqu’au bout la logique du Grexit et de l’autre Berlin qui ne croit pas Athènes capable de risquer un défaut unilatéral, continue. Et les rumeurs d’élections anticipées ou de référendum refont surface en Grèce.Jusqu’à quand les négociations vont-elles durer ? La seule « deadline » qui vaille, maintenant, est celle du 30 juin, date à laquelle le deuxième plan d’aide à la Grèce (en tout 130 milliards d’euros, décidé en 2012) se termine. Si aucun accord n’est trouvé entre Athènes et ses créanciers à cette date, cela voudra dire que la Grèce ne pourra pas bénéficier du prêt de 7,2 milliards d’euros restant à lui verser et qu’elle devra affronter seule ses remboursements futurs.Son accès au marché, déjà très limité, risque de s’être encore dégradé. D’autant que mercredi 15 avril, l’agence de notation S&P a abaissé la note de la dette grecque d’un cran, à « CCC + », assortie d’une perspective négative, en raison notamment du flottement lié aux négociations.Il n’est toutefois pas impossible, si les négociations continuent à avancer « à pas de bébé » comme disent certains à Bruxelles, que les parties soient obligées d’embrayer sur la négociation d’un nouveau plan d’aide, à la fin du printemps, sans avoir conclu le deuxième.C’était d’ailleurs le souhait de M. Tsipras et de son ministre des finance,s Yanis Varoufakis, quand ils ont commencé à discuter avec les créanciers, début février, quelques jours après leur arrivée au pouvoir. En effet, en termes d’affichage politique, cela leur permettait de ne pas avoir à assumer une partie de l’héritage de leur prédécesseur, le premier ministre de centre droit, Antonis Samaras.« Ce n’est pas la position de négociation actuelle de l’Eurogroupe » précise quand même une source bruxelloise. « A partir du moment où un accord sur les réformes sera trouvé, le contexte sera beaucoup plus favorable pour négocier l’après deuxième plan d’aide », avance Néanmoins M.Moscovici.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre La Ville de Paris lance son site d’annonces immobilières. Depuis jeudi 16 avril, le site Locannonces, accessible depuis le portail Paris.fr, propose 500 logements, à raison de 15 à 20 nouvelles offres par semaine. Avec ce nouveau système, « nous souhaitons renverser la logique des attributions et rendre les demandeurs plus acteurs de leur projet », déclare Ian Brossat, adjoint au maire chargé du logement.Paradoxalement, alors que les listes d’attente pour obtenir un HLM ne cessent de s’allonger – 180 000 candidats à Paris –, les bailleurs sociaux ont parfois du mal à remplir leurs immeubles. La municipalité, qui attribue quelque 4 000 logements chaque année, essuie 40 % de refus à ses premières propositions, obligeant à relancer la procédure. Typiquement c’est le cas d’un jeune couple avec un enfant qui habite une HLM dans le 15e arrondissement et qui, à l’arrivée de son second enfant, espère un quatre-pièces. On le lui propose, mais dans le 19e. Il y a bien sûr des localisations moins recherchées que d’autres et des loyers parfois trop élevés, notamment dans des immeubles neufs ou ceux de catégories supérieures financées.Attirer une clientèle de classes moyennesPour postuler sur Locannonces, il faut bien sûr être déjà enregistré comme demandeur mais cela peut se faire en ligne facilement, avoir des ressources compatibles avec les barèmes réglementaires mais aussi suffisantes pour couvrir trois fois le loyer. Exemple : la Mairie propose un quatre-pièces dans le 13e arrondissement, de 97 m2, au prix de 1 361 euros par mois, ou ce six-pièces de 110 m2 dans le 12e pour 1 577 euros… « Nous espérons attirer une clientèle des classes moyennes qui s’autocensure et n’ose pas candidater », indique Ian Brossat. Postuler n’est que la première étape d’un long processus, car, une fois passé le premier filtre du nombre d’occupants, qui doit être en adéquation avec la taille de l’appartement proposé, puis celui des ressources, ni trop élevées ni trop faibles, la Ville sélectionne les cinq dossiers qui ont obtenu les meilleures notes attribuées selon 25 critères, dossiers qui seront soumis à la commission d’attribution !Cette mise en ligne est pour le moment expérimentale et limitée au patrimoine de l’office Paris Habitat et au contingent de la Ville, qui peut désigner les locataires de 20 à 30 % des logements libérés. Paris s’attache à moderniser ce lourd processus d’attribution, depuis fin 2013 tous les dossiers sont anonymisés et font l’objet d’une cotation, une méthode de « scoring » afin de hiérarchiser les demandes, en principe en toute transparence.Il n’y a pas que Paris qui va au-devant des candidats locataires pour remplir les immeubles. « Dès que l’on s’éloigne de Paris, les immeubles neufs se remplissent lentement, c’est le cas, par exemple, à Etampes ou Montereau », admet Yves Laffoucrière, PDG de 3F qui détient plus de 200 000 logements. Ce bailleur n’hésite pas à publier ces annonces sur son site ou sur « Leboncoin » ou « Seloger ». C’est de cette façon qu’en Essonne 170 logements ont trouvé preneur sur les 1 200 attribués en 2014.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Christian Paul a lancé une invitation pour « un vrai débat public » à son principal concurrent, Jean-Christophe Cambadélis, en vue du congrès de Poitiers qui a lieu du 5 au 7 juin. « Où il veut, quand il veut, selon la forme qu’il veut », a précisé le premier signataire de la motion des frondeurs, lors d’une conférence de presse, jeudi 16 avril.Lire aussi :Congrès du PS : Christian Paul prend la tête de la motion des frondeursM. Cambadélis, premier secrétaire actuel du PS et qui dirige la motion A, avait déjà refusé toute forme de débat entre les membres de son équipe et ses adversaires, mardi 14 avril. « Pourquoi le premier secrétaire du parti refuserait le débat ? Je ne peux pas croire que cela soit tactique », a raillé Christian Paul.Le député de la Nièvre avait ouvert son allocution déjà sur le ton de l’ironie, se félicitant que la motion soutenue par le gouvernement ait repris des propositions des frondeurs sur l’économie. « Il y aura un grand problème démocratique dans ce congrès s’il y a un grand écart entre les engagements et les actes », a-t-il prévenu.Lire aussi :L’économie, ligne de fracture du congrès du Parti socialisteDe son côté, il a repris la proposition de la motion D défendue par Karine Berger de déménager le siège du parti. « Nous ne sommes pas assignés à résidence à Solférino », a-t-il expliqué.« L’équipe de choc »Christian Paul tenait cette conférence de presse pour présenter son équipe de campagne pour les semaines à venir. Celle-ci reflète la diversité des courants qui composent sa motion. Benoît Hamon, ancien ministre de l’éducation, et Emmanuel Maurel, député européen, coprésideront le collectif d’animation, « sorte de parlement de la campagne où se prendront les décisions importantes ». Ils incarnent les deux branches de l’aile gauche du parti, respectivement « Un monde d’avance » et « Maintenant la gauche », tout comme Guillaume Balas, député européen, et Jérôme Guedj, conseiller général de l’Essonne, qui seront animateurs de la campagne.Le député frondeur Laurent Baumel dirigera pour sa part « l’équipe de choc » qui a pour mission d’aller dans les territoires à la rencontre des militants pour faire émerger de nouvelles propositions. Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la culture, est chargée d’imaginer des « temps forts » pour la campagne aux côtés des parlementaires Pouria Amirshahi (député des Français de l’étranger), Gaëtan Gorce (sénateur de la Nièvre), et Marie-Noëlle Lienemann (sénatrice de Paris).Enfin, la motion B réactive le « laboratoire des idées », qui avait contribué à l’élaboration du programme présidentiel de 2012, quand Martine Aubry dirigeait le PS. A l’époque, c’est Christian Paul qui en avait la charge. Toute cette équipe doit mener une campagne « éclair », selon les mots d’un participant. Le vote sur les motions a lieu le 21 mai et celui sur le poste de premier secrétaire le 28 mai.Lire aussi :Congrès du PS : pourquoi le choc des motions n’aura pas lieuNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.04.2015 à 12h45 • Mis à jour le16.04.2015 à 16h42 | Alexandre Lemarié L’UMP a procédé, jeudi 16 avril, à la désignation de plusieurs chefs de file pour les élections régionales prévues en décembre. La commission nationale d’investiture du parti examinait les candidatures dans quatre régions (sur les treize existantes) où elle n’avait pas encore pris de décision : Centre - Val-de-Loire, Aquitaine - Limousin -Poitou-Charentes, Provence-Alpes-Côte d'Azur et La Réunion.Lire aussi :La droite se met en ordre de bataille pour les régionalesDans la région Centre - Val-de-Loire, le sarkozyste (ex-FN) Guillaume Peltier a été désigné chef de file UMP, ont indiqué au Monde des participants à cette réunion. Il l’a emporté face à l’ex-ministre Hervé Novelli par 23 voix contre 13, lors d’un vote à bulletin secret.Cela ne fait pas pour autant de M. Peltier la tête de liste officielle de la droite dans cette région car les négociations entre l’UMP et l’UDI se poursuivent. Le président du parti centriste, Jean-Christophe Lagarde, veut notamment imposer Philippe Vigier comme tête de liste d’une liste d’union UMP-UDI dans cette région.Lire aussi le portrait : Guillaume Peltier, la tête brûlée de l’UMPEn revanche, le parti n’est pas parvenu à s’accorder sur un chef de file pour la région Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes. La désignation de la juppéiste Virginie Calmels, qui paraissait actée, a finalement été reportée, selon des participants à la réunion. Voyant qu’il était impossible de dégager une majorité en faveur de la première adjointe à la mairie de Bordeaux – absente ce matin à la réunion – la commission a préféré remettre à plus tard le vote sur cette région.Le sarkozyste Brice Hortefeux, Jean-Pierre Raffarin et Dominique Bussereau ont poussé dans ce sens. Les sarkozystes n’ont pas massivement fait obstacle à Mme Calmels mais des élus comme Xavier Bertrand, Patrick Ollier ou Henri Guaino ont montré leur opposition à sa désignation. Parmi les autres candidats pour devenir chef de file de la région Aquitaine figurent Olivier Chartier, proche de Jean-Pierre Raffarin, et Jérôme Peyrat, proche de Nathalie Kosciusko-Morizet.En Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), la candidature de Christian Estrosi a été, sans surprise, officialisée. L’UMP avait annoncé dès mardi que le maire de Nice avait été choisi par le président du parti, Nicolas Sarkozy, pour mener la liste UMP dans cette région. La commission d'investiture de l'UMP a par ailleurs désigné Renaud Muselier comme candidat pour mener la liste au niveau du département des Bouches-du-Rhône. Le député européen était opposé à la députée Valérie Boyer pour cette place.L’UMP a aussi investi comme chef de file pour La Réunion le président sortant du conseil régional de l’île, Didier Robert.La commission se réunira de nouveau dans les prochaines semaines, afin de finaliser les investitures dans les régions restantes : Corse, Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées, Guadeloupe, Martinique et Guyane. En Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées, le jeu est très ouvert entre l’ex-député Bernard Carayon, le politologue Dominique Reynié ou le député Pierre Morel-A-L’Huissier.Huit chef de file UMP ont déjà été désignés en février : Valérie Pécresse pour l’Ile-de-France, Xavier Bertrand pour le Nord-Pas-de-Calais - Picardie, Bruno Retailleau pour les Pays de la Loire, Philippe Richert pour Alsace - Champagne-Ardenne - Lorraine, Marc Le Fur pour la Bretagne, Alain Joyandet pour la Bourgogne - Franche-Comté, et Laurent Wauquiez qui a été préféré à Michel Barnier pour l’Auvergne - Rhône-Alpes. Un binôme de deux femmes députées a été choisi pour la Normandie : les députées Véronique Louwagie et Françoise Guégot.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Rodier Lorsque Julien Monnier est arrivé sur Paris au printemps 2014, il cherchait un emploi mais n’avait pas de garde pour son bébé. « J’allais à Pôle emploi avec mon fils sur les genoux » raconte-t-il. Le manque de places disponibles en crèche est tel, notamment dans les grandes agglomérations, que les chômeurs sont souvent refusés car « non prioritaires » lorsqu’ils demandent une place.Il y aurait quelque 350 000 places manquantes pour la garde des enfants en bas âge en France, selon le rapport du Haut conseil de la famille. Rapport du Haut conseil de la famille Trouver une place en crèche pour un demandeur d’emploi tient donc de la gageure, d’autant plus pour le seul jour de l’entretien d’embauche. 1 600 jours de crèche ont pourtant été réservés à cet effet en 2014. C’est le bilan positif d’un partenariat mis en place il y a un an par un accord-cadre national entre Pôle emploi et le réseau de crèches qui a inventé le concept de mise à disposition de places de crèches pour faciliter les démarches des demandeurs d’emploi, People & baby.L’opérateur public n’est pas toujours très actif dans le développement du dispositif. « A Pôle emploi, ils ne m’en avaient même pas parlé » s’étonne encore Julien Monnier. Les conseillers de Pôle emploi ne sont pas toujours informés du dispositif, mais l’accès est direct par Internet.Lorsque Charlotte Chassin-Gerin, alors chômeuse dans la région de Bordeaux a gentiment été réorientée par son conseiller Pôle emploi vers la PMI locale, le service public de la protection infantile, c’est en cherchant des crèches privées sur Internet qu’elle a découvert le partenariat « Crèche solidarité emploi ». « J’avais besoin de quelques jours de garde pour passer mes entretiens et parce que je craquais. Sur la commune, sans CDI je n’ai pas le droit à un accueil à temps plein pour mon bébé » dit-elle.Le principe du dispositifLe principe du dispositif baptisé « Crèche solidarité emploi » est simple : les parents font leur demande sur Internet, indique leur choix de crèche où ils voudraient inscrire leur enfant pour en laisser la garde une demi-journée, le temps de faire leurs démarches. Puis le directeur d’établissement les contacte, en principe sous 48 heures. Suit une éventuelle période d’adaptation de l’enfant - elle n’est pas toujours possible. Puis les rendez-vous s’organisent en fonction des besoins du demandeur d’emploi d’une part et des disponibilités des crèches d’autre part.« Les vacances scolaires sont des périodes beaucoup plus creuses, ça facilite l’accueil. Mais en général, on a pu répondre aux demandes des familles assez facilement, témoigne Nathalie Portat, directrice de la crèche Jeux de mots à Paris-19. « On accueille actuellement quatre à cinq familles », dit-elle.Trois types de demandesIl y a trois types de demandes : « quelques heures ou une demi-journée, de façon ponctuelle, pendant que maman a un entretien de recrutement, une place pour un mois le temps d’un CDD, voire une place à l’année. C’est le cas le plus compliqué à gérer de ceux que Pôle emploi envoie en formation » explique-t-elle.Pour les anciens chômeurs, ce dispositif a manifestement été une aide réelle. « De juin à décembre 2014, j’ai pu déposer mon fils à la crèche par demi-journée, ça a été un vrai soutien pour mes démarches » se souvient Julien Monnier qui, comme Charlotte, a retrouvé un travail depuis février. « 38 % des demandeurs d’emploi ayant bénéficié d’un accueil Crèche solidarité emploi dans le cadre de leurs recherches ont trouvé un emploi » se félicite Pôle emploi dans son premier bilan de l’opération.Les 12 700 crèches (387 110 places en 2012, selon les derniers chiffres du ministère des affaires sociales) que compte la France sont donc toutes invitées à rejoindre ce dispositif appliqué aujourd’hui dans près de 650 crèches, dans toute la France, mais avec une répartition parfois déséquilibrée, comme entre l’ouest et l’est de la région île-de-France.L’annuaire est consultable sur le site crechespourtous.com. Ci-dessous, la liste exhaustive des crèches.Liste des crèches dans chaque ville Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.04.2015 à 04h00 • Mis à jour le16.04.2015 à 09h43 | Morgane Tual C’est dans un hémicycle quasiment vide qu’une trentaine de députés se sont prononcés, dans la nuit de mercredi 15 à jeudi 16 avril, sur la mise en place de « boîtes noires », un dispositif controversé visant à surveiller le trafic sur Internet. Examiné depuis lundi à l’Assemblée nationale, le projet de loi sur le renseignement compte renforcer la surveillance en ligne, en passant notamment par ce dispositif, approuvé par 25 députés contre 5 à l’issue de débats houleux.Le principe : contraindre les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) à « détecter, par un traitement automatique, une succession suspecte de données de connexion » pouvant correspondre à des schémas typiquement utilisés par les terroristes. En pratique, cela consisterait à installer chez les FAI une « boîte noire » surveillant le trafic. Le contenu des communications ne serait pas surveillé, mais uniquement les métadonnées : origine ou destinataire d’un message, adresse IP d’un site visité…Lire : Loi sur le renseignement : la « boîte noire » reste obscureUn dispositif contesté par de nombreuses organisations, qui dénoncent la mise en place d’une surveillance massive des internautes, en analysant très largement les données des Français à la recherche de quelques individus seulement.« Boîte de Pandore »« La boîte noire, c’est la boîte de Pandore de ce projet de loi », a assuré la socialiste Aurélie Filippetti dans l’hémicycle. « On nous dit que les masses de données qui vont transiter seront uniquement des métadonnées. Mais elles contiennent encore plus d’informations sur la vie privée de nos concitoyens ! (…) Et il y a un paradoxe à dire que ces données vont être anonymes, alors qu’elles vont servir à identifier des terroristes. »Une accusation dont s’est défendu le gouvernement dans l’hémicycle. « Les traitements automatisés repèrent des comportements suspects, non pas des personnes pré-identifiées », a souligné le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. « C’est dans un deuxième temps que les services pourront avoir accès à l’identité des personnes. »Certains députés ont aussi souligné les conséquences « économiquement néfastes » de ces boîtes noires, comme l’écologiste Isabelle Attard, pour qui « les entreprises françaises du numérique verront leurs clients étrangers déserter car ils n’auront plus confiance ». La semaine dernière, sept grands hébergeurs français avaient fait connaître leur opposition au projet, affirmant qu’il allait les pousser « à l’exil » pour ne pas perdre leurs clients.Voir notre visuel interactif : La galaxie des opposants au projet de loiEn réponse, le gouvernement a proposé quelques heures avant le vote un nouvel amendement supposé apaiser les hébergeurs. Adopté, il permet à ces derniers d’effectuer eux-mêmes la séparation entre « les métadonnées et les contenus ». Il précise également que la procédure d’urgence, permettant de se passer de l’avis préalable de la future Commission de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), ne pourra s’appliquer dans ce cas.Commission de surveillance élargieC’est d’ailleurs cette commission qui a occupé l’autre partie de ce troisième jour de débats. Comment sera composé cet organisme chargé de contrôler cette surveillance ? La discussion s’est cristallisée autour de la place des parlementaires au sein de la commission. Initialement composée, dans le projet de loi, de 9 membres, dont 4 parlementaires, la CNCTR a été renforcée à l’issue des débats de 4 personnes.Dans un amendement commun avec l’UMP, le rapporteur du texte, le socialiste Jean-Jacques Urvoas, a proposé d’élargir la commission à 13 membres : 3 députés, 3 sénateurs, 3 membres du Conseil d’Etat, 3 magistrats de la Cour de cassation et un représentant de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes). Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, s’est félicité de l’adoption de cet amendement : « Il vaut mieux de bons compromis républicains [que] de mauvaises divisions ». Par ailleurs, un amendement imposant la parité entre hommes et femmes au sein de la CNCTR a également été adopté par les députés.Cette commission remplacera l’actuelle Commission de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS). Toute demande de renseignement – sauf cas spécifiques urgents – émanant des services sera relayée par le ministre de tutelle (défense, intérieur, finances) auprès de la commission, qui donnera un avis consultatif a priori. Celle-ci disposera d’un pouvoir d’enquête et pourra réclamer des informations et documents classifiés et rendra un rapport d’activité annuel.Le gouvernement a néanmoins éludé tout au long des discussions les questions plus techniques, posées, à plusieurs reprises, par quelques députés, parmi lesquels Laure de la Raudière (UMP). « Où allez-vous placer votre sonde sur les réseaux de communication ? », « Comment allez-vous rendre les algorithmes plus performants ? », « Allez vous mettre en place le deep packet inspection ? ».Bernard Cazeneuve a fini par répondre à cette dernière question, martelée à plusieurs reprises par la députée : « Nous n’utiliserons en aucun cas cette technique », qui consiste à inspecter en profondeur toutes les données qui transitent dans les communications.Plusieurs députés ont aussi réclamé qu’une liste précise du type de métadonnées collectées par les boîtes noires soit clairement définie. En vain.Voir aussi notre interview d’Adrienne Charmet, de la Quadrature du Net en vidéo :Morgane TualJournaliste au Monde 22.04.2015 à 12h04 • Mis à jour le22.04.2015 à 14h38 | Béatrice Jérôme Branle-bas de combat dans l’état-major de l’Etat en région. Après le redécoupage des régions, qu’il a porté à travers la loi du 16 janvier 2015, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a donné, mercredi 22 avril, le coup d’envoi d’un grand remue-ménage dans l’administration préfectorale. « Une réforme sans précédent qui crée une nouvelle architecture territoriale de la République », a déclaré M. Cazeneuve lors du conseil des ministres.La loi de janvier 2015 a réduit le nombre de régions de 22 à 13. Six conservent le même périmètre. Les sept autres, qui seront créées le 1er janvier 2016, sont issues du regroupement de seize anciennes régions.En conséquence, l’Etat a prévu de réduire d’autant le nombre de ses préfectures de région. Pour accomplir cette mission, le ministre de l’intérieur a nommé sept préfets dits « préfigurateurs ». Ont été désignés les actuels préfets d’Alsace, d’Aquitaine, de Bourgogne, de Midi-Pyrenées, de Haute-Normandie, du Nord-Pas-de-Calais et de Rhône-Alpes.D’ici à la fin juillet, ils devront remplir un double objectif. D’une part, ils devront concevoir la répartition de l’ensemble des actuelles directions et de leurs agents sur le nouveau territoire régional. D’autre part, ils auront à arrêter « le choix du siège des futurs chefs-lieux provisoires » des sept régions.« Validation par l’Etat à l’automne »Le gouvernement prévoit que le choix des chefs-lieux sera définitif en juillet 2016, après « validation par l’Etat à l’automne 2015 ». Entre-temps, les conseils régionaux issus des élections des 6 et 13 décembre 2015 auront eu à voter sur le choix des préfets. En cas de désaccord d’une assemblée régionale sur le futur siège de la préfecture, l’Etat aura toutefois le dernier mot.Mercredi, le ministre de l’intérieur a également désigné neuf « recteurs coordonnateurs » chargés de rendre, en juillet, « des projets de convergence », autrement dit de refondre la carte des académies. Sept directeurs généraux ont été choisis, par ailleurs, pour configurer les futures agences régionales de santé qui auront pour périmètre les nouvelles régions. Il s’agit de ceux des régions Lorraine, Aquitaine, Rhône-Alpes, Bourgogne, Midi-Pyrénées, Basse-Normandie et Nord-Pas-de-Calais. Le gouvernement entend profiter de cette vaste remise à plat des directions déconcentrées de l’Etat pour mettre « en cohérence l’organisation de ses services avec ceux des collectivités régionales », affirme M. Cazeneuve.Lire aussi :La Normandie, une région entre deux siègesBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme (Rouen) Quand on est rouennais, on a beau être normand – donc réputé indécis – et vivre dans la ville natale de l’auteur du Cid, le choix n’a rien de cornélien : Rouen ne peut qu’être la future capitale de la Normandie. Adely Dias, artisan taxi dans la ville aux cent clochers, n’a guère de doute sur le sujet : « On a une cathédrale, une basilique, toute la panoplie et en plus on va bientôt faire partie du Grand Paris, alors ? En revanche, la force de Caen, je ne sais pas ce que c’est ! », déclare-t-il, ce vendredi d’avril, au volant de sa voiture garée devant la préfecture de la région Haute-Normandie.La Haute et la Basse-Normandie ne feront plus qu’une seule grande région le 1er janvier 2016. La loi de janvier 2015, qui crée une France à treize régions à la place des vingt-deux précédentes, a acté leur fusion sans susciter de débats houleux entre élus normands. En revanche, elle a ravivé la rivalité historique entre Rouen et Caen, qui aspirent chacune à devenir métropole régionale.Lire aussi :Sept « préfets préfigurateurs » à la tête des futures grandes régionsEntre les deux villes, le duel pourrait néanmoins tourner court et un compromis être trouvé. La raison ? Un amendement introduit dans la loi de janvier 2015 par le député (PRG) du Calvados, Alain Tourret, qui ouvre la porte à un bicéphalisme régional. Sur sa proposition, votée par le Parlement, la loi dispose que la préfecture de région et le conseil régional ne pourront être situés dans une même ville que si une majorité de trois cinquièmes des élus en décident ainsi. En introduisant cette possibilité de blocage, M. Tourret a souhaité donner aux élus régionaux de Basse-Normandie, dont il fait partie, une arme contre l’ambition des Haut- Normands de concentrer le pouvoir régional administratif et politique à Rouen.Deux fois plus peupléeDe fait, chez les socialistes normands, la tentation est forte d’installer une seule et même unité de commandement administrative et politique dans le chef-lieu de la Seine-Maritime. Fief historique de Laurent Fabius, tenue par des élus socialistes qu’il a adoubés, la Métropole de Rouen ne manque pas d’atouts, il est vrai, pour prétendre incarner le pouvoir régional.Dans son bureau situé à deux minutes de la préfecture à vol de mouette, Frédéric Sanchez, président socialiste de la métropole, déroule un argumentaire bien rodé : « La métropole de Rouen est deux fois plus peuplée que l’agglomération de Caen, son budget est deux fois plus important, et un emploi sur trois, en Normandie, se trouve dans l’aire urbaine rouennaise », souligne celui qui a succédé à Laurent Fabius à la tête de la collectivité en 2012.A ce constat, l’élu haut-normand ajoute un argument de bon sens qui plaide pour une seule et même capitale normande : « Il est plus facile pour le futur exécutif régional et le préfet de région de travailler ensemble s’ils sont implantés dans la même ville », explique M. Sanchez.Ce point de vue est aussi celui de Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur et ancien maire de Cherbourg (Manche), qui balance entre sa fidélité à son vieil ami Laurent Fabius et son tropisme bas-normand : « Je pense que, pour des raisons de bon fonctionnement, il est préférable que les deux exécutifs soient au même endroit, confie M. Cazeneuve. En revanche, nous devons veiller à une répartition équilibrée des services de l’Etat sur le territoire normand. Laurent Fabius et moi-même sommes exactement sur la même longueur d’ondes sur ce point. »La convergence de vue entre socialistes et ministres normands laisse deviner quel pourrait être le futur chef-lieu provisoire de la grande Normandie. Pierre-Henry Maccioni, préfet de la Haute-Normandie et de la Seine-Maritime, qui a été chargé par M.Cazeneuve de réunir les élus pour aboutir à un accord, aurait quelque difficulté à ne pas proposer Rouen. L’hypothèse semble d’autant plus probable qu’elle suscite l’assentiment d’Hervé Morin, député (UDI) de l’Eure et candidat soutenu par l’UMP aux régionales de décembre. « Il est normal que Rouen, qui est la plus grande ville de Normandie, soit aussi la préfecture », assure l’ancien ministre de la défense.Fusion-absorptionMais là s’arrête le consensus. Car M. Morin soutient également qu’il faudrait installer le conseil régional… à Caen. « Il ne faut pas que la création d’une seule Normandie soit l’occasion d’une fusion-absorption de la nouvelle région par la Seine-Maritime », prévient le député de l’Eure, qui rappelle que Rouen et Caen ne sont qu’à une heure de route. M. Morin assure que son idée est soutenue par le maire UMP de Caen et les cinq présidents de départements normands, « tous de droite », rappelle-t-il.Les socialistes n’entendent pas pour autant laisser au centre et à la droite le monopole de la défense des territoires normands. « M. Morin fait le pari que le gouvernement fera de Rouen le chef-lieu de la région, contre-attaque Marc-Antoine Jamet, vice-président socialiste de la région Haute-Normandie, chargé des finances. Du coup, il prend la défense des Caennais mais, s’il est élu patron de la région, il ne proposera pas le déménagement à Caen du conseil régional. »De son côté, Laurent Beauvais, président socialiste du conseil régional de Basse-Normandie, martèle que la « proximité » des services de la région avec la population demeure l’une de ses « priorités ». M. Beauvais travaille d’ailleurs avec Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Haute-Normandie et candidat socialiste aux régionales, au rapprochement du petit millier d’agents régionaux concernés par la fusion des deux collectivités. Dans l’immédiat, les deux exécutifs n’ont pas prévu d’annoncer de grands déménagements de leurs services. A huit mois des élections régionales, c’est sans doute plus prudent.Béatrice Jérôme (Rouen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Marine Le Pen a beau avoir été désignée par Time parmi les cent personnes les plus influentes au monde, c’est en français que la présidente du Front national a tenté de faire passer ses messages, mardi 21 avril, lors de la cérémonie organisée par le magazine américain. « Ah non, je ne parle pas anglais, moi. Je suis française ! », lâche-t-elle, juste avant que ne débute le gala au Jazz Lincoln Center, à New York.Lire aussi : Thomas Piketty et Marine Le Pen parmi les 100 personnalités influentes du « Time »« Je fais partie de la majorité des Français, qui parlent peu l’anglais. En cela je suis très gaullienne : I speak very badly », plaisante-t-elle avec un accent à couper au couteau. C’est donc Ludovic de Danne, le conseiller aux affaires européennes du parti, qui a joué les interprètes, le professionnel sollicité préalablement ayant fait faux bond au dernier moment.« C’est une nomination plus politique que celle de 2011 »Mme Le Pen est apparue tout sourire, défilant sur le tapis rouge au milieu d’une brochette de people, parmi lesquels le rappeur Kanye West et sa compagne, Kim Kardashian, ou Julianne Moore, oscar de la meilleure actrice 2015. « C’est la première fois que je vais à ce genre de soirée », avoue la présidente du FN. Dans une robe bustier bleu nuit – on ne se refait pas –, son compagnon, Louis Aliot, en smoking à ses côtés, Mme Le Pen était visiblement ravie de se retrouver au milieu de cette élite mondialisée.« Permettez-moi de faire preuve de curiosité, se justifie-t-elle. Je pense que nous allons arriver au pouvoir et que par conséquent, il faut obligatoirement croiser, rencontrer, discuter avec des gens puissants dans leur pays respectif. » « La France des oubliés n’est pas oubliée », a-t-elle osé avant de rejoindre sa table pour dîner, alors que la nuit tombait sur Central Park.Même si Mme Le Pen était déjà dans la liste de Time en 2011, sa venue au gala est une première. « C’est une nomination plus politique que celle de 2011. A l’époque, il s’agissait d’une promesse. Aujourd’hui, c’est plus la conséquence d’une analyse de l’importance politique que prend le FN », fait-elle valoir. Le magazine ne dit pas autre chose, écrivant pour justifier son choix : « Il y a moins d’un an, Marine Le Pen annonçait à Time que son parti serait au pouvoir dans une décennie. Sa prédiction ne paraît plus absurde. »Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis C’est la petite motion qui entend « créer la surprise ». « La Fabrique socialiste », portée par la députée des Hautes-Alpes Karine Berger, présentait mardi 21 avril son dispositif de campagne en vue du congrès du PS organisé à Poitiers du 5 au 7 juin. Avec pour objectif affiché de terminer dans les deux premiers à l’issue du vote sur les motions, prévu le 21 mai, et donc de pouvoir concourir au poste de premier secrétaire, le 28 mai.En privé, les attentes sont un peu moins élevées. « On sera largement à 15 % et on espère atteindre les 20 points », confie l’un des signataires de cette motion, qui porte la lettre D. L’équipe qui s’est montée autour du courant « Cohérence socialiste », animé par les députés Karine Berger, Valérie Rabault, Alexis Bachelay et Yann Galut a enregistré les ralliements de l’ancienne ministre de la famille Dominique Bertinotti (ancienne proche de Ségolène Royal), de l’ancien ministre de l’intérieur Paul Quilès, classé à la gauche du parti, et d’Arnaud Leroy, député des Français de l’étranger, longtemps proche d’Arnaud Montebourg. Ils espèrent jouer les poils à gratter dans un congrès où les rôles semblent déjà distribués avec, d’un côté, une motion favorite qui regroupe l’actuelle majorité autour du premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, et, de l’autre, un rassemblement de la gauche du parti mené par le député de la Nièvre Christian Paul.« Alternative au “bloc contre bloc” »Dans la direction du parti, on estime que la motion de Mme Berger a toutes les chances de réaliser un bon score, en rassemblant les électeurs qui ne se reconnaissent pas dans la majorité ou dans la gauche du parti. « Il y a toujours une prime à la dissidence », explique un cadre du PS. Du côté de la motion D, on lorgne surtout sur les déçus du choix de Martine Aubry, qui a rejoint la motion de la majorité. « Ils nous rejoignent par bataillons », veut croire un des piliers de la motion.Pour se faire sa place et proposer « une alternative au bloc contre bloc », la motion D compte sur un programme de campagne qui comporte 86 propositions aussi variées qu’une grande réforme fiscale, avec la fusion de l’impôt sur le revenu, de la CSG et de la prime pour l’emploi, un moratoire sur la baisse des dotations aux collectivités locales ou le déménagement du siège du PS en banlieue parisienne. « Nous voulons changer de fond en comble le PS », résume Karine Berger.Comme les motions A et B, « la Fabrique socialiste » a nommé une vingtaine de porte-parole chargés de courir les assemblées générales de motions à travers la France pour défendre le texte devant les militants, d’ici au vote du 21 mai. Pour les dirigeants du collectif, le but est que la motion de Jean-Christophe Cambadélis n’atteigne pas les 50 %, et que le premier secrétaire soit ainsi forcé de composer avec eux pour former une direction majoritaire. La motion D, faiseuse de roi ? Le scénario semble improbable, mais la surprise serait complète.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Vous souhaitez que l’UMP se prononce pour la suppression de l’impôt sur la fortune ? Tapez 1. Contre le port du voile à l’université ? Tapez 2… Selon une information du quotidien Le Parisien, l’UMP développe une application qui va permettre aux adhérents de voter sur des sujets d’actualité ou sur des idées du parti. Cette information a été confirmée au Monde par deux sources de la rue de Vaugirard. « L’idée est de créer une plateforme interactive entre le parti et ses militants et un réseau social », explique un membre de la direction.C’est le service informatique du parti qui se charge du développement de cette application qui pourrait s’appeler « Direct citoyens ». N’importe quel utilisateur d’un smartphone pourra la télécharger, accéder aux informations, à des forums de discussion ou à des formulaires d’adhésion. Mais seuls les militants pourront voter grâce à un code d’accès.« Cimenter notre unité »Cette application concrétise une promesse de Nicolas Sarkozy. A longueur de meetings avant l’élection à la présidence de l’UMP, l’ancien chef de l’Etat a promis de consulter régulièrement les adhérents, par exemple à la fin des conventions thématiques dont il promettait de diffuser les travaux en direct sur Internet. « Le vote doit être la voie naturelle pour trancher nos débats et cimenter notre unité. Le vote doit être notre règle absolue de fonctionnement », avait ainsi déclaré le futur président du parti lors de son grand meeting à Paris, le 8 novembre 2014.Le 3 novembre 2014, lors d’un meeting à Nancy, M. Sarkozy s’était également engagé à faire voter les adhérents sur le nouveau nom du parti. En janvier, des dirigeants de l’UMP avaient commencé a laissé entendre qu’ils développeraient une plateforme de sondages en ligne pour connaître l’opinion des militants. La numéro deux du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait alors également lancé le chantier de numérisation du fichier des militants, laissé en déshérence depuis des années.« Tester l’humeur des adhérents »Mais c’est en fait cette application qui risque d’être l’outil le plus visible pour recruter de nouveaux militants (le parti espère en compter 500 000 avant 2017) et sonder l’opinion du cœur de l’appareil. « Ce sera une porte très simple pour adhérer mais cela permet également de tester très vite l’humeur des adhérents », se félicite un proche de la direction. Nicolas Sarkozy, très friand de sondages, devrait apprécier.Restent deux inconnues : on ne sait pas encore quand ce système sera disponible, ni si l’avis des militants sera simplement consultatif ou s’ils pourront décider des grandes idées du programme que Nicolas Sarkozy veut présenter début 2016, après avoir organisé des conventions thématiques tout au long de l’année 2015.Matthieu GoarJournaliste au Monde 21.04.2015 à 08h41 • Mis à jour le21.04.2015 à 10h37 Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-présidente de l’UMP, interrogée sur France Info sur la crise des migrants après la mort de 800 personnes dans un naufrage en Méditerranée, a demandé des « mesures d’urgence », déclarant : « Quand on voit quelqu’un qui se noie, soit on plonge, soit au moins on lui tend la main. » Evoquant un échange sur Twitter entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, qui le renvoyait à sa gestion du conflit en Libye en 2011, la députée de l’Essonne a ajouté : « Quand quelqu’un se noie, on ne demande pas ses papiers. »@NicolasSarkozy, comment osez-vous jouer les pompiers ? Votre politique étrangère a mis le feu à la région et accru la pression migratoire !— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]); 21.04.2015 à 08h12 • Mis à jour le21.04.2015 à 10h22 | Bastien Bonnefous L’élargissement de la « prime d’activité », annoncé dimanche 19 avril par François Hollande, a encore des contours bien imprécis. Le projet de loi sur le dialogue social, qui doit être présenté mercredi en conseil des ministres et détaillé dans la foulée par le ministre du travail François Rebsamen, prévoit d’instaurer cette nouvelle prime destinée à plus de 5 millions de personnes actives, dont environ 1 million de jeunes âgés de 18 à 25 ans, payées entre 0,8 et 1,2 smic, soit moins de 1 400 euros net mensuels.Ce futur dispositif doit remplacer à partir du 1er janvier 2016 le revenu de solidarité active (RSA) activité et la prime pour l’emploi (PPE), pour encourager le retour à l’emploi et améliorer les revenus des « travailleurs pauvres ». Le premier ministre Manuel Valls en avait fait l’annonce dès le 3 mars, lors de sa présentation du plan national de lutte contre la pauvreté, y incluant déjà les 18-25 ans jusqu’à présent exclus du RSA, et chiffrant l’ensemble du futur dispositif à 4 milliards d’euros pour an, soit environ autant que les coûts cumulés du RSA activité et de la PPE.Etudiants et apprentisMais dimanche, dans son interview sur Canal+, le chef de l’Etat a élargi le périmètre de la prime à « toutes les personnes qui sont dans des petits boulots, l’intérim, le temps partiel (…) pour que cela puisse être avantageux de continuer à travailler ». François Hollande a l’intention d’en faire bénéficier les étudiants, mais « à la condition qu’ils travaillent », et les apprentis. « Il veut que tous ceux qui travaillent dans le pays aient droit à cette prime dès 18 ans, en fonction de leurs revenus et de leur situation familiale », explique un proche du président de la République.Or, pour l’instant, le projet de loi sur le dialogue social ne concerne pas les deux dernières catégories. « Les étudiants et les apprentis ne sont pas dans le projet de loi », ont confirmé lundi au Monde la Rue de Grenelle et Matignon. L’ajout de ces deux catégories devra donc se faire par amendement gouvernemental ou parlementaire lors de l’examen du texte par les députés à partir de la fin du mois de mai.Outre le niveau de revenus mensuels, un nombre minimum d’heures de travail sera nécessaire pour prétendre à la prime, y compris chez les étudiants salariés. « Il y a environ un million d’étudiants qui travaillent, mais on ne va pas tous les prendre », prévient Matignon. « Un étudiant qui fait quelques heures de baby-sitting par mois pour se faire de l’argent de poche, n’y aura pas droit ; en revanche, un étudiant qui, pour payer ses études, a un job régulier à temps partiel par exemple, pourra y prétendre », selon une source gouvernementale.« Moins de 500 millions d’euros » Un critère de sélection pourrait être retenu : le fait pour un étudiant salarié de dépasser les 900 euros de revenus mensuels, qui le range automatiquement parmi les cotisants au régime général de la sécurité sociale et plus seulement au régime étudiant. « La prime n’est pas une aide pour tous les étudiants, mais davantage pour les travailleurs pauvres qui poursuivent des études », précise ainsi un proche de M. Hollande.Quel coût pourrait avoir cet élargissement alors que le gouvernement doit faire face à des restrictions budgétaires ? « Un milliard d’euros de plus », selon le député socialiste de Saône-et-Loire Christophe Sirugue, futur rapporteur du projet de loi et guère favorable à la mesure. « Moins de 500 millions d’euros », corrige-t-on dans l’entourage présidentiel. Pas un centime supplémentaire, fait savoir de son côté Matignon, qui n’entend pas augmenter l’enveloppe initiale de 4 milliards d’euros annoncée par M. Valls.Le casse-tête budgétaire est donc loin d’être réglé. D’autant qu’à ce stade, l’annonce de M. Hollande ne satisfait pas les partenaires sociaux, qui estiment qu’ajouter étudiants salariés et élèves apprentis aux travailleurs les plus pauvres, y compris chez les moins de 25 ans, risque d’entraîner une baisse de la future prime d’activité de ces derniers.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Plusieurs sources convergentes assuraient, lundi 20 avril, que la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, devrait annoncer dès mercredi 22 avril l’envoi d’une notification des griefs au géant énergétique russe Gazprom.Une décision lourde de conséquences d’un point de vue diplomatique. « Toute charge de ce type contre Gazprom serait vue comme des sanctions supplémentaires de l’Union européenne contre la Russie », prévenait lundi 20 avril une source proche du groupe d’Etat russe. Et cela à un moment où Moscou fait mine de vouloir respecter une paix fragile dans l’est de l’Ukraine, conclue sous l’égide de Berlin et de Paris (les accords dits « Minsk 2 »).La Commission européenne n’a pas souhaité confirmer l’information, se contentant de souligner que Mme Vestager, actuellement en tournée aux Etats-Unis, serait de retour à Bruxelles mercredi.« Réveil » de la politique antitrust européenneUne chose est sûre, Mme Vestager, ex-leader du Parti social-libéral danois, arrivée à Bruxelles en novembre 2014, est décidée à « réveiller » la politique antitrust européenne. Mercredi 15 avril, elle a lancé le même type de charge – un acte d’accusation en bonne et due forme – contre l’américain Google.Lire aussi :Bruxelles accuse Google d’abus de position dominanteLa Commission de Bruxelles avait ouvert en septembre 2012 une enquête formelle sur des pratiques supposées anticoncurrentielles de Gazprom, à la suite notamment d’un dépôt de plainte de la Lituanie. Elle avait alors mené des enquêtes dans huit pays européens au total : outre la Lituanie, l’Estonie, la Bulgarie, la République tchèque, la Hongrie, la Lettonie, la Slovaquie et la Pologne. Après des discussions sur un possible accord à l’amiable avec Gazprom, à la fin 2013, Bruxelles avait poursuivi son travail d’enquête au début 2014.A l’automne 2014, la « notification de griefs » était déjà rédigée et Joaquin Almunia, le prédécesseur de Mme Vestager, prêt à l’envoyer. Mais il n’avait pas reçu le feu vert du président de la Commission de l’époque, José Manuel Barroso, soucieux de ne pas envenimer des relations très tendues avec la Russie – un deuxième volet de sanctions, économiques, avait été voté par l’Union européenne (UE) durant l’été. « Mme Vestager a reçu, elle, le feu vert de M. Juncker [l’actuel président de la Commission] », croit savoir un proche du dossier. Une information non confirmée, mardi 21 avril au matin.Lire aussi :Margrethe Vestager, la commissaire qui s’attaque à GoogleMesures correctivesQuelles charges Bruxelles pourrait-elle retenir contre Gazprom ? Le groupe russe est soupçonné de signer des accords trop contraignants avec ses clients européens, leur interdisant, par exemple, de revendre à des tiers les volumes surnuméraires qu’ils ont achetés auprès du conglomérat russe. On lui reproche aussi d’obliger ses clients à signer des contrats d’une trop longue durée. Ou encore, d’indexer le prix du gaz sur celui, très volatil, du pétrole : les plaignants plaident pour une indexation sur les prix du charbon.A compter de l’envoi de la notification de griefs, Gazprom aura environ deux mois pour peaufiner sa défense, puis les audiences contradictoires débuteront. A tout moment, une procédure de conciliation peut intervenir. La compagnie aurait d’ailleurs introduit une demande en ce sens, la semaine dernière. Elle aurait été balayée.Si la Commission n’est pas convaincue par les arguments de l’entreprise, elle peut aller jusqu’à lui imposer des mesures correctives, l’obliger à changer ses pratiques, et (ou) lui infliger une amende allant jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires mondial.« Timing » politique habileEst-ce que parce que la notification risque de faire des vagues, qu’elle a « fuité » deux jours avant sa publication ? Peut-être. Mais Mme Vestager, comme tous les commissaires à la concurrence, n’est pas obligée de passer par le collège de la Commission pour valider sa décision. Pour certains experts des dossiers de concurrence, le timing politique est en tout cas très habile. « C’est le meilleur moyen de prouver qu’elle n’a pas une gestion politique des dossiers. En attaquant le russe Gazprom après l’américain Google, elle prouve que c’est la loi européenne en matière de concurrence, et uniquement elle, qu’elle applique », relève une source diplomatique.« La gestion d‎u temps par Mme Vestager force l’admiration, pour Jacques Lafitte, du cabinet d’avocats Avisa. La commissaire savait qu’elle allait être taxée d’anti-américanisme après son offensive sur Google, du coup elle sort les griefs contre Gazprom une semaine plus tard. L’histoire pourrait retenir avril 2015 comme le mois où les deux cas les plus édifiants de l’histoire de l’antitrust européen ont franchi une étape cruciale. »Dépendance au gaz russeReste à savoir quelle sera la réaction du Kremlin à une possible annonce de Bruxelles. Début 2014, le président Vladimir Poutine avait exprimé sa colère en décidant d’abandonner le gazoduc South Stream, destiné à contourner l’Ukraine.La Commission avait évoqué de possibles entorses à la concurrence et le président russe, dénonçant la pression exercée sur la Bulgarie pour qu’elle s’oppose au passage du réseau sur son territoire, avait menacé de réduire les livraisons de gaz aux Européens.Lire aussi :Gazoduc South Stream : pourquoi la Russie a décidé de jeter l’épongeActuellement, Bruxelles poursuit avec Moscou et Kiev de difficiles négociations destinées à sécuriser l’approvisionnement de l’Ukraine et celui de l’Union – dont 15 % du gaz transite par le territoire ukrainien. L’UE achète annuellement 130 milliards de mètres cubes à Gazprom, mais veut réduire sa dépendance avec son projet d’union énergétique. Loin d’être concrétisé, celui-ci ne résoudra pas, à court terme, les problèmes de plusieurs pays de l’Est, qui continuent de dépendre à 80 % du gaz russe, voire de l’Italie ou de la Grèce, qui en dépendent à hauteur de 30 %.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.04.2015 à 16h30 • Mis à jour le21.04.2015 à 07h34 | Leila Marchand et Samuel Laurent François Hollande a-t-il choisi de faire cette sortie ? A-t-il parlé trop vite ? Toujours est-il que la comparaison opérée dimanche 19 avril par le chef de l'Etat entre le FN de Marine Le Pen et le Parti communiste des années 1970 a déclenché la fureur du PCF de 2015.Pierre Laurent, son premier secrétaire, exige des excuses, tandis que Jean-Luc Mélenchon estime qu'en « insultant le Parti communiste des années 1970, François Hollande oublie que c'était alors le programme commun qui conduisit à la grande victoire de 1981 ».Ce qu'a dit François Hollande :Marine Le Pen « parle comme un tract du Parti communiste des années 1970 (…) sauf que le Parti communiste, il ne demandait pas qu'on chasse les étrangers, qu'on fasse la chasse aux pauvres ».Peut-on faire cette comparaison ? Sans doute pas avec le « Parti communiste des années 1970 ». D'un point de vue historique, en effet, François Hollande s'est un peu raté : il aurait fallu parler des tentations nationalistes qui ont eu cours au PCF à la toute fin des années 1970 et au début des années 1980.1. Le programme commun ne parlait que peu d'immigrationDe 1972 à 1977, Parti socialiste et Parti communiste étaient alliés. En ce sens, le « Programme commun » de 1972, signé par le PS, le PCF et les radicaux de gauche, ambitionne de grandes réformes en termes d'emploi, une nationalisation de groupes industriels, une décentralisation des institutions…Ce projet se montre alors plutôt souple quant à l'immigration. Quand les « travailleurs immigrés » sont cités, c'est pour souligner qu'ils doivent avoir accès aux mêmes droits que les travailleurs français. Ecrit avant le choc pétrolier, ce programme songe peu à ces questions d'immigration, qui ne sont pas prioritaires à gauche. Mais la fin de la décennie 1970 ne ressemble, à cet égard, que peu au début : le chômage est en nette progression, dans un contexte de crise économique qui dure. Et à l'aube des années 1980, le PCF, qui a repris son indépendance du PS, change de discours.2. Les actions anti-travailleurs immigrés des maires PCF de banlieue parisienneLe 23 décembre 1980, la mairie communiste de Vitry-sur-Seine provoque un tollé : des travailleurs maliens ont été amenés de la ville voisine et plus riche, Saint-Maur, dans un bâtiment en cours de rénovation sur la commune, contre l'avis de la mairie de Vitry.A la veille de Noël, Paul Mercieca, maire de la ville, lance une opération commando : armé d'un bulldozer et de centaines de militants locaux, il fait détruire un mur du bâtiment et chasse les travailleurs immigrés (poursuivi durant des années pour ce fait, il sera finalement acquitté). Quelques semaines plus tard, un certain Robert Hue, maire de Montigny-lès-Cormeilles (Val-d'Oise), voulant lutter contre le trafic de drogue, met en cause une famille marocaine du quartier.A chaque fois, les maires communistes subissent un tollé de protestations de la part de la presse et d'une grande partie de la gauche. Ils essaient cependant d'expliquer leurs actions : les travailleurs immigrés sont concentrés dans les mêmes communes, ce qui est autant dommageable pour eux – vu les conditions vétustes dans lesquelles ils sont accueillis – que pour les communes qui doivent assurer leur prise en charge.3. « L'immigration nuit aux travailleurs » : le discours de MarchaisPlus largement, le discours que porte Georges Marchais, premier secrétaire et candidat, réclame une limitation de l'immigration, perçue comme nuisible aux droits et aux conditions des travailleurs.« En raison de la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leurs familles, la poursuite de l'immigration pose aujourd'hui de graves problèmes. Il faut stopper l'immigration officielle et clandestine », déclarait ainsi Georges Marchais, le 6 janvier 1981.Georges Marchais se défend alors de tout racisme et dit parler dans l'intérêt de tous :« Nous pensons que tous les travailleurs sont frères, indépendamment du pays où ils sont nés (...) » Mais « dans la crise actuelle, elle [l'immigration] constitue pour les patrons et le gouvernement un moyen d'aggraver le chômage, les bas salaires, les mauvaises conditions de travail, la répression contre tous les travailleurs, aussi bien immigrés que français. C'est pourquoi nous disons : il faut arrêter l'immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage. »Cette vision de l'immigration reste radicale : elle rend responsables du chômage les travailleurs immigrés.  Lors de la campagne présidentielle de 1981, Georges Marchais écrit une longue lettre au recteur de la mosquée de Paris. Il y détaille la position des communistes sur l'immigration, qui n'est pas sans rappeler un discours qu'on trouve aujourd'hui au FN ou dans une partie de l'UMP  :« Il faut résoudre d'importants problèmes posés dans la vie locale française par l'immigration [...] se trouvent entassés dans ce qu'il faut bien appeler des ghettos, des travailleurs et des familles aux traditions, aux langues, aux façons de vivre différentes. Cela crée des tensions, et parfois des heurts entre immigrés des divers pays. Cela rend difficiles leurs relations avec les Français. Quand la concentration devient très importante [...], la crise du logement s'aggrave ; les HLM font cruellement défaut et de nombreuses familles françaises ne peuvent y accéder. Les charges d'aide sociale nécessaire pour les familles immigrées plongées dans la misère deviennent insupportables pour les budgets des communes peuplées d'ouvriers et d'employés. L'enseignement est incapable de faire face… »4. Difficile de comparer deux époques si lointainesLe PCF a donc connu une phase où il tenait des positions opposées à l'immigration et à la présence de travailleurs immigrés, c'est un fait. Peut-on pour autant le comparer à l'actuel FN ?Marine Le Pen a opéré un glissement « à gauche » de son parti sur les thématiques économiques. Le FN n'hésite plus à critiquer les dérives du capitalisme ou du libéralisme, et à les opposer aux « travailleurs », reprenant une dichotomie classique à gauche. Surtout, le FN a su faire son nid dans nombre d'anciens bastions communistes et populaires, en jouant sur cette double rhétorique, contre l'immigration et contre le « grand patronat », qui peut présenter des similarités avec le discours communiste de 1981.Mais sur l'Europe, par exemple, si les positions peuvent être proches (Georges Marchais souhaitait une « protection de notre marché intérieur », et le slogan du PCF en 1981 était « Produisons français ! »), il est difficile de comparer. En 1981, la formation européenne est encore embryonnaire et concerne surtout des accords économiques à l'intérieur de ses frontières, sans monnaie unique et avec une plus grande marge de manœuvre pour les Etats membres. En 2015, la France est l'un des moteurs de la zone euro, qui est bien plus intégrée, au point de prendre des décisions budgétaires communes, qui contraignent en partie les politiques nationales.Surtout, le substrat idéologique du communiste est l'internationalisme. Le marxisme prône justement la disparition des frontières et l'union des « travailleurs de tous pays ». Si on peut questionner la période 81 où le PCF s'essaye au nationalisme, il n'est pas, comme le FN, héritier d'une tradition d'extrême-droite aux accents parfois racistes ou antisémites, comme le rappelle d'ailleurs François Hollande dans sa phrase.Leila MarchandJournaliste au MondeSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof (Marseille, correspondance) Le grand port maritime de Marseille (GPMM) a été touché, mardi 21 avril, par un mouvement de grève lancé par le syndicat Force ouvrière. Revendication salariale ? Statutaire ? Action de solidarité avec les salariés de la SNCM qui attendaient la décision du tribunal de commerce pour la reprise de leur entreprise, étudiée le lendemain ? Rien de tout cela. A l’origine du conflit, une dérisoire histoire de toilettes entre voisins syndicaux, qui a si mal tourné qu’elle a conduit plusieurs représentants CGT à passer, le même mardi, une dizaine d’heures en garde à vue.« C’est une vraie histoire de chiottes », souffle Jean-Michel Italiano, secrétaire général du syndicat FO au GPMM. Comme quatre autres représentants de son syndicat, il a déposé plainte contre plusieurs cadres de la CGT Port, dont le secrétaire général, figure des luttes locales, Pascal Galéoté. Il les accuse d’avoir, le 2 avril, pénétré dans le local FO et agressé physiquement plusieurs membres de son organisation.Sur le port de Marseille, les représentations syndicales cohabitent dans le même bâtiment, au site de Saint-Cassien. La CGT, majoritaire, y occupe, historiquement, le plus grand nombre de mètres carrés. Force Ouvrière, qui a fait un bond de 12 % à 26,8 % des voix lors des dernières élections au comité d’entreprise en décembre 2013, s’y est vu attribuer un nouveau bureau. Plus grand, en rapport avec sa progression dans les urnes. Un espace dont l’une des deux portes donne accès à des toilettes communes à tous les syndicats de la maison mais aussi au bureau du comité d’entreprise, géré par la CGT.« Avec d’autres membres de la CGT, ils sont entrés dans notre local et nous ont agressés. Ce fut très bref, mais très violent »Ce 2 avril, alors qu’ils étaient en réunion, Jean-Michel Italiano et ses collègues disent avoir entendu du bruit derrière cette porte de communication. « En l’ouvrant, on a découvert deux élus de la CGT, l’un avec un panneau de bois, l’autre avec une visseuse électrique. Ils condamnaient la porte », s’étonne encore le patron de FO Port. Selon lui, la suite est brutale. « Avec d’autres membres de la CGT, ils sont entrés dans notre local et nous ont agressés. Ce fut très bref, mais très violent », dénonce-t-il. Une version présentée à la police et à la direction du GPMM que la CGT dément.Révélée par FO, l’altercation a fait du bruit parmi les salariés du port de Marseille. « Nous avons demandé à la direction générale de réagir. Sans prendre parti, mais en portant plainte contre X, en dénonçant les violences et intimidations sur le lieu de travail et en assurant notre sécurité, assure Jean-Michel Italiano. La grève a été une réaction à son silence. » Entre FO et la CGT, l’opposition est historique sur le port de Marseille. « Depuis notre progression aux dernières élections, assure M. Italiano, il y a des tensions, des heurts. La paix sociale est mise à mal par des pratiques d’un autre temps. » « Le syndicat a décidé de ne pas communiquer sur cette affaire pour ne pas alimenter une polémique stérile, rétorque Olivier Mateu, responsable à l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône. Il y a actuellement bien d’autres sujets qui méritent notre attention. »Mardi 21 avril, quatre représentants de la CGT Port ont été placés pendant quelques heures en garde à vue par la police marseillaise. L’occasion, notamment, d’une confrontation avec M. Italiano. Le dossier est désormais sur le bureau de procureur de Marseille, dont les services « n’infirment ni ne confirment » de futures mises en examen. La porte d’accès aux toilettes, elle, a été libérée.Gilles Rof (Marseille, correspondance)Journaliste au Monde 23.04.2015 à 15h31 • Mis à jour le23.04.2015 à 16h50 | Matthieu Goar et Alexandre Lemarié « Les socialistes sont d’abord socialistes et ensuite républicains. Nous, nous sommes républicains avant d’être gaullistes, libéraux et centristes », a déclaré Nicolas Sarkozy, mercredi 22 avril, lors d’un déplacement à Nice, confirmant au passage sa volonté de rebaptiser l’UMP « Les Républicains », lors du congrès de refondation du parti, le 30 mai."Les Républicains" : Sarkozy ironise sur les réactions de la gauche au nouveau nom de l'UMP sur WAT.tv La nouvelle appellation n’est pas encore officielle. En principe, le nom « Les Républicains » doit être soumis le 5 mai au bureau politique de l’UMP, avant d’être approuvé par les adhérents lors du congrès du 30 mai. Mais comme cette idée suscite déjà des critiques dans son camp, ainsi que dans la majorité, M. Sarkozy a ironisé sur l’attitude de ses adversaires : « Ce mot, république, j’ai vu que ça ne plaisait pas à la gauche. (…) Va peut-être falloir qu’ils s’habituent », a-t-il déclaré, avant de lancer : « Quand ça fait mal, ils ne devraient pas crier si fort. »« Nicolas Sarkozy ne connaît pas Jaurès », a rétorqué le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, sur Twitter, en soulignant que « le socialisme, c’est la République jusqu’au bout  ..@NicolasSarkozy ne connait pas Jaurès. Le socialisme c'est la République jusqu'au bout.— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 22 Avril 2015 » Lire : « Les Républicains » : le prochain nom de l’UMP suscite déjà des polémiquesEn changeant la dénomination du parti fondé en 2002 par Jacques Chirac et Alain Juppé, l’ancien chef de l’Etat cherche notamment à faire oublier un acronyme attaché à plusieurs dossiers judiciaires, notamment celui de l’affaire Bygmalion. Mais ce choix suscite de vives critiques autant à droite qu’à gauche, pour la même raison : on reproche à M. Sarkozy de vouloir s’arroger indûment le monopole des valeurs de la République.La majorité dénonce « une captation d’héritage » de la part de l’UMP. « La République est un bien commun. Il ne faut pas se l’approprier. Nicolas Sarkozy aurait été dans l’honnêteté et dans la réalité en appelant ce parti la Droite républicaine », a relevé Christian Paul, chef de la motion de la gauche du PS. Le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, parle même d’« abus de pouvoir ».Juppé opposé« Vouloir s’arroger le nom de Républicains, pour un parti, c’est étrange », a abondé François Bayrou. « Il n’y aurait de républicains que dans ce parti-là ? », s’est étonné le président du MoDem, trouvant que « ça ne définit pas un parti politique ».Au sein de l’UMP, ce choix n’est pas non plus du goût d’Alain Juppé. En déplacement à Strasbourg, mercredi 22 avril, le principal rival de M. Sarkozy a été interrogé sur les doutes de ses soutiens au sujet du nouveau nom prévu pour l’UMP. « Je les comprends. Ça ne va pas être facile de dire : “J’appartiens aux Républicains” », a-t-il expliqué à la presse. Pour lui, la droite n’a pas à « monopoliser » ce terme car il y a des « républicains partout ». Le candidat à la primaire de 2016 a toutefois précisé qu’il ne ferait pas de ce thème un « sujet de querelle », rappelant qu’il avait fait voter les adhérents en 2004 sur plusieurs noms en leur proposant par exemple « La Maison bleue » : « Nous étions créatifs à l’époque. »M. Juppé préfère laisser ses lieutenants sonner la charge. « Les Républicains ? C’est un choix très curieux, et très contestable, a dénoncé le député juppéiste Edouard Philippe, mercredi dans Libération. A l’UMP, nous sommes des républicains, sans aucun doute. Mais je ne considère pas que nous soyons “les Républicains”. Il me semble qu’un grand nombre d’élus et d’électeurs d’autres partis le sont tout autant. » Espérant visiblement faire changer d’avis M. Sarkozy, M. Philippe a mis en garde : « Se nommer Républicains serait un vecteur de clivage. »Gilles Boyer, conseiller du maire de Bordeaux, a résumé le débat en un message sur Twitter : « Nous sommes DES républicains. Nous ne sommes pas LES républicains. »Nous sommes DES républicains.Nous ne sommes pas LES républicains.#UMP— Gilles Boyer (@GillesBoyer) 18 Avril 2015 Dans une tribune publiée dans Le Monde le 15 avril, l’historien Jean-Noël Jeanneney a lui aussi dénoncé ce choix, en soulignant que « la République appartient à tous, et ne saurait être confisquée par un seul parti ».« Se nommer soi-même, ce n’est pas agresser les autres », a répondu Nathalie Kosicusko-Morizet, numéro trois de l’UMP.» Lire : Kosciusko-Morizet défend le nouveau nom de l’UMPReste que le nom choisi par le président de l’UMP suscite de vives résistances au sein même de son électorat : 57 % des sympathisants de droite et 56 % de ceux de l’UMP affirment préférer la dénomination UMP, selon un récent sondage Odoxa. Le rejet est encore plus massif dans l’ensemble de l’opinion : 66 % des Français n’apprécient guère le changement de nom voulu par Nicolas Sarkozy.Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.04.2015 à 12h26 • Mis à jour le23.04.2015 à 19h26 | Olivier Faye En théorie, Jean-Marie Le Pen devait faire face au bureau exécutif du Front national le 27 avril. Cette réunion a été repoussée au 4 mai, et se déroulera dans la foulée d’un bureau politique. « M. Le Pen est fatigué, nous avons préféré reculer cette réunion », explique-t-on au Front national. « Il va bien mais je pense qu'il faut lui laisser le temps de se remettre d'une intervention », a précisé Marine Le Pen, jeudi, sur Europe 1.Le président d’honneur du FN n’avait toujours pas confirmé, jeudi, sa participation à la réunion du 27 avril. Hospitalisé, jeudi 16 avril, pour un « petit problème cardiaque » – ce sont ses termes –, et rentré chez lui trois jours plus tard, le député européen ne savait pas encore s’il serait en capacité de se confronter à cette instance, qui doit décider d’éventuelles sanctions contre lui à la suite de ses entretiens donnés début avril à RMC et à Rivarol. « Il est en convalescence, il est très fatigué. Il ne sait pas s’il pourra s’y rendre », reconnaissait son directeur de cabinet, Guillaume L’Huillier. « Jean-Marie Le Pen n’a pas encore donné de réponse à l’invitation qui lui a été envoyée », confirmait Nicolas Bay, le secrétaire général du FN.Le cofondateur du Front national, âgé de 86 ans, a été contraint par son état de santé d’annuler un déplacement qu’il avait prévu d’effectuer, jeudi 23 avril, à Marseille, dans le cadre de ses activités au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Il avait déjà renoncé à participer à la réunion du bureau politique du Front national, vendredi 17 avril, du fait de son hospitalisation. C’est en son absence que sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, a été investie tête de liste pour les élections régionales en PACA, après qu’il a renoncé à se présenter.« La catharsis de l’audience »Mi-avril, le président d’honneur du FN a reçu à son domicile une invitation à faire face au bureau exécutif – une instance de neuf personnes à laquelle il appartient – qui doit prendre exceptionnellement la qualité de conseil disciplinaire. « Les statuts prévoient cette procédure pour un membre du bureau politique », explique un dirigeant frontiste. Exclusion, déchéance de la présidence d’honneur, blâme… Après ses propos réhabilitant le maréchal Pétain et qualifiant à nouveau la Shoah de « point de détail » de l’histoire de la seconde guerre mondiale, « toutes les options sont sur la table » contre M. Le Pen, selon Florian Philippot, vice-président du FN. « La meilleure solution, c’est que Jean-Marie Le Pen puisse conserver sa liberté de parole, mais que sa parole n’engage pas le Front national », a assuré Marine Le Pen, jeudi, sur i-Télé. De quoi ouvrir la voie à un retrait de ses attributions officielles au sein du parti. Une assemblée générale pourrait être convoquée pour modifier les statuts du FN, préalable nécessaire à la déchéance de la présidence d’honneur.Nombreux sont ceux, néanmoins, au sein du parti, à plaider pour l’apaisement. « Le fait qu’il ait pris du recul pour les régionales est déjà une sanction. Jean-Marie Le Pen n’est pas un militant lambda, il a droit à une considération différente », estime ainsi David Rachline, le maire FN de Fréjus. Une opinion partagée, entre autres, par Nicolas Bay.D’autres, en revanche, plaident pour faire preuve de fermeté. « C’est un geste d’égalité. Nous avons une politique sévère à l’intérieur du mouvement, il faut que tout le monde s’y plie. Passer devant une juridiction, ce n’est pas une humiliation, je crois à la catharsis de l’audience », juge le député européen Wallerand de Saint-Just. Reste à voir si Jean-Marie Le Pen aura les capacités physiques pour faire face à cette « juridiction ».Olivier Faye 22.04.2015 à 15h23 • Mis à jour le23.04.2015 à 15h00 Dans une tribune, la militante d’Ensemble-Front de gauche estime que le président, en comparant le FN au « PCF des années 1970 », tire un trait sur les catégories populaires.Ce n’est pas un dérapage mais le symbole d’une stratégie politique. La comparaison de François Hollande entre le Parti communiste français (PCF) d’hier et le Front national (FN) d’aujourd’hui signe ses adieux à la gauche. En assimilant un tract communiste des années 1970 à la propagande d’extrême droite de notre époque, le président de la République joue du désordre idéologique actuel pour mieux asseoir son projet démocrate à l’américaine. Et tirer un trait sur les catégories populaires.Lire aussi :François Hollande ne s’excusera pas pour ses propos jugés insultants par le PCFJe n’ai jamais été membre du PCF, mais je sais que cette attaque vise en réalité tous les tenants d’une gauche de transformation sociale, ici traités comme des paillassons. François Hollande n’ignore pas l’antagonisme des filiations politiques : d’un côté, celles et ceux qui ont résisté à l’Occupation et combattu le fascisme ; de l’autre, celles et ceux qui ont collaboré avec le régime de Vichy et soutenu Franco en Espagne.Hollande sait bien que le PCF ne désigne pas l’étranger comme l’ennemi et qu’il combat aujourd’hui encore les méfaits de la colonisation quand le FN fête ce passé. Il devrait aussi savoir que l’assimilation des régimes totalitaires en un tout homogène, comme mettre dans le même panier « les extrêmes », est une escroquerie intellectuelle autant qu’un danger politique. Mais les leaders du Parti socialiste (PS) préfèrent visiblement jouer avec l’Histoire.Mue libéraleImplorer un ralliement du PCF aux listes socialistes le temps d’une élection n’empêche pas un député PS d’écrire ensuite : « Les peuples asservis par le communisme soviétique attendent toujours les excuses publiques du PCF. » Christophe Caresche devrait logiquement demander aussi des comptes à la Rue de Solférino pour les massacres de la colonisation. Mais l’enjeu n’est pas de s’excuser, c’est de comprendre pourquoi ces événements se sont produits et d’en prendre ses distances, à partir d’un regard critique aiguisé. Dans cette affaire, l’Histoire se trouve instrumentalisée par les leaders du PS au service d’un dessein politique.Défenseur d’un « There is no Alternative » (« Il n’y a pas d’alternative », slogan de Margaret Thatcher) à la française, Hollande pose depuis les années 1990 une à une les pierres pour que le PS opère une mue libérale. Elu président, Hollande a troqué l’intérêt du grand nombre pour celui de la finance. De la capitulation devant Angela Merkel aux 30 milliards d’euros donnés aux grandes entreprises sans contrepartie pour l’emploi, du choix comme premier ministre de l’homme qui avait obtenu 6 % à la primaire socialiste sur la ligne la plus droitière à la nomination d’un banquier au ministère de l’économie, capable d’achever la gauche en une phrase – « Il faut que des jeunes Français rêvent d’être milliardaires », François Hollande a de la suite dans les idées.Il faut encore s’assurer que les forces qui subsistent et se battent à gauche soient rangées au rayon des vestiges du passé. Les ringardiser sur Canal+ fait partie de la stratégie. Le bilan calamiteux de trois ans de gouvernement n’entame ni son cap ni son dogmatisme. Il a maintenant trouvé une tactique pour espérer gagner en 2017 : être le garant de la préservation de l’ordre existant face à un FN menaçant.Tactique minableAussi François Hollande a-t-il dans une même phrase banalisé le FN et ostracisé la gauche de rupture. En postulant que le peuple se tourne vers Marine Le Pen comme autrefois il se tournait vers le PCF, il appuie les efforts de triangulation d’un FN. Hollande contribue à rendre le vote des milieux populaires pour le FN acceptable, banal, voire normal, au lieu de chercher à le déjouer. Comme s’il s’agissait d’un fait acquis, d’une évidence.Loin de combattre les raisons du vote FN, et notamment la désespérance de catégories populaires qui se savent abandonnées, méprisées par les gouvernants successifs, et donc de mener des politiques de lutte contre les inégalités sociales et territoriales, François Hollande s’invente une tactique minable.Pendant ce temps, s’arrache en librairie le roman de Marc Dugain, Quinquennat, dans lequel le président Launay, un cynique dont on ne sait pas s’il est officiellement de droite ou de gauche, confie à l’un de ses proches : « L’avantage d’avoir l’extrême droite en face de soi au second tour, c’est qu’on n’a même pas besoin d’avoir un programme. Il suffit de démonter le leur. D’ailleurs, je n’ai pas de programme. » Le FN fonctionne comme un agent du système en place, comme un épouvantail qui pousse le régime à persévérer dans son être. Jusqu’à quand ?Hollande tourne le dos au peupleAvec pour carburant le ressentiment, le Front national divise le peuple. Le « bon Français » doit en vouloir à l’immigré. Le salarié au smic doit détester son voisin au RSA, cet « assisté », ce potentiel fraudeur. Au FN, il n’est pas question de lutte des classes mais de guerre des identités. L’extrême droite ne cherche pas l’émancipation humaine mais l’ordre ancien. Le FN n’est pas l’ennemi de la finance ni de la grande bourgeoisie, mais le défenseur d’une solution de repli autoritaire. Toute la gauche devrait être vent debout contre cette jonction en cours entre une partie du peuple et ce projet funeste.Il n’y a pas de politique d’émancipation humaine sans appui du peuple. Or Hollande lui tourne le dos. C’est le plus grave dans cette provocation. Car la majorité des catégories populaires, écœurée par des alternances successives qui détériorent toujours plus ses conditions de vie, s’abstient quand une autre partie croit trouver une réponse dans le FN, qui a pour lui l’attrait de l’inédit.La tâche centrale d’une gauche digne de ce nom, c’est de renouer avec la fierté populaire. C’est de travailler à la stratégie de transformation sociale et écologique du XXIe siècle. C’est de trouver la façon de faire vivre l’égalité, la justice sociale, la vie bonne dans des termes contemporains. En brouillant les grandes références historiques pour substituer à la partition gauche/droite une opposition démocrates/républicains, François Hollande a déserté ce terrain. Nous ferons sans lui.Lire aussi les autres réactions parues dans Le Monde sur ce thème : Peut-on comparer le PCF au FN ?Clémentine Autain (directrice de la revue trimestrielle Regards et membre d’Ensemble-Front de gauche) Béatrice Jérôme Branle-bas de combat dans l’état-major de l’Etat en région. Après le redécoupage des régions, qu’il a porté à travers la loi du 16 janvier 2015, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a donné, mercredi 22 avril, le coup d’envoi d’un grand remue-ménage dans l’administration préfectorale. « Une réforme sans précédent qui crée une nouvelle architecture territoriale de la République », a déclaré M. Cazeneuve lors du conseil des ministres.La loi de janvier 2015 a réduit le nombre de régions de 22 à 13. Six conservent le même périmètre. Les sept autres, qui seront créées le 1er janvier 2016, sont issues du regroupement de seize anciennes régions.En conséquence, l’Etat a prévu de réduire d’autant le nombre de ses préfectures de région. Pour accomplir cette mission, le ministre de l’intérieur a nommé sept préfets dits « préfigurateurs ». Ont été désignés les actuels préfets d’Alsace, d’Aquitaine, de Bourgogne, de Midi-Pyrenées, de Haute-Normandie, du Nord-Pas-de-Calais et de Rhône-Alpes.D’ici à la fin juillet, ils devront remplir un double objectif. D’une part, ils devront concevoir la répartition de l’ensemble des actuelles directions et de leurs agents sur le nouveau territoire régional. D’autre part, ils auront à arrêter « le choix du siège des futurs chefs-lieux provisoires » des sept régions.« Validation par l’Etat à l’automne »Le gouvernement prévoit que le choix des chefs-lieux sera définitif en juillet 2016, après « validation par l’Etat à l’automne 2015 ». Entre-temps, les conseils régionaux issus des élections des 6 et 13 décembre 2015 auront eu à voter sur le choix des préfets. En cas de désaccord d’une assemblée régionale sur le futur siège de la préfecture, l’Etat aura toutefois le dernier mot.Mercredi, le ministre de l’intérieur a également désigné neuf « recteurs coordonnateurs » chargés de rendre, en juillet, « des projets de convergence », autrement dit de refondre la carte des académies. Sept directeurs généraux ont été choisis, par ailleurs, pour configurer les futures agences régionales de santé qui auront pour périmètre les nouvelles régions. Il s’agit de ceux des régions Lorraine, Aquitaine, Rhône-Alpes, Bourgogne, Midi-Pyrénées, Basse-Normandie et Nord-Pas-de-Calais. Le gouvernement entend profiter de cette vaste remise à plat des directions déconcentrées de l’Etat pour mettre « en cohérence l’organisation de ses services avec ceux des collectivités régionales », affirme M. Cazeneuve.Lire aussi :La Normandie, une région entre deux siègesBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme (Rouen) Quand on est rouennais, on a beau être normand – donc réputé indécis – et vivre dans la ville natale de l’auteur du Cid, le choix n’a rien de cornélien : Rouen ne peut qu’être la future capitale de la Normandie. Adely Dias, artisan taxi dans la ville aux cent clochers, n’a guère de doute sur le sujet : « On a une cathédrale, une basilique, toute la panoplie et en plus on va bientôt faire partie du Grand Paris, alors ? En revanche, la force de Caen, je ne sais pas ce que c’est ! », déclare-t-il, ce vendredi d’avril, au volant de sa voiture garée devant la préfecture de la région Haute-Normandie.La Haute et la Basse-Normandie ne feront plus qu’une seule grande région le 1er janvier 2016. La loi de janvier 2015, qui crée une France à treize régions à la place des vingt-deux précédentes, a acté leur fusion sans susciter de débats houleux entre élus normands. En revanche, elle a ravivé la rivalité historique entre Rouen et Caen, qui aspirent chacune à devenir métropole régionale.Lire aussi :Sept « préfets préfigurateurs » à la tête des futures grandes régionsEntre les deux villes, le duel pourrait néanmoins tourner court et un compromis être trouvé. La raison ? Un amendement introduit dans la loi de janvier 2015 par le député (PRG) du Calvados, Alain Tourret, qui ouvre la porte à un bicéphalisme régional. Sur sa proposition, votée par le Parlement, la loi dispose que la préfecture de région et le conseil régional ne pourront être situés dans une même ville que si une majorité de trois cinquièmes des élus en décident ainsi. En introduisant cette possibilité de blocage, M. Tourret a souhaité donner aux élus régionaux de Basse-Normandie, dont il fait partie, une arme contre l’ambition des Haut- Normands de concentrer le pouvoir régional administratif et politique à Rouen.Deux fois plus peupléeDe fait, chez les socialistes normands, la tentation est forte d’installer une seule et même unité de commandement administrative et politique dans le chef-lieu de la Seine-Maritime. Fief historique de Laurent Fabius, tenue par des élus socialistes qu’il a adoubés, la Métropole de Rouen ne manque pas d’atouts, il est vrai, pour prétendre incarner le pouvoir régional.Dans son bureau situé à deux minutes de la préfecture à vol de mouette, Frédéric Sanchez, président socialiste de la métropole, déroule un argumentaire bien rodé : « La métropole de Rouen est deux fois plus peuplée que l’agglomération de Caen, son budget est deux fois plus important, et un emploi sur trois, en Normandie, se trouve dans l’aire urbaine rouennaise », souligne celui qui a succédé à Laurent Fabius à la tête de la collectivité en 2012.A ce constat, l’élu haut-normand ajoute un argument de bon sens qui plaide pour une seule et même capitale normande : « Il est plus facile pour le futur exécutif régional et le préfet de région de travailler ensemble s’ils sont implantés dans la même ville », explique M. Sanchez.Ce point de vue est aussi celui de Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur et ancien maire de Cherbourg (Manche), qui balance entre sa fidélité à son vieil ami Laurent Fabius et son tropisme bas-normand : « Je pense que, pour des raisons de bon fonctionnement, il est préférable que les deux exécutifs soient au même endroit, confie M. Cazeneuve. En revanche, nous devons veiller à une répartition équilibrée des services de l’Etat sur le territoire normand. Laurent Fabius et moi-même sommes exactement sur la même longueur d’ondes sur ce point. »La convergence de vue entre socialistes et ministres normands laisse deviner quel pourrait être le futur chef-lieu provisoire de la grande Normandie. Pierre-Henry Maccioni, préfet de la Haute-Normandie et de la Seine-Maritime, qui a été chargé par M.Cazeneuve de réunir les élus pour aboutir à un accord, aurait quelque difficulté à ne pas proposer Rouen. L’hypothèse semble d’autant plus probable qu’elle suscite l’assentiment d’Hervé Morin, député (UDI) de l’Eure et candidat soutenu par l’UMP aux régionales de décembre. « Il est normal que Rouen, qui est la plus grande ville de Normandie, soit aussi la préfecture », assure l’ancien ministre de la défense.Fusion-absorptionMais là s’arrête le consensus. Car M. Morin soutient également qu’il faudrait installer le conseil régional… à Caen. « Il ne faut pas que la création d’une seule Normandie soit l’occasion d’une fusion-absorption de la nouvelle région par la Seine-Maritime », prévient le député de l’Eure, qui rappelle que Rouen et Caen ne sont qu’à une heure de route. M. Morin assure que son idée est soutenue par le maire UMP de Caen et les cinq présidents de départements normands, « tous de droite », rappelle-t-il.Les socialistes n’entendent pas pour autant laisser au centre et à la droite le monopole de la défense des territoires normands. « M. Morin fait le pari que le gouvernement fera de Rouen le chef-lieu de la région, contre-attaque Marc-Antoine Jamet, vice-président socialiste de la région Haute-Normandie, chargé des finances. Du coup, il prend la défense des Caennais mais, s’il est élu patron de la région, il ne proposera pas le déménagement à Caen du conseil régional. »De son côté, Laurent Beauvais, président socialiste du conseil régional de Basse-Normandie, martèle que la « proximité » des services de la région avec la population demeure l’une de ses « priorités ». M. Beauvais travaille d’ailleurs avec Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Haute-Normandie et candidat socialiste aux régionales, au rapprochement du petit millier d’agents régionaux concernés par la fusion des deux collectivités. Dans l’immédiat, les deux exécutifs n’ont pas prévu d’annoncer de grands déménagements de leurs services. A huit mois des élections régionales, c’est sans doute plus prudent.Béatrice Jérôme (Rouen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Marine Le Pen a beau avoir été désignée par Time parmi les cent personnes les plus influentes au monde, c’est en français que la présidente du Front national a tenté de faire passer ses messages, mardi 21 avril, lors de la cérémonie organisée par le magazine américain. « Ah non, je ne parle pas anglais, moi. Je suis française ! », lâche-t-elle, juste avant que ne débute le gala au Jazz Lincoln Center, à New York.Lire aussi : Thomas Piketty et Marine Le Pen parmi les 100 personnalités influentes du « Time »« Je fais partie de la majorité des Français, qui parlent peu l’anglais. En cela je suis très gaullienne : I speak very badly », plaisante-t-elle avec un accent à couper au couteau. C’est donc Ludovic de Danne, le conseiller aux affaires européennes du parti, qui a joué les interprètes, le professionnel sollicité préalablement ayant fait faux bond au dernier moment.« C’est une nomination plus politique que celle de 2011 »Mme Le Pen est apparue tout sourire, défilant sur le tapis rouge au milieu d’une brochette de people, parmi lesquels le rappeur Kanye West et sa compagne, Kim Kardashian, ou Julianne Moore, oscar de la meilleure actrice 2015. « C’est la première fois que je vais à ce genre de soirée », avoue la présidente du FN. Dans une robe bustier bleu nuit – on ne se refait pas –, son compagnon, Louis Aliot, en smoking à ses côtés, Mme Le Pen était visiblement ravie de se retrouver au milieu de cette élite mondialisée.« Permettez-moi de faire preuve de curiosité, se justifie-t-elle. Je pense que nous allons arriver au pouvoir et que par conséquent, il faut obligatoirement croiser, rencontrer, discuter avec des gens puissants dans leur pays respectif. » « La France des oubliés n’est pas oubliée », a-t-elle osé avant de rejoindre sa table pour dîner, alors que la nuit tombait sur Central Park.Même si Mme Le Pen était déjà dans la liste de Time en 2011, sa venue au gala est une première. « C’est une nomination plus politique que celle de 2011. A l’époque, il s’agissait d’une promesse. Aujourd’hui, c’est plus la conséquence d’une analyse de l’importance politique que prend le FN », fait-elle valoir. Le magazine ne dit pas autre chose, écrivant pour justifier son choix : « Il y a moins d’un an, Marine Le Pen annonçait à Time que son parti serait au pouvoir dans une décennie. Sa prédiction ne paraît plus absurde. »Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis C’est la petite motion qui entend « créer la surprise ». « La Fabrique socialiste », portée par la députée des Hautes-Alpes Karine Berger, présentait mardi 21 avril son dispositif de campagne en vue du congrès du PS organisé à Poitiers du 5 au 7 juin. Avec pour objectif affiché de terminer dans les deux premiers à l’issue du vote sur les motions, prévu le 21 mai, et donc de pouvoir concourir au poste de premier secrétaire, le 28 mai.En privé, les attentes sont un peu moins élevées. « On sera largement à 15 % et on espère atteindre les 20 points », confie l’un des signataires de cette motion, qui porte la lettre D. L’équipe qui s’est montée autour du courant « Cohérence socialiste », animé par les députés Karine Berger, Valérie Rabault, Alexis Bachelay et Yann Galut a enregistré les ralliements de l’ancienne ministre de la famille Dominique Bertinotti (ancienne proche de Ségolène Royal), de l’ancien ministre de l’intérieur Paul Quilès, classé à la gauche du parti, et d’Arnaud Leroy, député des Français de l’étranger, longtemps proche d’Arnaud Montebourg. Ils espèrent jouer les poils à gratter dans un congrès où les rôles semblent déjà distribués avec, d’un côté, une motion favorite qui regroupe l’actuelle majorité autour du premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, et, de l’autre, un rassemblement de la gauche du parti mené par le député de la Nièvre Christian Paul.« Alternative au “bloc contre bloc” »Dans la direction du parti, on estime que la motion de Mme Berger a toutes les chances de réaliser un bon score, en rassemblant les électeurs qui ne se reconnaissent pas dans la majorité ou dans la gauche du parti. « Il y a toujours une prime à la dissidence », explique un cadre du PS. Du côté de la motion D, on lorgne surtout sur les déçus du choix de Martine Aubry, qui a rejoint la motion de la majorité. « Ils nous rejoignent par bataillons », veut croire un des piliers de la motion.Pour se faire sa place et proposer « une alternative au bloc contre bloc », la motion D compte sur un programme de campagne qui comporte 86 propositions aussi variées qu’une grande réforme fiscale, avec la fusion de l’impôt sur le revenu, de la CSG et de la prime pour l’emploi, un moratoire sur la baisse des dotations aux collectivités locales ou le déménagement du siège du PS en banlieue parisienne. « Nous voulons changer de fond en comble le PS », résume Karine Berger.Comme les motions A et B, « la Fabrique socialiste » a nommé une vingtaine de porte-parole chargés de courir les assemblées générales de motions à travers la France pour défendre le texte devant les militants, d’ici au vote du 21 mai. Pour les dirigeants du collectif, le but est que la motion de Jean-Christophe Cambadélis n’atteigne pas les 50 %, et que le premier secrétaire soit ainsi forcé de composer avec eux pour former une direction majoritaire. La motion D, faiseuse de roi ? Le scénario semble improbable, mais la surprise serait complète.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.04.2015 à 18h06 • Mis à jour le02.04.2015 à 18h09 | Francis Gouge (Créteil, correspondant) Christian Favier a retrouvé sans surprise son fauteuil à la présidence du conseil général du Val­-de- Marne, restant ainsi le seul communiste à la tête d’un département. Il a été élu, dès le premier tour, par 28 voix contre 22 à son adversaire UMP, Olivier Capitanio. Aucun bulletin tant à gauche qu’à droite n’a manqué à chacun des deux candidats.Lire aussi :Dans le Val-de-Marne, les communistes conservent un dernier bastionElu conseiller général, puis départemental, du canton de Champigny Ouest depuis 1994, et président depuis 2001, année où il a succédé à un autre communiste, Michel Germa, M. Favier confie qu’il a vécu la plus difficile élection à laquelle il s’est présenté, « en raison des contextes politique et institutionnel avec notamment la remise en cause des départements ».Devant « la situation politique si particulière avec la montée de la droite, il a été jugé utile, dit-il, que je puisse continuer ». Il y a près de deux ans, il avait laissé entendre qu’il ne se représenterait pas, donnant la préférence à son mandat de sénateur, pour lequel il a été élu pour la première fois en 2011. Quoi qu’il en soit, en 2017, il devra choisir. D’ici là, il entend exercer pleinement sa présidence, se refusant à la qualifier de transition. Son élection est la marque d’un apaisement des relations entre PCF et PS.« Faiseurs de roi »En février, Luc Carvounas, sénateur et maire d’Alfortville et premier fédéral du Parti socialiste, menaçait de ne pas participer à l’exécutif départemental : « Nous nous réservons le droit d’être ou non dans la majorité, une fois les élections achevées, en fonction de la manière dont se sera déroulée la campagne. (…). Nous préférons avec Abraham Johnson, président du groupe socialiste et républicain au sein du conseil général, être un groupe sans délégation d’exécutif mais un groupe qui pèse. »Il rappelait même, une autre fois, à ses camarades communistes que « les faiseurs de roi dans une assemblée de gauche, demain, et ce quel que soit le rapport de forces seront les socialistes ». Le groupe UMP étant le plus nombreux, leur entente était inévitable mais sur quelles bases et à quel prix. Signe de relations apaisées, le PS qui a perdu deux sièges garde le même nombre de vice-­présidents et M. Johnson précédemment conseiller général délégué devient 2e vice-­président.Bien évidemment, la droite, par la voix de son leader Olivier Capitanio n’a pas manqué d’essayer d’enfoncer un coin dans cette alliance qu’elle qualifie de « mascarade », déclarant « sur le fond, on sait qu’ils ne sont plus d’accord sur rien. Vous allez devoir consacrer davantage de temps à vos divergences qu’au bien-être des Val-de-marnais ». M. Capitanio devait aussi s’attaquer au découpage électoral, cause selon lui de la défaite de la droite qui a réuni près de 52 % des voix. « Vous avez juridiquement le pouvoir alors que vous êtes politiquement minoritaires », a-t-il lancé à l’ensemble de la gauche départementale. Ce à quoi M. Favier a répliqué : « En gardant les anciens cantons, les projections qui ont été faites montrent que le département n’aurait pas basculé. La gauche en aurait gagné 26 sur 49. » Olivier Capitanio concluait son intervention par une formule qui annonce bien des joutes futures : « Notre mandature commence sous de mauvais hospices. » Francis Gouge (Créteil, correspondant)Journaliste au Monde Raphaëlle Bacqué La famille Bompard a un temps espéré que l’UMP proposerait une alliance à la Ligue du sud pour prendre la présidence du Vaucluse. « Il faut faire l’union des droites », clamaient encore juste avant le vote, jeudi 2 avril au matin, l’épouse et le fils du maire d’Orange, élus trois jours auparavant au conseil général. La droite s’est cependant bien gardée de se compromettre avec ce petit parti d’extrême droite rival du Front national.Lire aussi :Les militants du Vaucluse attendent « la prochaine fois »Malgré l’égalité parfaite du nombre de siège entre la gauche et la droite, l’UMP savait qu’elle pourrait faire tomber dans son escarcelle ce département présidé jusque-là par les socialistes… au bénéfice de l’âge.« Gaulliste de gauche pompidolien » Le scrutin s’est donc déroulé comme elle l’avait prévu : aux deux premiers tours de scrutin, Max Raspail, présenté par l’Union de la gauche et Maurice Chabert (DVD) pour l’UMP ont obtenu chacun douze voix sans réunir de majorité absolue. C’est donc après le troisième tour que, conformément à la loi, le doyen d’âge Maurice Chabert, 71 ans, professeur à la retraite et maire de Gordes, l’un des plus beaux villages du Luberon, a accédé à la présidence du Vaucluse.Se définissant comme un « gaulliste de gauche pompidolien », M. Chabert a nommé neuf vice-présidents de droite et promis une « gestion sobre et équitable dans l’intérêt public départemental et du développement économique, source d’emplois » en luttant « contre le gaspillage » et sans augmenter la fiscalité.A l’issue des trois tours, le candidat FN Hervé de Lépineau a eu seulement la satisfaction de constater que les quatre conseillers de la Ligue du sud s’étaient peu à peu reportés sur son nom. La députée Marion Maréchal-Le Pen, chef de file du FN dans le département, n’avait même pas fait le déplacement.Raphaëlle Bacquégrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.04.2015 à 17h19 • Mis à jour le02.04.2015 à 18h32 | Alexandre Pouchard Les 98 départements qui renouvelaient leurs conseillers départementaux élisaient jeudi 2 avril leurs présidents. Si la très grande majorité des élections ne constituaient pas de surprise, quelques-unes étaient particulièrement surveillées, la majorité politique étant incertaine et pouvait dépendre du choix de certains conseillers étiquetés « divers » ou d'alliances entre partis.Les scrutins de jeudi ont ainsi permis :à la droite de conserver l'Aisne, après une situation indécise au soir du second tour.au PS de conserver le Gard après que l'UMP s'est retirée de l'élection, laissant seuls les socialistes face au FN ;de confirmer la bascule de la Charente à droite avec la victoire de François Bonneau (divers droite) ;de confirmer la seule bascule à gauche de ces élections départementales, en Lozère ;de mettre fin à trente ans de règne de Jean-Michel Baylet dans le Tarn-et-Garonne, qui a renoncé à se présenter au dernier moment face à une fronde jusque dans son propre campde confirmer la bascule du Vaucluse en faveur de l'UMP, qui a emporté le scrutin grâce à un candidat plus âgé.Ces élections permettent de dessiner un profil de l'ensemble des président(e)s de départements. Dans les chiffres ci-dessous, nous avons intégré Paris (à la fois ville et département) ainsi que la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique, départements qui ne votaient pas les 22 et 29 mars. 10 femmes La première élection paritaire en France, qui imposait des binômes obligatoirement composés d'un homme et d'une femme, n'a pas été suivie d'effet au plus haut niveau des exécutifs départementaux. Sur les 4 333 conseillers départementaux (en incluant Paris, la Guyane et la Martinique), 2 145 sont des femmes, soit 49,5 %. Mais sur les 101 départements, seuls 10 présidents sont des femmes. 58,2 ans C'est l'âge moyen des président(e)s des conseils généraux. Cela représente une baisse de quatre ans par rapport à l'âge des président(e)s sortants (62,4 ans). Les dix femmes sont, en moyenne, plus jeunes (53,8 ans) que les 91 hommes (58,7 ans).Le plus jeune président est Sébastien Lecornu, 28 ans, élu jeudi président (UMP) du conseil départemental de l'Eure. La doyenne, âgée de 74 ans, est Josette Borel-Lincertin, présidente (PS) de la Guadeloupe.66 départements Il ne s'agit que d'une confirmation après la vague bleue qui a submergé les scrutins des 22 et 29 mars : la droite contrôle désormais 66 départements, contre 40 avant l'élection. Parmi eux, l'UMP contrôle le plus de départements (44), devant l'UDI (14) et des divers droite (8). A ceux-là, on peut ajouter le Tarn-et-Garonne, présidé par un candidat sans étiquette mais élu grâce à la droite.Au sein de la gauche, qui contrôle désormais 33 départements, le PS en contrôle la grande majorité (26), devant le PRG (3), des divers gauche (3) et le Front de gauche (1). #container_1427988997434{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427988997434{ height:500px; } #container_1427988997434 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427988997434 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427988997434 .subtitre{ display:block; }La droite contrôle 66 départements(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427988997434", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["UMP","PS","UDI","DVD","DVG","PRG","Divers","FG","MoDem"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Présidents de départements", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 44 ], [ "", 26 ], [ "", 14 ], [ "", 8 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);50 % La moitié des présidents des conseils départementaux occupaient déjà cette fonction avant l'élection. Autre façon d'interpréter : l'autre moitié d'entre eux ne l'occupaient, un nombre justifié par les nombreux changements de majorité lors de l'élection. Parmi eux, 11 n'étaient même pas conseillers généraux avant d'être élus le 22 ou le 29 mars.25 ans C'est le président (divers droite) de l'Aube, Philippe Adnot, qui a la plus longue longévité à la tête d'un département. Réélu jeudi, cela fait vingt-cinq ans qu'il occupe cette fonction. Vous pouvez rechercher le président de votre département :Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Inconnu sur la scène nationale, François Durovray, élu président du conseil général de l’Essonne, jeudi 2 avril, a surgi de son canton lundi 30 mars. Au lendemain du second tour des élections départementales, cet ancien responsable local des jeunes du RPR va réussir là où la gauche a échoué pendant toute la campagne : faire chuter George Tron. La veille encore, M. Tron, député UMP et maire de Draveil, multipliait les duplex à la préfecture d’Evry pour évoquer « sa plus belle victoire politique ». Après avoir animé la campagne et pris la parole lors du meeting de Nicolas Sarkozy à Palaiseau, le 16 mars, l’ancien secrétaire d’Etat chargé de la fonction publique vient d’être réélu sur son canton de Draveil et de faire tomber la majorité socialiste au pouvoir depuis 1998.Au soir du second tour, il savoure son triomphe sans voir venir la fronde. Dès lundi matin, François Durovray, maire de Montgeron, annonce qu’il brigue aussi la candidature. Lui et ses proches réclament un vote à bulletins secrets lors de la réunion des élus de droite. Il est investi par 15 voix contre 12. Les démêlés judiciaires de M. Tron, qui conteste son renvoi aux assises pour viols et agressions sexuelles devant la Cour de cassation, a gêné une partie de la droite. Il crie au complot politique. « Ce n’est pas la voix de Debout la France, c’est-à-dire la voix de l’extrême droite qui va peser au sein de notre majorité », déclare-t-il au Monde.« Des liens, mais pas la même stratégie »François Durovray est effectivement un proche de Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et député de la circonscription où se situe la commune de Montgeron. M. Durovray a ainsi dirigé sa campagne pour la mairie d’Yerres en 1995 ou participé au club Debout la République qu’avait fondé M. Dupont-Aignan au sein de l’UMP. Mais contrairement à ce dernier, le nouveau président du conseil départemental de l’Essonne n’a jamais quitté l’UMP. « Il y a des liens entre nous mais nous n’avons pas choisi la même stratégie », a-t-il confié au Monde.M. Durovray est ensuite sorti de l’ombre de son mentor, en échouant aux municipales de 2008 à Montgeron, avant de devenir conseiller régional en 2010, un mandat pendant lequel ce spécialiste de la gestion des collectivités locales a notamment travaillé sur le dossier des transports publics.« Je serai un président essonnien, a-t-il déclaré jeudi devant le conseil départemental. Ce département, c'est l'engagement de ma vie. Mes racines sont ici. J'ai mené dans cette enceinte mes premiers combats politiques. »Matthieu GoarJournaliste au Monde Laurie Moniez (Lille, correspondance) Il revendique de nombreux amis à droite… et à gauche. D’ailleurs, il aime rappeler que la salle à manger de sa permanence, installée à l’étage d’une grande maison du centre-ville de Lille, a reçu, à l’abri des regards, plus d’un socialiste lillois. Difficile de trouver des ennemis à Jean-René Lecerf, nouveau président UMP du conseil général du Nord. Même Martine Aubry l’a salué, dimanche 29 mars, pour avoir ouvertement fait barrage au Front national et refusé le « ni-ni » prôné par Nicolas Sarkozy.Lire aussi :Jean-René Lecerf, le tombeur du PS dans le NordLe sénateur du Nord assume son côté « consensuel ». Revendique haut et fort son « gaullisme social ». Et garde la tête haute quand, en 2011, l’UMP lui refuse l’investiture aux sénatoriales. Sa dissidence ne lui empêche pas d’être réélu au Sénat autour d’une liste de rassemblement humaniste de droite et du centre-droit. L’ancien maire de Marcq-en-Barœul (1994-2001), commune bourgeoise de la métropole lilloise, est « un homme libre ».Favorable au non-cumul des mandats (il quitte le Sénat dans un mois), ce rapporteur de nombreuses lois, notamment sur l’univers carcéral, est le seul élu UMP à avoir voté la réforme pénale de Christiane Taubira. De quoi s’attirer les foudres de la droite dure.Désamour pour la « ligne » BuissonAmusé de voir que Nicolas Sarkozy a retrouvé son numéro de téléphone la semaine dernière, Jean-René Lecerf ne cache pas son désamour pour la « ligne » Buisson et la droitisation de la fin de mandat de Sarkozy.A 63 ans, il invite « tous les hommes et femmes de bonne volonté » à le rejoindre pour redresser la situation financière du conseil général. « Et si Patrick Kanner peut rester ministre, j’en serais très heureux », dit-il à propos de l’ancien président du conseil général socialiste, aujourd’hui ministre de la ville, de la jeunesse et des sports. Après tout, les relations de ce Valenciennois avec l’ancien maire de Lille Pierre Mauroy « ont toujours été idylliques » lorsqu’il était vice-président à la communauté urbaine dans les années 1990. Conseiller général depuis 1988, actuel chef de file de l’opposition lilloise, Jean-René Lecerf va devoir composer avec une jeune garde UMP du Nord sarkozyste. « On se retrouve sur le gaullisme, sur une admiration pour Philippe Séguin, se rassure Jean-René Lecerf, et malgré tout, ça ne nous empêche pas d’avoir parfois des opinions différentes. »Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 02.04.2015 à 13h50 • Mis à jour le02.04.2015 à 17h20 | Solène Cordier Près de deux ans après le drame du Rana Plaza au Bangladesh, au cours duquel plus d'un millier d'ouvriers travaillant pour des sous-traitants de multinationales sont morts dans l'effondrement de leur usine, les députés ont adopté, lundi 30 mars, un texte instaurant un « devoir de vigilance » pour les entreprises françaises à l'égard de leurs sous-traitants.Lire notre enquête : Un an après le drame du Rana Plaza, la sécurité des usines bangladaises ne s'est pas amélioréeQue dit la proposition de loi ?La dernière mouture du texte, porté par des députés socialistes et Verts, crée une obligation pour les entreprises transationales de montrer qu'elles agissent pour limiter les risques liés à leur activité, y compris chez leurs sous-traitants étrangers. Cette attention se traduira par la rédaction d'un « rapport de vigilance » dont les contours seront précisés dans un décret. Il devrait fournir un mode d'emploi pour les entreprises, qui devront notamment « cartographier les risques » auxquels elles s'exposent, et mettre en oeuvre des moyens pour y remédier.« Des moyens mutualisés seront mis en place, comme des audits communs à une filière ou un territoire », précise le socialiste Dominique Potier, un des rapporteurs du texte.Le texte est né du constat, dressé depuis plusieurs années par de nombreuses ONG, que, dans une économie mondialisée, le recours à une sous-traitance délocalisée dans des pays où la main-d'œuvre est la moins chère est devenue la norme, et ce au détriment de règles minimum de sécurité et de respect des travailleurs.Cette loi crée de fait un devoir de responsabilité des entreprises, qui fait suite à plusieurs scandales, comme celui du Rana Plaza qui a fortement marqué l'opinion française, en raison de l'implication d'entreprises françaises. « Ce texte signe la fin de l'impunité et crée une régulation nécessaire », se félicite Dominique Potier.Une fois la loi promulguée, les sociétés mères devront s'assurer que les fournisseurs avec lesquels elles « entretiennent une relation commerciale établie » respectent le droit syndical local, ne recourent pas au travail des enfants, disposent de conditions de sécurité correctes… qu'elles respectent en somme un ensemble de principes en matière de droits humains déjà édictés dans plusieurs textes internationaux comme les Principes directeurs de John Ruggie.Qui sera concerné ?Le panel finalement retenu, sur proposition du gouvernement, concerne les très grandes entreprises françaises : celles qui emploient plus de 5 000 salariés en France ou plus de 10 000 en France et dans le monde. Selon Dominique Potier, cela représente 150 à 200 entreprises.Lire notre infographie : Panorama des grands groupes françaisLe Comité catholique contre la faim et le développement (CCFD), une ONG très impliquée sur les questions de responsabilité sociale des entreprises (RSE) qui a suivi de près tout le travail législatif, déplore ce seuil. « Même si nous avons conscience qu'il est amené à évoluer, il exclut de fait des entreprises impliquées dans des scandales, comme Perenco ou Camaïeu », souligne la chargée de campagne Mathilde Dupré. L'entreprise pétrolière et la chaîne de distribution textile ont toutes deux été épinglées par l'ONG pour des pratiques peu vertueuses. La première est mise en cause dans la gestion de sa concession en République démocratique du Congo, et des sous-traitants de la seconde travaillaient dans les ateliers du Rana Plaza.Que se passera-t-il en cas d'infraction ?La loi prévoit que si ce plan, qui devra être public, n'est pas mis en oeuvre, un juge pourra appliquer des sanctions civiles. La première mouture, plus radicale, mentionnait la responsabilité pénale des multinationales, qui a depuis disparu. Le juge pourra condamner l'entreprise à des amendes plafonnées à 10 millions d'euros, et ordonner qu'elles fassent la publicité de leur sanction.En cas d'accident survenant chez un sous-traitant, la responsabilité de l'entreprise donneuse d'ordre pourra être engagée si le plaignant prouve que le préjudice causé a un lien avec l'absence de plan de vigilance ou l'ineffectivité de sa mise en œuvre.Quelles sont les prochaines étapes?Le texte a été adopté lundi soir par une vingtaine de députés, l'UMP et l'UDI, qui critiquent un projet de loi « franco-français » s'étant abstenus. Le texte doit encore passer au Sénat.Ses défenseurs restent vigilants en raison de la forte réticence que provoque le texte au sein du patronat. Le président du Medef, Pierre Gattaz, a critiqué ces « nouvelles contraintes imposées à des sociétés françaises », qui impacteraient leur compétitivité.Lire : Le « devoir de vigilance » inquiète les entreprisesPour Dominique Potier, la loi, tout en créant un effet d'entraînement vertueux, rendra simplement obligatoires des bonnes pratiques déjà mises en œuvre dans les grands groupes.Danielle Auroi, également rapporteuse, a annoncé qu'elle préparait une résolution européenne « pour poursuivre le débat au niveau de l'Union ». Cette proposition, non contraignante, devrait appeler la Commission à préparer rapidement une proposition de directive.Solène CordierJournaliste au Monde 02.04.2015 à 12h53 | Alexandre Lemarié C’est une des étoiles montantes de l’UMP. Le député de l’Ain, Damien Abad, a été élu président du conseil départemental de l’Ain, jeudi 2 avril, par 42 voix pour et quatre bulletins blancs. Agé de 34 ans, le chef de file de la droite et du centre dans le département reprend un territoire conquis par la gauche en 2008 et dont le président sortant, le socialiste Rachel Mazuir, a été battu dans le canton de Ceyzériat. Au second tour, M. Abad avait été élu avec 44 % des suffrages dans une triangulaire (droite-PS-FN) dans son canton de Pont-d’Ain.Dans son département, où son camp a réussi un quasi-carton plein en remportant 21 cantons sur 23, M. Abad a tenu un discours musclé pendant la campagne. Outre le développement économique et l’emploi, il a mis l’accent sur la lutte contre la fraude sociale et l’assistanat, ainsi que sur la restauration des valeurs du travail, du mérite et de l’autorité. « Il faut assumer ses convictions et avoir des marqueurs de droite. Pendant la campagne, cela nous a permis de montrer que notre gestion ne serait pas la même que celle de la gauche », explique celui qui se dit à la fois « libéral en économie et ferme sur le régalien ». « J’ai tenté de tenir les deux bouts, en tenant des propositions fortes tout en affichant un profil de rassembleur de la droite et du centre », explique-t-il.« Hervé Morin, mon premier père en politique »Un vrai coup de barre à droite pour ce jeune homme issu du centrisme. C’est le président du Nouveau Centre qui lui a mis le pied à l’étrier en 2008, en le propulsant à la présidence de Jeunes Centristes. « Hervé Morin est mon premier père en politique », confie-t-il. L’année suivante, cet européen convaincu, qui plaide pour une Europe plus intégrée, est élu député européen avec l’étiquette du Nouveau Centre. A 29 ans, il est alors le plus jeune parlementaire français en exercice.En novembre 2011, ce spécialiste des questions budgétaires et fiscales bascule à l’UMP en soutenant officiellement Nicolas Sarkozy pour la présidentielle. L’ancien chef de l’Etat lui accorde l’investiture pour les législatives dans l’Ain, en juin 2012. M. Abad parvient à décrocher un siège de député en pleine vague rose. Celui qui s’est engagé à ne faire qu’un seul mandat local interrompt son mandat au Parlement européen et intègre les « Cadets bourbon », un groupe de sept députés trentenaires venant d’être élus au Palais-Bourbon, qui souhaitent incarner le renouveau à droite.Deux ans plus tard, il dit non à M. Sarkozy qui lui demande de le soutenir pour l’élection à la présidence de l’UMP en novembre 2014 pour rejoindre l’équipe de campagne de Bruno Le Maire, concurrent de l’ancien chef de l’Etat à ce scrutin interne. Aujourd’hui, M. Abad espère peser davantage dans les instances de son parti et ne sait pas encore quel candidat il soutiendra pour la primaire à droite pour la présidentielle de 2017.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.04.2015 à 11h49 • Mis à jour le02.04.2015 à 12h08 | David Revault d'Allonnes Un parfum de retour aux sources chiraquiennes : l’élection avec 26 voix sur 38 de Pascal Coste, chef de file de « Corrèze demain » à la tête de l’assemblée départementale de Corrèze, marque la fin de la parenthèse hollandaise. « La Corrèze a atteint sa maturité politique : elle a compris qu’il ne fallait plus tout attendre d’un président providentiel », indiquait après la victoire de la droite M. Coste, qui a mené une campagne résolument centrée sur le parallèle entre le bilan national et le bilan local de M. Hollande, et tournée vers « l’avenir ».Mais son installation aux commandes de l’hôtel Marbot, siège de l’exécutif départemental, ressemble fort à un retour vers le futur dans ce territoire que Jacques Chirac présida de 1970 à 1979 et dont il fit sa base arrière, conquis en 2008 et conservé en 2011 par François Hollande. Retour symbolisé par celui de Bernadette Chirac, élue à 81 ans conseillère suppléante dans un des cantons de Brive.Agriculteur et syndicaliste agricole, ancien président du Conseil national des jeunes agriculteurs (CNJA), M. Coste était devenu le chef de file de la droite locale après le décès accidentel, en août 2014, du maire d’Egletons et patron de l’UMP départementale Michel Paillassou. Maire de Beynat, Pascal Coste est élu dans le canton du Midi corrézien, dans le sud du département. Dans une camionnette transformée en permanence mobile, il y a mené une campagne de proximité. La gauche a subi dimanche 29 mars, au second tour des départementales, une lourde défaite, avec 6 cantons gagnés seulement contre 13 pour la droite.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Les Décodeurs Les conseillers départementaux élus dimanche ont voté jeudi 2 avril pour élire leurs présidents d'assemblée. Voici un point sur les élus des départements où la majorité issue du second tour n'était pas évidente.Dans l'Aisne, le candidat de la droite, l'UDI Nicolas Fricoteaux, conseiller de Vervins, a remporté la présidence au troisième tour du scrutin, avec une majorité relative de 18 voix sur 42. Agé de 52 ans, M. Fricoteaux siège au sein du conseil départemental depuis 2008, et est maire de la ville de Rozoy-sur-Serre depuis 2001. Il a démissionné de ce mandat au nom du cumul.Dans le Gard, le socialiste Denis Bouad a été élu au troisième tour de scrutin à la majorité relative par 22 voix contre 5 à Nicolas Meizonnet (FN). Il y a eu 19 votes blancs. Un élu de droite a ajouté sa voix à celles des 4 élus FN. Les autres élus de droite et du centre ont voté blanc. Le candidat UMP Laurent Burgoa, qui avait obtenu 18 voix aux deux premiers tours de scrutin, avait retiré sa candidature avant le troisième tour pour ne pas laisser le FN arbitrer le scrutin.Le candidat du Tarn-et-Garonne soutenu par la droite, Christian Astruc (DVG), a été élu au premier tour face à Marie-Claude Nègre (PRG), soutenue par Jean-Michel Baylet, président sortant qui ne s'était pas représenté, une surprise pour celui qui dirigeait le département depuis 30 ans.L'UMP Maurice Chabert a ravi la présidence du conseil départemental du Vaucluse détenu depuis 14 ans par le Parti socialiste. Le maire de Gorde et conseiller général du canton d'Apt, 71 ans, a été élu au bénéfice de l'âge. Le Front national, avec six conseillers élus, aurait pu y jouer un rôle d'arbitre entre la droite et la gauche mais l'UMP n'a pas voulu signer un accord avec le parti d'extrême droite.En Charente, le divers droite François Bonneau l'a emporté, confirmant la bascule du département.En Lozère, après quelques jours d'incertitude, la gauche a finalement bien remporté la présidence du seul département qu'elle a gagné à la droite lors de ce scrutin. Sophie Pantel présidera les séances.Les DécodeursJournaliste au Monde Alexandre Lemarié C’est un des nouveaux visages de la droite. Le maire UMP de Vernon, Sébastien Lecornu, a été élu président du conseil départemental de l’Eure, jeudi 2 avril, après s’être imposé largement dans son canton (70 %) lors du second tour des élections dimanche. Le jeune protégé de Bruno Le Maire met ainsi fin à la domination du Parti socialiste, qui dirigeait le département depuis quatorze ans. Le président sortant, Jean-Louis Destans, proche de Laurent Fabius, avait mordu la poussière dès le premier tour des départementales.A 28 ans, Sébastien Lecornu devient le benjamin des présidents de départements. Il transforme l’essai après l’avoir déjà emporté lors des municipales de mars 2014. Lors de la campagne des départementales, il a tenté de « mobiliser les gens en abordant des sujets de proximité ». « Je ne parle pas des départementales, car tout le monde s’en fout », assumait-il lors d’une opération de porte-à-porte dans le quartier des Blanchères, situé dans la zone urbaine sensible de sa commune de 26 000 habitants. > Lire : Les départementales ? « Tout le monde s’en fout »Sa méthode ? Etre à l’écoute et répondre aux demandes de manière concrète, avant de présenter son tract rapidement à la fin de la discussion. « Ce qu’il faut, c’est montrer aux gens qu’on ne les oublie pas et que le boulot sera fait », préconise cet ambitieux, dont le credo pendant la campagne était « l’unité et le renouveau ». Il manœuvre avec habileté pour gagner la confiance des habitants avec lesquels il échange des SMS directement. « Les gens me font remonter des problèmes concrets. C’est de la gestion 2.0 », sourit-il. Dynamique, affable, ce poulain de Bruno Le Maire, le patron de la droite dans le département, ne manque pas de qualités.« Fougue »En politique, tout est allé très vite pour cet ancien chef d’entreprise, officier de réserve dans la gendarmerie nationale. A 19 ans, il devient l’assistant parlementaire du député de l’Eure, Franck Gilard, à l’Assemblée nationale. Quatre ans plus tard, Bruno Le Maire, alors secrétaire d’Etat en charge des affaires européennes, l’appelle auprès de lui comme conseiller chargé des affaires institutionnelles. Sébastien Lecornu devient alors le plus jeune conseiller ministériel du gouvernement de François Fillon, après avoir été quelques années auparavant le plus jeune assistant parlementaire à l’Assemblée nationale. Il suivra encore Bruno Le Maire au ministère de l’agriculture de 2009 à 2012, où il jouera encore le rôle de conseiller auprès de son « patron ».Avant de se lancer dans le grand bain en se présentant aux municipales. Dans ce département qu’il juge « abandonné, car à la fois trop près et trop loin de Paris », le jeune loup a fait campagne sur « l’abandon des services publics », en promettant un développement accru du numérique, une plus grande transparence dans l’attribution des logements sociaux ou un renforcement de la lutte contre les fraudes sociales. « Sa fougue doit se confronter à la réalité politique du terrain », ironise le président sortant du département, Jean-Louis Destans, en rappelant la promesse du maire de Vernon de ne pas cumuler les mandats pendant la campagne des municipales.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.04.2015 à 10h38 • Mis à jour le02.04.2015 à 11h26 | Gilles Rof Aux journalistes qui l’interrogent sur sa capacité à présider l’assemblée départementale des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal répond sèchement : « Vous me poseriez la question si j’étais un homme ?» Première présidente de droite d’une collectivité jusqu’alors détenue par la gauche, l’élue marseillaise de 53 ans n’entend pas se laisser enfermer dans les clichés. « Martine n’est pas une féministe, c’est une femme qui a conscience de notre difficulté à s’imposer en politique et qui la regrette », assure son amie Arlette Fructus, leader de l’UDI locale.Peu connue en dehors de Marseille, Mme Vassal fait partie du premier cercle politique de Jean-Claude Gaudin, l’historique sénateur et maire UMP. Originaire du même quartier, dans le sud de la ville, elle s’est lentement affirmée comme une valeur montante de la droite locale. Elue conseillère municipale en 2001, elle entre au conseil général des Bouches-du-Rhône l’année suivante, en remplaçant Dominique Tian (UMP), autre héritier politique de M. Gaudin, parti à l’Assemblée nationale.En 2008, réélue dans son secteur, Mme Vassal devient présidente du groupe d’opposition UMP-UDI, face au socialiste Jean-Noël Guérini. « Elle s est imposée avec un travail sérieux dans des conditions qui n’étaient pas faciles », jauge un autre de ses amis, le député européen UMP Renaud Muselier. Elle y gagne surtout un début de notoriété qui facilitera sa désignation pour mener les listes UMP-UDI. « Martine est très déterminée, mais elle est aussi consensuelle, résume l’UDI Maurice Di Nocera. Elle entretient de bons rapports avec tout le monde.»Durant une campagne difficile, l’élue marseillaise a fédéré une droite départementale fissurée par la question de la création de la métropole Aix-Marseille et de l’aide aux communes. « C’est une nouvelle façon de faire, une nouvelle génération qui prend les choses en main », assure Arlette Fructus.Gilles RofJournaliste au Monde 02.04.2015 à 09h46 • Mis à jour le02.04.2015 à 12h55 16h38Tous les présidents de département ayant été élus, il est temps pour ce live de se terminer. Merci de l'avoir suivi aussi nombreux, et à bientôt sur lemonde.fr !15h58En Guadeloupe,  Josette Borel-Lincertin (apparentée PS) a été élue présidente du département.  LeMonde.fr15h29@Luc Non, comme déjà expliqué plusieurs fois, il y aura finalement une dizaine de présidentes pour 100 départements.LeMonde.fr15h28Sait-on combien de femmes ont été élues présidentes. La parité est-elle de mise ?Commentaire de la part de luc15h27@Anonyme probablement pas dans les prochaines minutes, il n'est que 10h30 du matin en GuadeloupeLeMonde.fr15h26Le résultat de la Guadeloupe tombera-t-il dans les prochaines minutes ?Commentaire de la part de Anonyme15h25Et le dernier président de département métropolitain est élu. Il s'agit du socialiste Gilbert Sauvan, réélu dans les Alpes-de-Haute-Provence  LeMonde.fr15h15@Visiteur oui, on en comptait cinq (sans compter Anne Hidalgo) avant l'élection, elles devraient être une dizaine ce soir.  LeMonde.fr15h15Bien que faible, le nombre de femmes présidentes sera-t-il plus élevé qu'avant les élections ?Commentaire de la part de Visiteur15h07Il s'agit (apparement) de Philippe Adnot (Aube), en fonction depuis 1990.Commentaire de la part de Sk15h03@Gui malheureusement, nous n'avons pas cette information en notre possession pour l'instant.LeMonde.fr15h03je reviens sur ma précédente question : qui est désormais le président de CG (ou désormais de CD) qui occupe ses fonctions depuis le plus longtemps ?Commentaire de la part de gui14h59 Aisne : Un UDI à la tête du départementNicolas Fricoteaux, conseiller départemental (UDI) du canton de Vervins, a été élu président du conseil départemental de l'Aisne au troisième tour du scrutin. Il a recueilli 18 voix, contre 16 pour le candidat de la gauche, Georges Fourré, et 8 pour celui du FN, Franck Briffaut.Agé de 52 ans, M. Fricoteaux siège au sein du conseil départemental depuis 2008, et est maire de la ville de Rozoy-sur-Serre depuis 2001. Il a démissionné de ce mandat au nom du cumul. Ce professeur d'éducation physique et sportive présidait le groupe des indépendants dans l'assemblée sortante. Il n'hésitait pas alors à voter certains textes avec la majorité de gauche. Président de "consensus", il apparait aux yeux de la droite comme le plus à même de diriger cette majorité relative, qui devra trouver des compromis avec la gauche pour faire passer des textes importants, comme le budget.LeMonde.fr14h55@Gui Pour le moment, il s'agit de Maurice Chabert, 71 ans, élu président du CG du Vaucluse... Au bénéfice de l'âge.  LeMonde.fr14h55C. Poncelet et JM. Baylet étaient les doyens des présidents de conseil général. Qui est désormais le président le plus ancien ?Commentaire de la part de gui14h52En Essonne, l'ancien ministre Georges Tron (UMP) a échoué à prendre la présidence du département, évincé par un autre UMP, François Duvovray. Son portrait.  LeMonde.fr14h50"Cette majorité relative est une majorité de fait. Nous avons vocation à conduire les affaires départementales", déclare Fricoteaux.Olivier Faye via Twitter14h50Georges Fourré a obtenu 16 voix pour la gauche, Briffaut 8 pour le FN. Le vote s'est déroulé dans une ambiance studieuse. #AisneOlivier Faye via Twitter14h50La droite se lève pour l'applaudir. "Je prends acte de mon élection et démissionne de mon mandat de maire", dit Fricoteaux. #AisneOlivier Faye via Twitter14h50Nicolas Fricoteaux (UDI) est élu au 3e tour président du conseil départemental de l'Aisne avec une majorité relative de 18 voix (sur 42).Olivier Faye via Twitter14h50@Julien Effectivement, pardon pour cet automatisme.LeMonde.fr14h49Et non Le Monde, Baylet n'est plus conseiller général, mais conseiller départemental ;)Commentaire de la part de Julien14h48Jean-René Lecerf (UMP) prend donc la présidence du conseil départemental du Nord, bastion socialiste jusqu'ici. Son portrait par notre correspondante, Laurie Moniez.  LeMonde.fr14h46@Pierre Il reste conseiller général et conseiller municipal de MontjoiLeMonde.fr14h46Etant donné que M.Baylet n'est plus président du Tarn&Garonne, que lui reste-t-il comme mandat ?Commentaire de la part de Pierre14h42@Shervine Le dossier du nucléaire iranien fait l'objet de la page deux complète du journal du jour. Il a été amplement traité également sur le site, comme vous pouvez le voir iciLeMonde.fr14h40Pourquoi LeMonde ne traite quasiment pas le dossier nucléaire iranien? Alors que la presse internationale en parle en direct. Comment justifier un tel mépris pour le sujet phare en matière international?Commentaire de la part de Shervine14h38@JB Ils le sont dans la foulée de l'élection du président, mais nous évitons de vous inonder de listes de noms  LeMonde.fr14h37Quand seront désignés les Vice-Présidents des nouveaux Conseils départementaux?Commentaire de la part de @JB14h37@Pierre Alain Environ 10%LeMonde.fr14h37Avec 50% de femmes élues, quel sera le pourcentage au niveau de la présidence des départements ?Commentaire de la part de Pierre-Alain14h37Dans les Côtes d'Armor, c'est sans surprise l'eurodéputé UMP Alain Cadec qui accède à la présidence de l'assemblée départementale.  LeMonde.fr14h32Encore 18 voix pour Fricoteaux (droite), 16 pour la gauche et 8 pour le FN. Place au 3e tour, la majorité relative suffit désormais #AisneOlivier Faye via Twitter14h31En Gironde, Jean-Luc Gleyze, socialiste, accède à la présidence du département.  LeMonde.fr14h31@Valentin Paris est un cas à part du fait de son statut de ville-département. Pour Lyon, c'est une décision récente qui en a fait une métropole au statut particulier. Pour l'instant, Marseille n'est pas dans le même cas, et reste une commune dotée d'une communauté d'agglomération, mais sans avoir le même statut que Lyon.  LeMonde.fr14h30Il y a donc 2 présidents dans le rhône ?! C est curieux. Pourquoi Marseille n est pas dans le même cas que Paris et Lyon ?Commentaire de la part de Valentin14h23Comme pour Paris, le Président du Conseil départemental sur le territoire de la Métropole de Lyon s'appelle Gérard Collomb...Commentaire de la part de Jeff14h23@Visiteur il est certain que cette opposition peut s'avérer complexe à gérer. Cela étant, beaucoup de votes des assemblées départementales portent sur des sujets concrets comme le financement des collèges, par exemple, où des majorités peuvent se dégager.LeMonde.fr14h22Comment va se passer la gouvernance des départements sans majorité absolue? L'opposition droite+FN ou gauche+FN ne risque-telle pas de boquer tout projet?Commentaire de la part de Visiteur14h22@Bernard Car nous n'avons pas assez d'informatiion sur cette attaque pour justifier un live, qui est surtout un outil utilisé pour couvrir une actualité qui s'étend sur une journée ou plusieurs, comme ici les nominations de présidents de départements.LeMonde.fr14h21Pourquoi faites vous le choix d'un live sur les departementales et pas sur l'attaque au Kenya? Vous l'avez fait pour la place Maiden, Charlie Hebdo, ...Commentaire de la part de Bernard14h16Le président sortant, Jérôme Guedj, prend la parole : "Le suffrage a cette particularité d'être soit magique, soit cruel." #EssonneMatgoa via Twitter14h12"...mais vous êtes avant tout un élu respectueux qui ne transige pas avec les valeurs de la République" 2/2Laurie Moniez via Twitter14h12Didier Manier, ex président du CG59 félicite Jean-René Lecerf : "Bravo Monsieur Lecerf. Vous êtes un homme de droite mais..." 1/2Laurie Moniez via Twitter14h10Dans le Puy-de-Dôme, Jean-Yves Gouttebel (PFG) a été réélu président du conseil départemental.  LeMonde.fr14h051er tour dans l'Aisne : comme prévu, 18 voix pour Fricoteaux (droite), 16 pour Fourré (gauche), 8 pour Briffaut (FN). Place au 2nd tourOlivier Faye via Twitter14h03Jean-René Lecerf est élu président du Conseil départemental du #Nord à la majorité absolue. pic.twitter.com/UvabNDks3tDépartement du Nord via Twitter14h00Vous êtes nombreux à nous demander les résultats de départements, tous ceux dont nous disposons sont sur notre carte interactive, sachant que de nombreuses élections sont organisées cet après-midi.  LeMonde.fr13h57Dans le Nord, socialistes et communistes avaient renoncé à présenter un candidat à la présidence du département. L'UMP Jean-René Lecerf a donc été élu sans difficulté.  LeMonde.fr13h53Jean-René Lecerf élu président du #CD59 pic.twitter.com/Jxwj12tzLKLionel Gougelot via Twitter13h52Le président de votre département a-t-il été élu ? La réponse sur notre carte interactive.13h51@Visiteur L'élection va avoir lieu cet après-midi, mais une femme, Valérie Simonet, devrait prendre la présidence d'un conseil majoritairement à droite, explique France Bleu.LeMonde.fr13h50Et pour la Creuse?Commentaire de la part de Visiteur13h50François Durovray annonce la mise en place d'un audit sur les comptes du conseil départemental de l'Essonne #dep2015Matgoa via Twitter13h48@Visiteur : Pierre Bédier (UMP) a été réélu.LeMonde.fr13h48Bonjour, où en est-on dans les Yvelines ?Commentaire de la part de Visiteur13h44Jean-Luc Chenut (PS) vient d'être élu Président du Conseil départemental d'Ille-et-Vilaine (35). 32 voix contre 22 à Isabelle Le Callennec (UMP).Commentaire de la part de Visiteur13h43Selon Matthieu Goar, journaliste du Monde présent lors de l'élection du nouveau président du conseil départemental de l'Essonne, Georges Tron ne s'est pas levé au moment de l'élection de son collègue de droite. L'ancien secrétaire d'Etat avait vu sa candidature rejetée par les autres élus de droite, l'avait maintenue, avant de finalement se rétracter au dernier moment jeudi midi.LeMonde.fr13h38Inconnu sur la scène nationale, François Durovay qui vient d'être élu à la tête de l'Essonne est un  proche de Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France.  LeMonde.fr13h34En Essonne, l'UMP François Durovray est élu président du conseil départemental par 28 voix contre 12 pour le PS Jérôme Guedj. #dep2015Matgoa via Twitter13h31Le #PS ne présentera pas de candidat contre l'#UMP à la présidence du #Conseil départemental du #Nord. Le #PC non plus...Lionel Gougelot via Twitter13h29Le vote est fini. Début d'un dépouillement sans surprise au conseil départemental de l'Essonne #dep2015Matgoa via Twitter13h27@Pierre-Hoël Non, la droite qui dispose de la majorité relative (18 élus) s'est mise d'accord pour voter pour un candidat UDI. Il devrait être élu à l'issue du troisième tour de scrutin qui permet l'élection d'un candidat à la majorité relative.LeMonde.fr13h27savons nous si l'UMP et le PS se sont mis d'accord pour une unions de gestion dans l'Aisne ?Commentaire de la part de Pierre-Hoel13h12George Tron n'est finalement pas candidat. Seuls l'UMP François Durovray et le PS Jérôme Guedj, se sont déclarés. Le vote va commencerMatgoa via Twitter13h12Yves Auvinet (DVD) est le nouveau président du conseil départemental de Vendée.LeMonde.fr13h08Dans le Var, Marc Giraud (UMP) est le nouveau président du département.LeMonde.fr13h04Ambiance mitigée à l annonce du nom de Tron, applaudi et sifflé #EssonneMatgoa via Twitter13h02La séance commence au conseil départemental de l'Essonne #dép2015 pic.twitter.com/HfyfkQy9RsMatgoa via Twitter13h00@Visiteur Absolument !LeMonde.fr13h00Bonjour, est-ce bien Monsieur Jean-Léonce Dupont qui a été élu pour l'UDI dans le Calvados?Commentaire de la part de Visiteur12h52Ces présidents incarnent une bascule symbolique ou ont un profil inédit, leurs portraits :  Pascal Coste redonne la Corrèze à la droiteSébastien Lecornu devient le benjamin des présidents départementauxBouches-du-Rhône : l'UMP Martine Vassal tourne la page GuériniDamien Abad, ex-centriste devenu UMP, prend la tête de l’AinDans le Tarn-et-Garonne, la fin de la dynastie BayletLeMonde.fr12h52Bonjour, Vu que je n'ai pas vu l'information passer: Dans le Bas-Rhin Frédéric Bierry (UMP) élu président. Dans le Haut-Rhin c'est Eric Straumann (UMP). Source: Dernières Nouvelles d'AlsaceCommentaire de la part de matthieu12h51@Bob Sur plus de 50 présidents de conseils départementaux élus, on compte pour l'instant six femmes : - Martine Vassal (Bouches-du-Rhône) UMP- Christine Bouquin (Doubs) DVD- Nathalie Sarrabezolles (Finistère) PS- Sophie Pantel (Lozère) DVG- Hermeline Malherbes (Pyrénées-Orientales) PS- Nassimah Dindar (La Réunion) UDILeMonde.fr12h48Actuellement, quel pourcentage de femmes sont élues présidentes de département ? est-ce que la parité "forcée" aura servi à quelque chose ?Commentaire de la part de Bob12h44@Athanor : avec plaisir, la voici http://www.lemonde.fr/les-d...LeMonde.fr12h42Pourrait-on avoir une carte qui détaille les départements à gauche ou à droite à l'issue de 3ème tour ?Commentaire de la part de Athanor12h31@Arthur : la séance inaugurale dans le Nord commencera à 14 heures. De nombreux départements votent cet après-midi.  LeMonde.fr12h31Bonjour, pouvez-vous dire quand aura lieu l'élection du président du département du Nord? MerciCommentaire de la part de Arthur12h30@Gilbert : dans le Gard, le socialiste Denis Bouad a été élu grâce aux voix de l'UMP, qui s'était retirée pour contrer l'extrême droite.LeMonde.fr12h30puis je avoir le resultat pour la presidence pour le gardCommentaire de la part de gilbert12h29Dans l'Aisne, pour cette séance inaugurale du conseil, une asso écolo distribue des bouteilles en verre pic.twitter.com/CDbKYeTddMOlivier Faye via Twitter12h27Certains départements n'ont jamais changé de majorité politique depuis la Libération. Est-ce le cas du vôtre ?12h23Jean-Michel Baylet réagit à la défaite des radicaux au profit de l'un de ses anciens proches dans le Tarn-et-Garonne :"Le Tarn-et-Garonne est en train de devenir la capitale de tous les complots et de toutes les trahisons.On vient de rejouer les sénatoriales. Aux sénatoriales, le traître s'appelait Collin, là c'est Astruc et avec chaque fois Barèges à la manœuvre qui trouve des complices.Astruc, c'est moi qui suis allé le chercher en 1992 pour battre un candidat de la droite. Il était mon vice-président et président du  groupe PRG au conseil général.LeMonde.fr12h19Le maire de Draveil avait d'abord annoncé son intention de se présenter. Mais certains élus de son propre camp, de plus en plus gênés par la candidature de l'ancien secrétaire d'Etat, dont le renvoi aux assises pour viol et agressions sexuelles doit être examiné aujourd'hui par la Cour de cassation, avaient finalement choisi  François Durovray, maire UMP de Montgeron, comme candidat.Georges Tron avait ensuite dit réfléchir à maintenir sa candidature, jusqu'à maintenant.LeMonde.fr12h17Dans un communiqué envoyé à l'AFP, Georges Tron annonce qu'il retire sa candidature à la présidence de l'Essonne.LeMonde.fr12h11@Flux Oui, nous l'avons déjà annoncé.  LeMonde.fr12h11Stéphane Troussel a-t-il été réélu en Seine-Saint-Denis ?Commentaire de la part de Flux12h09@Valentin pour la Corse il faudra patienter, ce sera dans l'après-midi.  LeMonde.fr12h09Et que se passe-t-il en Corse ?Commentaire de la part de Valentin12h07Dans le Gers, le président socialiste sortant, Philippe Martin, a été réélu à la tête du département.  LeMonde.fr12h06Portrait de Damien Abad, ex-centriste devenu UMP, qui prend la tête de l’Ain lemonde.fr/elections-depa…Alexandre Lemarié via Twitter12h03En Saône et Loire, André Accary, Union de la Droite vient d'être élu.Commentaire de la part de thomas12h03Gilbert Favreau (Droite) a été élu président des Deux-Sèvres ce matin.Commentaire de la part de Visiteur12h01Dans le Pas-de-Calais, le socialiste Michel Dagbert est le nouveau président du département rapporte  La Voix du Nord.LeMonde.fr12h01@Etudiant Bonjour, comme nous l'avons déjà signalé, il s'agit de Patrick Devedjian (UMP), réélu.  LeMonde.fr12h00Bonjour, serait il possible de savoir le nom du président(e) des Hauts de Seine? Merci.Commentaire de la part de Etudiant11h59Soibahadine IBRAHIM RAMADANI (UMP) vient d'être élu président du conseil général de Mayotte.  LeMonde.fr11h56@Tim Oui, c'est l'UMP Jean-Pierre Barbier qui a été élu à la tête du département.LeMonde.fr11h56Notre carte des majorités départementales se remplit peu à peu. De nombreuses élections auront encore lieu cet après-midi.11h55L'Isère a-t-elle basculé a droite?Commentaire de la part de @Tim11h52@Visiteur nous ne sommes pas en mesure de vous le confirmer pour l'instant :)LeMonde.fr11h51JE VOUDRAIS SAVOIR SIL Y AURACommentaire de la part de Visiteur11h46Notre journaliste présent à Montauban pour l'élection du président du Tarn-et-Garonne éclaire le coup de théâtre qui a eu lieu, jeudi matin, avec le renoncement de Jean-Michel Baylet à se porter candidat, et l'élection d'un sans-étiquette.  LeMonde.fr11h42Corrélation improbable : y aurait-il un lien avec la répartition des AOC sur le territoire ? http://coulmont.com/blog/20...Commentaire de la part de Dathilde11h42@Valentin : c'est évidemment avant tout car il n'y a aucun élu de gauche. Cela étant, on aurait pu avoir des divisions au sein de la droite.  LeMonde.fr11h41Quand vous écrivez que "Pierre Bédier (UMP) a été réélu à l'unanimité dans les Yvelines", Est-ce parce qu'il n'y a plus que des UMP dans ce conseil départemental ou parce que la gauche a aussi voté pour Pierre Bédier ?Commentaire de la part de Valentin11h40Dans l'Aube, le divers droite Philippe Adnot a été réélu avec 33 voix.  LeMonde.fr11h34@Dalila : oui, Clément Pernot, élu de la droite et du centre, a été élu président dans le Jura.  LeMonde.fr11h33Un président élu dans le jura?Commentaire de la part de Dalila11h33Dans le Pas-de-Calais, le socialiste Michel Dagbert a été élu président.  LeMonde.fr11h31Monsieur Hugues SAURY (UD) a été élu, ce matin, président du conseil départemental du Loiret.Commentaire de la part de Antoine11h31@Vince : en 2017 une nouvelle loi entrera en vigueur, qui limitera effectivement la possibilité de cumuler exécutif local et mandat national.  Pour l'instant elle n'est pas encore en place.  LeMonde.fr11h30Retrouvez notre carte des présidents des conseils départements, mise à jour au fur et à mesure des résultats qui nous parviennent (merci de votre patience) :  http://lemde.fr/1IqSXolLeMonde.fr11h30Bonjour. Je n'ai pas compris votre réponse sur le cumul des mandats. Vous dites qu'on peut cumuler une fonction législative et une fonction exécutive. Or j'avais cru comprendre que, par exemple, le maire de Marseille devrait choisir en 2017 entre sa fonction de maire et sa fonction de sénateur...Commentaire de la part de Vince11h30@BZH Oui, les exécutifs locaux sont paritaires, donc il y autant de femmes que d'hommes dans les vice-présidences.LeMonde.fr11h29Les vice-présidences sont-elles aussi paritaires ?Commentaire de la part de BZH11h28Dans l'Aisne, l'élection du président du conseil départemental, prévue à 14h30, ne devrait pas réserver de surprises.La droite, qui dispose de la majorité relative avec 18 élus, contre 16 pour la gauche et 8 pour le Front national, s'est mise d'accord pour présenter aux suffrages le nom de Nicolas Fricoteaux, conseiller UDI de Vervins. Un candidat du "consensus", comme le reconnaît Christophe Coulon, secrétaire départemental de l'UMP. M. Fricoteaux présidait le groupe des indépendants dans l'assemblée sortante, et n'hésitait pas, parfois, à voter des textes présentés par la majorité de gauche. Un profil qui a un temps laissé espérer les socialistes de renverser la majorité en leur faveur.Las, la gauche va finalement présenter une candidature de témoignage, en la personne de Georges Fourré.Franck Briffaut, maire FN de Villers-Cotterêts, et nouveau conseiller général, est lui aussi candidat.LeMonde.fr11h22André Villiers (UDI) est devenu le président du conseil départemental de l'Yonne ce matin. L'organigramme du site du département a déjà été mis à jour.  LeMonde.fr11h21@BZH : quatre femmes ont été élues pour l'instant, on devrait compter jusqu'à une dizaine de femmes présidentes de département au total.LeMonde.fr11h21combien de présidentEs à cette heure ?Commentaire de la part de BZH11h21@Michael : il s'agit en réalité d'un président étiqueté divers gauche, Christian Astruc, mais qui se dit "divers" et qui a été élu averc les voix de la droite.  LeMonde.fr11h20Le Tarn-et-Garonne a bien été remporté par un Divers gauche ? Pourquoi ne pas le mettre en rose sur la carte ?Commentaire de la part de Michael11h19@77 : Jean-Jacques Barbaux, UMP, a été élu à la présidence de Seine-et-Marne.  LeMonde.fr11h19Quid de la Seine et Marne ?Commentaire de la part de 7711h19Avec l'élection de Pascal Coste (UMP), la Corrèze vient de tourner la page Hollande.  LeMonde.fr11h19@Jean En Loire Atlantique, le PS Philippe Grosvalet a été réélu.  LeMonde.fr11h19Auriez vous des informations sur la Loire Atlantique?Commentaire de la part de Jean11h17@Dominique on compte 15 conseillers UMP et 9 UDI dans le RhôneLeMonde.fr11h17Auriez vous le détail du Rhône entre UMP et UDI merci.Commentaire de la part de Dominique11h17Dans la Somme, c'est Laurent Somon (UMP) qui l'emporte rapporte France Bleu Picardie.  LeMonde.fr11h15@Visiteur Il est certain que la majorité dans ce département est tout sauf stable, ce qui risque de poser des problèmes à l'avenir.  LeMonde.fr11h14Comment le nouveau président du Vaucluse UMP Maurice Chabert va t-il pouvoir diriger si tous ses vice-présidents sont UMP alors qu'il ne dispose que de douze voix au sein du conseil départemental contre 12 pour le PS et 10 pour l'extrême droite ?Commentaire de la part de Visiteur11h12@Célia Oui, c'est le doyen d'âge qui l'emporte en cas d'égalité.  LeMonde.fr11h12Si à l'issue du 3ème tour, il y a toujours égalité parfaite, le plus âgé l'emporte?Commentaire de la part de Célia11h11Henri Emmanuelli (PS) a été réélu à la tête du département des Landes.LeMonde.fr11h10Dans les Yvelines, Pierre Bédier (UMP), réélu à l'unanimité.LeMonde.fr11h09#dep2015 #gard Denis Bouad (PS): "cette majorité peut, doit être élargie à des hommes et des femmes de bonne volonté" 3/3JB de Montvalon via Twitter11h08#dep2015 #gard Denis Bouad (PS): "cette situation m'oblige, nous oblige, à diriger notre action dans l'intérêt général" 2/3JB de Montvalon via Twitter11h08#dep2015 #gard Denis Bouad (PS), président: "Nous sommes dans une situation où le département pourrait devenir un bateau ivre (...)" 1/3JB de Montvalon via Twitter11h06Dans le Val d'Oise, Arnaud Bazin (UMP), réélu président.  LeMonde.fr11h06@Valentin nous faisons aussi vite que possible, mais il faut le temps de la mettre à jour. Merci de votre patience, donc.  LeMonde.fr11h05comme votre carte est vide en Aquitaine : Germinal Peiro (PS) remplace Bernard Cazeau (PS) à la tête du conseil départemental de la Dordogne, Pierre Camani (PS) reste président du conseil départemental du Lot-et-Garonne, Jean-Jacques Lasserre (Modem) succède à Georges Labazée (PS) dans les Pyrénées Atlantiques. En Gironde, le conseil se réunit à 14.30Commentaire de la part de Valentin11h03@visiteur Patrick Weiten (UDI) a été réélu en Moselle.  LeMonde.fr11h03avez-vous les résultats en Moselle?Commentaire de la part de visiteur11h03@Ben Bonjour, vous êtes nombreux à nous interroger sur la loi sur le cumul. A l'heure actuelle, on ne peut pas cumuler deux fonctions exécutives, donc on ne peut pas être maire et président de département ou de région. Les élus d'aujourd'hui devront renoncer à leur mandat de maire s'ils en ont un.  LeMonde.fr11h03Bonjour, que va changer la loi sur le cumul des mandats pour les exécutifs départementaux ?Commentaire de la part de ben11h00Selon France 3 Franche-Comté, Florian Bouquet (UMP) a été élu à la tête du Territoire de Belfort.LeMonde.fr10h57Retrouvez notre carte des présidents de conseils départementaux, que nous mettons à jour au fur et à mesure de l'arrivée des résultats.10h55#dep54 réélection du socialiste Mathieu Klein avec 28 voix à la présidence du département de Meurthe et MoselleBleu Sud Lorraine via Twitter10h54.@VincentDescoeur élu président du #Conseildepartemental du Cantal goo.gl/Bf9TTVFrance 3 Auvergne via Twitter10h54Damien Abad (UMP, ici à l'Assemblée nationale en octobre 2012) a été élu président du conseil départemental de l'Ain (photo : AFP).10h54Dans le Rhône, l'UMP Christophe Guilloteau (UMP) a été élu à la présidence du conseil départemental.  LeMonde.fr10h51Le Dauphiné Libéré annonce l'élection de Jean-Pierre Barbier (UMP) au conseil départemental de l'Isère.  LeMonde.fr10h50D'après Le Progrès, l'UMP Damien Abad a été élu président du conseil départemental de l'Ain.LeMonde.fr10h49@Lulu : non. Il devrait y avoir 90 % d'hommes au moins.LeMonde.fr10h49La parité se retrouvera t'elle dans la présidence des départements?Commentaire de la part de lulu10h48@Lulu : bonjour, oui, il est permis dans les règles définies par la loi : à l'heure actuelle, on ne peut plus cumuler une présidence de département et une mairie. En revanche on peut être président de conseil départemental et député ou sénateur.LeMonde.fr10h48Bonjour, le cumul du mandat est-il permis pour les présidents de conseil général?Commentaire de la part de lulu10h46Portrait de l'UMP Martine Vassal, qui tourne la page Guérini dans les Bouches-du-Rhône lemde.fr/1DywKp3 /by @gillesrofAlexandre Lemarié via Twitter10h46#Dep2015 #gard Denis Bouad (PS) élu président au 3ème tour avec 22 voix. FN 5 . 19 Bulletins blancsJB de Montvalon via Twitter10h45Dans les Alpes-Maritimes, Eric Ciotti (UMP) a été élu sans surprise à la tête du département. En Corrèze, Pascal Coste est devenu le nouveau président d'un des départements dont la bascule de gauche à droite a été des plus symboliques puisqu'il s'agit du fief de François Hollande.  LeMonde.fr10h45@Visiteur : deux pour le moment, on estime probable qu'il y en ait 6 à 10 au total.LeMonde.fr10h45Combien de femmes présidentes pour le moment?Commentaire de la part de Visiteur10h39SEINE SAINT DENIS @StephanTroussel #PS réélu à la tête du département #departementales2015 #seinesaintdenis pic.twitter.com/7mmYjt6v92France Bleu 107.1 via Twitter10h39HAUTS DE SEINE @DevedjianP réélu président #UMP du CG #92 #departementales2015 #HautsdeSeine pic.twitter.com/7DRpfLF3uyFrance Bleu 107.1 via Twitter10h39Le point sur les présidents élus dans les départements considérés comme incertains après le scrutin de dimanche :Aisne : le scrutin a lieu cet après-midi.Charente : le divers droite François Bonneau l'a emporté, confirmant la bascule du département.Gard :  le candidat de l'UMP s'est retiré et laisse le PS face à l'extrême droite.Lozère : la bascule à gauche a été confirmée par l'élection de la PS Sophie Pantel.Tarn-et-Garonne : Christian Astruc (sans étiquette, soutenu par la droite), a mis fin à trente ans de règne de Jean-Michel Baylet.LeMonde.fr10h39@Visiteur, oui, Jean-Jacques Lasserre, sénateur MoDem, a été élu dans les Pyrénées-Atlantiques avec 31 voix selon Sud-Ouest.LeMonde.fr10h38Bonjour, est-ce que le Modem remporte la présidence des Pyrénées-Atlantiques ?Commentaire de la part de Visiteur10h37#dep2015 #Gard retrait candidature Burgoa. Gilbert Collard (FN): "l'UMP offre le département aux socialistes" twitter.com/gilbertcollard…JB de Montvalon via Twitter10h34@Visiteur.  En  Essonne, les deux rivaux de l'UMP, François Durovray et Georges Tron, devaient se rencontrer pour trouver un terrain d'entente avant le vote pour l'élection à la présidence du conseil départemental, prévu à partir de 14 heures.LeMonde.fr10h34Bonjour, qu'en est-il du duel Tron-Durovry en Essonne?Commentaire de la part de Visiteur10h32Sophie Pantel (PS), présidente du conseil départemental de Lozère (photo AFP).10h30En Lozère, après quelques jours d'incertitude, la gauche a finalement bien remporté la présidence du seul département qu'elle a gagné à la droite lors de ce scrutin. Sophie Pantel présidera les séances.LeMonde.fr10h28Martine Vassal (ici le 29 mars) a été élue présidente UMP du conseil départemental des Bouches-du-Rhône (FRANCE KEYSER/MYOP POUR "LE MONDE").10h28#dep2015 #gard 3ème et dernier tour. Burgoa (UMP) retire sa candidature. Denis Bouad (PS) sûr d'être élu face au FN MeizonnetJB de Montvalon via Twitter10h27Pour en savoir plus sur le déroulement du scrutin dans chaque département, lire "Départementales, l'enjeu du troisième tour"LeMonde.fr10h26Présidence Vaucluse, l'UMP Maurice Chabert gagne au bénéfice de l'âge (71 ans). Tous ses vice-présidents sont UMPRaphaelle Bacqué via Twitter10h25Dans le Vaucluse, l'UMP l'a donc emporté grâce à la règle qui veut qu'en cas d'égalité, c'est le candidat le plus âgé qui est élu.  LeMonde.fr10h25Portrait de Sébastien Lecornu, 28 ans, qui devient le benjamin des présidents départementaux lemonde.fr/elections-depa…Alexandre Lemarié via Twitter10h22Dans l'Eure, Sébastien Lecornu (UMP), 28 ans, est devenu le benjamin des présidents de conseils départementaux.LeMonde.fr10h20Les conseillers départements élus dimanche votent, jeudi matin et jusqu'au début d'après-midi pour élire leurs présidents d'assemblée.Si dans la plupart des cas, la majorité est évidente, pour quelques départements rien n'est encore joué et c'est cette élection qui donnera la couleur du conseil qui siégera pour les six années à venir.Voici la liste des départements où la majorité peut ou pouvait basculer.AisneVaucluse  : l'UMP l'a emporté sur le PS grâce à la règle du bénéfice de l'âge. Le FN a présenté un candidat jusqu'au dernier tour de scrutin, soutenu par les élus de la Ligue du Sud (extrême droite).GardLeMonde.fr10h17Maurice Chabert (apparenté UMP) a été élu président du département de Vaucluse au bénéfice de l'âge pic.twitter.com/mEzd0qM72EFrance Bleu Vaucluse via Twitter10h16Dans le Vaucluse l'UMP l'emporte grâce à la règle du bénéfice de l'âge.  LeMonde.fr10h16Conseillers départementaux dans le Tarn-et-Garonne après le scrutin du 29 mars (Le Monde). Christian Astruc était étiqueté "divers gauche" par le ministère de l'intérieur mais a affirmé être sans étiquette.10h12#dep2015 #cd82 A peine le nouveau président élu, JM Baylet demande une suspension de séancePatrick Roger via Twitter10h09Dans le Tarn-et-Garonne  Christian Astruc, candidat sans étiquette, vient d'être élu contre la candidate radicale de gauche. Dans ce département, c'est la fin de trente ans de règne pour les radicaux jusque-là emmenés par Jean-Michel Baylet.LeMonde.fr10h09Conseillers départementaux dans le Vaucluse, après l'élection du 29 mars (Le Monde)10h09@Visiteur : l'élection est en cours. Le scrutin en est au troisième tour, après deux tours où l'UMP et le PS sont arrivés à égalité (12 élus chacun).LeMonde.fr10h09Quand a lieu la séance pour le Vaucluse ?Commentaire de la part de Visiteur10h08#dep2015 #cd82 Résultat du premier tour de scrutin: Christian Astruc (ind.), 18 voix, Marie-Claude Nègre (PRG), 12 voix. Astruc éluPatrick Roger via Twitter10h03Sebastien Lecornu (UMP), nouveau président du conseil départemental de l'Eure (photo : AFP).10h01#Ain Damien Abad président du conseil départemental leprogres.fr/ain/2015/04/02…Le Progrès via Twitter10h00#Dep2015 #Herault Dans l'Hérault, Kléber Mesquida (PS) élu président avec 36 voix sur 50 votants. 11 blancs et 3 bulletins nuls.JB de Montvalon via Twitter10h00Qui est Martine Vassal, la nouvelle présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône ? Son portrait.LeMonde.fr09h58François Bonneau (DVD) est élu président du conseil départemental de la Charente avec 20 voix contre 18 à Frédéric Sardin (PS) #CD16Bertrand Ruiz via Twitter09h58En Charente, une incertitude demeurait quant à la nature de la future majorité en raison de la présence de deux candidats non étiquetés. François Bonneau (DVD) a finalement été élu.LeMonde.fr09h57Présidence Vaucluse 2ème tour: UMP et PS toujours à égalité. Le FN glane une voix supplémentaire de la Ligue du sud #reconciliationenmarcheRaphaelle Bacqué via Twitter09h53Sebastien Lecornu élu avec 30 voix et 16 bulletins blancs. Il succède à Jean Louis Destans (PS) à la présidence du conseil général de l'EureinfoNormandie.com via Twitter09h53Dans le Tarn-et-Garonne, en plus d'un coup de théâtre politique c'est une page de l'histoire du département qui se tourne, la mère de Jean-Michel Baylet ayant été avant lui à la tête du département dès 1970.  LeMonde.fr Gilles Rof (Marseille, correspondance) Le grand port maritime de Marseille (GPMM) a été touché, mardi 21 avril, par un mouvement de grève lancé par le syndicat Force ouvrière. Revendication salariale ? Statutaire ? Action de solidarité avec les salariés de la SNCM qui attendaient la décision du tribunal de commerce pour la reprise de leur entreprise, étudiée le lendemain ? Rien de tout cela. A l’origine du conflit, une dérisoire histoire de toilettes entre voisins syndicaux, qui a si mal tourné qu’elle a conduit plusieurs représentants CGT à passer, le même mardi, une dizaine d’heures en garde à vue.« C’est une vraie histoire de chiottes », souffle Jean-Michel Italiano, secrétaire général du syndicat FO au GPMM. Comme quatre autres représentants de son syndicat, il a déposé plainte contre plusieurs cadres de la CGT Port, dont le secrétaire général, figure des luttes locales, Pascal Galéoté. Il les accuse d’avoir, le 2 avril, pénétré dans le local FO et agressé physiquement plusieurs membres de son organisation.Sur le port de Marseille, les représentations syndicales cohabitent dans le même bâtiment, au site de Saint-Cassien. La CGT, majoritaire, y occupe, historiquement, le plus grand nombre de mètres carrés. Force Ouvrière, qui a fait un bond de 12 % à 26,8 % des voix lors des dernières élections au comité d’entreprise en décembre 2013, s’y est vu attribuer un nouveau bureau. Plus grand, en rapport avec sa progression dans les urnes. Un espace dont l’une des deux portes donne accès à des toilettes communes à tous les syndicats de la maison mais aussi au bureau du comité d’entreprise, géré par la CGT.« Avec d’autres membres de la CGT, ils sont entrés dans notre local et nous ont agressés. Ce fut très bref, mais très violent »Ce 2 avril, alors qu’ils étaient en réunion, Jean-Michel Italiano et ses collègues disent avoir entendu du bruit derrière cette porte de communication. « En l’ouvrant, on a découvert deux élus de la CGT, l’un avec un panneau de bois, l’autre avec une visseuse électrique. Ils condamnaient la porte », s’étonne encore le patron de FO Port. Selon lui, la suite est brutale. « Avec d’autres membres de la CGT, ils sont entrés dans notre local et nous ont agressés. Ce fut très bref, mais très violent », dénonce-t-il. Une version présentée à la police et à la direction du GPMM que la CGT dément.Révélée par FO, l’altercation a fait du bruit parmi les salariés du port de Marseille. « Nous avons demandé à la direction générale de réagir. Sans prendre parti, mais en portant plainte contre X, en dénonçant les violences et intimidations sur le lieu de travail et en assurant notre sécurité, assure Jean-Michel Italiano. La grève a été une réaction à son silence. » Entre FO et la CGT, l’opposition est historique sur le port de Marseille. « Depuis notre progression aux dernières élections, assure M. Italiano, il y a des tensions, des heurts. La paix sociale est mise à mal par des pratiques d’un autre temps. » « Le syndicat a décidé de ne pas communiquer sur cette affaire pour ne pas alimenter une polémique stérile, rétorque Olivier Mateu, responsable à l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône. Il y a actuellement bien d’autres sujets qui méritent notre attention. »Mardi 21 avril, quatre représentants de la CGT Port ont été placés pendant quelques heures en garde à vue par la police marseillaise. L’occasion, notamment, d’une confrontation avec M. Italiano. Le dossier est désormais sur le bureau de procureur de Marseille, dont les services « n’infirment ni ne confirment » de futures mises en examen. La porte d’accès aux toilettes, elle, a été libérée.Gilles Rof (Marseille, correspondance)Journaliste au Monde 23.04.2015 à 15h31 • Mis à jour le23.04.2015 à 16h50 | Matthieu Goar et Alexandre Lemarié « Les socialistes sont d’abord socialistes et ensuite républicains. Nous, nous sommes républicains avant d’être gaullistes, libéraux et centristes », a déclaré Nicolas Sarkozy, mercredi 22 avril, lors d’un déplacement à Nice, confirmant au passage sa volonté de rebaptiser l’UMP « Les Républicains », lors du congrès de refondation du parti, le 30 mai."Les Républicains" : Sarkozy ironise sur les réactions de la gauche au nouveau nom de l'UMP sur WAT.tv La nouvelle appellation n’est pas encore officielle. En principe, le nom « Les Républicains » doit être soumis le 5 mai au bureau politique de l’UMP, avant d’être approuvé par les adhérents lors du congrès du 30 mai. Mais comme cette idée suscite déjà des critiques dans son camp, ainsi que dans la majorité, M. Sarkozy a ironisé sur l’attitude de ses adversaires : « Ce mot, république, j’ai vu que ça ne plaisait pas à la gauche. (…) Va peut-être falloir qu’ils s’habituent », a-t-il déclaré, avant de lancer : « Quand ça fait mal, ils ne devraient pas crier si fort. »« Nicolas Sarkozy ne connaît pas Jaurès », a rétorqué le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, sur Twitter, en soulignant que « le socialisme, c’est la République jusqu’au bout  ..@NicolasSarkozy ne connait pas Jaurès. Le socialisme c'est la République jusqu'au bout.— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 22 Avril 2015 » Lire : « Les Républicains » : le prochain nom de l’UMP suscite déjà des polémiquesEn changeant la dénomination du parti fondé en 2002 par Jacques Chirac et Alain Juppé, l’ancien chef de l’Etat cherche notamment à faire oublier un acronyme attaché à plusieurs dossiers judiciaires, notamment celui de l’affaire Bygmalion. Mais ce choix suscite de vives critiques autant à droite qu’à gauche, pour la même raison : on reproche à M. Sarkozy de vouloir s’arroger indûment le monopole des valeurs de la République.La majorité dénonce « une captation d’héritage » de la part de l’UMP. « La République est un bien commun. Il ne faut pas se l’approprier. Nicolas Sarkozy aurait été dans l’honnêteté et dans la réalité en appelant ce parti la Droite républicaine », a relevé Christian Paul, chef de la motion de la gauche du PS. Le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, parle même d’« abus de pouvoir ».Juppé opposé« Vouloir s’arroger le nom de Républicains, pour un parti, c’est étrange », a abondé François Bayrou. « Il n’y aurait de républicains que dans ce parti-là ? », s’est étonné le président du MoDem, trouvant que « ça ne définit pas un parti politique ».Au sein de l’UMP, ce choix n’est pas non plus du goût d’Alain Juppé. En déplacement à Strasbourg, mercredi 22 avril, le principal rival de M. Sarkozy a été interrogé sur les doutes de ses soutiens au sujet du nouveau nom prévu pour l’UMP. « Je les comprends. Ça ne va pas être facile de dire : “J’appartiens aux Républicains” », a-t-il expliqué à la presse. Pour lui, la droite n’a pas à « monopoliser » ce terme car il y a des « républicains partout ». Le candidat à la primaire de 2016 a toutefois précisé qu’il ne ferait pas de ce thème un « sujet de querelle », rappelant qu’il avait fait voter les adhérents en 2004 sur plusieurs noms en leur proposant par exemple « La Maison bleue » : « Nous étions créatifs à l’époque. »M. Juppé préfère laisser ses lieutenants sonner la charge. « Les Républicains ? C’est un choix très curieux, et très contestable, a dénoncé le député juppéiste Edouard Philippe, mercredi dans Libération. A l’UMP, nous sommes des républicains, sans aucun doute. Mais je ne considère pas que nous soyons “les Républicains”. Il me semble qu’un grand nombre d’élus et d’électeurs d’autres partis le sont tout autant. » Espérant visiblement faire changer d’avis M. Sarkozy, M. Philippe a mis en garde : « Se nommer Républicains serait un vecteur de clivage. »Gilles Boyer, conseiller du maire de Bordeaux, a résumé le débat en un message sur Twitter : « Nous sommes DES républicains. Nous ne sommes pas LES républicains. »Nous sommes DES républicains.Nous ne sommes pas LES républicains.#UMP— Gilles Boyer (@GillesBoyer) 18 Avril 2015 Dans une tribune publiée dans Le Monde le 15 avril, l’historien Jean-Noël Jeanneney a lui aussi dénoncé ce choix, en soulignant que « la République appartient à tous, et ne saurait être confisquée par un seul parti ».« Se nommer soi-même, ce n’est pas agresser les autres », a répondu Nathalie Kosicusko-Morizet, numéro trois de l’UMP.» Lire : Kosciusko-Morizet défend le nouveau nom de l’UMPReste que le nom choisi par le président de l’UMP suscite de vives résistances au sein même de son électorat : 57 % des sympathisants de droite et 56 % de ceux de l’UMP affirment préférer la dénomination UMP, selon un récent sondage Odoxa. Le rejet est encore plus massif dans l’ensemble de l’opinion : 66 % des Français n’apprécient guère le changement de nom voulu par Nicolas Sarkozy.Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 23.04.2015 à 12h26 • Mis à jour le23.04.2015 à 19h26 | Olivier Faye En théorie, Jean-Marie Le Pen devait faire face au bureau exécutif du Front national le 27 avril. Cette réunion a été repoussée au 4 mai, et se déroulera dans la foulée d’un bureau politique. « M. Le Pen est fatigué, nous avons préféré reculer cette réunion », explique-t-on au Front national. « Il va bien mais je pense qu'il faut lui laisser le temps de se remettre d'une intervention », a précisé Marine Le Pen, jeudi, sur Europe 1.Le président d’honneur du FN n’avait toujours pas confirmé, jeudi, sa participation à la réunion du 27 avril. Hospitalisé, jeudi 16 avril, pour un « petit problème cardiaque » – ce sont ses termes –, et rentré chez lui trois jours plus tard, le député européen ne savait pas encore s’il serait en capacité de se confronter à cette instance, qui doit décider d’éventuelles sanctions contre lui à la suite de ses entretiens donnés début avril à RMC et à Rivarol. « Il est en convalescence, il est très fatigué. Il ne sait pas s’il pourra s’y rendre », reconnaissait son directeur de cabinet, Guillaume L’Huillier. « Jean-Marie Le Pen n’a pas encore donné de réponse à l’invitation qui lui a été envoyée », confirmait Nicolas Bay, le secrétaire général du FN.Le cofondateur du Front national, âgé de 86 ans, a été contraint par son état de santé d’annuler un déplacement qu’il avait prévu d’effectuer, jeudi 23 avril, à Marseille, dans le cadre de ses activités au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Il avait déjà renoncé à participer à la réunion du bureau politique du Front national, vendredi 17 avril, du fait de son hospitalisation. C’est en son absence que sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, a été investie tête de liste pour les élections régionales en PACA, après qu’il a renoncé à se présenter.« La catharsis de l’audience »Mi-avril, le président d’honneur du FN a reçu à son domicile une invitation à faire face au bureau exécutif – une instance de neuf personnes à laquelle il appartient – qui doit prendre exceptionnellement la qualité de conseil disciplinaire. « Les statuts prévoient cette procédure pour un membre du bureau politique », explique un dirigeant frontiste. Exclusion, déchéance de la présidence d’honneur, blâme… Après ses propos réhabilitant le maréchal Pétain et qualifiant à nouveau la Shoah de « point de détail » de l’histoire de la seconde guerre mondiale, « toutes les options sont sur la table » contre M. Le Pen, selon Florian Philippot, vice-président du FN. « La meilleure solution, c’est que Jean-Marie Le Pen puisse conserver sa liberté de parole, mais que sa parole n’engage pas le Front national », a assuré Marine Le Pen, jeudi, sur i-Télé. De quoi ouvrir la voie à un retrait de ses attributions officielles au sein du parti. Une assemblée générale pourrait être convoquée pour modifier les statuts du FN, préalable nécessaire à la déchéance de la présidence d’honneur.Nombreux sont ceux, néanmoins, au sein du parti, à plaider pour l’apaisement. « Le fait qu’il ait pris du recul pour les régionales est déjà une sanction. Jean-Marie Le Pen n’est pas un militant lambda, il a droit à une considération différente », estime ainsi David Rachline, le maire FN de Fréjus. Une opinion partagée, entre autres, par Nicolas Bay.D’autres, en revanche, plaident pour faire preuve de fermeté. « C’est un geste d’égalité. Nous avons une politique sévère à l’intérieur du mouvement, il faut que tout le monde s’y plie. Passer devant une juridiction, ce n’est pas une humiliation, je crois à la catharsis de l’audience », juge le député européen Wallerand de Saint-Just. Reste à voir si Jean-Marie Le Pen aura les capacités physiques pour faire face à cette « juridiction ».Olivier Faye 22.04.2015 à 15h23 • Mis à jour le23.04.2015 à 15h00 Dans une tribune, la militante d’Ensemble-Front de gauche estime que le président, en comparant le FN au « PCF des années 1970 », tire un trait sur les catégories populaires.Ce n’est pas un dérapage mais le symbole d’une stratégie politique. La comparaison de François Hollande entre le Parti communiste français (PCF) d’hier et le Front national (FN) d’aujourd’hui signe ses adieux à la gauche. En assimilant un tract communiste des années 1970 à la propagande d’extrême droite de notre époque, le président de la République joue du désordre idéologique actuel pour mieux asseoir son projet démocrate à l’américaine. Et tirer un trait sur les catégories populaires.Lire aussi :François Hollande ne s’excusera pas pour ses propos jugés insultants par le PCFJe n’ai jamais été membre du PCF, mais je sais que cette attaque vise en réalité tous les tenants d’une gauche de transformation sociale, ici traités comme des paillassons. François Hollande n’ignore pas l’antagonisme des filiations politiques : d’un côté, celles et ceux qui ont résisté à l’Occupation et combattu le fascisme ; de l’autre, celles et ceux qui ont collaboré avec le régime de Vichy et soutenu Franco en Espagne.Hollande sait bien que le PCF ne désigne pas l’étranger comme l’ennemi et qu’il combat aujourd’hui encore les méfaits de la colonisation quand le FN fête ce passé. Il devrait aussi savoir que l’assimilation des régimes totalitaires en un tout homogène, comme mettre dans le même panier « les extrêmes », est une escroquerie intellectuelle autant qu’un danger politique. Mais les leaders du Parti socialiste (PS) préfèrent visiblement jouer avec l’Histoire.Mue libéraleImplorer un ralliement du PCF aux listes socialistes le temps d’une élection n’empêche pas un député PS d’écrire ensuite : « Les peuples asservis par le communisme soviétique attendent toujours les excuses publiques du PCF. » Christophe Caresche devrait logiquement demander aussi des comptes à la Rue de Solférino pour les massacres de la colonisation. Mais l’enjeu n’est pas de s’excuser, c’est de comprendre pourquoi ces événements se sont produits et d’en prendre ses distances, à partir d’un regard critique aiguisé. Dans cette affaire, l’Histoire se trouve instrumentalisée par les leaders du PS au service d’un dessein politique.Défenseur d’un « There is no Alternative » (« Il n’y a pas d’alternative », slogan de Margaret Thatcher) à la française, Hollande pose depuis les années 1990 une à une les pierres pour que le PS opère une mue libérale. Elu président, Hollande a troqué l’intérêt du grand nombre pour celui de la finance. De la capitulation devant Angela Merkel aux 30 milliards d’euros donnés aux grandes entreprises sans contrepartie pour l’emploi, du choix comme premier ministre de l’homme qui avait obtenu 6 % à la primaire socialiste sur la ligne la plus droitière à la nomination d’un banquier au ministère de l’économie, capable d’achever la gauche en une phrase – « Il faut que des jeunes Français rêvent d’être milliardaires », François Hollande a de la suite dans les idées.Il faut encore s’assurer que les forces qui subsistent et se battent à gauche soient rangées au rayon des vestiges du passé. Les ringardiser sur Canal+ fait partie de la stratégie. Le bilan calamiteux de trois ans de gouvernement n’entame ni son cap ni son dogmatisme. Il a maintenant trouvé une tactique pour espérer gagner en 2017 : être le garant de la préservation de l’ordre existant face à un FN menaçant.Tactique minableAussi François Hollande a-t-il dans une même phrase banalisé le FN et ostracisé la gauche de rupture. En postulant que le peuple se tourne vers Marine Le Pen comme autrefois il se tournait vers le PCF, il appuie les efforts de triangulation d’un FN. Hollande contribue à rendre le vote des milieux populaires pour le FN acceptable, banal, voire normal, au lieu de chercher à le déjouer. Comme s’il s’agissait d’un fait acquis, d’une évidence.Loin de combattre les raisons du vote FN, et notamment la désespérance de catégories populaires qui se savent abandonnées, méprisées par les gouvernants successifs, et donc de mener des politiques de lutte contre les inégalités sociales et territoriales, François Hollande s’invente une tactique minable.Pendant ce temps, s’arrache en librairie le roman de Marc Dugain, Quinquennat, dans lequel le président Launay, un cynique dont on ne sait pas s’il est officiellement de droite ou de gauche, confie à l’un de ses proches : « L’avantage d’avoir l’extrême droite en face de soi au second tour, c’est qu’on n’a même pas besoin d’avoir un programme. Il suffit de démonter le leur. D’ailleurs, je n’ai pas de programme. » Le FN fonctionne comme un agent du système en place, comme un épouvantail qui pousse le régime à persévérer dans son être. Jusqu’à quand ?Hollande tourne le dos au peupleAvec pour carburant le ressentiment, le Front national divise le peuple. Le « bon Français » doit en vouloir à l’immigré. Le salarié au smic doit détester son voisin au RSA, cet « assisté », ce potentiel fraudeur. Au FN, il n’est pas question de lutte des classes mais de guerre des identités. L’extrême droite ne cherche pas l’émancipation humaine mais l’ordre ancien. Le FN n’est pas l’ennemi de la finance ni de la grande bourgeoisie, mais le défenseur d’une solution de repli autoritaire. Toute la gauche devrait être vent debout contre cette jonction en cours entre une partie du peuple et ce projet funeste.Il n’y a pas de politique d’émancipation humaine sans appui du peuple. Or Hollande lui tourne le dos. C’est le plus grave dans cette provocation. Car la majorité des catégories populaires, écœurée par des alternances successives qui détériorent toujours plus ses conditions de vie, s’abstient quand une autre partie croit trouver une réponse dans le FN, qui a pour lui l’attrait de l’inédit.La tâche centrale d’une gauche digne de ce nom, c’est de renouer avec la fierté populaire. C’est de travailler à la stratégie de transformation sociale et écologique du XXIe siècle. C’est de trouver la façon de faire vivre l’égalité, la justice sociale, la vie bonne dans des termes contemporains. En brouillant les grandes références historiques pour substituer à la partition gauche/droite une opposition démocrates/républicains, François Hollande a déserté ce terrain. Nous ferons sans lui.Lire aussi les autres réactions parues dans Le Monde sur ce thème : Peut-on comparer le PCF au FN ?Clémentine Autain (directrice de la revue trimestrielle Regards et membre d’Ensemble-Front de gauche) Béatrice Jérôme Branle-bas de combat dans l’état-major de l’Etat en région. Après le redécoupage des régions, qu’il a porté à travers la loi du 16 janvier 2015, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a donné, mercredi 22 avril, le coup d’envoi d’un grand remue-ménage dans l’administration préfectorale. « Une réforme sans précédent qui crée une nouvelle architecture territoriale de la République », a déclaré M. Cazeneuve lors du conseil des ministres.La loi de janvier 2015 a réduit le nombre de régions de 22 à 13. Six conservent le même périmètre. Les sept autres, qui seront créées le 1er janvier 2016, sont issues du regroupement de seize anciennes régions.En conséquence, l’Etat a prévu de réduire d’autant le nombre de ses préfectures de région. Pour accomplir cette mission, le ministre de l’intérieur a nommé sept préfets dits « préfigurateurs ». Ont été désignés les actuels préfets d’Alsace, d’Aquitaine, de Bourgogne, de Midi-Pyrenées, de Haute-Normandie, du Nord-Pas-de-Calais et de Rhône-Alpes.D’ici à la fin juillet, ils devront remplir un double objectif. D’une part, ils devront concevoir la répartition de l’ensemble des actuelles directions et de leurs agents sur le nouveau territoire régional. D’autre part, ils auront à arrêter « le choix du siège des futurs chefs-lieux provisoires » des sept régions.« Validation par l’Etat à l’automne »Le gouvernement prévoit que le choix des chefs-lieux sera définitif en juillet 2016, après « validation par l’Etat à l’automne 2015 ». Entre-temps, les conseils régionaux issus des élections des 6 et 13 décembre 2015 auront eu à voter sur le choix des préfets. En cas de désaccord d’une assemblée régionale sur le futur siège de la préfecture, l’Etat aura toutefois le dernier mot.Mercredi, le ministre de l’intérieur a également désigné neuf « recteurs coordonnateurs » chargés de rendre, en juillet, « des projets de convergence », autrement dit de refondre la carte des académies. Sept directeurs généraux ont été choisis, par ailleurs, pour configurer les futures agences régionales de santé qui auront pour périmètre les nouvelles régions. Il s’agit de ceux des régions Lorraine, Aquitaine, Rhône-Alpes, Bourgogne, Midi-Pyrénées, Basse-Normandie et Nord-Pas-de-Calais. Le gouvernement entend profiter de cette vaste remise à plat des directions déconcentrées de l’Etat pour mettre « en cohérence l’organisation de ses services avec ceux des collectivités régionales », affirme M. Cazeneuve.Lire aussi :La Normandie, une région entre deux siègesBéatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme (Rouen) Quand on est rouennais, on a beau être normand – donc réputé indécis – et vivre dans la ville natale de l’auteur du Cid, le choix n’a rien de cornélien : Rouen ne peut qu’être la future capitale de la Normandie. Adely Dias, artisan taxi dans la ville aux cent clochers, n’a guère de doute sur le sujet : « On a une cathédrale, une basilique, toute la panoplie et en plus on va bientôt faire partie du Grand Paris, alors ? En revanche, la force de Caen, je ne sais pas ce que c’est ! », déclare-t-il, ce vendredi d’avril, au volant de sa voiture garée devant la préfecture de la région Haute-Normandie.La Haute et la Basse-Normandie ne feront plus qu’une seule grande région le 1er janvier 2016. La loi de janvier 2015, qui crée une France à treize régions à la place des vingt-deux précédentes, a acté leur fusion sans susciter de débats houleux entre élus normands. En revanche, elle a ravivé la rivalité historique entre Rouen et Caen, qui aspirent chacune à devenir métropole régionale.Lire aussi :Sept « préfets préfigurateurs » à la tête des futures grandes régionsEntre les deux villes, le duel pourrait néanmoins tourner court et un compromis être trouvé. La raison ? Un amendement introduit dans la loi de janvier 2015 par le député (PRG) du Calvados, Alain Tourret, qui ouvre la porte à un bicéphalisme régional. Sur sa proposition, votée par le Parlement, la loi dispose que la préfecture de région et le conseil régional ne pourront être situés dans une même ville que si une majorité de trois cinquièmes des élus en décident ainsi. En introduisant cette possibilité de blocage, M. Tourret a souhaité donner aux élus régionaux de Basse-Normandie, dont il fait partie, une arme contre l’ambition des Haut- Normands de concentrer le pouvoir régional administratif et politique à Rouen.Deux fois plus peupléeDe fait, chez les socialistes normands, la tentation est forte d’installer une seule et même unité de commandement administrative et politique dans le chef-lieu de la Seine-Maritime. Fief historique de Laurent Fabius, tenue par des élus socialistes qu’il a adoubés, la Métropole de Rouen ne manque pas d’atouts, il est vrai, pour prétendre incarner le pouvoir régional.Dans son bureau situé à deux minutes de la préfecture à vol de mouette, Frédéric Sanchez, président socialiste de la métropole, déroule un argumentaire bien rodé : « La métropole de Rouen est deux fois plus peuplée que l’agglomération de Caen, son budget est deux fois plus important, et un emploi sur trois, en Normandie, se trouve dans l’aire urbaine rouennaise », souligne celui qui a succédé à Laurent Fabius à la tête de la collectivité en 2012.A ce constat, l’élu haut-normand ajoute un argument de bon sens qui plaide pour une seule et même capitale normande : « Il est plus facile pour le futur exécutif régional et le préfet de région de travailler ensemble s’ils sont implantés dans la même ville », explique M. Sanchez.Ce point de vue est aussi celui de Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur et ancien maire de Cherbourg (Manche), qui balance entre sa fidélité à son vieil ami Laurent Fabius et son tropisme bas-normand : « Je pense que, pour des raisons de bon fonctionnement, il est préférable que les deux exécutifs soient au même endroit, confie M. Cazeneuve. En revanche, nous devons veiller à une répartition équilibrée des services de l’Etat sur le territoire normand. Laurent Fabius et moi-même sommes exactement sur la même longueur d’ondes sur ce point. »La convergence de vue entre socialistes et ministres normands laisse deviner quel pourrait être le futur chef-lieu provisoire de la grande Normandie. Pierre-Henry Maccioni, préfet de la Haute-Normandie et de la Seine-Maritime, qui a été chargé par M.Cazeneuve de réunir les élus pour aboutir à un accord, aurait quelque difficulté à ne pas proposer Rouen. L’hypothèse semble d’autant plus probable qu’elle suscite l’assentiment d’Hervé Morin, député (UDI) de l’Eure et candidat soutenu par l’UMP aux régionales de décembre. « Il est normal que Rouen, qui est la plus grande ville de Normandie, soit aussi la préfecture », assure l’ancien ministre de la défense.Fusion-absorptionMais là s’arrête le consensus. Car M. Morin soutient également qu’il faudrait installer le conseil régional… à Caen. « Il ne faut pas que la création d’une seule Normandie soit l’occasion d’une fusion-absorption de la nouvelle région par la Seine-Maritime », prévient le député de l’Eure, qui rappelle que Rouen et Caen ne sont qu’à une heure de route. M. Morin assure que son idée est soutenue par le maire UMP de Caen et les cinq présidents de départements normands, « tous de droite », rappelle-t-il.Les socialistes n’entendent pas pour autant laisser au centre et à la droite le monopole de la défense des territoires normands. « M. Morin fait le pari que le gouvernement fera de Rouen le chef-lieu de la région, contre-attaque Marc-Antoine Jamet, vice-président socialiste de la région Haute-Normandie, chargé des finances. Du coup, il prend la défense des Caennais mais, s’il est élu patron de la région, il ne proposera pas le déménagement à Caen du conseil régional. »De son côté, Laurent Beauvais, président socialiste du conseil régional de Basse-Normandie, martèle que la « proximité » des services de la région avec la population demeure l’une de ses « priorités ». M. Beauvais travaille d’ailleurs avec Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Haute-Normandie et candidat socialiste aux régionales, au rapprochement du petit millier d’agents régionaux concernés par la fusion des deux collectivités. Dans l’immédiat, les deux exécutifs n’ont pas prévu d’annoncer de grands déménagements de leurs services. A huit mois des élections régionales, c’est sans doute plus prudent.Béatrice Jérôme (Rouen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Stéphane Lauer (New York, correspondant) Marine Le Pen a beau avoir été désignée par Time parmi les cent personnes les plus influentes au monde, c’est en français que la présidente du Front national a tenté de faire passer ses messages, mardi 21 avril, lors de la cérémonie organisée par le magazine américain. « Ah non, je ne parle pas anglais, moi. Je suis française ! », lâche-t-elle, juste avant que ne débute le gala au Jazz Lincoln Center, à New York.Lire aussi : Thomas Piketty et Marine Le Pen parmi les 100 personnalités influentes du « Time »« Je fais partie de la majorité des Français, qui parlent peu l’anglais. En cela je suis très gaullienne : I speak very badly », plaisante-t-elle avec un accent à couper au couteau. C’est donc Ludovic de Danne, le conseiller aux affaires européennes du parti, qui a joué les interprètes, le professionnel sollicité préalablement ayant fait faux bond au dernier moment.« C’est une nomination plus politique que celle de 2011 »Mme Le Pen est apparue tout sourire, défilant sur le tapis rouge au milieu d’une brochette de people, parmi lesquels le rappeur Kanye West et sa compagne, Kim Kardashian, ou Julianne Moore, oscar de la meilleure actrice 2015. « C’est la première fois que je vais à ce genre de soirée », avoue la présidente du FN. Dans une robe bustier bleu nuit – on ne se refait pas –, son compagnon, Louis Aliot, en smoking à ses côtés, Mme Le Pen était visiblement ravie de se retrouver au milieu de cette élite mondialisée.« Permettez-moi de faire preuve de curiosité, se justifie-t-elle. Je pense que nous allons arriver au pouvoir et que par conséquent, il faut obligatoirement croiser, rencontrer, discuter avec des gens puissants dans leur pays respectif. » « La France des oubliés n’est pas oubliée », a-t-elle osé avant de rejoindre sa table pour dîner, alors que la nuit tombait sur Central Park.Même si Mme Le Pen était déjà dans la liste de Time en 2011, sa venue au gala est une première. « C’est une nomination plus politique que celle de 2011. A l’époque, il s’agissait d’une promesse. Aujourd’hui, c’est plus la conséquence d’une analyse de l’importance politique que prend le FN », fait-elle valoir. Le magazine ne dit pas autre chose, écrivant pour justifier son choix : « Il y a moins d’un an, Marine Le Pen annonçait à Time que son parti serait au pouvoir dans une décennie. Sa prédiction ne paraît plus absurde. »Stéphane Lauer (New York, correspondant)Correspondant à New YorkSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis C’est la petite motion qui entend « créer la surprise ». « La Fabrique socialiste », portée par la députée des Hautes-Alpes Karine Berger, présentait mardi 21 avril son dispositif de campagne en vue du congrès du PS organisé à Poitiers du 5 au 7 juin. Avec pour objectif affiché de terminer dans les deux premiers à l’issue du vote sur les motions, prévu le 21 mai, et donc de pouvoir concourir au poste de premier secrétaire, le 28 mai.En privé, les attentes sont un peu moins élevées. « On sera largement à 15 % et on espère atteindre les 20 points », confie l’un des signataires de cette motion, qui porte la lettre D. L’équipe qui s’est montée autour du courant « Cohérence socialiste », animé par les députés Karine Berger, Valérie Rabault, Alexis Bachelay et Yann Galut a enregistré les ralliements de l’ancienne ministre de la famille Dominique Bertinotti (ancienne proche de Ségolène Royal), de l’ancien ministre de l’intérieur Paul Quilès, classé à la gauche du parti, et d’Arnaud Leroy, député des Français de l’étranger, longtemps proche d’Arnaud Montebourg. Ils espèrent jouer les poils à gratter dans un congrès où les rôles semblent déjà distribués avec, d’un côté, une motion favorite qui regroupe l’actuelle majorité autour du premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, et, de l’autre, un rassemblement de la gauche du parti mené par le député de la Nièvre Christian Paul.« Alternative au “bloc contre bloc” »Dans la direction du parti, on estime que la motion de Mme Berger a toutes les chances de réaliser un bon score, en rassemblant les électeurs qui ne se reconnaissent pas dans la majorité ou dans la gauche du parti. « Il y a toujours une prime à la dissidence », explique un cadre du PS. Du côté de la motion D, on lorgne surtout sur les déçus du choix de Martine Aubry, qui a rejoint la motion de la majorité. « Ils nous rejoignent par bataillons », veut croire un des piliers de la motion.Pour se faire sa place et proposer « une alternative au bloc contre bloc », la motion D compte sur un programme de campagne qui comporte 86 propositions aussi variées qu’une grande réforme fiscale, avec la fusion de l’impôt sur le revenu, de la CSG et de la prime pour l’emploi, un moratoire sur la baisse des dotations aux collectivités locales ou le déménagement du siège du PS en banlieue parisienne. « Nous voulons changer de fond en comble le PS », résume Karine Berger.Comme les motions A et B, « la Fabrique socialiste » a nommé une vingtaine de porte-parole chargés de courir les assemblées générales de motions à travers la France pour défendre le texte devant les militants, d’ici au vote du 21 mai. Pour les dirigeants du collectif, le but est que la motion de Jean-Christophe Cambadélis n’atteigne pas les 50 %, et que le premier secrétaire soit ainsi forcé de composer avec eux pour former une direction majoritaire. La motion D, faiseuse de roi ? Le scénario semble improbable, mais la surprise serait complète.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Vous souhaitez que l’UMP se prononce pour la suppression de l’impôt sur la fortune ? Tapez 1. Contre le port du voile à l’université ? Tapez 2… Selon une information du quotidien Le Parisien, l’UMP développe une application qui va permettre aux adhérents de voter sur des sujets d’actualité ou sur des idées du parti. Cette information a été confirmée au Monde par deux sources de la rue de Vaugirard. « L’idée est de créer une plateforme interactive entre le parti et ses militants et un réseau social », explique un membre de la direction.C’est le service informatique du parti qui se charge du développement de cette application qui pourrait s’appeler « Direct citoyens ». N’importe quel utilisateur d’un smartphone pourra la télécharger, accéder aux informations, à des forums de discussion ou à des formulaires d’adhésion. Mais seuls les militants pourront voter grâce à un code d’accès.« Cimenter notre unité »Cette application concrétise une promesse de Nicolas Sarkozy. A longueur de meetings avant l’élection à la présidence de l’UMP, l’ancien chef de l’Etat a promis de consulter régulièrement les adhérents, par exemple à la fin des conventions thématiques dont il promettait de diffuser les travaux en direct sur Internet. « Le vote doit être la voie naturelle pour trancher nos débats et cimenter notre unité. Le vote doit être notre règle absolue de fonctionnement », avait ainsi déclaré le futur président du parti lors de son grand meeting à Paris, le 8 novembre 2014.Le 3 novembre 2014, lors d’un meeting à Nancy, M. Sarkozy s’était également engagé à faire voter les adhérents sur le nouveau nom du parti. En janvier, des dirigeants de l’UMP avaient commencé a laissé entendre qu’ils développeraient une plateforme de sondages en ligne pour connaître l’opinion des militants. La numéro deux du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait alors également lancé le chantier de numérisation du fichier des militants, laissé en déshérence depuis des années.« Tester l’humeur des adhérents »Mais c’est en fait cette application qui risque d’être l’outil le plus visible pour recruter de nouveaux militants (le parti espère en compter 500 000 avant 2017) et sonder l’opinion du cœur de l’appareil. « Ce sera une porte très simple pour adhérer mais cela permet également de tester très vite l’humeur des adhérents », se félicite un proche de la direction. Nicolas Sarkozy, très friand de sondages, devrait apprécier.Restent deux inconnues : on ne sait pas encore quand ce système sera disponible, ni si l’avis des militants sera simplement consultatif ou s’ils pourront décider des grandes idées du programme que Nicolas Sarkozy veut présenter début 2016, après avoir organisé des conventions thématiques tout au long de l’année 2015.Matthieu GoarJournaliste au Monde Jean-Baptiste de Montvalon Une navette réservée aux Roms, pour préserver de leur mauvaise odeur les chauffeurs et les autres passagers d’une ligne de bus montpelliéraine : cette proposition défendue par Dominique Granier, un délégué syndical Force ouvrière (FO) des Transports de l’agglomération de Montpellier (TaM), a mis le feu aux poudres.Les habitants d’un camp de Roms installés à Grammont, un quartier au nord-est de Montpellier, empruntent la ligne 9 jusqu’à Odysseum, en centre-ville. Le 2 avril, dans un entretien accordé à La Gazette de Montpellier, ce syndicaliste FO dénonçait le « danger sanitaire » que constitueraient, selon lui, les Roms qui utilisent les bus de la ligne 9. « C’est une véritable infection », assurait M. Granier dans La Gazette, en proposant notamment de « créer une navette spécialement pour eux ».Interrogé vendredi 10 avril, le directeur général de TaM, Jean-Luc Frizot, affirme au Monde que depuis cinq ans qu’il est en fonction, il n’a reçu qu’« une seule réclamation clientèle » à ce sujet. « Cette problématique entre conducteurs et populations Roms est ancienne et très difficile à traiter », concède-t-il toutefois.Pour la « gérer au mieux », la direction de TaM, explique-t-il, a déjà pris plusieurs mesures. Des bombes désodorisantes ont été distribuées aux conducteurs, afin d’éliminer les éventuelles mauvaises odeurs. Les 4 véhicules d’intervention de TaM ont été positionnés dans un secteur proche du campement et de cette ligne 9, afin d’intervenir rapidement en cas de tension. Il arrive également que TaM procède à des « substitutions de bus », certains étant remplacés le temps d’être nettoyés.« Raciste et discriminatoire »Les paroles de M. Granier, et surtout la nature de sa proposition, qui rappelle la politique de ségrégation jadis mise en place dans les transports américains à l’encontre des Noirs, ont très vite suscité une vive polémique.« Ce ne sont pas des lépreux, ils sont suivis sur le plan sanitaire ! Luttons contre la pauvreté, pas contre les pauvres », a réagi la CGT TaM Montpellier sur sa page Facebook. Le syndicat Sud TaM s’est indigné de propos qu’il juge « raciste et discriminatoire », et qu’il estime « véhiculés par une organisation d’extrême droite présente à la TaM ainsi qu’au sein de la mairie de Montpellier ». Implicitement mis en cause, Djamel Boumaaz, élu FN à l’agglomération, conseiller municipal de Montpellier et membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de TaM, n’a pu être joint par Le Monde. Il est, au CHSCT, l’un des huit titulaires élus par le personnel.Compte tenu de l’ampleur de la polémique, la direction de TaM et le syndicat FO se rejettent la responsabilité de l’initiative dans cette affaire. La direction de l’entreprise a publié, vendredi à la mi-journée, un communiqué dans lequel elle « dément formellement tout projet, en cours ou à venir, de création de “navette spécifique à destination de la population Roms” ». « Aucune mesure à caractère discriminatoire mentionnée dans les propos d’organisations syndicales n’a été envisagée », ajoute ce texte.Selon M. Frizot, ce sujet a abordé lors d’une réunion, le 2 avril, du CHSCT de TaM. Ce point, intitulé « la problématique d’hygiène et de sécurité rencontrée sur la ligne 9 », aurait été mis à l’ordre du jour à la demande des délégués FO. Secrétaire général de FO dans l’Hérault, Gilbert Fouilhé concède que M. Granier a tenu dans la presse des « propos malheureux », mais il dément formellement que la proposition de navette réservée émane de son syndicat.« Force ouvrière n’a jamais demandé la création de la navette spéciale Rom. 
Nous affirmons par contre que la direction de TAM a proposé la création de la “navette” en CHSCT et de sous-traiter la fin de la ligne. 
Nous jugeons les propos de la direction mensongers et inqualifiables », indique la direction départementale de FO dans un communiqué.Jean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Julien Lemaignen François Bayrou cherche à maintenir son espace politique. Alors que Nicolas Sarkozy est engagé dans une stratégie offensive de rapprochement avec le centre, le président du MoDem entre en guerre ouverte contre le président de l’UMP et se met clairement sur sa route, comme en 2007 et 2012. « Le responsable de la victoire de la gauche en 2012, il porte un nom, il s’appelle Nicolas Sarkozy », déclare-t-il dans l’hebdomadaire Le Point.Le centriste laisse entendre qu’il pourra concourir à la présidentielle de 2017 face à l’ancien chef de l’Etat, si Alain Juppé perd la primaire à droite, prévue les 20 et 27 novembre 2016. « Si Juppé ne l’emporte pas, je serai dans la situation que j’ai construite depuis longtemps : je serai libre, affirme-t-il. Si sur la table, le jour du vote en 2017, on trouvait seulement les bulletins de vote Hollande, Sarkozy et Le Pen, des millions de Français n’auraient pas le bulletin qui représente leur opinion. » Et d’ajouter : « Nicolas Sarkozy a l’habitude que tout le monde plie devant lui et se range, voire se couche. Ce n’est pas ma nature. »Réactiver L’AlternativeOutre son soutien à Alain Juppé, le principal rival à droite de Nicolas Sarkozy, François Bayrou appelle explicitement à une réactivation de L’Alternative, l’alliance qu’il avait forgée à l’automne 2013, avec Jean-Louis Borloo, entre l’UDI et le MoDem, pour contrer la « tentation naturelle du centre de courir vers son puissant voisin et allié » qu’est l’UMP.L’alliance globale conclue entre l’UMP et l’UDI pour les élections départementales fin mars, a permis à la droite de gagner l’élection à l’échelle nationale avec 26,02 % des suffrages. Des membres du MoDem ont également passé des accords locaux avec l’UDI-UMP pour ce scrutin.« L’Alternative, lors des européennes [de mai 2014], avait obtenu un score et un nombre d’élus importants [10 % des voix, 7 sièges]. Cela se refera, je n’ai aucun doute sur ce point, déclare-t-il ainsi à l’hebdomadaire. Il n’y a qu’une seule majorité possible pour redresser ce pays, c’est ce que j’appelle l’arc central : une majorité capable de réformes et de rassemblement, qui va du centre-gauche au centre-droit. »Ces annonces de M. Bayrou interviennent aussi alors que Nicolas Sarkozy cherche à faire de l’UMP sa machine de guerre pour gagner la primaire à droite en 2016, avec un plan de bataille précis, comme le renouvellement des cadres locaux pour disposer de fidèles partout sur le territoire ou une vaste campagne de recrutement de militants.Ainsi, quoi qu’il advienne d’Alain Juppé face à ce rouleau compresseur, M. Bayrou pourrait vouloir être jusqu’au bout l’épine dans le pied de l’ancien chef de l’Etat, avec qui il entretient une inimitié depuis qu’il a appelé à voter pour François Hollande au second tour de la présidentielle en 2012.Lire aussi :Sarkozy modèle l’UMP en vue de la primaire pour 2017Julien LemaignenJournaliste au Monde Béatrice Jérôme Manuel Valls a proposé à Pascal Lamy d’être nommé délégué interministériel à l’Exposition universelle de 2025. Le premier ministre voudrait pouvoir l’annoncer, mardi 14 avril, à l’occasion du comité interministériel qui sera consacré au Grand Paris. L’ancien patron de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) n’a pas encore donné sa réponse.Le délégué interministériel devrait préparer la candidature de la France afin que celle-ci puisse être déposée en avril 2016 par François Hollande. Le président de la République avait annoncé, le 6 novembre 2014, sa volonté de porter cette candidature.Une mission d’information parlementaire estimait, dans un rapport publié le 29 octobre 2014, qu’une candidature de Paris à la prochaine Exposition universelle réenclencherait une « dynamique » dans le pays.Un choix très politiqueEn choisissant M. Lamy, l’exécutif fait le choix d’un homme rompu aux négociations diplomatiques. Mais il s’agit aussi d’un choix très politique. Proche de François Hollande, l’ancien directeur de cabinet, de 1983 à 1994, de Jacques Delors président de la commission européenne défend une ligne économique proche de celle de Manuel Valls.Patron de l’OMC de 2005 à 2013, M. Lamy devrait pouvoir mettre à profit sa notoriété sur la scène internationale pour tenter de convaincre les 168 pays membres (en comptant la France) du Bureau international des expositions qui doivent se prononcer en 2018.Il devra aussi convaincre la maire de Paris Anne Hidalgo. Alors que celle-ci était au départ favorable à une telle initiative, elle semble aujourd’hui préférer une candidature de la capitale aux Jeux olympiques. Anne Hidalgo, a ainsi proposé, lundi 23 mars, aux élus parisiens « d’engager pleinement et avec responsabilité Paris en faveur d’une candidature aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ».Elle avait alors déclaré : « Quand on regarde le cahier des charges des Expo universelles, on voit que les Expo universelles qui ne coûtent rien en termes d’argent public ça n’existe pas » puis de se livrer à une critique implicite du projet porté par ExpoFrance 2025.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.04.2015 à 15h00 • Mis à jour le10.04.2015 à 18h54 C’est avant samedi 11 avril, à 14 heures que doivent être déposées les projets de motions représentant les différentes sensibilités socialistes en vue du prochain congrès du PS. Celui-ci, qui se tiendra à Poitiers du 5 au 7 juin, est une échéance capitale pour le parti, qui a connu une nouvelle déroute électorale aux départementales, fin mars, et apparaît plus que jamais divisé entre soutiens au gouvernement et « frondeurs ».Lire aussi :Le PS approche d’une zone de turbulencesQu’est-ce que le congrès ?Le Parti socialiste organise un congrès dans les six mois qui suivent chaque élection présidentielle et à mi-mandat du quinquennat. Le précédent congrès, qui avait eu lieu à Toulouse en 2012, avait vu la victoire de la motion majoritaire défendue par le premmier secrétaire d’alors, Harlem Désir.A l’occasion de son congrès, le PS détermine ses grandes orientations politiques et renouvelle l’ensemble de ses instances : la direction de la section locale, celle de la fédération départementale et la composition du conseil national (le Parlement du parti).Ces instances seront recomposées au prorata des scores réalisés lors du vote sur les motions, qui aura lieu le 21 mai, donc avant le congrès.Qu’est ce qu’une motion ?Une « motion » est un texte d’orientation de politique générale du parti. Il est rédigé à partir de plusieurs « contributions » – thématiques ou générales –, qui ont été recueillies entre le 6 janvier et le 6 février.Chaque motion est défendue par plusieurs signataires. Les premiers signataires de chacune des deux motions arrivées en tête lors du vote du 21 mai s’affronteront le 28 mai lors d’un « deuxième tour » pour devenir premier secrétaire du PS.Qui vote ?La grande incertitude du scrutin porte sur le nombre de votants. D’après une source interne, il y aurait un peu plus de 100 000 adhérents en mesure de participer (c’est-à-dire à jour de cotisation en décembre 2014). Les plus optimistes espèrent qu’environ 60 000 d’entre eux voteront le 21 mai.Le flou demeure, car les militants en retard de cotisation peuvent s’en acquitter le jour du scrutin, ce qui n’est pas sans inquiéter certains socialistes, qui ont en mémoire les accusations de fraude échangées entre les camps de Ségolène Royal et de Martine Aubry lors du congrès de Reims, en 2008.Combien y aura-t-il de motions ?Le nombre de motions sera donc connu samedi 11 avril à 14 heures. Il y en avait eu cinq au congrès de 2012, il devrait cette année y en avoir au moins quatre :Celle du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis. Elle doit rassembler de la façon la plus large possible autour de la politique du gouvernement.Celle des « frondeurs » et de l’aile gauche du parti, qui a finalement choisi le député de la Nièvre Christian Paul comme premier signataire.Celle du courant « cohérence socialiste », derrière la députée des Hautes-Alpes Karine Berger, qui défend une voie intermédiaire « entre une gauche fantasmée et une gauche de gestion ».Une quatrième sensibilité, issue de l’ancienne équipe de Stéphane Hessel, défendue par Florence Augier, secrétaire nationale au PS.La maire de Lille Martine Aubry, qui laisse planer le doute sur son choix, tient un point-presse vendredi 10 avril à 19 h 30 pour dévoiler ses intentions.Lire aussi :Congrès du PS : Christian Paul prend la tête de la motion des frondeursQuel calendrier ?11 avril : date limite du dépôt des motions.21 mai : vote des militants sur les motions, au sein de chaque fédération.28 mai : les premiers signataires des deux motions arrivées en tête s’affrontent pour le poste de premier secrétaire.5 au 7 juin : le Congrès de Poitiers acte les orientations décidées par le vote des militants. Maxime Vaudano L'étau se resserre autour du clan de Marine Le Pen : la présidente du Front national et deux de ses proches sont désormais dans le viseur des juges dans l'enquête sur le financement illégal présumé du parti frontiste en 2012, comme l'a révélé Le Monde le jeudi 9 avril.Pour comprendre cette affaire, ouverte au printemps 2014 par les juges Van Ruymbeke et Buresi, il faut s'intéresser au rôle joué par deux structures qui gravitent autour du FN : le microparti Jeanne et la société Riwal, tous deux dirigés par des proches de Mme Le Pen.Sur quoi porte l'affaire ?Plusieurs personnalités au sein du FN ou proches du parti auraient mis sur pied des montages frauduleux pour financer illégalement une partie des campagnes électorales des candidats lors des cantonales de 2011, des législatives de 2012 et de la présidentielle de 2012, où se présentait Marine Le Pen. La société Riwal, dirigée par un proche de Marine Le Pen, aurait également pu financer illégalement le Front national et le microparti de sa présidente, Jeanne.Qui est impliqué ?JeanneAu cœur du montage examiné par les juges se trouve ce microparti. Bien que son nom ne soit jamais apparu officiellement, cette structure a été créée à l'automne 2010 pour aider financièrement Marine Le Pen à prendre la succession de son père, qui tenait les cordons de la bourse frontiste avec son propre microparti : Cotelec.Véritable PME au service de et servie par la galaxie frontiste, le microparti était en 2012 la quatrième formation politique en termes de rentrées financières. Avec des ressources de 9,6 millions d'euros, Jeanne se trouvait derrière le PS, l'UMP et le PCF... mais devant le FN. L'essentiel de ses revenus proviennent de la facturation des « services rendus aux candidats pour les campagnes électorales ». Les deux trésoriers successifs de Jeanne, Olivier Duguet (2010-2012) et Axel Loustau (depuis 2012), ont fait leurs armes au sein du GUD, un groupuscule d'extrême droite.Lire aussi : Comment s'enrichit Jeanne, le microparti de Marine Le PenRiwalCréée en 1995, dans la foulée de la conquête de trois mairies par le Front national, cette agence de communication a toujours été un prestataire de services du parti frontiste. Riwal a fourni de nombreuses prestations aux candidats du parti lors de ses campagnes en 2011 et 2012. Elle est dirigée par Frédéric Chatillon, un ancien cadre du GUD, proche de Marine Le Pen, d'Olivier Duguet et d'Axel Loustau (qui est même actionnaire de Riwal, selon Libération).Que leur est-il reproché ?Les « kits de campagne »Riwal et son patron, Frédéric Chatillon, ont été mis en examen en janvier et en avril 2015 pour des soupçons d'escroquerie et d'abus de bien sociaux dans le cadre de la campagne des législatives de 2012. On leur reproche d'avoir proposé aux 525 candidats frontistes l'achat de « kits de campagne » coûtant 16 650 euros, qui était ensuite remboursés grâce au financement politique public, par lequel l'Etat rembourse les frais de campagne des candidats ayant obtenu au moins 5 % des voix.Composés de tracts, affiches et sites Web, ces kits auraient été largement surfacturés aux candidats « dans l'unique but de majorer des dépenses électorales remboursables » alors qu'ils « ne correspondai[en]t pas nécessairement à leurs besoins ». « Certaines prestations étaient basées sur des fausses factures », assurent les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi. Selon une enquête de l'Obs, certaines d'entre elles étaient facturées jusqu'à cinq fois le prix du marché.Mais surtout, ils auraient été imposés par l'état-major du parti comme « la contrepartie obligatoire de leur investiture », ce qui est interdit par le code électoral. En effet, selon l'ancien commissaire aux comptes de Jeanne, 99 % d'entre eux y ont souscrit. Certains « contrats forcés » auraient même été paraphés avec des signatures frauduleuses.En plus de bénéficier à Riwal, qui a réalisé, selon L'Obs, plus de 2 millions d'euros de marge en 2012, ce montage a peut-être profité à Jeanne, qui aurait pris des marges au passage en tant qu'intermédiaire. Pour financer leur kit, les candidats frontistes aux législatives se sont quasiment tous vu proposer par le microparti un prêt standard de... 16 650 euros, avec un taux d'intérêt (6,5 %) bien supérieur à celui des banques.L'occasion pour la « banque » improvisée Jeanne d'empocher un joli pactole, qui pourrait servir à Marine Le Pen de cagnotte en vue de l'élection présidentielle de 2017. Mais la justice pourrait contester la légalité de ses intérêts, empochés par le microparti aux frais du contribuable.Pour se justifier, l'état-major du FN explique qu'il s'agit là du seul moyen de contourner la réticence des banques à financer ses candidats. Au total, la justice estime à 10 millions d'euros l'argent détourné par Riwal et Jeanne pour le financement de l'ensemble des campagnes frontistes en 2012 (présidentielle et législatives). Des emplois fictifs ?Les juges s'intéressent également à l'embauche par Riwal de deux proches conseillers de Marine Le Pen à la fin de la campagne de 2012. David Rachline, conseiller en communication, et Nicolas Bay, porte-parole de la candidate, ont en effet été salariés en mai et juin 2012 par l'agence de communication pour des missions de « responsable de projet » et « concepteur rédacteur ».Les émoluments perçus par les conseillers pendant ces deux mois (respectivement 4 648 et 7 013 euros) pourraient selon les juges s'apparenter à du financement illégal de campagne électorale, s'il s'avérait qu'ils étaient payés par une société privée pour travailler en réalité pour la candidate frontiste. C'est ce qui avait été reproché à Alain Juppé, condamné en 2004 dans l'affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris qui bénéficiaient en réalité au RPR.Nicolas Bay, David Rachline et Marine Le Pen devraient prochainement être entendus par les juges sur ces soupçons.Les facilités « en nature » de RiwalEnfin, Riwal est accusée d'avoir rendu gracieusement plusieurs services à Jeanne et au Front national, qui pourraient constituer un « financement illégal de parti politique par une personne morale ».Riwal aurait mis à disposition gratuitement des locaux et des employés au microparti de Marine Le Pen. La société de Frédéric Chatillon lui aurait également octroyé des crédits sans intérêts et aurait pris en charge certaines de ses factures pour des travaux de comptabilité.Riwal aurait également entretenu des relations suspectes avec le FN lui-même, en lui payant notamment une facture de 412 000 euros, largement surévaluée, et pour des prestations potentiellement fictives, selon les magistrats. En outre, Riwal concédait au parti frontiste des facilités financières : la société ne facturait aucun intérêt au FN pour un crédit permanent qu'il lui consentait, sous la forme d'une dette non réclamée – qui atteignait 943 000 euros à la fin 2013.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Dominique Gallois Trouver un accord « gagnant-gagnant ». Tel était l’objectif fixé par Manuel Valls, en octobre 2014, pour tenter de sortir du conflit opposant le gouvernement aux sociétés d’autoroutes.Six mois plus tard, l’accord conclu, jeudi 9 avril, entre l’Etat et les concessionnaires prévoyant un gel des tarifs pour 2015 et la mise en place du plan de relance autoroutier de 3,2 milliards d’euros s’avère bien gagnant. Mais uniquement pour les sociétés d’autoroutes.Lire aussi :Autoroutes : deux ans et demi pour trouver une voie de sortieLes concessionnaires sortent confortés de ce conflit, forts de leurs contrats. Ils voient même la perspective d’une nationalisation, un temps évoquée, définitivement écartée.Suivant le principe selon lequel toute modification ne saurait se faire que dans le respect de l’équilibre global des contrats, les concessionnaires ont demandé, pour chaque proposition gouvernementale, une compensation.Et ils ont eu gain de cause sur deux sujets.Sur les tarifs : les tarifs sont certes gelés cette année et ce gel ne sera pas compensé en 2016 à la demande du gouvernement. Mais la hausse prévue cette année, qui était de 1,07 %, sera lissée sur huit ans, jusqu’en 2023. Cela signifie que les automobilistes devront bel et bien la payer.Sur le plan de relance : le plan de 3,2 milliards d’euros, proposé et financé par les sociétés d’autoroutes - et approuvé par Bruxelles en octobre 2014 - avait été suspendu le temps des négociations entre l’Etat et les concessionnaires autoroutiers. Il est désormais lancé et le gouvernement a demandé aux sociétés de réaliser 80 % des chantiers dans les trois prochaines années. Comme convenu, en compensation, les opérateurs ont obtenu une prolongation de leurs concessions, en moyenne de deux ans. Or, les bénéfices croissent au fur et à mesure des années, une fois que les investissements sont amortis. D’où l’importance de la durée des concessions.L’Etat n’a pas totalement perdu la face. Au moment il met fortement l’accent sur la relance de l’investissement pour soutenir la croissance et donc l’emploi, il a obtenu des sociétés d’autoroutes 1 milliard d’euros d’engagement dans les infrastructures et les projets de transports sur huit ans.Les concessionnaires autoroutiers se sont engagés à verser dans les trois ans la moitié de cette somme, soit 500 millions, dont 300 millions iront à l’Afitf (Agence de financement des infrastructures des transports de France).Enfin, une clause va être ajoutée dans les contrats afin de plafonner la rentabilité. C’est-à-dire à partager les bénéfices entre l’Etat et les concessionnaires. L’Autorité de la concurrence avait demandé, en septembre 2014, un rééquilibrage au profit de l’Etat.En l’occurrence, il s’agirait de « jouer » sur l’évolution du trafic. Chaque concession, lorsqu’elle débute, fait en effet des prévisions de trafic de véhicules sur l’ensemble de sa durée, ce qui lui permet de prévoir ses revenus. Le gouvernement a obtenu que, si le trafic dépasse sensiblement les prévisions, entraînant plus de revenus, alors la durée de la concession puisse être réduite. Et l’Etat en reprendra directement l’exploitation et donc pourra en toucher les bénéfices.Pour autant, cette règle ne s’appliquera pas dans l’immédiat. Elle n’entrera en vigueur que quelques années, avant la fin des contrats de concession. On est donc, là, plus dans l’intention que dans la certitude.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Romain Imbach Romain ImbachJournaliste au Monde Fabrice Lhomme et Gérard Davet En plein psychodrame politico-familial, Marine Le Pen doit, parallèlement, faire face à la menace judiciaire que fait peser sur elle l’enquête des juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi. La présidente du Front national ainsi que deux de ses proches, David Rachline, sénateur du Var et maire de Fréjus, et Nicolas Bay, député européen et secrétaire général du FN, sont désormais directement visés par les investigations.Les magistrats qui ont signifié, mercredi 8 avril, de nouvelles poursuites à Frédéric Chatillon et, en qualité de personne morale, à sa société Riwal, principal prestataire de services du FN, ont notamment étendu leur enquête à l’infraction de « financement illégal de campagnes électorales » – en l’occurrence les élections présidentielle, puis législatives de 2012.Dans les griefs notifiés au représentant légal de la SARL Riwal, les deux juges expliquent ainsi qu’il pourrait être reproché à Mme Le Pen d’avoir salarié « fictivement en CDD, pendant sa campagne, deux de ses conseillers : M. David Rachline, conseiller en communication, et M. Nicolas Bay, porte-parole de campagne ». D’après les magistrats, ces salaires, « versés par la SARL Riwal uniquement pendant les campagnes présidentielle et législatives 2012, s’analysent en dons déguisés aux candidats ».Concrètement, M. Bay a été salarié par Riwal durant deux mois, en contrat à durée déterminée, en mai et juin 2012, en tant que « concepteur rédacteur ». Il a perçu de la société de communication 6 061 euros de revenus d’activité, plus 952 euros d’heures supplémentaires. Sur la même période, M. Rachline, officiellement embauché par la société de communication comme « responsable de projet », a touché 4 306 euros de revenus et 342 euros au titre des heures supplémentaires. Des sommes modiques, mais qui devraient valoir à MM. Bay et Rachline d’être convoqués par les juges. Marine Le Pen devrait également être entendue.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen ouvre un front contre Florian PhilippotDe nombreux « services »Outre ces faits, qui rappellent l’affaire du financement du RPR ayant valu en 2004 à Alain Juppé d’être condamné (le RPR avait fait prendre en charge le salaire de certains de ses employés par la Mairie de Paris ou par des entreprises privées), Mme Le Pen est également menacée par l’extension de l’enquête à des faits de « financement illégal de partis politiques par une personne morale ». Une infraction retenue le 8 avril contre M. Chatillon et sa société, à qui il est reproché d’avoir, « courant 2012 et 2013, fourni à des partis politiques, en l’espèce l’association Jeanne et le Front national, des dons, sous quelque forme que ce soit, ou des biens, services ou autres avantages directs ou indirects à des prix inférieurs à ceux qui sont habituellement pratiqués ».Ces « services » sont nombreux, à en croire les juges : mise à disposition gratuite par Riwal au profit de l’associationJeanne, le micro-parti de Marine Le Pen, de locaux ou d’employés ; octroi par Riwal à Jeanne de crédits sans intérêts entre juin 2012 et décembre 2013 ; prise en charge de factures pour des travaux de comptabilité réalisés pour le compte de Jeanne…Autre anomalie pointée par les magistrats : « Le paiement d’une facture de 412 000 euros au Front national pour des prestations qui auraient pu être réalisées par des imprimeurs à des tarifs très largement inférieurs, et qui pour certaines n’ont pas été effectuées, des candidats n’ayant jamais reçu les tracts thématiques. »Les juges évoquent également, toujours à propos de Riwal, « un encours de dette permanente au Front national s’analysant en un crédit fournisseur permanent sans intérêts ayant atteint le montant de 942 767 euros le 31 décembre 2013 ».« Remboursement de frais de campagne surévalués » Enfin, l’enquête porte sur des faits d’« escroquerie dans le cadre de la campagne électorale législative 2012 ». Il est reproché à Riwal d’avoir employé des « manœuvres frauduleuses » en fournissant aux 525 candidats FN aux élections législatives, « dans l’unique but de majorer des dépenses électorales remboursables », un kit de campagne (tracts, photos, affiches, etc.) obligatoire. Ce kit, déplorent les magistrats, a été « imposé » aux candidats comme « la contrepartie obligatoire de leur investiture aux élections ». Or, selon Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi, « ce kit ne pouvait être “obligatoire” au regard du code électoral » et « ne correspondait pas nécessairement à leurs besoins ».Par ailleurs, observent-ils, « les montants forfaitaires des kits de 16 650 euros ou 9 150 euros ne correspondaient pas aux frais réels devant être engagés par chaque candidat, lesquels variaient en fonction de la taille de leur circonscription ». Enfin, « le coût des kits était très largement surévalué, notamment car certaines prestations étaient basées sur des fausses factures ». Conclusion des magistrats : la société Riwal aurait « trompé l’Etat français afin de lui faire remettre des fonds, valeurs ou biens quelconques, en l’espèce le remboursement des frais de campagne surévalués aux candidats sur la base de comptes de campagnes frauduleusement établis ».Sollicitée par Le Monde vendredi matin, Marine Le Pen a renvoyé vers David Rachline et Nicolas Bay, se contentant d’indiquer par SMS que ses deux anciens conseillers avaient « pendant deux mois travaillé pour Riwal ». MM. Rachline et Bay n’ont pas répondu aux interrogations du Monde. Il n’y a « pas de financement illégal du FN, je vous le certifie », avait assuré le vice-président du parti, Louis Aliot, sur BFM-TV, jeudi 9 avril, ajoutant : « Si la société [Riwal] s’est enrichie sur le Front national, c’est que le Front national est victime dans cette affaire. »Outre M. Chatillon et sa société sont également poursuivis le premier trésorier de Jeanne, Olivier Duguet, et son successeur, Axel Loustau. Selon nos informations, un autre ex-conseiller de Mme Le Pen devait être mis en examen, vendredi 10 avril : il s’agit de Nicolas Crochet, convoqué en tant que commissaire aux comptes du FN.Lire aussi :FN : enquête ouverte à Paris dans l’affaire des assistants au Parlement européenFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Les écologistes favorables à une participation gouvernementale n’entendent pas désarmer. Ils doivent se retrouver, samedi 11 avril, à Paris, pour tenter de poser les bases d’une nouvelle confédération écologiste. Deux représentants d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), le sénateur de l’Essonne Jean-Vincent Placé et le député de Paris Denis Baupin, sont attendus par Jean-Luc Bennahmias pour une réunion en marge du conseil national du Front démocrate, le parti qu’il préside. Le mouvement de Corinne Lepage, Cap 21, sera représenté, tout comme Génération écologie et le Mouvement des progressistes de Robert Hue. « Nous allons poser les premières briques de la maison commune », assure M. Bennahmias.Olivier Faure, député PS de Seine-et-Marne, et Guillaume Lacroix, secrétaire général du Parti radical de gauche, sont eux aussi attendus en qualité d’« observateurs engagés », selon l’expression du président du Front démocrate.Lire aussi :Jean-Vincent Placé plaide pour une « confédération » des écologistesLes régionales en ligne de mireLe premier rendez-vous de ces différentes tendances, samedi 4 avril, à l’Assemblée nationale, promettait d’être explosif, puisque la perspective d’une scission d’Europe Ecologie-Les Verts était brandie par certains. Il a finalement accouché d’une souris, personne – à l’exception de M. Bennahmias et, dans une moindre mesure, de M. Placé – ne souhaitant s’engager dans des discussions sur un nouveau parti.« Ils ont reculé devant l’obstacle, personne n’a parlé de parti. Ils sont perdus en rase campagne », estime le porte parole d’EELV, Julien Bayou, qui était présent ce jour-là en tant qu’observateur. « Nos parlementaires arrivent à un point de non-retour auprès des militants. Tout ça donne une image de loosers, Hollande ne veut pas d’eux », juge un cadre d’EELV.Si la réunion du 11 avril a vocation à relancer le processus de création d’une confédération, la question ne sera pas tranchée tant que subsistent des débats au sein d’EELV sur la perspective d’un départ d’une partie des troupes. Les choses ne devraient pas se décanter avant plusieurs semaines, le parti procédant en ce moment à ses investitures pour les élections régionales de décembre. « Je comprends les difficultés de nos amis Verts, mais je ne vais pas les attendre. Tout ça doit aboutir en juin-juillet à une confédération, ou une fédération, alliée avec le Parti socialiste », espère Jean-Luc Bennahmias. Une date qui pourrait coïncider avec un possible remaniement ministériel.Olivier Faye Bertrand Bissuel Est-ce un malentendu ? Ou une « boulette », selon la formule d’un syndicaliste ? Le ministre du travail François Rebsamen a semé le trouble, jeudi 9 avril, en tenant des propos perçus comme un abandon partiel du compte pénibilité. Une intervention faite devant quelque 600 adhérents de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) réunis en assemblée générale à Paris.Selon les sites d’informations spécialisées Lemoniteur.com et Batiactu.com, le ministre du travail s’est dit conscient de la complexité du dispositif, inscrit dans la loi sur les retraites de janvier 2014. Celui-ci est combattu par les patrons, en particulier des petites et moyennes entreprises, qui y voient une « usine à gaz » impossible à faire tourner. Désormais, chaque employeur du privé est tenu de mesurer l’exposition de ses salariés à des « facteurs de pénibilité » (travail de nuit, tâches répétitives, etc.) ; ceux-ci se verront ensuite remettre une « fiche de prévention » recensant les contraintes subies.« C’est purement scandaleux »Tout en rappelant que deux missions de réflexion avaient été lancées pour tenter d’adapter les règles, le ministre du travail a indiqué qu’il prenait « le pari » suivant : « Il n’y aura pas de fiche individuelle à remplir pour les petites entreprises à partir du mois de juin. » Il a précisé que « s’il faut supprimer des critères inapplicables, on les supprimera ». Et de conclure : « Il vous faut de la simplicité. » Discours qui lui a valu des applaudissements appuyés de son auditoire, d’après Patrick Liébus. Le président de la CAPEB, interrogé par Lemonde.fr, s’est félicité du « bon sens » dont a fait preuve M. Rebsamen. « Il a compris que c’était irrationnel de demander aux petites entreprises d’établir une fiche individuelle et qu’il faut donc trouver un autre système », a estimé M. Liébus.Lire aussi :Accouchement dans la douleur du compte pénibilitéDu côté des syndicats, sollicités jeudi par Lemonde.fr, la réaction était évidemment tout autre. « C’est purement scandaleux, a commenté Eric Aubin, membre du bureau confédéral de la CGT. Des annonces sont faites avant même que les missions aient rendu leurs conclusions. Je trouve ça un peu méprisant à l’égard des salariés concernés. » « On a l’impression que le gouvernement cherche à évacuer discrètement cette disposition et à faire plaisir au patronat », a renchéri Philippe Pihet, secrétaire confédéral à FO.Sentant que la polémique pouvait monter, le gouvernement s’est évertué à corriger le tir, jeudi après-midi. Durant les débats à l’Assemblée nationale sur son projet de loi relatif à la « modernisation du système de santé », Marisol Touraine a répondu à une question du député Gérard Sebaoun (PS, Val-d’Oise), qui avait exprimé le « besoin que l’on [lui] explique ce qui est en train de se passer sur le compte pénibilité ». « Il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause les critères de la pénibilité, ni la mise en place du compte pénibilité, mais seulement de faire en sorte qu’il soit plus simple, a expliqué la ministre de la santé. Si des propos ont pu laisser penser qu’il pourrait être remis en cause, c’est sans doute le fait d’une mauvaise interprétation. »Simplifier le dispositifContacté par Lemonde.fr, le cabinet de M. Rebsamen s’est retranché derrière les mises au point apportées, jeudi soir, à l’AFP. A nos confrères, l’entourage du ministre a indiqué que les propos de celui-ci avaient fait l’objet d’une « interprétation abusive ». M. Rebsamen entendait signifier que des critères de pénibilité seront supprimés si les deux missions de réflexion les jugent inapplicables. Quant à la fiche individuelle, il voulait seulement dire que les petites entreprises n’avaient pas à la remplir d’ici au mois de juin, date à laquelle les missions rendront leurs conclusions. Son but, a-t-il fait savoir à l’AFP, était de réaffirmer la volonté de simplifier le dispositif.Lire aussi :Impôts, formation, retraite... ce qui change en 2015« Simplifier peut être mais comment attribuer des points individuels sans fiche individuelle ? », s’est interrogé, jeudi sur Twitter, le député Christophe Sirugue (PS, Saône-et-Loire), qui conduit l’une des deux missions de réflexion avec un chef d’entreprise, Gérard Huot. Dans un autre message posté sur le réseau social, il a précisé : « La mission pénibilité poursuit son travail avec la fiche individuelle. »La mission pénibilité poursuit son travail avec la fiche individuelle— chsirugue (@Christophe Sirugue)require(["twitter/widgets"]);Rétropédalage ? Pas du tout, pour M. Liébus. Le président de la CAPEB, interrogé à nouveau vendredi matin par Lemonde.fr, est certain que la direction dans laquelle le gouvernement veut aller est celle d’une simplification. « La fiche individuelle n’a pas lieu d’être, tout le monde est d’accord là-dessus », assure-t-il.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.04.2015 à 20h46 • Mis à jour le10.04.2015 à 07h16 La présidente du Front national, Marine Le Pen, a décidé jeudi 9 avril de faire face à ses « responsabilités ». Invitée du journal de 20 heures sur TF1, elle a annoncé l'engagement d'une procédure disciplinaire à l'encontre de son père, Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du parti.« Nous autres dirigeants, nous n'avons pas plus de droits, nous avons plus de devoirs que nos adhérents », a-t-elle expliqué. « Avant d'être père et fille, nous sommes des responsables politiques », a ajouté Mme Le Pen, tout entière consacrée à la perspective de l'élection présidentielle de 2017.Lire aussi : Jean-Marie Le Pen peut-il être exclu du Front national ?Retrait de la vie politiqueMarine Le Pen a ensuite invité son père à se retirer de la vie politique. Elle lui a demandé de « faire preuve de sagesse (...) et peut-être d'arrêter ses responsabilités politiques ». « Je ressens du chagrin comme fille, comme militante, c'est douloureux, mais ça l'est beaucoup moins que ce que vivent nos compatriotes. »La présidente du FN a également réaffirmé que Jean-Marie Le Pen n'était plus en situation de conduire la liste du parti d'extrême droite dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.Jean-Marie Le Pen doit s'exprimer vendrediLa date de la procédure disciplinaire décidée à l'encontre de M. Le Pen n'a pas encore été fixée, mais, en tout état de cause, elle ne se tiendra pas en même temps que la réunion du bureau politique le 17 avril, qui doit statuer sur les têtes de liste aux élections régionales. Au FN, on assure ne pas savoir quelle va être la réaction de Jean-Marie Le Pen, entre volonté de rupture ou d'apaisement. Le fondateur du FN doit s'exprimer vendredi matin sur RTL. « Parfois, Le Pen est imprévisible », reconnaît un cadre du parti.Lire aussi : « Marine Le Pen souhaite ma mort », dénonce son pèreCette annonce fait suite aux propos réitérés de Jean-Marie Le Pen sur RMC qualifiant les chambres à gaz du régime nazi de « détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale ». Désavoué par sa fille, il avait ensuite donné une interview à l'hebdomadaire Rivarol, dans laquelle il avait déploré : « On n'est jamais trahi que par les siens. »Voir aussi (édition abonnés) : Au FN, une rupture qui arrive à point nommé 21.04.2015 à 08h41 • Mis à jour le21.04.2015 à 10h37 Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-présidente de l’UMP, interrogée sur France Info sur la crise des migrants après la mort de 800 personnes dans un naufrage en Méditerranée, a demandé des « mesures d’urgence », déclarant : « Quand on voit quelqu’un qui se noie, soit on plonge, soit au moins on lui tend la main. » Evoquant un échange sur Twitter entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, qui le renvoyait à sa gestion du conflit en Libye en 2011, la députée de l’Essonne a ajouté : « Quand quelqu’un se noie, on ne demande pas ses papiers. »@NicolasSarkozy, comment osez-vous jouer les pompiers ? Votre politique étrangère a mis le feu à la région et accru la pression migratoire !— MLP_officiel (@Marine Le Pen)require(["twitter/widgets"]); 21.04.2015 à 08h12 • Mis à jour le21.04.2015 à 10h22 | Bastien Bonnefous L’élargissement de la « prime d’activité », annoncé dimanche 19 avril par François Hollande, a encore des contours bien imprécis. Le projet de loi sur le dialogue social, qui doit être présenté mercredi en conseil des ministres et détaillé dans la foulée par le ministre du travail François Rebsamen, prévoit d’instaurer cette nouvelle prime destinée à plus de 5 millions de personnes actives, dont environ 1 million de jeunes âgés de 18 à 25 ans, payées entre 0,8 et 1,2 smic, soit moins de 1 400 euros net mensuels.Ce futur dispositif doit remplacer à partir du 1er janvier 2016 le revenu de solidarité active (RSA) activité et la prime pour l’emploi (PPE), pour encourager le retour à l’emploi et améliorer les revenus des « travailleurs pauvres ». Le premier ministre Manuel Valls en avait fait l’annonce dès le 3 mars, lors de sa présentation du plan national de lutte contre la pauvreté, y incluant déjà les 18-25 ans jusqu’à présent exclus du RSA, et chiffrant l’ensemble du futur dispositif à 4 milliards d’euros pour an, soit environ autant que les coûts cumulés du RSA activité et de la PPE.Etudiants et apprentisMais dimanche, dans son interview sur Canal+, le chef de l’Etat a élargi le périmètre de la prime à « toutes les personnes qui sont dans des petits boulots, l’intérim, le temps partiel (…) pour que cela puisse être avantageux de continuer à travailler ». François Hollande a l’intention d’en faire bénéficier les étudiants, mais « à la condition qu’ils travaillent », et les apprentis. « Il veut que tous ceux qui travaillent dans le pays aient droit à cette prime dès 18 ans, en fonction de leurs revenus et de leur situation familiale », explique un proche du président de la République.Or, pour l’instant, le projet de loi sur le dialogue social ne concerne pas les deux dernières catégories. « Les étudiants et les apprentis ne sont pas dans le projet de loi », ont confirmé lundi au Monde la Rue de Grenelle et Matignon. L’ajout de ces deux catégories devra donc se faire par amendement gouvernemental ou parlementaire lors de l’examen du texte par les députés à partir de la fin du mois de mai.Outre le niveau de revenus mensuels, un nombre minimum d’heures de travail sera nécessaire pour prétendre à la prime, y compris chez les étudiants salariés. « Il y a environ un million d’étudiants qui travaillent, mais on ne va pas tous les prendre », prévient Matignon. « Un étudiant qui fait quelques heures de baby-sitting par mois pour se faire de l’argent de poche, n’y aura pas droit ; en revanche, un étudiant qui, pour payer ses études, a un job régulier à temps partiel par exemple, pourra y prétendre », selon une source gouvernementale.« Moins de 500 millions d’euros » Un critère de sélection pourrait être retenu : le fait pour un étudiant salarié de dépasser les 900 euros de revenus mensuels, qui le range automatiquement parmi les cotisants au régime général de la sécurité sociale et plus seulement au régime étudiant. « La prime n’est pas une aide pour tous les étudiants, mais davantage pour les travailleurs pauvres qui poursuivent des études », précise ainsi un proche de M. Hollande.Quel coût pourrait avoir cet élargissement alors que le gouvernement doit faire face à des restrictions budgétaires ? « Un milliard d’euros de plus », selon le député socialiste de Saône-et-Loire Christophe Sirugue, futur rapporteur du projet de loi et guère favorable à la mesure. « Moins de 500 millions d’euros », corrige-t-on dans l’entourage présidentiel. Pas un centime supplémentaire, fait savoir de son côté Matignon, qui n’entend pas augmenter l’enveloppe initiale de 4 milliards d’euros annoncée par M. Valls.Le casse-tête budgétaire est donc loin d’être réglé. D’autant qu’à ce stade, l’annonce de M. Hollande ne satisfait pas les partenaires sociaux, qui estiment qu’ajouter étudiants salariés et élèves apprentis aux travailleurs les plus pauvres, y compris chez les moins de 25 ans, risque d’entraîner une baisse de la future prime d’activité de ces derniers.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Plusieurs sources convergentes assuraient, lundi 20 avril, que la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, devrait annoncer dès mercredi 22 avril l’envoi d’une notification des griefs au géant énergétique russe Gazprom. Une décision lourde de conséquences d’un point de vue diplomatique. « Toute charge de ce type contre Gazprom serait vue comme des sanctions supplémentaires de l’Union européenne contre la Russie », prévenait lundi 20 avril une source proche du groupe d’Etat russe. Et cela à un moment où Moscou fait mine de vouloir respecter une paix fragile dans l’est de l’Ukraine, conclue sous l’égide de Berlin et de Paris (les accords dits « Minsk 2 »).La Commission européenne n’a pas souhaité confirmer l’information, se contentant de souligner que Mme Vestager, actuellement en tournée aux Etats-Unis, serait de retour à Bruxelles mercredi.« Réveil » de la politique antitrust européenneUne chose est sûre, Mme Vestager, ex-leader du Parti social-libéral danois, arrivée à Bruxelles en novembre 2014, est décidée à « réveiller » la politique antitrust européenne. Mercredi 15 avril, elle a lancé le même type de charge – un acte d’accusation en bonne et due forme – contre l’américain Google.Lire aussi :Bruxelles accuse Google d’abus de position dominanteLa Commission de Bruxelles avait ouvert en septembre 2012 une enquête formelle sur des pratiques supposées anticoncurrentielles de Gazprom, à la suite notamment d’un dépôt de plainte de la Lituanie. Elle avait alors mené des enquêtes dans huit pays européens au total : outre la Lituanie, l’Estonie, la Bulgarie, la République tchèque, la Hongrie, la Lettonie, la Slovaquie et la Pologne. Après des discussions sur un possible accord à l’amiable avec Gazprom, à la fin 2013, Bruxelles avait poursuivi son travail d’enquête au début 2014.A l’automne 2014, la « notification de griefs » était déjà rédigée et Joaquin Almunia, le prédécesseur de Mme Vestager, prêt à l’envoyer. Mais il n’avait pas reçu le feu vert du président de la Commission de l’époque, José Manuel Barroso, soucieux de ne pas envenimer des relations très tendues avec la Russie – un deuxième volet de sanctions, économiques, avait été voté par l’Union européenne (UE) durant l’été. « Mme Vestager a reçu, elle, le feu vert de M. Juncker [l’actuel président de la Commission] », croit savoir un proche du dossier. Une information non confirmée, mardi 21 avril au matin.Lire aussi :Margrethe Vestager, la commissaire qui s’attaque à GoogleQuelles charges Bruxelles pourrait-elle retenir contre Gazprom ? Le groupe russe est soupçonné de signer des accords trop contraignants avec ses clients européens, leur interdisant, par exemple, de revendre à des tiers les volumes surnuméraires qu’ils ont achetés auprès du conglomérat russe. On lui reproche aussi d’obliger ses clients à signer des contrats d’une trop longue durée. Ou encore, d’indexer le prix du gaz sur celui, très volatil, du pétrole : les plaignants plaident pour une indexation sur les prix du charbon.Mesures correctivesA compter de l’envoi de la notification de griefs, Gazprom aura environ deux mois pour peaufiner sa défense, puis les audiences contradictoires débuteront. A tout moment, une procédure de conciliation peut intervenir. La compagnie aurait d’ailleurs introduit une demande en ce sens, la semaine dernière. Elle aurait été balayée.Si la Commission n’est pas convaincue par les arguments de l’entreprise, elle peut aller jusqu’à lui imposer des mesures correctives, l’obliger à changer ses pratiques, et (ou) lui infliger une amende allant jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires mondial.Est-ce que parce que la notification risque de faire des vagues, qu’elle a « fuité » deux jours avant sa publication ? Peut-être. Mais Mme Vestager, comme tous les commissaires à la concurrence, n’est pas obligée de passer par le collège de la Commission pour valider sa décision. Pour certains experts des dossiers de concurrence, le timing politique est en tout cas très habile. « C’est le meilleur moyen de prouver qu’elle n’a pas une gestion politique des dossiers. En attaquant le russe Gazprom après l’américain Google, elle prouve que c’est la loi européenne en matière de concurrence, et uniquement elle, qu’elle applique », relève une source diplomatique.« La gestion d‎u temps par Mme Vestager force l’admiration, pour Jacques Lafitte, du cabinet d’avocats Avisa. La commissaire savait qu’elle allait être taxée d’anti-américanisme après son offensive sur Google, du coup elle sort les griefs contre Gazprom une semaine plus tard. L’histoire pourrait retenir avril 2015 comme le mois où les deux cas les plus édifiants de l’histoire de l’antitrust européen ont franchi une étape cruciale. »Reste à savoir quelle sera la réaction du Kremlin à une possible annonce de Bruxelles. Début 2014, le président Vladimir Poutine avait exprimé sa colère en décidant d’abandonner le gazoduc South Stream, destiné à contourner l’Ukraine. La Commission avait évoqué de possibles entorses à la concurrence et le président russe, dénonçant la pression exercée sur la Bulgarie pour qu’elle s’oppose au passage du réseau sur son territoire, avait menacé de réduire les livraisons de gaz aux Européens.Actuellement, Bruxelles poursuit avec Moscou et Kiev de difficiles négociations destinées à sécuriser l’approvisionnement de l’Ukraine et celui de l’Union – dont 15 % du gaz transite par le territoire ukrainien. L’UE achète annuellement 130 milliards de mètres cubes à Gazprom, mais veut réduire sa dépendance avec son projet d’union énergétique. Loin d’être concrétisé, celui-ci ne résoudra pas, à court terme, les problèmes de plusieurs pays de l’Est, qui continuent de dépendre à 80 % du gaz russe, voire de l’Italie ou de la Grèce, qui en dépendent à hauteur de 30 %.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.04.2015 à 16h30 • Mis à jour le21.04.2015 à 07h34 | Leila Marchand et Samuel Laurent François Hollande a-t-il choisi de faire cette sortie ? A-t-il parlé trop vite ? Toujours est-il que la comparaison opérée dimanche 19 avril par le chef de l'Etat entre le FN de Marine Le Pen et le Parti communiste des années 1970 a déclenché la fureur du PCF de 2015.Pierre Laurent, son premier secrétaire, exige des excuses, tandis que Jean-Luc Mélenchon estime qu'en « insultant le Parti communiste des années 1970, François Hollande oublie que c'était alors le programme commun qui conduisit à la grande victoire de 1981 ».Ce qu'a dit François Hollande :Marine Le Pen « parle comme un tract du Parti communiste des années 1970 (…) sauf que le Parti communiste, il ne demandait pas qu'on chasse les étrangers, qu'on fasse la chasse aux pauvres ».Peut-on faire cette comparaison ? Sans doute pas avec le « Parti communiste des années 1970 ». D'un point de vue historique, en effet, François Hollande s'est un peu raté : il aurait fallu parler des tentations nationalistes qui ont eu cours au PCF à la toute fin des années 1970 et au début des années 1980.1. Le programme commun ne parlait que peu d'immigrationDe 1972 à 1977, Parti socialiste et Parti communiste étaient alliés. En ce sens, le « Programme commun » de 1972, signé par le PS, le PCF et les radicaux de gauche, ambitionne de grandes réformes en termes d'emploi, une nationalisation de groupes industriels, une décentralisation des institutions…Ce projet se montre alors plutôt souple quant à l'immigration. Quand les « travailleurs immigrés » sont cités, c'est pour souligner qu'ils doivent avoir accès aux mêmes droits que les travailleurs français. Ecrit avant le choc pétrolier, ce programme songe peu à ces questions d'immigration, qui ne sont pas prioritaires à gauche. Mais la fin de la décennie 1970 ne ressemble, à cet égard, que peu au début : le chômage est en nette progression, dans un contexte de crise économique qui dure. Et à l'aube des années 1980, le PCF, qui a repris son indépendance du PS, change de discours.2. Les actions anti-travailleurs immigrés des maires PCF de banlieue parisienneLe 23 décembre 1980, la mairie communiste de Vitry-sur-Seine provoque un tollé : des travailleurs maliens ont été amenés de la ville voisine et plus riche, Saint-Maur, dans un bâtiment en cours de rénovation sur la commune, contre l'avis de la mairie de Vitry.A la veille de Noël, Paul Mercieca, maire de la ville, lance une opération commando : armé d'un bulldozer et de centaines de militants locaux, il fait détruire un mur du bâtiment et chasse les travailleurs immigrés (poursuivi durant des années pour ce fait, il sera finalement acquitté). Quelques semaines plus tard, un certain Robert Hue, maire de Montigny-lès-Cormeilles (Val-d'Oise), voulant lutter contre le trafic de drogue, met en cause une famille marocaine du quartier.A chaque fois, les maires communistes subissent un tollé de protestations de la part de la presse et d'une grande partie de la gauche. Ils essaient cependant d'expliquer leurs actions : les travailleurs immigrés sont concentrés dans les mêmes communes, ce qui est autant dommageable pour eux – vu les conditions vétustes dans lesquelles ils sont accueillis – que pour les communes qui doivent assurer leur prise en charge.3. « L'immigration nuit aux travailleurs » : le discours de MarchaisPlus largement, le discours que porte Georges Marchais, premier secrétaire et candidat, réclame une limitation de l'immigration, perçue comme nuisible aux droits et aux conditions des travailleurs.« En raison de la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leurs familles, la poursuite de l'immigration pose aujourd'hui de graves problèmes. Il faut stopper l'immigration officielle et clandestine », déclarait ainsi Georges Marchais, le 6 janvier 1981.Georges Marchais se défend alors de tout racisme et dit parler dans l'intérêt de tous :« Nous pensons que tous les travailleurs sont frères, indépendamment du pays où ils sont nés (...) » Mais « dans la crise actuelle, elle [l'immigration] constitue pour les patrons et le gouvernement un moyen d'aggraver le chômage, les bas salaires, les mauvaises conditions de travail, la répression contre tous les travailleurs, aussi bien immigrés que français. C'est pourquoi nous disons : il faut arrêter l'immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage. »Cette vision de l'immigration reste radicale : elle rend responsables du chômage les travailleurs immigrés.  Lors de la campagne présidentielle de 1981, Georges Marchais écrit une longue lettre au recteur de la mosquée de Paris. Il y détaille la position des communistes sur l'immigration, qui n'est pas sans rappeler un discours qu'on trouve aujourd'hui au FN ou dans une partie de l'UMP  :« Il faut résoudre d'importants problèmes posés dans la vie locale française par l'immigration [...] se trouvent entassés dans ce qu'il faut bien appeler des ghettos, des travailleurs et des familles aux traditions, aux langues, aux façons de vivre différentes. Cela crée des tensions, et parfois des heurts entre immigrés des divers pays. Cela rend difficiles leurs relations avec les Français. Quand la concentration devient très importante [...], la crise du logement s'aggrave ; les HLM font cruellement défaut et de nombreuses familles françaises ne peuvent y accéder. Les charges d'aide sociale nécessaire pour les familles immigrées plongées dans la misère deviennent insupportables pour les budgets des communes peuplées d'ouvriers et d'employés. L'enseignement est incapable de faire face… »4. Difficile de comparer deux époques si lointainesLe PCF a donc connu une phase où il tenait des positions opposées à l'immigration et à la présence de travailleurs immigrés, c'est un fait. Peut-on pour autant le comparer à l'actuel FN ?Marine Le Pen a opéré un glissement « à gauche » de son parti sur les thématiques économiques. Le FN n'hésite plus à critiquer les dérives du capitalisme ou du libéralisme, et à les opposer aux « travailleurs », reprenant une dichotomie classique à gauche. Surtout, le FN a su faire son nid dans nombre d'anciens bastions communistes et populaires, en jouant sur cette double rhétorique, contre l'immigration et contre le « grand patronat », qui peut présenter des similarités avec le discours communiste de 1981.Mais sur l'Europe, par exemple, si les positions peuvent être proches (Georges Marchais souhaitait une « protection de notre marché intérieur », et le slogan du PCF en 1981 était « Produisons français ! »), il est difficile de comparer. En 1981, la formation européenne est encore embryonnaire et concerne surtout des accords économiques à l'intérieur de ses frontières, sans monnaie unique et avec une plus grande marge de manœuvre pour les Etats membres. En 2015, la France est l'un des moteurs de la zone euro, qui est bien plus intégrée, au point de prendre des décisions budgétaires communes, qui contraignent en partie les politiques nationales.Surtout, le substrat idéologique du communiste est l'internationalisme. Le marxisme prône justement la disparition des frontières et l'union des « travailleurs de tous pays ». Si on peut questionner la période 81 où le PCF s'essaye au nationalisme, il n'est pas, comme le FN, héritier d'une tradition d'extrême-droite aux accents parfois racistes ou antisémites, comme le rappelle d'ailleurs François Hollande dans sa phrase.Leila MarchandJournaliste au MondeSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.04.2015 à 12h13 • Mis à jour le20.04.2015 à 17h56 C’est vrai, je suis de ce peuple, mort sans sépulture. Mon père et ma mère, qui ont pu échapper à la tourmente, ont eu la chance de trouver refuge en France. Il n’en a pas été de même pour le million et demi d’Arméniens qui ont été massacrés, égorgés, torturés dans ce qui a été le premier génocide du XXe siècle.Un vent de sable et puis d’oubli a longtemps recouvert ce meurtre de masse. Les gouvernements turcs qui ont succédé aux bourreaux de 1915 ont pendant des décennies pratiqué un négationnisme d’Etat. Ils ont parié sur l’amnésie et sur la lâcheté internationale. Et ils ont failli avoir raison.Pendant des années, le crime a pu être considéré comme payant. Il a fallu attendre les années 1980 pour que les nations commencent à le reconnaître. Sur la pointe des pieds, mezza voce. Le Parlement européen tout d’abord, en 1987. La France avec une loi promulguée le 29 janvier 2001. Une vingtaine d’autres Etats depuis. Et le Vatican il y a quelques jours.Face à une telle situation, tout être humain doué d’un peu de raison et de bonne foi ne peut que se trouver désemparé. Je ne fais pas exception à la règle. Je n’ai pas été élevé dans la haine. Le ressentiment ne fait pas partie de mon univers. Je n’en veux pas au peuple turc, qui a été éduqué dans le déni. Je veux faire confiance à la jeunesse de ce pays et à ce peuple que j’aime.Je sais qu’un jour elle ouvrira les yeux et demandera des comptes à ses dirigeants sur les années de mensonges et de déshonneur qui l’ont maintenue dans l’ignorance de sa propre histoire. Je suis certain qu’un jour, pas si lointain, elle effacera « cette tache sur le front », comme le disait le poète turc Nazim Hikmet, non pas en se mettant la tête dans le sable ou en la couvrant de cendres, mais par une réappropriation libératrice de son histoire.Dialogue arméno-turcCe jour-là, n’en doutons pas, les conditions seront réunies pour un dialogue arméno­-turc sincère et vertueux. Un pas sera franchi dans la légende de la fraternité. Je ne veux pas me poser en donneur de leçons à l’égard de ce peuple, de cette jeunesse. Qui suis-je pour le faire ? Mais, en tant que descendant des victimes, et de surcroît en tant que personnage public, une responsabilité particulière m’incombe.Je porte le poids de leur infinie souffrance. Un mandat moral me relie à elles. J’entends leurs prières. D’autant plus fort qu’elles ont été étouffées, bâillonnées. Les morts sont sans défense. Il appartient aux vivants de veiller à leur respect, à leur dignité. D’être attentifs à ce que l’oubli et le déni ne les tuent pas une seconde fois. Je crois que c’est le devoir de chaque Arménien de s’en préoccuper.Parce que ce que l’on a voulu anéantir en 1915, c’est l’Arménien, ce qu’il est. C’est moi, mais c’est vous aussi. Car, comme à Auschwitz, ce qu’ils ont également assassiné, c’est l’humanité. Pourquoi le gouvernement jeune-turc a-­t-­il commis cet acte ignoble ? Pourquoi a­-t­-il massacré tous ces gens ? M. Erdogan pourrait-il nous dire une parole de vérité sur ce sujet ? D’autant que la logique de l’hostilité envers les Arméniens continue, cent ans après, à faire des ravages.Je pense au blocus de la Turquie sur cette petite Arménie qui a survécu par miracle au génocide. Je pense à son refus de ratifier les protocoles signés en 2009 pour la normalisation des relations entre l’Arménie et la Turquie, dont Ankara conditionne la validation à un règlement de la question du Haut-­Karabagh, conforme bien sûr aux exigences de Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan. Je pense à son soutien politique et militaire à Ilham Aliyev, quasi-président à vie de l’Azerbaïdjan, qui a promis non seulement de mettre sous sa botte cette petite partie de territoire qui s’est libérée de l’oppression, mais qui menace aussi ouvertement d’envahir l’Arménie et d’occuper sa capitale, Erevan.Comment ne pas évoquer non plus l’attaque par des organisations djihadistes, le 21 mars 2014, du bourg arménien de Kessab en Syrie, situé à quelques encablures de la frontière turque et dont tout indique qu’elle n’aurait pu se réaliser sans le feu vert d’Ankara ?Comment ne pas penser au mémorial de Deir ez-Zor, également en Syrie, seul monument dédié aux victimes du génocide sur la terre où elles ont été martyrisées. Cet ossuaire a été dynamité le 18 septembre dernier par Daech, et nombre d’analystes estiment que cette profanation a bénéficié du consentement d’Ankara. Et puis, est-il possible de passer aussi sous silence le drame des chrétiens d’Orient, assyro-chaldéens, syriaques et arméniens, ainsi que la tragédie des yézidis, qui continuent jusqu’à aujourd’hui d’être persécutés. Toutes ces questions constituent des enjeux de la reconnaissance du génocide par la Turquie. L’impunité a donné le mauvais exemple.Les atrocités en cours aujourd’hui au Moyen-Orient plongent leurs racines dans les abominations de 1915, dont la région porte non seulement les stigmates mais également la mémoire. Elles ont proliféré sur la norme dominante qui s’est instaurée depuis l’époque. Ce modèle a laissé croire que la déraison du plus barbare finissait toujours par s’imposer. Faut-il s’y résigner ?Pendant la seconde guerre mondiale, le domicile de mes parents qui étaient installés rue de Navarin (Paris IXe), était fréquenté par les résistants du Groupe Manouchian. J’ai eu la chance étant jeune de côtoyer ces Arméniens et ces émigrés juifs qui combattaient l’occupation allemande. Le souvenir de cette période de ma vie ne m’a jamais quitté. Je n’oublierai jamais le courage et la grandeur de ces étrangers qui se sont portés volontaires pour libérer la France et lutter contre le racisme et l’antisémitisme.Je me rappelle des paroles de Missak et Mélinée Manouchian, tous deux orphelins et rescapés du génocide de 1915, qui voyaient dans le sort réservé aux juifs une répétition de ce qu’avait subi leur propre peuple. Dans sa dernière lettre à Mélinée, envoyée avant qu’il ne passe devant le peloton d’exécution nazi, Missak avait écrit ces mots bouleversants : « Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand. » Cette phrase d’une très grande hauteur de vue est restée gravée dans ma conscience.Ils ne combattaient pas contre les Allemands. Ils mettaient leur vie en péril pour la liberté de la France et pour la défense de ces communautés qu’on assassinait sous leurs yeux : les juifs, les Tziganes. Ils luttaient contre une barbarie que l’on n’avait pas éradiquée après la première guerre mondiale et qui resurgissait à la faveur de la seconde, sous un autre masque.Insatiable nationalisme panturcCar le problème est bien là. Cent ans après, « le ventre est toujours fécond d’où a surgi la bête immonde ». On le voit à travers le sort des minorités du Moyen-Orient, on le voit moins quand il s’agit des menaces qui pèsent sur l’Arménie et le Haut-Karabagh. Et pourtant ! Il n’y a pas eu une semaine depuis le début de l’année sans qu’un jeune de 20 ans ne meure sur la ligne de contact entre le Haut-Karabagh et l’Azerbaïdjan. Ça me crève le cœur.Alors que la présence des Arméniens s’est réduite comme peau de chagrin dans ces terres qui furent le berceau de leur histoire, des gosses continuent d’être tirés comme des lapins parce qu’ils sont chargés de résister aux appétits d’un nationalisme panturc décidément insatiable.1915­-2015 : si peu de choses ont changé… Les grandes puissances, qui ont l’habitude de subordonner la morale à leurs intérêts, portent bien sûr leur part de responsabilité dans la permanence de cette série de catastrophes dont on ne voit pas la fin. Combien de fois le peuple arménien a-­t-­il été enfumé, trahi, abandonné à son sort ? Les marchands d’armes sont devenus aujourd’hui les meilleurs amis de la « pétro­dictature » azerbaïdjanaise, dont le budget militaire équivaut à lui seul au PIB de la petite Arménie. Tandis que de l’autre côté de la frontière on professe le négationnisme d’Etat, indicateur s’il en est d’une propension à la récidive.La mort continue donc de rôder autour du peuple arménien. Jusqu’à quand ? Je voudrais cependant conclure cette tribune par une note d’optimisme. On ne se refait pas ! Un sondage international réalisé à la demande du Mémorial de la Shoah a révélé qu’environ 33 % des Turcs de 18 à 26 ans sont favorables à une reconnaissance du génocide arménien. Etant donné les tabous de ce pays, ce chiffre incite à la confiance.La lecture de cette enquête m’a empli de joie. Elle m’a conforté dans mon respect pour ce peuple turc qu’il ne s’agit pas de montrer du doigt pour un crime qu’il n’a pas lui-même commis. Elle m’a fait entrevoir qu’un jour peut-être cette région du monde sera comme la famille Aznavour, qui compte des chrétiens, des juifs et des musulmans que j’aime d’un même amour. Je me prends à rêver. Mais la réalité d’une actualité bien sombre finit régulièrement par s’imposer à moi, qui dispose de si peu de moyens d’agir pour en changer le cours.Puisse ce triste anniversaire –­ c’est la première fois dans l’histoire que l’on commémore les cent ans d’un génocide – faire avancer les consciences. C’est à ça, aussi, paraît-il, que servent les commémorations.Charles Aznavour Olivier Faye « Mme Le Pen parle comme un tract du Parti communiste des années 1970 », a estimé François Hollande, dimanche, dans l’émission « Le Supplément » sur Canal+. Une comparaison entre FN et PCF qui relève de l’« infamie » pour l’historien Roger Martelli, ancien dirigeant du parti, dont il a quitté les instances en 2008.Lire aussi :Les points-clés de l’intervention de François Hollande sur Canal+La comparaison faite par François Hollande entre le PCF des années 1970 et le Front national d’aujourd’hui vous semble-t-elle justifiée ?Roger Martelli : c’est extrêmement choquant pour le Parti communiste. Le PCF des années 1970 était engagé dans le programme commun avec le PS, il était un artisan de sa promotion. A la fin de cette décennie, en particulier à l’approche des élections européennes de 1979, il a mis en garde contre tout risque de dérive libérale, aussi bien au niveau national qu’européen. Cela n’est pas conforme à la réalité que de le comparer au Front national d’aujourd’hui. Le FN est certes dans une stratégie de respectabilité et de dédiabolisation, mais il reste ancré dans une simple logique de captation du ressentiment des catégories populaires, qui se sentent oubliées. François Hollande porte d’ailleurs une responsabilité dans ce sentiment d’abandon. Le PC de la fin des années 1970 et du début des années 1980 avait pris ses distances avec le PS. Essayer de dénaturer le PCF, c’est une manière de disculper le Parti socialiste.François Hollande appuie son raisonnement sur le fait que le FN s’implante dans des régions où le PCF enregistrait de gros scores, comme le Nord-Pas-de-Calais.La comparaison FN-PC est classique mais infondée. Le FN chasse sur des terres populaires et ouvrières, il essaye de s’implanter sur des territoires marqués par la désindustrialisation, qui étaient en effet des territoires avec un fort électorat communiste. Mais ce n’est pas pour autant qu’il y a un transfert des voix de l’un à l’autre. Ce n’est pas parce que l’on se trouve sur les mêmes territoires que l’on retrouve les mêmes électeurs des années après. Il faut se poser les vraies questions. Pourquoi y a-t-il de l’abstention ? Pourquoi y a-t-il un vote FN si important ? Les responsables sont à trouver du côté des partis de gouvernement, à commencer par le PS. Ils ne peuvent pas botter en touche.Le Front national se réclame régulièrement du Parti communiste de cette époque, en évoquant le discours tenu par Georges Marchais sur l’immigration, qui liait cette dernière à la progression du chômage. Est-ce justifié ?L’amalgame, même feutré, avec le FN, est une infamie. Le PCF a porté un discours de promotion des catégories populaires qui, avec le temps, a peut-être sous-estimé l’importance prise par les personnes issues de l’immigration dans cette frange de la population. Mais laisser entendre que le PCF était contre l’immigration est faux. Il y a eu d’insignes maladresses dans la manière de dire les choses, de les montrer, par exemple à Montigny-lès-Cormeilles ou à Vitry [en 1981, Robert Hue, maire de Montigny, avait désigné à la vindicte une famille de Marocains pour son implication supposée dans un trafic de drogue]. C’était pour montrer la ghettoïsation des catégories populaires. Les communistes voulaient mettre le sujet sur le devant de la scène, mais cela a été fait de manière maladroite.Olivier Faye 20.04.2015 à 10h12 • Mis à jour le20.04.2015 à 15h11 | Bastien Bonnefous et Nicolas Chapuis C’est une première sous la Ve République. Le président de la République a décidé de saisir lui-même le Conseil constitutionnel sur le projet de loi renseignement. François Hollande en a fait l’annonce dimanche 19 avril sur le plateau du « Supplément », l’émission de Canal+ : « Le Conseil constitutionnel pourra regarder lui aussi, en fonction du droit, si ce texte est bien conforme, ou certaines de ses dispositions sont bien conformes, à la Constitution. »Lire aussi :Les points-clés de l’intervention de François Hollande sur Canal+Cette mesure exceptionnelle – jamais une loi ordinaire n’avait fait l’objet d’une telle saisine – souligne le caractère particulier de ce texte qui a pour but de définir les missions et de sécuriser la pratique des services secrets qui, jusqu’à présent, exerçaient une partie de leurs activités de renseignement en dehors de tout cadre légal. C’est également le premier projet de loi sur lequel l’avis du Conseil d’Etat a été rendu public, comme l’avait souhaité le chef de l’Etat à l’automne 2014.Pour François Hollande, c’est une façon de reprendre la main politiquement sur un texte qui soulève de fortes inquiétudes. « Sur un texte qui touche à l’équilibre entre la sécurité et les libertés publiques, le président voulait éviter que la saisine du Conseil constitutionnel puisse apparaître comme un instrument ou un enjeu partisan », explique l’Elysée. Selon son entourage, la décision de saisir le Conseil constitutionnel a été définitivement arbitrée vendredi matin. Le chef de l’Etat avait gardé l’annonce pour l’émission. Il n’a pas pu la placer au début de l’échange et a donc dû y revenir à la fin soulignant lui-même « l’importance » de cette décision.Lire aussi : Pourquoi la loi sur le renseignement cristallise les critiques« Ça permet de montrer qu’il n’y a aucune entourloupe »En réalité, elle est davantage symbolique qu’autre chose. Le Conseil constitutionnel aurait probablement été saisi dans tous les cas. Des parlementaires de droite, comme François Fillon, l’avaient déjà publiquement envisagé. Selon son entourage, Claude Bartolone avait prévu lui-même de le faire. « Ça sécurise et ça permet de montrer qu’il n’y a aucune entourloupe. En plus, la droite l’aurait fait de toute façon », explique-t-on à la présidence de l’Assemblée.De son côté, Matignon explique que l’exécutif pensait « depuis le début qu’il faudrait saisir le Conseil constitutionnel ». Pas de surprise, donc pour le gouvernement, promis juré. Pourtant, durant les débats parlementaires, ni Manuel Valls ni le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, interpellés par des députés de la majorité comme de l’opposition sur ce point, n’avaient voulu s’exprimer. « Ils ne m’avaient pas répondu alors que j’étais venu deux fois à la charge », se souvient le socialiste Pouria Amirshahi, élu des Français de l’étranger, qui estime que le gouvernement semblait fortement hésiter.Lire le décryptage : Loi renseignement : on a vérifié le « vrai/faux » du gouvernementLes services du premier ministre expliquent désormais que tout était prévu de longue date : avant de saisir les juges constitutionnels, le gouvernement voulait attendre la fin des débats et des votes en première lecture à l’Assemblée ainsi que le début des vacances parlementaires, avant l’examen du projet de loi au Sénat. Ce dimanche a donc été jugé comme « la bonne fenêtre » pour l’exécutif, tente d’expliquer un conseiller.« Personne ne vous écoutera »En « levant l’hypothèque du Conseil constitutionnel », selon les mots de l’Elysée, le chef de l’Etat veut surtout couper l’herbe sous le pied aux opposants à un projet de loi jugé liberticide. Il n’a eu de cesse sur Canal+ de balayer les soupçons. « Cessons de croire qu’il y a un système général d’écoutes. Pourquoi voudriez-vous que l’Etat, même les services, entreprennent de savoir ce que nous faisons, y compris dans notre vie privée ? », a-t-il demandé.Voir le visuel interactif : La galaxie des opposants au projet de loi sur le renseignementMais l’argumentaire a été brouillon et parfois imprécis, sur l’utilisation d’algorithmes pour surveiller les communications ou sur la Plate-forme nationale de cryptage et de décryptement (PNCD), système d’écoute à grande échelle dont il a semblé reconnaître l’existence.François Hollande a fini par résumer la philosophie générale du texte : « Personne ne vous écoutera sauf s’il y a eu un certain nombre de suspicions sur vos activités terroristes ou sur vos liens avec des personnes terroristes. » Et de rajouter également la dimension économique : « Ce dont il s’agit, c’est uniquement de la lutte contre le terrorisme ou de nos intérêts car il y a aussi des personnes qui viennent nous espionner pour savoir comment nos entreprises travaillent. »Voir la vidéo : Loi renseignement : une surveillance de masse ?Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Charlotte Bozonnet (Sétif (Algérie), envoyée spéciale) Algérie : Todeschini rend hommage aux victimes... par lemondefrUn « geste fort et symbolique ». C’est ainsi que le secrétaire d’Etat aux anciens combattants et à la mémoire, Jean-Marc Todeschini, a qualifié son déplacement dans la ville algérienne de Sétif, dimanche 19 avril, à 300 km à l’est d’Alger. Cette visite est la première d’un représentant du gouvernement français pour commémorer, soixante-dix ans après, les massacres du 8 mai 1945, considérés comme le véritable premier acte de la guerre d’Algérie.Accueilli à l’aéroport de la ville par son homologue, Tayeb ­Zitouni, le ministre des moudjahidine, M. Todeschini a déposé une gerbe de fleurs devant le mausolée de Saal Bouzid, ce jeune scout tué le 8 mai 1945 pour avoir brandi un drapeau algérien. Ce jour-là, alors que la France fête la victoire contre le nazisme, l’histoire tourne au drame dans l’Est algérien, à Sétif mais aussi à Guelma et à Kheratta, où les manifestations sont réprimées dans le sang. En quelques semaines, des milliers d’Algériens – entre 10 000 et 45 000, selon les sources – seront tués, ainsi qu’une centaine d’Européens.« En me rendant à Sétif, je dis la reconnaissance par la France des souffrances endurées et rends hommage aux victimes algériennes et européennes de Sétif, de Guelma et de Kheratta », a inscrit le secrétaire d’Etat dans le livre d’or du musée de la ville, appelant Français et Algériens, « au nom de la mémoire partagée par nos deux pays (…), à continuer d’avancer ensemble vers ce qui les réunit ».« Tragédie inexcusable »En 2005, l’ambassadeur de France à Alger, Hubert Colin de Verdière, avait évoqué une « tragédie inexcusable ». En 2008, l’ambassadeur Bernard Bajolet avait pointé la « très lourde responsabilité des autorités françaises de l’époque dans ce déchaînement de folie meurtrière », ajoutant que « le temps de la dénégation est terminé ». Une reconnaissance formulée au plus haut niveau en décembre 2012 par François Hollande. Devant le Parlement algérien, le chef de l’Etat français avait dénoncé la colonisation, « un système profondément injuste et brutal », reconnu « les souffrances (…) infligées au peuple algérien », dont les massacres de Sétif. « Le jour même où le monde triomphait de la barbarie, la France manquait à ses valeurs universelles », poursuivait le président.Soixante-dix ans après, et en dépit de ces « pas » vers une histoire commune, le travail de mémoire reste un exercice difficile. L’annonce du voyage de ­M. Todeschini a provoqué de nombreuses réactions ces dernières semaines. En France, l’Union nationale des combattants (UNC) avait exprimé sa « stupeur » face à une « provocation inacceptable ». L’association d’anciens combattants dénonce cette visite comme « une démarche supplémentaire de repentance » de la France.« Cette visite est la traduction des propos tenus par le président de la République en décembre 2012. (…) Le geste joint à la parole », a clarifié dimanche M. Todeschini, ajoutant : « Je ne suis pas dans un acte de repentance. »Afin de limiter les polémiques, aucun discours officiel n’a accompagné la cérémonie de Sétif. Le secrétaire d’Etat a également pris soin d’inscrire ce déplacement dans le cadre plus large d’un « voyage mémoriel ». « Aucune mémoire n’est oubliée », a fait valoir M. Todeschini, qui s’est aussi rendu au cimetière marin de Mers el-Kébir, où 1 300 marins français furent tués dans une attaque britannique en juillet 1940, ainsi qu’au cimetière militaire du Petit Lac, à Oran, en présence d’une dizaine d’anciens combattants algériens.Ce voyage s’inscrit aussi dans le cadre du rapprochement franco-algérien engagé depuis l’élection de François Hollande. Après des relations tendues sous le mandat de Nicolas Sarkozy, les deux pays affichent aujourd’hui une entente cordiale autour de la lutte contre le terrorisme au Sahel ou de la coopération économique. Après Jean-Marc Todeschini, ­Laurent Fabius et Emmanuel Macron devraient se rendre en Algérie mi-mai.Charlotte Bozonnet (Sétif (Algérie), envoyée spéciale)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.04.2015 à 08h38 • Mis à jour le20.04.2015 à 14h42 « Lamentable », « scandaleuse », « honteuse »… La saillie de François Hollande comparant Marine Le Pen à un « tract du PCF des années 1970 » a ulcéré les dirigeants communistes. Le premier d'entre eux, Pierre Laurent, secrétaire national du parti, s'est dit « scandalisé » et a réclamé lundi 20 avril sur France 2 au président de la République des « excuses publiques » : « C'est une phrase lamentable et c'est la seule chose que le président de la République a trouvé à répondre à des électeurs qui lui disaient leur désarroi. »Lire : Hollande compare Marine Le Pen à un « tract » communiste et s'attire les foudres du PCF« Je lui rappelle, puisqu'il parle des tracts du Parti communiste dans les années 1970, qu'à l'époque la gauche avait un programme, c'était même un programme commun. Et quand il fallait nationaliser (…), eh bien la gauche le faisait à l'époque, elle ne démissionnait pas. Cette déclaration du président de la République, c'est l'aveu de son renoncement à parler au monde ouvrier », soulignait dès dimanche soir Pierre Laurent.« Hollande insulte une partie de la République »Membres du PCF dans les années 1970, les anciens ministres communistes de François Mitterrand se sont, eux, sentis « insultés ». « Rien ne peut justifier une comparaison aussi odieuse qu'absurde », écrivent Charles Fiterman, Anicet Le Pors et Jack Ralite dans une déclaration commune transmise lundi à l'Agence France-Presse.Lire l'interview de Roger Martelli : « L’amalgame PCF-FN est une infamie »Lundi, sur Sud Radio, le porte-parole du PCF Olivier Dartigolles a enfoncé le clou :« C'est un propos totalement nullissime, pas à la hauteur des évènements. Il faudrait que Hollande feuillette un bouquin d'histoire. Le PC des années 1970 voulait changer la vie, ça en dit long sur la démission intellectuelle et morale de Hollande vis-à-vis du FN. »Pour le conseiller municipal de Pau, « il faut démystifier la ressemblance entre les programmes économiques du PCF et du FN (...) : le projet du FN reste très libéral et joue sur les peurs. Historiquement il y a du sang qui a coulé entre nous. Hollande insulte une partie de la République. Demander des excuses ce n'est pas exagéré. C'est le propos qui est sidérant. »« Pas d'amalgame » selon Le FollDénonçant une comparaison « indigne et inepte », l'adjoint PCF à la mairie de Paris, Ian Brossat, estime que François Hollande « contribue à dédiaboliser encore un peu plus le FN. C'est une faute politique et une faute morale. » « Son propos est d'une totale bassesse et indigence, indigne d'un président élu aussi par les communistes », a enfin estimé Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle de 2012.Interrogé sur le sujet sur RMC et BFM-TV, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a repoussé l'idée d'excuses publiques et assuré qu'il n'y avait « pas d'amalgame ». Le ministre de l'agriculture a développé :« [M. Hollande] a bien fait la différence entre ce qu'était le tract sur les nationalisations, la fermeture des frontières et contre l'Europe, et ce qui est la nature du Front national qui va sur d'autres terrains et en particulier celui de l'immigration, ce qui n'est pas du tout et n'a jamais été la position du Parti communiste. »« Mais, a-t-il toutefois observé, il y a une analogie sur des terres et des zones anciennement communistes et qui votent aujourd'hui Front national. » Béatrice Jérôme Depuis la vague bleue des départementales, les socialistes écartent de moins en moins la perspective de perdre la région Ile-de-France, sauf à trouver un candidat providentiel. Et si c’était lui, Claude Bartolone, se dit-on au siège du Parti socialiste. Le PS a testé grâce à un sondage la candidature du président de l’Assemblée nationale aux régionales de décembre. Censé rester confidentiel, l’enquête commandée par la rue de Solférino a été révélée par Le Journal du dimanche, samedi 18 avril.Le sondage, réalisé par l’institut Harris Interactive du 10 au 14 avril auprès de 1 000 personnes, crédite Valérie Pécresse, candidate de l’UMP, de 25 % des voix au premier tour. M. Bartolone recueillerait 21 % des suffrages, soit le même score que ceux de Jean-Paul Huchon, le président sortant de la région, et de Benoît Hamon, également testé dans le sondage. Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, ne verrait pas d’un mauvais œil l’ex-patron de la Seine-Saint-Denis entrer en lice.Car le scénario qui se profile inquiète bon nombre de socialistes. Une primaire interne au PS, programmée le 28 mai, doit départager M. Huchon et Marie-Pierre de La Gontrie, numéro deux de l’exécutif régional. Le duel entre les deux copilotes de la région menace de tourner aux règlements de comptes personnels et de donner une image délétère du PS. La candidature de M. Bartolone pourrait conduire, espère-t-on rue de Solférino, les deux autres prétendants à s’incliner.Bienveillance de François Hollande« Parmi les dirigeants du PS, ajoute un proche du président de la région, certains ne souhaitent pas qu’Huchon soit désigné. Ce sont les mêmes qui soutiennent Mme de La Gontrie. Voyant qu’elle n’est pas sûre de l’emporter à la primaire, ils essayent de mettre en orbite un troisième homme. » La candidature de M. Bartolone est aussi regardée avec bienveillance par François Hollande, qui l’a dit à l’intéressé. Le chef de l’Etat estime qu’il serait le plus à même de réussir l’union dès le premier tour avec les écologistes. Manuel Valls y serait aussi favorable. Au passage, en étant candidat, M. Bartolone aurait un autre objectif que celui qu’on lui prête : succéder à l’actuel locataire de Matignon.M. Bartolone a glissé à quelques journalistes, récemment, qu’il n’était pas candidat « à une investiture pour les régionales ». « Ce n’est pas d’actualité », confirme son entourage. Le président de l’Assemblée estime, à ce stade, qu’il n’a pas intérêt à jouer les juges de paix entre socialistes.Entrer dans cette bataille obligerait le président de l’Assemblée nationale à trancher un dilemme : quitter l’Hôtel de Lassay ou rester au perchoir au risque d’offrir à Mme Pécresse, députée des Yvelines, l’occasion d’utiliser l’hémicycle du Palais-Bourbon comme une caisse de résonance pour sa campagne. Pour une bataille régionale à l’issue incertaine, le prix à payer serait donc fort pour lui.Un sondage pas dissuasifA la lecture du sondage, les proches du patron de la région veulent croire que l’hypothèse Bartolone a fait long feu. « Ceux qui ont commandé ce sondage sont des pieds nickelés, accuse un de ses soutiens. Ils croyaient démontrer que M. Bartolone écraserait M. Huchon, or il fait seulement jeu égal avec lui. » Quant à Mme de La Gontrie, créditée de 18 % des suffrages, pour les amis de M. Huchon, elle est « définitivement distancée ».Tel n’est pas l’avis de la numéro deux de la région. Ce sondage « renforce ma détermination », affirme, au contraire, Mme de la Gontrie, soulignant qu’elle est « à trois points seulement du président sortant, en poste depuis dix-sept ans, et de personnalités bien installées dans la vie politique française », alors que sa campagne pour la primaire commence à peine.De leur côté, les partisans d’une candidature de M. Bartolone jugent que le sondage n’est pas dissuasif : « Il ne donne qu’une photo de départ, estime l’un d’eux. Bartolone n’est pas encore descendu dans l’arène. C’est jouable pour lui. »S’il devait persister à rester en dehors de la partie électorale, M. Bartolone a encore dans sa manche une carte maîtresse. L’ex-patron de la Seine-Saint-Denis sait que son soutien apporté à l’un ou l’autre des candidats à la primaire et le vote de la fédération socialiste de son département vont être décisifs pour les départager à la primaire.Aussi compte-t-il entretenir le suspense sur son choix jusqu’au lendemain de la date-limite de dépôt des candidatures à la primaire, le 7 mai. « Bartolone adore jouer les faiseurs de roi », rappelle un socialiste francilien. Ou de reine.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.04.2015 à 10h03 | Loïc Soleymieux A huit mois des élections régionales, prévues pour décembre, la manière dont se déroulera le scrutin se dessine peu à peu, mais quelques zones de flou subsistent. Si les frontières des 13 nouvelles régions sont connues, on débat encore de leurs compétences, de certaines capitales régionales, de la date choisie pour les élections, etc.Le point sur ce que l'on sait :Quand vote-t-on ?Qui élit-on ?Quel sera le rôle des régions ?Quelles capitales régionales ?Quels sont les enjeux de l'élection ?Qui est candidat ?Quand vote-t-on  ?Pour la première fois depuis 1965, les Français vont voter en fin d'année, ce qui n'est pas sans poser problème (cf. encadré ci-dessous). Le scrutin doit avoir lieu les dimanches 6 et 13 décembre.Pourquoi un vote en décembre ? A cause de la réforme territoriale, qui va faire naître 13 nouvelles régions, issues de la fusion des 22 actuelles, au 1er janvier 2016. Le gouvernement a positionné les élections juste avant cette date, tout en respectant le délai obligatoire d'un an entre la convocation d'une élection (loi de novembre 2014) et le scrutin.Qui élit-on ? Les élections régionales vont permettre de choisir :Les 1 757 conseillers régionaux des 13 nouvelles régions métropolitaines : Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne ; Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie ; Bourgogne et Franche Comté ; Haute-Normandie et Basse-Normandie ; Rhône-Alpes et Auvergne ; Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ; Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes ; Bretagne ; Pays de la Loire ; Centre ; Ile-de-France ; Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Corse.Les conseillers régionaux de la Guadeloupe et de la Réunion (La collectivité unique de Mayotte a voté pour ses représentants lors des dernières départementales.)Les conseillers des Assemblées de Guyane et de Martinique : les deux départements ultra-marins deviennent des collectivités territoriales uniques, avec département et région fusionnés.Lire : Deux fois moins de régions mais toujours autant de conseillers régionauxLire : La carte à 13 régions définitivement adoptéeQuel sera le rôle des régions ?La loi Notre (Nouvelle organisation territoriale de la République), votée en première lecture au Parlement, entend clarifier les compétences entre les différentes collectivités territoriales. Le secrétaire d'Etat à la réforme territoriale, André Vallini, la résume ainsi : « Aux régions, l'économie ; aux départements, la solidarité ; au bloc communal, les services de proximité. »Les parlementaires ont confirmé cette vision en supprimant la clause de compétence générale pour les départements et les régions, qui permettait à chaque collectivité de financer n'importe quel domaine.Si le texte n'est pas modifié en seconde lecture, les régions auront ainsi les compétences suivantes :Développement économiqueGestion des fonds européensFormation professionnelle, apprentissage et coordination des politiques des acteurs de l'emploi (hors Pôle Emploi)LycéesEnvironnementAdaptation locale des lois potentiellement « régionalisables » (comme pour la loi sur l'eau en Bretagne)Compétences partagées :Aménagement du territoire : grands équipements, zones d'activité (l'attribution des parcelles reste à l'échelon communal)Transport : TER, cars interurbains et scolaires (les transports urbains restent à l'échelon communal)TourismeAide aux entreprisesCultureSportLes régions n'ont finalement pas obtenu la gestion des routes départementales et des collèges, qui restent confiés aux départements. La loi Notre revient au Sénat le 26 mai pour une seconde lecture en séance.Quelles capitales régionales ? La question agite la plupart des régions nouvellement fusionnées : quelle ville va devenir le nouveau chef-lieu ? Pour le moment, seule Strasbourg est officiellement désignée. Un gage inscrit dans la loi pour mieux faire accepter à l'Alsace sa fusion avec la Champagne-Ardenne et la Lorraine.S'il n'y a guère de suspense pour certaines régions (Lyon, Lille, Bordeaux devraient garder leur statut de capitale régionale), d'autres mènent une véritable bataille, à l'instar de Caen et Rouen en Normandie. Selon Europe 1, le gouvernement n'aurait toujours pas tranché sur ce cas, mais l'aurait fait pour Midi-Pyrénées - Languedoc-Roussillon, où la ville de Toulouse a été préférée à Montpellier. Une liste provisoire devrait être officiellement dévoilée avant l'été, mais les villes pourront négocier jusqu'en juillet 2016, six mois après l'application de la réforme territoriale. Lire : Le casse-tête politique des capitales régionalesQuels sont les enjeux de l'élection ?Depuis 2010, la gauche détient toutes les régions métropolitaines, hormis l'Alsace. D'après les projections du Monde à l'issue des élections départementales de mars, des régions pourraient basculer à droite, voire à l'extrême droite. Une question se pose : l'UMP et le PS partiront-ils dès le premier tour avec leurs alliés respectifs, l'UDI d'un côté, EELV de l'autre ? Des alliances qui pourraient profondément changer le résultat de l'élection, alors qu'on prédit de bons scores pour le FN.Qui est candidat ?L'UMP, le PS et l'UDI ont déjà investi nombre de leur tête de liste, même s'il reste des candidats à départager. Des fusions de listes pourraient cependant avoir lieu avant le premier tour. Des négociations sont déjà en cours entre l'UDI et l'UMP.Le Front de Gauche et les écologistes n'ont pas encore choisi leur ligne pour les régionales : partis dans une alliance commune contre le PS dans la majorité des cantons lors des départementales, ils participaient généralement aux exécutifs des régions PS depuis 2010.Pour le FN, sept têtes de liste sont déjà actées. C'est le cas en Provence-Alpes-Côte d'Azur, où Marion Maréchal Le Pen a été investie à la place de Jean-Marie Le Pen : le président d'honneur du FN a été écarté à la suite de son interview donnée au journal d'extrême-droite Rivarol qui a fait polémique. Marine Le Pen, elle, hésite à se lancer dans la bataille du Nord-Pas-de-Calais - Picardie. Tour d'horizon des têtes de liste actées.Nord Pas-de-Calais + Picardie : Xavier Bertrand (UMP), Valérie Létard (UDI), Pierre de Saintignon (PS) Basse Normandie + Haute Normandie : Véronique Louwagie et Françoise Guégot (UMP), Hervé Morin (UDI), Nicolas Mayer-Rossignol (PS sortant) Nicolas Bay (FN)Ile-de-France : Valérie Pécresse (UMP), Chantal Jouanno (UDI), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France)Emmanuelle Cosse (EELV)Wallerand de Saint Just (FN)Alsace + Champagne-Ardennes + Lorraine : Philippe Richert (UMP sortant), Laurent Hénart (UDI), Jean-Pierre Masseret (PS sortant)Centre Val-de-Loire : Guillaume Peltier (UMP), Philippe Vigier (UDI),François Bonneau (PS sortant)Bretagne : Marc Le Fur (UMP), Michel Canevet (UDI)Gilles Pennelle (FN) Pays de la Loire : Bruno Retailleau (UMP), Yannick Favennec (UDI), Christophe Clergeau (PS)Pascal Gannat (FN)Aquitaine + Limousin + Poitou-Charentes : Jean-Marc Gabouty (UDI), Alain Rousset (PS, sortant)Bourgogne + France-Comté : Alain Joyandet (UMP), François Sauvadet (UDI)Sophie Montel (FN) Auvergne + Rhône-Alpes : Laurent Wauquiez (UMP), Franck Reynier (UDI), Jean-Jack Queyranne (PS, sortant)Midi-Pyrénées + Languedoc-Rousillon : Philippe Bonnecarrère (UDI),Carole Delga (PRG soutenu par le PS)Louis Aliot (FN)Provence-Alpes-Côte d'Azur : Christian Estrosi (UMP), Sophie Joissains et Rudy Salles (UDI),Christophe Castaner (PS)Marion Maréchal Le Pen (FN)Corse : Jean Toma (UDI)Martinique : Philippe Petit (UDI) Guadeloupe : Victorin Lurel (PS)Réunion : Didier Robert (UMP, sortant)Guyane : (pas de candidat connu)Loïc SoleymieuxJournaliste au Monde Michel Noblecourt Le but du projet de loi « relatif au dialogue social et au soutien à l’activité des salariés » est de transformer l’échec de la négociation entre les syndicats et le patronat sur le dialogue social, le 22 janvier, en « progrès social majeur », selon la formule du ministre du travail. Le Monde s’est procuré le texte que M. Rebsamen présentera au conseil des ministres, mercredi 22 avril. Il comporte 26 articles dont voici les points essentiels.Une représentation universelle des salariés dans les très petites entreprises (TPE)Des commissions paritaires interprofessionnelles sont instituées au niveau régional pour les entreprises de moins de 11 salariés. Composées de 20 membres – 10 pour les syndicats et 10 pour les employeurs – issus de ces TPE, elles ont pour attributions « d’apporter des informations, de débattre et de rendre tout avis utile sur les problèmes spécifiques » à ces entreprises, « notamment en matière d’emploi, de formation, de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, de conditions de travail et de santé ». Les syndicats, dans le cadre du scrutin de représentativité tous les quatre ans, « peuvent mentionner sur leur propagande électorale l’identité des salariés qu’ils envisagent de désigner ». Bénéficiant d’un crédit d’heures (5 heures par mois au plus) et d’une protection, ces élus « n’ont pas accès aux locaux de l’entreprise ». Lire aussi :Dialogue social : la loi Rebsamen s’efforce de ne fâcher personneValorisation des parcours professionnelsUn dispositif national de valorisation des compétences est créé pour les représentants du personnel. L’Etat établira, en concertation, une « liste de compétences qui feront l’objet d’une certification reconnue et pourront être utilisées dans l’acquisition de certifications professionnelles choisies par le salarié ». L’article 4 institue une « garantie de non-discrimination salariale », un mécanisme qui « garantit au salarié de bénéficier, au cours de son mandat électif ou syndical » – quand les heures de délégation dépassent 30 % du temps de travail –, « une augmentation au moins égale à la moyenne des augmentations individuelles perçues pendant cette période par des salariés relevant de la même catégorie professionnelle ».Equilibre femmes-hommesSous peine d’annulation du scrutin, le projet introduit « l’obligation pour les listes aux élections professionnelles de comporter une proportion de femmes et d’hommes qui reflète leur proportion respective dans les collèges électoraux ».Des institutions représentatives adaptées à la diversité des entreprisesL’article 8 étend la possibilité de mettre en place une délégation unique du personnel (DUP), réservée jusqu’alors aux entreprises de moins de 200 salariés, aux entreprises de moins de 300 salariés. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) est intégré dans cette instance. Les délégués du personnel, le comité d’entreprise (CE) et le CHSCT « conservent l’ensemble de leurs attributions » et « leurs règles de fonctionnement respectives ». Dans les entreprises de plus de 300 salariés, il sera possible de regrouper par accord majoritaire tout ou partie des institutions représentatives du personnel. L’article 11 consacre « le droit pour tous les salariés des entreprises de plus de 50 salariés d’être couverts par un CHSCT ».Un dialogue social plus stratégiqueL’article 13 regroupe les 17 obligations actuelles d’information et de consultation du CE en trois : sur les orientations stratégiques et leurs conséquences, la situation économique de l’entreprise et sa politique sociale. Les obligations de négocier dans l’entreprise sont ramenées à trois : chaque année sur la rémunération, le temps de travail et la répartition de la valeur ajoutée ainsi que sur la qualité de la vie au travail ; tous les trois ans dans les entreprises d’au moins 300 salariés sur la gestion des emplois et des parcours professionnels. En l’absence de délégué syndical, l’article 15 prévoit que « des représentants du personnel et des salariés mandatés par des organisations syndicales pourront conclure des accords avec l’employeur ».Seuils et représentativité patronaleL’article 16 prévoit que « lorsque l’effectif de 50 salariés n’a pas été atteint pendant 24 mois, consécutifs ou non, au cours des trois années précédant la date du renouvellement du CE, l’employeur peut supprimer le comité d’entreprise ». Pour « sécuriser » la mesure de la représentativité patronale, prévue en 2017, des aménagements « permettront de prendre mieux en compte les mécanismes d’adhésion dans les branches ». Intermittents et prime d’activitéL’article 20 du projet de loi « inscrit dans le code du travail que la spécificité des métiers du cinéma, de l’audiovisuel et du spectacle vivant, justifie l’existence de règles de l’assurance chômage spécifiques aux intermittents du spectacle ». La négociation de ces régles incombe aux gestionnaires de l’Unedic.Il créée, à compter du 1er janvier 2016, une « prime d’activité » qui remplacera la prime pour l’emploi et le RSA « activité ».Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 18h22 • Mis à jour le17.04.2015 à 18h43 | Patrick Roger Ayant épuisé tous les recours, c’est en dernier ressort devant le Conseil d’Etat que Brigitte Barèges, la maire (UMP) de Montauban, se tournait, vendredi 17 avril, pour faire appel de la condamnation du tribunal administratif de Toulouse qui l’a déclarée inéligible. Par jugement du 21 octobre 2014, la juridiction administrative a estimé que, lors de la dernière campagne électorale municipale de 2014, la maire sortante avait fait passer dans une publication locale, Le Petit Journal, pas moins de seize articles qualifiés de « publireportages » financés par la commune de Montauban – c’est un salarié de la mairie, par ailleurs directeur de la campagne de Mme Barèges, qui en était le rédacteur –, « présentant les réalisations et la gestion de la maire sortante sous un angle particulièrement favorable ». La mairie avait également fait acheter plusieurs numéros de ce journal pour les distribuer gratuitement aux électeurs.Pour le tribunal, ces agissements devaient être qualifiés de « campagne de promotion publicitaire, prohibée par l’article L.52-1 du code électoral ». Il évaluait l’avantage dont elle avait bénéficié à 26 407 euros, représentant 41,7 % des dépenses de campagne déclarées par la candidate, qui auraient dû être réintégrés dans ses comptes, ce qui entraînait un dépassement de 26,7 % du plafond des dépenses électorales, justifiant de ce fait le rejet de ce compte de campagne.Au vu de cette « violation substantielle des règles de financement des campagnes électorales » constituant « un manquement d’une particulière gravité présentant un caractère délibéré », le tribunal administratif de Toulouse avait condamné Mme Barèges, qui ne pouvait prétendre au remboursement dû par l’Etat, à un an d’inéligibilité, la contraignant à être démissionnaire d’office, à compter de la décision définitive, de ses mandats de conseillère municipale et de conseillère communautaire. Depuis, Mme Barèges s’est présentée aux élections départementales de mars dans le Tarn-et-Garonne et a été élue. Si le Conseil d’Etat confirmait la sanction du tribunal administratif, ce dernier mandat ne serait pas concerné.« Droit d’informer »C’est donc devant le Conseil d’Etat que l’avocat de Mme Barèges, Me Guillaume Delvolvé, a contesté, vendredi après-midi, l’« infamie de l’inéligibilité ». La décision du tribunal administratif pose, a-t-il soutenu, « d’énormes questions concernant le droit de la presse et, plus généralement, les libertés fondamentales ». « Mme Barèges n’a fait, tout simplement, qu’user du droit d’informer », a estimé l’avocat de la requérante, pour qui les communiqués de presse et les publireportages parus dans Le Petit Journal ne comportaient « aucun élément de propagande électorale ». D’autant, a-t-il rappelé, que, « face à La Dépêche du Midi [propriété de Jean-Michel Baylet, le président du PRG, formation à laquelle appartenait le rival de Mme Barèges pour la mairie de Montauban], Le Petit Journal est vraiment un petit journal ». Pour l’avocat, il n’y a donc « pas d’élément objectif permettant de reléguer Mme Barèges à ce banc d’infamie ».Telles ne sont pas les conclusions du rapporteur public, Xavier Domino. « Le moins que l’on puisse dire, c’est que les rapports entre la mairie de Montauban et Le Petit Journal sont nébuleux », note-t-il. Au vu de la difficulté à identifier précisément ce qui a été payé par la mairie et ce qui ne l’a pas été, il estime à « au moins 15 000 euros les frais payés par la ville qui constituent en réalité des dépenses électorales, soit 20 % des dépenses de campagne de Mme Barèges ». Ce qui conduit, selon lui, à conclure que le compte de campagne de la candidate a été « rejeté à bon droit ».« Caractère délibéré ? »Le rapporteur public s’est montré en revanche plus prudent en ce qui concerne la sanction d’inéligibilité. « Est-on ici face à une fraude, un manquement constaté d’une particulière gravité justifiant l’inéligibilité et présentant un caractère délibéré ? », s’est-il interrogé. Pour apporter un début de réponse, il s’est référé à la décision du Conseil d’Etat du 4 juillet 2011 concernant le recours de Jean-Paul Huchon, le président de la région Ile-de-France, après sa réélection à la tête de la région.La haute juridiction administrative avait effectivement considéré que son compte de campagne comportait des irrégularités, qu’il aurait dû y réintégrer deux campagnes d’affichage promotionnelles vantant la politique de la région pour un montant total de 1,5 million d’euros, et avait conclu au rejet de son compte. Il se voyait également privé du droit au remboursement public de ses dépenses électorales. En revanche, l’inéligibilité n’était pas prononcée.« Si vous renoncez à prononcer l’inéligibilité, vous transformez votre souplesse en un laxisme qui risque de vider la loi de sa substance »« L’avantage dont a bénéficié Mme Barèges est d’une importance bien moindre que l’importance de celui dont a bénéficié M. Huchon », constate le rapporteur public, marquant toutefois son regret quant à la décision rendue à l’époque, dès lors que l’infraction aux règles électorales est bien constituée. « Si vous renoncez à prononcer l’inéligibilité, vous transformez votre souplesse en un laxisme qui risque de vider la loi de sa substance. Il n’y a pas de doute que Mme Barèges ne pouvait ignorer que sa campagne était contraire aux règles du code électoral », souligne le rapporteur, concluant au rejet de l’appel de la maire de Montauban, tout en laissant ouverte la décision sur l’inéligibilité.Le Conseil d’Etat rendra sa décision dans les prochains jours. A la sortie de la séance, Mme Barèges n’a souhaité faire aucune déclaration en attendant le délibéré.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian et Samuel Laurent Des dispositions essentielles de la très polémique loi sur le renseignement, votées par une trentaine de députés dans un hémicycle vide ? L'image a provoqué l'indignation des internautes en ce début de semaine. Pourtant, si elle peut paraître scandaleuse, la réalité de la vie parlementaire est souvent différente de ce genre de clichés.1/ "Les députés ne sont jamais là, les votes ont lieu dans des hémicycles vides"L'absentéisme des députés est un mal ancien, souvent lié au fait que ceux-ci cumulent avec d'autres mandats électifs. Toutefois, la réforme de 2008 n'a pas arrangé les choses pour ce qui est des présences en séance publique. Désormais, les textes examinés en séance sont ceux adoptés par la commission : le vrai travail de modification du texte se fait donc surtout en commission et la séance n'est bien souvent qu'une répétition de ce qu'il s'est déjà dit en commission.Autre particularité, la « discussion générale » qui ouvre chaque débat de texte est particulièrement inintéressante pour les députés qui sèchent souvent cette première partie : pendant des heures, des orateurs défilent à la tribune pour expliquer en 5 à 10 minutes leur point de vue sur le texte. Les mêmes arguments sont souvent répétés en boucle par plusieurs personnes – arguments qui ont par ailleurs déjà été exposés dans les médias le plus souvent – et aucun débat à proprement parler n'est possible pendant cette période. C'était le cas lundi 13 avril après-midi, pour les premières heures du débat sur le texte sur le renseignement.En ce qui concerne les votes d'articles les uns après les autres lors des débats en séance, il arrive souvent que quelques dizaines de députés soient effectivement là pour les voter, surtout s'ils ont lieu tard le soir. En revanche, les élus sont toujours pratiquement tous là pour les « votes solennels » de l'ensemble des textes qui ont lieu le mardi et qui sont les plus importants pour l'adoption finale, même si tout a déjà été adopté dans le détail. Cela peut parfois créer confusions et frustrations, et la loi Macron en a été un bon exemple. Lors de la séance de question au gouvernement du 17 février, le rapporteur général du texte, le socialiste Richard Ferrand a rappelé que, « après quatre-vingt-deux heures d'examen en commission et plus de cent heures de débat dans cet hémicycle, les articles du projet de loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques ont été adoptés », les uns après les autres. Pourtant, au moment de voter tout le texte, l'après-midi même, des voix risquaient de manquer et le gouvernement a donc décidé de faire usage du 49-3.En outre, si un député est présent à moins des deux tiers de ces votes solennels, cela peut entraîner une retenue du tiers de l'indemnité de fonction pour une durée égale à celle de la session (voire de la moitié si le même député a pris part à moins de la moitié des scrutins).2/ D'ailleurs, lorsqu'ils ne sont pas dans l'hémicycle, c'est qu'ils ne travaillent pasEn sus du travail en séance attendu de la part des députés, ces derniers siègent tous dans des commissions permanentes qui sont au nombre de huit : affaires culturelles et éducation, affaires économiques, affaires étrangères, affaires sociales, défense, développement durable, finances, lois auxquelles s'ajoutent la commission des affaires européennes. Ces commissions se réunissent chaque mercredi matin soit pour examiner des textes, soit pour mener des auditions. D'autres travaux occupent également les élus : des commissions d'enquête (il y en a deux en ce moment, une sur les missions et modalités du maintien de l'ordre républicain et du droit de manifestation et une sur la surveillance des filières et des individus djihadistes) mais aussi des missions d'information telles que le groupe de travail sur les institutions, présidé par Claude Bartolone et qui se réunit une fois par semaine, ou encore la commission sur le numérique, présidée par le socialiste Christian Paul. Individuellement, les députés se voient aussi régulièrement attribuer des missions de réflexion sur des sujets divers, comme en ce moment les socialistes Malek Boutih et Sébastien Pietrasanta, « parlementaires en mission » sur la radicalisation islamiste.Enfin, des élus siègent également dans d'autres instances telles que la délégation parlementaire au renseignement, la commission supérieure du service public des postes et des communications électroniques ou encore divers offices parlementaires, groupes d'amitiés et autre comités.Un député doit aussi se rendre dans sa circonscription pour y tenir une permanence et rencontrer ses administrés, ce qui implique donc des allers-retours entre Paris et la circonscription, et une partie du temps passé hors de l'Assemblée, souvent les lundis et vendredis.3/ Les parlementaires touchent des millions7 100 Un député gagne 7 100 euros par mois brut en additionnant ses diverses indemnités. Il dispose en outre de 5 570 euros, qui lui permettent de régler des frais divers (transport, réception,etc). Depuis quelques semaines, cette indemnité représentative de frais de mandat ne peut plus servir à acheter de l'immobilier (les précisions sur l'encadrement de l'RFM). Enfin, il dispose de 9 604 euros brut pour rémunérer ses collaborateurs.Un sénateur est peu ou prou à la même enseigne : 7 100 euros brut d'indemnités diverses en guise de salaire, plus une indemnité pour frais (plus élevée que celle des députés) à 6 037 euros brut. Un sénateur n'a « que » 7 500 euros pour rémunérer ses collaborateurs, moins qu'un député.Ces rémunérations sont à n'en pas douter plus que confortables. Elles ne sont cependant pas les plus élevées en Europe : un parlementaire grec touche 8 500 euros net par mois, un Allemand, 7 688 euros, selon une enquete de MyEurop.info. 4/ Ils ne paient rien, on leur paie tout !Là encore, ce n'est pas tout à fait exact. Certes, il y a bien pire situation que celle de député ou de sénateur : un parlementaire bénéficie d'avantages importants : gratuité des transports en train en première classe, forfait de voyages aériens,  remboursement de forfaits mobiles et des abonnements Internet, notamment. Ils bénéficient aussi d'un bureau à Paris. Mais « tout » n'est pas gratuit. Un député doit se loger à Paris, recruter des collaborateurs, louer des bureaux pour sa permanence en circonscription, équiper ses collègues d'ordinateurs et de téléphones.Surtout, la carrière d'un député n'est pas forcément très longue. L'élu, qui a souvent quitté ses fonctions « civiles », devra les retrouver au terme de son mandat, s'il y parvient. Ce qui, pour un médecin, un avocat ou un entrepreneur, peut poser de réelles questions financières.5/ Et en plus ils ne paient pas d'impôts sur leurs salairesEtrange rumeur, qui a la vie dure : les parlementaires sont pourtant bel et bien imposés sur leurs revenus. Evidemment, l'imposition porte sur leur seule indemnité « personnelle », et donc pas sur l'indemnité pour frais de mandats ou sur la rémunération des collaborateurs.S'agissant de l'IRFM (Indemnité représentative de frais de mandat), la question peut se poser, puisqu'elle constitue bel et bien une forme de revenu. Autre bizarrerie : parmi les nombreuses indemnités qui composent le revenu d'un parlementaire, l'indemnité de fonction (1 420 euros environ) n'est pas imposable. Un député ne doit donc s'acquitter d'impôts que sur le reste de son traitement, soit 4 000 euros net environ.Mais députés comme sénateurs paient bien des impôts sur le revenu, TVA ou taxe foncière. Et, rappelons-le, c'est aussi le cas des parlementaires européens.6/ Ils ont des chauffeurs et des logements de fonctionL'Assemblée a son propre parc automobile avec chauffeurs, au nombre de 63 selon des informations de 2012, soit une moyenne de un chauffeur pour neuf à dix députés. Ces chauffeurs peuvent être affectés au service d'une personnalité comme le président de l'Assemblée nationale, les vice-présidents, les présidents de groupe politique ou de commission, ou bien travailler au sein d'un « pool », mais ils ne sont jamais affectés au service d'un « simple » député.Quand les élus rentrent dans leur circonscription, c'est bien souvent en train et c'est ensuite leur voiture personnelle qu'ils récupèrent sur le parking de la gare. Si certains députés peuvent avoir un chauffeur à disposition en circonscription, ce n'est que grâce à leur éventuel autre mandat, comme les présidents d'agglomération, de conseil général départemental ou régional. Quant aux logements de fonction, ils ne sont offerts qu'à quelques personnalités de l'Assemblée : c'est le cas du président, qui dispose de l'hôtel particulier de Lassay et des trois questeurs, qui occupent chacun un appartement dans l'hôtel de la questure au sein du Palais-Bourbon.Tous les députés disposent en revanche d'un bureau, dont certains seulement avec lit (en général attribués aux élus dont la circonscription est la plus éloignée de Paris). Les autres qui n'habitent pas Paris peuvent dormir dans une résidence de la rue Saint-Dominique, pour 30 euros (non remboursés) par nuit ou dans un l'hôtel du groupe Accor (qui gère aussi la résidence), avec un remboursement maximum de 140 euros par nuit.7/ Ils récupèrent des primes dès qu'ils ont une responsabilitéLes parlementaires n'ont aucun intérêt financier à siéger dans une commission ou une mission en plus de la commission permanente à laquelle ils sont rattachés. Leur participation n'affecte en rien le montant de leur indemnité et ils ne touchent ni prime ni autre avantage. En revanche, les députés trop souvent absents aux réunions de leur commission permanente se voient infliger des pénalités financières, à savoir une retenue de 25 % sur le montant mensuel de leur indemnité de fonction. Cette retenue n'est pas applicable aux membres du bureau de l'Assemblée nationale – hormis les secrétaires –, aux présidents de groupes et aux élus d'une circonscription située hors du continent européen.8/ Ils touchent plein d'argent après leur mandatRécemment, une proposition de loi adoptée par le Parlement a fait parler d'elle au motif qu'elle offrirait un « parachute doré » aux députés en « doublant l'indemnisation des élus à la fin de leur mandat », selon l'association Contribuables associés. Comme nous l'avions déjà expliqué, ces critiques étaient exagérées et se fondaient sur des raccourcis, au premier rang duquel le fait que le texte ne concernait que les élus locaux – et non les députés.A l'issue de leur mandat, les députés quant à eux reçoivent bien une « allocation d'aide au retour à l'emploi » dégressive et différentielle (elle prend en compte tous les autres revenus de l'ex-élu) d'une durée maximale de trois ans mais, financée par leurs cotisations et ne concernant ni les fonctionnaires ni les retraités. Agacée des rumeurs infondées sur ce sujet, la député UMP Laure de la Raudière y avait d'ailleurs consacré un post de blog en 2011.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Le suspense était tout relatif. Le bureau politique du Front national a officialisé, vendredi 17 avril, l’investiture de Marion Maréchal-Le Pen comme tête de liste du parti pour les élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle devait initialement faire face à Bruno Gollnisch, qui s’était lui aussi déclaré candidat en début de semaine. Mais le député européen a annoncé, jeudi 16 avril sur son blog, se retirer de la course.M. Gollnisch a profité du bureau politique pour réclamer l’ouverture d’un débat sur la « ligne politique » du mouvement. Ce proche de Jean-Marie Le Pen s’est plaint, vendredi, sur France 2, de « ces jeunes gens qui préfèrent rester entre eux » au sein du parti. Une allusion à peine voilée à Marion Maréchal-Le Pen, mais aussi, sans doute, à Florian Philippot et à ses proches, dont l’influence sur la ligne du mouvement fait débat.Lire aussi :Philippot soutiendra la candidature de Marion Maréchal-Le Pen en PACAMme Maréchal-Le Pen, qui entend constituer une liste renouvelée, « à son image », selon son entourage, avait rejeté, lundi 13 avril, l’idée de former un ticket avec Bruno Gollnisch. « J’imagine que Marion fera un geste et qu’il figurera en bonne place sur une liste, il ne faut pas rajouter de l’humiliation à tout ça », assure néanmoins un proche de la députée du Vaucluse.Lire aussi :En PACA, le FN reste l’affaire de la famille Le PenLe bureau politique du FN a par ailleurs investi six autres têtes de liste pour ces régionales : Louis Aliot en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Wallerand de Saint-Just en Ile-de-France, Sophie Montel en Bourgogne-Franche-Comté, Nicolas Bay en Normandie, Gilles Pennelle en Bretagne et Pascal Gannat en Pays de la Loire.Deux régions stratégiques pour le FN sont encore à répartir : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où Marine Le Pen pourrait être candidate, et Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, qui devrait voir Florian Philippot se porter candidat. Avec la PACA et le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, ces deux régions font partie des objectifs de victoire affichés du Front national. Si la présidente du FN assure avoir « très envie » de se présenter, la proximité de l’échéance avec la campagne en vue de l’élection présidentielle de 2017 la fait hésiter. « Je ne pense pas qu’il faut qu’elle aille dans les bagarres locales », a jugé de son côté le vice-président du FN Louis Aliot, vendredi, sur RMC.Olivier Faye Valérie Segond La fonction publique vous tente, mais après cinq ans d’études, vous avez la flemme de passer les concours ? Il est pourtant possible d’y entrer car l’Etat ne recrute pas que des fonctionnaires. Si la voie normale reste le concours, qui assure l’égalité des citoyens devant l’accès à l’emploi public et octroie un statut qui ouvre des droits,« l’administration a toujours eu besoin de talents avec des qualifications particulières que n’ont pas les corps de fonctionnaires », admet-on au cabinet de la ministre de la fonction publique et de la décentralisation, Marylise Lebranchu.Il y a d’abord des métiers dits nouveaux que l’on ne trouve dans aucun corps de fonctionnaires, comme la communication ou l’informatique. Ou -encore des conseillers ou directeurs de cabinet, pourvus à la demande du gouvernement, qui décide de ces embauches en conseil des ministres, et qui échappent au statut général.Des métiers spécifiquesIl y a ensuite des besoins de remplacements temporaires de fonctionnaires malades ou absents, ou sur des postes non pourvus. Il y a enfin des établissements publics spécifiques, comme Pôle emploi, un établissement public à caractère administratif (EPA), ou la Réunion des musées nationaux, un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), pour lesquels il a été décidé que les agents ne seront pas des fonctionnaires, car l’Etat n’a pas voulu créer de nouveaux corps de fonctionnaires pour ces métiers. Dans ces cas-là, les administrations peuvent recruter des agents sous contrat, dits des « contractuels » ou encore des « non-titulaires ».Si les cas paraissent très encadrés, il y a pourtant eu beaucoup de recrutements sous cette forme, et ce dans les trois fonctions publiques : d’Etat, territoriale et hospitalière. Mais aussi dans les EPIC comme Ubifrance, l’Etablissement public Paris-Saclay ou encore l’Agence nationale de rénovation urbaine, l’ANRU, créée en 2005 par Jean-Louis Borloo. Tous les EPIC ont été créés pour mettre en œuvre une politique publique stratégique. A une certaine époque, cela a même été un mode de recrutement assez privilégié par des administrations sommées par leur ministre de prendre des engagements moins lourds sur l’avenir.Des situations variéesSelon les rapports annuels sur l’état de la fonction publique, le nombre de contractuels dans les trois fonctions publiques est ainsi passé de 742 000, soit 14,7 % du total des agents publics en 2002, à 1 092 000 en 2005, soit 20,5 %. Mais depuis, le stock a reflué, à 914 000 fin 2012, soit 17 % des agents. Ils étaient un peu plus fin 2013: 932 000, indique la dernière étude de l’Insee (L’emploi dans la fonction publique en 2013) publiée vendredi 17 avril.Car cette voie d’entrée, hier assez favorable, a été nettement resserrée à la faveur des plans de maîtrise des dépenses publiques, et le flux des embauches sous cette forme est aujourd’hui marginal : en 2012, les contractuels ne représentaient plus que 2,4 % des recrutements publics. S’il y a donc des contractuels partout, leur situation et leur carrière sont très variées. Par exemple dans les EPIC, les non-titulaires recrutés pour leurs compétences sont plutôt bien payés et font des carrières analogues à celles du secteur privé : ils grimpent les échelons, gagnent en responsabilités et passent souvent à un moment de leur parcours dans une entreprise privée. « En un sens, ce statut opère comme un sas entre le secteur public et le secteur privé », observe une agente non titulaire d’une grande EPIC, assez satisfaite de son sort.Mais au cœur de l’administration, leur parcours n’est pas toujours rose : le fait de ne pas avoir passé de concours peut se payer assez cher. Pas tant en matière de salaire qu’en matière de statut social. Pour les contractuels, la rémunération dépend du premier salaire négocié à leur arrivée. Quand l’administration a besoin de qualifications en tension sur le marché, elle est prête à s’aligner sur le privé. Dans la suite de la carrière, le salaire évolue selon les règles de la fonction publique. Mais c’est la précarité structurelle du statut qui est pesante.Marie, cinquantenaire diplômée de Scien-ces Po, est contractuelle depuis dix-huit ans dans une grande administration consacrée à la sécurité. Elle a connu seize années de CDD, dont dix ans en « contrat de cabinet » de trois mois, six mois, puis un an. Puis six ans en « contrat de ville », qui avait l’avantage de la rendre éligible au CDI... au bout de six ans ! « Dans les faits, lorsque vous faites bien votre travail, l’emploi de contractuel en CDD est d’une grande stabilité, confie Marie, qui a pu, à 40 ans, souscrire un prêt immobilier auprès d’une banque qui a estimé que des CDD renouvelés présentaient la stabilité d’un CDI. Mais à la fin de chaque période, cela crée un inconfort psychologique, car il y a toujours un risque de ne pas être reconduit. » C’est en 2013 que Marie obtint, non sans peine, son premier CDI, après que l’administration eut épuisé toutes les possibilités légales de CDD.Les ministères successifs de la fonction publique n’ont cessé de lancer des plans de titularisation pour lutter contre la précarité de ses agents. Celui de mars 2012, inscrit dans la loi Sauvadet, n’est que le quinzième plan de lutte contre la précarité des contractuels. Un programme qui prévoit, pour ceux qui avaient plus de quatre ans de présence dans la fonction publique avant le 31 mars 2012, la possibilité de se faire titulariser. Et ce jusqu’au 31 mars 2016.Pas d’automatismeMais la titularisation n’est pas pour tous : d’abord, elle ne concerne que les agents occupant un emploi à temps complet. Ensuite, elle n’est pas -ouverte aux contractuels occupant un emploi de cabinet ou auprès d’un groupe d’élus. Et même si l’agent n’appartient à aucune de ces deux catégories, la titularisation est loin d’être automatique : quand Marie, qui avait décroché son CDI, a demandé à être titularisée, il lui a été répondu que c’était impossible, car l’Etat n’avait pas dans ce ministère de corps de fonctionnaires pour son métier... Ce qui est précisément la raison d’être des contractuels !Pour se faire titulariser, il y a bien sûr toujours la possibilité de passer un concours interne pour ceux qui sont en poste depuis quatre ans. « J’y ai pensé, dit Marie. Mais il faut bien reconnaître qu’il y aussi des inconvénients au statut de fonctionnaire, dont celui de pouvoir être mutée n’importe où, sur n’importe quel poste de même catégorie. »Reste, pour ceux qui ont au moins six années dans le même poste, la possibilité d’obtenir un CDI. Marie va donc devoir s’en contenter, et accepter les contraintes du statut de contractuel. Dont la difficulté d’accès à des postes de responsabilité et l’absence de mobilité professionnelle ne sont pas les moindres : « Après dix ans de service, j’ai fini par encadrer deux personnes, souligne Marie. Mais au fond, je fais la même chose qu’à mon arrivée car on est cantonné au poste pour lequel on a été recruté, sans pouvoir prétendre à faire autre chose. Psychologiquement, c’est difficile. Et surtout, j’ai au-dessus de moi deux fonctionnaires qui ne doivent leur position qu’au fait d’être titulaires. Non seulement les contractuels sont bloqués par les fonctionnaires dont la carrière progresse toute seule au gré de l’avancement et des mobilités systématiques au bout de trois ans, mais ils dépendent, pour l’exercice quotidien de leur métier, de personnes moins qualifiées qu’eux. »Alors la fonction publique vous attire ? Si vous cherchez la sécurité de l’emploi, un nouveau défi tous les trois ans, avec un salaire qui progresse au gré de l’avancement, et que vous souhaitiez être au cœur de l’administration, ça vaut peut-être le coup, pour éviter quelques frustrations, de passer un concours administratif.Valérie Segond Matthieu Suc Sans surprise, les députés devraient adopter, le 5 mai, lors d’un vote solennel, le projet de loi relatif au renseignement, dont l’examen s’est achevé, jeudi 16 avril à l’Assemblée nationale. Le groupe socialiste a annoncé qu’il voterait pour, l’opposition UMP et UDI a laissé entendre qu’elle ferait de même. Le débat dans l’hémicycle a révélé la différence entre « ceux qui ont le sens de l’Etat et ceux qui parfois ne l’ont pas », a jugé le premier ministre, Manuel Valls, jeudi.Ce projet de loi, défendu par le premier ministre en personne et porté par le président de la commission des lois, le socialiste Jean-Jacques Urvoas, a pour but de définir les missions et de sécuriser la pratique des services secrets, qui jusqu’ici exerçaient une partie de leurs activités de renseignement en dehors de tout cadre légal. Décidé dans son principe en juillet 2014, il a été accéléré après les attentats de janvier au nom de la lutte antiterroriste.Lire aussi :Les critiques de la CNIL contre le projet de loi sur le renseignementMalgré de vifs débats sur quelques points et des accusations de « loi liberticide » lancées au début de l’examen, l’union nationale a largement prévalu sur ce texte qui réunit au-delà des clivages politiques habituels, la principale opposition se situant à l’extérieur de l’hémicycle. Le défenseur des droits, les syndicats de magistrats et la commission nationale de l’informatique et des libertés, les associations de défense des droits de l’homme, des acteurs de l’économie numérique se sont alarmés de la légalisation de techniques rendant possible la surveillance de masse.« Imsi catcher »L’exécutif s’est donc employé à rassurer les opposants et à démentir l’existence de toute surveillance de masse… sans modifier substantiellement le texte. Le gouvernement et le rapporteur ont ainsi lâché du lest à l’occasion de la création de la commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), l’autorité administrative indépendante chargée du contrôle des pratiques des services, élargissant de neuf à treize le nombre de ses membres. Les députés ont également voté un amendement déposé par M. Urvoas créant un statut de lanceur d’alerte protégé pour les agents de renseignement qui voudraient dénoncer des agissements illégaux de leurs services.Pas de concession en revanche sur les huit missions des services de renseignement, dont la définition brasse très large et va bien au-delà de la lutte contre le terrorisme. Les services pourront ainsi placer sous surveillance toute personne dans le cadre de la prévention de « violences collectives de nature à porter atteinte à la forme républicaine des institutions ». « Donc lors de Mai-68 ou des grandes grèves de 1995, les services auraient été habilités à espionner », s’alarme le député UMP Pierre Lellouche, inquiet que « ce texte tombe un jour dans de mauvaises mains ».Pas de modifications non plus concernant les techniques de surveillance que les services de renseignement pourront mettre en œuvre. Les agents pourront, pour « les seuls besoins de la prévention du terrorisme », recueillir les données techniques de connexion de « personnes préalablement identifiées comme présentant une menace (…) en temps réel sur les réseaux des opérateurs ». L’usage controversé des « Imsi catcher », ces dispositifs permettant de capter toutes les communications dans un rayon donné, a été adopté.« Boîte de Pandore »Le débat s’est révélé beaucoup plus âpre à propos des « boîtes noires », ce dispositif de détection des menaces terroristes par la mise en œuvre d’un algorithme chargé de repérer automatiquement une « succession suspecte de données de connexion » directement sur le réseau des opérateurs. Les députés ont voté plusieurs amendements proposés par le gouvernement à l’issue d’un entretien avec des représentants d’hébergeurs Internet qui avaient fait part de leurs craintes sur ce dispositif – et menacé de s’exiler hors de France.Les opérateurs qui le souhaitent pourront désormais effectuer eux-mêmes la séparation des métadonnées – les détails techniques liés à l’appel ou au SMS – et des contenus. Enfin, ce dispositif est rendu provisoire jusqu’au 31 décembre 2018, date à laquelle le gouvernement devra conduire son évaluation. L’hébergeur de données OVH s’est dit satisfait et a retiré ses menaces de délocalisation.Lire aussi :Des moyens accrus pour les services spéciauxMalgré ces concessions, plusieurs élus ont fait part de leurs inquiétudes. « La boîte noire, c’est la boîte de Pandore de ce projet de loi », assure la socialiste Aurélie Filippetti. « On nous dit que les masses de données qui vont transiter seront uniquement des métadonnées. Mais elles contiennent encore plus d’informations sur la vie privée de nos concitoyens ! » « Il ne s’agit pas de techniques de prélèvement de masse mais, au contraire, de techniques de ciblage », rétorque Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur. « Nous utilisons ces formules mathématiques pour prendre seulement ce dont nous avons besoin sur le flux. »Par ailleurs, l’Assemblée a voté un amendement du gouvernement qui crée un fichier regroupant les personnes condamnées ou poursuivies pour des faits de terrorisme. Les durées contenues dans ce fichier seront conservées au maximum pendant vingt ans pour les majeurs, dix ans pour les mineurs. Pendant dix ans, les personnes concernées seront tenues de déclarer leur adresse tous les trois mois dans un service de police et de gendarmerie, ainsi que « tout déplacement » à l’étranger.Enfin, la ministre de la justice, Christiane Taubira, qui s’opposait à un amendement incluant le bureau du renseignement pénitentiaire à la communauté du renseignement et lui permettant de procéder à des écoutes des détenus et des sonorisations des cellules, a été mise en minorité par une coalition gauche-droite. Officiellement, le gouvernement appuyait la démarche de la garde des sceaux, mais ce sont des proches de Manuel Valls qui ont manœuvré pour faire voter ce point et Bernard Cazeneuve n’a apporté qu’un faible soutien à sa collègue.Lire aussi :Loi sur le renseignement : Christiane Taubira mise en échec à l’AssembléeMatthieu SucJournaliste au Monde Cécile Chambraud et Bastien Bonnefous Il y a près de cinq mois, début décembre 2014, trois jeunes gens forçaient l’entrée d’un appartement de Créteil (Val-de-Marne), séquestraient le jeune couple qui s’y trouvait, violaient la femme et fouillaient le logement à la recherche de l’argent qui devait, dans leur esprit, forcément s’y trouver : « Ils pensaient qu’étant donné que ma famille est juive, les juifs, ça a de l’argent, a raconté Jonathan, l’une des victimes, et en plus les juifs ça ne met pas l’argent à la banque. »C’est à Créteil, ville où les importantes communautés juive et musulmane coexistent plutôt bien et cultivent leurs relations de bon voisinage, que Manuel Valls a choisi d’annoncer, vendredi 17 avril, un plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Six membres du gouvernement, dont Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, et Najat Vallaud-Belkacem, sa collègue de l’éducation nationale, ont témoigné à ses côtés de l’engagement du gouvernement dans cette voie.Le racisme « augmente de manière insupportable »Trois mois après les attentats de Paris et Montrouge, le premier ministre a présenté plusieurs mesures particulièrement attendues par les associations, pour faire face à la hausse des actes antimusulmans et antisémites.Après une rencontre avec des lycéens de Créteil, le premier ministre a détaillé son plan de lutte sur trois ans, de 2015 à 2017, doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros. Une campagne de communication nationale doit être lancée dès cet été.« Le racisme, l’antisémitisme, la haine des musulmans, des étrangers, l’homophobie augmentent de manière insupportable dans notre pays », a commenté M. Valls. Le chef du gouvernement a insisté sur le fait que « les Français juifs ne devaient plus avoir peur d’être juifs » et que « les Français musulmans ne devaient plus avoir honte d’être musulmans ».L’agression de Créteil s’inscrit dans une tendance à la très forte hausse des actes racistes et antisémites depuis un an et demi. En 2014, les actes antisémites ont augmenté de 100 %. Cette tendance est encore accentuée pour les actes antimusulmans depuis les attentats de janvier. Jeudi, l’Observatoire contre l’islamophobie, qui dépend du Conseil français du culte musulman (CFCM), a annoncé que les actes et menaces antimusulmans recensés au premier trimestre 2015 étaient six fois plus nombreux (222 contre 37) qu’à la même période de 2014.Lire le décryptage : Comment compte-t-on les actes antisémites et islamophobes ?Le label « grande cause nationale »Le 16 janvier, François Hollande avait pour la première fois introduit le terme « islamophobie » dans le vocabulaire gouvernemental français lors de ses vœux au corps diplomatique, quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher. Il avait alors érigé en « grande cause nationale » la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Ce label appelle des financements supplémentaires : la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra) va sélectionner les associations de lutte pour le leur décerner et leur apporter le soutien de l’Etat. Désormais rattachée à Matignon et plus au ministère de l’intérieur, la Dilcra est dirigée par le préfet Gilles Clavreul.Le plan doit aussi répondre à la volonté du président de la République de prévoir des « sanctions plus rapides et plus efficaces » contre « les propos de haine ». Devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), en février, M. Hollande a annoncé que « ces propos ne relève [raie] nt plus du droit de la presse mais du droit pénal ». Le chef de l’Etat avait aussi souhaité que soit « renforcé le caractère aggravant d’un délit au caractère antisémite ».Le plan prévoit aussi de créer une « unité nationale de lutte contre la haine sur Internet », composée d’officiers de police judiciaire, qui sera chargée d’améliorer le signalement et le suivi des actes et des propos racistes et antisémites sur la Toile. Cette structure s’ajoutera à la plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements (Pharos). Enfin, le gouvernement veut que « plus aucun incident ne reste sans réponse en milieu scolaire ». L’Etat prévoit ainsi de mettre en place des moyens et des équipes pour former et conseiller les enseignants et les animateurs sociaux.Lire le décryptage : L'islamophobie est-elle punie par la loi ?Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 09h00 • Mis à jour le17.04.2015 à 09h48 Philippot annonce la naissance d'un "Front plus... par FranceInfo« Je considère plus sage que [Jean-Marie Le Pen] prenne du champ. » Interrogé sur France info, vendredi 17 avril, à propos des régionales de décembre, Florian Philippot, le vice-président du FN, est revenu sur l’annonce du retrait du cofondateur du FN de la course en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les investitures des têtes de liste du parti doivent être entérinées lors d’un bureau politique ce même jour.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen renonce à être tête de liste en PACA aux régionales« Crise politique »Florian Philippot a indiqué qu’il soutiendrait « la candidature de Marion Maréchal-Le Pen pour la tête de liste en PACA ». Celle-ci avait annoncé, lundi 13 avril, se porter candidate. Il ne devrait donc pas y avoir de débat puis que dans le même temps, l’eurodéputé Bruno Gollnisch a annoncé, sur France 2, qu’il renonçait à briguer la tête de liste dans la région.Mme Maréchal-Le Pen avait d’ores et déjà assuré qu’elle ne voulait pas « former de ticket » avec M. Gollnisch, qui incarne à ses yeux « le Front d’une certaine époque, qui me semble un peu révolue ».Ce dernier a aussi demandé un « débat » sur la ligne du parti. Il juge également « assez odieuse » la procédure disciplinaire interne contre Jean-Marie Le Pen, faisant suite notamment aux propos qu’il avait tenus dans Rivarol, qualifiant notamment les chambres à gaz de « point de détail » de l’histoire.Florian Philippot a, de son côté, reconnu l’existence d’une « crise politique » en ajoutant que « s’il peut en sortir une clarification pour tout le monde, tant mieux ». Il a de nouveau condamné les propos de Jean-Marie Le Pen : « Ils ne sont pas acceptables, ils ne sont pas dans la ligne du FN et sont inadmissibles sur le fond. » Pour lui, « la ligne du Front a été rappelée, va naître un Front plus rassembleur ».Concernant la désignation des têtes de listes pour les régionales, les surprises ne seront donc pas nombreuses. Florian Philippot devrait être désigné pour conduire la liste du FN dans le Grand Est, Louis Aliot pourrait prendre la tête des troupes frontistes en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Wallerand de Saint-Just mener la liste en Ile-de-France, et Nicolas Bay être investi en Normandie.Concernant la candidature possible de Marine Le Pen dans la région Nord-Pas-de-Calais - Picardie, M. Philippot a indiqué qu’elle réfléchirait « pendant encore quelques semaines ». Même s’il ne doute pas que le FN « va gagner » dans cette région.Lire aussi :Affaire Le Pen : les sorties de Florian Philippot agacent au FN 16.04.2015 à 18h03 • Mis à jour le17.04.2015 à 14h14 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le premier ministre grec, Alexis Tsipras s’est dit, jeudi 16 avril, « fermement optimiste » sur la conclusion d’ici à fin avril d’un accord avec ses créanciers internationaux (Fonds monétaire international, Union européenne et banque centrale européenne). La veille, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble avait toutefois déclaré que « personne n’a la moindre idée » de la date à laquelle un accord pourrait être conclu, jugeant peu probable un compromis lors de la réunion de l’Eurogroupe, le 24 avril à Riga.A Bruxelles, on évoque désormais maintenant l’horizon du… 11 mai, date de l’ Eurogroupe suivant. « A Riga, il est nécessaire de prendre acte des progrès accomplis pour qu’un accord soit possible lors de l’Eurogroupe du 11 mai », déclare le commissaire à l’économie, Pierre Moscovici.Quels sont les points de blocage ? Le problème n’est plus lié à un manque de coopération du côté grec. Le gouvernement Tsipras n’est plus réticent à négocier, comme ce fut le cas jusqu’aux rencontres entre le leader de Syriza et les dirigeants français, allemands et des institutions européennes, fin mars, qui ont contribué à débloquer la situation au niveau politique.Mais les Européens continuent à se plaindre du manque d’informations dont ils disposeraient et qu’ils estiment pourtant nécessaires d’obtenir pour prendre position sur un programme de réformes. « Nous n’arrivons toujours pas à avoir une vision claire d’où en est, en termes de dépenses et de recettes de l’État. Comment, dès lors, nous prononcer ? C’est impossible », argue une source européenne proche des négociations.Mais il y a aussi de vraies dissensions sur le fond, sur la nature des réformes à mettre en place en Grèce. Les créanciers insistent pour que les réformes ne grèvent pas les finances publiques, ni la compétitivité de l’économie grecque. Ils continuent à militer pour une réforme des retraites, une modernisation de l’administration publique, davantage de recettes de privatisations, et trouvent « les projets grecs en matière fiscale beaucoup trop généreux », selon une source européenne.Coté grec, Alexis Tsipras estime qu'« il y a eu un progrès considérable sur la collecte de l’impôt ou la lutte contre la corruption », mais que « le désaccord persiste sur les questions de droit du travail, de réforme de notre système de sécurité sociale, sur une hausse de la TVA ou la valorisation des biens publics ».« Cette volonté de nos interlocuteurs de nous faire passer pour des incompétents alors que nous ne sommes tout simplement pas d’accord sur le fond devient très irritante », regrette une source gouvernementale.Y a-t-il un risque de défaut grec ?La pression liée à la peur d’un défaut grec n’est plus là non plus pour servir d’aiguillon aux négociateurs. Mi-mars, un courrier alarmiste d’Alexis Tsipras aux dirigeants Européens, disant que la Grèce risquait de ne pouvoir honorer ses dettes dans les semaines suivantes, avait beaucoup inquiété. Jusqu’à présent, le pays est parvenu à honorer tous ses engagements. Côté grec, ceci dit, on entretient le doute sur la capacité du pays à payer à la fois les salaires et retraites des fonctionnaires, ainsi que les échéances de remboursement de dette prévues dans les prochaines semaines. Athènes devra trouver 879 millions en mai pour le Fonds Monétaire International (183 millions le 1er mai et 697 millions le 12 mai) qui a refusé tout net l’idée d’un report de ces remboursements, mais aussi 400 millions pour les intérêts de la dette et 2,4 milliards pour les remboursements de bons du trésor. Et les échéances s’alourdissent encore en juillet et août.« On sait qu’il y a des réserves de liquidités, dans des entreprises d’État notamment, et que la Grèce, éventuellement, peut y avoir recours », souligne une source européenne. Par ailleurs, les échéances de remboursement du pays dans les semaines qui viennent sont relativement modestes.Le poker menteur, entre d’un côté un gouvernement grec qui ne croit pas Berlin capable de pousser jusqu’au bout la logique du Grexit et de l’autre Berlin qui ne croit pas Athènes capable de risquer un défaut unilatéral, continue. Et les rumeurs d’élections anticipées ou de référendum refont surface en Grèce.Jusqu’à quand les négociations vont-elles durer ? La seule « deadline » qui vaille, maintenant, est celle du 30 juin, date à laquelle le deuxième plan d’aide à la Grèce (en tout 130 milliards d’euros, décidé en 2012) se termine. Si aucun accord n’est trouvé entre Athènes et ses créanciers à cette date, cela voudra dire que la Grèce ne pourra pas bénéficier du prêt de 7,2 milliards d’euros restant à lui verser et qu’elle devra affronter seule ses remboursements futurs.Son accès au marché, déjà très limité, risque de s’être encore dégradé. D’autant que mercredi 15 avril, l’agence de notation S&P a abaissé la note de la dette grecque d’un cran, à « CCC + », assortie d’une perspective négative, en raison notamment du flottement lié aux négociations.Il n’est toutefois pas impossible, si les négociations continuent à avancer « à pas de bébé » comme disent certains à Bruxelles, que les parties soient obligées d’embrayer sur la négociation d’un nouveau plan d’aide, à la fin du printemps, sans avoir conclu le deuxième.C’était d’ailleurs le souhait de M. Tsipras et de son ministre des finance,s Yanis Varoufakis, quand ils ont commencé à discuter avec les créanciers, début février, quelques jours après leur arrivée au pouvoir. En effet, en termes d’affichage politique, cela leur permettait de ne pas avoir à assumer une partie de l’héritage de leur prédécesseur, le premier ministre de centre droit, Antonis Samaras.« Ce n’est pas la position de négociation actuelle de l’Eurogroupe » précise quand même une source bruxelloise. « A partir du moment où un accord sur les réformes sera trouvé, le contexte sera beaucoup plus favorable pour négocier l’après deuxième plan d’aide », avance Néanmoins M.Moscovici.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre La Ville de Paris lance son site d’annonces immobilières. Depuis jeudi 16 avril, le site Locannonces, accessible depuis le portail Paris.fr, propose 500 logements, à raison de 15 à 20 nouvelles offres par semaine. Avec ce nouveau système, « nous souhaitons renverser la logique des attributions et rendre les demandeurs plus acteurs de leur projet », déclare Ian Brossat, adjoint au maire chargé du logement.Paradoxalement, alors que les listes d’attente pour obtenir un HLM ne cessent de s’allonger – 180 000 candidats à Paris –, les bailleurs sociaux ont parfois du mal à remplir leurs immeubles. La municipalité, qui attribue quelque 4 000 logements chaque année, essuie 40 % de refus à ses premières propositions, obligeant à relancer la procédure. Typiquement c’est le cas d’un jeune couple avec un enfant qui habite une HLM dans le 15e arrondissement et qui, à l’arrivée de son second enfant, espère un quatre-pièces. On le lui propose, mais dans le 19e. Il y a bien sûr des localisations moins recherchées que d’autres et des loyers parfois trop élevés, notamment dans des immeubles neufs ou ceux de catégories supérieures financées.Attirer une clientèle de classes moyennesPour postuler sur Locannonces, il faut bien sûr être déjà enregistré comme demandeur mais cela peut se faire en ligne facilement, avoir des ressources compatibles avec les barèmes réglementaires mais aussi suffisantes pour couvrir trois fois le loyer. Exemple : la Mairie propose un quatre-pièces dans le 13e arrondissement, de 97 m2, au prix de 1 361 euros par mois, ou ce six-pièces de 110 m2 dans le 12e pour 1 577 euros… « Nous espérons attirer une clientèle des classes moyennes qui s’autocensure et n’ose pas candidater », indique Ian Brossat. Postuler n’est que la première étape d’un long processus, car, une fois passé le premier filtre du nombre d’occupants, qui doit être en adéquation avec la taille de l’appartement proposé, puis celui des ressources, ni trop élevées ni trop faibles, la Ville sélectionne les cinq dossiers qui ont obtenu les meilleures notes attribuées selon 25 critères, dossiers qui seront soumis à la commission d’attribution !Cette mise en ligne est pour le moment expérimentale et limitée au patrimoine de l’office Paris Habitat et au contingent de la Ville, qui peut désigner les locataires de 20 à 30 % des logements libérés. Paris s’attache à moderniser ce lourd processus d’attribution, depuis fin 2013 tous les dossiers sont anonymisés et font l’objet d’une cotation, une méthode de « scoring » afin de hiérarchiser les demandes, en principe en toute transparence.Il n’y a pas que Paris qui va au-devant des candidats locataires pour remplir les immeubles. « Dès que l’on s’éloigne de Paris, les immeubles neufs se remplissent lentement, c’est le cas, par exemple, à Etampes ou Montereau », admet Yves Laffoucrière, PDG de 3F qui détient plus de 200 000 logements. Ce bailleur n’hésite pas à publier ces annonces sur son site ou sur « Leboncoin » ou « Seloger ». C’est de cette façon qu’en Essonne 170 logements ont trouvé preneur sur les 1 200 attribués en 2014.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Christian Paul a lancé une invitation pour « un vrai débat public » à son principal concurrent, Jean-Christophe Cambadélis, en vue du congrès de Poitiers qui a lieu du 5 au 7 juin. « Où il veut, quand il veut, selon la forme qu’il veut », a précisé le premier signataire de la motion des frondeurs, lors d’une conférence de presse, jeudi 16 avril.Lire aussi :Congrès du PS : Christian Paul prend la tête de la motion des frondeursM. Cambadélis, premier secrétaire actuel du PS et qui dirige la motion A, avait déjà refusé toute forme de débat entre les membres de son équipe et ses adversaires, mardi 14 avril. « Pourquoi le premier secrétaire du parti refuserait le débat ? Je ne peux pas croire que cela soit tactique », a raillé Christian Paul.Le député de la Nièvre avait ouvert son allocution déjà sur le ton de l’ironie, se félicitant que la motion soutenue par le gouvernement ait repris des propositions des frondeurs sur l’économie. « Il y aura un grand problème démocratique dans ce congrès s’il y a un grand écart entre les engagements et les actes », a-t-il prévenu.Lire aussi :L’économie, ligne de fracture du congrès du Parti socialisteDe son côté, il a repris la proposition de la motion D défendue par Karine Berger de déménager le siège du parti. « Nous ne sommes pas assignés à résidence à Solférino », a-t-il expliqué.« L’équipe de choc »Christian Paul tenait cette conférence de presse pour présenter son équipe de campagne pour les semaines à venir. Celle-ci reflète la diversité des courants qui composent sa motion. Benoît Hamon, ancien ministre de l’éducation, et Emmanuel Maurel, député européen, coprésideront le collectif d’animation, « sorte de parlement de la campagne où se prendront les décisions importantes ». Ils incarnent les deux branches de l’aile gauche du parti, respectivement « Un monde d’avance » et « Maintenant la gauche », tout comme Guillaume Balas, député européen, et Jérôme Guedj, conseiller général de l’Essonne, qui seront animateurs de la campagne.Le député frondeur Laurent Baumel dirigera pour sa part « l’équipe de choc » qui a pour mission d’aller dans les territoires à la rencontre des militants pour faire émerger de nouvelles propositions. Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la culture, est chargée d’imaginer des « temps forts » pour la campagne aux côtés des parlementaires Pouria Amirshahi (député des Français de l’étranger), Gaëtan Gorce (sénateur de la Nièvre), et Marie-Noëlle Lienemann (sénatrice de Paris).Enfin, la motion B réactive le « laboratoire des idées », qui avait contribué à l’élaboration du programme présidentiel de 2012, quand Martine Aubry dirigeait le PS. A l’époque, c’est Christian Paul qui en avait la charge. Toute cette équipe doit mener une campagne « éclair », selon les mots d’un participant. Le vote sur les motions a lieu le 21 mai et celui sur le poste de premier secrétaire le 28 mai.Lire aussi :Congrès du PS : pourquoi le choc des motions n’aura pas lieuNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 16.04.2015 à 12h45 • Mis à jour le16.04.2015 à 16h42 | Alexandre Lemarié L’UMP a procédé, jeudi 16 avril, à la désignation de plusieurs chefs de file pour les élections régionales prévues en décembre. La commission nationale d’investiture du parti examinait les candidatures dans quatre régions (sur les treize existantes) où elle n’avait pas encore pris de décision : Centre - Val-de-Loire, Aquitaine - Limousin -Poitou-Charentes, Provence-Alpes-Côte d'Azur et La Réunion.Lire aussi :La droite se met en ordre de bataille pour les régionalesDans la région Centre - Val-de-Loire, le sarkozyste (ex-FN) Guillaume Peltier a été désigné chef de file UMP, ont indiqué au Monde des participants à cette réunion. Il l’a emporté face à l’ex-ministre Hervé Novelli par 23 voix contre 13, lors d’un vote à bulletin secret.Cela ne fait pas pour autant de M. Peltier la tête de liste officielle de la droite dans cette région car les négociations entre l’UMP et l’UDI se poursuivent. Le président du parti centriste, Jean-Christophe Lagarde, veut notamment imposer Philippe Vigier comme tête de liste d’une liste d’union UMP-UDI dans cette région.Lire aussi le portrait : Guillaume Peltier, la tête brûlée de l’UMPEn revanche, le parti n’est pas parvenu à s’accorder sur un chef de file pour la région Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes. La désignation de la juppéiste Virginie Calmels, qui paraissait actée, a finalement été reportée, selon des participants à la réunion. Voyant qu’il était impossible de dégager une majorité en faveur de la première adjointe à la mairie de Bordeaux – absente ce matin à la réunion – la commission a préféré remettre à plus tard le vote sur cette région.Le sarkozyste Brice Hortefeux, Jean-Pierre Raffarin et Dominique Bussereau ont poussé dans ce sens. Les sarkozystes n’ont pas massivement fait obstacle à Mme Calmels mais des élus comme Xavier Bertrand, Patrick Ollier ou Henri Guaino ont montré leur opposition à sa désignation. Parmi les autres candidats pour devenir chef de file de la région Aquitaine figurent Olivier Chartier, proche de Jean-Pierre Raffarin, et Jérôme Peyrat, proche de Nathalie Kosciusko-Morizet.En Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), la candidature de Christian Estrosi a été, sans surprise, officialisée. L’UMP avait annoncé dès mardi que le maire de Nice avait été choisi par le président du parti, Nicolas Sarkozy, pour mener la liste UMP dans cette région. La commission d'investiture de l'UMP a par ailleurs désigné Renaud Muselier comme candidat pour mener la liste au niveau du département des Bouches-du-Rhône. Le député européen était opposé à la députée Valérie Boyer pour cette place.L’UMP a aussi investi comme chef de file pour La Réunion le président sortant du conseil régional de l’île, Didier Robert.La commission se réunira de nouveau dans les prochaines semaines, afin de finaliser les investitures dans les régions restantes : Corse, Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées, Guadeloupe, Martinique et Guyane. En Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées, le jeu est très ouvert entre l’ex-député Bernard Carayon, le politologue Dominique Reynié ou le député Pierre Morel-A-L’Huissier.Huit chef de file UMP ont déjà été désignés en février : Valérie Pécresse pour l’Ile-de-France, Xavier Bertrand pour le Nord-Pas-de-Calais - Picardie, Bruno Retailleau pour les Pays de la Loire, Philippe Richert pour Alsace - Champagne-Ardenne - Lorraine, Marc Le Fur pour la Bretagne, Alain Joyandet pour la Bourgogne - Franche-Comté, et Laurent Wauquiez qui a été préféré à Michel Barnier pour l’Auvergne - Rhône-Alpes. Un binôme de deux femmes députées a été choisi pour la Normandie : les députées Véronique Louwagie et Françoise Guégot.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jacques Follorou Sergio Coronado, député (Europe écologie-Les Verts) de la deuxième circonscription des Français de l’étranger, membre de la commission des lois, analyse et critique, pour Le Monde, le projet de loi sur le renseignement actuellement discuté à l’Assemblée nationale.Le gouvernement a choisi une procédure d’urgence pour l’examen de son projet de loi sur le renseignement. Avez-vous le sentiment que le Parlement a été pris en otage ?On a amputé la capacité du Parlement à faire son travail. L’actuel président de la commission des lois disait naguère, au sujet de Nicolas Sarkozy, alors chef de l’État, « ce président n’aime pas le Parlement ». Je constate qu’aujourd’hui, c’est la même chose. Je fais partie des gens qui ont travaillé sur ce texte de loi et j’ai bien conscience que je n’ai pas réellement de vision sur ce monde du renseignement qui reste un sujet très difficile d’accès pour le Parlement. Le député lambda ne dispose d’aucune source.C’est vrai que nous pouvons apparaître comme un Parlement croupion. Les parlementaires, aux Etats-Unis, peuvent appuyer leurs travaux sur un bureau du renseignement. De plus, la procédure accélérée choisie par le gouvernement pour faire adopter cette loi interdit d’aborder le fond du sujet et fait de nous une chambre d’enregistrement.Pourtant, le même président de la commission des lois, M. Urvoas, se félicite du « travail coopératif » ayant présidé à la préparation de ce projet de loi sur le renseignement…Ce « travail coopératif » évoqué par M. Urvoas fait référence au dialogue avec les seuls services de renseignement qui ont, en effet, été associés aux travaux préparatoires. Mais les avocats, par exemple, ou les opérateurs Internet ou de téléphonie ou même, à bien des égards, les organismes de contrôle indépendant, eux, sont restés à l’écart de cette coopération.N’avez-vous pas aussi été pris au piège d’une forme de chantage à la « lutte antiterroriste » alors que ce texte légalise avant tout quarante ans de surveillance illégale ?Ce texte n’est, en effet, pas un texte antiterroriste. Le gouvernement, pour des raisons tactiques, avait choisi de le positionner sous forme de réponse à l’émotion des attaques de janvier à Paris. Mais, après avoir entendu le discours du premier ministre, il semble bien que l’antiterrorisme soit le seul credo du pouvoir politique sur cette loi renseignement. Et gare à ceux qui émettent des réserves ! Les mots ont fusé, ignorants, fantasme, outrance…Lire aussi :Renseignement : « On a profité du drame du 7 janvier pour que ce texte arrive au débat »Ce discours est d’autant plus problématique que les moyens alloués aux services de renseignement au nom de l’antiterrorisme seront, de fait, utilisés pour bien d’autres causes et dans des contextes parfois très flous. Le texte dit que ces moyens pourront être utilisés lorsque les intérêts de la France seront menacés, notamment, à l’étranger. Mais pour la Libye, par exemple, les choses ont évolué, le colonel Kadhafi a été l’hôte de la France puis on lui a fait la guerre. Contrevenir aux intérêts de la France est une notion floue.Ces moyens de surveillance sont également mis au service de la défense des intérêts économiques et industriels français. N’est-ce pas un atout pour le pays ?Les groupes du CAC 40 vont donc bénéficier du renseignement français. Mais ne risque-t-on pas de se perdre dans une certaine confusion ? Ces entreprises sont souvent des multinationales. Nous serions donc souverain pour deux car fiscalement elle pourrait échapper, on l’a vu, à l’impôt en France mais recevrait des informations confidentielles collectées au nom de la défense de notre économie nationale.La lutte antiterroriste nécessite-t-elle, en soi, d’étendre sans cesse les pouvoirs des services de renseignement au détriment des autres acteurs de la sécurité, notamment, le juge judiciaire ?Les syndicats de gardiens de la paix le disent eux-mêmes. Pour travailler et lutter contre le terrorisme, il leur faut, disent-ils, de la formation, des anthropologues, des linguistes, etc.. C’est un paradoxe. Tout en s’affaiblissant dans le cadre de la mondialisation, l’État étend sans cesse son contrôle sur les citoyens. Il n’est fort aujourd’hui que de la surveillance de ses administrés.A vous écouter, on dirait que la démocratie serait, en quelque sorte, victime d’un Etat de plus en plus sécuritaire. Est-ce la réalité d’aujourd’hui ?Face aux menaces, il y a deux options majeures : le renforcement de la démocratie ou le renforcement d’un système sécuritaire. Le gouvernement a choisi la deuxième voie. Le renseignement est, aujourd’hui, le dernier territoire de véritable souveraineté et l’Etat entend que personne ne vienne y regarder de trop près.Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.04.2015 à 16h39 | David Revault d'Allonnes (Berne – envoyé spécial) Le président a d’emblée déminé le sujet. « Cette question est derrière nous », a déclaré François Hollande quelques instants après son arrivée à Berne, au premier jour de sa visite d’Etat en Suisse, à propos des tensions fiscales avec l’hôte du jour. S’il était prévisible que le sujet qui a longtemps fâché entre les deux pays serait évacué, nul ne s’attendait à ce qu’il le soit si prestement. Car le chef de l’Etat était à peine arrivé dans la capitale fédérale qu’il a saisi l’occasion d’une allocution de bienvenue avec la présidente de la confédération helvétique Simonetta Sommaruga au Rathaus, l’hôtel de ville de Berne, pour étouffer par avance toute polémique susceptible de brouiller cette première visite d’Etat depuis celle de Jacques Chirac en 1998.« Nous arrivons à un moment, Mme la présidente, où notre coopération franchit une nouvelle étape. En matière fiscale, l’échange de renseignement sur demande a été simplifié et les requêtes de l’administration fiscale française ont été traitées pour l’essentiel. Je veux ici m’en réjouir parce que c’était un travail obstiné que le conseil fédéral a mené », a affirmé, volontiers louangeur, M. Hollande. La Suisse s’est engagée à rejoindre en 2018 le régime standard de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) concernant l’échange automatique d’informations entre autorités fiscales. En 2014, Bercy a récupéré environ 2 milliards d’euros grâce aux régularisations des situations d’exilés fiscaux, pour l’essentiel de l’autre côté du lac Léman, et table sur un volume équivalent pour 2015.« Le seul problème, c’est qu’il n’y a pas de problème »François Hollande s’est félicité des initiatives prises par le gouvernement helvétique pour « supprimer un certain nombre de régimes fiscaux » et a tenu à « saluer la détermination et la conviction des autorités suisses. Cette question est donc derrière nous », a avancé le président, qui, fort urbain à l’égard de son hôte, a préféré insister sur la dimension proprement économique des relations entre les deux pays, illustrée par une série de visites prévues jeudi 16 avril à Zurich et Lausanne, ou encore les « nombreuses vacances » qu’il a passées, enfant, dans le pays.« Le seul problème entre nos deux Etats consiste en ce qu’il n’y a pas de problème », avait quelques instants plus tôt assuré Simonetta Sommaruga, se félicitant également qu’un « rapprochement significatif ait pu s’opérer dans le domaine fiscal ». La présidente de la Confédération helvétique l’a rappelé : « Ces dernières années, nos relations se sont parfois refroidies (…). Cette visite d’Etat marque l’ouverture d’une nouvelle phase dans nos relations, définie par la convivialité et la cordialité. » Et la plus extrême courtoisie.David Revault d'Allonnes (Berne – envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian A l’automne 2014, Transparency International avait déjà épinglé la France pour sa mauvaise conduite en matière de lobbying, en lui accordant une note de 2,7 sur 10. Dans son nouveau rapport, publié mercredi 15 avril, l’organisation non gouvernementale de lutte contre la corruption s’attaque cette fois à l’Europe et dresse un bilan qui n’est guère plus glorieux dans 19 pays du continent.Selon ses critères, les résultats des enquêtes menées concomitamment par ses différentes antennes nationales sont « préoccupants et indiquent que les efforts entrepris à ce jour manquent de cohérence et d’efficacité ». Financé par la Commission européenne, le projet s’est aussi interessé aux institutions européennes, qui ne sont pas plus en avance. Partout, « les risques d’influence excessive restent élevés et se soldent ponctuellement par de graves conséquences pour l’économie, l’environnement, la cohésion sociale, la sécurité publique et les droits de l’homme », estime Transparency pour qui « les pratiques de lobbying inéquitables et opaques constituent l’un des principaux risques de corruption pesant sur l’Europe ».Meilleure note pour la SlovénieDans l’examen en 100 critères soumis par l’organisation, les dix-neufs pays examinés obtiennent une note moyenne de 31 sur 100, soit à peine mieux que la France, qui se classe treizième du classement – loin derrière le Royaume-Uni mais devant l’Allemagne. Avec la meilleure note (55/100), la Slovénie arrive en tête grâce à une loi adoptée en 2010 mais que Transparency ne juge pas encore satisfaisante en pratique. Chypre et la Hongrie finissent derniers avec 14 sur 100 et ni les pays nordiques ni la Grèce n’ont participé à l’enquête. Les institutions européennes obtiennent à elles seules une note un peu plus honorable de 36 sur 100, mais au prix de grosses différences entre la Commission, numéro 2 avec 53/100, le Parlement (37/100) et le Conseil, antépénultième avec 19/100.Pour attribuer ces notes, l’organisation a posé trois jalons, loin d’être atteint par les pays examinés : la transparence des interactions entre les acteurs (traçabilité), l’existence de règles d’éthiques claires et contraignantes (intégrité) et l’ouverture de la décision publique au plus grand nombre (équité d’accès).Concernant la traçabilité, Transparency milite pour une transparence totale des processus de décision et pour la mise en place d’une « empreinte législative » pour savoir quelles actions ont influé sur le processus de prise de décision. Cela passerait entre autres par la publication de la liste des représentants d’intérêts rencontrés par les décideurs, de l’agenda des rencontres voire du compte-rendu des réunions, autant de contraintes qui hérissent encore les responsables publics.Risques de conflits d’intérêtsMême quand l’accès à l’information est en théorie garantie, « des obstacles pratiques s’opposent aux demandes d’information des citoyens, des médias ou d’autres groupes d’intérêts », affirme l’ONG qui note à 26/100 la traçabilité des décisions publiques en Europe. Les registres mis en place dans certaines institutions pour contrôler les allées et venues des lobbyistes ne suffisent pas pour contrôler tous les lieux et acteurs.Pour leur intégrité, les 19 pays observés reçoivent une note de 33 sur 100 due à l’absence de « règles éthiques claires et efficaces ». Les codes de conduite, quand ils existent, « sont souvent lacunaires et ne fournissent pas de recommandations suffisantes », sans compter qu’ils ne protègent en rien contre le « pantouflage », soit le passage des responsables entre secteur public et secteur privé. Ni la France ni l’Espagne ni le Portugal n’interdisent l’exercice d’activités de conseil ou de lobbying pendant un mandat de parlementaire, rappelle Transparency qui souligne les risques de conflits d’intérêts sur le processus de prise de décision. Pour y remédier, elle préconise l’instauration d’un délai de carence minimum entre la fin d’une fonction ou d’un mandat public et l’exercice d’une activité de lobbying susceptible de créer des conflits d’intérêts.« Accès privilégié à la décision publique »Enfin, l’équité d’accès à la décision publique n’est pas non plus garantie, selon l’ONG qui attribue là aussi une note de 33 sur 100 aux pays européens, avec ce commentaire : « La participation du public n’est pas garantie correctement et certains groupes jouissent d’un accès privilégié à la décision publique ». « Des processus de consultations existent mais ils ne sont pas toujours équilibrés, explique Myriam Savy, responsable du plaidoyer en France. Lors des consultations publiques, il n’y a par exemple aucune garantie sur le fait que les contributions seront bien prises en compte. »A l’heure où la défiance des peuples envers leurs élus est de plus en plus grande, l’opacité demeure alors qu’il faudrait au contraire « permettre aux citoyens de mieux comprendre les décision pour mieux les accepter et avoir confiance dans le processus législatif », poursuit-elle. Dans l’ensemble, même si elle s’efforce de pointer quelques progrès, en France ou à la Commission européenne, force est de constater que le chemin est encore long.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Fin janvier, Claude Bartolone et Gérard Larcher s’étaient quittés, fâchés, sur le perron du Sénat. Après les attentats de Paris, le souhait du chef de l’Etat de faire travailler ensemble les présidents de l’Assemblée et du Sénat à une « mission de réflexion sur les formes d'engagement et sur le renforcement de l'appartenance républicaine » avait fait long feu et suite à plusieurs désaccords, les deux hommes avaient décidé de travailler chacun de leur côté.Deux mois plus tard, mercredi 15 avril, ce sont donc deux rapports distincts qu’ils ont remis à François Hollande et qui apportent deux réponses différentes - une de droite, une de gauche - à une même question. Contrôle des flux migratoires, renforcement de l’autorité à l’école et dialogue « franc » avec l’Islam pour le sénateur UMP ; développement de la citoyenneté, vote obligatoire et lutte contre la « reproduction des élites » pour le député socialiste.Deux présidents, deux méthodesAlors que Gérard Larcher a travaillé seul, outre des contributions écrites par les différentes groupes parlementaires, Claude Bartolone se targue lui d’avoir « voulu entretenir le climat du 11 janvier » en mettant autour de la table 27 députés de tous bords. Pour « accompagner » ses travaux, il a aussi convié un panel d’une vingtaine de citoyens à venir « débattre librement » ainsi que la fondation Jean-Jaurès, la Fondation pour l’innovation politique et l’institut Harris interactive qui a mené des enquêtes d’opinions. Rien d’étonnant à ce que les mesures soient plus consensuelles que celles du président Larcher, qui s’est tenu à un exercice plus classique dans sa forme mais à tenu à « dire les choses ». A l’arrivée, si tous deux partagent le constat d’une France qui se replie sur elle et mettent en garde contre la tentation du communautarisme, leur réponse divergent.Contrôle des flux migratoires vs. lutte contre les discriminationsPour l’ancien ministre de Jacques Chirac, l’une des urgences est de « revisiter » les politiques d’immigration et de mieux contrôler les flux migratoires, « au risque que les communautarismes ne disloquent la nation ». Dans ce but, il propose, à l’instar de François Fillon dont il est proche, que le Parlement fixe chaque année des quotas en fonction des capacités d’accueil de la France et de ses besoins professionnels. Finies, les « circulaires organisant des régularisations collectives » qui pourraient contribuer à « l’émergence du sentiment, illégitime, selon lequel les étrangers, quelle que soit la légalité de leur séjour, ont une créance sur la France ». « L’assimilation des candidats à la nationalité française doit être mieux contrôlée », estime le sénateur, notamment en « examinant la question de l’automaticité de la naturalisation des mineurs ». Le service civique pourrait également devenir obligatoire pour « ceux qui affirment leur attachement à la France », à savoir les candidats à la naturalisation mais aussi les aspirants fonctionnaires.A gauche, le président de l’Assemblée voit les choses autrement : pour lui, ce sont les étudiants en grandes écoles qui devraient réaliser une « mission d’engagement citoyen » de trois mois minimum, sur le modèle de ce qui se fait à Polytechnique. Une mesure qui permettrait de « favoriser chez eux une plus grande ouverture d’esprit et une meilleure connaissance des réalités sociales » et de « renforcer les lieux de brassage ». « L’un des éléments les plus bloquants de notre société est la reproduction des élites », avance Claude Bartolone. « Les ségrégations et les exclusions subies nourissent les segrégations et les exclusions choisies. La République, on l’aime en se sentant aimé d’elle. »Encadrement des religions vs. vote obligatoireA la différence de son homologue du Sénat, l’élu PS n’aborde par ailleurs aucunement les questions d’immigration, de religion ou de laïcité. Pour une simple raison, assure-t-il : « à aucun moment de mes échanges sur le terrain, avec le panel citoyen ou dans les enquêtes d’opinion, ces questions n’ont été abordées ». Au fil de ses auditions, Gérard Larcher a lui abouti à des conclusions inverses puisqu’il estime que « les religions demeurent une donnée vivante de notre société » et que « le politique ne doit pas ignorer le fait religieux ». Au contraire, il doit même reprendre la main dans ce domaine, et aller jusqu’à la « fermeture administrative » de lieu de culte si des actes ou des propos « contraires aux principes fondamentaux de notre pays » y étaient tenus. Pour l’élu UMP, l’Islam français doit « s’organiser de manière plus représentative », le conseil français du culte musulman « évoluer » et les imams être davantage formés en France : « la vérité, c’est qu’il y a un sujet avec l’Islam, comme il y en a eu un il y a 110 ans avec le catholicisme », soutient-il.« A force d'avoir chanté les différences, on a oublié ce qui nous réunissait. Notre pays est en train de se fragmenter et cela ne se manifeste pas seulement dans les quartiers ou chez les gens d'origine étrangère mais aussi dans la France d'à coté, dite périphérique », explique encore l’ancien maire de Rambouillet, appelant à « ne plus faire du financement de la politique de la ville et des quartiers l’exclusive priorité ». Elu de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone cible lui sa mesure phare sur un fléau de son territoire : l’abstention, qui y atteint des records nationaux à chaque élection. Il propose donc l’instauration du vote obligatoire pour toutes les élections ainsi que l’inscription et la mise à jour automatique des listes électorales. A part cela, l’ancien ministre de la ville égrègne surtout plusieurs mesures en direction du monde associatif qu’il qualifie lui même de « petits trucs » mais qui pourraient être mis en application rapidement et faire beaucoup. Entre autres : un « droit à l’engagement associatif » avec un « crédit-temps engagement » pour les salariés pour effectuer leur service civique ou encore diversifier les formations proposées aux jeunes pendant le service civique (permis, Bafa...) et leur permettre de bénéficier des mêmes droits que les salariés (mutuelles, formations...).Stages en association vs. « méritocratie républicaine »C’est dans le même esprit que M. Bartolone expose ses idées pour l’école et pour les jeunes, dont il veut « développer la citoyenneté et la culture de l'engagement des jeunes ». Dans ce but, il propose notamment de créer un stage en association en seconde, sur le modèle des stages en entreprise ainsi qu’une « banque d’offres de stages », « pour éviter le cloisonnement et favoriser la mixité sociale et territoriale » ou encore de généraliser le tutorat entre étudiants et élèves de secondaire. A droite, le président UMP développe des idées tout aussi attendues pour son camp politique comme l’octroi d’une plus grande « autonomie administrative » aux établissements scolaires, le renforcement de l’autorité du maître, la promotion de la « méritocratie républicaine » ainsi que le retour en grâce du « sens éducatif, moral et symbolique de la ’liturgie’ républicaine et de ses rites ». Comme Nicolas Sarkozy en son temps, le pourtant très peu sarkozyste Gérard Larcher invite également à « rénover » les programmes d’histoires et à écarter « l’idéologie victimaire et la repentance au profit d’un regard lucide et objectif sur notre histoire ». Au total, ce sont près d’une centaine de propositions qui recouvrent un large spectre politique que font les deux présidents du Parlement au président, pour beaucoup déjà vues ou entendues. A défaut d’être reprises par François Hollande, elles constitueront déjà largement de quoi nourrir les programmes des partis politiques pour les prochaines années.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Fin janvier, Claude Bartolone et Gérard Larcher s’étaient quittés, fâchés, sur le perron du Sénat. Après les attentats de janvier, le souhait du chef de l’Etat de faire travailler ensemble les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat à une « mission de réflexion sur les formes d’engagement et sur le renforcement de l’appartenance républicaine » avait fait long feu et, à la suite de plusieurs désaccords, les deux hommes avaient décidé de travailler chacun de leur côté.Mercredi 15 avril, ce sont donc deux rapports distincts qu’ils ont remis à François Hollande, deux réponses opposées – une de droite, une de gauche – à une même question. Intitulé « La nation française, un héritage en partage », l’un est introduit par une citation de Charles de Gaulle et promet d’être « décoiffant » assure l’entourage de Gérard Larcher, « alors que Bartolone est resté dans le cadre attendu ». « Au moins, il n’a pas auditionné les trois mêmes intellectuels qu’on voit partout », rétorque le camp d’en face, qui propose de « Libérer l’engagement des Français et refonder le lien civique », avec un préambule de François Mitterrand…A l’arrivée, si tous partagent le constat d’une France qui se replie sur elle et mettent en garde contre la tentation du communautarisme, leurs réponses divergent : au sénateur UMP le contrôle de l’immigration, le renforcement de l’autorité à l’école et le dialogue « franc » avec l’Islam ; au socialiste le « développement de la citoyenneté », le vote obligatoire et la lutte contre la « reproduction des élites ».« Créance sur la France »Pour l’ancien ministre de Jacques Chirac, il devient ainsi impérieux de « revisiter » les politiques d’immigration et de mieux contrôler les flux migratoires, « au risque que les communautarismes ne disloquent la nation ». Dans ce but, il propose, à l’instar de François Fillon dont il est proche, que le Parlement fixe chaque année des quotas en fonction des capacités d’accueil de la France et de ses besoins professionnels. Fini les « circulaires de régularisations collectives » qui pourraient contribuer à « l’émergence du sentiment, illégitime, selon lequel les étrangers, quelle que soit la légalité de leur séjour, ont une créance sur la France ». « L’assimilation des candidats à la nationalité française doit être mieux contrôlée », estime le sénateur, qui propose un service civique obligatoire pour « ceux qui affirment leur attachement à la France », à savoir les candidats à la naturalisation mais aussi les aspirants fonctionnaires.A gauche, le président de l’Assemblée voit les choses autrement : pour lui, ce sont les étudiants en grandes écoles qui devraient réaliser une « mission d’engagement citoyen » de trois mois minimum, sur le modèle de ce qui se fait déjà à l’Ecole polytechnique. Une mesure qui permettrait de « favoriser chez eux une plus grande ouverture d’esprit et une meilleure connaissance des réalités sociales » et de « renforcer les lieux de brassage ». « L’un des éléments les plus bloquants de notre société est la reproduction des élites. Les ségrégations et les exclusions subies nourrissent les ségrégations et les exclusions choisies, la République, on l’aime en se sentant aimé d’elle », avance Claude Bartolone.A la différence de son homologue du Sénat, il ne traite par ailleurs aucunement les questions d’immigration, de religion ou de laïcité. Pour une simple raison : « à aucun moment de mes différents échanges, ces sujets n’ont été abordés », assure-t-il. De son côté, Gérard Larcher aboutit, lui, à des conclusions inverses, puisqu’il estime que « les religions demeurent une donnée vivante de notre société » et que « le politique ne doit pas ignorer le fait religieux ». Au contraire, il doit même reprendre la main dans ce domaine, ce qui pourrait aller jusqu’à la « fermeture administrative » d’un lieu de culte si des actes ou des propos « contraires aux principes fondamentaux de notre pays » y étaient tenus.Pour l’élu UMP, l’islam français doit « s’organiser de manière plus représentative », le Conseil français du culte musulman « évoluer » et les imams être davantage formés en France. « La vérité, c’est qu’il y a un sujet avec l’islam, comme il y en a eu un il y a 110 ans avec le catholicisme », soutient le sénateur.« A force d’avoir chanté les différences, on a oublié ce qui nous réunissait. Notre pays est en train de se disloquer, de se fragmenter et cela ne se manifeste pas seulement dans les quartiers ou chez les gens d’origine étrangère mais aussi dans la France d’à côté, dite périphérique », explique l’ancien maire de Rambouillet, appelant à « ne plus faire du financement de la politique de la ville et des quartiers l’exclusive priorité ».Elu de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone cible, lui, sa principale mesure sur un fléau de son territoire, l’abstention, qui y atteint des records nationaux à chaque élection : le député propose l’instauration du vote obligatoire pour toutes les élections ainsi que l’inscription et la mise à jour automatique des listes électorales. A part cela, l’ancien ministre de la ville égrène surtout des mesures en direction du monde associatif qu’il qualifie lui-même de « petits trucs », mais qui pourraient être mis en application rapidement. Entre autres : créer un « droit à l’engagement associatif » avec un « crédit-temps engagement » pour les salariés pour effectuer leur service civique ou encore diversifier les formations proposées aux jeunes pendant le service civique (permis, brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur, brevet de secourisme…) et leur permettre de bénéficier des mêmes droits que les salariés (mutuelles, formations…).« Méritocratie républicaine »C’est toujours dans cet esprit consensuel de « développement citoyen » que M. Bartolone expose ses idées pour l’école, comme celle de créer un stage en association en seconde, sur le modèle des stages en entreprise, ainsi qu’une « banque d’offres de stages, pour éviter le cloisonnement et favoriser la mixité sociale et territoriale », ou encore de généraliser le tutorat entre étudiants et élèves de secondaire.A droite, le président UMP développe des idées tout aussi attendues pour son camp politique, telles que l’octroi d’une plus grande autonomie administrative aux établissements scolaires, le renforcement de l’autorité du maître, la promotion de la « méritocratie républicaine » et le retour en grâce du « sens éducatif, moral et symbolique de la “liturgie” républicaine et de ses rites ». Comme Nicolas Sarkozy en son temps, le pourtant très peu sarkozyste Gérard Larcher invite à « rénover » les programmes d’histoire et à écarter « l’idéologie victimaire et la repentance au profit d’un regard lucide et objectif sur notre histoire ». Au total, ce sont près d’une centaine de propositions qui recouvrent un large spectre politique que font les deux présidents du Parlement au président, pour beaucoup déjà vues ou entendues. A défaut d’être reprises par François Hollande, elles constitueront au moins largement de quoi nourrir les programmes des partis politiques pour les prochaines années.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Le ministre des finances, Michel Sapin, détaille dans Le Monde les 4 milliards d’euros de mesures supplémentaires prévues en 2015 dans le programme de stabilité budgétaire qui va être transmis à la Commission européenne. L’Etat et ses opérateurs contribueront pour 2,4 milliards d’euros, notamment grâce à l’allégement de la charge de la dette.La Sécurité sociale fournira une contribution d’un milliard d’euros, se répartissant entre une diminution de 400 millions d’euros de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie et 600 millions pour le reste du social. S’y ajoutent 600 millions d’euros de recettes supplémentaires, dont 400 millions de plus que prévu en loi de finances par la régularisation des avoirs détenus à l’étranger. Pas d’effort supplémentaire demandé aux collectivités territoriales. Treemap Demo - jsFiddle demo #container { min-width: 300px; max-width: 600px; margin: 0 auto;} //$(function () { $('#container').highcharts({ series: [{ type: "treemap", layoutAlgorithm: 'stripes', alternateStartingDirection: true, levels: [{ level: 1, layoutAlgorithm: 'sliceAndDice', dataLabels: { enabled: true, align: 'left', verticalAlign: 'top', style: { fontSize: '15px', fontWeight: 'bold' } } }], data: [{ id: 'A', name: 'Etat', color: "#EC2500" }, { id: 'B', name: 'Sécurité sociale', color: "#ECE100" }, { id: 'O', name: 'Recettes supplémentaires', color: '#80B904' }, { name: 'Charge de la dette', color: "#D40000", parent: 'A', value: 1200 }, { name: 'Annulations de crédit ministères', parent: 'A', value: 700 }, { name: 'Annulations de crédit opérateurs', parent: 'A', value: 500 },{ name: 'Baisse de l\'ONDAM', parent: 'B', value: 400 }, { name: 'Reste du social', parent: 'B', value: 600 }, { name: 'Rick', parent: 'B', value: 10 }, { name: 'Peter', parent: 'B', value: 1 }, { name: 'Retour exilés fiscaux', parent: 'O', value: 400 }, { name: 'Recettes nons fiscales', parent: 'O', value: 200 }] }], title: { text: 'Les 4 milliards d\'euros d\économies annoncés par Michel Sapin' } });}); La France défendra devant la Commission européenne une stratégie budgétaire qui, sans mettre en danger la croissance renaissante, doit permettre d’atteindre les objectifs de réduction du déficit qu’elle s’est fixés et que la Commission lui a recommandés après lui avoir accordé un délai supplémentaire de deux ans. « Nous avons souhaité avoir une trajectoire de réduction de nos déficits prudente mais légèrement meilleure que celle que nous recommandait la Commission, souligne M. Sapin. La France sera au rendez-vous de moins de 3 % en 2017. »Lire aussi :Bercy table sur un timide retour de la croissanceEn outre, les mesures en faveur de l’investissement des entreprises annoncées mercredi 8 avril par Manuel Valls seront applicables dès le 15 avril. Une instruction ministérielle sera publiée « dans les prochains jours », annonce dans Le Monde le ministre des finances. Elle précisera les types d’investissements industriels concernés et les modes de calcul pour que les entreprises puissent les intégrer dans leurs acomptes d’impôt sur les sociétés pour les investissements engagés à partir de la date du 15 avril. Une mesure législative interviendra rétroactivement dans le cadre du projet de loi sur la croissance et l’activité actuellement en cours de discussion au Parlement. Il n’y aura pas de projet de loi de finances rectificative cet été, annonce M. Sapin.Lire aussi l'entretien (édition abonnés) :Sapin : « la France sera au rendez-vous » et atteindra l’objectif de moins de 3 % de déficit en 2017Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Les services publics doivent se fixer des priorités et accorder plus de considération aux attentes des usagers, en évolution permanente. Voilà quelques-unes des pistes contenues dans le rapport que France Stratégie a remis, lundi 13 avril, à Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat. Cette instance, placée auprès du premier ministre et pilotée par l’économiste Jean Pisani-Ferry, cherche à cerner « les lignes de force de l’action » de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale pour la prochaine décennie.Son diagnostic, qui prolonge des réflexions esquissées dans un autre rapport qu’elle avait rendu en juin 2014 (« Quelle France dans dix ans ? »), est sans concession, en particulier pour les équipes qui se sont succédées à la tête du pays. Malgré la révision générale des politiques publiques (RGPP), engagée pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, et le programme de modernisation de l’action publique (MAP), lancé par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, « nous avons régulièrement reculé devant les choix », écrivent les auteurs du rapport. A leurs yeux, « l’écosystème public ne favorise ni [l'] émergence ni [la] diffusion » des innovations, même si les administrations sont capables, au coup par coup, de changer leurs façons de travailler. Si l’on veut éviter un « décrochage progressif de la qualité et de l’efficience des services », il est temps de changer.« L’Etat ne peut pas tout »France Stratégie maintient sa proposition, déjà énoncée dans le rapport sur la « France dans dix ans », de baisser de six points de PIB la dépense publique (hors charge de la dette). A l’heure actuelle, elle représente 57,2 % de la richesse nationale, ce qui place notre pays au deuxième rang de l’Union européenne, derrière la Finlande.Pour atteindre cet objectif, l’Etat a intérêt à évoluer « pour être présent là où il est le plus irremplaçable » et à « se désengage [r] des fonctions » pour lesquelles il est devenu dispensable. Lesquelles ? Le rapport ne le précise pas, mais ce tri est devenu crucial. Les élites politiques et administratives doivent « assumer que () “l’Etat ne peut pas tout” » et encourager les initiatives du privé (entreprises, particuliers, associations). Un « changement de culture [qui] nécessite courage et exigence, au risque de l’impopularité », prévient France Stratégie.L’évaluation régulière des politiques publiques figure parmi les exercices recommandés. Le propos vaut pour l’Etat et pour toutes les personnes morales qui assurent un service en faveur de la collectivité.Une attention particulière doit également être accordée aux personnels. « Les enseignants et les “top managers” » gagnent, en moyenne, moins bien leur vie que leurs homologues des autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Si la fonction publique souhaite rester attractive, il faudra veiller à verser des rémunérations en rapport avec la qualité des agents, « ce qui suppose en retour de poursuivre la diminution de leur nombre », souligne France Stratégie.Quant aux relations entre responsables politiques et responsables administratifs, elles mériteraient d’être clarifiées. « Les nominations aux emplois de direction de l’administration () répondent à des critères qui ne sont ni explicitement politiques ni exclusivement professionnels mais empruntent souvent () à l’un et l’autre domaine », observent les auteurs du rapport. Selon eux, « le caractère discrétionnaire des nominations affaiblit le management » et a pour effet de priver « le responsable d’une grande administration () de la confiance, de la latitude et du temps () nécessaires au bon exercice de ses missions ».« Comités de sélection »« Pour garantir la qualité du recrutement aux emplois supérieurs », France Stratégie suggère de mettre en place des « comités de sélection » : ceux-ci proposeraient quelques noms et le ministre serait tenu de faire son choix parmi l’un d’eux. Une mesure à laquelle M. Mandon est très attaché. En 2014, le gouvernement avait désigné de cette façon Laure de la Bretèche au poste de secrétaire général à la modernisation de l’action publique (SGMAP).Enfin, développant une idée déjà évoquée dans le rapport « Quelle France dans dix ans ? », l’organisme de Jean Pisani-Ferry insiste sur la nécessité d’ouvrir la haute fonction publique à des profils nouveaux : dans cette optique, un quart des postes pourvus en conseil des ministres seraient confiés à des personnes issues du secteur privé, du monde associatif ou à des fonctionnaires étrangers.Ces préconisations sont rendues publiques quelques jours avant les annonces gouvernementales sur la réorganisation des services déconcentrés de l’Etat. Lors du conseil des ministres du 22 avril, l’exécutif doit, en effet, divulguer les principes et le calendrier de cette réforme. Ensuite, d’ici à l’été, seront détaillées les missions que les administrations publiques conservent et celles qu’elles abandonnent.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Le nouveau parti de Nicolas Sarkozy prend forme. Mardi 14 avril, à 18 heures, Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-présidente déléguée de l’UMP, a présenté au bureau politique le rapport de la commission de révision des statuts qu’elle a présidée. Ce document de 35 pages, que Le Monde a pu consulter, est le fruit des multiples travaux de cette instance qui s’est réunie une fois toutes les deux semaines depuis le 13 janvier. Il n’est encore que provisoire et doit être validé par un vote du bureau politique, le 5 mai. Mais il dessine déjà les grands traits de la nouvelle formation de Nicolas Sarkozy dont le congrès de refondation doit se tenir le 30 mai. « L’idée est qu’il y ait plus de démocratie, plus de décentralisation, plus de modernité. Ces trois principes sont ceux qui doivent permettre d’assurer le renouveau de notre formation politique », a expliqué Mme Kosciusko-Morizet au siège du parti.Des cartes d’adhérent différenciées ?Le nouveau président de l’UMP ambitionne de compter 500 000 adhérents avant 2017. Afin de recruter ces forces vives, les membres de la commission proposent de rendre plus flexibles les adhésions afin de convaincre des jeunes sympathisants séduits par des « nouvelles formes d’engagement politique ». L’idée d’une carte de militant numérique est toujours en réflexion, mais la commission laisse au bureau politique le soin de définir les nouvelles formes d’adhésion. « La commission préconise d’inscrire dans les nouveaux statuts la possibilité d’avoir plusieurs catégories d’adhérents aux droits et obligations variables selon leur statut, en laissant au BP le soin de définir ces différentes catégories », peut-on lire dans ce document qui conseille également de consulter de façon plus « souple et régulière des adhérents par voie numérique ». Là encore, le processus et l’outil technologique restent à définir.Les cotisations des élus payés par prélèvement automatiqueAlors que l’UMP a connu de graves affaires financières, la commission propose que les élus paient une cotisation supplémentaire et qu’un « prélèvement automatique » soit mis en place dès qu’ils obtiennent un mandat. Un désir partagé par les militants. Pendant ces travaux, Mme Kosciusko-Morizet a en effet consulté les adhérents en leur envoyant un questionnaire et le rapport souligne leur « désir d’encadrer l’activité des élus qui ne seraient pas à jour de leurs cotisations en faisant de l’acquittement de leurs obligations une condition d’investiture et d’exercice des responsabilités au sein du parti ».Une décentralisation toujours à définirComme Nicolas Sarkozy s’y était engagé pendant la campagne interne de l’UMP, à l’automne 2014, les membres de la commission préconisent une plus grande décentralisation. Les présidents des fédérations pourraient ainsi être élus par les militants et non par les congrès départementaux. « C’est la fin des notables et l’instauration du suffrage universel à tous les étages », s’est félicitée Mme Kosciusko-Morizet. La date de ces élections internes est encore en débat. Certains voudraient les voir se dérouler avant l’été, d’autres veulent prendre plus de temps.Sur le sujet essentiel de la décentralisation, les autres évolutions restent à préciser. « Certains membres ont proposé d’annexer aux statuts et au règlement intérieur une charte de la décentralisation », indique seulement le rapport. La gestion des flux financiers, source de tensions à l’UMP, ne sera pas totalement décentralisée. Chaque fédération aura des objectifs pour recruter des adhérents et lorsqu’elle aura atteint ce seuil, l’argent de toute nouvelle adhésion pourrait revenir directement à sa fédération.Attirer la société civileAfin d’attirer les membres de la société civile et créer « un parti du XXIe siècle », une formation ouverte « comme le métro à six heures du soir », selon les expressions répétées par M. Sarkozy et avant lui depuis André Malraux par tous les responsables du parti gaulliste et néogaulliste, la commission préconise l’assouplissement du règlement pour créer une fédération spécialisée au sein de l’UMP. Ce type de structure, très adaptée à des mobilisations ponctuelles ou catégorielles, pourrait dorénavant être mis en place par 1 % des adhérents à jour de cotisation issus d’au moins vingt fédérations et trois régions distinctes.Moderniser les instances centralesLe bureau politique est le gouvernement du parti. Afin de le moderniser, le rapport de la commission propose que le nombre de ses membres élus soit porté à quarante (au lieu de trente actuellement) et élus dans différents collèges (élus non parlementaires, cadres, adhérents) afin d’assurer une meilleure représentativité. La commission prône la création de groupes de travail permanents pour alimenter les analyses de fond des secrétaires nationaux.Comme l’avait envisagé la charte de la primaire, la commission précise que si le président de l’UMP est candidat à la primaire, il devra démissionner de ses fonctions au moins quinze jours avant le dépôt de sa candidature. « La direction de l’union sera assurée, jusqu’aux résultats de la primaire, par les autres membres de la direction de l’union », propose le document.Ci-dessous, le document où le futur nom du parti est remplacé par « L’Union » et où les propositions de modification des statuts sont colorées en bleu : Rapport de la commission de révision des statutsMatthieu GoarJournaliste au Monde 14.04.2015 à 14h07 L'Etat va engager un programme doté de 810 millions d'euros afin de « moderniser » les autoroutes et les voies routières rapides d'Ile-de-France non concédées au privé, dont la qualité est « souvent » insuffisante, a annoncé mardi 14 avril Manuel Valls dans un discours consacré au Grand Paris. Il ne s'agira pas de nouveaux crédits budgétaires mais d'un financement provenant du contrat de plan Etat-région francilien, qui comprend un volet routier, selon Matignon.« Il s'agira de faciliter la mobilité, avec l'amélioration de la gestion dynamique du trafic ou encore la création de voies réservées aux autobus et aux taxis. Les premières seront mises en service dès la fin du mois », a déclaré le premier ministre dans un discours au Salon des maires d'Ile-de-France, dans la foulée d'une réunion de ministres sur le Grand Paris. Manuel Valls a fait valoir que « des millions de Franciliens et de visiteurs de la région se déplacent en automobile » et « n'ont souvent pas d'autres solutions », jugeant que le réseau de voies rapides n'offre « pas toujours une qualité de service suffisante ».Enjeu majeurL'Etat, qui « jusqu'à présent » ne s'était pas assez impliqué sur cet « enjeu majeur » du tranport routier, « engagera donc un vaste programme doté de 810 millions d'euros afin de moderniser les autoroutes et voies rapides », a-t-il dit devant les maires franciliens.Ce plan concernera les autoroutes et voies rapides qui ne sont pas concédées au privé et restent directement gérées par les pouvoirs publics, selon le cabinet du premier ministe.Manuel Valls souhaite également « travailler à une meilleure insertion des autoroutes dans la ville, en réduisant les nuisances et en investissant sur les questions paysagères », a-t-il dit dans son discours prononcé au Parc floral de Paris.« La France compte de grands architectes et paysagistes, des artistes reconnus. Pourquoi ne pas faire appel à leur talent pour transformer certaines de ces autoroutes ? Je pense par exemple aux autoroutes reliant Paris aux aéroports, sans oublier l'[autoroute] A6 », a déclaré M. Valls. Le volet transports du Grand Paris avait été jusqu'à présent quasi essentiellement consacré aux transports collectifs. Benoît Hopquin Le nombre de participants aux « Manifs pour tous », réunies contre le mariage homosexuel en 2012 et 2013, avait suscité une polémique particulière, les chiffres de la police et ceux des organisateurs variant de un à huit. Comparaison des méthodes, études des images aériennes, calculs de densité, mesurage des trajets et des largeurs d’avenues : rien n’avait permis de rapprocher, si ce n’est de réconcilier, les points de vue. Une commission des sages avait donc été mise en place en mai 2014 afin d’étudier la meilleure manière de compter. Dominique Schnapper, ancienne membre du Conseil constitutionnel et directrice de l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Pierre Muller, inspecteur général de l’Insee, et Daniel Gaxie, professeur de science politique à Paris-I-Panthéon-Sorbonne, viennent de remettre leur rapport à la préfecture de police de Paris.Voir l’infographie : Les différentes méthodes de comptage pendant les manifestationsLes trois personnalités ont suivi plusieurs manifestations auprès des fonctionnaires de police. Elles ont interrogé les organisations syndicales qui ont bien voulu se prêter à l’exercice critique (la CGT a refusé). Elles ont étudié différentes méthodes de substitution ou de complément : échantillonnage, évaluation des moyens de transports utilisés (cars, trains, métro, etc...), voire recensement du nombre de portables ouverts sur le trajet, etc, etc. Autant d’évaluation pour en arriver à la conclusion que le système qui est actuellement employé par la police - le comptage manuel- reste le moins imparfait. « Il n’y a pas de système plus fiable », constate Dominique Schnapper.Aujourd’hui, les autorités positionnent sur des points hauts du parcours des fonctionnaires. Ces derniers comptent les rangs de manifestants qui défilent devant un point fixe, compteur en main, enregistrant d’un clic chaque passage de dix personnes. C’est ce chiffre, arrondi à la hausse, qui est donné aux médias au moment de l’ordre de dispersion. Dans les jours suivants, un nouveau comptage de validation est effectué devant un écran avec la vidéo du cortège. Pour le vérifier, les trois sages ont poussé le zèle jusqu’à se livrer eux-mêmes à l’exercice, notamment lors des manifestations du 1er mai, organisées soit par les syndicats, soit par le FN. « Nous sommes arrivés à des chiffres inférieurs à ceux de la police », explique Mme Schnapper.Une fourchetteLa commission fait cependant quelques préconisations dans son rapport. Elle estime que, plutôt qu’un chiffre précis, la police ne devrait donner qu’une fourchette le soir des manifestations ou indiquer à la manière des instituts de sondage la possibilité d’une marge d’erreur. « Le visionnage en temps réel d’une manifestation ne permet d’obtenir, au mieux, qu’un ordre de grandeur », estime le rapport. Elle considère qu’il faudrait augmenter le nombre de points de comptage, afin de tenir compte des manifestants qui ne font pas l’intégralité du parcours.Lire aussi : « Manif pour tous », le mode de calcul des organisateurs passé au crible des mathématiquesAutre suggestion, « faire une campagne de transparence auprès des journalistes en insistant pour qu’ils fassent le même travail que celui de la commission et assistent par eux-mêmes aux opérations de comptage ». La commission estime que la préfecture doit également continuer à examiner d’autres modes de comptage que celui utilisé actuellement, qui n’est au final que le moins imparfait. Des logiciels sont en cours de test mais aucun ne donne pour l’heure entière satisfaction.La commission espère que ses préconisations permettront de « susciter la confiance du public de bonne foi ». Ce n’est pas là la moindre gageure. « Les chiffres sur le nombre de manifestants ont une dimension politique », savent bien les membres de la commission.Benoît HopquinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Les équipes de campagne commencent à s’organiser en vue du congrès du PS à Poitiers, du 5 au 7 juin. Jean-Christophe Cambadélis devait présenter la sienne mardi 14 avril lors d’une conférence de presse. Le Monde a pu consulter l’organigramme. L’ensemble est un panachage des représentants des différents courants internes qui soutiennent l’actuel premier secrétaire du PS. Plusieurs nouvelles personnalités émergent également.Lire aussi :Congrès du PS : la synthèse, malgré toutL’action sera coordonnée par le député de Seine-Maritime Guillaume Bachelay, l’actuel numéro deux du PS, proche de Laurent Fabius, et par le député de la Haute-Garonne Christophe Borgel, le bras droit de M. Cambadélis, et responsable des élections dans le parti. A charge pour eux de diriger un groupe de 26 porte-parole, qui incarne la diversité de cette motion.On y retrouve par exemple des personnalités de l’aile droite du parti, comme le député de Paris Christophe Caresche, aux côtés d’aubrystes comme le député de l’Ardèche Olivier Dussopt ou de hollandais comme la députée du Calvados Clotilde Valter. Les actuels porte-parole du parti, Carlos Da Silva, Juliette Méadel, Olivier Faure, Corinne Narassiguin sont présents sur la liste ainsi que la maire de Nantes, Johanna Rolland.« Il va falloir bosser »Y figurent également des premiers secrétaires fédéraux de départements qui comptent dans l’élection comme Hussein Bourgi (Hérault), Yann Capet (Pas-de-Calais), Laurent Grandguillaume (Côte-d’Or), Rachid Temal (Val-d’Oise), Guillaume Mathelier (Haute-Savoie), et de jeunes figures du parti comme les secrétaires nationales Elsa Di Meo et Sarah Proust ainsi que la députée de Paris, Seybah Dagoma.Lire aussi :L’économie, ligne de fracture du congrès du Parti socialisteLa stratégie de M. Cambadélis veut clairement s’appuyer sur l’appareil existant. Il se revendique du soutien de près de 100 maires de communes de plus de 10 000 habitants, de près de 300 parlementaires socialistes (sur environ 400) et de 84 premiers secrétaires fédéraux. « Il faut se méfier et il va falloir bosser : ce n’est pas parce qu’on a les têtes de pont dans les départements qu’on a la base avec nous », prévient tout de même l’un de ses proches. La campagne ne fait que démarrer au PS.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Suc et Martin Untersinger Une opposition de droite qui apporte son soutien à la majorité de gauche, l’extrême droite qui se pose en défenseur des libertés publiques, un gouvernement sur la défensive alors que les principales critiques contre le projet de loi qu’il présente ne peuvent s’exprimer à l’intérieur de l’hémicycle. La première journée de débat à l’Assemblée nationale du projet de loi sur le renseignement, lundi 13 avril, a marqué sa singularité.Lire aussi :Une loi sur le renseignement pour une France « en guerre » débattue à l’AssembléeSingulier parce que c’est le premier ministre qui le présente en personne à la représentation nationale. « Une exception, souligne Manuel Valls. Je le fais pour souligner l’importance de ce projet de loi. (…) Un projet juridique et démocratique majeur. »Une exception qui n’a pas soulevé les foules parlementaires. Le chef de gouvernement s’exprime devant une vingtaine de députés de tout bord confondu. En ayant fait savoir de longue date qu’elle voterait en faveur du texte, l’UMP a enlevé tout enjeu au débat et les députés peinent à se mobiliser.Le fait est que, dans son discours, Manuel Valls salue « le comportement de l’opposition » et réserve ses principales piques sans les nommer aux associations des droits de l’homme ou des acteurs de l’économie numérique ainsi qu’aux articles de presse qui se sont inquiétés du blanc-seing accordé aux services de renseignement pour déroger au respect de la vie privée. « Nous n’esquivons pas le débat. Il est faux de parler de “Patriot Act” ou de loi dangereuse », tonne le premier ministre qui dénonce « les fantasmes, les attentes disproportionnées, les critiques sévères », « les raccourcis (qui) confinent à la caricature », « les faux procès ». Son projet de loi constitue « un progrès important pour nos services et notre démocratie. Cette loi donne des garanties concrètes à nos compatriotes telles qu’ils n’en ont jamais eu en matière de renseignement », assure-t-il.Les ministres présents sur les bancs de l’Assemblée tiennent un discours similaire : « Il faut faire preuve de la plus grande rigueur lorsque l’on parle de ce texte, éviter les approximations, les amalgames, les raccourcis, prévient celui de l’intérieur, Bernard Cazeneuve. Il n’y a pas de surveillance de masse. Il y a un décalage considérable entre les commentaires de la loi et le contenu de la loi. Ce n’est pas une loi de surveillance généralisée mais une loi de contrôle du renseignement. » Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian surenchérit : « Il n’existe pas, contrairement à ce que prétendent certains commentateurs, de captations massives des communications des Français. C’est une invention. »Lire aussi :Bernard Cazeneuve : « Il n’y a pas de surveillance de masse de la part des services français »Des simples mises en garde tant le débat entre opposition et majorité est policé. Certains emportements confinent parfois à la fausse polémique. Ainsi entend-on pester gentiment Patrick Devedjian (Hauts-de-Seine, UMP) contre une « loi floue », Eric Ciotti (Alpes-Maritimes, UMP), qui a annoncé d’emblée soutenir le projet de loi, provoquer un bref tollé en évoquant « l’attitude indigne de certains ici au moment de l’affaire Merah » – la gauche alors dans l’opposition avait demandé au gouvernement de droite de s’expliquer sur le raté des services de renseignement. Bruno Le Maire (Eure, UMP) joue, lui, des petites phrases plus que de l’opposition de fond en faisant mine de s’étonner à l’évocation de l’ancien président François Mitterrand. « Je ne suis pas sûr que la référence à (l’ancien chef de l’Etat) sur un texte sur les écoutes soit de nature à faciliter l’union nationale », en référence à l’affaire d’écoutes illégales de 1983 à 1986 par des collaborateurs de l’Elysée.Quelques voix dissidentes s’élèvent, comme celle de Pierre Lellouche (Paris, UMP), qui déplore que « toute opposition » ou critique au texte du gouvernement soit ramenée « à un fantasme ». Hervé Morin (Eure, UDI) tape également très dur sur le texte du gouvernement. « S’il est clair qu’il fallait un cadre juridique nouveau, ce texte s’apparente bien à un “Patriot Act” à la française, pointe l’ancien ministre de la défense. Nous légiférons pour les pouvoirs qui vont se succéder. Je ne veux pas que cette loi tombe dans des mains mal intentionnées. La démocratie, c’est attribuer à des pouvoirs des contre-pouvoirs aussi forts, seuls remparts contre l’arbitraire. »Finalement, la principale opposition au projet de loi au sein de l’hémicycle est venue de l’extrême droite. Marion Maréchal-Le Pen a repris, dans une allocution très écrite mais sonnant fausse, les arguments des associations des droits de l’homme : « Ce projet de loi est dangereux pour nos libertés individuelles. (…) Tout est prévu dans ce texte pour basculer du renseignement criminel au renseignement politique. (…) Vous créez un libre-service du renseignement. (…) Je ne peux voter en l’état car je ne peux expliquer aux Français que leur sécurité se fera au détriment de leurs libertés. »« Envoyer un signal »Sur le fond, le débat a été très technique et n’a pas suscité de grandes controverses. Lors de la session nocturne, les députés étaient une cinquantaine pour voter. Sous la férule du rapporteur, le président de la commission des lois Jean-Jacques Urvoas arc-bouté sur la défense de son texte, la majorité a rejeté vingt-six amendements et en a adopté seulement six.Ainsi lorsque des députés proposent que l’avis donné par l’autorité administrative indépendante, qui sera chargé de contrôler la légalité des actes des services de renseignements, soit impératif, M. Urvoas dit tout le mal qu’il pense de cette proposition : « La responsabilité des services de renseignement doit être assumée par le gouvernement. Les services sont une administration, ni plus, ni moins. En cas de dévoiement des services, c’est à l’autorité politique de l’assumer. »Des députés ont tout de même réussi à infléchir le texte sur la question de l’insertion des données personnelles comme composante de la protection de la vie privée. Le ministre de l’intérieur et le rapporteur du texte s’étaient opposés à cet ajout, réclamé par la Commission nationale informatique et liberté (CNIL), lors du passage du texte en commission des lois. Ils ont ensuite adouci leur position. Pour le ministre de l’intérieur, il s’agit « d’envoyer un signal ». Le rapporteur Jean-Jacques Urvoas préfère y voir une marque de confiance dans les autorités administratives, comme celle que son projet de loi crée pour contrôler les services. Pourtant, son réel pouvoir est mis en doute par les opposants au texte. Désormais, l’article premier de la loi sur le renseignement prévoit que la vie privée des Français soit respectée, y compris leurs données personnelles.En revanche, sur un autre point crucial du premier article du projet de loi, le rapporteur et le gouvernement n’ont pas cédé. Des députés ont tenté de modifier les sept finalités justifiant les actions des services de renseignement. Elles définissent les circonstances dans lesquelles les services peuvent réclamer de surveiller un individu. Y figurent notamment « l’indépendance nationale », « les intérêts majeurs de la politique étrangère », « les intérêts économiques majeurs » du pays ou « la prévention de la criminalité et de la délinquance organisées ».« Je dis attention »L’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti (Moselle, PS) a déposé un amendement pour que les « intérêts économiques, industriels et scientifiques majeurs de la France » ne puissent plus être invoqués par les services, craignant qu’ils soient utilisés pour surveiller des journalistes enquêtant sur une grande entreprise française.Une autre finalité des services a attiré les critiques, celle des « intérêts majeurs de la politique étrangère », Sergio Coronado (Français de l’étranger, écologiste) en profitant pour demander si cela aurait conduit à la surveillance des opposants syriens ou libyens du temps où leurs chefs de l’Etat respectifs étaient reçus à l’Elysée… Là encore, les amendements proposant de retirer ou d’aménager cette finalité ont été rejetés.Le gouvernement, le rapporteur et la majorité restent également sourds lorsque Pierre Lellouche et Aurélie Filippetti s’inquiètent du champ d’action trop large accordé aux services de renseignement qui pourront écouter toute personne dans le cadre de « violences collectives de nature à porter atteinte à la forme républicaine des institutions ». « Donc lors de Mai-68 ou des grandes grèves de 1995, les services auraient été habilités à espionner… Si ce texte tombe un jour dans de mauvaises mains. Prenez vos chers “zadistes” de Notre-Dame-des-Landes, des agitateurs professionnels, là on dit qu’on a le droit de les espionner. Je dis attention », prévient Pierre Lellouche. Le gouvernement revendique sa bonne foi. « Bien entendu, les mouvements sociaux et les syndicats qui revendiquent ne sont pas concernés », assure Bernard Cazeneuve.Les débats reprennent mardi en fin d’après-midi.Matthieu SucJournaliste au MondeMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.04.2015 à 09h13 • Mis à jour le14.04.2015 à 12h02 « La loi renseignement doit être un moyen de définir un cadre de pratiques. » Sur l’antenne d’Europe 1, mardi 14 avril, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a défendu le projet de loi, dont l’examen a débuté lundi 13 avril à l’Assemblée nationale. « Il est temps de prendre des dispositions qui protègent les Français et qui définissent un cadre légal pour nos services », a-t-il martelé.Interrogé sur la Plateforme nationale de cryptage et de décryptement – ce système de recueil massif et de stockage de données personnelles étrangères et françaises dont le texte ne fait pas la moindre mention –, Bernard Cazeneuve a affirmé : « Il n’y a pas de surveillance de masse de la part des services français et, en ce qui concerne le territoire français, il n’y a pas de collecte massive de données. » Lire aussi :Ce « Big Brother » dissimulé au cœur du renseignement« L’ensemble des services ont des moyens techniques pour protéger les intérêts supérieurs de la nation. [Le projet de loi] encadre les services de renseignement, et si nous mettons en place des techniques nouvelles, c’est précisément pour ne pas avoir recours à la surveillance de masse, mais pour cibler ceux qui doivent être surveillés en raison du danger qu’ils représentent », a ajouté M. Cazeneuve.« Nous ne légiférons pas en fonction d’un outil »Sur BFM-TV, le député (PS, Finistère) Jean-Jacques Urvoas, est venu lui aussi soutenir le projet de loi sur le renseignement, dont il est le rapporteur à l’Assemblée. « Nous ne légiférons pas en fonction d’un outil. Nous cherchons à renforcer le suivi des personnes qui peuvent représenter une menace. »« La surveillance massive et indifférenciée que pratiquent les Etats-Unis n’a rien démontré, a asséné le député, en référence au programme Prism de la National Security Agency révélé par l’informaticien américain Edward Snowden. Quand un modèle ne marche pas, vous ne cherchez pas à le copier en France. »« Le contexte prime sur le texte : si on émet la moindre réserve, on passe pratiquement pour des défenseurs des terroristes »Le texte examiné à l’Assemblée est loin de faire l’unanimité. Dans un communiqué rendu public mardi 14 avril, le PCF dénonce un « dispositif placé entre les mains de l’exécutif évitant le contrôle par le juge judiciaire de mesures pourtant gravement attentatoires aux libertés individuelles qu’il est constitutionnellement chargé de protéger ».Même au sein de la majorité, des voix s’élèvent contre le projet de loi. « Le contexte prime sur le texte : si on émet la moindre réserve, on passe pratiquement pour des défenseurs des terroristes », déplore le député PS des Français de l’étranger Pouria Amirshahi.Du côté des collectifs de défense des libertés publiques, on s’inquiète autant du contenu du texte que de l’absence de débat qu’il suscite dans les rangs des parlementaires. « On constate une apathie générale de la part des députés, notamment à gauche », constate ainsi le président de la Ligue des droits de l’homme, Pierre Tartakowsky. Béatrice Jérôme Manuel Valls a choisi de confier à Pascal Lamy la  mission  d’organiser la candidature de la France à l’Exposition universelle de 2025. Selon nos informations, le premier ministre devrait officialiser ce choix à l’issue du comité interministériel sur le Grand Paris, mardi 14 avril. François Hollande avait fait part le 6 novembre 2014 de son intention de porter la candidature de la France, qui doit être déposée en avril 2016.En choisissant M. Lamy, l’exécutif fait appel à un homme rompu aux marathons diplomatiques. Le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce de 2005 à 2013 devra mettre à profit ses réseaux économiques et sa notoriété sur la scène internationale pour tenter de convaincre les cent soixante-huit pays membres — dont la France – du bureau international des expositions (BIE), qui doivent se prononcer en 2018.Un choix qui fait l’unanimitéCe « casting » est aussi politique. Régulièrement cité parmi les ministrables depuis 2012, ce socialiste d’obédience libérale, qui dirigea de 1985 à 1994 le cabinet de Jacques Delors, alors président de la Commission européenne, avait salué la nomination de Manuel Valls à Matignon comme le gage d’une « inflexion » économique « importante ». Emmanuel Macron, ministre de l’économie, en phase aussi avec les idées de M. Lamy, a plaidé parmi les premiers pour sa nomination.M. Lamy fait l’unanimité auprès des acteurs du dossier. « C’est un choix judicieux », se félicite Jean-Christophe Fromantin, le maire de Neuilly-sur-Seine, promoteur du projet de la candidature française. « Il est un de ceux qui ont le mieux compris la mondialisation », ajoute le député (UDI) des Hauts-de-Seine, président de l’association Expofrance 2025. Coanimateur du projet, Luc Carvounas, sénateur vallsiste du Val-de-Marne, voit en lui « quelqu’un de très bien et qui sera bien perçu ». Sa nomination éventuelle devrait plaire à Anne Hidalgo pour une autre raison : M. Lamy pourra « reprendre » le scénario du maire de Neuilly, a déclaré la maire de la capitale, lundi 13 avril en marge du Conseil de Paris, comprendre : lui donner une nouvelle orientation. Car telle que prévue par MM. Fromantin et Carvounas, l’Exposition se déroulerait dans toute la France — et non pas seulement dans la capitale, comme le veut la tradition. « Une Exposition “multisite”, ça n’existe pas », assure pourtant Mme Hidalgo, qui a pu s’entretenir avec les autorités du BIE.« M. Lamy adhère totalement à l’audace, à la modernité du projet », assure toutefois M. Fromantin, qui assure l’avoir « constaté » en mars, lors de leurs deux entrevues.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Les services publics doivent se fixer des priorités et accorder plus de considération aux attentes des usagers, en évolution permanente. Voilà quelques-unes des pistes contenues dans le rapport que France Stratégie a remis, lundi 13 avril, à Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat. Cette instance, placée auprès du premier ministre et pilotée par l’économiste Jean Pisani-Ferry, cherche à cerner « les lignes de force de l’action » de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale pour la prochaine décennie.Son diagnostic, qui prolonge des réflexions esquissées dans un autre rapport qu’elle avait rendu en juin 2014 (« Quelle France dans dix ans ? »), est sans concession, en particulier pour les équipes qui se sont succédées à la tête du pays. Malgré la révision générale des politiques publiques (RGPP), engagée pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, et le programme de modernisation de l’action publique (MAP), lancé par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, « nous avons régulièrement reculé devant les choix », écrivent les auteurs du rapport. A leurs yeux, « l’écosystème public ne favorise ni [l'] émergence ni [la] diffusion » des innovations, même si les administrations sont capables, au coup par coup, de changer leurs façons de travailler. Si l’on veut éviter un « décrochage progressif de la qualité et de l’efficience des services », il est temps de changer.« L’Etat ne peut pas tout »France Stratégie maintient sa proposition, déjà énoncée dans le rapport sur la « France dans dix ans », de baisser de six points de PIB la dépense publique (hors charge de la dette). A l’heure actuelle, elle représente 57,2 % de la richesse nationale, ce qui place notre pays au deuxième rang de l’Union européenne, derrière la Finlande.Pour atteindre cet objectif, l’Etat a intérêt à évoluer « pour être présent là où il est le plus irremplaçable » et à « se désengage [r] des fonctions » pour lesquelles il est devenu dispensable. Lesquelles ? Le rapport ne le précise pas, mais ce tri est devenu crucial. Les élites politiques et administratives doivent « assumer que () “l’Etat ne peut pas tout” » et encourager les initiatives du privé (entreprises, particuliers, associations). Un « changement de culture [qui] nécessite courage et exigence, au risque de l’impopularité », prévient France Stratégie.L’évaluation régulière des politiques publiques figure parmi les exercices recommandés. Le propos vaut pour l’Etat et pour toutes les personnes morales qui assurent un service en faveur de la collectivité.Une attention particulière doit également être accordée aux personnels. « Les enseignants et les “top managers” » gagnent, en moyenne, moins bien leur vie que leurs homologues des autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Si la fonction publique souhaite rester attractive, il faudra veiller à verser des rémunérations en rapport avec la qualité des agents, « ce qui suppose en retour de poursuivre la diminution de leur nombre », souligne France Stratégie.Quant aux relations entre responsables politiques et responsables administratifs, elles mériteraient d’être clarifiées. « Les nominations aux emplois de direction de l’administration () répondent à des critères qui ne sont ni explicitement politiques ni exclusivement professionnels mais empruntent souvent () à l’un et l’autre domaine », observent les auteurs du rapport. Selon eux, « le caractère discrétionnaire des nominations affaiblit le management » et a pour effet de priver « le responsable d’une grande administration () de la confiance, de la latitude et du temps () nécessaires au bon exercice de ses missions ».« Comités de sélection »« Pour garantir la qualité du recrutement aux emplois supérieurs », France Stratégie suggère de mettre en place des « comités de sélection » : ceux-ci proposeraient quelques noms et le ministre serait tenu de faire son choix parmi l’un d’eux. Une mesure à laquelle M. Mandon est très attaché. En 2014, le gouvernement avait désigné de cette façon Laure de la Bretèche au poste de secrétaire général à la modernisation de l’action publique (SGMAP).Enfin, développant une idée déjà évoquée dans le rapport « Quelle France dans dix ans ? », l’organisme de Jean Pisani-Ferry insiste sur la nécessité d’ouvrir la haute fonction publique à des profils nouveaux : dans cette optique, un quart des postes pourvus en conseil des ministres seraient confiés à des personnes issues du secteur privé, du monde associatif ou à des fonctionnaires étrangers.Ces préconisations sont rendues publiques quelques jours avant les annonces gouvernementales sur la réorganisation des services déconcentrés de l’Etat. Lors du conseil des ministres du 22 avril, l’exécutif doit, en effet, divulguer les principes et le calendrier de cette réforme. Ensuite, d’ici à l’été, seront détaillées les missions que les administrations publiques conservent et celles qu’elles abandonnent.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Le nouveau parti de Nicolas Sarkozy prend forme. Mardi 14 avril, à 18 heures, Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-présidente déléguée de l’UMP, doit présenter au bureau politique le rapport de la commission de révision des statuts qu’elle a présidée. Ce document de 35 pages, que Le Monde a pu consulter, est le fruit des multiples travaux de cette instance qui s’est réunie une fois toutes les deux semaines depuis le 13 janvier. Il n’est encore que provisoire et doit être validé par un vote du bureau politique, le 5 mai. Mais il dessine déjà les grands traits de la nouvelle formation de Nicolas Sarkozy dont le congrès de refondation doit se tenir le 30 mai.Des cartes d’adhérents différenciées ?Le nouveau président de l’UMP ambitionne de compter 500 000 adhérents avant 2017. Afin de recruter ces forces vives, les membres de la commission proposent de rendre plus flexibles les adhésions afin de convaincre des jeunes sympathisants séduits par des « nouvelles formes d’engagement politique ». Une carte de militant numérique avait été un temps évoquée, mais la commission laisse au bureau politique le soin de définir les nouvelles formes d’adhésion. « La commission préconise d’inscrire dans les nouveaux statuts la possibilité d’avoir plusieurs catégories d’adhérents aux droits et obligations variables selon leur statut, en laissant au BP le soin de définir ces différentes catégories », peut-on lire dans ce document qui préconise également de consulter de façon plus « souple et régulière des adhérents par voie numérique ». Là encore, le processus et l’outil technologique restent à définir.Les cotisations des élus payés par prélèvements automatiquesAlors que l’UMP a connu de graves affaires financières, la commission propose que les élus paient une cotisation supplémentaire et qu’un « prélèvement automatique » soit mis en place dès qu’ils obtiennent un mandat. Un désir partagé par les militants. Pendant ces travaux, Mme Kosciusko-Morizet a en effet consulté les adhérents en leur envoyant un questionnaire et le rapport souligne leur « désir d’encadrer l’activité des élus qui ne seraient pas à jour de leurs cotisations en faisant de l’acquittement de leurs obligations une condition d’investiture et d’exercice des responsabilités au sein du parti ».Une décentralisation toujours à définirComme Nicolas Sarkozy s’y était engagé pendant la campagne interne de l’UMP, à l’automne 2014, les membres de la commission préconisent une plus grande décentralisation. Mais encore une fois les modalités de cette évolution restent à préciser. « Certains membres ont proposé d’annexer aux statuts et au règlement intérieur, une charte de la décentralisation », indique seulement le rapport qui ne clarifie pas la gestion des flux financiers entre Paris et les fédérations, source de tensions au sein de l’UMP.Attirer la société civileAfin d’attirer les membres de la société civile et créer « un parti du XXIe siècle », une formation ouverte « comme le métro à six heures du soir », selon les expressions répétées par M. Sarkozy et avant lui depuis André Malraux par tous les responsables du parti gaulliste et néogaulliste, la commission préconise l’assouplissement du règlement pour créer une fédération spécialisée au sein de l’UMP. Ce type de structure, très adaptée à des mobilisations ponctuelles ou catégorielles, pourrait dorénavant être mis en place par 1 % des adhérents à jour de cotisation issus d’au moins vingt fédérations et trois régions distinctes.Modernier les instances centralesLe bureau politique est le gouvernement du parti. Afin de le moderniser, le rapport de la commission propose que le nombre de ses membres soit porté à quarante (au lieu de trente actuellement) et élus dans différents collèges (élus, cadres, d’adhérents) afin d’assurer une meilleure représentativité. La commission prône la création de groupes de travail permanents pour alimenter les analyses de fond des secrétaires nationaux.Comme l’avait envisagé la charte de la primaire, la commisison précise que si le président de l’UMP est candidat à la primaire, il devra démissionne de ses fonctions au moins quinze jours avant le dépôt de sa candidature. « La direction de l’union sera assurée, jusqu’aux résultats de la primaire, par les autres membres de la direction de l’union », propose le document.Ci-dessous, le document où le futur nom du parti est remplacé par « L’Union » et où les propositions de modification des statuts sont colorées en bleu : Rapport de la commission de révision des statutsMatthieu GoarJournaliste au Monde 14.04.2015 à 14h07 L'Etat va engager un programme doté de 810 millions d'euros afin de « moderniser » les autoroutes et les voies routières rapides d'Ile-de-France non concédées au privé, dont la qualité est « souvent » insuffisante, a annoncé mardi 14 avril Manuel Valls dans un discours consacré au Grand Paris. Il ne s'agira pas de nouveaux crédits budgétaires mais d'un financement provenant du contrat de plan Etat-région francilien, qui comprend un volet routier, selon Matignon.« Il s'agira de faciliter la mobilité, avec l'amélioration de la gestion dynamique du trafic ou encore la création de voies réservées aux autobus et aux taxis. Les premières seront mises en service dès la fin du mois », a déclaré le premier ministre dans un discours au Salon des maires d'Ile-de-France, dans la foulée d'une réunion de ministres sur le Grand Paris. Manuel Valls a fait valoir que « des millions de Franciliens et de visiteurs de la région se déplacent en automobile » et « n'ont souvent pas d'autres solutions », jugeant que le réseau de voies rapides n'offre « pas toujours une qualité de service suffisante ».Enjeu majeurL'Etat, qui « jusqu'à présent » ne s'était pas assez impliqué sur cet « enjeu majeur » du tranport routier, « engagera donc un vaste programme doté de 810 millions d'euros afin de moderniser les autoroutes et voies rapides », a-t-il dit devant les maires franciliens.Ce plan concernera les autoroutes et voies rapides qui ne sont pas concédées au privé et restent directement gérées par les pouvoirs publics, selon le cabinet du premier ministe.Manuel Valls souhaite également « travailler à une meilleure insertion des autoroutes dans la ville, en réduisant les nuisances et en investissant sur les questions paysagères », a-t-il dit dans son discours prononcé au Parc floral de Paris.« La France compte de grands architectes et paysagistes, des artistes reconnus. Pourquoi ne pas faire appel à leur talent pour transformer certaines de ces autoroutes ? Je pense par exemple aux autoroutes reliant Paris aux aéroports, sans oublier l'[autoroute] A6 », a déclaré M. Valls. Le volet transports du Grand Paris avait été jusqu'à présent quasi essentiellement consacré aux transports collectifs. Benoît Hopquin Le nombre de participants aux « Manifs pour tous », réunies contre le mariage homosexuel en 2012 et 2013, avait suscité une polémique particulière, les chiffres de la police et ceux des organisateurs variant de un à huit. Comparaison des méthodes, études des images aériennes, calculs de densité, mesurage des trajets et des largeurs d’avenues : rien n’avait permis de rapprocher, si ce n’est de réconcilier, les points de vue. Une commission des sages avait donc été mise en place en mai 2014 afin d’étudier la meilleure manière de compter. Dominique Schnapper, ancienne membre du Conseil constitutionnel et directrice de l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Pierre Muller, inspecteur général de l’Insee, et Daniel Gaxie, professeur de science politique à Paris-I-Panthéon-Sorbonne, viennent de remettre leur rapport à la préfecture de police de Paris.Voir l’infographie : Les différentes méthodes de comptage pendant les manifestationsLes trois personnalités ont suivi plusieurs manifestations auprès des fonctionnaires de police. Elles ont interrogé les organisations syndicales qui ont bien voulu se prêter à l’exercice critique (la CGT a refusé). Elles ont étudié différentes méthodes de substitution ou de complément : échantillonnage, évaluation des moyens de transports utilisés (cars, trains, métro, etc...), voire recensement du nombre de portables ouverts sur le trajet, etc, etc. Autant d’évaluation pour en arriver à la conclusion que le système qui est actuellement employé par la police - le comptage manuel- reste le moins imparfait. « Il n’y a pas de système plus fiable », constate Dominique Schnapper.Aujourd’hui, les autorités positionnent sur des points hauts du parcours des fonctionnaires. Ces derniers comptent les rangs de manifestants qui défilent devant un point fixe, compteur en main, enregistrant d’un clic chaque passage de dix personnes. C’est ce chiffre, arrondi à la hausse, qui est donné aux médias au moment de l’ordre de dispersion. Dans les jours suivants, un nouveau comptage de validation est effectué devant un écran avec la vidéo du cortège. Pour le vérifier, les trois sages ont poussé le zèle jusqu’à se livrer eux-mêmes à l’exercice, notamment lors des manifestations du 1er mai, organisées soit par les syndicats, soit par le FN. « Nous sommes arrivés à des chiffres inférieurs à ceux de la police », explique Mme Schnapper.Une fourchetteLa commission fait cependant quelques préconisations dans son rapport. Elle estime que, plutôt qu’un chiffre précis, la police ne devrait donner qu’une fourchette le soir des manifestations ou indiquer à la manière des instituts de sondage la possibilité d’une marge d’erreur. « Le visionnage en temps réel d’une manifestation ne permet d’obtenir, au mieux, qu’un ordre de grandeur », estime le rapport. Elle considère qu’il faudrait augmenter le nombre de points de comptage, afin de tenir compte des manifestants qui ne font pas l’intégralité du parcours.Lire aussi : « Manif pour tous », le mode de calcul des organisateurs passé au crible des mathématiquesAutre suggestion, « faire une campagne de transparence auprès des journalistes en insistant pour qu’ils fassent le même travail que celui de la commission et assistent par eux-mêmes aux opérations de comptage ». La commission estime que la préfecture doit également continuer à examiner d’autres modes de comptage que celui utilisé actuellement, qui n’est au final que le moins imparfait. Des logiciels sont en cours de test mais aucun ne donne pour l’heure entière satisfaction.La commission espère que ses préconisations permettront de « susciter la confiance du public de bonne foi ». Ce n’est pas là la moindre gageure. « Les chiffres sur le nombre de manifestants ont une dimension politique », savent bien les membres de la commission.Benoît HopquinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Les équipes de campagne commencent à s’organiser en vue du congrès du PS à Poitiers, du 5 au 7 juin. Jean-Christophe Cambadélis devait présenter la sienne mardi 14 avril lors d’une conférence de presse. Le Monde a pu consulter l’organigramme. L’ensemble est un panachage des représentants des différents courants internes qui soutiennent l’actuel premier secrétaire du PS. Plusieurs nouvelles personnalités émergent également.Lire aussi :Congrès du PS : la synthèse, malgré toutL’action sera coordonnée par le député de Seine-Maritime Guillaume Bachelay, l’actuel numéro deux du PS, proche de Laurent Fabius, et par le député de la Haute-Garonne Christophe Borgel, le bras droit de M. Cambadélis, et responsable des élections dans le parti. A charge pour eux de diriger un groupe de 26 porte-parole, qui incarne la diversité de cette motion.On y retrouve par exemple des personnalités de l’aile droite du parti, comme le député de Paris Christophe Caresche, aux côtés d’aubrystes comme le député de l’Ardèche Olivier Dussopt ou de hollandais comme la députée du Calvados Clotilde Valter. Les actuels porte-parole du parti, Carlos Da Silva, Juliette Méadel, Olivier Faure, Corinne Narassiguin sont présents sur la liste ainsi que la maire de Nantes, Johanna Rolland.« Il va falloir bosser »Y figurent également des premiers secrétaires fédéraux de départements qui comptent dans l’élection comme Hussein Bourgi (Hérault), Yann Capet (Pas-de-Calais), Laurent Grandguillaume (Côte-d’Or), Rachid Temal (Val-d’Oise), Guillaume Mathelier (Haute-Savoie), et de jeunes figures du parti comme les secrétaires nationales Elsa Di Meo et Sarah Proust ainsi que la députée de Paris, Seybah Dagoma.Lire aussi :L’économie, ligne de fracture du congrès du Parti socialisteLa stratégie de M. Cambadélis veut clairement s’appuyer sur l’appareil existant. Il se revendique du soutien de près de 100 maires de communes de plus de 10 000 habitants, de près de 300 parlementaires socialistes (sur environ 400) et de 84 premiers secrétaires fédéraux. « Il faut se méfier et il va falloir bosser : ce n’est pas parce qu’on a les têtes de pont dans les départements qu’on a la base avec nous », prévient tout de même l’un de ses proches. La campagne ne fait que démarrer au PS.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Suc et Martin Untersinger Une opposition de droite qui apporte son soutien à la majorité de gauche, l’extrême droite qui se pose en défenseur des libertés publiques, un gouvernement sur la défensive alors que les principales critiques contre le projet de loi qu’il présente ne peuvent s’exprimer à l’intérieur de l’hémicycle. La première journée de débat à l’Assemblée nationale du projet de loi sur le renseignement, lundi 13 avril, a marqué sa singularité.Lire aussi :Une loi sur le renseignement pour une France « en guerre » débattue à l’AssembléeSingulier parce que c’est le premier ministre qui le présente en personne à la représentation nationale. « Une exception, souligne Manuel Valls. Je le fais pour souligner l’importance de ce projet de loi. (…) Un projet juridique et démocratique majeur. »Une exception qui n’a pas soulevé les foules parlementaires. Le chef de gouvernement s’exprime devant une vingtaine de députés de tout bord confondu. En ayant fait savoir de longue date qu’elle voterait en faveur du texte, l’UMP a enlevé tout enjeu au débat et les députés peinent à se mobiliser.Le fait est que, dans son discours, Manuel Valls salue « le comportement de l’opposition » et réserve ses principales piques sans les nommer aux associations des droits de l’homme ou des acteurs de l’économie numérique ainsi qu’aux articles de presse qui se sont inquiétés du blanc-seing accordé aux services de renseignement pour déroger au respect de la vie privée. « Nous n’esquivons pas le débat. Il est faux de parler de “Patriot Act” ou de loi dangereuse », tonne le premier ministre qui dénonce « les fantasmes, les attentes disproportionnées, les critiques sévères », « les raccourcis (qui) confinent à la caricature », « les faux procès ». Son projet de loi constitue « un progrès important pour nos services et notre démocratie. Cette loi donne des garanties concrètes à nos compatriotes telles qu’ils n’en ont jamais eu en matière de renseignement », assure-t-il.Les ministres présents sur les bancs de l’Assemblée tiennent un discours similaire : « Il faut faire preuve de la plus grande rigueur lorsque l’on parle de ce texte, éviter les approximations, les amalgames, les raccourcis, prévient celui de l’intérieur, Bernard Cazeneuve. Il n’y a pas de surveillance de masse. Il y a un décalage considérable entre les commentaires de la loi et le contenu de la loi. Ce n’est pas une loi de surveillance généralisée mais une loi de contrôle du renseignement. » Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian surenchérit : « Il n’existe pas, contrairement à ce que prétendent certains commentateurs, de captations massives des communications des Français. C’est une invention. »Lire aussi :Bernard Cazeneuve : « Il n’y a pas de surveillance de masse de la part des services français »Des simples mises en garde tant le débat entre opposition et majorité est policé. Certains emportements confinent parfois à la fausse polémique. Ainsi entend-on pester gentiment Patrick Devedjian (Hauts-de-Seine, UMP) contre une « loi floue », Eric Ciotti (Alpes-Maritimes, UMP), qui a annoncé d’emblée soutenir le projet de loi, provoquer un bref tollé en évoquant « l’attitude indigne de certains ici au moment de l’affaire Merah » – la gauche alors dans l’opposition avait demandé au gouvernement de droite de s’expliquer sur le raté des services de renseignement. Bruno Le Maire (Eure, UMP) joue, lui, des petites phrases plus que de l’opposition de fond en faisant mine de s’étonner à l’évocation de l’ancien président François Mitterrand. « Je ne suis pas sûr que la référence à (l’ancien chef de l’Etat) sur un texte sur les écoutes soit de nature à faciliter l’union nationale », en référence à l’affaire d’écoutes illégales de 1983 à 1986 par des collaborateurs de l’Elysée.Quelques voix dissidentes s’élèvent, comme celle de Pierre Lellouche (Paris, UMP), qui déplore que « toute opposition » ou critique au texte du gouvernement soit ramenée « à un fantasme ». Hervé Morin (Eure, UDI) tape également très dur sur le texte du gouvernement. « S’il est clair qu’il fallait un cadre juridique nouveau, ce texte s’apparente bien à un “Patriot Act” à la française, pointe l’ancien ministre de la défense. Nous légiférons pour les pouvoirs qui vont se succéder. Je ne veux pas que cette loi tombe dans des mains mal intentionnées. La démocratie, c’est attribuer à des pouvoirs des contre-pouvoirs aussi forts, seuls remparts contre l’arbitraire. »Finalement, la principale opposition au projet de loi au sein de l’hémicycle est venue de l’extrême droite. Marion Maréchal-Le Pen a repris, dans une allocution très écrite mais sonnant fausse, les arguments des associations des droits de l’homme : « Ce projet de loi est dangereux pour nos libertés individuelles. (…) Tout est prévu dans ce texte pour basculer du renseignement criminel au renseignement politique. (…) Vous créez un libre-service du renseignement. (…) Je ne peux voter en l’état car je ne peux expliquer aux Français que leur sécurité se fera au détriment de leurs libertés. »« Envoyer un signal »Sur le fond, le débat a été très technique et n’a pas suscité de grandes controverses. Lors de la session nocturne, les députés étaient une cinquantaine pour voter. Sous la férule du rapporteur, le président de la commission des lois Jean-Jacques Urvoas arc-bouté sur la défense de son texte, la majorité a rejeté vingt-six amendements et en a adopté seulement six.Ainsi lorsque des députés proposent que l’avis donné par l’autorité administrative indépendante, qui sera chargé de contrôler la légalité des actes des services de renseignements, soit impératif, M. Urvoas dit tout le mal qu’il pense de cette proposition : « La responsabilité des services de renseignement doit être assumée par le gouvernement. Les services sont une administration, ni plus, ni moins. En cas de dévoiement des services, c’est à l’autorité politique de l’assumer. »Des députés ont tout de même réussi à infléchir le texte sur la question de l’insertion des données personnelles comme composante de la protection de la vie privée. Le ministre de l’intérieur et le rapporteur du texte s’étaient opposés à cet ajout, réclamé par la Commission nationale informatique et liberté (CNIL), lors du passage du texte en commission des lois. Ils ont ensuite adouci leur position. Pour le ministre de l’intérieur, il s’agit « d’envoyer un signal ». Le rapporteur Jean-Jacques Urvoas préfère y voir une marque de confiance dans les autorités administratives, comme celle que son projet de loi crée pour contrôler les services. Pourtant, son réel pouvoir est mis en doute par les opposants au texte. Désormais, l’article premier de la loi sur le renseignement prévoit que la vie privée des Français soit respectée, y compris leurs données personnelles.En revanche, sur un autre point crucial du premier article du projet de loi, le rapporteur et le gouvernement n’ont pas cédé. Des députés ont tenté de modifier les sept finalités justifiant les actions des services de renseignement. Elles définissent les circonstances dans lesquelles les services peuvent réclamer de surveiller un individu. Y figurent notamment « l’indépendance nationale », « les intérêts majeurs de la politique étrangère », « les intérêts économiques majeurs » du pays ou « la prévention de la criminalité et de la délinquance organisées ».« Je dis attention »L’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti (Moselle, PS) a déposé un amendement pour que les « intérêts économiques, industriels et scientifiques majeurs de la France » ne puissent plus être invoqués par les services, craignant qu’ils soient utilisés pour surveiller des journalistes enquêtant sur une grande entreprise française.Une autre finalité des services a attiré les critiques, celle des « intérêts majeurs de la politique étrangère », Sergio Coronado (Français de l’étranger, écologiste) en profitant pour demander si cela aurait conduit à la surveillance des opposants syriens ou libyens du temps où leurs chefs de l’Etat respectifs étaient reçus à l’Elysée… Là encore, les amendements proposant de retirer ou d’aménager cette finalité ont été rejetés.Le gouvernement, le rapporteur et la majorité restent également sourds lorsque Pierre Lellouche et Aurélie Filippetti s’inquiètent du champ d’action trop large accordé aux services de renseignement qui pourront écouter toute personne dans le cadre de « violences collectives de nature à porter atteinte à la forme républicaine des institutions ». « Donc lors de Mai-68 ou des grandes grèves de 1995, les services auraient été habilités à espionner… Si ce texte tombe un jour dans de mauvaises mains. Prenez vos chers “zadistes” de Notre-Dame-des-Landes, des agitateurs professionnels, là on dit qu’on a le droit de les espionner. Je dis attention », prévient Pierre Lellouche. Le gouvernement revendique sa bonne foi. « Bien entendu, les mouvements sociaux et les syndicats qui revendiquent ne sont pas concernés », assure Bernard Cazeneuve.Les débats reprennent mardi en fin d’après-midi.Matthieu SucJournaliste au MondeMartin UntersingerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.04.2015 à 09h13 • Mis à jour le14.04.2015 à 12h02 « La loi renseignement doit être un moyen de définir un cadre de pratiques. » Sur l’antenne d’Europe 1, mardi 14 avril, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a défendu le projet de loi, dont l’examen a débuté lundi 13 avril à l’Assemblée nationale. « Il est temps de prendre des dispositions qui protègent les Français et qui définissent un cadre légal pour nos services », a-t-il martelé.Interrogé sur la Plateforme nationale de cryptage et de décryptement – ce système de recueil massif et de stockage de données personnelles étrangères et françaises dont le texte ne fait pas la moindre mention –, Bernard Cazeneuve a affirmé : « Il n’y a pas de surveillance de masse de la part des services français et, en ce qui concerne le territoire français, il n’y a pas de collecte massive de données. » Lire aussi :Ce « Big Brother » dissimulé au cœur du renseignement« L’ensemble des services ont des moyens techniques pour protéger les intérêts supérieurs de la nation. [Le projet de loi] encadre les services de renseignement, et si nous mettons en place des techniques nouvelles, c’est précisément pour ne pas avoir recours à la surveillance de masse, mais pour cibler ceux qui doivent être surveillés en raison du danger qu’ils représentent », a ajouté M. Cazeneuve.« Nous ne légiférons pas en fonction d’un outil »Sur BFM-TV, le député (PS, Finistère) Jean-Jacques Urvoas, est venu lui aussi soutenir le projet de loi sur le renseignement, dont il est le rapporteur à l’Assemblée. « Nous ne légiférons pas en fonction d’un outil. Nous cherchons à renforcer le suivi des personnes qui peuvent représenter une menace. »« La surveillance massive et indifférenciée que pratiquent les Etats-Unis n’a rien démontré, a asséné le député, en référence au programme Prism de la National Security Agency révélé par l’informaticien américain Edward Snowden. Quand un modèle ne marche pas, vous ne cherchez pas à le copier en France. »« Le contexte prime sur le texte : si on émet la moindre réserve, on passe pratiquement pour des défenseurs des terroristes »Le texte examiné à l’Assemblée est loin de faire l’unanimité. Dans un communiqué rendu public mardi 14 avril, le PCF dénonce un « dispositif placé entre les mains de l’exécutif évitant le contrôle par le juge judiciaire de mesures pourtant gravement attentatoires aux libertés individuelles qu’il est constitutionnellement chargé de protéger ».Même au sein de la majorité, des voix s’élèvent contre le projet de loi. « Le contexte prime sur le texte : si on émet la moindre réserve, on passe pratiquement pour des défenseurs des terroristes », déplore le député PS des Français de l’étranger Pouria Amirshahi.Du côté des collectifs de défense des libertés publiques, on s’inquiète autant du contenu du texte que de l’absence de débat qu’il suscite dans les rangs des parlementaires. « On constate une apathie générale de la part des députés, notamment à gauche », constate ainsi le président de la Ligue des droits de l’homme, Pierre Tartakowsky. Béatrice Jérôme Manuel Valls a choisi de confier à Pascal Lamy la  mission  d’organiser la candidature de la France à l’Exposition universelle de 2025. Selon nos informations, le premier ministre devrait officialiser ce choix à l’issue du comité interministériel sur le Grand Paris, mardi 14 avril. François Hollande avait fait part le 6 novembre 2014 de son intention de porter la candidature de la France, qui doit être déposée en avril 2016.En choisissant M. Lamy, l’exécutif fait appel à un homme rompu aux marathons diplomatiques. Le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce de 2005 à 2013 devra mettre à profit ses réseaux économiques et sa notoriété sur la scène internationale pour tenter de convaincre les cent soixante-huit pays membres — dont la France – du bureau international des expositions (BIE), qui doivent se prononcer en 2018.Un choix qui fait l’unanimitéCe « casting » est aussi politique. Régulièrement cité parmi les ministrables depuis 2012, ce socialiste d’obédience libérale, qui dirigea de 1985 à 1994 le cabinet de Jacques Delors, alors président de la Commission européenne, avait salué la nomination de Manuel Valls à Matignon comme le gage d’une « inflexion » économique « importante ». Emmanuel Macron, ministre de l’économie, en phase aussi avec les idées de M. Lamy, a plaidé parmi les premiers pour sa nomination.M. Lamy fait l’unanimité auprès des acteurs du dossier. « C’est un choix judicieux », se félicite Jean-Christophe Fromantin, le maire de Neuilly-sur-Seine, promoteur du projet de la candidature française. « Il est un de ceux qui ont le mieux compris la mondialisation », ajoute le député (UDI) des Hauts-de-Seine, président de l’association Expofrance 2025. Coanimateur du projet, Luc Carvounas, sénateur vallsiste du Val-de-Marne, voit en lui « quelqu’un de très bien et qui sera bien perçu ». Sa nomination éventuelle devrait plaire à Anne Hidalgo pour une autre raison : M. Lamy pourra « reprendre » le scénario du maire de Neuilly, a déclaré la maire de la capitale, lundi 13 avril en marge du Conseil de Paris, comprendre : lui donner une nouvelle orientation. Car telle que prévue par MM. Fromantin et Carvounas, l’Exposition se déroulerait dans toute la France — et non pas seulement dans la capitale, comme le veut la tradition. « Une Exposition “multisite”, ça n’existe pas », assure pourtant Mme Hidalgo, qui a pu s’entretenir avec les autorités du BIE.« M. Lamy adhère totalement à l’audace, à la modernité du projet », assure toutefois M. Fromantin, qui assure l’avoir « constaté » en mars, lors de leurs deux entrevues.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye L'essentielJean-Marie Le Pen a annoncé le retrait de sa candidature aux régionales de décembre, en Provence-Alpes-Côte d'Azur.Sa décision intervient quatre jours après la demande de sa fille, Marine Le Pen le 9 avril à « faire preuve de sagesse (...) et peut-être arrêter ses responsabilités politiques ».Peu avant, le 2 avril, le président d'honneur du parti extrémiste avait suscité une polémique en qualifiant de nouveau les chambres à gaz de « détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale ». Le suspense aura été de courte durée. Quelques heures seulement après que son grand-père a renoncé à revendiquer la tête de liste pour le Front national aux élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen a confirmé, lundi après-midi, sa propre candidature dans la région.La jeune femme s’est entretenue durant le week-end avec Jean-Marie Le Pen et est parvenue à obtenir le retrait de la candidature du président d’honneur du FN. Ce dernier faisait face à l’opposition de sa fille, Marine Le Pen, qui lui a reproché ses propos tenus sur RMC et dans un entretien au journal d’extrême droite Rivarol. Dans un communiqué diffusé lundi, le vieux chef de file frontiste a demandé aux cadres du mouvement de soutenir la candidature de sa petite-fille.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen renonce à être tête de liste en PACA aux régionalesMarion Maréchal-Le Pen, 25 ans, va devoir faire face à un concurrent en la personne de Bruno Gollnisch. Le député européen, proche de Jean-Marie Le Pen, s’est déclaré candidat à l’investiture dans la foulée du retrait du cofondateur du FN. Le bureau politique du parti devra trancher entre les deux impétrants, vendredi 17 avril, à l’occasion d’une réunion consacrée à la désignation des têtes de liste pour les élections régionales. « Le début et la fin du film sont déjà écrits, l’issue fait peu de doutes », veut-on croire dans l’entourage de la députée. Elle ne devrait pas a priori former de ticket avec M. Gollnisch, explique ce proche de Mme Maréchal-Le Pen.Olivier Faye 13.04.2015 à 12h17 • Mis à jour le13.04.2015 à 17h16 L'essentielJean-Marie Le Pen a annoncé qu'il ne présenterait pas sa candidature aux régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur.Sa décision fait suite à la demande de sa fille Marine Le Pen, le 9 avril, à « faire preuve de sagesse (...) et peut-être [d']arrêter ses responsabilités politiques ».Le 2 avril, le président d'honneur du parti d'extrême droite avait suscité une polémique en qualifiant de nouveau les chambres à gaz nazies de « détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale ». L'annonce par Jean-Marie Le Pen qu'il ne présenterait pas sa candidature aux élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), dernier épisode d'un conflit ouvert avec sa fille Marine Le Pen, suscite des vocations. Le premier à faire valoir sa candidature à l'investiture Front national (FN) est l'eurodéputé Bruno Gollnich, qui l'annonce dans un communiqué lundi 13 avril.« Je prends acte du retrait annoncé par Jean-Marie Le Pen de sa candidature à la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA). Dans ces conditions, j'envisage de présenter ma candidature à cette fonction, et donc à l'investiture de la présidente et du bureau politique du Front national réuni ce 17 avril. »Possible candidature de Marion Maréchal-Le PenElu dans la grande région Sud-Est sur la liste de Jean-Marie Le Pen en mai 2014 au Parlement européen, M. Gollnisch était aussi élu municipal à Hyères depuis mars 2014, un mandat dont il a démissionné quelques semaines après être devenu eurodéputé. M. Gollnisch avait par ailleurs démissionné à la fin de janvier du conseil régional de Rhône-Alpes, où il siégeait depuis 1986, pour ne plus cumuler de mandats, sans exclure toutefois de se présenter au scrutin régional à venir.Ce proche de Jean-Marie Le Pen précise qu'« il va de soi que cette candidature n'implique aucun jugement défavorable à l'égard de tout autre candidat potentiel », une allusion à la députée FN du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen, pour qui, en annonçant son retrait, Jean-Marie Le Pen a marqué sa préférence pour lui succéder à la tête de la liste régionale.Voir la chronologie : La longue histoire des conflits entre les Le Pen Olivier Faye et Gilles Rof (Marseille, corespondance) Jean-Marie Le Pen ne sera pas candidat comme tête de liste pour le Front national aux élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). « C’est une décision que j’ai prise après mûre réflexion », a assuré au Monde le président d’honneur du FN, confirmant ses propos tenus au Figaro lundi matin.Dans un communiqué rendu public lundi en fin de matinée, le député européen a justifié son choix : « Je ne ferai rien qui puisse compromettre la fragile espérance de survie de la France que représente le Front national avec ses forces et ses faiblesses. »« Une crise grave a été ouverte, a-t-il déclaré, en référence aux deux entretiens que le président d’honneur du parti a donnés à RMC et à l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol. Ceci ne justifiait pas le hourvari qu’on a déclenché dans nos rangs au risque d’affaiblir dangereusement notre mouvement. » Lire aussi :Jean-Marie Le Pen réplique à sa fille dans « Rivarol »Le bureau politique du parti a prévu d’entériner, vendredi 17 avril, une partie des têtes de liste pour ce scrutin. La question de la candidature de M. Le Pen promettait de constituer le menu principal de cette réunion, alors que le vieux chef de file frontiste est entré dans un conflit violent avec sa fille, Marine Le Pen. La présidente du FN a ouvert une procédure disciplinaire contre le cofondateur du mouvement, qui devra faire face au bureau exécutif du parti dans les prochaines semaines. En prenant cette décision, Jean-Marie Le Pen, 86 ans, se joue la carte de l’apaisement, alors que sa fille s’était opposée avec force à sa candidature en PACA, où il est conseiller régional depuis 2010.« Une bouffée d’oxygène »Dimanche 12 avril, M. Le Pen a fait savoir dans les colonnes du JDD qu’il ne voyait qu’une personne pour le remplacer comme tête de liste en PACA : sa petite-fille, la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen. « Je ne vois que Marion. Il n’y a aucune autre personnalité qui ait autant de notoriété et de particularité au sein du Front national pour cette région », a-t-il jugé.De nombreux cadres frontistes – dont Marine Le Pen – se sont d’ores et déjà déclarés favorables à ce que la jeune femme soit candidate. Mme Maréchal-Le Pen a toujours répété qu’elle n’entendait pas concourir contre son grand-père, mais n’a pas fermé pour autant la porte à une candidature.« Je suis heureux que Jean-Marie Le Pen ait choisi [cette] solution. C’est une très bonne nouvelle, une bouffée d’oxygène et, j’espère, une sortie de crise pour le FN, a affirmé le sénateur des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier. Je pense qu’il a compris que l’intérêt du mouvement prévalait et qu’il était plus sage de retirer sa candidature au profit de celle de Marion Maréchal-Le Pen. »Mercredi 8 avril, à la veille de la publication de l’entretien de Jean-Marie Le Pen dans Rivarol, le maire du 7e secteur de Marseille avait déclaré lors d’une conférence de presse : « Jean-Marie Le Pen tête de liste, ce n’est plus envisageable ni raisonnable. La fidélité ne doit pas conduire au suicide collectif. »Lire aussi :En PACA, élus et militants sont déjà passés à « l’autre Le Pen »M. Ravier, a fait savoir qu’il était « disponible » si Marion Maréchal-Le Pen ne se présentait pas. « Mardi 7 avril, lorsque j’ai vu Marion, elle n’était pas prête à se présenter face à son grand-père, ce que je comprends parfaitement. Le parti m’a demandé alors de faire acte de candidature, ce que j’ai fait en bon soldat. Mais je pense qu’elle reste la meilleure candidate pour mener le FN aux régionales en PACA. »Pour le président de la fédération FN des Bouches-du-Rhône, « la réaction homogène des élus et des militants » aux déclarations du président d’honneur du parti d’extrême droite était unanime, « même si personne ne voulait voir Jean-Marie Le Pen décapité par le parti qu’il a créé. Il y aura une sérieuse explication de textes au bureau politique… M. Le Pen n’est pas homme à ne pas exprimer les raisons qui l’ont poussé à donner une interview à un journal qui est clairement un brûlot anti-Marine. »Lire notre enquête :Le Pen contre Le Pen : quand la fille sacrifie le pèreConseiller régional FN en PACA, Laurent Comas évoque « une très bonne nouvelle surtout si la décision émane vraiment de Jean-Marie Le Pen. » Le conseiller municipal marseillais soutient par ailleurs que « le contenu de ses interventions dans les médias n’ont aucun rapport avec le programme du Front national. Je ne les commente pas car ces sujets peuvent être réprimés par la loi et soumis aux kaléidoscopes des interprétations. »Olivier FayeGilles Rof (Marseille, corespondance)Journaliste au Monde Bertrand Bissuel C’est une affaire dont le patronat et les syndicats se seraient volontiers passés. Comme l’a raconté Le Canard enchaîné dans son édition du 8 avril, un ancien permanent de Force ouvrière (FO) a été condamné, le 18 mars, à deux ans de prison avec sursis pour avoir détourné des financements destinés à son organisation. Les sommes en jeu sont loin d’être négligeables : autour de 800 000 euros, entre début 2008 et fin septembre 2011. Elles avaient été octroyées, pour l’essentiel, par trois grandes entreprises et par une association chargée de faire vivre le dialogue social. Au-delà des dérives d’un homme, ce dossier montre l’importance des aides accordées par les employeurs pour permettre au paritarisme d’exister et les défaillances qui peuvent survenir dans le contrôle des flux financiers.Lire aussi :La CGT et FO tentent de mobiliser contre le gouvernementMathias Boton a été recruté dans les années 1990 par la fédération des employés et cadres (FEC) de FO. Petit à petit, il a gravi les échelons, jusqu’au poste de secrétaire général adjoint. Ses responsabilités l’ont conduit à gérer des masses d’argent qui étaient censées revenir à l’organisation qui l’employait. Mais au lieu de tomber dans les caisses de la FEC, une partie des subsides a atterri dans sa poche. Ces manœuvres ont duré au moins trois ans, sans que personne, apparemment, en prenne conscience, malgré le caractère plutôt rudimentaire des stratagèmes employés. Dans son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, auquel Lemonde.fr a eu accès, la juge d’instruction, Noémie Nathan, explique que Mathias Boton déposait des chèques à l’ordre de sa fédération sur un compte bancaire (portant le nom « Syndicat Force ouvrière ») dont il était le seul mandataire et le seul utilisateur. Ensuite, à partir de ce même compte, il effectuait des retraits en espèces ou établissait des chèques libellés à son nom, qu’il encaissait sur l’un de ses comptes personnels. De cette manière, il a capté un peu plus de 156 000 euros attribués, entre 2008 et 2011, par l’entreprise de travail temporaire Randstad-Vediorbis. Des subventions données par Adecco, un autre spécialiste de l’intérim, ont subi un sort identique (un peu plus de 38 000 euros).Formations en droitLes détournements les plus massifs portent sur des fonds donnés par l’Adesatt (468 500 euros), une association financée par des cotisations d’entreprises adhérant à deux organisations patronales, la fédération Syntec et la fédération Cinov. Pilotée par des administrateurs issus de syndicats de salariés et d’employeurs, l’Adesatt remplit une double mission, d’après son président, Jean-Michel Rousseau (CFDT) : réaliser des études sur le travail et financer le paritarisme dans « les métiers du savoir » (une appellation qui recouvre les secteurs du conseil, de l’ingénierie, du numérique, etc.). Pour l’exercice 2015, elle prévoit de distribuer quelque 5 millions d’euros aux partenaires sociaux. L’argent sert, par exemple, à couvrir des frais de déplacement de syndicalistes ou à rembourser des sociétés dont un salarié s’est absenté afin de participer à des séances de négociation.Mathias Boton a également détourné près de 110 000 euros attribués par le groupe de protection sociale Malakoff Médéric, selon un mode opératoire légèrement différent. Les versements étaient liés à des « conventions » que l’entreprise avait signées avec deux syndicats dont « l’existence et l’activité sont fictives », d’après l’ordonnance de renvoi – ce que le mis en cause conteste. Quelle était la finalité de ces « conventions » ? Sollicité par Lemonde.fr, Malakoff Médéric n’a pas souhaité s’exprimer. D’après l’avocat de Mathias Boton, Me Jean-Michel Quillardet, ces conventions avaient pour objectif de dispenser des formations en droit social et en droit syndical.Retard à l’allumagePlusieurs bailleurs de fonds concernés par cette affaire tiennent à tordre le cou à une idée qui pourrait prospérer : il ne s’agit pas de financement occulte. « C’est le fruit de la négociation collective, strictement encadrée par la loi, affirme une porte-parole d’Adecco. Le versement de cette subvention est effectué pour participer aux frais des locaux syndicaux et à la communication syndicale vers les salariés permanents et intérimaires. »L’argumentaire est le même chez Randstad : « Nous n’avons fait que respecter le droit syndical, qui prévoit que les entreprises déterminent, via un accord collectif, les conditions dans lesquelles elles participent aux frais de fonctionnement des organisations syndicales (local aménagé, formation des militants, etc.). »Lire aussi :A Montpellier, l’idée d’un bus réservé aux Roms crée la polémiqueLes doutes ont commencé à poindre au premier trimestre 2011 : des délégués syndicaux FO dans le secteur de l’intérim avaient appris que leur employeur donnait de l’argent pour le paritarisme mais ils s’étonnaient de ne pas en voir la couleur, d’après l’ordonnance de renvoi. Pour tenter d’y voir plus clair, la FEC a déposé plainte, alors que les agissements de Mathias Boton duraient depuis au moins trois ans. Pourquoi un tel retard à l’allumage ? Le responsable de la FEC, Serge Legagnoa, met en avant plusieurs explications : la fédération fonctionne de façon très « décentralisée » et couvre un périmètre extrêmement large, de l’intérim jusqu’aux bureaux d’études en passant par le monde mutualiste ; Randstad, Adecco, Malakoff Médéric et l’Adesatt ne sont devenus des contributeurs importants que depuis quelques années – réalité que Mathias Boton serait parvenu à occulter. « Dans une organisation syndicale, on ne peut travailler qu’avec un minimum de confiance », plaide Serge Legagnoa. Ce qui n’exclut pas les contrôles, ajoute-t-il : FO a instauré des procédures très strictes, mais elles ne mettent pas complètement à l’abri de « quelqu’un de malhonnête », d’après lui. Il précise que la FEC a licencié Mathias Boton en 2011.« C’est FO qui est flouée, pas nous »En dehors de Force ouvrière, seul Malakoff Médéric est partie civile dans ce dossier. Les autres personnes morales concernées se sont tenues à l’écart. « Il s’agit d’une affaire interne à FO », justifie-t-on chez Adecco. « Les montants détournés appartenaient à FO, complète une porte-parole de Randstad. Contrairement à ce syndicat, nous ne sommes pas “victimes”, car l’entreprise n’a subi aucun préjudice. Elle n’avait donc aucune qualité juridique pour se constituer partie civile. » « C’est FO qui est flouée, pas nous », renchérit Jean-Michel Rousseau, le président de l’Adesatt.Au cours du procès, Mathias Boton a reconnu que ses méthodes étaient irrégulières mais il a nié s’être enrichi personnellement, rapporte son avocat, Me Jean-Michel Quillardet. « Le train de vie de mon client est modeste », assure-t-il. Les sommes détournées, d’après le prévenu, ont servi à le défrayer et à dédommager des syndicalistes pour les dépenses qu’ils avaient engagées dans le cadre de leurs activités. Mathias Boton a également soutenu que de telles pratiques sont courantes dans le monde syndical. La peine que le tribunal correctionnel lui a infligée (deux ans de prison avec sursis) est inférieure aux réquisitions du parquet (quatre ans dont un ferme). Le ministère public a décidé de faire appel du jugement.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 18.04.2015 à 16h08 Le rapporteur public a recommandé au Conseil d'Etat l'annulation de l'élection, en mars 2014, de Franck Briffaut à la mairie de Villers-Cotterêts (Aisne), a indiqué samedi 18 avril l'institution, confirmant une information de l'Aisne Nouvelle. La raison : M. Briffaut n'habitait pas la commune lorsqu'il a été élu. En revanche, le rapporteur public n'a pas recommandé son inéligibilité. L'avis et l'analyse du rapporteur public sont en général suivis par le Conseil d'Etat, qui rendra prochainement sa décision.Une chambre dans la maison de ses beaux-parentsLe 10 octobre, le tribunal administratif d'Amiens avait rejeté la plainte de deux habitants de Villers-Cotterêts demandant l'annulation de l'élection de M. Briffaut, ainsi que son inéligibilité, parce que l'élu FN s'était faussement domicilié dans la commune. Selon les plaignants, l'élu FN ne réside pas à Villers-Cotterêts, comme le requiert la loi pour tout candidat à des fonctions municipales, mais dans la commune voisine d'Haramont.Mais le tribunal administratif d'Amiens avait considéré que l'élu FN – élu depuis au conseil général – habitait bien Villers-Cotterêts puisqu'il y occupait, à titre gratuit, une chambre dans la maison de ses beaux-parents. De son côté, le rapporteur public a estimé que Franck Briffaut avait habité à Villers-Cotterêts jusqu'en 2010. Mais après cette date, il n'a plus payé de taxes dans cette ville, selon ce dernier.« Je pourrai, en cas d'annulation [de l'élection], me représenter »M. Briffaut a pour sa part indiqué qu'il n'avait pas encore été formellement informé de l'avis du rapporteur public.  « Je suis inscrit sur les listes électorales de Villers-Cotterêts, et je me suis même enregistré deux fois, par précaution, auprès du fisc comme y résidant. Je détiens un document à cet effet avec le timbre fiscal correspondant. C'est là-dessus que le tribunal administratif d'Amiens m'avait donné raison », a-t-il rappelé.En outre, « le délai de radiation de la liste électorale est passé », a-t-il noté, ajoutant : « Puisque selon ce que j'ai lu dans la presse, je ne suis pas déclaré inéligible, je pourrai donc, en cas d'annulation, me représenter. »Lire aussi (édition abonnés) : L’« assistanat », cible de Franck Briffaut à Villers-Cotterêts Loïc Soleymieux A huit mois des élections régionales, prévues pour décembre, la manière dont se déroulera le scrutin se dessine peu à peu, mais quelques zones de flou subsistent. Si les frontières des 13 nouvelles régions sont connues, on débat encore de leurs compétences, de certaines capitales régionales, de la date choisie pour les élections, etc.Le point sur ce que l'on sait :Quand vote-t-on ?Qui élit-on ?Quel sera le rôle des régions ?Quelles capitales régionales ?Quels sont les enjeux de l'élection ?Qui est candidat ?Quand vote-t-on  ?Pour la première fois depuis 1965, les Français vont voter en fin d'année, ce qui n'est pas sans poser problème (cf. encadré ci-dessous). Le scrutin doit avoir lieu les dimanches 6 et 13 décembre.Pourquoi un vote en décembre ? A cause de la réforme territoriale, qui va faire naître 13 nouvelles régions, issues de la fusion des 22 actuelles, au 1er janvier 2016. Le gouvernement a positionné les élections juste avant cette date, tout en respectant le délai obligatoire d'un an entre la convocation d'une élection (loi de novembre 2014) et le scrutin.Qui élit-on ? Les élections régionales vont permettre de choisir :Les 1 757 conseillers régionaux des 13 nouvelles régions métropolitaines : Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne ; Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie ; Bourgogne et Franche Comté ; Haute-Normandie et Basse-Normandie ; Rhône-Alpes et Auvergne ; Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ; Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes ; Bretagne ; Pays de la Loire ; Centre ; Ile-de-France ; Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Corse.Les conseillers régionaux de la Guadeloupe et de la Réunion (La collectivité unique de Mayotte a voté pour ses représentants lors des dernières départementales.)Les conseillers des Assemblées de Guyane et de Martinique : les deux départements ultra-marins deviennent des collectivités territoriales uniques, avec département et région fusionnés.Lire : Deux fois moins de régions mais toujours autant de conseillers régionauxLire : La carte à 13 régions définitivement adoptéeQuel sera le rôle des régions ?La loi Notre (Nouvelle organisation territoriale de la République), votée en première lecture au Parlement, entend clarifier les compétences entre les différentes collectivités territoriales. Le secrétaire d'Etat à la réforme territoriale, André Vallini, la résume ainsi : « Aux régions, l'économie ; aux départements, la solidarité ; au bloc communal, les services de proximité. »Les parlementaires ont confirmé cette vision en supprimant la clause de compétence générale pour les départements et les régions, qui permettait à chaque collectivité de financer n'importe quel domaine.Si le texte n'est pas modifié en seconde lecture, les régions auront ainsi les compétences suivantes :Développement économiqueGestion des fonds européensFormation professionnelle, apprentissage et coordination des politiques des acteurs de l'emploi (hors Pôle Emploi)LycéesEnvironnementAdaptation locale des lois potentiellement « régionalisables » (comme pour la loi sur l'eau en Bretagne)Compétences partagées :Aménagement du territoire : grands équipements, zones d'activité (l'attribution des parcelles reste à l'échelon communal)Transport : TER, cars interurbains et scolaires (les transports urbains restent à l'échelon communal)TourismeAide aux entreprisesCultureSportLes régions n'ont finalement pas obtenu la gestion des routes départementales et des collèges, qui restent confiés aux départements. La loi Notre revient au Sénat le 26 mai pour une seconde lecture en séance.Quelles capitales régionales ? La question agite la plupart des régions nouvellement fusionnées : quelle ville va devenir le nouveau chef-lieu ? Pour le moment, seule Strasbourg est officiellement désignée. Un gage inscrit dans la loi pour mieux faire accepter à l'Alsace sa fusion avec la Champagne-Ardenne et la Lorraine.S'il n'y a guère de suspense pour certaines régions (Lyon, Lille, Bordeaux devraient garder leur statut de capitale régionale), d'autres mènent une véritable bataille, à l'instar de Caen et Rouen en Normandie. Selon Europe 1, le gouvernement n'aurait toujours pas tranché sur ce cas, mais l'aurait fait pour Midi-Pyrénées - Languedoc-Roussillon, où la ville de Toulouse a été préférée à Montpellier. Une liste provisoire devrait être officiellement dévoilée avant l'été, mais les villes pourront négocier jusqu'en juillet 2016, six mois après l'application de la réforme territoriale. Lire : Le casse-tête politique des capitales régionalesQuels sont les enjeux de l'élection ?Depuis 2010, la gauche détient toutes les régions métropolitaines, hormis l'Alsace. D'après les projections du Monde à l'issue des élections départementales de mars, des régions pourraient basculer à droite, voire à l'extrême droite. Une question se pose : l'UMP et le PS partiront-ils dès le premier tour avec leurs alliés respectifs, l'UDI d'un côté, EELV de l'autre ? Des alliances qui pourraient profondément changer le résultat de l'élection, alors qu'on prédit de bons scores pour le FN.Qui est candidat ?L'UMP, le PS et l'UDI ont déjà investi nombre de leur tête de liste, même s'il reste des candidats à départager. Des fusions de listes pourraient cependant avoir lieu avant le premier tour. Des négociations sont déjà en cours entre l'UDI et l'UMP.Le Front de Gauche et les écologistes n'ont pas encore choisi leur ligne pour les régionales : partis dans une alliance commune contre le PS dans la majorité des cantons lors des départementales, ils participaient généralement aux exécutifs des régions PS depuis 2010.Pour le FN, sept têtes de liste sont déjà actées. C'est le cas en Provence-Alpes-Côte d'Azur, où Marion Maréchal Le Pen a été investie à la place de Jean-Marie Le Pen : le président d'honneur du FN a été écarté à la suite de son interview donnée au journal d'extrême-droite Rivarol qui a fait polémique. Marine Le Pen, elle, hésite à se lancer dans la bataille du Nord-Pas-de-Calais - Picardie. Tour d'horizon des têtes de liste actées.Nord Pas-de-Calais + Picardie : Xavier Bertrand (UMP), Valérie Létard (UDI), Pierre de Saintignon (PS) Basse Normandie + Haute Normandie : Véronique Louwagie et Françoise Guégot (UMP), Hervé Morin (UDI), Nicolas Mayer-Rossignol (PS sortant) Nicolas Bay (FN)Ile-de-France : Valérie Pécresse (UMP), Chantal Jouanno (UDI), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France)Emmanuelle Cosse (EELV)Wallerand de Saint Just (FN)Alsace + Champagne-Ardennes + Lorraine : Philippe Richert (UMP sortant), Laurent Hénart (UDI), Jean-Pierre Masseret (PS sortant)Centre Val-de-Loire : Guillaume Peltier (UMP), Philippe Vigier (UDI),François Bonneau (PS sortant)Bretagne : Marc Le Fur (UMP), Michel Canevet (UDI)Gilles Pennelle (FN) Pays de la Loire : Bruno Retailleau (UMP), Yannick Favennec (UDI), Christophe Clergeau (PS)Pascal Gannat (FN)Aquitaine + Limousin + Poitou-Charentes : Jean-Marc Gabouty (UDI), Alain Rousset (PS, sortant)Bourgogne + France-Comté : Alain Joyandet (UMP), François Sauvadet (UDI)Sophie Montel (FN) Auvergne + Rhône-Alpes : Laurent Wauquiez (UMP), Franck Reynier (UDI), Jean-Jack Queyranne (PS, sortant)Midi-Pyrénées + Languedoc-Rousillon : Philippe Bonnecarrère (UDI),Carole Delga (PRG soutenu par le PS)Louis Aliot (FN)Provence-Alpes-Côte d'Azur : Christian Estrosi (UMP), Sophie Joissains et Rudy Salles (UDI),Christophe Castaner (PS)Marion Maréchal Le Pen (FN)Corse : Jean Toma (UDI)Martinique : Philippe Petit (UDI) Guadeloupe : Victorin Lurel (PS)Réunion : Didier Robert (UMP, sortant)Guyane : (pas de candidat connu)Loïc SoleymieuxJournaliste au Monde Michel Noblecourt Le but du projet de loi « relatif au dialogue social et au soutien à l’activité des salariés » est de transformer l’échec de la négociation entre les syndicats et le patronat sur le dialogue social, le 22 janvier, en « progrès social majeur », selon la formule du ministre du travail. Le Monde s’est procuré le texte que M. Rebsamen présentera au conseil des ministres, mercredi 22 avril. Il comporte 26 articles dont voici les points essentiels.Une représentation universelle des salariés dans les très petites entreprises (TPE)Des commissions paritaires interprofessionnelles sont instituées au niveau régional pour les entreprises de moins de 11 salariés. Composées de 20 membres – 10 pour les syndicats et 10 pour les employeurs – issus de ces TPE, elles ont pour attributions « d’apporter des informations, de débattre et de rendre tout avis utile sur les problèmes spécifiques » à ces entreprises, « notamment en matière d’emploi, de formation, de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, de conditions de travail et de santé ». Les syndicats, dans le cadre du scrutin de représentativité tous les quatre ans, « peuvent mentionner sur leur propagande électorale l’identité des salariés qu’ils envisagent de désigner ». Bénéficiant d’un crédit d’heures (5 heures par mois au plus) et d’une protection, ces élus « n’ont pas accès aux locaux de l’entreprise ». Lire aussi :Dialogue social : la loi Rebsamen s’efforce de ne fâcher personneValorisation des parcours professionnelsUn dispositif national de valorisation des compétences est créé pour les représentants du personnel. L’Etat établira, en concertation, une « liste de compétences qui feront l’objet d’une certification reconnue et pourront être utilisées dans l’acquisition de certifications professionnelles choisies par le salarié ». L’article 4 institue une « garantie de non-discrimination salariale », un mécanisme qui « garantit au salarié de bénéficier, au cours de son mandat électif ou syndical » – quand les heures de délégation dépassent 30 % du temps de travail –, « une augmentation au moins égale à la moyenne des augmentations individuelles perçues pendant cette période par des salariés relevant de la même catégorie professionnelle ».Equilibre femmes-hommesSous peine d’annulation du scrutin, le projet introduit « l’obligation pour les listes aux élections professionnelles de comporter une proportion de femmes et d’hommes qui reflète leur proportion respective dans les collèges électoraux ».Des institutions représentatives adaptées à la diversité des entreprisesL’article 8 étend la possibilité de mettre en place une délégation unique du personnel (DUP), réservée jusqu’alors aux entreprises de moins de 200 salariés, aux entreprises de moins de 300 salariés. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) est intégré dans cette instance. Les délégués du personnel, le comité d’entreprise (CE) et le CHSCT « conservent l’ensemble de leurs attributions » et « leurs règles de fonctionnement respectives ». Dans les entreprises de plus de 300 salariés, il sera possible de regrouper par accord majoritaire tout ou partie des institutions représentatives du personnel. L’article 11 consacre « le droit pour tous les salariés des entreprises de plus de 50 salariés d’être couverts par un CHSCT ».Un dialogue social plus stratégiqueL’article 13 regroupe les 17 obligations actuelles d’information et de consultation du CE en trois : sur les orientations stratégiques et leurs conséquences, la situation économique de l’entreprise et sa politique sociale. Les obligations de négocier dans l’entreprise sont ramenées à trois : chaque année sur la rémunération, le temps de travail et la répartition de la valeur ajoutée ainsi que sur la qualité de la vie au travail ; tous les trois ans dans les entreprises d’au moins 300 salariés sur la gestion des emplois et des parcours professionnels. En l’absence de délégué syndical, l’article 15 prévoit que « des représentants du personnel et des salariés mandatés par des organisations syndicales pourront conclure des accords avec l’employeur ».Seuils et représentativité patronaleL’article 16 prévoit que « lorsque l’effectif de 50 salariés n’a pas été atteint pendant 24 mois, consécutifs ou non, au cours des trois années précédant la date du renouvellement du CE, l’employeur peut supprimer le comité d’entreprise ». Pour « sécuriser » la mesure de la représentativité patronale, prévue en 2017, des aménagements « permettront de prendre mieux en compte les mécanismes d’adhésion dans les branches ». Intermittents et prime d’activitéL’article 20 du projet de loi « inscrit dans le code du travail que la spécificité des métiers du cinéma, de l’audiovisuel et du spectacle vivant, justifie l’existence de règles de l’assurance chômage spécifiques aux intermittents du spectacle ». La négociation de ces régles incombe aux gestionnaires de l’Unedic.Il créée, à compter du 1er janvier 2016, une « prime d’activité » qui remplacera la prime pour l’emploi et le RSA « activité ».Michel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Le choix ne laisse pas d’étonner. Mais que diable va faire François Hollande, ce dimanche 19 avril à 12 h 30, sur le plateau du « Supplément » de Canal+ ? Anticiper le troisième anniversaire de son élection et ainsi prendre de vitesse médias et observateurs en tentant de donner, quelques jours avant le 6 mai 2015, le ton, répond l’Elysée : « L’idée du président est d’en faire un rendez-vous politique sur le fond, dresser le bilan de ce qui a été fait depuis trois ans et montrer les perspectives. Il valait mieux prendre la main en choisissant nous-mêmes le fond, la forme et le tempo. » Jusque-là, rien que de très classique. Ce qui l’est moins, en revanche, est le vecteur choisi. Après s’être longuement confié en mars au magazine Society, un bimensuel tout juste lancé par les créateurs des magazines So Foot et So Film, François Hollande a pris le parti de récidiver sur un créneau pour le moins inattendu. Un peu à la manière d’un François Mitterrand, qui s’était prêté à une série d’entretiens avec Marguerite Duras dans L’Autre journal en 1986.L’émission, animée par Maïtena Biraben, sera diffusée en direct, sans coupure publicitaire. Après un reportage réalisé cette semaine dans les coulisses de l’Elysée, et entre plusieurs petits sujets, le chef de l’Etat s’exprimera sur quatre thèmes : le bilan de sa politique et de la « présidence normale » à l’épreuve du pouvoir ; la lutte contre le terrorisme ; la jeunesse et l’engagement, une séquence qui comprendra un face-à-face avec des lycéens et qui permettra à M. Hollande d’expliquer « comment redonner au pays sa fierté, à la jeunesse les clés de son destin » ; la montée du FN et la dénonciation de « la France du repli et du déni ». Des thèmes traditionnels du registre hollandais, donc, mais un choix d’émission qui l’est nettement moins.Contre-programmationAprès avoir fêté les deux ans de son élection sur RMC et BFM-TV, y répondant aux questions de Jean-Jacques Bourdin et des auditeurs, puis la mi-mandat sur TF1, le 6 novembre, face à des journalistes et un panel de Français, le chef de l’Etat, qui effectuera le 6 mai un déplacement « symbolique », opte là pour un exercice télévisuel nettement moins populaire et une audience beaucoup plus réduite. Une contre-programmation parfaitement assumée par l’équipe de François Hollande. « Quand le président prend la parole dans les médias, il faut toujours qu’il y ait une dimension inédite, singulière, surprenante, voire exceptionnelle, décrypte un conseiller. Il faut trouver des formats conjuguant solennité et proximité, le curseur pouvant plus ou moins être tourné d’un côté ou de l’autre. »Force est cependant de constater que le curseur, ces jours-ci, penche résolument vers un créneau particulier : jeune, parisien, branché, voire « bobo ». « La jeunesse reste le fil rouge de ce quinquennat. Il est normal de chercher à se rapprocher de ce public », justifie un conseiller du chef de l’Etat. Au-delà de cette volonté affichée de l’Elysée de renouer avec une « priorité » du candidat Hollande, laquelle ne s’est pas forcément vérifiée au fil de son mandat, le chef de l’Etat, qui ambitionne de s’éloigner du registre technocratique qui a souvent caractérisé ses interventions, semble procéder désormais par segments afin d’atteindre, de façon ciblée, des parts de marché précises dans l’opinion.Force est cependant de constater que le curseur, ces jours-ci, penche résolument vers un créneau particulier : jeune, parisien, branché, voire « bobo ».Le point de départ d’une communication de niche ? « L’essentiel, c’est le rebond d’un message. Il n’est pas certain que, pour être entendu et convaincre, il soit toujours nécessaire de frapper là ou l’audience télévisuelle est maximale », estime le communiquant Denis Pingaud, patron de l’agence Balises. « Dans les stratégies américaines de contact avec l’opinion, on prend en compte le fait que les consommations et les usages ont complètement changé, que les médias eux-mêmes se démultiplient, se fragmentent, se dispersent. Cela suppose de s’adapter au fait que les citoyens s’informent sur d’autres canaux, d’autres systèmes de contenus, numériques notamment. Face à une opinion de plus en plus fragmentée et diverse, la communication politique suppose d’additionner et de multiplier les points de contact », poursuit M. Pingaud.L’impressionnisme plutôt que l’artillerie lourde, donc. « Le président sort de la phase de proclamation et de prophéties, diagnostique Joseph Daniel, spécialiste de la communication et auteur de La Parole présidentielle (Seuil, 2014), il doit montrer qu’il est en soutien de l’activité, souligner la vente des Rafale… Tant qu’il n’a pas de résultats importants à montrer, à quoi sert-il de prendre tambour et grosse caisse ? » Le président entend d’autant plus procéder par petites touches et légères corrections qu’il n’a à ce stade ni succès économique et social, ni mesure majeure à présenter. « S’il y avait une annonce particulièrement forte, je ne serais pas allé sur Canal », a expliqué cette semaine François Hollande, qui devrait cependant rappeler son opposition au principe du vote obligatoire.Corriger, infléchir, rectifier son image personnelle grâce à de légères retouches : c’est également ce à quoi se sont attachés Manuel Valls et son équipe, ces dernières semaines. Le communiquant Stéphane Fouks avait de longue date diagnostiqué « trop de raideur » dans l’image du premier ministre : « Il faut qu’il fasse attention à ne pas être que dans le dur », professait cet intime du chef du gouvernement et patron d’Havas. Un conseil que l’équipe du premier ministre, à l’automne dernier, avait entrepris de mettre en application. Le documentaire de Franz-Olivier Giesbert et Virginie Linhart qui lui est consacré, tout comme l’entretien de M. Valls avec Michel Denisot, diffusé lundi et mercredi dernier, témoignent d’une volonté d’humanisation du premier ministre, qui ouvre – un peu – de son intimité – et laisse sa mère y témoigner. Des retouches de communication censées ponctuellement remédier à l’actuel effritement sondagier du couple exécutif, mais surtout préparer la suite des opérations politiques.Lire aussi :Hollande choisit le magazine « Society » pour corriger son imageDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 18h22 • Mis à jour le17.04.2015 à 18h43 | Patrick Roger Ayant épuisé tous les recours, c’est en dernier ressort devant le Conseil d’Etat que Brigitte Barèges, la maire (UMP) de Montauban, se tournait, vendredi 17 avril, pour faire appel de la condamnation du tribunal administratif de Toulouse qui l’a déclarée inéligible. Par jugement du 21 octobre 2014, la juridiction administrative a estimé que, lors de la dernière campagne électorale municipale de 2014, la maire sortante avait fait passer dans une publication locale, Le Petit Journal, pas moins de seize articles qualifiés de « publireportages » financés par la commune de Montauban – c’est un salarié de la mairie, par ailleurs directeur de la campagne de Mme Barèges, qui en était le rédacteur –, « présentant les réalisations et la gestion de la maire sortante sous un angle particulièrement favorable ». La mairie avait également fait acheter plusieurs numéros de ce journal pour les distribuer gratuitement aux électeurs.Pour le tribunal, ces agissements devaient être qualifiés de « campagne de promotion publicitaire, prohibée par l’article L.52-1 du code électoral ». Il évaluait l’avantage dont elle avait bénéficié à 26 407 euros, représentant 41,7 % des dépenses de campagne déclarées par la candidate, qui auraient dû être réintégrés dans ses comptes, ce qui entraînait un dépassement de 26,7 % du plafond des dépenses électorales, justifiant de ce fait le rejet de ce compte de campagne.Au vu de cette « violation substantielle des règles de financement des campagnes électorales » constituant « un manquement d’une particulière gravité présentant un caractère délibéré », le tribunal administratif de Toulouse avait condamné Mme Barèges, qui ne pouvait prétendre au remboursement dû par l’Etat, à un an d’inéligibilité, la contraignant à être démissionnaire d’office, à compter de la décision définitive, de ses mandats de conseillère municipale et de conseillère communautaire. Depuis, Mme Barèges s’est présentée aux élections départementales de mars dans le Tarn-et-Garonne et a été élue. Si le Conseil d’Etat confirmait la sanction du tribunal administratif, ce dernier mandat ne serait pas concerné.« Droit d’informer »C’est donc devant le Conseil d’Etat que l’avocat de Mme Barèges, Me Guillaume Delvolvé, a contesté, vendredi après-midi, l’« infamie de l’inéligibilité ». La décision du tribunal administratif pose, a-t-il soutenu, « d’énormes questions concernant le droit de la presse et, plus généralement, les libertés fondamentales ». « Mme Barèges n’a fait, tout simplement, qu’user du droit d’informer », a estimé l’avocat de la requérante, pour qui les communiqués de presse et les publireportages parus dans Le Petit Journal ne comportaient « aucun élément de propagande électorale ». D’autant, a-t-il rappelé, que, « face à La Dépêche du Midi [propriété de Jean-Michel Baylet, le président du PRG, formation à laquelle appartenait le rival de Mme Barèges pour la mairie de Montauban], Le Petit Journal est vraiment un petit journal ». Pour l’avocat, il n’y a donc « pas d’élément objectif permettant de reléguer Mme Barèges à ce banc d’infamie ».Telles ne sont pas les conclusions du rapporteur public, Xavier Domino. « Le moins que l’on puisse dire, c’est que les rapports entre la mairie de Montauban et Le Petit Journal sont nébuleux », note-t-il. Au vu de la difficulté à identifier précisément ce qui a été payé par la mairie et ce qui ne l’a pas été, il estime à « au moins 15 000 euros les frais payés par la ville qui constituent en réalité des dépenses électorales, soit 20 % des dépenses de campagne de Mme Barèges ». Ce qui conduit, selon lui, à conclure que le compte de campagne de la candidate a été « rejeté à bon droit ».« Caractère délibéré ? »Le rapporteur public s’est montré en revanche plus prudent en ce qui concerne la sanction d’inéligibilité. « Est-on ici face à une fraude, un manquement constaté d’une particulière gravité justifiant l’inéligibilité et présentant un caractère délibéré ? », s’est-il interrogé. Pour apporter un début de réponse, il s’est référé à la décision du Conseil d’Etat du 4 juillet 2011 concernant le recours de Jean-Paul Huchon, le président de la région Ile-de-France, après sa réélection à la tête de la région.La haute juridiction administrative avait effectivement considéré que son compte de campagne comportait des irrégularités, qu’il aurait dû y réintégrer deux campagnes d’affichage promotionnelles vantant la politique de la région pour un montant total de 1,5 million d’euros, et avait conclu au rejet de son compte. Il se voyait également privé du droit au remboursement public de ses dépenses électorales. En revanche, l’inéligibilité n’était pas prononcée.« Si vous renoncez à prononcer l’inéligibilité, vous transformez votre souplesse en un laxisme qui risque de vider la loi de sa substance »« L’avantage dont a bénéficié Mme Barèges est d’une importance bien moindre que l’importance de celui dont a bénéficié M. Huchon », constate le rapporteur public, marquant toutefois son regret quant à la décision rendue à l’époque, dès lors que l’infraction aux règles électorales est bien constituée. « Si vous renoncez à prononcer l’inéligibilité, vous transformez votre souplesse en un laxisme qui risque de vider la loi de sa substance. Il n’y a pas de doute que Mme Barèges ne pouvait ignorer que sa campagne était contraire aux règles du code électoral », souligne le rapporteur, concluant au rejet de l’appel de la maire de Montauban, tout en laissant ouverte la décision sur l’inéligibilité.Le Conseil d’Etat rendra sa décision dans les prochains jours. A la sortie de la séance, Mme Barèges n’a souhaité faire aucune déclaration en attendant le délibéré.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian et Samuel Laurent Des dispositions essentielles de la très polémique loi sur le renseignement, votées par une trentaine de députés dans un hémicycle vide ? L'image a provoqué l'indignation des internautes en ce début de semaine. Pourtant, si elle peut paraître scandaleuse, la réalité de la vie parlementaire est souvent différente de ce genre de clichés.1/ "Les députés ne sont jamais là, les votes ont lieu dans des hémicycles vides"L'absentéisme des députés est un mal ancien, souvent lié au fait que ceux-ci cumulent avec d'autres mandats électifs. Toutefois, la réforme de 2008 n'a pas arrangé les choses pour ce qui est des présences en séance publique. Désormais, les textes examinés en séance sont ceux adoptés par la commission : le vrai travail de modification du texte se fait donc surtout en commission et la séance n'est bien souvent qu'une répétition de ce qu'il s'est déjà dit en commission.Autre particularité, la « discussion générale » qui ouvre chaque débat de texte est particulièrement inintéressante pour les députés qui sèchent souvent cette première partie : pendant des heures, des orateurs défilent à la tribune pour expliquer en 5 à 10 minutes leur point de vue sur le texte. Les mêmes arguments sont souvent répétés en boucle par plusieurs personnes – arguments qui ont par ailleurs déjà été exposés dans les médias le plus souvent – et aucun débat à proprement parler n'est possible pendant cette période. C'était le cas lundi 13 avril après-midi, pour les premières heures du débat sur le texte sur le renseignement.En ce qui concerne les votes d'articles les uns après les autres lors des débats en séance, il arrive souvent que quelques dizaines de députés soient effectivement là pour les voter, surtout s'ils ont lieu tard le soir. En revanche, les élus sont toujours pratiquement tous là pour les « votes solennels » de l'ensemble des textes qui ont lieu le mardi et qui sont les plus importants pour l'adoption finale, même si tout a déjà été adopté dans le détail. Cela peut parfois créer confusions et frustrations, et la loi Macron en a été un bon exemple. Lors de la séance de question au gouvernement du 17 février, le rapporteur général du texte, le socialiste Richard Ferrand a rappelé que, « après quatre-vingt-deux heures d'examen en commission et plus de cent heures de débat dans cet hémicycle, les articles du projet de loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques ont été adoptés », les uns après les autres. Pourtant, au moment de voter tout le texte, l'après-midi même, des voix risquaient de manquer et le gouvernement a donc décidé de faire usage du 49-3.En outre, si un député est présent à moins des deux tiers de ces votes solennels, cela peut entraîner une retenue du tiers de l'indemnité de fonction pour une durée égale à celle de la session (voire de la moitié si le même député a pris part à moins de la moitié des scrutins).2/ D'ailleurs, lorsqu'ils ne sont pas dans l'hémicycle, c'est qu'ils ne travaillent pasEn sus du travail en séance attendu de la part des députés, ces derniers siègent tous dans des commissions permanentes qui sont au nombre de huit : affaires culturelles et éducation, affaires économiques, affaires étrangères, affaires sociales, défense, développement durable, finances, lois auxquelles s'ajoutent la commission des affaires européennes. Ces commissions se réunissent chaque mercredi matin soit pour examiner des textes, soit pour mener des auditions. D'autres travaux occupent également les élus : des commissions d'enquête (il y en a deux en ce moment, une sur les missions et modalités du maintien de l'ordre républicain et du droit de manifestation et une sur la surveillance des filières et des individus djihadistes) mais aussi des missions d'information telles que le groupe de travail sur les institutions, présidé par Claude Bartolone et qui se réunit une fois par semaine, ou encore la commission sur le numérique, présidée par le socialiste Christian Paul. Individuellement, les députés se voient aussi régulièrement attribuer des missions de réflexion sur des sujets divers, comme en ce moment les socialistes Malek Boutih et Sébastien Pietrasanta, « parlementaires en mission » sur la radicalisation islamiste.Enfin, des élus siègent également dans d'autres instances telles que la délégation parlementaire au renseignement, la commission supérieure du service public des postes et des communications électroniques ou encore divers offices parlementaires, groupes d'amitiés et autre comités.Un député doit aussi se rendre dans sa circonscription pour y tenir une permanence et rencontrer ses administrés, ce qui implique donc des allers-retours entre Paris et la circonscription, et une partie du temps passé hors de l'Assemblée, souvent les lundis et vendredis.3/ Les parlementaires touchent des millions7 100 Un député gagne 7 100 euros par mois brut en additionnant ses diverses indemnités. Il dispose en outre de 5 570 euros, qui lui permettent de régler des frais divers (transport, réception,etc). Depuis quelques semaines, cette indemnité représentative de frais de mandat ne peut plus servir à acheter de l'immobilier (les précisions sur l'encadrement de l'RFM). Enfin, il dispose de 9 604 euros brut pour rémunérer ses collaborateurs.Un sénateur est peu ou prou à la même enseigne : 7 100 euros brut d'indemnités diverses en guise de salaire, plus une indemnité pour frais (plus élevée que celle des députés) à 6 037 euros brut. Un sénateur n'a « que » 7 500 euros pour rémunérer ses collaborateurs, moins qu'un député.Ces rémunérations sont à n'en pas douter plus que confortables. Elles ne sont cependant pas les plus élevées en Europe : un parlementaire grec touche 8 500 euros net par mois, un Allemand, 7 688 euros, selon une enquete de MyEurop.info. 4/ Ils ne paient rien, on leur paie tout !Là encore, ce n'est pas tout à fait exact. Certes, il y a bien pire situation que celle de député ou de sénateur : un parlementaire bénéficie d'avantages importants : gratuité des transports en train en première classe, forfait de voyages aériens,  remboursement de forfaits mobiles et des abonnements Internet, notamment. Ils bénéficient aussi d'un bureau à Paris. Mais « tout » n'est pas gratuit. Un député doit se loger à Paris, recruter des collaborateurs, louer des bureaux pour sa permanence en circonscription, équiper ses collègues d'ordinateurs et de téléphones.Surtout, la carrière d'un député n'est pas forcément très longue. L'élu, qui a souvent quitté ses fonctions « civiles », devra les retrouver au terme de son mandat, s'il y parvient. Ce qui, pour un médecin, un avocat ou un entrepreneur, peut poser de réelles questions financières.5/ Et en plus ils ne paient pas d'impôts sur leurs salairesEtrange rumeur, qui a la vie dure : les parlementaires sont pourtant bel et bien imposés sur leurs revenus. Evidemment, l'imposition porte sur leur seule indemnité « personnelle », et donc pas sur l'indemnité pour frais de mandats ou sur la rémunération des collaborateurs.S'agissant de l'IRFM (Indemnité représentative de frais de mandat), la question peut se poser, puisqu'elle constitue bel et bien une forme de revenu. Autre bizarrerie : parmi les nombreuses indemnités qui composent le revenu d'un parlementaire, l'indemnité de fonction (1 420 euros environ) n'est pas imposable. Un député ne doit donc s'acquitter d'impôts que sur le reste de son traitement, soit 4 000 euros net environ.Mais députés comme sénateurs paient bien des impôts sur le revenu, TVA ou taxe foncière. Et, rappelons-le, c'est aussi le cas des parlementaires européens.6/ Ils ont des chauffeurs et des logements de fonctionL'Assemblée a son propre parc automobile avec chauffeurs, au nombre de 63 selon des informations de 2012, soit une moyenne de un chauffeur pour neuf à dix députés. Ces chauffeurs peuvent être affectés au service d'une personnalité comme le président de l'Assemblée nationale, les vice-présidents, les présidents de groupe politique ou de commission, ou bien travailler au sein d'un « pool », mais ils ne sont jamais affectés au service d'un « simple » député.Quand les élus rentrent dans leur circonscription, c'est bien souvent en train et c'est ensuite leur voiture personnelle qu'ils récupèrent sur le parking de la gare. Si certains députés peuvent avoir un chauffeur à disposition en circonscription, ce n'est que grâce à leur éventuel autre mandat, comme les présidents d'agglomération, de conseil général départemental ou régional. Quant aux logements de fonction, ils ne sont offerts qu'à quelques personnalités de l'Assemblée : c'est le cas du président, qui dispose de l'hôtel particulier de Lassay et des trois questeurs, qui occupent chacun un appartement dans l'hôtel de la questure au sein du Palais-Bourbon.Tous les députés disposent en revanche d'un bureau, dont certains seulement avec lit (en général attribués aux élus dont la circonscription est la plus éloignée de Paris). Les autres qui n'habitent pas Paris peuvent dormir dans une résidence de la rue Saint-Dominique, pour 30 euros (non remboursés) par nuit ou dans un l'hôtel du groupe Accor (qui gère aussi la résidence), avec un remboursement maximum de 140 euros par nuit.7/ Ils récupèrent des primes dès qu'ils ont une responsabilitéLes parlementaires n'ont aucun intérêt financier à siéger dans une commission ou une mission en plus de la commission permanente à laquelle ils sont rattachés. Leur participation n'affecte en rien le montant de leur indemnité et ils ne touchent ni prime ni autre avantage. En revanche, les députés trop souvent absents aux réunions de leur commission permanente se voient infliger des pénalités financières, à savoir une retenue de 25 % sur le montant mensuel de leur indemnité de fonction. Cette retenue n'est pas applicable aux membres du bureau de l'Assemblée nationale – hormis les secrétaires –, aux présidents de groupes et aux élus d'une circonscription située hors du continent européen.8/ Ils touchent plein d'argent après leur mandatRécemment, une proposition de loi adoptée par le Parlement a fait parler d'elle au motif qu'elle offrirait un « parachute doré » aux députés en « doublant l'indemnisation des élus à la fin de leur mandat », selon l'association Contribuables associés. Comme nous l'avions déjà expliqué, ces critiques étaient exagérées et se fondaient sur des raccourcis, au premier rang duquel le fait que le texte ne concernait que les élus locaux – et non les députés.A l'issue de leur mandat, les députés quant à eux reçoivent bien une « allocation d'aide au retour à l'emploi » dégressive et différentielle (elle prend en compte tous les autres revenus de l'ex-élu) d'une durée maximale de trois ans mais, financée par leurs cotisations et ne concernant ni les fonctionnaires ni les retraités. Agacée des rumeurs infondées sur ce sujet, la député UMP Laure de la Raudière y avait d'ailleurs consacré un post de blog en 2011.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Le suspense était tout relatif. Le bureau politique du Front national a officialisé, vendredi 17 avril, l’investiture de Marion Maréchal-Le Pen comme tête de liste du parti pour les élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle devait initialement faire face à Bruno Gollnisch, qui s’était lui aussi déclaré candidat en début de semaine. Mais le député européen a annoncé, jeudi 16 avril sur son blog, se retirer de la course.M. Gollnisch a profité du bureau politique pour réclamer l’ouverture d’un débat sur la « ligne politique » du mouvement. Ce proche de Jean-Marie Le Pen s’est plaint, vendredi, sur France 2, de « ces jeunes gens qui préfèrent rester entre eux » au sein du parti. Une allusion à peine voilée à Marion Maréchal-Le Pen, mais aussi, sans doute, à Florian Philippot et à ses proches, dont l’influence sur la ligne du mouvement fait débat.Lire aussi :Philippot soutiendra la candidature de Marion Maréchal-Le Pen en PACAMme Maréchal-Le Pen, qui entend constituer une liste renouvelée, « à son image », selon son entourage, avait rejeté, lundi 13 avril, l’idée de former un ticket avec Bruno Gollnisch. « J’imagine que Marion fera un geste et qu’il figurera en bonne place sur une liste, il ne faut pas rajouter de l’humiliation à tout ça », assure néanmoins un proche de la députée du Vaucluse.Lire aussi :En PACA, le FN reste l’affaire de la famille Le PenLe bureau politique du FN a par ailleurs investi six autres têtes de liste pour ces régionales : Louis Aliot en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Wallerand de Saint-Just en Ile-de-France, Sophie Montel en Bourgogne-Franche-Comté, Nicolas Bay en Normandie, Gilles Pennelle en Bretagne et Pascal Gannat en Pays de la Loire.Deux régions stratégiques pour le FN sont encore à répartir : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où Marine Le Pen pourrait être candidate, et Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, qui devrait voir Florian Philippot se porter candidat. Avec la PACA et le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, ces deux régions font partie des objectifs de victoire affichés du Front national. Si la présidente du FN assure avoir « très envie » de se présenter, la proximité de l’échéance avec la campagne en vue de l’élection présidentielle de 2017 la fait hésiter. « Je ne pense pas qu’il faut qu’elle aille dans les bagarres locales », a jugé de son côté le vice-président du FN Louis Aliot, vendredi, sur RMC.Olivier Faye Valérie Segond La fonction publique vous tente, mais après cinq ans d’études, vous avez la flemme de passer les concours ? Il est pourtant possible d’y entrer car l’Etat ne recrute pas que des fonctionnaires. Si la voie normale reste le concours, qui assure l’égalité des citoyens devant l’accès à l’emploi public et octroie un statut qui ouvre des droits,« l’administration a toujours eu besoin de talents avec des qualifications particulières que n’ont pas les corps de fonctionnaires », admet-on au cabinet de la ministre de la fonction publique et de la décentralisation, Marylise Lebranchu.Il y a d’abord des métiers dits nouveaux que l’on ne trouve dans aucun corps de fonctionnaires, comme la communication ou l’informatique. Ou -encore des conseillers ou directeurs de cabinet, pourvus à la demande du gouvernement, qui décide de ces embauches en conseil des ministres, et qui échappent au statut général.Des métiers spécifiquesIl y a ensuite des besoins de remplacements temporaires de fonctionnaires malades ou absents, ou sur des postes non pourvus. Il y a enfin des établissements publics spécifiques, comme Pôle emploi, un établissement public à caractère administratif (EPA), ou la Réunion des musées nationaux, un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), pour lesquels il a été décidé que les agents ne seront pas des fonctionnaires, car l’Etat n’a pas voulu créer de nouveaux corps de fonctionnaires pour ces métiers. Dans ces cas-là, les administrations peuvent recruter des agents sous contrat, dits des « contractuels » ou encore des « non-titulaires ».Si les cas paraissent très encadrés, il y a pourtant eu beaucoup de recrutements sous cette forme, et ce dans les trois fonctions publiques : d’Etat, territoriale et hospitalière. Mais aussi dans les EPIC comme Ubifrance, l’Etablissement public Paris-Saclay ou encore l’Agence nationale de rénovation urbaine, l’ANRU, créée en 2005 par Jean-Louis Borloo. Tous les EPIC ont été créés pour mettre en œuvre une politique publique stratégique. A une certaine époque, cela a même été un mode de recrutement assez privilégié par des administrations sommées par leur ministre de prendre des engagements moins lourds sur l’avenir.Des situations variéesSelon les rapports annuels sur l’état de la fonction publique, le nombre de contractuels dans les trois fonctions publiques est ainsi passé de 742 000, soit 14,7 % du total des agents publics en 2002, à 1 092 000 en 2005, soit 20,5 %. Mais depuis, le stock a reflué, à 914 000 fin 2012, soit 17 % des agents. Ils étaient un peu plus fin 2013: 932 000, indique la dernière étude de l’Insee (L’emploi dans la fonction publique en 2013) publiée vendredi 17 avril.Car cette voie d’entrée, hier assez favorable, a été nettement resserrée à la faveur des plans de maîtrise des dépenses publiques, et le flux des embauches sous cette forme est aujourd’hui marginal : en 2012, les contractuels ne représentaient plus que 2,4 % des recrutements publics. S’il y a donc des contractuels partout, leur situation et leur carrière sont très variées. Par exemple dans les EPIC, les non-titulaires recrutés pour leurs compétences sont plutôt bien payés et font des carrières analogues à celles du secteur privé : ils grimpent les échelons, gagnent en responsabilités et passent souvent à un moment de leur parcours dans une entreprise privée. « En un sens, ce statut opère comme un sas entre le secteur public et le secteur privé », observe une agente non titulaire d’une grande EPIC, assez satisfaite de son sort.Mais au cœur de l’administration, leur parcours n’est pas toujours rose : le fait de ne pas avoir passé de concours peut se payer assez cher. Pas tant en matière de salaire qu’en matière de statut social. Pour les contractuels, la rémunération dépend du premier salaire négocié à leur arrivée. Quand l’administration a besoin de qualifications en tension sur le marché, elle est prête à s’aligner sur le privé. Dans la suite de la carrière, le salaire évolue selon les règles de la fonction publique. Mais c’est la précarité structurelle du statut qui est pesante.Marie, cinquantenaire diplômée de Scien-ces Po, est contractuelle depuis dix-huit ans dans une grande administration consacrée à la sécurité. Elle a connu seize années de CDD, dont dix ans en « contrat de cabinet » de trois mois, six mois, puis un an. Puis six ans en « contrat de ville », qui avait l’avantage de la rendre éligible au CDI... au bout de six ans ! « Dans les faits, lorsque vous faites bien votre travail, l’emploi de contractuel en CDD est d’une grande stabilité, confie Marie, qui a pu, à 40 ans, souscrire un prêt immobilier auprès d’une banque qui a estimé que des CDD renouvelés présentaient la stabilité d’un CDI. Mais à la fin de chaque période, cela crée un inconfort psychologique, car il y a toujours un risque de ne pas être reconduit. » C’est en 2013 que Marie obtint, non sans peine, son premier CDI, après que l’administration eut épuisé toutes les possibilités légales de CDD.Les ministères successifs de la fonction publique n’ont cessé de lancer des plans de titularisation pour lutter contre la précarité de ses agents. Celui de mars 2012, inscrit dans la loi Sauvadet, n’est que le quinzième plan de lutte contre la précarité des contractuels. Un programme qui prévoit, pour ceux qui avaient plus de quatre ans de présence dans la fonction publique avant le 31 mars 2012, la possibilité de se faire titulariser. Et ce jusqu’au 31 mars 2016.Pas d’automatismeMais la titularisation n’est pas pour tous : d’abord, elle ne concerne que les agents occupant un emploi à temps complet. Ensuite, elle n’est pas -ouverte aux contractuels occupant un emploi de cabinet ou auprès d’un groupe d’élus. Et même si l’agent n’appartient à aucune de ces deux catégories, la titularisation est loin d’être automatique : quand Marie, qui avait décroché son CDI, a demandé à être titularisée, il lui a été répondu que c’était impossible, car l’Etat n’avait pas dans ce ministère de corps de fonctionnaires pour son métier... Ce qui est précisément la raison d’être des contractuels !Pour se faire titulariser, il y a bien sûr toujours la possibilité de passer un concours interne pour ceux qui sont en poste depuis quatre ans. « J’y ai pensé, dit Marie. Mais il faut bien reconnaître qu’il y aussi des inconvénients au statut de fonctionnaire, dont celui de pouvoir être mutée n’importe où, sur n’importe quel poste de même catégorie. »Reste, pour ceux qui ont au moins six années dans le même poste, la possibilité d’obtenir un CDI. Marie va donc devoir s’en contenter, et accepter les contraintes du statut de contractuel. Dont la difficulté d’accès à des postes de responsabilité et l’absence de mobilité professionnelle ne sont pas les moindres : « Après dix ans de service, j’ai fini par encadrer deux personnes, souligne Marie. Mais au fond, je fais la même chose qu’à mon arrivée car on est cantonné au poste pour lequel on a été recruté, sans pouvoir prétendre à faire autre chose. Psychologiquement, c’est difficile. Et surtout, j’ai au-dessus de moi deux fonctionnaires qui ne doivent leur position qu’au fait d’être titulaires. Non seulement les contractuels sont bloqués par les fonctionnaires dont la carrière progresse toute seule au gré de l’avancement et des mobilités systématiques au bout de trois ans, mais ils dépendent, pour l’exercice quotidien de leur métier, de personnes moins qualifiées qu’eux. »Alors la fonction publique vous attire ? Si vous cherchez la sécurité de l’emploi, un nouveau défi tous les trois ans, avec un salaire qui progresse au gré de l’avancement, et que vous souhaitiez être au cœur de l’administration, ça vaut peut-être le coup, pour éviter quelques frustrations, de passer un concours administratif.Valérie Segond Matthieu Suc Sans surprise, les députés devraient adopter, le 5 mai, lors d’un vote solennel, le projet de loi relatif au renseignement, dont l’examen s’est achevé, jeudi 16 avril à l’Assemblée nationale. Le groupe socialiste a annoncé qu’il voterait pour, l’opposition UMP et UDI a laissé entendre qu’elle ferait de même. Le débat dans l’hémicycle a révélé la différence entre « ceux qui ont le sens de l’Etat et ceux qui parfois ne l’ont pas », a jugé le premier ministre, Manuel Valls, jeudi.Ce projet de loi, défendu par le premier ministre en personne et porté par le président de la commission des lois, le socialiste Jean-Jacques Urvoas, a pour but de définir les missions et de sécuriser la pratique des services secrets, qui jusqu’ici exerçaient une partie de leurs activités de renseignement en dehors de tout cadre légal. Décidé dans son principe en juillet 2014, il a été accéléré après les attentats de janvier au nom de la lutte antiterroriste.Lire aussi :Les critiques de la CNIL contre le projet de loi sur le renseignementMalgré de vifs débats sur quelques points et des accusations de « loi liberticide » lancées au début de l’examen, l’union nationale a largement prévalu sur ce texte qui réunit au-delà des clivages politiques habituels, la principale opposition se situant à l’extérieur de l’hémicycle. Le défenseur des droits, les syndicats de magistrats et la commission nationale de l’informatique et des libertés, les associations de défense des droits de l’homme, des acteurs de l’économie numérique se sont alarmés de la légalisation de techniques rendant possible la surveillance de masse.« Imsi catcher »L’exécutif s’est donc employé à rassurer les opposants et à démentir l’existence de toute surveillance de masse… sans modifier substantiellement le texte. Le gouvernement et le rapporteur ont ainsi lâché du lest à l’occasion de la création de la commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), l’autorité administrative indépendante chargée du contrôle des pratiques des services, élargissant de neuf à treize le nombre de ses membres. Les députés ont également voté un amendement déposé par M. Urvoas créant un statut de lanceur d’alerte protégé pour les agents de renseignement qui voudraient dénoncer des agissements illégaux de leurs services.Pas de concession en revanche sur les huit missions des services de renseignement, dont la définition brasse très large et va bien au-delà de la lutte contre le terrorisme. Les services pourront ainsi placer sous surveillance toute personne dans le cadre de la prévention de « violences collectives de nature à porter atteinte à la forme républicaine des institutions ». « Donc lors de Mai-68 ou des grandes grèves de 1995, les services auraient été habilités à espionner », s’alarme le député UMP Pierre Lellouche, inquiet que « ce texte tombe un jour dans de mauvaises mains ».Pas de modifications non plus concernant les techniques de surveillance que les services de renseignement pourront mettre en œuvre. Les agents pourront, pour « les seuls besoins de la prévention du terrorisme », recueillir les données techniques de connexion de « personnes préalablement identifiées comme présentant une menace (…) en temps réel sur les réseaux des opérateurs ». L’usage controversé des « Imsi catcher », ces dispositifs permettant de capter toutes les communications dans un rayon donné, a été adopté.« Boîte de Pandore »Le débat s’est révélé beaucoup plus âpre à propos des « boîtes noires », ce dispositif de détection des menaces terroristes par la mise en œuvre d’un algorithme chargé de repérer automatiquement une « succession suspecte de données de connexion » directement sur le réseau des opérateurs. Les députés ont voté plusieurs amendements proposés par le gouvernement à l’issue d’un entretien avec des représentants d’hébergeurs Internet qui avaient fait part de leurs craintes sur ce dispositif – et menacé de s’exiler hors de France.Les opérateurs qui le souhaitent pourront désormais effectuer eux-mêmes la séparation des métadonnées – les détails techniques liés à l’appel ou au SMS – et des contenus. Enfin, ce dispositif est rendu provisoire jusqu’au 31 décembre 2018, date à laquelle le gouvernement devra conduire son évaluation. L’hébergeur de données OVH s’est dit satisfait et a retiré ses menaces de délocalisation.Lire aussi :Des moyens accrus pour les services spéciauxMalgré ces concessions, plusieurs élus ont fait part de leurs inquiétudes. « La boîte noire, c’est la boîte de Pandore de ce projet de loi », assure la socialiste Aurélie Filippetti. « On nous dit que les masses de données qui vont transiter seront uniquement des métadonnées. Mais elles contiennent encore plus d’informations sur la vie privée de nos concitoyens ! » « Il ne s’agit pas de techniques de prélèvement de masse mais, au contraire, de techniques de ciblage », rétorque Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur. « Nous utilisons ces formules mathématiques pour prendre seulement ce dont nous avons besoin sur le flux. »Par ailleurs, l’Assemblée a voté un amendement du gouvernement qui crée un fichier regroupant les personnes condamnées ou poursuivies pour des faits de terrorisme. Les durées contenues dans ce fichier seront conservées au maximum pendant vingt ans pour les majeurs, dix ans pour les mineurs. Pendant dix ans, les personnes concernées seront tenues de déclarer leur adresse tous les trois mois dans un service de police et de gendarmerie, ainsi que « tout déplacement » à l’étranger.Enfin, la ministre de la justice, Christiane Taubira, qui s’opposait à un amendement incluant le bureau du renseignement pénitentiaire à la communauté du renseignement et lui permettant de procéder à des écoutes des détenus et des sonorisations des cellules, a été mise en minorité par une coalition gauche-droite. Officiellement, le gouvernement appuyait la démarche de la garde des sceaux, mais ce sont des proches de Manuel Valls qui ont manœuvré pour faire voter ce point et Bernard Cazeneuve n’a apporté qu’un faible soutien à sa collègue.Lire aussi :Loi sur le renseignement : Christiane Taubira mise en échec à l’AssembléeMatthieu SucJournaliste au Monde Cécile Chambraud et Bastien Bonnefous Il y a près de cinq mois, début décembre 2014, trois jeunes gens forçaient l’entrée d’un appartement de Créteil (Val-de-Marne), séquestraient le jeune couple qui s’y trouvait, violaient la femme et fouillaient le logement à la recherche de l’argent qui devait, dans leur esprit, forcément s’y trouver : « Ils pensaient qu’étant donné que ma famille est juive, les juifs, ça a de l’argent, a raconté Jonathan, l’une des victimes, et en plus les juifs ça ne met pas l’argent à la banque. »C’est à Créteil, ville où les importantes communautés juive et musulmane coexistent plutôt bien et cultivent leurs relations de bon voisinage, que Manuel Valls a choisi d’annoncer, vendredi 17 avril, un plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Six membres du gouvernement, dont Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, et Najat Vallaud-Belkacem, sa collègue de l’éducation nationale, ont témoigné à ses côtés de l’engagement du gouvernement dans cette voie.Le racisme « augmente de manière insupportable »Trois mois après les attentats de Paris et Montrouge, le premier ministre a présenté plusieurs mesures particulièrement attendues par les associations, pour faire face à la hausse des actes antimusulmans et antisémites.Après une rencontre avec des lycéens de Créteil, le premier ministre a détaillé son plan de lutte sur trois ans, de 2015 à 2017, doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros. Une campagne de communication nationale doit être lancée dès cet été.« Le racisme, l’antisémitisme, la haine des musulmans, des étrangers, l’homophobie augmentent de manière insupportable dans notre pays », a commenté M. Valls. Le chef du gouvernement a insisté sur le fait que « les Français juifs ne devaient plus avoir peur d’être juifs » et que « les Français musulmans ne devaient plus avoir honte d’être musulmans ».L’agression de Créteil s’inscrit dans une tendance à la très forte hausse des actes racistes et antisémites depuis un an et demi. En 2014, les actes antisémites ont augmenté de 100 %. Cette tendance est encore accentuée pour les actes antimusulmans depuis les attentats de janvier. Jeudi, l’Observatoire contre l’islamophobie, qui dépend du Conseil français du culte musulman (CFCM), a annoncé que les actes et menaces antimusulmans recensés au premier trimestre 2015 étaient six fois plus nombreux (222 contre 37) qu’à la même période de 2014.Lire le décryptage : Comment compte-t-on les actes antisémites et islamophobes ?Le label « grande cause nationale »Le 16 janvier, François Hollande avait pour la première fois introduit le terme « islamophobie » dans le vocabulaire gouvernemental français lors de ses vœux au corps diplomatique, quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher. Il avait alors érigé en « grande cause nationale » la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Ce label appelle des financements supplémentaires : la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra) va sélectionner les associations de lutte pour le leur décerner et leur apporter le soutien de l’Etat. Désormais rattachée à Matignon et plus au ministère de l’intérieur, la Dilcra est dirigée par le préfet Gilles Clavreul.Le plan doit aussi répondre à la volonté du président de la République de prévoir des « sanctions plus rapides et plus efficaces » contre « les propos de haine ». Devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), en février, M. Hollande a annoncé que « ces propos ne relève [raie] nt plus du droit de la presse mais du droit pénal ». Le chef de l’Etat avait aussi souhaité que soit « renforcé le caractère aggravant d’un délit au caractère antisémite ».Le plan prévoit aussi de créer une « unité nationale de lutte contre la haine sur Internet », composée d’officiers de police judiciaire, qui sera chargée d’améliorer le signalement et le suivi des actes et des propos racistes et antisémites sur la Toile. Cette structure s’ajoutera à la plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements (Pharos). Enfin, le gouvernement veut que « plus aucun incident ne reste sans réponse en milieu scolaire ». L’Etat prévoit ainsi de mettre en place des moyens et des équipes pour former et conseiller les enseignants et les animateurs sociaux.Lire le décryptage : L'islamophobie est-elle punie par la loi ?Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 17.04.2015 à 09h00 • Mis à jour le17.04.2015 à 09h48 Philippot annonce la naissance d'un "Front plus... par FranceInfo« Je considère plus sage que [Jean-Marie Le Pen] prenne du champ. » Interrogé sur France info, vendredi 17 avril, à propos des régionales de décembre, Florian Philippot, le vice-président du FN, est revenu sur l’annonce du retrait du cofondateur du FN de la course en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les investitures des têtes de liste du parti doivent être entérinées lors d’un bureau politique ce même jour.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen renonce à être tête de liste en PACA aux régionales« Crise politique »Florian Philippot a indiqué qu’il soutiendrait « la candidature de Marion Maréchal-Le Pen pour la tête de liste en PACA ». Celle-ci avait annoncé, lundi 13 avril, se porter candidate. Il ne devrait donc pas y avoir de débat puis que dans le même temps, l’eurodéputé Bruno Gollnisch a annoncé, sur France 2, qu’il renonçait à briguer la tête de liste dans la région.Mme Maréchal-Le Pen avait d’ores et déjà assuré qu’elle ne voulait pas « former de ticket » avec M. Gollnisch, qui incarne à ses yeux « le Front d’une certaine époque, qui me semble un peu révolue ».Ce dernier a aussi demandé un « débat » sur la ligne du parti. Il juge également « assez odieuse » la procédure disciplinaire interne contre Jean-Marie Le Pen, faisant suite notamment aux propos qu’il avait tenus dans Rivarol, qualifiant notamment les chambres à gaz de « point de détail » de l’histoire.Florian Philippot a, de son côté, reconnu l’existence d’une « crise politique » en ajoutant que « s’il peut en sortir une clarification pour tout le monde, tant mieux ». Il a de nouveau condamné les propos de Jean-Marie Le Pen : « Ils ne sont pas acceptables, ils ne sont pas dans la ligne du FN et sont inadmissibles sur le fond. » Pour lui, « la ligne du Front a été rappelée, va naître un Front plus rassembleur ».Concernant la désignation des têtes de listes pour les régionales, les surprises ne seront donc pas nombreuses. Florian Philippot devrait être désigné pour conduire la liste du FN dans le Grand Est, Louis Aliot pourrait prendre la tête des troupes frontistes en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Wallerand de Saint-Just mener la liste en Ile-de-France, et Nicolas Bay être investi en Normandie.Concernant la candidature possible de Marine Le Pen dans la région Nord-Pas-de-Calais - Picardie, M. Philippot a indiqué qu’elle réfléchirait « pendant encore quelques semaines ». Même s’il ne doute pas que le FN « va gagner » dans cette région.Lire aussi :Affaire Le Pen : les sorties de Florian Philippot agacent au FN 16.04.2015 à 18h03 • Mis à jour le17.04.2015 à 14h14 | Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le premier ministre grec, Alexis Tsipras s’est dit, jeudi 16 avril, « fermement optimiste » sur la conclusion d’ici à fin avril d’un accord avec ses créanciers internationaux (Fonds monétaire international, Union européenne et banque centrale européenne). La veille, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble avait toutefois déclaré que « personne n’a la moindre idée » de la date à laquelle un accord pourrait être conclu, jugeant peu probable un compromis lors de la réunion de l’Eurogroupe, le 24 avril à Riga.A Bruxelles, on évoque désormais maintenant l’horizon du… 11 mai, date de l’ Eurogroupe suivant. « A Riga, il est nécessaire de prendre acte des progrès accomplis pour qu’un accord soit possible lors de l’Eurogroupe du 11 mai », déclare le commissaire à l’économie, Pierre Moscovici.Quels sont les points de blocage ? Le problème n’est plus lié à un manque de coopération du côté grec. Le gouvernement Tsipras n’est plus réticent à négocier, comme ce fut le cas jusqu’aux rencontres entre le leader de Syriza et les dirigeants français, allemands et des institutions européennes, fin mars, qui ont contribué à débloquer la situation au niveau politique.Mais les Européens continuent à se plaindre du manque d’informations dont ils disposeraient et qu’ils estiment pourtant nécessaires d’obtenir pour prendre position sur un programme de réformes. « Nous n’arrivons toujours pas à avoir une vision claire d’où en est, en termes de dépenses et de recettes de l’État. Comment, dès lors, nous prononcer ? C’est impossible », argue une source européenne proche des négociations.Mais il y a aussi de vraies dissensions sur le fond, sur la nature des réformes à mettre en place en Grèce. Les créanciers insistent pour que les réformes ne grèvent pas les finances publiques, ni la compétitivité de l’économie grecque. Ils continuent à militer pour une réforme des retraites, une modernisation de l’administration publique, davantage de recettes de privatisations, et trouvent « les projets grecs en matière fiscale beaucoup trop généreux », selon une source européenne.Coté grec, Alexis Tsipras estime qu'« il y a eu un progrès considérable sur la collecte de l’impôt ou la lutte contre la corruption », mais que « le désaccord persiste sur les questions de droit du travail, de réforme de notre système de sécurité sociale, sur une hausse de la TVA ou la valorisation des biens publics ».« Cette volonté de nos interlocuteurs de nous faire passer pour des incompétents alors que nous ne sommes tout simplement pas d’accord sur le fond devient très irritante », regrette une source gouvernementale.Y a-t-il un risque de défaut grec ?La pression liée à la peur d’un défaut grec n’est plus là non plus pour servir d’aiguillon aux négociateurs. Mi-mars, un courrier alarmiste d’Alexis Tsipras aux dirigeants Européens, disant que la Grèce risquait de ne pouvoir honorer ses dettes dans les semaines suivantes, avait beaucoup inquiété. Jusqu’à présent, le pays est parvenu à honorer tous ses engagements. Côté grec, ceci dit, on entretient le doute sur la capacité du pays à payer à la fois les salaires et retraites des fonctionnaires, ainsi que les échéances de remboursement de dette prévues dans les prochaines semaines. Athènes devra trouver 879 millions en mai pour le Fonds Monétaire International (183 millions le 1er mai et 697 millions le 12 mai) qui a refusé tout net l’idée d’un report de ces remboursements, mais aussi 400 millions pour les intérêts de la dette et 2,4 milliards pour les remboursements de bons du trésor. Et les échéances s’alourdissent encore en juillet et août.« On sait qu’il y a des réserves de liquidités, dans des entreprises d’État notamment, et que la Grèce, éventuellement, peut y avoir recours », souligne une source européenne. Par ailleurs, les échéances de remboursement du pays dans les semaines qui viennent sont relativement modestes.Le poker menteur, entre d’un côté un gouvernement grec qui ne croit pas Berlin capable de pousser jusqu’au bout la logique du Grexit et de l’autre Berlin qui ne croit pas Athènes capable de risquer un défaut unilatéral, continue. Et les rumeurs d’élections anticipées ou de référendum refont surface en Grèce.Jusqu’à quand les négociations vont-elles durer ? La seule « deadline » qui vaille, maintenant, est celle du 30 juin, date à laquelle le deuxième plan d’aide à la Grèce (en tout 130 milliards d’euros, décidé en 2012) se termine. Si aucun accord n’est trouvé entre Athènes et ses créanciers à cette date, cela voudra dire que la Grèce ne pourra pas bénéficier du prêt de 7,2 milliards d’euros restant à lui verser et qu’elle devra affronter seule ses remboursements futurs.Son accès au marché, déjà très limité, risque de s’être encore dégradé. D’autant que mercredi 15 avril, l’agence de notation S&P a abaissé la note de la dette grecque d’un cran, à « CCC + », assortie d’une perspective négative, en raison notamment du flottement lié aux négociations.Il n’est toutefois pas impossible, si les négociations continuent à avancer « à pas de bébé » comme disent certains à Bruxelles, que les parties soient obligées d’embrayer sur la négociation d’un nouveau plan d’aide, à la fin du printemps, sans avoir conclu le deuxième.C’était d’ailleurs le souhait de M. Tsipras et de son ministre des finance,s Yanis Varoufakis, quand ils ont commencé à discuter avec les créanciers, début février, quelques jours après leur arrivée au pouvoir. En effet, en termes d’affichage politique, cela leur permettait de ne pas avoir à assumer une partie de l’héritage de leur prédécesseur, le premier ministre de centre droit, Antonis Samaras.« Ce n’est pas la position de négociation actuelle de l’Eurogroupe » précise quand même une source bruxelloise. « A partir du moment où un accord sur les réformes sera trouvé, le contexte sera beaucoup plus favorable pour négocier l’après deuxième plan d’aide », avance Néanmoins M.Moscovici.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre La Ville de Paris lance son site d’annonces immobilières. Depuis jeudi 16 avril, le site Locannonces, accessible depuis le portail Paris.fr, propose 500 logements, à raison de 15 à 20 nouvelles offres par semaine. Avec ce nouveau système, « nous souhaitons renverser la logique des attributions et rendre les demandeurs plus acteurs de leur projet », déclare Ian Brossat, adjoint au maire chargé du logement.Paradoxalement, alors que les listes d’attente pour obtenir un HLM ne cessent de s’allonger – 180 000 candidats à Paris –, les bailleurs sociaux ont parfois du mal à remplir leurs immeubles. La municipalité, qui attribue quelque 4 000 logements chaque année, essuie 40 % de refus à ses premières propositions, obligeant à relancer la procédure. Typiquement c’est le cas d’un jeune couple avec un enfant qui habite une HLM dans le 15e arrondissement et qui, à l’arrivée de son second enfant, espère un quatre-pièces. On le lui propose, mais dans le 19e. Il y a bien sûr des localisations moins recherchées que d’autres et des loyers parfois trop élevés, notamment dans des immeubles neufs ou ceux de catégories supérieures financées.Attirer une clientèle de classes moyennesPour postuler sur Locannonces, il faut bien sûr être déjà enregistré comme demandeur mais cela peut se faire en ligne facilement, avoir des ressources compatibles avec les barèmes réglementaires mais aussi suffisantes pour couvrir trois fois le loyer. Exemple : la Mairie propose un quatre-pièces dans le 13e arrondissement, de 97 m2, au prix de 1 361 euros par mois, ou ce six-pièces de 110 m2 dans le 12e pour 1 577 euros… « Nous espérons attirer une clientèle des classes moyennes qui s’autocensure et n’ose pas candidater », indique Ian Brossat. Postuler n’est que la première étape d’un long processus, car, une fois passé le premier filtre du nombre d’occupants, qui doit être en adéquation avec la taille de l’appartement proposé, puis celui des ressources, ni trop élevées ni trop faibles, la Ville sélectionne les cinq dossiers qui ont obtenu les meilleures notes attribuées selon 25 critères, dossiers qui seront soumis à la commission d’attribution !Cette mise en ligne est pour le moment expérimentale et limitée au patrimoine de l’office Paris Habitat et au contingent de la Ville, qui peut désigner les locataires de 20 à 30 % des logements libérés. Paris s’attache à moderniser ce lourd processus d’attribution, depuis fin 2013 tous les dossiers sont anonymisés et font l’objet d’une cotation, une méthode de « scoring » afin de hiérarchiser les demandes, en principe en toute transparence.Il n’y a pas que Paris qui va au-devant des candidats locataires pour remplir les immeubles. « Dès que l’on s’éloigne de Paris, les immeubles neufs se remplissent lentement, c’est le cas, par exemple, à Etampes ou Montereau », admet Yves Laffoucrière, PDG de 3F qui détient plus de 200 000 logements. Ce bailleur n’hésite pas à publier ces annonces sur son site ou sur « Leboncoin » ou « Seloger ». C’est de cette façon qu’en Essonne 170 logements ont trouvé preneur sur les 1 200 attribués en 2014.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Pouchard Près de quatre mois après les attentats en région parisienne et alors que toute l'Ile-de-France est toujours placée en « alerte attentat », mobilisant massivement les forces de sécurité, François Hollande a annoncé mercredi 29 avril le maintien des crédits alloués au ministère de la défense en 2015 (31,4 milliards d'euros) ainsi qu'une rallonge de 3,8 milliards d'euros sur la période 2016-2019.La décision du président de la République rompt avec plusieurs années de baisse du budget de la défense, même si ce ministère est actuellement le deuxième le plus doté, derrière celui de l'éducation nationale (47,4 milliards d'euros en 2015). Depuis 2009, année où un effort budgétaire avait été réalisé par rapport aux années précédentes, les crédits alloués aux forces armées ont diminué de 11 %.Voir l'infographie : Les gagnants et les perdants du budget 2015-20 % Si l'on regarde l'évolution des crédits de la défense telle qu'elle est exprimée dans l'annuaire statistique annuel du ministère, elle semble largement positive : il est passé de 12,2 milliards d'euros en 1980 à 31,4 milliards d'euros en 2015. Sauf qu'il est ici exprimé en « euros courants », c'est-à-dire à la valeur de la monnaie au moment donné, sans tenir compte de l'érosion monétaire due à l'inflation au cours des trente-cinq dernières années.En « euros constants », c'est-à-dire avec pour référence la valeur de l'euro en 2014, les chiffres donnent une tout autre réalité : le budget de la défense est passé de 33,3 milliards d'euros en 1980 à 31,4 milliards d'euros en 2014. Il a connu un pic en 1990 à 39 milliards d'euros avant de baisser progressivement jusqu'à aujourd'hui, soit une diminution de 20 % depuis vingt-cinq ans. #container_14303027657{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303027657{ height:500px; } #container_14303027657 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303027657 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303027657 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }Evolution du budget de la défense depuis 1980(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2,2 % En 2014, la France a consacré 2,2 % de son produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires, selon les chiffres de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), qui permet de les comparer avec ceux des autres Etats. Les dépenses diminuant, comme vu plus haut, alors que le PIB, lui, augmente (excepté en 2009, année de récession), cette part diminue progressivement depuis la fin des années 1990.Mais cette baisse des budgets militaires n'est pas que l'apanage de la France : les principales puissances mondiales ont vu leurs dépenses militaires stagner ou légèrement baisser depuis 2001, en part de PIB. Seule la Russie de Vladimir Poutine fait figure d'exception, avec un investissement massif dans la défense, notamment depuis 2011 (4,5 % du PIB en 2014 contre 3,7 % alors). Moscou continue de considérer l'OTAN comme sa principale menace extérieure et a vu le conflit en Ukraine comme un symbole de l'affrontement avec l'Occident, Kiev ayant manifesté des velléités d'adhésion à l'Alliance atlantique. #container_14303040629{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303040629{ height:500px; } #container_14303040629 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303040629 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303040629 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }La Russie consacre une part de plus en plus grande de son PIB aux dépenses militairesLa France dépense actuellement l'équivalent de 2,2 % de son produit intérieur brut pour le budget de la défense.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14303040629", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.sipri.org/research/armaments/milex/milex_database", "_blank" ); } } } }, colors:["#ffc832","#821400","#0386c3","#ff3232","#f19300","#28beaa","#821400","#191919"], credits:{ enabled:true, text:"SIPRI", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{value} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Part du PIB" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: "", 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[ "", 2.4 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.2 ], [ "", 2.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": false, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.6 ], [ "", 3.5 ], [ "", 3.4 ], [ "", 3.4 ], [ "", 3.3 ], [ "", 3.3 ], [ "", 3.3 ], [ "", 3 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.7 ], [ "", 2.7 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Chine", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", null ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2 ], [ "", 1.7 ], [ "", 1.7 ], [ "", 1.7 ], [ "", 1.6 ], [ "", 1.7 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 2.07 ], [ "", 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document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 275 000 La rigueur imposée au ministère de la défense s'est traduite par des coupes massives dans les effectifs. De plus de 330 000 personnes en 2003 (civils et militaires, hors gendarmerie nationale), ils sont tombés à 275 000. La loi de programmation militaire (LPM), définissant les ambitions de la défense entre 2014 et 2019, fixait un objectif de 34 500 postes supprimés au cours des six ans, s'ajoutant aux 45 000 déjà supprimés au cours de la précédente LPM.  Après les annonces de M. Hollande le 29 avril, 18 500 postes seront finalement maintenus. #container_14303114170{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303114170{ height:500px; } #container_14303114170 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303114170 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303114170 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }Les effectifs de la défense en baisse constanteHors gendarmerie nationale.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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});});Entre impératifs sécuritaires et nécessités budgétaires, le président a donc personnellement tranché, et a tenu à le mettre en scène. « La sécurité, la protection, l'indépendance sont des principes qui ne se négocient pas », a expliqué François Hollande pour évoquer l'arbitrage qu'il a personnellement présenté, mercredi 29 avril au matin, à l'issue d'un conseil de défense auquel étaient également conviés les ministres de l'économie et des finances, Emmanuel Macron et Michel Sapin.L'opération Sentinelle est pérennisée. « En 2015, les crédits du ministère de la défense, les 31,4 milliards, (…) sont sanctuarisés. Ce sont des crédits budgétaires, sans aucun appel à des ressources extérieures », a indiqué M. Hollande, signifiant par là que l'armée n'aura pas recours à des sociétés de projet.Pour les quatre prochaines années, la loi de programmation militaire (LPM) réactualisée, qui sera présentée au conseil des ministres du 20 mai, prévoit « 3,8 milliards de crédits supplémentaires », a affirmé le chef de l'Etat, dont une partie proviendra des économies réalisées par le ministère de la défense. « C'est un effort important, c'est même un effort considérable », a-t-il poursuivi. C'est ainsi qu'a donc été présenté le choix de M. Hollande : « un calcul fin opéré à l'aune des deux priorités que sont notre sécurité et notre souveraineté budgétaire, mais un arbitrage franc », selon l'Elysée.Un arbitrage présidentiel attenduDire que l'arbitrage présidentiel était attendu relève de l'euphémisme. « Il ne s'agit pas de choisir entre Le Drian et Sapin, mais de choisir l'intérêt de la France », avait certes tenté de balayer le chef de l'Etat, cette semaine, devant ses visiteurs. La réunion de ce conseil de défense avait néanmoins, cette fois, été précédée d'une exceptionnelle montée en pression entre Bercy et l'hôtel de Brienne.Au point que même les plus proches collaborateurs du chef de l'Etat auraient été – officiellement – tenus à l'écart des ultimes arbitrages, et ce jusqu'à la dernière minute. « Le président a vraiment souhaité maîtriser la communication, tel César qui brûlerait son plan pour que personne ne le connaisse, afin d'éviter les jeux d'influence », glisse l'un de ses conseillers.Lire aussi : Jean-Yves Le Drian, fidèle du président et VRP de l’armementDeux impératifs présidentiels étaient confrontés. Le premier, la nécessité pour la France de faire face à la montée de la menace terroriste, dans le monde et sur le territoire national. La loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 adoptée en 2013 prévoyait un budget annuel de 31,4 milliards d'euros pour la défense et la suppression de 33 675 postes. L'armée estimait nécessaire d'en préserver 18 500 pour être en mesure de faire face à ses engagements opérationnels, à l'extérieur et dans le cadre de l'opération Sentinelle, laquelle nécessite de mobiliser une force de protection permanente de 7 000 hommes.Elle chiffrait ses besoins supplémentaires à 8 milliards d'euros. Elle en a obtenu 3,8. Les 18 500 postes maintenus, sur 34 000 départs, ont été confirmés dans la matinée par l'Elysée.Lire le décryptage : Le budget de la défense, nouveau chantier de l'après-Charlie « Pas de guerre Sapin-Le Drian »Le second, les équilibres budgétaires et le programme de stabilité des finances publiques sur lequel la France s'est engagée vis-à-vis de la Commission européenne, moyennant un délai supplémentaire de deux ans pour ramener son déficit sous la barre des 3 % du produit intérieur brut. Le gouvernement a présenté un programme de réduction des dépenses publiques de 50 milliards d'euros en trois ans, voté par le Parlement. Il entend s'y tenir strictement.Au cœur de ces deux enjeux inconciliables, deux ministres, Jean-Yves Le Drian à la défense et Michel Sapin aux finances, deux proches du président. « Il faut arrêter de parler d'une guerre Sapin-Le Drian », s'agace le ministre des finances. Mais à l'hôtel de Brienne, l'on convenait qu'il s'agissait là de « deux mandats contradictoires », résume l'entourage du ministre de la défense :« Il faut certes stabiliser les comptes publics et réduire le déficit. Mais en janvier, il y a aussi eu des attentats en France… »Venait de surcroît se greffer à la programmation budgétaire des armées la question des ressources exceptionnelles (REX). Pour 2015, la vente aux opérateurs de téléphonie mobile de fréquences hertziennes très haut débit devait permettre de dégager 2,2 milliards d'euros de ressources supplémentaires. Qui risquent de faire défaut si la vente n'intervient pas avant la fin de l'année. Et l'armée a besoin de cash dès cet été si elle ne veut pas se trouver en cessation de paiements pour les équipements qu'elle a prévu d'acquérir.La défense avait envisagé de recourir à des sociétés de projet (SPV) qui achèteraient ces équipements et les loueraient aux armées. Une hypothèse à laquelle M. Sapin était fermement opposé, et qui a donc été écartée.« Tout ce qui ira en plus quelque part ira en moins ailleurs »Moins que de trancher une orientation idéologique, il s'agissait essentiellement de placer le curseur budgétaire avec une précision d'orfèvre.« Ce n'est pas un choix entre deux modèles différents ou deux philosophies, comme entre Valls et Taubira sur la réforme pénale. Plutôt que “pour quoi faire”, le sujet, c'est : où Bercy trouve-t-il les ressources nécessaires ? », commente-t-on dans l'entourage du ministre de la défense. « On n'est pas complètement d'accord sur l'estimation des moyens et sur l'estimation des économies », réplique M. Sapin.Pour Bercy, si une rallonge budgétaire est accordée aux armées, celles-ci peuvent aussi réaliser des économies, grâce à une inflation quasi nulle et à la baisse des prix de l'énergie. Autre question, non secondaire, la ventilation dans le temps des crédits budgétaires qui seront affectés à la défense, sachant, comme le résume le ministre des finances, que « tout ce qui ira en plus quelque part ira en moins ailleurs ».Adoptant volontiers, depuis l'opération Serval au Mali, en janvier 2013, et surtout depuis les attentats de Paris de janvier 2015, une posture régalienne et sécuritaire, le président n'a donc pas dérogé à cette ligne de conduite de plus en plus affirmée, et l'a personnellement endossée, pas mécontent d'endosser une fois de plus ce martial uniforme :« J'ai pris ces décisions comme chef des armées dans un contexte budgétaire que chacun connaît, j'ai fait ce choix parce que c'est celui de la France, de sa protection et de sa sécurité. »Lire l'analyse : Sécurité : la face martiale du hollandismeDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Pendant des années, il a décrypté le fonctionnement de la machine politique. A 54 ans, Dominique Reynié va maintenant pouvoir mettre les mains dans le cœur du réacteur. Politologue et directeur de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), ce grand habitué des plateaux de télévision a été choisi, samedi 25 avril à Sète (Hérault), par un collège de quarante élus pour diriger la liste de droite et du centre dans la région Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées aux élections des 6 et 13 décembre. « Pendant la première partie de ma vie, j’ai fait le constat d’une situation qui se dégrade. J’en ai tiré la conclusion qu’il fallait que je m’engage et que j’agisse », explique au Monde cet universitaire jamais élu et dont la candidature est déjà contestée.Après une « longue réflexion », M. Reynié avait dans un premier temps confié ses ambitions à Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Ce spécialiste de l’opinion publique et des populismes rencontre régulièrement les dirigeants pour leur faire part des travaux de la Fondapol, think tank libéral et europhile qui avait bénéficié à sa création en 2004 des financements de l’UMP. Le 13 mars, il explique à l’ancien chef de l’Etat sa volonté d’être candidat. M. Sarkozy ne le décourage pas. Début avril, il officialise sa candidature dans la presse quotidienne régionale.Lire aussi :La droite se met en ordre de bataille pour les régionalesA Paris, les dirigeants observent d’un œil distant la démarche d’un homme qui est « le seul à y croire », selon l’expression d’un ancien ministre. Ils oublient alors le contexte local. Puisque aucune personnalité ne semblait prendre l’ascendant au sein des treize départements de la nouvelle région, Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, avait demandé à l’automne 2014 à M. Sarkozy s’il pouvait organiser une consultation des élus locaux. Une demande acceptée. « La région va être difficile à prendre à la gauche. Si en plus Paris choisissait quelqu’un qui n’allait pas être soutenu localement, cela aurait été la double peine », décrypte M. Moudenc qui se félicite aujourd’hui d’avoir un candidat extérieur au « sérail » et « capable de convaincre les 50 % d’abstentionnistes » des dernières départementales.« Une immense claque »Samedi, il a fallu quatre tours de scrutins et l’éparpillement des voix de l’UMP sur les candidatures de Stéphan Rossignol, maire de La Grande-Motte (Hérault), et de Bernard Carayon, maire de Lavaur (Tarn), pour désigner M. Reynié. Si le politologue voulait découvrir les charmes de la politique, il a été vite servi. Le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, a aussitôt précisé sur Twitter que ce « processus local (…) n’engage [ait] pas » son parti alors que le sénateur UDI du Tarn, Philippe Bonnecarrère, était, lui aussi, candidat lors de ce scrutin. Mais la salve la plus cinglante est venue de l’UMP. « Ils vont chercher un commentateur parisien favorable à une Europe supranationale. Il va servir d’escabeau au Front national. C’est une immense claque pour les élus locaux que l’on prend pour des guignols », estime le sénateur villepiniste de l’Hérault Jean-Pierre Grand qui souhaite la constitution d’une autre liste.Dans cette immense région plombée par ses 550 000 chômeurs, M. Reynié compte faire campagne sur le développement économique et la meilleure prise en compte des territoires ruraux. « Les électeurs ne supportent plus qu’on leur parle d’autre chose que des véritables enjeux, la prospérité économique et l’emploi. Dans tous les cas, c’est une erreur de se focaliser sur les autres partis », analyse-t-il alors que le FN progresse, notamment dans le Languedoc-Roussillon.Auteur de Populisme : la pente fatale en 2011 (Plon), le chercheur est un opposant à la ligne Buisson qu’il définissait comme « l’échec assuré de la droite » dans les colonnes du Monde en novembre 2012. Il promet de démissionner de son think tank s’il est élu et de venir habiter la région dès qu’il aura rempli ses dernières obligations parisiennes, notamment ses cours à Sciences Po. Avant cela, il lui faudra prendre sa carte à l’UMP puis être investi par la commission nationale d’investiture du parti. Pas forcément une sinécure pour un candidat issu de la société civile.Matthieu GoarJournaliste au Monde Olivier Faye et Elise Vincent Le parquet de Paris a confirmé mardi 28 avril une information de Mediapart selon laquelle le président d’honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, a détenu un compte « caché » en Suisse, crédité de 2,2 millions d’euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d’or. Le parquet n’a pas cependant confirmé ni les détails, ni les montants évoqués par le site d’information. Selon lui, ce compte a d’abord été placé chez la banque HSBC, puis à la Compagnie bancaire helvétique (CBH) « à travers un trust placé sous la responsabilité légale de son majordome Gérald Gérin ». Celui-ci est aujourd’hui à la fois l’assistant parlementaire de l’eurodéputée FN Marie-Christine Arnautu et l’assistant personnel de Jean-Marie Le Pen. M. Gérin est aussi le trésorier de deux associations de financement liées au Front national, Cotelec et Promelec.Le parquet de Nanterre a été informé de ces éléments par le service antiblanchiment de Bercy, Tracfin. Le compte de M. Le Pen aurait été géré depuis Genève « jusqu’en mai 2014 » par l’avocat d’affaires Marc Bonnant. A cette date, le compte aurait été clôturé et les fonds transférés aux Bahamas, sur un compte de la CBH.Jean-Marie Le Pen avait déjà reconnu en avril 2013 avoir détenu un compte en Suisse ouvert à l’UBS en 1981. La déclaration de patrimoine pour l’année 2014 de M. Le Pen, qui est député européen, est en cours d’examen à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, selon l’AFP. Depuis fin 2013, une enquête judiciaire s’intéresse au patrimoine de M. Le Pen, qui se serait accru de 1,1 million d’euros entre 2004 et 2009. Une autre enquête vise le financement du FN et de ses campagnes électorales depuis l’accession de Marine Le Pen à la présidence du parti.Lire aussi :Marine Le Pen rattrapée par l’affaire du financement du FNCrise familiale et politiqueJean-Marie Le Pen n’a pas donné suite aux sollicitations du Monde mais a réagi mardi sur France Inter. « Ça fait partie de l'offensive générale lancée contre nous, a évacué M. Le Pen. Je ne suis pas tenu de m'expliquer sur ce que dit n'importe qui, en particulier des organes para-policiers chargés de semer la perturbation dans la classe politique. »Le vice-président du FN Florian Philippot, invité d’i-Télé, lundi 27 avril, a également commenté l’information. « Marine Le Pen est très surprise, elle n’en connaissait rien, a-t-il assuré. C’est à Jean-Marie Le Pen de donner des explications, mais je ne peux pas croire que ce soit vrai. » Le député du Gard Gilbert Collard (Rassemblement bleu marine) a, quant à lui, refusé d’accabler M. Le Pen, et préféré mettre en cause Mediapart.Cette affaire intervient au cœur de la crise familiale et politique que traverse le parti d’extrême droite depuis l’entretien donné par le président d’honneur à Rivarol, début avril. Désavoué par sa fille, le cofondateur du FN sera privé de micro lors du rassemblement annuel du parti en l’honneur de Jeanne d’Arc, vendredi 1er mai, et ne devrait a priori pas pouvoir s’asseoir à la tribune.Lire aussi :1er-Mai : Jean-Marie Le Pen privé de paroleSurtout, les révélations sur ce compte en Suisse pourraient peser lors de son passage devant le bureau exécutif du parti, qui doit décider d’éventuelles sanctions à son encontre lundi 4 mai. M. Le Pen n’a pas encore fait savoir s’il acceptait de se rendre devant cette instance.Olivier FayeElise VincentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.04.2015 à 12h46 Le minisuspense sur la participation de Jean-Marie Le Pen aux cérémonies du 1er Mai est fini : le président d'honneur du Front national, affaibli par un « petit » problème cardiaque, sera bien présent au traditionnel défilé de son parti à Paris, a affirmé son chef de cabinet, Guillaume L'Huillier, lundi 27 avril à l'Agence France-Presse. Une information que l'intéressé a confirmée au Monde. Lire le décryptage : Un 1er Mai crucial pour le FNEn revanche, seule la présidente du parti s'exprimera sur scène. « Ça a toujours été le cas » en cette occasion a rappelé Marine Le Pen. « L'année dernière, [Jean-Marie Le Pen] avait pris la parole, car c'était juste avant les [élections] européennes. Je n'allais pas, moi, parler de Jeanne d'Arc » en pleine campagne, a-t-elle ajouté.Lire l'analyse : Entre le père et la fille, des désaccords plus tactiques que politiquesBureau politique repousséEn 2012, Jean-Marie Le Pen avait pu s'exprimer le 1er Mai, selon Mme Le Pen, car c'était le 600e anniversaire de la naissance de Jeanne d'Arc, figure commémorée chaque année par l'extrême droite lors de ce défilé. Il ne s'était exprimé ni en 2011, juste après l'accession de sa fille à la présidence du parti, ni en 2013. Dans le cortège comme sur scène, Marine Le Pen sera entourée des conseillers départementaux récemment élus. Les principaux ténors du parti seront derrière.Jean-Marie Le Pen, 86 ans, aurait dû être convoqué ce lundi devant le bureau exécutif extraordinaire du Front national, qui doit décider d'éventuelles sanctions à son endroit en raison de ses propos tenus dans Rivarol et sur BFMTV-RMC (des propos déjà condamnés par la justice sur les chambres à gaz nazies, « détail » de l'histoire de la seconde guerre mondiale). Sa fille avait annoncé jeudi que cette réunion serait repoussée au 4 mai pour laisser à son père le temps de récupérer. Lire : « Très fatigué », Jean-Marie Le Pen n’a pas encore répondu à la convocation du FN Nathalie Guibert François Hollande réunit, mercredi 29 avril, un conseil de défense important pour l’avenir des armées. Afin de tenir compte, notamment, de la menace terroriste, il s’agit de réviser la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019. La défense attend des arbitrages : elle va bénéficier d’effectifs et de crédits en plus. Un projet de loi doit être présenté en juin au Parlement.Le gouvernement assure que l’analyse de l’environnement sécuritaire réalisée en 2013 dans le Livre blanc de la défense demeure pertinente, et qu’il ne s’agit que d’une « actualisation » – il était prévu un budget annuel de 31,4 milliards d’euros et 34 000 suppressions de postes. Mais l’équation d’alors, marquée par la crise des finances publiques, avait été calculée au plus juste. Or, les nouvelles demandes cumulées des services atteignent 8 milliards d’euros. Le ministre Jean-Yves Le Drian présentera au final une addition inférieure, mais elle ne devrait pas descendre en deçà de 3 milliards d’euros. Revue des cinq facteurs qui ont conduit à tout revoir.Lire aussi :Sécurité : la face martiale du hollandismeL’opération SentinelleLa défense doit répondre à la demande présidentielle de placer sur le territoire national, en permanence, une force de protection de 7 000 soldats, deux fois plus importante que dans l’ancien plan Vigipirate. Pour disposer de 7 000 hommes, il faut un réservoir trois fois supérieur. La « force opérationnelle terrestre », fixée à 66 000 soldats dans le Livre blanc, doit donc être augmentée.Décidé après les attentats de janvier, le déploiement de 10 500 hommes, devenu « opération Sentinelle », ne pouvait durer au-delà de quatre semaines compte tenu des moyens disponibles. Les préparations aux opérations extérieures ont été réduites, des formations annulées, des congés annulés. Selon les chefs militaires, il était impossible de continuer sans renoncer à certaines opérations extérieures.La défense espère sauver jusqu’à 18 500 postes parmi les 34 000 qui devaient disparaître.Les nouvelles prioritésL’exécutif a décidé de renforcer les moyens dans quatre grands domaines. Ainsi, « plusieurs centaines » de créations de postes sont attendues dans la cyberdéfense, en sus des lourds investissements déjà lancés dans la LPM (1 milliard d’euros et 500 recrutements).Deuxième priorité : le renseignement, qui mobilise déjà environ 6 milliards d’euros dans la LPM. Des effectifs ont été attribués en janvier à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ; d’autres sont annoncés, notamment à la Direction du renseignement militaire. Des achats vont être accélérés : drones Reaper, satellites optiques.En troisième lieu, un plan d’équipement en hélicoptères sera lancé pour renforcer l’aérocombat. Enfin, les forces spéciales toucheront de nouveaux matériels.A l’occasion de cette revue, des corrections seront apportées aux programmes d’armement en cours. C’est le cas pour l’A400M d’Airbus : les livraisons de cet avion de transport militaire traînent et l’appareil ne permet pas de larguer comme prévu des parachutistes. Dans l’urgence, la France va acquérir « sur étagères » (c’est-à-dire déjà assemblés) des avions américains Hercules C-130.Les opérations extérieuresLe retour de l’armée sur le territoire national se fera sans que la France renonce à ses opérations extérieures (opex), selon la feuille de route présidentielle. Or, au cours de l’année 2014, la simultanéité de nombreux engagements a conduit les armées au bord de la rupture : avec 9 000 soldats à l’extérieur, elles sont déployées au-delà du contrat fixé par le Livre blanc. Elles opèrent au Sahel (3 500 soldats), en Centrafrique (1 700), en Irak (800), au Liban (850), dans le Golfe de Guinée (un navire), sur le front est de l’Europe (avions et blindés, mais aussi moyens de renseignement). Il faut ajouter l’assistance aux forces africaines contre Boko Haram et l’aide à l’Armée syrienne libre.Le retrait planifié de Centrafrique (moins de 1 000 soldats fin 2015) dégagera peu de moyens. Il faudra en outre partager avec les autres ministères la charge des « surcoûts opex », qui dépasse 1 milliard par an.L’absence des ressources attenduesLes « recettes exceptionnelles » de l’Etat sur lesquelles comptait la défense pour boucler son budget (la vente des fréquences 700 MHz aux opérateurs mobiles, notamment) ne sont pas au rendez-vous. Emprunt, crédits nouveaux ou sociétés de projet permettant de louer des matériels : il faut trouver 2,3 milliards d’euros d’ici l’été, et 7,6 milliards au total sur la programmation. Les négociations avec le ministère des finances sont très tendues. La baisse des prix des carburants ferait économiser un milliard sur l’année à la défense, mais ne suffira pas. « Ça passe ou ça casse », assure au Monde une source de haut niveau.Lire aussi :Hollande pressé d’arbitrer entre Sapin et Le DrianLes exportations d’armementLes ventes d’armes à l’étranger sont favorables à la balance des paiements français, mais compliquent la gestion des ressources des armées. Les exportations atteignent le chiffre record de 10 milliards d’euros par an : Rafale et frégates en Egypte, équipement de l’armée libanaise, hélicoptères en Pologne, satellites aux Emirats arabes unis, etc.Ces commandes viennent s’intercaler dans les propres achats de l’armée française, qui peut voir ses livraisons différées. Elles comportent en outre un volet de formations qui mobilise des effectifs : au Liban, 60 officiers et sous-officiers français vont ainsi être employés.Lire aussi :Première livraison d’armes françaises au LibanA l’inverse, la non-livraison à la Russie des deux porte-hélicoptères Mistral (le contrat portait sur 1,2 milliard d’euros) en raison de la crise ukrainienne aura un coût : il faudra entretenir deux bateaux mais aussi rembourser le client, voire payer des pénalités dont l’Etat, principal actionnaire du constructeur DCNS, aura la charge.Lire aussi :Jean-Yves Le Drian, fidèle du président et VRP de l’armementNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.04.2015 à 11h28 • Mis à jour le24.04.2015 à 12h57 | Gilles Rof (Marseille, correspondance) Le grand port maritime de Marseille (GPMM) a été touché, mardi 21 avril, par un mouvement de grève lancé par le syndicat Force ouvrière. Revendication salariale ? Statutaire ? Action de solidarité avec les salariés de la SNCM qui attendaient la décision du tribunal de commerce pour la reprise de leur entreprise, étudiée le lendemain ? Rien de tout cela. A l’origine du conflit, une dérisoire histoire de toilettes entre voisins syndicaux, qui a si mal tourné qu’elle a conduit plusieurs représentants CGT à passer, le même mardi, une dizaine d’heures en garde à vue.« C’est une vraie histoire de chiottes », souffle Jean-Michel Italiano, secrétaire général du syndicat FO au GPMM. Comme quatre autres représentants de son syndicat, il a déposé plainte contre plusieurs cadres de la CGT Port, dont le secrétaire général, figure des luttes locales, Pascal Galéoté. Il les accuse d’avoir, le 2 avril, pénétré dans le local FO et agressé physiquement plusieurs membres de son organisation.Sur le port de Marseille, les représentations syndicales cohabitent dans le même bâtiment, au site de Saint-Cassien. La CGT, majoritaire, y occupe, historiquement, le plus grand nombre de mètres carrés. Force Ouvrière, qui a fait un bond de 12 % à 26,8 % des voix lors des dernières élections au comité d’entreprise en décembre 2013, s’y est vu attribuer un nouveau bureau. Plus grand, en rapport avec sa progression dans les urnes. Un espace dont l’une des deux portes donne accès à des toilettes communes à tous les syndicats de la maison mais aussi au bureau du comité d’entreprise, géré par la CGT.« Avec d’autres membres de la CGT, ils sont entrés dans notre local et nous ont agressés. Ce fut très bref, mais très violent »Ce 2 avril, alors qu’ils étaient en réunion, Jean-Michel Italiano et ses collègues disent avoir entendu du bruit derrière cette porte de communication. « En l’ouvrant, on a découvert deux élus de la CGT, l’un avec un panneau de bois, l’autre avec une visseuse électrique. Ils condamnaient la porte », s’étonne encore le patron de FO Port. Selon lui, la suite est brutale. « Avec d’autres membres de la CGT, ils sont entrés dans notre local et nous ont agressés. Ce fut très bref, mais très violent », dénonce-t-il. Une version présentée à la police et à la direction du GPMM que la CGT dément.Révélée par FO, l’altercation a fait du bruit parmi les salariés du port de Marseille. « Nous avons demandé à la direction générale de réagir. Sans prendre parti, mais en portant plainte contre X, en dénonçant les violences et intimidations sur le lieu de travail et en assurant notre sécurité, assure Jean-Michel Italiano. La grève a été une réaction à son silence. » Entre FO et la CGT, l’opposition est historique sur le port de Marseille. « Depuis notre progression aux dernières élections, assure M. Italiano, il y a des tensions, des heurts. La paix sociale est mise à mal par des pratiques d’un autre temps. » « Le syndicat a décidé de ne pas communiquer sur cette affaire pour ne pas alimenter une polémique stérile, rétorque Olivier Mateu, responsable à l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône. Il y a actuellement bien d’autres sujets qui méritent notre attention. »Mardi 21 avril, quatre représentants de la CGT Port ont été placés pendant quelques heures en garde à vue par la police marseillaise. L’occasion, notamment, d’une confrontation avec M. Italiano. Le dossier est désormais sur le bureau de procureur de Marseille, dont les services « n’infirment ni ne confirment » de futures mises en examen. La porte d’accès aux toilettes, elle, a été libérée.Gilles Rof (Marseille, correspondance)Journaliste au Monde Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Le premier ministre grec, Alexis Tsipras s’est dit, jeudi 16 avril, « fermement optimiste » sur la conclusion d’ici à fin avril d’un accord avec ses créanciers internationaux (Fonds monétaire international, Union européenne et banque centrale européenne). La veille, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble avait toutefois déclaré que « personne n’a la moindre idée » de la date à laquelle un accord pourrait être conclu, jugeant peu probable un compromis lors de la réunion de l’Eurogroupe, le 24 avril à Riga. À Bruxelles, on évoque désormais maintenant l’horizon du… 11 mai, date de l’ Eurogroupe suivant.Quels sont les points de blocage ? Le problème n’est plus lié à un manque de coopération du côté grec. Le gouvernement Tsipras n’est plus réticent à négocier, comme ce fut le cas jusqu’aux rencontres entre le leader de Syriza et les dirigeants français, allemands et des institutions européennes, fin mars, qui ont contribué à débloquer la situation au niveau politique.Mais les Européens continuent à se plaindre du manque d’informations dont ils disposeraient et qu’ils estiment pourtant nécessaires d’obtenir pour prendre position sur un programme de réformes. « Nous n’arrivons toujours pas à avoir une vision claire d’où en est, en termes de dépenses et de recettes de l’État. Comment, dès lors, nous prononcer ? C’est impossible », argue une source européenne proche des négociations.Mais il y a aussi de vraies dissensions sur le fond, sur la nature des réformes à mettre en place en Grèce. Les créanciers insistent pour que les réformes ne grèvent pas les finances publiques, ni la compétitivité de l’économie grecque. Ils continuent à militer pour une réforme des retraites, une modernisation de l’administration publique, davantage de recettes de privatisations, et trouvent « les projets grecs en matière fiscale beaucoup trop généreux », selon une source européenne.Coté grec, Alexis Tsipras estime qu'« il y a eu un progrès considérable sur la collecte de l’impôt ou la lutte contre la corruption », mais que « le désaccord persiste sur les questions de droit du travail, de réforme de notre système de sécurité sociale, sur une hausse de la TVA ou la valorisation des biens publics ».« Cette volonté de nos interlocuteurs de nous faire passer pour des incompétents alors que nous ne sommes tout simplement pas d’accord sur le fond devient très irritante », regrette une source gouvernementale.Y a-t-il un risque de défaut grec ?La pression liée à la peur d’un défaut grec n’est plus là non plus pour servir d’aiguillon aux négociateurs. Mi-mars, un courrier alarmiste d’Alexis Tsipras aux dirigeants Européens, disant que la Grèce risquait de ne pouvoir honorer ses dettes dans les semaines suivantes, avait beaucoup inquiété. Jusqu’à présent, le pays est parvenu à honorer tous ses engagements. Côté grec, ceci dit, on entretient le doute sur la capacité du pays à payer à la fois les salaires et retraites des fonctionnaires, ainsi que les échéances de remboursement de dette prévues dans les prochaines semaines. Athènes devra trouver 879 millions en mai pour le Fonds Monétaire International (183 millions le 1er mai et 697 millions le 12 mai) qui a refusé tout net l’idée d’un report de ces remboursements, mais aussi 400 millions pour les intérêts de la dette et 2,4 milliards pour les remboursements de bons du trésor. Et les échéances s’alourdissent encore en juillet et août.« On sait qu’il y a des réserves de liquidités, dans des entreprises d’État notamment, et que la Grèce, éventuellement, peut y avoir recours », souligne une source européenne. Par ailleurs, les échéances de remboursement du pays dans les semaines qui viennent sont relativement modestes.Le poker menteur, entre d’un côté un gouvernement grec qui ne croit pas Berlin capable de pousser jusqu’au bout la logique du Grexit et de l’autre Berlin qui ne croit pas Athènes capable de risquer un défaut unilatéral, continue. Et les rumeurs d’élections anticipées ou de référendum refont surface en Grèce.Jusqu’à quand les négociations vont-elles durer ? La seule « deadline » qui vaille, maintenant, est celle du 30 juin, date à laquelle le deuxième plan d’aide à la Grèce (en tout 130 milliards d’euros, décidé en 2012) se termine. Si aucun accord n’est trouvé entre Athènes et ses créanciers à cette date, cela voudra dire que la Grèce ne pourra pas bénéficier du prêt de 7,2 milliards d’euros restant à lui verser et qu’elle devra affronter seule ses remboursements futurs.Son accès au marché, déjà très limité, risque de s’être encore dégradé. D’autant que mercredi 15 avril, l’agence de notation S&P a abaissé la note de la dette grecque d’un cran, à « CCC + », assortie d’une perspective négative, en raison notamment du flottement lié aux négociations.Il n’est toutefois pas impossible, si les négociations continuent à avancer « à pas de bébé » comme disent certains à Bruxelles, que les parties soient obligées d’embrayer sur la négociation d’un nouveau plan d’aide, à la fin du printemps, sans avoir conclu le deuxième.C’était d’ailleurs le souhait de M. Tsipras et de son ministre des finance,s Yanis Varoufakis, quand ils ont commencé à discuter avec les créanciers, début février, quelques jours après leur arrivée au pouvoir. En effet, en termes d’affichage politique, cela leur permettait de ne pas avoir à assumer une partie de l’héritage de leur prédécesseur, le premier ministre de centre droit, Antonis Samaras.« Ce n’est pas la position de négociation actuelle de l’Eurogroupe » précise quand même une source bruxelloise.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Isabelle Rey-Lefebvre La Ville de Paris lance son site d’annonces immobilières. Depuis jeudi 16 avril, le site Locannonces, accessible depuis le portail Paris.fr, propose 500 logements, à raison de 15 à 20 nouvelles offres par semaine. Avec ce nouveau système, « nous souhaitons renverser la logique des attributions et rendre les demandeurs plus acteurs de leur projet », déclare Ian Brossat, adjoint au maire chargé du logement.Paradoxalement, alors que les listes d’attente pour obtenir un HLM ne cessent de s’allonger – 180 000 candidats à Paris –, les bailleurs sociaux ont parfois du mal à remplir leurs immeubles. La municipalité, qui attribue quelque 4 000 logements chaque année, essuie 40 % de refus à ses premières propositions, obligeant à relancer la procédure. Typiquement c’est le cas d’un jeune couple avec un enfant qui habite une HLM dans le 15e arrondissement et qui, à l’arrivée de son second enfant, espère un quatre-pièces. On le lui propose, mais dans le 19e. Il y a bien sûr des localisations moins recherchées que d’autres et des loyers parfois trop élevés, notamment dans des immeubles neufs ou ceux de catégories supérieures financées.Attirer une clientèle de classes moyennesPour postuler sur Locannonces, il faut bien sûr être déjà enregistré comme demandeur mais cela peut se faire en ligne facilement, avoir des ressources compatibles avec les barèmes réglementaires mais aussi suffisantes pour couvrir trois fois le loyer. Exemple : la Mairie propose un quatre-pièces dans le 13e arrondissement, de 97 m2, au prix de 1 361 euros par mois, ou ce six-pièces de 110 m2 dans le 12e pour 1 577 euros… « Nous espérons attirer une clientèle des classes moyennes qui s’autocensure et n’ose pas candidater », indique Ian Brossat. Postuler n’est que la première étape d’un long processus, car, une fois passé le premier filtre du nombre d’occupants, qui doit être en adéquation avec la taille de l’appartement proposé, puis celui des ressources, ni trop élevées ni trop faibles, la Ville sélectionne les cinq dossiers qui ont obtenu les meilleures notes attribuées selon 25 critères, dossiers qui seront soumis à la commission d’attribution !Cette mise en ligne est pour le moment expérimentale et limitée au patrimoine de l’office Paris Habitat et au contingent de la Ville, qui peut désigner les locataires de 20 à 30 % des logements libérés. Paris s’attache à moderniser ce lourd processus d’attribution, depuis fin 2013 tous les dossiers sont anonymisés et font l’objet d’une cotation, une méthode de « scoring » afin de hiérarchiser les demandes, en principe en toute transparence.Il n’y a pas que Paris qui va au-devant des candidats locataires pour remplir les immeubles. « Dès que l’on s’éloigne de Paris, les immeubles neufs se remplissent lentement, c’est le cas, par exemple, à Etampes ou Montereau », admet Yves Laffoucrière, PDG de 3F qui détient plus de 200 000 logements. Ce bailleur n’hésite pas à publier ces annonces sur son site ou sur « Leboncoin » ou « Seloger ». C’est de cette façon qu’en Essonne 170 logements ont trouvé preneur sur les 1 200 attribués en 2014.Isabelle Rey-LefebvreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Christian Paul a lancé une invitation pour « un vrai débat public » à son principal concurrent, Jean-Christophe Cambadélis, en vue du congrès de Poitiers qui a lieu du 5 au 7 juin. « Où il veut, quand il veut, selon la forme qu’il veut », a précisé le premier signataire de la motion des frondeurs, lors d’une conférence de presse, jeudi 16 avril.Lire aussi :Congrès du PS : Christian Paul prend la tête de la motion des frondeursM. Cambadélis, premier secrétaire actuel du PS et qui dirige la motion A, avait déjà refusé toute forme de débat entre les membres de son équipe et ses adversaires, mardi 14 avril. « Pourquoi le premier secrétaire du parti refuserait le débat ? Je ne peux pas croire que cela soit tactique », a raillé Christian Paul.Le député de la Nièvre avait ouvert son allocution déjà sur le ton de l’ironie, se félicitant que la motion soutenue par le gouvernement ait repris des propositions des frondeurs sur l’économie. « Il y aura un grand problème démocratique dans ce congrès s’il y a un grand écart entre les engagements et les actes », a-t-il prévenu.Lire aussi :L’économie, ligne de fracture du congrès du Parti socialisteDe son côté, il a repris la proposition de la motion D défendue par Karine Berger de déménager le siège du parti. « Nous ne sommes pas assignés à résidence à Solférino », a-t-il expliqué.« L’équipe de choc »Christian Paul tenait cette conférence de presse pour présenter son équipe de campagne pour les semaines à venir. Celle-ci reflète la diversité des courants qui composent sa motion. Benoît Hamon, ancien ministre de l’éducation, et Emmanuel Maurel, député européen, coprésideront le collectif d’animation, « sorte de parlement de la campagne où se prendront les décisions importantes ». Ils incarnent les deux branches de l’aile gauche du parti, respectivement « Un monde d’avance » et « Maintenant la gauche », tout comme Guillaume Balas, député européen, et Jérôme Guedj, conseiller général de l’Essonne, qui seront animateurs de la campagne.Le député frondeur Laurent Baumel dirigera pour sa part « l’équipe de choc » qui a pour mission d’aller dans les territoires à la rencontre des militants pour faire émerger de nouvelles propositions. Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la culture, est chargée d’imaginer des « temps forts » pour la campagne aux côtés des parlementaires Pouria Amirshahi (député des Français de l’étranger), Gaëtan Gorce (sénateur de la Nièvre), et Marie-Noëlle Lienemann (sénatrice de Paris).Enfin, la motion B réactive le « laboratoire des idées », qui avait contribué à l’élaboration du programme présidentiel de 2012, quand Martine Aubry dirigeait le PS. A l’époque, c’est Christian Paul qui en avait la charge. Toute cette équipe doit mener une campagne « éclair », selon les mots d’un participant. Le vote sur les motions a lieu le 21 mai et celui sur le poste de premier secrétaire le 28 mai.Lire aussi :Congrès du PS : pourquoi le choc des motions n’aura pas lieuNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié L’UMP a procédé, jeudi 16 avril, à la désignation de plusieurs chefs de file pour les élections régionales prévues en décembre. La commission nationale d’investiture du parti examinait les candidatures dans quatre régions (sur les treize existantes) où elle n’avait pas encore pris de décision : Centre - Val-de-Loire, Aquitaine - Limousin -Poitou-Charentes, Provence-Alpes-Côte d'Azur et La Réunion.Lire aussi :La droite se met en ordre de bataille pour les régionalesDans la région Centre - Val-de-Loire, le sarkozyste (ex-FN) Guillaume Peltier a été désigné chef de file UMP, ont indiqué au Monde des participants à cette réunion. Il l’a emporté face à l’ex-ministre Hervé Novelli par 23 voix contre 13, lors d’un vote à bulletin secret.Cela ne fait pas pour autant de M. Peltier la tête de liste officielle de la droite dans cette région car les négociations entre l’UMP et l’UDI se poursuivent. Le président du parti centriste, Jean-Christophe Lagarde, veut notamment imposer Philippe Vigier comme tête de liste d’une liste d’union UMP-UDI dans cette région.Lire aussi le portrait : Guillaume Peltier, la tête brûlée de l’UMPEn revanche, le parti n’est pas parvenu à s’accorder sur un chef de file pour la région Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes. La désignation de la juppéiste Virginie Calmels, qui paraissait actée, a finalement été reportée, selon des participants à la réunion. Voyant qu’il était impossible de dégager une majorité en faveur de la première adjointe à la mairie de Bordeaux – absente ce matin à la réunion – la commission a préféré remettre à plus tard le vote sur cette région.Le sarkozyste Brice Hortefeux, Jean-Pierre Raffarin et Dominique Bussereau ont poussé dans ce sens. Les sarkozystes n’ont pas massivement fait obstacle à Mme Calmels mais des élus comme Xavier Bertrand, Patrick Ollier ou Henri Guaino ont montré leur opposition à sa désignation. Parmi les autres candidats pour devenir chef de file de la région Aquitaine figurent Olivier Chartier, proche de Jean-Pierre Raffarin, et Jérôme Peyrat, proche de Nathalie Kosciusko-Morizet.En Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), la candidature de Christian Estrosi a été, sans surprise, officialisée. L’UMP avait annoncé dès mardi que le maire de Nice avait été choisi par le président du parti, Nicolas Sarkozy, pour mener la liste UMP dans cette région. La commission d'investiture de l'UMP a par ailleurs désigné Renaud Muselier comme candidat pour mener la liste au niveau du département des Bouches-du-Rhône. Le député européen était opposé à la députée Valérie Boyer pour cette place.L’UMP a aussi investi comme chef de file pour La Réunion le président sortant du conseil régional de l’île, Didier Robert.La commission se réunira de nouveau dans les prochaines semaines, afin de finaliser les investitures dans les régions restantes : Corse, Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées, Guadeloupe, Martinique et Guyane. En Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées, le jeu est très ouvert entre l’ex-député Bernard Carayon, le politologue Dominique Reynié ou le député Pierre Morel-A-L’Huissier.Huit chef de file UMP ont déjà été désignés en février : Valérie Pécresse pour l’Ile-de-France, Xavier Bertrand pour le Nord-Pas-de-Calais - Picardie, Bruno Retailleau pour les Pays de la Loire, Philippe Richert pour Alsace - Champagne-Ardenne - Lorraine, Marc Le Fur pour la Bretagne, Alain Joyandet pour la Bourgogne - Franche-Comté, et Laurent Wauquiez qui a été préféré à Michel Barnier pour l’Auvergne - Rhône-Alpes. Un binôme de deux femmes députées a été choisi pour la Normandie : les députées Véronique Louwagie et Françoise Guégot.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Anne Rodier Lorsque Julien Monnier est arrivé sur Paris au printemps 2014, il cherchait un emploi mais n’avait pas de garde pour son bébé. « J’allais à Pôle emploi avec mon fils sur les genoux » raconte-t-il. Le manque de places disponibles en crèche est tel, notamment dans les grandes agglomérations, que les chômeurs sont souvent refusés car « non prioritaires » lorsqu’ils demandent une place.Il y aurait quelque 350 000 places manquantes pour la garde des enfants en bas âge en France, selon le rapport du Haut conseil de la famille. Rapport du Haut conseil de la famille Trouver une place en crèche pour un demandeur d’emploi tient donc de la gageure, d’autant plus pour le seul jour de l’entretien d’embauche. 1 600 jours de crèche ont pourtant été réservés à cet effet en 2014. C’est le bilan positif d’un partenariat mis en place il y a un an par un accord-cadre national entre Pôle emploi et le réseau de crèches qui a inventé le concept de mise à disposition de places de crèches pour faciliter les démarches des demandeurs d’emploi, People & baby.L’opérateur public n’est pas toujours très actif dans le développement du dispositif. « A Pôle emploi, ils ne m’en avaient même pas parlé » s’étonne encore Julien Monnier. Les conseillers de Pôle emploi ne sont pas toujours informés du dispositif, mais l’accès est direct par Internet.Lorsque Charlotte Chassin-Gerin, alors chômeuse dans la région de Bordeaux a gentiment été réorientée par son conseiller Pôle emploi vers la PMI locale, le service public de la protection infantile, c’est en cherchant des crèches privées sur Internet qu’elle a découvert le partenariat « Crèche solidarité emploi ». « J’avais besoin de quelques jours de garde pour passer mes entretiens et parce que je craquais. Sur la commune, sans CDI je n’ai pas le droit à un accueil à temps plein pour mon bébé » dit-elle.Le principe du dispositifLe principe du dispositif baptisé « Crèche solidarité emploi » est simple : les parents font leur demande sur Internet, indique leur choix de crèche où ils voudraient inscrire leur enfant pour en laisser la garde une demi-journée, le temps de faire leurs démarches. Puis le directeur d’établissement les contacte, en principe sous 48 heures. Suit une éventuelle période d’adaptation de l’enfant - elle n’est pas toujours possible. Puis les rendez-vous s’organisent en fonction des besoins du demandeur d’emploi d’une part et des disponibilités des crèches d’autre part.« Les vacances scolaires sont des périodes beaucoup plus creuses, ça facilite l’accueil. Mais en général, on a pu répondre aux demandes des familles assez facilement, témoigne Nathalie Portat, directrice de la crèche Jeux de mots à Paris-19. « On accueille actuellement quatre à cinq familles », dit-elle.Trois types de demandesIl y a trois types de demandes : « quelques heures ou une demi-journée, de façon ponctuelle, pendant que maman a un entretien de recrutement, une place pour un mois le temps d’un CDD, voire une place à l’année. C’est le cas le plus compliqué à gérer de ceux que Pôle emploi envoie en formation » explique-t-elle.Pour les anciens chômeurs, ce dispositif a manifestement été une aide réelle. « De juin à décembre 2014, j’ai pu déposer mon fils à la crèche par demi-journée, ça a été un vrai soutien pour mes démarches » se souvient Julien Monnier qui, comme Charlotte, a retrouvé un travail depuis février. « 38 % des demandeurs d’emploi ayant bénéficié d’un accueil Crèche solidarité emploi dans le cadre de leurs recherches ont trouvé un emploi » se félicite Pôle emploi dans son premier bilan de l’opération.Les 12 700 crèches (387 110 places en 2012, selon les derniers chiffres du ministère des affaires sociales) que compte la France sont donc toutes invitées à rejoindre ce dispositif appliqué aujourd’hui dans près de 650 crèches, dans toute la France, mais avec une répartition parfois déséquilibrée, comme entre l’ouest et l’est de la région île-de-France.L’annuaire est consultable sur le site crechespourtous.com. Ci-dessous, la liste exhaustive des crèches.Liste des crèches dans chaque ville Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.04.2015 à 04h00 • Mis à jour le16.04.2015 à 09h43 | Morgane Tual C’est dans un hémicycle quasiment vide qu’une trentaine de députés se sont prononcés, dans la nuit de mercredi 15 à jeudi 16 avril, sur la mise en place de « boîtes noires », un dispositif controversé visant à surveiller le trafic sur Internet. Examiné depuis lundi à l’Assemblée nationale, le projet de loi sur le renseignement compte renforcer la surveillance en ligne, en passant notamment par ce dispositif, approuvé par 25 députés contre 5 à l’issue de débats houleux.Le principe : contraindre les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) à « détecter, par un traitement automatique, une succession suspecte de données de connexion » pouvant correspondre à des schémas typiquement utilisés par les terroristes. En pratique, cela consisterait à installer chez les FAI une « boîte noire » surveillant le trafic. Le contenu des communications ne serait pas surveillé, mais uniquement les métadonnées : origine ou destinataire d’un message, adresse IP d’un site visité…Lire : Loi sur le renseignement : la « boîte noire » reste obscureUn dispositif contesté par de nombreuses organisations, qui dénoncent la mise en place d’une surveillance massive des internautes, en analysant très largement les données des Français à la recherche de quelques individus seulement.« Boîte de Pandore »« La boîte noire, c’est la boîte de Pandore de ce projet de loi », a assuré la socialiste Aurélie Filippetti dans l’hémicycle. « On nous dit que les masses de données qui vont transiter seront uniquement des métadonnées. Mais elles contiennent encore plus d’informations sur la vie privée de nos concitoyens ! (…) Et il y a un paradoxe à dire que ces données vont être anonymes, alors qu’elles vont servir à identifier des terroristes. »Une accusation dont s’est défendu le gouvernement dans l’hémicycle. « Les traitements automatisés repèrent des comportements suspects, non pas des personnes pré-identifiées », a souligné le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. « C’est dans un deuxième temps que les services pourront avoir accès à l’identité des personnes. »Certains députés ont aussi souligné les conséquences « économiquement néfastes » de ces boîtes noires, comme l’écologiste Isabelle Attard, pour qui « les entreprises françaises du numérique verront leurs clients étrangers déserter car ils n’auront plus confiance ». La semaine dernière, sept grands hébergeurs français avaient fait connaître leur opposition au projet, affirmant qu’il allait les pousser « à l’exil » pour ne pas perdre leurs clients.Voir notre visuel interactif : La galaxie des opposants au projet de loiEn réponse, le gouvernement a proposé quelques heures avant le vote un nouvel amendement supposé apaiser les hébergeurs. Adopté, il permet à ces derniers d’effectuer eux-mêmes la séparation entre « les métadonnées et les contenus ». Il précise également que la procédure d’urgence, permettant de se passer de l’avis préalable de la future Commission de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), ne pourra s’appliquer dans ce cas.Commission de surveillance élargieC’est d’ailleurs cette commission qui a occupé l’autre partie de ce troisième jour de débats. Comment sera composé cet organisme chargé de contrôler cette surveillance ? La discussion s’est cristallisée autour de la place des parlementaires au sein de la commission. Initialement composée, dans le projet de loi, de 9 membres, dont 4 parlementaires, la CNCTR a été renforcée à l’issue des débats de 4 personnes.Dans un amendement commun avec l’UMP, le rapporteur du texte, le socialiste Jean-Jacques Urvoas, a proposé d’élargir la commission à 13 membres : 3 députés, 3 sénateurs, 3 membres du Conseil d’Etat, 3 magistrats de la Cour de cassation et un représentant de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes). Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, s’est félicité de l’adoption de cet amendement : « Il vaut mieux de bons compromis républicains [que] de mauvaises divisions ». Par ailleurs, un amendement imposant la parité entre hommes et femmes au sein de la CNCTR a également été adopté par les députés.Cette commission remplacera l’actuelle Commission de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS). Toute demande de renseignement – sauf cas spécifiques urgents – émanant des services sera relayée par le ministre de tutelle (défense, intérieur, finances) auprès de la commission, qui donnera un avis consultatif a priori. Celle-ci disposera d’un pouvoir d’enquête et pourra réclamer des informations et documents classifiés et rendra un rapport d’activité annuel.Le gouvernement a néanmoins éludé tout au long des discussions les questions plus techniques, posées, à plusieurs reprises, par quelques députés, parmi lesquels Laure de la Raudière (UMP). « Où allez-vous placer votre sonde sur les réseaux de communication ? », « Comment allez-vous rendre les algorithmes plus performants ? », « Allez vous mettre en place le deep packet inspection ? ».Bernard Cazeneuve a fini par répondre à cette dernière question, martelée à plusieurs reprises par la députée : « Nous n’utiliserons en aucun cas cette technique », qui consiste à inspecter en profondeur toutes les données qui transitent dans les communications.Plusieurs députés ont aussi réclamé qu’une liste précise du type de métadonnées collectées par les boîtes noires soit clairement définie. En vain.Voir aussi notre interview d’Adrienne Charmet, de la Quadrature du Net en vidéo :Morgane TualJournaliste au Monde Françoise Fressoz « Se nommer soi-même, ce n’est pas agresser les autres », a déclaré mercredi 15 avril Nathalie Kosciusko-Morizet, alors que le nouveau nom, « Les Républicains », qu’entend retenir Nicolas Sarkozy pour rebaptiser l’UMP lors d’un congrès fondateur le 30 mai fait des vagues.Invitée de l’émission « Questions d’info », sur LCP, en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, la numéro 2 du parti a expliqué que l’UMP était « un nom un peu abîmé par… deux ans qui n’ont pas été très favorables ni très flambants pour [sa] famille politique », citant « les affaires » mais aussi « la guerre Copé Fillon, qui a été un vrai traumatisme pour les militants ».« Je souhaite un nom qui ait du sens, et je trouve que tout ce qui tourne autour du mot “république” est bien », a poursuivi Mme Kosciusko-Morizet, rejetant les critiques de ceux qui estiment que l’UMP « fait une captation d’héritage » en s’appropriant le nom « Les Républicains ». Une accusation notamment portée par le député socialiste Christian Paul, mais aussi par le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, qui parle « d’abus de pouvoir ».« On choisit de dire qui on est (…), on ne va pas nous reprocher de vouloir nous ouvrir », a rétorqué la vice-présidente déléguée de l’UMP, en précisant : « Je suis sûre qu’il y en a dans ma famille politique qui ne seraient pas contre qu’on précise “Les Républicains de droite”. Moi, personnellement, je suis plutôt dans la filiation gaulliste. »De fait, Edouard Philippe, député et maire du Havre, proche d’Alain Juppé, regrette un pluriel qui « vaut pour beaucoup de monde, ratisse large, sans définir une appartenance politique claire ». Mme Kosciusko-Morizet, elle, l’assume. Elle préfère « Les Républicains » tout court.Chargée des nouveaux statuts, la députée de l’Essonne souhaite que la nouvelle formation politique devienne un parti de masse. Elle défend pour cela la création d’un nouveau statut d’« e-militant », qui acquitterait une cotisation moins élevée que le militant pleinement engagé. « Ce n’est pas seulement une question de sous, a- t-elle plaidé. Aujourd’hui, il y a des gens qui militent en ligne, qui ne vont pas pousser la porte d’une permanence, qui ne vont pas forcément avoir envie d’aller distribuer des tracts sur un marché. Ils sont quand même engagés derrière un certain nombre d’idées et de convictions. Leur faire une place, c’est une façon de faire entrer la modernité », a-t-elle argué.Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jacques Follorou Sergio Coronado, député (Europe Ecologie-Les Verts) de la deuxième circonscription des Français de l’étranger, membre de la commission des lois, analyse et critique, pour Le Monde, le projet de loi sur le renseignement actuellement discuté à l’Assemblée nationale.Le gouvernement a choisi une procédure d’urgence pour l’examen de son projet de loi sur le renseignement. Avez-vous le sentiment que le Parlement a été pris en otage ?On a amputé la capacité du Parlement à faire son travail. L’actuel président de la commission des lois disait naguère, au sujet de Nicolas Sarkozy, alors chef de l’État, « ce président n’aime pas le Parlement ». Je constate qu’aujourd’hui, c’est la même chose. Je fais partie des gens qui ont travaillé sur ce texte de loi et j’ai bien conscience que je n’ai pas réellement de vision sur ce monde du renseignement qui reste un sujet très difficile d’accès pour le Parlement. Le député lambda ne dispose d’aucune source.C’est vrai que nous pouvons apparaître comme un Parlement croupion. Les parlementaires, aux Etats-Unis, peuvent appuyer leurs travaux sur un bureau du renseignement. De plus, la procédure accélérée choisie par le gouvernement pour faire adopter cette loi interdit d’aborder le fond du sujet et fait de nous une chambre d’enregistrement.Pourtant, le même président de la commission des lois, M. Urvoas, se félicite du « travail coopératif » ayant présidé à la préparation de ce projet de loi sur le renseignement…Ce « travail coopératif » évoqué par M. Urvoas fait référence au dialogue avec les seuls services de renseignement qui ont, en effet, été associés aux travaux préparatoires. Mais les avocats, par exemple, ou les opérateurs Internet ou de téléphonie ou même, à bien des égards, les organismes de contrôle indépendant, eux, sont restés à l’écart de cette coopération.N’avez-vous pas aussi été pris au piège d’une forme de chantage à la « lutte antiterroriste » alors que ce texte légalise avant tout quarante ans de surveillance illégale ?Ce texte n’est, en effet, pas un texte antiterroriste. Le gouvernement, pour des raisons tactiques, avait choisi de le positionner sous forme de réponse à l’émotion des attaques de janvier à Paris. Mais, après avoir entendu le discours du premier ministre, il semble bien que l’antiterrorisme soit le seul credo du pouvoir politique sur cette loi renseignement. Et gare à ceux qui émettent des réserves ! Les mots ont fusé, « ignorants », « fantasme », « outrance »…Lire aussi :Renseignement : « On a profité du drame du 7 janvier pour que ce texte arrive au débat »Ce discours est d’autant plus problématique que les moyens alloués aux services de renseignement au nom de l’antiterrorisme seront, de fait, utilisés pour bien d’autres causes et dans des contextes parfois très flous. Le texte dit que ces moyens pourront être utilisés lorsque les intérêts de la France seront menacés, notamment, à l’étranger. Mais pour la Libye, par exemple, les choses ont évolué, le colonel Kadhafi a été l’hôte de la France puis on lui a fait la guerre. Contrevenir aux intérêts de la France est une notion floue.Ces moyens de surveillance sont également mis au service de la défense des intérêts économiques et industriels français. N’est-ce pas un atout pour le pays ?Les groupes du CAC 40 vont donc bénéficier du renseignement français. Mais ne risque-t-on pas de se perdre dans une certaine confusion ? Ces entreprises sont souvent des multinationales. Nous serions donc souverains pour deux car fiscalement elles pourraient échapper, on l’a vu, à l’impôt en France mais recevraient des informations confidentielles collectées au nom de la défense de notre économie nationale.La lutte antiterroriste nécessite-t-elle, en soi, d’étendre sans cesse les pouvoirs des services de renseignement au détriment des autres acteurs de la sécurité, notamment, le juge judiciaire ?Les syndicats de gardiens de la paix le disent eux-mêmes. Pour travailler et lutter contre le terrorisme, il leur faut, disent-ils, de la formation, des anthropologues, des linguistes... C’est un paradoxe. Tout en s’affaiblissant dans le cadre de la mondialisation, l’État étend sans cesse son contrôle sur les citoyens. Il n’est fort aujourd’hui que de la surveillance de ses administrés.A vous écouter, on dirait que la démocratie serait, en quelque sorte, victime d’un Etat de plus en plus sécuritaire. Est-ce la réalité d’aujourd’hui ?Face aux menaces, il y a deux options majeures : le renforcement de la démocratie ou le renforcement d’un système sécuritaire. Le gouvernement a choisi la deuxième voie. Le renseignement est, aujourd’hui, le dernier territoire de véritable souveraineté et l’Etat entend que personne ne vienne y regarder de trop près.Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 15.04.2015 à 16h39 | David Revault d'Allonnes (Berne – envoyé spécial) Le président a d’emblée déminé le sujet. « Cette question est derrière nous », a déclaré François Hollande quelques instants après son arrivée à Berne, au premier jour de sa visite d’Etat en Suisse, à propos des tensions fiscales avec l’hôte du jour. S’il était prévisible que le sujet qui a longtemps fâché entre les deux pays serait évacué, nul ne s’attendait à ce qu’il le soit si prestement. Car le chef de l’Etat était à peine arrivé dans la capitale fédérale qu’il a saisi l’occasion d’une allocution de bienvenue avec la présidente de la confédération helvétique Simonetta Sommaruga au Rathaus, l’hôtel de ville de Berne, pour étouffer par avance toute polémique susceptible de brouiller cette première visite d’Etat depuis celle de Jacques Chirac en 1998.« Nous arrivons à un moment, Mme la présidente, où notre coopération franchit une nouvelle étape. En matière fiscale, l’échange de renseignement sur demande a été simplifié et les requêtes de l’administration fiscale française ont été traitées pour l’essentiel. Je veux ici m’en réjouir parce que c’était un travail obstiné que le conseil fédéral a mené », a affirmé, volontiers louangeur, M. Hollande. La Suisse s’est engagée à rejoindre en 2018 le régime standard de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) concernant l’échange automatique d’informations entre autorités fiscales. En 2014, Bercy a récupéré environ 2 milliards d’euros grâce aux régularisations des situations d’exilés fiscaux, pour l’essentiel de l’autre côté du lac Léman, et table sur un volume équivalent pour 2015.« Le seul problème, c’est qu’il n’y a pas de problème »François Hollande s’est félicité des initiatives prises par le gouvernement helvétique pour « supprimer un certain nombre de régimes fiscaux » et a tenu à « saluer la détermination et la conviction des autorités suisses. Cette question est donc derrière nous », a avancé le président, qui, fort urbain à l’égard de son hôte, a préféré insister sur la dimension proprement économique des relations entre les deux pays, illustrée par une série de visites prévues jeudi 16 avril à Zurich et Lausanne, ou encore les « nombreuses vacances » qu’il a passées, enfant, dans le pays.« Le seul problème entre nos deux Etats consiste en ce qu’il n’y a pas de problème », avait quelques instants plus tôt assuré Simonetta Sommaruga, se félicitant également qu’un « rapprochement significatif ait pu s’opérer dans le domaine fiscal ». La présidente de la Confédération helvétique l’a rappelé : « Ces dernières années, nos relations se sont parfois refroidies (…). Cette visite d’Etat marque l’ouverture d’une nouvelle phase dans nos relations, définie par la convivialité et la cordialité. » Et la plus extrême courtoisie.David Revault d'Allonnes (Berne – envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian A l’automne 2014, Transparency International avait déjà épinglé la France pour sa mauvaise conduite en matière de lobbying, en lui accordant une note de 2,7 sur 10. Dans son nouveau rapport, publié mercredi 15 avril, l’organisation non gouvernementale de lutte contre la corruption s’attaque cette fois à l’Europe et dresse un bilan qui n’est guère plus glorieux dans 19 pays du continent.Selon ses critères, les résultats des enquêtes menées concomitamment par ses différentes antennes nationales sont « préoccupants et indiquent que les efforts entrepris à ce jour manquent de cohérence et d’efficacité ». Financé par la Commission européenne, le projet s’est aussi interessé aux institutions européennes, qui ne sont pas plus en avance. Partout, « les risques d’influence excessive restent élevés et se soldent ponctuellement par de graves conséquences pour l’économie, l’environnement, la cohésion sociale, la sécurité publique et les droits de l’homme », estime Transparency pour qui « les pratiques de lobbying inéquitables et opaques constituent l’un des principaux risques de corruption pesant sur l’Europe ».Meilleure note pour la SlovénieDans l’examen en 100 critères soumis par l’organisation, les dix-neufs pays examinés obtiennent une note moyenne de 31 sur 100, soit à peine mieux que la France, qui se classe treizième du classement – loin derrière le Royaume-Uni mais devant l’Allemagne. Avec la meilleure note (55/100), la Slovénie arrive en tête grâce à une loi adoptée en 2010 mais que Transparency ne juge pas encore satisfaisante en pratique. Chypre et la Hongrie finissent derniers avec 14 sur 100 et ni les pays nordiques ni la Grèce n’ont participé à l’enquête. Les institutions européennes obtiennent à elles seules une note un peu plus honorable de 36 sur 100, mais au prix de grosses différences entre la Commission, numéro 2 avec 53/100, le Parlement (37/100) et le Conseil, antépénultième avec 19/100.Pour attribuer ces notes, l’organisation a posé trois jalons, loin d’être atteint par les pays examinés : la transparence des interactions entre les acteurs (traçabilité), l’existence de règles d’éthiques claires et contraignantes (intégrité) et l’ouverture de la décision publique au plus grand nombre (équité d’accès).Concernant la traçabilité, Transparency milite pour une transparence totale des processus de décision et pour la mise en place d’une « empreinte législative » pour savoir quelles actions ont influé sur le processus de prise de décision. Cela passerait entre autres par la publication de la liste des représentants d’intérêts rencontrés par les décideurs, de l’agenda des rencontres voire du compte-rendu des réunions, autant de contraintes qui hérissent encore les responsables publics.Risques de conflits d’intérêtsMême quand l’accès à l’information est en théorie garantie, « des obstacles pratiques s’opposent aux demandes d’information des citoyens, des médias ou d’autres groupes d’intérêts », affirme l’ONG qui note à 26/100 la traçabilité des décisions publiques en Europe. Les registres mis en place dans certaines institutions pour contrôler les allées et venues des lobbyistes ne suffisent pas pour contrôler tous les lieux et acteurs.Pour leur intégrité, les 19 pays observés reçoivent une note de 33 sur 100 due à l’absence de « règles éthiques claires et efficaces ». Les codes de conduite, quand ils existent, « sont souvent lacunaires et ne fournissent pas de recommandations suffisantes », sans compter qu’ils ne protègent en rien contre le « pantouflage », soit le passage des responsables entre secteur public et secteur privé. Ni la France ni l’Espagne ni le Portugal n’interdisent l’exercice d’activités de conseil ou de lobbying pendant un mandat de parlementaire, rappelle Transparency qui souligne les risques de conflits d’intérêts sur le processus de prise de décision. Pour y remédier, elle préconise l’instauration d’un délai de carence minimum entre la fin d’une fonction ou d’un mandat public et l’exercice d’une activité de lobbying susceptible de créer des conflits d’intérêts.« Accès privilégié à la décision publique »Enfin, l’équité d’accès à la décision publique n’est pas non plus garantie, selon l’ONG qui attribue là aussi une note de 33 sur 100 aux pays européens, avec ce commentaire : « La participation du public n’est pas garantie correctement et certains groupes jouissent d’un accès privilégié à la décision publique ». « Des processus de consultations existent mais ils ne sont pas toujours équilibrés, explique Myriam Savy, responsable du plaidoyer en France. Lors des consultations publiques, il n’y a par exemple aucune garantie sur le fait que les contributions seront bien prises en compte. »A l’heure où la défiance des peuples envers leurs élus est de plus en plus grande, l’opacité demeure alors qu’il faudrait au contraire « permettre aux citoyens de mieux comprendre les décision pour mieux les accepter et avoir confiance dans le processus législatif », poursuit-elle. Dans l’ensemble, même si elle s’efforce de pointer quelques progrès, en France ou à la Commission européenne, force est de constater que le chemin est encore long.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Fin janvier, Claude Bartolone et Gérard Larcher s’étaient quittés, fâchés, sur le perron du Sénat. Après les attentats de Paris, le souhait du chef de l’Etat de faire travailler ensemble les présidents de l’Assemblée et du Sénat à une « mission de réflexion sur les formes d'engagement et sur le renforcement de l'appartenance républicaine » avait fait long feu et suite à plusieurs désaccords, les deux hommes avaient décidé de travailler chacun de leur côté.Deux mois plus tard, mercredi 15 avril, ce sont donc deux rapports distincts qu’ils ont remis à François Hollande et qui apportent deux réponses différentes - une de droite, une de gauche - à une même question. Contrôle des flux migratoires, renforcement de l’autorité à l’école et dialogue « franc » avec l’Islam pour le sénateur UMP ; développement de la citoyenneté, vote obligatoire et lutte contre la « reproduction des élites » pour le député socialiste.Deux présidents, deux méthodesAlors que Gérard Larcher a travaillé seul, outre des contributions écrites par les différentes groupes parlementaires, Claude Bartolone se targue lui d’avoir « voulu entretenir le climat du 11 janvier » en mettant autour de la table 27 députés de tous bords. Pour « accompagner » ses travaux, il a aussi convié un panel d’une vingtaine de citoyens à venir « débattre librement » ainsi que la fondation Jean-Jaurès, la Fondation pour l’innovation politique et l’institut Harris interactive qui a mené des enquêtes d’opinions. Rien d’étonnant à ce que les mesures soient plus consensuelles que celles du président Larcher, qui s’est tenu à un exercice plus classique dans sa forme mais à tenu à « dire les choses ». A l’arrivée, si tous deux partagent le constat d’une France qui se replie sur elle et mettent en garde contre la tentation du communautarisme, leur réponse divergent.Contrôle des flux migratoires vs. lutte contre les discriminationsPour l’ancien ministre de Jacques Chirac, l’une des urgences est de « revisiter » les politiques d’immigration et de mieux contrôler les flux migratoires, « au risque que les communautarismes ne disloquent la nation ». Dans ce but, il propose, à l’instar de François Fillon dont il est proche, que le Parlement fixe chaque année des quotas en fonction des capacités d’accueil de la France et de ses besoins professionnels. Finies, les « circulaires organisant des régularisations collectives » qui pourraient contribuer à « l’émergence du sentiment, illégitime, selon lequel les étrangers, quelle que soit la légalité de leur séjour, ont une créance sur la France ». « L’assimilation des candidats à la nationalité française doit être mieux contrôlée », estime le sénateur, notamment en « examinant la question de l’automaticité de la naturalisation des mineurs ». Le service civique pourrait également devenir obligatoire pour « ceux qui affirment leur attachement à la France », à savoir les candidats à la naturalisation mais aussi les aspirants fonctionnaires.A gauche, le président de l’Assemblée voit les choses autrement : pour lui, ce sont les étudiants en grandes écoles qui devraient réaliser une « mission d’engagement citoyen » de trois mois minimum, sur le modèle de ce qui se fait à Polytechnique. Une mesure qui permettrait de « favoriser chez eux une plus grande ouverture d’esprit et une meilleure connaissance des réalités sociales » et de « renforcer les lieux de brassage ». « L’un des éléments les plus bloquants de notre société est la reproduction des élites », avance Claude Bartolone. « Les ségrégations et les exclusions subies nourissent les segrégations et les exclusions choisies. La République, on l’aime en se sentant aimé d’elle. »Encadrement des religions vs. vote obligatoireA la différence de son homologue du Sénat, l’élu PS n’aborde par ailleurs aucunement les questions d’immigration, de religion ou de laïcité. Pour une simple raison, assure-t-il : « à aucun moment de mes échanges sur le terrain, avec le panel citoyen ou dans les enquêtes d’opinion, ces questions n’ont été abordées ». Au fil de ses auditions, Gérard Larcher a lui abouti à des conclusions inverses puisqu’il estime que « les religions demeurent une donnée vivante de notre société » et que « le politique ne doit pas ignorer le fait religieux ». Au contraire, il doit même reprendre la main dans ce domaine, et aller jusqu’à la « fermeture administrative » de lieu de culte si des actes ou des propos « contraires aux principes fondamentaux de notre pays » y étaient tenus. Pour l’élu UMP, l’Islam français doit « s’organiser de manière plus représentative », le conseil français du culte musulman « évoluer » et les imams être davantage formés en France : « la vérité, c’est qu’il y a un sujet avec l’Islam, comme il y en a eu un il y a 110 ans avec le catholicisme », soutient-il.« A force d'avoir chanté les différences, on a oublié ce qui nous réunissait. Notre pays est en train de se fragmenter et cela ne se manifeste pas seulement dans les quartiers ou chez les gens d'origine étrangère mais aussi dans la France d'à coté, dite périphérique », explique encore l’ancien maire de Rambouillet, appelant à « ne plus faire du financement de la politique de la ville et des quartiers l’exclusive priorité ». Elu de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone cible lui sa mesure phare sur un fléau de son territoire : l’abstention, qui y atteint des records nationaux à chaque élection. Il propose donc l’instauration du vote obligatoire pour toutes les élections ainsi que l’inscription et la mise à jour automatique des listes électorales. A part cela, l’ancien ministre de la ville égrègne surtout plusieurs mesures en direction du monde associatif qu’il qualifie lui même de « petits trucs » mais qui pourraient être mis en application rapidement et faire beaucoup. Entre autres : un « droit à l’engagement associatif » avec un « crédit-temps engagement » pour les salariés pour effectuer leur service civique ou encore diversifier les formations proposées aux jeunes pendant le service civique (permis, Bafa...) et leur permettre de bénéficier des mêmes droits que les salariés (mutuelles, formations...).Stages en association vs. « méritocratie républicaine »C’est dans le même esprit que M. Bartolone expose ses idées pour l’école et pour les jeunes, dont il veut « développer la citoyenneté et la culture de l'engagement des jeunes ». Dans ce but, il propose notamment de créer un stage en association en seconde, sur le modèle des stages en entreprise ainsi qu’une « banque d’offres de stages », « pour éviter le cloisonnement et favoriser la mixité sociale et territoriale » ou encore de généraliser le tutorat entre étudiants et élèves de secondaire. A droite, le président UMP développe des idées tout aussi attendues pour son camp politique comme l’octroi d’une plus grande « autonomie administrative » aux établissements scolaires, le renforcement de l’autorité du maître, la promotion de la « méritocratie républicaine » ainsi que le retour en grâce du « sens éducatif, moral et symbolique de la ’liturgie’ républicaine et de ses rites ». Comme Nicolas Sarkozy en son temps, le pourtant très peu sarkozyste Gérard Larcher invite également à « rénover » les programmes d’histoires et à écarter « l’idéologie victimaire et la repentance au profit d’un regard lucide et objectif sur notre histoire ». Au total, ce sont près d’une centaine de propositions qui recouvrent un large spectre politique que font les deux présidents du Parlement au président, pour beaucoup déjà vues ou entendues. A défaut d’être reprises par François Hollande, elles constitueront déjà largement de quoi nourrir les programmes des partis politiques pour les prochaines années.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian Fin janvier, Claude Bartolone et Gérard Larcher s’étaient quittés, fâchés, sur le perron du Sénat. Après les attentats de janvier, le souhait du chef de l’Etat de faire travailler ensemble les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat à une « mission de réflexion sur les formes d’engagement et sur le renforcement de l’appartenance républicaine » avait fait long feu et, à la suite de plusieurs désaccords, les deux hommes avaient décidé de travailler chacun de leur côté.Mercredi 15 avril, ce sont donc deux rapports distincts qu’ils ont remis à François Hollande, deux réponses opposées – une de droite, une de gauche – à une même question. Intitulé « La nation française, un héritage en partage », l’un est introduit par une citation de Charles de Gaulle et promet d’être « décoiffant » assure l’entourage de Gérard Larcher, « alors que Bartolone est resté dans le cadre attendu ». « Au moins, il n’a pas auditionné les trois mêmes intellectuels qu’on voit partout », rétorque le camp d’en face, qui propose de « Libérer l’engagement des Français et refonder le lien civique », avec un préambule de François Mitterrand…A l’arrivée, si tous partagent le constat d’une France qui se replie sur elle et mettent en garde contre la tentation du communautarisme, leurs réponses divergent : au sénateur UMP le contrôle de l’immigration, le renforcement de l’autorité à l’école et le dialogue « franc » avec l’Islam ; au socialiste le « développement de la citoyenneté », le vote obligatoire et la lutte contre la « reproduction des élites ».« Créance sur la France »Pour l’ancien ministre de Jacques Chirac, il devient ainsi impérieux de « revisiter » les politiques d’immigration et de mieux contrôler les flux migratoires, « au risque que les communautarismes ne disloquent la nation ». Dans ce but, il propose, à l’instar de François Fillon dont il est proche, que le Parlement fixe chaque année des quotas en fonction des capacités d’accueil de la France et de ses besoins professionnels. Fini les « circulaires de régularisations collectives » qui pourraient contribuer à « l’émergence du sentiment, illégitime, selon lequel les étrangers, quelle que soit la légalité de leur séjour, ont une créance sur la France ». « L’assimilation des candidats à la nationalité française doit être mieux contrôlée », estime le sénateur, qui propose un service civique obligatoire pour « ceux qui affirment leur attachement à la France », à savoir les candidats à la naturalisation mais aussi les aspirants fonctionnaires.A gauche, le président de l’Assemblée voit les choses autrement : pour lui, ce sont les étudiants en grandes écoles qui devraient réaliser une « mission d’engagement citoyen » de trois mois minimum, sur le modèle de ce qui se fait déjà à l’Ecole polytechnique. Une mesure qui permettrait de « favoriser chez eux une plus grande ouverture d’esprit et une meilleure connaissance des réalités sociales » et de « renforcer les lieux de brassage ». « L’un des éléments les plus bloquants de notre société est la reproduction des élites. Les ségrégations et les exclusions subies nourrissent les ségrégations et les exclusions choisies, la République, on l’aime en se sentant aimé d’elle », avance Claude Bartolone.A la différence de son homologue du Sénat, il ne traite par ailleurs aucunement les questions d’immigration, de religion ou de laïcité. Pour une simple raison : « à aucun moment de mes différents échanges, ces sujets n’ont été abordés », assure-t-il. De son côté, Gérard Larcher aboutit, lui, à des conclusions inverses, puisqu’il estime que « les religions demeurent une donnée vivante de notre société » et que « le politique ne doit pas ignorer le fait religieux ». Au contraire, il doit même reprendre la main dans ce domaine, ce qui pourrait aller jusqu’à la « fermeture administrative » d’un lieu de culte si des actes ou des propos « contraires aux principes fondamentaux de notre pays » y étaient tenus.Pour l’élu UMP, l’islam français doit « s’organiser de manière plus représentative », le Conseil français du culte musulman « évoluer » et les imams être davantage formés en France. « La vérité, c’est qu’il y a un sujet avec l’islam, comme il y en a eu un il y a 110 ans avec le catholicisme », soutient le sénateur.« A force d’avoir chanté les différences, on a oublié ce qui nous réunissait. Notre pays est en train de se disloquer, de se fragmenter et cela ne se manifeste pas seulement dans les quartiers ou chez les gens d’origine étrangère mais aussi dans la France d’à côté, dite périphérique », explique l’ancien maire de Rambouillet, appelant à « ne plus faire du financement de la politique de la ville et des quartiers l’exclusive priorité ».Elu de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone cible, lui, sa principale mesure sur un fléau de son territoire, l’abstention, qui y atteint des records nationaux à chaque élection : le député propose l’instauration du vote obligatoire pour toutes les élections ainsi que l’inscription et la mise à jour automatique des listes électorales. A part cela, l’ancien ministre de la ville égrène surtout des mesures en direction du monde associatif qu’il qualifie lui-même de « petits trucs », mais qui pourraient être mis en application rapidement. Entre autres : créer un « droit à l’engagement associatif » avec un « crédit-temps engagement » pour les salariés pour effectuer leur service civique ou encore diversifier les formations proposées aux jeunes pendant le service civique (permis, brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur, brevet de secourisme…) et leur permettre de bénéficier des mêmes droits que les salariés (mutuelles, formations…).« Méritocratie républicaine »C’est toujours dans cet esprit consensuel de « développement citoyen » que M. Bartolone expose ses idées pour l’école, comme celle de créer un stage en association en seconde, sur le modèle des stages en entreprise, ainsi qu’une « banque d’offres de stages, pour éviter le cloisonnement et favoriser la mixité sociale et territoriale », ou encore de généraliser le tutorat entre étudiants et élèves de secondaire.A droite, le président UMP développe des idées tout aussi attendues pour son camp politique, telles que l’octroi d’une plus grande autonomie administrative aux établissements scolaires, le renforcement de l’autorité du maître, la promotion de la « méritocratie républicaine » et le retour en grâce du « sens éducatif, moral et symbolique de la “liturgie” républicaine et de ses rites ». Comme Nicolas Sarkozy en son temps, le pourtant très peu sarkozyste Gérard Larcher invite à « rénover » les programmes d’histoire et à écarter « l’idéologie victimaire et la repentance au profit d’un regard lucide et objectif sur notre histoire ». Au total, ce sont près d’une centaine de propositions qui recouvrent un large spectre politique que font les deux présidents du Parlement au président, pour beaucoup déjà vues ou entendues. A défaut d’être reprises par François Hollande, elles constitueront au moins largement de quoi nourrir les programmes des partis politiques pour les prochaines années.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Patrick Roger Le ministre des finances, Michel Sapin, détaille dans Le Monde les 4 milliards d’euros de mesures supplémentaires prévues en 2015 dans le programme de stabilité budgétaire qui va être transmis à la Commission européenne. L’Etat et ses opérateurs contribueront pour 2,4 milliards d’euros, notamment grâce à l’allégement de la charge de la dette.La Sécurité sociale fournira une contribution d’un milliard d’euros, se répartissant entre une diminution de 400 millions d’euros de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie et 600 millions pour le reste du social. S’y ajoutent 600 millions d’euros de recettes supplémentaires, dont 400 millions de plus que prévu en loi de finances par la régularisation des avoirs détenus à l’étranger. Pas d’effort supplémentaire demandé aux collectivités territoriales. Treemap Demo - jsFiddle demo #container { min-width: 300px; max-width: 600px; margin: 0 auto;} //$(function () { $('#container').highcharts({ series: [{ type: "treemap", layoutAlgorithm: 'stripes', alternateStartingDirection: true, levels: [{ level: 1, layoutAlgorithm: 'sliceAndDice', dataLabels: { enabled: true, align: 'left', verticalAlign: 'top', style: { fontSize: '15px', fontWeight: 'bold' } } }], data: [{ id: 'A', name: 'Etat', color: "#EC2500" }, { id: 'B', name: 'Sécurité sociale', color: "#ECE100" }, { id: 'O', name: 'Recettes supplémentaires', color: '#80B904' }, { name: 'Charge de la dette', color: "#D40000", parent: 'A', value: 1200 }, { name: 'Annulations de crédit ministères', parent: 'A', value: 700 }, { name: 'Annulations de crédit opérateurs', parent: 'A', value: 500 },{ name: 'Baisse de l\'ONDAM', parent: 'B', value: 400 }, { name: 'Reste du social', parent: 'B', value: 600 }, { name: 'Rick', parent: 'B', value: 10 }, { name: 'Peter', parent: 'B', value: 1 }, { name: 'Retour exilés fiscaux', parent: 'O', value: 400 }, { name: 'Recettes nons fiscales', parent: 'O', value: 200 }] }], title: { text: 'Les 4 milliards d\'euros d\économies annoncés par Michel Sapin' } });}); La France défendra devant la Commission européenne une stratégie budgétaire qui, sans mettre en danger la croissance renaissante, doit permettre d’atteindre les objectifs de réduction du déficit qu’elle s’est fixés et que la Commission lui a recommandés après lui avoir accordé un délai supplémentaire de deux ans. « Nous avons souhaité avoir une trajectoire de réduction de nos déficits prudente mais légèrement meilleure que celle que nous recommandait la Commission, souligne M. Sapin. La France sera au rendez-vous de moins de 3 % en 2017. »Lire aussi :Bercy table sur un timide retour de la croissanceEn outre, les mesures en faveur de l’investissement des entreprises annoncées mercredi 8 avril par Manuel Valls seront applicables dès le 15 avril. Une instruction ministérielle sera publiée « dans les prochains jours », annonce dans Le Monde le ministre des finances. Elle précisera les types d’investissements industriels concernés et les modes de calcul pour que les entreprises puissent les intégrer dans leurs acomptes d’impôt sur les sociétés pour les investissements engagés à partir de la date du 15 avril. Une mesure législative interviendra rétroactivement dans le cadre du projet de loi sur la croissance et l’activité actuellement en cours de discussion au Parlement. Il n’y aura pas de projet de loi de finances rectificative cet été, annonce M. Sapin.Lire aussi l'entretien (édition abonnés) :Sapin : « la France sera au rendez-vous » et atteindra l’objectif de moins de 3 % de déficit en 2017Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Les services publics doivent se fixer des priorités et accorder plus de considération aux attentes des usagers, en évolution permanente. Voilà quelques-unes des pistes contenues dans le rapport que France Stratégie a remis, lundi 13 avril, à Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat. Cette instance, placée auprès du premier ministre et pilotée par l’économiste Jean Pisani-Ferry, cherche à cerner « les lignes de force de l’action » de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale pour la prochaine décennie.Son diagnostic, qui prolonge des réflexions esquissées dans un autre rapport qu’elle avait rendu en juin 2014 (« Quelle France dans dix ans ? »), est sans concession, en particulier pour les équipes qui se sont succédées à la tête du pays. Malgré la révision générale des politiques publiques (RGPP), engagée pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, et le programme de modernisation de l’action publique (MAP), lancé par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, « nous avons régulièrement reculé devant les choix », écrivent les auteurs du rapport. A leurs yeux, « l’écosystème public ne favorise ni [l'] émergence ni [la] diffusion » des innovations, même si les administrations sont capables, au coup par coup, de changer leurs façons de travailler. Si l’on veut éviter un « décrochage progressif de la qualité et de l’efficience des services », il est temps de changer.« L’Etat ne peut pas tout »France Stratégie maintient sa proposition, déjà énoncée dans le rapport sur la « France dans dix ans », de baisser de six points de PIB la dépense publique (hors charge de la dette). A l’heure actuelle, elle représente 57,2 % de la richesse nationale, ce qui place notre pays au deuxième rang de l’Union européenne, derrière la Finlande.Pour atteindre cet objectif, l’Etat a intérêt à évoluer « pour être présent là où il est le plus irremplaçable » et à « se désengage [r] des fonctions » pour lesquelles il est devenu dispensable. Lesquelles ? Le rapport ne le précise pas, mais ce tri est devenu crucial. Les élites politiques et administratives doivent « assumer que () “l’Etat ne peut pas tout” » et encourager les initiatives du privé (entreprises, particuliers, associations). Un « changement de culture [qui] nécessite courage et exigence, au risque de l’impopularité », prévient France Stratégie.L’évaluation régulière des politiques publiques figure parmi les exercices recommandés. Le propos vaut pour l’Etat et pour toutes les personnes morales qui assurent un service en faveur de la collectivité.Une attention particulière doit également être accordée aux personnels. « Les enseignants et les “top managers” » gagnent, en moyenne, moins bien leur vie que leurs homologues des autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Si la fonction publique souhaite rester attractive, il faudra veiller à verser des rémunérations en rapport avec la qualité des agents, « ce qui suppose en retour de poursuivre la diminution de leur nombre », souligne France Stratégie.Quant aux relations entre responsables politiques et responsables administratifs, elles mériteraient d’être clarifiées. « Les nominations aux emplois de direction de l’administration () répondent à des critères qui ne sont ni explicitement politiques ni exclusivement professionnels mais empruntent souvent () à l’un et l’autre domaine », observent les auteurs du rapport. Selon eux, « le caractère discrétionnaire des nominations affaiblit le management » et a pour effet de priver « le responsable d’une grande administration () de la confiance, de la latitude et du temps () nécessaires au bon exercice de ses missions ».« Comités de sélection »« Pour garantir la qualité du recrutement aux emplois supérieurs », France Stratégie suggère de mettre en place des « comités de sélection » : ceux-ci proposeraient quelques noms et le ministre serait tenu de faire son choix parmi l’un d’eux. Une mesure à laquelle M. Mandon est très attaché. En 2014, le gouvernement avait désigné de cette façon Laure de la Bretèche au poste de secrétaire général à la modernisation de l’action publique (SGMAP).Enfin, développant une idée déjà évoquée dans le rapport « Quelle France dans dix ans ? », l’organisme de Jean Pisani-Ferry insiste sur la nécessité d’ouvrir la haute fonction publique à des profils nouveaux : dans cette optique, un quart des postes pourvus en conseil des ministres seraient confiés à des personnes issues du secteur privé, du monde associatif ou à des fonctionnaires étrangers.Ces préconisations sont rendues publiques quelques jours avant les annonces gouvernementales sur la réorganisation des services déconcentrés de l’Etat. Lors du conseil des ministres du 22 avril, l’exécutif doit, en effet, divulguer les principes et le calendrier de cette réforme. Ensuite, d’ici à l’été, seront détaillées les missions que les administrations publiques conservent et celles qu’elles abandonnent.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Le nouveau parti de Nicolas Sarkozy prend forme. Mardi 14 avril, à 18 heures, Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-présidente déléguée de l’UMP, a présenté au bureau politique le rapport de la commission de révision des statuts qu’elle a présidée. Ce document de 35 pages, que Le Monde a pu consulter, est le fruit des multiples travaux de cette instance qui s’est réunie une fois toutes les deux semaines depuis le 13 janvier. Il n’est encore que provisoire et doit être validé par un vote du bureau politique, le 5 mai. Mais il dessine déjà les grands traits de la nouvelle formation de Nicolas Sarkozy dont le congrès de refondation doit se tenir le 30 mai. « L’idée est qu’il y ait plus de démocratie, plus de décentralisation, plus de modernité. Ces trois principes sont ceux qui doivent permettre d’assurer le renouveau de notre formation politique », a expliqué Mme Kosciusko-Morizet au siège du parti.Des cartes d’adhérent différenciées ?Le nouveau président de l’UMP ambitionne de compter 500 000 adhérents avant 2017. Afin de recruter ces forces vives, les membres de la commission proposent de rendre plus flexibles les adhésions afin de convaincre des jeunes sympathisants séduits par des « nouvelles formes d’engagement politique ». L’idée d’une carte de militant numérique est toujours en réflexion, mais la commission laisse au bureau politique le soin de définir les nouvelles formes d’adhésion. « La commission préconise d’inscrire dans les nouveaux statuts la possibilité d’avoir plusieurs catégories d’adhérents aux droits et obligations variables selon leur statut, en laissant au BP le soin de définir ces différentes catégories », peut-on lire dans ce document qui conseille également de consulter de façon plus « souple et régulière des adhérents par voie numérique ». Là encore, le processus et l’outil technologique restent à définir.Les cotisations des élus payés par prélèvement automatiqueAlors que l’UMP a connu de graves affaires financières, la commission propose que les élus paient une cotisation supplémentaire et qu’un « prélèvement automatique » soit mis en place dès qu’ils obtiennent un mandat. Un désir partagé par les militants. Pendant ces travaux, Mme Kosciusko-Morizet a en effet consulté les adhérents en leur envoyant un questionnaire et le rapport souligne leur « désir d’encadrer l’activité des élus qui ne seraient pas à jour de leurs cotisations en faisant de l’acquittement de leurs obligations une condition d’investiture et d’exercice des responsabilités au sein du parti ».Une décentralisation toujours à définirComme Nicolas Sarkozy s’y était engagé pendant la campagne interne de l’UMP, à l’automne 2014, les membres de la commission préconisent une plus grande décentralisation. Les présidents des fédérations pourraient ainsi être élus par les militants et non par les congrès départementaux. « C’est la fin des notables et l’instauration du suffrage universel à tous les étages », s’est félicitée Mme Kosciusko-Morizet. La date de ces élections internes est encore en débat. Certains voudraient les voir se dérouler avant l’été, d’autres veulent prendre plus de temps.Sur le sujet essentiel de la décentralisation, les autres évolutions restent à préciser. « Certains membres ont proposé d’annexer aux statuts et au règlement intérieur une charte de la décentralisation », indique seulement le rapport. La gestion des flux financiers, source de tensions à l’UMP, ne sera pas totalement décentralisée. Chaque fédération aura des objectifs pour recruter des adhérents et lorsqu’elle aura atteint ce seuil, l’argent de toute nouvelle adhésion pourrait revenir directement à sa fédération.Attirer la société civileAfin d’attirer les membres de la société civile et créer « un parti du XXIe siècle », une formation ouverte « comme le métro à six heures du soir », selon les expressions répétées par M. Sarkozy et avant lui depuis André Malraux par tous les responsables du parti gaulliste et néogaulliste, la commission préconise l’assouplissement du règlement pour créer une fédération spécialisée au sein de l’UMP. Ce type de structure, très adaptée à des mobilisations ponctuelles ou catégorielles, pourrait dorénavant être mis en place par 1 % des adhérents à jour de cotisation issus d’au moins vingt fédérations et trois régions distinctes.Moderniser les instances centralesLe bureau politique est le gouvernement du parti. Afin de le moderniser, le rapport de la commission propose que le nombre de ses membres élus soit porté à quarante (au lieu de trente actuellement) et élus dans différents collèges (élus non parlementaires, cadres, adhérents) afin d’assurer une meilleure représentativité. La commission prône la création de groupes de travail permanents pour alimenter les analyses de fond des secrétaires nationaux.Comme l’avait envisagé la charte de la primaire, la commission précise que si le président de l’UMP est candidat à la primaire, il devra démissionner de ses fonctions au moins quinze jours avant le dépôt de sa candidature. « La direction de l’union sera assurée, jusqu’aux résultats de la primaire, par les autres membres de la direction de l’union », propose le document.Ci-dessous, le document où le futur nom du parti est remplacé par « L’Union » et où les propositions de modification des statuts sont colorées en bleu : Rapport de la commission de révision des statutsMatthieu GoarJournaliste au Monde 03.04.2015 à 13h24 • Mis à jour le03.04.2015 à 13h29 Le sénateur centriste Aymeri de Montesquiou est soupçonné par la Haute Autorité de transparence de la vie publique (HATVP) d'avoir sous-évalué son patrimoine de plusieurs millions d'euros. L'élu avait déjà été sanctionné par la levée de son immunité parlementaire dans le cadre de l'affaire du « Kazakhgate », au moment où le député du Gers avait été le représentant en Asie centrale de Nicolas Sarkozy, alors président de la République. Compte tenu d'un « doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité de ses déclarations, en raison notamment de l'omission d'œuvres d'art et d'avoirs importants détenus à l'étranger ainsi que de la sous-évaluation de son patrimoine immobilier », l'autorité a transmis son dossier au parquet financier, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Le parquet national financier devrait prochainement ouvrir une information judiciaire.D'après la HATVP, le sénateur du Gers a sous-évalué l'un de ses biens immobiliers à Paris de plus de 50 %, a omis de déclaré deux comptes bancaires situés à l'étranger de plusieurs centaines de milliers d'euros chacun au Luxembourg et en Suisse, selon Libération, et a également oublié de déclarer des œuvres d'art pour plus d'un million d'euros. Ce sont les investigations de la Haute-Autorité qui ont révélé ces sous-évaluations. Le sénateur a fait ces fausses déclarations à plusieurs reprises.Lire : Vingt propositions pour plus de transparence dans la vie publiqueSoupçons de commissionsLe 18 mars, le bureau du Sénat avait levé l'immunité parlementaire de ce sénateur inquiété par l'enquête sur des soupçons de commissions perçues en marge de contrats conclus avec le Kazakhstan. Il appartient au groupe UDI-UC (Union centriste) du Sénat. Ce sénateur du Gers était auparavant le représentant de Nicolas Sarkozy en Asie centrale. Son bureau et son domicile avaient été perquisitionnés dans cette affaire liée à des contrats conclus sous la présidence de Nicolas Sarkozy pour un montant total de 2 milliards d'euros, notamment pour l'achat de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.Deux magistrats enquêtent depuis mars 2013 pour des faits présumés de « blanchiment en bande organisée », et de « corruption active d'agents publics étrangers ».  Lire (édition abonnés) : Rebondissements dans le « Kazakhgate »Le nom du parlementaire était également apparu dans les fichiers HSBC dont Le Monde avait pris connaissance, associé à un compte ouvert dans les années 1990 et fermé en 1994, lui-même lié à une société écran au Panama. Une information qu'il avait démentie. Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le dialogue semble bien rompu entre Mathieu Gallet, le PDG de Radio France, et les grévistes qui ont reconduit leur mouvement jusqu’au mardi 7 avril. Vendredi matin, une assemblée générale, qui réunissait 400 à 500 salariés, de source syndicale, a voté à la quasi-unanimité une motion de défiance, qui demande le départ du dirigeant. Texte de la motion de défiancePourquoi ce vote, alors que la résolution de la crise se joue désormais dans les cabinets ministériels, de Bercy à la culture en passant par Matignon ? Ceux-ci planchent actuellement sur le fameux « projet stratégique » remis jeudi par M. Gallet et s’apprêtent à rendre des arbitrages sur les missions et les moyens de l’entreprise publique ces prochaines années.« L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’i-Télé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue.« M. Gallet se sert des antennes de Radio France pour sa communication personnelle, alors qu’il n’arrive plus à mettre les partenaires sociaux autour d’une table », a poursuivi M. Quennesson. De fait, les négociations sociales sont en berne depuis le 30 mars, date du dernier échange formel entre la direction et les délégués du personnel.Depuis le début de la crise, le 19 mars, le fait que le PDG s’exprime plus volontiers dans les médias ou dans les rédactions que face aux délégués syndicaux est un reproche récurrent. « M. Gallet est totalement discrédité, il s’avère incapable de diriger Radio France et d’incarner les valeurs fortes et intangibles de la radio publique », juge sèchement le texte.L’idée d’une médiation a été à nouveau évoquée par les représentants syndicaux dans leurs contacts, cette semaine, avec des politiques. Pour le moment, le prochain rendez-vous avec le PDG est fixé au mercredi 8 avril, lors d’un comité central d’entreprise où le projet sera présenté.Mais cette personnalisation du conflit ne fait pas l’unanimité au sein de la Maison ronde. Ainsi, le Syndicat national des journalistes (SNJ) a déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale. « Je ne sais pas ce que cela changerait d’avoir la tête de M. Gallet : nous nous retrouverions dans un vide et la vraie question des réformes resterait la même », renchérit un journaliste.Le SNJ appelait aussi à la grève vendredi, mais de façon indépendante du mouvement illimité ouvert par cinq autres syndicats. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.« Ce qui pourrait débloquer la situation serait que la tutelle se fasse enfin entendre », résume un journaliste. Et de suggérer que « ce serait bien que le ministère propose de séparer la question des travaux de celle des réformes », pour tenir compte de l’exaspération provoquée par l’interminable réhabilitation, qui perturbe le quotidien et consume la trésorerie.« Ce chantier est le seul sujet sur lequel il y a consensus à Radio France, résume ce journaliste. Sur le reste – faut-il accepter un plan social, ne garder qu’un orchestre, réformer les modes de production  – il y a des débats parmi les salariés. »Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Lemaignen Le sujet ne devait pas être au programme. Vendredi 3 avril, syndicats, patronat et gouvernement se sont réunis non pour discuter d’une réforme du contrat de travail mais pour faire un premier bilan de la dernière réforme du marché du travail de 2013. Au final, la proposition du Medef concernant un « CDI sécurisé » pour l’employeur, plus facile à rompre, a tout de même été évoqué, selon plusieurs participants.L’organisation patronale évoque notamment des « motifs incontestables de rupture », comme l’évolution négative du marché ou la baisse du chiffre d’affaires qui autoriseraient un employeur à licencier, ou encore un « contrat de projet » qui prendrait fin au terme de la mission pour laquelle il a été signé. « Le débat sur le contrat de travail est un débat qu’il faut arrêter tout de suite », avait prévenu Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, en arrivant à la conférence de vendredi.AmbiguïtésLes prises de parole du gouvernement avaient entretenu la confusion sur ses intentions. Dans un entretien au magazine Challenges, publié le 1er avril mais réalisée le 27 mars, Manuel Valls avait dit son intention de remanier le code du travail. Mardi, le premier ministre déclarait sur RMC-BFMTV que cela n’était « pas dans les projets du gouvernement ». Simple concession tactique aux « frondeurs » du PS, selon l’hebdomadaire.« Je ne serai pas le ministre du travail qui réformera le code du travail, en tout cas le contrat de travail », avait quant à lui assuré François Rebsamen sur i-Télé, tandis que le ministre de l’économie Emmanuel Macron avait lui semblé prendre une position contraire en souhaitant, jeudi, que le « droit à l’erreur » en matière d’embauche soit reconnu aux employeurs.Il n’est pas sûr que les discussions de vendredi aient levé les ambiguïtés. Selon M. Berger, le gouvernement a indiqué « qu’il n’y aurait pas de nouveau contrat de travail ». François Asselin, le patron de la CGPME, a lui aussi « senti que, pour l’instant, la porte était plutôt fermée du côté du gouvernement ». Mais pour Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, « cela ne veut pas dire que ça ne reviendra pas par la fenêtre ». Une impression que confirmait le représentant du Medef Jean-François Pilliard, pour qui « à ce stade, il n’y a eu aucune conclusion ».Le sujet pourrait venir sur la table, explicitement cette fois, au moment de la conférence sociale thématique sur les moyens de favoriser l’embauche dans les petites et moyennes entreprises, prévue en juin.En déplacement dans l’Oise, François Hollande a répété vendredi que « des mesures seront prises en juin pour le soutien à l’embauche » dans les PME, assurant que « donner plus de souplesse » aux entreprises ne signifiait pas « créer de la précarité pour les salariés ».« Des bilans contradictoires »Concernant, le vrai thème de la réunion de vendredi, là encore, les interprétations divergent. La loi de juin 2013, qui a ébauché une « flexi-sécurité » à la française, est « une bonne loi », se sont félicités, vendredi dans un communiqué, les ministres de l’emploi François Rebsamen et de l’économie Emmanuel Macron.Le ministre du travail a annoncé un nouveau « rendez-vous » en mai pour examiner avec les partenaires sociaux « les correctifs législatifs ou réglementaires qu’il pourrait être nécessaire d’apporter ». Pour Philippe Louis (CFTC), « c’est là que les choses sérieuses vont commencer » et « si on doit toucher à l’équilibre de l’accord, ça demande une renégociation ».Selon le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, la rencontre a permis de dresser le constat que « l’accord produisait des résultats » comme sur la négociation des plans sociaux, qui a diminué les contentieux. Mais il a noté aussi des échecs, comme la taxation de certains CDD qui n’a pas réduit la précarité. Jean-Claude Mailly a évoqué, de son côté, « des bilans contradictoires ».« De la flexibilité, il y en a déjà beaucoup »Philippe Martinez a lui été plus catégorique. Pour le secrétaire général de la CGT, les conséquences de la réforme sont « souvent dramatiques » pour les salariés en matière de licenciements économiques notamment. « Les accords en cours ne fonctionnent pas. Le seul indicateur de référence, c’est la courbe du chômage ; or ces mesures n’ont pas donné lieu à ce à quoi on s’attendait », avait attaqué Philippe Martinez le matin sur Radio classique et LCI. Jeudi, l’Insee avait ainsi fait état d’une prévision de hausse du chômage en métropole à 10,2 % à la mi-2015 (contre 10 % fin 2014).« De la flexibilité, il y en a déjà beaucoup », a également commenté M. Martinez. Il faisait notamment référence aux accords de maintien dans l’emploi (AME) lancés par la loi de 2013. Ceux-ci permettent de modifier temporairement les conditions de travail pour soulager les entreprises en difficultés.C’est précisément sur les AME que Jean-Claude Mailly, le responsable de Force ouvrière, avait concentré ses griefs, vendredi matin sur LCI. « Les AME, c’est un des points qui ont coincé parce que ça peut prévoir des baisses de salaire et des augmentations de la durée du travail », avait-il affirmé, disant leur préférer les « accords compétitivité », « que nous avons utilisés de manière assez importante dans des entreprises en difficulté comme PSA ou Renault ».Jean-Claude Mailly : "On a un gouvernement qui tergiverse beaucoup" sur WAT.tv De fait, les AME n’ont pas trouvé leur « public » puisque seuls neuf accords ont été signés depuis leur lancement. Le gouvernement pourrait envisager de faciliter les conditions d’accès au dispositif, ou de porter de deux à trois ans la durée maximale de modification des conditions de travail, pour que davantage d’entreprises y aient recours. Mais M. Mailly estime que « le Medef n’obtiendra pas satisfaction » sur le point d’étendre les AME à toutes les entreprises, y compris celles qui ne sont pas en difficulté. Le patron de la CFDT Laurent Berger a lui aussi opposé une fin de non-recevoir à cette hypothèse.Julien LemaignenJournaliste au Monde 03.04.2015 à 10h30 • Mis à jour le03.04.2015 à 11h48 | Abel Mestre Avec Jean-Marie Le Pen, les provocations se suivent et se ressemblent. Le président d’honneur du Front national a réitéré, jeudi 2 avril sur RMC, ses propos qualifiant les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ». Une sortie dénoncée par Marine Le Pen, qui a déclaré au Monde être « en profond désaccord sur la forme et le fond » avec son père.M. Le Pen est un habitué du sujet. Depuis la première affaire du « détail », sur RTL en 1987, il a répété ses propos à plusieurs reprises, ce qui lui a valu plusieurs condamnations. Jean-Marie Le Pen, lui, reste inflexible et assume ses propos : « Je ne marche pas à quatre pattes, je suis un homme debout. Je pense tout ce que je dis, mais je ne dis pas tout ce que je pense », confiait-il jeudi au Monde.Cette nouvelle provocation a immédiatement déclenché une pluie de condamnations politiques. Pour Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, ces propos sont « inqualifiables ». Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, s’est dit quant à lui « consterné » par ces paroles « indignes et contraires aux valeurs de la République ». Le parquet de Paris a, de son côté, ouvert, jeudi, une enquête pour contestation de crime contre l’humanité.Lire aussi :Le FN embarrassé par une nouvelle affaire russeMais la tempête a aussi lieu au sein même du Front national. De plus en plus de dirigeants se disent lassés des provocations cycliques de M. Le Pen, à commencer par sa présidente, Marine Le Pen. Surtout que ces saillies interviennent à chaque fois au moment précis où le parti est au cœur de l’actualité et où Mme Le Pen souhaite donner du crédit à sa stratégie de « dédiabolisation ». « Néant médiatique »De ce point de vue, l’histoire se répète. Le jour de l’élection de sa fille à la tête du FN, en janvier 2011, Jean-Marie Le Pen déclare, à propos d’un journaliste qui disait avoir été molesté par le service d’ordre et avoir subi des insultes à caractère antisémite : « Il a dit que c’était parce qu’il était juif qu’il avait été expulsé. Ça ne se voyait ni sur sa carte de presse ni sur son nez, si j’ose dire », avait alors lancé Jean-Marie Le Pen devant sa fille médusée. Un an plus tard, au cours de la convention présidentielle du FN, M. Le Pen déclame un poème de l’écrivain collaborationniste Robert Brasillach, L’Enfant Honneur, lors d’un discours sur l’honneur en politique. Juste avant les élections européennes de 2014, M. Le Pen n’hésite pas à présenter « Monseigneur Ebola » comme solution à « l’explosion démographique ». Enfin, en juin 2014, juste après les européennes, M. Le Pen déclare à propos de plusieurs artistes opposés au FN, dont Patrick Bruel, chanteur de confession juive : « On fera une fournée la prochaine fois. » Une « faute politique », estime alors Marine Le Pen.« L’argument consistant à dire que les polémiques arracheraient le Front au néant médiatique est faux. C’est lui [Jean-Marie Le Pen] qu’elles arrachent au néant médiatique », s’énerve Mme Le Pen, en congé à l’étranger pour quelques jours. Pour elle, de telles déclarations freinent la progression de son parti, dans la mesure où elles empêcheraient le ralliement d’électeurs venant de la droite parlementaire.« Storytelling »« Ce genre de propos n’affaiblit pas forcément Marine Le Pen, tempère Cécile Alduy, enseignante à Stanford (Etats-Unis), membre de l’Observatoire des radicalités de la Fondation Jean-Jaurès et auteure, avec Stéphane Wahnich, de Marine le Pen prise aux mots (Seuil, 304 pages, 19,50 euros). Cela renforce le storytelling de la dédiabolisation, car cela permet à Marine Le Pen de se différencier de son père en affirmant une divergence profonde. »Dans l’entourage de Marine Le Pen, la réaction publique la plus virulente aura été celle de Gilbert Collard, député Rassemblement Bleu Marine du Gard, mais non encarté au FN. Jeudi, l’avocat n’a pas caché son énervement sur Twitter. « La Shoah est l’abomination des abominations et [Jean-Marie Le Pen] un tract ambulatoire pour Manuel Valls, c’est désespérant ! », a-t-il écrit sur le réseau social. Réponse cinglante de Jean Marie Le Pen, toujours sur Twitter : « Ferme donc ta gueule, espèce de collard ! »Mais ce que craignent surtout les frontistes aujourd’hui, ce sont les dommages politiques de cette affaire sur la campagne régionale en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, où M. Le Pen est censé être tête de liste. « Il vient de nous faire perdre une région que l’on pouvait gagner. Déjà que c’était mal engagé à cause de son âge… », soupire un cadre « mariniste » pour qui cette sortie prouve que M. Le Pen « n’a pas changé ».« Il ne veut pas du pouvoir, il ne veut pas gagner mais seulement amuser la galerie », explique ce dirigeant du FN.Abel MestreJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Après l’usine PSA de Trémery (Moselle) la semaine précédente, le président continuait inlassablement son tour de « la France qui gagne », vendredi 3 avril, dans une forge de Trie-Château (Oise). Mais en plus des traditionnelles assurances sur l’imminence d’une reprise, égrenées avec insistance depuis un mois, François Hollande y a apporté dans sa besace des annonces : des mesures destinées à favoriser l’investissement industriel dans les PME.La preuve par l’exemple : dans cette usine spécialisée dans la forge de pièces métalliques pour la construction aéronautique ou ferroviaire, sauvée de la disparition par le groupe Le Bronze Alloys, M. Hollande a symboliquement « signé » un prêt de 10 millions d’euros accordé par des assureurs à l’entreprise. Un dispositif initié en 2013, permettant aux assureurs de financer des entreprises, qui a déjà permis de lever 14 milliards d’euros, dont 8 milliards ont déjà été investis. Désireux d’« aller plus loin », le chef de l’Etat, accompagné par des assureurs français et étrangers, a annoncé la création d’ « un nouvel outil : un fonds d’investissement de plus d’un demi-milliard d’euros qui investira dans le capital des entreprises », lequel « commencera à investir dès ce mois-ci dans les entreprises en France. »« Ouvrir une fenêtre »Avec ce fonds de 535 millions d’euros, destiné aux PME, « l’idée est de franchir une nouvelle étape, afin que les assureurs financent plus massivement les entreprises, non plus en dette, mais en capital », explique-t-on à l’Elysée. « Ce qui est vrai ici l’est aussi de toute l’économie. La clef de la reprise économique, c’est l’investissement », a expliqué M. Hollande. « Les signes d’amélioration se multiplient : les Français consomment plus, les entreprises retrouvent des marges de manœuvre, l’euro baisse, le prix du pétrole également. Mais c’est en investissant que les entreprises françaises pourront bénéficier de la reprise et se remettre à embaucher », a-t-il poursuivi.Pour ce faire, le président a également annoncé la mise en place, cette année, d’un « dispositif de soutien temporaire à l’investissement productif, ciblé sur le renouvellement des capacités de production ». Un dispositif qui sera précisé d’ici au séminaire gouvernemental du mercredi 8 avril, dont l’objectif est de rapidement « ouvrir une fenêtre » alors que l’investissement privé tarde à repartir. Il sera ciblé sur les investissements productifs, robotisation et machines, « pour créer rapidement des emplois », espère l’Elysée. François Hollande a expliqué que « l’Etat et la Caisse des dépôts et consignations devront notamment se mobiliser pour accélérer les décisions d’investissement des collectivités locales dans tous les territoires », selon des modalités dont les contours exacts restent là aussi à dessiner.François Hollande a par ailleurs annoncé que les « prêts de développements », des prêts jusqu’à cinq ans, de la Banque publique d'investissement (BPI) en faveur des entreprises allaient être « portés jusqu'à 8 milliards d'euros ».Au-delà du constat économique, tel qu’effectué par l’Insee, la portée du discours présidentiel, cinq jours après la déroute des socialistes aux élections départementales, est éminemment politique, le scrutin ayant révélé selon l’Elysée « la perception d’une impatience vis-à-vis des résultats et la nécessité très claire de mettre en coup d’accélérateur », comme de mettre en avant des « sujets de rassemblement ». Car M. Hollande ne fait que répondre à une demande formulée de longue date par de nombreux visiteurs, mais aussi à une exigence d’une partie de sa gauche et des frondeurs socialistes. « Nous ne faisons pas des réformes pour les entreprises, nous soutenons les entreprises pour qu’elles investissent », devait ainsi conclure M. Hollande.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 03.04.2015 à 09h42 • Mis à jour le03.04.2015 à 18h32 | Nicolas Chapuis La compétition au PS est déjà sur les rails. Le courant « cohérence socialiste », mené par les quatre députés Karine Berger, Valérie Rabault, Yann Galut et Alexis Bachelay, a décidé de déposer sa propre motion pour le congrès de Poitiers du 5 au 7 juin. Ils font alliance pour l'occasion avec trois autres premiers signataires de contributions générales, Dominique Bertinotti, l'ancienne ministre de la famille, Nicolas Brien et Madeleine Ngombet.Le nom de cette future motion n'a pas encore été arrêté. Mais c'est Karine Berger, la députée des Hautes-Alpes, qui sera la première signataire. « Le message qu'on veut faire passer est : “Qu'est-ce qu'on fait pour les déçus de la gauche ?” », explique-t-elle. Pour développer leurs idées et faire le bilan de la défaite aux départementales, les membres de la motion ont publié une tribune dans Le Monde, jeudi 2 avril, intitulée « Dans socialiste, il y a social, et le PS l'a oublié ». « Entre une gauche fantasmée et une gauche de gestion, il y a la place pour une gauche de transformation », estiment-ils dans ce texte. « On doit faire en sorte que le Parti socialiste redevienne l'instance d'arbitrage quand on est au pouvoir », explique Mme Berger.D’autres motions à venirCes élus qui font partie de la majorité actuelle dans le parti ont donc refusé de se joindre à Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS. « Sa motion agrège le gouvernement, alors que nous on veut justement poser la question du rapport du parti à l'exécutif », explique la députée des Hautes-Alpes.D’autres motions devraient bientôt suivre le mouvement, la date limite de dépôt étant fixée au conseil national du 11 avril. M. Cambadélis a l’intention de faire la sienne. L’aile droite du parti, menée par Gérard Collomb et Jean-Marie Le Guen, menace de faire la sienne si l’actuel premier secrétaire du parti n’intègre pas leurs idées dans son texte. Les frondeurs à la gauche du PS sont, eux, au milieu de négociations internes pour écrire le texte et désigner le premier secrétaire. Martine Aubry, qui a demandé à François Hollande des inflexions dans sa politique économique, attend de son côté de voir ce qu’elle va obtenir. Son choix final – rejoindre l’une ou l’autre des motions, ou faire la sienne – déterminera en partie l’équilibre des forces au congrès.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.04.2015 à 18h17 • Mis à jour le03.04.2015 à 11h45 Quatre jours après le second tour des élections départementales, les quatre-vingt-dix-huit conseils départementaux élisaient leurs président(e)s jeudi 2 avril. La moitié d'entre eux n'occupaient pas cette fonction avant l'élection, une proportion relativement forte, due aux nombreux changements de majorité.Lire : Qui sont les nouveaux présidents de départements ?Cherchez ci-dessous le nom du (de la) président(e) de votre département : Francis Gouge (Créteil, correspondant) Christian Favier a retrouvé sans surprise son fauteuil à la présidence du conseil général du Val­-de- Marne, restant ainsi le seul communiste à la tête d’un département. Il a été élu, dès le premier tour, par 28 voix contre 22 à son adversaire UMP, Olivier Capitanio. Aucun bulletin tant à gauche qu’à droite n’a manqué à chacun des deux candidats.Lire aussi :Dans le Val-de-Marne, les communistes conservent un dernier bastionElu conseiller général, puis départemental, du canton de Champigny Ouest depuis 1994, et président depuis 2001, année où il a succédé à un autre communiste, Michel Germa, M. Favier confie qu’il a vécu la plus difficile élection à laquelle il s’est présenté, « en raison des contextes politique et institutionnel avec notamment la remise en cause des départements ».Devant « la situation politique si particulière avec la montée de la droite, il a été jugé utile, dit-il, que je puisse continuer ». Il y a près de deux ans, il avait laissé entendre qu’il ne se représenterait pas, donnant la préférence à son mandat de sénateur, pour lequel il a été élu pour la première fois en 2011. Quoi qu’il en soit, en 2017, il devra choisir. D’ici là, il entend exercer pleinement sa présidence, se refusant à la qualifier de transition. Son élection est la marque d’un apaisement des relations entre PCF et PS.« Faiseurs de roi »En février, Luc Carvounas, sénateur et maire d’Alfortville et premier fédéral du Parti socialiste, menaçait de ne pas participer à l’exécutif départemental : « Nous nous réservons le droit d’être ou non dans la majorité, une fois les élections achevées, en fonction de la manière dont se sera déroulée la campagne. (…). Nous préférons avec Abraham Johnson, président du groupe socialiste et républicain au sein du conseil général, être un groupe sans délégation d’exécutif mais un groupe qui pèse. »Il rappelait même, une autre fois, à ses camarades communistes que « les faiseurs de roi dans une assemblée de gauche, demain, et ce quel que soit le rapport de forces seront les socialistes ». Le groupe UMP étant le plus nombreux, leur entente était inévitable mais sur quelles bases et à quel prix. Signe de relations apaisées, le PS qui a perdu deux sièges garde le même nombre de vice-­présidents et M. Johnson précédemment conseiller général délégué devient 2e vice-­président.Bien évidemment, la droite, par la voix de son leader Olivier Capitanio n’a pas manqué d’essayer d’enfoncer un coin dans cette alliance qu’elle qualifie de « mascarade », déclarant « sur le fond, on sait qu’ils ne sont plus d’accord sur rien. Vous allez devoir consacrer davantage de temps à vos divergences qu’au bien-être des Val-de-marnais ». M. Capitanio devait aussi s’attaquer au découpage électoral, cause selon lui de la défaite de la droite qui a réuni près de 52 % des voix. « Vous avez juridiquement le pouvoir alors que vous êtes politiquement minoritaires », a-t-il lancé à l’ensemble de la gauche départementale. Ce à quoi M. Favier a répliqué : « En gardant les anciens cantons, les projections qui ont été faites montrent que le département n’aurait pas basculé. La gauche en aurait gagné 26 sur 49. » Olivier Capitanio concluait son intervention par une formule qui annonce bien des joutes futures : « Notre mandature commence sous de mauvais hospices. » Francis Gouge (Créteil, correspondant)Journaliste au Monde Raphaëlle Bacqué La famille Bompard a un temps espéré que l’UMP proposerait une alliance à la Ligue du sud pour prendre la présidence du Vaucluse. « Il faut faire l’union des droites », clamaient encore juste avant le vote, jeudi 2 avril au matin, l’épouse et le fils du maire d’Orange, élus trois jours auparavant au conseil général. La droite s’est cependant bien gardée de se compromettre avec ce petit parti d’extrême droite rival du Front national.Lire aussi :Les militants du Vaucluse attendent « la prochaine fois »Malgré l’égalité parfaite du nombre de siège entre la gauche et la droite, l’UMP savait qu’elle pourrait faire tomber dans son escarcelle ce département présidé jusque-là par les socialistes… au bénéfice de l’âge.« Gaulliste de gauche pompidolien » Le scrutin s’est donc déroulé comme elle l’avait prévu : aux deux premiers tours de scrutin, Max Raspail, présenté par l’Union de la gauche et Maurice Chabert (DVD) pour l’UMP ont obtenu chacun douze voix sans réunir de majorité absolue. C’est donc après le troisième tour que, conformément à la loi, le doyen d’âge Maurice Chabert, 71 ans, professeur à la retraite et maire de Gordes, l’un des plus beaux villages du Luberon, a accédé à la présidence du Vaucluse.Se définissant comme un « gaulliste de gauche pompidolien », M. Chabert a nommé neuf vice-présidents de droite et promis une « gestion sobre et équitable dans l’intérêt public départemental et du développement économique, source d’emplois » en luttant « contre le gaspillage » et sans augmenter la fiscalité.A l’issue des trois tours, le candidat FN Hervé de Lépineau a eu seulement la satisfaction de constater que les quatre conseillers de la Ligue du sud s’étaient peu à peu reportés sur son nom. La députée Marion Maréchal-Le Pen, chef de file du FN dans le département, n’avait même pas fait le déplacement.Raphaëlle Bacquégrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.04.2015 à 17h19 • Mis à jour le03.04.2015 à 11h46 | Alexandre Pouchard Les 98 départements qui renouvelaient leurs conseillers départementaux élisaient jeudi 2 avril leurs présidents. Si la très grande majorité des élections ne constituaient pas de surprise, quelques-unes étaient particulièrement surveillées, la majorité politique étant incertaine et pouvait dépendre du choix de certains conseillers étiquetés « divers » ou d'alliances entre partis.Les scrutins de jeudi ont ainsi permis :à la droite de conserver l'Aisne, après une situation indécise au soir du second tour.au PS de conserver le Gard après que l'UMP s'est retirée de l'élection, laissant seuls les socialistes face au FN ;de confirmer la bascule de la Charente à droite avec la victoire de François Bonneau (divers droite) ;de confirmer la seule bascule à gauche de ces élections départementales, en Lozère ;de mettre fin à trente ans de règne de Jean-Michel Baylet dans le Tarn-et-Garonne, qui a renoncé à se présenter au dernier moment face à une fronde jusque dans son propre campde confirmer la bascule du Vaucluse en faveur de l'UMP, qui a emporté le scrutin grâce à un candidat plus âgé.Ces élections permettent de dessiner un profil de l'ensemble des président(e)s de départements. Dans les chiffres ci-dessous, nous avons intégré Paris (à la fois ville et département) ainsi que la Guyane et la Martinique, départements qui ne votaient pas les 22 et 29 mars. 10 femmes La première élection paritaire en France, qui imposait des binômes obligatoirement composés d'un homme et d'une femme, n'a pas été suivie d'effet au plus haut niveau des exécutifs départementaux. Sur les 4 333 conseillers départementaux (en incluant Paris, la Guyane et la Martinique), 2 145 sont des femmes, soit 49,5 %. Mais sur les 101 départements, seuls 10 présidents sont des femmes. 58,2 ans C'est l'âge moyen des président(e)s des conseils généraux. Cela représente une baisse de quatre ans par rapport à l'âge des président(e)s sortants (62,4 ans). Les dix femmes sont, en moyenne, plus jeunes (53,8 ans) que les 91 hommes (58,7 ans).Le plus jeune président est Sébastien Lecornu, 28 ans, élu jeudi président (UMP) du conseil départemental de l'Eure. La doyenne, âgée de 74 ans, est Josette Borel-Lincertin, présidente (PS) de la Guadeloupe.66 départements Il ne s'agit que d'une confirmation après la vague bleue qui a submergé les scrutins des 22 et 29 mars : la droite contrôle désormais 66 départements, contre 40 avant l'élection. Parmi eux, l'UMP contrôle le plus de départements (45), devant l'UDI (14) et des divers droite (7). A ceux-là, on peut ajouter le Tarn-et-Garonne, présidé par un candidat sans étiquette mais élu grâce à la droite.Au sein de la gauche, qui contrôle désormais 33 départements, le PS en contrôle la grande majorité (26), devant le PRG (3), des divers gauche (3) et le Front de gauche (1). #container_1427988997434{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_1427988997434{ height:500px; } #container_1427988997434 .titre{ position:relative; z-index:5 } #container_1427988997434 .titre:before{ font-size:13px; content:"▶ "; vertical-align: middle; } #container_1427988997434 .subtitre{ display:block; }La droite contrôle 66 départements(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } });//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_1427988997434", backgroundColor: 'rgba(255,255,255,0)', borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'default' } this.credits.element.onclick = function(){} } } }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400"], credits:{ enabled:true, text:"", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: ""}, plotOptions: { series: { connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null } }, pie:{ dataLabels:{ enabled:false }, showInLegend:true } }, yAxis:[{ id:"gauche", title:{ text:"" }, showEmpty:false, labels:{ format: "{value} " }, min:null, max:null, endOnTick:false, startOnTick:false, reversed:false, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align:"center", verticalAlign:"middle", textAlign:"center" } }] }, { id:'droit', reversed:false, opposite:true, showEmpty:false, title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}' } }], xAxis:{ type:"linear", categories:["UMP","PS","UDI","DVD","DVG","PRG","Divers","FG","MoDem"], title:{ text:"" }, labels:{ format:'{value}', step:"", staggerLines:"", rotation:0 }, plotBands:[{ color:"#2f5ea1", from:"", to:"", label:{ useHTML:true, text:"", align: "center", verticalAlign: "middle", textAlign:"center" } }] }, tooltip:{ useHTML:true, valueSuffix:"", shared:false, backgroundColor:{ linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [ [0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0'] ] }, borderWidth: 1, borderColor: '#AAA', valueDecimals: 0, xDateFormat: "" }, legend:{ enabled:false, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Présidents de départements", "type": "", "yAxis": 0, "stack": "", "data": [ [ "", 45 ], [ "", 26 ], [ "", 14 ], [ "", 7 ], [ "", 3 ], [ "", 3 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ], [ "", 1 ] ], "color": "#0386c3" }] }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);50 % La moitié des présidents des conseils départementaux occupaient déjà cette fonction avant l'élection. Autre façon d'interpréter : l'autre moitié d'entre eux ne l'occupaient, un nombre justifié par les nombreux changements de majorité lors de l'élection. Parmi eux, 11 n'étaient même pas conseillers généraux avant d'être élus le 22 ou le 29 mars.25 ans C'est le président (divers droite) de l'Aube, Philippe Adnot, qui a la plus longue longévité à la tête d'un département. Réélu jeudi, cela fait vingt-cinq ans qu'il occupe cette fonction. Vous pouvez rechercher le président de votre département :Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Inconnu sur la scène nationale, François Durovray, élu président du conseil général de l’Essonne, jeudi 2 avril, a surgi de son canton lundi 30 mars. Au lendemain du second tour des élections départementales, cet ancien responsable local des jeunes du RPR va réussir là où la gauche a échoué pendant toute la campagne : faire chuter George Tron. La veille encore, M. Tron, député UMP et maire de Draveil, multipliait les duplex à la préfecture d’Evry pour évoquer « sa plus belle victoire politique ». Après avoir animé la campagne et pris la parole lors du meeting de Nicolas Sarkozy à Palaiseau, le 16 mars, l’ancien secrétaire d’Etat chargé de la fonction publique vient d’être réélu sur son canton de Draveil et de faire tomber la majorité socialiste au pouvoir depuis 1998.Au soir du second tour, il savoure son triomphe sans voir venir la fronde. Dès lundi matin, François Durovray, maire de Montgeron, annonce qu’il brigue aussi la candidature. Lui et ses proches réclament un vote à bulletins secrets lors de la réunion des élus de droite. Il est investi par 15 voix contre 12. Les démêlés judiciaires de M. Tron, qui conteste son renvoi aux assises pour viols et agressions sexuelles devant la Cour de cassation, a gêné une partie de la droite. Il crie au complot politique. « Ce n’est pas la voix de Debout la France, c’est-à-dire la voix de l’extrême droite qui va peser au sein de notre majorité », déclare-t-il au Monde.« Des liens, mais pas la même stratégie »François Durovray est effectivement un proche de Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et député de la circonscription où se situe la commune de Montgeron. M. Durovray a ainsi dirigé sa campagne pour la mairie d’Yerres en 1995 ou participé au club Debout la République qu’avait fondé M. Dupont-Aignan au sein de l’UMP. Mais contrairement à ce dernier, le nouveau président du conseil départemental de l’Essonne n’a jamais quitté l’UMP. « Il y a des liens entre nous mais nous n’avons pas choisi la même stratégie », a-t-il confié au Monde.M. Durovray est ensuite sorti de l’ombre de son mentor, en échouant aux municipales de 2008 à Montgeron, avant de devenir conseiller régional en 2010, un mandat pendant lequel ce spécialiste de la gestion des collectivités locales a notamment travaillé sur le dossier des transports publics.« Je serai un président essonnien, a-t-il déclaré jeudi devant le conseil départemental. Ce département, c'est l'engagement de ma vie. Mes racines sont ici. J'ai mené dans cette enceinte mes premiers combats politiques. »Matthieu GoarJournaliste au Monde Laurie Moniez (Lille, correspondance) Il revendique de nombreux amis à droite… et à gauche. D’ailleurs, il aime rappeler que la salle à manger de sa permanence, installée à l’étage d’une grande maison du centre-ville de Lille, a reçu, à l’abri des regards, plus d’un socialiste lillois. Difficile de trouver des ennemis à Jean-René Lecerf, nouveau président UMP du conseil général du Nord. Même Martine Aubry l’a salué, dimanche 29 mars, pour avoir ouvertement fait barrage au Front national et refusé le « ni-ni » prôné par Nicolas Sarkozy.Lire aussi :Jean-René Lecerf, le tombeur du PS dans le NordLe sénateur du Nord assume son côté « consensuel ». Revendique haut et fort son « gaullisme social ». Et garde la tête haute quand, en 2011, l’UMP lui refuse l’investiture aux sénatoriales. Sa dissidence ne lui empêche pas d’être réélu au Sénat autour d’une liste de rassemblement humaniste de droite et du centre-droit. L’ancien maire de Marcq-en-Barœul (1994-2001), commune bourgeoise de la métropole lilloise, est « un homme libre ».Favorable au non-cumul des mandats (il quitte le Sénat dans un mois), ce rapporteur de nombreuses lois, notamment sur l’univers carcéral, est le seul élu UMP à avoir voté la réforme pénale de Christiane Taubira. De quoi s’attirer les foudres de la droite dure.Désamour pour la « ligne » BuissonAmusé de voir que Nicolas Sarkozy a retrouvé son numéro de téléphone la semaine dernière, Jean-René Lecerf ne cache pas son désamour pour la « ligne » Buisson et la droitisation de la fin de mandat de Sarkozy.A 63 ans, il invite « tous les hommes et femmes de bonne volonté » à le rejoindre pour redresser la situation financière du conseil général. « Et si Patrick Kanner peut rester ministre, j’en serais très heureux », dit-il à propos de l’ancien président du conseil général socialiste, aujourd’hui ministre de la ville, de la jeunesse et des sports. Après tout, les relations de ce Valenciennois avec l’ancien maire de Lille Pierre Mauroy « ont toujours été idylliques » lorsqu’il était vice-président à la communauté urbaine dans les années 1990. Conseiller général depuis 1988, actuel chef de file de l’opposition lilloise, Jean-René Lecerf va devoir composer avec une jeune garde UMP du Nord sarkozyste. « On se retrouve sur le gaullisme, sur une admiration pour Philippe Séguin, se rassure Jean-René Lecerf, et malgré tout, ça ne nous empêche pas d’avoir parfois des opinions différentes. »Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 07.04.2015 à 10h00 Il n’y a pas eu de « rapport enterré par le gouvernement » sur le gaz de schiste, a assuré le secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat et à la simplification Thierry Mandon, mardi 7 avril sur i-Télé. Réagissant à la publication par Le Figaro d’un document sur « les nouvelles technologies d’exploration et d’exploitation des gaz de schiste » rendu en 2014 à Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, Thierry Mandon a jugé que ce « rapport soi-disant secret » provoquait « beaucoup de mouches pour pas grand-chose ». « Des notes confidentielles aux ministres, c’est assez fréquent », a t-il rappelé.Ce document conclut à la faisabilité d’exploiter des gaz de schiste par la technologie de « stimulation au fluoropropane », et non par la « fracturation hydraulique », interdite en France depuis 2011. Il souligne combien la France pourrait en tirer parti, en termes de croissance et d’emplois, et préconise une première phase d’expérimentation, par micro-forages en Ile-de-France et dans le Sud-Est.Lire aussi : Plus de 60 % des Français contre l’exploitation du gaz de schiste« La position qui avait été arrêtée sur le gaz de schiste, c’était que la technologie actuelle ne permet pas de s’en servir », a rappelé M. Mandon sur i-Télé.Lire aussi : La fracturation hydraulique restera interditeIl a également feint de s’interroger : « Si cette nouvelle technologie est efficace, pourquoi n’est-elle pas déjà utilisée dans le monde ? » La stimulation au fluoropropane n’a pas séduit d’autres pays – même aux Etats-Unis, où l’exploitation massive des gaz de schiste a contribué à réduire la dépendance aux énergies importées.Lire aussi :Les États-Unis s’attaquent à la réglementation de la fracturation hydrauliqueLire aussi :L’Algérie face à la révolte anti-gaz de schisteEn conséquence, juge M. Mandon, « ce n’est pas à la France de faire les frais d’une telle expérimentation ». Selon lui, « on découvre aux Etats-Unis les dégâts environnementaux colossaux » que provoque l’exploitation du gaz de schiste. De plus, estime-t-il, « ce ne sont pas des experts qui parlent dans ce rapport, c’est l’entreprise ». David Revault d'Allonnes François Hollande s’est rendu à la maison d’Izieu (Ain), lundi 6 avril, au Mémorial des enfants juifs exterminés. Le 6 avril 1944, au petit matin, les SS et la Gestapo dépêchés par Klaus Barbie faisaient irruption dans ce refuge situé au bout d’une route serpentant entre vignes et petits villages, où des dizaines d’enfants de familles juives de toutes origines avaient trouvé asile depuis mai 1943. Arrêtés, 44 enfants et 7 adultes furent tous déportés et assassinés, à la seule exception d’une éducatrice.Soixante et onze ans après, il s’agissait pour le président de la République à la fois de commémorer cet événement, de souligner la politique mémorielle pratiquée en ce lieu accueillant chaque année des centaines d’élèves, et de se recueillir sur « le théâtre d’un crime abominable » tout en saluant « un symbole de mémoire et de fraternité ». « Les lieux de mémoire sont là pour mettre les consciences en éveil », a ainsi rappelé M. Hollande, qui a défini « le message d’Izieu » comme « celui de l’engagement », mais aussi « de la République » et « de la fraternité ».Après François Mitterrand, qui s’y était rendu pour l’inauguration du Musée mémorial en avril 1994, François Hollande est le second chef de l’Etat à effectuer le déplacement en ce lieu éminemment symbolique de la déportation des 76 000 juifs de France, dont 11 400 enfants. « Le temps ne doit pas effacer cela. S’il y parvenait, ce serait que la République aurait renoncé à demeurer elle-même », avait à l’époque prévenu M. Mitterrand. Son propos intervenait sept ans après la condamnation à perpétuité de Klaus Barbie, en 1987, par la Cour d’assises du Rhône, laquelle, avait-il alors estimé « ne nous exempte pas de (…) la lutte quotidienne contre les germes d’un mal qui guette nos sociétés ». Il avait condamné « des propos, des insultes, des inscriptions sacrilèges, des profanations de tombes ».« Mission éducative »Vingt et un ans plus tard, alors qu’en France l’antisémitisme ressurgit et que des attentats visent spécifiquement des juifs, l’Elysée avait conçu cette commémoration comme un « message particulièrement actuel ». « Plus que jamais, l’Histoire nous livre des leçons pour le présent. Elle nous rappelle qu’il y a besoin de combattants pour prévenir et pour vaincre la barbarie », a ainsi expliqué le chef de l’Etat.Un peu plus d’un mois après s’être rendu au cimetière juif saccagé de Sarre-Union (Bas-Rhin) et à Auschwitz (Pologne) pour le 70e anniversaire de la découverte du camp, François Hollande poursuit donc sans relâche ses efforts d’édification. « Dans notre civilisation de l’image et de l’information continue, les lieux de mémoire et les outils qu’ils proposent sont aussi une indispensable école du discernement et du rappel aux faits historiques face à toutes les falsifications », a-t-il rappelé, avant d’expliquer que le plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, prochainement présenté par le premier ministre, « fera une place essentielle à la mission éducative » et « prévoit que chaque élève entrera en contact avec un lieu de culture, d’histoire et de mémoire, à chaque temps de la scolarité, primaire, collège et lycée ».Message politiqueM. Hollande a aussi expliqué que « le tronc commun de formation de tous les futurs professeurs du premier comme du second degré fera également une place prioritaire à l’enseignement laïc du fait religieux et à la lutte contre les préjugés racistes et antisémites ». « Les mémoires personnelles et familiales agissantes jusqu’à maintenant s’estompent, estime la présidente de la Maison d’Izieu, Hélène Waysbord, enseignante retraitée, écrivaine et fille de déportés. Le moment est venu de poser un nouveau jalon, de conserver ce passé en mémoire, non seulement comme un mémorial, mais un élément pour penser le présent et imaginer l’avenir, et de réveiller ceux qui disent qu’on a trop entendu parler de la Shoah et qu’il faut passer à autre chose. »Une semaine après le second tour des départementales, qui a vu le FN confirmer son ancrage électoral, M. Hollande a également délivré à Izieu un message très politique : « Le repli et le rejet sont des poisons mortels pour une nation. La France succomberait si elle y succombait », a martelé le président, citant Albert Einstein : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. »David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cécile Chambraud L’« après-Charlie » était bien présent dans l’esprit de beaucoup des milliers de musulmans qui se sont pressés à la 32e rencontre annuelle organisée par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), du 3 au 6 avril, au parc des expositions du Bourget, près de Paris. Ce grand rassemblement, mélange de foire, de congrès et de salon, qui se tient chaque année à Pâques, attire des acteurs de l’islam, engagés dans la vie spirituelle, dans des associations, le commerce, la culture… On y vient en famille acheter des vêtements, des livres, écouter des conférenciers ou assister à des débats. Cette année, les organisateurs avaient prévu plusieurs discussions autour des questions (re) soulevées après les attentats de janvier à Paris à propos de l’islam en France, en particulier sur la radicalisation, l’islamophobie, la laïcité et la liberté d’expression.Amar Lasfar, le président de l’UOIF, s’est employé à mettre en avant la « loyauté » des musulmans envers « la République ». Alors que, depuis janvier, le premier ministre, Manuel Valls, s’est inquiété à plusieurs reprises de « l’influence des frères musulmans », mouvance dont est issue l’UOIF, dans les « quartiers », M. Lasfar a vanté « le travail de prévention » fait par les responsables religieux envers « les radicaux supposés ». « On a échoué avec cinq d’entre eux [Mohammed Merah, Mehdi Nemmouche, les frères Kouachi et Amedy Coulibaly], mais qu’en est-il des centaines de milliers de jeunes qui sont de bons citoyens ? », a-t-il interrogé.Alors que le gouvernement a lancé une consultation pour élargir la représentation de l’islam, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris (GMP) et président du Conseil français du culte musulman (CFCM), s’est rendu au Bourget, fait inhabituel tant les relations entre la GMP et l’UOIF ont connu des hauts et des bas au sein du CFCM – l’UOIF n’a pas participé aux dernières élections au CFCM. « Les musulmans sont souvent accusés d’avoir insuffisamment dénoncé la violence et le terrorisme, comme s’ils en étaient directement les responsables, et c’est faux », a-t-il lancé à la tribune de la salle des conférences.IslamophobieMais, à l’écart de cette salle principale, c’est du côté du « forum génér’action » qu’il fallait se rendre pour mesurer à quel point les jeunes générations de musulmans, nés en France, professionnels, impliqués dans la vie associative, militants de diverses causes, ont péniblement vécu les lendemains des attentats et, pour beaucoup, estiment leurs aînés trop conciliants à l’égard d’un climat et d’un système politico-judiciaire qu’ils jugent, en France, imprégnés d’islamophobie et où ils se sentent marginalisés.« Le parquet n’ouvre jamais l’action publique dans les affaires d’islamophobie. Cela veut dire que nous ne faisons pas partie de la société française », affirme Hakim Chergui. Et à un Amar Lasfar qui vante la loi de 1905, se dit « musulman à la mosquée et laïc dans la rue » et assure qu’en « devenant français, nous avons signé un pacte : respecter le cadre laïc », l’avocat rétorque : « Moi, je ne me suis engagé à rien. Je suis né, et par ma naissance je me suis vu attribuer des droits. C’est le respect de ces droits que nous demandons. »L’interdiction demandée par certains élus du voile à l’université ou pour les assistantes maternelles dans les crèches privées, maintient à vif la blessure de la loi de 2004 interdisant le port du voile à l’école pour les jeunes filles musulmanes. Le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) comptabilise, aux côtés des agressions, les actes de discrimination contre des musulmans, et sa porte-parole, Elsa Ray, l’assure : « La lutte contre l’islamophobie participe aussi à la lutte contre la radicalisation car l’augmentation des discriminations et des violences contre les musulmans nourrit le radicalisme. »« Pris en otages »« Il est évident que l’on doit faire le ménage chez nous, affirme Nadia Tara, infirmière et militante associative à Reims venue tout exprès à Paris pour cette « rencontre », mais pourquoi ne pouvons-nous pas obtenir la prise en compte de plaintes contre des actes islamophobes quand nous nous rendons dans un commissariat ? »Si certains d’entre eux, en allant manifester après les attentats de janvier, ne se sont « jamais sentis autant français que ce jour-là » – comme la juriste strasbourgeoise Nora Rami, l’une des responsables du Comité 15 mars et libertés, mis en place pour aider les jeunes filles exclues de l’école après la loi de 2004 sur le voile –, d’autres, nombreux, se sont sentis « pris en otages », coincés entre ce qu’ils ont vécu comme une suspicion généralisée contre les musulmans et le sentiment d’être étrangers aux phénomènes de radicalisation.« L’après-Charlie a fini de décomplexer la parole anti-musulmans, affirme Sihame Assbague, porte-parole du collectif Stop le contrôle au faciès. Il a accentué la construction de l’ennemi de l’intérieur. On se dirige vers des atteintes plus frontales contre les musulmans, notamment contre les femmes. » « Je ne suis pas sûr que cela a augmenté l’islamophobie, tempère Hakim Chergui, mais ça nous a placés dans une impasse idéologique. Et il ne s’est trouvé personne de chez nous, pour porter notre voix et dire : “Je ne suis pas Charlie mais je suis avec Charlie”. »Cécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.04.2015 à 14h04 Le député Union pour un mouvement populaire (UMP) Thierry Solère, proche de Bruno Le Maire, a défendu dimanche 5 avril le principe de la primaire organisée pour désigner le candidat de la droite à l'élection présidentielle de 2017.« La primaire, c'est une règle du jeu entre nous, qui permettra au meilleur d'entre nous de gagner », a expliqué, sur le plateau du « Grand Rendez-vous » Europe 1- i-Télé-Dailymotion-Le Monde, l'élu qui a présidé le groupe de travail sur le sujet au sein de l'UMP.Lire aussi : Présidentielle de 2017 : l'UMP fixe les règles du jeu de la primaire à droiteEvoquant la candidature de Bruno Le Maire, qui s'était déjà présenté à la présidence de l'UMP en novembre dernier, le député des Hauts-de-Seine a ajouté :« Je vois le renouveau qu'il porte. Je suis certain qu'(il) sera candidat aux primaires, je le pense très profondément et je sais que c'est très attendu par de nombreux Français. »M. Solère a par ailleurs défendu le principe du filtre de 25 parlementaires pour pouvoir concourir à cette primaire, contesté par certains :« Après on peut discuter le trait du crayon, 25, 20, on verra bien. Si vous êtes candidat à l'élection présidentielle, ce n'est pas uniquement pour faire un tour de chauffe. Si vous n'arrivez pas à convaincre, me semble-t-il, 25 parlementaires de votre famille politique que vous êtes un candidat à la présidence de la République, ce sera difficile de convaincre une majorité de Français. »Cette proposition, faite par son groupe qui a construit « un consensus », « me paraît raisonnable », a-t-il encore dit. Le bureau politique de l'UMP se réunit mardi pour débattre de sa proposition de charte pour des primaires à organiser en 2016. 05.04.2015 à 02h20 • Mis à jour le05.04.2015 à 12h17 Six Français sur dix ne veulent pas d'un changement de premier ministre et souhaitent que Manuel Valls maintienne le même cap économique, selon un sondage IFOP réalisé pour Le Journal du dimanche.D'après cette enquête d'opinion réalisée auprès d'un échantillon de 1 005 personnes représentatif de la population française et selon la méthode des quotas, 62 % des personnes interrogées rejettent un changement de premier minstre « dans les semaines qui viennent ». trente-sept pour cent d'entre elles l'appellent de leurs vœux, 1 % sont sans opinion.Partagés sur l'éventualité d'un remaniementElles sont nettement moins unanimes sur l'opportunité d'un remaniement gouvernemental, souhaité par 49 % et rejeté par 50 %. Parmi une liste de personnalités de gauche et du centre proposées par l'IFOP, aucune ne recueille une majorité favorable à leur entrée au gouvernement. Le président du Modem, François Bayrou, devrait ainsi en faire partie pour 45 % des sondés (54 % sont contre), la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, suit avec 41 % (contre 58 %). Viennent ensuite l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë (39 % pour et 60 % contre), les ex-ministres Arnaud Montebourg (33 %, contre 64 %) et Benoît Hamon (30 contre 62), la maire de la capitale, Anne Hidalgo (28 contre 67), l'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot (25 contre 72), le président de l'Assemblée, Claude Bartolone (25 contre 64).Le sénateur Europe Ecologie-Les Verts Jean-Vincent Placé voit ses ambitions affichée d'entrer au gouvernement soutenues par seulement 16 % des sondés contre 67 % qui n'en veulent pas et 17 % qui disent ne pas le connaître.Lire : Jean-Vincent Placé plaide pour une « confédération » des écologistesEnfin, pour 60 % des personnes interrogées, Manuel Valls doit maintenir « avant tout le cap des réformes en faveur des entreprises et de la relance de l'activité économique ». Elles sont 38 % à souhaiter que le chef du gouvernement « cherche avant tout à rassembler les différentes sensibilités de gauche quitte à modifier son cap économique ». Olivier Faye Ce samedi 4 avril, devant l’Assemblée nationale, l’affluence était inhabituelle pour un week-end de Pâques. Jean-Vincent Placé, François de Rugy, Denis Baupin, Barbara Pompili… Une bonne partie des parlementaires d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) sont venus participer à une réunion de leur courant, Repères écologistes, qui milite en faveur d’un retour des écologistes au gouvernement.Toute la galaxie écolo-centriste, ou presque, a pris place à leurs côtés sur les bancs de la salle Colbert. Jean-Luc Bennahmias, président du Front démocrate, Corinne Lepage, de Cap 21, Antoine Waechter, du Mouvement écologiste indépendant, ou encore le président de Génération écologie Yves Pietrasanta sont présents. Tous ces responsables sont venus discuter de la possibilité de former un nouveau pôle écologiste, et réfléchir au rôle qu’ils entendent jouer d’ici la fin du quinquennat de François Hollande.« C’est de l’intérieur qu’on pèse »« C’est un moment de clarification qui précède sans doute un moment de refondation », lance François de Rugy à la tribune. Samedi matin, dans Libération, Jean-Vincent Placé, n’a pour sa part pas fermé la porte à une scission d’EELV. Il avait été le premier à utiliser le terme, en novembre 2014. « Si les dirigeants d’EELV décident l’inverse de ce que souhaitent nos électeurs et leurs élus, c’est de leur responsabilité. Nous prendrons les nôtres », a assuré le sénateur de l’Essonne.Lire aussi :Jean-Vincent Placé, l’écolo qui veut être enfin ministreAu micro, chacun fait état de ses ambitions et de ses préventions. « Nous devons construire une maison commune des progressistes, démocrates, écologistes », lance Jean-Luc Bennahmias. « On ne peut pas construire à long terme pour servir des aventures personnelles », prévient Antoine Waechter. « Nous ne sommes pas mûrs pour parler de structure, nous devons parler de projet », estime de son côté Corinne Lepage.Alors que la majorité d’EELV est rétive à l’idée d’intégrer l’équipe de Manuel Valls, un an après que Cécile Duflot a refusé d’y entrer, le député de Paris Denis Baupin déplore que « la non participation gouvernementale ne semble pas avoir atteint de résultats ». « C’est de l’intérieur qu’on pèse, juge-t-il. Partout où nous prenons nos responsabilités, ça produit des résultats. Le compromis, ce n’est pas sale, le compromis, c’est noble. »Avec le PS, « nous aurons besoin d’un autre accord »Dans les couloirs, la sénatrice Esther Benbassa, se montre volontiers critique. « Je suis venue en anthropologue… Pour l’instant, je n’entends que des propos lénifiants », lâche-t-elle. Julien Bayou, porte-parole d’EELV, et partisan de discussions avec le Front de gauche, est, lui, venu pour écouter – et espérer – un « discours de fermeté » de la part d’Emmanuelle Cosse.La présence de la secrétaire nationale d’EELV a cette réunion est mal vécue par une partie du mouvement. « Je n’ai pas de jugements à porter sur ce que fait Emmanuelle Cosse », s’est contentée de répondre Cécile Duflot, dans un entretien au Monde, mardi 31 mars, sur le sujet. Mme Cosse a envoyé, jeudi 2 avril, un courriel aux militants de son parti pour s’expliquer. « Nous devons multiplier les rencontres et ne pas nous refermer sur nous-mêmes (…) Je n’aurais aucun problème à défendre l'entrée au gouvernement si je pense que c'est bien pour les Français et l'écologie. Je n'aurais aucun problème à la rejeter si je pense le contraire », écrit-elle.Très applaudie, la secrétaire nationale prend la parole. « La seule certitude que j'ai aujourd'hui, c'est qu'il ne faut pas avoir peur de manier le rapport de force », assume-t-elle. Critique envers le bilan écologique des gouvernements Ayrault puis Valls, elle déplore que le PS ait « balayé d'un revers de la main » l’accord de gouvernement signé avec son parti en 2011. « Nous aurons besoin d’un autre accord », poursuit-elle. Prudente, elle prévient : « je ne vais pas engager mon parti aujourd'hui sur quoi que ce soit ».C’est le sénateur de l’Essonne Jean-Vincent Placé qui clôt les débats. « La montée du FN interroge sur nos responsabilités, juge-t-il. EELV est profondément discrédité, nous sommes perdus dans nos divisions internes. Il faut sortir de tout cela. » Et de reprendre à son compte l’idée d’une « confédération » entre les différents mouvements. Un projet qui devrait se structurer dans les prochaines semaines, assure le sénateur.Olivier Faye Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) C’est peut-être un incroyable concours de circonstances qui a conduit un homme politique belge de 61 ans, l’ancien ministre régional et ancien président de parti, Steve Stevaert, à se suicider, jeudi 2 avril. Le corps de l’ex-dirigeant du SPA – le parti socialiste néerlandophone – a été retrouvé dans un canal, près de Hasselt, dans le Limbourg belge.Une information parue dans le quotidien De Tijd avait indiqué, le matin même, que le parquet de Bruxelles avait décidé de le renvoyer devant un tribunal correctionnel pour une affaire de viol et d’attentat à la pudeur, avec la circonstance aggravante d’un abus d’autorité lié aux fonctions qu’il exerçait. La décision du parquet datait du 24 mars, mais n’était pas connue jusque-là.En 2013, une jeune femme avait déposé plainte contre l’homme politique pour des faits datant de septembre 2010. A l’issue de l’enregistrement d’une émission de télévision, M. Stevaert aurait violé celle qu’il avait rencontrée sur le plateau. Un dossier médical appuyait cette plainte, dont le caractère tardif a toutefois étonné. La victime présumée a expliqué qu’elle avait peur de perdre son emploi dans la fonction publique. Interrogé après le dépôt de la plainte, M. Stevaert a admis avoir eu des relations sexuelles, mais nié le viol.Deux affaires examinéesLe quotidien De Morgen a apporté, samedi matin, de nouveaux éléments troublants, affirmant que si l’ancien ministre avait lu correctement les courriers que lui avait adressé la justice, « tout aurait pu se passer autrement ».Par le plus grand des hasards, deux affaires le concernant devaient, en effet, être traitées simultanément par la chambre du conseil de Bruxelles, une instance qui intervient dans l’instruction et décide d’un éventuel renvoi devant un tribunal.Dans le premier dossier, datant de 2011, l’ex-ministre risquait peu de chose, voire rien. Il avait d’abord déposé plainte contre une jeune femme qui, disait-il, voulait le faire chanter en diffusant les images de leurs ébats amoureux. La justice avait conclu à un non-lieu, faute d’avoir pu retrouver les vidéos. En retour, la jeune femme avait déposé plainte pour calomnie.Au matin du 24 mars dernier, les deux cabinets d’avocats qui assistent l’homme politique ont délégué une stagiaire à l’audience de la chambre du conseil : ils ont rassuré leur client en lui affirmant que la procédure en resterait là et qu’il n’avait rien à craindre.En réalité, ils ignorent que la chambre va aussi aborder le dossier du viol présumé. Quand on lui demande si elle représente également M. Stevaert pour cette autre affaire, la stagiaire tombe des nues. « Je n’ai pas reçu d’instructions à cet égard », explique-t-elle au juge. Qui ne peut que conclure à l’absence du prévenu, ce qui entraîne habituellement un renvoi direct devant le tribunal correctionnel. Une source judiciaire a en outre indiqué qu’en fait, M. Stevaert n’avait pas désigné d’avocat chargé de l’aider dans ce dossier.Les avocats pas au courantUne erreur ? Une confusion ? Ou la crainte d’une fuite qui aurait définitivement terni une carrière politique fulgurante, qui avait transformé cet ancien patron de bar en « Steve Wonder », un leader ultra-populaire ? Le parquet semble avoir été tellement étonné par la tournure de l’audience du 24 mars qu’il a diligenté une enquête interne. Elle a prouvé que les courriers adressés à l’ancien ministre pour le prévenir de l’audience lui étaient bien parvenus.L’avocate stagiaire nie, quant à elle, qu’on lui ait demandé si elle pouvait plaider également pour le viol présumé. « Elle est formelle : si elle avait été mise au courant, elle m’aurait appelé immédiatement », explique son patron, Me Kris Luyckx. Comme les autres défenseurs de l’homme politique, il ignorait apparemment tout de cette affaire de viol. Or, une intervention et une plaidoirie de sa part, ou de l’un de ses confrères, auraient plus que probablement permis à M. Stevaert d’obtenir, au minimum, un report de son renvoi en correctionnelle.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 04.04.2015 à 01h17 • Mis à jour le04.04.2015 à 11h50 | Alexis Delcambre Sortir de la crise sociale, rétablir l’équilibre des comptes et formuler une ambition renouvelée pour Radio France : tels sont les messages que la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a adressés à Mathieu Gallet, PDG de l’entreprise publique, vendredi 3 avril, dans une lettre que Le Monde s’est procurée. Dans un entretien à l’AFP, Mme Pellerin a par ailleurs estimé que M.Gallet avait « toutes les cartes en main pour sortir du conflit » et qui lui fallait « rétablir le dialogue social » au plus vite au sein de la Maison ronde. L’option d’une médiation n’est pas envisagée à ce stade, fait-on ainsi savoir rue de Valois.Suite à cette lettre, le PDG de Radio France a annoncé la tenue samedi à 14 heures d’« une nouvelle réunion de négociations pour trouver une issue au conflit social et partager au plus vite le projet stratégique avec les collaborateurs de Radio France et leurs représentants ». Samedi matin, les syndicats n’avaient toujours pas dit s’ils se rendraient à cette réunion.Cette prise de parole gouvernementale était très attendue, alors que Radio France s’apprêtait à vivre un troisième week-end consécutif de grève, en réaction aux difficultés financières de l’entreprise – déficitaire de 21 millions d’euros en 2015 – et à la rupture du dialogue social entre le personnel et M. Gallet, par ailleurs mis en cause pour ses dépenses.Lire : Radio France : vote d’une motion de défiance contre Mathieu GalletL’urgence est de faire face à une fonte de la trésorerie, consumée notamment par le chantier de réhabilitation de la Maison de la radio, dont les coûts ont dérivé. Pour cela, la ministre annonce « une dotation en capital liée aux surcoûts du chantier », qui n’est pas chiffrée à ce stade. En clair, l’Etat va apporter une subvention exceptionnelle qui aidera l’entreprise à faire face à ses dépenses les plus urgentes. En complément, « les différentes options possibles pour la finalisation de ce chantier » seront étudiées. Dans un entretien au Parisien samedi 4 avril, M. Gallet se dit satisfait de ces annonces qui sont « des signes de confiance pour l’entreprise » et confirme, parmi les économies envisagées, la suppression des ondes moyennes et longues (soit 14 millions d’euros par an).Le gouvernement assume l’objectif d’un retour à l’équilibre d’exploitation dès 2017 – alors qu’une option plus douce, à horizon 2019, était aussi envisagée. Mis en cause pour ses revirements, l’Etat rappelle son engagement à « stabiliser la ressource publique » affectée à l’entreprise jusqu’en 2017. Mais en contrepartie, il demande des efforts.Une gageureToutefois, Fleur Pellerin se garde bien de se prononcer sur la nature de ces efforts. Elle se contente de pointer que Mathieu Gallet a proposé un plan de départs volontaires – qui concernerait 300 à 380 personnes, soit l’option la plus élevée. « Le niveau d’emploi ne peut constituer la seule variable d’ajustement », nuance la ministre, ne refusant donc pas cette option, mais la complétant par la demande d’un « travail de modernisation sociale ».« C’est dans le dialogue social à l’intérieur de l’entreprise que devront être trouvées les mesures adaptées pour atteindre cet objectif », souligne-t-elle. Une gageure, quand on sait que les grévistes ont voté vendredi 3 avril, lors d’une assemblée générale réunissant entre 400 et 500 personnes, une motion de défiance envers M. Gallet, qu’ils jugent « discrédité ».Un vote qui a divisé le personnel au sein de Radio France. « L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi 2 avril, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’iTélé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a quant à lui déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale.Dans sa lettre, Fleur Pellerin ne se contente pas de demander au PDG une sortie de crise rapide et un retour à l’équilibre dans deux ans. Elle souhaite aussi, en complément, qu’il porte une « ambition réformatrice ». Pour cela, elle l’enjoint à formuler, en vue du prochain contrat d’objectifs et de moyens – que l’entreprise et l’Etat doivent conclure pour la période 2015-2019 - une vision qui incarne la « singularité » du service public de radio et de musique.Deux orchestres, mais réduitsLa ministre demande une « offre de programmes qui ne soit ni banalisée, ni aseptisée », sans fermer la porte à des « regroupements » de chaînes, pour autant qu’ils soient « ambitieux ». Elle s’oppose à une augmentation des volumes de publicité, mais se dit ouverte à un assouplissement des catégories d’annonceurs autorisés, comme le demande la direction. Au grand dam des radios privées qui ne veulent pas entendre parler d’un assouplissement des règles publicitaires. Mme Pellerin demande aussi des précisions sur l’information, l’éducation aux médias, la transmission des valeurs citoyennes et le numérique.En matière de musique, la ministre de la culture fait comprendre qu’elle ne souhaite ni la fusion des deux orchestres de Radio France, ni le détachement de l’un d’entre eux, comme le demandait M. Gallet. Mais la ministre propose un « redimensionnement des formations musicales » et une « réforme de leurs modalités de travail ». « L’annonce de ne pas fusionner les deux orchestres nous rassure, commente Philippe Ballet, délégué UNSA. En revanche, la ministre valide de fait le plan de départ volontaire. Cela nous heurte. Plus largement, le gouvernement ne répond pas à notre constat de sous financement de l’audiovisuel public. »L’accueil qui sera fait aux propositions de Mme Pellerin reste incertain, dans une Maison ronde chauffée à blanc après deux semaines de conflit. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.Consulter notre visuel interactif : La première année agitée de Mathieu Gallet à la tête de Radio FranceAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.04.2015 à 13h24 • Mis à jour le03.04.2015 à 13h29 Le sénateur centriste Aymeri de Montesquiou est soupçonné par la Haute Autorité de transparence de la vie publique (HATVP) d'avoir sous-évalué son patrimoine de plusieurs millions d'euros. L'élu avait déjà été sanctionné par la levée de son immunité parlementaire dans le cadre de l'affaire du « Kazakhgate », au moment où le député du Gers avait été le représentant en Asie centrale de Nicolas Sarkozy, alors président de la République. Compte tenu d'un « doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité de ses déclarations, en raison notamment de l'omission d'œuvres d'art et d'avoirs importants détenus à l'étranger ainsi que de la sous-évaluation de son patrimoine immobilier », l'autorité a transmis son dossier au parquet financier, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Le parquet national financier devrait prochainement ouvrir une information judiciaire.D'après la HATVP, le sénateur du Gers a sous-évalué l'un de ses biens immobiliers à Paris de plus de 50 %, a omis de déclaré deux comptes bancaires situés à l'étranger de plusieurs centaines de milliers d'euros chacun au Luxembourg et en Suisse, selon Libération, et a également oublié de déclarer des œuvres d'art pour plus d'un million d'euros. Ce sont les investigations de la Haute-Autorité qui ont révélé ces sous-évaluations. Le sénateur a fait ces fausses déclarations à plusieurs reprises.Lire : Vingt propositions pour plus de transparence dans la vie publiqueSoupçons de commissionsLe 18 mars, le bureau du Sénat avait levé l'immunité parlementaire de ce sénateur inquiété par l'enquête sur des soupçons de commissions perçues en marge de contrats conclus avec le Kazakhstan. Il appartient au groupe UDI-UC (Union centriste) du Sénat. Ce sénateur du Gers était auparavant le représentant de Nicolas Sarkozy en Asie centrale. Son bureau et son domicile avaient été perquisitionnés dans cette affaire liée à des contrats conclus sous la présidence de Nicolas Sarkozy pour un montant total de 2 milliards d'euros, notamment pour l'achat de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.Deux magistrats enquêtent depuis mars 2013 pour des faits présumés de « blanchiment en bande organisée », et de « corruption active d'agents publics étrangers ».  Lire (édition abonnés) : Rebondissements dans le « Kazakhgate »Le nom du parlementaire était également apparu dans les fichiers HSBC dont Le Monde avait pris connaissance, associé à un compte ouvert dans les années 1990 et fermé en 1994, lui-même lié à une société écran au Panama. Une information qu'il avait démentie. Alexis Delcambre et Alexandre Piquard Le dialogue semble bien rompu entre Mathieu Gallet, le PDG de Radio France, et les grévistes qui ont reconduit leur mouvement jusqu’au mardi 7 avril. Vendredi matin, une assemblée générale, qui réunissait 400 à 500 salariés, de source syndicale, a voté à la quasi-unanimité une motion de défiance, qui demande le départ du dirigeant. Texte de la motion de défiancePourquoi ce vote, alors que la résolution de la crise se joue désormais dans les cabinets ministériels, de Bercy à la culture en passant par Matignon ? Ceux-ci planchent actuellement sur le fameux « projet stratégique » remis jeudi par M. Gallet et s’apprêtent à rendre des arbitrages sur les missions et les moyens de l’entreprise publique ces prochaines années.« L’assemblée générale a réagi aux contre-vérités énoncées hier par M. Gallet et à son mépris du dialogue social », a commenté Jean-Paul Quennesson, délégué syndical SUD et membre de l’Orchestre national de France (ONF). Jeudi, le PDG avait mené une offensive médiatique, d’i-Télé aux antennes de France Info et de France Inter, pour se défendre et tendre la main aux grévistes en vue de renouer le dialogue.« M. Gallet se sert des antennes de Radio France pour sa communication personnelle, alors qu’il n’arrive plus à mettre les partenaires sociaux autour d’une table », a poursuivi M. Quennesson. De fait, les négociations sociales sont en berne depuis le 30 mars, date du dernier échange formel entre la direction et les délégués du personnel.Personnalisation du conflitDepuis le début de la crise, le 19 mars, le fait que le PDG s’exprime plus volontiers dans les médias ou dans les rédactions que face aux délégués syndicaux est un reproche récurrent. « M. Gallet est totalement discrédité, il s’avère incapable de diriger Radio France et d’incarner les valeurs fortes et intangibles de la radio publique », juge sèchement le texte.L’idée d’une médiation a été à nouveau évoquée par les représentants syndicaux dans leurs contacts, cette semaine, avec des politiques. Pour le moment, le prochain rendez-vous avec le PDG est fixé au mercredi 8 avril, lors d’un comité central d’entreprise où le projet sera présenté.Mais cette personnalisation du conflit ne fait pas l’unanimité au sein de la Maison ronde. Ainsi, le Syndicat national des journalistes (SNJ) a déploré ce vote. « Tout ce qui affaiblit le patron de Radio France affaiblit Radio France à l’heure où son PDG devra inévitablement négocier avec l’Etat », estime Valeria Emanuele, déléguée nationale. « Je ne sais pas ce que cela changerait d’avoir la tête de M. Gallet : nous nous retrouverions dans un vide et la vraie question des réformes resterait la même », renchérit un journaliste.Le SNJ appelait aussi à la grève vendredi, mais de façon indépendante du mouvement illimité ouvert par cinq autres syndicats. De source syndicale, on comptait 75 % de grévistes dans les locales du réseau France Bleu et à France Culture, et un tiers à la rédaction de France Info et France Inter. Selon la direction, il n’y avait à Radio France que 11 % de grévistes vendredi.>> Voir notre visuel interactif : La première année agitée de Mathieu Gallet à Radio France« Ce qui pourrait débloquer la situation serait que la tutelle [le ministère de la culture] se fasse enfin entendre », résume un journaliste. Et de suggérer que « ce serait bien que le ministère propose de séparer la question des travaux de celle des réformes », pour tenir compte de l’exaspération provoquée par l’interminable réhabilitation, qui perturbe le quotidien et consume la trésorerie.« Ce chantier est le seul sujet sur lequel il y a consensus à Radio France, résume ce journaliste. Sur le reste – faut-il accepter un plan social, ne garder qu’un orchestre, réformer les modes de production  – il y a des débats parmi les salariés. »Dans la soirée, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a finalement réitéré son soutien au PDG de Radio France, estimant qu’il avait « toutes les cartes en main pour sortir du conflit à Radio France ». « Il faut que [Mathieu Gallet] sorte de ce conflit mais c'est à lui de rétablir le dialogue social », a-t-elle toutefois insisté dans un entretien à l’AFP.Alexandre PiquardJournaliste médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Lemaignen Le sujet ne devait pas être au programme. Vendredi 3 avril, syndicats, patronat et gouvernement se sont réunis non pour discuter d’une réforme du contrat de travail mais pour faire un premier bilan de la dernière réforme du marché du travail de 2013. Au final, la proposition du Medef concernant un « CDI sécurisé » pour l’employeur, plus facile à rompre, a tout de même été évoqué, selon plusieurs participants.L’organisation patronale évoque notamment des « motifs incontestables de rupture », comme l’évolution négative du marché ou la baisse du chiffre d’affaires qui autoriseraient un employeur à licencier, ou encore un « contrat de projet » qui prendrait fin au terme de la mission pour laquelle il a été signé. « Le débat sur le contrat de travail est un débat qu’il faut arrêter tout de suite », avait prévenu Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, en arrivant à la conférence de vendredi.AmbiguïtésLes prises de parole du gouvernement avaient entretenu la confusion sur ses intentions. Dans un entretien au magazine Challenges, publié le 1er avril mais réalisée le 27 mars, Manuel Valls avait dit son intention de remanier le code du travail. Mardi, le premier ministre déclarait sur RMC-BFMTV que cela n’était « pas dans les projets du gouvernement ». Simple concession tactique aux « frondeurs » du PS, selon l’hebdomadaire.« Je ne serai pas le ministre du travail qui réformera le code du travail, en tout cas le contrat de travail », avait quant à lui assuré François Rebsamen sur i-Télé, tandis que le ministre de l’économie Emmanuel Macron avait lui semblé prendre une position contraire en souhaitant, jeudi, que le « droit à l’erreur » en matière d’embauche soit reconnu aux employeurs.Il n’est pas sûr que les discussions de vendredi aient levé les ambiguïtés. Selon M. Berger, le gouvernement a indiqué « qu’il n’y aurait pas de nouveau contrat de travail ». François Asselin, le patron de la CGPME, a lui aussi « senti que, pour l’instant, la porte était plutôt fermée du côté du gouvernement ». Mais pour Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, « cela ne veut pas dire que ça ne reviendra pas par la fenêtre ». Une impression que confirmait le représentant du Medef Jean-François Pilliard, pour qui « à ce stade, il n’y a eu aucune conclusion ».Le sujet pourrait venir sur la table, explicitement cette fois, au moment de la conférence sociale thématique sur les moyens de favoriser l’embauche dans les petites et moyennes entreprises, prévue en juin.En déplacement dans l’Oise, François Hollande a répété vendredi que « des mesures seront prises en juin pour le soutien à l’embauche » dans les PME, assurant que « donner plus de souplesse » aux entreprises ne signifiait pas « créer de la précarité pour les salariés ».« Des bilans contradictoires »Concernant, le vrai thème de la réunion de vendredi, là encore, les interprétations divergent. La loi de juin 2013, qui a ébauché une « flexi-sécurité » à la française, est « une bonne loi », se sont félicités, vendredi dans un communiqué, les ministres de l’emploi François Rebsamen et de l’économie Emmanuel Macron.Le ministre du travail a annoncé un nouveau « rendez-vous » en mai pour examiner avec les partenaires sociaux « les correctifs législatifs ou réglementaires qu’il pourrait être nécessaire d’apporter ». Pour Philippe Louis (CFTC), « c’est là que les choses sérieuses vont commencer » et « si on doit toucher à l’équilibre de l’accord, ça demande une renégociation ».Selon le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, la rencontre a permis de dresser le constat que « l’accord produisait des résultats » comme sur la négociation des plans sociaux, qui a diminué les contentieux. Mais il a noté aussi des échecs, comme la taxation de certains CDD qui n’a pas réduit la précarité. Jean-Claude Mailly a évoqué, de son côté, « des bilans contradictoires ».« De la flexibilité, il y en a déjà beaucoup »Philippe Martinez a lui été plus catégorique. Pour le secrétaire général de la CGT, les conséquences de la réforme sont « souvent dramatiques » pour les salariés en matière de licenciements économiques notamment. « Les accords en cours ne fonctionnent pas. Le seul indicateur de référence, c’est la courbe du chômage ; or ces mesures n’ont pas donné lieu à ce à quoi on s’attendait », avait attaqué Philippe Martinez le matin sur Radio classique et LCI. Jeudi, l’Insee avait ainsi fait état d’une prévision de hausse du chômage en métropole à 10,2 % à la mi-2015 (contre 10 % fin 2014).« De la flexibilité, il y en a déjà beaucoup », a également commenté M. Martinez. Il faisait notamment référence aux accords de maintien dans l’emploi (AME) lancés par la loi de 2013. Ceux-ci permettent de modifier temporairement les conditions de travail pour soulager les entreprises en difficultés.C’est précisément sur les AME que Jean-Claude Mailly, le responsable de Force ouvrière, avait concentré ses griefs, vendredi matin sur LCI. « Les AME, c’est un des points qui ont coincé parce que ça peut prévoir des baisses de salaire et des augmentations de la durée du travail », avait-il affirmé, disant leur préférer les « accords compétitivité », « que nous avons utilisés de manière assez importante dans des entreprises en difficulté comme PSA ou Renault ».Jean-Claude Mailly : "On a un gouvernement qui tergiverse beaucoup" sur WAT.tv De fait, les AME n’ont pas trouvé leur « public » puisque seuls neuf accords ont été signés depuis leur lancement. Le gouvernement pourrait envisager de faciliter les conditions d’accès au dispositif, ou de porter de deux à trois ans la durée maximale de modification des conditions de travail, pour que davantage d’entreprises y aient recours. Mais M. Mailly estime que « le Medef n’obtiendra pas satisfaction » sur le point d’étendre les AME à toutes les entreprises, y compris celles qui ne sont pas en difficulté. Le patron de la CFDT Laurent Berger a lui aussi opposé une fin de non-recevoir à cette hypothèse.Julien LemaignenJournaliste au Monde 27.05.2015 à 13h52 • Mis à jour le27.05.2015 à 15h19 | Jérémie Lamothe Mercredi 27 mai, quatre personnalités, deux femmes et deux hommes, vont faire leur entrée au Panthéon. L’occasion de revenir sur l’histoire de ce temple devenu républicain en 1791.Qui sont les nouveaux panthéonisés ?Quels sont les parcours de ces nouveaux entrants, dont le point commun est d’avoir participé à la Résistance durant la seconde guerre mondiale ?Alors qu’elle étudiait l’ethnologie en Algérie, Germaine Tillion (1907-2008) entre en Résistance dès son retour en France, en 1940, au sein de ce que l’on appellera le réseau du Musée de l’homme. A la suite d’une trahison, elle est arrêtée en 1942, puis déportée dans le camp de concentration pour femmes de Ravensbrück, en Allemagne. Germaine Tillion est également faite Grand-Croix de la Légion d’honneur, en 1999.Lire le portrait : Germaine Tillion, une rescapée engagée contre la tortureAprès avoir étudié à l’Ecole normale supérieure, Pierre Brossolette (1903-1944) devient un journaliste engagé. Début 1941, il entre également dans le réseau du Musée de l’homme et devient rédacteur en chef du journal Résistance. Il rejoint Londres, où il prononce de nombreux discours depuis les locaux de la BBC.Mais ses prises de position lui valent de nombreuses inimitiés. Il s’oppose en particulier à Jean Moulin qui souhaite rassembler, autour du général de Gaulle, l’ensemble des formations politiques et les mouvements de résistance dans un conseil national. De retour en France à l’automne 1943, il est arrêté le 3 février 1944 par la Gestapo. Transféré dans les locaux de la police politique allemande à Paris, il se défenestre le 22 mars, pour éviter de parler sous la torture. En raison de son opposition à Jean Moulin, l’entrée de Pierre Brossolette au Panthéon a fait l’objet de nombreuses polémiques.Lire le portrait : Pierre Brossolette, le rebelle de la France libre  Comme Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) est une rescapée du camp de Ravensbrück. Nièce du général de Gaulle, elle est arrêtée le 20 juillet 1943, dans une librairie parisienne en possession de documents clandestins. Elle aussi a fait partie du réseau de résistance du Musée de l’homme et a participé à des missions de renseignement. Elle est également emprisonnée dans le camp pour femmes de Ravensbrück. Dès la fin de la guerre, Geneviève de Gaulle-Anthonioz participe à la création de l’Association des anciennes déportées et internées de la Résistance. Elle préside l’association ATD Quart-Monde de 1964 à 1998. Geneviève de Gaulle-Anthonioz est la première française à recevoir la Grand-Croix de la Légion d’honneur.Lire le portrait : Geneviève de Gaulle-Anthonioz, à la hauteur du nomJean Zay (1904-1944) fait également son entrée au Panthéon. Grand défenseur de la laïcité, il est élu député du Loiret alors qu’il n’a que 28 ans. Après la victoire du Front populaire en 1936, Jean Zay devient ministre de l’éducation nationale et des beaux-arts. C’est le plus jeune ministre de la IIIe République. Mais le 3 septembre 1939, le jour même de l’entrée en guerre de la France, il démissionne.Après l’appel de Charles de Gaulle, il embarque, avec 27 parlementaires, à bord du Massilia. Direction le Maroc pour continuer la guerre depuis l’Afrique du Nord. Mais il est arrêté à Rabat et renvoyé en métropole. Il passe ensuite plus de trois ans en prison. Le 20 juin 1944, trois membres de la Milice, une organisation vichyste, se font passer pour des résistants, sortent Jean Zay de sa cellule et l’amènent dans une carrière abandonnée. Avant de se faire exécuter, l’Orléanais Jean Zay cria « Vive la France ! »Lire le portrait : Jean Zay, un républicain aux avant-postes du combat antifascisteCombien de personnes sont inhumées au Panthéon ?En faisant entrer ces quatre résistants, le chef de l’Etat porte à 77 le nombre de personnes qui reposent dans le Panthéon. Jusqu’ici, le temple républicain des « grands hommes » ne comptait que deux femmes, Marie Curie et Sophie Berthelot. Cette dernière est inhumée en tant qu’« épouse de », au côté de son mari le chimiste et homme politique Marcellin Berthelot. En compagnie de Marie Curie, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz formeront donc le cercle très restreint des femmes panthéonisées grâce à leur action.François Hollande a choisi quatre résistants de la seconde guerre mondiale mais la liste des panthéonisés est très hétéroclite. Y figurent des hommes politiques (Antoine Condorcet, Jean Jaurès, Jean Monnet…), des écrivains (Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Emile Zola…), des scientifiques (Pierre et Marie Curie, Paul Langevin, Gaspard Monge…) ou encore des militaires (Michel Ordener, Gabriel-Louis Caulaincourt…).Lire aussi : Qui repose au Panthéon ?Le Panthéon a-t-il toujours accueilli les « grands hommes » ? Dans un rapport sur le rôle du Panthéon remis à François Hollande en 2013, Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux, rappelle l’histoire de ce monument.D’après ce dernier, l’édifice « a été conçu à la fin du règne de Louis XV comme une église catholique consacrée à sainte Geneviève, légendaire patronne de Paris ». A la Révolution, il devient « un temple destiné à recueillir les restes des hommes qui avaient préparé ou accompagné la chute de l’Ancien Régime ». Il prend alors à ce moment le nom de Panthéon. Durant le XIXe siècle, selon le régime établi en France, le monument est « ballotté entre son usage religieux et son usage laïc ». A la suite du triomphe de la République, l’usage laïc de l’édifice va l’emporter. Quelques jours après la mort de Victor Hugo, un décret du 26 mai 1885 l’officialise en rendant au Panthéon « sa destination primitive et légale ».Qui peut décider d’une entrée au Panthéon ?Le détenteur de ce pouvoir a beaucoup évolué au gré des régimes. En 1791, la décision d’inhumer une personnalité au Panthéon est dévolue à l’Assemblée constituante. Avant d’être confiée à la Convention en 1794. Sous le Premier empire, ce pouvoir revient à Napoléon Ier. Au cours de la IIIe et la IVe République, ce sont les parlementaires qui ont l’initiative du décret de panthéonisation.Sous la Ve République, c’est au président de la République de décider arbitrairement qui peut rentrer au Panthéon. Deux conditions doivent être respectées aujourd’hui : la nationalité française de la personnalité et l’accord de sa famille. Ce qui n’a pas toujours été le cas. Napoléon Bonaparte a ainsi fait entrer quatre Italiens, un Suisse et un Néerlandais.Mais une nouveauté est apparue en 2013. En parallèle de son rapport sur le rôle du Panthéon, Philippe Bélaval a lancé une grande consultation citoyenne en ligne. Elle avait pour but de permettre aux internautes de « participer à la réflexion qui pourrait conduire à de nouveaux hommages rendus à des hommes ou des femmes illustres au Panthéon ». Plus de 30 000 citoyens ont donné leur avis sur les qualités que doivent posséder les futurs panthéonisés. L’engagement pour la liberté arrive en tête (26,12 % des interrogés), devant l’engagement pour l’égalité (17,75 %). Viennent ensuite l’engagement pour la paix, l’action politique, l’engagement humanitaire ou pour la fraternité… Les citoyens ont également pu donner des noms de personnalités qui pourraient rentrer au Panthéon. Parmi les réponses figuraient ainsi Jean Zay et Germaine Tillion.Quel est le plus grand « panthéonisateur » ? La palme du plus grand « panthéonisateur » revient sans conteste à Napoléon Ier. Sur les 77 « grands hommes », l’empereur en a inhumé une quarantaine. Dans son rapport, le président du Centre des monuments nationaux, Philippe Bélaval, explique ce chiffre par le fait que Napoléon Bonaparte « y destinait tous les dignitaires de l’Empire morts en fonction ».Sous la Ve République, le général de Gaulle n’a panthéonisé qu’une seule personne, son compagnon de la Résistance Jean Moulin. Au contraire, François Mitterrand a beaucoup utilisé la symbolique républicaine du Panthéon. Dès le jour de son intronisation, le président socialiste, suivi par une foule immense, est venu à pied, une rose dans la main, se recueillir dans le Panthéon. Au cours de ses deux septennats, il a fait inhumer sept personnalités dont les époux Curie, ou encore Jean Monnet. Un record sous la Ve République.À partir de 3’40Sous Nicolas Sarkozy, seul Aimé Césaire a eu droit à un hommage national au Panthéon, en 2011. Depuis une plaque porte le nom, son corps étant resté en Martinique selon sa volonté. L’ancien chef de l’Etat souhaitait également panthéoniser Albert Camus, mais la famille de l’écrivain a refusé.Le romancier métis, Alexandre Dumas, est donc le dernier à avoir été panthéonisé, en 2002, par Jacques Chirac.Est-il possible de retirer quelqu’un du Panthéon ?L’entrée dans le Panthéon n’est pas définitive. Certaines personnalités ont en effet été retirées depuis 1791. Dont le premier à y entrer, Mirabeau. Après avoir été panthéonisé en 1791, on découvre que le politique tenait une correspondance secrète avec le Roi. Convaincu d’être un agent double, son corps est évacué par la porte de derrière en 1794. Marat, Le Peletier et Dampierre ont subi le même sort.Lire : Politiques, écrivains, résistants : que savez-vous des « grands hommes » du Panthéon ?Jérémie LamotheJournaliste au Monde Hélène Bekmezian et Maryline Baumard Les gens du voyage passeront-ils du statut de « Français entièrement à part » à celui de « Français à part entière » ? La question, posée par le préfet de Mayotte Hubert Derache dans un rapport remis au gouvernement en juillet 2013, pourrait trouver prochainement une réponse législative. Les députés ont en effet approuvé mercredi 27 mai en commission la proposition de loi du député socialiste de Loire-Atlantique Dominique Raimbourg visant entre autres à supprimer le livret de circulation. Une survivance de l’Ancien Régime qui voulait contrôler nomadisme et vagabondage.« Bien que français, les gens du voyage doivent encore pointer régulièrement au commissariat ou à la gendarmerie », déplore Olivier Le Mailloux, un avocat marseillais spécialiste de la question. En effet, les « personnes n’ayant pas de domicile fixe ni de résidence fixe depuis plus de six mois, et âgées de plus de 16 ans » ont obligation d’avoir sur eux un livret de circulation à jour.Lire : Gens du voyage : les communes pèchent toujours sur les aires d'accueilQuelques exceptions ont été apportées en octobre 2012 à cette mesure vexatoire : certaines catégories de population itinérante ont été exemptées de livret. A l’époque, « le Conseil constitutionnel a ouvert une brèche dans l’évolution manifestement jugée trop lente des gens du voyage dans leur longue marche vers l’égalité républicaine », rappelle Hubert Derache dans son rapport.« Données anthropométriques »C’est Me Le Mailloux qui est derrière cette avancée. La question prioritaire de constitutionnalité qu’il a déposée est alors venue à bout du « carnet de circulation », la version la plus inquisitrice de cette famille de documents puisque « dans ce carnet figuraient des données anthropométriques comme la circonférence de tête ou la couleur du teint », s’insurge l’avocat. Il reste le livret, moins contraignant, mais toujours présent.La proposition de loi portée par M. Raimbourg, qui se décline en trois volets, veut accélérer l’insertion de ce groupe de population dans le droit commun. Outre la fin des livrets, il inclut une obligation renforcée pour les communes de construire des aires d’accueil et leur octroie en retour la possibilité d’expulser plus aisément ceux qui s’installeraient ailleurs que dans un endroit balisé.« Aujourd’hui, 40 000 aires devraient être offertes aux gens du voyage, or seules 27 000 le sont réellement »La loi du 5 juillet 2000 obligeait déjà les communes de plus de 5 000 habitants à construire une aire d’accueil. « Aujourd’hui, 40 000 aires devraient être offertes aux gens du voyage, or seules 27 000 le sont réellement », regrette M. Raimbourg. « Dans le sud de la France, que l’on s’intéresse à Marseille, où j’exerce, ou bien aux Alpes-Maritimes, 80 % n’en ont pas », ajoute Olivier Le Mailloux.La loi de 2000 accordait bien au préfet un pouvoir de substitution dans la réalisation et la gestion des aires si la commune ne répondait pas à ses obligations, mais il n’a pas été utilisé. « Si des mises en demeure ont pu être adressées en nombre limité, ce pouvoir de substitution n’a jamais été mis en œuvre », rappelle le rapport Derache. Cette fois, la proposition de loi de Dominique Raimbourg proposera que le préfet ponctionne directement sur le budget communal le coût de construction d’une aire.« Réticences » au PSPolitiquement sensible, le sujet ne fait pour l’heure pas de remous à l’Assemblée. Aucun des groupes parlementaires ne l’a évoqué lors de sa réunion du mardi matin et, au PS comme à l’UMP, les députés semblent davantage préoccupés par les congrès de leurs partis que par le travail législatif. Pourtant, lorsque ce texte avait été présenté pour la première fois au groupe PS, à l’été 2013 – à quelques mois des élections municipales –, il avait suscité quelques réactions, entre autres sur le renforcement des pouvoirs des préfets. Le député d’Indre-et-Loire, Laurent Baumel, s’y était notamment opposé et continue d’exprimer aujourd’hui ses « réticences » sur cette mesure, dans un contexte de « budgets communaux très contraints ».L'examen du texte aura lieu en séance le 9 juin. La proposition de loi devrait, comme en commission, rencontrer un large consensus à gauche, en partie grâce au rapporteur PS et vice-président de la commission des lois, Dominique Raimbourg, considéré comme un « gage de consensus » par son collègue Olivier Dussopt. Ce qui n’empêchera pas l’UMP de combattre ce texte « déséquilibré, qui ne répond pas aux problèmes concrets des communes » d’après la députée du Doubs, Annie Genevard, qui avait déposé une proposition de loi de son côté, cosignée par 80 de ses collègues de droite. « Il se focalise sur la question de la discrimination, or il faut équilibrer les droits et les devoirs. Or, les difficultés des communes ne sont absolument pas prises en compte », déplore-t-elle. Egalement maire de Morteau, l’élue témoigne dans sa commune de « harcèlement envers la population, intimidation des commerçants et dégradations des installations publiques » de la part de gens du voyage.Enfin, la droite devrait défendre à nouveau des amendements pour maintenir le seuil maximum (3 % de la population) au-delà duquel une commune ne peut plus accueillir de gens du voyage, que Dominique Raimbourg propose de faire disparaître. Aux yeux du député, cette barre a d’autant moins de sens que, sur les 36 000 communes, 300 seulement l’atteignent.La France et l’Irlande sont les deux seuls pays d’Europe où la communauté du voyage ne s’est jamais sédentarisée. En France, la crise économique doublée d’une amélioration de la scolarisation des enfants ont amorcé un mouvement d’installation, léger encore, mais que la loi en cours de discussion pourrait accentuer.LexiqueLes gens du voyage sont des Français, attachés à l’itinérance. La France compterait une communauté de 350 000 personnes alors que dans les autres pays européen, hors l’Irlande, ce groupe s’est sédentarisé. Les Roms sont majoritairement d’origine roumaine ou bulgare et étaient sédentaires dans leur pays d’origine. Leur nombre est estimé à 20 000 en France.Les instances européennes ne font pas le distinguo entre ces deux types de population.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger Depuis quelques semaines, le gouvernement affiche un satisfecit sur les résultats de sa gestion budgétaire en 2014, se félicitant d’un déficit « meilleur que prévu » et d’une dépense « remarquablement maîtrisée ». La Cour des comptes vient aujourd’hui doucher cet enthousiasme : en réalité, le déficit budgétaire de l’Etat s’accroît et la dépense publique n’est maîtrisée qu’au prix de divers expédients, observe la Cour dans son rapport annuel sur le budget de l’Etat, publié mercredi 27 mai - pour les résultats de l’ensemble des administrations publiques, il faudra attendre la troisième semaine de juin.S’agissant du déficit budgétaire définitif de l’Etat, qui s’élève à 85,56 milliards d’euros, celui-ci est certes « meilleur » que le dernier chiffre prévisionnel. Mais pour la Cour, ce sont les résultats en exécution d’une année sur l’autre qui comptent. Et, là, le bilan est sans appel : le déficit de l’Etat est supérieur de 10,7 milliards d’euros à celui de 2013. Ainsi, note la Cour, « la réduction du déficit budgétaire de l’Etat, amorcée depuis 2010, a été interrompue en 2014, dans un contexte de croissance et d’inflation plus faibles que prévu et de taux d’intérêt très bas ». Et, ajoute-t-elle, « les dépenses exceptionnelles [en l’occurrence, le deuxième programme d’investissements d’avenir, lancé en 2014] ne suffisent pas à expliquer l’aggravation du déficit budgétaire » : une fois corrigé des dépenses exceptionnelles, le déficit budgétaire s’est malgré tout aggravé de 5,5 milliards d’euros par rapport à l’année précédente.Certes, l’exécution budgétaire a été affectée par une croissance et une inflation plus faibles que prévu en LFI mais, là aussi, observe la Cour des comptes, « faute d’avoir révisé dès le début de l’été des hypothèses macroéconomiques optimistes et les prévisions de recettes en conséquence, le gouvernement s’est abstenu d’ajuster plus fortement les dépenses, ce qui aurait permis de contenir le dérapage du solde budgétaire ». Sur ce plan, toutefois, l’exercice peut se prêter au débat : dans le contexte général de faible croissance qui touchait l’ensemble de la zone euro en 2014, un tour de vis supplémentaire sur les dépenses ne risquait-il pas d’étouffer encore un peu plus les capacités de reprise ?Une baisse apparenteLes causes de cette aggravation du déficit budgétaire de l’Etat sont connues. En premier lieu, des recettes fiscales (274,31 milliards d’euros) inférieures de 10 milliards d’euros aux prévisions en LFI : elles sont en baisse, pour la première fois depuis 2009, de 9,7 milliards d’euros par rapport à 2013. L’évolution spontanée des recettes fiscales a été inférieure de 9 milliards d’euros à la prévision en LFI, du fait d’une hypothèse initiale « qui manquait de prudence », relève la Cour. Celle-ci appelle à améliorer la qualité et la transparence des prévisions de recettes fiscales.Paradoxalement, c’est sur le chapitre de la maîtrise des dépenses que le rapport de la Cour des comptes risque de susciter quelques aigreurs du côté de l’exécutif. Fin mars, le gouvernement indiquait que les dépenses de l’Etat « ont baissé de 3,3 milliards d’euros par rapport à leur niveau de 2013 ». En réalité, cette baisse n’est qu’apparente.Dès lors, ce n’est pas d’une baisse de la dépense du budget général qu’il convient de parler mais tout au plus d’une stabilité, alors même que la charge de la dette – malgré l’augmentation continue de cette dernière, qui atteint 1 528 milliards d’euros fin 2014 – a diminué de 1,73 milliard grâce à des taux d’inflation et d’intérêt exceptionnellement bas. Ce qui conduit la Cour à considérer que « les normes de dépenses ont été respectées au prix de débudgétisations importantes et de reports de charges accrus ». Dans le détail, la Cour des comptes se montre sévère sur le recours à divers expédients. Elle juge ainsi « contestable » la non prise en compte, pour un montant de 3,3 milliards d’euros, de crédits destinés aux investissements d’avenir mais qui sont venus se substituer à des dépenses qui auraient dû être effectuées à partir du budget de l’Etat. « Cette substitution de crédits peut s’analyser comme autant de débudgétisations », note-t-elle.Dépassements importantsElle relève également quelques opérations ayant réduit « artificiellement » la dépense pour un montant de 445 millions d’euros. Parallèlement, des dépassements importants sur le budget général ont nécessité de nombreux mouvements en cours de gestion : c’est notamment le cas, traditionnel, du surcoût des opérations extérieures des forces armées, qui ont atteint 1,11 milliard d’euros en 2014 contre 450 millions budgétés.L’exécution budgétaire 2014 se caractérise également par une hausse sensible des reports de crédits de paiement sur 2015, qui s’élèvent à 2,35 milliards d’euros, soit le montant le plus élevé depuis 2010. Enfin, l’Etat a constitué des dettes qui vont peser sur les gestions suivantes : la dette de l’Etat vis-à-vis de la Sécurité sociale a ainsi augmenté de près de 50 % pour atteindre 368 millions d’euros.Dans un courrier annexé au rapport, le gouvernement réfute vigoureusement cette analyse, estimant que « la maîtrise exceptionnelle des dépenses est largement sous-estimée » alors que le niveau de la norme « était particulièrement ambitieux ». « Nous contestons que ce résultat ait été atteint en altérant la sincérité de la dépense », écrivent, dans leur réponse commune, le ministre des finances et le secrétaire d’Etat chargé du budget, visiblement peu enclins à suivre les recommandations de la Cour.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.05.2015 à 10h54 • Mis à jour le27.05.2015 à 11h30 | Bertrand Bissuel Pour François Hollande, le compte pénibilité constitue l’une des plus belles avancées sociales de son quinquennat. C’est aussi une réforme qui permet à l’exécutif de remporter, haut la main, un brevet de rétropédalage. Soucieux d’éteindre les critiques des fédérations patronales, vent debout contre ce qu’elles considèrent être une « usine à gaz », Manuel Valls a annoncé, mardi 26 mai, que le dispositif serait simplifié et que la mise en application de certains mécanismes serait différée de six mois.Ces ajustements, inspirés du rapport remis, le même jour, par le député socialiste Christophe Sirugue et par deux personnalités qualifiées – Gérard Huot et Michel Davy de Virville –, feront l’objet d’amendements au projet de loi sur le dialogue social, examiné en séance à l’Assemblée nationale depuis mardi.Créé par la loi de janvier 2014 sur la réforme des retraites, le compte pénibilité donne de nouveaux droits, sous forme de points, aux travailleurs soumis à des tâches éprouvantes : formation pour accéder à des postes moins difficiles, activité à temps partiel (sans perte de rémunération), départ anticipé à la retraite.Avant les arbitrages rendus, mardi, par le premier ministre, le dispositif prévoyait que l’employeur apprécie, dans une fiche individuelle, l’exposition de chacun de ses salariés accomplissant des gestes usants ou évoluant dans un environnement « agressif ». Dix facteurs de risque ont été retenus : quatre sont déjà entrés en vigueur au début de l’année (travail de nuit, rythmes répétitifs, etc.) tandis que les six autres devaient l’être au 1er janvier 2016.« Jacquerie » et détricotageLe patronat fustige, depuis des mois, cette mesure, synonyme, à ses yeux, de contraintes et de coûts supplémentaires que les entreprises ne pourront pas supporter. Le recensement des salariés exposés et l’établissement de la fiche individuelle sont jugés trop compliqués, voire impraticables dans les PME. S’exprime aussi la crainte de contentieux en cascade. « La plupart des critiques sont compréhensibles et appellent de manière très légitime une évolution du dispositif », écrivent MM. Davy de Virville, Huot et Sirugue dans leur rapport.M. Valls a donc décidé de corriger le tir. L’employeur n’aura plus à remplir de fiche individuelle. Il se bornera à déclarer à la caisse de retraite ses salariés exposés en appliquant (s’il le souhaite) un « référentiel » fixé par la branche. Ce document définira les postes, les métiers et les situations de travail pouvant être jugés pénibles. Comme son élaboration et son homologation par les services de l’Etat prendront du temps, l’exécutif a repoussé au 1er juillet 2016 la mise en vigueur de la seconde vague de six critères. A charge pour la caisse de retraite d’informer le salarié sur son degré d’exposition et sur les points qu’il a accumulés. Enfin, la définition de certains facteurs de risques sera remaniée. « Si nous n’avions pas procédé à ces aménagements, nous aurions été confrontés à une jacquerie, en particulier des petites et moyennes entreprises », justifie François Rebsamen, ministre du travail.« On nous laisse le choix entre la peste et le choléra »Plusieurs organisations patronales ont réagi plutôt positivement aux annonces du premier ministre. Pour la CGPME, « le bon sens l’emporte ». L’UPA (artisans, commerces de proximité) estiment que « les effets les plus négatifs du compte pénibilité » sont gommés mais « cela ne suffira pas à rétablir la confiance des chefs d’entreprise qui considèrent que le principe même d’une mesure individuelle de la pénibilité est une erreur ». « Nous avions fait des propositions qui ont été prises en compte, c’est indéniable », constate Patrick Liébus, président de la Capeb (petites entreprises du bâtiment), qui reste toutefois « circonspect » : « J’attends de voir comment le débat va se dérouler au Parlement. »Le Medef, lui, continue d’avoir des mots très durs et d’appeler à une refonte globale du système. « On nous laisse le choix entre la peste et le choléra, confie un permanent de l’organisation patronale. Si le texte avait été maintenu en l’état, il aurait été inapplicable. Avec les mesures dévoilées par le premier ministre, on aboutit à quelque chose de plus simple, mais qui risque d’amener des chefs d’entreprise à déclarer toute leur équipe en situation de pénibilité car ils ne voudront pas dire qu’un tel l’est et que tel autre ne l’est pas. A terme, cela fait peser une menace de déstabilisation financière sur nos régimes de retraite. »Preuve que le point d’équilibre est difficile à trouver, plusieurs syndicats regrettent que, sous la pression des employeurs, le gouvernement « détricote ce qui est dans la loi », selon la formule de Philippe Pihet (FO). « On va de recul en recul, dénonce Eric Aubin (CGT). Que va-t-il rester à la fin ? »Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gérard Davet, Fabrice Lhomme et Simon Piel Au terme d’une longue enquête préliminaire, déclenchée en juin 2013, le parquet national financier (PNF) a informé les avocats, mardi 26 mai, qu’il renvoyait devant le tribunal correctionnel, dans l’affaire des primes de cabinet, l’ancien secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant et l’ex-préfet de police de Paris Michel Gaudin – aujourd’hui directeur du cabinet de Nicolas Sarkozy. Trois autres préfets, ex-membres de l’ancien cabinet de M. Sarkozy, sont également cités directement devant le tribunal : Daniel Canepa, Michel Camux et Gérard Moisselin.M. Gaudin est renvoyé pour « détournement de fonds publics », M. Guéant pour « recel » et « complicité » de ce délit et les trois préfets pour « recel ». Il s’agit de ces importantes sommes d’argent liquide, normalement destinées aux frais d’enquête de la police, que M. Guéant, avec la bénédiction de M. Gaudin, alors directeur général de la police nationale (DGPN), aurait détournées à son profit lors du premier passage de M. Sarkozy au ministère de l’intérieur (2002-2004). M. Guéant, qui dirigeait alors le cabinet de M. Sarkozy, a reconnu avoir utilisé ces fonds en espèces, des années plus tard, pour ses dépenses personnelles.Selon les éléments de l’enquête judiciaire auxquels Le Monde a eu accès, c’est une perquisition, effectuée le 27 février 2013 dans le cadre de l’instruction sur un supposé financement libyen de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy, qui a permis aux policiers de découvrir chez M. Guéant une série de factures suspectes.Lire aussi :Claude Guéant évoque une « instrumentalisation » de sa mise en examenElles témoignent d’importants règlements en espèces, correspondant aux achats d’équipements pour son appartement : 9 757 euros chez Darty, 10 000 euros aux cuisinistes Chartier, 1 860 euros aux meubles Rambault, 13 600 euros à la société Esprit Maison… Total des dépenses : 47 434 euros rien qu’entre 2006 et 2009. Selon une synthèse des enquêteurs, M. Guéant aurait disposé de 119 000 euros en espèces sur la même période.Interrogé par les policiers, le 6 mai 2013, M. Guéant a dû justifier la provenance de cet argent liquide. Nommé directeur du cabinet de M. Sarkozy place Beauvau, en mai 2002, il avait trouvé la dotation officielle, c’est-à-dire les primes permettant d’améliorer son salaire, un peu trop « étriquée »… Et déniché une solution : « La décision a donc été prise de conforter cette dotation par un complément venant des frais d’enquête et de surveillance. » Des fonds pourtant destinés aux policiers de terrain, afin de leur permettre, par exemple, de rémunérer leurs informateurs.« Quel con j’ai été »« Les sommes m’étaient remises par le directeur général de la police nationale de l’époque, Michel Gaudin. Il me remettait la totalité de 12 000 euros (par mois) et c’est moi qui assurais la répartition », a encore expliqué M. Guéant, avouant qu’il gardait 5 000 euros pour lui-même et concédait le reliquat à ses collaborateurs, MM. Camux, Canepa et Moisselin. Le système a perduré jusqu’en mars 2004. Comme l’a noté un rapport de l’Inspection générale de l’administration rendu en juin 2013, le budget officiel des indemnités accordées a ainsi augmenté de 300 % entre 2002 et 2005, passant de 434 000 euros à 1,3 million d’euros, pour se stabiliser autour de 1,5 million annuel.Saisi de l’enquête, le PNF a pu avoir accès aux interceptions téléphoniques ordonnées après que la ligne de M. Guéant a été placée sur écoute dans le cadre de l’instruction sur le financement libyen. « Quel con j’ai été de garder des factures ! Franchement », lance M. Guéant lors d’un échange téléphonique avec M. Gaudin le 13 juin 2013, en référence aux documents découverts par les enquêteurs lors de la perquisition à son domicile. « C’est pour ça que là, on pourrait peut-être se voir… Discrétos », lui répond l’ancien DGPN.La discussion vient ensuite sur la défense commune à tenir, les deux hommes souhaitant, pour reprendre l’expression utilisée dans une autre conversation par M. Gaudin, ne « pas se prendre les pieds dans le tapis ». Ce 13 juin 2013, si M. Guéant a déjà été entendu par les policiers, M. Gaudin, lui, doit être auditionné quelques jours plus tard par les magistrats de la Cour des comptes, ce qui l’inquiète : « C’est plus embêtant presque d’être convoqué par la Cour des comptes que par la justice judiciaire », lâche-t-il. « Mais enfin, sauf que là, moi je t’avais demandé un truc, tu l’as fait, donc tu es complètement à l’abri », tente de le rassurer M. Guéant.« Cette affaire n’est pas simple »En tout cas, les deux hommes sont décidés à se concerter. « Il faut clairement dire que c’était essentiellement pour des flics et puis que toi, t’en as gardé un petit peu ! Tu ne peux plus maintenant dire autre chose ! », lance M. Gaudin. « Oui, oui », approuve M. Guéant, qui ajoute toutefois : « J’ai déjà déposé devant la PJ [police judiciaire]. Je suis obligé de m’en tenir à ce que j’ai dit… » Sollicités, ni M. Guéant ni M. Gaudin n’ont souhaité s’exprimer. « Ce n’est pas un vol à l’étalage, cette affaire n’est pas simple et mérite au moins quelques investigations de la part d’un juge », a estimé de son côté Me Jean-Yves Dupeux, conseil de M. Guéant. Mais le parquet financier a fait un autre choix : estimant les faits caractérisés, le PNF a décidé de citer directement en correctionnelle MM. Guéant et Gaudin plutôt que de confier l’affaire à un juge d’instruction. Le parquet a cependant permis à la défense l’accès au dossier, ce qui n’est généralement pas le cas lors d’une enquête préliminaire. Le procès est programmé à partir du 28 septembre.Lire aussi :Placé sur écoutes, Claude Guéant promet de ne « pas balancer »Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.05.2015 à 06h52 • Mis à jour le27.05.2015 à 19h10 | Raphaëlle Bacqué A voir, de loin, sa petite silhouette frêle presque toujours vêtue d’un cardigan sage sur un chemisier blanc, personne ne pouvait imaginer sa personnalité d’exception. Puis se dessinaient le regard dense, le sourire bienveillant et ce discours ferme contre le renoncement, l’humiliation et l’exclusion, qui avait fait peu à peu de Geneviève de Gaulle-Anthonioz la figure même de la rectitude morale. La nièce du général de Gaulle fut toujours à la hauteur de ce nom écrasant.« J’ai été merveilleusement heureuse », affirmait Geneviève de Gaulle. Pourtant sa jeunesse aurait fait frémir les plus intrépides. Née le 25 octobre 1920 à Saint-Jean-de-Valériscle, dans le Gard, elle a été obligée par son père, Xavier, ingénieur des Mines, à lire Mein Kampf à 14 ans, afin qu’elle comprenne la folie qui se prépare. Lorsqu’elle écoute six ans plus tard, incrédule, Pétain annoncer la défaite à la radio le 17 juin 1940, le renoncement lui semble inimaginable. Depuis Londres, son oncle Charles appelle dès le lendemain les Français à continuer le combat. La jeune fille plonge dans la Résistance, au sein du groupe du Musée de l’Homme, un petit cercle de courageux qui s’est fédéré autour des scientifiques du musée, bientôt rejoint par l’ethnologue Germaine Tillion et sa mère, Emilie.« J’étais une sorte de De Gaulle miniature »Le 20 juillet 1943, Geneviève est arrêtée dans une librairie, en plein Paris. « Je m’étais toujours dit que, si je devais un jour être reconnue coupable, je préférais que ce soit sous mon identité véritable, dira-t-elle. Je trouvais que c’était bien qu’il y ait des gens de la famille de Gaulle qui soient arrêtés, que cela se sache. » Les miliciens sont un peu gênés, devant cette jeune fille qui porte le nom du chef de la France libre, mais après six mois à la prison de Fresnes, elle est transférée à Compiègne, l’antichambre de la déportation. Le 30 janvier 1944, lorsqu’on appelle son nom pour la faire monter dans le train qui part pour le camp de concentration de Ravensbrück, en Allemagne, c’est un concert d’acclamations de ses codétenues : « Pour mes camarades déportées, j’étais une sorte de De Gaulle miniature. » Après trois jours d’atroce voyage, Geneviève devient le numéro matricule 27372.Elle manque cent fois mourir, au milieu « des femmes massacrées à la pioche, mordues par les chiens, jetées au milieu des folles dans les immondices », racontera-t-elle dans La Traversée de la nuit (Le Seuil, 1998). Elle apprend à l’été 1944 par une déportée tchèque que, le 26 août, « le grand Charles » a descendu les Champs-Elysées à Paris. Quelques mois plus tard, les SS, qui ont saisi son lien avec de Gaulle, la transfèrent à l’isolement. Himmler, qui caresse l’espoir d’une négociation avec les Alliés, voit en elle une monnaie d’échange. Elle ne sera libérée qu’en avril 1945, très affaiblie. Son oncle lui écrit aussitôt : « Je suis extrêmement fier que tu sois ma chère nièce. Remets-toi, maintenant. La France a besoin de filles comme toi. » La création du RPFA Genève, où elle se repose, elle rencontre Bernard Anthonioz, résistant savoyard, éditeur, ami d’Aragon et de Malraux. Il devient le grand amour de sa vie, son partenaire de combat, son mari, le père de ses quatre enfants. Ensemble, ils participent à la création du RPF, le parti gaulliste du général, puis rejoignent en 1958 André Malraux au ministère de la culture.A l’hiver 1958, cependant, cette grande croyante fait la connaissance dans un dîner du père Joseph Wresinski. Ce dernier est l’aumônier du « camp des sans-logis » de Noisy-le-Grand, un ensemble de cabanes recouvertes de tôle ondulée édifié par les compagnons d’Emmaüs après l’appel au secours de l’abbé Pierre quatre ans plus tôt. Elle s’y rend quelques jours plus tard et, choquée par ce qu’elle a vu, devient le porte-parole de ces pauvres auprès des ministères. Dès 1964, la voilà présidente d’ATD Quart Monde France.Qui pourrait dire non à cette grande résistante, qui connaît tous ceux qui comptent dans les allées du pouvoir et ne renonce jamais ? Mais les pauvres ne sont jamais prioritaires pour les gouvernements. En 1998, lorsque la droite vote contre le texte de cohésion sociale promis par Jacques Chirac et présenté à nouveau par Lionel Jospin, premier ministre de cohabitation, elle s’insurge dans les médias : « Que des hommes qui se réclament du gaullisme réagissent ainsi me fait particulièrement mal au cœur. » Quelques semaines plus tard, Chirac pour se rattraper fait d’elle la première femme à être élevée à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction de l’ordre. Pas dupe, elle continue à demeurer « volontaire permanente » d’ATD Quart Monde, même après en avoir laissé la présidence. Résistante incarnée, courageuse, récitante hors pair de cette France d’après-guerre, elle meurt le 14 février 2002, sans avoir renoncé à rien.Raphaëlle Bacquégrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.05.2015 à 00h31 • Mis à jour le27.05.2015 à 11h36 | Nicolas Chapuis   Karine Berger et ses troupes ont choisi leur camp pour le congrès du Parti socialiste (PS). En vue du vote pour l’élection du premier secrétaire, jeudi 28 mai, une majorité de mandataires de la motion D a décidé de voter en faveur de l’actuel patron du parti, Jean-Christophe Cambadélis.Lire :La motion Cambadélis, un bréviaire pour ménager les sensibilitésLa décision a été prise lors d’une réunion des responsables départementaux, samedi 23 mai, et entérinée mardi 26 mai au soir. La motion A de M. Cambadélis a remporté le premier tour avec 60 % des votes, devant la motion B des frondeurs (29,5 %) et la motion D (9,5 %). Les instances du parti sont composées au prorata de ces scores.« Une logique politique »« Il y a une logique politique à ce que le premier signataire de la motion arrivée en tête dirige le parti », explique Karine Berger. Cependant, la députée des Hautes-Alpes précise qu’il ne s’agit pas d’une consigne de vote pour ses électeurs.Ce choix en faveur de M. Cambadélis ne fait pas l’unanimité au sein de la motion. Paul Quilès, l’ancien ministre de l’intérieur proche de la gauche du parti, qui avait rejoint Karine Berger, a fait part de son vif mécontentement sur la méthode. Une lettre devait être envoyée aux deux candidats, Jean-Christophe Cambadélis et Christian Paul, mais seul le premier a été consulté. « C’est un acte d’allégeance qui n’est pas très brillant, estime M. Quilès. Je retrouve ce que je déteste le plus au PS, cette obsession des postes. C’est totalement contradictoire avec le discours qu’on a tenu face aux militants pendant la campagne. »Pour Karine Berger, il ne s’agit pas d’une alliance avec M. Cambadélis. « Il n’y aura aucun rapprochement de nos lignes », explique la députée. Selon elle, la majorité des mandataires de la motion D ne souhaitait engager de discussion avec Christian Paul. Elle souligne à titre personnel qu’elle ne participera pas au secrétariat national — le gouvernement du parti. D’autres membres de la motion pourraient cependant intégrer la direction.Cette décision est surtout un camouflet pour la motion B des frondeurs. Christian Paul, le premier signataire, fait campagne sur la constitution de « majorité d’idées ». Il espérait peser sur la ligne du parti, en s’appuyant sur la motion de Karine Berger et sur les proches de Martine Aubry qui sont au sein de la motion A de M. Cambadélis. Pour la députée des Hautes-Alpes, il est hors de question de mettre en minorité le premier secrétaire désigné par les militants.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.05.2015 à 16h30 • Mis à jour le27.05.2015 à 00h03 | Olivier Faye Sa décision faisait assez peu de doutes. Après avoir maintenu le suspense quant à ses intentions pour les élections régionales de décembre, Marion Maréchal-Le Pen confirme être candidate du Front national en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), dans un entretien à paraître, jeudi 27 mai, dans Valeurs actuelles.La députée du Vaucluse, qui s’était déjà déclarée candidate en avril, avait mis sa candidature entre parenthèses le 5 mai pour ne pas être l’« otage » du conflit opposant sa tante Marine Le Pen à son grand-père Jean-Marie Le Pen. Elle avait été investie officiellement par le bureau politique du Front national.Lire aussi :Marion Maréchal-Le Pen investie par le FN en PACA pour les régionalesMme Maréchal-Le Pen craignait le pouvoir de nuisance du président d’honneur du FN. Ces dernières semaines, elle a donc effectué une tournée des fédérations frontistes de la région pour s’assurer du soutien de leurs cadres. « Elle voulait voir les gens, tâter le terrain », explique un proche. Les Alpes-Maritimes, où Jean-Marie Le Pen conserve le plus d’attaches, représentaient un écueil particulier.La députée est aujourd’hui libérée. Elle confie à Valeurs actuelles avoir reçu « l’assurance de Jean-Marie Le Pen qu’il ne s’immiscera pas dans la campagne ». La jeune femme s’est entretenue au téléphone avec lui il y a quelques jours. « S’il essaye d’emmerder quelqu’un, ce ne sera pas moi », assurait-elle encore récemment en privé.Lire aussi :Régionales : Maréchal-Le Pen pourrait ne pas se présenter en PACASur le terrain, la candidature de la députée, fortement encouragée par Marine Le Pen, n’a, à vrai dire, jamais été suspendue. La cadette du clan Le Pen n’a eu de cesse de consulter pour constituer ses listes, qu’elle souhaite rajeunies et renouvelées. C’est dans cet esprit qu’elle a refusé d’emblée de constituer un ticket avec Bruno Gollnisch, candidat déçu à la tête de liste.Lire aussi :Début de campagne musclé pour la cadette du clan Le PenLa question du financement de la campagne – épineuse, alors que le FN a connu sa huitième mise en examen, vendredi 22 mai, dans l’affaire du financement de sa campagne des élections législatives de 2012 – est elle aussi regardée de près. Cotelec, le microparti de Jean-Marie Le Pen, l’a aidée dans le financement de ses dernières campagnes, assure son entourage. Cela ne devrait pas être le cas cette fois-ci.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen a eu un compte caché en SuisseOlivier Faye Dominique Gallois Un conseil d’administration de Thales devrait se réunir mercredi 13 mai dans la matinée avant l’assemblée générale du groupe d’électronique et de défense alors qu’Henri Proglio a renoncé à la présidence du conseil d’administration. L’ancien patron d’EDF avait été sommé par le ministre de l’économie Emmanuel Macron de choisir entre ses activités auprès du russe Rosatom et la présidence de Thales, Bercy y voyant un conflit d’intérêt. M.Proglio a décidé de renoncer à son mandat d’administrateur et donc de président de Thales, accusant Bercy d’alimenter une campagne contre lui alors que son arrivée sur proposition du ministère de la Défense avait été approuvée par l’Elysée et Matignon.Subtil compromisLe retrait de M. Proglio signe la fin du duo qu’il devait composer avec Patrice Caine, l’un à la présidence, l’autre à la direction générale. Ces nominations avaient été le fruit d’un subtil compromis entre l’Etat et Dassault Aviation en décembre 2014. Pour succéder à Jean Bernard Levy parti chez EDF, les deux principaux actionnaires du groupe, liés par un pacte, avaient chacun poussé leur candidat, le numéro deux du groupe Patrice Caine pour l’Etat et Henri Proglio pour Dassault dont il est proche étant membre du comité des sages chargé d’organiser la succession de Serge Dassault.Pour que ce tandem soit valide et permettre à M. Proglio, qui aura 66 ans cette année, d’occuper cette fonction, il fallait prolonger de 65 à 68 ans l’âge de la fin de mandat du président du conseil d’administration. Une résolution en ce sens devait être proposée à l’assemblée mercredi 13 mai. Elle n’a désormais plus lieu d’être.En revanche l’assemblée n’a pas à se prononcer sur le changement de gouvernance, et la disparition du poste de PDG au profit de ceux de président du conseil d’administration et directeur général, car elle était déjà dans les statuts de la société.DéséquilibreEn attendant cette assemblée, Patrice Caine s’est vu confier le poste de PDG, il devrait le rester. « Il y a un PDG qui est nommé depuis le mois de décembre dernier et qui s’appelle Patrice Caine je souhaite qu’il puisse continuer d’exercer ses fonctions dans le calme et la sérénité », a souligné mardi le ministre de l’Économie Emmanuel Macron. Dassault n’a jusqu’ici pas fait savoir s’il allait de nouveau demander la création d’un poste de président.Deuxième conséquence, en abandonnant son poste d’administrateur de Thales, Henri Proglio déséquilibre la structure du tour de table. En principe, les pouvoirs publics doivent toujours avoir un administrateur de plus que l’avionneur. Pour l’heure, ils en ont deux, et vont donc devoir abandonner un poste. Le conseil va donc revenir de dix-huit à seize sièges, dont cinq pour l’Etat et quatre pour Dassault.Reste à savoir, si le départ d’Henri Proglio met à mal le pacte d’actionnaires noué en 2009. Si une telle décision était prise par Dassault , la dénonciation n’aurait pas d’effet immédiat. Il faut un délai de trois mois pour qu’elle entre en vigueur.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès C'est une des surprises de la loi Macron : dans la forêt de 1 800 amendements qui ont été déposés au Sénat, l'un des 600 qui ont été adoptés prévoit un congé de cinq journées pour les étudiants salariés afin de leur permettre de réviser avant leurs examens. Le texte, dans sa globalité, a été approuvé par les sénateurs mardi 12 mai. Il fera ensuite l'objet d'une commission mixte paritaire (7 députés, 7 sénateurs) chargée de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d'échec, c'est l'Assemblée nationale qui tranchera.Lire aussi :La loi Macron, largement remaniée et facilement adoptée au SénatDans la version actuelle, l'amendement 627 de la sénatrice socialiste du Val-d'Oise, Dominique Gillot, accorde donc un congé supplémentaire aux étudiants qui cumulent, à leur temps scolaire, une activité salariée : « Un étudiant justifiant d’une inscription valide et en cours au sein d’un établissement préparant à l’obtention d’un diplôme d’enseignement supérieur a droit à un congé supplémentaire de cinq jours ouvrables par tranche de soixante jours ouvrables travaillés prévus par son contrat de travail », est-il indiqué. Cela correspond à cinq jours par semestre.Réviser à ses fraisCe congé serait pris dans le mois précédant les épreuves. « Les étudiants les plus concernés par les activités rémunérées concurrentes à la réussite des études sont souvent les étudiants les plus fragiles, percevant peu ou pas de bourses sur critères sociaux, mais n’ayant pas les moyens financiers d’éviter un salariat », explique la sénatrice sur son blog.La Fédération des associations générales étudiantes (Fage) a salué l'amendement : « Le dispositif améliorera concrètement l’aménagement des rythmes des étudiants salariés », souligne le syndicat. Toutefois, dans la version première du texte, la sénatrice prévoyait le maintien du salaire au bénéficiaire de cette mesure. Mais la parlementaire n'a pas été suivie par ses collègues. L'UMP a déposé un sous-amendement qui ôte le droit à une rémunération. « Le groupe socialiste s'est rallié », témoigne la sénatrice. Les cinq jours de congés payés supplémentaires sont devenus des congés sans solde. Les étudiants salariés pourront donc réviser cinq jours de plus, mais à leurs frais.Dans son enquête triennale publiée en décembre 2013, l’Observatoire de la vie étudiante affirme que 25 % des étudiants se déclarent en difficultés financières. C'est cette situation qui, selon l’OVE, pousse 46 % des étudiants à exercer une activité rémunérée pendant l’année universitaire. Pour certains d’entre eux, cette période de révisions supplémentaires risque d’être un luxe qu’ils ne pourront pas s’offrir.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.05.2015 à 15h10 • Mis à jour le12.05.2015 à 18h10 | Romain Geoffroy Invitée au micro du « Grand Rendez-vous » d’i-Télé, Europe 1 et Le Monde, la candidate de l’UMP à la présidence de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a affirmé, dimanche 10 mai, son intention de maintenir le tarif unique du passe Navigo à 70 euros. Un revirement : en novembre, elle dénonçait la mesure, évoquant « une fausse bonne nouvelle pour les usagers ».Lire : Un passe Navigo à tarif unique en Ile-de-FranceAujourd’hui, c’est vers le forfait Solidarité transports pour les étrangers en situation irrégulière que se tourne sa critique. Un tarif spécial qui permet aux bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat (AME) d’avoir une réduction de 75 % du prix du passe Navigo en Ile-de-France.Ce qu’elle a dit : « Une mesure qui est une source d’injustice extrêmement grave (…) parce que tous ceux qui sont en situation régulière, eux, paient plein pot. (…) 163 000 étrangers en situation irrégulière bénéficient de cette gratuité. »Pourquoi c’est faux1. Quelque 110 000 bénéficiaires étrangers en situation irrégulière, pas 163 000Mme Pécresse évoque en fait le forfait Solidarité transport, un dispositif de la région qui permet aux bénéficiaires de certaines aides sociales de demander une réduction de 75 % du prix de la carte Navigo, voire dans certains cas de la gratuité du forfait. Une mesure appuyée par le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) et le conseil régional, afin de « lever les freins à la mobilité pour les personnes sans ressources et faciliter la recherche d’emploi ».Les bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat – dispositif permettant aux immigrés en situation irrégulière de bénéficier de soins médicaux – peuvent bénéficier du forfait Solidarité. Mais contrairement au chiffre de 163 000 sans-papiers, la région Ile-de-France assure que 110 000 ayants droit à l’AME bénéficiaient du forfait Solidarité fin 2014.De plus, ils ne bénéficient que du tarif réduit à 75 % et non pas de la gratuité, comme l’affirme la députée UMP. #container_14313471363{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14313471363{ height:500px; } #container_14313471363 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14313471363 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14313471363 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14313471363 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de bénéficiaires du tarif Solidarité transports en Ile-de-FrancePar catégorie d'ayants droit à la fin de 2012Source : STIF(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Les étrangers en situation irrégulière, bénéficiaires minoritaires« Tous ceux qui sont en situation régulière, eux, paient plein pot. » Mme Pécresse est ici dans l’exagération, en opposant étrangers sans papiers et citoyens français. Or, la grande majorité des personnes à bénéficier de la réduction, voire de la gratuité des transports, pour certains allocataires du revenu de solidarité active (RSA), ont leurs papiers parfaitement en règle.Ainsi, sur les 660 000 personnes bénéficiant tous les mois du tarif Solidarité, 48 % y ont droit en tant qu’allocataires du RSA et 31 % en tant qu’ayants droit a la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), qui permet aux plus modestes un accès aux soins d’urgence. Bien plus, donc, que les 17 % que représentent les étrangers en situation irrégulière. #container_14313511278{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14313511278{ height:500px; } #container_14313511278 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14313511278 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14313511278 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14313511278 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des bénéficiaires de la tarification Solidarité en Ile-de-FranceEn pourcentageSource : STIF(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}3. Des économies largement surévaluéesPour l’ancienne ministre du budget, supprimer cette aide aux étrangers en situation irrégulière « permettra de récupérer 70 millions d’euros ».Si elle parvient à la tête de l’Ile-de-France à l’issue des élections régionales en décembre, Mme Pécresse risque de faire des économies moins importantes que prévues en supprimant ce bénéfice. Le conseil régional affirme en effet allouer 13 millions à 14 millions d’euros par an à la réduction tarifaire pour les bénéficiaires de l’AME ; le financement total de la mesure Solidarité transport par la région étant de 83,9 millions d’euros par an.4. La carte d’identité obligatoire dans les transports, efficace contre la fraude ?Dans la même interview, la députée des Yvelines dit vouloir s’attaquer à la fraude dans les transports en commun :« Je vais déposer dès cette semaine une proposition de loi qui demandera qu’on soit porteur de sa carte d’identité dès qu’on prendra les transports en commun (…). Il y a entre 200 et 400 millions d’euros de fraude dans les transports en commun, et seulement 5 % de recouvrement des amendes. »Pourquoi c’est plutôt vraiSur les chiffres de la fraude, Valérie Pécresse vise large et tombe donc juste. La fraude prive chaque année la SNCF d’environ 300 millions d’euros, et la RATP, de quelque 90 millions d’euros. En 2013, le ministre des transports, Frédéric Cuvillier, estimait ce chiffre « relativement stable d’une année sur l’autre ».La candidate UMP aux régionales en Ile-de-France espère lutter contre la fraude en imposant le port de la carte d’identité dans les transports. Elle escompte ainsi que les contrôleurs puissent obtenir l’adresse du fraudeur. Une solution limitée, étant donné que rien n’oblige à renouveler sa carte d’identité à chaque déménagement. Rien n’oblige non plus à posséder une carte d’identité en France.De plus, selon le code de procédure pénale, seules les autorités de police peuvent effectuer un contrôle d’identité. En pratique, les contrôleurs assermentés sont en fait habilités à relever l’identité et l’adresse du contrevenant. Cependant, le contrôleur seul ne peut pas, contrairement aux agents de police judiciaire, contraindre une personne à présenter sa pièce d’identité ou même l’interpeller.« En cas de problème pour établir l’identité d’un contrevenant, le code des transports prévoit une obligation pour ce dernier de rester sur place le temps que l’officier de police judiciaire appelé par les agents prenne une décision », précise la RATP.Romain GeoffroyJournaliste au Monde Patrick Roger L'essentielDéjà adopté par l'Assemblée, sans vote grâce à l'utilisation de l'article 49-3, le projet de loi a été "profondément" remanié par les sénateurs.Il passera désormais devant une commission mixte paritaire – qui réunira sept députés et sept sénateurs, le 28 mai.La discussion à l’Assemblée nationale reprendra alors sur le texte voté par le Sénat.Le Sénat a – enfin – voté, par 185 voix pour et 44 contres, le projet de loi sur la croissance et l’activité, dit « loi Macron ». Un texte décidément hors normes, qui aura nécessité 133 heures de débat en séance – les députés y avaient consacré 111 heures –, de reporter deux fois le vote final, avec 1 801 amendements déposés et 627 adoptés.A l’Assemblée nationale, compte tenu du risque de l’absence de majorité, Manuel Valls avait décidé d’engager la responsabilité du gouvernement. Au Sénat, c’est une majorité UMP-UDI qui adopte le projet de loi issu des débats, mais un texte largement remanié par rapport à celui qui lui avait été transmis.« Le texte a profondément évolué mais nous sommes restés dans une optique sénatoriale, c’est-à-dire de contribuer à faire évoluer la loi, assure Vincent Capo-Canellas (UDI, Seine-Saint-Denis), le président de la commission spéciale chargée de l’étudier. Le Sénat a rendu concrètes des propositions qui sont dans le débat. » La droite sénatoriale se défend d’avoir voulu dépecer la loi Macron mais, au contraire, dit s’efforcer de la « sauver ». « Intellectuellement, nous ne sommes pas loin de Macron. Au-delà de l’écume, on essaie d’aider à la modernisation », poursuit le sénateur.« Je pense que Macron a compris » Exemple, sur les professions réglementées. « Le travail du Sénat est une chance pour la réforme, estime le président de la commission. Macron allait se planter. François Pillet [le rapporteur chargé de la partie juridique] a fait un travail de médiation. On lui offre la possibilité de sortir par le haut. »Le Sénat a adopté la proposition du rapporteur sur la réglementation des tarifs des officiers publics ou ministériels et de certaines professions juridiques. Seul le ministre de la justice sera compétent.Le fonds interprofessionnel initialement prévu a été remplacé par un fonds par profession, qui ne sera plus affecté au financement de l’aide juridictionnelle. « Je pense que Macron a compris qu’il allait devoir un peu bouger s’il veut sauver une partie de la réforme et la rendre plus opérationnelle », se dit convaincu M. Capo-Canellas. Pas sûr qu’il soit entendu. « Le projet de loi vise à ouvrir des opportunités. Le texte du Sénat est plus conservateur. L’équilibre général trouvé à l’Assemblée nationale a été affecté, déplore le ministère. Additionnées les unes aux autres, les mesures adoptées par le Sénat amoindrissent les effets globaux de la réforme. »Lire sur Les Décodeurs :Sénat : comment la loi Macron a pris un sérieux virage libéralTribunaux spécialisésIdem sur la spécialisation des tribunaux de commerce, autre point de friction qui a entraîné, lundi, une grève massive des dites juridictions, qui protestent contre la disposition du projet de loi qui prévoit de confier à des tribunaux spécialisés les contentieux concernant les entreprises, le seuil devant être fixé par décret. Le Sénat, lui, a fixé un seuil à 250 salariés. Le ministre s’est contenté de redire sa volonté de travailler avec les professionnels, regrettant qu’« ils contestent des seuils qui ne sont pas fixés ».Autre volet important, celui sur le droit du travail. Pour l’essentiel, la majorité sénatoriale a adopté des dispositions qui relèvent de sa sensibilité, en élargissant l’ouverture dominicale des commerces, notamment aux magasins de biens culturels – un amendement réclamé par la Fnac –, et en dispensant les petits commerces de contreparties ; en relevant les seuils sociaux actuels de 10 à 20 salariés et de 50 à 100 ; en restreignant le droit d’information des salariés en cas de cession ; en introduisant en « miroir » aux accords de maintien de l’emploi défensifs des accords offensifs.« Notre ligne reste la même : c’est de tenir compte du calendrier prévu avec les partenaires sociaux », répète le ministère, qui renvoie aux rencontres prévues le 20 mai sur le projet de loi sur le dialogue social et aux missions mises en place pour élaborer de nouvelles propositions, comme la mission confiée à la députée (PS) de l’Hérault Fanny Dombre-Coste, qui pourrait servir de base à de nouvelles propositions sur l’information des salariés en deuxième lecture à l’Assemblée.En sens inverse, le Sénat a réservé un accueil favorable aux dispositions nouvelles sur l’investissement annoncées par le gouvernement début avril. « Ce travail n’était pas évident. Il fallait convaincre une partie de nos collègues qu’il ne fallait pas tout renverser », souligne le président de la commission. L’enjeu, effectivement, après le vote du Sénat, c’est la suite de la procédure législative et la recherche d’éventuels compromis. « Le Sénat est disponible pour un accord à condition qu’il y ait des bougers substantiels du gouvernement, assure M. Capo-Canellas, mais on a l’impression que l’arbitrage gouvernemental n’est pas clair. »Le gouvernement apprécie que le Sénat, sur certains points, ait contribué à enrichir le texte. De là à ce qu’un accord se dégage en commission mixte paritaire – qui réunira sept députés et sept sénateurs, le 28 mai –, cela reste peu probable. L’optimisme et la bonne volonté du président de la commission risquent de se fracasser sur la « real politik » du bicamérisme quand les majorités sont divergentes. La discussion à l’Assemblée nationale reprendra alors sur le texte du Sénat.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Collectif Pendant la campagne présidentielle de 2012, le candidat François Hollande avait publié 40 mesures pour l’égalité entre les femmes et les hommes, parmi lesquelles le fait que « chaque politique publique prendra en compte l’égalité femmes hommes ». Trois ans plus tard, au nom de la « simplification », François Rebsamen défend un projet de loi sur le dialogue social, qui apporte des modifications profondes au Code du Travail. Quel est le lien entre ces deux faits ? Aucun, justement ! Avec cette loi, il est désormais officiel que le gouvernement ne prête plus aucune attention aux droits des femmes et aux inégalités professionnelles. Sinon comment expliquer qu’il s’apprête à détricoter toutes les dispositions adoptées depuis 1983 et la loi portée par Yvette Roudy, qui ont permis de sortir les femmes de l’invisibilité et de faire de l’égalité un sujet de dialogue social dans l’entreprise ?Les batailles des féministes ont notamment permis que soit mis en place un Rapport de Situation Comparée (RSC), qui permet de faire un état des lieux de la situation des femmes et des hommes dans l’entreprise, une négociation dédiée à l’égalité et des sanctions pour les entreprises récalcitrantes. Pas plus tard qu’en août 2014, ces dispositions ont été renforcées par la loi portée par Najat Vallaud-Belkacem : désormais, les entreprises doivent aussi mesurer les écarts cumulés sur les carrières et les collectivités territoriales doivent s’y soumettre.CynismeDans le projet de loi sur le dialogue social, c’est tout cet édifice qui est rayé d’un trait de plume. Nous pouvons noter, cyniquement, qu’il est inédit de voir un gouvernement revenir sur un article de loi défendu par ce même gouvernement 9 mois plus tôt. Les RSC sont des outils indispensables pour identifier et quantifier les inégalités, et donc déterminer les bons leviers d’action. Adossés à une négociation dédiée à l’égalité professionnelle, ils permettaient de faire enfin de l’égalité un thème de dialogue social en soi, tout en déclinant cet objectif dans l’ensemble des négociations.Sans ces outils, comment peut-on décemment mettre en œuvre une politique ambitieuse de lutte contre les inégalités professionnelles ? Sans ces outils, comment mettre à l’amende les employeurs qui ne respectent l’égalité salariale ? Sans ces outils, comment respecter ce principe constitutionnel « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme » ? Sous prétexte de simplification, le gouvernement est en train de détruire des outils qui commençaient seulement à faire leurs preuves et à porter leurs fruits. Nous rappelons que dans le classement 2014 du Forum économique mondial, la France n’est qu’à la 126e position, sur 131 pays référencés. Les femmes doivent travailler 77 jours de plus par an pour gagner autant qu’un homme, et elles continuent de gagner en moyenne 27 % de moins que leurs homologues masculins. Ce pourcentage stagne depuis près de 30 ans.Et les mesures austéritaires à l’œuvre, couplées à la loi sur le dialogue social, ne nous laissent hélas présager rien de bon sur le terrain des inégalités professionnelles. Les conséquences, si cette loi venait à être votée en l’état, seraient graves. Les femmes continueraient d’être pénalisées dans le monde professionnel, elles qui sont soit bloquées par le plancher collant (temps partiels, etc.), soit se heurtent au plafond de verre, et qui dans tous les cas restent payées en deçà de leurs collègues masculins, peu importent leurs compétences, leurs aptitudes, et leurs parcours universitaire et professionnel. Après 43 ans de progrès législatifs en la matière (à défaut de progrès concrets), le gouvernement s’apprête à revenir en arrière.Au lieu de supprimer ces outils, c’est un renforcement de la lutte contre l’inégalité professionnelle qu’il faut mettre à l’ordre du jour. Pour instaurer l’obligation d’accords majoritaires sur l’égalité professionnelle, rendre obligatoire la suppression des écarts salariaux sous peine de sanction, lutter contre les temps partiels ou encore créer un droit d’expertise dédié, pour aider les représentant-es du personnel à analyser les données et trouver les bons leviers d’action. Nous appelons donc à une mobilisation massive contre les articles de cette loi qui reviennent sur les obligations légales des entreprises en matière d’égalité professionnelle. Les salaires des femmes ne sont pas des variables d’ajustement pour les entreprises ! Les femmes doivent avoir les mêmes possibilités de carrière professionnelle que les hommesYvette Roudy, ministre des droits des femmes de 1981 à 1985 ; Danielle Bousquet, présidente de l’Assemblée des femmes ; Geneviève Couraud, présidente d’Élu/es Contre les Violences Faites aux Femmes et de l’Observatoire des droits des femmes du CG 13 ; Claire Serre-combe, porte-parole d’Osez le féminisme ! ; Margaux Collet, militante d’Osez le féminisme ! ; Caroline De Haas, militante féministe ; Véronique Sehier, présidente du Planning Familial ; Sabine Salmon, Femmes solidairesLa liste des autres signataires de cet appel est disponible sur :http://www.sosegalitepro.fr/tribune-non-a-la-suppression-des-obligations-en-matiere-degalite-professionnelle/Collectif Béatrice Jérôme C’est l’épilogue d’une séquence qui commençait ces derniers jours à tourner au psychodrame entre socialistes. Claude Bartolone, le patron de l’Assemblée nationale, candidat déclaré aux prochaines régionales en Ile-de-France et Jean-Paul Huchon, président (PS) sortant de la région se sont vus plus d’une heure en tête-à-tête, lundi 11 mai, pour convenir de travailler ensemble.Par un communiqué rendu public, à l’issue de leur entretien, ils ont scellé leur accord :« Les conditions du rassemblement des socialistes derrière Claude Bartolone sont aujourd’hui réunies. Tous deux, candidat des socialistes et président de région, travailleront ensemble à un rassemblement plus large encore, permettant la victoire de la gauche en décembre prochain. »Tacitement, M. Huchon retire ainsi sa candidature à un quatrième mandat à la tête de la région au profit du patron de l’Assemblée.« On ne me traite pas comme une serpillière »La veille, il se disait, pourtant encore « candidat », alors que M. Bartolone, qui s’était déclaré le 6 mai avait reçu, dès le lendemain le soutien des ténors du PS et de Manuel Valls. « Sur le ring, je n’ai jamais jeté l’éponge, avait confié, dimanche, au Monde le patron de la région. Il refusait alors, disait-il, de « se coucher » et s’interrogeait sur « les raisons », qui justifient une autre candidature que la sienne ? « Je n’en vois aucune ! », indiquait-il, allant jusqu’à considérer la candidature de M. Bartolone comme une « erreur stratégique ». « Je suis le patron d’une région de 12 millions d’habitants et j’ai gagné trois fois la région. On ne me traite pas comme une serpillière. »Lire aussi :Jean-Paul Huchon : « La bluette, ce n’est pas mon style »Vrai dépit ou feinte colère ? M. Huchon s’est senti « humainement » affecté, décrypte-t-on dans les couloirs de la région, par l’annonce de la candidature de M. Bartolone. Surpris par un coup de théâtre qu’il n’avait pas anticipé, il a été « humilié » par la méthode, selon un proche.Son baroud d’honneur médiatique lui aura permis de surmonter l’affront et de ne pas entretenir le doute plus longtemps. Car tel n’était pas son intérêt : M. Huchon a préféré acter le retrait de sa candidature, à l’issue de son entrevue avec M. Bartolone, pour ne pas laisser penser qu’il hésitait à se retirer en échange d’une « compensation ». Sera-t-il candidat aux régionales ou fera-t-il ses adieux à la scène francilienne au moment de la constitution des listes électorales en juillet ? Il est probable que ce suspense ne durera pas, lui non plus, très longtemps. M. Huchon devrait être reçu par François Hollande, le 13 mai.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 11.05.2015 à 18h54 • Mis à jour le12.05.2015 à 10h53 Le gouvernement reviendra sur l’article 13 du projet de loi sur le dialogue social, qui a suscité la colère de nombreuses mouvements et personnalités féministes. Plusieurs ministres ont annoncé lundi 11 mai que le texte serait amendé, après que le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a uni sa voix à celle d’associations féministes dénonçant un texte qui porterait en lui un « recul » en matière d’égalité professionnelle.En l’état, le projet législatif défendu par François Rebsamen, ministre du travail, supprime le rapport de situation comparée (RSC) document qui est remis aux comités d’entreprises pour établir un diagnostic de l’égalité dans l’entreprise (sur la base des salaires, accès à la formation, déroulement de carrière…) – pas uniquement pour évaluer les inégalités entre les hommes et les femmes. Le texte de loi prévoyait que ce rapport serait désormais intégré à une base de données unique « disponible en permanence », ont assuré plusieurs ministres dans un communiqué.« Le malentendu est levé » pour RebsamenInterrogé sur RTL mardi matin, M. Rebsamen a évoqué « un malentendu, une incompréhension, peut-être même un travestissement de la réalité » mais « en tous les cas, le malentendu est levé », a-t-il ajouté.Pour « lever toute ambiguïté », il a déclaré qu'il déposerait « un amendement qui rétablira dans la loi » ce qui « devait être dans le décret ». Ainsi, il n'y aura « plus de doute », a affirmé le ministre, « tout ce qui concerne le “rapport de situation comparée” sera mis dans la base de données unique et donc il n'y aura pas de recul ».La modification avait suscité les « plus vives préoccupations » de M. Toubon, qu’il a exprimées dans un courrier adressé au ministre du travail. Des féministes avaient également lancé, lundi, une campagne contre ce projet de loi et pour défendre ce qu’elles considèrent être un outil indispensable pour mesure l’égalité professionnelle.Lire aussi :Dialogue social : la loi Rebsamen s’efforce de ne fâcher personneAnalyse « spécifique » de l’égalité homme-femmeLes critiques avaient forcé le gouvernement à réagir, lundi, et annoncer que le texte serait amendé. « Pour répondre aux inquiétudes qui se sont exprimées, le gouvernement, en lien avec les parlementaires, proposera un amendement précisant que la base de données unique comprendra obligatoirement une rubrique spécifique à l’analyse de situation comparée des femmes et des hommes », annoncaient, dans un communiqué commun, les ministres François Rebsamen (travail), Marisol Touraine (affaires sociales) et Pascale Boistard (droits des femmes).Sur la base de ces données, « l’obligation de négocier sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et, à défaut d’accord, de proposer un plan d’action unilatéral, demeure inchangée », ont-ils ajouté. « Les entreprises qui ne se conformeraient pas à ces obligations resteront soumises à une pénalité de 1 % de la masse salariale », instaurée à la fin de 2012 et qui a déjà vu 48 entreprises condamnées, ont précisé les ministres. 11.05.2015 à 14h52 • Mis à jour le11.05.2015 à 18h11 Le Conseil d'Etat a annulé en appel, lundi 11 mai, trois élections municipales dans le bastion UMP des Hauts-de-Seine en 2014, en raison d'irrégularités : celle d'Asnières remportée par Manuel Aeschlimann (UMP), de Clichy-la-Garenne remportée par Gilles Catoire (PS) et de Puteaux remportée par Joëlle Ceccaldi-Raynaud (UMP).En revanche, le Conseil a rejeté l'annulation de l'élection du maire FN de Villers-Cotterêts, Franck Briffaut. Selon la préfecture, les habitants de ces communes retourneront aux urnes les 14 et 21 juin.Asnières : des « pressions » autour des bureaux de vote A Asnières-sur-Seine, où la mairie était repassée à droite après un mandat socialiste avec un vote très serré (70 voix d'écart), le Conseil « constate que des pressions ont été exercées aux abords immédiats de plusieurs bureaux de vote », qui ont pu fausser le scrutin.Il se refuse cependant à déclarer le vainqueur, M. Aeschlimann, inéligible, le Conseil n'ayant pu établir qu'il ait participé à ces manœuvres. L'annulation prononcée par le Conseil en appel va au rebours de la décision prononcée auparavant par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.Manuel Aeschlimann, ancien maire de la ville de 1999 à 2008 et ancien député des Hauts-de-Seine, connu pour sa proximité avec Nicolas Sarkozy, avait été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis en 2011, 20 000 euros d'amende et un an d'inégibilité pour favoritisme dans l'attribution de marchés publics. Il juge que le vote des habitants, en 2014, avait été « confisqué par le PS ».Lire aussi : Campagne municipale sur fond de règlements de comptes à AsnièresPuteaux : le FN s'invite dans une guerre de succession à l'UMP Le tribunal administratif avait déjà invalidé l'élection de l'unique conseiller FN de la ville, Gérard Brazon. L'inscription fautive sur la liste FN d'un candidat, qui avait porté plainte pour faux, avait empêché l'enregistrement d'une liste divers droite sur laquelle l'homme figurait.Le Conseil va plus loin et annule l'élection dans son ensemble, estimant que « la liste empêchée bénéficiait d'une implantation locale et du soutien de l'ancien maire de la commune, son absence n'a donc probablement pas été sans incidence ».L'ancien maire de Puteaux, Charles Ceccaldi-Raynaud, qui a tenu la ville durant trente-cinq ans pour la droite, s'est violemment opposé à sa fille, Joëlle Ceccaldi-Raynaud (UMP), qui lui avait succédé en 2004. Mme Ceccaldi a été réélue au premier tour avec 55,92 % des voix. Elle fut suppléante de Nicolas Sarkozy à l'Assemblée nationale, puis prit sa suite dans sa circonscription jusqu'en 2012.Clichy : les manœuvres de Didier SchullerA Clichy-la-Garenne, le maire socialiste, Gilles Catoire, au pouvoir depuis 1985, avait été réélu : une exception dans le département. Le Conseil d'Etat annule l'élection à cause d'une irrégularité sur une liste centriste, celle de Didier Schuller, arrivée troisième.M. Schuller, en apposant les mentions UMP-UDI-MoDem sur les affiches et bulletins de sa liste, a « fait croire aux électeurs que cette liste bénéficiait de l'investiture de l'UMP et du MoDem », ce qui est faux. Il privait ainsi potentiellement de voix la liste UMP-MoDem, arrivée en deuxième position, à 272 voix seulement du vainqueur. M. Catoire, qui vit l'annulation comme une injustice, rappelle dans un communiqué que « la justice n'a rien eu à reprocher à la liste qu'[il a] conduite ».Ancien patron de l'office HLM des Hauts-de-Seine, où il avait organisé un système de commissions prélevées sur les marchés publics pour financer le RPR, M. Schuller avait fui aux Bahamas et en République dominicaine dans les années 1990. Rentré en France, il avait été condamné en 2007 par la cour d'appel de Paris à trois ans de prison dont un ferme et cinq ans d'inéligibilité.Lire aussi : La nouvelle bataille de Didier Schuller à Clichy-la-GarenneVillers-Cotterêts : le candidat FN domicilié ailleursDeux habitants de la commune avaient demandé l'annulation de l'élection de Frank Biffaut parce que l'élu s'y était faussement domicilié. Le Conseil d'Etat a rappelé qu'il n'a pas à juger de la régularité d'une inscription sur les listes électorales et estime que ce fait « n'a pas constitué une manœuvre de nature à fausser les résultats du scrutin ». 11.05.2015 à 10h59 • Mis à jour le11.05.2015 à 14h27 Le projet de loi sur le dialogue social pourrait mettre en péril les outils de lutte contre les inégalités entre les hommes et les femmes au travail. Des féministes ont lancé, lundi 11 mai, une campagne contre le projet de loi relatif au dialogue social et au soutien à l’activité des salariés, que François Rebsamen, le ministre du travail, a présenté en conseil des ministres le 22 avril.A l’origine de leur colère, la suppression, inscrite dans le projet de loi, du « rapport de situation comparée », institué par la loi Roudy de 1983 et qui oblige à établir un diagnostic de l’égalité dans l’entreprise (sur la base des salaires, accès à la formation, déroulement de carrière…). Elles craignent que cette suppression rende impossible l’application de la pénalité financière (allant jusqu’à 1 % de la masse salariale) instaurée par un décret de la fin de 2012 à l’encontre des entreprises ne respectant pas leurs obligations en matière d’égalité (48 sanctionnées à la fin de mars). Les signataires s’élèvent aussi contre la suppression de la commission égalité professionnelle, obligatoire dans les entreprises de plus de 200 salariés.Des inégalités persistantes« Avec ce texte de loi, le gouvernement envoie un message clair : L’égalité ? C’est réglé, circulez, il n’y a rien à voir », proteste une pétition sur la plate-forme Change.org. Parmi ses 100 premiers signataires figure Yvette Roudy, première ministre des droits des femmes, qui fit voter la loi du 13 juillet 1983 sur l’égalité professionnelle femmes-hommes, mais aussi des responsables d’associations féministes (Macholand, Osez le féminisme, La Barbe, le Planning familial, Femmes solidaires, Elus contre les violences faites aux femmes…), Philippe Martinez, numéro un de la Confédération générale du travail (CGT), des chercheurs, des écrivains, des élus…En 2010, le salaire horaire net des femmes était inférieur de 18,4 % à celui des hommes (moyenne nationale), selon une récente étude du ministère du travail. A postes et caractéristiques de salariés (âge, qualifications…) identiques, l’écart moyen est réduit de moitié, à 8,6 %.Lire aussi : Les hommes gagnent 16,4 % de plus que les femmes dans la zone euroLe ministre du travail s'est défendu sur Twitter.La #LoiRebsamen instaure pour la 1ère fois une représentation équilibrée H/F obligatoire aux élections professionnellesMay 11, 2015Interrogé lundi par i-Télé, Thierry Mandon, le secrétaire d’Etat chargé de la réforme de l'Etat et de la simplification, a commenté : « Si c’est le cas, j’imagine que les parlementaires vont corriger cela, car je ne vois pas une seconde que ce soit l’intention de François Rebsamen. (…) La simplification, ce n’est pas des droits en moins, c’est l’inverse. » 11.05.2015 à 09h45 • Mis à jour le11.05.2015 à 10h08 Invité lundi 11 mai sur RTL, Bernard Cazeneuve s’est dit en accord avec les propositions que devrait formuler Jean-Claude Juncker. Le président de la Commission européenne entend imposer des quotas d’accueil de migrants aux pays de l’Union européenne (UE). « Il est normal que l’Europe ait une répartition du nombre de demandeurs d’asile », a déclaré le ministre de l’intérieur. Selon Le Figaro qui a eu accès au document de travail, chacun des membres se verrait imposer un nombre de demandeurs d’asiles en fonction de son PIB, du nombre d’habitants, du taux de chômage et du nombre de demandeurs d’asile déjà pris en charge.#Migrants : "Il est normal qu'il y ait une répartition entre les pays de l'UE" #Cazeneuve > http://t.co/3qEzHIun4P pic.twitter.com/jk6O3YP35z— RTL France (@RTLFrance) 11 Mai 2015« On ne peut pas laisser aux seuls soins des Etats membres directement concernés la gestion de la relocalisation des réfugiés. Il s’agit de solidarité partagée », avait déclaré Jean-Claude Juncker devant le Parlement européen, le 29 avril. M. Cazeneuve a jugé lundi que l’UE s’inspirait d’« une partie des propositions faites par la France ». La Commission européenne doit présenter mercredi 13 mai son plan d’action sur l’immigration.Lire aussi :La loi sur l’asile, nouvelle fabrique de clandestinsLundi après-midi, le Sénat débute l’examen de la loi réformant le droit d’asile, voté par l’Assemblée nationale en décembre 2014. Le ministre de l’intérieur a rappelé les grands axes de cette loi : « des délais plus courts », « des places en centre d’accueil plus importantes » mais « une reconduite à la frontière de façon plus ferme et plus claire » pour les déboutés du droit d’asile.« Nous faisons 13 % de reconduites de plus pour les déboutés du droit d’asile depuis 2012 », s’est félicité Bernard Cazeneuve. « En 2014, 226 filières de l’immigration irrégulière ont été démantelées », a-t-il précisé.  Jérémie Lamothe Quatre mois après les attentats de Paris et les manifestations qui ont rassemblé près de quatre millions de personnes dans les rues, les livres sur l’après-Charlie continuent de fleurir dans les librairies. Le dernier essai d’Emmanuel Todd, Qui est Charlie ?, en est la dernière preuve : le démographe y dénonce « l’imposture » de cette France du 11 janvier qui s’est déplacée en masse pour défendre la liberté d’expression.Lire aussi :Manuel Valls : « Non, la France du 11 janvier n'est pas une imposture »Emmanuel Todd est le premier auteur à critiquer aussi ouvertement l’esprit post-Charlie, parmi les nombreux ouvrages sur les événements, et ses conséquences politiques, religieuses ou identitaires. Du dernier ouvrage de Caroline Fourest chez Grasset, à celui de Laurent Joffrin chez Stock, en passant par celui d’Abdennour Bidar chez Albin Michel… En tout, ce sont une quinzaine de livres liés directement ou indirectement au 11 janvier qui se trouvent dans les librairies.De nombreuses ventesMais le public est-il demandeur ? Oui, selon Jérome Dayre, fondateur des éditions Inculte : « En librairie, les lecteurs ont énormément réagi, dès le lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo. Les libraires ont joué leur rôle en ressortant des livres sur la tolérance par exemple. Ça a très bien marché. Il y a eu une vraie attente du public, les gens étaient vraiment désemparés. »Dans la grande librairie Mollat à Bordeaux, Pierre Coutelle, responsable du pôle littérature et sciences humaines, compare cet engouement « à l’après-11 septembre. Les gens ont demandé des ouvrages d’exploration sur l’islam, la géopolitique… Après les attentats, il n’y a pas eu de réaction de fuite de la part des lecteurs. Au contraire, il y a eu une vraie demande de compréhension ».Une réaction spontanée qui a surpris Olivier Nora, PDG des éditions Grasset : « Ce qui s’est produit a été contre-intuitif. Je pensais que la machine serait arrêtée par l’attentat. Lorsqu’il y a des actualités aussi fortes, les gens se précipitent vers la presse, Internet mais là il s’est produit l’inverse. C’est un mélange de réveil militant, républicain et citoyen. »Toutes les maisons d’édition interrogées le reconnaissent volontiers, les livres liés aux événements de janvier se portent très bien. C’est le cas de celui d’Edgar Morin et de Patrick Singaïny, Avant, pendant, après le 11 janvier, publié aux éditions de l’Aube. Pour le directeur des collections d’essai, Jean Viard : « Cet essai a été vendu pour l’instant à 4 500 exemplaires, on peut espérer en vendre 10 000. » Un bon chiffre : « Aujourd’hui, quand un essai se vend à 1 500-3 000 exemplaires, on commence à avoir de l’effet, avec des idées qui se diffusent ».Des bons résultats perçus également chez Grasset d’après Olivier Nora : « Le livre de Caroline Fourest, sorti le 29 avril, a déjà été vendu à près de 11 000 exemplaires. Il va rentrer dans les best-sellers à partir de la semaine prochaine. Je suis surpris que ça aille aussi vite. »Un temps de réaction différentDes scores qui s’expliquent peut-être aussi par la rapidité avec laquelle certaines maisons d’édition ont décidé de participer au mouvement. Le Livre de poche a par exemple sorti dès le 5 février Nous sommes Charlie, un recueil de soixante textes en réaction à la tuerie qui a touché le journal satirique : « Ce livre a été décidé dès le lendemain des attentats de Charlie Hebdo, le jeudi. On a souhaité une réaction à chaud, un mouvement spontané », précise l’attachée de presse, Anne Bouissy.Albin Michel a également souhaité très vite réagir en sortant dès le 18 février Plaidoyer pour la fraternité, d’Abdennour Bidar. Une rapidité assumée par Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités : « Chez Albin Michel, on le fait très rarement, ça perturbe le réseau commercial. Mais là, ça valait le coup, on a réfléchi et on s’est dit qu’en cinq semaines, il devait être en librairie. »Une réactivité qui n’est pas partagée par tous. Aux éditions de La Découverte, on a fait le choix de ne pas surréagir au traumatisme des événements. Seul le livre d’Edwy Plenel, Pour les musulmans, sorti en septembre 2014, a été réédité avec une nouvelle préface évoquant les attentats. D’après François Gèze, éditeur à La Découverte : « Nous n’avons pas souhaité sortir un livre directement. Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur le sujet. Nous sommes plutôt à la recherche de livres qui aident, qui éclairent, sans être dépendants de l’actualité. »« La machine à débattre s’est remise en mouvement »De fait, le « filon » du 11 janvier a poussé de nombreux auteurs à démarcher les maisons d’édition. Avec plus ou mois de réussite, précise Olivier Nora : « Beaucoup d’auteurs nous ont sollicités pour écrire un livre sur ces événements mais tous n’ont pas une expertise telle que cela mérite un livre. » Pour ce dernier, cette effervescence est une très bonne nouvelle : « La machine à débattre s’est remise en mouvement, notamment entre les deux gauches, sur les concepts de laïcité par exemple. Il est vrai que l’événement permet une énorme traînée, et personne ne pense que ça va s’arrêter. » Prochainement, dans les rayons de la librairie Mollat, à Bordeaux, Pierre Coutelle prévoit en effet « une quarantaine de livres » sur ce sujet en 2015.Un renouvellement du débat indispensable et vital pour Jean Viard, des éditions de l’Aube : « On est entré dans un cycle de violence qui va durer dix à vingt ans, la société doit se charpenter. On n’a jamais eu une aussi forte volonté de débat. Le 11 janvier n’est pas une date, mais une ouverture de période, le champ intellectuel va être passionnant. »« Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion »« Jusqu’en février, on était dans les livres de réaction, puis ça a commencé à s’estomper. Mais depuis la sortie du livre de Todd, ça repart », précise Jérémie Chevallier, vendeur à la librairie Gibert Joseph à Barbès (XVIIIe arrondissement de Paris), pour qui « les lecteurs demandent maintenant des livres de réflexion, qui vont davantage sur le fond ».Le Traité de la tolérance de Voltaire a par exemple été réimprimé et vendu à plus de 90 000 exemplaires par les éditions Folio-Gallimard depuis les attentats de janvier. Selon Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités chez Albin Michel, l’une des premières préoccupations des Français a aussi été de s’informer sur l’islam : « Nous avions beaucoup de livres sur l’islam que nous avons ressortis et nos ventes ont explosé. Nous avons beaucoup revendu Islam sans soumission, d’Abdennour Bidar, la traduction du Coran, par Jacques Berque ou encore l’autobiographie d’Abd al Malik, Qu’Allah bénisse la France. »La volonté de comprendre ces événements a une incidence sur le reste du marché du livre, remarque également Olivier Nora : « Dès janvier, il y a eu une prime à la non-fiction. Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion. La littérature “haut de gamme” et le roman n’ont pas connu un très bon premier trimestre. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde 13.05.2015 à 15h16 • Mis à jour le13.05.2015 à 17h12 La majorité resserre les rangs autour de Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l'éducation nationale, dont le projet de réforme du collège fait l'objet de vives critiques. François Hollande lui-même a appelé, à nouveau, à la solidarité du gouvernement après le conseil des ministres, selon le compte rendu qu'en a fait le porte-parole, Stéphane Le Foll :« Le président de la République soutient [la réforme] et a demandé à tous les membres du gouvernement [leur] soutien. Il faut qu'il y ait une cohérence et un soutien de l'ensemble du gouvernement ».Le chef de l'Etat et le premier ministre, Manuel Valls, ont aussi rappelé « que l'enjeu de l'éducation (…) avait été au cœur de la campagne présidentielle et qu'il fallait donc soutenir cette réforme sur le collège ».La question des langues anciennes revueFace aux critiques virulentes de la droite et d'une partie du corps enseignant, les dirigeants des groupes socialiste, écologiste et des radicaux de gauche de l'Assemblée nationale ont apporté leur soutien « total » à la réforme menée par Mme Vallaud-Belkacem. Bruno Le Roux, le chef de file des députés socialistes, a annoncé l'envoi à tous les parents d'élèves d'une lettre expliquant les raisons et les buts de la réforme dont l'objectif est de « réduire les inégalités de destin ».Le 11 mai, Nicolas Sarkozy avait lancé contre la ministre : « Dans le combat effréné pour la médiocrité, [la ministre de la justice] Christiane Taubira est en passe d'être dépassée par Najat Vallaud-Belkacem. »« Citer comme cela ces deux ministres à dessein, c'est quelque chose qui au fond ne grandit pas son auteur », a réagi M. Le  Foll mercredi, alors que le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a même dénoncé des propos « légèrement xénophobes ». Mardi, Manuel Valls avait déjà déploré des « attaques personnelles ».La réforme du collège, qui prévoit notamment l'enseignement d'une langue vivante à partir de la cinquième et la disparition des classes européennes et bilangues, est vivement critiquée par l'opposition de droite mais aussi par certaines personnalités de gauche et plusieurs syndicats d'enseignants. Le gouvernement assure que son projet promeut un système plus égalitaire, tandis que la droite parle de nivellement par le bas.Dans un souci d'apaisement, Najat Vallaud-Belkacem a demandé au Conseil supérieur des programmes (CSP) de plancher sur les langues et cultures de l'Antiquité et de remettre ses propositions le 15 octobre. Alors que des opposants à sa réforme redoutent une disparition du latin et du grec, la ministre demande au CSP d'apporter dans son projet de programmes de la cinquième à la troisième, en particulier en français, « des articulations plus lisibles avec les langues et cultures de l'Antiquité ». Lire l'interview du président du CSP : « L’idée de vouloir faire de l’histoire un ″roman national″ est dérangeante » Béatrice Jérôme Il est ancré à l’ouest et patron d’un département maritime comme son prédécesseur. Dominique Bussereau, président de la Charente-Maritime a été élu, mercredi 13 mai, président de l’Assemblée des départements de France (ADF). M. Bussereau succède à l’ex-patron (PS) des Côtes-d’Armor, Claudy Lebreton qui ne se représentait pas aux départementales. Pour la première fois , la gauche qui ne détient plus que 33 conseils départementaux sur 101, depuis le 2 avril n’a pas présenté de candidat. M. Bussereau a recueilli 68 voix – soit autant que le nombre de départements de droite et du centre. Les présidents de gauche se sont abstenus. « M. Bussereau s’est engagé à défendre le pluralisme au sein de l’ADF. Nous veillerons  au respect de sa promesse », prévient André Viola, patron (PS) de l’Aude et nouveau président du groupe de gauche au sein de l’association.La droite reprend ainsi les commandes d’un puissant groupe de pression à un moment charnière pour la réforme territoriale.En élisant M. Bussereau, l’ADF choisit un ancien ministre dont l’autorité sera d’autant plus grande qu’il est aux confluences de tous les courants de la droite et du centre. et 30 abstentions. Longtemps titulaire du portefeuille des transports sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, M. Bussereau a été ministre de l’agriculture de 2004 à 2007 dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin qu’il appelle « son meilleur ami ».Ancien giscardien, il se définit comme « modéré » au sein de l’UMP et ne fait pas partie des sarkozystes historiques. Il est proche d’Alain Juppé mais cela ne l’empêche pas d’être sarko-compatible. « Ma candidature à l’ADF n’a causé aucun souci à Sarkozy. J’ai eu un retour très amical de sa part quand je suis venu lui en parler en avril », confie-t-il, rappelant au passage, les liens charentais qui les unissent : « Sarkozy a passé toute son enfance et jusqu’en 2004-2005 en vacances à Royan, où j’habite », sourit-il.Redonner une plus grande influenceM. Bussereau n’aurait pas décidé de postuler à la tête de l’ADF s’il n’avait été conforté par le président de l’UMP dans son intention de renoncer aux régionales dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. « Pensant que cette région n’est pas gagnable, Nicolas Sarkozy a voulu faire une bonne action vis-à-vis d’Alain Juppé. Il a donc choisi de soutenir la candidature d’une proche du maire de Bordeaux Virginie Calmels, certain qu’elle coure à la défaite », décrypte un patron UMP de département.S’il n’entend pas transformer l’ADF en relais partisan de l’opposition, M. Bussereau voit dans l’association comme un « lobby politique » auquel il entend redonner une grande influence. « Le département est sorti renforcé des élections départementales. Tout le monde s’y est intéressé, observe M. Bussereau. Ce n’est plus une structure menacée. Au contraire, les départements retrouvent une nouvelle modernité avec la création des futures grandes régions qui nécessite des collectivités de taille intermédiaire, assure-t-il. Nous allons veiller à ce qu’il n’y ait pas de la part du gouvernement une tentation de vengeance après sa défaite aux départementales. »« Force de frappe »La seconde lecture du projet de loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République qui débute en mai, sera, à ses yeux, un test. Député de Charente-Maritime, M. Bussereau entend s’appuyer sur « la force de frappe » des 37 parlementaires – 18 sénateurs, 19 députés – qui sont aussi des présidents de département pour que la discussion du projet de loi permette aux transports scolaires et aux ports – dévolus aux régions actuellement – de revenir dans le giron des départements.Pour M. Bussereau, la tâche n’est pas aisée pour autant. Paradoxalement, la large victoire de la droite et du centre aux départementales va rendre l’élaboration d’une réforme territoriale plus difficile pour l’UMP quand il va s’agir d’établir un programme pour la présidentielle. Les nouveaux présidents UMP-UDI-Modem ou divers droite départementales vont avoir à cœur de défendre leurs prérogatives et leurs moyens. Rares sont ceux qui souhaitent la création d’un « conseiller territorial » issu de la fusion des conseillers régionaux et départementaux comme le propose toujours Nicolas Sarkozy.« La question est de savoir si nous serons capables d’écrire un modèle fondé sur les communes et les départements face au couple région-intercommunalité », explique Pierre Bédier, président (UMP) des Yvelines, qui avait envisagé un temps de se porter candidat à la présidence de l’ADF. « Nous avons deux ans pour y réfléchir », remarque, prudent, M. Bussereau.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé L’économie française a enregistré une croissance de 0,6 % au premier trimestre 2015, contre 0,4 % prévu, a indiqué l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), mercredi 13 mai. Le ministre des finances, Michel Sapin, s’en est immédiatement félicité :« Ce premier chiffre est très encourageant (...) Nos perspectives de croissance pour 2015 sont aujourd’hui clairement confortées. »Mais, il faut remettre cette hausse en perspective. La croissance a été révisée – dans la même publication – à zéro pour le dernier trimestre 2014, et la croissance tricolore ayant toujours du mal à se relever de la crise économique des années précédentes.Voici deux graphiques pour prendre du recul :Tout d’abord, il faut reconnaître que cette hausse du produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire de la richesse créée dans le pays, n’avait plus été vue depuis le 2e trimestre 2013, donc depuis deux ans. #container_14315089766{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315089766{ height:500px; } #container_14315089766 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315089766 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315089766 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315089766 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La croissance retrouve son niveau d'il y a deux ansEvolution du PIB par trimestre en %Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14315089766", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["mars 2013","juin 2013","septembre 2013","décembre 2013","mars 2014","juin 2014","septembre 2014","décembre 2014","mars 2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "croissance", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.1 ], [ "", 0.8 ], [ "", -0.1 ], [ "", 0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.1 ], [ "", 0.2 ], [ "", 0 ], [ "", 0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}C’est d’ailleurs la progression la plus forte (0,6 point) depuis ce printemps 2013 qui avait vu le PIB reprendre du poil de la bête grâce à un mouvement qualifié de « correction » par les économistes, c’est-à-dire un rebond mécanique après plusieurs trimestres de baisse mais ne reposant pas sur des facteurs de soutien de long terme.Cette correction s’était traduite par une hausse de 0,7 point de croissance... avant de décélérer de 0,9 point au trimestre suivant. Une rechute moins impressionnante que celle de 2011 mais dont le schéma semble se répéter depuis la crise de 2008 :  #container_14315089765{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315089765{ height:500px; } #container_14315089765 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315089765 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315089765 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315089765 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }2011 et 2013 : les reprises se transforment en rechutesSource : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Reste à savoir si la hausse du 1er trimestre s'inscrit dans un mouvement de plus long terme et non à l’heureuse conjonction d’un euro faible, d’un pétrole faible et de taux d’intérêts faibles.Ailleurs en Europe, la croissance se maintient mais elle évolue dans de moins fortes proportions ; l’Allemagne connaît une progression de son PIB moitié moindre par rapport à la France. Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes (Port-au-Prince, envoyé spécial) Il n’a pas évoqué le sujet sensible des réparations. François Hollande s’est arrêté mardi 12 mai en Haïti, dernière étape de sa tournée marathon aux Caraïbes qui l’a vu visiter six îles en quatre jours. En prenant bien soin de ne pas rééditer la bévue commise quarante-huit heures plus tôt en Guadeloupe, dans son discours d’inauguration du Mémorial ACTe, le centre dédié à l’histoire de l’esclavage et de la traite.A Pointe-à-Pitre, évoquant l’indemnisation à hauteur de 150 millions de francs or exigée par la monarchie française à la jeune République haïtienne en 1825, en échange de la reconnaissance de son indépendance et afin de dédommager les propriétaires d’esclaves devenus libres, le chef de l’Etat avait évoqué une « dette que certains ont appelée rançon d’indépendance et qui, à n’en pas douter, compromit l’avenir du pays ». « Quand je viendrai à Haïti, j’acquitterai à mon tour la dette que nous avons », avait-il ajouté. Une formulation qui avait suscité nombre de faux espoirs dans le pays, alors que le président n’entendait parler que d’une « dette morale ».« Argent oui, morale non »A Port-au-Prince, s’il a trébuché en montant à la tribune, M. Hollande n’est donc pas sorti des chemins balisés, afin de s’éviter ce qui localement avait été perçu comme une gaffe d’envergure. Après avoir déposé une gerbe au pied de la statue de Toussaint Louverture, meneur de la révolution haïtienne qui aboutit à l’indépendance de 1804, il s’est exprimé devant un public trié sur le volet, sur la place du Champ-de-Mars fermée à la population. Un peu plus loin, plusieurs groupes de manifestants, soigneusement tenus à l’écart, réclamaient à grands cris « restitution » et « réparations », ou encore affichaient une pancarte indiquant leurs exigences : « Argent oui, morale non ».« Aucun marchandage, aucune compensation ne peut retaper les accrocs de l’Histoire qui nous marquent encore aujourd’hui », a d’emblée précisé le président haïtien, Michel Martelly, qui a pourtant évoqué « la dette, la dette ignominieuse, la dette destructrice. Sous prétexte de dédommager les colons, cette dette avait pour objectif inavoué de casser l’élan de ce nouvel Etat dirigé par d’anciens esclaves dans un monde dominé par le colonialisme », a posé M. Martelly, qui a salué cette première visite officielle d’un président français – Nicolas Sarkozy s’était rendu sur place pour une rapide visite après le séisme de janvier 2010, qui avait fait 230 000 morts – comme « les retrouvailles entre deux peuples après une longue période de déni entre les populations, marquée par des sous-entendus et des malentendus ».« Plan Marshall pour l’éducation »C’est sur le plan éducatif que le chef de l’Etat haïtien a exhorté la France à « se joindre à la réparation de cette grande injustice faite à la jeunesse haïtienne » et « à mettre en œuvre un véritable plan Marshall pour l’éducation en Haïti » en matière d’universités, de grandes écoles et de filières technologiques. Message parfaitement reçu par François Hollande. « On ne peut changer l’Histoire, mais on peut changer l’avenir », a déclaré le président français, qui a annoncé des mesures de formation des enseignants haïtiens, « davantage de missions » sur place menées par des enseignants français et l’augmentation du nombre d’étudiants haïtiens boursiers qui suivront leurs études en France.Sans apporter davantage de précisions, M. Hollande s’est engagé à faire « tout pour que vos écoles, vos lycées, vos universités puissent être accompagnées par la France » et à « introduire toutes les nouvelles technologies dans vos établissements », ainsi qu’à « la construction d’un institut français ». Et le président de conclure : « Pitit haiti toujour venyen » (« Les jeunes haïtiens sont toujours vaillants »). Autant d’annonces éducatives d’un montant d’à peu près 50 millions d’euros sur plusieurs années, précisait après coup le chef de l’Etat, façon d’effacer son impair.David Revault d'Allonnes (Port-au-Prince, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Fançois Hollande, au lendemain de sa rencontre avec Fidel Castro à La Havane, a éteint la polémique naissante sur sa rencontre avec le « commandant en chef ». « Aller à Cuba ou ne pas aller à Cuba, c'était la seule question qui vaille », a-t-il prestement évacué au chapitre des réserves émises par certains responsables de l'opposition française.« Et je pouvais venir à Cuba parler d'avenir, de partenariat et ignorer l'histoire, les 40 ans pendant lesquels Fidel Castro a été responsable du pays ? J'aurais pu ne pas accepter de le rencontrer ? », a feint de s'interroger le président, avant de répondre :« [Cela] aurait été une des façons, en ignorant le passé, d'ignorer les possiblités de l'avenir. Le sens de ce voyage n'était pas de donner un blanc-seing à qui que ce soit, mais de créer une nouvelle étape de partenariat, pour que Cuba puisse être pleinement une île ouverte au monde. »Son entrevue avec le père de la révolution cubaine a été vivement critiquée par des ténors de l'UMP qui ont parlé de « faute morale » et de « complaisance » à l'égard du régime cubain.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian et Cécile Chambraud Trop dangereuse, trop inopportune, trop mal ficelée. La proposition de loi, visant à imposer un « principe de neutralité en matière religieuse » aux crèches privées, aux assistantes maternelles et aux centres de loisirs et de vacances pour mineurs bénéficiant de subventions publiques, devrait être vidée de l’essentiel de son contenu contesté, lors de son examen en séance par les députés, mercredi 13 mai.Son rapporteur, Alain Tourret, député (RRDP) du Calvados, s’est retrouvé bien seul lorsqu’il s’est agi de défendre ce texte de ses collègues sénateurs du Parti radical de gauche, pourtant adopté sans vagues par le Sénat en janvier 2012, y compris par l’UMP et le PS. Inscrit une première fois à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 12 mars, ce fruit tardif de l’affaire Baby-Loup (du nom de la crèche de Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, qui avait licencié une salariée voilée, en 2008) a suscité un tir de barrage de la part de plusieurs membres du gouvernement, d’une partie du PS et d’organismes aussi divers que les mouvements scouts de toutes obédiences – y compris aconfessionnels –, la Conférence des évêques de France, l’Observatoire de la laïcité et la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).Lire aussi :Le PS ne sait plus à quelle laïcité se vouerLes uns reprochent au texte des radicaux de gauche une conformité douteuse avec les principes constitutionnels d’égalité et de liberté de conscience. D’autres le jugent contraire à l’esprit et à la tradition de la laïcité. Dans une atmosphère déjà empoisonnée par les propositions visant à interdire aux mères voilées d’accompagner les sorties scolaires ou à prohiber le voile à l’université, et avant les élections départementales, le gouvernement et les chefs de file socialistes de l’Assemblée avaient imposé un report de l’examen du texte au mois de mai.Lire aussi :L’Assemblée s’épargne un débat sur la laïcitéAprès le scrutin, c’est le député du Val-d’Oise Philippe Doucet qui, au PS, a fait office d’ambassadeur auprès des radicaux de gauche – de « facilitateur », selon ses mots. « Il fallait qu’on puisse atterrir », explique-t-il. Finalement, un accord a été trouvé qui, d’après les deux camps (PS et radicaux de gauche), répond aux principales objections exprimées notamment par Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité, Christine Lazerges, présidente de la CNCDH, et Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée. Il devrait vider le texte de ses dispositions les plus contestées.Le nouveau texte ne devrait plus concerner que l’accueil de la petite enfance. Selon M. Tourret, les établissements et services accueillant des enfants de moins de 6 ans dans le cadre d’une mission de service public seront soumis à l’obligation de neutralité religieuse. « Il s’agit de donner force législative à un principe déterminé par le conseil d’Etat », explique-t-il. Les établissements qui ne relèvent pas des missions de service public pourront apporter une « restriction à caractère proportionné » à la liberté d’exercice religieux, qui doit être fixée par le règlement intérieur. Les activités de ces établissements doivent assurer le respect de liberté de conscience des enfants. M. Tourret se dit satisfait de ce compromis : « Je veux que la loi renforce le principe de laïcité, mais je comprends qu’il soit nécessaire de préciser les choses afin de ne pas risquer l’incompréhension. Je préfère d’abord stabiliser une situation, puis nous verrons pour la suite. »Lire aussi :La gauche fracturée par le retour du religieuxHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois Un conseil d’administration de Thales devrait se réunir mercredi 13 mai dans la matinée avant l’assemblée générale du groupe d’électronique et de défense alors qu’Henri Proglio a renoncé à la présidence du conseil d’administration. L’ancien patron d’EDF avait été sommé par le ministre de l’économie Emmanuel Macron de choisir entre ses activités auprès du russe Rosatom et la présidence de Thales, Bercy y voyant un conflit d’intérêt. M.Proglio a décidé de renoncer à son mandat d’administrateur et donc de président de Thales, accusant Bercy d’alimenter une campagne contre lui alors que son arrivée sur proposition du ministère de la Défense avait été approuvée par l’Elysée et Matignon.Subtil compromisLe retrait de M. Proglio signe la fin du duo qu’il devait composer avec Patrice Caine, l’un à la présidence, l’autre à la direction générale. Ces nominations avaient été le fruit d’un subtil compromis entre l’Etat et Dassault Aviation en décembre 2014. Pour succéder à Jean Bernard Levy parti chez EDF, les deux principaux actionnaires du groupe, liés par un pacte, avaient chacun poussé leur candidat, le numéro deux du groupe Patrice Caine pour l’Etat et Henri Proglio pour Dassault dont il est proche étant membre du comité des sages chargé d’organiser la succession de Serge Dassault.Pour que ce tandem soit valide et permettre à M. Proglio, qui aura 66 ans cette année, d’occuper cette fonction, il fallait prolonger de 65 à 68 ans l’âge de la fin de mandat du président du conseil d’administration. Une résolution en ce sens devait être proposée à l’assemblée mercredi 13 mai. Elle n’a désormais plus lieu d’être.En revanche l’assemblée n’a pas à se prononcer sur le changement de gouvernance, et la disparition du poste de PDG au profit de ceux de président du conseil d’administration et directeur général, car elle était déjà dans les statuts de la société.DéséquilibreEn attendant cette assemblée, Patrice Caine s’est vu confier le poste de PDG, il devrait le rester. « Il y a un PDG qui est nommé depuis le mois de décembre dernier et qui s’appelle Patrice Caine je souhaite qu’il puisse continuer d’exercer ses fonctions dans le calme et la sérénité », a souligné mardi le ministre de l’Économie Emmanuel Macron. Dassault n’a jusqu’ici pas fait savoir s’il allait de nouveau demander la création d’un poste de président.Deuxième conséquence, en abandonnant son poste d’administrateur de Thales, Henri Proglio déséquilibre la structure du tour de table. En principe, les pouvoirs publics doivent toujours avoir un administrateur de plus que l’avionneur. Pour l’heure, ils en ont deux, et vont donc devoir abandonner un poste. Le conseil va donc revenir de dix-huit à seize sièges, dont cinq pour l’Etat et quatre pour Dassault.Reste à savoir, si le départ d’Henri Proglio met à mal le pacte d’actionnaires noué en 2009. Si une telle décision était prise par Dassault , la dénonciation n’aurait pas d’effet immédiat. Il faut un délai de trois mois pour qu’elle entre en vigueur.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Eric Nunès C'est une des surprises de la loi Macron : dans la forêt de 1 800 amendements qui ont été déposés au Sénat, l'un des 600 qui ont été adoptés prévoit un congé de cinq journées pour les étudiants salariés afin de leur permettre de réviser avant leurs examens. Le texte, dans sa globalité, a été approuvé par les sénateurs mardi 12 mai. Il fera ensuite l'objet d'une commission mixte paritaire (7 députés, 7 sénateurs) chargée de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d'échec, c'est l'Assemblée nationale qui tranchera.Lire aussi :La loi Macron, largement remaniée et facilement adoptée au SénatDans la version actuelle, l'amendement 627 de la sénatrice socialiste du Val-d'Oise, Dominique Gillot, accorde donc un congé supplémentaire aux étudiants qui cumulent, à leur temps scolaire, une activité salariée : « Un étudiant justifiant d’une inscription valide et en cours au sein d’un établissement préparant à l’obtention d’un diplôme d’enseignement supérieur a droit à un congé supplémentaire de cinq jours ouvrables par tranche de soixante jours ouvrables travaillés prévus par son contrat de travail », est-il indiqué. Cela correspond à cinq jours par semestre.Réviser à ses fraisCe congé serait pris dans le mois précédant les épreuves. « Les étudiants les plus concernés par les activités rémunérées concurrentes à la réussite des études sont souvent les étudiants les plus fragiles, percevant peu ou pas de bourses sur critères sociaux, mais n’ayant pas les moyens financiers d’éviter un salariat », explique la sénatrice sur son blog.La Fédération des associations générales étudiantes (Fage) a salué l'amendement : « Le dispositif améliorera concrètement l’aménagement des rythmes des étudiants salariés », souligne le syndicat. Toutefois, dans la version première du texte, la sénatrice prévoyait le maintien du salaire au bénéficiaire de cette mesure. Mais la parlementaire n'a pas été suivie par ses collègues. L'UMP a déposé un sous-amendement qui ôte le droit à une rémunération. « Le groupe socialiste s'est rallié », témoigne la sénatrice. Les cinq jours de congés payés supplémentaires sont devenus des congés sans solde. Les étudiants salariés pourront donc réviser cinq jours de plus, mais à leurs frais.Dans son enquête triennale publiée en décembre 2013, l’Observatoire de la vie étudiante affirme que 25 % des étudiants se déclarent en difficultés financières. C'est cette situation qui, selon l’OVE, pousse 46 % des étudiants à exercer une activité rémunérée pendant l’année universitaire. Pour certains d’entre eux, cette période de révisions supplémentaires risque d’être un luxe qu’ils ne pourront pas s’offrir.Eric NunèsJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 12.05.2015 à 15h10 • Mis à jour le12.05.2015 à 18h10 | Romain Geoffroy Invitée au micro du « Grand Rendez-vous » d’i-Télé, Europe 1 et Le Monde, la candidate de l’UMP à la présidence de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a affirmé, dimanche 10 mai, son intention de maintenir le tarif unique du passe Navigo à 70 euros. Un revirement : en novembre, elle dénonçait la mesure, évoquant « une fausse bonne nouvelle pour les usagers ».Lire : Un passe Navigo à tarif unique en Ile-de-FranceAujourd’hui, c’est vers le forfait Solidarité transports pour les étrangers en situation irrégulière que se tourne sa critique. Un tarif spécial qui permet aux bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat (AME) d’avoir une réduction de 75 % du prix du passe Navigo en Ile-de-France.Ce qu’elle a dit : « Une mesure qui est une source d’injustice extrêmement grave (…) parce que tous ceux qui sont en situation régulière, eux, paient plein pot. (…) 163 000 étrangers en situation irrégulière bénéficient de cette gratuité. »Pourquoi c’est faux1. Quelque 110 000 bénéficiaires étrangers en situation irrégulière, pas 163 000Mme Pécresse évoque en fait le forfait Solidarité transport, un dispositif de la région qui permet aux bénéficiaires de certaines aides sociales de demander une réduction de 75 % du prix de la carte Navigo, voire dans certains cas de la gratuité du forfait. Une mesure appuyée par le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) et le conseil régional, afin de « lever les freins à la mobilité pour les personnes sans ressources et faciliter la recherche d’emploi ».Les bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat – dispositif permettant aux immigrés en situation irrégulière de bénéficier de soins médicaux – peuvent bénéficier du forfait Solidarité. Mais contrairement au chiffre de 163 000 sans-papiers, la région Ile-de-France assure que 110 000 ayants droit à l’AME bénéficiaient du forfait Solidarité fin 2014.De plus, ils ne bénéficient que du tarif réduit à 75 % et non pas de la gratuité, comme l’affirme la députée UMP. #container_14313471363{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14313471363{ height:500px; } #container_14313471363 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14313471363 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14313471363 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14313471363 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Nombre de bénéficiaires du tarif Solidarité transports en Ile-de-FrancePar catégorie d'ayants droit à la fin de 2012Source : STIF(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Les étrangers en situation irrégulière, bénéficiaires minoritaires« Tous ceux qui sont en situation régulière, eux, paient plein pot. » Mme Pécresse est ici dans l’exagération, en opposant étrangers sans papiers et citoyens français. Or, la grande majorité des personnes à bénéficier de la réduction, voire de la gratuité des transports, pour certains allocataires du revenu de solidarité active (RSA), ont leurs papiers parfaitement en règle.Ainsi, sur les 660 000 personnes bénéficiant tous les mois du tarif Solidarité, 48 % y ont droit en tant qu’allocataires du RSA et 31 % en tant qu’ayants droit a la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), qui permet aux plus modestes un accès aux soins d’urgence. Bien plus, donc, que les 17 % que représentent les étrangers en situation irrégulière. #container_14313511278{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14313511278{ height:500px; } #container_14313511278 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14313511278 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14313511278 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14313511278 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Répartition des bénéficiaires de la tarification Solidarité en Ile-de-FranceEn pourcentageSource : STIF(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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Des économies largement surévaluéesPour l’ancienne ministre du budget, supprimer cette aide aux étrangers en situation irrégulière « permettra de récupérer 70 millions d’euros ».Si elle parvient à la tête de l’Ile-de-France à l’issue des élections régionales en décembre, Mme Pécresse risque de faire des économies moins importantes que prévues en supprimant ce bénéfice. Le conseil régional affirme en effet allouer 13 millions à 14 millions d’euros par an à la réduction tarifaire pour les bénéficiaires de l’AME ; le financement total de la mesure Solidarité transport par la région étant de 83,9 millions d’euros par an.4. La carte d’identité obligatoire dans les transports, efficace contre la fraude ?Dans la même interview, la députée des Yvelines dit vouloir s’attaquer à la fraude dans les transports en commun :« Je vais déposer dès cette semaine une proposition de loi qui demandera qu’on soit porteur de sa carte d’identité dès qu’on prendra les transports en commun (…). Il y a entre 200 et 400 millions d’euros de fraude dans les transports en commun, et seulement 5 % de recouvrement des amendes. »Pourquoi c’est plutôt vraiSur les chiffres de la fraude, Valérie Pécresse vise large et tombe donc juste. La fraude prive chaque année la SNCF d’environ 300 millions d’euros, et la RATP, de quelque 90 millions d’euros. En 2013, le ministre des transports, Frédéric Cuvillier, estimait ce chiffre « relativement stable d’une année sur l’autre ».La candidate UMP aux régionales en Ile-de-France espère lutter contre la fraude en imposant le port de la carte d’identité dans les transports. Elle escompte ainsi que les contrôleurs puissent obtenir l’adresse du fraudeur. Une solution limitée, étant donné que rien n’oblige à renouveler sa carte d’identité à chaque déménagement. Rien n’oblige non plus à posséder une carte d’identité en France.De plus, selon le code de procédure pénale, seules les autorités de police peuvent effectuer un contrôle d’identité. En pratique, les contrôleurs assermentés sont en fait habilités à relever l’identité et l’adresse du contrevenant. Cependant, le contrôleur seul ne peut pas, contrairement aux agents de police judiciaire, contraindre une personne à présenter sa pièce d’identité ou même l’interpeller.« En cas de problème pour établir l’identité d’un contrevenant, le code des transports prévoit une obligation pour ce dernier de rester sur place le temps que l’officier de police judiciaire appelé par les agents prenne une décision », précise la RATP.Romain GeoffroyJournaliste au Monde Patrick Roger L'essentielDéjà adopté par l'Assemblée, sans vote grâce à l'utilisation de l'article 49-3, le projet de loi a été "profondément" remanié par les sénateurs.Il passera désormais devant une commission mixte paritaire – qui réunira sept députés et sept sénateurs, le 28 mai.La discussion à l’Assemblée nationale reprendra alors sur le texte voté par le Sénat.Le Sénat a – enfin – voté, par 185 voix pour et 44 contre, le projet de loi sur la croissance et l’activité, dit « loi Macron ». Un texte décidément hors norme, qui aura nécessité 133 heures de débat en séance – les députés y avaient consacré 111 heures – et de reporter deux fois le vote final, avec 1 801 amendements déposés et 627 adoptés.A l’Assemblée nationale, compte tenu du risque de l’absence de majorité, Manuel Valls avait décidé d’engager la responsabilité du gouvernement. Au Sénat, c’est une majorité UMP-UDI qui adopte le projet de loi issu des débats, mais un texte largement remanié par rapport à celui qui lui avait été transmis.« Le texte a profondément évolué, mais nous sommes restés dans une optique sénatoriale, c’est-à-dire de contribuer à faire évoluer la loi, assure Vincent Capo-Canellas (UDI, Seine-Saint-Denis), le président de la commission spéciale chargée de l’étudier. Le Sénat a rendu concrètes des propositions qui sont dans le débat. » La droite sénatoriale se défend d’avoir voulu dépecer la loi Macron mais, au contraire, dit s’efforcer de la « sauver ». « Intellectuellement, nous ne sommes pas loin de Macron. Au-delà de l’écume, on essaie d’aider à la modernisation », poursuit le sénateur.« Je pense que Macron a compris » Exemple, sur les professions réglementées. « Le travail du Sénat est une chance pour la réforme, estime le président de la commission. Macron allait se planter. François Pillet [le rapporteur chargé de la partie juridique] a fait un travail de médiation. On lui offre la possibilité de sortir par le haut. »Le Sénat a adopté la proposition du rapporteur sur la réglementation des tarifs des officiers publics ou ministériels et de certaines professions juridiques. Seul le ministre de la justice sera compétent.Le fonds interprofessionnel initialement prévu a été remplacé par un fonds par profession, qui ne sera plus affecté au financement de l’aide juridictionnelle. « Je pense que Macron a compris qu’il allait devoir un peu bouger s’il veut sauver une partie de la réforme et la rendre plus opérationnelle », se dit convaincu M. Capo-Canellas. Pas sûr qu’il soit entendu. « Le projet de loi vise à ouvrir des opportunités. Le texte du Sénat est plus conservateur. L’équilibre général trouvé à l’Assemblée nationale a été affecté, déplore le ministère. Additionnées les unes aux autres, les mesures adoptées par le Sénat amoindrissent les effets globaux de la réforme. »Lire sur Les Décodeurs :Sénat : comment la loi Macron a pris un sérieux virage libéralTribunaux spécialisésIdem sur la spécialisation des tribunaux de commerce, autre point de friction qui a entraîné, lundi, une grève massive des dites juridictions, qui protestent contre la disposition du projet de loi qui prévoit de confier à des tribunaux spécialisés les contentieux concernant les entreprises, le seuil devant être fixé par décret. Le Sénat, lui, a fixé un seuil à 250 salariés. Le ministre s’est contenté de redire sa volonté de travailler avec les professionnels, regrettant qu’« ils contestent des seuils qui ne sont pas fixés ».Autre volet important, celui sur le droit du travail. Pour l’essentiel, la majorité sénatoriale a adopté des dispositions qui relèvent de sa sensibilité, en élargissant l’ouverture dominicale des commerces, notamment aux magasins de biens culturels – un amendement réclamé par la Fnac –, et en dispensant les petits commerces de contreparties ; en relevant les seuils sociaux actuels de 10 à 20 salariés et de 50 à 100 ; en restreignant le droit d’information des salariés en cas de cession ; en introduisant « en miroir » aux accords de maintien de l’emploi défensifs des accords offensifs.« Notre ligne reste la même : c’est de tenir compte du calendrier prévu avec les partenaires sociaux », répète le ministère, qui renvoie aux rencontres prévues le 20 mai sur le projet de loi sur le dialogue social et aux missions mises en place pour élaborer de nouvelles propositions, comme la mission confiée à la députée (PS) de l’Hérault Fanny Dombre-Coste, qui pourrait servir de base à de nouvelles propositions sur l’information des salariés en deuxième lecture à l’Assemblée.En sens inverse, le Sénat a réservé un accueil favorable aux dispositions nouvelles sur l’investissement annoncées par le gouvernement début avril. « Ce travail n’était pas évident. Il fallait convaincre une partie de nos collègues qu’il ne fallait pas tout renverser », souligne le président de la commission. L’enjeu, effectivement, après le vote du Sénat, c’est la suite de la procédure législative et la recherche d’éventuels compromis. « Le Sénat est disponible pour un accord à condition qu’il y ait des bougers substantiels du gouvernement, assure M. Capo-Canellas, mais on a l’impression que l’arbitrage gouvernemental n’est pas clair. »Le gouvernement apprécie que le Sénat, sur certains points, ait contribué à enrichir le texte. De là à ce qu’un accord se dégage en commission mixte paritaire – qui réunira sept députés et sept sénateurs, le 28 mai –, cela reste peu probable. L’optimisme et la bonne volonté du président de la commission risquent de se fracasser sur la « real politik » du bicamérisme quand les majorités sont divergentes. La discussion à l’Assemblée nationale reprendra alors sur le texte du Sénat.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Collectif Pendant la campagne présidentielle de 2012, le candidat François Hollande avait publié 40 mesures pour l’égalité entre les femmes et les hommes, parmi lesquelles le fait que « chaque politique publique prendra en compte l’égalité femmes hommes ». Trois ans plus tard, au nom de la « simplification », François Rebsamen défend un projet de loi sur le dialogue social, qui apporte des modifications profondes au Code du Travail. Quel est le lien entre ces deux faits ? Aucun, justement ! Avec cette loi, il est désormais officiel que le gouvernement ne prête plus aucune attention aux droits des femmes et aux inégalités professionnelles. Sinon comment expliquer qu’il s’apprête à détricoter toutes les dispositions adoptées depuis 1983 et la loi portée par Yvette Roudy, qui ont permis de sortir les femmes de l’invisibilité et de faire de l’égalité un sujet de dialogue social dans l’entreprise ?Les batailles des féministes ont notamment permis que soit mis en place un Rapport de Situation Comparée (RSC), qui permet de faire un état des lieux de la situation des femmes et des hommes dans l’entreprise, une négociation dédiée à l’égalité et des sanctions pour les entreprises récalcitrantes. Pas plus tard qu’en août 2014, ces dispositions ont été renforcées par la loi portée par Najat Vallaud-Belkacem : désormais, les entreprises doivent aussi mesurer les écarts cumulés sur les carrières et les collectivités territoriales doivent s’y soumettre.CynismeDans le projet de loi sur le dialogue social, c’est tout cet édifice qui est rayé d’un trait de plume. Nous pouvons noter, cyniquement, qu’il est inédit de voir un gouvernement revenir sur un article de loi défendu par ce même gouvernement 9 mois plus tôt. Les RSC sont des outils indispensables pour identifier et quantifier les inégalités, et donc déterminer les bons leviers d’action. Adossés à une négociation dédiée à l’égalité professionnelle, ils permettaient de faire enfin de l’égalité un thème de dialogue social en soi, tout en déclinant cet objectif dans l’ensemble des négociations.Sans ces outils, comment peut-on décemment mettre en œuvre une politique ambitieuse de lutte contre les inégalités professionnelles ? Sans ces outils, comment mettre à l’amende les employeurs qui ne respectent l’égalité salariale ? Sans ces outils, comment respecter ce principe constitutionnel « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme » ? Sous prétexte de simplification, le gouvernement est en train de détruire des outils qui commençaient seulement à faire leurs preuves et à porter leurs fruits. Nous rappelons que dans le classement 2014 du Forum économique mondial, la France n’est qu’à la 126e position, sur 131 pays référencés. Les femmes doivent travailler 77 jours de plus par an pour gagner autant qu’un homme, et elles continuent de gagner en moyenne 27 % de moins que leurs homologues masculins. Ce pourcentage stagne depuis près de 30 ans.Et les mesures austéritaires à l’œuvre, couplées à la loi sur le dialogue social, ne nous laissent hélas présager rien de bon sur le terrain des inégalités professionnelles. Les conséquences, si cette loi venait à être votée en l’état, seraient graves. Les femmes continueraient d’être pénalisées dans le monde professionnel, elles qui sont soit bloquées par le plancher collant (temps partiels, etc.), soit se heurtent au plafond de verre, et qui dans tous les cas restent payées en deçà de leurs collègues masculins, peu importent leurs compétences, leurs aptitudes, et leurs parcours universitaire et professionnel. Après 43 ans de progrès législatifs en la matière (à défaut de progrès concrets), le gouvernement s’apprête à revenir en arrière.Au lieu de supprimer ces outils, c’est un renforcement de la lutte contre l’inégalité professionnelle qu’il faut mettre à l’ordre du jour. Pour instaurer l’obligation d’accords majoritaires sur l’égalité professionnelle, rendre obligatoire la suppression des écarts salariaux sous peine de sanction, lutter contre les temps partiels ou encore créer un droit d’expertise dédié, pour aider les représentant-es du personnel à analyser les données et trouver les bons leviers d’action. Nous appelons donc à une mobilisation massive contre les articles de cette loi qui reviennent sur les obligations légales des entreprises en matière d’égalité professionnelle. Les salaires des femmes ne sont pas des variables d’ajustement pour les entreprises ! Les femmes doivent avoir les mêmes possibilités de carrière professionnelle que les hommesYvette Roudy, ministre des droits des femmes de 1981 à 1985 ; Danielle Bousquet, présidente de l’Assemblée des femmes ; Geneviève Couraud, présidente d’Élu/es Contre les Violences Faites aux Femmes et de l’Observatoire des droits des femmes du CG 13 ; Claire Serre-combe, porte-parole d’Osez le féminisme ! ; Margaux Collet, militante d’Osez le féminisme ! ; Caroline De Haas, militante féministe ; Véronique Sehier, présidente du Planning Familial ; Sabine Salmon, Femmes solidairesLa liste des autres signataires de cet appel est disponible sur :http://www.sosegalitepro.fr/tribune-non-a-la-suppression-des-obligations-en-matiere-degalite-professionnelle/Collectif 23.05.2015 à 07h06 • Mis à jour le23.05.2015 à 07h57 | Raphaëlle Besse Desmoulières A quelques jours de la fête annuelle de Lutte ouvrière, qui se tient de samedi 23 à lundi 25 mai à Presles (Val-d’Oise), Nathalie Arthaud a fait savoir qu’elle serait tête de liste aux régionales début décembre en Ile-de-France. Si la porte-parole de LO affirme ne pas être encore en campagne, elle profitera de cette tribune pour marteler ses thèmes de prédilection et « faire entendre la voix des travailleurs ».L’ancienne candidate à la présidentielle a dans son viseur la « politique anti-ouvrière » de l’exécutif. « J’entends dénoncer l’offensive de tous ces grands groupes qui profitent de la crise pour aggraver la condition ouvrière avec l’aide de ce gouvernement qui exécute leurs volontés », attaque-t-elle. Et de critiquer la politique de François Hollande qui consiste « uniquement à faire lanterner les travailleurs ».« Course folle »Cette professeur d’économie dans un lycée de la banlieue parisienne s’agace d’entendre le gouvernement parler de « reprise ». « Je comprends que les bons chiffres économiques réjouissent le patronat, mais qu’est-ce que cela signifie pour ceux qui perdent leur emploi ? », demande Nathalie Arthaud. Pour elle, « tout cela a des conséquences morales » et « la gauche au pouvoir fait le lit de la droite et de l’extrême droite ». « L’UMP et le FN mènent une course folle pour savoir qui sera le plus réactionnaire et le plus xénophobe mais le terreau est préparé par le gouvernement », estime Mme Arthaud.En 2010, celle qui avait succédé à Arlette Laguiller au poste de porte-parole de LO était déjà tête de liste aux régionales, en Rhône-Alpes. Elle avait obtenu 1,42 % des voix. Cinq ans plus tard, Lutte ouvrière, qui revendique 8 000 adhérents, compte se présenter seul dans les treize grandes régions. Aucune alliance ne sera passée avec le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) comme ce fut parfois le cas dans le passé. « Il est hors de question de faire une campagne pour parler d’une politique favorable à tous les citoyens mais bien de mettre en avant les intérêts des travailleurs, explique Mme Arthaud. Ni le NPA ni le Front de gauche ne sont sur cette orientation. »Très affaibli ces dernières années, le NPA pourrait d’ailleurs ne pas présenter de candidats aux régionales. « Pour des raisons financières, il est possible qu’on mette tout sur la présidentielle et les législatives », confie une figure du parti, Alain Krivine. La décision devrait être prise le 28 juin.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis, Jérémie Baruch et Pierre Breteau Jeudi 21 mai, les socialistes ont accordé à la motion présentée par le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, un large soutien avec 60 % des voix. Ce texte, titré « renouveau socialiste » (qui correspond à la motion A ), défendu par une majorité de membres du gouvernement, va définir la ligne du Parti socialiste jusqu'à 2017. La motion « B » présentée par le député de la Nièvre Christian Paul, chef de files des « frondeurs », ces députés qui contestent la ligne du gouvernement, est arrivée deuxième avec 30 % des voix.Le congrès (cette année, il se tient à Poitiers)  est le rendez-vous politique le plus important du Parti socialiste. Ainsi, celui de Reims, qui s'était soldé par l'élection de Martine Aubry en 2008, s'était caractérisé par une majorité difficile à former entre Ségolène Royal, Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Benoît Hamon. A l'inverse, le congrès de Toulouse en 2012 s'était terminé par la large victoire de la motion présentée par Harlem Désir. Cette fois, à Poitiers, il s'agissait de trancher le contentieux entre la ligne du gouvernement et celle d'une partie de sa majorité.Le jeu des motions, de leur score et de qui soutient quel texte, est central au PS : il permet à chacun de compter ses forces par son score, mais surtout d'afficher ses troupes par le jeu de l'adhésion à une motion. On peut donc observer, sur plusieurs congrès, les choix faits par plusieurs personnalités emblématiques du PS.Pour clarifier l'évolution des soutiens au sein du Parti socialiste, Le Monde a retenu une liste 31 personnalités de Solférino. De la primaire de 2006 qui avait vu la victoire de Ségolène Royal jusqu'au congrès de Poitiers au printemps 2015, suivez le cheminement politique des cadres du Parti socialiste, et les majorités qu'ils ont formées.Comment lire cette infographiePassez votre souris sur les zones colorées pour faire apparaître le cheminement idéologique des cadres du Parti socialiste. La couleur dépend du choix de la motion soutenue par telle ou telle personnalité socialiste pour le congrès de Poitiers.Par exemple, Anne Hidalgo a soutenu la candidature de Dominique Strauss-Kahn lors de la primaire de 2006, puis la motion A présentée par Bertrand Delanoë au congrès de Reims (2008), la candidature de Martine Aubry à la primaire 2011, la motion 1 d'Harlem Désir au congrès de Toulouse (2012) et enfin celle Jean-Christophe Cambadélis pour le congrès de Poitiers.Source : Le MondePierre BreteauJournaliste au MondeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) Martine Aubry s’est réjouie du résultat du vote des militants sur les motions du Parti socialiste, vendredi 22 mai lors d'un point presse à la fédération socialiste du Nord. « Nous sommes très heureux du résultat d'hier soir. La motion A [portée par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis] a obtenu près de 72 % dans le Nord. Les militants se sont reconnus dans cette motion car ils veulent que François Hollande réussisse son quinquennat », a déclaré la maire de Lille. Elle-même a voté pour cette motion, en rappelant qu’elle ne l’aurait pas fait si elle n'avait pas eu « la conviction et la certitude que ce choc d'égalité que nous demandons dans la motion A n'allait pas devenir réalité ».La motion A a obtenu plus de 60 % des voix exprimées par les militants, jeudi 21 mai. Celle des frondeurs, portée par le député Christian Paul, a plafonné sous la barre des 30 %. Les motions de Karine Berger et de Florence Augier ont récolté respectivement 10 % et 2 % des voix.Lire aussi :La ligne Cambadélis l’emporte largement au PS« C'est toujours facile d'être “plus à gauche que moi tu meurs”, c'est beaucoup plus difficile de se battre à l'interne pour faire bouger les choses », a poursuivi Martine Aubry, alors que la défaite des frondeurs du PS ne les empêche pas de continuer leurs appels à une inflexion de la ligne sociale-libérale du gouvernement. Pour la maire de Lille, « on a signé un texte pour qu'il soit appliqué, et déjà un certain nombre d'annonces ont été faites par le premier ministre. » Mme Aubry, qui plaide pour le « choc d'égalité », attend maintenant l'application du texte : « Il faut faire entrer dans les faits ce qui est écrit dans cette motion. Il faut poursuivre et engager la rénovation profonde du parti, essentielle pour s'ouvrir vers la société. »Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 22.05.2015 à 12h26 • Mis à jour le22.05.2015 à 18h58 | Maxime Vaudano et Alexandre Pouchard L’Etat n’est pas le seul à augmenter les impôts et taxes. Les collectivités territoriales ont largement activé le levier de la fiscalité pour maintenir ou augmenter leurs budgets, dans un contexte de baisse des dotations de l’Etat. Une étude publiée jeudi 21 mai permet de constater l’augmentation de la taxe d’habitation et de la taxe foncière au cours des dix dernières années dans l’ensemble des communes de France.La société Home’n’go a compilé les fichiers des impôts locaux par commune et par département, publiés chaque année par le ministère de l’économie et des finances, pour voir l’évolution des taux de ces taxes votées par les communes et les intercommunalités.Calcul de la taxe d’habitation : un fort taux ne signifie pas nécessairement une taxe importanteLe mécanisme de calcul de la taxe d’habitation est complexe. Le taux, en pourcentage, voté par la commune est ensuite appliqué à la « valeur locative cadastrale » de l’habitation et de ses dépendances. Cette valeur, réévaluée chaque année par la loi de finances notamment pour tenir compte de l’inflation, a été initialement calculée en 1974 et dépend de multiples critères comme la surface du bien ou le quartier.Un fort taux ne signifie donc pas nécessairement une taxe d’habitation élevée puisque cela dépend du logement et de sa situation. Par exemple, Lille avait en 2013 le plus fort taux des villes de plus de 100 000 habitants (45,65 %) mais pas la taxe d’habitation moyenne par logement la plus élevée (707 euros contre 826 euros à Marseille ou 823 euros à Rennes).Une réforme du calcul de la taxe d’habitation est à l’étude et va être testée dans cinq départements en 2015 (Paris, Val-de-Marne, Charente-Maritime, Nord et Orne), notamment pour introduire une modulation en fonction du revenu du foyer.Lire aussi :Comment la taxe d’habitation est-elle calculée ? 20,92 %Le taux moyen de la taxe d’habitation en France, payée par les propriétaires de résidences principales et secondaires ainsi que par les locataires (sauf certaines exceptions), a augmenté de près de 3,5 points entre 2004 et 2013. La moyenne nationale se situait à 17,58 % en 2004 et était de 20,92 % en 2013.Cette moyenne masque des disparités importantes. Une commune comme Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne, 25 000 habitants) a ainsi vu son taux de taxe d’habitation augmenter de plus de 20 points pendant la période (de 22,6 à 46,1 %). Cherbourg-Octeville (Manche), ville de 37 000 habitants dont l’actuel ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, était le maire jusqu’à son entrée au gouvernement en juin 2012, a vu son taux grimper de plus de 17 points, de 13,3 à 30,8 %.D’autres communes ont suivi le chemin inverse et ont diminué leur taux. Ainsi, celui de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, a diminué de plus de 14 points (record national), passant de 22,85 à 8,76 %.Parmi les villes de plus de 100 000 habitants, c’est Lille qui avait en 2013 le plus fort taux de taxe d’habitation (45,65 %), devant Nîmes (40,10 %), Marseille (39,57 %) et Rennes (34,98 %). Paris se distingue avec un taux très bas de 13,88 % et a également une des taxes d’habitation les moins élevées de France. 36,71 %La taxe foncière bâtie a davantage augmenté que la taxe d’habitation entre 2004 et 2013, avec près de 8 points d’augmentation du taux moyen au niveau national (36,71 % contre 28,94 % neuf ans auparavant).Là encore, cette augmentation de 8 points cache des différences de situation importantes. Toujours à Bussy-Saint-Georges, en Seine-et-Marne, le taux de la taxe foncière a augmenté de 36,1 points en neuf ans, passant de 40,1 à 76,2 %. La Cour des comptes a sévèrement épinglé la commune en février 2013, dénonçant un « refus persistant du redressement financier » par une gestion courante « non maîtrisée » et une politique d’investissement « inadaptée ». Quelques mois plus tard, la préfecture de Seine-et-Marne imposait une hausse de 9,06 % de la taxe d’habitation et de 3,7 % de la taxe foncière, avant que la nouvelle équipe municipale, élue en 2014, n’engage une réduction de ces taux (-17 % en deux ans).Quelques rares communes ont progressivement diminué leur taux de taxe foncière, comme Lapouyade (Gironde, 500 habitants, -15 points) ou Festigny (Marne, 400 habitants, -12,9 points).Au sein des villes de plus de 100 000 habitants, c’est Amiens qui avait en 2013 le taux de taxe foncière le plus important (55,87 %), suivi du Havre (54,36 %), d’Angers et de Grenoble (54 % chacun). Comme en matière de taxe d’habitation, Paris se distingue là aussi par un taux de taxe foncière très bas (13,5 %).Le calcul de la taxe foncière est similaire à celui de la taxe d’habitation. Le taux est appliqué à la même valeur locative cadastrale et dépend donc des mêmes critères. Là encore, un taux important ne signifie pas nécessairement une taxe foncière élevée. Par ailleurs, un abattement obligatoire de 50 % est appliqué sur les propriétés bâties pour tenir compte des frais de gestion, d’assurance ou encore d’entretien. 69,4 %Les augmentations des taux de taxes foncière et d’habitation ont permis aux collectivités territoriales d’obtenir des revenus sensiblement plus élevés. Le produit de ces taxes a augmenté de 69,4 % entre 2004 et 2013 (de 28 à 47,5 milliards d’euros), alors que la base nette imposable, qui inclut notamment les nouveaux logements et calcule le produit théorique sans les différents abattements, a, elle, augmenté de 45,6 %. Cette différence montre ainsi l’effet de l’augmentation des taux. #container_14322908181{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14322908181{ height:500px; } #container_14322908181 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14322908181 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14322908181 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14322908181 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les 10 villes de plus de 100 000 habitants aux plus importantes taxes d'habitationMoyenne 2013 par logement.Source : Home'n'go(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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Après une réduction de 1,5 milliard d’euros de la dotation globale de fonctionnement (DGF) en 2014, le gouvernement a décidé une nouvelle baisse de 11 milliards d’euros sur trois ans, soit 3,67 milliards d’euros par an. Comme nous l’expliquions dans cet article en avril, la DGF représente près d’un tiers des ressources totales des collectivités, principalement les communes et intercommunalités (bénéficiaires de 57 % du montant total).Voir la vidéo: Le budget des communes : comment ça marche ? La seule baisse de dotations n’explique pas l’augmentation des taux constatée. Les effectifs des intercommunalités ont bondi de 145,6 % entre 2000 et 2012 tandis que ceux des communes ont augmenté de 12,8 % au cours de la même période, selon un rapport de la Cour des comptes publié en octobre 2014. Par ailleurs, certaines communes ont souscrit des emprunts dit toxiques, car liés à l’évolution des marchés financiers, et ont vu leurs taux d’intérêts s’envoler avec la crise financière de 2008-2009. Une solution pour pallier ce très lourd endettement a souvent été d’augmenter drastiquement les impôts locaux. Cela a par exemple été le cas à Dijon, fortement touchée par les emprunts toxiques et dont les taxes d’habitation et foncière ont respectivement augmenté de 5,32 et 12,2 points entre 2004 et 2013.Lire : Gaudin, Rebsamen, Estrosi : des maires face aux emprunts toxiquesMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.05.2015 à 10h48 • Mis à jour le22.05.2015 à 17h36 | Bastien Bonnefous Bien sûr, François Hollande a surveillé de près les préparations du congrès du PS. C’est bien le moins, vu son appétence connue de tous pour ce type de jeu de construction politique. Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, fidèle parmi les fidèles, a été ses yeux et ses oreilles en interne et le chef de l’Etat a lui-même sondé les uns et les autres. Bien sûr, Manuel Valls a fait campagne pour la « motion » de la direction du PS, participant à une réunion militante le 12 mai près de Bordeaux, et appelant comme il se doit au « rassemblement » des socialistes.Lire aussi :La motion Cambadélis, un bréviaire pour ménager les sensibilitésMais cette implication du couple exécutif n’a jamais trahi une inquiétude de sa part. Le congrès de Poitiers, du 5 au 7 juin, devrait être un congrès sans risque réel pour le président de la République et son premier ministre. Les résultats du vote militant, jeudi 21, les installent comme majoritaires au PS, même si le score de la motion de la direction du parti (60 %) n’est pas écrasant. L’aile gauche, dans son étiage traditionnel – environ un tiers du parti – devrait poursuivre sa fronde. Mais cela n’a jamais empêché l’exécutif de gouverner, et l’Elysée dispose toujours de l’arme du remaniement pour procéder à certains rééquilibrages au sein du gouvernement, si nécessaire.Lire aussi :La ligne Cambadélis l’emporte largement au PSPour M. Hollande, le danger le plus important a été levé dès le mois de mars, à l’occasion de son déjeuner avec Martine Aubry quelques jours avant le second tour des élections départementales. Le chef de l’Etat a alors compris que, malgré ses divergences, la maire de Lille ne se mettrait pas en travers de sa route à Poitiers. « Dès l’instant où le risque Aubry a été déminé, Hollande n’était plus inquiet pour le congrès », confie un de ses amis.Candidat naturel à la présidentielleDe fait, si les socialistes ont débattu de sa politique, la campagne interne n’a pas porté sur la personne du président de la République. Poitiers ne sera pas un congrès de leadership, anti- ou pro-Hollande. Certes, la question des primaires pour 2017 figure parmi les revendications des frondeurs, mais ceux-ci n’en ont pas fait un casus belli. L’ensemble des socialistes semblent s’être rangés, avec plus ou moins d’entrain, derrière l’idée que le président sortant sera le candidat naturel du PS à la présidentielle. M. Hollande l’a bien compris, lui qui a entamé, depuis son voyage aux Antilles, début mai, une sorte de précampagne pour 2017.Lire aussi :Hollande aux Antilles, c’est Noël en maiL’avenir de M. Valls n’est pas non plus indexé sur le rendez-vous de Poitiers. Conforté depuis l’été 2014 par le chef de l’Etat sur le fait qu’il resterait à Matignon jusqu’à la fin du quinquennat, le premier ministre a vu en outre s’éloigner la concurrence éventuelle du président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, envoyé en sauveur du PS aux régionales en Ile-de-France. « L’avenir de Valls n’est pas un enjeu du congrès, il est premier ministre avant Poitiers, il le sera après », résume son entourage.Pour apaiser les esprits, l’exécutif a toutefois donné quelques gages. Faute de fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, réclamée par les différentes motions, Stéphane Le Foll et Michel Sapin ont lancé le chantier de la « retenue à la source », dans la foulée des propos en ce sens de M. Hollande, lundi soir à Carcassonne. Le chef de l’Etat est allé encore plus loin lors de son déplacement dans l’Aude, en laissant entendre que le second temps de son quinquennat est en passe de démarrer. « J’ai considéré que le temps d’une forme de redistribution était venu », a-t-il déclaré, allant même jusqu’à préciser que son discours du Bourget de janvier 2012 reste sa « feuille de route ».Jeudi soir, M. Hollande a réagi depuis le sommet de Riga, en Lettonie, saluant le vote du PS qui « donne de la stabilité » à la politique du gouvernement, selon lui. Sauf qu’un militant socialiste sur deux ne s’est pas déplacé. Comme avec les électeurs, M. Hollande va devoir d’abord remobiliser son propre camp avant 2017. Alors, Poitiers vaut bien une (pro)messe.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Les militants socialistes n’ont pas renversé la table. La motion A, portée par l’actuel premier secrétaire du Parti socialiste (PS) et soutenue par le gouvernement, a remporté le premier tour du congrès de Poitiers jeudi 21 mai avec plus de 60 % des voix, selon les premières estimations. Elle devance la motion B de Christian Paul (qui approche les 30 %), qui rassemble les frondeurs et l’aile gauche du parti, la motion D de Karine Berger (autour de 10 %) et la motion C de Florence Augier (environ 2 %).Jean-Christophe Cambadélis confirme via sa porte parole que la motion A décroche la majorité absolue. #congresPS— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);La victoire de l’actuelle majorité s’est dessinée assez rapidement dans une soirée électorale plutôt calme, rue de Solférino, bien qu’émaillée de quelques soupçons de dysfonctionnements dans certaines sections. Les dirigeants de la motion B ont reconnu leur défaite, avant que Jean-Christophe Cambadélis ne confirme sa victoire par la voix de sa porte-parole, Corinne Narassiguin.Lire nos explications :Le PS va choisir son orientation jusqu’en 2017AdoubementLe patron du PS, qui s’était fixé comme objectif de franchir la barre des 50 %, sort renforcé de ce premier vote. Il défiera dans une semaine Christian Paul pour le poste de premier secrétaire, mais avec un tel écart sur les motions, le scrutin apparaît désormais sans réel enjeu. Pour Jean-Christophe Cambadélis il s’agit d’un adoubement, lui qui avait été désigné premier secrétaire en 2014, sans le vote des militants. Le large rassemblement qu’il a opéré sur sa motion, de Manuel Valls jusqu’à Martine Aubry, a payé auprès des militants, qui n’ont pas souhaité mettre le gouvernement et le président en minorité.Merci aux militants socialistes pour leur participation et le choix sans appel à 60% pour la #MotionA @renouveausoc #CongresPS— jccambadelis (@Jean-Chr. Cambadélis)require(["twitter/widgets"]);Pour la motion B, le score est moins bon qu’attendu. Ils échouent par ailleurs à empêcher le premier secrétaire de dépasser la barre des 50 % et donc à créer les conditions d’un renversement de majorité.Christian Paul, interrogé dans la cour de Solférino jeudi soir, a reconnu la victoire de son adversaire. Mais pour lui la motion B a gagné sur le terrain des idées, ses propositions étant reprises dans toutes les motions. « Sur des sujets importants, il y aura des majorités d’idées qui se dégageront », a-t-il expliqué. Il compte notamment mettre la pression pour que la réforme fiscale et la réorientation du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), deux mesures qui figurent dans le texte de la motion A, soient mises en chantier. En vue du vote du 28 mai sur le premier secrétaire, il envisage d’axer sa campagne sur une « éthique de la politique », qui repose sur trois piliers : « La clarté des idées, le respect des engagements et le débat devant les militants. » Une façon de pointer les ambiguïtés du texte de M. Cambadélis.« Nette victoire »La motion D, portée par Karine Berger, a elle aussi réalisé un score légèrement en dessous de ses attentes. Avec moins de 10 %, elle ne réussit pas le coup de force espéré. « On reconnaît la nette victoire de Jean-Christophe Cambadélis, mais cela n’empêche pas que 40 % du parti s’exprime de manière différente », a-t-elle expliqué. Elle s’installe tout de même dans les instances du PS comme la troisième force du parti. Elle a déjà annoncé qu’elle ouvrirait une discussion sur le programme avec les deux candidats pour le poste de premier secrétaire. Quand à la motion C, elle réalise entre 2 % et 3 % des voix. Sa première signataire, Florence Augier, appellera à voter en faveur de Jean-Christophe Cambadélis.Ce dernier ne s’est pas exprimé jeudi à Solférino. Mais à la tête de sa nouvelle majorité il a désormais les coudées franches, même s’il sera attendu dans les prochains mois sur sa vision du « renouveau socialiste », titre de sa motion. L’enjeu est de taille : moins de 75 000 votants sur 133 000 inscrits se sont déplacés aux urnes lors de ce premier tour.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Catherine Pacary   La Mairie de Paris s’est décidée très vite, la veille pour le lendemain. Alors que le tournoi officiel de Roland-Garros débute dimanche, elle a convoqué, jeudi 21 mai, quelques journalistes pour leur exposer « in situ », dans les jardins des Serres d’Auteuil, le projet d’extension souhaité par la Fédération française de tennis (FFT) et soutenu par la Ville. Portée, sans doute, par les conclusions de l’étude du cabinet Egis, commandée en février par la ministre de l’environnement et déposée à l’Hôtel de Ville lundi 18 mai. Ce rapport, payé par la FFT, conclut en effet à la supériorité du projet dit « des Serres d’Auteuil » sur le projet alternatif, présenté par les associations de défense du patrimoine et de l’environnement. Ce dernier consistant à couvrir partiellement l’autoroute A13 pour y installer des courts d’entraînement.Lire aussi :Roland-Garros : encore un rapport favorable à l’extension sur les serres d’AuteuilTrois adjoints à la Mairie de Paris étaient là : Pénélope Komitès, chargée des espaces verts et de la biodiversité ; Jean-François Martins, pour les sports ; et Jean-Louis Missika, chargé de l’urbanisme. Mais aussi Alain Riou, directeur général adjoint de la FFT ; Gilles Jourdan, responsable du projet ; et l’architecte Marc Mimram. Sans compter les responsables de communication.Pourquoi un tel déploiement ? « Si l’on veut que Roland-Garros reste un tournoi de tennis majeur, il doit s’agrandir », a expliqué en substance M. Martins. Actuellement, il est au bord de la saturation. Avec le risque que les joueurs et les sponsors préfèrent, à moyenne échéance, des tournois plus lointains mais offrant un meilleur confort. Le maintien au top niveau est à ce prix – actuellement, Roland-Garros est le tournoi le plus retransmis dans le monde. Autre impératif : que ce stade soit rénové à temps pour appuyer la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024.« C’est beau »« Le projet de la Fédération a plus d’avantages et moins d’inconvénients », a enchaîné Marc Mimram, s’appuyant sur l’étude Egis. Plus simple, moins cher de 80 millions d’euros et avec un bilan carbone deux fois moindre, la couverture partielle de l’autoroute plombant le projet alternatif dans ce domaine. Plans et « vues d’artiste » en main, l’architecte a ensuite présenté le futur court des Serres : 4 900 places, une technologie de pointe, qui doit permettre, en lieu et place des actuelles serres techniques, de créer un court semi-enterré et entouré de nouvelles serres contemporaines. « Ce que l’on va voir du stade, ce sont les serres », a-t-il martelé. Parallèlement, l’actuel court no 1 serait démoli pour offrir un plus large espace de circulation. Et « non, nous ne toucherons pas aux serres de Formigé [Jean-Camille, 1845-1926]. C’était un grand architecte ! Nous détruirons des serres techniques, qui n’ont pas la même valeur patrimoniale », a déclaré Marc Mimram, visiblement excédé. « En France, le débat ne s’arrête jamais. On est entré dans le passage à l’acte. Il faut valider les permis de construire. » « C’est beau », commente Pénélope Komitès… Les petits bâtiments en meulière seront quant à eux restaurés. Actuellement, ils abritent des monte-charges, des cartons… Pour quel usage futur ? L’organisation de soirées VIP ? Pas du tout, assure-t-on côté Fédération. Tout un chacun pourra se les approprier, les associations les utiliser. Quant au patrimoine végétal, il sera traité avec le plus grand soin et protégé du trafic des spectateurs (7 000 lors de l’afflux maximal).« Au cœur d’enjeux politiques »Présenté ainsi, avec des vues et dessins ne figurant que deux ou trois badauds noyés dans la végétation, le projet de la Fédération est séduisant. Le passage au même moment dans les jardins d’Agnès Popelin, une des leaders des opposants, ne perturbe en rien la démonstration. Pourtant rien n’est fait et rien ne peut se faire sans l’accord des deux ministères, celui de la culture et celui de l’environnement. Or, la ministre Ségolène Royal s’est déjà opposée à la maire Anne Hidalgo sur le projet. Et Claude Goasguen, maire du 16e arrondissement, un temps convaincu par la Fédération, semble tourner casaque depuis quelque temps.#LoveNewRG« Nous sommes au cœur d’enjeux politiques », déplore Gilles Jourdan. Cet homme, riverain depuis plus de quarante ans du site, a été rappelé par la Fédération de tennis il y a quatre ans pour mener le projet à bien. Il ne peut être taxé de vouloir abîmer les lieux. Pourquoi ne pas avoir retenu le projet alternatif ? « Il coûte 80 millions de plus et c’est nous [la Fédération] qui payons. C’est nous qui payons tout. Nous n’avons pas les moyens. » En effet, si le stade Jean-Bouin, tout proche, a été financé par la municipalité, il n’en va pas de même pour Roland-Garros. « Nous ne pouvons que nous en réjouir !, s’exclame l’adjoint au maire Jean-François Martins. Le financement public est là pour combler les manques. Or, la Fédération de tennis assure son équilibre financier. De même que le PSG, par exemple. En revanche, le rugby n’a pas de gros moyens. C’est pourquoi nous avons construit Jean-Bouin. »Partout, dans la presse, sur les murs, mais aussi le long de l’enceinte du site, le « nouveau Roland-Garros » s’affiche. Sans restriction, sans condition. De quoi apporter de l’eau au moulin de ceux qui estiment que la Ville de Paris veut passer en force. Les spectateurs peuvent même suivre le projet des Serres d’Auteuil sur Twitter avec #LoveNewRG. Pas sûr que tout le monde « aime ». Catherine PacaryJournaliste au Monde Julien Lemaignen Toucher plus de 6 000 euros par mois d’allocation-chômage, c’est peut-être un peu trop, a suggéré François Rebsamen, jeudi 21 mai. Interrogé sur RMC et BFM-TV, le ministre du travail a laissé ouverte la possibilité de baisser le plafond de l’indemnisation des chômeurs, y voyant un des moyens de ne « pas laisser dériver » l’assurance chômage.La « protection élevée des hauts revenus, des cadres », est « assez unique au monde », a souligné M. Rebsamen, ajoutant que « ce serait mieux de se rapprocher, sûrement, de la moyenne européenne ». D’après l’Unédic, 880 personnes percevaient l’allocation maximale fin 2013, soit 6 273 euros net mensuels. Ils représentaient 0,02 % des bénéficiaires et 0,23 % des dépenses d’allocation, pour un montant de 66,2 millions d’euros.Dans son rapport Eclairages de novembre 2014, l’Unédic n’évoque pas le nombre d’indemnisés atteignant le plafond mais seulement ceux dont l’enveloppe dépasse les 4 000 euros. Selon les calculs du Monde, ils étaient alors – hors intermittents – 17 560, touchant en moyenne 5 200 euros par mois. Si l’on extrapole ce chiffre sur un an, cela représente un coût d’1,1 milliard d’euros. Dans l’hypothèse, par exemple, où le plafond serait ramené de 6 000 à 4 000 euros, cette somme serait réduite à 843 millions d’euros, soit une économie annuelle de 257 millions.Un débat récurrentLa question de l’abaissement du plafond revient régulièrement dans le débat public. En 2011, Bruno Le Maire, à l’époque chargé du projet présidentiel de l’UMP, avait critiqué un « dispositif d’indemnisation parmi les plus généreux du monde, en particulier pour les cadres à haut salaire ».Laurent Berger, devenu entre-temps le leader de la CFDT, avait alors pris appui sur la modestie de l’économie escomptée pour lui répondre que « l’indemnisation des cadres, c’est un non-sujet, une non-source d’économies et c’est démago », comme l’avait mentionné Le Point. Laurence Parisot, alors présidente du Medef, avait aussi fait remarquer qu’un abaissement du plafond d’indemnisation des cadres devait s’accompagner d’une baisse de leurs cotisations à l’assurance chômage, « sinon ce serait tout à fait injuste ». Ce cas de figure rendrait beaucoup moins évident le bénéfice de l’opération pour les finances publiques.En 2013, cependant, la Cour des comptes était revenue à la charge dans un rapport. « Dans les autres pays européens, le niveau de l’indemnisation est souvent beaucoup plus strictement plafonné », observait-elle déjà. Mais que voudrait dire, comme le suggère M. Rebsamen, se « rapprocher » de la moyenne européenne ? D’après l’Unédic, le montant de l’allocation de chômage est plafonné à 2 800 euros en Norvège, 2 500 en Allemagne, 2 400 au Danemark, 1 600 en Belgique et en Suède. La moyenne de douze pays européens, y compris la France, donne un résultat de 2 614 euros. Loin, très loin de la générosité hexagonale.Pression de BruxellesLe ministre du travail a pris la parole dans un contexte de durcissement des conditions faites aux chômeurs, même s’il a annoncé, la veille, une aide de 300 euros mensuels pour près de 40 000 chômeurs attendant leur retraite. Le 13 mai, dans sa recommandation sur le programme de réforme français, la Commission européenne a fait part de ses doutes quant à la « durabilité » du modèle d’indemnisation. Elle appelle la France à « revoir » l’indemnisation des salariés aux plus hauts revenus, mais aussi les critères d’éligibilité et la dégressivité dans le temps des allocations. « On a un système qui est protecteur. En étant protecteur, il peut être plus lent à réagir à la reprise d’emploi », a déclaré M. Rebsamen, comme en écho, jeudi sur RMC.Dans le même temps, Pôle emploi a annoncé la mise en place un nouveau dispositif de contrôle des chômeurs pour s’assurer qu’ils cherchent bien un emploi. Il s’agit de les empêcher de « s’enkyster dans le chômage de longue durée » selon le gouvernement, mais l’association de chômeurs AC! y voit plutôt une « répression à l’encontre de victimes du système ».Julien LemaignenJournaliste au Monde 11.05.2015 à 14h52 • Mis à jour le11.05.2015 à 18h11 Le Conseil d'Etat a annulé en appel, lundi 11 mai, trois élections municipales dans le bastion UMP des Hauts-de-Seine en 2014, en raison d'irrégularités : celle d'Asnières remportée par Manuel Aeschlimann (UMP), de Clichy-la-Garenne remportée par Gilles Catoire (PS) et de Puteaux remportée par Joëlle Ceccaldi-Raynaud (UMP).En revanche, le Conseil a rejeté l'annulation de l'élection du maire FN de Villers-Cotterêts, Franck Briffaut. Selon la préfecture, les habitants de ces communes retourneront aux urnes les 14 et 21 juin.Asnières : des « pressions » autour des bureaux de vote A Asnières-sur-Seine, où la mairie était repassée à droite après un mandat socialiste avec un vote très serré (70 voix d'écart), le Conseil « constate que des pressions ont été exercées aux abords immédiats de plusieurs bureaux de vote », qui ont pu fausser le scrutin.Il se refuse cependant à déclarer le vainqueur, M. Aeschlimann, inéligible, le Conseil n'ayant pu établir qu'il ait participé à ces manœuvres. L'annulation prononcée par le Conseil en appel va au rebours de la décision prononcée auparavant par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.Manuel Aeschlimann, ancien maire de la ville de 1999 à 2008 et ancien député des Hauts-de-Seine, connu pour sa proximité avec Nicolas Sarkozy, avait été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis en 2011, 20 000 euros d'amende et un an d'inégibilité pour favoritisme dans l'attribution de marchés publics. Il juge que le vote des habitants, en 2014, avait été « confisqué par le PS ».Lire aussi : Campagne municipale sur fond de règlements de comptes à AsnièresPuteaux : le FN s'invite dans une guerre de succession à l'UMP Le tribunal administratif avait déjà invalidé l'élection de l'unique conseiller FN de la ville, Gérard Brazon. L'inscription fautive sur la liste FN d'un candidat, qui avait porté plainte pour faux, avait empêché l'enregistrement d'une liste divers droite sur laquelle l'homme figurait.Le Conseil va plus loin et annule l'élection dans son ensemble, estimant que « la liste empêchée bénéficiait d'une implantation locale et du soutien de l'ancien maire de la commune, son absence n'a donc probablement pas été sans incidence ».L'ancien maire de Puteaux, Charles Ceccaldi-Raynaud, qui a tenu la ville durant trente-cinq ans pour la droite, s'est violemment opposé à sa fille, Joëlle Ceccaldi-Raynaud (UMP), qui lui avait succédé en 2004. Mme Ceccaldi a été réélue au premier tour avec 55,92 % des voix. Elle fut suppléante de Nicolas Sarkozy à l'Assemblée nationale, puis prit sa suite dans sa circonscription jusqu'en 2012.Clichy : les manœuvres de Didier SchullerA Clichy-la-Garenne, le maire socialiste, Gilles Catoire, au pouvoir depuis 1985, avait été réélu : une exception dans le département. Le Conseil d'Etat annule l'élection à cause d'une irrégularité sur une liste centriste, celle de Didier Schuller, arrivée troisième.M. Schuller, en apposant les mentions UMP-UDI-MoDem sur les affiches et bulletins de sa liste, a « fait croire aux électeurs que cette liste bénéficiait de l'investiture de l'UMP et du MoDem », ce qui est faux. Il privait ainsi potentiellement de voix la liste UMP-MoDem, arrivée en deuxième position, à 272 voix seulement du vainqueur. M. Catoire, qui vit l'annulation comme une injustice, rappelle dans un communiqué que « la justice n'a rien eu à reprocher à la liste qu'[il a] conduite ».Ancien patron de l'office HLM des Hauts-de-Seine, où il avait organisé un système de commissions prélevées sur les marchés publics pour financer le RPR, M. Schuller avait fui aux Bahamas et en République dominicaine dans les années 1990. Rentré en France, il avait été condamné en 2007 par la cour d'appel de Paris à trois ans de prison dont un ferme et cinq ans d'inéligibilité.Lire aussi : La nouvelle bataille de Didier Schuller à Clichy-la-GarenneVillers-Cotterêts : le candidat FN domicilié ailleursDeux habitants de la commune avaient demandé l'annulation de l'élection de Frank Biffaut parce que l'élu s'y était faussement domicilié. Le Conseil d'Etat a rappelé qu'il n'a pas à juger de la régularité d'une inscription sur les listes électorales et estime que ce fait « n'a pas constitué une manœuvre de nature à fausser les résultats du scrutin ». 11.05.2015 à 10h59 • Mis à jour le11.05.2015 à 14h27 Le projet de loi sur le dialogue social pourrait mettre en péril les outils de lutte contre les inégalités entre les hommes et les femmes au travail. Des féministes ont lancé, lundi 11 mai, une campagne contre le projet de loi relatif au dialogue social et au soutien à l’activité des salariés, que François Rebsamen, le ministre du travail, a présenté en conseil des ministres le 22 avril.A l’origine de leur colère, la suppression, inscrite dans le projet de loi, du « rapport de situation comparée », institué par la loi Roudy de 1983 et qui oblige à établir un diagnostic de l’égalité dans l’entreprise (sur la base des salaires, accès à la formation, déroulement de carrière…). Elles craignent que cette suppression rende impossible l’application de la pénalité financière (allant jusqu’à 1 % de la masse salariale) instaurée par un décret de la fin de 2012 à l’encontre des entreprises ne respectant pas leurs obligations en matière d’égalité (48 sanctionnées à la fin de mars). Les signataires s’élèvent aussi contre la suppression de la commission égalité professionnelle, obligatoire dans les entreprises de plus de 200 salariés.Des inégalités persistantes« Avec ce texte de loi, le gouvernement envoie un message clair : L’égalité ? C’est réglé, circulez, il n’y a rien à voir », proteste une pétition sur la plate-forme Change.org. Parmi ses 100 premiers signataires figure Yvette Roudy, première ministre des droits des femmes, qui fit voter la loi du 13 juillet 1983 sur l’égalité professionnelle femmes-hommes, mais aussi des responsables d’associations féministes (Macholand, Osez le féminisme, La Barbe, le Planning familial, Femmes solidaires, Elus contre les violences faites aux femmes…), Philippe Martinez, numéro un de la Confédération générale du travail (CGT), des chercheurs, des écrivains, des élus…En 2010, le salaire horaire net des femmes était inférieur de 18,4 % à celui des hommes (moyenne nationale), selon une récente étude du ministère du travail. A postes et caractéristiques de salariés (âge, qualifications…) identiques, l’écart moyen est réduit de moitié, à 8,6 %.Lire aussi : Les hommes gagnent 16,4 % de plus que les femmes dans la zone euroLe ministre du travail s'est défendu sur Twitter.La #LoiRebsamen instaure pour la 1ère fois une représentation équilibrée H/F obligatoire aux élections professionnellesMay 11, 2015Interrogé lundi par i-Télé, Thierry Mandon, le secrétaire d’Etat chargé de la réforme de l'Etat et de la simplification, a commenté : « Si c’est le cas, j’imagine que les parlementaires vont corriger cela, car je ne vois pas une seconde que ce soit l’intention de François Rebsamen. (…) La simplification, ce n’est pas des droits en moins, c’est l’inverse. » 11.05.2015 à 09h45 • Mis à jour le11.05.2015 à 10h08 Invité lundi 11 mai sur RTL, Bernard Cazeneuve s’est dit en accord avec les propositions que devrait formuler Jean-Claude Juncker. Le président de la Commission européenne entend imposer des quotas d’accueil de migrants aux pays de l’Union européenne (UE). « Il est normal que l’Europe ait une répartition du nombre de demandeurs d’asile », a déclaré le ministre de l’intérieur. Selon Le Figaro qui a eu accès au document de travail, chacun des membres se verrait imposer un nombre de demandeurs d’asiles en fonction de son PIB, du nombre d’habitants, du taux de chômage et du nombre de demandeurs d’asile déjà pris en charge.#Migrants : "Il est normal qu'il y ait une répartition entre les pays de l'UE" #Cazeneuve > http://t.co/3qEzHIun4P pic.twitter.com/jk6O3YP35z— RTL France (@RTLFrance) 11 Mai 2015« On ne peut pas laisser aux seuls soins des Etats membres directement concernés la gestion de la relocalisation des réfugiés. Il s’agit de solidarité partagée », avait déclaré Jean-Claude Juncker devant le Parlement européen, le 29 avril. M. Cazeneuve a jugé lundi que l’UE s’inspirait d’« une partie des propositions faites par la France ». La Commission européenne doit présenter mercredi 13 mai son plan d’action sur l’immigration.Lire aussi :La loi sur l’asile, nouvelle fabrique de clandestinsLundi après-midi, le Sénat débute l’examen de la loi réformant le droit d’asile, voté par l’Assemblée nationale en décembre 2014. Le ministre de l’intérieur a rappelé les grands axes de cette loi : « des délais plus courts », « des places en centre d’accueil plus importantes » mais « une reconduite à la frontière de façon plus ferme et plus claire » pour les déboutés du droit d’asile.« Nous faisons 13 % de reconduites de plus pour les déboutés du droit d’asile depuis 2012 », s’est félicité Bernard Cazeneuve. « En 2014, 226 filières de l’immigration irrégulière ont été démantelées », a-t-il précisé.  10.05.2015 à 21h14 La vice-présidente de l'UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, a estimé dimanche 10 mai que la première convention des Républicains soit consacrée à l'islam le 11 juin était une « mauvaise idée ». « Je trouve qu'avoir l'air de dire que le premier sujet pour cette formation politique, c'est l'islam et la République, c'est une mauvaise idée. Parce que cette question ce n'est pas le seul sujet », a-t-elle déclaré lors de l’émission « BFM Politique », sur BFM-TV et RMC avec Le Point.Nicolas Sarkozy a annoncé en février vouloir organiser une « journée de travail sur la question “islam en France ou islam de France” ». « On ne peut pas continuer à utiliser le mot “intégration”, il faut utiliser le mot “assimilation” », avait-il alors lancé.Lire :Sur l’islam, Nicolas Sarkozy choisit la stratégie du clivagePour Nathalie Kosciusko-Morizet, la priorité est du côté de l’économie :« Je pousse pour que la première convention, le premier rendez-vous thématique soit sur les questions d'économie, d'esprit d'entreprise et d'emploi. La question des identités est importante, mais les questions économique, de possibilité de réussir sa vie, de trouver un emploi, de nourrir sa famille, elles sont importantes aussi. »Plusieurs menus à l’école, « plutôt une bonne chose »Mme Kosciusko-Morizet a aussi jugé que « la question religieuse prend trop de place dans le débat public » et qu'« on a trop tendance à ramener notre identité à la question religieuse ».Alors que Nicolas Sarkozy s’était prononcé pour une interdiction des menus de substitution dans les cantines scolaires, Nathalie Kosciusko-Morizet a estimé que « la possibilité d'avoir plusieurs menus à l'école n'est pas un drame, c'est plutôt une bonne chose ». « En revanche, a-t-elle dit, ce qui est important, c'est que tous les enfants soient à la même table ». « Je ne voudrais pas qu'on aille à des menus confessionnels ou à des tables avec porc ou des tables sans porc, parce qu'il y aurait une identification de fait à partir de la religion. »Le président de l'UMP Nicolas Sarkozy avait annoncé l'organisation d'« une journée de travail sur la question “islam en France ou islam de France” ». "On ne peut pas continuer à utiliser le mot +intégration+, il faut utiliser le mot +assimilation+", avait lancé M. Sarkozy à cette occasion. Il s'est prononcé par la suite en faveur d'une interdiction 10.05.2015 à 19h09 • Mis à jour le11.05.2015 à 09h01 | David Revault d'Allonnes (Pointe à Pitre (Guadeloupe), envoyé spécial) En conférant une dimension particulièrement actuelle à un discours mémoriel, François Hollande a inauguré, dimanche 10 mai à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), le Mémorial ACTe, ou « centre caribéen d'expressions et de mémoire de la traite et de l'esclavage », un centre de recherche et de culture sur la mémoire de l'esclavage qui ambitionne d'accueillir 300 000 visiteurs par an.S'exprimant dos à la mer, devant cet impressionnant ensemble architectural, composé d'un enchevêtrement d'aluminium posé sur un bloc de granit incrusté d'éclat de quartz symbolisant les âmes des esclaves morts, et situé « à Darboussier, là où des générations de Guadeloupéens ont travaillé pour l’industrie du sucre », le président, convoquant l’abbé Grégoire, Victor Schœlcher, les Nègres marrons ou encore Toussaint Louverture, et bien d'autres, a minutieusement revisité l'histoire de la traite et le long combat pour l'abolition, « des premières razzias aux dernières insurrections victorieuses ». Il a également « salué les minutieuses recherches des générations d’historiens et la stimulante persévérance des militants de la mémoire, mais aussi les talents des artistes de toutes disciplines qui nous révèlent ce que furent ces temps et ce qu’en firent ces gens ».Lire aussi :L’esclavage pour mémoire« Le débat sur les réparations, je le sais, n’est pas épuisé, a déclaré François Hollande. Je reprends à mon compte les mots d’Aimé Césaire quant à la nature irréparable du crime. Cependant, en lui donnant un nom et un statut en 2001, le Parlement français accomplissait un acte de vérité, de courage et de justice, indispensable, la première des réparations. En l’inscrivant dans les programmes scolaires, à tous les niveaux d’enseignement, conformément à la loi, réparation est faite de l’oubli et de l’occultation. Mais il reste à explorer l’incommensurable legs laissé par toutes ces générations », a poursuivi M. Hollande.« De nouveaux négriers monnaient des cargaisons humaines »Accompagné par cinq ministres, Ségolène Royal (environnement), Christiane Taubira (justice), laquelle fut à l'origine de la loi de 2001 reconnaissant la traite et l'esclavage comme un crime contre l'humanité, Fleur Pellerin (culture), Annick Girardin (francophonie) et Georges Pau-Langevin (outre-mer), le chef de l'Etat, qui avait déjà visité le mémorial en petit comité avec Victorin Lurel, président région Guadeloupe, dans la nuit de samedi à dimanche, a officiellement arpenté le musée organisé autour de 39 « îles » et de six archipels (les Amériques, l'esclavage et la traite négrière, le temps de l'esclavage, le temps des abolitions, le temps d'après et aujourd'hui), avant d'accueillir les deux chefs d'Etat africains, le Sénégalais Macky Sall et le Malien Ibrahil Boubacar Keita. « Il nous faut le dire à haute voix, les habitants de ces territoires n’ont jamais hésité sur les devoirs, mais il est arrivé à la République de tergiverser sur leurs droits », a posé François Hollande à propos de la situation des Antilles. « Aujourd’hui, c’est l’égalité réelle que nous devons exemplaire. C’est l’intérêt de la France toute entière », a-t-il poursuivi. Mme Taubira, qui avait déjà fourni au président la première mouture du discours, avait rejoint le président pour mettre la dernière main à son propos, quelques minutes avant le début de la cérémonie. Et la patte de la garde des seaux se sentait dans le propos présidentiel.Le chef de l'Etat a évoqué l'esclavage moderne, rappelant que « la traite d’êtres humains trouve une nouvelle vigueur. De nouveaux négriers monnaient des cargaisons humaines. Des passeurs criminels en Méditerranée remplissent des bateaux d’êtres humains. Des terroristes qui en Syrie, en Irak ou au Nigeria capturent des innocents, le plus souvent des femmes, pour les vendre ou les posséder et qui s’inventent des prétextes religieux pour justifier leurs crimes ».Mais le président a également voulu implicitement conférer une dimension de politique nationale à son propos, sur fond de montée électorale du Front national : « Les Outre-mers nous donnent l’exemple du destin partagé quand les identités multiples enrichissent celle, commune, de la nation. Et en ces temps troublés, où ceux qui ne voient pas l’avenir croient pouvoir trouver refuge dans le repli, le rejet et parfois la haine ; il nous vient des Outre-mers la démonstration que les différences s’entrelacent et embellissent l’ensemble. » Pointant « d’autres dangers, d’autres menaces », il a rappelé que « le racisme blesse quand il ne tue pas. Aucune société n’est immunisée contre ce poison mortel ».Lire aussi :Traite négrière à Bordeaux : le CRAN a assigné en justice le baron SeillièreM. Hollande n'a en revanche pas soufflé mot de la polémique engagée par Elie Domota, leader du LKP et l'UGTG (Union générale des travailleurs de Guadeloupe), qui avait fustigé le coût du mémorial (83 millions d'euros, dont 37 financés par le conseil régional), implanté dans le quartier pauvre du Carénage, au regard de la situation sociale dans l'île. Mais son propos se voulait éminemment politique, donc. « A un moment où la France se divise, l'histoire et la mémoire peuvent constituer des ferments pour l'unité et le rassemblement et des forces pour l'avenir », indique un conseiller du président. Un message que M. Hollande devrait réitérer à l'occasion de la panthéonisation de quatre figures de la Résistance, Germaine Tillon, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolète et Jean Zay, le 27 mai prochain.David Revault d'Allonnes (Pointe à Pitre (Guadeloupe), envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.05.2015 à 18h14 • Mis à jour le10.05.2015 à 21h47 | Antoine Flandrin François Hollande a inauguré dimanche 10 mai, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage, le Mémorial ACTe, « centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage », à Pointe-à-Pitre. Pendant un temps, il avait été envisagé que le président de la République arrive par la mer pour découvrir cet immense bâtiment long de 240 mètres, situé au bord de la baie. Mais une telle mise en scène comportait le risque de rappeler les heures funestes de l’histoire de la France, lorsque les bateaux négriers accostaient en Guadeloupe avec des esclaves à leur bord.Une arrivée plus solennelle a donc été choisie. Après s’être arrêté sur la place de la Victoire devant le monument aux morts des soldats de l’île tués pendant la Grande Guerre, puis devant la stèle dédiée aux fusillés de 1802 et aux émeutiers de 1967, le président a pris la route pour se rendre au Mémorial ACTe.Les millions de victimes de l’esclavage représentéesPour l’accueillir, Pointe-à-Pitre s’est refait une beauté. Le maire de la ville, Jacques Bangou, et le président du conseil régional, Victorin Lurel, principaux artisans du projet, n’ont pas lésiné sur les moyens. La Darse, petit port situé en contrebas de la place de la Victoire, a été débarrassée de ses sargasses, ces algues puantes qui empoisonnent la vie des riverains. Des équipes de nettoiement et de ravalement ont également mis les bouchées doubles pour redonner un semblant de propreté au Carénage, quartier défavorisé du sud de Pointe-à-Pitre, où se trouve le Mémorial ACTe. A quelques pas de l’édifice, de nombreux Guadeloupéens vivent dans des cases insalubres en taule, et la prostitution y est monnaie courante.Arrivé au mémorial, le président de la République a pu admirer le mémorial, bâtiment ultramoderne en forme de serpent, tapissé de granit noir, aux façades recouvertes d'éclats de quartz, dont le scintillement représente les millions de victimes de la traite négrière et de l'esclavage. Il a visité les salles d’exposition en compagnie du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, et des cinq ministres présents : la ministre de la justice, Christiane Taubira ; la ministre des outre-mer, George Pau-Langevin ; la ministre de l'écologie, Ségolène Royal ; la ministre de la culture, Fleur Pellerin ; et la secrétaire d'Etat au développement et à la francophonie, Annick Girardin.Sommés de finir l’aménagement des salles d’exposition pour la venue du président, les artistes et les scénographes ont fait de leur mieux. Si toutes les salles n’étaient pas terminées, l’essentiel était là.Lire aussi :Cinq choses à savoir sur le Mémorial ACTe, en GuadeloupePromesse électorale tenueSous un soleil de plomb, le président a accueilli, peu avant 11 heures, deux chefs d’Etat africains, Macky Sall (Sénégal) et Ibrahim Boubacar Keita (Mali), ainsi que le président d’Haïti, Michel Martelly, et une quinzaine de chefs de gouvernement et de ministres de la Caraïbe. La secrétaire de l'Organisation internationale de la francophonie, l'Haïtienne Michaëlle Jean, était également présente à l’inauguration, ainsi que de nombreuses personnalités politiques antillaises : Roger Bambuck, Patrick Karam et Firmine Richard.François Hollande avait inscrit la construction du Mémorial ACTe en tête des mesures pour l’outre-mer dans son programme présidentiel de 2012. Comme il s’y était engagé, le 10 mai 2013, lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage de 1848, l’Etat a participé au financement du monument. Pour le chef de l’Etat, ce geste était nécessaire pour apaiser la mémoire douloureuse de cette page tragique de l’histoire de France.Quelque 1 200 personnes ont pu écouter son discours sur le parvis du Mémorial ACTe, dont une majorité de Guadeloupéens triés sur le volet. Les habitants du Carénage, qui depuis 2008 ont assisté de loin à la construction de l’édifice, devront attendre l’ouverture officielle, le 7 juillet. Si l’inauguration suscite interrogations et frustrations, c’est le sentiment de fierté qui domine. « C’est un grand moment pour la Guadeloupe et les Caraïbes, affirme Jocelyn Poulin, qui a travaillé comme soudeur sur le chantier. C’est le plus grand et le plus beau bâtiment que j’aie jamais vu. »« Le Mémorial ACTe va permettre aux Guadeloupéens de mieux connaître leur passé. Nous avons besoin de savoir d’où nous venons afin de mieux nous projeter dans l’avenir, explique Gabriel Ravillon, un enseignant. Ce monument va aussi permettre d’attirer plus de touristes. » Philippe Martineau, marin pêcheur du Carénage, ne tarit pas d’éloges non plus. Mais il attend également que des efforts soient faits pour rénover l’habitat dans le quartier.Le président attendu sur la question des réparationsDans cette île en grande difficulté économique et sociale, de nombreuses voix se sont fait entendre pour dénoncer le coût de l’opération (83 millions d'euros). Mélina Seymour, fondatrice du parti Ambition Guadeloupe, estime que « cette somme aurait dû être investie pour créer des emplois, notamment pour les jeunes Guadeloupéens, dont plus de la moitié sont frappés par le chômage ».Particulièrement attendu sur la question des réparations, François Hollande a d’abord ravi le public local en annonçant que la France s’acquitterait de sa dette envers Haïti. Sous Charles X, une « rançon » fut exigée à l’île de Saint-Domingue qui dut payer le prix fort pour rester indépendante. Ces propos ont créé une confusion au sein du public. L’Elysée a ensuite précisé qu’il s’agissait d’une dette morale et non d’une dette financière.La visite de François Hollande à Haïti le 12 mai sera l’occasion d’évoquer de nouveau le sujet.« Le débat sur les réparations, je le sais, n’est pas épuisé. Je reprends à mon compte les mots d’Aimé Césaire quant à la nature irréparable du crime. Cependant, en lui donnant un nom et un statut en 2001, le Parlement français accomplissait un acte de vérité, de courage et de justice, indispensable, la première des réparations. En l’inscrivant dans les programmes scolaires, à tous les niveaux d’enseignement, conformément à la loi, réparation est faite de l’oubli et de l’occultation. Mais il reste à explorer l’incommensurable legs laissé par toutes ces generations. »Cela n’est pas un revirement par rapport à son discours de 2013. A l’occasion de la journée commémorative de l’abolition de 1848, François Hollande avait déclaré que les réparations étaient tout simplement « impossibles ». Il avait ensuite infléchi sa position en novembre 2014 à Thiaroye au Sénégal où trente-cinq Sénégalais furent massacrés par des gendarmes français renforcés par des troupes coloniales en décembre 1944. François Hollande avait alors affirmé qu’il était venu « réparer les erreurs de la France ».Antoine FlandrinJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes (Fort-de-France, envoyé spécial) En février, il avait lancé « l'appel de Manille ». François Hollande a réitéré, samedi 9 mai depuis la Martinique, avec « l'appel de Fort de France », destiné cette fois à attirer l'attention de la commmunauté internationale sur les effets du réchauffement climatique dans la zone caraïbe. « Je veux lancer avec vous l'appel de Fort de France et qu'il soit entendu », a-t-il expliqué à l'occasion du sommet « Caraïbes climat 2015 » qui réunit plusieurs organisations régionales, chefs d'Etat et de gouvernement de l'arc des Antilles.« Il y a urgence », a exhorté dans son discours M. Hollande, selon lequel « le pire est à venir. Face à ce constat, la résignation ne peut être de mise. » Evoquant la COP 21, qui se tiendra en décembre à Paris, comme le « rendez-vous de la dernière chance », M. Hollande l'a assuré : « nous savons bien que si nous laissons passer cette opportunité, il y a aura une aggravation des conditions pour réussir un futur compromis ». Ambitionnant d'y forger « une alliance pour le climat » et d'y « conclure un accord général, pays par pays, qui puisse être contraignant et vérifié », il a insisté sur le fait que « la France a pris une responsablité particulière », évoquant « les enjeux de sécurité » et les « urgences humanitaires » au même titre que « le plan climatique ».Lire aussi : Climat : où en sont les engagements des Etats avant la COP21Mais il en est également convenu: « La France seule ne pourra parvenir à un accord (...) Mais la France auprès des grands pays, Etats-Unis, Chine, Union européenne, peut avoir des alliés loyaux sincères parce qu'eux-mêmes directement concernés ». Présentant « la constitution d'un fonds vert qui pourrait dégager 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 » comme « l'engagment le plus important », il a également préconisé le renforcement et l'extension du « fonds caraïbe pour les catastophes naturelles ».Le sommet climat COP 21 en ligne de mireM. Hollande, à six mois de la conférence COP 21, semble de plus en plus résolu à saisir chaque occasion de se situer dans la perspective et la préparation du sommet, et d'évoquer la question du réchauffement climatique. Dans l'avion qui l'amenait vers les Antilles, vendredi 8 mai, le président avait d'ailleurs indiqué à son staff cette dimension prioritaire. « Dans tous les déplacements qu'il fera à l'étranger, et autant que possible en France, il doit y avoir une dimension climat. C'est comme cela que l'on réussira à faire passer le message vis à vis de l'opinion publique », indique un conseiller du chef de l'Etat.Lire aussi : Aux Antilles, un François Hollande aux airs de candidatDavid Revault d'Allonnes (Fort-de-France, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes (Saint Martin, envoyé spécial) C'est un président aux airs de candidat qui a entamé, vendredi 8 mai, une tournée marathon aux Antilles, laquelle doit le conduire à visiter pas moins de six îles en cinq jours, dont Cuba et Haïti. « Merci d'être ici (...) Merci d'avoir attendu si longtemps », a lancé François Hollande, accueilli avec sympathie par une petite centaine d'habitants et de touristes à la sortie du petit aérodrome de Gustavia, sur l'île de Saint-Barthélémy.Lire notre note de blog : François Hollande a-t-il respecté ses promesses aux Antillais ?La dernière visite d'un président sur cette petite île remontait à celle de Valéry Giscard d'Estaing, en 1980. Et le président n'y est pas arrivé les mains vides : les insignes de la légion d'honneur pour le président de la collectivité Bruno Magras, la promesse d'un « compromis » pour régler le contentieux fiscal entre Saint Barth et l'Etat et celle d'une caisse de sécurité sociale.Hotte présidentielleSur l'île de Saint-Martin, où il a atterri quelques instants plus tard, le président a été chaleureusement reçu, s'offrant avec un plaisir manifeste, dès sa descente de voiture, un bain de foule prolongé. Avant d'ouvrir encore plus largement sa hotte présidentielle : M. Hollande a ainsi promis « plus de gendarmes mobiles », la création d'une « chambre détachée du tribunal de grande instance », un « foyer éducatif », un « lieu d'excellence pour les langues étrangères ».Ainsi qu' « un appel à tous les investisseurs pour qu'ils viennent ici à Saint Martin », évoquant des mesures de défiscalisation. « Si le ministère des finances était là, il commencerait à s'inquiéter de ces propos », a-t-il conclu, d'humeur badine, à propos de ces largesses.M. Hollande s'est ensuite rendu à pied au restaurant où il dînait en compagnie des élus de l'île. Quelques centaines de mètres à serrer des mains, se prêter au jeu des selfies, à demander « comment ça va » à des mères de famille ou à enjoindre des adolescents à « bien travailler, les jeunes, on compte sur vous », avec une lueur pétillante dans le regard qui rappelait sa campagne de 2012.« Il est entouré d'un halo d'amour »Force est de le constater : François Hollande n'avait pas reçu tel accueil depuis les premiers mois de son quinquennat. « Il est entouré d'un halo d'amour, ça doit lui faire du bien », soupire la secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer Georges Pau Langevin. « Sur ces terres éloignées, l'accueil est toujours généreux. C'est la reconnaissance du fait de venir ici. C'est à la fois un effort et un plaisir », souligne la ministre de l'environnement Ségolène Royal.Le président est « en mouvement », euphémise un conseiller. En réalité, il est bel et bien en campagne. Comme en France métropolitaine, mais dans une toute autre ambiance. Et ce conseiller de se féliciter de ces images de chaleur populaire : « Certains avaient pu dire qu'il restait dans son palais, qu'il ne pouvait sortir sans se faire huer. Là, c'est la liberté. » Jusqu'à quand ?David Revault d'Allonnes (Saint Martin, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 31.05.2015 à 10h45 • Mis à jour le31.05.2015 à 11h58 Le Front national espère reconquérir dimanche 31 mai Le Pontet (Vaucluse), l'une des onze villes que le parti a remportées lors des municipales de 2014, dont l'élection a été invalidée en raison de signatures litigieuses sur les listes d'émargement. « On est relativement optimistes sur la base du résultat des élections départementales, on n'a pas arrêté de faire campagne et on a de bons retours », a estimé le maire sortant, Joris Hébrard. Ce kinésithérapeute, qui fête dimanche ses 33 ans, avait créé la surprise en devançant de 7 voix, sous l'étiquette Rassemblement bleu marine, le candidat UMP Claude Toutain aux élections municipales de mars 2014.Le Conseil d'Etat avait confirmé le 25 février l'annulation de l'élection prononcée par le tribunal administratif de Nîmes (Gard) en octobre, car des signatures litigieuses avaient été constatées sur les listes d'émargement.Lire : Au Pontet, le maire FN va contester l'annulation de son électionM. Hébrard a depuis été élu dès le premier tour en mars conseiller départemental, avec 53 % des voix, recueillant même 58 % des suffrages dans sa commune. Dès son arrivée à la tête de la ville de 17 000 habitants située à la périphérie d'Avignon, M. Hébrard avait créé la polémique en supprimant la gratuité systématique de la cantine scolaire aux foyers démunis.« La gratuité est octroyée à ceux qui en ont vraiment besoin, avec les aides sociales que touchent les familles, elles peuvent payer le demi-tarif qui est à 1,57 euro le repas », se justifie M. Hébrard, soulignant que « cinq-six familles en bénéficient [de la gratuité] à l'heure actuelle ». Cette mesure a permis de « rattraper 20 000 euros à 25 000 euros par an », précise le candidat frontiste, dont la campagne est axée sur les économies – la dette de la ville approche les 50 millions d'euros – et la sécurité. Pendant ses onze mois de mandat, l'édile d'extrême droite a augmenté le nombre de policiers municipaux de 11 à 17 et a imposé des heures de fermeture aux épiceries de nuit.Lisser son imageM. Hébrard a profité de cette nouvelle élection pour lisser son image, en se séparant de deux conseillers municipaux qui avaient eu maille à partir avec des élus de l'opposition et en donnant un accent social à son programme avec la création d'une mutuelle pour les habitants.Le souhait d'une liste unique pour faire barrage au FN, formulé par les deux anciens candidats qui avaient formé un recours auprès de la juridiction administrative, Claude Toutain (UMP) et Miliani Makhechouche (PS), est resté vain. M. Toutain et M. Makhechouche n'étant pas candidats, M. Hébrard sera donc opposé à deux novices en politique, Jean-Firmin Bardisa (SE), un directeur des services d'une ville du département âgé de 47 ans qui conduit « une liste de rassemblement citoyen » et à la candidate UMP, Caroline Joly, 53 ans, directrice des ressources humaines dans une communauté de communes vauclusienne. « Ceux qui ont fait annuler l'élection ne se représentent pas, c'est assez cocasse. Les Pontétiens voient ça d'un mauvais œil », raille M. Hébrard. Si aucun des trois candidats n'obtient 50 % des voix, un second tour sera organisé le 7 juin. Alexandre Lemarié et Matthieu Goar Nicolas Sarkozy a mis son nouveau parti, « Les Républicains », sur la rampe de lancement de la reconquête de l'Elysée. Samedi 30 mai, lors d'un congrès de refondation, l'ancien président de la République a réussi son pari : offrir l’image d’un parti rassemblé autour de sa personne. Au cœur de cette grand’messe sarkozyste marquée par des huées contre les rivaux François Fillon et Alain Juppé, chaque personnalité a eu le droit à son temps de parole à la tribune. Nicolas Sarkozy a conclu par un discours de quarante minutes, où il a dépeint sa vision d'une « République de la confiance ». « La République n'est pas menacée par la force mais par la faiblesse, le renoncement, le reniement », a-t-il déclaré.Lire aussi :Une journée pour transformer l’UMP en « Les Républicains »En cette journée de baptême, devant près de 10 000 militants acquis à sa cause, Nicolas Sarkozy n'a pas apporté de grandes nouveautés à l'argumentaire qu'il déroule depuis sa campagne pour la présidence de l'UMP, à l'automne 2014. Décrire sa République idéale lui permet d'abord de dresser le réquisitoire du quinquennat de François Hollande. Alors que cette journée était consacrée à la célébration des valeurs de la droite, Nicolas Sarkozy a passé la moitié de son discours à pilonner la majorité socialiste. « La gauche ne défend pas la République, la gauche la caricature avec la théorie du genre, avec le pédagogisme, avec le “il est interdit d'interdire”, avec le nivellement, avec l'égalitarisme », a-t-il martelé, avant d’accuser son successeur de préférer « aller serrer la main de Fidel Castro au lieu d'aller rendre hommage au peuple russe ». Une référence à l'absence du président français aux cérémonies du 9 mai à Moscou.La famille, l’autorité, le travail...Mais le long développement de Nicolas Sarkozy sur la « République de la confiance » lui permet surtout de rappeler les marqueurs de la droite, en ébauchant le portrait d'une société fondée sur des valeurs comme la famille « première institution de la société », le travail qui ne doit « pas être moins payé que l'assistanat », l'autorité sans laquelle « il n'y a pas d'Etat de droit » ou encore l'école, qui « a toujours été fondée sur le mérite, sur l'effort et sur l'excellence ».Evoquant « l’héritage de la civilisation chrétienne », il a rappelé à plusieurs reprises son attachement au concept d'assimilation. « La République reste ouverte aux autres mais rappelle à celui qui vient d'arriver que c'est à lui de s'adapter à notre mode de vie et pas à nous d'en changer », a-t-il lancé sous les applaudissements et les « Nicolas, Nicolas ! » habituels. L'ancien président n'a pas hésité à peindre un tableau sombre de la situation de la France, décrivant un pays soumis à « une terrible crise de confiance » et pas si éloigné du « grand effondrement ».Lire aussi :Nicolas Sarkozy définit sa République La petite musique de la primaireAvant l'intervention finale de Nicolas Sarkozy, ses rivaux à la primaire pour la présidentielle de 2017 ont tous affirmé vouloir jouer collectif, tout en faisant entendre leur propre musique. Chacun a mis un thème en avant : la nation pour Alain Juppé, la liberté pour François Fillon, le renouveau pour Bruno Le Maire et le travail pour Xavier Bertrand.Avant son discours, Alain Juppé a été massivement sifflé par les militants sarkozystes présents lorsqu'il est monté à la tribune. De la même manière qu'il avait été chahuté lors du conseil national de l'UMP, en janvier. « Ça me fait de la peine, mais ça ne change pas ma détermination », a réagi le maire de Bordeaux, dont les partisans tentaient de couvrir les sifflets en applaudissant. Réaffirmant sa volonté d'« incarner une alternative heureuse pour la France », le principal rival de Nicolas Sarkozy a promis de « rassembler les Français autour d'un projet qui leur donne confiance ». Jugeant nécessaire de « montrer le cap », celui qui est donné vainqueur de la primaire dans certains sondages a beaucoup insisté sur le thème de la « nation », un terme qu'il a prononcé une dizaine de fois. Il a notamment appelé au « sentiment national » pour « donner au projet collectif du pays un supplément d'âme ». Selon lui, en 2017, « c'est une espérance qu'il faudra faire naître. Il faut donner un sens aux réformes », avec « deux conditions : rassembler et rassembler autour d'un projet ». M. Juppé s'est posé comme le candidat de l'apaisement, afin de se démarquer du profil plus clivant de l'ancien chef de l'Etat. « On ne fait rien de bon dans la division, ni dans la recherche méthodique du clivage », a-t-il souligné, rappelant que « le rôle d'un dirigeant n'est pas de susciter les conflits mais de les apaiser ».« Pas un ripolinage du passé »Avant le maire de Bordeaux, François Fillon a lui aussi été copieusement sifflé lorsqu'il est monté à la tribune. L’ex-premier ministre reste perçu par une large part des militants comme un traître, deux jours après le procès qui s'est tenu dans l’affaire Jouyet, où il est accusé d'avoir incité l'Elysée à mettre des bâtons dans les roues de l’ancien chef de l'Etat. Loin de se laisser démonter par cet accueil plutôt frais, M. Fillon a tenu à marquer sa singularité, en prévenant : « Notre congrès ne peut pas être un ripolinage du passé mais un nouveau départ. » « Lorsqu’on prend la République comme étendard, il ne nous est pas permis de décevoir. »Soulignant que le nouveau parti ne devait pas être « qu’une machine électorale » au service de M. Sarkozy et « une caserne où les adhérents viendraient chercher les ordres », M. Fillon a revendiqué son droit de présenter sa candidature à la primaire : « Chez nous, Républicains, tous les débats sont ouverts, toutes les compétitions possibles dès lors que le respect prévaut. Comment pourrions-nous inviter les Français à aimer davantage la liberté, si nous ne sommes pas le mouvement où chacun peut aller au bout de ses mérites et de ses convictions ? » A la fin de son discours, la salle l'a finalement chaleureusement applaudi.Autre rival de M. Sarkozy, Bruno Le Maire s'est de nouveau présenté comme le candidat incarnant une nouvelle génération à droite. « Faisons tomber les murs de cette classe politique qui ne se renouvelle jamais. Vous butez contre les mêmes visages ? Nous allons vous en offrir de nouveaux. Vous butez contre les mêmes idées ? Nous allons en défendre de nouvelles », a promis celui qui s'était présenté à la présidence de l'UMP comme « candidat du renouveau ».Lire aussi :Au congrès des Républicains, les militants mobilisés pour préparer l’alternanceMatthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié et Matthieu Goar Ils sont venus en car, en train ou avec leur voiture. Puis, ils ont fait la queue dès 8 heures du matin devant le Paris Event Center, une salle du 19e arrondissement de Paris, à deux pas du périphérique, en face de la ville populaire de Pantin (Seine-Saint-Denis). Partout, ils brandissent des drapeaux français, certains affichent des autocollants en référence à l’actualité politique (« Najat : l’école manipulée »), la plupart commencent à acheter les tee-shirts « Les Républicains » à 10 euros… Samedi 30 mai, des milliers de militants de droite ont donc convergé vers la salle du congrès, qui doit mettre fin à l’UMP et célébrer la naissance du parti Les Républicains.Lire aussi :Les militants UMP approuvent le nouveau nom du parti, « Les Républicains »Cette messe voulue par Nicolas Sarkozy a pour objectif de mettre en ordre de bataille les troupes pour préparer « l’alternance », mot présent dans de nombreux discours prononcés par les premiers intervenants. En attendant, cette journée permet aux personnalités de tester leur popularité à leur arrivée devant le lieu du meeting, où les militants de l’organisation étudiante UNI sont présents en force.Suivez le déroulé de la journée avec notre journaliste sur place :Tweets de @ThomasWieder!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Laurent Wauquiez, secrétaire général du parti, prend des photos tout en assurant devant les caméras que le nouveau nom permet d’« assumer ses valeurs ». « Tiens voilà la Nadine », glisse une militante avant d’aller écouter Nadine Morano qui s’exprime devant la presse. « Aujourd’hui, c’est une nouvelle page de notre famille politique qui s’ouvre pour préparer l’alternance », déclare la députée européenne. Candidat aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte D’Azur, Christian Estrosi est accueilli par des « Christian, Christian ! » venus de militants arborant des tee-shirts « NS avec Le Havre ».Lire aussi :Un congrès de l’UMP soumis au régime sec« Hollande en Corrèze, Sarkozy à l’Elysée ! »Selon les éléments de langage communiqués par l’équipe de Nicolas Sarkozy, ce congrès doit être « tourné vers les militants ». La matinée s’est pourtant résumée à une succession de prises de paroles des élus et des différents candidats aux élections régionales comme le politologue Dominique Réynié, qui se présente en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, Valérie Pécresse, candidate en Ile-de-France, ou encore Virginie Calmels candidate en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Le tout dans une ambiance relativement calme. Seule l’arrivée de Nicolas Sarkozy sur la scène, à 11 h 55, a suscité un tonnerre d’applaudissements. Ses rivaux pour la primaire, qui doivent s’exprimer entre 13 heures et 16 heures, arrivent au compte-gouttes. Bruno Le Maire, qui s’exprimera sur « la place de la France dans le monde », a fait une entrée remarquée vers 11 heures, entourée d’une nuée de militants et de journalistes. Quinze minutes plus tard, une cohue indescriptible avait lieu devant les portes du palais des congrès. La raison ? Nicolas Sarkozy sortait chercher un café dans un des stands installés à l’extérieur… Immédiatement, les militants de l’UNI s’époumonent : « Hollande en Corrèze, Sarkozy à l’Elysée ! » Lire aussi :Près de trois quarts des Français contre une candidature de Nicolas Sarkozy en 2017Cette semaine, les dirigeants annonçaient que plus de 20 000 personnes seraient présentes et qu’une tente extérieur permettrait d’accueillir tout le monde. En fin de matinée pourtant, les 10 000 chaises de la salle principale n’étaient pas encore toutes occupées. Les stands des nouveaux accessoires sont par contre déjà en place. Les adhérents peuvent y acheter des pancarte et des stylos à un euro ou encore des briquets à trois euros. Le prix à payer pour devenir un fervent partisan et accessoirement renflouer les caisses d’un parti endetté de 69,3 millions d’euros.Lire aussi :Une journée pour transformer l’UMP en « Les Républicains »Pas de quoi pourtant décourager les premiers adhérents installés dans la salle. Tous ceux croisés comprennent la volonté de changement de M. Sarkozy. « L’UMP évoque l’époque de Jacques Chirac. Il est normal que Nicolas Sarkozy veuille imprimer sa marque », estime Gabriel Ndinga Oba, adhérent depuis 2004. « Il fallait changer de nom pour incarner une valeur et défendre la république qui s’écroule, estime Danièle, venue de Haute-Savoie, et farouche opposante à la réforme du collège. Je ne comprends pas que l’on tire les gens vers le bas, que l’on crée des idiots solides pour défendre je ne sais quelle valeur. »Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Piel L’enquête sur le volet criminel de l’affaire Dassault s’achève. Le 21 mai, le parquet d’Evry a requis la mise en accusation devant une cour d’assises de Younès Bounouara, 42 ans, qu’il qualifie comme « une sorte d’homme de main » de l’avionneur et maire de Corbeil-Essonnes, pour répondre d’une tentative d’assassinat.L’article paru dans Le Canard enchaîné avait ému la rue corbeil-essonnoise. Il y était question de 1,7 million d’euros remis par le maire de la ville Serge Dassault à Younès Bounouara, figure locale et trait d’union de l’avionneur avec les quartiers. De l’argent supposé servir à financer un système occulte d’achat de votes qu’il n’aurait pas redistribué comme il était prévu qu’il le fasse, suscitant rancœurs et convoitises.Lire aussi : Le système Dassault raconté de l’intérieurUn scénario que Serge Dassault, entendu comme témoin assisté dans ce volet de l’enquête, a toujours nié. S’il a reconnu avoir donné « de l’argent à Younès Bounouara, c’était pour financer un projet industriel en Algérie. Concernant Younès Bounouara, le sénateur UMP avait expliqué que celui-ci s’était « mis à [s] a disposition » dès l’année 1995, ajoutant que l’on a besoin d’intermédiaires lorsqu’on fait de la politique et qu’on est maire.Mais le 19 février 2013, c’est à coups de calibres que tout s’est réglé. Armé d’un.357 Magnum, Younès Bounouara a décidé de régler ses comptes en tirant plusieurs coups de feu en direction d’une voiture où se trouvaient quatre personnes. Fatah Hou, un boxeur professionnel, était atteint de deux balles. Il était conduit à l’hôpital quand l’autre prenait la fuite en Algérie pour une cavale qui allait durer six mois.Lire aussi : Quand Serge Dassault surveillait ses lousticsAprès avoir finalement décidé de se rendre, Younès Bounouara a plusieurs fois varié dans sa défense. Mais des écoutes téléphoniques, des témoins oculaires et l’expertise balistique sont venus mettre en doute sa version. Lui conteste la préméditation. L’accusation souligne pour sa part que Younes Bounouara ne supportait plus la pression et les menaces répétées que proféraient régulièrement à son encontre Fatah Hou et sa bande, soucieux de récupérer une part de l’argent de Serge Dassault.Selon le parquet d’Evry, « il résulte de l’information judiciaire que les infractions de tentative d’assassinat et de violences volontaires avec armes […] reprochées à Younès Bounouara sont parfaitement caractérisées et lui sont imputables ».Contacté, son avocat David-Olivier Kaminsky, explique avoir « constaté qu’à la clôture du dossier, des éléments à décharge avaient été, sciemment ou non, totalement occultés. » Il précise qu’une « demande d’acte à décharge a été déposée depuis plusieurs semaines au cabinet des juges d’instruction » et dit attendre « de voir s’il ressortira une instruction équilibrée permettant de savoir et de comprendre la verité ou si le procès à venir est tronqué par le manque de volonté de vouloir poser les vraies questions ».L’avocate de Fatah Hou, Marie Dosé, a pour sa part déclaré à l’AFP que le réquisitoire était « en parfaite cohérence avec les éléments du dossier ».Si le juge d’instruction suit l’avis du parquet, l’audience promet d’être intéressante, puisqu’il sera difficile de ne pas rentrer plus en détail dans les relations troubles qu’a longtemps entretenues Serge Dassault avec quelques caïds des quartiers sensibles de la ville qu’il a dirigée pendant près de quinze ans.Lire aussi : A Corbeil, ces « grands frères » dévoyés par l’argent de DassaultSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raphaëlle Besse Desmoulières Ils ont choisi la place de la République. Pour fêter les dix ans du non au référendum sur le Traité constitutionnel européen, les communistes organisent au cœur de Paris, samedi 30 et dimanche 31 mai, un « Forum européen des alternatives ». Ont répondu présent des syndicalistes, associatifs et politiques français et européens, dont l’ex-coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, et le socialiste « frondeur » Pouria Amirshahi.« Le non français a été fondateur : tous les mouvements qui posent le changement en Europe sont nés de cette bataille, estime Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. La victoire de Syriza est une réplique de cette bataille-là, tout comme la pousée des forces de gauche en Espagne. » Côté invitations, le PCF a déroulé le tapis rouge à Syriza. Si le premier ministre, Alexis Tsipras, n’est pas du voyage, sont présents Zoé Konstantopoulou, présidente du Parlement, Georgios Katrougalos, ministre de la fonction publique, et Tasos Koronakis, secrétaire du comité central du parti.Lire aussi :Dix ans après, que sont les nonistes devenus ?Dimanche, Pierre Laurent devait lancer un « appel pour la Grèce » et une « semaine de solidarité avec les Grecs ». A l’heure où les négociations entre Athènes et ses créanciers sont entrées dans une phase aiguë, celui qui est aussi président du Parti de la gauche européenne (PGE) cherche à construire un « front anti-austérité à l’échelle de l’Europe » dans lequel son parti occuperait un rôle central. Il entend aussi renouveler « l’exigence qui est la nôtre à l’égard du gouvernement français d’appuyer le gouvernement grec dans la demande de respect du programme sur lequel il a été élu ».« Affinité culturelle »Aucun représentant de Podemos n’est attendu. Le PCF justifie cette absence par un problème d’agenda une semaine après la percée électorale de Podemos à Barcelone et Madrid. « On a un rapport privilégié avec Syriza, mais nous sommes aussi dans une construction commune avec Podemos », assure Anne Sabourin, qui représente le PCF à la direction du PGE. Les premiers partenaires du PCF en Espagne restent cependant les communistes d’Izquierda Unida, présents ce week-end à Paris. Mais ils entretiennent des rapports compliqués avec la formation de Pablo Iglesias.La proximité entre le PCF et Syriza s’explique avant tout par une « affinité culturelle », rappelle Roger Martelli, ancien dirigeant communiste et historien du parti : « Il y a un background et un langage communs. » Contrairement à Podemos qui est né du mouvement des « indignés », Syriza est l’héritier d’une dizaine de mouvements issus de la gauche radicale et notamment de Synaspismos, un parti créé par des dissidents du Parti communiste grec (KKE). Arrivé à la tête de la coalition en 2008, le tour de force de M. Tsipras a été de réussir à contenir les différents courants internes. Jusqu’à en faire un seul et même un parti qui a pris le pouvoir en Grèce sept ans plus tard.Cartel de partisLe PCF, lui, a rompu dans les années 1990 ses liens avec le KKE, jugé trop orthodoxe, pour se rapprocher de Synaspismos puis de Syriza, avec qui il a construit le PGE. « Syriza assume une identité de gauche radicale, quand Podemos refuse de s’inscrire dans la division gauche-droite, explique Fabien Escalona, enseignant à Sciences Po Grenoble. Le PCF se sent beaucoup plus à l’aise avec ça. » Malgré un PS qui se déporte vers le centre, le chemin semble encore long pour voir émerger un Syriza ou un Podemos en France, où le mouvement social est atone et la crise moins violente que celle qui a frappé l’Espagne et la Grèce. Dans ces deux pays, le souvenir des dictatures maintient pour l’instant l’extrême droite à distance, quand c’est le FN qui, en France, récupère une large part du vote contestataire.Le Front de gauche porte aussi ses responsabilités. Trois ans après l’espoir soulevé par les 11,10 % de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, la coalition de la gauche radicale n’a pas su transformer l’essai. Elle reste un cartel de partis qui s’écharpent sur des questions stratégiques. « Les succès de Syriza et Podemos sont à double tranchant, convient Ian Brossat, adjoint PCF à la Mairie de Paris. D’un côté, c’est fascinant, de l’autre ça montre nos propres difficultés à en faire autant. »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Lemarié et Matthieu Goar Les Républicains, le nouveau nom voulu par Nicolas Sarkozy pour l’UMP dans le but de faire oublier l’affaire Bygmalion et la guerre Copé-Fillon, est longtemps resté secret. Il n’a été confirmé à la presse que début avril. Quand le grand public le découvre, l’ancien chef de l’Etat l’a pourtant choisi… depuis près de six mois.Dès mi-octobre, il accepte la proposition de ses conseillers, Pierre Giacometti et Sébastien Proto, de rebaptiser l’UMP Les Républicains. M. Giacometti n’a pas perdu de temps : en un mois, il est parvenu à trouver la formule gagnante. Sarkozy l’a chargé de trouver un nouveau nom mi-septembre, au moment où il annonce son retour en politique et promet de créer un nouveau parti.Les critères sont précis : le chef veut « un nom fédérateur », « un symbole politique » qui représente l’identité du mouvement et ne puisse pas être détourné. Pas question d’utiliser le mot « parti » et encore moins un acronyme, afin d’empêcher le FN de dénoncer l’« UMPS ». « J’en ai assez des sigles qui ne veulent rien dire et permettent d’être caricaturés », tonne l’ex-président.« Il s’agissait de trouver un nom portant une valeur et non une référence idéologique »« L’idée, c’était de trouver un mot transversal, pouvant à la fois parler à tous les Français et rassembler les mouvements de la droite et du centre, explique M. Giacometti. Très vite, le mot République s’est imposé car il permet de concilier la filiation gaulliste du parti avec l’histoire de ses alliés. » Les récents mouvements qui ont émergé en France et en Espagne l’ont inspiré : « Les partis politiques sont tellement décrédibilisés qu’il s’agissait de trouver un nom portant une valeur et non une référence idéologique, à l’instar des Pigeons ou des Bonnets rouges en France, ou de Podemos (« Nous pouvons ») et Ciudadanos (« citoyens ») en Espagne. »Fausse pisteFin 2014, le secret est si bien gardé qu’un autre nom circule : « Le Rassemblement ». Pendant que le débat s’installe sur la pertinence de cette fausse piste, le président de l’UMP teste auprès de ses visiteurs le nom qu’il a effectivement choisi. Le 7 avril, il annonce la décision officielle à sa garde rapprochée. « C’est le bon mot car la République, c’est ce qui rassemble le plus », dit-il à Brice Hortefeux, Luc Chatel, Frédéric Péchenard, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez ou Gérald Darmanin.En coulisses, M. Giacometti a pris soin de sécuriser le nouveau nom. Dès que Nicolas Sarkozy l’a choisi, il a demandé à Olivier Aubert, fondateur de l’agence de publicité Aubert & Storch, de le protéger et de créer le logo du futur parti. En deux semaines, des graphistes concoctent trois modèles, qui sont déposés le 10 novembre 2014 à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) par l’agence. S’ensuivent des semaines de discussion entre l’équipe de l’ancien chef de l’Etat et les publicitaires pour ajuster le visuel, modifier les couleurs et choisir le logo définitif, il y a seulement deux mois. « Celui qui a été choisi a un côté ascétique, carré, régalien », explique M. Aubert dont l’agence est toujours propriétaire du logo. L’UMP le lui rachètera une fois le nom validé par les adhérents.Lire aussi l'entretien :« On change le flacon, on garde le breuvage »Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Ils vont converger de toute la France pour assister à un enterrement et à une naissance. Environ 20 000 militants et cadres de l’UMP sont attendus, samedi 30 mai, à partir de 10 heures, au Paris Event Center (19e arrondissement de Paris) pour participer au congrès de refondation du principal parti de la droite française. Au cours de cette journée, les dirigeants du parti et les militants tourneront la page de treize ans d’UMP pour lancer Les Républicains, un nouveau parti conçu par Nicolas Sarkozy pour reconquérir l’Elysée. Mais, derrière la belle image de fête de rassemblement, se jouera aussi un bal des ego entre les prétendants à la primaire de novembre 2016.Lire aussi :Les militants UMP approuvent le nouveau nom du parti, « Les Républicains »Comment va se dérouler ce congrès ?L’UMP endettée de 69,3 millions d’euros a dû faire avec les moyens du bord. Fini le temps des grands-messes comme au Bourget, en 2004, où Nicolas Sarkozy avait été intronisé président de l’UMP lors d’un show à l’américaine. Terminées aussi les splendeurs dispendieuses et les pâtes aux truffes de certains meetings de la présidentielle de 2012, période où Bygmalion gérait la logistique et jonglait avec les factures.Cette fois la modestie est affichée. Pour ce congrès, le trésorier Daniel Fasquelle communique un budget de 550 000 euros, loin des 6 millions à 8 millions d’euros du Bourget. Les militants doivent payer leur déplacement, leur nourriture, et ils seront mis à contribution pour orienter la foule ou assurer la sécurité. Certains devront assister au congrès d’une tente à l’extérieur, car l’UMP n’avait pas assez d’argent pour louer une salle plus grande.Lire aussi :Un congrès de l’UMP soumis au régime secLors de cette journée, l’UMP célébrera les résultats du vote dévoilés vendredi soir. Après deux jours de consultation électronique, 83,28 % des militants se sont prononcés en faveur du nouveau nom Les Républicains. 96,34 % d'entre eux ont validé les futurs statuts de la nouvelle formation et 94,77 % ont approuvé la liste du bureau politique. Un triomphe ? Pas tout à fait car la participation a été maigrichonne (97 440 votants, soit 45,74 % des adhérents à jour de cotisation). Mais Nicolas Sarkozy peut savourer.Ce vote lui avait été imposé par les partisans d’Alain Juppé à Nicolas Sarkozy, qui s’en serait bien passé. Dans les sondages, les sympathisants de droite semblaient plutôt rétifs à ce changement de patronyme, mais le corps militant de l’UMP, traditionnellement légitimiste, a donc permis à l’ancien chef de l’Etat de parachever son œuvre.La journée sera organisée en neuf séquences thématiques. Une cinquantaine de personnalités prendront la parole. Nicolas Sarkozy a voulu mettre en scène la « filiation » entre le RPR, l’UMP et Les Républicains, et des anciennes gloires, comme Bernadette Chirac, pourraient intervenir entre deux clips sur l’histoire du mouvement et de la République. Angela Merkel a fait parvenir un message vidéo, et des personnalités, comme la navigatrice Maud Fontenoy et l’ancienne joueuse de tennis Marion Bartoli, seront mises à contribution. Rien que du classique.Quel est l’enjeu de cette journée ?Pour l’ancien président de la République, il s’agit d’acter la transformation du parti, une de ses promesses de campagne de l’automne 2014. Mais, Nicolas Sarkozy rêve déjà des images d’unité autour de sa personne. Ce congrès va lui permettre d’apparaître un peu plus comme le personnage central de sa famille politique. Un atout politique pour préparer l’avenir. L’ancien chef de l’Etat mise sur le parti pour fédérer autour de lui des centaines de milliers de militants, un socle solide pour aborder le premier tour de la primaire de novembre 2016.Sa nouvelle formation, Les Républicains, est aussi une machine qui doit lui permettre de reconquérir l’Elysée. « Avec ce congrès, il crée l’événement autour de lui. Il oblige les médias et ses adversaires à articuler leur calendrier en fonction de ce qu’il a mis en place », analyse un de ses partisans Rue de Vaugirard.L’ancien président de la République avait pourtant reconquis l’UMP par obligation. Cerné par les affaires, il avait besoin de se protéger et de ne surtout pas laisser l’appareil à un adversaire comme Alain Juppé. Depuis, il se dépeint en sauveur et en rassembleur d’une famille qui s’était déchirée après sa retraite lors de l’affrontement entre Jean-François Copé et François Fillon.L’année 2015, avec des échéances électorales favorables à l’UMP, permet à M. Sarkozy de renforcer cette image. Les candidats à la primaire ne peuvent que se joindre à ce rassemblement afin de ne pas apparaître comme des diviseurs. En se résignant à compter les jours jusqu’au début de l’année 2016… « C’est un sacre, une intronisation, ironise un proche d’Alain Juppé. Mais pour nous, il n’y aura pas un avant et un après. On continue le déroulé de notre calendrier sans nous détourner du but. »Quelles sont les prises de parole à surveiller ?Nicolas Sarkozy clôturera les débats entre 15 heures et 16 heures. Comme le 7 novembre 2014 à la porte de Versailles, lors d’un meeting où il avait prononcé un très long discours, l’ancien chef de l’Etat devrait se poser en héraut d’une République qui serait menacée par le communautarisme, affaiblie par les corps intermédiaires et pervertie par l’égalitarisme soi-disant instillé par les socialistes, par exemple avec la réforme du collège.Lire aussi :Nicolas Sarkozy définit sa RépubliqueAlain Juppé devrait prendre la parole juste avant M. Sarkozy. Pour le maire de Bordeaux, candidat déclaré à la primaire, l’exercice est subtil. Il doit marquer sa différence sans brusquer les militants sarkozystes. Lors du conseil national de l’UMP, le 7 février, le maire de Bordeaux s’était fait siffler par de nombreux cadres lorsqu’il avait évoqué la nécessaire alliance avec le centre. « Si Alain Juppé se fait siffler, la faute serait du côté de Nicolas Sarkozy, qui n’aura pas réussi le rassemblement et l’unité de sa famille », prédit Gilles Boyer, conseiller politique du maire de Bordeaux.Tous les autres ténors interviendront à la fin de chaque séquence thématique. Bruno Le Maire, qui a longtemps réfléchi à son discours, devrait se faire le défenseur du débat au sein de sa propre famille. « Chaque candidat défendra sa propre vision et sa méthode de gouvernement. La primaire est un grand rendez-vous démocratique : elle nous donnera l’occasion de trancher enfin des questions que nous avons mises sous le tapis depuis des années », a expliqué au Monde le probable candidat à la primaire.Lire aussi :Bruno Le Maire : « Le parti ne porte pas le projet présidentiel »Matthieu GoarJournaliste au Monde 29.05.2015 à 21h08 • Mis à jour le29.05.2015 à 23h01 Nicolas Sarkozy n’a pas attendu le congrès de samedi pour enterrer l’UMP. Le nouveau nom du parti, « Les Républicains », a été approuvé par 83 % des militants votant, selon des résultats officiels révélés vendredi 29 mai au soir. Le taux de participation ne s’élevait qu’à 45,74 %.Lire aussi :Trois jours pour (re)fonder Les RépublicainsLes adhérents de l’UMP ont approuvé de façon encore plus massive les nouveaux statuts du parti (oui à 96,34 %) et la composition du futur bureau politique (oui à 94,77 %). Ce vote tourne définitivement la page de l’UMP qui, après treize ans d’existence, devient donc Les Républicains.Peu avant, l’ancien chef de l’Etat a acté ce résultat en rendant public le nouveau site Internet du parti, Republicains.fr.Sur la page d’accueil du site figure un « appel à tous les républicains de France » :« “Républicains”, ce n’est pas seulement le nouveau nom d’un parti. C’est le cri de ralliement de toutes celles et de tous ceux qui souffrent de voir la République reculer tous les jours. »Lire aussi :De quoi « Les Républicains » est-il le nom ?Dans la soirée, le parti a aussi dévoilé son nouveau logo : Le nom de Républicains pour désigner le parti avait provoqué quelques réticences à droite. Alain Juppé, candidat à la primaire pour la présidentielle de 2017, s’était d’abord montré très réservé, avant, finalement, de valider le terme. « J’ai aimé l’UMP, je suis sûr que j’aimerai Les Républicains », a encore souligné le maire de Bordeaux vendredi dans une interview au Figaro.Le recours contre le nom rejeté mardiPendant la campagne pour la présidence de l’UMP, à l’automne 2014, Nicolas Sarkozy s’était engagé à refonder l’UMP. L’ancien chef de l’Etat estimait la marque trop ternie par les affaires et par les divisions, notamment le duel entre Jean-François Copé et François Fillon de la fin de l’année 2012. A l’époque, M. Sarkozy avait promis que les adhérents voteraient sur le nouveau nom. De retour à la présidence de l’UMP, il avait semblé beaucoup plus rétif à ce scrutin. Alain Juppé et ses partisans avaient alors réclamé à plusieurs reprises un vote. Nicolas Sarkozy avait cédé. Avant le vote des adhérents, les dirigeants du parti avaient approuvé le nouveau nom à l’unanimité, sauf une abstention, lors du bureau politique du 5 mai.Mais le monde intellectuel et la gauche se sont également emparés du débat. Dans les colonnes du Monde, l’historien Jean-Noël Jeanneney a parlé d’une « captation d’héritage ». Au nom de quatre associations, partis de gauche et 143 particuliers, quatre avocats ont également saisi la justice en urgence, estimant « qu’aucun parti ne peut s’arroger le monopole de l’appellation qui est notre patrimoine commun ». Mais leur recours en référé a été rejeté, mardi 26 mai.« Les gens qui n’ont pas de courage et pas de convictions, ils essaient de gagner sur tapis vert en allant devant la justice », a lancé M. Sarkozy lors d’un meeting, mardi 26 mai au Havre (Seine-Maritime), avant d’accuser François Hollande de vouloir « fixer le nom du grand parti d’opposition ». En privé, l’ancien président de la République ne cesse de se féliciter de cette polémique qui « a installé le nouveau nom dans le paysage ». Gilles Rof Combien Manuel Valls a-t-il réellement promis à Marseille et à sa future métropole ce vendredi 29 mai ? Au terme d’une journée marathon, commencée par un petit déjeuner avec le maire UMP de la ville Jean-Claude Gaudin et six présidents d’EPCI (établissement public de coopération intercommunale), et bouclée par une visite à l’usine Airbus Helicopters de Marignane, le chef du gouvernement laisse dans son sillage deux promesses. Celle de « prendre à bras le corps » les problèmes de ce territoire, et celle de tenir une très longue liste d’engagements. Certains chiffrés et dotés d’un calendrier. D’autres relevant plus de la déclaration d’intention politique.Les plus clairs des engagements du gouvernement sont ceux contenus dans le Contrat plan Etat-région (CPER). Un document portant sur la période 2015-2020, signé au conseil régional PACA en début d’après-midi par Manuel Valls et son président socialiste, Michel Vauzelle. Sur la somme totale de 1,67 milliard d’euros d’investissements publics, l’Etat a fixé sa part à 826 millions d’euros – 61 millions d’euros de plus que pour le plan précédent. « Si on ajoute les crédits du plan Campus et ceux du Plan d’investissement d’avenir, a calculé M. Valls à la tribune de l’hémicycle régional, cela fait un investissement de l’Etat de 1,6 milliard d’euros pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Fustigeant « ceux qui estiment que l’Etat ne fait pas assez », le premier ministre a rappelé à ses détracteurs locaux que c’était « son » gouvernement et celui de Jean-Marc Ayrault qui « avaient fait les choses » pour Marseille et son territoire.Lire aussi :Manuel Valls à Marseille pour concrétiser les engagements financiers de l’EtatQuelques minutes avant l’arrivée de M. Valls, les conseillers régionaux UMP-UDI et Front national ont quitté l’hémicycle pour marquer leur désaccord. La veille, seize grands élus UMP, dont le député-maire de Nice, Christian Estrosi, candidat aux élections régionales de décembre, avaient cosigné une lettre dénonçant un « abandon financier programmé » par l’Etat. « Ce n’est pas parce qu’on est en campagne régionale qu’il faut dire ce genre de bêtises », a rétorqué Manuel Valls à l’attention de l’ancien ministre délégué à l’industrie de Nicolas Sarkozy.Le CPER prévoit notamment d’investir 775 millions d’euros dans le domaine des transports. Dans cette enveloppe, près de 400 millions iront au réseau ferroviaire, avec l’amélioration de la peu performante desserte Aix-Marseille et les liaisons entre les métropoles niçoise et marseillaise. Quelque 78 millions seront également consacrés à l’amélioration des bassins du Grand Port maritime de Marseille, que le premier ministre souhaite voir atteindre le « niveau des ports de l’Europe du Nord les plus modernes ».« Le soutien aux métropoles, les questions de l’emploi et de la transition écologique sont au cœur de ce contrat », a expliqué Manuel Valls. Des projets à hauteur de 281 millions d’euros sur la recherche et l’innovation, 275 millions d’euros sur la transition écologique dont 146 consacrés « à la reconquête de la biodiversité », figurent dans les engagements conjoints de l’Etat et de la Région. Enfin, dans le domaine de la solidarité, le CPER prévoit également 107,5 millions d’euros sur 23 opérations de rénovation urbaine (dont 12 dans les Bouches-du-Rhône), hors des habituels crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).Une métropole Aix-Marseille-Provence en 2016Dans la matinée, le premier ministre s’était concentré sur un autre sujet : la future métropole Aix-Marseille-Provence. Au sortir du comité interministériel exceptionnel organisé à la préfecture, en présence de six ministres et de trois secrétaires d’Etat, M. Valls a rappelé « son attachement » personnel à la « capitale méditerranéenne de la France », et sa détermination à voir la métropolisation souhaitée par le gouvernement prendre son élan. « Dans les faits, elle est déjà là », a expliqué Manuel Valls, assurant les élus de la présence de l’Etat pour les aider à bâtir cette métropole prévue au 1er janvier 2016, regroupant 92 communes et 1,8 million d’habitants.Si la volonté est affichée, le programme « d’accompagnement du développement de la métropole » présenté par le premier ministre n’est pas doté d’une enveloppe globale précise, ce qui lui a valu de sérieuses critiques des élus UMP, Jean-Claude Gaudin en tête.Certaines mesures bénéficient d’un calendrier fixe : création de douze nouvelles classes pour les enfants de moins de 3 ans dans les quartiers populaires de Marseille et recrutement de 200 jeunes en service civique à la rentrée 2015, ouverture du premier tronçon de la rocade routière L2 au premier trimestre 2016, plan de rénovation des copropriétés dégradées fin 2016…D’autres tracent une direction dans laquelle l’Etat assure vouloir s’engager, comme le financement de l’étude du prolongement du tramway vers les quartiers nord de la ville… « Nous agissons avec lucidité et modestie, a insisté le chef du gouvernement. Nous savons que cela prendra du temps. » M. Valls s’est placé dans la continuité d’action du pacte de sécurité et de cohésion sociale lancée par son prédécesseur. Sur les 37 millions d’euros promis à Marseille par M. Ayrault, les services de l’Etat assurent que 30 ont déjà été investis. 30 millions d’euros, c’est la dotation que le gouvernement pourrait exceptionnellement ajouter en 2016 pour « permettre la mise en place de la métropole Aix-Marseille Provence ». Une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliserAu cours d’un petit déjeuner « républicain mais tendu », selon un participant, Manuel Valls a rencontré les présidents des communautés de communes, toujours remontés contre le projet. Face à leurs accusations de « ne pas mettre les moyens nécessaires », le premier ministre a joué la compréhension et la fermeté. « Dans ce domaine, il faut éviter la démagogie, a-t-il prévenu. Ceux qui ont combattu férocement la métropole ne peuvent aujourd’hui expliquer qu’il faut des centaines de millions supplémentaires de l’Etat pour la faire vivre. » En plus des budgets des six EPCI fusionnés – soit près de 2,7 milliards d’euros – la métropole Aix-Marseille doit recevoir annuellement une dotation de base de 50 millions d’euros de l’Etat.Au cours de son déplacement, Manuel Valls a souhaité placer les élus locaux devant leurs responsabilités. Au sujet des crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine, il a regretté qu’une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliser par la ville de Marseille avant la fin 2015. « Il ne suffit pas de demander des crédits supplémentaires, il faut déjà utiliser ceux qui ont été attribués », a fait remarquer le chef du gouvernement, pointant le manque de volonté politique. Manuel Valls a également menacé les communes qui n’atteignent pas les quotas légaux en matière de logements sociaux « de renvoyer vers les préfets, permis de construire et droits de préemption ». « La région PACA détient le triste record des communes ne respectant pas leurs obligations en matière de mixité sociale », a regretté le premier ministre, avant d’assurer : « L’Etat veut aider Marseille, agir dans tous les domaines. Mais ici, plus qu’ailleurs, l’Etat doit incarner l’intérêt général. »Gilles RofJournaliste au Monde Pierre Breteau Il y a dix ans, le 29 mai, 54,67 % des citoyens français rejetaient le projet de traité constitutionnel européen, ouvrant une crise en France et à l’échelle de l’Europe.Sur les 36 678 communes recensées par le ministère de l’intérieur, seules 6 669 avaient voté oui. A Leménil-Mitry, en Meurthe-et-Moselle, le taux de 100 % en faveur de la Constitution européenne ne traduisait même pas une réelle unanimité : quatre des cinq électeurs de la localité avaient glissé un bulletin « oui », le cinquième un blanc ou nul.Côté « non », huit communes avaient apporté 100 % de leurs voix aux nonistes, dont l’unique électeur à s’être déplacé à Saint-Elie en Guyane. Les sept autres à avoir donné toutes leurs voix au « non » étaient Majastres (Alpes-de-Haute-Provence), Caychax (Ariège), La Bâtie-des-Fonds et Eyroles (Drôme), Molring (Moselle), Lassale (Hautes-Pyrénées) et Balignac (Tarn-et-Garonne).France des villes contre France des campagnesAprès le vote, le résultat a beaucoup été analysé sous l’angle de la fracture entre les centres développés et les périphéries délaissées. L’analyse de la carte des résultats du référendum a montré une opposition entre les zones urbaines plus riches, favorables au « oui », et une campagne plutôt « noniste ».A l’échelle hexagonale, la carte des départements les plus touchés par le chômage recouvre presque exactement celle du vote pour le « non ». Ainsi, ce sont les départements du nord de la France qui ont le plus voté contre le traité constitutionnel, avec ceux du pourtour méditerranéen. A l’inverse, les départements de l’ouest de la France, où le chômage était plus faible, se sont majoritairement prononcés pour le « oui », ainsi que les zones les plus aisées du bassin parisien.Le référendum sur le traité constitutionnel européen a aussi frappé par le vote protestataire des classes moyennes, marquant une rupture de celles-ci avec l’histoire de la construction européenne. Alors qu’elles n’avaient voté qu’à 53 % contre le traité de Maastricht en 1992, 62 % d’entre elles ont voté contre le traité constitutionnel le 29 mai 2005.Comment lire cette carte ?Cette carte de la France métropolitaine représente la proportion de votes « oui » et de votes « non » lors du référendum sur le traité constitutionnel européen organisé en France le 29 mai 2005.Plus le rouge est foncé, plus la commune en question a voté fortement pour le « non ». Plus le vert est foncé, plus le résultat est important en faveur du « oui ». Zoomer et dézoomer pour voir plus clairement, passer la souris sur les communes pour afficher le résultat en détail.Pierre BreteauJournaliste au Monde 29.05.2015 à 16h39 • Mis à jour le29.05.2015 à 17h43 | Francis Gouge (Créteil, correspondant) L’histoire bégaie à Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne). Pour la seconde fois en six ans, l’élection municipale a été annulée. Les électeurs de cette commune devront revoter le 31 mai et éventuellement le 7 juin.En septembre 2014, le tribunal administratif de Melun avait annulé le scrutin suite à des irrégularités dans la constitution des listes. Une décision confirmée, le 25 février, par le Conseil d’Etat. Celui-ci considérait que « le préfet du Val-de-Marne ne pouvait légalement procéder à l’enregistrement de la liste Ensemble pour Chennevières passionnément conduite par M. Barnaud ».Entre les deux tours de mars 2014, la liste de Jean-Pierre Barnaud (MoDem), qui était arrivée deuxième (26,24 % des voix), avait fusionné avec celle du dissident UMP Dany Grouzelle (19,01 %). Le maire UMP sortant, Bernard Haemmerlé, en tête au premier tour avec 27,83 % des suffrages, avait finalement été battu au second tour par cet attelage lors d’une triangulaire (39,26 % contre 37,25 %), le socialiste Jean Djebara arrivant en troisième position. Or trois colistiers de la liste Barnaud, au premier tour, figuraient sur la liste de fusion sans avoir donné expressément leur accord.« Une ville politiquement sinistrée »Déjà en 2008, le scrutin qui avait permis au socialiste Alexandre Mineo d’être élu à la faveur d’une triangulaire, avait été annulé. Cette fois-ci en raison de la présence d’une même candidate sur deux listes différentes. M. Haemmerlé avait remporté le fauteuil de maire au « quatrième tour ». Tout cela fait dire à un maire UMP du département que c’est « une ville politiquement sinistrée ».Les trois anciens maires se retrouvent donc pour un ultime combat. Le dernier épisode d’« un feuilleton insupportable », selon le communiste Alain Audhéon, lui aussi candidat. Jean-Pierre Barnaud est désormais à la tête d’une liste investie par le MoDem, l’UDI et l’UMP. Bernard Haemmerlé, lâché par ses amis politiques, conduit une liste divers droite. Quant à Alexandre Mineo, exclu du PS pour avoir soutenu un candidat socialiste dissident lors des cantonales de 2011, il figure en quatrième position sur la liste dite « citoyenne » de Claire Lemeunier, elle-même démissionnaire du PS. Le candidat officiel de ce parti, Jean Djebara, étant lui d’une discrétion absolue sur son appartenance politique.Francis Gouge (Créteil, correspondant)Journaliste au Monde Alexandre Lemarié et Matthieu Goar Ils sont venus en car, en train ou avec leur voiture. Puis, ils ont fait la queue dès 8 heures du matin devant le Paris Event Center, une salle du 19e arrondissement de Paris, à deux pas du périphérique, en face de la ville populaire de Pantin (Seine-Saint-Denis). Partout, ils brandissent des drapeaux français, certains affichent des autocollants en référence à l’actualité politique (« Najat : l’école manipulée »), la plupart commencent à acheter les tee-shirts « Les Républicains » à 10 euros… Samedi 30 mai, des milliers de militants de droite ont donc convergé vers la salle du congrès, qui doit mettre fin à l’UMP et célébrer la naissance du parti Les Républicains.Lire aussi :Les militants UMP approuvent le nouveau nom du parti, « Les Républicains »Cette messe voulue par Nicolas Sarkozy a pour objectif de mettre en ordre de bataille les troupes pour préparer « l’alternance », mot présent dans de nombreux discours prononcés par les premiers intervenants. En attendant, cette journée permet aux personnalités de tester leur popularité à leur arrivée devant le lieu du meeting, où les militants de l’organisation étudiante UNI sont présents en force.Suivez le déroulé de la journée avec notre journaliste sur place :Tweets de @ThomasWieder!function(d,s,id){var js,fjs=d.getElementsByTagName(s)[0],p=/^http:/.test(d.location)?'http':'https';if(!d.getElementById(id)){js=d.createElement(s);js.id=id;js.src=p+"://platform.twitter.com/widgets.js";fjs.parentNode.insertBefore(js,fjs);}}(document,"script","twitter-wjs");Laurent Wauquiez, secrétaire général du parti, prend des photos tout en assurant devant les caméras que le nouveau nom permet d’« assumer ses valeurs ». « Tiens voilà la Nadine », glisse une militante avant d’aller écouter Nadine Morano qui s’exprime devant la presse. « Aujourd’hui, c’est une nouvelle page de notre famille politique qui s’ouvre pour préparer l’alternance », déclare la députée européenne. Candidat aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte D’Azur, Christian Estrosi est accueilli par des « Christian, Christian ! » venus de militants arborant des tee-shirts « NS avec Le Havre ».Lire aussi :Un congrès de l’UMP soumis au régime sec« Hollande en Corrèze, Sarkozy à l’Elysée ! »Selon les éléments de langage communiqués par l’équipe de Nicolas Sarkozy, ce congrès doit être « tourné vers les militants ». La matinée s’est pourtant résumée à une succession de prises de paroles des élus et des différents candidats aux élections régionales comme le politologue Dominique Réynié, qui se présente en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, Valérie Pécresse, candidate en Ile-de-France, ou encore Virginie Calmels candidate en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Le tout dans une ambiance relativement calme. Seule l’arrivée de Nicolas Sarkozy sur la scène, à 11 h 55, a suscité un tonnerre d’applaudissements. Ses rivaux pour la primaire, qui doivent s’exprimer entre 13 heures et 16 heures, arrivent au compte-gouttes. Bruno Le Maire, qui s’exprimera sur « la place de la France dans le monde », a fait une entrée remarquée vers 11 heures, entourée d’une nuée de militants et de journalistes. Quinze minutes plus tard, une cohue indescriptible avait lieu devant les portes du palais des congrès. La raison ? Nicolas Sarkozy sortait chercher un café dans un des stands installés à l’extérieur… Immédiatement, les militants de l’UNI s’époumonent : « Hollande en Corrèze, Sarkozy à l’Elysée ! » Lire aussi :Près de trois quarts des Français contre une candidature de Nicolas Sarkozy en 2017Cette semaine, les dirigeants annonçaient que plus de 20 000 personnes seraient présentes et qu’une tente extérieur permettrait d’accueillir tout le monde. En fin de matinée pourtant, les 10 000 chaises de la salle principale n’étaient pas encore toutes occupées. Les stands des nouveaux accessoires sont par contre déjà en place. Les adhérents peuvent y acheter des pancarte et des stylos à un euro ou encore des briquets à trois euros. Le prix à payer pour devenir un fervent partisan et accessoirement renflouer les caisses d’un parti endetté de 69,3 millions d’euros.Lire aussi :Une journée pour transformer l’UMP en « Les Républicains »Pas de quoi pourtant décourager les premiers adhérents installés dans la salle. Tous ceux croisés comprennent la volonté de changement de M. Sarkozy. « L’UMP évoque l’époque de Jacques Chirac. Il est normal que Nicolas Sarkozy veuille imprimer sa marque », estime Gabriel Ndinga Oba, adhérent depuis 2004. « Il fallait changer de nom pour incarner une valeur et défendre la république qui s’écroule, estime Danièle, venue de Haute-Savoie, et farouche opposante à la réforme du collège. Je ne comprends pas que l’on tire les gens vers le bas, que l’on crée des idiots solides pour défendre je ne sais quelle valeur. »Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Simon Piel L’enquête sur le volet criminel de l’affaire Dassault s’achève. Le 21 mai, le parquet d’Evry a requis la mise en accusation devant une cour d’assises de Younès Bounouara, 42 ans, qu’il qualifie comme « une sorte d’homme de main » de l’avionneur et maire de Corbeil-Essonnes, pour répondre d’une tentative d’assassinat.Contacté, son avocat David-Olivier Kaminsky, explique : « La défense a constaté qu’à la clôture du dossier, des éléments à décharge avaient été, sciemment ou non, totalement occultés. Une demande d’acte à décharge a été déposée depuis plusieurs semaines au cabinet des juges d’instruction. La défense de Younès Bounouara attend donc de voir s’il ressortira une instruction équilibrée permettant de savoir et de comprendre la verité ou si le procès à venir est tronqué par le manque de volonté de vouloir poser les vraies questions et toutes les questions ».L’article paru dans Le Canard enchaîné avait ému la rue corbeil-essonnoise. Il y était question de 1,7 million d’euros remis par le maire de la ville Serge Dassault à Younès Bounouara, figure locale et trait d’union de l’avionneur avec les quartiers. De l’argent supposé servir à financer un système occulte d’achat de votes qu’il n’aurait pas redistribué comme il était prévu qu’il le fasse, suscitant rancœurs et convoitises.Lire aussi : Le système Dassault raconté de l’intérieurUn scénario que Serge Dassault, entendu comme témoin assisté dans ce volet de l’enquête, a toujours nié. S’il a reconnu avoir donné « de l’argent à Younès Bounouara, c’était pour financer un projet industriel en Algérie. Concernant Younès Bounouara, le sénateur UMP avait expliqué que celui-ci s’était « mis à [s] a disposition » dès l’année 1995, ajoutant que l’on a besoin d’intermédiaires lorsqu’on fait de la politique et qu’on est maire.Mais le 19 février 2013, c’est à coups de calibres que tout s’est réglé. Armé d’un.357 Magnum, Younès Bounouara a décidé de régler ses comptes en tirant plusieurs coups de feu en direction d’une voiture où se trouvaient quatre personnes. Fatah Hou, un boxeur professionnel, était atteint de deux balles. Il était conduit à l’hôpital quand l’autre prenait la fuite en Algérie pour une cavale qui allait durer six mois.Lire aussi : Quand Serge Dassault surveillait ses lousticsAprès avoir finalement décidé de se rendre, Younès Bounouara a plusieurs fois varié dans sa défense. Mais des écoutes téléphoniques, des témoins oculaires et l’expertise balistique sont venus mettre en doute sa version. Selon l’accusation, Younès Bounouara ne supportait plus la pression et les menaces répétées que proféraient régulièrement à son encontre Fatah Hou et sa bande, soucieux de récupérer une part de l’argent de Serge Dassault. L’avocate de Fatah Hou, Marie Dosé, a pour sa part déclaré à l’AFP que le réquisitoire était « en parfaite cohérence avec les éléments du dossier ».Selon le parquet d’Evry, « il résulte de l’information judiciaire que les infractions de tentative d’assassinat et de violences volontaires avec armes […] reprochées à Younès Bounouara sont parfaitement caractérisées et lui sont imputables ».Si le juge d’instruction suit l’avis du parquet, l’audience promet d’être intéressante, puisqu’il sera difficile de ne pas rentrer plus en détail dans les relations troubles qu’a longtemps entretenues Serge Dassault avec quelques caïds des quartiers sensibles de la ville qu’il a dirigée pendant près de quinze ans.Lire aussi : A Corbeil, ces « grands frères » dévoyés par l’argent de DassaultSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Raphaëlle Besse Desmoulières Ils ont choisi la place de la République. Pour fêter les dix ans du non au référendum sur le Traité constitutionnel européen, les communistes organisent au cœur de Paris, samedi 30 et dimanche 31 mai, un « Forum européen des alternatives ». Ont répondu présent des syndicalistes, associatifs et politiques français et européens, dont l’ex-coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, et le socialiste « frondeur » Pouria Amirshahi.« Le non français a été fondateur : tous les mouvements qui posent le changement en Europe sont nés de cette bataille, estime Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. La victoire de Syriza est une réplique de cette bataille-là, tout comme la pousée des forces de gauche en Espagne. » Côté invitations, le PCF a déroulé le tapis rouge à Syriza. Si le premier ministre, Alexis Tsipras, n’est pas du voyage, sont présents Zoé Konstantopoulou, présidente du Parlement, Georgios Katrougalos, ministre de la fonction publique, et Tasos Koronakis, secrétaire du comité central du parti.Lire aussi :Dix ans après, que sont les nonistes devenus ?Dimanche, Pierre Laurent devait lancer un « appel pour la Grèce » et une « semaine de solidarité avec les Grecs ». A l’heure où les négociations entre Athènes et ses créanciers sont entrées dans une phase aiguë, celui qui est aussi président du Parti de la gauche européenne (PGE) cherche à construire un « front anti-austérité à l’échelle de l’Europe » dans lequel son parti occuperait un rôle central. Il entend aussi renouveler « l’exigence qui est la nôtre à l’égard du gouvernement français d’appuyer le gouvernement grec dans la demande de respect du programme sur lequel il a été élu ».« Affinité culturelle »Aucun représentant de Podemos n’est attendu. Le PCF justifie cette absence par un problème d’agenda une semaine après la percée électorale de Podemos à Barcelone et Madrid. « On a un rapport privilégié avec Syriza, mais nous sommes aussi dans une construction commune avec Podemos », assure Anne Sabourin, qui représente le PCF à la direction du PGE. Les premiers partenaires du PCF en Espagne restent cependant les communistes d’Izquierda Unida, présents ce week-end à Paris. Mais ils entretiennent des rapports compliqués avec la formation de Pablo Iglesias.La proximité entre le PCF et Syriza s’explique avant tout par une « affinité culturelle », rappelle Roger Martelli, ancien dirigeant communiste et historien du parti : « Il y a un background et un langage communs. » Contrairement à Podemos qui est né du mouvement des « indignés », Syriza est l’héritier d’une dizaine de mouvements issus de la gauche radicale et notamment de Synaspismos, un parti créé par des dissidents du Parti communiste grec (KKE). Arrivé à la tête de la coalition en 2008, le tour de force de M. Tsipras a été de réussir à contenir les différents courants internes. Jusqu’à en faire un seul et même un parti qui a pris le pouvoir en Grèce sept ans plus tard.Cartel de partisLe PCF, lui, a rompu dans les années 1990 ses liens avec le KKE, jugé trop orthodoxe, pour se rapprocher de Synaspismos puis de Syriza, avec qui il a construit le PGE. « Syriza assume une identité de gauche radicale, quand Podemos refuse de s’inscrire dans la division gauche-droite, explique Fabien Escalona, enseignant à Sciences Po Grenoble. Le PCF se sent beaucoup plus à l’aise avec ça. » Malgré un PS qui se déporte vers le centre, le chemin semble encore long pour voir émerger un Syriza ou un Podemos en France, où le mouvement social est atone et la crise moins violente que celle qui a frappé l’Espagne et la Grèce. Dans ces deux pays, le souvenir des dictatures maintient pour l’instant l’extrême droite à distance, quand c’est le FN qui, en France, récupère une large part du vote contestataire.Le Front de gauche porte aussi ses responsabilités. Trois ans après l’espoir soulevé par les 11,10 % de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, la coalition de la gauche radicale n’a pas su transformer l’essai. Elle reste un cartel de partis qui s’écharpent sur des questions stratégiques. « Les succès de Syriza et Podemos sont à double tranchant, convient Ian Brossat, adjoint PCF à la Mairie de Paris. D’un côté, c’est fascinant, de l’autre ça montre nos propres difficultés à en faire autant. »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Ils vont converger de toute la France pour assister à un enterrement et à une naissance. Environ 20 000 militants et cadres de l’UMP sont attendus, samedi 30 mai, à partir de 10 heures, au Paris Event Center (19e arrondissement de Paris) pour participer au congrès de refondation du principal parti de la droite française. Au cours de cette journée, les dirigeants du parti et les militants tourneront la page de treize ans d’UMP pour lancer Les Républicains, un nouveau parti conçu par Nicolas Sarkozy pour reconquérir l’Elysée. Mais, derrière la belle image de fête de rassemblement, se jouera aussi un bal des ego entre les prétendants à la primaire de novembre 2016.Lire aussi :Les militants UMP approuvent le nouveau nom du parti, « Les Républicains »Comment va se dérouler ce congrès ?L’UMP endettée de 69,3 millions d’euros a dû faire avec les moyens du bord. Fini le temps des grands-messes comme au Bourget, en 2004, où Nicolas Sarkozy avait été intronisé président de l’UMP lors d’un show à l’américaine. Terminées aussi les splendeurs dispendieuses et les pâtes aux truffes de certains meetings de la présidentielle de 2012, période où Bygmalion gérait la logistique et jonglait avec les factures.Cette fois la modestie est affichée. Pour ce congrès, le trésorier Daniel Fasquelle communique un budget de 550 000 euros, loin des 6 millions à 8 millions d’euros du Bourget. Les militants doivent payer leur déplacement, leur nourriture, et ils seront mis à contribution pour orienter la foule ou assurer la sécurité. Certains devront assister au congrès d’une tente à l’extérieur, car l’UMP n’avait pas assez d’argent pour louer une salle plus grande.Lire aussi :Un congrès de l’UMP soumis au régime secLors de cette journée, l’UMP célébrera les résultats du vote dévoilés vendredi soir. Après deux jours de consultation électronique, 83,28 % des militants se sont prononcés en faveur du nouveau nom Les Républicains. 96,34 % d'entre eux ont validé les futurs statuts de la nouvelle formation et 94,77 % ont approuvé la liste du bureau politique. Un triomphe ? Pas tout à fait car la participation a été maigrichonne (97 440 votants, soit 45,74 % des adhérents à jour de cotisation). Mais Nicolas Sarkozy peut savourer.Ce vote lui avait été imposé par les partisans d’Alain Juppé à Nicolas Sarkozy, qui s’en serait bien passé. Dans les sondages, les sympathisants de droite semblaient plutôt rétifs à ce changement de patronyme, mais le corps militant de l’UMP, traditionnellement légitimiste, a donc permis à l’ancien chef de l’Etat de parachever son œuvre.La journée sera organisée en neuf séquences thématiques. Une cinquantaine de personnalités prendront la parole. Nicolas Sarkozy a voulu mettre en scène la « filiation » entre le RPR, l’UMP et Les Républicains, et des anciennes gloires, comme Bernadette Chirac, pourraient intervenir entre deux clips sur l’histoire du mouvement et de la République. Angela Merkel a fait parvenir un message vidéo, et des personnalités, comme la navigatrice Maud Fontenoy et l’ancienne joueuse de tennis Marion Bartoli, seront mises à contribution. Rien que du classique.Quel est l’enjeu de cette journée ?Pour l’ancien président de la République, il s’agit d’acter la transformation du parti, une de ses promesses de campagne de l’automne 2014. Mais, Nicolas Sarkozy rêve déjà des images d’unité autour de sa personne. Ce congrès va lui permettre d’apparaître un peu plus comme le personnage central de sa famille politique. Un atout politique pour préparer l’avenir. L’ancien chef de l’Etat mise sur le parti pour fédérer autour de lui des centaines de milliers de militants, un socle solide pour aborder le premier tour de la primaire de novembre 2016.Sa nouvelle formation, Les Républicains, est aussi une machine qui doit lui permettre de reconquérir l’Elysée. « Avec ce congrès, il crée l’événement autour de lui. Il oblige les médias et ses adversaires à articuler leur calendrier en fonction de ce qu’il a mis en place », analyse un de ses partisans Rue de Vaugirard.L’ancien président de la République avait pourtant reconquis l’UMP par obligation. Cerné par les affaires, il avait besoin de se protéger et de ne surtout pas laisser l’appareil à un adversaire comme Alain Juppé. Depuis, il se dépeint en sauveur et en rassembleur d’une famille qui s’était déchirée après sa retraite lors de l’affrontement entre Jean-François Copé et François Fillon.L’année 2015, avec des échéances électorales favorables à l’UMP, permet à M. Sarkozy de renforcer cette image. Les candidats à la primaire ne peuvent que se joindre à ce rassemblement afin de ne pas apparaître comme des diviseurs. En se résignant à compter les jours jusqu’au début de l’année 2016… « C’est un sacre, une intronisation, ironise un proche d’Alain Juppé. Mais pour nous, il n’y aura pas un avant et un après. On continue le déroulé de notre calendrier sans nous détourner du but. »Quelles sont les prises de parole à surveiller ?Nicolas Sarkozy clôturera les débats entre 15 heures et 16 heures. Comme le 7 novembre 2014 à la porte de Versailles, lors d’un meeting où il avait prononcé un très long discours, l’ancien chef de l’Etat devrait se poser en héraut d’une République qui serait menacée par le communautarisme, affaiblie par les corps intermédiaires et pervertie par l’égalitarisme soi-disant instillé par les socialistes, par exemple avec la réforme du collège.Lire aussi :Nicolas Sarkozy définit sa RépubliqueAlain Juppé devrait prendre la parole juste avant M. Sarkozy. Pour le maire de Bordeaux, candidat déclaré à la primaire, l’exercice est subtil. Il doit marquer sa différence sans brusquer les militants sarkozystes. Lors du conseil national de l’UMP, le 7 février, le maire de Bordeaux s’était fait siffler par de nombreux cadres lorsqu’il avait évoqué la nécessaire alliance avec le centre. « Si Alain Juppé se fait siffler, la faute serait du côté de Nicolas Sarkozy, qui n’aura pas réussi le rassemblement et l’unité de sa famille », prédit Gilles Boyer, conseiller politique du maire de Bordeaux.Tous les autres ténors interviendront à la fin de chaque séquence thématique. Bruno Le Maire, qui a longtemps réfléchi à son discours, devrait se faire le défenseur du débat au sein de sa propre famille. « Chaque candidat défendra sa propre vision et sa méthode de gouvernement. La primaire est un grand rendez-vous démocratique : elle nous donnera l’occasion de trancher enfin des questions que nous avons mises sous le tapis depuis des années », a expliqué au Monde le probable candidat à la primaire.Lire aussi :Bruno Le Maire : « Le parti ne porte pas le projet présidentiel »Matthieu GoarJournaliste au Monde 29.05.2015 à 21h08 • Mis à jour le29.05.2015 à 23h01 Nicolas Sarkozy n’a pas attendu le congrès de samedi pour enterrer l’UMP. Le nouveau nom du parti, « Les Républicains », a été approuvé par 83 % des militants votant, selon des résultats officiels révélés vendredi 29 mai au soir. Le taux de participation ne s’élevait qu’à 45,74 %.Lire aussi :Trois jours pour (re)fonder Les RépublicainsLes adhérents de l’UMP ont approuvé de façon encore plus massive les nouveaux statuts du parti (oui à 96,34 %) et la composition du futur bureau politique (oui à 94,77 %). Ce vote tourne définitivement la page de l’UMP qui, après treize ans d’existence, devient donc Les Républicains.Peu avant, l’ancien chef de l’Etat a acté ce résultat en rendant public le nouveau site Internet du parti, Republicains.fr.Sur la page d’accueil du site figure un « appel à tous les républicains de France » :« “Républicains”, ce n’est pas seulement le nouveau nom d’un parti. C’est le cri de ralliement de toutes celles et de tous ceux qui souffrent de voir la République reculer tous les jours. »Lire aussi :De quoi « Les Républicains » est-il le nom ?Dans la soirée, le parti a aussi dévoilé son nouveau logo : Le nom de Républicains pour désigner le parti avait provoqué quelques réticences à droite. Alain Juppé, candidat à la primaire pour la présidentielle de 2017, s’était d’abord montré très réservé, avant, finalement, de valider le terme. « J’ai aimé l’UMP, je suis sûr que j’aimerai Les Républicains », a encore souligné le maire de Bordeaux vendredi dans une interview au Figaro.Le recours contre le nom rejeté mardiPendant la campagne pour la présidence de l’UMP, à l’automne 2014, Nicolas Sarkozy s’était engagé à refonder l’UMP. L’ancien chef de l’Etat estimait la marque trop ternie par les affaires et par les divisions, notamment le duel entre Jean-François Copé et François Fillon de la fin de l’année 2012. A l’époque, M. Sarkozy avait promis que les adhérents voteraient sur le nouveau nom. De retour à la présidence de l’UMP, il avait semblé beaucoup plus rétif à ce scrutin. Alain Juppé et ses partisans avaient alors réclamé à plusieurs reprises un vote. Nicolas Sarkozy avait cédé. Avant le vote des adhérents, les dirigeants du parti avaient approuvé le nouveau nom à l’unanimité, sauf une abstention, lors du bureau politique du 5 mai.Mais le monde intellectuel et la gauche se sont également emparés du débat. Dans les colonnes du Monde, l’historien Jean-Noël Jeanneney a parlé d’une « captation d’héritage ». Au nom de quatre associations, partis de gauche et 143 particuliers, quatre avocats ont également saisi la justice en urgence, estimant « qu’aucun parti ne peut s’arroger le monopole de l’appellation qui est notre patrimoine commun ». Mais leur recours en référé a été rejeté, mardi 26 mai.« Les gens qui n’ont pas de courage et pas de convictions, ils essaient de gagner sur tapis vert en allant devant la justice », a lancé M. Sarkozy lors d’un meeting, mardi 26 mai au Havre (Seine-Maritime), avant d’accuser François Hollande de vouloir « fixer le nom du grand parti d’opposition ». En privé, l’ancien président de la République ne cesse de se féliciter de cette polémique qui « a installé le nouveau nom dans le paysage ». Gilles Rof Combien Manuel Valls a-t-il réellement promis à Marseille et à sa future métropole ce vendredi 29 mai ? Au terme d’une journée marathon, commencée par un petit déjeuner avec le maire UMP de la ville Jean-Claude Gaudin et six présidents d’EPCI (établissement public de coopération intercommunale), et bouclée par une visite à l’usine Airbus Helicopters de Marignane, le chef du gouvernement laisse dans son sillage deux promesses. Celle de « prendre à bras le corps » les problèmes de ce territoire, et celle de tenir une très longue liste d’engagements. Certains chiffrés et dotés d’un calendrier. D’autres relevant plus de la déclaration d’intention politique.Les plus clairs des engagements du gouvernement sont ceux contenus dans le Contrat plan Etat-région (CPER). Un document portant sur la période 2015-2020, signé au conseil régional PACA en début d’après-midi par Manuel Valls et son président socialiste, Michel Vauzelle. Sur la somme totale de 1,67 milliard d’euros d’investissements publics, l’Etat a fixé sa part à 826 millions d’euros – 61 millions d’euros de plus que pour le plan précédent. « Si on ajoute les crédits du plan Campus et ceux du Plan d’investissement d’avenir, a calculé M. Valls à la tribune de l’hémicycle régional, cela fait un investissement de l’Etat de 1,6 milliard d’euros pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Fustigeant « ceux qui estiment que l’Etat ne fait pas assez », le premier ministre a rappelé à ses détracteurs locaux que c’était « son » gouvernement et celui de Jean-Marc Ayrault qui « avaient fait les choses » pour Marseille et son territoire.Lire aussi :Manuel Valls à Marseille pour concrétiser les engagements financiers de l’EtatQuelques minutes avant l’arrivée de M. Valls, les conseillers régionaux UMP-UDI et Front national ont quitté l’hémicycle pour marquer leur désaccord. La veille, seize grands élus UMP, dont le député-maire de Nice, Christian Estrosi, candidat aux élections régionales de décembre, avaient cosigné une lettre dénonçant un « abandon financier programmé » par l’Etat. « Ce n’est pas parce qu’on est en campagne régionale qu’il faut dire ce genre de bêtises », a rétorqué Manuel Valls à l’attention de l’ancien ministre délégué à l’industrie de Nicolas Sarkozy.Le CPER prévoit notamment d’investir 775 millions d’euros dans le domaine des transports. Dans cette enveloppe, près de 400 millions iront au réseau ferroviaire, avec l’amélioration de la peu performante desserte Aix-Marseille et les liaisons entre les métropoles niçoise et marseillaise. Quelque 78 millions seront également consacrés à l’amélioration des bassins du Grand Port maritime de Marseille, que le premier ministre souhaite voir atteindre le « niveau des ports de l’Europe du Nord les plus modernes ».« Le soutien aux métropoles, les questions de l’emploi et de la transition écologique sont au cœur de ce contrat », a expliqué Manuel Valls. Des projets à hauteur de 281 millions d’euros sur la recherche et l’innovation, 275 millions d’euros sur la transition écologique dont 146 consacrés « à la reconquête de la biodiversité », figurent dans les engagements conjoints de l’Etat et de la Région. Enfin, dans le domaine de la solidarité, le CPER prévoit également 107,5 millions d’euros sur 23 opérations de rénovation urbaine (dont 12 dans les Bouches-du-Rhône), hors des habituels crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).Une métropole Aix-Marseille-Provence en 2016Dans la matinée, le premier ministre s’était concentré sur un autre sujet : la future métropole Aix-Marseille-Provence. Au sortir du comité interministériel exceptionnel organisé à la préfecture, en présence de six ministres et de trois secrétaires d’Etat, M. Valls a rappelé « son attachement » personnel à la « capitale méditerranéenne de la France », et sa détermination à voir la métropolisation souhaitée par le gouvernement prendre son élan. « Dans les faits, elle est déjà là », a expliqué Manuel Valls, assurant les élus de la présence de l’Etat pour les aider à bâtir cette métropole prévue au 1er janvier 2016, regroupant 92 communes et 1,8 million d’habitants.Si la volonté est affichée, le programme « d’accompagnement du développement de la métropole » présenté par le premier ministre n’est pas doté d’une enveloppe globale précise, ce qui lui a valu de sérieuses critiques des élus UMP, Jean-Claude Gaudin en tête.Certaines mesures bénéficient d’un calendrier fixe : création de douze nouvelles classes pour les enfants de moins de 3 ans dans les quartiers populaires de Marseille et recrutement de 200 jeunes en service civique à la rentrée 2015, ouverture du premier tronçon de la rocade routière L2 au premier trimestre 2016, plan de rénovation des copropriétés dégradées fin 2016…D’autres tracent une direction dans laquelle l’Etat assure vouloir s’engager, comme le financement de l’étude du prolongement du tramway vers les quartiers nord de la ville… « Nous agissons avec lucidité et modestie, a insisté le chef du gouvernement. Nous savons que cela prendra du temps. » M. Valls s’est placé dans la continuité d’action du pacte de sécurité et de cohésion sociale lancée par son prédécesseur. Sur les 37 millions d’euros promis à Marseille par M. Ayrault, les services de l’Etat assurent que 30 ont déjà été investis. 30 millions d’euros, c’est la dotation que le gouvernement pourrait exceptionnellement ajouter en 2016 pour « permettre la mise en place de la métropole Aix-Marseille Provence ». Une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliserAu cours d’un petit déjeuner « républicain mais tendu », selon un participant, Manuel Valls a rencontré les présidents des communautés de communes, toujours remontés contre le projet. Face à leurs accusations de « ne pas mettre les moyens nécessaires », le premier ministre a joué la compréhension et la fermeté. « Dans ce domaine, il faut éviter la démagogie, a-t-il prévenu. Ceux qui ont combattu férocement la métropole ne peuvent aujourd’hui expliquer qu’il faut des centaines de millions supplémentaires de l’Etat pour la faire vivre. » En plus des budgets des six EPCI fusionnés – soit près de 2,7 milliards d’euros – la métropole Aix-Marseille doit recevoir annuellement une dotation de base de 50 millions d’euros de l’Etat.Au cours de son déplacement, Manuel Valls a souhaité placer les élus locaux devant leurs responsabilités. Au sujet des crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine, il a regretté qu’une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliser par la ville de Marseille avant la fin 2015. « Il ne suffit pas de demander des crédits supplémentaires, il faut déjà utiliser ceux qui ont été attribués », a fait remarquer le chef du gouvernement, pointant le manque de volonté politique. Manuel Valls a également menacé les communes qui n’atteignent pas les quotas légaux en matière de logements sociaux « de renvoyer vers les préfets, permis de construire et droits de préemption ». « La région PACA détient le triste record des communes ne respectant pas leurs obligations en matière de mixité sociale », a regretté le premier ministre, avant d’assurer : « L’Etat veut aider Marseille, agir dans tous les domaines. Mais ici, plus qu’ailleurs, l’Etat doit incarner l’intérêt général. »Gilles RofJournaliste au Monde Pierre Breteau Il y a dix ans, le 29 mai, 54,67 % des citoyens français rejetaient le projet de traité constitutionnel européen, ouvrant une crise en France et à l’échelle de l’Europe.Sur les 36 678 communes recensées par le ministère de l’intérieur, seules 6 669 avaient voté oui. A Leménil-Mitry, en Meurthe-et-Moselle, le taux de 100 % en faveur de la Constitution européenne ne traduisait même pas une réelle unanimité : quatre des cinq électeurs de la localité avaient glissé un bulletin « oui », le cinquième un blanc ou nul.Côté « non », huit communes avaient apporté 100 % de leurs voix aux nonistes, dont l’unique électeur à s’être déplacé à Saint-Elie en Guyane. Les sept autres à avoir donné toutes leurs voix au « non » étaient Majastres (Alpes-de-Haute-Provence), Caychax (Ariège), La Bâtie-des-Fonds et Eyroles (Drôme), Molring (Moselle), Lassale (Hautes-Pyrénées) et Balignac (Tarn-et-Garonne).France des villes contre France des campagnesAprès le vote, le résultat a beaucoup été analysé sous l’angle de la fracture entre les centres développés et les périphéries délaissées. L’analyse de la carte des résultats du référendum a montré une opposition entre les zones urbaines plus riches, favorables au « oui », et une campagne plutôt « noniste ».A l’échelle hexagonale, la carte des départements les plus touchés par le chômage recouvre presque exactement celle du vote pour le « non ». Ainsi, ce sont les départements du nord de la France qui ont le plus voté contre le traité constitutionnel, avec ceux du pourtour méditerranéen. A l’inverse, les départements de l’ouest de la France, où le chômage était plus faible, se sont majoritairement prononcés pour le « oui », ainsi que les zones les plus aisées du bassin parisien.Le référendum sur le traité constitutionnel européen a aussi frappé par le vote protestataire des classes moyennes, marquant une rupture de celles-ci avec l’histoire de la construction européenne. Alors qu’elles n’avaient voté qu’à 53 % contre le traité de Maastricht en 1992, 62 % d’entre elles ont voté contre le traité constitutionnel le 29 mai 2005.Comment lire cette carte ?Cette carte de la France métropolitaine représente la proportion de votes « oui » et de votes « non » lors du référendum sur le traité constitutionnel européen organisé en France le 29 mai 2005.Plus le rouge est foncé, plus la commune en question a voté fortement pour le « non ». Plus le vert est foncé, plus le résultat est important en faveur du « oui ». Zoomer et dézoomer pour voir plus clairement, passer la souris sur les communes pour afficher le résultat en détail.Pierre BreteauJournaliste au Monde 29.05.2015 à 16h39 • Mis à jour le29.05.2015 à 17h43 | Francis Gouge (Créteil, correspondant) L’histoire bégaie à Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne). Pour la seconde fois en six ans, l’élection municipale a été annulée. Les électeurs de cette commune devront revoter le 31 mai et éventuellement le 7 juin.En septembre 2014, le tribunal administratif de Melun avait annulé le scrutin suite à des irrégularités dans la constitution des listes. Une décision confirmée, le 25 février, par le Conseil d’Etat. Celui-ci considérait que « le préfet du Val-de-Marne ne pouvait légalement procéder à l’enregistrement de la liste Ensemble pour Chennevières passionnément conduite par M. Barnaud ».Entre les deux tours de mars 2014, la liste de Jean-Pierre Barnaud (MoDem), qui était arrivée deuxième (26,24 % des voix), avait fusionné avec celle du dissident UMP Dany Grouzelle (19,01 %). Le maire UMP sortant, Bernard Haemmerlé, en tête au premier tour avec 27,83 % des suffrages, avait finalement été battu au second tour par cet attelage lors d’une triangulaire (39,26 % contre 37,25 %), le socialiste Jean Djebara arrivant en troisième position. Or trois colistiers de la liste Barnaud, au premier tour, figuraient sur la liste de fusion sans avoir donné expressément leur accord.« Une ville politiquement sinistrée »Déjà en 2008, le scrutin qui avait permis au socialiste Alexandre Mineo d’être élu à la faveur d’une triangulaire, avait été annulé. Cette fois-ci en raison de la présence d’une même candidate sur deux listes différentes. M. Haemmerlé avait remporté le fauteuil de maire au « quatrième tour ». Tout cela fait dire à un maire UMP du département que c’est « une ville politiquement sinistrée ».Les trois anciens maires se retrouvent donc pour un ultime combat. Le dernier épisode d’« un feuilleton insupportable », selon le communiste Alain Audhéon, lui aussi candidat. Jean-Pierre Barnaud est désormais à la tête d’une liste investie par le MoDem, l’UDI et l’UMP. Bernard Haemmerlé, lâché par ses amis politiques, conduit une liste divers droite. Quant à Alexandre Mineo, exclu du PS pour avoir soutenu un candidat socialiste dissident lors des cantonales de 2011, il figure en quatrième position sur la liste dite « citoyenne » de Claire Lemeunier, elle-même démissionnaire du PS. Le candidat officiel de ce parti, Jean Djebara, étant lui d’une discrétion absolue sur son appartenance politique.Francis Gouge (Créteil, correspondant)Journaliste au Monde 29.05.2015 à 09h48 • Mis à jour le29.05.2015 à 14h16 | Gilles Rof et Bastien Bonnefous Marquer une nouvelle fois l’intérêt de l’Etat pour Marseille et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ; faire avancer la création de la métropole Aix-Marseille, programmée au 1er janvier 2016 ; enfin, aider les socialistes locaux à reprendre pied après leurs déroutes électorales… Le déplacement dans l’agglomération marseillaise, vendredi 29 mai, de Manuel Valls et de neuf membres de son gouvernement – dont les ministres de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et de l’économie, Emmanuel Macron – a plusieurs objectifs.
Lors de la dernière visite du premier ministre, en février, son message avait été troublé. Difficile de faire entendre que les chiffres de la sécurité s’amélioraient à Marseille, quand des rafales de Kalachnikov résonnaient au pied de la cité de La Castellane quelques heures avant son arrivée. Cette fois, M. Valls espère un déplacement plus serein.Lire aussi :Manuel Valls, sous tension, à MarseilleAu programme, deux actes symboliques doivent concrétiser de lourds engagements financiers de l’Etat, dans la lignée du plan d’aide de 3,5 milliards d’euros annoncé par son prédécesseur, Jean-Marc Ayrault, en novembre 2013. Le premier est un comité interministériel délocalisé dans la préfecture de région à Marseille, sur le modèle de celui initié par M. Ayrault en septembre 2012. Le second est la signature, dans l’après-midi, du contrat de plan Etat-région (CPER) 2015-2020, avec le président PS du conseil régional, Michel Vauzelle. Une promesse d’investissements de 826 millions d’euros de l’Etat – soit 61 millions de plus que pour le plan précédent – sur un total de 1,67 milliard d’euros.Rénovation, équipements, emploi des jeunesLe comité interministériel ne devrait pas faire d’annonces « purement marseillaises », mais « prendre des engagements conjoints entre l’Etat et les élus locaux sur des grands projets métropolitains », a expliqué Matignon. L’amélioration du réseau de transports en commun, « énorme enjeu » selon l’entourage de M. Valls, avec celle des réseaux ferrés et routiers, doit notamment être abordée. 
« Aujourd’hui, on ne peut plus dire que le gouvernement se détourne de notre ville et de son territoire. J’ai senti Manuel Valls très préoccupé par le retard de développement de Marseille », assure la sénatrice socialiste Samia Ghali. En août 2013, Mme Ghali avait traité le comité interministériel Ayrault de « coquille vide ». Cette fois, comme d’autres parlementaires PS, la maire du 8e secteur a multiplié les rencontres dans les ministères pour, dit-elle, « aider le gouvernement à cibler ses financements ». Si elle « ne conn[aît] pas le montant des enveloppes » qui accompagnent les annonces de M. Valls, Mme Ghali affirme que « des engagements sont pris pour la rénovation des copropriétés dégradées, la création d’équipements sportifs et culturels, et la formation des jeunes sans emploi à travers l’implantation de deux “fabriques du numérique” au centre-ville et dans les quartiers Nord ».Arrivé jeudi soir, M. Valls a intégré à son déplacement une visite de l’usine d’Airbus Helicopters, fleuron industriel basé à Marignane, mais aussi deux rendez-vous hautement politiques. Un dîner avec les ténors socialistes, qui, à l’orée de la campagne des régionales, sont encore agités par les divisions des municipales et des départementales. Et un petit déjeuner épineux, vendredi, avec les six présidents des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) qui traînent les pieds pour se fondre dans une métropole qui regroupera 93 communes et 1,8 million d’habitants. « Nous demanderons à M. Valls quels moyens il mettra au 1er janvier 2016, a prévenu l’UMP Guy Teissier, président de Marseille-Provence Métropole. On parle de 50 millions d’euros en plus de nos budgets respectifs. Pour nous, c’est un pourboire ! »« Abandon financier programmé »Face à cette fronde qui n’en finit plus, M. Valls devrait afficher sa fermeté. Il compte sur le soutien du sénateur et maire UMP de Marseille. « Attendons de voir ce que le premier ministre va nous dire », a temporisé Jean-Claude Gaudin qui, ces derniers jours, a multiplié les contacts avec la ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu, elle aussi présente à Marseille.« On sait ce que les visites des premiers ministres apportent sur le plan électoral », a ironisé, mercredi, Christian Estrosi, en faisant allusion aux « descentes ministérielles » qui ont marqué les municipales marseillaises début 2014 sans empêcher la défaite socialiste. Le député et maire de Nice, candidat UMP à la présidence de la région PACA, a annoncé qu’en cas de victoire en décembre, il « renégocier[ait] le contrat de plan Etat-région ». Avec seize autres élus UMP provençaux, il a cosigné une lettre à M. Valls dénonçant « une concertation insuffisante » et un « abandon financier programmé » de la collectivité régionale.Gilles RofJournaliste au MondeBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme Réduire le déficit public sans entraver l’investissement des communes. Manuel Valls tente de résoudre cette équation – jusqu’ici quasi insoluble – pour sortir de sa brouille financière avec les maires, qui par ailleurs pressent le Sénat de bloquer la réforme territoriale.Le premier ministre n’a pas cherché à nier la réalité, en recevant, jeudi 28 mai, François Baroin, le patron de l’Association des maires de France (AMF) : « la préoccupation du gouvernement c’est de préserver la capacité d’investissement » des communes, a-t-il rappelé. Or, au dire du sénateur UMP de l’Aube, la décision de l’exécutif de baisser les dotations de l’Etat aux communes et aux intercommunalités – six milliards d’euros en moins entre 2015 et 2017 – se fait dans des « proportions qui ne sont ni acceptables ni tenables ».Entre 2013 et 2014, l’investissement des crédits des communes et intercommunalités a chuté de 12,4 %. Soit 4,3 milliards d’euros en moins pour l’économie. Même si les maires sont traditionnellement plus économes des deniers publics au lendemain des élections, le repli est, de fait, quasi historique. En 2008, début du mandat municipal précédent, la baisse avait été de 6,4 % par rapport à 2007.D’autant que ce recul devrait s’accentuer. Selon une étude de l’AMF auprès de 459 communes et intercommunalités, rendue publique vendredi 29 mai, les dépenses d’investissement devraient baisser de 25 % d’ici à 2017. « C’est 0,6 % de croissance, 60 000 à 80 000 emplois dans le bâtiment », a prévenu M. Baroin, jeudi sur RTL.« Déterminé à bouger »Si l’étude indique que 67 % des maires interrogés n’ont pas augmenté les impôts, en revanche, elle montre les effets du repli des dotations de l’Etat sur la qualité des services publics. L’étude de l’AMF offre un catalogue des parades trouvées par les élus : réduction des subventions aux associations, report de la mise aux normes des équipements ou de l’entretien du patrimoine, fermeture de crèches, des cantines scolaires, réduction des plages d’ouverture à certains services communaux… « Sur la réduction des services publics, on a encore un travail de pédagogie à faire auprès du gouvernement », a souligné jeudi M. Baroin. La synthèse de l'AMF« Déterminé à bouger », selon le patron de l’AMF, le chef du gouvernement a proposé l’ouverture d’un « fonds de soutien pour créer un levier d’investissement au bénéfice des communes et des intercommunalités. » Le fonds « pourrait être doté d’un milliard d’euros et nous devons réfléchir ensemble à la ressource qui l’alimenterait », a poursuivi M.Valls. « Ce fonds est très nettement insuffisant », estime Philippe Laurent, secrétaire général de l’AMF. Et de demander : « Qui finance ? Qui reçoit ? Quels critères ? Pour quels projets ? »Lire aussi :Les régions réclament les moyens de leurs ambitions économiquesL’AMF aimerait qu’il soit abondé par les crédits que l’Etat ne distribue plus sous forme de dotations. Mais le gouvernement risque de rechigner à redonner d’une main aux élus ce qu’il leur retire de l’autre. « Le dialogue va se durcir. Mais il sera maintenu », a prévenu M. Baroin. Le premier ministre a promis de revoir l’AMF fin juillet.En attendant, les maires ont un autre conflit à dénouer avec le gouvernement. Le projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) est, à leurs yeux, un texte fossoyeur de la commune. L’AMF s’est positionnée en embuscade au Sénat pour que les maires soient rétablis dans leurs prérogatives après que l’Assemblée nationale les en a privés en première lecture.« Les élus locaux n’en peuvent plus ! »Lors de la seconde lecture du projet de loi, jeudi, la majorité sénatoriale a fait voler en éclats, le seuil, rendu obligatoire par les députés en première lecture, de 20 000 habitants, pour créer une intercommunalité. « Si les communautés sont plus grandes, elles ont plus de ressources et peuvent apporter plus de services à la population » avait pourtant plaidé, jeudi, dans l’hémicycle, le secrétaire d’Etat à la réforme territoriale André Vallini.Encouragé par l’AMF, le Sénat doit aussi s’opposer au transfert obligatoire des compétences sur l’eau, l’assainissement et les déchets des communes aux intercommunalités. Il devait voter contre l’élection au suffrage universel des élus intercommunaux d’ici à 2020.Sur ces trois points, le gouvernement est toutefois résolu à rétablir la version de l’Assemblée lors de l’examen du texte en juillet. « Les élus locaux n’en peuvent plus ! Ils ont l’impression qu’on ne les respecte plus », s’est indigné, jeudi, Jean-Jacques Hyest, corapporteur du texte et sénateur (UMP) de Seine-et-Marne. Par anticipation.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous et Nicolas Chapuis Jean-Christophe Cambadélis a été élu jeudi 28 mai premier secrétaire du Parti socialiste, avec près de 70 % des voix, face à son concurrent, Christian Paul.Vous avez été élu avec un score assez large. Est-ce un soutien des militants à l’action du gouvernement ?Jean-Christophe Cambadélis : Ce résultat traduit un profond besoin de renouveau de l’offre politique et du socialisme. C’est aussi un vote de sortie de crise. Le PS était confronté depuis plusieurs mois à une tension interne, caractérisée par ce qu’on a appelé la fronde, et une crise politique externe avec le résultat des élections locales.Comment comptez-vous faire respecter par le gouvernement les engagements de votre motion ?Je n’ai pas l’habitude de me payer de mots et je fais ce que je dis, dans la confiance et le dialogue. Tout ce qui est dans la motion doit être engagé.Que va faire le PS dans les 18 mois qui restent avant la présidentielle ?Il faut changer les têtes et changer dans les têtes : il nous faudra une direction paritaire et aux couleurs de la France. Nous allons ensuite commencer un processus de rassemblement qui débutera par l’université d’été de La Rochelle en août. Nous proposerons à nos partenaires de la coorganiser. Cela s'adressera aux écologistes, aux radicaux, au MRC et aux communistes, même si je ne pense pas que ces derniers acceptent.  Puis nous créerons des collectifs départementaux pour poursuivre le débat. L’objectif est de dépasser le PS et les partis par un mouvement de la base pour faire une grande alliance populaire. Nous organiserons une convention en novembre 2016 de cette alliance populaire qui adoptera un schéma directeur, pour la prochaine présidentielle.Ce sera un programme pour le futur candidat ?Ce seront des axes programmatiques. A partir de début 2016, nous allons publier des « cahiers mensuels » de la présidentielle. Une personnalité sera à chaque fois chargée d’une grande question et nous n’éviterons aucun thème : le terrorisme, l’islam et la République, la compétitivité, l’école, le logement… Mois après mois se construira l’avis du parti sur le quinquennat à venir.Votre alliance populaire s’étend-elle aux centristes ?Si certains s’y trouvent bien, je ne vais pas les repousser à coup de pied. Mais mon objectif n’est pas celui-là. C’est de rassembler la famille progressiste. Eux se caractérisent comme centristes.Il est possible de construire un mouvement progressiste assez large. Aujourd’hui, le débat est en train de se concentrer entre les républicains conservateurs de Nicolas Sarkozy et les républicains progressistes que nous représentons. Notre modèle, c’est la modernisation économique, l’écologie sociale et la protection des minorités. C’est autour de cela que nous allons construire notre union populaire. Et nous laisserons aux républicains conservateurs leur dérive à droite, qui les amène à tutoyer le FN.Avez-vous abandonné l’idée d’une primaire à travers cette alliance populaire ?Elle ne figure pas dans la motion, mais elle reste une possibilité. Nous avons les mains libres, il y aura un conseil national à l’automne 2016 pour trancher cette décision. Nous devons nous demander ce qui est le plus efficace pour notre candidat. Est-ce de passer ou non par une primaire si c’est le président de la République qui se présente, ce que j’appelle de mes vœux ?Lire l'intégralité de l'entretien (abonnés) :Jean-Christophe Cambadélis : « Le PS assume la culture de gouvernement »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Benoît Hopquin Scène de genre politico-médiatique, jeudi 28 mai, devant la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, chargée de la presse. Branle-bas même, de par la qualité des protagonistes. Etait étudiée devant les juges la plainte de François Fillon, ancien premier ministre, contre Jean-Pierre Jouyet, actuel secrétaire général de l’Elysée, contre le journal Le Monde et lemonde.fr, contre les éditions Stock et contre deux journalistes de renom, Gérard Davet et Fabrice Lhomme. François Fillon est présent à l’audience. Jean-Pierre Jouyet est en revanche absent, même s’il va être le personnage central de débats qui dureront plus de dix heures.Lire aussi notre décryptage : Tout comprendre à l'affaire Jouyet-FillonDans un long mais indispensable préambule, la présidente de la cour, Fabienne Siredey-Garnier, tente de camper les faits ou plutôt leur impossible entrelacs. Dans un livre, « Sarko s’est tuer », puis dans une série d’articles parus en novembre 2014, les deux journalistes évoquaient un déjeuner qui s’est tenu le 24 juin, entre Jean-Pierre Jouyet et François Fillon. Les deux hommes entretenaient des relations de proximité, M. Jouyet ayant été deux ans ministre des affaires européennes dans le gouvernement Fillon. Selon les deux journalistes, au cours de ce repas, il aura été question des affaires qui commençaient à éclore autour de l’UMP, et de l’une d’entre elles, plus particulièrement : le remboursement par l’UMP des dépassements de dépenses survenues lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. La magistrate rappelle le contexte de concurrence politique entre MM. Sarkozy et Fillon au sein de l’UMP, le tohu-bohu que provoqua la révélation du contenu de cette rencontre Fillon-Jouyet, le sentiment que l’ancien premier ministre tentait d’enfoncer son rival, le trahissait même.Fillon dénonce une « farce »Mme Siredey-Garnier lit ensuite le décryptage des dix minutes de conversation enregistrée par les deux journalistes lors de leur rencontre avec M. Jouyet, le 20 septembre 2014. Sans fioritures ni précautions oratoires, Jean-Pierre Jouyet y affirme que François Fillon lui aurait demandé de faire accélérer les procédures contre Nicolas Sarkozy, de « taper vite », de lui « casser les pattes » alors qu’était annoncé le retour de l’ancien président de la République dans la vie politique. La présidente évoque les démentis formels de M. Fillon qui ont suivi, les revirements de M. Jouyet qui dément à demi-mot puis confirme à demi-mot les propos. Elle tente de résumer les divergences entre les versions de cet épisode. En fait, elles différent en tout. Il n’est qu’une chose reconnue par tous : le déjeuner a bien eu lieu.Pendant cet exposé, François Fillon est resté marmoréen, le menton légèrement relevé, les joues parfois traversé de rougeurs agacées. Puis il prend la parole et lit une déclaration écrite sur une feuille blanche qu’il tient d’une main tremblante d’émotion. Il rappelle que c’est la première fois qu’il s’exprime ainsi, à la barre d’un prétoire. « Je ne peux supporter la manœuvre visant à salir mon honneur dont je suis victime. Je n’accepte pas une telle salissure ». Il réfute « l’attitude abjecte » qui lui a été prêtée. Il donne en gage « toute sa vie politique » : « Je n’ai jamais été mêlé à une affaire. Je n’ai jamais fait pression ou tenté de faire pression sur l’appareil judiciaire. Jamais je n’aurais pu solliciter une intervention contre le président de la République que j’ai accepté de servir malgré nos différences ». Il dénonce ensuite une « farce » : « J’aurais été remettre mon destin et mon honneur dans les mains de mes adversaires politiques ». Et de conclure : « Je n’accepte pas la victoire du mensonge et du calcul ».Après ce préambule, interrogé, relancé par la présidente sur les propos qui lui sont prêtés dans les enregistrements de Jean-Pierre Jouyet, François Fillon n’a qu’une réponse : « Ils sont inventés », trois fois il le répète. Il insiste : « Je n’ai jamais évoqué les affaires en cours dans ma famille politique ». Avant enfin de livrer le fond de sa pensée. « Je ne peux pas ne pas y voir le fait qu’il [Jean-Pierre Jouyet] était en service commandé. Ce n’est pas quelqu’un de maladroit ou qui n’aurait pas réfléchi à ce qu’il faisait ». Il se montre plus direct encore en évoquant « une affaire d’Etat », « une opération montée avec deux objectifs : me décrédibiliser et semer la zizanie dans ma famille politique ». La ligne de François Fillon et de ses avocats est tracée pour la journée, celle du complot visant à le détruire politiquement.« Les personnalités publiques doivent assumer leurs propos »Il y avait un troisième protagoniste du déjeuner : Antoine Gosset-Grainville, qui joua les intermédiaires entre les deux hommes, organisa la rencontre, fort de ses bonnes relations avec l’un et l’autre. Le voilà justement qui est appelé à la barre comme témoin, celui qui paya l’addition de ce déjeuner chez Ledoyen. La voix est suave, les mots pesés au trébuchet mais catégoriques. « Aucun des propos que vous évoquez n’ont été tenus ». Le repas n’a porté que sur l’Europe, sur l’éventualité d’une candidature de Fillon à la tête d’une instance européenne : la rencontre devait sonder l’attitude qu’aurait l’Elysée dans une telle hypothèse.Les avocats de la défense lui font remarquer qu’à d’autres moments, il a affirmé qu’il n’y avait pas d’ordre du jour. Il s’enferre un peu, revient à l’essentiel : « le sujet des affaires n’a pas été évoqué », insiste-t-il encore, une fois, deux fois, trois fois. Plus hésitantes sont ses réponses quand on lui demande pourquoi Jean-Pierre Jouyet aurait affabulé devant les journalistes. « Il invente ? », insiste deux fois la présidente. Chaque fois, le témoin use de périphrases pour ne pas répondre. « Mensonge par omission », conclut un des avocats des journalistes, François Saint-Pierre. « Cela ne correspond pas à ce qui a été dit au déjeuner », dit une dernière fois le témoin avant de se retirer.L’audience tourne alors à une longue bataille de dates, calendrier contre calendrier. François Fillon assure n’avoir connu l’existence d’un risque pénal, lié au remboursement par l’UMP de dépenses qui incombaient au candidat Sarkozy, qu’après le déjeuner du 24 juin. Comment, alors, aurait-il pu en parler à ce déjeuner ? Les journalistes et leurs avocats tentent de démontrer que les menaces pénales étaient connues à l’UMP dès le 20 juin, donc avant le fameux déjeuner.Rappelés à la barre, les deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, nommés interlocuteur 1 et interlocuteur 3 sur les transcriptions du 20 septembre, défendent le sérieux de leur travail journalistique. Le matin, ils avaient déjà expliqué avoir vérifié l’information, multiplié les sources, quatre selon leur décompte, à l’UMP ou à l’Elysée. Ils ont par ailleurs envoyé à François Fillon des SMS, cinq au total, demandant des entretiens qu’ils n’eurent jamais. Ces SMS évoquant les affaires financières n’étaient pas assez explicites, ont rétorqué les avocats de la partie civile et François Fillon. « S’ils m’avaient précisé le sujet, j’aurais accepté. A aucun moment, les auteurs de ce livre m’ont contacté sur le déjeuner et les propos que j’y ai tenus ».Gérard Davet et Fabrice Lhomme se défendent d’avoir brisé le off et fait état d’une conversation qui n’avait vocation à être publiée, comme le leur a reproché Jean Veil, avocat de M. Jouyet. Ils détaillent les conditions de l’entretien, le 20 septembre, estimant notamment que la présence de deux téléphones en mode enregistreur ne pouvait être ignorée de leur interlocuteur. Ils expliquent comment cet entretien était passé par l’intermédiaire tout ce qu’il y a de plus officiel du service de presse. Les deux journalistes ont ensuite rappelé M. Jouyet pour les prévenir de la parution de cette histoire de déjeuner dans le livre, sans que M. Jouyet ne trouve à redire. « Les personnalités publiques doivent assumer leurs propos. Je n’ai aucun regret », estime Fabrice Lhomme, ajoutant : « Je n’ai jamais violé de off ». « On a avancé en toute transparence », assure Gérard Davet.Lire aussi l'analyse (en édition abonnés) :Jean-Pierre Jouyet, l’ami qui parle tropJugement mis en délibéré au 9 juilletPuis sont enfin diffusées dans la salle les quelque dix minutes de la conversation entre M. Jouyet et les deux journalistes, largement à bâtons rompus. François Fillon écoute les propos du secrétaire général. Qu’a-t-il pu penser à cet instant, en entendant crûment Jean-Pierre Jouyet, un homme en qui il avait confiance, un ami sans doute, parler aussi crûment d’un rendez-vous censé être discret, voire secret ? M. Fillon rejoint-il à cet instant les pensées de son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, qui n’a pas hésité à comparer ce qu’il a entendu aux délateurs des années noires. « C’est glaçant », a estimé l’avocat. Pour ce dernier, il n’y a qu’une hypothèse plausible : « C’est une manipulation politique. On met le cataclysme à l’UMP. Ce qui n’était pas prévu, c’est que MM Davet et Lhomme décident de fracasser leurs sources ». « C’est une affaire d’Etat », poursuit-il, en donnant le nom de l’instigateur supposé : François Hollande. Puis Orly Rezlan, également avocate de M. Fillon, a attaqué le travail des journalistes du Monde, dénoncé leur « recherche du sensationnel ». « Ils n’ont réalisé aucune enquête », a-t-elle insisté. Plus tard : « Ils ont exécuté François Fillon avec une insoutenable légèreté ».La procureure Annabelle Philippe n’a retiré des débats qu’une seule certitude : « On ne sait pas ce qui s’est passé lors de ce déjeuner et on ne le saura jamais ». A ses yeux, même l’enregistrement fourni ne permet pas de savoir formellement ce qui s’est dit entre les deux hommes. Cela reste et restera parole contre parole. « J’ai du mal à qualifier l’enquête [des deux journalistes] de très sérieuse au regard des exigences de la jurisprudence », assure-t-elle. Mais la procureure estime que l’intérêt général de leur travail est évident tout comme leur bonne foi. Elle a donc requis « de ne pas retenir de responsabilités » pénales contre eux et contre Jean-Pierre Jouyet. Jean Veil, très discret toute la journée, a plaidé « la naïveté, la franchise et la transparence » de ce dernier. Appelé comme complice de la diffamation, il serait plutôt, aux yeux de son conseil, victime du « harcèlement et de la légèreté des journalistes », le plaçant « dans une situation extraordinairement déplaisante ».Premier défendeur des journalistes, Christophe Bigot a estimé que ceux-ci n’ont pas diffamé. Ils n’ont fait que décrire les mœurs politiques, telles qu’on les connaît. « François Fillon vient chercher un brevet de vertu devant la cour ». Marie Burguburu est allée plus loin dans cette démonstration. « Il n’y a procès que parce que les faits sont vrais et révélés de manière précise ». Pour l’avocate, François Fillon ne pouvait que réagir à ce dévoilement cru des manières politiques. « Politiquement, il était en danger. » François Saint-Pierre a enfoncé le clou. « S’il a voulu ce procès, c’est pour se justifier vis-à-vis des siens. C’était le moyen nécessaire pour lui de répondre aux accusations de son propre parti ». Mais, à ce moment, François Fillon a déjà quitté la salle. Le jugement a été mis en délibéré jusqu’au 9 juillet.Lire notre enquête : Fillon a sollicité l'Elysée pour accélérer les poursuites judiciaires contre SarkozyBenoît HopquinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Une victoire sans fanfare. Jean-Christophe Cambadélis a été élu jeudi 28 mai premier secrétaire du Parti socialiste. L’annonce a été faite par Christophe Borgel, le responsable des élections au siège du PS à Paris, dans un silence de cathédrale, seulement troublé par les quelques journalistes présents.Lire :Les trois défis de Cambadélis pour être conforté à la tête du PSAvec plus de 70 % des voix, le patron de la motion A, soutenue par le gouvernement, devance Christian Paul premier signataire de la motion des frondeurs. Le vote dépourvu de suspense n’a pas déplacé les foules. A peine 60 000 militants socialistes se sont déplacés aux urnes. La participation a logiquement chuté entre les deux tours, passant de 55 % à 50 %. La motion A de M. Cambadélis avait recueilli 60 % des votes lors du premier tour jeudi 21 mai, devant la motion B de M. Paul (29 %).Cambadélis, premier des socialistesSolférino s’est mis au diapason de cette drôle d’intronisation. Aucune célébration n’a été organisée au siège du parti. Aucun militant n’était présent et peu de responsables avaient fait le déplacement. Mis à part quelques applaudissements pour saluer l’annonce de la victoire de M. Cambadélis dans la salle où sont collectés les résultats, le siège du PS a accueilli la nouvelle dans une forme de torpeur.M. Cambadélis réalise enfin son rêve de toujours : être adoubé par les adhérents socialistes au poste de premier secrétaire. Il occupait le siège depuis sa désignation en conseil national en avril 2014, mais sans avoir reçu l’onction des militants. Il doit désormais composer sa future direction. Elle sera « paritaire et à l’image de la société », affirme-t-il. Il a déjà proposé à la motion C (1,5 % des voix) et à la motion D (9,5 %) d’intégrer le secrétariat national, le gouvernement du parti.Avec la motion B, celle des frondeurs, le rassemblement s’annonce plus complexe. D’après M. Cambadélis, ces derniers ne sont pas « mûrs » pour accepter de participer à la direction. En signe de rassemblement, le premier secrétaire souhaiterait les associer à la rédaction d’une adresse aux Français, lors du congrès du PS à Poitiers du 5 au 7 juin. Mais Christian Paul voudrait de son côté que ce message soit également envoyé au gouvernement, ce que refuse la majorité.Lire aussi :Malgré la défaite, les frondeurs du PS ne désarment pas« Le Parti socialiste a tourné la page de ses divisions »Le député de la Nièvre, qui s’est adressé à la presse dans la cour pavée de Solférino jeudi soir, est le grand perdant de la soirée. Il ne progresse pas en terme de score pour le poste de premier secrétaire par rapport au vote sur les motions de la semaine précédente. Cela signifie qu’il a échoué à amplifier le score de sa motion au premier tour (29 %) sur son nom les militants qui avaient voté pour la motion C ou D.S’il a reconnu sa défaite et a salué dans bureau le nouveau premier secrétaire, M. Paul a cependant estimé que le vote des militants avait exprimé un désir « d’inflexion de la politique du gouvernement » : « Nous prendrons toute notre place dans l’action quotidienne du PS, conscients que les propositions de réformes que nous défendons pour les deux années à venir sont partagées par la majorité des socialistes. »De son côté, Christophe Borgel, proche de M. Cambadélis savourait la victoire, synonyme pour lui de la fin de la fronde au Parlement et des contestations internes : « Le Parti socialiste a tourné la page de ses divisions, pour s’engager dans la bataille de la réussite du quinquennat. »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis Sauf surprise de taille, Jean-Christophe Cambadélis devrait être élu premier secrétaire par les adhérents du Parti socialiste à l’issue du scrutin qui se déroule jeudi 28 mai de 17 heures à 22 heures. La semaine dernière, la motion A, dont il est le premier signataire, et qui a reçu le soutien du gouvernement, avait récolté 60 % des suffrages au premier tour.La motion B, des « frondeurs », avait réalisé 29 %. Son premier signataire, Christian Paul, se présente face à M. Cambadélis pour le poste de premier secrétaire, mais il a peu de chance de renverser la tendance. D’autant plus qu’une majorité des responsables des motions C (1,5 %) et D (9,5 %) a exprimé son intention de voter en faveur de l’actuel premier secrétaire.Lire aussi :Congrès du PS : un nouveau ralliement pour CambadélisDéjà en poste depuis un an, M. Cambadélis n’avait pas encore été adoubé par un vote militant et n’avait été désigné que par le conseil national du parti pour remplacer Harlem Désir, entré au gouvernement, en avril 2014.La participation, principal enjeuLors du vote sur les motions, le 21 mai, qui détermine la composition des instances du Parti socialiste, à peine plus de 70 000 militants se sont mobilisés. Si Solférino s’est félicité du score en pourcentage (54,52 %), équivalent à celui du congrès de Toulouse, en 2012, cette communication ne masque pas la faiblesse des effectifs du PS. Depuis l’élection de François Hollande, quelque 40 000 militants ont déserté le parti. Il ne reste plus que 130 000 adhérents au sein de la formation. Et encore, ils sont loin d’être tous à jour de leur cotisation.Avec un deuxième tour joué d’avance, la direction craint un effondrement de la participation, qui nuirait à l’image d’un premier secrétaire élu par un corps électoral décimé. Au premier tour, la motion A a été choisie par moins de 40 000 votants. La motion B n’a elle été approuvée que par 18 000 adhérents.Lire aussi :Malgré la défaite, les frondeurs du PS ne désarment pasPour comparaison, la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR) enregistre pour sa part un peu plus de 30 000 adhérents, qui comptent eux-mêmes presque autant de collaborateurs. Un public dont on peut légitimement penser qu’il a été très mobilisé pour le vote. De quoi renforcer l’image d’un parti qui se recroqueville sur ses élus et qui s’éloigne de sa base militante.Les tractations commencentPour Jean-Christophe Cambadélis, le travail commence réellement au lendemain de ce vote. Le premier secrétaire doit former les instances dirigeantes du parti. Le conseil national (le parlement du parti) et le bureau national (organe de direction) sont composés au prorata du score du premier tour. Chaque motion, qui est en général une alliance de différents courants, doit décider en son sein qui la représentera dans ces instances. Les tractations ont donc déjà commencé. M. Cambadélis qui a réuni sur sa motion des proches de François Hollande, Martine Aubry, Manuel Valls, Ségolène Royal ou encore Gérard Collomb, devra faire des arbitrages.Il devra ensuite composer son secrétariat national (le gouvernement du parti), auquel participent les seuls membres de sa majorité. Là encore, le premier secrétaire devra trancher entre la nécessité de renouvellement de son équipe et les exigences de chaque courant. Toutes ces décisions seront entérinées lors du congrès lui-même, qui se déroulera à Poitiers du 5 au 7 juin.Le troisième tour en ligne de mireAu-delà du vote du 29 mai, une partie des militants du PS a déjà la tête au scrutin… du 11 juin. Ce jour-là, les premiers secrétaires fédéraux (les responsables départementaux) seront élus. Les rapports de force au sein du Parti socialiste se mesurent principalement au nombre de départements détenus par chaque courant.Les fédérations ont ensuite le pouvoir de désigner leurs candidats pour les élections locales. Les nouveaux équilibres au sein du PS pourraient donc se refléter dès l’automne, lors de la constitution des listes pour les élections régionales.Lire aussi :La campagne de 2017 est lancéeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.05.2015 à 12h42 • Mis à jour le28.05.2015 à 16h46 | Catherine Pacary Tous les matchs de Roland-Garros ne se jouent pas sur terre battue. Jeudi matin, une partie très disputée avait lieu au Conseil de Paris. Et cette rencontre interminable oppose une fois encore les tenants des deux projets d’extension du site sportif de l’Ouest parisien. Un agrandissement indispensable si l’on veut que Roland-Garros, arrivé à saturation, conserve son rang dans le tournoi du Grand Chelem et ne soit pas délaissé au profit de sites plus exotiques, mieux équipés et mieux payés. Une nécessité actée en 2011. Mais depuis, deux projets s’opposent.Le premier, présenté par la Fédération française de tennis (FFT) et soutenu par la maire de Paris, Anne Hidalgo, utilise les jardins des serres d’Auteuil pour y bâtir un court de 5 000 places, à demi enterré et entouré de nouvelles serres, en lieu et place des actuelles serres techniques. Les grandes serres classées de Formigé ne seraient pas touchées et la destruction du court numéro un permettrait une meilleure gestion du flux des spectateurs. Coût du projet : quelque 400 millions d’euros, entièrement financés par la FFT.Le Conseil de Paris a adopté à une courte majorité jeudi deux vœux des écologistes demandant au gouvernement, contre l’avis de la mairie, de temporiser sur ce projet d’extension Roland-Garros. Un vote qui n’a pas vraiment satisfait la maire de Paris. « Le projet de la FFT est le meilleur, car il apporte des solutions aux problèmes d’espace et de gestion des flux qui mettent en danger la pérennité même du tournoi de Roland-Garros », a tranché jeudi Anne Hidalgo, qui a hâte de terminer le point. Il est important d’affirmer aujourd’hui, après un très long processus de travail et de concertation, que le nouveau stade Roland Garros, “c’est parti !” Une impartialité mise en douteUtiliser les jardins des serres d’Auteuil, détruire les serres techniques… autant d’éléments jugés inacceptables par les associations de défense de l’environnement et des monuments historiques. Leur projet alternatif propose de couvrir en partie l’autoroute A13 qui longe le site pour y installer des courts d’entraînement. Le court numéro un ne serait pas détruit mais agrandi. Avantage : les jardins des serres seraient préservés. Inconvénient : un surcoût de 80 millions d’euros, selon le rapport commandé en février par la ministre de l’écologie au cabinet Egis et remis le 18 mai à la Mairie de Paris. « Quatre-vingts millions ?, réagit Yves Contassot, conseiller de Paris EELV. Moins de 10 millions, dit-il au Monde. Et je le démontrerai demain. »Le groupe écologique a en effet déposé un vœu, débattu ce 28 mai au Conseil de Paris. Il demande que « la ministre en charge des sites [refuse] toute autorisation de travaux » tant qu’une étude complémentaire « indépendante » n’aura pas été réalisée – rien ne peut se faire sans l’accord des ministères de la culture et de l’écologie. Il met en doute en effet l’impartialité du cabinet Egis, payé par la FFT, mais également lié à l’architecte du court des Serres, Marc Mimram, dans une autre réalisation, celle de la gare TGV de Montpellier, comme le montre le site d’Egis. L’architecte Marc Mimram est, par ailleurs, jusqu’ici plutôt connu pour ses réalisations de ponts, parmi lesquels l’ex-passerelle Solferino rebaptisée Léopold-Sédar-Senghor, inaugurée le 14 décembre 1999 puis fermée au public moins de huit jours après car jugée trop glissante. Elle n’a rouvert que le 20 novembre 2000, après l’ajout de quatre amortisseurs et de bandes antidérapantes, pour un surcoût de 6 millions de francs. Un pont dont Marc Mimram est néanmoins très fier.« Roland-Garros, c’est parti ! »En face, la Mairie de Paris met la pression : « Il y a eu un énième rapport, un énième avis sur la question de la couverture du périphérique, qui montre que c’est extrêmement cher. Si les opposants ont de l’argent à dépenser, qu’ils le disent, qu’ils le mettent sur la table. En ce qui concerne la Ville, ce n’est plus un sujet sur lequel on va continuer à creuser. Roland-Garros, c’est parti ! », explique Anne Hidalgo. La Ville interpelle désormais directement le gouvernement et son premier ministre, Manuel Valls – qu’elle sait plus favorable au projet de la FFT que Ségolène Royal. La Mairie de Paris avait, par ailleurs, organisé prestement, jeudi 21 mai, une visite guidée des jardins des serres d’Auteuil pour la presse. Parallèlement, dans la presse, sur les murs, le long de l’enceinte du site, le « nouveau Roland-Garros » s’affiche aux yeux de tous comme un futur certain.Lire aussi :Extension de Roland-Garros : la Ville de Paris veut en finir« L’adversaire » ne s’en émeut pas outre mesure. « Tout cela va se faire tranquillement », assure Yves Contassot, persuadé de rallier, jeudi, les votes UMP et centristes. Il ne manque pas d’arguments. Les auteurs de l’étude Egis et leurs conclusions reconnaîtraient ainsi que « le projet associatif répondait aux fonctionnalités demandées par la FFT », et que « les deux projets n’avaient aucune incidence sur l’éventuel déroulement des Jeux olympiques sur le site » en 2024. Deux points souvent avancés par la Ville.La FFT ne cache pas son impatience. « Il y a un moment où les gens doivent prendre leur décision », tranche Gilles Jourdan, responsable du projet de la Fédération. Au gouvernement de jouer.Catherine PacaryJournaliste au Monde 28.05.2015 à 06h50 • Mis à jour le28.05.2015 à 14h51 | Alexandre Lemarié et Matthieu Goar « La stratégie est la réalisation pratique d’une vision », aime répéter Nicolas Sarkozy à ses visiteurs. Après avoir fait campagne à l’automne 2014 sur la nécessaire fin de l’UMP, une marque trop ternie par les affaires, l’ancien chef de l’État va donc passer à la concrétisation de sa « vision ». Ces travaux pratiques vont durer trois jours, de jeudi à samedi soir. En 72 heures, l’UMP, fondée en 2002 pour réunir les familles de la droite, doit disparaître. Et laisser la place à la formation Les Républicains, une machine de reconquête de l’Elysée dédiée à l’ancien président. Cette rénovation va se dérouler en deux temps : un vote interne puis un congrès de refondation.Lire aussi :De quoi « Les Républicains » est-il le nom ?La parole aux militantsSix mois après l’élection à la présidence du parti, les 213 030 adhérents de l’UMP à jour de cotisation sont donc une nouvelle fois invités à voter. Le scrutin électronique s’ouvre jeudi à 8 heures pour se clore vendredi à 18 heures. Ils devront répondre à trois questions : la première sur le changement de nom, la deuxième sur les nouveaux statuts enfin la troisième sur la nouvelle composition du bureau politique, l’instance de décision du parti.Les résultats de la première interrogation (« Approuvez-vous « Les Républicains » comme dénomination de notre mouvement ? ») seront observés à la loupe car ils diront à quel point le cœur du parti est toujours prêt à suivre comme un seul homme l’ancien retraité de la politique. Car le sujet est sensible. Dans un sondage Odoxa pour iTélé publié mi-avril, 57 % des sympathisants de droite disaient préférer l’appellation « UMP » à « Les Républicains ».Conscient du conservatisme de certains militants, l’ancien chef de l’État se serait bien passé de les consulter sur ce sujet. Mais les partisans d’Alain Juppé ont plaidé pour que ce vote ait lieu sans faire franchement campagne contre le nouveau nom – le maire de Bordeaux l’a même approuvé lors du bureau politique du 5 mai. M. Sarkozy s’est donc résigné à cette solution et il est maintenant persuadé que la base va le suivre.La polémique autour du nouveau nom et l’action en justice d’un collectif appuyé par des formations de gauche ont, selon lui, mobilisé les militants. « Comment la gauche a-t-elle pu m’aider de cette façon ? Franchement, je les remercie du cadeau car tout ça m’a aidé à installer le nom beaucoup plus rapidement que prévu », analyse en privé l’ancien chef de l’État. « La consultation des militants sur le nom est un risque à la base pour Nicolas Sarkozy. Mais, il y a maintenant un engouement et cela devrait passer car la décision de justice nous sert », surenchérit Pierre Charon, sénateur de Paris et proche ami du président de l’UMP. Nul doute qu’une approbation faible serait immédiatement perçue par ses rivaux comme un échec.Lire aussi :La justice autorise l’UMP à se rebaptiser « Les Républicains »La messe de baptêmeLes résultats de ce scrutin ne seront dévoilés que samedi, lors du congrès de refondation. Cette messe de baptême se tiendra au Paris Event Center, près de la porte de La Villette à Paris. A la tête d’un parti endetté de 69,3 millions d’euros depuis le non-remboursement des comptes de la campagne présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy a dû résoudre une équation compliquée : comment créer l’événement sans dépenser des millions d’euros ? Cette fois-ci, le budget est restreint à 550 000 euros, loin des 6 à 8 millions d’euros qui avaient été déboursés lors de son intronisation à la tête de l’UMP en 2004, au Bourget. Cette fois-ci, pas d’intermédiaire, comme Bygmalion et une salle restreinte qui a obligé le parti à installer une tente à l’extérieur. Certains des 20 000 adhérents prévus seront d’ailleurs mis à contribution pour assurer la sécurité ou orienter la foule, assure Daniel Fasquelle, le trésorier de l’UMP.Malgré cette cure d’austérité, Nicolas Sarkozy a en revanche dû gérer l’abondance de personnalités qui souhaitaient s’exprimer. De 10 heures jusqu’à 15 heures une cinquantaine d’intervenants prendront la parole soit du pupitre, soit de la salle. Avec quelques petites surprises au programme. Angela Merkel fera une intervention dans un message vidéo. Et des anciennes gloires, comme Charles Pasqua ou Bernadette Chirac, sont également prévues au programme pour montrer la « filiation » entre le RPR, l’UMP et Les Républicains. Le prédécesseur de M. Sarkozy, Jean-François Copé, sera présent mais a refusé d’intervenir. Côté « people », la navigatrice Maud Fontenoy et la joueuse de tennis Marion Bartoli sont annoncées.Au-delà d’un simple « rassemblement sans paillette et tourné vers les militants », selon les éléments de langage sarkozystes, ce congrès sera aussi un bal des ego. A dix-huit mois de la primaire, les grands ténors prendront la parole à la fin de chacune des neuf séquences thématiques. Pour les candidats déclarés, Alain Juppé, François Fillon et Xavier Bertrand ou pour les prétendants comme Bruno Le Maire, il s’agira de marquer sa différence sans brusquer la base des militants acquis à la cause de Nicolas Sarkozy. Le 7 février, lors du conseil national de l’UMP, le maire de Bordeaux s’était fait huer en évoquant l’alliance nécessaire avec le centre. Pour les rivaux de l’ancien président qui conclura la journée lors d’un discours consacré à la défense de la République, cette journée de samedi consacrée à la nouvelle œuvre sarkozyste est un très mauvais moment à passer. « Il a la machine entre ses mains, il maîtrise les investitures, il est forcément le mieux placé même s’il n’a pas d’idées. Mais il reste beaucoup de temps avant la primaire », rappelle le proche d’un candidat.Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 27.05.2015 à 19h41 • Mis à jour le27.05.2015 à 22h26 | David Revault d'Allonnes « Entre ici », avait lancé en 1964 André Malraux, dans un discours demeuré illustre, en accueillant au Panthéon Jean Moulin et son « terrible cortège ». « Prenez place », a conclu plus d'un demi-siècle plus tard François Hollande, mercredi 27 mai, après que les quatre cercueils symbolisant Pierre Brossolette, Germaine Tillion, Geneviève De Gaulle-Anthonioz et Jean Zay ont été disposés sur leurs catafalques, en bas des marches du temple laïque de la République. « Prenez place. Ici, c'est la vôtre », a réitéré le président, en conclusion d'un discours de panthéonisation consacré, bien sûr, à « l'esprit de résistance ».« Aujourd'hui, la France a rendez-vous avec le meilleur d'elle-même », avait attaqué François Hollande, qui avait un peu plus tôt remonté à pied une partie de la rue Soufflot, sur les traces de François Mitterrand, avant que les cercueils des panthéonisés, dix minutes plus tard, n'empruntent le même chemin. Juché sur une tribune installée au pied des marches, le président n'a cessé d'opérer des va-et-vient entre passé et présent, entre histoire et politique, se fondant sur le parcours hors du commun de « deux femmes rescapées de l'enfer des camps et deux hommes disparus atrocement dans les derniers jours de l'occupation ». Quatre panthéonisés qui « ont valeur d'exemple. Il nous appartient de les suivre », a-t-il lancé.Lire aussi :Quatre héros de la Résistance font leur entrée au PanthéonLe chef de l'Etat l'a explicitement affirmé : « L'histoire n'est pas une nostalgie, elle est ce que nous en ferons. » C'est pourquoi la dialectique entre les parcours des quatre personnalités par lui choisies et les combats politiques du moment a été, dans le propos présidentiel, récurrente. Ainsi lorsqu'il a retracé la vie de Pierre Brossolette, partisan d'« une République moderne, généreuse, ouverte, exigeante. La tâche n'est pas finie. Nous devons la mener jusqu’au bout », a-t-il estimé, brandissant la nécessité de « réformer pour ne rien refermer, pour progresser, pour avancer, pour transformer ».L'esprit du 11 janvierMême lien entre mémoire et devoir quand il évoque le cas de Germaine Tillion. Evoquant l'obsession de l'ethnologue pour « l'humanité oubliée », il a estimé « qu'aujourd'hui Germaine Tillion serait dans les camps de réfugiés qui attendent en Syrie et Irak » ou « s'inquiéterait du sort des migrants en Méditerranée ». De même a-t-il évoqué Jean Zay, victime de la « haine du juif, du protestant, de la Ligue des droits de l'homme, de la démocratie. [...] Soixante-dix ans après, ces haines reviennent, avec d'autres figures, dans d'autres circonstances, mais toujours avec les mêmes mots et les mêmes intentions. Elles frappent des innocents, des journalistes, des juifs, des policiers. »Brandissant à nouveau l'esprit du 11 janvier, il a ainsi salué les Français « qui n 'ont jamais peur de défendre la liberté. Tous n'étaient pas là ce jour-là. Mais la marche était pour tous », a-t-il assuré, fustigeant « l'indifférence face au fanatisme, à l'antisémitisme, au racisme » et estimant que « chaque génération a un devoir de vigilance [...]. Chaque individu a le choix d'agir. Tout commence par un choix. » Se dresser, donc, « pour que l'intolérable ne soit pas toléré ». « Ne pas plier, ne pas se replier et lutter » : telle est la « leçon » que le président entendait retenir de cette entrée en force de la Résistance au Panthéon, où elle rejoint le fondateur du Conseil national de la Résistance.Lire aussi :Six questions sur les « grands hommes » du Panthéon« L'histoire, bien davantage qu'un patrimoine à entretenir, nous transmet l'éminente responsabilité d'être à la hauteur du passé, des défis d'aujourd'hui et de demain », entendait marteler M. Hollande. Après une Marseillaise et un Chant des partisans, le président, en un cérémonial fort bien réglé, a suivi les cercueils à l'intérieur du Panthéon, y prenant la tête du cortège des familles. Puis il s'est offert quelques instants de discussion avec les collégiens présents sur les marches, quelques photos et enfin attardé pour un long bain de foule rue Soufflot.Lire aussi :Dans la foule autour du Panthéon, émotion et frustrationDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.05.2015 à 14h07 • Mis à jour le28.05.2015 à 11h40 | Jérôme Gautheret Sur le trottoir de l’avenue Foch, devant le siège parisien de la Gestapo, un homme au corps disloqué agonise. Quelques instants plus tôt, il a échappé à la surveillance de ses geôliers, qui le détenaient dans une chambre de bonne. En passant par une lucarne, malgré ses blessures aux mains, il est parvenu à gagner un balcon, avant de se jeter dans le vide. Le prisonnier, torturé depuis trois jours, s’est défenestré plutôt que de livrer ses secrets. Il mourra quelques heures plus tard à l’hôpital de la Pitié, sans avoir parlé. Ainsi périt Pierre Brossolette, martyr de la résistance, le 22 mars 1944. Il avait 40 ans.Né dans une famille d’enseignants, à Paris, le 25 juin 1903, Brossolette se révèle vite d’une intelligence indomptable, hors norme. Premier au concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, deuxième à l’agrégation d’histoire, il renonce à la voie de l’enseignement et de la recherche qui lui tend les bras, pour se lancer dans la politique et le journalisme. Il se spécialise vite dans les questions internationales. Comme beaucoup d’intellectuels de sa génération, trop jeunes pour avoir vécu l’épreuve du feu mais assez âgés pour être marqués à vie par l’horreur du premier conflit mondial, il s’enthousiasme pour les idées européennes d’Aristide Briand, le rapprochement avec l’Allemagne et la création de la Société des nations, en 1919.A partir de 1926, il livre ses analyses à de nombreux organes de la presse non communiste : Excelsior, Marianne, L’Europe nouvelle, Notre temps, puis Le Populaire, à partir de la fin 1938. Sur le plan politique, il milite à la Ligue des droits de l’homme et à la Ligue contre l’antisémitisme. Après une période de compagnonnage avec ceux que l’on surnomme alors les « Jeunes Turcs », l’aile gauche du Parti radical, il rejoint la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) en 1930. De 1932 à 1939, et malgré deux revers électoraux, en 1934 et 1936, il dirige la fédération socialiste de l’Aube.Malgré son hostilité de la première heure au fascisme et au nazisme, il lui faudra une dizaine d’années pour renoncer à son pacifisme viscéral. « La montée des périls » – pour reprendre le titre d’un article qu’il publie dans L’Europe nouvelle en novembre 1937 – le conduit à opter pour une position plus intransigeante. Antimunichois, révulsé par l’absence de soutien des démocraties à la République espagnole en guerre contre les nationalistes du général Franco, Pierre Brossolette plaide pour une alliance de revers avec Moscou, malgré son anticommunisme. Appelé sous les drapeaux à la fin du mois d’août 1939, en qualité de lieutenant de réserve, il s’engage sans états d’âme.La débâcle du printemps 1940 le laisse anéanti. Continuer à écrire, pour lui, est inenvisageable. Quant à la voie de l’enseignement, elle lui est interdite, en raison de ses engagements passés. Avec sa femme Gilberte, il décide d’ouvrir une librairie à Paris, rue de la Pompe, dans le 16e arrondissement. C’est là, aux premiers jours de 1941, que l’écrivain Jean Cassou lui propose de s’engager dans le réseau dit « du Musée de l’homme ». Ce premier groupe est vite démantelé. Après des contacts avec divers mouvements de la zone Nord, il rejoint le réseau Confrérie Notre-Dame, dirigée par le colonel Rémy, pour qui il écrit plusieurs rapports envoyés à la France libre qui lui valent d’être appelé à Londres en avril 1942. En octobre, il est propulsé au rang d’adjoint de Passy, le dirigeant du Bureau central de renseignement et d’action.De Gaulle mis en gardeMais son ascension, et certaines de ses initiatives, lui valent bientôt de solides inimitiés. Ainsi, plusieurs de ses amis socialistes s’offusquent de le voir recruter, lors de la première de ses trois missions clandestines en France, Charles Vallin, ancien numéro 2 du très nationaliste Parti social français, fondé par le colonel de La Rocque. Plus grave, lors de sa deuxième mission (janvier-avril 1943), il choisit d’ignorer la consigne de former un Conseil de la Résistance unique rassemblant, outre les mouvements de résistance, les syndicats et les partis politiques, qu’il juge discrédités.Au début de 1943, cette hostilité ouverte au régime des partis contrarie les plans de De Gaulle. Le général cherche à rassurer les alliés américains et britanniques, qui doutent de ses opinions démocratiques. La ligne défendue par Jean Moulin triomphe. Brossolette, qui avait osé mettre en garde le général contre ses tendances autoritaires, dès novembre 1942 (« Il entre dans votre système de nier la critique, d’en nier la valeur, d’en nier la réalité même »), est marginalisé.Après l’arrestation de Jean Moulin, en juin 1943, De Gaulle lui refuse la direction du Conseil national de la résistance. Il lui permet tout de même de retourner en France à l’automne 1943, pour aider à l’installation du successeur désigné, Emile Bollaert. Sur place, ses initiatives achèveront d’irriter les autorités de la France libre. Rappelé à Londres, il échoue par trois fois à prendre la mer. La troisième tentative, dans la nuit du 2 au 3 février 1944, se solde par un naufrage. Bollaert et lui sont arrêtés à la suite d’un contrôle de routine. Brossolette n’est identifié que le 16 mars, trahi, selon la légende, par la mèche barrant son front, qui aurait retrouvé en prison, faute de teinture, sa blancheur d’origine. Trois jours plus tard, il est envoyé à Paris. C’est là qu’il connaîtra son dernier supplice.Jérôme GautheretJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Catherine Simon « Ce qui m’a rendu lucide, c’est l’ethnographie », disait Germaine Tillion quelques années avant sa mort en 2008, à l’âge de 100 ans. C’est à Paris, où elle suit les cours de Marcel Mauss et de Louis Massignon, que cette jeune provinciale, née en 1907 en Haute-Loire, découvre les sciences humaines et la discipline qui fut le fondement de sa vie. Dès 1934, avide d’expériences, elle part en Algérie, bivouaquant parmi les Berbères Chaouia de l’Aurès. Ce qu’elle y découvre n’a rien d’exotique. « Je m’attendais à trouver des sauvages, donc des gens sublimes, et je retrouve… la France paysanne ! Il n’y a guère que les parlers qui étaient différents », s’amusait-elle. De ses quatre missions ethnographiques, elle rapporte plusieurs cahiers de notes. Qui seront finalement perdus.Car juin 1940 arrive. Et avec cet été terrible, l’ombre jetée sur l’Europe par l’ignominie nazie. Face à la menace hitlérienne, les dirigeants français capitulent. Elle en vomit, « littéralement », nous a-t-elle raconté plus tard. C’est ainsi qu’elle choisit son camp. « Il suffit d’une seconde pour qu’une vie bascule. Devenir un salaud ou un héros, à quoi cela tient-il ? Après, le “choix” étant fait, on doit s’y tenir… »Ce que l’on appellera plus tard le réseau du Musée de l’homme, premier mouvement de Résistance en territoire occupé, se met en place. Cette nébuleuse d’une douzaine de personnes a un objectif principal : contrer la propagande nazie. Mais la répression s’abat dès 1941. En août 1942, Germaine Tillion est à son tour arrêtée. C’est à la prison de Fresnes qu’elle reçoit le surnom de « Kouri », que ses proches, Anise Postel-Vinay, Denise Jacob ou Geneviève de Gaulle Anthonioz, utiliseront toujours en s’adressant à elle. Le 21 octobre 1943, elle monte dans le train qui la conduit en Allemagne. Direction : le camp nazi de Ravensbrück. Elle y retrouve sa mère, Emilie, arrêtée pour fait de Résistance – qui, elle, n’en reviendra pas.« Si j’ai survécu, je le dois d’abord et, à coup sûr, au hasard, ensuite à la colère, à la volonté de dévoiler ces crimes et, enfin, à une coalition de l’amitié – car j’avais perdu le désir viscéral de vivre », écrit-elle dans la dernière édition de son Ravensbrück (Seuil, 1988), ouvrage magistral, fournissant une analyse novatrice sur ce que fut l’enfer de la déportation sous le joug nazi. Elle ne s’en tient pas là. En 1951, avec le trotskiste David Rousset, elle crée la Commission internationale contre le régime concentrationnaire – qui dénonce l’existence des goulags en URSS.Un sens de la révolte intactHistorienne, ethnologue, polémiste : Germaine Tillion est tout cela. Mais plus encore. Ce « marabout rusé et noble », comme l’appelait l’historien Pierre Vidal-Naquet, a le sens du temps, de ses lenteurs, de ses mystères. Ses cahiers de notes des années 1930, perdus à Ravensbrück ? Elle en reconstitue l’essentiel, à l’aide de quelques brouillons rescapés et de sa mémoire prodigieuse, donnant matière à un livre récent, Il était une fois l’ethnographie (Seuil, 2000). Son Verfügbar aux enfers ? Ce livret d’opérette, plein d’un humour terrible, qui dit la condition des déportées, ne sera publié qu’en 2005 (La Martinière). Quant à ses articles et ouvrages sur l’Algérie des années 1950, qui racontent la brutale « clochardisation » des populations et s’indignent de la torture, ils ne seront, eux aussi, édités (ou réédités) que bien plus tard (L’Afrique bascule vers l’avenir, Tirésias, 1999).Naviguant souvent à contre-courant, il lui est arrivé d’être détestée ou insultée, pendant ses années algériennes notamment. Sa rencontre avec le chef FLN Yacef Saadi, en juillet 1957, visant à obtenir une trêve des attentats, avait été qualifiée de « saloperie » par Simone de Beauvoir. La fondatrice des centres sociaux, organismes visant à lutter contre la pauvreté des populations algériennes, comme l’observatrice intraitable qu’elle a voulu rester, sera toujours la cible des borgnes et des ultras.Toute « vieille gaulliste » qu’elle fût, selon ses propres termes, la grande dame de Saint-Mandé – où elle a vécu jusqu’à sa mort – a toujours su garder son sens de la révolte intact, prenant, par exemple, la défense des sans-papiers. Et, jusqu’au bout, elle a douté. Des hommes, bien sûr. De Dieu aussi. Avec la même malice profonde : « Il y a un dialogue qui s’instaure. Est-ce entre vous et vous ? s’interrogeait-elle, en 2000. Ou entre vous et Dieu ? La balle vous est renvoyée, mais on ne sait pas par quel mur. »Catherine SimonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jérémie Lamothe Mercredi 27 mai, quatre personnalités, deux femmes et deux hommes, vont faire leur entrée au Panthéon. L’occasion de revenir sur l’histoire de ce temple devenu républicain en 1791.Qui sont les nouveaux panthéonisés ?Quels sont les parcours de ces nouveaux entrants, dont le point commun est d’avoir participé à la Résistance durant la seconde guerre mondiale ?Alors qu’elle étudiait l’ethnologie en Algérie, Germaine Tillion (1907-2008) entre en Résistance dès son retour en France, en 1940, au sein de ce que l’on appellera le réseau du Musée de l’homme. A la suite d’une trahison, elle est arrêtée en 1942, puis déportée dans le camp de concentration pour femmes de Ravensbrück, en Allemagne. Germaine Tillion est également faite Grand-Croix de la Légion d’honneur, en 1999.Lire le portrait : Germaine Tillion, une rescapée engagée contre la tortureAprès avoir étudié à l’Ecole normale supérieure, Pierre Brossolette (1903-1944) devient un journaliste engagé. Début 1941, il entre également dans le réseau du Musée de l’homme et devient rédacteur en chef du journal Résistance. Il rejoint Londres, où il prononce de nombreux discours depuis les locaux de la BBC.Mais ses prises de position lui valent de nombreuses inimitiés. Il s’oppose en particulier à Jean Moulin qui souhaite rassembler, autour du général de Gaulle, l’ensemble des formations politiques et les mouvements de résistance dans un conseil national. De retour en France à l’automne 1943, il est arrêté le 3 février 1944 par la Gestapo. Transféré dans les locaux de la police politique allemande à Paris, il se défenestre le 22 mars, pour éviter de parler sous la torture. En raison de son opposition à Jean Moulin, l’entrée de Pierre Brossolette au Panthéon a fait l’objet de nombreuses polémiques.Lire le portrait : Pierre Brossolette, le rebelle de la France libre  Comme Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) est une rescapée du camp de Ravensbrück. Nièce du général de Gaulle, elle est arrêtée le 20 juillet 1943, dans une librairie parisienne en possession de documents clandestins. Elle aussi a fait partie du réseau de résistance du Musée de l’homme et a participé à des missions de renseignement. Elle est également emprisonnée dans le camp pour femmes de Ravensbrück. Dès la fin de la guerre, Geneviève de Gaulle-Anthonioz participe à la création de l’Association des anciennes déportées et internées de la Résistance. Elle préside l’association ATD Quart-Monde de 1964 à 1998. Geneviève de Gaulle-Anthonioz est la première française à recevoir la Grand-Croix de la Légion d’honneur.Lire le portrait : Geneviève de Gaulle-Anthonioz, à la hauteur du nomJean Zay (1904-1944) fait également son entrée au Panthéon. Grand défenseur de la laïcité, il est élu député du Loiret alors qu’il n’a que 28 ans. Après la victoire du Front populaire en 1936, Jean Zay devient ministre de l’éducation nationale et des beaux-arts. C’est le plus jeune ministre de la IIIe République. Mais le 3 septembre 1939, le jour même de l’entrée en guerre de la France, il démissionne.Après l’appel de Charles de Gaulle, il embarque, avec 27 parlementaires, à bord du Massilia. Direction le Maroc pour continuer la guerre depuis l’Afrique du Nord. Mais il est arrêté à Rabat et renvoyé en métropole. Il passe ensuite plus de trois ans en prison. Le 20 juin 1944, trois membres de la Milice, une organisation vichyste, se font passer pour des résistants, sortent Jean Zay de sa cellule et l’amènent dans une carrière abandonnée. Avant de se faire exécuter, l’Orléanais Jean Zay cria « Vive la France ! »Lire le portrait : Jean Zay, un républicain aux avant-postes du combat antifascisteCombien de personnes sont inhumées au Panthéon ?En faisant entrer ces quatre résistants, le chef de l’Etat porte à 77 le nombre de personnes qui reposent dans le Panthéon. Jusqu’ici, le temple républicain des « grands hommes » ne comptait que deux femmes, Marie Curie et Sophie Berthelot. Cette dernière est inhumée en tant qu’« épouse de », au côté de son mari le chimiste et homme politique Marcellin Berthelot. En compagnie de Marie Curie, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz formeront donc le cercle très restreint des femmes panthéonisées grâce à leur action.François Hollande a choisi quatre résistants de la seconde guerre mondiale mais la liste des panthéonisés est très hétéroclite. Y figurent des hommes politiques (Antoine Condorcet, Jean Jaurès, Jean Monnet…), des écrivains (Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Emile Zola…), des scientifiques (Pierre et Marie Curie, Paul Langevin, Gaspard Monge…) ou encore des militaires (Michel Ordener, Gabriel-Louis Caulaincourt…).Lire aussi : Qui repose au Panthéon ?Le Panthéon a-t-il toujours accueilli les « grands hommes » ? Dans un rapport sur le rôle du Panthéon remis à François Hollande en 2013, Philippe Bélaval, président du Centre des monuments nationaux, rappelle l’histoire de ce monument.D’après ce dernier, l’édifice « a été conçu à la fin du règne de Louis XV comme une église catholique consacrée à sainte Geneviève, légendaire patronne de Paris ». A la Révolution, il devient « un temple destiné à recueillir les restes des hommes qui avaient préparé ou accompagné la chute de l’Ancien Régime ». Il prend alors à ce moment le nom de Panthéon. Durant le XIXe siècle, selon le régime établi en France, le monument est « ballotté entre son usage religieux et son usage laïc ». A la suite du triomphe de la République, l’usage laïc de l’édifice va l’emporter. Quelques jours après la mort de Victor Hugo, un décret du 26 mai 1885 l’officialise en rendant au Panthéon « sa destination primitive et légale ».Qui peut décider d’une entrée au Panthéon ?Le détenteur de ce pouvoir a beaucoup évolué au gré des régimes. En 1791, la décision d’inhumer une personnalité au Panthéon est dévolue à l’Assemblée constituante. Avant d’être confiée à la Convention en 1794. Sous le Premier empire, ce pouvoir revient à Napoléon Ier. Au cours de la IIIe et la IVe République, ce sont les parlementaires qui ont l’initiative du décret de panthéonisation.Sous la Ve République, c’est au président de la République de décider arbitrairement qui peut rentrer au Panthéon. Deux conditions doivent être respectées aujourd’hui : la nationalité française de la personnalité et l’accord de sa famille. Ce qui n’a pas toujours été le cas. Napoléon Bonaparte a ainsi fait entrer quatre Italiens, un Suisse et un Néerlandais.Mais une nouveauté est apparue en 2013. En parallèle de son rapport sur le rôle du Panthéon, Philippe Bélaval a lancé une grande consultation citoyenne en ligne. Elle avait pour but de permettre aux internautes de « participer à la réflexion qui pourrait conduire à de nouveaux hommages rendus à des hommes ou des femmes illustres au Panthéon ». Plus de 30 000 citoyens ont donné leur avis sur les qualités que doivent posséder les futurs panthéonisés. L’engagement pour la liberté arrive en tête (26,12 % des interrogés), devant l’engagement pour l’égalité (17,75 %). Viennent ensuite l’engagement pour la paix, l’action politique, l’engagement humanitaire ou pour la fraternité… Les citoyens ont également pu donner des noms de personnalités qui pourraient rentrer au Panthéon. Parmi les réponses figuraient ainsi Jean Zay et Germaine Tillion.Quel est le plus grand « panthéonisateur » ? La palme du plus grand « panthéonisateur » revient sans conteste à Napoléon Ier. Sur les 77 « grands hommes », l’empereur en a inhumé une quarantaine. Dans son rapport, le président du Centre des monuments nationaux, Philippe Bélaval, explique ce chiffre par le fait que Napoléon Bonaparte « y destinait tous les dignitaires de l’Empire morts en fonction ».Sous la Ve République, le général de Gaulle n’a panthéonisé qu’une seule personne, son compagnon de la Résistance Jean Moulin. Au contraire, François Mitterrand a beaucoup utilisé la symbolique républicaine du Panthéon. Dès le jour de son intronisation, le président socialiste, suivi par une foule immense, est venu à pied, une rose dans la main, se recueillir dans le Panthéon. Au cours de ses deux septennats, il a fait inhumer sept personnalités dont les époux Curie, ou encore Jean Monnet. Un record sous la Ve République.À partir de 3’40Sous Nicolas Sarkozy, seul Aimé Césaire a eu droit à un hommage national au Panthéon, en 2011. Depuis une plaque porte le nom, son corps étant resté en Martinique selon sa volonté. L’ancien chef de l’Etat souhaitait également panthéoniser Albert Camus, mais la famille de l’écrivain a refusé.Le romancier métis, Alexandre Dumas, est donc le dernier à avoir été panthéonisé, en 2002, par Jacques Chirac.Est-il possible de retirer quelqu’un du Panthéon ?L’entrée dans le Panthéon n’est pas définitive. Certaines personnalités ont en effet été retirées depuis 1791. Dont le premier à y entrer, Mirabeau. Après avoir été panthéonisé en 1791, on découvre que le politique tenait une correspondance secrète avec le Roi. Convaincu d’être un agent double, son corps est évacué par la porte de derrière en 1794. Marat, Le Peletier et Dampierre ont subi le même sort.Lire : Politiques, écrivains, résistants : que savez-vous des « grands hommes » du Panthéon ?Jérémie LamotheJournaliste au Monde Hélène Bekmezian et Maryline Baumard Les gens du voyage passeront-ils du statut de « Français entièrement à part » à celui de « Français à part entière » ? La question, posée par le préfet de Mayotte Hubert Derache dans un rapport remis au gouvernement en juillet 2013, pourrait trouver prochainement une réponse législative. Les députés ont en effet approuvé mercredi 27 mai en commission la proposition de loi du député socialiste de Loire-Atlantique Dominique Raimbourg visant entre autres à supprimer le livret de circulation. Une survivance de l’Ancien Régime qui voulait contrôler nomadisme et vagabondage.« Bien que français, les gens du voyage doivent encore pointer régulièrement au commissariat ou à la gendarmerie », déplore Olivier Le Mailloux, un avocat marseillais spécialiste de la question. En effet, les « personnes n’ayant pas de domicile fixe ni de résidence fixe depuis plus de six mois, et âgées de plus de 16 ans » ont obligation d’avoir sur eux un livret de circulation à jour.Lire : Gens du voyage : les communes pèchent toujours sur les aires d'accueilQuelques exceptions ont été apportées en octobre 2012 à cette mesure vexatoire : certaines catégories de population itinérante ont été exemptées de livret. A l’époque, « le Conseil constitutionnel a ouvert une brèche dans l’évolution manifestement jugée trop lente des gens du voyage dans leur longue marche vers l’égalité républicaine », rappelle Hubert Derache dans son rapport.« Données anthropométriques »C’est Me Le Mailloux qui est derrière cette avancée. La question prioritaire de constitutionnalité qu’il a déposée est alors venue à bout du « carnet de circulation », la version la plus inquisitrice de cette famille de documents puisque « dans ce carnet figuraient des données anthropométriques comme la circonférence de tête ou la couleur du teint », s’insurge l’avocat. Il reste le livret, moins contraignant, mais toujours présent.La proposition de loi portée par M. Raimbourg, qui se décline en trois volets, veut accélérer l’insertion de ce groupe de population dans le droit commun. Outre la fin des livrets, il inclut une obligation renforcée pour les communes de construire des aires d’accueil et leur octroie en retour la possibilité d’expulser plus aisément ceux qui s’installeraient ailleurs que dans un endroit balisé.« Aujourd’hui, 40 000 aires devraient être offertes aux gens du voyage, or seules 27 000 le sont réellement »La loi du 5 juillet 2000 obligeait déjà les communes de plus de 5 000 habitants à construire une aire d’accueil. « Aujourd’hui, 40 000 aires devraient être offertes aux gens du voyage, or seules 27 000 le sont réellement », regrette M. Raimbourg. « Dans le sud de la France, que l’on s’intéresse à Marseille, où j’exerce, ou bien aux Alpes-Maritimes, 80 % n’en ont pas », ajoute Olivier Le Mailloux.La loi de 2000 accordait bien au préfet un pouvoir de substitution dans la réalisation et la gestion des aires si la commune ne répondait pas à ses obligations, mais il n’a pas été utilisé. « Si des mises en demeure ont pu être adressées en nombre limité, ce pouvoir de substitution n’a jamais été mis en œuvre », rappelle le rapport Derache. Cette fois, la proposition de loi de Dominique Raimbourg proposera que le préfet ponctionne directement sur le budget communal le coût de construction d’une aire.« Réticences » au PSPolitiquement sensible, le sujet ne fait pour l’heure pas de remous à l’Assemblée. Aucun des groupes parlementaires ne l’a évoqué lors de sa réunion du mardi matin et, au PS comme à l’UMP, les députés semblent davantage préoccupés par les congrès de leurs partis que par le travail législatif. Pourtant, lorsque ce texte avait été présenté pour la première fois au groupe PS, à l’été 2013 – à quelques mois des élections municipales –, il avait suscité quelques réactions, entre autres sur le renforcement des pouvoirs des préfets. Le député d’Indre-et-Loire, Laurent Baumel, s’y était notamment opposé et continue d’exprimer aujourd’hui ses « réticences » sur cette mesure, dans un contexte de « budgets communaux très contraints ».L'examen du texte aura lieu en séance le 9 juin. La proposition de loi devrait, comme en commission, rencontrer un large consensus à gauche, en partie grâce au rapporteur PS et vice-président de la commission des lois, Dominique Raimbourg, considéré comme un « gage de consensus » par son collègue Olivier Dussopt. Ce qui n’empêchera pas l’UMP de combattre ce texte « déséquilibré, qui ne répond pas aux problèmes concrets des communes » d’après la députée du Doubs, Annie Genevard, qui avait déposé une proposition de loi de son côté, cosignée par 80 de ses collègues de droite. « Il se focalise sur la question de la discrimination, or il faut équilibrer les droits et les devoirs. Or, les difficultés des communes ne sont absolument pas prises en compte », déplore-t-elle. Egalement maire de Morteau, l’élue témoigne dans sa commune de « harcèlement envers la population, intimidation des commerçants et dégradations des installations publiques » de la part de gens du voyage.Enfin, la droite devrait défendre à nouveau des amendements pour maintenir le seuil maximum (3 % de la population) au-delà duquel une commune ne peut plus accueillir de gens du voyage, que Dominique Raimbourg propose de faire disparaître. Aux yeux du député, cette barre a d’autant moins de sens que, sur les 36 000 communes, 300 seulement l’atteignent.La France et l’Irlande sont les deux seuls pays d’Europe où la communauté du voyage ne s’est jamais sédentarisée. En France, la crise économique doublée d’une amélioration de la scolarisation des enfants ont amorcé un mouvement d’installation, léger encore, mais que la loi en cours de discussion pourrait accentuer.LexiqueLes gens du voyage sont des Français, attachés à l’itinérance. La France compterait une communauté de 350 000 personnes alors que dans les autres pays européen, hors l’Irlande, ce groupe s’est sédentarisé. Les Roms sont majoritairement d’origine roumaine ou bulgare et étaient sédentaires dans leur pays d’origine. Leur nombre est estimé à 20 000 en France.Les instances européennes ne font pas le distinguo entre ces deux types de population.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteMaryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger Depuis quelques semaines, le gouvernement affiche un satisfecit sur les résultats de sa gestion budgétaire en 2014, se félicitant d’un déficit « meilleur que prévu » et d’une dépense « remarquablement maîtrisée ». La Cour des comptes vient aujourd’hui doucher cet enthousiasme : en réalité, le déficit budgétaire de l’Etat s’accroît et la dépense publique n’est maîtrisée qu’au prix de divers expédients, observe la Cour dans son rapport annuel sur le budget de l’Etat, publié mercredi 27 mai - pour les résultats de l’ensemble des administrations publiques, il faudra attendre la troisième semaine de juin.S’agissant du déficit budgétaire définitif de l’Etat, qui s’élève à 85,56 milliards d’euros, celui-ci est certes « meilleur » que le dernier chiffre prévisionnel. Mais pour la Cour, ce sont les résultats en exécution d’une année sur l’autre qui comptent. Et, là, le bilan est sans appel : le déficit de l’Etat est supérieur de 10,7 milliards d’euros à celui de 2013. Ainsi, note la Cour, « la réduction du déficit budgétaire de l’Etat, amorcée depuis 2010, a été interrompue en 2014, dans un contexte de croissance et d’inflation plus faibles que prévu et de taux d’intérêt très bas ». Et, ajoute-t-elle, « les dépenses exceptionnelles [en l’occurrence, le deuxième programme d’investissements d’avenir, lancé en 2014] ne suffisent pas à expliquer l’aggravation du déficit budgétaire » : une fois corrigé des dépenses exceptionnelles, le déficit budgétaire s’est malgré tout aggravé de 5,5 milliards d’euros par rapport à l’année précédente.Certes, l’exécution budgétaire a été affectée par une croissance et une inflation plus faibles que prévu en LFI mais, là aussi, observe la Cour des comptes, « faute d’avoir révisé dès le début de l’été des hypothèses macroéconomiques optimistes et les prévisions de recettes en conséquence, le gouvernement s’est abstenu d’ajuster plus fortement les dépenses, ce qui aurait permis de contenir le dérapage du solde budgétaire ». Sur ce plan, toutefois, l’exercice peut se prêter au débat : dans le contexte général de faible croissance qui touchait l’ensemble de la zone euro en 2014, un tour de vis supplémentaire sur les dépenses ne risquait-il pas d’étouffer encore un peu plus les capacités de reprise ?Une baisse apparenteLes causes de cette aggravation du déficit budgétaire de l’Etat sont connues. En premier lieu, des recettes fiscales (274,31 milliards d’euros) inférieures de 10 milliards d’euros aux prévisions en LFI : elles sont en baisse, pour la première fois depuis 2009, de 9,7 milliards d’euros par rapport à 2013. L’évolution spontanée des recettes fiscales a été inférieure de 9 milliards d’euros à la prévision en LFI, du fait d’une hypothèse initiale « qui manquait de prudence », relève la Cour. Celle-ci appelle à améliorer la qualité et la transparence des prévisions de recettes fiscales.Paradoxalement, c’est sur le chapitre de la maîtrise des dépenses que le rapport de la Cour des comptes risque de susciter quelques aigreurs du côté de l’exécutif. Fin mars, le gouvernement indiquait que les dépenses de l’Etat « ont baissé de 3,3 milliards d’euros par rapport à leur niveau de 2013 ». En réalité, cette baisse n’est qu’apparente.Dès lors, ce n’est pas d’une baisse de la dépense du budget général qu’il convient de parler mais tout au plus d’une stabilité, alors même que la charge de la dette – malgré l’augmentation continue de cette dernière, qui atteint 1 528 milliards d’euros fin 2014 – a diminué de 1,73 milliard grâce à des taux d’inflation et d’intérêt exceptionnellement bas. Ce qui conduit la Cour à considérer que « les normes de dépenses ont été respectées au prix de débudgétisations importantes et de reports de charges accrus ». Dans le détail, la Cour des comptes se montre sévère sur le recours à divers expédients. Elle juge ainsi « contestable » la non prise en compte, pour un montant de 3,3 milliards d’euros, de crédits destinés aux investissements d’avenir mais qui sont venus se substituer à des dépenses qui auraient dû être effectuées à partir du budget de l’Etat. « Cette substitution de crédits peut s’analyser comme autant de débudgétisations », note-t-elle.Dépassements importantsElle relève également quelques opérations ayant réduit « artificiellement » la dépense pour un montant de 445 millions d’euros. Parallèlement, des dépassements importants sur le budget général ont nécessité de nombreux mouvements en cours de gestion : c’est notamment le cas, traditionnel, du surcoût des opérations extérieures des forces armées, qui ont atteint 1,11 milliard d’euros en 2014 contre 450 millions budgétés.L’exécution budgétaire 2014 se caractérise également par une hausse sensible des reports de crédits de paiement sur 2015, qui s’élèvent à 2,35 milliards d’euros, soit le montant le plus élevé depuis 2010. Enfin, l’Etat a constitué des dettes qui vont peser sur les gestions suivantes : la dette de l’Etat vis-à-vis de la Sécurité sociale a ainsi augmenté de près de 50 % pour atteindre 368 millions d’euros.Dans un courrier annexé au rapport, le gouvernement réfute vigoureusement cette analyse, estimant que « la maîtrise exceptionnelle des dépenses est largement sous-estimée » alors que le niveau de la norme « était particulièrement ambitieux ». « Nous contestons que ce résultat ait été atteint en altérant la sincérité de la dépense », écrivent, dans leur réponse commune, le ministre des finances et le secrétaire d’Etat chargé du budget, visiblement peu enclins à suivre les recommandations de la Cour.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 27.05.2015 à 10h54 • Mis à jour le27.05.2015 à 11h30 | Bertrand Bissuel Pour François Hollande, le compte pénibilité constitue l’une des plus belles avancées sociales de son quinquennat. C’est aussi une réforme qui permet à l’exécutif de remporter, haut la main, un brevet de rétropédalage. Soucieux d’éteindre les critiques des fédérations patronales, vent debout contre ce qu’elles considèrent être une « usine à gaz », Manuel Valls a annoncé, mardi 26 mai, que le dispositif serait simplifié et que la mise en application de certains mécanismes serait différée de six mois.Ces ajustements, inspirés du rapport remis, le même jour, par le député socialiste Christophe Sirugue et par deux personnalités qualifiées – Gérard Huot et Michel Davy de Virville –, feront l’objet d’amendements au projet de loi sur le dialogue social, examiné en séance à l’Assemblée nationale depuis mardi.Créé par la loi de janvier 2014 sur la réforme des retraites, le compte pénibilité donne de nouveaux droits, sous forme de points, aux travailleurs soumis à des tâches éprouvantes : formation pour accéder à des postes moins difficiles, activité à temps partiel (sans perte de rémunération), départ anticipé à la retraite.Avant les arbitrages rendus, mardi, par le premier ministre, le dispositif prévoyait que l’employeur apprécie, dans une fiche individuelle, l’exposition de chacun de ses salariés accomplissant des gestes usants ou évoluant dans un environnement « agressif ». Dix facteurs de risque ont été retenus : quatre sont déjà entrés en vigueur au début de l’année (travail de nuit, rythmes répétitifs, etc.) tandis que les six autres devaient l’être au 1er janvier 2016.« Jacquerie » et détricotageLe patronat fustige, depuis des mois, cette mesure, synonyme, à ses yeux, de contraintes et de coûts supplémentaires que les entreprises ne pourront pas supporter. Le recensement des salariés exposés et l’établissement de la fiche individuelle sont jugés trop compliqués, voire impraticables dans les PME. S’exprime aussi la crainte de contentieux en cascade. « La plupart des critiques sont compréhensibles et appellent de manière très légitime une évolution du dispositif », écrivent MM. Davy de Virville, Huot et Sirugue dans leur rapport.M. Valls a donc décidé de corriger le tir. L’employeur n’aura plus à remplir de fiche individuelle. Il se bornera à déclarer à la caisse de retraite ses salariés exposés en appliquant (s’il le souhaite) un « référentiel » fixé par la branche. Ce document définira les postes, les métiers et les situations de travail pouvant être jugés pénibles. Comme son élaboration et son homologation par les services de l’Etat prendront du temps, l’exécutif a repoussé au 1er juillet 2016 la mise en vigueur de la seconde vague de six critères. A charge pour la caisse de retraite d’informer le salarié sur son degré d’exposition et sur les points qu’il a accumulés. Enfin, la définition de certains facteurs de risques sera remaniée. « Si nous n’avions pas procédé à ces aménagements, nous aurions été confrontés à une jacquerie, en particulier des petites et moyennes entreprises », justifie François Rebsamen, ministre du travail.« On nous laisse le choix entre la peste et le choléra »Plusieurs organisations patronales ont réagi plutôt positivement aux annonces du premier ministre. Pour la CGPME, « le bon sens l’emporte ». L’UPA (artisans, commerces de proximité) estiment que « les effets les plus négatifs du compte pénibilité » sont gommés mais « cela ne suffira pas à rétablir la confiance des chefs d’entreprise qui considèrent que le principe même d’une mesure individuelle de la pénibilité est une erreur ». « Nous avions fait des propositions qui ont été prises en compte, c’est indéniable », constate Patrick Liébus, président de la Capeb (petites entreprises du bâtiment), qui reste toutefois « circonspect » : « J’attends de voir comment le débat va se dérouler au Parlement. »Le Medef, lui, continue d’avoir des mots très durs et d’appeler à une refonte globale du système. « On nous laisse le choix entre la peste et le choléra, confie un permanent de l’organisation patronale. Si le texte avait été maintenu en l’état, il aurait été inapplicable. Avec les mesures dévoilées par le premier ministre, on aboutit à quelque chose de plus simple, mais qui risque d’amener des chefs d’entreprise à déclarer toute leur équipe en situation de pénibilité car ils ne voudront pas dire qu’un tel l’est et que tel autre ne l’est pas. A terme, cela fait peser une menace de déstabilisation financière sur nos régimes de retraite. »Preuve que le point d’équilibre est difficile à trouver, plusieurs syndicats regrettent que, sous la pression des employeurs, le gouvernement « détricote ce qui est dans la loi », selon la formule de Philippe Pihet (FO). « On va de recul en recul, dénonce Eric Aubin (CGT). Que va-t-il rester à la fin ? »Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes (Fort-de-France, envoyé spécial) Après « l'appel de Manille », en février, François Hollande devait réitérer, samedi 9 mai depuis la Martinique, avec « l'appel de Fort de France », destiné cette fois à attirer l'attention de la commmunauté internationale sur les effets du réchauffement climatique dans la zone caraïbe. A quelques instants de l'ouverture du sommet « Caraïbes climat 2015 » qui réunit plusieurs organisations régionales, chefs d'Etat et de gouvernement de l'arc des Antilles, le président a ainsi annoncé le financement d'un système « d'avertissement, d'intervention et d'indemnisation » des dégâts liés au réchauffement.Nécessité d'une « coopération internationale»« Il y a un risque considérable pour l'existence de petite îles qui, si rien n'est fait, seraient amenées à disparaître », a expliqué M. Hollande, assurant qu' « il y a aussi des solutions ».Le texte de l'appel est ainsi formulé : « Nous, chefs d'Etat et de gouvernement (...) appelons les dirigeants mondiaux (...), le secteur privé et les peuples du monde à nous rejoindre (pour) relever le défi multiforme du changement climatique (...); à comprendre qu'une coopération et une collaboration internationales sont indispensables pour s'attaquer tant aux causes qu'aux conséquences du changement climatique ...».Le sommet climat COP 21 en ligne de mire« Nous sommes dans le monde et le monde est en nous. Nous sommes le monde », conclut, quelque peu grandiloquent, cet « appel de Fort de France ». M. Hollande, à six mois de la conférence COP 21 à Paris, semble de plus en plus résolu à saisir chaque occasion de se situer dans la perspective et la préparation du sommet climat, et d'évoquer la question du réchauffement climatique. Dans l'avion qui l'amenait vers les Antilles, vendredi 8 mai, le président avait d'ailleurs indiqué à son staff cette dimension prioritaire. «Dans tous les déplacements qu'il fera à l'étranger, et autant que possible en France, il doit y avoir une dimension climat. C'est comme cela que l'on réussira à faire passer le message vis à vis de l'opinion publique », indique un conseiller du chef de l'Etat.David Revault d'Allonnes (Fort-de-France, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes (Saint Martin, envoyé spécial) C'est un président aux airs de candidat qui a entamé, vendredi 8 mai, une tournée marathon aux Antilles, laquelle doit le conduire à visiter pas moins de six îles en cinq jours, dont Cuba et Haïti. « Merci d'être ici (...) Merci d'avoir attendu si longtemps », a lancé François Hollande, accueilli avec sympathie par une petite centaine d'habitants et de touristes à la sortie du petit aérodrome de Gustavia, sur l'île de Saint-Barthélémy.Lire notre note de blog : François Hollande a-t-il respecté ses promesses aux Antillais ?La dernière visite d'un président sur cette petite île remontait à celle de Valéry Giscard d'Estaing, en 1980. Et le président n'y est pas arrivé les mains vides : les insignes de la légion d'honneur pour le président de la collectivité Bruno Magras, la promesse d'un « compromis » pour régler le contentieux fiscal entre Saint Barth et l'Etat et celle d'une caisse de sécurité sociale.Hotte présidentielleSur l'île de Saint-Martin, où il a atterri quelques instants plus tard, le président a été chaleureusement reçu, s'offrant avec un plaisir manifeste, dès sa descente de voiture, un bain de foule prolongé. Avant d'ouvrir encore plus largement sa hotte présidentielle : M. Hollande a ainsi promis « plus de gendarmes mobiles », la création d'une « chambre détachée du tribunal de grande instance », un « foyer éducatif », un « lieu d'excellence pour les langues étrangères ».Ainsi qu' « un appel à tous les investisseurs pour qu'ils viennent ici à Saint Martin », évoquant des mesures de défiscalisation. « Si le ministère des finances était là, il commencerait à s'inquiéter de ces propos », a-t-il conclu, d'humeur badine, à propos de ces largesses.M. Hollande s'est ensuite rendu à pied au restaurant où il dînait en compagnie des élus de l'île. Quelques centaines de mètres à serrer des mains, se prêter au jeu des selfies, à demander « comment ça va » à des mères de famille ou à enjoindre des adolescents à « bien travailler, les jeunes, on compte sur vous », avec une lueur pétillante dans le regard qui rappelait sa campagne de 2012.« Il est entouré d'un halo d'amour »Force est de le constater : François Hollande n'avait pas reçu tel accueil depuis les premiers mois de son quinquennat. « Il est entouré d'un halo d'amour, ça doit lui faire du bien », soupire la secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer Georges Pau Langevin. « Sur ces terres éloignées, l'accueil est toujours généreux. C'est la reconnaissance du fait de venir ici. C'est à la fois un effort et un plaisir », souligne la ministre de l'environnement Ségolène Royal.Le président est « en mouvement », euphémise un conseiller. En réalité, il est bel et bien en campagne. Comme en France métropolitaine, mais dans une toute autre ambiance. Et ce conseiller de se féliciter de ces images de chaleur populaire : « Certains avaient pu dire qu'il restait dans son palais, qu'il ne pouvait sortir sans se faire huer. Là, c'est la liberté. » Jusqu'à quand ?David Revault d'Allonnes (Saint Martin, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.05.2015 à 15h17 • Mis à jour le08.05.2015 à 16h13 | Julien Lemaignen Parmi de nombreuses données sur l’état d’esprit des Français, l’étude annuelle sur les « fractures françaises » a fait état, mercredi 6 mai, d’une progression significative de l’opinion favorable au retour de la peine de mort. D’après cette enquête – réalisée par Ipsos et Sopra Steria avec la Fondation Jean-Jaurès et Science Po –, 52 % des Français, toutes sensibilités politiques confondues, s’y disent favorables : c’est 7 points de plus que l’année précédente. En particulier, les sympathisants socialistes sont 36 % à souhaiter ce rétablissement, soit une hausse spectaculaire de 15 points par rapport à 2014. La proportion augmente aussi nettement chez les cadres et les professions intermédiaires (à 37 et 39 %, contre 26 % en 2014) et les retraités (à 53 % contre 45 % en 2014). Pour Brice Teinturier, le directeur général délégué d’Ipsos, le débat sur la peine capitale n’est « pas réglé » et les études « montrent une forte progression du soutien au rétablissement de la peine de mort depuis les années 2010 ». Pour lui, les attentats de janvier ont fait sauter chez certains, notamment parmi les sympathisants de gauche et les CSP +, le « verrou » de l’opposition de principe à la peine capitale, car « le sentiment que la violence est de plus en plus forte conduit à radicaliser la prise de position » et affaiblit l’idée qu’on peut « réintégrer dans la société » tous les condamnés, quel que soit le crime. Peu importe, selon lui, que nombre d’études brandies par les opposants à la peine capitale lui dénient la moindre influence sur la sûreté des sociétés, car cette idée n’est « pas établie dans le grand public ».A la menace terroriste, Emmanuel Rivière, de l’institut TNS Sofres, ajoute un « climat autour des agressions sexuelles » – dont l’enlèvement, le viol et le meurtre de la petite Chloé, le 15 avril à Calais, constitueraient un paroxysme récent – susceptible de favoriser les opinions favorables au rétablissement de la peine de mort. Certes, nuance-t-il, « il ne faudrait pas dire trop vite que ça y est, les Français sont pour le retour de la peine », mais « le haut fait de Mitterrand [et de Robert Badinter, son garde des sceaux, qui ont fait abolir la peine capitale en 1981] est moins dans les mémoires ». Il évoque aussi une « porosité » idéologique entre l’extrême droite et le reste du champ politique, qui facilite la progression de cette idée.« C’est une question dans l’absolu »Anne Denis, responsable de la commission pour l’abolition de la peine de mort chez Amnesty International, interroge toutefois la façon dont la question est posée : « C’est une question dans l’absolu qui appelle une réaction spontanée. Or, en ce qui concerne la peine de mort, la réponse spontanée, émotionnelle, est d’être pour : on se projette comme victime potentielle, on pense à ses enfants, à ses petits-enfants… Mais dans les missions d’éducation aux droits humains, à partir du moment où on introduit un élément de réflexion, on ouvre une lucarne qui fait que les gens ne considèrent plus normal d’exécuter quelqu’un. »Voir le visual interactif : Qui pratique la peine de mort dans le monde ?Le retour de la peine de mort est à tout le moins extrêmement improbable : outre par sa Constitution, qui l’interdit, la France est tenue par la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, par deux protocoles du Conseil de l’Europe, par un protocole des Nations unies, par le traité de Lisbonne de l’Union européenne… De quoi mettre l’éteignoir sur les velléités d’un rétablissement, sauf pour le Front national. Sa présidente, Marine Le Pen, a redit le 8 janvier, le lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, qu’elle était « personnellement favorable » à un référendum sur la question, qui prendrait la forme d’une alternative proposée aux Français entre le retour de la peine capitale et l’adoption de la « perpétuité réelle », qui enlèverait au condamné visé toute possibilité de sortir un jour de prison. La mesure est inscrite au programme du FN pour la sécurité.Lire aussi :Une France moins pessimiste où les idées du FN s’enracinentL’abolition de la peine de mort en 1981 n’avait, du reste, pas clos le débat politique. L’Assemblée nationale compte 22 propositions de loi pour le rétablissement de la peine capitale entre 1984 et 2004, dont six pour la seule année 1988. La dernière recensée, en 2004, a été déposée par Richard Dell’Agnola, alors député UMP du Val-de-Marne, et signée par 46 autres députés. Considérant la France en « état de guerre » contre le terrorisme, l’élu estimait que le pays pouvait rétablir la peine de mort pour ces faits. Mais c’était avant que l’Hexagone devienne partie, en 2007, au protocole du Conseil de l’Europe et au pacte des Nations unies qui interdisent la peine de mort en toutes circonstances, y compris les conflits militaires.Outre le cas français, la présidente de la coalition mondiale contre la peine de mort, Florence Bellivier, s’est émue dans un entretien à Amnesty, le 6 mai, d’une « période de telles convulsions économiques et de guerres que l’abolition [de la peine de mort dans les pays qui la pratiquent encore] n’est pas considérée comme une priorité ». Et de citer, elle aussi, « l’atmosphère générale » de la crainte du terrorisme qui « repousse les limites de la moralité ».Lire aussi le compte rendu de la dernière exécution en France : C’est à ce moment qu’il commence à réaliser que c’est finiJulien LemaignenJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes (Saint Martin, envoyé spécial) Il tenait à n’oublier personne. Six îles en cinq jours : le président, qui se prépare, dès son retour, à arpenter la France métropolitaine à un rythme digne de Stakhanov, est indiscutablement, déjà, en mode candidat. Après avoir déjà visité la Guyane, La Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie et Saint-Pierre-et-Miquelon, François Hollande se rend du vendredi 8 au mardi 12 mai aux Antilles françaises, avant de faire un passage à Cuba puis en Haïti. Un déplacement  « exceptionnel par sa durée », souligne l’Elysée, et en terrain politiquement conquis, pendant lequel Manuel Valls assurera les affaires courantes en métropole.Lire aussi :La gauche et Cuba, de l’utopie au businessLe chef de l’Etat devait commencer son périple caribéen, vendredi, par deux petites îles de l’arc des Antilles. Alors que la future présidentielle de 2017 s’annonce plus serrée que jamais, toutes les voix compteront, et aucune poignée de main n’est à négliger. Première étape : Saint-Barthélemy, 9 269 habitants, lieu de villégiature et de résidence pour les plus fortunés. « C’est la première fois depuis Giscard qu’un président se rend à Saint-Barthélemy », souligne l’Elysée. Pas sûr que les îiliens lui retournent le compliment, eux qui avaient voté à plus de 82 % pour M. Sarkozy au second tour de la présidentielle en 2012. A quelques encablures de là, M. Hollande a prévu une halte à Saint-Martin (36 522 habitants), qui devrait lui apporter davantage de suffrages – il y avait recueilli 51,5 % des voix en 2012. De l’art de n’oublier personne…Sommet sur le climatMais l’essentiel de cette opération séduction aux Caraïbes se déroulera samedi et dimanche en Martinique et en Guadeloupe. Un conseiller du président ne peut qu’en convenir : « Martinique et Guadeloupe, ce n’est pas tout à fait un début de campagne, mais on n’en est pas loin. » Car le président n’arrive pas les mains vides. En Martinique, outre le passage obligé du recueillement sur la tombe d’Aimé Césaire, il participe avec une trentaine de délégations régionales à un sommet sur le climat, destiné à préparer la conférence mondiale de décembre, à Paris. Une marque d’attention pour Serge Letchimy, baron local et président du conseil régional de Martinique, où M. Hollande avait recueilli 68,43 % des voix en 2012.En Guadeloupe, où plus de 71 % des électeurs avaient voté pour lui face à M. Sarkozy, le chef de l’Etat devrait s’arrêter au monument aux morts pour les soldats tués dans l’île pendant la première guerre mondiale, puis devant la stèle dédiée aux fusillés de 1802 et aux émeutiers de 1967. Enfin et surtout, il inaugurera dimanche le Mémorial ACTe, « le centre le plus important au monde consacré à l’esclavage et à la traite des Noirs », selon son équipe, en présence de trois chefs d’Etat africains, dont le Sénégalais Macky Sall et le Malien Ibrahim Boubacar Keita.Outre les obligatoires passages sur les télévisions locales, de nombreuses rencontres sont prévues avec des élus martiniquais et guadeloupéens, relais essentiels de mobilisation dans la perspective de futurs scrutins.David Revault d'Allonnes (Saint Martin, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga, Jean-Michel Bezat et Dominique Gallois L’affaire était entendue. Elle pourrait capoter. Prévue mercredi 13 mai, à l’occasion d’une assemblée générale de Thales, la nomination d’Henri Proglio à la présidence non-opérationelle du groupe d’électronique et de défense fait l’objet d’une vive contestation au sein d’une partie de l’Etat. Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, s’oppose à la promotion de l’ex-patron d’EDF tant que celui-ci refuse de se conformer aux demandes de l’exécutif.« Nous avons posé un certain nombre de conditions et celles-ci ne sont pour l’instant pas remplies », indique-t-on à Bercy, confirmant une information de L’Obs. M. Macron reproche à l’ancien PDG de Veolia de ne pas vouloir abandonner ses activités de conseil auprès de Rosatom, l’agence fédérale russe de l’énergie atomique. M. Proglio est membre du conseil d’administration d’Akkuyu Nuclear JSC et de Fennovoima Ltd, deux entreprises dont Rosatom est le principal actionnaire.« Que le président d’honneur d’EDF et futur patron de Thales soit rémunéré, même indirectement, par un groupe qui a la main sur toute l’industrie nucléaire civile et militaire russe est pour le moins étonnant », explique-t-on dans l’entourage de M. Macron.Attestation d’équitéPreuve que M. Proglio prend au sérieux les réticences de Bercy, l’ex-patron a demandé à Jean-Pierre Mignard, un avocat proche de François Hollande, d’examiner sa situation afin de rédiger une attestation d’équité (« fairness opinion » en anglais) déterminant s’il y a juridiquement un risque de conflit d’intérêt entre ses activités pour... Béatrice Jérôme « Perversité ambiante » : Jean-Paul Huchon a laissé son dépit affleurer, jeudi 7 mai, après le coup de théâtre de l’annonce de Claude Bartolone de sa disponibilité pour une candidature qui « permet le rassemblement » des socialistes aux élections régionales en Ile-de-France. Ces deux petits mots prononcés par le président (PS) de la région, au détour d’une séance consacrée à la candidature de la France aux Jeux olympiques de 2024, en disent long sur son amertume.M. Bartolone a confirmé, jeudi, son intention de se présenter pour ce poste. Celui qui préside la région depuis 1998 n’a, lui, pas encore annoncé qu’il renonçait à être candidat à un quatrième mandat. M. Huchon fait durer le suspense sur son renoncement à concourir à la primaire qui doit arrêter la candidature socialiste au scrutin de décembre. « Il s’accroche à tel point que c’en est presque triste… », commente un proche du député de Seine-Saint-Denis.Certains élus de gauche à la région estiment qu’« Huchon a tout intérêt à la candidature de Barto. Elle lui permet se retirer la tête haute car il était sûr d’être battu à la primaire ». Mais l’intéressé ne l’entend pas encore de cette oreille.Ses chances de remporter la primaire interne à l’issue d’un combat singulier face à la vice-présidente de la région, Marie-Pierre de La Gontrie, « étaient réelles », assure le cabinet de M. Huchon. Cette hypothèse aurait été encore plus probable, expliquent ses proches, si Benoît Hamon avait été aussi candidat à la primaire. « Hamon et La Gontrie étaient en concurrence sur le même créneau du renouvellement face à Huchon », analyse François Kalfon, conseiller régional (PS) de Seine-et-Marne, soutien de M. Huchon.Conditions validées par l’exécutifToutefois, ni l’Elysée, ni Matignon, ni le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, ne souhaitaient un match à deux voire à trois. Pour le patron du PS, il fallait éviter, en outre, la candidature de M. Hamon. Elle risquait de permettre à l’ancien ministre de l’éducation nationale de transformer sa candidature à la région en tribune en vue du congrès de Poitiers du PS en mai. M. Hamon, chef de file de l’aile gauche du PS, a signé une motion distincte de celle de M. Cambadélis.Il aura fallu que se précise, en début de semaine, le scénario d’une candidature de M. Hamon pour que l’ancien patron de la Seine-Saint-Denis décide de lui couper l’herbe sous le pied. De fait, M. Hamon s’est immédiatement rallié à M. Bartolone, suivi par Mme de La Gontrie.L’Elysée n’a pas peu contribué à encourager M. Bartolone. « Je renoncerai à la présidence de l’Assemblée nationale, si je suis élu », a-t-il précisé mercredi. Pour beaucoup de socialistes, il ne fait guère de doute que l’intention de M. Bartolone de rester président de l’Assemblée nationale pendant la campagne aurait été une des conditions validées par l’exécutif.Malgré les ralliements à la candidature de M. Bartolone, qui a reçu le soutien de la maire de Paris Anne Hidalgo, M. Huchon ne veut pas précipiter son éventuel retrait. Les deux élus sont convenus de se « voir dans les tout prochains jours », a indiqué, mercredi, le patron de la région. Ce sera probablement lundi. « Il ne donnera pas sa position à court terme. Il est président de la région jusqu’en décembre. Il est de sa responsabilité de construire le rassemblement », affirme son entourage. « Je suis un résistant », continue de proclamer celui qui dirige la région depuis dix-sept ans.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.05.2015 à 16h58 • Mis à jour le07.05.2015 à 17h04 | Matthieu Goar La deuxième tentative a été la bonne pour Virginie Calmels. L’adjointe au maire de Bordeaux, ancienne directrice générale de l’entreprise mondiale Endemol, a été investie, jeudi 7 mai, par la commission nationale d’investiture (CNI) de l’UMP pour diriger la campagne de la droite dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Le vote de la CNI a été massivement en sa faveur puisque seul Henri Guaino s’est abstenu.Merci à @NicolasSarkozy et @alainjuppe pour leur présence et leur soutien ce matin.Et merci à tous les membres de la CNI de leur confiance.— Virginie Calmels (@VirginieCalmels) May 7, 2015Les ambitions de Mme Calmels avaient pourtant provoqué des remous rue de Vaugirard le 16 avril. Lors d’une précédente réunion de la CNI qui se penchait sur son investiture, l’ancienne chef d’entreprise ne s’était pas présentée. Alain Juppé n’était pas non plus venu défendre sa protégée qui s’est engagée à ses côtés au moment des élections municipales de 2014. Ce jour-là, M. Guaino l’avait comparée à une « Loana » de la politique pour critiquer son manque d’expérience. « Je serais également ravie que les remarques sexistes ou méprisantes, qui n’honorent personne, me soient épargnées », avait-elle rétorqué sur son compte Twitter.Lire aussi :Régionales : Guillaume Peltier désigné chef de file UMP dans le CentreLorsque certains représentants de la CNI avaient soulevé le fait qu’elle n’avait pas sa carte d’adhérente à l’UMP, un vote avait été réclamé. Le conseiller de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, avait demandé que ce scrutin soit reporté pour calmer les esprits. L’ancien président de la République, qui se pose en rassembleur de la famille, ne tient pas du tout à froisser l’ancien premier ministre.Jeudi 6 mai, Mme Calmels a assuré lors de son discours devant la CNI qu’elle prendrait sa carte de membre du nouveau parti, Les Républicains. A 44 ans, cette femme qui a présidé Endemol France, fait partie de la garde rapprochée de M. Juppé. Elle participe à son conseil politique hebdomadaire et certains évoquent déjà son nom pour succéder à l’ancien premier ministre à la mairie de Bordeaux.Lire aussi :Juppé, l’homme qui voulait tout prévoirMatthieu GoarJournaliste au Monde 07.05.2015 à 15h32 • Mis à jour le08.05.2015 à 10h33 | Madjid Zerrouky (Béziers, envoyé spécial) « Ça, c’est les Gaulois ! » : la pancarte, criarde, accueille le visiteur à l’entrée du Musée du Biterrois. Comme si la municipalité de Béziers (Hérault), dont le maire, Robert Ménard, a affirmé qu’il y avait 64,6 % d’enfants musulmans dans ses écoles, cherchait à conjurer le sort en rendant hommage à « nos ancêtres », comme le soulignait le journal municipal en mars. Qui sous-titrait même : « La Gaule contre-attaque ! »Pour son exposition, gratuite, le musée a fait les choses en grand, même s’il n’y a pas foule en ce mercredi 6 mai après-midi : les deux tiers de la surface sont occupés par des statues romaines, de la vaisselle, des outils et autres métiers à tisser utilisés par nos illustres ancêtres. Dans l’espace central, parmi les « traces laissées par les Gaulois », les paroles d’une chanson d’Henri Salvador côtoient celles de La Marche lorraine (« Jeanne d’Arc, vierge souveraine… ») .A la sortie, une affiche très années 1950, ornée de huit petites têtes blondes souriantes, annonce les festivités dans le plateau des poètes, un parc de Béziers. La ville rêvée selon la communication municipale.Sauf qu’à un jet de pierre de la forteresse du XVIIIe siècle qui abrite le musée s’étend la partie de la ville « honnie » par Robert Ménard, celle qu’il fustigeait quelques mois avant l’annonce de sa candidature aux municipales dans le Midi libre en la qualifiant de « délabrée, dont les paraboles punaisent les façades d’immeubles occupés par des pauvres, des Maghrébins, des Gitans » : Garibaldi. Un quartier populaire souvent appelé quartier « arabe » après que des populations d’origine maghrébine – et des Gitans sédentarisés – se sont installées dans les logements et dans les locaux commerciaux que les Biterrois ont délaissés au cours des années 1980.« Que du buzz »Garibaldi, dont les ruelles serpentent du canal du Midi vers le centre-ville, porte tous les stigmates qui valent à Béziers le titre peu enviable de quatrième ville la plus pauvre de France. Les façades sont délabrées, les immeubles murés, les trottoirs défoncés et la propreté est à l’avenant. Ici, où se succèdent kebabs, boucheries hallal et même un écrivain public, difficile de trouver des ouailles de Robert Ménard. « On est tombé sur le gros facho, vous pouvez l’écrire, s’exclame Tony Ferreira, 28 ans. Et c’est un Portugais qui vous le dit ! »Pour beaucoup d’habitants croisés ici, le fichier qu'aurait constitué la mairie pour répertorier le nombre d'enfants « musulmans » inscrits dans les écoles de la ville n’est qu’une affaire de plus pour un maire qui multiplie les déclarations et décisions laissant entendre que la population d'origine étrangère serait à l’origine des problèmes que rencontre Béziers.« Oui, dans notre ville […] il y a un trop grand nombre d’immigrés [ce qui rend l’intégration, et, plus encore, l’assimilation] impossibles », a encore renchéri Robert Ménard, mardi, lors d'une conférence de presse à la mairie en réponse à l’affaire du fichage. La dernière en date d’une série de mesures à caractère polémique, mises en œuvre depuis son élection en mars 2014 : interdiction de pendre le linge aux fenêtres et de « cracher sur la voie publique », limitation des antennes paraboliques visibles depuis la rue, instauration d’un couvre-feu de 23 heures à 6 heures pour les mineurs lors des week-end et vacances scolaires, renforcement et armement de la police municipale, installation d'une crèche de Noël dans l'hôtel de ville... Le tout sur fond de réhabilitation de l'Algérie française, en rebaptisant une rue au nom d'un putschiste de 1961. Tony, « chômeur » rencontré en compagnie de Kader, un saisonnier travaillant dans la restauration, soupire en racontant le « cirque » du matin : Robert Ménard, « qui a débarqué avec une équipe de télé pour compter les Maghrébins à la sortie de l’école ».Les deux hommes prennent la dernière sortie du maire avec un certain fatalisme : « Comme d’habitude, ce n’est que du buzz pour se faire connaître. Il ne fait que ça depuis qu’il est élu : de la provocation pour faire parler de lui. » Un constat que rejoint Cyril Hennion, le vice-président de la Ligue des droits de l’homme à Béziers : « Il fait toujours ça, une grosse provocation, puis une petite marche arrière. Même si ces histoires de fichiers commencent à être vraiment inquiétantes. »Lire : Robert Ménard, un habitué des mesures polémiques« Et puis il salit la ville. Déjà, Béziers, c’est du chômage à n’en plus finir. Qui va investir ici ? Regardez, il n’y a plus rien, les commerces ferment, tout est sale. Tout ce que fait le maire, c’est pour les vieux qui votent pour lui, là-haut », ajoute Tony en désignant la direction du centre-ville.« La mobilisation des moyens s’est faite au niveau du centre-ville, mais tout est fait au détriment des autres territoires », confirme Cyril Hennion, en égrenant la liste des « économies » réalisées par la municipalité : budget du centre communal d’action social, centres de loisirs, cantines scolaires…« Vous venez pour Satan ? »Un peu plus haut débute justement cet autre monde, celui de la « chouette ville », selon les mots de trois adolescentes croisées en train de déambuler en face de la mairie. Même si elles concèdent s’y ennuyer un peu.Façades réhabilitées, placettes ombragées et terrasses alignées au cordeau : c’est un Béziers de carte postale qui s’étend sur un quadrilatère de quelques centaines de mètres. « Robert Ménard privilégie le noyau dur de son électorat, à commencer par les commerçants, à qui il a promis de développer le tourisme et que son discours séduit », ajoute Cyril Hennion.Les commerçants, justement, ne jurent plus que par le triptyque « propreté, police municipale, sécurité ». Et ce n’est pas ici qu’on entendra dire du mal du maire : « Vous venez pour Satan ? Au moins avec lui, c’est propre, plus sûr, la police municipale patrouille, les gens sont contents, jure la propriétaire d’une boutique de prêt-à-porter rue du 4-Septembre. Avant la nouvelle mairie, la ville était déserte et le commerce inexistant. » Le fichier des écoles ? Haussement d’épaules. Quant aux « immigrés », « de toute façon, ils ne viennent pas acheter chez nous ».On ne sait si Sorya Béchar et Mohamed Ali, croisés plus tôt avec leur enfant dans les allées Paul-Riquet se sentiraient visés ou s’ils avaient l’intention d’aller faire quelques emplettes. Mais ce couple de trentenaires ne se fait aucune illusion sur les motivations de Robert Ménard : « Ce sont une démarche et des propos racistes. C’est le Front national, c’est comme ça. »« Les Arabes ne nous disent pas bonjour, ils ont du mal à s’adapter », rétorque pour tout commentaire Franck Maugain, un jeune apprenti. Titillés sur l’affaire de la liste des écoles, certains soutiens du maire ne prennent pas de gants. « Il y a trop d’étrangers, c’est évident. M. Ménard fait ce qu’il peut », lâche Evelyne, la cinquantaine, sans gêne manifeste mais qui refuse de donner son nom. Avant d’embrayer dans une description apocalyptique de la ville, décrite comme « noyée sous la drogue, le racket et les violences. Moi-même, je ne sors plus le soir à cause d’eux, vous voyez ? »Spirale sans fin« Les gens se lâchent de plus en plus, confirme David Garcia, membre du syndicat Solidaires. La parole raciste est là, et elle prend chez les jeunes. » Trois rues plus loin, à la Bourse du travail, syndicats et associations de la ville cherchaient justement la parade à ce genre de discours, mercredi dans l’après-midi. Avis unanime : ce n’est pas gagné.« On est sur un discours ethnique et un vote identitaire qu’on retrouve désormais chez les différentes couches d’arrivants dans la ville : les Espagnols et les ″Européens″ face aux Gitans, les Gitans face au Arabes. Aujourd’hui, les jeunes d’origine espagnole ne votent plus à gauche, contrairement à leurs parents et grands-parents, et dans la première génération d’immigrés maghrébins certains se mettent à voter FN », ajoute le syndicaliste.En cause, « une spirale sans fin qui, depuis la désindustrialisation de la ville, à partir des années 1970, a plongé Béziers dans la misère. Ménard, pas plus que ceux qui se sont succédé avant lui à la mairie, n’a pas cherché à y remédier. Ils se contentent de soigner leur clientèle. » Quitte à monter les uns contre les autres, selon M. Garcia, pour qui le nouveau maire joue en ce moment avec le feu : « Le premier risque pour l’ordre public, c’est Ménard. » Les heurts communautaires entre jeunes d’origine gitane et maghrébine qui avaient embrasé la ville en 2005 sont dans toutes les mémoires. « Pour l’instant, les jeunes de la Devèze [une zone urbaine sensible de la ville], se contrôlent. Mais un dérapage, impliquant la police municipale par exemple [désormais armée] peut vite arriver vu l’ambiance. Et ça peut exploser », craint aussi Cyril Hennion.« Les politiques, c’est de toute façon tous les mêmes : pousse-toi de là que je m’y mette pour garder ma place. » Devisant sur un banc allées Paul-Riquet, Carlo Garrigo et Vincent Bellester, anciens réfugiés espagnols, 170 ans à eux deux, jugent le bilan de Robert Ménard avec l’air de ceux qui en ont vu d’autres : « du vent », pour M. Garrigo. « Ah si : j’ai reçu quatre PV en un mois, deux dans chaque sens de l’allée, c’est ça le nouveau maire ! »Madjid Zerrouky (Béziers, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 14h34 • Mis à jour le07.05.2015 à 15h25 | Lucie Soullier Tarnac, épisode 51. Le parquet de Paris a requis le renvoi de Julien Coupat, de sa compagne Yildune Lévy et de son ex-petite amie Gabrielle Hallez, pour « terrorisme », jeudi 7 mai. Une nouvelle page dans une saga politico-judiciaire aux rebondissements médiatisés, et racontée en détail sur le blog dédié du Monde.Lire aussi :Tarnac : le parquet requiert le renvoi de Julien Coupat en correctionnelle pour terrorismeCar si initialement, il s’agissait d’une enquête sur le sabotage de lignes SNCF, les dix mis en examen ont ensuite contesté l’instruction et déposé plusieurs plaintes, notamment pour usage de faux et atteinte à l’intimité de la vie privée.Retour sur l’affaire, ou plutôt les affaires Tarnac, qui durent depuis sept ans.Que se passait-il à Tarnac ? Dans le petit village corrézien de Tarnac, un groupe de jeunes issus de l’extrême gauche gravite autour d’un intellectuel fédérateur, Julien Coupat.En avril 2008, le patron de la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire demande au parquet de Paris l’ouverture d’une enquête préliminaire sur « une structure clandestine anarcho-autonome entretenant des relations conspiratives avec des militants de la même idéologie implantés à l’étranger et projetant de commettre des actions violentes » et son leader supposé, Julien Coupat.Que reproche-t-on à Julien Coupat ? Cinq sabotages sont déplorés par la SNCF dans les nuits des 25 au 26 octobre et du 7 au 8 novembre 2008 dans l’Oise, dans l’Yonne et en Seine-et-Marne.En Seine-et-Marne, les policiers décrivent dans un procès verbal une voiture occupée par Julien Coupat et sa compagne, Yildune Lévy, tournant pendant des heures autour du lieu du sabotage dans la nuit du 7 au 8 novembre. Le couple justifie leur proximité de l’une des lignes : « On a fait l’amour dans la voiture, comme plein de jeunes. »Le 11 novembre, neuf suspects (cinq femmes et quatre hommes) sont interpellés et placés en garde à vue. Quatre jours plus tard, ils sont mis en examen pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme » et Julien Coupat, en outre, pour « direction ou organisation d’un groupement formé en vue de la préparation d’un acte terroriste ». Un dixième suspect sera mis en examen quelque temps plus tard.Après sept ans d’enquête, le ministère ne requiert le renvoi que d’une partie des membres du groupe pour des sabotages de lignes SNCF. Seuls trois d’entre eux sont inquiétés pour « destructions ou dégradations en réunion en relation avec une entreprise terroriste » : Julien Coupat et Yildune Lévy, accusés du sabotage de la ligne Est du TGV à Dhuisy (Seine-et-Marne) à l’aide d’un crochet posé sur la caténaire, le 8 novembre 2008, et Gabrielle Hallez, accusée avec Julien Coupat des mêmes faits à Vigny (Moselle), le 26 octobre 2008. L’enquête n’a pas permis de trouver de suspects pour les trois autres sabotages (deux dans l’Oise et un dans l’Yonne).Que reproche-t-on à l’enquête ?Le manque de preuves La pose d’un crochet sur une caténaire est le seul fait concret que les juges et les policiers sont parvenus à ramasser contre Julien Coupat et Yildune Lévy pour le sabotage de la ligne TGV à Dhuisy. Leur mise en examen repose essentiellement sur le procès-verbal d’une filature réalisée par la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le groupe d’enquête chargé de Julien Coupat.La défense conteste la véracité du document et la présence même de certains policiers, qu’elle soupçonne d’avoir utilisé une balise illégale posée sur la voiture du couple.A Nanterre, une instruction pour « faux en écriture publique » visant ce procès-verbal de filature a été ouverte en novembre 2011. La cour d’appel de Versailles a ordonné l’audition des policiers de la DCRI. Douze d’entre eux ont été entendus anonymement, leur service étant couvert par le secret défense. Mais ils ont refusé de répondre, s’abritant derrière une mémoire défaillante et le secret.Lire : Les incohérences de l'enquêteLes méthodes de la DCRIDès le mois de novembre 2008, les parents des neuf inculpés demandent la libération de leurs enfants dans une lettre ouverte. Ils dénoncent les méthodes utilisées par la police, la complaisance des médias et la présomption de culpabilité qui pèse sur leurs enfants.Créée en juillet 2008, la DCRI est alors toute nouvelle, et ses méthodes seront décortiquées et critiquées par la presse.Lire : Une instruction qui en dit long sur l'antiterrorisme à la françaiseLa défense demande notamment l’annulation de deux pièces du dossier : la surveillance (illégale) du domicile de Julien Coupat à partir du 15 août 2008 et le placement sur écoute sauvage de l’épicerie de Tarnac. En octobre 2010, la cour d’appel de Paris valide l’intégralité de l’enquête et la chambre de l’instruction rejette la demande d’annulation.Mais la défense n’a pas dit son dernier mot. Elle dépose plusieurs plaintes qui aboutiront à l’ouverture d’une instruction en janvier 2012 pour « atteinte au secret des correspondances » et « atteinte à l’intimité de la vie privée ». En cause : la découverte par le gérant du Magasin général de Tarnac d’un dispositif d’écoutes artisanales dès avril 2008. Mais les juges se confronteront au mur du secret défense. Après avoir réussi à obtenir, non sans mal, les motifs de la mise sur écoute, ce n’est pas la « prévention du terrorisme » qui est invoquée, mais « la criminalité et la délinquance organisées ». Des faits dont il n’a jamais été question dans l’affaire de Tarnac.Lire : Les juges impuissants face au secret défenseLa qualification de terrorismeLors de l’instruction, la défense a contesté le caractère « terroriste » de ces sabotages, mettant notamment en avant le fait que personne n’avait été blessé.La question de l’inculpation pour terrorisme se pose d’autant plus qu’en août 2014, un sabotage en tous points similaire – la pose d’un crochet sur une caténaire de la ligne du TGV Lyon-Paris – a pourtant été considéré comme un simple « acte de malveillance » par le parquet de Chalon-sur-Saône.Dans son réquisitoire, le ministère public leur répond jeudi 7 mai que « la finalité terroriste du groupuscule ne saurait être nuancée par l’absence de victimes humaines », l’article 421-1 du code pénal disposant que « les atteintes aux biens » peuvent constituer en droit français des actes de terrorisme, pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 11h58 • Mis à jour le07.05.2015 à 15h56 | Soren Seelow Après sept ans d’une enquête mouvementée et largement médiatisée, le parquet de Paris a rendu son réquisitoire définitif dans l’affaire dite de « Tarnac ». En novembre 2008, dix jeunes gens issus de l’ultragauche gravitant dans ce petit village corrézien autour d’un intellectuel fédérateur, Julien Coupat, avaient été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Les services de police et de renseignement les soupçonnaient d’être impliqués dans une série de sabotages de lignes TGV commis dans les nuits du 25 au 26 octobre et du 7 au 8 novembre 2008.Dans son réquisitoire, que Le Monde a pu consulter, le ministère public demande que seuls les trois principaux mis en examen – Julien Coupat, sa compagne Yildune Lévy et son ex-petite amie Gabrielle Hallez – soient renvoyés devant le tribunal correctionnel pour des sabotages « en relation avec une entreprise terroriste ». Il requiert un non-lieu pour deux de leurs compagnons, ainsi que pour trois des cinq sabotages, dont l’enquête n’a « pas permis d’identifier les auteurs ».Lire aussi : Comprendre l’affaire TarnacPour les cinq autres membres présumés de cette « association de malfaiteurs », le parquet, qui reconnaît manquer d’éléments les reliant aux dégradations, rejette la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste ». Il requiert néanmoins leur renvoi pour des « tentatives de falsification de documents administratifs », des « recels » de documents volés ou des « refus de se soumettre à des prélèvements biologiques ». C’est la juge d’instruction, Jeanne Duyé, qui décidera au final de renvoyer ou non devant le tribunal tous ces mis en examen. Elle devrait signer l’ordonnance de renvoi avant l’automne.Flot de critiques sur l’enquêtePolitisé dès sa genèse par le gouvernement Fillon, qui avait fait de l’« ultragauche » une priorité policière, le dossier Tarnac est devenu au fil de l’instruction un objet médiatico-judiciaire incontrôlable. Procès-verbal après procès-verbal, les méthodes d’enquête de la toute nouvelle Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), créée le 1er juillet 2008, ont été éreintées par voie de presse, fragilisant chaque jour un peu plus l’instruction.Les fers à béton posés sur les caténaires de cinq lignes TGV en octobre et novembre 2008 avaient occasionné de nombreux retards, mais aucun blesséSi ce dossier a provoqué tant de passions et de remous, c’est en raison de sa charge politique et parce qu’il interroge les fondements mêmes de l’arsenal antiterroriste à la française. Dans ce contexte houleux, le ministère public savait son réquisitoire attendu. Aussi a-t-il pris le soin de revenir en détail sur le flot de critiques qui s’est abattu sur cette enquête et sur la plus épineuse des questions qu’elle soulève : Julien Coupat est-il un terroriste ?Lire aussi :Comprendre l’affaire TarnacLes fers à béton usinés posés sur les caténaires de cinq lignes TGV en octobre et novembre 2008 avaient occasionné de nombreux retards, mais aucun blessé. De l’aveu même des experts, ce dispositif, emprunté aux méthodes employées dans les années 1990 par les militants antinucléaires allemands, ne peut engendrer aucun déraillement ni porter atteinte à la sécurité des voyageurs.Sabotage similaire en août 2014Le caractère relativement bénin de ces dégradations avait été soulevé lors de l’instruction par les avocats de la défense, qui en contestaient le caractère « terroriste ». Le ministère public leur répond que « la finalité terroriste du groupuscule ne saurait être nuancée par l’absence de victimes humaines », l’article 421-1 du code pénal disposant que « les atteintes aux biens » peuvent constituer en droit français des actes de terrorisme pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».En août 2014, un sabotage en tout point similaire – la pose d’un crochet sur une caténaire de la ligne du TGV Lyon-Paris – a pourtant été considéré comme un simple « acte de malveillance ». Selon les informations du Monde, c’est le parquet de Châlons-sur-Saône qui a ouvert une enquête préliminaire dans cette affaire, la section antiterroriste du parquet de Paris n’ayant pas jugé utile de se saisir du dossier.Si Julien Coupat, Yildune Lévy et Gabrielle Hallez sont renvoyés pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », c’est donc uniquement à la lumière de leur idéologie et de leurs relations mise au jour par la surveillance dont ils faisaient l’objet avant le début des sabotages. Un contexte qui permet à l’accusation de projeter une intention terroriste sur des dégradations qui relèveraient en d’autres circonstances du droit commun.« Structure clandestine anarcho-autonome »L’enquête préliminaire visant les membres du groupe de Tarnac a été ouverte le 16 avril 2008, soit six mois avant les sabotages. Elle se fondait sur une note de la sous-direction antiterroriste décrivant cette communauté comme une « structure clandestine anarcho-autonome entretenant des relations conspiratives avec des militants de la même idéologie implantés à l’étranger et projetant de commettre des actions violentes ». Les services de renseignement étaient destinataires d’une information selon laquelle Julien Coupat avait rencontré des anarcho-autonomes « dans un appartement new-yorkais » en janvier 2008. C’est ce voyage qui, sur la fois d’un renseignement des autorités américaines, a déclenché l’ouverture de l’enquête. Selon le ministère public, ces liens avec la « mouvance anarchiste internationale » constituent un des arguments justifiant la qualification de « terrorisme ».Mais le pivot de l’accusation repose sur la pensée du principal mis en cause, c’est-à-dire sur ses écrits. Le ministère public considère comme acquis que Julien Coupat est la « plume principale » – ce que l’intéressé a toujours démenti – d’un « pamphlet » intitulé L’Insurrection qui vient, publié en 2007 par le Comité invisible. Ce texte préconise un « blocage organisé des axes de communication », au premier rang desquels les chemins de fer, par des groupes ayant adopté un mode de vie communautaire, afin de faire tomber « l’architecture de flux » qu’est devenu le monde moderne.« Sentiment de terreur et d’intimidation »Pour le parquet, cet « opuscule présenté de façon faussement béate par plusieurs témoins comme un simple livre de philosophie » est en réalité un guide théorique visant à « renverser par la violence l’Etat ». S’il reconnaît que le passage à l’acte violent « apparaît dans un premier temps de relativement faible intensité », le ministère public estime qu’il ne s’agissait que d’une « phase initiale » que l’interpellation des suspects a permis d’interrompre, évitant que ne s’installe « un sentiment de terreur et d’intimidation » dans le pays.Le 25 mars 2009, les avocats de la défense avaient contesté la définition très large de l’« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » au regard du droit international, estimant qu’elle s’appliquait abusivement à leurs clients. « Il ne suffit pas à la partie poursuivante de mettre en perspective des infractions de droit commun avec un discours politique critique pour caractériser l’existence d’une infraction terroriste, argumentaient-ils. Affirmer l’inverse permettrait de qualifier d’entreprise terroriste toute action portée par un discours politique ou syndical visant à dénoncer des choix politiques ou à exprimer une exaspération, voire une colère. »« Si la promotion idéologique d’une nécessité de changer de société est une position politique protégée par la liberté d’opinion, sa mise en œuvre par l’intimidation ou la terreur relève de la délinquance, rétorque le ministère public. L’infraction terroriste est par nature politique puisque instiller l’intimidation ou la terreur a comme finalité l’exercice d’une forme de pouvoir sur la société. » Lire aussi :Tarnac : quand François Hollande dénonçait une « affaire politique »Au secours de la cote D104Le parquet de Paris répond dans son réquisitoire à « la tentative de discréditer la cote D104 », pierre angulaire de l’accusation. Ce procès-verbal, qui retranscrit la filature du véhicule de Julien Coupat et de sa compagne Yildune Lévy durant la nuit du 7 au 8 novembre 2008, est censé attester de leur présence sur les lieux d’un sabotage. Or le PV de cette surveillance comporte plusieurs incohérences qui ont conduit les avocats à porter plainte pour « faux et usage de faux ». Ils contestaient la présence de certains policiers cette nuit-là, soupçonnés d’avoir rédigé leur PV à partir d’une balise posée illégalement sur la voiture du couple. L’information a conclu à un non-lieu. Le parquet s’appuie sur cette décision pour souligner que cette filature est « avérée par des éléments objectifs » et rappelle que les deux personnes mises en cause n’ont jamais contesté « leur présence sur les lieux de la surveillance ».Voir aussi le blog « Tarnac, une instruction française »Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Delphine Roucaute Après avoir affirmé sur France 2 qu’il avait comptabilisé le nombre d’enfants musulmans dans les écoles de sa ville, le maire de Béziers Robert Ménard a été entendu par la police dans le cadre l'enquête préliminaire ouverte par le procureur de Béziers pour « tenue illégale de fichiers en raison de l'origine ethnique ».En effet, on ne transige pas en France avec ce que l’on appelle les « statistiques ethniques ». La question cristallise pourtant les polémiques depuis une vingtaine d’années, tout le monde ne s’accordant pas sur la nécessité ou non de procéder à des études d’ampleur sur l’origine ethnique ou religieuse des Français.Qu’est-ce qui constitue exactement un délit ?La loi du 6 janvier 1978, dite « loi informatique et libertés » interdit de recueillir et d’enregistrer des informations faisant apparaître, directement ou indirectement, les origines « raciales » ou ethniques, ainsi que les appartenances religieuses des personnes. Outrepasser ces règles peut conduire à une peine de prison de cinq ans et 300 000 euros d’amende, ce à quoi la commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) peut ajouter une amende. Une simple déclaration impliquant des statistiques supposées ne constitue donc pas en soi un délit ; il faut avoir constitué un fichier recensant ces données sensibles.Lire aussi :Pourquoi Robert Ménard n’a pas le droit de ficher les écoliers musulmans de BéziersMais qu’entend-on exactement par « statistique ethnique » ? La définition du terme « ethnique » est en effet sujette à controverse, puisque ce vocabulaire fait partie de celui de l’administration coloniale et des pays qui ont connu des politiques de ségrégation, comme l’Inde par exemple, où il est utilisé pour identifier et recenser les populations. L’ethnie constitue une expression identitaire, fortement liée au pays d’origine, mais aussi à une langue, une histoire ou une culture commune. Un des problèmes principaux est que l’« identité ethnique » peut être assignée par un élément extérieur au groupe supposé ; l’identité n’est dès lors plus revendiquée, mais subie, et donc facteur de discrimination.En France, les statistiques reposent sur la nationalité effective des personnes. Mais toute origine « raciale » est évacuée des statistiques officielles. Ainsi, il est interdit de faire, hors dérogations accordées notamment à certains instituts de recherche, des statistiques sur les Kabyles, les noirs, les juifs – même chose pour les groupes religieux. Se pose avant tout la question des dérives qu’engendreraient de tels comptages, et la stigmatisation des populations qui pourrait en découler.Quelles polémiques autour de la question du fichage ?La question de savoir s’il faut ou non autoriser les statistiques ethniques et réformer la loi « informatique et libertés » de 1978 est en débat depuis une vingtaine d’années. En 1998, elle opposait Hervé Le Bras, démographe enseignant à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess), à Michèle Tribalat de l’Institut national d’études démographiques (INED), une chercheuse polémique régulièrement citée dans la sphère frontiste. Le premier critiquait le travail de cette dernière, notamment sa distinction entre les Français issus d’autres origines et les « Français de souche », une expression qui selon lui flatte le « vieux fond ethnique » de la droite. « La collecte de données n'est pas une menace en elle-même. Ce qui constitue une menace ce sont les catégories utilisées pour classer les données », déclarait-il à l’époque.La question a été vivement relancée en 2007 par Nicolas Sarkozy et la nomination de Yazid Sabeg, un homme d’affaires né en Algérie devenu le chantre de la discrimination positive, qui met en place un comité pour la mesure et l’évaluation de la diversité des discriminations (Comedd) sous la houlette de François Héran. En réaction, une vingtaine de chercheurs et universitaires forment une contre-commission, la commission alternative de réflexions sur les « statistiques ethniques » et les discriminations (Carsed) qui publie en 2009 l’ouvrage collectif Le Retour de la race cherchant à dénoncer le « leurre » de la réflexion engagée au Comedd. Ce livre prend clairement la tournure d’un règlement de compte, en accusant en quatrième de couverture « les quelques scientifiques présents [dans le Comedd d’être] tous favorables à une mesure de l’ethnicité ou de la race ». Le Carsed écrit :« En développant une vision de la société durablement fragmentée selon les critères d’origine, donc figés, [cette classification ethnique] aboutit à terme à la fragmentation et à la concurrence entre "communautés" avec chacun ses lobbies, ses victimes, ses exclusions, son entre-soi, sa solidarité limitée aux membres du groupe alors que l’Etat républicain a la mission de l’assurer pour tous. »A l’époque, la tentative de Brice Hortefeux, alors ministre de l’intérieur (et de l’immigration), de créer un fichier de police nommé Edvige, enregistrant notamment la couleur de peau, tue le débat en illustrant les risques d’un fichage ethnique. Mais certains, comme Manuel Valls, prendront position en faveur de telles statistiques.Lire : « Edvige 2 est un fichier de présomptions »C’est d’ailleurs l’actuel premier ministre qui a relancé la machine, plus récemment, avec ses déclarations remarquées sur un « apartheid territorial, social, ethnique ». Alors que le député (UMP) de la Marne Benoist Apparu plaidait le 28 janvier en faveur des statistiques ethniques, le président François Hollande a estimé que le pays n’avait « pas besoin de faire des statistiques ethniques. Regardez où vivent un certain nombre de nos compatriotes et vous verrez les problèmes de chômage, de scolarité, de réussite, voire même la capacité à créer une entreprise ». De son côté, la députée écologiste Esther Benbassa appelait également à des statistiques ethniques afin de lutter contre les discriminations : « Exigeons la parité pour les minorités visibles, oui, mais pour y parvenir, mesurons tout ce qui nous en sépare. »Quelles sont les méthodes utilisées par les chercheurs ?De fait, les études ethniques existent, puisque la loi donne dérogation aux chercheurs pour étudier les origines ethniques et religieuses, selon certains critères très encadrés. C’est la CNIL qui étudie chaque enquête, en fonction de la finalité des recherches, de l’institut qui les mène, du consentement des personnes concernées et du respect de leur anonymat. Mais, comme le souligne le directeur de recherche à l’INED Patrick Simon auprès de Libération, « l’interdiction de principe a réussi à imposer l’idée que vouloir mesurer les conséquences de l’origine ethnique dans une étude est sulfureux ». Et a pour conséquence une forme d’autocensure des chercheurs.Le sociologue Didier Fassin explique ainsi à Libération que dans le cadre de son enquête sur une maison d’arrêt en banlieue parisienne, L’Ombre du monde parue en 2015, il a dû élaborer ses propres statistiques ethniques en se basant sur la consonance des noms des détenus et leur couleur de peau à partir de la photo de leur dossier pénitentiaire. Cette approche lui a permis d’étudier la proportion de personnes originaires de l’immigration parmi les détenus. Un sujet extrêmement sensible ; il suffit de se rappeler des polémiques déclenchées par Eric Zemmour à ce sujet.Mais le chercheur ne se contente pas de constater le pourcentage de personnes noires ou d’origine arabe en prison : il interroge leur situation sociale, la fréquence des contrôles à leur égard et la dureté des peines. Bref, la discrimination qu’ils rencontrent et qui explique ces chiffres. Un travail qui n’a – faut-il le rappeler ? –, rien de commun avec les prétendues statistiques de Robert Ménard, qui présentent un biais méthodologique énorme : M. Ménard disait compter non pas les immigrés ou la diversité ethnique, mais bien l’appartenance religieuse, sur la foi du seul patronyme. Or on peut s’appeler Ahmed sans être musulman, ou être fidèle à l’islam et être prénommé Jean-Pierre. Par ailleurs, M. Ménard n’a pas demandé le consentement des personnes concernées.Quelles autres pratiques existent à l’étranger ?L'ambiguïté du débat repose en partie sur le fait que les statistiques ethniques existent dans d’autres pays, comme les Etats-Unis, où les recensions religieuses sont couramment pratiquées, sur déclaration des personnes concernées. L’exemple du voisin britannique est particulièrement important pour la France, puisque la législation y autorise la compilation de données portant sur la religion et les origines ethno-raciales depuis les années 80. Aucune restriction n’est prévue et celles-ci apparaissent explicitement dans les études de l’Office des statistiques. Si la société britannique, fondée sur le multiculturalisme, a bien accepté cette possibilité, les affrontements entre le pouvoir et les minorités ainsi reconnues n’ont cessé de se multiplier.D’un autre côté, le Sénat rappelle dans un rapport que la commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) encourageait, dans son rapport de 2010 « les autorités françaises à poursuivre les efforts visant à mettre en place un système complet cohérent de collecte des données permettant [...] de déterminer l'ampleur des manifestations du racisme et de la discrimination raciale directe et indirecte » et de développer des statistiques ethniques et religieuses fondées sur le principe de confidentialité et de consentement.Il faut toutefois souligner que chaque pays européen a ses propres règles et qu’il n’existe pas de modèle unique à suivre. En 2008, au niveau européen, seuls 22 pays sur 42 proposaient lors du recueil de données statistiques publiques des questions portant explicitement sur l’ethnicité. En sachant qu’il n’existe pas de définition de l’origine ethnique au niveau européen.Delphine RoucauteJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano Alors que les drames migratoires dans la Méditerranée se sont hissés au sommet de l’agenda politique européen ces dernières semaines, les critiques se multiplient en France contre la politique d’asile française, jugée trop généreuse par la droite et l’extrême droite.1. Une explosion du nombre de demandeurs d’asile ?Ce qu’a dit Roger Karoutchi :« Ce qui est inconséquent, Monsieur le Premier Ministre, c’est d’accepter le fait qu’il y ait 65 000 demandeurs d’asile par an, contre 35 000 par an il y a 5 ans. […] C’est de faire en sorte que notre pays accordant environ 10 000 à 15 000 statuts de réfugiés par an, et ne raccompagnant réellement qu’un maximum de 5 000 déboutés du droit d’asile aux frontières, nous créons nous-mêmes 40 000 à 45 000 sans papiers chaque année », a accusé le sénateur UMP des Hauts-de-Seine en réponse à Manuel Valls.Pourquoi c’est plutôt vraiSelon les sources, la France a en effet accueilli 59 000 à 63 000 demandeurs d’asile en 2014, en nette augmentation par rapport à il y a cinq ans, selon l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Il ne faut toutefois pas oublier que nous ne faisons que retrouver les niveaux de 2001-2004, et n’atteignons pas encore le pic de 1989, lié notamment à la demande en provenance de la Turquie et du Zaïre. #container_14308200751{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14308200751{ height:500px; } #container_14308200751 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14308200751 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14308200751 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14308200751 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Demandes et admissions à l'asile en FranceSource : OFPRA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Karoutchi, cette forte hausse de la demande ne s’accompagne pas d’un effort supplémentaire de la France pour accepter ces demandes d’asile, dont le nombre reste stable autour de 10 000 à 15 000 par an depuis une décennie.Voir aussi le visuel interactif : D’où viennent les demandeurs d’asile qui arrivent en France ? 2. Une machine à sans papiers ?Que deviennent donc ces « déboutés » du droit d’asile ? L’immense majorité d’entre eux bravent leur obligation de quitter le territoire français (OQTF), restent clandestinement en France et se transforment en sans papiers, selon Roger Karoutchi. Un argumentaire également développé par Marine Le Pen lors de son discours du 1er mai :« [Le droit d’asile] est devenu une nouvelle porte d’entrée [de l’immigration] quand on sait qu’à peine 1 % des déboutés sont finalement expulsés. »Pourquoi c’est certainement fauxEn citant ce chiffre, la présidente du FN fait référence à un rapport de la Cour des comptes en préparation, dont Le Figaro (lien payant) a publié une version provisoire en avril, très critique sur le coût du système d’asile français.Dans ce document, les sages de la rue Cambon avancent en effet cette estimation de 1 % de départs effectifs des déboutés en se basant sur des chiffres du ministère de l’intérieur. Problème : ledit ministère a indiqué à Metronews que ce chiffre n’était « pas juste ». « La Cour semble avoir fait un comptage manuel sur une période de 5 mois, entre janvier et mai 2014, qui n’est pas très représentative », a expliqué le ministère à nos confrères. A l’AFP, une source ministérielle évalue plutôt un chiffre oscillant « autour de 10 %, voire 20 % » (ce qui se rapproche des calculs de la Cimade).Au-delà de ces querelles de chiffres, beaucoup s’accordent toutefois sur le fait que la tolérance de la politique d’éloignement alimente substantiellement le nombre d’étrangers en situation irrégulière sur le sol français.3. Un détournement de l’asile par l’immigration économique ?Lors de son discours du 1er mai, Marine Le Pen a également assuré que :« Le droit d’asile, que nous reconnaissons comme un droit individuel réservé aux victimes d’oppressions politiques, a été depuis longtemps détourné de son sens originel pour devenir une filière à part entière de l’immigration massive. »Cette même critique est formulée dans le rapport provisoire de Cour des comptes, qui écrit que « la demande d’asile est utilisée par certaines personnes comme une nouvelle filière d’immigration, notamment économique ».Pourquoi c’est douteuxPrécisons tout d’abord que les critères pour obtenir l’asile sont très clairs : l’Ofpra (et la Cour nationale du droit d’asile, qui traite les recours) s’appuie sur la convention de Genève, qui protège toute personne qui « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité, et qui ne peut, ou du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ». Peu de chances donc pour un migrant économique de parvenir à ses fins par une demande d’asile.En revanche, selon les détracteurs du système, nombre d’entre eux utiliseraient la procédure d’asile pour entrer sur le territoire français, s’installer en attendant le traitement de leur demande, avant de s’y maintenir clandestinement après avoir été déboutés, dans l’espoir d’être finalement régularisés au bout de cinq ans.Il suffit pourtant de regarder le palmarès des nationalités les plus représentées parmi les demandes d’asile pour remettre en doute l’affirmation des sages selon laquelle « la France se caractérise par un faible nombre de demandeurs d’asile originaires de pays en guerre ou en conflit ». République démocratique du Congo, Russie et Syrie y côtoient le Bangladesh et l’Albanie. On retrouve d’ailleurs peu ou prou les mêmes nationalités entre les demandeurs et les admis. #container_14307562318{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14307562318{ height:550px; } #container_14307562318 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14307562318 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14307562318 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14307562318 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les principales nationalités candidates à l'asile en 2014Source : Rapport d'activité 2014 de l'OFPRA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les principales nationalités admises à l'asile en 2014Total des admissions CNDA et OFPRA.Source : Rapport d'activité 2014 de l'OFPRA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14307533704", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Syrie","Russie","Sri Lanka","Guinée","RD Congo","Afghanistan","Albanie","Kosovo","Chine","Bangladesh","Centrafrique","Soudan","Irak","Mali","Turquie","Côte","Arménie","Somalie","Égypte","Géorgie","Mauritanie","Érythrée","Pakistan","Azerbaïdjan","Nigéria"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Total admissions", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1467 ], [ "", 1199 ], [ "", 1058 ], [ "", 751 ], [ "", 751 ], [ "", 708 ], [ "", 663 ], [ "", 617 ], [ "", 616 ], [ "", 598 ], [ "", 433 ], [ "", 402 ], [ "", 397 ], [ "", 362 ], [ "", 341 ], [ "", 261 ], [ "", 253 ], [ "", 245 ], [ "", 241 ], [ "", 214 ], [ "", 201 ], [ "", 183 ], [ "", 182 ], [ "", 165 ], [ "", 157 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}4. Un coût exorbitant ?Marine Le Pen (FN) et Roger Karoutchi (UMP) ne se sont pas privés d’interpeller le gouvernement sur l’un des chiffres chocs du rapport provisoire de la Cour des comptes : la politique d’asile coûterait 2 milliards d’euros par an à la France.Les sages de la rue Cambon ne se sont en effet pas arrêtés à la ligne budgétaire officiellement consacrée à l’asile (un peu moins de 600 millions d’euros), estimant qu’elle ne trace pas l’ensemble des dépenses « effectuées pour les demandeurs d’asile ». D’après leurs calculs, qui intègrent par exemple le coût de scolarisation des enfants, les demandeurs d’asile coûtent à eux seuls 990 millions d’euros, auxquels il faut rajouter 1 milliard pour les personnes déboutées, quand elles sortent des radars budgétaires.Mais ce chiffre est à prendre avec des pincettes. Après la fuite de son rapport dans Le Figaro, la Cour des comptes a mis en garde dans un communiqué contre une « lecture partielle et partiale de ses observations provisoires, qui portent en l’espèce sur la période 2009-2014 ». En outre, elle reconnaît la difficulté à établir un décompte précis du coût de l’asile et demande à l’administration « de bien vouloir examiner la validité des données utilisées et du calcul » qu’elle a effectué.Le gouvernement, de son côté, fait valoir que la réforme de l’asile qui doit être votée d’ici l’été permettra d’en réduire le coût, en diminuant les délais d’instruction des demandes.Quelles prestations la France accorde-t-elle aux demandeurs d’asile ?Dans sa charge contre la politique d’asile française, Marine Le Pen a dénoncé le fait que les demandeurs d’asile soient « intégralement pris en charge par l’Etat » et qu’ils bénéficient de « droits exorbitants » ? Voici la réalité de ce qu’ils perçoivent.Une allocation pendant la durée de la procédure340,5 €Les demandeurs d’asile reçoivent pendant l’instruction de leur demande une allocation temporaire d’attente (ATA), versée par Pôle emploi, de 11,35 euros par jour, soit 340,50 euros par mois en moyenne. Cette allocation est remplacée par l’allocation mensuelle de subsistance (AMS) une fois que le demandeur rentre dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile : comprise entre 91 et 718 euros par mois, cette allocation dépend de la situation du demandeur, de sa composition familiale et de ses ressources.Un accès au système de santéLes demandeurs bénéficient aussi d’un accès privilégié à la couverture maladie universelle (CMU), de base et complémentaire, des dispositifs qui permettent aux plus défavorisés d’accéder à la sécurité sociale. Contrairement aux autres bénéficiaires, français ou étrangers, ils ne sont pas tenus de justifier une résidence stable en France de trois mois pour s’y enregistrer. En revanche, il doit justifier d’avoir perçu des revenus inférieurs à 9 534 euros l’année précédente.Ces systèmes ouvrent le droit à un remboursement des dépenses de santé par l’assurance maladie française, et dispensent les demandeurs d’asile de l’avance des frais. La CMU complémentaire donne également le droit à des réductions sur la facture de gaz, d’électricité ou de transport.Lire : En dix ans, la CMU a réduit les inégalités dans l'accès à la santéQuand, pour une raison ou un autre, les demandeurs d’asile ne peuvent être affiliés à la sécurité sociale et bénéficier de la CMU (et quand ils plongent dans la clandestinité après avoir été déboutés), ils peuvent bénéficier de l’aide médicale d’Etat (AME), qui prend en charge « à 100 % les soins médicaux et d’hospitalisation en cas de maladie ou de maternité dans la limite des tarifs de la sécurité sociale, sans avoir à avancer les frais ». L’AME bénéficie généralement aux sans papiers qui peuvent justifier d’au moins trois mois de résidence en France.» Lire notre décryptage sur l’AMELa possibilité de travaillerLes demandeurs d’asile doivent attendre un an pour pouvoir solliciter une autorisation provisoire de travail afin d’occuper légalement un emploi en France. Ce document, qui doit être renouvelé au minimum tous les six mois, est délivré par la préfecture sur certains critères : le demandeur d’asile doit disposer d’une promesse d’embauche ou d’un contrat de travail, et le préfet peut la refuser si la situation de l’emploi dans la profession et la région concernées est trop tendue. Bien entendu, leur travail devient illégal quand ils deviennent sans-papiers.La scolarisation des enfantsEnfin, les enfants de demandeurs d’asile peuvent être scolarisés dès l’âge de 3 ans, à condition que l’école maternelle donne son accord. De 6 à 16 ans, en revanche, l’instruction est obligatoire, comme pour tous les enfants français et étrangers vivant en France.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.05.2015 à 15h28 • Mis à jour le06.05.2015 à 15h46 Le Conseil d’Etat a jugé, mercredi 6 mai, que Brigitte Barèges, la maire (UMP) de Montauban, pouvait « conserver ses mandats de conseiller municipal et communautaire » car les irrégularités constatées lors de sa campagne électorale ne présentaient pas « un caractère de particulière gravité ». Le Conseil a par contre confirmé le rejet du compte de campagne de Mme Barèges.La maire de Montauban, s’était tournée, le 17 avril, vers le Conseil d’Etat pour faire appel de la condamnation du tribunal administratif de Toulouse à un an d’inéligibilité. Par jugement du 21 octobre 2014, la juridiction avait estimé que, lors de la campagne municipale, la « violation substantielle des règles de financement des campagnes électorales » constituait « un manquement d’une particulière gravité présentant un caractère délibéré ». Nicolas Chapuis C’est leur façon de fêter les trois ans du quinquennat Hollande. En vue du congrès du PS à Poitiers du 5 au 7 juin, la motion B, qui regroupe l’aile gauche et les frondeurs du parti, a présenté mercredi 6 mai son « agenda des réformes » pour les deux ans à venir. Une sorte de contre-projet, à rebours de la politique gouvernementale, qu’ils entendent soumettre au vote des militants le 21 mai.Pour Christian Paul, député de la Nièvre et premier signataire de la motion, il s’agit d’un « moment clé » dans sa campagne : « On veut montrer qu’on n’est pas condamné à l’impuissance, on veut faire mentir ceux qui pensent que le quinquennat est vitrifié et que plus rien ne va bouger dans les deux ans qui viennent. » L’agenda qui décline toutes les réformes à mener, mois après mois, se veut « une démonstration crédible qu’il y a des marges de manœuvres considérables ».Investissement, classes populaires et « République»  Sans surprise le texte défend une réorientation du pacte de responsabilité, principale demande des députés frondeurs depuis plus d’un an. « Il s’agit de passer d’une politique de l’offre à un pacte d’investissement avec des contreparties pour les entreprises », détaille M. Paul. La motion B propose ainsi d’enterrer le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et de le remplacer par un nouveau crédit d’impôt davantage tourné vers la recherche et l’investissement. L’impôt sur les sociétés serait, lui, modulé pour favoriser l’investissement.Ils suggèrent de dégager des marges en faisant payer les entreprises avec le rétablissement de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) et la prorogation de la contribution exceptionnelle d’impôt sur les sociétés pour les grandes entreprises. L’argent serait notamment réutilisé pour « améliorer les conditions de vie des classes populaires et moyennes », par le biais d’une réforme fiscale (instituant par exemple un barème progressif pour la CSG), la fin du gel du point d’indice des fonctionnaires et un plan d’urgence pour la jeunesse.Par ailleurs, un « plan République », qui redonnerait des marges aux collectivités locales pour soutenir la politique de la ville, serait mis en place. Des mesures en faveur du budget de la culture et du traitement des professeurs des écoles sont aussi proposées. Enfin, l’agenda des réformes plaide pour une loi bancaire ambitieuse et un renforcement de la lutte contre l’évasion et l’optimisation fiscale.Regarder le visuel interactif : Après trois ans de mandat, François Hollande a-t-il tenu ses promesses ?« On est largement dans le cadre des engagements »Le document s’agrémente d’un tableau budgétaire pour expliquer le financement des mesures. « On est largement dans le cadre des engagements de la France » vis-à-vis de Bruxelles, estime Christian Paul. Le député de la Nièvre assure qu’un tel programme permettrait de ressouder la majorité, et notamment de retisser des liens avec les partenaires écologistes et communistes.Pas sûr en revanche qu’il permette de ressouder le PS. Les propositions vont peu ou prou à contresens de tout ce qui a été voté depuis un an par la majorité à l’Assemblée nationale. « Cet agenda est fidèle aux promesses de 2012 et il offre des solutions pour la suite », rétorque Christian Paul. Les frondeurs ont d’ailleurs hésité sur le moment opportun de publication de ce programme, entre le 6 mai, jour de l’élection de François Hollande, et le 7 mai, date à laquelle sera élu le prochain président en 2017.Lire aussi :Hollande, trois ans à l’Elysée et déjà en campagneNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Baptiste de Montvalon et Gérard Courtois Une France un peu moins pessimiste, un peu moins frileuse et repliée sur elle-même, un peu plus confiante dans l’avenir : tel est le visage du pays que reflète la troisième édition de notre enquête annuelle « Fractures françaises », réalisée du 22 au 27 avril par Ipsos/Sopra Steria en partenariat avec la Fondation Jean Jaurès et Sciences Po - auprès d’un échantillon de 1 000 personnes interrogées sur Internet. La dégradation de l’image du Front national – que 78 % qualifient de parti d’« extrême droite » – est l’un des autres enseignements majeurs de ce sondage, qui confirme toutefois que les idées du FN s’installent dans l’opinion : c’est désormais une majorité de Français (52 %) qui souhaite le rétablissement de la peine de mort ; un chiffre en hausse de sept points en un an. Un léger regain de confiance Si les crispations alarmantes enregistrées lors des deux précédentes vagues de cette enquête n’ont pas disparu, l’atmosphère s’est un peu détendue depuis un an. Ainsi la confiance dans toutes les institutions testées a progressé. C’est le cas en particulier des grandes entreprises (45 %, +7) et des banques (41 %, +6). La nostalgie est moindre qu’en 2014 : 70 % des sondés (en baisse de 8 points) assurent qu’ils s’inspirent de plus en plus des valeurs du passé. La mondialisation est considérée comme une opportunité par 44 % des personnes interrogées (+5 points). L’image de l’Europe s’améliore : 52 % (+7 points) estiment que l’appartenance de la France à l’Union européenne est une bonne chose et 75 % (+8) souhaitent que la France reste dans la zone euro.Lire aussi :Des Français moins pessimistesL’image du FN se dégrade…Réalisée quelques jours avant que la crise ouverte entre Marine Le Pen et son père atteigne son paroxysme, cette enquête montre que l’image du FN est mauvaise, et qu’elle s’est encore détériorée. Qualifié d’« extrême droite » – une appellation que réfute Mme Le Pen – par 78 % des sondés, le FN est jugé « xénophobe » (61 %). 60 % (neuf points de plus en un an) affirment que c’est « un parti dangereux pour la démocratie ». 69 % estiment qu’il n’est pas « capable de gouverner le pays ».Lire aussi :L’image du FN se dégrade mais ses idées s’installent… mais ses idées s’installentLa sortie de l’euro est le seul marqueur du FN qui est massivement rejeté dans cette enquête. La hausse la plus spectaculaire concerne le rétablissement de la peine de mort (52 %, +7). Les réponses aux questions sur l’immigration ne traduisent pas d’évolution notable. Autrement dit, le tableau reste aussi sombre qu’auparavant. Deux tiers des Français (67 %, +1) jugent qu’« il y a trop d’étrangers en France ». 71 % (+1) estiment qu’« il n’est pas normal que les cantines scolaires servent des plats différents selon les convictions religieuses des élèves ». Les fortes crispations suscitées par l’islam sont également en adéquation avec le discours du FN à ce sujet. 54 % (+3 points par rapport à janvier) jugent la religion musulmane « pas compatible avec les valeurs de la société française ».Lire aussi :La crispation sur l’islam s’accroît depuis janvierLes sympathisants socialistes se droitisentLibérale – au plan économique – et autoritaire : la ligne que défend et incarne Manuel Valls, longtemps marginalisé au sein de son parti, rencontre une adhésion croissante parmi les sympathisants socialistes. 34 % des personnes interrogées (+11 points) estiment que « pour relancer la croissance, il faut limiter au maximum le rôle de l’Etat dans l’économie française et donner aux entreprises le plus de liberté possible ». 49 % (+21) expriment leur confiance dans les grandes entreprises. Même tendance s’agissant des banques (44 %, +13). 58 % des sondés (+8) estiment que « la mondialisation est une opportunité pour la France ». Les sympathisants socialistes sont également plus nombreux à approuver des affirmations ou des mesures relatives à l’ordre et la sécurité. 78 % (+16) approuvent l’idée selon laquelle « on a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre ». 36 % (+15) se disent favorables au rétablissement de la peine de mort.Lire aussi :Les sympathisants socialistes se convertissent au libéralismeJean-Baptiste de MontvalonJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard CourtoisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.05.2015 à 11h46 • Mis à jour le06.05.2015 à 14h48 | Samuel Laurent Face au tollé unanime déclenché par ses déclarations sur le nombre d’élèves « présumés musulmans » dans sa ville de Béziers, Robert Ménard, qui risque gros, car ce type de statistique est illégal, n’a eu de cesse de réagir. Mais ses équipes ont donné plusieurs versions de l’histoire, qui tendent à se contredire.1. Le 3 janvier : « Nous avons analysé les listes des écoles »Ce qu’il a dit : Dans un article de Midi libre paru le 3 janvier 2015, Robert Ménard avait déjà évoqué le « fichage » des élèves aux prénoms à consonance « musulmane » : « A Béziers, 60 % des élèves sont musulmans », avait-il affirmé pour justifier la thèse du « grand remplacement » développée par l’idéologue d’extrême droite Renaud Camus. Le maire reconnaissait déjà que « c’est interdit, ce genre de statistique », tout en expliquant au journal régional avoir « analysé les listes des écoles biterroises » pour les obtenir. Et ajoutant : « Les prénoms suffisent à vous indiquer l’origine. Si vous vous appelez Marie, vous n’êtes pas musulman. »Ce qu’on peut en dire : Les mots sont clairs : M. Ménard explique avoir « analysé les listes » des écoles de sa ville, auxquelles il a donc accès. Selon l’Insee, on comptait environ 14 000 élèves scolarisés à Béziers en 2011 (dont plus de la moitié ont entre 6 et 17 ans), ce qui exclut a priori une analyse faite en un coup d’œil : classer 14 000 noms en fonction de leur « consonance étrangère » présumée prend du temps.2. Le 4 mai : « Le maire a les noms, classe par classe, des enfants »Ce qu’il a dit : C’est cette même version que Robert Ménard répète sur le plateau de l’émission « Mots croisés » lundi 4 mai, avec un chiffre plus précis : « 64,5 % des élèves » seraient musulmans, selon ses calculs. Quant à la méthode, il persiste :« Ce sont les chiffres de ma mairie. Pardon de vous dire que le maire a les noms classe par classe, des enfants. Je sais que je n’ai pas le droit mais on le fait. »Ce qu’on peut en dire : Dans cette seconde version, le maire de Béziers se fait plus précis encore sur son chiffre, ce qui tend à indiquer qu’il y a eu un comptage minutieux. Et il assume une fois encore le fait d’avoir accès aux noms des enfants de sa ville classe par classe. 3. Le 5 mai : « On n’établit aucune liste, mais on essaye de savoir ce qu’il en est »Ce qu’il a dit : Troisième interview et une version qui change : le lendemain, sur RMC, M. Ménard répète :« Les deux tiers des élèves en maternelle et en primaire, dans le public, sont issus de l’immigration, c’est trop ! »Mais la méthode de comptage est décrite de façon plus floue :« Je fais le tour des écoles et je constate ce qu’il en est. Pour les aider. (…) On n’établit aucune liste, mais on essaie de savoir ce qu’il en est pour peser les conséquences. »ContradictionAlors que la polémique est déjà lancée, Robert Ménard change quelque peu de version, et se fait moins précis sur la méthode. Mais cette nouvelle affirmation, outre qu’elle est contradictoire avec les précédentes, pose d’autres questions : comment le maire peut-il, sur la foi de quelques « tours des écoles », établir un pourcentage précis à la décimale près ? De même, s’il s’agit « d’aider » les élèves, peut-on prendre pour seul critère un prénom pour déterminer qui a besoin d’assistance ?4. Le 5 mai : « La mairie n’a jamais constitué de fichier des enfants scolarisés »Ce qu’il a dit : Dans la journée, alors que les réactions s’enchaînent et que la polémique monte, une quatrième version émerge, avec un communiqué de la ville de Béziers :« La mairie (…) ne constitue pas et n’a jamais constitué de fichiers des enfants scolarisés dans les écoles publiques de la ville. Le voudrait-elle qu’elle n’en a d’ailleurs pas les moyens. Il ne peut donc exister aucun "fichage" des enfants, musulmans ou non. Le seul fichier existant à notre connaissance recensant les élèves des écoles publiques de la ville est celui de l’éducation nationale. C’est donc à elle, et elle seule, de rendre publique cette liste. Elle ne le fera certainement pas au prétexte de motifs juridiques. » ContradictionCette fois, la mairie contredit carrément le maire en expliquant n’avoir « jamais constitué de fichier » et n’en avoir « d’ailleurs pas les moyens », puisque selon elle les fichiers sont ceux de l’éducation nationale. Mais là encore, cette version pose question. Une mairie, qui gère les cantines scolaires et les centres de loisirs périscolaires, a forcément des listes d’élèves. Ensuite, M. Ménard a reconnu à plusieurs reprises que le maire « a les noms classe par classe, des enfants ».5. Le 5 mai : « Nous n’avons jamais rien conservé »Enfin, Robert Ménard a donné une nouvelle version lors d’une conférence de presse en fin de journée, expliquant qu’il n’avait « jamais rien conservé » de ces comptages, et qu’il n’y avait « pas de listings » d’élèves « présumés musulmans ». Et d’ajouter :« Oui, pardon de vous le dire, dans notre ville, il y a trop d’immigrés (…) Ça veut dire que l’intégration est impossible (…) Ce que je veux, c’est que les enfants aient les mêmes chances. Oui, il faut faire des statistiques ethniques, j’y ai toujours été favorable (…) Le premier qui le demandait, c’est Manuel Valls. »ContradictionCette dernière version est encore différente : M. Ménard ne nie pas mais choisit la contre-attaque. Il n’explique plus, comme ses services, ne jamais avoir constitué de liste, mais plutôt ne jamais l’avoir conservée. Et tente d’élargir la question à celle de la constitution de statistiques ethniques, interdites en France mais régulièrement souhaitées par certains politiques ou chercheurs. Mais ici aussi, la version pose question : peut-on mettre sur le même plan l’étude par des chercheurs de la notion de diversité (qui ne tient pas à la religion mais plutôt à l’intégration de minorités) et la recherche par une mairie du nombre de prénoms d’enfants à « consonance musulmane » ?Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Patrick Roger C’est le second volet annoncé de la réforme territoriale et c’est une véritable révolution pour les services de l’Etat. Mercredi 6 mai, au conseil des ministres, a été présenté par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le décret portant « charte de la déconcentration » qui sera publié dans la foulée au Journal officiel. Celui-ci a déjà été soumis au Conseil d’Etat et au Conseil supérieur de la fonction publique. « L’organisation de la France est déconcentrée », affirme pour principe cette charte, faisant écho à l’article 1er de la Constitution qui énonce que « son organisation est décentralisée ».La dernière grande réforme de l’administration territoriale de l’Etat remonte à 1992, avec la loi d’orientation mise en œuvre par Pierre Joxe. Depuis, deux mouvements contradictoires se sont conjugués : d’une part, s’est poursuivi le mouvement de décentralisation et de réorganisation territoriale de la République, dont la dernière étape a été la création de grandes régions ; d’autre part, la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) du 1er août 2001 a renforcé le pouvoir des administrations centrales.« On ne pouvait plus gouverner les collectivités locales depuis Paris », reconnaît le ministère de l’intérieur« On ne pouvait plus gouverner les collectivités locales depuis Paris », reconnaît le ministère de l’intérieur. Le but premier de cette nouvelle charte de la déconcentration vise à redonner des marges de manœuvre à l’Etat au niveau local. Au moment où les collectivités territoriales sont en pleine évolution, il est nécessaire d’adapter les services de l’Etat et de leur rendre des capacités d’initiative dans la mise en œuvre des politiques publiques.La déconcentration va s’appliquer à l’ensemble des administrations de l’Etat ainsi qu’à ses opérateurs. Elle pourra autoriser des organisations différentes en fonction des territoires, selon un principe de modularité. Les ministères adresseront aux services déconcentrés des instructions pluriannuelles, fixant les priorités générales, en leur laissant le soin d’adapter les conditions de leur mise en œuvre. Le processus de déconcentration concernera aussi les moyens budgétaires et les moyens en ressources humaines, avec un objectif de mutualisation des services et des établissements publics de l’Etat.« Mutualisations »Au-delà de l’objectif affirmé d’efficacité, cette nouvelle étape de déconcentration vise aussi à réaliser des économies de fonctionnement de l’Etat. « Pour la mise en œuvre au niveau local des politiques publiques, les crédits sont fléchés dans le cadre de la LOLF. Ce n’est ni le plus efficace ni le plus économe. La charte favorisera les mutualisations, commente le cabinet du ministre de l’intérieur. Cela va obliger les ministères à repenser leur mode de fonctionnement, à faire plus confiance aux services de l’Etat sur le terrain. C’est aux acteurs locaux d’élaborer des projets et à Paris de s’y adapter. »Pour piloter ce processus, est créée une instance de gouvernance : la conférence nationale de l’administration territoriale de l’Etat (Cnate). Présidée par le secrétaire général du gouvernement, elle sera composée des secrétaires généraux des ministères, des préfets de région, d’un recteur, d’un directeur général des finances publiques et d’un directeur général d’agence régionale de santé. Elle sera saisie par les préfets de région et les chefs des services déconcentrés des propositions d’adaptation des textes, des projets de mutualisation et des propositions de regroupement de programmes.Lire aussi :Sept « préfets préfigurateurs » à la tête des futures grandes régionsCette réorganisation majeure, complémentaire à la décentralisation, s’inscrit dans la réforme de l’administration de l’Etat. « L’Etat local doit s’adapter à la fusion des régions, mais aussi aux niveaux départemental, conforté comme échelon territorial de droit commun de mise en œuvre des politiques publiques, et infradépartemental », souligne M. Cazeneuve. La nouvelle administration de l’Etat entrera en vigueur au niveau régional le 1er janvier 2016.Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Piel Le microparti de Marine Le Pen « Jeanne », représenté par Jean-François Jalkh, a été mis en examen en tant que personne morale, mardi 5 mai, pour « escroqueries » et « acceptation par un parti politique d'un financement par une personne morale », en l'occurrence la société Riwal, pour les législatives de 2012. Cette mise en examen s’inscrit dans le cadre de l'information judiciaire ouverte à Paris en avril et confiée aux juges Renaud van Ruymbeke et Aude Buresi concernant le financement des campagnes électorales du FN pour les cantonales de 2011 et les législatives de 2012.Une décision logique après la série de mises en examen qui a rythmé ces dernières semaines l’actualité judiciaire du parti d’extrême droite. Le 8 avril, Frédéric Chatillon, fondateur de la société Riwal et proche de Marine Le Pen, avait été mis en examen pour « financement illégal de parti politique ». A la fin de janvier, il avait déjà été mis en examen pour « faux et usage de faux », « escroquerie », « abus de biens sociaux » et « blanchiment d’abus de biens sociaux ».Jeanne au cœur du dispositifLors des législatives, Jeanne a joué un rôle central en prêtant des fonds aux candidats du Front national et en leur fournissant des kits électoraux fabriqués par Riwal. Les enquêteurs soupçonnent que ce système ait pu permettre à la société de Frédéric Chatillon de pratiquer des surfacturations. Les juges mènent par ailleurs des investigations sur des fonds qui ont transité par Hongkong et Singapour.Le trésorier de Jeanne, Axel Loustau, qui a aussi été actionnaire de Riwal, et son prédécesseur, Olivier Duguet, sont également mis en examen dans ce dossier. Nicolas Crochet, un expert-comptable proche de Marine Le Pen, qu'il a conseillée, a également été mis en examen le 10 avril pour complicité d’escroquerie lors des législatives de 2012, financement illégal de parti politique et blanchiment d'abus de biens sociaux. La question d’une mise en examen prochaine du Front national en tant que personne morale se pose aujourd’hui de plus en plus sérieusement.En marge d’un déplacement à Prague, Mme Le Pen a dementi toute responsabilité dans ce dossier.« Je persiste à vous dire que nous n'avons rien à nous reprocher. Le processus de financement des élections a été à quatre reprises au moins entériné par la la Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques. C’est une mesure administrative absolument classique. »Lire le récit :Marine Le Pen rattrapée par l’affaire du financement du FNSimon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.05.2015 à 06h16 • Mis à jour le06.05.2015 à 10h32 | Elvire Camus « La France renonce à ses libertés », « ère Bush-esque », loi « radicale ». Au lendemain de l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi sur le renseignement, la presse étrangère partage les mises en garde des opposants au texte.Lire :Le projet de loi sur le renseignement massivement approuvé à l'AssembléeVu des Etats-Unis, la situation est bien familière, et ça n’est pas une bonne nouvelle. La presse établit un parallèle entre l’Amérique post-11 Septembre et la France de l’« après-Charlie Hebdo ». Selon le blog Rude Baguette, qui compare la loi au Patriot act voté après les attentats contre le World Trade Center, la France se trouve dans « une drôle d’ère Bush-esque » : avec « un président impopulaire, un pays touché dans son ego et miné par un chômage galopant ». Et la note de blog de poursuivre :« Ces caractéristiques ont poussé beaucoup à soutenir une loi qui, si elle avait été présentée par n’importe quel autre gouvernement, se serait heurtée à la devise “Liberté, égalité, fraternité”. »Dans la même veine, la correspondante du New York Times à Paris relève l’ironie de la démarche française au regard de la réforme que sont en train de mener les Etats-Unis sur la même problématique :« Au moment où les législateurs américains remettent en cause les larges pouvoirs de surveillance adoptés par le gouvernement après le 11 Septembre, la chambre basse du Parlement français vient de faire un grand pas dans la direction opposée mardi, en approuvant à une vaste majorité une loi qui pourrait conférer aux autorités les plus grands pouvoirs intrusifs jamais obtenus. »Les mêmes pratiques que la NSAThe Verge poursuit la comparaison, notant de son côté que la nouvelle loi française dispose « d’un certain nombre de tactiques qui semblent copiées sur les pratiques de la NSA, dont la collecte de métadonnées qui permettrait au gouvernement de suivre les citoyens d’un site à un autre ».En Europe, la BBC relève le caractère pour le moins « inhabituel » du débat autour du texte, au cours duquel « les députés de la majorité qui auraient en temps normal critiqué ces nouveaux pouvoirs sont restés silencieux », ajoutant, « ironie des ironies » que les critiques les plus virulentes contre le texte avaient émanées du Front national. La « Beeb » rappelle également que lors de certaines séances, seule « une poignée » d’élus étaient présents.Enfin, tous relèvent l’importante opposition formulée « non pas par le grand public » mais par des groupes de défense des droits, de la presse et des entreprises d’Internet.Pour le Financial Times, « depuis l’attaque de “Charlie Hebdo”, peu de politiciens se sont mis en travers [des actions] du gouvernement ». Au sujet du rassemblement qui a eu lieu devant l’Assemblée nationale lundi, le quotidien cite une manifestante : « Cette manifestation est ridicule alors qu’elle devrait être aussi importante que l’ont été les marches pour Charlie Hebdo. »Lire aussi :Projet de loi sur le renseignement : l'opposition jusqu'à la dernière minuteElvire CamusJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.05.2015 à 19h18 • Mis à jour le05.05.2015 à 21h06 | Matthieu Goar Rue de Vaugirard, la naissance des Républicains, le nouveau parti souhaité par Nicolas Sarkozy, s'est bien passée. Mardi 5 mai, le bureau politique de l'UMP a adopté le nouveau nom lors d'un scrutin sans suspense. Cinquante membres sur les 51 présents se sont prononcés en faveur du changement d'appellation. Seul Edouard Philippe, député de Seine-Maritime et soutien d'Alain Juppé, s'est abstenu.Le nom Les Républicains vient d'être adopté par le bureau politique à 50 voix sur 51 dirigeants présents. Une personne s'est abstenue #UMP— Matgoa (@Matgoa)require(["twitter/widgets"]);Les statuts de la future formation politique ont eux été adoptés à l'unanimité. « Cela valide le choix de Nicolas Sarkozy qui est celui d'un changement et d'un renouvellement profond. Nous avons décidé de ne pas rester tranquillement sur la dynamique qui est la nôtre », s'est félicité Laurent Wauquiez, secrétaire général du parti, avant de critiquer le Front national : « Si l'on regarde d'autres familles politiques ravagées par les divisions, notre famille offre maintenant une image sereine. »Lors de la campagne pour la présidence du parti à l'automne 2014, Nicolas Sarkozy avait promis de changer le nom de son parti trop terni par les affaires. Il expliquait également que les sigles étaient passés de mode. La dénomination « Les Républicains » lui a été glissée par un conseiller. « Ça m'a plu tout de suite. Chacun peut se référer au terme de “République” », confie-t-il en privé, tout en ironisant sur les débats provoqués par ce choix. « Franchement, je les remercie tous d'assurer le lancement des Républicains. »La parole aux adhérentsLe vote du jour n'est toutefois qu'indicatif. La parole est maintenant aux adhérents à jour de cotisation, qui seront amenés à se prononcer les 28 et 29 mai, lors d'un scrutin électronique, avant le congrès de refondation, le 30 mai. Le scrutin ne semble pas gagné d'avance. Selon un sondage Odoxa pour i-Télé publié le 17 avril, 56 % des sympathisants de l'UMP disent préférer conserver l'ancien nom. Afin de convaincre les militants, M. Sarkozy leur enverra une lettre, le 7 mai.Lire nos explications : Sarkozy met « Les Républicains » aux voixAu sein du bureau politique, les discussions ont eu lieu dans un climat apaisé. Depuis deux semaines, les partisans d'Alain Juppé avaient réclamé un vote spécifique sur le changement de nom, alors que Nicolas Sarkozy espérait faire passer la réforme des statuts en bloc.La nouvelle appellation aurait alors été noyée dans ce document technique de cinq pages. L'ex-président de la République a accepté ce week-end, après une discussion avec l'ancien premier ministre, d'organiser un vote séparé. Cette décision a permis de calmer les esprits avant ce vote du bureau politique.Mardi soir, Alain Juppé, premier président de l'UMP en 2002, a pris la parole pour rappeler que le changement de nom ne devait pas entraîner une déviation de la ligne d'une formation qui doit avoir pour ambition « le rassemblement du centre et de la droite ». Les dirigeants de l'UMP se sont également mis d'accord pour constituer une liste de rassemblement afin de mettre en place un nouveau bureau politique, l'instance de décision du parti qui comptera désormais 80 membres. Celle-ci devra être finalisée avant le 19 mai avant d'être présentée au vote des adhérents. Ce changement entraînera des tractations, puisque chacun des ténors aura l'intention de placer ses soutiens dans ce bureau politique maintenant paritaire.Lire le décryptage : Du RPF aux Républicains, 70 ans de noms de parti politique à droite Matthieu GoarJournaliste au Monde Delphine Roucaute Les services de sécurité du Front national ont fait parler d’eux, vendredi 1er mai, lors du traditionnel défilé du parti en mémoire de Jeanne d’Arc. Le Département protection sécurité (DPS), service d’ordre du FN depuis 1985, est en effet intervenu pour éloigner la militante féministe Femen qui tentait de s’approcher de la présidente du parti, Marine Le Pen, alors qu’elle déposait une gerbe de fleurs au pied de la statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides. Le DPS a également exfiltré trois journalistes de Canal+ agressés par des militants frontistes. Enfin, trois autres militantes Femen, qui surplombaient la foule du haut du balcon d’un hôtel en faisant des saluts nazis, ont été délogées manu militari.Cette dernière intervention, d’une manifeste violence, est restée l’image forte de ce 1er mai émaillé d’incidents. Difficile toutefois d’affirmer qu’il s’agit bien de membres du DPS, puisque depuis quelques années le Front national fait également appel à des sociétés de sécurité privées, en particulier lors du défilé du 1er Mai. En 2013, c’est notamment Axel Loustau, à la tête du cercle patronal Cardinal, et sa société de sécurité privée Vendôme sécurité, qui avaient assuré la sécurité de la scène et du carré presse lors de cet événement annuel.Une intervention illégaleSi la violence de l’intervention des gros bras frontistes contre les militantes Femen a choqué, elle est aussi illégale. En effet, les agents de sécurité n’ont aucune prérogative particulière. Selon le code de procédure pénale, le pouvoir coercitif est exclusivement réservé aux policiers et aux gendarmes.Les agents de sécurité ont le droit de procéder à des interpellations, mais pas plus que tout autre citoyen, puisque l’article 73 du code de procédure pénale précise bien que :« Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche. »Tout citoyen peut donc retenir quelqu’un pris en flagrant délit jusqu’à l’arrivée de la police. La jurisprudence montre que l’usage de la force doit bien évidemment être proportionné aux conditions de l’arrestation.Les trois frontistes ont toutefois réussi à pénétrer dans l’Hôtel Intercontinental uniquement parce qu’un des employés les a pris pour des policiers en civil. Difficile de savoir à ce stade si c’est l’employé qui s’est laissé impressionner ou si les agents de sécurité se sont fait passer pour des policiers. L’altercation a en tout cas abouti à l’interpellation des trois membres des services de l’ordre, sans garde à vue. De son côté, l’avocat des Femen a annoncé porter plainte contre X pour « violences, violation de domicile et arrestation arbitraire ».Un épisode qui rappelle des moments noirs de l’histoire du DPS : dans les années 1990, certains de ses membres avaient été mis en cause dans six incidents où ils semblaient avoir largement « outrepassé leur mission de membres d’un service d’ordre pour usurper celle de la police nationale », comme le recense un rapport de l’Assemblée nationale publié en 1999.Quels sont les antécédents du DPS ?Depuis sa création par Jean-Marie Le Pen en 1985, le DPS jouit d’une réputation sulfureuse, due en grande partie à la présence, parmi ses bénévoles, de nombreux anciens militaires, et notamment des légionnaires. En 1997, un « ex-gros bras du FN » donnait une interview à Libération dans laquelle il révélait les dessous de ce qu’on appelait alors la « petite légion ». Il y décrit son rôle : « intégrer les groupes de manifestants anti-FN, repérer les meneurs et les casser ». Et se différencie bien des « pères peinards de 50 balais du DPS officiel qui font les fouilles à l’entrée des réunions publiques ». « Ce sont des militants, pas des brutes comme nous », glisse-t-il.A l’époque se pose la question de la dissolution du DPS, après que quatre de ses membres se sont fait passer pour des policiers pour évacuer des militants anti-FN, le 1er avril 1997 à Strasbourg. Casques, matraques, boucliers antiémeute : la ressemblance avec des policiers semblait voulue, comme à Montceau-les-Mines en octobre 1996. Le DPS est finalement maintenu, mais le rapport de l’Assemblée nationale « sur [ses] agissements, [son] organisation, [son] fonctionnement, [et ses] objectifs » relève, de 1987 à 1999, 68 incidents concernant 95 types d’infractions, avec un pic très net en 1997, impliquant explicitement le DPS ou des « supplétifs » appelés à titre de renfort.La scission entre les partisans de Jean-Marie Le Pen et ceux de Bruno Mégret en janvier 1999 a toutefois porté un coup au DPS, qui enregistra à l’époque une importante fuite des cadres, jusqu’à passer à 300 membres, contre 2 500 dans les années 1990. C’est à ce moment-là que le parti commença à avoir recours aux services de sociétés de sécurité privées. Parmi les départs, il faut souligner celui de Bernard Courcelle, ancien chef du DPS, qui rejoignit d’abord Bruno Mégret avant de le quitter à son tour.Quelle nouvelle image le DPS veut-il se donner ?Depuis, le DPS a largement lissé son image. Son directeur national, Marc Leauté, rappelait, dans l’édition de décembre 2013 du Bouclier, publication interne aux membres du DPS, s’être fixé deux objectifs au moment de sa nomination en septembre 2012 : « la professionnalisation et le recrutement basé sur la qualité plutôt que la quantité ». Les différents numéros du Bouclier insistent donc sur les différentes formations organisées dans les sept zones que se partagent les coordinateurs régionaux, mais également sur les protocoles d’intervention et le règlement du DPS.Entre les carnets roses des naissances des enfants de membres du service, sont publiés des témoignages de bénévoles, dont celui de Damien Lemaire, dit « Klovis », qui explique comment les « membres impassibles du DPS » ont fait preuve d’« abnégation » et de « détachement » face à des manifestants anti-FN réunis le 30 septembre 2013 à Chelles. « Le professionnalisme de l’ensemble des membres du DPS (…) a surtout prouvé à nos détracteurs que nous sommes des professionnels et que devant la menace nous ne reculons jamais ! », écrit-il. Plus loin, un court autoportrait souligne que Klovis est un ancien maître chien dans l’armée, passé dans la sécurité privée. Un parcours qui correspond bien au profil « historique » des bénévoles.Cette volonté affichée de normalisation n’empêche pas le service de l’ordre du FN d’avoir été mêlé, depuis 2011, à quelques affaires de violences envers des journalistes, notamment contre un journaliste de France 24 en 2011 à Tours ou une journaliste d’Europe 1 en 2014 à Nice.Delphine RoucauteJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Décidément, la ministre de l’éducation nationale est une cible privilégiée des intox. Une citation qui lui est attribuée circule ainsi depuis quelques jours sur les réseaux sociaux : « Dans un pays musulman comme la France, il n’est pas normal qu’il y ait encore des Français qui rejettent l’islam, il faudrait que l’éducation nationale instaure dans ses programmes les principes coraniques pour y habituer les Français dès le plus jeune âge. Autoriser le voile, apprendre des passages du Corans (sic) et la culture musulmane. Voilà ce dont a vraiment besoin la France. Après tout il ne faut pas oublier que contrairement au christiannisme, l’islam est compatible avec la démocratie ! » Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, 12 juillet 2006, sur les plateaux (sic) de RTL.1. D’où vient la rumeur ?Difficile de retrouver l’origine de cette image, apparue il y a quelques jours sur les réseaux sociaux. Sa forme, un texte associé à une photo, est un classique des images que produisent souvent les profils militants.Comme souvent, elle connaît un certain succès, essentiellement dans les milieux d’extrême droite, où Najat Vallaud-Belkacem fait partie des figures les plus haïes. Ce sont ainsi chez un compte FN et un autre d’un militant du Bloc identitaire qu’on retrouve les premiers partages de cette image.🔴RT sans discontinuer— FrancoisArielle (@Francois Arielle)require(["twitter/widgets"]);#FN #RBM ALERTE !!! Najat décrit la France "comme un pays musulman" !!! Elle avoue ses convictions ! http://t.co/rAl5VTQt86 @MLP_officiel— TlRdacteur (@Solange)require(["twitter/widgets"]);Les commentaires à cette photo légendée sont – sans surprise – d’une violence verbale certaine.@AchardArlette Elle est serieuse cette salope??!!!! Putain j'ai une haineee....— heisenberg84120 (@Heisenberg✞)require(["twitter/widgets"]);NVBK : en 2006 sur RTL . Les paroles de cette salope . Qui hait la France , elle est ministre de l'éducation en plus http://t.co/WpukpJOf5i— AchardArlette (@arlolibre.BBR FN)require(["twitter/widgets"]); @AchardArlette il faut la mettre sur le bord de la route pour quelle face la pute— papoufrancais (@papou français)require(["twitter/widgets"]);2. Pourquoi est-elle fausse ?Sans surprise, impossible de retrouver la moindre mention de cette citation ou une forme approchante en dehors de cette image légendée. Or il paraît difficile de croire qu’une telle déclaration serait passée totalement inaperçue.D’autres éléments évidents démontrent qu’il s’agit là d’un faux :- En 2006, NVB n’était pas encore connue. A cette époque, où Jacques Chirac était chef de l’Etat, Mme Vallaud-Belkacem n’était évidemment pas encore ministre. Mais elle n’était pas non plus une figure nationale du Parti socialiste : elle venait alors tout juste d’être élue conseillère régionale de Rhône-Alpes en 2004. Et elle ne sera désignée porte-parole de Ségolène Royal que quelques mois plus tard, en février 2007.En 2006, Mme Vallaud-Belkacem était sans doute une figure montante parmi les jeunes cadres du PS, mais elle n’avait que peu de notoriété nationale en politique, et encore moins auprès du grand public.- Pas de Najat Vallaud-Belkacem invitée de RTL ce jour-là. Si on cherche un peu, on peut retrouver l’invité de RTL ce 12 juillet 2006 : Jean-Michel Aphatie recevait le général Henri Bentegeat, alors chef d’Etat-major des armées, venu parler du défilé militaire du surlendemain.- Mme Vallaud-Belkacem tient des positions inverses. Reste le fond des propos attribués. Outre qu’on voit mal quel politique français pourrait les tenir, le cas est spécialement mal choisi s’agissant de Mme Belkacem : si elle se revendique croyante, elle explique volontiers ne jamais avoir été une « pratiquante régulière ».Elle est par exemple opposée au port du voile intégral, et expliquait ainsi au site marocain Yabiladi, au moment de la polémique sur le voile intégral, en 2010 :« Le fait même que des femmes portent des burqas en France, que leur nombre soit en augmentation ou non, (…) témoigne à l’évidence d’un problème grave. Le port de la burqa par une femme, qu’elle qu’en soit la raison, et que ce soit un choix personnel ou une décision subie et imposée par d’autres, va à l’encontre de toutes mes convictions, de toutes mes valeurs, de ma vision de la société et de l’émancipation de la personne humaine. »En tant que ministre des droits des femmes, elle a également été mise en avant lors du vote de l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe en 2012 et 2013. En 2014, elle a rappelé dans un discours son attachement à la laïcité.3. Pourquoi ce texte est absurdeDernier point, s’il en fallait : le contenu des paroles associées à Mme Vallaud-Belkacem est une ineptie qu’aucun personnage politique français connaissant un minimum les institutions ne pourrait prononcer :- « Instaurer les principes coraniques » à l’école est impossible, sauf à changer par référendum la Constitution et à revenir sur les lois Ferry, qui font de la France et de son école des espaces laïcs, où donc on ne pratique aucun apprentissage de « principes » religieux. Personne, du reste, ne se risque à le proposer.- « Autoriser le voile » est tout aussi inepte : il n’est pas interdit dans les lieux publics. Ce qui est interdit, c’est le port de « signes religieux ostentatoires » à l’école, et le fait de « porter une tenue destinée à dissimuler son visage » dans l’espace public. Donc, dans la rue, le voile intégral, et non le simple foulard porté sur les cheveux (qui est en revanche interdit dans les établissements scolaires publics).- Enfin, nombre de passages de ce texte en soulignent le caractère apocryphe. Ainsi, la phrase « contrairement au christianisme, l’islam est compatible avec la démocratie » rappelle les mots de François Hollande après les attentats du 11 janvier. Le chef de l’Etat avait rappelé que « l’islam est compatible avec la démocratie ». Quant au passage sur les programmes de l’éducation nationale, ils ne sont pas sans rappeler la polémique entretenue par certains milieux de droite et d’extrême droite contre la réforme des programmes d’histoire. Ces critiques se focalisent notamment sur la place de l’étude de la civilisation islamique. Autre similarité, l’extrême droite agitait durant les élections départementales un slogan « non à l’obligation d’apprendre des passages du Coran à l’école », repris par quelques candidats FN.Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 04.05.2015 à 14h14 Par Pierre-Olivier SurAu nom de la lutte contre le terrorisme, lequel est, par essence, l’ennemi de la liberté, nos dirigeants nous proposent de faire voter par le Parlement, une loi sur le renseignement, qui entraînerait une restriction des libertés publiques. Dans tous les cas, le citoyen est perdant… Car s’il faut que notre démocratie se dote des moyens nécessaires et proportionnés pour faire face aux dangers qui la menacent, il convient de mettre en place des garde-fous pour garantir à chacun le respect de ses droits.Le projet du gouvernement est en préparation depuis deux ans. Il n’est donc pas la conséquence des récents attentats terroristes qui ont frappé notre pays. C’est avant tout un ensemble de dispositions générales sur le renseignement. Rappelons que ceux qui ont récemment commis des attentats sur notre sol étaient tous connus des services de sécurité, ils étaient identifiés, suivis, écoutés puis ne l’ont plus été. Les dispositions de la loi à venir n’auraient donc pas permis d’empêcher l’issue fatale. En réalité, le projet de loi relatif au renseignement ne vise qu’à légaliser les pratiques habituelles de nos services. Ni plus, ni moins.Les partisans du texte en discussion affirment, contre toute évidence, qu’il ne vise que la lutte anti-terroriste, jouant sur nos peurs légitimes, pour que nous fermions les yeux sur des dispositions générales inacceptables.S’il faut effectivement permettre à notre pays de lutter efficacement contre le terrorisme, on ne peut accepter qu’une loi qui autorise notamment la mise en place de systèmes permettant de localiser en temps réel des personnes, des véhicules ou des objets, mais aussi de capter des données personnelles, soit utilisée pour défendre ce que les rédacteurs du projet appellent, de manière vague : « les intérêts majeurs de la politique étrangère », « les intérêts économiques, industriels et scientifiques » de la France, « la prévention des violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale » ou « la prévention de la criminalité et de la délinquance organisées ». Cela signifie que des journalistes ne pourraient plus révéler dans la presse des informations relatives à des sujets de première importance, mais aussi que toute personne susceptible de participer à un rassemblement pourrait être surveillée. Enfin, deux individus commettant un délit, même mineur, avec préméditation, pourraient relever de cette qualification et se voir appliquer, par dérogation aux règles spéciales du Code de procédure pénale, une législation censée prévenir les actes de terrorisme.On nous objectera que, sauf urgence – laquelle pourra aisément être invoquée – il est prévu qu’une commission administrative, donne son avis sur les mesures envisagées. Néanmoins il ne s’agit que d’un avis consultatif et non d’un veto puisque la décision relève in fine du premier ministre. Or en pareille matière, force doit rester au juge judiciaire, lequel peut donner, instantanément, non pas un simple avis mais une autorisation formelle ou opposer un refus motivé en fonction des éléments de preuve et de contexte qui lui sont apportés. C’est ce que garantit l’article 66 de la constitution qui nous paraît être méconnu par ce nouveau texte.Ce dernier est dangereux parce qu’il concerne chacun d’entre nous. Contrairement à ce qu’imaginent nombre de Français qui n’ont rien à se reprocher, ces mesures sont susceptibles de légaliser une ingérence inacceptable dans leur vie privée, compte tenu de la sophistication des techniques d’investigation. Les « IMSI catcher » (de fausses antennes qui permettent d’intercepter les conversations téléphoniques), balises, mouchards et algorithmes, capteront sans distinction nos échanges, nos SMS et nos données dans un secteur géographique élargi.Référons-nous enfin à la résolution de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe du 21 avril dernier : « les opérations de surveillance massive ne semblent pas avoir contribué à prévenir les attentats terroristes, contrairement à ce qu’affirmaient autrefois les hauts responsables des services de renseignement. Au contraire, des ressources qui pourraient servir à prévenir des attaques sont redirigées vers la surveillance massive, laissant des personnes potentiellement dangereuses libres d’agir. »Il est temps que les Français comprennent la nature réelle de ce projet de loi et qu’ils fassent confiance à tous les défenseurs des libertés publiques qui se sont insurgés contre ces mesures, toutes tendances politiques confondues. Parmi eux citons notamment l’Union syndicale des magistrats et le Syndicat de la magistrature, la CGT-Police, Marc Trévidic – ancien juge antiterroriste, Jacques Toubon – défenseur des Droits, Jean-Marie Delarue – président de la Commission nationale des interceptions de sécurité (CNIS), Isabelle Falque-Pierrotin – présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), le Conseil national du numérique (CNNum). Mais aussi la Ligue des droits de l’Homme (LDH), Human Rights Watch, Amnesty France et le Syndicat national des journalistes (SNJ), sans oublier le New York Times qui a appelé les parlementaires français à ne pas voter cette loi.Félicitons-nous de ce que le président de la République, conscient des faiblesses de ce projet de loi, a pris l’initiative de saisir le Conseil constitutionnel, pour éviter à notre pays l’adoption d’une loi dont le caractère général attenterait aux principes de notre démocratie. Mais plutôt que d’attendre la sanction du Conseil pourquoi ne pas, dès à présent, apporter à ce texte les limitations qui s’imposent.Pierre-Olivier Sur est bâtonnier de Paris 04.05.2015 à 10h42 • Mis à jour le04.05.2015 à 12h27 | Olivier Zilbertin « Il y a mieux à faire que se déchirer sur le nom d’un parti. » Invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, Xavier Bertrand se doutait sans doute qu’il ne pourrait se dérober : il lui faudrait inévitablement se prononcer sur le nouveau nom de l’Union pour un mouvement populaire (UMP). « Les Républicains, je ne suis pas fan », a répondu l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy. M. Bertrand a précisé qu’il avait écrit à l’actuel président de l’UMP pour lui signifier le peu d’enthousiasme que ce nouveau patronyme lui inspirait.Lire aussi :Kosciusko-Morizet : « donner une nouvelle impulsion » en rebaptisant l’UMP« J’aurais préféré “Les Populaires” », a ajouté le député, évoquant ainsi son « engagement gaulliste ». Reste que le nom, « ce n’est pas le plus important, a insisté Xavier Bertrand. Le plus important, c’est le programme. » Dans tous les cas, pour cette question comme pour d’autres, l’ancien ministre du travail s’est en tout cas déclaré favorable à la plus large consultation des militants. Une conviction résumée en une formule : « Le vote sur tout, et pour tous. »Lire aussi (abonnés) :Sarkozy met « Les Républicains » aux voixQuel que soit le nouveau nom de l’UMP, Xavier Bertrand a en tout cas confirmé qu’il serait bel et bien candidat à la primaire du parti. Sans renoncer pour autant à briguer la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, se « moquant de savoir » si Marine Le Pen se présentera face à lui. Pour le maire de Saint-Quentin et député de l’Aisne, « le Front national n’a plus d’utilité dans le paysage politique [du pays]. Marine Le Pen n’arrive pas à diriger un parti, elle ne pourra pas diriger la France », a estimé Xavier Bertrand. « Déstabilisée, selon l’ancien ministre, elle veut faire oublier qu’elle est l’héritière de son père » ; héritière de son patrimoine financier, mais aussi « du patrimoine politique » de Jean-Marie Le Pen.L’ancien ministre a par ailleurs déclaré qu’il voterait « sans hésiter la loi renseignement », et a félicité « tous les acteurs » des récents succès commerciaux du Rafale, en premier lieu Dassault, mais également le président de la République et le ministère de la défense. « C’est une très bonne chose sur le plan militaire, et sur le plan économique », a-t-il soutenu.Les modalités du voteLe président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, a fait savoir début avril qu’il souhaitait rebaptiser le mouvement de droite « Les Républicains ».Les adhérents de l'UMP seront amenés à voter sur le potentiel futur nom de la formation, à la veille du congrès du 30 mai.Pourront voter les adhérents à jour de leur cotisation au 31 décembre 2014, soit 210 000 personnes.Lors du scrutin électronique, qui se tiendra les 28 et 29 mai, trois questions seront posées aux encartés : une sur les statuts de la formation, une sur son nom, et la dernière sur le principe d'une liste unique pour le bureau politique, lequel devra se prononcer sur ces trois éléments, le 5 mai à Paris.Olivier ZilbertinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.05.2015 à 12h27 Par Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent WauquiezL’UMP a toute légitimité de se renommer Les Républicains, estiment Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez dans une tribune publiée dans « Le Monde ».La République est un caractère distinctif et fondamental de l’identité de la France, et c’est l’un de ses principaux atouts dans le monde nouveau qui s’annonce. Contrairement à ce que suppose Jean-Noël Jeanneney dans sa récente tribune (« “Les Républicains” ? Indigne captation d’héritage », Le Monde du 15 avril), elle n’est pas un régime démocratique comme les autres, auquel il suffirait à chacun d’adhérer. La gauche, aujourd’hui, dit « République » parce qu’elle n’ose plus dire « France ». Manuel Valls prétend défendre la République, mais, dans le même temps, il accuse son propre pays d’entretenir un système d’apartheid. N’est-ce pas l’antithèse absolue du principe républicain ?D’autres encore brandissent le drapeau tricolore, mais foulent au pied, quotidiennement, les valeurs de notre patrimoine commun républicain, constitué notamment du respect des différences et de l’apport de chacun à l’œuvre de tous. Au-delà des généalogies artificielles, c’est en se fondant sur nos valeurs que nous pouvons l’affirmer : oui, nous avons toute légitimité à nous renommer « Les Républicains ». De la même façon que les socialistes s’appellent socialistes parce qu’ils défendent d’abord le socialisme, nous souhaitons nous appeler Les Républicains, car nous défendons avant tout l’identité républicaine.Nous avons pour ambition d’être un mouvement de large rassemblement, un espace moderne de débat et d’action, le creuset d’une nouvelle alliance des Français pour faire vivre la République. Avec Nicolas Sarkozy, nous aspirons à devenir le mouvement de la France debout et de la République en marche. La République ne se réduit pas à un concept abstrait, ou à la lutte contre les extrêmes. En France, c’est un système de valeurs constituées depuis deux siècles : des racines culturelles, une école méritocratique, la valeur du travail, la protection des plus faibles, pour n’en citer que quelques-unes.Former des esprits complets et cultivésCes valeurs sont encore plus nécessaires aujourd’hui qu’auparavant, face aux risques du siècle commençant. La gauche, depuis le fameux rapport du think tank Terra Nova et les menées idéologiques des ministres de la justice ou de l’éducation nationale, s’en est ouvertement écartée. Les socialistes ne défendent plus que le dernier carré du socialisme. Plus que jamais, la droite voit l’avenir de la France dans la République.Les révolutionnaires les plus acharnés avaient voulu faire de la France une table rase. Mais, depuis la chute de Robespierre, la République n’a jamais renié ses racines. Elle prend son appui sur la civilisation judéo-chrétienne et gréco-romaine, d’où nous sommes issus, et qui doit continuer à être notre source d’inspiration humaniste. Ceux qui établirent la République imitèrent la République romaine : il serait temps de s’en rappeler, à l’heure où le gouvernement veut faire disparaître ce qui reste de l’enseignement du latin et du grec.L’établissement de la République a instauré la souveraineté du peuple et son unité. Elle exige que ses citoyens aient des idéaux et des principes communs. Ils reposent sur l’école méritocratique héritée de Condorcet et Jules Ferry, pilier essentiel de la République. L’école républicaine est libre, obligatoire et égale pour tous ; mais ce que le projet actuel du gouvernement oublie, c’est qu’elle est aussi exigeante, et qu’elle doit valoriser l’excellence, afin de permettre à tout élève méritant de gravir l’échelle sociale, tout en transmettant notre patrimoine.Dans un monde où l’accès à l’information sera de plus en plus facile et le monde du travail de plus en plus spécialisé, l’idéal républicain doit être retrouvé : il s’agit de former des esprits complets et cultivés, non des consommateurs. C’est le même idéal d’unité républicaine, qui a permis l’assimilation au corps national, d’abord des provinces françaises, puis des étrangers installés en France – contrairement à la pratique anglo-saxonne, dont on constate aujourd’hui l’échec. Etre républicain, c’est refuser le communautarisme ; nous demandons, la République demande, aux étrangers de respecter ses lois et ses usages, elle demande aux immigrés, qui veulent devenir français, d’adhérer aux valeurs de la République, sans réserve et sans exceptions. Cela va bien sûr de pair avec un respect absolu de la laïcité dans tous les aspects de la vie publique : c’est désormais un fondement du pacte républicain.Le modèle d’assimilation doit redevenir un cap pour garantir l’unité nationale des futures générations de citoyens. L’unité républicaine est également venue s’opposer aux privilèges et aux féodalités d’Ancien Régime. Elle a révolutionné le rapport des Français au travail : c’est la Révolution qui a aboli les corporations et les privilèges professionnels. Aujourd’hui, d’autres privilèges, d’autres avantages catégoriels, issus des dérives d’un système social qui était auparavant un fleuron de la République, corrompent la valeur du travail.Etre républicain, c’est vouloir donner une nouvelle grandeur au travail libre et responsable, contre les logiques d’assistanat ou d’emplois aidés. C’est, enfin, soutenir une certaine idée de la modernité. La République de 1792 a donné à la France la jeunesse et l’énergie nécessaires pour affronter les monarchies d’Europe – on devenait général à 25 ans. Face aux défis du XXIe siècle, partis et responsables ne peuvent continuer à agir comme des Bouvard et Pécuchet de la politique, engoncés dans des pratiques myopes et somnolentes.C’est une identité, un projetLe nouveau mouvement, tel que nous l’avons construit, devra mettre en œuvre une nouvelle manière de faire participer les citoyens à l’action politique. Il ne sera pas fondé sur un corps dirigeant centralisé et aveugle, mais sur des bases locales et interactives, qui brasseront plus largement les idées et les participants. Notre mouvement se ressourcera dans un élan de la base, comme la République s’est fondée sur la participation du peuple. Voilà ce qu’est vraiment être républicain.Depuis que le général de Gaulle, à la Libération, a voulu faire en sorte « que la victoire de la France soit aussi celle de la République », notre famille politique n’a jamais dévié de cette boussole commune : défendre la République, défendre la France, défendre ses valeurs, c’est pour nous une seule chose. C’est même le point d’union des composantes de la droite et du centre.Prendre le nom Les Républicains, aujourd’hui, c’est affirmer clairement nos objectifs. C’est donner une nouvelle dynamique à l’idéal, toujours jeune, de la « chose du peuple ». C’est vouloir le rassemblement et l’unité des Français, alors qu’ils sont sans cesse opposés les uns aux autres, urbains et ruraux, jeunes et vieux, fonctionnaires et travailleurs libéraux. C’est appeler à un soulèvement des Français devant les compromis, les communautarismes, les privilèges et les lâchetés, et redonner à la France sa fierté et son rang de grand pays. Les Républicains, c’est une identité, c’est aussi un projet. La République sera le mur porteur de notre nouveau mouvement et, le moment venu, au cœur de notre projet d’alternance.Nathalie Kosciusko-Morizet est vice-présidente de l’UMPLaurent Wauquiez est secrétaire général de l’UMP 03.05.2015 à 11h22 • Mis à jour le03.05.2015 à 13h28 A la veille de la convocation de Jean-Marie Le Pen devant une instance disciplinaire du Front national, sa fille et présidente du parti a estimé dimanche 3 mai que son père ne devait « plus parler au nom du Front national », jugeant que ses multiples provocations verbales constituaient des « actes de malveillance ».« J'ai le sentiment qu'il ne supporte pas que le Front national continue à exister alors qu'il n'en a plus la direction. Je le regrette. »Invitée du « Grand Rendez-vous » Europe 1-Le Monde-iTélé, Marine Le Pen a affirmé que les déclarations du fondateur du parti « sont contraires à la ligne fixée » par l'actuel exécutif du FN. Le parti reproche notamment à son président d'honneur d'avoir réitéré ses propos sur les chambres à gaz nazies durant la seconde guerre mondiale, « détail » de l'histoire selon lui.Lire : La longue histoire des conflits entre les Le PenSi Marine Le Pen a insisté sur le fait que la décision d'une éventuelle sanction reviendrait au bureau exécutif, elle a laissé entendre qu'elle était favorable à ce que son père ne soit plus membre du FN. « S'il veut conserver sa liberté de parole, c'est évidemment son libre choix, mais dans ces conditions, il ne faut pas que cela engage le mouvement politique, a-t-elle précisé. Je pense qu'il ne doit plus pouvoir parler au nom du Front national. » Lire : Jean-Marie Le Pen peut-il être exclu du Front national ? 01.05.2015 à 20h17 • Mis à jour le01.05.2015 à 20h20 | Manon Rescan Bien sûr, il y a la pluie. Bien sûr, ce sont les vacances. Pas de quoi consoler pour autant les responsables syndicaux en tête du cortège parisien du 1er Mai, vendredi, au moment d’atteindre la place de la Nation. « Cinq mille », lance Luc Berille, secrétaire général de l’UNSA, en guise d’estimation de la mobilisation.A sa droite, Philippe Martinez, dont c’était le baptême à la tête de la CGT, est visiblement moins avide de parier sur les chiffres. « On m’a dit qu’il y avait soixante-dix mille personnes ce matin » dans les autres défilés en France, esquive-t-il. Même le Parti communiste luttait pour écouler son muguet dans la dernière portion du boulevard Voltaire. Finalement, la CGT estimera que cent dix mille personnes ont défilé dans toute la France, la police soixante-quatorze mille. Soit bien moins qu’en 2014, quand le rapport était deux cent dix mille et quatre-vingt-dix-neuf mille.« On savait que ce serait un jour particulier », reconnaît un représentant de la FSU, qui refuse toutefois d’y voir un échec de la stratégie syndicale. Les principales fédérations nationales se sont une nouvelle fois mobilisées en ordre dispersé cette année, au point que trois rassemblements distincts étaient prévus à Paris.Force ouvrière a déserté le cortège, se contentant d’un rassemblement au mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise, pour un traditionnel hommage aux morts de la Commune de Paris en 1871. Pas de marche sous la pluie non plus pour la CFDT, qui avait organisé son festival à destination de la jeunesse à l’Insep.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œilMultiples combatsSeuls la CGT, l’UNSA, Solidaires et la FSU se sont donc retrouvés place de la République en milieu d’après midi, sous le mot d’ordre diffus de la lutte pour le progrès social en Europe.Les organisations syndicales françaises faisaient même figure de petites poucettes face à l’ampleur de la mobilisation des Turcs et des Kurdes qui dansaient à 14 heures sur la place de la République. La dispersion des rangs syndicaux aura peut-être rendu cette année un peu plus visibles les multiples combats politiques qui s’expriment aussi, à la même date, dans les rangs du cortège parisien. « C’est ça que j’aime dans le 1er Mai, confie Ginette Lavigne, réalisatrice syndiquée à la CGT Spectacle, un verre du traditionnel mojito du PCF à la main. On voit les étrangers qu’on ne voit jamais autrement, les sans-papiers… » Comme elle, ils sont nombreux, la cinquantaine dépassée, pour qui la question de défiler le 1er Mai ne se pose guère. « Ça me donne du souffle et de l’énergie », confie Fred Thimonier, enseignant dans un collège pour élèves en grande difficulté scolaire dans le 15e arrondissement de Paris. « Et puis c’est une occasion de croiser des copains », dit-il en souriant, resté sur le trottoir pour faire le guet.« Il y a toujours des droits des salariés à défendre  »Devant la banderole des personnalités, un homme aux cheveux blancs fait figure d’intrus. « Je n’ai pas trouvé les gens de mon syndicat », confie ce fonctionnaire territorial, qui souhaite rester anonyme. Lui ne manifeste pas tous les ans, mais en 2015, c’était une évidence, à cause, dit-il, de « ce qu’a fait le gouvernement ces derniers mois ». Il égrène, comme d’autres, la loi Macron, le pacte de responsabilité, une austérité mise en place par un gouvernement que beaucoup peinent à qualifier « de gauche ». « On est là parce qu’il y a toujours des droits des salariés à défendre, poursuit-il en marchant. Les revendications sont les mêmes, mais le rapport de force a changé : on est moins nombreux », regrette-t-il en désignant de la tête la maigreur des rangs des manifestants.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œil « Pourtant, le syndicalisme reste un outil au service des travailleurs et utile au quotidien », rappelle Didier Aubé, de SUD-PTT. Dans les rangs des organisations, le sondage publié par Le Figaro la veille, affirmant que 54 % des personnes interrogées jugeaient les syndicats « pas utiles » a beaucoup agacé. « SUD-Culture vient d’aider des femmes de ménage travaillant à la BNF pour le compte d’une société à obtenir des titularisations et du meilleur matériel pour travailler », rappelle, à titre d’exemple, M. Aubé.Lire le décryptage des Décodeurs : A quoi sert un syndicat ?Pourtant, l’identité du cortège de vendredi, très largement constitué de personnes de plus de cinquante ans, souvent fonctionnaires, révèle à elle seule le déficit de représentativité des syndicats. Sur le trottoir, serrés sous un parapluie, Valentin et Margot semblent hésiter à entrer dans les rangs.A 29 et 31 ans, ils sont venus participer à « un moment sympathique, festif et populaire », où « différents combats se rassemblent ». Mais pas question pour eux de rejoindre les rangs d’une organisation. « Je n’ai pas envie d’avoir une étiquette, confie Valentin en tirant sur une cigarette. Je peux m’engager, mais temporairement, sans prendre racine dans un mouvement. » « C’est peut-être générationnel », conclut-il.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Marine Le Pen entendait prononcer un discours « tonique » et « musclé » sur l’immigration et le terrorisme, selon les termes de son entourage. Mais la présidente du Front national a dû composer avec plusieurs incidents qui ont fait passer son propos au second plan, à l’occasion du défilé annuel du parti d'extrême droite en mémoire de Jeanne d’Arc, vendredi 1er mai, à Paris.Alors qu’elle entamait son discours, place de l’Opéra, la députée européenne a été interrompue par trois militantes du mouvement féministe Femen, qui ont déroulé du balcon d’un hôtel des banderoles mêlant le logo du FN au drapeau nazi.Huée par la foule – entre 3 500 et 3 800 sympathisants, selon la police –, l’intervention a créé un moment de flottement. Au bout de quelques minutes, les services de sécurité du FN sont intervenus avec violence pour déloger les militantes, qui ont ensuite été prises en charge par les forces de l’ordre. S'étonnant que les membres du service aient pu entrer si facilement dans l'hôtel, l'avocat des Femen a annoncé une plainte contre X pour « violences, violation de domicile et arrestation arbitraire ».Marine Le Pen a annoncé en fin d'après-midi « avoir donné pour instruction à son avocat de déposer plainte » contre les Femen pour « violences volontaires » et « atteinte à la liberté de manifester ».Des « provocateurs de Canal+ » aggressésD’autres membres du groupe avaient perturbé un peu plus tôt le dépôt de gerbe au pied de la statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides. Au total, sept personnes, dont trois chargées de la sécurité du FN, ont été interpellées. En début d'après-midi, Canal+ a indiqué qu'une équipe de trois journalistes de la chaîne avait été agressée par des militants frontistes, avant d'être exfiltrée par le service d'ordre du parti. La chaîne diffusera des images de l'agression le 3 mai. La chaîne BFM a diffusé une vidéo montrant Bruno Gollnisch s'en prenant à un des journalistes. L'eurodéputé s'est ensuite félicité d'avoir fait fuir « les provocateurs de Canal+ » qui « pratiquent le micro-perche espion ».L'imprévu Jean-Marie Le PenJean-Marie Le Pen, en conflit ouvert avec sa fille depuis un mois, n’a pas manqué de faire valoir sa singularité. Au moment de se recueillir au pied de la statue et après que Marine Le Pen eut fait de même, M. Le Pen s’est écrié, dans un élan quasi théâtral : « Jeanne, au secours ! » Il a ensuite rejoint en voiture la tribune érigée en face de l’Opéra Garnier, et s’est invité sur scène, juste avant que sa fille ne commence son discours. Il s’est offert, l’espace de quelques secondes, bras ouverts, les acclamations de la foule, avant d'en descendre. « Il a voulu saluer les militants, au dernier moment », explique un de ses proches.Plusieurs cadres du FN assurent que cette apparition n’était a priori pas prévue au programme. Le cofondateur du mouvement – toujours en convalescence, selon son entourage, après son hospitalisation il y a deux semaines pour un problème cardiaque – n’est pas resté pour écouter le discours de sa fille, avec laquelle il n’a pas échangé un regard.« Expulser tout étranger qui exprime des sympathies pour l’EI »Sans doute perturbée par la tournure des événements, la présidente du Front national a repris le fil de son discours. « Nous subissons menaces et ordres de cette eurodictature soutenue servilement par les télégraphistes de droite et de gauche », a-t-elle lancé, avant de dénoncer la « grenade de l’islamisme » qu’aurait dégoupillée l’intervention militaire de la France en Libye, en 2011.« Nous devons déchoir de la nationalité tout binational parti vers l’Etat islamique, juger pour crimes ceux qui en reviennent (...), expulser tout étranger qui exprime des sympathies pour l’Etat islamique. »Répétant ses propos tenus en 2012 à la suite des tueries perpétrées par Mohamed Merah – « J’avais demandé combien de Merah y a-t-il dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d'immigrés ? » – la présidente du FN a appelé à « arrêter l’immigration ».Pour « musclé » qu’il ait été, ce discours ne cache pas le fait que les regards sont d’ores et déjà tournés vers le 4 mai, jour de la réunion du bureau exécutif du FN, qui doit décider d’éventuelles sanctions contre Jean-Marie Le Pen.Ce dernier n’a pas encore fait savoir s’il comptait répondre positivement à la convocation qui lui a été envoyée. L’entretien qu’il avait accordé à Rivarol le 9 avril, dans lequel il prenait notamment la défense du maréchal Pétain, et qui a déclenché le conflit avec sa fille, était en tout cas distribué gratuitement dans la foule des militants.Suivre les défilés du 1er Mai en direct : 1er Mai : une Fête du travail en ordre disperséOlivier FayeJournaliste au Monde Julien Lemaignen Parmi de nombreuses données sur l’état d’esprit des Français, l’étude annuelle sur les « fractures françaises » a fait état, mercredi 6 mai, d’une progression significative de l’opinion favorable au retour de la peine de mort. D’après cette enquête – réalisée par Ipsos et Sopra Steria avec la Fondation Jean-Jaurès et Science Po –, 52 % des Français, toutes sensibilités politiques confondues, s’y disent favorables : c’est 7 points de plus que l’année précédente. En particulier, les sympathisants socialistes sont 36 % à souhaiter ce rétablissement, soit une hausse spectaculaire de 15 points par rapport à 2014. La proportion augmente aussi nettement chez les cadres et les professions intermédiaires (à 37 et 39 %, contre 26 % en 2014) et les retraités (à 53 % contre 45 % en 2014). Pour Brice Teinturier, le directeur général délégué d’Ipsos, le débat sur la peine capitale n’est « pas réglé » et les études « montrent une forte progression du soutien au rétablissement de la peine de mort depuis les années 2010 ». Pour lui, les attentats de janvier ont fait sauter chez certains, notamment parmi les sympathisants de gauche et les CSP +, le « verrou » de l’opposition de principe à la peine capitale, car « le sentiment que la violence est de plus en plus forte conduit à radicaliser la prise de position » et affaiblit l’idée qu’on peut « réintégrer dans la société » tous les condamnés, quel que soit le crime. Peu importe, selon lui, que nombre d’études brandies par les opposants à la peine capitale lui dénient la moindre influence sur la sûreté des sociétés, car cette idée n’est « pas établie dans le grand public ».A la menace terroriste, Emmanuel Rivière, de l’institut TNS Sofres, ajoute un « climat autour des agressions sexuelles » – dont l’enlèvement, le viol et le meurtre de la petite Chloé, le 15 avril à Calais, constitueraient un paroxysme récent – susceptible de favoriser les opinions favorables au rétablissement de la peine de mort. Certes, nuance-t-il, « il ne faudrait pas dire trop vite que ça y est, les Français sont pour le retour de la peine », mais « le haut fait de Mitterrand [et de Robert Badinter, son garde des sceaux, qui ont fait abolir la peine capitale en 1981] est moins dans les mémoires ». Il évoque aussi une « porosité » idéologique entre l’extrême droite et le reste du champ politique, qui facilite la progression de cette idée.« C’est une question dans l’absolu »Anne Denis, responsable de la commission pour l’abolition de la peine de mort chez Amnesty International, interroge toutefois la façon dont la question est posée : « C’est une question dans l’absolu qui appelle une réaction spontanée. Or, en ce qui concerne la peine de mort, la réponse spontanée, émotionnelle, est d’être pour : on se projette comme victime potentielle, on pense à ses enfants, à ses petits-enfants… Mais dans les missions d’éducation aux droits humains, à partir du moment où on introduit un élément de réflexion, on ouvre une lucarne qui fait que les gens ne considèrent plus normal d’exécuter quelqu’un. »Voir le visual interactif : Qui pratique la peine de mort dans le monde ?Le retour de la peine de mort est à tout le moins extrêmement improbable : outre par sa Constitution, qui l’interdit, la France est tenue par la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, par deux protocoles du Conseil de l’Europe, par un protocole des Nations unies, par le traité de Lisbonne de l’Union européenne… De quoi mettre l’éteignoir sur les velléités d’un rétablissement, sauf pour le Front national. Sa présidente, Marine Le Pen, a redit le 8 janvier, le lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, qu’elle était « personnellement favorable » à un référendum sur la question, qui prendrait la forme d’une alternative proposée aux Français entre le retour de la peine capitale et l’adoption de la « perpétuité réelle », qui enlèverait au condamné visé toute possibilité de sortir un jour de prison. La mesure est inscrite au programme du FN pour la sécurité.Lire aussi :Une France moins pessimiste où les idées du FN s’enracinentL’abolition de la peine de mort en 1981 n’avait, du reste, pas clos le débat politique. L’Assemblée nationale compte 22 propositions de loi pour le rétablissement de la peine capitale entre 1984 et 2004, dont six pour la seule année 1988. La dernière recensée, en 2004, a été déposée par Richard Dell’Agnola, alors député UMP du Val-de-Marne, et signée par 46 autres députés. Considérant la France en « état de guerre » contre le terrorisme, l’élu estimait que le pays pouvait rétablir la peine de mort pour ces faits. Mais c’était avant que l’Hexagone devienne partie, en 2007, au protocole du Conseil de l’Europe et au pacte des Nations unies qui interdisent la peine de mort en toutes circonstances, y compris les conflits militaires.Outre le cas français, la présidente de la coalition mondiale contre la peine de mort, Florence Bellivier, s’est émue dans un entretien à Amnesty, le 6 mai, d’une « période de telles convulsions économiques et de guerres que l’abolition [de la peine de mort dans les pays qui la pratiquent encore] n’est pas considérée comme une priorité ». Et de citer, elle aussi, « l’atmosphère générale » de la crainte du terrorisme qui « repousse les limites de la moralité ».Lire aussi le compte rendu de la dernière exécution en France : C’est à ce moment qu’il commence à réaliser que c’est finiJulien LemaignenJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes (Saint Martin, envoyé spécial) Il tenait à n’oublier personne. Six îles en cinq jours : le président, qui se prépare, dès son retour, à arpenter la France métropolitaine à un rythme digne de Stakhanov, est indiscutablement, déjà, en mode candidat. Après avoir déjà visité la Guyane, La Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie et Saint-Pierre-et-Miquelon, François Hollande se rend du vendredi 8 au mardi 12 mai aux Antilles françaises, avant de faire un passage à Cuba puis en Haïti. Un déplacement  « exceptionnel par sa durée », souligne l’Elysée, et en terrain politiquement conquis, pendant lequel Manuel Valls assurera les affaires courantes en métropole.Lire aussi :La gauche et Cuba, de l’utopie au businessLe chef de l’Etat devait commencer son périple caribéen, vendredi, par deux petites îles de l’arc des Antilles. Alors que la future présidentielle de 2017 s’annonce plus serrée que jamais, toutes les voix compteront, et aucune poignée de main n’est à négliger. Première étape : Saint-Barthélemy, 9 269 habitants, lieu de villégiature et de résidence pour les plus fortunés. « C’est la première fois depuis Giscard qu’un président se rend à Saint-Barthélemy », souligne l’Elysée. Pas sûr que les îiliens lui retournent le compliment, eux qui avaient voté à plus de 82 % pour M. Sarkozy au second tour de la présidentielle en 2012. A quelques encablures de là, M. Hollande a prévu une halte à Saint-Martin (36 522 habitants), qui devrait lui apporter davantage de suffrages – il y avait recueilli 51,5 % des voix en 2012. De l’art de n’oublier personne…Sommet sur le climatMais l’essentiel de cette opération séduction aux Caraïbes se déroulera samedi et dimanche en Martinique et en Guadeloupe. Un conseiller du président ne peut qu’en convenir : « Martinique et Guadeloupe, ce n’est pas tout à fait un début de campagne, mais on n’en est pas loin. » Car le président n’arrive pas les mains vides. En Martinique, outre le passage obligé du recueillement sur la tombe d’Aimé Césaire, il participe avec une trentaine de délégations régionales à un sommet sur le climat, destiné à préparer la conférence mondiale de décembre, à Paris. Une marque d’attention pour Serge Letchimy, baron local et président du conseil régional de Martinique, où M. Hollande avait recueilli 68,43 % des voix en 2012.En Guadeloupe, où plus de 71 % des électeurs avaient voté pour lui face à M. Sarkozy, le chef de l’Etat devrait s’arrêter au monument aux morts pour les soldats tués dans l’île pendant la première guerre mondiale, puis devant la stèle dédiée aux fusillés de 1802 et aux émeutiers de 1967. Enfin et surtout, il inaugurera dimanche le Mémorial ACTe, « le centre le plus important au monde consacré à l’esclavage et à la traite des Noirs », selon son équipe, en présence de trois chefs d’Etat africains, dont le Sénégalais Macky Sall et le Malien Ibrahim Boubacar Keita.Outre les obligatoires passages sur les télévisions locales, de nombreuses rencontres sont prévues avec des élus martiniquais et guadeloupéens, relais essentiels de mobilisation dans la perspective de futurs scrutins.David Revault d'Allonnes (Saint Martin, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga, Jean-Michel Bezat et Dominique Gallois L’affaire était entendue. Elle pourrait capoter. Prévue mercredi 13 mai, à l’occasion d’une assemblée générale de Thales, la nomination de Henri Proglio à la présidence non-opérationelle du groupe d’électronique et de défense fait l’objet d’une vive contestation au sein d’une partie de l’Etat. Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, s’oppose à la promotion de l’ex-patron d’EDF tant que celui-ci refuse de se conformer aux demandes de l’exécutif.« Nous avons posé un certain nombre de conditions et celles-ci ne sont pour l’instant pas remplies », indique-t-on à Bercy, confirmant une information de L’Obs. M. Macron reproche à l’ancien PDG de Veolia de ne pas vouloir abandonner ses activités de conseil auprès de Rosatom, l’agence fédérale russe de l’énergie atomique. M. Proglio est membre du conseil d’administration de Akkuyu Nuclear JSC et de Fennovoima Ltd, deux entreprises dont Rosatom est le principal actionnaire.« Que le président d’honneur d’EDF et futur patron de Thales soit rémunéré, même indirectement, par un groupe qui a la main sur toute l’industrie nucléaire civile et militaire russe est pour le moins étonnant », explique-t-on dans l’entourage de M. Macron.Attestation d’équitéPreuve que M. Proglio prend au sérieux les réticences de Bercy, l’ex-patron a demandé à Jean-Pierre Mignard, un avocat proche de François Hollande, d’examiner sa situation afin de rédiger une attestation d’équité (« fairness opinion » en anglais) déterminant s’il y a juridiquement un risque de conflit d’intérêt entre ses activités pour Rosatom et son futur mandat chez Thales.Dans ce document de deux pages, qui a été adressé à Bercy mais également à Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Elysée, M. Mignard atteste que les sociétés que conseille M. Proglio ont « pour seul objet la création de centrales nucléaires en Finlande (Fennovoima) et en Turquie (Akkuyu) et le développement de celles-ci, avec un objet uniquement civil ».Après avoir examiné les deux contrats, l’avocat estime par ailleurs que les liens de M. Proglio avec ces deux sociétés « ne portent pas sur des points stratégiques susceptibles d’influencer [ses] prises de décision au sein du groupe Thales, ces deux sociétés n’ayant pas de lien avec le développement de l’énergie nucléaire au niveau militaire ».Mais pas de quoi impressionner Bercy. « Nous ne nous plaçons pas sur le plan juridique mais sur celui des principes, explique-t-on dans l’entourage de M. Macron. Rosatom, c’est un géant du nucléaire civil et militaire. Le seul fait qu’un conflit d’intérêt puisse être soupçonné fragilise Thales. »Larrons en foireLe ministre de l’économie se montre d’autant plus intransigeant que les liens entre M. Proglio et Rosatom sont profonds. Selon différentes sources, c’est en 2010 que le patron d’EDF, tout juste nommé, fait la connaissance de Sergueï Kirienko, patron de la puissante agence russe. S’entendant comme larrons en foire, les deux hommes négocient très vite un partenariat stratégique.Au-delà de l’enrichissement de l’uranium pour le compte d’EDF, « HP » envisage le développement de réacteurs en commun, au grand dam de la présidente d’Areva, Anne Lauvergeon.Il appuie le projet de Rosatom – très controversé au sein même d’EDF – de construction de deux réacteurs nucléaires dans l’enclave russe de Kaliningrad, contre l’avis du gouvernement Fillon. Jusqu’à ce que son successeur à Matignon, Jean-Marc Ayrault, s’oppose brutalement à un projet qui froissait la Pologne et les Pays baltes, et dont l’intérêt pour EDF restait à démontrer.Quand M. Proglio est menacé par le retour de la gauche au pouvoir, en mai 2012, son ami M. Kirienko lui propose d’importantes fonctions au sein de Rosatom. Il ne sera finalement pas débarqué d’EDF, mais à l’issue de son mandat, fin 2014, il reste administrateur de deux sociétés dépendant de Rosatom.Plus de désaccord sur la rémunérationAujourd’hui, indique un bon connaisseur de l’industrie nucléaire, l’ex-patron d’EDF aide le géant russe à s’implanter sur les marchés étrangers, où il est devenu un redoutable concurrent d’Areva : l’agence revendique un carnet de commandes de 101 milliards de dollars (89,8 milliards d’euros) à fin 2014.M. Proglio aurait ainsi fortement pesé dans la signature récente d’un préaccord qui pourrait ouvrir la voie à la construction de réacteurs VVER russes en Afrique du Sud. Un marché pourtant convoité par EDF et Areva.En revanche, la question de la rémunération de M. Proglio, sur laquelle les discussions ont longtemps achoppé, ne poserait plus de difficulté : le patron accepterait un salaire de 140 000 euros par an alors qu’il réclamait au départ 400 000 euros.« Cela correspond à ce qui se pratique dans des entreprises de taille comparable », estime une source à Bercy, rappelant que Denis Ranque a touché 180 000 euros de salaire fixe en 2014 (plus 70 000 euros de jetons de présence) comme président du conseil d’administration d’Airbus Group, qui réalise un chiffre d’affaires pourtant cinq fois supérieur.Pas sûr, néanmoins, que Bercy obtienne gain de cause et réussisse à forcer M. Proglio à abandonner ses mandats chez Rosatom. Selon nos informations, « HP » bénéficierait du soutien de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la défense, proche du président de la République. « On ne touche pas à un équilibre subtil, compliqué et qui a été lent à construire », entend-on au ministère de la défense, en évoquant les relations avec les Dassault.« Un certain ras-le-bol »Depuis 2009, un pacte lie en effet l’Etat, propriétaire de 26,6 % des parts du groupe d’électronique et de défense, à Dassault Aviation, devenu alors deuxième actionnaire avec 25,3 % du capital. Ce dernier est l’opérateur industriel et toutes les décisions stratégiques sont prises d’un commun accord avec l’Etat.Or, ce principe a été sévèrement écorné à la mi-octobre 2014 quand, à la surprise générale, l’Etat a nommé Jean Bernard Levy à la tête d’EDF, le faisant quitter soudainement son poste de PDG de Thales.Charles Edelstenne, représentant de Dassault au conseil de Thales, apprendra la nouvelle par la presse le matin et ce n’est que bien plus tard, dans la soirée, qu’il sera informé officiellement par téléphone.Difficile dans ces circonstances d’organiser une succession dans la sérénité. D’autant que les deux actionnaires ont toujours eu du mal à se mettre d’accord sur un nom de dirigeant, que ce soit pour aboutir à celui de Luc Vigneron en 2009, puis à celui de Jean-Bernard Lévy en décembre 2012. Il ne faudra pas moins de deux mois pour parvenir à un accord, annoncé le 23 décembre 2014.Un compromis est alors trouvé, à l’initiative du ministère de la défense : la fonction de PDG est scindée en deux, entre un directeur général, Patrice Caine, numéro deux du groupe qui, dès le départ, avait les faveurs de l’Etat, et un président du conseil d’administration, Henri Proglio, porté par la famille Dassault dont il est proche. L’ancien patron d’EDF fait partie du comité des sages chargé d’organiser la succession de Serge Dassault.En interne, ce nouveau rebondissement est accueilli avec d’autant plus de consternation qu’il plonge une fois de plus le groupe dans l’instabilité. Surtout, il escamote les bonnes performances du premier trimestre, marqué par un bond de 36 % des prises de commandes, grâce notamment à la vente de Rafale en Egypte.« On sent un certain ras-le-bol  », entend-on dans le groupe. L’incompréhension est d’autant plus grande que la formation du tandem Caine-Proglio a été annoncée il y a cinq mois. Sa remise en cause pourrait aboutir à l’éclatement du pacte d’actionnaires.M. Hollande « va devoir trancher »En attendant, chacun reste ferme sur ses positions. Selon son entourage, M. Proglio n’entend pas céder, estimant avoir été suffisamment humilié lors de son départ forcé d’EDF, qu’il appris de la bouche d’Emmanuel Macron lors d’une convocation matinale à Bercy le 14 octobre 2014.« Henri veut montrer qu’il peut remonter sur le ring et aller au douzième round, assure un proche du chiraquien devenu sarkozyste. Il ne tendra pas la joue une deuxième fois et ne lâchera rien. »De son côté, M. Macron assure en privé en faire une question de principe et n’entend pas non plus céder. « Au final, c’est François Hollande qui va devoir trancher », estime un bon connaisseur du dossier. A moins d’un nouveau report, toujours possible, le dénouement est attendu le 13 mai.Cédric PietralungaJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteJean-Michel BezatJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme « Perversité ambiante » : Jean-Paul Huchon a laissé son dépit affleurer, jeudi 7 mai, après le coup de théâtre de l’annonce de Claude Bartolone de sa disponibilité pour une candidature qui « permet le rassemblement » des socialistes aux élections régionales en Ile-de-France. Ces deux petits mots prononcés par le président (PS) de la région, au détour d’une séance consacrée à la candidature de la France aux Jeux olympiques de 2024, en disent long sur son amertume.M. Bartolone a confirmé, jeudi, son intention de se présenter pour ce poste. Celui qui préside la région depuis 1998 n’a, lui, pas encore annoncé qu’il renonçait à être candidat à un quatrième mandat. M. Huchon fait durer le suspense sur son renoncement à concourir à la primaire qui doit arrêter la candidature socialiste au scrutin de décembre. « Il s’accroche à tel point que c’en est presque triste… », commente un proche du député de Seine-Saint-Denis.Certains élus de gauche à la région estiment qu’« Huchon a tout intérêt à la candidature de Barto. Elle lui permet se retirer la tête haute car il était sûr d’être battu à la primaire ». Mais l’intéressé ne l’entend pas encore de cette oreille.Ses chances de remporter la primaire interne à l’issue d’un combat singulier face à la vice-présidente de la région, Marie-Pierre de La Gontrie, « étaient réelles », assure le cabinet de M. Huchon. Cette hypothèse aurait été encore plus probable, expliquent ses proches, si Benoît Hamon avait été aussi candidat à la primaire. « Hamon et La Gontrie étaient en concurrence sur le même créneau du renouvellement face à Huchon », analyse François Kalfon, conseiller régional (PS) de Seine-et-Marne, soutien de M. Huchon.Conditions validées par l’exécutifToutefois, ni l’Elysée, ni Matignon, ni le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, ne souhaitaient un match à deux voire à trois. Pour le patron du PS, il fallait éviter, en outre, la candidature de M. Hamon. Elle risquait de permettre à l’ancien ministre de l’éducation nationale de transformer sa candidature à la région en tribune en vue du congrès de Poitiers du PS en mai. M. Hamon, chef de file de l’aile gauche du PS, a signé une motion distincte de celle de M. Cambadélis.Il aura fallu que se précise, en début de semaine, le scénario d’une candidature de M. Hamon pour que l’ancien patron de la Seine-Saint-Denis décide de lui couper l’herbe sous le pied. De fait, M. Hamon s’est immédiatement rallié à M. Bartolone, suivi par Mme de La Gontrie.L’Elysée n’a pas peu contribué à encourager M. Bartolone. « Je renoncerai à la présidence de l’Assemblée nationale, si je suis élu », a-t-il précisé mercredi. Pour beaucoup de socialistes, il ne fait guère de doute que l’intention de M. Bartolone de rester président de l’Assemblée nationale pendant la campagne aurait été une des conditions validées par l’exécutif.Malgré les ralliements à la candidature de M. Bartolone, qui a reçu le soutien de la maire de Paris Anne Hidalgo, M. Huchon ne veut pas précipiter son éventuel retrait. Les deux élus sont convenus de se « voir dans les tout prochains jours », a indiqué, mercredi, le patron de la région. Ce sera probablement lundi. « Il ne donnera pas sa position à court terme. Il est président de la région jusqu’en décembre. Il est de sa responsabilité de construire le rassemblement », affirme son entourage. « Je suis un résistant », continue de proclamer celui qui dirige la région depuis dix-sept ans.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.05.2015 à 16h58 • Mis à jour le07.05.2015 à 17h04 | Matthieu Goar La deuxième tentative a été la bonne pour Virginie Calmels. L’adjointe au maire de Bordeaux, ancienne directrice générale de l’entreprise mondiale Endemol, a été investie, jeudi 7 mai, par la commission nationale d’investiture (CNI) de l’UMP pour diriger la campagne de la droite dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Le vote de la CNI a été massivement en sa faveur puisque seul Henri Guaino s’est abstenu.Merci à @NicolasSarkozy et @alainjuppe pour leur présence et leur soutien ce matin.Et merci à tous les membres de la CNI de leur confiance.— Virginie Calmels (@VirginieCalmels) May 7, 2015Les ambitions de Mme Calmels avaient pourtant provoqué des remous rue de Vaugirard le 16 avril. Lors d’une précédente réunion de la CNI qui se penchait sur son investiture, l’ancienne chef d’entreprise ne s’était pas présentée. Alain Juppé n’était pas non plus venu défendre sa protégée qui s’est engagée à ses côtés au moment des élections municipales de 2014. Ce jour-là, M. Guaino l’avait comparée à une « Loana » de la politique pour critiquer son manque d’expérience. « Je serais également ravie que les remarques sexistes ou méprisantes, qui n’honorent personne, me soient épargnées », avait-elle rétorqué sur son compte Twitter.Lire aussi :Régionales : Guillaume Peltier désigné chef de file UMP dans le CentreLorsque certains représentants de la CNI avaient soulevé le fait qu’elle n’avait pas sa carte d’adhérente à l’UMP, un vote avait été réclamé. Le conseiller de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, avait demandé que ce scrutin soit reporté pour calmer les esprits. L’ancien président de la République, qui se pose en rassembleur de la famille, ne tient pas du tout à froisser l’ancien premier ministre.Jeudi 6 mai, Mme Calmels a assuré lors de son discours devant la CNI qu’elle prendrait sa carte de membre du nouveau parti, Les Républicains. A 44 ans, cette femme qui a présidé Endemol France, fait partie de la garde rapprochée de M. Juppé. Elle participe à son conseil politique hebdomadaire et certains évoquent déjà son nom pour succéder à l’ancien premier ministre à la mairie de Bordeaux.Lire aussi :Juppé, l’homme qui voulait tout prévoirMatthieu GoarJournaliste au Monde 07.05.2015 à 15h32 • Mis à jour le08.05.2015 à 10h33 | Madjid Zerrouky (Béziers, envoyé spécial) « Ça, c’est les Gaulois ! » : la pancarte, criarde, accueille le visiteur à l’entrée du Musée du Biterrois. Comme si la municipalité de Béziers (Hérault), dont le maire, Robert Ménard, a affirmé qu’il y avait 64,6 % d’enfants musulmans dans ses écoles, cherchait à conjurer le sort en rendant hommage à « nos ancêtres », comme le soulignait le journal municipal en mars. Qui sous-titrait même : « La Gaule contre-attaque ! »Pour son exposition, gratuite, le musée a fait les choses en grand, même s’il n’y a pas foule en ce mercredi 6 mai après-midi : les deux tiers de la surface sont occupés par des statues romaines, de la vaisselle, des outils et autres métiers à tisser utilisés par nos illustres ancêtres. Dans l’espace central, parmi les « traces laissées par les Gaulois », les paroles d’une chanson d’Henri Salvador côtoient celles de La Marche lorraine (« Jeanne d’Arc, vierge souveraine… ») .A la sortie, une affiche très années 1950, ornée de huit petites têtes blondes souriantes, annonce les festivités dans le plateau des poètes, un parc de Béziers. La ville rêvée selon la communication municipale.Sauf qu’à un jet de pierre de la forteresse du XVIIIe siècle qui abrite le musée s’étend la partie de la ville « honnie » par Robert Ménard, celle qu’il fustigeait quelques mois avant l’annonce de sa candidature aux municipales dans le Midi libre en la qualifiant de « délabrée, dont les paraboles punaisent les façades d’immeubles occupés par des pauvres, des Maghrébins, des Gitans » : Garibaldi. Un quartier populaire souvent appelé quartier « arabe » après que des populations d’origine maghrébine – et des Gitans sédentarisés – se sont installées dans les logements et dans les locaux commerciaux que les Biterrois ont délaissés au cours des années 1980.« Que du buzz »Garibaldi, dont les ruelles serpentent du canal du Midi vers le centre-ville, porte tous les stigmates qui valent à Béziers le titre peu enviable de quatrième ville la plus pauvre de France. Les façades sont délabrées, les immeubles murés, les trottoirs défoncés et la propreté est à l’avenant. Ici, où se succèdent kebabs, boucheries hallal et même un écrivain public, difficile de trouver des ouailles de Robert Ménard. « On est tombé sur le gros facho, vous pouvez l’écrire, s’exclame Tony Ferreira, 28 ans. Et c’est un Portugais qui vous le dit ! »Pour beaucoup d’habitants croisés ici, le fichier qu'aurait constitué la mairie pour répertorier le nombre d'enfants « musulmans » inscrits dans les écoles de la ville n’est qu’une affaire de plus pour un maire qui multiplie les déclarations et décisions laissant entendre que la population d'origine étrangère serait à l’origine des problèmes que rencontre Béziers.« Oui, dans notre ville […] il y a un trop grand nombre d’immigrés [ce qui rend l’intégration, et, plus encore, l’assimilation] impossibles », a encore renchéri Robert Ménard, mardi, lors d'une conférence de presse à la mairie en réponse à l’affaire du fichage. La dernière en date d’une série de mesures à caractère polémique, mises en œuvre depuis son élection en mars 2014 : interdiction de pendre le linge aux fenêtres et de « cracher sur la voie publique », limitation des antennes paraboliques visibles depuis la rue, instauration d’un couvre-feu de 23 heures à 6 heures pour les mineurs lors des week-end et vacances scolaires, renforcement et armement de la police municipale, installation d'une crèche de Noël dans l'hôtel de ville... Le tout sur fond de réhabilitation de l'Algérie française, en rebaptisant une rue au nom d'un putschiste de 1961. Tony, « chômeur » rencontré en compagnie de Kader, un saisonnier travaillant dans la restauration, soupire en racontant le « cirque » du matin : Robert Ménard, « qui a débarqué avec une équipe de télé pour compter les Maghrébins à la sortie de l’école ».Les deux hommes prennent la dernière sortie du maire avec un certain fatalisme : « Comme d’habitude, ce n’est que du buzz pour se faire connaître. Il ne fait que ça depuis qu’il est élu : de la provocation pour faire parler de lui. » Un constat que rejoint Cyril Hennion, le vice-président de la Ligue des droits de l’homme à Béziers : « Il fait toujours ça, une grosse provocation, puis une petite marche arrière. Même si ces histoires de fichiers commencent à être vraiment inquiétantes. »Lire : Robert Ménard, un habitué des mesures polémiques« Et puis il salit la ville. Déjà, Béziers, c’est du chômage à n’en plus finir. Qui va investir ici ? Regardez, il n’y a plus rien, les commerces ferment, tout est sale. Tout ce que fait le maire, c’est pour les vieux qui votent pour lui, là-haut », ajoute Tony en désignant la direction du centre-ville.« La mobilisation des moyens s’est faite au niveau du centre-ville, mais tout est fait au détriment des autres territoires », confirme Cyril Hennion, en égrenant la liste des « économies » réalisées par la municipalité : budget du centre communal d’action social, centres de loisirs, cantines scolaires…« Vous venez pour Satan ? »Un peu plus haut débute justement cet autre monde, celui de la « chouette ville », selon les mots de trois adolescentes croisées en train de déambuler en face de la mairie. Même si elles concèdent s’y ennuyer un peu.Façades réhabilitées, placettes ombragées et terrasses alignées au cordeau : c’est un Béziers de carte postale qui s’étend sur un quadrilatère de quelques centaines de mètres. « Robert Ménard privilégie le noyau dur de son électorat, à commencer par les commerçants, à qui il a promis de développer le tourisme et que son discours séduit », ajoute Cyril Hennion.Les commerçants, justement, ne jurent plus que par le triptyque « propreté, police municipale, sécurité ». Et ce n’est pas ici qu’on entendra dire du mal du maire : « Vous venez pour Satan ? Au moins avec lui, c’est propre, plus sûr, la police municipale patrouille, les gens sont contents, jure la propriétaire d’une boutique de prêt-à-porter rue du 4-Septembre. Avant la nouvelle mairie, la ville était déserte et le commerce inexistant. » Le fichier des écoles ? Haussement d’épaules. Quant aux « immigrés », « de toute façon, ils ne viennent pas acheter chez nous ».On ne sait si Sorya Béchar et Mohamed Ali, croisés plus tôt avec leur enfant dans les allées Paul-Riquet se sentiraient visés ou s’ils avaient l’intention d’aller faire quelques emplettes. Mais ce couple de trentenaires ne se fait aucune illusion sur les motivations de Robert Ménard : « Ce sont une démarche et des propos racistes. C’est le Front national, c’est comme ça. »« Les Arabes ne nous disent pas bonjour, ils ont du mal à s’adapter », rétorque pour tout commentaire Franck Maugain, un jeune apprenti. Titillés sur l’affaire de la liste des écoles, certains soutiens du maire ne prennent pas de gants. « Il y a trop d’étrangers, c’est évident. M. Ménard fait ce qu’il peut », lâche Evelyne, la cinquantaine, sans gêne manifeste mais qui refuse de donner son nom. Avant d’embrayer dans une description apocalyptique de la ville, décrite comme « noyée sous la drogue, le racket et les violences. Moi-même, je ne sors plus le soir à cause d’eux, vous voyez ? »Spirale sans fin« Les gens se lâchent de plus en plus, confirme David Garcia, membre du syndicat Solidaires. La parole raciste est là, et elle prend chez les jeunes. » Trois rues plus loin, à la Bourse du travail, syndicats et associations de la ville cherchaient justement la parade à ce genre de discours, mercredi dans l’après-midi. Avis unanime : ce n’est pas gagné.« On est sur un discours ethnique et un vote identitaire qu’on retrouve désormais chez les différentes couches d’arrivants dans la ville : les Espagnols et les ″Européens″ face aux Gitans, les Gitans face au Arabes. Aujourd’hui, les jeunes d’origine espagnole ne votent plus à gauche, contrairement à leurs parents et grands-parents, et dans la première génération d’immigrés maghrébins certains se mettent à voter FN », ajoute le syndicaliste.En cause, « une spirale sans fin qui, depuis la désindustrialisation de la ville, à partir des années 1970, a plongé Béziers dans la misère. Ménard, pas plus que ceux qui se sont succédé avant lui à la mairie, n’a pas cherché à y remédier. Ils se contentent de soigner leur clientèle. » Quitte à monter les uns contre les autres, selon M. Garcia, pour qui le nouveau maire joue en ce moment avec le feu : « Le premier risque pour l’ordre public, c’est Ménard. » Les heurts communautaires entre jeunes d’origine gitane et maghrébine qui avaient embrasé la ville en 2005 sont dans toutes les mémoires. « Pour l’instant, les jeunes de la Devèze [une zone urbaine sensible de la ville], se contrôlent. Mais un dérapage, impliquant la police municipale par exemple [désormais armée] peut vite arriver vu l’ambiance. Et ça peut exploser », craint aussi Cyril Hennion.« Les politiques, c’est de toute façon tous les mêmes : pousse-toi de là que je m’y mette pour garder ma place. » Devisant sur un banc allées Paul-Riquet, Carlo Garrigo et Vincent Bellester, anciens réfugiés espagnols, 170 ans à eux deux, jugent le bilan de Robert Ménard avec l’air de ceux qui en ont vu d’autres : « du vent », pour M. Garrigo. « Ah si : j’ai reçu quatre PV en un mois, deux dans chaque sens de l’allée, c’est ça le nouveau maire ! »Madjid Zerrouky (Béziers, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 14h34 • Mis à jour le07.05.2015 à 15h25 | Lucie Soullier Tarnac, épisode 51. Le parquet de Paris a requis le renvoi de Julien Coupat, de sa compagne Yildune Lévy et de son ex-petite amie Gabrielle Hallez, pour « terrorisme », jeudi 7 mai. Une nouvelle page dans une saga politico-judiciaire aux rebondissements médiatisés, et racontée en détail sur le blog dédié du Monde.Lire aussi :Tarnac : le parquet requiert le renvoi de Julien Coupat en correctionnelle pour terrorismeCar si initialement, il s’agissait d’une enquête sur le sabotage de lignes SNCF, les dix mis en examen ont ensuite contesté l’instruction et déposé plusieurs plaintes, notamment pour usage de faux et atteinte à l’intimité de la vie privée.Retour sur l’affaire, ou plutôt les affaires Tarnac, qui durent depuis sept ans.Que se passait-il à Tarnac ? Dans le petit village corrézien de Tarnac, un groupe de jeunes issus de l’extrême gauche gravite autour d’un intellectuel fédérateur, Julien Coupat.En avril 2008, le patron de la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire demande au parquet de Paris l’ouverture d’une enquête préliminaire sur « une structure clandestine anarcho-autonome entretenant des relations conspiratives avec des militants de la même idéologie implantés à l’étranger et projetant de commettre des actions violentes » et son leader supposé, Julien Coupat.Que reproche-t-on à Julien Coupat ? Cinq sabotages sont déplorés par la SNCF dans les nuits des 25 au 26 octobre et du 7 au 8 novembre 2008 dans l’Oise, dans l’Yonne et en Seine-et-Marne.En Seine-et-Marne, les policiers décrivent dans un procès verbal une voiture occupée par Julien Coupat et sa compagne, Yildune Lévy, tournant pendant des heures autour du lieu du sabotage dans la nuit du 7 au 8 novembre. Le couple justifie leur proximité de l’une des lignes : « On a fait l’amour dans la voiture, comme plein de jeunes. »Le 11 novembre, neuf suspects (cinq femmes et quatre hommes) sont interpellés et placés en garde à vue. Quatre jours plus tard, ils sont mis en examen pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme » et Julien Coupat, en outre, pour « direction ou organisation d’un groupement formé en vue de la préparation d’un acte terroriste ». Un dixième suspect sera mis en examen quelque temps plus tard.Après sept ans d’enquête, le ministère ne requiert le renvoi que d’une partie des membres du groupe pour des sabotages de lignes SNCF. Seuls trois d’entre eux sont inquiétés pour « destructions ou dégradations en réunion en relation avec une entreprise terroriste » : Julien Coupat et Yildune Lévy, accusés du sabotage de la ligne Est du TGV à Dhuisy (Seine-et-Marne) à l’aide d’un crochet posé sur la caténaire, le 8 novembre 2008, et Gabrielle Hallez, accusée avec Julien Coupat des mêmes faits à Vigny (Moselle), le 26 octobre 2008. L’enquête n’a pas permis de trouver de suspects pour les trois autres sabotages (deux dans l’Oise et un dans l’Yonne).Que reproche-t-on à l’enquête ?Le manque de preuves La pose d’un crochet sur une caténaire est le seul fait concret que les juges et les policiers sont parvenus à ramasser contre Julien Coupat et Yildune Lévy pour le sabotage de la ligne TGV à Dhuisy. Leur mise en examen repose essentiellement sur le procès-verbal d’une filature réalisée par la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le groupe d’enquête chargé de Julien Coupat.La défense conteste la véracité du document et la présence même de certains policiers, qu’elle soupçonne d’avoir utilisé une balise illégale posée sur la voiture du couple.A Nanterre, une instruction pour « faux en écriture publique » visant ce procès-verbal de filature a été ouverte en novembre 2011. La cour d’appel de Versailles a ordonné l’audition des policiers de la DCRI. Douze d’entre eux ont été entendus anonymement, leur service étant couvert par le secret défense. Mais ils ont refusé de répondre, s’abritant derrière une mémoire défaillante et le secret.Lire : Les incohérences de l'enquêteLes méthodes de la DCRIDès le mois de novembre 2008, les parents des neuf inculpés demandent la libération de leurs enfants dans une lettre ouverte. Ils dénoncent les méthodes utilisées par la police, la complaisance des médias et la présomption de culpabilité qui pèse sur leurs enfants.Créée en juillet 2008, la DCRI est alors toute nouvelle, et ses méthodes seront décortiquées et critiquées par la presse.Lire : Une instruction qui en dit long sur l'antiterrorisme à la françaiseLa défense demande notamment l’annulation de deux pièces du dossier : la surveillance (illégale) du domicile de Julien Coupat à partir du 15 août 2008 et le placement sur écoute sauvage de l’épicerie de Tarnac. En octobre 2010, la cour d’appel de Paris valide l’intégralité de l’enquête et la chambre de l’instruction rejette la demande d’annulation.Mais la défense n’a pas dit son dernier mot. Elle dépose plusieurs plaintes qui aboutiront à l’ouverture d’une instruction en janvier 2012 pour « atteinte au secret des correspondances » et « atteinte à l’intimité de la vie privée ». En cause : la découverte par le gérant du Magasin général de Tarnac d’un dispositif d’écoutes artisanales dès avril 2008. Mais les juges se confronteront au mur du secret défense. Après avoir réussi à obtenir, non sans mal, les motifs de la mise sur écoute, ce n’est pas la « prévention du terrorisme » qui est invoquée, mais « la criminalité et la délinquance organisées ». Des faits dont il n’a jamais été question dans l’affaire de Tarnac.Lire : Les juges impuissants face au secret défenseLa qualification de terrorismeLors de l’instruction, la défense a contesté le caractère « terroriste » de ces sabotages, mettant notamment en avant le fait que personne n’avait été blessé.La question de l’inculpation pour terrorisme se pose d’autant plus qu’en août 2014, un sabotage en tous points similaire – la pose d’un crochet sur une caténaire de la ligne du TGV Lyon-Paris – a pourtant été considéré comme un simple « acte de malveillance » par le parquet de Chalon-sur-Saône.Dans son réquisitoire, le ministère public leur répond jeudi 7 mai que « la finalité terroriste du groupuscule ne saurait être nuancée par l’absence de victimes humaines », l’article 421-1 du code pénal disposant que « les atteintes aux biens » peuvent constituer en droit français des actes de terrorisme, pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 11h58 • Mis à jour le07.05.2015 à 15h56 | Soren Seelow Après sept ans d’une enquête mouvementée et largement médiatisée, le parquet de Paris a rendu son réquisitoire définitif dans l’affaire dite de « Tarnac ». En novembre 2008, dix jeunes gens issus de l’ultragauche gravitant dans ce petit village corrézien autour d’un intellectuel fédérateur, Julien Coupat, avaient été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Les services de police et de renseignement les soupçonnaient d’être impliqués dans une série de sabotages de lignes TGV commis dans les nuits du 25 au 26 octobre et du 7 au 8 novembre 2008.Dans son réquisitoire, que Le Monde a pu consulter, le ministère public demande que seuls les trois principaux mis en examen – Julien Coupat, sa compagne Yildune Lévy et son ex-petite amie Gabrielle Hallez – soient renvoyés devant le tribunal correctionnel pour des sabotages « en relation avec une entreprise terroriste ». Il requiert un non-lieu pour deux de leurs compagnons, ainsi que pour trois des cinq sabotages, dont l’enquête n’a « pas permis d’identifier les auteurs ».Lire aussi : Comprendre l’affaire TarnacPour les cinq autres membres présumés de cette « association de malfaiteurs », le parquet, qui reconnaît manquer d’éléments les reliant aux dégradations, rejette la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste ». Il requiert néanmoins leur renvoi pour des « tentatives de falsification de documents administratifs », des « recels » de documents volés ou des « refus de se soumettre à des prélèvements biologiques ». C’est la juge d’instruction, Jeanne Duyé, qui décidera au final de renvoyer ou non devant le tribunal tous ces mis en examen. Elle devrait signer l’ordonnance de renvoi avant l’automne.Flot de critiques sur l’enquêtePolitisé dès sa genèse par le gouvernement Fillon, qui avait fait de l’« ultragauche » une priorité policière, le dossier Tarnac est devenu au fil de l’instruction un objet médiatico-judiciaire incontrôlable. Procès-verbal après procès-verbal, les méthodes d’enquête de la toute nouvelle Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), créée le 1er juillet 2008, ont été éreintées par voie de presse, fragilisant chaque jour un peu plus l’instruction.Les fers à béton posés sur les caténaires de cinq lignes TGV en octobre et novembre 2008 avaient occasionné de nombreux retards, mais aucun blesséSi ce dossier a provoqué tant de passions et de remous, c’est en raison de sa charge politique et parce qu’il interroge les fondements mêmes de l’arsenal antiterroriste à la française. Dans ce contexte houleux, le ministère public savait son réquisitoire attendu. Aussi a-t-il pris le soin de revenir en détail sur le flot de critiques qui s’est abattu sur cette enquête et sur la plus épineuse des questions qu’elle soulève : Julien Coupat est-il un terroriste ?Lire aussi :Comprendre l’affaire TarnacLes fers à béton usinés posés sur les caténaires de cinq lignes TGV en octobre et novembre 2008 avaient occasionné de nombreux retards, mais aucun blessé. De l’aveu même des experts, ce dispositif, emprunté aux méthodes employées dans les années 1990 par les militants antinucléaires allemands, ne peut engendrer aucun déraillement ni porter atteinte à la sécurité des voyageurs.Sabotage similaire en août 2014Le caractère relativement bénin de ces dégradations avait été soulevé lors de l’instruction par les avocats de la défense, qui en contestaient le caractère « terroriste ». Le ministère public leur répond que « la finalité terroriste du groupuscule ne saurait être nuancée par l’absence de victimes humaines », l’article 421-1 du code pénal disposant que « les atteintes aux biens » peuvent constituer en droit français des actes de terrorisme pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».En août 2014, un sabotage en tout point similaire – la pose d’un crochet sur une caténaire de la ligne du TGV Lyon-Paris – a pourtant été considéré comme un simple « acte de malveillance ». Selon les informations du Monde, c’est le parquet de Châlons-sur-Saône qui a ouvert une enquête préliminaire dans cette affaire, la section antiterroriste du parquet de Paris n’ayant pas jugé utile de se saisir du dossier.Si Julien Coupat, Yildune Lévy et Gabrielle Hallez sont renvoyés pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », c’est donc uniquement à la lumière de leur idéologie et de leurs relations mise au jour par la surveillance dont ils faisaient l’objet avant le début des sabotages. Un contexte qui permet à l’accusation de projeter une intention terroriste sur des dégradations qui relèveraient en d’autres circonstances du droit commun.« Structure clandestine anarcho-autonome »L’enquête préliminaire visant les membres du groupe de Tarnac a été ouverte le 16 avril 2008, soit six mois avant les sabotages. Elle se fondait sur une note de la sous-direction antiterroriste décrivant cette communauté comme une « structure clandestine anarcho-autonome entretenant des relations conspiratives avec des militants de la même idéologie implantés à l’étranger et projetant de commettre des actions violentes ». Les services de renseignement étaient destinataires d’une information selon laquelle Julien Coupat avait rencontré des anarcho-autonomes « dans un appartement new-yorkais » en janvier 2008. C’est ce voyage qui, sur la fois d’un renseignement des autorités américaines, a déclenché l’ouverture de l’enquête. Selon le ministère public, ces liens avec la « mouvance anarchiste internationale » constituent un des arguments justifiant la qualification de « terrorisme ».Mais le pivot de l’accusation repose sur la pensée du principal mis en cause, c’est-à-dire sur ses écrits. Le ministère public considère comme acquis que Julien Coupat est la « plume principale » – ce que l’intéressé a toujours démenti – d’un « pamphlet » intitulé L’Insurrection qui vient, publié en 2007 par le Comité invisible. Ce texte préconise un « blocage organisé des axes de communication », au premier rang desquels les chemins de fer, par des groupes ayant adopté un mode de vie communautaire, afin de faire tomber « l’architecture de flux » qu’est devenu le monde moderne.« Sentiment de terreur et d’intimidation »Pour le parquet, cet « opuscule présenté de façon faussement béate par plusieurs témoins comme un simple livre de philosophie » est en réalité un guide théorique visant à « renverser par la violence l’Etat ». S’il reconnaît que le passage à l’acte violent « apparaît dans un premier temps de relativement faible intensité », le ministère public estime qu’il ne s’agissait que d’une « phase initiale » que l’interpellation des suspects a permis d’interrompre, évitant que ne s’installe « un sentiment de terreur et d’intimidation » dans le pays.Le 25 mars 2009, les avocats de la défense avaient contesté la définition très large de l’« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » au regard du droit international, estimant qu’elle s’appliquait abusivement à leurs clients. « Il ne suffit pas à la partie poursuivante de mettre en perspective des infractions de droit commun avec un discours politique critique pour caractériser l’existence d’une infraction terroriste, argumentaient-ils. Affirmer l’inverse permettrait de qualifier d’entreprise terroriste toute action portée par un discours politique ou syndical visant à dénoncer des choix politiques ou à exprimer une exaspération, voire une colère. »« Si la promotion idéologique d’une nécessité de changer de société est une position politique protégée par la liberté d’opinion, sa mise en œuvre par l’intimidation ou la terreur relève de la délinquance, rétorque le ministère public. L’infraction terroriste est par nature politique puisque instiller l’intimidation ou la terreur a comme finalité l’exercice d’une forme de pouvoir sur la société. » Lire aussi :Tarnac : quand François Hollande dénonçait une « affaire politique »Au secours de la cote D104Le parquet de Paris répond dans son réquisitoire à « la tentative de discréditer la cote D104 », pierre angulaire de l’accusation. Ce procès-verbal, qui retranscrit la filature du véhicule de Julien Coupat et de sa compagne Yildune Lévy durant la nuit du 7 au 8 novembre 2008, est censé attester de leur présence sur les lieux d’un sabotage. Or le PV de cette surveillance comporte plusieurs incohérences qui ont conduit les avocats à porter plainte pour « faux et usage de faux ». Ils contestaient la présence de certains policiers cette nuit-là, soupçonnés d’avoir rédigé leur PV à partir d’une balise posée illégalement sur la voiture du couple. L’information a conclu à un non-lieu. Le parquet s’appuie sur cette décision pour souligner que cette filature est « avérée par des éléments objectifs » et rappelle que les deux personnes mises en cause n’ont jamais contesté « leur présence sur les lieux de la surveillance ».Voir aussi le blog « Tarnac, une instruction française »Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 06h26 • Mis à jour le07.05.2015 à 17h16 Les juges devraient pouvoir exploiter les écoutes des conversations téléphoniques entre Nicolas Sarkozy, alias Paul Bismuth, et son avocat. Jeudi 7 mai, la cour d’appel de Paris a validé l’essentiel de la procédure ayant mené à la mise en examen de l’ancien chef de l’Etat, à l’été 2014, pour corruption active, trafic d’influence actif et recel de violation du secret professionnel. Une décision dont M. Sarkozy avait mis en doute l’impartialité politique. Ce dernier et son avocat devraient se pourvoir en cassation.L’enquête, gelée depuis l’automne, devrait donc pouvoir reprendre avec le risque persistant d’un renvoi en correctionnelle, une épine dans le pied de celui qui envisage de briguer un nouveau mandat en 2017.Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir, en 2014, sollicité le haut magistrat Gilbert Azibert par l’intermédiaire de son avocat Me Thierry Herzog « pour tenter d’influer sur une décision » de la Cour de cassation le concernant dans l’affaire Bettencourt. En échange, l’ancien président aurait promis d’intervenir pour que le magistrat obtienne un poste de prestige à Monaco. A la fin, ni l’ex-président ni Gilbert Azibert n’ont obtenu ce qu’ils convoitaient.Lire : Pourquoi Sarkozy a été mis en examen« Moi, je le fais monter ! »Cette thèse des enquêteurs est « une insulte à mon intelligence », s’était indigné Nicolas Sarkozy, qui avait vu dans son placement en garde à vue, en juillet 2014, une « volonté de [l’] humilier publiquement ».Le dossier se nourrit essentiellement de ses conversations avec Me Herzog, enregistrées alors que l’ex-président était placé sur écoutes dans l’enquête sur les accusations de financement libyen de la campagne présidentielle victorieuse de 2007. Leur contenu est plutôt embarrassant pour les deux hommes. Ainsi, le 30 janvier 2014, Me Herzog se félicite dans une conversation avec Nicolas Sarkozy du travail de Gilbert Azibert : « Il a eu accès à l’avis qui ne sera jamais publié du rapporteur (…). Cet avis conclut au retrait de toutes les mentions relatives à tes agendas (…). Tu sais que là, c’est du boulot… » Le 5 février, Me Herzog rapporte encore à M. Sarkozy : « Il avait rendez-vous avec un des conseillers pour bien lui expliquer ce qu’il faudrait… Il me dit : “Tu peux dire au président que je suis optimiste…” Je lui ai dit qu’après tu le recevrais. » « Moi, je le fais monter ! », déclare plus tard Nicolas Sarkozy. « Je l’aiderai », insiste-t-il, s’exprimant sur un téléphone portable fourni par son avocat et souscrit au nom d’emprunt de Paul Bismuth. Le 11 février, dans une conversation sur leurs portables non officiels, les deux hommes conviennent de se rappeler sur la ligne officielle de Nicolas Sarkozy, qu’ils savent surveillée. L’ex-chef de l’Etat ironise sur « ces messieurs qui [les] écoutent ».Lire : Me Herzog à Sarkozy à propos d’Azibert : « Il a bossé, hein ! »« Magouilles »Le 23 février, alors que l’ex-chef de l’Etat doit se rendre dans la Principauté, Me Herzog lui rappelle, si l’occasion se présente, « de dire un mot pour Gilbert ». Nicolas Sarkozy acquiesce, dit qu’il fera « la démarche », ce qu’il confirme deux jours plus tard. Le lendemain, subitement, il renonce. Nicolas Sarkozy y voit la démonstration qu’il n’a rien à se reprocher. Pour les enquêteurs, ce revirement peut s’expliquer par le fait que les deux hommes viennent d’apprendre que leurs téléphones non officiels sont aussi sur écoutes.Les juges disposent d’autres écoutes, comme celles de Gilbert Azibert, qui se voit vertement reprocher par son épouse d’être « allé magouiller avec Sarkozy ». Gilbert Azibert a depuis quitté la magistrature. Une conversation entre Me Herzog et le magistrat est également troublante : le premier y explique au second que « la démarche à Monaco a été faite ». « Oui, bah c’est sympa », répond Gilbert Azibert.Lire : Les arguments de la défense de SarkozySans les conversations Herzog-Sarkozy, dont le parquet général avait requis la validation lors de l’audience en mars, le dossier se serait vidé de sa substance. Aussi Nicolas Sarkozy avait-il, dès sa garde à vue, contesté « formellement la légalité des interceptions qui ne sont ni plus ni moins qu’un scandale » et donc refusé de répondre aux questions sur elles.Il avait à l’époque reçu le soutien d’un certain nombre de juristes et d’avocats contestant également leur légalité, notamment celui de Pierre-Olivier Sur, le bâtonnier du barreau de Paris. Ce dernier avait avancé qu’on ne pouvait utiliser des écoutes autorisées dans le cadre d’une affaire pour en ouvrir une autre. D’autres avocats avaient dénoncé une violation du principe de la confidentialité des conversations entre un avocat et son client, une grave atteinte aux droits de la défense.« Si nous triomphons, il n’y aura plus de suite judiciaire », avait d’ailleurs dit après l’audience Me José Allegrini, l’avocat de Gilbert Azibert. Cela semble compromis.Lire aussi : Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas Sarkozy .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Eric Woerth a comparu dans les deux premiers procès Bettencourt, début 2015 : le procureur a requis sa relaxe sur les soupçons de recel de "trafic d'influence passif", c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Le ministère public a également requis la relaxe de l'ancien ministre dans le volet d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Les deux verdicts sont attendus pour le 28 mai. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Affaire Bettencourt : relaxe requise pour MM. Woerth et de Maistre Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte en décembre 2012 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandes Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015. Il a été placé sous le statut de témoin assisté.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMP Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 7; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard() 06.05.2015 à 19h57 • Mis à jour le06.05.2015 à 20h55 | Nicolas Chapuis et Hélène Bekmezian Claude Bartolone a annoncé, mercredi 6 mai, qu'il était candidat à l'investiture socialiste pour les élections régionales en Ile-de-France. Alors que la situation semblait bloquée entre les deux candidats Jean-Paul Huchon, le président sortant, et Marie-Pierre de la Gontrie, sa première vice-présidente, le président de l'Assemblée nationale s'est posé en solution de recours. « Si je dois être une solution, je ne me déroberai pas, a répété M. Bartolone, à l'occasion d'une réunion publique au Pré-Saint-Gervais, en Seine-Saint-Denis. Je déposerai ma candidature si elle peut permettre le rassemblement. »Martine Aubry, qui était présente à cette réunion, a apporté son soutien à l'ex-président du conseil général de la Seine-Saint-Denis.« C'est une formidable nouvelle pour la région. Je sais qu'il va réussir à rassembler la gauche. »Le président de l'Assemblée nationale a attendu le dernier moment pour se déclarer. Les socialistes avaient jusqu'au 7 mai pour poser leur candidature. Les militants se prononceront le 28 mai pour désigner la tête de liste aux élections de décembre. Le processus s'était enkysté à un point tel que l'Elysée avait fait savoir que le président n'était « pas satisfait de l'opposition Huchon-La Gontrie ». Les deux candidats déclarés, que Claude Bartolone avait prévenus, n'ont pas encore fait savoir s'ils se retireraient en faveur de l'ancien président de la Seine-Saint-Denis.« Rassembler toute la gauche »  M. Bartolone a dit que Benoît Hamon, dont la candidature avait été envisagée ces derniers temps, l'avait appelé à plusieurs reprises pour l'inciter à y aller. Du côté de l'ex-ministre de l'éducation, comme de celui de Claude Bartolone, on assure que tout s'est joué cette après-midi. Ce matin encore, le député des Yvelines était prêt à annoncer sa candidature à la primaire socialiste pour désigner la tête de liste en Ile-de-France. « Son interview pour l'annoncer était prête », assure l'un des ses plus proches, qui se dit « très content » de son nouveau champion.C'est l'imminence de cette annonce qui aurait donc poussé le président de l'Assemblée a y aller et à annoncer, non pas sa candidature, mais sa « disponibilité ».Pour M. Bartolone, il n'a jamais été question d'entrer dans le jeu de la primaire mais bien de se faire « appeler » par ses camarades : cela n'a pas traîné, dans les minutes qui ont suivi sa déclaration, Benoît Hamon a appelé à le soutenir.Je soutiens la candidature de @claudebartolone pour être notre future Président de région ! #unité #IDF http://t.co/Yt2NMx5xfV— benoithamon (@benoithamon)require(["twitter/widgets"]);Le président de l'Assemblée nationale part donc largement favori dans le processus interne qui s'ouvre et devrait affronter Valérie Pécresse, la candidate de l'UMP. Même si Claude Bartolone n'a de cesse de vouloir « rassembler toute la gauche », comme il l'a fait pour les élections départementales en Seine-Saint-Denis, l'annonce de sa candidature n'a pas non plus découragé les écologistes. Pour la secrétaire nationale d'Europe-Ecologie Les Verts, Emmanuelle Cosse, il y aura de toute façon une candidature « verte » au premier tour.Il n'y a pas si longtemps, M. Bartolone semblait pourtant avoir renoncé et aurait même dit à François Hollande qu'il n'irait pas. Il attendait, en fait, des garanties, que l'exécutif ne semblait pas vouloir lui accorder, telles que la possibilité de rester au perchoir jusqu'à l'élection et d'y rester en cas de défaite électorale.Mais il faut croire que le président préfère finalement ces conditions à la candidature de M. Hamon. En cas de victoire socialiste, Claude Bartolone quitterait en revanche la présidence de l'Assemblée, laissant une place convoitée à pourvoir pour les derniers dix-huit mois de la présidence Hollande. Et laisserait son rêve de Matignon s'envoler définitivement.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Marine Le Pen entendait prononcer un discours « tonique » et « musclé » sur l’immigration et le terrorisme, selon les termes de son entourage. Mais la présidente du Front national a dû composer avec plusieurs incidents qui ont fait passer son propos au second plan, à l’occasion du défilé annuel du parti d'extrême droite en mémoire de Jeanne d’Arc, vendredi 1er mai, à Paris.Alors qu’elle entamait son discours, place de l’Opéra, la députée européenne a été interrompue par trois militantes du mouvement féministe Femen, qui ont déroulé du balcon d’un hôtel des banderoles mêlant le logo du FN au drapeau nazi.Huée par la foule – entre 3 500 et 3 800 sympathisants, selon la police –, l’intervention a créé un moment de flottement. Au bout de quelques minutes, les services de sécurité du FN sont intervenus avec violence pour déloger les militantes, qui ont ensuite été prises en charge par les forces de l’ordre. S'étonnant que les membres du service aient pu entrer si facilement dans l'hôtel, l'avocat des Femen a annoncé une plainte contre X pour « violences, violation de domicile et arrestation arbitraire ».D’autres membres du groupe avaient perturbé un peu plus tôt le dépôt de gerbe au pied de la statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides. Au total, sept personnes, dont trois chargées de la sécurité du FN, ont été interpellées. Marine Le Pen a annoncé en fin d'après-midi « avoir donné pour instruction à son avocat de déposer plainte » contre les protestataires pour « violences volontaires » et « atteinte à la liberté de manifester ».En début d'après-midi, Canal+ a indiqué qu'une équipe de trois journalistes de la chaîne avait été agressée par des militants frontistes, avant d'être exfiltrée par le service d'ordre du parti. La chaîne diffusera des images de l'agression le 3 mai. La chaîne BFM a diffusé une vidéo montrant Bruno Gollnisch s'en prenant à un des journalistes. L'eurodéputé s'est ensuite félicité d'avoir fait fuir « les provocateurs de Canal+ » qui « pratiquent le micro-perche espion ».L'imprévu Jean-Marie Le PenJean-Marie Le Pen, en conflit ouvert avec sa fille depuis un mois, n’a pas manqué de faire valoir sa singularité. Au moment de se recueillir au pied de la statue et après que Marine Le Pen eut fait de même, M. Le Pen s’est écrié, dans un élan quasi théâtral : « Jeanne, au secours ! » Il a ensuite rejoint en voiture la tribune érigée en face de l’Opéra Garnier, et s’est invité sur scène, juste avant que sa fille ne commence son discours. Il s’est offert, l’espace de quelques secondes, bras ouverts, les acclamations de la foule, avant d'en descendre. « Il a voulu saluer les militants, au dernier moment », explique un de ses proches.Plusieurs cadres du FN assurent que cette apparition n’était a priori pas prévue au programme. Le cofondateur du mouvement – toujours en convalescence, selon son entourage, après son hospitalisation il y a deux semaines pour un problème cardiaque – n’est pas resté pour écouter le discours de sa fille, avec laquelle il n’a pas échangé un regard.Les regards tournés vers le bureau exécutif du 4 maiSans doute perturbée par la tournure des événements, la présidente du Front national a repris le fil de son discours. « Nous subissons menaces et ordres de cette eurodictature soutenue servilement par les télégraphistes de droite et de gauche », a-t-elle lancé, avant de dénoncer la « grenade de l’islamisme » qu’aurait dégoupillée l’intervention militaire de la France en Libye, en 2011.« Nous devons déchoir de la nationalité tout binational parti vers l’Etat islamique, juger pour crimes ceux qui en reviennent (...), expulser tout étranger qui exprime des sympathies pour l’Etat islamique. »Répétant ses propos tenus en 2012 à la suite des tueries perpétrées par Mohamed Merah – « J’avais demandé combien de Merah y a-t-il dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d'immigrés ? » – la présidente du FN a appelé à « arrêter l’immigration ».Pour « musclé » qu’il ait été, ce discours ne cache pas le fait que les regards sont d’ores et déjà tournés vers le 4 mai, jour de la réunion du bureau exécutif du FN, qui doit décider d’éventuelles sanctions contre Jean-Marie Le Pen.Ce dernier n’a pas encore fait savoir s’il comptait répondre positivement à la convocation qui lui a été envoyée. L’entretien qu’il avait accordé à Rivarol le 9 avril, dans lequel il prenait notamment la défense du maréchal Pétain, et qui a déclenché le conflit avec sa fille, était en tout cas distribué gratuitement dans la foule des militants.Suivre les défilés du 1er Mai en direct : 1er Mai : une Fête du travail en ordre disperséOlivier FayeJournaliste au Monde 01.05.2015 à 05h41 • Mis à jour le01.05.2015 à 08h54 Alain Juppé, candidat à la primaire à droite pour l'élection présidentielle française de 2017, était à New York, jeudi 30 avril, pour notamment récolter des fonds de campagne auprès de sympathisants français. Alors qu'il visitait Le District, un nouveau marché français à Manhattan, il a déclaré :« Je rencontre des Français ici, des amis politiques, les membres de l'UMP, les personnes qui veulent me soutenir dans ma campagne. Et dans l'application des lois françaises, qui sont parfaitement claires et transparentes, il est permis à chaque citoyen, jamais une entreprise, d'aider un parti politique à faire campagne, avec un plafond maximum de dons par personne et par an qui est de 7 500 euros déductibles des impôts. »« Ou alors il faut être milliardaire pour faire de la politique ? Evidemment qu'il faut demander à vos supporteurs, et tout le monde le fait. (…) Tous les candidats, c'est pareil. C'est vieux comme les campagnes électorales. »« Je n'ai pas une fortune personnelle qui me permette de réunir quelques centaines de milliers d'euros pour mes déplacements en province, pour mes déplacements à l'étranger, pour la campagne qui aura lieu  ».A ces fins de financement, un déjeuner privé « avec une dizaine de soutiens », était prévu vendredi au restaurant Rainbow Room du Rockefeller Center, à Manhattan, selon son entourage.« Je n'accepterai que des dons de citoyens français, de personnes physiques, jamais d'entreprises, et dans la limite prévue », a insisté M. Juppé. Et il a rejeté toute comparaison avec le système de financement électoral américain : « Aux Etats-Unis, on parle de milliards de dollars, là, on parle de quelques centaines de milliers d'euros, ça n'a rien à voir. »Lire la chronique (édition abonnés) : De quoi la droite est-elle le nom ? 30.04.2015 à 09h56 • Mis à jour le30.04.2015 à 14h56 Michel Sapin a déclaré jeudi 30 avril sur Europe 1 que les 3,8 milliards d’euros de crédits supplémentaires accordés au ministère de la défense devront être compensés par des économies, notamment dans le logement ou la santé.François Hollande a annoncé mercredi, à l’Elysée à la suite d’un conseil de défense, qu’il renforçait les moyens des armées et confirmé que le budget pour 2015, de 31,4 milliards d’euros, était « sanctuarisé », pour s’adapter à la nouvelle donne sécuritaire créée par les attentats de janvier.Pour les quatre prochaines années, la loi de programmation militaire réactualisée, qui sera présentée au conseil des ministres du 20 mai, pour être examinée en juin par le Parlement, prévoit « 3,8 milliards de crédits supplémentaires », a affirmé le chef de l’Etat, dont une partie proviendra des économies réalisées par le ministère de la défense.Lire aussi : Budget de la défense : une rallonge de 3,8 milliards d’euros sur quatre ansJeudi, en bon ministre de l’économie, M. Sapin a tenu à rappeler que « tout effort supplémentaire pour un ministère doit être compensé par des économies sur d’autres ». Il a rejeté l’idée d’un emprunt – « un emprunt c’est joli, mais c’est un déficit ». Un « déficit » qui serait malvenu alors que la Commission européenne doit se prononcer mi-mai sur la crédibilité des objectifs économiques français donné par son programme de stabilité, qui trace les grandes lignes de la stratégie des finances publiques de la France pour les années 2015-2018. Lire aussi :Paris cherche l’aval de Bruxelles sur ses réformesM. Sapin a confirmé que le logement et la santé seraient bien concernés. « Dans le domaine du logement, il y a des économies possibles (…) sans remettre en cause ni les solidarités ni le soutien à la construction ». « Dans le domaine de la santé, on peut arriver à diminuer l’augmentation des coûts ». Evoquant notamment les personnes âgées, il a affirmé que « ceci est maîtrisé », « donc, oui, l’année prochaine il y aura un effort qui sera fait par l’Assurance-maladie ». 29.04.2015 à 22h44 • Mis à jour le30.04.2015 à 17h31 Patrick Buisson, l'« éminence noire » de Nicolas Sarkozy, a assigné l'UMP en justice. Selon le site d'information Mediapart, il réclame le paiement de factures datant de 2013 qu'il estime impayées.M. Buisson, qui a conseillé M. Sarkozy de 2006 à 2012, a été remercié « verbalement » à la fin de 2012 ou au début de 2013 par Jean-François Copé, alors président du parti de droite. Durant ces années, M. Buisson fournissait à l'Elysée des sondages et des analyses d'opinion, via sa société Publiopinion. Un marché qui lui rapportait 31 993 euros par mois écrit Mediapart.Mais M. Buisson semble estimer que la résiliation de ce contrat par M. Copé ne s'est pas faite correctement. Face au refus de l'UMP de payer ces factures – le parti estimant que les prestations n'avaient pas été effectuées –, M. Buisson a adressé, en 2014, une première mise en demeure à Jean-François Copé. Quelques mois plus tard, il a assigné le parti en justice.Nicolas Sarkozy impliqué ?L'existence de cette affaire a été confirmée au Monde par deux sources proches de Nicolas Sarkozy qui évoquent « une seule facture », réclamée par M. Buisson. L'entourage du nouveau président du parti prend bien soin de préciser que l'affaire date d'avant le retour rue de Vaugirard de l'ancien chef de l'Etat, à une époque où c'est Jean-François Copé qui présidait l'UMP.Lire aussi : Patrick Buisson, l’éminence noire de Nicolas SarkozyMais c'est M. Sarkozy qui, en 2010, avait mis en contact Patrick Buisson avec l'UMP. Le conseiller élyséen avait alors pu signer un contrat de 10 000 euros par mois avec le parti, selon des informations révélées par les journalistes du Monde, Ariane Chemin et Vanessa Schneider dans leur biographie de M. Buisson, Le Mauvais Génie. Le montant de ce contrat sera triplé à l'arrivée de M. Copé à la tête de l'UMP fin 2010. Samuel Laurent Les femmes peuvent voter en France depuis précisément soixante-dix ans. C'est en effet le 29 avril 1945 que les Françaises ont pu pour la première fois se rendre aux urnes, pour des élections municipales, en vertu d'un droit accordé l'année précédente, le 21 avril 1944, par le comité français de libération nationale.Lire les archives (édition abonnés) : Les Françaises votent pour la première foisDes femmes qui votaient plus à droiteLongtemps, les spécialistes ont considéré qu'il existait des caractéristiques propres au vote féminin :Elles étaient plus abstentionnistes jusque dans les années 1960 (jusqu'à 12 points de pourcentage de plus que les hommes aux municipales de 1953 et aux législatives de 1962).Elles votaient moins à gauche (entre 10 et 13 points de moins que les hommes de 1946 à 1973, puis de 5 à 9 points jusqu'en 1981). Elles accordaient en revanche moins de suffrages à l'extrême droite que les hommes. #container_14303110920{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303110920{ height:500px; } #container_14303110920 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303110920 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303110920 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14303110920 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le vote pour la gauche des hommes et des femmes depuis 1946Sur la base de sondages sortis des urnes (IFOP, Sofres, BVA).Source : Le vote des femmes en France, Jeanine Mossuz Lavaud(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = ["Législatives","Législatives","Législatives","Législatives","Présidentielle T1","Présidentielle T2","Législatives","Législatives","Présidentielle T1","Législatives","Présidentielle T1","Présidentielle T2","Législatives","Européennes","Présidentielle T1","Présidentielle T2","Législatives","Européennes","Législatives","Présidentielle T1","Présidentielle T2","Législatives","Européennes","Régionales",""]//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14303110920", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "datetime", categories:null, title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value:%Y}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Hommes", "color": "#0386c3", "data": [ [ -744170400000, 65 ], [ -585108000000, 58 ], [ -350442000000, 44 ], [ -224643600000, 39 ], [ -128480400000, 35 ], [ -127270800000, 51 ], [ -89168400000, 43 ], [ -48045600000, 49 ], [ -18410400000, 37 ], [ 100134000000, 50 ], [ 137023200000, 48 ], [ 138232800000, 53 ], [ 258591600000, 53 ], [ 297900000000, 50 ], [ 357170400000, 51 ], [ 358380000000, 56 ], [ 361404000000, 53 ], [ 456357600000, 45 ], [ 511398000000, 44 ], [ 577922400000, 45 ], [ 579132000000, 53 ], [ 581551200000, 50 ], [ 613951200000, 36 ], [ 701305200000, 30 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Femmes", "color": "#FFc832", "data": [ [ -744170400000, 53 ], [ -585108000000, 47 ], [ -350442000000, 32 ], [ -224643600000, 26 ], [ -128480400000, 21 ], [ -127270800000, 39 ], [ -89168400000, 33 ], [ -48045600000, 39 ], [ -18410400000, 25 ], [ 100134000000, 41 ], [ 137023200000, 39 ], [ 138232800000, 46 ], [ 258591600000, 46 ], [ 297900000000, 45 ], [ 357170400000, 43 ], [ 358380000000, 49 ], [ 361404000000, 46 ], [ 456357600000, 40 ], [ 511398000000, 45 ], [ 577922400000, 46 ], [ 579132000000, 55 ], [ 581551200000, 48 ], [ 613951200000, 33 ], [ 701305200000, 29 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "%d %B %Y", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { if (annotation_spe[this.points[0].point.index] != undefined){ return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) + annotation_spe[this.points[0].point.index] } else { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) } }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Moins de différences hommes femmes à partir des années 1990Des différences qui tenaient aussi au moindre accès des femmes aux études supérieures, notent les spécialistes. Mais ces notions anciennes ont changé.En 1993, les écarts constatés par Janine Mossuz-Lavau dans son ouvrage Le Vote des femmes en France sont désormais bien moins signifiants : un vote légèrement plus élevé des femmes pour les listes écologistes (9 % contre 7 %), un peu plus favorable à la droite (45 % contre 43 % pour les hommes) et moindre pour le FN (10 % contre 15 % pour les hommes). En 2012, selon une étude de l'institut de sondage CSA, le vote féminin n'est plus différent du vote moyen. Nicolas Sarkozy ou François Hollande ont récolté autant de bulletins d'électrice que d'électeur, même si le CSA note un très léger écart pour les voix accordées à Jean-Luc Mélenchon (10 % chez les femmes contre 11,11 % en général).La « normalisation » s'opère aussi pour le vote Front national, qui devient identique chez les hommes et les femmes, après avoir été, on l'a dit, plus faible chez ces dernières.Plus inscrites pour voter mais moins éluesL'histoire du vote féminin et de son équilibrage ne doit pas cacher des différences qui persistent. Ainsi, selon l'Insee, les femmes sont plus souvent inscrites sur les listes électorales. L'écart, qui était nul jusqu'aux générations nées à la fin des années 1950, se creuse ensuite (mais s'estompe à nouveau chez les plus jeunes).A l'inverse, la montée progressive, du fait des lois sur la parité, du nombre d'élues, continue de laisser des différences nettes. Selon l'Insee, on comptait en 2014 près de la moitié de conseillères régionales (48 %) et de parlementaires européennes (45 %). La loi a même imposé lors du dernier scrutin départemental une parité parfaite. #container_14303138674{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303138674{ height:500px; } #container_14303138674 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303138674 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303138674 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14303138674 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des femmes parmi les élusSource : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais il n'y a toujours que 26,9 % des députés, 22,1 % des sénateurs et 13 % des maires qui sont des femmes. Sans évoquer ici les présidences d'exécutifs locaux, qui restent encore très nettement masculines. Jouer : Quiz : le sexisme en politique de 1884 à nos joursSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard Près de quatre mois après les attentats en région parisienne et alors que toute l'Ile-de-France est toujours placée en « alerte attentat », mobilisant massivement les forces de sécurité, François Hollande a annoncé mercredi 29 avril le maintien des crédits alloués au ministère de la défense en 2015 (31,4 milliards d'euros) ainsi qu'une rallonge de 3,8 milliards d'euros sur la période 2016-2019.La décision du président de la République rompt avec plusieurs années de baisse du budget de la défense, même si ce ministère est actuellement le deuxième le plus doté, derrière celui de l'éducation nationale (47,4 milliards d'euros en 2015). Depuis 2009, année où un effort budgétaire avait été réalisé par rapport aux années précédentes, les crédits alloués aux forces armées ont diminué de 11 %.Voir l'infographie : Les gagnants et les perdants du budget 2015-20 % Si l'on regarde l'évolution des crédits de la défense telle qu'elle est exprimée dans l'annuaire statistique annuel du ministère, elle semble largement positive : il est passé de 12,2 milliards d'euros en 1980 à 31,4 milliards d'euros en 2015. Sauf qu'il est ici exprimé en « euros courants », c'est-à-dire à la valeur de la monnaie au moment donné, sans tenir compte de l'érosion monétaire due à l'inflation au cours des trente-cinq dernières années.En « euros constants », c'est-à-dire avec pour référence la valeur de l'euro en 2014, les chiffres donnent une tout autre réalité : le budget de la défense est passé de 33,3 milliards d'euros en 1980 à 31,4 milliards d'euros en 2014. Il a connu un pic en 1990 à 39 milliards d'euros avant de baisser progressivement jusqu'à aujourd'hui, soit une diminution de 20 % depuis vingt-cinq ans. #container_14303027657{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303027657{ height:500px; } #container_14303027657 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303027657 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303027657 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }Evolution du budget de la défense depuis 1980(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2,2 % En 2014, la France a consacré 2,2 % de son produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires, selon les chiffres de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), qui permet de les comparer avec ceux des autres Etats. Les dépenses diminuant, comme vu plus haut, alors que le PIB, lui, augmente (excepté en 2009, année de récession), cette part diminue progressivement depuis la fin des années 1990.Mais cette baisse des budgets militaires n'est pas que l'apanage de la France : les principales puissances mondiales ont vu leurs dépenses militaires stagner ou légèrement baisser depuis 2001, en part de PIB. Seule la Russie de Vladimir Poutine fait figure d'exception, avec un investissement massif dans la défense, notamment depuis 2011 (4,5 % du PIB en 2014 contre 3,7 % alors). Moscou continue de considérer l'OTAN comme sa principale menace extérieure et a vu le conflit en Ukraine comme un symbole de l'affrontement avec l'Occident, Kiev ayant manifesté des velléités d'adhésion à l'Alliance atlantique. #container_14303040629{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303040629{ height:500px; } #container_14303040629 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303040629 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303040629 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }La Russie consacre une part de plus en plus grande de son PIB aux dépenses militairesLa France dépense actuellement l'équivalent de 2,2 % de son produit intérieur brut pour le budget de la défense.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14303040629", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", events:{ load:function(){ this.credits.element.onmouseenter = function(){ this.style.cursor = 'pointer' } this.credits.element.onclick = function(){ window.open( "http://www.sipri.org/research/armaments/milex/milex_database", "_blank" ); } } } }, colors:["#ffc832","#821400","#0386c3","#ff3232","#f19300","#28beaa","#821400","#191919"], credits:{ enabled:true, text:"SIPRI", position: { align: "right", x: -15, y: -5 }, }, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{value} %", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"Part du PIB" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} %", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: "", 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[ "", 2.4 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.2 ], [ "", 2.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": false, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "France", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 3.6 ], [ "", 3.5 ], [ "", 3.4 ], [ "", 3.4 ], [ "", 3.3 ], [ "", 3.3 ], [ "", 3.3 ], [ "", 3 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.9 ], [ "", 2.7 ], [ "", 2.7 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.6 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.3 ], [ "", 2.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Chine", "color": "#ff3232", "data": [ [ "", null ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2.4 ], [ "", 2.5 ], [ "", 2 ], [ "", 1.7 ], [ "", 1.7 ], [ "", 1.7 ], [ "", 1.6 ], [ "", 1.7 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.9 ], [ "", 2.07 ], [ "", 2.17 ], [ "", 2.11 ], [ "", 2.06 ], [ "", 2.02 ], [ "", 2.03 ], [ "", 2.05 ], [ "", 2.02 ], [ "", 2.19 ], [ "", 2.07 ], [ "", 2.01 ], [ "", 2.02 ], [ "", 2.02 ], [ "", 2.06 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Allemagne", "color": "#f19300", "data": [ [ "", 2.8 ], [ "", 2.7 ], [ "", 2.7 ], [ "", 2.2 ], [ "", 2 ], [ "", 1.9 ], [ "", 1.7 ], [ "", 1.6 ], [ "", 1.6 ], [ "", 1.5 ], [ "", 1.5 ], [ "", 1.5 ], [ "", 1.5 ], [ "", 1.5 ], [ "", 1.5 ], [ "", 1.4 ], [ "", 1.4 ], [ "", 1.4 ], [ "", 1.3 ], [ "", 1.3 ], [ "", 1.3 ], [ "", 1.4 ], [ "", 1.4 ], [ "", 1.3 ], [ "", 1.4 ], [ "", 1.3 ], [ "", 1.2 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Russie", "color": "#28beaa", "data": [ [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 4.9 ], [ "", 4.6 ], [ "", 4.9 ], [ "", 4.1 ], [ "", 4.1 ], [ "", 4.3 ], [ "", 3 ], [ "", 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document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 275 000 La rigueur imposée au ministère de la défense s'est traduite par des coupes massives dans les effectifs. De plus de 330 000 personnes en 2003 (civils et militaires, hors gendarmerie nationale), ils sont tombés à 275 000. La loi de programmation militaire (LPM), définissant les ambitions de la défense entre 2014 et 2019, fixait un objectif de 34 500 postes supprimés au cours des six ans, s'ajoutant aux 45 000 déjà supprimés au cours de la précédente LPM.  Après les annonces de M. Hollande le 29 avril, 18 500 postes seront finalement maintenus. #container_14303114170{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303114170{ height:500px; } #container_14303114170 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303114170 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303114170 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }Les effectifs de la défense en baisse constanteHors gendarmerie nationale.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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François Chaslin a l’honnêteté de titrer son livre Un Corbusier (Seuil, 517 p., 24 euros), un parmi d’autres, une lecture : la sienne, une histoire, la sienne aussi, celle d’un père… pour les architectes. Xavier de Jarcy va au raccourci : Le Corbusier, un fascisme français (Albin Michel, 288 p., 19 euros).Quelle est la thèse commune aux deux livres : Le Corbusier fraya avec les milieux du planisme, de l’eugénisme social, qui se reconnaissaient dans l’action de Mussolini et plus tard celle de Pétain. Il se précipita à Vichy dès l’automne 1940, fort de ces appuis, pour espérer devenir le grand architecte de l’Etat français. De quoi est donc coupable Le Corbusier ?AmbiguïtéIl vaut mieux pour décortiquer sa vie et son œuvre, dans l’ambiguïté certaine du personnage, voir dans quel temps et dans quelles circonstances il a vécu. La crise de 1929 justifiera le recours à la violence comme unique réponse. Le capitalisme paraissait condamné, la vague révolutionnaire allait-elle tout emporter ? Elle pouvait légitimement faire peur à tous les possédants, à tous les partisans de l’ordre. Le planisme dont Le Corbusier était proche prétendait à une sortie rationnelle, non violente, de la crise, face à l’incapacité des démocraties parlementaires.Xavier de Jarcy me cite dans son livre : « Le planisme se voulait une réponse tout à la fois au bolchevisme et au fascisme, mais en fin de compte flirta avec ce dernier, somme toute plus fréquentable. Le planisme pensait éviter les choix douloureux de la politique en ne s’intéressant qu’à l’organisation… par essence neutre ? L’organisation est la devise de notre temps, ce que la Shoah a eu de plus monstrueux, ce n’est pas la mort, c’est la folie de l’organisation. Ce qui a survécu, c’est la normalisation qui – sous les raisons habituelles du bien commun et de la sécurité – reproduit implicitement les goûts de la bureaucratie. » Je me sens donc autorisé à lui répondre. Nos deux auteurs insistent sur le séjour de « Corbu » à Vichy. Revenons à juin 1940. La France battue signe l’Armistice, « ce lâche soulagement ». La Chambre des députés du Front populaire vote à une majorité écrasante les pleins pouvoirs à Pétain. A quelques exceptions près, la population française communiait dans le culte du « bon maréchal » – le vainqueur de Verdun – qui nous protégeait des Allemands.Ce n’est qu’avec l’occupation allemande de la zone sud en novembre 1942 que l’opinion bascula dans sa grande majorité vers l’attentisme et pour quelques-uns dans la Résistance. Et à Vichy il n’y avait pas que Le Corbusier, mais aussi Auguste Perret (1874-1954), qui présida l’ordre des architectes. A l’exception de quelques-uns, tel Lurçat, les architectes français furent vichystes dans leur majorité. Et puisque François Chaslin fait à « Corbu » le reproche d’avoir publié sous l’Occupation, ce fut aussi le cas de Camus ou de Sartre…Réquisitoire à chargeQue « Corbu » fût équivoque dans ses amitiés, nul n’en doute, mais son antisémitisme fut largement partagé. On pourrait demander à nos deux auteurs de se poser une autre question. La France du général Boulanger, de l’affaire Dreyfus, des Croix de Feu, du maréchal Pétain et du Front national de nos jours n’est pas que la seule héritière des Lumières, elle communia aussi dans le culte du chef, d’une identité nationale nourrie du pogrom des Italiens, des juifs ou des ratonnades de ceux qui ne sont pas de souche et qu’il faut désoucher.De Gaulle eut l’intelligence et le cynisme de cautionner, à la Libération, l’illusion d’une France résistante à l’exception de quelques traîtres. On sait l’accueil que Paris fit au général en août 1944, peut-on oublier pour autant la foule qui au printemps de la même année acclamait le maréchal Pétain, dans le même Paris, dont la banlieue venait d’être bombardée par l’aviation anglo-américaine ? Douze cents morts !Comment comparer un réquisitoire à charge, celui de Xavier de Jarcy, dont le ton est donné par la citation de l’écrivain et critique d’architecture Michel Ragon en exergue : « Regardons l’architecture de notre temps, regardons ces villes nouvelles que nous appelons grands ensembles, avec leurs boîtes horizontales comme des wagons de chemin de fer hors d’usage et abandonnés dans une gare de triage désaffectée, avec ces boîtes verticales qui veulent ressembler à des tours et font songer à des miradors – l’image du camp de concentration vient immédiatement à l’esprit » et l’étude informée et complète de François Chaslin, dont l’envoi en première page nous émeut : « En souvenir de mon père, l’ingénieur Paul Chaslin ». Paul Chaslin, combattant de la seconde guerre mondiale, commando parachutiste, fut l’inventeur de Geep Industries, système de construction modulaire des écoles en acier et alu dont la France des « trente glorieuses » avait le plus grand besoin.A la demande de Paul Delouvrier (1914-1995, haut fonctionnaire et grand acteur de la planification), il construisit, en quelques mois, la fac de Vincennes, mais dut déposer son bilan, ruiné par les retards de paiement de son client presque exclusif : l’Etat. C’est ce destin, celui d’un entrepreneur chanceux, sympathique et généreux, tout à l’opposé des tentatives catastrophiques de « Corbu » au lendemain de la guerre de 14-18 pour produire des parpaings, qui en filigrane explique à la fois l’admiration de Chaslin pour les « méandres d’une vie prodigieuse », celle de « Corbu », et sa citation d’Apollinaire : « On ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père. » Le père « Corbu », tout à l’opposé de Paul Chaslin, était hautain, presque antipathique, lorsqu’il nous rembarrait, étudiants qui cherchions à l’avoir comme maître.L’architecture et le pouvoirLes grandes réalisations ont besoin des pouvoirs publics – les travaux du même nom, aussi. Et ce n’est pas parce que Le Corbusier travailla à Moscou, espéra le faire à Rome, participa à New York au projet des Nations unies, alla au Brésil ou à Alger qu’il fut tout à la fois moscoutaire, fasciste, vichyste, ploutocrate, colonialiste ou tiers-mondiste, comme ses détracteurs le disent, mais, tout simplement, il était à ce point imbu de lui-même et persuadé de son génie que la commande lui était nécessaire, sans pour autant, comme le suggérait la citation de Michel Ragon, qui rapproche l’urbanisme des camps de concentration et celui des grands ensembles, que l’on puisse dire que les cités radieuses de Marseille, Rezé ou Briey sont la raison ou la caution des grands ensembles ! On peut contester « Corbu » ; son architecture, même et surtout mal construite, ne fut jamais la répétition du même à l’infini.Que reste t-il de « Corbu » : son attirance pour l’ordre nouveau, sa proximité, sans qu’il en soit adhérent, avec la droite autoritaire, ce nom français du fascisme, aujourd’hui revendiqué par la droite forte ou la droite populaire, ou quelques bâtiments iconiques : la villa Savoye, l’unité d’habitation de Marseille, les maisons Jaoul, les bâtiments publics de la ville Chandigarh en Inde, le couvent de la Tourette, la chapelle de Ronchamp ? « Corbu », grand architecte, fut aussi un propagandiste de génie, de lui-même et de thèses plus douteuses sur la lèpre urbaine que son urbanisme radical devait guérir.Toute propagande est double dans son langage et dans les interprétations qu’elle permet. « Corbu » n’y échappe pas. Je voudrais évoquer un souvenir personnel. En 1943, j’eus la chance de découvrir les œuvres de « Corbu » dans la bibliothèque du père d’un ami du lycée de Châteauroux. C’est emporté par la promesse que j’y lisais d’un monde meilleur, d’un avenir autre, que j’écrivis une rédaction qu’un professeur nous avait demandée sur l’utopie. Après avoir lu ma copie, il me prit dans un coin et me murmura à l’oreille : « Par les temps qui courent, vous ne devriez pas écrire des choses pareilles » ; « Corbu » le corbeau, Corbu idéologue du fascisme, français certes, mais d’abord un architecte dont l’œuvre nous rendit exigeants à jamais.Et il serait tout aussi exact de titrer le livre de Xavier de Jarcy Le Corbusier, un architecte français, car la France, ce fut aussi cela : le cynisme de béton armé, qui est reproché à « Corbu », s’applique mieux à l’entreprise Perret Frères pendant l’Occupation. Et, puisque l’ingénieur et polytechnicien Jean Coutrot, grand blessé de la guerre de 1914, est cité abondamment comme la tête pensante de la synarchie [complot supposé des élites industrielles], rappelons qu’il fut aussi dans le même temps l’ami des Delaunay et des peintres cubistes et se suicida au début de l’Occupation lorsqu’il comprit – trop tard – quel rôle lui faisait jouer l’occupant.Critiques de notre pratiqueL’écrivain polonais Witold Gombrowicz (1904-1969), parlant des artistes, disait qu’ils humiliaient par la beauté de leurs œuvres ceux qui étaient incapables d’une telle création. Et le sentiment que je retire de ces deux livres, celui qui cogne et celui qui comme un bourdon nous obsède, c’est une suspicion profonde envers un personnage insupportable, l’architecte qui prétend aux pleins pouvoirs, qui, démiurge, se dit l’égal de Dieu puisqu’il transforme l’univers. Et cet homme insupportable prétend non seulement construire les châteaux, les théâtres et les places royales de l’aristocratie, mais depuis le mouvement moderne revendique le logement pour tous, l’école pour tous, la santé pour tous et la culture aussi.Telle est aussi la contradiction profonde que Le Corbusier dut résoudre dans un temps trouble. C’est toujours la nôtre, il faut dire adieu au démiurge pour devenir des intellectuels critiques, de notre pratique aussi. Est-ce que l’architecture du nazisme fut celle de l’urbaniste allemand Walter Gropius ou du ministre du Reich et architecte Albert Speer ? Mussolini préféra Marcello Piacentini (1881-1960) à Giuseppe Terragni (1904-1943), pourtant fasciste, et Staline choisit les pompes du réalisme socialiste plutôt que de poursuivre l’œuvre des constructivistes.C’est cette ambiguïté que ne lèvent pas les deux livres. Mais ils incitent chacun de nous à un examen de conscience, car l’architecture moderne, pour le meilleur et pour le pire, fut et reste celle de la démocratie.Paul Chemetov (Architecte et urbaniste)Paul Chemetov est notamment l’auteur d’Un architecte dans le siècle (Le Moniteur, 2002)Lire aussi les archives sur la Cité radieuse de Marseille David Revault d'Allonnes et Patrick Roger lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2oew4d"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2oew4d", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Entre impératifs sécuritaires et nécessités budgétaires, le président a donc personnellement tranché, et a tenu à le mettre en scène. « La sécurité, la protection, l'indépendance sont des principes qui ne se négocient pas », a expliqué François Hollande pour évoquer l'arbitrage qu'il a personnellement présenté, mercredi 29 avril au matin, à l'issue d'un conseil de défense auquel étaient également conviés les ministres de l'économie et des finances, Emmanuel Macron et Michel Sapin.L'opération Sentinelle est pérennisée. « En 2015, les crédits du ministère de la défense, les 31,4 milliards, (…) sont sanctuarisés. Ce sont des crédits budgétaires, sans aucun appel à des ressources extérieures », a indiqué M. Hollande, signifiant par là que l'armée n'aura pas recours à des sociétés de projet.Pour les quatre prochaines années, la loi de programmation militaire (LPM) réactualisée, qui sera présentée au conseil des ministres du 20 mai, prévoit « 3,8 milliards de crédits supplémentaires », a affirmé le chef de l'Etat, dont une partie proviendra des économies réalisées par le ministère de la défense. « C'est un effort important, c'est même un effort considérable », a-t-il poursuivi. C'est ainsi qu'a donc été présenté le choix de M. Hollande : « un calcul fin opéré à l'aune des deux priorités que sont notre sécurité et notre souveraineté budgétaire, mais un arbitrage franc », selon l'Elysée.Un arbitrage présidentiel attenduDire que l'arbitrage présidentiel était attendu relève de l'euphémisme. « Il ne s'agit pas de choisir entre Le Drian et Sapin, mais de choisir l'intérêt de la France », avait certes tenté de balayer le chef de l'Etat, cette semaine, devant ses visiteurs. La réunion de ce conseil de défense avait néanmoins, cette fois, été précédée d'une exceptionnelle montée en pression entre Bercy et l'hôtel de Brienne.Au point que même les plus proches collaborateurs du chef de l'Etat auraient été – officiellement – tenus à l'écart des ultimes arbitrages, et ce jusqu'à la dernière minute. « Le président a vraiment souhaité maîtriser la communication, tel César qui brûlerait son plan pour que personne ne le connaisse, afin d'éviter les jeux d'influence », glisse l'un de ses conseillers.Lire aussi : Jean-Yves Le Drian, fidèle du président et VRP de l’armementDeux impératifs présidentiels étaient confrontés. Le premier, la nécessité pour la France de faire face à la montée de la menace terroriste, dans le monde et sur le territoire national. La loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 adoptée en 2013 prévoyait un budget annuel de 31,4 milliards d'euros pour la défense et la suppression de 33 675 postes. L'armée estimait nécessaire d'en préserver 18 500 pour être en mesure de faire face à ses engagements opérationnels, à l'extérieur et dans le cadre de l'opération Sentinelle, laquelle nécessite de mobiliser une force de protection permanente de 7 000 hommes.Elle chiffrait ses besoins supplémentaires à 8 milliards d'euros. Elle en a obtenu 3,8. Les 18 500 postes maintenus, sur 34 000 départs, ont été confirmés dans la matinée par l'Elysée.Lire le décryptage : Le budget de la défense, nouveau chantier de l'après-Charlie « Pas de guerre Sapin-Le Drian »Le second, les équilibres budgétaires et le programme de stabilité des finances publiques sur lequel la France s'est engagée vis-à-vis de la Commission européenne, moyennant un délai supplémentaire de deux ans pour ramener son déficit sous la barre des 3 % du produit intérieur brut. Le gouvernement a présenté un programme de réduction des dépenses publiques de 50 milliards d'euros en trois ans, voté par le Parlement. Il entend s'y tenir strictement.Au cœur de ces deux enjeux inconciliables, deux ministres, Jean-Yves Le Drian à la défense et Michel Sapin aux finances, deux proches du président. « Il faut arrêter de parler d'une guerre Sapin-Le Drian », s'agace le ministre des finances. Mais à l'hôtel de Brienne, l'on convenait qu'il s'agissait là de « deux mandats contradictoires », résume l'entourage du ministre de la défense :« Il faut certes stabiliser les comptes publics et réduire le déficit. Mais en janvier, il y a aussi eu des attentats en France… »Venait de surcroît se greffer à la programmation budgétaire des armées la question des ressources exceptionnelles (REX). Pour 2015, la vente aux opérateurs de téléphonie mobile de fréquences hertziennes très haut débit devait permettre de dégager 2,2 milliards d'euros de ressources supplémentaires. Qui risquent de faire défaut si la vente n'intervient pas avant la fin de l'année. Et l'armée a besoin de cash dès cet été si elle ne veut pas se trouver en cessation de paiements pour les équipements qu'elle a prévu d'acquérir.La défense avait envisagé de recourir à des sociétés de projet (SPV) qui achèteraient ces équipements et les loueraient aux armées. Une hypothèse à laquelle M. Sapin était fermement opposé, et qui a donc été écartée.« Tout ce qui ira en plus quelque part ira en moins ailleurs »Moins que de trancher une orientation idéologique, il s'agissait essentiellement de placer le curseur budgétaire avec une précision d'orfèvre.« Ce n'est pas un choix entre deux modèles différents ou deux philosophies, comme entre Valls et Taubira sur la réforme pénale. Plutôt que “pour quoi faire”, le sujet, c'est : où Bercy trouve-t-il les ressources nécessaires ? », commente-t-on dans l'entourage du ministre de la défense. « On n'est pas complètement d'accord sur l'estimation des moyens et sur l'estimation des économies », réplique M. Sapin.Pour Bercy, si une rallonge budgétaire est accordée aux armées, celles-ci peuvent aussi réaliser des économies, grâce à une inflation quasi nulle et à la baisse des prix de l'énergie. Autre question, non secondaire, la ventilation dans le temps des crédits budgétaires qui seront affectés à la défense, sachant, comme le résume le ministre des finances, que « tout ce qui ira en plus quelque part ira en moins ailleurs ».Adoptant volontiers, depuis l'opération Serval au Mali, en janvier 2013, et surtout depuis les attentats de Paris de janvier 2015, une posture régalienne et sécuritaire, le président n'a donc pas dérogé à cette ligne de conduite de plus en plus affirmée, et l'a personnellement endossée, pas mécontent d'endosser une fois de plus ce martial uniforme :« J'ai pris ces décisions comme chef des armées dans un contexte budgétaire que chacun connaît, j'ai fait ce choix parce que c'est celui de la France, de sa protection et de sa sécurité. »Lire l'analyse : Sécurité : la face martiale du hollandismeDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Samuel Laurent Le président UMP du Sénat était l’invité de RTL, dimanche 3 mai. L’occasion pour lui d’évoquer un rapport qu’il a remis en avril au président de la République, dans lequel il dresse un portrait sombre de la France. Gérard Larcher, qui plaide pour une laïcité réaffirmée mais équilibrée, dénonce notamment une situation qui serait dramatique dans les collèges et lycées français.Lire aussi :Larcher veut revisiter les politiques d’immigration,  Bartolone favoriser le « développement de la citoyenneté »Ce qu’il a dit :«  Dans l’analyse que j’ai faite pour ce rapport, il y a plus de 10 % des collèges et lycées de ce pays où l’on ne peut plus enseigner une partie de l’histoire de France, la Shoah, l’histoire coloniale... On ne peut  plus enseigner la théorie de Darwin dans certains collèges. »Pourquoi c’est hasardeuxUn collège et un lycée français sur dix ne pourraient plus enseigner la Shoah, l’histoire coloniale française ou même la théorie de l’évolution ? Le chiffre est édifiant. Il est malheureusement... totalement faux. Ou du moins totalement hasardeux.1. Le chiffre introuvableOn compte en France 7 100 collèges et 4 300 lycées, selon les chiffres du ministère, soit 11 400 établissements, fréquentés par plus de 5,4 millions de collégiens et lycéens. Selon M. Larcher, dans plus d’un millier d’établissements (ce qui représenterait potentiellement 500 000 élèves), on ne pourrait pas enseigner un certain nombre de choses en raison de pressions d’ordre religieux.D’où provient ce chiffre ? Mystère. Le rapport de M. Larcher, disponible ici, ne l’évoque nulle part. Tout au plus trouve-t-on, page 35, une allusion aux conclusions de la commission Stasi sur l’antisémitisme, ainsi qu’un exemple – tiré d’un article du Monde – d’un «  adolescent d’un lycée des quartiers nord de Marseille qui a peur qu’on sache qu’il est juif » (En réalité, l’article rapporte les propos d’un adolescent d’origine maghrébine, qui évoque le cas d’un ami à lui de confession juive).2. Aucun indicateur d’une telle ampleurL’histoire du génocide des juifs par l’Allemagne nazie est abordée en CM2, en troisième puis en première. Bien entendu, il existe des situations et des établissements où les questions liées à la Shoah, à la colonisation ou à la religion peuvent être difficiles à évoquer en classe. En janvier, Manuel Valls s’était interrogé lui aussi : « Comment accepter que, dans certains établissements, on ne puisse pas enseigner ce qu’est la Shoah ? » Mais le premier ministre n’avait donné aucune évaluation chiffrée du phénomène.Le Monde avait évoqué le cas d’un lycée de Nancy où des enseignants témoignaient qu’enseigner la Shoah était « parfois moins facile qu’avant ». Mais ils ne renonçaient pas pour autant à aborder ce sujet. L’association des professeurs d’histoire-géographie reconnaît que ces « conditions d’enseignement sur ce thème se sont dégradées » en dix ans, « particulièrement dans les établissements des zones sensibles », mais ajoute qu’il faut « se garder de généraliser ». Contacté par Le Monde, le ministère de l’éducation nationale tombe des nues. Ses représentants assurent formellement qu’il n’y a aucune étude qui parvient à ce résultat, et le dément totalement. Les chiffres de Gérard Larcher ne proviennent donc pas de cette source. Du côté de la présidence du Sénat, nous n’avons obtenu pour l’instant aucune réponse à nos sollicitations.Lire le portrait :Gérard Larcher, réformateur par conservatismeSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Zilbertin Sur RTL, mardi 5 mai au matin, François Fillon ne s’est pas embarrassé de circonvolutions. A Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, il a demandé de suspendre la réforme des collèges et la refonte des programmes. Rien de moins. « C’est difficile de réformer l’école, a reconnu l’ancien premier ministre qui fut lui aussi en charge de l’éducation (2004-2005). Mais ce n’est pas parce que c’est difficile que cela justifie n’importe quoi. On nous avait promis une refondation de l’école, à la place on a plutôt une destruction. »François Fillon votera la loi sur le... par rtl-frEn cause, notamment : la fin des cours de latin et de grec – « je reconnais qu’ils concernent un petit nombre de gens » a concédé François Fillon – et plus encore la suppression des classes bilingues. Des classes créées par François Fillon en personne, « à l’issue d’un conseil des ministres franco-allemand », a-t-il rappelé, « pour répondre à une demande de l’Allemagne ».Large consultationInvitée quelques minutes plus tard dans les studios d’Europe 1, à deux pas de la rue Bayard et de RTL, Najat Vallaud-Belkacem, l’actuelle occupante du ministère de la rue de Grenelle n’a pas fait plus dans le détail, rappelant à l’ensemble de ses détracteurs, que la refonte des programmes avait été engagée à la demande des enseignants.Placée sous l’égide du Conseil supérieur des programmes (CSP), une instance constituée entre autres d’enseignants, de députés et de sénateurs de droite comme de gauche, la réforme n’en est de surcroît pour le moment qu’au stade des projets. Lesquels seront amendés après une très large consultation selon la ministre.Vallaud Belkacem : "Il faut une refonte des... par Europe1frPas question de supprimer le latin ni le grec – qui ne font pas partie de l’enseignement général et qui « concerne 20 % des élèves à l’entrée du collège, 5 % seulement à la sortie ». Pas plus question de supprimer l’apprentissage de l’Allemand à encore répondu la ministre. Au contraire, « en 2016 tous les collégiens pourront ainsi avoir accès à tous les apprentissages » , a promis en substance Najat Vallaud-Belkacem. Qui a pris un autre engagement : rendre compréhensibles les textes des projets – souvent jargonneux – afin que tous les parents d’élèves soient en mesure d’en prendre connaissance.Lire aussi :Les nouveaux programmes scolaires bousculent le collègeOlivier ZilbertinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard Une « félonie » perpétrée par sa fille dont il a « honte » qu'elle porte son nom : Jean-Marie Le Pen ne digère pas la suspension de sa qualité d'adhérent du Front national par le bureau exécutif du parti qu’il a fondé après ses déclarations polémiques des semaines passées. Dans son communiqué, le FN appelle à convoquer une assemblée générale extraordinaire pour « supprimer l'article 11 bis des statuts [du parti] relatif à la présidence d'honneur », fonction occupée par Jean-Marie Le Pen.Le bureau exécutif aurait pu exclure Jean-Marie Le Pen et non le suspendreLe bureau exécutif, décrit dans les statuts du parti comme le « bureau du conseil d'administration », a le pouvoir de « faire rendre compte à [un adhérent] de [ses] actes ». L'article 19 stipule que le bureau exécutif peut « sur proposition de son président et à la majorité, suspendre provisoirement ou même exclure un de ses membres ».Jean-Marie Le Pen aurait donc pu être exclu lundi mais le bureau exécutif a choisi de se contenter d’une suspension.La « présidence d'honneur », un poste sur mesure aux contours flousCette décision est motivée par le flou de la fonction honorifique de président d'honneur du parti. Le poste a été créé sur mesure pour Jean-Marie Le Pen en janvier 2011, lors du congrès de Tours du FN, au moment de la passation de pouvoir entre le fondateur du parti, président depuis 1972, et sa fille.L'article 11 bis en précise le contour :« L'assemblée générale ordinaire peut nommer un président d'honneur sur proposition du conseil d'administration (bureau politique).Il est membre de droit de toutes les instances du mouvement (conseil national, comité central, bureau politique, bureau exécutif, commission nationale d'investitures).Pour pouvoir être nommé, il devra avoir accompli deux mandats comme président du Front national et ce pendant une durée d'au moins cinq ans. »Contrairement à ce qu'affirmait Jean-Marie Le Pen en juin 2014 sur BFM-TV, il n'est indiqué nulle part que la fonction de président d'honneur est attribuée à vie.Problème sous-jacent : les statuts ne précisent pas non plus si un président d'honneur peut être déchu de sa fonction et, le cas échéant, selon quelles modalités. Une telle situation n'avait probablement pas été envisagée au moment de la passation de pouvoirs.L'appel aux adhérents, décisionnaires ultimesDevant ce blocage et le risque juridique qu'aurait posé une exclusion du président d'honneur « en exercice », le bureau exécutif a donc décidé de contourner le problème. Il renvoie la décision à l’assemblée générale des adhérents, seule à même d’« apporter toutes les modifications aux statuts de l'association », selon l’article 27.Les adhérents seront donc appelés prochainement à se prononcer sur le maintien ou non de la fonction de président d'honneur. Il s'agit là d'un pari politique de Marine Le Pen face à ce qui va en réalité s'apparenter à un référendum pour ou contre Jean-Marie Le Pen, ou plus généralement pour ou contre la stratégie de « dédiabolisation » mise en place par Marine Le Pen en 2011 et contrariée par les sorties polémiques à répétition de son père.Alexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Les répliques de la crise interne au Front national n’ont sans doute pas fini de se faire sentir. Au lendemain de la suspension de Jean-Marie Le Pen de sa qualité d’adhérent du Front national, Marion Maréchal-Le Pen a fait savoir, mardi 5 mai, qu’elle pourrait retirer sa candidature aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA).« Elle a dit en bureau politique hier [lundi] qu’elle était dans une position intenable et qu’elle ne voulait pas être l’otage de cette crise, sinon elle allait lâcher l’affaire », explique au Monde un proche de la députée du Vaucluse. « Elle se donne le temps, elle veut voir comment cela tourne », poursuit ce dernier. Dans une interview accordée au Figaro mardi midi, la députée confirme : « Je souhaite prendre ma décision rapidement, d’ici à quelques semaines. » Elle précise que « le conflit actuel pouvant prendre une teneur particulière, notamment dans les fédérations locales du Sud, une candidature plus neutre serait peut-être préférable dans l’intérêt du mouvement ». Lire aussi :Marine Le Pen ouvre l’après Jean-Marie Le Pen«  J’espère qu’elle sera une femme droite, loyale »Depuis plusieurs semaines, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen essaye de se détacher de l’image de son grand-père. Le président d’honneur du FN, qui avait favorisé l’atterrissage de Mme Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse pour les élections législatives de 2012, n’a accepté de retirer sa candidature en PACA mi-avril qu’au profit de la jeune femme.Le soutien affiché, mardi sur Europe 1, de Jean-Marie Le Pen envers sa petite-fille, après avoir dit répudier Marine Le Pen, a convaincu la députée de marquer publiquement sa position. « Elle est très bien, j’espère qu’elle sera une femme droite, loyale », a déclaré M. Le Pen, dans un anti-portrait de sa fille. Il s’est à nouveau attaqué à cette dernière dans une interview au Point, mardi, affirmant qu’elle a « pris la tête de la rébellion contre l’esprit, contre l’âme du FN » que, lui, « représente ».Mme Maréchal-Le Pen a toutefois voté au bureau politique du FN en faveur de la motion désapprouvant les propos tenus par Jean-Marie Le Pen dans Rivarol, le 9 avril. « Jean-Marie Le Pen est le champion du monde du guérilla marketing, déplore-t-on dans l’entourage de la députée. Marion a essayé de trouver une sortie de crise en se présentant aux régionales. Mais elle peut se retrouver en pleine campagne avec un Le Pen qui débarque à Nice et déclare que l’occupation italienne n’a pas été particulièrement inhumaine. Elle ne veut pas de ça. »La députée, âgée de 25 ans, continue néanmoins son « travail de terrain » et sonde de possibles candidats pour constituer ses listes. Elle avait initialement prévu de lancer sa campagne à la fin du mois de mai. Une échéance que la crise au FN pourrait retarder.Lire aussi :Entre les Le Pen, un mois de crise politiqueOlivier Faye Delphine Roucaute et Samuel Laurent Robert Ménard, maire d’extrême droite de Béziers, proche du Front national, aime les polémiques et n’a pas peur d’afficher ses actions. Lorsqu’il arme la police municipale, il le fait savoir par des affiches montrant un revolver avec le slogan : « Désormais, la police municipale a un nouvel ami ».Et lorsqu’il est invité de France 2 et qu’on lui demande comment il peut évaluer la proportion de musulmans parmi les écoliers de sa ville, l’édile de Béziers ne cache pas sa méthode : « Ce sont les chiffres de ma mairie. Pardon de vous dire que le maire a les noms, classe par classe, des enfants. Je sais que je n’ai pas le droit mais on le fait. » Il précise même : « Les prénoms disent les confessions. Dire l’inverse, c’est nier une évidence. »Si l’on en croit le maire, les services municipaux de Béziers recensent donc les prénoms en fonction de leur consonance et de leur origine supposée. Ils établissent ainsi un ratio par « confession » présumée (en clair, le petit Ahmed est présumé musulman et la petite Léa, non). Une enquête préliminaire a été ouverte.Pourquoi n’est-il pas légal de faire des statistiques ethniques ?Robert Ménard l’a lui-même reconnu : il n’a pas droit de faire ce genre de statistiques. En effet, selon la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, dite « loi informatique et libertés », le traitement de données « relatives aux origines des personnes » est interdit. L’article 8 spécifie bien que :« Il est interdit de collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou l’appartenance syndicale des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à la vie sexuelle de celles-ci. »La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) précise que « [ces] critères ne peuvent pas être utilisés pour opérer des tris et s’adresser à des populations ciblées ». Le non-respect de cette interdiction peut entraîner, en application du code pénal, une peine de cinq ans de prison et jusqu’à 300 000 euros d’amende. La CNIL peut également sanctionner les responsables de ce genre de fichiers délictueux par des amendes.La loi prévoit toutefois une dizaine de cas dans lesquels cette collecte serait autorisée, notamment en cas de consentement de la ou les personnes visées, de traitements nécessaires à la sauvegarde de la vie humaine, de données déjà publiées par la personne concernée ou de recherches nécessaires dans des cadres juridique ou médical.La démarche de M. Ménard ne semble, à l’évidence, correspondre à aucune de ces dérogations. Pire, elle repose sur le détournement de données récoltées par la mairie dans le cadre de la scolarisation des enfants. Des données qui ont tout sauf une visée de statistiques ethniques.Pourquoi la méthode employée est-elle discutable ?Les services municipaux de Béziers n’ont donc pas le droit de procéder à un tel fichage, pour des raisons de protection des enfants et de respect de la vie privée de leurs familles. Mais outre le fait qu’il est illégal, il présente de grands risques d’erreur.Un enfant prénommé Ahmed sera ainsi présumé « musulman », même si ses parents ne sont pas croyants ou pratiquants. De même, si une petite Fatima d’origine portugaise dont les parents sont catholiques fréquente les cantines biterroise, elle sera logiquement classée parmi les « musulmans » sur le fichier.On peut évidemment aussi s’interroger sur l’emploi que comptent faire M. Ménard et ses services de telles statistiques.Quels sont les antécédents de Robert Ménard ?Une telle initiative n’est pas anodine de la part de Robert Ménard. Elle se rajoute à la longue liste des polémiques qui marquent son mandat à la mairie de Béziers, depuis son élection en 2014.Lire aussi :Les méthodes d’extrême droite de l’ancien président de Reporters sans frontièresD’abord, c’est l’interdiction d’étendre du linge aux fenêtres donnant sur les rues du centre-ville en journée, puis l’établissement d’un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans dans certains quartiers, la suppression de l’accueil matinal des enfants de chômeurs, l’inauguration d’une crèche dans sa mairie, la publicité sur l’armement de ses policiers, la commande d’un livre sur Béziers à l’écrivain Renaud Camus, chantre de la théorie du « grand remplacement » et héraut des identitaires ou le changement d’un nom de rue pour effacer le souvenir de la guerre d’Algérie.Mardi 5 mai, le parquet de Béziers a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « fichage illégal ». La mairie de Béziers a démenti tout fichage, renvoyant à l’Education nationale et contredisant de fait le maire lui-même.Lire aussi :Un an après, quel bilan pour les mairies FN ?Delphine RoucauteJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gérard Courtois Trois ans exactement après son élection, tout devrait accabler le président de la République. La défiance des Français à son égard reste écrasante, de l’ordre de 70 % à 75 %. Le chômage enregistre chaque mois de nouveaux records à la hausse. La société française paraît taraudée par le doute, inquiète de la pérennité de ses valeurs, bousculée dans son identité. Tout devrait donc convaincre le chef de l’Etat de terminer au moins mal son mandat avant de prendre, à 63 ans, une retraite méritée, au bénéfice de la loi sur les métiers pénibles.Or, c’est exactement le contraire qui se produit. Frais, rose et souriant, François Hollande paraît insensible à l’adversité, comme inoxydable. Loin de raser les murs, il multiplie déplacements de proximité, rencontres impromptues, commémorations solennelles et déclarations ciblées, sans parler de ses initiatives sur la scène internationale. Quant au compte à rebours qui le sépare de 2017, tout témoigne qu’il l’a bien engagé, mais pour préparer sa réélection et non pas sa sortie.En dépit des apparences, il ne manque pas de raisons pour cela. En premier lieu, il peut espérer que le pire est derrière lui. N’a-t-il pas dépassé – sinon effacé, tant elles lui collent aux basques – ses deux premières années de mandat confuses, chaotiques et déprimantes ? Sous l’autorité du premier ministre, et avec une équipe gouvernementale plus aguerrie, la conduite de l’Etat, hier brinquebalante, est aujourd’hui plus ferme. De même, en affrontant avec courage et gravité le traumatisme des attentats parisiens de janvier, le chef de l’Etat a fait... Olivier Faye Chez les Le Pen, la politique est une affaire de famille, mais les affaires de famille n’interfèrent pas avec la politique. Marine Le Pen avait résumé en une phrase, le 8 avril, sur TF1, la teneur du conflit qui l’oppose à son père, Jean-Marie Le Pen : « Avant d’être fille et père, nous sommes des dirigeants politiques. En cela, nous avons de lourdes responsabilités au regard de l’avenir de notre pays », avait-elle expliqué.La violence des échanges que la présidente du Front national et le cofondateur du parti se sont renvoyés, lundi 4 mai, peut témoigner que l’affect n’a rien à voir, en théorie, avec cette guerre de clan. Elle peut aussi bien prouver le contraire, tant l’intensité des coups portés est sans commune mesure avec ce que peuvent vivre d’autres formations politiques. La fille a suspendu le père de sa qualité d’adhérent du parti qu’il a cofondé en 1972, et va demander aux militants de lui retirer son statut de président d’honneur. Le père a déchu symboliquement la fille du nom de Le Pen, et ne souhaite pas sa victoire à la prochaine élection présidentielle. Fermez le ban.Lire aussi :Entre les Le Pen, un mois de crise politiqueJean-Marie Le Pen et Marine Le Pen ne se parlent plus depuis des semaines autrement que par médias interposés. Pas un coup de téléphone, pas même un regard, comme sur l’estrade de la place de l’Opéra, le 1er mai, quand le président d’honneur est venu quérir les vivats des sympathisants du Front national sans se tourner vers sa fille, contrainte d’attendre de longues secondes pour pouvoir démarrer son discours. La situation confine parfois à l’absurde : la présidente du FN, qui tient à valider chaque communiqué de presse émis par le parti, a relu les quelques textes que son père a rédigés contre elle, et accepté qu’ils soient envoyés aux médias sans en changer une virgule.« C’est un moment douloureux, mais nécessaire »Lundi, les deux responsables politiques se sont retrouvés pour la première fois face à face depuis le déclenchement du conflit, le 9 avril, avec l’interview donnée par M. Le Pen à Rivarol. Le cadre est relativement intime, dans les préfabriqués du FN, à Nanterre, avec pour seuls témoins la trentaine de membres du bureau politique du parti. La question de la désignation des têtes de liste pour les élections régionales est bien vite évacuée pour laisser place aux explications de texte. M. Le Pen prend la parole pendant une dizaine de minutes et annonce ne pas vouloir se rendre devant le bureau exécutif, l’après-midi, qui doit statuer d’éventuelles sanctions contre lui. « Le président d’honneur estime que c’est contraire à sa dignité de se présenter devant cette assemblée disciplinaire, alors qu’il s’estime parfaitement innocent », assume le député européen quelques minutes plus tard face à la presse, qui l’attendait devant le portail du « Carré ».De l’avis de nombreux participants, l’ambiance était à la fois « triste » et « tendue » durant ce bureau politique. Alain Jamet, vieux compagnon de lutte de M. Le Pen, sort sur le trottoir peu après 14 heures, au bout d’environ quatre heures de réunion, et convient que les discussions ont été « agitées ». Sa fille, France Jamet, reconnaît, elle, avoir été émue. « Quand on s’aime, on peut tout se dire. Il faut même tout se dire », juge-t-elle. « C’est un moment difficile, douloureux, mais nécessaire. Comme une explication dans une famille où on se connaît depuis longtemps », confie un proche de Marine Le Pen.Lire aussi :Au FN, Jean-Marie Le Pen a toujours la coteL’explication s’est soldée par une motion qui désapprouve les propos tenus par M. Le Pen dans Rivarol et réaffirme son soutien à la présidente du mouvement. « Désavoué », comme il le convient lui-même, le président d’honneur tient quelques minutes plus tard un semblant de conférence de presse depuis le siège passager à l’avant de sa voiture. « Il ne me sert à rien de parler au nom du Front national, je parle au nom de Jean-Marie Le Pen, c’est une référence pour un certain nombre de gens », lance-t-il, bravache, face aux caméras. Et de lâcher, mi-philosophe, mi-provocateur : « Nous sommes tous des détails de l’humanité. »« Ne pas tomber dans l’irréversible »C’est en son absence que le bureau exécutif, sorte de gouvernement du parti, décide en fin de journée de prononcer une sanction dont la lourdeur et la violence ne sont pas sans rappeler la scission mégrétiste à la fin des années 1990. Le couperet tombe après trois heures de conciliabules. Jean-Marie Le Pen est suspendu de sa qualité d’adhérent du FN et le bureau exécutif annonce que les militants seront consultés lors d’une assemblée générale extraordinaire sur la suppression de son statut de président d’honneur. Sept des huit participants ont approuvé cette décision.Marie-Christine Arnautu, amie de longue de date de M. Le Pen, est la première à quitter les lieux au volant de sa voiture, sans lâcher un mot. Elle est la seule à s’être opposée aux sanctions décidées contre le vieux chef. Un peu plus tôt, elle avait mis en garde : « Il faut faire attention à ce que l’on dit, à ne pas tomber dans l’irréversible. » C’est pourtant chose faite. Jusque tard dans la soirée, pas un dirigeant ne viendra expliquer ce choix. Cachée derrière des vitres teintées, Marine Le Pen s’éclipse dans une voiture démarrant en trombe.Depuis plusieurs semaines, Jean-Marie Le Pen, 86 ans, répète avec fierté qu’il s’apprête à fêter le soixantième anniversaire de sa première élection comme député. De la guerre d’Indochine, qu’il a manquée pour être arrivé trop tard sur place, à celle d’Algérie, où son rôle concernant la torture continue de semer le trouble, de la fondation du FN à ses cinq candidatures présidentielles, il n’hésite jamais à faire état de ses galons de combattant politique, et de combattant tout court. « Le combat politique quotidien est quelquefois plus difficile que le combat par les armes », reconnaissait-il sur Radio Courtoisie début avril.« C’est une félonie »Le vieux chef de file de l’extrême droite s’apprête à mener sa dernière bataille. « Je n’ai pas du tout l’intention de prendre ma retraite. Je pense à l’attaque. Je me battrai par tous les moyens pour faire rétablir la justice, a-t-il assuré, mardi, sur Europe 1. C’est une félonie. J’ai honte que la présidente du Front national porte mon nom. J’aimerais qu’elle le perde le plus rapidement possible. » Il a par ailleurs souhaité que Marine Le Pen ne l’emporte pas en 2017. « Si de tels principes moraux devaient présider l’Etat français, ce serait scandaleux », a-t-il estimé.On n’ôte pourtant pas comme ça le nom de Le Pen à un membre de la famille. « Vous êtes des filles Le Pen pour la vie, ça ne va pas être facile, alors autant vous y mettre tout de suite », assurait le patriarche à ses filles, comme l’a rapporté Marine Le Pen dans son autobiographie, A contre flots (Grancher). Dans ce livre, publié en 2006, elle écrivait par ailleurs : « La douleur, les dommages provoqués jour après jour aux proches en choisissant cette voie de la politique provoquent naturellement des remords chez celui qui en est la cause. Mais c’est une douleur sur laquelle on ne peut pas s’éterniser. Si l’on accepte de s’en avouer à soi-même le coût familial, alors on ne fait plus de politique. C’est tout. »Lire aussi :Régionales : Maréchal-Le Pen pourrait ne pas se présenter en PACAOlivier Faye 04.05.2015 à 20h35 • Mis à jour le05.05.2015 à 12h07 Furieux, « trahi », « traité de façon scandaleuse », Jean-Marie Le Pen ne décolère pas. Sur Europe 1, il se dit opposé « pour l'instant » à une victoire à l'Elysée en 2017 de sa fille Marine. « Si de tels principes moraux devaient présider à l'Etat français, ce serait scandaleux », après sa « trahison » à son égard, déclare l'eurodéputé dans une interview diffusée mardi 5 mai. En s'adressant à sa fille, il lance : « Je lui dis : marie-toi, ça te permettra de changer de nom, ça me soulagera la conscience. »"Pour l'instant, je ne souhaite pas la victoire de Marine Le Pen en 2017", dit Jean-Marie Le Pen #E1matin http://t.co/ZUR8PaMlvW— Europe 1 (@Europe1)require(["twitter/widgets"]);L'octogénaire multiplie ainsi les déclarations virulentes depuis qu'il a été suspendu, lundi, de son statut d'adhérent du Front national par le bureau exécutif du parti présidé par sa propre fille. Une sanction pour ses nombreuses déclarations polémiques ces dernières semaines, dont Marine Le Pen s'était désolidarisée. Début avril, sur RMC, il avait de nouveau qualifié les chambres à gaz du régime nazi de « détail » de la seconde guerre mondiale. Désavoué par sa fille, il avait ensuite donné une interview à l'hebdomadaire Rivarol, dans laquelle il avait déploré : « On n'est jamais trahi que par les siens. »Lundi soir, il a qualifié de « félonie » la décision du bureau exécutif qui l'a suspendu par sept voix contre une, fustigeant sur RMC cette réunion comme « une assemblée de stipendiés, de courtisans, un peloton d'exécution, avec les sept mercenaires ».« J'ai honte qu'elle porte mon nom »Dès dimanche, Marine Le Pen avait souhaité que son père ne s'exprime plus « au nom du FN ». Cette fois, son père souhaite qu'elle « perde son nom ». « J'ai honte que le président du Front national porte mon nom et je souhaite qu'elle le perde le plus vite possible », a-t-il lâché, lui suggérant d'épouser son concubin, Louis Alliot, ou le vice-président du parti Florian Philippot. « Je ne me reconnais pas de lien avec quelqu'un qui me trahit d'une manière aussi scandaleuse », a-t-il encore fustigé.  A l'Agence France-Presse (AFP), il a encore assuré qu'il allait demander qu'on lui renvoie « une partie de (ses) cotisations. Comme j'ai adhéré à 1 000 euros, je trouve que c'est beaucoup. » Il n'a pas non plus exclu de poursuivre le parti en justice, « ils doivent s'attendre à tous les moyens », a-t-il prévenu.Lire : Entre les Le Pen, un mois de crise politiqueEn réaction à cette virulence, l'entourage de Marion Maréchal-Le Pen, petite fille de Jean-Marie et nièce de Marine, a fait savoir que la jeune femme hésitait à retirer sa candidature aux Régionales en Provence-Alpes-Côtes d'Azur de peur que son grand-père n'intervienne dans sa campagne.Lire : Maréchal-Le Pen pourrait retirer sa candidature aux régionales en PACADisparition du « président d'honneur »En plus de se voir suspendu de sa qualité d'adhérent du parti par la décision du comité exécutif, Jean-Marie Le Pen devrait perdre son statut de « président d'honneur ». Dans les « trois mois », une modification des statuts supprimant le poste qu'il occupe sera soumise à une assemblée générale extraordinaire. M. Le Pen n'a jamais été un adhérent du FN comme les autres. Il a participé à la création du parti, en 1972, et l'a ensuite présidé jusqu'en janvier 2011. C'est à cette date, lors du congrès de Tours, que sa fille Marine prend sa succession à la tête du parti. Les statuts du FN sont alors modifiés, avec la création d'un nouveau poste : la « présidence d'honneur ». L'article 11 bis de ces statuts en précisent les contours.C'est sur cet article que l'assemblée générale devra se prononcer. Sa suppression a été approuvée par une majorité des membres du bureau exécutif, plus haute instance du parti. Elle doit maintenant l'être par les militants.Le membre historique du parti a d'ailleurs affirmé à l'AFP qu'il ne doutait pas du soutien que lui accordaient ces derniers. « Les adhérents vont être indignés par la félonie, en tout cas, ceux qui ont le sens de l'honneur. » « Je n'ai pas volé ce soutien, je ne l'ai pas reçu en héritage non plus », a-t-il aussi taclé, concluant, en riant : « Et si on trouve mon cadavre, sachez que je ne me serai pas suicidé. »« Il ne doit plus pouvoir s'exprimer au nom du FN »A l'issue d'un bureau politique dans la matinée, Jean-Marie Le Pen, se disant « désavoué », avait refusé de participer au bureau exécutif. Il a par la même occasion exclu tout retrait de la vie politique et a indiqué qu'il continuerait à parler en son nom. « Je ne parle plus au nom du Front national depuis que je ne suis plus président. Depuis quatre ans que Marine Le Pen est présidente, c'est elle qui parle au nom du Front national. Moi, je parle au nom de Jean-Marie Le Pen. »Avec la décision d'écarter son père du parti, c'est la « dédiabolisation » de la formation politique voulue par Marine Le Pen qui est en jeu. Un sondage BVA-Orange-i-Télé publié samedi a conforté la volonté de la présidente du mouvement : près d'un Français sur trois (32 %) souhaite que Marine Le Pen ait davantage d'influence dans la vie politique française – son meilleur score avec cet indicateur –, alors que Jean-Marie Le Pen voit sa « cote d'influence » chuter à 2 %.Lire le décryptage : La longue histoire des conflits entre les Le Pen Delphine Roucaute Les services de sécurité du Front national ont fait parler d’eux, vendredi 1er mai, lors du traditionnel défilé du parti en mémoire de Jeanne d’Arc. Le Département protection sécurité (DPS), service d’ordre du FN depuis 1985, est en effet intervenu pour éloigner la militante féministe Femen qui tentait de s’approcher de la présidente du parti, Marine Le Pen, alors qu’elle déposait une gerbe de fleurs au pied de la statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides. Le DPS a également exfiltré trois journalistes de Canal+ agressés par des militants frontistes. Enfin, trois autres militantes Femen, qui surplombaient la foule du haut du balcon d’un hôtel en faisant des saluts nazis, ont été délogées manu militari.Cette dernière intervention, d’une manifeste violence, est restée l’image forte de ce 1er mai émaillé d’incidents. Difficile toutefois d’affirmer qu’il s’agit bien de membres du DPS, puisque depuis quelques années le Front national fait également appel à des sociétés de sécurité privées, en particulier lors du défilé du 1er Mai. En 2013, c’est notamment Axel Loustau, à la tête du cercle patronal Cardinal, et sa société de sécurité privée Vendôme sécurité, qui avaient assuré la sécurité de la scène et du carré presse lors de cet événement annuel.Une intervention illégaleSi la violence de l’intervention des gros bras frontistes contre les militantes Femen a choqué, elle est aussi illégale. En effet, les agents de sécurité n’ont aucune prérogative particulière. Selon le code de procédure pénale, le pouvoir coercitif est exclusivement réservé aux policiers et aux gendarmes.Les agents de sécurité ont le droit de procéder à des interpellations, mais pas plus que tout autre citoyen, puisque l’article 73 du code de procédure pénale précise bien que :« Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche. »Tout citoyen peut donc retenir quelqu’un pris en flagrant délit jusqu’à l’arrivée de la police. La jurisprudence montre que l’usage de la force doit bien évidemment être proportionné aux conditions de l’arrestation.Les trois frontistes ont toutefois réussi à pénétrer dans l’Hôtel Intercontinental uniquement parce qu’un des employés les a pris pour des policiers en civil. Difficile de savoir à ce stade si c’est l’employé qui s’est laissé impressionner ou si les agents de sécurité se sont fait passer pour des policiers. L’altercation a en tout cas abouti à l’interpellation des trois membres des services de l’ordre, sans garde à vue. De son côté, l’avocat des Femen a annoncé porter plainte contre X pour « violences, violation de domicile et arrestation arbitraire ».Un épisode qui rappelle des moments noirs de l’histoire du DPS : dans les années 1990, certains de ses membres avaient été mis en cause dans six incidents où ils semblaient avoir largement « outrepassé leur mission de membres d’un service d’ordre pour usurper celle de la police nationale », comme le recense un rapport de l’Assemblée nationale publié en 1999.Quels sont les antécédents du DPS ?Depuis sa création par Jean-Marie Le Pen en 1985, le DPS jouit d’une réputation sulfureuse, due en grande partie à la présence, parmi ses bénévoles, de nombreux anciens militaires, et notamment des légionnaires. En 1997, un « ex-gros bras du FN » donnait une interview à Libération dans laquelle il révélait les dessous de ce qu’on appelait alors la « petite légion ». Il y décrit son rôle : « intégrer les groupes de manifestants anti-FN, repérer les meneurs et les casser ». Et se différencie bien des « pères peinards de 50 balais du DPS officiel qui font les fouilles à l’entrée des réunions publiques ». « Ce sont des militants, pas des brutes comme nous », glisse-t-il.A l’époque se pose la question de la dissolution du DPS, après que quatre de ses membres se sont fait passer pour des policiers pour évacuer des militants anti-FN, le 1er avril 1997 à Strasbourg. Casques, matraques, boucliers antiémeute : la ressemblance avec des policiers semblait voulue, comme à Montceau-les-Mines en octobre 1996. Le DPS est finalement maintenu, mais le rapport de l’Assemblée nationale « sur [ses] agissements, [son] organisation, [son] fonctionnement, [et ses] objectifs » relève, de 1987 à 1999, 68 incidents concernant 95 types d’infractions, avec un pic très net en 1997, impliquant explicitement le DPS ou des « supplétifs » appelés à titre de renfort.La scission entre les partisans de Jean-Marie Le Pen et ceux de Bruno Mégret en janvier 1999 a toutefois porté un coup au DPS, qui enregistra à l’époque une importante fuite des cadres, jusqu’à passer à 300 membres, contre 2 500 dans les années 1990. C’est à ce moment-là que le parti commença à avoir recours aux services de sociétés de sécurité privées. Parmi les départs, il faut souligner celui de Bernard Courcelle, ancien chef du DPS, qui rejoignit d’abord Bruno Mégret avant de le quitter à son tour.Quelle nouvelle image le DPS veut-il se donner ?Depuis, le DPS a largement lissé son image. Son directeur national, Marc Leauté, rappelait, dans l’édition de décembre 2013 du Bouclier, publication interne aux membres du DPS, s’être fixé deux objectifs au moment de sa nomination en septembre 2012 : « la professionnalisation et le recrutement basé sur la qualité plutôt que la quantité ». Les différents numéros du Bouclier insistent donc sur les différentes formations organisées dans les sept zones que se partagent les coordinateurs régionaux, mais également sur les protocoles d’intervention et le règlement du DPS.Entre les carnets roses des naissances des enfants de membres du service, sont publiés des témoignages de bénévoles, dont celui de Damien Lemaire, dit « Klovis », qui explique comment les « membres impassibles du DPS » ont fait preuve d’« abnégation » et de « détachement » face à des manifestants anti-FN réunis le 30 septembre 2013 à Chelles. « Le professionnalisme de l’ensemble des membres du DPS (…) a surtout prouvé à nos détracteurs que nous sommes des professionnels et que devant la menace nous ne reculons jamais ! », écrit-il. Plus loin, un court autoportrait souligne que Klovis est un ancien maître chien dans l’armée, passé dans la sécurité privée. Un parcours qui correspond bien au profil « historique » des bénévoles.Cette volonté affichée de normalisation n’empêche pas le service de l’ordre du FN d’avoir été mêlé, depuis 2011, à quelques affaires de violences envers des journalistes, notamment contre un journaliste de France 24 en 2011 à Tours ou une journaliste d’Europe 1 en 2014 à Nice.Delphine RoucauteJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste 16.05.2015 à 23h33 • Mis à jour le17.05.2015 à 10h25 | Matthieu Goar La droite a repéré une cible et elle continue son offensive sans relâche. Samedi 16 mai, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire ont une nouvelle fois profité de leur tribune respective pour critiquer la réforme du collège menée par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Le premier a dénoncé une « une volonté de détruire ce qui fait le génie français » alors que le second a décrit dans les colonnes de Libération une réforme qui « nivelle au lieu de tirer vers le haut ».Lire notre décryptage :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxEn déplacement dans l’Hérault, l’ancien président de la République a passé la moitié d’une réunion publique à évoquer la question de l’éducation nationale. Le président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), en campagne pour faire adopter le nouveau nom « Les Républicains » lors du congrès du 30 mai, s’est posé en défenseur d’une école d’excellence. « Quelles sont les valeurs de l’école de la République ? C’est l’ambition, c’est le mérite, c’est l’effort, c’est l’idée formidable qu’un gosse venu de n’importe quelle famille va apprendre à l’école à se surpasser, va comprendre qu’il n’y a pas de plaisir sans effort », a déclaré l’ancien chef de l’Etat avant de critiquer la ministre : « Dans les familles les plus aisées le naufrage de l’école sera compensé par la force de la famille, par le milieu social. Je l’accuse d’être injuste à l’endroit des plus modestes, qui vont se retrouver tout seuls, abandonnés. »Nicolas Sarkozy avait déjà commencé à attaquer cette réforme lors d’un meeting aux Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), lundi 11 mai. A chaque fois, il dénonce la fin des classes « bilangues », le « nivellement généralisé » et il résume le programme de la réforme à sa façon sous les rires de ses partisans : « Si le livre est trop épais, ne le lis pas… Si ton professeur t’ennuie, sors de classe et vas profiter… Avec ça on va faire de bons républicains, de bons citoyens. » Comme il l’avait fait à l’automne lors de la campagne pour la présidence de l’UMP, cette thématique permet à l’ancien chef de l’Etat de glorifier les valeurs du travail face à « l’égalitarisme » socialiste.Des attaques frontales contre la ministreMais le président de l’UMP attaque également frontalement la ministre de l’éducation. Dans l’Hérault, il a une nouvelle fois déclenché les huées de la salle en citant dans la même phrase la ministre de la justice, Christiane Taubira, régulièrement conspuée dans les meetings de la droite, et Mme Vallaud-Belkacem. Lundi 11 mai, M. Sarkozy avait évoqué ces deux ministres en les décrivant toutes deux « dans le combat effréné pour la médiocrité ». Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, avait alors jugé cette sortie « légèrement xénophobe ». « Le vrai racisme, c’est celui qui consiste à dire qu’on ne peut pas dire ce que l’on pense de quelqu’un au prétexte de son nom, de sa figure ou de ses origines », a rétorqué, samedi, M. Sarkozy ironisant sur M. Cambadélis qui, lui, « n’est pas presque stupide ». Ce combat politique sur l’école n’élève pas vraiment le niveau des débats. Mais il permet à M. Sarkozy de retrouver parfois des accents de sa campagne de 2007 où il glorifiait la valeur du travail et le mérite républicain.Le député de l’Eure Bruno Le Maire a été un des premiers à monter au front contre cette réforme. Dès le milieu de semaine dernière, c’est lui qui a proposé auxs parlementaires de signer une lettre ouverte au premier ministre. Ce document a réuni la signature de 250 députés et sénateurs de droite. Depuis, il multiplie les interviews et se positionne dans une critique plus technique de la réforme. « Soyons réalistes : est-ce que les élèves de 5e qui ont des difficultés en français pourront apprendre correctement une deuxième langue ? La réponse est non », a-t-il expliqué à Libération en critiquant la fin des classes « bilangues » et l’instauration de l’apprentissage d’une deuxième langue vivante en cinquième. Dans cet entretien, le futur candidat à la primaire se prononce pour des options « professionnalisantes » dès la sixième et la création d’un corps de professeurs unique du cours préparatoire jusqu’à la troisième. Le combat politique pour l’école risque d’occuper encore une bonne partie de l’année 2015.Lire aussi :Collège : chronique d’une fronde devenue politiqueMatthieu GoarJournaliste au Monde 16.05.2015 à 02h29 • Mis à jour le17.05.2015 à 14h30 Plus de six Français sur dix (61 %) se disent opposés à la réforme du collège, qui suscite une forte contestation, au motif notamment qu’elle risque de « niveler par le bas le niveau global des élèves », selon un sondage Odoxa pour i-Télé diffusé vendredi 15 mai.Lire aussi :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxSeules 38 % des personnes interrogées se déclarent favorables à la réforme qui devrait entrer en vigueur à la rentrée 2016. Un pour cent ne se prononce pas.« Niveler par le bas le niveau global des élèves »La réforme est toutefois soutenue par une majorité de sympathisants de gauche (62 %, contre 37 %) mais fortement désapprouvée dans toutes les autres catégories de la population.« Cette réforme constitue pour le gouvernement, avec celle de la santé et celle de la justice, l’un des rares gages à sa gauche. (…) Mais le niveau de rejet enregistré devient préoccupant », note Odoxa.Pour 62 % des sondés, cette réforme aura pour effet principal de « niveler par le bas le niveau global des élèves ».L’enquête a été réalisée par Internet les 13 et 14 mai auprès d’un échantillon de 1 025 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. 15.05.2015 à 13h36 • Mis à jour le15.05.2015 à 18h17 | Matthieu Goar Grosse semaine de communication sur Twitter pour Nicolas Sarkozy. Lundi 11 mai, le président de l’UMP avait concentré les moqueries des internautes après un message écrit par un membre de son équipe qui avait évoqué « 1793 » en voulant citer le livre Quatrevingt-Treize de Victor Hugo. Mais ce « fail » n’a pas découragé l’ancien président de la République.Vendredi 15 mai, M. Sarkozy, qui utilise très peu les ordinateurs et les tablettes, a participé à un chat sur le réseau social pour la première fois de sa vie politique. Cet exercice a rencontré un grand succès puisque le #NSDIRECT est resté dans les sujets les plus discutés sur le réseau pendant tout l’exercice. Entouré de quelques membres de son équipe, le président de l’UMP a joué le jeu. Il a répondu sur des sujets sérieux, comme l’intervention en Libye de 2011 ou sur l’islam, un de ses thèmes privilégiés lors des réunions publiques où il défend la vision d’une République assimilatrice, mais aussi à des interventions beaucoup plus légères sur ses séries préférées ou sur son amour des chiens et des chats.Une pure opération de communication politique où M. Sarkozy n’a rien avancé de neuf mais qui lui a permis d’occuper l’espace médiatique. Une heure après la fin du chat, 59 000 questions avaient été posées..@AntoineMokrane J’ai créé le CFCM, j’ai soutenu l’ouverture de mosquées officielles. Dire que l’on tape sur l’Islam est une erreur.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015.@AntoineJourdier Je ne la connaissais pas, j’approuve. Je préciserais, la France a des racines chrétiennes, elle n’est pas que chrétienne.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Entre deux réponses sur sa fierté d’avoir mis en place les heures supplémentaires défiscalisées ou sur le bilan de François Hollande, l’ancien président de la République en a profité pour critiquer ses adversaires politiques. Par exemple, François Hollande qui ne s’est pas rendu aux célébrations du 9 mai à Moscou. M. Sarkozy défend régulièrement l’idée d’un dialogue plus intense avec Vladimir Poutine en accusant l’Union européenne d’avoir mal géré la crise en Ukraine..@lesdemineurs @fhollande aurait dû être en Russie le 9 mai, par respect pour l'Histoire et le sacrifice du peuple russe pendant la guerre.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Il a jugé « pathétique » les tensions entre Jean-Marie Le Pen et sa fille mais aussi évoqué François Bayrou. Le président du MoDem qui avait déclaré en 2012 qu’il voterait François Hollande est une des cibles privilégiées du président de l’UMP..@GG_RMC ... que ce soit le rassemblement des gens qui s’opposent à @FHollande. Pas de ceux qui sont un pied dedans,un pied dehors !— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015 A deux semaines du congrès de refondation de l’UMP qui doit devenir Les Républicains, Nicolas Sarkozy en a profité pour appeler à la mobilisation des adhérents du parti qui voteront sur le nouveau nom et la future organisation du mouvement Les Républicains. Et il a une nouvelle fois attaqué les socialistes en répondant à un sympathisant de gauche qu’il avait choisi le socialisme plutôt que la République..@Titiart1 Entre le socialisme et la République vous avez choisi le socialisme. Nous avons choisi la République. #lesRepublicains— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015L’ancien chef de l’Etat a également sélectionné des questions beaucoup plus personnelles venant de son fils Louis Sarkozy qui lui a réclamé une plus grande télévision ou de l’ancienne joueuse de tennis, Marion Bartoli. Et Nicolas Sarkozy, très friand de confidences sur sa vie privée, ne s’est pas privé pour y répondre..@Sarko_Junior Je suis prêt à échanger une plus grande TV contre la suppression de ton addiction à ton ordi.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Merci @bartoli_marion : au fond je crains que je doive rester ma vie durant avec un revers très scolaire.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015.@BuzzFeedFrance A la maison, j'ai un 🐶 et 😸! #NSDIRECT— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015 .@JacquesMazet Et avant, j'avais vu @HouseofCards saison 3. Les acteurs sont des génies.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Depuis la mise en place du hashtag #NSDIRECT, jeudi 14 mai, les internautes s’étaient emparés du sujet de discussion. Certains en avaient profité pour moquer l’ancien président de la République.#NSDIRECT Selon vous qui est le mieux maquillé? Nadine Morano ou vos comptes de campagne? pic.twitter.com/Xo1gzdQb1U— Tanguy Bismuth (@htan987) May 15, 2015Mais l’UMP avait également mobilisé ses sympathisants pour poser des questions plus agréables. La sénatrice de l’Orne Nathalie Goulet s’était ainsi pliée à l’exercice.#NSDIRECT si vous revenez au pouvoir, vous engagez vous à procéder aux nominations importantes au mérite et à la compétence pas au copinage😳— Nathalie Goulet ن (@senateur61) May 14, 2015Vendredi, M. Sarkozy a également répondu à une question sur l’intervention du maire de Venelles, Robert Chardon, qui s’était prononcé pour l’interdiction de l’islam en France. Une intervention qui avait ulcéré de nombreuses personnes sur Twitter..@chrislaine33 Je condamne cette proposition même si la laïcité c’est aussi fixer des limites. Droit et limites, cela va ensemble.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Matthieu GoarJournaliste au Monde 15.05.2015 à 10h26 • Mis à jour le15.05.2015 à 10h43 Il est président de l’Assemblée nationale et aspire à devenir celui des Franciliens. Claude Bartolone, qui a obtenu le ralliement à sa candidature aux régionales de Jean-Paul Huchon, l’actuel président de la région Ile-de-France, n’avait « rien d’autre à [lui] offrir que (s)on amitié », a-t-il assuré sur France inter, vendredi 15 mai. Et d’expliquer : « Il sera dans mon équipe de campagne. Il a réussi à rééquilibrer la région et devra prendre toute sa place dans la campagne. »Son projet pour l’Ile-de-France ? Davantage d’équilibre entre l’ouest et l’est de la région. « Il faut plus de transports à l’est », a plaidé l’ancien président du conseil général de Seine-Saint-Denis..@claudebartolone : Il faut plus de transports à l’ést de la région. Sinon ça ne marchera pas coté emploi, consommation, culture #IdF2015— France Inter (@franceinter) 15 Mai 2015Claude Bartolone réussira-t-il à rassembler la gauche, alors qu’EELV a décidé de présenter une liste autonome en Ile-de-France ? « Je ferai tout pour », affirme-t-il.« Socialistes et communistes avons toujours été en concurrence. Mais nous avons réussi à travailler ensemble au niveau des collectivités locales sur l’éducation, l’emploi, la culture… » Concernant les mesures de lutte contre le trafic de drogue à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) présentées jeudi par le ministre de l’intérieur, Claude Bartolone a jugé que « ce n’est pas seulement la présence des CRS qui va régler les trafics de cannabis. Mais, dans un premier temps, il faut permettre aux habitants de pouvoir respirer, revivre normalement ». Et d’avaliser notamment le ciblage des acheteurs dans : « Si vous ne touchez pas aux consommateurs, les revendeurs sauront qu’ils auront toujours des clients. » Le président de l’Assemblée s’est également opposé à une éventuelle libéralisation de la vente de cannabis..@claudebartolone : Si on libéralise la consommation, ce sont les plus fragiles qui seront emportés par leur dépendance.— France Inter (@franceinter) 15 Mai 2015Interrogé sur la situation des quelque 2 000 salariés de l’Assemblée nationale qui travaillent sans convention collective ni statut, Claude Bartolone a jugé que la situation s’était améliorée depuis deux ans : « Les questeurs ont saisi un cabinet de droit du travail pour voir comment nous pouvions répondre à cela. » L’avocat mandaté depuis le 22 janvier doit rendre un rapport courant juin. « J’espère que d’ici à la fin de l’année nous serons en mesure de faire des propositions », a-t-il conclu.Lire aussi (abonnés) :Le ras-le-bol des « petites mains » de l’Assemblée Philippe Bernard (Londres, correspondant) Fausse démission de son chef, bagarre au sommet et rumeur de putsch : le parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, xénophobe et opposé à l’Europe) est secoué par des querelles internes, une semaine après son relatif succès aux élections législatives du 7 mai. Bien qu’ayant recueilli 12,6 %, soit 3,9 millions de voix (contre 3,1 % en 2005), le parti de Nigel Farage, défavorisé par le scrutin à un tour, n’a obtenu qu’un seul député.Lire aussi :Royaume-Uni : le UKIP, troisième force politique dans les urnes mais pas à WestminsterCes turbulences affectent l’organisation au moment où elle pourrait jouer un rôle crucial, à l’approche du référendum sur la sortie de l’Union européenne – la revendication phare du UKIP – que prépare le gouvernement Cameron 2.Volte-face de FarageTout a commencé avec la volte-face de Nigel Farage après l’échec de sa candidature aux législatives dans une circonscription du Kent. Alors qu’il avait promis de quitter la direction de l’organisation dans ce cas, il a changé d’avis, mettant en avant la volonté « unanime » de l’instance de direction pour le retenir. Le retour par la fenêtre de ce personnage charismatique et gouailleur ne plaît apparemment pas à tout son entourage.Cet homme « grossier, susceptible, agressif » a transformé le parti en une « monarchie absolue » fondée sur le « culte de la personnalité », a attaqué Patrick O’Flynn, son directeur de campagne dans le Times. M. O’Flynn s’en prend aussi à la garde rapprochée du patron du UKIP, constituée, selon lui, de conseillers « inexpérimentés », « agressifs » et influencés par une idéologie ultraconservatrice proche du Tea Party américain.Nigel Farage doit « dégager » ces personnes et envisager son « leadership de manière bien plus consultative et consensuelle », conclut-il en précisant qu’il ne demande pas la tête de M. Farage. « Je souhaite, dit-il, qu’il redevienne le Nigel Farage joyeux, drôle et accessible qui était pour [lui] une source d’inspiration. » Telle n’est pas la position d’un des grands donateurs du UKIP, l’homme d'affaires Stuart Wheeler, qui a appelé le chef du parti à se mettre en réserve et à affronter un vote. « Le temps est venu d'un leadership plus calme », a-t-il estimé à la BBC, estimant M. Farage trop agressif et porteur de divisions à l’approche de la campagne sur le référendum.Dissensions internesLa domination personnelle exercée par le chef du UKIP est aussi mise en cause par le trésorier du parti Hugh Williams. Pour lui, Nigel Farage est « le meilleur acteur sur la scène politique britannique », mais « il existe un grand danger que le UKIP devienne le parti de Nigel Farage ». Comme si cela ne suffisait pas, l’unique député du UKIP, Douglas Carswell, rue, lui aussi, dans les brancards. Sommé d’utiliser les 650 000 livres (900 000 euros) allouées au parti après son élection pour recruter 15 personnes, M. Carswell a refusé, jugeant « inapproprié » cet usage de l’argent public. « Je doute fortement qu’Ed Miliband [l’ex-chef du parti travailliste qui a démissionné après les législatives], quand il était chef de l’opposition, ait eu besoin de 15 assistants », a-t-il raillé.Cette mauvaise humeur pourrait préfigurer l’expression d’une ambition personnelle. Transfuge du parti conservateur, premier et unique représentant du UKIP à Westminster, M. Carswell, élu à Clacton-on-sea (Essex) présente une forte personnalité et un profil « libertarien » (adepte du pur libéralisme non seulement en économie, mais aussi en matière de société et même d’immigration) nettement plus structuré que le populisme purement démagogique – il a défendu le système de santé d’Etat (NHS), très populaire chez les Britanniques pendant la campagne électorale après avoir pris fait et cause pour sa totale privatisation lors d’une conférence aux Etats-Unis – de Nigel Farage.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Quatre tweets en une heure assurant qu’« il [fallait] interdire le culte musulman en France ». Deux de ces messages directement déposés sur le compte ouvert par Nicolas Sarkozy pour accueillir les questions des Français en vue de son interview sur le réseau social, ce vendredi 15 mai.#NSDIRECT il faut interdire le culte musulman en France Robert Chardon Maire de Venelles— RobertChardon (@robert chardon)require(["twitter/widgets"]);Robert Chardon, maire UMP de Venelles (Bouches-du-Rhône) et vice-président de la communauté de communes du Pays d’Aix-en-Provence, a fait une irruption virulente dans l’opération de communication de l’ancien président de la République.Vendredi, Nicolas Sarkozy a réagi, au cours d’un chat organisé avec les internautes sur Twitter : « Je condamne cette proposition même si la laïcité c’est aussi fixer des limites. Droit et limites, cela va ensemble. » « La laïcité, c’est la reconnaissance du droit pour chacun de vivre sa religion », a également tweeté l’ex-président de la République.Christian Estrosi, député et maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes) et président de la Commission nationale d’investiture de l’UMP, est allé plus loin. Il a indiqué qu’une procédure d’exclusion de l’UMP était en cours. Jugeant ces propos « intolérables », il a précisé qu’il avait été immédiatement suspendu. Ce qu’a confirmé par la suite la vice-présidente du parti Nathalie Kosciusko-Morizet. « J’ai demandé qu’une procédure d’exclusion soit engagée pour des propos absurdes qui ne correspondent en aucune manière aux valeurs et au projet de l’UMP », a-t-elle déclaré à l’AFP.On a d’abord cru à un piratage de compte, le dernier message de M. Chardon sur Twitter datant du 22 octobre 2014. Mais, dans l’après-midi, joint par Le Monde, le maire de Venelles, paisible petite bourgade résidentielle de 8 000 habitants dans les hauteurs aixoises, a bien confirmé être l’auteur de ces tweets radicaux.« C’est la seule solution pour résoudre les problèmes que connaît la France, assure-t-il. Et j’attends la réponse de Nicolas Sarkozy à cette proposition. »« Une radicalisation » depuis quelques semainesDepuis quelques mois, traité pour un cancer de la bouche, Robert Chardon avait mis un frein à son activité politique tout en conservant ses mandats. Arrivé au poste de maire en 2012, à la suite du décès de son prédécesseur, M. Chardon a été réélu en mars 2014 avec 55 % des voix. A la communauté de communes du Pays d’Aix, ses collègues conseillers confirment son absence lors des dernières assemblées plénières.Au téléphone, M. Chardon a la voix mal assurée. Il évoque d’abord sa maladie, puis explique :« Pendant mon traitement, j’ai beaucoup réfléchi et j’en suis arrivé à cette conclusion. Il faut interdire l’islam en France, mais aussi déclencher un plan Marshall pour permettre à ceux qui veulent pratiquer la religion musulmane de le faire dans leurs pays d’origine. »M. Chardon refuse d’en dire plus, ne veut pas détailler « les problèmes » qui, selon lui, touchent la France et évoque sa fatigue avant de raccrocher. « Je ne l’ai jamais entendu parler comme ça », s’est étonné le sénateur Bruno Gilles, responsable fédéral UMP des Bouches-du-Rhône qui, « en congés », ne veut pas évoquer de sanctions.D’autres élus UMP du Pays d’Aix reconnaissent, eux, « une radicalisation » du maire de Venelles depuis quelques semaines. Une dérive confirmée sur le compte Facebook de M. Chardon, où la question de l’islam semble tourner à l’obsession.Du côté du PS, les réactions ne se sont pas fait attendre. Ainsi, le conseiller général Benoît Payan a indiqué, dans un communiqué vendredi, « saisir le Procureur de la République ». Pour lui « Robert Chardon a clairement appelé à la haine raciale ». Fatima Orsatelli, conseillère régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur (app. PS), a demandé à « M. Bernard Cazeneuve la révocation de Robert Chardon » de son mandat de maire.Par ailleurs, d’après l’AFP, Robert Chardon a été hospitalisé d’office dans la journée de vendredi, selon une source proche du dossier. Cette demande d’hospitalisation a été formulée par « un tiers compte tenu de l’incohérence de ses propos », selon cette source.Gilles RofJournaliste au Monde Maxime Vaudano, Romain Geoffroy et Mathilde Damgé Les faits datent maintenant de plus de cinq ans, mais la polémique fait rage entre Rachida Dati et Le Point. Mercredi 13 mai, l’hebdomadaire – repris par une bonne partie de la presse, dont Le Monde – affirme que l’ancienne garde des sceaux s’est fait épingler par la Cour des comptes pour des dépenses indues lors de son passage au ministère de la justice, mêlant achats d’accessoires de luxe, frais de bouche et dépenses de communication suspectes. Une « polémique insidieuse », selon Mme Dati, qui réfute toutes les accusations du Point.Nous avons épluché le rapport en question de la Cour des comptes pour tirer les choses au clair.Ce qu’affirme Le Point :« Les magistrats de la rue Cambon ont invalidé des factures passées par le ministère de la justice en 2008 et en 2009, quand la députée européenne officiait comme garde des sceaux. Au total, près de 190 000 euros de dépenses ont été retoqués. »En épluchant les « frais de représentation et de réception », poursuit l’hebdomadaire, « la Cour des comptes a retrouvé 8 985,87 euros de factures qui n’avaient rien à faire là. De l’argent qui a notamment servi à acheter des foulards Hermès ».Ce que répond Rachida Dati :La défense de l’ancienne ministre tient en deux points :les dépenses en question ont été invalidées par la Cour « pour de pures raisons d’imputation comptable », et non pour leur bien-fondé. Faire des « cadeaux » aux « délégations judiciaires étrangères en visite en France (cravates, foulards…) » relève, selon elle, d’une « pratique parfaitement habituelle » ;ce n’est pas elle, mais le « comptable en chef » du ministère qui est mis en cause dans le rapport.Pourquoi elle dit plutôt vraiQue dit le rapport de la Cour des comptes ?L’arrêt de la Cour, publié le 22 janvier 2015, porte sur le contrôle budgétaire du ministère de la justice de 2007 à 2010. Il invalide un total de 188 414,83 euros de dépenses consenties sur la période, jugées non conformes, et réclame leur remboursement à l’Etat.Des reproches plutôt sur la forme que sur le fondComme le dit Rachida Dati, à aucun moment les magistrats de la Cour des comptes ne remettent explicitement en cause le bien-fondé des dépenses de son ministère.La première salve de critiques porte sur un peu moins de 10 000 euros de « frais de représentation et de réception ». Ces dépenses, qui mêlent frais de bouche et « cadeaux de représentation » offerts aux délégations étrangères de passage, ne sont pas illégales – elles sont même encadrées par une circulaire de 1992, qui autorise le remboursement de frais relatifs à « l’accueil de personnalités étrangères à l’administration ».Le souci, c’est que les formes n’ont pas été respectées pour justifier ces dépenses. Le comptable doit en effet remplir dans ces cas-là un certificat administratif justifiant la catégorie à laquelle se rattache chaque dépense. Or, dans plusieurs cas, il a omis de le faire (pour 2 835 euros), déclaré des dépenses hors cadre (3 288 euros) ou oublié de faire signer les certificats par un directeur d’administration centrale (3 732 euros). Ce qui empêche de vérifier que ces dépenses ont effectivement servi aux frais de représentation, plutôt que de bénéficier au personnel du ministère. Si le rapport n’évoque jamais de « foulard Hermès » ou de cravates, il fournit une répartition de ces dépenses suspectes par grands postes de dépenses : #container_14315971109{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315971109{ height:500px; } #container_14315971109 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315971109 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315971109 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315971109 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les dépenses, contestées, de représentation et de réception du ministère de la justiceSource : Rapport de la Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Les magistrats reprochent au comptable de ne pas avoir contrôlé systématiquement la validité de l’exécution de la prestation avant d’autoriser le versement des sommes à l’entreprise, comme le prévoit la loi. En clair, les factures sont insuffisamment précises pour pouvoir justifier de la réalité du travail effectué par la société.Un cabinet proche de Nicolas SarkozyLa société Giacometti-Péron n’est pas inconnue de la Cour des comptes puisqu’elle a déjà été épinglée au moins quatre fois par celle-ci pour des marchés conclus sans aucune mise en concurrence. L’entreprise est d’ailleurs impliquée dans une enquête du pôle financier dans l’affaire dite des sondages de l’Elysée, passés sous le gouvernement Fillon. Pierre Giacometti, président du cabinet de communication, est un conseiller proche de Nicolas Sarkozy. Il a accompagné pendant de nombreuses années le ministre Sarkozy avant qu’il ne devienne président.La responsabilité du « comptable »A aucun moment l’arrêt de la Cour des comptes ne cite le nom de Rachida Dati. En effet, comme elle le rappelle à plusieurs reprises, le responsable légal de toutes ces irrégularités est le « comptable en chef » du ministère.Au titre de sa fonction de chef du département comptable du ministère de la justice, ce mystérieux « M. X » visé à plusieurs reprises dans le rapport « a engagé sa responsabilité personnelle et pécuniaire […] faute d’avoir exercé le contrôle » suffisant sur les dépenses incriminées.« Lorsque le manquement du comptable […] a causé un préjudice financier à l’organisme public concerné, […] le comptable a l’obligation de verser immédiatement de ses deniers personnels la somme correspondante. »Même s’il n’a pas bénéficié des dépenses ou commis d’acte illégal, M. X va donc devoir rembourser pas moins de 188 414,83 euros à l’Etat pour ses négligences.Même quand ce n’est pas lui qui est directement en cause : il doit en effet justifier l’identité et la légitimité des personnes à qui il délègue son pouvoir. Ce qu’il n’a pas fait, par exemple, dans le cadre de déjeuners de la direction de l’administration pénitentiaire pour plus de 700 euros, « les frais de réception litigieux ont été pris en charge sans que leur objet ne soit connu et sans preuve que les personnes les ayant engagés étaient juridiquement habilitées à cette fin ».Et même si, comme le suggère Le Point, Rachida Dati était à l’origine de la majorité de ces dépenses irrégulières, elle ne sera pas inquiétée. Toutefois, la Cour peut se montrer indulgente : sur le paiement effectué dans une brasserie lilloise, la Cour estime que la somme apparaît faible au regard du montant total des dépenses (environ 700 euros) et qu’« il sera fait une juste appréciation des circonstances de l’espèce en obligeant M. X de s’acquitter de la somme de 70 euros ».En outre, conformément au code des juridictions financières, le comptable ou le ministère pourront se pourvoir en cassation auprès du Conseil d’Etat pour vice de forme, incompétence ou violation de la loi, des arrêts et des ordonnances rendus par la Cour des comptes.Un poste récentAu ministère de la justice, c'est seulement depuis le 1er janvier 2007 que le contrôleur budgétaire et comptable ministériel (CBCM) exerce pleinement ses attributions (2005 pour les autres ministères). Auparavant, c’était un contrôleur financier, représentant du ministre des finances auprès du ministère, qui était chargé de veiller à la régularité budgétaire des opérations dans chaque ministère. En cas de désaccord, le contrôleur pouvait refuser d'apposer son visa et cette opposition ne pouvait être levée que par le ministre des finances.Romain GeoffroyJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 06h39 • Mis à jour le14.05.2015 à 16h09 | Hélène Bekmezian Transparents, les sénateurs veulent bien l’être, mais jusqu’à un certain point. Mercredi 13 mai, s’ils ont bien adopté en séance publique l’essentiel des mesures proposées par leur président, Gérard Larcher, pour réformer leur institution, quelques-unes ont soigneusement été laissées de côté.Ainsi, le « tableau hebdomadaire des activités » que M. Larcher arborait fièrement en photo sur son compte Twitter en présentant sa réforme, mi-mars, pourrait finalement ne pas voir le jour. Censé notamment aider à lutter contre l’absentéisme, il devait être publié sur le site du Sénat chaque semaine pour rendre compte du travail des élus ; son instauration ne sera finalement pas écrite dans le règlement intérieur, malgré un amendement du groupe communiste en ce sens. Pour le rapporteur du texte, l’UMP Jean-Jacques Hyest, cela ne relève pas du... Samuel Laurent et Leila Marchand Adoptée par le Conseil supérieur de l’éducation le 10 avril 2015, la réforme du collège portée par la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, doit être mise en œuvre pour la rentrée scolaire 2016.Le texte a soulevé de nombreuses critiques, autant du côté des enseignants et des syndicats, que des politiques. Des critiques qui ont parfois dépassé cette seule réforme, pour viser plus généralement la méthode d’enseignement de l’histoire, par exemple, et les nouveaux programmes prévus dans cette discipline.Or il ne s’agit pas là de la même chose : les enseignements sont régulièrement aménagés par le Conseil national des programmes, une instance qui agit sans rapport direct avec la réforme, touchant plutôt à l’aménagement du temps et à l’organisation des enseignements.A force de critiques, il devient difficile de distinguer ce qui figure exactement dans cette réforme. Retour sur les points qui posent le plus question :1. La réforme du collègePourquoi une nouvelle réforme du collège ?Par cette réforme, la ministre veut s’attaquer au « maillon faible » du système scolaire. « Inégalitaire », « suscitant l’ennui », « le collège aggrave la difficulté scolaire, particulièrement dans les disciplines fondamentales », déclare-t-elle sur le site du gouvernement.Attention, cette réforme n'est pas à confondre avec la refonte des programmes, qui doit entrer en vigueur au même moment, en septembre 2016. Quand la réforme s'attaque à la forme, la refonte concerne les contenus, enseignés de la CP à la 3e. Engagée en 2013 par l'ex-ministre de l'éducation Vincent Peillon, elle a été pensée par une instance indépendante composée d'experts et de parlementaires, le conseil supérieur des programmes (CSP). Ces nouveaux programmes seront amendés après consultation des enseignants, le 12 juin.En quoi consistent les enseignements transversaux ?Les « enseignements complémentaires » sont au cœur de la nouvelle organisation du collège. Ces modules s’ajoutent au tronc commun, qui rassemble les disciplines déjà existantes.Ils prendront la forme soit « de temps d’accompagnement personnalisés » soit « d’enseignements interdisciplinaires ». Pour ces derniers, les élèves travailleront en petits groupes sur des thématiques transversales. Huit thèmes au choix ont été définis : « développement durable », « information, communication et citoyenneté », « langues et cultures de l’antiquité », « langues et cultures étrangères ou régionales », « monde économique et professionnel », « corps, santé, sécurité », « culture et création artistiques », « sciences et société ».Les élèves en suivront au moins deux par an. Chaque établissement dispose d’une marge de manœuvre de 20 % de son temps d’enseignement pour se consacrer à ces modules.Le latin et le grec sont-ils supprimés ?Pas vraimentActuellement, l’enseignement du latin et du grec passe par une option facultative que les élèves peuvent choisir à la fin de la sixième. Elle ne concerne que « 18 % des élèves, dont les trois quarts abandonnent à l’issue du collège », selon Najat Vallaud-Belkacem.Pour garantir le « latin pour tous », la ministre les remplace par deux mesures :1/ Un saupoudrage des cours de français avec « les éléments fondamentaux des apports du latin et du grec à la langue française ». Une « initiation à l’étude des langues anciennes », a précisé Mme Vallaud-Belkacem devant l’Assemblée.2/ L’intégration du grec et du latin à « Langues et cultures de l’antiquité », l’un des huit enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) créés par la réforme de la ministre. Entre la 5e et la 3e, les collégiens auront la possibilité de suivre six de ces modules censés croiser plusieurs disciplines autour d’une « démarche de projet conduisant à une réalisation concrète, individuelle ou collective », à raison de trois heures hebdomadaires au maximum (le volume horaire exact sera défini par le recteur).A la suite des vives critiques des enseignants, un troisième volet a été ajouté à la dernière minute : la création d’un « enseignement de complément » en langues anciennes doté d’une heure en 5e et de deux heures en 4e et 3e, dépendant du volontarisme des établissements.Le latin et le grec ne seront donc pas « supprimés », mais le nombre d’heures qui leur est consacré sera réduit.L’allemand sera-t-il encore enseigné ?OuiL’allemand ne sera pas supprimé. La réforme va, en réalité, mettre fin aux classes bilangues, qui permettent aujourd’hui à 16 % des élèves de 6e et de 5e d’apprendre deux langues vivantes, dès le début du collège. A la rentrée 2016, tous les élèves apprendront une 2e langue à partir de la 5e, au lieu de la 4e aujourd’hui.Les détracteurs de la réforme estiment que la suppression des classes bilangues (voir ci-dessous), risque d’entraîner la chute de l’apprentissage de l’allemand. Un quart des élèves apprenaient cette langue dans les années 1990, contre seulement 15 % environ aujourd’hui, assurent les collectifs de défense de son apprentissage. Selon eux, les classes bilangues ont stoppé cette désaffection, et leur suppression risque de faire chuter à nouveau le nombre d’élèves apprenant l’allemand. Cette crainte a également été exprimée par l’ambassadrice d’Allemagne en France.Lire aussi :« La suppression des classes bilangues ne renforcera pas nécessairement l’égalité »Pourquoi le gouvernement veut-il supprimer les classes bilangues et européennes ? Ces classes où les élèves apprennent deux langues étrangères sont accusées par la ministre d’être réservées aux élèves les plus privilégiés et de favoriser l’élitisme, ces classes étant plutôt fréquentées par des élèves issus de milieux plus favorisés.L’idée est donc de les supprimer dès la 5e au profit d’une deuxième langue et des fameux enseignements transversaux des EPI. Mme Vallaud-Belkacem estime que la réforme crée ainsi « des classes bilangues pour tous dès la 5e ».Le débat est ancien entre tenants d’une éducation égalitariste, pour qui on doit offrir les mêmes enseignements à tous les élèves, et partisans d’un certain élitisme, qui estiment bénéfique de conserver des cursus réservés aux meilleurs.2. La réforme des programmesD’autres critiques reviennent de façon récurrente, alors qu’elles ne sont pas directement liées à la réforme, mais aux nouveaux programmes, notamment d’histoire. Là aussi, les questions et polémiques sont nombreuses. Revenons sur les plus citées :Enseignera-t-on obligatoirement l’histoire de l’islam ?Oui, mais ce n’est pas nouveauLes milieux d’extrême droite ont agité ce drapeau rouge, dénonçant le fait qu’en 5e, les élèves devront obligatoirement suivre un module sur l’histoire de la civilisation islamique, tandis que l’histoire de la chrétienté médiévale ne sera qu’une option au choix des enseignants.La nouveauté des programmes (qui n’est pas liée, donc, à la réforme des collèges), c’est, pour la première fois, l’introduction d’enseignements facultatifs : les professeurs peuvent choisir un thème parmi plusieurs proposés. C’est le cas en 5e, où le christianisme médiéval devient une option parmi d’autres.La civilisation islamique est au programme de 5e depuis bien longtemps, et de manière obligatoire. Les nouveaux programmes n’ont donc pas introduit cet enseignement, qui a plusieurs décennies. En outre, les débuts du christianisme seront désormais étudiés en classe de 6e, et le rôle de l’Eglise est évoqué dans une grande partie des cours consacrés à l’histoire de la France.L’enseignement des Lumières sera-t-il facultatif ?OuiLa disparition de l’enseignement des Lumières est également souvent citée. Il est exact que ce thème devient facultatif, l’enseignement obligatoire de ce module en 4e étant « Un monde dominé par l’Europe : empires coloniaux, échanges commerciaux et traites négrières ».A l’heure actuelle, la période des Lumières est obligatoirement étudiée dans la première partie du programme d’histoire de 4e. Avec les nouveaux programmes, elle ne le sera plus que de manière facultative. Mais, comme pour le christianisme, les élèves étudieront toujours la renaissance et l’époque moderne (XVIe-XVIIIe), et les Lumières y seront évoquées en filigrane.Lire aussi :« L’idée de vouloir faire de l’histoire un “roman national” est dérangeante »Leila MarchandJournaliste au MondeSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.05.2015 à 16h32 • Mis à jour le13.05.2015 à 19h00 | Jérémie Lamothe Quatre mois après les attentats de Paris et les manifestations qui ont rassemblé près de quatre millions de personnes dans les rues, les livres sur l’après-Charlie continuent de fleurir dans les librairies. Le dernier essai d’Emmanuel Todd, Qui est Charlie ?, en est la dernière preuve : le démographe y dénonce « l’imposture » de cette France du 11 janvier qui s’est déplacée en masse pour défendre la liberté d’expression.Lire aussi :Manuel Valls : « Non, la France du 11 janvier n'est pas une imposture »Emmanuel Todd est le premier auteur à critiquer aussi ouvertement l’esprit post-Charlie, parmi les nombreux ouvrages sur les événements, et ses conséquences politiques, religieuses ou identitaires. Du dernier ouvrage de Caroline Fourest chez Grasset, à celui de Laurent Joffrin chez Stock, en passant par celui d’Abdennour Bidar chez Albin Michel… En tout, ce sont une quinzaine de livres liés directement ou indirectement au 11 janvier qui se trouvent dans les librairies.De nombreuses ventesMais le public est-il demandeur ? Oui, selon Jérome Dayre, fondateur des éditions Inculte : « En librairie, les lecteurs ont énormément réagi, dès le lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo. Les libraires ont joué leur rôle en ressortant des livres sur la tolérance par exemple. Ça a très bien marché. Il y a eu une vraie attente du public, les gens étaient vraiment désemparés. »Dans la grande librairie Mollat à Bordeaux, Pierre Coutelle, responsable du pôle littérature et sciences humaines, compare cet engouement « à l’après-11 septembre. Les gens ont demandé des ouvrages d’exploration sur l’islam, la géopolitique… Après les attentats, il n’y a pas eu de réaction de fuite de la part des lecteurs. Au contraire, il y a eu une vraie demande de compréhension ».Une réaction spontanée qui a surpris Olivier Nora, PDG des éditions Grasset : « Ce qui s’est produit a été contre-intuitif. Je pensais que la machine serait arrêtée par l’attentat. Lorsqu’il y a des actualités aussi fortes, les gens se précipitent vers la presse, Internet mais là il s’est produit l’inverse. C’est un mélange de réveil militant, républicain et citoyen. »Toutes les maisons d’édition interrogées le reconnaissent volontiers, les livres liés aux événements de janvier se portent très bien. C’est le cas de celui d’Edgar Morin et de Patrick Singaïny, Avant, pendant, après le 11 janvier, publié aux éditions de l’Aube. Pour le directeur des collections d’essai, Jean Viard : « Cet essai a été vendu pour l’instant à 4 500 exemplaires, on peut espérer en vendre 10 000. » Un bon chiffre : « Aujourd’hui, quand un essai se vend à 1 500-3 000 exemplaires, on commence à avoir de l’effet, avec des idées qui se diffusent ».Des bons résultats perçus également chez Grasset d’après Olivier Nora : « Le livre de Caroline Fourest, sorti le 29 avril, a déjà été vendu à près de 11 000 exemplaires. Il va rentrer dans les best-sellers à partir de la semaine prochaine. Je suis surpris que ça aille aussi vite. »Un temps de réaction différentDes scores qui s’expliquent peut-être aussi par la rapidité avec laquelle certaines maisons d’édition ont décidé de participer au mouvement. Le Livre de poche a par exemple sorti dès le 5 février Nous sommes Charlie, un recueil de soixante textes en réaction à la tuerie qui a touché le journal satirique : « Ce livre a été décidé dès le lendemain des attentats de Charlie Hebdo, le jeudi. On a souhaité une réaction à chaud, un mouvement spontané », précise l’attachée de presse, Anne Bouissy.Albin Michel a également souhaité très vite réagir en sortant dès le 18 février Plaidoyer pour la fraternité, d’Abdennour Bidar. Une rapidité assumée par Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités : « Chez Albin Michel, on le fait très rarement, ça perturbe le réseau commercial. Mais là, ça valait le coup, on a réfléchi et on s’est dit qu’en cinq semaines, il devait être en librairie. »Une réactivité qui n’est pas partagée par tous. Aux éditions de La Découverte, on a fait le choix de ne pas surréagir au traumatisme des événements. Seul le livre d’Edwy Plenel, Pour les musulmans, sorti en septembre 2014, a été réédité avec une nouvelle préface évoquant les attentats. D’après François Gèze, éditeur à La Découverte : « Nous n’avons pas souhaité sortir un livre directement. Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur le sujet. Nous sommes plutôt à la recherche de livres qui aident, qui éclairent, sans être dépendants de l’actualité. »« La machine à débattre s’est remise en mouvement »De fait, le « filon » du 11 janvier a poussé de nombreux auteurs à démarcher les maisons d’édition. Avec plus ou mois de réussite, précise Olivier Nora : « Beaucoup d’auteurs nous ont sollicités pour écrire un livre sur ces événements mais tous n’ont pas une expertise telle que cela mérite un livre. » Pour ce dernier, cette effervescence est une très bonne nouvelle : « La machine à débattre s’est remise en mouvement, notamment entre les deux gauches, sur les concepts de laïcité par exemple. Il est vrai que l’événement permet une énorme traînée, et personne ne pense que ça va s’arrêter. » Prochainement, dans les rayons de la librairie Mollat, à Bordeaux, Pierre Coutelle prévoit en effet « une quarantaine de livres » sur ce sujet en 2015.Un renouvellement du débat indispensable et vital pour Jean Viard, des éditions de l’Aube : « On est entré dans un cycle de violence qui va durer dix à vingt ans, la société doit se charpenter. On n’a jamais eu une aussi forte volonté de débat. Le 11 janvier n’est pas une date, mais une ouverture de période, le champ intellectuel va être passionnant. »« Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion »« Jusqu’en février, on était dans les livres de réaction, puis ça a commencé à s’estomper. Mais depuis la sortie du livre de Todd, ça repart », précise Jérémie Chevallier, vendeur à la librairie Gibert Joseph à Barbès (XVIIIe arrondissement de Paris), pour qui « les lecteurs demandent maintenant des livres de réflexion, qui vont davantage sur le fond ».Le Traité de la tolérance de Voltaire a par exemple été réimprimé et vendu à plus de 90 000 exemplaires par les éditions Folio-Gallimard depuis les attentats de janvier. Selon Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités chez Albin Michel, l’une des premières préoccupations des Français a aussi été de s’informer sur l’islam : « Nous avions beaucoup de livres sur l’islam que nous avons ressortis et nos ventes ont explosé. Nous avons beaucoup revendu Islam sans soumission, d’Abdennour Bidar, la traduction du Coran, par Jacques Berque ou encore l’autobiographie d’Abd al Malik, Qu’Allah bénisse la France. »La volonté de comprendre ces événements a une incidence sur le reste du marché du livre, remarque également Olivier Nora : « Dès janvier, il y a eu une prime à la non-fiction. Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion. La littérature “haut de gamme” et le roman n’ont pas connu un très bon premier trimestre. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde Nicolas Chapuis, Jérémie Baruch et Pierre Breteau Jeudi 21 mai, les socialistes ont accordé à la motion présentée par le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, un large soutien avec 60 % des voix. Ce texte, titré « renouveau socialiste » (qui correspond à la motion A ), défendu par une majorité de membres du gouvernement, va définir la ligne du Parti socialiste jusqu'à 2017. La motion « B » présentée par le député de la Nièvre Christian Paul, chef de files des « frondeurs », ces députés qui contestent la ligne du gouvernement, est arrivée deuxième avec 30 % des voix.Le congrès (cette année, il se tient à Poitiers)  est le rendez-vous politique le plus important du Parti socialiste. Ainsi, celui de Reims, qui s'était soldé par l'élection de Martine Aubry en 2008, s'était caractérisé par une majorité difficile à former entre Ségolène Royal, Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Benoît Hamon. A l'inverse, le congrès de Toulouse en 2012 s'était terminé par la large victoire de la motion présentée par Harlem Désir. Cette fois, à Poitiers, il s'agissait de trancher le contentieux entre la ligne du gouvernement et celle d'une partie de sa majorité.Le jeu des motions, de leur score et de qui soutient quel texte, est central au PS : il permet à chacun de compter ses forces par son score, mais surtout d'afficher ses troupes par le jeu de l'adhésion à une motion. On peut donc observer, sur plusieurs congrès, les choix faits par plusieurs personnalités emblématiques du PS.Pour clarifier l'évolution des soutiens au sein du Parti socialiste, Le Monde a retenu une liste 31 personnalités de Solférino. De la primaire de 2006 qui avait vu la victoire de Ségolène Royal jusqu'au congrès de Poitiers au printemps 2015, suivez le cheminement politique des cadres du Parti socialiste, et les majorités qu'ils ont formées.Comment lire cette infographiePassez votre souris sur les zones colorées pour faire apparaître le cheminement idéologique des cadres du Parti socialiste. La couleur dépend du choix de la motion soutenue par telle ou telle personnalité socialiste pour le congrès de Poitiers.Par exemple, Anne Hidalgo a soutenu la candidature de Dominique Strauss-Kahn lors de la primaire de 2006, puis la motion A présentée par Bertrand Delanoë au congrès de Reims (2008), la candidature de Martine Aubry à la primaire 2011, la motion 1 d'Harlem Désir au congrès de Toulouse (2012) et enfin celle Jean-Christophe Cambadélis pour le congrès de Poitiers.Source : Le MondePierre BreteauJournaliste au MondeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) Martine Aubry s’est réjouie du résultat du vote des militants sur les motions du Parti socialiste, vendredi 22 mai lors d'un point presse à la fédération socialiste du Nord. « Nous sommes très heureux du résultat d'hier soir. La motion A [portée par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis] a obtenu près de 72 % dans le Nord. Les militants se sont reconnus dans cette motion car ils veulent que François Hollande réussisse son quinquennat », a déclaré la maire de Lille. Elle-même a voté pour cette motion, en rappelant qu’elle ne l’aurait pas fait si elle n'avait pas eu « la conviction et la certitude que ce choc d'égalité que nous demandons dans la motion A n'allait pas devenir réalité ».La motion A a obtenu plus de 60 % des voix exprimées par les militants, jeudi 21 mai. Celle des frondeurs, portée par le député Christian Paul, a plafonné sous la barre des 30 %. Les motions de Karine Berger et de Florence Augier ont récolté respectivement 10 % et 2 % des voix.Lire aussi :La ligne Cambadélis l’emporte largement au PS« C'est toujours facile d'être “plus à gauche que moi tu meurs”, c'est beaucoup plus difficile de se battre à l'interne pour faire bouger les choses », a poursuivi Martine Aubry, alors que la défaite des frondeurs du PS ne les empêche pas de continuer leurs appels à une inflexion de la ligne sociale-libérale du gouvernement. Pour la maire de Lille, « on a signé un texte pour qu'il soit appliqué, et déjà un certain nombre d'annonces ont été faites par le premier ministre. » Mme Aubry, qui plaide pour le « choc d'égalité », attend maintenant l'application du texte : « Il faut faire entrer dans les faits ce qui est écrit dans cette motion. Il faut poursuivre et engager la rénovation profonde du parti, essentielle pour s'ouvrir vers la société. »Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 22.05.2015 à 12h26 • Mis à jour le22.05.2015 à 18h58 | Maxime Vaudano et Alexandre Pouchard L’Etat n’est pas le seul à augmenter les impôts et taxes. Les collectivités territoriales ont largement activé le levier de la fiscalité pour maintenir ou augmenter leurs budgets, dans un contexte de baisse des dotations de l’Etat. Une étude publiée jeudi 21 mai permet de constater l’augmentation de la taxe d’habitation et de la taxe foncière au cours des dix dernières années dans l’ensemble des communes de France.La société Home’n’go a compilé les fichiers des impôts locaux par commune et par département, publiés chaque année par le ministère de l’économie et des finances, pour voir l’évolution des taux de ces taxes votées par les communes et les intercommunalités.Calcul de la taxe d’habitation : un fort taux ne signifie pas nécessairement une taxe importanteLe mécanisme de calcul de la taxe d’habitation est complexe. Le taux, en pourcentage, voté par la commune est ensuite appliqué à la « valeur locative cadastrale » de l’habitation et de ses dépendances. Cette valeur, réévaluée chaque année par la loi de finances notamment pour tenir compte de l’inflation, a été initialement calculée en 1974 et dépend de multiples critères comme la surface du bien ou le quartier.Un fort taux ne signifie donc pas nécessairement une taxe d’habitation élevée puisque cela dépend du logement et de sa situation. Par exemple, Lille avait en 2013 le plus fort taux des villes de plus de 100 000 habitants (45,65 %) mais pas la taxe d’habitation moyenne par logement la plus élevée (707 euros contre 826 euros à Marseille ou 823 euros à Rennes).Une réforme du calcul de la taxe d’habitation est à l’étude et va être testée dans cinq départements en 2015 (Paris, Val-de-Marne, Charente-Maritime, Nord et Orne), notamment pour introduire une modulation en fonction du revenu du foyer.Lire aussi :Comment la taxe d’habitation est-elle calculée ? 20,92 %Le taux moyen de la taxe d’habitation en France, payée par les propriétaires de résidences principales et secondaires ainsi que par les locataires (sauf certaines exceptions), a augmenté de près de 3,5 points entre 2004 et 2013. La moyenne nationale se situait à 17,58 % en 2004 et était de 20,92 % en 2013.Cette moyenne masque des disparités importantes. Une commune comme Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne, 25 000 habitants) a ainsi vu son taux de taxe d’habitation augmenter de plus de 20 points pendant la période (de 22,6 à 46,1 %). Cherbourg-Octeville (Manche), ville de 37 000 habitants dont l’actuel ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, était le maire jusqu’à son entrée au gouvernement en juin 2012, a vu son taux grimper de plus de 17 points, de 13,3 à 30,8 %.D’autres communes ont suivi le chemin inverse et ont diminué leur taux. Ainsi, celui de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, a diminué de plus de 14 points (record national), passant de 22,85 à 8,76 %.Parmi les villes de plus de 100 000 habitants, c’est Lille qui avait en 2013 le plus fort taux de taxe d’habitation (45,65 %), devant Nîmes (40,10 %), Marseille (39,57 %) et Rennes (34,98 %). Paris se distingue avec un taux très bas de 13,88 % et a également une des taxes d’habitation les moins élevées de France. 36,71 %La taxe foncière bâtie a davantage augmenté que la taxe d’habitation entre 2004 et 2013, avec près de 8 points d’augmentation du taux moyen au niveau national (36,71 % contre 28,94 % neuf ans auparavant).Là encore, cette augmentation de 8 points cache des différences de situation importantes. Toujours à Bussy-Saint-Georges, en Seine-et-Marne, le taux de la taxe foncière a augmenté de 36,1 points en neuf ans, passant de 40,1 à 76,2 %. La Cour des comptes a sévèrement épinglé la commune en février 2013, dénonçant un « refus persistant du redressement financier » par une gestion courante « non maîtrisée » et une politique d’investissement « inadaptée ». Quelques mois plus tard, la préfecture de Seine-et-Marne imposait une hausse de 9,06 % de la taxe d’habitation et de 3,7 % de la taxe foncière, avant que la nouvelle équipe municipale, élue en 2014, n’engage une réduction de ces taux (-17 % en deux ans).Quelques rares communes ont progressivement diminué leur taux de taxe foncière, comme Lapouyade (Gironde, 500 habitants, -15 points) ou Festigny (Marne, 400 habitants, -12,9 points).Au sein des villes de plus de 100 000 habitants, c’est Amiens qui avait en 2013 le taux de taxe foncière le plus important (55,87 %), suivi du Havre (54,36 %), d’Angers et de Grenoble (54 % chacun). Comme en matière de taxe d’habitation, Paris se distingue là aussi par un taux de taxe foncière très bas (13,5 %).Le calcul de la taxe foncière est similaire à celui de la taxe d’habitation. Le taux est appliqué à la même valeur locative cadastrale et dépend donc des mêmes critères. Là encore, un taux important ne signifie pas nécessairement une taxe foncière élevée. Par ailleurs, un abattement obligatoire de 50 % est appliqué sur les propriétés bâties pour tenir compte des frais de gestion, d’assurance ou encore d’entretien. 69,4 %Les augmentations des taux de taxes foncière et d’habitation ont permis aux collectivités territoriales d’obtenir des revenus sensiblement plus élevés. Le produit de ces taxes a augmenté de 69,4 % entre 2004 et 2013 (de 28 à 47,5 milliards d’euros), alors que la base nette imposable, qui inclut notamment les nouveaux logements et calcule le produit théorique sans les différents abattements, a, elle, augmenté de 45,6 %. Cette différence montre ainsi l’effet de l’augmentation des taux. #container_14322908181{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14322908181{ height:500px; } #container_14322908181 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14322908181 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14322908181 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14322908181 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les 10 villes de plus de 100 000 habitants aux plus importantes taxes d'habitationMoyenne 2013 par logement.Source : Home'n'go(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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Après une réduction de 1,5 milliard d’euros de la dotation globale de fonctionnement (DGF) en 2014, le gouvernement a décidé une nouvelle baisse de 11 milliards d’euros sur trois ans, soit 3,67 milliards d’euros par an. Comme nous l’expliquions dans cet article en avril, la DGF représente près d’un tiers des ressources totales des collectivités, principalement les communes et intercommunalités (bénéficiaires de 57 % du montant total).Voir la vidéo: Le budget des communes : comment ça marche ? La seule baisse de dotations n’explique pas l’augmentation des taux constatée. Les effectifs des intercommunalités ont bondi de 145,6 % entre 2000 et 2012 tandis que ceux des communes ont augmenté de 12,8 % au cours de la même période, selon un rapport de la Cour des comptes publié en octobre 2014. Par ailleurs, certaines communes ont souscrit des emprunts dit toxiques, car liés à l’évolution des marchés financiers, et ont vu leurs taux d’intérêts s’envoler avec la crise financière de 2008-2009. Une solution pour pallier ce très lourd endettement a souvent été d’augmenter drastiquement les impôts locaux. Cela a par exemple été le cas à Dijon, fortement touchée par les emprunts toxiques et dont les taxes d’habitation et foncière ont respectivement augmenté de 5,32 et 12,2 points entre 2004 et 2013.Lire : Gaudin, Rebsamen, Estrosi : des maires face aux emprunts toxiquesMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.05.2015 à 10h48 • Mis à jour le22.05.2015 à 17h36 | Bastien Bonnefous Bien sûr, François Hollande a surveillé de près les préparations du congrès du PS. C’est bien le moins, vu son appétence connue de tous pour ce type de jeu de construction politique. Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, fidèle parmi les fidèles, a été ses yeux et ses oreilles en interne et le chef de l’Etat a lui-même sondé les uns et les autres. Bien sûr, Manuel Valls a fait campagne pour la « motion » de la direction du PS, participant à une réunion militante le 12 mai près de Bordeaux, et appelant comme il se doit au « rassemblement » des socialistes.Lire aussi :La motion Cambadélis, un bréviaire pour ménager les sensibilitésMais cette implication du couple exécutif n’a jamais trahi une inquiétude de sa part. Le congrès de Poitiers, du 5 au 7 juin, devrait être un congrès sans risque réel pour le président de la République et son premier ministre. Les résultats du vote militant, jeudi 21, les installent comme majoritaires au PS, même si le score de la motion de la direction du parti (60 %) n’est pas écrasant. L’aile gauche, dans son étiage traditionnel – environ un tiers du parti – devrait poursuivre sa fronde. Mais cela n’a jamais empêché l’exécutif de gouverner, et l’Elysée dispose toujours de l’arme du remaniement pour procéder à certains rééquilibrages au sein du gouvernement, si nécessaire.Lire aussi :La ligne Cambadélis l’emporte largement au PSPour M. Hollande, le danger le plus important a été levé dès le mois de mars, à l’occasion de son déjeuner avec Martine Aubry quelques jours avant le second tour des élections départementales. Le chef de l’Etat a alors compris que, malgré ses divergences, la maire de Lille ne se mettrait pas en travers de sa route à Poitiers. « Dès l’instant où le risque Aubry a été déminé, Hollande n’était plus inquiet pour le congrès », confie un de ses amis.Candidat naturel à la présidentielleDe fait, si les socialistes ont débattu de sa politique, la campagne interne n’a pas porté sur la personne du président de la République. Poitiers ne sera pas un congrès de leadership, anti- ou pro-Hollande. Certes, la question des primaires pour 2017 figure parmi les revendications des frondeurs, mais ceux-ci n’en ont pas fait un casus belli. L’ensemble des socialistes semblent s’être rangés, avec plus ou moins d’entrain, derrière l’idée que le président sortant sera le candidat naturel du PS à la présidentielle. M. Hollande l’a bien compris, lui qui a entamé, depuis son voyage aux Antilles, début mai, une sorte de précampagne pour 2017.Lire aussi :Hollande aux Antilles, c’est Noël en maiL’avenir de M. Valls n’est pas non plus indexé sur le rendez-vous de Poitiers. Conforté depuis l’été 2014 par le chef de l’Etat sur le fait qu’il resterait à Matignon jusqu’à la fin du quinquennat, le premier ministre a vu en outre s’éloigner la concurrence éventuelle du président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, envoyé en sauveur du PS aux régionales en Ile-de-France. « L’avenir de Valls n’est pas un enjeu du congrès, il est premier ministre avant Poitiers, il le sera après », résume son entourage.Pour apaiser les esprits, l’exécutif a toutefois donné quelques gages. Faute de fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, réclamée par les différentes motions, Stéphane Le Foll et Michel Sapin ont lancé le chantier de la « retenue à la source », dans la foulée des propos en ce sens de M. Hollande, lundi soir à Carcassonne. Le chef de l’Etat est allé encore plus loin lors de son déplacement dans l’Aude, en laissant entendre que le second temps de son quinquennat est en passe de démarrer. « J’ai considéré que le temps d’une forme de redistribution était venu », a-t-il déclaré, allant même jusqu’à préciser que son discours du Bourget de janvier 2012 reste sa « feuille de route ».Jeudi soir, M. Hollande a réagi depuis le sommet de Riga, en Lettonie, saluant le vote du PS qui « donne de la stabilité » à la politique du gouvernement, selon lui. Sauf qu’un militant socialiste sur deux ne s’est pas déplacé. Comme avec les électeurs, M. Hollande va devoir d’abord remobiliser son propre camp avant 2017. Alors, Poitiers vaut bien une (pro)messe.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Les militants socialistes n’ont pas renversé la table. La motion A, portée par l’actuel premier secrétaire du Parti socialiste (PS) et soutenue par le gouvernement, a remporté le premier tour du congrès de Poitiers jeudi 21 mai avec plus de 60 % des voix, selon les premières estimations. Elle devance la motion B de Christian Paul (qui approche les 30 %), qui rassemble les frondeurs et l’aile gauche du parti, la motion D de Karine Berger (autour de 10 %) et la motion C de Florence Augier (environ 2 %).Jean-Christophe Cambadélis confirme via sa porte parole que la motion A décroche la majorité absolue. #congresPS— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);La victoire de l’actuelle majorité s’est dessinée assez rapidement dans une soirée électorale plutôt calme, rue de Solférino, bien qu’émaillée de quelques soupçons de dysfonctionnements dans certaines sections. Les dirigeants de la motion B ont reconnu leur défaite, avant que Jean-Christophe Cambadélis ne confirme sa victoire par la voix de sa porte-parole, Corinne Narassiguin.Lire nos explications :Le PS va choisir son orientation jusqu’en 2017AdoubementLe patron du PS, qui s’était fixé comme objectif de franchir la barre des 50 %, sort renforcé de ce premier vote. Il défiera dans une semaine Christian Paul pour le poste de premier secrétaire, mais avec un tel écart sur les motions, le scrutin apparaît désormais sans réel enjeu. Pour Jean-Christophe Cambadélis il s’agit d’un adoubement, lui qui avait été désigné premier secrétaire en 2014, sans le vote des militants. Le large rassemblement qu’il a opéré sur sa motion, de Manuel Valls jusqu’à Martine Aubry, a payé auprès des militants, qui n’ont pas souhaité mettre le gouvernement et le président en minorité.Merci aux militants socialistes pour leur participation et le choix sans appel à 60% pour la #MotionA @renouveausoc #CongresPS— jccambadelis (@Jean-Chr. Cambadélis)require(["twitter/widgets"]);Pour la motion B, le score est moins bon qu’attendu. Ils échouent par ailleurs à empêcher le premier secrétaire de dépasser la barre des 50 % et donc à créer les conditions d’un renversement de majorité.Christian Paul, interrogé dans la cour de Solférino jeudi soir, a reconnu la victoire de son adversaire. Mais pour lui la motion B a gagné sur le terrain des idées, ses propositions étant reprises dans toutes les motions. « Sur des sujets importants, il y aura des majorités d’idées qui se dégageront », a-t-il expliqué. Il compte notamment mettre la pression pour que la réforme fiscale et la réorientation du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), deux mesures qui figurent dans le texte de la motion A, soient mises en chantier. En vue du vote du 28 mai sur le premier secrétaire, il envisage d’axer sa campagne sur une « éthique de la politique », qui repose sur trois piliers : « La clarté des idées, le respect des engagements et le débat devant les militants. » Une façon de pointer les ambiguïtés du texte de M. Cambadélis.« Nette victoire »La motion D, portée par Karine Berger, a elle aussi réalisé un score légèrement en dessous de ses attentes. Avec moins de 10 %, elle ne réussit pas le coup de force espéré. « On reconnaît la nette victoire de Jean-Christophe Cambadélis, mais cela n’empêche pas que 40 % du parti s’exprime de manière différente », a-t-elle expliqué. Elle s’installe tout de même dans les instances du PS comme la troisième force du parti. Elle a déjà annoncé qu’elle ouvrirait une discussion sur le programme avec les deux candidats pour le poste de premier secrétaire. Quand à la motion C, elle réalise entre 2 % et 3 % des voix. Sa première signataire, Florence Augier, appellera à voter en faveur de Jean-Christophe Cambadélis.Ce dernier ne s’est pas exprimé jeudi à Solférino. Mais à la tête de sa nouvelle majorité il a désormais les coudées franches, même s’il sera attendu dans les prochains mois sur sa vision du « renouveau socialiste », titre de sa motion. L’enjeu est de taille : moins de 75 000 votants sur 133 000 inscrits se sont déplacés aux urnes lors de ce premier tour.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Catherine Pacary   La Mairie de Paris s’est décidée très vite, la veille pour le lendemain. Alors que le tournoi officiel de Roland-Garros débute dimanche, elle a convoqué, jeudi 21 mai, quelques journalistes pour leur exposer « in situ », dans les jardins des Serres d’Auteuil, le projet d’extension souhaité par la Fédération française de tennis (FFT) et soutenu par la Ville. Portée, sans doute, par les conclusions de l’étude du cabinet Egis, commandée en février par la ministre de l’environnement et déposée à l’Hôtel de Ville lundi 18 mai. Ce rapport, payé par la FFT, conclut en effet à la supériorité du projet dit « des Serres d’Auteuil » sur le projet alternatif, présenté par les associations de défense du patrimoine et de l’environnement. Ce dernier consistant à couvrir partiellement l’autoroute A13 pour y installer des courts d’entraînement.Lire aussi :Roland-Garros : encore un rapport favorable à l’extension sur les serres d’AuteuilTrois adjoints à la Mairie de Paris étaient là : Pénélope Komitès, chargée des espaces verts et de la biodiversité ; Jean-François Martins, pour les sports ; et Jean-Louis Missika, chargé de l’urbanisme. Mais aussi Alain Riou, directeur général adjoint de la FFT ; Gilles Jourdan, responsable du projet ; et l’architecte Marc Mimram. Sans compter les responsables de communication.Pourquoi un tel déploiement ? « Si l’on veut que Roland-Garros reste un tournoi de tennis majeur, il doit s’agrandir », a expliqué en substance M. Martins. Actuellement, il est au bord de la saturation. Avec le risque que les joueurs et les sponsors préfèrent, à moyenne échéance, des tournois plus lointains mais offrant un meilleur confort. Le maintien au top niveau est à ce prix – actuellement, Roland-Garros est le tournoi le plus retransmis dans le monde. Autre impératif : que ce stade soit rénové à temps pour appuyer la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024.« C’est beau »« Le projet de la Fédération a plus d’avantages et moins d’inconvénients », a enchaîné Marc Mimram, s’appuyant sur l’étude Egis. Plus simple, moins cher de 80 millions d’euros et avec un bilan carbone deux fois moindre, la couverture partielle de l’autoroute plombant le projet alternatif dans ce domaine. Plans et « vues d’artiste » en main, l’architecte a ensuite présenté le futur court des Serres : 4 900 places, une technologie de pointe, qui doit permettre, en lieu et place des actuelles serres techniques, de créer un court semi-enterré et entouré de nouvelles serres contemporaines. « Ce que l’on va voir du stade, ce sont les serres », a-t-il martelé. Parallèlement, l’actuel court no 1 serait démoli pour offrir un plus large espace de circulation. Et « non, nous ne toucherons pas aux serres de Formigé [Jean-Camille, 1845-1926]. C’était un grand architecte ! Nous détruirons des serres techniques, qui n’ont pas la même valeur patrimoniale », a déclaré Marc Mimram, visiblement excédé. « En France, le débat ne s’arrête jamais. On est entré dans le passage à l’acte. Il faut valider les permis de construire. » « C’est beau », commente Pénélope Komitès… Les petits bâtiments en meulière seront quant à eux restaurés. Actuellement, ils abritent des monte-charges, des cartons… Pour quel usage futur ? L’organisation de soirées VIP ? Pas du tout, assure-t-on côté Fédération. Tout un chacun pourra se les approprier, les associations les utiliser. Quant au patrimoine végétal, il sera traité avec le plus grand soin et protégé du trafic des spectateurs (7 000 lors de l’afflux maximal).« Au cœur d’enjeux politiques »Présenté ainsi, avec des vues et dessins ne figurant que deux ou trois badauds noyés dans la végétation, le projet de la Fédération est séduisant. Le passage au même moment dans les jardins d’Agnès Popelin, une des leaders des opposants, ne perturbe en rien la démonstration. Pourtant rien n’est fait et rien ne peut se faire sans l’accord des deux ministères, celui de la culture et celui de l’environnement. Or, la ministre Ségolène Royal s’est déjà opposée à la maire Anne Hidalgo sur le projet. Et Claude Goasguen, maire du 16e arrondissement, un temps convaincu par la Fédération, semble tourner casaque depuis quelque temps.#LoveNewRG« Nous sommes au cœur d’enjeux politiques », déplore Gilles Jourdan. Cet homme, riverain depuis plus de quarante ans du site, a été rappelé par la Fédération de tennis il y a quatre ans pour mener le projet à bien. Il ne peut être taxé de vouloir abîmer les lieux. Pourquoi ne pas avoir retenu le projet alternatif ? « Il coûte 80 millions de plus et c’est nous [la Fédération] qui payons. C’est nous qui payons tout. Nous n’avons pas les moyens. » En effet, si le stade Jean-Bouin, tout proche, a été financé par la municipalité, il n’en va pas de même pour Roland-Garros. « Nous ne pouvons que nous en réjouir !, s’exclame l’adjoint au maire Jean-François Martins. Le financement public est là pour combler les manques. Or, la Fédération de tennis assure son équilibre financier. De même que le PSG, par exemple. En revanche, le rugby n’a pas de gros moyens. C’est pourquoi nous avons construit Jean-Bouin. »Partout, dans la presse, sur les murs, mais aussi le long de l’enceinte du site, le « nouveau Roland-Garros » s’affiche. Sans restriction, sans condition. De quoi apporter de l’eau au moulin de ceux qui estiment que la Ville de Paris veut passer en force. Les spectateurs peuvent même suivre le projet des Serres d’Auteuil sur Twitter avec #LoveNewRG. Pas sûr que tout le monde « aime ». Catherine PacaryJournaliste au Monde Julien Lemaignen Toucher plus de 6 000 euros par mois d’allocation-chômage, c’est peut-être un peu trop, a suggéré François Rebsamen, jeudi 21 mai. Interrogé sur RMC et BFM-TV, le ministre du travail a laissé ouverte la possibilité de baisser le plafond de l’indemnisation des chômeurs, y voyant un des moyens de ne « pas laisser dériver » l’assurance chômage.La « protection élevée des hauts revenus, des cadres », est « assez unique au monde », a souligné M. Rebsamen, ajoutant que « ce serait mieux de se rapprocher, sûrement, de la moyenne européenne ». D’après l’Unédic, 880 personnes percevaient l’allocation maximale fin 2013, soit 6 273 euros net mensuels. Ils représentaient 0,02 % des bénéficiaires et 0,23 % des dépenses d’allocation, pour un montant de 66,2 millions d’euros.Dans son rapport Eclairages de novembre 2014, l’Unédic n’évoque pas le nombre d’indemnisés atteignant le plafond mais seulement ceux dont l’enveloppe dépasse les 4 000 euros. Selon les calculs du Monde, ils étaient alors – hors intermittents – 17 560, touchant en moyenne 5 200 euros par mois. Si l’on extrapole ce chiffre sur un an, cela représente un coût d’1,1 milliard d’euros. Dans l’hypothèse, par exemple, où le plafond serait ramené de 6 000 à 4 000 euros, cette somme serait réduite à 843 millions d’euros, soit une économie annuelle de 257 millions.Un débat récurrentLa question de l’abaissement du plafond revient régulièrement dans le débat public. En 2011, Bruno Le Maire, à l’époque chargé du projet présidentiel de l’UMP, avait critiqué un « dispositif d’indemnisation parmi les plus généreux du monde, en particulier pour les cadres à haut salaire ».Laurent Berger, devenu entre-temps le leader de la CFDT, avait alors pris appui sur la modestie de l’économie escomptée pour lui répondre que « l’indemnisation des cadres, c’est un non-sujet, une non-source d’économies et c’est démago », comme l’avait mentionné Le Point. Laurence Parisot, alors présidente du Medef, avait aussi fait remarquer qu’un abaissement du plafond d’indemnisation des cadres devait s’accompagner d’une baisse de leurs cotisations à l’assurance chômage, « sinon ce serait tout à fait injuste ». Ce cas de figure rendrait beaucoup moins évident le bénéfice de l’opération pour les finances publiques.En 2013, cependant, la Cour des comptes était revenue à la charge dans un rapport. « Dans les autres pays européens, le niveau de l’indemnisation est souvent beaucoup plus strictement plafonné », observait-elle déjà. Mais que voudrait dire, comme le suggère M. Rebsamen, se « rapprocher » de la moyenne européenne ? D’après l’Unédic, le montant de l’allocation de chômage est plafonné à 2 800 euros en Norvège, 2 500 en Allemagne, 2 400 au Danemark, 1 600 en Belgique et en Suède. La moyenne de douze pays européens, y compris la France, donne un résultat de 2 614 euros. Loin, très loin de la générosité hexagonale.Pression de BruxellesLe ministre du travail a pris la parole dans un contexte de durcissement des conditions faites aux chômeurs, même s’il a annoncé, la veille, une aide de 300 euros mensuels pour près de 40 000 chômeurs attendant leur retraite. Le 13 mai, dans sa recommandation sur le programme de réforme français, la Commission européenne a fait part de ses doutes quant à la « durabilité » du modèle d’indemnisation. Elle appelle la France à « revoir » l’indemnisation des salariés aux plus hauts revenus, mais aussi les critères d’éligibilité et la dégressivité dans le temps des allocations. « On a un système qui est protecteur. En étant protecteur, il peut être plus lent à réagir à la reprise d’emploi », a déclaré M. Rebsamen, comme en écho, jeudi sur RMC.Dans le même temps, Pôle emploi a annoncé la mise en place un nouveau dispositif de contrôle des chômeurs pour s’assurer qu’ils cherchent bien un emploi. Il s’agit de les empêcher de « s’enkyster dans le chômage de longue durée » selon le gouvernement, mais l’association de chômeurs AC! y voit plutôt une « répression à l’encontre de victimes du système ».Julien LemaignenJournaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières Pour les communistes, il est urgent de ne pas se presser. Alors que la plupart des partis commencent à se mettre en ordre de marche pour les régionales, le PCF a choisi de prendre son temps. Ses têtes de listes ne devraient pas être connues avant fin juin. Avant ça, un conseil national du parti doit se réunir le 10 juin pour définir les grandes orientations de la campagne.Une chose est sûre : les listes d’union avec le PS au premier tour ne devraient pas être la règle. « La direction actuelle socialiste s’en tient au soutien à la politique gouvernementale et n’a à proposer que des unions défensives face aux dangers de la droite et de l’extrême-droite », juge Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF. Cette ligne de conduite devrait s’appliquer y compris dans les régions que pourrait remporter l’extrême droite. « Face à un risque FN, ça rend d’autant plus nécessaire une offensive politique sur des valeurs de gauche, ajoute Olivier Dartigolles, porte-parole du parti. Ce n’est pas avec la ligne actuelle de Cambadélis [le premier secrétaire du PS] que l’on met le FN en difficulté. Au contraire, c’est sur ce terrain-là que Marine Le Pen marque des points. »« Rassemblement large »Si les communistes souhaitent des listes de « rassemblement large », il leur faudra déjà convaincre au sein du Front de gauche. Les discussions sont toujours en cours. « Avec le PG, nous ne sommes pas sur les mêmes bases, affirme un dirigeant PCF. Ils ne sont pas sur les contenus mais juste sur un truc anti-PS. » Le Parti de gauche met la pression sur son partenaire pour avoir des listes autonomes au premier tour partout. « C’est toujours en discussion chez eux mais je suis plutôt optismiste », note Eric Coquerel, le secrétaire national du parti. La question du second tour et d’une éventuelle alliance avec le PS fait aussi débat. « Il faut qu’on arrive à trouver une formulation mais on est sur l’idée que ça ne doit pas empêcher de faire des listes au premier tour », explique M. Coquerel. « On leur a clairement dit qu’on ne pouvait pas s’engager sur le premier tour sans garantie sur le second », ajoute Françis Parny, de la direction du PCF.La situation en Ile-de-France illustre bien ces difficultés. Si certains au PCF avaient des velléités de partir avec les socialistes au premier tour, le choix de Claude Bartolone aura fini de doucher leurs espoirs. Les communistes n’ont toujours pas digéré que le député PS de Seine-Saint-Denis leur ait ravi le conseil général en 2008. « Je suis très amusée de voir qu’il est présenté comme le candidat le plus à même de rassembler toute la gauche, note Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble, troisième force du Front de gauche. Vu de Seine-Saint-Denis, ce n’est pas tout à fait l’idée qu’on en a. S’il y en a un qui a divisé la gauche ici, c’est bien lui. Et il n’y est pas allé de main morte. » « C’est le pire », confirme un élu communiste qui préfère garder l’anonymat pour ne pas insulter l’avenir du second tour des régionales.Poids lourdsSauf surprise de dernière minute, il devrait y avoir une liste autonome. Reste à savoir qui elle rassemblera. En 2010, avec Pierre Laurent à sa tête, le tout jeune Front de gauche était parti sous ses propres couleurs et obtenu 6,55 % des voix. Mais la coalition est aujourd’hui divisée et le conseil régional d’Ile-de-France ne compte pas moins de deux groupes Front de gauche : l’un dominé par le PCF, l’autre par le PG. Si les premiers ont choisi de participer à l’exécutif aux côtés des socialistes, les seconds ont refusé.Résultat : on ne sait toujours pas qui emmènera la liste. Les autres prétendants à la tête de la région sont pourtant connus : Claude Bartolone (PS), Emmanuelle Cosse (EELV), Nathalie Arthaud (LO), Valérie Pécresse (UMP), Chantal Jouanno (UDI) ou encore Wallerand de Saint-Just (FN). Leur profil - que des poids lourds nationaux - rend la tâche encore plus délicate. Pierre Laurent serait-il tenté de rempiler ? A la direction du PCF, on assure que non. « Je ne pense pas que Pierre aille sur cette échéance-là », affirme un de ses proches. Un avis que ne partage pas un élu francilien écologiste. « Il y a quelques mois, on avait compris qu’il ne voulait pas s’engager mais ces derniers temps il s’intéresse beaucoup aux questions régionales, note-t-il. Ce n’est pas tranché mais cette option est sur la table. »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 26.05.2015 à 16h30 • Mis à jour le26.05.2015 à 16h39 | Olivier Faye Sa décision faisait assez peu de doutes. Après avoir maintenu le suspense quant à ses intentions pour les élections régionales de décembre, Marion Maréchal-Le Pen confirme être candidate du Front national en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), dans un entretien à paraître, jeudi 27 mai, dans Valeurs actuelles.La députée du Vaucluse, qui s’était déjà déclarée candidate en avril, avait mis sa candidature entre parenthèses le 5 mai pour ne pas être l’« otage » du conflit opposant sa tante Marine Le Pen à son grand-père Jean-Marie Le Pen. Elle avait été investie officiellement par le bureau politique du Front national.Lire aussi :Marion Maréchal-Le Pen investie par le FN en PACA pour les régionalesMme Maréchal-Le Pen craignait le pouvoir de nuisance du président d’honneur du FN. Ces dernières semaines, elle a donc effectué une tournée des fédérations frontistes de la région pour s’assurer du soutien de leurs cadres. « Elle voulait voir les gens, tâter le terrain », explique un proche. Les Alpes-Maritimes, où Jean-Marie Le Pen conserve le plus d’attaches, représentaient un écueil particulier.La députée est aujourd’hui libérée. Elle confie à Valeurs actuelles avoir reçu « l’assurance de Jean-Marie Le Pen qu’il ne s’immiscera pas dans la campagne ». La jeune femme s’est entretenue au téléphone avec lui il y a quelques jours. « S’il essaye d’emmerder quelqu’un, ce ne sera pas moi », assurait-elle encore récemment en privé.Lire aussi :Régionales : Maréchal-Le Pen pourrait ne pas se présenter en PACASur le terrain, la candidature de la députée, fortement encouragée par Marine Le Pen, n’a, à vrai dire, jamais été suspendue. La cadette du clan Le Pen n’a eu de cesse de consulter pour constituer ses listes, qu’elle souhaite rajeunies et renouvelées. C’est dans cet esprit qu’elle a refusé d’emblée de constituer un ticket avec Bruno Gollnisch, candidat déçu à la tête de liste.Lire aussi :Début de campagne musclé pour la cadette du clan Le PenLa question du financement de la campagne – épineuse, alors que le FN a connu sa huitième mise en examen, vendredi 22 mai, dans l’affaire du financement de sa campagne des élections législatives de 2012 – est elle aussi regardée de près. Cotelec, le microparti de Jean-Marie Le Pen, l’a aidée dans le financement de ses dernières campagnes, assure son entourage. Cela ne devrait pas être le cas cette fois-ci.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen a eu un compte caché en SuisseOlivier Faye 26.05.2015 à 15h41 Didier Schuller ne sera finalement pas candidat à Clichy, dans les Hauts-de-Seine, où l’élection municipale de 2014 a été annulée le 11 mai, provoquant un nouveau scrutin, prévu les 14 et 21 juin.« Au bout de quinze jours de campagne, j’ai le sentiment que mon idée de rassemblement ne fonctionne pas très bien », explique-t-il mardi 26 mai à l’Agence France-Presse, confirmant une information du Parisien. « Je ne cours pas pour faire 15 % et jouer les faiseurs de roi au second tour », continue-t-il.Clichy, dernière ville socialiste du département, pourrait basculer à droite. Le maire sortant Gilles Catoire avait en effet été réélu en 2014 avec seulement 272 voix d’avance sur l’UMP Rémi Muzeau dans une quadrangulaire. La liste (UDI) de M. Schuller était arrivée troisième avec 24,76 % des suffrages.Irrégularité sur la liste de M. SchullerLe 12 mai, le maire socialiste déchu M. Catoire avait lui aussi annoncé qu’il ne se représenterait pas. C’est son ancien directeur de cabinet et actuel adjoint à l’urbanisme, Julien Perez, qui a pris le relais.Le Conseil d’Etat a annulé l’élection municipale de Clichy à cause d’une irrégularité sur la liste de M. Schuller. Ce dernier avait apposé la mention « UMP-UDI-MoDem » sur ses affiches et bulletins, ce qui a « fait croire aux électeurs que cette liste bénéficiait de l’investiture de l’UMP et du MoDem » et privé potentiellement M. Muzeau de voix. Deux autres élections municipales, celles d’Asnières et Puteaux, ont été annulées dans le même temps dans les Hauts-de-Seine.Lire aussi :Les Hauts-de-Seine s’offrent une série électorale pour l’étéAncien patron de l’office HLM des Hauts-de-Seine, où il avait organisé un système de commissions prélevées sur les marchés publics pour financer le RPR, Didier Schuller avait fui aux Bahamas et en République dominicaine dans les années 1990. Rentré en France, il avait été condamné en 2007 par la cour d’appel de Paris à trois ans de prison dont un ferme et cinq ans d’inéligibilité.Lire : Au cœur du clan des Hauts-de-Seine 26.05.2015 à 06h37 • Mis à jour le26.05.2015 à 13h06 | Bertrand Bissuel La pleine application du compte pénibilité sera finalement reportée de six mois. Le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé mardi 26 mai que la mise en œuvre des six derniers facteurs retenus dans le compte pénibilité se ferait à compter du 1er juillet 2016, les quatre premiers ayant déjà été pris en compte depuis janvier. Ce report « ne pénalise pas les salariés concernés en 2016 », qui bénéficieront in fine de « points équivalents à une année entière », a-t-il précisé.Manuel Valls a aussi annoncé que l’employeur n’aurait « plus de mesures individuelles à accomplir » lorsqu’il pourra disposer d’un « référentiel » de branche. La fiche individuelle, décriée par le patronat, perd ainsi son caractère obligatoire.Le premier ministre s’est inspiré d’un rapport remis mardi pour simplifier le compte pénibilité, instauré par la dernière réforme des retraites. Ce compte permet aux salariés exposés à des travaux pénibles d’acquérir des points pour se former, travailler à temps partiel ou partir plus tôt à la retraite. Le gouvernement déposera « aujourd’hui même » plusieurs amendements au projet de loi sur le dialogue social, dont l’examen débute mardi.Un projet de loi fourre-toutTechnique et fourre-tout, le projet de loi aborde en effet des sujets qui n’ont pas de lien direct avec l’intitulé de la réforme : le compte pénibilité, l’assurance-chômage des intermittents du spectacle, la prime d’activité accordée aux salariés de condition modeste, aux apprentis et aux étudiants… Un catalogue hétéroclite qui, pour l’instant, ne déclenche ni tirs de barrage ni vague d’enthousiasme.Certaines dispositions exaucent les vœux du patronat – par exemple, la possibilité donnée aux chefs d’entreprise de cinquante à trois personnes de fusionner toutes les instances représentatives du personnel. D’autres l’irritent, en particulier à cause des pouvoirs donnés aux futures commissions régionales qui s’occuperont des salariés employés dans de petites sociétés. Mais les critiques des organisations d’employeurs restent relativement mesurées. Du côté des syndicats, les réactions oscillent entre bienveillance et opposition molle.La préoccupation de l’exécutif était double : impulser des évolutions sans faire la révolution ; donner à chaque « camp » suffisamment de motifs de satisfaction pour contrebalancer les mesures susceptibles de déplaire. La politique des petits pas conjuguée à l’art de la synthèse, en quelque sorte. Cette approche typiquement « hollandaise » ne produit pas de résultat spectaculaire, d’où la remarque acerbe de frondeurs du Parti socialiste, qui jugent le texte « creux ». Mais le gouvernement peut au moins se prévaloir d’avoir fait bouger les lignes sans créer de psychodrame avec les partenaires sociaux et sa propre majorité.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 25.05.2015 à 19h02 • Mis à jour le25.05.2015 à 20h23 | Nicolas Chapuis (Envoyé spécial au mont Beuvray) Pour un bon spectacle politique, il faut un décor, quelques symboles, un personnage haut en couleur et les médias pour raconter le tout. L’ascension du mont Beuvray offrait à Arnaud Montebourg le cadre idéal, lundi 25 mai, pour jouer la comédie de l’homme politique qui s’est mis en retrait, mais n’en pense pas moins.Le décor d’abord, superbe. Celui du Morvan, au cœur duquel est niché le mont Beuvray. Le chemin, qui délimite le département de Saône-et-Loire et la Nièvre, part du site archéologique de Bibracte, serpente entre les arbres recouverts de mousse et mène jusqu’à la « terrasse », point de vue imprenable sur la plaine bourguignonne. A en croire la table d’orientation, on peut par jour de beau temps distinguer le mont Blanc à l’horizon. Il faudra se contenter de l’imaginer en ce lundi de Pentecôte nuageux.Les symboles ensuite, nombreux. « C’est ici que Vercingétorix a unifié les tribus gauloises », rappelle inlassablement Christian Paul, chef de file des frondeurs et candidat au poste de premier secrétaire du parti, jeudi 28 mai, face à Jean-Christophe Cambadélis. Le député de la Nièvre avait pris l’habitude depuis 2004 de faire chaque année l’ascension avec Arnaud Montebourg, pour dénoncer à l’origine la suppression du jour férié du lundi de Pentecôte par Jean-Pierre Raffarin. « La montagne magique », comme aime à l’appeler M. Paul, est devenue peu à peu la roche de Solutré montebourgeoise, rendez-vous médiatique lors duquel était chaque année filée la métaphore à gros traits de son ascension politique. Signe que le processus connaît des ratés, cette année M. Montebourg n’a pas gravi le chemin avec ses amis, mais les attendait en haut. Christian Paul (Nièvre), Laurent Baumel (Indre-et-Loire) et Philippe Baumel (Saône-et-Loire), tous députés frondeurs, mènent le cortège.La rencontre Christian Paul/ArnaudMontebourg au sommet du Mont Beuvray. http://t.co/TuBfvvmseR— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);La plupart des parlementaires étiquetés « montebourgeois », comme Patrice Prat (Gard), Cécile Untermaier (Saône-et-Loire) ou Arnaud Leroy (Français de l’étranger), n’ont pas fait le déplacement. En revanche, parmi la petite centaine de militants présents au rendez-vous, ils sont quelques-uns à arborer des marinières, en hommage à l’ancien ministre de l’économie.Silence médiatiqueCar, bien sûr, Arnaud Montebourg n’a jamais envisagé autre chose que d’être le personnage principal de cette pièce. Son arrivée dans le costume du promeneur – pull à capuche, baskets, sac à dos rempli de charcuterie – prouve qu’il n’a rien perdu de son sens de la mise en scène. Face à la horde médiatique, il exprime son agacement de voir autant de journalistes : « Je vous avais dit de ne pas venir, vous êtes venus, c’est dommage. » La presse avait pourtant été officiellement (et vivement) invitée à venir par plusieurs frondeurs. S’en tenant à son vœu de silence médiatique, celui qui est désormais vice-président de la société d’ameublement Habitat ignore toutes les questions. Tout juste lance-t-il, à l’évocation de la « cuvée du redressement », qui lui avait coûté sa place au gouvernement en août dernier : « Ça, on a tout bu ! »Pour le reste, Arnaud Montebourg n’a pas changé, le verbe haut, l’accolade facile et le salut emphatique – « Mais c’est la Martine ! » L’ancien ministre se tient en retrait lors des prises de parole politique, mais prend soin d’être dans le champ des caméras. Ses hochements de tête à l’évocation de la fronde et ses applaudissements pour la motion B laissent peu de place aux doutes sur ses inclinations.« Nous n’avons pas le même logiciel démocratique »De son côté, Christian Paul se charge de remplir les blancs. Le candidat au poste de premier secrétaire du PS profite pleinement de la tribune offerte par le silence d’Arnaud Montebourg pour dérouler ses arguments de campagne. Selon lui, si la défaite a été « arithmétique » au premier tour du congrès (60 % pour la motion A de Cambadélis, 29,5 % pour la B), des « majorités d’idées » pourraient se dégager dans le parti. Il s’agit pour pousser certaines réformes de s’appuyer sur les partisans de Martine Aubry dans la motion A et sur la motion D de Karine Berger (9,5 %) pour renverser le rapport de force. L’examen en deuxième lecture de la loi Macron et celui de la loi Rebsamen vont servir de premier test. « Nos idées ont commencé à prendre place au PS, assure-t-il. Les engagements du congrès de Poitiers devront être davantage tenus que ceux du discours du Bourget. » La motion B demande notamment la réorientation d’une partie du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), l’arrêt des coupes budgétaires pour les collectivités locales, et la progressivité de la CSG.Les rapports s’annoncent tendus entre Christian Paul et son adversaire, Jean-Christophe Cambadélis : « Nous n’avons pas le même logiciel démocratique, pas le même rapport aux militants et sans doute pas le même aux Français. Quand on dit qu’on veut un parti à 500 000 adhérents, on ne commence pas par jouer le congrès à huis clos. » Pour les frondeurs, la faible participation du premier tour (à peine 70 000 votants) est un très mauvais signe. « La motion A est élue avec 40 000 militants, c’est une majorité de sous-préfecture », lâche Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la culture, signataire de la motion B. « La stratégie de Cambadélis pour conserver l’appareil a marché, mais au prix d’un dépérissement du parti. Dans certaines sections, on touche l’os », renchérit Laurent Baumel.Alors au mont Beuvray, même si la motion B n’a pas eu la majorité, on se prend à rêver d’une reconstruction du parti. « Il faut préparer la prochaine gauche, car la gauche ne meurt jamais, mais il faut la réinventer », explique Christian Paul, en réponse à Manuel Valls, qui estimait que la gauche pouvait disparaître. Dans ce tableau, M. Montebourg apparaît à l’arrière-plan. « Je voudrais dire mon admiration à Arnaud, il faut du courage et de la créativité pour se lancer dans la voie qu’il a prise, le salue M. Paul. Il a quitté l’armure du chevalier en politique, pour endosser d’autres habits. » A regarder l’ancien ministre, ravi d’avoir envoyé son message au mont Beuvray sans dire un mot, le costume de l’homme d’affaires ne devrait pas tenir longtemps.Nicolas Chapuis (Envoyé spécial au mont Beuvray)Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 25.05.2015 à 11h13 • Mis à jour le25.05.2015 à 11h48 | Bertrand Bissuel et Bastien Bonnefous Alors que les députés examinent son projet de loi sur le dialogue social à partir du mardi 26 mai, le ministre du travail, François Rebsamen, appelle, dans un entretien au Monde, à « enfin mener le combat contre la droite ». Pour lui, « il reste encore deux ans pour que les Français prennent conscience que François Hollande est un grand président ».Lire aussi (abonnés) :Rebsamen : « Je ne suis pas opposé au recours au 49-3 »Au PS, la motion qui soutient l’exécutif est majoritaire. Mais un militant socialiste sur deux n’est pas venu voter jeudi 21 mai. C’est quand même un problème…François Rebsamen : Que le président, le premier ministre, le gouvernement et la direction du PS obtiennent 60 %, c’est une satisfaction. Mais c’est vrai, il y a un problème de participation qui traduit une attente des adhérents du PS et qui reflète aussi l’attente des électeurs de gauche sur les résultats de notre politique. Du côté du parti, il faut absolument retrouver une démocratie interne plus vivante pour enfin mener le combat contre la droite. Il y a désormais une majorité incontestable, alors cessons de débattre uniquement entre nous et débattons contre la droite.Lire aussi (abonnés) :La ligne Cambadélis l’emporte largement au PSFrançois Hollande dit que « le temps de la redistribution est venu ». Qu’est-ce que cela signifie ?Il y a eu trois temps dans le quinquennat. D’abord, le temps du redressement après tous les dégâts causés par la droite, pour poser les bases de l’avenir sur la réindustrialisation, l’école, le numérique… Il y a eu ensuite le temps de la protection face à tous ceux qui agitent les peurs du déclassement ou de l’échec français. Doit s’ouvrir maintenant le temps du progrès social et écologique. François Hollande appelle cela la redistribution. Il s’agit de défendre des mesures de justice pour les Français qui ont fait des efforts depuis 2012, tout en continuant, bien sûr, une gestion rigoureuse des finances publiques.L’état de l’économie française le permet-il ?La France ne connaît pas et ne connaîtra pas l’austérité avec François Hollande. Les amortisseurs sociaux ont fonctionné durant la crise et désormais la croissance redémarre, la consommation des ménages s’améliore et le pouvoir d’achat des Français a augmenté en 2014. Il faut en profiter !Lire aussi :L’investissement, nouveau totem de l’exécutifFrançois Hollande donne le sentiment d’être déjà en campagne pour 2017…Il est important que François Hollande raconte l’histoire de son quinquennat, depuis le discours du Bourget, qu’il faut relire, jusqu’à aujourd’hui et les bons indicateurs économiques. Il est le mieux placé pour le faire.Mais est-il déjà candidat à la présidentielle ?Lui seul peut le dire, c’est une décision qui lui appartient. Mais moi, je souhaite qu’il soit candidat. François Hollande est un bon président, sa politique commence à livrer ses résultats. Il faut continuer, il reste encore deux ans pour que les Français prennent conscience que François Hollande est un grand président.La question d’une primaire à gauche ne se pose donc plus ?J’ai toujours dit qu’il ne peut pas y avoir de primaire avec un président en exercice qui souhaite se représenter. Le résultat sur le vote des motions au PS a clos ce débat. Avec Jean-Christophe Cambadélis et Manuel Valls, c’est désormais une majorité claire qui se dégage pour le président en 2017.Lire aussi (abonnés) :Hollande, trois ans à l’Elysée et déjà en campagneBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.05.2015 à 13h12 • Mis à jour le24.05.2015 à 14h30 Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste et conseiller régional d’Ile-de-France, a annoncé dimanche 24 mai qu’il ne se représenterait pas aux élections régionales de décembre. « J’ai deux mandats actuellement, sénateur et conseiller régional, je vais me consacrer à mon mandat de sénateur », a fait savoir M. Laurent sur France 3.Il a plaidé pour des listes « de très large rassemblement » à gauche, sans alliance avec le Parti socialiste malgré le risque Front national dans certaines régions. « Pour combattre le Front national, il faut une gauche offensive, pas une gauche qui fait la loi Macron ou la réforme du collège », a-t-il expliqué.M. Laurent a aussi dénoncé le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, que veut mettre progressivement en place le gouvernement. « Nous sommes contre, ça pose énormément de problèmes, ça peut coûter très cher à beaucoup de Français », a mis en garde M. Laurent, qui espère que le gouvernement ouvrira « un débat public » sur cette réforme.Lire aussi :Impôt sur le revenu : un prélèvement à la source « avant 2017 », selon Le Roux 01.05.2015 à 20h17 • Mis à jour le01.05.2015 à 20h20 | Manon Rescan Bien sûr, il y a la pluie. Bien sûr, ce sont les vacances. Pas de quoi consoler pour autant les responsables syndicaux en tête du cortège parisien du 1er Mai, vendredi, au moment d’atteindre la place de la Nation. « Cinq mille », lance Luc Berille, secrétaire général de l’UNSA, en guise d’estimation de la mobilisation.A sa droite, Philippe Martinez, dont c’était le baptême à la tête de la CGT, est visiblement moins avide de parier sur les chiffres. « On m’a dit qu’il y avait soixante-dix mille personnes ce matin » dans les autres défilés en France, esquive-t-il. Même le Parti communiste luttait pour écouler son muguet dans la dernière portion du boulevard Voltaire. Finalement, la CGT estimera que cent dix mille personnes ont défilé dans toute la France, la police soixante-quatorze mille. Soit bien moins qu’en 2014, quand le rapport était deux cent dix mille et quatre-vingt-dix-neuf mille.« On savait que ce serait un jour particulier », reconnaît un représentant de la FSU, qui refuse toutefois d’y voir un échec de la stratégie syndicale. Les principales fédérations nationales se sont une nouvelle fois mobilisées en ordre dispersé cette année, au point que trois rassemblements distincts étaient prévus à Paris.Force ouvrière a déserté le cortège, se contentant d’un rassemblement au mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise, pour un traditionnel hommage aux morts de la Commune de Paris en 1871. Pas de marche sous la pluie non plus pour la CFDT, qui avait organisé son festival à destination de la jeunesse à l’Insep.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œilMultiples combatsSeuls la CGT, l’UNSA, Solidaires et la FSU se sont donc retrouvés place de la République en milieu d’après midi, sous le mot d’ordre diffus de la lutte pour le progrès social en Europe.Les organisations syndicales françaises faisaient même figure de petites poucettes face à l’ampleur de la mobilisation des Turcs et des Kurdes qui dansaient à 14 heures sur la place de la République. La dispersion des rangs syndicaux aura peut-être rendu cette année un peu plus visibles les multiples combats politiques qui s’expriment aussi, à la même date, dans les rangs du cortège parisien. « C’est ça que j’aime dans le 1er Mai, confie Ginette Lavigne, réalisatrice syndiquée à la CGT Spectacle, un verre du traditionnel mojito du PCF à la main. On voit les étrangers qu’on ne voit jamais autrement, les sans-papiers… » Comme elle, ils sont nombreux, la cinquantaine dépassée, pour qui la question de défiler le 1er Mai ne se pose guère. « Ça me donne du souffle et de l’énergie », confie Fred Thimonier, enseignant dans un collège pour élèves en grande difficulté scolaire dans le 15e arrondissement de Paris. « Et puis c’est une occasion de croiser des copains », dit-il en souriant, resté sur le trottoir pour faire le guet.« Il y a toujours des droits des salariés à défendre  »Devant la banderole des personnalités, un homme aux cheveux blancs fait figure d’intrus. « Je n’ai pas trouvé les gens de mon syndicat », confie ce fonctionnaire territorial, qui souhaite rester anonyme. Lui ne manifeste pas tous les ans, mais en 2015, c’était une évidence, à cause, dit-il, de « ce qu’a fait le gouvernement ces derniers mois ». Il égrène, comme d’autres, la loi Macron, le pacte de responsabilité, une austérité mise en place par un gouvernement que beaucoup peinent à qualifier « de gauche ». « On est là parce qu’il y a toujours des droits des salariés à défendre, poursuit-il en marchant. Les revendications sont les mêmes, mais le rapport de force a changé : on est moins nombreux », regrette-t-il en désignant de la tête la maigreur des rangs des manifestants.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œil « Pourtant, le syndicalisme reste un outil au service des travailleurs et utile au quotidien », rappelle Didier Aubé, de SUD-PTT. Dans les rangs des organisations, le sondage publié par Le Figaro la veille, affirmant que 54 % des personnes interrogées jugeaient les syndicats « pas utiles » a beaucoup agacé. « SUD-Culture vient d’aider des femmes de ménage travaillant à la BNF pour le compte d’une société à obtenir des titularisations et du meilleur matériel pour travailler », rappelle, à titre d’exemple, M. Aubé.Lire le décryptage des Décodeurs : A quoi sert un syndicat ?Pourtant, l’identité du cortège de vendredi, très largement constitué de personnes de plus de cinquante ans, souvent fonctionnaires, révèle à elle seule le déficit de représentativité des syndicats. Sur le trottoir, serrés sous un parapluie, Valentin et Margot semblent hésiter à entrer dans les rangs.A 29 et 31 ans, ils sont venus participer à « un moment sympathique, festif et populaire », où « différents combats se rassemblent ». Mais pas question pour eux de rejoindre les rangs d’une organisation. « Je n’ai pas envie d’avoir une étiquette, confie Valentin en tirant sur une cigarette. Je peux m’engager, mais temporairement, sans prendre racine dans un mouvement. » « C’est peut-être générationnel », conclut-il.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Marine Le Pen entendait prononcer un discours « tonique » et « musclé » sur l’immigration et le terrorisme, selon les termes de son entourage. Mais la présidente du Front national a dû composer avec plusieurs incidents qui ont fait passer son propos au second plan, à l’occasion du défilé annuel du parti d'extrême droite en mémoire de Jeanne d’Arc, vendredi 1er mai, à Paris.Alors qu’elle entamait son discours, place de l’Opéra, la députée européenne a été interrompue par trois militantes du mouvement féministe Femen, qui ont déroulé du balcon d’un hôtel des banderoles mêlant le logo du FN au drapeau nazi.Huée par la foule – entre 3 500 et 3 800 sympathisants, selon la police –, l’intervention a créé un moment de flottement. Au bout de quelques minutes, les services de sécurité du FN sont intervenus avec violence pour déloger les militantes, qui ont ensuite été prises en charge par les forces de l’ordre. S'étonnant que les membres du service aient pu entrer si facilement dans l'hôtel, l'avocat des Femen a annoncé une plainte contre X pour « violences, violation de domicile et arrestation arbitraire ».Marine Le Pen a annoncé en fin d'après-midi « avoir donné pour instruction à son avocat de déposer plainte » contre les Femen pour « violences volontaires » et « atteinte à la liberté de manifester ».Des « provocateurs de Canal+ » aggressésD’autres membres du groupe avaient perturbé un peu plus tôt le dépôt de gerbe au pied de la statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides. Au total, sept personnes, dont trois chargées de la sécurité du FN, ont été interpellées. En début d'après-midi, Canal+ a indiqué qu'une équipe de trois journalistes de la chaîne avait été agressée par des militants frontistes, avant d'être exfiltrée par le service d'ordre du parti. La chaîne diffusera des images de l'agression le 3 mai. La chaîne BFM a diffusé une vidéo montrant Bruno Gollnisch s'en prenant à un des journalistes. L'eurodéputé s'est ensuite félicité d'avoir fait fuir « les provocateurs de Canal+ » qui « pratiquent le micro-perche espion ».L'imprévu Jean-Marie Le PenJean-Marie Le Pen, en conflit ouvert avec sa fille depuis un mois, n’a pas manqué de faire valoir sa singularité. Au moment de se recueillir au pied de la statue et après que Marine Le Pen eut fait de même, M. Le Pen s’est écrié, dans un élan quasi théâtral : « Jeanne, au secours ! » Il a ensuite rejoint en voiture la tribune érigée en face de l’Opéra Garnier, et s’est invité sur scène, juste avant que sa fille ne commence son discours. Il s’est offert, l’espace de quelques secondes, bras ouverts, les acclamations de la foule, avant d'en descendre. « Il a voulu saluer les militants, au dernier moment », explique un de ses proches.Plusieurs cadres du FN assurent que cette apparition n’était a priori pas prévue au programme. Le cofondateur du mouvement – toujours en convalescence, selon son entourage, après son hospitalisation il y a deux semaines pour un problème cardiaque – n’est pas resté pour écouter le discours de sa fille, avec laquelle il n’a pas échangé un regard.« Expulser tout étranger qui exprime des sympathies pour l’EI »Sans doute perturbée par la tournure des événements, la présidente du Front national a repris le fil de son discours. « Nous subissons menaces et ordres de cette eurodictature soutenue servilement par les télégraphistes de droite et de gauche », a-t-elle lancé, avant de dénoncer la « grenade de l’islamisme » qu’aurait dégoupillée l’intervention militaire de la France en Libye, en 2011.« Nous devons déchoir de la nationalité tout binational parti vers l’Etat islamique, juger pour crimes ceux qui en reviennent (...), expulser tout étranger qui exprime des sympathies pour l’Etat islamique. »Répétant ses propos tenus en 2012 à la suite des tueries perpétrées par Mohamed Merah – « J’avais demandé combien de Merah y a-t-il dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d'immigrés ? » – la présidente du FN a appelé à « arrêter l’immigration ».Pour « musclé » qu’il ait été, ce discours ne cache pas le fait que les regards sont d’ores et déjà tournés vers le 4 mai, jour de la réunion du bureau exécutif du FN, qui doit décider d’éventuelles sanctions contre Jean-Marie Le Pen.Ce dernier n’a pas encore fait savoir s’il comptait répondre positivement à la convocation qui lui a été envoyée. L’entretien qu’il avait accordé à Rivarol le 9 avril, dans lequel il prenait notamment la défense du maréchal Pétain, et qui a déclenché le conflit avec sa fille, était en tout cas distribué gratuitement dans la foule des militants.Suivre les défilés du 1er Mai en direct : 1er Mai : une Fête du travail en ordre disperséOlivier FayeJournaliste au Monde 01.05.2015 à 05h41 • Mis à jour le01.05.2015 à 08h54 Alain Juppé, candidat à la primaire à droite pour l'élection présidentielle française de 2017, était à New York, jeudi 30 avril, pour notamment récolter des fonds de campagne auprès de sympathisants français. Alors qu'il visitait Le District, un nouveau marché français à Manhattan, il a déclaré :« Je rencontre des Français ici, des amis politiques, les membres de l'UMP, les personnes qui veulent me soutenir dans ma campagne. Et dans l'application des lois françaises, qui sont parfaitement claires et transparentes, il est permis à chaque citoyen, jamais une entreprise, d'aider un parti politique à faire campagne, avec un plafond maximum de dons par personne et par an qui est de 7 500 euros déductibles des impôts. »« Ou alors il faut être milliardaire pour faire de la politique ? Evidemment qu'il faut demander à vos supporteurs, et tout le monde le fait. (…) Tous les candidats, c'est pareil. C'est vieux comme les campagnes électorales. »« Je n'ai pas une fortune personnelle qui me permette de réunir quelques centaines de milliers d'euros pour mes déplacements en province, pour mes déplacements à l'étranger, pour la campagne qui aura lieu  ».A ces fins de financement, un déjeuner privé « avec une dizaine de soutiens », était prévu vendredi au restaurant Rainbow Room du Rockefeller Center, à Manhattan, selon son entourage.« Je n'accepterai que des dons de citoyens français, de personnes physiques, jamais d'entreprises, et dans la limite prévue », a insisté M. Juppé. Et il a rejeté toute comparaison avec le système de financement électoral américain : « Aux Etats-Unis, on parle de milliards de dollars, là, on parle de quelques centaines de milliers d'euros, ça n'a rien à voir. »Lire la chronique (édition abonnés) : De quoi la droite est-elle le nom ? 30.04.2015 à 09h56 • Mis à jour le30.04.2015 à 14h56 Michel Sapin a déclaré jeudi 30 avril sur Europe 1 que les 3,8 milliards d’euros de crédits supplémentaires accordés au ministère de la défense devront être compensés par des économies, notamment dans le logement ou la santé.François Hollande a annoncé mercredi, à l’Elysée à la suite d’un conseil de défense, qu’il renforçait les moyens des armées et confirmé que le budget pour 2015, de 31,4 milliards d’euros, était « sanctuarisé », pour s’adapter à la nouvelle donne sécuritaire créée par les attentats de janvier.Pour les quatre prochaines années, la loi de programmation militaire réactualisée, qui sera présentée au conseil des ministres du 20 mai, pour être examinée en juin par le Parlement, prévoit « 3,8 milliards de crédits supplémentaires », a affirmé le chef de l’Etat, dont une partie proviendra des économies réalisées par le ministère de la défense.Lire aussi : Budget de la défense : une rallonge de 3,8 milliards d’euros sur quatre ansJeudi, en bon ministre de l’économie, M. Sapin a tenu à rappeler que « tout effort supplémentaire pour un ministère doit être compensé par des économies sur d’autres ». Il a rejeté l’idée d’un emprunt – « un emprunt c’est joli, mais c’est un déficit ». Un « déficit » qui serait malvenu alors que la Commission européenne doit se prononcer mi-mai sur la crédibilité des objectifs économiques français donné par son programme de stabilité, qui trace les grandes lignes de la stratégie des finances publiques de la France pour les années 2015-2018. Lire aussi :Paris cherche l’aval de Bruxelles sur ses réformesM. Sapin a confirmé que le logement et la santé seraient bien concernés. « Dans le domaine du logement, il y a des économies possibles (…) sans remettre en cause ni les solidarités ni le soutien à la construction ». « Dans le domaine de la santé, on peut arriver à diminuer l’augmentation des coûts ». Evoquant notamment les personnes âgées, il a affirmé que « ceci est maîtrisé », « donc, oui, l’année prochaine il y aura un effort qui sera fait par l’Assurance-maladie ». 29.04.2015 à 22h44 • Mis à jour le30.04.2015 à 17h31 Patrick Buisson, l'« éminence noire » de Nicolas Sarkozy, a assigné l'UMP en justice. Selon le site d'information Mediapart, il réclame le paiement de factures datant de 2013 qu'il estime impayées.M. Buisson, qui a conseillé M. Sarkozy de 2006 à 2012, a été remercié « verbalement » à la fin de 2012 ou au début de 2013 par Jean-François Copé, alors président du parti de droite. Durant ces années, M. Buisson fournissait à l'Elysée des sondages et des analyses d'opinion, via sa société Publiopinion. Un marché qui lui rapportait 31 993 euros par mois écrit Mediapart.Mais M. Buisson semble estimer que la résiliation de ce contrat par M. Copé ne s'est pas faite correctement. Face au refus de l'UMP de payer ces factures – le parti estimant que les prestations n'avaient pas été effectuées –, M. Buisson a adressé, en 2014, une première mise en demeure à Jean-François Copé. Quelques mois plus tard, il a assigné le parti en justice.Nicolas Sarkozy impliqué ?L'existence de cette affaire a été confirmée au Monde par deux sources proches de Nicolas Sarkozy qui évoquent « une seule facture », réclamée par M. Buisson. L'entourage du nouveau président du parti prend bien soin de préciser que l'affaire date d'avant le retour rue de Vaugirard de l'ancien chef de l'Etat, à une époque où c'est Jean-François Copé qui présidait l'UMP.Lire aussi : Patrick Buisson, l’éminence noire de Nicolas SarkozyMais c'est M. Sarkozy qui, en 2010, avait mis en contact Patrick Buisson avec l'UMP. Le conseiller élyséen avait alors pu signer un contrat de 10 000 euros par mois avec le parti, selon des informations révélées par les journalistes du Monde, Ariane Chemin et Vanessa Schneider dans leur biographie de M. Buisson, Le Mauvais Génie. Le montant de ce contrat sera triplé à l'arrivée de M. Copé à la tête de l'UMP fin 2010. Samuel Laurent Les femmes peuvent voter en France depuis précisément soixante-dix ans. C'est en effet le 29 avril 1945 que les Françaises ont pu pour la première fois se rendre aux urnes, pour des élections municipales, en vertu d'un droit accordé l'année précédente, le 21 avril 1944, par le comité français de libération nationale.Lire les archives (édition abonnés) : Les Françaises votent pour la première foisDes femmes qui votaient plus à droiteLongtemps, les spécialistes ont considéré qu'il existait des caractéristiques propres au vote féminin :Elles étaient plus abstentionnistes jusque dans les années 1960 (jusqu'à 12 points de pourcentage de plus que les hommes aux municipales de 1953 et aux législatives de 1962).Elles votaient moins à gauche (entre 10 et 13 points de moins que les hommes de 1946 à 1973, puis de 5 à 9 points jusqu'en 1981). Elles accordaient en revanche moins de suffrages à l'extrême droite que les hommes. #container_14303110920{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303110920{ height:500px; 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Mais ces notions anciennes ont changé.En 1993, les écarts constatés par Janine Mossuz-Lavau dans son ouvrage Le Vote des femmes en France sont désormais bien moins signifiants : un vote légèrement plus élevé des femmes pour les listes écologistes (9 % contre 7 %), un peu plus favorable à la droite (45 % contre 43 % pour les hommes) et moindre pour le FN (10 % contre 15 % pour les hommes). En 2012, selon une étude de l'institut de sondage CSA, le vote féminin n'est plus différent du vote moyen. Nicolas Sarkozy ou François Hollande ont récolté autant de bulletins d'électrice que d'électeur, même si le CSA note un très léger écart pour les voix accordées à Jean-Luc Mélenchon (10 % chez les femmes contre 11,11 % en général).La « normalisation » s'opère aussi pour le vote Front national, qui devient identique chez les hommes et les femmes, après avoir été, on l'a dit, plus faible chez ces dernières.Plus inscrites pour voter mais moins éluesL'histoire du vote féminin et de son équilibrage ne doit pas cacher des différences qui persistent. Ainsi, selon l'Insee, les femmes sont plus souvent inscrites sur les listes électorales. L'écart, qui était nul jusqu'aux générations nées à la fin des années 1950, se creuse ensuite (mais s'estompe à nouveau chez les plus jeunes).A l'inverse, la montée progressive, du fait des lois sur la parité, du nombre d'élues, continue de laisser des différences nettes. Selon l'Insee, on comptait en 2014 près de la moitié de conseillères régionales (48 %) et de parlementaires européennes (45 %). La loi a même imposé lors du dernier scrutin départemental une parité parfaite. #container_14303138674{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303138674{ height:500px; } #container_14303138674 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303138674 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303138674 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14303138674 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des femmes parmi les élusSource : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais il n'y a toujours que 26,9 % des députés, 22,1 % des sénateurs et 13 % des maires qui sont des femmes. Sans évoquer ici les présidences d'exécutifs locaux, qui restent encore très nettement masculines. Jouer : Quiz : le sexisme en politique de 1884 à nos joursSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Alexandre Pouchard Près de quatre mois après les attentats en région parisienne et alors que toute l'Ile-de-France est toujours placée en « alerte attentat », mobilisant massivement les forces de sécurité, François Hollande a annoncé mercredi 29 avril le maintien des crédits alloués au ministère de la défense en 2015 (31,4 milliards d'euros) ainsi qu'une rallonge de 3,8 milliards d'euros sur la période 2016-2019.La décision du président de la République rompt avec plusieurs années de baisse du budget de la défense, même si ce ministère est actuellement le deuxième le plus doté, derrière celui de l'éducation nationale (47,4 milliards d'euros en 2015). Depuis 2009, année où un effort budgétaire avait été réalisé par rapport aux années précédentes, les crédits alloués aux forces armées ont diminué de 11 %.Voir l'infographie : Les gagnants et les perdants du budget 2015-20 % Si l'on regarde l'évolution des crédits de la défense telle qu'elle est exprimée dans l'annuaire statistique annuel du ministère, elle semble largement positive : il est passé de 12,2 milliards d'euros en 1980 à 31,4 milliards d'euros en 2015. Sauf qu'il est ici exprimé en « euros courants », c'est-à-dire à la valeur de la monnaie au moment donné, sans tenir compte de l'érosion monétaire due à l'inflation au cours des trente-cinq dernières années.En « euros constants », c'est-à-dire avec pour référence la valeur de l'euro en 2014, les chiffres donnent une tout autre réalité : le budget de la défense est passé de 33,3 milliards d'euros en 1980 à 31,4 milliards d'euros en 2014. Il a connu un pic en 1990 à 39 milliards d'euros avant de baisser progressivement jusqu'à aujourd'hui, soit une diminution de 20 % depuis vingt-cinq ans. #container_14303027657{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303027657{ height:500px; } #container_14303027657 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303027657 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303027657 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }Evolution du budget de la défense depuis 1980(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}2,2 % En 2014, la France a consacré 2,2 % de son produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires, selon les chiffres de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), qui permet de les comparer avec ceux des autres Etats. Les dépenses diminuant, comme vu plus haut, alors que le PIB, lui, augmente (excepté en 2009, année de récession), cette part diminue progressivement depuis la fin des années 1990.Mais cette baisse des budgets militaires n'est pas que l'apanage de la France : les principales puissances mondiales ont vu leurs dépenses militaires stagner ou légèrement baisser depuis 2001, en part de PIB. Seule la Russie de Vladimir Poutine fait figure d'exception, avec un investissement massif dans la défense, notamment depuis 2011 (4,5 % du PIB en 2014 contre 3,7 % alors). Moscou continue de considérer l'OTAN comme sa principale menace extérieure et a vu le conflit en Ukraine comme un symbole de l'affrontement avec l'Occident, Kiev ayant manifesté des velléités d'adhésion à l'Alliance atlantique. #container_14303040629{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303040629{ height:500px; } #container_14303040629 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303040629 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303040629 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }La Russie consacre une part de plus en plus grande de son PIB aux dépenses militairesLa France dépense actuellement l'équivalent de 2,2 % de son produit intérieur brut pour le budget de la défense.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14303040629", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", events:{ load:function(){ 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document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }} 275 000 La rigueur imposée au ministère de la défense s'est traduite par des coupes massives dans les effectifs. De plus de 330 000 personnes en 2003 (civils et militaires, hors gendarmerie nationale), ils sont tombés à 275 000. La loi de programmation militaire (LPM), définissant les ambitions de la défense entre 2014 et 2019, fixait un objectif de 34 500 postes supprimés au cours des six ans, s'ajoutant aux 45 000 déjà supprimés au cours de la précédente LPM.  Après les annonces de M. Hollande le 29 avril, 18 500 postes seront finalement maintenus. #container_14303114170{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303114170{ height:500px; } #container_14303114170 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303114170 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303114170 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; }Les effectifs de la défense en baisse constanteHors gendarmerie nationale.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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François Chaslin a l’honnêteté de titrer son livre Un Corbusier (Seuil, 517 p., 24 euros), un parmi d’autres, une lecture : la sienne, une histoire, la sienne aussi, celle d’un père… pour les architectes. Xavier de Jarcy va au raccourci : Le Corbusier, un fascisme français (Albin Michel, 288 p., 19 euros).Quelle est la thèse commune aux deux livres : Le Corbusier fraya avec les milieux du planisme, de l’eugénisme social, qui se reconnaissaient dans l’action de Mussolini et plus tard celle de Pétain. Il se précipita à Vichy dès l’automne 1940, fort de ces appuis, pour espérer devenir le grand architecte de l’Etat français. De quoi est donc coupable Le Corbusier ?AmbiguïtéIl vaut mieux pour décortiquer sa vie et son œuvre, dans l’ambiguïté certaine du personnage, voir dans quel temps et dans quelles circonstances il a vécu. La crise de 1929 justifiera le recours à la violence comme unique réponse. Le capitalisme paraissait condamné, la vague révolutionnaire allait-elle tout emporter ? Elle pouvait légitimement faire peur à tous les possédants, à tous les partisans de l’ordre. Le planisme dont Le Corbusier était proche prétendait à une sortie rationnelle, non violente, de la crise, face à l’incapacité des démocraties parlementaires.Xavier de Jarcy me cite dans son livre : « Le planisme se voulait une réponse tout à la fois au bolchevisme et au fascisme, mais en fin de compte flirta avec ce dernier, somme toute plus fréquentable. Le planisme pensait éviter les choix douloureux de la politique en ne s’intéressant qu’à l’organisation… par essence neutre ? L’organisation est la devise de notre temps, ce que la Shoah a eu de plus monstrueux, ce n’est pas la mort, c’est la folie de l’organisation. Ce qui a survécu, c’est la normalisation qui – sous les raisons habituelles du bien commun et de la sécurité – reproduit implicitement les goûts de la bureaucratie. » Je me sens donc autorisé à lui répondre. Nos deux auteurs insistent sur le séjour de « Corbu » à Vichy. Revenons à juin 1940. La France battue signe l’Armistice, « ce lâche soulagement ». La Chambre des députés du Front populaire vote à une majorité écrasante les pleins pouvoirs à Pétain. A quelques exceptions près, la population française communiait dans le culte du « bon maréchal » – le vainqueur de Verdun – qui nous protégeait des Allemands.Ce n’est qu’avec l’occupation allemande de la zone sud en novembre 1942 que l’opinion bascula dans sa grande majorité vers l’attentisme et pour quelques-uns dans la Résistance. Et à Vichy il n’y avait pas que Le Corbusier, mais aussi Auguste Perret (1874-1954), qui présida l’ordre des architectes. A l’exception de quelques-uns, tel Lurçat, les architectes français furent vichystes dans leur majorité. Et puisque François Chaslin fait à « Corbu » le reproche d’avoir publié sous l’Occupation, ce fut aussi le cas de Camus ou de Sartre…Réquisitoire à chargeQue « Corbu » fût équivoque dans ses amitiés, nul n’en doute, mais son antisémitisme fut largement partagé. On pourrait demander à nos deux auteurs de se poser une autre question. La France du général Boulanger, de l’affaire Dreyfus, des Croix de Feu, du maréchal Pétain et du Front national de nos jours n’est pas que la seule héritière des Lumières, elle communia aussi dans le culte du chef, d’une identité nationale nourrie du pogrom des Italiens, des juifs ou des ratonnades de ceux qui ne sont pas de souche et qu’il faut désoucher.De Gaulle eut l’intelligence et le cynisme de cautionner, à la Libération, l’illusion d’une France résistante à l’exception de quelques traîtres. On sait l’accueil que Paris fit au général en août 1944, peut-on oublier pour autant la foule qui au printemps de la même année acclamait le maréchal Pétain, dans le même Paris, dont la banlieue venait d’être bombardée par l’aviation anglo-américaine ? Douze cents morts !Comment comparer un réquisitoire à charge, celui de Xavier de Jarcy, dont le ton est donné par la citation de l’écrivain et critique d’architecture Michel Ragon en exergue : « Regardons l’architecture de notre temps, regardons ces villes nouvelles que nous appelons grands ensembles, avec leurs boîtes horizontales comme des wagons de chemin de fer hors d’usage et abandonnés dans une gare de triage désaffectée, avec ces boîtes verticales qui veulent ressembler à des tours et font songer à des miradors – l’image du camp de concentration vient immédiatement à l’esprit » et l’étude informée et complète de François Chaslin, dont l’envoi en première page nous émeut : « En souvenir de mon père, l’ingénieur Paul Chaslin ». Paul Chaslin, combattant de la seconde guerre mondiale, commando parachutiste, fut l’inventeur de Geep Industries, système de construction modulaire des écoles en acier et alu dont la France des « trente glorieuses » avait le plus grand besoin.A la demande de Paul Delouvrier (1914-1995, haut fonctionnaire et grand acteur de la planification), il construisit, en quelques mois, la fac de Vincennes, mais dut déposer son bilan, ruiné par les retards de paiement de son client presque exclusif : l’Etat. C’est ce destin, celui d’un entrepreneur chanceux, sympathique et généreux, tout à l’opposé des tentatives catastrophiques de « Corbu » au lendemain de la guerre de 14-18 pour produire des parpaings, qui en filigrane explique à la fois l’admiration de Chaslin pour les « méandres d’une vie prodigieuse », celle de « Corbu », et sa citation d’Apollinaire : « On ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père. » Le père « Corbu », tout à l’opposé de Paul Chaslin, était hautain, presque antipathique, lorsqu’il nous rembarrait, étudiants qui cherchions à l’avoir comme maître.L’architecture et le pouvoirLes grandes réalisations ont besoin des pouvoirs publics – les travaux du même nom, aussi. Et ce n’est pas parce que Le Corbusier travailla à Moscou, espéra le faire à Rome, participa à New York au projet des Nations unies, alla au Brésil ou à Alger qu’il fut tout à la fois moscoutaire, fasciste, vichyste, ploutocrate, colonialiste ou tiers-mondiste, comme ses détracteurs le disent, mais, tout simplement, il était à ce point imbu de lui-même et persuadé de son génie que la commande lui était nécessaire, sans pour autant, comme le suggérait la citation de Michel Ragon, qui rapproche l’urbanisme des camps de concentration et celui des grands ensembles, que l’on puisse dire que les cités radieuses de Marseille, Rezé ou Briey sont la raison ou la caution des grands ensembles ! On peut contester « Corbu » ; son architecture, même et surtout mal construite, ne fut jamais la répétition du même à l’infini.Que reste t-il de « Corbu » : son attirance pour l’ordre nouveau, sa proximité, sans qu’il en soit adhérent, avec la droite autoritaire, ce nom français du fascisme, aujourd’hui revendiqué par la droite forte ou la droite populaire, ou quelques bâtiments iconiques : la villa Savoye, l’unité d’habitation de Marseille, les maisons Jaoul, les bâtiments publics de la ville Chandigarh en Inde, le couvent de la Tourette, la chapelle de Ronchamp ? « Corbu », grand architecte, fut aussi un propagandiste de génie, de lui-même et de thèses plus douteuses sur la lèpre urbaine que son urbanisme radical devait guérir.Toute propagande est double dans son langage et dans les interprétations qu’elle permet. « Corbu » n’y échappe pas. Je voudrais évoquer un souvenir personnel. En 1943, j’eus la chance de découvrir les œuvres de « Corbu » dans la bibliothèque du père d’un ami du lycée de Châteauroux. C’est emporté par la promesse que j’y lisais d’un monde meilleur, d’un avenir autre, que j’écrivis une rédaction qu’un professeur nous avait demandée sur l’utopie. Après avoir lu ma copie, il me prit dans un coin et me murmura à l’oreille : « Par les temps qui courent, vous ne devriez pas écrire des choses pareilles » ; « Corbu » le corbeau, Corbu idéologue du fascisme, français certes, mais d’abord un architecte dont l’œuvre nous rendit exigeants à jamais.Et il serait tout aussi exact de titrer le livre de Xavier de Jarcy Le Corbusier, un architecte français, car la France, ce fut aussi cela : le cynisme de béton armé, qui est reproché à « Corbu », s’applique mieux à l’entreprise Perret Frères pendant l’Occupation. Et, puisque l’ingénieur et polytechnicien Jean Coutrot, grand blessé de la guerre de 1914, est cité abondamment comme la tête pensante de la synarchie [complot supposé des élites industrielles], rappelons qu’il fut aussi dans le même temps l’ami des Delaunay et des peintres cubistes et se suicida au début de l’Occupation lorsqu’il comprit – trop tard – quel rôle lui faisait jouer l’occupant.Critiques de notre pratiqueL’écrivain polonais Witold Gombrowicz (1904-1969), parlant des artistes, disait qu’ils humiliaient par la beauté de leurs œuvres ceux qui étaient incapables d’une telle création. Et le sentiment que je retire de ces deux livres, celui qui cogne et celui qui comme un bourdon nous obsède, c’est une suspicion profonde envers un personnage insupportable, l’architecte qui prétend aux pleins pouvoirs, qui, démiurge, se dit l’égal de Dieu puisqu’il transforme l’univers. Et cet homme insupportable prétend non seulement construire les châteaux, les théâtres et les places royales de l’aristocratie, mais depuis le mouvement moderne revendique le logement pour tous, l’école pour tous, la santé pour tous et la culture aussi.Telle est aussi la contradiction profonde que Le Corbusier dut résoudre dans un temps trouble. C’est toujours la nôtre, il faut dire adieu au démiurge pour devenir des intellectuels critiques, de notre pratique aussi. Est-ce que l’architecture du nazisme fut celle de l’urbaniste allemand Walter Gropius ou du ministre du Reich et architecte Albert Speer ? Mussolini préféra Marcello Piacentini (1881-1960) à Giuseppe Terragni (1904-1943), pourtant fasciste, et Staline choisit les pompes du réalisme socialiste plutôt que de poursuivre l’œuvre des constructivistes.C’est cette ambiguïté que ne lèvent pas les deux livres. Mais ils incitent chacun de nous à un examen de conscience, car l’architecture moderne, pour le meilleur et pour le pire, fut et reste celle de la démocratie.Paul Chemetov (Architecte et urbaniste)Paul Chemetov est notamment l’auteur d’Un architecte dans le siècle (Le Moniteur, 2002)Lire aussi les archives sur la Cité radieuse de Marseille David Revault d'Allonnes et Patrick Roger lmd.onload(function(){ require(["jquery", "lmd/module/video/autoplay", "lib/jquery/plugin/jquery.waypoint"], function($, a) { var i = $(".js_dailymotion#x2oew4d"); i.waypoint( function() { a.init({ type: "dailymotion", id: "x2oew4d", width: "534", height: "320" }); }, { offset : "100%", triggerOnce : true } ); });});Entre impératifs sécuritaires et nécessités budgétaires, le président a donc personnellement tranché, et a tenu à le mettre en scène. « La sécurité, la protection, l'indépendance sont des principes qui ne se négocient pas », a expliqué François Hollande pour évoquer l'arbitrage qu'il a personnellement présenté, mercredi 29 avril au matin, à l'issue d'un conseil de défense auquel étaient également conviés les ministres de l'économie et des finances, Emmanuel Macron et Michel Sapin.L'opération Sentinelle est pérennisée. « En 2015, les crédits du ministère de la défense, les 31,4 milliards, (…) sont sanctuarisés. Ce sont des crédits budgétaires, sans aucun appel à des ressources extérieures », a indiqué M. Hollande, signifiant par là que l'armée n'aura pas recours à des sociétés de projet.Pour les quatre prochaines années, la loi de programmation militaire (LPM) réactualisée, qui sera présentée au conseil des ministres du 20 mai, prévoit « 3,8 milliards de crédits supplémentaires », a affirmé le chef de l'Etat, dont une partie proviendra des économies réalisées par le ministère de la défense. « C'est un effort important, c'est même un effort considérable », a-t-il poursuivi. C'est ainsi qu'a donc été présenté le choix de M. Hollande : « un calcul fin opéré à l'aune des deux priorités que sont notre sécurité et notre souveraineté budgétaire, mais un arbitrage franc », selon l'Elysée.Un arbitrage présidentiel attenduDire que l'arbitrage présidentiel était attendu relève de l'euphémisme. « Il ne s'agit pas de choisir entre Le Drian et Sapin, mais de choisir l'intérêt de la France », avait certes tenté de balayer le chef de l'Etat, cette semaine, devant ses visiteurs. La réunion de ce conseil de défense avait néanmoins, cette fois, été précédée d'une exceptionnelle montée en pression entre Bercy et l'hôtel de Brienne.Au point que même les plus proches collaborateurs du chef de l'Etat auraient été – officiellement – tenus à l'écart des ultimes arbitrages, et ce jusqu'à la dernière minute. « Le président a vraiment souhaité maîtriser la communication, tel César qui brûlerait son plan pour que personne ne le connaisse, afin d'éviter les jeux d'influence », glisse l'un de ses conseillers.Lire aussi : Jean-Yves Le Drian, fidèle du président et VRP de l’armementDeux impératifs présidentiels étaient confrontés. Le premier, la nécessité pour la France de faire face à la montée de la menace terroriste, dans le monde et sur le territoire national. La loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 adoptée en 2013 prévoyait un budget annuel de 31,4 milliards d'euros pour la défense et la suppression de 33 675 postes. L'armée estimait nécessaire d'en préserver 18 500 pour être en mesure de faire face à ses engagements opérationnels, à l'extérieur et dans le cadre de l'opération Sentinelle, laquelle nécessite de mobiliser une force de protection permanente de 7 000 hommes.Elle chiffrait ses besoins supplémentaires à 8 milliards d'euros. Elle en a obtenu 3,8. Les 18 500 postes maintenus, sur 34 000 départs, ont été confirmés dans la matinée par l'Elysée.Lire le décryptage : Le budget de la défense, nouveau chantier de l'après-Charlie « Pas de guerre Sapin-Le Drian »Le second, les équilibres budgétaires et le programme de stabilité des finances publiques sur lequel la France s'est engagée vis-à-vis de la Commission européenne, moyennant un délai supplémentaire de deux ans pour ramener son déficit sous la barre des 3 % du produit intérieur brut. Le gouvernement a présenté un programme de réduction des dépenses publiques de 50 milliards d'euros en trois ans, voté par le Parlement. Il entend s'y tenir strictement.Au cœur de ces deux enjeux inconciliables, deux ministres, Jean-Yves Le Drian à la défense et Michel Sapin aux finances, deux proches du président. « Il faut arrêter de parler d'une guerre Sapin-Le Drian », s'agace le ministre des finances. Mais à l'hôtel de Brienne, l'on convenait qu'il s'agissait là de « deux mandats contradictoires », résume l'entourage du ministre de la défense :« Il faut certes stabiliser les comptes publics et réduire le déficit. Mais en janvier, il y a aussi eu des attentats en France… »Venait de surcroît se greffer à la programmation budgétaire des armées la question des ressources exceptionnelles (REX). Pour 2015, la vente aux opérateurs de téléphonie mobile de fréquences hertziennes très haut débit devait permettre de dégager 2,2 milliards d'euros de ressources supplémentaires. Qui risquent de faire défaut si la vente n'intervient pas avant la fin de l'année. Et l'armée a besoin de cash dès cet été si elle ne veut pas se trouver en cessation de paiements pour les équipements qu'elle a prévu d'acquérir.La défense avait envisagé de recourir à des sociétés de projet (SPV) qui achèteraient ces équipements et les loueraient aux armées. Une hypothèse à laquelle M. Sapin était fermement opposé, et qui a donc été écartée.« Tout ce qui ira en plus quelque part ira en moins ailleurs »Moins que de trancher une orientation idéologique, il s'agissait essentiellement de placer le curseur budgétaire avec une précision d'orfèvre.« Ce n'est pas un choix entre deux modèles différents ou deux philosophies, comme entre Valls et Taubira sur la réforme pénale. Plutôt que “pour quoi faire”, le sujet, c'est : où Bercy trouve-t-il les ressources nécessaires ? », commente-t-on dans l'entourage du ministre de la défense. « On n'est pas complètement d'accord sur l'estimation des moyens et sur l'estimation des économies », réplique M. Sapin.Pour Bercy, si une rallonge budgétaire est accordée aux armées, celles-ci peuvent aussi réaliser des économies, grâce à une inflation quasi nulle et à la baisse des prix de l'énergie. Autre question, non secondaire, la ventilation dans le temps des crédits budgétaires qui seront affectés à la défense, sachant, comme le résume le ministre des finances, que « tout ce qui ira en plus quelque part ira en moins ailleurs ».Adoptant volontiers, depuis l'opération Serval au Mali, en janvier 2013, et surtout depuis les attentats de Paris de janvier 2015, une posture régalienne et sécuritaire, le président n'a donc pas dérogé à cette ligne de conduite de plus en plus affirmée, et l'a personnellement endossée, pas mécontent d'endosser une fois de plus ce martial uniforme :« J'ai pris ces décisions comme chef des armées dans un contexte budgétaire que chacun connaît, j'ai fait ce choix parce que c'est celui de la France, de sa protection et de sa sécurité. »Lire l'analyse : Sécurité : la face martiale du hollandismeDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journalistePatrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.05.2015 à 11h59 • Mis à jour le24.05.2015 à 16h22 Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, a assuré dimanche 24 mai au « Grand Rendez-Vous » i-Télé, Europe 1 et Le Monde que le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu sera mis en place « avant la fin du quinquennat » de François Hollande.« Il y a une période de trois ou quatre ans sur laquelle il faut étaler cette réforme de prélèvement à la source. Mais, oui, avant la fin du quinquennat, elle aura été commencée. »« Il y a dans notre parti, dans notre motion, l’envie d’aller beaucoup plus loin en matière de justice fiscale, même si nous avons fait beaucoup depuis le début du quinquennat. Il faut aller encore plus loin sur la progressivité de l’impôt. »Lire le décryptage : Impôt sur le revenu : « Le serpent de mer du prélèvement à la source refait surface »La perspective de la fusion entre l’impôt sur le revenu et la CSG, promise par François Hollande en 2012 mais mise de côté depuis, est « quelque chose sur lequel nous devons travailler », a aussi dit M. Le Roux. « Simplement, il faut l’étaler » pour pouvoir « l’expliquer ».« Bien entendu, le prélèvement à la source doit être le préalable de la grande réforme fiscale qui doit avoir lieu au début d’un quinquennat, pas à la fin d’un quinquennat. »Menée par Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, la motion majoritaire du parti dans le cadre de son congrès de Poitiers, du 5 au 7 juin, défend la remise en route du « chantier de l’impôt citoyen » dès « le projet de budget pour 2016 », avec « un prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu et une réduction de la CSG sur les premières tranches de revenus ». 23.05.2015 à 17h17 • Mis à jour le23.05.2015 à 17h25 Le gouvernement grec espère arriver prochainement à un compromis avec ses créanciers mais n’a pas l’intention de plier face à ce qui pourrait être « demandes irrationnelles » de l’Europe.« Nous avons fait ce que nous avions à faire, c’est maintenant au tour de l’Europe », a lancé le premier ministre grec Alexis Tsipras devant le comité central du parti de la gauche radicale Syriza, samedi 23 mai.Le chef du gouvernement, qui assure que son pays est dans « la dernière ligne droite d’une période douloureuse et difficile », a insisté sur le fait que « la majorité des Grecs demande une solution viable, et pas seulement un accord ». Alexis Tsipras a accusé « certains représentants de créanciers » de profiter de l’asphyxie de liquidités dont souffre la Grèce pour renverser l’accord du 20 février, qui avait permis à Athènes d’obtenir une extension de quatre mois de son programme d’assistance financière.Lire aussi :Athènes face à ses créanciers : l’amorce d’un compromis ou la criseAinsi, le gouvernement grec ne « répondra pas à des demandes irrationnelles » et insistera sur « les lignes à ne pas franchir », a promis le premier ministre :« Nous ne discuterons pas d’une dérégulation majeure du système salarial. Nous n’accepterons pas une nouvelle réduction des retraites. »Le gouvernement d’Alexis Tsipras négocie pour obtenir des fonds d’aide bloqués par ses créanciers internationaux – l’Union européenne, la banque centrale européenne et le Fonds monétaire international – qui ont renfloué la Grèce à deux reprises, à hauteur de 240 milliards d’euros.« Beaucoup reste à faire » selon MerkelUn accord est urgent car la Grèce n’a presque plus d’argent : elle survit depuis août 2014 en attendant que les créanciers lui versent cette tranche de prêts de 7,2 milliards d’euros. Les Européens et le FMI réclament en contrepartie de leur aide des réformes, notamment du marché du travail, qui vont radicalement à contre-courant des promesses électorales du gouvernement d’Alexis Tsipras.Après une rencontre avec le premier ministre grec vendredi à Riga, François Hollande et Angela Merkel ont rappelé que les Grecs devaient poursuivre leur travail avec les créanciers, la chancelière allemande insistant sur le fait que « beaucoup reste à faire » et « qu’il faut travailler très, très intensivement ».Lire aussi :Vers un accord entre Athènes et ses créanciers avant fin mai ?Samedi, le ministre des finances français Michel Sapin a lui estimé qu’une sortie de la zone euro serait « une catastrophe pour la Grèce » et « un problème pour la zone euro ». Il a plaidé pour un « accord rapide » entre la Grèce et ses créanciers, qui doit « conclure le programme précédent mais aussi préparer la suite, car la Grèce restera de toute façon un pays fragile ». Raphaëlle Besse Desmoulières A quelques jours de la fête annuelle de Lutte ouvrière, qui se tient de samedi 23 à lundi 25 mai à Presles (Val-d’Oise), Nathalie Arthaud a fait savoir qu’elle serait tête de liste aux régionales début décembre en Ile-de-France. Si la porte-parole de LO affirme ne pas être encore en campagne, elle profitera de cette tribune pour marteler ses thèmes de prédilection et « faire entendre la voix des travailleurs ».L’ancienne candidate à la présidentielle a dans son viseur la « politique anti-ouvrière » de l’exécutif. « J’entends dénoncer l’offensive de tous ces grands groupes qui profitent de la crise pour aggraver la condition ouvrière avec l’aide de ce gouvernement qui exécute leurs volontés », attaque-t-elle. Et de critiquer la politique de François Hollande qui consiste « uniquement à faire lanterner les travailleurs ».« Course folle »Cette professeur d’économie dans un lycée de la banlieue parisienne s’agace d’entendre le gouvernement parler de « reprise ». « Je comprends que les bons chiffres économiques réjouissent le patronat, mais qu’est-ce que cela signifie pour ceux qui perdent leur emploi ? », demande Nathalie Arthaud. Pour elle, « tout cela a des conséquences morales » et « la gauche au pouvoir fait le lit de la droite et de l’extrême droite ». « L’UMP et le FN mènent une course folle pour savoir qui sera le plus réactionnaire et le plus xénophobe mais le terreau est préparé par le gouvernement », estime Mme Arthaud.En 2010, celle qui avait succédé à Arlette Laguiller au poste de porte-parole de LO était déjà tête de liste aux régionales, en Rhône-Alpes. Elle avait obtenu 1,42 % des voix. Cinq ans plus tard, Lutte ouvrière, qui revendique 8 000 adhérents, compte se présenter seul dans les treize grandes régions. Aucune alliance ne sera passée avec le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) comme ce fut parfois le cas dans le passé. « Il est hors de question de faire une campagne pour parler d’une politique favorable à tous les citoyens mais bien de mettre en avant les intérêts des travailleurs, explique Mme Arthaud. Ni le NPA ni le Front de gauche ne sont sur cette orientation. »Très affaibli ces dernières années, le NPA pourrait d’ailleurs ne pas présenter de candidats aux régionales. « Pour des raisons financières, il est possible qu’on mette tout sur la présidentielle et les législatives », confie une figure du parti, Alain Krivine. La décision devrait être prise le 28 juin.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis, Jérémie Baruch et Pierre Breteau Jeudi 21 mai, les socialistes ont accordé à la motion présentée par le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, un large soutien avec 60 % des voix. Ce texte, titré « renouveau socialiste » (qui correspond à la motion A ), défendu par une majorité de membres du gouvernement, va définir la ligne du Parti socialiste jusqu'à 2017. La motion « B » présentée par le député de la Nièvre Christian Paul, chef de files des « frondeurs », ces députés qui contestent la ligne du gouvernement, est arrivée deuxième avec 30 % des voix.Le congrès (cette année, il se tient à Poitiers)  est le rendez-vous politique le plus important du Parti socialiste. Ainsi, celui de Reims, qui s'était soldé par l'élection de Martine Aubry en 2008, s'était caractérisé par une majorité difficile à former entre Ségolène Royal, Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Benoît Hamon. A l'inverse, le congrès de Toulouse en 2012 s'était terminé par la large victoire de la motion présentée par Harlem Désir. Cette fois, à Poitiers, il s'agissait de trancher le contentieux entre la ligne du gouvernement et celle d'une partie de sa majorité.Le jeu des motions, de leur score et de qui soutient quel texte, est central au PS : il permet à chacun de compter ses forces par son score, mais surtout d'afficher ses troupes par le jeu de l'adhésion à une motion. On peut donc observer, sur plusieurs congrès, les choix faits par plusieurs personnalités emblématiques du PS.Pour clarifier l'évolution des soutiens au sein du Parti socialiste, Le Monde a retenu une liste 31 personnalités de Solférino. De la primaire de 2006 qui avait vu la victoire de Ségolène Royal jusqu'au congrès de Poitiers au printemps 2015, suivez le cheminement politique des cadres du Parti socialiste, et les majorités qu'ils ont formées.Comment lire cette infographiePassez votre souris sur les zones colorées pour faire apparaître le cheminement idéologique des cadres du Parti socialiste. La couleur dépend du choix de la motion soutenue par telle ou telle personnalité socialiste pour le congrès de Poitiers.Par exemple, Anne Hidalgo a soutenu la candidature de Dominique Strauss-Kahn lors de la primaire de 2006, puis la motion A présentée par Bertrand Delanoë au congrès de Reims (2008), la candidature de Martine Aubry à la primaire 2011, la motion 1 d'Harlem Désir au congrès de Toulouse (2012) et enfin celle Jean-Christophe Cambadélis pour le congrès de Poitiers.Source : Le MondePierre BreteauJournaliste au MondeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) Martine Aubry s’est réjouie du résultat du vote des militants sur les motions du Parti socialiste, vendredi 22 mai lors d'un point presse à la fédération socialiste du Nord. « Nous sommes très heureux du résultat d'hier soir. La motion A [portée par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis] a obtenu près de 72 % dans le Nord. Les militants se sont reconnus dans cette motion car ils veulent que François Hollande réussisse son quinquennat », a déclaré la maire de Lille. Elle-même a voté pour cette motion, en rappelant qu’elle ne l’aurait pas fait si elle n'avait pas eu « la conviction et la certitude que ce choc d'égalité que nous demandons dans la motion A n'allait pas devenir réalité ».La motion A a obtenu plus de 60 % des voix exprimées par les militants, jeudi 21 mai. Celle des frondeurs, portée par le député Christian Paul, a plafonné sous la barre des 30 %. Les motions de Karine Berger et de Florence Augier ont récolté respectivement 10 % et 2 % des voix.Lire aussi :La ligne Cambadélis l’emporte largement au PS« C'est toujours facile d'être “plus à gauche que moi tu meurs”, c'est beaucoup plus difficile de se battre à l'interne pour faire bouger les choses », a poursuivi Martine Aubry, alors que la défaite des frondeurs du PS ne les empêche pas de continuer leurs appels à une inflexion de la ligne sociale-libérale du gouvernement. Pour la maire de Lille, « on a signé un texte pour qu'il soit appliqué, et déjà un certain nombre d'annonces ont été faites par le premier ministre. » Mme Aubry, qui plaide pour le « choc d'égalité », attend maintenant l'application du texte : « Il faut faire entrer dans les faits ce qui est écrit dans cette motion. Il faut poursuivre et engager la rénovation profonde du parti, essentielle pour s'ouvrir vers la société. »Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 22.05.2015 à 12h26 • Mis à jour le22.05.2015 à 18h58 | Maxime Vaudano et Alexandre Pouchard L’Etat n’est pas le seul à augmenter les impôts et taxes. Les collectivités territoriales ont largement activé le levier de la fiscalité pour maintenir ou augmenter leurs budgets, dans un contexte de baisse des dotations de l’Etat. Une étude publiée jeudi 21 mai permet de constater l’augmentation de la taxe d’habitation et de la taxe foncière au cours des dix dernières années dans l’ensemble des communes de France.La société Home’n’go a compilé les fichiers des impôts locaux par commune et par département, publiés chaque année par le ministère de l’économie et des finances, pour voir l’évolution des taux de ces taxes votées par les communes et les intercommunalités.Calcul de la taxe d’habitation : un fort taux ne signifie pas nécessairement une taxe importanteLe mécanisme de calcul de la taxe d’habitation est complexe. Le taux, en pourcentage, voté par la commune est ensuite appliqué à la « valeur locative cadastrale » de l’habitation et de ses dépendances. Cette valeur, réévaluée chaque année par la loi de finances notamment pour tenir compte de l’inflation, a été initialement calculée en 1974 et dépend de multiples critères comme la surface du bien ou le quartier.Un fort taux ne signifie donc pas nécessairement une taxe d’habitation élevée puisque cela dépend du logement et de sa situation. Par exemple, Lille avait en 2013 le plus fort taux des villes de plus de 100 000 habitants (45,65 %) mais pas la taxe d’habitation moyenne par logement la plus élevée (707 euros contre 826 euros à Marseille ou 823 euros à Rennes).Une réforme du calcul de la taxe d’habitation est à l’étude et va être testée dans cinq départements en 2015 (Paris, Val-de-Marne, Charente-Maritime, Nord et Orne), notamment pour introduire une modulation en fonction du revenu du foyer.Lire aussi :Comment la taxe d’habitation est-elle calculée ? 20,92 %Le taux moyen de la taxe d’habitation en France, payée par les propriétaires de résidences principales et secondaires ainsi que par les locataires (sauf certaines exceptions), a augmenté de près de 3,5 points entre 2004 et 2013. La moyenne nationale se situait à 17,58 % en 2004 et était de 20,92 % en 2013.Cette moyenne masque des disparités importantes. Une commune comme Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne, 25 000 habitants) a ainsi vu son taux de taxe d’habitation augmenter de plus de 20 points pendant la période (de 22,6 à 46,1 %). Cherbourg-Octeville (Manche), ville de 37 000 habitants dont l’actuel ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, était le maire jusqu’à son entrée au gouvernement en juin 2012, a vu son taux grimper de plus de 17 points, de 13,3 à 30,8 %.D’autres communes ont suivi le chemin inverse et ont diminué leur taux. Ainsi, celui de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, a diminué de plus de 14 points (record national), passant de 22,85 à 8,76 %.Parmi les villes de plus de 100 000 habitants, c’est Lille qui avait en 2013 le plus fort taux de taxe d’habitation (45,65 %), devant Nîmes (40,10 %), Marseille (39,57 %) et Rennes (34,98 %). Paris se distingue avec un taux très bas de 13,88 % et a également une des taxes d’habitation les moins élevées de France. 36,71 %La taxe foncière bâtie a davantage augmenté que la taxe d’habitation entre 2004 et 2013, avec près de 8 points d’augmentation du taux moyen au niveau national (36,71 % contre 28,94 % neuf ans auparavant).Là encore, cette augmentation de 8 points cache des différences de situation importantes. Toujours à Bussy-Saint-Georges, en Seine-et-Marne, le taux de la taxe foncière a augmenté de 36,1 points en neuf ans, passant de 40,1 à 76,2 %. La Cour des comptes a sévèrement épinglé la commune en février 2013, dénonçant un « refus persistant du redressement financier » par une gestion courante « non maîtrisée » et une politique d’investissement « inadaptée ». Quelques mois plus tard, la préfecture de Seine-et-Marne imposait une hausse de 9,06 % de la taxe d’habitation et de 3,7 % de la taxe foncière, avant que la nouvelle équipe municipale, élue en 2014, n’engage une réduction de ces taux (-17 % en deux ans).Quelques rares communes ont progressivement diminué leur taux de taxe foncière, comme Lapouyade (Gironde, 500 habitants, -15 points) ou Festigny (Marne, 400 habitants, -12,9 points).Au sein des villes de plus de 100 000 habitants, c’est Amiens qui avait en 2013 le taux de taxe foncière le plus important (55,87 %), suivi du Havre (54,36 %), d’Angers et de Grenoble (54 % chacun). Comme en matière de taxe d’habitation, Paris se distingue là aussi par un taux de taxe foncière très bas (13,5 %).Le calcul de la taxe foncière est similaire à celui de la taxe d’habitation. Le taux est appliqué à la même valeur locative cadastrale et dépend donc des mêmes critères. Là encore, un taux important ne signifie pas nécessairement une taxe foncière élevée. Par ailleurs, un abattement obligatoire de 50 % est appliqué sur les propriétés bâties pour tenir compte des frais de gestion, d’assurance ou encore d’entretien. 69,4 %Les augmentations des taux de taxes foncière et d’habitation ont permis aux collectivités territoriales d’obtenir des revenus sensiblement plus élevés. Le produit de ces taxes a augmenté de 69,4 % entre 2004 et 2013 (de 28 à 47,5 milliards d’euros), alors que la base nette imposable, qui inclut notamment les nouveaux logements et calcule le produit théorique sans les différents abattements, a, elle, augmenté de 45,6 %. Cette différence montre ainsi l’effet de l’augmentation des taux. #container_14322908181{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14322908181{ height:500px; } #container_14322908181 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14322908181 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14322908181 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14322908181 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les 10 villes de plus de 100 000 habitants aux plus importantes taxes d'habitationMoyenne 2013 par logement.Source : Home'n'go(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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Après une réduction de 1,5 milliard d’euros de la dotation globale de fonctionnement (DGF) en 2014, le gouvernement a décidé une nouvelle baisse de 11 milliards d’euros sur trois ans, soit 3,67 milliards d’euros par an. Comme nous l’expliquions dans cet article en avril, la DGF représente près d’un tiers des ressources totales des collectivités, principalement les communes et intercommunalités (bénéficiaires de 57 % du montant total).Voir la vidéo: Le budget des communes : comment ça marche ? La seule baisse de dotations n’explique pas l’augmentation des taux constatée. Les effectifs des intercommunalités ont bondi de 145,6 % entre 2000 et 2012 tandis que ceux des communes ont augmenté de 12,8 % au cours de la même période, selon un rapport de la Cour des comptes publié en octobre 2014. Par ailleurs, certaines communes ont souscrit des emprunts dit toxiques, car liés à l’évolution des marchés financiers, et ont vu leurs taux d’intérêts s’envoler avec la crise financière de 2008-2009. Une solution pour pallier ce très lourd endettement a souvent été d’augmenter drastiquement les impôts locaux. Cela a par exemple été le cas à Dijon, fortement touchée par les emprunts toxiques et dont les taxes d’habitation et foncière ont respectivement augmenté de 5,32 et 12,2 points entre 2004 et 2013.Lire : Gaudin, Rebsamen, Estrosi : des maires face aux emprunts toxiquesMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 22.05.2015 à 10h48 • Mis à jour le22.05.2015 à 17h36 | Bastien Bonnefous Bien sûr, François Hollande a surveillé de près les préparations du congrès du PS. C’est bien le moins, vu son appétence connue de tous pour ce type de jeu de construction politique. Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, fidèle parmi les fidèles, a été ses yeux et ses oreilles en interne et le chef de l’Etat a lui-même sondé les uns et les autres. Bien sûr, Manuel Valls a fait campagne pour la « motion » de la direction du PS, participant à une réunion militante le 12 mai près de Bordeaux, et appelant comme il se doit au « rassemblement » des socialistes.Lire aussi :La motion Cambadélis, un bréviaire pour ménager les sensibilitésMais cette implication du couple exécutif n’a jamais trahi une inquiétude de sa part. Le congrès de Poitiers, du 5 au 7 juin, devrait être un congrès sans risque réel pour le président de la République et son premier ministre. Les résultats du vote militant, jeudi 21, les installent comme majoritaires au PS, même si le score de la motion de la direction du parti (60 %) n’est pas écrasant. L’aile gauche, dans son étiage traditionnel – environ un tiers du parti – devrait poursuivre sa fronde. Mais cela n’a jamais empêché l’exécutif de gouverner, et l’Elysée dispose toujours de l’arme du remaniement pour procéder à certains rééquilibrages au sein du gouvernement, si nécessaire.Lire aussi :La ligne Cambadélis l’emporte largement au PSPour M. Hollande, le danger le plus important a été levé dès le mois de mars, à l’occasion de son déjeuner avec Martine Aubry quelques jours avant le second tour des élections départementales. Le chef de l’Etat a alors compris que, malgré ses divergences, la maire de Lille ne se mettrait pas en travers de sa route à Poitiers. « Dès l’instant où le risque Aubry a été déminé, Hollande n’était plus inquiet pour le congrès », confie un de ses amis.Candidat naturel à la présidentielleDe fait, si les socialistes ont débattu de sa politique, la campagne interne n’a pas porté sur la personne du président de la République. Poitiers ne sera pas un congrès de leadership, anti- ou pro-Hollande. Certes, la question des primaires pour 2017 figure parmi les revendications des frondeurs, mais ceux-ci n’en ont pas fait un casus belli. L’ensemble des socialistes semblent s’être rangés, avec plus ou moins d’entrain, derrière l’idée que le président sortant sera le candidat naturel du PS à la présidentielle. M. Hollande l’a bien compris, lui qui a entamé, depuis son voyage aux Antilles, début mai, une sorte de précampagne pour 2017.Lire aussi :Hollande aux Antilles, c’est Noël en maiL’avenir de M. Valls n’est pas non plus indexé sur le rendez-vous de Poitiers. Conforté depuis l’été 2014 par le chef de l’Etat sur le fait qu’il resterait à Matignon jusqu’à la fin du quinquennat, le premier ministre a vu en outre s’éloigner la concurrence éventuelle du président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, envoyé en sauveur du PS aux régionales en Ile-de-France. « L’avenir de Valls n’est pas un enjeu du congrès, il est premier ministre avant Poitiers, il le sera après », résume son entourage.Pour apaiser les esprits, l’exécutif a toutefois donné quelques gages. Faute de fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, réclamée par les différentes motions, Stéphane Le Foll et Michel Sapin ont lancé le chantier de la « retenue à la source », dans la foulée des propos en ce sens de M. Hollande, lundi soir à Carcassonne. Le chef de l’Etat est allé encore plus loin lors de son déplacement dans l’Aude, en laissant entendre que le second temps de son quinquennat est en passe de démarrer. « J’ai considéré que le temps d’une forme de redistribution était venu », a-t-il déclaré, allant même jusqu’à préciser que son discours du Bourget de janvier 2012 reste sa « feuille de route ».Jeudi soir, M. Hollande a réagi depuis le sommet de Riga, en Lettonie, saluant le vote du PS qui « donne de la stabilité » à la politique du gouvernement, selon lui. Sauf qu’un militant socialiste sur deux ne s’est pas déplacé. Comme avec les électeurs, M. Hollande va devoir d’abord remobiliser son propre camp avant 2017. Alors, Poitiers vaut bien une (pro)messe.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Les militants socialistes n’ont pas renversé la table. La motion A, portée par l’actuel premier secrétaire du Parti socialiste (PS) et soutenue par le gouvernement, a remporté le premier tour du congrès de Poitiers jeudi 21 mai avec plus de 60 % des voix, selon les premières estimations. Elle devance la motion B de Christian Paul (qui approche les 30 %), qui rassemble les frondeurs et l’aile gauche du parti, la motion D de Karine Berger (autour de 10 %) et la motion C de Florence Augier (environ 2 %).Jean-Christophe Cambadélis confirme via sa porte parole que la motion A décroche la majorité absolue. #congresPS— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);La victoire de l’actuelle majorité s’est dessinée assez rapidement dans une soirée électorale plutôt calme, rue de Solférino, bien qu’émaillée de quelques soupçons de dysfonctionnements dans certaines sections. Les dirigeants de la motion B ont reconnu leur défaite, avant que Jean-Christophe Cambadélis ne confirme sa victoire par la voix de sa porte-parole, Corinne Narassiguin.Lire nos explications :Le PS va choisir son orientation jusqu’en 2017AdoubementLe patron du PS, qui s’était fixé comme objectif de franchir la barre des 50 %, sort renforcé de ce premier vote. Il défiera dans une semaine Christian Paul pour le poste de premier secrétaire, mais avec un tel écart sur les motions, le scrutin apparaît désormais sans réel enjeu. Pour Jean-Christophe Cambadélis il s’agit d’un adoubement, lui qui avait été désigné premier secrétaire en 2014, sans le vote des militants. Le large rassemblement qu’il a opéré sur sa motion, de Manuel Valls jusqu’à Martine Aubry, a payé auprès des militants, qui n’ont pas souhaité mettre le gouvernement et le président en minorité.Merci aux militants socialistes pour leur participation et le choix sans appel à 60% pour la #MotionA @renouveausoc #CongresPS— jccambadelis (@Jean-Chr. Cambadélis)require(["twitter/widgets"]);Pour la motion B, le score est moins bon qu’attendu. Ils échouent par ailleurs à empêcher le premier secrétaire de dépasser la barre des 50 % et donc à créer les conditions d’un renversement de majorité.Christian Paul, interrogé dans la cour de Solférino jeudi soir, a reconnu la victoire de son adversaire. Mais pour lui la motion B a gagné sur le terrain des idées, ses propositions étant reprises dans toutes les motions. « Sur des sujets importants, il y aura des majorités d’idées qui se dégageront », a-t-il expliqué. Il compte notamment mettre la pression pour que la réforme fiscale et la réorientation du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), deux mesures qui figurent dans le texte de la motion A, soient mises en chantier. En vue du vote du 28 mai sur le premier secrétaire, il envisage d’axer sa campagne sur une « éthique de la politique », qui repose sur trois piliers : « La clarté des idées, le respect des engagements et le débat devant les militants. » Une façon de pointer les ambiguïtés du texte de M. Cambadélis.« Nette victoire »La motion D, portée par Karine Berger, a elle aussi réalisé un score légèrement en dessous de ses attentes. Avec moins de 10 %, elle ne réussit pas le coup de force espéré. « On reconnaît la nette victoire de Jean-Christophe Cambadélis, mais cela n’empêche pas que 40 % du parti s’exprime de manière différente », a-t-elle expliqué. Elle s’installe tout de même dans les instances du PS comme la troisième force du parti. Elle a déjà annoncé qu’elle ouvrirait une discussion sur le programme avec les deux candidats pour le poste de premier secrétaire. Quand à la motion C, elle réalise entre 2 % et 3 % des voix. Sa première signataire, Florence Augier, appellera à voter en faveur de Jean-Christophe Cambadélis.Ce dernier ne s’est pas exprimé jeudi à Solférino. Mais à la tête de sa nouvelle majorité il a désormais les coudées franches, même s’il sera attendu dans les prochains mois sur sa vision du « renouveau socialiste », titre de sa motion. L’enjeu est de taille : moins de 75 000 votants sur 133 000 inscrits se sont déplacés aux urnes lors de ce premier tour.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Antoine Flandrin François Hollande inaugure dimanche 10 mai, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage, le Mémorial ACTe, « centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage », à Pointe-à-Pitre. Pendant un temps, il avait été envisagé que le président de la République arrive par la mer pour découvrir cet immense bâtiment long de 240 mètres, situé au bord de la baie. Mais une telle mise en scène comportait le risque de rappeler les heures funestes de l’histoire de la France, lorsque les bateaux négriers accostaient en Guadeloupe avec des esclaves à leur bord.Une arrivée plus solennelle a donc été choisie. Après s’être arrêté sur la place de la Victoire devant le monument aux morts des soldats de l’île tués pendant la Grande Guerre, puis devant la stèle dédiée aux fusillés de 1802 et aux émeutiers de 1967, le président prendra la route pour se rendre au Mémorial ACTe.Les millions de victimes de l’esclavage représentéesPour l’accueillir, Pointe-à-Pitre s’est refait une beauté. Le maire de la ville, Jacques Bangou, et le président du conseil régional, Victorin Lurel, principaux artisans du projet, n’ont pas lésiné sur les moyens. La Darse, petit port situé en contrebas de la place de la Victoire, a été débarrassée de ses sargasses, ces algues puantes qui empoisonnent la vie des riverains. Des équipes de nettoiement et de ravalement ont également mis les bouchées doubles pour redonner un semblant de propreté au Carénage, quartier défavorisé du sud de Pointe-à-Pitre, où se trouve le Mémorial ACTe. A quelques pas de l’édifice, de nombreux Guadeloupéens vivent dans des cases insalubres en taule, et la prostitution y est monnaie courante.Le président de la République pourra ensuite admirer le mémorial, bâtiment ultramoderne en forme de serpent, tapissé de granit noir, aux façades recouvertes d'éclats de quartz, dont le scintillement représente les millions de victimes de la traite négrière et de l'esclavage. Il visitera les salles d’exposition en compagnie du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, et des cinq ministres présents : la ministre de la justice, Christiane Taubira ; la ministre des outre-mer, George Pau-Langevin ; la ministre de l'écologie, Ségolène Royal ; la ministre de la culture, Fleur Pellerin ; et la secrétaire d'Etat au développement et à la francophonie, Annick Girardin.Sommés de finir l’aménagement des salles d’exposition pour la venue du président, les artistes et les scénographes ont fait de leur mieux. Si toutes les salles ne sont pas terminées, l’essentiel est là.Lire aussi :Cinq choses à savoir sur le Mémorial ACTe, en GuadeloupePromesse électorale tenueLe président accueillera ensuite deux chefs d’Etat africains, Macky Sall (Sénégal) et Ibrahim Boubacar Keita (Mali), le président d’Haïti, Michel Martelly, et une quinzaine de chefs de gouvernement et de ministres de la Caraïbe. La secrétaire de l'Organisation internationale de la francophonie, l'Haïtienne Michaëlle Jean, sera également présente à l’inauguration, ainsi que de nombreuses personnalités politiques antillaises : Roger Bambuck, Patrick Karam et Firmine Richard.François Hollande avait inscrit la construction du Mémorial ACTe en tête des mesures pour l’outre-mer dans son programme présidentiel de 2012. Comme il s’y était engagé, le 10 mai 2013, lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage de 1848, l’Etat a participé au financement du monument. Pour le chef de l’Etat, ce geste était nécessaire pour apaiser la mémoire douloureuse de cette page tragique de l’histoire de France.Quelque 1 200 Guadeloupéens, triés sur le volet, auront la chance d’écouter son discours sur le parvis du Mémorial ACTe. Les habitants du Carénage, qui depuis 2008 ont assisté de loin à la construction de l’édifice, devront attendre l’ouverture officielle, le 7 juillet. Si l’inauguration suscite interrogations et frustrations, c’est le sentiment de fierté qui domine. « C’est un grand moment pour la Guadeloupe et les Caraïbes, affirme Jocelyn Poulin, qui a travaillé comme soudeur sur le chantier. C’est le plus grand et le plus beau bâtiment que j’aie jamais vu. »« Le Mémorial ACTe va permettre aux Guadeloupéens de mieux connaître leur passé. Nous avons besoin de savoir d’où nous venons afin de mieux nous projeter dans l’avenir, explique Gabriel Ravillon, un enseignant. Ce monument va aussi permettre d’attirer plus de touristes. » Philippe Martineau, marin pêcheur du Carénage, ne tarit pas d’éloges non plus. Mais il attend également que des efforts soient faits pour rénover l’habitat dans le quartier.Le président attendu sur la question des réparationsDans cette île en grande difficulté économique et sociale, de nombreuses voix se sont fait entendre pour dénoncer le coût de l’opération. 83 millions d'euros suscitent des attentes, des frustrations et des interrogations. Mélina Seymour, fondatrice du parti Ambition Guadeloupe, estime que « cette somme aurait dû être investie pour créer des emplois, notamment pour les jeunes Guadeloupéens, dont plus de la moitié sont frappés par le chômage ».Pour sa part, l'indépendantiste Luc Reinette, à l'origine du projet de mémorial de l'esclavage, n'assistera pas à l'inauguration. Pour lui, la construction d'un tel monument aurait dû s'accompagner d'un pardon de la part de l'Etat français. Son association, le Comité international des peuples noirs (CIPN), appelle également le chef de l'Etat à réparer les spoliations commises par la France à l'égard de Haïti au XIXe siècle.François Hollande sera particulièrement attendu sur la question des réparations. En 2013, à l’occasion de la journée commémorative de l’abolition de 1848, François Hollande avait déclaré qu’elles étaient tout simplement « impossibles ». Un discours qui avait froissé de nombreux Antillais. Il avait ensuite infléchi sa position, en novembre 2014, à Thiaroye, au Sénégal, où trente-cinq Sénégalais furent massacrés par des gendarmes français renforcés par des troupes coloniales en décembre 1944. François Hollande avait alors affirmé qu’il était venu « réparer les erreurs de la France ».Antoine FlandrinJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes (Fort-de-France, envoyé spécial) En février, il avait lancé « l'appel de Manille ». François Hollande a réitéré, samedi 9 mai depuis la Martinique, avec « l'appel de Fort de France », destiné cette fois à attirer l'attention de la commmunauté internationale sur les effets du réchauffement climatique dans la zone caraïbe. « Je veux lancer avec vous l'appel de Fort de France et qu'il soit entendu », a-t-il expliqué à l'occasion du sommet « Caraïbes climat 2015 » qui réunit plusieurs organisations régionales, chefs d'Etat et de gouvernement de l'arc des Antilles.« Il y a urgence », a exhorté dans son discours M. Hollande, selon lequel « le pire est à venir. Face à ce constat, la résignation ne peut être de mise. » Evoquant la COP 21, qui se tiendra en décembre à Paris, comme le « rendez-vous de la dernière chance », M. Hollande l'a assuré : « nous savons bien que si nous laissons passer cette opportunité, il y a aura une aggravation des conditions pour réussir un futur compromis ». Ambitionnant d'y forger « une alliance pour le climat » et d'y « conclure un accord général, pays par pays, qui puisse être contraignant et vérifié », il a insisté sur le fait que « la France a pris une responsablité particulière », évoquant « les enjeux de sécurité » et les « urgences humanitaires » au même titre que « le plan climatique ».Lire aussi : Climat : où en sont les engagements des Etats avant la COP21Mais il en est également convenu: « La France seule ne pourra parvenir à un accord (...) Mais la France auprès des grands pays, Etats-Unis, Chine, Union européenne, peut avoir des alliés loyaux sincères parce qu'eux-mêmes directement concernés ». Présentant « la constitution d'un fonds vert qui pourrait dégager 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 » comme « l'engagment le plus important », il a également préconisé le renforcement et l'extension du « fonds caraïbe pour les catastophes naturelles ».Le sommet climat COP 21 en ligne de mireM. Hollande, à six mois de la conférence COP 21, semble de plus en plus résolu à saisir chaque occasion de se situer dans la perspective et la préparation du sommet, et d'évoquer la question du réchauffement climatique. Dans l'avion qui l'amenait vers les Antilles, vendredi 8 mai, le président avait d'ailleurs indiqué à son staff cette dimension prioritaire. « Dans tous les déplacements qu'il fera à l'étranger, et autant que possible en France, il doit y avoir une dimension climat. C'est comme cela que l'on réussira à faire passer le message vis à vis de l'opinion publique », indique un conseiller du chef de l'Etat.Lire aussi : Aux Antilles, un François Hollande aux airs de candidatDavid Revault d'Allonnes (Fort-de-France, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes (Saint Martin, envoyé spécial) C'est un président aux airs de candidat qui a entamé, vendredi 8 mai, une tournée marathon aux Antilles, laquelle doit le conduire à visiter pas moins de six îles en cinq jours, dont Cuba et Haïti. « Merci d'être ici (...) Merci d'avoir attendu si longtemps », a lancé François Hollande, accueilli avec sympathie par une petite centaine d'habitants et de touristes à la sortie du petit aérodrome de Gustavia, sur l'île de Saint-Barthélémy.Lire notre note de blog : François Hollande a-t-il respecté ses promesses aux Antillais ?La dernière visite d'un président sur cette petite île remontait à celle de Valéry Giscard d'Estaing, en 1980. Et le président n'y est pas arrivé les mains vides : les insignes de la légion d'honneur pour le président de la collectivité Bruno Magras, la promesse d'un « compromis » pour régler le contentieux fiscal entre Saint Barth et l'Etat et celle d'une caisse de sécurité sociale.Hotte présidentielleSur l'île de Saint-Martin, où il a atterri quelques instants plus tard, le président a été chaleureusement reçu, s'offrant avec un plaisir manifeste, dès sa descente de voiture, un bain de foule prolongé. Avant d'ouvrir encore plus largement sa hotte présidentielle : M. Hollande a ainsi promis « plus de gendarmes mobiles », la création d'une « chambre détachée du tribunal de grande instance », un « foyer éducatif », un « lieu d'excellence pour les langues étrangères ».Ainsi qu' « un appel à tous les investisseurs pour qu'ils viennent ici à Saint Martin », évoquant des mesures de défiscalisation. « Si le ministère des finances était là, il commencerait à s'inquiéter de ces propos », a-t-il conclu, d'humeur badine, à propos de ces largesses.M. Hollande s'est ensuite rendu à pied au restaurant où il dînait en compagnie des élus de l'île. Quelques centaines de mètres à serrer des mains, se prêter au jeu des selfies, à demander « comment ça va » à des mères de famille ou à enjoindre des adolescents à « bien travailler, les jeunes, on compte sur vous », avec une lueur pétillante dans le regard qui rappelait sa campagne de 2012.« Il est entouré d'un halo d'amour »Force est de le constater : François Hollande n'avait pas reçu tel accueil depuis les premiers mois de son quinquennat. « Il est entouré d'un halo d'amour, ça doit lui faire du bien », soupire la secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer Georges Pau Langevin. « Sur ces terres éloignées, l'accueil est toujours généreux. C'est la reconnaissance du fait de venir ici. C'est à la fois un effort et un plaisir », souligne la ministre de l'environnement Ségolène Royal.Le président est « en mouvement », euphémise un conseiller. En réalité, il est bel et bien en campagne. Comme en France métropolitaine, mais dans une toute autre ambiance. Et ce conseiller de se féliciter de ces images de chaleur populaire : « Certains avaient pu dire qu'il restait dans son palais, qu'il ne pouvait sortir sans se faire huer. Là, c'est la liberté. » Jusqu'à quand ?David Revault d'Allonnes (Saint Martin, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 08.05.2015 à 15h17 • Mis à jour le08.05.2015 à 16h13 | Julien Lemaignen Parmi de nombreuses données sur l’état d’esprit des Français, l’étude annuelle sur les « fractures françaises » a fait état, mercredi 6 mai, d’une progression significative de l’opinion favorable au retour de la peine de mort. D’après cette enquête – réalisée par Ipsos et Sopra Steria avec la Fondation Jean-Jaurès et Science Po –, 52 % des Français, toutes sensibilités politiques confondues, s’y disent favorables : c’est 7 points de plus que l’année précédente. En particulier, les sympathisants socialistes sont 36 % à souhaiter ce rétablissement, soit une hausse spectaculaire de 15 points par rapport à 2014. La proportion augmente aussi nettement chez les cadres et les professions intermédiaires (à 37 et 39 %, contre 26 % en 2014) et les retraités (à 53 % contre 45 % en 2014). Pour Brice Teinturier, le directeur général délégué d’Ipsos, le débat sur la peine capitale n’est « pas réglé » et les études « montrent une forte progression du soutien au rétablissement de la peine de mort depuis les années 2010 ». Pour lui, les attentats de janvier ont fait sauter chez certains, notamment parmi les sympathisants de gauche et les CSP +, le « verrou » de l’opposition de principe à la peine capitale, car « le sentiment que la violence est de plus en plus forte conduit à radicaliser la prise de position » et affaiblit l’idée qu’on peut « réintégrer dans la société » tous les condamnés, quel que soit le crime. Peu importe, selon lui, que nombre d’études brandies par les opposants à la peine capitale lui dénient la moindre influence sur la sûreté des sociétés, car cette idée n’est « pas établie dans le grand public ».A la menace terroriste, Emmanuel Rivière, de l’institut TNS Sofres, ajoute un « climat autour des agressions sexuelles » – dont l’enlèvement, le viol et le meurtre de la petite Chloé, le 15 avril à Calais, constitueraient un paroxysme récent – susceptible de favoriser les opinions favorables au rétablissement de la peine de mort. Certes, nuance-t-il, « il ne faudrait pas dire trop vite que ça y est, les Français sont pour le retour de la peine », mais « le haut fait de Mitterrand [et de Robert Badinter, son garde des sceaux, qui ont fait abolir la peine capitale en 1981] est moins dans les mémoires ». Il évoque aussi une « porosité » idéologique entre l’extrême droite et le reste du champ politique, qui facilite la progression de cette idée.« C’est une question dans l’absolu »Anne Denis, responsable de la commission pour l’abolition de la peine de mort chez Amnesty International, interroge toutefois la façon dont la question est posée : « C’est une question dans l’absolu qui appelle une réaction spontanée. Or, en ce qui concerne la peine de mort, la réponse spontanée, émotionnelle, est d’être pour : on se projette comme victime potentielle, on pense à ses enfants, à ses petits-enfants… Mais dans les missions d’éducation aux droits humains, à partir du moment où on introduit un élément de réflexion, on ouvre une lucarne qui fait que les gens ne considèrent plus normal d’exécuter quelqu’un. »Voir le visual interactif : Qui pratique la peine de mort dans le monde ?Le retour de la peine de mort est à tout le moins extrêmement improbable : outre par sa Constitution, qui l’interdit, la France est tenue par la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, par deux protocoles du Conseil de l’Europe, par un protocole des Nations unies, par le traité de Lisbonne de l’Union européenne… De quoi mettre l’éteignoir sur les velléités d’un rétablissement, sauf pour le Front national. Sa présidente, Marine Le Pen, a redit le 8 janvier, le lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, qu’elle était « personnellement favorable » à un référendum sur la question, qui prendrait la forme d’une alternative proposée aux Français entre le retour de la peine capitale et l’adoption de la « perpétuité réelle », qui enlèverait au condamné visé toute possibilité de sortir un jour de prison. La mesure est inscrite au programme du FN pour la sécurité.Lire aussi :Une France moins pessimiste où les idées du FN s’enracinentL’abolition de la peine de mort en 1981 n’avait, du reste, pas clos le débat politique. L’Assemblée nationale compte 22 propositions de loi pour le rétablissement de la peine capitale entre 1984 et 2004, dont six pour la seule année 1988. La dernière recensée, en 2004, a été déposée par Richard Dell’Agnola, alors député UMP du Val-de-Marne, et signée par 46 autres députés. Considérant la France en « état de guerre » contre le terrorisme, l’élu estimait que le pays pouvait rétablir la peine de mort pour ces faits. Mais c’était avant que l’Hexagone devienne partie, en 2007, au protocole du Conseil de l’Europe et au pacte des Nations unies qui interdisent la peine de mort en toutes circonstances, y compris les conflits militaires.Outre le cas français, la présidente de la coalition mondiale contre la peine de mort, Florence Bellivier, s’est émue dans un entretien à Amnesty, le 6 mai, d’une « période de telles convulsions économiques et de guerres que l’abolition [de la peine de mort dans les pays qui la pratiquent encore] n’est pas considérée comme une priorité ». Et de citer, elle aussi, « l’atmosphère générale » de la crainte du terrorisme qui « repousse les limites de la moralité ».Lire aussi le compte rendu de la dernière exécution en France : C’est à ce moment qu’il commence à réaliser que c’est finiJulien LemaignenJournaliste au Monde David Revault d'Allonnes (Saint Martin, envoyé spécial) Il tenait à n’oublier personne. Six îles en cinq jours : le président, qui se prépare, dès son retour, à arpenter la France métropolitaine à un rythme digne de Stakhanov, est indiscutablement, déjà, en mode candidat. Après avoir déjà visité la Guyane, La Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie et Saint-Pierre-et-Miquelon, François Hollande se rend du vendredi 8 au mardi 12 mai aux Antilles françaises, avant de faire un passage à Cuba puis en Haïti. Un déplacement  « exceptionnel par sa durée », souligne l’Elysée, et en terrain politiquement conquis, pendant lequel Manuel Valls assurera les affaires courantes en métropole.Lire aussi :La gauche et Cuba, de l’utopie au businessLe chef de l’Etat devait commencer son périple caribéen, vendredi, par deux petites îles de l’arc des Antilles. Alors que la future présidentielle de 2017 s’annonce plus serrée que jamais, toutes les voix compteront, et aucune poignée de main n’est à négliger. Première étape : Saint-Barthélemy, 9 269 habitants, lieu de villégiature et de résidence pour les plus fortunés. « C’est la première fois depuis Giscard qu’un président se rend à Saint-Barthélemy », souligne l’Elysée. Pas sûr que les îiliens lui retournent le compliment, eux qui avaient voté à plus de 82 % pour M. Sarkozy au second tour de la présidentielle en 2012. A quelques encablures de là, M. Hollande a prévu une halte à Saint-Martin (36 522 habitants), qui devrait lui apporter davantage de suffrages – il y avait recueilli 51,5 % des voix en 2012. De l’art de n’oublier personne…Sommet sur le climatMais l’essentiel de cette opération séduction aux Caraïbes se déroulera samedi et dimanche en Martinique et en Guadeloupe. Un conseiller du président ne peut qu’en convenir : « Martinique et Guadeloupe, ce n’est pas tout à fait un début de campagne, mais on n’en est pas loin. » Car le président n’arrive pas les mains vides. En Martinique, outre le passage obligé du recueillement sur la tombe d’Aimé Césaire, il participe avec une trentaine de délégations régionales à un sommet sur le climat, destiné à préparer la conférence mondiale de décembre, à Paris. Une marque d’attention pour Serge Letchimy, baron local et président du conseil régional de Martinique, où M. Hollande avait recueilli 68,43 % des voix en 2012.En Guadeloupe, où plus de 71 % des électeurs avaient voté pour lui face à M. Sarkozy, le chef de l’Etat devrait s’arrêter au monument aux morts pour les soldats tués dans l’île pendant la première guerre mondiale, puis devant la stèle dédiée aux fusillés de 1802 et aux émeutiers de 1967. Enfin et surtout, il inaugurera dimanche le Mémorial ACTe, « le centre le plus important au monde consacré à l’esclavage et à la traite des Noirs », selon son équipe, en présence de trois chefs d’Etat africains, dont le Sénégalais Macky Sall et le Malien Ibrahim Boubacar Keita.Outre les obligatoires passages sur les télévisions locales, de nombreuses rencontres sont prévues avec des élus martiniquais et guadeloupéens, relais essentiels de mobilisation dans la perspective de futurs scrutins.David Revault d'Allonnes (Saint Martin, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Cédric Pietralunga, Jean-Michel Bezat et Dominique Gallois L’affaire était entendue. Elle pourrait capoter. Prévue mercredi 13 mai, à l’occasion d’une assemblée générale de Thales, la nomination d’Henri Proglio à la présidence non-opérationelle du groupe d’électronique et de défense fait l’objet d’une vive contestation au sein d’une partie de l’Etat. Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, s’oppose à la promotion de l’ex-patron d’EDF tant que celui-ci refuse de se conformer aux demandes de l’exécutif.« Nous avons posé un certain nombre de conditions et celles-ci ne sont pour l’instant pas remplies », indique-t-on à Bercy, confirmant une information de L’Obs. M. Macron reproche à l’ancien PDG de Veolia de ne pas vouloir abandonner ses activités de conseil auprès de Rosatom, l’agence fédérale russe de l’énergie atomique. M. Proglio est membre du conseil d’administration d’Akkuyu Nuclear JSC et de Fennovoima Ltd, deux entreprises dont Rosatom est le principal actionnaire.« Que le président d’honneur d’EDF et futur patron de Thales soit rémunéré, même indirectement, par un groupe qui a la main sur toute l’industrie nucléaire civile et militaire russe est pour le moins étonnant », explique-t-on dans l’entourage de M. Macron.Attestation d’équitéPreuve que M. Proglio prend au sérieux les réticences de Bercy, l’ex-patron a demandé à Jean-Pierre Mignard, un avocat proche de François Hollande, d’examiner sa situation afin de rédiger une attestation d’équité (« fairness opinion » en anglais) déterminant s’il y a juridiquement un risque de conflit d’intérêt entre ses activités pour... Béatrice Jérôme « Perversité ambiante » : Jean-Paul Huchon a laissé son dépit affleurer, jeudi 7 mai, après le coup de théâtre de l’annonce de Claude Bartolone de sa disponibilité pour une candidature qui « permet le rassemblement » des socialistes aux élections régionales en Ile-de-France. Ces deux petits mots prononcés par le président (PS) de la région, au détour d’une séance consacrée à la candidature de la France aux Jeux olympiques de 2024, en disent long sur son amertume.M. Bartolone a confirmé, jeudi, son intention de se présenter pour ce poste. Celui qui préside la région depuis 1998 n’a, lui, pas encore annoncé qu’il renonçait à être candidat à un quatrième mandat. M. Huchon fait durer le suspense sur son renoncement à concourir à la primaire qui doit arrêter la candidature socialiste au scrutin de décembre. « Il s’accroche à tel point que c’en est presque triste… », commente un proche du député de Seine-Saint-Denis.Certains élus de gauche à la région estiment qu’« Huchon a tout intérêt à la candidature de Barto. Elle lui permet se retirer la tête haute car il était sûr d’être battu à la primaire ». Mais l’intéressé ne l’entend pas encore de cette oreille.Ses chances de remporter la primaire interne à l’issue d’un combat singulier face à la vice-présidente de la région, Marie-Pierre de La Gontrie, « étaient réelles », assure le cabinet de M. Huchon. Cette hypothèse aurait été encore plus probable, expliquent ses proches, si Benoît Hamon avait été aussi candidat à la primaire. « Hamon et La Gontrie étaient en concurrence sur le même créneau du renouvellement face à Huchon », analyse François Kalfon, conseiller régional (PS) de Seine-et-Marne, soutien de M. Huchon.Conditions validées par l’exécutifToutefois, ni l’Elysée, ni Matignon, ni le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, ne souhaitaient un match à deux voire à trois. Pour le patron du PS, il fallait éviter, en outre, la candidature de M. Hamon. Elle risquait de permettre à l’ancien ministre de l’éducation nationale de transformer sa candidature à la région en tribune en vue du congrès de Poitiers du PS en mai. M. Hamon, chef de file de l’aile gauche du PS, a signé une motion distincte de celle de M. Cambadélis.Il aura fallu que se précise, en début de semaine, le scénario d’une candidature de M. Hamon pour que l’ancien patron de la Seine-Saint-Denis décide de lui couper l’herbe sous le pied. De fait, M. Hamon s’est immédiatement rallié à M. Bartolone, suivi par Mme de La Gontrie.L’Elysée n’a pas peu contribué à encourager M. Bartolone. « Je renoncerai à la présidence de l’Assemblée nationale, si je suis élu », a-t-il précisé mercredi. Pour beaucoup de socialistes, il ne fait guère de doute que l’intention de M. Bartolone de rester président de l’Assemblée nationale pendant la campagne aurait été une des conditions validées par l’exécutif.Malgré les ralliements à la candidature de M. Bartolone, qui a reçu le soutien de la maire de Paris Anne Hidalgo, M. Huchon ne veut pas précipiter son éventuel retrait. Les deux élus sont convenus de se « voir dans les tout prochains jours », a indiqué, mercredi, le patron de la région. Ce sera probablement lundi. « Il ne donnera pas sa position à court terme. Il est président de la région jusqu’en décembre. Il est de sa responsabilité de construire le rassemblement », affirme son entourage. « Je suis un résistant », continue de proclamer celui qui dirige la région depuis dix-sept ans.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 07.05.2015 à 16h58 • Mis à jour le07.05.2015 à 17h04 | Matthieu Goar La deuxième tentative a été la bonne pour Virginie Calmels. L’adjointe au maire de Bordeaux, ancienne directrice générale de l’entreprise mondiale Endemol, a été investie, jeudi 7 mai, par la commission nationale d’investiture (CNI) de l’UMP pour diriger la campagne de la droite dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Le vote de la CNI a été massivement en sa faveur puisque seul Henri Guaino s’est abstenu.Merci à @NicolasSarkozy et @alainjuppe pour leur présence et leur soutien ce matin.Et merci à tous les membres de la CNI de leur confiance.— Virginie Calmels (@VirginieCalmels) May 7, 2015Les ambitions de Mme Calmels avaient pourtant provoqué des remous rue de Vaugirard le 16 avril. Lors d’une précédente réunion de la CNI qui se penchait sur son investiture, l’ancienne chef d’entreprise ne s’était pas présentée. Alain Juppé n’était pas non plus venu défendre sa protégée qui s’est engagée à ses côtés au moment des élections municipales de 2014. Ce jour-là, M. Guaino l’avait comparée à une « Loana » de la politique pour critiquer son manque d’expérience. « Je serais également ravie que les remarques sexistes ou méprisantes, qui n’honorent personne, me soient épargnées », avait-elle rétorqué sur son compte Twitter.Lire aussi :Régionales : Guillaume Peltier désigné chef de file UMP dans le CentreLorsque certains représentants de la CNI avaient soulevé le fait qu’elle n’avait pas sa carte d’adhérente à l’UMP, un vote avait été réclamé. Le conseiller de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, avait demandé que ce scrutin soit reporté pour calmer les esprits. L’ancien président de la République, qui se pose en rassembleur de la famille, ne tient pas du tout à froisser l’ancien premier ministre.Jeudi 6 mai, Mme Calmels a assuré lors de son discours devant la CNI qu’elle prendrait sa carte de membre du nouveau parti, Les Républicains. A 44 ans, cette femme qui a présidé Endemol France, fait partie de la garde rapprochée de M. Juppé. Elle participe à son conseil politique hebdomadaire et certains évoquent déjà son nom pour succéder à l’ancien premier ministre à la mairie de Bordeaux.Lire aussi :Juppé, l’homme qui voulait tout prévoirMatthieu GoarJournaliste au Monde 07.05.2015 à 15h32 • Mis à jour le08.05.2015 à 10h33 | Madjid Zerrouky (Béziers, envoyé spécial) « Ça, c’est les Gaulois ! » : la pancarte, criarde, accueille le visiteur à l’entrée du Musée du Biterrois. Comme si la municipalité de Béziers (Hérault), dont le maire, Robert Ménard, a affirmé qu’il y avait 64,6 % d’enfants musulmans dans ses écoles, cherchait à conjurer le sort en rendant hommage à « nos ancêtres », comme le soulignait le journal municipal en mars. Qui sous-titrait même : « La Gaule contre-attaque ! »Pour son exposition, gratuite, le musée a fait les choses en grand, même s’il n’y a pas foule en ce mercredi 6 mai après-midi : les deux tiers de la surface sont occupés par des statues romaines, de la vaisselle, des outils et autres métiers à tisser utilisés par nos illustres ancêtres. Dans l’espace central, parmi les « traces laissées par les Gaulois », les paroles d’une chanson d’Henri Salvador côtoient celles de La Marche lorraine (« Jeanne d’Arc, vierge souveraine… ») .A la sortie, une affiche très années 1950, ornée de huit petites têtes blondes souriantes, annonce les festivités dans le plateau des poètes, un parc de Béziers. La ville rêvée selon la communication municipale.Sauf qu’à un jet de pierre de la forteresse du XVIIIe siècle qui abrite le musée s’étend la partie de la ville « honnie » par Robert Ménard, celle qu’il fustigeait quelques mois avant l’annonce de sa candidature aux municipales dans le Midi libre en la qualifiant de « délabrée, dont les paraboles punaisent les façades d’immeubles occupés par des pauvres, des Maghrébins, des Gitans » : Garibaldi. Un quartier populaire souvent appelé quartier « arabe » après que des populations d’origine maghrébine – et des Gitans sédentarisés – se sont installées dans les logements et dans les locaux commerciaux que les Biterrois ont délaissés au cours des années 1980.« Que du buzz »Garibaldi, dont les ruelles serpentent du canal du Midi vers le centre-ville, porte tous les stigmates qui valent à Béziers le titre peu enviable de quatrième ville la plus pauvre de France. Les façades sont délabrées, les immeubles murés, les trottoirs défoncés et la propreté est à l’avenant. Ici, où se succèdent kebabs, boucheries hallal et même un écrivain public, difficile de trouver des ouailles de Robert Ménard. « On est tombé sur le gros facho, vous pouvez l’écrire, s’exclame Tony Ferreira, 28 ans. Et c’est un Portugais qui vous le dit ! »Pour beaucoup d’habitants croisés ici, le fichier qu'aurait constitué la mairie pour répertorier le nombre d'enfants « musulmans » inscrits dans les écoles de la ville n’est qu’une affaire de plus pour un maire qui multiplie les déclarations et décisions laissant entendre que la population d'origine étrangère serait à l’origine des problèmes que rencontre Béziers.« Oui, dans notre ville […] il y a un trop grand nombre d’immigrés [ce qui rend l’intégration, et, plus encore, l’assimilation] impossibles », a encore renchéri Robert Ménard, mardi, lors d'une conférence de presse à la mairie en réponse à l’affaire du fichage. La dernière en date d’une série de mesures à caractère polémique, mises en œuvre depuis son élection en mars 2014 : interdiction de pendre le linge aux fenêtres et de « cracher sur la voie publique », limitation des antennes paraboliques visibles depuis la rue, instauration d’un couvre-feu de 23 heures à 6 heures pour les mineurs lors des week-end et vacances scolaires, renforcement et armement de la police municipale, installation d'une crèche de Noël dans l'hôtel de ville... Le tout sur fond de réhabilitation de l'Algérie française, en rebaptisant une rue au nom d'un putschiste de 1961. Tony, « chômeur » rencontré en compagnie de Kader, un saisonnier travaillant dans la restauration, soupire en racontant le « cirque » du matin : Robert Ménard, « qui a débarqué avec une équipe de télé pour compter les Maghrébins à la sortie de l’école ».Les deux hommes prennent la dernière sortie du maire avec un certain fatalisme : « Comme d’habitude, ce n’est que du buzz pour se faire connaître. Il ne fait que ça depuis qu’il est élu : de la provocation pour faire parler de lui. » Un constat que rejoint Cyril Hennion, le vice-président de la Ligue des droits de l’homme à Béziers : « Il fait toujours ça, une grosse provocation, puis une petite marche arrière. Même si ces histoires de fichiers commencent à être vraiment inquiétantes. »Lire : Robert Ménard, un habitué des mesures polémiques« Et puis il salit la ville. Déjà, Béziers, c’est du chômage à n’en plus finir. Qui va investir ici ? Regardez, il n’y a plus rien, les commerces ferment, tout est sale. Tout ce que fait le maire, c’est pour les vieux qui votent pour lui, là-haut », ajoute Tony en désignant la direction du centre-ville.« La mobilisation des moyens s’est faite au niveau du centre-ville, mais tout est fait au détriment des autres territoires », confirme Cyril Hennion, en égrenant la liste des « économies » réalisées par la municipalité : budget du centre communal d’action social, centres de loisirs, cantines scolaires…« Vous venez pour Satan ? »Un peu plus haut débute justement cet autre monde, celui de la « chouette ville », selon les mots de trois adolescentes croisées en train de déambuler en face de la mairie. Même si elles concèdent s’y ennuyer un peu.Façades réhabilitées, placettes ombragées et terrasses alignées au cordeau : c’est un Béziers de carte postale qui s’étend sur un quadrilatère de quelques centaines de mètres. « Robert Ménard privilégie le noyau dur de son électorat, à commencer par les commerçants, à qui il a promis de développer le tourisme et que son discours séduit », ajoute Cyril Hennion.Les commerçants, justement, ne jurent plus que par le triptyque « propreté, police municipale, sécurité ». Et ce n’est pas ici qu’on entendra dire du mal du maire : « Vous venez pour Satan ? Au moins avec lui, c’est propre, plus sûr, la police municipale patrouille, les gens sont contents, jure la propriétaire d’une boutique de prêt-à-porter rue du 4-Septembre. Avant la nouvelle mairie, la ville était déserte et le commerce inexistant. » Le fichier des écoles ? Haussement d’épaules. Quant aux « immigrés », « de toute façon, ils ne viennent pas acheter chez nous ».On ne sait si Sorya Béchar et Mohamed Ali, croisés plus tôt avec leur enfant dans les allées Paul-Riquet se sentiraient visés ou s’ils avaient l’intention d’aller faire quelques emplettes. Mais ce couple de trentenaires ne se fait aucune illusion sur les motivations de Robert Ménard : « Ce sont une démarche et des propos racistes. C’est le Front national, c’est comme ça. »« Les Arabes ne nous disent pas bonjour, ils ont du mal à s’adapter », rétorque pour tout commentaire Franck Maugain, un jeune apprenti. Titillés sur l’affaire de la liste des écoles, certains soutiens du maire ne prennent pas de gants. « Il y a trop d’étrangers, c’est évident. M. Ménard fait ce qu’il peut », lâche Evelyne, la cinquantaine, sans gêne manifeste mais qui refuse de donner son nom. Avant d’embrayer dans une description apocalyptique de la ville, décrite comme « noyée sous la drogue, le racket et les violences. Moi-même, je ne sors plus le soir à cause d’eux, vous voyez ? »Spirale sans fin« Les gens se lâchent de plus en plus, confirme David Garcia, membre du syndicat Solidaires. La parole raciste est là, et elle prend chez les jeunes. » Trois rues plus loin, à la Bourse du travail, syndicats et associations de la ville cherchaient justement la parade à ce genre de discours, mercredi dans l’après-midi. Avis unanime : ce n’est pas gagné.« On est sur un discours ethnique et un vote identitaire qu’on retrouve désormais chez les différentes couches d’arrivants dans la ville : les Espagnols et les ″Européens″ face aux Gitans, les Gitans face au Arabes. Aujourd’hui, les jeunes d’origine espagnole ne votent plus à gauche, contrairement à leurs parents et grands-parents, et dans la première génération d’immigrés maghrébins certains se mettent à voter FN », ajoute le syndicaliste.En cause, « une spirale sans fin qui, depuis la désindustrialisation de la ville, à partir des années 1970, a plongé Béziers dans la misère. Ménard, pas plus que ceux qui se sont succédé avant lui à la mairie, n’a pas cherché à y remédier. Ils se contentent de soigner leur clientèle. » Quitte à monter les uns contre les autres, selon M. Garcia, pour qui le nouveau maire joue en ce moment avec le feu : « Le premier risque pour l’ordre public, c’est Ménard. » Les heurts communautaires entre jeunes d’origine gitane et maghrébine qui avaient embrasé la ville en 2005 sont dans toutes les mémoires. « Pour l’instant, les jeunes de la Devèze [une zone urbaine sensible de la ville], se contrôlent. Mais un dérapage, impliquant la police municipale par exemple [désormais armée] peut vite arriver vu l’ambiance. Et ça peut exploser », craint aussi Cyril Hennion.« Les politiques, c’est de toute façon tous les mêmes : pousse-toi de là que je m’y mette pour garder ma place. » Devisant sur un banc allées Paul-Riquet, Carlo Garrigo et Vincent Bellester, anciens réfugiés espagnols, 170 ans à eux deux, jugent le bilan de Robert Ménard avec l’air de ceux qui en ont vu d’autres : « du vent », pour M. Garrigo. « Ah si : j’ai reçu quatre PV en un mois, deux dans chaque sens de l’allée, c’est ça le nouveau maire ! »Madjid Zerrouky (Béziers, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 14h34 • Mis à jour le07.05.2015 à 15h25 | Lucie Soullier Tarnac, épisode 51. Le parquet de Paris a requis le renvoi de Julien Coupat, de sa compagne Yildune Lévy et de son ex-petite amie Gabrielle Hallez, pour « terrorisme », jeudi 7 mai. Une nouvelle page dans une saga politico-judiciaire aux rebondissements médiatisés, et racontée en détail sur le blog dédié du Monde.Lire aussi :Tarnac : le parquet requiert le renvoi de Julien Coupat en correctionnelle pour terrorismeCar si initialement, il s’agissait d’une enquête sur le sabotage de lignes SNCF, les dix mis en examen ont ensuite contesté l’instruction et déposé plusieurs plaintes, notamment pour usage de faux et atteinte à l’intimité de la vie privée.Retour sur l’affaire, ou plutôt les affaires Tarnac, qui durent depuis sept ans.Que se passait-il à Tarnac ? Dans le petit village corrézien de Tarnac, un groupe de jeunes issus de l’extrême gauche gravite autour d’un intellectuel fédérateur, Julien Coupat.En avril 2008, le patron de la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire demande au parquet de Paris l’ouverture d’une enquête préliminaire sur « une structure clandestine anarcho-autonome entretenant des relations conspiratives avec des militants de la même idéologie implantés à l’étranger et projetant de commettre des actions violentes » et son leader supposé, Julien Coupat.Que reproche-t-on à Julien Coupat ? Cinq sabotages sont déplorés par la SNCF dans les nuits des 25 au 26 octobre et du 7 au 8 novembre 2008 dans l’Oise, dans l’Yonne et en Seine-et-Marne.En Seine-et-Marne, les policiers décrivent dans un procès verbal une voiture occupée par Julien Coupat et sa compagne, Yildune Lévy, tournant pendant des heures autour du lieu du sabotage dans la nuit du 7 au 8 novembre. Le couple justifie leur proximité de l’une des lignes : « On a fait l’amour dans la voiture, comme plein de jeunes. »Le 11 novembre, neuf suspects (cinq femmes et quatre hommes) sont interpellés et placés en garde à vue. Quatre jours plus tard, ils sont mis en examen pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme » et Julien Coupat, en outre, pour « direction ou organisation d’un groupement formé en vue de la préparation d’un acte terroriste ». Un dixième suspect sera mis en examen quelque temps plus tard.Après sept ans d’enquête, le ministère ne requiert le renvoi que d’une partie des membres du groupe pour des sabotages de lignes SNCF. Seuls trois d’entre eux sont inquiétés pour « destructions ou dégradations en réunion en relation avec une entreprise terroriste » : Julien Coupat et Yildune Lévy, accusés du sabotage de la ligne Est du TGV à Dhuisy (Seine-et-Marne) à l’aide d’un crochet posé sur la caténaire, le 8 novembre 2008, et Gabrielle Hallez, accusée avec Julien Coupat des mêmes faits à Vigny (Moselle), le 26 octobre 2008. L’enquête n’a pas permis de trouver de suspects pour les trois autres sabotages (deux dans l’Oise et un dans l’Yonne).Que reproche-t-on à l’enquête ?Le manque de preuves La pose d’un crochet sur une caténaire est le seul fait concret que les juges et les policiers sont parvenus à ramasser contre Julien Coupat et Yildune Lévy pour le sabotage de la ligne TGV à Dhuisy. Leur mise en examen repose essentiellement sur le procès-verbal d’une filature réalisée par la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le groupe d’enquête chargé de Julien Coupat.La défense conteste la véracité du document et la présence même de certains policiers, qu’elle soupçonne d’avoir utilisé une balise illégale posée sur la voiture du couple.A Nanterre, une instruction pour « faux en écriture publique » visant ce procès-verbal de filature a été ouverte en novembre 2011. La cour d’appel de Versailles a ordonné l’audition des policiers de la DCRI. Douze d’entre eux ont été entendus anonymement, leur service étant couvert par le secret défense. Mais ils ont refusé de répondre, s’abritant derrière une mémoire défaillante et le secret.Lire : Les incohérences de l'enquêteLes méthodes de la DCRIDès le mois de novembre 2008, les parents des neuf inculpés demandent la libération de leurs enfants dans une lettre ouverte. Ils dénoncent les méthodes utilisées par la police, la complaisance des médias et la présomption de culpabilité qui pèse sur leurs enfants.Créée en juillet 2008, la DCRI est alors toute nouvelle, et ses méthodes seront décortiquées et critiquées par la presse.Lire : Une instruction qui en dit long sur l'antiterrorisme à la françaiseLa défense demande notamment l’annulation de deux pièces du dossier : la surveillance (illégale) du domicile de Julien Coupat à partir du 15 août 2008 et le placement sur écoute sauvage de l’épicerie de Tarnac. En octobre 2010, la cour d’appel de Paris valide l’intégralité de l’enquête et la chambre de l’instruction rejette la demande d’annulation.Mais la défense n’a pas dit son dernier mot. Elle dépose plusieurs plaintes qui aboutiront à l’ouverture d’une instruction en janvier 2012 pour « atteinte au secret des correspondances » et « atteinte à l’intimité de la vie privée ». En cause : la découverte par le gérant du Magasin général de Tarnac d’un dispositif d’écoutes artisanales dès avril 2008. Mais les juges se confronteront au mur du secret défense. Après avoir réussi à obtenir, non sans mal, les motifs de la mise sur écoute, ce n’est pas la « prévention du terrorisme » qui est invoquée, mais « la criminalité et la délinquance organisées ». Des faits dont il n’a jamais été question dans l’affaire de Tarnac.Lire : Les juges impuissants face au secret défenseLa qualification de terrorismeLors de l’instruction, la défense a contesté le caractère « terroriste » de ces sabotages, mettant notamment en avant le fait que personne n’avait été blessé.La question de l’inculpation pour terrorisme se pose d’autant plus qu’en août 2014, un sabotage en tous points similaire – la pose d’un crochet sur une caténaire de la ligne du TGV Lyon-Paris – a pourtant été considéré comme un simple « acte de malveillance » par le parquet de Chalon-sur-Saône.Dans son réquisitoire, le ministère public leur répond jeudi 7 mai que « la finalité terroriste du groupuscule ne saurait être nuancée par l’absence de victimes humaines », l’article 421-1 du code pénal disposant que « les atteintes aux biens » peuvent constituer en droit français des actes de terrorisme, pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julien Lemaignen Toucher plus de 6 000 euros par mois d’allocation-chômage, c’est peut-être un peu trop, a suggéré François Rebsamen, jeudi 21 mai. Interrogé sur RMC et BFM-TV, le ministre du travail a laissé ouverte la possibilité de baisser le plafond de l’indemnisation des chômeurs, y voyant un des moyens de ne « pas laisser dériver » l’assurance chômage.La « protection élevée des hauts revenus, des cadres », est « assez unique au monde », a souligné M. Rebsamen, ajoutant que « ce serait mieux de se rapprocher, sûrement, de la moyenne européenne ». D’après l’Unédic, 880 personnes percevaient l’allocation maximale fin 2013, soit 6 273 euros net mensuels. Ils représentaient 0,02 % des bénéficiaires et 0,23 % des dépenses d’allocation, pour un montant de 66,2 millions d’euros.Dans son rapport Eclairages de novembre 2014, l’Unédic n’évoque pas le nombre d’indemnisés atteignant le plafond mais seulement ceux dont l’enveloppe dépasse les 4 000 euros. Selon les calculs du Monde, ils étaient alors – hors intermittents – 17 560, touchant en moyenne 5 200 euros par mois. Si l’on extrapole ce chiffre sur un an, cela représente un coût d’1,1 milliard d’euros. Dans l’hypothèse, par exemple, où le plafond serait ramené de 6 000 à 4 000 euros, cette somme serait réduite à 843 millions d’euros, soit une économie annuelle de 257 millions.Un débat récurrentLa question de l’abaissement du plafond revient régulièrement dans le débat public. En 2011, Bruno Le Maire, à l’époque chargé du projet présidentiel de l’UMP, avait critiqué un « dispositif d’indemnisation parmi les plus généreux du monde, en particulier pour les cadres à haut salaire ».Laurent Berger, devenu entre-temps le leader de la CFDT, avait alors pris appui sur la modestie de l’économie escomptée pour lui répondre que « l’indemnisation des cadres, c’est un non-sujet, une non-source d’économies et c’est démago », comme l’avait mentionné Le Point. Laurence Parisot, alors présidente du Medef, avait aussi fait remarquer qu’un abaissement du plafond d’indemnisation des cadres devait s’accompagner d’une baisse de leurs cotisations à l’assurance chômage, « sinon ce serait tout à fait injuste ». Ce cas de figure rendrait beaucoup moins évident le bénéfice de l’opération pour les finances publiques.En 2013, cependant, la Cour des comptes était revenue à la charge dans un rapport. « Dans les autres pays européens, le niveau de l’indemnisation est souvent beaucoup plus strictement plafonné », observait-elle déjà. Mais que voudrait dire, comme le suggère M. Rebsamen, se « rapprocher » de la moyenne européenne ? D’après l’Unédic, le montant de l’allocation de chômage est plafonné à 2 800 euros en Norvège, 2 500 en Allemagne, 2 400 au Danemark, 1 600 en Belgique et en Suède. La moyenne de douze pays européens, y compris la France, donne un résultat de 2 614 euros. Loin, très loin de la générosité hexagonale.Pression de BruxellesLe ministre du travail a pris la parole dans un contexte de durcissement des conditions faites aux chômeurs, même s’il a annoncé, la veille, une aide de 300 euros mensuels pour près de 40 000 chômeurs attendant leur retraite. Le 13 mai, dans sa recommandation sur le programme de réforme français, la Commission européenne a fait part de ses doutes quant à la « durabilité » du modèle d’indemnisation. Elle appelle la France à « revoir » l’indemnisation des salariés aux plus hauts revenus, mais aussi les critères d’éligibilité et la dégressivité dans le temps des allocations. « On a un système qui est protecteur. En étant protecteur, il peut être plus lent à réagir à la reprise d’emploi », a déclaré M. Rebsamen, comme en écho, jeudi sur RMC.Dans le même temps, Pôle emploi a annoncé la mise en place un nouveau dispositif de contrôle des chômeurs pour s’assurer qu’ils cherchent bien un emploi. Il s’agit de les empêcher de « s’enkyster dans le chômage de longue durée » selon le gouvernement, mais l’association de chômeurs AC! y voit plutôt une « répression à l’encontre de victimes du système ».Julien LemaignenJournaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières Pour les communistes, il est urgent de ne pas se presser. Alors que la plupart des partis commencent à se mettre en ordre de marche pour les régionales, le PCF a choisi de prendre son temps. Ses têtes de listes ne devraient pas être connues avant fin juin. Avant ça, un conseil national du parti doit se réunir le 10 juin pour définir les grandes orientations de la campagne.Une chose est sûre : les listes d’union avec le PS au premier tour ne devraient pas être la règle. « La direction actuelle socialiste s’en tient au soutien à la politique gouvernementale et n’a à proposer que des unions défensives face aux dangers de la droite et de l’extrême-droite », juge Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF. Cette ligne de conduite devrait s’appliquer y compris dans les régions que pourrait remporter l’extrême droite. « Face à un risque FN, ça rend d’autant plus nécessaire une offensive politique sur des valeurs de gauche, ajoute Olivier Dartigolles, porte-parole du parti. Ce n’est pas avec la ligne actuelle de Cambadélis [le premier secrétaire du PS] que l’on met le FN en difficulté. Au contraire, c’est sur ce terrain-là que Marine Le Pen marque des points. »« Rassemblement large »Si les communistes souhaitent des listes de « rassemblement large », il leur faudra déjà convaincre au sein du Front de gauche. Les discussions sont toujours en cours. « Avec le PG, nous ne sommes pas sur les mêmes bases, affirme un dirigeant PCF. Ils ne sont pas sur les contenus mais juste sur un truc anti-PS. » Le Parti de gauche met la pression sur son partenaire pour avoir des listes autonomes au premier tour partout. « C’est toujours en discussion chez eux mais je suis plutôt optismiste », note Eric Coquerel, le secrétaire national du parti. La question du second tour et d’une éventuelle alliance avec le PS fait aussi débat. « Il faut qu’on arrive à trouver une formulation mais on est sur l’idée que ça ne doit pas empêcher de faire des listes au premier tour », explique M. Coquerel. « On leur a clairement dit qu’on ne pouvait pas s’engager sur le premier tour sans garantie sur le second », ajoute Françis Parny, de la direction du PCF.La situation en Ile-de-France illustre bien ces difficultés. Si certains au PCF avaient des velléités de partir avec les socialistes au premier tour, le choix de Claude Bartolone aura fini de doucher leurs espoirs. Les communistes n’ont toujours pas digéré que le député PS de Seine-Saint-Denis leur ait ravi le conseil général en 2008. « Je suis très amusée de voir qu’il est présenté comme le candidat le plus à même de rassembler toute la gauche, note Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble, troisième force du Front de gauche. Vu de Seine-Saint-Denis, ce n’est pas tout à fait l’idée qu’on en a. S’il y en a un qui a divisé la gauche ici, c’est bien lui. Et il n’y est pas allé de main morte. » « C’est le pire », confirme un élu communiste qui préfère garder l’anonymat pour ne pas insulter l’avenir du second tour des régionales.Poids lourdsSauf surprise de dernière minute, il devrait y avoir une liste autonome. Reste à savoir qui elle rassemblera. En 2010, avec Pierre Laurent à sa tête, le tout jeune Front de gauche était parti sous ses propres couleurs et obtenu 6,55 % des voix. Mais la coalition est aujourd’hui divisée et le conseil régional d’Ile-de-France ne compte pas moins de deux groupes Front de gauche : l’un dominé par le PCF, l’autre par le PG. Si les premiers ont choisi de participer à l’exécutif aux côtés des socialistes, les seconds ont refusé.Résultat : on ne sait toujours pas qui emmènera la liste. Les autres prétendants à la tête de la région sont pourtant connus : Claude Bartolone (PS), Emmanuelle Cosse (EELV), Nathalie Arthaud (LO), Valérie Pécresse (UMP), Chantal Jouanno (UDI) ou encore Wallerand de Saint-Just (FN). Leur profil - que des poids lourds nationaux - rend la tâche encore plus délicate. Pierre Laurent serait-il tenté de rempiler ? A la direction du PCF, on assure que non. « Je ne pense pas que Pierre aille sur cette échéance-là », affirme un de ses proches. Un avis que ne partage pas un élu francilien écologiste. « Il y a quelques mois, on avait compris qu’il ne voulait pas s’engager mais ces derniers temps il s’intéresse beaucoup aux questions régionales, note-t-il. Ce n’est pas tranché mais cette option est sur la table. »Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 21.05.2015 à 06h37 • Mis à jour le21.05.2015 à 15h39 | Nicolas Chapuis (Toulouse - envoyé spécial) « Anesthésié », « confisqué », « sans débat »… A écouter Christian Paul décrire le congrès du PS, le vote des militants jeudi 21 mai pour désigner leurs futures instances ne suffira pas à panser les plaies d’un parti déchiré. Le premier signataire de la motion B, qui réunit les frondeurs et l’aile gauche du parti, en déplacement à Toulouse mercredi 20 mai, a réaffirmé son intention de continuer la bataille politique au-delà du scrutin, quel que soit le score.La donne sera pourtant nécessairement modifiée. « La page de la fronde est tournée », convient d’ailleurs le député de la Nièvre, qui fut l’un des premiers parlementaires à contester la politique économique du gouvernement. Selon lui, le combat doit désormais être mené au sein du parti : « Après le congrès, le PS doit retrouver sa place, être respecté et prendre des positions sur les grands textes. »Lire aussi :Les frondeurs du PS fustigent leur parti, « service après-vente » de la politique du gouvernementDevant les responsables toulousains de sa campagne, Christian Paul a dessiné les contours des deux grandes options qui s’offrent à lui. Première hypothèse : la motion de Jean-Christophe Cambadélis, soutenue par le gouvernement, n’atteint pas les 50 %. Les frondeurs lanceront alors un appel « pour créer les conditions d’une nouvelle majorité » au sein du parti. Deuxième hypothèse, plus probable : la direction est reconduite par les militants avec une majorité absolue. Ayant abandonné depuis quelques semaines leurs rêves de remporter ce congrès, les dirigeants de la motion B espèrent dépasser les 30 %. Ils espèrent également enlever une grosse vingtaine de fédérations départementales.Un résultat conséquent, mais insuffisant pour renverser la table. Ce qui les place devant un choix stratégique. Poursuivre dans la voie de la contestation au Parlement semble compliqué. L’horizon législatif, dégagé des considérations budgétaires jusqu’à la rentrée, offre peu de prises, hormis le retour du projet de loi Macron à l’Assemblée nationale. Le projet de loi Rebsamen, dont l’examen en commission a débuté à l’Assemblée le 20 mai, pourrait donner l’occasion de quelques passes d’armes, mais a priori avec moins de conséquences. La contestation de la droite sur la réforme du collège oblige par ailleurs l’ensemble du PS à resserrer les rangs autour de la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem.« Vernis d’habileté »Si M. Cambadélis décroche la majorité absolue, il prive en outre la fronde parlementaire d’un de ses principaux moteurs. Les tenants de la contestation ont toujours affirmé que les options prises par l’exécutif n’étaient pas majoritaires dans le parti. Après le vote des adhérents, les frondeurs auront beau dire que « le vernis d’habileté » de M. Cambadélis a empêché le congrès de trancher les orientations, l’actuel patron du PS aura de fait la mainmise sur l’appareil et la caution des militants.La motion B se retrouvera alors comme au groupe à l’Assemblée en minorité. Pas question pour autant de désarmer, selon Christian Paul : « Beaucoup d’idées ont été embarquées par les autres motions. Il faudra arriver à dégager des majorités d’idées pour les textes importants, sur lesquels nous serons moteurs. »Pour peser au sein du parti, le patron de la motion B devra d’abord conserver l’unité dans son propre camp. Les différents courants qui composent cet attelage pourraient être tentés de reprendre leurs parts. « Il y a une volonté très ferme de continuer ensemble », assure au contraire M. Paul. S’il veut établir un rapport de force, le député de la Nièvre devra ensuite tenter de se rapprocher de la motion D de Karine Berger et de la frange gauche de la motion de Cambadélis.Lire aussi :Congrès du PS : Karine Berger joue le refus du « bloc contre bloc »Christian Paul compte notamment sur les partisans de Martine Aubry qui ont rejoint la majorité pour défendre la réforme fiscale, la réorientation du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), une véritable loi bancaire, le contrat de travail… C’est là le paradoxe de la motion B. Après avoir été les défenseurs autoproclamés du discours du Bourget de François Hollande, les frondeurs se retrouveraient à être les premiers garants des engagements de Jean-Christophe Cambadélis.Nicolas Chapuis (Toulouse - envoyé spécial)Journaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.05.2015 à 18h07 • Mis à jour le20.05.2015 à 18h11 | Françoise Fressoz Vieux serpent de mer de la fiscalité, le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu refait surface. « Le gouvernement veut avancer en 2016 et 2017 sur cette question», a déclaré, mercredi 20 mai, Michel Sapin.Invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP, en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le ministre des finances s’est toutefois montré très prudent sur les modalités. « Ça ne peut pas se faire en un jour mais on peut commencer ce processus dès l'année 2016 et 2017 par des modifications techniques », a-t-il précisé.L’impôt sur le revenu en France est payé l’année n sur les revenus de l’année n - 1, ce qui peut entraîner des difficultés pour les contribuables dont les revenus varient fortement d’une année sur l’autre. Bercy n’envisage pas de prélever l’impôt sur les revenus de l’année en cours car cela ferait perdre une année d’imposition à l’Etat.Le ministre de l’économie voudrait en revanche permettre au contribuable de pouvoir corriger en temps réel la charge à acquitter. « Avec Internet, vous pouvez corriger beaucoup plus simplement », a précisé M. Sapin. Une autre piste consisterait à généraliser la mensualisation de l’impôt sur le revenu mais le ministre s’est déclaré hostile à tout ce qui pourrait apparaître comme une mesure autoritaire. « Je ne cherche pas à obliger les Français », a-t-il assuré.Congrès de PoitiersLe débat sur le prélèvement à la source revient alors que les militants socialistes votent pour départager les différentes motions avant le congrès de Poitiers, prévu début juin. La motion du premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, à laquelle s’est ralliée Martine Aubry et qui est également signée par tous les ministres socialistes du gouvernement, prévoit notamment « la relance du chantier de l'impôt citoyen dès le projet de budget pour 2016 ». Elle mentionne « un prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu et une réduction de la CSG sur les premières tranches de revenus », qui serait la « première étape » du rapprochement entre l'impôt sur le revenu et la CSG.La fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG faisait partie des engagements de campagne de François Hollande en 2012. Elle avait ensuite été oubliée, au grand dam des frondeurs qui l’ont mise au premier rang de leurs exigences. D’où les récentes attaques de Christian Paul, premier signataire de la motion de l'aile gauche du parti, accusant les « ministres de Bercy de désavouer tous les matins la motion qu'ils ont signée avec le premier ministre ».« Je ne me sens en rien en contradiction », a rétorqué M. Sapin, en faisant un pas vers la retenue à la source de l’impôt sur le revenu mais en restant très réservé sur la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG. « Il ne faut pas le faire aujourd'hui car cela aurait pour conséquence une augmentation de l'impôt de la moitié des Français », a-t-il exprimé, en ajoutant encore : « Je ne conseillerais à aucun socialiste d'avoir un discours sur “on va continuer à augmenter les impôts”, j'ai plutôt tendance à leur conseiller qu'aujourd'hui, puisque les choses vont mieux en France, de s'orienter vers une stabilisation, puis une diminution des impôts. »Amélioration de la conjonctureDécidé à améliorer la vie quotidienne des Français, M. Sapin a également indiqué qu’il allait « faciliter » l'utilisation des cartes bancaires « y compris pour de petites sommes, sans que les commerçants soient eux-mêmes lésés ». Une discussion est en cours avec les banques qui devrait aboutir « dans les jours qui viennent », a-t-il précisé.Interrogé sur l’amélioration de la conjoncture constatée au premier trimestre (+ 0,6 % de croissance), M. Sapin a jugé « parfaitement possible » que la France atteigne une croissance de 1,5 % à la fin de l'année 2015, alors que l'hypothèse du gouvernement était jusqu’à présent de 1 %. Sans s’engager formellement sur une inversion de la courbe du chômage dès la fin de 2015, le ministre a précisé que « c'est à 1,5 % de croissance que les créations d'emploi sont suffisamment nombreuses, non seulement pour compenser les destructions, mais aussi pour accueillir les jeunes qui arrivent sur le marché du travail ».Interrogé sur les derniers rebondissements de l’affaire Kerviel, M. Sapin a estimé que c'était « à la justice de décider ». Le site Mediapart a révélé en début de semaine que la policière chargée de l'enquête avait déclaré que la Société générale ne pouvait pas ne pas avoir été au courant des agissement de son trader. « Méfiez-vous des rebondissements spectaculaires [...]. On peut affirmer spectaculairement, cela ne veut pas dire démontrer », a réagi le ministre, en ajoutant : « Je veux bien qu'on fasse passer un coupable pour un héros mais aujourd'hui, M. Kerviel n'est pas un héros, c'est un coupable qui a commis des actes gravissimes. »Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Après la réforme territoriale, le mariage pour tous, la réforme du collège, une ligne supplémentaire vient de s’ajouter à la longue liste des mesures du quinquennat de François Hollande que la droite annonce vouloir abroger. Mercredi 20 mai, François Fillon s’est ainsi engagé à « supprimer les contrats aidés à destination des jeunes » afin de financer une partie de ses mesures en faveur de l’alternance.« Les dits contrats d’avenir ou de génération coûtent aujourd’hui 1,4 milliard d’euros. Pour quels résultats ?, s’est interrogé l’ancien premier ministre. Ils n’assurent pas l’insertion professionnelle et créent des effets d’aubaine concurrençant les dispositifs d’alternance. »M. Fillon a pris cet engagement lors d’une conférence de presse où il détaillait les mesures de son programme en faveur de l’emploi des jeunes. Afin de respecter une des promesses de campagne de François Hollande, le ministère du travail a mis en place 150 000 emplois d’avenir à destination des jeunes sans qualification. Avec ce dispositif, l’Etat paye 75 % du salaire brut dans le secteur non-marchand et 35 % dans le secteur marchand.« Les contrats d’avenir, subventionnés et destinés au secteur non marchand et aux collectivités territoriales, s’apparentent de fait à des contrats de vrai-faux fonctionnaires », a estimé le candidat à la primaire UMP 2016 qui déroule depuis des mois de nombreux pans de son projet par exemple sur l’éducation, l’économie, l’immigration ou le numérique.Lire aussi :François Fillon détaille son programme économiqueL’ancien chef de gouvernement propose donc de redéployer ces fonds de 1, 4 milliards en direction de l’alternance et de l’apprentissage. « Cette somme est à mettre en perspective avec les 8 milliards d’euros que mobilise aujourd’hui l’alternance. C’est donc un effort massif qui est proposé », s’est réjoui M. Fillon.« Les mêmes erreurs »L’ancien premier ministre propose également de confier la « gestion des lycées professionnels aux régions pour assurer une meilleure prise en compte des bassins d’emplois, de mettre en place », de mettre en place « une exonération totale de charges patronales pour toutes les entreprises qui accueillent des jeunes en alternance » ou encore d’autoriser les entreprises qui emploient plus de 4 % de salariés en alternance à dépenser les fonds de la taxe d’apprentissage pour créer leur propre centre de formation.Opposé aux contrats aidés mis en place par François Hollande, M. Fillon avait pourtant relancé certains dispositifs de ce type après la crise de 2008. En 2010, son gouvernement avait par exemple mis en place le contrat unique d’insertion qui permettait de regrouper tous les emplois de ce type. Et le budget de 2011 prévoyait 340 000 emplois aidés dans le secteur non marchand et 50 000 dans le secteur marchand. « Ce n’est pas une raison pour répéter les mêmes erreurs », a déclaré l’ancien premier ministre interrogé sur ce point, mercredi.Lire aussi :Fillon réaffirme qu’il sera candidat à la primaire de l’UMPMatthieu GoarJournaliste au Monde 20.05.2015 à 16h29 • Mis à jour le20.05.2015 à 18h22 | Alexis Delcambre Éphémère directeur de cabinet d’Aurélie Filippetti puis de Fleur Pellerin, Martin Ajdari a été nommé, mercredi 20 mai, directeur général des médias et des industries culturelles au ministère de la culture. L’ancien secrétaire général de France Télévisions, candidat malheureux à la présidence de Radio France en 2014, occupera ce poste stratégique à compter du 3 juin. Il y remplace Laurence Franceschini, nommée de son côté au Conseil d’Etat, et qui occupait ce poste depuis 2007.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.05.2015 à 15h34 • Mis à jour le20.05.2015 à 16h33 Ni « flicage de la société », ni « vocation de modifier les chiffres du chômage ». François Rebsamen, ministre du travail, s’est fermement défendu, mercredi 20 mai, de toute velléité d’accélérer la radiation de chômeurs du Pôle emploi après l’annonce du renforcement du dispositif de contrôle des démarches des demandeurs d’emploi.Le conseil d’administration du Pôle emploi a en effet approuvé, mercredi, le projet de généraliser à l’ensemble du territoire un dispositif qui dissocie la mission d’accompagnement des chômeurs de celle du contrôle de leurs recherches. Un dispositif déjà expérimenté dans trois régions et censé empêcher les demandeurs d’emploi de « s’enkyster dans le chômage de longue durée ». Pour généraliser le contrôle, la direction compte mobiliser 200 postes en équivalents temps-plein (ETP) pour le contrôle, tandis que 22 000 conseillers seront chargés de l’accompagnement. Leur déploiement doit s’étaler entre août et octobre. Le dispositif « n’est et ne sera assorti d’aucun objectif en termes de nombre de contrôles et/ou nombre de radiations », selon un document transmis aux syndicats la semaine dernière.Le contrôle des chômeurs existe déjà aujourd’hui : les demandeurs d’emploi inscrits sont tenus de faire des recherches, sous peine d’être radiés et de voir leurs allocations suspendues quinze jours et jusqu’à six mois en cas de « récidive ». Mais il est assuré par les conseillers chargés de l’accompagnement. Le nouveau dispositif doit permettre à ces derniers de se recentrer sur leur mission et « d’être plus à l’aise dans leur relation de confiance avec les demandeurs », selon le Pôle emploi. Actuellement, les sanctions sont peu appliquées : 13 409 personnes ont été radiées en 2013 pour « insuffisance de recherche d’emploi », soit 2,5 % des radiations totales.Lire : La fraude à Pôle emploi coûte-t-elle cher à l'Etat ?Pas d’objectif en nombre de contrôles« Il y a un aspect contrôle et, potentiellement, sanction, mais il y a aussi un aspect repérage des demandeurs d’emploi en difficulté et redynamisation de la recherche d’emploi qui est positif », avait déclaré Jean Bassères, directeur général du Pôle emploi, avant de défendre son projet devant le conseil d’administration. Il s’est aussi appuyé sur les retours d’expérience des régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Franche-Comté et Poitou-Charentes, où l’expérimentation a été « bien accueillie » par les conseillers : 93 % l’ont jugée « utile pour Pôle emploi » et 79 % « pour le demandeur d’emploi ».« Dans la loi, il est marqué que les demandeurs d’emploi doivent chercher un emploi, Pôle emploi doit contrôler, c’est normal d’appliquer », a déclaré, pour défendre cette décision, François Rebsamen. Selon lui, les expérimentations menées « ont montré qu’y compris les chômeurs qui avaient abandonné [leurs recherches] étaient satisfaits d’avoir eu des contacts pour se relancer ».L’association de chômeurs AC! dénonce, elle, une forme de « répression à l’encontre de (…) victimes du système ». « Le gouvernement Hollande a choisi de lutter contre les actifs privés d’emploi et non contre le chômage », estimait-elle, mardi.Lire : Contrôle des chômeurs : la volte-face des socialistes« Processus de redynamisation » du chômeurSelon le document présenté aux syndicats la semaine précédant la réunion, la procédure de contrôle comporte plusieurs caractéristiques :« Tous les demandeurs d’emploi seront susceptibles d’être contrôlés », de manière « ciblée », « aléatoire » ou après un signalement.Si l’équipe de contrôle soupçonne une « insuffisance de recherche d’emploi », elle interrogera le demandeur par « questionnaire », puis par « téléphone » et, enfin, en face-à-face, « si le doute persiste ».« Le cas échéant, la procédure de radiation (…) [sera] engagée », après un « processus de redynamisation » du demandeur d’emploi. Le chômeur radié pourra introduire un « recours » auprès du directeur d’agence, puis devant le tribunal administratif ou le médiateur du Pôle emploi.Des mesures de sécurité particulières sont prévues pour les agents de contrôle, qui seront « sensibilisés » à la « prévention des situations d’agression ». Le Pôle emploi « préconise » qu’ils « ne gèrent pas les demandeurs d’emploi de la commune où ils vivent, ni de la zone de compétence de l’agence d’où ils viennent s’ils étaient conseillers ». 20.05.2015 à 11h15 • Mis à jour le21.05.2015 à 08h44 | Nicolas Chapuis Qu’ils soient d’affrontement, d’adoubement ou de confusion, les congrès font les grandes – et parfois sombres – heures du Parti socialiste. Quelque 130 000 militants sont appelés aux urnes jeudi 21 mai pour élire la motion, c’est-à-dire un texte programmatique porté par une liste de signataires, qui dirigera les instances pour les deux années à venir.Lire aussi :Au PS, les militants s’en vont peu à peuLa semaine suivante, ils éliront le premier secrétaire du Parti. Ils pourront choisir entre les premiers signataires des deux motions arrivées en tête. Puis se tiendra, du 5 au 7 juin, le congrès à proprement parler, qui aura lieu cette fois-ci à Poitiers, mais qui ne revêt plus qu’une importance symbolique, les votes ayant déjà eu lieu.L’enjeuPersonne au PS ne doute de l’ordre d’arrivée du vote jeudi soir. La motion A, dont Jean-Christophe Cambadélis est le premier signataire, devrait l’emporter devant la motion B de l’aile gauche et des frondeurs. Mais le score réalisé par l’actuel patron du PS sera regardé de près. S’il ne franchit pas la barre des 50 %, cela signifiera qu’une majorité de militants socialistes n’a pas souhaité se porter sur le texte soutenu par le premier ministre, l’ensemble de son gouvernement et la plupart des cadres dirigeants du parti. François Hollande, qui fut longtemps un habile praticien de ces jeux d’appareil, garde d’ailleurs un œil sur ce congrès de Poitiers. Stéphane Le Foll, le ministre de l’agriculture qui anime sa sensibilité au sein du Parti, a été missionné pour surveiller les opérations et défendre les intérêts du chef de l’Etat.Lire aussi :Congrès du PS : la direction se fait peur avec la barre des 50 %Les frondeurs, eux, ont revu leurs ambitions à la baisse. Au plus fort de leur contestation contre le gouvernement, lors de l’examen des textes budgétaires à l’automne 2014, ils rêvaient d’être majoritaires devant les militants. Ils espèrent désormais dépasser les 30 %. En cause, selon eux, une campagne « à huis clos » en plein mois de mai tronqué par les jours fériés, ainsi que le double discours de la motion majoritaire sur les questions économiques. Le ralliement de Martine Aubry à la motion A les a également affaiblis.Lire aussi :Les frondeurs du PS fustigent leur parti, « service après-vente » de la politique du gouvernementKarine Berger, à la tête de la motion D, rêve d’accrocher les 15 % et de se faire une place au sein des instances. Quant à la motion C, qui avait fait 12 % au dernier congrès dans le sillage de Stéphane Hessel, décédé depuis, elle tentera de défendre ses positions menacées.Lire aussi :Congrès du PS : la motion C porte la voix des « barbares »La mainmise sur les investituresC’est l’autre enjeu majeur de ce congrès dont les militants parlent moins volontiers. Les instances départementales sont composées au prorata des scores réalisés par les motions. Elles décideront ensuite des investitures, notamment pour les élections régionales de décembre. Il n’est pas rare que les militants se décident moins sur le contenu programmatique des motions qu’en fonction de critères de politique interne pour faire élire leurs candidats. Cette donnée locale complique les prévisions pour le vote et peut bouleverser certains équilibres. A ce titre, le vote du 11 juin, lors duquel seront désignés les premiers secrétaires fédéraux (les responsables dans chaque département) revêt une extrême importance pour les adhérents. Il permet également de dresser une carte des rapports de force dans le parti.La répartition des postesA l’échelon national, les grandes instances sont également représentatives des scores des motions. Le Conseil national, le parlement du Parti, regroupe ainsi les 102 premiers secrétaires fédéraux et 204 membres élus parmi les signataires de chaque motion. Idem pour le bureau national qui dirige le parti. Les tractations vont donc bon train au sein de tous les camps, qui sont en général une addition de petites écuries. Jean-Christophe Cambadélis devra ainsi contenter les hollandais, les vallsistes, les aubrystes, les moscovicistes, les peillonistes, les partisans de l’aile droite, sans oublier ses proches…Dans la motion B, les amis de Benoît Hamon et ceux d’Emmanuel Maurel réclameront leur part, tandis que les frondeurs essaieront de grappiller quelques places. Les motions C et D devront, quant à elles, décider si elles participent au secrétariat national, le gouvernement du parti, que composera le premier secrétaire qui aura été élu le 28 mai.Lire aussi :Congrès du PS : Karine Berger joue le refus du « bloc contre bloc »Les soupçons de tricheIl ne saurait y avoir un congrès socialiste sans accusations, justifiées ou non, de triche. Surtout quand le résultat s’annonce serré. Une commission pour discuter des modalités du scrutin a été constituée avec des membres de chaque motion autour de Christophe Borgel, le responsable des élections. Les frondeurs ont déjà annoncé qu’ils seraient très attentifs à la collecte des résultats et à la participation. « Au-dessus de 80 000 votants, ça devient louche », a déjà prévenu le député européen Guillaume Balas.Les soupçons portent surtout sur le vote sur les motions du jeudi 21 mai. Contrairement aux autres scrutins lors desquels le résultat est communiqué à 1 heure du matin, il faudra attendre midi le lendemain pour avoir les scores définitifs. « Cela leur laisse le temps de faire les rééquilibrages nécessaires dans les remontées des fédérations si le score de la motion A est trop juste », estime l’un des membres de la motion B qui participe à la commission. Sont particulièrement visées les fédérations des Outre-mer, du Nord, de Seine-Maritime, de l’Eure ou encore de l’Hérault.La direction du parti balaie ces accusations et assure que le vote n’a jamais été aussi surveillé que cette année. Selon un pilier de la motion A, il s’agit d’une figure de style classique dans les congrès : « Ils font monter ces rumeurs parce qu’ils sentent qu’ils sont en train de perdre. »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.05.2015 à 06h24 • Mis à jour le20.05.2015 à 13h02 | Maurane Speroni La caution locative étudiante (CLé) reste encore confidentielle. Depuis sa généralisation en septembre, cette garantie, qui permet aux étudiants sans garant quels que soient leurs revenus, leur situation famille et leur nationalité d’accéder à un logement, n’a bénéficié qu’à 2 250 d’entre eux. Encore très loin de l’objectif fixé par le gouvernement, de 14 000 à 20 000 bénéficiaires d’ici 2017.A consulter : le site Lokaviz, qui précise à qui s’adresse la CLé et comment faire sa demandeConcrètement, avec la CLé, l’Etat se porte garant pour eux, contre une cotisation mensuelle correspondant à 1,5 % du montant du loyer. En cas d’impayés, le propriétaire est indemnisé par un fonds – alimenté par l’Etat, la Caisse des dépôts et consignations, les régions et les cotisations des bénéficiaires – en attendant que l’étudiant puisse rembourser.Une étude menée en 2013 par l’Observatoire de la vie étudiante avait montré que 16,5 % des étudiants logés dans le privé avaient du mal à trouver une caution solidaire. La même année, les régions Nord-Pas-de-Calais, Ile-de-France, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur avaient expérimenté ce système, mais il ne concernait que les étudiants étrangers, isolés ou issus de familles monoparentales. Il était donc temps de l’étendre à tous les étudiants sur tout le territoire.Manque de visibilitéSi le chiffre de 2 250 demandes paraît bien faible, il s’explique sans doute parce que la généralisation de ce système est intervenue en septembre, une période où la plupart des étudiants avaient bouclé leurs démarches. Mais pas seulement. Selon les syndicats étudiants, la CLé manque de visibilité. « Les étudiants ne connaissent pas le dispositif », indique-t-on à l’UNEF. Alexandre Leroy, le président de la Fédération des associations générales étudiantes, fait le même constat. « Le nombre de bénéficiaires évoluera en fonction de la volonté du gouvernement de faire connaître la CLé. Deux mille bénéficiaires sur l’année 2014-2015, c’est compréhensible, mais s’il n’y a encore que 2 000 bénéficiaires cette année, ce sera une faute », prévient-il.Guillaume Houzel, le directeur du Cnous (Centre national des œuvres universitaires et scolaires), l’organisme qui gère la CLé, espère qu’à la rentrée 2015 le nombre de bénéficiaires atteindra 7 000 à 8 000 jeunes. Et 20 000 à l’horizon 2017-2018, ce qui devrait permettre de financer totalement la CLé grâce aux cotisations des étudiants. Mais selon lui, « cela mettra quelques années pour que les étudiants et les propriétaires utilisent la CLé », conscient qu’il doit convaincre les propriétaires du parc privé de la fiabilité de la caution solidaire.Maurane SperoniJournaliste au Monde Michel Noblecourt Jeudi 21 mai, les 131 000 militants actifs du Parti socialiste devront choisir entre quatre textes. Appelés des motions, ils définissent la feuille de route de la majorité. Sur fond d’impopularité persistante de l’exécutif et de déception des militants, ce vote pourrait aboutir à un « qui gagne… perd ».En vue du congrès de Poitiers, du 5 au 7 juin, la direction présente une motion (dite A) à vocation majoritaire, signée par Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire, Manuel Valls et Martine Aubry. Dans un parti de plus en plus déserté, elle craint une forte abstention qui fragiliserait d’autant son score. « Camba » affirme qu’il pourrait se contenter d’un « 50,1 % », soit une majorité relative qui risque de rendre le PS ingouvernable. C’est déjà arrivé : à l’issue des congrès de Metz (1979) et de Rennes (1990), l’absence de majorité absolue sur la feuille de route de la direction avait obligé cette dernière à réaliser une « synthèse » entre les différentes motions pour gouverner. Pire encore, en 2008, au congrès de Reims, l’affrontement entre Ségolène Royal et Martine Aubry n’avait dégagé ni majorité ni synthèse. La maire de Lille avait dirigé le PS sans réelle majorité.Aujourd’hui, tout se joue avant le congrès et les statuts ne prévoient plus de synthèse. Si « Camba » ne récolte que « 50,1 % », il sera affaibli lors de l’élection au poste de premier secrétaire, le 28 mai, où il devrait être opposé au leader des frondeurs de l’aile gauche, Christian Paul. Un PS ingouvernable ? Cette dramatisation dans la dernière ligne droite peut réduire l’abstention et permettre à la motion A d’approcher les 55 %. Mais Poitiers ne sera pas le sacre qu’espérait Jean-Christophe Cambadélis – et avec lui François Hollande – après le ralliement de la maire de Lille. Sauf coup de théâtre, il sera légitimé mais il risque de devoir batailler avec une forte opposition interne, sans avoir les coudées franches pour affronter les deux dernières années du quinquennat.noblecourt@lemonde.frMichel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Séverin Graveleau et Matteo Maillard Entre la précipitation et la provocation, la frontière est parfois poreuse. En publiant, mercredi 20 mai, soit au lendemain même d’une journée de mobilisation des enseignants, le décret et l’arrêté portant sur la réforme du collège, le gouvernement n’a pas manqué de crisper encore davantage les opposants à son projet. Manuel Valls avait pourtant prévenu dès mardi : la réforme serait bien « mise en œuvre » et le décret « publié le plus rapidement possible », avait assuré le premier ministre. Il n’empêche : nul ne s’attendait à ce que le calendrier soit autant raccourci.L’opposition n’a pas tardé à réagir. « C’est de fait un passage en force contre les Français, les profs, tous ceux qui sont mobilisés et, au-delà de la mobilisation de la rue, de ceux qui nourrissaient une inquiétude, a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, numéro 2 de l’UMP, mercredi matin. D’une main, Najat Vallaud-Belkacem annonce qu’elle est ouverte à la discussion, le lendemain elle publie au Journal officiel. Pour ceux qui avaient encore un doute, la parole de ce gouvernement ne vaut rien. » Interrogée par l’AFP, la députée de l’Essonne a ajouté qu’elle souhaitait qu’une « initiative » soit prise dans la journée de mercredi afin de « fédérer toutes les oppositions sur le fond et tous ceux qui sont scandalisés sur la manière de procéder ».Quelle forme une telle « initiative » pourrait-elle prendre ? Mercredi matin, rien n’était encore arrêté. Le président du Modem, François Bayrou, ancien ministre de l’éducation nationale, a pour sa part lancé un appel à une « manifestation nationale ». Interrogé à ce sujet, François Fillon, s’est montré toutefois réservé. « Il y a un passage en force. Il faut que la communauté éducative trouve les moyens de réagir à ce passage en force. Mais pour ma part, je n’appelle jamais à une manifestation », a déclaré l’ancien premier ministre sur France Inter.Le SNES, principal syndicat du secondaire, parlait mercredi matin de « provocation » et de « faute ». Le Snalc, minoritaire et classé à droite – il s’en défend – évoque un « scandaleux passage en force » au lendemain d’une journée de grève des enseignants. Pour la première fois depuis le début de la contestation contre la réforme du collège, les enseignants étaient invités à manifester, mardi 19 mai. Deux mois après la présentation par Najat Vallaud-Belkacem de son projet de « collège 2016 », sept organisations syndicales – SNES-FSU, SNEP-FSU, Snetaa, Snalc, SUD-Education, FO et CGT Educ’action – défilaient exceptionnellement derrière la même banderole, réclamant le « retrait de la réforme ».Lire :« La réforme du collège à elle seule n’est pas une baguette magique »Dans le cortège parisien, pour lequel la préfecture avance un chiffre de 3 500 manifestants, contre « 6 000 à 7 000 » selon le SNES, deux motifs d’inquiétude l’emportaient. D’abord, la suppression des options latin et grec. Ensuite, la suppression des classes bilangues et des sections européennes. Premiers à se mobiliser dès la fin du mois de mars, avant que la contestation ne prenne une tournure politique contre la Rue de Grenelle, les professeurs de langues anciennes et d’allemand était les mieux représentés dans le cortège, brandissant leur « Gaffiot » – le dictionnaire latin-français de référence – et des drapeaux de la République fédérale. Pour les professeurs d’allemand, les classes bilangues, créées il y a dix ans, ont constitué une véritable planche de salut en enrayant la chute des effectifs dont souffrait leur discipline. Gilles, la cinquantaine, enseigne la langue de Goethe dans un collège de Vincennes (Val-de-Marne). « Si les bilangues disparaissent, on va nous proposer de faire quoi ? De l’anglais ? », s’interroge le manifestant. Selon lui, « le niveau d’une LV2 n’atteindra jamais celui des bilangues ». Enseignante de russe en section européenne dans deux établissements parisiens, Elisabeth Launay renchérit, quelques mètres plus loin : « On nous dit que ces sections sont réservées à une élite. Mais elles permettent aussi, dans les établissements plus durs, de retenir les bons élèves. »Aux côtés des enseignants, quelques anciens collégiens sont venus défendre le modèle par lequel ils sont passés. Emna Dhouieb, 18 ans, et Alice Quintallet, 17 ans, portent à bout de bras leurs classeurs sur lesquels elles ont inscrit « latiniste, helléniste, germaniste fière ! » au feutre noir. Entre un oral de latin la veille et un oral d’allemand le lendemain, elles ont quand même décidé de se rendre à la manifestation, contrairement à leurs camarades de terminale. « Dans une Europe en crise, l’allemand est un plus indéniable pour trouver un emploi », jure Emna. Alice acquiesce : « Même si les langues anciennes ne sont plus couramment parlées, elles nous ont permis de nous distinguer. Les grandes écoles voient ces options comme une véritable valeur ajoutée au parcours. »Au vu du taux de grévistes et des cortèges souvent clairsemés, c’est cependant un bilan en demi-teinte qui s’impose à la fin de cette journée de mobilisation. Dès la fin de la matinée, le ministère de l’éducation nationale avançait un chiffre de 23,4 % de grévistes dans les collèges. Un peu plus d’un quart (27,6 %) des enseignants du public se seraient mobilisés, et 6,7 % de ceux du privé. De son côté, le SNES-FSU annonce « plus de 50 % » de grévistes. « C’est un début de mobilisation plutôt réussi, il confirme qu’il y a un mécontentement, une volonté de se mobiliser », analyse le spécialiste du syndicalisme enseignant Laurent Frajerman. Reste que les manifestations organisées dans une cinquantaine de villes en France n’ont pas été le raz-de-marée attendu : 1 400 personnes à Lyon, 600 à Toulouse, 500 à Bordeaux, selon les chiffres de la police…Cette mobilisation sans démonstration de force a permis en tout cas aux deux camps de s’attribuer un satisfecit. « L’objectif d’une grève majoritaire est atteint, se réjouit Roland Hubert, cosecrétaire général du SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le second degré. C’est un message fort envoyé au ministère de l’éducation nationale. » En face, le SE-UNSA, favorable à la réforme, peut affirmer que « plus de 7 enseignants sur 10 en collège n’ont pas fait grève (…), une bonne nouvelle pour l’avenir ».« Il n’y a pas de précipitation, tous les délais sont tels que nous les avions prévus depuis le début », a justifié la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, mercredi matin, après la publication des textes au JO. « Nous avons besoin sur cette réforme du collège de ne plus perdre de temps, d’aller vite. » La ministre a toutefois assuré avoir entendu le mécontentement d’une partie des professeurs, et promis que des « garanties » pour une bonne mise en œuvre de la réforme seraient introduites dans les textes d’application.Lire aussi :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxSéverin GraveleauJournaliste au MondeMatteo MaillardJournaliste au Monde 18.05.2015 à 11h33 • Mis à jour le18.05.2015 à 16h06 Béligh Nabli, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) ; William Leday, maître de conférences à Sciences Po ParisDans une récente tribune publiée dans Le Monde, Michael Walzer fustige « cette gauche qui n’ose pas critiquer l’islam ». Le texte est stimulant et mérite réflexion. Pour autant, on reste dubitatif devant le postulat de son analyse : qui s’interdit de critiquer l’islam aujourd’hui, y compris à gauche ? N’est-ce pas plutôt le contraire auquel nous assistons depuis la fin de la Guerre froide, et plus encore depuis les attentats qui ont frappé New York le 11 septembre 2001 et Paris au début de cette année ?L’obsession de l’islam et des musulmans n’est pas le fait de la seule extrême droite et autres « Républicains »… bleus Marine. Depuis les années 1990, une partie de la gauche s’applique dûment à cet exercice imposé de la vie politico- médiatique, émaillée par diverses polémiques politico-médiatiques. En soutenant une proposition de loi « visant à étendre l’obligation de neutralité à certaines personnes ou structures privées accueillant des mineurs et à assurer le respect du principe de laïcité », les parlementaires radicaux de gauche s’inscrivent dans une tradition historique et entendent s’afficher à l’avant-garde de la défense d’un principe inhérent à leur ADN politique.« Islamofascisme »Plus suspecte est cette gauche qui promeut le terme d’« islamofascisme » pour mieux contester celui d’islamophobie. Cette gauche (Julien Dray en l’occurrence) dit « comprendre » l’indignation de Nadine Morano (exprimée l’été dernier) devant la présence de femmes voilées sur les plages françaises. Cette tendance n’est pas sans rappeler la genèse du mouvement néoconservateur aux Etats-Unis, qui - faut-il le mentionner - a été essentiellement porté par d’anciens trotskistes (tels Irving Kristol et Norman Podhoretz.Parmi les personnalités médiatiques de cet « islam obsessionnel », Alain Finkelkraut et Caroline Fourest symbolisent - chacun à leur manière - le spectre d’une dérive identitaire qui plane sur la gauche. Le premier, ancien maoïste, s’est progressivement enfermé dans une « identité malheureuse » qui l’amène aujourd’hui à se présenter comme un admirateur de l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus, théoricien du « Grand Remplacement » du peuple français « de souche » - et de sa « civilisation » - par des populations musulmanes, même trois à quatre générations après leur arrivée, principalement venues du Maghreb et d’Afrique subsaharienne.La seconde a été condamnée par la justice pour diffamation, sermonnée par le CSA, critiquée par des figures du monde universitaire, de l’antiracisme et de la cause gay, avant d’être prise en flagrant délit « d’éloge du mensonge » par la « télé spectacle », celle-là même qui - ironie du sort - l’avait consacrée. Cette icône de l’oligarchie audiovisuelle a incontestablement joué un rôle décisif dans la diffusion de cette atmosphère malsaine autour d’un islam fantasmé, perçu comme une menace ontologique pour la République laïque. Par leur discours performatif, ces intellectuels participent à leur façon à la transformation du principe de laïcité en un totem identitaire.Quelque part, pour paraphraser Olivier Roy, ces néo- conservateurs « nouvelle manière » sacrifient une culture de la laïcité à une supposée identité française. Cette « maladie obsessionnelle » amène certains aujourd’hui à s’interroger sérieusement sur l’interdiction du port des jupes trop longues à l’école. Une conception agressive de la laïcité s’est propagée dans les consciences individuelles comme dans la conscience collective pour aboutir à cette histoire aux ressorts kafkaïens. Pour le New York Times daté du 1er mai, le masque est définitivement tombé : « il ne s’agit plus de protéger les croyances de chacun, mais d’imposer un style de vie défini comme laïc - et le plus souvent ce sont les nombreux musulmans du pays qui sont visés » ; « aucune religion ne menace sérieusement la laïcité en France aujourd’hui, et invoquer un principe aussi noble contre une jeune fille portant simplement une jupe ne fait que le dévoyer ».Entendu de France, cet appel à la raison interpelle à peine. Après les attentats contre « Charlie Hebdo » et l’« Hyper cacher », l’islam est installé dans le statut symbolique de menace identitaire et sécuritaire. Selon une récente enquête Ipsos- Sopra-Steria sur « les fractures françaises », 72 % des personnes interrogées estiment que la religion musulmane « cherche à imposer son mode de fonctionnement aux autres », et surtout 74 % ont « le sentiment que la laïcité est en danger aujourd’hui en France ». Ils sont presque aussi nombreux à gauche (68 %) qu’à droite (79 % des sympathisants de l’UMP et du MoDem, 86 % de ceux du FN).Confrontée à l’expression de la crise existentielle que traverse nombre de nos concitoyens, la gauche progressiste doit se montrer digne des valeurs universelles et humanistes qu’elle a vocation à incarner et se départir d’une conception étriquée de la République. La critique légitime de l’islam ne masque-t-elle pas plutôt une incapacité à lutter contre les racismes à la fois anti-Arabes et anti-noirs, et au-delà, une incapacité, devenue structurelle, à régler la question des inégalités ? N’est-ce pas ici l’un des messages et enjeux du « Grand rassemblement » du 11 janvier ? 18.05.2015 à 10h33 • Mis à jour le18.05.2015 à 14h23 La réforme du collège, « c’est pour le pays une chance, pour les enfants une nécessité », a déclaré l’ancien ministre socialiste de l’éducation, Vincent Peillon, lundi 18 mai sur RTL. « Si cette réforme ne se fait pas, le pays aura de très grandes difficultés », a-t-il ajouté, alors que les syndicats représentatifs de 80 % des enseignants appellent à la grève mardi 19 mai. « L’école française va mal, nos résultats scolaires ne cessent de décliner pour le plus grand nombre mais aussi pour l’élite », a assuré M. Peillon pour appuyer la réforme, qui est selon lui « demandée par la gauche et la droite depuis des années ».Le projet « collège 2016 » de la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem prévoit de laisser les équipes pédagogiques libres d’aménager 20 % du temps des élèves, afin de développer des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) censés rendre les disciplines plus accessibles. La disparition des options latin et grec, initialement prévue par Mme Vallaud-Belkacem avant qu’elle revoie sa copie, a braqué les enseignants concernés. Et la quasi-suppression des classes bilangues continue d’inquiéter les enseignants d’allemand, même si le gouvernement a adopté l’objectif de 500 000 élèves apprenant l’allemand en 2017, contre 480 000 aujourd’hui.Les Lumières seront "obligatoires" dans les... par Europe1frSur France Culture, lundi, Manuel Valls a lui aussi soutenu sa ministre de l’éducation. « La réforme doit se faire parce qu’il y a un échec au collège, qui ne garantit plus l’acquisition des fondamentaux », a estimé le premier ministre. « A la fin du primaire, un élève sur huit ne maîtrise pas les compétences en français ; à la fin du collège, c’est le double », a-t-il ajouté.Le chef du gouvernement a jugé « inégalitaire » le système actuel – d’après lui, les classes bilangue ne concernent d’ailleurs que « 15 % des élèves » – et défendu la part d’autonomie laissée aux équipes pédagogiques au motif que « tous les élèves n’ont pas les mêmes difficultés, tous les établissements non plus ». Il a rappelé aussi la création de 4 000 postes pour accompagner la réforme. Le premier ministre a dit défendre la conception de « l’école pour tous » contre celle de « l’école pour certains ».« Pas une tête qui dépasse »L’ancien ministre de l’éducation de Nicolas Sarkozy, Luc Chatel, a pris quant à lui sur Europe 1 une position radicalement différente : « D’un côté, il y a une vision que nous défendons, qui est celle de l’excellence et du mérite, de l’autre, il y a une vision qui est celle de l’égalitarisme et de l’uniformisation », a-t-il déclaré. « Ce gouvernement veut faire de l’égalitarisme. Surtout, qu’il n’y ait pas une tête qui dépasse. On veut envoyer tout le monde à l’excellence. Pourquoi pas tout le monde à Polytechnique ? Mais avec ça, on n’enverra personne ! », s’est emporté le député de la Haute-Marne.Bruno Le Maire, le député UMP de l’Eure, a pour sa part lancé une pétition contre la réforme. Il a considéré, lundi sur RTL, que le projet du gouvernement allait conduire à « plus d’injustice » et plaidé pour la « diversification des parcours » afin que le collège reconnaisse « l’intelligence et le talent » de chacun de ses élèves. « Tout le monde n’a pas vocation à aller vers le baccalauréat ou à l’université (…). J’assume le fait de dire que tous les enfants ne sont pas forcément faits pour avoir deux langues vivantes dès la 5e », a-t-il ajouté. 17.05.2015 à 03h21 • Mis à jour le17.05.2015 à 10h53 Le vice-président du Front national (FN), Florian Philippot, estime que le nom du parti « n’est pas sacré », même si changement de nom « n’est pas d’actualité » dans un entretien au Journal du dimanche.Lire (édition abonnés) :FN: la galaxie Philippot ne désarme pas« Il n’y a rien de sacré en politique (…) Si c’était pour faire du marketing à l’américaine, façon Bush ou Sarkozy, alors, non merci », a répondu M. Philippot.J.-M. Le Pen est dans « une dérive personnelle suicidaire »Florian Philippot a aussi tenu à défendre la présidente du FN, Marine Le Pen, face aux attaques récentes de son père, qui a jugé qu’elle était sous l’influence du no 2 du parti :« Il m’insulte depuis plusieurs jours, mais aussi Marine Le Pen, puisqu’il dit l’avoir répudiée et lui dénie sa qualité de chef. Il reprend là une rhétorique d’extrême droite, considérant qu’une femme n’est pas capable d’agir seule, d’assumer un poste de direction. Je l’ai rejointe en 2011, et je la connais encore mieux aujourd’hui : il n’y a pas plus libre et plus courageuse qu’elle, elle a toutes les qualités d’un chef. »Interrogé sur « l’héritage politique » laissé au FN par Jean-Marie Le Pen, suspendu du parti, il considère que le combat de Jean-Marie Le Pen « contre l’immigration a été visionnaire et courageux ».« Mais aujourd’hui il est dans une dérive personnelle suicidaire, il est dans la caricature. Ce qui me choque, c’est qu’il a dit souhaiter la défaite de sa fille. Dès lors, de qui souhaiterait-il la victoire ? De Sarkozy ou de Hollande ? C’est incohérent politiquement », a-t-il ajouté. Matthieu Goar La droite a repéré une cible et elle continue son offensive sans relâche. Samedi 16 mai, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire ont une nouvelle fois profité de leur tribune respective pour critiquer la réforme du collège menée par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Le premier a dénoncé une « une volonté de détruire ce qui fait le génie français » alors que le second a décrit dans les colonnes de Libération une réforme qui « nivelle au lieu de tirer vers le haut ».Lire notre décryptage :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxEn déplacement dans l’Hérault, l’ancien président de la République a passé la moitié d’une réunion publique à évoquer la question de l’éducation nationale. Le président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), en campagne pour faire adopter le nouveau nom « Les Républicains » lors du congrès du 30 mai, s’est posé en défenseur d’une école d’excellence. « Quelles sont les valeurs de l’école de la République ? C’est l’ambition, c’est le mérite, c’est l’effort, c’est l’idée formidable qu’un gosse venu de n’importe quelle famille va apprendre à l’école à se surpasser, va comprendre qu’il n’y a pas de plaisir sans effort », a déclaré l’ancien chef de l’Etat avant de critiquer la ministre : « Dans les familles les plus aisées le naufrage de l’école sera compensé par la force de la famille, par le milieu social. Je l’accuse d’être injuste à l’endroit des plus modestes, qui vont se retrouver tout seuls, abandonnés. »Nicolas Sarkozy avait déjà commencé à attaquer cette réforme lors d’un meeting aux Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), lundi 11 mai. A chaque fois, il dénonce la fin des classes « bilangues », le « nivellement généralisé » et il résume le programme de la réforme à sa façon sous les rires de ses partisans : « Si le livre est trop épais, ne le lis pas… Si ton professeur t’ennuie, sors de classe et vas profiter… Avec ça on va faire de bons républicains, de bons citoyens. » Comme il l’avait fait à l’automne lors de la campagne pour la présidence de l’UMP, cette thématique permet à l’ancien chef de l’Etat de glorifier les valeurs du travail face à « l’égalitarisme » socialiste.Des attaques frontales contre la ministreMais le président de l’UMP attaque également frontalement la ministre de l’éducation. Dans l’Hérault, il a une nouvelle fois déclenché les huées de la salle en citant dans la même phrase la ministre de la justice, Christiane Taubira, régulièrement conspuée dans les meetings de la droite, et Mme Vallaud-Belkacem. Lundi 11 mai, M. Sarkozy avait évoqué ces deux ministres en les décrivant toutes deux « dans le combat effréné pour la médiocrité ». Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, avait alors jugé cette sortie « légèrement xénophobe ». « Le vrai racisme, c’est celui qui consiste à dire qu’on ne peut pas dire ce que l’on pense de quelqu’un au prétexte de son nom, de sa figure ou de ses origines », a rétorqué, samedi, M. Sarkozy ironisant sur M. Cambadélis qui, lui, « n’est pas presque stupide ». Ce combat politique sur l’école n’élève pas vraiment le niveau des débats. Mais il permet à M. Sarkozy de retrouver parfois des accents de sa campagne de 2007 où il glorifiait la valeur du travail et le mérite républicain.Le député de l’Eure Bruno Le Maire a été un des premiers à monter au front contre cette réforme. Dès le milieu de semaine dernière, c’est lui qui a proposé auxs parlementaires de signer une lettre ouverte au premier ministre. Ce document a réuni la signature de 250 députés et sénateurs de droite. Depuis, il multiplie les interviews et se positionne dans une critique plus technique de la réforme. « Soyons réalistes : est-ce que les élèves de 5e qui ont des difficultés en français pourront apprendre correctement une deuxième langue ? La réponse est non », a-t-il expliqué à Libération en critiquant la fin des classes « bilangues » et l’instauration de l’apprentissage d’une deuxième langue vivante en cinquième. Dans cet entretien, le futur candidat à la primaire se prononce pour des options « professionnalisantes » dès la sixième et la création d’un corps de professeurs unique du cours préparatoire jusqu’à la troisième. Le combat politique pour l’école risque d’occuper encore une bonne partie de l’année 2015.Lire aussi :Collège : chronique d’une fronde devenue politiqueMatthieu GoarJournaliste au Monde 16.05.2015 à 02h29 • Mis à jour le18.05.2015 à 09h49 Plus de six Français sur dix (61 %) se disent opposés à la réforme du collège, qui suscite une forte contestation, au motif notamment qu’elle risque de « niveler par le bas le niveau global des élèves », selon un sondage Odoxa pour i-Télé diffusé vendredi 15 mai.Lire aussi :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxSeules 38 % des personnes interrogées se déclarent favorables à la réforme qui devrait entrer en vigueur à la rentrée 2016. Un pour cent ne se prononce pas.« Niveler par le bas le niveau global des élèves »La réforme est toutefois soutenue par une majorité de sympathisants de gauche (62 %, contre 37 %) mais fortement désapprouvée dans toutes les autres catégories de la population.« Cette réforme constitue pour le gouvernement, avec celle de la santé et celle de la justice, l’un des rares gages à sa gauche. (…) Mais le niveau de rejet enregistré devient préoccupant », note Odoxa.Pour 62 % des sondés, cette réforme aura pour effet principal de « niveler par le bas le niveau global des élèves ».L’enquête a été réalisée par Internet les 13 et 14 mai auprès d’un échantillon de 1 025 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. 15.05.2015 à 13h36 • Mis à jour le15.05.2015 à 18h17 | Matthieu Goar Grosse semaine de communication sur Twitter pour Nicolas Sarkozy. Lundi 11 mai, le président de l’UMP avait concentré les moqueries des internautes après un message écrit par un membre de son équipe qui avait évoqué « 1793 » en voulant citer le livre Quatrevingt-Treize de Victor Hugo. Mais ce « fail » n’a pas découragé l’ancien président de la République.Vendredi 15 mai, M. Sarkozy, qui utilise très peu les ordinateurs et les tablettes, a participé à un chat sur le réseau social pour la première fois de sa vie politique. Cet exercice a rencontré un grand succès puisque le #NSDIRECT est resté dans les sujets les plus discutés sur le réseau pendant tout l’exercice. Entouré de quelques membres de son équipe, le président de l’UMP a joué le jeu. Il a répondu sur des sujets sérieux, comme l’intervention en Libye de 2011 ou sur l’islam, un de ses thèmes privilégiés lors des réunions publiques où il défend la vision d’une République assimilatrice, mais aussi à des interventions beaucoup plus légères sur ses séries préférées ou sur son amour des chiens et des chats.Une pure opération de communication politique où M. Sarkozy n’a rien avancé de neuf mais qui lui a permis d’occuper l’espace médiatique. Une heure après la fin du chat, 59 000 questions avaient été posées..@AntoineMokrane J’ai créé le CFCM, j’ai soutenu l’ouverture de mosquées officielles. Dire que l’on tape sur l’Islam est une erreur.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015.@AntoineJourdier Je ne la connaissais pas, j’approuve. Je préciserais, la France a des racines chrétiennes, elle n’est pas que chrétienne.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Entre deux réponses sur sa fierté d’avoir mis en place les heures supplémentaires défiscalisées ou sur le bilan de François Hollande, l’ancien président de la République en a profité pour critiquer ses adversaires politiques. Par exemple, François Hollande qui ne s’est pas rendu aux célébrations du 9 mai à Moscou. M. Sarkozy défend régulièrement l’idée d’un dialogue plus intense avec Vladimir Poutine en accusant l’Union européenne d’avoir mal géré la crise en Ukraine..@lesdemineurs @fhollande aurait dû être en Russie le 9 mai, par respect pour l'Histoire et le sacrifice du peuple russe pendant la guerre.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Il a jugé « pathétique » les tensions entre Jean-Marie Le Pen et sa fille mais aussi évoqué François Bayrou. Le président du MoDem qui avait déclaré en 2012 qu’il voterait François Hollande est une des cibles privilégiées du président de l’UMP..@GG_RMC ... que ce soit le rassemblement des gens qui s’opposent à @FHollande. Pas de ceux qui sont un pied dedans,un pied dehors !— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015 A deux semaines du congrès de refondation de l’UMP qui doit devenir Les Républicains, Nicolas Sarkozy en a profité pour appeler à la mobilisation des adhérents du parti qui voteront sur le nouveau nom et la future organisation du mouvement Les Républicains. Et il a une nouvelle fois attaqué les socialistes en répondant à un sympathisant de gauche qu’il avait choisi le socialisme plutôt que la République..@Titiart1 Entre le socialisme et la République vous avez choisi le socialisme. Nous avons choisi la République. #lesRepublicains— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015L’ancien chef de l’Etat a également sélectionné des questions beaucoup plus personnelles venant de son fils Louis Sarkozy qui lui a réclamé une plus grande télévision ou de l’ancienne joueuse de tennis, Marion Bartoli. Et Nicolas Sarkozy, très friand de confidences sur sa vie privée, ne s’est pas privé pour y répondre..@Sarko_Junior Je suis prêt à échanger une plus grande TV contre la suppression de ton addiction à ton ordi.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Merci @bartoli_marion : au fond je crains que je doive rester ma vie durant avec un revers très scolaire.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015.@BuzzFeedFrance A la maison, j'ai un 🐶 et 😸! #NSDIRECT— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015 .@JacquesMazet Et avant, j'avais vu @HouseofCards saison 3. Les acteurs sont des génies.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Depuis la mise en place du hashtag #NSDIRECT, jeudi 14 mai, les internautes s’étaient emparés du sujet de discussion. Certains en avaient profité pour moquer l’ancien président de la République.#NSDIRECT Selon vous qui est le mieux maquillé? Nadine Morano ou vos comptes de campagne? pic.twitter.com/Xo1gzdQb1U— Tanguy Bismuth (@htan987) May 15, 2015Mais l’UMP avait également mobilisé ses sympathisants pour poser des questions plus agréables. La sénatrice de l’Orne Nathalie Goulet s’était ainsi pliée à l’exercice.#NSDIRECT si vous revenez au pouvoir, vous engagez vous à procéder aux nominations importantes au mérite et à la compétence pas au copinage😳— Nathalie Goulet ن (@senateur61) May 14, 2015Vendredi, M. Sarkozy a également répondu à une question sur l’intervention du maire de Venelles, Robert Chardon, qui s’était prononcé pour l’interdiction de l’islam en France. Une intervention qui avait ulcéré de nombreuses personnes sur Twitter..@chrislaine33 Je condamne cette proposition même si la laïcité c’est aussi fixer des limites. Droit et limites, cela va ensemble.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Matthieu GoarJournaliste au Monde 15.05.2015 à 10h26 • Mis à jour le15.05.2015 à 10h43 Il est président de l’Assemblée nationale et aspire à devenir celui des Franciliens. Claude Bartolone, qui a obtenu le ralliement à sa candidature aux régionales de Jean-Paul Huchon, l’actuel président de la région Ile-de-France, n’avait « rien d’autre à [lui] offrir que (s)on amitié », a-t-il assuré sur France inter, vendredi 15 mai. Et d’expliquer : « Il sera dans mon équipe de campagne. Il a réussi à rééquilibrer la région et devra prendre toute sa place dans la campagne. »Son projet pour l’Ile-de-France ? Davantage d’équilibre entre l’ouest et l’est de la région. « Il faut plus de transports à l’est », a plaidé l’ancien président du conseil général de Seine-Saint-Denis..@claudebartolone : Il faut plus de transports à l’ést de la région. Sinon ça ne marchera pas coté emploi, consommation, culture #IdF2015— France Inter (@franceinter) 15 Mai 2015Claude Bartolone réussira-t-il à rassembler la gauche, alors qu’EELV a décidé de présenter une liste autonome en Ile-de-France ? « Je ferai tout pour », affirme-t-il.« Socialistes et communistes avons toujours été en concurrence. Mais nous avons réussi à travailler ensemble au niveau des collectivités locales sur l’éducation, l’emploi, la culture… » Concernant les mesures de lutte contre le trafic de drogue à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) présentées jeudi par le ministre de l’intérieur, Claude Bartolone a jugé que « ce n’est pas seulement la présence des CRS qui va régler les trafics de cannabis. Mais, dans un premier temps, il faut permettre aux habitants de pouvoir respirer, revivre normalement ». Et d’avaliser notamment le ciblage des acheteurs dans : « Si vous ne touchez pas aux consommateurs, les revendeurs sauront qu’ils auront toujours des clients. » Le président de l’Assemblée s’est également opposé à une éventuelle libéralisation de la vente de cannabis..@claudebartolone : Si on libéralise la consommation, ce sont les plus fragiles qui seront emportés par leur dépendance.— France Inter (@franceinter) 15 Mai 2015Interrogé sur la situation des quelque 2 000 salariés de l’Assemblée nationale qui travaillent sans convention collective ni statut, Claude Bartolone a jugé que la situation s’était améliorée depuis deux ans : « Les questeurs ont saisi un cabinet de droit du travail pour voir comment nous pouvions répondre à cela. » L’avocat mandaté depuis le 22 janvier doit rendre un rapport courant juin. « J’espère que d’ici à la fin de l’année nous serons en mesure de faire des propositions », a-t-il conclu.Lire aussi (abonnés) :Le ras-le-bol des « petites mains » de l’Assemblée Philippe Bernard (Londres, correspondant) Fausse démission de son chef, bagarre au sommet et rumeur de putsch : le parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, xénophobe et opposé à l’Europe) est secoué par des querelles internes, une semaine après son relatif succès aux élections législatives du 7 mai. Bien qu’ayant recueilli 12,6 %, soit 3,9 millions de voix (contre 3,1 % en 2005), le parti de Nigel Farage, défavorisé par le scrutin à un tour, n’a obtenu qu’un seul député.Lire aussi :Royaume-Uni : le UKIP, troisième force politique dans les urnes mais pas à WestminsterCes turbulences affectent l’organisation au moment où elle pourrait jouer un rôle crucial, à l’approche du référendum sur la sortie de l’Union européenne – la revendication phare du UKIP – que prépare le gouvernement Cameron 2.Volte-face de FarageTout a commencé avec la volte-face de Nigel Farage après l’échec de sa candidature aux législatives dans une circonscription du Kent. Alors qu’il avait promis de quitter la direction de l’organisation dans ce cas, il a changé d’avis, mettant en avant la volonté « unanime » de l’instance de direction pour le retenir. Le retour par la fenêtre de ce personnage charismatique et gouailleur ne plaît apparemment pas à tout son entourage.Cet homme « grossier, susceptible, agressif » a transformé le parti en une « monarchie absolue » fondée sur le « culte de la personnalité », a attaqué Patrick O’Flynn, son directeur de campagne dans le Times. M. O’Flynn s’en prend aussi à la garde rapprochée du patron du UKIP, constituée, selon lui, de conseillers « inexpérimentés », « agressifs » et influencés par une idéologie ultraconservatrice proche du Tea Party américain.Nigel Farage doit « dégager » ces personnes et envisager son « leadership de manière bien plus consultative et consensuelle », conclut-il en précisant qu’il ne demande pas la tête de M. Farage. « Je souhaite, dit-il, qu’il redevienne le Nigel Farage joyeux, drôle et accessible qui était pour [lui] une source d’inspiration. » Telle n’est pas la position d’un des grands donateurs du UKIP, l’homme d'affaires Stuart Wheeler, qui a appelé le chef du parti à se mettre en réserve et à affronter un vote. « Le temps est venu d'un leadership plus calme », a-t-il estimé à la BBC, estimant M. Farage trop agressif et porteur de divisions à l’approche de la campagne sur le référendum.Dissensions internesLa domination personnelle exercée par le chef du UKIP est aussi mise en cause par le trésorier du parti Hugh Williams. Pour lui, Nigel Farage est « le meilleur acteur sur la scène politique britannique », mais « il existe un grand danger que le UKIP devienne le parti de Nigel Farage ». Comme si cela ne suffisait pas, l’unique député du UKIP, Douglas Carswell, rue, lui aussi, dans les brancards. Sommé d’utiliser les 650 000 livres (900 000 euros) allouées au parti après son élection pour recruter 15 personnes, M. Carswell a refusé, jugeant « inapproprié » cet usage de l’argent public. « Je doute fortement qu’Ed Miliband [l’ex-chef du parti travailliste qui a démissionné après les législatives], quand il était chef de l’opposition, ait eu besoin de 15 assistants », a-t-il raillé.Cette mauvaise humeur pourrait préfigurer l’expression d’une ambition personnelle. Transfuge du parti conservateur, premier et unique représentant du UKIP à Westminster, M. Carswell, élu à Clacton-on-sea (Essex) présente une forte personnalité et un profil « libertarien » (adepte du pur libéralisme non seulement en économie, mais aussi en matière de société et même d’immigration) nettement plus structuré que le populisme purement démagogique – il a défendu le système de santé d’Etat (NHS), très populaire chez les Britanniques pendant la campagne électorale après avoir pris fait et cause pour sa totale privatisation lors d’une conférence aux Etats-Unis – de Nigel Farage.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Quatre tweets en une heure assurant qu’« il [fallait] interdire le culte musulman en France ». Deux de ces messages directement déposés sur le compte ouvert par Nicolas Sarkozy pour accueillir les questions des Français en vue de son interview sur le réseau social, ce vendredi 15 mai.#NSDIRECT il faut interdire le culte musulman en France Robert Chardon Maire de Venelles— RobertChardon (@robert chardon)require(["twitter/widgets"]);Robert Chardon, maire UMP de Venelles (Bouches-du-Rhône) et vice-président de la communauté de communes du Pays d’Aix-en-Provence, a fait une irruption virulente dans l’opération de communication de l’ancien président de la République.Vendredi, Nicolas Sarkozy a réagi, au cours d’un chat organisé avec les internautes sur Twitter : « Je condamne cette proposition même si la laïcité c’est aussi fixer des limites. Droit et limites, cela va ensemble. » « La laïcité, c’est la reconnaissance du droit pour chacun de vivre sa religion », a également tweeté l’ex-président de la République.Christian Estrosi, député et maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes) et président de la Commission nationale d’investiture de l’UMP, est allé plus loin. Il a indiqué qu’une procédure d’exclusion de l’UMP était en cours. Jugeant ces propos « intolérables », il a précisé qu’il avait été immédiatement suspendu. Ce qu’a confirmé par la suite la vice-présidente du parti Nathalie Kosciusko-Morizet. « J’ai demandé qu’une procédure d’exclusion soit engagée pour des propos absurdes qui ne correspondent en aucune manière aux valeurs et au projet de l’UMP », a-t-elle déclaré à l’AFP.On a d’abord cru à un piratage de compte, le dernier message de M. Chardon sur Twitter datant du 22 octobre 2014. Mais, dans l’après-midi, joint par Le Monde, le maire de Venelles, paisible petite bourgade résidentielle de 8 000 habitants dans les hauteurs aixoises, a bien confirmé être l’auteur de ces tweets radicaux.« C’est la seule solution pour résoudre les problèmes que connaît la France, assure-t-il. Et j’attends la réponse de Nicolas Sarkozy à cette proposition. »« Une radicalisation » depuis quelques semainesDepuis quelques mois, traité pour un cancer de la bouche, Robert Chardon avait mis un frein à son activité politique tout en conservant ses mandats. Arrivé au poste de maire en 2012, à la suite du décès de son prédécesseur, M. Chardon a été réélu en mars 2014 avec 55 % des voix. A la communauté de communes du Pays d’Aix, ses collègues conseillers confirment son absence lors des dernières assemblées plénières.Au téléphone, M. Chardon a la voix mal assurée. Il évoque d’abord sa maladie, puis explique :« Pendant mon traitement, j’ai beaucoup réfléchi et j’en suis arrivé à cette conclusion. Il faut interdire l’islam en France, mais aussi déclencher un plan Marshall pour permettre à ceux qui veulent pratiquer la religion musulmane de le faire dans leurs pays d’origine. »M. Chardon refuse d’en dire plus, ne veut pas détailler « les problèmes » qui, selon lui, touchent la France et évoque sa fatigue avant de raccrocher. « Je ne l’ai jamais entendu parler comme ça », s’est étonné le sénateur Bruno Gilles, responsable fédéral UMP des Bouches-du-Rhône qui, « en congés », ne veut pas évoquer de sanctions.D’autres élus UMP du Pays d’Aix reconnaissent, eux, « une radicalisation » du maire de Venelles depuis quelques semaines. Une dérive confirmée sur le compte Facebook de M. Chardon, où la question de l’islam semble tourner à l’obsession.Du côté du PS, les réactions ne se sont pas fait attendre. Ainsi, le conseiller général Benoît Payan a indiqué, dans un communiqué vendredi, « saisir le Procureur de la République ». Pour lui « Robert Chardon a clairement appelé à la haine raciale ». Fatima Orsatelli, conseillère régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur (app. PS), a demandé à « M. Bernard Cazeneuve la révocation de Robert Chardon » de son mandat de maire.Par ailleurs, d’après l’AFP, Robert Chardon a été hospitalisé d’office dans la journée de vendredi, selon une source proche du dossier. Cette demande d’hospitalisation a été formulée par « un tiers compte tenu de l’incohérence de ses propos », selon cette source.Gilles RofJournaliste au Monde Françoise Fressoz Vieux serpent de mer de la fiscalité, le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu refait surface. « Le gouvernement veut avancer en 2016 et 2017 sur cette question», a déclaré, mercredi 20 mai, Michel Sapin.Invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP, en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, le ministre des finances s’est toutefois montré très prudent sur les modalités. « Ça ne peut pas se faire en un jour mais on peut commencer ce processus dès l'année 2016 et 2017 par des modifications techniques », a-t-il précisé.L’impôt sur le revenu en France est payé l’année n sur les revenus de l’année n - 1, ce qui peut entraîner des difficultés pour les contribuables dont les revenus varient fortement d’une année sur l’autre. Bercy n’envisage pas de prélever l’impôt sur les revenus de l’année en cours car cela ferait perdre une année d’imposition à l’Etat.Le ministre de l’économie voudrait en revanche permettre au contribuable de pouvoir corriger en temps réel la charge à acquitter. « Avec Internet, vous pouvez corriger beaucoup plus simplement », a précisé M. Sapin. Une autre piste consisterait à généraliser la mensualisation de l’impôt sur le revenu mais le ministre s’est déclaré hostile à tout ce qui pourrait apparaître comme une mesure autoritaire. « Je ne cherche pas à obliger les Français », a-t-il assuré.Congrès de PoitiersLe débat sur le prélèvement à la source revient alors que les militants socialistes votent pour départager les différentes motions avant le congrès de Poitiers, prévu début juin. La motion du premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, à laquelle s’est ralliée Martine Aubry et qui est également signée par tous les ministres socialistes du gouvernement, prévoit notamment « la relance du chantier de l'impôt citoyen dès le projet de budget pour 2016 ». Elle mentionne « un prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu et une réduction de la CSG sur les premières tranches de revenus », qui serait la « première étape » du rapprochement entre l'impôt sur le revenu et la CSG.La fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG faisait partie des engagements de campagne de François Hollande en 2012. Elle avait ensuite été oubliée, au grand dam des frondeurs qui l’ont mise au premier rang de leurs exigences. D’où les récentes attaques de Christian Paul, premier signataire de la motion de l'aile gauche du parti, accusant les « ministres de Bercy de désavouer tous les matins la motion qu'ils ont signée avec le premier ministre ».« Je ne me sens en rien en contradiction », a rétorqué M. Sapin, en faisant un pas vers la retenue à la source de l’impôt sur le revenu mais en restant très réservé sur la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG. « Il ne faut pas le faire aujourd'hui car cela aurait pour conséquence une augmentation de l'impôt de la moitié des Français », a-t-il exprimé, en ajoutant encore : « Je ne conseillerais à aucun socialiste d'avoir un discours sur “on va continuer à augmenter les impôts”, j'ai plutôt tendance à leur conseiller qu'aujourd'hui, puisque les choses vont mieux en France, de s'orienter vers une stabilisation, puis une diminution des impôts. »Amélioration de la conjonctureDécidé à améliorer la vie quotidienne des Français, M. Sapin a également indiqué qu’il allait « faciliter » l'utilisation des cartes bancaires « y compris pour de petites sommes, sans que les commerçants soient eux-mêmes lésés ». Une discussion est en cours avec les banques qui devrait aboutir « dans les jours qui viennent », a-t-il précisé.Interrogé sur l’amélioration de la conjoncture constatée au premier trimestre (+ 0,6 % de croissance), M. Sapin a jugé « parfaitement possible » que la France atteigne une croissance de 1,5 % à la fin de l'année 2015, alors que l'hypothèse du gouvernement était jusqu’à présent de 1 %. Sans s’engager formellement sur une inversion de la courbe du chômage dès la fin de 2015, le ministre a précisé que « c'est à 1,5 % de croissance que les créations d'emploi sont suffisamment nombreuses, non seulement pour compenser les destructions, mais aussi pour accueillir les jeunes qui arrivent sur le marché du travail ».Interrogé sur les derniers rebondissements de l’affaire Kerviel, M. Sapin a estimé que c'était « à la justice de décider ». Le site Mediapart a révélé en début de semaine que la policière chargée de l'enquête avait déclaré que la Société générale ne pouvait pas ne pas avoir été au courant des agissement de son trader. « Méfiez-vous des rebondissements spectaculaires [...]. On peut affirmer spectaculairement, cela ne veut pas dire démontrer », a réagi le ministre, en ajoutant : « Je veux bien qu'on fasse passer un coupable pour un héros mais aujourd'hui, M. Kerviel n'est pas un héros, c'est un coupable qui a commis des actes gravissimes. »Françoise FressozéditorialisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Après la réforme territoriale, le mariage pour tous, la réforme du collège, une ligne supplémentaire vient de s’ajouter à la longue liste des mesures du quinquennat de François Hollande que la droite annonce vouloir abroger. Mercredi 20 mai, François Fillon s’est ainsi engagé à « supprimer les contrats aidés à destination des jeunes » afin de financer une partie de ses mesures en faveur de l’alternance.« Les dits contrats d’avenir ou de génération coûtent aujourd’hui 1,4 milliard d’euros. Pour quels résultats ?, s’est interrogé l’ancien premier ministre. Ils n’assurent pas l’insertion professionnelle et créent des effets d’aubaine concurrençant les dispositifs d’alternance. »M. Fillon a pris cet engagement lors d’une conférence de presse où il détaillait les mesures de son programme en faveur de l’emploi des jeunes. Afin de respecter une des promesses de campagne de François Hollande, le ministère du travail a mis en place 150 000 emplois d’avenir à destination des jeunes sans qualification. Avec ce dispositif, l’Etat paye 75 % du salaire brut dans le secteur non-marchand et 35 % dans le secteur marchand.« Les contrats d’avenir, subventionnés et destinés au secteur non marchand et aux collectivités territoriales, s’apparentent de fait à des contrats de vrai-faux fonctionnaires », a estimé le candidat à la primaire UMP 2016 qui déroule depuis des mois de nombreux pans de son projet par exemple sur l’éducation, l’économie, l’immigration ou le numérique.Lire aussi :François Fillon détaille son programme économiqueL’ancien chef de gouvernement propose donc de redéployer ces fonds de 1, 4 milliards en direction de l’alternance et de l’apprentissage. « Cette somme est à mettre en perspective avec les 8 milliards d’euros que mobilise aujourd’hui l’alternance. C’est donc un effort massif qui est proposé », s’est réjoui M. Fillon.« Les mêmes erreurs »L’ancien premier ministre propose également de confier la « gestion des lycées professionnels aux régions pour assurer une meilleure prise en compte des bassins d’emplois, de mettre en place », de mettre en place « une exonération totale de charges patronales pour toutes les entreprises qui accueillent des jeunes en alternance » ou encore d’autoriser les entreprises qui emploient plus de 4 % de salariés en alternance à dépenser les fonds de la taxe d’apprentissage pour créer leur propre centre de formation.Opposé aux contrats aidés mis en place par François Hollande, M. Fillon avait pourtant relancé certains dispositifs de ce type après la crise de 2008. En 2010, son gouvernement avait par exemple mis en place le contrat unique d’insertion qui permettait de regrouper tous les emplois de ce type. Et le budget de 2011 prévoyait 340 000 emplois aidés dans le secteur non marchand et 50 000 dans le secteur marchand. « Ce n’est pas une raison pour répéter les mêmes erreurs », a déclaré l’ancien premier ministre interrogé sur ce point, mercredi.Lire aussi :Fillon réaffirme qu’il sera candidat à la primaire de l’UMPMatthieu GoarJournaliste au Monde 20.05.2015 à 16h29 • Mis à jour le20.05.2015 à 18h22 | Alexis Delcambre Éphémère directeur de cabinet d’Aurélie Filippetti puis de Fleur Pellerin, Martin Ajdari a été nommé, mercredi 20 mai, directeur général des médias et des industries culturelles au ministère de la culture. L’ancien secrétaire général de France Télévisions, candidat malheureux à la présidence de Radio France en 2014, occupera ce poste stratégique à compter du 3 juin. Il y remplace Laurence Franceschini, nommée de son côté au Conseil d’Etat, et qui occupait ce poste depuis 2007.Alexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 20.05.2015 à 15h34 • Mis à jour le20.05.2015 à 16h33 Ni « flicage de la société », ni « vocation de modifier les chiffres du chômage ». François Rebsamen, ministre du travail, s’est fermement défendu, mercredi 20 mai, de toute velléité d’accélérer la radiation de chômeurs du Pôle emploi après l’annonce du renforcement du dispositif de contrôle des démarches des demandeurs d’emploi.Le conseil d’administration du Pôle emploi a en effet approuvé, mercredi, le projet de généraliser à l’ensemble du territoire un dispositif qui dissocie la mission d’accompagnement des chômeurs de celle du contrôle de leurs recherches. Un dispositif déjà expérimenté dans trois régions et censé empêcher les demandeurs d’emploi de « s’enkyster dans le chômage de longue durée ». Pour généraliser le contrôle, la direction compte mobiliser 200 postes en équivalents temps-plein (ETP) pour le contrôle, tandis que 22 000 conseillers seront chargés de l’accompagnement. Leur déploiement doit s’étaler entre août et octobre. Le dispositif « n’est et ne sera assorti d’aucun objectif en termes de nombre de contrôles et/ou nombre de radiations », selon un document transmis aux syndicats la semaine dernière.Le contrôle des chômeurs existe déjà aujourd’hui : les demandeurs d’emploi inscrits sont tenus de faire des recherches, sous peine d’être radiés et de voir leurs allocations suspendues quinze jours et jusqu’à six mois en cas de « récidive ». Mais il est assuré par les conseillers chargés de l’accompagnement. Le nouveau dispositif doit permettre à ces derniers de se recentrer sur leur mission et « d’être plus à l’aise dans leur relation de confiance avec les demandeurs », selon le Pôle emploi. Actuellement, les sanctions sont peu appliquées : 13 409 personnes ont été radiées en 2013 pour « insuffisance de recherche d’emploi », soit 2,5 % des radiations totales.Lire : La fraude à Pôle emploi coûte-t-elle cher à l'Etat ?Pas d’objectif en nombre de contrôles« Il y a un aspect contrôle et, potentiellement, sanction, mais il y a aussi un aspect repérage des demandeurs d’emploi en difficulté et redynamisation de la recherche d’emploi qui est positif », avait déclaré Jean Bassères, directeur général du Pôle emploi, avant de défendre son projet devant le conseil d’administration. Il s’est aussi appuyé sur les retours d’expérience des régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Franche-Comté et Poitou-Charentes, où l’expérimentation a été « bien accueillie » par les conseillers : 93 % l’ont jugée « utile pour Pôle emploi » et 79 % « pour le demandeur d’emploi ».« Dans la loi, il est marqué que les demandeurs d’emploi doivent chercher un emploi, Pôle emploi doit contrôler, c’est normal d’appliquer », a déclaré, pour défendre cette décision, François Rebsamen. Selon lui, les expérimentations menées « ont montré qu’y compris les chômeurs qui avaient abandonné [leurs recherches] étaient satisfaits d’avoir eu des contacts pour se relancer ».L’association de chômeurs AC! dénonce, elle, une forme de « répression à l’encontre de (…) victimes du système ». « Le gouvernement Hollande a choisi de lutter contre les actifs privés d’emploi et non contre le chômage », estimait-elle, mardi.Lire : Contrôle des chômeurs : la volte-face des socialistes« Processus de redynamisation » du chômeurSelon le document présenté aux syndicats la semaine précédant la réunion, la procédure de contrôle comporte plusieurs caractéristiques :« Tous les demandeurs d’emploi seront susceptibles d’être contrôlés », de manière « ciblée », « aléatoire » ou après un signalement.Si l’équipe de contrôle soupçonne une « insuffisance de recherche d’emploi », elle interrogera le demandeur par « questionnaire », puis par « téléphone » et, enfin, en face-à-face, « si le doute persiste ».« Le cas échéant, la procédure de radiation (…) [sera] engagée », après un « processus de redynamisation » du demandeur d’emploi. Le chômeur radié pourra introduire un « recours » auprès du directeur d’agence, puis devant le tribunal administratif ou le médiateur du Pôle emploi.Des mesures de sécurité particulières sont prévues pour les agents de contrôle, qui seront « sensibilisés » à la « prévention des situations d’agression ». Le Pôle emploi « préconise » qu’ils « ne gèrent pas les demandeurs d’emploi de la commune où ils vivent, ni de la zone de compétence de l’agence d’où ils viennent s’ils étaient conseillers ». 20.05.2015 à 09h09 • Mis à jour le20.05.2015 à 15h36 La ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem a cherché à justifier, mercredi 20 mai, la rapidité avec laquelle la réforme du collège a été inscrite au Journal officiel, quelques heures seulement après les manifestations d’enseignants contre le projet, mardi 19 mai. « Nous avons besoin sur cette réforme de ne plus perdre de temps, précisément pour répondre aux interrogations », a assuré la ministre sur France Info, récusant toute « précipitation » et assurant que « les délais sont tels que prévus au début ».« Si vous ne publiez pas le décret, quand est-ce qu’on avance ? », a demandé la ministre, rappelant que la réforme doit entrer en vigueur à la rentrée 2016 et requiert des « mois d’accompagnement et de formation » des enseignants. « Il fallait publier ce décret pour passer à l’étape suivante, les textes d’application, qui permettront de répondre aux inquiétudes », notamment quant à l’autonomie laissée aux établissements pour l’aménagement de 20 % du temps des élèves, a poursuivi la ministre. « C’est bien l’ensemble de l’équipe pédagogique qui participera à définir ces enseignements en autonomie », a souligné Mme Vallaud-Belkacem, à l’adresse de ceux qui craindraient que les chefs d’établissement aient « tout pouvoir » sur ce point. La ministre a aussi jugé que « cette réforme trouvera prise avec la réalité » parce que « chacune de ses mesures a été conçue avec les professeurs eux-mêmes ». Et de citer les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), que « les professeurs eux-mêmes ont inventés ».« Une provocation, une faute »La publication au JO du décret et de l’arrêté de la réforme a suscité une vague de récriminations, mercredi. Le SNES-FSU, premier syndicat du secondaire qui a revendiqué mardi plus de 50 % de grévistes, a dénoncé « une provocation, une faute ». « D’une main, Najat Vallaud-Belkacem annonce qu’elle est ouverte à la discussion, le lendemain elle publie au Journal officiel. Pour ceux qui avaient encore un doute, la parole de ce gouvernement ne vaut rien », a attaqué la numéro deux de l’UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet.François Bayrou, le président du MoDem et ministre de l’éducation de 1993 à 1997, a quant à lui appelé à une « manifestation nationale » après le « passage en force » du gouvernement.En réaction à cet appel, Christian Jacob, le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, a jugé sur LCI et Radio Classique que ce n’est « pas à tel ou tel parti de lancer la mobilisation ». Mais il a vertement dénoncé un « double mépris » du gouvernement envers les enseignants « qui réclamaient à juste titre une négociation », et envers les parlementaires car il n’y a « pas eu de débat » à l’Assemblée. Dans l’Hémicyle, mercredi après-midi, il a demandé « l’abrogation du décret », dénonçant « un acte politique brutal ». « Vous le paierez cher », a-t-il prévenu à l’intention du premier ministre.« Moi, je n’appelle jamais à une manifestation », a encore réagi François Fillon, ex-premier ministre UMP, sur France Inter. Ce qui ne l’a pas empêché de dénoncer un « passage en force » pour une « mauvaise » réforme faite de « désordre » et d’« improvisation ». La réforme « a un objectif : dissimuler des réductions de postes » moyennant « un jeu d’écriture » qui fait qu’on « enlève des postes de professeurs de latin, de grec, de langues », a déclaré M. Fillon, qui a déploré surtout « la suppression des classes bilangues, emblématiques, symboliques », voyant « une escroquerie dans l’argument du latin ou de l’allemand pour tous ».Lire aussi :Le collège idéal vu par les ténors de la droiteLe projet « collège 2016 » de la ministre de l’éducation prévoit de laisser les équipes pédagogiques libres d’aménager 20 % du temps des élèves, afin de développer des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) censés rendre les disciplines plus accessibles. La disparition des options latin et grec, initialement prévue par Mme Vallaud-Belkacem avant qu’elle ne revoie sa copie, a braqué les enseignants concernés. Et la quasi-suppression des classes bilangues – contre l’introduction d’une deuxième langue vivante dès la 5e pour tous – continue d’inquiéter les enseignants d’allemand, même si le gouvernement a adopté l’objectif de 500 000 élèves apprenant l’allemand en 2017, contre 480 000 aujourd’hui.Mardi, deux mois après la présentation du projet, sept organisations syndicales défilaient exceptionnellement derrière la même banderole, réclamant le « retrait de la réforme ». La mobilisation s’est avérée moins massive qu’escompté par les organisateurs, avec 6 000 à 7 000 manifestants dans le cortège parisien selon le SNES – seulement 3 500 selon la préfecture.Lire aussi :Collège : Hollande fait fi de la contestation Maurane Speroni La caution locative étudiante (CLé) reste encore confidentielle. Depuis sa généralisation en septembre, cette garantie, qui permet aux étudiants sans garant quels que soient leurs revenus, leur situation famille et leur nationalité d’accéder à un logement, n’a bénéficié qu’à 2 250 d’entre eux. Encore très loin de l’objectif fixé par le gouvernement, de 14 000 à 20 000 bénéficiaires d’ici 2017.A consulter : le site Lokaviz, qui précise à qui s’adresse la CLé et comment faire sa demandeConcrètement, avec la CLé, l’Etat se porte garant pour eux, contre une cotisation mensuelle correspondant à 1,5 % du montant du loyer. En cas d’impayés, le propriétaire est indemnisé par un fonds – alimenté par l’Etat, la Caisse des dépôts et consignations, les régions et les cotisations des bénéficiaires – en attendant que l’étudiant puisse rembourser.Une étude menée en 2013 par l’Observatoire de la vie étudiante avait montré que 16,5 % des étudiants logés dans le privé avaient du mal à trouver une caution solidaire. La même année, les régions Nord-Pas-de-Calais, Ile-de-France, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur avaient expérimenté ce système, mais il ne concernait que les étudiants étrangers, isolés ou issus de familles monoparentales. Il était donc temps de l’étendre à tous les étudiants sur tout le territoire.Manque de visibilitéSi le chiffre de 2 250 demandes paraît bien faible, il s’explique sans doute parce que la généralisation de ce système est intervenue en septembre, une période où la plupart des étudiants avaient bouclé leurs démarches. Mais pas seulement. Selon les syndicats étudiants, la CLé manque de visibilité. « Les étudiants ne connaissent pas le dispositif », indique-t-on à l’UNEF. Alexandre Leroy, le président de la Fédération des associations générales étudiantes, fait le même constat. « Le nombre de bénéficiaires évoluera en fonction de la volonté du gouvernement de faire connaître la CLé. Deux mille bénéficiaires sur l’année 2014-2015, c’est compréhensible, mais s’il n’y a encore que 2 000 bénéficiaires cette année, ce sera une faute », prévient-il.Guillaume Houzel, le directeur du Cnous (Centre national des œuvres universitaires et scolaires), l’organisme qui gère la CLé, espère qu’à la rentrée 2015 le nombre de bénéficiaires atteindra 7 000 à 8 000 jeunes. Et 20 000 à l’horizon 2017-2018, ce qui devrait permettre de financer totalement la CLé grâce aux cotisations des étudiants. Mais selon lui, « cela mettra quelques années pour que les étudiants et les propriétaires utilisent la CLé », conscient qu’il doit convaincre les propriétaires du parc privé de la fiabilité de la caution solidaire.Maurane SperoniJournaliste au Monde Michel Noblecourt Jeudi 21 mai, les 131 000 militants actifs du Parti socialiste devront choisir entre quatre textes. Appelés des motions, ils définissent la feuille de route de la majorité. Sur fond d’impopularité persistante de l’exécutif et de déception des militants, ce vote pourrait aboutir à un « qui gagne… perd ».En vue du congrès de Poitiers, du 5 au 7 juin, la direction présente une motion (dite A) à vocation majoritaire, signée par Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire, Manuel Valls et Martine Aubry. Dans un parti de plus en plus déserté, elle craint une forte abstention qui fragiliserait d’autant son score. « Camba » affirme qu’il pourrait se contenter d’un « 50,1 % », soit une majorité relative qui risque de rendre le PS ingouvernable. C’est déjà arrivé : à l’issue des congrès de Metz (1979) et de Rennes (1990), l’absence de majorité absolue sur la feuille de route de la direction avait obligé cette dernière à réaliser une « synthèse » entre les différentes motions pour gouverner. Pire encore, en 2008, au congrès de Reims, l’affrontement entre Ségolène Royal et Martine Aubry n’avait dégagé ni majorité ni synthèse. La maire de Lille avait dirigé le PS sans réelle majorité.Aujourd’hui, tout se joue avant le congrès et les statuts ne prévoient plus de synthèse. Si « Camba » ne récolte que « 50,1 % », il sera affaibli lors de l’élection au poste de premier secrétaire, le 28 mai, où il devrait être opposé au leader des frondeurs de l’aile gauche, Christian Paul. Un PS ingouvernable ? Cette dramatisation dans la dernière ligne droite peut réduire l’abstention et permettre à la motion A d’approcher les 55 %. Mais Poitiers ne sera pas le sacre qu’espérait Jean-Christophe Cambadélis – et avec lui François Hollande – après le ralliement de la maire de Lille. Sauf coup de théâtre, il sera légitimé mais il risque de devoir batailler avec une forte opposition interne, sans avoir les coudées franches pour affronter les deux dernières années du quinquennat.noblecourt@lemonde.frMichel NoblecourtJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Séverin Graveleau et Matteo Maillard Entre la précipitation et la provocation, la frontière est parfois poreuse. En publiant, mercredi 20 mai, soit au lendemain même d’une journée de mobilisation des enseignants, le décret et l’arrêté portant sur la réforme du collège, le gouvernement n’a pas manqué de crisper encore davantage les opposants à son projet. Manuel Valls avait pourtant prévenu dès mardi : la réforme serait bien « mise en œuvre » et le décret « publié le plus rapidement possible », avait assuré le premier ministre. Il n’empêche : nul ne s’attendait à ce que le calendrier soit autant raccourci.L’opposition n’a pas tardé à réagir. « C’est de fait un passage en force contre les Français, les profs, tous ceux qui sont mobilisés et, au-delà de la mobilisation de la rue, de ceux qui nourrissaient une inquiétude, a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, numéro 2 de l’UMP, mercredi matin. D’une main, Najat Vallaud-Belkacem annonce qu’elle est ouverte à la discussion, le lendemain elle publie au Journal officiel. Pour ceux qui avaient encore un doute, la parole de ce gouvernement ne vaut rien. » Interrogée par l’AFP, la députée de l’Essonne a ajouté qu’elle souhaitait qu’une « initiative » soit prise dans la journée de mercredi afin de « fédérer toutes les oppositions sur le fond et tous ceux qui sont scandalisés sur la manière de procéder ».Quelle forme une telle « initiative » pourrait-elle prendre ? Mercredi matin, rien n’était encore arrêté. Le président du Modem, François Bayrou, ancien ministre de l’éducation nationale, a pour sa part lancé un appel à une « manifestation nationale ». Interrogé à ce sujet, François Fillon, s’est montré toutefois réservé. « Il y a un passage en force. Il faut que la communauté éducative trouve les moyens de réagir à ce passage en force. Mais pour ma part, je n’appelle jamais à une manifestation », a déclaré l’ancien premier ministre sur France Inter.Le SNES, principal syndicat du secondaire, parlait mercredi matin de « provocation » et de « faute ». Le Snalc, minoritaire et classé à droite – il s’en défend – évoque un « scandaleux passage en force » au lendemain d’une journée de grève des enseignants. Pour la première fois depuis le début de la contestation contre la réforme du collège, les enseignants étaient invités à manifester, mardi 19 mai. Deux mois après la présentation par Najat Vallaud-Belkacem de son projet de « collège 2016 », sept organisations syndicales – SNES-FSU, SNEP-FSU, Snetaa, Snalc, SUD-Education, FO et CGT Educ’action – défilaient exceptionnellement derrière la même banderole, réclamant le « retrait de la réforme ».Lire :« La réforme du collège à elle seule n’est pas une baguette magique »Dans le cortège parisien, pour lequel la préfecture avance un chiffre de 3 500 manifestants, contre « 6 000 à 7 000 » selon le SNES, deux motifs d’inquiétude l’emportaient. D’abord, la suppression des options latin et grec. Ensuite, la suppression des classes bilangues et des sections européennes. Premiers à se mobiliser dès la fin du mois de mars, avant que la contestation ne prenne une tournure politique contre la Rue de Grenelle, les professeurs de langues anciennes et d’allemand était les mieux représentés dans le cortège, brandissant leur « Gaffiot » – le dictionnaire latin-français de référence – et des drapeaux de la République fédérale. Pour les professeurs d’allemand, les classes bilangues, créées il y a dix ans, ont constitué une véritable planche de salut en enrayant la chute des effectifs dont souffrait leur discipline. Gilles, la cinquantaine, enseigne la langue de Goethe dans un collège de Vincennes (Val-de-Marne). « Si les bilangues disparaissent, on va nous proposer de faire quoi ? De l’anglais ? », s’interroge le manifestant. Selon lui, « le niveau d’une LV2 n’atteindra jamais celui des bilangues ». Enseignante de russe en section européenne dans deux établissements parisiens, Elisabeth Launay renchérit, quelques mètres plus loin : « On nous dit que ces sections sont réservées à une élite. Mais elles permettent aussi, dans les établissements plus durs, de retenir les bons élèves. »Aux côtés des enseignants, quelques anciens collégiens sont venus défendre le modèle par lequel ils sont passés. Emna Dhouieb, 18 ans, et Alice Quintallet, 17 ans, portent à bout de bras leurs classeurs sur lesquels elles ont inscrit « latiniste, helléniste, germaniste fière ! » au feutre noir. Entre un oral de latin la veille et un oral d’allemand le lendemain, elles ont quand même décidé de se rendre à la manifestation, contrairement à leurs camarades de terminale. « Dans une Europe en crise, l’allemand est un plus indéniable pour trouver un emploi », jure Emna. Alice acquiesce : « Même si les langues anciennes ne sont plus couramment parlées, elles nous ont permis de nous distinguer. Les grandes écoles voient ces options comme une véritable valeur ajoutée au parcours. »Au vu du taux de grévistes et des cortèges souvent clairsemés, c’est cependant un bilan en demi-teinte qui s’impose à la fin de cette journée de mobilisation. Dès la fin de la matinée, le ministère de l’éducation nationale avançait un chiffre de 23,4 % de grévistes dans les collèges. Un peu plus d’un quart (27,6 %) des enseignants du public se seraient mobilisés, et 6,7 % de ceux du privé. De son côté, le SNES-FSU annonce « plus de 50 % » de grévistes. « C’est un début de mobilisation plutôt réussi, il confirme qu’il y a un mécontentement, une volonté de se mobiliser », analyse le spécialiste du syndicalisme enseignant Laurent Frajerman. Reste que les manifestations organisées dans une cinquantaine de villes en France n’ont pas été le raz-de-marée attendu : 1 400 personnes à Lyon, 600 à Toulouse, 500 à Bordeaux, selon les chiffres de la police…Cette mobilisation sans démonstration de force a permis en tout cas aux deux camps de s’attribuer un satisfecit. « L’objectif d’une grève majoritaire est atteint, se réjouit Roland Hubert, cosecrétaire général du SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le second degré. C’est un message fort envoyé au ministère de l’éducation nationale. » En face, le SE-UNSA, favorable à la réforme, peut affirmer que « plus de 7 enseignants sur 10 en collège n’ont pas fait grève (…), une bonne nouvelle pour l’avenir ».« Il n’y a pas de précipitation, tous les délais sont tels que nous les avions prévus depuis le début », a justifié la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, mercredi matin, après la publication des textes au JO. « Nous avons besoin sur cette réforme du collège de ne plus perdre de temps, d’aller vite. » La ministre a toutefois assuré avoir entendu le mécontentement d’une partie des professeurs, et promis que des « garanties » pour une bonne mise en œuvre de la réforme seraient introduites dans les textes d’application.Lire aussi :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxSéverin GraveleauJournaliste au MondeMatteo MaillardJournaliste au Monde Matthieu Goar Surtout ne fâcher personne pour ne pas froisser son nouveau costume de rassembleur : depuis son retour à la tête de l’UMP fin novembre, Nicolas Sarkozy se rêve en chef d’une famille rassemblée « sans sectes, ni chapelles » et en pacificateur d’une formation traumatisée par les duels. Un atout dont il compte se servir plus tard, par exemple au moment de dévoiler ses ambitions personnelles.En attendant, cette stratégie tourne au casse-tête. Depuis deux semaines, Nicolas Sarkozy construit en effet dans les coulisses la composition des instances de son futur parti, Les Républicains. Et, dans un parti écartelé par les écuries présidentielles, il doit composer avec les différentes tendances et soigner ses rivaux. Mardi 19 mai, les dirigeants de l’UMP ont ainsi validé à l’unanimité la liste du prochain bureau politique qui sera soumise au vote des militants, les 28 et 29 mai avant le congrès de refondation.Une liste qui démontre un réel art de la synthèse. Nicolas Sarkozy a bien sûr conservé dans cette instance de décision ses fidèles, notamment Brice Hortefeux, Henri Guaino et Nadine Morano, tout en faisant revenir des personnalités comme la députée européenne Rachida Dati ou son ami le sénateur Pierre Charon. Mais il a bien fallu intégrer les proches des ténors. Fort de ses 29,18 % lors de l’élection à la présidence de l’UMP, Bruno Le Maire a réussi à intégrer la maire du 9e arrondissement de Paris, Delphine Bürkli, le président du conseil départemental de l’Eure, Sébastien Lecornu, la députée de la Moselle Anne Grommerch, le maire de Reims, Arnaud Robinet, tout en conservant ses fidèles, les députés Laure de La Raudière, Thierry Solère et Franck Riester.Restreindre les ambitions sans fâcherAlain Juppé renforce, lui, ses troupes avec la nomination de la sénatrice du Bas-Rhin Fabienne Keller, du député de Savoie Hervé Gaymard, chargé du projet du maire de Bordeaux, ou encore le député de la Marne Benoist Apparu, qui rejoignent le maire du Havre, Edouard Philippe. Xavier Bertrand et François Fillon conservent, eux, leurs soutiens.Mais cette tambouille politicienne ne s’est pas faite sans mal. Il a fallu faire de la place à ces nouveaux et Nicolas Sarkozy ne voulait surtout pas se mettre à dos les anciens membres. Il a donc décidé de ne pas trancher en reconduisant quasiment tous les membres sortants, quitte à inventer une nouvelle catégorie d’appartenance. Outre les membres de droit (anciens premiers ministres, président du Sénat), le nouveau bureau politique passera de 60 à 80 membres, qui devraient être répartis en trois collèges (parlementaires, élus locaux, représentants des fédérations). Le président de l’UMP y a ajouté le collège des membres invités, ce qui lui a permis de recaser des personnalités comme Eric Ciotti ou les anciens présidents de l’Assemblée nationale Patrick Ollier et Bernard Accoyer.Cela a également obligé les ténors à refréner leurs ambitions. Depuis deux semaines, ces derniers avaient proposé à l’ancien chef de l’Etat des listes de noms (une vingtaine pour Bruno Le Maire, une quinzaine pour Alain Juppé). « C’était n’importe quoi. Certains nous proposaient des personnalités clairement pas au niveau politiquement comme leur community manager [responsable des réseaux sociaux] », critique un proche du président de l’UMP. Mardi matin, lors d’une réunion avec notamment les anciens premiers ministres, Bruno Le Maire et Hervé Mariton, M. Sarkozy leur a annoncé qu’il leur faudrait laisser de la place aux anciens. Constatant qu’il n’avait plus que trois de ses proches dans la liste, Alain Juppé s’y est opposé. Les deux rivaux se sont finalement entendus lors d’un coup de téléphone et le maire de Bordeaux a pu caser six de ses proches. « Sarkozy est malin. il restreint l’espace des autres tout en ne fâchant pas les anciens », analyse un proche de Bruno Le Maire.La commission nationale d’investiture, autre instance stratégique, a servi de lot de consolation à certains proches des ténors, tels le président du conseil départemental de l’Ain, le lemairiste Damien Abad, ou encore le député européen juppéiste, Arnaud Danjean. « Tout ça sert à se compter et à se rassurer psychologiquement. Mais ça ne veut rien dire car, avec la primaire, les lignes politiques peuvent bouger dans les mois à venir. Certains rejoindront Juppé, d’autres Le Maire », estime le député des Hauts-de-Seine Thierry Solère.Matthieu GoarJournaliste au Monde 19.05.2015 à 18h01 • Mis à jour le20.05.2015 à 16h40 | Pierre Breteau Monté au créneau lundi 18 mai pour soutenir la réforme du collège de sa ministre de l’éducation nationale dans les matins de France Culture et une tribune dans Libération, Manuel Valls a dépeint un système éducatif en grandes difficultés et qu’il voudrait voir réformer.Un collège de plus en plus inégalitaireCe qu’il a dit :« [Le collège] contribue à une école de plus en plus inégalitaire où le parcours scolaire dépend de plus en plus du milieu social d’origine. »POURQUOI C’EST VRAILe système éducatif français est plus inégalitaire en 2012 qu’en 2003, selon le rapport PISA 2012 de l’OCDE (pour « Programme international pour le suivi des acquis des élèves » de l'Organisation de coopération et de développement économiques ), qui compare le niveau des élèves de plus de 15 ans dans 65 pays.De fait, dans l’Hexagone, l’appartenance à un milieu « défavorisé » réduit encore plus en 2012 qu’en 2003 les chances de réussite des élèves, selon l’« indice PISA de statut économique, social et culturel », consacré spécifiquement aux inégalités sociales.Cet indice pondère les difficultés scolaires des élèves en prenant en compte leur origine sociale et économique. Il augmente à mesure que ces inégalités « socioscolaires » s’aggravent. Ce qui a été le cas à partir de 2003, l’indice passant de 43 points en 2003 à 55 en 2006 et à 57 en 2012 (page 2 du rapport). De plus en plus d’élèves en difficultéCe qu’il dit :« Il y a un échec du collège, il ne garantit plus aujourd’hui l’acquisition des fondamentaux pour tous les élèves : à la fin de l’école primaire, un élève sur huit ne maîtrise pas les compétences en français. Et à la fin du collège, c’est le double. »POURQUOI C’EST VRAINous n’avons pas trouvé d’éléments sur l’acquisition des fondamentaux à la fin du primaire et le ministère n’a pas été en mesure de nous éclairer. Concernant le collège, la proportion d’élèves sortant de ce cycle avec des difficultés avec l’écrit est passée de 16,2 % en 2000 à 19,7 % en 2009, selon le rapport PISA de l’OCDE qui mesure la « compréhension de l’écrit » dans 65 pays. Avec sa formulation d’« un élève sur quatre », soit 25 %, le premier ministre se situe dans le même ordre d’idées.Côté mathématiques, la proportion d’élèves « peu performants » est du même ordre et s’établit, selon le rapport 2012, à 22,4 %. Néanmoins, le nombre d’élèves « très performants » est resté stable depuis 2003.Ce qu’il dit :« Il y a aujourd’hui plus d’enfants d’ouvriers qui sont en échec scolaire qu’il y a trente ans. »POURQUOI C’EST FLOUSelon les chiffres de l’OCDE, entre 2007 et 2011, environ 140 000 jeunes sont sortis du système éducatif sans diplôme en moyenne chaque année, ou alors simplement avec le brevet. Ils sont alors 16,6 % des 20-24 ans à sortir non diplomés du système scolaire, chez les fils et filles d’ouvriers du même âge il étaient 21 %, soit 4,4 points de plus.Contactés par Le Monde, Matignon et le ministère de l’éducation nationale n’ont pas encore fourni de chiffres comparables pour le début des années 1980.Néanmoins, la part de jeunes de 20 à 24 ans sans diplôme baisse sans discontinuer. En France, elle est passée de 30 % en 1993 à 16 % en 2008, et enfin à 14 % en 2013.Pierre BreteauJournaliste au Monde 19.05.2015 à 12h38 • Mis à jour le19.05.2015 à 14h15 Le Parlement européen a voté la levée de l’immunité de l’eurodéputé Jérôme Lavrilleux (UMP), mardi 19 mai. Les magistrats français qui enquêtent sur l’affaire Bygmalion, un système présumé de fausses factures durant la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, en avaient fait la requête.Jérôme Lavrilleux, ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé quand celui-ci présidait l’UMP, et ex-directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, était devenu député européen en juillet 2014.La commission des affaires juridiques du Parlement européen s’était prononcée à l’unanimité en faveur de la levée de son immunité en considérant que les faits reprochés ne concernaient pas son activité de député et ne relevaient pas d’une volonté de nuire à celle-ci.Le vote des eurodéputés permet à la justice d’engager des mesures coercitives à l’égard de leur collègue, telles que mandat d’amener, garde à vue, mise en examen ou placement sous contrôle judiciaire.Lire aussi :Le baroud d’honneur de LavrilleuxSystème présumé de fausses facturesTrois anciens responsables de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 ont été mis en examen au début d’avril dans cette affaire : l’ex-préfet de Lozère Guillaume Lambert, le député UMP Philippe Briand, qui était trésorier de la campagne, et l’avocat Philippe Blanchetier, conseiller juridique.Ils sont soupçonnés d’avoir mis en place, avec la complicité de Bygmalion, une entreprise de communication, un système présumé de fausses factures pour couvrir, en 2012, des dépassements de frais de campagne de l’ex-chef de l’Etat, aujourd’hui redevenu président du principal parti d’opposition.Lire : Bygmalion : ce que l'on sait, ce qui reste mystérieuxL’enquête des juges, initialement ouverte pour faux, usage de faux, abus de confiance, tentative d’escroquerie et complicité et recel de ces délits, a été étendue à la fin de novembre au délit de financement illégal de campagne électorale.body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 6; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next() Laurie Moniez (Lille, correspondance) « Aucun commentaire » : voilà bien la seule consigne sur laquelle les grands élus socialistes du Nord se sont mis d'accord. Pas question de détailler à la presse les petites phrases assassines que se renvoient le clan Aubry et le clan Kanner. Le linge sale se lave en famille. Les tensions sont pourtant vives au sein de la fédération socialiste du Nord dirigée par Gilles Pargneaux, l'un des proches de Martine Aubry. Et ce qui ne devait être qu'une simple formalité fait aujourd'hui les gros titres de la presse locale. Désigné début février tête de liste des régionales par les militants socialistes, Pierre de Saintignon a la délicate mission de constituer la liste qui affrontera un Front national bien décidé à s'emparer de la nouvelle grande région Nord-Pas de Calais-Picardie, et une droite ragaillardie et unie emmenée par Xavier Bertrand.En campagne depuis septembre, Pierre de Saintignon a choisi de placer en deuxième position la « frondeuse » Anne-Lise Dufour, députée et maire de Denain – tout un symbole – et de mettre en position éligible François Lamy, député de l'Essonne. La présence de ce nouveau Lillois, tout comme celle de Charlotte Brun, compagne de l’eurodéputé Emmanuel Maurel, a suscité le courroux des proches du Lillois Patrick Kanner. « C'est une liste de congrès, pas une liste pour gagner les régionales », peste un élu proche du ministre des sports et de la jeunesse. Sans compter que le député mauroyiste Bernard Roman a été évincé de la liste. « Que dirait Pierre Mauroy s'il voyait cela...? », soupire un socialiste lillois dépité par cette course à l'échalote.Résultat, la soirée du mercredi 13 mai a été longue et douloureuse pour les membres du conseil fédéral réuni à Lille. La liste du PS-Nord pour les régionales présentée par Pierre de Saintignon a recueilli 53 voix pour... et 53 voix contre (17 suffrages nuls ou blancs). Vendredi, la commission électorale a donc derechef planché pendant près de huit heures sur une nouvelle mouture de la liste. Peine perdue : le conseil fédéral qui devait voter le nouveau document lundi soir a été annulé – trop d'attaques personnelles, trop de divergences et trop de règlements de compte dans les sections.Lire aussi :Comment Bartolone veut conquérir l’Ile-de-FranceComment le PS du Nord peut-il mettre toutes ses troupes d'accord ? « Ce n'est pas parce que l'on a un avis différent de Martine Aubry qu'on est contre elle », assure un élu qui regrette que la parole ne soit pas libre. « Au PS, on peut toujours s'exprimer, du moment que c'est la ligne officielle qui l'emporte à la fin », ironise une militante auprès de La Voix du Nord.Même si Martine Aubry reste une voix incontournable au PS, ses prises de position contre le gouvernement lui ont attiré des signes d'hostilité dans les rangs socialistes. « Elle a choisi la motion A de Cambadélis, mais c'est quoi la ligne d'une liste avec Anne-Lise Dufour et François Lamy ? », s'interroge un parlementaire, agacé par le manque de soutien de la maire de Lille au président Hollande. « Aujourd'hui le problème n'est pas de savoir si on est plus à gauche ou moins à gauche, le problème est de faire en sorte que le président de la République et le premier ministre prennent les bonnes décisions pour réussir le quinquennat, pour les Français », a déclaré Martine Aubry, lundi soir, en amont de la réunion de présentation des motions à Lille.Fragilisée par les défaites électorales et les divisions internes, la fédération socialiste du Nord cherche désormais un nouveau souffle. Le 28 mai, la liste Nord pour les régionales sera soumise au vote des militants. Il sera l'heure de compter les soutiens dans chaque camp. « On est majoritaires », se rassurent les aubryistes.Lire aussi :Début de campagne musclé pour la cadette du clan Le PenLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 25.05.2015 à 11h13 • Mis à jour le25.05.2015 à 11h48 | Bertrand Bissuel et Bastien Bonnefous Alors que les députés examinent son projet de loi sur le dialogue social à partir du mardi 26 mai, le ministre du travail, François Rebsamen, appelle, dans un entretien au Monde, à « enfin mener le combat contre la droite ». Pour lui, « il reste encore deux ans pour que les Français prennent conscience que François Hollande est un grand président ».Lire aussi (abonnés) :Rebsamen : « Je ne suis pas opposé au recours au 49-3 »Au PS, la motion qui soutient l’exécutif est majoritaire. Mais un militant socialiste sur deux n’est pas venu voter jeudi 21 mai. C’est quand même un problème…François Rebsamen : Que le président, le premier ministre, le gouvernement et la direction du PS obtiennent 60 %, c’est une satisfaction. Mais c’est vrai, il y a un problème de participation qui traduit une attente des adhérents du PS et qui reflète aussi l’attente des électeurs de gauche sur les résultats de notre politique. Du côté du parti, il faut absolument retrouver une démocratie interne plus vivante pour enfin mener le combat contre la droite. Il y a désormais une majorité incontestable, alors cessons de débattre uniquement entre nous et débattons contre la droite.Lire aussi (abonnés) :La ligne Cambadélis l’emporte largement au PSFrançois Hollande dit que « le temps de la redistribution est venu ». Qu’est-ce que cela signifie ?Il y a eu trois temps dans le quinquennat. D’abord, le temps du redressement après tous les dégâts causés par la droite, pour poser les bases de l’avenir sur la réindustrialisation, l’école, le numérique… Il y a eu ensuite le temps de la protection face à tous ceux qui agitent les peurs du déclassement ou de l’échec français. Doit s’ouvrir maintenant le temps du progrès social et écologique. François Hollande appelle cela la redistribution. Il s’agit de défendre des mesures de justice pour les Français qui ont fait des efforts depuis 2012, tout en continuant, bien sûr, une gestion rigoureuse des finances publiques.L’état de l’économie française le permet-il ?La France ne connaît pas et ne connaîtra pas l’austérité avec François Hollande. Les amortisseurs sociaux ont fonctionné durant la crise et désormais la croissance redémarre, la consommation des ménages s’améliore et le pouvoir d’achat des Français a augmenté en 2014. Il faut en profiter !Lire aussi :L’investissement, nouveau totem de l’exécutifFrançois Hollande donne le sentiment d’être déjà en campagne pour 2017…Il est important que François Hollande raconte l’histoire de son quinquennat, depuis le discours du Bourget, qu’il faut relire, jusqu’à aujourd’hui et les bons indicateurs économiques. Il est le mieux placé pour le faire.Mais est-il déjà candidat à la présidentielle ?Lui seul peut le dire, c’est une décision qui lui appartient. Mais moi, je souhaite qu’il soit candidat. François Hollande est un bon président, sa politique commence à livrer ses résultats. Il faut continuer, il reste encore deux ans pour que les Français prennent conscience que François Hollande est un grand président.La question d’une primaire à gauche ne se pose donc plus ?J’ai toujours dit qu’il ne peut pas y avoir de primaire avec un président en exercice qui souhaite se représenter. Le résultat sur le vote des motions au PS a clos ce débat. Avec Jean-Christophe Cambadélis et Manuel Valls, c’est désormais une majorité claire qui se dégage pour le président en 2017.Lire aussi (abonnés) :Hollande, trois ans à l’Elysée et déjà en campagneBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.05.2015 à 13h12 • Mis à jour le24.05.2015 à 14h30 Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste et conseiller régional d’Ile-de-France, a annoncé dimanche 24 mai qu’il ne se représenterait pas aux élections régionales de décembre. « J’ai deux mandats actuellement, sénateur et conseiller régional, je vais me consacrer à mon mandat de sénateur », a fait savoir M. Laurent sur France 3.Il a plaidé pour des listes « de très large rassemblement » à gauche, sans alliance avec le Parti socialiste malgré le risque Front national dans certaines régions. « Pour combattre le Front national, il faut une gauche offensive, pas une gauche qui fait la loi Macron ou la réforme du collège », a-t-il expliqué.M. Laurent a aussi dénoncé le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, que veut mettre progressivement en place le gouvernement. « Nous sommes contre, ça pose énormément de problèmes, ça peut coûter très cher à beaucoup de Français », a mis en garde M. Laurent, qui espère que le gouvernement ouvrira « un débat public » sur cette réforme.Lire aussi :Impôt sur le revenu : un prélèvement à la source « avant 2017 », selon Le Roux 23.05.2015 à 22h13 • Mis à jour le23.05.2015 à 22h21 Figure du mouvement étudiant lors des événements de mai-68, Daniel Cohn-Bendit vient, à 70 ans, d'obtenir la nationalité française. L'ancien eurodéputé a reçu vendredi 22 mai un appel du ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve lui annonçant que sa demande, déposée en avril, avait été acceptée.« Maintenant j'ai la double nationalité franco-allemande », s'est-il rejoui auprès de l'Agence France-Presse. « En Allemagne j'étais le plus Français des Allemands, en France le plus Allemand des Français », a-t-il estimé. Aussi sa binationalité « correspond bien à (son) identité, à (son) état d'esprit ».« Pas une manœuvre politique »L'ancien leader écologiste est né en 1945 à Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, de parents juifs-allemands ayant fui le nazisme. Apatride pendant quatorze ans, il choisit ensuite la nationalité allemande « pour ne pas faire (son) service militaire », comme il le racontait dans une interview au Monde en février 2014.M. Cohn-Bendit devient Français quasiment 47 ans jour pour jour après avoir été expulsé du territoire pour « trouble à l'ordre public », le 21 mai 1968, en plein mouvement étudiant.Député européeen de 1994 à 2014, l'écologiste ne s'est pas représenté lors des dernières élections.Lire aussi, en édition abonnés : Dany Cohn-Bendit : « Je me suis bien amusé »En tant que citoyen français, Daniel Cohn-Bendit pourrait théoriquement se porter candidat à la présidentielle de 2017. « Je sais que des tas de gens projettent une quelconque manoeuvre politique, mais ce n'est pas du tout dans ma tête », a-t-il assuré, avant d'ajouter : « tous les candidats à la présidentielle peuvent dormir tranquille ! » 23.05.2015 à 10h33 • Mis à jour le25.05.2015 à 15h15 | Bastien Bonnefous La rencontre Christian Paul/ArnaudMontebourg au sommet du Mont Beuvray. http://t.co/TuBfvvmseR— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Il sera le grand absent du congrès du Parti socialiste. Il n’a d’ailleurs même pas prévu de se rendre à Poitiers, du 5 au 7 juin. « Surtout pas ! », plaisante à moitié un de ses proches. Arnaud Montebourg est désormais au-dessus des petits arrangements d’appareil si chers à ses camarades de parti. L’ancien ministre de l’économie, qui a quitté le gouvernement autant qu’il en a été renvoyé par Manuel Valls et François Hollande fin août 2014, en a « marre du bla-bla » politique.Il ne faudra donc pas compter sur lui pour distiller des petites phrases assassines contre le gouvernement ou le chef de l’Etat, lundi 25 mai, lors de son ascension du mont Beuvray, en Bourgogne. Comme tous les ans depuis 2004, M. Montebourg monte sa roche de Solutré, accompagné, entre autres, du député socialiste Christian Paul.[Suivre les tweets de notre envoyé spécial au mont Beuvray]Beaucoup de militants ont revêtu une marinière. Montebourg a lui sorti le gros pull a capuche, et les baskets crades. #PointMode— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Christian Paul profite de la tribune offerte par la présence d'Arnaud Montebourg pour faire sa campagne. #congresPS— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);Ttes les prises de parole sont en faveur de la motion B et de la fronde. Montebourg mutique hoche la tête et applaudit. #JeNeDisRienMaisBon— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);La rencontre Christian Paul/ArnaudMontebourg au sommet du Mont Beuvray. http://t.co/TuBfvvmseR— nicolaschapuis (@Nicolas Chapuis)require(["twitter/widgets"]);S’afficher aux côtés du challenger de Jean-Christophe Cambadélis pour prendre la tête du PS a déjà valeur de symbole politique.Pas besoin d’y ajouter des mots ni de proposer d’envoyer une « cuvée du redressement » au chef de l’Etat, comme à Frangy-en-Bresse, le 24 août 2014. « Je ne vais pas m’exprimer à cette occasion », assurait il y a quelques jours au Monde l’ancien député de Saône-et-Loire.De toute façon, M. Montebourg n’a pas changé d’opinion. Celle-ci est faite une bonne fois pour toutes contre la politique économique du gouvernement, et il l’a déjà maintes fois répété. « On mène une politique qui étouffe l’économie et porte la responsabilité de l’augmentation du chômage », a-t-il expliqué dans un entretien aux Echos, le 1er avril. Pour lui, les choix budgétaires de l’exécutif, dictés par le « dogmatisme bruxellois et [par celui] de la droite allemande », sont « absurdes » et conduisent à ce qu’« une partie de l’électorat de gauche ne va plus voter et [qu’]une autre passe au FN ».« L’aventure » entrepreneurialeDésormais, l’ancien avocat est devenu chef d’entreprise. Vice-président du groupe d’ameublement Habitat, il siège également au comité d’orientation stratégique de Talan, une société de services en ingénierie informatique. M. Montebourg, qui a suivi en novembre 2014 une formation en « management avancé » au MBA de Fontainebleau (Seine-et-Marne), souhaite toujours monter sa propre entreprise. Il a déjà créé en février sa société de conseil, Les équipes du made in France, mais ne désespère pas de mettre sur pied sa propre firme. Pour cela, il cherche toujours des partenaires financiers et multiplie les déplacements, comme récemment en Algérie.Promis juré, la politique à l’ancienne, entre courants socialistes et écuries présidentielles, c’est bel et bien fini. « Je ne veux plus vivre de la politique », affirme-t-il. Maintenant qu’il a goûté à « l’aventure » entrepreneuriale, le monde politique le dégoûterait presque. « En dix-sept ans de vie politique, j’ai accompli un certain nombre de choses, mais j’ai quand même l’impression d’avoir perdu mon temps », a-t-il expliqué aux Echos.L’ancien candidat à la primaire socialiste de 2011 rêve pourtant d’un match retour contre François Hollande en 2017. Tant pis si ses amis Christian Paul ou Benoît Hamon parlent de moins en moins d’organiser une nouvelle primaire pour la prochaine présidentielle : lui l’espère toujours. « Il est persuadé que Hollande ne sera pas en situation, il crève d’envie de l’affronter, c’est presque obsessionnel chez lui », confie un ministre. Mais, comme souvent avec Arnaud Montebourg, il y a un grand pas entre le vouloir et le pouvoir.« Plus de débouchés clairs »Montebourg, combien de divisions ? Depuis son départ du gouvernement, le chantre de la démondialisation n’entretient plus de forces militantes au PS. Ses quelques soutiens parlementaires – les députés socialistes Aurélie Filippetti, Cécile Untermaier, Philippe Baumel, Patrice Prat, Edith Gueugneau, ou les sénateurs Henri Cabanel et Jérôme Durain – ont rejoint la motion des frondeurs au congrès, mais leur poids en son sein est faible.Faute de perspectives politiques réelles, plusieurs de ses proches se sont progressivement éloignés, comme Christophe Lantoine, son ancien chef de cabinet à Bercy, qui le suivait depuis les grandes années de la Saône-et-Loire, ou le député des Français de l’étranger Arnaud Leroy, qui a rejoint la motion de Karine Berger. « J’ai repris ma liberté parce que je considère qu’Arnaud n’offre plus de débouchés clairs. Etre candidat en 2017 tout en étant vice-président d’Habitat et en essayant de monter sa propre boîte, l’équation me paraît très compliquée », explique M. Leroy, « déçu » par les choix de son ami.« Si vous n’avez pas des relais solides, vous aurez du mal à peser nationalement »Depuis 2013, le député réunissait tous les mois, avec son collègue Patrice Prat, une trentaine de parlementaires socialistes pour un petit déjeuner stratégique avec M. Montebourg. A partir de l’été 2014, ce groupe s’est peu à peu délité, faute d’être entretenu par l’ancien ministre. Cette incapacité à construire sur la durée est une des faiblesses de M. Montebourg. « Il a une aversion totale des appareils politiques. Je lui ai souvent conseillé de se compter au sein du PS, par exemple au moment du congrès, mais il n’a jamais voulu, explique M. Leroy. Si vous ne structurez pas au sein du parti, si vous n’avez pas des relais solides dans les régions, les départements, les grandes villes, vous aurez du mal à peser nationalement, malgré tout votre talent personnel. »Arnaud Montebourg sait que ses chances pour 2017 relèvent à cette heure du miracle. Son entourage parie plutôt sur une renaissance politique à l’occasion de la présidentielle suivante, en 2022. Il aura alors 59 ans. En 2005, au congrès du PS, au Mans, le créateur du Nouveau Parti socialiste (NPS) avait été lâché par ses amis Vincent Peillon et Benoît Hamon qui avaient rejoint la direction du parti aux côtés de François Hollande. Le choc avait été violent. « Il m’avait alors dit : “Plus jamais je ne serai minoritaire” », se souvient Karine Berger, proche du NPS à l’époque. Une promesse tenue au cours des années suivantes, M. Montebourg prenant alors soin de toujours choisir le dirigeant socialiste gagnant – Ségolène Royal en 2006, Martine Aubry en 2008, M. Hollande en 2011 à la veille du second tour de la primaire, et Manuel Valls en 2014. Désormais, le risque pour lui n’est plus seulement d’être minoritaire, mais de sortir carrément des radars socialistes.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières A quelques jours de la fête annuelle de Lutte ouvrière, qui se tient de samedi 23 à lundi 25 mai à Presles (Val-d’Oise), Nathalie Arthaud a fait savoir qu’elle serait tête de liste aux régionales début décembre en Ile-de-France. Si la porte-parole de LO affirme ne pas être encore en campagne, elle profitera de cette tribune pour marteler ses thèmes de prédilection et « faire entendre la voix des travailleurs ».L’ancienne candidate à la présidentielle a dans son viseur la « politique anti-ouvrière » de l’exécutif. « J’entends dénoncer l’offensive de tous ces grands groupes qui profitent de la crise pour aggraver la condition ouvrière avec l’aide de ce gouvernement qui exécute leurs volontés », attaque-t-elle. Et de critiquer la politique de François Hollande qui consiste « uniquement à faire lanterner les travailleurs ».« Course folle »Cette professeur d’économie dans un lycée de la banlieue parisienne s’agace d’entendre le gouvernement parler de « reprise ». « Je comprends que les bons chiffres économiques réjouissent le patronat, mais qu’est-ce que cela signifie pour ceux qui perdent leur emploi ? », demande Nathalie Arthaud. Pour elle, « tout cela a des conséquences morales » et « la gauche au pouvoir fait le lit de la droite et de l’extrême droite ». « L’UMP et le FN mènent une course folle pour savoir qui sera le plus réactionnaire et le plus xénophobe mais le terreau est préparé par le gouvernement », estime Mme Arthaud.En 2010, celle qui avait succédé à Arlette Laguiller au poste de porte-parole de LO était déjà tête de liste aux régionales, en Rhône-Alpes. Elle avait obtenu 1,42 % des voix. Cinq ans plus tard, Lutte ouvrière, qui revendique 8 000 adhérents, compte se présenter seul dans les treize grandes régions. Aucune alliance ne sera passée avec le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) comme ce fut parfois le cas dans le passé. « Il est hors de question de faire une campagne pour parler d’une politique favorable à tous les citoyens mais bien de mettre en avant les intérêts des travailleurs, explique Mme Arthaud. Ni le NPA ni le Front de gauche ne sont sur cette orientation. »Très affaibli ces dernières années, le NPA pourrait d’ailleurs ne pas présenter de candidats aux régionales. « Pour des raisons financières, il est possible qu’on mette tout sur la présidentielle et les législatives », confie une figure du parti, Alain Krivine. La décision devrait être prise le 28 juin.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis, Jérémie Baruch et Pierre Breteau Jeudi 21 mai, les socialistes ont accordé à la motion présentée par le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, un large soutien avec 60 % des voix. Ce texte, titré « renouveau socialiste » (qui correspond à la motion A ), défendu par une majorité de membres du gouvernement, va définir la ligne du Parti socialiste jusqu'à 2017. La motion « B » présentée par le député de la Nièvre Christian Paul, chef de files des « frondeurs », ces députés qui contestent la ligne du gouvernement, est arrivée deuxième avec 30 % des voix.Le congrès (cette année, il se tient à Poitiers)  est le rendez-vous politique le plus important du Parti socialiste. Ainsi, celui de Reims, qui s'était soldé par l'élection de Martine Aubry en 2008, s'était caractérisé par une majorité difficile à former entre Ségolène Royal, Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Benoît Hamon. A l'inverse, le congrès de Toulouse en 2012 s'était terminé par la large victoire de la motion présentée par Harlem Désir. Cette fois, à Poitiers, il s'agissait de trancher le contentieux entre la ligne du gouvernement et celle d'une partie de sa majorité.Le jeu des motions, de leur score et de qui soutient quel texte, est central au PS : il permet à chacun de compter ses forces par son score, mais surtout d'afficher ses troupes par le jeu de l'adhésion à une motion. On peut donc observer, sur plusieurs congrès, les choix faits par plusieurs personnalités emblématiques du PS.Pour clarifier l'évolution des soutiens au sein du Parti socialiste, Le Monde a retenu une liste 31 personnalités de Solférino. De la primaire de 2006 qui avait vu la victoire de Ségolène Royal jusqu'au congrès de Poitiers au printemps 2015, suivez le cheminement politique des cadres du Parti socialiste, et les majorités qu'ils ont formées.Comment lire cette infographiePassez votre souris sur les zones colorées pour faire apparaître le cheminement idéologique des cadres du Parti socialiste. La couleur dépend du choix de la motion soutenue par telle ou telle personnalité socialiste pour le congrès de Poitiers.Par exemple, Anne Hidalgo a soutenu la candidature de Dominique Strauss-Kahn lors de la primaire de 2006, puis la motion A présentée par Bertrand Delanoë au congrès de Reims (2008), la candidature de Martine Aubry à la primaire 2011, la motion 1 d'Harlem Désir au congrès de Toulouse (2012) et enfin celle Jean-Christophe Cambadélis pour le congrès de Poitiers.Source : Le MondePierre BreteauJournaliste au MondeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterJérémie Baruch(data)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Laurie Moniez (Lille, correspondance) Martine Aubry s’est réjouie du résultat du vote des militants sur les motions du Parti socialiste, vendredi 22 mai lors d'un point presse à la fédération socialiste du Nord. « Nous sommes très heureux du résultat d'hier soir. La motion A [portée par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis] a obtenu près de 72 % dans le Nord. Les militants se sont reconnus dans cette motion car ils veulent que François Hollande réussisse son quinquennat », a déclaré la maire de Lille. Elle-même a voté pour cette motion, en rappelant qu’elle ne l’aurait pas fait si elle n'avait pas eu « la conviction et la certitude que ce choc d'égalité que nous demandons dans la motion A n'allait pas devenir réalité ».La motion A a obtenu plus de 60 % des voix exprimées par les militants, jeudi 21 mai. Celle des frondeurs, portée par le député Christian Paul, a plafonné sous la barre des 30 %. Les motions de Karine Berger et de Florence Augier ont récolté respectivement 10 % et 2 % des voix.Lire aussi :La ligne Cambadélis l’emporte largement au PS« C'est toujours facile d'être “plus à gauche que moi tu meurs”, c'est beaucoup plus difficile de se battre à l'interne pour faire bouger les choses », a poursuivi Martine Aubry, alors que la défaite des frondeurs du PS ne les empêche pas de continuer leurs appels à une inflexion de la ligne sociale-libérale du gouvernement. Pour la maire de Lille, « on a signé un texte pour qu'il soit appliqué, et déjà un certain nombre d'annonces ont été faites par le premier ministre. » Mme Aubry, qui plaide pour le « choc d'égalité », attend maintenant l'application du texte : « Il faut faire entrer dans les faits ce qui est écrit dans cette motion. Il faut poursuivre et engager la rénovation profonde du parti, essentielle pour s'ouvrir vers la société. »Laurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde 22.05.2015 à 12h26 • Mis à jour le22.05.2015 à 18h58 | Maxime Vaudano et Alexandre Pouchard L’Etat n’est pas le seul à augmenter les impôts et taxes. Les collectivités territoriales ont largement activé le levier de la fiscalité pour maintenir ou augmenter leurs budgets, dans un contexte de baisse des dotations de l’Etat. Une étude publiée jeudi 21 mai permet de constater l’augmentation de la taxe d’habitation et de la taxe foncière au cours des dix dernières années dans l’ensemble des communes de France.La société Home’n’go a compilé les fichiers des impôts locaux par commune et par département, publiés chaque année par le ministère de l’économie et des finances, pour voir l’évolution des taux de ces taxes votées par les communes et les intercommunalités.Calcul de la taxe d’habitation : un fort taux ne signifie pas nécessairement une taxe importanteLe mécanisme de calcul de la taxe d’habitation est complexe. Le taux, en pourcentage, voté par la commune est ensuite appliqué à la « valeur locative cadastrale » de l’habitation et de ses dépendances. Cette valeur, réévaluée chaque année par la loi de finances notamment pour tenir compte de l’inflation, a été initialement calculée en 1974 et dépend de multiples critères comme la surface du bien ou le quartier.Un fort taux ne signifie donc pas nécessairement une taxe d’habitation élevée puisque cela dépend du logement et de sa situation. Par exemple, Lille avait en 2013 le plus fort taux des villes de plus de 100 000 habitants (45,65 %) mais pas la taxe d’habitation moyenne par logement la plus élevée (707 euros contre 826 euros à Marseille ou 823 euros à Rennes).Une réforme du calcul de la taxe d’habitation est à l’étude et va être testée dans cinq départements en 2015 (Paris, Val-de-Marne, Charente-Maritime, Nord et Orne), notamment pour introduire une modulation en fonction du revenu du foyer.Lire aussi :Comment la taxe d’habitation est-elle calculée ? 20,92 %Le taux moyen de la taxe d’habitation en France, payée par les propriétaires de résidences principales et secondaires ainsi que par les locataires (sauf certaines exceptions), a augmenté de près de 3,5 points entre 2004 et 2013. La moyenne nationale se situait à 17,58 % en 2004 et était de 20,92 % en 2013.Cette moyenne masque des disparités importantes. Une commune comme Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne, 25 000 habitants) a ainsi vu son taux de taxe d’habitation augmenter de plus de 20 points pendant la période (de 22,6 à 46,1 %). Cherbourg-Octeville (Manche), ville de 37 000 habitants dont l’actuel ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, était le maire jusqu’à son entrée au gouvernement en juin 2012, a vu son taux grimper de plus de 17 points, de 13,3 à 30,8 %.D’autres communes ont suivi le chemin inverse et ont diminué leur taux. Ainsi, celui de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, a diminué de plus de 14 points (record national), passant de 22,85 à 8,76 %.Parmi les villes de plus de 100 000 habitants, c’est Lille qui avait en 2013 le plus fort taux de taxe d’habitation (45,65 %), devant Nîmes (40,10 %), Marseille (39,57 %) et Rennes (34,98 %). Paris se distingue avec un taux très bas de 13,88 % et a également une des taxes d’habitation les moins élevées de France. 36,71 %La taxe foncière bâtie a davantage augmenté que la taxe d’habitation entre 2004 et 2013, avec près de 8 points d’augmentation du taux moyen au niveau national (36,71 % contre 28,94 % neuf ans auparavant).Là encore, cette augmentation de 8 points cache des différences de situation importantes. Toujours à Bussy-Saint-Georges, en Seine-et-Marne, le taux de la taxe foncière a augmenté de 36,1 points en neuf ans, passant de 40,1 à 76,2 %. La Cour des comptes a sévèrement épinglé la commune en février 2013, dénonçant un « refus persistant du redressement financier » par une gestion courante « non maîtrisée » et une politique d’investissement « inadaptée ». Quelques mois plus tard, la préfecture de Seine-et-Marne imposait une hausse de 9,06 % de la taxe d’habitation et de 3,7 % de la taxe foncière, avant que la nouvelle équipe municipale, élue en 2014, n’engage une réduction de ces taux (-17 % en deux ans).Quelques rares communes ont progressivement diminué leur taux de taxe foncière, comme Lapouyade (Gironde, 500 habitants, -15 points) ou Festigny (Marne, 400 habitants, -12,9 points).Au sein des villes de plus de 100 000 habitants, c’est Amiens qui avait en 2013 le taux de taxe foncière le plus important (55,87 %), suivi du Havre (54,36 %), d’Angers et de Grenoble (54 % chacun). Comme en matière de taxe d’habitation, Paris se distingue là aussi par un taux de taxe foncière très bas (13,5 %).Le calcul de la taxe foncière est similaire à celui de la taxe d’habitation. Le taux est appliqué à la même valeur locative cadastrale et dépend donc des mêmes critères. Là encore, un taux important ne signifie pas nécessairement une taxe foncière élevée. Par ailleurs, un abattement obligatoire de 50 % est appliqué sur les propriétés bâties pour tenir compte des frais de gestion, d’assurance ou encore d’entretien. 69,4 %Les augmentations des taux de taxes foncière et d’habitation ont permis aux collectivités territoriales d’obtenir des revenus sensiblement plus élevés. Le produit de ces taxes a augmenté de 69,4 % entre 2004 et 2013 (de 28 à 47,5 milliards d’euros), alors que la base nette imposable, qui inclut notamment les nouveaux logements et calcule le produit théorique sans les différents abattements, a, elle, augmenté de 45,6 %. Cette différence montre ainsi l’effet de l’augmentation des taux. #container_14322908181{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14322908181{ height:500px; } #container_14322908181 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14322908181 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14322908181 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14322908181 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les 10 villes de plus de 100 000 habitants aux plus importantes taxes d'habitationMoyenne 2013 par logement.Source : Home'n'go(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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Après une réduction de 1,5 milliard d’euros de la dotation globale de fonctionnement (DGF) en 2014, le gouvernement a décidé une nouvelle baisse de 11 milliards d’euros sur trois ans, soit 3,67 milliards d’euros par an. Comme nous l’expliquions dans cet article en avril, la DGF représente près d’un tiers des ressources totales des collectivités, principalement les communes et intercommunalités (bénéficiaires de 57 % du montant total).Voir la vidéo: Le budget des communes : comment ça marche ? La seule baisse de dotations n’explique pas l’augmentation des taux constatée. Les effectifs des intercommunalités ont bondi de 145,6 % entre 2000 et 2012 tandis que ceux des communes ont augmenté de 12,8 % au cours de la même période, selon un rapport de la Cour des comptes publié en octobre 2014. Par ailleurs, certaines communes ont souscrit des emprunts dit toxiques, car liés à l’évolution des marchés financiers, et ont vu leurs taux d’intérêts s’envoler avec la crise financière de 2008-2009. Une solution pour pallier ce très lourd endettement a souvent été d’augmenter drastiquement les impôts locaux. Cela a par exemple été le cas à Dijon, fortement touchée par les emprunts toxiques et dont les taxes d’habitation et foncière ont respectivement augmenté de 5,32 et 12,2 points entre 2004 et 2013.Lire : Gaudin, Rebsamen, Estrosi : des maires face aux emprunts toxiquesMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterAlexandre PouchardJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 15.05.2015 à 13h36 • Mis à jour le15.05.2015 à 18h17 | Matthieu Goar Grosse semaine de communication sur Twitter pour Nicolas Sarkozy. Lundi 11 mai, le président de l’UMP avait concentré les moqueries des internautes après un message écrit par un membre de son équipe qui avait évoqué « 1793 » en voulant citer le livre Quatrevingt-Treize de Victor Hugo. Mais ce « fail » n’a pas découragé l’ancien président de la République.Vendredi 15 mai, M. Sarkozy, qui utilise très peu les ordinateurs et les tablettes, a participé à un chat sur le réseau social pour la première fois de sa vie politique. Cet exercice a rencontré un grand succès puisque le #NSDIRECT est resté dans les sujets les plus discutés sur le réseau pendant tout l’exercice. Entouré de quelques membres de son équipe, le président de l’UMP a joué le jeu. Il a répondu sur des sujets sérieux, comme l’intervention en Libye de 2011 ou sur l’islam, un de ses thèmes privilégiés lors des réunions publiques où il défend la vision d’une République assimilatrice, mais aussi à des interventions beaucoup plus légères sur ses séries préférées ou sur son amour des chiens et des chats.Une pure opération de communication politique où M. Sarkozy n’a rien avancé de neuf mais qui lui a permis d’occuper l’espace médiatique. Une heure après la fin du chat, 59 000 questions avaient été posées..@AntoineMokrane J’ai créé le CFCM, j’ai soutenu l’ouverture de mosquées officielles. Dire que l’on tape sur l’Islam est une erreur.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015.@AntoineJourdier Je ne la connaissais pas, j’approuve. Je préciserais, la France a des racines chrétiennes, elle n’est pas que chrétienne.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Entre deux réponses sur sa fierté d’avoir mis en place les heures supplémentaires défiscalisées ou sur le bilan de François Hollande, l’ancien président de la République en a profité pour critiquer ses adversaires politiques. Par exemple, François Hollande qui ne s’est pas rendu aux célébrations du 9 mai à Moscou. M. Sarkozy défend régulièrement l’idée d’un dialogue plus intense avec Vladimir Poutine en accusant l’Union européenne d’avoir mal géré la crise en Ukraine..@lesdemineurs @fhollande aurait dû être en Russie le 9 mai, par respect pour l'Histoire et le sacrifice du peuple russe pendant la guerre.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Il a jugé « pathétique » les tensions entre Jean-Marie Le Pen et sa fille mais aussi évoqué François Bayrou. Le président du MoDem qui avait déclaré en 2012 qu’il voterait François Hollande est une des cibles privilégiées du président de l’UMP..@GG_RMC ... que ce soit le rassemblement des gens qui s’opposent à @FHollande. Pas de ceux qui sont un pied dedans,un pied dehors !— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015 A deux semaines du congrès de refondation de l’UMP qui doit devenir Les Républicains, Nicolas Sarkozy en a profité pour appeler à la mobilisation des adhérents du parti qui voteront sur le nouveau nom et la future organisation du mouvement Les Républicains. Et il a une nouvelle fois attaqué les socialistes en répondant à un sympathisant de gauche qu’il avait choisi le socialisme plutôt que la République..@Titiart1 Entre le socialisme et la République vous avez choisi le socialisme. Nous avons choisi la République. #lesRepublicains— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015L’ancien chef de l’Etat a également sélectionné des questions beaucoup plus personnelles venant de son fils Louis Sarkozy qui lui a réclamé une plus grande télévision ou de l’ancienne joueuse de tennis, Marion Bartoli. Et Nicolas Sarkozy, très friand de confidences sur sa vie privée, ne s’est pas privé pour y répondre..@Sarko_Junior Je suis prêt à échanger une plus grande TV contre la suppression de ton addiction à ton ordi.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Merci @bartoli_marion : au fond je crains que je doive rester ma vie durant avec un revers très scolaire.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015.@BuzzFeedFrance A la maison, j'ai un 🐶 et 😸! #NSDIRECT— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015 .@JacquesMazet Et avant, j'avais vu @HouseofCards saison 3. Les acteurs sont des génies.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Depuis la mise en place du hashtag #NSDIRECT, jeudi 14 mai, les internautes s’étaient emparés du sujet de discussion. Certains en avaient profité pour moquer l’ancien président de la République.#NSDIRECT Selon vous qui est le mieux maquillé? Nadine Morano ou vos comptes de campagne? pic.twitter.com/Xo1gzdQb1U— Tanguy Bismuth (@htan987) May 15, 2015Mais l’UMP avait également mobilisé ses sympathisants pour poser des questions plus agréables. La sénatrice de l’Orne Nathalie Goulet s’était ainsi pliée à l’exercice.#NSDIRECT si vous revenez au pouvoir, vous engagez vous à procéder aux nominations importantes au mérite et à la compétence pas au copinage😳— Nathalie Goulet ن (@senateur61) May 14, 2015Vendredi, M. Sarkozy a également répondu à une question sur l’intervention du maire de Venelles, Robert Chardon, qui s’était prononcé pour l’interdiction de l’islam en France. Une intervention qui avait ulcéré de nombreuses personnes sur Twitter..@chrislaine33 Je condamne cette proposition même si la laïcité c’est aussi fixer des limites. Droit et limites, cela va ensemble.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Matthieu GoarJournaliste au Monde 15.05.2015 à 10h26 • Mis à jour le15.05.2015 à 10h43 Il est président de l’Assemblée nationale et aspire à devenir celui des Franciliens. Claude Bartolone, qui a obtenu le ralliement à sa candidature aux régionales de Jean-Paul Huchon, l’actuel président de la région Ile-de-France, n’avait « rien d’autre à [lui] offrir que (s)on amitié », a-t-il assuré sur France inter, vendredi 15 mai. Et d’expliquer : « Il sera dans mon équipe de campagne. Il a réussi à rééquilibrer la région et devra prendre toute sa place dans la campagne. »Son projet pour l’Ile-de-France ? Davantage d’équilibre entre l’ouest et l’est de la région. « Il faut plus de transports à l’est », a plaidé l’ancien président du conseil général de Seine-Saint-Denis..@claudebartolone : Il faut plus de transports à l’ést de la région. Sinon ça ne marchera pas coté emploi, consommation, culture #IdF2015— France Inter (@franceinter) 15 Mai 2015Claude Bartolone réussira-t-il à rassembler la gauche, alors qu’EELV a décidé de présenter une liste autonome en Ile-de-France ? « Je ferai tout pour », affirme-t-il.« Socialistes et communistes avons toujours été en concurrence. Mais nous avons réussi à travailler ensemble au niveau des collectivités locales sur l’éducation, l’emploi, la culture… » Concernant les mesures de lutte contre le trafic de drogue à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) présentées jeudi par le ministre de l’intérieur, Claude Bartolone a jugé que « ce n’est pas seulement la présence des CRS qui va régler les trafics de cannabis. Mais, dans un premier temps, il faut permettre aux habitants de pouvoir respirer, revivre normalement ». Et d’avaliser notamment le ciblage des acheteurs dans : « Si vous ne touchez pas aux consommateurs, les revendeurs sauront qu’ils auront toujours des clients. » Le président de l’Assemblée s’est également opposé à une éventuelle libéralisation de la vente de cannabis..@claudebartolone : Si on libéralise la consommation, ce sont les plus fragiles qui seront emportés par leur dépendance.— France Inter (@franceinter) 15 Mai 2015Interrogé sur la situation des quelque 2 000 salariés de l’Assemblée nationale qui travaillent sans convention collective ni statut, Claude Bartolone a jugé que la situation s’était améliorée depuis deux ans : « Les questeurs ont saisi un cabinet de droit du travail pour voir comment nous pouvions répondre à cela. » L’avocat mandaté depuis le 22 janvier doit rendre un rapport courant juin. « J’espère que d’ici à la fin de l’année nous serons en mesure de faire des propositions », a-t-il conclu.Lire aussi (abonnés) :Le ras-le-bol des « petites mains » de l’Assemblée Philippe Bernard (Londres, correspondant) Fausse démission de son chef, bagarre au sommet et rumeur de putsch : le parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, xénophobe et opposé à l’Europe) est secoué par des querelles internes, une semaine après son relatif succès aux élections législatives du 7 mai. Bien qu’ayant recueilli 12,6 %, soit 3,9 millions de voix (contre 3,1 % en 2005), le parti de Nigel Farage, défavorisé par le scrutin à un tour, n’a obtenu qu’un seul député.Lire aussi :Royaume-Uni : le UKIP, troisième force politique dans les urnes mais pas à WestminsterCes turbulences affectent l’organisation au moment où elle pourrait jouer un rôle crucial, à l’approche du référendum sur la sortie de l’Union européenne – la revendication phare du UKIP – que prépare le gouvernement Cameron 2.Volte-face de FarageTout a commencé avec la volte-face de Nigel Farage après l’échec de sa candidature aux législatives dans une circonscription du Kent. Alors qu’il avait promis de quitter la direction de l’organisation dans ce cas, il a changé d’avis, mettant en avant la volonté « unanime » de l’instance de direction pour le retenir. Le retour par la fenêtre de ce personnage charismatique et gouailleur ne plaît apparemment pas à tout son entourage.Cet homme « grossier, susceptible, agressif » a transformé le parti en une « monarchie absolue » fondée sur le « culte de la personnalité », a attaqué Patrick O’Flynn, son directeur de campagne dans le Times. M. O’Flynn s’en prend aussi à la garde rapprochée du patron du UKIP, constituée, selon lui, de conseillers « inexpérimentés », « agressifs » et influencés par une idéologie ultraconservatrice proche du Tea Party américain.Nigel Farage doit « dégager » ces personnes et envisager son « leadership de manière bien plus consultative et consensuelle », conclut-il en précisant qu’il ne demande pas la tête de M. Farage. « Je souhaite, dit-il, qu’il redevienne le Nigel Farage joyeux, drôle et accessible qui était pour [lui] une source d’inspiration. » Telle n’est pas la position d’un des grands donateurs du UKIP, l’homme d'affaires Stuart Wheeler, qui a appelé le chef du parti à se mettre en réserve et à affronter un vote. « Le temps est venu d'un leadership plus calme », a-t-il estimé à la BBC, estimant M. Farage trop agressif et porteur de divisions à l’approche de la campagne sur le référendum.Dissensions internesLa domination personnelle exercée par le chef du UKIP est aussi mise en cause par le trésorier du parti Hugh Williams. Pour lui, Nigel Farage est « le meilleur acteur sur la scène politique britannique », mais « il existe un grand danger que le UKIP devienne le parti de Nigel Farage ». Comme si cela ne suffisait pas, l’unique député du UKIP, Douglas Carswell, rue, lui aussi, dans les brancards. Sommé d’utiliser les 650 000 livres (900 000 euros) allouées au parti après son élection pour recruter 15 personnes, M. Carswell a refusé, jugeant « inapproprié » cet usage de l’argent public. « Je doute fortement qu’Ed Miliband [l’ex-chef du parti travailliste qui a démissionné après les législatives], quand il était chef de l’opposition, ait eu besoin de 15 assistants », a-t-il raillé.Cette mauvaise humeur pourrait préfigurer l’expression d’une ambition personnelle. Transfuge du parti conservateur, premier et unique représentant du UKIP à Westminster, M. Carswell, élu à Clacton-on-sea (Essex) présente une forte personnalité et un profil « libertarien » (adepte du pur libéralisme non seulement en économie, mais aussi en matière de société et même d’immigration) nettement plus structuré que le populisme purement démagogique – il a défendu le système de santé d’Etat (NHS), très populaire chez les Britanniques pendant la campagne électorale après avoir pris fait et cause pour sa totale privatisation lors d’une conférence aux Etats-Unis – de Nigel Farage.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Quatre tweets en une heure assurant qu’« il [fallait] interdire le culte musulman en France ». Deux de ces messages directement déposés sur le compte ouvert par Nicolas Sarkozy pour accueillir les questions des Français en vue de son interview sur le réseau social, ce vendredi 15 mai.#NSDIRECT il faut interdire le culte musulman en France Robert Chardon Maire de Venelles— RobertChardon (@robert chardon)require(["twitter/widgets"]);Robert Chardon, maire UMP de Venelles (Bouches-du-Rhône) et vice-président de la communauté de communes du Pays d’Aix-en-Provence, a fait une irruption virulente dans l’opération de communication de l’ancien président de la République.Vendredi, Nicolas Sarkozy a réagi, au cours d’un chat organisé avec les internautes sur Twitter : « Je condamne cette proposition même si la laïcité c’est aussi fixer des limites. Droit et limites, cela va ensemble. » « La laïcité, c’est la reconnaissance du droit pour chacun de vivre sa religion », a également tweeté l’ex-président de la République.Christian Estrosi, député et maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes) et président de la Commission nationale d’investiture de l’UMP, est allé plus loin. Il a indiqué qu’une procédure d’exclusion de l’UMP était en cours. Jugeant ces propos « intolérables », il a précisé qu’il avait été immédiatement suspendu. Ce qu’a confirmé par la suite la vice-présidente du parti Nathalie Kosciusko-Morizet. « J’ai demandé qu’une procédure d’exclusion soit engagée pour des propos absurdes qui ne correspondent en aucune manière aux valeurs et au projet de l’UMP », a-t-elle déclaré à l’AFP.On a d’abord cru à un piratage de compte, le dernier message de M. Chardon sur Twitter datant du 22 octobre 2014. Mais, dans l’après-midi, joint par Le Monde, le maire de Venelles, paisible petite bourgade résidentielle de 8 000 habitants dans les hauteurs aixoises, a bien confirmé être l’auteur de ces tweets radicaux.« C’est la seule solution pour résoudre les problèmes que connaît la France, assure-t-il. Et j’attends la réponse de Nicolas Sarkozy à cette proposition. »« Une radicalisation » depuis quelques semainesDepuis quelques mois, traité pour un cancer de la bouche, Robert Chardon avait mis un frein à son activité politique tout en conservant ses mandats. Arrivé au poste de maire en 2012, à la suite du décès de son prédécesseur, M. Chardon a été réélu en mars 2014 avec 55 % des voix. A la communauté de communes du Pays d’Aix, ses collègues conseillers confirment son absence lors des dernières assemblées plénières.Au téléphone, M. Chardon a la voix mal assurée. Il évoque d’abord sa maladie, puis explique :« Pendant mon traitement, j’ai beaucoup réfléchi et j’en suis arrivé à cette conclusion. Il faut interdire l’islam en France, mais aussi déclencher un plan Marshall pour permettre à ceux qui veulent pratiquer la religion musulmane de le faire dans leurs pays d’origine. »M. Chardon refuse d’en dire plus, ne veut pas détailler « les problèmes » qui, selon lui, touchent la France et évoque sa fatigue avant de raccrocher. « Je ne l’ai jamais entendu parler comme ça », s’est étonné le sénateur Bruno Gilles, responsable fédéral UMP des Bouches-du-Rhône qui, « en congés », ne veut pas évoquer de sanctions.D’autres élus UMP du Pays d’Aix reconnaissent, eux, « une radicalisation » du maire de Venelles depuis quelques semaines. Une dérive confirmée sur le compte Facebook de M. Chardon, où la question de l’islam semble tourner à l’obsession.Du côté du PS, les réactions ne se sont pas fait attendre. Ainsi, le conseiller général Benoît Payan a indiqué, dans un communiqué vendredi, « saisir le Procureur de la République ». Pour lui « Robert Chardon a clairement appelé à la haine raciale ». Fatima Orsatelli, conseillère régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur (app. PS), a demandé à « M. Bernard Cazeneuve la révocation de Robert Chardon » de son mandat de maire.Par ailleurs, d’après l’AFP, Robert Chardon a été hospitalisé d’office dans la journée de vendredi, selon une source proche du dossier. Cette demande d’hospitalisation a été formulée par « un tiers compte tenu de l’incohérence de ses propos », selon cette source.Gilles RofJournaliste au Monde Maxime Vaudano, Romain Geoffroy et Mathilde Damgé Les faits datent maintenant de plus de cinq ans, mais la polémique fait rage entre Rachida Dati et Le Point. Mercredi 13 mai, l’hebdomadaire – repris par une bonne partie de la presse, dont Le Monde – affirme que l’ancienne garde des sceaux s’est fait épingler par la Cour des comptes pour des dépenses indues lors de son passage au ministère de la justice, mêlant achats d’accessoires de luxe, frais de bouche et dépenses de communication suspectes. Une « polémique insidieuse », selon Mme Dati, qui réfute toutes les accusations du Point.Nous avons épluché le rapport en question de la Cour des comptes pour tirer les choses au clair.Ce qu’affirme Le Point :« Les magistrats de la rue Cambon ont invalidé des factures passées par le ministère de la justice en 2008 et en 2009, quand la députée européenne officiait comme garde des sceaux. Au total, près de 190 000 euros de dépenses ont été retoqués. »En épluchant les « frais de représentation et de réception », poursuit l’hebdomadaire, « la Cour des comptes a retrouvé 8 985,87 euros de factures qui n’avaient rien à faire là. De l’argent qui a notamment servi à acheter des foulards Hermès ».Ce que répond Rachida Dati :La défense de l’ancienne ministre tient en deux points :les dépenses en question ont été invalidées par la Cour « pour de pures raisons d’imputation comptable », et non pour leur bien-fondé. Faire des « cadeaux » aux « délégations judiciaires étrangères en visite en France (cravates, foulards…) » relève, selon elle, d’une « pratique parfaitement habituelle » ;ce n’est pas elle, mais le « comptable en chef » du ministère qui est mis en cause dans le rapport.Pourquoi elle dit plutôt vraiQue dit le rapport de la Cour des comptes ?L’arrêt de la Cour, publié le 22 janvier 2015, porte sur le contrôle budgétaire du ministère de la justice de 2007 à 2010. Il invalide un total de 188 414,83 euros de dépenses consenties sur la période, jugées non conformes, et réclame leur remboursement à l’Etat.Des reproches plutôt sur la forme que sur le fondComme le dit Rachida Dati, à aucun moment les magistrats de la Cour des comptes ne remettent explicitement en cause le bien-fondé des dépenses de son ministère.La première salve de critiques porte sur un peu moins de 10 000 euros de « frais de représentation et de réception ». Ces dépenses, qui mêlent frais de bouche et « cadeaux de représentation » offerts aux délégations étrangères de passage, ne sont pas illégales – elles sont même encadrées par une circulaire de 1992, qui autorise le remboursement de frais relatifs à « l’accueil de personnalités étrangères à l’administration ».Le souci, c’est que les formes n’ont pas été respectées pour justifier ces dépenses. Le comptable doit en effet remplir dans ces cas-là un certificat administratif justifiant la catégorie à laquelle se rattache chaque dépense. Or, dans plusieurs cas, il a omis de le faire (pour 2 835 euros), déclaré des dépenses hors cadre (3 288 euros) ou oublié de faire signer les certificats par un directeur d’administration centrale (3 732 euros). Ce qui empêche de vérifier que ces dépenses ont effectivement servi aux frais de représentation, plutôt que de bénéficier au personnel du ministère. Si le rapport n’évoque jamais de « foulard Hermès » ou de cravates, il fournit une répartition de ces dépenses suspectes par grands postes de dépenses : #container_14315971109{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315971109{ height:500px; } #container_14315971109 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315971109 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315971109 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315971109 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les dépenses, contestées, de représentation et de réception du ministère de la justiceSource : Rapport de la Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Les magistrats reprochent au comptable de ne pas avoir contrôlé systématiquement la validité de l’exécution de la prestation avant d’autoriser le versement des sommes à l’entreprise, comme le prévoit la loi. En clair, les factures sont insuffisamment précises pour pouvoir justifier de la réalité du travail effectué par la société.Un cabinet proche de Nicolas SarkozyLa société Giacometti-Péron n’est pas inconnue de la Cour des comptes puisqu’elle a déjà été épinglée au moins quatre fois par celle-ci pour des marchés conclus sans aucune mise en concurrence. L’entreprise est d’ailleurs impliquée dans une enquête du pôle financier dans l’affaire dite des sondages de l’Elysée, passés sous le gouvernement Fillon. Pierre Giacometti, président du cabinet de communication, est un conseiller proche de Nicolas Sarkozy. Il a accompagné pendant de nombreuses années le ministre Sarkozy avant qu’il ne devienne président.La responsabilité du « comptable »A aucun moment l’arrêt de la Cour des comptes ne cite le nom de Rachida Dati. En effet, comme elle le rappelle à plusieurs reprises, le responsable légal de toutes ces irrégularités est le « comptable en chef » du ministère.Au titre de sa fonction de chef du département comptable du ministère de la justice, ce mystérieux « M. X » visé à plusieurs reprises dans le rapport « a engagé sa responsabilité personnelle et pécuniaire […] faute d’avoir exercé le contrôle » suffisant sur les dépenses incriminées.« Lorsque le manquement du comptable […] a causé un préjudice financier à l’organisme public concerné, […] le comptable a l’obligation de verser immédiatement de ses deniers personnels la somme correspondante. »Même s’il n’a pas bénéficié des dépenses ou commis d’acte illégal, M. X va donc devoir rembourser pas moins de 188 414,83 euros à l’Etat pour ses négligences.Même quand ce n’est pas lui qui est directement en cause : il doit en effet justifier l’identité et la légitimité des personnes à qui il délègue son pouvoir. Ce qu’il n’a pas fait, par exemple, dans le cadre de déjeuners de la direction de l’administration pénitentiaire pour plus de 700 euros, « les frais de réception litigieux ont été pris en charge sans que leur objet ne soit connu et sans preuve que les personnes les ayant engagés étaient juridiquement habilitées à cette fin ».Et même si, comme le suggère Le Point, Rachida Dati était à l’origine de la majorité de ces dépenses irrégulières, elle ne sera pas inquiétée. Toutefois, la Cour peut se montrer indulgente : sur le paiement effectué dans une brasserie lilloise, la Cour estime que la somme apparaît faible au regard du montant total des dépenses (environ 700 euros) et qu’« il sera fait une juste appréciation des circonstances de l’espèce en obligeant M. X de s’acquitter de la somme de 70 euros ».En outre, conformément au code des juridictions financières, le comptable ou le ministère pourront se pourvoir en cassation auprès du Conseil d’Etat pour vice de forme, incompétence ou violation de la loi, des arrêts et des ordonnances rendus par la Cour des comptes.Un poste récentAu ministère de la justice, c'est seulement depuis le 1er janvier 2007 que le contrôleur budgétaire et comptable ministériel (CBCM) exerce pleinement ses attributions (2005 pour les autres ministères). Auparavant, c’était un contrôleur financier, représentant du ministre des finances auprès du ministère, qui était chargé de veiller à la régularité budgétaire des opérations dans chaque ministère. En cas de désaccord, le contrôleur pouvait refuser d'apposer son visa et cette opposition ne pouvait être levée que par le ministre des finances.Romain GeoffroyJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 06h39 • Mis à jour le14.05.2015 à 16h09 | Hélène Bekmezian Transparents, les sénateurs veulent bien l’être, mais jusqu’à un certain point. Mercredi 13 mai, s’ils ont bien adopté en séance publique l’essentiel des mesures proposées par leur président, Gérard Larcher, pour réformer leur institution, quelques-unes ont soigneusement été laissées de côté.Ainsi, le « tableau hebdomadaire des activités » que M. Larcher arborait fièrement en photo sur son compte Twitter en présentant sa réforme, mi-mars, pourrait finalement ne pas voir le jour. Censé notamment aider à lutter contre l’absentéisme, il devait être publié sur le site du Sénat chaque semaine pour rendre compte du travail des élus ; son instauration ne sera finalement pas écrite dans le règlement intérieur, malgré un amendement du groupe communiste en ce sens. Pour le rapporteur du texte, l’UMP Jean-Jacques Hyest, cela ne relève pas du... Samuel Laurent et Leila Marchand Adoptée par le Conseil supérieur de l’éducation le 10 avril 2015, la réforme du collège portée par la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, doit être mise en œuvre pour la rentrée scolaire 2016.Le texte a soulevé de nombreuses critiques, autant du côté des enseignants et des syndicats, que des politiques. Des critiques qui ont parfois dépassé cette seule réforme, pour viser plus généralement la méthode d’enseignement de l’histoire, par exemple, et les nouveaux programmes prévus dans cette discipline.Or il ne s’agit pas là de la même chose : les enseignements sont régulièrement aménagés par le Conseil national des programmes, une instance qui agit sans rapport direct avec la réforme, touchant plutôt à l’aménagement du temps et à l’organisation des enseignements.A force de critiques, il devient difficile de distinguer ce qui figure exactement dans cette réforme. Retour sur les points qui posent le plus question :1. La réforme du collègePourquoi une nouvelle réforme du collège ?Par cette réforme, la ministre veut s’attaquer au « maillon faible » du système scolaire. « Inégalitaire », « suscitant l’ennui », « le collège aggrave la difficulté scolaire, particulièrement dans les disciplines fondamentales », déclare-t-elle sur le site du gouvernement.Attention, cette réforme n'est pas à confondre avec la refonte des programmes, qui doit entrer en vigueur au même moment, en septembre 2016. Quand la réforme s'attaque à la forme, la refonte concerne les contenus, enseignés de la CP à la 3e. Engagée en 2013 par l'ex-ministre de l'éducation Vincent Peillon, elle a été pensée par une instance indépendante composée d'experts et de parlementaires, le conseil supérieur des programmes (CSP). Ces nouveaux programmes seront amendés après consultation des enseignants, le 12 juin.En quoi consistent les enseignements transversaux ?Les « enseignements complémentaires » sont au cœur de la nouvelle organisation du collège. Ces modules s’ajoutent au tronc commun, qui rassemble les disciplines déjà existantes.Ils prendront la forme soit « de temps d’accompagnement personnalisés » soit « d’enseignements interdisciplinaires ». Pour ces derniers, les élèves travailleront en petits groupes sur des thématiques transversales. Huit thèmes au choix ont été définis : « développement durable », « information, communication et citoyenneté », « langues et cultures de l’antiquité », « langues et cultures étrangères ou régionales », « monde économique et professionnel », « corps, santé, sécurité », « culture et création artistiques », « sciences et société ».Les élèves en suivront au moins deux par an. Chaque établissement dispose d’une marge de manœuvre de 20 % de son temps d’enseignement pour se consacrer à ces modules.Le latin et le grec sont-ils supprimés ?Pas vraimentActuellement, l’enseignement du latin et du grec passe par une option facultative que les élèves peuvent choisir à la fin de la sixième. Elle ne concerne que « 18 % des élèves, dont les trois quarts abandonnent à l’issue du collège », selon Najat Vallaud-Belkacem.Pour garantir le « latin pour tous », la ministre les remplace par deux mesures :1/ Un saupoudrage des cours de français avec « les éléments fondamentaux des apports du latin et du grec à la langue française ». Une « initiation à l’étude des langues anciennes », a précisé Mme Vallaud-Belkacem devant l’Assemblée.2/ L’intégration du grec et du latin à « Langues et cultures de l’antiquité », l’un des huit enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) créés par la réforme de la ministre. Entre la 5e et la 3e, les collégiens auront la possibilité de suivre six de ces modules censés croiser plusieurs disciplines autour d’une « démarche de projet conduisant à une réalisation concrète, individuelle ou collective », à raison de trois heures hebdomadaires au maximum (le volume horaire exact sera défini par le recteur).A la suite des vives critiques des enseignants, un troisième volet a été ajouté à la dernière minute : la création d’un « enseignement de complément » en langues anciennes doté d’une heure en 5e et de deux heures en 4e et 3e, dépendant du volontarisme des établissements.Le latin et le grec ne seront donc pas « supprimés », mais le nombre d’heures qui leur est consacré sera réduit.L’allemand sera-t-il encore enseigné ?OuiL’allemand ne sera pas supprimé. La réforme va, en réalité, mettre fin aux classes bilangues, qui permettent aujourd’hui à 16 % des élèves de 6e et de 5e d’apprendre deux langues vivantes, dès le début du collège. A la rentrée 2016, tous les élèves apprendront une 2e langue à partir de la 5e, au lieu de la 4e aujourd’hui.Les détracteurs de la réforme estiment que la suppression des classes bilangues (voir ci-dessous), risque d’entraîner la chute de l’apprentissage de l’allemand. Un quart des élèves apprenaient cette langue dans les années 1990, contre seulement 15 % environ aujourd’hui, assurent les collectifs de défense de son apprentissage. Selon eux, les classes bilangues ont stoppé cette désaffection, et leur suppression risque de faire chuter à nouveau le nombre d’élèves apprenant l’allemand. Cette crainte a également été exprimée par l’ambassadrice d’Allemagne en France.Lire aussi :« La suppression des classes bilangues ne renforcera pas nécessairement l’égalité »Pourquoi le gouvernement veut-il supprimer les classes bilangues et européennes ? Ces classes où les élèves apprennent deux langues étrangères sont accusées par la ministre d’être réservées aux élèves les plus privilégiés et de favoriser l’élitisme, ces classes étant plutôt fréquentées par des élèves issus de milieux plus favorisés.L’idée est donc de les supprimer dès la 5e au profit d’une deuxième langue et des fameux enseignements transversaux des EPI. Mme Vallaud-Belkacem estime que la réforme crée ainsi « des classes bilangues pour tous dès la 5e ».Le débat est ancien entre tenants d’une éducation égalitariste, pour qui on doit offrir les mêmes enseignements à tous les élèves, et partisans d’un certain élitisme, qui estiment bénéfique de conserver des cursus réservés aux meilleurs.2. La réforme des programmesD’autres critiques reviennent de façon récurrente, alors qu’elles ne sont pas directement liées à la réforme, mais aux nouveaux programmes, notamment d’histoire. Là aussi, les questions et polémiques sont nombreuses. Revenons sur les plus citées :Enseignera-t-on obligatoirement l’histoire de l’islam ?Oui, mais ce n’est pas nouveauLes milieux d’extrême droite ont agité ce drapeau rouge, dénonçant le fait qu’en 5e, les élèves devront obligatoirement suivre un module sur l’histoire de la civilisation islamique, tandis que l’histoire de la chrétienté médiévale ne sera qu’une option au choix des enseignants.La nouveauté des programmes (qui n’est pas liée, donc, à la réforme des collèges), c’est, pour la première fois, l’introduction d’enseignements facultatifs : les professeurs peuvent choisir un thème parmi plusieurs proposés. C’est le cas en 5e, où le christianisme médiéval devient une option parmi d’autres.La civilisation islamique est au programme de 5e depuis bien longtemps, et de manière obligatoire. Les nouveaux programmes n’ont donc pas introduit cet enseignement, qui a plusieurs décennies. En outre, les débuts du christianisme seront désormais étudiés en classe de 6e, et le rôle de l’Eglise est évoqué dans une grande partie des cours consacrés à l’histoire de la France.L’enseignement des Lumières sera-t-il facultatif ?OuiLa disparition de l’enseignement des Lumières est également souvent citée. Il est exact que ce thème devient facultatif, l’enseignement obligatoire de ce module en 4e étant « Un monde dominé par l’Europe : empires coloniaux, échanges commerciaux et traites négrières ».A l’heure actuelle, la période des Lumières est obligatoirement étudiée dans la première partie du programme d’histoire de 4e. Avec les nouveaux programmes, elle ne le sera plus que de manière facultative. Mais, comme pour le christianisme, les élèves étudieront toujours la renaissance et l’époque moderne (XVIe-XVIIIe), et les Lumières y seront évoquées en filigrane.Lire aussi :« L’idée de vouloir faire de l’histoire un “roman national” est dérangeante »Leila MarchandJournaliste au MondeSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.05.2015 à 16h32 • Mis à jour le13.05.2015 à 19h00 | Jérémie Lamothe Quatre mois après les attentats de Paris et les manifestations qui ont rassemblé près de quatre millions de personnes dans les rues, les livres sur l’après-Charlie continuent de fleurir dans les librairies. Le dernier essai d’Emmanuel Todd, Qui est Charlie ?, en est la dernière preuve : le démographe y dénonce « l’imposture » de cette France du 11 janvier qui s’est déplacée en masse pour défendre la liberté d’expression.Lire aussi :Manuel Valls : « Non, la France du 11 janvier n'est pas une imposture »Emmanuel Todd est le premier auteur à critiquer aussi ouvertement l’esprit post-Charlie, parmi les nombreux ouvrages sur les événements, et ses conséquences politiques, religieuses ou identitaires. Du dernier ouvrage de Caroline Fourest chez Grasset, à celui de Laurent Joffrin chez Stock, en passant par celui d’Abdennour Bidar chez Albin Michel… En tout, ce sont une quinzaine de livres liés directement ou indirectement au 11 janvier qui se trouvent dans les librairies.De nombreuses ventesMais le public est-il demandeur ? Oui, selon Jérome Dayre, fondateur des éditions Inculte : « En librairie, les lecteurs ont énormément réagi, dès le lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo. Les libraires ont joué leur rôle en ressortant des livres sur la tolérance par exemple. Ça a très bien marché. Il y a eu une vraie attente du public, les gens étaient vraiment désemparés. »Dans la grande librairie Mollat à Bordeaux, Pierre Coutelle, responsable du pôle littérature et sciences humaines, compare cet engouement « à l’après-11 septembre. Les gens ont demandé des ouvrages d’exploration sur l’islam, la géopolitique… Après les attentats, il n’y a pas eu de réaction de fuite de la part des lecteurs. Au contraire, il y a eu une vraie demande de compréhension ».Une réaction spontanée qui a surpris Olivier Nora, PDG des éditions Grasset : « Ce qui s’est produit a été contre-intuitif. Je pensais que la machine serait arrêtée par l’attentat. Lorsqu’il y a des actualités aussi fortes, les gens se précipitent vers la presse, Internet mais là il s’est produit l’inverse. C’est un mélange de réveil militant, républicain et citoyen. »Toutes les maisons d’édition interrogées le reconnaissent volontiers, les livres liés aux événements de janvier se portent très bien. C’est le cas de celui d’Edgar Morin et de Patrick Singaïny, Avant, pendant, après le 11 janvier, publié aux éditions de l’Aube. Pour le directeur des collections d’essai, Jean Viard : « Cet essai a été vendu pour l’instant à 4 500 exemplaires, on peut espérer en vendre 10 000. » Un bon chiffre : « Aujourd’hui, quand un essai se vend à 1 500-3 000 exemplaires, on commence à avoir de l’effet, avec des idées qui se diffusent ».Des bons résultats perçus également chez Grasset d’après Olivier Nora : « Le livre de Caroline Fourest, sorti le 29 avril, a déjà été vendu à près de 11 000 exemplaires. Il va rentrer dans les best-sellers à partir de la semaine prochaine. Je suis surpris que ça aille aussi vite. »Un temps de réaction différentDes scores qui s’expliquent peut-être aussi par la rapidité avec laquelle certaines maisons d’édition ont décidé de participer au mouvement. Le Livre de poche a par exemple sorti dès le 5 février Nous sommes Charlie, un recueil de soixante textes en réaction à la tuerie qui a touché le journal satirique : « Ce livre a été décidé dès le lendemain des attentats de Charlie Hebdo, le jeudi. On a souhaité une réaction à chaud, un mouvement spontané », précise l’attachée de presse, Anne Bouissy.Albin Michel a également souhaité très vite réagir en sortant dès le 18 février Plaidoyer pour la fraternité, d’Abdennour Bidar. Une rapidité assumée par Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités : « Chez Albin Michel, on le fait très rarement, ça perturbe le réseau commercial. Mais là, ça valait le coup, on a réfléchi et on s’est dit qu’en cinq semaines, il devait être en librairie. »Une réactivité qui n’est pas partagée par tous. Aux éditions de La Découverte, on a fait le choix de ne pas surréagir au traumatisme des événements. Seul le livre d’Edwy Plenel, Pour les musulmans, sorti en septembre 2014, a été réédité avec une nouvelle préface évoquant les attentats. D’après François Gèze, éditeur à La Découverte : « Nous n’avons pas souhaité sortir un livre directement. Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur le sujet. Nous sommes plutôt à la recherche de livres qui aident, qui éclairent, sans être dépendants de l’actualité. »« La machine à débattre s’est remise en mouvement »De fait, le « filon » du 11 janvier a poussé de nombreux auteurs à démarcher les maisons d’édition. Avec plus ou mois de réussite, précise Olivier Nora : « Beaucoup d’auteurs nous ont sollicités pour écrire un livre sur ces événements mais tous n’ont pas une expertise telle que cela mérite un livre. » Pour ce dernier, cette effervescence est une très bonne nouvelle : « La machine à débattre s’est remise en mouvement, notamment entre les deux gauches, sur les concepts de laïcité par exemple. Il est vrai que l’événement permet une énorme traînée, et personne ne pense que ça va s’arrêter. » Prochainement, dans les rayons de la librairie Mollat, à Bordeaux, Pierre Coutelle prévoit en effet « une quarantaine de livres » sur ce sujet en 2015.Un renouvellement du débat indispensable et vital pour Jean Viard, des éditions de l’Aube : « On est entré dans un cycle de violence qui va durer dix à vingt ans, la société doit se charpenter. On n’a jamais eu une aussi forte volonté de débat. Le 11 janvier n’est pas une date, mais une ouverture de période, le champ intellectuel va être passionnant. »« Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion »« Jusqu’en février, on était dans les livres de réaction, puis ça a commencé à s’estomper. Mais depuis la sortie du livre de Todd, ça repart », précise Jérémie Chevallier, vendeur à la librairie Gibert Joseph à Barbès (XVIIIe arrondissement de Paris), pour qui « les lecteurs demandent maintenant des livres de réflexion, qui vont davantage sur le fond ».Le Traité de la tolérance de Voltaire a par exemple été réimprimé et vendu à plus de 90 000 exemplaires par les éditions Folio-Gallimard depuis les attentats de janvier. Selon Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités chez Albin Michel, l’une des premières préoccupations des Français a aussi été de s’informer sur l’islam : « Nous avions beaucoup de livres sur l’islam que nous avons ressortis et nos ventes ont explosé. Nous avons beaucoup revendu Islam sans soumission, d’Abdennour Bidar, la traduction du Coran, par Jacques Berque ou encore l’autobiographie d’Abd al Malik, Qu’Allah bénisse la France. »La volonté de comprendre ces événements a une incidence sur le reste du marché du livre, remarque également Olivier Nora : « Dès janvier, il y a eu une prime à la non-fiction. Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion. La littérature “haut de gamme” et le roman n’ont pas connu un très bon premier trimestre. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde 13.05.2015 à 15h16 • Mis à jour le13.05.2015 à 17h12 La majorité resserre les rangs autour de Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l'éducation nationale, dont le projet de réforme du collège fait l'objet de vives critiques. François Hollande lui-même a appelé, à nouveau, à la solidarité du gouvernement après le conseil des ministres, selon le compte rendu qu'en a fait le porte-parole, Stéphane Le Foll :« Le président de la République soutient [la réforme] et a demandé à tous les membres du gouvernement [leur] soutien. Il faut qu'il y ait une cohérence et un soutien de l'ensemble du gouvernement ».Le chef de l'Etat et le premier ministre, Manuel Valls, ont aussi rappelé « que l'enjeu de l'éducation (…) avait été au cœur de la campagne présidentielle et qu'il fallait donc soutenir cette réforme sur le collège ».La question des langues anciennes revueFace aux critiques virulentes de la droite et d'une partie du corps enseignant, les dirigeants des groupes socialiste, écologiste et des radicaux de gauche de l'Assemblée nationale ont apporté leur soutien « total » à la réforme menée par Mme Vallaud-Belkacem. Bruno Le Roux, le chef de file des députés socialistes, a annoncé l'envoi à tous les parents d'élèves d'une lettre expliquant les raisons et les buts de la réforme dont l'objectif est de « réduire les inégalités de destin ».Le 11 mai, Nicolas Sarkozy avait lancé contre la ministre : « Dans le combat effréné pour la médiocrité, [la ministre de la justice] Christiane Taubira est en passe d'être dépassée par Najat Vallaud-Belkacem. »« Citer comme cela ces deux ministres à dessein, c'est quelque chose qui au fond ne grandit pas son auteur », a réagi M. Le  Foll mercredi, alors que le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a même dénoncé des propos « légèrement xénophobes ». Mardi, Manuel Valls avait déjà déploré des « attaques personnelles ».La réforme du collège, qui prévoit notamment l'enseignement d'une langue vivante à partir de la cinquième et la disparition des classes européennes et bilangues, est vivement critiquée par l'opposition de droite mais aussi par certaines personnalités de gauche et plusieurs syndicats d'enseignants. Le gouvernement assure que son projet promeut un système plus égalitaire, tandis que la droite parle de nivellement par le bas.Dans un souci d'apaisement, Najat Vallaud-Belkacem a demandé au Conseil supérieur des programmes (CSP) de plancher sur les langues et cultures de l'Antiquité et de remettre ses propositions le 15 octobre. Alors que des opposants à sa réforme redoutent une disparition du latin et du grec, la ministre demande au CSP d'apporter dans son projet de programmes de la cinquième à la troisième, en particulier en français, « des articulations plus lisibles avec les langues et cultures de l'Antiquité ». Lire l'interview du président du CSP : « L’idée de vouloir faire de l’histoire un ″roman national″ est dérangeante » Béatrice Jérôme Il est ancré à l’ouest et patron d’un département maritime comme son prédécesseur. Dominique Bussereau, président de la Charente-Maritime a été élu, mercredi 13 mai, président de l’Assemblée des départements de France (ADF). M. Bussereau succède à l’ex-patron (PS) des Côtes-d’Armor, Claudy Lebreton qui ne se représentait pas aux départementales. Pour la première fois , la gauche qui ne détient plus que 33 conseils départementaux sur 101, depuis le 2 avril n’a pas présenté de candidat. M. Bussereau a recueilli 68 voix – soit autant que le nombre de départements de droite et du centre. Les présidents de gauche se sont abstenus. « M. Bussereau s’est engagé à défendre le pluralisme au sein de l’ADF. Nous veillerons  au respect de sa promesse », prévient André Viola, patron (PS) de l’Aude et nouveau président du groupe de gauche au sein de l’association.La droite reprend ainsi les commandes d’un puissant groupe de pression à un moment charnière pour la réforme territoriale.En élisant M. Bussereau, l’ADF choisit un ancien ministre dont l’autorité sera d’autant plus grande qu’il est aux confluences de tous les courants de la droite et du centre. et 30 abstentions. Longtemps titulaire du portefeuille des transports sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, M. Bussereau a été ministre de l’agriculture de 2004 à 2007 dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin qu’il appelle « son meilleur ami ».Ancien giscardien, il se définit comme « modéré » au sein de l’UMP et ne fait pas partie des sarkozystes historiques. Il est proche d’Alain Juppé mais cela ne l’empêche pas d’être sarko-compatible. « Ma candidature à l’ADF n’a causé aucun souci à Sarkozy. J’ai eu un retour très amical de sa part quand je suis venu lui en parler en avril », confie-t-il, rappelant au passage, les liens charentais qui les unissent : « Sarkozy a passé toute son enfance et jusqu’en 2004-2005 en vacances à Royan, où j’habite », sourit-il.Redonner une plus grande influenceM. Bussereau n’aurait pas décidé de postuler à la tête de l’ADF s’il n’avait été conforté par le président de l’UMP dans son intention de renoncer aux régionales dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. « Pensant que cette région n’est pas gagnable, Nicolas Sarkozy a voulu faire une bonne action vis-à-vis d’Alain Juppé. Il a donc choisi de soutenir la candidature d’une proche du maire de Bordeaux Virginie Calmels, certain qu’elle coure à la défaite », décrypte un patron UMP de département.S’il n’entend pas transformer l’ADF en relais partisan de l’opposition, M. Bussereau voit dans l’association comme un « lobby politique » auquel il entend redonner une grande influence. « Le département est sorti renforcé des élections départementales. Tout le monde s’y est intéressé, observe M. Bussereau. Ce n’est plus une structure menacée. Au contraire, les départements retrouvent une nouvelle modernité avec la création des futures grandes régions qui nécessite des collectivités de taille intermédiaire, assure-t-il. Nous allons veiller à ce qu’il n’y ait pas de la part du gouvernement une tentation de vengeance après sa défaite aux départementales. »« Force de frappe »La seconde lecture du projet de loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République qui débute en mai, sera, à ses yeux, un test. Député de Charente-Maritime, M. Bussereau entend s’appuyer sur « la force de frappe » des 37 parlementaires – 18 sénateurs, 19 députés – qui sont aussi des présidents de département pour que la discussion du projet de loi permette aux transports scolaires et aux ports – dévolus aux régions actuellement – de revenir dans le giron des départements.Pour M. Bussereau, la tâche n’est pas aisée pour autant. Paradoxalement, la large victoire de la droite et du centre aux départementales va rendre l’élaboration d’une réforme territoriale plus difficile pour l’UMP quand il va s’agir d’établir un programme pour la présidentielle. Les nouveaux présidents UMP-UDI-Modem ou divers droite départementales vont avoir à cœur de défendre leurs prérogatives et leurs moyens. Rares sont ceux qui souhaitent la création d’un « conseiller territorial » issu de la fusion des conseillers régionaux et départementaux comme le propose toujours Nicolas Sarkozy.« La question est de savoir si nous serons capables d’écrire un modèle fondé sur les communes et les départements face au couple région-intercommunalité », explique Pierre Bédier, président (UMP) des Yvelines, qui avait envisagé un temps de se porter candidat à la présidence de l’ADF. « Nous avons deux ans pour y réfléchir », remarque, prudent, M. Bussereau.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé L’économie française a enregistré une croissance de 0,6 % au premier trimestre 2015, contre 0,4 % prévu, a indiqué l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), mercredi 13 mai. Le ministre des finances, Michel Sapin, s’en est immédiatement félicité :« Ce premier chiffre est très encourageant (...) Nos perspectives de croissance pour 2015 sont aujourd’hui clairement confortées. »Mais, il faut remettre cette hausse en perspective. La croissance a été révisée – dans la même publication – à zéro pour le dernier trimestre 2014, et la croissance tricolore ayant toujours du mal à se relever de la crise économique des années précédentes.Voici deux graphiques pour prendre du recul :Tout d’abord, il faut reconnaître que cette hausse du produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire de la richesse créée dans le pays, n’avait plus été vue depuis le 2e trimestre 2013, donc depuis deux ans. #container_14315089766{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315089766{ height:500px; } #container_14315089766 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315089766 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315089766 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315089766 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La croissance retrouve son niveau d'il y a deux ansEvolution du PIB par trimestre en %Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14315089766", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["mars 2013","juin 2013","septembre 2013","décembre 2013","mars 2014","juin 2014","septembre 2014","décembre 2014","mars 2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "croissance", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.1 ], [ "", 0.8 ], [ "", -0.1 ], [ "", 0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.1 ], [ "", 0.2 ], [ "", 0 ], [ "", 0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}C’est d’ailleurs la progression la plus forte (0,6 point) depuis ce printemps 2013 qui avait vu le PIB reprendre du poil de la bête grâce à un mouvement qualifié de « correction » par les économistes, c’est-à-dire un rebond mécanique après plusieurs trimestres de baisse mais ne reposant pas sur des facteurs de soutien de long terme.Cette correction s’était traduite par une hausse de 0,7 point de croissance... avant de décélérer de 0,9 point au trimestre suivant. Une rechute moins impressionnante que celle de 2011 mais dont le schéma semble se répéter depuis la crise de 2008 :  #container_14315089765{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315089765{ height:500px; } #container_14315089765 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315089765 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315089765 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315089765 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }2011 et 2013 : les reprises se transforment en rechutesSource : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Reste à savoir si la hausse du 1er trimestre s'inscrit dans un mouvement de plus long terme et non à l’heureuse conjonction d’un euro faible, d’un pétrole faible et de taux d’intérêts faibles.Ailleurs en Europe, la croissance se maintient mais elle évolue dans de moins fortes proportions ; l’Allemagne connaît une progression de son PIB moitié moindre par rapport à la France. Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes (Port-au-Prince, envoyé spécial) Il n’a pas évoqué le sujet sensible des réparations. François Hollande s’est arrêté mardi 12 mai en Haïti, dernière étape de sa tournée marathon aux Caraïbes qui l’a vu visiter six îles en quatre jours. En prenant bien soin de ne pas rééditer la bévue commise quarante-huit heures plus tôt en Guadeloupe, dans son discours d’inauguration du Mémorial ACTe, le centre dédié à l’histoire de l’esclavage et de la traite.A Pointe-à-Pitre, évoquant l’indemnisation à hauteur de 150 millions de francs or exigée par la monarchie française à la jeune République haïtienne en 1825, en échange de la reconnaissance de son indépendance et afin de dédommager les propriétaires d’esclaves devenus libres, le chef de l’Etat avait évoqué une « dette que certains ont appelée rançon d’indépendance et qui, à n’en pas douter, compromit l’avenir du pays ». « Quand je viendrai à Haïti, j’acquitterai à mon tour la dette que nous avons », avait-il ajouté. Une formulation qui avait suscité nombre de faux espoirs dans le pays, alors que le président n’entendait parler que d’une « dette morale ».« Argent oui, morale non »A Port-au-Prince, s’il a trébuché en montant à la tribune, M. Hollande n’est donc pas sorti des chemins balisés, afin de s’éviter ce qui localement avait été perçu comme une gaffe d’envergure. Après avoir déposé une gerbe au pied de la statue de Toussaint Louverture, meneur de la révolution haïtienne qui aboutit à l’indépendance de 1804, il s’est exprimé devant un public trié sur le volet, sur la place du Champ-de-Mars fermée à la population. Un peu plus loin, plusieurs groupes de manifestants, soigneusement tenus à l’écart, réclamaient à grands cris « restitution » et « réparations », ou encore affichaient une pancarte indiquant leurs exigences : « Argent oui, morale non ».« Aucun marchandage, aucune compensation ne peut retaper les accrocs de l’Histoire qui nous marquent encore aujourd’hui », a d’emblée précisé le président haïtien, Michel Martelly, qui a pourtant évoqué « la dette, la dette ignominieuse, la dette destructrice. Sous prétexte de dédommager les colons, cette dette avait pour objectif inavoué de casser l’élan de ce nouvel Etat dirigé par d’anciens esclaves dans un monde dominé par le colonialisme », a posé M. Martelly, qui a salué cette première visite officielle d’un président français – Nicolas Sarkozy s’était rendu sur place pour une rapide visite après le séisme de janvier 2010, qui avait fait 230 000 morts – comme « les retrouvailles entre deux peuples après une longue période de déni entre les populations, marquée par des sous-entendus et des malentendus ».« Plan Marshall pour l’éducation »C’est sur le plan éducatif que le chef de l’Etat haïtien a exhorté la France à « se joindre à la réparation de cette grande injustice faite à la jeunesse haïtienne » et « à mettre en œuvre un véritable plan Marshall pour l’éducation en Haïti » en matière d’universités, de grandes écoles et de filières technologiques. Message parfaitement reçu par François Hollande. « On ne peut changer l’Histoire, mais on peut changer l’avenir », a déclaré le président français, qui a annoncé des mesures de formation des enseignants haïtiens, « davantage de missions » sur place menées par des enseignants français et l’augmentation du nombre d’étudiants haïtiens boursiers qui suivront leurs études en France.Sans apporter davantage de précisions, M. Hollande s’est engagé à faire « tout pour que vos écoles, vos lycées, vos universités puissent être accompagnées par la France » et à « introduire toutes les nouvelles technologies dans vos établissements », ainsi qu’à « la construction d’un institut français ». Et le président de conclure : « Pitit haiti toujour venyen » (« Les jeunes haïtiens sont toujours vaillants »). Autant d’annonces éducatives d’un montant d’à peu près 50 millions d’euros sur plusieurs années, précisait après coup le chef de l’Etat, façon d’effacer son impair.David Revault d'Allonnes (Port-au-Prince, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Fançois Hollande, au lendemain de sa rencontre avec Fidel Castro à La Havane, a éteint la polémique naissante sur sa rencontre avec le « commandant en chef ». « Aller à Cuba ou ne pas aller à Cuba, c'était la seule question qui vaille », a-t-il prestement évacué au chapitre des réserves émises par certains responsables de l'opposition française.« Et je pouvais venir à Cuba parler d'avenir, de partenariat et ignorer l'histoire, les 40 ans pendant lesquels Fidel Castro a été responsable du pays ? J'aurais pu ne pas accepter de le rencontrer ? », a feint de s'interroger le président, avant de répondre :« [Cela] aurait été une des façons, en ignorant le passé, d'ignorer les possiblités de l'avenir. Le sens de ce voyage n'était pas de donner un blanc-seing à qui que ce soit, mais de créer une nouvelle étape de partenariat, pour que Cuba puisse être pleinement une île ouverte au monde. »Son entrevue avec le père de la révolution cubaine a été vivement critiquée par des ténors de l'UMP qui ont parlé de « faute morale » et de « complaisance » à l'égard du régime cubain.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Gilles Rof Quatre tweets en une heure assurant qu’« il fa[llait] interdire le culte musulman en France ». Deux de ces messages directement déposés sur le compte ouvert par Nicolas Sarkozy pour accueillir les questions des Français en vue de son interview sur le réseau social, ce vendredi 14 mai.#NSDIRECT il faut interdire le culte musulman en France Robert Chardon Maire de Venelles— RobertChardon (@robert chardon)require(["twitter/widgets"]);Robert Chardon, maire UMP de Venelles (Bouches-du-Rhône) et vice-président de la communauté de communes du Pays d’Aix-en-Provence, a fait une irruption virulente dans l’opération de communication de l’ancien président de la République.On a d’abord cru à un piratage de compte, le dernier message de M. Chardon sur Twitter datant du 22 octobre 2014. Mais, dans l’après-midi, joint par Le Monde, le maire de Venelles, paisible petite bourgade résidentielle de 8 000 habitants dans les hauteurs aixoises, a bien confirmé être l’auteur de ces tweets radicaux.« C'est la seule solution pour résoudre les problèmes que connaît la France, assure-t-il. Et j'attends la réponse de Nicolas Sarkozy à cette proposition. »« Une radicalisation » depuis quelques semainesDepuis quelques mois, traité pour un cancer de la bouche, Robert Chardon avait mis un frein à son activité politique tout en conservant ses mandats. Arrivé au poste de maire en 2012, à la suite du décès de son prédécesseur, M. Chardon a été réélu en mars 2014 avec 55 % des voix. A la communauté de communes du Pays d’Aix, ses collègues conseillers confirment son absence lors des dernières assemblées plénières.Au téléphone, M. Chardon a la voix mal assurée. Il évoque d’abord sa maladie, puis explique :« Pendant mon traitement, j'ai beaucoup réfléchi et j'en suis arrivé à cette conclusion. Il faut interdire l’islam en France, mais aussi déclencher un plan Marshall pour permettre à ceux qui veulent pratiquer la religion musulmane de le faire dans leurs pays d’origine. »M. Chardon refuse d’en dire plus, ne veut pas détailler «  les problèmes » qui, selon lui, touchent la France et évoque sa fatigue avant de raccrocher. « Je ne l’ai jamais entendu parler comme ça », s’est étonné le sénateur Bruno Gilles, responsable fédéral UMP des Bouches-du-Rhône qui, « en congés », ne veut pas évoquer de sanctions.D’autres élus UMP du Pays d’Aix reconnaissent, eux, « une radicalisation » du maire de Venelles depuis quelques semaines. Une dérive confirmée sur le compte Facebook de M. Chardon, où la question de l’islam semble tourner à l'obsession.Gilles RofJournaliste au Monde Maxime Vaudano, Romain Geoffroy et Mathilde Damgé Les faits datent maintenant de plus de cinq ans, mais la polémique fait rage entre Rachida Dati et Le Point. Mercredi 13 mai, l’hebdomadaire – repris par une bonne partie de la presse, dont Le Monde – affirme que l’ancienne garde des sceaux s’est fait épingler par la Cour des comptes pour des dépenses indues lors de son passage au ministère de la justice, mêlant achats d’accessoires de luxe, frais de bouche et dépenses de communication suspectes. Une « polémique insidieuse », selon Mme Dati, qui réfute toutes les accusations du Point.Nous avons épluché le rapport en question de la Cour des comptes pour tirer les choses au clair.Ce qu’affirme Le Point :« Les magistrats de la rue Cambon ont invalidé des factures passées par le ministère de la justice en 2008 et en 2009, quand la députée européenne officiait comme garde des sceaux. Au total, près de 190 000 euros de dépenses ont été retoqués. »En épluchant les « frais de représentation et de réception », poursuit l’hebdomadaire, « la Cour des comptes a retrouvé 8 985,87 euros de factures qui n’avaient rien à faire là. De l’argent qui a notamment servi à acheter des foulards Hermès ».Ce que répond Rachida Dati :La défense de l’ancienne ministre tient en deux points :les dépenses en question ont été invalidées par la Cour « pour de pures raisons d’imputation comptable », et non pour leur bien-fondé. Faire des « cadeaux » aux « délégations judiciaires étrangères en visite en France (cravates, foulards…) » relève, selon elle, d’une « pratique parfaitement habituelle » ;ce n’est pas elle, mais le « comptable en chef » du ministère qui est mis en cause dans le rapport.Pourquoi elle dit plutôt vraiQue dit le rapport de la Cour des comptes ?L’arrêt de la Cour, publié le 22 janvier 2015, porte sur le contrôle budgétaire du ministère de la justice de 2007 à 2010. Il invalide un total de 188 414,83 euros de dépenses consenties sur la période, jugées non conformes, et réclame leur remboursement à l’Etat.Des reproches plutôt sur la forme que sur le fondComme le dit Rachida Dati, à aucun moment les magistrats de la Cour des comptes ne remettent explicitement en cause le bien-fondé des dépenses de son ministère.La première salve de critiques porte sur un peu moins de 10 000 euros de « frais de représentation et de réception ». Ces dépenses, qui mêlent frais de bouche et « cadeaux de représentation » offerts aux délégations étrangères de passage, ne sont pas illégales – elles sont même encadrées par une circulaire de 1992, qui autorise le remboursement de frais relatifs à « l’accueil de personnalités étrangères à l’administration ».Le souci, c’est que les formes n’ont pas été respectées pour justifier ces dépenses. Le comptable doit en effet remplir dans ces cas-là un certificat administratif justifiant la catégorie à laquelle se rattache chaque dépense. Or, dans plusieurs cas, il a omis de le faire (pour 2 835 euros), déclaré des dépenses hors cadre (3 288 euros) ou oublié de faire signer les certificats par un directeur d’administration centrale (3 732 euros). Ce qui empêche de vérifier que ces dépenses ont effectivement servi aux frais de représentation, plutôt que de bénéficier au personnel du ministère. Si le rapport n’évoque jamais de « foulard Hermès » ou de cravates, il fournit une répartition de ces dépenses suspectes par grands postes de dépenses : #container_14315971109{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315971109{ height:500px; } #container_14315971109 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315971109 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315971109 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315971109 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les dépenses, contestées, de représentation et de réception du ministère de la justiceSource : Rapport de la Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Dans le doute, la Cour des comptes réclame donc au comptable le remboursement de ce « préjudice financier à l’Etat », sur la base de ces manquements formels.Un autre volet du rapport de la Cour des comptes s’intéresse au versement en 2008-2009 de plus de 178 000 euros à la société de communication Giacometti-Péron dans le cadre d’un « marché de conseil en stratégie ». Les magistrats reprochent au comptable de ne pas avoir contrôlé systématiquement la validité de l’exécution de la prestation avant d’autoriser le versement des sommes à l’entreprise, comme le prévoit la loi. En clair, les factures sont insuffisamment précises pour pouvoir justifier de la réalité du travail effectué par la société.Un cabinet proche de Nicolas SarkozyLa société Giacometti-Péron n’est pas inconnue de la Cour des comptes puisqu’elle a déjà été épinglée au moins quatre fois par celle-ci pour des marchés conclus sans aucune mise en concurrence. L’entreprise est d’ailleurs impliquée dans une enquête du pôle financier dans l’affaire dite des sondages de l’Elysée, passés sous le gouvernement Fillon. Pierre Giacometti, président du cabinet de communication, est un conseiller proche de Nicolas Sarkozy. Il a accompagné pendant de nombreuses années le ministre Sarkozy avant qu’il ne devienne président.La responsabilité du « comptable »A aucun moment l’arrêt de la Cour des comptes ne cite le nom de Rachida Dati. En effet, comme elle le rappelle à plusieurs reprises, le responsable légal de toutes ces irrégularités est le « comptable en chef » du ministère.Au titre de sa fonction de chef du département comptable du ministère de la justice, ce mystérieux « M. X » visé à plusieurs reprises dans le rapport « a engagé sa responsabilité personnelle et pécuniaire […] faute d’avoir exercé le contrôle » suffisant sur les dépenses incriminées.« Lorsque le manquement du comptable […] a causé un préjudice financier à l’organisme public concerné, […] le comptable a l’obligation de verser immédiatement de ses deniers personnels la somme correspondante. »Même s’il n’a pas bénéficié des dépenses ou commis d’acte illégal, M. X va donc devoir rembourser pas moins de 188 414,83 euros à l’Etat pour ses négligences.Même quand ce n’est pas lui qui est directement en cause : il doit en effet justifier l’identité et la légitimité des personnes à qui il délègue son pouvoir. Ce qu’il n’a pas fait, par exemple, dans le cadre de déjeuners de la direction de l’administration pénitentiaire pour plus de 700 euros, « les frais de réception litigieux ont été pris en charge sans que leur objet ne soit connu et sans preuve que les personnes les ayant engagés étaient juridiquement habilitées à cette fin ».Et même si, comme le suggère Le Point, Rachida Dati était à l’origine de la majorité de ces dépenses irrégulières, elle ne sera pas inquiétée. Toutefois, la Cour peut se montrer indulgente : sur le paiement effectué dans une brasserie lilloise, la Cour estime que la somme apparaît faible au regard du montant total des dépenses (environ 700 euros) et qu’« il sera fait une juste appréciation des circonstances de l’espèce en obligeant M. X de s’acquitter de la somme de 70 euros ».En outre, conformément au code des juridictions financières, le comptable ou le ministère pourront se pourvoir en cassation auprès du Conseil d’Etat pour vice de forme, incompétence ou violation de la loi, des arrêts et des ordonnances rendus par la Cour des comptes.Un poste récentAu ministère de la justice, c'est seulement depuis le 1er janvier 2007 que le contrôleur budgétaire et comptable ministériel (CBCM) exerce pleinement ses attributions (2005 pour les autres ministères). Auparavant, c’était un contrôleur financier, représentant du ministre des finances auprès du ministère, qui était chargé de veiller à la régularité budgétaire des opérations dans chaque ministère. En cas de désaccord, le contrôleur pouvait refuser d'apposer son visa et cette opposition ne pouvait être levée que par le ministre des finances.Romain GeoffroyJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 06h39 • Mis à jour le14.05.2015 à 16h09 | Hélène Bekmezian Transparents, les sénateurs veulent bien l’être, mais jusqu’à un certain point. Mercredi 13 mai, s’ils ont bien adopté en séance publique l’essentiel des mesures proposées par leur président, Gérard Larcher, pour réformer leur institution, quelques-unes ont soigneusement été laissées de côté.Ainsi, le « tableau hebdomadaire des activités » que M. Larcher arborait fièrement en photo sur son compte Twitter en présentant sa réforme, mi-mars, pourrait finalement ne pas voir le jour. Censé notamment aider à lutter contre l’absentéisme, il devait être publié sur le site du Sénat chaque semaine pour rendre compte du travail des élus ; son instauration ne sera finalement pas écrite dans le règlement intérieur, malgré un amendement du groupe communiste en ce sens. Pour le rapporteur du texte, l’UMP Jean-Jacques Hyest, cela ne relève pas du... Samuel Laurent et Leila Marchand Adoptée par le Conseil supérieur de l’éducation le 10 avril 2015, la réforme du collège portée par la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, doit être mise en œuvre pour la rentrée scolaire 2016.Le texte a soulevé de nombreuses critiques, autant du côté des enseignants et des syndicats, que des politiques. Des critiques qui ont parfois dépassé cette seule réforme, pour viser plus généralement la méthode d’enseignement de l’histoire, par exemple, et les nouveaux programmes prévus dans cette discipline.Or il ne s’agit pas là de la même chose : les enseignements sont régulièrement aménagés par le Conseil national des programmes, une instance qui agit sans rapport direct avec la réforme, touchant plutôt à l’aménagement du temps et à l’organisation des enseignements.A force de critiques, il devient difficile de distinguer ce qui figure exactement dans cette réforme. Retour sur les points qui posent le plus question :1. La réforme du collègePourquoi une nouvelle réforme du collège ?Par cette réforme, la ministre veut s’attaquer au « maillon faible » du système scolaire. « Inégalitaire », « suscitant l’ennui », « le collège aggrave la difficulté scolaire, particulièrement dans les disciplines fondamentales », déclare-t-elle sur le site du gouvernement.Attention, cette réforme n'est pas à confondre avec la refonte des programmes, qui doit entrer en vigueur au même moment, en septembre 2016. Quand la réforme s'attaque à la forme, la refonte concerne les contenus, enseignés de la CP à la 3e. Engagée en 2013 par l'ex-ministre de l'éducation Vincent Peillon, elle a été pensée par une instance indépendante composée d'experts et de parlementaires, le conseil supérieur des programmes (CSP). Ces nouveaux programmes seront amendés après consultation des enseignants, le 12 juin.En quoi consistent les enseignements transversaux ?Les « enseignements complémentaires » sont au cœur de la nouvelle organisation du collège. Ces modules s’ajoutent au tronc commun, qui rassemble les disciplines déjà existantes.Ils prendront la forme soit « de temps d’accompagnement personnalisés » soit « d’enseignements interdisciplinaires ». Pour ces derniers, les élèves travailleront en petits groupes sur des thématiques transversales. Huit thèmes au choix ont été définis : « développement durable », « information, communication et citoyenneté », « langues et cultures de l’antiquité », « langues et cultures étrangères ou régionales », « monde économique et professionnel », « corps, santé, sécurité », « culture et création artistiques », « sciences et société ».Les élèves en suivront au moins deux par an. Chaque établissement dispose d’une marge de manœuvre de 20 % de son temps d’enseignement pour se consacrer à ces modules.Le latin et le grec sont-ils supprimés ?Pas vraimentActuellement, l’enseignement du latin et du grec passe par une option facultative que les élèves peuvent choisir à la fin de la sixième. Elle ne concerne que « 18 % des élèves, dont les trois quarts abandonnent à l’issue du collège », selon Najat Vallaud-Belkacem.Pour garantir le « latin pour tous », la ministre les remplace par deux mesures :1/ Un saupoudrage des cours de français avec « les éléments fondamentaux des apports du latin et du grec à la langue française ». Une « initiation à l’étude des langues anciennes », a précisé Mme Vallaud-Belkacem devant l’Assemblée.2/ L’intégration du grec et du latin à « Langues et cultures de l’antiquité », l’un des huit enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) créés par la réforme de la ministre. Entre la 5e et la 3e, les collégiens auront la possibilité de suivre six de ces modules censés croiser plusieurs disciplines autour d’une « démarche de projet conduisant à une réalisation concrète, individuelle ou collective », à raison de trois heures hebdomadaires au maximum (le volume horaire exact sera défini par le recteur).A la suite des vives critiques des enseignants, un troisième volet a été ajouté à la dernière minute : la création d’un « enseignement de complément » en langues anciennes doté d’une heure en 5e et de deux heures en 4e et 3e, dépendant du volontarisme des établissements.Le latin et le grec ne seront donc pas « supprimés », mais le nombre d’heures qui leur est consacré sera réduit.L’allemand sera-t-il encore enseigné ?OuiL’allemand ne sera pas supprimé. La réforme va, en réalité, mettre fin aux classes bilangues, qui permettent aujourd’hui à 16 % des élèves de 6e et de 5e d’apprendre deux langues vivantes, dès le début du collège. A la rentrée 2016, tous les élèves apprendront une 2e langue à partir de la 5e, au lieu de la 4e aujourd’hui.Les détracteurs de la réforme estiment que la suppression des classes bilangues (voir ci-dessous), risque d’entraîner la chute de l’apprentissage de l’allemand. Un quart des élèves apprenaient cette langue dans les années 1990, contre seulement 15 % environ aujourd’hui, assurent les collectifs de défense de son apprentissage. Selon eux, les classes bilangues ont stoppé cette désaffection, et leur suppression risque de faire chuter à nouveau le nombre d’élèves apprenant l’allemand. Cette crainte a également été exprimée par l’ambassadrice d’Allemagne en France.Lire aussi :« La suppression des classes bilangues ne renforcera pas nécessairement l’égalité »Pourquoi le gouvernement veut-il supprimer les classes bilangues et européennes ? Ces classes où les élèves apprennent deux langues étrangères sont accusées par la ministre d’être réservées aux élèves les plus privilégiés et de favoriser l’élitisme, ces classes étant plutôt fréquentées par des élèves issus de milieux plus favorisés.L’idée est donc de les supprimer dès la 5e au profit d’une deuxième langue et des fameux enseignements transversaux des EPI. Mme Vallaud-Belkacem estime que la réforme crée ainsi « des classes bilangues pour tous dès la 5e ».Le débat est ancien entre tenants d’une éducation égalitariste, pour qui on doit offrir les mêmes enseignements à tous les élèves, et partisans d’un certain élitisme, qui estiment bénéfique de conserver des cursus réservés aux meilleurs.2. La réforme des programmesD’autres critiques reviennent de façon récurrente, alors qu’elles ne sont pas directement liées à la réforme, mais aux nouveaux programmes, notamment d’histoire. Là aussi, les questions et polémiques sont nombreuses. Revenons sur les plus citées :Enseignera-t-on obligatoirement l’histoire de l’islam ?Oui, mais ce n’est pas nouveauLes milieux d’extrême droite ont agité ce drapeau rouge, dénonçant le fait qu’en 5e, les élèves devront obligatoirement suivre un module sur l’histoire de la civilisation islamique, tandis que l’histoire de la chrétienté médiévale ne sera qu’une option au choix des enseignants.La nouveauté des programmes (qui n’est pas liée, donc, à la réforme des collèges), c’est, pour la première fois, l’introduction d’enseignements facultatifs : les professeurs peuvent choisir un thème parmi plusieurs proposés. C’est le cas en 5e, où le christianisme médiéval devient une option parmi d’autres.La civilisation islamique est au programme de 5e depuis bien longtemps, et de manière obligatoire. Les nouveaux programmes n’ont donc pas introduit cet enseignement, qui a plusieurs décennies. En outre, les débuts du christianisme seront désormais étudiés en classe de 6e, et le rôle de l’Eglise est évoqué dans une grande partie des cours consacrés à l’histoire de la France.L’enseignement des Lumières sera-t-il facultatif ?OuiLa disparition de l’enseignement des Lumières est également souvent citée. Il est exact que ce thème devient facultatif, l’enseignement obligatoire de ce module en 4e étant « Un monde dominé par l’Europe : empires coloniaux, échanges commerciaux et traites négrières ».A l’heure actuelle, la période des Lumières est obligatoirement étudiée dans la première partie du programme d’histoire de 4e. Avec les nouveaux programmes, elle ne le sera plus que de manière facultative. Mais, comme pour le christianisme, les élèves étudieront toujours la renaissance et l’époque moderne (XVIe-XVIIIe), et les Lumières y seront évoquées en filigrane.Lire aussi :« L’idée de vouloir faire de l’histoire un “roman national” est dérangeante »Leila MarchandJournaliste au MondeSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.05.2015 à 16h32 • Mis à jour le13.05.2015 à 19h00 | Jérémie Lamothe Quatre mois après les attentats de Paris et les manifestations qui ont rassemblé près de quatre millions de personnes dans les rues, les livres sur l’après-Charlie continuent de fleurir dans les librairies. Le dernier essai d’Emmanuel Todd, Qui est Charlie ?, en est la dernière preuve : le démographe y dénonce « l’imposture » de cette France du 11 janvier qui s’est déplacée en masse pour défendre la liberté d’expression.Lire aussi :Manuel Valls : « Non, la France du 11 janvier n'est pas une imposture »Emmanuel Todd est le premier auteur à critiquer aussi ouvertement l’esprit post-Charlie, parmi les nombreux ouvrages sur les événements, et ses conséquences politiques, religieuses ou identitaires. Du dernier ouvrage de Caroline Fourest chez Grasset, à celui de Laurent Joffrin chez Stock, en passant par celui d’Abdennour Bidar chez Albin Michel… En tout, ce sont une quinzaine de livres liés directement ou indirectement au 11 janvier qui se trouvent dans les librairies.De nombreuses ventesMais le public est-il demandeur ? Oui, selon Jérome Dayre, fondateur des éditions Inculte : « En librairie, les lecteurs ont énormément réagi, dès le lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo. Les libraires ont joué leur rôle en ressortant des livres sur la tolérance par exemple. Ça a très bien marché. Il y a eu une vraie attente du public, les gens étaient vraiment désemparés. »Dans la grande librairie Mollat à Bordeaux, Pierre Coutelle, responsable du pôle littérature et sciences humaines, compare cet engouement « à l’après-11 septembre. Les gens ont demandé des ouvrages d’exploration sur l’islam, la géopolitique… Après les attentats, il n’y a pas eu de réaction de fuite de la part des lecteurs. Au contraire, il y a eu une vraie demande de compréhension ».Une réaction spontanée qui a surpris Olivier Nora, PDG des éditions Grasset : « Ce qui s’est produit a été contre-intuitif. Je pensais que la machine serait arrêtée par l’attentat. Lorsqu’il y a des actualités aussi fortes, les gens se précipitent vers la presse, Internet mais là il s’est produit l’inverse. C’est un mélange de réveil militant, républicain et citoyen. »Toutes les maisons d’édition interrogées le reconnaissent volontiers, les livres liés aux événements de janvier se portent très bien. C’est le cas de celui d’Edgar Morin et de Patrick Singaïny, Avant, pendant, après le 11 janvier, publié aux éditions de l’Aube. Pour le directeur des collections d’essai, Jean Viard : « Cet essai a été vendu pour l’instant à 4 500 exemplaires, on peut espérer en vendre 10 000. » Un bon chiffre : « Aujourd’hui, quand un essai se vend à 1 500-3 000 exemplaires, on commence à avoir de l’effet, avec des idées qui se diffusent ».Des bons résultats perçus également chez Grasset d’après Olivier Nora : « Le livre de Caroline Fourest, sorti le 29 avril, a déjà été vendu à près de 11 000 exemplaires. Il va rentrer dans les best-sellers à partir de la semaine prochaine. Je suis surpris que ça aille aussi vite. »Un temps de réaction différentDes scores qui s’expliquent peut-être aussi par la rapidité avec laquelle certaines maisons d’édition ont décidé de participer au mouvement. Le Livre de poche a par exemple sorti dès le 5 février Nous sommes Charlie, un recueil de soixante textes en réaction à la tuerie qui a touché le journal satirique : « Ce livre a été décidé dès le lendemain des attentats de Charlie Hebdo, le jeudi. On a souhaité une réaction à chaud, un mouvement spontané », précise l’attachée de presse, Anne Bouissy.Albin Michel a également souhaité très vite réagir en sortant dès le 18 février Plaidoyer pour la fraternité, d’Abdennour Bidar. Une rapidité assumée par Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités : « Chez Albin Michel, on le fait très rarement, ça perturbe le réseau commercial. Mais là, ça valait le coup, on a réfléchi et on s’est dit qu’en cinq semaines, il devait être en librairie. »Une réactivité qui n’est pas partagée par tous. Aux éditions de La Découverte, on a fait le choix de ne pas surréagir au traumatisme des événements. Seul le livre d’Edwy Plenel, Pour les musulmans, sorti en septembre 2014, a été réédité avec une nouvelle préface évoquant les attentats. D’après François Gèze, éditeur à La Découverte : « Nous n’avons pas souhaité sortir un livre directement. Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur le sujet. Nous sommes plutôt à la recherche de livres qui aident, qui éclairent, sans être dépendants de l’actualité. »« La machine à débattre s’est remise en mouvement »De fait, le « filon » du 11 janvier a poussé de nombreux auteurs à démarcher les maisons d’édition. Avec plus ou mois de réussite, précise Olivier Nora : « Beaucoup d’auteurs nous ont sollicités pour écrire un livre sur ces événements mais tous n’ont pas une expertise telle que cela mérite un livre. » Pour ce dernier, cette effervescence est une très bonne nouvelle : « La machine à débattre s’est remise en mouvement, notamment entre les deux gauches, sur les concepts de laïcité par exemple. Il est vrai que l’événement permet une énorme traînée, et personne ne pense que ça va s’arrêter. » Prochainement, dans les rayons de la librairie Mollat, à Bordeaux, Pierre Coutelle prévoit en effet « une quarantaine de livres » sur ce sujet en 2015.Un renouvellement du débat indispensable et vital pour Jean Viard, des éditions de l’Aube : « On est entré dans un cycle de violence qui va durer dix à vingt ans, la société doit se charpenter. On n’a jamais eu une aussi forte volonté de débat. Le 11 janvier n’est pas une date, mais une ouverture de période, le champ intellectuel va être passionnant. »« Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion »« Jusqu’en février, on était dans les livres de réaction, puis ça a commencé à s’estomper. Mais depuis la sortie du livre de Todd, ça repart », précise Jérémie Chevallier, vendeur à la librairie Gibert Joseph à Barbès (XVIIIe arrondissement de Paris), pour qui « les lecteurs demandent maintenant des livres de réflexion, qui vont davantage sur le fond ».Le Traité de la tolérance de Voltaire a par exemple été réimprimé et vendu à plus de 90 000 exemplaires par les éditions Folio-Gallimard depuis les attentats de janvier. Selon Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités chez Albin Michel, l’une des premières préoccupations des Français a aussi été de s’informer sur l’islam : « Nous avions beaucoup de livres sur l’islam que nous avons ressortis et nos ventes ont explosé. Nous avons beaucoup revendu Islam sans soumission, d’Abdennour Bidar, la traduction du Coran, par Jacques Berque ou encore l’autobiographie d’Abd al Malik, Qu’Allah bénisse la France. »La volonté de comprendre ces événements a une incidence sur le reste du marché du livre, remarque également Olivier Nora : « Dès janvier, il y a eu une prime à la non-fiction. Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion. La littérature “haut de gamme” et le roman n’ont pas connu un très bon premier trimestre. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde 13.05.2015 à 15h16 • Mis à jour le13.05.2015 à 17h12 La majorité resserre les rangs autour de Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l'éducation nationale, dont le projet de réforme du collège fait l'objet de vives critiques. François Hollande lui-même a appelé, à nouveau, à la solidarité du gouvernement après le conseil des ministres, selon le compte rendu qu'en a fait le porte-parole, Stéphane Le Foll :« Le président de la République soutient [la réforme] et a demandé à tous les membres du gouvernement [leur] soutien. Il faut qu'il y ait une cohérence et un soutien de l'ensemble du gouvernement ».Le chef de l'Etat et le premier ministre, Manuel Valls, ont aussi rappelé « que l'enjeu de l'éducation (…) avait été au cœur de la campagne présidentielle et qu'il fallait donc soutenir cette réforme sur le collège ».La question des langues anciennes revueFace aux critiques virulentes de la droite et d'une partie du corps enseignant, les dirigeants des groupes socialiste, écologiste et des radicaux de gauche de l'Assemblée nationale ont apporté leur soutien « total » à la réforme menée par Mme Vallaud-Belkacem. Bruno Le Roux, le chef de file des députés socialistes, a annoncé l'envoi à tous les parents d'élèves d'une lettre expliquant les raisons et les buts de la réforme dont l'objectif est de « réduire les inégalités de destin ».Le 11 mai, Nicolas Sarkozy avait lancé contre la ministre : « Dans le combat effréné pour la médiocrité, [la ministre de la justice] Christiane Taubira est en passe d'être dépassée par Najat Vallaud-Belkacem. »« Citer comme cela ces deux ministres à dessein, c'est quelque chose qui au fond ne grandit pas son auteur », a réagi M. Le  Foll mercredi, alors que le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a même dénoncé des propos « légèrement xénophobes ». Mardi, Manuel Valls avait déjà déploré des « attaques personnelles ».La réforme du collège, qui prévoit notamment l'enseignement d'une langue vivante à partir de la cinquième et la disparition des classes européennes et bilangues, est vivement critiquée par l'opposition de droite mais aussi par certaines personnalités de gauche et plusieurs syndicats d'enseignants. Le gouvernement assure que son projet promeut un système plus égalitaire, tandis que la droite parle de nivellement par le bas.Dans un souci d'apaisement, Najat Vallaud-Belkacem a demandé au Conseil supérieur des programmes (CSP) de plancher sur les langues et cultures de l'Antiquité et de remettre ses propositions le 15 octobre. Alors que des opposants à sa réforme redoutent une disparition du latin et du grec, la ministre demande au CSP d'apporter dans son projet de programmes de la cinquième à la troisième, en particulier en français, « des articulations plus lisibles avec les langues et cultures de l'Antiquité ». Lire l'interview du président du CSP : « L’idée de vouloir faire de l’histoire un ″roman national″ est dérangeante » Béatrice Jérôme Il est ancré à l’ouest et patron d’un département maritime comme son prédécesseur. Dominique Bussereau, président de la Charente-Maritime a été élu, mercredi 13 mai, président de l’Assemblée des départements de France (ADF). M. Bussereau succède à l’ex-patron (PS) des Côtes-d’Armor, Claudy Lebreton qui ne se représentait pas aux départementales. Pour la première fois , la gauche qui ne détient plus que 33 conseils départementaux sur 101, depuis le 2 avril n’a pas présenté de candidat. M. Bussereau a recueilli 68 voix – soit autant que le nombre de départements de droite et du centre. Les présidents de gauche se sont abstenus. « M. Bussereau s’est engagé à défendre le pluralisme au sein de l’ADF. Nous veillerons  au respect de sa promesse », prévient André Viola, patron (PS) de l’Aude et nouveau président du groupe de gauche au sein de l’association.La droite reprend ainsi les commandes d’un puissant groupe de pression à un moment charnière pour la réforme territoriale.En élisant M. Bussereau, l’ADF choisit un ancien ministre dont l’autorité sera d’autant plus grande qu’il est aux confluences de tous les courants de la droite et du centre. et 30 abstentions. Longtemps titulaire du portefeuille des transports sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, M. Bussereau a été ministre de l’agriculture de 2004 à 2007 dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin qu’il appelle « son meilleur ami ».Ancien giscardien, il se définit comme « modéré » au sein de l’UMP et ne fait pas partie des sarkozystes historiques. Il est proche d’Alain Juppé mais cela ne l’empêche pas d’être sarko-compatible. « Ma candidature à l’ADF n’a causé aucun souci à Sarkozy. J’ai eu un retour très amical de sa part quand je suis venu lui en parler en avril », confie-t-il, rappelant au passage, les liens charentais qui les unissent : « Sarkozy a passé toute son enfance et jusqu’en 2004-2005 en vacances à Royan, où j’habite », sourit-il.Redonner une plus grande influenceM. Bussereau n’aurait pas décidé de postuler à la tête de l’ADF s’il n’avait été conforté par le président de l’UMP dans son intention de renoncer aux régionales dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. « Pensant que cette région n’est pas gagnable, Nicolas Sarkozy a voulu faire une bonne action vis-à-vis d’Alain Juppé. Il a donc choisi de soutenir la candidature d’une proche du maire de Bordeaux Virginie Calmels, certain qu’elle coure à la défaite », décrypte un patron UMP de département.S’il n’entend pas transformer l’ADF en relais partisan de l’opposition, M. Bussereau voit dans l’association comme un « lobby politique » auquel il entend redonner une grande influence. « Le département est sorti renforcé des élections départementales. Tout le monde s’y est intéressé, observe M. Bussereau. Ce n’est plus une structure menacée. Au contraire, les départements retrouvent une nouvelle modernité avec la création des futures grandes régions qui nécessite des collectivités de taille intermédiaire, assure-t-il. Nous allons veiller à ce qu’il n’y ait pas de la part du gouvernement une tentation de vengeance après sa défaite aux départementales. »« Force de frappe »La seconde lecture du projet de loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République qui débute en mai, sera, à ses yeux, un test. Député de Charente-Maritime, M. Bussereau entend s’appuyer sur « la force de frappe » des 37 parlementaires – 18 sénateurs, 19 députés – qui sont aussi des présidents de département pour que la discussion du projet de loi permette aux transports scolaires et aux ports – dévolus aux régions actuellement – de revenir dans le giron des départements.Pour M. Bussereau, la tâche n’est pas aisée pour autant. Paradoxalement, la large victoire de la droite et du centre aux départementales va rendre l’élaboration d’une réforme territoriale plus difficile pour l’UMP quand il va s’agir d’établir un programme pour la présidentielle. Les nouveaux présidents UMP-UDI-Modem ou divers droite départementales vont avoir à cœur de défendre leurs prérogatives et leurs moyens. Rares sont ceux qui souhaitent la création d’un « conseiller territorial » issu de la fusion des conseillers régionaux et départementaux comme le propose toujours Nicolas Sarkozy.« La question est de savoir si nous serons capables d’écrire un modèle fondé sur les communes et les départements face au couple région-intercommunalité », explique Pierre Bédier, président (UMP) des Yvelines, qui avait envisagé un temps de se porter candidat à la présidence de l’ADF. « Nous avons deux ans pour y réfléchir », remarque, prudent, M. Bussereau.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé L’économie française a enregistré une croissance de 0,6 % au premier trimestre 2015, contre 0,4 % prévu, a indiqué l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), mercredi 13 mai. Le ministre des finances, Michel Sapin, s’en est immédiatement félicité :« Ce premier chiffre est très encourageant (...) Nos perspectives de croissance pour 2015 sont aujourd’hui clairement confortées. »Mais, il faut remettre cette hausse en perspective. La croissance a été révisée – dans la même publication – à zéro pour le dernier trimestre 2014, et la croissance tricolore ayant toujours du mal à se relever de la crise économique des années précédentes.Voici deux graphiques pour prendre du recul :Tout d’abord, il faut reconnaître que cette hausse du produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire de la richesse créée dans le pays, n’avait plus été vue depuis le 2e trimestre 2013, donc depuis deux ans. #container_14315089766{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315089766{ height:500px; } #container_14315089766 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315089766 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315089766 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315089766 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La croissance retrouve son niveau d'il y a deux ansEvolution du PIB par trimestre en %Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14315089766", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["mars 2013","juin 2013","septembre 2013","décembre 2013","mars 2014","juin 2014","septembre 2014","décembre 2014","mars 2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "croissance", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.1 ], [ "", 0.8 ], [ "", -0.1 ], [ "", 0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.1 ], [ "", 0.2 ], [ "", 0 ], [ "", 0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}C’est d’ailleurs la progression la plus forte (0,6 point) depuis ce printemps 2013 qui avait vu le PIB reprendre du poil de la bête grâce à un mouvement qualifié de « correction » par les économistes, c’est-à-dire un rebond mécanique après plusieurs trimestres de baisse mais ne reposant pas sur des facteurs de soutien de long terme.Cette correction s’était traduite par une hausse de 0,7 point de croissance... avant de décélérer de 0,9 point au trimestre suivant. Une rechute moins impressionnante que celle de 2011 mais dont le schéma semble se répéter depuis la crise de 2008 :  #container_14315089765{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315089765{ height:500px; } #container_14315089765 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315089765 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315089765 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315089765 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }2011 et 2013 : les reprises se transforment en rechutesSource : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Reste à savoir si la hausse du 1er trimestre s'inscrit dans un mouvement de plus long terme et non à l’heureuse conjonction d’un euro faible, d’un pétrole faible et de taux d’intérêts faibles.Ailleurs en Europe, la croissance se maintient mais elle évolue dans de moins fortes proportions ; l’Allemagne connaît une progression de son PIB moitié moindre par rapport à la France. Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter David Revault d'Allonnes (Port-au-Prince, envoyé spécial) Il n’a pas évoqué le sujet sensible des réparations. François Hollande s’est arrêté mardi 12 mai en Haïti, dernière étape de sa tournée marathon aux Caraïbes qui l’a vu visiter six îles en quatre jours. En prenant bien soin de ne pas rééditer la bévue commise quarante-huit heures plus tôt en Guadeloupe, dans son discours d’inauguration du Mémorial ACTe, le centre dédié à l’histoire de l’esclavage et de la traite.A Pointe-à-Pitre, évoquant l’indemnisation à hauteur de 150 millions de francs or exigée par la monarchie française à la jeune République haïtienne en 1825, en échange de la reconnaissance de son indépendance et afin de dédommager les propriétaires d’esclaves devenus libres, le chef de l’Etat avait évoqué une « dette que certains ont appelée rançon d’indépendance et qui, à n’en pas douter, compromit l’avenir du pays ». « Quand je viendrai à Haïti, j’acquitterai à mon tour la dette que nous avons », avait-il ajouté. Une formulation qui avait suscité nombre de faux espoirs dans le pays, alors que le président n’entendait parler que d’une « dette morale ».« Argent oui, morale non »A Port-au-Prince, s’il a trébuché en montant à la tribune, M. Hollande n’est donc pas sorti des chemins balisés, afin de s’éviter ce qui localement avait été perçu comme une gaffe d’envergure. Après avoir déposé une gerbe au pied de la statue de Toussaint Louverture, meneur de la révolution haïtienne qui aboutit à l’indépendance de 1804, il s’est exprimé devant un public trié sur le volet, sur la place du Champ-de-Mars fermée à la population. Un peu plus loin, plusieurs groupes de manifestants, soigneusement tenus à l’écart, réclamaient à grands cris « restitution » et « réparations », ou encore affichaient une pancarte indiquant leurs exigences : « Argent oui, morale non ».« Aucun marchandage, aucune compensation ne peut retaper les accrocs de l’Histoire qui nous marquent encore aujourd’hui », a d’emblée précisé le président haïtien, Michel Martelly, qui a pourtant évoqué « la dette, la dette ignominieuse, la dette destructrice. Sous prétexte de dédommager les colons, cette dette avait pour objectif inavoué de casser l’élan de ce nouvel Etat dirigé par d’anciens esclaves dans un monde dominé par le colonialisme », a posé M. Martelly, qui a salué cette première visite officielle d’un président français – Nicolas Sarkozy s’était rendu sur place pour une rapide visite après le séisme de janvier 2010, qui avait fait 230 000 morts – comme « les retrouvailles entre deux peuples après une longue période de déni entre les populations, marquée par des sous-entendus et des malentendus ».« Plan Marshall pour l’éducation »C’est sur le plan éducatif que le chef de l’Etat haïtien a exhorté la France à « se joindre à la réparation de cette grande injustice faite à la jeunesse haïtienne » et « à mettre en œuvre un véritable plan Marshall pour l’éducation en Haïti » en matière d’universités, de grandes écoles et de filières technologiques. Message parfaitement reçu par François Hollande. « On ne peut changer l’Histoire, mais on peut changer l’avenir », a déclaré le président français, qui a annoncé des mesures de formation des enseignants haïtiens, « davantage de missions » sur place menées par des enseignants français et l’augmentation du nombre d’étudiants haïtiens boursiers qui suivront leurs études en France.Sans apporter davantage de précisions, M. Hollande s’est engagé à faire « tout pour que vos écoles, vos lycées, vos universités puissent être accompagnées par la France » et à « introduire toutes les nouvelles technologies dans vos établissements », ainsi qu’à « la construction d’un institut français ». Et le président de conclure : « Pitit haiti toujour venyen » (« Les jeunes haïtiens sont toujours vaillants »). Autant d’annonces éducatives d’un montant d’à peu près 50 millions d’euros sur plusieurs années, précisait après coup le chef de l’Etat, façon d’effacer son impair.David Revault d'Allonnes (Port-au-Prince, envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Fançois Hollande, au lendemain de sa rencontre avec Fidel Castro à La Havane, a éteint la polémique naissante sur sa rencontre avec le « commandant en chef ». « Aller à Cuba ou ne pas aller à Cuba, c'était la seule question qui vaille », a-t-il prestement évacué au chapitre des réserves émises par certains responsables de l'opposition française.« Et je pouvais venir à Cuba parler d'avenir, de partenariat et ignorer l'histoire, les 40 ans pendant lesquels Fidel Castro a été responsable du pays ? J'aurais pu ne pas accepter de le rencontrer ? », a feint de s'interroger le président, avant de répondre :« [Cela] aurait été une des façons, en ignorant le passé, d'ignorer les possiblités de l'avenir. Le sens de ce voyage n'était pas de donner un blanc-seing à qui que ce soit, mais de créer une nouvelle étape de partenariat, pour que Cuba puisse être pleinement une île ouverte au monde. »Son entrevue avec le père de la révolution cubaine a été vivement critiquée par des ténors de l'UMP qui ont parlé de « faute morale » et de « complaisance » à l'égard du régime cubain.David Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Hélène Bekmezian et Cécile Chambraud Trop dangereuse, trop inopportune, trop mal ficelée. La proposition de loi, visant à imposer un « principe de neutralité en matière religieuse » aux crèches privées, aux assistantes maternelles et aux centres de loisirs et de vacances pour mineurs bénéficiant de subventions publiques, devrait être vidée de l’essentiel de son contenu contesté, lors de son examen en séance par les députés, mercredi 13 mai.Son rapporteur, Alain Tourret, député (RRDP) du Calvados, s’est retrouvé bien seul lorsqu’il s’est agi de défendre ce texte de ses collègues sénateurs du Parti radical de gauche, pourtant adopté sans vagues par le Sénat en janvier 2012, y compris par l’UMP et le PS. Inscrit une première fois à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le 12 mars, ce fruit tardif de l’affaire Baby-Loup (du nom de la crèche de Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, qui avait licencié une salariée voilée, en 2008) a suscité un tir de barrage de la part de plusieurs membres du gouvernement, d’une partie du PS et d’organismes aussi divers que les mouvements scouts de toutes obédiences – y compris aconfessionnels –, la Conférence des évêques de France, l’Observatoire de la laïcité et la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).Lire aussi :Le PS ne sait plus à quelle laïcité se vouerLes uns reprochent au texte des radicaux de gauche une conformité douteuse avec les principes constitutionnels d’égalité et de liberté de conscience. D’autres le jugent contraire à l’esprit et à la tradition de la laïcité. Dans une atmosphère déjà empoisonnée par les propositions visant à interdire aux mères voilées d’accompagner les sorties scolaires ou à prohiber le voile à l’université, et avant les élections départementales, le gouvernement et les chefs de file socialistes de l’Assemblée avaient imposé un report de l’examen du texte au mois de mai.Lire aussi :L’Assemblée s’épargne un débat sur la laïcitéAprès le scrutin, c’est le député du Val-d’Oise Philippe Doucet qui, au PS, a fait office d’ambassadeur auprès des radicaux de gauche – de « facilitateur », selon ses mots. « Il fallait qu’on puisse atterrir », explique-t-il. Finalement, un accord a été trouvé qui, d’après les deux camps (PS et radicaux de gauche), répond aux principales objections exprimées notamment par Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité, Christine Lazerges, présidente de la CNCDH, et Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée. Il devrait vider le texte de ses dispositions les plus contestées.Le nouveau texte ne devrait plus concerner que l’accueil de la petite enfance. Selon M. Tourret, les établissements et services accueillant des enfants de moins de 6 ans dans le cadre d’une mission de service public seront soumis à l’obligation de neutralité religieuse. « Il s’agit de donner force législative à un principe déterminé par le conseil d’Etat », explique-t-il. Les établissements qui ne relèvent pas des missions de service public pourront apporter une « restriction à caractère proportionné » à la liberté d’exercice religieux, qui doit être fixée par le règlement intérieur. Les activités de ces établissements doivent assurer le respect de liberté de conscience des enfants. M. Tourret se dit satisfait de ce compromis : « Je veux que la loi renforce le principe de laïcité, mais je comprends qu’il soit nécessaire de préciser les choses afin de ne pas risquer l’incompréhension. Je préfère d’abord stabiliser une situation, puis nous verrons pour la suite. »Lire aussi :La gauche fracturée par le retour du religieuxHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile ChambraudJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Dominique Gallois Un conseil d’administration de Thales devrait se réunir mercredi 13 mai dans la matinée avant l’assemblée générale du groupe d’électronique et de défense alors qu’Henri Proglio a renoncé à la présidence du conseil d’administration. L’ancien patron d’EDF avait été sommé par le ministre de l’économie Emmanuel Macron de choisir entre ses activités auprès du russe Rosatom et la présidence de Thales, Bercy y voyant un conflit d’intérêt. M.Proglio a décidé de renoncer à son mandat d’administrateur et donc de président de Thales, accusant Bercy d’alimenter une campagne contre lui alors que son arrivée sur proposition du ministère de la Défense avait été approuvée par l’Elysée et Matignon.Subtil compromisLe retrait de M. Proglio signe la fin du duo qu’il devait composer avec Patrice Caine, l’un à la présidence, l’autre à la direction générale. Ces nominations avaient été le fruit d’un subtil compromis entre l’Etat et Dassault Aviation en décembre 2014. Pour succéder à Jean Bernard Levy parti chez EDF, les deux principaux actionnaires du groupe, liés par un pacte, avaient chacun poussé leur candidat, le numéro deux du groupe Patrice Caine pour l’Etat et Henri Proglio pour Dassault dont il est proche étant membre du comité des sages chargé d’organiser la succession de Serge Dassault.Pour que ce tandem soit valide et permettre à M. Proglio, qui aura 66 ans cette année, d’occuper cette fonction, il fallait prolonger de 65 à 68 ans l’âge de la fin de mandat du président du conseil d’administration. Une résolution en ce sens devait être proposée à l’assemblée mercredi 13 mai. Elle n’a désormais plus lieu d’être.En revanche l’assemblée n’a pas à se prononcer sur le changement de gouvernance, et la disparition du poste de PDG au profit de ceux de président du conseil d’administration et directeur général, car elle était déjà dans les statuts de la société.DéséquilibreEn attendant cette assemblée, Patrice Caine s’est vu confier le poste de PDG, il devrait le rester. « Il y a un PDG qui est nommé depuis le mois de décembre dernier et qui s’appelle Patrice Caine je souhaite qu’il puisse continuer d’exercer ses fonctions dans le calme et la sérénité », a souligné mardi le ministre de l’Économie Emmanuel Macron. Dassault n’a jusqu’ici pas fait savoir s’il allait de nouveau demander la création d’un poste de président.Deuxième conséquence, en abandonnant son poste d’administrateur de Thales, Henri Proglio déséquilibre la structure du tour de table. En principe, les pouvoirs publics doivent toujours avoir un administrateur de plus que l’avionneur. Pour l’heure, ils en ont deux, et vont donc devoir abandonner un poste. Le conseil va donc revenir de dix-huit à seize sièges, dont cinq pour l’Etat et quatre pour Dassault.Reste à savoir, si le départ d’Henri Proglio met à mal le pacte d’actionnaires noué en 2009. Si une telle décision était prise par Dassault , la dénonciation n’aurait pas d’effet immédiat. Il faut un délai de trois mois pour qu’elle entre en vigueur.Dominique GalloisJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Breteau Monté au créneau lundi 18 mai pour soutenir la réforme du collège de sa ministre de l’éducation nationale dans les matins de France Culture et une tribune dans Libération, Manuel Valls a dépeint un système éducatif en grandes difficultés et qu’il voudrait voir réformer.Un collège de plus en plus inégalitaireCe qu’il a dit :« [Le collège] contribue à une école de plus en plus inégalitaire où le parcours scolaire dépend de plus en plus du milieu social d’origine. »POURQUOI C’EST VRAILe système éducatif français est plus inégalitaire en 2012 qu’en 2003, selon le rapport PISA 2012 de l’OCDE (pour « Programme international pour le suivi des acquis des élèves » de l'Organisation de coopération et de développement économiques ), qui compare le niveau des élèves de plus de 15 ans dans 65 pays.De fait, dans l’Hexagone, l’appartenance à un milieu « défavorisé » réduit encore plus en 2012 qu’en 2003 les chances de réussite des élèves, selon l’« indice PISA de statut économique, social et culturel », consacré spécifiquement aux inégalités sociales.Cet indice pondère les difficultés scolaires des élèves en prenant en compte leur origine sociale et économique. Il augmente à mesure que ces inégalités « socioscolaires » s’aggravent. Ce qui a été le cas entre 2003 et 2006, passant de 43 points en 2003 à 55 en 2006 et à 57 en 2012. De plus en plus d’élèves en difficultéCe qu’il dit :« Il y a un échec du collège, il ne garantit plus aujourd’hui l’acquisition des fondamentaux pour tous les élèves : à la fin de l’école primaire, un élève sur huit ne maîtrise pas les compétences en français. Et à la fin du collège, c’est le double. »POURQUOI C’EST VRAINous n’avons pas trouvé d’éléments sur l’acquisition des fondamentaux à la fin du primaire et le ministère n’a pas été en mesure de nous éclairer. Concernant le collège, la proportion d’élèves sortant de ce cycle avec des difficultés avec l’écrit est passée de 16,2 % en 2000 à 19,7 % en 2009, selon le rapport PISA de l’OCDE qui mesure la « compréhension de l’écrit » dans 65 pays. Avec sa formulation d’« un élève sur quatre », soit 20 %, le premier ministre dit vrai.Côté mathématiques, la proportion d’élèves « peu performants » est du même ordre et s’établit, selon le rapport 2012, à 22,4 %. Néanmoins, le nombre d’élèves « très performants » est resté stable depuis 2003.Ce qu’il dit :« Il y a aujourd’hui plus d’enfants d’ouvriers qui sont en échec scolaire qu’il y a trente ans. »POURQUOI C’EST FLOUSelon les chiffres de l’OCDE, entre 2007 et 2011, environ 140 000 jeunes sont sortis du système éducatif sans diplôme en moyenne chaque année, ou alors simplement avec le brevet. Parmi tous ces jeunes qui sortent sans diplôme, 21 % sont fils et filles d’ouvriers ou d’employés.Contactés par Le Monde, Matignon et le ministère de l’éducation nationale n’ont pas encore fourni de chiffres comparables pour le début des années 1980.Néanmoins, la part de jeunes de 20 à 24 ans sans diplôme baisse sans discontinuer. En France, elle est passée de 30 % en 1993 à 16 % en 2008, et enfin à 14 % en 2013.Pierre BreteauJournaliste au Monde 19.05.2015 à 12h38 • Mis à jour le19.05.2015 à 14h15 Le Parlement européen a voté la levée de l’immunité de l’eurodéputé Jérôme Lavrilleux (UMP), mardi 19 mai. Les magistrats français qui enquêtent sur l’affaire Bygmalion, un système présumé de fausses factures durant la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, en avaient fait la requête.Jérôme Lavrilleux, ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé quand celui-ci présidait l’UMP, et ex-directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, était devenu député européen en juillet 2014.La commission des affaires juridiques du Parlement européen s’était prononcée à l’unanimité en faveur de la levée de son immunité en considérant que les faits reprochés ne concernaient pas son activité de député et ne relevaient pas d’une volonté de nuire à celle-ci.Le vote des eurodéputés permet à la justice d’engager des mesures coercitives à l’égard de leur collègue, telles que mandat d’amener, garde à vue, mise en examen ou placement sous contrôle judiciaire.Lire aussi :Le baroud d’honneur de LavrilleuxSystème présumé de fausses facturesTrois anciens responsables de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 ont été mis en examen au début d’avril dans cette affaire : l’ex-préfet de Lozère Guillaume Lambert, le député UMP Philippe Briand, qui était trésorier de la campagne, et l’avocat Philippe Blanchetier, conseiller juridique.Ils sont soupçonnés d’avoir mis en place, avec la complicité de Bygmalion, une entreprise de communication, un système présumé de fausses factures pour couvrir, en 2012, des dépassements de frais de campagne de l’ex-chef de l’Etat, aujourd’hui redevenu président du principal parti d’opposition.Lire : Bygmalion : ce que l'on sait, ce qui reste mystérieuxL’enquête des juges, initialement ouverte pour faux, usage de faux, abus de confiance, tentative d’escroquerie et complicité et recel de ces délits, a été étendue à la fin de novembre au délit de financement illégal de campagne électorale.body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 6; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next() Laurie Moniez (Lille, correspondance) « Aucun commentaire » : voilà bien la seule consigne sur laquelle les grands élus socialistes du Nord se sont mis d'accord. Pas question de détailler à la presse les petites phrases assassines que se renvoient le clan Aubry et le clan Kanner. Le linge sale se lave en famille. Les tensions sont pourtant vives au sein de la fédération socialiste du Nord dirigée par Gilles Pargneaux, l'un des proches de Martine Aubry. Et ce qui ne devait être qu'une simple formalité fait aujourd'hui les gros titres de la presse locale. Désigné début février tête de liste des régionales par les militants socialistes, Pierre de Saintignon a la délicate mission de constituer la liste qui affrontera un Front national bien décidé à s'emparer de la nouvelle grande région Nord-Pas de Calais-Picardie, et une droite ragaillardie et unie emmenée par Xavier Bertrand.En campagne depuis septembre, Pierre de Saintignon a choisi de placer en deuxième position la « frondeuse » Anne-Lise Dufour, députée et maire de Denain – tout un symbole – et de mettre en position éligible François Lamy, député de l'Essonne. La présence de ce nouveau Lillois, tout comme celle de Charlotte Brun, compagne de l’eurodéputé Emmanuel Maurel, a suscité le courroux des proches du Lillois Patrick Kanner. « C'est une liste de congrès, pas une liste pour gagner les régionales », peste un élu proche du ministre des sports et de la jeunesse. Sans compter que le député mauroyiste Bernard Roman a été évincé de la liste. « Que dirait Pierre Mauroy s'il voyait cela...? », soupire un socialiste lillois dépité par cette course à l'échalote.Résultat, la soirée du mercredi 13 mai a été longue et douloureuse pour les membres du conseil fédéral réuni à Lille. La liste du PS-Nord pour les régionales présentée par Pierre de Saintignon a recueilli 53 voix pour... et 53 voix contre (17 suffrages nuls ou blancs). Vendredi, la commission électorale a donc derechef planché pendant près de huit heures sur une nouvelle mouture de la liste. Peine perdue : le conseil fédéral qui devait voter le nouveau document lundi soir a été annulé – trop d'attaques personnelles, trop de divergences et trop de règlements de compte dans les sections.Lire aussi :Comment Bartolone veut conquérir l’Ile-de-FranceComment le PS du Nord peut-il mettre toutes ses troupes d'accord ? « Ce n'est pas parce que l'on a un avis différent de Martine Aubry qu'on est contre elle », assure un élu qui regrette que la parole ne soit pas libre. « Au PS, on peut toujours s'exprimer, du moment que c'est la ligne officielle qui l'emporte à la fin », ironise une militante auprès de La Voix du Nord.Même si Martine Aubry reste une voix incontournable au PS, ses prises de position contre le gouvernement lui ont attiré des signes d'hostilité dans les rangs socialistes. « Elle a choisi la motion A de Cambadélis, mais c'est quoi la ligne d'une liste avec Anne-Lise Dufour et François Lamy ? », s'interroge un parlementaire, agacé par le manque de soutien de la maire de Lille au président Hollande. « Aujourd'hui le problème n'est pas de savoir si on est plus à gauche ou moins à gauche, le problème est de faire en sorte que le président de la République et le premier ministre prennent les bonnes décisions pour réussir le quinquennat, pour les Français », a déclaré Martine Aubry, lundi soir, en amont de la réunion de présentation des motions à Lille.Fragilisée par les défaites électorales et les divisions internes, la fédération socialiste du Nord cherche désormais un nouveau souffle. Le 28 mai, la liste Nord pour les régionales sera soumise au vote des militants. Il sera l'heure de compter les soutiens dans chaque camp. « On est majoritaires », se rassurent les aubryistes.Lire aussi :Début de campagne musclé pour la cadette du clan Le PenLaurie Moniez (Lille, correspondance)Journaliste au Monde Adrien de Tricornot Qu’elle agace, inquiète ou non, la réforme du collège ne laisse pas les professeurs indifférents. Parmi eux, beaucoup mettent en avant la réduction de l’enseignement de leurs matières. Les nouvelles grilles introduisent notamment des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), censés croiser les disciplines. Résultat : pour Luc Destombe, 40 ans, professeur de mathématiques dans un collège de la Loire, « on touche à l’essentiel : l’emploi du temps de tous les élèves, et encore plus de ceux qui bénéficient d’options. En 3e, la perte va de trois heures par semaine pour un élève sans option, jusqu’à huit heures pour un élève avec une option latin et bénéficiant d’un accompagnement éducatif ».« Aujourd’hui, j’ai cinq heures d’enseignement hebdomadaire du français en 6e, auxquels s’ajoute une heure d’accompagnement éducatif, témoigne Tanguy Simon, 35 ans, enseignant en français à Elancourt (Yvelines). Dans les nouveaux programmes, j’aurai quatre heures et demie d’enseignement et je devrai, sur ce temps-là, consacrer une heure à l’accompagnement éducatif », déplore-t-il. Tandis que les nouveaux EPI sont perçus avec appréhension : « L’histoire des mathématiques, cela me passionne et j’en ai toujours fait. Mais imposer les EPI risque de ne pas convenir à tous les enseignants, et de limiter la liberté pédagogique », explique Luc Destombe.La réforme du collège verra l’introduction de l’enseignement d’une deuxième langue dès la 5e et s’accompagnera de l’arrêt des classes bilangues ou des sections européennes. Ce qui soucie Sylvain Fontaine, 40 ans, professeur d’éducation musicale au collège Robespierre d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), de même que « la disparition de l’option découverte professionnelle qui permettait d’avoir des stages et d’envisager de mieux préparer une orientation professionnelle. Au total, on risque de perdre un public que ça intéressait, et certainement aussi en mixité sociale ». « On va interdire à mes élèves volontaires d’apprendre dès la 6e une deuxième langue, trois heures par semaine pendant quatre ans. Et en contrepartie, tous les élèves auront deux heures et demie d’enseignement à partir de la 5e, ce qui est insuffisant et beaucoup moins efficace », ajoute Carine Tennenbaum, 41 ans, professeure d’allemand dans l’académie de Rennes, soulignant que la classe bilangue est ouverte « sans sélection ».« Il y a moins de contenu pour le contenu »La réforme des programmes, en débat, recueille de son côté des avis très divers. En français, « le flou des programmes permettra de faire à peu près ce que l’on veut… mais pas de la façon qu’on souhaite. Cela risque en réalité d’aggraver les inégalités entre collèges sur ce qui est appris », dit Tanguy Simon. Pour Luc Destombe, « en mathématiques, un quart du programme est retiré en 3e, pour tenir compte de la baisse des horaires : la géométrie plane et euclidienne disparaît ». Ce n’est pas l’avis de Gaëlle Bonjean, professeure de mathématiques à Pouzauges (Vendée) : « Dans le cadre des EPI, je peux très bien faire de la géométrie euclidienne », souligne-t-elle.« La réforme est une première pierre qui doit être complétée par une refondation de la formation des enseignants »Et la professeure d’applaudir : « Je trouve le nouveau programme de mathématiques très bien rédigé. Il y a moins de contenu pour le contenu. Ce sont de très bonnes intentions qui s’expriment, et il faudra vraiment des enseignants extrêmement enthousiastes, ce qui est difficile avec des classes surchargées. » Pour Mme Bonjean, en effet, la réforme n’est pas le problème : « Ce qui me fait le plus souffrir – et mes collègues aussi –, c’est de ne pas pouvoir aider les élèves en difficulté dans une classe de 30, même si j’ai beau préparer plusieurs cours pour plusieurs types d’élèves, et quatre ou cinq types de devoirs différents pour la même classe. A 20 ou 25 élèves, ce ne serait pas pareil. Mais là, on se sent impuissants. »Pour Christophe Chartreux, 57 ans, enseignant en français et en histoire-géographie en Seine-Maritime, « la réforme à elle seule n’est pas une baguette magique, mais elle est une première pierre qui doit être complétée par une refondation de la formation des enseignants et un travail extrêmement important en direction des parents » pour les associer au collège. « Si les enseignants la prennent à bras-le-corps et y vont à fond, la situation des élèves les plus en difficulté s’améliorera », pense-t-il. « Le collège se contente de trier », déplore M. Chartreux. Pour lui ce « petit lycée » qu’est le collège devrait changer et mener sa propre vie.Lire aussi :Le collège idéal vu par les ténors de la droiteAdrien de TricornotJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Bekmezian et Audrey Tonnelier Quatre mois après l’échec des négociations entre patronat et syndicats, en janvier, le projet de loi sur le dialogue social, qui vise à simplifier et rationaliser les obligations d’information, de consultation et de négociations sociales dans les entreprises (particulièrement les plus petites), arrive devant le Parlement. Ce texte - également dit « loi Rebsamen » en référence au ministre du travail - devait passer mardi 19 et mercredi 20 mai en commission des affaires sociales à l’Assemblée, avant d’être discuté dans l’hémicycle la semaine prochaine.Il s’agit d’un texte de compromis, qui n’a rien d’un big bang social pour les entreprises, la question des seuils sociaux, qui avait motivé l’ouverture de réflexions sur le sujet l’an dernier, n’y figurant plus qu’en pointillé. Mais le projet laisse les patrons sur leur faim. « La loi n’a pas eu assez de souffle pour les TPE. Mes problèmes de fonds ne sont pas abordés : j’aurais aimé disposer d’un “kit” de négociations collectives avec mes salariés », regrette Eric Verhaeghe, qui dirige le site web d’informations sociales Tripalio (sept salariés).Lire aussi :Dialogue social : la loi Rebsamen s’efforce de ne fâcher personneCréer des instances de consultation extérieures aux entreprisesL’une des principales mesures du texte, qui est destiné à simplifier la représentation syndicale dans les TPE vise les 4,6 millions de personnes travaillant dans ces très petites entreprises (moins de 11 salariés). Le texte crée des commissions régionales paritaires, qui comprendront 10 représentants patronaux et 10 représentants salariaux et auront une mission d’information et de consultation.Christophe Sirugue, député socialiste de Saône-et-Loire et rapporteur du texte, souhaite « qu’elles aient aussi une mission de médiation » entre employeurs et salariés. Il tentera de faire passer un amendement en ce sens.Les syndicats, eux, souhaitent que des représentants syndicaux puissent y siéger, au motif qu’il n’est pas toujours évident pour des salariés de TPE de dégager du temps pour cela.« Mieux informer mes salariés, pourquoi pas. Mais le principe de commissions paritaires régionales, s’il est un premier pas vers la syndicalisation à l’intérieur des très petites entreprises [TPE], me semble discutable », indique le patron d’un bureau d’études parisien de cinq salariés.« Ces commissions vont compliquer la vie des patrons : c’est inutile. Ils voient déjà leurs salariés au quotidien, ils ont déjà un dialogue avec eux », peste Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la CGPME.« Nous gérons les conflits au quotidien avec les salariés. Ne serait-ce que parce que, sur cinq personnes, quand l’une a un problème, c’est déjà 20 % de l’effectif qui est touché… », sourit notre petit patron parisien.Regrouper comités d’entreprise, délégués du personnel et comités hygièneL’autre grand sujet du texte est l’élargissement de la délégation unique du personnel (DUP), qui regroupera le comité d’entreprise (CE), les délégués du personnel et le comité hygiène, sécurité et conditions de travail (CHSCT). Il concernera les entreprises de 50 à moins de 300 salariés, contre 200 jusqu’à présent. Une réponse aux demandes du patronat.« Les freins à l’emploi, ce n’est pas que le coût du travail », soulignait récemment François Asselin, le président de la CGPME. Au Medef, on se félicite « de la baisse du nombre de réunions obligatoires », tout en regrettant que le plafond du DUP soit limité à 300 salariés.« L’essentiel pour les entreprises, c’est la simplification. En cela, regrouper CE et CHSCT est une bonne idée », apprécie-t-on chez Croissance Plus.Renforcer la représentation des salariés dans les conseils d’administrationAutre point du texte qui pourrait évoluer, la représentation des salariés dans les conseils d’administration. La loi actuelle les rend obligatoires au-delà de 5 000 salariés en France (ou 10 000 au total) mais de nombreux groupes passent outre, au motif que leur holding de tête (qui compte en général une cinquantaine de salariés) n’est pas concernée.Un « contournement de la loi » pour M. Sirugue, qui déposera un amendement afin de corriger la situation. Il y aura aussi des amendements PS pour abaisser le seuil à 1 000 salariés et pour instaurer deux administrateurs salariés. Mais sans garantie de succès…Définir le cadre du compte personnel d’activitéLe député (PS) Christophe Sirugue est également chargé d’une mission sur le compte pénibilité, qui doit permettre aux salariés exposés à des métiers à risques ou de nuit de partir plus tôt à la retraite. Il devait rendre son rapport sur cette mission fin juin, mais la date a été avancée au 26 mai, afin qu’il soit en partie intégré la loi.Quant au compte personnel d’activité, censé regrouper les comptes pénibilité, formation etc, la loi en indiquera le cadre général. Le contenu précis est renvoyé aux négociations entre partenaires sociaux à l’automne.Lire aussi :Egalité hommes-femmes : la loi Rebsamen sur le dialogue social amendéeLes réflexions sur vrais sujets qui fâchent reportées à plus tard Le gouvernement vise une adoption définitive du texte avant la fin de la session extraordinaire, autour des 23-24 juillet. Le caractère consensuel du texte devrait en effet le préserver d’un parcours trop chaotique.Les vrais sujets qui fâchent - ceux qui hérissent les syndicats et que le patronat agite systématiquement comme des « freins à l’embauche » - ont été repoussés à plus tard, qu’il s’agisse de l’approfondissement de la réforme des prud’hommes entamée dans la loi Macron, ou des réflexions sur le contrat de travail, reportées à la conférence sociale de juin.Lundi 18 mai, le premier ministre, Manuel Valls a ainsi rappelé sur France-Culture qu’il ferait « de nouvelles propositions » concernant « l’embauche dans les PME et dans les TPE » à cette occasion.Audrey TonnelierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 19.05.2015 à 05h18 • Mis à jour le19.05.2015 à 16h41 Les enseignants s'apprêtent à cesser le travail et à descendre dans la rue, mardi 19 mai, à l'appel d'une intersyndicale majoritaire parmi les professeurs du collège, remontés contre la réforme de Najat Vallaud-Belkacem. Un baptème du feu pour la ministre de l’éducation nationale, en poste depuis moins d'un an.Après les personnalités politiques et les intellectuels, qui se livrent depuis un mois à une féroce guerre des mots, c'est donc aux enseignants de donner de la voix. Une intersyndicale, composée d'organisations habituellement opposées, appelle les professeurs à se mettre en grève et à manifester à Paris et dans une cinquantaine de villes. Mardi matin, le premier ministre Manuel Valls a assuré que la réforme du collège serait « mise en oeuvre » et que le décret serait « publié le plus rapidement possible ».Lire aussi :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxUne forte mobilisation attendue Se retrouvent côte à côte le Snes-FSU, majoritaire dans l'enseignement secondaire, le Snep-FSU, le Snalc (classé à droite), FO, la CGT et Sud. Le SNES appelle à la reprise des négociations, bien que la réforme ait été adoptée par le conseil supérieur de l'éducation, tandis que les autres syndicats réclament le retrait pur et simple des mesures du gouvernement. Ensemble, ces syndicats ont recueilli un total de quelque 80 % des voix des enseignants du collège qui ont voté lors des dernières élections professionnelles. Mais toutes les organisations, y compris celles qui n'appellent pas à la grève, s'attendent à une forte mobilisation des professeurs de langue ancienne et d'allemand.Lire aussi :Les principaux points de discorde de la réforme du collègeCraintes pour le latin, le grec et l’allemandLes professeurs de latin et de grec craignent un effritement de leurs horaires avec la suppression de ces options, remplacées par un enseignement pratique interdisciplinaire consacré aux langues et cultures de l'Antiquité. Même inquiétude chez les professeurs d'allemand, dont la discipline pâtira, selon eux, de la suppression des classes bilangues (deux langues étrangères dès la 6e, des classes suivies par 16 % des élèves de 6e). La réforme propose à la place deux langues étrangères pour tous en 5e.Lire : Le latin et le grec vont-ils vraiment disparaître du collège ?De vives oppositions entre la droite et la gaucheCes mesures ont suscité de très vives réactions au sein de la droite et auprès de quelques personnalités de gauche. Mais c'est l'autonomie accrue accordée aux établissements et l'interdisciplinarité (croiser deux disciplines lors d'un même cours) qui mécontentent le plus les syndicats anti-réforme. Ils redoutent que la première donne trop de pouvoir aux chefs d'établissement et que la seconde grignote les horaires de chaque matière, dans un pays où le corps professoral est très attaché à ses disciplines.La réforme a aussi ses partisans : la gauche bien évidemment, deux syndicats dits réformateurs (SE-Unsa et Sgen-CFDT, 20 % aux élections professionnelles), la FCPE, première fédération de parents d'élèves et... l'enseignement privé catholique, qui scolarise 20 % des collégiens en France et auquel la réforme s'applique aussi.Lire aussi :Les enseignants français, les plus maltraités d’Europe ?Baptème du feu pour la ministrePour la ministre, c'est une première confrontation à un vaste mouvement de protestation, depuis son arrivée à son poste fin août. Elle avait succédé à Benoît Hamon, resté quelques semaines. Vincent Peillon, parti en avril à la faveur d'un remaniement, avait été très affaibli par les manifestations contre la réforme des rythmes scolaires. Fort opportunément, le ministère vient de publier une étude faisant état de résultats peu glorieux sur les capacités mathématiques des élèves de 3e, réalisée auprès de 8 000 élèvesLire aussi :Najat Vallaud-Belkacem, la « bonne élève » à l’épreuve du feu 18.05.2015 à 15h46 • Mis à jour le19.05.2015 à 09h00 | Jacques Julliard (Historien et essayiste) Le débat sur l’école est un classique de la névrose française. Il obéit à des règles codifiées : pédagogistes contre scientifiques, modernistes contre conservateurs, élitistes contre égalitaires. Cet affrontement met chaque fois la France à feu et à sang, mais n’a à peu près aucune incidence sur l’école.Il est à la fois dérisoire et lamentable de ramener l’école à un affrontement gauche-droite. Car ni l’une ni l’autre n’ont à se vanter de leur bilan. La droite, parce que le quinquennat de Nicolas Sarkozy a été dans ce domaine désastreux. On a réduit les crédits, supprimé les instituts universitaires de formation des maîtres sans rien mettre à leur place, escamoté une demi-journée hebdomadaire de travail dans les écoles primaires.Quant à la gauche, la plupart des réformes qu’elle a tentées se sont révélées désastreuses. La dernière en date est celle de Vincent Peillon, qui au lieu de rétablir la demi-journée confisquée par Xavier Darcos, a monté une usine à gaz.Aller au bout de ses possibilitésCela n’a rien d’étonnant, puisque derrière le flux incessant des ministres de gauche et de droite, les mêmes maniaques du bricolage pédagogique sont à la manœuvre. Comparez la réforme Vallaud-Belkacem à la réforme avortée de Darcos. L’esprit est le même, seul l’habillage diffère. Au lieu d’empiler les réformes, on ferait mieux de commencer par un bilan de celles qui ont échoué. On se plaint du conservatisme des profs, de l’élitisme de pseudo-intellectuels, pour détourner le regard des vrais malfaiteurs, les pédagogistes inamovibles de la Rue de Grenelle et des commissions de toutes sortes.Lorsque Stanislas Dehaene, professeur de psychologie cognitive expérimentale au Collège de France, démontre que le seul apprentissage efficace de la lecture est la méthode syllabique, fait-on le bilan des aberrations qui font que près d’un quart des élèves de 6e ne savent pas lire couramment ? Non. Circulez, il n’y a rien à voir !J’approuve Jack Lang de réaffirmer l’objectif de l’excellence pour tous. Ce n’est pas un jeu de mots. Ce n’est pas une dérobade. C’est l’expression d’une exigence : le but de l’école n’est pas de faire faire la même chose à tous, il est de permettre à chaque élève d’aller au bout de ses possibilités.Qu’il me soit permis, en ma qualité de pseudo-intellectuel, de redire ici quelques convictions qui sont à la base du patrimoine de la gauche en matière d’éducation : l’effort n’est pas de droite, l’excellence n’est pas de droite, la conservation de notre patrimoine culturel n’est pas de droite. Ce sont là des valeurs communes de notre République.Des aspects positifsNous n’avons pas, à travers des siècles d’histoire, élevé notre édifice scolaire pour distraire les enfants et assurer une garderie aux parents durant leurs heures de travail. Nous l’avons fait pour que notre jeunesse soit instruite, responsable, capable de jugement critique. Nous l’avons fait encore, Dieu me pardonne, pour que ce pays reste grand.L’excellence n’est pas de droite parce que tout républicain, tout socialiste, est persuadé que les distinctions sociales doivent se fonder sur le talent et sur le mérite plutôt que sur l’argent.Je ne fais pas de procès à Najat Vallaud-Belkacem. Ses intentions, son ardeur ne sont pas en cause. Il y a dans cette réforme des aspects positifs comme le renforcement de l’autonomie de l’établissement. Mais dans cet ensemble, je ne vois pas de schéma directeur. Je n’y respire pas l’odeur de la République.Le risque politique, c’est François Hollande qui le prend en courant celui d’apparaître, lui le successeur de Jaurès et de Blum à la tête du socialisme, comme le fossoyeur de l’esprit classique. Il n’y aura de réforme de l’enseignement réussie que sur la base d’un véritable projet éducatif entre la gauche et la droite, entre les pédagogistes et les scientifiques, entre la bourgeoisie et le peuple. Peut-être y faudra-t-il bientôt un référendum.Jacques Julliard (Historien et essayiste) 18.05.2015 à 11h21 • Mis à jour le18.05.2015 à 12h15 Le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé lundi qu’un ou une secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche serait nommé « au mois de juin », en remplacement de Geneviève Fioraso, qui a démissionné il y a deux mois pour raisons de santé .Lire : Geneviève Fioraso quitte le gouvernement pour raisons de santé« La recherche reste une très grande priorité (…). Elle sera soutenue dans quelques semaines par un ou une secrétaire d’Etat », a-t-il déclaré sur France Culture.« Un peu de patience », a-t-il lancé, rappelant que Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale et tutelle du secrétaire d’Etat, assure actuellement l’intérim.La semaine dernière, Mme Vallaud-Belkacem avait qualifié d’« imminent » le remplacement de Geneviève Fioraso.Lire : Le monde universitaire réclame un ministre « pour le défendre » 18.05.2015 à 06h41 • Mis à jour le19.05.2015 à 09h06 Le collège actuel n’est ni unique, ni juste et encore moins efficace. L’organisation de la formation, avec ses options facultatives et ses classes « bilangues », conduit à la création de classes différenciées socialement et même, dans certains territoires, marquées ethniquement. Comment convaincre notre jeunesse des valeurs de notre République – liberté, égalité, fraternité et laïcité – alors que le collège lui offre tous les jours le spectacle de l’injustice, de l’exclusion et de la séparation ?L’adhésion aux valeurs de la République ne passera pas par le seul enseignement moral et civique, il passera par un collège plus équitable, plus juste ainsi que par des établissements et des classes plus mixtes, socialement et scolairement. Nous ne partageons pas cette curieuse conception de la République qui consiste à considérer toute politique pour ouvrir les chemins de la réussite au plus grand nombre comme un « nivellement par le bas ».Lire aussi :Réforme du collège : les enseignants reprennent en main la contestationLe collège actuel creuse les écartsL’actuelle réforme du collège marque un pas important en réduisant la part des dispositifs facultatifs suivis par une minorité, en instituant des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) dans lesquels les élèves apprendront à coopérer pour mener ensemble un projet plutôt qu’à s’affronter dans une compétition individualiste, en renforçant le suivi personnalisé.Le collège actuel creuse les écarts entre les élèves. Après quatre ans de collège, un quart d’entre eux ne maîtrisent pas les compétences les plus simples en français alors qu’ils sont 12 % dans ce cas à la fin du CM2. Ce n’est pas étonnant car le collège actuel consacre beaucoup plus de moyens aux 15 % qui réussissent déjà (enseignement de la deuxième langue vivante dès la classe de 6e, latin, option européenne) qu’aux 15 % les plus fragiles (deux heures d’aide au travail personnel en classe de 6e).Les comparaisons internationales montrent pourtant que c’est en s’attachant à augmenter les performances des plus faibles qu’on fait progresser l’ensemble d’une génération. « La fabrique des meilleurs », telle qu’elle existe aujourd’hui, produit 150 000 sorties sans diplôme ou qualification chaque année.Lire aussi :Ce que prévoit la réforme du collège prévue pour la rentrée 2016La réforme du collège réoriente les moyens consacrés à 15 % des élèves au profit de tous. L’EPI « Langues et culture de l’Antiquité » pourra être suivi par de très nombreux élèves, et même tous les élèves d’un collège. L’option européenne se transforme en EPI « Culture et langues étrangères » pour tous. Et les « bilangues » qui ne profitaient qu’à 10 % des élèves, se généralisent pour 100 % des élèves à partir de la classe de 5e.Accompagnement personnalisé des élèvesLes moyens qui accompagnent la réforme permettent de multiplier le travail en petits groupes – de 8 heures, on passe à 48 heures pour un collège moyen – et de développer l’accompagnement personnalisé des élèves – on passe de 2 heures maximum à 6 heures au minimum sur les quatre ans. Quant aux EPI, ils permettent de développer des pratiques pédagogiques variées afin de permettre à tous les élèves d’accéder au sens des disciplines scolaires et de mieux entrer dans les apprentissages.Dans un monde hyperconnecté, où sciences et techniques sont omniprésentes, et dans une économie qui n’offre plus guère d’avenir professionnel à ceux qui sortent de l’école sans diplôme, la mission du collège est de plus en plus exigeante. Il ne s’agit plus seulement de faire acquérir quelques repères patrimoniaux qui créent une communauté culturelle.Il faut que tous les élèves quittent le collège en ayant acquis le goût du savoir et puissent, à partir de l’acquisition d’un socle commun, continuer à se former tout au long de leur vie. Il faut que chacun ait les moyens de comprendre le monde pour pouvoir y agir en citoyen autonome et responsable.Or, comprendre le monde nécessite des regards pluri et interdisciplinaires, parce qu’il faut faire appel à des savoirs de nature différente et les mobiliser pour appréhender une situation. Les EPI (qui représentent 9 % des horaires) sont l’espace privilégié de ce croisement des regards sur le monde et, loin de « dissoudre » les disciplines, ils pourront permettre aux élèves d’identifier la nature, les spécificités et la portée de chacune d’entre elles.Formation humaineEnfin, parce qu’il est, aujourd’hui impossible de tout apprendre avant l’âge de 15 ans, l’important est de permettre à tous les élèves de développer une attitude réflexive. Pour cela, il faut organiser, au moins en partie, leur formation autour de problèmes à résoudre, de tâches complexes et de choix à faire. Les faiblesses de l’élève en France par rapport à ses camarades d’autres pays comparables sont connues : pas de prise de risque, moins de confiance en soi, créativité plus faible, difficulté d’expression orale et d’expression écrite élaborée.Apprendre à repérer les ressources dont on a besoin pour résoudre un problème et apprendre à se les approprier sont devenues des compétences indispensables. Apprendre à travailler en équipe sont aussi des compétences qui seront travaillées dans les EPI. C’est une dimension essentielle de la formation humaine : elle répond aux défis contemporains de la formation personnelle, citoyenne et professionnelle.Ces travaux inter et pluridisciplinaires ont d’ailleurs été introduits dans les classes préparatoires en 1995, dans toutes les voies du lycée en 2000 et au collège en 2002 (itinéraires de découverte) et 2006 (enseignement intégré des sciences et technologies). Quant à la partie très modeste des activités laissée à l’initiative des équipes locales, elle concrétise à la fois la liberté pédagogique des enseignants et la nécessité de mettre en œuvre selon des modalités locales des finalités nationales.Enfants d’un même paysLe collège actuel n’est pas celui de tous les enfants d’un même pays. Depuis la création du collège « unique », la France n’a pas voulu choisir entre un collège qui permet aux élèves de conforter les savoirs de base et d’élargir leur culture pour poursuivre leur formation et un collège qui reste la zone de tri du lycée, entérinant ainsi des hiérarchies sociales inacceptables.Les enseignants ne sont pas responsables de cette situation. Ils ont, jusqu’à présent, répondu comme ils le pouvaient à une commande ambiguë de la Nation. C’est cette commande qu’il faut changer, dans l’esprit de la loi de refondation et de programmation de l’école de la République.Que celles et ceux qui veulent conserver l’ancien modèle assument alors leurs responsabilités et en admettent les conséquences : celles d’un pays qui, de fait, sépare ses enfants et ne les prépare pas à vivre et agir ensemble dans un monde commun. Pour notre part, nous faisons le choix du nouveau collège. Parce que c’est la voie d’une République qui tient ses promesses. C’est la seule qui permettra à notre pays de relever les défis du XXIe siècle.Sont notamment signataires de ce texte : Jean Baubérot (historien, sociologue), Laurent Berger (secrétaire général de la CFDT), Luc Bérille (secrétaire général de l’UNSA), François Chérèque (président de Terra Nova), Boris Cyrulnik (psychiatre et psychanalyste), Hervé Hamon (écrivain), Philippe Joutard (historien, ancien recteur), Philippe Lazar (directeur de recherche honoraire à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale), Pierre Léna (président d’honneur de la fondation La main à la pâte), Philippe Meirieu (pédagogue), Pierre Merle (sociologue), Camille Peugny (sociologue), Jean-Marc Roirant (secrétaire général de la Ligue de l’enseignement), Joël Roman (philosophe), Agnès Van Zanten (directrice de recherche au CNRS). Retrouvez la liste complète des signataires sur le site de la revue les Cahiers pédagogiques : cahiers-pedagogiques.comLire aussi :Tohu-bohu sur le collège Pascal Bruckner (Romancier et essayiste) Quelques jours avant les départementales, le premier ministre, redoutant une victoire du Front national, s’étonnait du silence des intellectuels. Il faisait écho à une autre apostrophe, plus ancienne, de Max Gallo, porte-parole de l’Elysée, le 26 juillet 1983, qui déjà appelait les écrivains et penseurs à la réflexion pour soutenir les méandres de la politique mitterrandienne. Son appel ne fut pas plus entendu que celui de Manuel Valls mais le réflexe est intéressant. Tout gouvernement de gauche considère l’intelligentsia comme sa propriété exclusive.Bref, l’intellectuel est cet individu, homme ou femme, romancier, philosophe, artiste, chercheur, comédien, qui est régulièrement sollicité pour appuyer les autorités. Qu’il se dérobe à sa tâche ou, pire encore, se permette de critiquer le gouvernement, aujourd’hui la réforme du collège par exemple, et le voilà rétrogradé au rang de « pseudo-intellectuel », selon l’aimable qualificatif que m’a attribué par quatre fois la ministre de l’éducation nationale.On espère que Mme Vallaud-Belkacem a d’autres saillies dans son cartable, on peut lui en souffler quelques-unes. Pour rester dans la métaphore scolaire, la gauche veut bouleverser l’éducation nationale mais au moindre écart les sacripants se font taper sur les doigts, comme à l’ancienne.Dans ce domaine, le gouvernement en général en fait trop et outrepasse son domaine : apostropher dans un article du Monde (du 8 mai) un démographe hypercritique, comme l’a fait encore Manuel Valls, ne convient pas à la fonction de premier ministre. Bien mal lui en a pris puisque le démographe teigneux, adepte enthousiaste de la loi de Godwin qui veut que tout débat se termine en traitant son adversaire de nazi, l’a comparé au maréchal Pétain.Lire la tribune :Manuel Valls : « Non, la France du 11 janvier n'est pas une imposture »Déjà, en mars, le premier ministre s’était fait traiter de « crétin » par Michel Onfray à qui il reprochait de brouiller les repères de la gauche. Les hommes politiques ne sont pas les agents de la circulation des idées, triant les bonnes des mauvaises, décrétant lesquelles ont droit de cité, lesquelles doivent être bannies.Tentation soviétiqueIl y a une tentation soviétique chez nous, à droite comme à gauche : souvenons-nous qu’en 2005 Jacques Chirac avait demandé que l’école insiste sur les aspects positifs de la colonisation au Maghreb comme en Afrique noire. L’enseignement de l’histoire devenait ainsi une discipline élyséenne. L’Etat français est animé d’une volonté réformatrice globale, il veut faire notre bonheur malgré nous. Il se considère lui-même comme un intellectuel global qui dit le Bien, le Bon et le Beau.Le pouvoir semble avoir oublié deux détails : on ne peut exiger des penseurs qu’ils exercent leur esprit critique à l’égard de tout sauf du gouvernement. C’est confondre alors la pensée libre avec la pensée aux ordres. Et puis il y a longtemps que l’intelligentsia n’est plus exclusivement de gauche : depuis Raymond Aron et Jean-François Revel, il y a de grands esprits à droite et qui pensent.Lire aussi :Réforme du collège : ce qui est vrai, ce qui est fauxRéfléchir, c’est toujours s’élever au-dessus des divisions partisanes et ne pas se soucier d’être dans la ligne d’un parti. Par nature, les rapports du pouvoir et de l’intelligentsia ne peuvent être que de friction. Le philosophe, l’écrivain sont des trouble-fête. Qu’aujourd’hui ils se liguent dans une belle unanimité contre le projet de réforme du collège prouve qu’il y a urgence.Tous se sont retrouvés, par-delà leurs divergences, pour défendre la tradition, l’enseignement du grec et du latin, de la langue allemande, de la chronologie en histoire, des Lumières, tous ont insisté sur la faillite d’une école qui ne veut plus transmettre mais animer, divertir, et dont l’ennemi s’appelle l’excellence.Lire aussi :Réforme du collège : Najat Vallaud-Belkacem dénonce des « mensonges éhontés »Pour tous les Français, l’école est un enjeu fondamental, le lieu de la promotion, celui où l’on s’arrache à ses origines, où l’on élargit ses horizons. Si déjà la mobilisation des écrivains, historiens, penseurs avait réussi à faire reculer ces propositions calamiteuses, ce serait une belle victoire. Nous aurions épargné à la ministre de ne pas voir son nom attaché à une mauvaise réforme. Elle devrait nous remercier et amender d’urgence ce projet.Pascal Bruckner (Romancier et essayiste) 29.05.2015 à 20h58 • Mis à jour le29.05.2015 à 21h04 | Gilles Rof Combien Manuel Valls a-t-il réellement promis à Marseille et à sa future métropole ce vendredi 29 mai ? Au terme d’une journée marathon, commencée par un petit déjeuner avec le maire UMP de la ville Jean-Claude Gaudin et six présidents d’EPCI (établissement public de coopération intercommunale), et bouclée par une visite à l’usine Airbus Helicopters de Marignane, le chef du gouvernement laisse dans son sillage deux promesses. Celle de « prendre à bras le corps » les problèmes de ce territoire, et celle de tenir une très longue liste d’engagements. Certains chiffrés et dotés d’un calendrier. D’autres relevant plus de la déclaration d’intention politique.Les plus clairs des engagements du gouvernement sont ceux contenus dans le Contrat plan Etat-région (CPER). Un document portant sur la période 2015-2020, signé au conseil régional PACA en début d’après-midi par Manuel Valls et son président socialiste, Michel Vauzelle. Sur la somme totale de 1,67 milliard d’euros d’investissements publics, l’Etat a fixé sa part à 826 millions d’euros – 61 millions d’euros de plus que pour le plan précédent. « Si on ajoute les crédits du plan Campus et ceux du Plan d’investissement d’avenir, a calculé M. Valls à la tribune de l’hémicycle régional, cela fait un investissement de l’Etat de 1,6 milliard d’euros pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Fustigeant « ceux qui estiment que l’Etat ne fait pas assez », le premier ministre a rappelé à ses détracteurs locaux que c’était « son » gouvernement et celui de Jean-Marc Ayrault qui « avaient fait les choses » pour Marseille et son territoire.Lire aussi :Manuel Valls à Marseille pour concrétiser les engagements financiers de l’EtatQuelques minutes avant l’arrivée de M. Valls, les conseillers régionaux UMP-UDI et Front national ont quitté l’hémicycle pour marquer leur désaccord. La veille, seize grands élus UMP, dont le député-maire de Nice, Christian Estrosi, candidat aux élections régionales de décembre, avaient cosigné une lettre dénonçant un « abandon financier programmé » par l’Etat. « Ce n’est pas parce qu’on est en campagne régionale qu’il faut dire ce genre de bêtises », a rétorqué Manuel Valls à l’attention de l’ancien ministre délégué à l’industrie de Nicolas Sarkozy.Le CPER prévoit notamment d’investir 775 millions d’euros dans le domaine des transports. Dans cette enveloppe, près de 400 millions iront au réseau ferroviaire, avec l’amélioration de la peu performante desserte Aix-Marseille et les liaisons entre les métropoles niçoise et marseillaise. Quelque 78 millions seront également consacrés à l’amélioration des bassins du Grand Port maritime de Marseille, que le premier ministre souhaite voir atteindre le « niveau des ports de l’Europe du Nord les plus modernes ».« Le soutien aux métropoles, les questions de l’emploi et de la transition écologique sont au cœur de ce contrat », a expliqué Manuel Valls. Des projets à hauteur de 281 millions d’euros sur la recherche et l’innovation, 275 millions d’euros sur la transition écologique dont 146 consacrés « à la reconquête de la biodiversité », figurent dans les engagements conjoints de l’Etat et de la Région. Enfin, dans le domaine de la solidarité, le CPER prévoit également 107,5 millions d’euros sur 23 opérations de rénovation urbaine (dont 12 dans les Bouches-du-Rhône), hors des habituels crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).Une métropole Aix-Marseille-Provence en 2016Dans la matinée, le premier ministre s’était concentré sur un autre sujet : la future métropole Aix-Marseille-Provence. Au sortir du comité interministériel exceptionnel organisé à la préfecture, en présence de six ministres et de trois secrétaires d’Etat, M. Valls a rappelé « son attachement » personnel à la « capitale méditerranéenne de la France », et sa détermination à voir la métropolisation souhaitée par le gouvernement prendre son élan. « Dans les faits, elle est déjà là », a expliqué Manuel Valls, assurant les élus de la présence de l’Etat pour les aider à bâtir cette métropole prévue au 1er janvier 2016, regroupant 92 communes et 1,8 million d’habitants.Si la volonté est affichée, le programme « d’accompagnement du développement de la métropole » présenté par le premier ministre n’est pas doté d’une enveloppe globale précise, ce qui lui a valu de sérieuses critiques des élus UMP, Jean-Claude Gaudin en tête.Certaines mesures bénéficient d’un calendrier fixe : création de douze nouvelles classes pour les enfants de moins de 3 ans dans les quartiers populaires de Marseille et recrutement de 200 jeunes en service civique à la rentrée 2015, ouverture du premier tronçon de la rocade routière L2 au premier trimestre 2016, plan de rénovation des copropriétés dégradées fin 2016…D’autres tracent une direction dans laquelle l’Etat assure vouloir s’engager, comme le financement de l’étude du prolongement du tramway vers les quartiers nord de la ville… « Nous agissons avec lucidité et modestie, a insisté le chef du gouvernement. Nous savons que cela prendra du temps. » M. Valls s’est placé dans la continuité d’action du pacte de sécurité et de cohésion sociale lancée par son prédécesseur. Sur les 37 millions d’euros promis à Marseille par M. Ayrault, les services de l’Etat assurent que 30 ont déjà été investis. 30 millions d’euros, c’est la dotation que le gouvernement pourrait exceptionnellement ajouter en 2016 pour « permettre la mise en place de la métropole Aix-Marseille Provence ». Une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliserAu cours d’un petit déjeuner « républicain mais tendu », selon un participant, Manuel Valls a rencontré les présidents des communautés de communes, toujours remontés contre le projet. Face à leurs accusations de « ne pas mettre les moyens nécessaires », le premier ministre a joué la compréhension et la fermeté. « Dans ce domaine, il faut éviter la démagogie, a-t-il prévenu. Ceux qui ont combattu férocement la métropole ne peuvent aujourd’hui expliquer qu’il faut des centaines de millions supplémentaires de l’Etat pour la faire vivre. » En plus des budgets des six EPCI fusionnés – soit près de 2,7 milliards d’euros – la métropole Aix-Marseille doit recevoir annuellement une dotation de base de 50 millions d’euros de l’Etat.Au cours de son déplacement, Manuel Valls a souhaité placer les élus locaux devant leurs responsabilités. Au sujet des crédits de l’Agence nationale de rénovation urbaine, il a regretté qu’une enveloppe de 100 millions d’euros reste à utiliser par la ville de Marseille avant la fin 2015. « Il ne suffit pas de demander des crédits supplémentaires, il faut déjà utiliser ceux qui ont été attribués », a fait remarquer le chef du gouvernement, pointant le manque de volonté politique. Manuel Valls a également menacé les communes qui n’atteignent pas les quotas légaux en matière de logements sociaux « de renvoyer vers les préfets, permis de construire et droits de préemption ». « La région PACA détient le triste record des communes ne respectant pas leurs obligations en matière de mixité sociale », a regretté le premier ministre, avant d’assurer : « L’Etat veut aider Marseille, agir dans tous les domaines. Mais ici, plus qu’ailleurs, l’Etat doit incarner l’intérêt général. »Gilles RofJournaliste au Monde Pierre Breteau Il y a dix ans, le 29 mai, 54,67 % des citoyens français rejetaient le projet de traité constitutionnel européen, ouvrant une crise en France et à l’échelle de l’Europe.Sur les 36 678 communes recensées par le ministère de l’intérieur, seules 6 669 avaient voté oui. A Leménil-Mitry, en Meurthe-et-Moselle, le taux de 100 % en faveur de la Constitution européenne ne traduisait même pas une réelle unanimité : quatre des cinq électeurs de la localité avaient glissé un bulletin « oui », le cinquième un blanc ou nul.Côté « non », huit communes avaient apporté 100 % de leurs voix aux nonistes, dont l’unique électeur à s’être déplacé à Saint-Elie en Guyane. Les sept autres à avoir donné toutes leurs voix au « non » étaient Majastres (Alpes-de-Haute-Provence), Caychax (Ariège), La Bâtie-des-Fonds et Eyroles (Drôme), Molring (Moselle), Lassale (Hautes-Pyrénées) et Balignac (Tarn-et-Garonne).France des villes contre France des campagnesAprès le vote, le résultat a beaucoup été analysé sous l’angle de la fracture entre les centres développés et les périphéries délaissées. L’analyse de la carte des résultats du référendum a montré une opposition entre les zones urbaines plus riches, favorables au « oui », et une campagne plutôt « noniste ».A l’échelle hexagonale, la carte des départements les plus touchés par le chômage recouvre presque exactement celle du vote pour le « non ». Ainsi, ce sont les départements du nord de la France qui ont le plus voté contre le traité constitutionnel, avec ceux du pourtour méditerranéen. A l’inverse, les départements de l’ouest de la France, où le chômage était plus faible, se sont majoritairement prononcés pour le « oui », ainsi que les zones les plus aisées du bassin parisien.Le référendum sur le traité constitutionnel européen a aussi frappé par le vote protestataire des classes moyennes, marquant une rupture de celles-ci avec l’histoire de la construction européenne. Alors qu’elles n’avaient voté qu’à 53 % contre le traité de Maastricht en 1992, 62 % d’entre elles ont voté contre le traité constitutionnel le 29 mai 2005.Comment lire cette carte ?Cette carte de la France métropolitaine représente la proportion de votes « oui » et de votes « non » lors du référendum sur le traité constitutionnel européen organisé en France le 29 mai 2005.Plus le rouge est foncé, plus la commune en question a voté fortement pour le « non ». Plus le vert est foncé, plus le résultat est important en faveur du « oui ». Zoomer et dézoomer pour voir plus clairement, passer la souris sur les communes pour afficher le résultat en détail.Pierre BreteauJournaliste au Monde 29.05.2015 à 16h39 • Mis à jour le29.05.2015 à 17h43 | Francis Gouge (Créteil, correspondant) L’histoire bégaie à Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne). Pour la seconde fois en six ans, l’élection municipale a été annulée. Les électeurs de cette commune devront revoter le 31 mai et éventuellement le 7 juin.En septembre 2014, le tribunal administratif de Melun avait annulé le scrutin suite à des irrégularités dans la constitution des listes. Une décision confirmée, le 25 février, par le Conseil d’Etat. Celui-ci considérait que « le préfet du Val-de-Marne ne pouvait légalement procéder à l’enregistrement de la liste Ensemble pour Chennevières passionnément conduite par M. Barnaud ».Entre les deux tours de mars 2014, la liste de Jean-Pierre Barnaud (MoDem), qui était arrivée deuxième (26,24 % des voix), avait fusionné avec celle du dissident UMP Dany Grouzelle (19,01 %). Le maire UMP sortant, Bernard Haemmerlé, en tête au premier tour avec 27,83 % des suffrages, avait finalement été battu au second tour par cet attelage lors d’une triangulaire (39,26 % contre 37,25 %), le socialiste Jean Djebara arrivant en troisième position. Or trois colistiers de la liste Barnaud, au premier tour, figuraient sur la liste de fusion sans avoir donné expressément leur accord.« Une ville politiquement sinistrée »Déjà en 2008, le scrutin qui avait permis au socialiste Alexandre Mineo d’être élu à la faveur d’une triangulaire, avait été annulé. Cette fois-ci en raison de la présence d’une même candidate sur deux listes différentes. M. Haemmerlé avait remporté le fauteuil de maire au « quatrième tour ». Tout cela fait dire à un maire UMP du département que c’est « une ville politiquement sinistrée ».Les trois anciens maires se retrouvent donc pour un ultime combat. Le dernier épisode d’« un feuilleton insupportable », selon le communiste Alain Audhéon, lui aussi candidat. Jean-Pierre Barnaud est désormais à la tête d’une liste investie par le MoDem, l’UDI et l’UMP. Bernard Haemmerlé, lâché par ses amis politiques, conduit une liste divers droite. Quant à Alexandre Mineo, exclu du PS pour avoir soutenu un candidat socialiste dissident lors des cantonales de 2011, il figure en quatrième position sur la liste dite « citoyenne » de Claire Lemeunier, elle-même démissionnaire du PS. Le candidat officiel de ce parti, Jean Djebara, étant lui d’une discrétion absolue sur son appartenance politique.Francis Gouge (Créteil, correspondant)Journaliste au Monde 29.05.2015 à 09h48 • Mis à jour le29.05.2015 à 14h16 | Gilles Rof et Bastien Bonnefous Marquer une nouvelle fois l’intérêt de l’Etat pour Marseille et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ; faire avancer la création de la métropole Aix-Marseille, programmée au 1er janvier 2016 ; enfin, aider les socialistes locaux à reprendre pied après leurs déroutes électorales… Le déplacement dans l’agglomération marseillaise, vendredi 29 mai, de Manuel Valls et de neuf membres de son gouvernement – dont les ministres de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et de l’économie, Emmanuel Macron – a plusieurs objectifs.
Lors de la dernière visite du premier ministre, en février, son message avait été troublé. Difficile de faire entendre que les chiffres de la sécurité s’amélioraient à Marseille, quand des rafales de Kalachnikov résonnaient au pied de la cité de La Castellane quelques heures avant son arrivée. Cette fois, M. Valls espère un déplacement plus serein.Lire aussi :Manuel Valls, sous tension, à MarseilleAu programme, deux actes symboliques doivent concrétiser de lourds engagements financiers de l’Etat, dans la lignée du plan d’aide de 3,5 milliards d’euros annoncé par son prédécesseur, Jean-Marc Ayrault, en novembre 2013. Le premier est un comité interministériel délocalisé dans la préfecture de région à Marseille, sur le modèle de celui initié par M. Ayrault en septembre 2012. Le second est la signature, dans l’après-midi, du contrat de plan Etat-région (CPER) 2015-2020, avec le président PS du conseil régional, Michel Vauzelle. Une promesse d’investissements de 826 millions d’euros de l’Etat – soit 61 millions de plus que pour le plan précédent – sur un total de 1,67 milliard d’euros.Rénovation, équipements, emploi des jeunesLe comité interministériel ne devrait pas faire d’annonces « purement marseillaises », mais « prendre des engagements conjoints entre l’Etat et les élus locaux sur des grands projets métropolitains », a expliqué Matignon. L’amélioration du réseau de transports en commun, « énorme enjeu » selon l’entourage de M. Valls, avec celle des réseaux ferrés et routiers, doit notamment être abordée. 
« Aujourd’hui, on ne peut plus dire que le gouvernement se détourne de notre ville et de son territoire. J’ai senti Manuel Valls très préoccupé par le retard de développement de Marseille », assure la sénatrice socialiste Samia Ghali. En août 2013, Mme Ghali avait traité le comité interministériel Ayrault de « coquille vide ». Cette fois, comme d’autres parlementaires PS, la maire du 8e secteur a multiplié les rencontres dans les ministères pour, dit-elle, « aider le gouvernement à cibler ses financements ». Si elle « ne conn[aît] pas le montant des enveloppes » qui accompagnent les annonces de M. Valls, Mme Ghali affirme que « des engagements sont pris pour la rénovation des copropriétés dégradées, la création d’équipements sportifs et culturels, et la formation des jeunes sans emploi à travers l’implantation de deux “fabriques du numérique” au centre-ville et dans les quartiers Nord ».Arrivé jeudi soir, M. Valls a intégré à son déplacement une visite de l’usine d’Airbus Helicopters, fleuron industriel basé à Marignane, mais aussi deux rendez-vous hautement politiques. Un dîner avec les ténors socialistes, qui, à l’orée de la campagne des régionales, sont encore agités par les divisions des municipales et des départementales. Et un petit déjeuner épineux, vendredi, avec les six présidents des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) qui traînent les pieds pour se fondre dans une métropole qui regroupera 93 communes et 1,8 million d’habitants. « Nous demanderons à M. Valls quels moyens il mettra au 1er janvier 2016, a prévenu l’UMP Guy Teissier, président de Marseille-Provence Métropole. On parle de 50 millions d’euros en plus de nos budgets respectifs. Pour nous, c’est un pourboire ! »« Abandon financier programmé »Face à cette fronde qui n’en finit plus, M. Valls devrait afficher sa fermeté. Il compte sur le soutien du sénateur et maire UMP de Marseille. « Attendons de voir ce que le premier ministre va nous dire », a temporisé Jean-Claude Gaudin qui, ces derniers jours, a multiplié les contacts avec la ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu, elle aussi présente à Marseille.« On sait ce que les visites des premiers ministres apportent sur le plan électoral », a ironisé, mercredi, Christian Estrosi, en faisant allusion aux « descentes ministérielles » qui ont marqué les municipales marseillaises début 2014 sans empêcher la défaite socialiste. Le député et maire de Nice, candidat UMP à la présidence de la région PACA, a annoncé qu’en cas de victoire en décembre, il « renégocier[ait] le contrat de plan Etat-région ». Avec seize autres élus UMP provençaux, il a cosigné une lettre à M. Valls dénonçant « une concertation insuffisante » et un « abandon financier programmé » de la collectivité régionale.Gilles RofJournaliste au MondeBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme Réduire le déficit public sans entraver l’investissement des communes. Manuel Valls tente de résoudre cette équation – jusqu’ici quasi insoluble – pour sortir de sa brouille financière avec les maires, qui par ailleurs pressent le Sénat de bloquer la réforme territoriale.Le premier ministre n’a pas cherché à nier la réalité, en recevant, jeudi 28 mai, François Baroin, le patron de l’Association des maires de France (AMF) : « la préoccupation du gouvernement c’est de préserver la capacité d’investissement » des communes, a-t-il rappelé. Or, au dire du sénateur UMP de l’Aube, la décision de l’exécutif de baisser les dotations de l’Etat aux communes et aux intercommunalités – six milliards d’euros en moins entre 2015 et 2017 – se fait dans des « proportions qui ne sont ni acceptables ni tenables ».Entre 2013 et 2014, l’investissement des crédits des communes et intercommunalités a chuté de 12,4 %. Soit 4,3 milliards d’euros en moins pour l’économie. Même si les maires sont traditionnellement plus économes des deniers publics au lendemain des élections, le repli est, de fait, quasi historique. En 2008, début du mandat municipal précédent, la baisse avait été de 6,4 % par rapport à 2007.D’autant que ce recul devrait s’accentuer. Selon une étude de l’AMF auprès de 459 communes et intercommunalités, rendue publique vendredi 29 mai, les dépenses d’investissement devraient baisser de 25 % d’ici à 2017. « C’est 0,6 % de croissance, 60 000 à 80 000 emplois dans le bâtiment », a prévenu M. Baroin, jeudi sur RTL.« Déterminé à bouger »Si l’étude indique que 67 % des maires interrogés n’ont pas augmenté les impôts, en revanche, elle montre les effets du repli des dotations de l’Etat sur la qualité des services publics. L’étude de l’AMF offre un catalogue des parades trouvées par les élus : réduction des subventions aux associations, report de la mise aux normes des équipements ou de l’entretien du patrimoine, fermeture de crèches, des cantines scolaires, réduction des plages d’ouverture à certains services communaux… « Sur la réduction des services publics, on a encore un travail de pédagogie à faire auprès du gouvernement », a souligné jeudi M. Baroin. La synthèse de l'AMF« Déterminé à bouger », selon le patron de l’AMF, le chef du gouvernement a proposé l’ouverture d’un « fonds de soutien pour créer un levier d’investissement au bénéfice des communes et des intercommunalités. » Le fonds « pourrait être doté d’un milliard d’euros et nous devons réfléchir ensemble à la ressource qui l’alimenterait », a poursuivi M.Valls. « Ce fonds est très nettement insuffisant », estime Philippe Laurent, secrétaire général de l’AMF. Et de demander : « Qui finance ? Qui reçoit ? Quels critères ? Pour quels projets ? »Lire aussi :Les régions réclament les moyens de leurs ambitions économiquesL’AMF aimerait qu’il soit abondé par les crédits que l’Etat ne distribue plus sous forme de dotations. Mais le gouvernement risque de rechigner à redonner d’une main aux élus ce qu’il leur retire de l’autre. « Le dialogue va se durcir. Mais il sera maintenu », a prévenu M. Baroin. Le premier ministre a promis de revoir l’AMF fin juillet.En attendant, les maires ont un autre conflit à dénouer avec le gouvernement. Le projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) est, à leurs yeux, un texte fossoyeur de la commune. L’AMF s’est positionnée en embuscade au Sénat pour que les maires soient rétablis dans leurs prérogatives après que l’Assemblée nationale les en a privés en première lecture.« Les élus locaux n’en peuvent plus ! »Lors de la seconde lecture du projet de loi, jeudi, la majorité sénatoriale a fait voler en éclats, le seuil, rendu obligatoire par les députés en première lecture, de 20 000 habitants, pour créer une intercommunalité. « Si les communautés sont plus grandes, elles ont plus de ressources et peuvent apporter plus de services à la population » avait pourtant plaidé, jeudi, dans l’hémicycle, le secrétaire d’Etat à la réforme territoriale André Vallini.Encouragé par l’AMF, le Sénat doit aussi s’opposer au transfert obligatoire des compétences sur l’eau, l’assainissement et les déchets des communes aux intercommunalités. Il devait voter contre l’élection au suffrage universel des élus intercommunaux d’ici à 2020.Sur ces trois points, le gouvernement est toutefois résolu à rétablir la version de l’Assemblée lors de l’examen du texte en juillet. « Les élus locaux n’en peuvent plus ! Ils ont l’impression qu’on ne les respecte plus », s’est indigné, jeudi, Jean-Jacques Hyest, corapporteur du texte et sénateur (UMP) de Seine-et-Marne. Par anticipation.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous et Nicolas Chapuis Jean-Christophe Cambadélis a été élu jeudi 28 mai premier secrétaire du Parti socialiste, avec près de 70 % des voix, face à son concurrent, Christian Paul.Vous avez été élu avec un score assez large. Est-ce un soutien des militants à l’action du gouvernement ?Jean-Christophe Cambadélis : Ce résultat traduit un profond besoin de renouveau de l’offre politique et du socialisme. C’est aussi un vote de sortie de crise. Le PS était confronté depuis plusieurs mois à une tension interne, caractérisée par ce qu’on a appelé la fronde, et une crise politique externe avec le résultat des élections locales.Comment comptez-vous faire respecter par le gouvernement les engagements de votre motion ?Je n’ai pas l’habitude de me payer de mots et je fais ce que je dis, dans la confiance et le dialogue. Tout ce qui est dans la motion doit être engagé.Que va faire le PS dans les 18 mois qui restent avant la présidentielle ?Il faut changer les têtes et changer dans les têtes : il nous faudra une direction paritaire et aux couleurs de la France. Nous allons ensuite commencer un processus de rassemblement qui débutera par l’université d’été de La Rochelle en août. Nous proposerons à nos partenaires de la coorganiser. Cela s'adressera aux écologistes, aux radicaux, au MRC et aux communistes, même si je ne pense pas que ces derniers acceptent.  Puis nous créerons des collectifs départementaux pour poursuivre le débat. L’objectif est de dépasser le PS et les partis par un mouvement de la base pour faire une grande alliance populaire. Nous organiserons une convention en novembre 2016 de cette alliance populaire qui adoptera un schéma directeur, pour la prochaine présidentielle.Ce sera un programme pour le futur candidat ?Ce seront des axes programmatiques. A partir de début 2016, nous allons publier des « cahiers mensuels » de la présidentielle. Une personnalité sera à chaque fois chargée d’une grande question et nous n’éviterons aucun thème : le terrorisme, l’islam et la République, la compétitivité, l’école, le logement… Mois après mois se construira l’avis du parti sur le quinquennat à venir.Votre alliance populaire s’étend-elle aux centristes ?Si certains s’y trouvent bien, je ne vais pas les repousser à coup de pied. Mais mon objectif n’est pas celui-là. C’est de rassembler la famille progressiste. Eux se caractérisent comme centristes.Il est possible de construire un mouvement progressiste assez large. Aujourd’hui, le débat est en train de se concentrer entre les républicains conservateurs de Nicolas Sarkozy et les républicains progressistes que nous représentons. Notre modèle, c’est la modernisation économique, l’écologie sociale et la protection des minorités. C’est autour de cela que nous allons construire notre union populaire. Et nous laisserons aux républicains conservateurs leur dérive à droite, qui les amène à tutoyer le FN.Avez-vous abandonné l’idée d’une primaire à travers cette alliance populaire ?Elle ne figure pas dans la motion, mais elle reste une possibilité. Nous avons les mains libres, il y aura un conseil national à l’automne 2016 pour trancher cette décision. Nous devons nous demander ce qui est le plus efficace pour notre candidat. Est-ce de passer ou non par une primaire si c’est le président de la République qui se présente, ce que j’appelle de mes vœux ?Lire l'intégralité de l'entretien (abonnés) :Jean-Christophe Cambadélis : « Le PS assume la culture de gouvernement »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterBastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Benoît Hopquin Scène de genre politico-médiatique, jeudi 28 mai, devant la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, chargée de la presse. Branle-bas même, de par la qualité des protagonistes. Etait étudiée devant les juges la plainte de François Fillon, ancien premier ministre, contre Jean-Pierre Jouyet, actuel secrétaire général de l’Elysée, contre le journal Le Monde et lemonde.fr, contre les éditions Stock et contre deux journalistes de renom, Gérard Davet et Fabrice Lhomme. François Fillon est présent à l’audience. Jean-Pierre Jouyet est en revanche absent, même s’il va être le personnage central de débats qui dureront plus de dix heures.Lire aussi notre décryptage : Tout comprendre à l'affaire Jouyet-FillonDans un long mais indispensable préambule, la présidente de la cour, Fabienne Siredey-Garnier, tente de camper les faits ou plutôt leur impossible entrelacs. Dans un livre, « Sarko s’est tuer », puis dans une série d’articles parus en novembre 2014, les deux journalistes évoquaient un déjeuner qui s’est tenu le 24 juin, entre Jean-Pierre Jouyet et François Fillon. Les deux hommes entretenaient des relations de proximité, M. Jouyet ayant été deux ans ministre des affaires européennes dans le gouvernement Fillon. Selon les deux journalistes, au cours de ce repas, il aura été question des affaires qui commençaient à éclore autour de l’UMP, et de l’une d’entre elles, plus particulièrement : le remboursement par l’UMP des dépassements de dépenses survenues lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. La magistrate rappelle le contexte de concurrence politique entre MM. Sarkozy et Fillon au sein de l’UMP, le tohu-bohu que provoqua la révélation du contenu de cette rencontre Fillon-Jouyet, le sentiment que l’ancien premier ministre tentait d’enfoncer son rival, le trahissait même.Fillon dénonce une « farce »Mme Siredey-Garnier lit ensuite le décryptage des dix minutes de conversation enregistrée par les deux journalistes lors de leur rencontre avec M. Jouyet, le 20 septembre 2014. Sans fioritures ni précautions oratoires, Jean-Pierre Jouyet y affirme que François Fillon lui aurait demandé de faire accélérer les procédures contre Nicolas Sarkozy, de « taper vite », de lui « casser les pattes » alors qu’était annoncé le retour de l’ancien président de la République dans la vie politique. La présidente évoque les démentis formels de M. Fillon qui ont suivi, les revirements de M. Jouyet qui dément à demi-mot puis confirme à demi-mot les propos. Elle tente de résumer les divergences entre les versions de cet épisode. En fait, elles différent en tout. Il n’est qu’une chose reconnue par tous : le déjeuner a bien eu lieu.Pendant cet exposé, François Fillon est resté marmoréen, le menton légèrement relevé, les joues parfois traversé de rougeurs agacées. Puis il prend la parole et lit une déclaration écrite sur une feuille blanche qu’il tient d’une main tremblante d’émotion. Il rappelle que c’est la première fois qu’il s’exprime ainsi, à la barre d’un prétoire. « Je ne peux supporter la manœuvre visant à salir mon honneur dont je suis victime. Je n’accepte pas une telle salissure ». Il réfute « l’attitude abjecte » qui lui a été prêtée. Il donne en gage « toute sa vie politique » : « Je n’ai jamais été mêlé à une affaire. Je n’ai jamais fait pression ou tenté de faire pression sur l’appareil judiciaire. Jamais je n’aurais pu solliciter une intervention contre le président de la République que j’ai accepté de servir malgré nos différences ». Il dénonce ensuite une « farce » : « J’aurais été remettre mon destin et mon honneur dans les mains de mes adversaires politiques ». Et de conclure : « Je n’accepte pas la victoire du mensonge et du calcul ».Après ce préambule, interrogé, relancé par la présidente sur les propos qui lui sont prêtés dans les enregistrements de Jean-Pierre Jouyet, François Fillon n’a qu’une réponse : « Ils sont inventés », trois fois il le répète. Il insiste : « Je n’ai jamais évoqué les affaires en cours dans ma famille politique ». Avant enfin de livrer le fond de sa pensée. « Je ne peux pas ne pas y voir le fait qu’il [Jean-Pierre Jouyet] était en service commandé. Ce n’est pas quelqu’un de maladroit ou qui n’aurait pas réfléchi à ce qu’il faisait ». Il se montre plus direct encore en évoquant « une affaire d’Etat », « une opération montée avec deux objectifs : me décrédibiliser et semer la zizanie dans ma famille politique ». La ligne de François Fillon et de ses avocats est tracée pour la journée, celle du complot visant à le détruire politiquement.« Les personnalités publiques doivent assumer leurs propos »Il y avait un troisième protagoniste du déjeuner : Antoine Gosset-Grainville, qui joua les intermédiaires entre les deux hommes, organisa la rencontre, fort de ses bonnes relations avec l’un et l’autre. Le voilà justement qui est appelé à la barre comme témoin, celui qui paya l’addition de ce déjeuner chez Ledoyen. La voix est suave, les mots pesés au trébuchet mais catégoriques. « Aucun des propos que vous évoquez n’ont été tenus ». Le repas n’a porté que sur l’Europe, sur l’éventualité d’une candidature de Fillon à la tête d’une instance européenne : la rencontre devait sonder l’attitude qu’aurait l’Elysée dans une telle hypothèse.Les avocats de la défense lui font remarquer qu’à d’autres moments, il a affirmé qu’il n’y avait pas d’ordre du jour. Il s’enferre un peu, revient à l’essentiel : « le sujet des affaires n’a pas été évoqué », insiste-t-il encore, une fois, deux fois, trois fois. Plus hésitantes sont ses réponses quand on lui demande pourquoi Jean-Pierre Jouyet aurait affabulé devant les journalistes. « Il invente ? », insiste deux fois la présidente. Chaque fois, le témoin use de périphrases pour ne pas répondre. « Mensonge par omission », conclut un des avocats des journalistes, François Saint-Pierre. « Cela ne correspond pas à ce qui a été dit au déjeuner », dit une dernière fois le témoin avant de se retirer.L’audience tourne alors à une longue bataille de dates, calendrier contre calendrier. François Fillon assure n’avoir connu l’existence d’un risque pénal, lié au remboursement par l’UMP de dépenses qui incombaient au candidat Sarkozy, qu’après le déjeuner du 24 juin. Comment, alors, aurait-il pu en parler à ce déjeuner ? Les journalistes et leurs avocats tentent de démontrer que les menaces pénales étaient connues à l’UMP dès le 20 juin, donc avant le fameux déjeuner.Rappelés à la barre, les deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, nommés interlocuteur 1 et interlocuteur 3 sur les transcriptions du 20 septembre, défendent le sérieux de leur travail journalistique. Le matin, ils avaient déjà expliqué avoir vérifié l’information, multiplié les sources, quatre selon leur décompte, à l’UMP ou à l’Elysée. Ils ont par ailleurs envoyé à François Fillon des SMS, cinq au total, demandant des entretiens qu’ils n’eurent jamais. Ces SMS évoquant les affaires financières n’étaient pas assez explicites, ont rétorqué les avocats de la partie civile et François Fillon. « S’ils m’avaient précisé le sujet, j’aurais accepté. A aucun moment, les auteurs de ce livre m’ont contacté sur le déjeuner et les propos que j’y ai tenus ».Gérard Davet et Fabrice Lhomme se défendent d’avoir brisé le off et fait état d’une conversation qui n’avait vocation à être publiée, comme le leur a reproché Jean Veil, avocat de M. Jouyet. Ils détaillent les conditions de l’entretien, le 20 septembre, estimant notamment que la présence de deux téléphones en mode enregistreur ne pouvait être ignorée de leur interlocuteur. Ils expliquent comment cet entretien était passé par l’intermédiaire tout ce qu’il y a de plus officiel du service de presse. Les deux journalistes ont ensuite rappelé M. Jouyet pour les prévenir de la parution de cette histoire de déjeuner dans le livre, sans que M. Jouyet ne trouve à redire. « Les personnalités publiques doivent assumer leurs propos. Je n’ai aucun regret », estime Fabrice Lhomme, ajoutant : « Je n’ai jamais violé de off ». « On a avancé en toute transparence », assure Gérard Davet.Lire aussi l'analyse (en édition abonnés) :Jean-Pierre Jouyet, l’ami qui parle tropJugement mis en délibéré au 9 juilletPuis sont enfin diffusées dans la salle les quelque dix minutes de la conversation entre M. Jouyet et les deux journalistes, largement à bâtons rompus. François Fillon écoute les propos du secrétaire général. Qu’a-t-il pu penser à cet instant, en entendant crûment Jean-Pierre Jouyet, un homme en qui il avait confiance, un ami sans doute, parler aussi crûment d’un rendez-vous censé être discret, voire secret ? M. Fillon rejoint-il à cet instant les pensées de son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, qui n’a pas hésité à comparer ce qu’il a entendu aux délateurs des années noires. « C’est glaçant », a estimé l’avocat. Pour ce dernier, il n’y a qu’une hypothèse plausible : « C’est une manipulation politique. On met le cataclysme à l’UMP. Ce qui n’était pas prévu, c’est que MM Davet et Lhomme décident de fracasser leurs sources ». « C’est une affaire d’Etat », poursuit-il, en donnant le nom de l’instigateur supposé : François Hollande. Puis Orly Rezlan, également avocate de M. Fillon, a attaqué le travail des journalistes du Monde, dénoncé leur « recherche du sensationnel ». « Ils n’ont réalisé aucune enquête », a-t-elle insisté. Plus tard : « Ils ont exécuté François Fillon avec une insoutenable légèreté ».La procureure Annabelle Philippe n’a retiré des débats qu’une seule certitude : « On ne sait pas ce qui s’est passé lors de ce déjeuner et on ne le saura jamais ». A ses yeux, même l’enregistrement fourni ne permet pas de savoir formellement ce qui s’est dit entre les deux hommes. Cela reste et restera parole contre parole. « J’ai du mal à qualifier l’enquête [des deux journalistes] de très sérieuse au regard des exigences de la jurisprudence », assure-t-elle. Mais la procureure estime que l’intérêt général de leur travail est évident tout comme leur bonne foi. Elle a donc requis « de ne pas retenir de responsabilités » pénales contre eux et contre Jean-Pierre Jouyet. Jean Veil, très discret toute la journée, a plaidé « la naïveté, la franchise et la transparence » de ce dernier. Appelé comme complice de la diffamation, il serait plutôt, aux yeux de son conseil, victime du « harcèlement et de la légèreté des journalistes », le plaçant « dans une situation extraordinairement déplaisante ».Premier défendeur des journalistes, Christophe Bigot a estimé que ceux-ci n’ont pas diffamé. Ils n’ont fait que décrire les mœurs politiques, telles qu’on les connaît. « François Fillon vient chercher un brevet de vertu devant la cour ». Marie Burguburu est allée plus loin dans cette démonstration. « Il n’y a procès que parce que les faits sont vrais et révélés de manière précise ». Pour l’avocate, François Fillon ne pouvait que réagir à ce dévoilement cru des manières politiques. « Politiquement, il était en danger. » François Saint-Pierre a enfoncé le clou. « S’il a voulu ce procès, c’est pour se justifier vis-à-vis des siens. C’était le moyen nécessaire pour lui de répondre aux accusations de son propre parti ». Mais, à ce moment, François Fillon a déjà quitté la salle. Le jugement a été mis en délibéré jusqu’au 9 juillet.Lire notre enquête : Fillon a sollicité l'Elysée pour accélérer les poursuites judiciaires contre SarkozyBenoît HopquinJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Une victoire sans fanfare. Jean-Christophe Cambadélis a été élu jeudi 28 mai premier secrétaire du Parti socialiste. L’annonce a été faite par Christophe Borgel, le responsable des élections au siège du PS à Paris, dans un silence de cathédrale, seulement troublé par les quelques journalistes présents.Lire :Les trois défis de Cambadélis pour être conforté à la tête du PSAvec plus de 70 % des voix, le patron de la motion A, soutenue par le gouvernement, devance Christian Paul premier signataire de la motion des frondeurs. Le vote dépourvu de suspense n’a pas déplacé les foules. A peine 60 000 militants socialistes se sont déplacés aux urnes. La participation a logiquement chuté entre les deux tours, passant de 55 % à 50 %. La motion A de M. Cambadélis avait recueilli 60 % des votes lors du premier tour jeudi 21 mai, devant la motion B de M. Paul (29 %).Cambadélis, premier des socialistesSolférino s’est mis au diapason de cette drôle d’intronisation. Aucune célébration n’a été organisée au siège du parti. Aucun militant n’était présent et peu de responsables avaient fait le déplacement. Mis à part quelques applaudissements pour saluer l’annonce de la victoire de M. Cambadélis dans la salle où sont collectés les résultats, le siège du PS a accueilli la nouvelle dans une forme de torpeur.M. Cambadélis réalise enfin son rêve de toujours : être adoubé par les adhérents socialistes au poste de premier secrétaire. Il occupait le siège depuis sa désignation en conseil national en avril 2014, mais sans avoir reçu l’onction des militants. Il doit désormais composer sa future direction. Elle sera « paritaire et à l’image de la société », affirme-t-il. Il a déjà proposé à la motion C (1,5 % des voix) et à la motion D (9,5 %) d’intégrer le secrétariat national, le gouvernement du parti.Avec la motion B, celle des frondeurs, le rassemblement s’annonce plus complexe. D’après M. Cambadélis, ces derniers ne sont pas « mûrs » pour accepter de participer à la direction. En signe de rassemblement, le premier secrétaire souhaiterait les associer à la rédaction d’une adresse aux Français, lors du congrès du PS à Poitiers du 5 au 7 juin. Mais Christian Paul voudrait de son côté que ce message soit également envoyé au gouvernement, ce que refuse la majorité.Lire aussi :Malgré la défaite, les frondeurs du PS ne désarment pas« Le Parti socialiste a tourné la page de ses divisions »Le député de la Nièvre, qui s’est adressé à la presse dans la cour pavée de Solférino jeudi soir, est le grand perdant de la soirée. Il ne progresse pas en terme de score pour le poste de premier secrétaire par rapport au vote sur les motions de la semaine précédente. Cela signifie qu’il a échoué à amplifier le score de sa motion au premier tour (29 %) sur son nom les militants qui avaient voté pour la motion C ou D.S’il a reconnu sa défaite et a salué dans bureau le nouveau premier secrétaire, M. Paul a cependant estimé que le vote des militants avait exprimé un désir « d’inflexion de la politique du gouvernement » : « Nous prendrons toute notre place dans l’action quotidienne du PS, conscients que les propositions de réformes que nous défendons pour les deux années à venir sont partagées par la majorité des socialistes. »De son côté, Christophe Borgel, proche de M. Cambadélis savourait la victoire, synonyme pour lui de la fin de la fronde au Parlement et des contestations internes : « Le Parti socialiste a tourné la page de ses divisions, pour s’engager dans la bataille de la réussite du quinquennat. »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Bekmezian Pas de temps à perdre. A peine désigné – sans surprise – par les militants socialistes comme tête de liste pour les élections régionales en Ile-de-France, jeudi 28 mai au soir, Claude Bartolone lancera officiellement sa campagne dès l’aube, vendredi.Pour ses premiers déplacements de candidat, le président de l’Assemblée nationale a ainsi prévu de se rendre à 4 h 30 sur le marché de Rungis (Val-de-Marne), puis d’aller l’après-midi dans le Val-d’Oise pour une visite à la maison Van Gogh d’Auvers-sur-Oise. Entre temps, le député de la Seine-Saint-Denis devra jongler avec sa fonction de président du Palais-Bourbon, puisqu’il présidera, vendredi matin, une réunion du groupe de travail sur les institutions qu’il a mis en place.Des déplacements sont également prévus dans la Seine-Saint-Denis et dans l’Essonne samedi, puis dans les Hauts-de-Seine, le lendemain. Le reste de l’organisation et de la logistique de sa campagne sera dévoilé le 16 juin, à l’occasion de son premier meeting à Créteil (Val-de-Marne). « La machine “Barto” se met en route », s’enthousiasme un de ses proches.Lire aussi :Comment Bartolone veut conquérir l’Ile-de-FranceHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Sauf surprise de taille, Jean-Christophe Cambadélis devrait être élu premier secrétaire par les adhérents du Parti socialiste à l’issue du scrutin qui se déroule jeudi 28 mai de 17 heures à 22 heures. La semaine dernière, la motion A, dont il est le premier signataire, et qui a reçu le soutien du gouvernement, avait récolté 60 % des suffrages au premier tour.La motion B, des « frondeurs », avait réalisé 29 %. Son premier signataire, Christian Paul, se présente face à M. Cambadélis pour le poste de premier secrétaire, mais il a peu de chance de renverser la tendance. D’autant plus qu’une majorité des responsables des motions C (1,5 %) et D (9,5 %) a exprimé son intention de voter en faveur de l’actuel premier secrétaire.Lire aussi :Congrès du PS : un nouveau ralliement pour CambadélisDéjà en poste depuis un an, M. Cambadélis n’avait pas encore été adoubé par un vote militant et n’avait été désigné que par le conseil national du parti pour remplacer Harlem Désir, entré au gouvernement, en avril 2014.La participation, principal enjeuLors du vote sur les motions, le 21 mai, qui détermine la composition des instances du Parti socialiste, à peine plus de 70 000 militants se sont mobilisés. Si Solférino s’est félicité du score en pourcentage (54,52 %), équivalent à celui du congrès de Toulouse, en 2012, cette communication ne masque pas la faiblesse des effectifs du PS. Depuis l’élection de François Hollande, quelque 40 000 militants ont déserté le parti. Il ne reste plus que 130 000 adhérents au sein de la formation. Et encore, ils sont loin d’être tous à jour de leur cotisation.Avec un deuxième tour joué d’avance, la direction craint un effondrement de la participation, qui nuirait à l’image d’un premier secrétaire élu par un corps électoral décimé. Au premier tour, la motion A a été choisie par moins de 40 000 votants. La motion B n’a elle été approuvée que par 18 000 adhérents.Lire aussi :Malgré la défaite, les frondeurs du PS ne désarment pasPour comparaison, la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR) enregistre pour sa part un peu plus de 30 000 adhérents, qui comptent eux-mêmes presque autant de collaborateurs. Un public dont on peut légitimement penser qu’il a été très mobilisé pour le vote. De quoi renforcer l’image d’un parti qui se recroqueville sur ses élus et qui s’éloigne de sa base militante.Les tractations commencentPour Jean-Christophe Cambadélis, le travail commence réellement au lendemain de ce vote. Le premier secrétaire doit former les instances dirigeantes du parti. Le conseil national (le parlement du parti) et le bureau national (organe de direction) sont composés au prorata du score du premier tour. Chaque motion, qui est en général une alliance de différents courants, doit décider en son sein qui la représentera dans ces instances. Les tractations ont donc déjà commencé. M. Cambadélis qui a réuni sur sa motion des proches de François Hollande, Martine Aubry, Manuel Valls, Ségolène Royal ou encore Gérard Collomb, devra faire des arbitrages.Il devra ensuite composer son secrétariat national (le gouvernement du parti), auquel participent les seuls membres de sa majorité. Là encore, le premier secrétaire devra trancher entre la nécessité de renouvellement de son équipe et les exigences de chaque courant. Toutes ces décisions seront entérinées lors du congrès lui-même, qui se déroulera à Poitiers du 5 au 7 juin.Le troisième tour en ligne de mireAu-delà du vote du 29 mai, une partie des militants du PS a déjà la tête au scrutin… du 11 juin. Ce jour-là, les premiers secrétaires fédéraux (les responsables départementaux) seront élus. Les rapports de force au sein du Parti socialiste se mesurent principalement au nombre de départements détenus par chaque courant.Les fédérations ont ensuite le pouvoir de désigner leurs candidats pour les élections locales. Les nouveaux équilibres au sein du PS pourraient donc se refléter dès l’automne, lors de la constitution des listes pour les élections régionales.Lire aussi :La campagne de 2017 est lancéeNicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 28.05.2015 à 12h42 • Mis à jour le29.05.2015 à 14h10 | Catherine Pacary Tous les matchs de Roland-Garros ne se jouent pas sur terre battue. Jeudi matin, une partie très disputée avait lieu dans un hémicycle de l’Hôtel de Ville, entre les tenants des deux projets d’extension du site sportif de l’Ouest parisien : la Fédération française de tennis (FFT) et les associations de protection de l’Environnement. Ces dernières ont remporté un set. Le Conseil de Paris a adopté le vœu présenté par Europe Ecologie Les Verts, soutenu par une partie de l’UMP et les centristes, par 82 voies contre 76, qui demande que de nouvelles études indépendantes soient réalisées sur le dossier FFT en préalable à toute autorisation de travaux.Il s’agit là du énième rebondissement d’un affrontement débuté il y a plus de quatre ans, en 2011, lorsque la nécessité d’un agrandissement a été officiellement actée. Arrivé à saturation, Roland-Garros ne peut espérer conserver son rang dans le tournoi du Grand Chelem qu’à cette condition et redoute d’être délaissé au profit de sites plus exotiques, mieux équipés et mieux payés. Depuis, deux projets s’opposent.Anne Hidalgo : « Le projet de la FFT est le meilleur »Le premier, présenté par la Fédération et soutenu par la Maire de Paris, Anne Hidalgo, utilise les jardins des serres d’Auteuil pour y bâtir un court de 5 000 places, à demi enterré et entouré de nouvelles serres, en lieu et place des actuelles serres techniques. Les grandes serres classées de Formigé ne seraient pas touchées et la destruction du court numéro un permettrait une meilleure gestion du flux des spectateurs. Coût du projet : quelque 400 millions d’euros, entièrement financés par la FFT.Utiliser les jardins des serres d’Auteuil, détruire les serres techniques… autant d’éléments jugés inacceptables par les associations de défense de l’environnement et des monuments historiques. Leur projet alternatif propose de couvrir en partie l’autoroute A13 qui longe le site pour y installer des courts d’entraînement. Le court numéro un ne serait pas détruit mais agrandi. Avantage : les jardins des serres seraient préservés. Inconvénient : un surcoût de 80 millions d’euros, selon le rapport commandé en février par la ministre de l’écologie au cabinet Egis et remis le 18 mai à la Mairie de Paris. « Quatre-vingts millions ?, réagit Yves Contassot, conseiller de Paris EELV, la veille du vote. Moins de 10 millions, et je le démontrerai. » L’impartialité du cabinet Egis mise en douteAutre élément fort de l’argumentaire d’EELV, la mise en doute de l’impartialité du cabinet Egis, payé par la FFT, mais également lié à l’architecte du court des Serres, Marc Mimram, dans une autre réalisation, celle de la gare TGV de Montpellier, comme le montre le site d’Egis. Les auteurs de l’étude Egis et leurs conclusions reconnaîtraient par ailleurs, selon Yves Contassot, que « le projet associatif répond aux fonctionnalités demandées par la FFT », et que « les deux projets n’ont aucune incidence sur l’éventuel déroulement des Jeux olympiques sur le site » en 2024. Deux points souvent avancés par la Ville.Quant à l’architecte Marc Mimram, il est, jusqu’ici, plutôt connu pour ses réalisations de ponts, parmi lesquels l’ex-passerelle Solferino rebaptisée Léopold-Sédar-Senghor. Inaugurée le 14 décembre 1999, elle avait dû être fermée au public moins de huit jours après car jugée trop glissante. Elle n’a rouvert que le 20 novembre 2000, après l’ajout de quatre amortisseurs et de bandes antidérapantes, pour un surcoût de 6 millions de francs. Un pont dont Marc Mimram est néanmoins très fier.Autant d’éléments pour appuyer le vœu du groupe Ecologique, approuvé jeudi 28 mars, que « la ministre en charge des sites [refuse] toute autorisation de travaux » tant qu’une étude complémentaire « indépendante » n’aura pas été réalisée. Pour rappel, rien ne peut se faire sans l’accord des deux ministères, de la culture et de l’écologie. « Roland-Garros, c’est parti ! »La Ville n’avait pourtant pas lésiné pour convaincre. Elle a d’abord orchestré une vaste campagne publicitaire. Partout, dans les médias, sur les murs, le long de l’enceinte du site, le « nouveau Roland-Garros » s’affiche comme un futur certain. La Mairie de Paris avait, par ailleurs, organisé prestement, jeudi 21 mai, une visite guidée des jardins des serres d’Auteuil pour la presse. Jusqu’à la veille du vote, où Anne Hidalgo martelait : « Il y a eu un énième rapport, un énième avis sur la question de la couverture du périphérique, qui montre que c’est extrêmement cher. Si les opposants ont de l’argent à dépenser, qu’ils le disent, qu’ils le mettent sur la table. En ce qui concerne la Ville, ce n’est plus un sujet sur lequel on va continuer à creuser. Roland-Garros, c’est parti ! » Lire aussi :Extension de Roland-Garros : la Ville de Paris veut en finirUn comportement, analysé par beaucoup comme une tentative de passage en force, qui n’a finalement pas joué en faveur du projet de la Fédération. La Ville interpelle désormais directement le gouvernement et son premier ministre, Manuel Valls – qu’elle sait plus favorable au projet de la FFT que Ségolène Royal.« La Ville peut passer outre »« Ce n’est qu’un vœu, sans portée juridique, atténuait Gilles Jourdan, responsable du projet de la Fédération, à l’annonce du vote du Conseil. C’est la Ville qui est interpellée. Elle peut passer outre et signer le permis de construire. » Derrière la voix posée, on sent toutefois l’homme d’action exaspéré par ces retards, qu’il impute aux « histoires de suprématie politique », entre la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, la Maire de Paris Anne Hidalgo, le Premier ministre Manuel Valls, et le président de la République François Hollande, même si ce dernier ne s’exprime pas officiellement sur le sujet. « Il y a un moment où les gens doivent prendre leur décision ». C’est maintenant au gouvernement de trancher, estime Gilles Jourdan. Mais, dans tous les cas, « le projet alternatif, on ne le fera pas ».Catherine PacaryJournaliste au Monde 15.05.2015 à 16h48 • Mis à jour le15.05.2015 à 20h24 Plusieurs organisations et élus de gauche ont obtenu, vendredi 15 mai, de la justice qu'elle examine en urgence la légalité de l'utilisation du nom « Les Républicains » pour remplacer l'Union pour un mouvement populaire (UMP).Critiqué à gauche, mais suscitant aussi parfois la réserve à droite, ce changement de nom souhaité par Nicolas Sarkozy doit être proposé au vote des militants les 28 et 29 mai. Le bureau politique de l'UMP avait adopté la nouvelle appellation le 6 mai à la quasi-unanimité.« Aucune partie du peuple ne peut en revendiquer l'usage exclusif »Le recours est lancé par le collectif « Nous sommes les Républicains ». Il est soutenu par la Fédération nationale des élus socialistes et républicains et le Mouvement républicain et citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement, ainsi que par les cadres socialistes Jean-Louis Bianco et Christian Sautter. Il sera examiné par le tribunal des référés de Paris le 22 mai.Le collectif considère que l'utilisation de cette appellation constitue « un trouble manifestement illicite », selon Me Christophe Lèguevaques, qui dénonce une « violation de la Constitution et de la convention de Paris de 1883 » sur la protection de la propriété industrielle, qui régule notamment l'utilisation des marques et brevets. Son recours vise l'UMP ainsi que l'agence de communication Aubert et Storch, qui a réalisé le logo. Ce nom, « aucune partie du peuple français ne peut en revendiquer l'usage exclusif », précisent les avocats du collectif.« Nos clients considèrent qu'il est impossible de privatiser l'idéal républicain. Nous nous réjouissons que la justice ait reconnu l'urgence à trancher en référé dans un premier temps cette question de principe. »Lire le décryptage : Du RPF aux Républicains, 70 ans de noms de parti politique à droite Matthieu Goar Grosse semaine de communication sur Twitter pour Nicolas Sarkozy. Lundi 11 mai, le président de l’UMP avait concentré les moqueries des internautes après un message écrit par un membre de son équipe qui avait évoqué « 1793 » en voulant citer le livre Quatrevingt-Treize de Victor Hugo. Mais ce « fail » n’a pas découragé l’ancien président de la République.Vendredi 15 mai, M. Sarkozy, qui utilise très peu les ordinateurs et les tablettes, a participé à un chat sur le réseau social pour la première fois de sa vie politique. Cet exercice a rencontré un grand succès puisque le #NSDIRECT est resté dans les sujets les plus discutés sur le réseau pendant tout l’exercice. Entouré de quelques membres de son équipe, le président de l’UMP a joué le jeu. Il a répondu sur des sujets sérieux, comme l’intervention en Libye de 2011 ou sur l’islam, un de ses thèmes privilégiés lors des réunions publiques où il défend la vision d’une République assimilatrice, mais aussi à des interventions beaucoup plus légères sur ses séries préférées ou sur son amour des chiens et des chats.Une pure opération de communication politique où M. Sarkozy n’a rien avancé de neuf mais qui lui a permis d’occuper l’espace médiatique. Une heure après la fin du chat, 59 000 questions avaient été posées..@AntoineMokrane J’ai créé le CFCM, j’ai soutenu l’ouverture de mosquées officielles. Dire que l’on tape sur l’Islam est une erreur.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015.@AntoineJourdier Je ne la connaissais pas, j’approuve. Je préciserais, la France a des racines chrétiennes, elle n’est pas que chrétienne.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Entre deux réponses sur sa fierté d’avoir mis en place les heures supplémentaires défiscalisées ou sur le bilan de François Hollande, l’ancien président de la République en a profité pour critiquer ses adversaires politiques. Par exemple, François Hollande qui ne s’est pas rendu aux célébrations du 9 mai à Moscou. M. Sarkozy défend régulièrement l’idée d’un dialogue plus intense avec Vladimir Poutine en accusant l’Union européenne d’avoir mal géré la crise en Ukraine..@lesdemineurs @fhollande aurait dû être en Russie le 9 mai, par respect pour l'Histoire et le sacrifice du peuple russe pendant la guerre.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Il a jugé « pathétique » les tensions entre Jean-Marie Le Pen et sa fille mais aussi évoqué François Bayrou. Le président du MoDem qui avait déclaré en 2012 qu’il voterait François Hollande est une des cibles privilégiées du président de l’UMP..@GG_RMC ... que ce soit le rassemblement des gens qui s’opposent à @FHollande. Pas de ceux qui sont un pied dedans,un pied dehors !— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015 A deux semaines du congrès de refondation de l’UMP qui doit devenir Les Républicains, Nicolas Sarkozy en a profité pour appeler à la mobilisation des adhérents du parti qui voteront sur le nouveau nom et la future organisation du mouvement Les Républicains. Et il a une nouvelle fois attaqué les socialistes en répondant à un sympathisant de gauche qu’il avait choisi le socialisme plutôt que la République..@Titiart1 Entre le socialisme et la République vous avez choisi le socialisme. Nous avons choisi la République. #lesRepublicains— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015L’ancien chef de l’Etat a également sélectionné des questions beaucoup plus personnelles venant de son fils Louis Sarkozy qui lui a réclamé une plus grande télévision ou de l’ancienne joueuse de tennis, Marion Bartoli. Et Nicolas Sarkozy, très friand de confidences sur sa vie privée, ne s’est pas privé pour y répondre..@Sarko_Junior Je suis prêt à échanger une plus grande TV contre la suppression de ton addiction à ton ordi.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Merci @bartoli_marion : au fond je crains que je doive rester ma vie durant avec un revers très scolaire.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015.@BuzzFeedFrance A la maison, j'ai un 🐶 et 😸! #NSDIRECT— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015 .@JacquesMazet Et avant, j'avais vu @HouseofCards saison 3. Les acteurs sont des génies.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Depuis la mise en place du hashtag #NSDIRECT, jeudi 14 mai, les internautes s’étaient emparés du sujet de discussion. Certains en avaient profité pour moquer l’ancien président de la République.#NSDIRECT Selon vous qui est le mieux maquillé? Nadine Morano ou vos comptes de campagne? pic.twitter.com/Xo1gzdQb1U— Tanguy Bismuth (@htan987) May 15, 2015Mais l’UMP avait également mobilisé ses sympathisants pour poser des questions plus agréables. La sénatrice de l’Orne Nathalie Goulet s’était ainsi pliée à l’exercice.#NSDIRECT si vous revenez au pouvoir, vous engagez vous à procéder aux nominations importantes au mérite et à la compétence pas au copinage😳— Nathalie Goulet ن (@senateur61) May 14, 2015Vendredi, M. Sarkozy a également répondu à une question sur l’intervention du maire de Venelles, Robert Chardon, qui s’était prononcé pour l’interdiction de l’islam en France. Une intervention qui avait ulcéré de nombreuses personnes sur Twitter..@chrislaine33 Je condamne cette proposition même si la laïcité c’est aussi fixer des limites. Droit et limites, cela va ensemble.— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) May 15, 2015Matthieu GoarJournaliste au Monde 15.05.2015 à 10h26 • Mis à jour le15.05.2015 à 10h43 Il est président de l’Assemblée nationale et aspire à devenir celui des Franciliens. Claude Bartolone, qui a obtenu le ralliement à sa candidature aux régionales de Jean-Paul Huchon, l’actuel président de la région Ile-de-France, n’avait « rien d’autre à [lui] offrir que (s)on amitié », a-t-il assuré sur France inter, vendredi 15 mai. Et d’expliquer : « Il sera dans mon équipe de campagne. Il a réussi à rééquilibrer la région et devra prendre toute sa place dans la campagne. »Son projet pour l’Ile-de-France ? Davantage d’équilibre entre l’ouest et l’est de la région. « Il faut plus de transports à l’est », a plaidé l’ancien président du conseil général de Seine-Saint-Denis..@claudebartolone : Il faut plus de transports à l’ést de la région. Sinon ça ne marchera pas coté emploi, consommation, culture #IdF2015— France Inter (@franceinter) 15 Mai 2015Claude Bartolone réussira-t-il à rassembler la gauche, alors qu’EELV a décidé de présenter une liste autonome en Ile-de-France ? « Je ferai tout pour », affirme-t-il.« Socialistes et communistes avons toujours été en concurrence. Mais nous avons réussi à travailler ensemble au niveau des collectivités locales sur l’éducation, l’emploi, la culture… » Concernant les mesures de lutte contre le trafic de drogue à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) présentées jeudi par le ministre de l’intérieur, Claude Bartolone a jugé que « ce n’est pas seulement la présence des CRS qui va régler les trafics de cannabis. Mais, dans un premier temps, il faut permettre aux habitants de pouvoir respirer, revivre normalement ». Et d’avaliser notamment le ciblage des acheteurs dans : « Si vous ne touchez pas aux consommateurs, les revendeurs sauront qu’ils auront toujours des clients. » Le président de l’Assemblée s’est également opposé à une éventuelle libéralisation de la vente de cannabis..@claudebartolone : Si on libéralise la consommation, ce sont les plus fragiles qui seront emportés par leur dépendance.— France Inter (@franceinter) 15 Mai 2015Interrogé sur la situation des quelque 2 000 salariés de l’Assemblée nationale qui travaillent sans convention collective ni statut, Claude Bartolone a jugé que la situation s’était améliorée depuis deux ans : « Les questeurs ont saisi un cabinet de droit du travail pour voir comment nous pouvions répondre à cela. » L’avocat mandaté depuis le 22 janvier doit rendre un rapport courant juin. « J’espère que d’ici à la fin de l’année nous serons en mesure de faire des propositions », a-t-il conclu.Lire aussi (abonnés) :Le ras-le-bol des « petites mains » de l’Assemblée Philippe Bernard (Londres, correspondant) Fausse démission de son chef, bagarre au sommet et rumeur de putsch : le parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, xénophobe et opposé à l’Europe) est secoué par des querelles internes, une semaine après son relatif succès aux élections législatives du 7 mai. Bien qu’ayant recueilli 12,6 %, soit 3,9 millions de voix (contre 3,1 % en 2005), le parti de Nigel Farage, défavorisé par le scrutin à un tour, n’a obtenu qu’un seul député.Lire aussi :Royaume-Uni : le UKIP, troisième force politique dans les urnes mais pas à WestminsterCes turbulences affectent l’organisation au moment où elle pourrait jouer un rôle crucial, à l’approche du référendum sur la sortie de l’Union européenne – la revendication phare du UKIP – que prépare le gouvernement Cameron 2.Volte-face de FarageTout a commencé avec la volte-face de Nigel Farage après l’échec de sa candidature aux législatives dans une circonscription du Kent. Alors qu’il avait promis de quitter la direction de l’organisation dans ce cas, il a changé d’avis, mettant en avant la volonté « unanime » de l’instance de direction pour le retenir. Le retour par la fenêtre de ce personnage charismatique et gouailleur ne plaît apparemment pas à tout son entourage.Cet homme « grossier, susceptible, agressif » a transformé le parti en une « monarchie absolue » fondée sur le « culte de la personnalité », a attaqué Patrick O’Flynn, son directeur de campagne dans le Times. M. O’Flynn s’en prend aussi à la garde rapprochée du patron du UKIP, constituée, selon lui, de conseillers « inexpérimentés », « agressifs » et influencés par une idéologie ultraconservatrice proche du Tea Party américain.Nigel Farage doit « dégager » ces personnes et envisager son « leadership de manière bien plus consultative et consensuelle », conclut-il en précisant qu’il ne demande pas la tête de M. Farage. « Je souhaite, dit-il, qu’il redevienne le Nigel Farage joyeux, drôle et accessible qui était pour [lui] une source d’inspiration. » Telle n’est pas la position d’un des grands donateurs du UKIP, l’homme d'affaires Stuart Wheeler, qui a appelé le chef du parti à se mettre en réserve et à affronter un vote. « Le temps est venu d'un leadership plus calme », a-t-il estimé à la BBC, estimant M. Farage trop agressif et porteur de divisions à l’approche de la campagne sur le référendum.Dissensions internesLa domination personnelle exercée par le chef du UKIP est aussi mise en cause par le trésorier du parti Hugh Williams. Pour lui, Nigel Farage est « le meilleur acteur sur la scène politique britannique », mais « il existe un grand danger que le UKIP devienne le parti de Nigel Farage ». Comme si cela ne suffisait pas, l’unique député du UKIP, Douglas Carswell, rue, lui aussi, dans les brancards. Sommé d’utiliser les 650 000 livres (900 000 euros) allouées au parti après son élection pour recruter 15 personnes, M. Carswell a refusé, jugeant « inapproprié » cet usage de l’argent public. « Je doute fortement qu’Ed Miliband [l’ex-chef du parti travailliste qui a démissionné après les législatives], quand il était chef de l’opposition, ait eu besoin de 15 assistants », a-t-il raillé.Cette mauvaise humeur pourrait préfigurer l’expression d’une ambition personnelle. Transfuge du parti conservateur, premier et unique représentant du UKIP à Westminster, M. Carswell, élu à Clacton-on-sea (Essex) présente une forte personnalité et un profil « libertarien » (adepte du pur libéralisme non seulement en économie, mais aussi en matière de société et même d’immigration) nettement plus structuré que le populisme purement démagogique – il a défendu le système de santé d’Etat (NHS), très populaire chez les Britanniques pendant la campagne électorale après avoir pris fait et cause pour sa totale privatisation lors d’une conférence aux Etats-Unis – de Nigel Farage.Philippe Bernard (Londres, correspondant)Correspondant au Royaume-UniSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Gilles Rof Quatre tweets en une heure assurant qu’« il [fallait] interdire le culte musulman en France ». Deux de ces messages directement déposés sur le compte ouvert par Nicolas Sarkozy pour accueillir les questions des Français en vue de son interview sur le réseau social, ce vendredi 15 mai.#NSDIRECT il faut interdire le culte musulman en France Robert Chardon Maire de Venelles— RobertChardon (@robert chardon)require(["twitter/widgets"]);Robert Chardon, maire UMP de Venelles (Bouches-du-Rhône) et vice-président de la communauté de communes du Pays d’Aix-en-Provence, a fait une irruption virulente dans l’opération de communication de l’ancien président de la République.Vendredi, Nicolas Sarkozy a réagi, au cours d’un chat organisé avec les internautes sur Twitter : « Je condamne cette proposition même si la laïcité c’est aussi fixer des limites. Droit et limites, cela va ensemble. » « La laïcité, c’est la reconnaissance du droit pour chacun de vivre sa religion », a également tweeté l’ex-président de la République.Christian Estrosi, député et maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes) et président de la Commission nationale d’investiture de l’UMP, est allé plus loin. Il a indiqué qu’une procédure d’exclusion de l’UMP était en cours. Jugeant ces propos « intolérables », il a précisé qu’il avait été immédiatement suspendu. Ce qu’a confirmé par la suite la vice-présidente du parti Nathalie Kosciusko-Morizet. « J’ai demandé qu’une procédure d’exclusion soit engagée pour des propos absurdes qui ne correspondent en aucune manière aux valeurs et au projet de l’UMP », a-t-elle déclaré à l’AFP.On a d’abord cru à un piratage de compte, le dernier message de M. Chardon sur Twitter datant du 22 octobre 2014. Mais, dans l’après-midi, joint par Le Monde, le maire de Venelles, paisible petite bourgade résidentielle de 8 000 habitants dans les hauteurs aixoises, a bien confirmé être l’auteur de ces tweets radicaux.« C’est la seule solution pour résoudre les problèmes que connaît la France, assure-t-il. Et j’attends la réponse de Nicolas Sarkozy à cette proposition. »« Une radicalisation » depuis quelques semainesDepuis quelques mois, traité pour un cancer de la bouche, Robert Chardon avait mis un frein à son activité politique tout en conservant ses mandats. Arrivé au poste de maire en 2012, à la suite du décès de son prédécesseur, M. Chardon a été réélu en mars 2014 avec 55 % des voix. A la communauté de communes du Pays d’Aix, ses collègues conseillers confirment son absence lors des dernières assemblées plénières.Au téléphone, M. Chardon a la voix mal assurée. Il évoque d’abord sa maladie, puis explique :« Pendant mon traitement, j’ai beaucoup réfléchi et j’en suis arrivé à cette conclusion. Il faut interdire l’islam en France, mais aussi déclencher un plan Marshall pour permettre à ceux qui veulent pratiquer la religion musulmane de le faire dans leurs pays d’origine. »M. Chardon refuse d’en dire plus, ne veut pas détailler « les problèmes » qui, selon lui, touchent la France et évoque sa fatigue avant de raccrocher. « Je ne l’ai jamais entendu parler comme ça », s’est étonné le sénateur Bruno Gilles, responsable fédéral UMP des Bouches-du-Rhône qui, « en congés », ne veut pas évoquer de sanctions.D’autres élus UMP du Pays d’Aix reconnaissent, eux, « une radicalisation » du maire de Venelles depuis quelques semaines. Une dérive confirmée sur le compte Facebook de M. Chardon, où la question de l’islam semble tourner à l’obsession.Du côté du PS, les réactions ne se sont pas fait attendre. Ainsi, le conseiller général Benoît Payan a indiqué, dans un communiqué vendredi, « saisir le Procureur de la République ». Pour lui « Robert Chardon a clairement appelé à la haine raciale ». Fatima Orsatelli, conseillère régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur (app. PS), a demandé à « M. Bernard Cazeneuve la révocation de Robert Chardon » de son mandat de maire.Par ailleurs, d’après l’AFP, Robert Chardon a été hospitalisé d’office dans la journée de vendredi, selon une source proche du dossier. Cette demande d’hospitalisation a été formulée par « un tiers compte tenu de l’incohérence de ses propos », selon cette source.Gilles RofJournaliste au Monde Maxime Vaudano, Romain Geoffroy et Mathilde Damgé Les faits datent maintenant de plus de cinq ans, mais la polémique fait rage entre Rachida Dati et Le Point. Mercredi 13 mai, l’hebdomadaire – repris par une bonne partie de la presse, dont Le Monde – affirme que l’ancienne garde des sceaux s’est fait épingler par la Cour des comptes pour des dépenses indues lors de son passage au ministère de la justice, mêlant achats d’accessoires de luxe, frais de bouche et dépenses de communication suspectes. Une « polémique insidieuse », selon Mme Dati, qui réfute toutes les accusations du Point.Nous avons épluché le rapport en question de la Cour des comptes pour tirer les choses au clair.Ce qu’affirme Le Point :« Les magistrats de la rue Cambon ont invalidé des factures passées par le ministère de la justice en 2008 et en 2009, quand la députée européenne officiait comme garde des sceaux. Au total, près de 190 000 euros de dépenses ont été retoqués. »En épluchant les « frais de représentation et de réception », poursuit l’hebdomadaire, « la Cour des comptes a retrouvé 8 985,87 euros de factures qui n’avaient rien à faire là. De l’argent qui a notamment servi à acheter des foulards Hermès ».Ce que répond Rachida Dati :La défense de l’ancienne ministre tient en deux points :les dépenses en question ont été invalidées par la Cour « pour de pures raisons d’imputation comptable », et non pour leur bien-fondé. Faire des « cadeaux » aux « délégations judiciaires étrangères en visite en France (cravates, foulards…) » relève, selon elle, d’une « pratique parfaitement habituelle » ;ce n’est pas elle, mais le « comptable en chef » du ministère qui est mis en cause dans le rapport.Pourquoi elle dit plutôt vraiQue dit le rapport de la Cour des comptes ?L’arrêt de la Cour, publié le 22 janvier 2015, porte sur le contrôle budgétaire du ministère de la justice de 2007 à 2010. Il invalide un total de 188 414,83 euros de dépenses consenties sur la période, jugées non conformes, et réclame leur remboursement à l’Etat.Des reproches plutôt sur la forme que sur le fondComme le dit Rachida Dati, à aucun moment les magistrats de la Cour des comptes ne remettent explicitement en cause le bien-fondé des dépenses de son ministère.La première salve de critiques porte sur un peu moins de 10 000 euros de « frais de représentation et de réception ». Ces dépenses, qui mêlent frais de bouche et « cadeaux de représentation » offerts aux délégations étrangères de passage, ne sont pas illégales – elles sont même encadrées par une circulaire de 1992, qui autorise le remboursement de frais relatifs à « l’accueil de personnalités étrangères à l’administration ».Le souci, c’est que les formes n’ont pas été respectées pour justifier ces dépenses. Le comptable doit en effet remplir dans ces cas-là un certificat administratif justifiant la catégorie à laquelle se rattache chaque dépense. Or, dans plusieurs cas, il a omis de le faire (pour 2 835 euros), déclaré des dépenses hors cadre (3 288 euros) ou oublié de faire signer les certificats par un directeur d’administration centrale (3 732 euros). Ce qui empêche de vérifier que ces dépenses ont effectivement servi aux frais de représentation, plutôt que de bénéficier au personnel du ministère. Si le rapport n’évoque jamais de « foulard Hermès » ou de cravates, il fournit une répartition de ces dépenses suspectes par grands postes de dépenses : #container_14315971109{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315971109{ height:500px; } #container_14315971109 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315971109 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315971109 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315971109 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les dépenses, contestées, de représentation et de réception du ministère de la justiceSource : Rapport de la Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; 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Les magistrats reprochent au comptable de ne pas avoir contrôlé systématiquement la validité de l’exécution de la prestation avant d’autoriser le versement des sommes à l’entreprise, comme le prévoit la loi. En clair, les factures sont insuffisamment précises pour pouvoir justifier de la réalité du travail effectué par la société.Un cabinet proche de Nicolas SarkozyLa société Giacometti-Péron n’est pas inconnue de la Cour des comptes puisqu’elle a déjà été épinglée au moins quatre fois par celle-ci pour des marchés conclus sans aucune mise en concurrence. L’entreprise est d’ailleurs impliquée dans une enquête du pôle financier dans l’affaire dite des sondages de l’Elysée, passés sous le gouvernement Fillon. Pierre Giacometti, président du cabinet de communication, est un conseiller proche de Nicolas Sarkozy. Il a accompagné pendant de nombreuses années le ministre Sarkozy avant qu’il ne devienne président.La responsabilité du « comptable »A aucun moment l’arrêt de la Cour des comptes ne cite le nom de Rachida Dati. En effet, comme elle le rappelle à plusieurs reprises, le responsable légal de toutes ces irrégularités est le « comptable en chef » du ministère.Au titre de sa fonction de chef du département comptable du ministère de la justice, ce mystérieux « M. X » visé à plusieurs reprises dans le rapport « a engagé sa responsabilité personnelle et pécuniaire […] faute d’avoir exercé le contrôle » suffisant sur les dépenses incriminées.« Lorsque le manquement du comptable […] a causé un préjudice financier à l’organisme public concerné, […] le comptable a l’obligation de verser immédiatement de ses deniers personnels la somme correspondante. »Même s’il n’a pas bénéficié des dépenses ou commis d’acte illégal, M. X va donc devoir rembourser pas moins de 188 414,83 euros à l’Etat pour ses négligences.Même quand ce n’est pas lui qui est directement en cause : il doit en effet justifier l’identité et la légitimité des personnes à qui il délègue son pouvoir. Ce qu’il n’a pas fait, par exemple, dans le cadre de déjeuners de la direction de l’administration pénitentiaire pour plus de 700 euros, « les frais de réception litigieux ont été pris en charge sans que leur objet ne soit connu et sans preuve que les personnes les ayant engagés étaient juridiquement habilitées à cette fin ».Et même si, comme le suggère Le Point, Rachida Dati était à l’origine de la majorité de ces dépenses irrégulières, elle ne sera pas inquiétée. Toutefois, la Cour peut se montrer indulgente : sur le paiement effectué dans une brasserie lilloise, la Cour estime que la somme apparaît faible au regard du montant total des dépenses (environ 700 euros) et qu’« il sera fait une juste appréciation des circonstances de l’espèce en obligeant M. X de s’acquitter de la somme de 70 euros ».En outre, conformément au code des juridictions financières, le comptable ou le ministère pourront se pourvoir en cassation auprès du Conseil d’Etat pour vice de forme, incompétence ou violation de la loi, des arrêts et des ordonnances rendus par la Cour des comptes.Un poste récentAu ministère de la justice, c'est seulement depuis le 1er janvier 2007 que le contrôleur budgétaire et comptable ministériel (CBCM) exerce pleinement ses attributions (2005 pour les autres ministères). Auparavant, c’était un contrôleur financier, représentant du ministre des finances auprès du ministère, qui était chargé de veiller à la régularité budgétaire des opérations dans chaque ministère. En cas de désaccord, le contrôleur pouvait refuser d'apposer son visa et cette opposition ne pouvait être levée que par le ministre des finances.Romain GeoffroyJournaliste au MondeMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 14.05.2015 à 06h39 • Mis à jour le14.05.2015 à 16h09 | Hélène Bekmezian Transparents, les sénateurs veulent bien l’être, mais jusqu’à un certain point. Mercredi 13 mai, s’ils ont bien adopté en séance publique l’essentiel des mesures proposées par leur président, Gérard Larcher, pour réformer leur institution, quelques-unes ont soigneusement été laissées de côté.Ainsi, le « tableau hebdomadaire des activités » que M. Larcher arborait fièrement en photo sur son compte Twitter en présentant sa réforme, mi-mars, pourrait finalement ne pas voir le jour. Censé notamment aider à lutter contre l’absentéisme, il devait être publié sur le site du Sénat chaque semaine pour rendre compte du travail des élus ; son instauration ne sera finalement pas écrite dans le règlement intérieur, malgré un amendement du groupe communiste en ce sens. Pour le rapporteur du texte, l’UMP Jean-Jacques Hyest, cela ne relève pas du... Samuel Laurent et Leila Marchand Adoptée par le Conseil supérieur de l’éducation le 10 avril 2015, la réforme du collège portée par la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, doit être mise en œuvre pour la rentrée scolaire 2016.Le texte a soulevé de nombreuses critiques, autant du côté des enseignants et des syndicats, que des politiques. Des critiques qui ont parfois dépassé cette seule réforme, pour viser plus généralement la méthode d’enseignement de l’histoire, par exemple, et les nouveaux programmes prévus dans cette discipline.Or il ne s’agit pas là de la même chose : les enseignements sont régulièrement aménagés par le Conseil national des programmes, une instance qui agit sans rapport direct avec la réforme, touchant plutôt à l’aménagement du temps et à l’organisation des enseignements.A force de critiques, il devient difficile de distinguer ce qui figure exactement dans cette réforme. Retour sur les points qui posent le plus question :1. La réforme du collègePourquoi une nouvelle réforme du collège ?Par cette réforme, la ministre veut s’attaquer au « maillon faible » du système scolaire. « Inégalitaire », « suscitant l’ennui », « le collège aggrave la difficulté scolaire, particulièrement dans les disciplines fondamentales », déclare-t-elle sur le site du gouvernement.Attention, cette réforme n'est pas à confondre avec la refonte des programmes, qui doit entrer en vigueur au même moment, en septembre 2016. Quand la réforme s'attaque à la forme, la refonte concerne les contenus, enseignés de la CP à la 3e. Engagée en 2013 par l'ex-ministre de l'éducation Vincent Peillon, elle a été pensée par une instance indépendante composée d'experts et de parlementaires, le conseil supérieur des programmes (CSP). Ces nouveaux programmes seront amendés après consultation des enseignants, le 12 juin.En quoi consistent les enseignements transversaux ?Les « enseignements complémentaires » sont au cœur de la nouvelle organisation du collège. Ces modules s’ajoutent au tronc commun, qui rassemble les disciplines déjà existantes.Ils prendront la forme soit « de temps d’accompagnement personnalisés » soit « d’enseignements interdisciplinaires ». Pour ces derniers, les élèves travailleront en petits groupes sur des thématiques transversales. Huit thèmes au choix ont été définis : « développement durable », « information, communication et citoyenneté », « langues et cultures de l’antiquité », « langues et cultures étrangères ou régionales », « monde économique et professionnel », « corps, santé, sécurité », « culture et création artistiques », « sciences et société ».Les élèves en suivront au moins deux par an. Chaque établissement dispose d’une marge de manœuvre de 20 % de son temps d’enseignement pour se consacrer à ces modules.Le latin et le grec sont-ils supprimés ?Pas vraimentActuellement, l’enseignement du latin et du grec passe par une option facultative que les élèves peuvent choisir à la fin de la sixième. Elle ne concerne que « 18 % des élèves, dont les trois quarts abandonnent à l’issue du collège », selon Najat Vallaud-Belkacem.Pour garantir le « latin pour tous », la ministre les remplace par deux mesures :1/ Un saupoudrage des cours de français avec « les éléments fondamentaux des apports du latin et du grec à la langue française ». Une « initiation à l’étude des langues anciennes », a précisé Mme Vallaud-Belkacem devant l’Assemblée.2/ L’intégration du grec et du latin à « Langues et cultures de l’antiquité », l’un des huit enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) créés par la réforme de la ministre. Entre la 5e et la 3e, les collégiens auront la possibilité de suivre six de ces modules censés croiser plusieurs disciplines autour d’une « démarche de projet conduisant à une réalisation concrète, individuelle ou collective », à raison de trois heures hebdomadaires au maximum (le volume horaire exact sera défini par le recteur).A la suite des vives critiques des enseignants, un troisième volet a été ajouté à la dernière minute : la création d’un « enseignement de complément » en langues anciennes doté d’une heure en 5e et de deux heures en 4e et 3e, dépendant du volontarisme des établissements.Le latin et le grec ne seront donc pas « supprimés », mais le nombre d’heures qui leur est consacré sera réduit.L’allemand sera-t-il encore enseigné ?OuiL’allemand ne sera pas supprimé. La réforme va, en réalité, mettre fin aux classes bilangues, qui permettent aujourd’hui à 16 % des élèves de 6e et de 5e d’apprendre deux langues vivantes, dès le début du collège. A la rentrée 2016, tous les élèves apprendront une 2e langue à partir de la 5e, au lieu de la 4e aujourd’hui.Les détracteurs de la réforme estiment que la suppression des classes bilangues (voir ci-dessous), risque d’entraîner la chute de l’apprentissage de l’allemand. Un quart des élèves apprenaient cette langue dans les années 1990, contre seulement 15 % environ aujourd’hui, assurent les collectifs de défense de son apprentissage. Selon eux, les classes bilangues ont stoppé cette désaffection, et leur suppression risque de faire chuter à nouveau le nombre d’élèves apprenant l’allemand. Cette crainte a également été exprimée par l’ambassadrice d’Allemagne en France.Lire aussi :« La suppression des classes bilangues ne renforcera pas nécessairement l’égalité »Pourquoi le gouvernement veut-il supprimer les classes bilangues et européennes ? Ces classes où les élèves apprennent deux langues étrangères sont accusées par la ministre d’être réservées aux élèves les plus privilégiés et de favoriser l’élitisme, ces classes étant plutôt fréquentées par des élèves issus de milieux plus favorisés.L’idée est donc de les supprimer dès la 5e au profit d’une deuxième langue et des fameux enseignements transversaux des EPI. Mme Vallaud-Belkacem estime que la réforme crée ainsi « des classes bilangues pour tous dès la 5e ».Le débat est ancien entre tenants d’une éducation égalitariste, pour qui on doit offrir les mêmes enseignements à tous les élèves, et partisans d’un certain élitisme, qui estiment bénéfique de conserver des cursus réservés aux meilleurs.2. La réforme des programmesD’autres critiques reviennent de façon récurrente, alors qu’elles ne sont pas directement liées à la réforme, mais aux nouveaux programmes, notamment d’histoire. Là aussi, les questions et polémiques sont nombreuses. Revenons sur les plus citées :Enseignera-t-on obligatoirement l’histoire de l’islam ?Oui, mais ce n’est pas nouveauLes milieux d’extrême droite ont agité ce drapeau rouge, dénonçant le fait qu’en 5e, les élèves devront obligatoirement suivre un module sur l’histoire de la civilisation islamique, tandis que l’histoire de la chrétienté médiévale ne sera qu’une option au choix des enseignants.La nouveauté des programmes (qui n’est pas liée, donc, à la réforme des collèges), c’est, pour la première fois, l’introduction d’enseignements facultatifs : les professeurs peuvent choisir un thème parmi plusieurs proposés. C’est le cas en 5e, où le christianisme médiéval devient une option parmi d’autres.La civilisation islamique est au programme de 5e depuis bien longtemps, et de manière obligatoire. Les nouveaux programmes n’ont donc pas introduit cet enseignement, qui a plusieurs décennies. En outre, les débuts du christianisme seront désormais étudiés en classe de 6e, et le rôle de l’Eglise est évoqué dans une grande partie des cours consacrés à l’histoire de la France.L’enseignement des Lumières sera-t-il facultatif ?OuiLa disparition de l’enseignement des Lumières est également souvent citée. Il est exact que ce thème devient facultatif, l’enseignement obligatoire de ce module en 4e étant « Un monde dominé par l’Europe : empires coloniaux, échanges commerciaux et traites négrières ».A l’heure actuelle, la période des Lumières est obligatoirement étudiée dans la première partie du programme d’histoire de 4e. Avec les nouveaux programmes, elle ne le sera plus que de manière facultative. Mais, comme pour le christianisme, les élèves étudieront toujours la renaissance et l’époque moderne (XVIe-XVIIIe), et les Lumières y seront évoquées en filigrane.Lire aussi :« L’idée de vouloir faire de l’histoire un “roman national” est dérangeante »Leila MarchandJournaliste au MondeSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 13.05.2015 à 16h32 • Mis à jour le13.05.2015 à 19h00 | Jérémie Lamothe Quatre mois après les attentats de Paris et les manifestations qui ont rassemblé près de quatre millions de personnes dans les rues, les livres sur l’après-Charlie continuent de fleurir dans les librairies. Le dernier essai d’Emmanuel Todd, Qui est Charlie ?, en est la dernière preuve : le démographe y dénonce « l’imposture » de cette France du 11 janvier qui s’est déplacée en masse pour défendre la liberté d’expression.Lire aussi :Manuel Valls : « Non, la France du 11 janvier n'est pas une imposture »Emmanuel Todd est le premier auteur à critiquer aussi ouvertement l’esprit post-Charlie, parmi les nombreux ouvrages sur les événements, et ses conséquences politiques, religieuses ou identitaires. Du dernier ouvrage de Caroline Fourest chez Grasset, à celui de Laurent Joffrin chez Stock, en passant par celui d’Abdennour Bidar chez Albin Michel… En tout, ce sont une quinzaine de livres liés directement ou indirectement au 11 janvier qui se trouvent dans les librairies.De nombreuses ventesMais le public est-il demandeur ? Oui, selon Jérome Dayre, fondateur des éditions Inculte : « En librairie, les lecteurs ont énormément réagi, dès le lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo. Les libraires ont joué leur rôle en ressortant des livres sur la tolérance par exemple. Ça a très bien marché. Il y a eu une vraie attente du public, les gens étaient vraiment désemparés. »Dans la grande librairie Mollat à Bordeaux, Pierre Coutelle, responsable du pôle littérature et sciences humaines, compare cet engouement « à l’après-11 septembre. Les gens ont demandé des ouvrages d’exploration sur l’islam, la géopolitique… Après les attentats, il n’y a pas eu de réaction de fuite de la part des lecteurs. Au contraire, il y a eu une vraie demande de compréhension ».Une réaction spontanée qui a surpris Olivier Nora, PDG des éditions Grasset : « Ce qui s’est produit a été contre-intuitif. Je pensais que la machine serait arrêtée par l’attentat. Lorsqu’il y a des actualités aussi fortes, les gens se précipitent vers la presse, Internet mais là il s’est produit l’inverse. C’est un mélange de réveil militant, républicain et citoyen. »Toutes les maisons d’édition interrogées le reconnaissent volontiers, les livres liés aux événements de janvier se portent très bien. C’est le cas de celui d’Edgar Morin et de Patrick Singaïny, Avant, pendant, après le 11 janvier, publié aux éditions de l’Aube. Pour le directeur des collections d’essai, Jean Viard : « Cet essai a été vendu pour l’instant à 4 500 exemplaires, on peut espérer en vendre 10 000. » Un bon chiffre : « Aujourd’hui, quand un essai se vend à 1 500-3 000 exemplaires, on commence à avoir de l’effet, avec des idées qui se diffusent ».Des bons résultats perçus également chez Grasset d’après Olivier Nora : « Le livre de Caroline Fourest, sorti le 29 avril, a déjà été vendu à près de 11 000 exemplaires. Il va rentrer dans les best-sellers à partir de la semaine prochaine. Je suis surpris que ça aille aussi vite. »Un temps de réaction différentDes scores qui s’expliquent peut-être aussi par la rapidité avec laquelle certaines maisons d’édition ont décidé de participer au mouvement. Le Livre de poche a par exemple sorti dès le 5 février Nous sommes Charlie, un recueil de soixante textes en réaction à la tuerie qui a touché le journal satirique : « Ce livre a été décidé dès le lendemain des attentats de Charlie Hebdo, le jeudi. On a souhaité une réaction à chaud, un mouvement spontané », précise l’attachée de presse, Anne Bouissy.Albin Michel a également souhaité très vite réagir en sortant dès le 18 février Plaidoyer pour la fraternité, d’Abdennour Bidar. Une rapidité assumée par Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités : « Chez Albin Michel, on le fait très rarement, ça perturbe le réseau commercial. Mais là, ça valait le coup, on a réfléchi et on s’est dit qu’en cinq semaines, il devait être en librairie. »Une réactivité qui n’est pas partagée par tous. Aux éditions de La Découverte, on a fait le choix de ne pas surréagir au traumatisme des événements. Seul le livre d’Edwy Plenel, Pour les musulmans, sorti en septembre 2014, a été réédité avec une nouvelle préface évoquant les attentats. D’après François Gèze, éditeur à La Découverte : « Nous n’avons pas souhaité sortir un livre directement. Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur le sujet. Nous sommes plutôt à la recherche de livres qui aident, qui éclairent, sans être dépendants de l’actualité. »« La machine à débattre s’est remise en mouvement »De fait, le « filon » du 11 janvier a poussé de nombreux auteurs à démarcher les maisons d’édition. Avec plus ou mois de réussite, précise Olivier Nora : « Beaucoup d’auteurs nous ont sollicités pour écrire un livre sur ces événements mais tous n’ont pas une expertise telle que cela mérite un livre. » Pour ce dernier, cette effervescence est une très bonne nouvelle : « La machine à débattre s’est remise en mouvement, notamment entre les deux gauches, sur les concepts de laïcité par exemple. Il est vrai que l’événement permet une énorme traînée, et personne ne pense que ça va s’arrêter. » Prochainement, dans les rayons de la librairie Mollat, à Bordeaux, Pierre Coutelle prévoit en effet « une quarantaine de livres » sur ce sujet en 2015.Un renouvellement du débat indispensable et vital pour Jean Viard, des éditions de l’Aube : « On est entré dans un cycle de violence qui va durer dix à vingt ans, la société doit se charpenter. On n’a jamais eu une aussi forte volonté de débat. Le 11 janvier n’est pas une date, mais une ouverture de période, le champ intellectuel va être passionnant. »« Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion »« Jusqu’en février, on était dans les livres de réaction, puis ça a commencé à s’estomper. Mais depuis la sortie du livre de Todd, ça repart », précise Jérémie Chevallier, vendeur à la librairie Gibert Joseph à Barbès (XVIIIe arrondissement de Paris), pour qui « les lecteurs demandent maintenant des livres de réflexion, qui vont davantage sur le fond ».Le Traité de la tolérance de Voltaire a par exemple été réimprimé et vendu à plus de 90 000 exemplaires par les éditions Folio-Gallimard depuis les attentats de janvier. Selon Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités chez Albin Michel, l’une des premières préoccupations des Français a aussi été de s’informer sur l’islam : « Nous avions beaucoup de livres sur l’islam que nous avons ressortis et nos ventes ont explosé. Nous avons beaucoup revendu Islam sans soumission, d’Abdennour Bidar, la traduction du Coran, par Jacques Berque ou encore l’autobiographie d’Abd al Malik, Qu’Allah bénisse la France. »La volonté de comprendre ces événements a une incidence sur le reste du marché du livre, remarque également Olivier Nora : « Dès janvier, il y a eu une prime à la non-fiction. Les gens cherchaient plus des livres de réflexion que d’évasion. La littérature “haut de gamme” et le roman n’ont pas connu un très bon premier trimestre. »Jérémie LamotheJournaliste au Monde 13.05.2015 à 15h16 • Mis à jour le13.05.2015 à 17h12 La majorité resserre les rangs autour de Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l'éducation nationale, dont le projet de réforme du collège fait l'objet de vives critiques. François Hollande lui-même a appelé, à nouveau, à la solidarité du gouvernement après le conseil des ministres, selon le compte rendu qu'en a fait le porte-parole, Stéphane Le Foll :« Le président de la République soutient [la réforme] et a demandé à tous les membres du gouvernement [leur] soutien. Il faut qu'il y ait une cohérence et un soutien de l'ensemble du gouvernement ».Le chef de l'Etat et le premier ministre, Manuel Valls, ont aussi rappelé « que l'enjeu de l'éducation (…) avait été au cœur de la campagne présidentielle et qu'il fallait donc soutenir cette réforme sur le collège ».La question des langues anciennes revueFace aux critiques virulentes de la droite et d'une partie du corps enseignant, les dirigeants des groupes socialiste, écologiste et des radicaux de gauche de l'Assemblée nationale ont apporté leur soutien « total » à la réforme menée par Mme Vallaud-Belkacem. Bruno Le Roux, le chef de file des députés socialistes, a annoncé l'envoi à tous les parents d'élèves d'une lettre expliquant les raisons et les buts de la réforme dont l'objectif est de « réduire les inégalités de destin ».Le 11 mai, Nicolas Sarkozy avait lancé contre la ministre : « Dans le combat effréné pour la médiocrité, [la ministre de la justice] Christiane Taubira est en passe d'être dépassée par Najat Vallaud-Belkacem. »« Citer comme cela ces deux ministres à dessein, c'est quelque chose qui au fond ne grandit pas son auteur », a réagi M. Le  Foll mercredi, alors que le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a même dénoncé des propos « légèrement xénophobes ». Mardi, Manuel Valls avait déjà déploré des « attaques personnelles ».La réforme du collège, qui prévoit notamment l'enseignement d'une langue vivante à partir de la cinquième et la disparition des classes européennes et bilangues, est vivement critiquée par l'opposition de droite mais aussi par certaines personnalités de gauche et plusieurs syndicats d'enseignants. Le gouvernement assure que son projet promeut un système plus égalitaire, tandis que la droite parle de nivellement par le bas.Dans un souci d'apaisement, Najat Vallaud-Belkacem a demandé au Conseil supérieur des programmes (CSP) de plancher sur les langues et cultures de l'Antiquité et de remettre ses propositions le 15 octobre. Alors que des opposants à sa réforme redoutent une disparition du latin et du grec, la ministre demande au CSP d'apporter dans son projet de programmes de la cinquième à la troisième, en particulier en français, « des articulations plus lisibles avec les langues et cultures de l'Antiquité ». Lire l'interview du président du CSP : « L’idée de vouloir faire de l’histoire un ″roman national″ est dérangeante » Béatrice Jérôme Il est ancré à l’ouest et patron d’un département maritime comme son prédécesseur. Dominique Bussereau, président de la Charente-Maritime a été élu, mercredi 13 mai, président de l’Assemblée des départements de France (ADF). M. Bussereau succède à l’ex-patron (PS) des Côtes-d’Armor, Claudy Lebreton qui ne se représentait pas aux départementales. Pour la première fois , la gauche qui ne détient plus que 33 conseils départementaux sur 101, depuis le 2 avril n’a pas présenté de candidat. M. Bussereau a recueilli 68 voix – soit autant que le nombre de départements de droite et du centre. Les présidents de gauche se sont abstenus. « M. Bussereau s’est engagé à défendre le pluralisme au sein de l’ADF. Nous veillerons  au respect de sa promesse », prévient André Viola, patron (PS) de l’Aude et nouveau président du groupe de gauche au sein de l’association.La droite reprend ainsi les commandes d’un puissant groupe de pression à un moment charnière pour la réforme territoriale.En élisant M. Bussereau, l’ADF choisit un ancien ministre dont l’autorité sera d’autant plus grande qu’il est aux confluences de tous les courants de la droite et du centre. et 30 abstentions. Longtemps titulaire du portefeuille des transports sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, M. Bussereau a été ministre de l’agriculture de 2004 à 2007 dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin qu’il appelle « son meilleur ami ».Ancien giscardien, il se définit comme « modéré » au sein de l’UMP et ne fait pas partie des sarkozystes historiques. Il est proche d’Alain Juppé mais cela ne l’empêche pas d’être sarko-compatible. « Ma candidature à l’ADF n’a causé aucun souci à Sarkozy. J’ai eu un retour très amical de sa part quand je suis venu lui en parler en avril », confie-t-il, rappelant au passage, les liens charentais qui les unissent : « Sarkozy a passé toute son enfance et jusqu’en 2004-2005 en vacances à Royan, où j’habite », sourit-il.Redonner une plus grande influenceM. Bussereau n’aurait pas décidé de postuler à la tête de l’ADF s’il n’avait été conforté par le président de l’UMP dans son intention de renoncer aux régionales dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. « Pensant que cette région n’est pas gagnable, Nicolas Sarkozy a voulu faire une bonne action vis-à-vis d’Alain Juppé. Il a donc choisi de soutenir la candidature d’une proche du maire de Bordeaux Virginie Calmels, certain qu’elle coure à la défaite », décrypte un patron UMP de département.S’il n’entend pas transformer l’ADF en relais partisan de l’opposition, M. Bussereau voit dans l’association comme un « lobby politique » auquel il entend redonner une grande influence. « Le département est sorti renforcé des élections départementales. Tout le monde s’y est intéressé, observe M. Bussereau. Ce n’est plus une structure menacée. Au contraire, les départements retrouvent une nouvelle modernité avec la création des futures grandes régions qui nécessite des collectivités de taille intermédiaire, assure-t-il. Nous allons veiller à ce qu’il n’y ait pas de la part du gouvernement une tentation de vengeance après sa défaite aux départementales. »« Force de frappe »La seconde lecture du projet de loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République qui débute en mai, sera, à ses yeux, un test. Député de Charente-Maritime, M. Bussereau entend s’appuyer sur « la force de frappe » des 37 parlementaires – 18 sénateurs, 19 députés – qui sont aussi des présidents de département pour que la discussion du projet de loi permette aux transports scolaires et aux ports – dévolus aux régions actuellement – de revenir dans le giron des départements.Pour M. Bussereau, la tâche n’est pas aisée pour autant. Paradoxalement, la large victoire de la droite et du centre aux départementales va rendre l’élaboration d’une réforme territoriale plus difficile pour l’UMP quand il va s’agir d’établir un programme pour la présidentielle. Les nouveaux présidents UMP-UDI-Modem ou divers droite départementales vont avoir à cœur de défendre leurs prérogatives et leurs moyens. Rares sont ceux qui souhaitent la création d’un « conseiller territorial » issu de la fusion des conseillers régionaux et départementaux comme le propose toujours Nicolas Sarkozy.« La question est de savoir si nous serons capables d’écrire un modèle fondé sur les communes et les départements face au couple région-intercommunalité », explique Pierre Bédier, président (UMP) des Yvelines, qui avait envisagé un temps de se porter candidat à la présidence de l’ADF. « Nous avons deux ans pour y réfléchir », remarque, prudent, M. Bussereau.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Mathilde Damgé L’économie française a enregistré une croissance de 0,6 % au premier trimestre 2015, contre 0,4 % prévu, a indiqué l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), mercredi 13 mai. Le ministre des finances, Michel Sapin, s’en est immédiatement félicité :« Ce premier chiffre est très encourageant (...) Nos perspectives de croissance pour 2015 sont aujourd’hui clairement confortées. »Mais, il faut remettre cette hausse en perspective. La croissance a été révisée – dans la même publication – à zéro pour le dernier trimestre 2014, et la croissance tricolore ayant toujours du mal à se relever de la crise économique des années précédentes.Voici deux graphiques pour prendre du recul :Tout d’abord, il faut reconnaître que cette hausse du produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire de la richesse créée dans le pays, n’avait plus été vue depuis le 2e trimestre 2013, donc depuis deux ans. #container_14315089766{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315089766{ height:500px; } #container_14315089766 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315089766 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315089766 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315089766 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La croissance retrouve son niveau d'il y a deux ansEvolution du PIB par trimestre en %Source : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14315089766", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "line", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["mars 2013","juin 2013","septembre 2013","décembre 2013","mars 2014","juin 2014","septembre 2014","décembre 2014","mars 2015"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "croissance", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 0.1 ], [ "", 0.8 ], [ "", -0.1 ], [ "", 0.2 ], [ "", -0.2 ], [ "", -0.1 ], [ "", 0.2 ], [ "", 0 ], [ "", 0.6 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 2, valuePrefix: "", valueSuffix: " %", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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Une rechute moins impressionnante que celle de 2011 mais dont le schéma semble se répéter depuis la crise de 2008 :  #container_14315089765{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14315089765{ height:500px; } #container_14315089765 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14315089765 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14315089765 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14315089765 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }2011 et 2013 : les reprises se transforment en rechutesSource : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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Mathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard Il flottait comme un parfum d’occasion manquée, à l’Assemblée nationale, dans la nuit de mardi à mercredi 13. Après avoir frôlé l’interdiction, les très contestés « tests osseux » pratiqués sur les mineurs étrangers en vue de déterminer leur âge restent pour l’heure inscrits dans la loi française. Les députés en ont décidé ainsi, mardi, en première lecture de la proposition de loi sénatoriale sur la protection de l’enfant. Le texte arrivera en discussion au Sénat dans les prochains jours.Ce test, qui consiste en une radio du poignet et de la main, est utilisé pour évaluer l’état des cartilages de croissance des jeunes étrangers et en déduire leur âge. Si cet examen les décrète mineurs, ils bénéficient d’une prise en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE), organisée par le département. S’ils sont estimés majeurs, ils passent alors sous la coupe de l’Etat et peuvent être priés de quitter le territoire français, voire de rembourser l’aide dont ils ont bénéficié auparavant.Lire aussi :Jugé majeur, un collégien ivoirien se retrouve sans logement, ni ressourcesLe problème reste que cet examen, dont la marge d’erreur est considérable, ne bénéficie plus d’aucun crédit. Lorsqu’il est réalisé sur les plus de 16 ans, il est unanimement considéré comme non fiable. Son interdiction a été demandée par l’ordre des médecins comme par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), quand le Haut Conseil de la santé publique réfute, lui, une lecture qui s’affranchit des conditions de vie et de nutrition de l’enfant.En janvier, sa suppression avait été demandée dans les colonnes du Monde par une série de sommités scientifiques qui ont répondu à l’appel du Réseau éducation sans frontières (RESF). Ce groupe de citoyens, souvent des enseignants, qui aide notamment les jeunes mis à la rue au lendemain des résultats de ces tests, a largement contribué à la prise de conscience sur le sujet.Lire aussi la tribune :Interdisons les tests d’âge osseux sur les jeunes immigrésCette contestation n’est pas arrivée aux oreilles du gouvernement. Si l’espoir de voir disparaître cette pratique avait été entrouvert par l’adoption en commission d’un amendement du socialiste Denys Robiliard, porté par une quarantaine de députés, le gouvernement a repris la main mardi. Il a déposé un amendement défendu par la secrétaire d’Etat chargée de la famille, Laurence Rossignol.Le sujet « fâcheux »Cet article qui a été adopté inscrit dans la loi les conditions posées par la circulaire de la garde des sceaux, Christiane Taubira en 2013 sur l’usage de ces tests. L’amendement du gouvernement vise à les « limiter au maximum ». La radio du poignet ne pourra être pratiquée que « sur décision de l’autorité judiciaire, avec accord de l’intéressé, en cas de doute sérieux sur son âge », a rappelé la ministre lors de la discussion ; ajoutant que les conclusions de ce test ne pourront être à elles seules conclusives. Une « demi-mesure » pour certains élus PS, EELV et Front de gauche, pour qui ce texte était l’occasion d’avancer en matière de droit de l’enfant étranger.Le socialiste Denys Robiliard a dû se rendre à l’évidence : face au blocage du gouvernement, il pouvait au mieux faire adopter des sous-amendements limitant au maximum la portée des tests. Ainsi, l’expert qui lira la radiographie se verra demander de « préciser la marge d’erreur qu’il estime » et « le doute sur un résultat devra profiter au jeune en valorisant une présomption de minorité », rappelle le député.Dans un débat assez consensuel, les tests osseux se sont invités comme le sujet « fâcheux », selon l’expression employée par la députée UMP Isabelle Le Callennec. Un sujet qui illustre le décalage entre la manière dont le gouvernement aborde l’immigration et la vision que souhaite porter une partie de la gauche sur ce sujet.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 03.05.2015 à 12h26 • Mis à jour le03.05.2015 à 13h44 Les adhérents de l'UMP seront amenés à voter sur le potentiel futur nom de la formation, à la veille du congrès du 30 mai, a annoncé dimanche 3 mai à l'Agence France-Presse, la vice-présidente du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet. Cette dernière confirme ainsi une information du Journal du dimanche.Lire la tribune de Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez : « Donner une nouvelle impulsion » en rebaptisant l’UMPSon président, Nicolas Sarkozy, avait préalablement fait savoir qu'il souhaitait rebaptiser le mouvement de droite « Les Républicains ». Pourront s'exprimer les membres à jour de cotisation au 31 décembre 2014, soit 210 000 personnes.Lors du scrutin électronique, qui se tiendra les 28 et 29 mai, trois questions seront posées aux encartés : une sur les statuts de la formation, une sur son nom, et la dernière sur le principe d'une liste unique pour le bureau politique. Celui-ci serait d'ailleurs amené à se prononcer sur ces trois éléments, le 5 mai à Paris.Plus de courants internesLes élections internes de l'UMP – notamment celles des présidents de fédérations au suffrage universel, ce qui est une première dans ce parti – auront lieu le 4 juillet, a également fait savoir Mme Nathalie Kosciusko-Morizet. Pourront participer à ce scrutin les adhérents inscrits au 30 juin.Les nouveaux statuts veulent imposer davantage de démocratie, avec la promesse d'un recours régulier au référendum interne grâce à une plateforme dédiée sur Internet, et davantage de parité. Au bureau politique, où se côtoient membres de droit – anciens présidents de la République ou anciens premiers ministres – et membres élus, ces derniers seront strictement paritaires. Même mesure pour la Commission nationale d'investiture.Lire aussi : Du RPF aux Républicains, 70 ans de noms de parti politique à droiteEnfin, il n'y aura plus de représentants des cinq courants du parti dans ses instances dirigeantes, ceux-ci étant amenés à disparaître.Lire la chronique en édition abonnés : De quoi la droite est-elle le nom ? 01.05.2015 à 23h38 • Mis à jour le02.05.2015 à 06h07 Deux équipes de télévision, l'une du Petit Journal de Canal+ et l'autre de l'émission C à vous de France 5 ont été agressées, vendredi 1er mai à Paris, au cours du défilé du Front national par des militants FN, avant d'être exfiltrées par le service d'ordre du parti frontiste.Lire : Pour le FN, un 1er Mai ponctué d'incidents« Nos journalistes de C à vous ont aussi été agressés lors du défilé du FN », a annoncé sur Twitter la journaliste Anne-Sophie Lapix, plusieurs heures après la nouvelle d'une agression contre trois membres d'une équipe de Canal+. « Leur caméra est cassée. Ils ont été évacués par le service d'ordre », a poursuivi l'animatrice de C à vous.« L'agression fut violente et choquante »Les journalistes de France 5 « vont bien ce soir, mais l'agression fut violente et choquante », a twitté un peu plus tard l'animatrice de C à vous, annonçant que son émission en ferait état lundi, l'émission du soir même ayant été enregistrée.L'équipe de Canal+ a pour sa part été agressée après une interview du député européen (FN) Bruno Gollnisch. « L'une de nos deux équipes sur place a été prise à partie par des militants FN qui les ont frappés, notamment au dos et dans la nuque, mais ils vont bien », a déclaré une porte-parole de Canal+.Un caméraman, un journaliste et un ingénieur du son ont été « encerclés par plusieurs militants après une interview de Bruno Gollnisch » puis frappés par des participants au traditionnel défilé du FN pour le 1er mai. Le service d'ordre du FN « est intervenu pour les exfiltrer », a-t-on indiqué de même source.Sur une vidéo de BFMTV, on voit l'eurodéputé asséner des coups de parapluie aux journalistes de Canal+ tout en saisissant la perche de leur preneur de son. Des membres du service d'ordre frontiste et des proches tentent de l'arrêter. « C'est une violation de la vie privée », l'entend-on répéter à deux reprises.« Je détruis les micros des espions »« Il y a deux semaines, 'Le Petit Journal' de Canal + diffusait frauduleusement une de mes correspondances privées. Ce 1er mai, une autre équipe de ce programme a cherché autour de moi pendant près d'une heure à capter tout aussi frauduleusement et à notre insu nos conversations privées à l'aide d'un micro-perche » a expliqué dans un communiqué M. Gollnisch, proche de Jean-Marie Le Pen.« La loi, les directives très précises du CSA, et la morale la plus élémentaire prohibent ces procédés. Je réponds toujours courtoisement aux micros des journalistes qui m'interrogent. En revanche, je détruis les micros des espions. À bon entendeur.... », a menacé cet eurodéputé, membre de longue date du FN. Selon Canal+, les trois personnes agressées « vont bien » et « sont rentrées au bureau ».Des images de cette agression seront diffusées dans le Petit journal de lundi, a indiqué Canal+. Interrogée sur une éventuelle plainte, la chaîne a expliqué ne pas avoir pris de décision à ce stade. Le FN refuse habituellement toute participation de journalistes du Petit Journal à ses conférences de presse. Manon Rescan Bien sûr, il y a la pluie. Bien sûr, ce sont les vacances. Pas de quoi consoler pour autant les responsables syndicaux en tête du cortège parisien du 1er Mai, vendredi, au moment d’atteindre la place de la Nation. « Cinq mille », lance Luc Berille, secrétaire général de l’UNSA, en guise d’estimation de la mobilisation.A sa droite, Philippe Martinez, dont c’était le baptême à la tête de la CGT, est visiblement moins avide de parier sur les chiffres. « On m’a dit qu’il y avait soixante-dix mille personnes ce matin » dans les autres défilés en France, esquive-t-il. Même le Parti communiste luttait pour écouler son muguet dans la dernière portion du boulevard Voltaire. Finalement, la CGT estimera que cent dix mille personnes ont défilé dans toute la France, la police soixante-quatorze mille. Soit bien moins qu’en 2014, quand le rapport était deux cent dix mille et quatre-vingt-dix-neuf mille.« On savait que ce serait un jour particulier », reconnaît un représentant de la FSU, qui refuse toutefois d’y voir un échec de la stratégie syndicale. Les principales fédérations nationales se sont une nouvelle fois mobilisées en ordre dispersé cette année, au point que trois rassemblements distincts étaient prévus à Paris.Force ouvrière a déserté le cortège, se contentant d’un rassemblement au mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise, pour un traditionnel hommage aux morts de la Commune de Paris en 1871. Pas de marche sous la pluie non plus pour la CFDT, qui avait organisé son festival à destination de la jeunesse à l’Insep.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œilMultiples combatsSeuls la CGT, l’UNSA, Solidaires et la FSU se sont donc retrouvés place de la République en milieu d’après midi, sous le mot d’ordre diffus de la lutte pour le progrès social en Europe.Les organisations syndicales françaises faisaient même figure de petites poucettes face à l’ampleur de la mobilisation des Turcs et des Kurdes qui dansaient à 14 heures sur la place de la République. La dispersion des rangs syndicaux aura peut-être rendu cette année un peu plus visibles les multiples combats politiques qui s’expriment aussi, à la même date, dans les rangs du cortège parisien. « C’est ça que j’aime dans le 1er Mai, confie Ginette Lavigne, réalisatrice syndiquée à la CGT Spectacle, un verre du traditionnel mojito du PCF à la main. On voit les étrangers qu’on ne voit jamais autrement, les sans-papiers… » Comme elle, ils sont nombreux, la cinquantaine dépassée, pour qui la question de défiler le 1er Mai ne se pose guère. « Ça me donne du souffle et de l’énergie », confie Fred Thimonier, enseignant dans un collège pour élèves en grande difficulté scolaire dans le 15e arrondissement de Paris. « Et puis c’est une occasion de croiser des copains », dit-il en souriant, resté sur le trottoir pour faire le guet.« Il y a toujours des droits des salariés à défendre  »Devant la banderole des personnalités, un homme aux cheveux blancs fait figure d’intrus. « Je n’ai pas trouvé les gens de mon syndicat », confie ce fonctionnaire territorial, qui souhaite rester anonyme. Lui ne manifeste pas tous les ans, mais en 2015, c’était une évidence, à cause, dit-il, de « ce qu’a fait le gouvernement ces derniers mois ». Il égrène, comme d’autres, la loi Macron, le pacte de responsabilité, une austérité mise en place par un gouvernement que beaucoup peinent à qualifier « de gauche ». « On est là parce qu’il y a toujours des droits des salariés à défendre, poursuit-il en marchant. Les revendications sont les mêmes, mais le rapport de force a changé : on est moins nombreux », regrette-t-il en désignant de la tête la maigreur des rangs des manifestants.Lire l'analyse :Un 1er Mai syndical en trompe-l’œil « Pourtant, le syndicalisme reste un outil au service des travailleurs et utile au quotidien », rappelle Didier Aubé, de SUD-PTT. Dans les rangs des organisations, le sondage publié par Le Figaro la veille, affirmant que 54 % des personnes interrogées jugeaient les syndicats « pas utiles » a beaucoup agacé. « SUD-Culture vient d’aider des femmes de ménage travaillant à la BNF pour le compte d’une société à obtenir des titularisations et du meilleur matériel pour travailler », rappelle, à titre d’exemple, M. Aubé.Lire le décryptage des Décodeurs : A quoi sert un syndicat ?Pourtant, l’identité du cortège de vendredi, très largement constitué de personnes de plus de cinquante ans, souvent fonctionnaires, révèle à elle seule le déficit de représentativité des syndicats. Sur le trottoir, serrés sous un parapluie, Valentin et Margot semblent hésiter à entrer dans les rangs.A 29 et 31 ans, ils sont venus participer à « un moment sympathique, festif et populaire », où « différents combats se rassemblent ». Mais pas question pour eux de rejoindre les rangs d’une organisation. « Je n’ai pas envie d’avoir une étiquette, confie Valentin en tirant sur une cigarette. Je peux m’engager, mais temporairement, sans prendre racine dans un mouvement. » « C’est peut-être générationnel », conclut-il.Manon RescanJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Olivier Faye Marine Le Pen entendait prononcer un discours « tonique » et « musclé » sur l’immigration et le terrorisme, selon les termes de son entourage. Mais la présidente du Front national a dû composer avec plusieurs incidents qui ont fait passer son propos au second plan, à l’occasion du défilé annuel du parti d'extrême droite en mémoire de Jeanne d’Arc, vendredi 1er mai, à Paris.Alors qu’elle entamait son discours, place de l’Opéra, la députée européenne a été interrompue par trois militantes du mouvement féministe Femen, qui ont déroulé du balcon d’un hôtel des banderoles mêlant le logo du FN au drapeau nazi.Huée par la foule – entre 3 500 et 3 800 sympathisants, selon la police –, l’intervention a créé un moment de flottement. Au bout de quelques minutes, les services de sécurité du FN sont intervenus avec violence pour déloger les militantes, qui ont ensuite été prises en charge par les forces de l’ordre. S'étonnant que les membres du service aient pu entrer si facilement dans l'hôtel, l'avocat des Femen a annoncé une plainte contre X pour « violences, violation de domicile et arrestation arbitraire ».Marine Le Pen a annoncé en fin d'après-midi « avoir donné pour instruction à son avocat de déposer plainte » contre les Femen pour « violences volontaires » et « atteinte à la liberté de manifester ».Des « provocateurs de Canal+ » aggressésD’autres membres du groupe avaient perturbé un peu plus tôt le dépôt de gerbe au pied de la statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides. Au total, sept personnes, dont trois chargées de la sécurité du FN, ont été interpellées. En début d'après-midi, Canal+ a indiqué qu'une équipe de trois journalistes de la chaîne avait été agressée par des militants frontistes, avant d'être exfiltrée par le service d'ordre du parti. La chaîne diffusera des images de l'agression le 3 mai. La chaîne BFM a diffusé une vidéo montrant Bruno Gollnisch s'en prenant à un des journalistes. L'eurodéputé s'est ensuite félicité d'avoir fait fuir « les provocateurs de Canal+ » qui « pratiquent le micro-perche espion ».L'imprévu Jean-Marie Le PenJean-Marie Le Pen, en conflit ouvert avec sa fille depuis un mois, n’a pas manqué de faire valoir sa singularité. Au moment de se recueillir au pied de la statue et après que Marine Le Pen eut fait de même, M. Le Pen s’est écrié, dans un élan quasi théâtral : « Jeanne, au secours ! » Il a ensuite rejoint en voiture la tribune érigée en face de l’Opéra Garnier, et s’est invité sur scène, juste avant que sa fille ne commence son discours. Il s’est offert, l’espace de quelques secondes, bras ouverts, les acclamations de la foule, avant d'en descendre. « Il a voulu saluer les militants, au dernier moment », explique un de ses proches.Plusieurs cadres du FN assurent que cette apparition n’était a priori pas prévue au programme. Le cofondateur du mouvement – toujours en convalescence, selon son entourage, après son hospitalisation il y a deux semaines pour un problème cardiaque – n’est pas resté pour écouter le discours de sa fille, avec laquelle il n’a pas échangé un regard.« Expulser tout étranger qui exprime des sympathies pour l’EI »Sans doute perturbée par la tournure des événements, la présidente du Front national a repris le fil de son discours. « Nous subissons menaces et ordres de cette eurodictature soutenue servilement par les télégraphistes de droite et de gauche », a-t-elle lancé, avant de dénoncer la « grenade de l’islamisme » qu’aurait dégoupillée l’intervention militaire de la France en Libye, en 2011.« Nous devons déchoir de la nationalité tout binational parti vers l’Etat islamique, juger pour crimes ceux qui en reviennent (...), expulser tout étranger qui exprime des sympathies pour l’Etat islamique. »Répétant ses propos tenus en 2012 à la suite des tueries perpétrées par Mohamed Merah – « J’avais demandé combien de Merah y a-t-il dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d'immigrés ? » – la présidente du FN a appelé à « arrêter l’immigration ».Pour « musclé » qu’il ait été, ce discours ne cache pas le fait que les regards sont d’ores et déjà tournés vers le 4 mai, jour de la réunion du bureau exécutif du FN, qui doit décider d’éventuelles sanctions contre Jean-Marie Le Pen.Ce dernier n’a pas encore fait savoir s’il comptait répondre positivement à la convocation qui lui a été envoyée. L’entretien qu’il avait accordé à Rivarol le 9 avril, dans lequel il prenait notamment la défense du maréchal Pétain, et qui a déclenché le conflit avec sa fille, était en tout cas distribué gratuitement dans la foule des militants.Suivre les défilés du 1er Mai en direct : 1er Mai : une Fête du travail en ordre disperséOlivier FayeJournaliste au Monde 01.05.2015 à 05h41 • Mis à jour le01.05.2015 à 08h54 Alain Juppé, candidat à la primaire à droite pour l'élection présidentielle française de 2017, était à New York, jeudi 30 avril, pour notamment récolter des fonds de campagne auprès de sympathisants français. Alors qu'il visitait Le District, un nouveau marché français à Manhattan, il a déclaré :« Je rencontre des Français ici, des amis politiques, les membres de l'UMP, les personnes qui veulent me soutenir dans ma campagne. Et dans l'application des lois françaises, qui sont parfaitement claires et transparentes, il est permis à chaque citoyen, jamais une entreprise, d'aider un parti politique à faire campagne, avec un plafond maximum de dons par personne et par an qui est de 7 500 euros déductibles des impôts. »« Ou alors il faut être milliardaire pour faire de la politique ? Evidemment qu'il faut demander à vos supporteurs, et tout le monde le fait. (…) Tous les candidats, c'est pareil. C'est vieux comme les campagnes électorales. »« Je n'ai pas une fortune personnelle qui me permette de réunir quelques centaines de milliers d'euros pour mes déplacements en province, pour mes déplacements à l'étranger, pour la campagne qui aura lieu  ».A ces fins de financement, un déjeuner privé « avec une dizaine de soutiens », était prévu vendredi au restaurant Rainbow Room du Rockefeller Center, à Manhattan, selon son entourage.« Je n'accepterai que des dons de citoyens français, de personnes physiques, jamais d'entreprises, et dans la limite prévue », a insisté M. Juppé. Et il a rejeté toute comparaison avec le système de financement électoral américain : « Aux Etats-Unis, on parle de milliards de dollars, là, on parle de quelques centaines de milliers d'euros, ça n'a rien à voir. »Lire la chronique (édition abonnés) : De quoi la droite est-elle le nom ? 30.04.2015 à 09h56 • Mis à jour le30.04.2015 à 14h56 Michel Sapin a déclaré jeudi 30 avril sur Europe 1 que les 3,8 milliards d’euros de crédits supplémentaires accordés au ministère de la défense devront être compensés par des économies, notamment dans le logement ou la santé.François Hollande a annoncé mercredi, à l’Elysée à la suite d’un conseil de défense, qu’il renforçait les moyens des armées et confirmé que le budget pour 2015, de 31,4 milliards d’euros, était « sanctuarisé », pour s’adapter à la nouvelle donne sécuritaire créée par les attentats de janvier.Pour les quatre prochaines années, la loi de programmation militaire réactualisée, qui sera présentée au conseil des ministres du 20 mai, pour être examinée en juin par le Parlement, prévoit « 3,8 milliards de crédits supplémentaires », a affirmé le chef de l’Etat, dont une partie proviendra des économies réalisées par le ministère de la défense.Lire aussi : Budget de la défense : une rallonge de 3,8 milliards d’euros sur quatre ansJeudi, en bon ministre de l’économie, M. Sapin a tenu à rappeler que « tout effort supplémentaire pour un ministère doit être compensé par des économies sur d’autres ». Il a rejeté l’idée d’un emprunt – « un emprunt c’est joli, mais c’est un déficit ». Un « déficit » qui serait malvenu alors que la Commission européenne doit se prononcer mi-mai sur la crédibilité des objectifs économiques français donné par son programme de stabilité, qui trace les grandes lignes de la stratégie des finances publiques de la France pour les années 2015-2018. Lire aussi :Paris cherche l’aval de Bruxelles sur ses réformesM. Sapin a confirmé que le logement et la santé seraient bien concernés. « Dans le domaine du logement, il y a des économies possibles (…) sans remettre en cause ni les solidarités ni le soutien à la construction ». « Dans le domaine de la santé, on peut arriver à diminuer l’augmentation des coûts ». Evoquant notamment les personnes âgées, il a affirmé que « ceci est maîtrisé », « donc, oui, l’année prochaine il y aura un effort qui sera fait par l’Assurance-maladie ». 29.04.2015 à 22h44 • Mis à jour le30.04.2015 à 17h31 Patrick Buisson, l'« éminence noire » de Nicolas Sarkozy, a assigné l'UMP en justice. Selon le site d'information Mediapart, il réclame le paiement de factures datant de 2013 qu'il estime impayées.M. Buisson, qui a conseillé M. Sarkozy de 2006 à 2012, a été remercié « verbalement » à la fin de 2012 ou au début de 2013 par Jean-François Copé, alors président du parti de droite. Durant ces années, M. Buisson fournissait à l'Elysée des sondages et des analyses d'opinion, via sa société Publiopinion. Un marché qui lui rapportait 31 993 euros par mois écrit Mediapart.Mais M. Buisson semble estimer que la résiliation de ce contrat par M. Copé ne s'est pas faite correctement. Face au refus de l'UMP de payer ces factures – le parti estimant que les prestations n'avaient pas été effectuées –, M. Buisson a adressé, en 2014, une première mise en demeure à Jean-François Copé. Quelques mois plus tard, il a assigné le parti en justice.Nicolas Sarkozy impliqué ?L'existence de cette affaire a été confirmée au Monde par deux sources proches de Nicolas Sarkozy qui évoquent « une seule facture », réclamée par M. Buisson. L'entourage du nouveau président du parti prend bien soin de préciser que l'affaire date d'avant le retour rue de Vaugirard de l'ancien chef de l'Etat, à une époque où c'est Jean-François Copé qui présidait l'UMP.Lire aussi : Patrick Buisson, l’éminence noire de Nicolas SarkozyMais c'est M. Sarkozy qui, en 2010, avait mis en contact Patrick Buisson avec l'UMP. Le conseiller élyséen avait alors pu signer un contrat de 10 000 euros par mois avec le parti, selon des informations révélées par les journalistes du Monde, Ariane Chemin et Vanessa Schneider dans leur biographie de M. Buisson, Le Mauvais Génie. Le montant de ce contrat sera triplé à l'arrivée de M. Copé à la tête de l'UMP fin 2010. Samuel Laurent Les femmes peuvent voter en France depuis précisément soixante-dix ans. C'est en effet le 29 avril 1945 que les Françaises ont pu pour la première fois se rendre aux urnes, pour des élections municipales, en vertu d'un droit accordé l'année précédente, le 21 avril 1944, par le comité français de libération nationale.Lire les archives (édition abonnés) : Les Françaises votent pour la première foisDes femmes qui votaient plus à droiteLongtemps, les spécialistes ont considéré qu'il existait des caractéristiques propres au vote féminin :Elles étaient plus abstentionnistes jusque dans les années 1960 (jusqu'à 12 points de pourcentage de plus que les hommes aux municipales de 1953 et aux législatives de 1962).Elles votaient moins à gauche (entre 10 et 13 points de moins que les hommes de 1946 à 1973, puis de 5 à 9 points jusqu'en 1981). Elles accordaient en revanche moins de suffrages à l'extrême droite que les hommes. #container_14303110920{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303110920{ height:500px; } #container_14303110920 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303110920 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303110920 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14303110920 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Le vote pour la gauche des hommes et des femmes depuis 1946Sur la base de sondages sortis des urnes (IFOP, Sofres, BVA).Source : Le vote des femmes en France, Jeanine Mossuz Lavaud(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Moins de différences hommes femmes à partir des années 1990Des différences qui tenaient aussi au moindre accès des femmes aux études supérieures, notent les spécialistes. Mais ces notions anciennes ont changé.En 1993, les écarts constatés par Janine Mossuz-Lavau dans son ouvrage Le Vote des femmes en France sont désormais bien moins signifiants : un vote légèrement plus élevé des femmes pour les listes écologistes (9 % contre 7 %), un peu plus favorable à la droite (45 % contre 43 % pour les hommes) et moindre pour le FN (10 % contre 15 % pour les hommes). En 2012, selon une étude de l'institut de sondage CSA, le vote féminin n'est plus différent du vote moyen. Nicolas Sarkozy ou François Hollande ont récolté autant de bulletins d'électrice que d'électeur, même si le CSA note un très léger écart pour les voix accordées à Jean-Luc Mélenchon (10 % chez les femmes contre 11,11 % en général).La « normalisation » s'opère aussi pour le vote Front national, qui devient identique chez les hommes et les femmes, après avoir été, on l'a dit, plus faible chez ces dernières.Plus inscrites pour voter mais moins éluesL'histoire du vote féminin et de son équilibrage ne doit pas cacher des différences qui persistent. Ainsi, selon l'Insee, les femmes sont plus souvent inscrites sur les listes électorales. L'écart, qui était nul jusqu'aux générations nées à la fin des années 1950, se creuse ensuite (mais s'estompe à nouveau chez les plus jeunes).A l'inverse, la montée progressive, du fait des lois sur la parité, du nombre d'élues, continue de laisser des différences nettes. Selon l'Insee, on comptait en 2014 près de la moitié de conseillères régionales (48 %) et de parlementaires européennes (45 %). La loi a même imposé lors du dernier scrutin départemental une parité parfaite. #container_14303138674{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14303138674{ height:500px; } #container_14303138674 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14303138674 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14303138674 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14303138674 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Part des femmes parmi les élusSource : Insee(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Mais il n'y a toujours que 26,9 % des députés, 22,1 % des sénateurs et 13 % des maires qui sont des femmes. Sans évoquer ici les présidences d'exécutifs locaux, qui restent encore très nettement masculines. Jouer : Quiz : le sexisme en politique de 1884 à nos joursSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 16h58 • Mis à jour le07.05.2015 à 17h04 | Matthieu Goar La deuxième tentative a été la bonne pour Virginie Calmels. L’adjointe au maire de Bordeaux, ancienne directrice générale de l’entreprise mondiale Endemol, a été investie, jeudi 7 mai, par la commission nationale d’investiture (CNI) de l’UMP pour diriger la campagne de la droite dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Le vote de la CNI a été massivement en sa faveur puisque seul Henri Guaino s’est abstenu.Merci à @NicolasSarkozy et @alainjuppe pour leur présence et leur soutien ce matin.Et merci à tous les membres de la CNI de leur confiance.— Virginie Calmels (@VirginieCalmels) May 7, 2015Les ambitions de Mme Calmels avaient pourtant provoqué des remous rue de Vaugirard le 16 avril. Lors d’une précédente réunion de la CNI qui se penchait sur son investiture, l’ancienne chef d’entreprise ne s’était pas présentée. Alain Juppé n’était pas non plus venu défendre sa protégée qui s’est engagée à ses côtés au moment des élections municipales de 2014. Ce jour-là, M. Guaino l’avait comparée à une « Loana » de la politique pour critiquer son manque d’expérience. « Je serais également ravie que les remarques sexistes ou méprisantes, qui n’honorent personne, me soient épargnées », avait-elle rétorqué sur son compte Twitter.Lire aussi :Régionales : Guillaume Peltier désigné chef de file UMP dans le CentreLorsque certains représentants de la CNI avaient soulevé le fait qu’elle n’avait pas sa carte d’adhérente à l’UMP, un vote avait été réclamé. Le conseiller de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, avait demandé que ce scrutin soit reporté pour calmer les esprits. L’ancien président de la République, qui se pose en rassembleur de la famille, ne tient pas du tout à froisser l’ancien premier ministre.Jeudi 6 mai, Mme Calmels a assuré lors de son discours devant la CNI qu’elle prendrait sa carte de membre du nouveau parti, Les Républicains. A 44 ans, cette femme qui a présidé Endemol France, fait partie de la garde rapprochée de M. Juppé. Elle participe à son conseil politique hebdomadaire et certains évoquent déjà son nom pour succéder à l’ancien premier ministre à la mairie de Bordeaux.Lire aussi :Juppé, l’homme qui voulait tout prévoirMatthieu GoarJournaliste au Monde 07.05.2015 à 15h32 • Mis à jour le07.05.2015 à 16h00 | Madjid Zerrouky (Béziers, envoyé spécial) « Ça, c’est les Gaulois ! » : la pancarte, criarde, accueille le visiteur à l’entrée du Musée du Biterrois. Comme si la municipalité de Béziers (Hérault), dont le maire, Robert Ménard, a affirmé qu’il y avait 64,6 % d’enfants musulmans dans ses écoles, cherchait à conjurer le sort en rendant hommage à « nos ancêtres », comme le soulignait le journal municipal en mars. Qui sous-titrait même : « La Gaule contre-attaque ! »Pour son exposition, gratuite, le musée a fait les choses en grand, même s’il n’y a pas foule en ce mercredi 6 mai après-midi : les deux tiers de la surface sont occupés par des statues romaines, de la vaisselle, des outils et autres métiers à tisser utilisés par nos illustres ancêtres. Dans l’espace central, parmi les « traces laissées par les Gaulois », les paroles d’une chanson d’Henri Salvador côtoient celles de La Marche lorraine (« Jeanne d’Arc, vierge souveraine… ») .A la sortie, une affiche très années 1950, ornée de huit petites têtes blondes souriantes, annonce les festivités dans le plateau des poètes, un parc de Béziers. La ville rêvée selon la communication municipale.Sauf qu’à un jet de pierre de la forteresse du XVIIIe siècle qui abrite le musée s’étend la partie de la ville « honnie » par Robert Ménard, celle qu’il fustigeait quelques mois avant l’annonce de sa candidature aux municipales dans le Midi libre en la qualifiant de « délabrée, dont les paraboles punaisent les façades d’immeubles occupés par des pauvres, des Maghrébins, des Gitans » : Garibaldi. Un quartier populaire souvent appelé quartier « arabe » après que des populations d’origine maghrébine – et des Gitans sédentarisés – se sont installées dans les logements et dans les locaux commerciaux que les Biterrois ont délaissés au cours des années 1980.« Que du buzz »Garibaldi, dont les ruelles serpentent du canal du Midi vers le centre-ville, porte tous les stigmates qui valent à Béziers le titre peu envieux de quatrième ville la plus pauvre de France. Les façades sont délabrées, les immeubles murés, les trottoirs défoncés et la propreté est à l’avenant. Ici, où se succèdent kebabs, boucheries hallal et même un écrivain public, difficile de trouver des ouailles de Robert Ménard. « On est tombé sur le gros facho, vous pouvez l’écrire, s’exclame Tony Ferreira, 28 ans. Et c’est un Portugais qui vous le dit ! »Pour beaucoup d’habitants croisés ici, le fichier qu'aurait constitué la mairie pour répertorier le nombre d'enfants « musulmans » inscrits dans les écoles de la ville n’est qu’une affaire de plus pour un maire qui multiplie les déclarations et décisions laissant entendre que la population d'origine étrangère serait à l’origine des problèmes que rencontre Béziers.« Oui, dans notre ville […] il y a un trop grand nombre d’immigrés [ce qui rend l’intégration, et, plus encore, l’assimilation] impossibles », a encore renchéri Robert Ménard, mardi, lors d'une conférence de presse à la mairie en réponse à l’affaire du fichage. La dernière en date d’une série de mesures à caractère polémique, mises en œuvre depuis son élection en mars 2014 : interdiction de pendre le linge aux fenêtres et de « cracher sur la voie publique », limitation des antennes paraboliques visibles depuis la rue, instauration d’un couvre-feu de 23 heures à 6 heures pour les mineurs lors des week-end et vacances scolaires, renforcement et armement de la police municipale, installation d'une crèche de Noël dans l'hôtel de ville... Le tout sur fond de réhabilitation de l'Algérie française, en rebaptisant une rue au nom d'un putschiste de 1961. Tony, « chômeur » rencontré en compagnie de Kader, un saisonnier travaillant dans la restauration, soupire en racontant le « cirque » du matin : Robert Ménard, « qui a débarqué avec une équipe de télé pour compter les Maghrébins à la sortie de l’école ».Les deux hommes prennent la dernière sortie du maire avec un certain fatalisme : « Comme d’habitude, ce n’est que du buzz pour se faire connaître. Il ne fait que ça depuis qu’il est élu : de la provocation pour faire parler de lui. » Un constat que rejoint Cyril Hennion, le vice-président de la Ligue des droits de l’homme à Béziers : « Il fait toujours ça, une grosse provocation, puis une petite marche arrière. Même si ces histoires de fichiers commencent à être vraiment inquiétantes. »Lire : Robert Ménard, un habitué des mesures polémiques« Et puis il salit la ville. Déjà, Béziers, c’est du chômage à n’en plus finir. Qui va investir ici ? Regardez, il n’y a plus rien, les commerces ferment, tout est sale. Tout ce que fait le maire, c’est pour les vieux qui votent pour lui, là-haut », ajoute Tony en désignant la direction du centre-ville.« La mobilisation des moyens s’est faite au niveau du centre-ville, mais tout est fait au détriment des autres territoires », confirme Cyril Hennion, en égrenant la liste des « économies » réalisées par la municipalité : budget du centre communal d’action social, centres de loisirs, cantines scolaires…« Vous venez pour Satan ? »Un peu plus haut débute justement cet autre monde, celui de la « chouette ville », selon les mots de trois adolescentes croisées en train de déambuler en face de la mairie. Même si elles concèdent s’y ennuyer un peu.Façades réhabilitées, placettes ombragées et terrasses alignées au cordeau : c’est un Béziers de carte postale qui s’étend sur un quadrilatère de quelques centaines de mètres. « Robert Ménard privilégie le noyau dur de son électorat, à commencer par les commerçants, à qui il a promis de développer le tourisme et que son discours séduit », ajoute Cyril Hennion.Les commerçants, justement, ne jurent plus que par le triptyque « propreté, police municipale, sécurité ». Et ce n’est pas ici qu’on entendra dire du mal du maire : « Vous venez pour Satan ? Au moins avec lui, c’est propre, plus sûr, la police municipale patrouille, les gens sont contents, jure la propriétaire d’une boutique de prêt-à-porter rue du 4-Septembre. Avant la nouvelle mairie, la ville était déserte et le commerce inexistant. » Le fichier des écoles ? Haussement d’épaules. Quant aux « immigrés », « de toute façon, ils ne viennent pas acheter chez nous ».On ne sait si Sorya Béchar et Mohamed Ali, croisés plus tôt avec leur enfant dans les allées Paul-Riquet se sentiraient visés ou s’ils avaient l’intention d’aller faire quelques emplettes. Mais ce couple de trentenaires ne se fait aucune illusion sur les motivations de Robert Ménard : « Ce sont une démarche et des propos racistes. C’est le Front national, c’est comme ça. »« Les Arabes ne nous disent pas bonjour, ils ont du mal à s’adapter », rétorque pour tout commentaire Franck Maugain, un jeune apprenti. Titillés sur l’affaire de la liste des écoles, certains soutiens du maire ne prennent pas de gants. « Il y a trop d’étrangers, c’est évident. M. Ménard fait ce qu’il peut », lâche Evelyne, la cinquantaine, sans gêne manifeste mais qui refuse de donner son nom. Avant d’embrayer dans une description apocalyptique de la ville, décrite comme « noyée sous la drogue, le racket et les violences. Moi-même, je ne sors plus le soir à cause d’eux, vous voyez ? »Spirale sans fin« Les gens se lâchent de plus en plus, confirme David Garcia, membre du syndicat Solidaires. La parole raciste est là, et elle prend chez les jeunes. » Trois rues plus loin, à la Bourse du travail, syndicats et associations de la ville cherchaient justement la parade à ce genre de discours, mercredi dans l’après-midi. Avis unanime : ce n’est pas gagné.« On est sur un discours ethnique et un vote identitaire qu’on retrouve désormais chez les différentes couches d’arrivants dans la ville : les Espagnols et les ″Européens″ face aux Gitans, les Gitans face au Arabes. Aujourd’hui, les jeunes d’origine espagnole ne votent plus à gauche, contrairement à leurs parents et grands-parents, et dans la première génération d’immigrés maghrébins certains se mettent à voter FN », ajoute le syndicaliste.En cause, « une spirale sans fin qui, depuis la désindustrialisation de la ville, à partir des années 1970, a plongé Béziers dans la misère. Ménard, pas plus que ceux qui se sont succédé avant lui à la mairie, n’a pas cherché à y remédier. Ils se contentent de soigner leur clientèle. » Quitte à monter les uns contre les autres, selon M. Garcia, pour qui le nouveau maire joue en ce moment avec le feu : « Le premier risque pour l’ordre public, c’est Ménard. » Les heurts communautaires entre jeunes d’origine gitane et maghrébine qui avaient embrasé la ville en 2005 sont dans toutes les mémoires. « Pour l’instant, les jeunes de la Devèze [une zone urbaine sensible de la ville], se contrôlent. Mais un dérapage, impliquant la police municipale par exemple [désormais armée] peut vite arriver vu l’ambiance. Et ça peut exploser », craint aussi Cyril Hennion.« Les politiques, c’est de toute façon tous les mêmes : pousse-toi de là que je m’y mette pour garder ma place. » Devisant sur un banc allées Paul-Riquet, Carlo Garrigo et Vincent Bellester, anciens réfugiés espagnols, 170 ans à eux deux, jugent le bilan de Robert Ménard avec l’air de ceux qui en ont vu d’autres : « du vent », pour M. Garrigo. « Ah si : j’ai reçu quatre PV en un mois, deux dans chaque sens de l’allée, c’est ça le nouveau maire ! »Madjid Zerrouky (Béziers, envoyé spécial)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 14h34 • Mis à jour le07.05.2015 à 15h25 | Lucie Soullier Tarnac, épisode 51. Le parquet de Paris a requis le renvoi de Julien Coupat, de sa compagne Yildune Lévy et de son ex-petite amie Gabrielle Hallez, pour « terrorisme », jeudi 7 mai. Une nouvelle page dans une saga politico-judiciaire aux rebondissements médiatisés, et racontée en détail sur le blog dédié du Monde.Lire aussi :Tarnac : le parquet requiert le renvoi de Julien Coupat en correctionnelle pour terrorismeCar si initialement, il s’agissait d’une enquête sur le sabotage de lignes SNCF, les dix mis en examen ont ensuite contesté l’instruction et déposé plusieurs plaintes, notamment pour usage de faux et atteinte à l’intimité de la vie privée.Retour sur l’affaire, ou plutôt les affaires Tarnac, qui durent depuis sept ans.Que se passait-il à Tarnac ? Dans le petit village corrézien de Tarnac, un groupe de jeunes issus de l’extrême gauche gravite autour d’un intellectuel fédérateur, Julien Coupat.En avril 2008, le patron de la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire demande au parquet de Paris l’ouverture d’une enquête préliminaire sur « une structure clandestine anarcho-autonome entretenant des relations conspiratives avec des militants de la même idéologie implantés à l’étranger et projetant de commettre des actions violentes » et son leader supposé, Julien Coupat.Que reproche-t-on à Julien Coupat ? Cinq sabotages sont déplorés par la SNCF dans les nuits des 25 au 26 octobre et du 7 au 8 novembre 2008 dans l’Oise, dans l’Yonne et en Seine-et-Marne.En Seine-et-Marne, les policiers décrivent dans un procès verbal une voiture occupée par Julien Coupat et sa compagne, Yildune Lévy, tournant pendant des heures autour du lieu du sabotage dans la nuit du 7 au 8 novembre. Le couple justifie leur proximité de l’une des lignes : « On a fait l’amour dans la voiture, comme plein de jeunes. »Le 11 novembre, neuf suspects (cinq femmes et quatre hommes) sont interpellés et placés en garde à vue. Quatre jours plus tard, ils sont mis en examen pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme » et Julien Coupat, en outre, pour « direction ou organisation d’un groupement formé en vue de la préparation d’un acte terroriste ». Un dixième suspect sera mis en examen quelque temps plus tard.Après sept ans d’enquête, le ministère ne requiert le renvoi que d’une partie des membres du groupe pour des sabotages de lignes SNCF. Seuls trois d’entre eux sont inquiétés pour « destructions ou dégradations en réunion en relation avec une entreprise terroriste » : Julien Coupat et Yildune Lévy, accusés du sabotage de la ligne Est du TGV à Dhuisy (Seine-et-Marne) à l’aide d’un crochet posé sur la caténaire, le 8 novembre 2008, et Gabrielle Hallez, accusée avec Julien Coupat des mêmes faits à Vigny (Moselle), le 26 octobre 2008. L’enquête n’a pas permis de trouver de suspects pour les trois autres sabotages (deux dans l’Oise et un dans l’Yonne).Que reproche-t-on à l’enquête ?Le manque de preuves La pose d’un crochet sur une caténaire est le seul fait concret que les juges et les policiers sont parvenus à ramasser contre Julien Coupat et Yildune Lévy pour le sabotage de la ligne TGV à Dhuisy. Leur mise en examen repose essentiellement sur le procès-verbal d’une filature réalisée par la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le groupe d’enquête chargé de Julien Coupat.La défense conteste la véracité du document et la présence même de certains policiers, qu’elle soupçonne d’avoir utilisé une balise illégale posée sur la voiture du couple.A Nanterre, une instruction pour « faux en écriture publique » visant ce procès-verbal de filature a été ouverte en novembre 2011. La cour d’appel de Versailles a ordonné l’audition des policiers de la DCRI. Douze d’entre eux ont été entendus anonymement, leur service étant couvert par le secret défense. Mais ils ont refusé de répondre, s’abritant derrière une mémoire défaillante et le secret.Lire : Les incohérences de l'enquêteLes méthodes de la DCRIDès le mois de novembre 2008, les parents des neuf inculpés demandent la libération de leurs enfants dans une lettre ouverte. Ils dénoncent les méthodes utilisées par la police, la complaisance des médias et la présomption de culpabilité qui pèse sur leurs enfants.Créée en juillet 2008, la DCRI est alors toute nouvelle, et ses méthodes seront décortiquées et critiquées par la presse.Lire : Une instruction qui en dit long sur l'antiterrorisme à la françaiseLa défense demande notamment l’annulation de deux pièces du dossier : la surveillance (illégale) du domicile de Julien Coupat à partir du 15 août 2008 et le placement sur écoute sauvage de l’épicerie de Tarnac. En octobre 2010, la cour d’appel de Paris valide l’intégralité de l’enquête et la chambre de l’instruction rejette la demande d’annulation.Mais la défense n’a pas dit son dernier mot. Elle dépose plusieurs plaintes qui aboutiront à l’ouverture d’une instruction en janvier 2012 pour « atteinte au secret des correspondances » et « atteinte à l’intimité de la vie privée ». En cause : la découverte par le gérant du Magasin général de Tarnac d’un dispositif d’écoutes artisanales dès avril 2008. Mais les juges se confronteront au mur du secret défense. Après avoir réussi à obtenir, non sans mal, les motifs de la mise sur écoute, ce n’est pas la « prévention du terrorisme » qui est invoquée, mais « la criminalité et la délinquance organisées ». Des faits dont il n’a jamais été question dans l’affaire de Tarnac.Lire : Les juges impuissants face au secret défenseLa qualification de terrorismeLors de l’instruction, la défense a contesté le caractère « terroriste » de ces sabotages, mettant notamment en avant le fait que personne n’avait été blessé.La question de l’inculpation pour terrorisme se pose d’autant plus qu’en août 2014, un sabotage en tous points similaire – la pose d’un crochet sur une caténaire de la ligne du TGV Lyon-Paris – a pourtant été considéré comme un simple « acte de malveillance » par le parquet de Chalon-sur-Saône.Dans son réquisitoire, le ministère public leur répond jeudi 7 mai que « la finalité terroriste du groupuscule ne saurait être nuancée par l’absence de victimes humaines », l’article 421-1 du code pénal disposant que « les atteintes aux biens » peuvent constituer en droit français des actes de terrorisme, pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».Lucie SoullierJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 11h58 • Mis à jour le07.05.2015 à 15h56 | Soren Seelow Après sept ans d’une enquête mouvementée et largement médiatisée, le parquet de Paris a rendu son réquisitoire définitif dans l’affaire dite de « Tarnac ». En novembre 2008, dix jeunes gens issus de l’ultragauche gravitant dans ce petit village corrézien autour d’un intellectuel fédérateur, Julien Coupat, avaient été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Les services de police et de renseignement les soupçonnaient d’être impliqués dans une série de sabotages de lignes TGV commis dans les nuits du 25 au 26 octobre et du 7 au 8 novembre 2008.Dans son réquisitoire, que Le Monde a pu consulter, le ministère public demande que seuls les trois principaux mis en examen – Julien Coupat, sa compagne Yildune Lévy et son ex-petite amie Gabrielle Hallez – soient renvoyés devant le tribunal correctionnel pour des sabotages « en relation avec une entreprise terroriste ». Il requiert un non-lieu pour deux de leurs compagnons, ainsi que pour trois des cinq sabotages, dont l’enquête n’a « pas permis d’identifier les auteurs ».Lire aussi : Comprendre l’affaire TarnacPour les cinq autres membres présumés de cette « association de malfaiteurs », le parquet, qui reconnaît manquer d’éléments les reliant aux dégradations, rejette la circonstance aggravante d’« entreprise terroriste ». Il requiert néanmoins leur renvoi pour des « tentatives de falsification de documents administratifs », des « recels » de documents volés ou des « refus de se soumettre à des prélèvements biologiques ». C’est la juge d’instruction, Jeanne Duyé, qui décidera au final de renvoyer ou non devant le tribunal tous ces mis en examen. Elle devrait signer l’ordonnance de renvoi avant l’automne.Flot de critiques sur l’enquêtePolitisé dès sa genèse par le gouvernement Fillon, qui avait fait de l’« ultragauche » une priorité policière, le dossier Tarnac est devenu au fil de l’instruction un objet médiatico-judiciaire incontrôlable. Procès-verbal après procès-verbal, les méthodes d’enquête de la toute nouvelle Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), créée le 1er juillet 2008, ont été éreintées par voie de presse, fragilisant chaque jour un peu plus l’instruction.Les fers à béton posés sur les caténaires de cinq lignes TGV en octobre et novembre 2008 avaient occasionné de nombreux retards, mais aucun blesséSi ce dossier a provoqué tant de passions et de remous, c’est en raison de sa charge politique et parce qu’il interroge les fondements mêmes de l’arsenal antiterroriste à la française. Dans ce contexte houleux, le ministère public savait son réquisitoire attendu. Aussi a-t-il pris le soin de revenir en détail sur le flot de critiques qui s’est abattu sur cette enquête et sur la plus épineuse des questions qu’elle soulève : Julien Coupat est-il un terroriste ?Lire aussi :Comprendre l’affaire TarnacLes fers à béton usinés posés sur les caténaires de cinq lignes TGV en octobre et novembre 2008 avaient occasionné de nombreux retards, mais aucun blessé. De l’aveu même des experts, ce dispositif, emprunté aux méthodes employées dans les années 1990 par les militants antinucléaires allemands, ne peut engendrer aucun déraillement ni porter atteinte à la sécurité des voyageurs.Sabotage similaire en août 2014Le caractère relativement bénin de ces dégradations avait été soulevé lors de l’instruction par les avocats de la défense, qui en contestaient le caractère « terroriste ». Le ministère public leur répond que « la finalité terroriste du groupuscule ne saurait être nuancée par l’absence de victimes humaines », l’article 421-1 du code pénal disposant que « les atteintes aux biens » peuvent constituer en droit français des actes de terrorisme pour peu qu’elles aient « pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».En août 2014, un sabotage en tout point similaire – la pose d’un crochet sur une caténaire de la ligne du TGV Lyon-Paris – a pourtant été considéré comme un simple « acte de malveillance ». Selon les informations du Monde, c’est le parquet de Châlons-sur-Saône qui a ouvert une enquête préliminaire dans cette affaire, la section antiterroriste du parquet de Paris n’ayant pas jugé utile de se saisir du dossier.Si Julien Coupat, Yildune Lévy et Gabrielle Hallez sont renvoyés pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », c’est donc uniquement à la lumière de leur idéologie et de leurs relations mise au jour par la surveillance dont ils faisaient l’objet avant le début des sabotages. Un contexte qui permet à l’accusation de projeter une intention terroriste sur des dégradations qui relèveraient en d’autres circonstances du droit commun.« Structure clandestine anarcho-autonome »L’enquête préliminaire visant les membres du groupe de Tarnac a été ouverte le 16 avril 2008, soit six mois avant les sabotages. Elle se fondait sur une note de la sous-direction antiterroriste décrivant cette communauté comme une « structure clandestine anarcho-autonome entretenant des relations conspiratives avec des militants de la même idéologie implantés à l’étranger et projetant de commettre des actions violentes ». Les services de renseignement étaient destinataires d’une information selon laquelle Julien Coupat avait rencontré des anarcho-autonomes « dans un appartement new-yorkais » en janvier 2008. C’est ce voyage qui, sur la fois d’un renseignement des autorités américaines, a déclenché l’ouverture de l’enquête. Selon le ministère public, ces liens avec la « mouvance anarchiste internationale » constituent un des arguments justifiant la qualification de « terrorisme ».Mais le pivot de l’accusation repose sur la pensée du principal mis en cause, c’est-à-dire sur ses écrits. Le ministère public considère comme acquis que Julien Coupat est la « plume principale » – ce que l’intéressé a toujours démenti – d’un « pamphlet » intitulé L’Insurrection qui vient, publié en 2007 par le Comité invisible. Ce texte préconise un « blocage organisé des axes de communication », au premier rang desquels les chemins de fer, par des groupes ayant adopté un mode de vie communautaire, afin de faire tomber « l’architecture de flux » qu’est devenu le monde moderne.« Sentiment de terreur et d’intimidation »Pour le parquet, cet « opuscule présenté de façon faussement béate par plusieurs témoins comme un simple livre de philosophie » est en réalité un guide théorique visant à « renverser par la violence l’Etat ». S’il reconnaît que le passage à l’acte violent « apparaît dans un premier temps de relativement faible intensité », le ministère public estime qu’il ne s’agissait que d’une « phase initiale » que l’interpellation des suspects a permis d’interrompre, évitant que ne s’installe « un sentiment de terreur et d’intimidation » dans le pays.Le 25 mars 2009, les avocats de la défense avaient contesté la définition très large de l’« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » au regard du droit international, estimant qu’elle s’appliquait abusivement à leurs clients. « Il ne suffit pas à la partie poursuivante de mettre en perspective des infractions de droit commun avec un discours politique critique pour caractériser l’existence d’une infraction terroriste, argumentaient-ils. Affirmer l’inverse permettrait de qualifier d’entreprise terroriste toute action portée par un discours politique ou syndical visant à dénoncer des choix politiques ou à exprimer une exaspération, voire une colère. »« Si la promotion idéologique d’une nécessité de changer de société est une position politique protégée par la liberté d’opinion, sa mise en œuvre par l’intimidation ou la terreur relève de la délinquance, rétorque le ministère public. L’infraction terroriste est par nature politique puisque instiller l’intimidation ou la terreur a comme finalité l’exercice d’une forme de pouvoir sur la société. » Lire aussi :Tarnac : quand François Hollande dénonçait une « affaire politique »Au secours de la cote D104Le parquet de Paris répond dans son réquisitoire à « la tentative de discréditer la cote D104 », pierre angulaire de l’accusation. Ce procès-verbal, qui retranscrit la filature du véhicule de Julien Coupat et de sa compagne Yildune Lévy durant la nuit du 7 au 8 novembre 2008, est censé attester de leur présence sur les lieux d’un sabotage. Or le PV de cette surveillance comporte plusieurs incohérences qui ont conduit les avocats à porter plainte pour « faux et usage de faux ». Ils contestaient la présence de certains policiers cette nuit-là, soupçonnés d’avoir rédigé leur PV à partir d’une balise posée illégalement sur la voiture du couple. L’information a conclu à un non-lieu. Le parquet s’appuie sur cette décision pour souligner que cette filature est « avérée par des éléments objectifs » et rappelle que les deux personnes mises en cause n’ont jamais contesté « leur présence sur les lieux de la surveillance ».Voir aussi le blog « Tarnac, une instruction française »Soren SeelowJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.05.2015 à 06h26 • Mis à jour le07.05.2015 à 17h16 Les juges devraient pouvoir exploiter les écoutes des conversations téléphoniques entre Nicolas Sarkozy, alias Paul Bismuth, et son avocat. Jeudi 7 mai, la cour d’appel de Paris a validé l’essentiel de la procédure ayant mené à la mise en examen de l’ancien chef de l’Etat, à l’été 2014, pour corruption active, trafic d’influence actif et recel de violation du secret professionnel. Une décision dont M. Sarkozy avait mis en doute l’impartialité politique. Ce dernier et son avocat devraient se pourvoir en cassation.L’enquête, gelée depuis l’automne, devrait donc pouvoir reprendre avec le risque persistant d’un renvoi en correctionnelle, une épine dans le pied de celui qui envisage de briguer un nouveau mandat en 2017.Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir, en 2014, sollicité le haut magistrat Gilbert Azibert par l’intermédiaire de son avocat Me Thierry Herzog « pour tenter d’influer sur une décision » de la Cour de cassation le concernant dans l’affaire Bettencourt. En échange, l’ancien président aurait promis d’intervenir pour que le magistrat obtienne un poste de prestige à Monaco. A la fin, ni l’ex-président ni Gilbert Azibert n’ont obtenu ce qu’ils convoitaient.Lire : Pourquoi Sarkozy a été mis en examen« Moi, je le fais monter ! »Cette thèse des enquêteurs est « une insulte à mon intelligence », s’était indigné Nicolas Sarkozy, qui avait vu dans son placement en garde à vue, en juillet 2014, une « volonté de [l’] humilier publiquement ».Le dossier se nourrit essentiellement de ses conversations avec Me Herzog, enregistrées alors que l’ex-président était placé sur écoutes dans l’enquête sur les accusations de financement libyen de la campagne présidentielle victorieuse de 2007. Leur contenu est plutôt embarrassant pour les deux hommes. Ainsi, le 30 janvier 2014, Me Herzog se félicite dans une conversation avec Nicolas Sarkozy du travail de Gilbert Azibert : « Il a eu accès à l’avis qui ne sera jamais publié du rapporteur (…). Cet avis conclut au retrait de toutes les mentions relatives à tes agendas (…). Tu sais que là, c’est du boulot… » Le 5 février, Me Herzog rapporte encore à M. Sarkozy : « Il avait rendez-vous avec un des conseillers pour bien lui expliquer ce qu’il faudrait… Il me dit : “Tu peux dire au président que je suis optimiste…” Je lui ai dit qu’après tu le recevrais. » « Moi, je le fais monter ! », déclare plus tard Nicolas Sarkozy. « Je l’aiderai », insiste-t-il, s’exprimant sur un téléphone portable fourni par son avocat et souscrit au nom d’emprunt de Paul Bismuth. Le 11 février, dans une conversation sur leurs portables non officiels, les deux hommes conviennent de se rappeler sur la ligne officielle de Nicolas Sarkozy, qu’ils savent surveillée. L’ex-chef de l’Etat ironise sur « ces messieurs qui [les] écoutent ».Lire : Me Herzog à Sarkozy à propos d’Azibert : « Il a bossé, hein ! »« Magouilles »Le 23 février, alors que l’ex-chef de l’Etat doit se rendre dans la Principauté, Me Herzog lui rappelle, si l’occasion se présente, « de dire un mot pour Gilbert ». Nicolas Sarkozy acquiesce, dit qu’il fera « la démarche », ce qu’il confirme deux jours plus tard. Le lendemain, subitement, il renonce. Nicolas Sarkozy y voit la démonstration qu’il n’a rien à se reprocher. Pour les enquêteurs, ce revirement peut s’expliquer par le fait que les deux hommes viennent d’apprendre que leurs téléphones non officiels sont aussi sur écoutes.Les juges disposent d’autres écoutes, comme celles de Gilbert Azibert, qui se voit vertement reprocher par son épouse d’être « allé magouiller avec Sarkozy ». Gilbert Azibert a depuis quitté la magistrature. Une conversation entre Me Herzog et le magistrat est également troublante : le premier y explique au second que « la démarche à Monaco a été faite ». « Oui, bah c’est sympa », répond Gilbert Azibert.Lire : Les arguments de la défense de SarkozySans les conversations Herzog-Sarkozy, dont le parquet général avait requis la validation lors de l’audience en mars, le dossier se serait vidé de sa substance. Aussi Nicolas Sarkozy avait-il, dès sa garde à vue, contesté « formellement la légalité des interceptions qui ne sont ni plus ni moins qu’un scandale » et donc refusé de répondre aux questions sur elles.Il avait à l’époque reçu le soutien d’un certain nombre de juristes et d’avocats contestant également leur légalité, notamment celui de Pierre-Olivier Sur, le bâtonnier du barreau de Paris. Ce dernier avait avancé qu’on ne pouvait utiliser des écoutes autorisées dans le cadre d’une affaire pour en ouvrir une autre. D’autres avocats avaient dénoncé une violation du principe de la confidentialité des conversations entre un avocat et son client, une grave atteinte aux droits de la défense.« Si nous triomphons, il n’y aura plus de suite judiciaire », avait d’ailleurs dit après l’audience Me José Allegrini, l’avocat de Gilbert Azibert. Cela semble compromis.Lire aussi : Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas Sarkozy .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Eric Woerth a comparu dans les deux premiers procès Bettencourt, début 2015 : le procureur a requis sa relaxe sur les soupçons de recel de "trafic d'influence passif", c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Le ministère public a également requis la relaxe de l'ancien ministre dans le volet d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Les deux verdicts sont attendus pour le 28 mai. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Affaire Bettencourt : relaxe requise pour MM. Woerth et de Maistre Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte en décembre 2012 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandes Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015. Il a été placé sous le statut de témoin assisté.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMP Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 7; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard() 06.05.2015 à 19h57 • Mis à jour le06.05.2015 à 20h55 | Nicolas Chapuis et Hélène Bekmezian Claude Bartolone a annoncé, mercredi 6 mai, qu'il était candidat à l'investiture socialiste pour les élections régionales en Ile-de-France. Alors que la situation semblait bloquée entre les deux candidats Jean-Paul Huchon, le président sortant, et Marie-Pierre de la Gontrie, sa première vice-présidente, le président de l'Assemblée nationale s'est posé en solution de recours. « Si je dois être une solution, je ne me déroberai pas, a répété M. Bartolone, à l'occasion d'une réunion publique au Pré-Saint-Gervais, en Seine-Saint-Denis. Je déposerai ma candidature si elle peut permettre le rassemblement. »Martine Aubry, qui était présente à cette réunion, a apporté son soutien à l'ex-président du conseil général de la Seine-Saint-Denis.« C'est une formidable nouvelle pour la région. Je sais qu'il va réussir à rassembler la gauche. »Le président de l'Assemblée nationale a attendu le dernier moment pour se déclarer. Les socialistes avaient jusqu'au 7 mai pour poser leur candidature. Les militants se prononceront le 28 mai pour désigner la tête de liste aux élections de décembre. Le processus s'était enkysté à un point tel que l'Elysée avait fait savoir que le président n'était « pas satisfait de l'opposition Huchon-La Gontrie ». Les deux candidats déclarés, que Claude Bartolone avait prévenus, n'ont pas encore fait savoir s'ils se retireraient en faveur de l'ancien président de la Seine-Saint-Denis.« Rassembler toute la gauche »  M. Bartolone a dit que Benoît Hamon, dont la candidature avait été envisagée ces derniers temps, l'avait appelé à plusieurs reprises pour l'inciter à y aller. Du côté de l'ex-ministre de l'éducation, comme de celui de Claude Bartolone, on assure que tout s'est joué cette après-midi. Ce matin encore, le député des Yvelines était prêt à annoncer sa candidature à la primaire socialiste pour désigner la tête de liste en Ile-de-France. « Son interview pour l'annoncer était prête », assure l'un des ses plus proches, qui se dit « très content » de son nouveau champion.C'est l'imminence de cette annonce qui aurait donc poussé le président de l'Assemblée a y aller et à annoncer, non pas sa candidature, mais sa « disponibilité ».Pour M. Bartolone, il n'a jamais été question d'entrer dans le jeu de la primaire mais bien de se faire « appeler » par ses camarades : cela n'a pas traîné, dans les minutes qui ont suivi sa déclaration, Benoît Hamon a appelé à le soutenir.Je soutiens la candidature de @claudebartolone pour être notre future Président de région ! #unité #IDF http://t.co/Yt2NMx5xfV— benoithamon (@benoithamon)require(["twitter/widgets"]);Le président de l'Assemblée nationale part donc largement favori dans le processus interne qui s'ouvre et devrait affronter Valérie Pécresse, la candidate de l'UMP. Même si Claude Bartolone n'a de cesse de vouloir « rassembler toute la gauche », comme il l'a fait pour les élections départementales en Seine-Saint-Denis, l'annonce de sa candidature n'a pas non plus découragé les écologistes. Pour la secrétaire nationale d'Europe-Ecologie Les Verts, Emmanuelle Cosse, il y aura de toute façon une candidature « verte » au premier tour.Il n'y a pas si longtemps, M. Bartolone semblait pourtant avoir renoncé et aurait même dit à François Hollande qu'il n'irait pas. Il attendait, en fait, des garanties, que l'exécutif ne semblait pas vouloir lui accorder, telles que la possibilité de rester au perchoir jusqu'à l'élection et d'y rester en cas de défaite électorale.Mais il faut croire que le président préfère finalement ces conditions à la candidature de M. Hamon. En cas de victoire socialiste, Claude Bartolone quitterait en revanche la présidence de l'Assemblée, laissant une place convoitée à pourvoir pour les derniers dix-huit mois de la présidence Hollande. Et laisserait son rêve de Matignon s'envoler définitivement.Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Delphine Roucaute Après avoir affirmé sur France 2 qu’il avait comptabilisé le nombre d’enfants musulmans dans les écoles de sa ville, le maire de Béziers Robert Ménard a été entendu par la police dans le cadre l'enquête préliminaire ouverte par le procureur de Béziers pour « tenue illégale de fichiers en raison de l'origine ethnique ».En effet, on ne transige pas en France avec ce que l’on appelle les « statistiques ethniques ». La question cristallise pourtant les polémiques depuis une vingtaine d’années, tout le monde ne s’accordant pas sur la nécessité ou non de procéder à des études d’ampleur sur l’origine ethnique ou religieuse des Français.Qu’est-ce qui constitue exactement un délit ?La loi du 6 janvier 1978, dite « loi informatique et libertés » interdit de recueillir et d’enregistrer des informations faisant apparaître, directement ou indirectement, les origines « raciales » ou ethniques, ainsi que les appartenances religieuses des personnes. Outrepasser ces règles peut conduire à une peine de prison de cinq ans et 300 000 euros d’amende, ce à quoi la commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) peut ajouter une amende. Une simple déclaration impliquant des statistiques supposées ne constitue donc pas en soi un délit ; il faut avoir constitué un fichier recensant ces données sensibles.Lire aussi :Pourquoi Robert Ménard n’a pas le droit de ficher les écoliers musulmans de BéziersMais qu’entend-on exactement par « statistique ethnique » ? La définition du terme « ethnique » est en effet sujette à controverse, puisque ce vocabulaire fait partie de celui de l’administration coloniale et des pays qui ont connu des politiques de ségrégation, comme l’Inde par exemple, où il est utilisé pour identifier et recenser les populations. L’ethnie constitue une expression identitaire, fortement liée au pays d’origine, mais aussi à une langue, une histoire ou une culture commune. Un des problèmes principaux est que l’« identité ethnique » peut être assignée par un élément extérieur au groupe supposé ; l’identité n’est dès lors plus revendiquée, mais subie, et donc facteur de discrimination.En France, les statistiques reposent sur la nationalité effective des personnes. Mais toute origine « raciale » est évacuée des statistiques officielles. Ainsi, il est interdit de faire, hors dérogations accordées notamment à certains instituts de recherche, des statistiques sur les Kabyles, les noirs, les juifs – même chose pour les groupes religieux. Se pose avant tout la question des dérives qu’engendreraient de tels comptages, et la stigmatisation des populations qui pourrait en découler.Quelles polémiques autour de la question du fichage ?La question de savoir s’il faut ou non autoriser les statistiques ethniques et réformer la loi « informatique et libertés » de 1978 est en débat depuis une vingtaine d’années. En 1998, elle opposait Hervé Le Bras, démographe enseignant à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess), à Michèle Tribalat de l’Institut national d’études démographiques (INED), une chercheuse polémique régulièrement citée dans la sphère frontiste. Le premier critiquait le travail de cette dernière, notamment sa distinction entre les Français issus d’autres origines et les « Français de souche », une expression qui selon lui flatte le « vieux fond ethnique » de la droite. « La collecte de données n'est pas une menace en elle-même. Ce qui constitue une menace ce sont les catégories utilisées pour classer les données », déclarait-il à l’époque.La question a été vivement relancée en 2007 par Nicolas Sarkozy et la nomination de Yazid Sabeg, un homme d’affaires né en Algérie devenu le chantre de la discrimination positive, qui met en place un comité pour la mesure et l’évaluation de la diversité des discriminations (Comedd) sous la houlette de François Héran. En réaction, une vingtaine de chercheurs et universitaires forment une contre-commission, la commission alternative de réflexions sur les « statistiques ethniques » et les discriminations (Carsed) qui publie en 2009 l’ouvrage collectif Le Retour de la race cherchant à dénoncer le « leurre » de la réflexion engagée au Comedd. Ce livre prend clairement la tournure d’un règlement de compte, en accusant en quatrième de couverture « les quelques scientifiques présents [dans le Comedd d’être] tous favorables à une mesure de l’ethnicité ou de la race ». Le Carsed écrit :« En développant une vision de la société durablement fragmentée selon les critères d’origine, donc figés, [cette classification ethnique] aboutit à terme à la fragmentation et à la concurrence entre "communautés" avec chacun ses lobbies, ses victimes, ses exclusions, son entre-soi, sa solidarité limitée aux membres du groupe alors que l’Etat républicain a la mission de l’assurer pour tous. »A l’époque, la tentative de Brice Hortefeux, alors ministre de l’intérieur (et de l’immigration), de créer un fichier de police nommé Edvige, enregistrant notamment la couleur de peau, tue le débat en illustrant les risques d’un fichage ethnique. Mais certains, comme Manuel Valls, prendront position en faveur de telles statistiques.Lire : « Edvige 2 est un fichier de présomptions »C’est d’ailleurs l’actuel premier ministre qui a relancé la machine, plus récemment, avec ses déclarations remarquées sur un « apartheid territorial, social, ethnique ». Alors que le député (UMP) de la Marne Benoist Apparu plaidait le 28 janvier en faveur des statistiques ethniques, le président François Hollande a estimé que le pays n’avait « pas besoin de faire des statistiques ethniques. Regardez où vivent un certain nombre de nos compatriotes et vous verrez les problèmes de chômage, de scolarité, de réussite, voire même la capacité à créer une entreprise ». De son côté, la députée écologiste Esther Benbassa appelait également à des statistiques ethniques afin de lutter contre les discriminations : « Exigeons la parité pour les minorités visibles, oui, mais pour y parvenir, mesurons tout ce qui nous en sépare. »Quelles sont les méthodes utilisées par les chercheurs ?De fait, les études ethniques existent, puisque la loi donne dérogation aux chercheurs pour étudier les origines ethniques et religieuses, selon certains critères très encadrés. C’est la CNIL qui étudie chaque enquête, en fonction de la finalité des recherches, de l’institut qui les mène, du consentement des personnes concernées et du respect de leur anonymat. Mais, comme le souligne le directeur de recherche à l’INED Patrick Simon auprès de Libération, « l’interdiction de principe a réussi à imposer l’idée que vouloir mesurer les conséquences de l’origine ethnique dans une étude est sulfureux ». Et a pour conséquence une forme d’autocensure des chercheurs.Le sociologue Didier Fassin explique ainsi à Libération que dans le cadre de son enquête sur une maison d’arrêt en banlieue parisienne, L’Ombre du monde parue en 2015, il a dû élaborer ses propres statistiques ethniques en se basant sur la consonance des noms des détenus et leur couleur de peau à partir de la photo de leur dossier pénitentiaire. Cette approche lui a permis d’étudier la proportion de personnes originaires de l’immigration parmi les détenus. Un sujet extrêmement sensible ; il suffit de se rappeler des polémiques déclenchées par Eric Zemmour à ce sujet.Mais le chercheur ne se contente pas de constater le pourcentage de personnes noires ou d’origine arabe en prison : il interroge leur situation sociale, la fréquence des contrôles à leur égard et la dureté des peines. Bref, la discrimination qu’ils rencontrent et qui explique ces chiffres. Un travail qui n’a – faut-il le rappeler ? –, rien de commun avec les prétendues statistiques de Robert Ménard, qui présentent un biais méthodologique énorme : M. Ménard disait compter non pas les immigrés ou la diversité ethnique, mais bien l’appartenance religieuse, sur la foi du seul patronyme. Or on peut s’appeler Ahmed sans être musulman, ou être fidèle à l’islam et être prénommé Jean-Pierre. Par ailleurs, M. Ménard n’a pas demandé le consentement des personnes concernées.Quelles autres pratiques existent à l’étranger ?L'ambiguïté du débat repose en partie sur le fait que les statistiques ethniques existent dans d’autres pays, comme les Etats-Unis, où les recensions religieuses sont couramment pratiquées, sur déclaration des personnes concernées. L’exemple du voisin britannique est particulièrement important pour la France, puisque la législation y autorise la compilation de données portant sur la religion et les origines ethno-raciales depuis les années 80. Aucune restriction n’est prévue et celles-ci apparaissent explicitement dans les études de l’Office des statistiques. Si la société britannique, fondée sur le multiculturalisme, a bien accepté cette possibilité, les affrontements entre le pouvoir et les minorités ainsi reconnues n’ont cessé de se multiplier.D’un autre côté, le Sénat rappelle dans un rapport que la commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) encourageait, dans son rapport de 2010 « les autorités françaises à poursuivre les efforts visant à mettre en place un système complet cohérent de collecte des données permettant [...] de déterminer l'ampleur des manifestations du racisme et de la discrimination raciale directe et indirecte » et de développer des statistiques ethniques et religieuses fondées sur le principe de confidentialité et de consentement.Il faut toutefois souligner que chaque pays européen a ses propres règles et qu’il n’existe pas de modèle unique à suivre. En 2008, au niveau européen, seuls 22 pays sur 42 proposaient lors du recueil de données statistiques publiques des questions portant explicitement sur l’ethnicité. En sachant qu’il n’existe pas de définition de l’origine ethnique au niveau européen.Delphine RoucauteJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journaliste Maxime Vaudano Alors que les drames migratoires dans la Méditerranée se sont hissés au sommet de l’agenda politique européen ces dernières semaines, les critiques se multiplient en France contre la politique d’asile française, jugée trop généreuse par la droite et l’extrême droite.1. Une explosion du nombre de demandeurs d’asile ?Ce qu’a dit Roger Karoutchi :« Ce qui est inconséquent, Monsieur le Premier Ministre, c’est d’accepter le fait qu’il y ait 65 000 demandeurs d’asile par an, contre 35 000 par an il y a 5 ans. […] C’est de faire en sorte que notre pays accordant environ 10 000 à 15 000 statuts de réfugiés par an, et ne raccompagnant réellement qu’un maximum de 5 000 déboutés du droit d’asile aux frontières, nous créons nous-mêmes 40 000 à 45 000 sans papiers chaque année », a accusé le sénateur UMP des Hauts-de-Seine en réponse à Manuel Valls.Pourquoi c’est plutôt vraiSelon les sources, la France a en effet accueilli 59 000 à 63 000 demandeurs d’asile en 2014, en nette augmentation par rapport à il y a cinq ans, selon l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Il ne faut toutefois pas oublier que nous ne faisons que retrouver les niveaux de 2001-2004, et n’atteignons pas encore le pic de 1989, lié notamment à la demande en provenance de la Turquie et du Zaïre. #container_14308200751{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14308200751{ height:500px; } #container_14308200751 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14308200751 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14308200751 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14308200751 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Demandes et admissions à l'asile en FranceSource : OFPRA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14308200751", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "areaspline", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["1973","1974","1975","1976","1977","1978","1979","1980","1981","1982","1983","1984","1985","1986","1987","1988","1989","1990","1991","1992","1993","1994","1995","1996","1997","1998","1999","2000","2001","2002","2003","2004","2005","2006","2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Demandes", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1620 ], [ "", 2188 ], [ "", 8510 ], [ "", 18478 ], [ "", 17007 ], [ "", 14200 ], [ "", 16810 ], [ "", 18790 ], [ "", 19863 ], [ "", 22505 ], [ "", 22350 ], [ "", 21714 ], [ "", 28925 ], [ "", 26290 ], [ "", 27672 ], [ "", 34352 ], [ "", 61422 ], [ "", 54813 ], [ "", 47380 ], [ "", 39835 ], [ "", 35406 ], [ "", 32413 ], [ "", 25036 ], [ "", 21122 ], [ "", 22637 ], [ "", 22990 ], [ "", 31855 ], [ "", 39775 ], [ "", 48652 ], [ "", 52877 ], [ "", 54429 ], [ "", 57616 ], [ "", 52066 ], [ "", 34853 ], [ "", 29937 ], [ "", 34258 ], [ "", 38803 ], [ "", 41619 ], [ "", 45654 ], [ "", 47467 ], [ "", 51715 ], [ "", 50952 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }, { "name": "Admissions", "color": "#FFc832", "data": [ [ "", 1237 ], [ "", 1891 ], [ "", 6238 ], [ "", 14797 ], [ "", 12473 ], [ "", 13091 ], [ "", 14296 ], [ "", 17099 ], [ "", 14586 ], [ "", 15670 ], [ "", 14608 ], [ "", 14314 ], [ "", 11539 ], [ "", 10645 ], [ "", 8704 ], [ "", 8794 ], [ "", 8770 ], [ "", 13486 ], [ "", 15467 ], [ "", 10266 ], [ "", 9914 ], [ "", 7025 ], [ "", 4742 ], [ "", 4344 ], [ "", 4112 ], [ "", 4342 ], [ "", 4659 ], [ "", 5185 ], [ "", 7323 ], [ "", 8495 ], [ "", 9790 ], [ "", 11292 ], [ "", 13770 ], [ "", 7354 ], [ "", 8781 ], [ "", 11441 ], [ "", 10373 ], [ "", 10340 ], [ "", 10702 ], [ "", 9976 ], [ "", 11371 ], [ "", 14512 ] ], "type": "column", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: 1, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Or, comme le souligne M. Karoutchi, cette forte hausse de la demande ne s’accompagne pas d’un effort supplémentaire de la France pour accepter ces demandes d’asile, dont le nombre reste stable autour de 10 000 à 15 000 par an depuis une décennie.Voir aussi le visuel interactif : D’où viennent les demandeurs d’asile qui arrivent en France ? 2. Une machine à sans papiers ?Que deviennent donc ces « déboutés » du droit d’asile ? L’immense majorité d’entre eux bravent leur obligation de quitter le territoire français (OQTF), restent clandestinement en France et se transforment en sans papiers, selon Roger Karoutchi. Un argumentaire également développé par Marine Le Pen lors de son discours du 1er mai :« [Le droit d’asile] est devenu une nouvelle porte d’entrée [de l’immigration] quand on sait qu’à peine 1 % des déboutés sont finalement expulsés. »Pourquoi c’est certainement fauxEn citant ce chiffre, la présidente du FN fait référence à un rapport de la Cour des comptes en préparation, dont Le Figaro (lien payant) a publié une version provisoire en avril, très critique sur le coût du système d’asile français.Dans ce document, les sages de la rue Cambon avancent en effet cette estimation de 1 % de départs effectifs des déboutés en se basant sur des chiffres du ministère de l’intérieur. Problème : ledit ministère a indiqué à Metronews que ce chiffre n’était « pas juste ». « La Cour semble avoir fait un comptage manuel sur une période de 5 mois, entre janvier et mai 2014, qui n’est pas très représentative », a expliqué le ministère à nos confrères. A l’AFP, une source ministérielle évalue plutôt un chiffre oscillant « autour de 10 %, voire 20 % » (ce qui se rapproche des calculs de la Cimade).Au-delà de ces querelles de chiffres, beaucoup s’accordent toutefois sur le fait que la tolérance de la politique d’éloignement alimente substantiellement le nombre d’étrangers en situation irrégulière sur le sol français.3. Un détournement de l’asile par l’immigration économique ?Lors de son discours du 1er mai, Marine Le Pen a également assuré que :« Le droit d’asile, que nous reconnaissons comme un droit individuel réservé aux victimes d’oppressions politiques, a été depuis longtemps détourné de son sens originel pour devenir une filière à part entière de l’immigration massive. »Cette même critique est formulée dans le rapport provisoire de Cour des comptes, qui écrit que « la demande d’asile est utilisée par certaines personnes comme une nouvelle filière d’immigration, notamment économique ».Pourquoi c’est douteuxPrécisons tout d’abord que les critères pour obtenir l’asile sont très clairs : l’Ofpra (et la Cour nationale du droit d’asile, qui traite les recours) s’appuie sur la convention de Genève, qui protège toute personne qui « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité, et qui ne peut, ou du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ». Peu de chances donc pour un migrant économique de parvenir à ses fins par une demande d’asile.En revanche, selon les détracteurs du système, nombre d’entre eux utiliseraient la procédure d’asile pour entrer sur le territoire français, s’installer en attendant le traitement de leur demande, avant de s’y maintenir clandestinement après avoir été déboutés, dans l’espoir d’être finalement régularisés au bout de cinq ans.Il suffit pourtant de regarder le palmarès des nationalités les plus représentées parmi les demandes d’asile pour remettre en doute l’affirmation des sages selon laquelle « la France se caractérise par un faible nombre de demandeurs d’asile originaires de pays en guerre ou en conflit ». République démocratique du Congo, Russie et Syrie y côtoient le Bangladesh et l’Albanie. On retrouve d’ailleurs peu ou prou les mêmes nationalités entre les demandeurs et les admis. #container_14307562318{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14307562318{ height:550px; } #container_14307562318 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14307562318 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14307562318 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14307562318 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les principales nationalités candidates à l'asile en 2014Source : Rapport d'activité 2014 de l'OFPRA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les principales nationalités admises à l'asile en 2014Total des admissions CNDA et OFPRA.Source : Rapport d'activité 2014 de l'OFPRA(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14307533704", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Syrie","Russie","Sri Lanka","Guinée","RD Congo","Afghanistan","Albanie","Kosovo","Chine","Bangladesh","Centrafrique","Soudan","Irak","Mali","Turquie","Côte","Arménie","Somalie","Égypte","Géorgie","Mauritanie","Érythrée","Pakistan","Azerbaïdjan","Nigéria"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Total admissions", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1467 ], [ "", 1199 ], [ "", 1058 ], [ "", 751 ], [ "", 751 ], [ "", 708 ], [ "", 663 ], [ "", 617 ], [ "", 616 ], [ "", 598 ], [ "", 433 ], [ "", 402 ], [ "", 397 ], [ "", 362 ], [ "", 341 ], [ "", 261 ], [ "", 253 ], [ "", 245 ], [ "", 241 ], [ "", 214 ], [ "", 201 ], [ "", 183 ], [ "", 182 ], [ "", 165 ], [ "", 157 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}4. Un coût exorbitant ?Marine Le Pen (FN) et Roger Karoutchi (UMP) ne se sont pas privés d’interpeller le gouvernement sur l’un des chiffres chocs du rapport provisoire de la Cour des comptes : la politique d’asile coûterait 2 milliards d’euros par an à la France.Les sages de la rue Cambon ne se sont en effet pas arrêtés à la ligne budgétaire officiellement consacrée à l’asile (un peu moins de 600 millions d’euros), estimant qu’elle ne trace pas l’ensemble des dépenses « effectuées pour les demandeurs d’asile ». D’après leurs calculs, qui intègrent par exemple le coût de scolarisation des enfants, les demandeurs d’asile coûtent à eux seuls 990 millions d’euros, auxquels il faut rajouter 1 milliard pour les personnes déboutées, quand elles sortent des radars budgétaires.Mais ce chiffre est à prendre avec des pincettes. Après la fuite de son rapport dans Le Figaro, la Cour des comptes a mis en garde dans un communiqué contre une « lecture partielle et partiale de ses observations provisoires, qui portent en l’espèce sur la période 2009-2014 ». En outre, elle reconnaît la difficulté à établir un décompte précis du coût de l’asile et demande à l’administration « de bien vouloir examiner la validité des données utilisées et du calcul » qu’elle a effectué.Le gouvernement, de son côté, fait valoir que la réforme de l’asile qui doit être votée d’ici l’été permettra d’en réduire le coût, en diminuant les délais d’instruction des demandes.Quelles prestations la France accorde-t-elle aux demandeurs d’asile ?Dans sa charge contre la politique d’asile française, Marine Le Pen a dénoncé le fait que les demandeurs d’asile soient « intégralement pris en charge par l’Etat » et qu’ils bénéficient de « droits exorbitants » ? Voici la réalité de ce qu’ils perçoivent.Une allocation pendant la durée de la procédure340,5 €Les demandeurs d’asile reçoivent pendant l’instruction de leur demande une allocation temporaire d’attente (ATA), versée par Pôle emploi, de 11,35 euros par jour, soit 340,50 euros par mois en moyenne. Cette allocation est remplacée par l’allocation mensuelle de subsistance (AMS) une fois que le demandeur rentre dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile : comprise entre 91 et 718 euros par mois, cette allocation dépend de la situation du demandeur, de sa composition familiale et de ses ressources.Un accès au système de santéLes demandeurs bénéficient aussi d’un accès privilégié à la couverture maladie universelle (CMU), de base et complémentaire, des dispositifs qui permettent aux plus défavorisés d’accéder à la sécurité sociale. Contrairement aux autres bénéficiaires, français ou étrangers, ils ne sont pas tenus de justifier une résidence stable en France de trois mois pour s’y enregistrer. En revanche, il doit justifier d’avoir perçu des revenus inférieurs à 9 534 euros l’année précédente.Ces systèmes ouvrent le droit à un remboursement des dépenses de santé par l’assurance maladie française, et dispensent les demandeurs d’asile de l’avance des frais. La CMU complémentaire donne également le droit à des réductions sur la facture de gaz, d’électricité ou de transport.Lire : En dix ans, la CMU a réduit les inégalités dans l'accès à la santéQuand, pour une raison ou un autre, les demandeurs d’asile ne peuvent être affiliés à la sécurité sociale et bénéficier de la CMU (et quand ils plongent dans la clandestinité après avoir été déboutés), ils peuvent bénéficier de l’aide médicale d’Etat (AME), qui prend en charge « à 100 % les soins médicaux et d’hospitalisation en cas de maladie ou de maternité dans la limite des tarifs de la sécurité sociale, sans avoir à avancer les frais ». L’AME bénéficie généralement aux sans papiers qui peuvent justifier d’au moins trois mois de résidence en France.» Lire notre décryptage sur l’AMELa possibilité de travaillerLes demandeurs d’asile doivent attendre un an pour pouvoir solliciter une autorisation provisoire de travail afin d’occuper légalement un emploi en France. Ce document, qui doit être renouvelé au minimum tous les six mois, est délivré par la préfecture sur certains critères : le demandeur d’asile doit disposer d’une promesse d’embauche ou d’un contrat de travail, et le préfet peut la refuser si la situation de l’emploi dans la profession et la région concernées est trop tendue. Bien entendu, leur travail devient illégal quand ils deviennent sans-papiers.La scolarisation des enfantsEnfin, les enfants de demandeurs d’asile peuvent être scolarisés dès l’âge de 3 ans, à condition que l’école maternelle donne son accord. De 6 à 16 ans, en revanche, l’instruction est obligatoire, comme pour tous les enfants français et étrangers vivant en France.Maxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.05.2015 à 15h28 • Mis à jour le06.05.2015 à 15h46 Le Conseil d’Etat a jugé, mercredi 6 mai, que Brigitte Barèges, la maire (UMP) de Montauban, pouvait « conserver ses mandats de conseiller municipal et communautaire » car les irrégularités constatées lors de sa campagne électorale ne présentaient pas « un caractère de particulière gravité ». Le Conseil a par contre confirmé le rejet du compte de campagne de Mme Barèges.La maire de Montauban, s’était tournée, le 17 avril, vers le Conseil d’Etat pour faire appel de la condamnation du tribunal administratif de Toulouse à un an d’inéligibilité. Par jugement du 21 octobre 2014, la juridiction avait estimé que, lors de la campagne municipale, la « violation substantielle des règles de financement des campagnes électorales » constituait « un manquement d’une particulière gravité présentant un caractère délibéré ». 12.07.2015 à 14h37 • Mis à jour le12.07.2015 à 16h28 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Quelle que soit l’issue de la crise grecque, celle-ci a déjà fait une victime en Allemagne : le parti social-démocrate. Coincé entre la solidarité gouvernementale et une gauche européenne plutôt encline à soutenir les Grecs, le SPD n’a plus de boussole, et son président, Sigmar Gabriel, multiplie les sorties de route.> Suivez aussi l’évolution de la situation en directCela a commencé dès l’annonce du référendum en Grèce. Après un week-end de flottement, Sigmar Gabriel décide le lundi 29 juin d’adopter une position encore plus dure qu’Angela Merkel. La vraie question du référendum à venir, explique-t-il, c’est, pour les Grecs, de dire s’ils sont « pour ou contre le maintien de la Grèce dans la zone euro ». Voilà les Grecs prévenus. Au passage, Sigmar Gabriel accuse Alexis Tsipras de vouloir en fait détruire la zone euro en s’affranchissant des principes fondateurs de la monnaie unique.Le soir du référendum, même tonalité. Alors que les dirigeants du SPD sont priés de ne pas s’exprimer, Sigmar Gabriel s’affranchit du principe qu’il a lui-même édicté. Tsipras a « rompu tous les ponts avec l’Europe ». Dans ces conditions, une nouvelle aide à la Grèce est « difficilement envisageable », explique-t-il au Tagesspiegel.Réunion houleuse avec les dirigeants du partiLe président du SPD préconise donc une sortie de la Grèce de la zone euro. Les camarades n’en reviennent pas. Le lundi, à l’issue d’une réunion houleuse des dirigeants du parti, Sigmar Gabriel est plus nuancé. Il faut maintenant reconstruire des ponts avec la Grèce ! Vendredi matin, alors que le gouvernement allemand refuse de se prononcer sur les dernières propositions d’Athènes, qualifiées de « sérieuses et constructives » par François Hollande, le SPD se positionne sur la même ligne que la France et se félicite qu’Athènes fasse, enfin, un pas vers ses créanciers.Lire aussi (abonnés) :Refuser le compromis ou ébranler sa majorité : le dilemme d’Angela MerkelSamedi 11 dans la soirée, fuite la proposition du ministre des finances allemand de contraindre la Grèce à « sortir temporairement » de la zone euro. Dans un premier temps, Carsten Schneider, numéro deux du groupe social-démocrate au Bundestag, explique sur Twitter que cette proposition n’est pas sérieuse et menace la zone euro. Michael Roth (SPD), secrétaire d’Etat aux affaires européennes – et donc théoriquement au cœur de la machine gouvernementale – retweete même le message.Dépassé par la situationSeul problème : Sigmar Gabriel était au courant. Peu avant minuit, celui-ci publie la déclaration suivante sur Facebook : « Le but du SPD est et reste de maintenir la Grèce dans la zone euro si les conditions nécessaires sont réunies. C’est aussi le but de tout le gouvernement. Et c’est ce dont il est question à Bruxelles. Le SPD attache une importance particulière à une démarche commune et concertée avec la France. Le SPD connaît naturellement la proposition du ministre des finances Wolfgang Schäuble d’une sortie temporaire de la Grèce de la zone euro. Dans cette situation difficile, chaque proposition concevable doit être étudiée de manière impartiale. Mais cette proposition ne serait réalisable que si le gouvernement grec la tenait, lui aussi, pour la meilleure solution possible. »Lire aussi :Crise grecque : quelle est la position de l’Allemagne ?Dimanche, le SPD tente de limiter la casse en expliquant qu’il était au courant de la proposition Schäuble, mais qu’il ne l’approuve pas. Ce qui ne saute pas aux yeux. Le communiqué de Sigmar Gabriel dit à peu près tout et son contraire puisqu’il fait comme si la France n’était pas contre le « Grexit » et que le gouvernement grec n’avait pas lui aussi rejeté la proposition de Wolfgang Schäuble.La crise grecque va manifestement laisser des traces au sein du SPD car, pour la première fois qu’il est vice-chancelier, Sigmar Gabriel semble dépassé par la situation et est remis en cause par une partie du SPD qui le taxe de populisme. Seul espoir pour les sociaux-démocrates : qu’Angela Merkel approuve un accord pour aider une nouvelle fois la Grèce et, ce faisant, provoque une division de la CDU encore bien plus profonde qu’un « Grexit » ne diviserait le SPD.Jean-Christophe Cambadélis en appelle au SPDUn communiqué publié dimanche 12 juillet sur le site du PS indique que « Jean-Christophe Cambadélis s’est adressé à Sigmar Gabriel, président du SPD, pour qu’il agisse auprès de Madame Merkel : “Les peuples d’Europe ne comprennent pas la surenchère allemande. On ne peut pas valider un accord avant le référendum et ne plus le trouver valable après” ». Le texte précise également que le premier secrétaire a également demandé au Parti socialiste européen de lancer un appel solennel « à vite conclure un accord viable et durable ».Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous « J’ai l’impression d’ouvrir un congrès de réconciliation de la gauche au nom de l’amitié », lâche, sous les rires de la salle, Michel Gerchinovitz, le premier adjoint d’Alfortville. L’élu n’a pas tout à fait tort : samedi 11 juillet, la salle des mariages de la mairie dans le Val-de-Marne a célébré une union politique à plusieurs titres.Au premier rang sont installés les deux mariés, le sénateur socialiste du département et maire de la ville Luc Carvounas et Stéphane Exposito, dans le civil chef de cabinet de la secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes Pascale Boistard. Derrière eux, outre Mme Boistard, ont pris place côte à côte le premier ministre Manuel Valls, le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone et le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis. Quelques sièges plus loin, sont assis les membres du gouvernement Harlem Désir et Laurence Rossignol, mais aussi les écologistes Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse, l’ancien patron du Parti communiste Robert Hue, et le radical de gauche Roger-Gérard Schwartzenberg. La gauche plurielle reconstituée le temps d’un mariage pour tous. Le tout sous le portrait officiel de François Hollande, accroché au-dessus du premier adjoint.A 44 ans, Luc Carvounas est en effet le premier parlementaire français à convoler depuis l’adoption de la loi sur le mariage homosexuel. Du coup, la cérémonie, qui contient aussi sa large part strictement privée et familiale parmi les 327 invités, a néanmoins valeur de symbole politique. « C’est la preuve que le mariage n’est plus marqué en France d’aucune pression, c’est le symbole d’une société qui se détend. Aujourd’hui, on célèbre un superbe message d’amour, c’est magnifique », s’enthousiasme à son arrivée, M. Bartolone, dont M. Carvounas dirige la campagne pour les régionales en Ile-de-France. « C’est le mariage d’un ami, un moment plein de bonheur et d’amour, mais c’est aussi bien sûr un symbole », lui emboîte M. Valls, dont M. Carvounas est également un des premiers lieutenants au PS.Menaces de mortAu départ, les nouveaux mariés, pacsés depuis 2012, n’avaient pas l’intention de faire de leurs noces un rendez-vous politique. Mais la médiatisation de leur union — ils ont même eu droit à une dépêche de l’AFP — les a obligés à composer. Et à prendre certaines précautions. L’annonce de la cérémonie leur a en effet valu ces dernières semaines plusieurs menaces de mort proférées sur les réseaux sociaux. Jeudi, un homme a été arrêté et condamné par le tribunal de Créteil pour avoir promis sur Twitter de lancer « une bouteille d’acide sur leurs gueules ». « J’ai décidé de ne laisser rien passer et de porter plainte à chaque fois », explique M. Carvounas.Samedi, même si le service d’ordre avait été renforcé autour de la mairie, l’ambiance était plus à la bouteille de champagne. Pendant la lecture de l’acte, les enfants jouent près du buffet et des rafraîchissements tandis que dans un coin, l’orchestre oriental se prépare. Dans le fond de la salle, semble s’être reformé un bureau national du PS. Les socialistes Christophe Borgel, Julien Dray, Malek Boutih, Carlos Da Silva, Frédérique Espagnac, Bruno Le Roux, Marie-Pierre de la Gontrie se croisent et discutent, agitant contre la chaleur étouffante les éventails prévus pour l’occasion (au choix, jaune, vert ou rose). Entre eux, plus de différences de motions ou de courants. « Ce genre de moments fait du bien, ça permet aussi de rassembler des personnes qui ne se parlent pas souvent », sourit Yves Colmou, le conseiller politique de M. Valls qui est venu comme d’autres membres du cabinet de Matignon. A la sortie, les jeunes mariés sont acclamés par plusieurs dizaines d’Alfortvillais massés derrière des barrières sur le parvis de l’hôtel de ville. Manuel Valls et Claude Bartolone en profitent chacun à leur tour pour s’offrir au passage un rapide bain de foule, c’est toujours bon à prendre. Selfies, accolades, embrassades et applaudissements. Un couple de retraités, venu depuis le matin pour être bien placé, est aux anges. Les deux sont d’anciens employés municipaux. « Luc, je le connais depuis qu’il a 7 ans, on est là pour lui, c’est un ami », explique monsieur. « Il se marie avec un homme, c’est très bien. Il faut vivre avec son temps, on est au nouveau siècle », ajoute madame qui montre le fronton de la mairie : « il y a écrit Liberté, Egalité, Fraternité. Alors, chacun est libre d’aimer qui il veut ».Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.07.2015 à 18h55 • Mis à jour le11.07.2015 à 10h22 | Olivier Faye Le Front national s’apprête à vivre un été pourri. Embourbé depuis plus de trois mois dans le conflit entre Marine Le Pen et son père, le parti d’extrême droite a désormais investi le terrain judiciaire, et il risque de ne pas le quitter de sitôt. Mercredi 15 juillet, la cour d’appel de Versailles examinera l’appel formé par le FN à la suite de la suspension de son assemblée générale extraordinaire décidée, mercredi 8 juillet, par le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine).Lire aussi :Jean-Marie Le Pen veut sauver sa présidence d’honneur devant les tribunauxL’assemblée générale extraordinaire, qui consiste en un vote par courrier des adhérents du parti, devait valider la réforme des statuts du Front national, et en particulier la suppression de la présidence d’honneur, occupée par Jean-Marie Le Pen. Saisi en référé par ce dernier, le TGI a estimé que la procédure violait les statuts du Front national, et a demandé qu’un congrès « physique » soit organisé à la place. Depuis lors, au FN, le mot d’ordre officiel est de ne pas commenter cette perspective tant que le jugement en appel n’a pas été rendu.« Dire à 30 000 personnes qu’on se fout de leur avis »Marine Le Pen elle-même ne souhaite pas aborder les détails d’un rendez-vous qui permettrait à Jean-Marie Le Pen de défendre sa cause directement devant les adhérents. « Je n’arrive pas à me résoudre à l’idée que l’on dise aux trente mille personnes qui ont voté que l’on se fout de leur avis, et que ce seront les trois mille mecs qui ont les moyens de venir au congrès qui décideront pour eux », explique au Monde la présidente du Front national.Lancée le 20 juin, l’assemblée générale extraordinaire devait en théorie livrer son verdict vendredi 10 juillet. Le 8 juillet, jour de la suspension de la procédure par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leur cotisation avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %. Ce sont donc 7 000 votants supplémentaires qui ont renvoyé leur bulletin par rapport au congrès de Lyon, en 2014, quand Marine Le Pen avait été réélue présidente du Front national avec 100 % des voix, sans candidat face à elle. L’enjeu n’est pas le même, néanmoins, et la direction du FN peut s’estimer déçue face à cette participation mitigée, alors qu’elle avait appelé ses adhérents à la mobilisation.« Quand on dépasse 50 % dans un parti, c’est déjà exceptionnel, surtout pour une modification statutaire qui n’est quand même pas hyper fun, je m’attendais à moins que ça, fait valoir Mme Le Pen. L’UMP n’a eu que 40 % [45,74 %] de participation à son congrès de refondation, qui voyait pourtant revenir un ancien président de la République. »Un congrès lors de l’université d’été ?L’organisation d’un congrès physique suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation. Si le FN venait à perdre en appel dans sa tentative de maintenir l’assemblée générale par courrier, il pourrait en théorie convoquer rapidement ses troupes, et ne pas trop empiéter sur la campagne des élections régionales. En privé, un dirigeant reconnaît que l’université d’été du parti, à Marseille, les 5 et 6 septembre, pourrait constituer un moment propice à l’organisation de ce congrès.Quoi qu’il arrive, et même si la justice lui donne tort, Marine Le Pen a en tout cas décidé de mettre en avant les résultats tirés des courriers qui ont été envoyés depuis le 20 juin, et qui sont placés pour l’instant sous contrôle d’huissier. Pour elle, il ne fait aucun doute que le verdict lui est favorable. « Dans tous les cas, nous allons dépouiller et donner le résultat, même si cela n’a aucune valeur juridique. Jean-Marie Le Pen ne peut pas refuser de savoir ce que les gens ont dit, estime la présidente du FN. Le Pen dit être le représentant de la majorité silencieuse. Il est plutôt celui qui impose le silence à la majorité. »Lire aussi :Jean-Marie Le Pen s’accroche au FNQuel que soit le jugement émis par la cour d’appel de Versailles, les frontistes savent par avance que la bataille judiciaire ne fait que commencer, et animera tout l’été et sans doute la rentrée de septembre. Marine Le Pen comme Jean-Marie Le Pen ont en effet fait part de leur intention de porter l’affaire au fond si jamais les événements ne tournaient pas en leur faveur.Olivier Faye 10.07.2015 à 15h42 | Francine Aizicovici « Un mensonge est en train de s’installer », alerte Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France : faire croire, comme le soutient Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, que « le plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement abusif favorisera l’emploi ».La création d’un tel barème est prévue par la loi Macron sur la croissance et l’activité, qui sera adoptée définitivement vendredi 10 juillet, par le recours à l’article 49-3 de la Constitution. Il concerne donc les licenciements sans cause réelle et sérieuse, à l’exception des licenciements prononcés dans les cas de harcèlement, de discrimination, nullité du licenciement économique. ETCLire aussi :Loi Macron : un troisième recours au 49-3 pour une adoption définitiveCe barème, objet d’un « amendement gouvernemental de dernière minute, élaboré sans aucune concertation avec les syndicats », selon M. Borg, prend en compte seulement deux critères : l’ancienneté du salarié dans l’entreprise – moins de 2 ans, de 2 à 10 ans et à partir de 10 ans – et la taille de celle-ci – celles de moins de 20 salariés, celles entre 20 et 299 et celles de plus de 300 salariés.Nouvelles fourchettesDans le système actuel, les conseillers prud’homaux accordent au contraire une réparation intégrale du préjudice en fonction de plusieurs facteurs, comme l’âge du salarié, ses qualifications, sa situation familiale, ou encore ses probables difficultés à retrouver un emploi. Ces facteurs ne seront donc plus pris en compte qu’à l’intérieur des nouvelles fourchettes prévues dans la grille.Inscrite dans le code du travail, l’indemnité de six mois de salaire minimum pour un travailleur ayant deux ans d’ancienneté dans une entreprise de 11 salariés et plus, est donc évacuée.Ainsi, pour un salarié ayant entre deux et dix ans d'ancienneté, la fourchette ira de 2 à 6 mois d'indemnités dans les entreprises de moins de 20 salariés, mais de 4 à 10 mois dans les entreprises de 20 à 299 salariés.« Eradication d’un droit fondamental »Cette réforme constitue « une éradication d’un droit fondamental à la réparation intégrale d’une faute commise par un employeur », dénonce M. Borg. Son syndicat, ainsi que celui de la magistrature, la CFDT, la CGT, FO, la CGC, Solidaires et l’UNSA ont lancé une pétition qui a recueilli 20 000 signatures pour dire « Non à l’impunité patronale, oui au droit à la réparation intégrale du préjudice ».« Limiter la réparation du préjudice, c’est remettre en cause le principe selon lequel celui qui cause un dommage s’oblige à le réparer entièrement », peut-on lire dans ce texte, qui demande le retrait de cette mesure.Celle-ci est aussi « la porte ouverte à tous les abus », estime M. Borg. Il suffira, selon lui, que l’employeur avance un « motif bidon », voire aucun motif, pour licencier un salarié. La nouvelle grille s’appliquera, « sans même qu’il soit nécessaire de passer par le juge ». Et pour un coût qui, selon l’avocat, « est, dans plus de 60 % des situations, inférieur à ce qui se pratique aujourd’hui » dans les conseils de prud’hommes.« Un séisme »Pour le Syndicat de la magistrature, « ce qui est remis en cause, c’est aussi l’office du juge, comme le dit Patrick Henriot, membre du conseil syndical. Jusqu’à présent, notre rôle était d’évaluer si l’employeur avait eu un comportement fautif et si oui, évaluer le montant de la réparation, qui est différent d’un salarié à l’autre. Avec ce plafonnement, la moitié du travail nous est enlevée ; on n’aura plus à évaluer le préjudice. Pour nous, c’est un séisme, une mesure scandaleuse. »Habituellement plutôt sage face à la politique du gouvernement, la CFDT est elle aussi très remontée contre cette mesure qui instaure, selon Marie-Andrée Seguin, secrétaire nationale, « une véritable impunité patronale ».« On nous objecte qu’il s’agit aussi de désengorger les tribunaux, ajoute-t-elle. Or, il est clair que si nous n’obtenons pas satisfaction pour un salarié, nous irons chercher toutes les voies de recours, en nous appuyant sur les cas d’exclusion de l’application du barème, comme le harcèlement, ce qui rallongera la durée des procédures. »Saisine du Conseil constitutionnelSelon la CGT, 81 % des salariés sont concernés par cette réforme. Celle-ci, au lieu d’avoir un effet « bienfaiteur sur l’emploi, va au contraire le détériorer fortement en sécurisant l’entreprise qui pourra budgétiser à souhait les licenciements abusifs, alors qu’il suffirait d’obliger les employeurs à réintégrer tous les salariés qui en sont victimes pour avoir des effets bénéfiques sur l’emploi », souligne Frédéric Paré, conseiller prud’homale CGT à Paris. Pour les syndicats, qui ont « contribué à faire élire ce gouvernement dit de gauche, c’est une trahison ! », déplore-t-il.Mais les pétitionnaires ne baissent pas les bras. Si le conseil constitutionnel est saisi, le Syndicat des avocats de France compte produire un mémoire pour « éclairer les juges ».Le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature ont déposé devant le Conseil constitutionnel un mémoire pour contester la constitutionnalité des mesures plafonnant les indemnités dues en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Ce mémoire accompagnera la saisine du Conseil annoncée par des parlementaires.Si cette saisine n’aboutit pas, les syndicats pourraient interpeller la Cour de justice de l’Union Européenne.Lire aussi :Neuf points de crispation sur la loi MacronFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Le Hir et Raphaëlle Besse Desmoulières A Europe Ecologie-Les Verts (EELV), on ne décolère pas. « Le gouvernement déclare la guerre aux écologistes », enrage aussi Noël Mamère, député de la Gironde. Objet de leur courroux : un amendement de dernière minute à la loi Macron, définitivement adoptée vendredi 10 juillet grâce à l’utilisation du « 49-3 », donc sans vote. L’article en question entérine le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse) et reste en travers de la gorge des écologistes. « Que ce sujet soit défendu par les socialistes, on le comprend très bien, mais le faire passer sans débat démocratique et en catimini, c’est inadmissible, s’étrangle Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV. C’est une erreur grave de la part du gouvernement. »Lire aussi :Loi Macron : un troisième recours au 49-3 pour une adoption définitiveLe projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), porté par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), vise à enfouir dans le sous-sol de la commune de Bure, à 500 mètres de profondeur, les 80 000 m3 de résidus à haute activité et à vie longue produits par le parc électronucléaire français. Un aménagement qui, chiffré en 2005 à 16,5 milliards d’euros, a été réévalué en 2009 à 36 milliards d’euros, mais dont le coût final n’est toujours pas connu. Depuis des années, antinucléaires et riverains sont mobilisés contre ce qu’ils qualifient de « poubelle nucléaire ».« Ce n’est pas correct »Comment les déchets radioactifs se retrouvent-ils aujourd’hui noyés parmi les plus de 300 articles d’une loi consacrée à la croissance ? Voilà deux ans, en réalité, que le projet Cigéo, poussé par les parlementaires pronucléaires, tentait de se frayer un chemin dans un texte législatif. Il avait d’abord été inscrit dans le projet de loi de transition énergétique, avant que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, ne l’en retire, devant la fronde des associations et des écologistes. Il est ensuite revenu dans la loi Macron, lors de ses examens par le Sénat. Mais, jusqu’ici, les députés lui avaient barré la route. Depuis, les écologistes pensaient le sujet clos. Quelle ne fut pas leur surprise, mercredi, lorsqu’ils furent informés de la décision du gouvernement de réintroduire le sujet.Jeudi, en commission spéciale de l’Assemblée nationale, un amendement du sénateur de la Meuse, Gérard Longuet (Les Républicains), donnant corps au projet de centre d’enfouissement, a ainsi été repris par le président socialiste de cette commission, François Brottes, et intégré à la loi Macron. « On a fait savoir à l’Elysée et à Matignon que ce n’était pas correct, et on a tenté de mener la bagarre en commission mais la messe était dite », déplore Denis Baupin, député EELV de Paris. Un de ses collègues complète le récit : « Macron nous a dit que ce n’était pas sa volonté. On a compris que c’était celle de Ségolène Royal, qui ne voulait pas avoir à l’assumer dans un autre texte. »Il ne s’agit pas encore d’un feu vert définitif au stockage géologique des déchets les plus radioactifs à Bure. L’Andra devra déposer une demande d’autorisation de création de l’installation en 2017. En outre, une « phase industrielle pilote » est prévue avant l’autorisation d’exploitation définitive, pour une durée de 100 ans. Mais le projet Cigéo ne s’en trouve pas moins gravé dans le marbre de la loi, l’article 201 de la loi Macron qui lui est consacré définissant même la notion de « réversibilité » du centre de stockage, alors que cette réversibilité devait faire l’objet d’une loi spécifique et d’un débat au Parlement, avant l’autorisation de création.« Rupture de confiance »Ce « coup de force », selon l’expression des écologistes, creuse un peu plus le fossé qui les sépare désormais de l’exécutif. « Sur le nucléaire, il y a une rupture de confiance très claire avec le gouvernement », souligne Emmanuelle Cosse. « Il va falloir qu’une centrale explose pour qu’il y ait un changement de mentalité ? » s’agace également Sandrine Rousseau, porte-parole d’EELV. Même les plus favorables à l’action du gouvernement n’en reviennent pas. « C’est peu glorieux et ça en dit long sur le fait que ce genre de projet est difficile à assumer dans la lumière, juge François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. C’est aussi la différence entre un ministre socialiste de l’écologie et un ministre EELV de l’écologie. »Les écologistes n’ont pas dit leur dernier mot. Ne souhaitant pas s’associer au recours de la droite devant le Conseil constitutionnel sur la loi Macron, les députés EELV comptent rédiger une « lettre ouverte » à l’intention de l’institution concernant l’amendement décrié. « Il y a une chance raisonnable que le Conseil constitutionnel puisse retoquer cet article, mais de toute façon, il est tellement mal écrit que le gouvernement sera obligé d’y revenir à l’Assemblée nationale pour le peaufiner », veut croire M. Baupin.Lire aussi :La production de déchets nucléaires devrait tripler d’ici à 2080Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous et David Revault d'Allonnes François Hollande l’a dit mardi 7 juillet, au terme du sommet européen de Bruxelles : « La France fera tout pour que la Grèce reste dans la zone euro, elle ne ménagera pas sa peine jusqu’au bout pour trouver un accord. » Vendredi 10 juillet, il a été l’un des premiers chefs d’Etat européens à réagir aux propositions grecques aux créanciers, les qualifiant de « sérieuses et crédibles » et appelant à reprendre les discussions « avec une volonté de conclure ». Depuis des semaines, Paris se démène pour éviter un « Grexit », faute d’avoir pu trouver un terrain d’entente avec ses créanciers. Au point de s’impliquer au plus près des négociations.Selon plusieurs médias étrangers, dont The Guardian ou Politico, la France a participé à la préparation des propositions qu’Athènes a remises jeudi soir, avant leur examen, samedi, par les ministres des finances de l’Eurogroupe et le nouveau Conseil européen prévu à Bruxelles, dimanche 12 juillet. Ce que l’exécutif se refuse à confirmer.Lire aussi :Alexis Tsipras fait des concessions majeures pour éviter le « Grexit  »Selon nos informations, des hauts fonctionnaires de la direction du Trésor et de la délégation française à Bruxelles ont planché discrètement aux côtés des négociateurs grecs, sous haute surveillance de l’Elysée. « Des fonctionnaires se sont mis à disposition de la Grèce pour donner un coup de main, dès le début de la phase aiguë de la crise, concède un conseiller ministériel. Ce sont les Grecs qui tiennent la plume, mais ils se servent de nous comme d’un sparring-partner. »« L’idée n’est pas de dicter aux Grecs ce qu’ils doivent écrire, mais de leur donner des conseils pour faire des propositions de réformes qui soient acceptables par le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne, confirme un autre responsable proche du dossier. Cela revient à leur dire par exemple : attention, telle proposition sur la TVA ou les retraites ne pourra pas passer, telle autre oui. » Avec un objectif : que le plan présenté par M. Tsipras ne soit pas rejeté comme précédemment.Si elle n’est pas endossée par l’Elysée, cette coopération est d’autant moins tenue secrète qu’elle constitue une pièce de plus dans le tableau que François Hollande entend brosser de lui depuis le début de cette crise grecque : celui d’un facilitateur prêt à tout pour rapprocher des protagonistes irréconciliables. « Le président a fait un choix stratégique : tout faire pour obtenir un accord, rappelle un de ses proches. Au-delà du travail de facilitation qui a permis à l’hypothèse d’un accord de redevenir envisageable, on a fait le choix d’agir en coulisse pour aboutir à des propositions crédibles et susceptibles d’être acceptées. On aide beaucoup à ne pas commettre d’impair symbolique. »Progresser en terrain hostileEn clair : apporter une assistance technique aux négociateurs grecs pour les aider à progresser en terrain hostile face à Berlin et au FMI. Le rôle joué par la France est d’ailleurs un secret de Polichinelle à Bruxelles. Depuis le début des négociations en juin, des observateurs de la Commission ont constaté à plusieurs reprises que des documents présentés par Athènes lors de réunions de travail étaient en plusieurs points similaires à ceux présentés par Paris.La Commission elle-même a aidé pendant des semaines le gouvernement grec, peu rompu aux subtilités technocratiques et juridiques de l’univers bruxellois. Mais depuis le référendum organisé par M. Tsipras et la victoire massive du non, elle s’est mise en retrait. Résultat, comme de nombreux pays européens de la zone euro sont désormais décidés à sanctionner la Grèce, la France reste seule à vouloir encore l’aider. Au point d’agacer ses partenaires européens qui se plaisent à exagérer le rôle de la France pour illustrer le fait que les Grecs seraient incapables de travailler seuls.« Paris est totalement juge et partie, s’énerve une source européenne qui voit dans l’attitude française une forme d’ingérence. « Ce n’est pas de l’ingérence, c’est normal que la France aide la Grèce puisque la France ne veut pas que la Grèce sorte de la zone euro, explique une source française proche des négociations. C’est bien pour les Grecs parce que ça leur apporte une expertise qu’ils n’ont pas forcément, et c’est bien pour la France parce que cela montre qu’elle est au centre du jeu. »L’obstination présidentielle en la matière semble d’ailleurs n’avoir plus de limites. M. Hollande ne s’occupe plus que de cela, il a encore eu M. Tsipras et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, jeudi 9 juillet, au téléphone. « Il passe des heures avec les uns et les autres pour tisser des fils. Je n’ai jamais vu la France aussi impliquée dans un deal qu’à l’heure actuelle », glisse-t-on à l’Elysée, certain que « ce qui était devenu impossible, aujourd’hui redevient possible ».Lire aussi :Pour François Hollande, le programme de réformes grec est « sérieux et crédible »Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.07.2015 à 11h05 | Béatrice Jérôme C’est la fin du troisième acte de la réforme territoriale voulue par François Hollande : la commission mixte paritaire (CMP) de l’Assemblée nationale et du Sénat est parvenue, jeudi 9 juillet, à un consensus sur le projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe). Son principal objectif : la clarification des compétences des collectivités locales, qui fait suite à la création des métropoles et à la nouvelle carte des régions.Les députés de la majorité avaient reçu pour mot d’ordre de Manuel Valls de dégager un compromis. Les sénateurs de droite avaient la même mission : le président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains), entendait pouvoir se prévaloir d’avoir imprimé sa marque sur un texte qui concerne les collectivités locales. « L’architecture du projet de loi est conforme à son ambition d’origine », s’est ainsi félicité Marylise Lebranchu, la ministre de la décentralisation, à l’issue de la CMP.Aux régions, le développement économiqueLe projet de loi NOTRe renforce le pouvoir des régions. Le texte leur confère une compétence exclusive en matière de développement économique. Elles sont les seules à pouvoir accorder des aides directes aux entreprises. Elles peuvent toutefois déléguer ce droit par convention aux intercommunalités. Les régions deviennent aussi responsables de l’organisation de la totalité des transports collectifs routiers – y compris scolaires – ou ferroviaires, sauf à l’intérieur des agglomérations.Lire aussi :L’adieu aux armes des élus régionauxLes intercommunalités consacréesLa loi NOTRe consacre le poids des communautés de communes. Au 1er janvier 2017, toutes les communes devront avoir intégré une structure intercommunale d’au moins 15 000 habitants (moins pour les territoires peu peuplés et les zones de montagne). Les intercommunalités ont de nouvelles compétences obligatoires : la gestion des déchets, le tourisme, l’accueil des gens du voyage. Elles seront aussi chargées de l’eau et de l’assainissement à la place des communes à partir de 2020.L’accord a toutefois nécessité quelques concessions. Les députés ont ainsi renoncé à l’engagement d’aboutir en 2020 à l’élection au suffrage universel direct des assemblées intercommunales. Cette perspective était un chiffon rouge pour les maires, les sénateurs s’y sont donc opposés.Les communes sont les seules collectivités à garder la capacité d’agir dans tous les domaines : la loi supprime la clause de compétence générale pour les autres échelons.Les départements solidaires des communesS’ils perdent leur autonomie d’intervention sur le développement économique et les transports scolaires, les départements gardent leurs compétences actuelles. Ils conservent la gestion des collèges et peuvent, sous réserve de l’accord du préfet, continuer de gérer les ports. La loi NOTRe leur confie en outre une mission de solidarité territoriale avec les communes, qu’ils devront assister dans le montage de leurs projets d’aménagement.Compromis sur le Grand ParisL’accord s’est également soldé par un compromis sur le calendrier de la future Métropole du Grand Paris (MGP). Alors que le Sénat avait voté le report de sa création à 2017, la CMP a rétabli sa date de naissance initiale – voulue par le gouvernement et les députés – au 1er janvier 2016. En échange, les sénateurs ont obtenu le report au 1er janvier 2017 de ses compétences sur le logement et l’aménagement de l’espace. « Ce délai n’entraînera pas de retard dans la mise en œuvre des outils concrets de la MGP pour impulser la création des logements », assurait toutefois l’entourage du premier ministre à l’issue de la CMP. La programmation au 1er janvier 2016 de la création de « territoires » de 300 000 habitants minimum, au sein de la MGP et dotés de compétences en matière de logement, est conservée. A la même date, toutes les communes de la grande couronne seront membres d’une intercommunalité de 200 000 habitants minimum.La CMP a enfin acté le mode d’élection des conseillers métropolitains voté à l’Assemblée ; il a pour effet d’évincer Nathalie Kosciusko-Morizet, la chef de file de la droite parisienne, de la future assemblée du Grand Paris. Rejété au Sénat en deuxième lecture, il a été adopté en CMP grâce à l’abstention d’un sénateur de droite, Jean-Jacques Hyest (LR) et d’un du centre, Michel Mercier (UDI). NKM et Patrick Devedjian, député (LR) des Hauts-de-Seine, ont dénoncé un dispositif « scélérat » et souhaitent qu’un recours contre le projet de loi soit déposé devant le Conseil Constitutionnel. Le vote définitif de la loi NOTRe est prévu jeudi 16 juillet.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.07.2015 à 18h52 • Mis à jour le09.07.2015 à 18h57 Alain Juppé ira-t-il jusqu’au bout ? Depuis qu’il a déclaré sa candidature à la primaire à droite pour la présidentielle, en août 2014, le camp Sarkozy ne cesse de mettre en doute la détermination du maire de Bordeaux. Une petite musique que l’intéressé a choisi de ne pas ignorer, bien au contraire.Invité mercredi 8 juillet par la Radio Télévision Suisse, Alain Juppé a répondu à ses détracteurs en réaffirmant son « envie » de briguer la fonction suprême. « J’ai exercé beaucoup de responsabilités dans la vie politique française. Pas encore celle-là. J’en ai envie », a affirmé l’ancien premier ministre de Jacques Chirac. Celui qui aura 71 ans en 2017 rappelle souvent que la prochaine présidentielle sera sa dernière occasion de conquérir l’Elysée.Quant à la possibilité de suivre les traces de l’ex-premier ministre, Edouard Balladur, favori des sondages avant d’être éliminé au premier tour à la présidentielle de 1995, Alain Juppé la balaye d’un revers de main en mettant en avant un parcours jalonné par l’expérience du vote populaire : « J’en ai fait plus de vingt [élections] et j’en ai gagné dix-neuf ou dix-huit ».Avant de se poser comme un homme politique n’ayant pas peur de se mettre en danger, dans des batailles électorales pas forcément gagnées à l’avance. « Je suis allé au combat dans des fiefs socialistes, j’ai le goût du combat politique », assure-t-il. Passant de la défense à l’attaque, le maire de Bordeaux en a profité pour lancer une pique en direction de son principal rival à la primaire, lâchant : « le 18e arrondissement, c’était plus dur que Neuilly ! ». Une référence à sa victoire aux municipales, en 1983, face à une liste conduite par le numéro 2 des socialistes de l’époque, un certain Lionel Jospin.Adrien Morcuende Damien Leloup Un remède de cheval pour un malade en phase terminale, c’est, en substance, ce que propose un long et fouillé rapport du Sénat (PDF), rendu public jeudi 9 juillet et consacré à la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits (Hadopi), le gendarme du téléchargement illégal. Elaboré par les sénateurs Loïc Hervé (UDI) et Corinne Bouchoux (EELV) – deux élus qui n’avaient pas participé aux débats sur les projets de loi Hadopi 1 et 2 – le document dresse un état des lieux très sévère sur la situation de la haute autorité.Absence de soutien politique à gauche comme à droite, critiques incessantes des ayants droit, méfiance ou méconnaissance du grand public, querelles intestines et problèmes de gouvernance, budgets insuffisants et absence de management… La liste des problèmes rencontrés par la Hadopi et énumérés dans le rapport est longue, très longue. La plupart étaient déjà connus, mais, les sénateurs le reconnaissent eux-mêmes, ils ont été « un peu surpris par l’ambiance qu’[ils ont] découverte à la Hadopi » et disent avoir « eu le plus grand mal (…) à se faire communiquer des résultats et observations dénués de toute passion ».Divorce avec les ayants droit comme avec le grand publicNée dans la douleur, après des débats parlementaires houleux, la Hadopi n’a jamais su trouver sa vitesse de croisière, minée par les difficultés politiques externes ou internes. Dès 2012, trois ans après sa création, la Haute Autorité est en difficulté. Elle tente alors « de regagner chez les internautes la confiance perdue des ayants droit (…). Des analyses particulièrement sévères s’agissant de cette stratégie de rattrapage affectif ont été à de multiples reprises livrées à votre mission d’information lors des auditions organisées à l’appui de ses travaux », note le rapport.Cette stratégie s’est soldée par un double échec : « Paradoxalement, tout en provoquant l’ire des ayants droit, les récents travaux de recherche de la Hadopi n’ont pas abouti à la réconciliation rêvée avec les internautes. » La main tendue par le secrétaire général de la Hadopi, Eric Walter, aux opposants traditionnels à la Haute Autorité, par le biais de prises de position perçues comme favorables à l’instauration d’une licence globale – le paiement d’une somme forfaitaire contre la légalisation des téléchargements non marchands – a achevé de brouiller les pistes, en interne comme en externe.Face à ce constat très sombre, le rapport ne plaide pourtant pas pour une suppression de la Hadopi – un « signal négatif » qui pourrait « laisser croire que l’Etat se désintéresse du droit d’auteur ». Il rejette également l’idée avancée par la commission Lescure d’une fusion pure et simple de la Hadopi avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Au contraire, il plaide pour un recentrage et un renforcement des pouvoirs de la Haute Autorité, qui devra aussi changer de nom.Système d’amendes administrativesPrincipale mesure évoquée, la simplification de la procédure de sanction des internautes. Le mécanisme de « réponse graduée » actuellement en vigueur consiste à envoyer des avertissements, avant une éventuelle transmission du dossier à la justice, pour « défaut de sécurisation » de l’accès à Internet. Les transmissions au parquet sont rares – 313 depuis la création de la Hadopi – et les condamnations encore plus. Le rapport propose donc de remplacer cette dernière étape par « une amende administrative décidée et notifiée par une commission des sanctions indépendante ».Cette modification du fonctionnement de la « réponse graduée » soulèverait d’importantes questions juridiques et économiques. D’abord, pour être conforme à la jurisprudence du Conseil constitutionnel, la commission de la Hadopi chargée de l’envoi des courriers de « recommandation » – les deux premières étapes de la « riposte graduée » – ne peut être chargée de la sanction, pour des raisons d’impartialité : il faudrait donc créer une commission ad hoc. Surtout, la Hadopi devrait, si ce projet est adopté, procéder elle-même à la collecte des adresses IP des téléchargeurs – une mission aujourd’hui remplie par des sociétés privées pour le compte des ayants droit.Cette collecte a un coût annuel estimé à 800 000 euros par le rapport. Aujourd’hui payée par les ayants droit, cette somme serait à la charge de la Haute Autorité – et donc des contribuables, comme le note le site spécialisé NextInpact. Au total, pour qu’elle remplisse correctement ses missions, le rapport estime que le budget annuel de la Haute Autorité devrait être compris entre 9,5 et 10 millions d’euros – la subvention actuelle, de 5,5 millions d’euros après des coupes successives, a atteint « les limites de la contrainte budgétaire que peut supporter l’institution », note le rapport.Une « liste noire » de sitesParmi les autres propositions phares du rapport, deux autres mesures se détachent. Tout d’abord, les sénateurs souhaiteraient confier à la Haute Autorité « la constatation des atteintes aux droits d’auteur par des sites massivement contrefaisants et la publicité de ces informations sous forme de “liste noire”, ainsi qu’un suivi des injonctions judiciaires de blocage des sites ». En clair, la Hadopi serait chargée de maintenir un catalogue des sites dédiés au téléchargement illégal – principalement des annuaires de liens, qu’il s’agisse de fichiers BitTorrent ou de liens de téléchargement direct. Une liste qui pourrait vraisemblablement servir de base pour que les ayants droit puissent demander le blocage de ces sites par les fournisseurs d’accès à Internet, comme ces derniers l’ont déjà fait récemment pour The Pirate Bay et d’autres.Suivant une logique similaire, les rapporteurs voudraient confier à la Hadopi la responsabilité d’une « injonction de retrait prolongé des contenus contrefaisants », une injonction qui imposerait aux hébergeurs de supprimer, de leur propre initiative, toute nouvelle copie d’un fichier ayant déjà fait l’objet d’un signalement. Cette disposition existe dans le droit des principaux pays anglo-saxons : baptisée « notice and stay down », elle n’est actuellement pas prévue par la loi française, qui considère que la responsabilité de signaler tout contenu contrefait incombe aux ayants droit.Calendrier législatif incertainLes propositions contenues dans le rapport seront-elles mises en application ? Ou subiront-elles le même sort que celles du rapport Lescure, finalement peu suivi d’effets ? Mercredi 8 juillet, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a présenté en conseil des ministres son projet de loi sur la création, qui ne comprend aucun volet pénal – et ne se penche donc pas sur la question du téléchargement illégal. Certaines organisations de défense des droits des internautes, comme la Quadrature du Net, disent craindre « une tactique d’embuscade parlementaire introduisant par voie d’amendements ces mesures dangereuses dans le texte ». L’association, qui a été auditionnée par les rapporteurs, craint que les différentes mesures proposées n’aboutissent à la création de fait d’une « police privée du droit d’auteur », en grande partie confiée aux géants américains du Web.Pourtant, les sénateurs eux-mêmes semblent peu confiants dans la possibilité d’une mise en œuvre rapide de tout ou partie de leurs recommandations, qui comprennent également une refonte de la gouvernance de la Hadopi. « Si le cabinet de Fleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication, a fait part à votre mission d’information de son peu d’enthousiasme à voir rouvrir l’épineux dossier Hadopi au Parlement, il n’empêche que cette réforme ne doit guère tarder, dans un contexte où le gouvernement a fait de la protection des auteurs et de la promotion de la culture un objectif majeur », écrivent-ils.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Piel, Fabrice Lhomme et Gérard Davet Démissionnaire depuis le 11juin, l’ex-sénateur (UDI) du Gers Aymeri de Montesquiou a été mis en examen mercredi 8 juillet par deux juges du pôle financier parisien pour « corruption passive par personne exerçant une fonction publique » et « complicité de blanchiment en bande organisée » dans l’affaire du Kazakhgate.Le parlementaire est soupçonné d’avoir perçu des commissions occultes en marge de marchés passés en 2010 avec le Kazakhstan par le gouvernement Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Au mois de mars, le bureau du Sénat avait levé l’immunité du sénateur, dont les bureaux et le domicile avaient ensuite été perquisitionnés.Les juges Roger Le Loire et René Grouman enquêtent sur les dessous de juteux contrats signés sous la présidence de M. Sarkozy, dont M. de Montesquiou était le représentant officiel en Asie centrale, un marché approchant un montant total de 2 milliards d’euros. Il s’agissait notamment de l’achat par Astana de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.M. de Montesquiou a notamment été mis en cause par des rapports de Tracfin, l’organisme anti-blanchiment de Bercy, et par les déclarations d’une avocate niçoise, Me Catherine Degoul, choisie comme intermédiaire par l’Elysée pour permettre à des hommes d’affaires kazakhs d’échapper aux poursuites de la justice belge, condition posée par le président kazakh, Noursoultan Nazarbaiev, pour signer des contrats avec la France.Lire nos explications :Le Kazakhgate : une affaire d’EtatUne « lettre de mission »Devant les juges, ainsi que l’a révélé M le magazine du Monde le 6 juin, Me Degoul avait déclaré que M. de Montesquiou, de même que le préfet Jean-Francois Etienne des Rosaies, autre membre de la cellule élyséenne lui aussi mis en examen, avaient touché des fonds en espèces.Des déclarations confortées par les enquêteurs, qui ont découvert par exemple qu’un intermédiaire belge, Guy Vanden Berghe, avait versé 200 000 euros en liquide au sénateur, début 2011.Au cours de l’enquête, les policiers ont saisi une « lettre de mission » du 17 mai 2010 signée de Nicolas Sarkozy lui-même et adressée au sénateur, confirmant que ce dernier était bien mandaté par la présidence de la République. Interrogé par M. De Montesquiou avait assuré n’avoir « perçu aucune commission sur la vente des hélicoptères au Kazakhstan ».body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 4; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next()Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) C’est un peu l’inconnu qui a percé à l’occasion de la crise grecque. Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a été réélu, lundi 13 juillet, président de l’Eurogroupe, en marge d’une nouvelle rencontre de cette instance qui regroupe les ministres des finances de la zone euro consacrée à la Grèce. Lors d’un vote, il a obtenu la majorité, puis l’Eurogroupe s'est entendu pour lui accorder unanimement son soutien. Il continuera donc de cumuler cette fonction stratégique avec celle de ministre des finances des Pays-Bas pendant deux ans et demi, comme le prévoient les textes.A 49 ans, ce social-démocrate à l’allure de discret et poli technocrate a bénéficié de son expérience acquise au cours des dernières semaines, où il a été au cœur des négociations qui ont abouti à un accord avec la Grèce, lundi 13 juillet au matin. Elu un peu par hasard en janvier 2013 à ce poste, où il a succédé à Jean-Claude Juncker, devenu depuis président de la Commission européenne, il avait connu des débuts difficiles, s’exprimant notamment de manière impréparée durant la crise chypriote.« L’Allemand en sabots »Mais M. Dijsselbloem a réussi à rattraper son image en faisant figure de faucon dans la crise grecque, se rangeant au fil des mois au camp allemand, personnifié par Wolfgang Schäuble, le redoutable ministre des finances d’Angela Merkel. M. Schäuble, lui vouerait, dit-on, une amitié et une admiration paternelles. Baptisé « l’Allemand en sabots » par des médias grecs et néerlandais, Jeroen Dijsselbloem a en effet eu dès janvier des relations très difficiles avec Yanis Varoufakis, l’ex-ministre des finances grec, que M. Schäuble déteste.Officiellement, le social-démocrate a toujours voulu se montrer solidaire à l’égard de la Grèce. Mais s’il se dit toujours de gauche, il a expliqué récemment au magazine néerlandais Vrij Nederland, qu’il était hostile aux « discours idéologiques » qui, estime-t-il, ne mènent à rien. Cette évidente antipathie pour Varoufakis a, en tout cas, achevé de le transformer en épouvantail pour une partie du peuple grec et de la gauche européenne, qui lui reproche de bafouer les valeurs de solidarité et de se focaliser sur le coût, pour les Néerlandais et les autres, de ce qui a déjà été octroyé, et devra sans doute l’être, à Athènes.« Le petit chien de compagnie de l’Allemagne », ironisait récemment un journaliste néerlandais se demandant si son compatriote n’en rajoutait pas pour s’assurer le soutien de Berlin dans la course pour sa réélection contre le ministre espagnol Luis de Guindos. Ce dernier avait publiquement fait acte de candidature, et avait reçu le soutien d’Angela Merkel, au nom de leur affiliation commune au Parti populaire européen (PPE, conservateur). Mais M. Dijsselbloem a réussi à montrer qu’il pouvait être tout aussi strict sur les finances publiques malgré son affiliation.Quitte à peiner ceux qui, à Paris ou ailleurs, croyaient que son affiliation au Parti socialiste néerlandais ferait de lui l’homme des compromis. Cela n’a toutefois pas empêché la France de soutenir sa reconduction, au nom, là aussi, de l’affiliation politique commune aux sociaux-démocrates européens. Et de l’accord obtenu à l’arraché lundi matin, qu’il serait dommage de gâcher par une nouvelle crise de gouvernance européenne.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Ce lundi matin, c’est l’Europe qui a gagné. Pas l’Allemagne. Tel est le message que les principaux responsables politiques de la majorité allemande font passer depuis l’annonce d’un accord entre la zone euro et la Grèce en vue de négocier un troisième plan d’aide.Lire aussi :Ce que la Grèce a accepté en contrepartie de l’aide financière« L’Europe a gagné. De façon impressionnante et ferme. L’Allemagne a fait partie de la solution du début à la fin. C’est bon pour la Grèce et pour l’euro », a tweeté Peter Altmaier, ministre à la chancellerie, l’équivalent du directeur de cabinet d’Angela Merkel.Soumis au vote du BundestagLe parti social-démocrate aussi se félicite du « bon résultat » des négociations qui, grâce notamment au travail du couple franco-allemand, a permis d’« éviter que l’Europe ne se divise ». Au passage, le SPD en profite pour critiquer à nouveau le projet du ministre des finances, Wolfgang Schäuble, d’organiser un « Grexit » temporaire, auquel le SPD n’aurait pas été associé.Lire aussi :Les propositions « explosives » de Wolfgang SchäubleIl ne fait pas de doute que le Bundestag votera à une large majorité le troisième plan d’aide à Athènes, vraisemblablement dès vendredi 17 juillet. Toute la question est de savoir combien de députés conservateurs s’apprêtent à voter contre. Sur 311 députés CDU-CSU, 29 avaient voté contre le deuxième plan d’aide, mais 119 avaient indiqué qu’ils l’approuvaient à contrecœur.Dans l’opposition, les réactions sont évidemment différentes. Les Verts estiment, à l’instar du député européen Sven Giegold, que « l’unité de l’Europe est certes maintenue, mais ses valeurs sont sérieusement mises à mal ». De son côté, Sahra Wagenknecht, une des dirigeants de Die Linke, le parti de la gauche radicale, juge que « le chantage du gouvernement allemand a marché. La Grèce se voit imposer de nouvelles économies et le contribuable allemand de nouveaux risques de plusieurs milliards d’euros. »« Une honte »Si le gouvernement allemand se garde de tout triomphalisme, c’est aussi parce qu’il sait qu’Alexis Tsipras n’est pas encore au bout de ses peines : « Avant de parler de succès, attendons de voir ce que vote le Parlement grec », reconnaît un proche de la chancelière, en référence aux différentes réformes qui doivent être approuvées à Athènes du 15 au 22 juillet, avant toute négociation concrète du plan d’aide. Si on admet, en off, que le plan est sévère, on en attribue la faute à Athènes. « En mars, Tsipras n’aurait pas eu besoin de plus de 80 milliards d’euros », fait-on remarquer.Si personne à Berlin ne dit vouloir « humilier » les Grecs, comme on l’entend beaucoup en Europe, Angela Merkel a reconnu explicitement qu’elle ne faisait plus confiance au gouvernement grec. Ce qui, à ses yeux, justifie les conditions très strictes du suivi des décisions prises par Athènes. Comme le résume l’éditorialiste Wolfgang Münchau dans le Spiegelonline : « La Grèce a capitulé et l’Allemagne a gagné. C’est le triste bilan du week-end. »Les économistes aussi sont divisés. Hans-Werner Sinn, président de l’Ifo, l'institut de conjoncture de Munich, et partisan d’un Grexit, juge que « les Grecs ne redeviendront jamais compétitifs ». Henrik Enderlein, président du centre Jacques-Delors de Berlin, est sévère. « C’est une honte », écrit-il. « Tous les participants doivent se demander comment une telle escalade au cœur de l’Europe a pu être possible. »Pour lui, « le fonds de privatisation est la marque d’une méfiance institutionnalisée, conséquence du comportement du gouvernement grec », explique ce social-démocrate pour qui « la façon dont le Grexit a été évité n’est certainement pas la bonne ». De son côté, Marcel Fratzscher, président du centre pour la recherche économique (DIW) de Berlin, juge qu’« il est prématuré de voir l’accord comme un succès. C’est seulement un premier pas pour mettre fin à la spirale récessive que subit l’économie grecque. »Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.07.2015 à 14h48 • Mis à jour le13.07.2015 à 19h17 | Fabrice Lhomme, Gérard Davet et Simon Piel Au terme d’une procédure engagée en octobre, le parquet de Paris a finalement requis un non-lieu ans l’enquête sur la prise en charge par l’UMP des pénalités infligées à Nicolas Sarkozy pour dépassement de frais lors de sa campagne de 2012. Il appartient désormais aux juges d’instruction de décider s’ils suivent les recommandations du procureur ou s’ils renvoient les personnes mises en cause devant le tribunal.Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy a été placé sous le statut de témoin assisté le 1er avril. L’avocat Philippe Blanchetier, l’ex-directrice des affaires financières de l’UMP, Fabienne Liadzé, et le directeur adjoint de la campagne présidentielle de l’ex-chef de l’Etat, Jérôme Lavrilleux, ont été placés sous le même statut. Deux personnes ont par ailleurs été mises en examen pour abus de confiance : l’ex-président de l’UMP, Jean-François Copé, et Catherine Vautrin, ancienne trésorière de la formation.Voir aussi : S'y retrouver dans les 9 affaires qui impliquent Nicolas SarkozySelon le réquisitoire du parquet dont Le Monde a pu prendre connaissance, « il apparaît que les qualifications d’abus de confiance et de recel de ce délit, ne peuvent être valablement poursuivies en l’espèce en raison des incertitudes quant à l’interprétation à donner au droit applicable et de charges insuffisamment étayées quant à l’élément intentionnel de l’abus de confiance. Les éléments débattus lors de l’instruction judiciaire ne permettant pas de retenir avec suffisamment de certitude que l’UMP et ses organes ou représentants aient bel et bien eu conscience de détourner ses fonds au profit du candidat. » C’est autrement dit un réquisitoire de non-lieu au bénéfice du doute.Lire aussi :Soucieux d’éloigner les menaces judiciaires, Nicolas Sarkozy rembourse sa dette à l’UMPL’absence de préjudice pour l’UMP pas démontréeEn premier lieu, le parquet de Paris insiste sur une jurisprudence variée en la matière et souligne que la question de la légalité du paiement par un parti politique des sanctions électorales contre son candidat « est multiple et controversée ».Pour sa défense, M. Sarkozy avait fait valoir « le nécessaire effet de solidarité du parti envers son candidat, y compris jusqu’à la prise en charge de sanctions personnelles, ce lien tendant même à confondre, dans l’esprit des militants, l’intérêt du parti et celui du candidat », écrit le parquet de Paris. Si ce principe de solidarité n’existe pas dans la loi, « le législateur est resté muet sur la légalité de la prise en charge du paiement de la dite somme par un parti », note le parquet de Paris.Faisant l’analogie avec une société qui viendrait à payer une amende à la place de son dirigeant, il écrit « qu’on ne peut mettre à la charge du créancier qui accepte le paiement l’obligation de s’assurer de la licéité de ce paiement dans les rapports entre le payeur et le débiteur ».Pour autant, les magistrats n’ont pas été convaincus du fait que l’UMP n’a pas subi de préjudice à l’occasion de cette opération malgré une expertise produite par M. Sarkozy indiquant que le « Sarkothon » avait rapporté 11 millions d'euros, avec un gain final pour le parti de 954.638 euros.. « Il n’était nullement démontré que l’opération n’avait causé aucun préjudice à l’UMP, bien au contraire si l’on compare le montant de l’excédent ainsi dégagé et celui des dettes qu’elle a dû supporter, s’agissant en outre d’un parti présentant un endettement bancaire conséquent », indique pour sa part le parquet.Sarkozy critique le rôle de FillonLors de son audition devant les magistrats, écrit le procureur, Nicolas Sarkozy : « avait fait valoir un certain nombre de critiques relatives au rôle joué dans cette affaire par François Fillon, tant au regard de son action vis-à-vis des commissaires aux comptes que des liens qu’il lui attribuait avec Me Sureau », avocat de l’ancien premier ministre et auteur le 25 juin 2014 d’une note indiquant que le remboursement pouvait constituer le délit d’abus de confiance.Nicolas Sarkozy « considérait également que le fait que les notes de MM Bezard (directeur général des finances publiques) et Maïa (directeur juridique des finances publiques) n’aient pas été versées au dossier avant leur publication par la presse laissait penser que la procédure avait été instrumentalisée dans le but de l’atteindre personnellement. » Ces deux notes émanant des services de Bercy avaient indiqué que le paiement ne représentait pas de difficultés juridiques.Lire aussi :L’ex-trésorière de l’UMP dénonce « un règlement de comptes politique » entre Fillon et SarkozyLe parquet de Paris avait ouvert le 6 octobre une information judiciaire pour abus de confiance, complicité et recel de ces délits, après un signalement des commissaires aux comptes de l’UMP. En juillet 2013, après invalidation de ses comptes de campagne, le Conseil constitutionnel avait estimé que Nicolas Sarkozy devait restituer au Trésor public une avance forfaitaire de 153 000 euros versée pour sa campagne perdue de 2012 et payer 363 615 euros de dépassement du plafond légal des dépenses.Mais l’UMP avait pris en charge ces pénalités via une souscription baptisée « Sarkothon » : les dix millions de non-remboursement, mais aussi les sommes dues par Nicolas Sarkozy. Une opération dont la régularité était notamment contestée par François Fillon. Au printemps 2014, les commissaires aux comptes de l’UMP s’étaient ouverts, auprès de la nouvelle direction Fillon-Juppé-Raffarin du parti, de leur doute sur la légitimité du remboursement par l’UMP de l’avance et de la pénalité. Le parti avait alors saisi la justice.Lire aussi :Amende des comptes de campagne : Nicolas Sarkozy placé sous le statut de témoin assisté  .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). La justice a également découvert que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et Mignon Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 8; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard()Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.07.2015 à 12h19 • Mis à jour le13.07.2015 à 12h22 Le député des Yvelines Jean-Frédéric Poisson (Parti chrétien-démocrate) a été reçu dimanche 12 juillet à Damas par le président syrien Bachar Al-Assad. La rencontre a été organisée par l’association SOS Chrétiens d’Orient.Le 24 février dernier, une délégation de quatre parlementaires s’était déjà rendue à Damas sans l’accord du gouvernement. Depuis 2012, les relations diplomatiques entre la France et la Syrie sont rompues. L’ambassade de France à Damas a été fermée et la représentante du régime syrien en France a été renvoyée.Le dialogue avec la #Syrie et #BacharElAssad est une nécessité pour la paix et pour protection #ChrétiensDOrient http://t.co/koQbFiG2An— JeanFrédéric Poisson (@jfpoisson78) 12 Juillet 2015Al-Assad, « courtois et souriant »Interrogé par Le Figaro.fr, Jean-Frédéric Poisson s’est justifié sur ce déplacement polémique.« Je ne soutiens pas le régime Assad mais je pense qu’il n’est absolument pas sur le départ et que les rebelles n’arriveront jamais jusqu’à Damas ». « L’échange a duré 1 h 20 et s’est très bien passé. Il est courtois, souriant, moderne dans sa manière de parler, pas du tout guindé. Entre l’image de boucher et celui que j’ai rencontré, on ne doit pas parler du même homme », a ajouté le député, faisant référence aux propos de Manuel Valls qui avait condamné la visite des quatre parlementaires en février.M. Poisson conclut en avouant ne pas comprendre la position de la France sur le dossier syrien.« La clé du Moyen-Orient est à Damas. Le risque c’est que le vent tourne. Alors la France aura perdu son crédit, son influence et les contrats de reconstruction. J’ai rencontré des francophiles tristes que nous ne soyons plus à notre place. »Cette rencontre avec le président syrien est intervenue dans le cadre d’une tournée du député des Yvelines au Proche-Orient qui l’a ensuite emmené à Beyrouth (Liban). Il a pris dimanche la direction d’Erbil, au Kurdistan irakien, pour se rendre dans un camp de réfugiés.Lire aussi :Bachar Al-Assad, principal meurtrier de son peuple 12.07.2015 à 23h12 • Mis à jour le13.07.2015 à 08h57 Les dirigeants de la zone euro sont-ils en train d’accoucher d’un accord ? Après plus de 13 heures de réunion, les Dix-neuf ont commencé, lundi 13 juillet peu après 4 heures, à discuter d’un compromis pour trouver une porte de sortie à la crise grecque. Le texte, rédigé par la Grèce, l’Allemagne et la France, doit à présent convaincre l’ensemble des dirigeants de la zone euro, y compris les plus exigeants envers Athènes. De source grecque, un compromis est pour l’heure « très très très dur » à atteindre.Suivez l’évolution de la situation en directSamedi, puis dimanche, la réunion de l’Eurogroupe a mis en lumière les divisions entre Européens, et la progression d’une ligne intransigeante à l’égard de la Grèce. Faute de consensus, les ministres des finances de la zone euro ont passé, dimanche en fin d’après-midi, le flambeau des négociations aux dirigeants de la zone euro sous la forme d’une liste de conditions, jugée « très mauvaise » par les représentants grecs, au déblocage d’un nouveau plan d’aide à la Grèce.Lire aussi :Crise grecque : les propositions et désaccords de l’EurogroupeDeux points d’accroche subsistentL’hypothèse d’une sortie de la Grèce de la zone euro, ou « Grexit », un temps clairement envisagé, semble désormais s’éloigner. Deux questions principales continuent de faire débat.- Les détails sur la supervision du Fonds monétaire international Dans le document issu de l’Eurogroupe, les ministres des finances de la zone euro préviennent qu’un nouveau plan d’aide européen ne pourra se faire sans l’aide du Fonds monétaire international. L’institution dirigée par Christine Lagarde a jusque-là prévenu qu’après le défaut de paiement grec, elle ne comptait pas s’impliquer financièrement auprès de la Grèce. Mais la zone euro fait pression et estime que son soutien constitue un « prérequis » au déclenchement d’un troisième plan d’aide.- La mise en place d’un Fonds au Luxembourg pour gérer les actifs grecs Plus que toute autre, cette demande de l’Eurogroupe rebute Athènes. « Pour les Allemands, qui n’ont pas du tout confiance dans la volonté grecque de mener à bien les privatisations, ou dans le processus de privatisation, ce serait le moyen, en confiant ces privatisations à une cellule au Luxembourg, d’éviter les opérations 'entre copains', ou gérées de manière peu professionnelle » assure une source européenne. « Le but pour les Allemands, c’est que cette structure rapporte exactement ce que les Européens sont censés verser dans le cadre d’un troisième plan d’aide à la Grèce, le reste étant amené par le FMI entre autres », explique une autre source européenne.L’idée de ce fonds n’est pas nouvelle. En 2012, elle avait été suggérée par le Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de soutien aux pays européens en difficulté. Une société existe déjà au Luxembourg, qui avait été créé à ce moment-là, qui est déjà géré par l’Etat grec. Son nom : Institution for growth in Greece. Mais elle est en sommeil.Ce sommet durera « jusqu’à ce que les négociations [aboutissent] », a en effet assuré, dès le début du sommet, le président du Conseil européen, Donald Tusk, sur son compte Twitter.Lire aussi :L’inquiétant tableau de la situation économique et financière grecque 12.07.2015 à 14h37 • Mis à jour le12.07.2015 à 16h28 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Quelle que soit l’issue de la crise grecque, celle-ci a déjà fait une victime en Allemagne : le parti social-démocrate. Coincé entre la solidarité gouvernementale et une gauche européenne plutôt encline à soutenir les Grecs, le SPD n’a plus de boussole, et son président, Sigmar Gabriel, multiplie les sorties de route.> Suivez aussi l’évolution de la situation en directCela a commencé dès l’annonce du référendum en Grèce. Après un week-end de flottement, Sigmar Gabriel décide le lundi 29 juin d’adopter une position encore plus dure qu’Angela Merkel. La vraie question du référendum à venir, explique-t-il, c’est, pour les Grecs, de dire s’ils sont « pour ou contre le maintien de la Grèce dans la zone euro ». Voilà les Grecs prévenus. Au passage, Sigmar Gabriel accuse Alexis Tsipras de vouloir en fait détruire la zone euro en s’affranchissant des principes fondateurs de la monnaie unique.Le soir du référendum, même tonalité. Alors que les dirigeants du SPD sont priés de ne pas s’exprimer, Sigmar Gabriel s’affranchit du principe qu’il a lui-même édicté. Tsipras a « rompu tous les ponts avec l’Europe ». Dans ces conditions, une nouvelle aide à la Grèce est « difficilement envisageable », explique-t-il au Tagesspiegel.Réunion houleuse avec les dirigeants du partiLe président du SPD préconise donc une sortie de la Grèce de la zone euro. Les camarades n’en reviennent pas. Le lundi, à l’issue d’une réunion houleuse des dirigeants du parti, Sigmar Gabriel est plus nuancé. Il faut maintenant reconstruire des ponts avec la Grèce ! Vendredi matin, alors que le gouvernement allemand refuse de se prononcer sur les dernières propositions d’Athènes, qualifiées de « sérieuses et constructives » par François Hollande, le SPD se positionne sur la même ligne que la France et se félicite qu’Athènes fasse, enfin, un pas vers ses créanciers.Lire aussi (abonnés) :Refuser le compromis ou ébranler sa majorité : le dilemme d’Angela MerkelSamedi 11 dans la soirée, fuite la proposition du ministre des finances allemand de contraindre la Grèce à « sortir temporairement » de la zone euro. Dans un premier temps, Carsten Schneider, numéro deux du groupe social-démocrate au Bundestag, explique sur Twitter que cette proposition n’est pas sérieuse et menace la zone euro. Michael Roth (SPD), secrétaire d’Etat aux affaires européennes – et donc théoriquement au cœur de la machine gouvernementale – retweete même le message.Dépassé par la situationSeul problème : Sigmar Gabriel était au courant. Peu avant minuit, celui-ci publie la déclaration suivante sur Facebook : « Le but du SPD est et reste de maintenir la Grèce dans la zone euro si les conditions nécessaires sont réunies. C’est aussi le but de tout le gouvernement. Et c’est ce dont il est question à Bruxelles. Le SPD attache une importance particulière à une démarche commune et concertée avec la France. Le SPD connaît naturellement la proposition du ministre des finances Wolfgang Schäuble d’une sortie temporaire de la Grèce de la zone euro. Dans cette situation difficile, chaque proposition concevable doit être étudiée de manière impartiale. Mais cette proposition ne serait réalisable que si le gouvernement grec la tenait, lui aussi, pour la meilleure solution possible. »Lire aussi :Crise grecque : quelle est la position de l’Allemagne ?Dimanche, le SPD tente de limiter la casse en expliquant qu’il était au courant de la proposition Schäuble, mais qu’il ne l’approuve pas. Ce qui ne saute pas aux yeux. Le communiqué de Sigmar Gabriel dit à peu près tout et son contraire puisqu’il fait comme si la France n’était pas contre le « Grexit » et que le gouvernement grec n’avait pas lui aussi rejeté la proposition de Wolfgang Schäuble.La crise grecque va manifestement laisser des traces au sein du SPD car, pour la première fois qu’il est vice-chancelier, Sigmar Gabriel semble dépassé par la situation et est remis en cause par une partie du SPD qui le taxe de populisme. Seul espoir pour les sociaux-démocrates : qu’Angela Merkel approuve un accord pour aider une nouvelle fois la Grèce et, ce faisant, provoque une division de la CDU encore bien plus profonde qu’un « Grexit » ne diviserait le SPD.Jean-Christophe Cambadélis en appelle au SPDUn communiqué publié dimanche 12 juillet sur le site du PS indique que « Jean-Christophe Cambadélis s’est adressé à Sigmar Gabriel, président du SPD, pour qu’il agisse auprès de Madame Merkel : “Les peuples d’Europe ne comprennent pas la surenchère allemande. On ne peut pas valider un accord avant le référendum et ne plus le trouver valable après” ». Le texte précise également que le premier secrétaire a également demandé au Parti socialiste européen de lancer un appel solennel « à vite conclure un accord viable et durable ».Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous « J’ai l’impression d’ouvrir un congrès de réconciliation de la gauche au nom de l’amitié », lâche, sous les rires de la salle, Michel Gerchinovitz, le premier adjoint d’Alfortville. L’élu n’a pas tout à fait tort : samedi 11 juillet, la salle des mariages de cette mairie du Val-de-Marne a célébré une union politique à plusieurs titres.Au premier rang sont installés les deux mariés, le sénateur socialiste du département et maire de la ville Luc Carvounas et Stéphane Exposito, dans le civil chef de cabinet de la secrétaire d’Etat chargée des droits des femmes, Pascale Boistard. Derrière eux, outre Mme Boistard, ont pris place côte à côte le premier ministre Manuel Valls, le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone et le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis. Quelques sièges plus loin sont assis les membres du gouvernement Harlem Désir et Laurence Rossignol, mais aussi les écologistes Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse, l’ancien patron du Parti communiste Robert Hue, et le radical de gauche Roger-Gérard Schwartzenberg. La gauche plurielle reconstituée le temps d’un mariage pour tous. Le tout sous le portrait officiel de François Hollande.A 44 ans, Luc Carvounas est en effet le premier parlementaire gay à convoler depuis l’adoption de la loi sur le mariage homosexuel. Du coup, la cérémonie, qui contient aussi sa part strictement privée et familiale parmi les 327 invités, a néanmoins valeur de symbole politique. « C’est la preuve que le mariage n’est plus marqué en France d’aucune pression, c’est le symbole d’une société qui se détend. Aujourd’hui, on célèbre un superbe message d’amour, c’est magnifique », s’enthousiasme Claude Bartolone, dont Luc Carvounas dirige la campagne pour les régionales en Ile-de-France. « C’est le mariage d’un ami, un moment plein de bonheur et d’amour, mais c’est aussi bien sûr un symbole », reconnaît Manuel Valls, dont Luc Carvounas est également un des premiers lieutenants au PS.Au départ, les nouveaux mariés, pacsés depuis 2012, n’avaient pas l’intention de faire de leurs noces un rendez-vous politique. Mais la médiatisation de leur union – ils ont même eu droit à une dépêche de l’AFP – les a obligés à composer. Et à prendre certaines précautions. L’annonce de la cérémonie leur a en effet valu ces dernières semaines plusieurs menaces de mort sur les réseaux sociaux. Jeudi, un homme a été arrêté et condamné par le tribunal de Créteil pour avoir promis sur Twitter de lancer « une bouteille d’acide sur leurs gueules ». « J’ai décidé de ne laisser rien passer et de porter plainte à chaque fois », explique M. Carvounas.Eventails de couleurSamedi, même si le service d’ordre avait été renforcé autour de la mairie, l’ambiance était plus au champagne. Pendant la lecture de l’acte, les enfants jouent près du buffet tandis que dans un coin, l’orchestre oriental se prépare. Dans le fond de la salle semble s’être reformé un bureau national du PS. Les socialistes Christophe Borgel, Julien Dray, Malek Boutih, Carlos Da Silva, Frédérique Espagnac, Bruno Le Roux, Marie-Pierre de la Gontrie se croisent et discutent, agitant contre la chaleur étouffante les éventails prévus pour l’occasion (au choix, jaune, vert ou rose). Entre eux, plus de différences de motions ou de courants. « Ce genre de moments fait du bien, ça permet aussi de rassembler des personnes qui ne se parlent pas souvent », sourit Yves Colmou, le conseiller politique de M. Valls.A la sortie, les jeunes mariés sont acclamés par plusieurs dizaines d’Alfortvillais massés derrière des barrières sur le parvis de l’hôtel de ville. Manuel Valls et Claude Bartolone en profitent chacun à leur tour pour s’offrir au passage un rapide bain de foule – c’est toujours bon à prendre. Selfies, accolades, embrassades et applaudissements. Un couple de retraités, venu depuis le matin pour être bien placé, est aux anges. Les deux sont d’anciens employés municipaux. « Luc, je le connais depuis qu’il a 7 ans, on est là pour lui, c’est un ami », explique monsieur. « Il se marie avec un homme, c’est très bien. Il faut vivre avec son temps, on est au nouveau siècle », ajoute madame qui montre le fronton de la mairie : « Il y a écrit “Liberté, Egalité, Fraternité”. Alors, chacun est libre d’aimer qui il veut. »Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.07.2015 à 18h55 • Mis à jour le11.07.2015 à 10h22 | Olivier Faye Le Front national s’apprête à vivre un été pourri. Embourbé depuis plus de trois mois dans le conflit entre Marine Le Pen et son père, le parti d’extrême droite a désormais investi le terrain judiciaire, et il risque de ne pas le quitter de sitôt. Mercredi 15 juillet, la cour d’appel de Versailles examinera l’appel formé par le FN à la suite de la suspension de son assemblée générale extraordinaire décidée, mercredi 8 juillet, par le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine).Lire aussi :Jean-Marie Le Pen veut sauver sa présidence d’honneur devant les tribunauxL’assemblée générale extraordinaire, qui consiste en un vote par courrier des adhérents du parti, devait valider la réforme des statuts du Front national, et en particulier la suppression de la présidence d’honneur, occupée par Jean-Marie Le Pen. Saisi en référé par ce dernier, le TGI a estimé que la procédure violait les statuts du Front national, et a demandé qu’un congrès « physique » soit organisé à la place. Depuis lors, au FN, le mot d’ordre officiel est de ne pas commenter cette perspective tant que le jugement en appel n’a pas été rendu.« Dire à 30 000 personnes qu’on se fout de leur avis »Marine Le Pen elle-même ne souhaite pas aborder les détails d’un rendez-vous qui permettrait à Jean-Marie Le Pen de défendre sa cause directement devant les adhérents. « Je n’arrive pas à me résoudre à l’idée que l’on dise aux trente mille personnes qui ont voté que l’on se fout de leur avis, et que ce seront les trois mille mecs qui ont les moyens de venir au congrès qui décideront pour eux », explique au Monde la présidente du Front national.Lancée le 20 juin, l’assemblée générale extraordinaire devait en théorie livrer son verdict vendredi 10 juillet. Le 8 juillet, jour de la suspension de la procédure par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leur cotisation avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %. Ce sont donc 7 000 votants supplémentaires qui ont renvoyé leur bulletin par rapport au congrès de Lyon, en 2014, quand Marine Le Pen avait été réélue présidente du Front national avec 100 % des voix, sans candidat face à elle. L’enjeu n’est pas le même, néanmoins, et la direction du FN peut s’estimer déçue face à cette participation mitigée, alors qu’elle avait appelé ses adhérents à la mobilisation.« Quand on dépasse 50 % dans un parti, c’est déjà exceptionnel, surtout pour une modification statutaire qui n’est quand même pas hyper fun, je m’attendais à moins que ça, fait valoir Mme Le Pen. L’UMP n’a eu que 40 % [45,74 %] de participation à son congrès de refondation, qui voyait pourtant revenir un ancien président de la République. »Un congrès lors de l’université d’été ?L’organisation d’un congrès physique suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation. Si le FN venait à perdre en appel dans sa tentative de maintenir l’assemblée générale par courrier, il pourrait en théorie convoquer rapidement ses troupes, et ne pas trop empiéter sur la campagne des élections régionales. En privé, un dirigeant reconnaît que l’université d’été du parti, à Marseille, les 5 et 6 septembre, pourrait constituer un moment propice à l’organisation de ce congrès.Quoi qu’il arrive, et même si la justice lui donne tort, Marine Le Pen a en tout cas décidé de mettre en avant les résultats tirés des courriers qui ont été envoyés depuis le 20 juin, et qui sont placés pour l’instant sous contrôle d’huissier. Pour elle, il ne fait aucun doute que le verdict lui est favorable. « Dans tous les cas, nous allons dépouiller et donner le résultat, même si cela n’a aucune valeur juridique. Jean-Marie Le Pen ne peut pas refuser de savoir ce que les gens ont dit, estime la présidente du FN. Le Pen dit être le représentant de la majorité silencieuse. Il est plutôt celui qui impose le silence à la majorité. »Lire aussi :Jean-Marie Le Pen s’accroche au FNQuel que soit le jugement émis par la cour d’appel de Versailles, les frontistes savent par avance que la bataille judiciaire ne fait que commencer, et animera tout l’été et sans doute la rentrée de septembre. Marine Le Pen comme Jean-Marie Le Pen ont en effet fait part de leur intention de porter l’affaire au fond si jamais les événements ne tournaient pas en leur faveur.Olivier Faye 10.07.2015 à 18h55 • Mis à jour le11.07.2015 à 10h22 | Olivier Faye Le Front national s’apprête à vivre un été pourri. Embourbé depuis plus de trois mois dans le conflit entre Marine Le Pen et son père, le parti d’extrême droite a désormais investi le terrain judiciaire, et il risque de ne pas le quitter de sitôt. Mercredi 15 juillet, la cour d’appel de Versailles examinera l’appel formé par le FN à la suite de la suspension de son assemblée générale extraordinaire décidée, mercredi 8 juillet, par le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine).Lire aussi :Jean-Marie Le Pen veut sauver sa présidence d’honneur devant les tribunauxL’assemblée générale extraordinaire, qui consiste en un vote par courrier des adhérents du parti, devait valider la réforme des statuts du Front national, et en particulier la suppression de la présidence d’honneur, occupée par Jean-Marie Le Pen. Saisi en référé par ce dernier, le TGI a estimé que la procédure violait les statuts du Front national, et a demandé qu’un congrès « physique » soit organisé à la place. Depuis lors, au FN, le mot d’ordre officiel est de ne pas commenter cette perspective tant que le jugement en appel n’a pas été rendu.« Dire à 30 000 personnes qu’on se fout de leur avis »Marine Le Pen elle-même ne souhaite pas aborder les détails d’un rendez-vous qui permettrait à Jean-Marie Le Pen de défendre sa cause directement devant les adhérents. « Je n’arrive pas à me résoudre à l’idée que l’on dise aux trente mille personnes qui ont voté que l’on se fout de leur avis, et que ce seront les trois mille mecs qui ont les moyens de venir au congrès qui décideront pour eux », explique au Monde la présidente du Front national.Lancée le 20 juin, l’assemblée générale extraordinaire devait en théorie livrer son verdict vendredi 10 juillet. Le 8 juillet, jour de la suspension de la procédure par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leur cotisation avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %. Ce sont donc 7 000 votants supplémentaires qui ont renvoyé leur bulletin par rapport au congrès de Lyon, en 2014, quand Marine Le Pen avait été réélue présidente du Front national avec 100 % des voix, sans candidat face à elle. L’enjeu n’est pas le même, néanmoins, et la direction du FN peut s’estimer déçue face à cette participation mitigée, alors qu’elle avait appelé ses adhérents à la mobilisation.« Quand on dépasse 50 % dans un parti, c’est déjà exceptionnel, surtout pour une modification statutaire qui n’est quand même pas hyper fun, je m’attendais à moins que ça, fait valoir Mme Le Pen. L’UMP n’a eu que 40 % [45,74 %] de participation à son congrès de refondation, qui voyait pourtant revenir un ancien président de la République. »Un congrès lors de l’université d’été ?L’organisation d’un congrès physique suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation. Si le FN venait à perdre en appel dans sa tentative de maintenir l’assemblée générale par courrier, il pourrait en théorie convoquer rapidement ses troupes, et ne pas trop empiéter sur la campagne des élections régionales. En privé, un dirigeant reconnaît que l’université d’été du parti, à Marseille, les 5 et 6 septembre, pourrait constituer un moment propice à l’organisation de ce congrès.Quoi qu’il arrive, et même si la justice lui donne tort, Marine Le Pen a en tout cas décidé de mettre en avant les résultats tirés des courriers qui ont été envoyés depuis le 20 juin, et qui sont placés pour l’instant sous contrôle d’huissier. Pour elle, il ne fait aucun doute que le verdict lui est favorable. « Dans tous les cas, nous allons dépouiller et donner le résultat, même si cela n’a aucune valeur juridique. Jean-Marie Le Pen ne peut pas refuser de savoir ce que les gens ont dit, estime la présidente du FN. Le Pen dit être le représentant de la majorité silencieuse. Il est plutôt celui qui impose le silence à la majorité. »Lire aussi :Jean-Marie Le Pen s’accroche au FNQuel que soit le jugement émis par la cour d’appel de Versailles, les frontistes savent par avance que la bataille judiciaire ne fait que commencer, et animera tout l’été et sans doute la rentrée de septembre. Marine Le Pen comme Jean-Marie Le Pen ont en effet fait part de leur intention de porter l’affaire au fond si jamais les événements ne tournaient pas en leur faveur.Olivier Faye 10.07.2015 à 15h42 | Francine Aizicovici « Un mensonge est en train de s’installer », alerte Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France : faire croire, comme le soutient Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, que « le plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement abusif favorisera l’emploi ».La création d’un tel barème est prévue par la loi Macron sur la croissance et l’activité, qui sera adoptée définitivement vendredi 10 juillet, par le recours à l’article 49-3 de la Constitution. Il concerne donc les licenciements sans cause réelle et sérieuse, à l’exception des licenciements prononcés dans les cas de harcèlement, de discrimination, nullité du licenciement économique. ETCLire aussi :Loi Macron : un troisième recours au 49-3 pour une adoption définitiveCe barème, objet d’un « amendement gouvernemental de dernière minute, élaboré sans aucune concertation avec les syndicats », selon M. Borg, prend en compte seulement deux critères : l’ancienneté du salarié dans l’entreprise – moins de 2 ans, de 2 à 10 ans et à partir de 10 ans – et la taille de celle-ci – celles de moins de 20 salariés, celles entre 20 et 299 et celles de plus de 300 salariés.Nouvelles fourchettesDans le système actuel, les conseillers prud’homaux accordent au contraire une réparation intégrale du préjudice en fonction de plusieurs facteurs, comme l’âge du salarié, ses qualifications, sa situation familiale, ou encore ses probables difficultés à retrouver un emploi. Ces facteurs ne seront donc plus pris en compte qu’à l’intérieur des nouvelles fourchettes prévues dans la grille.Inscrite dans le code du travail, l’indemnité de six mois de salaire minimum pour un travailleur ayant deux ans d’ancienneté dans une entreprise de 11 salariés et plus, est donc évacuée.Ainsi, pour un salarié ayant entre deux et dix ans d'ancienneté, la fourchette ira de 2 à 6 mois d'indemnités dans les entreprises de moins de 20 salariés, mais de 4 à 10 mois dans les entreprises de 20 à 299 salariés.« Eradication d’un droit fondamental »Cette réforme constitue « une éradication d’un droit fondamental à la réparation intégrale d’une faute commise par un employeur », dénonce M. Borg. Son syndicat, ainsi que celui de la magistrature, la CFDT, la CGT, FO, la CGC, Solidaires et l’UNSA ont lancé une pétition qui a recueilli 20 000 signatures pour dire « Non à l’impunité patronale, oui au droit à la réparation intégrale du préjudice ».« Limiter la réparation du préjudice, c’est remettre en cause le principe selon lequel celui qui cause un dommage s’oblige à le réparer entièrement », peut-on lire dans ce texte, qui demande le retrait de cette mesure.Celle-ci est aussi « la porte ouverte à tous les abus », estime M. Borg. Il suffira, selon lui, que l’employeur avance un « motif bidon », voire aucun motif, pour licencier un salarié. La nouvelle grille s’appliquera, « sans même qu’il soit nécessaire de passer par le juge ». Et pour un coût qui, selon l’avocat, « est, dans plus de 60 % des situations, inférieur à ce qui se pratique aujourd’hui » dans les conseils de prud’hommes.« Un séisme »Pour le Syndicat de la magistrature, « ce qui est remis en cause, c’est aussi l’office du juge, comme le dit Patrick Henriot, membre du conseil syndical. Jusqu’à présent, notre rôle était d’évaluer si l’employeur avait eu un comportement fautif et si oui, évaluer le montant de la réparation, qui est différent d’un salarié à l’autre. Avec ce plafonnement, la moitié du travail nous est enlevée ; on n’aura plus à évaluer le préjudice. Pour nous, c’est un séisme, une mesure scandaleuse. »Habituellement plutôt sage face à la politique du gouvernement, la CFDT est elle aussi très remontée contre cette mesure qui instaure, selon Marie-Andrée Seguin, secrétaire nationale, « une véritable impunité patronale ».« On nous objecte qu’il s’agit aussi de désengorger les tribunaux, ajoute-t-elle. Or, il est clair que si nous n’obtenons pas satisfaction pour un salarié, nous irons chercher toutes les voies de recours, en nous appuyant sur les cas d’exclusion de l’application du barème, comme le harcèlement, ce qui rallongera la durée des procédures. »Saisine du Conseil constitutionnelSelon la CGT, 81 % des salariés sont concernés par cette réforme. Celle-ci, au lieu d’avoir un effet « bienfaiteur sur l’emploi, va au contraire le détériorer fortement en sécurisant l’entreprise qui pourra budgétiser à souhait les licenciements abusifs, alors qu’il suffirait d’obliger les employeurs à réintégrer tous les salariés qui en sont victimes pour avoir des effets bénéfiques sur l’emploi », souligne Frédéric Paré, conseiller prud’homale CGT à Paris. Pour les syndicats, qui ont « contribué à faire élire ce gouvernement dit de gauche, c’est une trahison ! », déplore-t-il.Mais les pétitionnaires ne baissent pas les bras. Si le conseil constitutionnel est saisi, le Syndicat des avocats de France compte produire un mémoire pour « éclairer les juges ».Le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature ont déposé devant le Conseil constitutionnel un mémoire pour contester la constitutionnalité des mesures plafonnant les indemnités dues en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Ce mémoire accompagnera la saisine du Conseil annoncée par des parlementaires.Si cette saisine n’aboutit pas, les syndicats pourraient interpeller la Cour de justice de l’Union Européenne.Lire aussi :Neuf points de crispation sur la loi MacronFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Le Hir et Raphaëlle Besse Desmoulières A Europe Ecologie-Les Verts (EELV), on ne décolère pas. « Le gouvernement déclare la guerre aux écologistes », enrage aussi Noël Mamère, député de la Gironde. Objet de leur courroux : un amendement de dernière minute à la loi Macron, définitivement adoptée vendredi 10 juillet grâce à l’utilisation du « 49-3 », donc sans vote. L’article en question entérine le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse) et reste en travers de la gorge des écologistes. « Que ce sujet soit défendu par les socialistes, on le comprend très bien, mais le faire passer sans débat démocratique et en catimini, c’est inadmissible, s’étrangle Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV. C’est une erreur grave de la part du gouvernement. »Lire aussi :Loi Macron : un troisième recours au 49-3 pour une adoption définitiveLe projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), porté par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), vise à enfouir dans le sous-sol de la commune de Bure, à 500 mètres de profondeur, les 80 000 m3 de résidus à haute activité et à vie longue produits par le parc électronucléaire français. Un aménagement qui, chiffré en 2005 à 16,5 milliards d’euros, a été réévalué en 2009 à 36 milliards d’euros, mais dont le coût final n’est toujours pas connu. Depuis des années, antinucléaires et riverains sont mobilisés contre ce qu’ils qualifient de « poubelle nucléaire ».« Ce n’est pas correct »Comment les déchets radioactifs se retrouvent-ils aujourd’hui noyés parmi les plus de 300 articles d’une loi consacrée à la croissance ? Voilà deux ans, en réalité, que le projet Cigéo, poussé par les parlementaires pronucléaires, tentait de se frayer un chemin dans un texte législatif. Il avait d’abord été inscrit dans le projet de loi de transition énergétique, avant que la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, ne l’en retire, devant la fronde des associations et des écologistes. Il est ensuite revenu dans la loi Macron, lors de ses examens par le Sénat. Mais, jusqu’ici, les députés lui avaient barré la route. Depuis, les écologistes pensaient le sujet clos. Quelle ne fut pas leur surprise, mercredi, lorsqu’ils furent informés de la décision du gouvernement de réintroduire le sujet.Jeudi, en commission spéciale de l’Assemblée nationale, un amendement du sénateur de la Meuse, Gérard Longuet (Les Républicains), donnant corps au projet de centre d’enfouissement, a ainsi été repris par le président socialiste de cette commission, François Brottes, et intégré à la loi Macron. « On a fait savoir à l’Elysée et à Matignon que ce n’était pas correct, et on a tenté de mener la bagarre en commission mais la messe était dite », déplore Denis Baupin, député EELV de Paris. Un de ses collègues complète le récit : « Macron nous a dit que ce n’était pas sa volonté. On a compris que c’était celle de Ségolène Royal, qui ne voulait pas avoir à l’assumer dans un autre texte. »Il ne s’agit pas encore d’un feu vert définitif au stockage géologique des déchets les plus radioactifs à Bure. L’Andra devra déposer une demande d’autorisation de création de l’installation en 2017. En outre, une « phase industrielle pilote » est prévue avant l’autorisation d’exploitation définitive, pour une durée de 100 ans. Mais le projet Cigéo ne s’en trouve pas moins gravé dans le marbre de la loi, l’article 201 de la loi Macron qui lui est consacré définissant même la notion de « réversibilité » du centre de stockage, alors que cette réversibilité devait faire l’objet d’une loi spécifique et d’un débat au Parlement, avant l’autorisation de création.« Rupture de confiance »Ce « coup de force », selon l’expression des écologistes, creuse un peu plus le fossé qui les sépare désormais de l’exécutif. « Sur le nucléaire, il y a une rupture de confiance très claire avec le gouvernement », souligne Emmanuelle Cosse. « Il va falloir qu’une centrale explose pour qu’il y ait un changement de mentalité ? » s’agace également Sandrine Rousseau, porte-parole d’EELV. Même les plus favorables à l’action du gouvernement n’en reviennent pas. « C’est peu glorieux et ça en dit long sur le fait que ce genre de projet est difficile à assumer dans la lumière, juge François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. C’est aussi la différence entre un ministre socialiste de l’écologie et un ministre EELV de l’écologie. »Les écologistes n’ont pas dit leur dernier mot. Ne souhaitant pas s’associer au recours de la droite devant le Conseil constitutionnel sur la loi Macron, les députés EELV comptent rédiger une « lettre ouverte » à l’intention de l’institution concernant l’amendement décrié. « Il y a une chance raisonnable que le Conseil constitutionnel puisse retoquer cet article, mais de toute façon, il est tellement mal écrit que le gouvernement sera obligé d’y revenir à l’Assemblée nationale pour le peaufiner », veut croire M. Baupin.Lire aussi :La production de déchets nucléaires devrait tripler d’ici à 2080Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterPierre Le HirJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bastien Bonnefous et David Revault d'Allonnes François Hollande l’a dit mardi 7 juillet, au terme du sommet européen de Bruxelles : « La France fera tout pour que la Grèce reste dans la zone euro, elle ne ménagera pas sa peine jusqu’au bout pour trouver un accord. » Vendredi 10 juillet, il a été l’un des premiers chefs d’Etat européens à réagir aux propositions grecques aux créanciers, les qualifiant de « sérieuses et crédibles » et appelant à reprendre les discussions « avec une volonté de conclure ». Depuis des semaines, Paris se démène pour éviter un « Grexit », faute d’avoir pu trouver un terrain d’entente avec ses créanciers. Au point de s’impliquer au plus près des négociations.Selon plusieurs médias étrangers, dont The Guardian ou Politico, la France a participé à la préparation des propositions qu’Athènes a remises jeudi soir, avant leur examen, samedi, par les ministres des finances de l’Eurogroupe et le nouveau Conseil européen prévu à Bruxelles, dimanche 12 juillet. Ce que l’exécutif se refuse à confirmer.Lire aussi :Alexis Tsipras fait des concessions majeures pour éviter le « Grexit  »Selon nos informations, des hauts fonctionnaires de la direction du Trésor et de la délégation française à Bruxelles ont planché discrètement aux côtés des négociateurs grecs, sous haute surveillance de l’Elysée. « Des fonctionnaires se sont mis à disposition de la Grèce pour donner un coup de main, dès le début de la phase aiguë de la crise, concède un conseiller ministériel. Ce sont les Grecs qui tiennent la plume, mais ils se servent de nous comme d’un sparring-partner. »« L’idée n’est pas de dicter aux Grecs ce qu’ils doivent écrire, mais de leur donner des conseils pour faire des propositions de réformes qui soient acceptables par le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne, confirme un autre responsable proche du dossier. Cela revient à leur dire par exemple : attention, telle proposition sur la TVA ou les retraites ne pourra pas passer, telle autre oui. » Avec un objectif : que le plan présenté par M. Tsipras ne soit pas rejeté comme précédemment.Si elle n’est pas endossée par l’Elysée, cette coopération est d’autant moins tenue secrète qu’elle constitue une pièce de plus dans le tableau que François Hollande entend brosser de lui depuis le début de cette crise grecque : celui d’un facilitateur prêt à tout pour rapprocher des protagonistes irréconciliables. « Le président a fait un choix stratégique : tout faire pour obtenir un accord, rappelle un de ses proches. Au-delà du travail de facilitation qui a permis à l’hypothèse d’un accord de redevenir envisageable, on a fait le choix d’agir en coulisse pour aboutir à des propositions crédibles et susceptibles d’être acceptées. On aide beaucoup à ne pas commettre d’impair symbolique. »Progresser en terrain hostileEn clair : apporter une assistance technique aux négociateurs grecs pour les aider à progresser en terrain hostile face à Berlin et au FMI. Le rôle joué par la France est d’ailleurs un secret de Polichinelle à Bruxelles. Depuis le début des négociations en juin, des observateurs de la Commission ont constaté à plusieurs reprises que des documents présentés par Athènes lors de réunions de travail étaient en plusieurs points similaires à ceux présentés par Paris.La Commission elle-même a aidé pendant des semaines le gouvernement grec, peu rompu aux subtilités technocratiques et juridiques de l’univers bruxellois. Mais depuis le référendum organisé par M. Tsipras et la victoire massive du non, elle s’est mise en retrait. Résultat, comme de nombreux pays européens de la zone euro sont désormais décidés à sanctionner la Grèce, la France reste seule à vouloir encore l’aider. Au point d’agacer ses partenaires européens qui se plaisent à exagérer le rôle de la France pour illustrer le fait que les Grecs seraient incapables de travailler seuls.« Paris est totalement juge et partie, s’énerve une source européenne qui voit dans l’attitude française une forme d’ingérence. « Ce n’est pas de l’ingérence, c’est normal que la France aide la Grèce puisque la France ne veut pas que la Grèce sorte de la zone euro, explique une source française proche des négociations. C’est bien pour les Grecs parce que ça leur apporte une expertise qu’ils n’ont pas forcément, et c’est bien pour la France parce que cela montre qu’elle est au centre du jeu. »L’obstination présidentielle en la matière semble d’ailleurs n’avoir plus de limites. M. Hollande ne s’occupe plus que de cela, il a encore eu M. Tsipras et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, jeudi 9 juillet, au téléphone. « Il passe des heures avec les uns et les autres pour tisser des fils. Je n’ai jamais vu la France aussi impliquée dans un deal qu’à l’heure actuelle », glisse-t-on à l’Elysée, certain que « ce qui était devenu impossible, aujourd’hui redevient possible ».Lire aussi :Pour François Hollande, le programme de réformes grec est « sérieux et crédible »Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.07.2015 à 11h05 | Béatrice Jérôme C’est la fin du troisième acte de la réforme territoriale voulue par François Hollande : la commission mixte paritaire (CMP) de l’Assemblée nationale et du Sénat est parvenue, jeudi 9 juillet, à un consensus sur le projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe). Son principal objectif : la clarification des compétences des collectivités locales, qui fait suite à la création des métropoles et à la nouvelle carte des régions.Les députés de la majorité avaient reçu pour mot d’ordre de Manuel Valls de dégager un compromis. Les sénateurs de droite avaient la même mission : le président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains), entendait pouvoir se prévaloir d’avoir imprimé sa marque sur un texte qui concerne les collectivités locales. « L’architecture du projet de loi est conforme à son ambition d’origine », s’est ainsi félicité Marylise Lebranchu, la ministre de la décentralisation, à l’issue de la CMP.Aux régions, le développement économiqueLe projet de loi NOTRe renforce le pouvoir des régions. Le texte leur confère une compétence exclusive en matière de développement économique. Elles sont les seules à pouvoir accorder des aides directes aux entreprises. Elles peuvent toutefois déléguer ce droit par convention aux intercommunalités. Les régions deviennent aussi responsables de l’organisation de la totalité des transports collectifs routiers – y compris scolaires – ou ferroviaires, sauf à l’intérieur des agglomérations.Lire aussi :L’adieu aux armes des élus régionauxLes intercommunalités consacréesLa loi NOTRe consacre le poids des communautés de communes. Au 1er janvier 2017, toutes les communes devront avoir intégré une structure intercommunale d’au moins 15 000 habitants (moins pour les territoires peu peuplés et les zones de montagne). Les intercommunalités ont de nouvelles compétences obligatoires : la gestion des déchets, le tourisme, l’accueil des gens du voyage. Elles seront aussi chargées de l’eau et de l’assainissement à la place des communes à partir de 2020.L’accord a toutefois nécessité quelques concessions. Les députés ont ainsi renoncé à l’engagement d’aboutir en 2020 à l’élection au suffrage universel direct des assemblées intercommunales. Cette perspective était un chiffon rouge pour les maires, les sénateurs s’y sont donc opposés.Les communes sont les seules collectivités à garder la capacité d’agir dans tous les domaines : la loi supprime la clause de compétence générale pour les autres échelons.Les départements solidaires des communesS’ils perdent leur autonomie d’intervention sur le développement économique et les transports scolaires, les départements gardent leurs compétences actuelles. Ils conservent la gestion des collèges et peuvent, sous réserve de l’accord du préfet, continuer de gérer les ports. La loi NOTRe leur confie en outre une mission de solidarité territoriale avec les communes, qu’ils devront assister dans le montage de leurs projets d’aménagement.Compromis sur le Grand ParisL’accord s’est également soldé par un compromis sur le calendrier de la future Métropole du Grand Paris (MGP). Alors que le Sénat avait voté le report de sa création à 2017, la CMP a rétabli sa date de naissance initiale – voulue par le gouvernement et les députés – au 1er janvier 2016. En échange, les sénateurs ont obtenu le report au 1er janvier 2017 de ses compétences sur le logement et l’aménagement de l’espace. « Ce délai n’entraînera pas de retard dans la mise en œuvre des outils concrets de la MGP pour impulser la création des logements », assurait toutefois l’entourage du premier ministre à l’issue de la CMP. La programmation au 1er janvier 2016 de la création de « territoires » de 300 000 habitants minimum, au sein de la MGP et dotés de compétences en matière de logement, est conservée. A la même date, toutes les communes de la grande couronne seront membres d’une intercommunalité de 200 000 habitants minimum.La CMP a enfin acté le mode d’élection des conseillers métropolitains voté à l’Assemblée ; il a pour effet d’évincer Nathalie Kosciusko-Morizet, la chef de file de la droite parisienne, de la future assemblée du Grand Paris. Rejété au Sénat en deuxième lecture, il a été adopté en CMP grâce à l’abstention d’un sénateur de droite, Jean-Jacques Hyest (LR) et d’un du centre, Michel Mercier (UDI). NKM et Patrick Devedjian, député (LR) des Hauts-de-Seine, ont dénoncé un dispositif « scélérat » et souhaitent qu’un recours contre le projet de loi soit déposé devant le Conseil Constitutionnel. Le vote définitif de la loi NOTRe est prévu jeudi 16 juillet.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.07.2015 à 18h52 • Mis à jour le09.07.2015 à 18h57 Alain Juppé ira-t-il jusqu’au bout ? Depuis qu’il a déclaré sa candidature à la primaire à droite pour la présidentielle, en août 2014, le camp Sarkozy ne cesse de mettre en doute la détermination du maire de Bordeaux. Une petite musique que l’intéressé a choisi de ne pas ignorer, bien au contraire.Invité mercredi 8 juillet par la Radio Télévision Suisse, Alain Juppé a répondu à ses détracteurs en réaffirmant son « envie » de briguer la fonction suprême. « J’ai exercé beaucoup de responsabilités dans la vie politique française. Pas encore celle-là. J’en ai envie », a affirmé l’ancien premier ministre de Jacques Chirac. Celui qui aura 71 ans en 2017 rappelle souvent que la prochaine présidentielle sera sa dernière occasion de conquérir l’Elysée.Quant à la possibilité de suivre les traces de l’ex-premier ministre, Edouard Balladur, favori des sondages avant d’être éliminé au premier tour à la présidentielle de 1995, Alain Juppé la balaye d’un revers de main en mettant en avant un parcours jalonné par l’expérience du vote populaire : « J’en ai fait plus de vingt [élections] et j’en ai gagné dix-neuf ou dix-huit ».Avant de se poser comme un homme politique n’ayant pas peur de se mettre en danger, dans des batailles électorales pas forcément gagnées à l’avance. « Je suis allé au combat dans des fiefs socialistes, j’ai le goût du combat politique », assure-t-il. Passant de la défense à l’attaque, le maire de Bordeaux en a profité pour lancer une pique en direction de son principal rival à la primaire, lâchant : « le 18e arrondissement, c’était plus dur que Neuilly ! ». Une référence à sa victoire aux municipales, en 1983, face à une liste conduite par le numéro 2 des socialistes de l’époque, un certain Lionel Jospin.Adrien Morcuende Damien Leloup Un remède de cheval pour un malade en phase terminale, c’est, en substance, ce que propose un long et fouillé rapport du Sénat (PDF), rendu public jeudi 9 juillet et consacré à la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits (Hadopi), le gendarme du téléchargement illégal. Elaboré par les sénateurs Loïc Hervé (UDI) et Corinne Bouchoux (EELV) – deux élus qui n’avaient pas participé aux débats sur les projets de loi Hadopi 1 et 2 – le document dresse un état des lieux très sévère sur la situation de la haute autorité.Absence de soutien politique à gauche comme à droite, critiques incessantes des ayants droit, méfiance ou méconnaissance du grand public, querelles intestines et problèmes de gouvernance, budgets insuffisants et absence de management… La liste des problèmes rencontrés par la Hadopi et énumérés dans le rapport est longue, très longue. La plupart étaient déjà connus, mais, les sénateurs le reconnaissent eux-mêmes, ils ont été « un peu surpris par l’ambiance qu’[ils ont] découverte à la Hadopi » et disent avoir « eu le plus grand mal (…) à se faire communiquer des résultats et observations dénués de toute passion ».Divorce avec les ayants droit comme avec le grand publicNée dans la douleur, après des débats parlementaires houleux, la Hadopi n’a jamais su trouver sa vitesse de croisière, minée par les difficultés politiques externes ou internes. Dès 2012, trois ans après sa création, la Haute Autorité est en difficulté. Elle tente alors « de regagner chez les internautes la confiance perdue des ayants droit (…). Des analyses particulièrement sévères s’agissant de cette stratégie de rattrapage affectif ont été à de multiples reprises livrées à votre mission d’information lors des auditions organisées à l’appui de ses travaux », note le rapport.Cette stratégie s’est soldée par un double échec : « Paradoxalement, tout en provoquant l’ire des ayants droit, les récents travaux de recherche de la Hadopi n’ont pas abouti à la réconciliation rêvée avec les internautes. » La main tendue par le secrétaire général de la Hadopi, Eric Walter, aux opposants traditionnels à la Haute Autorité, par le biais de prises de position perçues comme favorables à l’instauration d’une licence globale – le paiement d’une somme forfaitaire contre la légalisation des téléchargements non marchands – a achevé de brouiller les pistes, en interne comme en externe.Face à ce constat très sombre, le rapport ne plaide pourtant pas pour une suppression de la Hadopi – un « signal négatif » qui pourrait « laisser croire que l’Etat se désintéresse du droit d’auteur ». Il rejette également l’idée avancée par la commission Lescure d’une fusion pure et simple de la Hadopi avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Au contraire, il plaide pour un recentrage et un renforcement des pouvoirs de la Haute Autorité, qui devra aussi changer de nom.Système d’amendes administrativesPrincipale mesure évoquée, la simplification de la procédure de sanction des internautes. Le mécanisme de « réponse graduée » actuellement en vigueur consiste à envoyer des avertissements, avant une éventuelle transmission du dossier à la justice, pour « défaut de sécurisation » de l’accès à Internet. Les transmissions au parquet sont rares – 313 depuis la création de la Hadopi – et les condamnations encore plus. Le rapport propose donc de remplacer cette dernière étape par « une amende administrative décidée et notifiée par une commission des sanctions indépendante ».Cette modification du fonctionnement de la « réponse graduée » soulèverait d’importantes questions juridiques et économiques. D’abord, pour être conforme à la jurisprudence du Conseil constitutionnel, la commission de la Hadopi chargée de l’envoi des courriers de « recommandation » – les deux premières étapes de la « riposte graduée » – ne peut être chargée de la sanction, pour des raisons d’impartialité : il faudrait donc créer une commission ad hoc. Surtout, la Hadopi devrait, si ce projet est adopté, procéder elle-même à la collecte des adresses IP des téléchargeurs – une mission aujourd’hui remplie par des sociétés privées pour le compte des ayants droit.Cette collecte a un coût annuel estimé à 800 000 euros par le rapport. Aujourd’hui payée par les ayants droit, cette somme serait à la charge de la Haute Autorité – et donc des contribuables, comme le note le site spécialisé NextInpact. Au total, pour qu’elle remplisse correctement ses missions, le rapport estime que le budget annuel de la Haute Autorité devrait être compris entre 9,5 et 10 millions d’euros – la subvention actuelle, de 5,5 millions d’euros après des coupes successives, a atteint « les limites de la contrainte budgétaire que peut supporter l’institution », note le rapport.Une « liste noire » de sitesParmi les autres propositions phares du rapport, deux autres mesures se détachent. Tout d’abord, les sénateurs souhaiteraient confier à la Haute Autorité « la constatation des atteintes aux droits d’auteur par des sites massivement contrefaisants et la publicité de ces informations sous forme de “liste noire”, ainsi qu’un suivi des injonctions judiciaires de blocage des sites ». En clair, la Hadopi serait chargée de maintenir un catalogue des sites dédiés au téléchargement illégal – principalement des annuaires de liens, qu’il s’agisse de fichiers BitTorrent ou de liens de téléchargement direct. Une liste qui pourrait vraisemblablement servir de base pour que les ayants droit puissent demander le blocage de ces sites par les fournisseurs d’accès à Internet, comme ces derniers l’ont déjà fait récemment pour The Pirate Bay et d’autres.Suivant une logique similaire, les rapporteurs voudraient confier à la Hadopi la responsabilité d’une « injonction de retrait prolongé des contenus contrefaisants », une injonction qui imposerait aux hébergeurs de supprimer, de leur propre initiative, toute nouvelle copie d’un fichier ayant déjà fait l’objet d’un signalement. Cette disposition existe dans le droit des principaux pays anglo-saxons : baptisée « notice and stay down », elle n’est actuellement pas prévue par la loi française, qui considère que la responsabilité de signaler tout contenu contrefait incombe aux ayants droit.Calendrier législatif incertainLes propositions contenues dans le rapport seront-elles mises en application ? Ou subiront-elles le même sort que celles du rapport Lescure, finalement peu suivi d’effets ? Mercredi 8 juillet, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a présenté en conseil des ministres son projet de loi sur la création, qui ne comprend aucun volet pénal – et ne se penche donc pas sur la question du téléchargement illégal. Certaines organisations de défense des droits des internautes, comme la Quadrature du Net, disent craindre « une tactique d’embuscade parlementaire introduisant par voie d’amendements ces mesures dangereuses dans le texte ». L’association, qui a été auditionnée par les rapporteurs, craint que les différentes mesures proposées n’aboutissent à la création de fait d’une « police privée du droit d’auteur », en grande partie confiée aux géants américains du Web.Pourtant, les sénateurs eux-mêmes semblent peu confiants dans la possibilité d’une mise en œuvre rapide de tout ou partie de leurs recommandations, qui comprennent également une refonte de la gouvernance de la Hadopi. « Si le cabinet de Fleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication, a fait part à votre mission d’information de son peu d’enthousiasme à voir rouvrir l’épineux dossier Hadopi au Parlement, il n’empêche que cette réforme ne doit guère tarder, dans un contexte où le gouvernement a fait de la protection des auteurs et de la promotion de la culture un objectif majeur », écrivent-ils.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Piel, Fabrice Lhomme et Gérard Davet Démissionnaire depuis le 11juin, l’ex-sénateur (UDI) du Gers Aymeri de Montesquiou a été mis en examen mercredi 8 juillet par deux juges du pôle financier parisien pour « corruption passive par personne exerçant une fonction publique » et « complicité de blanchiment en bande organisée » dans l’affaire du Kazakhgate.Le parlementaire est soupçonné d’avoir perçu des commissions occultes en marge de marchés passés en 2010 avec le Kazakhstan par le gouvernement Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Au mois de mars, le bureau du Sénat avait levé l’immunité du sénateur, dont les bureaux et le domicile avaient ensuite été perquisitionnés.Les juges Roger Le Loire et René Grouman enquêtent sur les dessous de juteux contrats signés sous la présidence de M. Sarkozy, dont M. de Montesquiou était le représentant officiel en Asie centrale, un marché approchant un montant total de 2 milliards d’euros. Il s’agissait notamment de l’achat par Astana de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.M. de Montesquiou a notamment été mis en cause par des rapports de Tracfin, l’organisme anti-blanchiment de Bercy, et par les déclarations d’une avocate niçoise, Me Catherine Degoul, choisie comme intermédiaire par l’Elysée pour permettre à des hommes d’affaires kazakhs d’échapper aux poursuites de la justice belge, condition posée par le président kazakh, Noursoultan Nazarbaiev, pour signer des contrats avec la France.Lire nos explications :Le Kazakhgate : une affaire d’EtatUne « lettre de mission »Devant les juges, ainsi que l’a révélé M le magazine du Monde le 6 juin, Me Degoul avait déclaré que M. de Montesquiou, de même que le préfet Jean-Francois Etienne des Rosaies, autre membre de la cellule élyséenne lui aussi mis en examen, avaient touché des fonds en espèces.Des déclarations confortées par les enquêteurs, qui ont découvert par exemple qu’un intermédiaire belge, Guy Vanden Berghe, avait versé 200 000 euros en liquide au sénateur, début 2011.Au cours de l’enquête, les policiers ont saisi une « lettre de mission » du 17 mai 2010 signée de Nicolas Sarkozy lui-même et adressée au sénateur, confirmant que ce dernier était bien mandaté par la présidence de la République. Interrogé par M. De Montesquiou avait assuré n’avoir « perçu aucune commission sur la vente des hélicoptères au Kazakhstan ».body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 4; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next()Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.07.2015 à 14h32 • Mis à jour le10.07.2015 à 11h15 Le tribunal dit le droit. Parfois, son jugement semble arranger tout le monde et il devient alors, même sans le vouloir, une forme de maestria politique. Il en a été ainsi, jeudi 9 juillet, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, chargée de la presse. Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Elysée, et Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes au Monde, ont été relaxés des charges de diffamation à l’encontre de François Fillon. Aux trois a été accordée la bonne foi ; à Jean-Pierre Jouyet, nulle intention de nuire ; aux deux journalistes, la volonté de servir l’intérêt général.Lire le décryptage : Tout comprendre à l’affaire Jouyet-FillonMais le tribunal a aussi estimé que les propos tenus par Jean-Pierre Jouyet sur l’ancien premier ministre devant les deux journalistes et rapportés par eux, pouvaient être« reconnus diffamatoires ». Et Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, avocat de François Fillon, a aussitôt estimé que l’honneur de son client et plaignant était « lavé ».« Taper vite »La plainte faisait suite à la publication par Gérard Davet et Fabrice Lhomme, à la fin de 2014, dans un livre paru chez Stock, intitulé Sarko s’est tuer, puis dans les colonnes duMonde, de la teneur d’un déjeuner, le 24 juin 2014, entre Jean-Pierre Jouyet et François Fillon. Ces deux hommes entretenaient des relations de confiance : Jean-Pierre Jouyet avait été deux ans ministre des affaires européennes dans le gouvernement Fillon.Selon les deux journalistes, il avait été question au cours de ce repas des affaires qui commençaient à éclore autour de l’UMP. De l’une d’entre elles surtout, concernant le remboursement par l’UMP des dépassements de dépenses survenues lors de la campagne de Nicolas Sarkozy, en 2012. A l’audience avaient été produites les dix minutes de conversation sur le sujet, enregistrée par les deux journalistes lors de leur rencontre avec le secrétaire général de l’Elysée, le 20 septembre 2014. Jean-Pierre Jouyet y affirmait que François Fillon lui aurait demandé de faire accélérer les procédures contre Nicolas Sarkozy, de « taper vite », de lui « casser les pattes », alors que l’ancien président de la République entamait son retour en politique.Lire nos explications :Devant la justice, Fillon accuse Jouyet d’avoir été « en service commandé » pour l’ElyséeLe jugement estime que François Fillon pouvait de bon droit aller en justice. « Les propos poursuivis qui [lui] imputent d’avoir demandé aux plus hautes autorités de faire pression sur la justice afin d’enclencher une procédure visant un de ces rivaux politiques, doivent être considérés comme diffamatoires », indique le texte. Mais il ne retient pas la thèse du complot politique ourdi par l’Elysée, qu’avançait l’ancien premier ministre. « Cette thèse ne repose, en tout état de cause, que sur des suppositions. »Il ne retient pas non plus un autre argument avancé à l’audience par François Fillon et sa défense : il ne connaissait pas encore les démêlés de l’UMP concernant les dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy, à la date du déjeuner. Le jugement développe la chronologie des événements pour démontrer qu’il ne pouvait alors les ignorer complètement. Il assure par ailleurs que le secrétaire général n’avait aucune« animosité personnelle » envers l’ancien premier ministre et que « ses propos relatifs aux informations et demandes présentées par François Fillon étaient dignes de crédit ».Me Versini-Campinchi constatait malgré tout, jeudi, que, même si François Fillon avait été débouté, « sa plainte n’a en rien été considérée comme abusive ».« Le tribunal reconnaît que les informations publiées par Gérard Davet et Fabrice Lhomme étaient exactes et d’intérêt général, se réjouissaient à l’inverse les avocats des journalistes duMonde, Marie Burguburu, François Saint-Pierre et Christophe Bigot. Le tribunal dit clairement que les rencontres clandestines entre MM. Fillon et Jouyet n’avaient pas à demeurer secrètes comme le demandait M. Fillon. Il était également important de faire connaître au public, et c’est ce qui se trouve dans la réponse de M. Jouyet à M. Fillon lors de ce déjeuner, que François Hollande avait affirmé ne pas vouloir interférer dans les procédures judiciaires. »Le droit est donc dit, même si François Fillon peut encore faire appel. Mais, à n’en pas douter, ce jugement va désormais être sujet à longue dissertation, politique cette fois.Lire aussi notre décryptage : Fillon-Jouyet : les protagonistes de l'affaire Alexandre Lemarié La position de Nicolas Sarkozy sur la crise grecque n’en finit plus d’évoluer. L’ancien chef de l’Etat a effectué un revirement complet sur ce dossier, en se disant favorable à la recherche d’un accord avec Athènes pour lui permettre de rester dans la zone euro, après s’être résolu à sa sortie de la monnaie unique.« Tout doit être fait pour trouver un compromis » entre la Grèce et ses créanciers, a déclaré le président des Républicains (LR), mercredi 8 juillet, sur TF1, à condition que les termes de cet accord ne menacent pas la « crédibilité » des 18 autres pays de la zone euro. Une position contraire à celle qu’il exprime depuis une semaine. Dans Le Monde daté du 2 juillet, défendait une ligne très dure, en décrétant de manière prématurée que le gouvernement grec avait « suspendu de fait, de lui-même, l’appartenance de la Grèce à la zone euro ». Appelant à « ne pas céder » face au premier ministre grec, Alexis Tsipras, « qui refuse toute attitude raisonnable », M. Sarkozy semblait se résoudre à un « Grexit ». Pour lui, la poursuite des négociations n’était pas une priorité : « Aujourd’hui, la question est davantage de savoir comment protéger la zone euro du désastre grec que de simplement protéger la Grèce. »Lire aussi :Grèce, immigration, Libye... ce que propose Nicolas SarkozySamedi 4 juillet, Nicolas Sarkozy avait réaffirmé ses convictions lors de la Fête de la violette, à La Ferté-Imbault (Loir-et-Cher), en dénonçant la volonté de François Hollande de « chercher des compromis » à tout prix. Ainsi que sa supposée bienveillance à l’égard de M. Tsipras : « Qui a reçu le premier un gouvernement composé de membres d’extrême gauche et d’extrême droite ? François Hollande ! »Lire aussi :Sarkozy accuse Hollande de n’avoir « aucun plan A, ni de plan B » pour la GrèceRalliement à la position françaiseUne semaine plus tard, le ton a totalement changé : M. Sarkozy se rallie à la position française, consistant à tout faire pour éviter un « Grexit », et va jusqu’à accorder un bon point à l’exécutif qu’il accablait hier. « Tout doit être fait pour trouver un compromis, je partage ce point de vue exprimé par Monsieur Hollande et par Monsieur Valls », a déclaré M. Sarkozy sur TF1, après que la Grèce a promis de présenter jeudi au plus tard des propositions de réformes de son économie pour obtenir une nouvelle aide de ses créanciers.La majorité n’a pas manqué de railler le revirement de M. Sarkozy. « Sur le fond et le ton, il a changé de position à 180 degrés, entre ce qu’il a dit il y a une semaine avec force d’intention dans des discours dont il a l’habitude et hier soir [lors de son intervention au journal de 20 heures de TF1] et ce qu’il a dit il y a une semaine », a moqué Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, jeudi 9 juillet, sur RTL. Ce proche de François Hollande en a conclu : « Nicolas Sarkozy avait un plan, c’était la sortie de la Grèce. Je m’aperçois que, hier soir, il a changé d’avis. »Interrogé par Le Monde, l’entourage de M. Sarkozy conteste tout changement de position de l’ancien chef de l’Etat, tout en soulignant que « le contexte a évolué depuis la semaine dernière, avec la victoire du non au référendum ».Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual Le gouvernement dégaine jeudi 9 juillet un plan national de lutte contre le harcèlement dans les transports. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, les secrétaires d’Etat aux droits des femmes et aux transports, Pascale Boistard et Alain Vidalies, présentent à Paris un ensemble de douze engagements sur le sujet. Ils reprennent en fait l’essentiel des recommandations émises il y a trois mois par le Haut conseil à l’égalité femmes hommes (HCEfh).Lire aussi :Comment lutter contre le harcèlement sexiste dans les transports ?En avril, le HCEfh, organisme indépendant saisi par le gouvernement, avait constaté l’ampleur d’un « phénomène mal connu et largement minimisé ou normalisé », estimant que « toutes les utilisatrices des transports ont déjà été victimes » de harcèlement sexiste ou de violences sexuelles dans les transports, en particulier « les jeunes femmes ». « Le phénomène a été occulté pendant des années », confirmait Margaux Collet, porte-parole d’Osez le féminisme, association qui a été auditionnée dans le cadre de la préparation du plan national.Parmi les engagements pris, le gouvernement annonce l’expérimentation de « marches participatives » au cours desquelles des usagères pourront visiter des stations, des gares, des trains pour « identifier les aménagements insécurisant ou pouvant être améliorés (éclairage, présence humaine, vidéoprotection, rame d’un seul tenant…) ». Ce genre de marches, en provenance du Canada, est d’ores et déjà expérimenté dans douze « quartiers prioritaires » depuis 2014 par l’association France Médiation. Elles seront donc étendues aux transports à proprement parler sans que l’on sache encore quels opérateurs, en dehors de la RATP et de la SNCF, seront proactifs en la matière. En outre, une autre expérimentation devrait être initiée à Nantes d’un « arrêt à la demande des bus la nuit » pour éviter aux usagers d’effectuer de trop longs trajets à pied vers leur domicile.« Améliorer l’accompagnement des victimes »Le secrétariat d’Etat aux droits des femmes financera également « à l’automne 2015 » une « campagne de sensibilisation » via l’achat d’espaces publicitaires pour rappeler « que le harcèlement et les violences sexistes sont punis par la loi » et « inviter les témoins à être solidaires face à ces situations ».Lire aussi :Le harcèlement de rue, « c’est notre quotidien »Le numéro d’urgence 3117 de la SNCF permettra « avant la fin de l’année 2015 » de recueillir les signalements, y compris par texto, pour éventuellement déclencher l’intervention des forces de sécurité. Une réflexion autour d’autres « outils numériques d’alerte et de signalement » est prévue, de même qu’une enquête de victimation, sans que son financement n’ait encore été arrêté.Le plan gouvernemental prévoit que la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains) mettra à disposition des opérateurs de transport des modules spécifiques de formation pour leurs personnels, permettant d’« améliorer l’accompagnement des victimes ». Un « travail » sera enfin engagé en direction des régies publicitaires dans les transports en commun afin que les publicités sexistes ne soient pas diffusées. « La régie de la RATP intègre déjà ce critère dans son processus de validation », illustre t-on au secrétariat d’États aux droits des femmes, alors que jeudi, les réseaux sociaux s’émouvaient encore d’une campagne publicitaire des Galeries Lafayette dans le métro parisien, présentant une femme nue dans une position lascive.« C’est intéressant que le gouvernement se soit saisi de la question, notait Joëlle Kerivin, présidente de l’espace Simone de Beauvoir, une association nantaise qui travaille sur les questions d’espace public et de genre. Maintenant, il faut voir comment ce plan se traduit et se déploie concrètement. On sera vigilantes ». Même prudence du côté d’Osez le féminisme, qui regrette l’absence « de budget, d’évaluation » précis. « Il y a des éléments très positifs mais on continue d’être dans une réponse très sécuritaire qui place les femmes dans une situation de victimes, regrette pour sa part Chris Blache, sociologue et cofondatrice de Genre et Ville. Il faudrait travailler sur les ambiances des espaces publics pour lutter contre le sentiment d’insécurité, par exemple en proposant plus d’art dans le métro ou en diffusant des messages moins anxiogènes ».Julia PascualJournaliste au Monde 31.07.2015 à 12h30 • Mis à jour le31.07.2015 à 16h59 | Bertrand Bissuel Petit à petit, la nouvelle carte administrative prend tournure. Par petites touches, pour ne brusquer ni les élus locaux ni les fonctionnaires ni les usagers. Vendredi 31 juillet, lors du dernier conseil des ministres avant la trêve estivale, Manuel Valls a présenté une série de décisions qui tirent les conséquences de la réforme territoriale. Les nouvelles capitales régionales sont désormais connues et certains services déconcentrés de l’Etat vont être réorganisés, avec le souci – assure Matignon – de préserver l’emploi public.Dans les régions dont le périmètre s’est élargi, il n’y a aucune surprise, s’agissant du choix de leur chef-lieu. Les communes lauréates sont celles qui étaient attendues depuis plusieurs semaines : Lyon en Auvergne-Rhône-Alpes ; Rouen pour la Normandie ; Lille dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ; Bordeaux pour Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ; Toulouse pour Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ; Dijon en Bourgogne-Franche-Comté.Officiellement, ces noms sont provisoires, la liste définitive n’étant arrêtée qu’en juillet 2016 après le renouvellement des assemblées régionales en décembre. Mais il est difficile d’imaginer que cet ordonnancement soit remis en cause, l’Etat et les collectivités locales ayant commencé à s’adapter à cette nouvelle donne. Quant à l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, son cas est définitivement réglé depuis la promulgation de la loi du 16 janvier qui a désigné Strasbourg comme capitale de ce vaste ensemble.Une décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique »Dans cette opération, neuf villes perdent leur statut de préfecture de région, parmi lesquelles Montpellier. Son maire, Philippe Saurel (divers gauche), n’a pas digéré cette décision « prise à trois ou quatre dans une cabine téléphonique ». A Amiens, autre commune « déclassée », les édiles ont, eux aussi, rouspété, craignant un transfert massif d’agents publics de la métropole picarde vers Lille.C’est pourquoi le premier ministre leur a rendu visite, jeudi, pour désamorcer les tensions, à quelques mois des élections régionales, et contrer le discours du FN, qui a fait du dépérissement des services publics l’un de ses thèmes de campagne. Marine Le Pen, qui sera tête de liste en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, peut espérer rafler cette nouvelle « super-région ».Lire aussi :Régions agrandies, campagnes élargies« Mobilité géographique »Les craintes des élus ne sont pas tout à fait infondées. Un rapport, rendu en avril par plusieurs inspections générales, soulignait que le redécoupage des régions « est susceptible d’entraîner une mobilité fonctionnelle ou géographique pour près de 10 700 agents ».Jeudi, M. Valls s’est donc attaché à rassurer ses interlocuteurs. « Il n’y aura (…) pas de diminution du nombre de fonctionnaires d’Etat dans votre ville », a-t-il promis. La direction régionale de l’agriculture et celle chargée de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) « seront installées ici ». « Le rectorat d’Amiens sera maintenu » mais il y aura un rectorat de région à Lille, précise-t-on à Matignon, avec un partage des tâches bien délimité. Enfin, dans le chef-lieu de la Somme sera implantée « une plateforme nationale de validation des titres », qui emploiera une centaine de personnes.Un traitement similaire est annoncé pour les autres ex-préfectures de région. Ainsi, Montpellier devrait conserver la direction régionale des affaires culturelles, la chambre régionale des comptes ou encore la DRJSCS. Le but de l’exécutif est de faire en sorte que les effectifs relevant de l’Etat dans les villes « rétrogradées » restent relativement stables ou enregistrent de faibles variations. Pour y parvenir, la quasi-totalité des sites des actuelles directions régionales seront maintenus en spécialisant les agents qui y travaillent. Exemple : une direction régionale de l’agriculture pourra être recentrée sur la viticulture, en ayant compétence sur l’ensemble de la nouvelle « super-région ». Un gros effort de formation sera réalisé, indique Matignon, afin de permettre aux fonctionnaires de changer de métier sans avoir à déménager. Le nombre de ceux qui seront amenés à faire leurs valises devrait être inférieur à 1 000.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 14h54 • Mis à jour le30.07.2015 à 19h46 | Hélène Bekmezian Retour en arrière pour François Rebsamen ? Après la mort du maire PS de Dijon Alain Millot, lundi 27 juillet, le ministre du travail souhaite retourner à la tête de cette ville, qu’il a dirigée de 2001 à 2014.Lorsque le conseil municipal se réunira lundi 10 août pour élire un successeur à M. Millot, M. Rebsamen « sera candidat pour la mairie et pour la présidence du Grand Dijon », explique au Monde son entourage, confirmant ainsi une information du Bien Public.L’Elysée a d’ores et déjà annoncé que le ministre serait remplacé s’il était élu maire de Dijon. « Il y a un principe : il n’est pas possible de cumuler une fonction ministérielle et un mandat exécutif local », a-t-on ajouté. Du côté de Matignon, même son de cloche. En marge d’un déplacement en Picardie, le premier ministre, Manuel Valls, a tenu à rappeler le principe de non-cumul des mandats qui a fait l’objet d’une loi validée en février 2014 par le Conseil constitutionnel.« Il y a des principes qui s’appliquent et François Rebsamen le sait parfaitement : on ne peut pas être chef d’un exécutif (…) et en même temps membre du gouvernement. Ce sont ces principes comme le non-cumul des mandats d’une manière générale qui sont une exigence des citoyens. »Un peu plus tôt, François Rebsamen avait quant à lui déclaré qu’il « [remettrait] sa démission entre les mains du président et du premier ministre, quand ses engagements ministériels [seraient] terminés ».Pas contraire à la loi, mais contraire à la charte de déontologieSi rien dans la loi n’interdit à un ministre d’être également maire, François Hollande avait tout de même fait signer à ses ministres une charte de déontologie qui précise que « les membres du gouvernement consacrent tout leur temps à l’exercice de leurs fonctions ministérielles [et] doivent, de ce fait, renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir ».Réélu maire pour la troisième fois en mars 2014, M. Rebsamen avait quitté cette fonction dès le 2 avril pour entrer au gouvernement, et était alors devenu simple conseiller municipal. Son premier adjoint Alain Millot lui avait succédé à la mairie quelques jours plus tard, avant d’être également élu président du Grand Dijon à sa place. Mais la disparition de M. Millot, atteint d’un cancer, oblige aujourd’hui François Rebsamen à revenir en terre bourguignonne.Qui pour le remplacer au ministère du travail ?Quant à savoir qui pourrait prendre sa suite au ministère du travail en cas de victoire, plusieurs noms peuvent être avancés comme celui de Laurent Grandguillaume, député socialiste de Côte-d’Or, régulièrement cité comme « ministrable » depuis son rapport très salué sur l’auto-entrepreneuriat, remis en décembre 2013. Elu pour la première fois à l’Assemblée en 2012, M. Grandguillaume est en outre un proche de M. Rebsamen, dont il a été adjoint à la mairie de Dijon jusqu’à cette date.Mais, à 37 ans, cet élu hollandais et relativement loyal envers le gouvernement pourrait avoir le handicap de l’âge et ne pas être considéré comme assez aguerri pour un tel portefeuille. A l’inverse, l’actuel secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, pourrait alors convenir pour le poste de par son âge – 64 ans –, sa longue expérience politique et son métier d’origine, avocat du travail. D’autant que l’élu landais ne s’entend pas au mieux avec son actuelle ministre de tutelle, Ségolène Royal. Restera à savoir qui pourra alors le remplacer aux transports… D’autres noms circulent déjà, comme ceux de Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine et proche de Martine Aubry, ou encore Jean-Patrick Gille, député PS d’Indre-et-Loire.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 30.07.2015 à 06h53 • Mis à jour le30.07.2015 à 17h14 | Emeline Cazi Claude Guéant s’est toujours tenu à distance de l’affaire des sondages. Quatre jours après sa garde à vue début juin, l’ancien secrétaire général de l’Elysée maintenait sur BFM-TV n’avoir « pas participé à la commande de ces sondages, [ni] vu tous les sondages », tout en rappelant le caractère « absolument indispensable à un gouvernement moderne » d’avoir recours à de telles études.Claude Guéant en sait en réalité bien plus qu’il ne le laisse croire. C’est en effet lui qui a déposé le contrat Buisson sur le bureau d’Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy. La feuille blanche, datée du 1er juin 2007 et déjà signée par le président de Publifact, la société de Patrick Buisson, était glissée dans une chemise à rabat.C’est précisément ce rabat qui intéresse les enquêteurs. Trois notes manuscrites s’y succèdent. Or, l’enchaînement de ces notes raconte ce qu’on ignorait jusqu’alors : le circuit qu’a suivi le contrat Buisson avant que la directrice de cabinet y appose sa signature.Lire aussi :Patrick Buisson mis en examen dans l’affaire des sondages de l’Elysée« Remarque est de caractère mineur »La première note, une carte de visite agrafée à la chemise portant la mention « Présidence de la République. Claude Guéant. Secrétaire général » et la date du 20 juin 2007, prouve que le contrat est passé entre les mains du secrétaire général. « Merci de mettre ce contrat à la signature et de faire retour d’un exemplaire à P. Buisson. CG », écrit ce dernier à Emmanuelle Mignon. La directrice de cabinet se renseigne avant de signer et interroge M. Revel, le chef des services administratifs et financiers de l’Elysée. C’est l’objet de la deuxième note : « Merci de me dire si cela pose un problème juridique. A moins que Claude Guéant vous en ait déjà parlé. Merci. »M. Revel répond le lendemain : « La convention aurait pu être conclue sous la présidence de la République plutôt que par le président de la République française. Mais cette remarque est de caractère mineur : au total, il n’y a aucun problème (juridique notamment). Les deux exemplaires, ci-joints, en retour, peuvent être mis à la signature du chef de l’Etat. » Emmanuelle Mignon, rassurée, a donc signé ce document « très confidentiel ».Sondages de l’Elysée : la garde à vue de Pierre Giacometti a été levée après 24 heuresLa garde à vue de Pierre Giacometti, conseiller de Nicolas Sarkozy, a été levée jeudi 30 juillet en début d’après-midi, selon son avocat, Patrick Maisonneuve. L’ancien directeur général d’Ipsos France était entendu par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) à Paris depuis plus de vingt-quatre heures dans l’enquête sur les sondages de l’Elysée, mis en cause par la Cour des comptes lors du dernier quinquennat.A l’issue de cette garde à vue, M. Giacometti a été relâché sans être déféré devant un magistrat instructeur. Selon ses dires, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a profité de cette audition pour livrer sa version de l’affaire.« A l’occasion de cette longue audition, j’ai eu la possibilité de prendre le temps nécessaire pour m’expliquer avec précision et en toute transparence sur la mission de conseil stratégique que le cabinet GiacomettiPéron a assuré au service de son client, la présidence de la République, et ceci de 2008 à 2012. »Selon une source judiciaire citée par Reuters, M. Giacometti est convoqué fin septembre par le juge chargé du dossier pour un « interrogatoire de première comparution » sur des faits de recel de favoritisme.Patrick Buisson mis en examenL’enquête porte sur la régularité des contrats conclus sous le quinquennat Sarkozy entre l’Elysée et neuf instituts de sondage, notamment la société GiacomettiPéron de Pierre Giacometti et celle de Patrick Buisson, Publifact. La polémique avait débuté en 2009, après la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui critiquait sévèrement une convention signée en juin 2007 entre l’Elysée et le cabinet de Patrick Buisson « pour un coût avoisinant 1,5 million d’euros ».Patrick Buisson, qui conseillait également Nicolas Sarkozy à l’Elysée mais avec lequel l’ex-président a depuis coupé les ponts, a quant à lui été mis en examen mercredi par un juge financier pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics par un particulier. Il s’agit de la première mise en examen dans ce dossier. Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy est protégé par son immunité présidentielle puisqu’il était en poste à l’Elysée.Début juin, six anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy, dont Claude Guéant et Xavier Musca, qui s’étaient succédé au poste de secrétaire général de la présidence de la République, ainsi qu’Emmanuelle Mignon, ex-directrice de cabinet, avaient été entendus. A l’issue de leurs interrogatoires, ils avaient été relâchés sans être déférés devant la justice. .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). Si Claude Guéant n'a pas été mis en examen, la justice a mis la main sur des notes signées de sa main qui atteste de son implication dans le dossier.Le 29 juillet, Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont à leur tour été entendus : le second a été mis en examen pour « recel de délit de favoritisme », « abus de biens sociaux » et « détournement de fonds publics par un particulier ». La justice a également découvert qu'il' avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et MignonSondages de l’Elysée : Patrick Buisson mis en examen Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard() .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). Si Claude Guéant n'a pas été mis en examen, la justice a mis la main sur des notes signées de sa main qui atteste de son implication dans le dossier.Le 29 juillet, Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont à leur tour été entendus : le second a été mis en examen pour « recel de délit de favoritisme », « abus de biens sociaux » et « détournement de fonds publics par un particulier ». La justice a également découvert qu'il' avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et MignonSondages de l’Elysée : Patrick Buisson mis en examen Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard()Emeline CaziJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar et Adrien Morcuende Vacances ou pas, la riposte de Marine Le Pen ne s’est pas fait attendre. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles rejetait l’appel du Front national qui contestait la suspension du vote par courrier de la réforme de statuts du parti et de la suppression du poste de président d’honneur occupé par Jean-Marie Le Pen.Réaction immédiate de la présidente du FN, qui compte reprendre la main sur le terrain politique à défaut de gagner la bataille des tribunaux : l’officialisation du résultat des « 30 000 votes de la consultation » par courrier après comptabilisation sous contrôle d’huissier. Verdict de ce coup d’éclat médiatique qui reste avant tout symbolique : 94 % des adhérents ayant voté approuvent les nouveaux statuts, et donc la suppression de la présidence d’honneur.Manœuvre politiqueLe but de cette manœuvre politique est double. En publiant les résultats du vote lancé le 20 juin et auquel ont participé 29 248 des 51 551 adhérents (56,74 %) jusqu’à son interruption ordonnée le 8 juillet par le TGI de Nanterre, Marine Le Pen tient d’abord à montrer qu’elle est un chef de parti soutenu par ses militants.C’est d’ailleurs elle qui avait réuni le bureau exécutif du FN le 4 mai, date à laquelle était décidé, entre les murs du « carré » (siège du FN à Nanterre), « conformément à l’article 19, de suspendre le président d’honneur de sa qualité d’adhérent », qui lui donnait le droit de siéger à toutes instances du FN. Une décision historique qui n’avait alors pas été votée à l’unanimité – le FN n’avait pas indiqué quels membres du bureau exécutif ne l’avaient pas soutenue – et en l’absence de Jean-Marie Le Pen.Deuxième message, directement adressé à Jean-Marie Le Pen, indéboulonnable président d’honneur du FN depuis la passation de pouvoir lors du congrès de Tours, en janvier 2011 : rappeler que sa mise en minorité par les chiffres est la preuve qu’il est lâché par sa base, qu’il n’incarne plus la ligne majoritaire du parti qu’il a cofondé en 1972. Autrement dit, qu’il est, comme le répétait le vice-président du FN, Florian Philippot, le 28 juillet, sur France Info, un homme qui appartient au passé.Lire aussi :La victoire juridique de Jean-Marie Le Pen plonge le Front national dans l’incertitude« Il faut que je loue le stade de France ? » Mais à 87 ans, Jean-Marie Le Pen, qui réagit en « lion blessé », selon les mots employés mercredi par sa petite-fille Marion Maréchal Le Pen dans Le Parisien-Aujourd’hui en France, n’est pas mort. Pour mettre définitivement son père hors jeu politiquement, Marine Le Pen devra organiser un congrès « physique » dans les prochains mois.Dans un premier temps, la benjamine de Jean-Marie Le Pen a montré son refus d’envisager cette hypothèse : « Mais enfin pardon, nous ne sommes pas au XIXe siècle et nous n’avons plus 7 000 adhérents. Nous en avons 51 500. (...) Expliquez-moi comment je peux organiser un congrès physique avec 51 500 adhérents. Il faut que je loue le stade de France peut-être ? », avait ironisé la présidente du FN sur BFM-TV.Depuis le rejet de la cour d’appel de Versailles, la présidente du FN, à court de munitions sur le plan judiciaire, semble désormais déterminée à suivre cette voie pour sortir de cet embourbement politico-familial qui dure depuis plus de trois mois. Le 4 mai, le bureau exécutif du parti, réuni à Nanterre, faisait le choix de suspendre son père du FN, après que ce dernier a qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ».L’organisation d’un congrès physique, qui semble inévitable, suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation.Adrien MorcuendeMatthieu GoarJournaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Dans une très longue interview de plus de deux heures, mercredi 29 juillet, à la radio Kokkino, très proche du parti de la gauche radicale Syriza, le premier ministre Alexis Tsipras est longuement revenu sur les divisions qui déchirent aujourd’hui son parti. « Je suis le dernier à vouloir des élections, a-t-il notamment déclaré, mais si je n’ai plus de majorité parlementaire alors je n’aurai pas d’autre choix que de convoquer ces élections. » Le premier ministre grec fait en effet face à une fronde grandissante au sein de son propre parti, dont une frange lui reproche d’avoir signé le 13 juillet dernier un accord amenant en Grèce de nouvelles mesures d’austérité, alors que l’ensemble de la campagne de Syriza s’était concentrée sur la lutte contre l’austérité. Lors des votes de premiers trains de mesures les 15 et 22 juillet, près d’une quarantaine de députés s’étaient désolidarisés du gouvernement, faisant tomber la majorité parlementaire en dessous des 151 voix requises pour faire adopter un texte. Ces mesures n’étaient finalement passées qu’avec les voix de l’opposition.Deux camps, un congrès exceptionnelDepuis, la fronde s’organise et Syriza est véritablement divisé aujourd’hui en deux camps. Le grand test sera l’adoption dans les prochaines semaines du nouveau plan de plus de 80 milliards d’euros de prêt sur trois ans, actuellement en cours de négociation, et qui devrait être présenté au parlement d’ici au 20 août.Si moins de 120 députés du groupe parlementaire Syriza soutiennent ce texte, alors Alexis Tsipras n’aura en effet pas d’autre choix que de recourir à des élections, car il deviendra intenable de ne faire adopter des lois qu’avec le soutien de l’opposition. Une clarification sera nécessaire.Il a confirmé lors de son interview de mercredi matin qu’il souhaiterait que se réunisse avant cela, peut-être début septembre, « un congrès exceptionnel pour demander aux 30 000 membres de Syriza de se prononcer sur la ligne que devra suivre le parti ». Pour décider aussi des candidats qui seront inscrits sur les listes électorales.Selon ce scénario, le calendrier idéal de M. Tsipras serait donc : conclusion de l’accord, adoption au parlement puis congrès Syriza avant des élections fin septembre ou début octobre.Bousculer les équilibres internesMais les dissidents de Syriza exigent, eux, que les choses aillent plus vite, faisant pression sur le gouvernement et le parti pour que les organes internes se réunissent avant la conclusion de l’accord avec les créanciers. Ils espèrent ainsi bousculer les équilibres internes et renverser la « ligne présidentielle », menée par Alexis Tsipras, qui reste à ce jour la ligne majoritaire au sein de Syriza.Derrière cette bataille, deux conceptions s’opposent : d’un coté, celle de M. Tsipras, qui vise à continuer à négocier avec les créanciers, pour avant tout rester dans la zone euro, et de l’autre, la vision défendue notamment, et de plus en plus fort, par Panayiotis Lafazanis, le chef du courant dissident de la plateforme de gauche, appelant, lui, à la rupture et à la sortie de la zone euro. « Le peuple grec ne nous a jamais demandé de sortir le pays de la zone euro, a précisé M. Tsipras, sur Kokkino. L’heure est arrivée pour la gauche de se montrer responsable. Quand un parti prend la décision de gouverner, il doit gouverner et pouvoir compter sur sa majorité parlementaire. »La première bataille de cette guerre des tranchées aura lieu jeudi 30 juillet. Le comité central doit se réunir et répondre à une question : les consultations internes au parti auront-elles lieu avant ou après la conclusion de l’accord ?Sans surprise, l’opposition comme les créanciers aimeraient que cela se produise après. Une fois le nouveau plan adopté au parlement.En cas d’élection, selon tous les sondages de ces dernières semaines, Syriza arriverait toujours en tête, avec même la possibilité de dégager une majorité absolue de 151 députés (sur les 300 sièges que compte le parlement). Ce qu’il n’avait pas réussi à faire le 25 janvier dernier.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.07.2015 à 19h14 • Mis à jour le30.07.2015 à 16h42 | Pierre Breteau et Samuel Laurent Une nouvelle fois, le chômage a (faiblement) augmenté en juin, selon la dernière livraison de chiffres de Pôle emploi. Et une nouvelle fois, la majorité socialiste et François Hollande doivent assumer : ils ne sont pas parvenus à faire diminuer le nombre de demandeurs d’emploi, qui reste croissant depuis 2008 et la crise financière.La situation française est-elle particulièrement mauvaise en Europe ? Pour le savoir, nous avons voulu regarder deux éléments : d’un côté, le niveau du chômage dans les 28 pays de l’Union européenne (UE). Mais aussi et surtout, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi dans chaque pays depuis 2008, en comparaison avec la moyenne européenne.La carte ci-dessus vous permet d’afficher les deux types de données. La couleur montre le niveau de chômage d’un pays en mai 2015 (derniers chiffres disponibles à l’échelle européenne), et en passant votre souris sur ledit pays, vous pouvez afficher une courbe montrant l’évolution du chômage depuis sept ans.Deux constats s’imposent : d’une part, le niveau du chômage place la France du côté des pays « latins » (Italie, Espagne), où il est plus élevé, plutôt que du côté des pays tels l’Allemagne ou le Royaume-Uni, où il est plus faible.D’autre part, on constate que la courbe du chômage en France épouse assez bien celle de la moyenne de l’Union européenne, et ce depuis plusieurs années.Lire sur Les Décodeurs :Le chômage stable est-il le résultat d’une « manipulation » ?Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano et Pierre Breteau C’est un simple changement de méthodologie assure-t-on à Pôle emploi, une « modification de procédure » dans l’établissement des chiffres du chômage depuis le mois de juin 2015.Derrière la novlangue administrative, la stabilisation du chômage le mois dernier, qualifiée de « manipulation » des chiffres par certains membres de l’opposition, tient principalement à un mode plus fin de classement des chômeurs inscrits à Pôle emploi.Lire les dernières informations :Chômage : quasi-stabilité au mois de juinDes données plus précisesDepuis juin 2015, Pôle emploi a accès à des « données administratives plus complètes », qui lui permettent de classer plus précisément les demandeurs d’emplois dans ses cinq catégories :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie :catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple).L’agence explique que grâce à une meilleure coordination avec l’Agence de services et de paiement (ASP), elle dispose d’informations plus fiables sur « les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) » – ce qui a permis de reclasser tous les chômeurs inscrits à tort dans les catégories A, B et C vers les catégories D et E, qui regroupent les personnes ne recherchant pas activement un emploi.ExemplePierre, inscrit comme demandeur d’emploi sans activité (catégorie A), a signé en avril 2015 un contrat de service civique. Problème : Pôle emploi n’en a pas été informé, et continuait à le considérer comme chômeur de catégorie A, lui versant toujours ses allocations chômage.Mais en juin 2015, l’agence nationale du service civique a donné son accord à l’Agence de services et de paiement (ASP) pour qu’elle transmette chaque mois à Pôle emploi la liste des jeunes en service civique qu’elle a la charge de rémunérer. Résultat : Pôle emploi a reclassé Pierre en catégorie D et suspendu le versement de ses allocations jusqu’à la fin de son contrat.Sans ce changement de méthodologie, la baisse de 16 800 inscrits observée dans les trois premières catégories – les plus scrutées – aurait été une hausse de 8 000. Le nombre de chômeurs dans les dernières catégories aurait quant à lui été stable, au lieu d’augmenter de 24 800 : #container_14380749994{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14380749994{ height:500px; } #container_14380749994 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14380749994 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14380749994 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14380749994 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'évolution mensuelle du chômage en juin 2015En France métropolitaineSource : Pôle emploi(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14380749994", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#f19300","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, formatter:function(){ 0) ? 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Bassères. Mécaniquement, le contingent des radiés qui sortent des statistiques parce qu’ils oublient d’« actualiser » leur situation auprès de l’agence était plus faible que d’habitude, ce qui a grossi le nombre de chômeurs inscrits, et doublé l’ampleur de la hausse.Réprimandé par le ministère du travail, le directeur de Pôle emploi a promis de revenir à « la règle d’une seule relance par SMS, quel que soit le mois », pour éviter de fausser les statistiques d’un mois sur l’autre.Lire aussi : Chômage : le biais de François HollandePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Jean-Marie Le Pen vient de gagner une nouvelle bataille dans la guerre judiciaire et politique qui l’oppose à sa fille. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles a en effet rejeté l’appel du Front national qui contestait la suspension de son assemblée générale extraordinaire.Par cette procédure, Marine Le Pen demandait aux adhérents de voter par courrier la réforme des statuts et la suppression du poste de président d’honneur occupé par son père. Une fonction honorifique créée sur mesure lors du congrès de Tours, en janvier 2011, au moment de la passation de pouvoirs entre le cofondateur du parti et Marine Le Pen.Le Front national a décidé de riposter sur le front politique. Dans un communiqué publié sur son site, il parle d’une volonté de « bâillonner ses adhérents » et annonce qu’il rendra public, mercredi 29 juillet, les « 30 000 votes de la consultation ». Ce « congrès postal », comme le surnommait Jean-Marie Le Pen, avait été lancé le 20 juin. Selon nos informations, le 8 juillet, jour de sa suspension par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leurs cotisations avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %.Un feuilleton judiciaireCette publication ne changera rien au cours de la justice. Car la décision de la cour d’appel du jour n’a fait que confirmer celle du tribunal de grande instance de Nanterre. Le 8 juillet, cette instance avait déjà obligé la présidente du Front national à organiser un congrès « physique », c’est-à-dire à réunir les militants, si elle voulait valider la mise à l’écart du cofondateur du parti. Interrogé par Le Monde, Frédéric Joachim, avocat de Jean-Marie Le Pen déclare :« Il s’agit d’un nouveau camouflet pour le FN. Les statuts ne permettent tout simplement pas de procéder à une consultation postale pour prendre une décision aussi importante. Le FN doit maintenant se comporter en parti politique et non en bureau d’avocats. » Cette nouvelle étape judiciaire a été mal vécue par les proches de Marine Le Pen. « Ce sont les juges qui semblent avoir une volonté incroyable de maintenir Jean-Marie Le Pen dans sa fonction d’imprécateur de propos que nous ne voulons plus entendre », a affirmé sur BFM-TV Gilbert Collard, député Rassemblement bleu marine (RBM) du Gard.La décision de la cour d’appel de Versailles représente en effet une nouvelle victoire de Jean-Marie Le Pen dans la bataille judiciaire contre sa fille. Le cofondateur du FN a décidé par tous les moyens de refuser sa mise à l’écart qui avait débuté le 4 mai. Ce jour-là, après des provocations de M. Le Pen qui avait qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale », les dirigeants du parti avaient d’abord décidé sa suspension du parti.Lire aussi (abonnés) :Le Pen contre Le Pen : quand la fille sacrifie le pèreUn congrès encore sans lieu et sans date Dans la foulée, la suppression de sa présidence d’honneur était aussi proposée lors d’une assemblée générale extraordinaire durant laquelle les adhérents devaient se prononcer par courrier. Lancée le 20 juin, cette procédure devait en théorie livrer ses résultats le 10 juillet.C’était sans compter sur le caractère procédurier de M. Le Pen, qui avait saisi en référé le tribunal de grande instance de Nanterre. Le 2 juillet, le TGI avait dans un premier temps levé sa suspension de sa qualité d’adhérent car la durée de cette mesure disciplinaire n’avait pas été précisée par les instances du parti. Le 8 juillet, l’instance lui avait ensuite donné raison en suspendant le vote par courrier ; avant que le FN ne fasse appel. Le parti n’a pas encore communiqué sur le lieu et la date de ce congrès.Matthieu GoarJournaliste au Monde 28.07.2015 à 08h57 • Mis à jour le28.07.2015 à 15h19 | Bertrand Bissuel et La Matinale Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi 27 juillet, par le ministère du travail et par Pôle emploi.En mai, l’accroissement avait été nettement plus fort (+ 16 200). Si cette légère hausse enregistrée le mois dernier est bien inférieure, elle est à prendre avec précaution, car les modes de calcul de Pôle Emploi viennent de changer. Sans cette modification de calcul, le nombre de demandeurs au mois de juin aurait été de 11 300.Selon ce nouveau mode de calcul qui permet de mieux prendre en compte les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, le nombre de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé dans le mois s’établit à 3 553 500, auxquels il faut rajouter les 1 843 900 personnes qui ont exercé une activité réduite (catégorie B et C).Selon Pôle Emploi :« Ce n’est pas un changement de modalité de calcul. On continue à mesurer le nombre de demandeurs d’emploi sur les listes de Pôle emploi de la même manière ».Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % comparé à mai).« Évolutions positives »Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il.La diminution du nombre de chômeurs chez les moins de vingt-cinq ans constitue un motif de satisfaction et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime M. Rebsamen (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Ces chiffres ne sont toutefois pas flatteurs pour la France, comparé à la Suède, au Royaume-Uni ou à l’Allemagne, où le chômage est en baisse. Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande n’a pas réussi à inverser la courbe du chômage. En France, elle est en hausse quasi continue, tandis qu’elle commence à baisser dans les principaux pays européens.En moyenne, dans les 28 pays de l’Union européenne, le chômage décroît. Entre mai 2012 et mai 2015, le taux est passé de 10,4 % à 9,6 %. Selon Eurostat, il a augmenté en France sur la même période, passant de 9,7 % à 10,3 %.La MatinaleJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder   François Hollande, c’est bien connu, déteste se lier les mains. D’où son art consommé des formules apparemment précises mais en réalité suffisamment floues pour laisser prise aux exégèses les plus diverses. Il en va ainsi de son engagement, maintes fois répété depuis le printemps 2014, de conditionner sa candidature à un second mandat en 2017 à la baisse du chômage.Lire notre analyse (en édition abonnés) :Le plan de bataille de Hollande pour 2017En apparence, c’est assez simple. En réalité, c’est assez flou. À l’instar de cette phrase qu’il prononça lors de son entretien télévisé du 14-Juillet : « S’il n’y a pas de baisse du chômage, je l’ai dit plusieurs fois, je ne serai pas candidat. » Mais qu’entendre par « baisse du chômage » ? À quelle date devra-t-elle être observée ? Et enfin, sur quelle durée ? A ces questions, le chef de l’Etat, s’était jusque-là bien gardé de répondre.La baisse crédible du chômage doit apparaître en 2016Lundi 27 juillet, à l’occasion du dîner annuel de l’Association de la presse présidentielle, à la Maison des polytechniciens, à Paris, M. Hollande a pour une fois accepté d’être un peu plus précis. « C’est dans l’année 2016 que cette baisse crédible doit apparaître. Il faut qu’il y ait une baisse du chômage tout au long de l’année 2016 », a-t-il ainsi affirmé.Prudent, le chef de l’Etat a toutefois averti qu’il pourrait certes toujours y avoir cette année-là des aléas, autrement dit des mois au cours desquels pourrait augmenter le nombre de demandeurs d’emplois. Plus qu’à ces aléas, M. Hollande préfère plutôt s’attacher à ce qu’il appelle la « chronique longue » de l’année 2016, l’enjeu étant, pour lui, de « faire diminuer le chômage suffisamment longtemps pour que ce soit suffisamment crédible ».« Impossible » de retrouver le niveau de 2012Reste la question du nombre de chômeurs. Quand il parle de « baisse » du chômage, le chef de l’Etat a-t-il pour seuil de référence celui de mai 2012, date de son élection ? A cette question, la réponse est clairement non. « Il est impossible de retrouver le niveau de chômage de 2012 », convient-il pour le coup sans ambiguïté. Une façon de reconnaître que le chômage, même s’il baisse à la fin de son mandat, aura, quoi qu’il en soit, augmenté durant ses cinq années passées à l’Elysée.Sur ce point toutefois, le président de la République semble déjà avoir en tête un argument à dégainer face à la droite si celle-ci est tentée de lui faire la leçon : « Il y a eu 1,5 million de chômeurs de plus depuis 2008. Depuis que je suis élu, il y en a eu 600 000, c’est-à-dire qu’il y en avait eu 900 000 avant moi. » Lire aussi (en édition abonnés) :Le chômage, boulet de François HollandeThomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi, par le ministère du travail et par Pôle emploi. Sur un an, cet indicateur progresse de 4,7 %.Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % par rapport à mai).Mais les comparaisons sont très délicates à effectuer car Pôle emploi a modifié ses méthodes de classement des chômeurs. Disposant d’informations plus précises qui lui permettent de savoir quels sont les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, l’opérateur a basculé une partie d’entre eux, relevant des catégories A, B et C vers les catégories D et E (demandeurs dispensés de « faire des actes positifs de recherche d’emploi »). Si cette opération n’avait pas eu lieu, le nombre de chômeurs en catégorie A aurait été plus élevé de 10 000 (et de près de 25 000 dans les catégories A, B et C).Ces réserves étant posées, les chiffres diffusés lundi mettent en évidence un reflux du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, relevant de la catégorie A (-1,1 % en juin, mais +1,8 % en un an).Lire l'analyse :Chômage : la hausse indéchiffrablePas d’amélioration chez les seniorsEn revanche, il n’y a aucune embellie du côté des seniors et des chômeurs de longue durée.Le nombre de demandeurs d’emplois de plus de 50 ans est en hausse de 0,6 % par rapport à mai (+8,5 % en un an).Et celui des demandeurs d’emplois (dans les catégories A, B et C) depuis au moins un an augmente de 0,5 % sur un mois (+10,8 % en un an).Le nombre de personnes qui sont sorties des listes de Pôle emploi (dans les catégories A, B et C, en métropole) s’est fortement accru : +18,7 % en juin (+5,2 % comparé à juin 2014). Ont notamment joué dans cette tendance les sorties pour « reprises d’emploi déclarées » (+19 %) et les « entrées en stage » (+24,6 %).Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il. Bruno Ducoudré, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), pense, de son côté, qu’il est encore trop pour parler de décélération du phénomène. En revanche, le second semestre devrait marquer « le tournant de la reprise », avec un taux de chômage qui retomberait à 9,8 % fin 2015, puis à 9,5 % fin 2016 (contre 10 % en décembre 2014), selon les dernières prévisions de l’OFCE.La diminution en juin du nombre de chômeurs chez les moins de 25 ans constitue un motif de satisfaction pour M. Rebsamen et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime le ministre du travail (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Sans surprise, les chiffres publiés lundi servent de prétexte à l’opposition pour fustiger l’action de l’exécutif. « La reprise économique portée par la situation mondiale ne se traduit pas dans notre pays à cause de la politique incompréhensible de François Hollande et de son gouvernement, dénonce le député Gérard Cherpion (Les Républicains, Vosges), l’un des meilleurs connaisseurs des questions sur l’emploi parmi les parlementaires de droite. Pour chaque timide avancée en faveur des entreprises, deux mesures anti-entreprises sont prises. » Quant à la quasi-stabilité en juin du nombre de chômeurs, elle est « en trompe-l’œil », grince M. Cherpion, du fait des changements apportés par Pôle emploi dans le dénombrement des inscrits sur ses listes.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Après des jours de tractation, le Parti socialiste et le Parti radical de gauche (PRG) ont annoncé lundi 27 juillet avoir conclu un accord national pour les élections régionales des 6 et 13 décembre 2015. « L’accord entre le PS et le PRG n’est pas toujours spontanément naturel, mais il est toujours indispensable », a expliqué Jean-Michel Baylet, le patron des radicaux, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, à Solférino.Le PRG a obtenu un certain nombre de garanties électorales. Le parti aura au moins un élu dans toutes les régions même en cas de défaite. En cas de victoire, les radicaux auront au moins deux élus et une vice-présidence. En outre, ils obtiennent 5 têtes de liste départementales.Les négociations, menées par Christophe Borgel côté PS et Guillaume Lacroix pour les radicaux, s’étaient tendues la semaine dernière lorsque M. Baylet avait tweeté que la direction du PRG avait refusé l’accord avec le PS. « Le compte n’y était pas à ce moment-là », a-t-il expliqué, tout en consultant d’un air détaché son téléphone. Avant de lâcher une petite phrase à destination de M. Cambadélis : « Quand un parti est puissant comme le PS, il a parfois tendance à abuser de sa force. » Sourire jaune en réponse du côté socialiste.« Monter dans le Titanic »Le patron du PS avait estimé auparavant que l’accord avec le PRG devait être un préalable au rassemblement de la gauche dès le premier tour, notamment avec Europe Écologie les Verts dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Paca : « C’est un appel du pied pour qu’on se retrouve. » Mais les négociations sont au point mort. Le responsable écologiste des élections, David Cormand, a rejeté cette hypothèse, expliquant ne pas vouloir « monter dans le Titanic ». « Ce sont des mots malheureux, parce que de toute façon il y aura un rassemblement au deuxième tour », a regretté M. Cambadélis.Seule région à ne pas avoir été évoquée dans les négociations, le cas de la Corse reste encore à trancher. Les radicaux sont très divisés sur l’île, et les socialistes historiquement assez faibles. M. Baylet qui est en guerre ouverte avec le patron des radicaux locaux, Paul Giacobbi, n’a pas voulu s’étendre, résumant la situation d’une sentence laconique : « Vous savez, la Corse c’est toujours très particulier… »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Hélène Bekmezian Retour en arrière pour François Rebsamen ? Après la mort du maire PS de Dijon Alain Millot, lundi 27 juillet, le ministre du travail souhaite retourner à la tête de cette ville, qu’il a dirigée de 2001 à 2014.Lorsque le conseil municipal se réunira lundi 10 août pour élire un successeur à M. Millot, M. Rebsamen « sera candidat pour la mairie et pour la présidence du Grand Dijon », explique au Monde son entourage, confirmant ainsi une information du Bien Public.L’Elysée a d’ores et déjà annoncé que le ministre serait remplacé s’il était élu maire de Dijon. « Il y a un principe : il n’est pas possible de cumuler une fonction ministérielle et un mandat exécutif local », a-t-on ajouté. Du côté de Matignon, même son de cloche. En marge d’un déplacement en Picardie, le premier ministre, Manuel Valls, a tenu à rappeler le principe de non-cumul des mandats qui a fait l’objet d’une loi validée en février 2014 par le Conseil constitutionnel.« Il y a des principes qui s’appliquent et François Rebsamen le sait parfaitement : on ne peut pas être chef d’un exécutif (…) et en même temps membre du gouvernement. Ce sont ces principes comme le non-cumul des mandats d’une manière générale qui sont une exigence des citoyens. »Un peu plus tôt, François Rebsamen avait quant à lui déclaré qu’il « [remettrait] sa démission entre les mains du président et du premier ministre, quand ses engagements ministériels [seraient] terminés ».Pas contraire à la loi, mais contraire à la charte de déontologieSi rien dans la loi n’interdit à un ministre d’être également maire, François Hollande avait tout de même fait signer à ses ministres une charte de déontologie qui précise que « les membres du gouvernement consacrent tout leur temps à l’exercice de leurs fonctions ministérielles [et] doivent, de ce fait, renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir ».Réélu maire pour la troisième fois en mars 2014, M. Rebsamen avait quitté cette fonction dès le 2 avril pour entrer au gouvernement, et était alors devenu simple conseiller municipal. Son premier adjoint Alain Millot lui avait succédé à la mairie quelques jours plus tard, avant d’être également élu président du Grand Dijon à sa place. Mais la disparition de M. Millot, atteint d’un cancer, oblige aujourd’hui François Rebsamen à revenir en terre bourguignonne.Qui pour le remplacer au ministère du travail ?Quant à savoir qui pourrait prendre sa suite au ministère du travail en cas de victoire, plusieurs noms peuvent être avancés comme celui de Laurent Grandguillaume, député socialiste de Côte-d’Or, régulièrement cité comme « ministrable » depuis son rapport très salué sur l’auto-entrepreneuriat, remis en décembre 2013. Elu pour la première fois à l’Assemblée en 2012, M. Grandguillaume est en outre un proche de M. Rebsamen, dont il a été adjoint à la mairie de Dijon jusqu’à cette date.Mais, à 37 ans, cet élu hollandais et relativement loyal envers le gouvernement pourrait avoir le handicap de l’âge et ne pas être considéré comme assez aguerri pour un tel portefeuille. A l’inverse, l’actuel secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, pourrait alors convenir pour le poste de par son âge – 64 ans –, sa longue expérience politique et son métier d’origine, avocat du travail. D’autant que l’élu landais ne s’entend pas au mieux avec son actuelle ministre de tutelle, Ségolène Royal. Restera à savoir qui pourra alors le remplacer aux transports… D’autres noms circulent déjà, comme ceux de Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine et proche de Martine Aubry, ou encore Jean-Patrick Gille, député PS d’Indre-et-Loire.Hélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Emeline Cazi Claude Guéant s’est toujours tenu à distance de l’affaire des sondages. Quatre jours après sa garde à vue début juin, l’ancien secrétaire général de l’Elysée maintenait sur BFM-TV n’avoir « pas participé à la commande de ces sondages, [ni] vu tous les sondages », tout en rappelant le caractère « absolument indispensable à un gouvernement moderne » d’avoir recours à de telles études.Claude Guéant en sait en réalité bien plus qu’il ne le laisse croire. C’est en effet lui qui a déposé le contrat Buisson sur le bureau d’Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy. La feuille blanche, datée du 1er juin 2007 et déjà signée par le président de Publifact, la société de Patrick Buisson, était glissée dans une chemise à rabat.C’est précisément ce rabat qui intéresse les enquêteurs. Trois notes manuscrites s’y succèdent. Or, l’enchaînement de ces notes raconte ce qu’on ignorait jusqu’alors : le circuit qu’a suivi le contrat Buisson avant que la directrice de cabinet y appose sa signature.Lire aussi :Patrick Buisson mis en examen dans l’affaire des sondages de l’Elysée« Remarque est de caractère mineur »La première note, une carte de visite agrafée à la chemise portant la mention « Présidence de la République. Claude Guéant. Secrétaire général » et la date du 20 juin 2007, prouve que le contrat est passé entre les mains du secrétaire général. « Merci de mettre ce contrat à la signature et de faire retour d’un exemplaire à P. Buisson. CG », écrit ce dernier à Emmanuelle Mignon. La directrice de cabinet se renseigne avant de signer et interroge M. Revel, le chef des services administratifs et financiers de l’Elysée. C’est l’objet de la deuxième note : « Merci de me dire si cela pose un problème juridique. A moins que Claude Guéant vous en ait déjà parlé. Merci. »M. Revel répond le lendemain : « La convention aurait pu être conclue sous la présidence de la République plutôt que par le président de la République française. Mais cette remarque est de caractère mineur : au total, il n’y a aucun problème (juridique notamment). Les deux exemplaires, ci-joints, en retour, peuvent être mis à la signature du chef de l’Etat. » Emmanuelle Mignon, rassurée, a donc signé ce document « très confidentiel ».Sondages de l’Elysée : la garde à vue de Pierre Giacometti a été levée après 24 heuresLa garde à vue de Pierre Giacometti, conseiller de Nicolas Sarkozy, a été levée jeudi 30 juillet en début d’après-midi, selon son avocat, Patrick Maisonneuve. L’ancien directeur général d’Ipsos France était entendu par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) à Paris depuis plus de vingt-quatre heures dans l’enquête sur les sondages de l’Elysée, mis en cause par la Cour des comptes lors du dernier quinquennat.A l’issue de cette garde à vue, M. Giacometti a été relâché sans être déféré devant un magistrat instructeur. Selon ses dires, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a profité de cette audition pour livrer sa version de l’affaire.« A l’occasion de cette longue audition, j’ai eu la possibilité de prendre le temps nécessaire pour m’expliquer avec précision et en toute transparence sur la mission de conseil stratégique que le cabinet GiacomettiPéron a assuré au service de son client, la présidence de la République, et ceci de 2008 à 2012. »Selon une source judiciaire citée par Reuters, M. Giacometti est convoqué fin septembre par le juge chargé du dossier pour un « interrogatoire de première comparution » sur des faits de recel de favoritisme.Patrick Buisson mis en examenL’enquête porte sur la régularité des contrats conclus sous le quinquennat Sarkozy entre l’Elysée et neuf instituts de sondage, notamment la société GiacomettiPéron de Pierre Giacometti et celle de Patrick Buisson, Publifact. La polémique avait débuté en 2009, après la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui critiquait sévèrement une convention signée en juin 2007 entre l’Elysée et le cabinet de Patrick Buisson « pour un coût avoisinant 1,5 million d’euros ».Patrick Buisson, qui conseillait également Nicolas Sarkozy à l’Elysée mais avec lequel l’ex-président a depuis coupé les ponts, a quant à lui été mis en examen mercredi par un juge financier pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics par un particulier. Il s’agit de la première mise en examen dans ce dossier. Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy est protégé par son immunité présidentielle puisqu’il était en poste à l’Elysée.Début juin, six anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy, dont Claude Guéant et Xavier Musca, qui s’étaient succédé au poste de secrétaire général de la présidence de la République, ainsi qu’Emmanuelle Mignon, ex-directrice de cabinet, avaient été entendus. A l’issue de leurs interrogatoires, ils avaient été relâchés sans être déférés devant la justice. .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). Si Claude Guéant n'a pas été mis en examen, la justice a mis la main sur des notes signées de sa main qui atteste de son implication dans le dossier.Le 29 juillet, Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont à leur tour été entendus : le second a été mis en examen pour « recel de délit de favoritisme », « abus de biens sociaux » et « détournement de fonds publics par un particulier ». La justice a également découvert qu'il' avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et MignonSondages de l’Elysée : Patrick Buisson mis en examen Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard() .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). Si Claude Guéant n'a pas été mis en examen, la justice a mis la main sur des notes signées de sa main qui atteste de son implication dans le dossier.Le 29 juillet, Pierre Giacometti et Patrick Buisson ont à leur tour été entendus : le second a été mis en examen pour « recel de délit de favoritisme », « abus de biens sociaux » et « détournement de fonds publics par un particulier ». La justice a également découvert qu'il' avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et MignonSondages de l’Elysée : Patrick Buisson mis en examen Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. 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Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles rejetait l’appel du Front national qui contestait la suspension du vote par courrier de la réforme de statuts du parti et de la suppression du poste de président d’honneur occupé par Jean-Marie Le Pen.Réaction immédiate de la présidente du FN, qui compte reprendre la main sur le terrain politique à défaut de gagner la bataille des tribunaux : l’officialisation du résultat des « 30 000 votes de la consultation » par courrier après comptabilisation sous contrôle d’huissier. Verdict de ce coup d’éclat médiatique qui reste avant tout symbolique : 94 % des adhérents ayant voté approuvent les nouveaux statuts, et donc la suppression de la présidence d’honneur.Manœuvre politiqueLe but de cette manœuvre politique est double. En publiant les résultats du vote lancé le 20 juin et auquel ont participé 29 248 des 51 551 adhérents (56,74 %) jusqu’à son interruption ordonnée le 8 juillet par le TGI de Nanterre, Marine Le Pen tient d’abord à montrer qu’elle est un chef de parti soutenu par ses militants.C’est d’ailleurs elle qui avait réuni le bureau exécutif du FN le 4 mai, date à laquelle était décidé, entre les murs du « carré » (siège du FN à Nanterre), « conformément à l’article 19, de suspendre le président d’honneur de sa qualité d’adhérent », qui lui donnait le droit de siéger à toutes instances du FN. Une décision historique qui n’avait alors pas été votée à l’unanimité – le FN n’avait pas indiqué quels membres du bureau exécutif ne l’avaient pas soutenue – et en l’absence de Jean-Marie Le Pen.Deuxième message, directement adressé à Jean-Marie Le Pen, indéboulonnable président d’honneur du FN depuis la passation de pouvoir lors du congrès de Tours, en janvier 2011 : rappeler que sa mise en minorité par les chiffres est la preuve qu’il est lâché par sa base, qu’il n’incarne plus la ligne majoritaire du parti qu’il a cofondé en 1972. Autrement dit, qu’il est, comme le répétait le vice-président du FN, Florian Philippot, le 28 juillet, sur France Info, un homme qui appartient au passé.Lire aussi :La victoire juridique de Jean-Marie Le Pen plonge le Front national dans l’incertitude« Il faut que je loue le stade de France ? » Mais à 87 ans, Jean-Marie Le Pen, qui réagit en « lion blessé », selon les mots employés mercredi par sa petite-fille Marion Maréchal Le Pen dans Le Parisien-Aujourd’hui en France, n’est pas mort. Pour mettre définitivement son père hors jeu politiquement, Marine Le Pen devra organiser un congrès « physique » dans les prochains mois.Dans un premier temps, la benjamine de Jean-Marie Le Pen a montré son refus d’envisager cette hypothèse : « Mais enfin pardon, nous ne sommes pas au XIXe siècle et nous n’avons plus 7 000 adhérents. Nous en avons 51 500. (...) Expliquez-moi comment je peux organiser un congrès physique avec 51 500 adhérents. Il faut que je loue le stade de France peut-être ? », avait ironisé la présidente du FN sur BFM-TV.Depuis le rejet de la cour d’appel de Versailles, la présidente du FN, à court de munitions sur le plan judiciaire, semble désormais déterminée à suivre cette voie pour sortir de cet embourbement politico-familial qui dure depuis plus de trois mois. Le 4 mai, le bureau exécutif du parti, réuni à Nanterre, faisait le choix de suspendre son père du FN, après que ce dernier a qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ».L’organisation d’un congrès physique, qui semble inévitable, suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation.Adrien MorcuendeMatthieu GoarJournaliste au Monde Adéa Guillot (Athènes, correspondance) Dans une très longue interview de plus de deux heures, mercredi 29 juillet, à la radio Kokkino, très proche du parti de la gauche radicale Syriza, le premier ministre Alexis Tsipras est longuement revenu sur les divisions qui déchirent aujourd’hui son parti. « Je suis le dernier à vouloir des élections, a-t-il notamment déclaré, mais si je n’ai plus de majorité parlementaire alors je n’aurai pas d’autre choix que de convoquer ces élections. » Le premier ministre grec fait en effet face à une fronde grandissante au sein de son propre parti, dont une frange lui reproche d’avoir signé le 13 juillet dernier un accord amenant en Grèce de nouvelles mesures d’austérité, alors que l’ensemble de la campagne de Syriza s’était concentrée sur la lutte contre l’austérité. Lors des votes de premiers trains de mesures les 15 et 22 juillet, près d’une quarantaine de députés s’étaient désolidarisés du gouvernement, faisant tomber la majorité parlementaire en dessous des 151 voix requises pour faire adopter un texte. Ces mesures n’étaient finalement passées qu’avec les voix de l’opposition.Deux camps, un congrès exceptionnelDepuis, la fronde s’organise et Syriza est véritablement divisé aujourd’hui en deux camps. Le grand test sera l’adoption dans les prochaines semaines du nouveau plan de plus de 80 milliards d’euros de prêt sur trois ans, actuellement en cours de négociation, et qui devrait être présenté au parlement d’ici au 20 août.Si moins de 120 députés du groupe parlementaire Syriza soutiennent ce texte, alors Alexis Tsipras n’aura en effet pas d’autre choix que de recourir à des élections, car il deviendra intenable de ne faire adopter des lois qu’avec le soutien de l’opposition. Une clarification sera nécessaire.Il a confirmé lors de son interview de mercredi matin qu’il souhaiterait que se réunisse avant cela, peut-être début septembre, « un congrès exceptionnel pour demander aux 30 000 membres de Syriza de se prononcer sur la ligne que devra suivre le parti ». Pour décider aussi des candidats qui seront inscrits sur les listes électorales.Selon ce scénario, le calendrier idéal de M. Tsipras serait donc : conclusion de l’accord, adoption au parlement puis congrès Syriza avant des élections fin septembre ou début octobre.Bousculer les équilibres internesMais les dissidents de Syriza exigent, eux, que les choses aillent plus vite, faisant pression sur le gouvernement et le parti pour que les organes internes se réunissent avant la conclusion de l’accord avec les créanciers. Ils espèrent ainsi bousculer les équilibres internes et renverser la « ligne présidentielle », menée par Alexis Tsipras, qui reste à ce jour la ligne majoritaire au sein de Syriza.Derrière cette bataille, deux conceptions s’opposent : d’un coté, celle de M. Tsipras, qui vise à continuer à négocier avec les créanciers, pour avant tout rester dans la zone euro, et de l’autre, la vision défendue notamment, et de plus en plus fort, par Panayiotis Lafazanis, le chef du courant dissident de la plateforme de gauche, appelant, lui, à la rupture et à la sortie de la zone euro. « Le peuple grec ne nous a jamais demandé de sortir le pays de la zone euro, a précisé M. Tsipras, sur Kokkino. L’heure est arrivée pour la gauche de se montrer responsable. Quand un parti prend la décision de gouverner, il doit gouverner et pouvoir compter sur sa majorité parlementaire. »La première bataille de cette guerre des tranchées aura lieu jeudi 30 juillet. Le comité central doit se réunir et répondre à une question : les consultations internes au parti auront-elles lieu avant ou après la conclusion de l’accord ?Sans surprise, l’opposition comme les créanciers aimeraient que cela se produise après. Une fois le nouveau plan adopté au parlement.En cas d’élection, selon tous les sondages de ces dernières semaines, Syriza arriverait toujours en tête, avec même la possibilité de dégager une majorité absolue de 151 députés (sur les 300 sièges que compte le parlement). Ce qu’il n’avait pas réussi à faire le 25 janvier dernier.Adéa Guillot (Athènes, correspondance)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 28.07.2015 à 19h14 • Mis à jour le30.07.2015 à 16h42 | Pierre Breteau et Samuel Laurent Une nouvelle fois, le chômage a (faiblement) augmenté en juin, selon la dernière livraison de chiffres de Pôle emploi. Et une nouvelle fois, la majorité socialiste et François Hollande doivent assumer : ils ne sont pas parvenus à faire diminuer le nombre de demandeurs d’emploi, qui reste croissant depuis 2008 et la crise financière.La situation française est-elle particulièrement mauvaise en Europe ? Pour le savoir, nous avons voulu regarder deux éléments : d’un côté, le niveau du chômage dans les 28 pays de l’Union européenne (UE). Mais aussi et surtout, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi dans chaque pays depuis 2008, en comparaison avec la moyenne européenne.La carte ci-dessus vous permet d’afficher les deux types de données. La couleur montre le niveau de chômage d’un pays en mai 2015 (derniers chiffres disponibles à l’échelle européenne), et en passant votre souris sur ledit pays, vous pouvez afficher une courbe montrant l’évolution du chômage depuis sept ans.Deux constats s’imposent : d’une part, le niveau du chômage place la France du côté des pays « latins » (Italie, Espagne), où il est plus élevé, plutôt que du côté des pays tels l’Allemagne ou le Royaume-Uni, où il est plus faible.D’autre part, on constate que la courbe du chômage en France épouse assez bien celle de la moyenne de l’Union européenne, et ce depuis plusieurs années.Lire sur Les Décodeurs :Le chômage stable est-il le résultat d’une « manipulation » ?Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano et Pierre Breteau C’est un simple changement de méthodologie assure-t-on à Pôle emploi, une « modification de procédure » dans l’établissement des chiffres du chômage depuis le mois de juin 2015.Derrière la novlangue administrative, la stabilisation du chômage le mois dernier, qualifiée de « manipulation » des chiffres par certains membres de l’opposition, tient principalement à un mode plus fin de classement des chômeurs inscrits à Pôle emploi.Lire les dernières informations :Chômage : quasi-stabilité au mois de juinDes données plus précisesDepuis juin 2015, Pôle emploi a accès à des « données administratives plus complètes », qui lui permettent de classer plus précisément les demandeurs d’emplois dans ses cinq catégories :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie :catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple).L’agence explique que grâce à une meilleure coordination avec l’Agence de services et de paiement (ASP), elle dispose d’informations plus fiables sur « les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) » – ce qui a permis de reclasser tous les chômeurs inscrits à tort dans les catégories A, B et C vers les catégories D et E, qui regroupent les personnes ne recherchant pas activement un emploi.ExemplePierre, inscrit comme demandeur d’emploi sans activité (catégorie A), a signé en avril 2015 un contrat de service civique. Problème : Pôle emploi n’en a pas été informé, et continuait à le considérer comme chômeur de catégorie A, lui versant toujours ses allocations chômage.Mais en juin 2015, l’agence nationale du service civique a donné son accord à l’Agence de services et de paiement (ASP) pour qu’elle transmette chaque mois à Pôle emploi la liste des jeunes en service civique qu’elle a la charge de rémunérer. Résultat : Pôle emploi a reclassé Pierre en catégorie D et suspendu le versement de ses allocations jusqu’à la fin de son contrat.Sans ce changement de méthodologie, la baisse de 16 800 inscrits observée dans les trois premières catégories – les plus scrutées – aurait été une hausse de 8 000. Le nombre de chômeurs dans les dernières catégories aurait quant à lui été stable, au lieu d’augmenter de 24 800 : #container_14380749994{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14380749994{ height:500px; } #container_14380749994 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14380749994 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14380749994 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14380749994 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'évolution mensuelle du chômage en juin 2015En France métropolitaineSource : Pôle emploi(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14380749994", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#f19300","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, formatter:function(){ 0) ? 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Bassères. Mécaniquement, le contingent des radiés qui sortent des statistiques parce qu’ils oublient d’« actualiser » leur situation auprès de l’agence était plus faible que d’habitude, ce qui a grossi le nombre de chômeurs inscrits, et doublé l’ampleur de la hausse.Réprimandé par le ministère du travail, le directeur de Pôle emploi a promis de revenir à « la règle d’une seule relance par SMS, quel que soit le mois », pour éviter de fausser les statistiques d’un mois sur l’autre.Lire aussi : Chômage : le biais de François HollandePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Jean-Marie Le Pen vient de gagner une nouvelle bataille dans la guerre judiciaire et politique qui l’oppose à sa fille. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles a en effet rejeté l’appel du Front national qui contestait la suspension de son assemblée générale extraordinaire.Par cette procédure, Marine Le Pen demandait aux adhérents de voter par courrier la réforme des statuts et la suppression du poste de président d’honneur occupé par son père. Une fonction honorifique créée sur mesure lors du congrès de Tours, en janvier 2011, au moment de la passation de pouvoirs entre le cofondateur du parti et Marine Le Pen.Le Front national a décidé de riposter sur le front politique. Dans un communiqué publié sur son site, il parle d’une volonté de « bâillonner ses adhérents » et annonce qu’il rendra public, mercredi 29 juillet, les « 30 000 votes de la consultation ». Ce « congrès postal », comme le surnommait Jean-Marie Le Pen, avait été lancé le 20 juin. Selon nos informations, le 8 juillet, jour de sa suspension par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leurs cotisations avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %.Un feuilleton judiciaireCette publication ne changera rien au cours de la justice. Car la décision de la cour d’appel du jour n’a fait que confirmer celle du tribunal de grande instance de Nanterre. Le 8 juillet, cette instance avait déjà obligé la présidente du Front national à organiser un congrès « physique », c’est-à-dire à réunir les militants, si elle voulait valider la mise à l’écart du cofondateur du parti. Interrogé par Le Monde, Frédéric Joachim, avocat de Jean-Marie Le Pen déclare :« Il s’agit d’un nouveau camouflet pour le FN. Les statuts ne permettent tout simplement pas de procéder à une consultation postale pour prendre une décision aussi importante. Le FN doit maintenant se comporter en parti politique et non en bureau d’avocats. » Cette nouvelle étape judiciaire a été mal vécue par les proches de Marine Le Pen. « Ce sont les juges qui semblent avoir une volonté incroyable de maintenir Jean-Marie Le Pen dans sa fonction d’imprécateur de propos que nous ne voulons plus entendre », a affirmé sur BFM-TV Gilbert Collard, député Rassemblement bleu marine (RBM) du Gard.La décision de la cour d’appel de Versailles représente en effet une nouvelle victoire de Jean-Marie Le Pen dans la bataille judiciaire contre sa fille. Le cofondateur du FN a décidé par tous les moyens de refuser sa mise à l’écart qui avait débuté le 4 mai. Ce jour-là, après des provocations de M. Le Pen qui avait qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale », les dirigeants du parti avaient d’abord décidé sa suspension du parti.Lire aussi (abonnés) :Le Pen contre Le Pen : quand la fille sacrifie le pèreUn congrès encore sans lieu et sans date Dans la foulée, la suppression de sa présidence d’honneur était aussi proposée lors d’une assemblée générale extraordinaire durant laquelle les adhérents devaient se prononcer par courrier. Lancée le 20 juin, cette procédure devait en théorie livrer ses résultats le 10 juillet.C’était sans compter sur le caractère procédurier de M. Le Pen, qui avait saisi en référé le tribunal de grande instance de Nanterre. Le 2 juillet, le TGI avait dans un premier temps levé sa suspension de sa qualité d’adhérent car la durée de cette mesure disciplinaire n’avait pas été précisée par les instances du parti. Le 8 juillet, l’instance lui avait ensuite donné raison en suspendant le vote par courrier ; avant que le FN ne fasse appel. Le parti n’a pas encore communiqué sur le lieu et la date de ce congrès.Matthieu GoarJournaliste au Monde 28.07.2015 à 08h57 • Mis à jour le28.07.2015 à 15h19 | Bertrand Bissuel et La Matinale Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi 27 juillet, par le ministère du travail et par Pôle emploi.En mai, l’accroissement avait été nettement plus fort (+ 16 200). Si cette légère hausse enregistrée le mois dernier est bien inférieure, elle est à prendre avec précaution, car les modes de calcul de Pôle Emploi viennent de changer. Sans cette modification de calcul, le nombre de demandeurs au mois de juin aurait été de 11 300.Selon ce nouveau mode de calcul qui permet de mieux prendre en compte les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, le nombre de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé dans le mois s’établit à 3 553 500, auxquels il faut rajouter les 1 843 900 personnes qui ont exercé une activité réduite (catégorie B et C).Selon Pôle Emploi :« Ce n’est pas un changement de modalité de calcul. On continue à mesurer le nombre de demandeurs d’emploi sur les listes de Pôle emploi de la même manière ».Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % comparé à mai).« Évolutions positives »Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il.La diminution du nombre de chômeurs chez les moins de vingt-cinq ans constitue un motif de satisfaction et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime M. Rebsamen (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Ces chiffres ne sont toutefois pas flatteurs pour la France, comparé à la Suède, au Royaume-Uni ou à l’Allemagne, où le chômage est en baisse. Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande n’a pas réussi à inverser la courbe du chômage. En France, elle est en hausse quasi continue, tandis qu’elle commence à baisser dans les principaux pays européens.En moyenne, dans les 28 pays de l’Union européenne, le chômage décroît. Entre mai 2012 et mai 2015, le taux est passé de 10,4 % à 9,6 %. Selon Eurostat, il a augmenté en France sur la même période, passant de 9,7 % à 10,3 %.La MatinaleJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder   François Hollande, c’est bien connu, déteste se lier les mains. D’où son art consommé des formules apparemment précises mais en réalité suffisamment floues pour laisser prise aux exégèses les plus diverses. Il en va ainsi de son engagement, maintes fois répété depuis le printemps 2014, de conditionner sa candidature à un second mandat en 2017 à la baisse du chômage.Lire notre analyse (en édition abonnés) :Le plan de bataille de Hollande pour 2017En apparence, c’est assez simple. En réalité, c’est assez flou. À l’instar de cette phrase qu’il prononça lors de son entretien télévisé du 14-Juillet : « S’il n’y a pas de baisse du chômage, je l’ai dit plusieurs fois, je ne serai pas candidat. » Mais qu’entendre par « baisse du chômage » ? À quelle date devra-t-elle être observée ? Et enfin, sur quelle durée ? A ces questions, le chef de l’Etat, s’était jusque-là bien gardé de répondre.La baisse crédible du chômage doit apparaître en 2016Lundi 27 juillet, à l’occasion du dîner annuel de l’Association de la presse présidentielle, à la Maison des polytechniciens, à Paris, M. Hollande a pour une fois accepté d’être un peu plus précis. « C’est dans l’année 2016 que cette baisse crédible doit apparaître. Il faut qu’il y ait une baisse du chômage tout au long de l’année 2016 », a-t-il ainsi affirmé.Prudent, le chef de l’Etat a toutefois averti qu’il pourrait certes toujours y avoir cette année-là des aléas, autrement dit des mois au cours desquels pourrait augmenter le nombre de demandeurs d’emplois. Plus qu’à ces aléas, M. Hollande préfère plutôt s’attacher à ce qu’il appelle la « chronique longue » de l’année 2016, l’enjeu étant, pour lui, de « faire diminuer le chômage suffisamment longtemps pour que ce soit suffisamment crédible ».« Impossible » de retrouver le niveau de 2012Reste la question du nombre de chômeurs. Quand il parle de « baisse » du chômage, le chef de l’Etat a-t-il pour seuil de référence celui de mai 2012, date de son élection ? A cette question, la réponse est clairement non. « Il est impossible de retrouver le niveau de chômage de 2012 », convient-il pour le coup sans ambiguïté. Une façon de reconnaître que le chômage, même s’il baisse à la fin de son mandat, aura, quoi qu’il en soit, augmenté durant ses cinq années passées à l’Elysée.Sur ce point toutefois, le président de la République semble déjà avoir en tête un argument à dégainer face à la droite si celle-ci est tentée de lui faire la leçon : « Il y a eu 1,5 million de chômeurs de plus depuis 2008. Depuis que je suis élu, il y en a eu 600 000, c’est-à-dire qu’il y en avait eu 900 000 avant moi. » Lire aussi (en édition abonnés) :Le chômage, boulet de François HollandeThomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi, par le ministère du travail et par Pôle emploi. Sur un an, cet indicateur progresse de 4,7 %.Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % par rapport à mai).Mais les comparaisons sont très délicates à effectuer car Pôle emploi a modifié ses méthodes de classement des chômeurs. Disposant d’informations plus précises qui lui permettent de savoir quels sont les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, l’opérateur a basculé une partie d’entre eux, relevant des catégories A, B et C vers les catégories D et E (demandeurs dispensés de « faire des actes positifs de recherche d’emploi »). Si cette opération n’avait pas eu lieu, le nombre de chômeurs en catégorie A aurait été plus élevé de 10 000 (et de près de 25 000 dans les catégories A, B et C).Ces réserves étant posées, les chiffres diffusés lundi mettent en évidence un reflux du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, relevant de la catégorie A (-1,1 % en juin, mais +1,8 % en un an).Lire l'analyse :Chômage : la hausse indéchiffrablePas d’amélioration chez les seniorsEn revanche, il n’y a aucune embellie du côté des seniors et des chômeurs de longue durée.Le nombre de demandeurs d’emplois de plus de 50 ans est en hausse de 0,6 % par rapport à mai (+8,5 % en un an).Et celui des demandeurs d’emplois (dans les catégories A, B et C) depuis au moins un an augmente de 0,5 % sur un mois (+10,8 % en un an).Le nombre de personnes qui sont sorties des listes de Pôle emploi (dans les catégories A, B et C, en métropole) s’est fortement accru : +18,7 % en juin (+5,2 % comparé à juin 2014). Ont notamment joué dans cette tendance les sorties pour « reprises d’emploi déclarées » (+19 %) et les « entrées en stage » (+24,6 %).Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il. Bruno Ducoudré, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), pense, de son côté, qu’il est encore trop pour parler de décélération du phénomène. En revanche, le second semestre devrait marquer « le tournant de la reprise », avec un taux de chômage qui retomberait à 9,8 % fin 2015, puis à 9,5 % fin 2016 (contre 10 % en décembre 2014), selon les dernières prévisions de l’OFCE.La diminution en juin du nombre de chômeurs chez les moins de 25 ans constitue un motif de satisfaction pour M. Rebsamen et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime le ministre du travail (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Sans surprise, les chiffres publiés lundi servent de prétexte à l’opposition pour fustiger l’action de l’exécutif. « La reprise économique portée par la situation mondiale ne se traduit pas dans notre pays à cause de la politique incompréhensible de François Hollande et de son gouvernement, dénonce le député Gérard Cherpion (Les Républicains, Vosges), l’un des meilleurs connaisseurs des questions sur l’emploi parmi les parlementaires de droite. Pour chaque timide avancée en faveur des entreprises, deux mesures anti-entreprises sont prises. » Quant à la quasi-stabilité en juin du nombre de chômeurs, elle est « en trompe-l’œil », grince M. Cherpion, du fait des changements apportés par Pôle emploi dans le dénombrement des inscrits sur ses listes.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Après des jours de tractation, le Parti socialiste et le Parti radical de gauche (PRG) ont annoncé lundi 27 juillet avoir conclu un accord national pour les élections régionales des 6 et 13 décembre 2015. « L’accord entre le PS et le PRG n’est pas toujours spontanément naturel, mais il est toujours indispensable », a expliqué Jean-Michel Baylet, le patron des radicaux, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, à Solférino.Le PRG a obtenu un certain nombre de garanties électorales. Le parti aura au moins un élu dans toutes les régions même en cas de défaite. En cas de victoire, les radicaux auront au moins deux élus et une vice-présidence. En outre, ils obtiennent 5 têtes de liste départementales.Les négociations, menées par Christophe Borgel côté PS et Guillaume Lacroix pour les radicaux, s’étaient tendues la semaine dernière lorsque M. Baylet avait tweeté que la direction du PRG avait refusé l’accord avec le PS. « Le compte n’y était pas à ce moment-là », a-t-il expliqué, tout en consultant d’un air détaché son téléphone. Avant de lâcher une petite phrase à destination de M. Cambadélis : « Quand un parti est puissant comme le PS, il a parfois tendance à abuser de sa force. » Sourire jaune en réponse du côté socialiste.« Monter dans le Titanic »Le patron du PS avait estimé auparavant que l’accord avec le PRG devait être un préalable au rassemblement de la gauche dès le premier tour, notamment avec Europe Écologie les Verts dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Paca : « C’est un appel du pied pour qu’on se retrouve. » Mais les négociations sont au point mort. Le responsable écologiste des élections, David Cormand, a rejeté cette hypothèse, expliquant ne pas vouloir « monter dans le Titanic ». « Ce sont des mots malheureux, parce que de toute façon il y aura un rassemblement au deuxième tour », a regretté M. Cambadélis.Seule région à ne pas avoir été évoquée dans les négociations, le cas de la Corse reste encore à trancher. Les radicaux sont très divisés sur l’île, et les socialistes historiquement assez faibles. M. Baylet qui est en guerre ouverte avec le patron des radicaux locaux, Paul Giacobbi, n’a pas voulu s’étendre, résumant la situation d’une sentence laconique : « Vous savez, la Corse c’est toujours très particulier… »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien Morcuende La crise grecque, un tournant pour l’avenir de la zone euro ? C’est ce que pense Elisabeth Guigou, présidente socialiste de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Dans un entretien publié dimanche 26 juillet par le quotidien espagnol El Pais, l’ancienne ministre déléguée aux affaires européennes de François Mitterrand (1990-1993), qui parcourut la France en vacances à l’été 1992 pour mener la campagne du « oui » au traité de Maastricht, estime que « la crise grecque nous a offert une opportunité ». Avant d’affirmer : « Le débat européen s’est converti en un débat public et, pour la première fois depuis longtemps, n’est pas mené par les eurosceptiques, les détracteurs de l’euro ou encore les partis populistes. »La député PS de Seine-Saint-Denis, européiste convaincue, appelle de ses vœux les pays de la zone euro à passer à l’action. « C’est le moment de se montrer actif en termes de propositions », explique M. Guigou, en écho à la proposition de François Hollande, lors de son interview télévisée du 14-Juillet puis dans une tribune au Journal du dimanche cinq jours plus tard, de créer un gouvernement économique européen doté d’un « budget spécifique », afin de prévenir de nouvelles crises comme celle que connaît la Grèce.« Une union fiscale, sociale et politique »Pour parvenir à une union monétaire « fédérale par nature » mais actuellement « déséquilibrée », Mme Guigou souhaite que la France, « attendue depuis longtemps », prenne les choses en main aux côtés de « tous ceux qui sont favorables à une meilleure intégration de la zone euro », Allemagne, Italie et Espagne notamment. Sur l’idée renouvelée par le président de la République d’un gouvernement économique de la zone euro, la position de l’ancienne ministre de la justice est claire. Ce dernier ne pourrait voir le jour sans la création d’un parlement de la zone euro, une institution « qui ne soit pas coupée du Parlement Européen mais qui en soit plutôt une partie intégrante : une chambre composée de parlementaires des dix-neuf pays de la monnaie unique ».S’agissant des mesures à mettre en œuvre, Mme Guigou cite l’harmonisation fiscale dans l’ensemble des pays membres, avec notamment un impôt commun sur les sociétés, la sécurité de l’emploi minimum ou encore des mécanismes pour favoriser la mobilité des travailleurs, des pistes à suivre si l’on veut faire avancer la cause européenne. « Nous avons besoin de mettre en marche des projets mobilisateurs, comme l’Europe de l’énergie, mais il faut avant pouvoir intégrer une zone euro dotée d’une union fiscale, sociale et politique. »Enfin, la députée conclut en abordant la question sensible de la dette. Selon elle, « il faudra au final une mutualisation » des dettes publiques, « bien que cela ne puisse se faire qu’après une véritable adoption des règles par tous et avec une croissance soutenable et stable ».Adrien Morcuende 27.07.2015 à 13h01 • Mis à jour le27.07.2015 à 18h11 | Gilles Rof A 700 kilomètres des incendies de Gironde, qui ont ravagé près de 600 hectares depuis vendredi, François Hollande a appelé lundi 27 juillet dans le Var à « être vigilant partout en France » et a lancé un « appel à des comportements de bon sens (…) parce que c’est l’inadvertance, la négligence, la bêtise qui expliquent le plus souvent les départs de feu ». Lors d’une visite officielle, le président de la République a assisté à un exercice de lutte contre les feux de forêts à la ferme des Janets, sur la commune de Bormes-les-Mimosas, en plein cœur d’une pinède varoise frappée par la sécheresse.Lire aussi :En Gironde, l’incendie en légère progression mais contenu par les pompiersUne cinquantaine de sapeurs pompiers et une trentaine de gendarmes ainsi que des bénévoles des comités communaux des feux de forêt ont participé à la manœuvre devant le chef de l’Etat, son ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Michel Vauzelle (PS), et le président du conseil départemental du Var, Marc Giraud (LR).« On fait attention à ce que l’on jette »Interrogé sur la situation en Gironde, M. Hollande a précisé que l’Etat avait « encore renforcé les moyens » sur place, bien que l’incendie de Saint-Jean-d’Illac soit, selon lui, « stabilisé ». « Nous avons envoyé de nouvelles équipes, parce que les pompiers doivent être renouvelés, appuyés, renforcés. Mais, a poursuivi le président, c’est vrai que les conditions météo sont particulièrement favorables à l’incendie. »« Nous avons les yeux tournés vers la Gironde mais nous devons être vigilants partout en France, a expliqué François Hollande à propos de sa présence dans le Var. Aujourd’hui, je voulais montrer à travers cette visite que nous sommes prêts mais qu’en même temps, il fallait faire beaucoup d’efforts, chacun à notre niveau pour prévenir tout risque d’incendie. Nous devons lancer des appels à des comportements de bon sens. On ne jette pas un mégot, on ne fait pas usage d’un réchaud dans n’importe quelle condition. On fait attention à ce que l’on jette. C’est ainsi que nous pourrons lutter contre les départs de feu qui viennent, comme nous l’ont décrit les spécialistes, toujours de comportements humains. »Lire aussi (abonnés) :Canicule, sécheresse, incendies : le spectre de 1976Gilles RofJournaliste au Monde Bertrand Bissuel Début décembre 2014, le gouvernement avait manifesté le désir de simplifier le bulletin de salaire. Il dispose désormais de pistes très précises pour agir. Lundi 27 juillet, Jean-Christophe Sciberras, ex-président de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) et directeur des relations sociales du groupe de chimie Solvay, rend un rapport contenant dix-sept préconisations destinées à rendre plus compréhensible ce document qui est remis, tous les mois, à plus de 20 millions de personnes employées dans le privé. Il propose de démarrer ce vaste chantier dès le début de 2016, à travers une première phase expérimentale qui impliquerait des entreprises volontaires, avant de généraliser la réforme à partir de 2017.Le constat du groupe de travail dirigé par M. Sciberras est sans appel : « Le bulletin de paie français bat des records de complexité. » Pour étayer son propos, le DRH de Solvay a fait des comparaisons entre les filiales de sa propre société, qui est implantée sur plusieurs continents : dans l’Hexagone, la fiche de salaire compte 40 lignes, contre 15 en Allemagne, 14 aux Etats-Unis et 12 au Japon. Une situation imputable notamment à la très haute sophistication de notre système de notre protection sociale, dont le financement est assis sur la masse salariale. Les intitulés des lignes « sont souvent obscurs » parce qu’ils mentionnent divers organismes, pas forcément connus de tous, et qui sont chargés de recouvrer des sommes ou de gérer des droits.« L’enjeu de la lisibilité »« Les entreprises ont (…) privilégié l’exactitude de la somme à verser au salarié (…) en abandonnant complètement l’enjeu de la lisibilité », ajoute M. Sciberras. Au point que le bulletin de paie a progressivement perdu de son « sens ».L’objectif est donc de lui en redonner, en expliquant tout d’abord « à quoi servent les prélèvements opérés sur [le] salaire brut ». La mission conduite par M. Sciberras suggère notamment de regrouper les lignes de cotisations « par risque couvert » (santé, chômage, retraite…) et de préciser la contribution respective du salarié et de l’employeur pour financer ces risques.Contestée par certains représentants syndicaux, l’idée de donner une « information générale sur le coût total du travail » est également mise en avant. Le rapport suggère de faire apparaître la notion de « rémunération totale », qui additionne le salaire brut et l’ensemble des contributions patronales.Dans un même souci de pédagogie, M. Sciberras souhaite que soit connu l’effort financier de l’Etat pour réduire le coût du travail, même si, reconnaît-il, cette démarche est critiquée par des syndicats d’employeurs et de salariés. Ne seraient retenus « que les allégements ayant un impact sur les cotisations sociales », ce qui exclut le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).« Economies notables »Le groupe de travail considère qu’une telle réforme doit être mise à profit pour diminuer certaines dépenses. Par exemple en supprimant l’obligation faite aux entreprises de notifier les versements de l’intéressement et de la participation à part du bulletin de paie. Ainsi, « il est possible de faire des économies notables équivalentes à la diffusion de deux documents papiers par an, soit deux fois 20 centimes par salarié, plus le coût éventuel de l’affranchissement de 42 centimes par envoi », souligne le rapport.La « dématérialisation » de la fiche de salaire constitue une autre voie à explorer. La France « est très en retard » en la matière, selon M. Sciberras, qui se fonde, là encore, sur des observations recueillies dans des pays où le groupe Solvay est installé. L’ex-président de l’ANDRH est partisan d’une large diffusion par voie électronique du bulletin de paie : une telle solution aurait vocation à devenir le « droit commun », tout en laissant la possibilité à ceux qui le demandent de conserver le « format papier ». Pour assurer la sécurité des données, les salariés disposeraient d’un « coffre-fort électronique public géré par la Caisse des dépôts et consignations ».Sans cette opération de « clarification » , « l’attachement à notre modèle de protection sociale peut être écorné progressivement », conclut le rapport. Il faut donc lutter « contre cette complexité qui prive le salarié et parfois aussi l’employeur d’exercer son rôle de citoyen ».Certaines des recommandations de M. Sciberras vont à l’encontre de telles ambitions, pour la CGT. Dans un communiqué diffusé lundi, la centrale syndicale trouve que le rapport, s’il était mis en œuvre, aurait pour conséquence une « très grande perte d’informations indispensables » aux salariés, par exemple sur « les taux et sur les bases de calcul » ainsi que sur « les détails relatifs aux retraites ». De même, le fait de présenter les lignes du bulletin de paie par risques et non par organismes revient à « nier la construction de la protection sociale ». La CGT invite, du même coup, le gouvernement à ne prendre en compte les propositions du rapport, synonymes, à ses yeux, d’« enfumage ».Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Pierre Breteau et Samuel Laurent Une nouvelle fois, le chômage a (faiblement) augmenté en juin, selon la dernière livraison de chiffres de Pôle emploi. Et une nouvelle fois, la majorité socialiste et François Hollande doivent assumer : ils ne sont pas parvenus à faire diminuer le nombre de demandeurs d’emploi, qui reste croissant depuis 2008 et la crise financière.La situation française est-elle particulièrement mauvaise en Europe ? Pour le savoir, nous avons voulu regarder deux éléments : d’un côté, le niveau du chômage dans les 28 pays de l’Union européenne (UE). Mais aussi et surtout, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi dans chaque pays depuis 2008, en comparaison avec la moyenne européenne.La carte ci-dessus vous permet d’afficher les deux types de données. La couleur montre le niveau de chômage d’un pays en mai 2015 (derniers chiffres disponibles à l’échelle européenne), et en passant votre souris sur ledit pays, vous pouvez afficher une courbe montrant l’évolution du chômage depuis sept ans.Deux constats s’imposent : d’une part, le niveau du chômage place la France du côté des pays « latins » (Italie, Espagne), où il est plus élevé, plutôt que du côté des pays tels l’Allemagne ou le Royaume-Uni, où il est plus faible.D’autre part, on constate que la courbe du chômage en France épouse assez bien celle de la moyenne de l’Union européenne, et ce depuis plusieurs années.Lire sur Les Décodeurs :Le chômage stable est-il le résultat d’une « manipulation » ?Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano et Pierre Breteau C’est un simple changement de méthodologie assure-t-on à Pôle emploi, une « modification de procédure » dans l’établissement des chiffres du chômage depuis le mois de juin 2015.Derrière la novlangue administrative, la stabilisation du chômage le mois dernier, qualifiée de « manipulation » des chiffres par certains membres de l’opposition, tient principalement à un mode plus fin de classement des chômeurs inscrits à Pôle emploi.Lire les dernières informations :Chômage : quasi-stabilité au mois de juinDes données plus précisesDepuis juin 2015, Pôle emploi a accès à des « données administratives plus complètes », qui lui permettent de classer plus précisément les demandeurs d’emplois dans ses cinq catégories :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie :catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple).L’agence explique que grâce à une meilleure coordination avec l’Agence de services et de paiement (ASP), elle dispose d’informations plus fiables sur « les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) » – ce qui a permis de reclasser tous les chômeurs inscrits à tort dans les catégories A, B et C vers les catégories D et E, qui regroupent les personnes ne recherchant pas activement un emploi.ExemplePierre, inscrit comme demandeur d’emploi sans activité (catégorie A), a signé en avril 2015 un contrat de service civique. Problème : Pôle emploi n’en a pas été informé, et continuait à le considérer comme chômeur de catégorie A, lui versant toujours ses allocations chômage.Mais en juin 2015, l’agence nationale du service civique a donné son accord à l’Agence de services et de paiement (ASP) pour qu’elle transmette chaque mois à Pôle emploi la liste des jeunes en service civique qu’elle a la charge de rémunérer. Résultat : Pôle emploi a reclassé Pierre en catégorie D et suspendu le versement de ses allocations jusqu’à la fin de son contrat.Sans ce changement de méthodologie, la baisse de 16 800 inscrits observée dans les trois premières catégories – les plus scrutées – aurait été une hausse de 8 000. Le nombre de chômeurs dans les dernières catégories aurait quant à lui été stable, au lieu d’augmenter de 24 800 : #container_14380749994{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14380749994{ height:500px; } #container_14380749994 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14380749994 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14380749994 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14380749994 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'évolution mensuelle du chômage en juin 2015En France métropolitaineSource : Pôle emploi(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14380749994", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#f19300","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, formatter:function(){ 0) ? 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Bassères. Mécaniquement, le contingent des radiés qui sortent des statistiques parce qu’ils oublient d’« actualiser » leur situation auprès de l’agence était plus faible que d’habitude, ce qui a grossi le nombre de chômeurs inscrits, et doublé l’ampleur de la hausse.Réprimandé par le ministère du travail, le directeur de Pôle emploi a promis de revenir à « la règle d’une seule relance par SMS, quel que soit le mois », pour éviter de fausser les statistiques d’un mois sur l’autre.Lire aussi : Chômage : le biais de François HollandePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Jean-Marie Le Pen vient de gagner une nouvelle bataille dans la guerre judiciaire et politique qui l’oppose à sa fille. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles a en effet rejeté l’appel du Front national qui contestait la suspension de son assemblée générale extraordinaire.Par cette procédure, Marine Le Pen demandait aux adhérents de voter par courrier la réforme des statuts et la suppression du poste de président d’honneur occupé par son père. Une fonction honorifique créée sur mesure lors du congrès de Tours, en janvier 2011, au moment de la passation de pouvoirs entre le cofondateur du parti et Marine Le Pen.Le Front national a décidé de riposter sur le front politique. Dans un communiqué publié sur son site, il parle d’une volonté de « bâillonner ses adhérents » et annonce qu’il rendra public, mercredi 29 juillet, les « 30 000 votes de la consultation ». Ce « congrès postal », comme le surnommait Jean-Marie Le Pen, avait été lancé le 20 juin. Selon nos informations, le 8 juillet, jour de sa suspension par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leurs cotisations avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %.Un feuilleton judiciaireCette publication ne changera rien au cours de la justice. Car la décision de la cour d’appel du jour n’a fait que confirmer celle du tribunal de grande instance de Nanterre. Le 8 juillet, cette instance avait déjà obligé la présidente du Front national à organiser un congrès « physique », c’est-à-dire à réunir les militants, si elle voulait valider la mise à l’écart du cofondateur du parti. Interrogé par Le Monde, Frédéric Joachim, avocat de Jean-Marie Le Pen déclare :« Il s’agit d’un nouveau camouflet pour le FN. Les statuts ne permettent tout simplement pas de procéder à une consultation postale pour prendre une décision aussi importante. Le FN doit maintenant se comporter en parti politique et non en bureau d’avocats. » Cette nouvelle étape judiciaire a été mal vécue par les proches de Marine Le Pen. « Ce sont les juges qui semblent avoir une volonté incroyable de maintenir Jean-Marie Le Pen dans sa fonction d’imprécateur de propos que nous ne voulons plus entendre », a affirmé sur BFM-TV Gilbert Collard, député Rassemblement bleu marine (RBM) du Gard.La décision de la cour d’appel de Versailles représente en effet une nouvelle victoire de Jean-Marie Le Pen dans la bataille judiciaire contre sa fille. Le cofondateur du FN a décidé par tous les moyens de refuser sa mise à l’écart qui avait débuté le 4 mai. Ce jour-là, après des provocations de M. Le Pen qui avait qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale », les dirigeants du parti avaient d’abord décidé sa suspension du parti.Lire aussi (abonnés) :Le Pen contre Le Pen : quand la fille sacrifie le pèreUn congrès encore sans lieu et sans date Dans la foulée, la suppression de sa présidence d’honneur était aussi proposée lors d’une assemblée générale extraordinaire durant laquelle les adhérents devaient se prononcer par courrier. Lancée le 20 juin, cette procédure devait en théorie livrer ses résultats le 10 juillet.C’était sans compter sur le caractère procédurier de M. Le Pen, qui avait saisi en référé le tribunal de grande instance de Nanterre. Le 2 juillet, le TGI avait dans un premier temps levé sa suspension de sa qualité d’adhérent car la durée de cette mesure disciplinaire n’avait pas été précisée par les instances du parti. Le 8 juillet, l’instance lui avait ensuite donné raison en suspendant le vote par courrier ; avant que le FN ne fasse appel. Le parti n’a pas encore communiqué sur le lieu et la date de ce congrès.Matthieu GoarJournaliste au Monde 28.07.2015 à 08h57 • Mis à jour le28.07.2015 à 15h19 | Bertrand Bissuel et La Matinale Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi 27 juillet, par le ministère du travail et par Pôle emploi.En mai, l’accroissement avait été nettement plus fort (+ 16 200). Si cette légère hausse enregistrée le mois dernier est bien inférieure, elle est à prendre avec précaution, car les modes de calcul de Pôle Emploi viennent de changer. Sans cette modification de calcul, le nombre de demandeurs au mois de juin aurait été de 11 300.Selon ce nouveau mode de calcul qui permet de mieux prendre en compte les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, le nombre de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé dans le mois s’établit à 3 553 500, auxquels il faut rajouter les 1 843 900 personnes qui ont exercé une activité réduite (catégorie B et C).Selon Pôle Emploi :« Ce n’est pas un changement de modalité de calcul. On continue à mesurer le nombre de demandeurs d’emploi sur les listes de Pôle emploi de la même manière ».Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % comparé à mai).« Évolutions positives »Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il.La diminution du nombre de chômeurs chez les moins de vingt-cinq ans constitue un motif de satisfaction et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime M. Rebsamen (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Ces chiffres ne sont toutefois pas flatteurs pour la France, comparé à la Suède, au Royaume-Uni ou à l’Allemagne, où le chômage est en baisse. Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande n’a pas réussi à inverser la courbe du chômage. En France, elle est en hausse quasi continue, tandis qu’elle commence à baisser dans les principaux pays européens.En moyenne, dans les 28 pays de l’Union européenne, le chômage décroît. Entre mai 2012 et mai 2015, le taux est passé de 10,4 % à 9,6 %. Selon Eurostat, il a augmenté en France sur la même période, passant de 9,7 % à 10,3 %.La MatinaleJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder   François Hollande, c’est bien connu, déteste se lier les mains. D’où son art consommé des formules apparemment précises mais en réalité suffisamment floues pour laisser prise aux exégèses les plus diverses. Il en va ainsi de son engagement, maintes fois répété depuis le printemps 2014, de conditionner sa candidature à un second mandat en 2017 à la baisse du chômage.Lire notre analyse (en édition abonnés) :Le plan de bataille de Hollande pour 2017En apparence, c’est assez simple. En réalité, c’est assez flou. À l’instar de cette phrase qu’il prononça lors de son entretien télévisé du 14-Juillet : « S’il n’y a pas de baisse du chômage, je l’ai dit plusieurs fois, je ne serai pas candidat. » Mais qu’entendre par « baisse du chômage » ? À quelle date devra-t-elle être observée ? Et enfin, sur quelle durée ? A ces questions, le chef de l’Etat, s’était jusque-là bien gardé de répondre.La baisse crédible du chômage doit apparaître en 2016Lundi 27 juillet, à l’occasion du dîner annuel de l’Association de la presse présidentielle, à la Maison des polytechniciens, à Paris, M. Hollande a pour une fois accepté d’être un peu plus précis. « C’est dans l’année 2016 que cette baisse crédible doit apparaître. Il faut qu’il y ait une baisse du chômage tout au long de l’année 2016 », a-t-il ainsi affirmé.Prudent, le chef de l’Etat a toutefois averti qu’il pourrait certes toujours y avoir cette année-là des aléas, autrement dit des mois au cours desquels pourrait augmenter le nombre de demandeurs d’emplois. Plus qu’à ces aléas, M. Hollande préfère plutôt s’attacher à ce qu’il appelle la « chronique longue » de l’année 2016, l’enjeu étant, pour lui, de « faire diminuer le chômage suffisamment longtemps pour que ce soit suffisamment crédible ».« Impossible » de retrouver le niveau de 2012Reste la question du nombre de chômeurs. Quand il parle de « baisse » du chômage, le chef de l’Etat a-t-il pour seuil de référence celui de mai 2012, date de son élection ? A cette question, la réponse est clairement non. « Il est impossible de retrouver le niveau de chômage de 2012 », convient-il pour le coup sans ambiguïté. Une façon de reconnaître que le chômage, même s’il baisse à la fin de son mandat, aura, quoi qu’il en soit, augmenté durant ses cinq années passées à l’Elysée.Sur ce point toutefois, le président de la République semble déjà avoir en tête un argument à dégainer face à la droite si celle-ci est tentée de lui faire la leçon : « Il y a eu 1,5 million de chômeurs de plus depuis 2008. Depuis que je suis élu, il y en a eu 600 000, c’est-à-dire qu’il y en avait eu 900 000 avant moi. » Lire aussi (en édition abonnés) :Le chômage, boulet de François HollandeThomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi, par le ministère du travail et par Pôle emploi. Sur un an, cet indicateur progresse de 4,7 %.Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % par rapport à mai).Mais les comparaisons sont très délicates à effectuer car Pôle emploi a modifié ses méthodes de classement des chômeurs. Disposant d’informations plus précises qui lui permettent de savoir quels sont les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, l’opérateur a basculé une partie d’entre eux, relevant des catégories A, B et C vers les catégories D et E (demandeurs dispensés de « faire des actes positifs de recherche d’emploi »). Si cette opération n’avait pas eu lieu, le nombre de chômeurs en catégorie A aurait été plus élevé de 10 000 (et de près de 25 000 dans les catégories A, B et C).Ces réserves étant posées, les chiffres diffusés lundi mettent en évidence un reflux du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, relevant de la catégorie A (-1,1 % en juin, mais +1,8 % en un an).Lire l'analyse :Chômage : la hausse indéchiffrablePas d’amélioration chez les seniorsEn revanche, il n’y a aucune embellie du côté des seniors et des chômeurs de longue durée.Le nombre de demandeurs d’emplois de plus de 50 ans est en hausse de 0,6 % par rapport à mai (+8,5 % en un an).Et celui des demandeurs d’emplois (dans les catégories A, B et C) depuis au moins un an augmente de 0,5 % sur un mois (+10,8 % en un an).Le nombre de personnes qui sont sorties des listes de Pôle emploi (dans les catégories A, B et C, en métropole) s’est fortement accru : +18,7 % en juin (+5,2 % comparé à juin 2014). Ont notamment joué dans cette tendance les sorties pour « reprises d’emploi déclarées » (+19 %) et les « entrées en stage » (+24,6 %).Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il. Bruno Ducoudré, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), pense, de son côté, qu’il est encore trop pour parler de décélération du phénomène. En revanche, le second semestre devrait marquer « le tournant de la reprise », avec un taux de chômage qui retomberait à 9,8 % fin 2015, puis à 9,5 % fin 2016 (contre 10 % en décembre 2014), selon les dernières prévisions de l’OFCE.La diminution en juin du nombre de chômeurs chez les moins de 25 ans constitue un motif de satisfaction pour M. Rebsamen et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime le ministre du travail (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Sans surprise, les chiffres publiés lundi servent de prétexte à l’opposition pour fustiger l’action de l’exécutif. « La reprise économique portée par la situation mondiale ne se traduit pas dans notre pays à cause de la politique incompréhensible de François Hollande et de son gouvernement, dénonce le député Gérard Cherpion (Les Républicains, Vosges), l’un des meilleurs connaisseurs des questions sur l’emploi parmi les parlementaires de droite. Pour chaque timide avancée en faveur des entreprises, deux mesures anti-entreprises sont prises. » Quant à la quasi-stabilité en juin du nombre de chômeurs, elle est « en trompe-l’œil », grince M. Cherpion, du fait des changements apportés par Pôle emploi dans le dénombrement des inscrits sur ses listes.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Après des jours de tractation, le Parti socialiste et le Parti radical de gauche (PRG) ont annoncé lundi 27 juillet avoir conclu un accord national pour les élections régionales des 6 et 13 décembre 2015. « L’accord entre le PS et le PRG n’est pas toujours spontanément naturel, mais il est toujours indispensable », a expliqué Jean-Michel Baylet, le patron des radicaux, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, à Solférino.Le PRG a obtenu un certain nombre de garanties électorales. Le parti aura au moins un élu dans toutes les régions même en cas de défaite. En cas de victoire, les radicaux auront au moins deux élus et une vice-présidence. En outre, ils obtiennent 5 têtes de liste départementales.Les négociations, menées par Christophe Borgel côté PS et Guillaume Lacroix pour les radicaux, s’étaient tendues la semaine dernière lorsque M. Baylet avait tweeté que la direction du PRG avait refusé l’accord avec le PS. « Le compte n’y était pas à ce moment-là », a-t-il expliqué, tout en consultant d’un air détaché son téléphone. Avant de lâcher une petite phrase à destination de M. Cambadélis : « Quand un parti est puissant comme le PS, il a parfois tendance à abuser de sa force. » Sourire jaune en réponse du côté socialiste.« Monter dans le Titanic »Le patron du PS avait estimé auparavant que l’accord avec le PRG devait être un préalable au rassemblement de la gauche dès le premier tour, notamment avec Europe Écologie les Verts dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Paca : « C’est un appel du pied pour qu’on se retrouve. » Mais les négociations sont au point mort. Le responsable écologiste des élections, David Cormand, a rejeté cette hypothèse, expliquant ne pas vouloir « monter dans le Titanic ». « Ce sont des mots malheureux, parce que de toute façon il y aura un rassemblement au deuxième tour », a regretté M. Cambadélis.Seule région à ne pas avoir été évoquée dans les négociations, le cas de la Corse reste encore à trancher. Les radicaux sont très divisés sur l’île, et les socialistes historiquement assez faibles. M. Baylet qui est en guerre ouverte avec le patron des radicaux locaux, Paul Giacobbi, n’a pas voulu s’étendre, résumant la situation d’une sentence laconique : « Vous savez, la Corse c’est toujours très particulier… »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien Morcuende La crise grecque, un tournant pour l’avenir de la zone euro ? C’est ce que pense Elisabeth Guigou, présidente socialiste de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Dans un entretien publié dimanche 26 juillet par le quotidien espagnol El Pais, l’ancienne ministre déléguée aux affaires européennes de François Mitterrand (1990-1993), qui parcourut la France en vacances à l’été 1992 pour mener la campagne du « oui » au traité de Maastricht, estime que « la crise grecque nous a offert une opportunité ». Avant d’affirmer : « Le débat européen s’est converti en un débat public et, pour la première fois depuis longtemps, n’est pas mené par les eurosceptiques, les détracteurs de l’euro ou encore les partis populistes. »La député PS de Seine-Saint-Denis, européiste convaincue, appelle de ses vœux les pays de la zone euro à passer à l’action. « C’est le moment de se montrer actif en termes de propositions », explique M. Guigou, en écho à la proposition de François Hollande, lors de son interview télévisée du 14-Juillet puis dans une tribune au Journal du dimanche cinq jours plus tard, de créer un gouvernement économique européen doté d’un « budget spécifique », afin de prévenir de nouvelles crises comme celle que connaît la Grèce.« Une union fiscale, sociale et politique »Pour parvenir à une union monétaire « fédérale par nature » mais actuellement « déséquilibrée », Mme Guigou souhaite que la France, « attendue depuis longtemps », prenne les choses en main aux côtés de « tous ceux qui sont favorables à une meilleure intégration de la zone euro », Allemagne, Italie et Espagne notamment. Sur l’idée renouvelée par le président de la République d’un gouvernement économique de la zone euro, la position de l’ancienne ministre de la justice est claire. Ce dernier ne pourrait voir le jour sans la création d’un parlement de la zone euro, une institution « qui ne soit pas coupée du Parlement Européen mais qui en soit plutôt une partie intégrante : une chambre composée de parlementaires des dix-neuf pays de la monnaie unique ».S’agissant des mesures à mettre en œuvre, Mme Guigou cite l’harmonisation fiscale dans l’ensemble des pays membres, avec notamment un impôt commun sur les sociétés, la sécurité de l’emploi minimum ou encore des mécanismes pour favoriser la mobilité des travailleurs, des pistes à suivre si l’on veut faire avancer la cause européenne. « Nous avons besoin de mettre en marche des projets mobilisateurs, comme l’Europe de l’énergie, mais il faut avant pouvoir intégrer une zone euro dotée d’une union fiscale, sociale et politique. »Enfin, la députée conclut en abordant la question sensible de la dette. Selon elle, « il faudra au final une mutualisation » des dettes publiques, « bien que cela ne puisse se faire qu’après une véritable adoption des règles par tous et avec une croissance soutenable et stable ».Adrien Morcuende 27.07.2015 à 13h01 • Mis à jour le27.07.2015 à 18h11 | Gilles Rof A 700 kilomètres des incendies de Gironde, qui ont ravagé près de 600 hectares depuis vendredi, François Hollande a appelé lundi 27 juillet dans le Var à « être vigilant partout en France » et a lancé un « appel à des comportements de bon sens (…) parce que c’est l’inadvertance, la négligence, la bêtise qui expliquent le plus souvent les départs de feu ». Lors d’une visite officielle, le président de la République a assisté à un exercice de lutte contre les feux de forêts à la ferme des Janets, sur la commune de Bormes-les-Mimosas, en plein cœur d’une pinède varoise frappée par la sécheresse.Lire aussi :En Gironde, l’incendie en légère progression mais contenu par les pompiersUne cinquantaine de sapeurs pompiers et une trentaine de gendarmes ainsi que des bénévoles des comités communaux des feux de forêt ont participé à la manœuvre devant le chef de l’Etat, son ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Michel Vauzelle (PS), et le président du conseil départemental du Var, Marc Giraud (LR).« On fait attention à ce que l’on jette »Interrogé sur la situation en Gironde, M. Hollande a précisé que l’Etat avait « encore renforcé les moyens » sur place, bien que l’incendie de Saint-Jean-d’Illac soit, selon lui, « stabilisé ». « Nous avons envoyé de nouvelles équipes, parce que les pompiers doivent être renouvelés, appuyés, renforcés. Mais, a poursuivi le président, c’est vrai que les conditions météo sont particulièrement favorables à l’incendie. »« Nous avons les yeux tournés vers la Gironde mais nous devons être vigilants partout en France, a expliqué François Hollande à propos de sa présence dans le Var. Aujourd’hui, je voulais montrer à travers cette visite que nous sommes prêts mais qu’en même temps, il fallait faire beaucoup d’efforts, chacun à notre niveau pour prévenir tout risque d’incendie. Nous devons lancer des appels à des comportements de bon sens. On ne jette pas un mégot, on ne fait pas usage d’un réchaud dans n’importe quelle condition. On fait attention à ce que l’on jette. C’est ainsi que nous pourrons lutter contre les départs de feu qui viennent, comme nous l’ont décrit les spécialistes, toujours de comportements humains. »Lire aussi (abonnés) :Canicule, sécheresse, incendies : le spectre de 1976Gilles RofJournaliste au Monde Bertrand Bissuel Début décembre 2014, le gouvernement avait manifesté le désir de simplifier le bulletin de salaire. Il dispose désormais de pistes très précises pour agir. Lundi 27 juillet, Jean-Christophe Sciberras, ex-président de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) et directeur des relations sociales du groupe de chimie Solvay, rend un rapport contenant dix-sept préconisations destinées à rendre plus compréhensible ce document qui est remis, tous les mois, à plus de 20 millions de personnes employées dans le privé. Il propose de démarrer ce vaste chantier dès le début de 2016, à travers une première phase expérimentale qui impliquerait des entreprises volontaires, avant de généraliser la réforme à partir de 2017.Le constat du groupe de travail dirigé par M. Sciberras est sans appel : « Le bulletin de paie français bat des records de complexité. » Pour étayer son propos, le DRH de Solvay a fait des comparaisons entre les filiales de sa propre société, qui est implantée sur plusieurs continents : dans l’Hexagone, la fiche de salaire compte 40 lignes, contre 15 en Allemagne, 14 aux Etats-Unis et 12 au Japon. Une situation imputable notamment à la très haute sophistication de notre système de notre protection sociale, dont le financement est assis sur la masse salariale. Les intitulés des lignes « sont souvent obscurs » parce qu’ils mentionnent divers organismes, pas forcément connus de tous, et qui sont chargés de recouvrer des sommes ou de gérer des droits.« L’enjeu de la lisibilité »« Les entreprises ont (…) privilégié l’exactitude de la somme à verser au salarié (…) en abandonnant complètement l’enjeu de la lisibilité », ajoute M. Sciberras. Au point que le bulletin de paie a progressivement perdu de son « sens ».L’objectif est donc de lui en redonner, en expliquant tout d’abord « à quoi servent les prélèvements opérés sur [le] salaire brut ». La mission conduite par M. Sciberras suggère notamment de regrouper les lignes de cotisations « par risque couvert » (santé, chômage, retraite…) et de préciser la contribution respective du salarié et de l’employeur pour financer ces risques.Contestée par certains représentants syndicaux, l’idée de donner une « information générale sur le coût total du travail » est également mise en avant. Le rapport suggère de faire apparaître la notion de « rémunération totale », qui additionne le salaire brut et l’ensemble des contributions patronales.Dans un même souci de pédagogie, M. Sciberras souhaite que soit connu l’effort financier de l’Etat pour réduire le coût du travail, même si, reconnaît-il, cette démarche est critiquée par des syndicats d’employeurs et de salariés. Ne seraient retenus « que les allégements ayant un impact sur les cotisations sociales », ce qui exclut le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).« Economies notables »Le groupe de travail considère qu’une telle réforme doit être mise à profit pour diminuer certaines dépenses. Par exemple en supprimant l’obligation faite aux entreprises de notifier les versements de l’intéressement et de la participation à part du bulletin de paie. Ainsi, « il est possible de faire des économies notables équivalentes à la diffusion de deux documents papiers par an, soit deux fois 20 centimes par salarié, plus le coût éventuel de l’affranchissement de 42 centimes par envoi », souligne le rapport.La « dématérialisation » de la fiche de salaire constitue une autre voie à explorer. La France « est très en retard » en la matière, selon M. Sciberras, qui se fonde, là encore, sur des observations recueillies dans des pays où le groupe Solvay est installé. L’ex-président de l’ANDRH est partisan d’une large diffusion par voie électronique du bulletin de paie : une telle solution aurait vocation à devenir le « droit commun », tout en laissant la possibilité à ceux qui le demandent de conserver le « format papier ». Pour assurer la sécurité des données, les salariés disposeraient d’un « coffre-fort électronique public géré par la Caisse des dépôts et consignations ».Sans cette opération de « clarification » , « l’attachement à notre modèle de protection sociale peut être écorné progressivement », conclut le rapport. Il faut donc lutter « contre cette complexité qui prive le salarié et parfois aussi l’employeur d’exercer son rôle de citoyen ».Certaines des recommandations de M. Sciberras vont à l’encontre de telles ambitions, pour la CGT. Dans un communiqué diffusé lundi, la centrale syndicale trouve que le rapport, s’il était mis en œuvre, aurait pour conséquence une « très grande perte d’informations indispensables » aux salariés, par exemple sur « les taux et sur les bases de calcul » ainsi que sur « les détails relatifs aux retraites ». De même, le fait de présenter les lignes du bulletin de paie par risques et non par organismes revient à « nier la construction de la protection sociale ». La CGT invite, du même coup, le gouvernement à ne prendre en compte les propositions du rapport, synonymes, à ses yeux, d’« enfumage ».Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.07.2015 à 16h25 • Mis à jour le24.07.2015 à 16h27 Jean-Marie Le Pen sera jugé en correctionnelle pour avoir de nouveau déclaré, le 2 avril, que « les chambres à gaz étaient un détail » de la seconde guerre mondiale, a indiqué vendredi 24 juillet une source judiciaire.Le parquet, qui avait ouvert une enquête préliminaire juste après ces propos tenus sur BFM TV-RMC, a cité à comparaître il y a quelques semaines le cofondateur du Front national (FN) pour contestation de crime contre l’humanité. La date du procès devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris n’a pas encore été fixée.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen récidive sur le « point de détail » 24.07.2015 à 11h30 • Mis à jour le24.07.2015 à 13h40 | Alexis Delcambre La chaîne d’information LCI perd une de ses figures. Visage de la chaîne et directeur général depuis 2008, Eric Revel la quitte, officiellement « pour un nouveau projet personnel », selon un communiqué du groupe TF1, publié vendredi 24 juillet.Âgé de 54 ans, Eric Revel s’était fortement investi dans la tentative de passage de LCI en gratuit menée en 2014, qui avait échoué, mais semblait moins actif depuis quelques mois. Spécialiste de l’économie, de sensibilité libérale et classé à droite, il était présent à LCI depuis 2003 après un parcours dans la presse écrite (Jeune Afrique, Le Parisien, Madagascar matin, La Cote Desfossés, L’Agefi, La Tribune, Les Échos). Il animait « Le Club LCI », une émission de débats accueillant des politiques et chefs d’entreprise.A la suite de ce départ, TF1 met en place une organisation provisoire, jusqu’en décembre 2015. La directrice générale adjointe à l’information du groupe, Catherine Nayl, dirigera directement le quotidien de LCI, en s’appuyant sur Christophe Berg, nommé directeur de la rédaction.Série de départsCette nomination intervient à la suite du départ d’Anne de Coudenhove, qui occupait précédemment le poste. D’autres cadres sont également partis ces derniers mois, comme Emmanuel Kessler, parti diriger Public Sénat, et Michel Field, qui doit être nommé à la tête de France 5. Une présentatrice et plusieurs journalistes ont également quitté la chaîne.« Une page se tourne pour LCI, on arrive vraiment à la fin de quelque chose, commente un salarié. On sait qu’on va faire quelque chose de neuf, notamment si on passe en gratuit, mais on ne sait pas encore quoi. »La direction générale sera, elle, assurée par Eric Jaouen, actuel secrétaire général de l’information du groupe. Il aura la charge de coordonner, avec Catherine Nayl, le projet « LCI 2016 ».En effet, la chaîne poursuit son combat pour obtenir son passage en gratuit, comme l’a encore rappelé jeudi le patron du groupe, Nonce Paolini, lors d’une conférence avec des analystes. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) le lui avait refusé, en juillet 2014. Mais, depuis, le Conseil d’Etat a annulé cette décision. La candidature de LCI doit donc être à nouveau examinée… mais sera portée par un visage neuf.Lire aussi :TF1 reste déterminée à obtenir le passage en gratuit de LCIAlexis DelcambreResponsable du pôle Techno-médiasSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Premier concours financier de l’Etat aux collectivités territoriales, la dotation globale de fonctionnement (DGF) doit être rénovée « sans attendre ». Elle est devenue « opaque », « illisible » et engendre de multiples « injustices », en particulier entre des communes ayant des caractéristiques similaires. C’est ce qui ressort d’un rapport remis, vendredi 24 juillet, à Manuel Valls. Un rapport un peu singulier car l’un des deux co-auteurs, l’ex-sénateur Jean Germain (PS, Indre-et-Loire), s’est donné la mort, le 7 avril ; l’autre signataire de ce document, la députée Christine Pirès-Beaune (PS, Puy-de-Dôme), a tenu à ce que le nom de son collègue apparaisse en première page, aux côtés du sien.M. Germain avait épaulé Mme Pirès-Beaune durant les premiers mois de cette mission lancée, à la mi-janvier, par le premier ministre. Ce dernier avait demandé à la députée du Puy-de-Dôme de dresser un « état des lieux des modes de financement des collectivités locales » et de proposer des « pistes d’amélioration » des concours financiers de l’Etat, afin de les rendre plus justes et plus transparents. Un audit justifié par les multiples changements intervenus depuis la dernière réforme de la DGF, qui date de 2004-2005 : suppression de la taxe professionnelle, redistribution des compétences entre échelons de collectivités, redécoupage du périmètre de certaines régions, redressement des finances publiques, etc. « Ce contexte général rendait indispensable une analyse approfondie et objective de la DGF », écrit Mme Pirès-Beaune.La DGF représente une ressource « primordiale » pour les municipalités, les intercommunalités, les départements et les régions : 36,6 milliards d’euros en 2015, soit un peu plus des deux tiers des « concours financiers » de l’Etat et plus de 20 % « en moyenne de leurs recettes réelles de fonctionnement ». Peu après sa création, en 1979, les pouvoirs publics lui ont assigné « un objectif de correction des inégalités territoriales », que les auteurs du rapport souhaitent voir maintenu.Dispositif indéchiffrableMais cette mission de « péréquation » n’est pas correctement assurée. Le dispositif est constamment modifié par le législateur, au point d’être indéchiffrable. « La DGF est devenue aujourd’hui un “délice d’initiés” dont les arcanes ne sont maîtrisés que par quelques experts capables d’en faire l’archéologie, regrette, dans une jolie formule, Mme Pirès-Beaune. Cette situation n’est pas acceptable (…). »Illustration de cette complexité, la DGF comporte douze dotations (couvrant les différents échelons de collectivités) « qui se déclinent elles-mêmes en plusieurs parts ou fractions ». Et s’y ajoutent des mesures spécifiques aux outre-mer. Pour savoir qui peut en bénéficier et dans quelle proportion, des critères ont été instaurés : il y en a… une trentaine, s’agissant des communes et des intercommunalités (population, nombre de logements sociaux, potentiel fiscal…). Toutefois, insiste le rapport, « cette diversité de dotations et de critères est garante d’une prise en compte aussi fine que possible des spécificités de chaque type de territoire ». Autrement dit : le système doit être clarifié tout en conservant « un certain degré de raffinement », faute de quoi il répondra moins bien aux « nécessités locales ».Aujourd’hui, la DGF ne permet plus de compenser les charges de fonctionnement qui pèsent sur certaines collectivités. Et des écarts significatifs se sont creusés, notamment entre des communes au profil comparable. Le rapport cite l’exemple de Montaigu-la-Brisette (Manche) et de Saint-Bresson (Haute-Saône), qui « ont un nombre d’habitants, un potentiel fiscal par habitant, un revenu par habitant et un effort fiscal relativement proches ». Pourtant, la DGF par habitant s’élève à un peu moins de 113 euros pour la première, contre un peu plus de 246 euros pour la seconde.Ces « situations injustes » sont le fruit d’un empilement de réformes aux conséquences mal maîtrisées. Elles se traduisent notamment par des « effets de seuil » brutaux. Ainsi, l’une des composantes de la DGF, la « dotation de solidarité urbaine cible », dépend d’un classement établi en fonction d’un « indice synthétique » : la ville de plus de 10 000 habitants classée 250e a reçu, à ce titre, en 2014 un peu plus de 144 000 euros, mais celle qui figurait à la 251e place n’a rien touché…« Renforcer le ciblage »Le même problème se pose pour les intercommunalités. Et certaines municipalités rurales, faiblement peuplées, empochent des montants qui ne sont pas à la hauteur des charges qu’elles assument, par exemple en entretenant des espaces naturels protégés.Au regard de ces constats, Mme Pirès-Beaune préconise de s’attaquer en priorité à une « refonte » de la DGF pour les communes et les intercommunalités, le cas des départements et des régions pouvant être traité ultérieurement, selon elle. La députée du Puy-de-Dôme formule de nombreuses pistes de changement, extrêmement précises : « renforcer le ciblage » de certains dispositifs, notamment la dotation de solidarité urbaine (DSU) et celle de solidarité rurale, qui, à l’heure actuelle, sont saupoudrées sur un très grand nombre de bénéficiaires ; instaurer une DGF spécifique aux intercommunalités « afin de répondre [à leurs] enjeux propres » ; « réexaminer certains critères d’éligibilité », par exemple en prenant en considération plus fortement le revenu par habitant pour décider de l’octroi de la DSU…Pour Mme Pirès-Beaune, une telle réforme « est non seulement indispensable mais également possible, dès la loi de finances 2016 ». Il faudra veiller à ce que ses effets soient étalés dans le temps et contenus dans leur ampleur, en plafonnant « la baisse comme la hausse de dotation par collectivité ». Le but n’est pas, souligne-t-elle, de « dresser une catégorie de collectivités contre une autre », urbains contre ruraux ou « territoires richement dotés en fiscalité » contre zones cumulant les difficultés.Reste maintenant à connaître le sort que l’exécutif réservera à ce rapport. Le 15 juillet, lors d’une réunion entre plusieurs membres du gouvernement et des représentants d’associations d’élus, les ministres présents avaient fait part de leur intention de prendre des mesures dans le budget en préparation pour 2016.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Piel, Fabrice Lhomme et Gérard Davet Le sénateur (UDI) du Gers Aymeri de Montesquiou a été mis en examen jeudi 8 juillet par deux juges du pôle financier parisien pour « corruption passive par personne exerçant une fonction publique » et « complicité de blanchiment en bande organisée » dans l’affaire du Kazakhgate.Lire aussi :Le Kazakhgate : une affaire d’EtatLe parlementaire est soupçonné d’avoir perçu des commissions occultes en marge de marchés passés en 2010 avec le Kazakhstan par le gouvernement Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Au mois de mars, le bureau du Sénat avait levé l’immunité du sénateur, dont les bureaux et le domicile avaient ensuite été perquisitionnés.Les juges Roger Le Loire et René Grouman enquêtent sur les dessous de juteux contrats signés sous la présidence de M. Sarkozy, dont M. de Montesquiou était le représentant officiel en Asie centrale, un marché approchant un montant total de 2 milliards d’euros. Il s’agissait notamment de l’achat par Astana de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.Lire aussi :Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozyM. de Montesquiou a notamment été mis en cause par des rapports de Tracfin, l’organisme anti-blanchiment de Bercy, et par les déclarations d’une avocate niçoise, Me Catherine Degoul, choisie comme intermédiaire par l’Elysée pour permettre à des hommes d’affaires kazakhs d’échapper aux poursuites de la justice belge, condition posée par le président kazakh, Noursoultan Nazarbaiev, pour signer des contrats avec la France.Une « lettre de mission »Devant les juges, ainsi que l’a révélé M le magazine du Monde le 6 juin, Me Degoul avait déclaré que M. de Montesquiou, de même que le préfet Jean-Francois Etienne des Rosaies, autre membre de la cellule élyséenne lui aussi mis en examen, avaient touché des fonds en espèces. Des déclarations confortées par les enquêteurs, qui ont découvert par exemple qu’un intermédiaire belge, Guy Vanden Berghe, avait versé 200 000 euros en liquide au sénateur, début 2011.Au cours de l’enquête, les policiers ont saisi une « lettre de mission » du 17 mai 2010 signée de Nicolas Sarkozy lui-même et adressée au sénateur, confirmant que ce dernier était bien mandaté par la présidence de la République. Interrogé par M. De Montesquiou avait assuré n’avoir « perçu aucune commission sur la vente des hélicoptères au Kazakhstan ».Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.07.2015 à 14h32 • Mis à jour le09.07.2015 à 18h21 Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Elysée, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes au Monde, ont été relaxés des charges de diffamation, jeudi 9 juillet, par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, chargée de la presse.La présidente du tribunal, Fabienne Siredey-Garnier, a estimé que les propos tenus par Jean-Pierre Jouyet devant les deux journalistes pouvaient être « reconnus diffamatoires ». Mais elle a également estimé que les trois hommes avaient le bénéfice de la bonne foi et ne pouvaient donc être condamnés.Lire le décryptage : Tout comprendre à l’affaire Jouyet-Fillon« Taper vite »La plainte de François Fillon, ancien premier ministre et candidat déclaré à la présidentielle 2017, avait été examinée, le 28 mai, en présence du plaignant. Elle faisait suite à la publication par Gérard Davet et Fabrice Lhomme, fin 2014, du livre Sarko s’est tuer, puis dans les colonnes du Monde de la teneur d’un déjeuner qui s’était tenu le 24 juin entre Jean-Pierre Jouyet et François Fillon.Ces deux hommes entretenaient des relations de proximité, M. Jouyet ayant été deux ans ministre des affaires européennes dans le gouvernement Fillon.Selon les deux journalistes, il avait été question au cours de ce repas des affaires qui commençaient à éclore autour de l’UMP, et de l’une d’entre elles plus particulièrement : le remboursement par l’UMP des dépassements de dépenses survenues lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012.A l’audience avait été lues, puis entendues, les dix minutes de conversation sur le sujet enregistrées par les deux journalistes lors de leur rencontre avec le secrétaire de l’Elysée, le 20 septembre 2014. Jean-Pierre Jouyet y affirmait que François Fillon lui aurait demandé de faire accélérer les procédures contre Nicolas Sarkozy, de « taper vite », de lui « casser les pattes » alors qu’était annoncé le retour de l’ancien président de la République dans la vie publique.Lire nos explications :Devant la justice, Fillon accuse Jouyet d’avoir été « en service commandé » pour l’ElyséeBonne foiLe tribunal a largement suivi les réquisitions de la procureure Annabelle Philippe, qui avait estimé que François Fillon pouvait considérer qu’il avait été gravement mis en cause. Mais elle estimait que l’intérêt général du travail des deux journalistes était évident, tout comme leur bonne foi.Toutes les parties affichaient leur satisfaction après l’énoncé du jugement. Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, avocat de François Fillon, estimait que l’honneur de son client était sauf. Les propos étant reconnus diffamatoires, « Fillon est lavé ». « Sa plainte n’a en rien été considérée comme abusive », insistait-il.Les avocats des journalistes du Monde, Marie Burguburu, François Saint-Pierre et Christophe Bigot estimaient en revanche :« Le tribunal reconnaît que les informations publiées par Gérard Davet et Fabrice Lhomme étaient exactes et d’intérêt général. Ils justifiaient une publication. Le tribunal dit clairement que les rencontres clandestines entre MM. Fillon et Jouyet n’avaient pas à demeurer secrètes comme le demandait M. Fillon. Il était également important de faire connaître au public, et c’est ce qui se trouve dans la réponse de M. Jouyet à Fillon lors de ce déjeuner, que François Hollande avait affirmé ne pas vouloir interférer dans les procédures judiciaires. »Lire aussi notre décryptage : Fillon-Jouyet : les protagonistes de l'affaire Alexandre Lemarié La position de Nicolas Sarkozy sur la crise grecque n’en finit plus d’évoluer. L’ancien chef de l’Etat a effectué un revirement complet sur ce dossier, en se disant favorable à la recherche d’un accord avec Athènes pour lui permettre de rester dans la zone euro, après s’être résolu à sa sortie de la monnaie unique.« Tout doit être fait pour trouver un compromis » entre la Grèce et ses créanciers, a déclaré le président des Républicains (LR), mercredi 8 juillet, sur TF1, à condition que les termes de cet accord ne menacent pas la « crédibilité » des 18 autres pays de la zone euro. Une position contraire à celle qu’il exprime depuis une semaine. Dans Le Monde daté du 2 juillet, défendait une ligne très dure, en décrétant de manière prématurée que le gouvernement grec avait « suspendu de fait, de lui-même, l’appartenance de la Grèce à la zone euro ». Appelant à « ne pas céder » face au premier ministre grec, Alexis Tsipras, « qui refuse toute attitude raisonnable », M. Sarkozy semblait se résoudre à un « Grexit ». Pour lui, la poursuite des négociations n’était pas une priorité : « Aujourd’hui, la question est davantage de savoir comment protéger la zone euro du désastre grec que de simplement protéger la Grèce. »Lire aussi :Grèce, immigration, Libye... ce que propose Nicolas SarkozySamedi 4 juillet, Nicolas Sarkozy avait réaffirmé ses convictions lors de la Fête de la violette, à La Ferté-Imbault (Loir-et-Cher), en dénonçant la volonté de François Hollande de « chercher des compromis » à tout prix. Ainsi que sa supposée bienveillance à l’égard de M. Tsipras : « Qui a reçu le premier un gouvernement composé de membres d’extrême gauche et d’extrême droite ? François Hollande ! »Lire aussi :Sarkozy accuse Hollande de n’avoir « aucun plan A, ni de plan B » pour la GrèceRalliement à la position françaiseUne semaine plus tard, le ton a totalement changé : M. Sarkozy se rallie à la position française, consistant à tout faire pour éviter un « Grexit », et va jusqu’à accorder un bon point à l’exécutif qu’il accablait hier. « Tout doit être fait pour trouver un compromis, je partage ce point de vue exprimé par Monsieur Hollande et par Monsieur Valls », a déclaré M. Sarkozy sur TF1, après que la Grèce a promis de présenter jeudi au plus tard des propositions de réformes de son économie pour obtenir une nouvelle aide de ses créanciers.La majorité n’a pas manqué de railler le revirement de M. Sarkozy. « Sur le fond et le ton, il a changé de position à 180 degrés, entre ce qu’il a dit il y a une semaine avec force d’intention dans des discours dont il a l’habitude et hier soir [lors de son intervention au journal de 20 heures de TF1] et ce qu’il a dit il y a une semaine », a moqué Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, jeudi 9 juillet, sur RTL. Ce proche de François Hollande en a conclu : « Nicolas Sarkozy avait un plan, c’était la sortie de la Grèce. Je m’aperçois que, hier soir, il a changé d’avis. »Interrogé par Le Monde, l’entourage de M. Sarkozy conteste tout changement de position de l’ancien chef de l’Etat, tout en soulignant que « le contexte a évolué depuis la semaine dernière, avec la victoire du non au référendum ».Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual Le gouvernement dégaine jeudi 9 juillet un plan national de lutte contre le harcèlement dans les transports. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, les secrétaires d’Etat aux droits des femmes et aux transports, Pascale Boistard et Alain Vidalies, présentent à Paris un ensemble de douze engagements sur le sujet. Ils reprennent en fait l’essentiel des recommandations émises il y a trois mois par le Haut conseil à l’égalité femmes hommes (HCEfh).Lire aussi :Comment lutter contre le harcèlement sexiste dans les transports ?En avril, le HCEfh, organisme indépendant saisi par le gouvernement, avait constaté l’ampleur d’un « phénomène mal connu et largement minimisé ou normalisé », estimant que « toutes les utilisatrices des transports ont déjà été victimes » de harcèlement sexiste ou de violences sexuelles dans les transports, en particulier « les jeunes femmes ». « Le phénomène a été occulté pendant des années », confirmait Margaux Collet, porte-parole d’Osez le féminisme, association qui a été auditionnée dans le cadre de la préparation du plan national.Parmi les engagements pris, le gouvernement annonce l’expérimentation de « marches participatives » au cours desquelles des usagères pourront visiter des stations, des gares, des trains pour « identifier les aménagements insécurisant ou pouvant être améliorés (éclairage, présence humaine, vidéoprotection, rame d’un seul tenant…) ». Ce genre de marches, en provenance du Canada, est d’ores et déjà expérimenté dans douze « quartiers prioritaires » depuis 2014 par l’association France Médiation. Elles seront donc étendues aux transports à proprement parler sans que l’on sache encore quels opérateurs, en dehors de la RATP et de la SNCF, seront proactifs en la matière. En outre, une autre expérimentation devrait être initiée à Nantes d’un « arrêt à la demande des bus la nuit » pour éviter aux usagers d’effectuer de trop longs trajets à pied vers leur domicile.« Améliorer l’accompagnement des victimes »Le secrétariat d’Etat aux droits des femmes financera également « à l’automne 2015 » une « campagne de sensibilisation » via l’achat d’espaces publicitaires pour rappeler « que le harcèlement et les violences sexistes sont punis par la loi » et « inviter les témoins à être solidaires face à ces situations ».Lire aussi :Le harcèlement de rue, « c’est notre quotidien »Le numéro d’urgence 3117 de la SNCF permettra « avant la fin de l’année 2015 » de recueillir les signalements, y compris par texto, pour éventuellement déclencher l’intervention des forces de sécurité. Une réflexion autour d’autres « outils numériques d’alerte et de signalement » est prévue, de même qu’une enquête de victimation, sans que son financement n’ait encore été arrêté.Le plan gouvernemental prévoit que la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains) mettra à disposition des opérateurs de transport des modules spécifiques de formation pour leurs personnels, permettant d’« améliorer l’accompagnement des victimes ». Un « travail » sera enfin engagé en direction des régies publicitaires dans les transports en commun afin que les publicités sexistes ne soient pas diffusées. « La régie de la RATP intègre déjà ce critère dans son processus de validation », illustre t-on au secrétariat d’États aux droits des femmes, alors que jeudi, les réseaux sociaux s’émouvaient encore d’une campagne publicitaire des Galeries Lafayette dans le métro parisien, présentant une femme nue dans une position lascive.« C’est intéressant que le gouvernement se soit saisi de la question, notait Joëlle Kerivin, présidente de l’espace Simone de Beauvoir, une association nantaise qui travaille sur les questions d’espace public et de genre. Maintenant, il faut voir comment ce plan se traduit et se déploie concrètement. On sera vigilantes ». Même prudence du côté d’Osez le féminisme, qui regrette l’absence « de budget, d’évaluation » précis. « Il y a des éléments très positifs mais on continue d’être dans une réponse très sécuritaire qui place les femmes dans une situation de victimes, regrette pour sa part Chris Blache, sociologue et cofondatrice de Genre et Ville. Il faudrait travailler sur les ambiances des espaces publics pour lutter contre le sentiment d’insécurité, par exemple en proposant plus d’art dans le métro ou en diffusant des messages moins anxiogènes ».Julia PascualJournaliste au Monde 09.07.2015 à 02h57 • Mis à jour le09.07.2015 à 11h44 | Pascale Robert-Diard Ils sont singuliers ces moments où les élus, les responsables politiques, découvrent avec effarement – et à leur détriment – la rigueur d’une loi décidée par le gouvernement auquel ils ont appartenu. A la barre de la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, mercredi 8 juillet, se tient Yamina Benguigui. L’ancienne ministre de la francophonie, qui est également élue de la Ville de Paris, est la première personnalité à comparaître en application de la loi du 11 octobre 2013 sur la transparence de la vie publique, élaborée et votée dans la précipitation qui a suivi la démission du ministre du budget, Jérôme Cahuzac, confondu d’avoir dissimulé des fonds à l’étranger.La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, présidée par l’ancien procureur général près la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal, avait émis en avril 2014 « un doute sérieux sur l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité » des déclarations de patrimoine et d’intérêt transmises par Yamina Benguigui et en avait saisi le parquet de Paris, conformément à la procédure prévue par la loi.Il est principalement reproché à l’ancienne ministre – productrice et réalisatrice de documentaires dans la vie civile – d’avoir omis à trois reprises de déclarer les actions qu’elle possédait dans une société de droit belge. Une première fois en 2012, lors de son entrée au gouvernement, puis en avril 2013 et en janvier 2014. Entre ces dates, les fameuses parts de société dont elle était détentrice ont beaucoup voyagé. Mme Benguigui s’en est d’abord défaite pour l’euro symbolique auprès de l’un de ses associés avec une clause de retour, qui prévoyait qu’elle pouvait les racheter au même prix.« Il y a eu l’affaire Cahuzac et tout s’est emballé »La cellule fiscale chargée de conseiller les membres du gouvernement ayant tiqué sur cette vente certes licite mais qui pouvait s’apparenter à une dissimulation de propriété, lui suggère alors de faire valoir sa clause de retour et de procéder à une vente définitive. Les services fiscaux font observer au passage que la société belge lourdement déficitaire dont Mme Benguigui est actionnaire depuis 2005, dégage désormais des bénéfices importants. Le montant de ses parts est évalué à plus de 900 000 euros, sur lesquels la ministre acquitte un redressement fiscal. Une nouvelle évaluation, confiée à un cabinet d’audit, réduit un an plus tard leur valeur de moitié, à 430 000 euros. C’est le prix auquel elles sont revendues en 2014.Les différentes déclarations de patrimoine interviennent au milieu de ces mouvements et de fait, Mme Benguigui n’est plus détentrice de ces titres – au mieux l’est-elle d’une créance – quand elle les remplit. « Je n’ai jamais caché un centime, j’ai suivi toutes les recommandations que l’on m’a faites. Mais il y a eu l’affaire Cahuzac et tout s’est emballé », dit-elle à la barre, visiblement blessée par sa mise en cause. Ses deux avocats, Mes Antoine Vey et Eric Dupond-Moretti insistent pour leur part, sur la bonne foi de leur cliente prise au piège d’une loi d’urgence dont la complexité et l’impréparation avaient été dénoncées à l’époque par la majorité des parlementaires.Des « omissions » coupables« Cette loi a été votée. On peut toujours penser qu’elle va trop loin, mais c’est la loi », leur a répondu le procureur Jérôme Marilly, en prenant soin toutefois de circonscrire l’enjeu de ce dossier. Il n’est question « ni d’enrichissement personnel, ni de paradis fiscal, ni de compte en Suisse. Mme Benguigui n’est pas accusée de malhonnêteté », a-t-il souligné. « Mais la légèreté n’est pas une excuse recevable de la part d’une ministre de la République », a ajouté le procureur. Il est là pour faire respecter la loi et la loi considère désormais qu’en matière de transparence de la vie publique, il est des « omissions » coupables.Surtout lorsqu’elles se répètent et que les enjeux démocratiques de cette nouvelle législation après la tempête soulevée par l’affaire Cahuzac, ont été rappelés solennellement en conseil des ministres, puis dans une circulaire adressée à chaque membre du gouvernement. Autant d’arguments qui justifient, selon lui, une condamnation de l’ancienne ministre, à l’encontre de laquelle il a requis quatre mois d’emprisonnement avec sursis et 15 000 euros d’amende. « Le fondement de la procédure pénale, c’est de condamner les malhonnêtes, pas ceux qui ont pu se tromper », a plaidé Me Dupond-Moretti, en dénonçant « le poujadisme » d’une justice « qui consiste à dire : “Vous êtes ministre, vous n’avez pas le droit de vous tromper”. » Jugement le 23 septembre.Lire notre note de blog : Les déclarations de patrimoine, « une sacrée galère ! » pour les députésPascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard Vincent Cochetel est le directeur Europe du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Les 25 et 26 juin, les chefs d’Etat et de gouvernement n’ont pas abouti à un accord sur la relocalisation de 40 000 réfugiés arrivés en Europe. Le sujet est à nouveau entre les mains des ministres de l’intérieur jeudi 9 juillet au Luxembourg. Qu’attendez-vous de cette réunion ?J’attends d’abord qu’on revienne à la raison. Que se réinstaure une plus grande confiance entre les Etats dans leur capacité à respecter leurs obligations. L’Europe doit aujourd’hui faire face à une arrivée importante de demandeurs d’asile, certes, mais en aucun cas massive. Aujourd’hui, 86 % des personnes déplacées sur la planète vivent dans des pays en développement. Et en 2014, ce sont 42 500 personnes qui ont été déplacées quotidiennement par les guerres et violations des droits de l’homme. Réinstaller 20 000 réfugiés et relocaliser à partir de la Grèce et de l’Italie 40 000 personnes en deux ans sur un continent de 500 millions d’habitants me semble de l’ordre du possible.D’accord mais les flux se sont encore intensifiés depuis 2014…Quelque 219 000 personnes sont arrivées en bateau l’an dernier sur les côtes européennes. La moitié n’avaient pas vocation à obtenir l’asile. En 2015, nous comptabilisons 130 000 arrivées sur les six premiers mois : 78 000 sur les côtes grecques et le reste sur les côtes italiennes. Sur les flux arrivant en Grèce, 85 % nous semblent pouvoir prétendre au statut de réfugié compte tenu de leur origine. Ceux qui entrent aujourd’hui par l’Italie semblent être majoritairement des migrants économiques.La mauvaise nouvelle dans ce que vous nous dites là, c’est que la Grèce est devenue la première terre d’entrée en Europe. Etant donné sa situation aujourd’hui dans l’Europe, êtes-vous inquiet ?C’est effectivement une très mauvaise nouvelle, puisque le système de réception des demandeurs d’asile dans ce pays est quasi inexistant. La plupart des îles ont arrêté la prise d’empreintes digitales, l’enregistrement des demandes, et elles n’offrent pas d’hébergement. D’ailleurs, la capacité totale de premier accueil dans tout le pays est de l’ordre de 1 100 places ; ce qui n’a rien à voir avec les besoins. Pour comprendre, il suffit de mettre en lien cette donnée avec les 1 600 arrivées sur la seule île de Lesbos le week-end dernier !Lire aussi :Lesbos, l’île au bord du naufrageJusqu’à il y a quelques semaines, la Grèce prenait et enregistrait les empreintes digitales de chaque personne arrivée sur ses côtes, contrairement à la pratique en Italie. C’était même nécessaire pour avoir son laissez-passer et quitter les îles.Aujourd’hui, ils ne le font plus. Mais l’Europe se doit de les aider à remettre en place un contrôle systématique, conformément aux obligations de tout pays européen. Aujourd’hui, ces entrées non contrôlées ont des répercutions en cascade sur tous les pays voisins. En quittant Athènes, les réfugiés et les migrants passent en Macédoine, puis en Serbie, et de là passent en Hongrie. Cette route des Balkans est devenue très dangereuse, un lieu de trafic humain et de violence. Et le Parlement hongrois a redit hier sa volonté de construire une barrière entre la Serbie et son territoire. Or nous l’avons vu entre la Grèce et la Bulgarie, les barrières et barbelés ne sont pas des solutions. Le lieu de passage se déplacera. C’est triste de penser qu’en 1956 le mur empêchait les citoyens hongrois persécutés de quitter leur pays en masse ; demain le nouveau « mur » empêchera d’autres réfugiés de trouver la sécurité sur leur territoire…Si la Turquie contrôlait mieux ses frontières, l’Europe serait-elle moins sous pression ? D’ailleurs, elle a fait des efforts sur les cargos. Il n’y a plus eu de départ depuis Noël de cargos chargés de migrants à destination de l’Italie. Ne jetons pas la pierre à la Turquie. Avec 1,8 million de réfugiés sur son territoire, c’est le premier pays du monde pour l’accueil des réfugiés. Quand nous ferons autant qu’elle, nous pourrons critiquer ! Mais je reconnais que s’ils ont jugulé les départs de gros bateaux, ils ne semblent pas pouvoir contrôler aussi bien les plus petites embarcations…Si l’on écoute notre ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, les Italiens ne respectent pas le droit européen en matière de gestion des flux de migrants. Etes-vous d’accord avec cette analyse ?Beaucoup de choses doivent êtres améliorées en Italie, par exemple l’identification systématique de toute personne sauvée en mer, des meilleures conditions de réception dans un système simplifié, un traitement plus efficace et accéléré des demandes d’asile. Mais surtout, l’Italie ne renvoie pratiquement aucun débouté du droit d’asile. C’est un vrai problème, car il ne peut nulle part y avoir de procédure d’asile qui fonctionne véritablement sans politique efficace de renvoi de ceux qui n’ont pas droit à cette protection. Et l’Italie n’est malheureusement pas une exception. Sans politique de renvoi efficace, les opinions publiques dans de nombreux pays européens ont du mal à faire la différence entre un réfugié et quelqu’un qui n’a pas besoin de protection internationale.Voir aussi notre grand format: En dix ans, la CMU a réduit les inégalités dans l'accès à la santéCompte tenu de cet état des lieux, que faut-il pour que les discussions entre ministres de l’intérieur avancent jeudi ?Il faut que la confiance se réinstalle entre les Etats européens. On parle de l’Italie, mais le blocage des migrants et demandeurs d’asile à Vintimille a eu lieu parce que la France n’a pas confiance totale dans la gestion italienne des arrivées à leur frontière maritime…Tout comme Calais et les 3 000 migrants qui y stationnent sont le fruit de l’absence de confiance des Britanniques dans la politique migratoire menée par la France…On peut effectivement voir des points communs entre ces deux situations. De nombreux pays européens pensent que les meilleures solutions sont dans les pays voisins… Plusieurs pays du sud de l’Europe demandent de la solidarité avant qu’on leur parle de responsabilité, compte tenu de leur position géographique. Les quelques pays du Nord qui sont les pays de réception de la majorité des demandeurs d’asile en Europe inversent la proposition. Il faut mettre fin à ce dialogue de sourds à travers une coopération pratique en mettant en œuvre toutes les composantes de l’agenda européen pour la migration.C’est déjà cette impasse qui a empêché un accord sur la répartition obligatoire des 40 000 réfugiés. Comment en sort-on ? D’une manière simple. On impose que chacun des 28 pays prenne sa part. Ce chiffre de 40 000 est un début très modeste. On attend les propositions de chaque Etat demain. Si on n’arrive pas à relocaliser les 40 000 réfugiés sur deux ans à partir de l’Italie et de la Grece, on a deux solutions. Soit on refait un tour de table et on commence d’une manière pratique avec les offres actuelles. Soit on demande à ceux qui ne veulent pas participer ou en prennent moins que ce que proposait la clé de répartition établie par la Commission européenne d’aider financièrement d’autres pays à accueillir à leur place, pour une période intérimaire leur permettant de se préparer à participer à ce programme commun de solidarité. Un tel système fut envisagé par l’Autriche en 1956, quand elle fut confrontée à l’arrivée de 200 000 réfugiés hongrois sur son territoire.La France n’a pas été un modèle depuis que cette discussion s’est ouverte en mai, au lendemain du naufrage d’un bateau transportant 800 personnes. Que pensez-vous du cafouillage de la France avec ses quotas et sa discussion sur les paramètres de la clé de répartition ? Je pense qu’il y a effectivement eu un peu de cafouillage en matière de communication, mais que la France essaie de tenir une position d’équilibre, se refusant à signer un chèque en blanc aux pays du Sud, mais indiquant sa volonté de participer aux efforts communs.Quel serait le rôle du HCR au sein des dispositifs de premier accueil (« hotspots ») que l’Europe rêve de mettre en place dans les pays d’arrivée, où serait fait le tri entre migrants économiques à renvoyer tout de suite et demandeurs d’asile ?En tant que HCR, nous sommes prêts à aider dans la mise en œuvre de ce projet et par exemple aider à gérer l’identification des cas plus vulnérables avec des besoins spécifiques. Par ailleurs, nous pourrions trouver des solutions autres que l’Europe pour des réfugiés ayant de la famille sur d’autres continents.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Ceux qui attendaient un big bang refondateur de l’administration resteront sans doute sur leur faim. Jeudi 9 juillet, le gouvernement doit dévoiler une série de propositions destinées à améliorer le fonctionnement des services déconcentrés de l’Etat. La ministre de la fonction publique, Marylise Lebranchu, et la secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat, Clotilde Valter, qui vient de remplacer Thierry Mandon à ce poste, présenteront aux membres du Conseil national des services publics (CNSP) une cinquantaine d’idées de mesures, dont Lemonde.fr a pris connaissance. Il s’agit pour l’heure de pistes, d’une portée relativement limitée et dont le contenu est très technique. Selon nos informations, l’exécutif devrait préciser celles qui sont retenues in fine lors d’un conseil des ministres, le 22 juillet.Les suggestions exposées jeudi résultent d’une « revue des missions de l’Etat » lancée en septembre 2014 par M. Mandon. L’exercice a consisté à recueillir l’avis d’agents publics, d’élus locaux, d’usagers et de représentants du monde de l’entreprise sur le rôle que l’Etat doit jouer, à leurs yeux. Quelque 150 réunions ont été organisées en différents endroits du territoire. Elles ont permis de faire remonter vers Paris environ 600 propositions. Le gouvernement en a donc présélectionné une cinquantaine, qui portent sur de multiples sujets : contrôle des entreprises, intervention en matière économique, gestion des risques, etc.Pour la sécurité, « développer le partage d’informations »La « simplification des relations » entre l’administration et les usagers figure également au menu. Le gouvernement envisage notamment de confier la délivrance des certificats d’immatriculation (ex-cartes grises) « à d’autres opérateurs » que les préfectures – sans préciser lesquels. Les chambres de commerce et d’industrie (CCI) pourraient également se voir déléguer l’organisation des examens de taxis et l’attribution du certificat de capacité professionnelle de conducteur de taxi.Pour « renforcer la cohésion sociale », plusieurs recommandations sont formulées : mieux impliquer l’Etat dans la gouvernance des maisons départementales des personnes handicapées, renforcer la coordination des acteurs qui épaulent des personnes faisant appel aux structures d’hébergement, etc.En matière de politique de sécurité, le gouvernement souhaite aussi que les différents intervenants se parlent davantage : ceux qui siègent dans les conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) pourraient par exemple être incités à « développer le partage d’informations recueillies sous le sceau du secret ». Pas sûr qu’une telle hypothèse soit regardée favorablement par les travailleurs sociaux.Les annonces faites jeudi ne constituent qu’une étape. L’exécutif a l’intention de présenter de nouveaux trains de mesures jusqu’à la fin du quinquennat de François Hollande, en tirant partie des idées qui avaient émergé à la faveur de la consultation conduite sous la houlette de M. Mandon.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis L’exercice était attendu, mais fastidieux. Les députés ont débattu pendant plus de deux heures, mercredi 8 juillet, de la crise grecque et d’une éventuelle sortie du pays de la zone euro. Une discussion de près de deux heures où l’idée européenne aura rarement été sublimée à travers des interventions assez plates, devant un Hémicycle peu rempli, particulièrement à droite.C’était surtout l’occasion pour Manuel Valls de réaffirmer l’opposition de l’exécutif à un éventuel « Grexit ». « La France refuse que la Grèce sorte de la zone euro », a dit avec force le premier ministre, au cœur d’un discours où il a beaucoup insisté sur le rôle historique de la civilisation hellène, et sur la nécessaire cohésion de l’Union européenne. « C’est le destin de l’Europe comme construction politique qui se joue », a-t-il lancé. Alors que certains dans sa majorité regrettaient que le débat ne soit pas suivi d’un vote pour valider la position de la France dans les négociations, Manuel Valls a annoncé que si un accord était trouvé d’ici à dimanche avec la Grèce, les parlementaires seraient consultés.Critiques sur « l’inertie de François Hollande »Le premier ministre a surtout mis l’accent dans son intervention sur les prises de position de François Hollande dans les négociations : « Le président de la République assume pleinement son rôle avec méthode, détermination et sens de l’histoire. » Selon lui, la réunion avec la chancelière allemande à Paris lundi soir a rouvert la voie aux négociations : « C’est à l’Elysée que François Hollande et Angela Merkel ont permis de faire avancer les choses. »Car la droite avait moins l’intention de débattre de l’hypothèse d’un « Grexit » – sur lequel tout le monde ne s’accorde pas en son sein – que de faire le procès de l’inaction du chef de l’Etat. Pierre Lequiller, l’orateur du parti Les Républicains, a vanté dès le début de son discours les mérites d’Angela Merkel, pour mieux critiquer le président français : « Quel contraste avec l’inertie de François Hollande ! », s’est-il exclamé, avant de regretter l’affaiblissement du couple franco-allemand. « Le président a pris le risque d’étaler au grand jour les divergences entre les deux pays, de manière inutile et nocive », a-t-il expliqué en référence aux différences de vues sur la reprise des négociations avec le gouvernement grec, avant le référendum.Lire aussi :L’incertitude grecque met à l’épreuve le couple franco-allemandAlors que le chef de l’Etat ne cesse de répéter qu’une sortie de la Grèce de la zone euro ne provoquerait pas de crise en France, la droite émet des doutes sur la solidité de notre système. « François Hollande pratique la politique de l’autruche en disant qu’il n'y a pas de risque pour l’économie française, a estimé M. Lequiller. Comment peut-il dire ça alors qu’il mène une politique à contre-courant de ce que font tous les pays européens ? »Lire aussi :Grèce : François Hollande à la recherche d’un impossible consensusFace aux attaques de la droite, le Parti socialiste et les écologistes ont fait bloc derrière François Hollande. Pour les socialistes, il est crucial de mettre la question de la dette d’Athènes au cœur des débats. Ce que n’a pas manqué de faire M. Valls dans son intervention : « Il est essentiel d’établir une trajectoire soutenable de la dette grecque dans les années à venir. » Pas question cependant de donner un blanc-seing à Syriza et au premier ministre grec, Alexis Tsipras. Manuel Valls a affirmé que la France était prête à soutenir la Grèce, « mais il faut que le gouvernement grec veuille s’aider lui-même ». Malgré cette mise en garde, le premier ministre a maintenu qu’« un accord est à portée de main ». Soit peu ou prou ce que la France répétait avant la rupture des négociations.Lire aussi :La voie très étroite pour éviter le « Grexit »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 08.07.2015 à 15h33 • Mis à jour le08.07.2015 à 19h51 | Olivier Faye Nouvelle victoire sur le front judiciaire pour Jean-Marie Le Pen contre sa fille. Le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine), saisi en référé par le député européen, a décidé, mercredi 8 juillet, de suspendre l’assemblée générale extraordinaire du Front national. Cette dernière – qui consiste en un vote par courrier des 51 000 adhérents frontistes à jour de cotisation – avait été convoquée le 4 mai par la direction du FN pour entériner une série de réformes des statuts, et en premier lieu la suppression de la présidence d’honneur.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen veut sauver sa présidence d’honneur devant les tribunaux« Le tribunal a estimé que le Front national n’a pas respecté ses statuts et l’invite à convoquer un congrès physique devant lequel Jean-Marie Le Pen pourra se défendre », explique au Monde l’avocat de M. Le Pen, Me Frédéric Joachim. Le FN a décidé de faire appel de cette décision.« Cette victoire allait d’elle-même, je ne comprends pas comment des juristes avisés ont pu s’engager sur la voie d’une persécution personnelle et politique qui se trouve condamnée dans ses procédés par la justice, a réagi Jean-Marie Le Pen sur BFMTV. Mes adversaires ont eu tort deux fois en une semaine. S’il y a un congrès véritable, j'en serai un des orateurs, c’est moi qui suis mis en cause dans une dignité qui m’a été accordée par un congrès précédent. »Et le patriarche frontiste de lancer un message à sa fille : « On a vingt-quatre heures pour maudire ses juges, mais après il faut réfléchir et essayer de ne pas détruire l’instrument sur lequel comptent les Français pour les arracher à la décadence. »Vers un congrès physique« La justice semble dépenser beaucoup d’énergie à conserver à Jean-Marie Le Pen sa capacité de nuire au Front National, faisant fi du comportement et des propos tenus par ce dernier… », a jugé pour sa part le parti d’extrême droite dans un communiqué.L’assemblée générale extraordinaire devait se clôturer vendredi 10 juillet. Plus de 52 % des adhérents avaient déjà renvoyé leur bulletin au siège du parti, à Nanterre, selon le mouvement d’extrême droite. Cette procédure était inédite dans l’histoire du Front national, a fortiori pour une réforme de ses statuts.Dans son ordonnance, le TGI a estimé que le FN n’avait pas respecté ses statuts, qui précisent que le vote par correspondance n’est prévu que dans le cadre des assemblées générales ordinaires. L’impossibilité pour Jean-Marie Le Pen de se défendre face aux adhérents a de plus motivé cette décision. Le 2 juillet, le cofondateur du FN avait déjà gagné une première partie en obtenant que le TGI de Nanterre annule sa suspension du Front national.Marine Le Pen se trouve désormais contrainte d’organiser un congrès physique, dont la convocation risque d’empiéter sur la campagne pour les élections régionales de décembre. La présidente du FN a fait savoir que les bulletins de vote déjà reçus par le parti étaient placés sous le contrôle d’un huissier dans l’attente que son appel soit examiné. « Cet aléa juridique ne change rien aux décisions politiques prises, de la manière la plus claire et devant l’ensemble des Français, par les instances dirigeantes du Front National, décisions très certainement entérinées par les adhérents », avance le parti dans son communiqué.En l’état, une conciliation avec son père semble peu probable, tant les deux parties se trouvent dans un conflit violent depuis trois mois, et les entretiens donnés par M. Le Pen à RMC et à Rivarol, dans lesquels il répétait notamment que les chambres à gaz n’étaient pour lui qu’un « détail » de l’histoire de la seconde guerre mondiale.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen réplique à sa fille dans « Rivarol »« J'accueille cette décision avec une satisfaction amère. Je ne me réjouis pas que la communication entre Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen se fasse par les tribunaux », se désole Bruno Gollnisch, joint par Le Monde. Pour ce proche de Jean-Marie Le Pen, la « désescalade » entre les deux parties est encore possible. « Il faut que nous trouvions une solution. Un congrès ne serait pas utile, hors de proportion au vu de l'enjeu, qui n’est que de supprimer la présidence d'honneur. Cela peut se régler à l'amiable », veut croire le député européen.Le soutien de Marine Le Pen, Gilbert Collard (député du Gard, Rassemblement Bleu Marine) a quant à lui réagi sur son compte Twitter..@lepenjm obtient l'annulation du congrès papier, cela va être physique ! http://t.co/rgjzylCxqv— GilbertCollard (@Gilbert Collard ن)require(["twitter/widgets"]);« L’important, c’est une question de fond : est-ce que l’on est d’accord ou pas sur le caractère inacceptable des propos de Jean-Marie Le Pen ? », estime ce dernier, joint par Le Monde.Olivier Faye 08.07.2015 à 10h57 • Mis à jour le08.07.2015 à 13h24 | Mathilde Damgé et Bastien Vachon Le député Républicain, élu de Paris et membre de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale, était invité de la matinale de France Inter mardi 7 juillet. Interrogé sur la situation en Grèce, Pierre Lellouche a usé de formules toutes faites, parfois au risque de l’exagération.1. Tsipras fait-il « de la politique avec l’argent des autres » ?Ce qu’il a dit : « M. Tsipras fait de la politique avec l’argent des autres »Pourquoi c’est plutôt fauxCette affirmation sous-entend que le gouvernement grec placerait ses pions au détriment des finances communautaires, et que plus globalement la Grèce vivrait aux dépens des autres Etats membres.Autant la première assertion est difficile à étayer, à ce stade de la crise et des négociations, autant la seconde est facilement vérifiable… et fausse.Certes la Grèce est fortement endettée mais la France et l’Allemagne aussi, pour des raisons conjoncturelles principalement, la crise économique limitant la capacité du pays à se financer sans (trop) s’endetter. Du côté des flux structurels, le système européen ne bénéficie pas particulièrement plus à la Grèce. Regardons le solde entre ce que le pays reçoit et ce qu’il débourse, soit la différence entre la contribution grecque au budget communautaire et les dépenses de ce budget sur son sol.Ce solde, négatif, classe certes le pays parmi les bénéficiaires de la Communauté des 28. Toutefois, selon l’annexe « relations financières avec l’Union européenne » au projet de loi de finances français pour 2015, la Grèce n’arrive que 9e sur les 19 pays bénéficiaires du budget européen en pourcentage du revenu national brut (RNB), qui correspond à la somme des revenus perçus par les agents économiques nationaux (c’est une valeur assez proche du produit national brut, PNB).Les chiffres de 2013 : Ce qu’il a dit :« La version grecque de la zone euro, c’est que les pays du Nord, riches, financent à fonds perdu le système. »Pourquoi c’est discutable ?Là encore, il faut aller regarder la différence entre ce que les Etats membres paient et ce qu’ils reçoivent. On voit en faisant une distinction entre « pays du Nord » (en haut de la liste) et « pays du Sud » (en bas) que ces derniers sont en effet, et de loin, bénéficiaires du budget européen… en soldes nets. #container_14362776470{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14362776470{ height:500px; } #container_14362776470 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14362776470 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14362776470 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14362776470 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les pays du Nord autant contributeurs que les pays du Sud sont bénéficiairesAu total, les pays du Nord cumulent 13 milliards d'euros de contribution nette. Les pays du Sud affichent plus de 12 milliards d'euros de solde positif par rapport à leur contribution.Source : Annexe au budget européen(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14362776470", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Allemagne","Royaume-Uni","France","Pays-Bas","Suède","Autriche","Finlande","Irlande","Slovénie","Estonie","Lituanie","Slovaquie","Luxembourg","Lettonie","Belgique","République tchèque","Hongrie","Pologne","Italie","Chypre","Croatie","Malte","Espagne","Roumanie","Portugal","Grèce"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Solde", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -15.2 ], [ "", -9.8 ], [ "", -9.4 ], [ "", -2.9 ], [ "", -2.4 ], [ "", -1.4 ], [ "", -1.4 ], [ "", 0.2 ], [ "", 0.4 ], [ "", 0.8 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1.3 ], [ "", 1.3 ], [ "", 1.5 ], [ "", 3 ], [ "", 3.3 ], [ "", 4.9 ], [ "", 12 ], [ "", -4.4 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 0.1 ], [ "", 2.6 ], [ "", 4.1 ], [ "", 4.4 ], [ "", 5.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " md €", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette différence entre les flux européens en valeur absolue et en valeur relative tient à la richesse propre à chaque pays ; certes l’Allemagne est contributrice nette à hauteur de plus de 15 milliards d’euros, mais cela ne pèse que 0,54 % de son PNB.2. La France a-t-elle donné 40 milliards d’euros aux Grecs ?Ce qu’il a dit : « La France a été emprunter 40 milliards d’euros pour donner aux Grecs à un moment où les Grecs ne pouvaient plus emprunter, compte tenu de la hausse des taux d’intérêt. »Pourquoi c’est discutable ?Certes la France est exposée, via ses prêts directs (11,3 milliards) et ses prêts par l’intermédiaire de ses participations à la Banque centrale européenne, au Fonds monétaire international et au Fonds européen de stabilité financière, au risque grec pour environ 40 milliards d’euros.En effet, comme d’autres pays, la France prête à la Grèce de façon bilatérale (d’Etat à Etat) mais elle prête aussi à la Grèce via les fonds et institutions nommés ci-dessus.Mais d’une part, ces prêts sont rentables : ce ne sont pas des dons, ils ont un taux d’intérêt (même si, récemment, ce dernier a été revu à la baisse pour aider la Grèce à les rembourser). Et d’autre part, il n’y a pas d’autres moyens pour un Etat qui veut lever de l’argent (en tout cas dans le cadre de l’euro, où un Etat ne peut plus créer de l’argent librement) que d’aller sur le marché de la dette ; les souscriptions d’obligations souveraines ouvertes aux particuliers (comme les emprunts russes) sont très chères à mettre en place et n’ont plus vraiment la cote.Le candidat François Hollande avait dit réfléchir à des emprunts d’Etat mais le précédent, l’emprunt Balladur de 1993, qui a rencontré un vrai succès populaire, s’était révélé coûteux pour les finances publiques, le taux proposé (pour séduire les particuliers) risquant de devoir être plus élevé que celui que l’Etat pourrait trouver sur les marchés.3. Un gouvernement réunissant l’équivalent de Mélenchon et Le Pen ?Ce qu’il a dit : « Tsipras et le gouvernement grec, c’est comme si en ce moment en France vous aviez un gouvernement composé de Mélenchon et de Le Pen »Pourquoi c’est caricatural ?Afin d’obtenir la majorité absolue au Parlement, Alexis Tsipras s’est en effet allié, le 26 janvier dernier, avec les Grecs indépendants (ANEL), un parti politique de droite souverainiste. Le très populiste Panos Kammenos a alors été nommé ministre de la défense, poste qu’il occupe toujours à l’heure actuelle. Pierre Lellouche oublie cependant de préciser qu’il s’agit du seul ministre du gouvernement marqué à droite, et que l’alliance concerne 13 sièges de l’ANEL contre 149 de Syriza.Lire aussi :Pourquoi Syriza ne peut pas être comparée au FNDe plus, la ligne politique des Grecs indépendants se rapproche davantage de celle du parti français Debout la France que de celle du Front national, dont le pendant grec serait plutôt Aube dorée, absent du gouvernement Tsipras. Si le parti frontiste a apporté son soutien à Syriza pour les élections législatives de janvier dernier, l’inverse ne s’est jamais vérifié. Au contraire, le parti d’Alexis Tsipras n’est pas tendre avec le FN. « La montée de Syriza et des forces progressistes en Europe est un bastion contre la montée de l’extrême droite que représente Marine Le Pen », a-t-il affirmé dans un communiqué publié le 23 janvier.Bastien VachonMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Séverin Graveleau Après les politiques et les intellectuels, les Immortels de l’Académie française et une partie des syndicats enseignants, la réforme du collège qui doit entrer en vigueur à la rentrée 2016 est-elle en train de se trouver de nouveaux adversaires inattendus ? C’est en tout cas ce que peut laisser craindre à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, la récente prise de position du SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d’établissement.Lire aussi :L’Académie française sabre la réforme du collègeDans un communiqué daté de lundi 6 juillet, il indique qu’il « décidera s’il continue d’apporter son soutien à la réforme du collège lors de sa conférence nationale » en septembre. En cause, la circulaire d’application de la réforme publiée au Bulletin officiel le 2 juillet. Ce mode d’emploi du nouveau « collège 2016 » qui leur est justement destiné est tout bonnement jugé « inacceptable » par le SNPDEN-Unsa.« Par l’interprétation qu’elle apporte », elle « vide de son contenu la principale raison pour laquelle [le syndicat] a apporté son appui à la réforme du collège » précisent les chefs d’établissement. Car c’est, selon eux, le cœur même de la réforme qui est remis en cause dans la circulaire d’application : l’autonomie et la responsabilité supplémentaires accordées aux établissements et à leurs chefs.Lire aussi :Des collèges appelés à tester dès septembre la réforme controversée« Lobby disciplinaire »La réforme prévoit en effet que les collèges puissent utiliser, comme ils le souhaitent, 20 % de leur emploi du temps sur du travail en petits groupes, de l’accompagnement personnalisé, ou pour les nouveaux « enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI). C’est d’ailleurs cette liberté accordée aux chefs d’établissement, considérés par certains comme les grands « gagnants » de cette réforme, qui fait craindre à ses détracteurs de les voir se transformer en « petits chefs ». Et qui a mis dans la rue 24 % des enseignants le 19 mai, selon le ministère, et moitié moins lors de la journée de grève nationale du 11 juin.La circulaire « empiète systématiquement sur les compétences dévolues par le code de l’éducation aux instances de l’établissement », juge le SNPDENSauf que la circulaire « empiète systématiquement sur les compétences dévolues par le code de l’éducation aux instances de l’établissement et tout particulièrement à son conseil d’administration », juge le SNPDEN. Il en est ainsi des groupes à effectifs réduits qui, dans la circulaire, « ont vocation à être constitués en priorité pour les sciences expérimentales, la technologie, les langues vivantes étrangères, les langues régionales et l’enseignement moral et civique ». Autrement dit, les chefs d’établissement sont fortement incités – la circulaire n’est juridiquement pas injonctive – à flécher vers ces matières les trois heures par classe mises à disposition pour les groupes à effectif réduit. « Il y a un lobby disciplinaire qui a joué », estime Philippe Tournier, le secrétaire général du syndicat. Il craint que « cette circulaire ne crée des tensions entre les disciplines, là où un travail collectif de l’équipe éducative aurait pu aboutir à un consensus ».« Trouver le bon point d’équilibre »Le SNPDEN regrette aussi que la circulaire « se mêle de fixer comment les élèves doivent être répartis dans les classes », alors même que le code de l’éducation stipule que les collèges disposent d’une autonomie qui porte sur les modalités de répartition des élèves. Le texte ministériel précise simplement que les élèves qui suivent l’enseignement de complément de latin ou grec – qui vient compenser la disparition des « options » correspondantes –, ainsi que ceux inscrits en classe bilangue en 6e, soient répartis dans plusieurs classes « afin d’éviter la constitution de filières ». Un autre élément qui questionne « la gouvernance même du système éducatif », selon Philippe Tournier. Il explique : « Soit on nous confie plus de responsabilités et on nous laisse ensuite travailler, soit le ministère fait tout et il n’a donc pas à nous demander notre avis. » Le secrétaire général tempère toutefois ces propos en indiquant qu’il ne s’agit pas pour le SNPDEN « de devenir un adversaire de la réforme ».Du côté du ministère on confirme bien que l’écriture de la circulaire « vise évidement à rassurer ceux qui pouvaient être inquiets » mais que ces éléments ne sont « que des rappels de bon sens » ne remettant pas en cause la « plus grande autonomie » portée par la réforme.Mais, « à trop vouloir rassurer ceux qui ont peur [de la réforme du collège], on prend le risque de démotiver ceux qui y croient et qui ont envie » commente Frédéric Sève, du SGEN-CFDT, l’un des deux syndicats enseignants favorables à la réforme. Il s’agit en tout cas maintenant de « trouver le bon point d’équilibre, ajoute Christian Chevalier, du SE-UNSA, afin de rassurer d’un côté les enseignants, de l’autre les chefs d’établissement ». Ce que le ministère avait pourtant bien essayé de faire avec cette circulaire.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières Lors de leur conseil fédéral, samedi 4 juillet, les écologistes ont adopté une résolution demandant la restructuration de la dette grecque et appellent à « un sursaut européen ». Yannick Jadot, député européen d’Europe écologie-Les Verts, dénonce « l’hystérie » autour de la question grecque.Comment analysez-vous la victoire du non au référendum grec dimanche ?Yannick Jadot : C’est un non de fierté, celui d’un peuple qui a été soumis à une casse économique et sociale violente. Malgré tout, la Grèce a rétabli ses comptes publics et demande légitimement qu’une perspective de restructuration de sa dette soit prise en compte dans la négociation. C’est aussi un non de rationalité économique. Tout le monde considère que la dette grecque est insoutenable et que le cadre budgétaire européen est contre-productif du point de vue de la relance économique.C’est enfin un oui à l’Europe mais un oui compliqué car on voit bien qu’il y a une hystérie en Europe autour de cette question. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Finlande, il y a l’affirmation de positions complètement irrationnelles qui font craindre le pire. Le pire serait que le psychodrame au sein de l’Eurogroupe – une instance qui fonctionne en totale opacité avec des intérêts nationaux qui priment sur l’intérêt général européen – se transforme en lieu de haines recuites et de règlements de compte.Qu’avez-vous pensé de la démission du ministre des finances grec, Yanis Varoufakis ?C’est un sacrifice nécessaire. Alexis Tsipras a eu l’intelligence de ne pas trop fêter la victoire et de sacrifier Yanis Varoufakis pour envoyer le signal d’un non qui ouvre la porte à une nouvelle phase de négociations. Il a agi avec mesure et modestie, ce qui était la condition nécessaire à un rétablissement de la confiance, si c’est encore possible.Lire aussi :Crise grecque : Yanis Varoufakis, bête noire de Bruxelles, poussé à la démissionAujourd’hui, il n’y a plus de force de rappel dans l’Eurogroupe. Vu l’état de psychose actuelle, il faut un médiateur qui travaille à recréer les conditions d’une négociation sereine. Même si je sais qu’il a des ennuis de santé, quelqu’un comme Jacques Delors peut incarner cet intérêt général européen.Selon vous, comment les autres pays européens doivent-ils maintenant réagir ?Je vois le débat en Allemagne. L’hystérie du SPD sur la question grecque est totalement irréaliste, beaucoup plus que chez Merkel. Si le jeu de Merkel, des Finlandais ou des Néerlandais est d’adopter une position dogmatique sur le cadre budgétaire en ignorant la question de la dette, ce sont les nationalismes qui vont gagner partout en Europe.Lire aussi (abonnés) :Une Europe prise en défaut sur le cas grecComment avez-vous jugé l’attitude de François Hollande jusqu’à présent ?Il est resté très en retrait. Il a joué le « good cop » de Merkel. C’est totalement insuffisant. S’il laisse l’Allemagne décider, on va à la catastrophe. Il doit être en capacité d’être celui qui créer les conditions de la renégociation. Il avait proposé de poursuivre la renégociation avant le référendum mais il s’est contenté de la fin de non-recevoir de Merkel et il est parti au Cameroun jouer les bons offices auprès d’un autocrate comme Biya. L’Europe joue à la roulette russe. Le danger est aussi grand que lors de la crise ukrainienne sur laquelle Hollande s’était investi. Il doit non pas être le président d’une France rétrécie mais devenir enfin un dirigeant européen.Lire aussi (abonnés) :François Hollande exhorte Alexis Tsipras à infléchir sa positionRaphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.07.2015 à 10h46 | Matthieu Goar Après la victoire du non au référendum grec dimanche 5 juillet, Eric Woerth, député de l’Oise et délégué général au projet du parti Les Républicains appelle les autres pays de la zone euro à avoir une position commune. Un sommet extraordinaire de la zone euro doit se tenir mardi 7 juillet.Comment analysez-vous le non des Grecs au référendum de dimanche ?Eric Woerth : Ce référendum n’était pas difficile à gagner pour Alexis Tsipras. Vu le délai entre l’annonce et le vote, il n’y a pas vraiment eu de campagne. Et puis, lorsqu’on interroge un peuple sur des réformes dures à mener, il s’y oppose forcément. Maintenant, il faut gagner l’après-référendum. L’aide financière européenne n’est pas un puits sans fond et elle ne peut être obtenue sans contrepartie. Les Espagnols, les Irlandais ou les Chypriotes n’ont pas eu à s’en plaindre. La Grèce s’est menti à elle-même, Tsipras a menti à son peuple. Il nous laisse maintenant deux jours en disant : « Nous voulons rester ». C’est inacceptable s’ils ne se réforment pas en profondeur.Lire aussi :Après le non grec, un marathon de rendez-vous européensComment doivent réagir les autres pays de la zone euro ?La première solution est de se lancer dans la restructuration de la dette grecque avec un allongement des maturités. Cela a déjà été fait et cela ne peut être accepté qu’avec des profondes réformes structurelles en Grèce. Je ne suis pas sûr que le peuple grec ait bien compris cela. La deuxième solution est de les accompagner vers la sortie de l’euro. Une sortie organisée, dans l’ordre. Car on ne peut rester dans l’euro avec ses propres conditions, en faisant cavalier seul. Ou alors les 18 autres pays de la zone euro ne comptent pas démocratiquement. L’important est que tous les autres gouvernants de la zone aient mardi une position commune.Lire aussi :Le non grec bouscule le paysage politique françaisQu’avez-vous pensé de l’attitude de François Hollande lors de cette crise ?Il a voulu redorer son blason auprès de sa gauche en se posant en négociateur entre les Allemands et les Grecs. Mais cela a complètement échoué puisque Tsipras a maintenu son référendum.Lire aussi :Sarkozy accuse Hollande de n’avoir « aucun plan A, ni de plan B » pour la GrèceCette crise doit-elle pousser la zone euro à se réformer ?Cela crée un précédent terrible au niveau des opinions européennes. Que vont dire maintenant les Espagnols à leurs gouvernants lors des prochaines élections ? On ne peut pas laisser tomber l’Europe aux mains des extrémismes qui laissent penser qu’il y aurait l’Europe comptable des affreux Allemands et l’Europe humaine des gentils Grecs. L’Europe n’est pas seulement une machine à empêcher de tourner en rond. Mais cela doit nous pousser à aller vers une réforme de la zone euro avec une plus grande convergence économique notamment franco-allemande, par exemple sur l’impôt sur les sociétés. Il faut aussi créer un Fonds monétaire européen qui serait un outil plus structuré.Matthieu GoarJournaliste au Monde Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Difficile de ne pas voir dans le non des électeurs grecs (61,3 % contre 38,7 %) une lourde défaite politique pour Angela Merkel. Peut-être même la plus grave depuis son accession au pouvoir en novembre 2005. Malgré certaines de ses déclarations, Angela Merkel n’a, en réalité, jamais voulu d’une Europe davantage communautaire. Pour elle, le Conseil et donc les Etats doivent avoir le dernier mot. Sa rencontre lundi soir avec François Hollande, et la tenue d’un sommet de la zone euro dans la foulée à leur demande, en est une preuve supplémentaire. Aujourd’hui, le leadership de fait qu’elle exerce sur l’Union européenne et notamment sur la zone euro depuis 2010 lui revient donc en boomerang.Le vote des Grecs est également un non à une certaine idée allemande de l’Europe. Celle-ci revêt une double caractéristique. Pour Angela Merkel, l’Europe doit être compétitive, sinon, elle disparaîtra. « L’Europe, c’est 7 % de la population mondiale, 25 % de la richesse mondiale et 50 % des dépenses sociales mondiales », a-t-elle longtemps expliqué. Une équation qui n’est viable que si l’Europe préserve ses parts de marché mondiales. Comment y parvenir ? En définissant en commun des objectifs de bonne gestion des deniers publics et en mettant en place des mécanismes de surveillance au niveau européen. C’est ce que le Spiegel appelle dans son dernier numéro « une politique de l’impérialisme pédagogique ».Suivez la situation en direct sur notre liveLa stricte orthodoxie budgétaire, credo de la chancelièreCertes, Angela Merkel ne veut pas d’une Europe allemande. Elle pense sincèrement qu’une Europe repose sur des compromis permanents entre gens raisonnables qui ont les mêmes intérêts. Mais elle n’imagine pas une Europe qui, en fait, ne suive pas les recettes qui ont permis à son pays d’être actuellement au mieux de sa forme : des réformes sociales et une stricte orthodoxie budgétaire. En élisant un gouvernement réunissant l’extrême gauche et l’extrême droite, les Grecs avaient une première fois dit non à Merkel qui ne jure que par le centre.En votant non ce dimanche, ils ont à nouveau tourné le dos aux réformes structurelles préconisées par l’Allemagne. Que l’on considère, comme la gauche européenne, qu’Angela Merkel incarne la rigueur ou qu’on la voie, avec les yeux des conservateurs, comme une centriste, toujours à la recherche du compromis, la chancelière est donc l’une des grandes perdantes de ce dimanche soir. Si l’on ajoute la possibilité d’une prochaine sortie de la Grande-Bretagne et l’échec de la politique de voisinage depuis l’invasion de la Crimée par la Russie, il ne reste plus grand-chose des piliers sur lesquels reposait jusqu’ici sa politique européenne.Lire les réactions :En Espagne, Podemos salue la victoire de la démocratieRéduire la dette, inenvisageable pour les conservateurs Les mois qui viennent risquent d’être difficiles tant les forces centrifuges pourraient prendre le dessus. Pour les Allemands, y compris les sociaux-démocrates, le non des Grecs est clairement la première étape d’une sortie de la Grèce de la zone euro. A supposer que la Grèce souhaite l’inverse et qu’Angela Merkel le souhaite également, il va lui être difficile de convaincre les Allemands de faire de nouveaux efforts pour les Grecs. Une large majorité d’entre eux y étaient hostiles avant le référendum, il ne fait pas de doute que le résultat de celui-ci va les conforter dans leur refus. Pour nombre de députés conservateurs, un troisième plan d’aide à la Grèce est difficilement envisageable et une réduction de la dette l’est encore moins.Angela Merkel va avoir d’autant plus de mal à les convaincre qu’elle ne dispose pas forcément de la boîte à outils nécessaire. Depuis cinq ans, des centaines de milliards d’euros ont été prêtés par les Européens et le Fonds monétaire international à la Grèce, les comptes publics ont été apurés et, malgré cela, le pays subit une crise économique et sociale sans précédent. Un paradoxe qu’Angela Merkel n’a jamais élucidé. Finalement, les Allemands sont de moins en moins convaincus de la justesse de la politique suivie jusqu’à présent. Sur ce point, les Grecs viennent de leur donner raison.Pour Sigmar Gabriel, la reprise des négociations parait « difficilement imaginable »Alors que la victoire du non au référendum grec se dessine de plus en plus nettement, la chancelière allemande Angela Merkel n'avait toujours pas réagi, dimanche à 22 heures. Son ministre de l'économie, Sigmar Gabriel, par ailleurs président du SPD, a, lui, pris la parole pour expliquer que « des négociations sur des programmes d'aide chiffrés en milliards paraissent difficilement imaginables après le refus des règles du jeu de la zone euro ». Ces propos très durs, réservés au quotidien Tagesspiegel à paraître lundi, tranchent avec la modération adoptée par Angela Merkel ces derniers jours.Dans la classe politique allemande, le vote grec suscite des interprétations variées. Katja Kipping, présidente de Die Linke, le parti de la gauche radicale allemand, s'est réjouie sur Twitter d'un « Quel beau jour! ». Avant de publier : « Le peuple a parlé. Contre l’Europe autoritaire de l’austérité, pour l’Europe de la démocratie ».Der Demos hat gesprochen! Gegen das autoritäre Europa der Austerität und für ein Europa der Demokratie. #referendum #oxi— katjakipping (@Katja Kipping)require(["twitter/widgets"]);Pourtant la question du Grexit se pose plus fortement que jamais en Allemagne. Le député européen, Alexander Graf Lambsdorff, (parti libéral), membre au Parlement européen de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'UE juge que « la chancelière Merkel et les autres doivent maintenant organiser le Grexit ». Pour le député allemand Hans Michelbach, (CSU), euro critique,  « dans cette situation, la Grèce ne peut plus recevoir d'argent de la BCE. Ce serait une infraction au règlement de la BCE. Dimanche, la majorité des Grecs ont fait leurs adieux aux valeurs communes de l'union monétaire. » De son côté Udo Bullmann, président du groupe SPD au parlement européen, juge au contraire qu'il faut éviter « un éclatement de la zone euro » et que les chefs d'Etat et de gouvernement doivent s'emparer du dossier et ne plus le laisser à l'Eurogroupe. Le co-president des Verts allemands, Cem Ozdemir, s'est dit, lui aussi,sur la chaîne ARD, hostile à une sortie de la Grece de la zone euro.Du côté des milieux économiques, le vote grec suscite la plus grande inquiétude. Jörg Krämer, chef économiste à la Commerzbank estime que « si les Grecs votent contre un compromis avec la communauté des Etats, le scénario le plus vraisemblable est qu'à la fin la Grèce sorte de l'Union monétaire ». Nicolaus Heinen, économiste à la Deutsche Bank estime lui que « le chemin pour que la Grèce obtienne de nouvelles aides est désormais bloqué ».Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.07.2015 à 18h40 • Mis à jour le06.07.2015 à 10h28 | Olivier Faye data-tym-playerid="tym-player-x2wubdb" data-tym-title="Maréchal-Le Pen : « bleu, blanc et rouge », pas « black, blanc, beur »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/politique/video/2015/07/06/marechal-le-pen-bleu-blanc-et-rouge-pas-black-blanc-beur_4672157_823448.html" data-tym-categories="front-national,politique,elections-regionales-2015,actualite,videos" data-tym-tags="front-national,politique,elections-regionales-2015,actualite,videos" data-tym-providerreference="x2wubdb" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Marion Maréchal-Le Pen entame la tournée des stands installés dans les allées de l’hippodrome du Pontet (Vaucluse) : pipes de Cogolin, rosé gris cuvée « Marion », aïoli… La députée du Vaucluse est venue lancer, dimanche 5 juillet, sa campagne pour les élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Un attroupement se forme rapidement autour d’elle. « Olivier ! » Un homme hèle Olivier Bettati, tête de liste du Front national dans les Alpes-Maritimes et transfuge de l’UMP. L’ancien adjoint de Christian Estrosi à la mairie de Nice est invité à accompagner la jeune femme dans sa tournée. Quitte à avoir une prise de guerre, autant l’afficher au maximum.En ce début de campagne, Mme Maréchal-Le Pen s’ingénie à faire pression sur Christian Estrosi, son adversaire des Républicains. Un sondage IFOP, paru jeudi 2 juillet dans Paris Match, la donne en tête du scrutin au premier tour, mais perdante au second face au maire de Nice, dans le cadre d’une triangulaire avec le socialiste Christophe Castaner. Les deux favoris des sondages ayant pour objectif de séduire le même électorat, la députée ne se prive pas de renvoyer M. Estrosi et le PS dos à dos. « Nos adversaires s’autoproclament bons gestionnaires. Mais en cinq ans, Christian Estrosi a multiplié la dette de Nice par sept, a fustigé la candidate, dans un discours prononcé devant une foule de près de 2 000 personnes. Ils n’ont rien à envier à leurs amis socialistes, qui ont eux creusé la dette régionale. Marcel Pagnol n’aurait pas dit qu’ils sont bons à rien, mais mauvais en tout. »Lire aussi :Marion Maréchal-Le Pen s’est imposée en nom propre« De la Riviera à la favela »Recruter Olivier Bettati, bon connaisseur des Alpes-Maritimes et du candidat des Républicains, participe de cette entreprise de déstabilisation. « Estrosi pensait qu’il n’aurait pas à faire campagne dans les Alpes-Maritimes, et qu’il pourrait tranquillement se promener dans le reste de la région. Eh bien, il devra revenir chez lui pour travailler le terrain », veut croire Marc-Etienne Lansade, maire de Cogolin et tête de liste du FN dans le Var. Pour la candidate, ce département devrait même constituer le point de bascule d’une éventuelle victoire.Dans son bref discours adressé aux « Alpins, Niçois et Provençaux », la députée du Vaucluse s’est efforcée de parler à toutes les droites. « La politique doit être la moins contraignante possible pour être efficace. Il est temps de changer, il en va de notre survie », a débuté cette libérale revendiquée. Puis elle a poursuivi en dénonçant « le remplacement continu d’une population par une autre, qui apporte avec elle sa culture, ses valeurs et sa religion », et en s’en prenant aux « femmes qui se voilent, qui se cachent pour mieux nous cracher au visage ». Et alors que la crise des migrants continue de secouer la Méditerranée, elle a prévenu : « Hors de question que notre région passe de la Riviera à la favela. Nous ne voulons pas de la PACA black blanc beur, mais de la PACA bleu blanc rouge. » « L’expérience, pas un argument suffisant »Alors que Jean-Marie Le Pen a estimé, jeudi 2 juillet, que sa petite-fille de 25 ans n’a « ni l’expérience ni le gabarit » pour diriger la troisième région la plus riche de France, la jeune femme a répondu en aparté aux critiques sur son âge. « C’est une question qu’il ne se posait pas quand il me poussait à être candidate aux législatives à 22 ans. Avoir de l’expérience et un bilan n’est pas un argument de campagne suffisant », fait-elle valoir.Lire aussi :Marion Maréchal-Le Pen investie par le FN en PACA pour les régionalesLes listes qu’elle a constituées pour ces élections régionales sont à l’image de son discours. Outre l’ex-UMP Olivier Bettati, Amaury Navarranne, proche de Bruno Gollnisch et ancien de l’Œuvre française, un groupuscule d’extrême droite radicale, a été intronisé tête de liste dans les Hautes-Alpes. La candidature de l’ancien identitaire Philippe Vardon pourrait, quant à elle, être elle validée à la rentrée. « Le FN devient la maison commune des patriotes de droite », revendique Mme Maréchal-Le Pen.Olivier Faye Matthieu Goar Quoi de mieux pour bien lancer l’été que d’organiser un barbecue ? Samedi 4 juillet, Alain Juppé a invité ses soutiens, et notamment ses donateurs, à manger quelques grillades à Suresnes (Hauts-de-Seine), très loin de la Fête de la violette où Nicolas Sarkozy parlait au même moment. Le candidat à la primaire de la droite a fait son entrée, entouré de partisans vêtus de tee-shirts #lesjeunesvotentJuppé. Après avoir savouré les « Allez Juppé ! », le maire de Bordeaux a pris la parole sur une estrade. « Bien sûr, nous sommes différents. Il faut respecter ces différences à condition qu’elles ne nous empêchent pas de vivre ensemble », a affirmé M. Juppé, avant de lancer une phrase qui pourrait être un slogan de campagne : « L’identité heureuse, ce n’est pas une utopie. »Lors de cette prise de parole d’un quart d’heure, le candidat a très peu parlé de l’actualité, mais a délivré les principales lignes de son futur programme, qu’il a rodé lors de déplacements en France pendant les six premiers mois de l’année. M. Juppé a exprimé son inquiétude pour la France, « rongée par le cancer qu’est le chômage », mais il a aussi passé beaucoup de temps à décrire les atouts du pays : la vitalité démographique, la filière agroalimentaire, le statut de puissance dans le monde, où « notre voix est entendue », la beauté de nos régions et la jeunesse. « Nos jeunes, je les trouve plein d’allant, plein de curiosité et remplis du devoir d’entreprendre », a déclaré M. Juppé, qui estime que la France « a la capacité de rebondir ».Réflexion sur une prestation sociale unique Ce discours positif, très éloigné de l’analyse de Nicolas Sarkozy qui n’hésite pas à dramatiser sur la disparition du mode de vie français, s’accompagne également d’une ébauche de méthode de gouvernement : l’apaisement, en « évitant les divisions inutiles », et le rassemblement de « la droite, du centre et au-delà ». « La France, ce n’est pas la droite, ce n’est pas la gauche, c’est tous les Français », a exprimé le maire de Bordeaux en reprenant une phrase du général de Gaulle dans ce jardin-terrasse au pied du mont Valérien. Sur le fond du projet, M. Juppé commence déjà à développer un programme axé sur la liberté d’entreprendre (réduction du coût du travail, maîtrise des dépenses publiques) et sur l’autorité de l’Etat en matière de flux migratoires et de laïcité. « Aucun Français ne doit avoir intérêt à vivre des prestations sociales plutôt que du travail », a-t-il estimé, alors qu’il réfléchit à la mise en place d’une prestation sociale unique.Ce barbecue politique avait été imaginé il y a deux mois par l’équipe d’Alain Juppé, qui jure qu’elle ne savait pas à ce moment-là que la Fête de la violette des pro-Sarkozy se tiendrait au même moment. Cette réunion a permis de réunir des fonds, puisque chaque participant devait payer 10 euros, « ou plus si affinités », selon une organisatrice, pour assister au discours et manger des saucisses, des merguez et quelques salades. Elle a réuni plusieurs centaines de personnes, mais des tables sont restées vides. Le candidat a joué le jeu en faisant le tour de ses partisans. Certains lui ont poliment demandé de prendre un selfie. « Emportez-nous ! », lui a lancé une dame, à qui l’ancien premier ministre a rétorqué : « C’est à vous de me porter jusqu’au bout. » Parmi les personnalités, Hervé Gaymard, responsable du projet du maire de Bordeaux, était présent. Le proche de Bruno Le Maire et député des Hauts-de-Seine Thierry Solère était également invité au titre de président du comité d’organisation de la primaire. Le président du conseil départemental, Patrick Devedjian, ancien très proche de M. Sarkozy, a lui aussi passé un long moment avec M. Juppé. « Nous, on accueille tout le monde. On fait l’ouverture jusqu’aux sarkozystes », ironise un proche du candidat.Matthieu GoarJournaliste au Monde 03.07.2015 à 20h21 • Mis à jour le03.07.2015 à 20h32 Le journal Sud-Ouest a révélé vendredi 3 juillet que le député et maire de Royan, Didier Quentin, avait été condamné à 7 500 euros d’amende pour prise illégale d’intérêts dans l’affaire dite « des terrains de Belmont ». Il a été condamné dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité au tribunal de Saintes (Charente-Maritime).En 2008, quatre parcelles des bois de Belmont appartenant à la famille Quentin (environ 6 hectares) avaient été classées en zone 1AU dans le projet de plan local d’urbanisme (PLU) approuvé en conseil municipal.Soit un classement en « zone naturelle non équipée destinée à une urbanisation future organisée à moyen terme. » Or, le schéma de cohérence territoriale (SCOT) impose un classement en « espace boisé » non constructible.« Les terrains de Belmont »En réaction à cette condamnation, Didier Quentin a parlé de « machination politique, montée par l’ancien directeur général des services Alain Larrain ». Il s’estime « coupable, mais pas responsable », arguant qu’il n’était « pas au courant » que des terrains appartenaient à sa mère.L’affaire « des terrains de Belmont » est née en 2009 à la suite de la distribution à Royan d’un tract anonyme. L’association Natura durable avait déposé plainte le 17 septembre 2014 pour « suspicion de prise illégale d’intérêts ». Bastien Vachon   Dans une interview publiée dans Le Monde daté du jeudi 2 juillet, Nicolas Sarkozy évoque l’actualité internationale de ces dernières années. Sur la crise ukrainienne, certaines informations de l’ex-président sont fausses.Hollande a-t-il attendu un an avant de discuter avec Poutine ?Ce que Sarkozy dit :« Je m’interroge toujours sur la question de savoir pourquoi il a fallu attendre un an pour discuter avec M. Poutine. »Pourquoi c’est faux :La crise ukrainienne remonte au 21 novembre 2013, date à laquelle le gouvernement ukrainien de Viktor Ianoukovitch refuse de signer l’accord d’association avec l’Union européenne. Cette décision est le point de départ de la révolution ukrainienne, qui débouche sur le renversement du président, le 21 février 2014.Dans la foulée, Moscou annexe la Crimée, et alimente de plus en plus ouvertement les tensions dans l’est du pays, qui ne tarderont pas à se transformer en conflit armé.Trois mois plus tard, François Hollande dîne à l’Elysée avec Vladimir Poutine afin d’évoquer la situation en Ukraine. En juin, c’est lui qui réunira en Normandie, à l’occasion des commémorations des 70 ans du Débarquement, les présidents russe et ukrainien.A-t-on retiré au russe son statut de langue officielle ?Ce que Sarkozy dit :« Il fallait […] empêcher le gouvernement ukrainien de retirer le statut de langue officielle au russe dans un pays où 30 % de la population est russophone. »Pourquoi c’est exagéré :En 2012, Viktor Ianoukovitch, alors président de l’Ukraine, fait voter une loi élargissant les droits d’utilisation de certaines langues minoritaires au niveau régional. Le russe devient langue régionale dans les territoires où les russophones représentent plus de 10 % de la population, soit dans 13 subdivisions administratives sur 27. Cette initiative est dénoncée à l’époque par l’opposition. Viktor Ianoukovitch la promulgue tout de même, le 8 juillet de la même année.Lorsque son régime est renversé, le 21 février 2014, le Parlement ukrainien vote une loi abrogeant ce statut de langue régionale (c’est à cet épisode que fait référence Nicolas Sarkozy). Les protestations sont immédiates ; cette loi ne sera jamais promulguée et encore moins appliquée. L’initiative du Parlement aura malgré tout un effet désastreux dans l’Est russophone du pays, contribuant à envenimer le conflit.La question linguistique a toujours eu en Ukraine une connotation politique. Le régime tsariste avait interdit l’usage de l’ukrainien. En Ukraine soviétique, russe et ukrainien (deux langues proches) sont toutes deux langues officielles du pays. Les intellectuels ukrainiens seront malgré tout des cibles de choix de la répression, particulièrement pendant les années Staline.Par ailleurs, l’affirmation selon laquelle « 30 % de la population est russophone » méconnaît une réalité : l’Ukraine est un pays bilingue. L’immense majorité de ses habitants parlent les deux langues ; celles-ci peuvent être utilisées alternativement à la télévision sans que personne ne s’en émeuve. Et des villes russophones comme Kharkiv ou Dnipropetrovsk se sont découverts à l’occasion de la guerre une identité ukrainienne forte, fournissant notamment de nombreux volontaires aux forces armées du pays.Bastien Vachon David Revault d'Allonnes (Luanda - envoyé spécial) Le business vaut bien une escapade diplomatique, aussi embarrassante soit-elle. En visite d’Etat en Angola — présidé par José Eduardo Dos Santos, 72 ans dont 32 de règne —, François Hollande a sacrifié à la nécessité des affaires, vendredi 3 juillet. Sans paraître trop insister sur les questions de démocratie et de droits de l’homme, pourtant problématiques dans ce pays d’Afrique australe où quinze jeunes gens travaillant à des stratégies non violentes de protestation contre le pouvoir ont été récemment arrêtés pour « rébellion » et « attentat contre le président de la République ».Lire aussi :Au Bénin, Hollande entame sa tournée en AfriqueA Luanda, où il avait atterri jeudi 2 juillet en fin d’après-midi, il fut d’ailleurs essentiellement question de diplomatie économique. La délégation française revient avec, en poche, 1 milliard d’euros de contrats — entre autres des accords entre Sonangol, la compagnie nationale angolaise chargée de l’exploitation et de la production de pétrole et de gaz naturel, et Total, ou avec le groupe Accor pour l’ouverture de 50 hôtels. Pas encore le jackpot, mais une manière de reprendre pied dans le pays, après des années de brouille pour cause d’Angolagate, et de commencer à rattraper le retard pris sur les entreprises chinoises. « Les Chinois sont partout, la France et l’Europe nulle part, expliquait jeudi François Hollande à ses conseillers. On vient pour montrer qu’on est disponible pour la suite. »C’est le principal argument de vente développé sur place par le chef de l’Etat : « Avoir une responsabilité sociale et environnementale, faire en sorte que l’investissement soit au bénéfice de tous, de l’Angola et de l’économie française. » M. Hollande a ainsi expliqué vendredi matin, à l’occasion d’un forum économique franco-angolais, évoquant ainsi, comme un avantage concurrentiel, « une relation équilibrée, respectueuse, qui fait que nous pouvons travailler dans la durée ».Investissement politique sur l’avenirDans un pays où le PIB a été multiplié par huit en dix ans, où la rente pétrolière pâtit de la baisse du prix du pétrole, mais où la construction et les services se développent, l’attention diplomatique du président Hollande vise à déverrouiller un marché difficile à pénétrer, pour cause de lourdeurs bureaucratiques et de corruption généralisée. « Nous venons dans un moment où le prix du pétrole est bas, c’est difficile pour l’Angola », avait expliqué cette semaine, en privé, le président.Une forme d’investissement politique sur l’avenir, dont le retour est attendu de pied ferme par les chefs d’entreprise ayant fait le déplacement. « En Angola, il y a possibilité de faire quasiment tout. Ils sont demandeurs de tout. Cela pourrait être un eldorado pour les PME françaises. Mais à part le pétrole, on n’a pas réussi à pénétrer », estime Eric Ghebali, directeur du développement international de Suez Environnement et membre de la délégation.Accueillant, fait rare, M. Hollande au palais présidentiel, « dans une atmosphère de franche cordialité », M. Dos Santos, nonobstant une erreur de la traductrice qui a évoqué « M. François Mitterrand », a salué l’« excellence des relations entre entreprises de nos deux pays, notamment dans le secteur pétrolier ». « Nous sommes intéressés par l’élargissement de notre coopération au-delà du secteur pétrolier », a assuré le président angolais, citant le bâtiment, le transport, l’énergie, le tourisme, l’agroalimentaire ou encore l’eau.« C’était très important pour moi de rappeler l’engagement de la France dans cette conjoncture, pas la plus favorable au secteur pétrolier », a répondu François Hollande, qui n’a cependant pas publiquement évoqué la question des droits humains et politiques, soulignant simplement « l’engagement de pluralisme, d’élections qui sont prévues. La France y est attentive ». La conférence de presse initialement prévue s’est finalement transformée en simple déclaration, sans question des journalistes, donc, à la demande de la présidence angolaise. « Le président a tout dit, il a répondu aux questions d’avance », a conclu M. Dos Santos. Le périple présidentiel se poursuivait vendredi après-midi au Cameroun, dirigé par Paul Biya, 72 ans, chef de l’Etat depuis trente-cinq ans.Lire aussi :A Cotonou, Hollande vante l’exemple démocratique béninoisDavid Revault d'Allonnes (Luanda - envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar Quoi de mieux pour bien lancer l’été que d’organiser un barbecue ? Samedi 4 juillet, Alain Juppé a invité ses soutiens, et notamment ses donateurs, à manger quelques grillades à Suresnes (Hauts-de-Seine), très loin de la Fête de la violette où Nicolas Sarkozy parlait au même moment. Le candidat à la primaire de la droite a fait son entrée entouré de partisans vêtus de T-shirts #lesjeunesvotentJuppé. Après avoir savouré les « Allez Juppé ! », le maire de Bordeaux a pris la parole sur une estrade. « Bien sûr, nous sommes différents. Il faut respecter ces différences à condition qu’elles ne nous empêchent pas de vivre ensemble », a lancé M. Juppé avant de lancer une phrase qui pourrait être un slogan de campagne : « L’identité heureuse, ce n’est pas une utopie. »Lors de cette prise de parole d’un quart d’heure, le candidat a très peu parlé de l’actualité, mais a délivré les principales lignes de son futur programme, qu’il a rodé lors de déplacements en France pendant les six premiers mois de l’année. M. Juppé a exprimé son inquiétude pour la France, « rongée par le cancer qu’est le chômage », mais il a aussi passé beaucoup de temps à décrire les atouts du pays : la vitalité démographique, la filière agroalimentaire, le statut de puissance dans le monde, où « notre voix est entendue », la beauté de nos régions et la jeunesse. « Nos jeunes, je les trouve plein d’allant, plein de curiosité et remplis du devoir d’entreprendre », a déclaré M. Juppé, qui estime que la France « a la capacité de rebondir ».Réflexion sur une prestation sociale uniqueCe discours positif, très éloigné de l’analyse de Nicolas Sarkozy qui n’hésite pas à dramatiser sur la disparition du mode de vie français, s’accompagne également d’une ébauche de méthode de gouvernement : l’apaisement, en « évitant les divisions inutiles », et le rassemblement de « la droite, du centre et au-delà ». « La France, ce n’est pas la droite, ce n’est pas la gauche, c’est tous les Français », a exprimé le maire de Bordeaux en reprenant une phrase du général de Gaulle dans ce jardin-terrasse au pied du Mont Valérien. Sur le fond du projet, M. Juppé commence déjà à développer un programme axé sur la liberté d’entreprendre (réduction du coût du travail, maîtrise des dépenses publiques) et sur l’autorité de l’Etat en matière de flux migratoires et de laïcité. « Aucun Français ne doit avoir intérêt à vivre des prestations sociales plutôt que du travail », a-t-il estimé, alors qu’il réfléchit à la mise en place d’une prestation sociale unique.Ce barbecue politique avait été imaginé il y a deux mois par l’équipe d’Alain Juppé, qui jure qu’elle ne savait pas à ce moment-là que la Fête de la Violette des pro-Sarkozy se tiendrait au même moment. Cette réunion a permis de réunir des fonds, puisque chaque participant devait payer 10 euros, « ou plus si affinités », selon une organisatrice, pour assister au discours et manger des saucisses, des merguez et quelques salades. Elle a réuni plusieurs centaines de personnes, mais des tables sont restées vides. Le candidat a joué le jeu en faisant le tour de ses partisans. Certains lui ont poliment demandé de prendre un selfie. « Emportez-nous ! », lui a lancé une dame, à qui l’ancien premier ministre a rétorqué : « C’est à vous de me porter jusqu’au bout. » Parmi les personnalités, Hervé Gaymard, responsable du projet du maire de Bordeaux, était présent. Le proche de Bruno Le Maire et député des Hauts-de-Seine Thierry Solère était également invité au titre de président du comité d’organisation de la primaire. Le président du conseil départemental, Patrick Devedjian, ancien très proche de M. Sarkozy, a lui aussi passé un long moment avec M. Juppé. « Nous, on accueille tout le monde. On fait l’ouverture jusqu’aux sarkozystes », ironise un proche du candidat.Matthieu GoarJournaliste au Monde 03.07.2015 à 20h21 • Mis à jour le03.07.2015 à 20h32 Le journal Sud-Ouest a révélé vendredi 3 juillet que le député et maire de Royan, Didier Quentin, avait été condamné à 7 500 euros d’amende pour prise illégale d’intérêts dans l’affaire dite « des terrains de Belmont ». Il a été condamné dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité au tribunal de Saintes (Charente-Maritime).En 2008, quatre parcelles des bois de Belmont appartenant à la famille Quentin (environ 6 hectares) avaient été classées en zone 1AU dans le projet de plan local d’urbanisme (PLU) approuvé en conseil municipal.Soit un classement en « zone naturelle non équipée destinée à une urbanisation future organisée à moyen terme. » Or, le schéma de cohérence territoriale (SCOT) impose un classement en « espace boisé » non constructible.« Les terrains de Belmont »En réaction à cette condamnation, Didier Quentin a parlé de « machination politique, montée par l’ancien directeur général des services Alain Larrain ». Il s’estime « coupable, mais pas responsable », arguant qu’il n’était « pas au courant » que des terrains appartenaient à sa mère.L’affaire « des terrains de Belmont » est née en 2009 à la suite de la distribution à Royan d’un tract anonyme. L’association Natura durable avait déposé plainte le 17 septembre 2014 pour « suspicion de prise illégale d’intérêts ». Bastien Vachon   Dans une interview publiée dans Le Monde daté du jeudi 2 juillet, Nicolas Sarkozy évoque l’actualité internationale de ces dernières années. Sur la crise ukrainienne, certaines informations de l’ex-président sont fausses.Hollande a-t-il attendu un an avant de discuter avec Poutine ?Ce que Sarkozy dit :« Je m’interroge toujours sur la question de savoir pourquoi il a fallu attendre un an pour discuter avec M. Poutine. »Pourquoi c’est faux :La crise ukrainienne remonte au 21 novembre 2013, date à laquelle le gouvernement ukrainien de Viktor Ianoukovitch refuse de signer l’accord d’association avec l’Union européenne. Cette décision est le point de départ de la révolution ukrainienne, qui débouche sur le renversement du président, le 21 février 2014.Dans la foulée, Moscou annexe la Crimée, et alimente de plus en plus ouvertement les tensions dans l’est du pays, qui ne tarderont pas à se transformer en conflit armé.Trois mois plus tard, François Hollande dîne à l’Elysée avec Vladimir Poutine afin d’évoquer la situation en Ukraine. En juin, c’est lui qui réunira en Normandie, à l’occasion des commémorations des 70 ans du Débarquement, les présidents russe et ukrainien.A-t-on retiré au russe son statut de langue officielle ?Ce que Sarkozy dit :« Il fallait […] empêcher le gouvernement ukrainien de retirer le statut de langue officielle au russe dans un pays où 30 % de la population est russophone. »Pourquoi c’est exagéré :En 2012, Viktor Ianoukovitch, alors président de l’Ukraine, fait voter une loi élargissant les droits d’utilisation de certaines langues minoritaires au niveau régional. Le russe devient langue régionale dans les territoires où les russophones représentent plus de 10 % de la population, soit dans 13 subdivisions administratives sur 27. Cette initiative est dénoncée à l’époque par l’opposition. Viktor Ianoukovitch la promulgue tout de même, le 8 juillet de la même année.Lorsque son régime est renversé, le 21 février 2014, le Parlement ukrainien vote une loi abrogeant ce statut de langue régionale (c’est à cet épisode que fait référence Nicolas Sarkozy). Les protestations sont immédiates ; cette loi ne sera jamais promulguée et encore moins appliquée. L’initiative du Parlement aura malgré tout un effet désastreux dans l’Est russophone du pays, contribuant à envenimer le conflit.La question linguistique a toujours eu en Ukraine une connotation politique. Le régime tsariste avait interdit l’usage de l’ukrainien. En Ukraine soviétique, russe et ukrainien (deux langues proches) sont toutes deux langues officielles du pays. Les intellectuels ukrainiens seront malgré tout des cibles de choix de la répression, particulièrement pendant les années Staline.Par ailleurs, l’affirmation selon laquelle « 30 % de la population est russophone » méconnaît une réalité : l’Ukraine est un pays bilingue. L’immense majorité de ses habitants parlent les deux langues ; celles-ci peuvent être utilisées alternativement à la télévision sans que personne ne s’en émeuve. Et des villes russophones comme Kharkiv ou Dnipropetrovsk se sont découverts à l’occasion de la guerre une identité ukrainienne forte, fournissant notamment de nombreux volontaires aux forces armées du pays.Bastien Vachon David Revault d'Allonnes (Luanda - envoyé spécial) Le business vaut bien une escapade diplomatique, aussi embarrassante soit-elle. En visite d’Etat en Angola — présidé par José Eduardo Dos Santos, 72 ans dont 32 de règne —, François Hollande a sacrifié à la nécessité des affaires, vendredi 3 juillet. Sans paraître trop insister sur les questions de démocratie et de droits de l’homme, pourtant problématiques dans ce pays d’Afrique australe où quinze jeunes gens travaillant à des stratégies non violentes de protestation contre le pouvoir ont été récemment arrêtés pour « rébellion » et « attentat contre le président de la République ».Lire aussi :Au Bénin, Hollande entame sa tournée en AfriqueA Luanda, où il avait atterri jeudi 2 juillet en fin d’après-midi, il fut d’ailleurs essentiellement question de diplomatie économique. La délégation française revient avec, en poche, 1 milliard d’euros de contrats — entre autres des accords entre Sonangol, la compagnie nationale angolaise chargée de l’exploitation et de la production de pétrole et de gaz naturel, et Total, ou avec le groupe Accor pour l’ouverture de 50 hôtels. Pas encore le jackpot, mais une manière de reprendre pied dans le pays, après des années de brouille pour cause d’Angolagate, et de commencer à rattraper le retard pris sur les entreprises chinoises. « Les Chinois sont partout, la France et l’Europe nulle part, expliquait jeudi François Hollande à ses conseillers. On vient pour montrer qu’on est disponible pour la suite. »C’est le principal argument de vente développé sur place par le chef de l’Etat : « Avoir une responsabilité sociale et environnementale, faire en sorte que l’investissement soit au bénéfice de tous, de l’Angola et de l’économie française. » M. Hollande a ainsi expliqué vendredi matin, à l’occasion d’un forum économique franco-angolais, évoquant ainsi, comme un avantage concurrentiel, « une relation équilibrée, respectueuse, qui fait que nous pouvons travailler dans la durée ».Investissement politique sur l’avenirDans un pays où le PIB a été multiplié par huit en dix ans, où la rente pétrolière pâtit de la baisse du prix du pétrole, mais où la construction et les services se développent, l’attention diplomatique du président Hollande vise à déverrouiller un marché difficile à pénétrer, pour cause de lourdeurs bureaucratiques et de corruption généralisée. « Nous venons dans un moment où le prix du pétrole est bas, c’est difficile pour l’Angola », avait expliqué cette semaine, en privé, le président.Une forme d’investissement politique sur l’avenir, dont le retour est attendu de pied ferme par les chefs d’entreprise ayant fait le déplacement. « En Angola, il y a possibilité de faire quasiment tout. Ils sont demandeurs de tout. Cela pourrait être un eldorado pour les PME françaises. Mais à part le pétrole, on n’a pas réussi à pénétrer », estime Eric Ghebali, directeur du développement international de Suez Environnement et membre de la délégation.Accueillant, fait rare, M. Hollande au palais présidentiel, « dans une atmosphère de franche cordialité », M. Dos Santos, nonobstant une erreur de la traductrice qui a évoqué « M. François Mitterrand », a salué l’« excellence des relations entre entreprises de nos deux pays, notamment dans le secteur pétrolier ». « Nous sommes intéressés par l’élargissement de notre coopération au-delà du secteur pétrolier », a assuré le président angolais, citant le bâtiment, le transport, l’énergie, le tourisme, l’agroalimentaire ou encore l’eau.« C’était très important pour moi de rappeler l’engagement de la France dans cette conjoncture, pas la plus favorable au secteur pétrolier », a répondu François Hollande, qui n’a cependant pas publiquement évoqué la question des droits humains et politiques, soulignant simplement « l’engagement de pluralisme, d’élections qui sont prévues. La France y est attentive ». La conférence de presse initialement prévue s’est finalement transformée en simple déclaration, sans question des journalistes, donc, à la demande de la présidence angolaise. « Le président a tout dit, il a répondu aux questions d’avance », a conclu M. Dos Santos. Le périple présidentiel se poursuivait vendredi après-midi au Cameroun, dirigé par Paul Biya, 72 ans, chef de l’Etat depuis trente-cinq ans.Lire aussi :A Cotonou, Hollande vante l’exemple démocratique béninoisDavid Revault d'Allonnes (Luanda - envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Bacqué La cathédrale Saint-Louis des Invalides est pleine et, à voir seulement l’assemblée qui remplit les travées, il est clair que c’est toute une époque que l’on enterre, ce vendredi 3 juillet, en même temps que Charles Pasqua, mort le 29 juin. De la génération de l’ancien ministre de l’intérieur, il ne reste plus que Serge Dassault et Roland Dumas, qui remonte la nef appuyé sur sa canne, pendant que l’on murmure dans son dos « c’est Talleyrand qui vient rendre hommage à Fouché… »Il est bien l’un des rares anciens élus mitterrandistes à avoir fait le déplacement. Pour les obsèques de celui qui fût l’une des bêtes noires de la gauche, le pouvoir socialiste n’a dépêché que le strict minimum de son contingent d’officiels : le directeur de cabinet du président de la République, la ministre Marylise Lebranchu et le secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen.Même d’anciens adversaires sont venusMais aux bancs des officiels, presque toute la droite des trente-cinq dernières années, se tient là. Une assemblée sombre, très largement masculine qui retrace à elle seule l’histoire tumultueuse du mouvement néogaulliste. La brochette des anciens premiers ministres, Edouard Balladur, Alain Juppé et François Fillon, a été placée devant les élus des Hauts-de-Seine, les inévitables époux Balkany, Claude Guéant, André Santini, et les collaborateurs de la campagne contre le traité de Maastricht. Même d’anciens adversaires sont venus, comme Michel Noir, dont la haute silhouette s’est voûtée sous une tête désormais blanchie par les années. Nicolas Sarkozy, celui-là même qui avait fait ses premières armes en politique soufflant la mairie de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) au nez de Pasqua, a préféré se recueillir seul au funérarium, plutôt que se mêler à cette assemblée qui semble refermer un pan d’histoire. Jacques Chirac, trop affaibli, n’a pas fait le déplacement, ni sa fille Claude qui appelait pourtant Pasqua « oncle Charles » avant que celui-ci ne choisisse, en 1995, Edouard Balladur. Après des années de brouille, l’ancien président de la République avait fini par appeler, en février, pour présenter à son ancien compagnon, ses condoléances après la mort du fils unique de Charles Pasqua. Mais pour ses obsèques, seul le gendre de Chirac, Frédéric Salat-Baroux, a été dépêché.« Il connaissait tous les secrets de la République. Il n’en révéla aucun pour se défendre. Question d’honneur, énonce Henri Guaino des sanglots dans la voix.L’évêque aux armées françaises, Monseigneur Luc Ravel, a-t-il bien compris, cependant, le caractère du personnage que l’on enterre ? Depuis une demi-heure, maintenant, il parle de Charles Pasqua comme on parlerait d’un enfant de chœur. Retraçant d’une voix trop douce un parcours dont il a gommé toutes les aspérités. Dans l’assemblée, on s’évente doucement, pour échapper à la chaleur. Voilà pourtant que les politiques vont reprendre le pouvoir.Le préfet Pierre Monzani, un bébé Pasqua qui dirigea le pôle universitaire Léonard de Vinci, à Courbevoie (Hauts-de-Seine), le président du Sénat Gérard Larcher et surtout l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui député, Henri Guaino ont préparé des discours. Et les voici qui redressent à grands traits lyriques une statue légendaire, certes, mais qui n’a plus rien d’un angelot.« Il connaissait tous les secrets de la République. Il n’en révéla aucun pour se défendre lorsqu’il fut attaqué. Question d’honneur, énonce Guaino des sanglots dans la voix. On l’accusait de “diplomatie parallèle” et d’être peu regardant sur les moyens. Il l’était, en effet, quand il s’agissait de sauver une vie ou de défendre l’honneur de la France. Mais personne ne l’a jamais vu accomplir un acte dont la France put avoir honte. » Puis il rappelle « l’écho des colères homériques et des immenses éclats de rire de Charles Pasqua et de Philippe Seguin résonnent encore dans les têtes de beaucoup d’entre nous. »Lire aussi :Mort de Charles Pasqua, un homme qui faisait « peur et rire tout à la fois »Derrière l’épouse et les petits-fils du défunt, des secrétaires et des collaborateurs étouffent un sanglot. Un chœur de voix d’hommes s’élève alors, chantant en corse le Dio vi salve Regina : « Voi dei nemici nostri/A noi date vittoria/E poi l’Eterna gloria/In Paradiso » (« Sur nos ennemis, donnez-nous la victoire et puis l’Eternelle gloire au Paradis… »).Cette fois, la cérémonie ressemble à celui que l’on célèbre. Et le cercueil peut enfin partir rejoindre les parfums du Sud, à Grasse (Alpes-Maritimes), où l’ancien ministre repose désormais.Raphaëlle Bacquégrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.07.2015 à 17h32 • Mis à jour le02.07.2015 à 18h32 Plus de deux tiers des Français jugent que la France n'est « pas efficace » pour tenter de résoudre la crise de la dette grecque, selon un sondage Tilder-LCI-OpinionWay, publié jeudi 2 juillet. A la question « Pour tenter de résoudre la crise de la dette grecque, diriez-vous que la France joue un rôle… ? », 69 % répondent qu'elle n'est pas efficace et 29 % jugent que si.Dans ce sondage réalisé en ligne mercredi et jeudi auprès d'un échantillon de 993 personnes, une majorité de sondés estime par ailleurs que le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne doivent cesser de soutenir financièrement la Grèce.A la question « Selon vous, les institutions suivantes doivent-elles encore soutenir financièrement la Grèce ? », 52 % répondent non contre 46 % de oui concernant le FMI, et 54 % répondent non quant à l'Union européeenne, contre 44 % qui disent oui. OpinionWay précise par ailleurs que les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte d'une marge d'incertitude de 2 à 3 points au plus.Les Grecs sont appelés aux urnes dimanche 5 juillet pour se prononcer par référendum sur la dernière version d'une proposition d'accord des créanciers de la Grèce, qui prévoit une série de réformes et de mesures budgétaires en échange d'une poursuite du soutien financier au pays. Un scrutin qui pourrait, selon Manuel Valls, déboucher en cas de victoire du non, sur un processus de sortie de la Grèce de l'euro. Le premier ministre français a appelé les Grecs à « voter les yeux ouverts », en « tirant toutes les conséquences » d'un éventuel non lors du référendum.M. Valls a également démenti « formellement » jeudi toute « prise de distance » entre Paris et Berlin sur le dossier grec. Mercredi, François Hollande avait appelé à un accord rapide, affichant sa différence de vue avec Angela Merkel, qui avait dit refuser de négocier avant le référendum.Lire la synthèse :Grèce : 5 jours d’épuisantes tractations et maintenant l’attentePour un maintien de la Grèce dans l’euroDans un autre sondage, réalisé par Harris interactive pour La Chaîne parlementaire, 60 % des Français interrogés se disent favorables au maintien de la Grèce dans l'euro, mais ils ne veulent plus lui prêter des fonds sans que la France ait la garantie d'être remboursée.Deux tiers des sondés (64 %) expriment le souhait que l'Europe arrête de prêter à la Grèce, contre 32 % qui se déclarent pour un maintien des prêts. Mais 53 % des personnes sondées estiment que la Grèce ne remboursera jamais, seuls 4 % croyant encore que la Grèce payera ce qu'elle doit en totalité.Cette deuxième enquête a été réalisée en ligne du 30 juin au 1er juillet, sur un échantillon de 1 032 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus, suivant la méthode des quotas. data-tym-playerid="tym-player-kXsXJu6xMKjMcLbR95F" data-tym-title="Thomas Piketty : ceux qui cherchent le « Grexit » « sont de dangereux apprentis sorciers »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/07/02/thomas-piketty-ceux-qui-cherchent-le-grexit-sont-de-dangereux-apprentis-sorciers_4668028_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,economie,international,grece,europe,emissions,videos,festival" data-tym-tags="crise-grecque,economie,international,grece,europe,emissions,videos,festival" data-tym-providerreference="kXsXJu6xMKjMcLbR95F" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion" 02.07.2015 à 12h17 • Mis à jour le02.07.2015 à 12h45 Ils ont aujourd’hui 19 et 20 ans, mais étaient mineurs au moment des faits. Deux jeunes du quartier des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes (Essones), ont été condamnés mercredi 1er juillet au soir par le tribunal pour enfants d’Evry à trois ans de prison, dont un ferme, pour l’agression d’un CRS en 2011.Le 25 mai 2011, alors qu’ils contrôlaient un véhicule peu après 20 heures aux Tarterêts, un quartier sensible de Corbeil-Essonnes, quatre CRS avaient été attaqués par une vingtaine de personnes armées de barres de fer et de projectiles. Un CRS avait été sérieusement blessé par des coups et un jet de parpaing qui l’avait touché au visage. Sa blessure avait entraîné une incapacité de travail (ITT) de vingt et un jours.Les Tarterêts, lieu d’affrontements réguliersLe 6 juin 2011, un premier suspect âgé de 17 ans avait été arrêté après avoir reconnu les faits pendant sa garde à vue. Sept autres personnes avaient ensuite été interpellées le 21 juin dans le cadre de cette agression. L’ADN du premier suspect avait été retrouvé sur le parpaing qui avait blessé le CRS.Les deux auteurs principaux de l’attaque ont donc été condamnés à trois ans de prison dont un ferme et deux ans de sursis avec mise à l’épreuve. L’un d’eux, contre lequel un mandat de dépôt a été prononcé, a immédiatement été incarcéré. L’autre pourra aménager sa peine. Un troisième complice était également jugé et a été condamné à un an de prison avec sursis.Le quartier des Tarterêts est régulièrement le lieu d’affrontements entre jeunes des cités et policiers. En juin 2011, une fillette en avait été la victime collatérale, touchée à la tête par un projectile. Le quartier est également régulièrement le théâtre de batailles rangées entre bandes rivales, malgré la mobilisation constante des habitants et leurs appels répétés au calme.Lire aussi : Les Tarterêts concentrent toutes les difficultés sociales 02.07.2015 à 10h25 • Mis à jour le02.07.2015 à 10h36 | Olivier Faye Le choix de Marion Maréchal-Le Pen a créé quelques remous au Front national, mais il a finalement été validé. Olivier Bettati, conseiller municipal divers droite à Nice, et ancien adjoint du maire Christian Estrosi, a été investi, mercredi 1er juillet, tête de liste du Front national dans les Alpes-Maritimes pour les élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur, a appris Le Monde de sources concordantes. Mme Maréchal-Le Pen a confirmé, jeudi 2 juillet, cette investiture dans un communiqué.Lire aussi :Marion Maréchal-Le Pen investie par le FN en PACA pour les régionalesLa commission nationale d’investiture du FN, qui était réunie au siège du parti, à Nanterre, a suivi le souhait de la députée du Vaucluse, qui entend marcher sur les plates-bandes de M. Estrosi, son adversaire pour le compte des Républicains lors de ce scrutin. La préférence de la jeune femme pour M. Bettati, connue depuis plusieurs jours, a suscité des oppositions au niveau local. Certains cadres frontistes demandaient à ce que la position de tête de liste dans le département soit réservée à un membre du FN. En vain.Prise de guerreTout entière consacrée à son travail d’union des droites, Mme Maréchal-Le Pen a fait fi des critiques. Donnée en tête au premier tour mais battue au second selon de premiers sondages, elle sait que la victoire en décembre devrait se jouer à droite, et qu’il convient de rogner sur l’électorat de Christian Estrosi. Olivier Bettati, 46 ans, représente pour elle une belle prise de guerre.Adjoint du maire de Nice pendant plus de cinq ans, il s’était présenté contre lui aux élections municipales en 2014, et avait obtenu 12,4 % des voix au second tour dans le cadre d’une quadrangulaire. Candidat déçu aux sénatoriales en 2014, cet ancien conseiller général des Alpes-Maritimes avait fait l’impasse cette année sur les élections départementales.Il a rencontré Marion Maréchal-Le Pen il y a plusieurs semaines, ainsi que certains membres de l’équipe que la députée du Vaucluse entend constituer en cas de victoire. Olivier Bettati a également vu Nicolas Bay, secrétaire général du FN, qui a apporté son soutien à sa candidature. Ces derniers jours, le conseiller municipal a été photographié en compagnie de Marie-Christine Arnautu, chef de file du FN dans le département, et de Philippe Vardon, ancien responsable de Nissa Rebela, branche locale du Bloc identitaire. Ce dernier devrait selon toute vraisemblance être candidat sur la liste du FN dans le département.Cadre du RPR puis de l’UMP pendant plus de vingt ans, M. Bettati est par ailleurs un ancien proche de Jean-François Copé. En 2012, il avait contribué à l’élection controversée du maire de Meaux (Seine-et-Marne) à la présidence du mouvement face à François Fillon. Il a finalement quitté le parti de la rue de Vaugirard en 2013.Olivier Faye Olivier Faye Nouvelle victoire sur le front judiciaire pour Jean-Marie Le Pen contre sa fille. Le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine, saisi en référé par le député européen, a décidé, mercredi 8 juillet, de suspendre l’assemblée générale extraordinaire du Front national. Cette dernière – qui consiste en un vote par courrier des 51 000 adhérents frontistes à jour de cotisation – avait été convoquée le 4 mai par la direction du FN pour entériner une série de réformes des statuts, et en premier lieu la suppression de la présidence d’honneur.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen veut sauver sa présidence d’honneur devant les tribunaux« Le tribunal a estimé que le Front national n’a pas respecté ses statuts et l’invite à convoquer un congrès physique devant lequel Jean-Marie Le Pen pourra se défendre », explique au Monde l’avocat de M. Le Pen, Me Frédéric Joachim.« Cette victoire allait d’elle même, je ne comprends pas comment des juristes avisés ont pu s’engager sur la voie d’une persécution personnelle et politique qui se trouve condamnée dans ses procédés par la justice, a réagi Jean-Marie Le Pen sur BFMTV. Mes adversaires ont eu tort deux fois en une semaine. S’il y a un congrès véritable, j'en serai un des orateurs, c’est moi qui suis mis en cause dans une dignité qui m’a été accordée par un congrès précédent. »Et le patriarche frontiste de lancer un message à sa fille : « On a 24 heures pour maudire ses juges, mais après il faut réfléchir et essayer de ne pas détruire l’instrument sur lequel compte les Français pour les arracher à la décadence. »Le 2 juillet, Jean-Marie Le Pen avait déjà gagné une première partie en obtenant que le TGI de Nanterre annule sa suspension du Front national.L’assemblée générale extraordinaire devait se clôturer vendredi 10 juillet. Plus de la moitié des adhérents avaient déjà renvoyé leur bulletin au siège du parti, à Nanterre, selon la direction du mouvement d’extrême droite.« J'accueille cette décision avec une satisfaction amère. Je ne me réjouis pas que la communication entre Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen se fasse par les tribunaux », se désole Bruno Gollnisch, joint par Le Monde. Pour ce proche de Jean-Marie Le Pen, la « désescalade » entre les deux parties est encore possible. « Il faut que nous trouvions une solution. Un congrès ne serait pas utile, hors de proportion au vu de l'enjeu, qui n'est que de supprimer la présidence d'honneur. Cela peut se régler à l'amiable », veut croire le député européen.Le soutien de Marine Le Pen, Gilbert Collard (député du Gard, Rassemblement Bleu Marine) a quant à lui réagi sur son compte Twitter..@lepenjm obtient l'annulation du congrès papier, cela va être physique ! http://t.co/rgjzylCxqv— GilbertCollard (@Gilbert Collard ن)require(["twitter/widgets"]);Olivier Faye 08.07.2015 à 10h57 • Mis à jour le08.07.2015 à 13h24 | Mathilde Damgé et Bastien Vachon Le député Républicain, élu de Paris et membre de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale, était invité de la matinale de France Inter mardi 7 juillet. Interrogé sur la situation en Grèce, Pierre Lellouche a usé de formules toutes faites, parfois au risque de l’exagération.1. Tsipras fait-il « de la politique avec l’argent des autres » ?Ce qu’il a dit : « M. Tsipras fait de la politique avec l’argent des autres »Pourquoi c’est plutôt fauxCette affirmation sous-entend que le gouvernement grec placerait ses pions au détriment des finances communautaires, et que plus globalement la Grèce vivrait aux dépens des autres Etats membres.Autant la première assertion est difficile à étayer, à ce stade de la crise et des négociations, autant la seconde est facilement vérifiable… et fausse.Certes la Grèce est fortement endettée mais la France et l’Allemagne aussi, pour des raisons conjoncturelles principalement, la crise économique limitant la capacité du pays à se financer sans (trop) s’endetter. Du côté des flux structurels, le système européen ne bénéficie pas particulièrement plus à la Grèce. Regardons le solde entre ce que le pays reçoit et ce qu’il débourse, soit la différence entre la contribution grecque au budget communautaire et les dépenses de ce budget sur son sol.Ce solde, négatif, classe certes le pays parmi les bénéficiaires de la Communauté des 28. Toutefois, selon l’annexe « relations financières avec l’Union européenne » au projet de loi de finances français pour 2015, la Grèce n’arrive que 9e sur les 19 pays bénéficiaires du budget européen en pourcentage du revenu national brut (RNB), qui correspond à la somme des revenus perçus par les agents économiques nationaux (c’est une valeur assez proche du produit national brut, PNB).Les chiffres de 2013 : Ce qu’il a dit :« La version grecque de la zone euro, c’est que les pays du Nord, riches, financent à fonds perdu le système. »Pourquoi c’est discutable ?Là encore, il faut aller regarder la différence entre ce que les Etats membres paient et ce qu’ils reçoivent. On voit en faisant une distinction entre « pays du Nord » (en haut de la liste) et « pays du Sud » (en bas) que ces derniers sont en effet, et de loin, bénéficiaires du budget européen… en soldes nets. #container_14362776470{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14362776470{ height:500px; } #container_14362776470 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14362776470 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14362776470 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14362776470 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les pays du Nord autant contributeurs que les pays du Sud sont bénéficiairesAu total, les pays du Nord cumulent 13 milliards d'euros de contribution nette. Les pays du Sud affichent plus de 12 milliards d'euros de solde positif par rapport à leur contribution.Source : Annexe au budget européen(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14362776470", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "bar", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["Allemagne","Royaume-Uni","France","Pays-Bas","Suède","Autriche","Finlande","Irlande","Slovénie","Estonie","Lituanie","Slovaquie","Luxembourg","Lettonie","Belgique","République tchèque","Hongrie","Pologne","Italie","Chypre","Croatie","Malte","Espagne","Roumanie","Portugal","Grèce"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:1, layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Solde", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", -15.2 ], [ "", -9.8 ], [ "", -9.4 ], [ "", -2.9 ], [ "", -2.4 ], [ "", -1.4 ], [ "", -1.4 ], [ "", 0.2 ], [ "", 0.4 ], [ "", 0.8 ], [ "", 0.8 ], [ "", 1.3 ], [ "", 1.3 ], [ "", 1.5 ], [ "", 3 ], [ "", 3.3 ], [ "", 4.9 ], [ "", 12 ], [ "", -4.4 ], [ "", null ], [ "", null ], [ "", 0.1 ], [ "", 2.6 ], [ "", 4.1 ], [ "", 4.4 ], [ "", 5.3 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 0 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: " md €", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; 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} .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14362793821 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les pays du Nord bien plus bénéficiaires que les pays du Sud en part de la richesse nationaleLe revenu national brut (RNB) correspond à la somme des revenus perçus par les agents économiques nationaux (c’est une valeur assez proche du PIB).Source : Annexe du budget européen(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Cette différence entre les flux européens en valeur absolue et en valeur relative tient à la richesse propre à chaque pays ; certes l’Allemagne est contributrice nette à hauteur de plus de 15 milliards d’euros, mais cela ne pèse que 0,54 % de son PNB.2. La France a-t-elle donné 40 milliards d’euros aux Grecs ?Ce qu’il a dit : « La France a été emprunter 40 milliards d’euros pour donner aux Grecs à un moment où les Grecs ne pouvaient plus emprunter, compte tenu de la hausse des taux d’intérêt. »Pourquoi c’est discutable ?Certes la France est exposée, via ses prêts directs (11,3 milliards) et ses prêts par l’intermédiaire de ses participations à la Banque centrale européenne, au Fonds monétaire international et au Fonds européen de stabilité financière, au risque grec pour environ 40 milliards d’euros.En effet, comme d’autres pays, la France prête à la Grèce de façon bilatérale (d’Etat à Etat) mais elle prête aussi à la Grèce via les fonds et institutions nommés ci-dessus.Mais d’une part, ces prêts sont rentables : ce ne sont pas des dons, ils ont un taux d’intérêt (même si, récemment, ce dernier a été revu à la baisse pour aider la Grèce à les rembourser). Et d’autre part, il n’y a pas d’autres moyens pour un Etat qui veut lever de l’argent (en tout cas dans le cadre de l’euro, où un Etat ne peut plus créer de l’argent librement) que d’aller sur le marché de la dette ; les souscriptions d’obligations souveraines ouvertes aux particuliers (comme les emprunts russes) sont très chères à mettre en place et n’ont plus vraiment la cote.Le candidat François Hollande avait dit réfléchir à des emprunts d’Etat mais le précédent, l’emprunt Balladur de 1993, qui a rencontré un vrai succès populaire, s’était révélé coûteux pour les finances publiques, le taux proposé (pour séduire les particuliers) risquant de devoir être plus élevé que celui que l’Etat pourrait trouver sur les marchés.3. Un gouvernement réunissant l’équivalent de Mélenchon et Le Pen ?Ce qu’il a dit : « Tsipras et le gouvernement grec, c’est comme si en ce moment en France vous aviez un gouvernement composé de Mélenchon et de Le Pen »Pourquoi c’est caricatural ?Afin d’obtenir la majorité absolue au Parlement, Alexis Tsipras s’est en effet allié, le 26 janvier dernier, avec les Grecs indépendants (ANEL), un parti politique de droite souverainiste. Le très populiste Panos Kammenos a alors été nommé ministre de la défense, poste qu’il occupe toujours à l’heure actuelle. Pierre Lellouche oublie cependant de préciser qu’il s’agit du seul ministre du gouvernement marqué à droite, et que l’alliance concerne 13 sièges de l’ANEL contre 149 de Syriza.Lire aussi :Pourquoi Syriza ne peut pas être comparée au FNDe plus, la ligne politique des Grecs indépendants se rapproche davantage de celle du parti français Debout la France que de celle du Front national, dont le pendant grec serait plutôt Aube dorée, absent du gouvernement Tsipras. Si le parti frontiste a apporté son soutien à Syriza pour les élections législatives de janvier dernier, l’inverse ne s’est jamais vérifié. Au contraire, le parti d’Alexis Tsipras n’est pas tendre avec le FN. « La montée de Syriza et des forces progressistes en Europe est un bastion contre la montée de l’extrême droite que représente Marine Le Pen », a-t-il affirmé dans un communiqué publié le 23 janvier.Bastien VachonMathilde DamgéDe l'éco, du décryptage et une pincée de dataSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.07.2015 à 17h17 • Mis à jour le07.07.2015 à 18h43 | Samuel Laurent « Le Front national (…) est, toutes choses égales par ailleurs, une forme de Syriza à la française, d’extrême droite. Mais, d’ailleurs, vous voyez cette coagulation des contraires se faire : qui adore Syriza chez nous ? Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Avec qui s’allie Alexis Tsipras en Grèce ? Avec son extrême droite souverainiste. »Cette phrase du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui comparaît, lundi 6 juillet, le parti au pouvoir en Grèce au Front national français, a beaucoup agacé au Parti socialiste et à gauche. Pourtant, cet amalgame assimilant Syriza et FN est assez répandu, notamment à droite. « Il y a deux personnes qui se sont réjouies de l’arrivée de ce gouvernement invraisemblable en Grèce – invraisemblable ! – c’est M. Mélenchon et Mme Le Pen », avait lancé Nicolas Sarkozy en mars. Depuis, il ne perd pas une occasion d’évoquer en Syriza « les amis de Mme Le Pen ». Qu’en est-il réellement ?1. Syriza est-il de gauche ou d’extrême gauche ?« Syriza » est un acronyme qui signifie « coalition de la gauche radicale ». Treize partis la composent, qui vont des écologistes aux maoïstes en passant par des communistes, des trotskistes… Sa principale composante, Synaspismós, dont Alexis Tsipras était le président, est un parti qui coalisait déjà socialistes, écologistes et communistes.On peut donc classer le parti (la coalition de départ a changé son statut pour en devenir un) à la gauche du Pasok – l’équivalent grec du Parti socialiste français –, dans la catégorie « gauche radicale » ou « extrême gauche ». Mais sa naissance et sa croissance sont étroitement liées à l’histoire de la crise économique et des mesures d’austérité imposées à Athènes.L’ascension de Syriza date de la crise : encore très minoritaire en 2009, la coalition doit attendre 2012 pour passer devant le Pasok. Toujours en 2012, face à Syriza, une coalition réunissant deux partis de gauche (Pasok et Gauche démocrate) se forme pour défendre le respect des accords avec l’Union européenne et le Fonds monétaire international.Syriza incarne alors le parti « anti-austérité », et son programme est résolument orienté en ce sens, et n’est sans doute pas pour rien dans sa victoire de janvier. Néanmoins, et contrairement à ce qu’on peut entendre ou lire, Syriza n’est plus favorable à une sortie de la Grèce de la zone euro – même si l’âpreté des négociations avec les créanciers du pays a ravivé les voix discordantes dans le parti.2. Le parti grec est-il allié à l’extrême droite ?En 2015, Syriza arrive en tête aux législatives, mais à deux sièges de la majorité absolue. Le parti doit donc composer une coalition pour gouverner.Or, il n’est pas aisé de trouver une autre formation anti-austérité : du Pasok à Nouvelle Démocratie (droite) en passant par To Potami (centre), la plupart des formations sont contre le programme de Syriza.Alexis Tsipras choisit donc une alliance « contre nature » : il va chercher le parti des Grecs indépendants (ANEL), dirigé par Panos Kammenos, transfuge de Nouvelle Démocratie, connu pour ses discours très populistes, voire conspirationnistes, et pour quelques scandales financiers. Volontiers outrancier, il affirmait en décembre 2014 que « les bouddhistes, les juifs et les musulmans ne payaient pas d’impôt », contrairement à l’Eglise orthodoxe, qui « risquait de perdre ses monastères ». Lui aussi hostile à la politique d’austérité, il a multiplié les discours agressifs contre la « troïka » UE-BCE-FMI.Peut-on qualifier l’ANEL de parti d’extrême droite ? Sur le plan social, le parti est résolument conservateur : très favorable à l’Eglise orthodoxe et à son influence sur la société, il tient des discours fortement anti-immigration, et ne perd jamais une occasion d’exalter le nationalisme grec.Néanmoins, il n’est pas allié au Front national français, mais à… Nicolas Dupont-Aignan et à son parti, Debout la France (DLF). Libération citait un historien grec, Nikolas Bloudanis, qui estimait que, transposé à la France, « il regrouperait la droite de l’UMP et la gauche du FN ». En Grèce, il existe un parti d’extrême droite bien plus virulent (et qui connaît un meilleur succès) : Aube dorée, qu’on peut qualifier de « néonazi ».3. Peut-on dire que Syriza a les mêmes idées que le FN ?Cette alliance entre gauche radicale et droite dure peut sembler contre nature. Mais, comme Ilias Nicolacopoulos, professeur de sciences politiques, l’expliquait dans Le Figaro, « les électorats d’ANEL et de Syriza ne sont sociologiquement pas si éloignés que cela. Des couches populaires de droite ont voté pour Syriza ». En réalité, dans la Grèce de 2015, la ligne de démarcation politique principale se construit avant toute chose autour du soutien ou non aux mesures d’austérité. Et si l’ANEL et Syriza sont alliés, le pouvoir est du côté de Syriza, pas du parti de Kammenos, qui n’a obtenu qu’un ministère, certes d’importance (la défense).Au-delà de cette alliance, rien dans le programme de Syriza ne permet de qualifier ce parti d’extrême droite : il est favorable à l’immigration ; défend des aides pour les plus pauvres et un Etat providence augmenté ; veut créer de l’emploi public, rétablir un salaire minimal… Surtout, Syriza veut faciliter les naturalisations et le regroupement familial, aux antipodes de la politique migratoire du FN français.Emmanuel Macron a tenté de rectifier lui-même le tir, sur Twitter : assimiler Syriza et le FN n’a pas grand sens.Aucune confusion possible entre le FN et Syriza, issu de la gauche grecque qui s’est construite dans la résistance face au nazisme 3/4— EmmanuelMacron (@Emmanuel Macron)require(["twitter/widgets"]);D’ailleurs, si le FN n’a de cesse de tresser des couronnes à Syriza, la formation grecque, elle, le refuse fermement. Dans un communiqué retransmis par le Parti communiste en France, Syriza explique que ses succès électoraux sont au contraire « un bastion contre la montée de l’extrême droite que représente Marine Le Pen, mais aussi un message pour la défense de la démocratie contre ses ennemis. Nos partenaires et nos soutiens français sont divers et ils s’élargissent. Ils sont de gauche ».Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.07.2015 à 12h47 • Mis à jour le07.07.2015 à 18h17 | Anne Rodier Dans le texte du projet de loi relatif au dialogue social et à l'emploi, qui revient en seconde lecture à l'Assemblée, mardi 7 juillet, le gouvernement a rétabli deux amendements que le Sénat avait supprimés il y a un mois, le 8 juin précisément.Lire aussi :Le Sénat estime que le burn-out n’est pas une maladie professionnelleLe nouveau texte dit d'une part que « les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladie d'origine professionnelle », ce qui sans désigner le burn-out ouvre la possibilité de le faire reconnaître comme maladie professionnelle.Et d'autre part qu'un rapport « sur l'intégration des affections psychiques dans le tableau des maladies professionnelles » sera remis « avant le 1er juin 2016 ». Le sujet est donc reporté à l'année prochaine, mais il n'est plus définitivement enterré.Lire aussi :Le burn-out, révélateur du mauvais managementLe burn-out, syndrome d'épuisement professionnel, « concerne l'ensemble des individus au travail et frappe entre 2 % et 11 % d'entre eux » rappelle le sociologue du travail Didier Truchot dans le Dictionnaire des risques psychosociaux écrit sous la direction de Philippe Zawieja et Franck Guarnieri (éd Seuil, 890 pages, 49 euros).Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Redoutable procédurier, Jean-Marie Le Pen a décidé de poursuivre sur tapis vert le conflit engagé avec sa fille depuis trois mois. Le patriarche frontiste a gagné une première partie, le 2 juillet 2015, en obtenant que le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine) annule sa suspension du Front national. Ravi par cette victoire, le député européen a décidé de pousser une nouvelle fois sa chance contre Marine Le Pen, et de refaire appel aux juges pour tenter, cette fois, de sauver sa présidence d’honneur.Lire aussi :La justice annule la suspension de Jean-Marie Le Pen du FNLe TGI de Nanterre doit examiner mardi 7 juillet à 12 h 30 une assignation en référé déposée par M. Le Pen pour demander la suspension de l’assemblée générale extraordinaire du FN, qui se clôture le 10 juillet. Cette assemblée – qui consiste en un vote par courrier des 51 000 adhérents frontistes à jour de cotisation – a été convoquée le 4 mai par la direction du FN pour entériner une série de réformes des statuts, et en premier lieu la suppression de la présidence d’honneur. Désireux de sauver cette fonction qui lui permet de siéger dans toutes les instances de direction du parti, l’ancien président du Front réclame qu’un congrès « physique » soit organisé en lieu et place de ce qu’il qualifie de « congrès postal ». Le TGI doit rendre sa décision mercredi 8 juillet, à 15 h.« Les modalités de cette réforme ne sont pas prévues par les statuts et ne sont pas conformes à la coutume du FN, fait valoir Me Frédéric Joachim. Le conseil de Jean-Marie Le Pen estime que, puisque la présidence d’honneur a été créée par acclamation lors du congrès de Tours, en 2011, elle ne peut donc être supprimée qu’en suivant la même procédure. Selon la même logique, le congrès devrait être réuni physiquement, comme tous les congrès du FN jusqu’à aujourd’hui.Courrier de Marine Le Pen aux adhérentsLa défense du député européen souligne par ailleurs que l’anonymat lors de ce scrutin ne serait pas garanti, puisqu’un code-barres individuel est imprimé sur chaque bulletin de vote. Lors des consultations internes convoquées à l’occasion des derniers congrès, le code-barres, destiné à éviter les votes multiples, se trouvait sur l’enveloppe du bulletin. « Une société indépendante gère la procédure. Il y a un algorithme qui créé de façon aléatoire un code-barres pour chaque adhérent, on ne peut pas remonter à la source, défend Nicolas Bay, secrétaire général du parti d’extrême droite. Et les bulletins de vote sont placés sous le contrôle d’un huissier, qui repart avec. »Les adhérents frontistes, qui doivent retourner leur bulletin au siège du FN, à Nanterre (Hauts-de-Seine), avant le 10 juillet, ont reçu aux alentours du 20 juin un courrier de Marine Le Pen. Dans ce dernier, la présidente du FN s’en prend aux « initiatives et [aux] propos préjudiciables d’un président d’honneur [qui] peuvent très gravement nuire au fonctionnement de notre mouvement politique, à son crédit auprès des Français et par conséquent compromettre nos chances de succès ».Lire aussi :Pourquoi le Front national en appelle à ses adhérents contre Jean-Marie Le PenMme Le Pen a par ailleurs relayé sur Twitter une campagne « #FNJeVoteOui » incitant ses adhérents à approuver la réforme des statuts. Des prises de position publiques qui passent mal parmi les soutiens de Jean-Marie Le Pen. « La suppression de la présidence d’honneur s’accompagne d’une mise en cause de la personne de Jean-Marie Le Pen dans un courrier. Cela rend encore plus anormal le fait qu’il n’ait pas pu s’exprimer pour se défendre », estime Bruno Gollnisch.Suspendu du Front national pendant près de deux mois, le député européen n’a pas pu assister aux réunions du bureau politique et du bureau exécutif qui ont décidé de la convocation de l’assemblée générale extraordinaire. « Il n’a pas pu faire valoir son point de vue », estime Me Joachim. « Sa présence n’aurait eu aucune incidence. Pendant le bureau politique du 4 mai, sa motion a été écrasée, alors qu’il était là », relève Nicolas Bay. Qu’importe, Jean-Marie Le Pen estime la procédure viciée du fait de son absence. Et au cas où son référé examiné mardi n’aboutirait pas, il compte utiliser cet argument pour poursuivre le combat. « Nous irons plaider au fond », annonce son avocat.Olivier Faye Bastien Vachon et Damien Leloup Commandé par Manuel Valls après les attentats de janvier, le rapport du député (PS) de l’Essonne, Malek Boutih, sur « l’analyse et la prévention des phénomènes de radicalisation et du djihadisme en particulier », a été remis jeudi 2 juillet au premier ministre. Intitulé « Génération radicale », il décrit une jeunesse manipulée par Internet, qui contribue « à la diffusion de croyances irrationnelles ». Il prône la création d’un commissariat à la souveraineté numérique, qui s’impose, selon lui, comme « l’outil indispensable permettant l’alliance des pouvoirs publics et du privé pour doter la France et l’Europe de leur propre infrastructure numérique, sans reproduire la logique autarcique du modèle chinois ». Sur la forme, le rapport, pour lequel M. Boutih assure ne pas avoir touché de rémunération, étonne par les interlocuteurs consultés et contient quelques approximations.Parmi les personnes auditionnées par Malek Boutih pour rédiger ce document, quelques noms étonnants : la militante Frigide Barjot, plus connue pour son combat contre le mariage pour tous que pour son expertise sur les radicalismes religieux, ou encore le journaliste controversé Jean-Paul Ney. Présenté comme l’auteur de Pourquoi ils font le Djihad. Enquête sur la génération Merah, un livre à paraître en septembre aux éditions du Rocher, M. Ney s’est surtout illustré sur les réseaux sociaux pour ses pratiques journalistiques douteuses. Mercredi 7 janvier, il avait désigné à tort un adolescent comme étant le troisième homme qui accompagnait les auteurs de la fusillade à Charlie Hebdo. Jean-Paul Ney contributeur du rapport sur le djihadisme de Malek Boutih - L'explication: http://t.co/CmTyTZQYqQ http://t.co/dVKQA1wsct— davidperrotin (@David Perrotin)require(["twitter/widgets"]);Un choix d’interlocuteur étrange que M. Boutih, qui ne « connaissait pas très bien le personnage », a justifié au Monde.fr par le fait que M. Ney a « lui-même demandé à être auditionné ».En revanche, aucun représentant du culte musulman parmi les interlocuteurs de l’ancien président de SOS-Racisme, qui assume ce choix. Il signale que les auditions réalisées n’ont pas toutes influencé son rapport, mais ne regrette aucune audition. « Je n’ai pas fait un rapport pour me faire plaisir avec des gens avec lesquels je suis d’accord. J’ai écouté de tout, j’ai écouté n’importe quoi. J’ai écouté tous les points de vue, des gens qui s’y connaissaient et d’autres qui ne s’y connaissaient pas. »Skyrock au cœur du rapportDans la partie de son rapport consacrée au djihadisme en ligne, Malek Boutih cite en revanche une personne qu’il connaît bien : Pierre Bellanger, le directeur de Skyrock et auteur de plusieurs livres sur les évolutions du numérique. Longuement cité dans une sous-partie du rapport qui décrit le Web comme un nouveau « Far West », M. Bellanger est présenté dans le rapport comme un « spécialiste incontesté des enjeux du réseau, qui a théorisé le concept de souveraineté numérique ». Le député oublie en revanche de préciser que Pierre Bellanger est aussi… son patron. Malek Boutih est en effet directeur des relations institutionnelles pour Skyrock.Un peu plus loin, M. Boutih mêle des notions sans rapport – il évoque par exemple « le contrôle du cœur de la toile qu’est le système d’exploitation », probable confusion entre le système d’exploitation (le logiciel faisant tourner un ordinateur) et  le serveur racine du DNS,  « l'annuaire »  fondamental qui permet aux navigateurs Web de s'orienter sur le réseau.De même, dans un passage du rapport consacré aux réseaux sociaux, Malek Boutih cite en exemple « l’application Yax utilisée par les adolescents ». Placé 81e au classement des applications gratuites de réseaux sociaux sur iTunes, le service est pourtant loin d’être le plus utilisé – Facebook reste très largement le réseau social le plus populaire. Mais Yax est un service lancé par… Skyrock.Ferveur des élus de droiteAutre hic, le rapport commence par une citation du Petit prince qui n’en est en fait pas une. L’origine des lignes citées en préambule par M. Boutih, attribuées à tort à Antoine de Saint-Exupéry, est inconnue.Malgré ces singularités sur la forme, le rapport de Malek Boutih a attiré la ferveur des élus de droite. Xavier Bertrand l’a ainsi qualifié de « courageux et intéressant », Roger Karoutchi d’« édifiant et sans langue de bois ». Bruno Le Maire, Christine Boutin ou encore Frédéric Lefebvre ont également signalé leur intérêt pour le document. Pas de réaction à gauche pour le moment. Le texte a été présenté, lundi 6 juillet au soir, au bureau national du PS.Bastien VachonDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.07.2015 à 17h13 • Mis à jour le06.07.2015 à 18h42 | Séverin Graveleau Après les politiques et les intellectuels, les Immortels de l’Académie française et une partie des syndicats enseignants, la réforme du collège qui doit entrer en vigueur à la rentrée 2016 est-elle en train de se trouver de nouveaux adversaires inattendus ? C’est en tout cas ce que peut laisser craindre à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, la récente prise de position du SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d’établissement.Lire aussi :L’Académie française sabre la réforme du collègeDans un communiqué daté de lundi 6 juillet, il indique qu’il « décidera s’il continue d’apporter son soutien à la réforme du collège lors de sa conférence nationale » en septembre. En cause, la circulaire d’application de la réforme publiée au Bulletin officiel le 2 juillet. Ce mode d’emploi du nouveau « collège 2016 » qui leur est justement destiné est tout bonnement jugé « inacceptable » par le SNPDEN-Unsa.« Par l’interprétation qu’elle apporte », elle « vide de son contenu la principale raison pour laquelle [le syndicat] a apporté son appui à la réforme du collège » précisent les chefs d’établissement. Car c’est, selon eux, le cœur même de la réforme qui est remis en cause dans la circulaire d’application : l’autonomie et la responsabilité supplémentaires accordées aux établissements et à leurs chefs.Lire aussi :Des collèges appelés à tester dès septembre la réforme controversée« Lobby disciplinaire »La réforme prévoit en effet que les collèges puissent utiliser, comme ils le souhaitent, 20 % de leur emploi du temps sur du travail en petits groupes, de l’accompagnement personnalisé, ou pour les nouveaux « enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI). C’est d’ailleurs cette liberté accordée aux chefs d’établissement, considérés par certains comme les grands « gagnants » de cette réforme, qui fait craindre à ses détracteurs de les voir se transformer en « petits chefs ». Et qui a mis dans la rue 24 % des enseignants le 19 mai, selon le ministère, et moitié moins lors de la journée de grève nationale du 11 juin.La circulaire « empiète systématiquement sur les compétences dévolues par le code de l’éducation aux instances de l’établissement », juge le SNPDENSauf que la circulaire « empiète systématiquement sur les compétences dévolues par le code de l’éducation aux instances de l’établissement et tout particulièrement à son conseil d’administration », juge le SNPDEN. Il en est ainsi des groupes à effectifs réduits qui, dans la circulaire, « ont vocation à être constitués en priorité pour les sciences expérimentales, la technologie, les langues vivantes étrangères, les langues régionales et l’enseignement moral et civique ». Autrement dit, les chefs d’établissement sont fortement incités – la circulaire n’est juridiquement pas injonctive – à flécher vers ces matières les trois heures par classe mises à disposition pour les groupes à effectif réduit. « Il y a un lobby disciplinaire qui a joué », estime Philippe Tournier, le secrétaire général du syndicat. Il craint que « cette circulaire ne crée des tensions entre les disciplines, là où un travail collectif de l’équipe éducative aurait pu aboutir à un consensus ».« Trouver le bon point d’équilibre »Le SNPDEN regrette aussi que la circulaire « se mêle de fixer comment les élèves doivent être répartis dans les classes », alors même que le code de l’éducation stipule que les collèges disposent d’une autonomie qui porte sur les modalités de répartition des élèves. Le texte ministériel précise simplement que les élèves qui suivent l’enseignement de complément de latin ou grec – qui vient compenser la disparition des « options » correspondantes –, ainsi que ceux inscrits en classe bilangue en 6e, soient répartis dans plusieurs classes « afin d’éviter la constitution de filières ». Un autre élément qui questionne « la gouvernance même du système éducatif », selon Philippe Tournier. Il explique : « Soit on nous confie plus de responsabilités et on nous laisse ensuite travailler, soit le ministère fait tout et il n’a donc pas à nous demander notre avis. » Le secrétaire général tempère toutefois ces propos en indiquant qu’il ne s’agit pas pour le SNPDEN « de devenir un adversaire de la réforme ».Du côté du ministère on confirme bien que l’écriture de la circulaire « vise évidement à rassurer ceux qui pouvaient être inquiets » mais que ces éléments ne sont « que des rappels de bon sens » ne remettant pas en cause la « plus grande autonomie » portée par la réforme.Mais, « à trop vouloir rassurer ceux qui ont peur [de la réforme du collège], on prend le risque de démotiver ceux qui y croient et qui ont envie » commente Frédéric Sève, du SGEN-CFDT, l’un des deux syndicats enseignants favorables à la réforme. Il s’agit en tout cas maintenant de « trouver le bon point d’équilibre, ajoute Christian Chevalier, du SE-UNSA, afin de rassurer d’un côté les enseignants, de l’autre les chefs d’établissement ». Ce que le ministère avait pourtant bien essayé de faire avec cette circulaire.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières Lors de leur conseil fédéral, samedi 4 juillet, les écologistes ont adopté une résolution demandant la restructuration de la dette grecque et appellent à « un sursaut européen ». Yannick Jadot, député européen d’Europe écologie-Les Verts, dénonce « l’hystérie » autour de la question grecque.Comment analysez-vous la victoire du non au référendum grec dimanche ?Yannick Jadot : C’est un non de fierté, celui d’un peuple qui a été soumis à une casse économique et sociale violente. Malgré tout, la Grèce a rétabli ses comptes publics et demande légitimement qu’une perspective de restructuration de sa dette soit prise en compte dans la négociation. C’est aussi un non de rationalité économique. Tout le monde considère que la dette grecque est insoutenable et que le cadre budgétaire européen est contre-productif du point de vue de la relance économique.C’est enfin un oui à l’Europe mais un oui compliqué car on voit bien qu’il y a une hystérie en Europe autour de cette question. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Finlande, il y a l’affirmation de positions complètement irrationnelles qui font craindre le pire. Le pire serait que le psychodrame au sein de l’Eurogroupe – une instance qui fonctionne en totale opacité avec des intérêts nationaux qui priment sur l’intérêt général européen – se transforme en lieu de haines recuites et de règlements de compte.Qu’avez-vous pensé de la démission du ministre des finances grec, Yanis Varoufakis ?C’est un sacrifice nécessaire. Alexis Tsipras a eu l’intelligence de ne pas trop fêter la victoire et de sacrifier Yanis Varoufakis pour envoyer le signal d’un non qui ouvre la porte à une nouvelle phase de négociations. Il a agi avec mesure et modestie, ce qui était la condition nécessaire à un rétablissement de la confiance, si c’est encore possible.Lire aussi :Crise grecque : Yanis Varoufakis, bête noire de Bruxelles, poussé à la démissionAujourd’hui, il n’y a plus de force de rappel dans l’Eurogroupe. Vu l’état de psychose actuelle, il faut un médiateur qui travaille à recréer les conditions d’une négociation sereine. Même si je sais qu’il a des ennuis de santé, quelqu’un comme Jacques Delors peut incarner cet intérêt général européen.Selon vous, comment les autres pays européens doivent-ils maintenant réagir ?Je vois le débat en Allemagne. L’hystérie du SPD sur la question grecque est totalement irréaliste, beaucoup plus que chez Merkel. Si le jeu de Merkel, des Finlandais ou des Néerlandais est d’adopter une position dogmatique sur le cadre budgétaire en ignorant la question de la dette, ce sont les nationalismes qui vont gagner partout en Europe.Lire aussi (abonnés) :Une Europe prise en défaut sur le cas grecComment avez-vous jugé l’attitude de François Hollande jusqu’à présent ?Il est resté très en retrait. Il a joué le « good cop » de Merkel. C’est totalement insuffisant. S’il laisse l’Allemagne décider, on va à la catastrophe. Il doit être en capacité d’être celui qui créer les conditions de la renégociation. Il avait proposé de poursuivre la renégociation avant le référendum mais il s’est contenté de la fin de non-recevoir de Merkel et il est parti au Cameroun jouer les bons offices auprès d’un autocrate comme Biya. L’Europe joue à la roulette russe. Le danger est aussi grand que lors de la crise ukrainienne sur laquelle Hollande s’était investi. Il doit non pas être le président d’une France rétrécie mais devenir enfin un dirigeant européen.Lire aussi (abonnés) :François Hollande exhorte Alexis Tsipras à infléchir sa positionRaphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.07.2015 à 10h46 | Matthieu Goar Après la victoire du non au référendum grec dimanche 5 juillet, Eric Woerth, député de l’Oise et délégué général au projet du parti Les Républicains appelle les autres pays de la zone euro à avoir une position commune. Un sommet extraordinaire de la zone euro doit se tenir mardi 7 juillet.Comment analysez-vous le non des Grecs au référendum de dimanche ?Eric Woerth : Ce référendum n’était pas difficile à gagner pour Alexis Tsipras. Vu le délai entre l’annonce et le vote, il n’y a pas vraiment eu de campagne. Et puis, lorsqu’on interroge un peuple sur des réformes dures à mener, il s’y oppose forcément. Maintenant, il faut gagner l’après-référendum. L’aide financière européenne n’est pas un puits sans fond et elle ne peut être obtenue sans contrepartie. Les Espagnols, les Irlandais ou les Chypriotes n’ont pas eu à s’en plaindre. La Grèce s’est menti à elle-même, Tsipras a menti à son peuple. Il nous laisse maintenant deux jours en disant : « Nous voulons rester ». C’est inacceptable s’ils ne se réforment pas en profondeur.Lire aussi :Après le non grec, un marathon de rendez-vous européensComment doivent réagir les autres pays de la zone euro ?La première solution est de se lancer dans la restructuration de la dette grecque avec un allongement des maturités. Cela a déjà été fait et cela ne peut être accepté qu’avec des profondes réformes structurelles en Grèce. Je ne suis pas sûr que le peuple grec ait bien compris cela. La deuxième solution est de les accompagner vers la sortie de l’euro. Une sortie organisée, dans l’ordre. Car on ne peut rester dans l’euro avec ses propres conditions, en faisant cavalier seul. Ou alors les 18 autres pays de la zone euro ne comptent pas démocratiquement. L’important est que tous les autres gouvernants de la zone aient mardi une position commune.Lire aussi :Le non grec bouscule le paysage politique françaisQu’avez-vous pensé de l’attitude de François Hollande lors de cette crise ?Il a voulu redorer son blason auprès de sa gauche en se posant en négociateur entre les Allemands et les Grecs. Mais cela a complètement échoué puisque Tsipras a maintenu son référendum.Lire aussi :Sarkozy accuse Hollande de n’avoir « aucun plan A, ni de plan B » pour la GrèceCette crise doit-elle pousser la zone euro à se réformer ?Cela crée un précédent terrible au niveau des opinions européennes. Que vont dire maintenant les Espagnols à leurs gouvernants lors des prochaines élections ? On ne peut pas laisser tomber l’Europe aux mains des extrémismes qui laissent penser qu’il y aurait l’Europe comptable des affreux Allemands et l’Europe humaine des gentils Grecs. L’Europe n’est pas seulement une machine à empêcher de tourner en rond. Mais cela doit nous pousser à aller vers une réforme de la zone euro avec une plus grande convergence économique notamment franco-allemande, par exemple sur l’impôt sur les sociétés. Il faut aussi créer un Fonds monétaire européen qui serait un outil plus structuré.Matthieu GoarJournaliste au Monde Jacques Follorou Paul Giacobbi, député (PRG) et président du conseil exécutif de Corse, est convoqué, jeudi 2 juillet, aux fins de mise en examen, par le juge d’instruction chargé de l’affaire dite des gîtes ruraux au tribunal de grande instance de Bastia. Au terme de son audition, il pourrait se voir reprocher des faits de « complicité de détournements de fonds publics » ou ressortir du cabinet d’instruction en qualité de témoin assisté.La mise en cause directe du plus haut personnage politique de l’île est l’épilogue d’un dossier, vieux de trois ans, devenu le symbole d’un fonctionnement clanique érigé en système et dont l’absence d’avancée illustrait, jusque-là, aux yeux d’une partie de l’opinion insulaire une forme d’impuissance judiciaire.Lire aussi :Le système Giacobbi pèse sur l’élection en Haute-CorseLes faits recueillis par les enquêteurs font état d’un détournement présumé de 300 000 à 400 000 euros d’argent public versés par le conseil général de Haute-Corse, entre 2008 et 2010, à une époque où il était dirigé par M. Giacobbi. Des fils, filles ou belle-sœur d’élus appartenant à la mouvance, voire à la garde rapprochée de M. Giacobbi, auraient bénéficié de versements présumés frauduleux.Un virement de 45 000 eurosCes subventions ont été délivrées au titre d’un programme d’aide à la création de gîtes ruraux. Dans la pratique, cette manne aurait été utilisée à des fins purement personnelles, notamment, pour rénover des habitations particulières. Comme l’avait révélé Le Monde, début 2013, les premiers soupçons sont apparus, en avril 2011, lorsque l’organisme antiblanchiment français, Tracfin, a constaté l’existence de mouvements de fonds suspects sur les comptes de Stéphane, Jean-Marc et Vanina Domarchi, respectivement fils et épouse de Dominique Domarchi, ex-maire de Sant’Andréa-di-Cotone (Haute-Corse) et bras droit de M. Giacobbi, jusqu’à son assassinat en mars 2011.Des versements d’espèces étaient ainsi repérés sur un compte de Stéphane et sur deux comptes de Jean-Marc Domarchi. Un virement de 45 000 euros provenant du conseil général a été enregistré sur le compte de Vanina Domarchi. Les investigations ont mis au jour d’autres dossiers suspects. Celui de Francine Ferrandi, compagne de Jacques Costa, frère de Pierre Costa, maire de Moltifao et conseiller général au moment des faits. En 2009, Mme Ferrandi a bénéficié d’une aide de 15 000 euros, sans aucune justification. Proche de Paul Giacobbi, Pierre Costa, qui est aussi le frère de Maurice, l’un des chefs du gang de La Brise de mer abattu en août 2012, siégeait à la commission chargée d’attribuer les subventions.« Des méthodes d’intimidation »Plus de 95 % des subventions, soit un trentaine de dossiers, auraient bénéficié à des personnes demeurant, dans leur grande majorité, dans le secteur de Venaco (Haute-Corse), le fief de Paul Giacobbi. Depuis le changement de magistrat en charge de cette affaire, les actes d’enquête semblent se multiplier, donnant forme aux propos du ministère public lors de l’audience de rentrée en janvier, sur la volonté de poursuivre, sans distinction, toutes les formes d’atteinte à l’ordre social. Fin mai, trois salariés du conseil général de Haute-Corse ont été mis en examen dans cette instruction. Cette mesure avait suscité une vive réaction de la part des syndicats qui avaient dénoncé « des méthodes d’intimidation » visant de « simples fonctionnaires exécutants des ordres ».Sollicité, M. Giacobbi n’a pas donné suite, mercredi, aux questions du Monde sur sa convocation aux fins de mise en examen. Il a, néanmoins, déjà fait état de sa position sur ce dossier, depuis 2013, assurant qu’il n’avait personnellement rien à se reprocher. Jeudi 25 juin, alors qu’il avait déjà reçu sa lettre de convocation, mais sans évoquer ce fait, il a, lors d’une session publique de l’Assemblée de Corse, tenu à anticiper les divers griefs formulés à son encontre.Dénonçant les « ordures » de la presse nationale, il a ainsi déclaré : « Depuis cinq ans, je me suis efforcé de remettre de l’ordre sur un certain nombre de sujets, je sais que cela gêne. » Affichant une supposée « détermination et sérénité », il a ajouté : « Il n’y a pas de système (…), le travail, je sais que c’est difficile à comprendre pour ceux qui ne fichent rien, le respect c’est difficile à comprendre pour ceux qui ne respectent rien, et l’humilité qui consiste à dire que l’on n’est pas irremplaçable, je comprends que ce soit difficile à comprendre pour ceux qui se pensent des sauveurs. »Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié On ne l’avait plus vu aux côtés de Nicolas Sarkozy depuis la défaite de ce dernier à la présidentielle en mai 2012. Il est finalement réapparu autour de l’ancien chef de l’Etat, à la surprise générale. Eric Besson a participé mercredi 1er juillet à une réunion de travail à huis clos sur le thème de l’immigration, ont indiqué au Monde plusieurs participants.Lire aussi :Nicolas Sarkozy se dit prêt à réfléchir à une remise en cause du droit du solCette réunion était organisée au siège du parti Les Républicains (LR) et présidée par M. Sarkozy. M. Besson y a assisté en tant qu’ancien ministre de l’immigration et de l’identité nationale de 2009 à 2010, lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy.Transfuge de la gauche dans un gouvernement de droite, il faisait partie de la quinzaine de participants à cette réunion, qui rassemblait les principaux experts de l’immigration à LR : les ex-ministres de l’intérieur, Brice Hortefeux et Claude Guéant ; l’ex-ministre de la justice, Rachida Dati ; les députés Eric Ciotti, Guillaume Larrivé et Hervé Mariton, le responsable du projet du parti, Eric Woerth…« La relation particulière de la France avec le Maghreb »Lors de ce rassemblement, d’où devaient émerger des pistes de réflexion sur l’immigration dans l’optique de la tenue d’une convention sur le sujet en septembre, celui qui est maire de Donzère (Drôme) est intervenu pour rappeler son action au ministère de l’immigration. Il a également souligné « la relation particulière de la France avec le Maghreb ». Selon plusieurs participants, l’ex-ministre a vanté le discours de Nicolas Sarkozy en octobre 2007 à Tanger, lors duquel l’ancien chef de l’Etat avait présenté son projet d’Union méditerranéenne.Faisant désormais carrière dans le privé, M. Besson était réapparu dans les médias en septembre 2014 pour annoncer son soutien à M. Sarkozy pour le poste de président de l’UMP.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis François Hollande et Angela Merkel n’avaient jamais affiché aussi clairement leur différence de vues sur la question du sauvetage de la Grèce. En marge d’une visite à Lyon, mercredi 1er juillet, le chef de l’Etat a pris le contre-pied de la chancelière allemande, qui avait rejeté toute idée de reprise des négociations avant le référendum qui doit se dérouler en Grèce, dimanche 5 juillet. « Il faut être clair : l’accord, c’est tout de suite, il ne peut pas être différé, il faut qu’il vienne », a déclaré M. Hollande.Pas question, selon lui, d’attendre le vote des Grecs :« Je veux qu’on puisse trouver un accord en fonction des règles européennes. Il doit être trouvé avant le référendum, ça n’aura plus grand sens après la consultation. S’il ne peut pas être trouvé, alors le référendum aura lieu avec les conséquences que l’on sait. »Lire les dernières informations dans notre direct consacré à la situation en Grèce« Affirmations péremptoires »Ces déclarations sont faites alors qu’Alexis Tsipras, le premier ministre de la Grèce, a formulé de nouvelles propositions de réformes, mardi 30 juin dans la soirée. Le contenu de sa lettre se rapproche des demandes des créanciers, selon un proche des négociations.Mais cela n’a visiblement pas satisfait Angela Merkel et son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, qui refusent pour le moment de retourner à la table des négociations.Visiblement agacé par la tournure des événements, François Hollande, qui s’est entretenu mercredi matin au téléphone avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a mis en garde contre « les affirmations péremptoires » et « les ruptures brutales » :« Je pense que nous devons toujours rechercher l’accord, la négociation, la raison, encore faut-il que tout le monde en soit convaincu. (…) La France, elle, se bat, elle n’est pas dans le veto, elle n’est pas dans la brutalité. »A l’Elysée, on minimisait mercredi la portée de ces déclarations : « Le président a redit, de façon plus incisive, ce qu’il ne cesse de répéter depuis plusieurs jours : oui, un accord est possible, mais pour cela il faut négocier », explique l’un de ses conseillers, qui précise que les propos s’adressent autant à Angela Merkel qu’à Alexis Tsipras.Lire le décryptage :Grèce : la stratégie de Tsipras fait voler en éclats le couple franco-allemand« Sauver l’Europe »En France, la pression politique se fait de plus en plus forte sur la réouverture des négociations avec Athènes. Une quarantaine de personnalités de tous bords ont signé, mercredi 1er juillet, une tribune dans Marianne au titre explicite : « Sauver la Grèce, c’est sauver l’Europe ».Parmi les signataires, on retrouve le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg, les députés frondeurs Benoît Hamon et Christian Paul, des élues écologistes, comme Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse, le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, des députés de droite, comme Henri Guaino, Rama Yade ou Nicolas Dupont-Aignan, et des économistes, comme Thomas Piketty ou Michel Aglietta.Si l’Europe échoue à reprendre langue avec Athènes, le texte prévient qu’« il faudra ramasser deux cadavres : celui de la Grèce et celui de l’idée européenne ».Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martine Abrous (Sociologue, université Paris-XIII) En France, il existe des lois sociales en faveur des pauvres dont ils ne se saisissent pas toujours. Qu’en est-il du droit à la domiciliation en faveur des « sans adresse stable », qui leur permet, en se faisant domicilier au centre communal d’action sociale ou à défaut auprès d’une association, d’obtenir une attestation de domicile indispensable pour obtenir ou maintenir l’accès à leurs droits civils, civiques et sociaux ?L’enjeu est de taille. L’actualité récente a braqué les projecteurs sur les réfugiés, en attente ou pas d’une réponse à une demande d’asile. Mais, selon la Fondation Abbé-Pierre, en 2015, 694 000 personnes « privées de domicile personnel » sont hébergées provisoirement, dont 9 485 en résidence sociale, 38 000 en hôtel, 85 000 dans des « habitations de fortune » et 411 000 chez des tiers.Pour beaucoup, le droit à la domiciliation, qui conditionne l’accès aux administrations, à l’école, aux employeurs, permet d’éviter la double peine : sans logement stable, pas de carte d’identité, ni de couverture sociale, ni d’allocations familiales, ni de mariage civil, ni de vote….Le gouvernement avait mis la domiciliation au cœur de sa feuille de route 2015-2017 du Plan pluriannuel contre la pauvreté et l’exclusion sociale. La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, Ségolène Neuville, l’a réaffirmé le 7 avril devant l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (CCAS), en préconisant la publication des textes d’application de ce droit, l’amélioration de la coordination entre les acteurs afin « d’apporter une réponse systématique aux demandes de domiciliation et mieux objectiver la notion de lien avec la commune ».Manque de visibilité, de moyensCar si l’application de ce droit premier de la citoyenneté tend à se concrétiser, des problèmes juridiques, administratifs et techniques la freine. En Seine-Saint-Denis, les demandes de domiciliation se concentrent dans certaines villes qui mènent une politique volontariste à partir d’une définition large du lien avec la commune, alors que d’autres villes refusent de domicilier.Les services de l’Etat qui coordonnent le dispositif manquent de visibilité sur les refus souvent non justifiés, alors que la loi du 5 mars 2007 fixe l’obligation aux centres communaux de justifier les refus en précisant qu’une personne justifie d’un lien avec la commune si elle y travaille, ou y réalise des démarches d’insertion, ou y exerce l’autorité parentale sur ses enfants scolarisés dans la commune, ou si elle a des liens amicaux ou des parents dans la commune.La gestion du dispositif reste complexe en dépit de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (dite loi ALUR) du 24 mars 2014. Celle-ci avait regroupé trois procédures antérieures (pour les demandeurs d’asile, pour l’aide médicale d’Etat, pour le droit commun). Mais le manque de moyens alloués au dispositif, le flou juridique sur la définition du lien avec la commune, les réticences à domicilier une population en demande d’aide sociale sont encore des freins qui suscitent des questions : le souhait de Mme Neuville va-t-il se concrétiser ?Les acteurs vont-ils relever le défi d’une réforme ambitieuse, non pas seulement en délivrant une attestation de domicile, mais aussi en accompagnant les demandeurs ? La loi prévoit un entretien systématique avec les demandeurs, la mise en œuvre d’un schéma départemental de la domiciliation, bref une politique volontariste.« j’ai eu mes salaires »La domiciliation est bien un levier de l’inclusion. La recherche que nous avons menée fin 2014 dans une ville de Seine-Saint-Denis confirme l’attractivité de ce droit, visible devant le CCAS par l’énorme file d’attente des demandeurs qui disent que la domiciliation, « c’est tout ».Premier point d’entrée pour faire valoir ses droits, la domiciliation à la mairie confère une certaine reconnaissance sociale, plus de sécurité, une réassurance essentielle lorsque le mode de vie éclaté parfois entre deux ou trois villes oblige à faire garder les enfants dans l’une, travailler dans l’autre, être hébergé dans une troisième. La domiciliation amortit les risques sanitaires et sociaux de la vie en errance, à l’issue parfois dramatique.Les témoignages montrent une gamme de motivations : les uns se domicilient pour un suivi médical, d’autres pour recevoir leur courrier en sécurité – le courrier, « c’est personnel, confidentiel, à la mairie je sais qu’il n’est pas ouvert, alors que ceux qui m’hébergent lisent mes lettres ». Pour ce travailleur qui dort dans sa voiture, se faire domicilier est le seul moyen de recevoir le précieux courrier.Les demandes affluent, les lettres s’empilent, les agents administratifs craignent d’être dépassés : « Il ne faut pas perdre de temps, le courrier peut être une convocation pour une hospitalisation. » Ils identifient toutes sortes de situations : « On voit des personnes au chômage, mais aussi des travailleurs précaires qui veulent faire évoluer leur situation. » A l’instar de ce jeune, un des premiers domiciliés par la ville, qui témoigne d’un parcours réussi : « A partir de la “dom”, j’ai réglé mes problèmes, j’ai trouvé un emploi, j’ai eu mes salaires, maintenant on a notre logement avec ma “cop” ! » Tous n’en sont pas encore là. En attendant des jours meilleurs, la priorité est de rester en lien avec les administrations pour maintenir un contact et les droits sociaux acquis, car il s’agit de ne pas tout perdre.Martine Abrous (Sociologue, université Paris-XIII) Alexandre Lemarié, Matthieu Goar, Arnaud Leparmentier et Nathalie Guibert Mardi 30 juin, Nicolas Sarkozy recevait Le Monde au siège de son parti, Les Républicains. Dans cet entretien, l’ancien président de la République s’exprime notamment sur la crise grecque. Pour lui, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, porterait « l’entière responsabilité » d’une sortie de la zone euro.Lire l'intégralité de l'entretien :Grèce, immigration, Libye... ce que propose Nicolas SarkozyAujourd’hui, quelle est la solution pour sortir de la crise grecque ?Avec Angela Merkel, nous avons beaucoup fait pour que la Grèce reste dans l’euro. Je reste convaincu que, dans cette aventure extraordinaire de l’euro, l’exclusion d’un pays membre peut avoir des conséquences d’une gravité que personne ne peut vraiment appréhender. Jusqu’au bout, je veux espérer que la raison l’emportera.Demeure-t-on face à un risque systémique ?Oui, et qui prendrait le pari contraire ? Aujourd’hui, la question est davantage de savoir comment protéger la zone euro du désastre grec que de simplement protéger la Grèce.Ces dernières semaines, ce ne sont pas les données économiques et financières qui ont changé mais la situation politique. Jusqu’à l’arrivée de M. Tsipras, nous avions des gouvernements grecs qui coopéraient plus ou moins efficacement avec leurs partenaires européens. Depuis, nous avons un gouvernement grec qui refuse toute attitude raisonnable.C’est un changement de paradigme qui a conduit le gouvernement grec à suspendre de fait, de lui-même, l’appartenance de la Grèce à la zone euro. Alexis Tsipras en porte l’entière responsabilité. Qui a quitté la réunion des ministres des finances si ce n’est le ministre des finances grec ? Qui a refusé toutes les propositions qui lui ont été faites ? Voilà le premier résultat d’une politique irresponsable.Je veux préciser cependant que, par principe, le recours au référendum est légitime ; mais la seule question qui ait un sens est celle pour la Grèce de son appartenance à l’Europe.Le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, évoque un recours en justice, puisque rien n’est prévu pour faire sortir un pays de la zone euro…Quand on doit 320 milliards d’euros, il ne me paraît pas tout à fait habile d’ester en justice contre des créanciers à qui l’on demande des délais et des échelonnements de dette ! Cet argent appartient pour l’essentiel aux contribuables européens, et notamment français. Ils ont le droit d’être respectés.Maintenant, la question la plus urgente c’est de protéger la zone euro, au-delà du seul cas de la Grèce. Depuis janvier, qu’a-t-on fait ? Grosso modo rien, si ce n’est recevoir en grande pompe M. Tsipras en France, en lui laissant croire qu’il aurait satisfaction, alors qu’on savait bien que ce ne serait pas le cas.Depuis janvier, aucune réflexion sérieuse n’a été menée sur la nécessité de renforcer le gouvernement économique de la zone euro. Aujourd’hui, il faut convoquer un conseil des dix-huit chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro pour préparer le message qu’il va falloir adresser aux économies du monde entier afin de protéger la stabilité de la zone euro et de faire en sorte que les marchés n’attaquent pas un prochain maillon faible.Y a-t-il des risques pour l’économie française ?Qui peut penser qu’il n’y a pas de risque pour l’économie française, déjà fragilisée par une politique économique et fiscale à contre-courant de ce qui se fait partout en Europe ? La dernière chose dont l’économie française ait besoin, c’est un surcroît d’instabilité dans la zone euro !François Hollande l’a dit…Le seul pronostic isolé de M. Hollande n’est pas de nature à rassurer les observateurs de la zone euro. Pour l’instant, la situation tient car les banques grecques ont été fermées, la circulation des capitaux a été arrêtée, et la BCE a décidé de soutenir les banques grecques. Tout ceci est très précaire. Comment penser que la BCE va continuer si les Grecs répondent non au référendum ?Valls dénonce des déclarations « pas responsables »Lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, Manuel Valls a accusé mercredi 1er juillet Nicolas Sarkozy, sans le nommer, de mettre de l'huile sur le feu par des déclarations « pas responsables ». Le premier ministre a estimé qu’« un accord est encore possible » entre la Grèce et ses créanciers, soulignant que la France était « totalement à l'initiative » pour maintenir le dialogue.Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterArnaud LeparmentierjournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.07.2015 à 06h40 • Mis à jour le01.07.2015 à 09h09 | Patrick Roger La modulation des allocations familiales en fonction des revenus, décidée dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015, devient effective mercredi 1er juillet. Jusqu’à présent, quels que soient leurs revenus, les familles percevaient 129 euros pour deux enfants, 295 euros pour trois, 460 euros pour quatre et 165 euros par enfant supplémentaire. Désormais, ces sommes seront divisées par deux pour un couple avec deux enfants gagnant plus de 6 000 euros net par mois, soit 65 euros, et par quatre pour ceux gagnant plus de 8 000 euros, soit 32,50 euros. Ces seuils sont rehaussés de 500 euros par enfant supplémentaire.Lire aussi :Allocations familiales : ce que vous toucherez à partir du 1er juilletCette rupture avec le principe d’uniformité des allocations familiales – et non d’universalité puisque toutes les familles continueront à percevoir les « allocs » – s’inscrit dans le cadre du plan d’économies décidé à l’automne 2014. La mesure devrait permettre de dégager 400 millions d’euros en 2015 et 800 millions en année pleine. Seuls 10 % des 5 millions de bénéficiaires des allocations – les plus aisés – seront affectés par cette baisse. Elle représente une perte de 768 euros par an pour un revenu net compris entre 72 000 et 96 000 euros (sans compter primes et treizième mois), soit une perte de 0,8 % à 1 %. Au-delà de 96 000 euros de revenus annuels, la perte sera au plus de 1,2 %.Lire aussi :Modulation des allocations familiales : « Une pente glissante »Rétablir une certaine équitéLa diminution des allocations familiales pour les classes moyennes supérieures et aisées est cependant perçue d’autant plus douloureusement qu’elle s’ajoute à l’abaissement du quotient familial – qui diminue le revenu imposable en fonction du nombre d’enfants –, passé de 2 336 euros en 2012 à 2 000 euros en 2013, puis 1 500 euros en 2014. Ce qui a entraîné une augmentation d’impôt de 500 euros pour un couple avec un enfant à partir de 61 158 euros de revenus annuels imposables, de 1 000 euros pour un couple avec deux enfants à partir de 69 474 euros de revenus, 2 000 euros pour un couple avec trois enfants et 86 104 euros de revenus, etc.Au total, selon une étude de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) publiée en mai, l’ensemble de ces mesures fait 3,2 millions de familles perdantes tandis que 2,1 millions de ménages sont bénéficiaires. Elles contribuent cependant à rétablir une certaine équité dans les transferts sociaux et fiscaux. Jusqu’à présent, en effet, les plus aisés en bénéficiaient davantage que le reste de la population, du fait que l’avantage procuré par le quotient familial était proportionné à l’importance de leurs revenus. L’application de ces réformes successives a pour conséquence que, pour les 10 % les plus riches, l’aide mensuelle passe en moyenne de 305 à 230 euros, contre 284 euros pour les plus pauvres.Lire aussi :Après les allocations, pourquoi ne pas moduler aussi les cotisations sociales ?Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Emeline Cazi Le président Peimane Ghaleh-Marzban avait tenu à préciser le cadre des débats dès le premier jour d’audience : « Ce procès n’est pas le procès de je ne sais quel système ou de je ne sais quelle manière de fonctionner… » Le sous-entendu du tribunal qui pendant deux semaines allait juger l’un des plus proches collaborateurs du président Sarkozy était clair : il s’agit ici de juger François Pérol, dont la nomination controversée à la tête du groupe bancaire BPCE, en 2009, lui vaut de comparaître pour prise illégale d’intérêt six ans plus tard, et non celui qui l’a désigné à ce poste, à savoir Nicolas Sarkozy.Cette précision faite, l’audience qui se tient depuis le 22 juin devant le tribunal correctionnel de Paris a inévitablement fait des détours par l’Elysée, et donné un petit aperçu de ce qu’avait pu être l’exercice du pouvoir entre 2007 et 2012, en ces temps d’hyperprésidence. Pour comprendre comment l’ancien chef de l’Etat — un homme « qui n’hésitait pas à dire qu’il s’occupait de beaucoup de choses », et « s’emparait de tout », a convenu François Pérol — avait pu avoir l’idée de désigner l’un de ses plus proches collaborateurs à la tête d’une entreprise dont la naissance avait été suivie de près par l’exécutif, il fallait bien tenter de percer le mystère.Lire (édition abonnés) :Au tribunal, François Pérol dépeint l’Elysée en scène de théâtre, et non en lieu de pouvoir« Ce procès n’est pas celui d’un système », a admis Me Jérôme Karsenti, l’un des avocats des parties civiles dont le moment est venu de plaider, ce mardi 30 juin. « Mais tout procès a son esprit, et celui-ci nous plonge au cœur du pouvoir (…), et au cœur des années Sarkozy, ces années des affaires, ces années d’ambivalence », durant lesquelles « la République a été malmenée, et la dignité n’était pas au pouvoir ». Me Karsenti parle ici au nom du syndicat CGT des Caisses d’Epargne mais, en filigrane, c’est aussi le conseil historique de l’association Anticor qui s’exprime. Très vite, il a abordé ces questions d’éthique et a rappelé le devoir d’exemplarité auquel est astreint, selon lui, tout politique. « François Pérol n’était pas un politique en tant que tel, a-t-il précisé. Mais comme secrétaire général adjoint de l’Elysée, il avait nécessairement une fonction politique. »Bac philoLes auteurs des sujets de l’épreuve du bac philo ont d’ailleurs été bien inspirés cette année en posant cette question aux candidats des séries scientifiques, a pensé l’avocat : « La politique échappe-t-elle à l’exigence de vérité ? » « Si je devais répondre sous la forme thèse-antithése-synthèse, alors je dirais que la raison d’Etat peut parfois exiger que la politique échappe à une forme de vérité. Mais quand il s’agit du fonctionnement des institutions, c’est-à-dire du rapport des citoyens aux institutions, alors à l’évidence l’exigence de vérité s’impose. »Me Karsenti pourrait disserter des heures sur ces notions « de probité publique, ces questions qui touchent au fonctionnement de la démocratie et des institutions » et celle, centrale, du conflit d’intérêts. Il parlait déjà depuis près d’une heure lorsqu’il s’est tourné vers François Pérol. « Je ne sais pas si l’intérêt général a été servi ou pas avec votre nomination à la tête de la BPCE. Mais ce que je sais en revanche, c’est que la loi a été malmenée, bafouée, et que l’on a fabriqué du soupçon. Or, le soupçon, c’est ce qui est au cœur de la crise du régime et c’est ce qui tuera la République. Si le politique n’a pas l’idée constamment en tête qu’il lui faut être exemplaire, alors il fabrique l’abandon des urnes et la montée du populisme. » « Evidemment, ce procès est celui de François Pérol », a prolongé Me Henri Moura, en écho lui aussi au préambule du président du tribunal qui refusait que l’on juge « un système ». « Mais il est aussi la quintessence, le reflet de ce système de pantouflage, avec ces allers-retours [des hauts fonctionnaires] entre le public et le privé qui exposent au conflit d’intérêts. » Son client, un professeur à la retraite, sociétaire historique des Banques populaires, s’est d’ailleurs constitué partie civile pour « exprimer son mécontentement » face à la multiplication de ce type d’affaires. « Cette affaire est désastreuse pour l’image de la politique, pour l’image des grands commis de l’Etat, parce qu’elle porte l’opprobre sur le fonctionnement des institutions », a poursuivi Me Moura. C’est pour porter cette parole que son client est allé au bout de la procédure, même s’il ne demande que l’euro symbolique de dommages et intérêts.Récidive et mauvaise foiLa tenue de ce procès peut-elle avoir valeur d’exemple et contribuer à une prise de conscience ? Sur cette « question déontologique » du conflit d’intérêt, « François Pérol est en récidive », a fait remarquer Me Daniel Richard, avocat de parties civiles spécialisé dans la défense des épargnants. En 2004, lorsqu’il quitte le cabinet du ministre des finances dont il était le directeur adjoint pour rejoindre la banque Rotschild, l’inspecteur général des finances saisit la commission de déontologie de la fonction publique. La loi interdit en France à un agent de l’Etat de travailler pour une entreprise qu’il a surveillée, conseillée ou sur laquelle il aurait formulé des avis, dans les trois ans précédant son passage du public au privé. La commission, dont la doctrine est réputée assez libérale sur le sujet, rend un avis favorable, sous réserve que M. Pérol ne travaille pas sur les dossiers sur lesquels il est intervenu à Bercy.La suite est une histoire de lecture et d’analyse des textes. François Pérol a eu une compréhension pour le moins étonnante de l’avis des sages. Ainsi ne voit-il pas le problème d’avoir participé comme associé-gérant de la banque Rotschild à la création de la banque Natixis, née du mariage de Netixis et d’Ixis, alors qu’il avait justement suivi le dossier de privatisation d’Ixis à Bercy. « Si la commission de déontologie avait voulu m’interdire d’intervenir pour telle ou telle banque, elle l’aurait précisé », a t-il répondu très calmement, au tribunal la semaine dernière. La procureure Ulrika Weiss n’a guère été convaincue par ces explications et « l’absolue bonne foi » dont s’est réclamée M. Pérol. Ses réquisitions sont attendues jeudi 2 juillet.Emeline CaziJournaliste au Monde 30.06.2015 à 17h48 • Mis à jour le01.07.2015 à 09h57 | Raphaëlle Besse Desmoulières En Ile-de-France, Emmanuelle Cosse, patronne des écologistes et tête de liste pour les régionales, a bouclé ses listes. Un scénario unique a été soumis, mardi soir, au vote de la commission politique régionale et approuvé à plus de 76 % des voix.Au final, c’est le choix de l’ouverture qui a été privilégié. « Trois têtes de liste sur huit seront réservées à des personnalités non encartées [à EELV], indique Jonathan Sorel, le directeur de cabinet de Mme Cosse. On a souhaité maintenir l’état d’esprit d’EELV car il y avait un vrai risque d’un retour à l’entre-soi. » En 2010, la liste emmenée par Cécile Duflot en Ile-de-France avait fait la part belle aux personnalités de la société civile et obtenu 16,58 % des voix.« Vision sectaire de l’écologie politique »Après un retournement de dernière minute, c’est un candidat d’ouverture qui sera tête de liste en Seine-Saint-Denis. Cette place devrait revenir au porte-parole d’AC Le Feu, Mohamed Mechmache. Exit la candidature de Stéphane Gatignon, le maire de Sevran, qui convoitait la tête de liste mais avait été mis sur la touche pour non-respect des règles internes sur le cumul des mandats.La troisième place sur le département, difficilement gagnable, lui a été proposée mais le maire de Sevran a refusé et demandé à ce que l’un de ses proches puisse l’obtenir. Pour M. Gatignon, la défaite est amère. Il dénonce une « vision sectaire de l’écologie politique » et va jusqu’à parler d’« éradication » de ses troupes. « On n’est pas dans le rassemblement des écolos, regrette-t-il. Ça augure mal du résultat pour la gauche. »Lire aussi :Le cas Gatignon, nouveau point de discorde pour les écologistesConcernant le Val-d’Oise, la tête de liste n’a pas été attribuée en attendant de trouver le « bon profil ». Un candidat fait état de « discussions avancées » avec une féministe mais refuse de donner son nom. La troisième place du Val-de-Marne, que les écolos jugent gagnable, sera aussi confiée à un représentant de la société civile.Dans l’Essonne, la tête de liste devrait revenir à Cap 21, le mouvement fondé par Corinne Lepage. L’accord est en cours de finalisation et la place sera attribuée à un proche de l’ancienne ministre qui ne souhaite pas se représenter. « C’est une liste qui politiquement nous convient sans Front de gauche ni extrême gauche avec des écolo-citoyens et des gens de terrain », confirme Mme Lepage, qui précise qu’il s’agit d’une solution régionale et non nationale.Chercher un électorat plus centristeChez les écologistes, ce choix est critiqué. « Emma travaille un peu toute seule avec sa petite équipe, déplore-t-on à la gauche d’EELV. Cap 21, qui ne pèse pas grand-chose, est toujours dans des alliances à géométrie variable et il y a le risque que Lepage nous tombe dessus pendant la campagne pour une déclaration qui ne lui aurait pas plu. » Cette alliance démontre en tout cas la volonté de Mme Cosse d’aller chercher un électorat plus centriste. L’enjeu est d’autant plus important que l’UDI Chantal Jouanno a retiré sa candidature pour rejoindre Valérie Pécresse suite à un accord national de son parti avec Les Républicains. « Il y a un enjeu à parler à cet électorat-là, reconnaît Mme Cosse. Des gens qui se retrouvaient dans le programme écolo de Jouanno se retrouveront totalement dans le nôtre. »Lire aussi :Les Républicains et l’UDI partiront unis aux régionalesHier allié de M. Gatignon, Jean-Vincent Placé a finalement fait cavalier seul. Il s’en sort mieux : deux de ses proches sont en position éligible dont une obtient la tête de liste dans les Hauts-de-Seine. Après avoir vanté publiquement la candidature du socialiste Claude Bartolone, le président du groupe écologiste au Sénat est rentré dans le rang.« On leur a fait comprendre qu’avec ou sans eux on avançait », indique Mme Cosse. « Il est revenu la queue entre les jambes », tacle Julien Bayou, qui sera en deuxième position derrière la secrétaire nationale sur la liste parisienne. La semaine dernière, M. Placé a participé au second comité de campagne de la tête de liste aux côtés de l’ex-ministre Cécile Duflot. « Ils étaient même assis côte à côte, s’amuse Mme Cosse. Ils seront très utiles dans la construction de la campagne. » Une première victoire dans un chemin semé d’embûches pour la patronne des écolos.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous Plusieurs élus du Parti socialiste, membres des « frondeurs » et de la motion B au congrès de Poitiers, ont décidé d’exprimer leur soutien au peuple grec avant le référendum prévu dimanche 5 juillet. Une délégation doit se rendre à Athènes ce week-end. Parmi les élus qui devraient faire le voyage : le député de Paris Pascal Cherki, les eurodéputés de l’aile gauche du PS Emmanuel Maurel et Isabelle Thomas.Lire aussi :La bataille du référendum est lancéeLa décision a été prise lundi soir lors de leur réunion de courant. « Nous voulons aller à Athènes pour exprimer notre solidarité et notre soutien moral au peuple grec et au gouvernement grec d’Alexis Tsipras qui résiste face aux créanciers », explique au Monde M. Maurel.« Retrouver le sens des priorités »Leur position va plus loin que celle plus mesurée de l’ensemble du PS, adoptée lundi soir par son bureau national. Celui-ci appelle « chacun à retrouver le sens des priorités et à faire les concessions nécessaires pour qu’un compromis soit atteint ». Un sens de l’équilibre, calqué sur celui du gouvernement et de François Hollande, qui ne satisfait pas les frondeurs. « Il n’est pas possible que sur la Grèce on soit à équidistance », estime M. Maurel.Lire aussi :Alexis Tsipras divise la gauchePar ailleurs, ces mêmes frondeurs ont décidé de préempter la rentrée politique à gauche cet été. Ils vont ainsi organiser un séminaire politique de leur courant le jeudi 27 août, la veille de la traditionnelle université d’été du PS de La Rochelle, prévue du 28 au 30 août. Leur réunion se tiendra dans la ville voisine de Marennes, en Charente-Maritime.Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Béatrice Jérôme Anne Hidalgo a obtenu le feu vert du conseil de Paris, mardi 30 juin, sur le projet de tour Triangle. Cet édifice de 180 mètres de haut et 42 étages, essentiellement consacré aux bureaux, devrait voir le jour sur le site du parc des Expositions, dans le 15e arrondissement, à l’horizon 2020. Il s’agissait pour les élus de se prononcer sur le « déclassement » de la parcelle, préalable à la construction. Une majorité de 13 voix (87 pour, 74 contre) aura finalement permis de l’emporter, ouvrant la voie à la mise en œuvre d’un projet qui, depuis sept mois, a été remanié par le promoteur Unibail « pour tenir compte des demandes des élus dont celles de l’UDI », insiste l’exécutif parisien.De fait, Mme Hidalgo a pu obtenir un vote favorable – malgré l’opposition des écologistes, membres de sa majorité – grâce au renfort de 6 voix de l’UDI et de six autres des Républicains. Le 17 novembre 2014, le centre et la droite s’étaient prononcés contre. Le projet avait été rejeté mais la maire de Paris avait considéré le vote « nul » parce que certains élus écologistes, du centre et de la droite avaient brandi leur bulletin en séance, alors que le scrutin devait être à bulletin secret. Le groupe socialiste avait, dans la foulée, engagé un recours devant le tribunal administratif pour obtenir l’annulation du vote. La décision devrait être rendue en juillet.A la veille du vote, le chef de file parisien de l’UDI, Eric Azière, justifiait son revirement en soulignant qu’Unibail avait pris en compte sa suggestion de prévoir un hôtel dans la tour. Trois UDI ont voté contre le projet.« Une œuvre d’art de plus »Dans un hémicycle bondé, Mme Hidalgo a défendu mardi la Tour Triangle comme « une formidable chance pour Paris et le Grand Paris, la chance de 500 millions d’euros d’investissement auxquels s’ajoutent 500 millions d’euros pour le Parc des Expositions et 5 000 emplois » pour la construire. La tour sera « une œuvre d’art de plus dans une ville qui n’a jamais cessé d’en ajouter à son formidable patrimoine », a-t-elle ajouté. Dans la majorité, le PS, le Front de Gauche et les radicaux ont voté pour au titre de « l’attractivité » et de la création d’emplois.En revanche, les écologistes ont dénoncé un projet « énergétivore » : « Des bureaux, des bureaux et encore des bureaux alors que Paris compte plus d’1 million de m2 vides », s’est exclamé Anne Souyris, coprésidente du groupe EELV, en dénonçant une « aberration ».Dans l’opposition, le MoDem, par la voix de Marielle de Sarnez, s’est attaqué à « cette tour qui n’a aucun sens et n’est pas utile » car « la modernité ne s’inscrit pas forcément dans les immeubles de grande hauteur (…) Nous ne sommes pas là pour entériner la stratégie d’un promoteur immobilier même s’il fait un chèque. »Six élus des Républicains ont soutenu le projet, malgré l’appel de Nathalie Kosciusko-Morizet, leur chef de file, à voter contre. Celle-ci a concentré ses critiques sur le montage financier. « On est plus proche de la tour de Pise tellement cette tour penche à la faveur d’Unibail », a ironisé NKM, fustigeant ce « cadeau » de la ville au promoteur « que ne justifie ni la raison, ni la morale ».120 chambres à la place de bureauxDe son côté, Philippe Goujon, le maire (LR) du 15e, s’est employé à justifier, comme en novembre, son hostilité au projet, auquel il était favorable avant 2013, soulignant que la nouvelle maquette prévoit en quasi-totalité des « bureaux en blanc » (dont les utilisateurs ne sont pas connus avant le début des travaux) aux dépens de « salles de conférence et de lieux destinés aux congrès ». A ses yeux, l’engagement de construire un hôtel de 120 chambres à la place de 7 000 m2 de bureaux, sur un total de quelque 70 000 m2, « va dans le bon sens mais n’est pas suffisant » pour justifier son ralliement, d’autant que les habitants du 15e sont « majoritairement contre la tour », selon lui.En réponse à ces attaques, Jean-Louis Missika, l’adjoint au maire chargé de l’urbanisme, a fait valoir que « 4,8 % du total du parc de bureaux est disponible à Paris ». A l’inverse, une très grande quantité de bureaux est « obsolète », d’où, selon lui, la nécessité de Triangle. Il a récusé l’existence de tout avantage accordé à Unibail.Après avoir essuyé un sérieux revers en novembre sur le dossier Triangle, le vote de mardi sonne pour Mme Hidalgo comme une revanche sur son opposante en chef NKM. Pour la maire de Paris, le projet Triangle est désormais plus qu’une tour, un totem politique.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye (Arras (Pas-de-Calais), envoyé spécial) Elle avait promis de réserver sa réponse aux habitants de la région Nord – Pas-de-Calais – Picardie, mais Marine Le Pen n’aura finalement pas attendu de se trouver sur leurs terres pour officialiser sa candidature aux élections régionales de décembre. La présidente du Front national a confirmé, mardi 30 juin, sur i-Télé, ce qui n’était déjà plus un secret depuis plusieurs semaines. « Je serai tête de liste pour cette grande et belle région de Nord – Pas-de-Calais – Picardie », a-t-elle annoncé.Lire aussi :Marine Le Pen officialise sa candidature aux régionalesQuelques heures plus tard, la députée européenne a organisé le service après-vente de sa candidature dans l’amphithéâtre d’un hôtel d’Arras (Pas-de-Calais), ville qu’elle considère comme un « trait d’union » entre le Nord – Pas-de-Calais et la Picardie. Devant une grosse centaine de ses partisans, ce qui devait être une conférence de presse s’est finalement transformé en un discours de campagne. Rythmé par un concert de casseroles organisé devant l’hôtel par des militants de gauche, l’événement tenait plus du moment de communication que de la réunion populaire.« Il n’est plus possible d’attendre »« J’ai pris le temps de réfléchir, je vous devais ce sérieux. J’ai pris en considération l’attente énorme que suscite ma candidature ici », a dit Mme Le Pen à ses sympathisants. La présidente du FN, qui doit réellement lancer sa campagne à partir de septembre, et présenter son projet en octobre, a estimé être « la mieux placée » dans son camp « pour empocher la région ». « J’ai fait le choix du courage et de la passion », a-t-elle jugé.Lire aussi :Marine Le Pen au « Monde » : « Nous avons délogé le PS »Marine Le Pen leur a assuré qu’elle n’oubliait pas ses « obligations nationales ». « Je serai votre candidate en 2017, la candidate des patriotes, et de tous les Français », a-t-elle lancé. Faisant fi des problématiques locales, son discours s’est concentré sur une dimension nationale. « Il en va dans cette région comme dans le reste de la France : il n’est plus possible d’attendre », a estimé la présidente du FN. Euro, Union européenne, terrorisme… Mme Le Pen a projeté sur la région les différents sujets d’actualité. « Notre région est frappée de tous les maux du pays, et plus durement encore. Le Nord – Pas-de-Calais – Picardie est la région qui a le plus haut taux de chômage en France, et c’est dans cette région que le taux de pauvreté est le plus élevé, a-t-elle rappelé. Tous les problèmes contre lesquels nous nous battons au niveau national sont ici exacerbés. » Et de reconnaître que les compétences des régions « sont limitées » et que « beaucoup [de ces problèmes] dépendent de la politique nationale ».« La candidate des sacrifiés de la réforme territoriale »Pour Marine Le Pen, la région Nord – Pas-de-Calais – Picardie doit constituer un point d’appui dans la campagne de son parti pour ces régionales. « Je suis la candidate des sacrifiés de la réforme territoriale », a-t-elle fait valoir, dans ce qui devrait être le mot d’ordre des candidats du FN pour ce scrutin. Elle s’est aussi projetée sur l’élection présidentielle de 2017.En petit comité, la présidente du FN a expliqué que si elle était élue, elle se mettrait « en congé » de la présidence de la région à quelques mois de l’échéance suprême, sans pour autant en démissionner. « J’ai considéré que j’étais suffisamment bien entourée », a-t-elle fait valoir. L’élu nordiste Philippe Eymery, à qui la première vice-présidence de région est promise en cas de victoire, pourrait alors gérer les affaires courantes. « Je ne serai pas la première à être en même temps présidente de région et candidate à la présidentielle, non ? » a fait valoir Mme Le Pen. Ségolène Royal, alors présidente de Poitou-Charentes, et Nicolas Sarkozy, président du conseil général des Hauts-de-Seine, avaient en leur temps assumé les deux charges de concert. C’est aussi cela, sans doute, la normalisation du Front national.Olivier Faye (Arras (Pas-de-Calais), envoyé spécial) Philippe Martin (Membre du Conseil d’analyses économiques)) et Clément Carbonnier (Membre du Conseil d’analyses économiques)) Il est facile d’opposer les métropoles aux territoires déshérités, oubliés de l’activité économique. C’est une erreur. Par leur dynamisme, les métropoles sont appelées à tirer la croissance française, et donc à solvabiliser notre système de service public et de transferts sociaux. Enrayer la croissance des métropoles au motif que l’activité devrait se répartir plus harmonieusement sur tout le territoire, c’est affaiblir notre position dans la concurrence mondiale. Il ne faut pas confondre égalité entre territoires et égalité sociale.Il importe d’assurer à chaque individu une égalité des chances sur tout le territoire, mais il serait contre-productif de chercher à tout prix à disperser l’activité. C’est ce qu’expose une note du Conseil d’analyses économiques (CAE) coécrite avec Philippe Askenazy (Philippe Askenazy et Philippe Martin, « Promouvoir l’égalité des chances à travers le territoire », note n°20, février 2015). Celle-ci se concentre sur les inégalités au niveau des régions et ne traite pas des inégalités au niveau des villes ou des quartiers qui appellent d’autres analyses.Lire aussi :La « divergence des territoires » : une erreur d’analyseNous partons d’un certain nombre de constats, dont le fait que depuis le début des années 1990, la croissance de l’activité diffuse moins vers les régions moins développées. Autrement dit, l’activité productrice a arrêté de se déconcentrer. Mais dans le même temps, par le jeu principalement des transferts mais aussi de la mobilité et de la distribution géographique des revenus du patrimoine, les inégalités interrégionales de revenu disponible des ménages ont continué à diminuer. Il y a eu ainsi une dissociation croissante entre la géographie de la production et la géographie des revenus.Les chiffres relatifs à l’Ile-de-France résument bien cela : si cette région a produit 30 % du produit intérieur brut (PIB) métropolitain en 2012, ses habitants n’ont disposé que de 22,5 % du revenu disponible des ménages. Les politiques publiques devraient-elles aller contre ce phénomène d’agglomération des activités économiques et contre ces pôles de croissance que sont les grandes métropoles ?Concentration et productivitéCe qu’on apprend de la « nouvelle géographie économique », à la suite des travaux du Prix Nobel d’économie (2008) Paul Krugman, nous amène à répondre par la négative. La concentration spatiale des activités de production et de recherche d’un secteur permet d’augmenter la productivité et donc la croissance de long terme. Les études empiriques récentes montrent que la productivité des entreprises françaises augmente lorsque d’autres entreprises du même secteur s’installent à proximité.Cela permet en effet une utilisation plus efficace des infrastructures publiques, une meilleure adéquation entre emplois et travailleurs, et aussi des externalités technologiques, en particulier pour ce qui concerne les activités de recherche. Toulouse dans le secteur aéronautique, Sophia Antipolis dans celui des technologies de l’information et de la communication sont des exemples de ce type de gains d’agglomération.Enrayer la croissance des métropoles, c’est affaiblir notre position dans la concurrence mondiale. Il ne faut pas confondre égalité entre territoires et égalité socialeEn revanche, une trop grande spécialisation territoriale peut être dangereuse en augmentant la vulnérabilité à des chocs sectoriels rendus plus probables avec la mondialisation. L’histoire a montré combien certaines régions ont souffert d’avoir lié leur destin à un seul secteur industriel. C’est justement l’avantage des grandes métropoles qui bénéficient des gains d’agglomération mais aussi d’une structure économique diversifiée.Les grandes aires urbaines ont ainsi mieux résisté à la crise que les villes de petite et moyenne taille : alors que dans les premières l’emploi a augmenté, il a baissé dans les secondes depuis 2008. Nous tirons de ces constats la conclusion que les politiques publiques ne devraient pas freiner l’émergence de pôles de croissance mais au contraire s’attaquer aux effets de congestion dans les zones en tension. L’association de règles de décision d’urbanisme à un niveau très local et d’aides à la pierre non ciblées a engendré une localisation de la construction inadaptée aux besoins.Disparités d’accès aux soinsLes priorités sur le transport public doivent aussi être réorientées sur les grandes agglomérations plutôt que sur les TGV. Rappelons qu’aujourd’hui, l’Ile-de-France représente 22 % du trafic ferroviaire et ne bénéficie que de 9 % des financements du réseau. Le projet du Grand Paris Express à l’horizon 2030 est une prise de conscience bien tardive.Il est indispensable dans le même temps, d’assurer une égalité des chances et de bien être des individus à travers tout le territoire, en termes d’accès à l’éducation, à l’emploi et à la santé et en levant les freins à la mobilité des individus. Dans les zones peu denses, il ne semble pas judicieux de chercher à installer des activités économiques de manière artificielle. Il n’est pas non plus efficace de disséminer des universités de petite taille, cela ne serait pas rendre service aux étudiants. Il faudrait plutôt faciliter leur mobilité pour permettre à tous d’accéder à un enseignement supérieur de qualité.Lire aussi :Les territoires sont de plus en plus divergentsPour ce qui est de l’enseignement primaire et secondaire, en revanche, il faut concentrer l’effort public sur les territoires les plus défavorisés. Aujourd’hui, le financement de l’apprentissage est très inégalement réparti sur le territoire car est déterminé par la localisation des entreprises. Nous proposons de fixer au niveau national une dotation que chaque apprenti apporte à son centre d’apprentissage quelle que soit sa localisation.Enfin, dans le domaine de la santé, d’importantes inégalités territoriales persistent comme le confirme le récent rapport du ministère de la santé. Ceci est en partie dû à de fortes disparités d’accès aux soins sur le territoire. Il est nécessaire de renverser la logique de financement des soins : les moyens doivent suivre les besoins des populations locales au lieu de suivre l’offre médicale comme c’est le cas actuellement.Clément Carbonnier (Membre du Conseil d’analyses économiques))Philippe Martin (Membre du Conseil d’analyses économiques)) Jean-Jacques Larrochelle Rejeté une première fois au mois de novembre 2014 pour quelques voix d’écart, le projet de tour Triangle, a été finalement approuvé, mardi 30 juin, par le Conseil de Paris. Au total, 87 conseillers de Paris ont voté en faveur de ce projet d’édifice de 180 mètres de haut, qui doit être implanté au cœur du Parc des expositions de la porte de Versailles dans le 15e arrondissement, et seulement 74 contre.Le projet a finalement réussi à rallier à sa cause d’anciens opposants issus des rangs de la droite. Un revirement qui révèle l’imbroglio politique autour d’un dossier défendu bec et ongles par la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui s’est félicitée sur son compte Twitter de l’issue du vote.Fière et heureuse que Triangle puisse voir le jour à Paris. pic.twitter.com/BcjYV13BUk— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 30 Juin 2015La #TourTriangle est symbole fort de l'attractivité de #Paris et de la Métropole. pic.twitter.com/bDweaDTu40— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 30 Juin 2015Officiellement présentée le 28 septembre 2008, la tour Triangle, conçue par l’agence d’architecture suisse Herzog et de Meuron, est devenue le projet architectural phare de la mandature de l’élue socialiste. Financée et exploitée par la société immobilière Unibail-Rodamco, elle est issue d’un processus plus général portant sur l’évolution du paysage urbain parisien sur sa couronne, une sorte d’antichambre du Grand Paris. Anne Hidalgo a rappelé, toujours sur Twitter, que la Tour Triangle créera 5 000 emplois pendant son chantier et 5 000 autres une fois construite.Lire aussi :Le promoteur de la tour Triangle dit avoir « bon espoir »Longtemps favorable à la tour Triangle, la droite parisienne avait accepté bon an mal an de se ranger derrière l’UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, opposante farouche au projet, qui en avait fait son principal cheval de campagne pour l’élection municipale de mars 2014. À l’issue de l’élection, le PS et ses alliés du PCF, favorables à l’édifice, ont perdu la majorité absolue au Conseil de Paris. Face à eux, un singulier attelage composé d’élus d’EELV, de l’UMP, de l’UDI, du Modem et du Parti de gauche, désormais majoritaire sur ce dossier.Réamégements consentisLors de la délibération de novembre 2014, Anne Hidalgo avait opté pour un vote à bulletin secret, espérant que puissent s’exprimer des sensibilités hors de toute consigne partisane. Le vote, finalement hostile au projet, ayant été entaché d’irrégularités, la maire de Paris avait introduit un recours auprès du tribunal administratif. Dans le même temps, Nathalie Kosciusko-Morizet contestait le mode de scrutin en déposant une question prioritaire de constitutionnalité qui sera finalement rejetée.La délibération du 30 juin portait sur une nouvelle mouture du projet. La tour Triangle a réduit sa surface de bureaux à 70 000 m2 et comprend notamment un hôtel 4 étoiles et un espace de coworking. Ces réaménagements consentis par Unibail-Rodamco ont facilité les revirements politiques.Dans une tribune, publiée le 24 juin sur le site Figaro Vox, sept élus UDI justifient leur prochain vote en raison des « opportunités qu’offrira cet édifice en matière de dynamisme économique ». Jérôme Dubus, conseiller de Paris Les Républicains [ex-UMP] du 17e arrondissement, enfonçait le clou, reconnaissant peu après dans le Journal du dimanche que « la tour Triangle est devenue le symbole de la future attractivité parisienne. »La droite, revenue à la « raison », ne devrait donc pas être trop affectée par ce vote favorable. A l’exception peut-être de Nathalie Kosciusko-Morizet dont l’obstination à s’opposer à un projet qui serait désormais plus consensuel risque de lui être longtemps reproché.Jean-Jacques LarrochelleJournaliste au "Monde"SuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Un déplacement de Marine Le Pen sur un marché suscite bien souvent un engouement peu commun, surtout en cette période de défiance envers la classe politique : « selfies », compliments, bousculades pour venir toucher la présidente du Front national comme si elle était une star de la chanson… Dans le Nord - Pas-de-Calais, ce phénomène est amplifié. Quand elle se rend à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), le fief où elle est implantée depuis huit ans, Mme Le Pen n’en finit plus de serrer les mains et d’embrasser les joues qu’on lui tend. C’est dire si la candidature qu’elle a annoncée, mardi 30 juin à Arras, comme tête de liste du FN pour les élections régionales de décembre en Nord - Pas-de-Calais – Picardie – la grande région issue de la nouvelle carte des territoires promulguée en janvier –, était attendue.Lire :A la veille des régionales, Marine Le Pen mène une double campagnePour la présidente du Front national, l’enjeu est de taille. La députée européenne sait qu’une défaite dans cette bataille risque de l’affaiblir à la veille de partir à la conquête de l’Elysée en 2017, son véritable objectif. Elle sait aussi qu’une éventuelle victoire serait difficile à gérer, compte tenu de la fusion des deux régions, qui s’annonce comme un véritable calvaire administratif, et de la proximité dans le temps avec la présidentielle, une fois encore. Mais cette région est aussi la plus à même de tomber dans l’escarcelle du Front national. Aux élections européennes de 2014, puis aux élections départementales de 2015, le parti d’extrême droite a largement surclassé ses adversaires en Nord - Pas-de-Calais et en Picardie. Avec 34,2 % des voix, puis 36,2 %, il a devancé Les Républicains de plus de dix points (24 % aux européennes et 25,8 % aux départementales) et le Parti socialiste de plus de quinze points (18,03 % et 23,5 %). Enfin, un sondage OpinionWay pour LCI et Le Figaro, publié mardi 30 juin, donne Mme Le Pen en tête des intentions de vote au premier tour, avec 33 % des suffrages, contre 26 % pour Xavier Bertrand, candidat Les Républicains, et 23 % pour Pierre de Saintignon, candidat PS, en cas d’alliance avec Europe Ecologie-Les Verts. Dès lors, pourquoi se priver de sa meilleure locomotive ?Télescopage d’ambitionsLa présidente du FN va devoir affronter les critiques de ses adversaires sur le télescopage de ses différentes ambitions, régionale et présidentielle. Selon son entourage, la riposte est déjà prête. « Si elle est élue, elle pourrait se mettre en retrait de sa fonction pour pouvoir mener les derniers mois de la campagne présidentielle, sans doute à partir de janvier 2017 », explique un de ses proches. Marine Le Pen pourrait désigner au cours de la campagne régionale le nom de la personne qui lui succéderait à la tête de l’exécutif le temps de sa course à l’Elysée. Et son entourage de reprendre un des arguments les plus classiques des cumulards en campagne pour l’échelon supérieur : « Si elle gagne la présidentielle, elle en fera profiter les habitants de la région. Tout le monde comprend qu’elle a un destin présidentiel. Ses adversaires vont utiliser cet angle d’attaque, mais pendant ce temps-là, elle parlera de concret. » Cette candidature représente en tout cas un nouvel épisode de l’ancrage de Mme Le Pen dans la région, qui date de près de vingt ans. Avant de prendre pied à Hénin-Beaumont, la fille de Jean-Marie Le Pen s’était déjà présentée une première fois aux élections régionales dans le Nord - Pas-de-Calais, en 1998. A l’époque, elle émargeait sur les listes du Nord, et avait été élue. En 2002, aux législatives, elle traverse la frontière départementale et se présente à Lens. Mais c’est surtout à compter de 2007 que la cadette des filles Le Pen s’impose dans la région.Immigration et sécurité ne suffisent pasCette année-là, à la suite du revers cuisant essuyé par son père lors de l’élection présidentielle, Marine Le Pen est la seule candidate du FN à se qualifier pour le second tour des élections législatives. Le binôme qu’elle forme avec son suppléant Steeve Briois ne l’emporte pas, mais la défaite est alors considérée comme un événement fondateur. Pour elle, c’est même « un signal de la direction que le FN doit prendre à l’avenir. (…) Loin de vouloir se positionner sur l’échiquier politique, le Front doit rester un parti ni droite-ni gauche capable de rassembler ». Pour la future présidente du Front, une partie de sa ligne politique, en gestation depuis quelques années, se forge définitivement. « Le FN est un parti national, populaire et social. Il a vocation à attirer les électeurs déçus par le PS et le PC, qui s’occupent davantage des sans-papiers que de la défense des travailleurs », théorise à l’époque Mme Le Pen.Avec la réforme des collectivités "il y aura des perdants, des oubliés, des sacrifiés. Ils ont besoin d’un défenseur", plaide Marine Le Pen— Olivier Faye (@olivierfaye) 30 Juin 2015Bien avant la dominante souverainiste impulsée par Florian Philippot, Marine Le Pen s’est laissé convaincre, aux côtés des Héninois Steeve Briois et Bruno Bilde, que la fermeté sur l’immigration et la sécurité ne suffisait pas à convaincre les électeurs, et qu’il fallait parler « social ». Pour l’avocate, élevée dans le confort du manoir de Montretout dans les Hauts-de-Seine, le Nord - Pas-de-Calais fait office d’apprentissage accéléré de la réalité du terrain. « Parler avec ceux qui n’arrivent pas à boucler les fins de mois, ni à boucler le début d’ailleurs, je ne l’avais pas vu avant, reconnaissait-elle pendant la campagne présidentielle de 2012. J’ai vécu à Saint-Cloud, la pauvreté comme ça, la souffrance comme ça, la précarité comme ça, non, je ne l’avais jamais vue. » Aujourd’hui, c’est un terreau sur lequel elle prospère.Olivier Faye Matthieu Goar Quoi de mieux pour bien lancer l’été que d’organiser un barbecue ? Samedi 4 juillet, Alain Juppé a invité ses soutiens, et notamment ses donateurs, à manger quelques grillades à Suresnes (Hauts-de-Seine), très loin de la Fête de la violette où Nicolas Sarkozy parlait au même moment. Le candidat à la primaire de la droite a fait son entrée entouré de partisans vêtus de T-shirts #lesjeunesvotentJuppé. Après avoir savouré les « Allez Juppé ! », le maire de Bordeaux a pris la parole sur une estrade. « Bien sûr, nous sommes différents. Il faut respecter ces différences à condition qu’elles ne nous empêchent pas de vivre ensemble », a lancé M. Juppé avant de lancer une phrase qui pourrait être un slogan de campagne : « L’identité heureuse, ce n’est pas une utopie. »Lors de cette prise de parole d’un quart d’heure, le candidat a très peu parlé de l’actualité, mais a délivré les principales lignes de son futur programme, qu’il a rodé lors de déplacements en France pendant les six premiers mois de l’année. M. Juppé a exprimé son inquiétude pour la France, « rongée par le cancer qu’est le chômage », mais il a aussi passé beaucoup de temps à décrire les atouts du pays : la vitalité démographique, la filière agroalimentaire, le statut de puissance dans le monde, où « notre voix est entendue », la beauté de nos régions et la jeunesse. « Nos jeunes, je les trouve plein d’allant, plein de curiosité et remplis du devoir d’entreprendre », a déclaré M. Juppé, qui estime que la France « a la capacité de rebondir ».Réflexion sur une prestation sociale uniqueCe discours positif, très éloigné de l’analyse de Nicolas Sarkozy qui n’hésite pas à dramatiser sur la disparition du mode de vie français, s’accompagne également d’une ébauche de méthode de gouvernement : l’apaisement, en « évitant les divisions inutiles », et le rassemblement de « la droite, du centre et au-delà ». « La France, ce n’est pas la droite, ce n’est pas la gauche, c’est tous les Français », a exprimé le maire de Bordeaux en reprenant une phrase du général de Gaulle dans ce jardin-terrasse au pied du Mont Valérien. Sur le fond du projet, M. Juppé commence déjà à développer un programme axé sur la liberté d’entreprendre (réduction du coût du travail, maîtrise des dépenses publiques) et sur l’autorité de l’Etat en matière de flux migratoires et de laïcité. « Aucun Français ne doit avoir intérêt à vivre des prestations sociales plutôt que du travail », a-t-il estimé, alors qu’il réfléchit à la mise en place d’une prestation sociale unique.Ce barbecue politique avait été imaginé il y a deux mois par l’équipe d’Alain Juppé, qui jure qu’elle ne savait pas à ce moment-là que la Fête de la Violette des pro-Sarkozy se tiendrait au même moment. Cette réunion a permis de réunir des fonds, puisque chaque participant devait payer 10 euros, « ou plus si affinités », selon une organisatrice, pour assister au discours et manger des saucisses, des merguez et quelques salades. Elle a réuni plusieurs centaines de personnes, mais des tables sont restées vides. Le candidat a joué le jeu en faisant le tour de ses partisans. Certains lui ont poliment demandé de prendre un selfie. « Emportez-nous ! », lui a lancé une dame, à qui l’ancien premier ministre a rétorqué : « C’est à vous de me porter jusqu’au bout. » Parmi les personnalités, Hervé Gaymard, responsable du projet du maire de Bordeaux, était présent. Le proche de Bruno Le Maire et député des Hauts-de-Seine Thierry Solère était également invité au titre de président du comité d’organisation de la primaire. Le président du conseil départemental, Patrick Devedjian, ancien très proche de M. Sarkozy, a lui aussi passé un long moment avec M. Juppé. « Nous, on accueille tout le monde. On fait l’ouverture jusqu’aux sarkozystes », ironise un proche du candidat.Matthieu GoarJournaliste au Monde 03.07.2015 à 20h21 • Mis à jour le03.07.2015 à 20h32 Le journal Sud-Ouest a révélé vendredi 3 juillet que le député et maire de Royan, Didier Quentin, avait été condamné à 7 500 euros d’amende pour prise illégale d’intérêts dans l’affaire dite « des terrains de Belmont ». Il a été condamné dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité au tribunal de Saintes (Charente-Maritime).En 2008, quatre parcelles des bois de Belmont appartenant à la famille Quentin (environ 6 hectares) avaient été classées en zone 1AU dans le projet de plan local d’urbanisme (PLU) approuvé en conseil municipal.Soit un classement en « zone naturelle non équipée destinée à une urbanisation future organisée à moyen terme. » Or, le schéma de cohérence territoriale (SCOT) impose un classement en « espace boisé » non constructible.« Les terrains de Belmont »En réaction à cette condamnation, Didier Quentin a parlé de « machination politique, montée par l’ancien directeur général des services Alain Larrain ». Il s’estime « coupable, mais pas responsable », arguant qu’il n’était « pas au courant » que des terrains appartenaient à sa mère.L’affaire « des terrains de Belmont » est née en 2009 à la suite de la distribution à Royan d’un tract anonyme. L’association Natura durable avait déposé plainte le 17 septembre 2014 pour « suspicion de prise illégale d’intérêts ». Bastien Vachon   Dans une interview publiée dans Le Monde daté du jeudi 2 juillet, Nicolas Sarkozy évoque l’actualité internationale de ces dernières années. Sur la crise ukrainienne, certaines informations de l’ex-président sont fausses.Hollande a-t-il attendu un an avant de discuter avec Poutine ?Ce que Sarkozy dit :« Je m’interroge toujours sur la question de savoir pourquoi il a fallu attendre un an pour discuter avec M. Poutine. »Pourquoi c’est faux :La crise ukrainienne remonte au 21 novembre 2013, date à laquelle le gouvernement ukrainien de Viktor Ianoukovitch refuse de signer l’accord d’association avec l’Union européenne. Cette décision est le point de départ de la révolution ukrainienne, qui débouche sur le renversement du président, le 21 février 2014.Dans la foulée, Moscou annexe la Crimée, et alimente de plus en plus ouvertement les tensions dans l’est du pays, qui ne tarderont pas à se transformer en conflit armé.Trois mois plus tard, François Hollande dîne à l’Elysée avec Vladimir Poutine afin d’évoquer la situation en Ukraine. En juin, c’est lui qui réunira en Normandie, à l’occasion des commémorations des 70 ans du Débarquement, les présidents russe et ukrainien.A-t-on retiré au russe son statut de langue officielle ?Ce que Sarkozy dit :« Il fallait […] empêcher le gouvernement ukrainien de retirer le statut de langue officielle au russe dans un pays où 30 % de la population est russophone. »Pourquoi c’est exagéré :En 2012, Viktor Ianoukovitch, alors président de l’Ukraine, fait voter une loi élargissant les droits d’utilisation de certaines langues minoritaires au niveau régional. Le russe devient langue régionale dans les territoires où les russophones représentent plus de 10 % de la population, soit dans 13 subdivisions administratives sur 27. Cette initiative est dénoncée à l’époque par l’opposition. Viktor Ianoukovitch la promulgue tout de même, le 8 juillet de la même année.Lorsque son régime est renversé, le 21 février 2014, le Parlement ukrainien vote une loi abrogeant ce statut de langue régionale (c’est à cet épisode que fait référence Nicolas Sarkozy). Les protestations sont immédiates ; cette loi ne sera jamais promulguée et encore moins appliquée. L’initiative du Parlement aura malgré tout un effet désastreux dans l’Est russophone du pays, contribuant à envenimer le conflit.La question linguistique a toujours eu en Ukraine une connotation politique. Le régime tsariste avait interdit l’usage de l’ukrainien. En Ukraine soviétique, russe et ukrainien (deux langues proches) sont toutes deux langues officielles du pays. Les intellectuels ukrainiens seront malgré tout des cibles de choix de la répression, particulièrement pendant les années Staline.Par ailleurs, l’affirmation selon laquelle « 30 % de la population est russophone » méconnaît une réalité : l’Ukraine est un pays bilingue. L’immense majorité de ses habitants parlent les deux langues ; celles-ci peuvent être utilisées alternativement à la télévision sans que personne ne s’en émeuve. Et des villes russophones comme Kharkiv ou Dnipropetrovsk se sont découverts à l’occasion de la guerre une identité ukrainienne forte, fournissant notamment de nombreux volontaires aux forces armées du pays.Bastien Vachon David Revault d'Allonnes (Luanda - envoyé spécial) Le business vaut bien une escapade diplomatique, aussi embarrassante soit-elle. En visite d’Etat en Angola — présidé par José Eduardo Dos Santos, 72 ans dont 32 de règne —, François Hollande a sacrifié à la nécessité des affaires, vendredi 3 juillet. Sans paraître trop insister sur les questions de démocratie et de droits de l’homme, pourtant problématiques dans ce pays d’Afrique australe où quinze jeunes gens travaillant à des stratégies non violentes de protestation contre le pouvoir ont été récemment arrêtés pour « rébellion » et « attentat contre le président de la République ».Lire aussi :Au Bénin, Hollande entame sa tournée en AfriqueA Luanda, où il avait atterri jeudi 2 juillet en fin d’après-midi, il fut d’ailleurs essentiellement question de diplomatie économique. La délégation française revient avec, en poche, 1 milliard d’euros de contrats — entre autres des accords entre Sonangol, la compagnie nationale angolaise chargée de l’exploitation et de la production de pétrole et de gaz naturel, et Total, ou avec le groupe Accor pour l’ouverture de 50 hôtels. Pas encore le jackpot, mais une manière de reprendre pied dans le pays, après des années de brouille pour cause d’Angolagate, et de commencer à rattraper le retard pris sur les entreprises chinoises. « Les Chinois sont partout, la France et l’Europe nulle part, expliquait jeudi François Hollande à ses conseillers. On vient pour montrer qu’on est disponible pour la suite. »C’est le principal argument de vente développé sur place par le chef de l’Etat : « Avoir une responsabilité sociale et environnementale, faire en sorte que l’investissement soit au bénéfice de tous, de l’Angola et de l’économie française. » M. Hollande a ainsi expliqué vendredi matin, à l’occasion d’un forum économique franco-angolais, évoquant ainsi, comme un avantage concurrentiel, « une relation équilibrée, respectueuse, qui fait que nous pouvons travailler dans la durée ».Investissement politique sur l’avenirDans un pays où le PIB a été multiplié par huit en dix ans, où la rente pétrolière pâtit de la baisse du prix du pétrole, mais où la construction et les services se développent, l’attention diplomatique du président Hollande vise à déverrouiller un marché difficile à pénétrer, pour cause de lourdeurs bureaucratiques et de corruption généralisée. « Nous venons dans un moment où le prix du pétrole est bas, c’est difficile pour l’Angola », avait expliqué cette semaine, en privé, le président.Une forme d’investissement politique sur l’avenir, dont le retour est attendu de pied ferme par les chefs d’entreprise ayant fait le déplacement. « En Angola, il y a possibilité de faire quasiment tout. Ils sont demandeurs de tout. Cela pourrait être un eldorado pour les PME françaises. Mais à part le pétrole, on n’a pas réussi à pénétrer », estime Eric Ghebali, directeur du développement international de Suez Environnement et membre de la délégation.Accueillant, fait rare, M. Hollande au palais présidentiel, « dans une atmosphère de franche cordialité », M. Dos Santos, nonobstant une erreur de la traductrice qui a évoqué « M. François Mitterrand », a salué l’« excellence des relations entre entreprises de nos deux pays, notamment dans le secteur pétrolier ». « Nous sommes intéressés par l’élargissement de notre coopération au-delà du secteur pétrolier », a assuré le président angolais, citant le bâtiment, le transport, l’énergie, le tourisme, l’agroalimentaire ou encore l’eau.« C’était très important pour moi de rappeler l’engagement de la France dans cette conjoncture, pas la plus favorable au secteur pétrolier », a répondu François Hollande, qui n’a cependant pas publiquement évoqué la question des droits humains et politiques, soulignant simplement « l’engagement de pluralisme, d’élections qui sont prévues. La France y est attentive ». La conférence de presse initialement prévue s’est finalement transformée en simple déclaration, sans question des journalistes, donc, à la demande de la présidence angolaise. « Le président a tout dit, il a répondu aux questions d’avance », a conclu M. Dos Santos. Le périple présidentiel se poursuivait vendredi après-midi au Cameroun, dirigé par Paul Biya, 72 ans, chef de l’Etat depuis trente-cinq ans.Lire aussi :A Cotonou, Hollande vante l’exemple démocratique béninoisDavid Revault d'Allonnes (Luanda - envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Bacqué La cathédrale Saint-Louis des Invalides est pleine et, à voir seulement l’assemblée qui remplit les travées, il est clair que c’est toute une époque que l’on enterre, ce vendredi 3 juillet, en même temps que Charles Pasqua, mort le 29 juin. De la génération de l’ancien ministre de l’intérieur, il ne reste plus que Serge Dassault et Roland Dumas, qui remonte la nef appuyé sur sa canne, pendant que l’on murmure dans son dos « c’est Talleyrand qui vient rendre hommage à Fouché… »Il est bien l’un des rares anciens élus mitterrandistes à avoir fait le déplacement. Pour les obsèques de celui qui fût l’une des bêtes noires de la gauche, le pouvoir socialiste n’a dépêché que le strict minimum de son contingent d’officiels : le directeur de cabinet du président de la République, la ministre Marylise Lebranchu et le secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen.Même d’anciens adversaires sont venusMais aux bancs des officiels, presque toute la droite des trente-cinq dernières années, se tient là. Une assemblée sombre, très largement masculine qui retrace à elle seule l’histoire tumultueuse du mouvement néogaulliste. La brochette des anciens premiers ministres, Edouard Balladur, Alain Juppé et François Fillon, a été placée devant les élus des Hauts-de-Seine, les inévitables époux Balkany, Claude Guéant, André Santini, et les collaborateurs de la campagne contre le traité de Maastricht. Même d’anciens adversaires sont venus, comme Michel Noir, dont la haute silhouette s’est voûtée sous une tête désormais blanchie par les années. Nicolas Sarkozy, celui-là même qui avait fait ses premières armes en politique soufflant la mairie de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) au nez de Pasqua, a préféré se recueillir seul au funérarium, plutôt que se mêler à cette assemblée qui semble refermer un pan d’histoire. Jacques Chirac, trop affaibli, n’a pas fait le déplacement, ni sa fille Claude qui appelait pourtant Pasqua « oncle Charles » avant que celui-ci ne choisisse, en 1995, Edouard Balladur. Après des années de brouille, l’ancien président de la République avait fini par appeler, en février, pour présenter à son ancien compagnon, ses condoléances après la mort du fils unique de Charles Pasqua. Mais pour ses obsèques, seul le gendre de Chirac, Frédéric Salat-Baroux, a été dépêché.« Il connaissait tous les secrets de la République. Il n’en révéla aucun pour se défendre. Question d’honneur, énonce Henri Guaino des sanglots dans la voix.L’évêque aux armées françaises, Monseigneur Luc Ravel, a-t-il bien compris, cependant, le caractère du personnage que l’on enterre ? Depuis une demi-heure, maintenant, il parle de Charles Pasqua comme on parlerait d’un enfant de chœur. Retraçant d’une voix trop douce un parcours dont il a gommé toutes les aspérités. Dans l’assemblée, on s’évente doucement, pour échapper à la chaleur. Voilà pourtant que les politiques vont reprendre le pouvoir.Le préfet Pierre Monzani, un bébé Pasqua qui dirigea le pôle universitaire Léonard de Vinci, à Courbevoie (Hauts-de-Seine), le président du Sénat Gérard Larcher et surtout l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui député, Henri Guaino ont préparé des discours. Et les voici qui redressent à grands traits lyriques une statue légendaire, certes, mais qui n’a plus rien d’un angelot.« Il connaissait tous les secrets de la République. Il n’en révéla aucun pour se défendre lorsqu’il fut attaqué. Question d’honneur, énonce Guaino des sanglots dans la voix. On l’accusait de “diplomatie parallèle” et d’être peu regardant sur les moyens. Il l’était, en effet, quand il s’agissait de sauver une vie ou de défendre l’honneur de la France. Mais personne ne l’a jamais vu accomplir un acte dont la France put avoir honte. » Puis il rappelle « l’écho des colères homériques et des immenses éclats de rire de Charles Pasqua et de Philippe Seguin résonnent encore dans les têtes de beaucoup d’entre nous. »Lire aussi :Mort de Charles Pasqua, un homme qui faisait « peur et rire tout à la fois »Derrière l’épouse et les petits-fils du défunt, des secrétaires et des collaborateurs étouffent un sanglot. Un chœur de voix d’hommes s’élève alors, chantant en corse le Dio vi salve Regina : « Voi dei nemici nostri/A noi date vittoria/E poi l’Eterna gloria/In Paradiso » (« Sur nos ennemis, donnez-nous la victoire et puis l’Eternelle gloire au Paradis… »).Cette fois, la cérémonie ressemble à celui que l’on célèbre. Et le cercueil peut enfin partir rejoindre les parfums du Sud, à Grasse (Alpes-Maritimes), où l’ancien ministre repose désormais.Raphaëlle Bacquégrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.07.2015 à 17h32 • Mis à jour le02.07.2015 à 18h32 Plus de deux tiers des Français jugent que la France n'est « pas efficace » pour tenter de résoudre la crise de la dette grecque, selon un sondage Tilder-LCI-OpinionWay, publié jeudi 2 juillet. A la question « Pour tenter de résoudre la crise de la dette grecque, diriez-vous que la France joue un rôle… ? », 69 % répondent qu'elle n'est pas efficace et 29 % jugent que si.Dans ce sondage réalisé en ligne mercredi et jeudi auprès d'un échantillon de 993 personnes, une majorité de sondés estime par ailleurs que le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne doivent cesser de soutenir financièrement la Grèce.A la question « Selon vous, les institutions suivantes doivent-elles encore soutenir financièrement la Grèce ? », 52 % répondent non contre 46 % de oui concernant le FMI, et 54 % répondent non quant à l'Union européeenne, contre 44 % qui disent oui. OpinionWay précise par ailleurs que les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte d'une marge d'incertitude de 2 à 3 points au plus.Les Grecs sont appelés aux urnes dimanche 5 juillet pour se prononcer par référendum sur la dernière version d'une proposition d'accord des créanciers de la Grèce, qui prévoit une série de réformes et de mesures budgétaires en échange d'une poursuite du soutien financier au pays. Un scrutin qui pourrait, selon Manuel Valls, déboucher en cas de victoire du non, sur un processus de sortie de la Grèce de l'euro. Le premier ministre français a appelé les Grecs à « voter les yeux ouverts », en « tirant toutes les conséquences » d'un éventuel non lors du référendum.M. Valls a également démenti « formellement » jeudi toute « prise de distance » entre Paris et Berlin sur le dossier grec. Mercredi, François Hollande avait appelé à un accord rapide, affichant sa différence de vue avec Angela Merkel, qui avait dit refuser de négocier avant le référendum.Lire la synthèse :Grèce : 5 jours d’épuisantes tractations et maintenant l’attentePour un maintien de la Grèce dans l’euroDans un autre sondage, réalisé par Harris interactive pour La Chaîne parlementaire, 60 % des Français interrogés se disent favorables au maintien de la Grèce dans l'euro, mais ils ne veulent plus lui prêter des fonds sans que la France ait la garantie d'être remboursée.Deux tiers des sondés (64 %) expriment le souhait que l'Europe arrête de prêter à la Grèce, contre 32 % qui se déclarent pour un maintien des prêts. Mais 53 % des personnes sondées estiment que la Grèce ne remboursera jamais, seuls 4 % croyant encore que la Grèce payera ce qu'elle doit en totalité.Cette deuxième enquête a été réalisée en ligne du 30 juin au 1er juillet, sur un échantillon de 1 032 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus, suivant la méthode des quotas. data-tym-playerid="tym-player-kXsXJu6xMKjMcLbR95F" data-tym-title="Thomas Piketty : ceux qui cherchent le « Grexit » « sont de dangereux apprentis sorciers »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/07/02/thomas-piketty-ceux-qui-cherchent-le-grexit-sont-de-dangereux-apprentis-sorciers_4668028_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,economie,international,grece,europe,emissions,videos,festival" data-tym-tags="crise-grecque,economie,international,grece,europe,emissions,videos,festival" data-tym-providerreference="kXsXJu6xMKjMcLbR95F" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion" 02.07.2015 à 12h17 • Mis à jour le02.07.2015 à 12h45 Ils ont aujourd’hui 19 et 20 ans, mais étaient mineurs au moment des faits. Deux jeunes du quartier des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes (Essones), ont été condamnés mercredi 1er juillet au soir par le tribunal pour enfants d’Evry à trois ans de prison, dont un ferme, pour l’agression d’un CRS en 2011.Le 25 mai 2011, alors qu’ils contrôlaient un véhicule peu après 20 heures aux Tarterêts, un quartier sensible de Corbeil-Essonnes, quatre CRS avaient été attaqués par une vingtaine de personnes armées de barres de fer et de projectiles. Un CRS avait été sérieusement blessé par des coups et un jet de parpaing qui l’avait touché au visage. Sa blessure avait entraîné une incapacité de travail (ITT) de vingt et un jours.Les Tarterêts, lieu d’affrontements réguliersLe 6 juin 2011, un premier suspect âgé de 17 ans avait été arrêté après avoir reconnu les faits pendant sa garde à vue. Sept autres personnes avaient ensuite été interpellées le 21 juin dans le cadre de cette agression. L’ADN du premier suspect avait été retrouvé sur le parpaing qui avait blessé le CRS.Les deux auteurs principaux de l’attaque ont donc été condamnés à trois ans de prison dont un ferme et deux ans de sursis avec mise à l’épreuve. L’un d’eux, contre lequel un mandat de dépôt a été prononcé, a immédiatement été incarcéré. L’autre pourra aménager sa peine. Un troisième complice était également jugé et a été condamné à un an de prison avec sursis.Le quartier des Tarterêts est régulièrement le lieu d’affrontements entre jeunes des cités et policiers. En juin 2011, une fillette en avait été la victime collatérale, touchée à la tête par un projectile. Le quartier est également régulièrement le théâtre de batailles rangées entre bandes rivales, malgré la mobilisation constante des habitants et leurs appels répétés au calme.Lire aussi : Les Tarterêts concentrent toutes les difficultés sociales 02.07.2015 à 14h51 • Mis à jour le02.07.2015 à 15h44 Le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine) a annulé, jeudi 2 juillet, pour une question de forme, la suspension de Jean-Marie Le Pen, cofondateur du Front national (FN), par le bureau exécutif du parti d’extrême droite le 4 mai.Le parti « devra rétablir M. Jean-Marie Le Pen dans tous les droits attachés à sa qualité d’adhérent et, le cas échéant, à celle de président d’honneur », a précisé le jugement.Le parti a annoncé qu’il allait faire appel de cette décision et sa direction s’efforce d’en minimiser la portée. « La suspension était provisoire jusqu’aux résultats de l’assemblée générale extraordinaire. Ce résultat sera rendu public dans huit jours, donc cela ne change rien à la procédure », assure Marine Le Pen au Monde. « Qu’il retrouve sa présidence d’honneur et sa qualité d’adhérent n’a pas beaucoup d’incidences », juge Nicolas Bay, secrétaire général du parti. « Concrètement, ça ne change rien. Il va redevenir membre de la direction du Front pendant une semaine, mais il n’y aura pas de réunion pendant une semaine », note un dirigeant.« Ça ne changera rien à la décision des adhérents »L’assemblée générale du parti d’extrême droite, qui consiste en un vote des adhérents sur une rénovation des statuts de leur parti, qui doit en particulier supprimer la présidence d’honneur du parti, a cours jusqu’au 10 juillet. « Il va fanfaronner un peu, mais ça ne changera rien à la décision des adhérents », veut croire un cadre du FN.L’incroyable éviction dont j'ai été victime annulée, je souhaite maintenant que nous avancions au plus vite vers l'union. Au travail !— Jean-Marie Le Pen (@lepenjm) 2 Juillet 2015Au lendemain d’une éventuelle suppression de la présidence d’honneur, rien ne dit que Jean-Marie Le Pen soit à nouveau l’objet d’une suspension. « Cela va dépendre de lui : est-ce qu’il va accepter le verdict des urnes ? », s’interroge sans trop y croire un proche de Marine Le Pen.A la suite de plusieurs de ses déclarations polémiques, le FN avait convoqué une assemblée générale extraordinaire pour « supprimer l’article 11 bis des statuts [du parti] relatif à la présidence d’honneur », fonction occupée par Jean-Marie Le Pen. Ce dernier avait alors formulé un recours pour « contester son exclusion » du parti.Lire nos explications :Pourquoi le Front national en appelle à ses adhérents contre Jean-Marie Le Pen 02.07.2015 à 12h04 Est-ce le coup fatal porté au chantier du Center Parcs de Roybon, en Isère ? Le rapporteur public du tribunal administratif de Grenoble, dont l’avis est généralement suivi, a demandé jeudi 2 juillet l’annulation de l’un des arrêtés préfectoraux indispensables au projet controversé de village de vacances.Lire aussi notre reportage :A Roybon, la guerre d'usure entre les partisans et les opposants au projet de Center ParcsLe magistrat a en effet recommandé au tribunal « l’annulation totale », immédiate et rétroactive, de l’arrêté du 3 octobre 2014 autorisant le projet porté par le groupe Pierre & Vacances, au titre de la loi sur l’eau. Il a expliqué que cet arrêté était illégal en raison de l’absence de saisine de la Commission nationale du débat public et du fait de l’insuffisance des mesures compensant la destruction de zones humides.C’est la troisième fois que la justice se prononce sur ce projet qui entend construire 990 habitations de 54 mètres carrés à 170 mètres carrés autour d’une « bulle tropicale » de 200 hectares, au cœur de la forêt de Chambaran. Les opposants contestent la légalité du projet, qui pourra accueillir jusqu’à 5 600 personnes, et notamment les deux arrêtés pris par le préfet de l’Isère, les 3 et 16 octobre 2014, qui ont fait office de blanc-seing au démarrage des travaux. L’un autorise le projet au titre de la loi sur l’eau ; l’autre permet la destruction de l’habitat d’une cinquantaine d’espèces protégées (amphibiens, reptiles, écureuils, écrevisses…).Lire aussi :A Roybon, une marche aux flambeaux « pour que la nature reprenne ses droits »Le bras de fer se poursuitLe 23 décembre, le juge des référés, saisi en urgence, avait décidé de suspendre l’arrêté portant sur le volet « loi sur l’eau », en estimant qu’un doute existait quant à sa légalité. Le juge avait notamment justifié sa décision par l’insuffisance des mesures prévues pour compenser la destruction de zones humides.Mais le Conseil d’Etat, saisi par le groupe Pierre & Vacances, a invalidé cette décision à la mi-juin, rejetant les motivations avancées par le juge de première instance. La plus haute juridiction administrative française a considéré que les mesures prises pour compenser la destruction des zones humides sur le chantier étaient suffisantes, contrairement à ce qu’avançaient les opposants au projet.Lire aussi :Le durcissement des conflits environnementauxSur le terrain, le bras de fer se poursuit. Quarante hectares de forêt sur les quatre-vingts prévus ont été défrichés depuis le 20 octobre, mais les travaux sont bloqués par des militants qui ont investi le chantier au début de décembre, et installé une zone à défendre (ZAD). Le préfet de l’Isère avait annoncé que les zadistes pourraient être expulsés au mois de juillet.Lire aussi :Moi, Martin, 20 ans, zadiste à visage découvert Olivier Faye Le choix de Marion Maréchal-Le Pen a créé quelques remous au Front national, mais il a finalement été validé. Olivier Bettati, conseiller municipal divers droite à Nice, et ancien adjoint du maire Christian Estrosi, a été investi, mercredi 1er juillet, tête de liste du Front national dans les Alpes-Maritimes pour les élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur, a appris Le Monde de sources concordantes. Mme Maréchal-Le Pen a confirmé, jeudi 2 juillet, cette investiture dans un communiqué.Lire aussi :Marion Maréchal-Le Pen investie par le FN en PACA pour les régionalesLa commission nationale d’investiture du FN, qui était réunie au siège du parti, à Nanterre, a suivi le souhait de la députée du Vaucluse, qui entend marcher sur les plates-bandes de M. Estrosi, son adversaire pour le compte des Républicains lors de ce scrutin. La préférence de la jeune femme pour M. Bettati, connue depuis plusieurs jours, a suscité des oppositions au niveau local. Certains cadres frontistes demandaient à ce que la position de tête de liste dans le département soit réservée à un membre du FN. En vain.Prise de guerreTout entière consacrée à son travail d’union des droites, Mme Maréchal-Le Pen a fait fi des critiques. Donnée en tête au premier tour mais battue au second selon de premiers sondages, elle sait que la victoire en décembre devrait se jouer à droite, et qu’il convient de rogner sur l’électorat de Christian Estrosi. Olivier Bettati, 46 ans, représente pour elle une belle prise de guerre.Adjoint du maire de Nice pendant plus de cinq ans, il s’était présenté contre lui aux élections municipales en 2014, et avait obtenu 12,4 % des voix au second tour dans le cadre d’une quadrangulaire. Candidat déçu aux sénatoriales en 2014, cet ancien conseiller général des Alpes-Maritimes avait fait l’impasse cette année sur les élections départementales.Il a rencontré Marion Maréchal-Le Pen il y a plusieurs semaines, ainsi que certains membres de l’équipe que la députée du Vaucluse entend constituer en cas de victoire. Olivier Bettati a également vu Nicolas Bay, secrétaire général du FN, qui a apporté son soutien à sa candidature. Ces derniers jours, le conseiller municipal a été photographié en compagnie de Marie-Christine Arnautu, chef de file du FN dans le département, et de Philippe Vardon, ancien responsable de Nissa Rebela, branche locale du Bloc identitaire. Ce dernier devrait selon toute vraisemblance être candidat sur la liste du FN dans le département.Cadre du RPR puis de l’UMP pendant plus de vingt ans, M. Bettati est par ailleurs un ancien proche de Jean-François Copé. En 2012, il avait contribué à l’élection controversée du maire de Meaux (Seine-et-Marne) à la présidence du mouvement face à François Fillon. Il a finalement quitté le parti de la rue de Vaugirard en 2013.Olivier Faye 01.07.2015 à 17h51 • Mis à jour le01.07.2015 à 21h03 | Jacques Follorou Paul Giacobbi, député (PRG) et président du conseil exécutif de Corse, est convoqué, mardi 21 juillet, aux fins de mise en examen, par le juge d’instruction chargé de l’affaire dite des gîtes ruraux au tribunal de grande instance de Bastia. Au terme de son audition, il pourrait se voir reprocher des faits de « complicité de détournements de fonds publics » ou ressortir du cabinet d’instruction en qualité de témoin assisté.La mise en cause directe du plus haut personnage politique de l’île est l’épilogue d’un dossier, vieux de trois ans, devenu le symbole d’un fonctionnement clanique érigé en système et dont l’absence d’avancée illustrait, jusque-là, aux yeux d’une partie de l’opinion insulaire une forme d’impuissance judiciaire.Lire aussi :Le système Giacobbi pèse sur l’élection en Haute-CorseLes faits recueillis par les enquêteurs font état d’un détournement présumé de 300 000 à 400 000 euros d’argent public versés par le conseil général de Haute-Corse, entre 2008 et 2010, à une époque où il était dirigé par M. Giacobbi. Des fils, filles ou belle-sœur d’élus appartenant à la mouvance, voire à la garde rapprochée de M. Giacobbi, auraient bénéficié de versements présumés frauduleux.Un virement de 45 000 eurosCes subventions ont été délivrées au titre d’un programme d’aide à la création de gîtes ruraux. Dans la pratique, cette manne aurait été utilisée à des fins purement personnelles, notamment, pour rénover des habitations particulières. Comme l’avait révélé Le Monde, début 2013, les premiers soupçons sont apparus, en avril 2011, lorsque l’organisme antiblanchiment français, Tracfin, a constaté l’existence de mouvements de fonds suspects sur les comptes de Stéphane, Jean-Marc et Vanina Domarchi, respectivement fils et épouse de Dominique Domarchi, ex-maire de Sant’Andréa-di-Cotone (Haute-Corse) et bras droit de M. Giacobbi, jusqu’à son assassinat en mars 2011.Des versements d’espèces étaient ainsi repérés sur un compte de Stéphane et sur deux comptes de Jean-Marc Domarchi. Un virement de 45 000 euros provenant du conseil général a été enregistré sur le compte de Vanina Domarchi. Les investigations ont mis au jour d’autres dossiers suspects. Celui de Francine Ferrandi, compagne de Jacques Costa, frère de Pierre Costa, maire de Moltifao et conseiller général au moment des faits. En 2009, Mme Ferrandi a bénéficié d’une aide de 15 000 euros, sans aucune justification. Proche de Paul Giacobbi, Pierre Costa, qui est aussi le frère de Maurice, l’un des chefs du gang de La Brise de mer abattu en août 2012, siégeait à la commission chargée d’attribuer les subventions.« Des méthodes d’intimidation »Plus de 95 % des subventions, soit un trentaine de dossiers, auraient bénéficié à des personnes demeurant, dans leur grande majorité, dans le secteur de Venaco (Haute-Corse), le fief de Paul Giacobbi. Depuis le changement de magistrat en charge de cette affaire, les actes d’enquête semblent se multiplier, donnant forme aux propos du ministère public lors de l’audience de rentrée en janvier, sur la volonté de poursuivre, sans distinction, toutes les formes d’atteinte à l’ordre social. Fin mai, trois salariés du conseil général de Haute-Corse ont été mis en examen dans cette instruction. Cette mesure avait suscité une vive réaction de la part des syndicats qui avaient dénoncé « des méthodes d’intimidation » visant de « simples fonctionnaires exécutants des ordres ».Sollicité, M. Giacobbi n’a pas donné suite, mercredi, aux questions du Monde sur sa convocation aux fins de mise en examen. Il a, néanmoins, déjà fait état de sa position sur ce dossier, depuis 2013, assurant qu’il n’avait personnellement rien à se reprocher. Jeudi 25 juin, alors qu’il avait déjà reçu sa lettre de convocation, mais sans évoquer ce fait, il a, lors d’une session publique de l’Assemblée de Corse, tenu à anticiper les divers griefs formulés à son encontre.Dénonçant les « ordures » de la presse nationale, il a ainsi déclaré : « Depuis cinq ans, je me suis efforcé de remettre de l’ordre sur un certain nombre de sujets, je sais que cela gêne. » Affichant une supposée « détermination et sérénité », il a ajouté : « Il n’y a pas de système (…), le travail, je sais que c’est difficile à comprendre pour ceux qui ne fichent rien, le respect c’est difficile à comprendre pour ceux qui ne respectent rien, et l’humilité qui consiste à dire que l’on n’est pas irremplaçable, je comprends que ce soit difficile à comprendre pour ceux qui se pensent des sauveurs. »Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié On ne l’avait plus vu aux côtés de Nicolas Sarkozy depuis la défaite de ce dernier à la présidentielle en mai 2012. Il est finalement réapparu autour de l’ancien chef de l’Etat, à la surprise générale. Eric Besson a participé mercredi 1er juillet à une réunion de travail à huis clos sur le thème de l’immigration, ont indiqué au Monde plusieurs participants.Lire aussi :Nicolas Sarkozy se dit prêt à réfléchir à une remise en cause du droit du solCette réunion était organisée au siège du parti Les Républicains (LR) et présidée par M. Sarkozy. M. Besson y a assisté en tant qu’ancien ministre de l’immigration et de l’identité nationale de 2009 à 2010, lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy.Transfuge de la gauche dans un gouvernement de droite, il faisait partie de la quinzaine de participants à cette réunion, qui rassemblait les principaux experts de l’immigration à LR : les ex-ministres de l’intérieur, Brice Hortefeux et Claude Guéant ; l’ex-ministre de la justice, Rachida Dati ; les députés Eric Ciotti, Guillaume Larrivé et Hervé Mariton, le responsable du projet du parti, Eric Woerth…« La relation particulière de la France avec le Maghreb »Lors de ce rassemblement, d’où devaient émerger des pistes de réflexion sur l’immigration dans l’optique de la tenue d’une convention sur le sujet en septembre, celui qui est maire de Donzère (Drôme) est intervenu pour rappeler son action au ministère de l’immigration. Il a également souligné « la relation particulière de la France avec le Maghreb ». Selon plusieurs participants, l’ex-ministre a vanté le discours de Nicolas Sarkozy en octobre 2007 à Tanger, lors duquel l’ancien chef de l’Etat avait présenté son projet d’Union méditerranéenne.Faisant désormais carrière dans le privé, M. Besson était réapparu dans les médias en septembre 2014 pour annoncer son soutien à M. Sarkozy pour le poste de président de l’UMP.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis François Hollande et Angela Merkel n’avaient jamais affiché aussi clairement leur différence de vues sur la question du sauvetage de la Grèce. En marge d’une visite à Lyon, mercredi 1er juillet, le chef de l’Etat a pris le contre-pied de la chancelière allemande, qui avait rejeté toute idée de reprise des négociations avant le référendum qui doit se dérouler en Grèce, dimanche 5 juillet. « Il faut être clair : l’accord, c’est tout de suite, il ne peut pas être différé, il faut qu’il vienne », a déclaré M. Hollande.Pas question, selon lui, d’attendre le vote des Grecs :« Je veux qu’on puisse trouver un accord en fonction des règles européennes. Il doit être trouvé avant le référendum, ça n’aura plus grand sens après la consultation. S’il ne peut pas être trouvé, alors le référendum aura lieu avec les conséquences que l’on sait. »Lire les dernières informations dans notre direct consacré à la situation en Grèce« Affirmations péremptoires »Ces déclarations sont faites alors qu’Alexis Tsipras, le premier ministre de la Grèce, a formulé de nouvelles propositions de réformes, mardi 30 juin dans la soirée. Le contenu de sa lettre se rapproche des demandes des créanciers, selon un proche des négociations.Mais cela n’a visiblement pas satisfait Angela Merkel et son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, qui refusent pour le moment de retourner à la table des négociations.Visiblement agacé par la tournure des événements, François Hollande, qui s’est entretenu mercredi matin au téléphone avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a mis en garde contre « les affirmations péremptoires » et « les ruptures brutales » :« Je pense que nous devons toujours rechercher l’accord, la négociation, la raison, encore faut-il que tout le monde en soit convaincu. (…) La France, elle, se bat, elle n’est pas dans le veto, elle n’est pas dans la brutalité. »A l’Elysée, on minimisait mercredi la portée de ces déclarations : « Le président a redit, de façon plus incisive, ce qu’il ne cesse de répéter depuis plusieurs jours : oui, un accord est possible, mais pour cela il faut négocier », explique l’un de ses conseillers, qui précise que les propos s’adressent autant à Angela Merkel qu’à Alexis Tsipras.Lire le décryptage :L’Eurogroupe ne veut plus rien négocier avant le référendum en Grèce« Sauver l’Europe »En France, la pression politique se fait de plus en plus forte sur la réouverture des négociations avec Athènes. Une quarantaine de personnalités de tous bords ont signé, mercredi 1er juillet, une tribune dans Marianne au titre explicite : « Sauver la Grèce, c’est sauver l’Europe ».Parmi les signataires, on retrouve le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg, les députés frondeurs Benoît Hamon et Christian Paul, des élues écologistes, comme Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse, le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, des députés de droite, comme Henri Guaino, Rama Yade ou Nicolas Dupont-Aignan, et des économistes, comme Thomas Piketty ou Michel Aglietta.Si l’Europe échoue à reprendre langue avec Athènes, le texte prévient qu’« il faudra ramasser deux cadavres : celui de la Grèce et celui de l’idée européenne ».Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martine Abrous (Sociologue, université Paris-XIII) En France, il existe des lois sociales en faveur des pauvres dont ils ne se saisissent pas toujours. Qu’en est-il du droit à la domiciliation en faveur des « sans adresse stable », qui leur permet, en se faisant domicilier au centre communal d’action sociale ou à défaut auprès d’une association, d’obtenir une attestation de domicile indispensable pour obtenir ou maintenir l’accès à leurs droits civils, civiques et sociaux ?L’enjeu est de taille. L’actualité récente a braqué les projecteurs sur les réfugiés, en attente ou pas d’une réponse à une demande d’asile. Mais, selon la Fondation Abbé-Pierre, en 2015, 694 000 personnes « privées de domicile personnel » sont hébergées provisoirement, dont 9 485 en résidence sociale, 38 000 en hôtel, 85 000 dans des « habitations de fortune » et 411 000 chez des tiers.Pour beaucoup, le droit à la domiciliation, qui conditionne l’accès aux administrations, à l’école, aux employeurs, permet d’éviter la double peine : sans logement stable, pas de carte d’identité, ni de couverture sociale, ni d’allocations familiales, ni de mariage civil, ni de vote….Le gouvernement avait mis la domiciliation au cœur de sa feuille de route 2015-2017 du Plan pluriannuel contre la pauvreté et l’exclusion sociale. La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, Ségolène Neuville, l’a réaffirmé le 7 avril devant l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (CCAS), en préconisant la publication des textes d’application de ce droit, l’amélioration de la coordination entre les acteurs afin « d’apporter une réponse systématique aux demandes de domiciliation et mieux objectiver la notion de lien avec la commune ».Manque de visibilité, de moyensCar si l’application de ce droit premier de la citoyenneté tend à se concrétiser, des problèmes juridiques, administratifs et techniques la freine. En Seine-Saint-Denis, les demandes de domiciliation se concentrent dans certaines villes qui mènent une politique volontariste à partir d’une définition large du lien avec la commune, alors que d’autres villes refusent de domicilier.Les services de l’Etat qui coordonnent le dispositif manquent de visibilité sur les refus souvent non justifiés, alors que la loi du 5 mars 2007 fixe l’obligation aux centres communaux de justifier les refus en précisant qu’une personne justifie d’un lien avec la commune si elle y travaille, ou y réalise des démarches d’insertion, ou y exerce l’autorité parentale sur ses enfants scolarisés dans la commune, ou si elle a des liens amicaux ou des parents dans la commune.La gestion du dispositif reste complexe en dépit de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (dite loi ALUR) du 24 mars 2014. Celle-ci avait regroupé trois procédures antérieures (pour les demandeurs d’asile, pour l’aide médicale d’Etat, pour le droit commun). Mais le manque de moyens alloués au dispositif, le flou juridique sur la définition du lien avec la commune, les réticences à domicilier une population en demande d’aide sociale sont encore des freins qui suscitent des questions : le souhait de Mme Neuville va-t-il se concrétiser ?Les acteurs vont-ils relever le défi d’une réforme ambitieuse, non pas seulement en délivrant une attestation de domicile, mais aussi en accompagnant les demandeurs ? La loi prévoit un entretien systématique avec les demandeurs, la mise en œuvre d’un schéma départemental de la domiciliation, bref une politique volontariste.« j’ai eu mes salaires »La domiciliation est bien un levier de l’inclusion. La recherche que nous avons menée fin 2014 dans une ville de Seine-Saint-Denis confirme l’attractivité de ce droit, visible devant le CCAS par l’énorme file d’attente des demandeurs qui disent que la domiciliation, « c’est tout ».Premier point d’entrée pour faire valoir ses droits, la domiciliation à la mairie confère une certaine reconnaissance sociale, plus de sécurité, une réassurance essentielle lorsque le mode de vie éclaté parfois entre deux ou trois villes oblige à faire garder les enfants dans l’une, travailler dans l’autre, être hébergé dans une troisième. La domiciliation amortit les risques sanitaires et sociaux de la vie en errance, à l’issue parfois dramatique.Les témoignages montrent une gamme de motivations : les uns se domicilient pour un suivi médical, d’autres pour recevoir leur courrier en sécurité – le courrier, « c’est personnel, confidentiel, à la mairie je sais qu’il n’est pas ouvert, alors que ceux qui m’hébergent lisent mes lettres ». Pour ce travailleur qui dort dans sa voiture, se faire domicilier est le seul moyen de recevoir le précieux courrier.Les demandes affluent, les lettres s’empilent, les agents administratifs craignent d’être dépassés : « Il ne faut pas perdre de temps, le courrier peut être une convocation pour une hospitalisation. » Ils identifient toutes sortes de situations : « On voit des personnes au chômage, mais aussi des travailleurs précaires qui veulent faire évoluer leur situation. » A l’instar de ce jeune, un des premiers domiciliés par la ville, qui témoigne d’un parcours réussi : « A partir de la “dom”, j’ai réglé mes problèmes, j’ai trouvé un emploi, j’ai eu mes salaires, maintenant on a notre logement avec ma “cop” ! » Tous n’en sont pas encore là. En attendant des jours meilleurs, la priorité est de rester en lien avec les administrations pour maintenir un contact et les droits sociaux acquis, car il s’agit de ne pas tout perdre.Martine Abrous (Sociologue, université Paris-XIII) Alexandre Lemarié, Matthieu Goar, Arnaud Leparmentier et Nathalie Guibert Mardi 30 juin, Nicolas Sarkozy recevait Le Monde au siège de son parti, Les Républicains. Dans cet entretien, l’ancien président de la République s’exprime notamment sur la crise grecque. Pour lui, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, porterait « l’entière responsabilité » d’une sortie de la zone euro.Lire l'intégralité de l'entretien :Grèce, immigration, Libye... ce que propose Nicolas SarkozyAujourd’hui, quelle est la solution pour sortir de la crise grecque ?Avec Angela Merkel, nous avons beaucoup fait pour que la Grèce reste dans l’euro. Je reste convaincu que, dans cette aventure extraordinaire de l’euro, l’exclusion d’un pays membre peut avoir des conséquences d’une gravité que personne ne peut vraiment appréhender. Jusqu’au bout, je veux espérer que la raison l’emportera.Demeure-t-on face à un risque systémique ?Oui, et qui prendrait le pari contraire ? Aujourd’hui, la question est davantage de savoir comment protéger la zone euro du désastre grec que de simplement protéger la Grèce.Ces dernières semaines, ce ne sont pas les données économiques et financières qui ont changé mais la situation politique. Jusqu’à l’arrivée de M. Tsipras, nous avions des gouvernements grecs qui coopéraient plus ou moins efficacement avec leurs partenaires européens. Depuis, nous avons un gouvernement grec qui refuse toute attitude raisonnable.C’est un changement de paradigme qui a conduit le gouvernement grec à suspendre de fait, de lui-même, l’appartenance de la Grèce à la zone euro. Alexis Tsipras en porte l’entière responsabilité. Qui a quitté la réunion des ministres des finances si ce n’est le ministre des finances grec ? Qui a refusé toutes les propositions qui lui ont été faites ? Voilà le premier résultat d’une politique irresponsable.Je veux préciser cependant que, par principe, le recours au référendum est légitime ; mais la seule question qui ait un sens est celle pour la Grèce de son appartenance à l’Europe.Le ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, évoque un recours en justice, puisque rien n’est prévu pour faire sortir un pays de la zone euro…Quand on doit 320 milliards d’euros, il ne me paraît pas tout à fait habile d’ester en justice contre des créanciers à qui l’on demande des délais et des échelonnements de dette ! Cet argent appartient pour l’essentiel aux contribuables européens, et notamment français. Ils ont le droit d’être respectés.Maintenant, la question la plus urgente c’est de protéger la zone euro, au-delà du seul cas de la Grèce. Depuis janvier, qu’a-t-on fait ? Grosso modo rien, si ce n’est recevoir en grande pompe M. Tsipras en France, en lui laissant croire qu’il aurait satisfaction, alors qu’on savait bien que ce ne serait pas le cas.Depuis janvier, aucune réflexion sérieuse n’a été menée sur la nécessité de renforcer le gouvernement économique de la zone euro. Aujourd’hui, il faut convoquer un conseil des dix-huit chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro pour préparer le message qu’il va falloir adresser aux économies du monde entier afin de protéger la stabilité de la zone euro et de faire en sorte que les marchés n’attaquent pas un prochain maillon faible.Y a-t-il des risques pour l’économie française ?Qui peut penser qu’il n’y a pas de risque pour l’économie française, déjà fragilisée par une politique économique et fiscale à contre-courant de ce qui se fait partout en Europe ? La dernière chose dont l’économie française ait besoin, c’est un surcroît d’instabilité dans la zone euro !François Hollande l’a dit…Le seul pronostic isolé de M. Hollande n’est pas de nature à rassurer les observateurs de la zone euro. Pour l’instant, la situation tient car les banques grecques ont été fermées, la circulation des capitaux a été arrêtée, et la BCE a décidé de soutenir les banques grecques. Tout ceci est très précaire. Comment penser que la BCE va continuer si les Grecs répondent non au référendum ?Valls dénonce des déclarations « pas responsables »Lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, Manuel Valls a accusé mercredi 1er juillet Nicolas Sarkozy, sans le nommer, de mettre de l'huile sur le feu par des déclarations « pas responsables ». Le premier ministre a estimé qu’« un accord est encore possible » entre la Grèce et ses créanciers, soulignant que la France était « totalement à l'initiative » pour maintenir le dialogue.Matthieu GoarJournaliste au MondeAlexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterArnaud LeparmentierjournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteNathalie GuibertJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 01.07.2015 à 06h40 • Mis à jour le01.07.2015 à 09h09 | Patrick Roger La modulation des allocations familiales en fonction des revenus, décidée dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015, devient effective mercredi 1er juillet. Jusqu’à présent, quels que soient leurs revenus, les familles percevaient 129 euros pour deux enfants, 295 euros pour trois, 460 euros pour quatre et 165 euros par enfant supplémentaire. Désormais, ces sommes seront divisées par deux pour un couple avec deux enfants gagnant plus de 6 000 euros net par mois, soit 65 euros, et par quatre pour ceux gagnant plus de 8 000 euros, soit 32,50 euros. Ces seuils sont rehaussés de 500 euros par enfant supplémentaire.Lire aussi :Allocations familiales : ce que vous toucherez à partir du 1er juilletCette rupture avec le principe d’uniformité des allocations familiales – et non d’universalité puisque toutes les familles continueront à percevoir les « allocs » – s’inscrit dans le cadre du plan d’économies décidé à l’automne 2014. La mesure devrait permettre de dégager 400 millions d’euros en 2015 et 800 millions en année pleine. Seuls 10 % des 5 millions de bénéficiaires des allocations – les plus aisés – seront affectés par cette baisse. Elle représente une perte de 768 euros par an pour un revenu net compris entre 72 000 et 96 000 euros (sans compter primes et treizième mois), soit une perte de 0,8 % à 1 %. Au-delà de 96 000 euros de revenus annuels, la perte sera au plus de 1,2 %.Lire aussi :Modulation des allocations familiales : « Une pente glissante »Rétablir une certaine équitéLa diminution des allocations familiales pour les classes moyennes supérieures et aisées est cependant perçue d’autant plus douloureusement qu’elle s’ajoute à l’abaissement du quotient familial – qui diminue le revenu imposable en fonction du nombre d’enfants –, passé de 2 336 euros en 2012 à 2 000 euros en 2013, puis 1 500 euros en 2014. Ce qui a entraîné une augmentation d’impôt de 500 euros pour un couple avec un enfant à partir de 61 158 euros de revenus annuels imposables, de 1 000 euros pour un couple avec deux enfants à partir de 69 474 euros de revenus, 2 000 euros pour un couple avec trois enfants et 86 104 euros de revenus, etc.Au total, selon une étude de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) publiée en mai, l’ensemble de ces mesures fait 3,2 millions de familles perdantes tandis que 2,1 millions de ménages sont bénéficiaires. Elles contribuent cependant à rétablir une certaine équité dans les transferts sociaux et fiscaux. Jusqu’à présent, en effet, les plus aisés en bénéficiaient davantage que le reste de la population, du fait que l’avantage procuré par le quotient familial était proportionné à l’importance de leurs revenus. L’application de ces réformes successives a pour conséquence que, pour les 10 % les plus riches, l’aide mensuelle passe en moyenne de 305 à 230 euros, contre 284 euros pour les plus pauvres.Lire aussi :Après les allocations, pourquoi ne pas moduler aussi les cotisations sociales ?Patrick RogerJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Emeline Cazi Le président Peimane Ghaleh-Marzban avait tenu à préciser le cadre des débats dès le premier jour d’audience : « Ce procès n’est pas le procès de je ne sais quel système ou de je ne sais quelle manière de fonctionner… » Le sous-entendu du tribunal qui pendant deux semaines allait juger l’un des plus proches collaborateurs du président Sarkozy était clair : il s’agit ici de juger François Pérol, dont la nomination controversée à la tête du groupe bancaire BPCE, en 2009, lui vaut de comparaître pour prise illégale d’intérêt six ans plus tard, et non celui qui l’a désigné à ce poste, à savoir Nicolas Sarkozy.Cette précision faite, l’audience qui se tient depuis le 22 juin devant le tribunal correctionnel de Paris a inévitablement fait des détours par l’Elysée, et donné un petit aperçu de ce qu’avait pu être l’exercice du pouvoir entre 2007 et 2012, en ces temps d’hyperprésidence. Pour comprendre comment l’ancien chef de l’Etat — un homme « qui n’hésitait pas à dire qu’il s’occupait de beaucoup de choses », et « s’emparait de tout », a convenu François Pérol — avait pu avoir l’idée de désigner l’un de ses plus proches collaborateurs à la tête d’une entreprise dont la naissance avait été suivie de près par l’exécutif, il fallait bien tenter de percer le mystère.Lire (édition abonnés) :Au tribunal, François Pérol dépeint l’Elysée en scène de théâtre, et non en lieu de pouvoir« Ce procès n’est pas celui d’un système », a admis Me Jérôme Karsenti, l’un des avocats des parties civiles dont le moment est venu de plaider, ce mardi 30 juin. « Mais tout procès a son esprit, et celui-ci nous plonge au cœur du pouvoir (…), et au cœur des années Sarkozy, ces années des affaires, ces années d’ambivalence », durant lesquelles « la République a été malmenée, et la dignité n’était pas au pouvoir ». Me Karsenti parle ici au nom du syndicat CGT des Caisses d’Epargne mais, en filigrane, c’est aussi le conseil historique de l’association Anticor qui s’exprime. Très vite, il a abordé ces questions d’éthique et a rappelé le devoir d’exemplarité auquel est astreint, selon lui, tout politique. « François Pérol n’était pas un politique en tant que tel, a-t-il précisé. Mais comme secrétaire général adjoint de l’Elysée, il avait nécessairement une fonction politique. »Bac philoLes auteurs des sujets de l’épreuve du bac philo ont d’ailleurs été bien inspirés cette année en posant cette question aux candidats des séries scientifiques, a pensé l’avocat : « La politique échappe-t-elle à l’exigence de vérité ? » « Si je devais répondre sous la forme thèse-antithése-synthèse, alors je dirais que la raison d’Etat peut parfois exiger que la politique échappe à une forme de vérité. Mais quand il s’agit du fonctionnement des institutions, c’est-à-dire du rapport des citoyens aux institutions, alors à l’évidence l’exigence de vérité s’impose. »Me Karsenti pourrait disserter des heures sur ces notions « de probité publique, ces questions qui touchent au fonctionnement de la démocratie et des institutions » et celle, centrale, du conflit d’intérêts. Il parlait déjà depuis près d’une heure lorsqu’il s’est tourné vers François Pérol. « Je ne sais pas si l’intérêt général a été servi ou pas avec votre nomination à la tête de la BPCE. Mais ce que je sais en revanche, c’est que la loi a été malmenée, bafouée, et que l’on a fabriqué du soupçon. Or, le soupçon, c’est ce qui est au cœur de la crise du régime et c’est ce qui tuera la République. Si le politique n’a pas l’idée constamment en tête qu’il lui faut être exemplaire, alors il fabrique l’abandon des urnes et la montée du populisme. » « Evidemment, ce procès est celui de François Pérol », a prolongé Me Henri Moura, en écho lui aussi au préambule du président du tribunal qui refusait que l’on juge « un système ». « Mais il est aussi la quintessence, le reflet de ce système de pantouflage, avec ces allers-retours [des hauts fonctionnaires] entre le public et le privé qui exposent au conflit d’intérêts. » Son client, un professeur à la retraite, sociétaire historique des Banques populaires, s’est d’ailleurs constitué partie civile pour « exprimer son mécontentement » face à la multiplication de ce type d’affaires. « Cette affaire est désastreuse pour l’image de la politique, pour l’image des grands commis de l’Etat, parce qu’elle porte l’opprobre sur le fonctionnement des institutions », a poursuivi Me Moura. C’est pour porter cette parole que son client est allé au bout de la procédure, même s’il ne demande que l’euro symbolique de dommages et intérêts.Récidive et mauvaise foiLa tenue de ce procès peut-elle avoir valeur d’exemple et contribuer à une prise de conscience ? Sur cette « question déontologique » du conflit d’intérêt, « François Pérol est en récidive », a fait remarquer Me Daniel Richard, avocat de parties civiles spécialisé dans la défense des épargnants. En 2004, lorsqu’il quitte le cabinet du ministre des finances dont il était le directeur adjoint pour rejoindre la banque Rotschild, l’inspecteur général des finances saisit la commission de déontologie de la fonction publique. La loi interdit en France à un agent de l’Etat de travailler pour une entreprise qu’il a surveillée, conseillée ou sur laquelle il aurait formulé des avis, dans les trois ans précédant son passage du public au privé. La commission, dont la doctrine est réputée assez libérale sur le sujet, rend un avis favorable, sous réserve que M. Pérol ne travaille pas sur les dossiers sur lesquels il est intervenu à Bercy.La suite est une histoire de lecture et d’analyse des textes. François Pérol a eu une compréhension pour le moins étonnante de l’avis des sages. Ainsi ne voit-il pas le problème d’avoir participé comme associé-gérant de la banque Rotschild à la création de la banque Natixis, née du mariage de Netixis et d’Ixis, alors qu’il avait justement suivi le dossier de privatisation d’Ixis à Bercy. « Si la commission de déontologie avait voulu m’interdire d’intervenir pour telle ou telle banque, elle l’aurait précisé », a t-il répondu très calmement, au tribunal la semaine dernière. La procureure Ulrika Weiss n’a guère été convaincue par ces explications et « l’absolue bonne foi » dont s’est réclamée M. Pérol. Ses réquisitions sont attendues jeudi 2 juillet.Emeline CaziJournaliste au Monde 30.06.2015 à 17h48 • Mis à jour le01.07.2015 à 09h57 | Raphaëlle Besse Desmoulières En Ile-de-France, Emmanuelle Cosse, patronne des écologistes et tête de liste pour les régionales, a bouclé ses listes. Un scénario unique a été soumis, mardi soir, au vote de la commission politique régionale et approuvé à plus de 76 % des voix.Au final, c’est le choix de l’ouverture qui a été privilégié. « Trois têtes de liste sur huit seront réservées à des personnalités non encartées [à EELV], indique Jonathan Sorel, le directeur de cabinet de Mme Cosse. On a souhaité maintenir l’état d’esprit d’EELV car il y avait un vrai risque d’un retour à l’entre-soi. » En 2010, la liste emmenée par Cécile Duflot en Ile-de-France avait fait la part belle aux personnalités de la société civile et obtenu 16,58 % des voix.« Vision sectaire de l’écologie politique »Après un retournement de dernière minute, c’est un candidat d’ouverture qui sera tête de liste en Seine-Saint-Denis. Cette place devrait revenir au porte-parole d’AC Le Feu, Mohamed Mechmache. Exit la candidature de Stéphane Gatignon, le maire de Sevran, qui convoitait la tête de liste mais avait été mis sur la touche pour non-respect des règles internes sur le cumul des mandats.La troisième place sur le département, difficilement gagnable, lui a été proposée mais le maire de Sevran a refusé et demandé à ce que l’un de ses proches puisse l’obtenir. Pour M. Gatignon, la défaite est amère. Il dénonce une « vision sectaire de l’écologie politique » et va jusqu’à parler d’« éradication » de ses troupes. « On n’est pas dans le rassemblement des écolos, regrette-t-il. Ça augure mal du résultat pour la gauche. »Lire aussi :Le cas Gatignon, nouveau point de discorde pour les écologistesConcernant le Val-d’Oise, la tête de liste n’a pas été attribuée en attendant de trouver le « bon profil ». Un candidat fait état de « discussions avancées » avec une féministe mais refuse de donner son nom. La troisième place du Val-de-Marne, que les écolos jugent gagnable, sera aussi confiée à un représentant de la société civile.Dans l’Essonne, la tête de liste devrait revenir à Cap 21, le mouvement fondé par Corinne Lepage. L’accord est en cours de finalisation et la place sera attribuée à un proche de l’ancienne ministre qui ne souhaite pas se représenter. « C’est une liste qui politiquement nous convient sans Front de gauche ni extrême gauche avec des écolo-citoyens et des gens de terrain », confirme Mme Lepage, qui précise qu’il s’agit d’une solution régionale et non nationale.Chercher un électorat plus centristeChez les écologistes, ce choix est critiqué. « Emma travaille un peu toute seule avec sa petite équipe, déplore-t-on à la gauche d’EELV. Cap 21, qui ne pèse pas grand-chose, est toujours dans des alliances à géométrie variable et il y a le risque que Lepage nous tombe dessus pendant la campagne pour une déclaration qui ne lui aurait pas plu. » Cette alliance démontre en tout cas la volonté de Mme Cosse d’aller chercher un électorat plus centriste. L’enjeu est d’autant plus important que l’UDI Chantal Jouanno a retiré sa candidature pour rejoindre Valérie Pécresse suite à un accord national de son parti avec Les Républicains. « Il y a un enjeu à parler à cet électorat-là, reconnaît Mme Cosse. Des gens qui se retrouvaient dans le programme écolo de Jouanno se retrouveront totalement dans le nôtre. »Lire aussi :Les Républicains et l’UDI partiront unis aux régionalesHier allié de M. Gatignon, Jean-Vincent Placé a finalement fait cavalier seul. Il s’en sort mieux : deux de ses proches sont en position éligible dont une obtient la tête de liste dans les Hauts-de-Seine. Après avoir vanté publiquement la candidature du socialiste Claude Bartolone, le président du groupe écologiste au Sénat est rentré dans le rang.« On leur a fait comprendre qu’avec ou sans eux on avançait », indique Mme Cosse. « Il est revenu la queue entre les jambes », tacle Julien Bayou, qui sera en deuxième position derrière la secrétaire nationale sur la liste parisienne. La semaine dernière, M. Placé a participé au second comité de campagne de la tête de liste aux côtés de l’ex-ministre Cécile Duflot. « Ils étaient même assis côte à côte, s’amuse Mme Cosse. Ils seront très utiles dans la construction de la campagne. » Une première victoire dans un chemin semé d’embûches pour la patronne des écolos.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 10.07.2015 à 15h42 | Francine Aizicovici « Un mensonge est en train de s’installer », alerte Florian Borg, président du Syndicat des avocats de France : faire croire, comme le soutient Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, que « le plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement abusif favorisera l’emploi ».La création d’un tel barème est prévue par la loi Macron sur la croissance et l’activité, qui sera adoptée définitivement vendredi 10 juillet, par le recours à l’article 49-3 de la Constitution. Il concerne donc les licenciements sans cause réelle et sérieuse, à l’exception des licenciements prononcés dans les cas de harcèlement, de discrimination, nullité du licenciement économique. ETCLire aussi :Loi Macron : un troisième recours au 49-3 pour une adoption définitiveCe barème, objet d’un « amendement gouvernemental de dernière minute, élaboré sans aucune concertation avec les syndicats », selon M. Borg, prend en compte seulement deux critères : l’ancienneté du salarié dans l’entreprise – moins de 2 ans, de 2 à 10 ans et à partir de 10 ans – et la taille de celle-ci – celles de moins de 20 salariés, celles entre 20 et 299 et celles de plus de 300 salariés.Nouvelles fourchettesDans le système actuel, les conseillers prud’homaux accordent au contraire une réparation intégrale du préjudice en fonction de plusieurs facteurs, comme l’âge du salarié, ses qualifications, sa situation familiale, ou encore ses probables difficultés à retrouver un emploi. Ces facteurs ne seront donc plus pris en compte qu’à l’intérieur des nouvelles fourchettes prévues dans la grille.Inscrite dans le code du travail, l’indemnité de six mois de salaire minimum pour un travailleur ayant deux ans d’ancienneté dans une entreprise de 11 salariés et plus, est donc évacuée.Ainsi, pour un salarié ayant entre deux et dix ans d'ancienneté, la fourchette ira de 2 à 6 mois d'indemnités dans les entreprises de moins de 20 salariés, mais de 4 à 10 mois dans les entreprises de 20 à 299 salariés.« Eradication d’un droit fondamental »Cette réforme constitue « une éradication d’un droit fondamental à la réparation intégrale d’une faute commise par un employeur », dénonce M. Borg. Son syndicat, ainsi que celui de la magistrature, la CFDT, la CGT, FO, la CGC, Solidaires et l’UNSA ont lancé une pétition qui a recueilli 20 000 signatures pour dire « Non à l’impunité patronale, oui au droit à la réparation intégrale du préjudice ».« Limiter la réparation du préjudice, c’est remettre en cause le principe selon lequel celui qui cause un dommage s’oblige à le réparer entièrement », peut-on lire dans ce texte, qui demande le retrait de cette mesure.Celle-ci est aussi « la porte ouverte à tous les abus », estime M. Borg. Il suffira, selon lui, que l’employeur avance un « motif bidon », voire aucun motif, pour licencier un salarié. La nouvelle grille s’appliquera, « sans même qu’il soit nécessaire de passer par le juge ». Et pour un coût qui, selon l’avocat, « est, dans plus de 60 % des situations, inférieur à ce qui se pratique aujourd’hui » dans les conseils de prud’hommes.« Un séisme »Pour le Syndicat de la magistrature, « ce qui est remis en cause, c’est aussi l’office du juge, comme le dit Patrick Henriot, membre du conseil syndical. Jusqu’à présent, notre rôle était d’évaluer si l’employeur avait eu un comportement fautif et si oui, évaluer le montant de la réparation, qui est différent d’un salarié à l’autre. Avec ce plafonnement, la moitié du travail nous est enlevée ; on n’aura plus à évaluer le préjudice. Pour nous, c’est un séisme, une mesure scandaleuse. »Habituellement plutôt sage face à la politique du gouvernement, la CFDT est elle aussi très remontée contre cette mesure qui instaure, selon Marie-Andrée Seguin, secrétaire nationale, « une véritable impunité patronale ».« On nous objecte qu’il s’agit aussi de désengorger les tribunaux, ajoute-t-elle. Or, il est clair que si nous n’obtenons pas satisfaction pour un salarié, nous irons chercher toutes les voies de recours, en nous appuyant sur les cas d’exclusion de l’application du barème, comme le harcèlement, ce qui rallongera la durée des procédures. »Saisine du Conseil constitutionnelSelon la CGT, 81 % des salariés sont concernés par cette réforme. Celle-ci, au lieu d’avoir un effet « bienfaiteur sur l’emploi, va au contraire le détériorer fortement en sécurisant l’entreprise qui pourra budgétiser à souhait les licenciements abusifs, alors qu’il suffirait d’obliger les employeurs à réintégrer tous les salariés qui en sont victimes pour avoir des effets bénéfiques sur l’emploi », souligne Frédéric Paré, conseiller prud’homale CGT à Paris. Pour les syndicats, qui ont « contribué à faire élire ce gouvernement dit de gauche, c’est une trahison ! », déplore-t-il.Mais les pétitionnaires ne baissent pas les bras. Si le conseil constitutionnel est saisi, le Syndicat des avocats de France compte produire un mémoire pour « éclairer les juges ».Le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature ont déposé devant le Conseil constitutionnel un mémoire pour contester la constitutionnalité des mesures plafonnant les indemnités dues en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Ce mémoire accompagnera la saisine du Conseil annoncée par des parlementaires.Si cette saisine n’aboutit pas, les syndicats pourraient interpeller la Cour de justice de l’Union Européenne.Lire aussi :Neuf points de crispation sur la loi MacronFrancine AizicoviciJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Besse Desmoulières A Europe Ecologie-Les Verts, on ne décolère pas. « Le gouvernement déclare la guerre aux écologistes », enrage aussi Noël Mamère, député de la Gironde. Objet de leur courroux : un amendement de dernière minute à la loi Macron, définitivement adoptée vendredi 10 juillet grâce à l’utilisation du 49-3. L’article en question entérine le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse) et reste en travers de la gorge des écologistes. Jeudi et vendredi, ils ont multiplié les réactions sur Twitter à l’image de la patronne d’EELV, Emmanuelle Cosse, ou du député européen Yannick Jadot :Comment la démocratie environnementale est enterrée par le retour de CIGEO dans la loi Macron /49-3. Coup de force et irresponsabilité— emmacosse (@Emmanuelle Cosse)require(["twitter/widgets"]);#Cigeo C'est indigne, 30 milliards d'euros et une décision qui engage pour des milliers d'années, tout cela sans débat #bourdindirect— yjadot (@Yannick Jadot)require(["twitter/widgets"]);Les écologistes, qui dénoncent un « cavalier législatif », pensaient pourtant le sujet clos. En décembre 2014, ils avaient eu la désagréable surprise de voir le sujet apparaître lors de la présentation du projet de loi en conseil des ministres, sous la forme d’un article portant sur la création du Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) de ces rebuts nucléaires. Mais les parlementaires EELV s’étaient mobilisés et avaient obtenu son retrait. Quel ne fut pas leur étonnement, mercredi, de voir le gouvernement reprendre un amendement du sénateur (LR) de la Meuse, Gérard Longuet, voté par le Sénat en mai.Lire aussi :Tollé après l’irruption des déchets radioactifs dans la loi Macron« On a fait savoir à l’Elysée et Matignon que ce n’était pas correct, et on a tenté de mener la bagarre en commission jeudi mais la messe était dite », déplore Denis Baupin, député EELV de Paris. Un de ses collègues complète le récit : « Macron nous a dit que ce n’était pas sa volonté. On a compris que c’était celle de [la ministre de l’écologie] Ségolène Royal, qui ne voulait pas avoir à l’assumer dans un autre texte. »Le projet Cigéo, porté par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), vise à enterrer très profondément et pendant des millénaires, dans le sous-sol de Bure, 80 000 m3 de résidus produits par le parc électronucléaire français. Avec plusieurs de ses collègues écologistes, M. Baupin a dénoncé un « insupportable coup de force ». « Quel est l’intérêt du PS, en pleine campagne des régionales, de faire un tel cadeau à Longuet ? », interroge l’élu.« Confiance définitivement rompue »Le sujet vient s’ajouter à une liste déjà longue de désaccords entre l’exécutif et les écologistes. Les porte-parole d’EELV, Sandrine Rousseau et Julien Bayou, ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, annonçant dans un communiqué que cet « événement rompt définitivement la confiance que les écologistes avaient dans ce gouvernement ». M. Baupin ne le formule pas ainsi mais reconnaît qu’« il y a un problème de confiance à partir du moment où on avait un deal et qu’il n’est pas respecté ». « C’est peu glorieux et ça en dit long sur le fait que ce genre de projet est difficile à assumer dans la lumière, juge également François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. C’est aussi la différence entre un ministre socialiste de l’écologie et un ministre EELV de l’écologie. »Les écologistes n’ont pas dit leur dernier mot. Ne souhaitant pas s’associer au recours de la droite devant le Conseil constitutionnel sur le texte, les députés EELV comptent rédiger un mémorandum à l’intention de l’institution sur l’amendement décrié. « Il y a une chance raisonnable que le Conseil constitutionnel puisse retoquer cet article mais de toute façon, il est tellement mal écrit que le gouvernement sera obligé d’y revenir à l’Assemblée nationale pour le peaufiner », veut croire M. Baupin.Raphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bastien Bonnefous et David Revault d'Allonnes François Hollande l’a dit mardi 7 juillet, au terme du sommet européen de Bruxelles : « La France fera tout pour que la Grèce reste dans la zone euro, elle ne ménagera pas sa peine jusqu’au bout pour trouver un accord. » Vendredi 10 juillet, il a été l’un des premiers chefs d’Etat européens à réagir aux propositions grecques aux créanciers, les qualifiant de « sérieuses et crédibles » et appelant à reprendre les discussions « avec une volonté de conclure ». Depuis des semaines, Paris se démène pour éviter un « Grexit », faute d’avoir pu trouver un terrain d’entente avec ses créanciers. Au point de s’impliquer au plus près des négociations.Selon plusieurs médias étrangers, dont The Guardian ou Politico, la France a participé à la préparation des propositions qu’Athènes a remises jeudi soir, avant leur examen, samedi, par les ministres des finances de l’Eurogroupe et le nouveau Conseil européen prévu à Bruxelles, dimanche 12 juillet. Ce que l’exécutif se refuse à confirmer.Lire aussi :Alexis Tsipras fait des concessions majeures pour éviter le « Grexit  »Selon nos informations, des hauts fonctionnaires de la direction du Trésor et de la délégation française à Bruxelles ont planché discrètement aux côtés des négociateurs grecs, sous haute surveillance de l’Elysée. « Des fonctionnaires se sont mis à disposition de la Grèce pour donner un coup de main, dès le début de la phase aiguë de la crise, concède un conseiller ministériel. Ce sont les Grecs qui tiennent la plume, mais ils se servent de nous comme d’un sparring-partner. »« L’idée n’est pas de dicter aux Grecs ce qu’ils doivent écrire, mais de leur donner des conseils pour faire des propositions de réformes qui soient acceptables par le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne, confirme un autre responsable proche du dossier. Cela revient à leur dire par exemple : attention, telle proposition sur la TVA ou les retraites ne pourra pas passer, telle autre oui. » Avec un objectif : que le plan présenté par M. Tsipras ne soit pas rejeté comme précédemment.Si elle n’est pas endossée par l’Elysée, cette coopération est d’autant moins tenue secrète qu’elle constitue une pièce de plus dans le tableau que François Hollande entend brosser de lui depuis le début de cette crise grecque : celui d’un facilitateur prêt à tout pour rapprocher des protagonistes irréconciliables. « Le président a fait un choix stratégique : tout faire pour obtenir un accord, rappelle un de ses proches. Au-delà du travail de facilitation qui a permis à l’hypothèse d’un accord de redevenir envisageable, on a fait le choix d’agir en coulisse pour aboutir à des propositions crédibles et susceptibles d’être acceptées. On aide beaucoup à ne pas commettre d’impair symbolique. »Progresser en terrain hostileEn clair : apporter une assistance technique aux négociateurs grecs pour les aider à progresser en terrain hostile face à Berlin et au FMI. Le rôle joué par la France est d’ailleurs un secret de Polichinelle à Bruxelles. Depuis le début des négociations en juin, des observateurs de la Commission ont constaté à plusieurs reprises que des documents présentés par Athènes lors de réunions de travail étaient en plusieurs points similaires à ceux présentés par Paris.La Commission elle-même a aidé pendant des semaines le gouvernement grec, peu rompu aux subtilités technocratiques et juridiques de l’univers bruxellois. Mais depuis le référendum organisé par M. Tsipras et la victoire massive du non, elle s’est mise en retrait. Résultat, comme de nombreux pays européens de la zone euro sont désormais décidés à sanctionner la Grèce, la France reste seule à vouloir encore l’aider. Au point d’agacer ses partenaires européens qui se plaisent à exagérer le rôle de la France pour illustrer le fait que les Grecs seraient incapables de travailler seuls.« Paris est totalement juge et partie, s’énerve une source européenne qui voit dans l’attitude française une forme d’ingérence. « Ce n’est pas de l’ingérence, c’est normal que la France aide la Grèce puisque la France ne veut pas que la Grèce sorte de la zone euro, explique une source française proche des négociations. C’est bien pour les Grecs parce que ça leur apporte une expertise qu’ils n’ont pas forcément, et c’est bien pour la France parce que cela montre qu’elle est au centre du jeu. »L’obstination présidentielle en la matière semble d’ailleurs n’avoir plus de limites. M. Hollande ne s’occupe plus que de cela, il a encore eu M. Tsipras et Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, jeudi 9 juillet, au téléphone. « Il passe des heures avec les uns et les autres pour tisser des fils. Je n’ai jamais vu la France aussi impliquée dans un deal qu’à l’heure actuelle », glisse-t-on à l’Elysée, certain que « ce qui était devenu impossible, aujourd’hui redevient possible ».Lire aussi :Pour François Hollande, le programme de réformes grec est « sérieux et crédible »Bastien BonnefousJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste 10.07.2015 à 11h05 | Béatrice Jérôme C’est la fin du troisième acte de la réforme territoriale voulue par François Hollande : la commission mixte paritaire (CMP) de l’Assemblée nationale et du Sénat est parvenue, jeudi 9 juillet, à un consensus sur le projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe). Son principal objectif : la clarification des compétences des collectivités locales, qui fait suite à la création des métropoles et à la nouvelle carte des régions.Les députés de la majorité avaient reçu pour mot d’ordre de Manuel Valls de dégager un compromis. Les sénateurs de droite avaient la même mission : le président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains), entendait pouvoir se prévaloir d’avoir imprimé sa marque sur un texte qui concerne les collectivités locales. « L’architecture du projet de loi est conforme à son ambition d’origine », s’est ainsi félicité Marylise Lebranchu, la ministre de la décentralisation, à l’issue de la CMP.Aux régions, le développement économiqueLe projet de loi NOTRe renforce le pouvoir des régions. Le texte leur confère une compétence exclusive en matière de développement économique. Elles sont les seules à pouvoir accorder des aides directes aux entreprises. Elles peuvent toutefois déléguer ce droit par convention aux intercommunalités. Les régions deviennent aussi responsables de l’organisation de la totalité des transports collectifs routiers – y compris scolaires – ou ferroviaires, sauf à l’intérieur des agglomérations.Lire aussi :L’adieu aux armes des élus régionauxLes intercommunalités consacréesLa loi NOTRe consacre le poids des communautés de communes. Au 1er janvier 2017, toutes les communes devront avoir intégré une structure intercommunale d’au moins 15 000 habitants (moins pour les territoires peu peuplés et les zones de montagne). Les intercommunalités ont de nouvelles compétences obligatoires : la gestion des déchets, le tourisme, l’accueil des gens du voyage. Elles seront aussi chargées de l’eau et de l’assainissement à la place des communes à partir de 2020.L’accord a toutefois nécessité quelques concessions. Les députés ont ainsi renoncé à l’engagement d’aboutir en 2020 à l’élection au suffrage universel direct des assemblées intercommunales. Cette perspective était un chiffon rouge pour les maires, les sénateurs s’y sont donc opposés.Les communes sont les seules collectivités à garder la capacité d’agir dans tous les domaines : la loi supprime la clause de compétence générale pour les autres échelons.Les départements solidaires des communesS’ils perdent leur autonomie d’intervention sur le développement économique et les transports scolaires, les départements gardent leurs compétences actuelles. Ils conservent la gestion des collèges et peuvent, sous réserve de l’accord du préfet, continuer de gérer les ports. La loi NOTRe leur confie en outre une mission de solidarité territoriale avec les communes, qu’ils devront assister dans le montage de leurs projets d’aménagement.Compromis sur le Grand ParisL’accord s’est également soldé par un compromis sur le calendrier de la future Métropole du Grand Paris (MGP). Alors que le Sénat avait voté le report de sa création à 2017, la CMP a rétabli sa date de naissance initiale – voulue par le gouvernement et les députés – au 1er janvier 2016. En échange, les sénateurs ont obtenu le report au 1er janvier 2017 de ses compétences sur le logement et l’aménagement de l’espace. « Ce délai n’entraînera pas de retard dans la mise en œuvre des outils concrets de la MGP pour impulser la création des logements », assurait toutefois l’entourage du premier ministre à l’issue de la CMP. La programmation au 1er janvier 2016 de la création de « territoires » de 300 000 habitants minimum, au sein de la MGP et dotés de compétences en matière de logement, est conservée. A la même date, toutes les communes de la grande couronne seront membres d’une intercommunalité de 200 000 habitants minimum.La CMP a enfin acté le mode d’élection des conseillers métropolitains voté à l’Assemblée ; il a pour effet d’évincer Nathalie Kosciusko-Morizet, la chef de file de la droite parisienne, de la future assemblée du Grand Paris. Rejété au Sénat en deuxième lecture, il a été adopté en CMP grâce à l’abstention d’un sénateur de droite, Jean-Jacques Hyest (LR) et d’un du centre, Michel Mercier (UDI). NKM et Patrick Devedjian, député (LR) des Hauts-de-Seine, ont dénoncé un dispositif « scélérat » et souhaitent qu’un recours contre le projet de loi soit déposé devant le Conseil Constitutionnel. Le vote définitif de la loi NOTRe est prévu jeudi 16 juillet.Béatrice JérômeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.07.2015 à 18h52 • Mis à jour le09.07.2015 à 18h57 Alain Juppé ira-t-il jusqu’au bout ? Depuis qu’il a déclaré sa candidature à la primaire à droite pour la présidentielle, en août 2014, le camp Sarkozy ne cesse de mettre en doute la détermination du maire de Bordeaux. Une petite musique que l’intéressé a choisi de ne pas ignorer, bien au contraire.Invité mercredi 8 juillet par la Radio Télévision Suisse, Alain Juppé a répondu à ses détracteurs en réaffirmant son « envie » de briguer la fonction suprême. « J’ai exercé beaucoup de responsabilités dans la vie politique française. Pas encore celle-là. J’en ai envie », a affirmé l’ancien premier ministre de Jacques Chirac. Celui qui aura 71 ans en 2017 rappelle souvent que la prochaine présidentielle sera sa dernière occasion de conquérir l’Elysée.Quant à la possibilité de suivre les traces de l’ex-premier ministre, Edouard Balladur, favori des sondages avant d’être éliminé au premier tour à la présidentielle de 1995, Alain Juppé la balaye d’un revers de main en mettant en avant un parcours jalonné par l’expérience du vote populaire : « J’en ai fait plus de vingt [élections] et j’en ai gagné dix-neuf ou dix-huit ».Avant de se poser comme un homme politique n’ayant pas peur de se mettre en danger, dans des batailles électorales pas forcément gagnées à l’avance. « Je suis allé au combat dans des fiefs socialistes, j’ai le goût du combat politique », assure-t-il. Passant de la défense à l’attaque, le maire de Bordeaux en a profité pour lancer une pique en direction de son principal rival à la primaire, lâchant : « le 18e arrondissement, c’était plus dur que Neuilly ! ». Une référence à sa victoire aux municipales, en 1983, face à une liste conduite par le numéro 2 des socialistes de l’époque, un certain Lionel Jospin.Adrien Morcuende Damien Leloup Un remède de cheval pour un malade en phase terminale, c’est, en substance, ce que propose un long et fouillé rapport du Sénat (PDF), rendu public jeudi 9 juillet et consacré à la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits (Hadopi), le gendarme du téléchargement illégal. Elaboré par les sénateurs Loïc Hervé (UDI) et Corinne Bouchoux (EELV) – deux élus qui n’avaient pas participé aux débats sur les projets de loi Hadopi 1 et 2 – le document dresse un état des lieux très sévère sur la situation de la haute autorité.Absence de soutien politique à gauche comme à droite, critiques incessantes des ayants droit, méfiance ou méconnaissance du grand public, querelles intestines et problèmes de gouvernance, budgets insuffisants et absence de management… La liste des problèmes rencontrés par la Hadopi et énumérés dans le rapport est longue, très longue. La plupart étaient déjà connus, mais, les sénateurs le reconnaissent eux-mêmes, ils ont été « un peu surpris par l’ambiance qu’[ils ont] découverte à la Hadopi » et disent avoir « eu le plus grand mal (…) à se faire communiquer des résultats et observations dénués de toute passion ».Divorce avec les ayants droit comme avec le grand publicNée dans la douleur, après des débats parlementaires houleux, la Hadopi n’a jamais su trouver sa vitesse de croisière, minée par les difficultés politiques externes ou internes. Dès 2012, trois ans après sa création, la Haute Autorité est en difficulté. Elle tente alors « de regagner chez les internautes la confiance perdue des ayants droit (…). Des analyses particulièrement sévères s’agissant de cette stratégie de rattrapage affectif ont été à de multiples reprises livrées à votre mission d’information lors des auditions organisées à l’appui de ses travaux », note le rapport.Cette stratégie s’est soldée par un double échec : « Paradoxalement, tout en provoquant l’ire des ayants droit, les récents travaux de recherche de la Hadopi n’ont pas abouti à la réconciliation rêvée avec les internautes. » La main tendue par le secrétaire général de la Hadopi, Eric Walter, aux opposants traditionnels à la Haute Autorité, par le biais de prises de position perçues comme favorables à l’instauration d’une licence globale – le paiement d’une somme forfaitaire contre la légalisation des téléchargements non marchands – a achevé de brouiller les pistes, en interne comme en externe.Face à ce constat très sombre, le rapport ne plaide pourtant pas pour une suppression de la Hadopi – un « signal négatif » qui pourrait « laisser croire que l’Etat se désintéresse du droit d’auteur ». Il rejette également l’idée avancée par la commission Lescure d’une fusion pure et simple de la Hadopi avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Au contraire, il plaide pour un recentrage et un renforcement des pouvoirs de la Haute Autorité, qui devra aussi changer de nom.Système d’amendes administrativesPrincipale mesure évoquée, la simplification de la procédure de sanction des internautes. Le mécanisme de « réponse graduée » actuellement en vigueur consiste à envoyer des avertissements, avant une éventuelle transmission du dossier à la justice, pour « défaut de sécurisation » de l’accès à Internet. Les transmissions au parquet sont rares – 313 depuis la création de la Hadopi – et les condamnations encore plus. Le rapport propose donc de remplacer cette dernière étape par « une amende administrative décidée et notifiée par une commission des sanctions indépendante ».Cette modification du fonctionnement de la « réponse graduée » soulèverait d’importantes questions juridiques et économiques. D’abord, pour être conforme à la jurisprudence du Conseil constitutionnel, la commission de la Hadopi chargée de l’envoi des courriers de « recommandation » – les deux premières étapes de la « riposte graduée » – ne peut être chargée de la sanction, pour des raisons d’impartialité : il faudrait donc créer une commission ad hoc. Surtout, la Hadopi devrait, si ce projet est adopté, procéder elle-même à la collecte des adresses IP des téléchargeurs – une mission aujourd’hui remplie par des sociétés privées pour le compte des ayants droit.Cette collecte a un coût annuel estimé à 800 000 euros par le rapport. Aujourd’hui payée par les ayants droit, cette somme serait à la charge de la Haute Autorité – et donc des contribuables, comme le note le site spécialisé NextInpact. Au total, pour qu’elle remplisse correctement ses missions, le rapport estime que le budget annuel de la Haute Autorité devrait être compris entre 9,5 et 10 millions d’euros – la subvention actuelle, de 5,5 millions d’euros après des coupes successives, a atteint « les limites de la contrainte budgétaire que peut supporter l’institution », note le rapport.Une « liste noire » de sitesParmi les autres propositions phares du rapport, deux autres mesures se détachent. Tout d’abord, les sénateurs souhaiteraient confier à la Haute Autorité « la constatation des atteintes aux droits d’auteur par des sites massivement contrefaisants et la publicité de ces informations sous forme de “liste noire”, ainsi qu’un suivi des injonctions judiciaires de blocage des sites ». En clair, la Hadopi serait chargée de maintenir un catalogue des sites dédiés au téléchargement illégal – principalement des annuaires de liens, qu’il s’agisse de fichiers BitTorrent ou de liens de téléchargement direct. Une liste qui pourrait vraisemblablement servir de base pour que les ayants droit puissent demander le blocage de ces sites par les fournisseurs d’accès à Internet, comme ces derniers l’ont déjà fait récemment pour The Pirate Bay et d’autres.Suivant une logique similaire, les rapporteurs voudraient confier à la Hadopi la responsabilité d’une « injonction de retrait prolongé des contenus contrefaisants », une injonction qui imposerait aux hébergeurs de supprimer, de leur propre initiative, toute nouvelle copie d’un fichier ayant déjà fait l’objet d’un signalement. Cette disposition existe dans le droit des principaux pays anglo-saxons : baptisée « notice and stay down », elle n’est actuellement pas prévue par la loi française, qui considère que la responsabilité de signaler tout contenu contrefait incombe aux ayants droit.Calendrier législatif incertainLes propositions contenues dans le rapport seront-elles mises en application ? Ou subiront-elles le même sort que celles du rapport Lescure, finalement peu suivi d’effets ? Mercredi 8 juillet, la ministre de la culture, Fleur Pellerin, a présenté en conseil des ministres son projet de loi sur la création, qui ne comprend aucun volet pénal – et ne se penche donc pas sur la question du téléchargement illégal. Certaines organisations de défense des droits des internautes, comme la Quadrature du Net, disent craindre « une tactique d’embuscade parlementaire introduisant par voie d’amendements ces mesures dangereuses dans le texte ». L’association, qui a été auditionnée par les rapporteurs, craint que les différentes mesures proposées n’aboutissent à la création de fait d’une « police privée du droit d’auteur », en grande partie confiée aux géants américains du Web.Pourtant, les sénateurs eux-mêmes semblent peu confiants dans la possibilité d’une mise en œuvre rapide de tout ou partie de leurs recommandations, qui comprennent également une refonte de la gouvernance de la Hadopi. « Si le cabinet de Fleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication, a fait part à votre mission d’information de son peu d’enthousiasme à voir rouvrir l’épineux dossier Hadopi au Parlement, il n’empêche que cette réforme ne doit guère tarder, dans un contexte où le gouvernement a fait de la protection des auteurs et de la promotion de la culture un objectif majeur », écrivent-ils.Damien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Simon Piel, Fabrice Lhomme et Gérard Davet Démissionnaire depuis le 11juin, l’ex-sénateur (UDI) du Gers Aymeri de Montesquiou a été mis en examen mercredi 8 juillet par deux juges du pôle financier parisien pour « corruption passive par personne exerçant une fonction publique » et « complicité de blanchiment en bande organisée » dans l’affaire du Kazakhgate.Le parlementaire est soupçonné d’avoir perçu des commissions occultes en marge de marchés passés en 2010 avec le Kazakhstan par le gouvernement Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Au mois de mars, le bureau du Sénat avait levé l’immunité du sénateur, dont les bureaux et le domicile avaient ensuite été perquisitionnés.Les juges Roger Le Loire et René Grouman enquêtent sur les dessous de juteux contrats signés sous la présidence de M. Sarkozy, dont M. de Montesquiou était le représentant officiel en Asie centrale, un marché approchant un montant total de 2 milliards d’euros. Il s’agissait notamment de l’achat par Astana de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.M. de Montesquiou a notamment été mis en cause par des rapports de Tracfin, l’organisme anti-blanchiment de Bercy, et par les déclarations d’une avocate niçoise, Me Catherine Degoul, choisie comme intermédiaire par l’Elysée pour permettre à des hommes d’affaires kazakhs d’échapper aux poursuites de la justice belge, condition posée par le président kazakh, Noursoultan Nazarbaiev, pour signer des contrats avec la France.Lire nos explications :Le Kazakhgate : une affaire d’EtatUne « lettre de mission »Devant les juges, ainsi que l’a révélé M le magazine du Monde le 6 juin, Me Degoul avait déclaré que M. de Montesquiou, de même que le préfet Jean-Francois Etienne des Rosaies, autre membre de la cellule élyséenne lui aussi mis en examen, avaient touché des fonds en espèces.Des déclarations confortées par les enquêteurs, qui ont découvert par exemple qu’un intermédiaire belge, Guy Vanden Berghe, avait versé 200 000 euros en liquide au sénateur, début 2011.Au cours de l’enquête, les policiers ont saisi une « lettre de mission » du 17 mai 2010 signée de Nicolas Sarkozy lui-même et adressée au sénateur, confirmant que ce dernier était bien mandaté par la présidence de la République. Interrogé par M. De Montesquiou avait assuré n’avoir « perçu aucune commission sur la vente des hélicoptères au Kazakhstan ».body { background:white!important; }.globalo{ width:100%!important; margin:0!important; max-width:534px; border:2px solid #42bda8!important; padding-top:15px;}.globalo img{border:none!important;} a:hover{ text-decoration: none!important; }.tt4{ height:50px; margin:0!important;}.illustr{ margin-top: 20px;}.clear { clear:both;}.volet_droite{ height: 580px;}.sidebar .tt4_capital{ margin-top:0;}.decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0;}.decodeurs a{ border-bottom:0!important;}.central{ width:100%; float:left;}.illustr img{ width:100%; padding-top:10px;}.conteneur{ position: relative;}.fleche{ font-size:70pt; cursor: pointer; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important;}.fleche p{ margin:0!important;}.fleche:hover{ color:#42bda8;}.fleche.alpha{ left:2px; text-align: left;}.fleche.omega{ right:16px; text-align: right;}.detail p{ margin:5px 0!important;}.affaire .tt2_capital{ text-align: center;}.affaire{ padding:0 16px!important;}h1.tt4{ margin:0 10%!important; width:90%;}@media handheld { .article p{ line-height:120%; }}Naviguez dans les affaires Sarkozy« Affaire KarachiDate des faits présumés : 1995Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : Financement,justiceMotifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire :A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire :En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire" BettencourtDate des faits présumés : 2005-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recelRésumé de l'affaire :Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.).Où en est l'affaire :Eric Woerth a été mis en examen en février 2012 pour "trafic d'influence passif". Il est soupçonné d'être intervenu dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Il est également poursuivi pour "abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans, volet pour lequel il comparaîtra devant le tribunal correctionnel avec dix autres personnes, malgré le non-lieu requis du parquet de Bordeaux, ainsi que pour "recel" dans la partie concernant un éventuel "trafic d'influence". Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif" Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007-2008Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage.Où en est l'affaire :L'enquête est toujours en cours. Pour le moment, il n'y a pas d'échéance concernant Nicolas Sarkozy. Il y a peu de chances qu'il soit inquiété car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle.Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisode Les liens privilégiés entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie Kazakhstan Date des faits présumés : 2010-2011Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinanceMotifs de l'enquête : Soupçons de pressionRésumé de l'affaire :Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin.Où en est l'affaire :L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète SarkozySondages de l'ElyséeDate des faits présumés : 2007-2012Nicolas Sarkozy est hors de causeType d'affaire : PolitiqueMotifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, de même que les membres de son cabinet, même si cette immunité étendue pose question.Où en est l'affaire :Une enquête est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. La justice a découvert également que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas SarkozyPour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesBygmalionDate des faits présumés : 2012Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électoraleRésumé de l'affaire :L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même.Où en est l'affaire :Une information judiciaire est en cours. Trois anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari, ex-directeur général du parti et très proche de Nicolas Sarkozy, Fabienne Liadzé, ancienne directrice financière, et Pierre Chassat, ex-directeur de la communication. Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie.Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes/trafic d'influence Date des faits présumés : 2013-2014Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : JusticeMotifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnelRésumé de l'affaire :Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy a été mis en examen le 1er juillet 2014, mais cette mise en examen a été suspendue par la chambre de l'instruction, en attendant l'examen de requêtes en nullité déposées par M. Sarkozy. Ce dernier conteste les conditions de sa mise sur écoute. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?, Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionAmende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012-2013Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recelRésumé de l'affaire :Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel".Où en est l'affaire :Nicolas Sarkozy devrait prochainement être entendu par des juges d’instruction. Reste à savoir sous quel statut : témoin, témoin assisté ou mis en examen ?Pour en savoir plus :Comptes de campagne de 2012 : Nicolas Sarkozy visé par une enquête UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosFinancement libyen Date des faits présumés : 2005-2007Nicolas Sarkozy pourrait être inquiétéType d'affaire : FinancementMotifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délitsRésumé de l'affaire :Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée.De quoi Nicolas Sarkozy est accusé :Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne.Où en est l'affaire :Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal.Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy » nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 4; $(".omega.fleche p").click(function(){ fiche_depart ++; next() }) $(".alpha.fleche p").click(function(){ fiche_depart --; next() }) function next(){ if(fiche_depart == 1) { $(".alpha.fleche p").hide() } else { $(".alpha.fleche p").show() } if(fiche_depart == nombre_affaires) { $(".omega.fleche p").hide() } else { $(".omega.fleche p").show() } $(".affaire").hide() $("#affaire"+fiche_depart).show() } next()Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 09.07.2015 à 14h32 • Mis à jour le10.07.2015 à 11h15 Le tribunal dit le droit. Parfois, son jugement semble arranger tout le monde et il devient alors, même sans le vouloir, une forme de maestria politique. Il en a été ainsi, jeudi 9 juillet, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, chargée de la presse. Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Elysée, et Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes au Monde, ont été relaxés des charges de diffamation à l’encontre de François Fillon. Aux trois a été accordée la bonne foi ; à Jean-Pierre Jouyet, nulle intention de nuire ; aux deux journalistes, la volonté de servir l’intérêt général.Lire le décryptage : Tout comprendre à l’affaire Jouyet-FillonMais le tribunal a aussi estimé que les propos tenus par Jean-Pierre Jouyet sur l’ancien premier ministre devant les deux journalistes et rapportés par eux, pouvaient être« reconnus diffamatoires ». Et Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, avocat de François Fillon, a aussitôt estimé que l’honneur de son client et plaignant était « lavé ».« Taper vite »La plainte faisait suite à la publication par Gérard Davet et Fabrice Lhomme, à la fin de 2014, dans un livre paru chez Stock, intitulé Sarko s’est tuer, puis dans les colonnes duMonde, de la teneur d’un déjeuner, le 24 juin 2014, entre Jean-Pierre Jouyet et François Fillon. Ces deux hommes entretenaient des relations de confiance : Jean-Pierre Jouyet avait été deux ans ministre des affaires européennes dans le gouvernement Fillon.Selon les deux journalistes, il avait été question au cours de ce repas des affaires qui commençaient à éclore autour de l’UMP. De l’une d’entre elles surtout, concernant le remboursement par l’UMP des dépassements de dépenses survenues lors de la campagne de Nicolas Sarkozy, en 2012. A l’audience avaient été produites les dix minutes de conversation sur le sujet, enregistrée par les deux journalistes lors de leur rencontre avec le secrétaire général de l’Elysée, le 20 septembre 2014. Jean-Pierre Jouyet y affirmait que François Fillon lui aurait demandé de faire accélérer les procédures contre Nicolas Sarkozy, de « taper vite », de lui « casser les pattes », alors que l’ancien président de la République entamait son retour en politique.Lire nos explications :Devant la justice, Fillon accuse Jouyet d’avoir été « en service commandé » pour l’ElyséeLe jugement estime que François Fillon pouvait de bon droit aller en justice. « Les propos poursuivis qui [lui] imputent d’avoir demandé aux plus hautes autorités de faire pression sur la justice afin d’enclencher une procédure visant un de ces rivaux politiques, doivent être considérés comme diffamatoires », indique le texte. Mais il ne retient pas la thèse du complot politique ourdi par l’Elysée, qu’avançait l’ancien premier ministre. « Cette thèse ne repose, en tout état de cause, que sur des suppositions. »Il ne retient pas non plus un autre argument avancé à l’audience par François Fillon et sa défense : il ne connaissait pas encore les démêlés de l’UMP concernant les dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy, à la date du déjeuner. Le jugement développe la chronologie des événements pour démontrer qu’il ne pouvait alors les ignorer complètement. Il assure par ailleurs que le secrétaire général n’avait aucune« animosité personnelle » envers l’ancien premier ministre et que « ses propos relatifs aux informations et demandes présentées par François Fillon étaient dignes de crédit ».Me Versini-Campinchi constatait malgré tout, jeudi, que, même si François Fillon avait été débouté, « sa plainte n’a en rien été considérée comme abusive ».« Le tribunal reconnaît que les informations publiées par Gérard Davet et Fabrice Lhomme étaient exactes et d’intérêt général, se réjouissaient à l’inverse les avocats des journalistes duMonde, Marie Burguburu, François Saint-Pierre et Christophe Bigot. Le tribunal dit clairement que les rencontres clandestines entre MM. Fillon et Jouyet n’avaient pas à demeurer secrètes comme le demandait M. Fillon. Il était également important de faire connaître au public, et c’est ce qui se trouve dans la réponse de M. Jouyet à M. Fillon lors de ce déjeuner, que François Hollande avait affirmé ne pas vouloir interférer dans les procédures judiciaires. »Le droit est donc dit, même si François Fillon peut encore faire appel. Mais, à n’en pas douter, ce jugement va désormais être sujet à longue dissertation, politique cette fois.Lire aussi notre décryptage : Fillon-Jouyet : les protagonistes de l'affaire Alexandre Lemarié La position de Nicolas Sarkozy sur la crise grecque n’en finit plus d’évoluer. L’ancien chef de l’Etat a effectué un revirement complet sur ce dossier, en se disant favorable à la recherche d’un accord avec Athènes pour lui permettre de rester dans la zone euro, après s’être résolu à sa sortie de la monnaie unique.« Tout doit être fait pour trouver un compromis » entre la Grèce et ses créanciers, a déclaré le président des Républicains (LR), mercredi 8 juillet, sur TF1, à condition que les termes de cet accord ne menacent pas la « crédibilité » des 18 autres pays de la zone euro. Une position contraire à celle qu’il exprime depuis une semaine. Dans Le Monde daté du 2 juillet, défendait une ligne très dure, en décrétant de manière prématurée que le gouvernement grec avait « suspendu de fait, de lui-même, l’appartenance de la Grèce à la zone euro ». Appelant à « ne pas céder » face au premier ministre grec, Alexis Tsipras, « qui refuse toute attitude raisonnable », M. Sarkozy semblait se résoudre à un « Grexit ». Pour lui, la poursuite des négociations n’était pas une priorité : « Aujourd’hui, la question est davantage de savoir comment protéger la zone euro du désastre grec que de simplement protéger la Grèce. »Lire aussi :Grèce, immigration, Libye... ce que propose Nicolas SarkozySamedi 4 juillet, Nicolas Sarkozy avait réaffirmé ses convictions lors de la Fête de la violette, à La Ferté-Imbault (Loir-et-Cher), en dénonçant la volonté de François Hollande de « chercher des compromis » à tout prix. Ainsi que sa supposée bienveillance à l’égard de M. Tsipras : « Qui a reçu le premier un gouvernement composé de membres d’extrême gauche et d’extrême droite ? François Hollande ! »Lire aussi :Sarkozy accuse Hollande de n’avoir « aucun plan A, ni de plan B » pour la GrèceRalliement à la position françaiseUne semaine plus tard, le ton a totalement changé : M. Sarkozy se rallie à la position française, consistant à tout faire pour éviter un « Grexit », et va jusqu’à accorder un bon point à l’exécutif qu’il accablait hier. « Tout doit être fait pour trouver un compromis, je partage ce point de vue exprimé par Monsieur Hollande et par Monsieur Valls », a déclaré M. Sarkozy sur TF1, après que la Grèce a promis de présenter jeudi au plus tard des propositions de réformes de son économie pour obtenir une nouvelle aide de ses créanciers.La majorité n’a pas manqué de railler le revirement de M. Sarkozy. « Sur le fond et le ton, il a changé de position à 180 degrés, entre ce qu’il a dit il y a une semaine avec force d’intention dans des discours dont il a l’habitude et hier soir [lors de son intervention au journal de 20 heures de TF1] et ce qu’il a dit il y a une semaine », a moqué Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, jeudi 9 juillet, sur RTL. Ce proche de François Hollande en a conclu : « Nicolas Sarkozy avait un plan, c’était la sortie de la Grèce. Je m’aperçois que, hier soir, il a changé d’avis. »Interrogé par Le Monde, l’entourage de M. Sarkozy conteste tout changement de position de l’ancien chef de l’Etat, tout en soulignant que « le contexte a évolué depuis la semaine dernière, avec la victoire du non au référendum ».Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Julia Pascual Le gouvernement dégaine jeudi 9 juillet un plan national de lutte contre le harcèlement dans les transports. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, les secrétaires d’Etat aux droits des femmes et aux transports, Pascale Boistard et Alain Vidalies, présentent à Paris un ensemble de douze engagements sur le sujet. Ils reprennent en fait l’essentiel des recommandations émises il y a trois mois par le Haut conseil à l’égalité femmes hommes (HCEfh).Lire aussi :Comment lutter contre le harcèlement sexiste dans les transports ?En avril, le HCEfh, organisme indépendant saisi par le gouvernement, avait constaté l’ampleur d’un « phénomène mal connu et largement minimisé ou normalisé », estimant que « toutes les utilisatrices des transports ont déjà été victimes » de harcèlement sexiste ou de violences sexuelles dans les transports, en particulier « les jeunes femmes ». « Le phénomène a été occulté pendant des années », confirmait Margaux Collet, porte-parole d’Osez le féminisme, association qui a été auditionnée dans le cadre de la préparation du plan national.Parmi les engagements pris, le gouvernement annonce l’expérimentation de « marches participatives » au cours desquelles des usagères pourront visiter des stations, des gares, des trains pour « identifier les aménagements insécurisant ou pouvant être améliorés (éclairage, présence humaine, vidéoprotection, rame d’un seul tenant…) ». Ce genre de marches, en provenance du Canada, est d’ores et déjà expérimenté dans douze « quartiers prioritaires » depuis 2014 par l’association France Médiation. Elles seront donc étendues aux transports à proprement parler sans que l’on sache encore quels opérateurs, en dehors de la RATP et de la SNCF, seront proactifs en la matière. En outre, une autre expérimentation devrait être initiée à Nantes d’un « arrêt à la demande des bus la nuit » pour éviter aux usagers d’effectuer de trop longs trajets à pied vers leur domicile.« Améliorer l’accompagnement des victimes »Le secrétariat d’Etat aux droits des femmes financera également « à l’automne 2015 » une « campagne de sensibilisation » via l’achat d’espaces publicitaires pour rappeler « que le harcèlement et les violences sexistes sont punis par la loi » et « inviter les témoins à être solidaires face à ces situations ».Lire aussi :Le harcèlement de rue, « c’est notre quotidien »Le numéro d’urgence 3117 de la SNCF permettra « avant la fin de l’année 2015 » de recueillir les signalements, y compris par texto, pour éventuellement déclencher l’intervention des forces de sécurité. Une réflexion autour d’autres « outils numériques d’alerte et de signalement » est prévue, de même qu’une enquête de victimation, sans que son financement n’ait encore été arrêté.Le plan gouvernemental prévoit que la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains) mettra à disposition des opérateurs de transport des modules spécifiques de formation pour leurs personnels, permettant d’« améliorer l’accompagnement des victimes ». Un « travail » sera enfin engagé en direction des régies publicitaires dans les transports en commun afin que les publicités sexistes ne soient pas diffusées. « La régie de la RATP intègre déjà ce critère dans son processus de validation », illustre t-on au secrétariat d’États aux droits des femmes, alors que jeudi, les réseaux sociaux s’émouvaient encore d’une campagne publicitaire des Galeries Lafayette dans le métro parisien, présentant une femme nue dans une position lascive.« C’est intéressant que le gouvernement se soit saisi de la question, notait Joëlle Kerivin, présidente de l’espace Simone de Beauvoir, une association nantaise qui travaille sur les questions d’espace public et de genre. Maintenant, il faut voir comment ce plan se traduit et se déploie concrètement. On sera vigilantes ». Même prudence du côté d’Osez le féminisme, qui regrette l’absence « de budget, d’évaluation » précis. « Il y a des éléments très positifs mais on continue d’être dans une réponse très sécuritaire qui place les femmes dans une situation de victimes, regrette pour sa part Chris Blache, sociologue et cofondatrice de Genre et Ville. Il faudrait travailler sur les ambiances des espaces publics pour lutter contre le sentiment d’insécurité, par exemple en proposant plus d’art dans le métro ou en diffusant des messages moins anxiogènes ».Julia PascualJournaliste au Monde 09.07.2015 à 02h57 • Mis à jour le09.07.2015 à 11h44 | Pascale Robert-Diard Ils sont singuliers ces moments où les élus, les responsables politiques, découvrent avec effarement – et à leur détriment – la rigueur d’une loi décidée par le gouvernement auquel ils ont appartenu. A la barre de la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, mercredi 8 juillet, se tient Yamina Benguigui. L’ancienne ministre de la francophonie, qui est également élue de la Ville de Paris, est la première personnalité à comparaître en application de la loi du 11 octobre 2013 sur la transparence de la vie publique, élaborée et votée dans la précipitation qui a suivi la démission du ministre du budget, Jérôme Cahuzac, confondu d’avoir dissimulé des fonds à l’étranger.La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, présidée par l’ancien procureur général près la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal, avait émis en avril 2014 « un doute sérieux sur l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité » des déclarations de patrimoine et d’intérêt transmises par Yamina Benguigui et en avait saisi le parquet de Paris, conformément à la procédure prévue par la loi.Il est principalement reproché à l’ancienne ministre – productrice et réalisatrice de documentaires dans la vie civile – d’avoir omis à trois reprises de déclarer les actions qu’elle possédait dans une société de droit belge. Une première fois en 2012, lors de son entrée au gouvernement, puis en avril 2013 et en janvier 2014. Entre ces dates, les fameuses parts de société dont elle était détentrice ont beaucoup voyagé. Mme Benguigui s’en est d’abord défaite pour l’euro symbolique auprès de l’un de ses associés avec une clause de retour, qui prévoyait qu’elle pouvait les racheter au même prix.« Il y a eu l’affaire Cahuzac et tout s’est emballé »La cellule fiscale chargée de conseiller les membres du gouvernement ayant tiqué sur cette vente certes licite mais qui pouvait s’apparenter à une dissimulation de propriété, lui suggère alors de faire valoir sa clause de retour et de procéder à une vente définitive. Les services fiscaux font observer au passage que la société belge lourdement déficitaire dont Mme Benguigui est actionnaire depuis 2005, dégage désormais des bénéfices importants. Le montant de ses parts est évalué à plus de 900 000 euros, sur lesquels la ministre acquitte un redressement fiscal. Une nouvelle évaluation, confiée à un cabinet d’audit, réduit un an plus tard leur valeur de moitié, à 430 000 euros. C’est le prix auquel elles sont revendues en 2014.Les différentes déclarations de patrimoine interviennent au milieu de ces mouvements et de fait, Mme Benguigui n’est plus détentrice de ces titres – au mieux l’est-elle d’une créance – quand elle les remplit. « Je n’ai jamais caché un centime, j’ai suivi toutes les recommandations que l’on m’a faites. Mais il y a eu l’affaire Cahuzac et tout s’est emballé », dit-elle à la barre, visiblement blessée par sa mise en cause. Ses deux avocats, Mes Antoine Vey et Eric Dupond-Moretti insistent pour leur part, sur la bonne foi de leur cliente prise au piège d’une loi d’urgence dont la complexité et l’impréparation avaient été dénoncées à l’époque par la majorité des parlementaires.Des « omissions » coupables« Cette loi a été votée. On peut toujours penser qu’elle va trop loin, mais c’est la loi », leur a répondu le procureur Jérôme Marilly, en prenant soin toutefois de circonscrire l’enjeu de ce dossier. Il n’est question « ni d’enrichissement personnel, ni de paradis fiscal, ni de compte en Suisse. Mme Benguigui n’est pas accusée de malhonnêteté », a-t-il souligné. « Mais la légèreté n’est pas une excuse recevable de la part d’une ministre de la République », a ajouté le procureur. Il est là pour faire respecter la loi et la loi considère désormais qu’en matière de transparence de la vie publique, il est des « omissions » coupables.Surtout lorsqu’elles se répètent et que les enjeux démocratiques de cette nouvelle législation après la tempête soulevée par l’affaire Cahuzac, ont été rappelés solennellement en conseil des ministres, puis dans une circulaire adressée à chaque membre du gouvernement. Autant d’arguments qui justifient, selon lui, une condamnation de l’ancienne ministre, à l’encontre de laquelle il a requis quatre mois d’emprisonnement avec sursis et 15 000 euros d’amende. « Le fondement de la procédure pénale, c’est de condamner les malhonnêtes, pas ceux qui ont pu se tromper », a plaidé Me Dupond-Moretti, en dénonçant « le poujadisme » d’une justice « qui consiste à dire : “Vous êtes ministre, vous n’avez pas le droit de vous tromper”. » Jugement le 23 septembre.Lire notre note de blog : Les déclarations de patrimoine, « une sacrée galère ! » pour les députésPascale Robert-DiardJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maryline Baumard Vincent Cochetel est le directeur Europe du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Les 25 et 26 juin, les chefs d’Etat et de gouvernement n’ont pas abouti à un accord sur la relocalisation de 40 000 réfugiés arrivés en Europe. Le sujet est à nouveau entre les mains des ministres de l’intérieur jeudi 9 juillet au Luxembourg. Qu’attendez-vous de cette réunion ?J’attends d’abord qu’on revienne à la raison. Que se réinstaure une plus grande confiance entre les Etats dans leur capacité à respecter leurs obligations. L’Europe doit aujourd’hui faire face à une arrivée importante de demandeurs d’asile, certes, mais en aucun cas massive. Aujourd’hui, 86 % des personnes déplacées sur la planète vivent dans des pays en développement. Et en 2014, ce sont 42 500 personnes qui ont été déplacées quotidiennement par les guerres et violations des droits de l’homme. Réinstaller 20 000 réfugiés et relocaliser à partir de la Grèce et de l’Italie 40 000 personnes en deux ans sur un continent de 500 millions d’habitants me semble de l’ordre du possible.D’accord mais les flux se sont encore intensifiés depuis 2014…Quelque 219 000 personnes sont arrivées en bateau l’an dernier sur les côtes européennes. La moitié n’avaient pas vocation à obtenir l’asile. En 2015, nous comptabilisons 130 000 arrivées sur les six premiers mois : 78 000 sur les côtes grecques et le reste sur les côtes italiennes. Sur les flux arrivant en Grèce, 85 % nous semblent pouvoir prétendre au statut de réfugié compte tenu de leur origine. Ceux qui entrent aujourd’hui par l’Italie semblent être majoritairement des migrants économiques.La mauvaise nouvelle dans ce que vous nous dites là, c’est que la Grèce est devenue la première terre d’entrée en Europe. Etant donné sa situation aujourd’hui dans l’Europe, êtes-vous inquiet ?C’est effectivement une très mauvaise nouvelle, puisque le système de réception des demandeurs d’asile dans ce pays est quasi inexistant. La plupart des îles ont arrêté la prise d’empreintes digitales, l’enregistrement des demandes, et elles n’offrent pas d’hébergement. D’ailleurs, la capacité totale de premier accueil dans tout le pays est de l’ordre de 1 100 places ; ce qui n’a rien à voir avec les besoins. Pour comprendre, il suffit de mettre en lien cette donnée avec les 1 600 arrivées sur la seule île de Lesbos le week-end dernier !Lire aussi :Lesbos, l’île au bord du naufrageJusqu’à il y a quelques semaines, la Grèce prenait et enregistrait les empreintes digitales de chaque personne arrivée sur ses côtes, contrairement à la pratique en Italie. C’était même nécessaire pour avoir son laissez-passer et quitter les îles.Aujourd’hui, ils ne le font plus. Mais l’Europe se doit de les aider à remettre en place un contrôle systématique, conformément aux obligations de tout pays européen. Aujourd’hui, ces entrées non contrôlées ont des répercutions en cascade sur tous les pays voisins. En quittant Athènes, les réfugiés et les migrants passent en Macédoine, puis en Serbie, et de là passent en Hongrie. Cette route des Balkans est devenue très dangereuse, un lieu de trafic humain et de violence. Et le Parlement hongrois a redit hier sa volonté de construire une barrière entre la Serbie et son territoire. Or nous l’avons vu entre la Grèce et la Bulgarie, les barrières et barbelés ne sont pas des solutions. Le lieu de passage se déplacera. C’est triste de penser qu’en 1956 le mur empêchait les citoyens hongrois persécutés de quitter leur pays en masse ; demain le nouveau « mur » empêchera d’autres réfugiés de trouver la sécurité sur leur territoire…Si la Turquie contrôlait mieux ses frontières, l’Europe serait-elle moins sous pression ? D’ailleurs, elle a fait des efforts sur les cargos. Il n’y a plus eu de départ depuis Noël de cargos chargés de migrants à destination de l’Italie. Ne jetons pas la pierre à la Turquie. Avec 1,8 million de réfugiés sur son territoire, c’est le premier pays du monde pour l’accueil des réfugiés. Quand nous ferons autant qu’elle, nous pourrons critiquer ! Mais je reconnais que s’ils ont jugulé les départs de gros bateaux, ils ne semblent pas pouvoir contrôler aussi bien les plus petites embarcations…Si l’on écoute notre ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, les Italiens ne respectent pas le droit européen en matière de gestion des flux de migrants. Etes-vous d’accord avec cette analyse ?Beaucoup de choses doivent êtres améliorées en Italie, par exemple l’identification systématique de toute personne sauvée en mer, des meilleures conditions de réception dans un système simplifié, un traitement plus efficace et accéléré des demandes d’asile. Mais surtout, l’Italie ne renvoie pratiquement aucun débouté du droit d’asile. C’est un vrai problème, car il ne peut nulle part y avoir de procédure d’asile qui fonctionne véritablement sans politique efficace de renvoi de ceux qui n’ont pas droit à cette protection. Et l’Italie n’est malheureusement pas une exception. Sans politique de renvoi efficace, les opinions publiques dans de nombreux pays européens ont du mal à faire la différence entre un réfugié et quelqu’un qui n’a pas besoin de protection internationale.Voir aussi notre grand format: En dix ans, la CMU a réduit les inégalités dans l'accès à la santéCompte tenu de cet état des lieux, que faut-il pour que les discussions entre ministres de l’intérieur avancent jeudi ?Il faut que la confiance se réinstalle entre les Etats européens. On parle de l’Italie, mais le blocage des migrants et demandeurs d’asile à Vintimille a eu lieu parce que la France n’a pas confiance totale dans la gestion italienne des arrivées à leur frontière maritime…Tout comme Calais et les 3 000 migrants qui y stationnent sont le fruit de l’absence de confiance des Britanniques dans la politique migratoire menée par la France…On peut effectivement voir des points communs entre ces deux situations. De nombreux pays européens pensent que les meilleures solutions sont dans les pays voisins… Plusieurs pays du sud de l’Europe demandent de la solidarité avant qu’on leur parle de responsabilité, compte tenu de leur position géographique. Les quelques pays du Nord qui sont les pays de réception de la majorité des demandeurs d’asile en Europe inversent la proposition. Il faut mettre fin à ce dialogue de sourds à travers une coopération pratique en mettant en œuvre toutes les composantes de l’agenda européen pour la migration.C’est déjà cette impasse qui a empêché un accord sur la répartition obligatoire des 40 000 réfugiés. Comment en sort-on ? D’une manière simple. On impose que chacun des 28 pays prenne sa part. Ce chiffre de 40 000 est un début très modeste. On attend les propositions de chaque Etat demain. Si on n’arrive pas à relocaliser les 40 000 réfugiés sur deux ans à partir de l’Italie et de la Grece, on a deux solutions. Soit on refait un tour de table et on commence d’une manière pratique avec les offres actuelles. Soit on demande à ceux qui ne veulent pas participer ou en prennent moins que ce que proposait la clé de répartition établie par la Commission européenne d’aider financièrement d’autres pays à accueillir à leur place, pour une période intérimaire leur permettant de se préparer à participer à ce programme commun de solidarité. Un tel système fut envisagé par l’Autriche en 1956, quand elle fut confrontée à l’arrivée de 200 000 réfugiés hongrois sur son territoire.La France n’a pas été un modèle depuis que cette discussion s’est ouverte en mai, au lendemain du naufrage d’un bateau transportant 800 personnes. Que pensez-vous du cafouillage de la France avec ses quotas et sa discussion sur les paramètres de la clé de répartition ? Je pense qu’il y a effectivement eu un peu de cafouillage en matière de communication, mais que la France essaie de tenir une position d’équilibre, se refusant à signer un chèque en blanc aux pays du Sud, mais indiquant sa volonté de participer aux efforts communs.Quel serait le rôle du HCR au sein des dispositifs de premier accueil (« hotspots ») que l’Europe rêve de mettre en place dans les pays d’arrivée, où serait fait le tri entre migrants économiques à renvoyer tout de suite et demandeurs d’asile ?En tant que HCR, nous sommes prêts à aider dans la mise en œuvre de ce projet et par exemple aider à gérer l’identification des cas plus vulnérables avec des besoins spécifiques. Par ailleurs, nous pourrions trouver des solutions autres que l’Europe pour des réfugiés ayant de la famille sur d’autres continents.Maryline BaumardJournalisteSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Pierre Breteau, Maxime Vaudano et David Revault d'Allonnes François Hollande n’est pas parvenu à réduire le déficit budgétaire dans les proportions et les délais annoncés lors de sa campagne présidentielle de 2012, mais il a respecté les rythmes prévus dans les économies de fonctionnement du palais de l’Elysée. La dotation budgétaire de la présidence, c’est-à-dire l’argent que l’Etat lui alloue, en baisse, a atteint en 2014 la barre symbolique des 100 millions d’euros, une année avant l’objectif qui avait été fixé.Le rapport rendu mercredi 15 juillet à François Hollande par Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, en atteste : « La Cour a pu observer la poursuite des efforts engagés pour ramener les dépenses, comme vous l’avez souhaité, dans la limite d’un montant maximum de 100 millions d’euros. » #container_15365303176{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_15365303176{ height:400px; } #container_15365303176 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_15365303176 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_15365303176 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_15365303176 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }La dotation budgétaire de l'ElyséeEn 1998, les "fonds spéciaux" qui complétaient le budget de la présidence sont supprimés par le gouvernement Jospin et réintégrés au budget officiel.En 2008, 800 fonctionnaires de l'Elysée payés par leur administration d'origine sont mis à la charge de l'Elysée.(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}L’Elysée, pour la deuxième année de plein exercice de la présidence Hollande, a donc dépensé une dizaine de millions d’euros de moins qu’à la fin du quinquennat Sarkozy. Pour expliquer cette baisse, la Cour des comptes met en avant une maîtrise des charges courantes et « un recours accru à des modalités d’achats plus économes ». Les achats de marchandises sont en recul de 10 %, particulièrement grâce à des approvisionnements moins gourmands en « fluides » (- 16 %) et en « matériels divers » (- 20 %).Des économies sur tous les postesPoste important, le coût des « déplacements, missions et réceptions » a baissé de 7 %. Sur ce point, la Cour salue, « outre le moindre nombre de déplacements, un usage plus rigoureux des moyens aériens » par la présidence, qui a regroupé certaines destinations de voyages, limité le volume des délégations et le recours à l’avion de secours qui suit généralement l’Airbus présidentiel. Résultat : « Le coût moyen d’un déplacement à l’étranger s’établit à 242 900 euros, en baisse de 16,9 % par rapport à 2013. » #container_14368921764{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14368921764{ height:400px; } #container_14368921764 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14368921764 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14368921764 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14368921764 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les frais de déplacements, missions et réceptionsSource : Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); 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if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Il ne faut cependant pas voir là un implicite satisfecit adressé à la « présidence normale » : les magistrats battent en brèche l’idée selon laquelle les déplacements en train seraient plus économiques que l’avion : « L’avantage économique d’un trajet en train ne présente pas un caractère systématique et il devrait être apprécié en fonction de chaque déplacement. » Voilà qui tombe à pic pour le chef de l’Etat, qui avait quelque peu oublié depuis son entrée à l’Elysée sa promesse de privilégier le train à l’avion…De leur côté, les dépenses de communication (publicité, publications et relations publiques) sont également en baisse de 5 %. La Cour confirme au passage que l’Elysée n’a toujours pas commandé de sondages ou fait appel à un cabinet de conseil depuis 2012, conformément à l’engagement du candidat Hollande. Les frais de poste et de télécommunications ont eux aussi été réduits (- 7 %). La Cour préconise également le recours aux appels d’offres pour réduire la facture chez les pépiniéristes.Une baisse constante des effectifs depuis 2007Mais ces économies sont surtout dues à une « nouvelle réduction des effectifs », les dépenses « au titre de la rémunération des personnels » constituant, à hauteur de 68,2 %, l’essentiel du budget. Le palais employait 836 personnes fin 2013, et seulement 806 fin 2014.Sur le plan social, le rapport de la Cour des comptes se veut d’ailleurs nettement moins positif. Celui-ci pointe « le recours très excessif, au regard du droit en vigueur, aux heures supplémentaires », déplore que le sujet ne soit « pas encore réglé » et épingle précisément quelques cas problématiques dans leur gestion : « Calcul sur un nombre d’heures peu vraisemblable », « comptabilisation indue d’heures supplémentaires pour des agents en déplacement ou militaires », « très fort dépassement des plafonds autorisés ». Résultat probable de ces pratiques : sur un an, les charges sociales payées par l’Elysée grimpent de 4,7 millions d’euros, compensant presque les quelque 5 millions d’euros économisés en salaires et traitements. #container_14368925726{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14368925726{ height:400px; } #container_14368925726 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14368925726 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14368925726 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14368925726 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }Les effectifs du personnel de l'ElyséeSource : Cour des comptes(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14368925726", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#0386c3","#FFc832","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, format: "{y} ", style: { textShadow: 'none', color: '#333' } }, connectNulls:true, stacking:null, marker:{ symbol:"circle", fillColor:"#FFF", lineWidth: 2, radius:3, lineColor:null }, states:{ hover:{ lineWidthPlus : 0 } } }, pie:{ dataLabels:{ distance:30, softConnector:false } } }, yAxis:[{ id:"0", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: 1, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "" , label: { useHTML: false, text:"", align: "left", x: -3 } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: -5 } }] },{ id:"1", allowDecimals:false, type:"linear", title: { text:"" }, labels: { useHTML: false, format: "{value} ", zIndex: -1 }, min: null, max: null, startOnTick: true, endOnTick:true, reversed:false, opposite:true }], xAxis: { type: "linear", categories:["2007","2008","2009","2010","2011","2012","2013","2014"], title: { text: "" }, labels: { useHTML: false, step: "", format: "{value}" }, plotLines: [{ color: "#ccc", width: "", value: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", verticalAlign: "top", x: 5, y: "" } }], plotBands: [{ color: "#ccc", from: "", to: "", label: { useHTML: false, text: "", textAlign: "", align: "left", verticalAlign: "top", x: "", y: 10 } }] }, legend:{ enabled:"", layout:"horizontal", verticalAlign:"bottom", align:"center", y:-10 },//SERIES series:[ { "name": "Personnels", "color": "#0386c3", "data": [ [ "", 1051 ], [ "", 1031 ], [ "", 960 ], [ "", 904 ], [ "", 882 ], [ "", 858 ], [ "", 836 ], [ "", 806 ] ], "type": "", "lineWidth": 2, "yAxis": 0, "stack": "null", "visible": true, "dataLabels": { "enabled": 1 } }], tooltip: { useHTML: true, shared: false, valueDecimals: 0, valuePrefix: "", valueSuffix: "", backgroundColor: { linearGradient: [0, 0, 0, 60], stops: [[0, '#FFFFFF'],[1, '#E0E0E0']] }, dateTimeLabelFormats: { hour: "", }, hideDelay: 200, borderWidth: 1, borderColor: "#AAA", formatter: function(tooltip) { return tooltip.defaultFormatter.call(this, tooltip) }, } }) }; if (!window.Highcharts) { async('https://code.highcharts.com/adapters/standalone-framework.js', function() { async('https://code.highcharts.com/highcharts.js', function() { initCharts(); }); }); } else { initCharts(); }})(window);function findLength(str) { 100) { el = document.getElementsByClassName('highcharts-tooltip')[1].firstChild if (el.classList) {el.classList.add('tooltiplarge');} else {el.className += ' ' + 'tooltiplarge';} }}Autre reproche formulé par la Cour des comptes : « Le contrôle interne est encore embryonnaire (…). Il apparaît indispensable que soit mis en œuvre, le moment venu, un contrôle interne budgétaire adapté aux besoins des services de la présidence. » A l’Elysée, on ne partage pas entièrement ce que dit la Cour sur ce point. « On considère que c’est déjà fait, via un visa a priori du chef de service budgétaire », estime un conseiller du président qui, au-delà de ce détail technique, préfère se féliciter, à la lecture du rapport, du fait que « la maison soit tenue ».Parcourir les donnéesCliquez ici pour accéder aux chiffres utilisés pour cet article au format tableurPierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Laetitia Van Eeckhout La pollution de l’air en France coûte chaque année 101,3 milliards d’euros. Deux fois plus que le tabac (47 milliards d’euros). La commission d’enquête sénatoriale, présidée par le sénateur (Les Républicains) de Meurthe-et-Moselle Jean-François Husson, a rendu publique, mercredi 15 juillet, son estimation de la charge financière globale de la mauvaise qualité de l’air. L’évaluation inédite intègre non seulement les dommages sanitaires de la pollution, mais également ses conséquences sur les bâtiments, les écosystèmes et l’agriculture.Intitulé « Pollution de l’air, le coût de l’inaction », le rapport, voté à l’unanimité des 17 membres de la commission, presse le gouvernement d’agir. « La pollution n’est pas qu’une aberration sanitaire, c’est aussi une aberration économique », soulignent les sénateurs, tout en rappelant que les particules fines et l’ozone, deux des principaux polluants atmosphériques, sont à l’origine de 42 000 à 45 000 décès prématurés par an en France.Bronchite chronique, asthme, cancer du poumon, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde… Si les nombreux maux provoqués par la pollution de l’air sont connus, le coût qui leur est associé (hospitalisation, indemnités journalières, pensions d’invalidité, absentéisme, perte de productivité, etc.) n’est pas « suffisamment appréhendé par les pouvoirs publics et les entreprises », constatent les sénateurs, qui ont auditionné une centaine de responsables d’administrations, économistes et acteurs, et analysé l’ensemble des études publiées sur la pollution.Après la publication du document, la ministre de l'écologie Ségolène Royal a promis des « mesures extrêmement fermes » dès « la semaine prochaine ».« Je vais rendre publiques les décisions que l'Etat va prendre. Il ne faut plus que les gens rouspètent, que les gens disent ’ce n'est pas le moment, on verra demain’. Il faut aussi que les maires des grandes villes prennent leurs responsabilités dès lors que la loi de transition énergétique va leur donner des moyens d'agir, notamment pour créer des zones de restriction de circulation ».« Anomalie de la France » sur le dieselSelon leur évaluation, le coût sanitaire de la pollution est compris entre 68 et 97 milliards d’euros, dont 3 milliards pour l’impact sur la Sécurité sociale. 650 000 journées d’arrêt de travail seraient prescrites chaque année du fait de la mauvaise qualité de l’air. « Et encore, ce coût reste sous-évalué », souligne la sénatrice Europe Ecologie-Les Verts de Paris Leila Aïchi, instigatrice et rapporteure de la commission. « Les études jusqu’alors menées comportent d’importantes limites. Elles reposent sur un nombre très restreint de polluants. Les effets cocktail ne sont nullement pris en compte. Et le coût sanitaire de la pollution de l’air intérieur n’est quasiment jamais intégré. » La mauvaise qualité de l’air intérieur représente à elle seule une charge annuelle nette de 19,5 milliards d’euros, mais la commission, veillant à rester au plus près de la réalité, a préféré ne pas l’intégrer dans son estimation globale, impacts de la pollution de l’air intérieur et extérieur se recoupant en partie.Au-delà des dommages sanitaires, la pollution de l’air a aussi des conséquences néfastes sur les rendements agricoles, la biodiversité ou encore les bâtiments. L’INRA estime par exemple que le rendement du blé en région parisienne est réduit en moyenne de 10 % par rapport à une région non polluée, sous l’effet de la pollution à l’ozone. Ces impacts non sanitaires restent encore mal connus. Les quelques études existantes montrent toutefois que leur coût est loin d’être négligeable. Réalisant un premier chiffrage avec les données disponibles, la commission évalue, « a minima », ce coût non sanitaire à 4,3 milliards d’euros. La commission formule une soixantaine de propositions pour lutter « efficacement » contre ce fléau. En premier lieu, elle presse l’Etat de mettre fin sans tarder à « l’anomalie de la France » sur le diesel. Les gouvernements successifs ont accordé une fiscalité très avantageuse à ce carburant, malgré sa dangerosité. Résultat : la France dispose du parc le plus diésélisé au monde (60 % des automobiles en circulation). Les sénateurs appellent le gouvernement à aligner progressivement, d’ici à 2020, la fiscalité de l’essence et du gazole, et à permettre la déduction de la TVA aux entreprises s’équipant de véhicules essence ou électriques, comme c’est le cas pour les voitures diesel. « A moins de manquer de volonté, il est tout à fait possible de gagner à l’horizon de cinq ans les 17 centimes d’écart entre l’essence et le diesel », insiste Jean-François Husson.Lire l'éditorial du "Monde" :Pollution à Paris : l’inertie coupable du gouvernementRenforcer les normes existantesDéplorant la suppression de l’écotaxe, la commission préconise de mettre en place une véritable fiscalité écologique et de renforcer les normes existantes, en veillant « à ne pas simplement reporter le coût de la pollution sur les émetteurs ». Une taxe sur les émissions d’azote, d’oxyde d’azote et de particules est préconisée. « Les taxes visent à inciter les émetteurs à modifier leur comportement, insistent les sénateurs. Ceci suppose que des alternatives non polluantes, et donc non taxées, existent, notamment pour les redevables les plus modestes. »Aussi mettent-ils l’accent sur la nécessité de soutenir l’innovation pour produire « des ruptures technologiques » favorisant notamment le développement de transports les moins polluants possibles. A cette fin, ils invitent l’Etat à développer les partenariats public-privé et à lancer un programme d’investissement d’avenir. « Ce serait là un message fort », souligne Jean-François Husson, qui insiste sur l’effet incitatif des normes « dès lors que des alternatives crédibles existent ». Et Leila Aïchi d’abonder : « Il y a là des opportunités de croissance et d’emplois considérables. » Rapport sur le coût économique et financier de la pollution de l’airLaetitia Van EeckhoutJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.07.2015 à 17h03 • Mis à jour le14.07.2015 à 17h31 | Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Henrik Enderlein, économiste allemand et directeur de l’Institut Jacques-Delors de Berlin, se montre très critique sur l’accord obtenu lundi 13 juillet entre la Grèce et la zone euro, devant déboucher sur la négociation d’un troisième plan d’aide aux Grecs.Lire aussi :Ce que la Grèce a accepté en contrepartie de l’aide financièreDans son interview du 14-Juillet, François Hollande a dit vouloir proposer à l'Allemagne de réfléchir à un gouvernement économique de la zone euro. Qu’en pensez-vous ?François Hollande et Angela Merkel ont publié il y a quelques semaines leurs réflexions communes sur le sujet, peu avant la publication par les présidents des institutions européennes de leurs propres préconisations. On ne peut pas dire que la proposition franco-allemande soit ce que Paris et Berlin ont fait de plus convaincant ces derniers temps. En fait, il n’y a jusqu’à présent aucune volonté ni d’un côté ni de l’autre d’aller vers cette union. Il n’y a même pas d’accord sur le processus pour y parvenir. Un gouvernement économique de la zone euro signifie partager la souveraineté et les risques. Or, la France ne veut pas du premier partage, et l’Allemagne refuse le second. Pourtant, il y a urgence. L’euro n’est pas viable à long terme dans la configuration institutionnelle actuelle.Estimez-vous que l’accord sur la Grèce renforce ou affaiblit la zone euro ?Très clairement, il l’affaiblit. Pour la première fois, un document officiel évoque la possibilité qu’un pays sorte de la zone euro, alors que cela ne figure pas dans les traités européens. C’est une décision majeure. De plus, parce que l’on ne dispose pas des institutions nécessaires, la Grèce, qui ne représente que 2 % du PIB de la zone euro, occupe toute l’attention des dirigeants de la zone euro depuis cinq mois. Et l’on se contente de solutions ad hoc et à durée limitée. Il faut transformer le Mécanisme européen de stabilité (MES) en un vrai Fonds monétaire européen avec partage de la souveraineté et des risques. La négociation de ce week-end s’est terminée à quatre entre le président français, la chancelière allemande, le premier ministre grec et le président du conseil européen. Qui représentait les intérêts de la zone euro dans son ensemble ? Personne.Lire aussi :La nuit où l’Allemagne a fait plier TsiprasBeaucoup reprochent à l’Allemagne d’avoir imposé ses vues dans la négociation. Est-ce votre sentiment ?Il faut voir que ce programme coûte très cher à l’Allemagne. Elle a déjà prêté environ 80 milliards à la Grèce, et s’apprête à en prêter une vingtaine d’autres. Cent milliards d’euros, cela représente près du tiers du budget de l’Etat allemand. C’est majeur. De plus, l’Allemagne, lors des plans précédents, a toujours dit que les sommes prêtées lui seraient remboursées. C’est une illusion qui est porteuse d’un grand risque politique.Faut-il effacer la dette de la Grèce comme le disent Thomas Piketty et de nombreux économistes américains ?Franchement, c’est aujourd’hui – je dis bien aujourd’hui – un faux débat. Actuellement, la Grèce est le pays de la zone euro dont le remboursement de la dette pèse le moins, comparé à son PIB, notamment parce qu’elle a un moratoire vis-à-vis de ses créanciers européens jusqu’en 2020. Il est normal de vouloir voir ce qui se passe d’ici là pour parler de la dette. Sur ce point, je donne raison à Angela Merkel de ne pas vouloir ouvrir ce débat maintenant.Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste David Revault d'Allonnes Le contexte diplomatique eût pu être désastreux, il s’est révélé en réalité particulièrement porteur. Fort d’une participation active de la France à deux accords majeurs conclus en moins de quarante-huit heures, sur le maintien de la Grèce dans la zone euro et le nucléaire iranien, François Hollande a profité de son intervention télévisée du 14 juillet pour adopter plus que jamais la posture du président protecteur, garant de la stabilité dans une France guettée par la « menace » terroriste, une Europe secouée par la crise grecque et un monde plus instable que jamais. La traditionnelle figure du père de la nation, en somme, et même plus précisément de la « patrie », terme qui apparaît dans le champ lexical « hollandais » et dont le chef de l’Etat a usé mardi à plusieurs reprises. « Il y a quelque chose qui nous dépasse tous, c’est la patrie », a-t-il ainsi estimé, visant tant Alexis Tsipras que lui-même.Lire aussi :L’accord qui éclaire le 14-Juillet de HollandeAffectant de paraître beau joueur, le chef de l’Etat n’a pas cherché à s’attribuer outre mesure les lauriers de l’accord conclu lundi à l’aube à Bruxelles : « Je ne dis pas que c’est la France qui a gagné. C’est l’Europe qui a gagné et la France qui a joué tout son rôle. » Nulle humiliation, a-t-il juré, dans les conditions drastiques imposées à la Grèce : « L’humiliation, c’eût été de la chasser » ou de la « licencier ». Soucieux cependant de présenter l’accord bruxellois à son avantage politique, M. Hollande a pareillement démenti toute tension entre la France et l’Allemagne. Tirant la leçon de l’affaire grecque, celle d’une Union européenne en situation de blocage politique, il a préconisé d’« avancer sur le gouvernement économique » de la zone euro, afin de mettre en place « un budget de la zone euro » et même d’installer un « Parlement de la zone euro », mais sans préciser plus avant.Vocable anxiogèneLe chef de l’Etat qui jouit d’une certaine hauteur de vue : c’était donc le rôle qu’entendait s’attribuer M. Hollande, servi en cela par la conclusion de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, quelques heures plus tôt. « La France a été très ferme dans cette négociation », a-t-il rappelé, insistant sur la spécificité de la position française. Une « fermeté » qui prévaut également sur le front du terrorisme intérieur. « J’ai renforcé sans cesse les services de renseignement. Je fais en sorte qu’ils puissent travailler en assurant notre liberté, avec des moyens supplémentaires », a expliqué M. Hollande, évoquant les deux lois antiterroristes du quinquennat et celle sur le renseignement, ainsi que l’activité des services : « Toutes les semaines, nous arrêtons, nous empêchons, nous prévenons des actes terroristes. »L’heure est grave, et le président n’hésite plus à user d’un vocable anxiogène : « Nous sommes devant un ennemi, devant une menace. » Il a tenu cependant à apporter sa « propre expression » sur la « guerre de civilisation » évoquée par Manuel Valls, dont le chef de l’Etat a assuré au passage qu’il avait « vocation à rester à Matignon jusqu’à la fin du quinquennat » : « Nous sommes face à des groupes qui veulent mettre en cause toutes les civilisations » et « nier l’idée même de civilisation ». Mais dans le même temps, M. Hollande exhorte ses concitoyens à ne pas « avoir peur », s’adresse à « tous ceux qui veulent se crisper, se replier », réitérant son éternel souci de « rassembler » et invoquant Charles de Gaulle : « Ce que nous devons porter, c’est l’idée de la France, une certaine idée de la France. »Lire aussi :Pour Manuel Valls, les sujets identitaires ont pris le pas sur le socialFrançois Hollande semble d’ores et déjà positionné, s’adressant implicitement à ceux qui pourraient être ses concurrents lors de la campagne présidentielle de 2017 : « Je ne suis pas pour la France crispée, rabougrie, qui devrait se diviser. Je laisse ça à d’autres. Comme président, je dois emmener la France, l’aider à garder ce qui fait son âme. » Bouclier de la « patrie » et gardien de l’« âme » de la France, la posture est avantageuse. Voilà qui ressemble fort à un axe stratégique pour une future campagne. Même si M. Hollande, comme il se doit, fait mine de s’offusquer : « Je ne vais pas ici annoncer quelque candidature que ce soit. Nous sommes à deux ans de l’échéance. Vous avez vu les sujets qui sont les miens ? La Grèce, l’Iran, la sécurité, l’emploi. Et je serai en train ici de chercher à imposer une candidature ? »Le terrorisme combattu, l’accord avec la Grèce conclu et la question du nucléaire iranien résolue : le contexte, diplomatique et sécuritaire pour l’essentiel, a opportunément permis à M. Hollande d’éviter, pour le quatrième et avant-dernier 14-Juillet de son quinquennat, et à la différence des trois précédents, les sujets qui fâchent vraiment, économiques et sociaux ceux-là. Alors que la question de son bilan va se poser dans les prochains mois, le président, qui a de nouveau vendu le sien – pacte de responsabilité, loi Macron, loi Rebsamen –, a nié toute pusillanimité sur le front intérieur et répété que, « s’il n’y a pas de baisse de chômage, [il] ne se représenterai[t] pas ».« Vous en connaîtrez, j’espère, des présidents aussi audacieux que moi ! » L’affirmation, pensée pour être plus régalienne que jamais, ne souffrait évidemment aucune question de basse politique politicienne, comme celle d’une éventuelle candidature de Nicolas Sarkozy en 2017 : « J’ai suffisamment de sujets à traiter, celui-là n’est pas sur ma table de travail », a évacué le président, qui évolue très au-dessus de cela.Lire aussi :Nucléaire iranien : Laurent Fabius raconte au « Monde » les coulisses des négociationsDavid Revault d'AllonnesGrand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Bertrand Bissuel Qu’il est difficile, pour ne pas dire ingrat, de tracer des prévisions sur le système de retraites. Les experts chargés de se livrer à cet exercice doivent raturer leur copie à intervalles réguliers, surtout quand le gouvernement pèche par excès d’optimisme sur les performances à venir de notre économie. Dans son « avis » annuel, remis lundi 13 juillet à Manuel Valls, le Comité de suivi des retraites (CSR) constate que pour les régimes obligatoires de base et le fonds de solidarité vieillesse (FSV), « le retour à l’équilibre en 2018 ne paraît pas possible », sauf à prendre à des mesures nouvelles - ce qui n’est absolument pas à l’ordre du jour d’ici à la fin du quinquennat de François Hollande. Or, l’an passé, le propos de cette instance laissait entrevoir des lendemains plus rieurs : s’agissant des régimes de base, écrivait le CSR dans son « avis », « la trajectoire de retour à l’équilibre financier d’ici 2020 reste accessible ». Mais à une condition, ajoutait-il prudemment : il faut que les « prévisions macroéconomiques » retenues par l’exécutif se réalisent.Tel ne fut pas le cas. Le gouvernement tablait sur une augmentation du PIB de 1,7 % en 2015 et de 2,25 % en 2016 lorsqu’il a envoyé, l’an dernier, à Bruxelles son programme de stabilité 2014-2017. Aujourd’hui, ses ambitions sont plus modestes : respectivement +1 % et +1,5 %. Du coup, le CSR prévoit un déficit pour les régimes obligatoires de base et le FSV de 2,9 milliards d’euros en 2018, « en dégradation par rapport à 2017 ». « Ce solde négatif pourrait augmenter entre 2018 et 2020 », complète-t-il, du fait, notamment, de « l’arrêt des hausses de cotisations d’assurance-vieillesse » et de « la fin progressive du relèvement de l’âge légal » de départ à la retraite.« Extrêmement préoccupants »Pas question, pour autant, de verser dans l’alarmisme : « La situation et les perspectives du système de retraites ne s’éloignent pas de façon significative des objectifs définis par la loi [du 20 janvier 2014] », estime le CSR, qui a donc choisi de ne pas formuler « de recommandations pour l’année en cours ».Aussitôt après son entrevue avec M. Valls et la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, la présidente du CSR, Yannick Moreau, a confié, lundi, aux journalistes présents sur le perron de l’hôtel de Matignon que l’ensemble des régimes et le régime de base ne se trouvent, certes, pas à l’équilibre, mais ce ne sont pas « des chiffres qui sont extrêmement préoccupants ». « Le principal souci », a-t-elle poursuivi, concerne les régimes complémentaires des salariés du privé Agirc-Arcco. Depuis le mois de février, le patronat et les syndicats négocient pour trouver des solutions susceptibles de redresser les comptes de ces deux dispositifs mais les discussions, qui étaient censées aboutir le 22 juin, piétinent et une nouvelle réunion plénière est programmée, le 16 octobre.Un accord « est nécessaire, (…) indispensable même, compte tenu du fait qu’il y a un déséquilibre qui est important, en nombre de milliards d’euros aussi bien qu’en proportions des recettes », a déclaré Mme Moreau, lundi, en précisant : « Les partenaires sociaux le savent d’ailleurs très bien et ce n’est certainement pas nous qui leur dirons comment ils doivent [y] parvenir. »L’heure est effectivement venue d’arrêter des décisions. Si rien n’est fait, les réserves de l’Agirc pourraient être intégralement asséchées « dès 2018, voire 2017 », écrit le CSR dans son « avis ». En l’absence d’accord, le déficit de l’Agirc-Arrco pourrait se situer en 2020 dans une fourchette comprise « entre 8,4 milliards et 11,2 milliards d’euros », suivant les hypothèses retenues. C’est un « enjeu financier clef », martèle le CSR « qui insiste sur la nécessité d’améliorer les soldes [des régimes complémentaires] de manière suffisante dès le court terme » et de conclure un accord « avant la fin de l’année 2015 ».L’ensemble du système de retraites ne reviendra pas à l’équilibre avant le milieu des années 2020, explique le CSR, qui reprend les conclusions du rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR), publié le 11 juin. Et encore : il s’agit là des scénarios les plus optimistes (avec un taux de chômage de 4,5 % et un accroissement de la productivité du travail oscillant entre 1,8 % et 2 % par an). « Avec des hypothèses de croissance plus faibles (moins de 1,5 % pour la productivité), l’équilibre ne serait pas atteint sans mesure complémentaire », souligne le CSR.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.07.2015 à 10h51 • Mis à jour le15.07.2015 à 13h51 | Hélène Bekmezian L’issue des scrutins ne fait guère de doute. Mercredi 15 juillet, quand députés et sénateurs s’exprimeront pour avaliser – ou non – l’accord trouvé avec la Grèce, le oui devrait l’emporter à une très large majorité ; la plupart des parlementaires français n’ont pas l’intention de balayer ces longues journées de négociations périlleuses à Bruxelles.A l’Assemblée, après la séance de questions au gouvernement, le débat qui se tiendra dans l’hémicycle risque fort de ressembler à celui organisé le 8 juillet, c’est-à-dire une succession de monologues à la tribune, déclamés sans grande passion.Suivez les événements de la journée en direct sur notre liveSeule différence : il sera suivi d’un vote, en application de l’article 50-1 de la Constitution, instauré en 2008, qui prévoit que « le gouvernement peut faire, sur un sujet déterminé, une déclaration qui donne lieu à débat et peut, s’il le décide, faire l’objet d’un vote sans engager sa responsabilité ». Rien d’obligatoire ni de contraignant donc. Au Sénat, la même procédure sera engagée simultanément, et le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’exprimera certainement devant les sénateurs, tandis que Manuel Valls le fera devant les députés.Pour la seconde fois, les parlementaires français sont ainsi appelés à voter sur des aides à la Grèce, cinq ans après le scrutin du 4 mai 2010, sur le premier plan d’aide pour le pays. Les deux suivants, en février puis novembre 2012, n’avaient, eux, pas été soumis au vote, le mécanisme européen de stabilité (MES) étant entré en vigueur entre-temps. En 2010, seuls les communistes avaient voté non, tout comme ils l’ont fait deux ans plus tard, accompagnés des écologistes, pour ratifier le MES. A part une vingtaine de voix contre, les socialistes s’étaient abstenus dans leur grande majorité, ce qu’ils ne comptent pas refaire cette fois-ci.L'accord est un soulagement pour ceux qui espèrent en l'Europe et qui veulent encore l'unifier. La volonté de @fhollande doit être saluée— BrunoLeRoux (@Bruno Le Roux)require(["twitter/widgets"]);A écouter le concert de louanges orchestré sur Twitter par de nombreux députés PS dès lundi, ils seront en effet très nombreux à voter pour cet accord, à l’instar du président du groupe socialiste, Bruno Le Roux, qui « ne doute pas que le Parlement apportera [à François Hollande] son soutien le plus large ».« La France n’a pas joué son rôle »Au-delà de la personne du chef de l’Etat, voter oui, c’est voter pour le maintien de la Grèce dans la zone euro, plaident de nombreux élus, notamment de l’opposition, qui justifient ainsi leur vote positif. « La France n’a pas joué son rôle », estime ainsi Jean Léonetti, député des Républicains des Alpes-Maritimes et ancien ministre des affaires européennes (2011-2012), mais, pour autant, « l’Assemblée doit suivre et approuver cet accord qui a été trouvé ». L’ancien ministre Bruno Le Maire (Les Républicains) votera lui aussi en faveur de cet accord, bien qu’il le juge « fragile », a-t-il déclaré sur RTL.« Je le voterai parce qu’il permet de maintenir la zone euro et je pense qu’une sortie de la Grèce de la zone euro présente des risques économiques et des risques politiques absolument considérables. »Même le président du groupe, Christian Jacob (Seine-et-Marne), a plaidé pour le oui lors de la réunion hebdomadaire de son groupe mercredi matin, estimant que « cet accord va dans le bon sens pour trois raisons : la réforme de la TVA, le principe d’un fonds de privatisation et la restructuration de l’Etat ». Mais il y a peu de chances qu’il arrive pour autant à convaincre l’aile la plus eurosceptique de son parti, représentée au sein du courant de la Droite populaire. Les députés Thierry Mariani, Philippe Meunier, Jacques Myard ou Nicolas Dhuicq ont déjà fait savoir qu’ils voteront contre « un accord coûteux qui ne règle rien ». Si bien que Christian Jacob a annoncé qu’il laissait la liberté de vote à son groupe.« Coup d’Etat »Chez le Parti de gauche, on n’a pas hésité a dénoncé un « coup d’Etat » réalisé « avec la complicité de François Hollande » et appelé les députés à voter contre. Quelques heures plus tard, à l’issue de leur réunion de groupe, c’est l’ensemble des députés Front de gauche qui ont décidé « à l’unanimité » de suivre cette ligne, soutenue également par Jean-Luc Mélenchon.Grèce : pour Eric Coquerel, certains députés PCF ont changé d'avis "une fois le doc lu"... https://t.co/3Dmw7JcyWg— raphaellebd (@R_Besse_Desmoulieres)require(["twitter/widgets"]);« C’est un mauvais accord, désastreux pour l’avenir de la Grèce », a déclaré leur chef de file , André Chassaigne (communiste), quelques heures avant le débat et le vote à l’Assemblée nationale. M. Chassaigne s’était pourtant, auparavant, prononcé publiquement pour le oui.Malgré ces revirements, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, s’est dit « serein » à l’issue du conseil des ministres. Il en a profité pour tancer les dirigeants de l’opposition, dont Nicolas Sarkozy, et leurs positions fluctuantes sur la question grecque : « Là, on a eu droit à un florilège de changement, s’est-il amusé. Ce n’est pas la marque de la responsabilité. »Lire aussi :Sarkozy à contretemps sur le dossier grecHélène BekmezianJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 14.07.2015 à 07h53 • Mis à jour le14.07.2015 à 14h57 | Jean-Baptiste Chastand et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) C’est un petit signal. Mardi 14 juillet, le gouvernement grec est parvenu à rembourser pour 146 millions d’euros d’obligations dites « samouraï » souscrites il y a vingt ans auprès de créanciers privés au Japon. Mais, au-delà du symbole, et du bref soulagement que cette opération constitue pour les autorités grecques, cela ne signifie pas, loin de là, que ces dernières soient en mesure d’affronter sans encombre les jours qui viennent.Au contraire, il y a aujourd’hui urgence à trouver des financements transitoires - des « prêts relais » en quelque sorte - qui permettent à Athènes d’honorer d’autres échéances beaucoup plus lourdes. À commencer par le versement de 3,5 milliards d’euros au 20 juillet à la Banque centrale européenne (BCE).Sans compter qu’il faut aussi, le plus vite possible, s’acquitter du 1,6 milliard d’euros dû au Fonds monétaire international (FMI), somme qui devait être versée au 30 juin mais qu’à l’époque, la Grèce n’avait pas été en mesure de payer.Les milliards d’euros en jeu (sept en juillet et cinq en août, selon les estimations des institutions représentants des créanciers) ne pourront toutefois pas venir, par anticipation, du troisième plan d’aide sur lequel un accord de principe a été conclu lundi matin, mais qui demandera encore des semaines de discussions avant de pouvoir être mis en place. C’est pourquoi les ministres des finances de la zone ont décidé, lundi, la mise en place d’un « groupe technique » pour trouver des solutions.« C’est un sujet très complexe, juridiquement et politiquement », a convenu Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe (ministres des finances de la zone euro). « C’est quasiment comme créer en urgence un mini-plan d’aide. Il faut notamment réfléchir aux conditions », abonde un diplomate européen.Lire sur Les Décodeurs :Comment la Grèce en est-elle arrivée là ?Utiliser un reliquat d’aide du Fonds européen de stabilitéUn « Euroworking group », qui réunit les directeurs du trésor des pays de la zone euro doit se réunir mardi 14 juillet. « J’ai présenté différentes options qui sont sur la table, nous allons travailler pour trouver une solution dans les plus brefs délais », a assuré Pierre Moscovici, le commissaire aux affaires économiques et financières. Les ministres des finances pensent pouvoir se prononcer pour l’une d’entre elles mercredi matin, a déclaré M. Dijsselbloem.Parmi les « poches » de liquidités disponibles figure le 1,85 milliard d’euros correspondant aux profits réalisés par la BCE sur ses achats d’obligations souveraines grecques en 2014. Mais c’est très insuffisant.Pour compléter, une des solutions envisagées serait de débloquer un reliquat d’aide tiré du Fonds européen de stabilité (FESF). Il reste 13,2 milliards d’euros dans ce fonds créé en 2010.La Commission européenne devrait recommander aux ministres des finances d’adopter cette approche.Le problème est que l’utilisation de ces fonds dépend de l’Union européenne dans son ensemble et implique donc l’autorisation de pays non-membres de la zone euro, comme la Pologne ou le Royaume-Uni.Autant dire que cela s’annonce politiquement très difficile à faire passer, notamment dans un contexte de montée de l’euroscepticisme dans ces pays, admet-on dans les couloirs du conseil européen.Certains évoquent également des prêts bilatéraux directs entre pays. Notamment de la France voire de l’Italie à la Grèce. L’hypothèse a été évoquée durant la nuit de dimanche 12 juillet à lundi 13 juillet, par plusieurs sources européennes. Mais elle a été fermement démentie par des sources diplomatiques françaises.Lire le décryptage :Infographie : l’accord sur la Grèce reste soumis au vote des ParlementsJean-Baptiste ChastandJournaliste au desk EuropeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) et Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) C’est un peu l’inconnu qui a percé à l’occasion de la crise grecque. Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a été réélu, lundi 13 juillet, président de l’Eurogroupe, en marge d’une nouvelle rencontre de cette instance qui regroupe les ministres des finances de la zone euro consacrée à la Grèce. Lors d’un vote, il a obtenu la majorité, puis l’Eurogroupe s'est entendu pour lui accorder unanimement son soutien. Il continuera donc de cumuler cette fonction stratégique avec celle de ministre des finances des Pays-Bas pendant deux ans et demi, comme le prévoient les textes.A 49 ans, ce social-démocrate à l’allure de discret et poli technocrate a bénéficié de son expérience acquise au cours des dernières semaines, où il a été au cœur des négociations qui ont abouti à un accord avec la Grèce, lundi 13 juillet au matin. Elu un peu par hasard en janvier 2013 à ce poste, où il a succédé à Jean-Claude Juncker, devenu depuis président de la Commission européenne, il avait connu des débuts difficiles, s’exprimant notamment de manière impréparée durant la crise chypriote.« L’Allemand en sabots »Mais M. Dijsselbloem a réussi à rattraper son image en faisant figure de faucon dans la crise grecque, se rangeant au fil des mois au camp allemand, personnifié par Wolfgang Schäuble, le redoutable ministre des finances d’Angela Merkel. M. Schäuble, lui vouerait, dit-on, une amitié et une admiration paternelles. Baptisé « l’Allemand en sabots » par des médias grecs et néerlandais, Jeroen Dijsselbloem a en effet eu dès janvier des relations très difficiles avec Yanis Varoufakis, l’ex-ministre des finances grec, que M. Schäuble déteste.Officiellement, le social-démocrate a toujours voulu se montrer solidaire à l’égard de la Grèce. Mais s’il se dit toujours de gauche, il a expliqué récemment au magazine néerlandais Vrij Nederland, qu’il était hostile aux « discours idéologiques » qui, estime-t-il, ne mènent à rien. Cette évidente antipathie pour Varoufakis a, en tout cas, achevé de le transformer en épouvantail pour une partie du peuple grec et de la gauche européenne, qui lui reproche de bafouer les valeurs de solidarité et de se focaliser sur le coût, pour les Néerlandais et les autres, de ce qui a déjà été octroyé, et devra sans doute l’être, à Athènes.« Le petit chien de compagnie de l’Allemagne », ironisait récemment un journaliste néerlandais se demandant si son compatriote n’en rajoutait pas pour s’assurer le soutien de Berlin dans la course pour sa réélection contre le ministre espagnol Luis de Guindos. Ce dernier avait publiquement fait acte de candidature, et avait reçu le soutien d’Angela Merkel, au nom de leur affiliation commune au Parti populaire européen (PPE, conservateur). Mais M. Dijsselbloem a réussi à montrer qu’il pouvait être tout aussi strict sur les finances publiques malgré son affiliation.Quitte à peiner ceux qui, à Paris ou ailleurs, croyaient que son affiliation au Parti socialiste néerlandais ferait de lui l’homme des compromis. Cela n’a toutefois pas empêché la France de soutenir sa reconduction, au nom, là aussi, de l’affiliation politique commune aux sociaux-démocrates européens. Et de l’accord obtenu à l’arraché lundi matin, qu’il serait dommage de gâcher par une nouvelle crise de gouvernance européenne.Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)Journaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteCécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)Correspondante à BruxellesSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Ce lundi matin, c’est l’Europe qui a gagné. Pas l’Allemagne. Tel est le message que les principaux responsables politiques de la majorité allemande font passer depuis l’annonce d’un accord entre la zone euro et la Grèce en vue de négocier un troisième plan d’aide.Lire les détails :Ce que la Grèce a accepté en contrepartie de l’aide financière« L’Europe a gagné. De façon impressionnante et ferme. L’Allemagne a fait partie de la solution du début à la fin. C’est bon pour la Grèce et pour l’euro », a tweeté Peter Altmaier, ministre à la chancellerie, l’équivalent du directeur de cabinet d’Angela Merkel.Soumis au vote du BundestagLe parti social-démocrate se félicite aussi du « bon résultat » des négociations qui, grâce notamment au travail du couple franco-allemand, a permis d’« éviter que l’Europe ne se divise », assure-t-il. Au passage, le SPD en profite pour critiquer à nouveau le projet du ministre des finances, Wolfgang Schäuble, d’organiser un « Grexit » temporaire, auquel le SPD n’aurait pas été associé.Lire aussi :Crise grecque : les propositions et désaccords de l’EurogroupeIl ne fait pas de doute que le Bundestag votera à une large majorité le troisième plan d’aide à Athènes, vraisemblablement dès vendredi 17 juillet. Toute la question est de savoir combien de députés conservateurs s’apprêtent à voter contre. Sur 311 députés CDU-CSU, 29 avaient voté contre le deuxième plan d’aide, mais 119 avaient indiqué qu’ils l’approuvaient à contrecœur.Dans l’opposition, les réactions sont évidemment différentes. Les Verts estiment, à l’instar du député européen Sven Giegold, que « l’unité de l’Europe est certes maintenue, mais ses valeurs sont sérieusement mises à mal ». De son côté, Sahra Wagenknecht, une des dirigeants de Die Linke, le parti de la gauche radicale, juge que « le chantage du gouvernement allemand a marché. La Grèce se voit imposer de nouvelles économies et le contribuable allemand de nouveaux risques de plusieurs milliards d’euros. »« La Grèce a capitulé et l’Allemagne a gagné »Si le gouvernement allemand se garde de tout triomphalisme, c’est aussi parce qu’il sait qu’Alexis Tsipras n’est pas encore au bout de ses peines : « Avant de parler de succès, attendons de voir ce que vote le Parlement grec », reconnaît un proche de la chancelière, en référence aux différentes réformes qui doivent être approuvées à Athènes du 15 au 22 juillet, avant toute négociation concrète du plan d’aide. Si on admet, en off, que le plan est sévère, on en attribue la faute à Athènes. « En mars, Tsipras n’aurait pas eu besoin de plus de 80 milliards d’euros », fait-on remarquer. Si personne à Berlin ne dit vouloir « humilier » les Grecs, comme on l’entend beaucoup en Europe, Angela Merkel a reconnu explicitement qu’elle ne faisait plus confiance au gouvernement grec. Ce qui, à ses yeux, justifie les conditions très strictes du suivi des décisions prises par Athènes. Comme le résume l’éditorialiste Wolfgang Münchau dans le Spiegelonline : « La Grèce a capitulé et l’Allemagne a gagné. C’est le triste bilan du week-end. »Les économistes aussi sont divisés. Hans-Werner Sinn, président de l’Ifo, l'institut de conjoncture de Munich, et partisan d’un Grexit, juge que « les Grecs ne redeviendront jamais compétitifs ». Henrik Enderlein, président du centre Jacques-Delors de Berlin, est sévère. « C’est une honte », écrit-il. « Tous les participants doivent se demander comment une telle escalade au cœur de l’Europe a pu être possible. »Pour lui, « le fonds de privatisation est la marque d’une méfiance institutionnalisée, conséquence du comportement du gouvernement grec », explique ce social-démocrate pour qui « la façon dont le Grexit a été évité n’est certainement pas la bonne ». De son côté, Marcel Fratzscher, président du centre pour la recherche économique (DIW) de Berlin, juge qu’« il est prématuré de voir l’accord comme un succès. C’est seulement un premier pas pour mettre fin à la spirale récessive que subit l’économie grecque. »Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 13.07.2015 à 14h48 • Mis à jour le14.07.2015 à 10h42 | Fabrice Lhomme, Gérard Davet et Simon Piel Au terme d’une procédure engagée en octobre, le parquet de Paris a finalement requis un non-lieu ans l’enquête sur la prise en charge par l’UMP des pénalités infligées à Nicolas Sarkozy pour dépassement de frais lors de sa campagne de 2012. Il appartient désormais aux juges d’instruction de décider s’ils suivent les recommandations du procureur ou s’ils renvoient les personnes mises en cause devant le tribunal.Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy a été placé sous le statut de témoin assisté le 1er avril. L’avocat Philippe Blanchetier, l’ex-directrice des affaires financières de l’UMP, Fabienne Liadzé, et le directeur adjoint de la campagne présidentielle de l’ex-chef de l’Etat, Jérôme Lavrilleux, ont été placés sous le même statut. Deux personnes ont par ailleurs été mises en examen pour abus de confiance : l’ex-président de l’UMP, Jean-François Copé, et Catherine Vautrin, ancienne trésorière de la formation.Voir aussi : S'y retrouver dans les 9 affaires qui impliquent Nicolas SarkozySelon le réquisitoire du parquet dont Le Monde a pu prendre connaissance, « il apparaît que les qualifications d’abus de confiance et de recel de ce délit, ne peuvent être valablement poursuivies en l’espèce en raison des incertitudes quant à l’interprétation à donner au droit applicable et de charges insuffisamment étayées quant à l’élément intentionnel de l’abus de confiance. Les éléments débattus lors de l’instruction judiciaire ne permettant pas de retenir avec suffisamment de certitude que l’UMP et ses organes ou représentants aient bel et bien eu conscience de détourner ses fonds au profit du candidat. » C’est autrement dit un réquisitoire de non-lieu au bénéfice du doute.Lire aussi :Soucieux d’éloigner les menaces judiciaires, Nicolas Sarkozy rembourse sa dette à l’UMPL’absence de préjudice pour l’UMP pas démontréeEn premier lieu, le parquet de Paris insiste sur une jurisprudence variée en la matière et souligne que la question de la légalité du paiement par un parti politique des sanctions électorales contre son candidat « est multiple et controversée ».Pour sa défense, M. Sarkozy avait fait valoir « le nécessaire effet de solidarité du parti envers son candidat, y compris jusqu’à la prise en charge de sanctions personnelles, ce lien tendant même à confondre, dans l’esprit des militants, l’intérêt du parti et celui du candidat », écrit le parquet de Paris. Si ce principe de solidarité n’existe pas dans la loi, « le législateur est resté muet sur la légalité de la prise en charge du paiement de la dite somme par un parti », note le parquet de Paris.Faisant l’analogie avec une société qui viendrait à payer une amende à la place de son dirigeant, il écrit « qu’on ne peut mettre à la charge du créancier qui accepte le paiement l’obligation de s’assurer de la licéité de ce paiement dans les rapports entre le payeur et le débiteur ».Pour autant, les magistrats n’ont pas été convaincus du fait que l’UMP n’a pas subi de préjudice à l’occasion de cette opération malgré une expertise produite par M. Sarkozy indiquant que le « Sarkothon » avait rapporté 11 millions d'euros, avec un gain final pour le parti de 954.638 euros.. « Il n’était nullement démontré que l’opération n’avait causé aucun préjudice à l’UMP, bien au contraire si l’on compare le montant de l’excédent ainsi dégagé et celui des dettes qu’elle a dû supporter, s’agissant en outre d’un parti présentant un endettement bancaire conséquent », indique pour sa part le parquet.Sarkozy critique le rôle de FillonLors de son audition devant les magistrats, écrit le procureur, Nicolas Sarkozy : « avait fait valoir un certain nombre de critiques relatives au rôle joué dans cette affaire par François Fillon, tant au regard de son action vis-à-vis des commissaires aux comptes que des liens qu’il lui attribuait avec Me Sureau », avocat de l’ancien premier ministre et auteur le 25 juin 2014 d’une note indiquant que le remboursement pouvait constituer le délit d’abus de confiance.Nicolas Sarkozy « considérait également que le fait que les notes de MM Bezard (directeur général des finances publiques) et Maïa (directeur juridique des finances publiques) n’aient pas été versées au dossier avant leur publication par la presse laissait penser que la procédure avait été instrumentalisée dans le but de l’atteindre personnellement. » Ces deux notes émanant des services de Bercy avaient indiqué que le paiement ne représentait pas de difficultés juridiques.Lire aussi :L’ex-trésorière de l’UMP dénonce « un règlement de comptes politique » entre Fillon et SarkozyLe parquet de Paris avait ouvert le 6 octobre une information judiciaire pour abus de confiance, complicité et recel de ces délits, après un signalement des commissaires aux comptes de l’UMP. En juillet 2013, après invalidation de ses comptes de campagne, le Conseil constitutionnel avait estimé que Nicolas Sarkozy devait restituer au Trésor public une avance forfaitaire de 153 000 euros versée pour sa campagne perdue de 2012 et payer 363 615 euros de dépassement du plafond légal des dépenses.Mais l’UMP avait pris en charge ces pénalités via une souscription baptisée « Sarkothon » : les dix millions de non-remboursement, mais aussi les sommes dues par Nicolas Sarkozy. Une opération dont la régularité était notamment contestée par François Fillon. Au printemps 2014, les commissaires aux comptes de l’UMP s’étaient ouverts, auprès de la nouvelle direction Fillon-Juppé-Raffarin du parti, de leur doute sur la légitimité du remboursement par l’UMP de l’avance et de la pénalité. Le parti avait alors saisi la justice.Lire aussi :Amende des comptes de campagne : Nicolas Sarkozy placé sous le statut de témoin assisté  .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). La justice a également découvert que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et Mignon Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015 et de le placer sous le statut de témoin assisté. Le parquet a requis le 13 juillet un non-lieu pour l'ex-président, estimant ne pas pouvoir établir l'intentionalité de l'abus de confiance.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMPAffaire des pénalités de Sarkozy payées par l’UMP : le parquet requiert le non-lieu Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 8; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard()Simon PielJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterFabrice LhommeJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteGérard DavetJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Matthieu Goar et Adrien Morcuende Vacances ou pas, la riposte de Marine Le Pen ne s’est pas fait attendre. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles rejetait l’appel du Front national qui contestait la suspension du vote par courrier de la réforme de statuts du parti et de la suppression du poste de président d’honneur occupé par Jean-Marie Le Pen.Réaction immédiate de la présidente du FN qui compte reprendre la main sur le terrain politique à défaut de gagner la bataille des tribunaux : l’officialisation du résultat des « 30 000 votes de la consultation » par courrier après comptabilisation sous contrôle d’huissier. Verdict de ce coup d’éclat médiatique qui reste avant tout symbolique : 94 % des adhérents ayant voté approuvent les nouveaux statuts, et donc la suppression de la présidence d’honneur.Manœuvre politiqueLe but de cette manœuvre politique est double. En publiant les résultats du vote lancé le 20 juin et auquel ont participé 29 248 des 51 551 adhérents (56,74 %) jusqu’à son interruption ordonnée le 8 juillet par le TGI de Nanterre, Marine Le Pen tient d’abord à montrer qu’elle est un chef de parti soutenu par ses militants.C’est d’ailleurs elle qui avait réuni le bureau exécutif du FN le 4 mai, date à laquelle était décidé, entre les murs du « carré » (siège du FN à Nanterre), « conformément à l’article 19, de suspendre le président d’honneur de sa qualité d’adhérent », qui lui donnait le droit de siéger à toutes instances du FN. Une décision historique qui n’avait alors pas été votée à l’unanimité – le FN n’avait pas indiqué quels membres du bureau exécutif ne l’ont pas soutenu – et en l’absence de Jean-Marie Le Pen.Deuxième message, directement adressé à Jean-Marie Le Pen, indéboulonnable président d’honneur du FN depuis la passation de pouvoir lors du congrès de Tours, en janvier 2011 : rappeler que sa mise en minorité par les chiffres est la preuve qu’il est lâché par sa base, qu’il n’incarne plus la ligne majoritaire du parti qu’il a cofondé en 1972, autrement dit, qu’il est, comme le répétait le vice-président du FN, Florian Philippot, le 28 juillet, sur France Info, un homme qui appartient au passé.Lire aussi :La victoire juridique de Jean-Marie Le Pen plonge le Front national dans l’incertitude« Il faut que je loue le stade de France ? » Mais à 87 ans, Jean-Marie Le Pen, qui réagit en « lion blessé », selon les mots employés mercredi par sa petite-fille Marion Maréchal Le Pen dans Le Parisien-Aujourd’hui en France, n’est pas mort. Pour mettre définitivement son père hors jeu politiquement, Marine Le Pen devra organiser un congrès « physique » dans les prochains mois.Dans un premier temps, la benjamine de Jean-Marie Le Pen a montré son refus d’envisager cette hypothèse : « Mais enfin pardon, nous ne sommes pas au XIXe siècle et nous n’avons plus 7 000 adhérents. Nous en avons 51 500. (...) Expliquez-moi comment je peux organiser un congrès physique avec 51 500 adhérents. Il faut que je loue le stade de France peut-être ? », avait ironisé la présidente du FN sur BFM-TV.Depuis le rejet de la cour d’appel de Versailles, la présidente du FN, à court de munitions sur le plan judiciaire, semble désormais déterminée à suivre cette voie pour sortir de cet embourbement politico-familial qui dure depuis plus de trois mois. Le 4 mai, le bureau exécutif du parti, réuni à Nanterre, faisait le choix de suspendre son père du FN, après que ce dernier a qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale ».L’organisation d’un congrès physique, qui semble inévitable, suppose l’élection de délégués dans le cadre d’assemblées départementales, et il doit être réuni dans les trois mois qui suivent sa convocation.Adrien MorcuendeMatthieu GoarJournaliste au Monde 29.07.2015 à 10h23 • Mis à jour le29.07.2015 à 15h39 Patrick Buisson et Pierre Giacometti, deux anciens conseillers de Nicolas Sarkozy quand ce dernier était chef de l’Etat, ont été entendus mercredi 29 juillet par les policiers de la brigade de répression de la délinquance économique, dans le cadre de l’affaire des sondages de l’Elysée.A l’issue de cette audition, M. Buisson a été présenté à un juge et mis en examen pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics par un particulier. « L’audition de mon client a été très rapide, il s’exprimera plus tard sur le fond du dossier, mais il reste parfaitement serein », a déclaré son avocat, Me Gilles-William Goldnadel, à l’AFP. M. Giacometti est quant à lui toujours auditionné par les policiers.Lire notre enquête : Sondages de l'Elysée : le système Buisson mis au jour Cette enquête pour favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits, menée par un juge d’instruction du pôle financier, porte sur la régularité des contrats conclus sous le quinquennat Sarkozy entre l’Elysée et neuf instituts de sondage, notamment les sociétés Publifact de Patrick Buisson et Giacometti-Péron de Pierre Giacometti.Six anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy, dont Claude Guéant et Xavier Musca qui s’étaient succédé au poste de secrétaire général de la présidence de la République, ainsi qu’Emmanuelle Mignon, l’ancienne directrice de cabinet de M. Sarkozy, avaient été brièvement placés en garde à vue au début de juin dans ce même dossier, sans être mis en examen.Lire aussi : Le business Giacometti, face cachée du pouvoirContrats chiffrés à plus de 9 millions d’euros La polémique sur les sondages de l’Elysée avait commencé en 2009 après la publication d’un rapport de la Cour des comptes qui critiquait une convention passée en 2007 entre l’Elysée et le cabinet de M. Buisson pour un coût « avoisinant 1,5 million d’euros » et sans qu’« aucune des possibilités offertes par le code des marchés publics pour respecter les règles de la mise en concurrence (…) n’ait été appliquée ».L’association de lutte contre la corruption Anticor avait porté plainte en février 2010, mais n’avait obtenu qu’à la fin de 2012, au prix d’une longue bataille procédurale, que le juge Serge Tournaire puisse enquêter. Les investigations avaient ensuite été étendues à l’ensemble des contrats de conseil ou de sondages commandés durant le quinquennat Sarkozy, chiffrés à plus de 9 millions d’euros dans une plainte ultérieure d’Anticor.Lire aussi : L'interminable saga des sondages de l'Elysée .cards{ border:2px solid #42bda8!important; background:white!important; } .cards img{ border:none!important; } .cards a:hover{ text-decoration: none!important; } .cards .illustr{ margin-top: 20px; } .cards .clear { clear:both; } .cards .volet_droite{ height: 580px; } .cards .decodeurs{ float: right; margin:-10px 10px 0 0; } .cards .decodeurs_logo{ display:inline-block; width:23px; border:none!important; } .cards .illustr img{ width:100%; padding-top:10px; } .cards_container{ position: relative; } .cards .fleche{ font-size:70pt; width:10%; position:absolute!important; top:-5px; height: 60px; margin: 0!important; z-index:5000; } .cards .fleche p{ margin:0!important; cursor: pointer; } .cards .fleche:hover{ color:#42bda8; } .cards .fleche.alpha{ left:2px; text-align: left; } .cards .fleche.omega{ right:16px; text-align: right; } .cards .detail p{ margin:5px 0!important; } .cards .card .tt2_capital{ text-align: center; margin: 7px 0 0 0; } .cards .card{ padding:0 16px!important; display:none; } .cards .cards_footer{ background:rgba(40, 190, 170,0.3); text-align: center; } .cards .cards_footer a{ display: block; width:100%; border-bottom:0!important; padding: 7px 0; } .cards .cards_footer p{ margin:0; } .cards .cards_header{ background: rgba(40, 190, 170,0.3); width:100%; } .cards .cards_header a{ border-bottom:0!important; } .cards .cards_header p { margin:0!important; } .cards .cards_main, .cards .cards_footer{ width:100%; } .cards .cards_main{ position:relative; } @media handheld { .cards p{ line-height:120%; } } Naviguez dans les affaires Sarkozy« Karachi Date des faits présumés : 1995 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement, justice Motifs de l'enquête : Financement & violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : A l'approche des élections de 1995, le gouvernement d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était ministre du budget, aurait accordé des commissions faramineuses lors de ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. En échange, des intermédiaires (imposés dans la négociation de ces contrats par le premier ministre et son ministre de la défense François Léotard) auraient rétrocédé une partie des sommes perçues pour financer la campagne présidentielle de M. Balladur, dont M. Sarkozy était porte-parole. Une enquête est par ailleurs ouverte pour "violation du secret de l'enquête et de l'instruction et violation du secret professionnel" après un communiqué de l'Elysée fin 2011 assurant que le nom de M. Sarkozy "n'apparaît dans aucun des éléments du dossier". Or ni le chef de l'Etat ni la présidence ne sont censés avoir accès aux pièces figurant dans un dossier d'instruction. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Si son nom revient de nombreuses fois dans la procédure, Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas inquiété dans cette affaire. L'enquête a confirmé que M. Sarkozy avait donné son aval à la conclusion des contrats et la rémunération des intermédiaires, même s'il y était, dans un premier temps, farouchement opposé. Cela pourrait lui être reproché. Mais rien ne prouve qu'il ait eu connaissance du fait que ces contrats mirobolants généraient des rétrocommissions.Dans l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction, M. Sarkozy n'est pas le signataire du communiqué incriminé. Il ne devrait donc pas être poursuivi. Où en est l'affaire : En juin 2014, six personnes ont été renvoyées en correctionnelle dans le cadre de cette affaire, principalement pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" tandis que la Cour de justice de la République (CJR) était saisie des cas d'Edouard Balladur et de François Léotard.Les juges ont estimé qu'il appartenait à la CJR, seule compétente pour juger des ministres, de choisir le statut – témoin, témoin assisté ou mis en examen – sous lequel elle souhaitera interroger Nicolas Sarkozy. Sur la base des éléments du dossier, une mise en examen – et a fortiori une condamnation – de M. Sarkozy paraît très improbable. L'enquête pour "violation du secret de l'instruction" est toujours en cours et personne n'est poursuivi pour le moment. Pour en savoir plus :Comprendre l'affaire de Karachi en trois minutes, si vous avez raté un épisode et Nicolas Sarkozy n'est pas tiré d'affaire Bettencourt Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de faiblesse, trafic d'influence et recel Résumé de l'affaire : Des enregistrements clandestins pratiqués par leur majordome révèlent notamment que les milliardaires André et Liliane Bettencourt auraient donné des enveloppes d'argent liquide à plusieurs personnalités politiques de droite. De son côté, Mme Bettencourt aurait obtenu des arrangements de l'administration fiscale, alors dirigée par Eric Woerth. Or l'épouse de M. Woerth travaille dans une société qui gère la fortune de Mme Bettencourt. Or, le ministre Woerth avait remis une Légion d'honneur à Patrice de Maistre, homme de confiance de Liliane Bettencourt. En marge de cette affaire principale, le procureur Philippe Courroye ordonné l'examen des communications sur téléphone mobile des journalistes du Monde qui travaillent sur ce dossier. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Quelques mois après avoir été mis en examen en mars 2013 pour "abus de faiblesse", Nicolas Sarkozy a finalement bénéficié d'un non-lieu en octobre de la même année. Les juges d'instruction ont estimé qu'ils ne disposaient pas d'assez d'éléments pour mettre en examen l'ancien chef de l'Etat, comme l'ont été certains de ses proches (l'ex-ministre Eric Woerth, l'homme d'affaires Stéphane Courbit, etc.). Où en est l'affaire : Faute de preuves, Eric Woerth a été relaxé le 28 mai 2015 par le tribunal de Bordeaux dans les deux premiers volets du procès Bettencourt, qui portaient sur des soupçons de recel de "trafic d'influence passif" (c'est à dire sur une éventuelle intervention dans la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre en échange de l'embauche de sa femme dans la société qui gère la fortune de Mme Bettencourt) et d'"abus de faiblesse" envers la milliardaire de 91 ans. Pour en savoir plus :Affaire Bettencourt : pourquoi Nicolas Sarkozy n'ira pas au procèsUn non-lieu pour Nicolas Sarkozy malgré son "comportement abusif"Procès Bettencourt : relaxe pour Eric Woerth, prison pour François-Marie Banier Arbitrage Tapie Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : En 2008, Bernard Tapie a perçu 405 millions d'euros de l'Etat après qu'un arbitrage privé – et controversé – a reconnu les torts du Crédit lyonnais dans la vente d'Adidas, qui appartenait à l'homme d'affaires. Ce dernier, ainsi que trois autres personnes, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", tandis que la ministre de l'économie d'alors, Christine Lagarde, a été de son côté mise en examen pour "négligence". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir fait pression sur Christine Lagarde pour obtenir un arbitrage favorable à Bernard Tapie, qu'il souhaitait remercier de son soutien lors de la campagne de 2007. Mme Lagarde a toutefois toujours soutenu qu'elle n'avait pas agi sur ordre de l'ancien président. Selon nos informations, il semble que Nicolas Sarkozy, très proche de Bernard Tapie qu'il a reçu plusieurs fois à l'Elysée, ait joué un rôle moteur dans le processus ayant abouti à la procédure d'arbitrage. Stéphane Richard, l'ancien chef de cabinet de Christine Lagarde – mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" – a indiqué aux enquêteurs que M. Tapie avait participé à une réunion à l'Elysée destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage. Où en est l'affaire : L'arbitrage a été annulé sur la forme par la cour d'appel de Paris le 17 février 2015, en raison de l'intervention litigieuse de l'arbitre Pierre Estoup. Christine Lagarde est mise en examen depuis l'été 2014 pour "négligence" par la Cour de justice de la République, pour ne pas s'être opposée à l'arbitrage. Il y a peu de chances que Nicolas Sarkozy soit inquiété, car il bénéficie à partir de mai 2007 de l'immunité présidentielle. Pour en savoir plus : L'affaire Tapie-Crédit lyonnais, si vous avez manqué un épisodeLes éléments qui ont fait annuler l’arbitrage Tapie-Crédit lyonnaisAffaire Tapie-Crédit lyonnais : vingt ans de procédure pour rien ? Kazakhstan Date des faits présumés : 2010 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Finance Motifs de l'enquête : Soupçons de pression Résumé de l'affaire : Deux juges d'instruction s'intéressent aux dessous de contrats signés en 2010 entre la France et le Kazakhstan, pour près de 2 milliards d’euros. Ces marchés, qui comprennent la fabrication de 45 hélicoptères par Eurocopter, sont susceptibles d’avoir donné lieu au versement en France de rétrocommissions. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir fait pression en 2011 sur le Sénat belge, à la demande du président kazakh, afin d’adoucir le sort judiciaire de trois oligarques d’origine kazakhe poursuivis en Belgique, et de permettre la conclusion de ces mirifiques contrats. L'un de ses anciens conseillers à l'Elysée est également suspecté d'avoir touché des pots-de-vin. Où en est l'affaire : L'affaire n'en est qu'à ses débuts. Deux intermédiaires et une avocate niçoise, suspectés d’avoir permis le versement d’importantes rétrocommissions, ont été mis en examen en septembre 2014. Jean-François Etienne des Rosaies, chargé de mission à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a également été mis en examen en mars 2015 pour "corruption publique d'agent étranger". Pour en savoir plus : Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy Sondages de l'Elysée Date des faits présumés : 2007 Nicolas Sarkozy est hors de cause Type d'affaire : Politique Motifs de l'enquête : Favoritisme, détournements de fonds publics, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Elysée est soupçonné d'avoir passé plusieurs marchés de manière irrégulière pour la fourniture de sondages, contractés auprès des sociétés de deux conseillers du président, Patrick Buisson et Pierre Giacometti. L'affaire a connu de très nombreux rebondissements judiciaires. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy bénéficie de l'immunité présidentielle, mais pas les membres de son cabinet, comme a fini par trancher la Cour de cassation le 19 décembre 2012. Où en est l'affaire : Une enquête ouverte fin 2010 est toujours en cours sur les conditions d'attribution de ces marchés. Six anciens collaborateurs de la présidence de la République ont été placés en garde à vue dans ce cadre le 3 juin 2015, dont les anciens secrétaires généraux de l'Elysée (Claude Guéant et Xavier Musca), l'ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (Emmanuelle Mignon) et trois anciens conseillers (Jean-Michel Goudard, Julien Vaulpré et Jean-Baptiste de Froment). La justice a également découvert que Patrick Buisson avait effectué clandestinement des enregistrements de nombreuses réunions confidentielles avec Nicolas Sarkozy. Pour en savoir plus : L'interminable saga des sondages de l'Elysée Sondages de l'Elysée : les juges sur la piste des bandesSondages de l’Elysée sous Sarkozy : fin de garde à vue pour Guéant, Musca et Mignon Bygmalion Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance et financement illégal de campagne électorale Résumé de l'affaire : L'UMP et l'agence de communication Bygmalion sont soupçonnées d'avoir établi des fausses factures pendant la campagne présidentielle de 2012 pour cacher un dépassement de 18,5 millions d'euros du plafond légal des dépenses électorales. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Bien qu'il persiste à répéter qu'il n'a jamais eu connaissance du système de fausse facturation et qu'il n'a appris le nom de Bygmalion qu'après la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy serait désormais directement dans le collimateur des enquêteurs avec l'ajout de l'infraction de "financement illégal de campagne électorale", qui vise le candidat lui-même. Où en est l'affaire : Une information judiciaire est en cours. Outre l'avocat de l'UMP Philippe Blanchetier, cinq anciens cadres de l'UMP ont été mis en examen pour "abus de confiance et "faux et usage de faux" : Eric Cesari (ex-directeur général du parti), Fabienne Liadzé (ex-directrice financière), Pierre Chassat (ex-directeur de la communication), Guillaume Lambert (ex-directeur de campagne de M. Sarkozy) et Philippe Briand (ex-trésorier de campagne). Trois anciens responsables de Bygmalion sont poursuivis pour le seul motif de "faux et usage de faux" : les cofondateurs Bastien Millot et Guy Alvès ainsi que Franck Attal, ex-patron de la filiale événementielle Event & Cie. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, a été placé en garde à vue le 7 mai 2015. Pour en savoir plus :Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy directement menacé L'affaire Bygmalion, si vous avez raté un épisodeLes protagonistes de l'affaire Bygmalion-UMP Ecoutes / trafic d'influence Date des faits présumés : 2013 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Justice Motifs de l'enquête : Corruption active et recel de violation du secret professionnel Résumé de l'affaire : Alors qu'il est en attente d'une décision cruciale de la justice concernant la possibilité d'utiliser ses agendas présidentiels dans plusieurs affaires (Tapie, Karachi), Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir cherché, via son avocat Me Thierry Herzog, à influencer un juge, Gilbert Azibert, pour se renseigner sur le sens de leur décision, en échange d'une aide pour obtenir un poste à Monaco. Les juges ont placé sur écoute Nicolas Sarkozy et découvert à cette occasion qu'il utilisait un second téléphone portable, au nom de "Paul Bismuth". De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Il risque jusqu'à dix ans de prison. Auparavant, son avocat, Me Thierry Herzog, et M. Azibert, avaient eux aussi été mis en examen. Où en est l'affaire : La mise en examen de Nicolas Sarkozy le 1er juillet 2014, suspendue pendant quelques mois, a été réactivée le 7 mai 2015 par la cour d'appel de Paris, qui a validé la légalité des écoutes dont il a fait l'objet. Pour en savoir plus :Affaire des écoutes : ce qui est reproché à Nicolas SarkozyEcoutes de Sarkozy : qui sont les protagonistes de l'affaire ?Pourquoi Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruptionTrafic d’influence : la justice valide la procédure de mise en examen de Nicolas Sarkozy Amende des comptes de campagne Date des faits présumés : 2012 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Abus de confiance, complicité et recel Résumé de l'affaire : Après le rejet de ses comptes de la campagne de 2012 par le Conseil constitutionnel, en juillet 2013, Nicolas Sarkozy aurait dû payer lui-même, en tant que candidat, l'amende de 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond des dépenses de campagne. Or, contrairement aux dispositions du code électoral, c'est l'UMP qui a payé cette amende. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy est directement visé par une information judiciaire du parquet de Paris pour "abus de confiance", "complicité" et "recel". Où en est l'affaire : Nicolas Sarkozy a remboursé l'amende à l'UMP le 1er décembre 2014, ce qui n'a pas empêché les juges d’instruction de l'entendre le 1er avril 2015. Il a été placé sous le statut de témoin assisté.Jean-François Copé et Catherine Vautrin (ex-trésorière de l'UMP) ont, de leur côté, été mis en examen pour abus de confiance. Pour en savoir plus : UMP : cet embarrassant chèque de 363 615 eurosComprendre l'affaire des pénalités de campagne de l'UMP Financement libyen Date des faits présumés : 2005 Nicolas Sarkozy pourrait être inquiété Type d'affaire : Financement Motifs de l'enquête : Corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits Résumé de l'affaire : Le clan sarkozyste, alors à l'Elysée, est soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, ancien très proche de plusieurs responsables de droite comme Brice Hortefeux et Jean-François Copé, aurait servi d'intermédiaire. Le site Mediapart a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 et met en avant un document d'un ex-dignitaire libyen censé prouver ce financement illégal, dont la validité est contestée. De quoi Nicolas Sarkozy est accusé : Nicolas Sarkozy n'est pour l'instant pas mis en cause directement dans cette affaire, dont l'instruction est encore en cours. Il a porté plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux » ainsi que pour « publication de fausses nouvelles » après la révélation de la note libyenne. Où en est l'affaire : Une information judiciaire contre X a été ouverte par le parquet de Paris en avril 2013. Le juge Van Ruymbeke, qui enquête déjà sur l'affaire Karachi, a auditionné Ziad Takieddine, qui, s'estimant trahi par ses anciens amis de l'UMP, a affirmé qu'il « existe des preuves » du financement illégal. Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée, a été mis en examen le 8 mars 2015 pour "faux et blanchiment", à cause des soupçons pesant sur un virement de 500 000 euros reçu sur son compte en 2008, qu'il justifie par la vente de tableaux flamands. Pour en savoir plus :Sarkozy et la Libye : si vous n'avez rien suiviFinancement libyen de la campagne de Sarkozy : des accusations mais pas de preuvesAffaire Karachi : Ziad Takieddine, l'embarrassant ami des proches de Sarkozy »› Voir la version complète nombre_affaires = 9; var fiche_depart = 5; // 1 : Karachi // 2 : Bettencourt // 3 : Tapie // 4 : Kazakhstan // 5 : sondages // 6 : Bygmalion // 7 : écoutes/trafic d'influence // 8 : amende campagne // 9 : financement libyen document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart--; switchCard() } ); document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].addEventListener("click", function(){ fiche_depart++; switchCard() } ); function switchCard(){ if(fiche_depart == 1) { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_back").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } if(fiche_depart == nombre_affaires) { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'none'; } else { document.getElementById("fleche_next").querySelectorAll("p")[0].style.display = 'block'; } for(var i = 0; i document.getElementsByClassName("cards_container")[0].querySelectorAll(".card")[i].style.display = 'none'; } document.getElementById("card"+fiche_depart).style.display = 'block'; } switchCard() Pierre Breteau et Samuel Laurent Une nouvelle fois, le chômage a (faiblement) augmenté en juin, selon la dernière livraison de chiffres de Pôle emploi. Et une nouvelle fois, la majorité socialiste et François Hollande doivent assumer : ils ne sont pas parvenus à faire diminuer le nombre de demandeurs d’emploi, qui reste croissant depuis 2008 et la crise financière.La situation française est-elle particulièrement mauvaise en Europe ? Pour le savoir, nous avons voulu regarder deux éléments : d’un côté, le niveau du chômage dans les 28 pays de l’Union européenne (UE). Mais aussi et surtout, l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi dans chaque pays depuis 2008, en comparaison avec la moyenne européenne.La carte ci-dessus vous permet d’afficher les deux types de données. La couleur montre le niveau de chômage d’un pays en mai 2015 (derniers chiffres disponibles à l’échelle européenne), et en passant votre souris sur ledit pays, vous pouvez afficher une courbe montrant l’évolution du chômage depuis sept ans.Deux constats s’imposent : d’une part, le niveau du chômage place la France du côté des pays « latins » (Italie, Espagne), où il est plus élevé, plutôt que du côté des pays tels l’Allemagne ou le Royaume-Uni, où il est plus faible.D’autre part, on constate que la courbe du chômage en France épouse assez bien celle de la moyenne de l’Union européenne, et ce depuis plusieurs années.Lire sur Les Décodeurs :Le chômage stable est-il le résultat d’une « manipulation » ?Pierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterSamuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Maxime Vaudano et Pierre Breteau C’est un simple changement de méthodologie assure-t-on à Pôle emploi, une « modification de procédure » dans l’établissement des chiffres du chômage depuis le mois de juin 2015.Derrière la novlangue administrative, la stabilisation du chômage le mois dernier, qualifiée de « manipulation » des chiffres par certains membres de l’opposition, tient principalement à un mode plus fin de classement des chômeurs inscrits à Pôle emploi.Lire les dernières informations :Chômage : quasi-stabilité au mois de juinDes données plus précisesDepuis juin 2015, Pôle emploi a accès à des « données administratives plus complètes », qui lui permettent de classer plus précisément les demandeurs d’emplois dans ses cinq catégories :catégorie A : ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois qui a précédé ;catégorie B : les demandeurs d’emploi ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois écoulé ;catégorie C : ceux qui ont eu une activité réduite supérieure à 78 heures ;catégorie D : les demandeurs d’emploi dispensés de recherche en raison d’un stage, d’une formation ou d’une maladie :catégorie E : dispensés de recherche d’emploi car déjà employés (en contrat aidé, par exemple).L’agence explique que grâce à une meilleure coordination avec l’Agence de services et de paiement (ASP), elle dispose d’informations plus fiables sur « les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) » – ce qui a permis de reclasser tous les chômeurs inscrits à tort dans les catégories A, B et C vers les catégories D et E, qui regroupent les personnes ne recherchant pas activement un emploi.ExemplePierre, inscrit comme demandeur d’emploi sans activité (catégorie A), a signé en avril 2015 un contrat de service civique. Problème : Pôle emploi n’en a pas été informé, et continuait à le considérer comme chômeur de catégorie A, lui versant toujours ses allocations chômage.Mais en juin 2015, l’agence nationale du service civique a donné son accord à l’Agence de services et de paiement (ASP) pour qu’elle transmette chaque mois à Pôle emploi la liste des jeunes en service civique qu’elle a la charge de rémunérer. Résultat : Pôle emploi a reclassé Pierre en catégorie D et suspendu le versement de ses allocations jusqu’à la fin de son contrat.Sans ce changement de méthodologie, la baisse de 16 800 inscrits observée dans les trois premières catégories – les plus scrutées – aurait été une hausse de 8 000. Le nombre de chômeurs dans les dernières catégories aurait quant à lui été stable, au lieu d’augmenter de 24 800 : #container_14380749994{ padding:5px 5px 0px 10px; width:100%; background-color:#f8f9fb; border:1px solid #d2d6db!important; } #graphe_14380749994{ height:500px; } #container_14380749994 .titre{ position:relative; z-index:5; } #container_14380749994 .titre:before{ font-size:13px; content:"► "; vertical-align: middle; } #container_14380749994 .subtitre{ display:block; } .highcharts-tooltip span { height: auto; min-width: 170px; z-index: 9998!important; overflow: auto; opacity: 1; white-space: normal !important; } .tooltiplarge { width: 230px; } #container_14380749994 .credits{ text-align: right; margin-right: 5px; padding-bottom: 5px; }L'évolution mensuelle du chômage en juin 2015En France métropolitaineSource : Pôle emploi(function(window){ var async = function async(u, c){ var d = document, t = 'script', o = d.createElement(t), s = d.getElementsByTagName(t)[0]; o.src = u; if (c){o.addEventListener('load', function(e){c(null,e);},false);} s.parentNode.insertBefore(o, s); },initCharts = function(){ //FONCTIONS GLOBALES Highcharts.setOptions({ lang: { decimalPoint: ',', thousandsSep: ' ', months: ['Janvier', 'Février', 'Mars', 'Avril', 'Mai', 'Juin', 'Juillet', 'Août', 'Septembre', 'Octobre', 'Novembre', 'Décembre'], shortMonths: [ 'jan.' , 'fév.' , 'mars' , 'avr.' , 'mai' , 'juin' , 'juil.' , 'août' , 'sept.' , 'oct.' , 'nov.' , 'déc.'], weekdays: ['Dimanche', 'Lundi', 'Mardi', 'Mercredi', 'Jeudi', 'Vendredi', 'Samedi'], noData: 'Pas de données à afficher', numericSymbols: [null, 'M', 'G', 'T', 'P', 'E'] } }); var annotation_spe = []//GRAPHE var chart = new Highcharts.Chart({ chart:{ renderTo:"graphe_14380749994", backgroundColor: "rgba(255,255,255,0)", borderRadius: 0, alignTicks:false, type: "column", spacingBottom: 10 }, colors:["#cccccc","#f19300","#ff3232","#F19300","#28beaa","#285a82","#821400","#191919"], credits:{ enabled:false}, title: { text: "" }, subtitle: { text: "" }, plotOptions: { series: { dataLabels: { inside: false, allowOverlap: true, formatter:function(){ 0) ? 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Bassères. Mécaniquement, le contingent des radiés qui sortent des statistiques parce qu’ils oublient d’« actualiser » leur situation auprès de l’agence était plus faible que d’habitude, ce qui a grossi le nombre de chômeurs inscrits, et doublé l’ampleur de la hausse.Réprimandé par le ministère du travail, le directeur de Pôle emploi a promis de revenir à « la règle d’une seule relance par SMS, quel que soit le mois », pour éviter de fausser les statistiques d’un mois sur l’autre.Lire aussi : Chômage : le biais de François HollandePierre BreteauJournaliste aux DécodeursSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitterMaxime VaudanoJournaliste au Monde.frSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Matthieu Goar Jean-Marie Le Pen vient de gagner une nouvelle bataille dans la guerre judiciaire et politique qui l’oppose à sa fille. Mardi 28 juillet, la cour d’appel de Versailles a en effet rejeté l’appel du Front national qui contestait la suspension de son assemblée générale extraordinaire.Par cette procédure, Marine Le Pen demandait aux adhérents de voter par courrier la réforme des statuts et la suppression du poste de président d’honneur occupé par son père. Une fonction honorifique créée sur mesure lors du congrès de Tours, en janvier 2011, au moment de la passation de pouvoirs entre le cofondateur du parti et Marine Le Pen.Le Front national a décidé de riposter sur le front politique. Dans un communiqué publié sur son site, il parle d’une volonté de « bâillonner ses adhérents » et annonce qu’il rendra public, mercredi 29 juillet, les « 30 000 votes de la consultation ». Ce « congrès postal », comme le surnommait Jean-Marie Le Pen, avait été lancé le 20 juin. Selon nos informations, le 8 juillet, jour de sa suspension par la justice, 29 248 des 51 551 adhérents du FN à jour de leurs cotisations avaient déjà renvoyé leur bulletin, soit une participation de 56,74 %.Un feuilleton judiciaireCette publication ne changera rien au cours de la justice. Car la décision de la cour d’appel du jour n’a fait que confirmer celle du tribunal de grande instance de Nanterre. Le 8 juillet, cette instance avait déjà obligé la présidente du Front national à organiser un congrès « physique », c’est-à-dire à réunir les militants, si elle voulait valider la mise à l’écart du cofondateur du parti. Interrogé par Le Monde, Frédéric Joachim, avocat de Jean-Marie Le Pen déclare :« Il s’agit d’un nouveau camouflet pour le FN. Les statuts ne permettent tout simplement pas de procéder à une consultation postale pour prendre une décision aussi importante. Le FN doit maintenant se comporter en parti politique et non en bureau d’avocats. » Cette nouvelle étape judiciaire a été mal vécue par les proches de Marine Le Pen. « Ce sont les juges qui semblent avoir une volonté incroyable de maintenir Jean-Marie Le Pen dans sa fonction d’imprécateur de propos que nous ne voulons plus entendre », a affirmé sur BFM-TV Gilbert Collard, député Rassemblement bleu marine (RBM) du Gard.La décision de la cour d’appel de Versailles représente en effet une nouvelle victoire de Jean-Marie Le Pen dans la bataille judiciaire contre sa fille. Le cofondateur du FN a décidé par tous les moyens de refuser sa mise à l’écart qui avait débuté le 4 mai. Ce jour-là, après des provocations de M. Le Pen qui avait qualifié une nouvelle fois les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale », les dirigeants du parti avaient d’abord décidé sa suspension du parti.Lire aussi (abonnés) :Le Pen contre Le Pen : quand la fille sacrifie le pèreUn congrès encore sans lieu et sans date Dans la foulée, la suppression de sa présidence d’honneur était aussi proposée lors d’une assemblée générale extraordinaire durant laquelle les adhérents devaient se prononcer par courrier. Lancée le 20 juin, cette procédure devait en théorie livrer ses résultats le 10 juillet.C’était sans compter sur le caractère procédurier de M. Le Pen, qui avait saisi en référé le tribunal de grande instance de Nanterre. Le 2 juillet, le TGI avait dans un premier temps levé sa suspension de sa qualité d’adhérent car la durée de cette mesure disciplinaire n’avait pas été précisée par les instances du parti. Le 8 juillet, l’instance lui avait ensuite donné raison en suspendant le vote par courrier ; avant que le FN ne fasse appel. Le parti n’a pas encore communiqué sur le lieu et la date de ce congrès.Matthieu GoarJournaliste au Monde 28.07.2015 à 08h57 • Mis à jour le28.07.2015 à 15h19 | Bertrand Bissuel et La Matinale Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi 27 juillet, par le ministère du travail et par Pôle emploi.En mai, l’accroissement avait été nettement plus fort (+ 16 200). Si cette légère hausse enregistrée le mois dernier est bien inférieure, elle est à prendre avec précaution, car les modes de calcul de Pôle Emploi viennent de changer. Sans cette modification de calcul, le nombre de demandeurs au mois de juin aurait été de 11 300.Selon ce nouveau mode de calcul qui permet de mieux prendre en compte les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, le nombre de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé dans le mois s’établit à 3 553 500, auxquels il faut rajouter les 1 843 900 personnes qui ont exercé une activité réduite (catégorie B et C).Selon Pôle Emploi :« Ce n’est pas un changement de modalité de calcul. On continue à mesurer le nombre de demandeurs d’emploi sur les listes de Pôle emploi de la même manière ».Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % comparé à mai).« Évolutions positives »Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il.La diminution du nombre de chômeurs chez les moins de vingt-cinq ans constitue un motif de satisfaction et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime M. Rebsamen (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Ces chiffres ne sont toutefois pas flatteurs pour la France, comparé à la Suède, au Royaume-Uni ou à l’Allemagne, où le chômage est en baisse. Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande n’a pas réussi à inverser la courbe du chômage. En France, elle est en hausse quasi continue, tandis qu’elle commence à baisser dans les principaux pays européens.En moyenne, dans les 28 pays de l’Union européenne, le chômage décroît. Entre mai 2012 et mai 2015, le taux est passé de 10,4 % à 9,6 %. Selon Eurostat, il a augmenté en France sur la même période, passant de 9,7 % à 10,3 %.La MatinaleJournaliste au MondeBertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Thomas Wieder   François Hollande, c’est bien connu, déteste se lier les mains. D’où son art consommé des formules apparemment précises mais en réalité suffisamment floues pour laisser prise aux exégèses les plus diverses. Il en va ainsi de son engagement, maintes fois répété depuis le printemps 2014, de conditionner sa candidature à un second mandat en 2017 à la baisse du chômage.Lire notre analyse (en édition abonnés) :Le plan de bataille de Hollande pour 2017En apparence, c’est assez simple. En réalité, c’est assez flou. À l’instar de cette phrase qu’il prononça lors de son entretien télévisé du 14-Juillet : « S’il n’y a pas de baisse du chômage, je l’ai dit plusieurs fois, je ne serai pas candidat. » Mais qu’entendre par « baisse du chômage » ? À quelle date devra-t-elle être observée ? Et enfin, sur quelle durée ? A ces questions, le chef de l’Etat, s’était jusque-là bien gardé de répondre.La baisse crédible du chômage doit apparaître en 2016Lundi 27 juillet, à l’occasion du dîner annuel de l’Association de la presse présidentielle, à la Maison des polytechniciens, à Paris, M. Hollande a pour une fois accepté d’être un peu plus précis. « C’est dans l’année 2016 que cette baisse crédible doit apparaître. Il faut qu’il y ait une baisse du chômage tout au long de l’année 2016 », a-t-il ainsi affirmé.Prudent, le chef de l’Etat a toutefois averti qu’il pourrait certes toujours y avoir cette année-là des aléas, autrement dit des mois au cours desquels pourrait augmenter le nombre de demandeurs d’emplois. Plus qu’à ces aléas, M. Hollande préfère plutôt s’attacher à ce qu’il appelle la « chronique longue » de l’année 2016, l’enjeu étant, pour lui, de « faire diminuer le chômage suffisamment longtemps pour que ce soit suffisamment crédible ».« Impossible » de retrouver le niveau de 2012Reste la question du nombre de chômeurs. Quand il parle de « baisse » du chômage, le chef de l’Etat a-t-il pour seuil de référence celui de mai 2012, date de son élection ? A cette question, la réponse est clairement non. « Il est impossible de retrouver le niveau de chômage de 2012 », convient-il pour le coup sans ambiguïté. Une façon de reconnaître que le chômage, même s’il baisse à la fin de son mandat, aura, quoi qu’il en soit, augmenté durant ses cinq années passées à l’Elysée.Sur ce point toutefois, le président de la République semble déjà avoir en tête un argument à dégainer face à la droite si celle-ci est tentée de lui faire la leçon : « Il y a eu 1,5 million de chômeurs de plus depuis 2008. Depuis que je suis élu, il y en a eu 600 000, c’est-à-dire qu’il y en avait eu 900 000 avant moi. » Lire aussi (en édition abonnés) :Le chômage, boulet de François HollandeThomas WiederRédacteur en chef - chef du service FranceSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Bertrand Bissuel Est-ce le signe que la courbe du chômage est sur le point de s’infléchir ? Au mois de juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est élevé à un peu plus de 3,553 millions en métropole, soit une très légère hausse de 1 300 par rapport au mois précédent, selon les statistiques rendues publiques, lundi, par le ministère du travail et par Pôle emploi. Sur un an, cet indicateur progresse de 4,7 %.Si l’on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant occupé une activité réduite (catégories B et C), il y avait, à la fin juin, un peu plus de 5,397 millions d’inscrits à Pôle emploi dans l’Hexagone. Un chiffre en recul de 0,3 % sur un mois (mais qui s’est accru de 7,1 % durant l’année écoulée). En raisonnant sur l’ensemble du territoire (c’est-à-dire avec les outre-mer), le total s’élève à 5,703 millions (-0,3 % par rapport à mai).Mais les comparaisons sont très délicates à effectuer car Pôle emploi a modifié ses méthodes de classement des chômeurs. Disposant d’informations plus précises qui lui permettent de savoir quels sont les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, l’opérateur a basculé une partie d’entre eux, relevant des catégories A, B et C vers les catégories D et E (demandeurs dispensés de « faire des actes positifs de recherche d’emploi »). Si cette opération n’avait pas eu lieu, le nombre de chômeurs en catégorie A aurait été plus élevé de 10 000 (et de près de 25 000 dans les catégories A, B et C).Ces réserves étant posées, les chiffres diffusés lundi mettent en évidence un reflux du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, relevant de la catégorie A (-1,1 % en juin, mais +1,8 % en un an).Lire l'analyse :Chômage : la hausse indéchiffrablePas d’amélioration chez les seniorsEn revanche, il n’y a aucune embellie du côté des seniors et des chômeurs de longue durée.Le nombre de demandeurs d’emplois de plus de 50 ans est en hausse de 0,6 % par rapport à mai (+8,5 % en un an).Et celui des demandeurs d’emplois (dans les catégories A, B et C) depuis au moins un an augmente de 0,5 % sur un mois (+10,8 % en un an).Le nombre de personnes qui sont sorties des listes de Pôle emploi (dans les catégories A, B et C, en métropole) s’est fortement accru : +18,7 % en juin (+5,2 % comparé à juin 2014). Ont notamment joué dans cette tendance les sorties pour « reprises d’emploi déclarées » (+19 %) et les « entrées en stage » (+24,6 %).Dans un communiqué diffusé lundi, le ministre du travail, François Rebsamen, insiste sur la nécessité d’analyser les chiffres « en longue période ». Depuis le début de l’année, le ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A « est un signe encourageant », d’après lui : + 8 800 par mois en moyenne, « soit deux fois moins qu’au second semestre 2014 », assure-t-il. Bruno Ducoudré, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), pense, de son côté, qu’il est encore trop pour parler de décélération du phénomène. En revanche, le second semestre devrait marquer « le tournant de la reprise », avec un taux de chômage qui retomberait à 9,8 % fin 2015, puis à 9,5 % fin 2016 (contre 10 % en décembre 2014), selon les dernières prévisions de l’OFCE.La diminution en juin du nombre de chômeurs chez les moins de 25 ans constitue un motif de satisfaction pour M. Rebsamen et s’explique, à ses yeux, « par le succès des dispositifs mis en œuvre » au profit des jeunes (emplois d’avenir, garanties jeunes).Plus globalement, les « évolutions positives » de certains indicateurs reflètent l’amélioration du climat économique, estime le ministre du travail (hausse des déclarations d’embauches de plus d’un mois et de l’intérim, croissance plus soutenue au premier trimestre…).Sans surprise, les chiffres publiés lundi servent de prétexte à l’opposition pour fustiger l’action de l’exécutif. « La reprise économique portée par la situation mondiale ne se traduit pas dans notre pays à cause de la politique incompréhensible de François Hollande et de son gouvernement, dénonce le député Gérard Cherpion (Les Républicains, Vosges), l’un des meilleurs connaisseurs des questions sur l’emploi parmi les parlementaires de droite. Pour chaque timide avancée en faveur des entreprises, deux mesures anti-entreprises sont prises. » Quant à la quasi-stabilité en juin du nombre de chômeurs, elle est « en trompe-l’œil », grince M. Cherpion, du fait des changements apportés par Pôle emploi dans le dénombrement des inscrits sur ses listes.Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Nicolas Chapuis Après des jours de tractation, le Parti socialiste et le Parti radical de gauche (PRG) ont annoncé lundi 27 juillet avoir conclu un accord national pour les élections régionales des 6 et 13 décembre 2015. « L’accord entre le PS et le PRG n’est pas toujours spontanément naturel, mais il est toujours indispensable », a expliqué Jean-Michel Baylet, le patron des radicaux, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, à Solférino.Le PRG a obtenu un certain nombre de garanties électorales. Le parti aura au moins un élu dans toutes les régions même en cas de défaite. En cas de victoire, les radicaux auront au moins deux élus et une vice-présidence. En outre, ils obtiennent 5 têtes de liste départementales.Les négociations, menées par Christophe Borgel côté PS et Guillaume Lacroix pour les radicaux, s’étaient tendues la semaine dernière lorsque M. Baylet avait tweeté que la direction du PRG avait refusé l’accord avec le PS. « Le compte n’y était pas à ce moment-là », a-t-il expliqué, tout en consultant d’un air détaché son téléphone. Avant de lâcher une petite phrase à destination de M. Cambadélis : « Quand un parti est puissant comme le PS, il a parfois tendance à abuser de sa force. » Sourire jaune en réponse du côté socialiste.« Monter dans le Titanic »Le patron du PS avait estimé auparavant que l’accord avec le PRG devait être un préalable au rassemblement de la gauche dès le premier tour, notamment avec Europe Écologie les Verts dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Paca : « C’est un appel du pied pour qu’on se retrouve. » Mais les négociations sont au point mort. Le responsable écologiste des élections, David Cormand, a rejeté cette hypothèse, expliquant ne pas vouloir « monter dans le Titanic ». « Ce sont des mots malheureux, parce que de toute façon il y aura un rassemblement au deuxième tour », a regretté M. Cambadélis.Seule région à ne pas avoir été évoquée dans les négociations, le cas de la Corse reste encore à trancher. Les radicaux sont très divisés sur l’île, et les socialistes historiquement assez faibles. M. Baylet qui est en guerre ouverte avec le patron des radicaux locaux, Paul Giacobbi, n’a pas voulu s’étendre, résumant la situation d’une sentence laconique : « Vous savez, la Corse c’est toujours très particulier… »Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Adrien Morcuende La crise grecque, un tournant pour l’avenir de la zone euro ? C’est ce que pense Elisabeth Guigou, présidente socialiste de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Dans un entretien publié dimanche 26 juillet par le quotidien espagnol El Pais, l’ancienne ministre déléguée aux affaires européennes de François Mitterrand (1990-1993), qui parcourut la France en vacances à l’été 1992 pour mener la campagne du « oui » au traité de Maastricht, estime que « la crise grecque nous a offert une opportunité ». Avant d’affirmer : « Le débat européen s’est converti en un débat public et, pour la première fois depuis longtemps, n’est pas mené par les eurosceptiques, les détracteurs de l’euro ou encore les partis populistes. »La député PS de Seine-Saint-Denis, européiste convaincue, appelle de ses vœux les pays de la zone euro à passer à l’action. « C’est le moment de se montrer actif en termes de propositions », explique M. Guigou, en écho à la proposition de François Hollande, lors de son interview télévisée du 14-Juillet puis dans une tribune au Journal du dimanche cinq jours plus tard, de créer un gouvernement économique européen doté d’un « budget spécifique », afin de prévenir de nouvelles crises comme celle que connaît la Grèce.« Une union fiscale, sociale et politique »Pour parvenir à une union monétaire « fédérale par nature » mais actuellement « déséquilibrée », Mme Guigou souhaite que la France, « attendue depuis longtemps », prenne les choses en main aux côtés de « tous ceux qui sont favorables à une meilleure intégration de la zone euro », Allemagne, Italie et Espagne notamment. Sur l’idée renouvelée par le président de la République d’un gouvernement économique de la zone euro, la position de l’ancienne ministre de la justice est claire. Ce dernier ne pourrait voir le jour sans la création d’un parlement de la zone euro, une institution « qui ne soit pas coupée du Parlement Européen mais qui en soit plutôt une partie intégrante : une chambre composée de parlementaires des dix-neuf pays de la monnaie unique ».S’agissant des mesures à mettre en œuvre, Mme Guigou cite l’harmonisation fiscale dans l’ensemble des pays membres, avec notamment un impôt commun sur les sociétés, la sécurité de l’emploi minimum ou encore des mécanismes pour favoriser la mobilité des travailleurs, des pistes à suivre si l’on veut faire avancer la cause européenne. « Nous avons besoin de mettre en marche des projets mobilisateurs, comme l’Europe de l’énergie, mais il faut avant pouvoir intégrer une zone euro dotée d’une union fiscale, sociale et politique. »Enfin, la députée conclut en abordant la question sensible de la dette. Selon elle, « il faudra au final une mutualisation » des dettes publiques, « bien que cela ne puisse se faire qu’après une véritable adoption des règles par tous et avec une croissance soutenable et stable ».Adrien Morcuende 27.07.2015 à 13h01 • Mis à jour le27.07.2015 à 18h11 | Gilles Rof A 700 kilomètres des incendies de Gironde, qui ont ravagé près de 600 hectares depuis vendredi, François Hollande a appelé lundi 27 juillet dans le Var à « être vigilant partout en France » et a lancé un « appel à des comportements de bon sens (…) parce que c’est l’inadvertance, la négligence, la bêtise qui expliquent le plus souvent les départs de feu ». Lors d’une visite officielle, le président de la République a assisté à un exercice de lutte contre les feux de forêts à la ferme des Janets, sur la commune de Bormes-les-Mimosas, en plein cœur d’une pinède varoise frappée par la sécheresse.Lire aussi :En Gironde, l’incendie en légère progression mais contenu par les pompiersUne cinquantaine de sapeurs pompiers et une trentaine de gendarmes ainsi que des bénévoles des comités communaux des feux de forêt ont participé à la manœuvre devant le chef de l’Etat, son ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Michel Vauzelle (PS), et le président du conseil départemental du Var, Marc Giraud (LR).« On fait attention à ce que l’on jette »Interrogé sur la situation en Gironde, M. Hollande a précisé que l’Etat avait « encore renforcé les moyens » sur place, bien que l’incendie de Saint-Jean-d’Illac soit, selon lui, « stabilisé ». « Nous avons envoyé de nouvelles équipes, parce que les pompiers doivent être renouvelés, appuyés, renforcés. Mais, a poursuivi le président, c’est vrai que les conditions météo sont particulièrement favorables à l’incendie. »« Nous avons les yeux tournés vers la Gironde mais nous devons être vigilants partout en France, a expliqué François Hollande à propos de sa présence dans le Var. Aujourd’hui, je voulais montrer à travers cette visite que nous sommes prêts mais qu’en même temps, il fallait faire beaucoup d’efforts, chacun à notre niveau pour prévenir tout risque d’incendie. Nous devons lancer des appels à des comportements de bon sens. On ne jette pas un mégot, on ne fait pas usage d’un réchaud dans n’importe quelle condition. On fait attention à ce que l’on jette. C’est ainsi que nous pourrons lutter contre les départs de feu qui viennent, comme nous l’ont décrit les spécialistes, toujours de comportements humains. »Lire aussi (abonnés) :Canicule, sécheresse, incendies : le spectre de 1976Gilles RofJournaliste au Monde Bertrand Bissuel Début décembre 2014, le gouvernement avait manifesté le désir de simplifier le bulletin de salaire. Il dispose désormais de pistes très précises pour agir. Lundi 27 juillet, Jean-Christophe Sciberras, ex-président de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) et directeur des relations sociales du groupe de chimie Solvay, rend un rapport contenant dix-sept préconisations destinées à rendre plus compréhensible ce document qui est remis, tous les mois, à plus de 20 millions de personnes employées dans le privé. Il propose de démarrer ce vaste chantier dès le début de 2016, à travers une première phase expérimentale qui impliquerait des entreprises volontaires, avant de généraliser la réforme à partir de 2017.Le constat du groupe de travail dirigé par M. Sciberras est sans appel : « Le bulletin de paie français bat des records de complexité. » Pour étayer son propos, le DRH de Solvay a fait des comparaisons entre les filiales de sa propre société, qui est implantée sur plusieurs continents : dans l’Hexagone, la fiche de salaire compte 40 lignes, contre 15 en Allemagne, 14 aux Etats-Unis et 12 au Japon. Une situation imputable notamment à la très haute sophistication de notre système de notre protection sociale, dont le financement est assis sur la masse salariale. Les intitulés des lignes « sont souvent obscurs » parce qu’ils mentionnent divers organismes, pas forcément connus de tous, et qui sont chargés de recouvrer des sommes ou de gérer des droits.« L’enjeu de la lisibilité »« Les entreprises ont (…) privilégié l’exactitude de la somme à verser au salarié (…) en abandonnant complètement l’enjeu de la lisibilité », ajoute M. Sciberras. Au point que le bulletin de paie a progressivement perdu de son « sens ».L’objectif est donc de lui en redonner, en expliquant tout d’abord « à quoi servent les prélèvements opérés sur [le] salaire brut ». La mission conduite par M. Sciberras suggère notamment de regrouper les lignes de cotisations « par risque couvert » (santé, chômage, retraite…) et de préciser la contribution respective du salarié et de l’employeur pour financer ces risques.Contestée par certains représentants syndicaux, l’idée de donner une « information générale sur le coût total du travail » est également mise en avant. Le rapport suggère de faire apparaître la notion de « rémunération totale », qui additionne le salaire brut et l’ensemble des contributions patronales.Dans un même souci de pédagogie, M. Sciberras souhaite que soit connu l’effort financier de l’Etat pour réduire le coût du travail, même si, reconnaît-il, cette démarche est critiquée par des syndicats d’employeurs et de salariés. Ne seraient retenus « que les allégements ayant un impact sur les cotisations sociales », ce qui exclut le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).« Economies notables »Le groupe de travail considère qu’une telle réforme doit être mise à profit pour diminuer certaines dépenses. Par exemple en supprimant l’obligation faite aux entreprises de notifier les versements de l’intéressement et de la participation à part du bulletin de paie. Ainsi, « il est possible de faire des économies notables équivalentes à la diffusion de deux documents papiers par an, soit deux fois 20 centimes par salarié, plus le coût éventuel de l’affranchissement de 42 centimes par envoi », souligne le rapport.La « dématérialisation » de la fiche de salaire constitue une autre voie à explorer. La France « est très en retard » en la matière, selon M. Sciberras, qui se fonde, là encore, sur des observations recueillies dans des pays où le groupe Solvay est installé. L’ex-président de l’ANDRH est partisan d’une large diffusion par voie électronique du bulletin de paie : une telle solution aurait vocation à devenir le « droit commun », tout en laissant la possibilité à ceux qui le demandent de conserver le « format papier ». Pour assurer la sécurité des données, les salariés disposeraient d’un « coffre-fort électronique public géré par la Caisse des dépôts et consignations ».Sans cette opération de « clarification » , « l’attachement à notre modèle de protection sociale peut être écorné progressivement », conclut le rapport. Il faut donc lutter « contre cette complexité qui prive le salarié et parfois aussi l’employeur d’exercer son rôle de citoyen ».Certaines des recommandations de M. Sciberras vont à l’encontre de telles ambitions, pour la CGT. Dans un communiqué diffusé lundi, la centrale syndicale trouve que le rapport, s’il était mis en œuvre, aurait pour conséquence une « très grande perte d’informations indispensables » aux salariés, par exemple sur « les taux et sur les bases de calcul » ainsi que sur « les détails relatifs aux retraites ». De même, le fait de présenter les lignes du bulletin de paie par risques et non par organismes revient à « nier la construction de la protection sociale ». La CGT invite, du même coup, le gouvernement à ne prendre en compte les propositions du rapport, synonymes, à ses yeux, d’« enfumage ».Bertrand BissuelJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 24.07.2015 à 16h25 • Mis à jour le24.07.2015 à 16h27 Jean-Marie Le Pen sera jugé en correctionnelle pour avoir de nouveau déclaré, le 2 avril, que « les chambres à gaz étaient un détail » de la seconde guerre mondiale, a indiqué vendredi 24 juillet une source judiciaire.Le parquet, qui avait ouvert une enquête préliminaire juste après ces propos tenus sur BFM TV-RMC, a cité à comparaître il y a quelques semaines le cofondateur du Front national (FN) pour contestation de crime contre l’humanité. La date du procès devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris n’a pas encore été fixée.Lire aussi :Jean-Marie Le Pen récidive sur le « point de détail » Bastien Vachon   Dans une interview publiée dans Le Monde daté du jeudi 2 juillet, Nicolas Sarkozy évoque l’actualité internationale de ces dernières années. Sur la crise ukrainienne, certaines informations de l’ex-président sont fausses.Hollande a-t-il attendu un an avant de discuter avec Poutine ?Ce que Sarkozy dit :« Je m’interroge toujours sur la question de savoir pourquoi il a fallu attendre un an pour discuter avec M. Poutine. »Pourquoi c’est faux :La crise ukrainienne remonte au 21 novembre 2013, date à laquelle le gouvernement ukrainien de Viktor Ianoukovitch refuse de signer l’accord d’association avec l’Union européenne. Cette décision est le point de départ de la révolution ukrainienne, qui débouche sur le renversement du président, le 21 février 2014.Dans la foulée, Moscou annexe la Crimée, et alimente de plus en plus ouvertement les tensions dans l’est du pays, qui ne tarderont pas à se transformer en conflit armé.Trois mois plus tard, François Hollande dîne à l’Elysée avec Vladimir Poutine afin d’évoquer la situation en Ukraine. En juin, c’est lui qui réunira en Normandie, à l’occasion des commémorations des 70 ans du Débarquement, les présidents russe et ukrainien.A-t-on retiré au russe son statut de langue officielle ?Ce que Sarkozy dit :« Il fallait […] empêcher le gouvernement ukrainien de retirer le statut de langue officielle au russe dans un pays où 30 % de la population est russophone. »Pourquoi c’est exagéré :En 2012, Viktor Ianoukovitch, alors président de l’Ukraine, fait voter une loi élargissant les droits d’utilisation de certaines langues minoritaires au niveau régional. Le russe devient langue régionale dans les territoires où les russophones représentent plus de 10 % de la population, soit dans 13 subdivisions administratives sur 27. Cette initiative est dénoncée à l’époque par l’opposition. Viktor Ianoukovitch la promulgue tout de même, le 8 juillet de la même année.Lorsque son régime est renversé, le 21 février 2014, le Parlement ukrainien vote une loi abrogeant ce statut de langue régionale (c’est à cet épisode que fait référence Nicolas Sarkozy). Les protestations sont immédiates ; cette loi ne sera jamais promulguée et encore moins appliquée. L’initiative du Parlement aura malgré tout un effet désastreux dans l’Est russophone du pays, contribuant à envenimer le conflit.La question linguistique a toujours eu en Ukraine une connotation politique. Le régime tsariste avait interdit l’usage de l’ukrainien. En Ukraine soviétique, russe et ukrainien (deux langues proches) sont toutes deux langues officielles du pays. Les intellectuels ukrainiens seront malgré tout des cibles de choix de la répression, particulièrement pendant les années Staline.Par ailleurs, l’affirmation selon laquelle « 30 % de la population est russophone » méconnaît une réalité : l’Ukraine est un pays bilingue. L’immense majorité de ses habitants parlent les deux langues ; celles-ci peuvent être utilisées alternativement à la télévision sans que personne ne s’en émeuve. Et des villes russophones comme Kharkiv ou Dnipropetrovsk se sont découverts à l’occasion de la guerre une identité ukrainienne forte, fournissant notamment de nombreux volontaires aux forces armées du pays.Bastien Vachon David Revault d'Allonnes (Luanda - envoyé spécial) Le business vaut bien une escapade diplomatique, aussi embarrassante soit-elle. En visite d’Etat en Angola — présidé par José Eduardo Dos Santos, 72 ans dont 32 de règne —, François Hollande a sacrifié à la nécessité des affaires, vendredi 3 juillet. Sans paraître trop insister sur les questions de démocratie et de droits de l’homme, pourtant problématiques dans ce pays d’Afrique australe où quinze jeunes gens travaillant à des stratégies non violentes de protestation contre le pouvoir ont été récemment arrêtés pour « rébellion » et « attentat contre le président de la République ».Lire aussi :Au Bénin, Hollande entame sa tournée en AfriqueA Luanda, où il avait atterri jeudi 2 juillet en fin d’après-midi, il fut d’ailleurs essentiellement question de diplomatie économique. La délégation française revient avec, en poche, 1 milliard d’euros de contrats — entre autres des accords entre Sonangol, la compagnie nationale angolaise chargée de l’exploitation et de la production de pétrole et de gaz naturel, et Total, ou avec le groupe Accor pour l’ouverture de 50 hôtels. Pas encore le jackpot, mais une manière de reprendre pied dans le pays, après des années de brouille pour cause d’Angolagate, et de commencer à rattraper le retard pris sur les entreprises chinoises. « Les Chinois sont partout, la France et l’Europe nulle part, expliquait jeudi François Hollande à ses conseillers. On vient pour montrer qu’on est disponible pour la suite. »C’est le principal argument de vente développé sur place par le chef de l’Etat : « Avoir une responsabilité sociale et environnementale, faire en sorte que l’investissement soit au bénéfice de tous, de l’Angola et de l’économie française. » M. Hollande a ainsi expliqué vendredi matin, à l’occasion d’un forum économique franco-angolais, évoquant ainsi, comme un avantage concurrentiel, « une relation équilibrée, respectueuse, qui fait que nous pouvons travailler dans la durée ».Investissement politique sur l’avenirDans un pays où le PIB a été multiplié par huit en dix ans, où la rente pétrolière pâtit de la baisse du prix du pétrole, mais où la construction et les services se développent, l’attention diplomatique du président Hollande vise à déverrouiller un marché difficile à pénétrer, pour cause de lourdeurs bureaucratiques et de corruption généralisée. « Nous venons dans un moment où le prix du pétrole est bas, c’est difficile pour l’Angola », avait expliqué cette semaine, en privé, le président.Une forme d’investissement politique sur l’avenir, dont le retour est attendu de pied ferme par les chefs d’entreprise ayant fait le déplacement. « En Angola, il y a possibilité de faire quasiment tout. Ils sont demandeurs de tout. Cela pourrait être un eldorado pour les PME françaises. Mais à part le pétrole, on n’a pas réussi à pénétrer », estime Eric Ghebali, directeur du développement international de Suez Environnement et membre de la délégation.Accueillant, fait rare, M. Hollande au palais présidentiel, « dans une atmosphère de franche cordialité », M. Dos Santos, nonobstant une erreur de la traductrice qui a évoqué « M. François Mitterrand », a salué l’« excellence des relations entre entreprises de nos deux pays, notamment dans le secteur pétrolier ». « Nous sommes intéressés par l’élargissement de notre coopération au-delà du secteur pétrolier », a assuré le président angolais, citant le bâtiment, le transport, l’énergie, le tourisme, l’agroalimentaire ou encore l’eau.« C’était très important pour moi de rappeler l’engagement de la France dans cette conjoncture, pas la plus favorable au secteur pétrolier », a répondu François Hollande, qui n’a cependant pas publiquement évoqué la question des droits humains et politiques, soulignant simplement « l’engagement de pluralisme, d’élections qui sont prévues. La France y est attentive ». La conférence de presse initialement prévue s’est finalement transformée en simple déclaration, sans question des journalistes, donc, à la demande de la présidence angolaise. « Le président a tout dit, il a répondu aux questions d’avance », a conclu M. Dos Santos. Le périple présidentiel se poursuivait vendredi après-midi au Cameroun, dirigé par Paul Biya, 72 ans, chef de l’Etat depuis trente-cinq ans.Lire aussi :A Cotonou, Hollande vante l’exemple démocratique béninoisDavid Revault d'Allonnes (Luanda - envoyé spécial)Grand reporter au service politique. En charge de l'ElyséeSuivreAller sur la page de ce journaliste Raphaëlle Bacqué La cathédrale Saint-Louis des Invalides est pleine et, à voir seulement l’assemblée qui remplit les travées, il est clair que c’est toute une époque que l’on enterre, ce vendredi 3 juillet, en même temps que Charles Pasqua, mort le 29 juin. De la génération de l’ancien ministre de l’intérieur, il ne reste plus que Serge Dassault et Roland Dumas, qui remonte la nef appuyé sur sa canne, pendant que l’on murmure dans son dos « c’est Talleyrand qui vient rendre hommage à Fouché… »Il est bien l’un des rares anciens élus mitterrandistes à avoir fait le déplacement. Pour les obsèques de celui qui fût l’une des bêtes noires de la gauche, le pouvoir socialiste n’a dépêché que le strict minimum de son contingent d’officiels : le directeur de cabinet du président de la République, la ministre Marylise Lebranchu et le secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen.Même d’anciens adversaires sont venusMais aux bancs des officiels, presque toute la droite des trente-cinq dernières années, se tient là. Une assemblée sombre, très largement masculine qui retrace à elle seule l’histoire tumultueuse du mouvement néogaulliste. La brochette des anciens premiers ministres, Edouard Balladur, Alain Juppé et François Fillon, a été placée devant les élus des Hauts-de-Seine, les inévitables époux Balkany, Claude Guéant, André Santini, et les collaborateurs de la campagne contre le traité de Maastricht. Même d’anciens adversaires sont venus, comme Michel Noir, dont la haute silhouette s’est voûtée sous une tête désormais blanchie par les années. Nicolas Sarkozy, celui-là même qui avait fait ses premières armes en politique soufflant la mairie de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) au nez de Pasqua, a préféré se recueillir seul au funérarium, plutôt que se mêler à cette assemblée qui semble refermer un pan d’histoire. Jacques Chirac, trop affaibli, n’a pas fait le déplacement, ni sa fille Claude qui appelait pourtant Pasqua « oncle Charles » avant que celui-ci ne choisisse, en 1995, Edouard Balladur. Après des années de brouille, l’ancien président de la République avait fini par appeler, en février, pour présenter à son ancien compagnon, ses condoléances après la mort du fils unique de Charles Pasqua. Mais pour ses obsèques, seul le gendre de Chirac, Frédéric Salat-Baroux, a été dépêché.« Il connaissait tous les secrets de la République. Il n’en révéla aucun pour se défendre. Question d’honneur, énonce Henri Guaino des sanglots dans la voix.L’évêque aux armées françaises, Monseigneur Luc Ravel, a-t-il bien compris, cependant, le caractère du personnage que l’on enterre ? Depuis une demi-heure, maintenant, il parle de Charles Pasqua comme on parlerait d’un enfant de chœur. Retraçant d’une voix trop douce un parcours dont il a gommé toutes les aspérités. Dans l’assemblée, on s’évente doucement, pour échapper à la chaleur. Voilà pourtant que les politiques vont reprendre le pouvoir.Le préfet Pierre Monzani, un bébé Pasqua qui dirigea le pôle universitaire Léonard de Vinci, à Courbevoie (Hauts-de-Seine), le président du Sénat Gérard Larcher et surtout l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui député, Henri Guaino ont préparé des discours. Et les voici qui redressent à grands traits lyriques une statue légendaire, certes, mais qui n’a plus rien d’un angelot.« Il connaissait tous les secrets de la République. Il n’en révéla aucun pour se défendre lorsqu’il fut attaqué. Question d’honneur, énonce Guaino des sanglots dans la voix. On l’accusait de “diplomatie parallèle” et d’être peu regardant sur les moyens. Il l’était, en effet, quand il s’agissait de sauver une vie ou de défendre l’honneur de la France. Mais personne ne l’a jamais vu accomplir un acte dont la France put avoir honte. » Puis il rappelle « l’écho des colères homériques et des immenses éclats de rire de Charles Pasqua et de Philippe Seguin résonnent encore dans les têtes de beaucoup d’entre nous. »Lire aussi :Mort de Charles Pasqua, un homme qui faisait « peur et rire tout à la fois »Derrière l’épouse et les petits-fils du défunt, des secrétaires et des collaborateurs étouffent un sanglot. Un chœur de voix d’hommes s’élève alors, chantant en corse le Dio vi salve Regina : « Voi dei nemici nostri/A noi date vittoria/E poi l’Eterna gloria/In Paradiso » (« Sur nos ennemis, donnez-nous la victoire et puis l’Eternelle gloire au Paradis… »).Cette fois, la cérémonie ressemble à celui que l’on célèbre. Et le cercueil peut enfin partir rejoindre les parfums du Sud, à Grasse (Alpes-Maritimes), où l’ancien ministre repose désormais.Raphaëlle Bacquégrand reporterSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 02.07.2015 à 17h32 • Mis à jour le02.07.2015 à 18h32 Plus de deux tiers des Français jugent que la France n'est « pas efficace » pour tenter de résoudre la crise de la dette grecque, selon un sondage Tilder-LCI-OpinionWay, publié jeudi 2 juillet. A la question « Pour tenter de résoudre la crise de la dette grecque, diriez-vous que la France joue un rôle… ? », 69 % répondent qu'elle n'est pas efficace et 29 % jugent que si.Dans ce sondage réalisé en ligne mercredi et jeudi auprès d'un échantillon de 993 personnes, une majorité de sondés estime par ailleurs que le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne doivent cesser de soutenir financièrement la Grèce.A la question « Selon vous, les institutions suivantes doivent-elles encore soutenir financièrement la Grèce ? », 52 % répondent non contre 46 % de oui concernant le FMI, et 54 % répondent non quant à l'Union européeenne, contre 44 % qui disent oui. OpinionWay précise par ailleurs que les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte d'une marge d'incertitude de 2 à 3 points au plus.Les Grecs sont appelés aux urnes dimanche 5 juillet pour se prononcer par référendum sur la dernière version d'une proposition d'accord des créanciers de la Grèce, qui prévoit une série de réformes et de mesures budgétaires en échange d'une poursuite du soutien financier au pays. Un scrutin qui pourrait, selon Manuel Valls, déboucher en cas de victoire du non, sur un processus de sortie de la Grèce de l'euro. Le premier ministre français a appelé les Grecs à « voter les yeux ouverts », en « tirant toutes les conséquences » d'un éventuel non lors du référendum.M. Valls a également démenti « formellement » jeudi toute « prise de distance » entre Paris et Berlin sur le dossier grec. Mercredi, François Hollande avait appelé à un accord rapide, affichant sa différence de vue avec Angela Merkel, qui avait dit refuser de négocier avant le référendum.Lire la synthèse :Grèce : 5 jours d’épuisantes tractations et maintenant l’attentePour un maintien de la Grèce dans l’euroDans un autre sondage, réalisé par Harris interactive pour La Chaîne parlementaire, 60 % des Français interrogés se disent favorables au maintien de la Grèce dans l'euro, mais ils ne veulent plus lui prêter des fonds sans que la France ait la garantie d'être remboursée.Deux tiers des sondés (64 %) expriment le souhait que l'Europe arrête de prêter à la Grèce, contre 32 % qui se déclarent pour un maintien des prêts. Mais 53 % des personnes sondées estiment que la Grèce ne remboursera jamais, seuls 4 % croyant encore que la Grèce payera ce qu'elle doit en totalité.Cette deuxième enquête a été réalisée en ligne du 30 juin au 1er juillet, sur un échantillon de 1 032 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus, suivant la méthode des quotas. data-tym-playerid="tym-player-kXsXJu6xMKjMcLbR95F" data-tym-title="Thomas Piketty : ceux qui cherchent le « Grexit » « sont de dangereux apprentis sorciers »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/economie/video/2015/07/02/thomas-piketty-ceux-qui-cherchent-le-grexit-sont-de-dangereux-apprentis-sorciers_4668028_3234.html" data-tym-categories="crise-grecque,economie,international,grece,europe,emissions,videos,festival" data-tym-tags="crise-grecque,economie,international,grece,europe,emissions,videos,festival" data-tym-providerreference="kXsXJu6xMKjMcLbR95F" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion" 02.07.2015 à 12h17 • Mis à jour le02.07.2015 à 12h45 Ils ont aujourd’hui 19 et 20 ans, mais étaient mineurs au moment des faits. Deux jeunes du quartier des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes (Essones), ont été condamnés mercredi 1er juillet au soir par le tribunal pour enfants d’Evry à trois ans de prison, dont un ferme, pour l’agression d’un CRS en 2011.Le 25 mai 2011, alors qu’ils contrôlaient un véhicule peu après 20 heures aux Tarterêts, un quartier sensible de Corbeil-Essonnes, quatre CRS avaient été attaqués par une vingtaine de personnes armées de barres de fer et de projectiles. Un CRS avait été sérieusement blessé par des coups et un jet de parpaing qui l’avait touché au visage. Sa blessure avait entraîné une incapacité de travail (ITT) de vingt et un jours.Les Tarterêts, lieu d’affrontements réguliersLe 6 juin 2011, un premier suspect âgé de 17 ans avait été arrêté après avoir reconnu les faits pendant sa garde à vue. Sept autres personnes avaient ensuite été interpellées le 21 juin dans le cadre de cette agression. L’ADN du premier suspect avait été retrouvé sur le parpaing qui avait blessé le CRS.Les deux auteurs principaux de l’attaque ont donc été condamnés à trois ans de prison dont un ferme et deux ans de sursis avec mise à l’épreuve. L’un d’eux, contre lequel un mandat de dépôt a été prononcé, a immédiatement été incarcéré. L’autre pourra aménager sa peine. Un troisième complice était également jugé et a été condamné à un an de prison avec sursis.Le quartier des Tarterêts est régulièrement le lieu d’affrontements entre jeunes des cités et policiers. En juin 2011, une fillette en avait été la victime collatérale, touchée à la tête par un projectile. Le quartier est également régulièrement le théâtre de batailles rangées entre bandes rivales, malgré la mobilisation constante des habitants et leurs appels répétés au calme.Lire aussi : Les Tarterêts concentrent toutes les difficultés sociales 02.07.2015 à 10h25 • Mis à jour le02.07.2015 à 10h36 | Olivier Faye Le choix de Marion Maréchal-Le Pen a créé quelques remous au Front national, mais il a finalement été validé. Olivier Bettati, conseiller municipal divers droite à Nice, et ancien adjoint du maire Christian Estrosi, a été investi, mercredi 1er juillet, tête de liste du Front national dans les Alpes-Maritimes pour les élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur, a appris Le Monde de sources concordantes. Mme Maréchal-Le Pen a confirmé, jeudi 2 juillet, cette investiture dans un communiqué.Lire aussi :Marion Maréchal-Le Pen investie par le FN en PACA pour les régionalesLa commission nationale d’investiture du FN, qui était réunie au siège du parti, à Nanterre, a suivi le souhait de la députée du Vaucluse, qui entend marcher sur les plates-bandes de M. Estrosi, son adversaire pour le compte des Républicains lors de ce scrutin. La préférence de la jeune femme pour M. Bettati, connue depuis plusieurs jours, a suscité des oppositions au niveau local. Certains cadres frontistes demandaient à ce que la position de tête de liste dans le département soit réservée à un membre du FN. En vain.Prise de guerreTout entière consacrée à son travail d’union des droites, Mme Maréchal-Le Pen a fait fi des critiques. Donnée en tête au premier tour mais battue au second selon de premiers sondages, elle sait que la victoire en décembre devrait se jouer à droite, et qu’il convient de rogner sur l’électorat de Christian Estrosi. Olivier Bettati, 46 ans, représente pour elle une belle prise de guerre.Adjoint du maire de Nice pendant plus de cinq ans, il s’était présenté contre lui aux élections municipales en 2014, et avait obtenu 12,4 % des voix au second tour dans le cadre d’une quadrangulaire. Candidat déçu aux sénatoriales en 2014, cet ancien conseiller général des Alpes-Maritimes avait fait l’impasse cette année sur les élections départementales.Il a rencontré Marion Maréchal-Le Pen il y a plusieurs semaines, ainsi que certains membres de l’équipe que la députée du Vaucluse entend constituer en cas de victoire. Olivier Bettati a également vu Nicolas Bay, secrétaire général du FN, qui a apporté son soutien à sa candidature. Ces derniers jours, le conseiller municipal a été photographié en compagnie de Marie-Christine Arnautu, chef de file du FN dans le département, et de Philippe Vardon, ancien responsable de Nissa Rebela, branche locale du Bloc identitaire. Ce dernier devrait selon toute vraisemblance être candidat sur la liste du FN dans le département.Cadre du RPR puis de l’UMP pendant plus de vingt ans, M. Bettati est par ailleurs un ancien proche de Jean-François Copé. En 2012, il avait contribué à l’élection controversée du maire de Meaux (Seine-et-Marne) à la présidence du mouvement face à François Fillon. Il a finalement quitté le parti de la rue de Vaugirard en 2013.Olivier Faye 01.07.2015 à 17h51 • Mis à jour le01.07.2015 à 21h03 | Jacques Follorou Paul Giacobbi, député (PRG) et président du conseil exécutif de Corse, est convoqué, mardi 21 juillet, aux fins de mise en examen, par le juge d’instruction chargé de l’affaire dite des gîtes ruraux au tribunal de grande instance de Bastia. Au terme de son audition, il pourrait se voir reprocher des faits de « complicité de détournements de fonds publics » ou ressortir du cabinet d’instruction en qualité de témoin assisté.La mise en cause directe du plus haut personnage politique de l’île est l’épilogue d’un dossier, vieux de trois ans, devenu le symbole d’un fonctionnement clanique érigé en système et dont l’absence d’avancée illustrait, jusque-là, aux yeux d’une partie de l’opinion insulaire une forme d’impuissance judiciaire.Lire aussi :Le système Giacobbi pèse sur l’élection en Haute-CorseLes faits recueillis par les enquêteurs font état d’un détournement présumé de 300 000 à 400 000 euros d’argent public versés par le conseil général de Haute-Corse, entre 2008 et 2010, à une époque où il était dirigé par M. Giacobbi. Des fils, filles ou belle-sœur d’élus appartenant à la mouvance, voire à la garde rapprochée de M. Giacobbi, auraient bénéficié de versements présumés frauduleux.Un virement de 45 000 eurosCes subventions ont été délivrées au titre d’un programme d’aide à la création de gîtes ruraux. Dans la pratique, cette manne aurait été utilisée à des fins purement personnelles, notamment, pour rénover des habitations particulières. Comme l’avait révélé Le Monde, début 2013, les premiers soupçons sont apparus, en avril 2011, lorsque l’organisme antiblanchiment français, Tracfin, a constaté l’existence de mouvements de fonds suspects sur les comptes de Stéphane, Jean-Marc et Vanina Domarchi, respectivement fils et épouse de Dominique Domarchi, ex-maire de Sant’Andréa-di-Cotone (Haute-Corse) et bras droit de M. Giacobbi, jusqu’à son assassinat en mars 2011.Des versements d’espèces étaient ainsi repérés sur un compte de Stéphane et sur deux comptes de Jean-Marc Domarchi. Un virement de 45 000 euros provenant du conseil général a été enregistré sur le compte de Vanina Domarchi. Les investigations ont mis au jour d’autres dossiers suspects. Celui de Francine Ferrandi, compagne de Jacques Costa, frère de Pierre Costa, maire de Moltifao et conseiller général au moment des faits. En 2009, Mme Ferrandi a bénéficié d’une aide de 15 000 euros, sans aucune justification. Proche de Paul Giacobbi, Pierre Costa, qui est aussi le frère de Maurice, l’un des chefs du gang de La Brise de mer abattu en août 2012, siégeait à la commission chargée d’attribuer les subventions.« Des méthodes d’intimidation »Plus de 95 % des subventions, soit un trentaine de dossiers, auraient bénéficié à des personnes demeurant, dans leur grande majorité, dans le secteur de Venaco (Haute-Corse), le fief de Paul Giacobbi. Depuis le changement de magistrat en charge de cette affaire, les actes d’enquête semblent se multiplier, donnant forme aux propos du ministère public lors de l’audience de rentrée en janvier, sur la volonté de poursuivre, sans distinction, toutes les formes d’atteinte à l’ordre social. Fin mai, trois salariés du conseil général de Haute-Corse ont été mis en examen dans cette instruction. Cette mesure avait suscité une vive réaction de la part des syndicats qui avaient dénoncé « des méthodes d’intimidation » visant de « simples fonctionnaires exécutants des ordres ».Sollicité, M. Giacobbi n’a pas donné suite, mercredi, aux questions du Monde sur sa convocation aux fins de mise en examen. Il a, néanmoins, déjà fait état de sa position sur ce dossier, depuis 2013, assurant qu’il n’avait personnellement rien à se reprocher. Jeudi 25 juin, alors qu’il avait déjà reçu sa lettre de convocation, mais sans évoquer ce fait, il a, lors d’une session publique de l’Assemblée de Corse, tenu à anticiper les divers griefs formulés à son encontre.Dénonçant les « ordures » de la presse nationale, il a ainsi déclaré : « Depuis cinq ans, je me suis efforcé de remettre de l’ordre sur un certain nombre de sujets, je sais que cela gêne. » Affichant une supposée « détermination et sérénité », il a ajouté : « Il n’y a pas de système (…), le travail, je sais que c’est difficile à comprendre pour ceux qui ne fichent rien, le respect c’est difficile à comprendre pour ceux qui ne respectent rien, et l’humilité qui consiste à dire que l’on n’est pas irremplaçable, je comprends que ce soit difficile à comprendre pour ceux qui se pensent des sauveurs. »Jacques FollorouJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste Alexandre Lemarié On ne l’avait plus vu aux côtés de Nicolas Sarkozy depuis la défaite de ce dernier à la présidentielle en mai 2012. Il est finalement réapparu autour de l’ancien chef de l’Etat, à la surprise générale. Eric Besson a participé mercredi 1er juillet à une réunion de travail à huis clos sur le thème de l’immigration, ont indiqué au Monde plusieurs participants.Lire aussi :Nicolas Sarkozy se dit prêt à réfléchir à une remise en cause du droit du solCette réunion était organisée au siège du parti Les Républicains (LR) et présidée par M. Sarkozy. M. Besson y a assisté en tant qu’ancien ministre de l’immigration et de l’identité nationale de 2009 à 2010, lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy.Transfuge de la gauche dans un gouvernement de droite, il faisait partie de la quinzaine de participants à cette réunion, qui rassemblait les principaux experts de l’immigration à LR : les ex-ministres de l’intérieur, Brice Hortefeux et Claude Guéant ; l’ex-ministre de la justice, Rachida Dati ; les députés Eric Ciotti, Guillaume Larrivé et Hervé Mariton, le responsable du projet du parti, Eric Woerth…« La relation particulière de la France avec le Maghreb »Lors de ce rassemblement, d’où devaient émerger des pistes de réflexion sur l’immigration dans l’optique de la tenue d’une convention sur le sujet en septembre, celui qui est maire de Donzère (Drôme) est intervenu pour rappeler son action au ministère de l’immigration. Il a également souligné « la relation particulière de la France avec le Maghreb ». Selon plusieurs participants, l’ex-ministre a vanté le discours de Nicolas Sarkozy en octobre 2007 à Tanger, lors duquel l’ancien chef de l’Etat avait présenté son projet d’Union méditerranéenne.Faisant désormais carrière dans le privé, M. Besson était réapparu dans les médias en septembre 2014 pour annoncer son soutien à M. Sarkozy pour le poste de président de l’UMP.Alexandre LemariéJournaliste en charge du suivi de l'UMPSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Nicolas Chapuis François Hollande et Angela Merkel n’avaient jamais affiché aussi clairement leur différence de vues sur la question du sauvetage de la Grèce. En marge d’une visite à Lyon, mercredi 1er juillet, le chef de l’Etat a pris le contre-pied de la chancelière allemande, qui avait rejeté toute idée de reprise des négociations avant le référendum qui doit se dérouler en Grèce, dimanche 5 juillet. « Il faut être clair : l’accord, c’est tout de suite, il ne peut pas être différé, il faut qu’il vienne », a déclaré M. Hollande.Pas question, selon lui, d’attendre le vote des Grecs :« Je veux qu’on puisse trouver un accord en fonction des règles européennes. Il doit être trouvé avant le référendum, ça n’aura plus grand sens après la consultation. S’il ne peut pas être trouvé, alors le référendum aura lieu avec les conséquences que l’on sait. »Lire les dernières informations dans notre direct consacré à la situation en Grèce« Affirmations péremptoires »Ces déclarations sont faites alors qu’Alexis Tsipras, le premier ministre de la Grèce, a formulé de nouvelles propositions de réformes, mardi 30 juin dans la soirée. Le contenu de sa lettre se rapproche des demandes des créanciers, selon un proche des négociations.Mais cela n’a visiblement pas satisfait Angela Merkel et son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, qui refusent pour le moment de retourner à la table des négociations.Visiblement agacé par la tournure des événements, François Hollande, qui s’est entretenu mercredi matin au téléphone avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a mis en garde contre « les affirmations péremptoires » et « les ruptures brutales » :« Je pense que nous devons toujours rechercher l’accord, la négociation, la raison, encore faut-il que tout le monde en soit convaincu. (…) La France, elle, se bat, elle n’est pas dans le veto, elle n’est pas dans la brutalité. »A l’Elysée, on minimisait mercredi la portée de ces déclarations : « Le président a redit, de façon plus incisive, ce qu’il ne cesse de répéter depuis plusieurs jours : oui, un accord est possible, mais pour cela il faut négocier », explique l’un de ses conseillers, qui précise que les propos s’adressent autant à Angela Merkel qu’à Alexis Tsipras.Lire le décryptage :L’Eurogroupe ne veut plus rien négocier avant le référendum en Grèce« Sauver l’Europe »En France, la pression politique se fait de plus en plus forte sur la réouverture des négociations avec Athènes. Une quarantaine de personnalités de tous bords ont signé, mercredi 1er juillet, une tribune dans Marianne au titre explicite : « Sauver la Grèce, c’est sauver l’Europe ».Parmi les signataires, on retrouve le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg, les députés frondeurs Benoît Hamon et Christian Paul, des élues écologistes, comme Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse, le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, des députés de droite, comme Henri Guaino, Rama Yade ou Nicolas Dupont-Aignan, et des économistes, comme Thomas Piketty ou Michel Aglietta.Si l’Europe échoue à reprendre langue avec Athènes, le texte prévient qu’« il faudra ramasser deux cadavres : celui de la Grèce et celui de l’idée européenne ».Nicolas ChapuisJournaliste au service PolitiqueSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter Martine Abrous (Sociologue, université Paris-XIII) En France, il existe des lois sociales en faveur des pauvres dont ils ne se saisissent pas toujours. Qu’en est-il du droit à la domiciliation en faveur des « sans adresse stable », qui leur permet, en se faisant domicilier au centre communal d’action sociale ou à défaut auprès d’une association, d’obtenir une attestation de domicile indispensable pour obtenir ou maintenir l’accès à leurs droits civils, civiques et sociaux ?L’enjeu est de taille. L’actualité récente a braqué les projecteurs sur les réfugiés, en attente ou pas d’une réponse à une demande d’asile. Mais, selon la Fondation Abbé-Pierre, en 2015, 694 000 personnes « privées de domicile personnel » sont hébergées provisoirement, dont 9 485 en résidence sociale, 38 000 en hôtel, 85 000 dans des « habitations de fortune » et 411 000 chez des tiers.Pour beaucoup, le droit à la domiciliation, qui conditionne l’accès aux administrations, à l’école, aux employeurs, permet d’éviter la double peine : sans logement stable, pas de carte d’identité, ni de couverture sociale, ni d’allocations familiales, ni de mariage civil, ni de vote….Le gouvernement avait mis la domiciliation au cœur de sa feuille de route 2015-2017 du Plan pluriannuel contre la pauvreté et l’exclusion sociale. La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, Ségolène Neuville, l’a réaffirmé le 7 avril devant l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (CCAS), en préconisant la publication des textes d’application de ce droit, l’amélioration de la coordination entre les acteurs afin « d’apporter une réponse systématique aux demandes de domiciliation et mieux objectiver la notion de lien avec la commune ».Manque de visibilité, de moyensCar si l’application de ce droit premier de la citoyenneté tend à se concrétiser, des problèmes juridiques, administratifs et techniques la freine. En Seine-Saint-Denis, les demandes de domiciliation se concentrent dans certaines villes qui mènent une politique volontariste à partir d’une définition large du lien avec la commune, alors que d’autres villes refusent de domicilier.Les services de l’Etat qui coordonnent le dispositif manquent de visibilité sur les refus souvent non justifiés, alors que la loi du 5 mars 2007 fixe l’obligation aux centres communaux de justifier les refus en précisant qu’une personne justifie d’un lien avec la commune si elle y travaille, ou y réalise des démarches d’insertion, ou y exerce l’autorité parentale sur ses enfants scolarisés dans la commune, ou si elle a des liens amicaux ou des parents dans la commune.La gestion du dispositif reste complexe en dépit de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (dite loi ALUR) du 24 mars 2014. Celle-ci avait regroupé trois procédures antérieures (pour les demandeurs d’asile, pour l’aide médicale d’Etat, pour le droit commun). Mais le manque de moyens alloués au dispositif, le flou juridique sur la définition du lien avec la commune, les réticences à domicilier une population en demande d’aide sociale sont encore des freins qui suscitent des questions : le souhait de Mme Neuville va-t-il se concrétiser ?Les acteurs vont-ils relever le défi d’une réforme ambitieuse, non pas seulement en délivrant une attestation de domicile, mais aussi en accompagnant les demandeurs ? La loi prévoit un entretien systématique avec les demandeurs, la mise en œuvre d’un schéma départemental de la domiciliation, bref une politique volontariste.« j’ai eu mes salaires »La domiciliation est bien un levier de l’inclusion. La recherche que nous avons menée fin 2014 dans une ville de Seine-Saint-Denis confirme l’attractivité de ce droit, visible devant le CCAS par l’énorme file d’attente des demandeurs qui disent que la domiciliation, « c’est tout ».Premier point d’entrée pour faire valoir ses droits, la domiciliation à la mairie confère une certaine reconnaissance sociale, plus de sécurité, une réassurance essentielle lorsque le mode de vie éclaté parfois entre deux ou trois villes oblige à faire garder les enfants dans l’une, travailler dans l’autre, être hébergé dans une troisième. La domiciliation amortit les risques sanitaires et sociaux de la vie en errance, à l’issue parfois dramatique.Les témoignages montrent une gamme de motivations : les uns se domicilient pour un suivi médical, d’autres pour recevoir leur courrier en sécurité – le courrier, « c’est personnel, confidentiel, à la mairie je sais qu’il n’est pas ouvert, alors que ceux qui m’hébergent lisent mes lettres ». Pour ce travailleur qui dort dans sa voiture, se faire domicilier est le seul moyen de recevoir le précieux courrier.Les demandes affluent, les lettres s’empilent, les agents administratifs craignent d’être dépassés : « Il ne faut pas perdre de temps, le courrier peut être une convocation pour une hospitalisation. » Ils identifient toutes sortes de situations : « On voit des personnes au chômage, mais aussi des travailleurs précaires qui veulent faire évoluer leur situation. » A l’instar de ce jeune, un des premiers domiciliés par la ville, qui témoigne d’un parcours réussi : « A partir de la “dom”, j’ai réglé mes problèmes, j’ai trouvé un emploi, j’ai eu mes salaires, maintenant on a notre logement avec ma “cop” ! » Tous n’en sont pas encore là. En attendant des jours meilleurs, la priorité est de rester en lien avec les administrations pour maintenir un contact et les droits sociaux acquis, car il s’agit de ne pas tout perdre.Martine Abrous (Sociologue, université Paris-XIII) Samuel Laurent « Le Front national (…) est, toutes choses égales par ailleurs, une forme de Syriza à la française, d’extrême droite. Mais, d’ailleurs, vous voyez cette coagulation des contraires se faire : qui adore Syriza chez nous ? Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Avec qui s’allie Alexis Tsipras en Grèce ? Avec son extrême droite souverainiste. »Cette phrase du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, qui comparaît, lundi 6 juillet, le parti au pouvoir en Grèce au Front national français, a beaucoup agacé au Parti socialiste et à gauche. Pourtant, cet amalgame assimilant Syriza et FN est assez répandu, notamment à droite. « Il y a deux personnes qui se sont réjouies de l’arrivée de ce gouvernement invraisemblable en Grèce – invraisemblable ! – c’est M. Mélenchon et Mme Le Pen », avait lancé Nicolas Sarkozy en mars. Depuis, il ne perd pas une occasion d’évoquer en Syriza « les amis de Mme Le Pen ». Qu’en est-il réellement ?1. Syriza est-il de gauche ou d’extrême gauche ?« Syriza » est un acronyme qui signifie « coalition de la gauche radicale ». Treize partis la composent, qui vont des écologistes aux maoïstes en passant par des communistes, des trotskistes… Sa principale composante, Synaspismós, dont Alexis Tsipras était le président, est un parti qui coalisait déjà socialistes, écologistes et communistes.On peut donc classer le parti (la coalition de départ a changé son statut pour en devenir un) à la gauche du Pasok – l’équivalent grec du Parti socialiste français –, dans la catégorie « gauche radicale » ou « extrême gauche ». Mais sa naissance et sa croissance sont étroitement liées à l’histoire de la crise économique et des mesures d’austérité imposées à Athènes.L’ascension de Syriza date de la crise : encore très minoritaire en 2009, la coalition doit attendre 2012 pour passer devant le Pasok. Toujours en 2012, face à Syriza, une coalition réunissant deux partis de gauche (Pasok et Gauche démocrate) se forme pour défendre le respect des accords avec l’Union européenne et le Fonds monétaire international.Syriza incarne alors le parti « anti-austérité », et son programme est résolument orienté en ce sens, et n’est sans doute pas pour rien dans sa victoire de janvier. Néanmoins, et contrairement à ce qu’on peut entendre ou lire, Syriza n’est plus favorable à une sortie de la Grèce de la zone euro – même si l’âpreté des négociations avec les créanciers du pays a ravivé les voix discordantes dans le parti.2. Le parti grec est-il allié à l’extrême droite ?En 2015, Syriza arrive en tête aux législatives, mais à deux sièges de la majorité absolue. Le parti doit donc composer une coalition pour gouverner.Or, il n’est pas aisé de trouver une autre formation anti-austérité : du Pasok à Nouvelle Démocratie (droite) en passant par To Potami (centre), la plupart des formations sont contre le programme de Syriza.Alexis Tsipras choisit donc une alliance « contre nature » : il va chercher le parti des Grecs indépendants (ANEL), dirigé par Panos Kammenos, transfuge de Nouvelle Démocratie, connu pour ses discours très populistes, voire conspirationnistes, et pour quelques scandales financiers. Volontiers outrancier, il affirmait en décembre 2014 que « les bouddhistes, les juifs et les musulmans ne payaient pas d’impôt », contrairement à l’Eglise orthodoxe, qui « risquait de perdre ses monastères ». Lui aussi hostile à la politique d’austérité, il a multiplié les discours agressifs contre la « troïka » UE-BCE-FMI.Peut-on qualifier l’ANEL de parti d’extrême droite ? Sur le plan social, le parti est résolument conservateur : très favorable à l’Eglise orthodoxe et à son influence sur la société, il tient des discours fortement anti-immigration, et ne perd jamais une occasion d’exalter le nationalisme grec.Néanmoins, il n’est pas allié au Front national français, mais à… Nicolas Dupont-Aignan et à son parti, Debout la France (DLF). Libération citait un historien grec, Nikolas Bloudanis, qui estimait que, transposé à la France, « il regrouperait la droite de l’UMP et la gauche du FN ». En Grèce, il existe un parti d’extrême droite bien plus virulent (et qui connaît un meilleur succès) : Aube dorée, qu’on peut qualifier de « néonazi ».3. Peut-on dire que Syriza a les mêmes idées que le FN ?Cette alliance entre gauche radicale et droite dure peut sembler contre nature. Mais, comme Ilias Nicolacopoulos, professeur de sciences politiques, l’expliquait dans Le Figaro, « les électorats d’ANEL et de Syriza ne sont sociologiquement pas si éloignés que cela. Des couches populaires de droite ont voté pour Syriza ». En réalité, dans la Grèce de 2015, la ligne de démarcation politique principale se construit avant toute chose autour du soutien ou non aux mesures d’austérité. Et si l’ANEL et Syriza sont alliés, le pouvoir est du côté de Syriza, pas du parti de Kammenos, qui n’a obtenu qu’un ministère, certes d’importance (la défense).Au-delà de cette alliance, rien dans le programme de Syriza ne permet de qualifier ce parti d’extrême droite : il est favorable à l’immigration ; défend des aides pour les plus pauvres et un Etat providence augmenté ; veut créer de l’emploi public, rétablir un salaire minimal… Surtout, Syriza veut faciliter les naturalisations et le regroupement familial, aux antipodes de la politique migratoire du FN français.Emmanuel Macron a tenté de rectifier lui-même le tir, sur Twitter : assimiler Syriza et le FN n’a pas grand sens.Aucune confusion possible entre le FN et Syriza, issu de la gauche grecque qui s’est construite dans la résistance face au nazisme 3/4— EmmanuelMacron (@Emmanuel Macron)require(["twitter/widgets"]);D’ailleurs, si le FN n’a de cesse de tresser des couronnes à Syriza, la formation grecque, elle, le refuse fermement. Dans un communiqué retransmis par le Parti communiste en France, Syriza explique que ses succès électoraux sont au contraire « un bastion contre la montée de l’extrême droite que représente Marine Le Pen, mais aussi un message pour la défense de la démocratie contre ses ennemis. Nos partenaires et nos soutiens français sont divers et ils s’élargissent. Ils sont de gauche ».Samuel LaurentJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 07.07.2015 à 12h47 • Mis à jour le07.07.2015 à 18h17 | Anne Rodier Dans le texte du projet de loi relatif au dialogue social et à l'emploi, qui revient en seconde lecture à l'Assemblée, mardi 7 juillet, le gouvernement a rétabli deux amendements que le Sénat avait supprimés il y a un mois, le 8 juin précisément.Lire aussi :Le Sénat estime que le burn-out n’est pas une maladie professionnelleLe nouveau texte dit d'une part que « les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladie d'origine professionnelle », ce qui sans désigner le burn-out ouvre la possibilité de le faire reconnaître comme maladie professionnelle.Et d'autre part qu'un rapport « sur l'intégration des affections psychiques dans le tableau des maladies professionnelles » sera remis « avant le 1er juin 2016 ». Le sujet est donc reporté à l'année prochaine, mais il n'est plus définitivement enterré.Lire aussi :Le burn-out, révélateur du mauvais managementLe burn-out, syndrome d'épuisement professionnel, « concerne l'ensemble des individus au travail et frappe entre 2 % et 11 % d'entre eux » rappelle le sociologue du travail Didier Truchot dans le Dictionnaire des risques psychosociaux écrit sous la direction de Philippe Zawieja et Franck Guarnieri (éd Seuil, 890 pages, 49 euros).Anne RodierJournaliste en charge de l'emploi et du management, Service Economie, et responsable du semestriel Le Monde-CampusSuivreAller sur la page de ce journaliste Olivier Faye Redoutable procédurier, Jean-Marie Le Pen a décidé de poursuivre sur tapis vert le conflit engagé avec sa fille depuis trois mois. Le patriarche frontiste a gagné une première partie, le 2 juillet 2015, en obtenant que le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine) annule sa suspension du Front national. Ravi par cette victoire, le député européen a décidé de pousser une nouvelle fois sa chance contre Marine Le Pen, et de refaire appel aux juges pour tenter, cette fois, de sauver sa présidence d’honneur.Lire aussi :La justice annule la suspension de Jean-Marie Le Pen du FNLe TGI de Nanterre doit examiner mardi 7 juillet à 12 h 30 une assignation en référé déposée par M. Le Pen pour demander la suspension de l’assemblée générale extraordinaire du FN, qui se clôture le 10 juillet. Cette assemblée – qui consiste en un vote par courrier des 51 000 adhérents frontistes à jour de cotisation – a été convoquée le 4 mai par la direction du FN pour entériner une série de réformes des statuts, et en premier lieu la suppression de la présidence d’honneur. Désireux de sauver cette fonction qui lui permet de siéger dans toutes les instances de direction du parti, l’ancien président du Front réclame qu’un congrès « physique » soit organisé en lieu et place de ce qu’il qualifie de « congrès postal ». Le TGI doit rendre sa décision mercredi 8 juillet, à 15 h.« Les modalités de cette réforme ne sont pas prévues par les statuts et ne sont pas conformes à la coutume du FN, fait valoir Me Frédéric Joachim. Le conseil de Jean-Marie Le Pen estime que, puisque la présidence d’honneur a été créée par acclamation lors du congrès de Tours, en 2011, elle ne peut donc être supprimée qu’en suivant la même procédure. Selon la même logique, le congrès devrait être réuni physiquement, comme tous les congrès du FN jusqu’à aujourd’hui.Courrier de Marine Le Pen aux adhérentsLa défense du député européen souligne par ailleurs que l’anonymat lors de ce scrutin ne serait pas garanti, puisqu’un code-barres individuel est imprimé sur chaque bulletin de vote. Lors des consultations internes convoquées à l’occasion des derniers congrès, le code-barres, destiné à éviter les votes multiples, se trouvait sur l’enveloppe du bulletin. « Une société indépendante gère la procédure. Il y a un algorithme qui créé de façon aléatoire un code-barres pour chaque adhérent, on ne peut pas remonter à la source, défend Nicolas Bay, secrétaire général du parti d’extrême droite. Et les bulletins de vote sont placés sous le contrôle d’un huissier, qui repart avec. »Les adhérents frontistes, qui doivent retourner leur bulletin au siège du FN, à Nanterre (Hauts-de-Seine), avant le 10 juillet, ont reçu aux alentours du 20 juin un courrier de Marine Le Pen. Dans ce dernier, la présidente du FN s’en prend aux « initiatives et [aux] propos préjudiciables d’un président d’honneur [qui] peuvent très gravement nuire au fonctionnement de notre mouvement politique, à son crédit auprès des Français et par conséquent compromettre nos chances de succès ».Lire aussi :Pourquoi le Front national en appelle à ses adhérents contre Jean-Marie Le PenMme Le Pen a par ailleurs relayé sur Twitter une campagne « #FNJeVoteOui » incitant ses adhérents à approuver la réforme des statuts. Des prises de position publiques qui passent mal parmi les soutiens de Jean-Marie Le Pen. « La suppression de la présidence d’honneur s’accompagne d’une mise en cause de la personne de Jean-Marie Le Pen dans un courrier. Cela rend encore plus anormal le fait qu’il n’ait pas pu s’exprimer pour se défendre », estime Bruno Gollnisch.Suspendu du Front national pendant près de deux mois, le député européen n’a pas pu assister aux réunions du bureau politique et du bureau exécutif qui ont décidé de la convocation de l’assemblée générale extraordinaire. « Il n’a pas pu faire valoir son point de vue », estime Me Joachim. « Sa présence n’aurait eu aucune incidence. Pendant le bureau politique du 4 mai, sa motion a été écrasée, alors qu’il était là », relève Nicolas Bay. Qu’importe, Jean-Marie Le Pen estime la procédure viciée du fait de son absence. Et au cas où son référé examiné mardi n’aboutirait pas, il compte utiliser cet argument pour poursuivre le combat. « Nous irons plaider au fond », annonce son avocat.Olivier Faye Bastien Vachon et Damien Leloup Commandé par Manuel Valls après les attentats de janvier, le rapport du député (PS) de l’Essonne, Malek Boutih, sur « l’analyse et la prévention des phénomènes de radicalisation et du djihadisme en particulier », a été remis jeudi 2 juillet au premier ministre. Intitulé « Génération radicale », il décrit une jeunesse manipulée par Internet, qui contribue « à la diffusion de croyances irrationnelles ». Il prône la création d’un commissariat à la souveraineté numérique, qui s’impose, selon lui, comme « l’outil indispensable permettant l’alliance des pouvoirs publics et du privé pour doter la France et l’Europe de leur propre infrastructure numérique, sans reproduire la logique autarcique du modèle chinois ». Sur la forme, le rapport, pour lequel M. Boutih assure ne pas avoir touché de rémunération, étonne par les interlocuteurs consultés et contient quelques approximations.Parmi les personnes auditionnées par Malek Boutih pour rédiger ce document, quelques noms étonnants : la militante Frigide Barjot, plus connue pour son combat contre le mariage pour tous que pour son expertise sur les radicalismes religieux, ou encore le journaliste controversé Jean-Paul Ney. Présenté comme l’auteur de Pourquoi ils font le Djihad. Enquête sur la génération Merah, un livre à paraître en septembre aux éditions du Rocher, M. Ney s’est surtout illustré sur les réseaux sociaux pour ses pratiques journalistiques douteuses. Mercredi 7 janvier, il avait désigné à tort un adolescent comme étant le troisième homme qui accompagnait les auteurs de la fusillade à Charlie Hebdo. Jean-Paul Ney contributeur du rapport sur le djihadisme de Malek Boutih - L'explication: http://t.co/CmTyTZQYqQ http://t.co/dVKQA1wsct— davidperrotin (@David Perrotin)require(["twitter/widgets"]);Un choix d’interlocuteur étrange que M. Boutih, qui ne « connaissait pas très bien le personnage », a justifié au Monde.fr par le fait que M. Ney a « lui-même demandé à être auditionné ».En revanche, aucun représentant du culte musulman parmi les interlocuteurs de l’ancien président de SOS-Racisme, qui assume ce choix. Il signale que les auditions réalisées n’ont pas toutes influencé son rapport, mais ne regrette aucune audition. « Je n’ai pas fait un rapport pour me faire plaisir avec des gens avec lesquels je suis d’accord. J’ai écouté de tout, j’ai écouté n’importe quoi. J’ai écouté tous les points de vue, des gens qui s’y connaissaient et d’autres qui ne s’y connaissaient pas. »Skyrock au cœur du rapportDans la partie de son rapport consacrée au djihadisme en ligne, Malek Boutih cite en revanche une personne qu’il connaît bien : Pierre Bellanger, le directeur de Skyrock et auteur de plusieurs livres sur les évolutions du numérique. Longuement cité dans une sous-partie du rapport qui décrit le Web comme un nouveau « Far West », M. Bellanger est présenté dans le rapport comme un « spécialiste incontesté des enjeux du réseau, qui a théorisé le concept de souveraineté numérique ». Le député oublie en revanche de préciser que Pierre Bellanger est aussi… son patron. Malek Boutih est en effet directeur des relations institutionnelles pour Skyrock.Un peu plus loin, M. Boutih mêle des notions sans rapport – il évoque par exemple « le contrôle du cœur de la toile qu’est le système d’exploitation », probable confusion entre le système d’exploitation (le logiciel faisant tourner un ordinateur) et  le serveur racine du DNS,  « l'annuaire »  fondamental qui permet aux navigateurs Web de s'orienter sur le réseau.De même, dans un passage du rapport consacré aux réseaux sociaux, Malek Boutih cite en exemple « l’application Yax utilisée par les adolescents ». Placé 81e au classement des applications gratuites de réseaux sociaux sur iTunes, le service est pourtant loin d’être le plus utilisé – Facebook reste très largement le réseau social le plus populaire. Mais Yax est un service lancé par… Skyrock.Ferveur des élus de droiteAutre hic, le rapport commence par une citation du Petit prince qui n’en est en fait pas une. L’origine des lignes citées en préambule par M. Boutih, attribuées à tort à Antoine de Saint-Exupéry, est inconnue.Malgré ces singularités sur la forme, le rapport de Malek Boutih a attiré la ferveur des élus de droite. Xavier Bertrand l’a ainsi qualifié de « courageux et intéressant », Roger Karoutchi d’« édifiant et sans langue de bois ». Bruno Le Maire, Christine Boutin ou encore Frédéric Lefebvre ont également signalé leur intérêt pour le document. Pas de réaction à gauche pour le moment. Le texte a été présenté, lundi 6 juillet au soir, au bureau national du PS.Bastien VachonDamien LeloupJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journaliste 06.07.2015 à 17h13 • Mis à jour le06.07.2015 à 18h42 | Séverin Graveleau Après les politiques et les intellectuels, les Immortels de l’Académie française et une partie des syndicats enseignants, la réforme du collège qui doit entrer en vigueur à la rentrée 2016 est-elle en train de se trouver de nouveaux adversaires inattendus ? C’est en tout cas ce que peut laisser craindre à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, la récente prise de position du SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d’établissement.Lire aussi :L’Académie française sabre la réforme du collègeDans un communiqué daté de lundi 6 juillet, il indique qu’il « décidera s’il continue d’apporter son soutien à la réforme du collège lors de sa conférence nationale » en septembre. En cause, la circulaire d’application de la réforme publiée au Bulletin officiel le 2 juillet. Ce mode d’emploi du nouveau « collège 2016 » qui leur est justement destiné est tout bonnement jugé « inacceptable » par le SNPDEN-Unsa.« Par l’interprétation qu’elle apporte », elle « vide de son contenu la principale raison pour laquelle [le syndicat] a apporté son appui à la réforme du collège » précisent les chefs d’établissement. Car c’est, selon eux, le cœur même de la réforme qui est remis en cause dans la circulaire d’application : l’autonomie et la responsabilité supplémentaires accordées aux établissements et à leurs chefs.Lire aussi :Des collèges appelés à tester dès septembre la réforme controversée« Lobby disciplinaire »La réforme prévoit en effet que les collèges puissent utiliser, comme ils le souhaitent, 20 % de leur emploi du temps sur du travail en petits groupes, de l’accompagnement personnalisé, ou pour les nouveaux « enseignements pratiques interdisciplinaires » (EPI). C’est d’ailleurs cette liberté accordée aux chefs d’établissement, considérés par certains comme les grands « gagnants » de cette réforme, qui fait craindre à ses détracteurs de les voir se transformer en « petits chefs ». Et qui a mis dans la rue 24 % des enseignants le 19 mai, selon le ministère, et moitié moins lors de la journée de grève nationale du 11 juin.La circulaire « empiète systématiquement sur les compétences dévolues par le code de l’éducation aux instances de l’établissement », juge le SNPDENSauf que la circulaire « empiète systématiquement sur les compétences dévolues par le code de l’éducation aux instances de l’établissement et tout particulièrement à son conseil d’administration », juge le SNPDEN. Il en est ainsi des groupes à effectifs réduits qui, dans la circulaire, « ont vocation à être constitués en priorité pour les sciences expérimentales, la technologie, les langues vivantes étrangères, les langues régionales et l’enseignement moral et civique ». Autrement dit, les chefs d’établissement sont fortement incités – la circulaire n’est juridiquement pas injonctive – à flécher vers ces matières les trois heures par classe mises à disposition pour les groupes à effectif réduit. « Il y a un lobby disciplinaire qui a joué », estime Philippe Tournier, le secrétaire général du syndicat. Il craint que « cette circulaire ne crée des tensions entre les disciplines, là où un travail collectif de l’équipe éducative aurait pu aboutir à un consensus ».« Trouver le bon point d’équilibre »Le SNPDEN regrette aussi que la circulaire « se mêle de fixer comment les élèves doivent être répartis dans les classes », alors même que le code de l’éducation stipule que les collèges disposent d’une autonomie qui porte sur les modalités de répartition des élèves. Le texte ministériel précise simplement que les élèves qui suivent l’enseignement de complément de latin ou grec – qui vient compenser la disparition des « options » correspondantes –, ainsi que ceux inscrits en classe bilangue en 6e, soient répartis dans plusieurs classes « afin d’éviter la constitution de filières ». Un autre élément qui questionne « la gouvernance même du système éducatif », selon Philippe Tournier. Il explique : « Soit on nous confie plus de responsabilités et on nous laisse ensuite travailler, soit le ministère fait tout et il n’a donc pas à nous demander notre avis. » Le secrétaire général tempère toutefois ces propos en indiquant qu’il ne s’agit pas pour le SNPDEN « de devenir un adversaire de la réforme ».Du côté du ministère on confirme bien que l’écriture de la circulaire « vise évidement à rassurer ceux qui pouvaient être inquiets » mais que ces éléments ne sont « que des rappels de bon sens » ne remettant pas en cause la « plus grande autonomie » portée par la réforme.Mais, « à trop vouloir rassurer ceux qui ont peur [de la réforme du collège], on prend le risque de démotiver ceux qui y croient et qui ont envie » commente Frédéric Sève, du SGEN-CFDT, l’un des deux syndicats enseignants favorables à la réforme. Il s’agit en tout cas maintenant de « trouver le bon point d’équilibre, ajoute Christian Chevalier, du SE-UNSA, afin de rassurer d’un côté les enseignants, de l’autre les chefs d’établissement ». Ce que le ministère avait pourtant bien essayé de faire avec cette circulaire.Séverin GraveleauJournaliste au Monde Raphaëlle Besse Desmoulières Lors de leur conseil fédéral, samedi 4 juillet, les écologistes ont adopté une résolution demandant la restructuration de la dette grecque et appellent à « un sursaut européen ». Yannick Jadot, député européen d’Europe écologie-Les Verts, dénonce « l’hystérie » autour de la question grecque.Comment analysez-vous la victoire du non au référendum grec dimanche ?Yannick Jadot : C’est un non de fierté, celui d’un peuple qui a été soumis à une casse économique et sociale violente. Malgré tout, la Grèce a rétabli ses comptes publics et demande légitimement qu’une perspective de restructuration de sa dette soit prise en compte dans la négociation. C’est aussi un non de rationalité économique. Tout le monde considère que la dette grecque est insoutenable et que le cadre budgétaire européen est contre-productif du point de vue de la relance économique.C’est enfin un oui à l’Europe mais un oui compliqué car on voit bien qu’il y a une hystérie en Europe autour de cette question. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Finlande, il y a l’affirmation de positions complètement irrationnelles qui font craindre le pire. Le pire serait que le psychodrame au sein de l’Eurogroupe – une instance qui fonctionne en totale opacité avec des intérêts nationaux qui priment sur l’intérêt général européen – se transforme en lieu de haines recuites et de règlements de compte.Qu’avez-vous pensé de la démission du ministre des finances grec, Yanis Varoufakis ?C’est un sacrifice nécessaire. Alexis Tsipras a eu l’intelligence de ne pas trop fêter la victoire et de sacrifier Yanis Varoufakis pour envoyer le signal d’un non qui ouvre la porte à une nouvelle phase de négociations. Il a agi avec mesure et modestie, ce qui était la condition nécessaire à un rétablissement de la confiance, si c’est encore possible.Lire aussi :Crise grecque : Yanis Varoufakis, bête noire de Bruxelles, poussé à la démissionAujourd’hui, il n’y a plus de force de rappel dans l’Eurogroupe. Vu l’état de psychose actuelle, il faut un médiateur qui travaille à recréer les conditions d’une négociation sereine. Même si je sais qu’il a des ennuis de santé, quelqu’un comme Jacques Delors peut incarner cet intérêt général européen.Selon vous, comment les autres pays européens doivent-ils maintenant réagir ?Je vois le débat en Allemagne. L’hystérie du SPD sur la question grecque est totalement irréaliste, beaucoup plus que chez Merkel. Si le jeu de Merkel, des Finlandais ou des Néerlandais est d’adopter une position dogmatique sur le cadre budgétaire en ignorant la question de la dette, ce sont les nationalismes qui vont gagner partout en Europe.Lire aussi (abonnés) :Une Europe prise en défaut sur le cas grecComment avez-vous jugé l’attitude de François Hollande jusqu’à présent ?Il est resté très en retrait. Il a joué le « good cop » de Merkel. C’est totalement insuffisant. S’il laisse l’Allemagne décider, on va à la catastrophe. Il doit être en capacité d’être celui qui créer les conditions de la renégociation. Il avait proposé de poursuivre la renégociation avant le référendum mais il s’est contenté de la fin de non-recevoir de Merkel et il est parti au Cameroun jouer les bons offices auprès d’un autocrate comme Biya. L’Europe joue à la roulette russe. Le danger est aussi grand que lors de la crise ukrainienne sur laquelle Hollande s’était investi. Il doit non pas être le président d’une France rétrécie mais devenir enfin un dirigeant européen.Lire aussi (abonnés) :François Hollande exhorte Alexis Tsipras à infléchir sa positionRaphaëlle Besse DesmoulièresJournaliste au MondeSuivreAller sur la page de ce journalisteSuivre ce journaliste sur twitter 06.07.2015 à 10h46 | Matthieu Goar Après la victoire du non au référendum grec dimanche 5 juillet, Eric Woerth, député de l’Oise et délégué général au projet du parti Les Républicains appelle les autres pays de la zone euro à avoir une position commune. Un sommet extraordinaire de la zone euro doit se tenir mardi 7 juillet.Comment analysez-vous le non des Grecs au référendum de dimanche ?Eric Woerth : Ce référendum n’était pas difficile à gagner pour Alexis Tsipras. Vu le délai entre l’annonce et le vote, il n’y a pas vraiment eu de campagne. Et puis, lorsqu’on interroge un peuple sur des réformes dures à mener, il s’y oppose forcément. Maintenant, il faut gagner l’après-référendum. L’aide financière européenne n’est pas un puits sans fond et elle ne peut être obtenue sans contrepartie. Les Espagnols, les Irlandais ou les Chypriotes n’ont pas eu à s’en plaindre. La Grèce s’est menti à elle-même, Tsipras a menti à son peuple. Il nous laisse maintenant deux jours en disant : « Nous voulons rester ». C’est inacceptable s’ils ne se réforment pas en profondeur.Lire aussi :Après le non grec, un marathon de rendez-vous européensComment doivent réagir les autres pays de la zone euro ?La première solution est de se lancer dans la restructuration de la dette grecque avec un allongement des maturités. Cela a déjà été fait et cela ne peut être accepté qu’avec des profondes réformes structurelles en Grèce. Je ne suis pas sûr que le peuple grec ait bien compris cela. La deuxième solution est de les accompagner vers la sortie de l’euro. Une sortie organisée, dans l’ordre. Car on ne peut rester dans l’euro avec ses propres conditions, en faisant cavalier seul. Ou alors les 18 autres pays de la zone euro ne comptent pas démocratiquement. L’important est que tous les autres gouvernants de la zone aient mardi une position commune.Lire aussi :Le non grec bouscule le paysage politique françaisQu’avez-vous pensé de l’attitude de François Hollande lors de cette crise ?Il a voulu redorer son blason auprès de sa gauche en se posant en négociateur entre les Allemands et les Grecs. Mais cela a complètement échoué puisque Tsipras a maintenu son référendum.Lire aussi :Sarkozy accuse Hollande de n’avoir « aucun plan A, ni de plan B » pour la GrèceCette crise doit-elle pousser la zone euro à se réformer ?Cela crée un précédent terrible au niveau des opinions européennes. Que vont dire maintenant les Espagnols à leurs gouvernants lors des prochaines élections ? On ne peut pas laisser tomber l’Europe aux mains des extrémismes qui laissent penser qu’il y aurait l’Europe comptable des affreux Allemands et l’Europe humaine des gentils Grecs. L’Europe n’est pas seulement une machine à empêcher de tourner en rond. Mais cela doit nous pousser à aller vers une réforme de la zone euro avec une plus grande convergence économique notamment franco-allemande, par exemple sur l’impôt sur les sociétés. Il faut aussi créer un Fonds monétaire européen qui serait un outil plus structuré.Matthieu GoarJournaliste au Monde Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant) Difficile de ne pas voir dans le non des électeurs grecs (61,3 % contre 38,7 %) une lourde défaite politique pour Angela Merkel. Peut-être même la plus grave depuis son accession au pouvoir en novembre 2005. Malgré certaines de ses déclarations, Angela Merkel n’a, en réalité, jamais voulu d’une Europe davantage communautaire. Pour elle, le Conseil et donc les Etats doivent avoir le dernier mot. Sa rencontre lundi soir avec François Hollande, et la tenue d’un sommet de la zone euro dans la foulée à leur demande, en est une preuve supplémentaire. Aujourd’hui, le leadership de fait qu’elle exerce sur l’Union européenne et notamment sur la zone euro depuis 2010 lui revient donc en boomerang.Le vote des Grecs est également un non à une certaine idée allemande de l’Europe. Celle-ci revêt une double caractéristique. Pour Angela Merkel, l’Europe doit être compétitive, sinon, elle disparaîtra. « L’Europe, c’est 7 % de la population mondiale, 25 % de la richesse mondiale et 50 % des dépenses sociales mondiales », a-t-elle longtemps expliqué. Une équation qui n’est viable que si l’Europe préserve ses parts de marché mondiales. Comment y parvenir ? En définissant en commun des objectifs de bonne gestion des deniers publics et en mettant en place des mécanismes de surveillance au niveau européen. C’est ce que le Spiegel appelle dans son dernier numéro « une politique de l’impérialisme pédagogique ».Suivez la situation en direct sur notre liveLa stricte orthodoxie budgétaire, credo de la chancelièreCertes, Angela Merkel ne veut pas d’une Europe allemande. Elle pense sincèrement qu’une Europe repose sur des compromis permanents entre gens raisonnables qui ont les mêmes intérêts. Mais elle n’imagine pas une Europe qui, en fait, ne suive pas les recettes qui ont permis à son pays d’être actuellement au mieux de sa forme : des réformes sociales et une stricte orthodoxie budgétaire. En élisant un gouvernement réunissant l’extrême gauche et l’extrême droite, les Grecs avaient une première fois dit non à Merkel qui ne jure que par le centre.En votant non ce dimanche, ils ont à nouveau tourné le dos aux réformes structurelles préconisées par l’Allemagne. Que l’on considère, comme la gauche européenne, qu’Angela Merkel incarne la rigueur ou qu’on la voie, avec les yeux des conservateurs, comme une centriste, toujours à la recherche du compromis, la chancelière est donc l’une des grandes perdantes de ce dimanche soir. Si l’on ajoute la possibilité d’une prochaine sortie de la Grande-Bretagne et l’échec de la politique de voisinage depuis l’invasion de la Crimée par la Russie, il ne reste plus grand-chose des piliers sur lesquels reposait jusqu’ici sa politique européenne.Lire les réactions :En Espagne, Podemos salue la victoire de la démocratieRéduire la dette, inenvisageable pour les conservateurs Les mois qui viennent risquent d’être difficiles tant les forces centrifuges pourraient prendre le dessus. Pour les Allemands, y compris les sociaux-démocrates, le non des Grecs est clairement la première étape d’une sortie de la Grèce de la zone euro. A supposer que la Grèce souhaite l’inverse et qu’Angela Merkel le souhaite également, il va lui être difficile de convaincre les Allemands de faire de nouveaux efforts pour les Grecs. Une large majorité d’entre eux y étaient hostiles avant le référendum, il ne fait pas de doute que le résultat de celui-ci va les conforter dans leur refus. Pour nombre de députés conservateurs, un troisième plan d’aide à la Grèce est difficilement envisageable et une réduction de la dette l’est encore moins.Angela Merkel va avoir d’autant plus de mal à les convaincre qu’elle ne dispose pas forcément de la boîte à outils nécessaire. Depuis cinq ans, des centaines de milliards d’euros ont été prêtés par les Européens et le Fonds monétaire international à la Grèce, les comptes publics ont été apurés et, malgré cela, le pays subit une crise économique et sociale sans précédent. Un paradoxe qu’Angela Merkel n’a jamais élucidé. Finalement, les Allemands sont de moins en moins convaincus de la justesse de la politique suivie jusqu’à présent. Sur ce point, les Grecs viennent de leur donner raison.Pour Sigmar Gabriel, la reprise des négociations parait « difficilement imaginable »Alors que la victoire du non au référendum grec se dessine de plus en plus nettement, la chancelière allemande Angela Merkel n'avait toujours pas réagi, dimanche à 22 heures. Son ministre de l'économie, Sigmar Gabriel, par ailleurs président du SPD, a, lui, pris la parole pour expliquer que « des négociations sur des programmes d'aide chiffrés en milliards paraissent difficilement imaginables après le refus des règles du jeu de la zone euro ». Ces propos très durs, réservés au quotidien Tagesspiegel à paraître lundi, tranchent avec la modération adoptée par Angela Merkel ces derniers jours.Dans la classe politique allemande, le vote grec suscite des interprétations variées. Katja Kipping, présidente de Die Linke, le parti de la gauche radicale allemand, s'est réjouie sur Twitter d'un « Quel beau jour! ». Avant de publier : « Le peuple a parlé. Contre l’Europe autoritaire de l’austérité, pour l’Europe de la démocratie ».Der Demos hat gesprochen! Gegen das autoritäre Europa der Austerität und für ein Europa der Demokratie. #referendum #oxi— katjakipping (@Katja Kipping)require(["twitter/widgets"]);Pourtant la question du Grexit se pose plus fortement que jamais en Allemagne. Le député européen, Alexander Graf Lambsdorff, (parti libéral), membre au Parlement européen de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'UE juge que « la chancelière Merkel et les autres doivent maintenant organiser le Grexit ». Pour le député allemand Hans Michelbach, (CSU), euro critique,  « dans cette situation, la Grèce ne peut plus recevoir d'argent de la BCE. Ce serait une infraction au règlement de la BCE. Dimanche, la majorité des Grecs ont fait leurs adieux aux valeurs communes de l'union monétaire. » De son côté Udo Bullmann, président du groupe SPD au parlement européen, juge au contraire qu'il faut éviter « un éclatement de la zone euro » et que les chefs d'Etat et de gouvernement doivent s'emparer du dossier et ne plus le laisser à l'Eurogroupe. Le co-president des Verts allemands, Cem Ozdemir, s'est dit, lui aussi,sur la chaîne ARD, hostile à une sortie de la Grece de la zone euro.Du côté des milieux économiques, le vote grec suscite la plus grande inquiétude. Jörg Krämer, chef économiste à la Commerzbank estime que « si les Grecs votent contre un compromis avec la communauté des Etats, le scénario le plus vraisemblable est qu'à la fin la Grèce sorte de l'Union monétaire ». Nicolaus Heinen, économiste à la Deutsche Bank estime lui que « le chemin pour que la Grèce obtienne de nouvelles aides est désormais bloqué ».Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)journalisteSuivreAller sur la page de ce journaliste 05.07.2015 à 18h40 • Mis à jour le06.07.2015 à 10h28 | Olivier Faye data-tym-playerid="tym-player-x2wubdb" data-tym-title="Maréchal-Le Pen : « bleu, blanc et rouge », pas « black, blanc, beur »" data-tym-permalink="http://www.lemonde.fr/politique/video/2015/07/06/marechal-le-pen-bleu-blanc-et-rouge-pas-black-blanc-beur_4672157_823448.html" data-tym-categories="front-national,politique,elections-regionales-2015,actualite,videos" data-tym-tags="front-national,politique,elections-regionales-2015,actualite,videos" data-tym-providerreference="x2wubdb" data-tym-userid="c65c6f24-33a6-4b3b-b557-62f78984f216" data-tym-providername="dailymotion"Marion Maréchal-Le Pen entame la tournée des stands installés dans les allées de l’hippodrome du Pontet (Vaucluse) : pipes de Cogolin, rosé gris cuvée « Marion », aïoli… La députée du Vaucluse est venue lancer, dimanche 5 juillet, sa campagne pour les élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Un attroupement se forme rapidement autour d’elle. « Olivier ! » Un homme hèle Olivier Bettati, tête de liste du Front national dans les Alpes-Maritimes et transfuge de l’UMP. L’ancien adjoint de Christian Estrosi à la mairie de Nice est invité à accompagner la jeune femme dans sa tournée. Quitte à avoir une prise de guerre, autant l’afficher au maximum.En ce début de campagne, Mme Maréchal-Le Pen s’ingénie à faire pression sur Christian Estrosi, son adversaire des Républicains. Un sondage IFOP, paru jeudi 2 juillet dans Paris Match, la donne en tête du scrutin au premier tour, mais perdante au second face au maire de Nice, dans le cadre d’une triangulaire avec le socialiste Christophe Castaner. Les deux favoris des sondages ayant pour objectif de séduire le même électorat, la députée ne se prive pas de renvoyer M. Estrosi et le PS dos à dos. « Nos adversaires s’autoproclament bons gestionnaires. Mais en cinq ans, Christian Estrosi a multiplié la dette de Nice par sept, a fustigé la candidate, dans un discours prononcé devant une foule de près de 2 000 personnes. Ils n’ont rien à envier à leurs amis socialistes, qui ont eux creusé la dette régionale. Marcel Pagnol n’aurait pas dit qu’ils sont bons à rien, mais mauvais en tout. »Lire aussi :Marion Maréchal-Le Pen s’est imposée en nom propre« De la Riviera à la favela »Recruter Olivier Bettati, bon connaisseur des Alpes-Maritimes et du candidat des Républicains, participe de cette entreprise de déstabilisation. « Estrosi pensait qu’il n’aurait pas à faire campagne dans les Alpes-Maritimes, et qu’il pourrait tranquillement se promener dans le reste de la région. Eh bien, il devra revenir chez lui pour travailler le terrain », veut croire Marc-Etienne Lansade, maire de Cogolin et tête de liste du FN dans le Var. Pour la candidate, ce département devrait même constituer le point de bascule d’une éventuelle victoire.Dans son bref discours adressé aux « Alpins, Niçois et Provençaux », la députée du Vaucluse s’est efforcée de parler à toutes les droites. « La politique doit être la moins contraignante possible pour être efficace. Il est temps de changer, il en va de notre survie », a débuté cette libérale revendiquée. Puis elle a poursuivi en dénonçant « le remplacement continu d’une population par une autre, qui apporte avec elle sa culture, ses valeurs et sa religion », et en s’en prenant aux « femmes qui se voilent, qui se cachent pour mieux nous cracher au visage ». Et alors que la crise des migrants continue de secouer la Méditerranée, elle a prévenu : « Hors de question que notre région passe de la Riviera à la favela. Nous ne voulons pas de la PACA black blanc beur, mais de la PACA bleu blanc rouge. » « L’expérience, pas un argument suffisant »Alors que Jean-Marie Le Pen a estimé, jeudi 2 juillet, que sa petite-fille de 25 ans n’a « ni l’expérience ni le gabarit » pour diriger la troisième région la plus riche de France, la jeune femme a répondu en aparté aux critiques sur son âge. « C’est une question qu’il ne se posait pas quand il me poussait à être candidate aux législatives à 22 ans. Avoir de l’expérience et un bilan n’est pas un argument de campagne suffisant », fait-elle valoir.Lire aussi :Marion Maréchal-Le Pen investie par le FN en PACA pour les régionalesLes listes qu’elle a constituées pour ces élections régionales sont à l’image de son discours. Outre l’ex-UMP Olivier Bettati, Amaury Navarranne, proche de Bruno Gollnisch et ancien de l’Œuvre française, un groupuscule d’extrême droite radicale, a été intronisé tête de liste dans les Hautes-Alpes. La candidature de l’ancien identitaire Philippe Vardon pourrait, quant à elle, être elle validée à la rentrée. « Le FN devient la maison commune des patriotes de droite », revendique Mme Maréchal-Le Pen.Olivier Faye